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(Dix heures treize minutes)
Le Président (M. Filion): La commission permanente des
institutions est honorée de tenir sa première séance
publique au Salon rouge. Bienvenue, M. le Directeur général des
élections. Tout d'abord, je voudrais rappeler le mandat de la
commission. La commission est réunie ce matin afin d'entendre le
Directeur général des élections dans le cadre de
l'étude des projets de loi 22 et 23, Loi sur le recensement des
électeurs en 1986 et Loi sur la délimitation des circonscriptions
électorales. Je demanderais à la secrétaire d'annoncer les
remplacements.
La Secrétaire: M. Johnson (Anjou) est remplacé par
M. Rochefort (Gouin) et M. Paré (Shefford) est remplacé par M.
Dufour (Jonquière).
M. Gratton: M. le Président, peut-être devrions-nous
prévoir que je remplacerai... D'accord, cela va merci.
Le Président (M. Filion): Vous êtes membre d'office.
Étant donné qu'il s'agit de votre projet de loi, je crois que
vous êtes membre d'office.
Avant de passer la parole à M. le Directeur général
des électeurs, j'inviterais le ministre délégué
à la Réforme électorale ainsi que le porte-parole officiel
de l'Opposition, M. le député de Jonquière, à
faire, s'ils le veulent bien, quelques remarques préliminaires.
Remarques préliminaires M. Michel
Gratton
M. Gratton: Merci, M. le Président. Très
brièvement, je voudrais rappeler ce qui nous a amené à
convoquer la commission ce matin. Il s'agit de deux projets de loi: Le projet
de loi 22, Loi sur le recensement des élections en 1986... Soit dit en
passant, c'est à la demande de l'Opposition que nous avons deux projets
de loi, puisqu'au départ on avait déposé un projet de loi,
no 13, qui recoupait ou qui regroupait les deux intentions, soit celle de
suspendre le recensement des électeurs prévu pour l'automne
prochain et en même temps de suspendre les travaux de délimitation
de la carte électorale jusqu'à ce que le gouvernement saisisse
l'Assemblée de ses intentions par rapport à cette refonte de la
carte électorale. À la demande de l'Opposition, nous avons
d'emblée accepté de diviser, de scinder le projet de loi, de
façon à respecter nous-mêmes eette règle que nous
avons l'intention de nous imposer, de ne plus amender un nombre incalculable de
lois par le biais d'un seul projet de loi. Cela, toujours dans le but de faire
en sorte que les choses soient le plus clair possible et que la population soit
la mieux informée possible, et également d'éviter les
accrocs et les accidents de parcours qu'on a déjà connus lors de
l'adoption, par exemple, de certains projets de loi omnibus.
Cela étant dit, M. le Président, je pense que dans le cas
du projet de loi 22 il n'y a pas de problème: C'est une pratique presque
courante - ça l'était sous l'ancien gouvernement également
- de suspendre le recensement immédiatement au lendemain d'une
élection générale, compte tenu du peu de chance que nous
avons de nous voir en élection générale dans
l'immédiat. Je pense que je pourrais presque, au nom du gouvernement,
donner l'assurance qu'il n'y aura pas d'élections
générales en 1986.
Par contre, quant au projet de loi 23...
Une voix: ...
M. Gratton: Oui, mais cela reste à voir!
Quant au projet de loi 23, c'est celui-là qui nous amène
ici pour entendre le Directeur général des élections, pour
que les membres de la commission puissent lui poser toutes les questions et
s'assurer, par exemple, qu'en adoptant le projet de loi, on ne met pas en
péril la possibilité d'avoir une carte électorale qui
réponde à tous les critères qu'on s'est nous-mêmes
imposés dans la Loi sur la représentation électorale.
J'invite les membres, tout en souhaitant moi aussi la bienvenue à
M. Côté et aux membres du personnel de la Direction
générale des élections, à poser les questions qui
leur semblent pertinentes. De notre coté, je sais d'avance que nous
sommes satisfaits que le but visé par le projet de loi 23
n'entraîne aucun danger. Mais comme c'est la coutume - j'entends
respecter cette coutume - il me semble que lorsqu'on parle de Loi
électorale ou de la Loi sur la représentation électorale,
non seulement on
doit rechercher le consensus le plus large possible mais on doit
même rechercher l'unanimité. C'est ce que j'entends faire tant et
aussi longtemps que j'aurai la responsabilité de la réforme
électorale.
Sur ce, j'invite les membres de la commission à procéder
aux travaux ce matin. Si possible - je ne m'en cache pas, M. le
Président - on souhaiterait, compte tenu des implications de ces deux
projets de loi, que nous puissions, avec le consentement de l'Opposition, faire
adopter les deux projets de loi 22 et 23, avant que nous nous quittions pour
l'ajournement de Pâques, jeudi prochain. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le ministre. Le
porte-parole de l'Opposition, M. le député de
Jonquière.
M. Francis Dufour
M. Dufour: M. le Président, je ne voudrais pas
présumer de l'attitude de l'Opposition durant l'étude de ces
projets de loi. Lorsqu'on parle de la Loi électorale et de la
façon dont la population peut se prononcer, je pense que c'est un des
sujets qui sont particulièrement importants. On doit y aller avec
beaucoup de mesure, sinon avec beaucoup de circonspection, dans le sens que
c'est important que ces lois, même si dans le passé... Quant
à moi, étant nouveau dans le domaine, je ne me sens pas
lié nécessairement par les coutumes établies. Je voudrais
que, d'abord et avant tout, on puisse s'assurer qu'en ce qui a trait à
la démocratie, l'ensemble des citoyens y trouvent leur compte.
En tant qu'Opposition responsble, cela me semble le premier
préalable ou le premier point de vue qu'on doit exprimer. Quant à
nous, il est vrai que cela semble être deux projets qui ont
déjà fait l'objet de consensus dans le passé. C'est
possible qu'on en arrive à cela, mais, avant, on a un certain nombre de
questions et peut-être certaines recommandations et suggestions à
faire. J'ai l'impression qu'il est intéressant et important que le
ministre responsable du projet de loi cherche un consensus. Nous lui disons
bravo, à ce point de vue. C'est vrai aussi qu'on a un invité
spécial afin d'obtenir l'information, mais je voudrais bien m'assurer au
départ, car pour nous de l'Opposition, c'est important, que ces projets
de loi soient scrutés ou analysés.
Je pense que le but visé par le projet de loi 22 est d'aller
chercher des économies ou des montants d'argent. Peut-être qu'il
est possible de voir ce qui se passe là-dedans et peut-être qu'on
pourra être d'accord sur ce principe ou sur le but visé. D'un
autre côté, il y a peut-être aussi des suggestions que l'on
pourra apporter au cours de la discussion.
Le Président (M. Filion): Merci, M. le porte-parole de
l'Opposition. M. Côté, bienvenue encore une fois. Pour
l'information... Oui, M. le député de Gouin.
M. Jacques Rochefort
M. Rochefort: M. le Président, je me permets de vous
demander la parole parce que j'ai eu l'impression que vous étiez pour
donner immédiatement la parole à M. Côté, à
qui je souhaite la bienvenue, de même qu'à toute son
équipe. Mais juste auparavant, M. le Président, j'aurais un
certain nombre de questions à adresser au ministre
délégué à la Réforme électorale.
Je comprends que le mandat qui nous a été confié
par l'Assemblée nationale est de discuter de la question avec le
Directeur général des élections, mais, comme membre de la
commission, il y a un certain nombre d'éclaircissements sur lesquels
j'aimerais entendre le ministre pour voir un peu dans quel sens on pourra
interroger le Directeur général des élections.
Je ne sais pas, M. le Président, à quel moment vous
souhaitez que je le fasse.
Le Président (M. FiLion): Maintenant.
M. Rochefort: Le ministre, dans sa présentation
tantôt, nous a parlé des implications de ces deux projets de loi.
Comme le disait mon collègue, le porte-parole officiel de notre
formation politique, le député de Jonquière, sur le projet
de loi 22, je crois que les implications et l'objectif visés sont
clairs.
Par contre, sur le projet de loi 23, le ministre ne nous a pas fait part
des objectifs visés. Il ne nous a pas fait part des implications. Il
nous a simplement dit que, compte tenu des implications de ces deux projets de
loi, il souhaitait que ces deux projets de loi soient adoptés avant
l'ajournement pascal.
J'aimerais que le ministre nous dise quels sont les objectifs qu'il vise
par le projet de loi 23 et quelles sont, justement, ces implications qui font
que ce projet de loi devrait être adopté avant l'ajournement
pascal.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: Est-ce que je tiens pour acquis que, dans le cas du
projet de loi 22, cela ne pose pas de problème et que la question porte
surtout sur le projet de loi 23?
M. Rochefort: Oui, la question que j'ai posée porte
essentiellement sur le projet de loi 23. On aura d'autre chose...
M. Gratton: D'accord.
M. Rochefort: ...que M. le député de
Jonquière a rapporté sur le projet de loi. Mais pour le projet de
loi 23, quels sont les objectifs visés et les implications?
Les objectifs du projet de loi 23 M. Michel Gratton
M. Gratton: Essentiellement, on sait que la Loi sur la
représentation électorale est la seule qui est
séparée de l'ensemble... Quand on a fusionné l'ensemble
des lois: Loi sur le financement des partis politiques, Loi électorale,
Loi sur les listes électorales, on a laissé la Loi sur la
représentation électorale à part. Cette loi sur la
représentation électorale prévoit que, dès le
lendemain d'une élection, dans les délais qui sont prévus
dans la loi, è partir du recensement qui a servi à
l'élection générale, le Directeur général
des élections, en sa capacité de président de la
Commission de la représentation électorale, doit procéder
à faire l'étude, à déterminer quels sont les
comtés qui ne répondent plus à la norme qui est
prévue dans la loi. Il y a tout un processus pour en arriver à
adopter une nouvelle carte électorale qui, elle, répond aux
divers critères.
Or, en consultation avec le Directeur général des
élections, on a établi que, effectivement, une douzaine de
comtés ont plus d'électeurs que le maximum prévu. Et je
crois qu'il y a deux comtés qui ont moins d'électeurs que le
minimum prévu, en plus du cas d'exception que l'on connaît, soit
celui du comté des Îles-de-la-Madeleine.
De plus, le gouvernement s'interroge sur... À partir du moment
où l'on sait, à la lumière de l'élection de 1985,
qu'il y a des comtés qui ne répondent plus aux exigences de la
loi, il faut se poser la question à savoir de quelle façon on
modifie la carte et à partir de quels critères, pour en arriver
à ce qu'elle respecte ces critères. Il y a diverses
hypothèses. Effectivement, on a consulté le Directeur
général des élections, qui nous a soumis qu'on pourrait
procéder de trois, quatre ou même cinq façons
différentes.
Ce qui nous amène à présenter le projet de loi 23,
c'est que, pour le moment, nous ne sommes pas prêts - et nous
considérons que cela devra se faire en consultation avec l'Opposition
officielle -nous ne sommes pas prêts à établir laquelle des
hypothèses nous retenons. Est-ce que ce sera d'augmenter le nombre
d'électeurs moyens, plus ou moins 25 %, qui est présentement de
32 000, si je ne m'abuse? S'agira-t-il plutôt d'élargir la marge
des 25 %? Par exemple, le Directeur général des élections
nous a fait valoir dans ses représentations qu'il éprouve de
très sérieuses difficultés par rapport à l'exigence
que fait la loi de procéder à la délimitation de secteurs
électoraux. Donc, la question se pose: Est-ce qu'on doit continuer
à exiger de procéder par la délimitation de secteurs
électoraux? Il y a une autre question fondamentale qui se pose ici:
Pourquoi ne pas fondre la Loi sur la représentation électorale
avec la Loi électorale pour qu'enfin il n'y ait qu'un code
électoral?
