(Onze
heures dix-sept minutes)
Le Président (M.
Simard) : Alors, chers collègues, à l'ordre, s'il vous plaît! Je
constate que nous avons quorum. Nous sommes en mesure de reprendre nos travaux.
Comme vous le savez,
la Commission des finances publiques est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 12, Loi visant principalement à promouvoir
l'achat québécois et responsable par les organismes publics, à renforcer le
régime d'intégrité des entreprises et à accroître les pouvoirs de l'Autorité
des marchés publics.
Mme la secrétaire,
bonjour. Y a-t-il des remplacements ce matin?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. M. Asselin
(Vanier-Les Rivières) est remplacé par M. Allaire (Maskinongé) et M. Ouellet
(René-Lévesque), par M. Gaudreault (Jonquière).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M.
Simard) : Alors, bienvenue à ces nouveaux collègues. Alors, hier soir,
au moment de suspendre nos travaux, nous en
étions rendus à l'étude de l'article 14.4. La ministre venait de soumettre
un amendement qui avait été adopté. La députée de Mercier nous avait
déjà annoncé son intention de soumettre un autre amendement. Mais, histoire de
nous remettre, là, dans l'esprit de nos discussions, je vais d'abord céder la
parole à la ministre.
Mme LeBel : Absolument,
M. le Président. On avait, donc, discuté d'un amendement qui ajoutait une
phrase, là, au premier alinéa de l'article 14.4, qui fait partie de
l'article du p.l... l'article 4 du projet de loi, là, qui comporte
plusieurs, plusieurs articles, pour introduire, donc, une nouvelle section à la
loi sur les contrats publics. On avait ajouté la notion incluant les
entreprises d'économie sociale, telles que définies par la loi, là, en économie
sociale. Cet amendement-là a été adopté.
À
ce moment-là, je pense, juste à la fin, ma collègue a annoncé qu'elle avait un
autre amendement. Donc, peut-être qu'on pourrait, si vous le permettez,
suspendre, le temps qu'on le présente, et on pourra, par la suite, là, en
discuter.
Le Président (M.
Simard) : Très volontiers. Alors, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à
11 h 19)
(Reprise à 11 h 33)
Le Président (M.
Simard) : Bien. Chers collègues, alors, nous sommes en mesure de
reprendre nos travaux. À ce stade-ci, je cède la parole à la députée de
Mercier.
Mme Ghazal :
Oui. Merci, M. le Président. Alors, je dépose un amendement à l'article 4
pour 14.4. Donc, je le lis : Insérer, après le second alinéa de
l'article 14.4 proposé par l'article 4, tel qu'amendé, du projet de
loi, le suivant :
«Le Conseil du trésor
peut, par directive, établir un programme obligeant ou permettant à des
organismes publics de services sociaux et de santé d'offrir des marges
préférentielles aux entreprises d'économie sociale dans le cadre d'appels
d'offres publics concernant la conclusion des contrats visés à
l'article 14.1.»
Donc, hier, on a eu
discussion avec la ministre, et ce que j'ai compris, c'est que les accords
internationaux pourraient peut-être nous permettre à ce que le gouvernement
puisse réserver une place pour les entreprises d'économie sociale, pour les
services sociaux. Donc, pour ça, je dépose cet amendement.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Y aurait-il des commentaires? Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui,
absolument. J'ai pris connaissance de l'amendement de ma collègue, puis je sais
à quelle discussion elle fait référence. Donc, il va falloir faire des
vérifications un petit peu plus poussées, M. le Président, pour s'assurer, là,
en vertu de tous les paramètres, qu'on peut bien circonscrire, un, si c'est
possible de le faire, et, deux, à quel endroit il est plus approprié de le
faire dans le projet de loi. Donc, pour cette fin-là, j'ai déjà avisé ma
collègue, là, on va vous demander de suspendre... bien, suspendre, pas la
commission, mais suspendre la discussion sur l'article 14.4 pour qu'on
puisse faire les vérifications et peut-être les propositions nécessaires.
Le Président (M. Simard) : Mme la
députée de Mercier.
Mme Ghazal :
Bien, absolument, je suis... je suis d'accord qu'on attende et qu'on suspende,
là, le temps que la ministre et son équipe fassent les vérifications
nécessaires, et après ça on pourra discuter de sa proposition, qu'elle fera à
ce moment-là.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Donc, y aurait-il consentement afin de suspendre nos débats sur
l'amendement déposé par la députée de Mercier? Il y a consentement. Et puis
souhaitez-vous que nous continuions nos discussions sur 14.4 ou il y a vraiment
consentement pour passer tout de suite à 14.5? Il y a consentement. Alors, Mme
la ministre, pour 14.5.
Mme LeBel : Merci, M. le Président.
«Le Conseil du trésor définit, par règlement, les expressions "petites
entreprises du Québec et d'ailleurs au Canada", "valeur ajoutée
québécoise ou autrement canadienne" et "biens, services [et] travaux
de construction québécois ou autrement canadiens" aux fins des
articles 14.1 et 14.4 ainsi que l'expression "biens, services [et]
travaux de construction québécois" aux fins des articles 14.2 et
14.3.»
Donc, le présent article habilite le Conseil du
trésor à édicter un règlement définissant les expressions employées à la
présente section.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Y aurait-il des commentaires? M. le
député de Mont-Royal—Outremont?
M. Arcand : Je n'ai pas de
commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Pas de
commentaire. Mme la députée de Mercier? Cher collègue de Jonquière.
M. Gaudreault : ...j'aurais un
commentaire. Donc, on a eu une discussion hier sur ce qu'est une petite
entreprise. Alors, c'est... c'est là que la ministre va le définir par
règlement, ce qu'est une petite entreprise, c'est ce que je comprends.
Mme LeBel : Oui, absolument.
M. Gaudreault : Et elle va se baser
sur quoi pour faire sa définition par règlement? Parce que, par nos discussions...
Je ne me souviens plus si c'était formel ou informel, là, mais on a compris
qu'il y a des définitions selon le nombre d'employés, il y a les... des
définitions selon la masse salariale, il y a des définitions selon toutes
sortes de critères. Alors, quelle définition va-t-elle nous produire... ou, à
tout le moins, est-ce qu'elle peut nous dire ses intentions, là, à cet égard?
Le Président (M. Simard) : Mme la
ministre.
Mme LeBel : ...écoutez, vous avez
tout à fait raison, il n'y a pas de... Puis il faut comprendre qu'il n'y a
aucune définition, dans le texte, des accords de... dans le texte, des accords
de libre-échange canadiens. Je pense, c'est bon qu'on le répète. Et c'est... Je
pense que c'est voulu, là, dans les accords, parce que chaque juridiction a des
façons différentes d'évaluer la taille, puis il n'y a pas vraiment de critère
reconnu en termes de nombre d'employés nécessairement ou en termes de chiffre
d'affaires. Même ici, à l'intérieur du gouvernement, je pense que Finances, ou,
en tout cas, Revenu, c'est en termes de chiffre d'affaires. Il y a d'autres...
Il y a d'autres entités que c'est en termes du nombre d'employés. Certains pays
européens, c'est le critère du chiffre d'affaires. D'autres, c'est le critère
du nombre d'employés. Même ici, là, l'Institut de la statistique du Québec,
c'est les... c'est 99 employés et moins. Je le donne pour des schèmes de
référence aux gens. L'Ontario, ils ont fixé la petite entreprise à 99 et moins.
Nous, ici, le ministère de l'Économie et de l'Innovation, c'est 50 et moins ou
49 et moins, là, pour la plupart de ses programmes. Donc, il n'y a pas de
critère reconnu.
Naturellement, je pense que c'est important, je
le dis, que ce soit fait dans un... dans un règlement, justement, pour avoir la souplesse d'évoluer dans nos façons
de faire et nos critères, puis les accords nous donnent cette souplesse-là,
donc il faut la garder dans le niveau réglementaire. Donc, naturellement, il va
y avoir des consultations, des échanges qui vont être faits sur la question.
Je vous dirais que, d'entrée de jeu, je serais
portée à faire une référence à un critère qui est probablement le critère le
plus reconnu au sein des petites et moyennes entreprises, étant le critère qui
est... qui est celui du MEI, parce qu'il est déjà utilisé par les programmes du
ministère de l'Économie, mais il faudra se positionner puis faire des
consultations à cet effet-là.
Je serais portée à dire aussi qu'on pourra... Il
y a probablement... En nombre d'employés, il y a quand même un plafond aussi
qu'on devra établir. J'ai l'impression que le plafond qui est déjà employé en
titre de Statistique Canada serait peut-être le plafond à considérer, mais je
pense qu'il va falloir faire... faire des analyses et au moins des
consultations, d'ailleurs, par voie réglementaire et non pas par directive,
qu'on se propose de le faire.
Mais je vous donne des ordres de grandeur, parce
qu'il va falloir se pencher sérieusement sur la question. Spontanément, comme je vous dis, je serais portée
à faire la... à prendre la référence du MEI pour dire que ça va sûrement
tourner autour de ça, mais je pense qu'il va falloir se positionner puis faire
les travaux appropriés pour bien cerner ça.
