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(Dix heures douze minutes)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La séance est ouverte. Je pense que je n'ai pas besoin de vous
rappeler notre mandat qui consiste à poursuivre l'examen des
propositions de réforme en matière de délimitation des
circonscriptions électorales, en vue de dégager les consensus
appropriés. Nous avons terminé - vous me corrigerez -les quatre
premiers points du document de travail... non, les cinq premiers points du
document Rérnillard, de sorte que nous en sommes, en ce qui concerne le
document Rémillard, à la procédure d'adoption de la
délimitation, ce qui correspond aux questions du chapitre 5 dans le
document de travail.
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le ministre.
M. Gratton: Avant qu'on aborde le fond de cette section 5, est-ce
que je pourrais, à ce moment-ci, suggérer... Hier, quand on a
parlé de la périodicité de la délimitation, on a eu
une proposition qui a été faite par le député de
Rochefort, quant à la...
M. Rochefort: Pas encore.
M. Gratton: Je m'excuse, de Gouin... quant à la
possibilité d'introduire dans la loi un mécanisme qui permettrait
à la commission, après chaque élection, de venir à
l'Assemblée nationale défendre l'à-propos de
procéder ou non à une délimitation, selon les
constatations qui auraient pu être faites au lendemain d'une
élection générale. Je pense qu'il serait utile qu'à
ce moment-ci on demande au Directeur général des élections
de réfléchir à la question. On sait que cela ne porte pas
préjudice quant à la délimitation de la carte qui va
s'entreprendre très prochainement pour qu'on puisse assurer qu'elle soit
disponible pour la prochaine élection. Mais, il serait utile, si nous
devions inscrire des choses dans la loi à cet effet, que nous le
fassions en même temps que nous amenderons la loi actuelle, avant le 1er
mai.
Donc, je veux suggérer que nous mandations le Directeur
général des élections de réfléchir sur le
sujet, de nous fournir les scénarios qui pourraient être
envisagés comme possibilité d'amendement à la loi,
lesquels pourraient faire l'objet d'étude. On déterminera
ensemble avec l'Opposition si cela doit nécessiter la convocation d'une
commission parlementaire ou si cela peut se formuler ou s'étudier au
moment de l'étude détaillée du projet de loi. Je suis tout
à fait réceptif selon l'ampleur et les modifications qui
pourraient être proposées. Évidemment, en même temps
que le Directeur général des élections
réfléchirait et le Secrétariat des élections ferait
de même et, je suppose, les membres de la commission à titre
individuel au sein de leur formation politique de façon que nous
puissions, comme je le disais tantôt, en arriver avant le 1er mai
à inscrire cela dans la loi, si c'est possible.
M. Rochefort: D'accord, M. le Président.
M. Gratton: Deuxièmement, je pense que le Directeur
général des élections me faisait part tantôt qu'il a
des informations à communiquer à la suite de demandes
d'information qui ont été formulées, hier, par des membres
de la commission.
Le Président (M. Filion): Est-ce que vous me permettriez,
M. le ministre, avant de donner le droit de parole à M. le Directeur
général des élections, de faire en sorte que nous
puissions constater, dans le procès-verbal, si vous le jugiez à
propos, ce mandat que la commission voudrait voir confier au Directeur
général des élections concernant l'étude de la
proposition du député de Gouin qui a été
formulée hier, je pense, concernant la possibilité pour le
Directeur général des élections de se présenter
devant...
M. Côté (Pierre-F.): La commission.
Le Président (M. Filion): Oui, c'est cela, de se
présenter devant l'Assemblée nationale ou devant une commission
de l'Assemblée nationale ou peut-être cette commission-ci pour y
exposer - je pense que le mot "défendre" laisse entendre qu'une
décision est prise - son point de vue sur cette proposition.
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Filion): C'est-à-dire sur la
décision.
M. Rochefort: Le ministre le reconnaîtra sûrement, je
pense que la demande du ministre est un peu plus nuancée que celle que
vous faites. Ce que j'ai compris de la demande du ministre, c'est non pas de
demander au Directeur général des élections de venir nous
donner sa position, mais beaucoup plus de nous préparer des
scénarios...
Le Président (M. Filion): Allons-y donc, dans ce cas. Si
vous voulez m'aider...
M. Rochefort: Je pense qu'au fond, il s'agit de demander au
Directeur général des élections, comme l'a dit le
ministre, de préparer des scénarios de lois qui pourraient
découler de telle ou telle alternative qui a été
évoquée à la commission. Par souci
d'honnêteté, oui, j'ai fait une proposition qui, je pense, a
été bien comprise; mais le ministre délégué
à la Réforme électorale en a aussi fait une, et j'imagine
qu'il serait normal qu'on voie un peu ce que ça voudrait dire sur le
plan législatif aussi.
M. Gratton: Et qu'on ne limite pas la réflexion uniquement
à la proposition du député de Gouin ou à ma
contre-proposition, si on peut l'appeler ainsi, mais à toute autre
possibilité qui...
M. Rochefort: C'est cela, mais qu'en contrepartie, on ne mette
pas le Directeur général des élections dans une position
où il vient nous faire sa proposition et la défendre.
M. Gratton: II ne faudrait surtout pas.
Le Président (M. Filion): Écoutez, on va tenter de
rédiger quelque chose, et je reviendrai plus tard là-dessus pour
vous le soumettre. M. Côté.
M. Côté (Pierre-F.): M. le Président, hier,
en dehors de3 séances, j'ai reçu deux demandes, une de
vous-même et l'autre, si je ne me trompe pas, du député de
Beauharnois. On m'a demandé si j'avais les informations suivantes. Quant
au ratio électeurs-population, l'annexe 1 qui nous a été
fournie hier, vous m'avez demandé si on avait ces données pour
les 122 circonscriptions électorales.
Le Président (M. Filion): Cela, c'est une demande du
député de Taillon et président de la commission. Avez-vous
dit du député de Beauharnois?
M. Côté (Pierre-F.): Celle-ci est du
député de Taillon et l'autre, du député de
Beauharnois.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Côté (Pierre-F.): La seconde est du
député de Beauharnois, si je ne me trompe pas, et la
première est la vôtre. Effectivement, on a ces données, on
en a des exemplaires pour chacun des membres. Je ferai juste une petite
réserve, si vous me permettez, une prudence de notre part. Étant
donné que cela a été fait très rapidement au cours
de la journée d'hier, on va revérifier. On espère que tous
les chiffres sont corrects, mais si jamais une petite erreur s'était
glissée, on vous donnera des exemplaires, plus... Le deuxième
document, à la demande du député de Beauharnois concerne
le taux d'évolution des populations entre 1976 et 1981, document qu'on a
également...
Une voix: Des populations globales.
M. Côté (Pierre-F.): Des populations globales et des
électeurs.
M. Rochefort: C'est intéressant.
M. Côté (Pierre-F.): Dans une colonne, la population
entre 1976 et 1981 et, dans l'autre colonne, les électeurs 1976-1981
avec le pourcentage de variation, d'une part, vis-à-vis de la population
et, d'autre part, vis-à-vis des électeurs. Ce sont des
données qu'on a. On a des exemplaires en assez grand nombre pour chacun
des membres. Là aussi, je fais la même réserve, on va
revoir nos chiffres attentivement. Cela s'est fait rapidement, hier. Cela a
été fait à partir de nos dossiers
socio-économiques. Mais, au cas où il se serait glissé des
erreurs... S'il s'est glissé des erreurs, j'enverrai un nouveau texte
à chacun des membres de la commission.
Le Président (M. Filion): D'accord. Merci, M.
Côté. Est-ce que vous pourriez m'apporter un exemplaire du
document seulement pour en confirmer le dépôt? Le premier
document, évidemment, c'est le ratio électeurs-population pour
l'ensemble des circonscriptions électorales du Québec. Le
deuxième concerne le taux d'évolution des populations et des
électeurs entre 1976 et 1981. On en distribue donc un exemplaire
à tous les membres de la commission.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions préliminaires avant que
nous abordions le prochain point à l'étude, à savoir la
procédure d'adoption de délimitation?
Je vous remercie, M. Côté, pour ces informations.
M. le ministre, cela va?
M. Gratton: Allons-y.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin, cela va?
M. Rochefort: Cela va sur quoi?
Le Président (M. Filion): D'accord. Sur le fait que nous
puissions continuer l'étude...
M. Rochefort: Oui, sûrement.
Le Président (M. Filion): La procédure actuelle
d'adoption de délimitation des circonscriptions électorales
visait deux objectifs majeurs de la réforme de 1979, à savoir
l'indépendance et le contrôle de la commission dans le processus
de délimitation et la consultation obligatoire des
députés, des citoyens et des organismes intéressés.
La procédure mise en place a bien fonctionné. Il ne paraît
donc pas opportun d'y apporter des changements importants. Par ailleurs,
certaines dispositions accessoires pourraient être corrigées
à la lumière de l'expérience vécue. Ainsi, le
délai prévu dans la loi pour la consultation préalable est
de douze mois, alors qu'en réalité, la consultation a
été menée dans un délai beaucoup plus court, soit
deux ou trois mois. Si le délai d'un an paraît nettement trop
long, un délai trop court pourrait rendre plus difficile le travail de
la commission et priver certains groupes ou citoyens de se prévaloir de
cette consultation. Pour ces raisons, il nous semble qu'un délai de six
mois serait davantage convenable et permettrait de circonscrire l'ensemble du
processus de délimitation dans un échéancier global de
moins de deux ans.
En plus de la consultation des députés, qui s'effectue par
le biais de la commission permanente de l'Assemblée nationale, la loi
prévoit la tenue d'un débat limité à cinq heures
sur le rapport.
M. Gratton: C'est la question suivante, ça, M. le
Président.
M. Rochefort: C'est parce qu'il y a encore trois points, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Vous aimeriez qu'on traite de
cette première question?
M. Rochefort: Oui. M. Gratton: Oui.
Procédure d'adoption
Le Président (M. Filion): D'accord. Première
question qui correspond au document de janvier 1987: "Le délai pour la
consultation préalable des députés, des personnes et des
groupes intéressés et pour la présentation du rapport
final de la Commission de la représentation ne devrait-il pas être
porté à six mois plutôt que douze mois?"
M. Gratton: M. le Président, comme vous venez de le lire,
il s'agit ici non pas de changer quoi que ce soit au processus du travail de la
commission, mais surtout de faire deux choses parce qu'il y a deux
éléments. Le premier vise à ajuster le délai pour
la consultation des députés et du public, des organismes
intéressés, à réduire ce délai de douze
mois, qu'il est présentement dans la loi, à six mois, forts de
l'expérience vécue qui nous indique que dans les deux cas
où on a procédé à partir de la loi actuelle, ces
consultations se sont faites dans des périodes de deux ou trois mois, et
cela sans qu'il y ait bousculade, sans qu'il y ait nécessité de
bousculer les choses.
D'ailleurs, dans ses réflexions, le Directeur
général des élections dit simplement, sans faire d'autres
commentaires, qu'il semble réaliste que le processus de
délimitation se déroule dans un échéancier d'un peu
moins de deux ans. Ce qui nous permettrait d'atteindre cette réduction
de douze mois à six mois de la période pour la consultation.
Il y a également le deuxième élément.
À l'article 31, alinéa 1, de la loi actuelle, on retrouve
l'obligation pour la commission de faire rapport de ses consultations à
l'Assemblée nationale sans toutefois préciser le
délai.
M. Rochefort: Où?
M. Gratton: Article 31, alinéa 1.
M. Rochefort: Oui, d'accord.
M. Gratton: Ce que l'on dit dans la proposition du rapport
Rérnillard c'est, dans un premier temps, non pas pour chambarder ou pour
bousculer la commission, mais simplement parce qu'il est réaliste de
penser que si on a réussi à procéder à toutes ces
consultations à l'intérieur de deux ou trois mois, réduire
de douze à six mois ne devrait pas présenter de problème.
D'ailleurs, le Directeur général des élections pourrait
nous confirmer que cela ne semble pas pas créer de problème. Dans
un deuxième temps, on précise que ce délai de six mois
n'inclut pas seulement les consultations que l'article 27 oblige la commission
de faire mais inclut également la production du rapport sur ces
consultations. En faisant ainsi, on permettrait de faire en sorte que le
processus complet d'adoption d'une nouvelle délimitation puisse se faire
dans environ 18 mois plutôt qu'un peu plus de deux ans, comme c'est le
cas présentement.
M. Rochefort: Dans un premier temps, je veux être sûr
que je comprends bien. On nous dit que plutôt de tenir une consultation
qui porte sur douze mois, on ferait la
consultation sur six mois et le rapport qui découle de cette
consultation devrait aussi être remis à l'intérieur de ces
mêmes six mois plutôt qu'à l'intérieur des douze
mois.
M. Gratton: Si le DGA nous dit que c'est réaliste
d'espérer que ça peut se faire,
M. Rochefort: M. le Président, on me permettra
sûrement que j'adresse peut-être... En 1985, je comprends qu'il y a
eu des exceptions et que cela a réduit la durée des consultations
compte tenu de la nature et de l'ampleur des changements. En 1981, la
consultation s'est échelonnée sur combien de temps? La
consultation qui est, faut-il le rappeler, et pour nous et pour vous et, je
suis convaincu, pour le directeur, il nous l'a redit hier, un
élément déterminant dans les travaux de la commission
qu'on ne saurait escamoter en aucune façon.
M, Côté (Pierre-F.): En 1980, elle s'était
faite du début janvier à la fin avril. Cependant, je dois
préciser ici une chose très importante. Il a été
possible de faire ça en 1980 et je dis bien dans la réflexion, et
le ministre vient de le souligner, qu'il est possible de réduire la
période de consultations è la condition qu'on possède
déjà en main toutes les données. Cela présuppose,
ce qui est le cas - je ne remets pas en cause la proposition, mais je veux bien
préciser que c'est le cas présentement -qu'on a pu accomplir tous
les travaux et qu'on a les données pour pouvoir faire la consultation.
La consultation comme telle, si on s'en reporte aussi en 1985 qui n'a pas
été considérable, c'est une affaire de quelques mois. La
seule chose que je veux préciser aussi, c'est que cette consultation de
six mois, que propose M. le ministre, je dis que c'est possible. Cela veut dire
une consultation effective qui peut être de trois à quatre mois,
cela veut dire qu'après la consultation, parce que si on veut en tenir
compte il faut un certain temps pour accomplir le travail, il faut qu'on tire
des conclusions de cette consultation-là. J'apporterais peut-être
une nuance à ce qu'a dit M. le ministre tantôt, à savoir
que ça réduirait l'ensemble de la période - si vous me
permettez de donner une réflexion tout de suite là-dessus -
è un an et demi. Là encore, je dis oui à la condition que,
si j'ai bien compris la proposition, au lieu d'un an qui est l'article 27, on
dirait six mois. À la fin de ces six mois, ne dépassant pas ces
six mois, si j'ai bien compris la proposition, le rapport, en vertu de
l'article 31, serait déposé. Il peut s'écouler aussi
encore quelques semaines ou une certaine période de temps parce que
là... Je comprends que ce point-là va venir dans une autre
question. S'il y a un débat de cinq heures et s'il y a des
réflexions, là encore il faut que la commission dispose d'un
certain temps. II faut calculer. C'est pour ça que quand vous dites
dix-huit mois, cela peut être plus ou moins. C'est cela que je veux dire.
Cela peut aller jusqu'à 20 mois, 21 mois selon les... Je trouve, en tout
cas, qu'il y a deux aspects de la consultation qui sont très importants
jusqu'à maintenant et dont la commission doit absolument tenir compte.
Les éléments de travaux de la commission, ce sont ses
données, ses travaux, les travaux des employés et ses
réflexions, les consultations et, finalement, les dernières
remarques, les dernières observations des députés, quelle
que soit la forme qu'elles prennent, qui peuvent ramasser toutes les
observations qui sont faites. Après cela, il faut qu'on ait suffisamment
de temps, quelques mois certainement, pour pouvoir tenir compte sereinement et
pas de façon bousculée de toutes ces consultations et de ces
observations. Je suis parfaitement d'accord avec cela, mais le point important,
c'est de réduire de douze mois è six mois la consultation.
Même cela est possible.
M. Gratton; M. le Président, si on me permet, je pense que
je modifierais la proposition. Je me limiterais à suggérer qu'on
amende l'article 27, pour parler des consultations seulement et de
réduire de douze à six mois cette période de consultation
et laisser l'article 31 tel quel; c'est-à-dire que le rapport, lui, ne
serait pas assujetti d'un échéancier précis en sachant
fort bien que la commission n'aurait aucune raison de ne pas le produire dans
les meilleurs délais pour considération par l'Assemblée
nationale.
M. Rochefort: M. le Président, pour nous, la nuance
qu'apporte le ministre rend plus acceptable à nos yeux la proposition
parce que, pour nous... Bon, d'abord, comme attitude générale, je
vous dirai que, pour nous, même si le délai est de douze mois,
j'imagine qu'il n'y a personne à la Commission de la
représentation qui s'organise pour utiliser tous ses douze mois.
Finalement, ils utilisent le temps dont ils ont besoin qui, à
l'occasion, est de quatre mois, peut-être cinq ou huit mois, mais douze
mois n'étant évidemment pas un objectif mais une limite à
ne pas dépasser pour laquelle personne n'a intérêt à
essayer d'étirer les choses. C'est pour cela que, pour nous, cela aurait
pu rester tel quel au fond. (10 h 30)
D'autant plus qu'on parle toujours d'expérience passée et
tout cela. Mais il n'est pas dit qu'à un moment donné, on ne se
retrouvera pas avec une proposition de refonte qui suscitera beaucoup de
discussions dans la société québécoise et qui
pourrait appeler des tournées de consultation plus importantes que
celles que la commission a
connues jusqu'à aujourd'hui. On sait que les gens sont
peut-être de plus en plus chatouilleux sur ce genre de question.
Dans la mesure où, par contre, le ministre apporte l'amendement
pour modifier l'article 27, on est prêt à souscrire à sa
proposition parce que, finalement, là, on ne préjuge pas de la
conséquence qu'aura la consultation sur les modifications à
apporter au rapport préliminaire. Là aussi, il y a la question de
donner le temps qu'il faut et aussi de crédibilité pour la
commission. Si la commission tient des consultations, il faut qu'elle ait le
temps de les intégrer par la suite. D'autant plus que, M.
Côté, hier, nous a dit, sauf erreur, que la consultation a
donné chaque fois des résultats qui amenaient des modifications.
En ce sens, je pense qu'il faut, d'autant plus que c'est la dernière
étape avant ce débat de cinq heures à l'Assemblée,
être certain que la dernière proposition est bien conçue,
bien élaborée parce qu'elle ne subira pas de deuxième
consultation.
En conséquence, on serait d'accord pour dire qu'à
l'article 27, on limite à six mois la durée des consultations sur
le rapport préliminaire, mais que les autres délais demeurent les
mêmes pour donner la flexibilité nécessaire à la
commission pour accomplir ses autres travaux, mais dans le même sens de
ce que je disais pour les douze mois, quant à nous. C'est évident
que les délais ne sont pas là des objectifs, mais des maximums
à ne pas dépasser.
M. Gratton: Alors, M. le Président, qu'il en soit
ainsi.
M. Rochefort: Évidemment, M. le Président, je veux
quand même souligner une chose importante: cette possibilité de
ramener de douze à six mois la consultation est reliée
directement au statut de la commission. Dans la mesure où on a une
commission permanente, on peut se permettre de réduire les
délais.
M. Gratton: Quant à moi, je soutiendrai qu'au contraire,
la proposition du rapport Rémillard était surtout axée sur
la recommandation qui va suivre d'une commission ad hoc afin que les
délais soient les plus réalistes possible, mais également
les plus courts possible. M. le Président, on s'entend là-dessus,
savoir que la période de consultation sera réduite de douxe
à six mois, que l'article 27 pourra être amendé en
conséquence.
M. Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Donc, est-ce que le consensus
pourrait prendre la forme suivante? Le délai pour la période de
consultation préalable des députés, des personnes et des
groupes intéressés par la CRE - la Commission de la
représentation électorale - devrait être réduit de
douze à six mois. Relativement au délai de présentation du
rapport final de la CRE, celui-ci est maintenu à douze mois.