Ce sont toutes ces questions auxquelles nous ne sommes pas prêts,
en tant que gouvernement, à fournir des réponses
immédiatement. Donc, plutôt que de laisser le Directeur
général des élections, la Commission de la
représentation électorale procéder à ses travaux de
refonte de la carte comme la loi l'exige, il risquait qu'au bout de la
démarche, on se retrouve ayant dépensé de fortes sommes et
de nombreux efforts à délimiter une carte qui, de toute
façon, ne répond plus aux nouveaux critères qu'on pourrait
adopter, on dit: Prenons le temps de prendre les décisions qui
s'imposent, suspendons les travaux, et ce, après nous être
assurés auprès du Directeur général des
élections qu'il n'y a pas de problème à ce faire.
D'ailleurs, cela s'est fait en 1981, le député de Gouin le sait
fort bien. Ce qu'on fait n'est pas inédit. Nous nous engageons, par le
fait même - c'est pourquoi le projet de loi dit "jusqu'à ce que le
gouvernement n'en décide autrement" -pour la partie de la session qui se
tiendra à l'automne 1986, après avoir consulté
l'Opposition, avec des décisions qui nous permettront de dire:
Voilà, on procède maintenant à la refonte de la carte
électorale, mais à partir, possiblement, de nouveaux
critères...
En d'autres termes, ce qu'on dit simplement, c'est qu'au moment
où on se parle, la Commission de la représentation
électorale devrait commencer incessamment ses travaux qui,
éventuellement, mènent à l'adoption d'une nouvelle carte.
On dit: Suspendons cela jusqu'à l'automne, jusqu'à ce que le
gouvernement ait pris les décisions qui s'imposent et saisisse
l'Assemblée nationale possiblement d'un nouveau projet de loi, de
façon à ne pas dépenser des sommes et des énergies
sur des travaux qui, finalement, pourraient s'avérer inutiles.
La raison pour laquelle j'ai suggéré moi-même qu'on
entende le Directeur général des élections ici
aujourd'hui, c'est justement pour que celui-ci fournisse aux membres de la
commission, publiquement, les informations qu'il m'a fournies, à ma
demande, jusqu'à maintenant.
M. Rochefort: Est-ce qu'une des raisons qui font hésiter
le ministre et son gouvernement à laisser le processus de
révision de la carte électorale s'enclencher dès
maintenant serait reliée à des réflexions qu'il
mènerait sur le mode de scrutin?
M. Gratton: Non. C'était la raison qui avait
inspiré le gouvernement précédent à suspendre les
travaux de la Commission de la représentation électorale en
décembre 1981, je pense. Ce n'est pas la raison qui motive ma
décision cette fois-cn Je n'exclus rien, mais je pense avoir dit
publiquement que la réforme du mode de scrutin n'est pas parmi les
raisons importantes qui m'amènent à suggérer à
l'Assemblée nationale d'adopter le projet de loi 23 à ce
moment-ci.
M. Rochefort: Mais ce n'est pas exclu. M. Gratton:
Non.
Le Président (M. Filion): Encore une fois, bienvenue, M.
le Directeur général des élections. Pour l'enregistrement
de nos débats et pour l'information des membres de cette commission, je
vous inviterais à présenter les personnes qui vous
accompagnent.
Commentaires du Directeur général des
élections
M. Pierre-F. Côté
M. Côté (Pierre-F.): Merci, M. le Président.
À l'extrême droite, M. Jean Joiin, qui est adjoint au scrutin;
à ma droite, M. Claude Fournier, secrétaire exécutif;
à l'extrême gauche ici, il y a M. Eddy Giguère,
conseiller-cadre et secrétaire de la Commission de la
représentation électorale et, immédiatement à ma
gauche, M. Jean-Luc Lemieux, adjoint à la représentation
électorale. Il y a d'autres personnes dans la salle qui sont ici pour
nous donner un coup de main éventuellement si on a besoin d'autres
informations. Je les présenterai si nécessaire.
Le Président (M. Filion): Avant de passer à la
période des échanges avec les membres de cette commission, est-ce
que vous désireriez faire une courte présentation? (10 h 30)
M. Côté (Pierre-F.): Peut-être, M. le
Président, de brefs commentaires sur les projets de loi 22 et 23. Le
projet de loi 22, comme il a déjà été
mentionné, aura comme conséquence une économie
substantielle. Je voudrais signaler aux membres de la commission que le
recensement de 1985 a coûté 10 600 000 $. On a parlé d'une
épargne d'un ordre de grandeur de 11 000 000 $, ce qui est assez
près de la vérité.
Je vous signale qu'une mesure semblable, comme il a été
mentionné tantôt, a déjà été
adoptée à quatre reprises: en 1977, 1981, 1982 et 1983.
Évidemment, à partir de 1981, 1982 et 1983, les raisons de la
suspension du recensement reposaient surtout sur l'étude du mode de
scrutin qui avait lieu à ce moment.
Je voudrais vous référer - peut-être que cela
m'éviterait de répéter tout ce qui s'est dit - aux
échanges qu'on a eus en commission parlementaire au mois de mai 1984
où il y a eu beaucoup d'échanges de propos sur la question de
l'établissement des listes électorales. Le problème a
été envisagé sous tous ses aspects, en relation avec
l'utilisation de la liste électorale pour les élections
provinciales et, également, sur le plan municipal et scolaire., On
s'était dit qu'il faudrait certainement poursuivre la réflexion
et les études sur l'utilisation éventuelle de plein droit de la
liste électorale provinciale pour des fins municipales et scolaires. On
s'était également interrogé sur
l'éventualité de l'informatisation de la liste
électorale.
Quant au projet de loi 23, je voudrais donner des précisions au
sujet de ce que M. le ministre a dit tout à l'heure. Effectivement, au
mois de janvier, je lui ai fait parvenir une lettre dans laquelle je lui
soumettais des réflexions sur des hypothèses qui pourraient
être envisagées concernant le découpage de la carte
électorale. M. le ministre a dit tout à l'heure et c'est
évidemment exact - je le répète pour le rappeler - que,
dans la loi de la représentation électorale, il y a trois grandes
étapes. Il y a l'étape selon la philosophie
générale de la loi actuelle, celle de l'établissement de
la nouvelle carte électorale immédiatement après une
élection générale. L'année suivante, l'étape
de la consultation des membres de l'Assemblée nationale, des corps
intermédiaires intéressés, et, évidemment, des
électeurs. Pendant la troisième année, cette étape
est vue comme celle de l'implantation de la nouvelle carte électorale,
cela dans la perspective où le terme d'un gouvernement est
habituellement de quatre ans, pour permettre que, vers la fin de la
troisième année, la nouvelle carte électorale étant
en vigueur, elle soit connue des partis politiques. Cela permet à la
fois aux différents partis politiques et au Directeur
général des élections de se préparer en vue
d'adapter tous les documents et toutes les sections de vote et les secteurs
électoraux en vue de la quatrième année.
Dans cette perspective, on s'est interrogé à savoir quelle
seraient les hypothèses à explorer. 11 y a quatre suggestions que
j'ai soumises. Je vais seulement les énumérer. Je pourrais,
évidemment, les expliciter davantage parce que j'ai un document plus
élaboré sur la question. Mais si on procédait selon les
exigences de la loi actuelle, il faudrait tenir compte du fait suivant. II y a
d'abord 167 300 électeurs de plus par rapport aux chiffres de
l'élection générale de 1981. Il y a dix circonscriptions
électorales qui comptent plus de 45 000
électeurs. Je vous rappelle que le minimum est de 27 000 et le
maximum de 45 000, pour une moyenne de 36 000. H y a plus de dix
circonscriptions qui comptent plus de 45 000 électeurs et deux autres de
moins de 27 000 électeurs, évidemment en excluant l'exception de
toujours des Îles-de-la-Madeleine. Actuellement, le nombre moyen
d'électeurs s'établit à 37 513. L'application de la loi
actuelle pourrait nous amener, comme hypothèse de travail... Je veux
être très précis à cet égard.
Les autres renseignements que je vais donner sont des réflexions
basées uniquement sur des chiffres. Ce que je veux dire par là,
c'est que ce ne sont pas des hypothèses de travail dont je veux vous
faire part, parce qu'il n'y en a pas. Je ne peux pas vous dire: quand je dis
qu'il y a dix circonscriptions qui dépassent 45 000, ce sera telle ou
telle circonscription qui sera affectée par le découpage.
Évidemment, on n'a pas fait ce travail; c'est ce travail qu'on est
supposé faire cette année. Ce dont je peux vous faire part, ce
sont des réflexions - on a compilé un certain nombre de chiffres
- sur les implications du nombre d'électeurs, ses relations avec les
dispositions actuelles de la loi et quelles sont les hypothèses de
travail.
Une deuxième hypothèse de travail pourrait être de
geler le nombre de circonscriptions électorales, mais en gardant les
mêmes critères que l'on a présentement dans la loi. Je vous
signale tout de suite que cette hypothèse peut entraîner un
changement très considérable dans un très grand nombre de
circonscriptions électorales.
La troisième serait de geler le nombre des circonscriptions en
modifiant les critères. On peut modifier les critères de deux
façons: Soit augmenter le chiffre de 45 000 - là encore, je
pourrai vous donner des précisions tout à l'heure, j'ai des
tableaux établis là-dessus - et le porter à 50 000. Mais
il y a un moment donné où on n'arrive pas à un gain
substantiel en augmentant trop le nombre d'électeurs. Première
façon de procéder: On peut augmenter le nombre
d'électeurs, augmenter les 45 000 et les 27 000 pour avoir une moyenne
plus élevée. L'autre façon pourrait être de modifier
l'écart, qui est présentement de 25 %; celui-ci pourrait
être augmenté. Mais cela cause un autre problème, si on
augmente l'écart, par exemple, à 30 %. Cela pose le
problème du principe de l'égalité du vote, contenu dans la
loi. On est pris dans un dilemme.
La quatrième hypothèse de travail que l'on peut envisager
est celle de geler le nombre des circonscriptions électorales en
établissant de nouvelles modalités, différentes de celles
que l'on retrouve dans la loi présentement. Mais là encore, ce ne
sont que des réflexions préliminaires. Après les avoir
exposées au ministre, on les a fouillées davantage et elles
présentent un certain nombre de difficultés. Par exemple, est-ce
qu'il serait possible, est-ce qu'il y aurait lieu d'introduire la notion de
zonage électoral au Québec, notion que l'on retrouve au
fédéral et en Ontario? Il y a tout le problème de savoir
comment on pourrait répartir les zones au Québec, comment on
pourrait délimiter les zones; c'est un problème assez
complexe.
Une deuxième hypothèse que l'on pourrait envisager
éventuellement en fouillant - et cela nous a déjà
été demandé par certains députés lors de
commissions parlementaires antérieures - serait de respecter, autant que
faire se peut, les limites des MRC. Vous savez qu'une MRC peut se retrouver
avec, au minimum, 2000 électeurs ou avec, au maximum, 100 000
électeurs. On a une difficulté monstre qui est celle d'avoir des
MRC qui sont très populeuses et d'autres moins. On réalise qu'il
y aurait peut-être possibilité de tenir compte des limites des
MRC, mais seulement dans certains coins de la province comme en Gaspésie
ou en périphérie mais certainement pas dans les régions
les plus populeuses.
L'autre hypothèse pourrait être d'établir des
circonscriptions dont le nombre d'électeurs pourrait être
proportionnel à la densité de la population. C'est une autre
façon; il faudrait peut-être fouiller aussi davantage. La
densité de la population, vous le savez, est très forte dans la
région métropolitaine de Montréal. Cela voudrait dire - et
là, un autre principe serait mis en cause si jamais on s'arrêtait
à cette hypothèse - que les endroits où il y a moins de
densité de population auraient moins de représentants que dans
les territoires où elle est énorme.