Puis, encore une fois, spontanément, je serais
également portée à vous dire qu'il ne faut pas non plus pousser le bouchon trop
loin, de la liberté que nous donnent les accords, puis ne pas créer un effet de
ressac, c'est-à-dire de prétendre que c'est une petite
entreprise, alors qu'au vu de tout le monde ou par les barèmes qui sont
appliqués partout dans le monde on est clairement en dehors de ce que les
autres juridictions auront fait. Donc, il y a cette question d'équilibre là,
pour être capables de bien réagir.
M. Gaudreault : La norme du MEI,
c'est en termes d'emplois, hein?
Mme LeBel : C'est 49 et moins ou...
Moi, j'avais 50 et moins, mais on me dit 49 employés et moins. Donc, on
n'est pas loin du... On n'est pas loin de la même norme. Statistique Canada,
c'est 99 et moins, mais ce n'est pas pour les mêmes fins, on s'entend. Donc,
ils ont peut-être une norme plus... plus large pour les fins de Statistique
Canada, que je ne connais pas de façon très précise. Il y a... Des pays
européens, c'est le chiffre d'affaires. Je pense que Finances ou Revenu, c'est le
chiffre d'affaires. Mais là je m'avance sous toutes réserves, là, je n'en ai
pas la confirmation. Mais donc... Mais, de
façon plus traditionnelle, c'est souvent avec le nombre d'employés qu'on
travaille, là.
M. Gaudreault : O.K. Ça va.
Le Président (M. Simard) : M. le
député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand : Oui. Simplement
souligner, pour avoir eu quelques discussions au fil des années sur ça, la
raison pourquoi on utilise en général le nombre d'employés, c'est que c'est
probablement moins attaquable que le chiffre d'affaires, qui parfois peut être
un chiffre d'affaires un peu... Ça, ça varie beaucoup plus. Alors, je pense
qu'en général, là, 50 ou 49 et moins, là, c'est pas mal la norme.
Le Président (M. Simard) : Merci. D'autres
remarques sur 14.5? Sans quoi nous allons procéder à l'étude de
l'article 14.6.
• (11 h 40) •
Mme LeBel : ...si vous me permettez
de vous faire une demande, faire une demande à la commission, M. le Président... Dans l'article 4, pour bien
situer les gens qui nous écoutent, on introduisait deux sections, la
section IV, qui était de 14.1 à 14.5, sur le développement
économique des régions, ainsi que la section V, qui est de... du
développement durable, qui comporte les articles 14.6 et 14.7. Donc, je
vais vous demander, à ce stade-ci, de suspendre.
Plusieurs commentaires ont été faits lors des
consultations. Plusieurs discussions dans les articles précédents sur la notion
de développement durable ont également été soulevées, soit in camera soit
pendant les suspensions, avec mes différents
collègues de l'opposition sur la question du développement durable. Nous sommes
à réfléchir sérieusement et à travailler sur des amendements qui
permettraient peut-être de répondre à certains des enjeux qui ont été soulevés,
qui ne sont pas prêts aujourd'hui. Comme je veux faire le travail correctement,
je vais... je vais vous demander de suspendre.
Je vais quand même noter que mon collègue de
Jonquière nous a présenté une... un projet d'amendement...
M. Gaudreault : ...
Mme LeBel : O.K.
M. Gaudreault : ...on avait parlé de
suspendre juste 14.6, mais on en avait un aussi pour 14.7, ça fait que j'irai
le porter tout à l'heure.
Mme LeBel : Parfait... que nous
allons prendre et dont nous allons tenir compte dans la préparation de nos
autres amendements ou dans la réponse qu'on pourra y faire, parce que... pour
être capables de bien la préciser. Donc, à ce stade-ci, comme ça terminerait
l'article 4, peut-être suspendre l'article 4, si tout le monde est
d'accord, et procéder à l'article... à l'étude de l'article 5.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y a-t-il consentement afin que nous puissions suspendre nos travaux sur
l'article 4 et reprendre immédiatement sur l'article 5? Il y a
consentement. Mme la ministre.
Mme
LeBel : Alors, l'article 5 est également un article
que j'appellerais costaud, M. le Président, qui vient introduire la...
l'Espace d'innovation des marchés publics, qui comporte les articles... qui
viendrait introduire dans la loi sur les contrats publics l'article 14.8
jusqu'à 14.12, si je ne me trompe pas. Alors, je propose de le lire une fois au
complet et peut-être le faire comme on a fait l'article 4, c'est-à-dire, par
la suite, section par section. Est-ce que ça vous convient?
Le Président (M. Simard) : Si vous
en avez la voix.
Mme LeBel : Oui, absolument. J'ai de
l'eau.
Le Président (M. Simard) : Alors, à
vous la parole.
Mme
LeBel : Merci, M. le Président. Alors, chapitre II.1,
Espace d'innovation des marchés publics. Je me lance :
«14.8.
Le présent chapitre a pour objet de favoriser l'évolution des règles
contractuelles pour permettre aux organismes publics de mieux contribuer à l'atteinte
des objectifs gouvernementaux suivants :
«1° accroître les
acquisitions ayant un caractère responsable par les organismes publics;
«2° réduire les
impacts environnementaux négatifs, réels et potentiels, des biens, des services
et des travaux de construction acquis par les organismes publics, notamment au
niveau de l'empreinte carbone et des émissions de gaz à effet de serre, et [à]
accroître la durabilité de ces acquisitions;
«3°
utiliser les marchés publics comme vecteur d'influence en matière de lutte
contre les changements climatiques;
«4° améliorer la
représentativité des entreprises autochtones dans les marchés publics;
«5° favoriser la
participation des personnes éloignées du marché du travail à l'exécution des
contrats publics;
«6° soutenir le développement
de biens, de services et de travaux de construction innovants.
«Le gouvernement
peut, par décret et sur recommandation du Conseil du trésor, définir tout autre
objectif, à la condition que celui-ci soit compatible avec les principes
énoncés à l'article 2.
«14.9. Afin de
permettre à un organisme public de contribuer à l'atteinte d'un objectif
gouvernemental visé à l'article 14.8,
le président du Conseil du trésor peut déterminer les acquisitions par le biais
desquelles cet organisme doit :
«1° accorder un
avantage sous la forme d'une marge préférentielle aux entreprises qui se
conforment à des normes environnementales ou
relatives aux changements climatiques plus contraignantes que celles fixées par
la législation applicable ou les documents d'appel d'offres;
«2° recourir à des
outils ou à des grilles d'analyse relatifs au développement durable, notamment
à l'atténuation des changements climatiques et à l'adaptation [de] ceux-ci,
lesquels peuvent, entre autres, être fondés sur une approche de cycle de vie,
préalablement au processus d'adjudication ou d'attribution [du] contrat;
«3° accorder un
avantage sous la forme d'une marge préférentielle aux entreprises autochtones [...]
aux entreprises qui affecteraient des autochtones à l'exécution du contrat;
«4° exiger que des
personnes éloignées du marché du travail, issues d'un groupe identifié par le
président du Conseil du trésor, soient
affectées à l'exécution du contrat, même lorsque cette exigence n'est pas liée
à l'objet de celui-ci;
«5° procéder à un
appel d'offres sur invitation pour acquérir un prototype, malgré
l'article 10;
«6° procéder à un
appel d'offres public comportant un dialogue compétitif, aux conditions prévues
par un règlement pris en vertu de la présente loi, lorsque le besoin est
d'acquérir des biens, des services ou des travaux de construction innovants;
«7° recourir à un
mode d'adjudication prévu par un règlement pris en vertu de la présente loi,
même si ce mode d'adjudication n'est pas permis à l'égard d'une partie ou [...]
la totalité des acquisitions visées;
«8° recourir à une
condition d'admissibilité, une exigence technique, un critère d'évaluation de
la qualité ou toute autre condition facultative prévue par la présente loi ou
par un règlement pris en vertu de celle-ci;
«9° recourir à une
mesure prévue par le gouvernement conformément à l'article 14.10;
«10° recourir à une
mesure prévue par le président du Conseil du trésor conformément à
l'article 14.11.
«Pour déterminer les
acquisitions aux fins du premier alinéa, le président du Conseil du trésor peut
cibler un contrat ou un groupe de contrats, qui sont ou non d'une même
catégorie.
«Chaque fois que le
président du Conseil du trésor impose une mesure en vertu du premier alinéa, il
en détermine les conditions d'application, incluant, lorsqu'opportun,
[celles-ci] relatives aux sous-contrats publics qui sont liés aux acquisitions
visées.
«Lorsque
le président du Conseil du trésor prend un arrêté relatif au paragraphe 3° du
premier alinéa, il y définit, le cas
échéant, l'expression "entreprises autochtones". Lorsqu'il prend un
arrêté relatif au paragraphe 4° du premier alinéa, les personnes issues du
groupe qu'il identifie doivent être de celles que les accords
intergouvernementaux permettent d'avantager.
