Journal des débats (Hansard) of the Committee on Public Finance
Version préliminaire
42nd Legislature, 2nd Session
(October 19, 2021 au August 28, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, May 11, 2022
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Vol. 46 N° 30
Clause-by-clause consideration of Bill 4, an Act to reinforce the governance of state-owned enterprises and to amend other legislative provisions
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Intervenants par tranches d'heure
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Simard, Jean-François
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Girard, Eric
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Leitão, Carlos J.
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Ghazal, Ruba
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Ghazal, Ruba
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Simard, Jean-François
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Ouellet, Martin
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Girard, Eric
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Leitão, Carlos J.
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Simard, Jean-François
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Girard, Eric
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Leitão, Carlos J.
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Rizqy, Marwah
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Ouellet, Martin
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Ghazal, Ruba
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Simard, Jean-François
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Ghazal, Ruba
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Girard, Eric
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Ghazal, Ruba
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Simard, Jean-François
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Ouellet, Martin
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Leitão, Carlos J.
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Girard, Eric
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Simard, Jean-François
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Ghazal, Ruba
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Leitão, Carlos J.
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Girard, Eric
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Ghazal, Ruba
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Girard, Eric
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Simard, Jean-François
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Ouellet, Martin
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Simard, Jean-François
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Girard, Eric
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Leitão, Carlos J.
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Ouellet, Martin
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Girard, Eric
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Simard, Jean-François
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Leitão, Carlos J.
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Ghazal, Ruba
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Ouellet, Martin
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Asselin, Mario
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Skeete, Christopher
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Bélanger, Gilles
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Jacques, François
11 h 30 (version révisée)
(Onze heures quarante-neuf minutes)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, bon matin à tous et à toutes. Je constate que nous avons
quorum, nous pouvons donc entreprendre nos travaux.
Comme vous le savez, la commission est réunie
afin d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 4,
Loi renforçant la gouvernance des sociétés d'État et modifiant d'autres
dispositions législatives.
Mme la secrétaire, bonjour.
La Secrétaire : Bonjour.
Le Président (M. Simard) : Vous
avez travaillé très fort jusqu'à tard hier soir, on vous en remercie. On commence
notre journée grâce à vous. Est-ce qu'il y aurait des remplacements ce matin?
• (11 h 50) •
La Secrétaire : Oui, M. Simard.
Alors, M. Émond (Richelieu) est remplacé par M. Jacques (Mégantic) et
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée par M. Bélanger
(Orford).
Mémoires déposés
Le Président (M. Simard) : Merci.
Bienvenue aux collègues. Avant de débuter les remarques préliminaires, j'aimerais
déposer deux mémoires que nous avons reçus à la suite de nos consultations
publiques, celui de l'Observatoire de la retraite et celui de la Commission des
droits de la personne et des droits de la jeunesse.
Remarques préliminaires
Alors, nous allons commencer comme nous le
faisons toujours, c'est-à-dire par nos remarques préliminaires, et, sans plus
tarder, je souhaite... je cède la parole au député de Robert-Baldwin... Mais je
crois que, ce matin, il y aurait un consentement pour que le ministre puisse
prendre la parole. Alors, oui, cher collègue.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Merci,
M. le Président. Bien, d'abord, j'aimerais souligner que ce que nous amorçons aujourd'hui,
c'est important. Moderniser la gouvernance de nos sociétés d'État, c'est
extrêmement important, et j'ai... La Commission des finances publiques est
renommée pour être efficace, et puis on a un projet de loi qui est costaud, mais
qui va faire une différence, qui va professionnaliser nos conseils
d'administration et moderniser la gouvernance de nos sociétés <d'État...
M. Girard (Groulx) :
...mais qui va faire une différence, qui va professionnaliser
nos conseils d'administration et moderniser la gouvernance de nos sociétés >d'État.
Alors, j'ai un petit texte à vous lire,
qui va résumer ce qu'on va faire aujourd'hui. Et je salue d'emblée la présence
des membres de l'opposition et mes collègues du gouvernement, les équipes du
ministère des Finances et mon équipe, mon cabinet. Puis je veux avertir nos
auditeurs tout de suite, c'est un discours qui a peu de crescendos, là, c'est
un discours quand même assez factuel. Alors, j'y vais tout de suite. Vous êtes
avertis.
Des voix : ...
M. Girard (Groulx) : Nous
en sommes maintenant à l'étape de l'étude détaillée du projet de loi n° 4 renforçant la gouvernance des sociétés d'État en
modifiant d'autres dispositions législatives.
Je remercie tous les groupes qui ont
participé aux consultations particulières, tous ceux qui ont pris la peine de
rédiger des mémoires. Ces échanges ont été enrichissants et nous permettent
d'arriver aujourd'hui avec un projet de loi qui répond à plusieurs
préoccupations du milieu.
Le projet de loi n° 4 a pour objectif
de... voyons! de moderniser la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État et d'en
étendre l'application. Je vous rappelle que nous avions annoncé notre intention
de nous engager dans cette démarche dans le budget 2021. C'est le budget
favori du député de Robert-Baldwin.
Adoptée à l'unanimité en 2006, la Loi sur
la gouvernance des sociétés d'État vise actuellement 23 sociétés d'État,
ainsi que l'Autorité des marchés financiers, qui s'est ajoutée récemment, et
les modifications que nous proposerons feront passer ce nombre à 46. Donc, non
seulement nous modernisons et professionnalisons nos sociétés d'État, mais on
étend l'application, M. le Président. Les sociétés d'État qui s'ajouteront à la
liste verront leur cadre de gestion renforcé, entre autres, et une plus grande
indépendance de leurs conseils d'administration sera assurée.
Je vous signale qu'à la suite des
consultations et afin de tenir compte de la situation particulière de la Commission
de la construction du Québec nous allons déposer des amendements afin de ne pas
l'assujettir à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, tel
qu'initialement envisagé, et de plutôt intégrer directement à sa loi
constitutive certaines règles de gouvernance prévues par la loi.
En incluant les amendements que nous
allons déposer pour tenir compte des avis exprimés lors des consultations
particulières, le projet de loi n° 4 permettra de
renforcer la gouvernance des sociétés d'État, notamment en prévoyant que les
membres du conseil d'administration de toutes les sociétés d'État soient
rémunérés, en exigeant que le C.A. de chaque société d'État comprenne au moins
40 % de femmes et au moins un membre représentatif de la diversité de la
société québécoise, en divulguant avec plus de transparence et d'uniformité la
rémunération des hauts dirigeants des sociétés d'État, incluant la rémunération
variable, le boni à la signature, l'indemnité de départ, la contribution au
régime de retraite assumé par la société et les autres avantages auxquels les
dirigeants ont droit. Ces améliorations répondent notamment aux recommandations
formulées par le Vérificateur général du Québec.
Nous proposons que des dispositions
similaires s'appliquent aux dirigeants des filiales contrôlées à 90 % ou
plus par les sociétés d'État, en uniformisant certaines pratiques, notamment
sur la durée des mandats des membres des conseils d'administration et des hauts
dirigeants, sur le contenu des plans stratégiques, en incluant la définition
d'une société d'État dans la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État plutôt
que dans la Loi sur le ministère des Finances et en précisant, dans cette
définition, qu'une société d'État doit être dotée d'un conseil
d'administration, en obligeant le ministre responsable de la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État à faire rapport à l'Assemblée nationale, au
plus tard sept ans après la sanction du projet de loi n° 4,
sur l'application des modifications apportées par ce dernier, en apportant à la
loi constitutive de l'AMF, qui est désormais une société d'État, les
modifications de concordance nécessaires pour la rendre conforme et cohérente
avec les améliorations que le projet de loi n° 4
prévoit apporter à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.
Le projet de loi n° 4
viendra également modifier la loi constitutive de deux organismes, soit le
Fonds d'aide aux actions collectives et la Société de financement des
infrastructures locales du Québec, pour clarifier qu'ils ne sont pas des
sociétés d'État en raison de leurs structures particulières.
Alors, voilà pour ce projet de loi
important qui permettra d'implanter les meilleures pratiques de gouvernance
dans l'appareil gouvernemental. Les sociétés d'État sont des acteurs clés de la
société québécoise. Il est important de leur fournir un cadre de fonctionnement
et de gouvernance adapté aux réalités d'aujourd'hui et misant sur l'efficacité
et la transparence. Je vous remercie et je souhaite maintenant entamer nos
travaux.
Le Président (M. Simard) : Bien,
M. le ministre, merci à vous. Puis moi, j'en ai vu, du crescendo. M. le député
de <Robert-Baldwin...
M. Girard (Groulx) :
...Je
vous remercie et je souhaite maintenant entamer nos travaux.
Le Président (M. Simard) :
Bien,
M. le ministre, merci à vous. Puis, moi, j'en ai vu, du crescendo. M. le député
de >Robert-Baldwin.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : Merci, M. le
Président. Alors, à mon tour de souhaiter la bienvenue à tous les membres de la
commission, M. le ministre, les collègues de l'opposition aussi, le staff, les
employés du ministère et employés politiques. Alors, bienvenue, tout le monde.
M. le Président... Bien, merci vous aussi, Mme la secrétaire.
Alors, nous entamons donc l'étude
détaillée du projet de loi n° 4, un projet de loi important, un projet de
loi qui était attendu, oui, depuis déjà un certain temps, un projet de loi qui
modernise la gouvernance des sociétés d'État. Nous en avons discuté assez bien
en consultations particulières. Plusieurs recommandations avaient été faites,
soit par le Vérificateur général, enfin, beaucoup, beaucoup de groupes
syndicaux, patronaux, etc. Et il y a déjà un bon nombre d'amendements, que le
gouvernement lui-même a préparés, et qu'il a déjà déposés, et qui règlent
certaines de ces questions-là, et donc tant mieux, je pense qu'on va y avancer
rondement. Il reste quelques choses, encore, à discuter, et je suis sûr qu'on
en discutera, mais, en tout cas, en ce qui me concerne, une bonne partie des
questions que j'avais ont été répondues avec les amendements déposés par le
gouvernement. Donc, voilà, M. le Président, je suis prêt à commencer le
travail.
Le Président (M. Simard) : Alors,
merci à vous, cher collègue. Je cède maintenant la parole à la députée de
Mercier.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci, M. le
Président. Bonjour, chers collègues. Très heureuse de continuer à travailler
sur le projet de loi sur la gouvernance des sociétés d'État, qui est un projet
de loi important, qui modifie certains éléments, notamment. Et je pense que,
depuis les consultations — ça montre à quel point les consultations
sont importantes — il y a eu des modifications. Le ministre a entendu
les groupes, notamment sur la question de la parité. S'il y a 70 % de
femmes, elles vont pouvoir rester, on ne les mettra pas dehors, et là c'est
écrit dans le projet de loi, ce n'est pas juste une intention. Plus de
transparence pour répondre à ce que la Vérificatrice générale avait dit,
enlever la Commission de la construction du Québec. Donc, c'est ce que j'ai
compris, puis on va pouvoir en discuter plus avant.
Écoutez, je veux aussi remercier le
ministre, beaucoup, d'avoir déposé les amendements. Si je comprends bien, c'est
les amendements pour tout le projet de loi. Peut-être que, des fois, ça peut
évoluer au fil de la discussion, et il pourrait aussi les déposer. Je l'incite
à... en fait, je l'invite à inciter tous ses collègues à faire la même chose, à
déposer leurs amendements dès le début. Ça facilite énormément notre travail. Et
moi, j'ai cette tendance-là aussi à faire les choses clairement, à mettre
cartes sur table. J'ai déjà déposé les amendements, qui sont, je crois, déjà
sur Greffier. J'ai cinq minutes?
Le Président (M. Simard) : ...amendements,
je crois.
Mme Ghazal : Oui, exactement.
C'est ça, cinq amendements.
• (12 heures) •
Le Président (M. Simard) : Excusez.
Mme Ghazal : Là... J'ai déjà
parlé 20 minutes... 15 minutes? Très bien. Donc, ils sont déjà
déposés, et c'est une bonne façon de travailler. Donc, ça donne le temps, à
l'équipe qui accompagne le ministre, de les étudier, et, après ça, le ministre,
de les accepter et de les voter. Donc, ça a été annoncé pendant la période des
questions. Encore une fois, pas de cachette, on annonce déjà les choses
importantes qu'on veut amener dans le projet de loi. On a aussi une opportunité
pour parler de points très, très importants.
Je vais commencer avec les bonis pour les
sociétés d'État. Ce qu'on a fait, comme changements, dans le projet de loi,
c'est pour entendre ce que la Vérificatrice générale avait dit dans son rapport
en 2019, qui est d'avoir plus de transparence, de savoir qu'est-ce qui a été
signé dans les contrats avec les hauts dirigeants. Et ça, c'est bien d'avoir de
la transparence, mais ce qu'il faut aussi, c'est contrôler ces salaires, ce
qu'on appelle la rémunération variable pour les sociétés d'État. Ça a été
mentionné par le chef parlementaire de Québec solidaire, en période de
questions, au premier ministre pour lui demander l'engagement, un peu comme la
CAQ le faisait, le premier ministre, l'actuel ministre des Transports, quand il
était député de l'opposition, le faisaient, quand ils étaient dans l'opposition,
depuis de nombreuses années, qu'on enlève cette rémunération, qui est
injustifiée, pour les sociétés d'État. Pourquoi? Si je me fie à aujourd'hui à
la situation actuelle qu'on vit, il y a l'inflation qui est galopante, on
n'arrête pas d'en parler. Je comprends que le gouvernement donne un peu
d'argent à gauche et à droite dans la poche des contribuables, mais les gens...
tout le monde travaille très, très fort, et il y a des gens qui en <souffrent
énormément...
>
12 h (version révisée)
<17933
Mme
Ghazal :
...il y a des gens qui en >souffrent
énormément, notamment les aînés, qui ne voient pas, eux, leur salaire
augmenter. Donc, par exemplarité, hein, je suis...
Il y a un autre projet de loi sur lequel
je siège, sur le projet de loi n° 96, et le ministre de la Langue
française passe son temps à nous parler de l'exemplarité de l'État, l'exemplarité
de l'État. Si on demande aux entreprises privées, si on demande à tout le monde
de parler, de s'adresser en français et de parler en français, il faudrait que
l'État soit le premier à le faire et à parler en français. Bien, c'est la même
chose. Si on demande à tout le monde de se serrer la ceinture ou de les aider
un peu, parce qu'on sait que la situation est très, très difficile, bien, il
faudrait que tout le monde, aussi, on contribue à ça.
Et les gens qui travaillent pour l'État,
pour le service public, devraient être les premiers à être fiers à dire : Bien,
nous, vous savez quoi? Pendant les années passées, on a accepté plein de rémunérations
en les justifiant de toutes les sortes de façons possibles et imaginables. Bien,
maintenant, comme État, nous devons donner l'exemple et ne pas faire ce que l'entreprise
privée fait où, comme on dit en bon français, «sky is the limit», il n'y a pas
de limite. Bien, nous, comme société d'État, nous allons donner l'exemple et
nous allons aussi augmenter la confiance du public qui nous regarde. Parce que
c'est quand même l'argent des contribuables, ce n'est pas juste de l'argent
privé. Ce n'est pas plus acceptable dans l'entreprise privée, où il n'y a pas
de limite dans la rémunération. C'est totalement scandaleux, ce qui se passe.
Mais il ne faudrait pas qu'on suive l'exemple de ces entreprises. Il faudrait
plutôt qu'on soit... qu'on ait un leadership, et c'était à ça qu'appelait la
CAQ en 2013, que le gouvernement de l'époque fasse preuve de leadership et de
dire : Bien, nous devons aussi cesser cette rémunération injustifiée.
Il y a eu la pandémie, les gens en ont
souffert. Il y a des entreprises... Hier, j'étais dans un... le cocktail de l'Association
des restaurateurs du Québec. Il y a eu plein de restaurants qui ont fermé, qui
n'ont pas survécu à la pandémie, et plein d'entreprises locales, des petites,
qui n'ont pas survécu à ça. Bien, il ne faudrait pas que, dans l'État, on
dise... bien, la pandémie n'est pas terminée, malgré les apparences, elle n'est
pas terminée, et de dire, bien, après deux ans de difficultés économiques pour
beaucoup de gens, pour beaucoup de secteurs qui en ont souffert plus que d'autres,
bien, que nous, on s'en met plein les poches. Là aussi, il faudrait montrer l'exemple.
Pas de gaspillage, hein, on s'entend
là-dessus. Souvent, à gauche, on dit : Ah! l'argent pousse dans les
arbres, il n'y a pas de problème. Bien, j'appelle au pragmatisme, j'appelle à
tout... à mettre en place des mesures raisonnables, hein? On parle d'être
pragmatiques, d'être raisonnables. Bien, on ne veut pas gaspiller l'argent des
contribuables, l'argent que les gens nous donnent, et donc c'est... on est d'accord
là-dessus, il faudrait le faire, et on a ici l'opportunité pour le faire.
Et j'entendais le premier ministre, tout à
l'heure, répondre à la question du chef parlementaire de Québec solidaire, et
ce qu'on dit, bien, il y a la concurrence et il y a la compétence, que la
compétence, bien, c'est monnayable. Et je me rappelle... le premier ministre n'est
pas allé aussi loin, heureusement... le président... le P.D.G. d'Investissement
Québec nous a dit, et là je vais le paraphraser : Bien, si on ne
donne pas de bonis, on veut juste avoir les poches. Ceux qui ne se trouvent pas
d'emploi, ça va être juste eux qui vont travailler chez Investissement Québec,
parce que personne ne serait intéressé à travailler chez nous s'il n'y a aucun
boni. Malgré des bons salaires, malgré des salaires quand même respectables et
élevés, s'ils n'ont pas de boni, bien, ils ne viendront pas chez nous, ils vont
aller dans le privé. Comme si les gens, il y avait une seule chose, dans la vie,
qui les intéressait, et c'était l'argent.
J'ai eu une grande discussion, aussi, avec
le P.D.G. de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui a fait beaucoup,
beaucoup, beaucoup réagir les gens, où il me disait : Bien, moi, j'ai le
grand privilège... et c'est un emploi de ma vie d'occuper cette fonction-là à
la Caisse de dépôt et placement du Québec. Mais ce qu'on a compris, c'est que
ce privilège-là, d'occuper cette fonction dans une société d'État, le service
public qu'il fait, bien, il n'est pas gratuit, il est monnayable. Et ce que je
comprends, c'est que, s'il n'avait pas eu de boni, s'il n'a pas eu d'argent
supplémentaire en plus de son salaire de base, bien, il ne serait pas resté
puis il n'aurait pas voulu... il n'aurait pas été intéressé à occuper ce privilège.
Bien, j'ai des petites nouvelles. Il y a d'autres personnes qui ont à cœur le
service public, qui ont envie de servir l'État québécois, des gens qui se
rappellent quand on... quand des gens comme M. Jacques Parizeau a fondé et
a mis sur pied, avec d'autres, cette société d'État, la Caisse de dépôt et
placement du Québec, qui se rappellent pourquoi elle est là, et c'est pour le
bien commun, c'est pour le bien de tous les Québécois.
Donc, écoutez, ce qui est intéressant, c'est
que, rapidement dans le projet de loi, on va pouvoir... je vais pouvoir déposer
les amendements, à moins que le ministre ou d'autres en aient. Moi, je vais
pouvoir le <faire...
Mme Ghazal :
...dans
le projet de loi, on va pouvoir... je vais pouvoir déposer les amendements, à
moins que le ministre ou d'autres en aient. Moi, je vais pouvoir le >faire.
Et, je l'annonce tout de suite dans mes remarques préliminaires, je vais
déposer un amendement à l'article 3, sur les bonis, pour les éliminer,
puisque le premier ministre, aussi, nous a dit que...
(Interruption)
Le Président (M. Simard) : Chère
collègue, à l'ordre... Très bien, parfait.
Mme Ghazal : Oui, pardon?
Le Président (M. Simard) : C'était
pour vous, parce que le son... Alors, merci pour votre concentration, chère
collègue, et désolé pour l'inconvénient.
Mme Ghazal : Oui, c'est ça. On
est habitués, maintenant, de faire plusieurs choses en même temps. Ce son-là, ce
n'est rien dans tout ce qui se passe dans une journée.
Le Président (M. Simard) : Bien
oui. Merci de poursuivre.
Mme Ghazal : Très bien,
merci. Donc, j'ai aussi hâte d'entendre le premier ministre répondre à une
question qui me taraude depuis que le premier ministre a répondu, tout à
l'heure au salon bleu, par rapport au fait qu'il est d'accord avec le fait de
réduire le nombre de personnes ou de sociétés d'État qui reçoivent des bonis.
Je ne suis pas certaine de comprendre. Je comprends qu'il est d'accord. Puis
moi, je suis très parlable, je l'ai déjà montré à plusieurs reprises. Si
l'amendement que je dépose, ce n'est pas exactement ce à quoi le ministre... il
n'est pas d'accord, bien, il pourrait peut-être nous expliquer un peu plus avec
quoi il serait d'accord pour au moins qu'on avance un peu plus dans cette
exemplarité de l'État dans la gestion des fonds publics en enlevant ces bonis.
Donc, ça, c'est le premier... comme, M. le
Président, vous me l'avez dit, il y a cinq amendements... le boni, à
l'article 3. Il y en a d'autres. C'est aussi, les sociétés d'État, je vais
les annoncer tout de suite, c'est d'avoir un salaire maximum. Vous
connaissez... Nous, on a appelé ça une clause Bombardier. Dans l'entreprise
privée, le salaire maximum, c'est le fait que... d'interdire ou de ne pas
permettre à un haut dirigeant d'avoir plus de 30 fois — 30 fois,
ce n'est quand même pas rien — le salaire de la personne qui est le
plus bas salarié dans l'entreprise. Ça, c'est dans l'entreprise privée.
Pour les sociétés d'État, parce qu'on a ce
privilège dont nous parlait M. Charles Emond la semaine passée, d'occuper cette
fonction pour servir les Québécois, pour le bien commun, bien là le ratio
serait d'un pour 10, c'est-à-dire que le plus haut dirigeant ne pourrait pas
avoir 10 fois — ce qui n'est quand même pas négligeable — le
salaire du plus bas employé des sociétés d'État. Et ça, ce que je dis, là,
quand je dis «société d'État», ça s'applique à toutes les sociétés d'État, en
tout cas, du moins celles, vu qu'on est dans le projet de loi n° 4, qui
sont listées en annexe.
Un autre élément qui est important aussi,
sur lequel on avait réagi, c'est la parité sur les sociétés d'État. Je me
rappelle quand on avait des discussions, il y a très, très longtemps, il y a
15, 20 ans, on disait : Mon Dieu! C'est impossible, on ne pourra pas
trouver de femmes. Finalement, comme d'habitude, à chaque fois qu'il y a une
idée qui a l'air de sortir de nulle part, finalement, elle devient, entre
guillemets, «mainstream». Et là la définition, pour Québec solidaire, ce que je
vais mettre, la parité, c'est au moins 50 %.
Aussi, un autre amendement, qui va arriver
aussi à l'article 3, c'est d'inclure au moins deux travailleurs sur les
C.A. des sociétés d'État pour une meilleure gouvernance, donc d'inclure les
travailleurs. Et aussi, une autre vieille proposition que j'avais déjà faite,
que le ministre de l'Économie avait déjà rejetée du revers de la main, mais là
j'ai un autre ministre devant moi, peut-être qu'il aurait plus d'ouverture,
c'est d'introduire des conditions pour l'obtention des subventions et des aides
publiques pour les entreprises. Les entreprises veulent avoir de l'argent
public, très bien. On ne donne pas ça comme ça. Encore une fois, dans un esprit
de bonne gestion des fonds publics, de non-gaspillage des fonds publics, bien
là c'est d'avoir des conditions. Et il y a cinq conditions que j'avais déjà
annoncées et qu'on pourra aussi discuter, notamment, notamment, que les hauts
dirigeants aient une bonne connaissance de la langue française, qu'il y ait une
parité, donc là au moins 50 % sur les C.A. des entreprises, etc. Il y en a
d'autres, on va pouvoir aussi en discuter.
• (12 h 10) •
Donc, voilà, je mets déjà les éléments que
je vais discuter avec le ministre, et j'ai très, très hâte d'avoir le plaisir
de discuter avec lui, puis j'espère qu'on va avoir autant de plaisir qu'avec
une autre de ses collègues, la ministre... la présidente du Conseil du trésor.
C'était la première fois, j'ai fait un projet de loi avec elle sur l'achat
local et j'ai beaucoup aimé travailler avec elle. À chaque fois qu'on déposait
un amendement, elle essayait le plus possible à travailler très, très fort,
avec toute son équipe, à savoir comment est-ce qu'elle pouvait nous satisfaire
et permettre à nos amendements d'être adoptés. M. le Président, vous êtes aussi
dans cette commission et vous avez pu témoigner de ce plaisir-là de travailler
avec une ministre comme ça. Donc, j'aimerais renouveler cette expérience.
J'avais eu des moins bonnes dans le passé, mais là je garde espoir d'avoir
cette bonne expérience d'ouverture avec le ministre. Et je l'invite tout de
suite, vu qu'on devrait arriver quand même rapidement, à... J'imagine que son
équipe est en train d'analyser les <amendements...
Mme Ghazal :
...avec
le ministre. Et je l'invite tout de suite, vu qu'on devrait arriver quand même
rapidement, à... J'imagine que son équipe est en train d'analyser les >amendements.
Puis, si, par exemple... s'il est d'accord, de nous le dire, s'il n'est pas d'accord,
de nous dire comment est-ce qu'il pourrait les améliorer, comme je le disais.
Puis on fait ça, vraiment, pas juste pour avoir, nous, des gains. C'est pour
faire ce dont la CAQ était d'accord dans le passé, c'est-à-dire d'éviter le
gaspillage, de montrer aux Québécois qu'il n'y a pas uniquement des gens qui
laissent le secteur privé puis qui se sacrifient, et donc il faut monnayer ce
sacrifice pour venir travailler dans les services publics.
Pour vrai, là, l'échange que j'ai eu avec
M. Emond la semaine passée — j'en ai eu d'autres, mais je ne les
ai pas publiés sur les réseaux sociaux — a énormément fait réagir les
Québécois, et ce n'est pas tous des gens, je pense, qui votent Québec solidaire
nécessairement. C'est des gens, probablement, qui votent aussi pour la CAQ, qui
étaient d'accord avec le premier ministre à l'époque où il disait qu'il faut
réduire le gaspillage puis qu'il déchirait ses chemises, les unes à la suite de
l'autre, quand il y avait des bonis, par exemple, chez Hydro-Québec.
Et une des choses, aussi, qui dérange les
gens quand on parle de compétence... Moi, j'ai travaillé dans des entreprises
privées, puis ce qu'ils me disaient, ce qu'ils me témoignaient... J'ai
travaillé longtemps dans les entreprises privées, et on voyait aussi des hauts
dirigeants arriver, par exemple, dans des sièges sociaux, qu'ils soient au Québec...
j'ai travaillé aussi dans des entreprises où les sièges sociaux étaient
ailleurs, au Canada ou aux États-Unis, et, souvent, ça changeait... et, souvent,
ce qu'on... Quand on dit que c'est la compétence, donc il faut la payer, en
réalité, il n'y a pas juste la compétence. Il y a aussi le réseau dont on fait
partie, ce qu'on appelle le «boys' club». Et il y a des femmes, aussi, qui sont
là-dedans, que ce soit dans nos sociétés d'État ou dans ces entreprises-là, elles
sont très, très, très minoritaires. Mais c'est l'idée du «boys' club», de faire
partie des réseaux parce qu'on connaît telle personne, telle personne.
Puis on a connu des hauts dirigeants qui sont
arrivés dans une... dans les entreprises... Je me rappelle de Bombardier, où
pendant qu'on... la famille Bombardier avait dit : Bien, c'est ce haut
dirigeant là qu'on veut avoir, bien, les résultats n'étaient pas là, mais les
contrats étaient signés, il a pu avoir les bonis et il a vendu Bombardier
récréatif, qui n'était plus... qui ne faisait pas partie de la compagnie, mais
la famille, pour elle, c'était important de la garder, puis elle est restée,
aussi, dans la famille.