Il y a un phénomène qu'on va toujours reconnaître au
Québec, c'est le fait que le territoire du Québec est immense et
que la population se retrouve en grande partie à Québec, à
Trois-Rivières, à Montréal et dans l'axe du fleuve. Quand
on s'éloigne de cet axe de population où on retrouve la
densité de la population, on frappe une densité moindre.
En conclusion, si vous me permettez, voici une des questions qu'on se
pose actuellement. Si on établissait la carte électorale en
tenant compte des critères actuels, cela nous amènerait - je
parle toujours en termes mathématiques probablement à proposer -
vous voyez que je mesure bien mes termes parce qu'il faut que ce soit
l'étude de la commission - qu'il faudrait augmenter le nombre de
députés peut-être de trois. Et peut-être aussi qu'il
faudrait - et là, c'est encore beaucoup plus délicat, je
pèse bien mes mots parce que je réalise que je suis sur un
terrain très très glissant - envisager, en termes de chiffres
toujours, de faire disparaître certaines circonsciptions.
Un phénomène que je veux vous mentionner, qui est assez
surprenant, c'est celui de la population sur l'île de Montréal.
Voici un exemple de la difficulté que cela présente. Pour
l'ensemble de la province, la moyenne des électeurs est de 37 513; pour
les 33 circonscriptions de l'île de Montréal, la moyenne est
actuellement de 37 015? pour 31 circonscriptions, cette moyenne serait
haussée à 39 400. Par comparaison, la moyenne dans la
région de Québec s'élève à 40 783. Cela
entraînerait des modifications de limites pour presque toutes les
circonscriptions de l'île si on se fie toujours strictement aux chiffres,
parce que je ne fais pas part de la possibilité qui existe toujours dans
la loi pour la commission d'établir un certain nombre d'exceptions. Je
parle toujours sur le plan très mathématique. Je soulève
juste les problèmes comme ils se présentent.
En terminant, M. le Président, avant de répondre aux
questions, je voudrais insister sur un point qui me semble important. J'ai
compris que l'invitation qu'on m'a faite c'est d'être ici avant tout
à titre de Directeur général des élections et
peut-être moins, je dirais, comme président de la Commission de la
représentation électorale. Je ne voudrais pas m'exprimer
formellement au nom de la Commission de la représentation
électorale parce qu'il faudrait qu'elle sait présente,
premièrement, et il faudrait que j'aie pu la consulter. La loi actuelle
prévoit - c'est peut-être important de le préciser - que la
Commission de la représentation électorale a une
responsabilité qui lui est dévolue par la loi, un mandat
général qui lui est confié par l'Assemblée
nationale en vertu de la loi. Ce mandat qui est confié à la
Commission de la représentation électorale est celui
d'établir les circonscriptions électorales selon les dispositions
de la loi. Il y a une disposition dans la loi qui détermine que
l'Assemblée nationale peut, si elle le juge à propos, confier
tout autre mandat à la Commission de la représentation
électorale que celui de la délimitation des circonscriptions
électorales, comme cela a été le cas pour le mode de
scrutin. Il faudrait être très prudent et faire attention à
ne pas mettre la commission comme telle en situation que je pourrais appeler de
conflit d'intérêts ou de difficulté, par exemple, si on lui
demande d'étudier un certain nombre d'hypothèses et qu'elle doit,
par la suite, décider elle-même, parce qu'elle a le dernier mot
selon la loi actuelle. Je souligne ce point qui peut être un peu
délicat. Je pense qu'il est important de vous le signaler au
départ.
Ce sont, pour le moment, les remarques que j'avais à vous
soumettre, M. le Président, et aux membres de la commission sur le
projet de loi 22 et le projet de loi 23.
Discussion générale
M. Rochefort: M. le Directeur général des
élections, vous avez fait allusion tantôt à un document.
Est-ce qu'il serait utile ou opportun que ce document soit
déposé?
M. Côté (Pierre-F.): Comme bon vous semblera. J'ai
deux textes. Il y en a un qui a deux pages, c'est le document qui accompagnait
la lettre que j'ai transmise à "M. Rochefort" et qui donne, dans les
grandes lignes, les quatre hypothèses.
Une voix: Au ministre.
M. Côté (Pierre-F.): Je m'excuse à M.
Gratton. C'est un lapsus. Je m'excuse, M. le ministre.
M. Rochefort: Le 2 décembre étant passé.
M. Gratton: M. le Président, nous n'aurions pas
d'objection à ce que les membres de la commission obtiennent copie du
document en question.
M. Rochefort: M. le Président, je voudrais qu'on soit
précis sur le document dont on parle.
M. Gratton: II s'agit... Une voix: La lettre.
M. Gratton: ...d'un document que m'a acheminé le Directeur
général des élections, qui s'intitule "La suspension des
travaux de la Commission de la représentation" et qui fait état
des diverses hypothèses dont vient de nous parler le Directeur
général des élections.
M. Dufour: Est-ce qu'il est accompagné de la lettre de
transmission? On a aussi parlé de lettre.
M. Gratton: Je n'ai pas la lettre de transmission dans mon
dossier. Que je sache...
M. Côté (Pierre-F.): Si vous me le permettez, M. le
ministre, la lettre de transmission ne fait qu'exprimer ce qu'on retrouve
surtout dans l'annexe. C'est une lettre de transmission de l'annexe. C'est
l'annexe qui est plus importante. Si M. le ministre n'a pas d'objection, la
lettre, cela ne me fait rien, mais c'est l'annexe qui est plus importante que
la lettre.
M. Gratton: De toute façon, ce n'est pas la lettre de
transmission que vous voulez. C'est le document, j'imagine, (10 h 45)
M. Dufour: On veut avoir tous les éléments
pertinents.
M. Gratton: Je regarderai. Je n'ai pas la lettre avec moi. Je
suis sûr qu'il n'y a pas d'objection de fond, mais commençons par
le document et on verra pour le reste.
M. Rochefort: Vous allez prendre connaissance de la lettre. Le
Directeur général des élections en a une copie entre les
mains. Il peut vous la prêter.
M. Gratton: Pardon?
M. Rochefort: Vous pouvez peut-être prendre connaissance de
la copie de la lettre de transmission qu'a en sa possession le Directeur
général des élections et vous déciderez si vous
pouvez la déposer.
M. Gratton: Oui, c'est ce que je ferai tantôt. Je vous en
donnerai des nouvelles.
M. Rochefort: Parfait.
M. Gratton: De façon générale, je ne pense
pas qu'il soit de mise de déposer devant la commission parlementaire de
la correspondance de ce genre, mais je vais vérifier.
Le Président (M. Filion): À ce stade-ci,
j'inviterais les membres de la commission à échanger leurs points
de vue avec nos invités.
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Filion): Oui, M. le ministre.
M. Gratton: Si vous me permettez une question à M. le
Directeur général des élections. Est-ce que vous
êtes en mesure de nous dire, en tenant pour acquis que l'Assemblée
nationale décidera de suspendre les travaux de la commission de la
représentation, si vous avez établi la date ultime à
laquelle vous devriez connaître la décision du gouvernement pour
pouvoir procéder selon la loi actuelle, pour en arriver à
respecter les exigences?
M. Côté (Pierre-F.): Oui, j'aurais dû en faire
état tantôt. Je suis content de votre question, M. le ministre.
Effectivement, on a essayé, è la suite de la demande du ministre
d'État à la Réforme électorale, de voir comment
pourraient se répartir les travaux de la commission, essayé
d'établir un calendrier, une hypothèse
d'échéancier. Si la décision de l'Assemblée
nationale - je me reprends - si la décision du gouvernement à cet
égard, selon le projet de loi 23, est prise au début de l'automne
prochain, cela permettrait à la commission d'effectuer les travaux en
retardant le dépôt, qui est prévu dans la loi actuelle au 2
décembre, en le retardant au mois de mai l'an prochain - je vous fais
grâce de tout le calendrier, mais je vous donne le terme - et il serait
possible de tenir le recensement de l'automne en septembre 1988, sur la
nouvelle carte électorale.
On a essayé de voir toutes les étapes qui sont
prévues dans la loi actuelle. On a essayé de les adapter pour
voir s'il y avait possibilité de réaliser le même objectif
et, évidemment, c'est un raccourci, il y a une période de temps
de six mois là qui est raccourcie, ce qui voudra dire, que si les
travaux de la commission commencent à l'automne, il va falloir qu'on
travaille un peu plus vite et davantage, un peu plus sous pression que si on
avait eu toute l'année pour le faire.
M. Gratton: Si le gouvernement proposait à
l'Assemblée nationale, que l'Assemblée nationale adoptait des
modifications à la loi actuelle, évidemment, il faudrait tenir
compte de la nature de ces modifications, mais pour respecter la loi actuelle,
au point de vue délai, en adoptant cette loi l'automne prochain, il n'y
aurait pas péril à ce qu'on puisse...
M. Côté (Pierre-F.): Si vous permettez une
précision, M. le ministre. Je dis que non. Cependant, si on en arrivait
à des modifications considérables de la Loi sur la
représentation électorale, supposons qu'on arriverait avec un
nouveau mode de découpage, là, l'échéancier qu'on a
établi, il faudrait certainement le revoir parce que des données
seraient autres. On a établi cet échéancier en se basant
sur le fait qu'on procède selon la loi actuelle, avec des modifications
éventuellement de certains critères qu'il y a dans la loi.
M. Dufour: Je suppose qu'il n'y a pas de problème ou de
discussion majeurs de l'échéancier. J'ai l'impression qu'une
reconfection de la liste électorale, des circonscriptions
électorales, cela pourrait amener des discussions un peu plus longues
et, à ce moment-là, je ne sais pas si c'est le Directeur
général des élections, je pense que oui, ça devrait
être lui qui peut répondre à cela. Dans le passé,
est-ce que cela a causé des phénomènes où cette
consultation-là pourrait être écourtée dans le
temps?
M. Côté (Pierre-F.): Voici, je peux peut-être
vous dire dans quelle période cela aurait lieu, selon
l'échéancier qu'on envisage. C'est que le dépôt du
rapport préliminaire, alors la fin de nos travaux qui
débuteraient l'automne prochain...
M. Rochefort: M. le Président, juste une petite question
au directeur. Est-ce que vous pourriez commencer plutôt par la date
ultime à laquelle vous avez besoin d'une réponse de
l'Assemblée nationale quant aux modifications à la loi, pour nous
dire où cela vous mène? Là, vous êtes rendu au
moment de votre dépôt. On parle de l'automne 1986. Le ministre me
permettra de dire que l'automne 1986, c'est élastique; d'abord la
Chambre ne siège pas avant la fin d'octobre. Mot, je pense qu'on doit
plutôt parler de décembre 1986 pour l'adoption d'une loi.
M. Gratton: Quand je parle de l'automne 1986, je veux dire toute
cette partie.
M. Rochefort: Non, non mais cfest ça, parce
qu'en conséquence il y a une différence entre septembre et
décembre dans le calendrier. J'aimerais que le Directeur
général des élections nous dise la date de la
décision sur laquelle est basé le calendrier qu'il va nous
brosser.
M. Côté (Pierre-F.): Je dois dire qu'on n'a pas tenu
compte, dans ce que je vais vous dire, du fait - il me semblait que
c'était plus tôt - que l'Assemblée nationale ne
siège qu'à la fin d'octobre.