«Sont innovants au
sens du paragraphe 6° du premier alinéa les biens, les services et les travaux
de construction nouveaux ou sensiblement améliorés, notamment en raison du
recours à de nouveaux procédés de production, de prestation de services ou de
construction ou encore d'une nouvelle méthode de commercialisation ou
organisationnelle.
«Un arrêté pris par
le président du Conseil du trésor en vertu du présent article est publié à la Gazette
officielle du Québec.
«14.10. Le
gouvernement peut, par règlement et sur recommandation du Conseil du trésor,
prévoir toute autre mesure qui diffère des normes prévues aux dispositions de
la présente loi à la condition que cette mesure soit compatible avec [des]
principes [annoncés] à l'article 2 et qu'elle s'inscrive dans la poursuite
de l'un des objectifs gouvernementaux visés à l'article 14.8.»
Donnez-moi une petite
seconde.
Le Président
(M. Simard) : Ça va bien.
Mme LeBel :
Merci.
«14.11. Le président
du Conseil du trésor peut, par arrêté, prévoir toute autre mesure qui diffère
des normes prévues aux dispositions d'un règlement pris en vertu de la présente
loi à la condition que cette mesure soit compatible avec les [principaux]
énoncés à l'article 2 et qu'elle s'inscrive dans la poursuite de l'un des
objectifs gouvernementaux visés à l'article 14.8.
«14.12. Aux fins du
présent [article], les ministres qui sont sollicités par le président du
Conseil du trésor lui prêtent leur concours dans les domaines qui relèvent de
leur compétence.
«Il en est de même [pour] des organismes[...],
notamment afin de permettre au président du Conseil du trésor de déterminer les
acquisitions aux fins de l'article 14.9.
«De plus, les ministres et
les organismes publics fournissent, sur demande, les renseignements nécessaires
à la production de tout rapport de suivi prévu à l'article 22.1.1.»
Le présent article insère un... Donc, le présent
article, je l'avais mentionné d'entrée de jeu, vient insérer au chapitre
relatif... un chapitre relatif à l'Espace d'innovation des marchés publics à la
suite du chapitre II de la Loi sur les contrats des organismes publics, M.
le Président.
Je vais commencer par le commentaire relatif à
l'article 14.8, que je vais quand même relire pour qu'on situe bien la
discussion : Le présent chapitre — 14.8 — a
pour objet de favoriser l'évolution des règles contractuelles, leur
permettre... pour permettre aux organismes publics de mieux contribuer à
l'atteinte des objectifs gouvernementaux suivants... Alors, il s'agit de six
objectifs : accroître les acquisitions ayant un caractère responsable par
les organismes publics; donc, le deuxième est de réduire les impacts
environnementaux négatifs, réels et potentiels, des biens, des services et des
travaux de construction acquis par les organismes publics, notamment au niveau
de l'empreinte carbone ou des émissions de gaz à effet de serre, et accroître
la durabilité de ces acquisitions; trois, il est question d'utiliser les
marchés publics comme vecteur d'influence en matière de lutte contre les
changements climatiques; quatre, d'améliorer la représentativité des
entreprises autochtones dans les marchés publics; cinq, favoriser la
participation des personnes éloignées du
marché du travail à l'exécution des contrats publics; six, soutenir le
développement des biens, et des
services, et des travaux de construction innovants. Et on dit également que le
gouvernement peut se permettre, par décret et sur recommandation du
Conseil du trésor... définir tout autre objectif pour l'espace d'innovation.
Mais ces objectifs, naturellement, devront
être compatibles avec les principes énoncés à l'article 2 de la loi sur
les contrats publics.
Donc, on vient décrire l'objet de l'espace
d'innovation, le cadre dans lequel cette expérimentation dont je parle devra se
situer. La question est de ne... de faire preuve de transparence, mais de se
donner quand même la souplesse nécessaire pour expérimenter des nouvelles
façons de faire, mais d'annoncer à l'avance quels seront les objectifs qui
seront poursuivis par ces expérimentations. Merci.
• (11 h 50) •
Le
Président (M. Simard) : Merci à vous. Y aurait-il des commentaires? M. le
député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand : Merci, M. le Président.
La première question porte sur le côté caractère responsable, là. Je comprends
que la question touche beaucoup l'environnement, mais, quand on définit, au
départ, «ayant un caractère responsable», est-ce qu'on parle de... de quoi parle-t-on
exactement?
Mme LeBel : Le concept... Le concept
d'achat responsable peut se définir, là, de plusieurs façons. Ça peut être un
mode d'approvisionnement qui intègre des considérations environnementales,
sociales et économiques. Ça, c'est vraiment le concept de développement
durable. Ça peut se définir aussi, naturellement, souvent afin de favoriser le
respect de l'environnement, puis on parle de comportements éthiques innovants,
vous connaissez très bien comme moi ces aspects-là, donc sur les plans social
et économique. Donc, c'est pas mal... C'est pas mal dans cet aspect-là qu'on...
nous, on situe le caractère responsable.
Je vais faire une petite parenthèse pour dire
que j'avais un... J'aurais un amendement à déposer, mais on peut terminer sur
cette discussion-là. Mais j'aurais un amendement aussi au... à 14.8, là, qui
n'est pas nécessairement sur le point de mon collègue, par contre.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Cher collègue.
M. Arcand : Très bien. Moi, j'avais
également une question sur les entreprises autochtones, parce qu'on sait que,
souvent, les entreprises autochtones sont conjointes, c'est-à-dire que beaucoup
d'entreprises autochtones ne sont pas 100 % autochtones. Il y a comme
un... beaucoup de ce qu'on appelle un «joint venture» entre une entreprise
autochtone et un groupe plus connu. Je prends l'exemple d'Apuiat, qui est
probablement un des contrats les plus connus à ce moment-ci. Alors, de quelle
façon vous allez définir «entreprise autochtone?»
Mme
LeBel : C'est une excellente question. J'ai justement, là,
des choses à vous mentionner là-dessus,
bien, vous le savez, puis je veux être capable de le dire. Bon,
l'article 14... Entre autres, l'article 14.9 qui est proposé par
l'article 5, là, du projet de loi, c'est à ça que vous faites
référence, prévoit aussi, là, qu'on peut prendre... que le Conseil du trésor
pourra prendre des arrêtés relatifs à la
question des entreprises autochtones, puis il faut qu'il définisse, donc, cette
expression-là. Mais on dit que ça peut varier d'un arrêté à l'autre.
Donnez-moi 30 secondes, parce que je veux être sûre d'avoir...
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous allons suspendre momentanément.
Mme LeBel : Oui, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 11 h 54)
(Reprise à 11 h 56)
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme la ministre, au moment de suspendre, nous en étions rendus à délibérer sur
la question de la définition «autochtone».
Mme LeBel : Oui.
Donc, de façon un peu différente que quand on parlait de la définition
d'«entreprise», «petite entreprise», qu'on... où on va procéder par règlement,
puis on a déjà des paramètres d'établis... qui nous permet d'avoir une bonne
idée de l'endroit où on se situe et des conséquences, quand on parle de concept
d'entreprise autochtone, bon, la première
volonté, c'est de viser, naturellement, des entreprises autochtones sur le
territoire du Québec, on s'entend là-dessus. Donc, c'est... Et c'est
fort important.
Il faut comprendre qu'on va procéder par arrêté,
à l'intérieur de l'espace d'innovation, pour deux façons : un, pour avoir
la souplesse nécessaire de faire évoluer cette définition-là si elle... si on
se rend compte qu'elle ne vient pas viser les entreprises véritablement
autochtones sur le territoire. Mais il faut comprendre aussi qu'on est en train
de travailler, justement, avec les communautés autochtones pour bien ancrer
cette définition-là, parce qu'on sait qu'il y a des enjeux. Qu'est-ce qu'une entreprise
autochtone? On veut aussi faire travailler des autochtones à travers ces... les
contrats publics, avoir des retombées dans les communautés.
Donc, tous
les objectifs qui sont visés vont faire en sorte qu'on va travailler la
définition, et cette définition-là pourrait même, je dirais, théoriquement, à la rigueur, être différente pour
une... d'une communauté à l'autre. Donc, on veut s'assurer que cette définition-là rencontre l'objectif visé,
et c'est un peu pour ça qu'on procède dans l'espace d'innovation en
premier lieu. C'est possible qu'on ait une
définition et que le résultat pratique de la définition s'avère à ne pas être
celui qui est visé. Donc, la
définition pourra évoluer, mais elle... elle se fait et elle se fera en
consultation avec les communautés autochtones, là.
M. Arcand : D'accord. Je vous
remercie par rapport à ça. Parce qu'évidemment c'est devenu souvent la mode de
dire : Écoutez, on va essayer de... d'avoir des entreprises connues qui
disent : Ah! bien, on va faire une entente quelconque avec les autochtones
de façon à ce que ça passe mieux dans l'obtention de permis. On a vu ça
beaucoup dans l'éolien, on a vu ça beaucoup dans d'autres domaines. Alors,
je... Moi, j'essayais simplement, à ce stade-ci, de pouvoir voir un peu qu'est-ce
qu'on allait définir, puis essayer... un peu comme on en a parlé au niveau des
petites entreprises, où on dit : Voici un... on va essayer de dire
peut-être : C'est tant d'employés, parce que c'est un système qui est
relativement... plus facile à faire.