M. Gratton: Oui. M. Rochefort: Oui.
M. Gratton: C'est-à-dire, il n'est pas maintenu, l'article
31 n'est tout simplement pas modifié.
Une voix: Quand tu n'y touches pas, tu n'en parles pas.
Le Président (M. Filion): Je peux l'enlever alors.
M. Rochefort: M. le Président, on peut enlever
quoi...?
Le Président (M. Filion): Si on touche uniquement à
l'article 27, je n'ai pas besoin de parler de l'article 25.
M. Saintonge: ...douze mois, il n'y a pas de limite de temps.
Le Président (M. Filion): C'est cela. Oui, oui, il y en a
une.
M. Gratton: Donc, il n'y en aura pas plus maintenant.
Le Président (M. Filîon): Bon, d'accord.
M. Rochefort: On dit que dans le chapitre "Procédure
d'adoption" au point 1, quant au délai de consultation: Le délai
de consultation de la commission est ramené de douze à six
mois.
Le Président (M. Filion): Cela va. Je le relis: Le
délai pour la période de consultation préalable des
députés, des personnes et des groupes intéressés
par la CRE devrait être réduit de douze à six mois. Cela
va?
M. Gratton: Cela va.
Le Président (M. Filion): Deuxième question qui
touche évidemment le délai de cinq heures. Je lis le rapport
Rémillard: En plus de la consultation des députés qui
s'effectue par le biais de la commission permanente de l'Assemblée
nationale, la loi prévoit la tenue d'un débat limité
à cinq heures sur le rapport de la commission. Or, ce débat ne
peut donner lieu à aucun amendement. La commission demeure libre d'en
tenir compte ou non dans son rapport final. Dans ces circonstances, le
débat fait
double emploi avec la consultation déjà menée
auprès des députés. Il nous semble donc opportun d'en
suggérer la disparition.
La question posée est très conséquente
évidemment: "Le débat de cinq heures à l'Assemblée
nationale ou devant la commission permanente de l'Assemblée nationale,
le cas échéant, doit-il être maintenu?"
M. Gratton: M. le Président, je serais prêt è
répondre oui.
M. Rochefort: Moi aussi, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Le consensus est donc que - je
n'ai pas besoin de le noter - le débat de cinq heures est maintenu.
M. Rochefort: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Filion): À ce moment-là,
aimeriez-vous que j'en fasse un consensus?
M. Rochefort: Oui, il y a un consensus comme quoi on
maintient...
Le Président (M. Filion): Parce qu'on ne le modifie pas
à ce moment-là.
Une voix: On ne le modifie pas, donc...
Le Président (M. Filion): Consensus sur... Je vais relire:
Les consensus qu'on s'est donnés - dans le mandat qu'on s'est
donné...
M. Rochefort: Des consensus, cela peut être positif.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin, je nous ramène toujours à notre mandat: Procéder
à l'examen de toute proposition de réforme en matière de
délimitation des circonscriptions électorales en vue de
dégager les consensus qui pourront faire l'objet de modifications. Comme
il n'y a pas de modifications, cela ne me donne rien de régler le
consensus dans le procès-verbal.
M. Rochefort: Le consensus est déjà inscrit au
Journal des débats, M. le Président.
Une voix: Vous avez raison, M. le Président.
M. Gratton: Disons qu'il y a consensus pour ne pas
inscrire...
Le Président (M. Filion): Mais le procès-verbal va
quand même noter que la réponse est oui.
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): La troisième question qui
est soulevée, toujours à l'intérieur du chapitre
Procédure d'adoption de délimitation; L'obligation actuellement
faite au Directeur général des élections de tenir un
recensement des électeurs dans les six mois suivant une nouvelle
délimitation ne semble correspondre à aucun besoin essentiel du
déroulement du processus électoral, puisque la mise à jour
des sections de vote est effectuée de toute façon annuellement,
qu'il y ait recensement ou non. Compte tenu du coût élevé
que représente la tenue d'un recensement, il semble approprié
d'éliminer le recensement postdélimitation. Encore une fois, la
question est très conséquente: "L'obligation de procéder
à un recensement des électeurs à la suite de chaque
délimitation des circonscriptions électorales ne devrait-elle pas
être abolie?"
M. Gratton: M. le Président, voilà un
élément ou une recommandation qu'on peut chiffrer en termes de
coût puisqu'on sait qu'un recensement des électeurs coûte au
bas mot environ 10 000 000 $ à effectuer. Il s'agit de savoir si ce
recensement postdélimitation sert les citoyens ou les partis politiques.
En effet, la population n'a pas besoin qu'on procède à un
recensement des électeurs pour être informée de son
appartenance à une circonscription électorale, la publication de
la nouvelle carte étant la façon la plus efficace d'atteindre cet
objectif d'informer la population.
Il me semble que si nous décidons de maintenir la tenue de ce
recensement postélectoral, nous devrons le faire en disant très
clairement que c'est au profit des partis politiques que nous le faisons. C'est
manifeste que les partis politiques ont avantage à disposer le plus
tôt possible de la liste électorale à compter de laquelle
ils peuvent commencer à travailler à l'organisation des
élections subséquentes et procéder aux campagnes de
financement, au travail de pointage, etc. Mais, nous maintenons que la
confection d'une liste électorale, aux seules fins d'en arriver à
déterminer qui sont les électeurs des nouvelles circonscriptions,
n'est pas l'élément majeur, n'est pas l'élément
important qui permet à la population affectée de prendre
connaissance.
Je suis très réceptif là-dessus. L'Opposition a
déjà fait connaître son intention de maintenir, je pense,
ou de promouvoir le maintien. Je n'ai pas d'objection de principe, sauf que
nous devrons reconnaître que si nous le maintenons, ce n'est pas surtout
dans le but de mieux informer les électeurs et la population, mais
plutôt dans le but de faciliter la tâche des partis politiques.
M. Rochefort: M. le Président...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: Là-dessus, je pense qu'il faut resituer les
choses dans leur véritable contexte et reprendre un peu le débat
qu'on avait eu à l'occasion de l'étude du projet de ioi 147 en
présence, notamment, du Directeur général des
élections. M. le Président, quant à nous, la publication
à la Gazette officielle et même la publication dans les
journaux, y compris les journaux locaux ou régionaux, de la nouvelle
délimitation d'une circonscription électorale avec les
changements que cela comporte pour certains citoyens est absolument
insatisfaisante.
Est-ce que je peux suspendre seulement deux secondes, M. le
Président? M. le ministre me le permettra sûrement. Il faudrait
que je lise une note pour autre chose à mon bureau.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, quant à nous, la
Gazette officielle et les journaux locaux, régionaux et nationaux
ne sont absolument pas un moyen satisfaisant qui correspond à l'objectif
d'informer le citoyen, l'électeur dans son domicile; il connaîtra
un déplacement de circonscriptions électorales à partir du
scrutin général qui suivra. Je pense que prétendre que
c'est suffisant, c'est avoir une appréciation des moyens d'information,
des citoyens sur ce genre de question qui n'est pas l'évaluation que
nous en faisons.
Quant à nous, je l'ai exprimé à l'occasion de la
commission qui a étudié le projet de loi 147 et je l'exprime
à nouveau aujourd'hui. Ce qui nous permet vraiment de rentrer un peu
mieux, pas parfaitement, un peu mieux à tous les niveaux, la nouvelle
carte électorale, c'est à l'occasion d'un recensement. D'abord,
voir apparaître des recenseurs en dehors d'une période
électorale, même dans le cadre d'un recensement annuel, lorsqu'il
a lieu, pour le monde, c'est toujours un peu surprenant. À ce
moment-là, c'est l'occasion pour les rencenseurs d'informer les citoyens
qui auront un changement de circonscriptions électorales. Si le
recensement a lieu, c'est pour les informer et inscrire leur nom sur la
nouvelle bonne liste électorale qui sera utilisée à
l'élection qui suivra, parce qu'on fera la révision de la liste
électorale pour l'élection qui suit.
Deuxièmement, ce qui a été omis dans la
présentation du ministre et ce qui, pour nous, est également
très important, c'est que c'est une occasion qui permet à
l'ensemble des services du Directeur général des
élections, particulièrement ses services que j'appellerais les
services sur le terrain, c'est-à-dire les directeurs de scrutin, de
réorganiser tout leur travail, il faut qu'ils s'habituent à leur
nouveau territoire, les directeurs, les secrétaires et les aides des
directeurs de scrutin, il faut que le directeur et sa secrétaire
reconstituent une nouvelle banque de candidats et de candidates au poste de
recenseurs, il faut que ces gens s'habituent à travailler à
partir des nouvelles délimitations... Ce n'est pas simple, c'est
toujours quelque chose de laborieux. Plus les changements sont importants, plus
c'est laborieux. Quand on regarde le type de changements auxquels la commission
devra s'attaquer pour la prochaine refonte de la carte, on voit que ce sont
quand même des changements qu'on peut considérer comme des
changements importants. Je pense que c'est important que les services du
Directeur général des élections soient bien rodés
quand vient l'élection, et c'est lors du recensement qu'ils auront
l'occasion de le faire.
Finalement, je nuance beaucoup l'affirmation du ministre qui parle
surtout pour les partis politiques. D'abord, il n'y a pas beaucoup de pointage
qui se fait entre les campagnes électorales; cela ne m'est pas
arrivé souvent de le faire. Deuxièmement, si je veux la liste de
mon nouveau comté, ce n'est pas compliqué, si je dis de telle rue
à telle rue du comté X fait partie de mon comté, j'irai
chercher une liste électorale dans l'organisation électorale
politique de ma formation politique de la circonscription de laquelle provient
mes nouveaux électeurs, et le tour est joué. Je l'ai fait
à quelques reprises dans le passé et cela ne m'a jamais
causé de problème. Je n'avais pas besoin d'un nouveau recensement
pour me permettre d'atteindre cet objectif. (10 h 45)
Une voix: ...débrouillard.
M. Rochefort: Ah débrouillard! Mon Dieu, c'est vrai je
suis en train de donner des trucs. Je m'excuse, M. le Président. Plus
sérieusement pour nous, non, ce n'est vraiment pas quelque chose de
très important. C'est beaucoup pour l'information de la population et
beaucoup pour le rodage de l'organisation des services du Directeur
général des élections qui est une grosse organisation et
qui nécessite de fonctionner dans l'huile pour que les scrutins se
déroulent bien.
D'autre part, pour nous, c'est aussi une façon de gagner du temps
parce que, s'il y a déjà eu recensement au cours de la
période électorale, il n'y a pas besoin d'avoir de nouveaux
recensements. On peut se limiter à une révision de la liste. On
gagne du temps et de l'argent. Pour nous aussi, quand le personnel du Directeur
général des élections a acquis une meilleure connaissance
de son
nouveau territoire, de ses nouvelles ressources humaines et des
nouvelles caractéristiques, des lieux de localisation possible des
bureaux de scrutin etc., c'est autant de gagné pour un fonctionnement
plus normal et plus efficace en cours de période électorale.
Cela dit, M. le Président, j'aurais une proposition alternative
à faire au ministre en trois points, plutôt que de "focuser" et de
se braquer sur l'idée que cela prend absolument le recensement dans les
six mois. On est d'accord pour laisser tomber, mais c'est un tout, par contre.
Pour nous, ou on achète le tout ou on maintient le statu quo, je suis
prêt en discuter mais je ne veux pas qu'on dise: Oui, le point un,
d'accord; le point deux, on n'est pas d'accord et, le point trois... il faut
que cela se tienne. Pour nous, on est d'accord, on dit: Oui, on peut laisser
tomber l'obligation du recensement dans les six mois qui suivent
l'entrée en vigueur de la nouvelle carte. Deuxièmement, pour
nous, s'il y a déclenchement d'une élection, il y a
obligatoirement recensement. Je pense que c'est automatique dans la loi, mais
je veux qu'on s'en assure. Troisièmement, s'il y a période de
recensement annuel prévu a la loi avant l'élection, ce
recensement annuel ne peut être aboli sans l'accord des deux formations
politiques présentement à l'Assemblée nationale.
Donc, au fond, pour nous, ce qu'on dit: On est prêt à
laisser tomber la nécessité du recensement dans les six mois qui
suivent. Par exemple, ce qui pourrait faire qu'on ait l'obligation de tenir un
recensement en mai et une obligation par une loi toute aussi valable et valide
de l'Assemblée nationale d'en retenir un autre en septembre ou en
octobre qui suit, nous disons: Oui, laissons tomber le recensement dans les six
mois qui suivent, mais assurons-nous que le recensement annuel qui devrait
suivre doive absolument être retenu sans possibilité d'arriver par
un projet de loi à majorité simple qui fait qu'on le suspende par
la décision unique et exclusive d'une formation politique. S'il y a
élection générale, là, je pense que le Directeur
général des élections va vraiment le corriger et, c'est
automatique s'il n'y a pas de recensement qu'il doit y en avoir un pendant
l'élection générale. Je veux qu'on s'assure que si on n'a
pas eu le temps de tenir le recensement annuel, il sera bien clairement
prévu qu'il y aura recensement électoral avant le scrutin.
À ma connaissance, je pense que c'est déjà prévu
dans la loi.
M. Gratton: M. le Président, je suis prêt à
acquiescer à cette proposition. De toute façon, ce que cela fait
de concret c'est que, oui, on abolit l'obligation de tenir le recensement
post-délimitation. C'est ce qu'on fait comme amendement à la loi.
Les deux autres conditions, c'est évidemment les conditions que je me
suis engagé à respecter en matière de modifications
à ta Loi électorale. On pourrait les traduire et les inscrire
dans la loi, ce qui permettra au député de Gouin de dormir
tranquille...
M. Rochefort: Je dors déjà tranquille, M. le
Président.
M. Gratton: Effectivement, je pense que cela nous satisfait. Je
voudrais simplement indiquer, ayant dit cela au député de Gouin
qui nous disait tantôt que ce n'est pas tellement pour l'organisation
électorale des partis qu'on fait le recensement, que je m'inspirais de
ce qu'il avait dit lui-même au moment de l'adoption du projet de loi 147,
je pense. Il avait longuement insisté sur l'utilité de ce
recensement, de pouvoir disposer d'une liste électorale le plus
tôt possible et ce, pour l'organisation des partis.
M. Rochefort: Si le ministre me le permet, je comprends qu'on a
peut-être mis en exergue certains passages de mon exposé, mais je
me le rappelle comme si c'était hier, j'ai eu un long débat avec
le député de Laprairie sur cette question. Je m'en souviens,
comme si c'était hier. J'inviterais peut-être le ministre à
relire toute mon intervention et on s'apercevra que les trois points que j'ai
mis de l'avant sont, dans l'ordre, les mêmes points que j'ai mis de
l'avant à ce moment: information du public, organisation des services du
Directeur général des élections et, évidemment,
oui, si utile, les partis politiques, mais je dis que ce n'est pas essentiel.
C'est clair que si ce n'était que pour les partis politiques, moi le
premier, je dirais qu'on n'a pas besoin de mettre 10 000 000 $ pour cela.
M. Gratton: Moi, je soutiens que quant au rodage du personnel du
Directeur général des élections...
Une voix: On n'est pas toujours compris, comme hier.
M. Gratton: ...on peut supposer que pour un directeur de scrutin
qui est nouveau, qui n'a pas d'expérience d'organisation de recensement,
cela peut être utile qu'il en fasse un avant l'élection. Mais je
souligne que lors des deux dernières élections, c'est un hasard
heureux qui a fait que la délimitation ou que le recensement
postdélimitation a été celui qui a servi à
l'élection. Sauf les directeurs de scrutin, personne d'autre, parmi le
personnel d'élection, ne peut tirer un avantage à ce point
important de tenir un recensement que nous y consacrions la somme de 10 000 000
$. C'est une opinion, j'espère,
qui en vaut une autre.
Le troisième point: L'information de la population. Le
député de Gouin a tout à fait raison de dire que ce n'est
pas la divulgation à la Gazette officielle qui est très
efficace pour informer la population. Le Directeur général des
élections, si je ne m'abuse, ne se limite pas à publier les
nouvelles limites des circonscriptions à la Gazette officielle,
il emploie également les médias d'information pour ce faire.
Je ne serais même pas réfractaire, s'il y avait problème,
à faire sauter le recensement postélectoral, qu'on inscrive dans
la loi l'obligation pour le Directeur général des
élections de faire la publicisation de ces informations. Je suis
sûr que cela coûterait passablement moins cher que 10 000 000 $ de
réserver les espaces nécessaires dans les journaux ou dans les
médias pour informer beaucoup mieux, selon moi, beaucoup plus
efficacement les gens, quant à leur nouvelle appartenance à une
circonscription électorale, que le simple fait, pour des recenseurs, de
passer pour le recensement puisque, à ce moment-là, que je sache,
les recenseurs ne sont pas chargés d'informer quiconque de
l'appartenance à une circonscription plutôt qu'à une autre.
Ayant dit cela, je retiens la suggestion du député de Gouin et
cela me satisfait.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: C'est comme le bon vin, M. le Président,
cela finit toujours par s'améliorer. Non seulement je suis heureux de
voir la réaction du ministre à ma proposition, mais je veux
intégrer deux des éléments de son intervention à ma
proposition. Effectivement, je pense qu'on devrait inscrire dans la loi que le
Directeur général des élections doit, d'ici le recensement
annuel, publiciser la délimitation des nouvelles circonscriptions
électorales.
Puisque c'est un peu la pratique mais qu'effectivement cela devrait
l'être de façon systématique, on devrait...
M. Gratton: Vous avez un beau derrière de tête, sur
cette photo.
M. Rochefort: Puisque les gens ne me parlent jamais
derrière la tête, M. le ministre, je ne le sais pas.
Deuxièmement, j'imagine qu'il serait intéressant d'avoir l'avis
du Directeur général des élections. Je pense que mandat
pourrait très bien être donné aux recenseurs des sections
de vote qui changent de circonscription électorale au moment du premier
recensement d'informer carrément la population. Ils le font, pour la
plupart des cas, et je pense que ce ne serait pas très compliqué.
En tout cas, j'en forme le voeu. Je ne le formaliserai pas dans ma proposition,
mais j'en exprime le voeu au Directeur généra! des
élections; je pense qu'on pourrait très bien dire aux recenseurs
des 14 sections de vote: Quand vous passere? pour le recensement, vous
informerez aussi les gens que c'est parce qu'ils ont changé de
circonscription que, maintenant, ils sont rendus dans la circonscription X, Y,
Z, d'autant plus qu'ils représentent deux formations politiques
différentes. Mais je limiterai cela à un souhait.
M. Gratton: J'ai des réserves quant à cette
dernière proposition du député, parce que le recenseur n'a
pas de rôle d'information comme tel. Il est là simplement pour
constater des faits concrets. On peut s'imaginer que de donner au recenseur le
rôle d'informateur des électeurs peut mener bien loin. Le
recenseur se présente, indique à la personne qui le
reçoit: Vous êtes maintenant électeur du comté de X.
5i je n'étais pas au courant de ces choses-là, cela susciterait
les questions suivantes: Qui est mon député? Qui est l'autre
candidat? Il me semble que ce genre de questions n'appartiennent pas au
recenseur. Je pense que je serais beaucoup plus à l'aise si le recenseur
fait son travail de recenseur et ne devient pas un agent d'information, ce qui
pourrait le placer dans des situations qui ne pourraient que compliquer les
choses plutôt que les alléger.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Laprairie, avec la permission des membres de la commission.