M. Rochefort: Le 20 ou le 21 octobre.
M. Côté (Pierre-F.): Ce qu'on a mis ici, nous, ce
qu'on verrait... On tient peut-être pour acquis un fait que je voudrais
préciser: c'est que si l'Assemblée nationale, au milieu
d'octobre, adopte des modifications à la loi, j'ai l'impression
qu'à ce moment-là nous connaîtrons, nous serons
avisés à cette période-là, au mois d'octobre, de la
façon dont cela s'oriente, si les partis politiques se sont entendus. On
pourrait, je pense, en tout cas peut-être commencer à effectuer
nos travaux un petit peu selon la tendance que cela pourrait prendre
définitivement, en présumant un petit peu - je vous le
concède - en présumant un petit peu de ce que pourrait
décider l'Assemblée nationale.
Cependant, le calendrier qu'on a établi est basé sur des
travaux qui débuteraient au mois d'octobre, et se poursuivraient en
novembre et décembre. Ensuite, cela se continuerait en janvier,
février. En mars, la commission prendrait les décisions finales
quant à son rapport préliminaire. En avril on procède
à l'impression. Au mois de mai, il y aurait dépôt du
rapport. Au mois de juin, ce serait l'étude du rapport par la commission
permanente de l'Assemblée nationale. En juillet et août, on a
laissé cela assez libre parce que ce n'est pas le moment le plus facile
pour discuter avec l'Assemblée nationale car elle ne siège pas;
mais chez nous, nous faisons des travaux de recherche.
En septembre, octobre, novembre et décembre 1987, nous pourrions
tenir les audiences publiques qui sont prévues à l'article 30. En
janvier et février 1988, il y a les délibérations et la
décision finale de la commission. En mars, l'impression du rapport et au
mois d'avril 1988, le dépôt du rapport à l'Assemblée
nationale en vertu de l'article 31, le débat de cinq heures à
l'Assemblée nationale, également à l'article 31, et la
publication à la Gazette officielle du Québec à la fin
d'avril. Au mois de mai, affectation et nomination des directeurs du scrutin,
selon l'article 35, et la confection des sections de vote, en vertu de
l'article 36. En juin, on termine les sections de vote et on les distribue fin
juin, début juillet. En août c'est la préparation du
recensement et en septembre le recensement.
Le recensement. En vertu de l'article 36 de la loi actuelle, il est
établi que dans les six mois suivant le dépôt du rapport
final, la publication du rapport final à la Gazette officielle, le
Directeur général des élections doit tenir un recensement
annuel. Selon cette façon de procéder, l'avantage que cela
pourrait représenter à l'égard de l'application de
l'article 36, cela permettrait de tenir le recensement annuel aux mêmes
périodes qu'habituellement, c'est-à-dire à l'automne, en
septembre, parce que s'il est déposé définitivement au
mois d'avril, on est à l'intérieur des six mois requis. C'est
peut-être l'avantage que représente ce décalage de six mois
qu'on rencontre. Si on n'avait pas cette hypothèse actuelle de
décalage, je vous signale que le rapport définitif serait donc
déposé au début de l'année 1988 et que le
recensement devrait être tenu cette année-là,
peut-être au mois de juin, pour rencontrer cette exigence de l'article
36. Je parle toujours, évidemment, selon les dispositions actuelles de
la loi. Il peut y avoir des modifications, mais je parle selon les exigences
actuelles de la loi.
M. Gratton: M. le Président, donc on parle du recensement,
suivant la nouvelle carte, en septembre 1988. Je souligne, à l'intention
des membres de l'Opposition, que c'est plus de deux ans avant la prochaine
élection générale.
M. Dufour: Mais vous savez qu'on ne peut pas partir avec des
hypothèses, nous, on part avec des choses réelles.
M. Rochefort: II vous reste à devenir chef de votre parti
pour faire des affirmations semblables.
M. Gratton: Non, je ne fais que répéter ce que le
premier ministre a dit en Chambre cette semaine, savoir que les
élections sont prévues pour autour de décembre 1990.
M. Dufour: II est très optimiste. Le temps peut faire
changer.
M. Rochefort: Attention!
M. Dufour: M. le Directeur général des
élections parle d'échéancier. Il semble se baser sur un
écrit possible. Est-ce qu'on pourrait avoir cet écrit? Il me
semble que l'échéancier est très précis, mais aussi
il est très court dans le temps. Cela m'inquiète un peu quand le
Directeur général des élections dit: On pourrait
peut-être commencer ou présumer de la décision, parce que
le comité serait d'accord pour hâter le début des travaux
au milieu d'octobre, quand on sait que la Chambre, ou l'Assemblée
nationale, siège à partir de la troisième semaine
d'octobre. J'ai l'impression que cela aussi pourrait être un
élément sur lequel on pourrait réfléchir un peu,
à savoir si ça correspond bien aux objectifs. Travailler sous
pression - je ne veux pas faire de peine à qui que ce soit - mais des
fois ça cause des problèmes. On veut manger du temps. Je sais que
le nouveau gouvernement est tellement prudent et qu'il veut tellement prendre
le temps de faire bien les choses, mais moi je voudrais aussi qu'on suive au
moins et qu'on essaie de suivre ce sillon qui nous est montré. Dan3
l'Opposition, des fois, on apprend à gouverner ou on désapprend,
c'est l'un ou l'autre. Personnellement, je trouve qu'on devrait avoir ce
dépôt si c'est possible pour qu'on puisse l'analyser. C'est le
dépôt de l'échéancier proposé par le
Directeur général des élections.
M. Côté (Pierre-F.): M. le Président, si vous
êtes d'accord, j'ai des copies de ce projet
d'échéancier.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, puisque l'on parle de
calendrier et d'échéancier, je vais essayer d'adresser quelques
questions au Directeur général des élections et
président de la commission de la représentation à cet
égard. Normalement, compte tenu des dispositions actuelles de la loi,
est-ce que la commission ne devrait pas être déjà au
travail?
M. Côté (Pierre-F.): Oui, M. le
député.
M. Rochefort: Depuis quand, M. le Président?
M. Côté (Pierre-F.): Le 3 décembre.
M. Rochefort: J'imagine que comme les élu3 et les
candidats non élus, vous avez droit à quelques semaines de
répit après un brouhaha électoral. Donc, dès la
rentrée de janvier, vous auriez mis vos gens au travail? M.
Côté (Pierre-F.): Oui.
M. Rochefort: Est-ce qu'on peut savoir pourquoi ça n'a pas
été fait?
M. Côté (Pierre-F.): C'est parce qu'on a connu
l'intention du gouvernement, à ce moment, de procéder de
façon différente.
M. Gratton: M. le Président, si je peux
compléter?
M. Rochefort: Oui, s'il vous plaît!
M. Gratton: C'est à ma demande, j'ai la date quelque part,
au début de janvier. Je sais que c'était avant le 11 janvier,
puisque je me rappelle fort bien que le Directeur général des
élections m'avait fait valoir qu'il ne pouvait pas répondre
à certaines des questions que je lui posais avant le 11 janvier, compte
tenu qu'il y avait une élection partielle, comme vous le savez, le 11
janvier. Donc, c'est avant le 11 janvier, au début de janvier, que j'ai
communiqué avec M. Côté pour lui indiquer notre intention.
Celui-ci m'a indiqué que sa première priorité était
l'élection partielle et que, ensuite, il me ferait parvenir le document
qu'on vous a distribué tantôt, compte tenu de l'intention
gouvernementale que je lui indiquais. Le document n'est pas daté, oui,
c'est le 28 janvier 1986 que M. le Directeur général des
élections m'a transmis le document. M. Côté partait en
vacances ensuite et, à son retour, dans la semaine du 24 février
je pense, nous nous sommes rencontrés et nous avons mis au point
l'avant-projet de loi, etc. (11 heures)
M. Rochefort: Cela m'amène à poser une question au
ministre. Cela pose vraiment un problème, ce que le ministre vient de
nous dire. Il existe une loi et le ministre demande à quelqu'un qui
n'est pas un de ses fonctionnaires, à une instance qui n'est pas une
direction générale de son ministère, mais qui est une
institution qui relève de l'Assemblée nationale, de ne pas
appliquer une loi sans en avoir discuté avec l'Opposition, sans avoir
demandé que ce soit soulevé, par exemple, au conseil consultatif
d'administration de la loi électorale. Même si la Loi sur la
représentation électorale n'est pas dans les compétences
du conseil, on sait que c'est quand même un lieu de concertation et tout
cela.
Je suis un peu agacé qu'un ministre demande de suspendre
l'application d'une loi à quiconque et doublement surpris et un peu
ébranlé que cela se fasse auprès du Directeur
général des élections et président de la Commission
de la représentation électorale. Comment le ministre peut-il
expliquer un geste un petit peu unilatéral de cette nature?
M. Gratton: Ce que j'ai fait, c'est que j'ai suivi le même
processus que l'ancien gouvernement en 1981, lorsqu'on avait consulté le
Directeur général des élections avant de décider de
suspendre les travaux de la délimitation. J'ai copie d'un mémoire
au Conseil des ministres, daté du 12 novembre 1981, où on y fait
référence. "Le Directeur général de la
représentation a été consulté à ce sujet et
juge qu'un délai d'un an ne pose pas de problème important
à la commission."
C'est tout ce que j'ai fait. Je n'ai pas donné de commande au
Directeur général des élections. Je n'ai pas dit:
Arrêtez. Halte-là! On a décidé que c'est cela. J'ai
communiqué avec le Directeur général des élections
pour lui demander de consulter pour savoir s'il y aurait péril en la
demeure si le gouvernement décidait, au moment où il serait
habilité à voter une loi, c'est-à-dire après le 11
mars, de surseoir aux travaux.
Le Directeur général des élections m'a fourni la
réponse que vous connaissez, vous venez d'en obtenir copie, et ce n'est
pas plus malin que cela.
M. Rochefort: M. le Président... M. Gratton: Si on
me permet... M. Rochefort: Oui.
M. Gratton: ...je pouvais difficilement en saisir le conseil
consultatif, premièrement, parce qu'il n'a pas droit de regard
là-dessus, mais, deuxièmement, parce que, en plus, il n'existait
pas au lendemain des élections. Donc, j'ai saisi l'Opposition de nos
intentions dès la première occasion, c'est-à-dire au
moment où on l'a informée de notre décision de
légiférer dans ce domaine.
M. Rochefort: M. le Président, sur la réponse du
ministre, d'une part, quand il se réfère au passé, je
soulignerai que son mémoire daté du 12 novembre a donné
suite à une décision au 19 décembre 1981, pas trois mois
plus tard. Deuxièmement, j'aime bien les références au
passé que nous font les membres du présent gouvernement, mais,
justement, ils se sont fait élire en disant que ce n'était pas
comme cela qu'il fallait que cela se fasse. J'ai un peu de difficulté
à comprendre que vous fassiez des choses en vous référant
à la façon dont cela se passait dans le passé puisque vous
avez basé l'essentiel de votre campagne électorale sur: il ne
faut, justement, plus que cela ce passe comme cela se passait. Il faudrait
peut-être que vous établissiez un peu de cohérence dans
votre discours.
M. Gratton: M. le Président...
M. Rochefort: Est-ce que je peux finir?
M. Gratton: ...je n'ai jamais prétendu que le gouvernement
antérieur n'avait absolument rien fait de bon. Il y a quand même
certaines choses qu'il faisait décemment. C'est seulement
là-dessus qu'on l'imite; on ne l'imiterait pas sur tout.
M. Rochefort: On est heureux d'entendre cela. D'autre part, quand
le ministre nous dit: Le conseil consultatif n'a pas mandat, c'est vrai, je le
reconnais; je l'ai même dit dans ma question. Quand il dit qu'il
n'existait pas, sauf erreur, non, il existait. Le conseil consultatif ne tombe
pas après chaque élection générale.