Est-ce qu'au niveau des entreprises autochtones,
par exemple, vous êtes ouverte à l'idée de dire, à un moment donné, éventuellement : Bien, il faut au
moins un minimum de... d'actionnariat x dans... qui, vraiment, est un
actionnariat de... d'individus, ou de communautés, ou de partenariats
autochtones?
Mme LeBel : ...je vous dirais qu'on
n'est fermés à rien, ça va être la meilleure réponse, et ouverts à tout, mais
je vous dirais qu'à prime abord... Et je ne limiterai pas cet objectif-là au
seul objectif qui est poursuivi, mais, à prime abord, une des préoccupations partagées des communautés autochtones,
c'est que les retombées de ces contrats publics là soient vraiment pour la communauté. Et on veut le
faire à travers une... On peut le faire de plusieurs façons, mais, quand
on parle des marchés publics, c'est souvent à travers l'octroi de contrats
publics à des entreprises. Donc, il y aura toute cette question-là de... aussi
de retombées réelles à travers la communauté, qui peut passer par une des
notions que vous venez de mentionner, mais je ne veux pas m'attacher à cette
notion-là. Mais l'objectif principalement poursuivi est celui-là. Donc, c'est
pour ça que c'est extrêmement... Mais vous avez tout à fait raison, c'est un
enjeu qui doit avoir... qui ne doit pas être simplement cosmétique, disons-le
comme ça.
Mais c'est toute la difficulté de s'assurer que
la définition qui va être introduite par arrêté va bien donner les résultats,
et je pense que l'occasion de le faire dans l'espace d'innovation, c'est
l'occasion de tester une définition et de voir si elle colle bien à la réalité
et donne les résultats escomptés de tous, je vais le dire comme ça.
M. Arcand : D'accord. Moi, ce que je
comprends dans ce domaine-là, c'est que, de toute façon, les entreprises
autochtones n'embarquent pas nécessairement avec d'autres entreprises si elles
n'ont pas au départ la garantie qu'il va y avoir des emplois dans leur
communauté, qu'il va y avoir des retombées. Je comprends très bien le point que
vous faites à ce niveau-là.
Mon autre question porte encore sur la
question... «caractère responsable», là, au sens large du terme. Vous savez,
quand on a eu les audiences, d'abord, premièrement, on a... on a entendu parler
de l'idée de donner, aux entreprises qui sont des entreprises qui se qualifient
sur le plan environnemental, une espèce d'étiquette quelconque. Il y en a qui
ont parlé du Nexus vert, si vous vous rappelez de ça. Je sais également que le
groupe CIRANO, par exemple, fait des formations en matière d'intégrité, entre
autres, qui sont des éléments qui sont importants. Moi, là-dedans... La
question, c'est... On peut mettre dans la loi, bien sûr, la question du mot
«caractère responsable», mais quel genre de
contrôle vous allez pouvoir... ou avez-vous l'intention d'avoir un certain
contrôle, dans la mesure où est-ce que,
quand on dit «un caractère responsable», il faut quand même être en mesure de
vérifier un certain nombre de choses?
Alors, le sens de ma question, c'est :
Qu'est-ce que vous allez éventuellement... Quelles sont vos intentions de
mettre dans un règlement quelque chose qui va vraiment faire en sorte que,
lorsqu'on va parler de bonnes entreprises qui sont efficaces en matière
d'éthique et en matière environnementale... Est-ce qu'il va... il y a une façon
que vous voyez de pouvoir, justement, facilement qualifier ces entreprises-là?
• (12 heures) •
Mme LeBel : Oui, absolument. Le
caractère responsable, de façon très, très... pas très large, mais le caractère
responsable fait nécessairement, je pense, on peut le dire, référence à la
notion de développement durable, qui intègre ces notions de... qui intègre toutes
ces notions-là d'économie, de caractère social et de... et d'environnemental.
Dans
le caractère social et responsable, il y a aussi les notions d'éthique. Au...
Je pense, c'est l'article 14.7, je pense, qu'on a suspendu en
suspendant... donnez-moi juste deux minutes... en suspendant 4. On va pouvoir
vous proposer... Là, on parle, là, dans... «Les conditions relatives au
caractère responsable — à
14.7 — d'une
acquisition, sur le plan environnemental, social [...]
économique, doivent être liées à l'objet du contrat à moins qu'elles ne soient
autrement autorisées par la loi.»
On a bien entendu les
préoccupations du fait qu'il faut... Bon, naturellement, si je mets, dans mes
appels d'offres, soit au stade de la conformité ou au stade d'un... d'une
qualification ou d'un pointage, je vais le dire de façon très large, là, ça
peut être... bien, il faut, naturellement, que je sois capable de démontrer ce
caractère responsable là ou que je sois capable de... d'avoir une norme
objective ou un critère objectif qui va me permettre de dire : Elle est
là. Quand... Si on parle de matière d'éthique, à tout le moins, ou d'intégrité,
qui est une... qui pourrait être une composante d'un achat responsable ou d'une
entreprise qui a un caractère responsable, bien, il faut que je sois capable
d'avoir... Ça fait qu'on est en train de regarder, dans 14.7, qu'on a suspendu,
à proposer des... la clarification.
Mais c'est à ça que
ça fait référence, le caractère responsable. Et ça intègre... Naturellement, ça
intègre des notions d'intégrité, là, qui pourrait être une des composantes ou
non, là, de ce caractère responsable.
Et le caractère
responsable n'a pas besoin, surtout pas au début, d'avoir toutes ces
composantes-là à la fois, parce que, là, on va se retrouver dans... Et donc c'est
pour ça qu'on parle d'une introduction peut-être progressive des critères qui
font référence au développement durable et au caractère responsable, et c'est
pour ça qu'on procède à travers, entre autres, l'espace d'innovation pour le
faire.
M. Arcand : C'est
ça. Mais vous comprenez que la... la nécessité d'avoir quelque chose de simple
et de...
Mme LeBel :
Compréhensible.
M.
Arcand :
...et compréhensible, et etc.
J'ai une autre
question, qui touche la... le terme que vous employez. Vous savez, quand on
parle, par exemple, d'Hydro-Québec, on
dit : Hydro-Québec doit être le vecteur économique d'influence au Québec.
Mais, tu sais, on parle d'une entreprise
qui va chercher 13, 14 milliards, 15 milliards de revenus, dans le
cas d'Hydro-Québec. Alors là, on comprend ce qu'on veut dire quand on parle d'une entreprise de
cette envergure-là. Mais, ici, vous dites : Il faut que ces entreprises-là
utilisent les marchés publics comme vecteur
d'influence en matière de lutte contre les changements climatiques. Donc,
pour vous, ce sont les marchés publics qui
doivent être les vecteurs d'influence, c'est ça qu'on veut dire, pas chaque
entreprise.
Mme LeBel : Non,
non, non, c'est le fait que... Dans l'espace d'innovation, un des objectifs
gouvernementaux, c'est d'utiliser les marchés publics comme vecteur d'influence
en matière de lutte contre les changements climatiques, et pas de ramener tout
le fardeau sur les épaules des entreprises individuelles. Mais, sur le lot des
contrats publics, des marchés publics, on peut se permettre d'avoir
peut-être... de tester des critères environnementaux, toujours en ayant en tête
l'accès égalitaire et ne pas fermer le marché, mais il faut se permettre aussi
d'essayer.
Et je fais référence...
Je pense... Est-ce que c'était Dufour, l'avocate professeure qui est venue nous
voir en disant que ça doit se faire aussi de façon progressive pour s'assurer
que le marché s'adapte, et donc, si vous le construisez, ils vont venir? Donc,
il faut... J'avais juste l'expression «the field of dreams», en anglais, là.
Mais il faut aussi partir la roue, mais c'est une façon de la partir
adéquatement.
Mais
l'objectif ultime des actions qui sont prises à l'intérieur du... Un des
objectifs des actions ou des expérimentations, que ce soit en
innovation, aussi, ou en processus innovants... peuvent se rattacher à
l'objectif de l'utilisation des marchés publics comme vecteur, et pas les
entreprises individuelles.
À ce stade-ci,
peut-être, je pourrais vous proposer de déposer mon amendement, qui risque
d'aller dans des sujets qui intéressent ma collègue de Mercier habituellement.
Le Président (M.
Simard) : D'accord. Mais néanmoins...
Mme Ghazal :
Oui, oui, on va...
Le Président (M.
Simard) : Oui, ça vous irait, chère collègue, ou vous souhaitiez
intervenir de manière générale sur l'onglet en question avant?
Mme Ghazal :
Oui, j'aurais des questions, mais... Non, non, on va...
Le Président (M.
Simard) : Vous le ferez à travers l'amendement?
Mme Ghazal :
Oui, oui, ou après.
Le Président (M.
Simard) : Vous le ferez à travers l'amendement. D'accord. Alors, nous
allons suspendre.