Donc, il peut y avoir des mauvaises
décisions. Il peut y avoir de l'incompétence aussi malgré les contrats, avec
énormément d'argent, qui sont signés avec ces hauts dirigeants. Donc, les hauts
salaires ne sont pas... et les bonis qui sont donnés à ces hauts dirigeants là
ne sont pas garants de la compétence. Il y a d'autres facteurs qui rentrent en
ligne de compte pour faire... pour embaucher ces gens-là, notamment, comme je
le disais, le «boys' club». Et ça, ça dérange beaucoup, beaucoup les Québécois,
énormément, énormément. Ils ont l'impression qu'il y a des gens en haut qui
décident ce qu'ils veulent puis qu'eux ils sont déconnectés. Et on l'a vue,
cette déconnexion-là pendant la pandémie. Et, moi, comme élue, ça m'inquiète,
le regard que les gens portent sur nous. Ils ont l'impression qu'on décide tout
seuls puis ils nous mettent tous dans le même panier, que ce soient les P.D.G.
des sociétés d'État, que ce soient les élus ici, à l'Assemblée nationale, qu'on
est ensemble, qu'on décide ensemble, tout seuls, de certaines choses puis qu'eux
ils sont... ils se sentent déconnectés. Et ça, c'est très dangereux pour notre
démocratie.
Donc, le sens des amendements que je vais
apporter, aussi, va... répond aussi à cette inquiétude que j'ai et que j'espère
que les membres de la commission, les élus, et que le ministre aussi partagent
avec moi. Et une des solutions, bien, c'est de montrer que, non, il n'y a pas
de party des bonis, on va couper court à ça. Ce qui se passe dans le secteur
privé est inacceptable. On ne peut pas le contrôler, sauf, peut-être, par les
aides qu'on donne à ces entreprises-là, en mettant des conditions, mais qu'ici,
pour les sociétés d'État, les monarques de la finance, bien, n'ont pas leur
place. Ce qu'on veut, c'est des gens de la grandeur et du... qui ont à cœur le
service public, des gens de la trempe de, par exemple, M. Jacques Parizeau
et ceux qui ont été avec lui et qui ont mis en place les sociétés d'État telles
qu'on les connaît et l'État québécois tel qu'on le connaît, qui est au service
du bien commun, qui est au service des citoyens, des Québécois, des
contribuables, et non pas au service de quelques personnes qui veulent s'enrichir.
Voilà. Merci beaucoup, M. le Président.
Alors, j'ai hâte de commencer l'étude détaillée de ce projet de loi.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, chère collègue. Je cède maintenant la parole au député de
René-Lévesque.
M. Martin Ouellet
M. Ouellet : Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, à mon <tour...
Le Président (M. Simard) :
...Je cède maintenant la parole au député de René-Lévesque.
M. Ouellet :
Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, à mon >tour de saluer les membres de
cette commission ainsi que l'équipe qui accompagne le ministre. Je pensais que
ça allait être le dernier projet de loi dans cette commission. Surprise, aux
préavis, ce matin, nous aurions peut-être, s'il est appelé par le gouvernement,
un autre projet de loi à adopter, possible, avant la fin de la session.
Le Président (M. Simard) : ...
M. Ouellet : Ah! ou
l'efficacité du ministre de déposer des choses qui font consensus. Je ne sais
pas, je pose la question. Cela étant dit, lors du principe...
M. Girard (Groulx) : ...
M. Ouellet : Ah bon! Ah!
chnoutte! Pas un omnibus fiscal! C'est long, ça. M. le Président, blague à part,
vous avez pu m'entendre au salon bleu lors de l'adoption du principe, le Parti
québécois était favorable de revoir la Loi sur la gouvernance des sociétés
d'État, et l'ensemble des dispositions qui avaient été présentées dans le
projet de loi atteignaient certains objectifs que nous voulions, M. le
Président.
Or, il y avait quelques points qu'on a
entendus en consultations, que j'ai pu manifester lors de l'adoption de
principe, que je vais rappeler aujourd'hui parce que je n'ai pas eu le temps de
parcourir tous les amendements qui ont été déposés sur le Greffier. Je joins ma
voix à la collègue de Québec solidaire, qui salue le fait d'avoir eu les
amendements déposés d'avance, parce que, oui, M. le Président, ça nous aide à
faire mieux notre travail. Donc, il y en a une pléthore. On prendra le temps de
les évaluer. Mais on a eu un briefing technique aussi, donc on nous a expliqué
un peu vers où on s'en allait. Mais il y a des choses que je vais avoir besoin
de précisions.
Mais je veux déjà souligner, M. le
Président, que, de ce que j'ai pu comprendre, le seuil pour avoir des femmes
sur les conseils d'administration, il y aurait un seuil minimum, mais on ferait
sauter le seuil maximum, parce que ça a été discuté lors des consultations.
Pourquoi priver un conseil d'administration de 70 %, 80 %, 90 %
de femmes, alors que le seuil était fixé entre 40 % et 60 %? Donc, si
c'est la volonté du ministre d'aller dans ce sens-là, je pense que c'est une
bonne chose, et de ne pas non plus mettre à pied les gens qui sont présentement
en poste pour atteindre le seuil, tel que demandé. Donc, ça, c'est un pas dans
une bonne direction.
On va se parler aussi de la double
rémunération des administrateurs. On faisait référence à la double rémunération
de la P.D.G. d'Hydro-Québec. Donc, on verra s'il y aura des amendements en ce
sens-là. Point fondamental, et ça, on l'a entendu lors des commissions
parlementaires... et ça, on a eu la confirmation, dans les amendements, que la
CCQ sera traitée différemment, dans le projet de loi en question, pour garder
la composition paritaire de ce conseil d'administration. Donc, ça, c'est une
excellente chose.
Autre chose, M. le Président. Je vais
aller un peu en crescendo, moi, contrairement au ministre, là, ça va monter un
petit peu en octaves. On s'est interrogés aussi sur les filiales à propriété
exclusive pour la divulgation de la rémunération des cinq plus hauts
dirigeants. Donc, la Vérificatrice générale nous demandait de revoir les
seuils. J'ai cru comprendre que le gouvernement faisait un premier pas. Il y a
un chiffre qui a été avancé lors du briefing technique, et on nous a dit... et,
malheureusement, je n'ai pas la mémoire de tout... on nous a dit pourquoi ce
chiffre-là allait être amené en amendement. Donc, j'ai hâte qu'on ait la
discussion. Je pense que le ministre a convenu qu'il fallait faire les choses
différemment. Donc, j'ai hâte qu'on ait la... effectivement, la discussion, parce
qu'on se rappellera que, dans certains cas, comme Otéra Capital ou Ivanhoé
Cambridge, bien, certaines sociétés qui brassent de grosses affaires au Québec
mériteraient un peu plus de transparence. Donc, j'espère minimalement que ces
deux sociétés-là seront couvertes.
Autre point, M. le Président, l'importance
d'émettre un rapport aux trois ans de la mise en vigueur de la loi. Peut être
que je me trompe, mais j'ai cru comprendre qu'il y avait un amendement qui
parlerait de sept ans. Donc, on aura la discussion. On avait... Les gens de
l'Institut de la gouvernance proposaient trois, le gouvernement veut faire ça à
sept. Donc, je ne dis pas que c'est un mauvais chiffre, mais je pense qu'on
aura le débat pourquoi sept, quand est-ce que le délai va commencer à courir.
Donc, là-dessus, je pense qu'on va trouver une voie de passage à tous... pour
tous, pardon.
• (12 h 20) •
Et, en terminant, et c'est là que le
crescendo va assurément monter, je pense, M. le Président, on fait une
distinction pour la CCQ. La CSST, la... n'est pas touchée par ce projet de loi
là, mais on ne fait pas de distinction pour La Financière agricole. On a eu des
représentants de l'UPA qui sont venus nous voir. Ils nous ont expliqué en quoi
de maintenir cinq postes qui permettaient aux cinq secteurs d'activités d'être
couverts était la chose à faire, et qui permettait aussi de nommer un membre
relève parmi ces cinq postes-là. J'ai cru comprendre... puis, comme je vous
dis, je n'ai pas parcouru tous les amendements, mais, lors du briefing
technique, il n'en a pas été mention. J'ai eu une discussion aussi avec le
ministre puis j'espère qu'on aura, cordialement aussi pour la suite, ces
discussions-là.
Mais je vais arriver, peut-être, avec
une... peut-être une solution mitoyenne. Les gens, à la fédération agricole,
sont... à La Financière agricole, pardon, ont plaidé, avec cause et avec
justesse, de l'importance que leur situation soit traitée de façon différente.
Puis ils ne remettaient pas en question tous les principes d'équité, de transparence,
de gouvernance que le gouvernement voulait apporter, la présence d'indépendance,
mais, dans leur situation <à eux...
M. Ouellet :
...tous
les principes d'équité, de transparence, de gouvernance que le gouvernement
voulait apporter, la présence d'indépendance, mais, dans leur situation >à
eux, ça causait effectivement... ça représentait des enjeux. Donc, on aura l'opportunité,
M. le Président, de discuter avec le ministre pourquoi ils ne veulent pas
bouger. On va essayer d'ouvrir la discussion sur d'autres possibilités pour
aller vers la position soutenue par La Financière agricole. Je pense qu'ils
nous ont démontré l'importance d'avoir, au sein de leur conseil d'administration,
des représentants issus des secteurs qui sont, présentement, à la table et,
surtout, d'avoir l'opportunité, à l'intérieur de leurs représentants, d'avoir
la délégation d'un membre de moins de 35 ans. Évidemment, toute chose
pouvant être amendée dans le projet de loi en question, on voit que le P.D.G.
est là aussi. Est-ce qu'il a un droit de vote? Est-ce qu'il pourrait ne pas
avoir droit de vote?
Donc, il y a plein de choses qui sont sur
la table, M. le Président, mais évidemment, dans le crescendo que je voulais
apporter, à l'intérieur des amendements que j'ai pu consulter et des
discussions qu'on a eues en consultations, il reste un plus grand bout de
chemin à faire pour La Financière agricole, considérant les autres avancées que
le ministre nous a proposées lors du briefing technique mais, surtout, lors du
dépôt des amendements.
En terminant, je vais joindre ma voix à la
députée de Mercier, parce qu'on a eu la discussion, lors des crédits, avec le
ministre, justement, sur la rémunération variable, là, des sociétés d'État. Je
ne suis pas exactement au même endroit que la collègue, mais on a discuté, tout
à l'heure sur la banquette... mais j'aurai assurément intérêt à participer à la
discussion par rapport à la rémunération variable et aux bonus. J'avais fait
quelques propositions lors de l'étude des crédits, notamment sur la façon dont
on pouvait regarder ces rémunérations variables à échéance des conventions
collectives ou à échéance des contrats de travail. Donc, ça me fera plaisir, M.
le Président, de participer à la discussion.
Cela étant dit, je présume qu'en ouvrant
nos travaux on va discuter aussi de la manière dont les travaux vont se
dérouler. On nous a proposé une étude par blocs. Il y a des choses qu'on peut
faire plus rapidement, il y a des choses qu'on doit faire plus succinctement,
mais il y a des choses qu'on doit prendre le temps de faire. Donc, à nous de
commencer promptement, M. le Président. Merci.
Le Président (M. Simard) : Alors,
merci à vous, cher collègue de René-Lévesque. À ce stade... À ce stade-ci,
dis-je, j'aurais besoin de savoir s'il y a des motions préliminaires. Pas de
motion préliminaire? Très bien.
Donc, avant d'entreprendre l'étude
détaillée, peut-être quelques points d'intendance à vous partager. Vous avez pu
constater à quel point nous sommes devant un projet de loi assez complexe dans
son élaboration, dans sa légistique, et, pour essayer d'y voir un peu plus
clair, donc, vous avez devant vous un plan d'étude qui vous a été préalablement
soumis. Alors, j'aurais besoin de votre consentement pour que nous puissions
suivre ce plan d'étude. J'oserais vous dire que c'est un plan... c'est la
totale en ce sens qu'on va tantôt étudier le projet de loi de manière
chronologique, tantôt nous allons l'étudier par sujets, tantôt nous allons l'étudier
individuellement, tantôt nous allons étudier certains articles collectivement
pour les voter à la fin. Alors, on va avoir à peu près toutes les figures de
style possibles, et, pour ce faire, j'aurais besoin de votre consentement. M.
le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui, j'aurais
peut-être juste une précision, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie.
M. Ouellet : Le plan nous a
été remis, mais est-ce qu'il est convenu de faire bloc un, bloc deux, bloc
trois, bloc quatre, cinq, six, sept? Donc, les blocs, tels qu'indiqués, seraient
l'ordre de travail, c'est ça?
Le Président (M. Simard) : Oui,
exactement, exactement.
M. Ouellet : O.K., parfait.
Le Président (M. Simard) : Et
puis, pour reprendre un mot que vous avez utilisé et qui s'impose depuis le
début de nos travaux, ce matin, il y a un crescendo, comme vous l'avez
remarqué. Alors, on commence de manière assez souple, de manière chronologique
dans le bloc un. Puis, dans le bloc deux, déjà, on y va par sujets, c'est un
peu plus complexe. Puis, dans le bloc trois, bien, vous voyez, là, il y a
différentes manières de faire qui s'entremêlent. Donc, on va y aller un peu
étape par étape, en connaissant nos capacités de, comment dire... d'échanges
assez courtois. Oui?
M. Ouellet : Question de
précision, M. le Président. Nous avons reçu, hier, les cahiers. Je veux juste
savoir, parce que ça a été déposé au Greffier ce matin : Est-ce que c'est
la même version, la version papier que j'ai reçue hier à mon bureau versus
la... ce qui a été déposé sur Greffier ce matin?
Le Président (M. Simard) : Alors,
je regarde, du coin de l'oeil, l'adjoint du ministre.
M. Girard (Groulx) : ...M. Alain
Hudon.
Le Président (M. Simard) : Au
légiste? Alors, y aurait-il consentement afin que Me Hudon puisse s'adresser à
nous? Il y a consentement. Me Hudon, pour... Alors, vous êtes un habitué de nos
travaux, mais auriez-vous d'abord l'amabilité de vous présenter, s'il vous
plaît?
M. Hudon (Alain) : Oui.
Merci, M. le Président. Alors, Alain Hudon, légiste au ministère... la
Direction des affaires juridiques, ministère des Finances, Tourisme et
Économie. Alors, effectivement, la réponse est oui à la question...
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Hudon (Alain) : ...la
version électronique est la même que la version papier.
M. Ouellet : Parfait, merci.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il d'autres questions...
M. Ouellet : Consentement.
Le Président (M. Simard) : ...sur
l'intendance? Donc, il y a consentement, de part et d'autre, pour que nous
puissions fonctionner selon le plan d'étude préalablement soumis. Alors, je
remercie les équipes respectives parce que, mine de rien, il y a beaucoup de
travail du côté ministériel, mais il y a aussi <beaucoup...
Le Président (M. Simard) :
...préalablement soumis. Alors, je remercie les équipes respectives
parce que, mine de rien, il y a beaucoup de travail du côté ministériel, mais
il y a aussi >beaucoup de travail du côté du secrétariat, parce que,
nous, il faut prévoir les coups d'avance, il faut revérifier tout ça, et ça
implique un travail minutieux de la part du secrétariat, et je remercie encore
ma secrétaire.
Étude détaillée
Bien, alors, nous pouvons d'ores et déjà
débuter, et on commence par l'article 1. Et je remercie aussi l'équipe
ministérielle. Vous allez voir, on a une centaine d'amendements qui sont déjà
sur Greffier. Ça va beaucoup faciliter l'étude de nos travaux, de même que les
cinq amendements de Québec solidaire. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Merci.
Et j'aimerais... sans questionner vos compétences musicales, là, j'aimerais
émettre l'hypothèse que nous allons faire un décrescendo, parce que... parce
que tout se passe dans le bloc un, à quelques exceptions près. C'est...
Donc, on saute dans la piscine dès maintenant, M. le Président. Et c'est... On
a 22 articles dans le cadre du bloc un, et je pense que l'essentiel
des débats va se passer là. Bien, s'il y a d'autres débats à avoir ailleurs, on
les aura, mais c'est... on est... c'est vraiment dans le bloc un que nous
allons voir toutes les améliorations, les éléments qui renforcent la
gouvernance des sociétés d'État.
Et, puisque qui ne demande rien n'a rien,
j'émets l'hypothèse que nous pourrions compléter l'étude du bloc un cette
semaine et... tous ensemble, parce que je connais la Commission des finances
publiques, et je connais les membres de l'opposition, et je sais qu'on y va
rondement, et qu'on est transparents dans nos différences, et qu'on trouve
toujours des terrains d'entente. Et d'ailleurs je pense que les amendements que
nous déposons, je n'irais pas jusqu'à les qualifier de consensuels, parce que,
quand même, on a eu des divergences d'opinions lors de la... lors des consultations
particulières, mais je pense que les amendements vont être supportés par
l'ensemble des gens qui étudient ce projet de loi. Mais on va y aller une étape
à la fois.
Et ça m'amène à l'article 1 de la Loi
sur la gouvernance des sociétés d'État, et je commence :
L'article 2 de la Loi sur la
gouvernance des sociétés d'État (chapitre G-1.02) est modifié par le
remplacement de «sociétés ou autres organismes énumérés» par «sociétés
énumérées».
Commentaire. Les articles 1 à 22
représentent les dispositions centrales du projet de loi dans la mesure où les
modifications à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État qu'ils proposent
entraîneront de nombreux ajustements de concordance dans les lois constitutives
des sociétés d'État, et ce, tant pour les sociétés d'État actuellement
assujetties à la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État que celles qui le
deviendront.
Article 1. L'article 2 de la Loi
sur la gouvernance des sociétés d'État précise actuellement que cette loi
s'applique aux sociétés et autres organismes énumérés à l'annexe I. Cette
dualité s'explique notamment par l'absence, dans cette loi, d'une définition de
l'expression «société d'État». Puisque l'article 2 du projet de loi
propose l'introduction d'une telle définition et que l'ensemble des sociétés
inscrites à l'annexe I y répond, il est nécessaire de supprimer le renvoi aux
autres organismes. C'est précisément ce que propose l'article 1.
Le Président (M. Simard) : Alors,
des commentaires? M. le porte-parole de l'opposition officielle.
M. Leitão : ...
Le Président (M. Simard) : Ça
vous va? Chers collègues de Mercier ou de René-Lévesque, y aurait-il des
interventions? Sans quoi,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 1 est adopté?
• (12 h 30) •
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Article 2, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : J'aimais
la référence aux dispositions centrales du bloc un, M. le Président, je
tiens à vous le dire, parce que c'est cohérent avec ce que je vous disais, que
l'essence du projet de loi est dans le bloc un. Et, à l'article 1, on
parle des dispositions centrales. Alors, je me dirige vers l'article 2
sous vos yeux qui semblent me <dire...
>
12 h 30 (version révisée)
<17929
M.
Girard (Groulx) :
...qui me semblent me >dire :
Passons donc à l'article 2. Merci.
Le Président (M. Simard) : ...cher
collègue, c'est foudroyant.
M. Girard (Groulx) : Article 2.
L'article 3 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement, dans la définition
de «dirigeant», de «lorsqu'il s'agit d'un dirigeant d'une société visée à l'article 2,
le président-directeur général, qui en est le principal dirigeant, ou» par «le
principal dirigeant de la société ou»;
2° par le remplacement de la définition de
«société» par les suivantes :
«"président-directeur général" : la personne qui
agit en tant que principal dirigeant de la société;
«"société" : une société d'État
énuméré à l'annexe I;
«"société d'État" : une
personne morale administrée par un conseil d'administration dont le
gouvernement nomme la majorité des membres, à l'exception de celles qualifiées
d'organismes budgétaires, d'établissements du réseau de la santé et des
services sociaux ou d'établissements du réseau de l'éducation, y compris l'Université
du Québec et ses constituantes. ».
Je poursuis avec le commentaire. Ce serait
le bonheur, M. Hudon? Commentaire. L'article 2 du projet de loi
modifie la définition des termes «dirigeant» et «société» et introduit une
définition des expressions «président-directeur général» et «société d'État».
La définition de «président-directeur général» confirme qu'il s'agit de la
personne qui agit en tant que principal dirigeant de la société.
Ce faisant, la définition de «dirigeant» a
été simplifiée. Étant donné l'objet de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État,
il s'avère approprié de préciser quelles sont les conditions à rencontrer pour
être considéré comme une société d'État. À cet égard, la définition de «société
d'État» que propose l'article 2 du projet de loi reprend les principaux
éléments de la définition de cette expression énoncée à l'article 4.1 de
la Loi sur le ministère des Finances.
Trois conditions doivent être rencontrées
pour qu'une entité se qualifie en tant que société d'État. Celle-ci doit,
premièrement, être une personne morale, deuxièmement, dont les affaires sont
administrées par un conseil d'administration, troisièmement, composée de
membres nommés majoritairement par le gouvernement. Demeurent toutefois exclues
de cette catégorie les personnes morales qualifiées d'organismes budgétaires
ainsi que celles correspondant à des établissements du réseau de la santé et
des services sociaux et du réseau de l'éducation.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des commentaires? M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien. Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, je comprends le sens de cet article. Une
question qui a été soulevée pendant les consultations et ailleurs, c'est de s'assurer
qu'il n'y a pas l'accumulation de double fonction, c'est-à-dire que le P.D.G…
ou, au contraire, que le président du C.A. ne peut pas être en même temps P.D.G.
et vice versa. Est-ce que, quelque part dans le projet de loi… est-ce que c'est
indiqué qu'un P.D.G. ne peut pas être aussi président du C.A. ou est-ce qu'on
devrait l'inclure?
M. Girard (Groulx) : C'était
déjà dans la loi. L'enjeu, c'était qu'il n'est peut-être pas toujours respecté.
M. Leitão : D'accord. Donc,
ça se trouve déjà dans la loi, pas nécessairement ici, dans l'article 2 ou
3, mais ça existe déjà.
M. Girard (Groulx) : C'est l'article 28
du chapitre IV.
M. Leitão : O.K., ça existe
déjà. Très bien, merci.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous. D'autres commentaires sur l'article 2? Sans quoi nous allons
procéder à la mise aux voix. L'article 2 est-il adopté? Adopté. Bien. L'article 3
est un peu plus complexe dans son élaboration déjà, et je vous suggère, M. le
ministre, que nous puissions y aller section par section. Donc, 3.1, on
délibère. Par la suite, on passe à 3.2. Et on fera un vote final à la fin pour
l'ensemble de l'article 3.
M. Girard (Groulx) : Mon
équipe me dit que votre suggestion est bonne, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Ah!
alors, je les apprécie.
M. Girard (Groulx) : Alors, j'y
vais avec l'article 3 : Cette loi est modifiée par l'insertion, dans
la section I du chapitre II et avant l'article 4, des suivants :
« 3.1.
Les membres du conseil d'administration d'une société, autres que le président
de celui-ci et le président-directeur général, sont <nommés...
M. Girard (Groulx) :
...sont
>nommés par le gouvernement en tenant compte des profils de compétence
et d'expérience approuvés par le conseil. La durée de leur mandat ne peut
excéder quatre ans.»
Commentaire. L'article 3 du projet de
loi propose l'insertion dans la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État d'un
ensemble de dispositions relatives à la composition du conseil d'administration
ainsi qu'à la durée des mandats et la rémunération de ses membres.
Le nouvel article 3.1 prévoit que la
nomination des membres du conseil d'administration d'une société d'État, autres
que le président du Conseil et le président-directeur général de la société,
est effectuée par le gouvernement sur la base des profils de compétence et
d'expérience approuvés par le conseil d'administration et que la durée de leur
mandat ne peut dépasser quatre ans.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des commentaires? Oui, M. le président de la Commission de l'administration
publique.
M. Leitão : Merci, M. le
Président. Oui, écoutez, je n'ai pas de... sur les trois points, je n'ai pas
beaucoup de questions, beaucoup d'enjeux. Seulement, ma question, c'est sur le
quatre ans, parce qu'encore une fois ça arrive qu'un membre du C.A. arrive à la
fin de son mandat, et on le prolonge pour toutes sortes de raisons. Avec cette
formulation ici, est-ce qu'on peut toujours prolonger le mandat d'un membre du
C.A. si on le juge approprié?
M. Girard (Groulx) : Oui,
c'est-à-dire qu'il peut être renouvelé deux fois.
M. Leitão : O.K., c'est
ça, il peut être nommé deux fois.
M. Girard (Groulx) : Deux
fois.
M. Leitão : Mais ce
n'est pas automatique. Donc, il faut que le gouvernement décide.
M. Girard (Groulx) : Non.
Les renouvellements doivent être approuvés également par le Conseil des
ministres.
M. Leitão : O.K., ça va.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires sur 3.1? Alors, nous allons poursuivre à 3.2, et la beauté de
notre étude c'est qu'on peut toujours revenir au besoin.
M. Girard (Groulx) : Et
on n'adopte pas 3.1?
Le Président (M. Simard) : Non,
c'est à la toute fin, une fois qu'on aura fini 3.6. Puis, entre-temps, on va
venir voter une série d'amendements que vous allez vous-même déposer ou que la
députée de Mercier va déposer à 3.4, si ma mémoire est bonne. Alors, je vous
prie de poursuivre pour 3.2.
M. Girard (Groulx) : O.K.,
bon, alors, vous voyez, vos suggestions sont approuvées, et pas toujours les
miennes. Alors, voilà. Alors, je poursuis avec l'article 3 : Cette
loi est modifiée par l'insertion, dans la section I du chapitre II et
avant l'article 4 :
Article 3.2 : «Le président du
conseil d'administration d'une société est nommé par le gouvernement. La durée
de son mandat ne peut excéder cinq ans.»
Commentaire. Le nouvel article 3.2
concerne essentiellement la nomination du président du conseil d'administration
d'une société d'État, laquelle est effectuée par le gouvernement pour un mandat
d'une durée ne dépassant pas cinq ans.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires?
M. Leitão : Mais qui
peut être aussi renouvelé s'il le juge approprié.
M. Girard (Groulx) : Deux
fois.
M. Leitão : O.K., très
bien.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Mme la députée de Mercier, souhaitiez-vous intervenir?
Mme Rizqy : Non, non.
Le Président (M. Simard) : Ça
vous va? Parfait.
M. Girard (Groulx) : Et,
juste pour clarification, parce que je veux juste que... vu qu'on travaille
bien ensemble, là, quelqu'un qui est membre d'un C.A, qui devient, par la suite,
président du C.A., le compteur pour la durée de la présidence revient à zéro,
là. Est-ce que quelqu'un, théoriquement, pourrait faire trois mandats comme
membre, suivi de trois mandats comme président, et donc six mandats?
Une voix : …
M. Girard (Groulx) : Théoriquement,
ce serait le cas. Ce serait quand même une longévité impressionnante.
Le Président (M. Simard) : Exceptionnelle.
M. Girard (Groulx) : Mais
je tiens à apporter cette précision parce qu'on dit «maximum deux renouvellements»,
mais, si vous êtes d'abord un membre et ensuite vous devenez, par exemple, la
présidente, bien, vous avez droit à trois mandats, néanmoins, comme présidente.
• (12 h 40) •
Le Président (M. Simard) : Oui,
Mme la députée, oui, chère collègue, je vous en prie.
Mme Rizqy : Le
renouvellement, c'est écrit où?
M. Girard (Groulx) : Pardon?
Mme Rizqy : Le
renouvellement.
M. Girard (Groulx) : À
l'article 12.
Mme Rizqy : Ah! O.K.
Donc, ici, c'est juste les cinq ans max puis…
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques sur 3.3?
M. Girard (Groulx) : 3.3
ou 3.2?
Le Président (M. Simard) : 3.2,
pardon, c'est ça. Nous sommes rendus à 3.3 maintenant. Voilà, j'avais déjà
tourné ma page.
M. Girard (Groulx) : Vous
vouliez l'adopter, je pense.
Le Président (M. Simard) : Ah!
non, non, non, c'est parce que notre…
M. Girard (Groulx) : «3.3.
Le président-directeur général d'une société est nommé par le gouvernement, sur
la recommandation du conseil d'administration, en tenant compte du profil de
compétence et d'expérience approuvé par le conseil. La durée de son mandat ne <peut...
M. Girard (Groulx) :
...ne
>peut excéder cinq ans.
«Si le conseil d'administration ne
recommande pas la nomination d'une personne au poste de président-directeur
général dans un délai raisonnable, le gouvernement peut nommer celui-ci après
en avoir avisé les membres du conseil.»
Commentaire. Le nouvel article 3.3 de
la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État porte sur la nomination du
président-directeur général. Il est prévu que cette nomination est effectuée
par le gouvernement sur recommandation du conseil d'administration, laquelle
recommandation tiendra compte du profil de compétence et d'expérience que ce
même conseil aura approuvé. À l'instar du président du conseil
d'administration, le mandat du plus haut dirigeant de la société sera d'une
durée maximale de cinq ans.
Le deuxième alinéa confère au gouvernement
le pouvoir qu'on retrouve actuellement dans plusieurs lois constitutives de
nommer le président-directeur général si le conseil d'administration omet de
lui présenter sa recommandation dans un délai raisonnable.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Des remarques? M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Une question
rapide, M. le Président. Donc, le conseil d'administration fait une
recommandation, mais cette recommandation n'est pas exécutoire. Donc, le
gouvernement peut accepter la recommandation du C.A. ou pas. Est-ce que... Et
donc ma question : Est-ce que… Dans le cas où le gouvernement décide :
Bon, merci beaucoup de votre recommandation, mais moi, je préfère telle autre
personne, est-ce que ça sera rendu public dans le sens… ce que je viens de dire,
c'est-à-dire, le gouvernement prend en considération la recommandation du C.A.,
mais choisit de nommer quelqu'un d'autre, est-ce que le public va savoir ça?