Troisièmement, je souligne au ministre que ce n'est pas vrai que
la première occasion, c'était à la reprise des travaux
sessionnels. Les chefs des deux formations politiques ont eu à converser
ensemble à de très nombreuses reprises depuis le 2
décembre dernier. Quant à moi, la première occasion, c'est
la première occasion, en décrochant l'appareil
téléphonique et en se parlant.
Il me semble qu'on a un passé au Québec tel, en
matière de délimitation de la carte électorale, qu'il faut
prendre toutes les mesures qui s'imposent pour maintenir la
crédibilité du processus de délimitation de la carte et
maintenir la confiance de la population dans ce processus. En ce sens, M. le
Président, je souhaite vraiment que le ministre utilise des
méthodes différentes à l'avenir dans ces domaines. C'est
pour tout le monde, y compris pour lui-même, pour sa formation politique
et pour son gouvernement. Je pense qu'il faut toucher à ces questions du
bout des doigts et avec beaucoup de rigueur, de circonspection et de tact pour
éviter qu'on n'entache ou qu'on ne sème de l'incertitude dans des
processus qui touchent des institutions dans lesquelles on est appelé
à évoluer.
M. Gratton: M. le Président, je prends bonne note des
remarques du député de Gouin, mais je ne m'excuse en aucune
façon pour la façon selon laquelle j'ai procédé. Ce
qui aurait été irresponsable de ma part, c'aurait
été de ne pas communiquer avec le Directeur général
des élections, de le laisser dans l'ignorance de notre intention de
surseoir aux travaux de la commission pour que des dépenses en argent,
en ressources, en temps soient effectuées à des fins qui
s'avéreraient inutiles.
Une fois saisi de la décision du gouvernement de procéder
ou de surseoir au processus, j'ai cru de mes responsabilités et je me
suis vu dans l'obligation de consulter le Directeur général des
élections. Parce que si ce dernier m'avait répondu que,
légalement, il est impossible de surseoir, il
est impossible pour moi de me conformer à une décision
éventuelle du gouvernement, à une décision
législative éventuelle de l'Assemblée nationale, là
c'est une autre affaire. Mais comme le Directeur général des
élections m'indiquait que cela ne créait aucun problème
d'ordre légal ou autre, je pense que les reproches que me fait le
député de Gouin doivent être évalués à
la lumière de ces informations.
Je répète que je me serais senti fort mal à l'aise
si j'avais attendu le dépôt du projet de loi à
l'Assemblée nationale pour communiquer nos intentions au Directeur
général des élections. D'abord, le député de
Gouin sait fort bien que ce genre de projets de loi sont
préparés, justement, chez le Directeur général des
élections. Je pense que le Directeur général des
élections, lui, étant en mesure de connaître les intentions
du gouvernement, manquerait aussi à ses responsabilités s'il
devait quand même poursuivre des travaux qu'il sait devoir être
inutiles.
M. Rochefort: Je ferais simplement un dernier commentaire sur
cette question. Je ne reproche pas au ministre d'avoir consulté le
Directeur général des élections, bien au contraire. Je
pense que c'est un homme de bon conseil. Mais ce que je lui reproche, c'est
d'avoir procédé de façon unilatérale et à la
première occasion - pour reprendre son expression - sans en avoir
informé l'autre formation politique qui est représentée
à l'Assemblée nationale. C'est là-dessus que porte mon
intervention et que je formule un souhait quant à l'avenir. Cela va pour
cela, oui? D'accord.
Si je peux poursuivre, M. le Président, le Directeur
général des élections dépose un
échéancier qui va d'octobre 1986 à septembre 1988. Est-ce
que vous avez déjà réussi à remplir votre mandat
dans un tel échéancier? Je parle de votre mandat de
délimitation?
M. Côté (Pierre-F.): Dans le passé? M.
Rochefort: Oui.
M. Côté (Pierre-F.): En 1981 - je vous le donne sous
réserve, je vais consulter mon adjoint - je pense qu'on l'a fait dans
une période encore plus courte. Quand on a proposé qu'il y ait
douze circonscriptions électorales, on l'a fait dans une période
plus courte. Les douze, c'était en janvier 1980. Quant à la
dernière...
M. Rochefort; Quand vous dites douze, est-ce qu'il y avait des
modifications à douze?
M. Côté (Pierre-F.): Oui, quand on est passé
de 110 à 122 circonscriptions électorales, il y a. eu un grand
nombre de modifications. Il y a eu l'ajout de douze circonscriptions
électorales et on a fait ce travail de janvier 1980 à avril 1980.
On a donc fait cela en quelques mois seulement. Je me souviens que cela a
été une période assez mouvementée. Je veux dire que
cela a été énormément comprimé.
Quant à la dernière carte qu'on a soumise, on n'a pas eu
énormément de temps, non plus, à cause des délais
de remise à la suite de l'étude du mode de scrutin, mais cela
n'avait pas eu énormément de conséquences parce qu'on
n'avait pas proposé ou suggéré de modifications majeures
ni d'ajouts au nombre des circonscriptions électorales.
M. Rochefort: Dans la mesure où, comme je le disais
tantôt, il faut prendre conscience des délais parlementaires que
cela implique, mettons qu'il y ait une décision en décembre, un
vote de l'Assemblée nationale en décembre 1986, d'une part;
d'autre part, dans la mesure où les modifications qui seraient
apportées susciteraient un intérêt important dans la
population dans certaines régions et que bon nombre de groupes de
citoyens désirent se faire entendre, quelles sont les modifications que
ces deux éléments pourraient apporter à
l'échéancier qui nous est présenté
actuellement?
M. Côté (Pierre-F.): À moins que je ne
saisisse mal votre question, M. le député, ce qu'on envisage,
c'est qu'il y ait des audiences publiques à l'automne 1987. Cela
pourrait être en octobre 1987 au lieu de septembre, parce que, s'il y
avait une difficulté là-dedans, on aurait besoin d'un mois. Je
crois que, dans une période de deux mois, deux mois et demi ou trois
mois au maximum, il serait possible de faire une tournée du
Québec et d'avoir les réactions des électeurs et des
députés. Je pense que la période est suffisante.
M. Rochefort: Même si la décision de
l'Assemblée n'était prise qu'en décembre 1986?
M. Côté (Pierre-F.): Oui, cela pourrait vouloir dire
un décalage: au lieu du mois de mai pour le dépôt du
rapport préliminaire, cela pourrait être au mois de juin. Je ne
vois pas de difficulté majeure. Il peut y avoir un décalage d'un
mois, mais...
M. Rochefort: Tout cela vous permettrait d'envisager septembre
1988, comme vous le prévoyez dans votre document.
M. Côté (Pierre-F.): Oui.
M. Rochefort: D'accord. Une autre
question...
M. Côté (Pierre-F.): Si vous permettez une remarque
supplémentaire, M. le député, il faut dire que les membres
de la commission ont déjà une bonne connaissance de la situation.
Vu le travail qu'on a fait lors de la dernière carte électorale,
à laquelle on n'a pas apporté de modifications, on est quand
même au fait des problèmes qui existent présentement, de la
même façon que les employés du Directeur
général des élections qui travaillent pour la commission
lors de l'établissement de la carte. Il y a certaines données de
base, on ne part pas à zéro. Le travail m'apparaît
relativement plus facile, si on reste dans les normes ou la philosophie
générale de la loi actuelle, qu'il a pu l'être en 1980
où on avait une toute nouvelle loi et il fallait la mettre en
application. Je dirais qu'il y a un certain rodage qu'on a acquis, une certaine
expérience qu'on a acquise et qui nous permet certainement de
procéder. Toutefois, évidemment - je l'ai mentionné tout
à l'heure - s'il y avait des modifications en profondeur de la Loi
électorale, il faudrait assurément revoir cet
échéancier.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, ai-je bien compris? En 1980,
combien de mois la commission a-t-elle consacrés à la refonte de
la carte?
M. Côté (Pierre-F.): Je vais le vérifier de
façon précise. Une seconde, M, le Président. Je suis
heureux d'avoir consulté parce qu'il y a un point important qu'on me
signale. On avait procédé de la façon suivante en 1980.
Les travaux de la commission s'étaient échelonnés de
janvier 1980 jusqu'à avril 1980 pour la publication au mois de mai.
Cependant, il n'y avait pas eu de dépôt de rapport
préliminaire comme c'est maintenant prévu par la loi. Cette
étape avait été escamotée, si je peux me permettre
l'expression.
M. Gratton: À toutes fins utiles, c'est quatre mois. Je
note que, dans l'échéancier que vous nous présentez
à partir d'une décision dans le temps, on dispose de 23 mois. Je
pense qu'on peut tenir pour acquis que même si ta décision ne
devait venir qu'en décembre, la commission a déjà fait
beaucoup mieux que ce qu'elle serait appelée à faire.
Une voix: Dans le cadre d'une loi qui est beaucoup mieux
aussi.
M. Dufour: Dans tout cela, est-ce qu'il n'y aura pas
d'élections avant telle date? Je ne le sais pas. Vous pouvez être
très optimiste au début d'un mandat, mais on ne sait pas ce qui
peut arriver. Je ne présume de rien. Je me dis que quatre
hypothèses sont présentées devant nous - ce sont les
réflexions - par le Directeur général de élections.
En supposant que te parti ou le gouvernement retienne l'hypothèse la
plus complexe qui me semble la quatrième, d'après te document qui
est déposé, j'ai des doutes à savoir comment le Directeur
général des élections peut dire que, même avec la
complexité de cette proposition, on va respecter cet
échéancier. (11 h 15)
Vous avez déposé un document qui parle de quatre
hypothèses. Supposons que le gouvernement retienne l'hypothèse ta
plus complexe qui me frappe au départ et qui est probablement
l'hypothèse no 4: gel du nombre de circonscriptions en
établissant de nouvelles modalités, etc. En prenant cette
hypothèse qui touche te zonage électoral, les limites des MRC, la
proportion, la densité de la population, etc. est-ce que vous pouvez
continuer à affirmer que l'échéancier que vous nous
proposez, vous vous engagez à le respecter?
M. Côté (Pierre-F.): Je suis content de votre
question, M. le député, parce que je pensais avoir
été clair tout à l'heure, mais je réalise que je
l'ai pas été suffisamment. Quand je parle d'un changement en
profondeur de la Loi électorale, cela vise particulièrement
l'hypothèse 4. L'échéancier que je vous ai
distribué s'applique dans le cas des trois premières
hypothèses. Dans le cas de la quatrième, je dis qu'il faudra
revoir l'échéancier. Pour moi, la quatrième
hypothèse qui est mentionnée dans le texte que vous avez entre
les mains, c'est un changement en profondeur.
Si vous regardez les autres hypothèses, la première, ce
n'est pas un changement, c'est l'application actuelle. La deuxième et la
troisième, ce sont des modifications aux critères de la loi
actuelle, tandis que la quatrième, c'est un changement en profondeur.
J'ai dit tout à l'heure qu'un changement en profondeur - et je le
précise en le rattachant très clairement à
l'hypothèse 4 - veut dire un autre échéancier.
Je voudrais ajouter une information supplémentaire pour qu'il n'y
ait pas de confusion à la réponse que j'ai donnée à
M. Gratton tout à l'heure concernant les travaux qui ont
été faits en 1980. En 1980, on me rappelle que les travaux ont pu
être faits dans une période relativement courte parce qu'ils se
basaient sur le cinquième rapport de la Commission permanente de la
réforme des districts électoraux. Il y avait un travail
considérable qui avait été fait.
M. Rochefort: Cela a pris combien de
temps à être élaboré?
M. Côté (Pierre-F.): Cela avait été un
travail considérable, cela avait pris facilement un an et demi, deux ans
à le faire.