(Suspension de la séance à
12 h 07)
(Reprise à 12 h 08)
Le
Président (M. Simard) : Bien,
chers collègues, nous poursuivons, et je cède la parole à la députée de
Mercier.
Mme Ghazal :
Ah! bien, ça, c'est...
Le Président (M. Simard) : Non? Vous
souhaitez déposer tout de suite? Oui, c'est ça...
Mme Ghazal : Mais c'est très drôle
parce que j'avais un amendement qui disait exactement ça, d'aller changer puis
de l'ajouter à 4, «économie sociale». Et ça montre le...
Mme LeBel : C'est un peu pour ça que
j'ai dit d'entrée de jeu que c'est un amendement qui risquait d'attirer
l'attention de ma collègue de Mercier.
Le Président (M. Simard) : On
appelle ça la synchronicité de pensée. Donc, Mme la ministre.
Mme LeBel : Alors, quand mes enfants
diront que je ne suis pas capable de deviner ce qu'ils font, ils ont la preuve
que je suis capable de deviner les choses. Donc, avis. C'est une trêve de
plaisanterie.
Donc, article 5, qui fait référence à
l'article 14.8 de la Loi sur les contrats des organismes publics :
Insérer, dans le paragraphe 4° du premier alinéa de l'article 14.8 de
la Loi sur les contrats des organismes publics, proposé par l'article 5 du
projet de loi, et après «entreprises autochtones», «et des entreprises
d'économie sociale au sens de la Loi sur l'économie sociale
(chapitre E-1.1.1)». Fin de la parenthèse.
Je vous dirais, M. le Président, que ça fait
référence un peu aux discussions qu'on avait eues dans les articles précédents,
je pense que c'était au niveau de l'article 2, en tout cas, les articles
précédents, disons-le comme ça, où j'ai mentionné à mes collègues... je ne sais
pas si je l'avais fait à micro ouvert, alors je vais le répéter, où j'avais
mentionné qu'on pouvait peut-être, compte tenu de la restriction des accords et
qu'on avait peut-être des enjeux par rapport à ça... de cibler, que c'était...
peut-être, un endroit où on pourrait le faire, c'est à l'intérieur de l'espace
d'innovation. Donc, nous sommes à l'intérieur de l'espace d'innovation, et je
pense que c'est un bon endroit où on peut cibler les entreprises d'économie
sociale, là, naturellement, au sens de la Loi sur l'économie sociale.
Le Président (M. Simard) : Chère
collègue.
Mme Ghazal : Oui. Bien, c'est
sûr que nous allons voter pour. Puis peut-être que, pendant qu'on est sur cet
amendement-là, je peux avoir la discussion un peu plus large. J'essaie juste de
comprendre. Parce que, quand... Une fois, j'ai dit : Ah! Espace
innovation, c'est comme des projets pilotes. La ministre m'a dit que ce n'est
pas exactement ça. Dans un commentaire, j'ai vu que c'était écrit
«expérimentation». C'est là qu'on peut expérimenter, ici. Ici, on est dans la
partie des objectifs, où on peut en ajouter. Des groupes, des organismes nous
ont dit qu'on peut en ajouter, là. Je suis contente qu'on mette explicitement
«entreprises d'économie sociale».
Mais, Espace
innovation, de façon plus large, qu'est-ce qui fait que ça passe sous le radar
des ententes internationales?
• (12 h 10) •
Mme LeBel : Bon, disons qu'il y
a de l'espace... Je vais me permettre de le dire, dans un premier temps, comme
ça, puis, après ça, je vais essayer de voir si je peux... À l'intérieur des
accords, il y a des marges de manoeuvre et des exclusions qui sont claires. Il
y en a d'autres qui pourraient peut-être être sujettes à expérimentation et
interprétation pour voir si on est bien à l'intérieur des accords et si on a
l'effet escompté, aussi, dans nos choses. Donc, je pense qu'on peut se
permettre d'avoir une marge de manoeuvre supplémentaire.
Il y a aussi
le fait qu'à... L'espace d'innovation, on ne dit pas, dans l'entièreté de nos
marchés publics : Mon Dieu! on fait fi des accords puis on fonce
tous azimuts. Donc, on se donne l'opportunité, dans l'espace d'innovation, de
réserver une portion des marchés — je
l'ai dit d'entrée de jeu, ce n'est pas une portion en termes de pourcentage — c'est-à-dire
de se réserver une zone où on dit :
Regardez, ici, là, nous, on pense qu'il y a des éléments essentiels, on pense
qu'on a l'espace pour le faire, on pense qu'on peut le faire, on pense
que ça va être bénéfique pour nous, on va le faire. On va voir aussi les
réactions en vertu des accords, potentiellement, je peux le dire comme ça. Puis
on ne le fait pas à grande échelle.
Et, une fois qu'on l'a fait, il y a différents
enjeux, là. Et je le dis, là, d'entrée de jeu, l'enjeu n'est pas de contourner
les accords, l'enjeu est de s'assurer que, toutes les marges de manoeuvre
disponibles, y compris les zones grises, disons-le comme ça, on puisse aller
soit les expérimenter et par la suite les exploiter si on se rend compte qu'on
peut le faire puis que ça donne des résultats.
Donc, il y a l'enjeu de s'assurer que
l'innovation est bénéfique. On a ajouté la notion de valeur dans
l'article 2, la meilleure valeur dans l'intérêt du Québec. On l'a ajouté,
cet objectif-là, à l'article 2 dans nos travaux. Donc, moi, je pense que
c'est un objectif louable. C'est d'assurer qu'on a la meilleure valeur. Parce
qu'on peut penser qu'une innovation, théoriquement, a des bonnes retombées,
entre guillemets, pour le Québec, et, quand on l'essaie et qu'elle ne se révèle
pas donner les promesses que tout le monde lui vantait... Donc, je pense qu'on
ne peut pas, à ce moment-là, faire ça à l'échelle... je dirais, se tromper à
l'échelle des contrats publics. Donc, il y a cette zone-là.
Je peux peut-être suspendre deux minutes pour
aller vérifier si je peux vous ajouter des indications supplémentaires, mais
c'est ça, l'objectif de l'espace d'innovation, c'est de se permettre de le
faire à petite échelle et prudemment, de voir jusqu'où on peut exploiter la
zone peut-être plus grise, alors qu'on a mis clairement dans la loi les zones
qui étaient claires, d'exploitation. Je vais le dire comme ça.
Le Président (M. Simard) : À ce
stade-ci, ce qui m'importe, c'est que nous puissions peut-être quand même,
néanmoins, recentrer nos discussions sur l'amendement.
Mme Ghazal : Je
comprends. Bien, d'abord... Oui.
Le Président (M. Simard) : On
va régler la question de l'amendement puis on pourra peut-être suspendre si vous souhaitez des informations plus précises, au
sens large du terme, concernant l'onglet 14.8. Y aurait-il d'autres
remarques?
Mme Ghazal : Non, mais je
reviendrai pour ce qui est de mettre «économie sociale», parce que c'est dans
les objectifs. Après ça, dans le comment, là, on va le voir dans les autres
articles, et c'est là que c'est peut-être plus restrictif, mais...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci à vous, chère collègue. Concernant l'amendement, M. le député de Mont-Royal—Outremont?
M. Arcand : Je n'ai pas d'enjeu
sur cet amendement-là.
Le Président (M. Simard) : Pas
d'enjeu. Cher collègue de Jonquière, sur l'amendement?
M. Gaudreault : Oui, c'est
correct.
Le Président (M. Simard) : Ça
vous va? Y aurait-il donc...
M. Gaudreault : ...enthousiasme
est réservé.
Mme LeBel : Vous contenez votre
joie.
M. Gaudreault : Non. Bien,
c'est parce que... Je ne veux pas faire de chichis, là, mais c'est juste parce
que je me demande... On aurait pu en faire un paragraphe à part au lieu de le
mettre dans le même paragraphe que «la représentativité des entreprises
autochtones». Mais c'est correct.
Mme LeBel : Si ça va comme ça,
là...
M. Gaudreault : Oui, oui, ça va
aller comme ça.
Mme LeBel : Je
ne pense pas qu'on lui accorde moins d'importance parce qu'il est introduit
dans le paragraphe, mais je ne veux pas non plus qu'on y aille sur, tu
sais...
M.
Gaudreault : Non, non. C'est juste pour être clair que ce n'est
pas juste les entreprises d'économie sociale...
Mme LeBel : C'est parce qu'on est
dans le thème d'améliorer la...
M. Gaudreault : Non, mais des nations
autochtones. C'est juste ça, c'est pour faire vraiment clairement deux choses.
Tu sais, c'est les nations autochtones et les entreprises d'économie sociale et
non pas les entreprises d'économie sociale qui sont aussi des entreprises
autochtones. Vous comprenez?
Mme LeBel : Non, bien non, parce que
c'est vraiment les entreprises d'économie sociale au sens de la Loi sur l'économie sociale. Donc, ça va inclure les
entreprises autochtones d'économie sociale, mais ça va inclure tout le reste
aussi.