M. Saintonge: Si je ne m'abuse, pour arriver à une
modification de district électoral, le président des
élections a déjà donné des avis pour les personnes
qui voudraient donner leur représentation à la commission de
consultation du président qui circule... Les gens sont
déjà avisés, dans un premier temps, qu'un changement s'en
vient. Ils pourraient manifestement connaître le chanqement potentiel de
leur circonscription et, s'ils sont intéressés, ils vont le
suivre. L'expérience pratique survenue avec ça, on en a
déjà discuté à la fin de novembre avec le
député de Gouin, je vous dis que dans la circonscription
électorale dont je suis actuellement député, celle de
Laprairie, il y a des gens - Greenfield Park antérieurement, Lemoine et
Saint-Lambert - qui étaient dans le comté de Laprairie et qui
sont rendus dans le comté de Laporte. Je ne peux pas vous dire combien
de fois par année, mais plusieurs fois, des gens de Greenfield Park
m'appellent - et depuis 1981, ce n'est plus dans Laprairie - en pensant que je
suis leur député. Ils viennent même me rencontrer à
mon bureau directement pour me soumettre un problème ou soumettre des
problèmes aux gens. Qu'est-ce que ça veut dire? Finalement, les
gens regardent dans quel comté ils
se situent au moment où ils vont voter principalement. Il faut
s'en rendre compte. Quand certaines portions d'endroits changent de
comté... ça m'est déjà arrivé
personnellement, j'étais dans Bourassa pour une élection, pour
l'élection suivante j'étais dans Crémazie et je suis
revenu dans Bourassa. On m'aurait demandé dans quel comté
j'étais situé, à un moment donné, et je ne l'aurais
pas su. Au moment de l'élection, je m'en informais quand même mais
ça changeait à toutes les élections. C'est la même
chose pour les citoyens. Je pense que même si on faisait un recensement
un an avant les élections, les gens vont s'attarder directement au
moment où l'élection est annoncée. C'est là que le
citoyen qui ne suit pas la politique d'une façon globale et attentive va
s'informer. Celui qui suit la politique de façon attentive, quand il y a
un chanqement dans sa circonscription, dès que l'avis est donné
qu'il y a une possibilité de changement ou qu'une consultation se fait,
il sait dans quelle circonscription il va se trouver et il sait le changement
qui va survenir dans la localité où il est situé.
À mon humble opinion, dans ce sens-là ce n'est pas le
recensement qui va faire en sorte qu'on va savoir plus ou moins dans quel
comté on se trouve, mais un avis du Directeur général des
élections pourrait peut-être faciliter la situation. Encore une
fois, ça va toucher les citoyens qui sont intéressés de
façon active à la politique.
M. Rochefort: Donc, si je résume le consensus intervenu -
j'essaie humblement, modestement, M. le Président - on élimine
l'obligation de tenir un recensement dans les six mois qui suivent
l'entrée en vigueur d'une nouvelle carte électorale. On fait en
sorte que le recensement annuel qui suivrait normalement ne peut être
suspendu sans l'accord consensuel des deux formations politiques actuellement
représentées à l'Assemblée nationale.
M. Gratton: Est-ce qu'il ne faudrait pas...
Une voix: Ca, c'est un problème.
M. Rochefort: Non, il n'y a pas de problème.
M. Gratton: ...parler d'unanimité de... M. Rochefort:
Non, pas nécessairement.
M. Gratton: ...d'inscrire dans la loi des dispositions qui
réfèrent aux partis représentés à
l'Assemblée nationale...
M. Rochefort: Je vous dirai que pour les comtés
protégés - j'ai fait mes classes pour venir à cette
commission - on parlait vraiment des partis qui étaient
représentés. À l'époque... Pour avoir le droit
d'abolir les comtés protégés, il fallait aller chercher un
accord des formations politiques. Si vous voulez parler d'unanimité,
vous pouvez le faire, mais je pense que...
M. Bélisle: C'est parce que vous ne comprenez pas,
là.
M. Rochefort: Essayez de nous faire comprendre.
M. Bélisle: C'est au sujet des formations politiques et
non de deux formations politiques. (11 heures)
M. Rochefort; On parle des deux, c'est volontaire.
M. Bélisle: Je comprends bien que c'est volontaire de
votre part. Je ne vois pas...
M. Rochefort; Mais il y a deux formations politiques
actuellement.
M. Bélisle: Oui mais... Mettons-les dans un cadre plus
large, ...pour amender la loi, mettez...
M. Rochefort: Écoutez, M. le Président, j'ai
donné mon opinion.
Le Président (M. Filion): Si le ministre veut une
chose...
M. Rochefort: Si vous me permettez, je vais compléter. Si
le ministre veut nuancer cela, il n'y a pas de problème.
Troisièmement, que mandat soit donné à la
Commission de la représentation de prendre les moyens pour publiciser
entretemps des nouvelles circonscriptions électorales. On s'assure qu'il
y aura obligatoirement recensement advenant qu'il y ait une élection
entre les deux événements s'il n'y a pas eu de recensement annuel
mais cela est déjà prévu dans la loi. D'accord. Donc, ce
serait cela. Non? Allez-y.
M. Côté (Pierre-F.): Je pense qu'il faudrait que
j'apporte une précision parce que vous avez posé cette question
tout à l'heure. Je voudrais juste vous rappeler les articles de la loi.
À mon avis, il y a juste un petit point qu'il faudrait prévoir
dans la proposition qui est faite.
La loi prévoit qu'il y a un recensement annuel, article 63. Sauf
qu'il n'y â pas de recensement annuel quand un décret est pris
entre le 30 juin et le mois de septembre. À ce moment, au lieu du
rencensement annuel l'élection est précédée d'un
recensement.
M. Rochefort: D'accord.
M. Côté (Pierre-F.): Ce que je veux signaler, c'est
le point suivant. Supposons l'hypothèse suivante, qui peut être
très plausible. La nouvelle carte électorale est
déposée - disons comme hypothèse, juste pour les fins de
mon exposé - au mois de février ou mars, au début d'une
année. Si j'ai bien compris la proposition qui est faite, il n'y a pas
abolition cette année-là du recensement annuel sauf consentement.
Mais supposons qu'il y a une élection générale qui est
déclenchée. Votre proposition veut qu'elle soit
précédée d'un recensement. Moi, je dis oui, mais à
la condition que cette élection générale ne soit pas
immédiatement déclenchée après la publication de la
nouvelle carte électorale. Comme Directeur général des
élections, j'ai besoin de deux à trois mois pour me
réajuster à la nouvelle carte électorale.
Par exemple, il y a non seulement la nomination, et la formation des
directeurs de scrutin, mais il y a aussi des dispositions de la loi qui
stipulent que les recommandations des partis politiques pour le personnel
électoral, il faut faire la transposition de la dernière
élection générale sur la nouvelle carte. Cela
dépend de l'ampleur des changements de la carte, mais c'est un travail
qui requiert... Je signalerai tout de suite qu'il ne faudrait pas que je sois
mal pris si jamais -c'est une hypothèse - celle-là se
présentait.
L'autre point que je voudrais juste vous mentionner comme information,
M. le député, concerne ce qu'on a fait sur le plan de
l'information en 1980. II y a eu des changements considérables en 1980.
On avait distribué dans chacun des foyers, au moment de la distribution
de la liste électorale, un dépliant ou une feuille, simplement un
dépliant qui disait à l'électeur: Maintenant, vous
êtes dans telle circonscription électorale. C'est une information
qu'on a pris la liberté de faire... Enfin, on avait le pouvoir de le
faire d'après la loi, mais je veux vous dire que ce sont toutes des
façons de procéder qu'on a utilisées à ce moment.
On n'a pas demandé aux recenseurs, on l'a fait en distribuant ta
liste.
M. Rochefort: Un commentaire, M. le Président.
Effectivement, et pour moi, cela pourrait être atteint par concordance
mais c'est clair que, entre le moment de l'entrée en vigueur de la
nouvelle carte électorale et la possible tenue d'une élection sur
la base de cette nouvelle carte, il faut maintenir le délai qui est
actuellement prévu à la loi qui est de quelques mois.
M. Gratton: Qui est de combien de temps?
M. Rochefort: Trois mois à peu près. M.
Côté (Pierre-F.): Non, il n'y a pas de délai
justement.
M. Rochefort: II y en a un délai. Bien, il y en avait dans
l'ancienne loi en tout cas.
M. Côté (Pierre-F.): Dans la Loi sur la
représentation électorale?
M. Rochefort: Non. Dans la... Bien, je ne sais pas si c'est dans
la Loi électorale ou dans la Loi sur la représentation
électorale.
Le Président (M. Filion): II faut que ce soit dans la Loi
sur la représentation électorale.
M. Rochefort: Mais il y avait un délai au cours duquel si
une élection était déclenchée cela se faisait sur
la carte antérieure.
M. Gratton: Je pense que vous parlez peut-être d'une
élection partielle.
M. Rochefort: Non, non. Une élection
générale. Bien non. Si, par exemple, le décret à la
Gazette officielle décrétant la nouvelle carte
électorale est adopté et publié le 7 juin et que le 9 il y
a une élection générale qui est déclenchée
au Québec, c'est clair qu'elle ne peut pas être tenue sur la
nouvelle carte. Il y a un délai qui a toujours été
prévu, à ma connaissance.
En tout cas, sûrement que dans une des versions antérieures
de la Loi électorale, cela y était. Et s'il n'y est pas, c'est
clair qu'il faut le mettre. Et vous êtes sûr que cela n'y est
pas?
M. Côté (Pierre-F.): Bien, je peux vérifier
plus attentivement, mais ma première réaction, c'est qu'il n'y en
a pas. C'est à partir du moment de la publication dans la Gazette
officielle, lorsqu'il y a un décret qui est émis qui
décrète de nouvelles élections et il y a dissolution de
l'Assemblée nationale. La dissolution de l'Assemblée nationale
peut avoir lieu n'importe quand aorès la publication dans la Gazette
officielle. Je vous le donne sous réserve de vérification de
notre part mais je vous donne ma première réaction. On est en
train de vérifier.
M. Gratton: M. le Président, est-ce que je pourrais
suggérer que sur la hase de ce qui semble faire consensus,
c'est-à-dire qu'on amende la loi pour ne plus créer l'obligation
qu'il y ait un recensement postdélimitation comme le prévoit le
prévoit l'article 36, je pense.
M. Côté (Pierre-F.): C'est cela. Pardon, c'est
l'article 34 qui répond à la question qui a été
soulevée par M. le député de Gouin. Il y a effectivement
une disposition qui prévoit
un cas où après la publication à la Gazette
officielle du Québec, il n'y a pas possibilité d'utiliser la
nouvelle carte, si cette dissolution intervient avant le lundi de la semaine
qui précède celle du recensement visé à l'article
36.
M. Rochefort: L'article 36 de la loi?
M. Côté (Pierre-F.): Toujours de la Loi sur la
représentation électorale, à la page... Je viens de lire
l'article 34, M. le député, qui est à la page 199 qui fait
référence à l'article 36.
Vous avez raison concernant ce que vous avez dit tout à l'heure.
Il y a possibilité que la publication à la Gazette officielle
du Québec soit faite, qu'il y ait dissolution de l'Assemblée
nationale et que cela ne porte pas sur la nouvelle carte, si cette dissolution
intervient avant le lundi de la semaine qui précède le
recensement visé à l'article 36.
M. Rochefort: En tout cas, c'est clair...
M. Saintonge: Autrement dit, M. le Directeur
général des élections, cela vous donne le temps de mettre
en place les mécanismes pour faire le recensement. Donc
l'élection peut se faire avec la nouvelle carte.
M. Gratton: Est-ce que je pourrais suggérer que nous
demandions à nouveau au Directeur général des
élections, à partir de ce que nous venons de convenir entre nous,
de préparer des textes que nous pourrions ensuite scruter à la
loupe pour s'assurer que toutes les avenues sont couvertes.
Le Président (M. Filion): Je vous remercie.
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: Je savais bien que j'avais lu quelque chose
là-dessus. Le problème que cela pose, on va se le dire
franchement, c'est que cela crée une situation... C'est là qu'on
voit une utilité additionnelle à l'utilité
déjà évoquée du recensement dans les mois qui
suivent. C'est que cela crée une situation plus longue au cours de
laquelle une élection pourrait être décrétée
et qui ne se tiendrait pas sur la base de la nouvelle carte. Là on
ajoute la possible confusion des électeurs. Je reprends vos arguments.
Vous nous dites: À l'occasion de la tournée de consultations, on
informe le monde que les comtés vont être modifiés, qu'ils
peuvent l'être et, après cela, on publie à la Gazette
officielle du Québec, et les journaux s'en emparent. On fait de la
publicité et on dit au monde: Candiac vous êtes maintenant dans
Huntingdon, par exemple, ou des choses comme cela. Dans les mois qui suivent le
premier ministre déclenche une élection générale.
Et oups, cela ne se tient pas sur cela. Oubliez ce qu'on vous a dit. Oubliez ce
qu'on a publicisé. L'élection va se tenir sur la base de la
vieille carte électorale.
En ce sens-là, autant je fais mienne à 100 % la
nécessité d'un délai pour permettre au Directeur
qénéral des élections de se retourner de bord avec son
personnel, de restructurer ses services en conséquence, autant ce
délai ne doit pas être trop lonq, parce que vous vous imaginez
dans quelle situation on pourrait tous se retrouver comme confusion
précédant la tenue d'une élection générale
où tout le monde tenterait de s'orienter sur la base d'une carte et que
l'élection soit tenue sur la base d'une autre carte. Il ne faut pas que
ce soit très long. Dans la mesure, par exemple, où une nouvelle
carte entrerait en vigueur, en novembre d'une année, on se retrouverait
avec la possibilité jusqu'en septembre ou octobre suivant qu'une
élection générale puisse être tenue sur la carte
antérieure et non sur la carte entrée en viqueur en novembre.
Problème!
En parlant, il me vient une idée. Est-ce que, dans notre ancienne
loi, il n'y avait pas la notion du 1er janvier qui intervenait?
M. Côté (Pierre-F.): Si je ne me trompe pas, je vous
le donne encore sous réserve, je vais demander qu'on
vérifie...
M. Rochefort: 5i elle était déclenchée avant
le 1er janvier, cela prenait un recensement pour que... Il y avait
quelque chose. Je suis convaincu qu'il y a déjà eu une
disposition qui fermait un peu mieux l'angle qu'on est en train d'observer, qui
est largement ouvert.
M. Côté (Pierre-F.): C'est juste, mais je vais faire
une suggestion, M. le député, qui répondrait, je pense, en
partie à tout le moins au problème que vous soulevez. La
proposition qui est faite, s'il y a un accord, devrait avoir comme
conséquence de modifier l'article 36 pour dire que, sauf si une
dissolution intervient avant le lundi de la semaine qui précède
celle du recensement... On l'y insère par l'idée suivante: Sauf
si cette dissolution intervient trois mois, par exemple - cela peut être
un peu moins mais disons environ trois mois - entre la publication et la
dissolution. Là, il y a une période de temps minimum requise,
à condition aussi que, si une élection générale est
déclenchée après cette période de trois mois...
M. Rochefort: ...il y aurait un recensement.
M. Côté (Pierre-F.): ...il y aurait un
recensement.
M. Rochefort: Cela est intéressant. Allez-y, vous avez
peut-être quelque chose vous aussi, mais cela est intéressant;
cela ferme l'angle en tout cas.
M. Gratton: Je regrette, je n'écoutais pas ce que disait
le Directeur général des élections. Mais je dirai tout de
suite d'emblée que je suis d'accord avec la nécessité de
ne pas élargir la période de temps au cours de laquelle une
élection pourrait être décrétée sans qu'on
puisse la décréter à partir de la nouvelle carte
électorale, si celle-ci a déjà été
publiée dans la Gazette officielle. Une façon d'y arriver,
ce serait peut-être de spécifier la période au cours de
laquelle le Directeur général des élections doit
absolument procéder à la nomination des nouveaux directeurs de
scrutin, à la délimitation des sections de vote. C'est ce que
vous disiez, je suppose?
M. Côté (Pierre-F.): C'est cela, c'est ce que j'ai
dit.
M. Gratton: Je pense que c'est...
M. Rochefort: Le directeur général veut dire que si
c'est décrété après trois mois, cela se fait sur la
base de la nouvelle carte; s'il n'y a pas eu de recensement, il y a un
recensement dans l'élection générale.
M. Gratton: Le recensement en période électorale
étant obligatoire de toute façon.
M. Rochefort: On vient de faire le tour comme il faut.
M. Gratton: Oui. On pourrait à ce moment-là
demander au Directeur général des élections...
M. Rochefart: Oui.
M. Gratton: ...de nous préparer des textes que nous
pourrions...
M. Rochefort: Oui, cela va. M. Gratton: Cela va?
M. Rochefort: ...consensus, vous, n'est-ce pas?
Le Président (M. Filion): Non, cela va. En ce qui concerne
les... Il y a juste à la dernière... Ce ne sera pas long. Trois
mois après quoi exactement?
M. Rochefort: Après l'entrée en vigueur de la
nouvelle liste.
Le Président (M. Filion): D'accord. Trois mois
après...
M. Rochefort: ...pas de la nouvelle liste, la nouvelle carte.
Le Président (M. Filïon): ...l'entrée en
vigueur de la nouvelle carte. Une chance qu'on n'est pas en train de
légiférer, c'est juste un consensus.
M. Rochefort: ...cela va devenir de la législation.
Le Président (M. Filion): Non, non, mais quand même.
Oui, cela va devenir de la législation. Écoutez, je demande votre
attention. Je pense que le consensus peut se diviser en quatre points. Le
premier point: L'obligation de procéder à un recensement des
électeurs à la suite de chaque délimitation de
circonscriptions électorales devrait être abolie.
M. Gratton: D'accord.
Le Président (M. Filion): Le deuxième point: Le
recensement annuel ne peut être suspendu qu'à la suite d'une loi
adoptée à la majorité de chaque groupe parlementaire.
M. Rochefort: Le recensement annuel suivant l'entrée en
vigueur de la nouvelle carte. Ce n'est pas n'importe quel recensement, on
pourrait très bien sauter le deuxième "suivant".
M. Gratton: C'est cela.
Le Président (M. Filion): C'est vrai. Suivant
l'entrée en vigueur...
M. Rochefort: Le premier qui suit... M. Gratton: ...le
premier...
M. Rochefort: ...l'entrée en vigueur de la nouvelle carte
ne peut pas...
Le Président (M. Filion): Là, j'ai un petit
problème, j'y reviendrai tantôt.
M. Rochefort: Vous en avez juste un, cela ne vaut pas la
peine.
Le Président (M. Filion): Là-dessus, sur la
portée de ce consensus. D'accord. Et le troisième point: Qu'un
mandat soit donné à la Commission de la représentation
électorale de publiciser auprès de la population concernée
les modifications apportées aux circonscriptions électorales
à la suite d'une nouvelle délimitation.
M. Gratton: Oui.
M, Rochefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Le quatrième
point: Qu'une modification soit apportée à l'article 34
afin de prévoir une exception si cette dissolution intervient trois mois
après l'entrée en vigueur de la nouvelle carte.
M. Rochefort: En conséquence de quoi un recensement devra
être tenu pendant la période électorale sur la nouvelle
carte. (11 h 15)
Le Président (M. Filion): En conséquence de quoi un
recensement devra être tenu... Comment formulez-vous cela, M. le
député de Gouin?
M. Rochefort: En conséquence de quoi un recensement
électoral devra être tenu pendant la période
électorale.
Le Président (M. Filion): ... pendant la période
électorale. Bon. Le problème que j'ai, le problème que
nous avons, en fait, c'est le suivant. Le deuxième point de votre
consensus dit ceci: Le recensement annuel suivant l'entrée en vigueur de
la nouvelle carte ne peut être suspendu que suite à une loi
adoptée à la majorité de chaque groupe parlementaire. On
est la loi de...
M. Rochefort: Ce n'est pas un vote à double
majorité.
Le Président (M. Filion): C'est ce que je viens de
lire.
M. Rochefort: Mais vous, vous venez de dire à double
majorité.
Le Président (M. Filion): Suite à une loi
adoptée à la majorité de chaque groupe parlementaire.
M. Rochefort: C'est un vote à double majorité,
comme on a dans les commissions parlementaires.
Le Président (M. Filion): C'est ça que je vous ai
lu.
M. Rochefort: Je n'ai jamais dit cela, moi.
Le Président (M. Filion): Ah! bon. C'est suite à
l'accord.
M. Rochefort: D'accord.
M. Saintonge: Cela cause un problème. L'accord des groupes
parlementaires, parce que vous pouvez avoir des indépendants et
là ils vont dire: Nous autres...
