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(Dix-sept heures huit minutes)
Le Président (M. Richard): Je déclare donc la
séance ouverte, si vous n'avez pas d'objection, mesdames et messieurs.
Je rappelle le mandat de la commission qui est en fait de procéder
à l'étude des crédits du ministre
délégué à la Réforme électorale, M.
Michel Gratton. Est-ce qu'il y a des remplacements?
La Secrétaire: Oui, les remplacements sont les
suivants:
Mme Bleau (Groulx) par M. Philibert (Trois-Rivières), M. Godin
(Mercier) par M. Rochefort (Gouin), M. Kehoe (Chapleau) par Mme Legault
(Deux-Montagnes), M. Marcil (Beauharnois) par M. Tremblay (Iberville) et M.
Vallières (Richmond) par M. Hétu (Labelle).
Le Président (M. Richard): Ça se remplace, c'est
jeudi. Cela paraît que c'est jeudi, il y a beaucoup de remplacements. Ce
commentaire étant dit, est-ce que vous avez des remarques
préliminaires, M. le ministre?
Remarques préliminaires M. Michel
Gratton
M. Gratton: Très brièvement, M. le
Président, j'aimerais d'abord présenter aux membres de la
commission les personnes qui m'accompagnent. À mon extrême droite,
Me Louise Cobetto, avocate contractuelle au Secrétariat de la
réforme électorale, à ma droite immédiate, M.
Gilles Régimbald, qui est directeur des ressources financières et
matérielles du Conseil exécutif et qui n'est donc pas
attaché de façon spécifique au secrétariat, mais
qui nous accompagne pour fournir les informations qui pourraient être
utiles aux membres de la commission. À ma gauche, Mme Francine Baril,
qui est agente de recherche au secrétariat et, finalement, M.
Jean-Bernard Villemaire qui, en sa qualité de chef de cabinet du
ministre du Revenu, assure la liaison entre le ministre et le
Secrétariat à la réforme électorale.
M. le Président, très brièvement, je pense qu'il
serait utile de rappeler que, depuis 1976, le gouvernement du Québec
s'est doté d'un ministre spécifiquement responsable de la
réforme électorale. Son rôle consiste à veiller
à l'amélioration du processus électoral et, de
façon plus qénérale, à la qualité de nos
institutions démocratiques. Tel que je l'avais annoncé dès
mon assermentation à titre de ministre délégué
à la Réforme électorale, le premier mandat a
consisté en une analyse critique de la Loi sur la représentation
électorale. Et à la suite d'une démarche qui a fait une
large place à la consultation, les consensus dégagés entre
les deux partis représentés à l'Assemblée nationale
ont été traduits dans le projet de loi 25, qui devrait
normalement connaître son aboutissement législatif d'ici à
la fin de la session. J'en profite d'ailleurs pour réitérer ma
grande satisfaction pour la collaboration que j'ai obtenue de l'ensemble des
membres de la commission des institutions et des membres de l'Opposition
officielle dans ce dossier.
Le prochain mandat est celui dont nous avons parlé la semaine
dernière et consiste dans la révision de la Loi
électorale. Je profite de l'occasion pour annoncer officiellement la
démarche et l'échéancier que nous entendons suivre dans ce
dossier. D'abord le Secrétariat à la réforme
électorale a préparé une liste de sujets d'étude
pour cette révision de la Loi électorale qui présente
l'ensemble des questions soulevées par l'expérience vécue
lors des dernières élections et par les diverses
représentations qui ont été acheminées au
secrétariat ou au ministre délégué à la
Réforme électorale depuis la dernière élection
qénérale. En fait, cette liste, dont chacun des membres de
l'Assemblée nationale devrait recevoir copie dans les jours sinon dans
les heures qui suivent, comporte 58 sujets que nous avons identifiés.
Cette liste sera transmise à tous les membres de l'Assemblée
nationale de même qu'aux dirigeants de tous les partis politiques
autorisés et, évidemment, au Directeur général des
élections qui, au premier chef, s'intéresse à la
question.
Chacun de ces intervenants est invité ou sera invité
à compléter cette liste de sujets à discuter, le cas
échéant, en y ajoutant tout sujet qui lui semble devoir
être pris en considération. Par la suite, le Secrétariat
à la réforme électorale préparera un document de
consultation qui présentera l'ensemble des questions soulevées et
suggérera des hypothèses de solution. Nous prévoyons que
ce document pourrait être prêt, terminé et remis aux
intéressés à la fin du mois d'août. Le document sera
donc transmis aux intéressés et sera soumis par la
suite à un comité de travail formé de
parlementaires des deux formations politiques représentées
à l'Assemblée nationale pour en dégager les points de
consensus et de divergence et pour identifier les hypothèses de
solutions les plus appropriées.
Le travail du comité devrait avoir lieu au cours des mois de
septembre et octobre prochains et permettra de préparer la tenue d'une
commission parlementaire. Le mandat de cette commission parlementaire sera de
dégager de façon finale les consensus sur les amendements
à apporter à la loi électorale. La démarche et
l'échéancier obtenus devraient ainsi permettre l'adoption d'un
projet de loi concrétisant les consensus au cours du printemps 1988,
c'est-à-dire longtemps avant la tenue de la prochaine élection
générale. Cette démarche fait encore une fois appel
à la collaboration de tous les intéressés, ce que je me
permets de souhaiter, M. le Président, comme cela a été le
cas jusqu'à maintenant.
Pour l'exécution de ces mandats, le ministre est assisté
du Secrétariat à la réforme électorale. Le
secrétariat relève administrativement du Secrétariat
général du ministère du Conseil exécutif. Il est
constitué d'une petite équipe de professionnels et
d'employés de soutien, à savoir Francine Baril, agente de
recherche que je vous ai présentée tantôt, Me Louise
Cobetto, avocate contractuelle, Mlle Liliane Chalifour, employée
occasionnelle du secrétariat et Mme Muriel Tessier, employée de
secrétariat.
M. le Président, cela étant dit, je pense que nous
pourrions maintenant répondre aux questions que les membres de la
commission voudront bien formuler.
Le Président (M. Richard); Merci, M. le ministre. Le
représentant de l'Opposition, M. le député de Gouin, a
droit à 20 minutes. Vous n'êtes pas obligé de les prendre,
évidemment.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Rochefort: Cela s'inscrit-il aussi dans "c'est jeudi".
Le Président (M. Richard): Ha! Ha! Ha! M. Jacques
Rochefort
M. Rochefort: Merci, M. le Président. Dans un premier
temps, je veux évidemment saluer le ministre
délégué à la Réforme électorale et
son équipe. Comme premier commentaire, je dirai que je suis un peu
surpris que, finalement on se retrouve à l'étude des
crédits d'un secrétariat pour lequel on ne retrouve pas de
crédits dans le livre des crédits budgétaires qui sont
clairement ventilés et qui nous permettent facile- ment de
connaître quelles sont les sommes que le gouvernement du Québec
consacre au Secrétariat à la réforme électorale. Je
suis d'autant plus surpris que je me souviens, M. le Président, combien
il semblait y avoir un problème pour le ministre quant à la
difficulté de trouver les dépenses réelles faites par la
Commission de la représentation électorale pour engager son
mandat. Je sais que cela a été une préoccupation de
beaucoup de ses collèques du temps qu'ils étaient dans
l'Opposition, qu'ils ont fait de multiples représentations pour qu'on en
arrive progressivement, étape par étape, à mettre plus de
précisions, è distinguer un peu plus les dépenses de la
Commission de la représentation électorale pour qu'on sache
vraiment quel est le coût qui est relié à la réforme
de la carte électorale.