M. Gaudreault : C'est ça. Bien,
c'est ça. Bien là, vous venez de le préciser.
Mme LeBel : Alors, bien, je viens de
le clarifier sur enregistrement.
M. Gaudreault : Exact. Mais c'était
pour ça que moi, j'avais en tête de faire deux paragraphes. Mais on se
comprend, puis vous l'avez reprécisé maintenant. Alors, c'est ça. Donc...
Mme LeBel : Parfait. L'intention du
législateur n'est pas de se limiter aux entreprises d'économie sociale
autochtones, ça va, mais d'inclure toutes les entreprises d'économie sociale au
sens de la Loi sur l'économie sociale.
M. Gaudreault : Belle intention.
Le Président (M. Simard) : D'autres
remarques sur l'amendement? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix.
Cet amendement modifiant l'article 14.8 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Conséquemment, nous revenons aux discussions sur 14.8 tel qu'amendé.
Mme Ghazal : ...
Le Président (M. Simard) : Je vous
en prie.
Mme Ghazal : Merci. Donc, j'ai
compris, pour Espace innovation, ce que les accords nous permettent, et tout
ça, et aussi sur l'aspect : Il faut que ce soit bénéfique aussi pour le
Québec puis que ça ajoute de la valeur.
J'ai des
questions. Quand la ministre expliquait c'est quoi, Espace innovation, quand
elle dit : Une portion, ce n'est pas
en termes de pourcentage, est-ce que ça peut être en termes de secteur, par
exemple, pour l'alimentation, pour tel secteur?
Puis, après ça, on dit : On ne peut pas
mettre d'objectif en termes de pourcentage, mais, à la fin, si on expérimente,
même si c'est 0,0001 %, c'est quand même... Est-ce qu'il y a une limite?
Ça fait que, par secteur, alimentaire... Là, je n'ai pas d'autres exemples qui
me viennent comme ça, là.
Aussi, pas à grande échelle... Combien, par
exemple? Pas de contrat de tant de millions? Puis, si on ne le définit pas,
comment on fait? Bien, c'est des 100 000 $, là...
Mme LeBel : Oui. Bien, comme
l'objectif... Naturellement, on va préciser au cours des articles...
Mme Ghazal : Plus tard, oui. Je veux
rester dans le...
Mme LeBel : ...mais je ne veux pas
vous ramener à plus tard. Je vais vous ramener dans l'objectif, ça fait qu'on
va y aller de façon générale puis on pourra voir la déclinaison de ça dans les
articles subséquents.
Mais l'objectif général, puis vous le voyez dans
les articles subséquents, est aussi d'intégrer... Puis on s'est donné une
mécanique des différents objectifs, comment intégrer ça dans les marchés
publics généraux. Donc, l'objectif est nécessairement d'avoir des
expérimentations significatives, parce que, bon, oui, on ne se cache pas qu'il
y a des endroits, comme l'alimentation, parce qu'on parlait de deux secteurs
névralgiques où il faut sécuriser nos chaînes d'approvisionnement, entre autres
le secteur de la santé et l'alimentation... Donc, c'est clair que ce sont
potentiellement deux secteurs où on va peut-être expérimenter beaucoup plus, et
surtout qu'on s'est fait beaucoup parler d'innovation en matière de santé,
d'acquisitions en matière de santé. Le CAG devra être impliqué là-dedans
nécessairement, et c'est dans les intentions. Et donc il y a... D'entrée de
jeu, spontanément, je vais vous dire que, sans le faire à l'échelle du secteur
de la santé, c'est nécessairement un secteur où on va probablement s'affairer à
le faire en premier, c'est-à-dire tester l'innovation dans les acquisitions.
Mme Ghazal : ...
Mme
LeBel : Bien, je ne peux
pas... Je ne dirai pas combien parce que ça pourrait être plus que ce que je
vous dis, ça pourrait être moins. Ça pourrait être un contrat, ça
pourrait être un gros contrat, en montant, mais qui est significatif.
Mais l'idée... N'oubliez pas que l'idée, c'est
d'avoir un résultat qui nous permette, après, de l'introduire dans l'ensemble
des marchés publics. Donc, on a intérêt à le faire sur des choses qui vont
faire la démonstration... Et on le fait au vu de tous. Ça fait que c'est sûr
qu'à un moment donné on pourrait théoriquement se faire interpeler en disant, bien... par les entreprises, je parle en santé...
Puis il y a un peu... Le Conseil du trésor aussi pourra regarder les
entreprises... pas les entreprises, les ministères acquéreurs ou donneurs
d'ouvrage pour dire : Écoutez, là, je veux dire, c'est... Puis il ne faut
pas oublier que c'est le Conseil du trésor aussi qui va dire : On va le
faire dans ça. Donc, il y a quelque chose pour s'assurer que les objectifs
gouvernementaux... Puis on respecte l'esprit de la loi, là. Donc, il y a, je
m'excuse, en bon français, un «check and balance» qui va se faire également,
parce qu'on le fait au vu de tous, là, dans les objectifs.
Mais je ne peux pas, aujourd'hui... L'idée,
c'est que cet espace d'innovation là ait toute la latitude de le faire. Ça fait
que je ne peux pas me dire : Je vais le faire dans 20 % des marchés.
Je ne peux pas le dire : Je vais le faire dans 20 % de valeur de
contrat. Peut-être qu'un contrat très significatif... Puis j'en ai eu un,
contrat très significatif en matière d'acquisition de masques, où on a
expérimenté le fait de garder... de réserver 40 % de l'achat de masques
pédiatriques et à fenêtre à l'achat québécois. En valeur, ce n'était pas tant
que ça, mais, en résultats et en expérimentation, pour nous, il est très
parlant. Donc, c'est difficile de...
Mme Ghazal : Donc, quand c'est
parlant, quand on va avoir des belles expériences positives, après ça, c'est
quoi, la suite? On va dire : Tiens, on va le faire partout? On ne peut pas
non plus, il faut toujours qu'on reste limité.
Mme LeBel : Oui. Bien, l'objectif va
être de dire, potentiellement, je donne un exemple...
Mme Ghazal : Pour les masques, par
exemple, ça a été le fun.
Mme LeBel : Mais d'ailleurs on
peut... On va probablement se permettre de répéter l'expérience. On l'a fait avant. Puis vous allez me dire : Pourquoi
vous l'avez fait avant l'espace d'innovation? Bien, on l'a fait parce que, là,
on était très clairement en vertu de l'urgence sanitaire puis on pouvait
exploiter une marge de manoeuvre qui était l'objectif légitime. Là, maintenant,
il faut savoir si cet objectif légitime là nous permet, en temps de pas urgence
sanitaire, de sécuriser les... qu'il peut être utilisé pour sécuriser des
chaînes d'approvisionnement. C'était très clair que l'objectif légitime de santé
et de sécurité... d'avoir de l'équipement de protection individuelle quand tu
es en temps de crise et qu'il y a une pandémie partout. Je pense que, là, on
n'était pas dans la zone grise de la marge de manoeuvre de l'accord.
Maintenant,
quand on est... mettons, quand on sort d'une pandémie et qu'on parle du long
terme, pour être capables d'avoir... de sécuriser des chaînes
d'approvisionnement ou d'avoir des stocks nécessaires pour se préparer à une
potentielle pandémie qui arrivera demain matin ou jamais, donc n'importe quoi
entre les deux, puis j'ai toujours dit que, «toujours» et «jamais», j'ai du mal
à dire ça, là, mais... ou «très loin», bien là, peut-être qu'on est dans une
zone plus grise, et c'est pour ça que l'espace d'innovation peut nous permettre
de le tester.
• (12 h 20) •
Le Président (M.
Simard) : Très bien.
Mme LeBel : Mais,
à terme, c'est de peut-être le faire à plus large échelle.
Mme Ghazal : Ça
fait que ça, ça va être possible, si c'est bénéfique, de le faire, à un moment
donné, à terme...
Mme LeBel : Plus
systématiquement, disons.
Mme Ghazal :
100 %.
Mme LeBel :
Non, pas nécessairement de réserver. Non.
Mme Ghazal : Ça,
les accords sont clairs. Bien, ça pourrait être 50 %... C'est ça que j'ai
de la misère.
Mme LeBel : On
pourrait changer les proportions. On pourrait changer les proportions, mais il
faut être sûrs de ne pas, encore une fois, fermer nos marchés, parce qu'il y a
aussi l'enjeu... je me permets de le dire, M. le Président, l'enjeu de... Il y
a les accords... Les accords sont pour permettre à des entreprises d'ailleurs
de venir chez nous. Mais, quand je fais l'objectif légitime...
Mme Ghazal : Quand
on ferme, ça ferme pour nos entreprises ici, d'aller ailleurs.
Mme LeBel : ...j'ai aussi bloqué certaines de mes entreprises
sur 40 % des lots. Ça fait qu'il y a aussi l'équilibre de garder
mes marchés, mes propres marchés accessibles à mes propres entreprises. On
s'entend que ce n'est pas les miennes, je parle du Québec, là.
Le Président (M.