M. Rochefort: Est-ce qu'on peut suspendre deux minutes, M. le
Président?
Le Président (M. Filion): Oui, d'accord. Moi j'aime mieux
cela, à l'accord de chaque groupe parlementaire.
Une voix: À l'accord... (Suspension de la séance
à 11 h 17)
(Reprise de la séance à 11 h 22) M. Gratton: M. le
Président...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le ministre.
M. Gratton: Je pense, quant au deuxième point du
consensus, qu'on pourrait se référer aux règlements de
l'Assemblée nationale qui, à l'article 13, définissent ce
qu'est un groupe parlementaire. On y lit: "Tout groupe d'au moins douze
députés élus sous la bannière d'un même parti
politique, ou tout groupe de députés élus sous la
bannière d'un parti politique qui a obtenu au moins 20 % des voix aux
plus récentes élections générales, constitue un
groupe parlementaire. "À l'exception du président, les
députés n'appartenant à aucun groupe siègent
à titre d'indépendants."
On pourrait parler de l'accord des groupes parlementaires, tels que
définis aux règlements de l'Assemblée nationale. Je pense
que, à ce moment-là, cela nous...
Le Président (M. Filion): On va l'ajouter.
M. Côté (Pierre-F.): C'est la seule
définition qui existe.
Le Président (M. Filion): Oui, mais on va l'ajouter quand
même. Je vous fais la lecture des consensus sur le point 3 de la question
6. M. le ministre, cela va? Est-ce que j'ai votre oreille?
M. Gratton: Oui.
Une voix: Les deux oreilles.
Le Président (M. Fïlion): M. le député
de Gouin.
Que l'abolition du processus... Le consensus est pour que l'obligation
de procéder au recensement des électeurs après chaque
délimitation électorale soit abolie. Que le recensement annuel
suivant l'entrée en vigueur de la nouvelle carte ne peut être
suspendu qu'à la suite de l'accord de chaque groupe parlementaire, tel
que défini par le règlement de l'Assemblée nationale. Que
mandat soit donné à la commission de la représentation de
publiciser auprès de la population concernée les modifications
apportées aux circonscriptions à la suite d'une nouvelle
délimitation. Que l'article 34
de la loi soit revu afin que l'acception soit... que si cette
dissolution intervient trois mois après l'entrée en vigueur de la
nouvelle carte, soit è l'effet... Ne bougez pas, je relis: Que l'article
34 de la loi soit revu afin que l'acception soit à l'effet que si cette
dissolution intervient trois mois après l'entrée en vigueur de la
nouvelle carte. Ici, je mettrais un point, parce que c'est assez. Le reste va
de soi. D'accord?
M. Gratton: Un recensement lors du déclenchement des
élections est déjà dans la loi.
Une voix: Dans la Loi électorale.
Le Président (M. Filion): Oui, il est déjà
prévu par la loi. Je pense qu'on n'a pas besoin de le prévoir.
D'accord. Cela termine donc l'examen du chapitre 6.
Avant de passer au chapitre 7, me permettriez-vous, pendant que c'est
frais à votre mémoire, de faire le point sur le consensus qui se
dégage relativement à la périodicité ou à la
fréquence de délimitation? D'accord? La commission mandate la
commission de la représentation d'examiner les hypothèses de
législation découlant des diverses propositions
présentées par le ministre et par le porte-parole de l'Opposition
à l'égard de la périodicité de la
délimitation des circonscriptions électorales. De plus, la
commission convient que les conclusions de l'examen précité
seront soumises à la considération de la commission de
l'Assemblée nationale ou de la commission qu'elle désigne.
M. Gratton: Je préférerais qu'on mandate le
Directeur général des élections plutôt que la
commission de la représentation.
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Filion): Bon.
Étant donné ce mandat qui concerne le chapitre 2... Le
chapitre 7 du document Rémillard, c'est la première
délimitation. À ce moment-là, la discussion devient
caduque comme discussion qu'il n'y a pas de consensus sur le chapitre 2 mais,
par contre, il y a un mandat. J'ai l'impression que le mandat va possiblement
couvrir cette considération de première délimitation ou
pas du tout.
M. Gratton: On verra à ce moment-là.
M. Rochefort: Pas du tout. II ne peut pas couvrir cela, parce que
c'est une première délimitation dans le cas où on
reconnaît la population comme base. Mais, compte tenu qu'on n'avait pas
les éléments tout de suite et que ce n'était pas
décennal... Mais compte tenu que cela n'existe pas, on n'a même
pas à tenter de couvrir cela.
Le Président (M. Filion): Oui, mais il faut faire
attention, parce qu'on parle dans le mandat qu'on donne des diverses
propositions présentées par le ministre et par l'Opposition.
M. Rochefort: Mais pas les propositions sur n'importe quoi, les
propositions sur la périodicité.
M. Gratton: ...la première délimitation.
Le Président (M. Filion): D'accord, c'est vrai, vous avez
raison. Donc, le chapitre 7 devient caduc. Vous êtes d'accord avec
moi?
M. Rochefort: Oui, oui.
Le Président (M. Filion): À ce moment-là,
nous passons donc au chapitre 8 qui correspond d'ailleurs au chapitre 6 du
document de travail. Voulez-vous que je vous lise le chapitre 8? Oui? II y a
des questions... Vous m'arrêterez, parce que... Lp chapitre 8 de
Rémillard et le chapitre 6 du document de travail...
M. Rochefort: Moi, je pense que, pour le chapitre 8, on est
peut-être mieux de fonctionner avec les questions parce qu'il y en a
douze.
Responsabilité de la
délimitation
Le Président (M. Filion): Oui. Alors, je vais poser la
première question: "La responsabilité de la délimitation
des circonscriptions électorales ne devrait-elle pas être
confiée à une commission ad hoc spécialement
instituée à cette fin plutôt qu'à une commission
permanente?" Vous avez déjà discuté de ce sujet
indirectement...
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): ...mais reposons la question
directement.
M. Gratton: Oui, M. le Président, vous avez raison de dire
que nous avons quand même entamé de façon assez
détaillée cette discussion hier. Nous continuons de croire qu'il
serait préférable qu'une commission ad hoc remplace la commission
permanente pour les raisons que nous avons invoquées.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le ministre.
M. Rochefort: C'est tout?
Le Président (M. Filion): Pardon,
excusez-moi.
M. Gratton: Très brièvement, je voudrais rappeler
que remplacer le caractère permanent de la commission ou l'abolir ne
touche en rien l'indépendance et l'autonomie de ladite commission;
qu'elle soit temporaire ou permanente, son indépendance, son autonomie
est assurée par le mode de nomination des membres de la commission.
Effectivement, le mandat, la loi actuelle prévoit déjà que
les membres de la commission sont nommés pour des mandats de cinq ans.
En l'occurrence, à la fréquence normale des élections
générales, il est fort possible que les membres d'une commission
ne procèdent qu'à une seule délimitation, s'ils devaient
être remplacés.
Évidemment, on a fait valoir l'élément de la
continuité, qui est extrêmement important. Effectivement, je
soutiens que cette continuité est assurée non pas par la
nomination des membres d'une commission permanente, puisque cette nomination
n'est valable que pour cinq ans, mais elle est plutôt assurée par
la présence obligatoire du Directeur général des
élections comme un des trois membres de la commission. Je
réitère donc que le caractère indépendant, le
caractère autonome de la commission ne serait nullement remis en cause
si on devait décider, faire consensus sur le remplacement de la
commission permanente par une commission ad hoc.
Je soutiens que le maintien d'un organisme permanent ne peut conduire
qu'à un accroissement des coûts. Évidemment, il est
difficile de les chiffrer, on l'a vu. D'ailleurs, les propositions que nous
étudierons plus tard, quant au contrôle, ou tout au moins quant
à l'information que nous pourrons obtenir, nous permettrons
peut-être, à l'avenir, si nous faisons consensus là-dessus,
d'en arriver à cerner quels sont les coûts réels
afférents au processus de délimitation. Mais sans pouvoir les
quantifier, je persiste à croire que le maintien d'un organisme
permanent ne peut conduire qu'à un accroissement des coûts
déjà forts importants de l'administration du système
électoral.
M. le Président, je souhaiterais que nous ayons consensus
là-dessus. Je suis prêt à examiner, dans le cadre des
autres décisions que nous avons prises jusqu'à maintenant, quant
à la fréquence de la délimitation, je suis sûr qu'il
y aurait des ajustements à faire, si on devait retenir la notion d'une
commission ad hoc, quant au dernier consensus dont on vient de parler par
rapport à la fréquence ou la périodicité de la
délimitation.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le ministre. M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, comme le ministre a eu
l'occasion de le dire, et comme, je pense, vous aussi l'avez dit, on a eu
beaucoup d'occasions de discuter de cette question du statut de la commission.
Quant à nous, je pense que nous avons exprimé non seulement nos
points de vue, mais les raisons qui guidaient les points de vue que nous avons
émis sur ces questions.
D'abord, M. le Président, il faut clarifier le vocabulaire, quant
à nous. Quand on parle de commission permanente, on ne parle pas
d'organisme public doté de ressources humaines considérables et
générant en soi des coûts permanents injustifiés.
Lorsqu'on parle du statut de commission permanente, on parle beaucoup plus du
statut des commissaires qui, soit dit en passant - là aussi, c'est une
distinction de vocabulaire très importante - ne sont pas des
commissaires payés à temps plein pour exercer leurs fonctions.
Mandat pas mandat, travail à faire ou pas, ce sont des commissaires qui
sont nommés de façon permanente mais qui ne travaillent pas et ne
sont donc pas rémunérés en permanence, mais bien seulement
pour les actes qu'ils ont à poser et les responsabilités qui sont
les leurs.
Deuxièmement, la commission n'a pas de personnel. Nous n'avons
pas l'intention de proposer qu'elle en ait. Le personnel qui assume la
permanence des données et des instruments de travail nécessaires
à la commission lorsque vient le temps d'entreprendre son travail se
trouve chez le Directeur général des élections. Il
comprend trois personnes. Lorsqu'on compare à ce qui existe ailleurs, on
n'a aucun complexe à avoir. On s'est aperçu que les coûts
ne sont absolument pas faramineux, bien au contraire.
Deuxièmement, pour ajouter quelques éléments
nouveaux quant au fond de nos positions, je dirai que je m'inscris en faux
contre le fait qu'une commission ad hoc générerait en soi des
économies. Je serais même porté à penser que
ça pourrait coûter plus cher à l'État et je
m'explique. Partir à zéro une opération comme
celle-là, cela implique, à cause des courts délais dans
lesquels on doit s'inscrire, d'aller chercher beaucoup plus de personnel pour
remettre rapidement à jour l'ensemble des données et des
instruments de travail.
Troisièmement, une commission ad hoc, ça veut dire que la
commission va sûrement s'engager un conseiller juridique à temps
plein pour la durée de son travail, va sûrement s'engager un
responsable des relations publiques, va sûrement faire affaires, par le
biais de certains contrats, avec des agences pour assumer un certain nombre de
ses responsabilités. Tous ces frais ne sont pas des frais additionnels
à ce que coûtent l'ensemble des autres responsabilités
du
Directeur général des élections à l'heure
où on se parle, parce qu'on n'engage pas un préposé de
plus au service des communications pour la Commission de la
représentation. On n'engage pas des avocats en plus au contentieux du
Directeur général des élections pour fournir les avis
juridiques nécessaires aux travaux de la commission. Dans ce
sens-là, non seulement il n'y aurait pas de diminution de coûts,
mais nous avons l'impression profonde qu'il y aurait un accroissement des
coûts plutôt que d'y aller par une commission ad hoc.
Quatrièmement, je veux réitérer rapidement toute
cette notion, pour nous fondamentale, de continuité, de
cohérence, d'intégration d'une refonte à l'autre de la
carte électorale. Je répète les dangers que de nouveaux
commissaires arrivent à froid, à l'occasion de chaque refonte de
la carte électorale, venant, et je le répète, non pas
péjorativement ni négativement, un peu de nulle part par rapport
i ça et repartent tout ça. Il y a un danger qu'ils veuillent
refaire le monde. On joue avec les gens, on joue avec les institutions, on joue
avec les milieux de vie, les milieux et les sentiments d'appartenance et c'est
dangereux en soi, quant a nous.
D'autre part, j'ajoute un élément très important.
Pour nous, d'y aller par une commission ad hoc, c'est de nous mettre dans une
position où la refonte de la carte électorale serait remise entre
les mains de la majorité parlementaire, peu importe qui la forme. Et je
m'explique. Je ne parle pas de la nomination des commissaires comme tels, mais
je dis qu'alors que dans la loi actuelle le caractère de permanence est
là par le statut des commissaires qui sont non seulement nommés
pour cinq ans, mais nommés jusqu'à ce qu'ils soient
remplacés et qui ont des obligations automatiques dans la loi,
après chaque élection ils doivent enclencher un processus, ce qui
fait qu'on n'a pas à demander l'opinion du pouvoir politique, donc, pas
de la majorité politique à l'Assemblée nationale: En
voulez-vous une nouvelle carte cette fois-ci ou non? Ça se fait
automatiquement.
Dans la mesure où on se trouve avec une commission ad hoc, la
commission précédente ayant mis fin à ses travaux et
disparaissant, mettant fin à ses travaux, quel que soit son statut, si
personne ne vient initier à l'Assemblée nationale la nomination
d'une nouvelle commission pour effectuer le travail de refonte de la carte
électorale et encore moins... On pourrait dire: Oui, mais l'Opposition
pourrait toujours se lever et faire la motion. Mais puisque l'Opposition ne
détient pas une majorité, la majorité ministérielle
pourrait très bien empêcher l'adoption de la motion nommant des
nouveaux commissaires dans une nouvelle commission ad hoc, ce qui aurait pour
effet de remettre entre les mains de la majorité ministérielle le
pouvoir exclusif de décider s'il y aura ou non refonte de la carte
électorale aujourd'hui, en 1990, en 1994 ou en 1999.
Donc, ramener une étape déterminante dans le processus de
refonte de la carte électorale entre les mains des formations
politiques, des élus et, dans les faits, entre les mains de la
majorité ministérielle, je le répète, quelle
qu'elle soit, c'est pour nous un recul. On a réglé cela,
l'intrusion du pouvoir politique dans la délimitation des
circonscriptions électorales simplement, efficacement et è la
satisfaction de tous, c'est-à-dire en retirant è toutes les
étapes le pouvoir politique de décisions quelles qu'elles soient
en matière de délimitation des circonscriptions
électorales.
Je répète qu'au-delà de tous les arguments que j'ai
émis avant jusqu'à aujourd'hui, pour nous, il s'agit là
d'un élément déterminant dans notre réflexion.
C'est que le fait d'y aller par commission ad hoc remet en place une structure,
une mécanique qui fait que c'est un pouvoir politique donné
à la majorité ministérielle à l'Assemblée de
décider s'il y aura ou non délimitation des circonscriptions
électorales.
M. Gratton: M. le Président, sur ce dernier point, il est
manifeste que le député de Gouin fait encore preuve de sa
méfiance très proverbiale. Évidemment qu'on pourrait
facilement inscrire dans la loi l'obligation d'instituer une commission
à partir du moment où le Directeur général des
élections viendrait justifier sa décision de procéder
à une délimitation.
Donc, cela pourrait se réqler facilement si tout le reste
était acquis. Mais je ne me fais pas d'illusions. Le reste
n'étant pas acquis, je n'insisterai pas plus longtemps
là-dessus.
Je rappellerai simplement que, tant du côté de l'expertise
qui est disponible, ce n'est pas le caractère permanent de la Commission
de la représentation électorale qui l'assure, c'est le
caractère du bureau du Directeur général des
élections. On nous l'a clairement indiqué. Quand la commission
commence ses travaux, on n'enqage pas des personnes nouvelles. On
procède avec le personnel qui est déjà en place. Cette
expertise de transformer la commission en commission ad hoc ne ferait pas
disparaître nécessairement l'expertise qui, de toute façon,
doit être disponible au bureau du Directeur général des
élections à cause des autres responsabilités qu'il a.
Ce que cela pourrait avoir comme effet c'est d'avoir recours de
façon plus systématique à l'expertise qui existe ailleurs
dans la fonction publique, ce que la commission permanente ne fait
peut-être pas présentement.
De toute façon, M. le Président, je constate volontiers
qu'il n'y a pas consensus là-dessus. Évidemment, si nous avions
fait consensus de façon très rigoureuse quant à la
périodicité amoindrie de la délimitation, ce serait un
autre argument de plus à ajouter. Je persiste à croire que nous
devons continuer d'y réfléchir. Compte tenu des changements qui
pourront survenir dans d'autres responsabilités du Directeur
général des élections, je suis prêt à
constater qu'il n'y a pas consensus là-dessus. Passons au prochain
chapitre.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Deux courts commentaires, M. le Président.
Le premier Quant â nous, nous considérons aussi que les
commissaires acquièrent de l'expertise et de l'expérience et
qu'ils sont eux-mêmes un facteur de continuité.
M, Gratton: À condition d'être reconduits dans leur
mandat.
M. Rochefort: Non, mais ils font au moins cinq ans.
M. Gratton: Oui.
M. Rochefort: D'accord. En tout cas, jusqu'à nouvel ordre,
la pratique a été qu'ils ont été reconduits au
moins une fois. Bon.
M. Gratton: Oui, mais je présume...
M. Rochefort: Non, non, mais je ne dis pas que c'est
obligatoire.
M. Gratton: Je présume que les commissaires
acquièrent de l'expérience au cours de la période
où ils se consacrent au travail de délimitation qui n'est pas
nécessairement cinq ans mais qui est tout au plus de deux ans et
quelques mois.
M. Rochefort: Pour moi, M. le Président, quand on est
commissaire pour une période d'au moins cinq ans on a des chances de
faire deux refontes de la carte à l'intérieur d'un mandat.
M. Gratton: C'est toujours possible.
M. Rochefort: C'est généralement possible. C'est
d'ailleurs la thèse qui a été développée par
votre formation que les élections, finalement, se tenaient à peu
près aux 38, 42 mois. Donc, cela fait deux chances de faire une refonte
de la carte. On s'entend. (11 h 45)
M. Gratton: Cela peut changer aussi.
M. Rochefort: Oui, tout peut changer, mais tout peut rester
aussi.
M. Gratton: II y a eu des précédents
récents.
M. Rochefort: Oui, mais les vôtres sont, disons donc, d'une
autre nature et plutôt ceux de votre chef que les vôtres
d'ailleurs.
Donc, M. le Président, oui, qu'un fonctionnaire, qu'un...
Une voix: ...
M. Rochefort: Disent-ils. On part, M. le Président, sur un
mauvais terrain.
Donc, M. le Président, pour nous, oui, le commissaire acquiert
lui-même de l'expertise qui n'est pas à négliger. Il a vu
sur le terrain des choses. Il les a entendues et je pense que c'est
important.
Deuxièmement, pour nous, oui, le ministre peut nous dire: Oui,
mais on pourrait mettre dans la loi l'obligation, et si l'Assemblée
décide de ne pas remplir son obligation de voter la motion? On a beau
dire: Ce serait quoi la sanction si on mettait dans la loi qu'il aura
l'obligation de constituer la commission si l'Assemblée ne veut pas la
constituer? Oui, mais c'est cela.
M. Gratton: Ah! Ah! Je reconnais le député de
Gouin.
M. Rochefort: C'est un peu un voeu pieux quant à moi, M.
le Président. Donc, en conséquence, comme le ministre, je
constate qu'il n'y a pas consensus sur cette question.
Le Président (M. Filion): Forcé de
reconnaître qu'il n'y a pas consensus sur ta question 1 qui portait
évidemment sur la possibilité de former une commission ad hoc de
représentation, je vous invite donc à la question suivante et
selon, en somme, l'analyse que j'en ai faite, les 5 prochaines questions
touchent un peu le même sujet, mais quand même abordons-les une
à une. Tout cela concerne l'organisation de la commission. La
première question qui est posée: "Quel est le mode de nomination
des membres?" Est-ce la façon actuelle, à savoir que les membres
sont nommés par l'Assemblée nationale?