M. Girard (Groulx) : Bien,
ce qui est rendu public, c'est la nomination, pas le processus, parce que, vous
savez, on protège toujours les gens qui sont impliqués dans ces processus-là.
Généralement, les dirigeants de sociétés d'État souvent, lorsque... Une des
raisons qu'on est intéressés à eux, c'est que ce sont des gens performants, qui
ont déjà des carrières, et le processus est confidentiel, et il faut protéger
les gens, par exemple, qui ont un emploi puis qui peuvent vouloir s'informer
sur une opportunité et… Bref, tout ceci est confidentiel, et ce qui est public,
c'est la nomination, les nominations du Conseil des ministres.
M. Leitão : Non, je
comprends, et, pour moi, ce n'est pas ça, l'enjeu. L'enjeu, c'est que, des
fois, je pense, quand ça arrive que la personne qui est finalement nommée comme
P.D.G. n'est pas nécessairement celle que le C.A. avait identifiée, quand ça
arrive, des fois, le public finit par le savoir, mais ça vient par articles
dans les médias, ça vient par des sources anonymes, et ci, et ça, et ci, et ça.
Moi, je pense, ça serait tout simplement beaucoup plus transparent de dire :
Écoutez, bon, on a eu sept propositions du C.A… nous avons eu une proposition
du C.A., mais pas besoin de savoir qui c'était, mais nous avons choisi
Mme Unetelle.
M. Girard (Groulx) : Dans
les faits, et puis chaque situation est différente, mais, souvent, le comité de
sélection du C.A. va proposer deux personnes, et le gouvernement va choisir.
Alors, c'est... et le gouvernement est également informé du processus alors
qu'il est en cours. Des fois, il y a nécessité d'embaucher des firmes externes.
Il y a tout un processus de consultation. Alors, le comité des ressources
humaines du C.A. fait son travail. Le ministre responsable et le gouvernement,
de facto, sont informés. Et, dans les faits, je pense qu'on doit garder... lorsqu'on
parle de nomination de hauts dirigeants, on doit garder l'anonymat, c'est une
valeur importante du processus… pas l'anonymat, mais la confidentialité, excusez-moi,
je n'ai pas utilisé le mot juste, la confidentialité du processus.
M. Leitão : Très bien.
Écoutez, bien, ce n'est pas… je pense, ce n'est pas un enjeu d'inscrire quoi
que ce soit dans un projet de loi, mais c'est plutôt que ce processus-là soit
un peu plus transparent, tout en préservant la confidentialité. On <est...
M. Leitão :
...la
confidentialité. On >est bien au courant de ça. Mais donc c'est
probablement quelque chose qui... On en discutera dans un autre cadre, mais,
des fois, ça arrive, des fois, pas souvent, heureusement, pas souvent, mais,
des fois, il y a un conflit ou... pas un conflit, mais une différence d'opinion
entre le gouvernement et le C.A. quant à la nomination d'un nouveau P.D.G., et,
pour éviter toutes sortes de questions souvent non fondées de favoriser une telle
personne versus une autre, je pense, ça serait d'utilité publique de mentionner
que le gouvernement a, pour des raisons x, y, z, choisi telle personne, même si
cette personne-là n'était pas nécessairement le choix numéro un du conseil
d'administration. C'est juste... voilà.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Moi, je trouve
qu'on fait simple... on fait compliqué, pardon, au lieu de faire simple. J'étais
à l'inverse. Pourquoi ce n'est pas juste : Le gouvernement nomme le
président-directeur général? C'est parce que, dans la première partie, on dit : Sur
recommandation, le gouvernement nomme, mais, si le conseil ne le recommande
pas, le gouvernement le nomme pareil. Alors, à quoi ça sert d'avoir la
recommandation du conseil d'administration? Ça fait que pourquoi on ne coupe
pas court : Le gouvernement nomme le président du conseil d'administration,
parce que, là, ce que monsieur… excusez, j'allais nommer son nom, ce que le
député de Robert-Baldwin expose, c'est que, si la personne n'est pas
recommandée par le conseil d'administration, mais nommée par le gouvernement,
est-ce que cette information-là devrait être connue? Moi, je pense que oui,
parce que le conseil d'administration, qui va être représenté par des
indépendants qui vont être des représentants de la société civile, avait
probablement des raisons de dire que ce n'était peut-être pas la candidature
souhaitée. Donc, j'aimerais savoir pourquoi on se garde ce double standard,
c'est-à-dire, oui, oui, le gouvernement va nommer la personne qui sera
recommandée, mais va pouvoir aussi nommer la personne que le conseil ne voudra
pas. Donc, j'essaie de comprendre la nuance et l'importance d'avoir ce double
standard.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Je
contesterais un peu votre interprétation, là, parce que le pouvoir qu'on donne
au gouvernement de nommer, c'est dans le cas où le conseil d'administration ne
remplit pas dans les délais prescrits ou... et les délais peuvent être fonction
de l'urgence aussi, là. Il peut y avoir des décès ou des choses comme ça qui
raccourcissent les délais. Mais ce qu'on dit, c'est que, si le C.A. ne propose
pas de candidature, n'a pas fait son travail, le gouvernement a le pouvoir de
faire ces nominations-là. Quant à la nomination dans le cours normal des
affaires, j'exclus les cas exceptionnels où le C.A. ne fait pas ses
recommandations, bien, c'est sur la base de profils de compétence bien définis
que les C.A. font des recommandations, et, généralement, dans la pratique,
c'est qu'il y a plus qu'un nom, et là le gouvernement choisit parmi les
personnes qui sont recommandées. Est-ce qu'on définit clairement que c'est deux
personnes? Non?
• (12 h 50) •
M. Ouellet : C'est ça. Je
vais reprendre la balle au bond.
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie.
M. Ouellet : «Si le conseil
d'administration ne recommande pas la nomination d'une personne...» On est à la
même place, là. Tu sais, vous me dites : Si le conseil
d'administration ne veut pas nommer personne, le gouvernement peut, pour mener
à bien les activités de la société, nommer quelqu'un. Je suis d'accord, mais ce
n'est pas ça que ça dit, là : «Si le conseil [...] ne recommande pas la
nomination d'une personne…» Donc, on fait un processus très rigoureux, profil
de compétence, puis là on regarde les noms puis on dit : Nous autres,
là-dedans, là, avec le processus, là, on ne recommande personne, le
gouvernement pourrait nommer une personne à travers la liste. Ça se peut, ça.
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est-à-dire qu'au terme d'un processus, si le C.A. ne recommande personne, ça
veut dire qu'ils n'ont pas respecté les délais, et, oui, ça se peut.
M. Ouellet : Non, non, s'ils
ne recommandent personne, c'est peut-être parce qu'il n'y a personne, malgré le
processus rigoureux, qui a les qualifications, les exigences pour aller au
poste. Ça se peut, ça.
M. Girard (Groulx) : Bien,
oui, ça se peut, effectivement, là, parce qu'il peut arriver des situations où
on a des gens qui ont le bon profil, mais la rémunération n'est pas suffisante,
par <exemple...
M. Girard (Groulx) :
...par
>exemple, par rapport au secteur privé.
M. Ouellet : Donc, le
gouvernement peut nommer quelqu'un au conseil d'administration sans avoir de
recommandation pas parce que le conseil d'administration ne veut pas soumettre
de nom parce qu'il ne fait pas sa job, mais parce que, dans le processus en
cours, qui est terminé, il n'y avait pas personne qui, à leurs yeux,
remplissait les exigences. Donc, ça se peut, ça.
M. Girard (Groulx) : Mais
est-ce que ça se peut, au terme d'un processus de sélection, que le C.A. se
tourne vers le gouvernement et dise : Nous n'avons pas trouvé personne?
Oui, ça se peut. C'est ça, votre question?
M. Ouellet : Ça se peut, oui,
ça peut être ça.
M. Girard (Groulx) : Alors,
on est d'accord, ça se peut.
M. Ouellet : Donc, le gouvernement
peut nommer quelqu'un qui ne sera pas recommandé par un conseil
d'administration.
M. Girard (Groulx) : Oui,
puisque le conseil d'administration n'a pas suggéré, n'a pas recommandé de
candidat dans les délais prescrits.
M. Ouellet : O.K. Je vais
aller un peu plus loin. Le conseil d'administration recommande deux candidats.
Est-ce qu'il se peut que le gouvernement décide de choisir le troisième
candidat?
M. Girard (Groulx) : Il se
pourrait qu'après analyse le gouvernement considère que les deux candidatures
sont sous-optimales et demande de continuer le travail.
M. Ouellet : Est-ce qu'il
faut que je décode que le conseil d'administration devrait prendre acte de la
volonté du gouvernement de refaire le processus pour que, finalement, le choix
soit le choix soumis par le conseil?
M. Girard (Groulx) : Je
dirais qu'en pratique il est normal, par exemple que, lorsqu'un C.A. cherche un
dirigeant, il peut avoir des suggestions qui arrivent de partout. Ça peut
venir, par exemple... On peut embaucher des firmes externes. Il peut y avoir
des gens qui se sont manifestés par eux-mêmes. Il peut y avoir une recherche de
cadres. Il peut y avoir des références. Le gouvernement peut avoir suggéré
d'évaluer des gens dans le cadre du processus, effectivement. Est-ce qu'il
se... Votre question, c'est quoi?
M. Ouellet : Parce que
j'essaie... Ce que vous me dites tout à l'heure, votre raisonnement, c'est :
s'il y a vacance d'emploi et que le conseil ne remplit pas ses exigences, le
gouvernement a le droit de nommer quelqu'un. Ça, je ne suis pas en désaccord
avec ça. Il y a une vacance d'emploi.
M. Girard (Groulx) : Parfait.
M. Ouellet : Ça, je ne suis
pas en désaccord, mais l'article en question permet autre chose qu'uniquement
cela. Donc, la possibilité du gouvernement de passer outre une recommandation
du conseil d'administration pour nommer une autre personne, autre que celle qui
aurait pu être recommandée par le conseil, ça, vous ne l'avez pas niée non
plus. Donc, c'est pour ça que, dans votre exemple, de dire : S'il y a une
vacance d'emploi, puis qu'on doit trouver quelqu'un, puis que le conseil ne remplit
pas les exigences, à un moment donné, il faut que le gouvernement tranche, ça
nous prend quelqu'un pour mener à bien les activités de la société, je suis en
accord avec vous. Mais ce n'est pas ce que l'article dit. Il dit : À un
moment donné, si le conseil d'administration ne recommande pas la nomination
d'une personne, le gouvernement peut nommer celle-ci après avoir avisé les
membres du conseil.
Donc, pourquoi on ne dit pas tout
simplement que c'est le gouvernement qui nomme les présidents-directeurs
généraux des sociétés d'État? Pourquoi on doit avoir la recommandation si, 99 %
des cas, on va la respecter, mais, dans 1 %, on ne la respectera pas,
outre le fait que ce n'est pas une vacance d'emploi, parce que le processus
n'est pas adéquat ou le conseil d'administration n'a tout simplement pas fait
sa job? C'est ça que j'essaie de circonscrire, le pouvoir du gouvernement de
nommer quelqu'un qui ne sera pas recommandé par le conseil d'administration, parce
que c'est eux qui sont rois et maîtres des activités, qui ont la responsabilité
et le rôle, comme administrateurs, de voir à la destinée de la société.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
qu'il qu'il y aurait consentement pour que M. Hudon explique?
Le Président (M. Simard) : Le
consentement est déjà donné. Alors, allez-y.
M. Hudon (Alain) : Merci, M.
le Président. Ici, le deuxième alinéa de 3.3, là, c'est l'exception. Donc, si
on allait de l'avant avec la proposition qui est soumise, on rendrait
l'exception la règle générale. Donc, ce qu'il ne faut pas oublier, là, c'est
que le conseil d'administration détermine des profils de compétence et
d'expérience des personnes qui vont pouvoir occuper le poste de P.D.G. Quand ce
poste-là devient vacant, bien là il y a une analyse qui se fait, puis les cas
de figure que le ministre a mentionnés sont là, là. Il y a une firme de
chasseurs de têtes, des candidatures spontanées, du bouche-à-oreille. Bref, il
y a une démarche qui se fait de trouver des candidats qui vont remplir les...
qui vont respecter <ces…
M.
Hudon (Alain) :
...respecter >ces profils de compétence
et d'expérience là. C'est important. C'est le C.A. qui détermine, il dit :
Nous autres, le P.D.G. de la société, là, il faut qu'il ait ça comme pedigree,
comme expérience, comme compétence. Ce n'est pas le gouvernement qui doit
déterminer ça.
Donc, on met ça entre les mains du C.A.,
puis, exceptionnellement, si le C.A., pour des raisons que j'ignore, n'est pas
capable de respecter ce que la loi lui demande ici, de recommander au
gouvernement un candidat pour agir à titre de P.D.G, bien là le gouvernement
peut agir de lui-même. Pourquoi c'est important? Parce que le P.D.G, c'est lui
qui gère la business, qui gère la société. Il travaille à temps plein au sein
de la société. Ça nous prend quelqu'un, là, absolument. Ça fait que, là, si le
C.A, pour toutes sortes de raisons, ne remplit pas son engagement, bien là on
donne exceptionnellement un pouvoir au gouvernement de faire fi de l'exigence
de donner suite à la nomination à la suite d'une recommandation du C.A. pour,
justement, ne pas laisser la société d'État sans tête dirigeante pendant un
temps, jusqu'au temps que le C.A. fasse son travail.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Laissez-le
finir, parce qu'il reste trois minutes. J'aurai des questions après.
M. Ouellet : Je ne remets pas
ça en compte, mais est-ce qu'il se pourrait qu'un conseil d'administration nous
dise : Après le processus, nous autres, là, on ne recommande personne dans
ces trois, quatre noms là, on ne recommande personne. Puis le gouvernement
décide : Bien, vous savez quoi, dans ces trois, quatre noms là, nous
autres, cette personne-là, on la veut, on la nomme. Ça fait que ce n'est pas le
gouvernement... Pardon, ce n'est pas le conseil d'administration qui, parce
qu'il y a une vacance d'emploi puis qu'il ne fait pas son processus… Peut-être
que le conseil administration voudrait dire : Moi, dans le processus
actuel, il y a cinq noms, puis, dans les cinq noms, il n'y a personne qu'on
veut recommander, ça ne fait pas la job. Le conseil d'administration recommande
de retourner en appel d'offres puis peut-être aller avec un recrutement à
l'international, mettons, puis, bon…
Or, le conseil… parce que M. le ministre
nous l'a exposé, il y a des discussions qui partent et viennent sur les
nominations. Puis évidemment le gouvernement est consulté, quand même,
là-dedans. Le gouvernement pourrait dire : Bien, écoutez, non, non, je
comprends que, dans les cinq, vous n'en recommandez pas, mais, nous, dans les
cinq, il y a une candidature qui fait notre affaire, on lui a parlé, elle est
intéressée, on va la nommer. Est-ce que ça, ça se peut? Parce que votre cas
d'exception…
Puis on pourrait le circonscrire dans la
loi. Dans le cas où le conseil d'administration ne remplit pas ses exigences de
faire une recommandation suite à un processus, là, je suis d'accord qu'on
circonscrit l'exception, mais je trouve ça encore large, ce qui pourrait
permettre… Puis je ne porte pas de mauvaises intentions au gouvernement, puis
je ne veux pas… planer non plus sur nos têtes les nominations partisanes, mais
dans un cas, au conseil d'administration, qu'ils ont cinq noms concernant une
situation qui ont cinq noms puis qu'ils disent : Nous, il n'y a rien, puis
le gouvernement dit : Désolé, dans ces cinq-là, il y en a une ou il y en a
un, on veut le nommer, on le nomme, il n'y a rien qui ne l'empêche de faire ça.
Est-ce que je me trompe?
M. Girard (Groulx) : M.
Hudon, est-ce que vous voulez poursuivre vos explications? Vous n'êtes pas
obligé de dire oui.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Hudon (Alain) : Je veux
juste ajouter une remarque, si vous le permettez, M. le Président. Ça
m'apparaîtrait étonnant, et là je ne dis pas que c'est impossible que le
conseil d'administration entreprenne une démarche pour sélectionner un P.D.G. et
qu'il ne fasse que remettre une lettre ou une liste de candidats en disant :
Ces candidats-là, en principe, doivent minimalement respecter les profils de
compétence et d'expérience qui sont exigés par le C.A, parce que, sinon, ils
n'auraient pas pu passer le processus, là. On doit écarter les personnes qui ne
respectent pas le processus de... les exigences de compétence et d'expérience.
Donc, moi, je vois mal un C.A. qui a une liste de candidats dans laquelle les
personnes respectent les exigences de compétence et d'expérience et ne
recommanderait personne sur la liste. Le cas qui est prévu au deuxième alinéa,
puis on le dit bien, là, c'est dans un délai raisonnable. Ça veut dire qu'en
principe il n'a pas agi ou il n'a pas justement transmis de recommandation au
C.A… au gouvernement.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, merci. Merci à vous.
Et, compte tenu de l'heure, nous allons
suspendre nos travaux pour l'heure du dîner. On se retrouve à 15 heures
dans la même salle. À plus tard.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 18)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, à l'ordre, s'il vous plaît! Je constate que nous avons quorum.
Nous allons reprendre nos travaux pour mieux les arrêter momentanément suite à
une entente qui est intervenue entre nos leaders.
Donc, on se retrouve dans quelques
instants. Merci pour votre collaboration.
(Suspension de la séance à 15 h 19)
15 h 30 (version révisée)
(Reprise à 15 h 53)
Le Président (M. Simard) : Chers
collègues, nous reprenons nos travaux. Et je me permets de vous rappeler, enfin,
pour le bénéfice de celles et ceux qui nous écoutent, que la commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 4,
Loi renforçant la gouvernance des sociétés d'État et modifiant d'autres
dispositions législatives.
Alors, lors de la suspension de nos
travaux, plus tôt en avant-midi, vers 13 heures, il y avait un échange
entre le ministre des Finances et le député de René-Lévesque au sujet de l'article 3.3.
Souhaitiez-vous que nous poursuivions à cet égard? Et je sais que la députée de
Mercier m'avait déjà également signifié, éventuellement, son intérêt,
possiblement, d'intervenir. Je ne sais pas si c'est toujours le cas.
Mme Ghazal : ...c'était
sur quoi, là?
Le Président (M. Simard) : Alors,
à vous de m'indiquer qui voudrait débuter.Vous, cher collègue?
M. Girard (Groulx) : ...
Le Président (M. Simard) : C'était
complet pour vous, M. le ministre? Bon.
Mme Ghazal : Oui, oui,
bien, je vais... Oui, je me retrouve.
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme la députée de Mercier, à vous la parole.
Mme Ghazal : O.K. Oui,
très bien. Merci beaucoup, M. le Président. Donc, c'est ça, on était en train
de discuter de la nomination des P.D.G. sur recommandation des membres du
conseil d'administration. Est-ce qu'on a des chiffres, sans dire quelles
sociétés, combien, qui... tu sais, est-ce qu'on a des chiffres dans quelles
proportions la recommandation a été respectée depuis les quatre années de la
CAQ? Puis, si on ne l'a pas maintenant, là, est-ce que c'est quelque chose qui
est comme comptabilisé quelque part? Juste pour savoir combien de fois on a
suivi les recommandations puis combien de fois on ne l'a pas fait. Puis, des
fois, ça peut être légitime puis ça peut être pour une bonne raison, mais juste
de savoir ça, est-ce que c'est... Ou peut-être un ordre de grandeur, si vous n'avez
pas les chiffres. 99 %? 50 %?
M. Girard (Groulx) : Je
n'ai pas de chiffres. Et je dirais qu'il y a peut-être des cas où il y a eu un
processus itératif, c'est-à-dire qu'il a pu y avoir des discussions, puis le
gouvernement n'était pas satisfait de ce qui allait être suggéré, et ce qui
fait qu'il y a eu d'autres suggestions avec lesquelles le gouvernement était
satisfait. Ça fait que, même si on avait des chiffres, je ne pense pas qu'ils
feraient... décriraient le processus adéquatement.
Mme Ghazal : Mais, par
exemple, je me rappelle, tu sais, vous le voyez comme moi, quand il y a des
nominations partisanes, ça sort dans les médias, c'est critiqué. Le cas le
plus...
M. Girard (Groulx) : Qu'est-ce
que vous entendez par une nomination partisane, là? Je veux être...
Mme Ghazal : Bien, par
exemple, Mme Marie Grégoire, pour Bibliothèque et Archives nationales du
Québec. Si je me... Là, j'essaie d'y aller comme de mémoire, là, parce que je n'ai
pas... je ne me rappelle pas ce qui s'était passé, mais c'était très contesté,
je ne pense pas qu'elle faisait l'unanimité ou que c'était une recommandation
du conseil d'administration de BANQ. Et donc là, finalement... En fait, est-ce
que ce qui est écrit dans l'article 3.3, qui est... je le sais, c'est un
nouvel article qu'on ajoute aujourd'hui, est-ce <que ça a été...
Mme Ghazal :
...
l'article 3.3, qui est... je le sais, c'est un nouvel article qu'on ajoute
aujourd'hui, est-ce >que ça a été appliqué ou pas dans le cas, tiens, de
BANQ, de la nomination de Mme Marie Grégoire?
M. Girard (Groulx) : Bien, je
n'ai pas été impliqué dans ce dossier, là, là. Ce serait beaucoup plus facile
pour moi de commenter les dossiers dans lesquels j'ai été impliqué.
Mme Ghazal : Bien, en fait,
c'est parce que ça, ça ne s'applique pas uniquement aux dossiers dans lesquels
va être impliqué le ministre, l'article 3.3, c'est les dossiers dans
lesquels tout le gouvernement va être impliqué, dans toutes les sociétés d'État
qui sont... auxquelles le projet de loi n° 4 s'applique.
M. Girard (Groulx) : Non, ce
que je veux vous dire, c'est que, dans la mesure... Moi, j'ai quand même neuf
organismes sous moi, plus le ministère, là, ça fait que je sais ce qui s'est
passé à la SAQ, la SQDC...
Mme Ghazal : Donc, c'est
quoi, votre moyenne au bâton de respect de ce que le conseil d'administration
vous recommandait?
M. Girard (Groulx) : Ma
moyenne au bâton, bien, je pense que c'est 100 %. J'ai nommé les gens qui
étaient recommandés par les conseils d'administration.
Mme Ghazal : O.K. À toutes
les fois. Puis ma question, dans le fond, je sais que ce n'est pas vous, le
ministre qui était impliqué... Oui?
M. Girard (Groulx) : Puis,
juste précision, parce que je veux être pleinement transparent avec vous, il y
a plusieurs situations où le conseil d'administration a soumis deux noms, et le
gouvernement a choisi, mais les deux noms avaient passé à travers le processus,
rencontraient les critères, et, on pourrait dire, les deux candidats étaient de
grande qualité.
Mme Ghazal : Puis, dans le
fond, l'article 3.3 vient faire... vient écrire dans la loi la pratique,
ce qu'on fait déjà. C'est ça, l'objectif?
M. Girard (Groulx) : Quel
est... M. Hudon, peut-être, vous pourriez clarifier l'objectif du
point 3.3?
Le Président (M. Simard) : M.
Hudon.
M. Hudon (Alain) : Merci, M.
le Président. L'article 3.3, dans le fond, il vient compléter le processus
de nomination de l'ensemble des membres du C.A. On a nommé les membres
réguliers en premier, à 3.1, on nomme le président à 3.2 puis on nomme le
P.D.G. à 3.3. Ce qu'on retrouve à 3.3, ce n'est pas du droit nouveau, là, ça,
on retrouve ça dans la quasi-totalité des dispositions des lois constitutives
des sociétés d'État.
Mme Ghazal : Oui, mais on
trouvait que c'était important de le mettre dans la loi parce que... C'est
juste que ce n'était pas écrit, mais c'était la pratique?
M. Hudon (Alain) : Ce qu'on
écrit là, c'est déjà écrit dans les lois des... constitutives des sociétés
d'État.
Mme Ghazal : Dans les lois...
Ça fait que qu'est-ce que ça vient changer de l'écrire dans la loi?
M. Hudon (Alain) : C'est
qu'on vient... Un des objectifs du projet de loi, c'est qu'on vient centraliser
les dispositions qu'on retrouve de façon régulière dans l'ensemble des lois de
sociétés d'État puis on les met en matière de gouvernance, dans la loi sur la
gouvernance. Ce qu'on va faire, on va enlever ces dispositions-là qu'on trouve
dans les lois constitutives des sociétés d'État...
Mme Ghazal : Pour les mettre
là pour tout...
M. Hudon (Alain) : ...puis
tout va se retrouver dans la loi sur la gouvernance.
Mme Ghazal : O.K. Ça fait que
c'est la pratique habituelle, vu que c'était déjà écrit?
M. Hudon (Alain) : Ce n'est
pas du droit nouveau, effectivement.
Mme Ghazal : C'est ça. O.K.
Puis les cas qui sont sortis, qui disent que, depuis que la CAQ est au pouvoir,
il y en a eu plusieurs, là, Marie Grégoire, Guy LeBlanc, Mme Catherine
Loubier, déléguée générale du Québec à New York, etc., toutes ces
personnes-là... Là, j'essaie de voir... Ah! O.K., parce qu'il n'y en a aucun
qui est dans... avec le ministre qui est avec moi, ici, quoique la loi
s'applique à tout le gouvernement. Ça fait que, là, je ne peux pas poser la
question à chacun des ministres.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Mais je veux juste être clair, là, les... D'abord, la nomination de Mme Grégoire,
elle a suivi un processus rigoureux. Il y a des profils de compétence, et ce
n'est pas parce que quelqu'un a fait de la politique dans sa vie qu'il n'est
pas compétent. Alors, dans le cas de Mme Loubier, c'est reconnu que Mme Loubier
est une femme extrêmement compétente. D'ailleurs, elle a été une joueuse
importante dans la signature du contrat, avec l'État de New York,
d'hydroélectricité. Ça fait que je pense qu'il ne faut juste pas rejeter
systématiquement quelqu'un parce qu'il a eu une carrière politique, qu'elle
soit avec n'importe quel parti.
Mme Ghazal : Je suis d'accord.
M. Girard (Groulx) : Parfait.
Mme Ghazal : Je suis d'accord.
Ma question, ce n'est pas ça, puis je ne remets pas... Puis moi, j'aime
beaucoup Mme Marie Grégoire, que j'avais rencontrée. Puis ce n'est pas ça,
ce n'est pas pour personnaliser, c'est juste parce que c'est un cas qui a
beaucoup, beaucoup fait la manchette, ça fait que ce n'est pas moi qui le sors.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Mme Ghazal : Et ma question,
c'est : Est-ce que cette nomination-là, par exemple, je vous donne
celle-là parce qu'elle a fait beaucoup jaser, et celle de M. Guy LeBlanc,
Investissement Québec, est-ce que ces nominations-là étaient... Parce que ça se
peut que le hasard de la vie fasse que ça soit des gens qui ont été recommandés
par le conseil d'administration. Ça se peut que ça soit ça, puis, qu'est-ce que
vous vous voulez, c'est en même temps l'ami du ministre, c'est en même temps
quelqu'un qui a fait de la politique, tout ça arrive en même temps, puis ça se
peut, ce n'est pas... Ça se peut. Ça fait que je veux juste savoir :
Est-ce que, dans... Je le prends parce que c'est un cas qui a fait couler
beaucoup d'encre. Est-ce que Mme Marie Grégoire...
• (16 heures) •
M. Girard (Groulx) : ...a
suivi un...
Mme Ghazal : Supposons, elle,
est-ce que ce qui est écrit dans 3.3, c'est ça qui a été fait, le gouvernement
a pris la recommandation du conseil d'administration de BANQ?
M. Girard (Groulx) : Oui.
Mme Ghazal : O.K.
M. Girard (Groulx) : Et là, peut-être
pour clarifier, parce que M. Hudon, vous nous avez parlé en légiste, là, mais
moi, j'aime beaucoup l'article 1, M. le <Président...
>
16 h (version révisée)
<17929
M.
Girard (Groulx) :
...peut-être pour clarifier, puisque, M.