On sait que tout cela a abouti à une commission parlementaire qui
a duré une bonne semaine, cette année, et que la question des
coûts était au coeur, en bonne partie, des préoccupations
du ministre. Je me rappelle d'ailleurs que l'une des réponses qu'il
m'avait fournie à l'une des questions que je lui avais adressée
qui était: Oui, mais M. le ministre, vous avez l'air d'être bien
inquiet et à trouver que cela coûte bien cher, avez-vous des
chiffres? Il m'avait dit: Non, je n'en ai pas. Donc, j'avais été
surpris de voir que le ministre nous dise qu'il pensait que cela coûtait
bien cher alors qu'il n'avait pas de ventilation précise. Je trouve cela
un peu surprenant de nous voir avec le même ministre, dans le même
dossier, mais là pour son secrétariat, pour l'organisme
gouvernemental qui a la responsabilité en cette matière, qu'il
n'y ait sûrement pas plus de transparence et probablement moins parce
que, quand je regarde, j'avoue que je cherche beaucoup pour trouver des
crédits reliés au Secrétariat à la réforme
électorale. Et permettez-moi de vous préciser que dans les
répanses que vous avez fournies aux questions posées par
l'Opposition, il n'y en a pas beaucoup plus.
Donc, le premier commantaire, M. le Président, que je voulais
faire. Je pense que c'est une décision gouvernementale qui est
sûrement légitime de décider de rattacher encore plus
directement le Secrétariat à la réforme électorale
à l'ensemble des services du Secrétariat général du
Conseil exécutif du gouvernement. Mais, je pense, M. le
Président, que tout autant pour la ministre
déléguée à la Condition féminine ou pour
d'autres ministres reliés à des secrétariats qui sont au
Conseil exécutif, il devrait y avoir une ventilation distincte,
précise, toute transparente des crédits qui sont reliés
aux secrétariats.
Deuxièmement, M. le Président, je voudrais quand
même souligner au ministre que... II vient de nous annoncer finalement,
si j'ai bien compris, une décision quant à la
façon dont il souhaitait réviser l'ensemble de la Loi
électorale et de la Loi sur le financement des partis politiques.
J'imagine que c'est un oubli de sa part, mais je sais qu'il m'a remis un
document, qu'on devait s'en reparler, mais qu'on ne s'en est pas reparlé
et que, finalement, la première fois où j'en entends parler de
nouveau, c'est pour me faire part d'une décision que le ministre aurait
prise. Je veux lui indiquer immédiatement qu'il faudra qu'on en discute
à l'occasion justement de l'étude des crédits, quant
à certaines étapes qui sont prévues dans ce document et
qui, quant à moi, dans la mesure - et je sais que le ministre est
sincère dans ce sens-là - où on cherche vraiment un
processus qui va amener un consensus des formations politiques quant à
la révision de la Loi électorale et de la Loi sur le financement
des partis politiques, il faudra peut-être discuter de nouveau d'un
certain nombre des étapes qui sont prévues dans le document que
le ministre m'avait remis, il y a quelques jours, et dont il vient de faire
état dans sa présentation d'introduction.
D'autre part, M. le Président, j'apprécierais que le
ministre nous fournisse la liste du personnel qui a été au
Secrétariat à la réforme électorale depuis le 13
décembre 1985, que ce soit à contrat, que ce soit comme
employé permanent ou occasionnel. Je pense que cela fait partie des
remarques que j'ai faites tantôt sur les dépenses pour qu'on sache
un peu qui travaille et quelles sont les responsabilités des
différentes personnes.
Je souligne aussi que, dans la liste que le ministre vient
d'évoquer, il y a au moins une précision qui nécessiterait
de nous être apportée en ce qui concerne Mme Chalifoux. On se
rappellera que l'hiver dernier, elle était payée à
même la masse du cabinet du ministre, mais prêtée au
secrétariat. Je pense que c'est une distinction importante sur laquelle
on aimerait avoir des précisions. Sauf erreur, j'avais noté
à l'époque aussi la présence de M. Michel Mercier, qui
avait été prêté, je ne sais pas s'il est encore
là ou pas. Je pense qu'il serait important qu'on ait des
précisions là-dessus. Donc, M. le Président, deux choses
essentiellement: des précisions quant aux crédits, quant à
la masse du cabinet, quant au personnel du secrétariat et l'ensemble des
crédits et, deuxièmement, des discussions qu'on devra avoir au
cours de la présente commission entourant le processus qu'entend suivre
le ministre dans la révision de la loi.
M. le Président, je m'arrête là dans mes remarques
d'introduction, non pas parce que c'est jeudi, mais parce que je souhaite qu'on
ait le plus de temps possible pour discuter sur les questions que j'ai
soulevées comme sur un certain nombre d'autres que je souhaiterais
soulever.
Le Président (M. Richard): Avez-vous des commentaires, M.
le ministre?
Discussion générale
M. Gratton: Oui, M. le Président, pour répondre
à certaines questions posées ou qui impliquaient des remarques du
député de Gouin, d'abord, lorsqu'il mentionne que les
réponses données aux questions de l'Opposition n'étaient
pas très éclairantes pour l'Opposition, je ferai remarquer au
député de Gouin que nous avons répondu à chacune
des demandes de l'Opposition. Mais, dans les huit cas où l'Opposition
formulait une demande, la réponse visait à indiquer que cela ne
s'appliquait pas au Secrétariat à la réforme
électorale. Quand on parle des publications régulières du
secrétariat, il n'y en a pas eu au cours de la dernière
année. Les voyages à l'étranger depuis le 1er avril 1986,
il n'y en a pas eu non plus.
M. Rochefort: Une question tout simplement. Est-ce que cela
implique les voyages hors Québec? Je comprends que ce n'est pas à
l'étranger, mais hors Québec?
M. Gratton: Oui.
M. Rochefort: D'accord.
M. Gratton: II n'y a pas de cabinet comme tel. J'ai
mentionné que M. Villemaire, mon chef de cabinet, assure la liaison
entre le ministre et le secrétariat, mais il n'y a pas de cabinet comme
ministre délégué à la Réforme
électorale.
M. Rochefort: Pour être bien précis, on va les
prendre un par un tant qu'à faire, si vous le permettez. Est-ce que je
dois comprendre qu'il n'existe donc aucune masse salariale de cabinet à
la réforme électorale?
M. Gratton: C'est exact.
M. Rochefort: C'est exact. Donc, par exemple, votre chef de
cabinet est sur la masse du ministre du Revenu.
M. Gratton: C'est exact.
M. Rochefort: Est-ce que cela veut dire que Mme Lilliane
Chalifour n'est plus payée à même une masse qui n'existe
plus?
M, Gratton: Mme Chalifour a travaillé au cabinet du
ministre du Revenu. Elle a été mutée au Secrétariat
à la réforme électorale et, au moment où la
question avait été posée, les dispositifs administratifs
n'avaient pas encore été complétés pour que son
salaire lui soit payé par le secrétariat. Elle demeure toujours
occasionnelle et, depuis le mois de février au moins, elle est
maintenant rémunérée par le secrétariat du
Conseil exécutif.
M. Rochefort: Si elle a un statut d'occasionnelle, a-t-elle
été engagée selon les procédures habituelles pour
recruter du personnel occasionnel au secrétariat?
M. Gratton: Oui, je présume.
M. Rochefort: Est-ce qu'on pourrait le vérifier?
M. Gratton: Oui, on va vérifier.
M. Rochefort: Vous m'expliquez qu'elle était à
votre cabinet au ministère du Revenu et que, par un hasard assez
extraordinaire, en suivant la procédure habituelle, elle se retrouve
secrétaire au secrétariat dont vous êtes responsable
à titre de ministre. Si la procédure habituelle vous a permis
d'atteindre cela, chapeau!