M. Gratton: M. le Président, je dois dire que je ne vois
pas l'utilité de chanqer quoi que ce soit dans la loi actuelle.
Le Président (M. Filion): Adopté. Ce sera le mode
de nomination actuel, donc nommés par l'Assemblée nationale au
deux tiers des membres.
Troisième question: "Ne devrait-on pas prévoir une
procédure pour combler une
vacance au sein de la commission, respectant le mode de nomination
initial tout en étant adaptée aux particularités du
calendrier parlementaire?" Ce sont un peu les conséquences de l'article
18.
M. Gratton: II n'y en a pas présentement.
Le Président (M. Filion): Non, i! n'y a rien, mais c'est
une des conséquences de l'article 18 qui dit que les autres membres de
la commission peuvent en tout temps démissionner en donnant un avis
écrit.
M. Rochefort: Quelle est la proposition du ministre
là-dessus?
M. Dufour: Ils peuvent être destitués. Il n'y a pas
juste une question de démission.
Le Président (M. Filion): Oui, ils peuvent être
destitués.
Une voix: Par une commission spéciale de
l'Assemblée nationale.
M. Dufour: Bien oui, bonne chance. Cela ça va bien. Une
destitution cela va bien.
Le Président (M. Filion): Oui, vous avez raison. Il peut y
avoir une démission ou une destitution. La destitution, c'est l'article
19: aux deux tiers, même chose. L'article 19.
M. Dufour: Ce n'est pas quelque chose de reconnu par
l'Assemblée nationale. C'est elle qui nomme. Si le problème ne se
soulevait pas, on pourrait les renommer immédiatement.
M. Rochefort: Mais, dans le fond, je ne vois pas vraiment le
problème, honnêtement.
Une voix: Non, il n'y en a pas.
M. Rochefort: S'il y a un nouveau commissaire à nommer,
c'est clair qu'il doit être nommé selon le processus de nomination
prévu.
Le Président (M. Filion): Oui, mais ce n'est pas cela. La
question porte, je le répète: Comment fait-on pour combler une
vacance?
M. Rochefort: Bien, il y a une façon prévue dans la
loi pour nommer un commissaire: c'est aux deux tiers sur proposition du premier
ministre.
Une voix; II demeure en poste jusqu'à l'expiration...
M. Rochefort: D'après moi, s'il y a démission, il
ne peut pas être nommé autrement que par la procédure.
M. Gratton: C'est dans le cas où l'Assemblée
nationale ne serait pas en session pendant que la commission est en train de
procéder à la délimitation. Une façon de combler la
vacance serait lorsque l'Assemblée nationale n'est pas en session, que
le président de l'Assemblée nationale puisse, avec l'accord du
premier ministre et du chef de l'Opposition, nommer un membre pour combler la
vacance. Dans ce cas, cependant, la nomination serait ratifiée par
l'Assemblée nationale dans un délai de trente jours lors de la
reprise de ses travaux.
Une voix: Avec l'accord des deux chefs de parti.
M. Rochefort: J'avoue que cela ne me cause pas de problème
mise à part une chose, indépendamment - je veux le
préciser très clairement - de la personne qui occupe la fonction
actuellement. Je ne vois pas tellement pourquoi insérer le
président dans le processus?
M. Gratton: Pour assurer la neutralité.
M. Rochefort: Au fond, pour la formaliser.
M. Gratton: Non, pour assurer la neutralité de la
nomination.
Le Président (M. Filion): Le DGE a sa loi.
M. Rochefort: Non, non, pas le président de la commission,
mais le président de l'Assemblée.
Le Président (M. Filion): D'accord, excusez.
M. Gratton: Quel est le personnage qui peut être le plus
neutre dans une démarche semblable pour faire le lien entre... Donc, on
créerait l'obligation pour le président de prendre l'initiative
de nommer un membre en consultation et avec l'accord du premier ministre et du
chef de l'Opposition officielle. Si ce n'est pas le président, à
ce moment-là, il faudrait que ce soit le premier ministre et là,
cela devient...
Une voix: ...partisan.
M. Gratton: ...moins neutre, c'est le moins qu'on puisse dire. Le
président prend l'initiative et, avec l'accord du chef de l'Opposition
officielle et du premier ministre, nomme un membre pour combler la vacance.
Tout cela est entériné par les deux tiers des membres de
l'Assemblée nationale dès la
première occasion.
M. Rochefort: Mon collègue de Jon-quière est un
homme pratique, un grand démocrate et très porté sur les
institutions et il vient de me faire une suggestion que je trouve très
intéressante. Allons donc à la limite de notre raisonnement:
pourquoi pas un vote à la double majorité de la commission des
institutions de l'Assemblée qui, elle, peut se réunir à
deux jours d'avis en tout temps.
Le Président (M. Filion): La commission de
l'Assemblée nationale?
M. Rochefort: Cela peut être la commission de
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Filion): Ou la commission qu'elle
désire...
M. Rochefort: Dans le fond, une commission, cela se réunit
facilement. Là, je dis d'emblée... Si vous voulez
m'écouter, M. ie ministre, parce que je veux compléter. Par
contre, j'aurais une opposition quant au président de la commission
puisqu'il est en même temps le Directeur général des
élections; je pense que cela nécessite vraiment de convoquer
l'Assemblée tout entière à cause de la nature des
fonctions qu'il occcupe.
Le Président (M. Filion): Oui, cela est clair.
M. Gratton: La Commission de la représentation....
Le Président (M. Filion): Ce qu'on est en train de
traiter...
M. Rochefort: Pour mot, cela serait uniquement pour les deux
commissaires.
Le Président (M. Filion): Oui, c'est ce qu'on est en train
de traiter.
M. Rochefort: Ah! les autres membres, d'accord!
Le Président (M. Filion): C'est uniquement pour les autres
membres.
M. Rochefort: Alors que pour le président, il faut que ce
soit l'Assemblée tout entière.
Le Président (M. Filion): Pour le président de
la... Oui, allez-y donc, M. Côté.
M. Côté (Pierre-F.): Je m'excuse, j'étais
distrait, je n'ai pas compris la question.
Le Président (M. Filion): Ce qu'on est en train
d'expliquer s'applique évidemment aux autres membres et non pas à
la personne du président de la commission, étant donné que
le président de la commission est le Directeur général des
élections qui, lut, a sa loi...
M. Côté (Pierre-F.): C'est cela.
Le Président (M. Filion): ...qui le gouverne.
M. Côté (Pierre-F.): II l'est d'office. M.
Gratton: C'est déjà prévu.
M. Côté (Pierre-F.): C'est déjà
prévu dans un autre article.
Le Président (M. Filion): C'est cela, il est
président d'office.
M. Côté (Pierre-F.): Oui.
M. Gratton: M. le Président, je suis prêt. Le
député de Gouin a suggéré que le président
propose à l'Assemblée nationale de nommer le remplaçant
par un vote, plutôt que de nommer directement.
Le Président (M. Filion): D'accord.
M. Gratton: À la majorité des formations
politiques, cela me convient; cela revient à la même chose.
M. Rochefort: Qu'on aille donc à la commission de
l'Assemblée nationale.
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Gratton: Effectivement, ce sera la commission de
l'Assemblée nationale puisque celle-ci est présidée par le
président de l'Assemblée nationale et que la composition de la
commission de l'Assemblée nationale est en fonction des postes que les
membres occupent plutôt qu'en fonction des personnes.
Le Président (M. Filion): Le consensus pourrait être
le suivant: Vous convenez qu'au cas de vacance d'un des autres membres de la
Commission de la représentation électorale survenant en dehors
des périodes...
M. Gratton: ...hors session.
Le Président (M. Filion): ...survenant hors session, la
vacance doive être comblée par une nomination de la commission de
l'Assemblée nationale...
M. Rochefort: ...à double majorité.
Le Président (M. Filion): ...à double
majorité.
M. Gratton: Pas à la double majorité....
Le Président (M. Filion): ...à la majorité
de chaque groupe.
M. Gratton: ...à la majorité des groupes
parlementaires.
Le Président (M. Filion): ...à la majorité
des groupes. C'est cela. La double majorité, ce n'est pas dans notre
règlement.
M. Gratton: Pour le moment, mais, éventuellement, il
pourrait y en avoir plus d'un.
Le Président (M. Fîlion): En fonction de notre
règlement, on n'emploie pas l'expression "double majorité" dans
notre règlement. On dit: A la majorité de chaque groupe
parlementaire.
M. Rochefort: Ah oui! L'expression "double majorité"
n'existe pas?
Le Président (M. Filion): L'expression "double
majorité" n'est pas consignée dans nos règlements.
M. Rochefort: Dans la Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal, c'est vrai.
M. Gratton: La double majorité impliquant qu'il y a
seulement deux partis, mais ce n'est pas toujours le cas ici, à
l'Assemblée nationale.
M. Rochefort: Non et ce n'est pas nécessairement
souhaitable, c'est vrai.
Le Président (M. Filion): Question suivante, avec votre
permission. Cette décision est entérinée par
l'Assemblée nationale....
M. Gratton: Oui, à la première...
Le Président (M. Filion): Pas nécessairement
dans...
M. Rochefort: Dans les 30 jours après l'ouverture de la
session.
Le Président (M. Filion): Ah! dans les 30 jours
après l'ouverture de la session!
M. Rochefort: À la reprise des travaux sessionnels.
Le Président (M. Filion): À la prochaine session.
De combien de membres la commission doit-elle être composée?
Une voix: Statu quo.
M. Gratton: Adopté. Il n'y a pas de changement.
Le Président (M. Filion): Pas de modification. Question
suivante. Vous patientez un peu pour laisser le temps à M. Comeau de
nous rattraper.
M. Rochefort: Non, mais - gentiment pour M. Comeau - je trouve
cela intéressant, pour une fois, que ce soient les membres de la
commission qui ralentissent leurs travaux pour le secrétaire de la
commission. J'occupe vos fonctions ailleurs à l'occasion, c'est le
président de la commission qui est obligé d'initialer chaque
article avec les amendements et, là, c'est le secrétaire qui
pousse sur le président pour qu'il suive le déroulement des
travaux. Je trouve cela intéressant, moi.
Le Président (M. Filion): Moi, je voulais signaler le
caractère tout à fait efficace de la formule de nos travaux.
M. Rochefort: J'adressais cela à M. Comeau. Cela ne
s'adressait pas à vous personnellement.
Le Président (M. Filion): D'accord. En ce qui concerne la
question 5: "Le Directeur général des élections doit-il
être membre d'office de la commission?" M. le ministre.
M. Gratton: Oui.
M. Roehefort: Adopté.
Le Président (M. Filion): Question suivante. "Le
président de la commission ne devrait-il pas être
désigné par l'Assemblée nationale plutôt que
désigné d'office dans la loi?" M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, le rapport Rémillard
soulevait le point qu'il n'était pas nécessaire que le Directeur
générai des élections - je m'excuse - soit de par la loi
président de la commission, ce qui ne l'empêcherait pas de
l'être par la volonté de l'Assemblée. La proposition visait
à ce que la désignation du président se fasse en
même temps que la nomination des membres. Je ne pense pas que
j'insisterais, à moins que l'Opposition n'ait de l'argumentation
à présenter à l'appui de cette proposition.
M. Rochefort: Pour nous, compte tenu qu'au fond la permanence des
services de la commission est assumée par les services du Directeur
qénéral des élections, on pense qu'il est souhaitable que
le président de la commission soit d'office le Directeur
général des élections.
M. Gratton: En fait, c'était surtout dans le contexte
où la commission aurait été une commission temporaire
plutôt que permanente.
Le Président (M. Filion): Donc, statu quo. Question no 7.
"La commission ne doit-elle pas avoir le pouvoir d'engager tout le personnel
nécessaire à l'exécution de son mandat?"
M. Gratton: La question ne se pose pas. C'est dans le contexte
d'une commission ad hoc.
Des voix: C'est ça.
M. Gratton: C'est le cas de 8, si vous voulez la lire.
Le Président (M. Filion): C'est ça. Question 8:
"Les ministères et organismes publics de même que le bureau du DGE
ne devraient-ils pas en outre être tenus de fournir à la
commission toute l'assistance requise?"
M. Gratton: Moi, je pense que oui, même dans le contexte
d'une commission permanente. Mais je pense que cela va de soi et il n'est
peut-être pas nécessaire de l'inscrire dans la loi, compte tenu
qu'on ne retient pas la notion d'une commission temporaire.
Le Président (M. Filion): Déjà, il y a des
dispositions dans les articles 19 et suivants de la loi qui prévoient
ces échanges. D'accord. Donc, 8 statu quo, 7 également. Question
9.
M. Gratton: Question 9, c'est quoi?
Le Président (M. Filion): Question 9: "La commission
doit-elle être tenue de respecter les normes de la fonction publique dans
l'engagement de son personnel?"
M. Gratton: On maintient les dispositions actuelles de la
loi.
Le Président (M. Filion): D'accord, M. le
député de Gouin?
M. Rochefort: Oui, on maintient le statu quo.
Le Président (M. Filion): Maintien du statu quo. Question
10: "La commission ne devrait-elle pas être assujettie au contrôle
du Bureau de l'Assemblée nationale pour l'organisation de ses ressources
humaines?"
M. Gratton: Ce n'est pas pertinent dans le contexte.
Le Président (M. Filion): Non. Question 11: "La commission
ne devrait-elle pas être tenue de faire adapter ses prévisions
budgétaires par le Bureau de l'Assemblée nationale?" Même
chose. (12 heures)
M. Gratton: Dans ce cas-ci, je souhaiterais qu'on inclue cette
notion dans la loi. On sait qu'on vient de vivre l'expérience de la
difficulté que nous avons de cerner quels sont les coûts et il me
semble que, strictement du point de vue de la bonne gestion des fonds publics,
il serait tout à fait opportun que nous puissions faire en sorte que les
prévisions budgétaires de la commission de la
représentation soient examinées par le Bureau de
l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, s'il est un sujet auquel
nous nous opposons de toutes nos forces, c'est bien celui-là car, s'il y
a un vieux principe qui a traversé toutes les époques politiques
qu'a connues le Québec depuis la création du poste de Directeur
généra] des élections, c'est bien celui du respect de
l'indépendance de l'institution que constitue le Directeur
général des élections. Pour nous, c'est un principe
fondamental qui, encore une fois, a servi admirablement bien les
Québécois et les Québécoises au fil des ans, des
décennies, des époques politiques, et qui ne doit d'aucune
façon être remis en question ou même un tant soit peu
affaibli.
Pour nous, le Bureau de l'Assemblée nationale n'est pas un
endroit d'impartialité politique. J'ai été moi-même
membre du premier Bureau de l'Assemblée nationale lorsqu'il a
été institué et la majorité ministérielle a
quatre sièges contre trois pour l'Opposition. Il y a donc une formation
politique qui détient une majorité de sièges et c'est
remettre totalement entre ses mains une situation potentielle d'intrusion
politique face à l'indépendance de l'institution qu'est le
Directeur général des élections. Nous pensons que ce n'est
pas admissible et on ne peut donner d'aucune façon notre consentement
à cela, indépendamment du côté de la table que nous
occupons.
Nous comprenons la préoccupation des coûts, on en a
discuté, je pense qu'on a fait un premier tour de la question, c'est
intéressant et cela doit être poursuivi. J'ai déjà
dit que nous étions d'accord avec une autre des propositions de M.
Rémillard selon laquelle un budget distinct doit être
établi et déposé après une refonte de la carte
électorale pour que nous connaissions les coûts véritables
engendrés par une telle activité. Il n'y a pas de
problème. Mais non, nous ne commencerons pas cela. Pour moi, faire un
lien, dans le document Rémillard,
avec le Vérificateur général, c'est absolument
mêler et confondre les genres.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le
député de Gouin. M. le député de Saint-Louis veut
intervenir sur cette question.
M. Chagnon: Je vais attendre encore un peu.
M. Gratton: M. le Président, je veux simplement souligner
que ce qu'a fait valoir le député de Gouin quant à
l'indépendance du Directeur général des élections
est fort à propos. Mais je lui ferai remarquer que le
Vérificateur général a le même statut que le
Directeur général des élections et, pourtant, la loi sur
le Vérificateur général contient une disposition analogue
à celle que nous proposons pour le Directeur général des
élections. C'est-à-dire que la nouvelle loi sur le
Vérificateur qénéral confère au Bureau de
l'Assemblée nationale un certain nombre de responsabilités en ce
qui a trait aux prévisions budgétaires de ce dernier, ceci dans
l'esprit de la réforme parlementaire et dans le respect du statut du
Vérificateur général.
M. le Président, cette procédure vise non seulement
à contrôler les dépenses de la commission, mais aussi et
peut-être surtout à la mettre à l'abri de tout scandale et
de toute contestation quant à l'utilisation des fonds publics. C'est
pourquoi nous avions imaginé le recours au Bureau de l'Assemblée
nationale plutôt qu'à une commission parlementaire. Je suis
heureux de savoir que l'Opposition souscrira à l'obligation de produire
un rapport des dépenses a posteriori, c'est déjà une
amélioration de la situation actuelle.
Je pourrais peut-être proposer une autre solution qui rejoindrait
tout au moins les préoccupations de tous les membres de la commission:
À défaut pour la commission de la représentation de
produire, d'aller défendre les prévisions budgétaires
devant le Bureau de l'Assemblée nationale, est-ce qu'on ne pourrait pas
au moins introduire dans la loi sur la représentation l'obligation de
déposer les prévisions budgétaires et un rapport financier
distincts de ceux du Directeur général des élections pour
étude en commission parlementaire? En d'autres termes...
M. Rochefort: Vous parlez de l'étude des
crédits?
M. Gratton: Oui. Le Directeur général des
élections, déjà... Non, ce n'est pas dans le cadre de
l'étude des crédits. Dans la loi sur la représentation, on
crée déjà l'obligation, c'est-à-dire que ce n'est
pas une obligation mais que le Directeur général des
élections vient présenter ses prévisions
budgétaires à la commission de l'Assemblée nationale, sauf
que les prévisions budgétaires englobent l'ensemble des
opérations incluant celles de la commission de la représentation.
Il s'agirait ici de créer l'obligation que les prévisions
budgétaires de la commission soient présentées de
façon distincte, séparément de...
M. Rochefort: Pour discussion où? À l'étude
des crédits?
M. Gratton: Non, au moment de la convocation de
l'Assemblée qui... La loi électorale exige que les
prévisions budgétaires du Directeur général des
élections fassent l'objet d'une étude en commission parlementaire
à l'Assemblée nationale. C'est l'article 485.
M. Rochefort: Est-ce que c'est dans le cadre de l'étude
des crédits?
M. Gratton: Non, ce n'est pas à l'étude des
crédits. Bien oui, évidemment, parce qu'il s'agit
d'étudier des crédits. À l'article 485, on lit: "Le
Directeur général des élections prépare chaque
année ses prévisions budgétaires qu'il remet au
président de l'Assemblée nationale avant le 1er avril. Lorsqu'en
cours d'exercice, le Directeur général des élections
prévoit devoir excéder ces prévisions budgétaires
à des fins autres..."
L'article 486: "L'Assemblée nationale confie à une
commission parlementaire l'étude des prévisions
budgétaires du Directeur qénéral des élections et,
le cas échéant, des prévisions budgétaires
supplémentaires." Ce qu'on fait présentement, c'est que le
Directeur général des élections nous présente ses
prévisions budgétaires globalement. Il n'y a pas d'obliqation
pour lui d'identifier...
M. Rochefort: ...l'obligation de distinguer.
M. Gratton: ...les prévisions budgétaires propres
à la commission de la représentation et de les présenter
de façon séparée.
M. Rochefort: Mais pas pour des fins d'adoption.
M. Gratton: Non. D'ailleurs, les crédits
budgétaires du Directeur général des élections ne
sont pas adoptés, mais font l'objet d'un examen seulement.
M. Côté (Pierre-F.): Si vous me permettez de donner
une précision, M. le ministre.
Le Président (M. Filion): Oui, allez-y. M.