Hudon, vous nous avez parlé en légiste, là. Mais moi, j'aime beaucoup l'article 1,
M. le >Président. Je sais que vous me faisiez des gros yeux quand j'y
revenais. Mais ce qu'on fait dans les articles 1 à 22, là, c'est les
dispositions centrales du projet de loi. Alors, on vient mettre les blocs qui
constituent la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Et là, ici, c'est le
processus de nomination. Et on a une bonne discussion là-dessus, mais on n'invente
rien, c'est-à-dire qu'on énumère ce qui est déjà fait dans la pratique. Puis là
on va s'en aller sur 3.4 et on va parler de rémunération. Bien, encore là, ce
qu'on va dire, c'est ce qui est fait. On n'amène pas une nouvelle disposition.
Mme Ghazal : Oui, c'est ce
que j'avais compris en... Je n'avais pas eu un oui mais j'ai compris que c'était
ça. O.K. C'est bon. Moi, je n'ai pas d'autre question. Je ne sais pas si mon
collègue...
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires? M. le député de René-Lévesque. Et mon collègue également, de
Robert-Baldwin, souhaitait intervenir sur le même enjeu. Alors ça sera à vous
de voir.
M. Ouellet : Vas-y, vas-y, Carlos,
puis je peux aller après, oui.
Le Président (M. Simard) : Parce
que, par équité, quand même.
M. Ouellet : Oui, oui,
allez-y, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Comme
vous êtes déjà intervenu sur le même article, peut-être qu'il serait convenable
que le député de Robert-Baldwin s'exprime à ce stade-ci.
M. Leitão : Très bien. Très,
très rapidement, mais je reviens sur la même chose. Ce que la collègue de
Mercier a mentionné, a qualifié de nomination partisane, je ne veux pas
soulever une grosse polémique là-dessus, mais c'était un peu à ça que je
faisais allusion au début, quand on avait commencé à parler de l'article 3.3.
C'est-à-dire qu'il arrive des fois, il arrive des fois, où le gouvernement
décide de nommer un P.D.G. qui ne faisait pas... qui n'était pas dans la courte
liste du conseil d'administration. Ça peut arriver. Bon, pour toutes sortes de
raisons, ça peut arriver. Ce que je suggérais, c'était que, quand c'est le cas,
que ce soit clairement dit : Le gouvernement a décidé d'engager madame X
au poste de P.D.G. de tel organisme, même si le conseil d'administration ne
nous l'avait pas recommandé, parce que, sinon, la façon dont c'est rédigé, ça
donne l'impression que le C.A. propose deux noms, et le gouvernement,
automatiquement, choisit un des deux. Ce n'est pas toujours le cas.
M. Girard (Groulx) : Mais,
dans les faits, il y a un processus itératif. C'est-à-dire que, si, par
exemple, le PCA se préparait ou même recommandait deux noms qui ne
correspondent pas à... ou que tout simplement qu'il y a une divergence d'opinions
entre la recommandation du C.A. puis le gouvernement, le gouvernement va
demander au C.A. de continuer son travail, de considérer d'autres noms, de
soumettre d'autres noms. Donc, ultimement, je dirais que c'est toujours des
recommandations du C.A. C'est juste qu'il y a une itération où... Puis il y a
une différence entre les discussions informelles dans le cours du processus
puis la résolution qui arrive à la fin du C.A., la résolution qui est formelle,
avec les deux noms. Pour moi, c'est presque... ça n'arrivera pas que les deux
noms ne correspondront pas au gouvernement parce qu'on va s'être parlé avant
dans le processus d'itération.
M. Leitão : M. le Président,
je dois vous dire que le ministre était clair et j'ai compris. Non, et c'est...
Ça va. J'ai compris.
Le Président (M. Simard) : Alors,
la parole appartient au député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Merci, M. le
Président. La question que je posais ce matin sur l'opportunité du conseil d'administration...
pas l'opportunité du conseil d'administration, pardon, mais l'opportunité du
gouvernement de nommer quelqu'un qui n'est pas recommandé par le conseil d'administration
peut poser problème.
Je vais vous ramener en... je vais vous
dire la date exacte, là, pour être certain, 2014. Le député de Deux-Montagnes,
l'actuel ministre de l'Environnement et de la Lutte aux changements
climatiques, déposait le projet de loi n° 393, Loi encadrant la nomination
de certains titulaires d'emplois supérieurs et uniformisant certains aspects de
la nomination des juges et décideurs administratifs. Je ne vais pas vous lire
l'ensemble du projet de loi du collègue, mais il avait à l'intérieur même <une...
M. Ouellet :
...de
certains titulaires d'emplois supérieurs et uniformisant certains aspects de la
nomination des juges et décideurs administratifs. Je ne vais pas vous lire
l'ensemble du projet de loi du collègue, mais il avait à l'intérieur même >une
volonté de dépolitiser certaines nominations, des sous-ministres, des
secrétaires généraux, des présidents d'office, des présidents-directeurs généraux,
on touchait aussi des sous-ministres, on touchait aussi l'Autorité des marchés
financiers, la Caisse de dépôt, Hydro-Québec, Investissement Québec, Financière
agricole du Québec, Régie de l'assurance maladie, la Régie des rentes, la
Société des alcools du Québec, la Société des loteries du Québec, la Société
d'habitation du Québec, la Sûreté du Québec, la Société québécoise des
infrastructures, bref, une pléthore. Ah! puis il y en a d'autres, là, le bureau
des décisions et de révision, la Commission municipale, une pléthore
d'organismes qui avaient des liens de près ou de loin avec l'État.
En 2018, le leader parlementaire actuel,
mais qui n'était pas leader à l'époque puisque le gouvernement n'avait pas été
formé encore, nous disait, le 9 octobre 2018, que «la CAQ veut éliminer
les nominations partisanes. Les compétences des actuels hauts fonctionnaires,
dirigeants de l'État seront passées au crible, tout comme celles des futurs
candidats à ces postes.» Il s'est engagé, avec son gouvernement, de déposer un
projet de loi d'ici Noël afin que ces nominations soient faites de façon plus
transparente. La CAQ avait souvent dénoncé par le passé qu'on donnait, des fois,
des postes à des hauts fonctionnaires parce que c'étaient nos amis. Certains
postes étaient aussi nommés à vie. Et, en campagne électorale, votre formation
politique avait dit aussi que la Vérificatrice générale valide aussi les
compétences de certains hauts fonctionnaires pour savoir si effectivement tout
est possible et tout était sur la table.
Bref, tout ça pour vous dire, M. le
Président, que, du côté de la Coalition avenir Québec, il y avait une position
tenue par le parti en 2014 et il y avait une volonté en 2018. Cette volonté-là
ne s'est pas transformée en projet de loi. Tellement que le projet de loi du
collègue de Deux-Montagnes m'a inspiré, M. le Président. J'ai moi-même déposé
le projet de loi n° 694, qui reprend 95 % des dispositions présentées
par le collègue de Deux-Montagnes, à quelques exceptions près, puis c'était la
couverture de certaines sociétés qui n'était pas faite par le passé. Mais,
ensemble, nous faisions une communion d'esprit en disant : Il fallait
changer la façon de faire.
Alors j'en profite aujourd'hui, M. le
ministre, parce qu'on parle de gouvernance, d'avoir cette discussion-là pour
dire : Est-ce que ça peut changer? Est-ce que ça doit changer? Puis là je
le sais que vous allez me dire : M. le Président, le député de
René-Lévesque oublie que le gouvernement a procédé à des nouvelles nominations
aux deux tiers pour le DPCP, pour le Commissaire à l'éthique...
pas le Commissaire à l'éthique, pardon, pour le commissaire à l'UPAC, pardon,
et aussi pour la Sûreté du Québec. On vient de faire, d'ailleurs, le processus.
Mais le cœur même des revendications de la Coalition avenir Québec, c'était de
changer la façon de faire et d'éviter qu'il y ait de la partisanerie et que les
gens soient choisis par les compétences. Quand je regarde le texte qui est
proposé puis les modifications qui sont faites, je ne dis pas que les gens ne
sont pas choisis sur la compétence, je ne dis pas que les gens ne méritent pas
de faire partie du processus, mais il y a une apparence encore ou une
possibilité, plutôt, que, malgré les recommandations faites par le conseil
d'administration, le gouvernement peut nommer une autre personne. Et c'est ça,
je pense, la nature de la discussion. Et c'est ça que le collègue de
Robert-Baldwin a commencé comme débat. Et c'est ça que la collègue de Mercier a
renchéri tout à l'heure.
Donc, j'aimerais savoir du côté du
gouvernement présentement : Est-ce qu'il est à l'aise avec le processus
actuel? Donc, ce que son collègue de Deux-Montagnes avait déposé à l'époque, ce
que j'ai représenté, est-ce qu'on doit mettre ça de côté puis on fonctionne tel
que c'est présenté dans le projet de loi, d'une part? Et comment se fait-il
qu'on ne pourrait pas peut-être juste circonscrire cette fameuse exception, qui
était indiquée ce matin en commission parlementaire, à savoir, bien, dans le
cas où il y a vacance d'emploi et le conseil d'administration ne voit pas à ses
obligations, par urgence, le gouvernement peut procéder à une nomination pour
s'assurer de l'administration et de la continuité des activités de la société?
Alors, je mets la table, le ministre le
sait maintenant. Il y avait une position historique de son parti, il y avait un
projet de loi qui a été déposé en 2014, il y a une position de son leader
parlementaire sur une volonté. Huit ans plus tard, on fait le bilan un peu puis
on a l'opportunité d'ouvrir les lois sur la gouvernance. Donc, qu'en est-il de
la suite pour modifier ces nominations-là pour qu'elles soient plus
transparentes?
Puis, tu sais, M. le Président, je ne veux
pas prendre trop de temps, là, mon projet de loi, il est là. Si ça intéresse le
gouvernement, là, on l'appelle en Chambre, on le débat puis on l'adopte. Mais
ce n'est pas vrai que je vais amender le projet de loi si je n'ai aucune
ouverture du côté du ministre là-dedans.
Ça fait que, tu sais, je ne veux pas faire
durer le plaisir, mais je pense que le débat est important puis les
positionnements sont importants, parce qu'on va le savoir, pour 2022, est-ce
que, oui ou non, les nominations partisanes ont été changées sous le
gouvernement de la CAQ ou, si oui ou non, les nominations sont plus
transparentes et que le processus respecte les autorités, les compétences et
les responsabilités qui sont confiées au conseil d'administration. <Voilà...
M. Ouellet :
...les
nominations sont plus transparentes et que le processus respecte les autorités,
les compétences et les responsabilités qui sont confiées au conseil
d'administration. >Voilà.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bon, écoutez,
je pense que... D'abord, je pense qu'il faut bien lire 3.3. Vous voulez faire
un cas général...
M. Ouellet : Je veux faire de
la politique.
M. Girard (Groulx) : ...de
l'exception au deuxième paragraphe. Alors, le cas général, ça dit : «Le
président-directeur général [...] est nommé par le gouvernement, sur la
recommandation du conseil d'administration, en tenant compte du profil de
compétence et d'expérience approuvé par le conseil.» C'est ça, l'innovation.
C'est que, pour faire des nominations, il faut tenir compte du profil de
compétence et d'expérience approuvé par le conseil. Et ça, ça veut dire quoi?
Ça veut dire que c'est... les gens qui sont nommés doivent être compétents en
vertu des critères de compétence qui ont été émis.
Puis là il y a un cas exceptionnel, celui
où le C.A. ne remplit pas dans le temps ses responsabilités pour quelque raison
que ce soit. Puis là on dit : Dans ce cas-là, le gouvernement peut traiter
l'exception de manière exceptionnelle.
Alors, le gouvernement, 90 % des gens
qu'on a nommés n'avaient aucune affiliation politique. Quant aux gens qui ont
eu... qui avaient des affiliations politiques... Puis je vais vous surprendre.
Moi-même, Retraite Québec, j'ai renouvelé deux fois M. Després, qui était un
ancien ministre, le gouvernement libéral précédent. Je l'ai renouvelé deux fois
à Retraite Québec parce que je jugeais qu'il était compétent. Et le C.A. était
d'accord avec moi. M. Després avait eu ses évaluations, puis voilà.
• (16 h 10) •
Alors, je vous le dis, d'une part, ce
n'est pas parce que quelqu'un a fait de la politique qu'il faut l'exclure. Dans
90 % des cas, les gens n'ont pas fait de la politique. Lorsqu'il y a eu,
par exemple, le cas de Mme Loubier, je veux bien parler d'elle parce que
je la connais très bien, c'est une femme exceptionnelle, alors elle a rempli le
profil de compétence puis elle a été nommée. Puis savez-vous quoi? Elle a fait
du bon travail. En fait, elle a tellement fait du bon travail qu'on était
extrêmement déçus lorsqu'elle a quitté.
Alors, moi, je vous proposerais — c'est
une très belle discussion puis c'est agréable — qu'on passe à 3.4. La
prochaine discussion va être encore meilleure. Ça va être sur la rémunération
des dirigeants. Je pense que ça promet. Mais, pour 3.3, je pense qu'on a fait
le tour.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques sur 3.3? M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Je ne peux pas
accepter uniquement cette réponse. Le ministre est un fin renard. Il connaît la
politique de plus en plus. Je ne suis pas en désaccord avec ce que vous dites
en disant que... «…en tenant compte du profil de compétence et [de l'expérience]
approuvé par le conseil.» Je ne veux pas rentrer dans les détails, mais il y a
quelques nominations où est-ce que le profil des compétences qui a été décidé
par le conseil était plus bas que ce qu'on avait connu par le passé pour, je ne
sais pas, peut-être favoriser une candidature qui n'avait pas les exigences
minimales pour sa nomination. Ça s'est passé, ça. Puis ça, je pense que vous en
êtes conscient. Mais je ne dirai pas les noms puis le processus, mais nous
savons de qui on parle ou dans quel processus.
M. Girard (Groulx) : Je n'ai
aucune idée de qui vous parlez. Continuez.
M. Ouellet : Si je vous parle
de la nomination au bureau d'archives nationales du Québec qui a créé un
profond malaise dans le milieu parce que les compétences qui étaient
initialement demandées n'ont pas été celles finales qui ont été retenues... qu'il
y a une évolution.
Le Président (M. Simard) : Cher
collègue, je vais vous arrêter là-dessus ici, non pas pour vous dire quoi dire,
mais pour nous rappeler ici collectivement à la prudence. Nous débattons d'un
projet de loi, nous sommes à l'article 3.3, et est-il forcément utile
d'avoir des nominations... des références nominatives? Enfin, je vous exprime
un certain inconfort qui m'habite à ce stade-ci. Vous prenez ce qui fait votre
affaire, mais je nous appelle à la prudence. Veuillez poursuivre, s'il vous
plaît.
M. Ouellet : Je vais
recadrer. Je vais recadrer.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. Ouellet : Mon point, c'est
que, malgré le fait que je suis d'accord avec le fait que le ministre dit qu'en
rajoutant que les compétences et l'expérience approuvées par le conseil est une
nouvelle façon de faire, je suis obligé de signifier que, même si ça, ça
existe, il y a effectivement des façons de faire qu'on a vues, qui ont été
exposées, qui fait que, bien, on a juste à changer des compétences puis on est
toujours dans la même lignée. Ça fait que ce n'est pas parfait. Ce qu'il m'a
donné comme réponse, je ne dis pas que c'est mauvais. Mais est-ce que c'est
parfait comme processus? J'en doute.
Cela étant dit, je comprends la volonté du
gouvernement de dire : Bien, écoutez, on va se coller à ce qu'il y a dans
l'article, mais j'aurais <aimé...
M. Ouellet :
...processus?
J'en doute.
Cela étant dit, je comprends la volonté
du gouvernement de dire : Bien, écoutez, on va se coller à ce qu'il y a
dans l'article, mais j'aurais >aimé... parce qu'il aurait pu me le dire.
Ce n'est peut-être pas parfait, ce que le ministre présente comme modifications
législatives en matière de nomination, en matière d'approbation de candidature,
mais est-ce qu'il y a une volonté de faire les choses différentes? Et je ne
veux pas paraphraser, je ne veux pas l'interpréter, mais je comprends que ce
projet de loi là est la réponse du gouvernement à huit années de cheminement et
de réflexion par rapport à la nomination de personnes qui occupent des postes
pour des sociétés d'État. Puis je vous en ai nommé, tantôt, une nomenclature
qui avait été déposée par le député de Deux-Montagnes. C'est ce que je
comprends. Est-ce que je me trompe?
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est-à-dire que ce que vous devez comprendre, c'est qu'au budget de 2020 le
gouvernement a exprimé le désir de moderniser la Loi sur la gouvernance des
sociétés d'État, qui existe depuis 2006, de professionnaliser nos conseils
d'administration. Et voici la réponse du gouvernement.
M. Ouellet : Mais, dans
le cas des engagements, en campagne électorale et par le passé, de changer les
façons de faire, donc, on peut nommer les personnes. Parce que ça allait quand
même assez loin. On parlait de nominations aux deux tiers dans certains postes.
On n'est pas là, ce que vous me dites, là : M. le député de René Lévesque,
ce qu'on a pu dire par le passé ou ce qu'on a voulu faire en début de 2018, ce
n'est pas... ça, ce n'est pas la réponse.
M. Girard (Groulx) : Mais
je ne suis pas... Écoutez, on est dans l'interprétation de l'interprétation, là.
Mais, à ce que je sache, il y a eu des nominations aux deux tiers à l'Assemblée
nationale, là. Il y a eu des changements.
M. Ouellet : Oui. Puis
je l'ai reconnu tout à l'heure.
M. Girard (Groulx) : Alors
donc vous reconnaissez qu'il y a eu des changements.
M. Ouellet : Oui, mais
est-ce que c'est à la hauteur de ce que vous vouliez faire par le passé et ce
que le leader avait indiqué lors du début de législature? Permettez-moi d'en
douter.
Cela étant dit, je comprends, M. le
Président, que le ministre va demeurer dans le cadre qui nous est présenté. Le
légiste, ce matin, nous disait : Écoutez, si on commence à trop
circonscrire la... l'exception, ça devient la norme. C'est ce que vous... C'est
ce que vous avez dit ce matin. Je ne me trompe pas? Si on met trop de détails
dans l'exception, ça devient la norme, puis là on est en train de changer la
loi. C'est ce que vous avez dit ce matin?
Le Président (M. Simard) : Oui,
monsieur.
M. Hudon (Alain) : Merci,
M. le Président. Ce que j'ai dit ce matin, c'était que la proposition qui était
évoquée avait pour effet de rendre l'exception comme la règle générale, de
transformer l'exception en règle générale.
M. Ouellet : O.K. Et
l'exception, tel que stipulé dans l'article 3.3, c'est que, si le conseil
d'administration ne recommande pas la nomination d'une personne au poste du
P.D.G.... au poste de P.D.G. dans un délai raisonnable, donc c'est la question
de délai, c'est à ce moment-là que le gouvernement peut nommer celui-ci après
en avoir avisé les membres du conseil. J'aimerais peut-être quelques
précisions. C'est quoi, un délai raisonnable? Est-ce que c'est un mois, un
trimestre, six mois? Quelle pourrait être l'interprétation pour que le
gouvernement décide — après tant de mois, je veux nommer — le
délai raisonnable, là? Dans le cas de nominations, ça pourrait représenter
combien de mois?
Le Président (M. Simard) : M. Nadon.
M. Hudon (Alain) : Merci,
M. le Président. La notion de délai raisonnable en droit, c'est une notion qui
est... qui varie selon le cas. Puis la raison pour laquelle on ne met pas un
délai fixe, c'est justement parce qu'on ne connaît pas les circonstances qui
peuvent faire en sorte qu'on n'a pas obtenu, pour un certain moment, la
recommandation du C.A. Donc, ce sera apprécié au cas par cas. Mais, bien
entendu, cette disposition-là va s'appliquer quand il va y avoir une vacance au
poste de P.D.G. Puis on doit se rappeler qu'un P.D.G., bien, c'est la personne
qui gère la société, là, qui est responsable de la gestion générale de la
société. Donc, la notion de délai raisonnable, ici, m'apparaît appropriée. Puis
on ne peut pas dire : Ce n'est pas un mois, c'est trois mois. Dans un cas,
peut-être, ça va être un mois, dans un autre cas, ça pourrait être deux mois,
mais ce sera apprécié au cas par cas.
• (16 h 20) •
M. Ouellet : Est-ce
qu'il est possible d'avoir un intervalle minimum, maximum? Parce que j'essaie
juste de... Je me projette dans le temps. Une vacance d'emploi pourrait être
tolérée par un gouvernement pendant combien de temps? J'essaie... Je comprends
qu'il y a du cas par cas. Ça peut être apprécié en fonction de la dimension de
l'organisation. Je veux dire, on n'a pas de P.D.G. chez Investissement Québec,
ça peut être différent, compte tenu des investissements puis des moyens qui
sont confiés versus une autre institution. Mais un délai raisonnable, ça peut
varier entre quoi et quoi, là, de façon générale?
M. Girard (Groulx) : Bien,
je pense, cette question-là n'est pas raisonnable. Ce débat sur le délai
raisonnable n'est pas raisonnable. Parce que, s'il y a, par exemple, un
intérim, il y a quelqu'un qui a été nommé par intérim, par exemple, s'il y
avait un décès, là, bien là, là, on nomme quelqu'un par intérim, bien,
dépendamment de la personne qui assume l'intérim, ça va avoir un impact sur le
délai raisonnable.
M. Ouellet : O.K. Donc, ce
que vous me dites, c'est qu'il faut prendre en considération aussi le temps.
M. Girard (Groulx) : Il
faut prendre en <considération...
M. Ouellet :
...O.K.
Donc, ce que vous me dites, c'est qu'il faut prendre en considération aussi le
temps.
M. Girard (Groulx) :
Il
faut prendre en >considération les circonstances.
M. Ouellet : Qui ont
amené à avoir un délai raisonnable. Mais on jase, là, ça peut-tu être deux ans,
trois ans? Tu sais, je veux dire, à un moment donné, il y a un seuil de
tolérance.
M. Girard (Groulx) : Bien,
trois ans, ce n'est pas raisonnable.
M. Ouellet : Bon, deux
ans, c'est-tu raisonnable?
M. Girard (Groulx) : Ça
me semble long.
M. Ouellet : O.K.
M. Girard (Groulx) : Parce
qu'on parle de la personne qui est responsable des opérations d'une société
d'État.
M. Ouellet : Là, je reconnais
le ministre qui fait de la politique. Un an? Impensable. O.K. O.K. O.K. Mais je
comprends que... Puis la notion de : O.K., on a besoin de quelqu'un, on
nomme un intérim, la personne peut lever la main en disant : Écoutez, moi,
pendant le processus, je suis prêt à au moins vous donner un an, vous faites
confiance à la personne, à ce moment-là, l'année de l'intérim pourrait être
satisfaisante pour vous, et donc pourrait nous permettre d'avoir un délai plus
long avant que le gouvernement décide de nommer si le conseil ne va pas de
l'avant. Si vous avez un P.D.G. par intérim qui dit : Écoutez, moi, je
peux faire une job, mais je la fais pendant deux ou trois mois, ça pourrait
vous amener à prendre une décision plus vite parce que la personne qui remplace
puis qui occupe les fonctions ne vous donne pas beaucoup de temps pour se virer
de bord puis trouver la bonne personne. Ça fait que c'est ça que vous nous
dites?
M. Girard (Groulx) : Bien,
en fait, je pourrais même vous amener dans une autre dimension. Le délai
raisonnable pourrait être en fonction de la compétence de la personne qui
assume l'intérim. Ce n'est pas toutes les organisations qui sont au même endroit
dans leur plan de succession, qui ont préparé l'éventualité du départ précipité,
par exemple.
M. Ouellet : Donc, si le
processus va bien, et on va prendre un cas d'espèce, là, et on a un P.D.G. qui
nous a annoncé qu'il va s'en aller, on peut même procéder au processus de
sélection d'avance pour être certain qu'il n'y ait pas de vacance entre les
deux. Ça va bien, le conseil d'administration vous soumet deux noms, les deux
sont côte à côte, et le gouvernement décide que cette recommandation est acceptée,
puis on le nomme. Ça, c'est la première partie.
La deuxième partie, c'est que, bon, on a
quelqu'un qui est en poste, quelqu'un de super compétent, et puis il nous
quitte parce qu'il est mieux payé ailleurs, disons-le comme ça, et donc on se
retrouve sans personne. Puis là, bisbille au conseil d'administration, les gens
ne s'entendent pas. Ça prend du temps avant que le comité de sélection soit
informé, avant qu'il y ait une décision. Bref, vous tapez du pied. Vous pouvez
donc décider, lorsque vous avez jugé raisonnablement que le temps imparti à
trouver cette personne-là avait... est passé date, là, vous pouvez décider de
nommer quelqu'un qui pourrait être intérim, ce que je comprends, en attendant
que le conseil d'administration fasse le processus, fasse sa recommandation
pour la nomination finale. C'est ça que je comprends. Ça fait que vous pouvez
nommer quelqu'un de façon permanente si le conseil d'administration ne vous
donne pas de recommandation, mais vous pouvez aussi nommer quelqu'un temporaire
en attendant que la non-conformité du conseil, selon ses obligations, soit
conforme jusqu'à tant quelle vous recommande une personne. Ce sont deux cas
d'espèce qui pourraient arriver.
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est applicable pour l'intérim, c'est applicable pour la position permanente.
Si... Par exemple, si on a une situation où quelqu'un nous annonce, un an à
l'avance, qu'il ne désire pas un renouvellement, il est arrivé au moment de sa
carrière où il aimerait... il ou elle aimerait se retirer, puis là, un an plus
tard, le conseil d'administration n'a pas complété, n'a pas de recommandation,
n'arrive pas à conclure sur une succession, et là le gouvernement pourrait
juger qu'un an d'avance c'était un délai raisonnable qui n'a pas été respecté.
M. Ouellet : Juste en
terminant, M. le Président. On ajoute ça. Ça n'existait pas avant. Il se
passait quoi avant, vu qu'on n'avait pas cette disposition-là? Qu'est-ce qui...
C'était quoi, le processus? On n'avait pas personne...
M. Girard (Groulx) : Vous
pouvez intervenir.
M. Hudon (Alain) : Oui.
Merci, M. le Président. La disposition a 3.3, tant le premier alinéa que le
deuxième alinéa sont des dispositions qu'on retrouve actuellement dans les lois
constitutives des sociétés d'État. Ce qu'on fait ici, c'est qu'on prend ces
dispositions-là puis on les insère dans la loi sur la gouvernance pour qu'elles
ne se retrouvent que dans la Loi sur la gouvernance puis qu'on supprime ces
dispositions-là qui vont faire double emploi dans les lois constitutives. Ça va
être la partie modificative du projet de loi. Donc, on vient centraliser, en
matière de nomination, toutes les dispositions qui s'appliquent aux sociétés
d'État qu'on retrouve actuellement de façon individuelle dans chacune des
sociétés d'État.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de René-Lévesque.
M. Girard (Groulx) : ...
M. Ouellet : Oui. Parce
que, là, je suis un peu mêlé, là. Honnêtement, si vous m'aviez dit ça au début,
que ce qu'on met dans la< loi...
..
Le Président (M. Simard) :
... M. le député de René-Lévesque.
M. Girard (Groulx) : ...
M. Ouellet :
Oui.
Parce que là, je suis un peu mêlé, là. Honnêtement, si vous m'aviez dit ça au
début, que ce qu'on met dans la >loi, c'est parce que ça existait
ailleurs, on fait juste dépoussiérer puis le mettre à la bonne place, puis ça
va toucher plus de sociétés, on n'aurait pas eu le même débat, là. Puis là vous
me dites, tout à l'heure...
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est parce qu'on étend la disposition de la loi, là. Ça, c'est sûr. Il y aura
plus de sociétés d'État qui vont être assujetties à ça.
M. Ouellet : Oui. Mais,
juste pour que je comprenne bien, là, 3.4, sur les compétences, ça existait
avant. On fait juste le transposer ici? Parce que ce n'est pas ça... c'est ça qu'il
m'a dit, là... excusez, M. le légiste. C'est ça qui m'a été énoncé, là.
M. Girard (Groulx) : On
va suspendre deux minutes. Je veux juste clarifier et donner une réponse
précise au député de René-Lévesque.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, une courte suspension.
(Suspension de la séance à 16 h 27)
(Reprise à 16 h 29)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, nous reprenons et nous sommes toujours sur l'article 3.3
en réponse à une question adressée par le député de René-Lévesque.
M. Girard (Groulx) : Bon,
alors, juste pour préciser, là, parce qu'on pourrait interpréter que nous avons
dit une chose et son contraire, les profils de compétence étaient dans la
plupart des lois constitutives des sociétés d'État, mais pas toutes. Alors là,
en le mettant dans la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, ça va
s'appliquer à toutes les sociétés d'État qui sont là.
Quant à... Lorsqu'on dit qu'on a uniformisé
les mandats, la durée des mandats à 3.3, bien, ça, c'est nouveau, qu'on
uniformise les mandats — quatre ans pour un membre de C.A., cinq ans
pour la présidence, deux renouvellements. Cette uniformité-là, sur la durée des
mandats, c'est une nouveauté.