Simard) : Y aurait-il d'autres remarques? M. le député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. Sur le premier alinéa... J'ai dû m'absenter quelques
minutes parce qu'il y avait... Il y a justement une manifestation, à l'avant,
qui fait des revendications sur la présidente du Conseil du trésor. Oui.
Le Président (M.
Simard) : On va en revenir à l'étude, s'il vous plaît, de l'article.
M.
Gaudreault : Non, non, c'est parce que je voulais dire... Je ne veux
pas être hors d'ordre en revenant sur le premier alinéa.
Le Président (M.
Simard) : Oui. Merci beaucoup.
M.
Gaudreault : On dit : «Le présent chapitre a pour objet de
favoriser l'évolution des règles contractuelles...» Je me demande si
«favoriser», c'est assez fort. Favoriser, ça veut dire qu'un gouvernement
pourrait ne pas favoriser. Un gouvernement pourrait... Je veux dire, quand
c'est favorisé, il y a quand même une discrétion, on favorise quelque chose ou
je ne favorise pas quelque chose.
Alors, je me demande
si on ne devrait pas rendre l'article un petit peu plus contraignant en disant,
par exemple, et, encore une fois, je veux
faire référence... Je pense, c'est le G15+ qui nous le disait. J'essaie de
retrouver la bonne citation, là. Favoriser, pour moi, laisse entendre
une marge de manoeuvre ou une discrétion, alors qu'à mon sens il faut que ce
soit comme une obligation. Je fais référence... C'est ça, c'est l'article...
c'est-à-dire, la recommandation n° 1 du G15+ :
«Systématiser l'utilisation de critères sociaux et environnementaux par les
ministères et organismes et les rendre obligatoires dans l'adjudication ou
l'attribution des contrats publics, dans le respect des ententes
internationales, afin que l'octroi des contrats publics mise désormais sur des
critères de valeur plutôt que principalement le choix du plus bas
soumissionnaire.»
La ministre mise
beaucoup sur son espace d'innovation, je suis d'accord avec ça, mais, tant qu'à
miser beaucoup sur cet espace d'innovation,
est-ce qu'on ne devrait pas au moins essayer de le rendre un peu plus
contraignant en disant quelque chose comme : Le présent chapitre a pour
objet de faire évoluer les règles contractuelles pour permettre aux organismes
publics de mieux contribuer à l'atteinte des objectifs gouvernementaux,
blablabla, donc, pas juste de favoriser? Moi, je ne voudrais pas qu'on se
retrouve dans un autre gouvernement qui dirait : Ah! on arrête favoriser.
L'article serait là
pareil, mais il faut que ce soit un petit peu plus contraignant. Donc, «de
faire évoluer les règles contractuelles» ou «de systématiser l'évolution des
règles contractuelles», je pense qu'on répondrait davantage à la volonté et de
la ministre et du milieu qui est venu nous dire : Bien, il faut que ce
soit un peu plus contraignant.
Mme LeBel : Écoutez,
moi, je pense... Je comprends votre objectif, tout à fait. Je vais vous dire
que, quand on parle de l'introduction de critères par rapport au développement
durable, on va pouvoir être... à 14.6, qu'on a suspendu, malheureusement, peut-être en parler, de la
façon... de la mécanique pour mieux s'assurer de l'effet pratique sur le
terrain.
Je ne vais pas me lancer dans un mot sur lequel
je m'enfarge, mais quand vous dites : Le présent chapitre a pour objet de
favoriser, je veux dire, si on ne le fait pas, on ne favorise pas, donc on ne
répond pas à l'objectif. Tu sais, favoriser, c'est aider et soutenir. Parce
qu'il ne faut pas oublier que ce n'est pas le Conseil du trésor qui est dans
l'adjudication des contrats, en règle générale. Je ne dis pas qu'on n'en donne
pas, mais on n'est pas les donneurs d'ouvrage ou les acquéreurs publics les
plus gros. On a un certain pouvoir d'influence ou de contrôle, certains
aspects. L'objectif est de, justement, soutenir les organismes publics et les
aider à faire évoluer, et les objectifs sont pour soutenir et aider dans
l'évolution.
Donc, écoutez, je ne partage pas votre lecture.
Je comprends votre objectif. Peut-être qu'on pourrait suspendre quelques
secondes pour que je puisse vérifier s'il y a un enjeu, mais, je vous dis, je
ne partage pas votre lecture. Mais je comprends ce que vous voulez apporter par
ça.
M. Gaudreault : Oui. Bien, en fait,
c'est ça, c'est que, moi, c'est dans le même esprit que le G15+, c'est de
systématiser un petit peu plus.
Mme LeBel : Oui, mais je pense que
c'est dans les articles qui vont opérationnaliser. Parce que, là, on est dans
les objectifs de l'espace...
M. Gaudreault : Bien, justement, les
objectifs, c'est important parce que ça va influencer le reste.
Mme LeBel : Oui, mais l'objectif est
d'aider et de... Remplacez «favoriser» par «aider et soutenir l'évolution des
règles». C'est ça que ça veut dire, favoriser. Et, nous, notre objectif par
l'espace d'innovation, c'est d'aider et soutenir les organismes publics à faire
évoluer les règles contractuelles. C'est ça, favoriser, là. Et le gouvernement
ne peut pas ne pas favoriser, parce que, s'il ne favorise pas, il ne favorise
pas, donc il ne fait pas ce qu'il doit faire à l'objectif... à l'innovation.
Mais, ceci étant dit, laissez-moi aller regarder
votre suggestion. Je comprends que ce n'est pas un amendement formel, mais on
va quand même le regarder comme suggestion, si vous permettez.
Le Président (M. Simard) : Alors,
suspendons quelques moments.
(Suspension de la séance à 12 h 27)
(Reprise à 12 h 45)
Le
Président (M. Simard) : Chers
collègues, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous reprenons. Mme la ministre,
auriez-vous l'amabilité de nous lire l'article que vous souhaitez... Un
amendement que vous souhaitez déposer? C'est le député de Jonquière qui en a la
paternité.
Mme LeBel : Oui, suite aux
discussions qu'on a eues, par contre, ensemble.
Le
Président (M. Simard) : Ah! bien, voilà. Bien, bravo! Merci de m'éclairer
sur cette paternité. À vous, cher collègue.
M. Gaudreault : Alors, nous allons
déposer un amendement à l'article 5 qui introduit l'article 14.8 de
la Loi sur les contrats des organismes publics : À l'article 14.8 de
la Loi sur les contrats des organismes publics, proposé par l'article 5 du
projet de loi tel qu'amendé, remplacer, dans ce qui précède le paragraphe 1°
du premier alinéa, «favoriser l'évolution des» par «faire évoluer les».
Bon, M. le Président, des fois, on a l'air un
petit peu à fendre les cheveux en quatre, là, ici, en commission, mais ce n'est
pas ça. C'est quand même une intention importante. En fait, on va lire le
premier alinéa. Avec cet amendement... On va
lire le premier alinéa, qui serait de dire : «Le présent chapitre a pour
objet de faire évoluer les règles contractuelles pour permettre aux
organismes publics de mieux contribuer à l'atteinte des objectifs
gouvernementaux suivants», etc.
La nuance est la suivante, c'est que, dans notre
esprit, «favoriser» est un voeu et est une manière de donner une certaine
discrétion au gouvernement, discrétion qu'il a, par ailleurs, à plein d'égards
et même dans ce projet de loi là, j'en conviens, mais de dire «faire évoluer»
au lieu de «favoriser l'évolution» est plus contraignant. C'est... Ça envoie un
signal qu'on... que le gouvernement veut développer des réflexes d'évolution
des règles contractuelles dans un souci, par exemple, d'écoresponsabilité, de
réduire les impacts environnementaux, de favoriser les entreprises d'économie
sociale, d'utiliser les marchés publics en matière de lutte contre les
changements climatiques, améliorer la représentativité des entreprises
autochtones, etc.
Donc, c'est de... Ce
n'est pas juste dire qu'un gouvernement va favoriser, mais c'est de mettre, tu
sais, un petit degré de plus pour dire : Il faut faire évoluer les règles
contractuelles en ces matières. Donc, c'est... C'est une petite nuance, mais qui, à mon sens, revêt quand même une
importance puis envoie un signal un petit peu plus engageant, autant pour le
gouvernement actuel que pour les gouvernements successifs qui auront à gérer
cette loi éventuellement. Voilà, madame... Bien, voilà, M. le Président.
Le Président
(M. Simard) : Merci à vous, cher collègue. Y aurait-il des
commentaires? Mme la ministre.
Mme LeBel :
Merci, M. le Président. Bien, effectivement, bon, comme je disais d'entrée
de jeu avant la discussion, la suspension, je ne partageais pas
l'interprétation du mot de mon collègue, mais je partageais l'objectif derrière
ça. Donc, si le fait de substituer l'expression «favoriser l'évolution» par
«faire évoluer» vient clarifier cet objectif-là, je n'ai pas de... Je n'ai pas
d'enjeu avec l'amendement, donc je vais voter pour.