M. Rochefort: Quatre mois devient deux ans et trois quarts.
M. Côté (Pierre-F.): Il n'y avait pas eu, non plus,
à ce moment de rapport préliminaire. Je répète ce
que j'ai dit au tout début: Si on avait une décision de
l'Assemblée nationale à l'automne 1986 - je l'ai signalé
et je le répète - je crois que la commission serait capable de
respecter ce projet d'échéancier de travail. J'ai
mentionné que cela voudrait dire plus de travaux pour nous, de
façon plus intense. C'est certain que cela va être un
accroissement des travaux à la fin de l'année, au début de
l'année prochaine. Honnêtement, je dois répéter que
je crois que c'est réalisable. Évidemment, si dans le courant de
l'an prochain j'arrive avec une autre affirmation, vous pourrez me taper sur
les doigts, mais je pense que c'est réalisable.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Oui, M. le Président. La lettre de janvier
dernier à laquelle faisaient allusion tantôt le directeur
général et le ministre, l'avez-vous produite à la demande
de quelqu'un ou de votre propre initiative?
M. Côté (Pierre-F.): M. le ministre l'a
mentionné tout à l'heure, c'est à la suite de
conversations que nous avons eues.
M. Rochefort: Si je comprends, la réflexion initiale
s'était faite chez vous -pour les fins du Journal des débats,
chez M. le ministre - sur: on se pose des questions à savoir s'il faut
enclencher le processus, sur les différentes hypothèses et
là vous avez donné une commande au Directeur
général des élections de vous produire des
réflexions sur des hypothèses possibles. Est-ce cela?
M. Gratton: En fait, loin de moi quelque velléité
de vouloir donner de3 commandes au Directeur général des
élections. Je l'ai dit tantôt, j'ai communiqué avec le
Directeur général des élections au début de janvier
pour le consulter et lui demander, dans le cadre d'une décision
gouvernementale qui nous amenait à vouloir surseoir aux travaux de la
commission, si cela présenterait un problème. M. le Directeur
général des élections a suggéré qu'il
pourrait me saisir de la situation tel qu'il la concevait, des
hypothèses possibles pour respecter la loi. C'est ce qui explique le
document du 28 janvier 1986. Il n'y a pas eu de commande, il n'y a pas eu de
directives données, si c'est ce que veut suggérer le
député de Gouin.
M. Rochefort: Je ne veux rien suggérer. Advenant
l'adoption du projet de loi tel qu'il est, qu'est-ce qui se passera
après? Comment voyez-vous la suite?
M. Gratton: Dans le moment, des travaux sont en cours au
secrétariat de la réforme électorale sur les
possibilités, les hypothèses dont parle le Directeur
général des élections, et on n'exclut pas qu'il y en ait
d'autres que ces quatre-là. Nous allons travailler, en consultation avec
le Directeur générai des élections, bien sûr,
à la préparation d'un projet de loi ou d'un avant-projet de loi
ou d'intentions législatives que nous soumettrons sans doute au conseil
consultatif; peut-être pas au conseil consultatif, si on me dit qu'ils ne
sont pas responsables ou qu'ils n'ont aucun droit de regard sur la
représentation électorale, mais en tout cas, en consultation avec
l'Opposition, quelle que soit la structure qu'on emploie,t pour
déboucher sur le dépôt et l'étude et, nous
l'espérons, l'adoption d'un projet de loi.
M. Rochefort: Votre objectif est-il de viser un consensus des
formations politiques avant le dépôt du projet de loi?
M. Gratton: Non seulement un consensus. Je l'ai dit au
début, dans ce domaine-là, plus souvent nous serons unanimes,
mieux la démocratie sera servie. Évidemment, je ne suis pas
à ce point naïf de penser qu'an aura toujours l'unanimité,
mais chose certaine, c'est mon intention de saisir l'Opposition des diverses
hypothèses et des diverses solutions qu'on aura pu obtenir d'avance,
avant le dépôt du projet de loi.
M. Dufour: Pour revenir au projet de loi 22 où on parle
d'arrêter le recensement, j'aimerais savoir de la part du Directeur
général des élections comment il fonctionne, entre-temps,
s'il n'y a pas de recensement. Il a un certain nombre de ressources à sa
disposition. Est-ce qu'il serait possible d'envisager de nouvelles avenues par
rapport à cela? Si on ne fait pas de recensement, on va épargner
18 000 000 $; je ne sais pas le montant qu'on épargnerait en 1986,
ça devrait être un peu plus, j'imagine, avec l'inflation. On
n'aura probablement pas de recensement avant la fin de 1988, on va
épargner trois fois 18 000 000 $, donc 54 000 000 $. Cela va aider le
gouvernement en place et, en même temps, ça fait épargner
de l'argent aux contribuables, on est heureux de cela.
Est-ce que vous avez pensé à regarder
d'autres avenues par rapport au recensement? Est-ce que c'est le mode
idéal de procéder, sans vous suggérer des avenues pour le
moment?
M. Côté (Pierre-F.): En premier lieu, si vous me
permettez une précision concernant les chiffres que vous avez
mentionnés, j'ai dit tout à l'heure que le dernier recensement
avait coûté 10 600 000 $ II faut se souvenir qu'une
modification a été apportée à la loi, laquelle fait
que maintenant le recensement annuel n'est pas suivi d'une révision; ce
qui veut dire qu'il y a 7 000 000 $ ou 8 000 000 $ qui sont
épargnés. Au lieu de 18 000 000 $ ou 19 000 000 $, c'est bien 10
000 000 $ à 11 000 000 $ que coûte un recensement.
La loi prévoit également qu'avant une élection
partielle ou une élection générale, si cela a
été précédé d'un recensement à
l'automne à venir jusqu'à la fin de juin, pourvu que
l'élection n'ait pas lieu pendant l'été, l'élection
est précédée d'une révision; on se base sur la
liste électorale qui a été établie à
l'automne. Si une élection a lieu aux mois de juillet et août,
avant le recensement du mois de septembre, elle va être
précédée d'un recensement. Cela, ce sont les dipositions
actuelles de la loi.
Quand vous me demandez si on envisage autre chose, je peux vous signaler
et rappeler peut-être à votre attention les travaux qui ont
déjà été effectués et le rapport que j'ai
déjà déposé à l'Assemblée nationale
en 1982, je pense, les travaux qu'on a faits sur le registre des
électeurs. J'ai posé un certain nombre de questions à la
fin de ce rapport. Je pourrais vous en faire parvenir un exemplaire ou
même vous lire les conclusions de ce rapport, mais cela fait suite
à une expérience qui avait eu lieu et sur laquelle je ne voudrais
pas revenir trop longtemps parce qu'il en a tellement été
question dans le passé.
La réflexion de notre côté et du côté
des membres de l'Assemblée nationale s'est faite ces dernières
années - j'ai signalé rapidement tout à l'heure que cela
avait été discuté longuement en commission parlementaire,
en mai 1984 - sur la possibilité que la liste électorale
provinciale serve non seulement aux élections provinciales, mais aux
élections municipales et scolaires. Par exemple, je vois que le projet
de loi 24 établit que les élections scolaires auront lieu le
troisième dimanche de novembre. Si je ne me trompe pas, les
élections municipales ont lieu le premier dimanche de novembre. J'ai
toujours dit qu'il y aurait possibilité que, moyennant des adaptations,
la liste électorale provinciale serve aux municipalités et aux
commissions scolaires. Il faut poursuivre nos travaux de recherche et nos
réflexions là-dessus pour qu'on trouve les solutions
adéquates.
Finalement, je pense que cela peut se traduire globalement par des
économies. Les municipalités n'ayant pas à effectuer cette
dépense, ce serait une économie.
Je répète ce que j'ai dit il y a quelques mois: Je pense
que, tôt ou tard, on devra envisager que la liste électorale soit
informatisée. On est à l'ère de l'informatique. Je l'ai
mentionné en 1982 et j'y crois encore davantage présentement. De
quelle façon cela se ferait-il? Comment cela serait-il entré sur
informatique? Les députés eux-mêmes disposent
d'ordinateurs. J'ai encore eu une demande il y a quelques jours de la part d'un
membre de l'Assemblée nationale afin que je lui transmette la liste de
sa circonscription électorale sur une cassette ou un document
informatisé. Je lui ai dit que nous n'avions pas - et pour cause - cette
possibilité pour le moment. Mais je pense qu'un jour il faudrait aboutir
à cela.
Avant d'arriver à l'utilisation de listes électorales
informatisées, il faudrait certainement poursuivre nos réflexions
et évaluer un certain nombre de choses. Dans le rapport de 1982 - je
pense que c'est toujours vrai il y avait deux grandes recommandations dont il
fallait tenir compte. D'abord, quels sont les coûts comparatifs de
l'établissement de listes électorales en utilisant l'ordinateur?
Évidemment, il y avait aussi la question - il faudrait aller plus loin
dans notre recherche à cet égard avec la Commission
d'accès à l'information - de préserver la
confidentialité des informations contenues dans la liste
électorale. À cet égard, je peux vous dire que nous nous
posons certaines questions actuellement. J'ai l'intention de rencontrer le
président de la commission pour approfondir cette question de
l'utilisation actuellement des listes électorales, à cause de
nombreuses demandes qu'on a, pour des fins autres que des fins
électorales. Je pense qu'il faut approfondir cette question afin de
savoir quelle réponse lui apporter.
Je ne sais pas si cela répond à votre question, mais ce
sont des réflexions dont je voulais vous faire part.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Jonquière.
M. Dufour: Vous avez parlé de liste unique. II est
évident que cela a été exploré par d'autres
groupes. Je parlais de chiffres pour le gouvernement en disant que ce
n'était pas beaucoup. Je pense que je devrais ramener ma question
à l'ensemble des contribuables au Québec, parce que, à mon
avis, les Québécois sont très recensés chaque
année. Il y a des coûts. Je ne pense pas qu'on sache exactement le
coût réel de tous ces recensements. On a déjà
parlé de liste unique. Vous y avez fait allusion. Mais cette liste
unique laisse supposer aussi... Pour moi,
en tout cas, au départ, c'est pour des fins électorales.
Il ne faudrait pas que ce soit un moyen de faire la police un peu partout. Je
ne pense pas, non plus, que ce soit l'intention de qui que ce soit autour de la
table de vouloir obtenir des listes électorales pour "policer" la
population comme telle. C'est vraiment pour des fins électorales.
Il y a trois sortes d'élections. Il y a un gouvernement et des
prolongements de gouvernement, soit par les municipalités, soit par les
commissions scolaires. La liste unique est déjà un
problème. Il y a des études qui vont dans ce sens. Vous
m'informez que votre commission a fait ces études. Mais on n'a jamais
fait, à moins que vous ne me disiez le contraire... Est-ce qu'il y a eu
des approches faites auprès des organisations municipales, des
organisations scolaires pour aller plus en profondeur dans ce dossier, avec
l'approbation de l'Assemblée nationale ou du gouvernement comme tel? (11
h 30)
M. Côté (Pierre-F.): À mon avis, la
façon de faire avancer le dossier serait de continuer le travail qui est
déjà amorcé auprès des membres du conseil
consultatif et de voir, en collaboration avec les membres du conseil
consultatif, de quelle façon on pourrait aboutir. Par exemple, si, lors
de travaux que l'on peut faire de notre côté, toujours en
collaboration avec le conseil consultatif, on arrive à un obstacle
législatif quelconque, à une difficulté nous
empêchant de procéder, si on arrive à la conclusion qu'il
faudrait apporter des modifications à la loi pour nous permettre de
progresser plus rapidement ou d'obtenir tous les renseignements dont on a
besoin, je pense que cela devrait venir sous forme de conclusion ou de
recommandation de la part du conseil consultatif.
Mais je ne pense pas que je puisse dire que les travaux, à cet
égard, sont assez avancés. Je pense qu'il faut les poursuivre,
qu'il faut poursuivre la réflexion là-dessus.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Saint-Jacques.