M. Ouellet : Et la
disposition pour la nomination du gouvernement dans le cas d'une vacance qui
est tardive?
M. Girard (Groulx) : C'était
déjà là, dans les sociétés d'État qui avaient les dispositions dont on parle.
M. Ouellet : Donc on
fait juste ramener ça?
M. Girard (Groulx) : Dans
la... là je cherche mon expression favorite, là, dans les dispositions
centrales du projet de loi.
M. Ouellet : Donc, on
fait un peu de dépoussiérage en ramenant ça à un seul endroit, parce qu'à cet
endroit-là on va couvrir d'autres sociétés pour lesquelles on va discuter tout
à l'heure. Si on m'avait dit ça au début, peut-être que la discussion aurait
été moins longue. Je pensais que c'était nouveau, parce que le ministre parlait
de nouveauté. Puis je ne le mets... je ne veux pas l'induire en erreur, là, puis
c'était ma prétention. C'est qu'on ne faisait pas ça avant, on le fait
maintenant.
Donc, ces clarifications m'amènent, M. le
Président, à dire : Bien, pour ce qui est de mon temps de parole sur le
3.3, il est utilisé.
• (16 h 30) •
Le Président (M. Simard) : Alors,
cher collègue de Robert-Baldwin, souhaitiez-vous intervenir?
M. Leitão : ...
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres commentaires sur 3.3? Pas à ce stade-ci? Très bien. 3.4. M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : «3.4.
Le gouvernement fixe la rémunération, les avantages sociaux et les autres
conditions de travail du président-directeur général de la société.
«Les <autres...
>
16 h 30 (version révisée)
<17929
M. Girard
(Groulx) :
...le gouvernement fixe la rémunération, les
avantages sociaux et les autres conditions de travail du président-directeur
général de la société.
«Les >autres membres du conseil
d'administration sont rémunérés par la société aux conditions et dans la mesure
que détermine le gouvernement.
«Les membres du conseil ont par ailleurs
droit au remboursement des dépenses faites dans l'exercice de leurs fonctions,
aux conditions et dans la mesure que détermine le gouvernement.»
Commentaire. Le nouvel article 3.4 de
la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État porte principalement sur la
rémunération des membres du conseil d'administration. Il confère d'abord au
gouvernement le pouvoir de déterminer l'ensemble des conditions de travail du
président-directeur général de la société. Le président-directeur général
exerce généralement à temps plein la direction et la gestion de la société. Dans
ces circonstances, il se doit non seulement d'être rémunéré, mais également de
bénéficier de l'ensemble des conditions de travail propres aux plus hauts
dirigeants de la société.
Le deuxième alinéa prévoit que les autres
membres du conseil seront rémunérés selon ce que déterminera le gouvernement.
Le troisième alinéa prévoit, par ailleurs,
que tous les membres du conseil d'administration pourront obtenir le
remboursement des dépenses encourues dans le cadre de leurs fonctions d'administrateurs
selon ce que déterminera le gouvernement.
Je donnerais une note additionnelle, là, c'est
que, dans l'énoncé budgétaire, ce qu'on a dit, c'est que la plupart des membres
des conseils d'administration des sociétés d'État, c'est-à-dire les membres
indépendants, dorénavant, seront rémunérés, ce qui n'était pas le cas,
présentement, pour l'ensemble des sociétés d'État qui n'étaient pas des
sociétés d'État à vocation commerciale. Et donc ça va nous permettre... cette
rémunération-là, bien qu'elle ne sera pas nécessairement compétitive avec ce
qui se fait dans le secteur privé, M. le Président, va néanmoins nous permettre
d'attirer, par rapport à la situation où on ne les rémunère pas du tout, d'attirer
des gens sur nos conseils d'administration de sociétés d'État.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Alors, Mme la députée de Mercier, sachant à l'avance que vous nous aviez soumis
deux amendements, je crois, pour cet onglet.
Mme Ghazal : Oui, j'ai
fait comme le ministre, j'ai... En fait, j'annonce tout de suite que je dépose
un amendement, mais c'est vrai que ça serait intéressant, à la suite de la
discussion de mon amendement... Si vous permettez que je le dépose...
Le Président (M. Simard) : Tout
à fait.
Mme Ghazal : ...on pourra
avoir aussi la discussion sur la rémunération des membres des conseils d'administration,
alors.
Le Président (M. Simard) : Concrètement...
Mme Ghazal : Je dépose l'amendement.
Le Président (M. Simard) : Vous
souhaitez le lire tout de suite, oui?
Mme Ghazal : Oui, je le
lis. Donc, tout le monde l'a?
Le Président (M. Simard) : Oui.
S'il vous plaît.
Mme Ghazal : Alors, je
le lis?
Le Président (M. Simard) : Oui.
Excusez-moi, chère collègue. M. le député de Robert-Baldwin, qu'on se
comprenne.
M. Leitão : Donc, il y
aura un amendement. Très bien, ma collègue va le présenter, mais, si on veut
avoir une discussion sur le 3.4, on le fait avant l'amendement ou après? C'est
juste... Comme vous voulez, là.
Le Président (M. Simard) : Bien,
écoutez, c'est une question de... comment dire, de...
M. Leitão : Allez-y.
Mme Ghazal : Oui, c'est
ça. Tu sais, habituellement, bien, le président... M. le président pourrait me
corriger, vu que je l'ai annoncé... Ça, je l'ai appris parce que, souvent, je
ne l'annonçais pas puis je me faisais avoir, là.
Le Président (M. Simard) : Oui,
oui, oui.
Mme Ghazal : Moi aussi,
je suis devenue politicienne ou, en tout cas, parlementaire, là, je comprends
maintenant comment ça fonctionne, la commission. Donc, comme je l'ai annoncé,
je le lis, puis, après ça, on va avoir amplement le temps... Merci. Merci, cher
collègue.
Le Président (M. Simard) : Si
ça vous va, cher collègue, parce que...
M. Leitão : O.K., ça va.
Ça va, ça va.
Mme Ghazal : Merci
beaucoup.
Le Président (M. Simard) : Parce
qu'effectivement les deux voies se... hein, se présentent à nous.
M. Leitão : O.K.
Mme Ghazal : Très bien. Alors,
je le lis.
Le Président (M. Simard) : Alors,
allez-y, chère collègue.
Mme Ghazal : L'article 3.4,
introduit par l'article 3 du projet de loi, est modifié par l'ajout, à la fin,
de l'alinéa suivant :
«Aucune rémunération variable ne peut être
accordée à un membre du conseil d'administration, à un dirigeant ou au
personnel d'encadrement.»
Donc, «rémunération variable», c'est le
mot juridique pour dire «boni», donc c'est de ça qu'il s'agit. Lors de mes
remarques préliminaires, j'avais tout déjà donné mon argumentaire et expliqué
pour quelles raisons. Donc, peut-être en rappeler quelques-unes. On a vu, là,
maintenant, la majorité des sociétés d'État ont commencé à annoncer c'est quoi,
leurs bonis, et c'est souvent un sujet, là, qui revient à l'avant-plan. D'ailleurs,
l'année passée, c'était Investissement Québec — on ne l'a pas, le
boni, pour cette année — Investissement Québec, c'était une
augmentation de 141 % de boni pour les employés et la haute direction par
rapport à l'année précédente. Ça, c'était pour 2021-2022 alors qu'on était en pleine
pandémie. Et il y a eu la même chose aussi au début de l'année, je pense que c'était
pour Loto-Québec. Et on a fait notre travail pour dire : Bien, voyons
donc, comment ça se fait? Tout était fermé, il y a des gens d'autres secteurs
qui sont fermés, la culture, les restaurants, et tout ça. Et, finalement,
Loto-Québec a décidé que, pour les hauts dirigeants, les huit membres... C'est
ce que nous avait dit le P.D.G. en crédits, lors de l'étude des crédits. Il a
dit : Bien, nous, finalement, on s'est gardé une petite gêne, je le <paraphrase...
Mme Ghazal :
...les
huit membres... C'est ce que nous avait dit le P.D.G. en crédits, lors de
l'étude des crédits. Il a dit : Bien, nous, finalement, on s'est gardé une
petite gêne, je le >paraphrase, mais on l'a donné à nos cadres et
employés, ça, c'est conventionné.
Donc, le sens de mon... Bien, je donne un
autre exemple. SAQ, aux cinq plus hauts dirigeants, plus le cadre et le
personnel non syndiqué, en tout et pour tout, c'est près de
9 millions de dollars de bonis. Je ne parle pas de la rémunération de
base. Hydro-Québec, pour l'année 2021, c'est 30... plus de
30 millions de dollars, toujours en bonis. Les cadres de la direction
et les hauts dirigeants, eux, ils ont reçu... ils se sont partagé 6 570 000 $.
La Caisse de dépôt et placement du Québec, c'est 187,9 millions de
dollars de bonis. Comparativement à l'année passée, en 2020, c'était 158 millions.
Les hauts dirigeants se sont partagé 12 millions, puis on avait... j'avais
aussi amplement parlé de la rémunération, les bonis, et tout le reste, là, la
compensation, parce que M. Charles Emond avait quitté son emploi précédent dans
une banque privée.
Donc, tout ça, nous ne sommes pas les
premiers à en parler, et probablement pas les derniers, à moins qu'aujourd'hui
on vive un moment historique où le ministre accepte, en tout ou en partie,
l'amendement que je propose. Moi, je propose, pour toutes les sociétés d'État,
qu'il n'y ait aucun boni qui soit accordé aux membres du... que ce soit le
conseil d'administration... je ne sais pas si c'est une pratique, là, on vient
de dire qu'on les rémunère nouvellement, en tout cas, pour les dirigeants, les
hauts dirigeants, les cadres, pour toutes ces personnes-là, de ne pas avoir de
boni pour toutes les sociétés d'État.
Et, comme je le dis, nous ne sommes pas
les premiers, puisque ça a déjà été dénoncé, même avec des motions, en 2013, 2014,
par la CAQ lorsqu'ils étaient de l'autre côté de la Chambre. Et ce qu'ils
reprochaient au gouvernement de l'époque, c'est que le gouvernement de l'époque
dénonçait les bonis de... par exemple, du... à l'époque, c'était M. Thierry
Vandal, de son boni lorsqu'eux, ils étaient dans l'opposition. Donc, ça,
c'était la CAQ qui dénonçait ça de la part du gouvernement de l'époque, le
Parti québécois. Ils leur disaient : Quand vous étiez dans l'opposition,
vous trouviez que c'était scandaleux. Et là, maintenant, bien là je le fais
pour la CAQ, qui est en train de reproduire exactement ce qu'elle reprochait au
Parti québécois à l'époque. Probablement qu'elle le faisait aussi pour le Parti
libéral.
Lorsqu'ils sont au gouvernement, ils
disent : Ah! tout d'un coup, les bonis sont justifiés. Mais là on est dans
un moment particulier par rapport à ces années-là. On parle de l'inflation à
tous les jours, tout le temps. On a les camionneurs, on a toutes les personnes
qui subissent cette inflation-là. Donc, est-ce qu'on peut se garder une petite
gêne? Nous, on l'a... Moi, mon amendement, c'est de façon permanente, pour
donner l'exemplarité, exemplarité de l'État, mais au moins de le faire
maintenant, dans la situation actuelle.
Et ça fait réagir énormément les
Québécois. Moi, quand j'en parle, je me fais le porte-voix, comme, à l'époque,
le premier ministre, quand il était dans l'opposition, se faisait le porte-voix
des Québécois qui étaient dégoûtés de ça.
M. Girard (Groulx) : Monsieur....
Vous avez terminé votre intervention?
Mme Ghazal : Oui, j'ai
terminé. J'ai hâte de commencer la discussion.
M. Girard (Groulx) : O.K. Et
je veux juste comprendre, parce que, normalement, lorsqu'on discute d'un
article, on ne commence pas par l'opposition?
Le Président (M. Simard) : Bien,
écoutez, oui, il pourrait y avoir... Il n'y a pas de voie...
M. Girard (Groulx) : Il n'y a
pas de voie? O.K.
Le Président (M. Simard) : Il
n'y a pas de voie clairement indiquée dans la jurisprudence. J'en parlais tout
à l'heure encore avec la secrétaire, la tradition veut que ce soit l'opposition
officielle qui puisse, comment dire, débuter les réflexions générales sur
l'objet à l'étude, dans ce cas-ci 3.4, mais, en même temps, notre collègue de
Mercier nous avait annoncé depuis un certain temps son intention de débattre de
cet amendement.
Mme Ghazal : Oui, c'est la
pratique.
Le Président (M. Simard) : Puis,
du coin de l'œil, en grand gentleman, le député de Robert-Baldwin a dit :
Il n'y a pas de problème, je consens à ça.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Donc, c'est comme si le député de Robert-Baldwin avait donné son droit de
parole.
Le Président (M. Simard) : Oui,
d'autant plus que le député pourra sans doute reprendre. Il garde son droit de
parole, hein, il le garde, puis, un peu plus tard, s'il le souhaite, il pourra
revenir. Donc, voilà.
• (16 h 40) •
Une voix : ...
Mme Ghazal : Bien, tout à
fait, c'est ça. Puis, souvent, comme vous le dites, quand c'est la
cordialité... Puis c'est vraiment une pratique qu'on a vue souvent. Je vois mon
collègue, ici, acquiescer. C'est vrai. Quand la personne l'annonce, on y va,
là, on ne perd pas de temps, il est là, là, il est là, on le traite, on avance.
M. Girard (Groulx) : Ah oui! O.K.
Le Président (M. Simard) : C'est
ça. Parce qu'au final rien n'est perdu, hein, tôt ou tard, il faudra débattre
des amendements déposés, puis, tôt ou tard, bien, le député de Robert-Baldwin
va intervenir, puis voilà, donc.
Mme Ghazal : Les temps sont
bien conservés.
Le Président (M. Simard) : Les
temps sont très bien conservés.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Bien, tout de suite, je peux faire un énoncé qui va, je pense, ébranler un peu
l'argumentaire qui vient de s'amorcer. C'est que la Loi sur la gouvernance des
sociétés d'État ne contient pas, et je vais répéter, ne contient pas de
disposition sur le contrôle des <rémunérations...
M. Girard (Groulx) :
...qui
vient de s'amorcer. C'est que la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État ne
contient pas, et je vais répéter, ne contient pas de disposition sur le
contrôle des >rémunérations des hauts dirigeants, et aucun ajout n'est
prévu à ce sujet. Ce qu'on fait, c'est répondre aux recommandations de la
Vérificatrice générale au niveau de la transparence de la rémunération des
hauts dirigeants. Ça, on fait ça. Ça, c'est un ajout, puis ça, je pense que ça
va faire consensus.
Maintenant, si vous voulez avoir un débat
sur la rémunération, moi, ça ne me dérange pas. Aux crédits, j'ai offert qu'on
discute de la rémunération variable de Mme Catherine Dagenais, qui gère
une société...
Le Président (M. Simard) : ...
M. Girard (Groulx) : Vous ne
voulez pas qu'on nomme de nom, je pense, hein, de la P.D.G. de la SAQ?
Le Président (M. Simard) : Non,
ce n'est pas que je ne veux pas, mais je nous appelais à la prudence.
M. Girard (Groulx) : Je
reviens. Je vais faire preuve de prudence, M. le Président, mais, lorsqu'on
dirige une société d'État qui a plus de 6 000 employés, 1,3 milliard
de revenus, le plus gros client du port de Montréal, qu'il y a des... les frais
de manutention, l'inflation, c'est... dans les chaînes d'approvisionnement,
c'est parce que... et qu'on dit que cette femme exceptionnelle là aura une
rémunération variable qui correspond à 15 % de son salaire, son salaire
étant de l'ordre de 450 000 $, 15 %, ça fait à peu près 70 000 $
de rémunération variable, qui est évaluée par le conseil d'administration, bien,
je pense que c'est justifié. Je reprends le terme que j'ai dit aux crédits :
C'est justifié. Voilà. Et il n'y a pas, dans la loi, d'article sur la
rémunération des hauts dirigeants.
Mme Ghazal : Oui, je me
rappelle de cette discussion-là. Quand j'avais demandé : Est-ce que c'est
décent?, tout le monde a refusé de répondre, sauf le membre du conseil
d'administration de la CDPQ Infra, M. St-Gelais. Lui, il a dit que c'était
décent, oui, là, je me rappelle, et le ministre a dit : C'est justifié. Bien,
je suis contente que le ministre aille sur... Premièrement, bravo de répondre à
la demande de la Vérificatrice générale de rendre ça transparent. Donc, je vous
félicite pour ça, c'est un pas. Normalement, ça devrait être normal que ça soit
transparent, même ici.
M. Girard (Groulx) : Ça
mériterait presque un clip sur Twitter, je...
Mme Ghazal : Oui. Vous voulez?
Vous voulez... ça. On pourrait faire un balado ensemble, avec des jeunes, là,
parler de ça.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Vous me félicitez pour la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État.
Continuons.
Mme Ghazal : C'est bon. Donc,
bravo de répondre! Normalement, ça devrait toujours être toujours transparent.
Même nous, dans nos cabinets, les cabinets et nos bureaux de circonscription,
c'est juste depuis récemment que c'est... qu'on est transparent puis qu'on
divulgue les budgets et comment on dépense nos budgets, c'est depuis l'année
passée, si ma mémoire est bonne. À Québec solidaire, on le faisait à notre
façon depuis le début avec Amir Khadir. Donc, ça, c'est bien, oui.
M. Girard (Groulx) : Alors,
juste, ce qui est nouveau, là, c'est qu'on va rémunérer les membres de toutes
les sociétés...
Mme Ghazal : Les membres des
conseils d'administration, oui.
M. Girard (Groulx) : Les
membres des conseils d'administration de toutes les sociétés d'État. Ça, c'est
nouveau. Avant, c'étaient seulement les sociétés d'État à vocation commerciale,
où il y avait une rémunération.
Mme Ghazal : Oui, puis ça, on
va y revenir, parce que, si je veux rester... respecter les règles, il faut que
je reste sur l'amendement, et on va y revenir puis on va pouvoir en discuter.
Là, ici, c'est vraiment... l'amendement,
c'est la rémunération variable. Et je suis contente que le ministre décide
d'aller plus sur le fond et non pas de dire : Bien là, on ne peut pas
vraiment le faire. Parce que, s'il y a la volonté de faire ce que le premier
ministre disait à l'époque, c'était en 2015, et même son collègue l'actuel
ministre des Transports faisait ça aussi en 2013, là, si on avait cette
volonté-là de répondre à ce qu'il disait à cette époque-là, on va le trouver,
le moyen. Moi, je vois... On a le projet de loi n° 4,
qui parle de la gouvernance des sociétés d'État, qui parle de la rémunération,
de la rendre transparente, de la divulguer, la rémunération des hauts
dirigeants, qui parle de rémunérer les membres des conseils d'administration. Donc,
je vois là une opportunité pour répondre à ce que dénonçait la CAQ à l'époque.
Donc, si on reste sur le fond, sur le
fond, peu importe le moyen, moi, je le mets à cet article-là, ce que
j'aimerais, puis là je regarde le ministre dans les yeux : Est-ce qu'il
est d'accord avec le fait d'abolir les bonis pour les dirigeants et les cadres
des sociétés d'État?
M. Girard (Groulx) : Non.
Mme Ghazal : Pour aucune?
M. Girard (Groulx) : Bien là,
vous m'avez posé une question précise, j'ai répondu...
Mme Ghazal : Oui. Non. Parfait.
Merci.
M. Girard (Groulx) : ...avec
une question que je considérais extrêmement... une réponse extrêmement claire.
Mme Ghazal : Merci. Très
bien. Là, je sais que j'ai devant moi le ministre, et non pas le premier
ministre, mais le premier ministre — parce que je pense que le
ministre parle plus souvent au premier ministre que moi — le premier
ministre, en Chambre, il a dit, puis là j'ai pris ça en note... Bien, la <semaine...
Mme Ghazal :
...Là,
je sais que j'ai devant moi le ministre, et non pas le premier ministre, mais
le premier ministre
— parce que je pense que le ministre parle
plus souvent au premier ministre que moi
— le premier
ministre, en Chambre, il a dit, puis là j'ai pris ça en note... Bien, la >semaine
passée, il avait déjà dit qu'il était prêt à revoir... ou c'est vrai qu'il
trouvait qu'il fallait arrêter, si ma mémoire est bonne, là, je n'ai pas l'article,
là, de ce qu'il disait, d'arrêter de donner des bonis ou qu'il avait cette
ouverture-là, la semaine passée, de donner moins de bonis, mais que, là, il
fallait qu'on respecte les contrats, là, là, là. Et là, tout à l'heure, il n'a
pas renié sa parole, il a dit la même chose, il a dit : Il faudrait réduire
le nombre de personnes qui reçoivent des bonis. Là, c'est moi qui ai pris ça,
là, je ne l'ai pas ressorti. Qu'est-ce qu'il voulait dire, exactement? C'est-à-dire
qu'il est prêt, le ministre, à réduire. Le premier ministre... le ministre me
dit non, mais le premier ministre, lui, il dit que oui. Qui dit vrai?
M. Girard (Groulx) : Non, mais
vous m'avez soumis une disposition générale d'abolir toute la rémunération
variable des hauts dirigeants puis vous m'avez demandé si j'étais prêt à faire
ça, puis j'ai répondu clairement : Non.
Mme Ghazal : O.K.
M. Girard (Groulx) : Alors, c'est...
Là, ce que je voulais dire, c'est que je ne suis pas d'accord avec votre
amendement.
Mme Ghazal : O.K. C'est parce
que, moi, ça va me permettre de réfléchir pour dire : Est-ce que je
soumets un autre amendement ou un sous-amendement, là? Je vais regarder, là,
avec mon ministère, O.K.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Mme Ghazal : Donc, ça, pour y
réfléchir, j'ai besoin d'avoir plus de réponses que ça du ministre. On a eu
plus de réponses de la part du premier ministre que du ministre. C'est bien. Le
ministre est prudent.
M. Girard (Groulx) : Non,
non, mais parce que, moi, la question que j'ai eue, c'est si j'étais d'accord
avec votre amendement.
Mme Ghazal : Oui. Parfait.
Donc là, je réfléchis, mais, juste sur le fond, sur le fond, vous trouvez que
ce que disait le premier ministre à l'époque... à l'époque, quand il disait que
ça n'a pas de bon sens qu'il y ait autant de bonis pour Hydro-Québec puis qu'on
dépose... même la CAQ déposait des amendements, est-ce que vous êtes d'accord
avec ce que le premier ministre disait en 2015?
M. Girard (Groulx) : Bien, d'abord,
là, je regrette de vous informer, O.K., qu'en 2015 j'avais d'autres
responsabilités. Et là vous me demandez si je suis d'accord avec ce que le
premier ministre a dit en 2015.
Mme Ghazal : Excusez-moi.
Moi, quand je parle avec le ministre, je ne parle pas avec l'individu.
M. Girard (Groulx) : Il
faudrait d'abord que vous m'informiez de ce dont on parle, de c'est quoi, qu'a-t-il
dit, dans quelles circonstances. Quant à ce qu'il a dit ce matin, j'étais en
Chambre avec vous, je comprends très bien ce qu'il a voulu dire, j'ai entendu,
j'étais là.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : O.K. Maintenant,
quand je parle avec le ministre, je ne parle pas avec lui puis son opinion
personnelle, je parle avec le membre du Conseil des ministres. Donc, ce que je
veux savoir, pour savoir si je dépose un autre amendement... En fait, ce que M.
le premier ministre a dit, c'est qu'il veut abolir les bonis aux dirigeants des
sociétés d'État dans certains cas, c'est ça qu'il a dit, mais justifie la
rémunération de plus de 6,8 millions de dollars accordée en 2021 au
grand patron de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Charles Émond. Donc,
cette phrase-là, là, que le premier ministre a dite, qui est votre chef... Il
veut abolir les bonis aux dirigeants des sociétés d'État dans certains cas. Le
premier ministre, c'est ce qu'il a dit. Vous êtes d'accord avec moi?
M. Girard (Groulx) : Bien,
répétez-moi la phrase...
Mme Ghazal : Oui. La
phrase...
M. Girard (Groulx) : ...le moment
où il l'a dite, les circonstances, je vais vous... Après ça, je vais vous
confirmer si j'ai entendu cette phrase-là, là.
Mme Ghazal : La semaine...
O.K. O.K. C'est bon, je vais...
M. Girard (Groulx) : Je veux
juste être sûr de ce que vous dites, parce que...
Mme Ghazal : Je vais aller
chercher le peu de patience que j'ai dans la vie.
M. Girard (Groulx) : Non,
non, mais c'est parce que vous me demandez, mais j'étais là ce matin, là, j'étais
avec vous en Chambre, et c'est frais à ma mémoire.
Mme Ghazal : Et vous étiez là
aussi la semaine passée.
M. Girard (Groulx) : Oui, mais,
ce matin, j'ai entendu ce qu'il a dit. Je comprends très bien ce qu'il a voulu
dire.
Mme Ghazal : O.K.
Expliquez-moi.
M. Girard (Groulx) : Répétez-moi
ce qu'il a dit exactement ce matin, je vais vous expliquer, parce que, là,
j'ai...
Mme Ghazal : O.K. Ce matin,
je ne l'ai pas. O.K. Je vais aller... Vu que le ministre est très, très
rigoureux, il veut avoir des données. Je n'ai pas le verbatim de ce qu'il a dit
ce matin, je ne sais même pas si c'est déjà prêt, je l'ai pris en note, mais ce
que je vais lui dire, c'est ce qu'il a dit la semaine passée.
• (16 h 50) •
M. Girard (Groulx) : Bien,
donnez-moi vos notes, je vais respecter votre...
Mme Ghazal : Parfait. O.K.
M. Girard (Groulx) : Je n'ai
pas de raison de croire que vos notes ne sont pas bonnes.
Le Président (M. Simard) : L'important
est de continuer à faire des échanges sans parler l'un par-dessus l'autre.
Alors, à ce stade-ci, la députée de Mercier a la parole.
Mme Ghazal : Très bien,
merci. La semaine passée, O.K., vous me suivez, la semaine passée, le premier
ministre a dit qu'il veut abolir les bonis aux dirigeants des sociétés d'État
dans certains cas. Il l'a dit lors de l'échange au salon bleu, à la période de
questions, lorsque le député de Gouin, le chef du deuxième groupe d'opposition,
lui a posé des questions sur les bonis. Et c'est ça qu'il a dit la semaine
passée. Et, aujourd'hui, il a dit à peu près la même chose. Moi, ce que j'ai
pris en note, c'est «réduire le nombre de personnes qui reçoivent les bonis»,
mais peut-être qu'il n'a pas dit «réduire le nombre de personnes», mais ça dit
ça, là, il veut abolir les bonis aux dirigeants des sociétés d'État dans
certains cas, certains cas. Je ne comprends...
M. Girard (Groulx) : En tout
cas, moi, ce que...
Mme Ghazal : C'est ça que je
veux <avoir...
Mme Ghazal :
...ça
dit ça, là, il veut abolir les bonis aux dirigeants des sociétés d'État dans
certains cas, certains cas. Je ne comprends...
M. Girard (Groulx) :
En
tout cas, moi, ce que...
Mme Ghazal :
C'est
ça que je veux> avoir comme précision.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : O.K. Oui.
Bien, c'est difficile pour moi de... Je ne pense pas que c'est mon rôle de
préciser ce que le premier ministre voulait dire, O.K., mais je comprends ce
qu'il voulait dire parce que j'étais là. Ce qu'il a dit, c'est que, dans
certains cas, il pourrait être opportun de revoir la rémunération variable de
certains dirigeants. Alors, j'ai...
Mme Ghazal : De revoir?
M. Girard (Groulx) : Bien,
moi, c'est ce que j'ai entendu, O.K., dans certaines situations, il pourrait
être opportun de revoir la pertinence de la rémunération variable de certains
dirigeants. Et la discussion de ce matin ne référait pas nécessairement aux
plus hauts dirigeants. Elle aurait pu référer aux plus hauts, mais la
discussion était... je la qualifierais d'imprécise sur qui était le sujet de la
discussion. On parlait de rémunération en général.
Le Président (M. Simard) : Chers
collègues, à ce stade-ci, je dois suspendre momentanément nos travaux, puis on
reprend tout de suite, tout de suite, juste pour clarifier un petit quelque
chose.
(Suspension de la séance à 16 h 52)
(Reprise à 16 h 54)
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Oui. Très bien.