M. Gratton: On m'indique qu'elle était inscrite...
M. Rochefort: Mais il ne s'agit pas juste d'être inscrit,
M. le ministre, vous le savez tout aussi bien que moi.
M. Gratton: On vérifie et on vous fournit la
réponse.
M. Rochefort: J'aimerais bien cela, oui. Donc, cela va pour le
personnel de cabinet. Question 4, pas de dépense.
M. Gratton: Évidemment. Crédits
périmés non plus.
M. Rochefort: Aucuns crédits n'ont été
périmés.
M. Gratton: Non.
M. Rochefort: On reviendra sur les crédits, d'accord?
M. Gratton: Quant aux contrats de moins de 25 000 $, on en a
fourni une liste exhaustive. Il y en a eu deux. Les deux portaient sur...
M. Rochefort: Si je comprends bien, il y en a un
troisième.
M. Gratton: Celui-là se terminait... M. Rochefort:
Le 1er mai.
M. Gratton: ...le 1er mai. Effectivement, il y en a un
troisième qui va jusqu'au 31 d'août.
M. Rochefort: Qui, j'imagine, a commencé le 2 mai
jusqu'au...? M. Gratton: 31 août.
M. Rochefort: À quel salaire, M. le ministre?
M. Gratton: À 35 $ l'heure.
M. Rochefort: Oui, quel sera le montant total pour ce
contrat?
M. Gratton: C'est approuvé par le ministère de la
Justice. Le montant estimé est de 21 000 $.
M. Rochefort: Cela ne se peut pas. Trois mois, 21 000 $. Je pense
qu'il faudrait peut-être réviser...
M. Gratton: Cela va?
M. Rochefort: Je ne pense pas que ce soit 7000 $ par mois. Du 2
mai au 31 août, il y a presque quatre mois. Ce n'est sûrement pas
21 000 $. Oui? Bien oui, c'est ce que cela donne d'après les autres
contrats, sauf celui de janvier à mai qui n'a pas été sur
la même base, si je comprends bien? Du 11 octobre au 31 décembre,
c'est à peu près deux mois, 15 000 $. Ensuite, du 1er janvier au
1er mai, il y a quand même cinq mois, on se retrouve à 13 000 $;
et du 2 mai au 31 août, vous me dîtes 21 000 $. Comment cela
fonctionne-t-il?
M. Gratton: C'est un maximum, évidemment. Ce n'est
pas...
M. Rochefort: 21 000 $, c'est un maximum, mais dans les cas de 15
000 $ et de 13 000 $, ce sont des montants qui ont été
payés.
M. Gratton: Ce sont des montants qui ont été
payés. Dans le cas des 21 000 $, pour le contrat qui n'est pas
expiré, c'est sûr que cela représente le maximum possible,
mais la rémunération sera au taux horaire de 35 $.
M. Rochefort: Est-ce qu'on peut avoir copie des contrats?
M. Gratton: On les fournira.
M. Rochefort: Demande à la commission. À la
question 8 - parce que je veux être bien précis, M. le
Président -quand on dit: Ne s'applique pas, cela veut dire qu'il n'y en
a pas eu.
M. Gratton: ...publicité effectuée, non. En fait,
on a payé un solde de 887,07 $, pour un sondage effectué par
l'Université Laval à la demande du gouvernement
précédent. C'est le traitement informatique d'un sondage
qui portait sur la réforme du mode de scrutin effectué bien avant
décembre 1985.
M. Rochefort: Qu'est-ce que c'était, le nouveau traitement
informatique?
M. Gratton: C'était l'analyse du croisement des
données.
M. Rochefort: Juste une question. Je me souviens
qu'effectivement, j'ai vu un sondage, à un moment donné, sur le
mode de scrutin. Cela fait au moins deux ans. Tout à coup, on a fait un
nouveau traitement informatisé?
M. Gratton: Si je comprends bien, on avait demandé
à l'Université Lavai de faire cette analyse. Il restait un solde
887 $ à payer au cours de l'exercice financier 1986-1987. Il faut dire
qu'avec l'Université Laval, c'est assez fréquent que les factures
parviennent avec plusieurs mois de retard.
M. Rochefort: II n'y aurait donc aucun élément
nouveau depuis deux, trois ans dans ce dossier.
M. Gratton: II n'y a eu aucun sondage ni aucune analyse de
sondage d'effectué.
M. Rochefort: Dans le sondage dont on parle, il n'y a pas un
nouveau volet qui a été obtenu.
M. Gratton: Non.
M. Rochefort: D'accord. Donc, voilà pour les
réponses spécifiques demandées par l'Opposition. Quant aux
crédits du secrétariat?
M. Gratton: Les crédits du secrétariat, pour
l'exercice financier 1986-1987...
M. Rochefort: M. le Président, si vous me permettez.
Est-ce que le ministre a un document?
M. Gratton: Oui, je pense que je pourrais en déposer une
copie. On retrouve les crédits du secrétariat à
l'intérieur de l'élément 2 du programme 2 du Conseil
exécutif. On verra qu'il s'agit de crédits totaux de 8 113 000 $.
À l'intérieur de ces 8 113 000 $, on retrouve une somme de 210
000 $ pour le secrétariat, ce qui explique pourquoi ce n'est pas
ventilé séparément. C'est une infime partie des
crédits totaux.
M. Rochefort: II me vient un commentaire, et je vais vous le
faire. Je ne pense pas que ce soit une règle de présentation de
crédits, qu'on n'ait pas besoin de Ies ventiler lorsque ce n'est pas
très élevé.
M. Gratton: Non. Ce n'est pas de cela qu'il s'agit. Ce n'est
peut-être pas inutile que j'informe les membres de la commission que je
ne suis pas mandaté pour défendre les crédits. À
titre de ministre délégué à la Réforme
électorale, je ne suis pas responsable des crédits du
Secrétariat à la réforme électorale. C'est le
premier ministre qui en est le responsable.
M. Rochefort: Je reviens à ma question de base, M. le
Président. Est-ce qu'on va avoir la ventilation de la somme de 210 000 $
pour savoir à quoi cela sert, comment cela fonctionne, pour
l'année qui vient de s'écouler et pour l'année qui
vient... (17 h 30)
M. Gratton: Oui. Pour l'année écoulée, je
pourrais la déposer ou, en tout cas, la faire distribuer aux membres de
la commission. Les grands chapitres sont les suivants: traitements, 118 000 $.
D'ailleurs, j'indique tout de suite que les dépenses ont
été de 238 760 $ l'an dernier en 1986-1987. Â titre de
comparaison, en 1985-1986, elles étaient de 219 000 $ et en 1984-1985,
de 280 321 $. Les dépenses totales de 238 760 $ de l'an dernier
étaient constituées comme suit: les traitements, 118 550 $,
autres rémunérations, 2943 $, les communications, 3356 $, les
services - il s'agissait des contrats de Me Louis Rémillard qui a agi
comme secrétaire général associé à la
réforme électorale pendant une période de temps et du
contrat de Mme Cobetto -totalisant 108 088 $, frais d'entretien, 70,57 $,
location d'un photocopieur Xerox, 1849 $, des fournitures pour 3787 $ et 110 $
à la rubrique équipement, ce qui fait un total de 238 760,25
$.
M. Rochefort: Le document va être déposé?
M. Gratton: Pardon?
M. Rochefort: Le document va être déposé?
M. Gratton: Oui.
M. Rochefort: De la même façon que vos
prévisions d'utilisation des 210 000 $ pour l'année qui vient
aussi?