Côté (Pierre-F.): Vous avez raison,
évidemment, sur un point. Dans la loi sur la
représentation, l'obligation qu'on retrouve aux articles 485 et suivants
n'existe pas. Cependant, ce que j'ai mentionné hier, c'est
qu'actuellement, depuis l'intégration des trois dernières
années, c'est ce qu'on a fait. J'ai tous les documents ici. Quand on a
présenté les prévisions budgétaires et les rapports
financiers, cela n'a pas été présenté globalement,
cela a toujours été présenté distinctement, ceux du
Directeur général des élections et ceux de la commission.
Ce qu'il s'agit de faire, c'est de formaliser, de dire très formellement
dans la loi sur la représentation de continuer ou d'officialiser ce qui
se fait présentement.
M. Gratton: J'irais plus loin, M. le Président. Ce que
nous obtenons présentement ne nous permet pas d'identifier l'ensemble
des dépenses afférentes.
M. Côté (Pierre-F.): Je m'excuse, M. le ministre,
mais il faudrait peut-être revoir les prévisions
budgétaires et nos rapports financiers, à moins que vous ne
fassiez la même réflexion pour ce qu'on remet concernant les
dépenses et les prévisions budgétaires du Directeur
général des élections. Mais elles sont clairement
identifiées dans nos prévisions budgétaires actuelles et
dans le rapport financier actuel, ce sont deux colonnes très
distinctes.
M. Gratton: Mais elles n'incluent pas, par exemple, toutes les
ressources humaines.
M. Côté (Pierre-F.): Là-dessus, vous avez
raison. J'ai expliqué pourquoi, hier. En vertu de la loi sur la
représentation, le personnel requis par la commission de la
représentation est le personnel du Directeur général des
élections. Hier, j'ai signalé que si c'était le
désir des membres de cette commission qu'on indique de façon bien
précise cette distinction, le travail accompli, on est prêt
à le faire. Mais cela veut dire qu'il va falloir le faire de
façon systématique pour tout notre personnel.
L'intégration administrative va peut-être aboutir - passez-moi
l'expression - à une espèce de désintégration sur
le plan du rapport ou des travaux parce que le personnel affecté aux
travaux de la commission a aussi d'autres responsabilités, ce que j'ai
énuméré hier.
M. Gratton: Je suis fort conscient de cela. Je constate
effectivement que cela nécessiterait un réaménagement des
procédures administratives au sein du bureau du Directeur
général des élections, mais c'est justement ce que nous
visons.
M. Côté (Pierre-F.): Ce n'est pas impossible.
M. Gratton: Non, j'en conviens également. On sait que
partout dans l'entreprise et même, à certains égards, au
gouvernement, on peut faire ce genre de comptabilité qui nous
permettrait de cerner les coûts réels de la délimitation.
D'ailleurs, quand on parle, à l'article suivant, du rapport des
dépenses, si on devait simplement obtenir l'information qu'on obtient
présentement, ce ne serait pas susceptible de nous éclairer
davantage que nous ne le sommes au moment où nous nous parlons puisque
nous avons constaté hier qu'il est extrêmement difficile, voire
presque impossible, de déterminer quels sont les coûts
réels et globaux de la délimitation des circonscriptions
électorales.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le ministre. M. le
député de Gouin.
M. Rochefort: Quelques éléments de
réflexion; par la suite, j'essaierai d'en arriver à une
conclusion en ce qui nous concerne. D'abord, je veux rappeler que
l'intégration de l'ensemble des fonctions électorales du
Québec, chez le Directeur général des élections,
cela s'est fait dans un consensus et une unanimité totale. Il y avait
une préoccupation de la part des deux formations politiques
d'économiser des coûts et de simplifier des procédures.
Deuxièmement, je pense que nous avons déjà,
à l'heure où nous nous parlons, des méthodes de
contrôle parlementaire efficaces et importantes. Je me souviens, comme
sûrement M. Côté s'en souvient, de certains débats
auxquels ont déjà donné lieu ces crédits
budgétaires et, notamment, tout le débat qui a entouré
l'adoption du projet de loi intégrant différentes fonctions
électorales chez le directeur général. Les deux articles
de loi que nous a lus le ministre délégué à la
Réforme électorale sont, pour l'essentiel, des propositions que
j'ai faites en 1983 et j'avais ajouté un élément qui n'a
pas été intégré à la loi, mais qui faisait
consensus aussi et qui était: En plus, pour donner toute la transparence
qu'impose une telle discussion, que cette commission soit
télédiffusée. Ceux qui étaient là à
l'époque -je me souviens que M. Côté y était - se
souviennent sûrement de cela, j'avais même été
jusqu'à proposer cela. La première fois, elle a été
télédiffusée; par la suite, cela a tombé. J'imagine
que personne n'en a fait la demande.
M. Gratton: Est-ce que le député me permet? Mon
souvenir des choses est un peu différent. J'ai plutôt l'impression
que cela a été inclus dans la Loi électorale, si je ne
m'abuse, cette obligation. Cela a d'ailleurs été une
première qu'on s'est empressé de corriger ensuite parce qu'il
semblait qu'il n'était pas opportun d'inscrire une telle obligation dans
la loi. On a effectivement...
M. Rochefort: C'était par souci de transparence, à
l'époque.
M. Gratton: Oui, mais je me rappelle aussi - je pourrais sortir
le Journal des débats - que j'avais plaidé avec force car
j'avais été extrêmement surpris que le ministre responsable
d'alors accepte la proposition et l'inscrive dans la loi. Je pense que M.
Côté...
M. Rochefort: J'invite le ministre à prendre quelques
heures pour relire les débats parce que je me souviens que telle
n'était pas la proposition initiale de sa formation politique mais,
effectivement, on s'était entendu sur ce consensus.
M. Gratton: On ne parle peut-être pas de la même
occasion. Peut-être que M. Côté...
M. Rochefort: ...
M. Gratton: Je demanderais à M. Côté
d'apporter un éclairage là-dessus.
M. Rochefort: On ne va pas refaire l'histoire une autre fois.
Le Président (M. Filion): Je pourrais peut-être vous
inviter à retourner à notre préoccupation principale.
M. Rochefort: D'accord. Deux éléments et je
conclus, M. le Président. Comme je l'ai dit tantôt on est d'accord
pour tenter d'en arriver à une formule qui nous permette de savoir quels
sont les coûts reliés à la révision de la carte
électorale. On n'ajoutera pas des coûts pour connaître des
coûts qui ne sont pas de l'ampleur de ceux qui étaient
appréhendés parce que, refaire une comptabilité
différente de toutes les fonctions intégrées chez le
Directeur général des élections, il y a sûrement des
coûts reliés à ça parce que ça va
jusqu'à quasiment tenir des feuilles de temps, disant: Moi, avocat du
contentieux du DGE, j'ai mis trois heures ce matin pour la commission de la
représentation. Cela me prend ma petite feuille de temps. (12 h 15)
M. Marcil: ...
M. Rochefort; M. le Président, je dirai au
député de Beauharnois que je serais intéressé
d'entendre son intervention. J'affirme que ça se fait par des
coûts parce qu'il faut mettre en place un système, avoir des
formulaires et ça, ça ne sort pas de l'opération du
Saint-Esprit, ça nécessite des coûts et du temps et de
l'impression de documentation. Donc, ça implique des coûts. Je
n'irai pas jusqu'à demander aux avocats du contentieux, au personnel de
direction des communications du DGE de tenir des feuilles de temps pour dire:
J'ai travaillé trois quarts d'heure pour la commission de la
représentation, une heure et demie pour le financement des partis
politiques et quatre heures pour la Loi sur les listes électorales
aujourd'hui.
Je m'adresserais maintenant au ministre du Revenu. Est-ce qu'il est en
train de me dire qu'à son ministère il y a une
comptabilité distincte pour nous dire quel est le coût
relié à l'administration par le ministère du Revenu du
programme Logirente de la Société d'habitation du Québec
ou à l'administration par le ministère du Revenu de l'allocation
de disponibilité donnée aux maires du Québec qui est un
programme du ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu?
M. Gratton: M. le Président, s'il y avait justification
pour obtenir cette information, ce serait très facile de l'obtenir. Je
ne peux pas répondre factuellement à savoir si, oui ou non, c'est
disponible, je pourrais vérifier. Ce que je soutiens dans le cas de ce
qui nous préoccupe aujourd'hui, c'est qu'il est important que nous
sachions de quoi nous parlons et que, dans l'état actuel des choses, il
nous est impossible d'en arriver à connaître les coûts
réels. C'est l'objet constant de discussions quand on entend le
Directeur général des élections. Effectivement, il me
semble que la responsabilité que nous avons en tant que mandataires
quant à la disposition des fonds publics exige que nous prenions les
décisions en toute connaissance de cause. Un des éléments
qui nous a manqué au cours de cette commission pour pouvoir en arriver
à prendre des décisions éclairées, c'est
l'élément coûts, de tout le processus de
délimitation de la carte électorale.
Le député de Gouin a tout à fait raison de dire
que, lorsqu'on a procédé à l'intégration du
processus électoral, l'argument principal qu'avait fait valoir alors le
gouvernement était la réduction des coûts. Mais au moment
où, quelques années plus tard, on est en train de faire cette
étude, on n'est pas encore en mesure d'affirmer qu'il y a eu
réduction des coûts. Evidemment, il y a eu l'inflation, des
responsabilités accrues confiées au Directeur
général des élections. À titre d'exemple, si on
considère l'exercice financier 1981-1982 qui était la
dernière occasion où on a procédé à une
délimitation avant l'intégration. Les crédits totaux, en
ajoutant ceux de la Direction générale du financement des partis
politiques, ceux de la représentation électorale et ceux du DGE,
étaient de 30 000 000 $. En 1985-1986, après
l'intégration, le coût comparable était de 31 250 000 $. Ce
sont quand même des
sommes extrêmement importantes. Quand on les compare aux sommes
qui sont consacrées pour le même travail ailleurs on se rend
compte que, oui, nos coûts sont de beaucoup plus élevés que
ceux qu'on constate ailleurs. Évidemment, on constate également
que le système est beaucoup plus avancé au Québec
qu'ailleurs. On ne remet pas cela en cause. Mais il me semble qu'on a la
responsabilité d'y voir clair.
Les coûts qui découleraient de la nécessité
de comptabiliser le temps consacré, par exemple, par le personnel du DGE
à la délimitation de la carte électorale sont grandement
justifiés par l'éclairage nouveau que cela nous permettrait
d'obtenir quant aux coûts réels et quant aux décisions que
nous avons à prendre.
M. le Président, je ne peux pas concevoir qu'on dirait, parce
qu'il pourrait en coûter quelques dizaines de milliers de dollars: On va
continuer à oeuvrer dans la noirceur presque totale quant à ce
que nous coûte la délimitation des districts
électoraux.
M. Rochefort: M. le Président.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le député
de Gouin.
M, Rochefort: J'avoue que...
M. Gratton: Je lis une dernière phrase. Ce qu'on constate,
c'est que cela coûte des sommes importantes et que nous ne sommes pas en
mesure d'identifier précisément si ces sommes sont
dépensées efficacement.
M. Rochefort: M. le Président, pour ce qui me concerne, je
veux qu'on conclue nos travaux dans la sérénité. Mais je
veux bien qu'on se comprenne. La grande noirceur s'est pas mal
éclairée hier et je voudrais savoir où elle est encore sur
la question des coûts de la commission de la représentation.
Ce que j'ai vu c'est qu'on a des appréhensions, des intuitions,
des sentiments d'un côté de la clôture, qui ne datent pas
d'hier matin j'en conviens facilement, mais personne n'a de chiffres de ce
côté-là de la clôture pour affirmer qu'on est dans la
grande noirceur et qu'on a les coûts les plus élevés.
M. Gratton: C'est cela le problème.
M. Rochefort: Je pense que s'il y a une chose...
M. Gratton: Comparons 10 000 000 $ au fédéral pour
l'ensemble du Canada et 31 000 000 $ ici, je pense que le moins qu'on puisse
dire...
M. Rochefort: II y a une chose qu'on a dégonflée...
Oui, oui. On a au moins le quart de ce qui se fait chez le Directeur
général des élections du Canada et il y a a peu
près 40 personnes à temps plein quand il n'y a pas de refonte de
la carte électorale à dix fois à peu près 40 000 $,
pour reprendre les chiffres du ministre, cela fait 400 000 $, Nous, cela nous
en a coûté 310 000 % pour changer 33 circonscriptions.
M. Gratton: ...
M. Rochefort: Bien, c'est vous. Cela a été
affirmé hier. On a eu des documents.
M. Gratton: Bien, voyons doncî
M. Rochefort: Bien, écoutez. Je prends la parole des gens.
Donc, moi, la grande noirceur et des coûts plus élevés, je
ne m'associe pas à cela, en aucune façon.
Deuxièmement, M. le Président, tantôt j'ai omis un
élément. Je m'excuse mais le statut du Vérificateur
général n'est pas d'arbitrer les formations politiques sur le
sentier électoral. Pour moi, ce n'est pas du tout la même nature
que celle de l'institution du Directeur général des
élections. Donc, je suis d'accord...
Une voix: On parle de la commission, non du Directeur
général des élections.
M. Rochefort: De la commission. Excusez-moi. De la Commission de
la représentation électorale. Je m'excuse. Non, non. Je
m'excuse.
M. Gratton: ...de l'arbitrage entre les partis politiques.
M. Rochefort: Bien, elle arbitre, le terrain sur lequel cela va
se faire. Je m'excuse.
Bon, M. le Président, oui j'ai donné mon accord pour dire
que l'on doit déposer le résultat des dépenses. Je suis
prêt à aller dans le sens de la proposition du ministre, mais je
veux qu'on s'entende tout de suite sur le balisage qu'il faut amener à
cette proposition. Ce n'est pas vrai que je vais demander à du monde de
tenir des feuilles de temps. Je veux bien qu'on aille le plus loin possible sur
la distinction des coûts des différentes fonctions. Je le dis
très sincèrement. On ne demandera pas au monde de tenir des
feuilles de temps. J'imagine que vous, comme ministre, ne demandez pas à
votre personnel de cabinet de tenir une feuille de temps sur le temps qu'il met
à l'organisation des travaux parlementaires, le temps qu'il met au
ministère du Revenu, le temps qu'il met au ministère à la
Réforme électorale, même si c'est un peu du personnel
différent qui fait cela. J'imagine que des fois, on se recoupe un
peu.
Je pense que c'est juste cette limite
sur laquelle je veux qu'on s'entende bien. Distinguons le mieux possible
les dépenses, mais on n'ira pas jusqu'à demander aux gens de
tenir des feuilles de temps. On est prêt à se rendre
jusque-là, mais pas jusqu'aux feuilles de temps.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Saint-Louis.
M. Chagnon: Je suis un peu surpris de constater que le
député de Gouin n'entend pas s'assurer qu'on puisse distinguer
autrement que par la mécanique qu'il suggère, c'est-à-dire
la tenue de feuilles de temps, qu'on puisse distinguer finalement les travaux
de la commission de la représentation par rapport à l'ensemble
des dépenses du DGE. Je suis certain qu'au bureau du DGE, il y a du
personnel suffisamment compétent pour opérer un système
par objectifs qui pourrait faire en sorte que la commission de la
représentation puisse être un poste à même le budget
du président, qui lui permettrait de budgétiser un montant de X
pour une année de changement de délimitation, ou une année
où il n'y en a pas, qui lui permettrait facilement de pouvoir distinguer
ces dépenses par rapport aux dépenses globales de son bureau.
J'aurais une question à poser au ministre concernant son
interprétation du rapport Rémillard. En ce qui me concerne, la
question de la distinction qu'il cherche à s'assurer d'avoir en vue de
la transparence des crédits affectés à la commission de la
représentation, cela m'apparaît être une chose saine, en
soi. Lorsque la suggestion a été faite de recommander au Bureau
de l'Assemblée nationale qu'il soit un organe de contrôle des
ressources financières de la commission, est-ce que, dans son esprit, il
y voyait un contrôle a posteriori des dépenses sans
possibilité pour le bureau de limiter ces dépenses en laissant
à la commission et au DGE la possibilité de pouvoir organiser
leur système de dépenses comme bon ils l'entendaient.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: Je m'excuse, M. le Président. Je n'ai pas
saisi la question du député.
M. Chagnon: Je vous demanderai ceci, M. le ministre. Dans la
suggestion que vous aviez faite et qui avait fait hérisser certains
problèmes soulevés par le député de Gouin, dans
votre esprit, le Bureau de l'Assemblée nationale, s'il était
l'organe de contrôle, ferait-il un contrôle a posteriori ou un
contrôle qui pourrait aller jusqu'à couper des dépenses
à l'intérieur de la budgétisation de la commission de la
représentation?
M. Gratton: D'abord, quant à la proposition de
dépôt des prévisions budgétaires au Bureau de
l'Assemblée nationale, j'ai constaté qu'il n'y avait pas
consensus là-dessus. J'ai donc suggéré comme solution que
la disposition ou l'obligation qu'a présentement le Directeur
général des élections de présenter ses
prévisions budgétaires pour l'ensemble des opérations
électorales - il y a une disposition de la Loi électorale qui
oblige le DGE à venir à la commission parlementaire - et que,
dans ces prévisions budgétaires, il soit indiqué...
Parlons de deux choses séparément, d'abord des prévisions
budgétaires, on parlera ensuite des rapports de dépenses. Dans le
cas des prévisions budgétaires, il m'apparaît qu'il
pourrait être possible pour le Directeur général des
élections d'indiquer dans ses prévisions budgétaires, de
façon séparée, quelles sont les prévisions pour la
délimitation électorale. Par exemple, si on est en année
où on procède à la délimitation, il est sûr
que le personnel du DGE consacrera plus de temps et le DGE doit le
prévoir dans ses prévisions budgétaires, de toute
façon. Il s'agirait simplement de nous l'indiquer. Évidemment, il
ne s'agirait pas là de la nécessité de feuille de temps,
ce sont des prévisions et non un rapport de dépenses.
Actuellement, le DGE nous présente ses prévisions
budgétaires quant au fonctionnement, mais il n'indique aucune
prévision quant au traitement et autres rémunérations. On
pourrait au moins, d'une année à l'autre, constater que,
lorsqu'il y a délimitation, les prévisions sont plus
élevées pour la commission de la représentation que
lorsqu'il n'y a pas de délimitation. C'est vers cela que je
viserais.
M. Rochefort: Avez-vous une formulation?
M. Gratton: Oui, la formulation, ce serait d'introduire dans la
Loi sur la représentation électorale l'obligation de
déposer des prévisions budgétaires - je la limite à
cela pour le moment - distinctes de celles du Directeur général
des élections pour étude en commission parlementaire qui est
déjà prévue de toute façon.
M. Rochefort: Pour dire que, puisque ce sont des
prévisions, il n'y aura donc pas de feuille de temps. Il y a à
peu près treize personnes-année qui font ceci. On s'entend que ce
serait de cette nature.
M. Gratton: Cela ne peut pas se faire autrement, M. le
Président.
M. Rochefort: Si c'est de cette nature, je suis d'accord.
M. Gratton: Les prévisions budgétaires
sont les prévisions budgétaires.
Une voix: Ce n'est sûrement pas un chiffre à peu
près. Quoi?
M. Marcil: Ils ne mettront certainement pas un chiffre à
peu près parce qu'il va l'avoir planifié et
évalué.
M. Rochefort: Ce n'est pas l'évaluation comme telle.
M. Gratton: C'est un poste à l'intérieur de son
budget. Le budget du DGE.
M. Rochefort; Si on a intégré les quatre fonctions
en une seule, c'était pour permettre à une personne du
contentieux de pouvoir consacrer son temps aux quatre responsabilités,
à quelqu'un des relations publiques de pouvoir faire la même
chose. On ne découpera pas le casse-tête qu'on a remonté
dans un tout. C'est juste cela ma préoccupation. Je ne veux pas qu'on
engage deux personnes chez le DGE pour tenir la comptabilité de ce que
cela serait si cela n'était pas intégré pour qu'on sache
ce que cela coûte de l'avoir intégré.
M. Gratton: Il n'en est pas question dans la proposition que je
viens de faire.
M. Rochefort: Parfait. Allons-y, dans le cadre de
prévisions budgétaires et on verra ce que donne
l'expérience.