Donc là, j'ai les verbatims puis je me rends compte que j'ai pris quand même
des bonnes notes. Donc, ce que j'ai... Le ministre me dit... le ministre, ce
qu'il... il interprète ce que le premier ministre a dit, mais le premier
ministre, ce qu'il a dit et ce qui est sorti de sa bouche, c'est : Abolir
les bonis aux dirigeants des sociétés d'État dans certains cas, la semaine
passée. Ce matin, il a eu la même question, et la réponse... et là je vais lire,
et écoutez attentivement ce que le premier ministre a dit aujourd'hui : «…quand
on regarde la rémunération qui se donne aux hauts dirigeants dans les
entreprises privées, en particulier dans les grandes entreprises américaines,
c'est, selon moi, exagéré.
«Maintenant, doit-il y avoir, dans la
rémunération, une part de bonsi? Dans certains cas, c'est une bonne chose,
d'avoir des bonis, quand on met au défi, là, de mesurer la performance d'un
haut dirigeant puis qu'il y a une partie de la rémunération [soit] on peut être
payé en fonction de la performance.
«Par contre, comme je l'ai déjà dit, je
souhaite qu'on réduise le nombre de personnes, dans les sociétés d'État, qui
reçoivent des bonis.»
Donc, j'avais vraiment bien pris en note
«réduire le nombre de personnes qui reçoivent des bonis». Ça, c'est ce que...
Quand le premier ministre parle, quand un ministre... pour moi, c'est la CAQ,
O.K., c'est le gouvernement qui parle, qui s'exprime. Donc, moi, je m'adresse,
en ce moment, au gouvernement, et, dans mon amendement, ce que je dis, c'est
d'abolir tous les bonis, pour toutes les sociétés d'État, pour tous les
dirigeants. Et ça, la réponse, c'est non.
M. Girard (Groulx) : D'application
générale.
Mme Ghazal : ...c'est ça.
Maintenant, pour me permettre et nous aider à avancer dans nos travaux, pour
savoir qu'est-ce que je dépose... Parce que, moi, ce que je lis, et on l'a
confirmé aujourd'hui... le premier ministre a une ouverture pour encadrer,
abolir, revoir, etc. Et, quand il dit : Qu'on réduise le nombre de
personnes dans les sociétés d'État, il parle de qui? Le gouvernement parle de
qui? De M. Charles Emond?
M. Girard (Groulx) : Bien, monsieur
le... Je pense que le premier ministre a été assez précis, effectivement, là,
que ça ne concernait pas Charles Emond. Je veux juste rappeler à tout le monde,
là, que le projet de loi n° 4, O.K., ne discute pas
de la rémunération des dirigeants. Le projet de loi n° 4 vise à harmoniser
les pratiques, à avoir la transparence, répondre à la Vérificatrice <générale...
M. Girard (Groulx) :
…ne
discute pas de la rémunération des dirigeants. Le projet de loi n° 4 vise
à harmoniser les pratiques, à avoir la transparence, répondre à la
Vérificatrice >générale.
Là où on amène des changements au niveau
de la rémunération, c'est la rémunération des membres des conseils
d'administration, qui, pour la plupart, ne sont pas rémunérés et qui le seront
maintenant. Dans… Autrefois dans le précédent gouvernement, le projet de loi
n° 41 avait aboli la rémunération variable, sauf dans les sociétés d'État
à vocation commerciale.
Des voix : …
M. Girard (Groulx) : On va...
Le Président (M. Simard) : ...suspendre
momentanément.
(Suspension de la séance à 16 h 57)
(Reprise à 16 h 58)
Le Président (M. Simard) : Bon,
chers collègues, nous sommes de retour et nous sommes toujours sur le débat
entourant un amendement apporté par la députée de Mercier à l'article 3.4.
M. le ministre.
• (17 heures) •
M. Girard (Groulx) : Oui. Mes
excuses, j'ai mélangé 141 et 41. Alors, 41 était un projet de loi de notre
gouvernement, 141 était le projet de loi du précédent gouvernement, et la
référence que je faisais était à 41, notre projet de loi.
Alors, pour les P.D.G. de sociétés d'État
à vocation commerciale, c'est le C.A. qui fixe la rémunération, mais c'est le
gouvernement qui détermine les principaux paramètres, O.K.? Là, ce qu'on a
discuté aux crédits, là... On a eu le… puis le député de René-Lévesque est avec
nous, alors je vais me rappeler la discussion, on a pris le cas… Prenons le cas
du P.D.G. de Loto-Québec. Tantôt, j'ai choisi de vous parler d'une femme
exceptionnelle, là, je vais vous parler d'un P.D.G. que moi, j'ai choisi, cette
année, en vertu de sa performance dans une autre société d'État, à la SQDC. Il
avait été nommé par un gouvernement précédent, a très bien fait à la SQDC,
promotion, il est nommé P.D.G. de Loto-Québec. C'est donc un produit de nos
sociétés d'État, O.K.? Salaire de base… C'est un produit non comestible.
Des voix : ...
M. Girard (Groulx) : 450 000 $
de salaire de base, éligible à une rémunération variable de 15 %, donc
approximativement 70 000 $. Loto-Québec n'a pas fait, en 2020, ses
budgets, n'a pas fait, en 2021, ses budgets, et donc il n'a pas sa rémunération
variable. Ça a amené la discussion : Est-ce que la rémunération variable
devrait être transférée dans le salaire de base? C'est la discussion que
j'avais avec le député de René-Lévesque. Autrement dit, ce qu'on est en train
de dire : Est-ce qu'on aurait dû l'embaucher puis le payer, par exemple,
520 000 $, puis qu'il n'ait pas de rémunération variable? Bien, permettez-moi
de soumettre l'hypothèse que c'est une moins bonne construction de rémunération
parce qu'on aurait été obligé de le payer 520 000 $ dans le cas où
Loto-Québec était fermée pratiquement toute l'année puis qu'ils ont fait
33 % de leurs résultats. Alors, la rémunération variable, qui est balisée
dans ce cas-ci, Loto-Québec, à 15 % de son salaire, bien, elle joue son
rôle, c'est-à-dire qu'il y a un volet performance. C'était tout un défi, de
gérer Loto-Québec dans une pandémie. Il a été bien rémunéré pour ça avec son
salaire, là, dans son.... Puis je tiens à dire qu'au début ce n'était pas lui,
c'était Mme Roiter, qui était avec la société d'État, je pense, depuis
34 ans puis qui faisait du bon travail aussi. Mais la rémunération
variable, dans ce cas-ci, a bien joué son rôle dans le sens que la performance
n'était pas là, il n'y a pas eu de rémunération <variable...
>
17 h (version révisée)
<17929
M.
Girard (Groulx) :
...dans ce cas-ci, a bien joué son rôle, dans
le sens que la performance n'était pas là, il n'y a pas eu de rémunération >variable.
Alors, lorsqu'on me dit : Bien,
pourquoi qu'on n'abolit pas tout simplement la rémunération variable, puis qu'on
ne met pas ça dans son salaire de base, puis que c'est équivalent, puis là il n'y
a plus de rémunération variable, puis là, aux crédits, on ne peut plus avoir de
discussion sur la rémunération variable des dirigeants de Loto-Québec puis de
la SAQ parce qu'il n'y a plus de rémunération variable, ça fait que, là, on n'a
plus de sujets aux crédits? O.K. Mais on ne serait pas gagnants en termes d'efficacité
de gestion, parce que cette portion de sa rémunération, que ce soit la
présidente de la SAQ ou de Loto-Québec, bien, ça permet d'évaluer sa
performance.
Mme Ghazal : Ça fait que, là,
si je me fie à ce que disait le premier ministre, Loto-Québec ne fait pas
partie des gens qu'on va réduire le nombre de personnes? Eux autres, ils vont
continuer à avoir...
M. Girard (Groulx) : C'est à
dire que, le premier ministre, ce qu'il a dit, c'est que, lorsque des contrats
des dirigeants qui sont en place auront été honorés, qu'il était ouvert à
revoir certaines situations. Puis ce matin, lorsqu'on a eu cette discussion en Chambre,
O.K., on ne référait pas spécifiquement aux hauts dirigeants parce que... par
exemple, si on prend le cas de Loto-Québec, là... Parce que, vous savez, on
peut parler de rémunération variable, puis dire que c'est ci, puis c'est ça,
puis on peut se conter toutes sortes d'histoires, mais parlons de cas précis. 9 millions
de rémunérations variables pour 600 employés, prenez votre téléphone, ça
fait 15 000 $, en moyenne, pour ces 600 employés là, O.K.? Ça
fait qu'on ne parle pas de millions puis... C'est... On parle de 9 millions
de rémunérations à 600 employés qui ont une composante performance,
rémunération variable...
Mme Ghazal : Là, vous parlez
de qui, là? Loto-Québec?
M. Girard (Groulx) : SAQ.
Mme Ghazal : SAQ. O.K.
M. Girard (Groulx) : O.K.? Puis,
Loto-Québec, c'est moins. Là, c'est... Je pense que c'est 9 millions, mais
pour... même ordre de grandeur, mais pour plus d'employés. C'est à peu près 3 000 $,
en moyenne.
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : 3 500 $,
en moyenne. Mais, pour le P.D.G., ça va jusqu'à 15 % de son salaire. On
peut présumer que c'est le plus haut bonus qui est versé chez Loto-Québec, le P.D.G.,
70 000 $, 15 % de son salaire, bon.
Alors, c'est... ce matin, la discussion qu'il
y a eu en Chambre, ce n'était pas une discussion sur les hauts dirigeants,
nécessairement. Ça aurait pu. C'étaient des énoncés généraux. Des fois, la
période de questions...
Mme Ghazal : Mais c'était sur
qui? Sur tous les employés?
M. Girard (Groulx) : Le
parlementarisme britannique ne permet pas toujours d'aller dans les fines
nuances.
Mme Ghazal : C'est pour ça qu'on
est là.
M. Girard (Groulx) : Alors,
ce que j'ai entendu, moi, ce matin, c'est que, dans certaines circonstances,
pour certains employés, on pourrait être ouverts à revoir la rémunération
variable. Puis d'ailleurs je propose que cette réflexion-là, elle devrait
probablement être faite par les comités de ressources humaines des conseils d'administration
de ces sociétés d'État là, qui pourraient nous dire, au gouvernement :
Bien, savez-vous, on a regardé ça, la rémunération variable, ce n'est pas
nécessaire dans ces cas-là, puis etc.
Mme Ghazal : O.K. Là, le
ministre a dit beaucoup de choses... parce que ça reste encore mystérieux. Donc
le ministre... le premier ministre, comme il ne pouvait pas aller dans les
détails, il ne parlait pas juste des hauts dirigeants, il parlait de tous les
cadres qui peuvent recevoir des bonis. Et moi, dans l'amendement, je parle de
tout le monde.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Mme Ghazal : O.K. Donc...
Mais le premier ministre, lui, il parlait de qui en disant «moins de personnes»?
M. Girard (Groulx) : Bien, de
ce que j'ai compris, puisque nous étions dans une période de questions
générales, il a fait un énoncé général que c'était extrêmement important de
respecter les contrats qui sont en cours, mais que, dans certains cas, il
serait ouvert à revoir la rémunération variable dans certaines circonstances. Mais
de qui il parlait? Il a surtout nommé ceux dont il ne parlait pas. Et, ce
matin, il a été assez clair qu'il ne parlait pas d'Hydro-Québec et, la semaine
dernière, il avait été assez clair qu'il ne parlait pas de la Caisse de dépôt.
Mme Ghazal : Donc, il parlait,
quoi, des sociétés d'État en culture, par exemple?
M. Girard (Groulx) : Pardon?
Mme Ghazal : Des sociétés d'État
en culture?
M. Girard (Groulx) : Non,
parce qu'il n'y a pas de rémunération variable, là.
Mme Ghazal : Bien, alors, il
parlait de qui?
M. Girard (Groulx) : La
rémunération variable est seulement présente dans les sociétés d'État à
vocation commerciale.
Mme Ghazal : O.K. Mais là ça
ne répond pas à ma question de... Il y a une ouverture, mais cette... Là, on
est dans un projet de loi. Moi, je me dis que, quand il y a une ouverture, puis
on veut faire ce changement-là pour... si le premier ministre, bon, il a changé
ce qu'il disait avant, mais il reste quand même qu'il y a une ouverture à
réduire ces bonis-là; il l'a, là. Après ça, quand on veut agir, quel autre
meilleur endroit que dans un projet de loi pour le faire? On est dans le projet
de loi.
Là, je comprends que le ministre peut me
dire : Mais ce n'est pas ça, l'objectif du projet de loi, c'est d'autre
chose, là, c'est d'autre chose.
M. Girard (Groulx) : Exactement.
Mme Ghazal : Ce n'est pas
grave. S'il y a une volonté de le faire, l'outil, là, on va le trouver. On est entourés
de plein, plein de monde qui vont nous aider à trouver le meilleur <outil...
Mme Ghazal :
...de
plein, plein de monde qui vont nous aider à trouver le meilleur >outil.
L'important, c'est qu'on ait la volonté de le faire. Cette volonté-là...
M. Girard (Groulx) : Permettez-moi
de soumettre que ce n'est pas...
Le Président (M. Simard) : ...
Mme Ghazal : C'est moi qui
parlais, oui, c'est ça.
Le Président (M. Simard) : Laissez
la députée terminer.
Mme Ghazal : Donc, cette
volonté-là, moi, je l'ai entendue de la part du premier ministre du
gouvernement du Québec. Et j'ai un représentant du gouvernement du Québec qui
est devant moi et j'ai ici un outil. Donc, c'est où, et quand, et pour qui
qu'il y a cette ouverture-là?
Là, je pose trop de questions puis je sais
que le ministre aime beaucoup les questions précises. Moi, ici, je propose pour
tout le monde. Et, dans la réponse du premier ministre... Je vais continuer
parce qu'on essaie de comprendre ce que le premier ministre dit, parce qu'il a
une ouverture, mais, concrètement, ce que ça veut dire, ça reste mystérieux
pour moi, et j'aimerais que le ministre m'éclaircisse.
Donc, ce qu'il a dit, ce matin, comme... je
vais le recommencer, ce que je disais tantôt : «Par contre, comme je l'ai
déjà dit, je souhaite qu'on réduise le nombre de personnes, dans les sociétés
d'État, qui reçoivent les bonis. On ne peut pas faire ça du jour au lendemain,
parce que, quand ces personnes-là ont été embauchées, on a signé des contrats
de travail, puis il faut [les] respecter.» Voilà. Donc, ce qu'il dit : On
ne peut pas le faire maintenant. J'ai combien de temps, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : Je
valide ça puis je vous reviens, mais il vous en reste quand même pas mal.
Mme Ghazal : O.K. Très
bien. Donc, il dit : On ne peut pas le faire maintenant, mais on peut le
faire plus tard, quand les contrats seraient terminés.
M. Girard (Groulx) : Je
ne peux pas parler, hein?
Le Président (M. Simard) : Oui,
oui. Bien là, ce serait votre tour, là, en termes d'équilibre.
M. Girard (Groulx) : Mais
ça adonne bien, ce serait cohérent puisqu'il dit qu'on ne peut pas faire ça
maintenant, puis je vous dis que ce n'est pas l'objet du projet de loi. Ça fait
que, là, on est parfaitement cohérents.
Mme Ghazal : Mais vous,
monsieur... Combien de temps?
Le Président (M. Simard) : 10,
chère collègue.
Mme Ghazal : O.K. Mais
vous, M. le ministre, est-ce que vous êtes d'accord avec votre premier
ministre?
M. Girard (Groulx) : Bien,
je comprends très bien ce qu'il a voulu dire. J'étais en Chambre, j'ai entendu,
alors je comprends. Ce qu'il veut dire, c'est que, dans certaines
circonstances, il pourrait être pertinent de revoir la rémunération variable de
certaines personnes. Alors, je comprends ce qu'il a voulu dire. Moi, je pense
que la meilleure façon de faire ça, c'est de se tourner vers les comités des
ressources humaines de nos sociétés d'État, qui connaissent bien leurs sociétés
d'État, leurs dirigeants, leurs employés, les circonstances. Et, s'il y a des
recommandations à faire en ce sens, de revoir la rémunération variable de
certaines sociétés d'État, bien, ce serait pertinent de le faire.
Mme Ghazal : C'est à
dire que les comités des ressources humaines, quand ils entendent ça, là, eux,
ils font quoi, là, après? Je veux dire, il n'y a pas de loi, il n'y a pas de
directive, il n'y a rien. Ils ont juste entendu ça dans une.. au salon bleu.
M. Girard (Groulx) : Bien
non. Attendez, là. Attendez.
Mme Ghazal : Ils vont
faire quoi?
Parce que le gouvernement détermine les
paramètres. Ces paramètres-là sont déterminés où, par le gouvernement, pour les
bonis?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien,
écoutez, là vous avez posé vraiment plusieurs questions, là.
Mme Ghazal : Ah! je regrette.
M. Girard (Groulx) : Les
paramètres de la rémunération, O.K., on a des... Lorsqu'on a un C.A., O.K., puis
on va voir lorsqu'on va arriver dans la composition des C.A., on a trois
comités : on a un comité de gouvernance et éthique, on a un comité des
ressources humaines puis on a un comité d'audit. Alors, généralement, le comité
des ressources humaines se spécialise dans les questions de ressources
humaines. La rémunération, c'est un élément important dans une société. Alors,
si... les particularités d'une société d'État, qui connaît est en concurrence
avec qui, comment ça fonctionne, l'attrition, les difficultés à trouver du
personnel dans différents domaines, tout ça, ça demande une connaissance fine
de la société d'État, et puis, donc, les révisions, les réflexions, les
discussions sur le mode de rémunération des employés qui sont actuellement
sujets à la rémunération variable, bien, ça devrait être fait par les personnes
qui sont nommées pour faire ça.
• (17 h 10) •
Mme Ghazal : O.K. Ces
personnes-là, quand le gouvernement dit : Bien, il faut les revoir et les
abolir dans certains cas, comment est-ce que les comités, dans les différents
conseils d'administration, vont dire : Oh! O.K., c'est à nous... qu'il va
falloir qu'on les abolisse, parfait, on va les abolir pour tel corps, pour tel
corps? Mais, je veux dire, comment est-ce que cette information-là, qui a été
donnée par le premier ministre, va se rendre?
Moi, je suis législatrice. Mon outil,
c'est une loi. Peut-être que le ministre peut me dire : Bien, ce n'est pas
dans cette loi-là, ce serait dans une autre loi, ça, à la limite, je m'en fous
un peu, mais c'est dans une loi qu'il faut que ça se fasse. Cette volonté
exprimée par le premier ministre, comment est-ce qu'elle va se rendre jusqu'aux
oreilles pour qu'après ça le comité... aux oreilles des ressources humaines, du
comité des ressources humaines de chacune des sociétés d'État, puis la société
d'État dise : Ce n'est pas moi, nous, on est à la Caisse de dépôt et
placement du Québec? Le premier ministre, il ne veut pas parce que, nous, il
faut que ça soit la performance, etc. Après ça, l'autre société d'État à côté, Loto-Québec,
elle dit : Ah! peut-être moi? Mais non, le ministre vient de répondre que
ce n'est pas eux puis que c'est correct que ça soit 15 % pour les hauts
dirigeants, puis après ça ce n'est pas tant que ça, finalement, pour tout le
monde.
M. Girard (Groulx) : Bien,
je vous ai donné un exemple concret, parce qu'on <est...
M. Girard (Groulx) :
Bien,
je vous ai donné un exemple concret,
parce qu'on >est...
Mme Ghazal : Après ça, il y a
la SAQ. Mais après... Mais c'est qui? Comment est-ce que ça, ça va
opérationnaliser cette volonté du premier ministre? Moi, je l'ai entendu, je
l'opérationnalise avec cet amendement-là, et le ministre me dit qu'il va voter
contre. Mais c'est quoi, l'autre alternative?
Le Président (M. Simard) : Alors,
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien,
l'alternative, par exemple, ça pourrait être qu'on discute de la rémunération
des membres des conseils d'administration, puisque c'est l'objet du projet de
loi.
Mme Ghazal : Mais ce
n'est pas ça, le sujet de la discussion que j'ai eue avec le premier ministre.
Je comprends que c'est ça, l'objet du projet de loi...
M. Girard (Groulx) : Mais
moi, j'ai beaucoup de respect pour les discussions que vous avez avec le
premier ministre, mais ce n'est pas l'objet de ce projet de loi. Alors, si vous
voulez discuter de la rémunération que nous avons l'intention d'introduire sur
les membres d'un conseil d'administration, si vous voulez discuter de ça, ça,
ça me fait plaisir.
Mme Ghazal : On dit
souvent que, dans le monde des affaires, il faut enlever le voile corporatif
pour aller chercher les personnes. Moi, je veux enlever le voile législatif.
Ah! ce n'est pas dans cette loi-là, c'est dans une autre. C'est où? Si ce n'est
pas dans cette loi-là, comment... Est-ce que...
O.K. Je vais poser ma question. Je
reprends. Je m'habitue avec la façon de faire du ministre. Donc, je vais
essayer de poser une question très précise. Est-ce que cette volonté exprimée
par le premier ministre, l'outil pour qu'elle se réalise pour vrai dans les
sociétés d'État, dans les comités des ressources humaines, c'est un projet de
loi, oui ou non?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre des Finances.
M. Girard (Groulx) : Je
dirais non.
Mme Ghazal : Merci. Quel
autre outil?
M. Girard (Groulx) : Les
comités de ressources humaines des sociétés d'État concernées, parce que chaque
société d'État a une particularité. Par exemple, ce matin, lorsque le premier
ministre a spécifiquement dit que, selon lui, la rémunération variable de
Sophie Brochu n'était pas pertinente à cette discussion, alors c'est donc que
c'est un cas où ça ne s'applique pas.
Alors, dans le fond, ce que le premier
ministre nous dit, c'est qu'Hydro-Québec c'est une grande entreprise avec une
complexité et que diriger Hydro-Québec, c'est un défi important, qui nécessite
des compétences particulières, et qu'il est approprié, dans cette circonstance,
d'avoir une rémunération variable. Alors, chaque société...
Mme Ghazal : Parfait.
Donc, Hydro-Québec, non.
Le Président (M. Simard) : Excusez-moi.
Veuillez finir, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Chaque
société d'État a ses particularités. Parce que, vous savez, on pourrait laisser...
on pourrait dire, par exemple... Par exemple, on pourrait dire : Bien, Loto-Québec,
c'est un monopole. Voyons donc! Il ne devrait pas y avoir de rémunération
variable comme... pour le P.D.G. On pourrait dire ça, mais... C'est un monopole,
mais il y a de la concurrence.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Girard (Groulx) : À
tous les jours, il y a la concurrence au niveau du jeu en ligne illégal. Il y a
des... des endroits qui ne reconnaissent pas la juridiction du Québec, où il y
a des casinos concurrents. Alors, il y a... Ce que je vous dirais, c'est qu'il
y a une complexité à diriger Loto-Québec. Puis, lorsque j'ai eu la discussion
avec le député de René-Lévesque, j'ai suggéré que de prendre la portion de
rémunération variable du P.D.G. de Loto-Québec, de la mettre dans son salaire
de base et d'annoncer en grande pompe qu'on a aboli sa rémunération de base...
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Girard (Groulx) : ...on
ne serait pas plus avancés.
Le Président (M. Simard) : Mme
la députée de Mercier.
M. Girard (Groulx) : On
serait même perdants.
Mme Ghazal : O.K. Mais
ça, supposons qu'on le fait, on le ferait comment? Vous avez dit : On va
augmenter son... chose de base, là. Ça, serait le comité des ressources
humaines?
M. Girard (Groulx) : Bien,
je pense que le comité des ressources humaines de Loto-Québec pourrait faire un
balisage des pratiques de ce qui se fait au niveau des directions des sociétés
de loteries au Canada, et arriver avec une recommandation, puis dire que la
rémunération variable n'est pas pertinente. Le gouvernement prendrait acte et
ferait des modifications.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Mme la députée.
Mme Ghazal : O.K.
Maintenant, le ministre m'a expliqué. Il m'a dit : Bon, Hydro-Québec, non.
Loto-Québec, non.
M. Girard (Groulx) : On
modifierait les conditions de travail du P.D.G.
Mme Ghazal : Le
gouvernement ferait ça?
M. Girard (Groulx) : Oui.
Mme Ghazal : O.K. Donc,
maintenant, abolir les bonis des sociétés d'État dans certains cas, comment
cette volonté-là peut s'exprimer si ce n'est pas par une loi? Le ministre m'a
dit : Non, ce n'est pas par la loi. Est-ce que c'est... Là, il m'a dit :
C'est le comité. Est-ce que c'est par une directive?
M. Girard (Groulx) : Bien,
je vous dis que les... Je vous dis que, pour étudier les particularités de
chacune des sociétés d'État, rien de mieux que le comité des ressources
humaines de cette société d'État, qui connaît les particularités de cette
société d'État.
Mme Ghazal : O.K. Donc,
si le premier ministre a dit ça : Voilà, je le dis, c'est ma <volonté...
Mme Ghazal :
... si
le premier ministre a dit ça : Voilà, je le dis, c'est ma >volonté,
rien ne se passe, comment est-ce que, le lendemain matin, les comités de
ressources humaines vont dire : O.K., il faut qu'on fasse quelque chose?
Il n'y a pas un risque que ça reste le statu quo?
M. Girard (Groulx) : Bien, d'abord,
je dois dire qu'on a du temps pour cette réflexion puisque le premier ministre
a spécifiquement dit qu'il fallait respecter les contrats.
Mme Ghazal : Parfait. Très
bien.
M. Girard (Groulx) : On vient
d'embaucher le P.D.G de Loto-Québec. On lui a donné des conditions de travail.
Il vient d'être nommé pour cinq ans.
Mme Ghazal : O.K. Très bien.
Donc, moi, j'aurais... en fait, j'aurais un autre amendement qui respecterait
cette condition-là des contrats, on attend qu'il soit terminé, pour répondre à
la volonté du ministre... du premier ministre, qu'il a exprimée aujourd'hui.
M. Girard (Groulx) : Bien,
moi, tout ce que j'ai devant moi, c'est un amendement pour lequel je peux vous
dire avec certitude que je vais voter non, M. le Président.
Mme Ghazal : O.K. Mais je les
annonce à l'avance. Et là on pourrait voter, vu qu'il faut que j'aille
intervenir au salon bleu sur un autre sujet qui parle de l'exemplarité de
l'État aussi, sur la langue française.
M. Girard (Groulx) : Très
bien.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, comme...
Mme Ghazal : Et je vais
revenir après pour les autres. Mais vous pouvez continuer le travail. En tout
cas, vous nous direz comment on le fait.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Puis, comme convenu, par la suite, nous allons suspendre.
Mme Ghazal : Il faut juste...
Je joue tellement cartes sur table qu'il faut que tout reste là, là — c'est
bon — s'il y a consentement, j'espère.
Le Président (M. Simard) : Alors,
monsieur... Toutefois, mon collègue de René-Lévesque souhaitait intervenir lui
aussi sur cet amendement et probablement également le député de Robert-Baldwin.
Donc, je ne peux présumer des droits de parole à l'avance. Alors, M. le député
de René-Lévesque.
M. Ouellet : Donc, je
comprends bien, M. le Président, qu'on continue la discussion sur les
amendements de la députée de Mercier jusqu'à tant qu'elle revienne?
Le Président (M. Simard) : Bien,
en fait, non. C'est-à-dire, Mme la députée de Mercier, je vous rappelle
simplement que d'autres collègues à vous veulent intervenir sur votre
amendement et que, tant et aussi longtemps qu'il y a des droits de parole de
demandés, on ne peut pas procéder au vote.
Mme Ghazal : Est-ce que c'est
possible que je demande le consentement pour suspendre?
Le Président (M. Simard) : L'étude?
Mme Ghazal : Cet article-là
ou juste l'amendement?
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : L'amendement.
Le Président (M. Simard) : Oui,
on pourrait facilement, avec consentement, suspendre l'étude de l'amendement,
pas de l'article.
Mme Ghazal : Le 3.4.
M. Girard (Groulx) : Ou on
pourrait voter, puisque vous avez une autre version de votre amendement.
Le Président (M. Simard) : On
pourrait facilement suspendre l'étude de cet amendement, le temps que vous
puissiez... Parce que je comprends que ce qui vous presse, c'est que vous devez
aller au bleu. Vous n'avez pas le don d'ubiquité.
Alors, collègues, je suspends
momentanément, puis on va traiter de la façon de faire les choses. Je suspends.
(Suspension de la séance à 17 h 19)
17 h 30 (version révisée)
(Reprise à 17 h 34)
Le Président (M. Simard) : Alors,
chers collègues, nous reprenons nos travaux. Alors, j'aurais besoin, de votre
part, d'un tour du chapeau en matière de consentement. J'aurais besoin non pas
d'un ni de deux, mais de trois consentements : d'abord, un premier
consentement pour suspendre l'étude de l'amendement déposé par notre collègue
de Mercier, un deuxième consentement pour suspendre l'étude de l'ensemble de l'article 3
et un troisième consentement afin de suspendre également l'étude de l'article 4,
puisque celui-ci fait référence à des articles contenus dans 3. Est-ce que j'aurais,
donc, consentement pour ces trois étapes?