M. Gratton: Dans le cas des 210 000 $, il faudra procéder
à la ventilation parce que je n'ai pas le document. On pourra le faire
parvenir aux membres de la commission par l'entremise du président.
M. Rochefort: D'accord. Cela va.
M. Gratton: En ce qui concerne la question du
député au sujet de M. Michel Mercier, effectivement...
M. Rochefort: Oui, c'est cela.
M. Gratton: ...il avait été prêté par
le ministère des Affaires municipales au haut-secrétariat pendant
les travaux sur la Loi de la représentation électorale. Il est
retourné au ministère des Affaires municipales. Il était
prêté, donc sa rémunération n'apparaît pas
dans les crédits ni dans les dépenses de l'an dernier.
M. Rochefort: D'accord.
Le Président (M. Richard): Est-ce à dire M.
le...
M. Gratton: II est resté au secrétariat de mai
à novembre 1986.
Le Président (M. Richard): Est-ce à dire, M. le
député de Gouin, que c'est terminé pour les questions?
M. Rochefort: Non, non, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Ha! Ha! Ha!
M. Gratton: M. le Président, le député de
Gouin avait soulevé un autre point, à savoir que j'aurais
décidé de suivre un certain scénario dans l'identification
ou, en tout cas, dans la recherche des amendements ou des modifications
à la Loi électorale. Effectivement, j'avais remis, la semaine
dernière, au député de Gouin un mémoire indiquant
la démarche que je proposais que l'on suive. Effectivement, nous n'avons
pas eu d'autres consultations. Je tiens pour acquis que qui ne dit mot consent.
Je suis toujours prêt à considérer les suggestions ou
propositions que pourra faire le député de Gouin sur la
démarche à suivre.
M. Rochefort: Justement là-dessus, M. le Président,
quand je disais: "Cela va", je voulais dire pour les crédits.
Effectivement, M. le Président, on s'était parlé. Je ne
veux pas faire un plat de cela. Il n'y a pas de problème. J'avais
compris que vous me le donniez pour que je le regarde et qu'on s'en reparlerait
ici. Il n'y a pas de problème là-dessus.
Je veux dire au ministre, M. le Président, que, globalement, il
s'agit là d'un échéancier et d'un plan de travail auquel
je 3uis en mesure de souscrire au nom de ma formation politique. Toutefois,
j'ai deux remarques à faire au ministre, une première quant
à l'aboutissement final, au printemps 1988. Je veux dire au ministre
que, dans la mesure du possible, il serait souhaitable que le calendrier soit
un peu devancé. J'ai entendu le ministre nous dire tantôt que le
printemps 1988 était bien suffisamment avant les prochaines
élections, mais, comme je lui ai déjà dit dans d'autres
débats, je ne pense pas que le calendrier électoral soit
arrêté, que le premier ministre ait pris une décision et
donc, qu'il ait eu l'occasion d'en faire part au ministre. Je me dis qu'il faut
quand même être conscient que l'échéance du printemps
1988 signifie l'adoption avant le 21 juin 1988 et le temps de refaire les
textes de la loi électorale refondue et tout cela, cela nous mène
à l'automne 1988. À l'automne 1988, il y a un recensement. Bon.
Il faut quand même avoir la période requise pour mettre en place
toute la gestion, tous les formulaires qui doivent découler des
modifications à la Loi électorale. Cela risque de nous mener
à la fin de l'année 1988 ou même au début de
l'année 1989, donc dans la quatrième année de mandat. Dans
ce sens-là, je voudrais quand même qu'on soit prudent. Je sais que
le ministre, avec raison, a indiqué à plusieurs reprises sa
volonté que ces modifications à la loi soient apportées
avant la prochaine élection générale et qu'elles puissent
être en application à la prochaine élection
générale. Je veux donc attirer son attention là-dessus
sans en faire un élément majeur des questions.
Par contre, le mandat qui serait confié au Secrétariat
à la réforme électorale dans la troisième
étape qui apparaît dans son document, c'est au fond d'avoir la
responsabilité de recueillir les demandes de tous et chacun pour en
faire un document consolidé, un document de consultation qui sera
utilisé par le groupe de travail auquel le ministre fait allusion au
point 6 et, par la suite, pour la commission parlementaire. Je veux bien qu'on
se comprenne, ce n'est pas du tout relié aux personnalités qu'on
retrouve là, mais je pense, M. le Président, qu'il faut
être conscient d'une chose: s'il s'agit d'un document gouvernemental que
le ministre souhaite voir préparer, effectivement, on parle du bon
organisme pour remplir une telle responsabilité. Dans la mesure
où, par contre, il s'agit plutôt d'un document qui réunit
les préoccupations, les suggestions et les attentes de tous les membres
de l'Assemblée nationale et des autres formations politiques qui sont
intéressées et qui sont autorisées et
accréditées par le Directeur général des
élections, je dois dire au ministre, M. le Président, qu'il
existe un mécanisme formel prévu dans la Loi électorale.
Il a une assise juridique et il a servi à plusieurs reprises; et sa
formation politique y a collaboré pleinement et entièrement. Il
s'appelle le Conseil consultatif des élections et n'implique donc pas un
organisme gouvernemental qui aurait la responsabilité, en même
temps, de faire la jonction et l'unification des points de vue de
toutes les formations politiques au Québec,
représentées ou pas à l'Assemblée nationale.
Je pense qu'il y a un problème de ce côté-là,
notamment à partir de l'étape 3. Je voua dis immédiatement
qu'à partir du moment où on souhaite en arriver à des
consensus, donc pas à une position gouvernementale mais à une
position reflétant les préoccupations et les attentes des
différents groupes parlementaires et des différentes formations
politiques, il faut tenir compte de l'existence du conseil consultatif qui
n'est pas quelque chose de neuf qu'on réinventerait et que, finalement,
on mettrait à l'essai, mais quelque chose qui existe, qui a fait ses
preuves et auquel ont contribué et ont participé pleinement les
formations politiques au fil des années, même, dois-je le
rappeler, lorsqu'il y avait plus de deux formations politiques
représentées à l'Assemblée nationale. Je pense, M.
le Président, que le ministre devrait accepter qu'à partir du
moment où le document de base est lancé, transmis aux
parlementaires et aux formations politiques, que ce soit plutôt le
conseil consultatif qui intervienne, qui commence son travail, comme cela a
toujours été le cas jusqu'à maintenant dans ce genre de
dossier.
M. Gratton: M. le Président, concernant les deux
remarques, mais d'abord la première au sujet de la possibilité de
devancer le calendrier, je suis d'accord. Le plus tôt on aura
terminé et on pourra informer l'ensemble des intéressés
des nouvelles règles du jeu, c'est-à-dire la Loi
électorale telle qu'elle sera amendée, le mieux ce sera. Je
n'exclus pas que nous puissions suivre un peu la même démarche
qu'on a suivie dans le cas des amendements à la Loi sur la
représentation électorale où, malgré le fait que la
loi ne soit pas encore adoptée au moment où on se parle, la
Commission de la représentation électorale est déjà
au travail à partir des consensus qui ont été
dégagés.
J'ai voulu être aussi réaliste que possible dans
l'échéancier que j'ai soumis, dans la mesure où on a
déjà identifié 58 sujets qui pourront faire l'objet de
questions par le comité de parlementaires dont j'ai parlé. Je
pense qu'on ne pourrait exclure les autres intéressés que sont,
d'abord, au premier chef, les députés, les membres de
l'Assemblée nationale, mais également ceux des partis politiques
qui ne sont pas représentés à l'Assemblée
nationale. Donc, c'est la raison qui m'a inspiré de communiquer avec
chacun des partis politiques autorisés par le Directeur
général des élections, pour leur demander de nous
suggérer ces sujets.