M. Boulerice: M. le directeur général, quant
à l'uniformisation des listes électorales, c'est-à-dire
scolaires, municipales et provinciales, je pense qu'inévitablement on
doit viser à cela. Le recensement est devenu une espèce de
harcèlement. Seulement dans mon comté, comme anecdote, les
citoyens ont été recensés huit fois en l'espace de quatre
ans, plus les sondages. Il y a une certaine exaspération. Il y avait
même un article dans un journal qui disait: Lorsque cela sonne à
votre porte le matin, ce n'est pas le laitier, c'est un recenseur qui se
présente. Et ce n'était pas loin de la vérité.
Y arriver, je pense que cela aurait des avantages énormes. Cela
aurait, forcément, des avantages financiers; je crois qu'il y aurait une
réduction de coûts, peut-être pas aussi énorme qu'on
peut l'espérer, mais quand même une réduction de
coûts. Il y aurait, quand même, une augmentation quant au rapport
qualitatif de la chose puisqu'il y aurait, forcément, une certaine
uniformisation, tout en respectant les critères qui déterminent
l'éligibilité, le droit de vote au municipal, au scolaire ou au
provincial. Oonc, je pense qu'effectivement on doit tendre vers cela.
Par contre, quant à l'informatisation des listes
électorales - je ne vous fais surtout pas reproche, je suis conscient de
la très grande qualité des services de votre direction - je suis
étonné que vous n'ayez pas eu, peut-être, un peu plus
d'initiative que cela, que le dossier n'ait pas été plus
fouillé, en tout cas, que ce que vous semblez me donner comme
impression.
M. Côté (Pierre-F.): M. le député, je
vais vous citer un dicton: "Chat échaudé craint l'eau froide". Je
pourrais peut-être vous rappeler que, dans les années
quatre-vingt, de très gros travaux ont été faits dans ce
domaine, qui ont été interrompus en 1982, après avoir
dépensé passablement d'argent. Vous allez retrouver cela,
d'ailleurs - je vais me faire un plaisir de vous en envoyer un exemplaire -
dans le rapport auquel je me référais tout à l'heure, qui
date de mars 19B2. J'ai été très clair depuis ce temps
à l'égard de tous. les membres de l'Assemblée nationale:
En ce qui me concerne, je ne procéderai à des travaux dans le
domaine de l'informatique qu'à partir du moment où
l'Assemblée nationale elle-même exprimera sa volonté
très claire à cet égard. Je pense que c'est une question
d'élémentaire prudence parce que - je l'ai mentionné aussi
tout à l'heure - cela signifie des frais.
Il est certain, à mon avis, que la situation n'est plus la
même qu'en 1980 ou en 1982 et que les frais qu'on pourrait encourir pour
l'informatisation de la liste électorale, je crois - je fais une
affirmation un peu gratuite, mais je ne pense pas trop me tromper - ne seraient
pas trop considérables. Je le dis simplement comme cela, parce qu'on a
fait tellement de progrès dans le domaine technologique à cet
égard qu'il serait peut-être relativement plus facile et beaucoup
moins coûteux de le faire présentement que cela aurait pu
l'être avant. Tout le monde est au courant des nouvelles techniques, de
la nouvelle technologie, des petits ordinateurs qui sont disponibles et que
vous utilisez, que tout le monde utilise, ce qui n'existait pas il y a quelques
années. À cet égard, je pense qu'il serait
intéressant de poursuivre la réflexion. Quant à prendre
une initiative dans ce domaine, je ne vous cache pas que j'ai l'intention
d'être extrêmement prudent.
Je voudrais apporter une précision sur un point que j'ai dit tout
à l'heure aussi à l'égard des listes électorales
municipales. Cela précise la question que m'a posée M. le
député de Jonquière tantôt au sujet des
municipalités et des commissions scolaires. Je veux vous signaler que,
dans le passé, énormément de travail a été
fait auprès du ministère des Affaires municipales, auprès
de l'Union des municipalités et auprès des municipalités
régionales de comté. À cet égard, il
m'apparaît à moins que la situation ne soit totalement
changée, que l'attitude de ces trois principaux intervenants dans le
monde municipal est tout à fait positive et ouverte, dans le domaine
municipal en particulier, à ce qu'on trouve des solutions qui donnent
satisfaction à tout le monde» Je pense qu'il s'agit d'un effort
d'échange, de collaboration, de coopération pour qu'on trouve des
solutions.
Par ailleurs, vous savez que dans le domaine scolaire on a fait des
travaux considérables à l'occasion du projet de loi 3. Les
élections scalaires qui devaient se tenir l'automne dernier, dont nous
avions la responsabilité, ont été suspendues à la
suite d'un jugement de3 tribunaux. Dans ce domaine-là aussi, je ne peux
que me féliciter de la collaboration qu'on a eue avec les gens du
ministère de l'Éducation à l'époque. Rien ne me
permet de croire que, si jamais on nous demandait le même genre de
service, la même collaboration ne pourrait pas exister.
Ce que je veux signaler, ce qui me semble important, c'est que je crois
qu'il y a beaucoup de chemin de parcouru jusqu'à maintenant. Il y a du
travail à faire, mais ce qui reste à faire se fera plus
facilement que si on partait de zéro.
Le Président (M. Fillion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: M. le Président, sur la question de
l'uniformisation des listes, je me souviens qu'en 1984 probablement, à
l'occasion de l'étude des crédits du Directeur
général des élections, j'avais fait une suggestion afin
peut-être de créer un genre de comité tripartite incluant
le monde scolaire, le monde municipal et les services du directeur
général pour faire progresser cette idée, cet objectif
d'uniformisation des listes. Mais on ne peut, évidemment, pas imposer ce
comité à ces deux paliers d'administration. Il faudrait qu'on en
arrive à les convaincre de La qualité de la liste qui sera
dressée, des économies importantes qu'ils pourraient obtenir par
une telle uniformisation, en plus d'une modernisation et d'une simplification
pour l'électeur de l'ensemble de ces processus.
Je me souviens qu'à l'époque le porte-parole de
l'Opposition d'alors, le député de Charlesbourg et actuel
ministre des
Transports, nous avait indiqué très clairement un accord
de principe dans ce sens-là. Tant sur cette question que sur la question
de l'informatisation des listes, dans la mesure où l'Assemblée
donnerait mandat au directeur général pour ces deux questions,
combien de temps croyez-vous devoir consacrer à ces questions pour
arriver à des recommandations assez complètes et
définitives sur ces deux questions à partir du moment où
un mandat vous serait confié par l'Assemblée?
M. Côté (Pierre-F .): En premier lieu, pour
commencer par la fin de votre démarche, quand vous parlez d'un mandat,
je vous signale que cela peut être fait en vertu de l'article 5 de la Loi
électorale. Quant à ce à quoi vous faites
référence, je pense bien que l'Assemblée nationale peut
confier au Directeur général des élections tout autre
mandat qui lui semble approprié. Quant au temps requis pour effectuer un
tel travail, il est certainement très difficile de vous répandre
de façon définitive tout d'un coup comme cela, mais
j'évaluerais...
M. Rochefort: En termes d'ordre de grandeur.
M. Côté (Pierre-F.): J'apporte la réserve
classique de dire que tout dépend aussi des ressources qu'on pourra nous
affecter, des budgets dont on disposerait, etc. Je crois que si on disposait
évidemment, tout dépend aussi des autres responsabilités
qu'on a à assumer dans le domaine du financement et des élections
municipales - d'une période d'un an ou d'un an et demi, cela pourrait
peut-être être assez réaliste. À partir du moment
où on lance dans ce travail le personnel qu'on peut y affecter, je crois
que dans un an et demi, au maximum, on pourrait certainement arriver à
des propositions concrètes. Je m'avance un peu; je vais peut-être
me faire taper sur les doigts par mes collaborateurs, mais je me risque
à vous lancer cette hypothèse.
M. Rochefort: Mais vous reconnaissez, toutefois, que le fait de
suspendre, d'annuler le recensement de l'an prochain, cela vous donne un peu de
temps, un peu de ressources.
M. Côté (Pierre-F.): Oui, certainement.
M. Rochefort: D'autant plus que vous n'aurez pas, non plus, si
tes voeux du gouvernement sont adoptés, à travailler sur la carte
électorale.
M. Côté (Pierre-F.): Non. Cependant, je peux vous
signaler quels sont les trois autres domaines où nous devons effectuer
des travaux même si on a un peu de répit avec
le recensement. Il y a les élections municipales qui
requièrent énormément de temps. Pour la commission, il y
aura, dès cet automne, l'étude et l'approbation d'audiences pour
la délimitation de districts électoraux municipaux pour 60
municipalités qui auront leur élection en 1987.
M. Dufour: Cette année, ça.
M. Côté (Pierre-F.): Il y a également le
financement des partis politiques municipaux qui requiert nos énergies
de façon constante. De plus, cette année - cela va
s'échelonner, cela va commencer très bientôt; vous allez en
être prévenus; les membres des deux partis vont en être
prévenus par l'intermédiaire du conseil consultatif de
façon plus formelle - nous devons procéder à la tenue de
concours pour la nomination d'un nouveau directeur du scrutin dans 106
circonscriptions électorales, ce qui est un travail assez
considérable. Nous pensons l'effectuer en deux étapes, une
première avant les vacances et une deuxième au début de
l'automne. Ce sont les responsabilités immédiates que nous avons,
mais il est certain que, n'ayant pas de recensement, nous allons disposer d'un
peu plus de disponibilité pour faire ce genre de travail dont vous me
parlez.
Est-ce que la période que je vous ai mentionnée vous
semble trop longue?
Une voix: Je ne sais pas.
M. Rochefort: Écoutez, la période de tempsl Je vous
dirai que l'objectif, c'est de faire en sorte qu'au prochain scrutin on puisse
profiter de ces améliorations. Vous possédez un peu mieux tout le
calendrier à rebours qu'il faut respecter pour arriver à
temps.
M. Côté (Pierre-F.): Si vous me le permettez, c'est
relié, en fait, au prochain recensement annuel.
M. Rochefort: C'est cela.
M. Côté (Pierre-F.): Le prochain recensement annuel,
si vous adoptez le projet de loi, il n'y en aura pas cette année. Cela
irait, s'il y en a un, en 1987 - s'il y a un recensement en 1987, il peut
être suspendu comme celui de cette année - sinon en 1988. 5i on
prend l'échéancier de tout à l'heure, je pense que, pour
1988, on devrait normalement avoir trouvé des réponses et vous
avoir soumis des propositions, je dirais, dans trois champs d'intervention: sur
le plan municipal, sur le plan scolaire et à l'égard de
l'informatisation éventuelle, évidemment, en tenant aussi pour
acquis que, s'il est nécessaire pour mener à terme ces travaux
d'obtenir des décisions de l'Assemblée nationale, cela entre dans
la période de temps qu'il faut calculer. M. Rochefort: Merci.
M. Dufour: Pour faire suite à ce que le Directeur
général des élections vient de nous dire, à savoir
que déjà il y a eu des approches, qu'un certain travail de base a
été fait et que cela pourrait prendre un an et demi, il y a
peut-être actuellement un peu plus de ressources dont on peut disposer,
un peu plus de ressources financières et aussi un peu plus de ressources
humaines. C'est important. Au point de vue du principe de l'efficacité
qu'on doit examiner et dont je me préoccupe, il me semble que si on
avait des listes uniformisées et aussi des listes informatisées,
ce serait de nature à améliorer les processus dans lesquels on
s'est engagé. On ne fait pas simplement appliquer la loi du recensement
et le découpage des circonscriptions électorales provinciales.