Le Président (M. Filion): À ce moment-ci, le texte
du consensus pourrait être le suivant. Je vous le soumets, M. le
député de Gouin. Qu'une obligation soit inscrite à
l'intérieur de la loi à l'effet que les prévisions
budgétaires de la Commission de la représentation
électorale soient déposées distinctement, mais selon le
même processus que celles du Directeur général des
élections dans le cadre de l'exercice prévu à la Loi
électorale.
M. Gratton: Cela va.
Le Président (M. Filion): D'accord?
M, Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Filion): Question 12. Ne serait-il pas...
Pardon?
M. Rochefort: Ah! non. On a donné notre accord.
Le Président (M. Filion): Pardon?
M. Rochefort: Nous étions d'accord avec la question 12,
nous l'avons dit.
Le Président (M. Filion): Donc, il serait approprié
que la commission coit tenue de déposer à l'Assemblée
nationale un rapport complet de ses dépenses et ce, dans un délai
de trois mois de la fin de ses travaux.
M. Rochefort: Est-ce que trois mois, c'est possible?
Le Président (M. Filion): Oui. M. Rochefort: Oui.
M. Gratton: Cela va.
Le Président (M. Filion): Cela va. Bon, à ce
moment, nous avons terminé le chapitre 8 du rapport Rémillard. Il
y a bien un chapitre 9 qui concerne la délimitation des districts
électoraux municipaux, lequel chapitre n'a pas de pendant dans le
document de travail. Donc, le chapitre 9 du rapport Rémillard,
délimitation des districts électoraux municipaux
évidemment n'a pas de pendant dans le document de travail de
janvier.
M. Gratton: On avait d'ailleurs spécifié pourquoi
au début de la commission. Si les membres de la commission veulent
aborder le sujet. Il me semble qu'il faudrait conclure que ce n'est pas ici
l'endroit d'en déterminer. Il n'y a rien dans la Loi sur la
représentation électorale qui touche cet aspect des choses.
Sûrement, M. le Président, s'il y a des gestes à poser de
ce côté, ils seront posés à l'Assemblée
nationale et ils donneront lieu aux débats nécessaires à
ce moment. Je voulais dire, au début de mes remarques, que j'ai
mentionné cet aspect comme une indication qu'il ne fallait pas
assujettir notre décision sur le caractère permanent ou pas de la
commission de la représentation à la nécessité de
procéder dans ce domaine. J'ai donné simplement une indication.
Je ne pense pas qu'on doive débattre une intention avant qu'elle ne se
traduise par un projet de loi ou une motion ou quelque chose dont
l'Assemblée est saisie. L'Assemblée n'est saisie d'absolument
rien présentement à cet effet.
Le Président (M. Filion): Maintenant, est-ce que vous
voulez que j'enregistre un statu quo jusqu'à nouvel ordre ou si vous
voulez que le procès-verbal...
M. Rochefort: Cela n'a pas d'effet sur la Loi sur la
représentation.
Le Président (M. Filion): Bon, d'accord. À ce
moment, on n'en traitera même pas finalement.
M. Rochefort: C'est cela. M. Gratton: C'est cela.
Le Président (M. Filion): C'est bien. À ce moment
des travaux, il nous reste deux choix: Premièrement - et sur cela
j'aimerais vous entendre - est-ce que vous aimeriez que nous puissions, M. le
ministre...
M. Gratton: Pardon?
Le Président (M. Filion): ...est-ce que vous aimeriez
qu'on vous distribue les consensus que nous avons recueillis au fil de nos
travaux afin que vous puissiez en prendre connaissance et reprendre la
séance dans cinq ou dix minutes? Ou si vous aimeriez qu'on en fasse
lecture immédiatement? Bon, cela serait excellent. Écoutez, je
dois quand même vous signaler qu'on est très efficace au
secrétariat. C'est déjà prêt. Peut-être
pourrait-on vous les remettre et reprendre les travaux à 14 heures.
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): II y a juste la dernière
partie par exemple, le dernier consensus sur les questions 11 et 12...
Une voix: 11 et 12.
Le Président (M. Filion):...qui ne font pas partie des
documents qu'on va vous distribuer.
M. Rochefort:...des documents à 14 h 30 et on prendra cinq
minutes pour les lire en arrivant...
M. Gratton: Oui.
M. Rochefort: Que d'avoir deux séries de documents.
M. Chagnon: De toute façon... si on avait les documents
tout de suite.
Le Président (M. Filion): C'est surtout juste les deux
derniers. Quand je dis les deux derniers, c'est juste uniquement 11 et 12. Je
pense qu'on peut les distribuer.
M. Rochefort: On suspend à 14 h 30.
Le Président (M. Filion): À 14 h 30, la motion donc
après.
M. Rochefort: 14 h 30.
Le Président (M. Filion): Ceux qui veulent obtenir
immédiatement une copie de ce qui est prêt, c'est disponible.
M. Gratton: J'en voudrais 20 copies M. le Président.
Le Président (M. Filion): Donc, les travaux sont suspendus
jusqu'à 14 h 30.
(Suspension de la séance à 12 h 34)
(Reprise à 14 h 38)
Le Président (M. Filion): À l'ordre, s'il vous
plaît! Je déclare donc la séance ouverte.
Je vous rappelle les deux éléments dont il nous reste
à disposer pour achever notre mandat; premièrement, revoir
ensemble le libellé même des consensus dégagés au
cours de nos travaux et, deuxièmement, l'adoption d'une motion,
n'est-ce-pas, visant à donner le mandat à la Commission de la
représentation électorale.
M. le député de Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, juste auparavant, si le
ministre le permet, j'avais indiqué qu'il y avait peut-être deux
éléments que je voulais qu'on aborde rapidement, au-delà
du document Rémillard, avant de regarder les consensus, pour qu'on les
intègre si jamais il y avait consensus. Le premier traitait de
l'appellation des circonscriptions électorales. Moi, je souhaiterais
qu'on ajoute au mandat de la Commission de la représentation
électorale qu'à l'occasion de ses tournées elle puisse
aussi consulter les groupes sur le nom des circonscriptions électorales.
Je pense que cela permettrait d'apporter un éclairage des citoyens, de
la même nature que celui qui est demandé ou sollicité de la
commission, quant au transfert de tel quartier d'une circonscription à
une autre ou de telle paroisse à tel village. Je pense que cela
permettrait vraiment de prendre un plus qrand soin pour ajuster le nom de la
circonscription électorale à quelque chose de réel pour
les citoyens concernés.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, je suis d'accord avec le
député de Gouin. Ce que je lui signale, c'est que la commission a
déjà ce pouvoir. Elle l'a déjà exercé. Je
suis bien placé pour en parler parce que je me rappelle que dans mes
représentations à la commission - je pense que c'était
lors de la délimitation de 1981 - la proposition de la commission
était de donner le nom de chaque lot à la circonscription
actuelle de Gatineau et j'avais fait valoir que le nom Gatineau appartenait
surtout à la vallée de la rivière Gatineau plutôt
qu'à la ville de Gatineau qui, elle, avait été
fondée bien longtemps après que Nicolas Gatineau ne
découvre la rivière Gatineau. La commission avait
immédiatement accédé à cette suggestion et avait
fait les changements appropriés.
Je pense qu'on n'a pas besoin de l'inclure dans un mandat. La commission
l'a
déjà.
Le Président (M. Filion): Je vous rappelle à ce
sujet que, sauf erreur, la Commission de la représentation
électorale consulte la Commission de toponymie au sujet du nom des
circonscriptions électorales.
Y a-t-il autre chose, M. le député de Gouin?
M. Rochefort: Oui, une autre suggestion, M. le Président,
au ministre. Je veux qu'on prenne deux minutes pour faire le tour de la
question et qu'on pèse bien nos mots. Vous savez combien je tiens
è l'indépendance de la commission et, notamment, à ce que
les élus et les formations politiques ne puissent pas interférer
dans les décisions de la commission. Je veux que ce soit maintenu
intégralement. Par contre, en tout cas quant à nous, on serait
d'accord pour dire que le conseil consultatif des élections pourrait,
non pas de sa propre initiative, mais à la demande, à l'occasion,
de la Commission de la représentation électorale, se pencher et
être donc consulté sur les questions qui relèvent de la loi
sur la Commission de la représentation électorale. On sait que
lorsqu'on veut aborder des questions relatives à la Loi sur le
financement des partis politiques, à la Loi électorale ou
à la Loi sur les listes électorales on peut consulter le conseil
consultatif; c'est un lieu qui donne des résultats importants,
satisfaisants pour tout le monde. On en a vu la preuve au cours des
dernières années. Mais, quand vient le temps d'aborder les
questions sur la représentation électorale, le président
de la commission, le directeur général ou les autres commissaires
se retrouvent avec une absence totale de lieu où questionner, consulter
les représentants des formations politiques et tenter peut-être
d'en arriver à des consensus sur certaines questions. Il serait
souhaitable qu'on puisse le rendre possible - je le répète - non
pas a l'initiative des élus, mais à l'intiative de la commission
si, un jour, cela devait être nécessaire. Cela pourrait
éviter certaines situations où on se retrouve un peu dans une
situation difficile pour le faire.
M. Gratton: M. le Président.
Le Président (M. Filion): Oui, M. le ministre.
M. Gratton: De prime abord, je suis plutôt
réfractaire à cette idée pour les raisons qu'a
invoquées le député de Gouin lui-même, tout au cours
de nos travaux, quant à la nécessité de ne pas mêler
les partis politiques au travail des délimitations. On sait que le
conseil consultatif, qui existe déjà et auquel peut se
référer le Directeur général des élections
quant à l'administration de la loi ou des lois électorales, est
un forum éminemment partisan dans la mesure où chaque parti
reconnu y est représenté, reconnu ou autorisé par le
Directeur général des élections et, normalement, le genre
de discussions qui s'y tiennent sont de nature à tenter de cerner la
position ou l'apport des partis politiques comme tels et non pas des
parlementaires en tant que parlementaires. D'ailleurs, c'est également
connu que les membres de ce comité consultatif ne sont pas tous des
parlementaires; ils sont désignés par les partis politiques.
Quant à moi, je ne vois pas tellement de problème, si la
Commission de la représentation électorale devait sentir le
besoin de consulter les partis politiques, è ce qu'elle le fasse alors
par le biais d'une commission parlementaire. Je ne sais pas si la commission ou
même le DGE a senti le besoin de consulter la commission parlementaire,
mais il n'y a pas de doute que le Directeur général des
élections est tout à fait habilité à consulter
directement les membres du gouvernement tout aussi bien que les membres de
l'Opposition. Je vous avoue que je préférerais qu'on ne formalise
pas cette consultation que pourrait souhaiter éventuellement la
Commission de la représentation électorale, qu'on ne l'exclue
absolument pas, si le besoin se faisait sentir; ce serait peut-être plus
adéquat que ce forum plutôt partisan que constitue le
comité.
M. Rochefort: M. le Président, je me rallierai à la
position exprimée par le ministre. Pour moi, il était clair que
la proposition que je faisais respectait les principes que j'ai défendus
tout au cours de la commission quant à son indépendance car,
autant le ministre peut prétendre que le conseil consultatif est
partisan, autant je dois lui rappeler que c'est un lieu où on ne
fonctionne que par consensus. En conséquence, il n'y a pas de formation
politique qui impose ses vues à une autre ou qui impose ses vues au
Directeur général des élections, par exemple. Je voulais
quand même établir cette distinction très importante dans
la discussion que nous avons, mais si telle est l'opinion du ministre, je n'en
fais pas un plat et je me rallie à sa décision.
En conséquence, on peut procéder à la
révision du procès-verbal.
Le Président (M. Filion): À ce moment-ci, est-ce
que vous aimeriez que je procède à un sommaire des consensus ou
si vous considérez que vous êtes pleinement satisfaits de la
lecture du procès-verbal de la séance du mercredi 21 janvier
ainsi que de celle du jeudi 22 janvier? M. le ministre.
M. Gratton: Quant à nous, nous avons vérifié
les éléments qui nous étaient disponibles avant la reprise
des travaux et nous sommes prêts à constater qu'ils
reflètent les consensus que nous avions dégagés. Il y a
peut-être seulement une petite note - c'est tout à fait
secondaire, je suis sûr que personne ne va se méprendre -à
la page 7, où on parle du nombre...
Le Président (M. Filion): ...M. le ministre?
M. Côté (Pierre-F.): Pardon, c'est celle
d'hier...
Le Président (M. Filion): D'accord. Je m'excuse, oui.
M. Gratton: ...à la page 7. On y lit qu'au terme du
débat la commission convient que le nombre des circonscriptions
électorales ne soit pas inférieur à 122, ni
supérieur à 125, en maintenant la variation à plus ou
moins 25 %. Évidemment, c'est plus ou moins 25 % du nombre moyen
d'électeurs. Je suis sûr que tout le monde avait compris ceia,
mais...
Le Président (M. Filion): Ajoutez-le. M. Rochefort:
Oui, oui.
Le Président (M. Filion): Nous, on l'ajoute dans notre
document...
M. Gratton: D'accord.
Le Président (M. Filion): ...pour les fins du
procès-verbal.
M. Gratton: Quant au reste, M. le Président, nous serions
prêts à faire la lecture des deux derniers éléments
que nous n'avions pas au moment de la suspension pour vérifier si
cela...
Le Président (M, Filion): Pendant que nous en sommes aux
petites corrections et avant de passer à la lecture, je vous signale que
certaines fautes de français ont été relevées.
M. Rochefort: Pas trop graves, parce que l'étude de la
commission de la langue française est complétée.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Rochefort: Je suis convaincu, à partir de la remarque
de M. Comeau, que s'ils avaient lu les textes qui émanent du
secrétariat des commissions la moyenne aurait été de
beaucoup meilleure à ce qu'elle était dans le cadre de
l'étude qui a été effectuée.
Cela dit, j'ai une question sur les procès-verbaux.
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Rochefort: J'aimerais qu'on demande au Directeur
général des élections si cela fonctionne, lui qui sera
pris pour vivre avec cela. Est-ce qu'il y a des choses imprécises qui
nécessitent des éclaircissements ou des termes avec lesquels il
n'est pas parfaitement à l'aise ou dont il veut comprendre la
portée. Je pense que c'est important que, oui, pour nous de la
commission, cela fonctionne mais que cela fonctionne, aussi pour ceux et celles
qui vivront avec nos textes, compte tenu du cadre de la motion qui va
suivre.
M. Côté (Pierre-F.): Cela me donne l'occasion de
poser des questions, juste pour savoir si j'ai bien compris, si on ne doit pas
nécessairement retrouver - je ne suis pas très au courant de la
procédure des procès-verbaux des commissions mais il y a certains
mandats qui m'ont été confiés ce matin de faire des
réflexions ou de soumettre... Je comprends que je vais prendre ce qui a
été dit dans le compte rendu et qu'on va agir en
conséquence. Il n'est donc pas nécessaire que ce soit inclus dans
le procès-verbal. C'est comme cela que je comprends ce qu'on m'a
demandé. Il s'agira pour moi de relire exactement ce qui a
été dît et d'agir en conséquence. J'aurais
peut-être une observation à soumettre, mais je ne sais pas si
c'est le bon moment. C'est à la page 11, il y a un petit trou qui
pourrait être difficile. À moins que je ne comprenne mal, il
faudrait ajouter un point à l'article d.
Le Président (M. Filion): Au lieu de "disconnexion", tout
le monde aura compris qu'il s'agit de dissolution.
M. Côté (Pierre-F.): Que l'article 34 de la loi soit
revu afin que l'exception soit que cette dissolution intervient trois mois
après l'entrée en vigueur de la nouvelle carte. Il y a un seul
point qu'an ne couvre pas, si on le laisse comme cela, c'est que, s'il y a une
élection, après l'expiration de ces trois mois et avant le
prochain recensement, il n'y a rien dans la Loi électorale qui
m'autorise -il va falloir le dire clairement - à tenir un recensement
s'il y a déclenchement d'une élection générale.
M. Rochefort: Pourtant, je l'avais évoqué et
j'avais cru comprendre que ça y était. C'est clair que...
M. Côté (Pierre-F.): On a revu cela et puis...
Le Président (M. Filion): Moi, j'avais
cru comprendre que ce n'était pas nécessaire.
M. Côté (Pierre-F.): On a regardé cela
pendant le repas et je suis prêt, si vous me le permettez...
M. Rochefort: Mettons-le puisque, de toute façon, au pire,
ce peut être redondant.
M. Côté (Pierre-F.): C'est cela, si on se trompe, si
ce n'est pas absolument nécessaire, je pourrai le dire. Mon opinion,
actuellement...
M. Rochefort: Disons-le puisque je pense qu'on s'était
entendu sur cela clairement.
Le Président (M. Filion): On pourrait lire: Nouvelle
carte, auquel cas le...
M, Rochefort: Toute nouvelle élection suivant ce
délai devra être précédée d'un recensement
électoral.
M. Côté (Pierre-F.): Si cette nouvelle
élection intervient avant le recensement annuel. Ce qui
précède dit qu'il doit y avoir un recensement annuel.
M. Rochefort: Toute élection qui surviendrait après
ce délai, avant la tenue d'un recensement annuel, devra être
précédée d'un recensement électoral. C'est donc
compris dans le calendrier électoral et non dans l'autre calendrier.
D'accord.
Le Président (M. Filion): Toute élection...
M. Rochefort: ...qui surviendrait après ce
délai...
Le Président (M. Filion): ...qui surviendrait après
ce délai...
M. Rochefort: ...avant la tenue d'un recensement annuel...
Le Président (M. Filion): ...et avant la tenue...
M. Rochefort: ...du recensement annuel...
Le Président (M. Filion): ...du recensement annuel...
M. Rochefort: ...devra être précédée
d'un recensement électoral.
M. Gratton: M. le Président, puis-je faire une autre
correction? On dit: Si cette dissolution intervient trois mois après...
On est en train de dire que si la dissolution intervient trois mois plus tard,
c'est dans ce cas-là qu'il faut faire exception alors que ce qu'il
faudrait dire, c'est que la dissolution intervient dans les trois mois.
Le Président (M. Filion): Dans les trois mois. Oui, vous
avez raison.
M. Côté (Pierre-F.): M. le Président, je
comprends mal. Si j'ai bien compris ce qui a été dit tout
à l'heure, il doit y avoir recensement annuel. Je vous ai
mentionné tantôt qu'il faut qu'il y ait, il faut qu'on dispose
d'une période de trois mois. Incidemment, il faudrait peut-être
même apporter une autre précision à l'article d parce que
ce n'est pas lors de l'entrée en vigueur, après l'entrée
en vigueur de la loi, mais c'est après sa publication à la
Gazette officielle parce qu'elle entre en vigueur seulement à la
dissolution. C'est une question de formulation, encore.
M. Rochefort: C'est vrai, très juste.
M. Côté (Pierre-F.): Si, dans ces mois-là -
supposons que ce soit janvier - janvier, février, mars et avril, entre
le début de mai et le début de septembre, une élection
générale est déclenchée, rien ne prévoit
dans la loi actuelle que l'élection générale doive
être précédée d'un recensement des
électeurs.
M. Gratton: ...précisé.
M. Côté (Pierre-F.): C'est ça que je
suggère, que ce soit précisé. Je vous le donne sous
réserve de vérification de notre part aussi, mais c'est ce que je
comprends des dispositions électorales actuelles.
Le Président (M. Filion): ...la formulation idéale,
messieurs.
M. Rochefort: Je pense que la mienne était bonne.
Modestement!
Le Président (M. Filion): Pourriez-vous la
répéter?
M. Rochefort: On vient de la noter.
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'on modifie ce qui
était déjà écrit?
M. Rochefort: D'après moi non. Il y a la question de
l'entrée en vigueur. Il faut plutôt parler de la publication
à la Gazette officielle du Québec des nouvelles
délimitations que de l'entrée en vigueur parce que c'est vrai que
l'entrée en vigueur...
Le Président (M. Filïon): Je vous
réfère donc à la page 11. On a déjà un texte
de
base et je vous demanderais de...
M, Rochefort: Intervient trois mois après la publication
à la Gazette officielle du Québec de la nouvelle
délimitation des circonscriptions électorales.