La tâche peut être relativement fastidieuse, selon la
façon dont ils répondront. J'ai indiqué qu'on aura
jusqu'à la fin de juin, au secrétariat, pour recevoir ces
suggestions d'ajout à la liste. Si le document sur ces sujets qui
exprimeront certaines hypothèses de solutions peut être prêt
aussi tôt qu'à la fin d'août, c'est évidemment parce
que le travail est déjà commencé. Notamment, il y a eu des
rencontres, par exemple, avec le Conseil de presse, avec le Protecteur du
citoyen et avec d'autres organismes qui ont fait valoir des
représentations et qui ont même fait des suggestions que le
secrétariat a déjà analysées et est en train de
mettre sur papier. D'ailleurs, dans la documentation qui parviendra aux
intéressés, à compter de demain, on annexera les documents
qui ont été fournis par ces organismes.
Donc, quand je parle du printemps 1988 pour l'adoption d'une loi
modifiant la Loi électorale, je pense que c'est probablement là
la date ultime. Même si on n'en arrivait pas à terminer le
processus d'adoption, on serait suffisamment avancé pour que le
Directeur général des élections, les partis politiques,
bref, tous ceux qui sont intéressés connaissent
déjà les modifications à la loi, compte tenu du fait que
je suis toujours lié par l'engagement que j'ai pris que nous
procéderions par consensus.
Quant au document dont il est question et à la
référence au conseil consultatif, je fais remarquer au
député de Gouin - ce n'est d'ailleurs pas la première fois
qu'on en parle - que, pour nous, le conseil consultatif, de par sa
définition dans la Loi électorale, n'est pas l'endroit
idéal pour faire le travail dont nous parlons. Je pense qu'on peut
même conclure des remarques que nous a déjà faites le
Directeur général des élections, qui jouit des services de
ce conseil consultatif, que ce n'est pas l'endroit idéal.
La seule définition du conseil consultatif qu'on retrouve
à l'article 44 de la loi est la suivante. On dit: "Est institué
un conseil consultatif sur l'administration de la présente loi." Et non
pas sur son élaboration. Quand on lit les articles 50 et 52 de la loi,
de même que les articles 45 et autres, on s'aperçoit que le
rôle du conseil consultatif est de répondre à des
questions, à des demandes qui peuvent lui être adressées
par le Directeur général des élections sur
l'administration de la loi. Là où je craindrais qu'on fasse
fausse route en confiant le mandat au conseil consultatif, ce serait limiter
beaucoup trop la discussion, puisque, par sa définition même, le
conseil consultatif est là pour conseiller le Directeur
général des élections. Et il n'appartient pas au Directeur
qénéral des élections de formuler, d'élaborer les
politiques ou les modifications à la loi.
Par exemple, quand je vous parle des 58 sujets qu'on a
identifiés, il y en a un très grand nombre qu'on a
identifiés à partir des réflexions, des rapports des deux
adjoints du Directeur général des élections, à la
suite
des dernières élections. Et, sans aucune exception, on tes
a inclus dans la liste. Mais il appartient, il me semble, à plus que
strictement les membres du conseil consultatif de tâcher de
dégager des consensus. (17 h 45)
Quant à la nature du document que produira le Secrétariat
à la réforme électorale, je ne veux pas trop m'avancer,
mais je dirais que, par analogie, cela pourrait être semblable à
ce qu'on a fait avec la Loi sur la représentation électorale,
avec des hypothèses de solution qui, dans certains cas, on
été retenues qui, dans certains autres cas, ont tout simplement
été rejetées et qui, dans plusieurs cas, ont
été modifiées à la lumière des consultations
qu'on a eues ensuite entre les partis représentés à
l'Assemblée nationale et en commission parlementaire. Donc, je pense que
le gouvernement a, sinon l'obligation, le devoir de faire connaître ses
positions et effectivement, le Secrétariat à la réforme
électorale n'exclut rien, c'est le but de la démarche de
consulter et d'associer tous les intéressés dans l'identification
des questions à se poser, des sujets à étudier et au
moment de la production du rapport du secrétariat, on pourra juger et je
pense que le gouvernement pourra facilement identifier ou prendre position. Les
autres intéressés pourront faire de même, mais en
étant bien conscients qu'au bout de la ligne, seules les propositions
qui auront fait l'objet d'un consensus seront retenues pour les modifications
à la loi.
M. Rochefort: Un échange intéressant, M. le
Président, surtout éclairant, je pense, et qui nous permet de
mieux comprendre nos positions respectives parce qu'on a des positions
distinctes. M. le Président, d'abord sur le conseil consultatif, ce que
le ministre a lu je pense, c'est juste, c'est là le mandat du conseil et
je dirai, au ministre que moi, je pense - et c'est comme cela que cela a
été appliqué par tout le monde y compris par la formation
politique à laquelle appartient le ministre - qu'avoir un mandat
consultatif eu égard à l'administration de la Loi
électorale, c'est à partir de là que toutes les
modifications qu'a connues la Loi électorale depuis qu'elle a
été changée au complet dans le cadre d'un comité
parlementaire qui, là, avait institué le conseil consultatif,
toutes les réformes sont venues de là, à partir justement
de la préoccupation de dire: "À l'usage, au cours, avec
l'expérience d'administration que vivent Ies formations politiques de la
Loi électorale" on s'est aperçu qu'il fallait corriger telle et
telle chose.
Je me rappelle le premier conseil consultatif. Il faut se rappeler son
histoire. Cela a été institué après la Loi sur le
financement des partis politiques. Il y avait des craintes de la part de
certaines formations politiques d'opposition quant aux orientations que
contenait cette loi, etc. Elles avaient souhaité un conseil consultatif
dans lequel, au fond, chaque formation politique serait
représentée, ce qui avait été d'ailleurs le cas.
Dans le temps de M. Pierre-Olivier Boucher, qui était le directeur du
financement des partis politiques, je me souviens que c'était le
député de Portneuf, au moment où moi j'y ai
siéqé, qui représentait le Parti libéral. Oui, dans
le cadre tel que le ministre l'a lu, c'est là qu'à partir du
vécu de l'administration de la Loi sur le financement des partis
politiques qu'on en est arrivé conjointement - le Parti libéral
et le Parti québécois et le directeur général du
financement à l'époque, parce que l'Union nationale
n'était plus représentée - à des modifications
basées sur l'expérience vécue de l'administration de la
Loi électorale. Ce ne sont pas de nouvelles orientations qu'on avait
prises ailleurs, on avait dit: il y a eu une nouvelle loi, on l'a vécue,
on l'a mise en pratique, chacun pour nous de notre côté des
formations politiques pendant quelques années et on s'aperçoit
à l'usage et à l'expérience, qu'il y a des modifications
techniques à y apporter plus souvent qu'autrement.