Cela touche aussi le municipal et le scolaire. Il me semble que ce serait le
temps de réfléchir sérieusement sur la possibilité
d'informatiser et de se mettre à l'heure. Au point de vue de
l'administration, ce serait important, à mon sens, qu'on regarde
immédiatement s'il est possible d'améliorer les processus dans
lesquels on est engagé et de profiter du fait qu'un recensement n'ait
pas lieu pour améliorer tout cela. Il me semble, en tout cas, que le
ministre a un travail de fond, de base, et peut inscrire son nom quelque part
en faisant des recommandations ou en examinant ces possibilités. (11 h
45)
M. Gratton: M. le Président...
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: ...évidemment, il y a le domaine des listes
électorales, il y a le domaine de la délimitation des
circonscriptions électorales, il y a tout le domaine de la Loi
électorale, également. La réflexion, je peux en assurer le
député, est commencée quant aux modifications qui peuvent
être souhaitables à la Loi électorale elle-même,
compte tenu de l'expérience toute récente qu'on vient de vivre
lors de la dernière campagne électorale. Quand je m'engage en
quelque sorte à saisir l'Assemblée nationale d'un projet de loi
par rapport à la représentation électorale pour donner
suite à la suspension des travaux de la commission, ce n'est pas
seulement de cela qu'on saisira l'Assemblée nationale. C'est
également de nos intentions sur l'ensemble. Parce qu'idéalement,
je crois, on devrait viser à ce que l'Assemblée nationale adapte
toutes les modifications à la Loi sur la représentation
électorale dès l'automne prochain de façon que, dès
l'automne prochain, on connaisse les règles du jeu pour
la prochaine élection générale, à tous les
points de vue.
C'est ce à quoi le secrétariat à la réforme
électorale - je le répète - en consultation avec le
Directeur général des élections, s'affairera au cours des
prochains mois de façon que nous puissions présenter à
l'Assemblée nationale toutes les modifications que nous entendons
apporter aux deux lois en question. Sûrement que les listes
électorales n'échapperont pas à cette réflexion.
Évidemment, je ne peux pas préjuger des décisions qui
seront prises ou des propositions qui seront faites, mais cela n'exclut
sûrement pas ce dont parle le député de
Jonquière.
M. Dufour: On parle, tout de même, de positionnements qui
pourraient se faire sans amendements majeurs à la loi. Regardez, par
exemple, l'informatisation. À moins que vous ne me disiez
carrément que cela remet tout en cause, je pense qu'un recensement,
c'est une mécanique que tout le monde connaît; on n'a pas besoin
d'un changement majeur à toute la loi pour dire que demain, oui, ce
serait important que cela soit informatisé. C'est déjà un
pas. Qu'on se dise que le monde scolaire et municipal pourrait être
recensé en bloc, on pourrait mettre un comité de travail sur pied
pour essayer de rapprocher ce monde-là et Dieu sait si le monde
municipal - que je connais mieux - a fait du cheminement depuis quelques
années. Je me souviens que juste le cens électoral des individus,
c'était un problème. On ne voulait pas que les locataires votent
parce que le monde municipal est tout de même un monde qui bouge
lentement. C'est une . institution que je respecte beaucoup. Cela va lentement,
mais ça va quelque part et cela me semble correct aussi que cela
fonctionne de cette façon.
Quant à ce qui nous concerne - c'est une chose que je remets en
cause - est-ce qu'on a besoin que toute la mécanique ou que toute la
réforme électorale possible, souhaitable, réalisable soit
mise sur pied pour déjà penser ou accepter que ce recensement
serait en principe, pour les prochaines élections, informatisé
comme tel? Cela ne remet pas en cause les élections scolaires,
municipales et provinciales, parce que déjà le municipal
travaille avec des listes provinciales, il ne faut pas se le cacher. Chaque
année, les municipalités ont besoin des listes électorales
provinciales et travaillent avec cela pour faire des délimitations de
quartiers. Je suis sûr que M. Côté va dire la même
chose. Là-dessus, il a déjà une très grande
collaboration. On parle, dans un deuxième temps, peut-être
d'uniformiser: ce serait difficile, mais informatiser pourrait être
déjà un positionnement, qu'on pourrait mettre en marche et que le
ministre pourrait sûrement recommander sans attendre de faire tous ces
changements en profondeur qu'il a probablement à l'idée.
M. Gratton: Je pense que, dans le cas de l'informatisation des
listes électorales, c'est une question de coûts, une
considération de coûts, qui n'est pas exclue, mais qui devrait
être faite. Avant de prendre une décision de cette envergure, il
faudrait savoir quelles sont les conséquences financières. Cette
étude ou cette réflexion dont je pariais tantôt sur les
deux lois et sur l'ensemble du processus électoral n'exclut pas la
question de l'informatisation de la liste électorale. Au moment
où l'on se parle, je ne suis pas en mesure de donner d'indication au
député sur ce que pourra être la décision
éventuelle.
M. Dufour: Est-ce que déjà on pourrait passer
à l'étude des coûts, pour nous donner tout de même
une indication? Vous, vous le faites, cela serait peut-être amené
au comité - je ne sais pas comment on appelle cela -...
M. Gratton: Consultatif.
M. Dufour: ...consultatif dans un délai X.
M. Gratton: Je suis sûr que dès que le nouveau
conseil consultatif... Le député de Gouin disait tantôt: II
cesse d'exister. II n'a pas cessé d'exister avec l'élection, mais
peut-être bien que ses membres risquent de changer. Effectivement, nous
avons, de part et d'autre, recommandé de nouvelles personnes pour faire
partie du comité consultatif. Je pense que c'est l'endroit où
cela devra d'abord être abordé pour éventuellement
déboucher devant l'Assemblée nationale s'il y a lieu.
Le Président (M. Filion): M. le député de
Gouin.
M. Rochefort: Deux choses, M. le Président, dont l'une
reliée à la dernière réponse du ministre. Quand le
ministre, en réponse à la question et à l'intervention du
député de Jonquière, dit: On pourra discuter de cela au
conseil consultatif; selon les discussions que le conseil consultatif aura et
les conclusions auxquelles il arrivera, on pourra voir si on avance dans ce
dossier ou pas comment le ministre concilie-t-il cette réponse avec une
intervention du Directeur général des élections qui nous
disait tantôt, document à l'appui, qu'il a déposé il
y a quelques années et sur lequel on a eu l'occasion de se pencher tous,
j'imagine: Moi, je ne retoucherai pas à cette question tant que
l'Assemblée ne m'aura pas donné un mandat? L'Assemblée, ce
n'est pas le conseil consultatif. Comment conciliez-vous les
deux?
M. Gratton: Non, c'est pourquoi je disais dans un premier temps:
Le conseil consultatif, le comité consultatif peut faire une
recommandation au gouvernement ou aux instances. J'étais là lors
de l'étude du fameux projet de loi sur le registre des électeurs,
je comprends fort bien que le Directeur général des
élections exige que ce soit clair.
D'ailleurs à ce moment-là, rappelons-nous que le projet de
loi ou l'idée du registre des électeurs était la suite
d'une motion adoptée par l'Assemblée nationale, mais qui avait
été interprétée de façon différente
par diverses personnes. Donc, je ne suis pas en train de suggérer que
c'est le comité consultatif qui pourrait passer la commande au Directeur
général des élections, mais je dis que c'est
peut-être là que la réflexion devrait commencer.
M. Rochefort: J'ai deux dernières questions, M. le
Président, une dernière question à deux volets, à
la fois au Directeur général des élections et au ministre.
Tantôt, le ministre dans son introduction nous a dit: Compte tenu des
implications de ces deux lois, on souhaite les faire adopter avant
Pâques. J'avoue que j'aimerais peut-être, d'une part, que le
Directeur général des élections nous dise quels sont les
délais ultimes qui sont les siens et pour lesquels il attend une
réponse de l'Assemblée sur ces deux projets de loi pour aller
dans le sens des décisions de l'Assemblée. Deuxièmement,
j'aimerais que le ministre nous dise, lui, pourquoi il y a un délai qui
est celui, par exemple, de l'ajournement pascal.
M. Gratton: Pour que les choses soient claires pour le Directeur
général des élections, c'est le plus tôt possible.
Le député de Gouin semblait me reprocher tantôt d'avoir
demandé soi-disant au Directeur générai des
élections de surseoir à des travaux qui devaient être
effectués immédiatement après les élections,
à partir strictement d'une intention gouvernementale. Moi, je dis: II
n'y a rien de plus clair qu'un projet de loi adopté. C'est dans ce
sens-là que je formule le voeu que les projets de loi soient
adoptés avant l'ajournement de Pâques. S'ils ne le sont pas, c'est
bien sûr que le Directeur général des élections
n'ira pas se lancer - en tout cas, je l'inviterais à ne pas le faire -
dans des travaux de confection de la carte, sachant que cela va venir et
qu'éventuellement, possiblement la majorité ministérielle
finira par faire adopter le projet de loi.
Mais je ne vois pas de réticence majeure du côté de
l'Opposition et, s'il est impossible d'adopter les deux projets de loi avant
Pâques, on les adoptera après Pâques. Mais il me semble,
pour que la chose soit la plus claire possible pour tout le monde, qu'il serait
souhaitable qu'on puisse adopter les deux projets de loi avant l'ajournement
prévu pour jeudi de la semaine prochaine.
Le Président (M. Filion): Y a-t-il d'autres questions de
la part des membres de la commission?
M. Dufour: Je voudrais me faire le porte-parole de l'Opposition
pour remercier M. Côté et son équipe des renseignements
qu'ils nous ont fournis. Je pense que c'est important de le faire et de montrer
aussi que tu connais bien ton dossier. Je voudrais lui dire aussi qu'on
apprécie le fait qu'il prenne son rôle à coeur et qu'il
travaille avec l'Opposition et aussi avec le gouvernement, quel qu'il soit;
c'est déjà quelque chose d'important, à mon point de vue.
Je le félicite de son impartialité.
Le Président (M. Filion): M. le ministre.
M. Gratton: M. le Président, moi aussi, j'aimerais
remercier M. Côté et ses collaborateurs et leur indiquer que,
quant à nous, nous souhaitons que ces échanges soient les plus
fréquents possible de façon que non seulement les membres de la
commission, mais, par le biais du Journal des débats ou autrement, toute
la population soit le mieux informée possible de nos intentions par
rapport à la Loi électorale et à la Loi sur la
représentation électorale.
M. Dufour: Avant de terminer, serait-il possible que la lettre de
transmission soit déposée? j'insiste un peu là-dessus.
M. Gratton: M. le Président, je m'engage à
vérifier. Je ne vois réellement pas de problème, mais je
n'ai pas eu le temps de le faire et, si je ne la remets pas au
député, je lui expliquerai pourquoi. Avant qu'on termine, est-ce
que je pourrais suggérer à l'Opposition qu'on procède
à l'étude article par article des projets de loi? Ce ne serait
pas pour adopter les articles, mais cela nous amènerait à pouvoir
faire les écritures en commission plénière.
M. Rochefort: Non, M. le Président. Le mandat que
l'Assemblée avait confié à la commission était
d'entendre le Directeur général des élections et
président de la Commission de la représentation électorale
pour nous fournir un peu plus de renseignements sous-jacents aux deux projets
de loi qui ont été déposés. Je crois qu'en ce qui
nous concerne on a eu les réponses et les éclaircissements que
nous attendions du directeur général et président de la
commission.
Nous prenons acte des débats, des échanges qui ont eu lieu
ici. Nous allons en discuter entre nous et nous irons à
l'Assemblée nationale pour discuter du principe des deux projets de loi
et, par la suite, on se reverra en commission pour étudier ies
différents articles.
M. Gratton: Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Filion): Cela va. À mon tour de
vous remercier. Notre mandat étant terminé, j'ajourne nos travaux
sine die.
(Fin de la séance à 11 h 58)