Le Président (M. Filion): Trois mois... Je pense qu'on
devrait dire: dans les trois mois.
Une voix: Dans les trois mois et non pas... Tel que
libellé, c'est juste après trois mois.
Le Président (M. Filion): C'est ça.
M. Rochefort: Mais il faut voir la loi...
Le Président (M. Filion); Je pense que ça devrait
être dans les trois mois.
Une voix: Trois mois après la publication.
M. Rochefort: L'article 34 est déjà une exception.
Il faut faire attention à ça. La liste des circonscriptions
électorales publiée à la Gazette officielle du
Québec entre en vigueur au moment de la dissolution de
l'Assemblée nationale, sauf si cette dissolution intervient avant le
lundi de la semaine qui précède celle du recensement.
M. Gratton: Sauf si cette dissolution intervient dans les trots
mois après la publication à la Gazette officielle du
Québec. C'est seulement dans ce cas-là qu'on veut faire en
sorte...
M. Rochefort: Sauf si cette dissolution intervient dans les trois
mois qui suivent... C'est ça. C'est vrai.
Une voix: Pour couvrir l'ensemble des trois mois; sinon, on ne
couvre que le troisième mois.
M. Rochefort: C'est ça. Après les trois mois, c'est
automatiquement un recensement qui est nécessaire ou annuel ou
électoral pour la tenue du scrutin général.
M. Gratton: C'est ça.
Une voix: Dans les trois mois, de zéro à trois.
M. Rochefort: C'est ça. Comme le dit M. Giguère, si
un décret d'élection intervient dans les trois mois qui suivent
la publication à la Gazette officielle du Québec, c'est la
carte antérieure qui s'applique parce qu'on n'a pas eu le temps. C'est
clair.
M. Gratton: C'est clair comme de la boue.
Le Président (M. Filion): L'article d se lirait donc comme
suit: Que l'article 34 de la loi soit revu afin que l'exception soit que, si
cette dissolution intervient dans les trois mois suivant la publication dans la
Gazette officielle du Québec de la nouvelle délimitation
électorale, toute élection qui surviendrait après ce
délai et avant la tenue du recensement annuel devrait être
précédée d'un recensement électoral. Cela va?
M. Côté (Pierre-F.): Cela va.
Le Président (M. Filion): Bon. Bravo!
M. Rochefort: Bravo! Bra vo!
Le Président (M. Filion): Est-ce qu'il y a autre chose, M.
le Directeur général des élections?
M. Côté (Pierre-F.): Je m'excuse. S'il y a d'autres
remarques, M. le Président?
Le Président (M. Filion): Oui. S'il y a d'autres remarques
de votre côté?
M. Côté (Pierre-F.): Non, pas pour le moment. Par
rapport aux notes que j'ai prises, si j'ai compris, le procès-verbal me
semble fidèle.
Le Président (M. Filion): Bon. Peut-être que les
membres me permettraient une remarque. Bien sûr, à mon avis,
l'ensemble des consensus qui ont été dégagés
à cette commission va devoir être traduit en termes
législatifs. Cette traduction en termes législatifs va demander
à coup sûr des amendements qui, dans certains cas, seront de
concordance, donc ne posent pas de problème et, dans d'autres cas,
seront rendus nécessaires pour des raisons de cohérence
législative, auquel cas je tiens évidemment pour acquis que le
même esprit de consensus va s'appliquer.
Je veux vous dire ceci. À écrire des lois, il faut se
rendre compte qu'on fait la loi également. En arriver à un
consensus et essayer d'en faire une loi; ce n'est pas une simple
opération technique. Par expérience, en traduisant des
volontés en loi, on fait la loi. En ce sens, dans certains cas, on est
obligé de résoudre des problèmes que crée
l'écriture juridique. Je tiens pour acquis, évidemment, que le
même esprit consensuel persistera dans les problèmes
subséquents qui pourront survenir.
M. Gratton: M. le Président, c'est tout à fait
juste. Tantôt quand on aura établi ensemble que les consensus sont
bien traduits par le procès-verbal, je proposerai une façon
d'incorporer vos remarques au processus de
rédaction législative.
M. Rochefort: Cela va.
M. Gratton: Est-ce qu'on peut passer aux deux derniers...
Le Président (M. Fîlion): Oui. Alors, aux deux
derniers points, il s'agit donc des pages 13 et 14 du procès-verbal
d'aujourd'hui, les questions 11 et 12. On connaissait la question 11: "La
commission ne devrait-elle pas être tenue de faire adopter ses
prévisions budgétaires par le Bureau de l'Assemblée
nationale?" Au terme du débat, la commission convient qu'obligatoirement
les prévisions budgétaires de la Commission de la
représentation électorale devront être
déposées distinctement mais selon le même processus
de...
Le Secrétaire: Distinctement de celles... II y a une
virgule entre "processus" et "de".
Le Président (M. Filion): C'est cela. Il faut mettre une
virgule. Mais c'est selon le même processus. Alors, elles seront
déposées distinctement, mais selon le même processus, de
celles du Directeur général des élections dans le cadre de
l'exercice prévu à la Loi électorale.
M. Rochefort: Cela va, mais je pense qu'il faut quand même
dire, par souci de précision, qu'à la question 11 il n'y a pas de
consensus. La question dit: La commission ne devrait-elle pas être tenue
de faire adopter ses prévisions budgétaires par le Bureau de
l'Assemblée nationale? II n'y a pas de consensus là-dessus. Il y
a un consensus sur le dépôt des prévisions
budgétaires.
Le Président (M. Filion): Écoutez... M. Gratton:
Cela va de soi.
Le Président (M. Filion): C'est parce que je ne veux pas
refaire tout le procès-verbal. Je comprends votre distinction. Il n'y a
pas de consensus de répondre positivement ou négativement
à la question.
M. Rochefort: Non, mais comme ailleurs, la commission
maintient... S'il n'y a pas de consensus, je veux que cela soit précis.
Ce n'est pas la même chose. On parle de faire adopter les
prévisions budgétaires par le Bureau et, là, on parle de
les déposer pour étude. (15 heures)
Le Président (M. Filion): On pourrait dire: Au terme du
débat, en réponse à cette question, si vous voulez,
à chaque fois qu'on écrit "convenir"...
M. Rochefort: D'accord.
Le Président (M. Fîlion): ...tout ce qui suit le mot
"convenir" décrit l'étendue du consensus. La question est
là simplement comme cadre de référence. Cela va?
M. Rochefort: D'accord.
Le Président (M. Fîlion): Très bien. Question
12: "Ne serait-il pas approprié que la commission soit tenue de
déposer à l'Assemblée nationale un rapport complet de ses
dépenses?" Disons qu'on vient de répondre affirmativement
à cette question. Bon. A ce stade-ci, M. le ministre, M. le
porte-parole, je ne croîs pas qu'il soit nécessaire d'adopter le
procès-verbal.
M. Rochefort: Pourquoi?
Le Président (M. Fîlion): Pour la bien simple
raison...
M. Rochefort: ...
M. Marcil: Ah! on les adopte à la séance
subséquente!
Le Président (M. Filion): À la séance
subséquente.
M. Rochefort: II n'y a pas d'obligation à cela. Cela peut
ne pas être fait à la même séance. C'est la pratique
qui veut qu'on prenne le temps de rédiger un procès-verbal entre
deux réunions, mais lorsqu'on le rédige et qu'on le fignole comme
on vient de le faire il ne peut rien se produire entre les deux.
Le Président (M. Filion): C'est un mandat qu'on a
reçu de l'Assemblée nationale. Sur un mandat reçu de
l'Assemblée nationale, ce qui doit être fait, c'est de rapporter
à notre mandant, l'Assemblée nationale, le contenu de nos
travaux. À ce titre, nous n'adoptons pas - et vous me corrigerez de part
et d'autre...
M. Rochefort: ...que cela reflète parfaitement les
décisions de la commission.
M. Chagnon: ...le procès-verbal de la réunion,
surtout comme mandataire de l'Assemblée nationale où vous aurez
à déposer un rapport à l'Assemblée...
Le Président (M. Filion): C'est cela. C'est parce qu'il y
a des corrections de français. Je vous l'ai signalé tantôt.
Approximativement, vous l'adoptez, vous adoptez donc les fautes avec.
M. Gratton: M. le Président, je pense qu'on ne devrait pas
nécessairement adopter le procès-verbal.
Le Président (M. Filion): C'est une question qui m'est
posée.
M. Gratton: II y aura un rapport qui sera fait à
l'Assemblée nationale. S'il devait y avoir des choses à
souligner, à ce moment» les règles de procédure nous
permettraient de le faire. Par contre, en vertu de la loi, nous avons le
pouvoir ainsi de décider de donner instruction ou mandat au Directeur
général des élections de procéder à partir
de ce texte qui sera corrigé, évidemment. Je pense que de ce
côté, si l'Assemblée nationale devait décider
autrement que ce que nous venons de convenir sur la forme -sûrement pas
sur le fond - je ne pense pas qu'il y ait de conséquences très
graves.
Le Président (M. Filion): II y a une suggestion qui m'est
faite par M. Comeau. À ce moment-ci, vous avez peut-être une
motion à faire, M. le ministre?
Motion proposant que le DGE rédige les
consensus en termes législatifs
M. Gratton; M. le Président, justement, je m'apprête
à faire une motion en vertu de la loi 147 pour confier un mandat
à la Commission de la représentation électorale. Je pense
que je devrais la précéder d'une autre motion. Puisque la
Commission de la représentation électorale devra de toute
évidence traduire ces consensus dans un langage législatif pour
pouvoir procéder au travail de délimitation, à partir de
ces consensus, je souhaiterais que la commission donne mandat au Directeur
général des élections, président de la Commission
de la représentation électorale, de faire le travail de
traduction en termes législatifs de nos consensus. Cela, je le fais
d'abord et avant tout parce que le Directeur général des
élections et la Commission de la représentation électorale
devront nécessairement entreprendre leurs travaux le plus rapidement
possible à partir de ces consensus et devront se poser la question:
Quelle était l'intention et comment se traduit le consensus qui a
été dégagé à la commission
parlementaire?
La procédure pourrait être la suivante: le Directeur
général des élections préparerait cela dans les
meilleurs délais, il va sans dire, et pourrait le faire parvenir au
président de la commission qui en informerait les deux formations
politiques. A ce moment-là, dans la mesure où cela est
présenté suffisamment tôt, on pourrait convenir entre nous,
de façon informelle, avant même que je n'aille présenter un
mémoire au Conseil des ministres, comme cela est nécessaire et
obligatoire avant qu'un projet de loi soit déposé à
l'Assemblée nationale... Évidemment, le Secrétariat
à la réforme électorale pourrait procéder à
cette rédaction, mais on ne pourrait imaginer que le secrétariat
puisse le faire sans s'assurer de la cohérence avec le Directeur
général des élections.
Dans ce sens, je proposerais que nous confiions le mandat au Directeur
général des élections, à titre de président
de la Commission de la représentation électorale, de
procéder à la rédaction législative qui traduirait
nos consensus, tout en y ajoutant l'élément que vous avez
mentionné, M. le Président, de veiller aussi à apporter
toutes les autres propositions de cohérence, de concordance qui peuvent
s'avérer nécessaires pour que ces consensus que nous avons
atteints entre nous puissent vraiment être traduits de façon
complète et claire dans nos textes de lot.
M. Rochefort: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Cela va. Alors, mandat est donc
confié au président de la Commission de la représentation
électorale de rédiger les modifications législatives
découlant des consensus établis à ces séances de la
commission et de les remettre au président de la commission des
institutions afin que les membres en soient informés et en disposent
convenablement. Bien sûr - il faudrait l'ajouter - le président
devra veiller à la cohérence législative du futur projet
de loi.
M. Gratton: Cela va?
M. Rochefort: Oui.
Le Président (M. Filion): Cela va.
M. Gratton: Adopté?
M. Rochefort: Adopté.
M. Gratton: La motion que je voulais faire maintenant, je l'ai
remise ce matin...
Le Président (M. Filion): On va la distribuer; vous l'avez
déjà reçue.
M. Gratton: Oui.
Le Président (M. Filion): Oui.
Conclusions M. Michel Gratton
M. Gratton: Et elle se lit comme suit: "Que la commission de la
représentation, conformément à l'article 2 de la Loi
modifiant la Loi sur la délimitation des circonscriptions
électorales (1986, chapitre 87), reprenne dès maintenant les
opérations relatives à la délimitation des
circonscriptions électorales en considérant
comme faisant partie intégrante de la loi sur la
représentation (chapitre R-24,1) les consensus dégagés au
cours des travaux de la commission des institutions tenus les 20, 2] et 22
janvier 1987, lesquels consensus sont consignés au procès-verbal
de ladite commission."
Le Président (M. Filion): Cette motion est-elle
adoptée?
M. Rochefort: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Adopté. Notre mandat
étant terminé, je voudrais remercier...
M. Gratton: M. le Président, avant que...
Le Président (M. Filion): Oui.
M. Gratton: ...vous mettiez fin à nos travaux, j'aimerais
simplement faire une brève remarque. Constatant que nous avons accompli
un travail très positif ici, à la commission parlementaire, je
désire en remercier immédiatement tous les membres de la
commission et, bien sûr, le Directeur général des
élections et ses collaborateurs de nous avoir assistés dans cette
tâche.
Nous faisons un bon bout de chemin, M. le Président, dans
l'atteinte des deux grands objectifs que nous nous étions fixés,
soit de pousser plus loin la démocratisation du processus de
délimitation des circonscriptions électorales en conservant les
acquis tout en nous préoccupant également des coûts. Autant
en ce qui concerne la périodicité de la délimitation, nous
verrons, lorsque nous connaîtrons les textes, que nous nous sommes
donné la possibilité de ne pas nécessairement
procéder automatiquement à une délimitation après
chaque élection. Nous veillerons également, en ce qui a trait au
recensement postélectoral, que nous nous sommes donné la
possibilité d'épargner des deniers publics relativement
importants dans certaines circonstances.
M. le Président, nous avons entériné le principe de
limiter le nombre de circonscriptions dans la loi plutôt que de le
laisser voguer au gré d'une formule mathématique. Ce sont
là des améliorations très importantes à la Loi sur
la représentation électorale. Je remercie à nouveau les
membres de la commission et, je dois le dire, de façon
particulière le député de Gouin pour sa collaboration. Je
souhaite que... Nous savons tous que le projet de loi qui découlera de
nos travaux devra nécessairement être adopté avant le 1er
mai; compte tenu de la façon dont nos travaux se sont
déroulés, il est difficile d'imaginer que l'adoption à
l'Assemblée nationale tarde indûment.
Donc, dès que le Directeur général des
élections pourra nous saisir du résultat de son travail de
rédaction, je ferai le nécessaire pour que tout le processus,
toutes les étapes que doit franchir l'adoption d'un projet de loi
à l'Assemblée nationale soient franchies dans le meilleur
délai, avec le résultat final que nous aurons
amélioré de façon très sensible tout le processus
extrêmement important de délimitation de la carte
électorale.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le ministre. M. le
député de Gouin.
M. Jacques Rochefort
M, Rochefort: Oui, M. le Président, à mon tour,
dans un premier temps, je voudrais remercier le Directeur général
des élections, son personnel, ses collaborateurs, le personnel du
Secrétariat à la réforme électorale de même
que le personnel du secrétariat des commissions pour le support
très positif qu'ils nous ont fourni tout au cours de ces travaux.
Deuxièmement, je veux dire qu'il est vrai que je suis un homme
méfiant qui tient à ce que les choses soient toujours très
précises, mais je veux aussi dire que je suis extrêmement heureux
de la façon absolument conforme aux engagements qu'il avait pris dont
s'est comporté le ministre responsable de la Réforme
électorale du Québec. Je tiens à souligner de façon
particulière qu'il a rempli è 100 % les engagements qu'il avait
pris. Effectivement, je lui ai demandé de répéter à
quelques reprises, peut-être nous dira-t-il à plusieurs reprises.
Je dois lui dire que je lui lève mon chapeau pour le respect
intégral des engagements qu'il avait pris et je pense qu'une telle
attitude peut permettre à nos institutions démocratiques de
maintenir l'ensemble de leurs qualités, de leurs qualités
éminemment positives et aussi, au cours de ces trois journées de
travaux de notre commission, d'avoir pu être maintenues pour l'essentiel
et pour les changements qui ont été apportés par
consensus. Ce sont sûrement des changements qui, dans certains cas, nous
auront permis d'apporter des ajustements eu égard à
l'évolution et à l'utilisation que nous avons faîte de ce
mécanisme depuis une dizaine d'années. Deuxièmement, un
certain nombre de changements nous permettront sûrement d'aller de
l'avant dans le progrès de la démocratisation de nos
institutions.
Nous sommes heureux du dénouement de cette commission et du
dénouement de l'ensemble du dossier de la délimitation des
circonscriptions électorales et je veux rendre au ministre sa part
très grande des responsabilités dans ce dénouement
éminemment positif. Je pense non seulement que nos institutions
conserveront leurs caractéristiques éminemment positives,
mais
aussi qu'elles demeureront des institutions qui sont, avant toute chose,
conçues, imaginées et bâties en fonction d'une
préoccupation qui est celle de faire en sorte que nos citoyens s'y
retrouvent, non pas que ce soient des institutions qui soient celles des
formations politiques ou des élus de l'Assemblée nationale du
Québec.
Je conclus en disant que j'affirme de mon siège que nous
réitérons l'entente à savoir que nous prendrons toutes les
mesures nécessaires pour faire en sorte que le projet de loi qui
découlera de notre commission soit adopté dans les délais
prévus, soit le 1er mai 1987. Dès que la traduction
législative en aura été faite, nous serons disponibles
pour entreprendre l'étude du projet de loi dans les délais
prescrits sans aucun problème.
M. Gratton: M. le Président, si on me permet, je dirai
tout simplement que la prochaine étape, quant à moi, comme
ministre délégué à la Réforme
électorale, sera de saisir les parlementaires des modifications à
la Loi électorale. J'ai indiqué que ce travail est
déjà commencé au Secrétariat à la
réforme électorale et j'indique tout de suite que pour arriver,
sans exclure la possibilité de mettre à contribution le
comité consultatif comme l'a suggéré à maintes
reprises le député de Gouin, sans l'exclure donc, j'entends faire
en sorte que nous procédions exactement de la même façon,
c'est-à-dire au vu et au su de tous en commission parlementaire,
à partir de consensus très clairs des groupes parlementaires pour
qu'il n'y ait pas de méprise sur le caractère essentiel et
fondamental de notre démarche et des gestes que l'Assemblée
nationale sera appelée à poser.
M. Roehefort: M. le Président, le ministre
délégué à la Réforme électorale ne
sera sûrement pas surpris que je lui dise que je suis extrêmement
heureux de la proposition qu'il nous fait.
M. Gratton: Alors, tout le monde se quitte heureux, M. le
Président.
Le président
Le Président (M. Filion): À mon tour, M. le
Directeur général des élections et président de la
Commission de la représentation électorale, de vous remercier,
vous et votre équipe, d'avoir participé à nos travaux. Je
sais que vous avez l'habitude de ces séances, mais vous avez pu
constater durant les deux ou trois jours où vous avez été
ici que, cette fois-ci, comme plusieurs autres fois également, les
échanges se sont déroulés d'une façon
particulièrement sereine. J'ose même prétendre que le forum
de la commission des institutions, qui a acquis depuis un an une
réputation de sérénité, de calme et
d'efficacité, a pu rejaillir sur les parlementaires habiles et
expérimentés de chaque côté de la table qui ont pu
échanger avec une efficacité absolument remarquable dans un
dossier qui touche au coeur d'une mécanique extrêmement importante
parce qu'elle concerne le fondement même de nos institutions
démocratiques.
Je voudrais remercier également tous les membres de la commission
qui se sont joints à nous et je voudrais remercier
particulièrement M. Comeau qui a agi dans des circonstances parfois pas
faciles pour prendre note de tous ces consensus parfois volatiles et difficiles
à cerner dans la langue française.
Nos travaux sont donc ajournés. 8onne fin de journée.
(Fin de la séance à 15 h 18)