Cela a été la même chose quant à toute la
révision qu'a connue la Loi électorale lorsque l'actuel ministre
des Transports, député de Charlesbourg, représentait sa
formation politique et - j'y étais -qu'on a révisé toute
la Loi électorale à partir du conseil consultatif qui, justement,
a te mandat de regarder évoluer l'administration de la Loi
électorale. C'est à partir du vécu qu'on a pu corriger des
choses qu'on avait observées chacun de notre côté et des
fois en même temps quant aux difficultés d'application ou aux
problèmes que soulevait l'application de certaines dispositions de la
Loi électorale. Ou l'absence de dispositions dans la Loi
électorale créait des problèmes. C'est ce qui a
donné les résultats de la révision de la loi dans les
mêmes consensus que ceux auxquels avec le nouveau gouvernement on est
arrivé sur la représentation électorale. Et d'ailleurs -
je développe quelques minutes autour de cela -quand le ministre nous
dit: Oui, on vient de rencontrer - j'imagine que, lorsqu'il dit "on", c'est le
secrétariat - les deux adjoints du Directeur général des
élections. Il y a quelqu'un, là. Ah! Ils ont renvoyé un
document. Vous nous dites: On est allés aux informations pour voir deux
personnes qui occupent une position stratégique dans l'administration de
la Loi électorale, ils ont envoyé des documents et nous ont dit:
Écoutez, on vient de vivre la dernière campagne électorale
et on a observé telle lacune et tel ou tel problème que posait
l'application de telle ou telle disposition de
la loi et probablement tel problème que soulevait l'absence d'une
disposition législative eu égard à telle situation qu'on a
vécue et devant laquelle on a été oblige de
décider, à partir du gros bon sens, parce qu'on n'avait pas
d'assises juridiques. On parle donc des mêmes choses.
Pour avoir déjà entendu le ministre développer, et,
d'ailleurs, pour l'avoir lu en fin de semaine dans les journaux, ce que je
perçois être contenu dans ces 58 articles qu'il a recueillis
jusqu'à maintenant, c'est basé sur des observations pleinement
légitimes qui ont été faites à partir de
l'administration de la Loi électorale au cours de la dernière
campagne électorale. Quand on parle des représentations quant
à la participation possible de groupes, le droit ou non de publier un
livre et des choses comme cela, ce n'est pas une question d'orientation
nouvelle qui se ferait dans le cadre d'un groupe de recherche qui dit; Et si on
modifiait notre loi électorale à partir de telle et telle
préoccupation... C'est basé sur les problèmes concrets,
vécus, donc reliés directement à l'administration de la
Loi électorale; en ce sens-là, d'une part, et
deuxièmement, c'est aussi relié au r^ôle que les formations
politiques ont toujours accordé, prévu et joué
jusqu'à maintenant.
Je vais donner l'exemple du député de Portneuf, du
député de Charlesbourg et mon propre exemple. Qu'on ait
été dans l'Opposition ou au gouvernement; on a toujours
considéré que c'était cela le forum où il fallait
aller. II y a un changement à cela depuis le 2 décembre 1985 de
la part du nouveau ministre qui dit: Hum! Je n'aime pas cela. J'avoue que je
suivais un peu le ministre dans le dossier de la représentation
électorale. Ce n'était pas, alors la même chose qu'il nous
avait dite. Il nous avait dit: Ouais, c'est correct, ce que le
député de Gouin nous décrit et le processus auquel il a
participé avec le député de Portneuf et après cela,
avec le député de Charlesbourg, je trouve cela sympathique et
tout cela, mais moi, je pense qu'il ne faut pas que cela se passe à huis
clos et en catimini; il faut ouvrir cela devant tout le monde, en public,
à la commission parlementaire et devant les journalistes. Cela, pour
moi, c'est une chose à laquelle je souscris pleinement et,
effectivement, je comprends qu'il y aura ce processus-là dans les dix
étapes contenues au plan de travail soumis par le ministre.
Là-dessus, on s'entend bien.
À partir du moment où il y a un travail
préliminaire à cette étape publique -et le ministre y a
fait référence à quelques reprises - réalisé
par le groupe de travail et qui est la synthèse préparée
par le secrétariat, je suggère que cela doit se faire au Conseil
consultatif des élections.
La deuxième série de remarques sur le même sujet, M.
le Président. Je pense que le ministre a progressé, et je
l'inviterai à relire la transcription du Journal des
débats. D'une part, il nous dit que le secrétariat pourrait
faire un peu ce qu'il a fait dans le cadre de la représentation
électorale. Justement, pour moi, cela confirme qu'il y a une distinction
nette entre une conseil consultatif, qui est un forum non partisan qui
réunit les représentants de différentes formations
politiques et qui travaille à partir de faits vécus pour en
arriver à des consensus, par rapport à ce qu'on a vécu
dans le cadre de la réprésentation. En matière de
représentation, ce n'est pas un document conjoint qui a
été présenté, c'est un document gouvernemental qui
présentait une position gouvernementale, qui avait été
préparé dans une officine gouvernementale, ce qui est pleinement
légitime. Mais ce n'est pas la même chose, ce n'est pas vers cela
qu'on s'en va. Ce n'est qu'après cela, une fois cette position
gouvernementale rendue publique, que là, on s'est mis à en
débattre et que le ministre nous a dit: On va retenir de cela seulement
les éléments oui font consensus.
Ce n'est pas avant la préparation ou au cours de la
préparation du document gouvernemental sur la représentation
électorale qu'on a invité les autres formations politiques et les
autres aroupes intéressés à y ajouter ce qu'ils voulaient.
Ce n'est qu'au cours de la commission parlementaire qu'on a dit: Oui, mais -
d'ailleurs c'était le mandat que le ministre avait donné à
la commission avec notre accord plein et entier - s'il y a d'autres membres de
la commission qui veulent ajouter d'autres éléments au document,
on est d'accord pour les regarder. Mais là, je veux bien qu'on sache de
quoi on parle. Parle-t-on d'un document gouvernemental auquel on pourra
apporter nos contributions plus tard ou plutôt d'un document non
gouvernemental dans lequel il y aura déjà, dès le
départ, dès le moment de la troisième et de la
quatrième étape, une position qui réunira les demandes et
les attentes de tout le monde? Je dis alors: Si c'est cela, cela ne peut pas
être un document gouvernemental, d'autant plus que le ministre - et je
conclus là-dessus pour lui permettre de réagir - dans les
derniers mots de ses remarques, a dit: Le gouvernement a le devoir de faire
connaître ses positions. Si c'est une volonté de faire
connaître les positions gouvernementales, parfait! Mais nous autres, on
va intervenir comme on l'a fait dans le cas de la représentation,
c'est-à-dire après que votre document sera connu.
Deuxièmement, M. le Président, le ministre ajoute: Le
gouvernement pourra d'ailleurs prendre position. Je veux vraiment qu'on
distingue s'il s'aqit d'un document qui représente, au départ,
les points de vue de toutes les formations politiques, ce qui est le document
que vous nous avez déposé, aux
articles 1, 2, 3 et 4. Ou est-ce qu'il s'agit, comme le ministre l'a
plutôt dit - et son discours nous y amène - de dire: On va
élaborer la position gouvernementale et on va associer les autres
après. Parfait! Dans ce cas, nous autres, on va prendre le train au
moment où le document gouvernemental sera reconnu et on sera dans un
cadre où, finalement, il n'y aura plus d'instance gouvernementale mais
plutôt différentes formations politiques
représentées qui travaillent à trouver des consensus?
M. Gratton: M. le Président, évidemment un document
émanant du Secrétariat à la réforme
électorale devrait être un document gouvernemental par
définition. C'est le gouvernement qui le propose et qui préside
à sa préparation. Le moment d'associer les
intéressés à la demarche est préalable dans le cas
de la Loi électorale par rapport à ce qu'on a fait dans la Loi
sur la représentation électorale dans la mesure où on
invite les gens à soumettre des sujets de discussion. Là,
où je ne suis pas le député de Gouin - je l'ai
déjà dit et je le répète -il ne me paraît pas
souhaitable que ce soit au conseil consultatif qu'on le fasse, strictement par
définition de ce qu'est le conseil consultatif.
Je conviens qu'il y a un travail très efficace et très
utile qui a été fait au conseil consultatif dans le passé.