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Trois
fois consentement, très bien. Alors, nous poursuivons et nous sommes donc
rendus à l'étude de l'article 5. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : L'article 9
de cette loi est modifié par l'insertion, dans le deuxième alinéa et après
«conseil d'administration», de «ou, dans le cas de ce dernier, au ministre et à
la personne désignée en vertu de l'article 13».
Commentaire. L'article 9 de la Loi
sur la gouvernance des sociétés d'État régit les situations de conflit
d'intérêts des membres du conseil d'administration d'une société d'État.
Le premier alinéa établit la règle
applicable à l'égard des membres du conseil qui exercent des fonctions à temps
plein au sein de la société, tel le président-directeur général. Le deuxième
alinéa établit les règles applicables à l'égard des membres du conseil qui
n'exercent pas des fonctions à temps plein au sein de la société. Parmi
celles-ci, on retrouve l'obligation de dénoncer la situation conflictuelle au
président du conseil d'administration. Lorsqu'une situation de conflit
d'intérêts concerne ce dernier, cet alinéa ne prévoit pas à qui le président du
conseil doit la dénoncer.
L'article 5 du projet de loi vient
combler cette absence en prévoyant une obligation pour le <président du...
M. Girard (Groulx) :
...L'article 5
du projet de loi vient combler cette absence en prévoyant une obligation pour
le >président du conseil d'administration de dénoncer son intérêt
personnel au ministre responsable de la société d'État ainsi qu'à la personne
désignée par le conseil d'administration pour remplacer le président en cas
d'absence ou d'empêchement.
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le ministre. M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Ça va, M. le
Président. Je n'ai pas vraiment d'enjeu avec l'article 5.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : ...
Le Président (M. Simard) :
Y aurait-il d'autres interventions? Sans quoi, nous allons procéder à la mise
aux voix. Cet article est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Article 6.
M. Girard (Groulx) : Article 6.
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 11, du suivant :
«11.1. À l'expiration de leur mandat,
les membres du conseil demeurent en fonction jusqu'à ce qu'ils soient nommés de
nouveau ou remplacés.»
Commentaire. L'article 6 du projet de
loi propose d'insérer dans la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État
l'article 11.1, lequel permet à tout administrateur dont le mandat est
complété de demeurer en fonction jusqu'à ce qu'il soit nommé de nouveau ou
remplacé.
Note additionnelle, je vais vous la lire
puisque je... en toute transparence. Le nouvel article 11.1 est une
disposition qu'on retrouve dans pratiquement toutes les lois constitutives des
sociétés d'État. Cet article ne s'applique que lorsque le mandat d'un
administrateur est complété. Il n'a aucun effet si l'administrateur quitte ses
fonctions en cours de mandat.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Y aurait-il des commentaires sur cet article? M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Je pense
qu'en pratique c'est ce qui se faisait déjà. Et donc, là, on vient le codifier.
Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci.
D'autres remarques? L'article 6 est-il adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Article 7.
M. Girard (Groulx) : L'article 12
de cette loi est modifié :
1° par l'insertion, dans le deuxième
alinéa et avant «président», de «mandat du»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Malgré le premier alinéa, le mandat du
président-directeur général est renouvelable.».
Commentaire. L'article 12 de la Loi
sur la gouvernance des sociétés d'État détermine le nombre maximal de
renouvellements de mandat des membres du conseil d'administration de la
société.
Outre une correction technique, l'article 7
du projet de loi propose de modifier cet article 12 afin de préciser que
le mandat du président-directeur général de la société peut toujours être
renouvelé.
Je soumettrais que ça pourrait être plus
précis. M. Hudon, voulez-vous préciser l'article 7?
M. Hudon (Alain) : Certainement.
Merci, M. le Président. Donc, on vient... à partir du moment que
l'article 12 vient limiter le nombre de renouvellements de mandat, on ne
veut pas qu'à l'égard du P.D.G., compte tenu que c'est la personne qui gère la
société... on ne veut pas mettre de limitation pour, notamment, le cas... si le
P.D.G. est vraiment excellent, bien, il n'y a pas de raison qu'après deux
renouvellements on soit obligé de mettre fin à son contrat.
M. Girard (Groulx) : Donc,
il n'y a pas de limite de renouvellement pour un P.D.G. de société d'État.
C'est ce que l'article 12 vient clarifier.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Des commentaires? M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Donc, si je
comprends bien ce qui est proposé, un membre d'un conseil d'administration peut
faire deux mandats de quatre ans maximum et...
M. Girard (Groulx) : Trois.
M. Ouellet : Trois
mandats, donc...
M. Girard (Groulx) : Un
plus deux renouvellements.
M. Ouellet : O.K. Merci
de la précision. O.K. Et, s'ils ne sont pas consécutifs... Donc, l'exemple que
je vais essayer de voir, là, mettons que j'ai un membre du conseil
d'administration, il fait deux mandats, il décroche, il revient quatre ans plus
tard, il peut faire juste un autre mandat ou on repart le compteur à zéro?
Le Président (M. Simard) : ...
M. Hudon (Alain) : Merci,
M. le Président. Il peut... et on ne repart pas le compteur à zéro. Ça va être
pris en compte, les mandats qui ont été accomplis dans le passé, donc il va lui
rester un mandat.
M. Ouellet : O.K. Donc,
à l'adoption de cet article, ce que ça dit aux administrateurs des sociétés
d'État qui sont visées par la loi en question : maximum 12 ans pour
des membres de conseils d'administration, donc un mandat qui peut être
renouvelé deux fois, pour un total de quatre. Et ces 12 années là sont...
elles s'additionnent, donc elles n'ont pas à être consécutives. C'est ça?
M. Hudon (Alain) : Absolument.
C'est ça.
M. Ouellet : Et, dans le
cas du P.D.G., dans ce cas là, on peut renouveler de façon indéterminée?
M. Girard (Groulx) : Et,
pour le P.C.A., cinq plus deux fois cinq.
M. Ouellet : Pour le
P.C.A.? Excusez-moi, c'est quoi?
• (17 h 40) •
M. Girard (Groulx) : Président
du conseil d'administration.
M. Ouellet : Donc, c'est
deux fois cinq...
M. Girard (Groulx) : Un
mandat de cinq ans plus deux renouvellements.
M. Ouellet : Donc, lui, il
va à 15. O.K. Est-ce que... juste faire des cas d'espèce, là. On peut être
membre d'un conseil d'administration, être administrateur puis devenir
président du conseil?
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Ouellet : Ils ne
s'additionnent pas dans ce cas-là? <C'est-à-dire que...
M. Ouellet :
Ils
ne s'additionnent pas dans ce cas-là? >C'est-à-dire que...
M. Girard (Groulx) : ...ils
s'additionnent. Vous pourriez être 27 ans sur le conseil.
M. Ouellet : O.K. Donc,
j'aurais le droit à 12, comme membre d'un conseil, puis par la suite jusqu'à 15
comme président du conseil. O.K. Ce n'est pas un peu trop, 27 ans? On
cherche à renouveler, on cherche de l'indépendance, on... 27 ans la même
personne qui a occupé différents sièges, ce n'est pas beaucoup?
M. Girard (Groulx) : Bien, de
toute évidence, si quelqu'un trouve que c'est trop, il aura eu plusieurs
opportunités de l'exprimer, puisqu'on parle de quatre renouvellements.
M. Ouellet : Mais ces
renouvellements-là sont nommés par... dans le cas des indépendants, sont nommés
par le gouvernement. Donc, vous pouvez décider qu'effectivement on continue,
puis il fait un bon travail, ou décider de ne pas le renouveler.
M. Girard (Groulx) : Oui,
puis il peut... sur 27 ans, il y a eu des changements de gouvernement,
puis...
M. Ouellet : O.K. On l'espère.
27 ans! O.K. Non, non, mais, sur 27, je veux dire, on s'entend...
M. Girard (Groulx) : Je ne
faisais aucune référence contextuelle, là.
M. Ouellet : Non, non. On
n'est pas en Russie, là, je veux dire, à un moment donné. O.K., donc ça
clarifie la situation. C'est clair pour moi, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Merci.
D'autres remarques sur l'article 7? Sans quoi, nous allons procéder à la
mise aux voix à l'article 7. Est-il adopté? Oui?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
L'article 8.
M. Girard (Groulx) : L'article 13
de cette loi est modifié par l'ajout, à la fin, de l'alinéa suivant :
«Lorsqu'elle remplace le président du
conseil, la personne ainsi désignée exerce les mêmes responsabilités et dispose
des mêmes pouvoirs que ceux du président.».
Commentaire. L'article 13 de la Loi
sur la gouvernance des sociétés d'État confère au conseil d'administration le
pouvoir de choisir qui du président du comité de gouvernance et d'éthique, du
comité de vérification ou du comité des ressources humaines remplacera le
président du conseil d'administration en cas d'absence ou d'empêchement.
La disposition que l'article 8 du
projet de loi propose d'ajouter à cet article vise à confirmer que, lors d'un
tel remplacement, le président désigné exerce les mêmes responsabilités et
jouit des mêmes pouvoirs que ceux du président qu'il remplace.
Note additionnelle, cas d'empêchement, une
situation dans laquelle le président du conseil aurait un intérêt personnel
susceptible de l'empêcher d'exercer ses fonctions. Cas d'absence : la
maladie ou les vacances sont des situations où le président du conseil pourrait
s'absenter du travail... du conseil.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires?
M. Ouellet : ...la
disposition : «Lorsqu'elle remplace le président[...], la personne ainsi
désignée exerce les mêmes responsabilités et dispose des mêmes pouvoirs», ce
n'était pas le cas? Dans le fond, le conseil nommait quelqu'un en remplacement,
mais il n'avait pas ces pouvoirs-là. Donc, qu'est-ce que ça occasionnait, M. le
ministre, pour qu'on soit obligés de rajouter cette précision?
M. Girard (Groulx) : M.
Hudon.
M. Hudon (Alain) : Merci, M.
le Président. L'objectif de la disposition, aussi, c'est d'éclaircir tout doute
par... ou tout problème d'interprétation par rapport à, justement, quels sont
les pouvoirs et les responsabilités dont dispose la personne qui remplace le
président lorsqu'elle agit en tant que président. Et notamment les principaux
aspects, on va voir... bien, on ne le verra pas... oui, on va le voir peut-être
plus loin, quand il y a égalité au niveau des voix, c'est le président qui a un
vote prépondérant. Et la loi prévoit vraiment que c'est le président qui a un
vote prépondérant. Donc, si le président n'est pas là puis qu'il est remplacé
par quelqu'un d'autre, est-ce que cette personne-là dispose d'un vote
prépondérant pour trancher? Avec l'ajout qu'on fait ici, il n'y a plus de doute
à cet égard-là.
M. Ouellet : O.K. Merci.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires sur 8? Cet article est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Article 9, pour lequel vous aurez sans doute un amendement, M. le
ministre.
M. Girard (Groulx) : Oui,
nous avons un amendement, M. le Président. Et, si vous permettez, je pense que
tout le monde l'a déjà eu, on pourrait...
Le Président (M. Simard) : Oui,
il est sur Greffier.
M. Girard (Groulx) : On
procède. Est-ce que je peux commencer? Oui? Merci. Article 9, article 15
de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Insérer, après le paragraphe 1° de l'article 9 du projet de loi, le paragraphe suivant :
1.1° par le
remplacement, dans le paragraphe 4°, de «de ses filiales
en propriété exclusive» par «des personnes morales
dont elle détient directement ou indirectement au moins 90 % des actions
comportant droit de vote».
Commentaire. Le paragraphe 4°
de l'article 15 de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État demande
notamment que le conseil d'administration d'une société d'État approuve les
codes d'éthique applicables aux dirigeants et aux employés des filiales qu'elle
détient à 100 %. La modification proposée à l'article 9 du projet de
loi concernant ce paragraphe étend l'obligation d'approbation des codes
d'éthique à ceux applicables aux dirigeants et aux employés des filiales de la
société d'État pour lesquelles elle détient au moins 90 % des <actions...
M. Girard (Groulx) :
...employés
des filiales de la société d'État pour lesquelles elle détient au moins
90 % des >actions votantes.
Le Président (M. Simard) : Des
remarques? M. le député de Robert-Baldwin, après quoi le député de
René-Lévesque pourra prendre la parole.
M. Leitão : Très bien.
Donc, l'article 9, qui change l'article 15. L'article 15
contient beaucoup de choses. Très bien. Les changements apportés à l'article 15
me semblent corrects, là...
M. Girard (Groulx) : C'est
l'approbation du code d'éthique par le conseil d'administration de la société.
M. Leitão : C'est ça. Et
ma question, justement, concerne le code d'éthique. Donc, le conseil
d'administration approuve le code d'éthique. Ce code d'éthique est élaboré par
qui? Est-ce que c'est le conseil d'administration lui-même qui élabore le code
d'éthique?
M. Girard (Groulx) : Non.
Bien, généralement, c'est la société, et le conseil d'administration, qui a un
rôle d'indépendance, d'imputabilité envers le gouvernement, va l'approuver.
M. Leitão : O.K.
Évidemment, dernièrement, nous avons entendu toutes sortes de choses
importantes concernant des comportements que... des fois, des comportements qui
sont inacceptables de la part de certaines personnes qui se trouvent nommées,
et parlons clairement, là, d'un membre d'un certain syndicat... dirigeant d'un
certain syndicat, que, de par ses fonctions, se trouve aussi être membre d'un
certain nombre de conseils d'administration, conseils consultatifs, etc. Est-ce
que, dans le code d'éthique d'une société d'État, c'est inscrit clairement
qu'une personne visée par des allégations de harcèlement sexuel est
automatiquement inéligible à faire partie de ce conseil d'administration?
Le Président (M. Simard) : M. Hudon...
M. Girard (Groulx) : Je
dirais que je n'ai pas devant moi le code d'éthique de chacune des sociétés
d'État. Et là comme il peut y avoir... Est-ce qu'on a une réponse par rapport à
ça?
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : O.K.
Mais là la question est précisément quant au contenu du code d'éthique, qui
n'est pas l'objet de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, alors c'est
difficile pour moi de répondre. C'est parce que votre question est précise, là :
Est-ce que, dans toutes les sociétés d'État, une personne, lorsqu'elle est
accusée, doit se...
M. Leitão : Pas
seulement accusée, parce qu'on comprend toutes les... Excusez-moi de vous avoir
interrompu. Pas seulement accusée, parce que ça, on comprend qu'il y a toutes
sortes de choses, mais quand elle a été reconnue coupable.
M. Girard (Groulx) : Reconnue
coupable, O.K., ce n'est pas la même chose.
M. Leitão : Ce n'est pas
la même chose.
M. Girard (Groulx) : On
ne parle pas d'allégations, on parle de... reconnue coupable. Je n'ai pas la
réponse.
• (17 h 50) •
M. Leitão : Très bien. En
tout cas, moi, je suggère que... et je ne pense pas que ce soit quelque chose
qu'on peut...
M. Girard (Groulx) : Tolérer.
M. Leitão : Oui, ça,
c'est clair. Mais ce n'est pas... en même temps, ce n'est pas quelque chose
qu'on peut, nous, régler ici, maintenant, par un amendement quelconque.
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est certainement quelque chose qu'un membre de comité de gouvernance et
d'éthique d'un C.A. devrait s'assurer, lorsqu'il approuve le code d'éthique et
de déontologie de la société d'État, que de telles situations sont prises en
considération dans le code d'éthique.
M. Leitão : Très bien.
Et moi, j'irais même peut-être un peu plus loin en disant que ce serait utile,
une déclaration du gouvernement, du ministre ou d'un autre ministre, mais, dans
ce cas-ci, le ministre des Finances, en disant aux différentes sociétés d'État
que leur code <d'éthique...
M. Leitão :
...
ministre des Finances, en disant aux différentes sociétés d'État que leur code >d'éthique
devrait comporter une telle provision. Parce que ça aurait une valeur
importante si ça vient du gouvernement.
M. Girard (Groulx) : Bien,
écoutez, je pense que le gouvernement... tous les membres du gouvernement ont
toujours dit que c'était tolérance zéro pour les situations de harcèlement.
Alors, là où je ne suis pas capable de répondre à votre question, là, je ne
sais pas de quelle façon c'est traité dans les codes d'éthique en particulier.
M. Leitão : D'accord. Mais je
pense que ce serait peut-être utile de penser à une communication, de la part
du gouvernement, disant que le code d'éthique devrait comporter une provision
selon laquelle une personne reconnue coupable d'un... dans le cas de
harcèlement sexuel...
M. Girard (Groulx) : Je
pourrais faire des vérifications...
M. Leitão : ...serait
inéligible même si elle appartient à...
M. Girard (Groulx) : ...sur
comment c'est traité dans les sociétés à vocation commerciale qui sont sous ma
responsabilité puis je pourrais vous...
M. Leitão : Très bien.
M. Girard (Groulx) : On
pourrait peut-être en discuter demain.
M. Leitão : Ça serait utile.
Merci.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires sur l'amendement apporté à l'article 9? M. le député de
René-Lévesque, juste sur l'amendement.
M. Ouellet : Là, on touche le
code d'éthique...
M. Girard (Groulx) : Est-ce
qu'on discute seulement de l'amendement ou de l'article 9 en tout?
Le Président (M. Simard) : En
fait, on discute d'abord de l'amendement, mais invariablement, inévitablement,
allais-je dire, comme il est associé à l'article 9, on traite un peu des
deux.
M. Girard (Groulx) : Mais
est-ce que je vais lire l'article 9 par la suite ou non?
Le Président (M. Simard) : En
fait, idéalement, il aurait peut-être été préférable de le lire avant, mais ce
n'est pas impératif puis ce n'est pas... Donc, on le saura pour la prochaine
fois.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
M. Ouellet : Est-ce qu'un
amendement viendra plus tard pour les mêmes dispositions quant à la divulgation
des cinq plus hauts salaires... des salaires des cinq plus hauts dirigeants
dans les sociétés à 90 % détenues directement ou indirectement?
M. Girard (Groulx) : Au
niveau de la rémunération, de la transparence, oui.
M. Ouellet : Oui? O.K. Alors,
la question qui tue : Pourquoi avoir fixé à 90 %? C'était 100 %.
On a eu les discussions lors des consultations, on a eu des échanges là-dessus.
Pourquoi avoir fixé le seuil à 90 %?
M. Girard (Groulx) : Pourquoi...
La réponse est où?
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) : O.K.
Écoutez, on aurait même pu vous donner la parole. Ce seuil est en cohérence
avec les dispositions de la Loi sur les impôts du Québec, qui prévoient que les
sociétés détenues à au moins 90 % par des organismes gouvernementaux sont
exonérées d'impôt au même titre que ceux-ci. Alors, on a choisi ce seuil par
cohérence avec l'ensemble de nos lois. Merci.
M. Ouellet : Donc, c'est par
cohérence fiscale qu'on a choisi 90 %, à savoir que, comme vous
l'expliquez, les sociétés qui sont détenues à 90 %... au moins 90 %,
pardon, n'ont pas à payer d'impôts du Québec parce qu'ils sont dans le
périmètre comptable du Québec. C'est ce que je comprends. Est-ce que ça couvre
des situations comme Otéra Capital ou Ivanhoé Cambridge?
M. Girard (Groulx) : Oui.
Oui, la Caisse des dépôts détient plus de 90 %, ce qui n'a pas
nécessairement toujours été le cas dans le cas d'Ivanhoé Cambridge, je crois. Quoiqu'au
départ la détention était plus autour de 51 %, là, mais ça avait... c'est
il y a longtemps.
M. Ouellet : Avez-vous des
exemples de sociétés détenues à, mettons, 80 % qui ne seraient pas
couvertes par l'amendement en question? J'essaie juste de faire un comparatif,
M. le ministre. Avez-vous des exemples d'autres placements qu'on serait, au
Québec, partenaires à 80 %, donc on ne serait pas couverts par ça?
M. Girard (Groulx) : Non, je
n'ai pas d'exemple, mais, par exemple, Hydro-Québec a plusieurs filiales, là.
Est-ce qu'il y a un exemple, chez Hydro-Québec, d'une filiale qui est détenue à
82 %? C'est possible, mais je ne l'ai pas.
M. Ouellet : O.K. Je vais
poser une demande à la commission puis au ministre, là, je n'ai pas besoin de
la réponse aujourd'hui, mais est-ce qu'il serait pensable de pouvoir obtenir
les sociétés qui ne seraient pas <couvertes...
M. Ouellet :
...Mais
est-ce qu'il serait pensable de pouvoir obtenir les sociétés qui ne seraient
pas >couvertes par cette disposition dans un seuil de 50... entre
51 % détenu par le gouvernement du Québec et 89 %?
M. Girard (Groulx) : Vous
aimeriez connaître l'ensemble des filiales des sociétés d'État qui seront
couvertes par la loi, qui seraient entre 51 % et 90 %?
M. Ouellet : Oui.
M. Girard (Groulx) : On va
vous trouver ça.
M. Ouellet : Parce que ma
question, c'est juste une question de proportions, aussi, à 90 %...
M. Girard (Groulx) : Parce
que, vous, ce qui vous intéresse vraiment, c'est ce qu'on va discuter sur la
rémunération plus tard, et c'est ce seuil de 90 % que vous voulez
discuter?
M. Ouellet : Oui, parce que,
si on couvre 90 % des participations du gouvernement du Québec dans des
sociétés, ça fait une énorme différence que si on n'en couvre que peut-être 50 %
ou 60 %. Parce que le seuil est à 90 %. Donc, on pourra avoir les
discussions pour descendre le seuil, mais, tu sais, on aura la discussion un
peu plus tard. Ça fait que, si on peut avoir...
M. Girard (Groulx) : Bien, je
vais essayer de vous la trouver.
M. Ouellet : Parfait. Merci.
Le Président (M. Simard) : ...transmettre
au secrétariat.
M. Ouellet : Oui, c'est ça.
Absolument.
M. Girard (Groulx) : Je vais
d'abord la trouver, mais...
M. Ouellet : Oui, si c'est
possible.
Le Président (M. Simard) : Mais
ne gardez pas ça juste pour le député de René-Lévesque, c'est ce que je voulais
vous dire.
M. Girard (Groulx) : Non, non,
non.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres remarques? Oui, le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Oui, excusez-moi.
Moi, avant, j'avais été directement à l'article 9 sans regarder
l'amendement...
Le Président (M. Simard) : C'est
parfait. Bien oui, c'est parfait. Parfait, cher collègue.
M. Leitão : Quand je parlais du
code d'éthique, c'était ça. Là, je viens à l'amendement. Si je me rappelle
bien, quand on discutait de cet enjeu en consultations particulières, ça avait
été soulevé que, pour éviter de faire allusion à un pourcentage spécifique, d'y
aller plutôt avec la notion de contrôle, donc que ça s'appliquerait aux
filiales contrôlées par une société d'État, que ce soit à 90 % ou que ce
soit même moins que 90 %. Je comprends le...
M. Girard (Groulx) : 51 %.
M. Leitão : C'est ça. Je
comprends d'y aller avec le même pourcentage, selon la loi fiscale, mais je
pense qu'en le laissant à 90 %, je pense qu'on va aller inclure Otéra Capital
et Ivanhoé Cambridge, mais ça, c'est le cas maintenant. D'ici deux ans, d'ici
trois ans, qui sait, il peut y avoir... on peut détenir des filiales à
différents pourcentages. Donc, ma question est simple : Pourquoi est-ce
qu'on y va avec un pourcentage et pas avec la notion de contrôle, de 51 %?
M. Girard (Groulx) : Bien, le
problème, c'est... lorsqu'on approche des seuils comme 51 %, c'est que,
souvent, on va être dans des situations, par exemple, où c'est les employés qui
détiennent l'autre pourcentage, des fois, c'est les acquisitions d'entreprises
qui appartiennent aux employés. Et puis là on a toute une responsabilité de divulgation
qu'on impose à nos sociétés d'État, qui n'est pas nécessairement cohérente avec
ces sociétés-là.
Alors, moi, je vous dirais que, par souci
de cohérence avec la législation fiscale, on améliore la situation, puisqu'on
était à 100 %. Par souci de cohérence, on va à 90 %. Est-ce qu'à
l'usage, dans le futur, le seuil de 90 % pourrait être problématique, et
on voudrait l'abaisser? Peut-être. Je suggère que 90 %, ici, amène une
avancée importante, c'est-à-dire qu'on va couvrir les filiales qui ne sont pas
détenues à 100 %, mais qui sont sous le contrôle.
• (18 heures) •
M. Leitão : Je pense
qu'aujourd'hui ça fait l'affaire. Oui, aujourd'hui, ça fait l'affaire, mais on
pourrait se retrouver dans une situation semblable, on ne sait pas, d'ici deux
ans, d'ici trois ans ou jamais, on ne sait pas.
M. Girard (Groulx) : Il ne
faudrait surtout pas qu'une société garde 11 % des actions pour ne pas
avoir un code de déontologie de niveau mondial.
M. Leitão : Ce serait surtout
le cas, il me semble, avec Hydro-Québec, parce qu'Hydro-Québec a déjà eu des
filiales où Hydro-Québec détenait juste 50 % plus un ou... et souvent
c'étaient des start-up, des nouvelles...
M. Girard (Groulx) : Il y a
plus de filiales chez Hydro-Québec, effectivement, vous avez raison.
M. Leitão : Alors, on a déjà
aussi eu des casinos à l'étranger, mais ça, c'est une autre histoire, on ne
veut pas y aller... on ne veut pas y retourner. Écoutez, ça fait l'affaire maintenant,
mais je maintiens <toujours...
>
18 h (version révisée)
<15391
M.
Leitão :
...on ne peut pas y arriver, on ne peut pas y
retourner.
Écoutez, ça fait l'affaire, maintenant,
mais je maintiens >toujours que ça aurait été utile d'y aller déjà avec
la notion de contrôle, parce que, peut-être, on devra y aller d'ici deux, trois
ans, mais, regardez, on traversera ce pont en temps et lieu.
M. Girard (Groulx) : Ce sera
certainement quelque chose qui pourra être étudié lors du bilan de la loi, voilà.
Le Président (M. Simard) : Merci
à vous, cher collègue. Y aurait-il d'autres interventions sur l'amendement
apporté à l'article 9? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix.
Cet amendement est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous revenons à l'étude de l'article 9, maintenant, tel qu'amendé. Y
aurait-il d'autres commentaires?
M. Leitão : ...répète
seulement, donc, le commentaire que j'avais fait avant sur, donc, le code d'éthique
et le... bien, quant à moi, la nécessité que ce code d'éthique là contienne
des... une mention très claire que quelqu'un qui a été reconnu coupable de
harcèlement sexuel est automatiquement inéligible à occuper un poste soit au
conseil administration ou soit à la haute direction de l'entreprise.
Le Président (M. Simard) : Merci.
D'autres remarques? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix. L'article 9,
tel qu'amendé, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Alors, je vois l'arrivée de notre collègue de Mercier, et nous pouvons
poursuivre avec 10, le temps de la laisser, quand même, arriver, et, au moment
opportun, si on sent qu'il y a consentement pour revenir à l'étude de l'article 3,
vous me ferez signe.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous poursuivons avec l'article 10. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : L'article
19. Là, j'ai un amendement 10.1,
Le Président (M. Simard) : 10.
M. Girard (Groulx) : Alors, j'y
vais avec 10, hein?
Le Président (M. Simard) : Oui,
10.
M. Girard (Groulx) : L'article 19,
intitulé... Non, je reprends : L'article 19, l'intitulé de la
section III du chapitre III et l'article 23 de cette loi sont
modifiés par le remplacement de «comité de vérification» par «comité d'audit».
Commentaire. Parmi les modifications à la
Loi sur la gouvernance des sociétés d'État que le projet de loi propose,
certaines consistent à faire en sorte que les termes et expressions de nature
financière qu'on retrouve dans cette loi soient conformes à la terminologie
utilisée actuellement en comptabilité. L'article 10 du projet de loi
propose ainsi que l'expression «comité de vérification» qu'on retrouve aux
articles 19 et 23 de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État ainsi que
dans l'intitulé de la section III du chapitre III de cette loi soit
remplacée par «comité d'audit». On est donc dans l'exemplarité de l'État, M. le
Président, pour faire des liens avec des discussions précédentes que nous avons
eues.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il des commentaires sur cet article?
M. Leitão : ...il n'y a plus
de vérificateur, ça n'existe plus, c'est des auditeurs. Regardez, là, il est
passé 18 heures, donc on commence à avoir des idées d'audits.
M. Girard (Groulx) : Voilà.
Je pense que ça fait consensus, M. le Président.