Mais il faut peut-être se poser la question: Pourquoi c'était fait
au conseil consultatif plutôt qu'au Secrétariat à la
réforme électorale? Moi, je n'ai pas la réponse mais je
sais qu'à titre de ministre délégué à la
Réforme électorale, il appartient beaucoup plus au ministre qui a
la responsabilité au sein du gouvernement de se préoccuper de la
réforme électorale de soumettre à l'attention des
intéressés les sujets à discuter et les hypothèses
de solution qu'il n'appartient au Directeur qénéral des
élections de consulter un conseil consultatif sur des questions
strictement techniques et administratives.
Quand on lit l'article 44 sur le conseil consultatif, il s'agit d'un
conseil consultatif sur l'administration de la présente loi. À
l'article 50, le conseil a pour fonction de donner son avis sur toute question
relative à la présente loi et, à l'article 52; le
Directeur général des élections consulte
périodiquement le conseil quant à l'application de la
présente loi. Effectivement, moi, je n'aurais pas d'objection si on
parle des questions strictement techniques et que le comité de
parlementaires dont j'ai parlé, qui se réunira seulement
après la production du rapport du Secrétariat à la
réforme électorale, préférait déférer
ces questions d'ordre strictement technique et administratif au conseil
consultatif, il pourrait le faire, libre à lui.
Il me semble qu'il appartient au plus grand nombre de personnes possible
d'être associées à la démarche quant au financement.
Je . ne pense pas que le conseil consultatif devrait être le seul
à être saisi de l'opportunité, par exemple, de changer les
montants maximaux de contributions, de celles qui doivent être
divulguées, de la façon de produire les rapports au Directeur
général des élections. Je pense qu'il s'agit d'abord que
le secrétariat collige les sujets à étudier en y associant
le plus grand nombre de personnes possible et qu'à partir des sujets, il
avance des hypothèses de solutions, et, à ce moment-là, le
gouvernement, comme toutes les autres formations politiques et comme tous les
autres intéressés, pourra prendre position. ,
Rappelons que, dans le cas de la représentation
électorale, le document était un document du Secrétariat
à la réforme électorale, mais qu'au nom du qouvernement,
j'ai endossé à quelques exceptions près. De la même
façon que, dans ce document, on faisait valoir des possibilités
de solution, j'imagine qu'on se retrouvera avec des possibilités
semblables dans le document dont on parle. Je répète que, quant
à moi, le gouvernement a la responsabilité de proposer une
démarche et d'y associer le plus grand nombre d'intéressés
possible. Et c'est avec ce souci que je propose la démarche dont j'ai
parlé tantôt. Le conseil consultatif peut toujours être
convoqué. D'ailleurs la loi le dit. Le Directeur général
des élections peut convoquer le conseil consultatif à sa guise
pour le consulter sur toute question administrative ou technique. Au moment
où on se parle, il pourrait le faire sur un tas de sujets qui feront
l'objet et qui sont déjà dans la liste des 58 sujets. (18
heures)
II nous semble que ce ne sont pas seulement les deux formations
politiques représentées à l'Assemblée nationale qui
devraient être saisies de ces démarches. C'est pourquoi, par
exemple, les formations politiques - je pense qu'il v en a douze ou treize -
autorisées par le Directeur qénéral des élections,
en étant invitées à ajouter à la liste des sujets,
évidemment, prendront connaissance, non seulement des 58 sujets que la
liste comporte déjà, mais également des
représentations écrites qui ont été faites par
divers organismes. Je ne pense pas que cela conduise à moins bien faire
le travail, bien au contraire. L'éclairage que pourront nous apporter
des formations politiques qui ne sont pas représentées à
l'Assemblée nationale pourra être fort utile dans
l'élaboration des modifications qu'on voudra éventuellement
apporter selon le consensus des élus, des parlementaires et donc des
partis représentés à l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, M. le ministre.
Vous aviez une bonne erre
d'aller, sauf qu'apparemment pour des raisons syndicales, à 18
heures, il faut demander s'il y a consentement pour continuer plus tard. Vous
aviez une enveloppe d'une heure que vous n'êtes pas obligé
d'utiliser évidemment, mais que vous avez peut-être l'intention
d'utiliser. Il restera encore huit minutes, mais pour dépasser
jusqu'à 18 h 8, il faut avoir votre consentement. Est-ce qu'on a votre
consentement, M. le député de Gouin et M. le ministre?
M. Gratton: Je n'ai pas d'objection, M. le Président, s'il
y a d'autres questions.
M. Rochefort: M. le Président, je pense qu'il faut vider
cela. Plus vous parlez, plus je pense qu'on va se comprendre, même si on
n'est pas d'accord. D'abord, pourquoi l'ancien gouvernement a-t-il choisi de
fonctionner avec le conseil consultatif? Je rappellerai au député
de Gatineau, l'actuel ministre délégué à la
Réforme électorale, que c'était justement un choix
réfléchi, rationnel, qui voulait faire en sorte qu'on
évite que soit taxé l'ancien gouvernement de vouloir orienter
cela de façon partisane et donc qu'on avait renvoyé cela à
un comité où les formations politiques étaient toutes
représentées et travaillaient par consensus. Je le renverrai au
député de Portneuf et au député de Charlesbourg
qu'il pourrait consulter pour en discuter avec eux plutôt que de faire
cela au secrétariat.
Deuxièmement, M. le Président, quand le ministre nous dit:
Oui, mais c'est parce que je pense qu'il ne faut pas limiter cela aux deux
seules formations politiques. Je suis pleinement d'accord avec lui et d'accord
pour qu'on associe toutes les formations politiques, et même tout le
monde qui voudrait s'associer à cela. D'ailleurs, le meilleur moyen,
c'est peut-être qu'effectivement, il dépose un document
gouvernemental, qu'il soit soumis à la consultation d'une commission
parlementaire ouverte où tous ceux qui ont le goût de venir
commenter ce document pour dire si, oui ou non, ils sont d'accord s'il manque
des choses. Ils viendront nous le dire pour qu'après cela, les
parlementaires fonctionnent dans le cadre du système de consensus que le
ministre vient de réitérer comme engagement pour, là,
retenir ce qu'ils veulent retenir, mais après s'être
informé largement et en toute transparence et en toute ouverture.
Mais je reviens avec son idée. Le ministre nous dit, sur
l'idée de confier cela au secrétariat: II est normal que le
gouvernement veuille dire où il veut aller et quelles sont ses
préoccupations. Pour cela, je dis, moi aussi: Si vous décidez,
vous autres, que c'est plutôt le gouvernement et le secrétariat
qui doivent le faire comme c'était le cas dans notre temps avec le
conseil consultatif, je respecte cela. Mais ce que je vous dis, c'est que, s'il
s'agit d'un mécanisme qui nous mène à une étape
où il doit y avoir présentation d'un document gouvernemental qui
représente les choix, les préoccupations et les attentes du
gouvernement, parfait! Je vous dis tout de suite que nous allons nous inscrire
après cette étape et non pas avant que cette étape soit
franchie parce que je ne pense pas qu'il relève de la
responsabilité d'un secrétariat gouvernemental de faire des choix
dans les propositions des formations politiques qui, par après, seront
appelées à venir décider par consensus.
Donc, puisque je comprends que vous nous dites qu'on veut faire des
choix gouvernementaux et tout cela, parfait! Mais faites vos choix, mettez sur
la place publique un document qui correspondra aux attentes, au souhait et
à la volonté du gouvernement en matière de révision
de la Loi électorale et de révision de la Loi sur le financement
des partis politiques. Quand il sera rendu public, soyez certains qu'on va y
être au complet, qu'on va suivre cela, qu'on va commenter cela comme on
l'a fait sur la représentation électorale et que, dans le
processus, on vous indiquera ce qui n'est pas là et qu'on aurait
souhaité y voir. Là, il n'y a pas de problème. Il y a,
d'une part, la volonté qui correspond aux nouvelles orientations du
nouveau qouvernement, qui est pleinement son droit et qui sont
légitimes, de dire: Nous autres, au départ, on veut mettre sur la
table un document qui représente les orientations gouvernementales dans
lesquelles vous aurez fait des choix, ce qui n'est pas seulement de colliger le
point de vue de tout le monde, comme vous avez dit vouloir avoir des choix.
Le gouvernement doit, a le devoir de faire connaître ses
positions. Le gouvernement pourra prendre position. Moi, je respecte cela,
parfaitl Mettez sur la table vos propositions, vos volontés, vos
attentes et, après cela, on va les commenter comme tout le monde, et on
participera à la commission parlementaire et au qroupe de travail qui
suivra. Ce que je vous dis, à partir du moment où l'Opposition,
qui est plus, si vous me permettez, qu'une des autres formations politiques
parce qu'elle est représentée à l'Assemblée
nationale comme le qouvernement et qu'elle est impliquée dans le
processus de législation qui se fait par consensus, à partir du
moment où nous sommes impliqués, il n'est pas vrai qu'il peut y
avoir interférence d'une position gouvernementale qui vienne retenir ou
non des éléments que, par exemple, on aurait mis sur la
table.
En conséquence, moi je dis: Parfait, mais je vous dis tout de
suite que nous allons intervenir quand votre deuxième
document va être rendu public, c'est-à-dire à la
cinquième étape où, là, c'est clair que, nous, on
va s'y associer pleinement dans le cadre du groupe de travail. Et je vous dis
tout de suite, dans le fond: tenons donc une commission parlementaire où
on s'informera tous et on permettra à tout le monde qui veut venir dire
son opinion sur cela de venir la dire et, après cela, on se retrouvera
entre parlementaires dans le cadre des consensus qui doivent être
dégagés, où on retiendra les éléments qui
seront compris dans une loi.
M. Gratton: M. le Président, je ferai remarquer au
député de Gouin que, dans un premier temps, on invite sa
formation politique comme j'invite la mienne d'ailleurs, la même demande
leur sera faite, à m'indiquer s'il y a des sujets qui n'apparaissent pas
à la liste qui sera transmise en même temps et qu'on voudrait voir
ajoutés. Je le fais à l'endroit de tous ceux que cela
intéresse de façon que le document qui sera produit par le
Secrétariat à la réforme électorale - un document
gouvernemental dans la mesure où c'est le gouvernement qui en a la
responsabilité -pourra quand même évoquer diverses
hypothèses qui ne seront peut-être pas la position du
gouvernement. Si la définition de "document gouvernemental" qu'a en
tête le député de Gouin est un livre blanc ou une position
gouvernementale sur chacun des sujets, ce n'est pas de ce genre de document
qu'on parle. Il s'agira plutôt d'un document qui fera état de
toutes les suggestions qui auront été faites, de tous les sujets
qui auront été soulevés et des hypothèses de
solution. Dans plusieurs cas, il ne s'agira pas d'une seule hypothèse,
mais on détaillera les avantages et les désavantages de telle ou
telle hypothèse de façon qu'il y ait un document de travail pour
le comité de parlementaires dont j'ai parlé. La commission
parlementaire ouverte "at large" n'est pas exclue, loin de là.
La seule dimension nouvelle qu'on ajoute au processus qu'on a suivi par
rapport à la Loi sur la représentation électorale, c'est
ce comité de parlementaires pour tâcher de dégager des
consensus le plus rapidement possible. Cela rejoint d'ailleurs le souci premier
du député de Gouin qui nous dit: Si on pouvait devancer
l'échancier, faisons-le. Alors, il n'est pas question - si c'est cela
qui chicote le député de Gouin -pour le gouvernement de produire
un livre blanc sur les amendements apportés à la Loi
électorale. On va évidemment s'assurer que le document
préparé au Secrétariat à la réforme
électorale couvrira tous les sujets et fera état largement de
toutes les hypothèses de solution et, à partir de ce document, il
pourra se faire un travail. Je n'exclus pas cela. Quant aux questions purement
techniques et administratives, cela pourrait se faire au conseil consultatif.
Mais quant aux questions qui débordent l'aspect strictement technique de
l'application de la Loi électorale, je regrette, cela devra se faire
ailleurs. Si ce n'est pas dans le forum que je suggère, d'un
comité de parlementaires, je n'ai pas d'objection à ce qu'on le
fasse en commission parlementaire. Au contraire, je l'avais dit au moment de la
Loi sur la représentation électorale.
Le plus ouvert ce sera, le plus de gens sauront ce qui se passe, le plus
de qens y seront associés directement ou indirectement mieux cela fera
mon affaire. Évidemment, moi, je serai là pour défendre la
position du gouvernement, pour faire valoir les arguments qu'aura retenus le
gouvernement. Ce sera à ceux qui observeront de juger du
bien-fondé de ces arquments. J'avertis tout de suite et je rassure tout
de suite les membres de la commission, le député de Gouin au
moins une fois sinon deux a dit: Si le ministre est sincère.
M. Rochefort: Je n'ai pas dit cela. J'ai dit: Je le sais que le
ministre est sincère.
M. Gratton: Ah bien, là, je m'excuse et je me tais tout de
suite, M. le Président.
M. Rochefort: M. le Président, non, non, non. J'ai pris la
peine d'être très précis.
Le Président (M. Richard): Je m'excuse, j'ai une petite
surprise pour vous, le temps est terminé.
M. Rochefort: Mais, au-delà de votre surprise, M. le
Président, puisque c'est jeudi soir, je veux être bien
précis, M. le ministre. Je ne veux pas qu'il y ait de malentendu. J'ai
dit effectivement à deux reprises: Et je sais que le ministre est
sincère. Je vois que sa collaboratrice a compris. Non, non. M. le
Président, compte tenu de l'expérience que j'ai vécue avec
le ministre dans le dossier de la représentation électorale, moi,
je ne peux pas dire qu'il n'est pas sincère quand il dit qu'il va
fonctionner par consensus. Je suis...
M. Gratton: J'assure tout le monde de cela.
M. Rochefort: Non, non, je le sais, je ne reviens plus sur
cela.
M. Gratton: Bon!
M. Rochefort: J'espère que je n'aurai jamais à
revenir sur cela.
M. Gratton: Je l'espère, oui.
Le Président (M. Richard): Juste une seconde.
M. Gratton: Oui.
Adoption des crédits
Le Président (M. Richard): II serait important que
quelqu'un soit d'accord. Est-ce qu'on adopte les crédits
budgétaires du ministère du Conseil exécutif pour
l'année financière 1987-1988 concernant le Secrétariat
à la réforme électorale?
M. Gratton: M. le Président, je vous soumets qu'on ne peut
pas les adopter. Il faut donc qu'ils soient adoptés globalement
puisqu'ils ne font pas l'objet d'un élément. D'ailleurs, on va se
pencher sur cela, M. le député. On va tâcher de...
M. Rochefort: Je comprends, M. le Président, que c'est un
peu semblable à ce qui existe entre la commission de la
représentation et les services du Directeur général des
élections. Je suis convaincu que le ministre a un bon modèle en
tête qui lui permettra de distinguer les deux. Je suis convaincu de
cela.
Le Président (M. Richard): Mais si on ne les adopte pas
tout de suite, apparemment, cela va mêler la machine. Est-ce qu'on les
adopte?
M. Rochefort: II ne faut pas mêler la machine!
M. Gratton: Alors, adoptons, M. le Président.
Le Président (M. Richard): Alors, c'est adopté.
Félicitations, c'est une très bonne décision! Nous
ajournons les travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 12)