M. Leitão : Je pense que oui.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
D'autres commentaires sur l'article 10? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : En fait, juste
pour être sûre de ne pas manquer mon coup, pour qu'on revienne à l'article 3...
Je ne veux pas intervenir sur l'article 10. Dès qu'on dit : Je
demande le vote, j'annonce que j'aimerais demander le consentement pour aller à
l'article 3.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Alors, on va néanmoins poursuivre nos débats sur l'article 10, si tant est
qu'il y en ait d'autres à faire. D'autres commentaires? Alors, l'article 10
est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Alors, tel que nous le mentionnait la députée de Mercier, il y aurait une
demande afin de revenir à l'étude de l'article 3 et, probablement, à l'amendement
de la députée. Y a-t-il consentement à cet égard?
M. Girard (Groulx) : Bien, j'aurais
une question de procédure.
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
qu'on va conclure l'article 3 aujourd'hui? Parce que, sinon, puisque...
Mme Ghazal : Oui, moi, ce
serait mon souhait.
M. Girard (Groulx) : Ce
serait votre souhait. O.K. Alors, allons-y.
• (18 h 10) •
Mme Ghazal : Un autre mauvais
quart d'heure à passer.
M. Girard (Groulx) : Non,
non, non, mais c'est parce que...
Mme Ghazal : 30 minutes. 25.
M. Girard (Groulx) : Indépendamment
de votre absence, nous avions un certain momentum, et j'étais prêt à passer à
10.1.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Très bien. Alors, avec votre consentement, nous revenons, doublement, là,
non seulement à l'article 3, mais plus précisément au débat entourant l'amendement
à apporter à l'onglet 3.4. Alors, Mme la députée de Mercier, heureux de
vous retrouver, et à vous la parole.
Mme Ghazal : Oui, très bien.
Donc, bien, écoutez, on a eu une assez longue discussion, donc je demanderais
le vote.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. À moins que...
Mme Ghazal : Bien, par
appel... vote par appel <nominal...
Mme Ghazal :
...assez
longue discussion, donc je demanderais le vote.
Le Président (M. Simard) :
Très
bien. À moins que...
Mme Ghazal :
Bien,
par appel... vote par appel >nominal.
Le Président (M. Simard) : Bien.
Oui, mais, néanmoins, chère collègue, en tout respect pour le député de
René-Lévesque...
Mme Ghazal : Ah! c'est
lui qui parlait, c'est vrai.
Le Président (M. Simard) : ...et
le député de Robert-Baldwin...
Mme Ghazal : Oui, oui,
je veux entendre mes collègues.
Le Président (M. Simard) : ...c'est
que vos deux collègues avaient souhaité, avant votre départ, intervenir sur cet
amendement. À moins qu'ils n'aient changé d'idée depuis, mais...
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Alors,
M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien.
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, on est sur l'amendement. Donc :
«Aucune rémunération variable ne peut être accordée à un membre du conseil d'administration,
à un dirigeant ou au personnel d'encadrement.» J'aimerais juste mentionner, M.
le Président, qu'à notre avis... je pense que la question de la rémunération
variable doit être examinée. Je pense qu'on doit regarder comment est-ce qu'on
pourrait peut-être mieux encadrer cette rémunération variable là. Cependant,
avec l'amendement très spécifique qui est... dont il est question ici, je ne
peux pas voter en faveur de cet amendement-là.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le député de René-Lévesque. Cher collègue?
M. Ouellet : Excusez. Je
suis en train de gérer le salon bleu aussi.
Le Président (M. Simard) : Il
n'y a pas de quoi, bien non. On comprend ça. Ça va.
M. Ouellet : Écoutez, je
vais réserver mes commentaires sur le prochain amendement de la collègue, parce
que je ne suis pas en désaccord avec ce qu'elle propose, mais cet amendement-là
me cause un irritant : le fait qu'on n'a pas de moment pour ne plus
appliquer la rémunération variable. J'ai entendu la collègue de Mercier nous
dire qu'elle a un amendement qui va parler, tout à l'heure... en tout cas, je
ne veux pas la «scooper», mais elle a quand même dit qu'il va parler tout à l'heure
du moment où est-ce qu'on pourra mettre fin à cette rémunération-là, donc la
fin de contrat... il y a des conventions collectives. Donc, je réserverais mes
commentaires pour le prochain amendement, M. le Président. Donc, je serais prêt
à voter, si c'est la volonté de la députée de Mercier.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y aurait-il d'autres commentaires sur cet amendement? Sans quoi nous
allons procéder à la mise aux voix. L'amendement apporté à l'onglet 3.4
est-il adopté?
Mme Ghazal : Un vote par
appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M. Simard) : Ah!
vote par appel nominal. Très bien. Mme la secrétaire, veuillez procéder, s'il
vous plaît.
La Secrétaire
: Oui.
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) :
Contre.
La Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire
:
M. Skeete (Sainte-Rose)?
M. Skeete : Contre.
La Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Contre.
La Secrétaire
:
M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
La Secrétaire
: M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Abstention.
La Secrétaire
: Et M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Abstention.
La Secrétaire
: Et,
finalement, M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) : Abstention.
Cet amendement est donc rejeté. Alors, avant de revenir à l'amendement que
souhaitait déposer la députée de Mercier, préalablement, le député de
Robert-Baldwin souhaitait intervenir de manière plus large sur l'ensemble de l'article.
Alors, M. le député, à vous la parole.
M. Leitão : C'est ça.
O.K. Donc, à l'article 3.4, M. le ministre nous a dit que c'était un
article où on établissait les balises pour la rémunération des membres du
conseil d'administration. Cependant, je suis un peu perplexe avec le premier
alinéa où on dit que «le gouvernement fixe la rémunération, les avantages
sociaux et les autres conditions de travail du P.D.G. de la société». Alors, la
question que j'ai, c'est, finalement : Qui détermine la rémunération du
P.D.G.? Est-ce que c'est le gouvernement ou est-ce que c'est le conseil d'administration?
Je suis un peu confus, disons, parce qu'ici il semblerait que c'est «le
gouvernement fixe la rémunération».
M. Girard (Groulx) : Alors,
la pratique, c'est que c'est le gouvernement, par exemple, qui va baliser la
rémunération variable, mais c'est le C.A. qui va évaluer et déterminer la
rémunération variable en fonction des balises qui ont été établies. Alors, on
peut dire, par exemple, que le P.D.G. d'une dite société d'État sera éligible à
15 % de son salaire en rémunération variable, mais c'est le C.A. qui va
déterminer quelle sera la rémunération variable cette année-là en vertu de ces
balises.
Au niveau de la Caisse de dépôt, parce que
c'est évidemment le dirigeant de nos sociétés d'État qui a la plus haute
rémunération variable, c'est différent. Le gouvernement ne décrète que le
salaire du dirigeant lors de sa nomination, et sa rémunération variable est
déterminée par le conseil d'administration.
M. Leitão : Très bien.
M. Girard (Groulx) : Elle
est balisée aussi, par contre.
M. Leitão : O.K., mais
l'enjeu que j'ai, c'est que je ne vois pas ça. Peut-être que ça, on va le voir
plus tard. Je ne vois pas ça dans le texte proposé, parce que, si je me fie à
ce qui est <écrit...
- GM- -
Imprimé le 25 May 2022 à 4 :06
M. Leitão :
...l'enjeu
que j'ai, c'est que je ne vois pas ça. Peut-être que ça, on va le voir plus
tard. Je ne vois pas ça dans le texte proposé, parce que, si me fie à ce qui
est >écrit ici, j'arrive à la conclusion que c'est le gouvernement qui
fixe la rémunération.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Alors, peut-être que M. Hudon va nous expliquer les intrigues
législatives.
M. Hudon (Alain) : Merci,
M. le Président. Alors, l'article 3.4 qui est là, là, au niveau du premier
alinéa, c'est ce qu'on retrouve dans pratiquement, pratiquement, la grande
majorité des lois constitutives des sociétés d'État. Dans certains cas, on
prévoit spécifiquement dans la loi constitutive que c'est le C.A. qui va
déterminer la rémunération et les conditions de travail. Et, souvent, ça va
être selon les paramètres du gouvernement ou encore approuvé par le
gouvernement, dépendant des cas, il y a peut-être cinq ou six cas. Mais,
actuellement, déjà, dans la loi, dans les lois constitutives, c'est le libellé
qu'on lit ici, c'est écrit de la même façon, là. Donc, ce n'est pas nouveau, ce
qu'on propose ici, là. Dans la majorité des cas, c'est vraiment la même
disposition qu'on retrouve dans les lois constitutives des sociétés d'État,
qu'on modifie.
M. Leitão : Très bien,
et je n'ai pas de problème avec ça, je n'ai aucun problème avec ça. La seule
chose que... c'est qu'on a mentionné plusieurs fois que la rémunération des
hauts dirigeants des sociétés d'État, en fin de compte, on avait comme renvoyé
ça au conseil d'administration. C'est le conseil d'administration qui
détermine, selon un certain nombre de critères, surtout en relation à ce qui se
passe dans le marché, etc., mais, ultimement, c'est le gouvernement qui
détermine.
M. Hudon (Alain) : Ici,
on ne précise pas de quelle façon le gouvernement va... sur quoi il va se baser
pour les déterminer, les conditions, mais, effectivement, ça peut venir du C.A.
de la société, il n'y a aucun empêchement à cet égard-là.
M. Leitão : C'est ça,
mais, ultimement, le gouvernement a toujours le dernier mot. Le gouvernement
peut toujours... même si le C.A. proposait quelque chose, ultimement, c'est le
gouvernement qui dit : Non, je trouve que c'est trop ou non, je trouve que
ce n'est pas assez. Donc, c'est le gouvernement, ultimement, qui…
M. Hudon (Alain) : Pour
le P.D.G., oui, c'est...
M. Leitão : Pour le P.D.G.,
oui.
M. Hudon (Alain) : 3.4, c'est
le P.D.G. Oui.
M. Leitão : O.K. Ça va.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques? M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Donc, je
comprends qu'on transpose dans la loi générale ce qui était dans les lois
distinctes pour les sociétés d'État. Mais là M. le ministre nous dit, si j'ai
bien compris : À la Caisse de dépôt, c'est le gouvernement qui fixe la...
qui fixe, qui fixe la rémunération fixe, c'est ça, et c'est le C.A. qui décide de
la... la rémunération variable, pardon, selon certaines balises. Dans le cas de
toutes les autres sociétés, le gouvernement fixe la rémunération variable et
laisse le conseil d'administration fixer la rémunération fixe. Donc, est-ce
qu'on ne pourrait pas... Non? O.K.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que vous permettez que j'intervienne?
M. Ouellet : Oui, oui.
M. Girard (Groulx) : Ce
que j'ai dit, c'est que c'est le conseil d'administration qui va juger de la
performance du P.D.G., et donc déterminer la rémunération variable. Alors, le
gouvernement, dans les conditions de rémunération du dirigeant, a, par exemple,
déterminé la borne supérieure de rémunération variable en disant : Tel
dirigeant ne sera pas éligible à plus de 15 % de son salaire en
rémunération variable, mais, après ça, c'est le C.A. qui évalue la performance
du P.D.G. et va déterminer, par exemple, si la rémunération variable, cette
année-là, appropriée serait 7 % au lieu de 15 %, ou 15 % de
15 %, ou...
Pour la Caisse de dépôt, le gouvernement
donne des balises, c'est-à-dire qu'on dit que les conditions de travail totales
du P.D.G. doivent se situer entre la médiane et le 75e centile du marché
des grandes caisses de retraite canadiennes, ce qu'on appelle les «Maple 8»,
c'est-à-dire les huit grandes caisses de retraite canadiennes. On dit qu'il
doit être entre la médiane puis le 75e centile. Il reste qu'outre ces
guides on laisse ensuite au conseil d'administration de déterminer ce que ça
veut dire en pratique, comment ça s'applique.
M. Ouellet : Donc, il
est voulu par le législateur d'être vague en utilisant «fixe la rémunération»
dans la disposition plutôt que de faire une distinction dans certains cas où le
rôle du gouvernement, c'est d'y aller avec des balises pour la rémunération
variable et, dans d'autres cas, d'y aller avec des balises pour la rémunération
fixe. Donc, de cette façon-là, de façon générale, M. le ministre, ça nous
permet de caper la distinction que vous venez de faire avec la CDPQ versus
toutes les autres sociétés d'État plutôt que d'écrire : «Dans le cas de la
CDPQ, le gouvernement peut fixer les balises pour la rémunération fixe et, dans
le cas des autres sociétés, le gouvernement ne peut fixer que les balises pour
la <rémunération...
M. Ouellet :
...le
gouvernement peut fixer les balises pour la rémunération fixe, et, dans le cas
des autres sociétés, le gouvernement ne peut fixer que les balises pour la >rémunération
variable.»
M. Girard (Groulx) : Non, ça
inclut le salaire aussi pour les autres sociétés. Le gouvernement... l'article
dit : «Le gouvernement fixe la rémunération, les avantages sociaux et les
autres conditions de travail du président-directeur général de la société.» Donc,
c'est dans la Loi de la gouvernance des sociétés d'État, ça va donc s'appliquer
à toutes les sociétés d'État.
Vraiment, sur... je veux revenir sur ce
qui est différent dans ce que... la situation que nous avions déjà. C'est la
rémunération des membres du conseil d'administration. C'est ça, l'innovation
que nous ajoutons à l'article 3.4. En fait, on ne traite pas de
rémunération de hauts dirigeants dans le projet de loi n° 4.
M. Ouellet : Président-directeur
général, là, c'est le haut dirigeant, ça.
M. Girard (Groulx) : Non,
mais on ne change rien.
M. Ouellet : Bien, vous
l'ajoutez.
M. Girard (Groulx) : Pardon?
M. Ouellet : Vous l'ajoutez.
M. Girard (Groulx) : Bien, on
l'ajoute... Dans la Loi de la gouvernance des sociétés d'État, c'est une
disposition générale, mais c'est déjà dans les lois constitutives.
M. Ouellet : O.K. Je reprends
mon interrogation. Dans le cas du premier paragraphe, on retrouve la même
disposition pour la CDPQ, donc la Caisse de dépôt et, exemple, Hydro-Québec ou
Loto-Québec.
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais je vous ai donné les particularités de la CDPQ, qui est un cas particulier
dans sa loi constitutive, mais ce qu'on dit ici, c'est que le gouvernement fixe
la rémunération et les avantages sociaux. Dans le cas de la Caisse de dépôt,
l'expression de ce paragraphe a des balises et il y a une distinction claire
entre le rôle du C.A. et du gouvernement, mais l'énoncé général, lui, n'est pas
nouveau. Ce qui est nouveau, c'est la rémunération des membres de conseil
d'administration.
M. Ouellet : O.K., je
comprends. Lorsqu'on parle de rémunération, on parle de salaire fixe et
rémunération variable, c'est ce que ça comprend, le terme...
M. Girard (Groulx) : Régimes
de retraite...
M. Ouellet : Régimes de
retraite.
M. Girard (Groulx) : ...ça
peut être allocation de voiture, dans la rémunération variable, parfois, il y a
des portions court terme, long terme. Ça, c'est... Au niveau de la
transparence, lorsqu'on va discuter de la transparence, on va voir des cas
types ou on pourra montrer des cas types. L'idée, c'est que ce soit facile de
comprendre, lorsqu'on regarde les états financiers d'une société d'État,
l'ensemble des éléments de la rémunération d'un dirigeant.
M. Ouellet : Donc, le fait de
fournir un véhicule de fonction n'est pas un avantage social, c'est une
rémunération?
M. Girard (Groulx) : C'est un
avantage... Oui, ça fait partie de la rémunération.
M. Ouellet : O.K. Donc, vous
nous dites qu'on va voir ça un petit peu plus loin, dans la transparence. Parce
que c'est un peu ce que les gens veulent connaître et savoir, quand on regarde
la rémunération, ça inclut quoi. La partie salaire, la partie rémunération...
M. Girard (Groulx) : Mais
l'objectif, O.K., c'est que ça inclue tout. Ça inclurait les primes d'embauche,
les primes de départ qui pouvaient parfois être traitées de manière plus
opaque.
M. Ouellet : Et ça, ça sera
détaillé, c'est ce que je comprends. Puis ça, on va voir ça un petit peu plus
loin.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Ouellet : O.K. Ça répond à
mes questions, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : D'autres
interventions sur 3.4? Je crois comprendre que notre collègue de Mercier
souhaitait déposer un nouvel amendement.
Mme Ghazal : Oui, exact.
Donc, je le lis?
Le Président (M. Simard) : Alors,
madame la... Oui.
Mme Ghazal : Ah! c'est vrai,
parce que, là, je pense qu'il a été envoyé, il est déposé sur...
• (18 h 20) •
Le Président (M. Simard) : Oui,
il est déjà sur Greffier, et nous allons le mettre à l'écran à l'instant.
Mme Ghazal : O.K., parfait.
Oui. O.K., très bien, je le lis. Excusez-moi, j'étais dans d'autres choses.
Alors :
L'article 3.4, introduit par
l'article 3 du projet de loi, est modifié par l'ajout, à la fin, de
l'alinéa suivant :
«Aucune rémunération [...] ne peut être
accordée à un membre du conseil d'administration, un dirigeant ou au personnel
d'encadrement. Cette mesure prendra effet lors du premier renouvellement de
contrat de travail suivant l'adoption de cette loi.»
Donc, ça, c'est vraiment pour répondre au
point qui a été mentionné par le ministre et aussi par le premier ministre à
l'effet qu'il faut respecter les contrats puis, s'ils ont été signés de telle
façon à ce qu'il y ait des bonis, bien, il faut quand même les honorer et
attendre qu'ils se terminent. S'il y a des bonis, bien, il y aura des bonis
puis, une fois que c'est terminé, il n'y en aura plus après.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien,
ce n'est pas acceptable, parce que, comme je vous ai mentionné, chaque société <d'État...
Mme Ghazal :
...puis,
une fois que c'est terminé, il n'y en aura plus après.
Le Président (M. Simard) :
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) :
Bien,
ce n'est pas acceptable parce que, comme je vous ai mentionné, chaque société >d'État
a ses particularités. On a des comités de ressources humaines, sur nos sociétés
d'État, avec des gens qui connaissent les sociétés d'État, et il pourrait y
avoir des circonstances où... Par exemple, j'ai parlé... dans le cas de la
Société des alcools, tout à l'heure, j'ai parlé qu'il y avait 600 employés
qui étaient éligibles à de la rémunération variable. Il pourrait, après analyse
du comité des ressources humaines, y avoir des situations où la rémunération
variable ne devrait plus s'appliquer, puis, dans d'autres cas, ça pourrait ne
pas du tout être pertinent. Et donc un énoncé d'une telle généralité ne sert
pas l'intérêt supérieur du Québec.
Mme Ghazal : Moi,
j'aurais aimé ça, comme, avoir la discussion sur le fond, mais je n'ai jamais
senti de l'appétit du ministre d'avoir une discussion sur le fond. Est-ce qu'il
comprend que les Québécois trouvent ça choquant? Est-ce qu'avoir un boni égale
nécessairement tout le temps, automatiquement, performance? Est-ce que c'est
déjà arrivé, dans la vie, que ce soit dans la société d'État ou dans des
entreprises privées, que des gens aient des gros bonis à ne plus finir, mais
que, finalement, la performance soit poche? Moi, je l'ai... On a déjà vu ça, je
suis sûre, mais je... Tu sais, j'aurais aimé avoir cette discussion-là avec le
ministre sur le fond. Moi, je le sens mal à l'aise avec le fait qu'on touche à
ça, puis qu'on laisse ça comme ça, puis que tout va bien, puis que, si, à un
moment donné, on va avoir des gens qui vont avoir 20 millions, pas de
problème. S'ils sont fous dans le privé, soyons fous aussi, nous, nous aussi.
Puis le gaspillage, envoie donc, ça n'a pas de bon... ce n'est pas grave. Moi,
ça me dérange. Ça choque les gens, ça choque les Québécois.
Le premier ministre a mis une ouverture.
Peut-être qu'il l'a fait parce qu'il se rappelle de ce qu'il disait avant que l'actuel
ministre et député soit élu, lui, quand il était dans l'opposition, puis il
sait que les Québécois, ça les choque. Puis le premier ministre, je lui donne
ça, il a ce flair, il sent où sont les Québécois puis comment qu'ils se
sentent. Ça fait qu'il a dit : Oui, c'est vrai, je trouve ça inacceptable.
Mais comment on fait ça, après, pour traduire cette volonté dans la vraie vie,
dans la réalité? Pas de projet de loi, pas de directives, pas rien, juste des
paroles, puis là on va laisser les comités des ressources humaines de chacun
des conseils d'administration décider s'ils font quelque chose avec ça ou s'ils
ne font rien puis c'est juste aux calendes grecques : Oui, oui, on est
d'accord, il faut revoir ça, ce n'est pas acceptable, parfait. On fait d'autres
choses, on passe à un autre appel demain.
Moi, c'est comme ça que j'interprète la
discussion que j'ai avec le ministre actuel : aucune volonté. Puis là on
se cache derrière : Est-ce qu'on est dans le projet de loi, là, l'objectif
du projet de loi? Quand il y a une volonté politique, tout est possible. Je
veux dire, on l'a vu, avec la pandémie, des choses incroyables, on n'aurait
jamais pensé, on pensait que ça allait prendre 1 000 ans avant que ce
genre de chose là arrive. Juste le fait de ne pas imprimer nos amendements puis
les recevoir, et tout ça, plein, plein de choses ont pu se produire pendant la
pandémie parce qu'il y avait une volonté d'agir. Pour les bonis, ce que j'en
conclus de la discussion que j'ai avec le ministre, c'est qu'il n'y a pas de
volonté d'agir. Il y a une volonté de parler, de dire que c'est inacceptable,
mais, au fond, on aime ça, avoir des gens qui viennent du privé. Qu'est-ce que
vous voulez, ça se passe comme ça au privé. Il n'y a pas de... il n'y a pas de
limite, et on est pris avec ça, on n'a pas le choix, alors qu'on a le choix. On
est ici, les élus, parce qu'on a le choix. Il ne faut pas qu'on se laisse
dicter les façons de faire de nos sociétés d'État par les entreprises privées.
Surtout, surtout qu'il y a des sociétés...
M. Girard (Groulx) : C'est
à...
Le Président (M. Simard) : Oui.
Mme Ghazal : Je vais
juste terminer avec ça, il y a des sociétés d'État qui n'ont aucun boni...
M. Girard (Groulx) : C'est
à quel moment que j'interviens dans ce débat?
Le Président (M. Simard) : Non,
non, non, mais... Oui, c'est justement, Mme la députée de Mercier...
Mme Ghazal : Je vais juste
terminer, je conclus, je vous le jure que je conclus, parce que je vois l'heure
passer.
Le Président (M. Simard) :
Bien, je vous laisse beaucoup de patinoire, là, vous avez remarqué. Oui,
allez-y.
Mme Ghazal : Bien, je
voulais juste terminer avec quelque chose : Boni n'égale pas performance.
On l'a déjà vu. Il y a des gens très, très, très compétents, dans des sociétés
d'État, qui n'ont aucun boni et qui performent très, très bien dans certains
secteurs, et ce n'est pas vrai que c'est juste une question de compétence.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Très bien. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien,
je suis bien content d'avoir l'occasion de sauter sur la patinoire, M. le
Président, parce que, là, on a dit plusieurs choses, là, c'était dans toutes
les directions.
Lorsque vous référez aux entreprises
privées, qu'elles pourraient avoir regretté avoir versé de la rémunération
variable, bien, c'est certain que c'est déjà arrivé. C'est d'ailleurs pour ça
que les meilleures pratiques de rémunération, c'est d'avoir de la rémunération
à court terme et une portion qui est différée dans le temps. Et lorsqu'après
fait, après avoir octroyé de la rémunération, on se rend compte que des
performances à court terme n'étaient pas cohérentes avec des objectifs à long
terme de pérennité de l'entreprise, bien, on coupe cette rémunération long
terme qui avait été octroyée sur la base de perceptions de performance à court
terme.
Alors, les pratiques de rémunération,
elles ont évolué, et les meilleures pratiques sont <maintenant...
M. Girard (Groulx) :
...été
octroyé sur la base de perceptions de performance à court terme.
Alors, les pratiques de rémunération,
elles ont évolué, et les meilleures pratiques sont >maintenant d'avoir
une portion court terme, une portion long terme qui est différée, la portion
long terme pouvant être terminée lorsque l'usage du temps montre que la
performance n'était pas celle que l'on croyait. Ça, c'est pour le privé.
Pour ce qui est de... Vous dites : Le
ministre n'a pas d'ouverture, je ne sens pas d'ouverture, mais, je veux juste
être clair, ce n'est pas l'objet du projet de loi. L'objet du projet de loi,
c'est revoir la gouvernance des sociétés d'État, et ce qu'on introduit, et j'en
suis surpris parce qu'on n'en a pas discuté, c'est la rémunération des membres
des conseils d'administration de toutes nos sociétés d'État. Nous disons, comme
gouvernement, qu'il est important que tous les membres de nos conseils
d'administration soient rémunérés. Et c'est ça, l'innovation que nous avons
dans ce projet de loi là. Et nous croyons que c'est dans l'intérêt supérieur du
Québec d'avoir une rémunération de nos membres de sociétés d'État, parce qu'on
veut des sociétés d'État... on veut une imputabilité des conseils
d'administration envers le gouvernement. La direction a une imputabilité envers
le C.A., le C.A. a une imputabilité envers le gouvernement, et donc on veut
avoir des personnes compétentes, indépendantes, et on va les rémunérer, bon.
Et finalement, sur la notion de revoir,
puisque je comprends exactement ce que le premier ministre a dit, il a dit
qu'il pourrait être pertinent, dans certaines circonstances, de revoir la
rémunération variable. Bien, ça adonne bien, parce qu'on a des gens dans chaque
société d'État où il y a la rémunération variable, sur nos conseils
d'administration, qui sont chargés, en vertu de leur présence sur le comité des
ressources humaines, d'étudier la rémunération des employés, les programmes de
rémunération. Alors, si je prends le cas, par exemple, de la Société des
alcools du Québec, on a parlé qu'il y avait 600 employés qui étaient
éligibles à de la rémunération variable. Il est possible qu'après revues,
analyses, comparaisons, réflexions, il serait adéquat de revoir la rémunération
variable de certains employés.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Girard (Groulx) : Bien, ça
pourrait être pertinent de le faire, mais je pense que les gens qui sont aptes
à faire ça...
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Girard (Groulx) : ...ce
sont les gens qui connaissent la société de fond en comble.
Le Président (M. Simard) : Super!
Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Je n'ai rien à
ajouter. Merci.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres commentaires sur cet amendement déposé par la députée? Sans
quoi nous allons procéder à la mise aux voix.
Mme Ghazal : Je demande le
vote par appel nominal.
M. Ouellet : ...
Mme Ghazal : Bien, il a posé
la question.
Le Président (M. Simard) : Non,
je comprenais de votre regard que vous ne vouliez pas intervenir. Et, si vous
souhaitez intervenir...
M. Ouellet : Bien, il est 18 h 29.
Le Président (M. Simard) : Oui,
c'est ça. Je comprends.
M. Ouellet : J'ai quelques
minutes à faire, ça fait que...
Le Président (M. Simard) : Il
nous resterait une minute, en fait. Je comprenais simplement que vous ne
vouliez pas intervenir, mais c'est tout votre droit de le faire, bien sûr.
M. Ouellet : Parfait. Bien, écoutez,
la discussion, elle est importante puisque les Québécois, Québécoises se posent
la question : Comment se fait-il que, dans une société où il existe un
monopole, le boni au rendement soit offert? Et je comprends que, dans les
sociétés d'État, il y a une partie performance reliée au succès de l'organisation,
mais aussi au succès de l'individu. Je ne remets pas en question le boni de
performance qui est relié au succès de l'individu, mais ce que les Québécois et
Québécoises se demandent et pour lequel la collègue de Mercier amène le débat,
c'est : Est-ce qu'il est encore de bon augure de mettre des bonis dans des
sociétés qui ont des monopoles, alors qu'on ne l'a pas fait par loi dans le cas
de la SQDC?
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Chers collègues, il est 18 h 30, et, compte tenu de l'heure...
M. Girard (Groulx) : Mais on
va voter, là, sur l'amendement?
Le Président (M. Simard) : Bien...
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Oui,
parce que le député n'avait pas vraiment fini.
M. Ouellet : Ah oui! Je n'ai
pas fini. Pas fini.
Le Président (M. Simard) : Notre
collègue de Robert-Baldwin également voulait intervenir.
M. Girard (Groulx) : Mais...
O.K.
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Malheureusement,
malheureusement, nous devons ajourner sine die.
(Fin de la séance à 18 h 30)