Le Président
(M. Simard) : Merci de votre commentaire. Sans quoi nous allons
procéder à la mise aux voix. Cet amendement est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Simard) : Adopté. Et nous revenons, donc, à l'étude de
l'onglet 14.8. Y aurait-il d'autres remarques? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal :
Oui. Merci. Il y a une autre recommandation du G15+ où on parlait d'ajouter,
d'inclure d'autres considérants, comme l'adaptation aux changements
climatiques, la gestion des matières résiduelles, la préservation de la
biodiversité, la protection et la gestion des ressources en eau ou utilisation
efficace des ressources. Moi, j'ai envie de parler aussi de la réparabilité,
tout ça. Est-ce qu'il y a une réflexion de la ministre? Parce que ce que je
constate depuis le début, là, c'est qu'elle écoute attentivement les
oppositions, elle tient compte de ce qu'on propose. Elle amène des amendements
avant même qu'on les amène nous-mêmes, ce qui est une excellente chose. Mais
ça, par exemple, d'ajouter d'autres objectifs, vu que c'est notre carré de
sable où on peut en ajouter, est-ce que, ça, elle y a réfléchi? Puis est-ce
qu'elle a... elle s'était fait une tête là-dessus? Puis est-ce qu'elle a
l'intention, dans un amendement futur, d'ajouter tout ça?
Mme LeBel :
Oui. Oui et peut-être. Non, non, je... Non, je vais... Pour répondre plus
clairement, ça fait partie, quant à moi, de mesures, ça, qui répondent à un
objectif beaucoup plus large de réduire les impacts environnementaux négatifs,
réels et potentiels, des biens et des services, bon, d'atteindre, là, des...
notamment au niveau de l'empreinte carbone, etc., d'accroître le caractère
responsable des organismes publics. Moi, je considère que ce que vous avez
nommé, ce sont des mesures qui répondent à des objectifs plus larges. Dans
l'article 14.8, on est au niveau des objectifs qui doivent demeurer très
larges, parce que ces objectifs-là sont, si vous voulez, ce qui définit le
carré de sable de la zone d'espace d'innovation dans laquelle on va se
permettre d'expérimenter.
Par la suite, vous
allez voir, dans les... dans l'article subséquent, donc 14.9, on vient, à ce
moment-là, après ça... On part toujours de la même façon, hein, quand on ouvre
une nouvelle section, ou un projet de loi, ou une loi. On est dans les
objectifs, on demeure très large et, au fur et à mesure où on descend dans les
différentes sections, on vient circonscrire un peu plus tout en se gardant,
naturellement, en tête le fait qu'on est dans un projet de loi. Donc, il faut
garder aussi de la souplesse dans les mesures. Donc, on ne peut pas devenir
trop pointu sur le terrain.
Après ça, il reste la
réglementation, l'arrêté ministériel, le décret, la directive, donc, qui sont
des déclinaisons de façons d'instaurer des mesures et de s'assurer que, si...
Je ne le sais pas. Tu
sais, il y a 10 ans, on aurait parlé de certaines choses que vous dites là
puis on aurait dit : Bien, voyons, je ne sais pas de quoi elle parle.
Maintenant, ça semble être... Certaines de ces mesures-là semblent être
évidentes dans un contexte de développement durable ou d'achat responsable,
mais peut-être qu'elles le seront moins dans 10 ans. Certaines, peut-être
que, dans 10 ans, on aurait dit : Bien, c'était, au moment où on le
pensait, une bonne façon de faire, mais on s'est rendu compte qu'il y avait
des... Vous savez... Vous voyez ce que je voulais dire. Donc, il faut se permettre
de. Mais on pourra voir à recibler d'autres types de mesures à 14.9.
Donc, je ne suis pas
fermée à avoir cette discussion-là puis à évaluer, au besoin, l'opportunité de
le faire, mais je vous dis que, quant à moi, dans tous les cas de figure, ce
n'est certainement pas à 14.8 qu'on doit le faire.
• (12 h 50) •
Mme Ghazal :
Par exemple... Mais c'est vrai, par exemple, il y a 10 ans, on
n'aurait pas vu dans un projet de loi, peut-être, «lutte contre les changements
climatiques», peut-être, ou même...
Mme LeBel :
Oui, autant au sens large. Maintenant, il y a des mesures...
Mme Ghazal :
Mais ça l'est, ça l'est maintenant dans la loi, parce que, là, on ne peut
pas passer à côté.
Mme LeBel :
Oui, tout à fait. Il faut saluer l'évolution.
Mme Ghazal :
C'est ça. Puis, par exemple... Comme, là, ce que la ministre me dit, c'est
que ce serait possible peut-être à 14.9, parce que, là, c'est plus... tu sais,
c'est plus des moyens, là, où on dit, par exemple, d'avoir...
Mme LeBel :
Oui. Il y a deux endroits où on pourra les examiner. Puis je ne veux
pas... Je ne veux pas donner une réponse sur l'ensemble de ce que vous venez
de...
Mme Ghazal :
Bien, si j'en prends un...
Mme LeBel :
Je veux juste...
Mme Ghazal :
Oui, allez-y.
Mme LeBel :
Je veux juste dire une chose, puis on... Je vais vous laisser aller, mais je
veux juste être sûre de bien circonscrire.
D'entrée de jeu, ce
que vous m'avez nommé, ce sont des déclinaisons d'objectifs plus larges qui
sont déjà à l'article 14.8. Maintenant, est-ce que c'est à 14.9 ou c'est
dans le cadre de 14.11, qui dit que je peux... Je dis «je», là, je devrais...
parce que j'occupe le poste présentement, là, et en toute humilité, mais on dit
que le président du Conseil du trésor peut, par arrêté, prévoir d'autres
mesures pour répondre aux objectifs. Donc, il faut vraiment s'assurer qu'on
descend, dans notre projet de loi, dans un niveau où on... plus... où on
garde... on peut préciser, mais il y a un niveau de précision où on doit
arrêter de préciser, dans un projet de loi, puis on doit aller dans la
réglementation, dans les arrêtés ou les directives pour se garder de la
souplesse.
Mais ce qui est
important, c'est que les objectifs soient bien campés pour que, par la suite,
la réglementation, les directives, les arrêtés ministériels ou les décrets, que
ce soit le Conseil du trésor, que ce soit le Conseil des ministres, parce qu'il
y a plusieurs niveaux de décision, aient la souplesse d'agir et d'évoluer, mais
dans le cadre des objectifs. Donc, il faut bien camper les objectifs. Après ça,
on peut peut-être se permettre d'être plus précis dans le cadre qu'on vient
établir dans le projet de loi.
Mais là où je vous
mets en garde, avec beaucoup de respect, c'est que, quand on est trop précis
dans un projet de loi, et qu'après ça ces règles-là évoluent, puis qu'on ne l'a
pas mise dans le projet de loi, puis qu'elle est de la même nature que ce qu'on
a mis dans le projet de loi, on ne peut plus la mettre ailleurs puis, après ça,
on est pris avec une règle dans le projet de loi, sans réouvrir... faire une
commission parlementaire. Je veux juste qu'on garde ça en tête.
Donc, je partage tous
les objectifs, mais je ne suis pas sûre que... Il faut juste voir quel est le
bon chemin pour le faire.
Mme Ghazal :
Bien, je suis d'accord avec qu'est-ce que la ministre apporte comme
principe général. On met les objectifs, puis, après ça, on peut aller de façon
détaillée.
Mais, si je regarde,
par exemple, 2°, ça dit :
«2° réduire les
impacts environnementaux négatifs, réels et potentiels, des biens [et] services
et des matériaux de construction acquis par les organismes publics...» Il
aurait pu y avoir un point. Puis on... Puis là c'est vrai que tout ce que j'ai
dit, là, qui est la recommandation 12 du mémoire du G15+, gestion des
matières résiduelles, préservation de la biodiversité, etc., l'eau, la terre,
les ressources...
Mme LeBel :
C'est des mesures particulières, ce n'est pas des objectifs.
Mme Ghazal :
C'est des mesures particulières, puis qu'«impacts environnementaux» inclut
ça.
Mme LeBel :
Oui.
Mme Ghazal :
Mais la ministre a décidé quand même d'ajouter un «notamment», hein, et
d'ajouter des exemples plus concrets.
Mme LeBel : Oui, d'impacts
environnementaux. Mais de réduire l'empreinte carbone, ce n'est pas une
mesure, c'est un objectif.
Maintenant, il y a
des mesures, un peu comme celle que... vous l'avez mentionnée, genre... je vais
le dire comme ça, là, de réduire le
transport de nos acquisitions. Ça, c'est une mesure qui a comme... qui a comme
conséquence de répondre à l'objectif de réduire l'empreinte carbone ou les
émissions de gaz à effet de serre. Donc, il faut faire attention. Ça demeure
très général, l'empreinte carbone, puis...
Mme Ghazal : Oui.
Accroître la durabilité des acquisitions... On a décidé de faire... Puis c'est
un «notamment», donc je pourrais dire : Diminuer l'impact sur les
ressources en eau, augmenter l'efficacité des...
Mme LeBel : Ça, c'est une mesure, ça. C'est une mesure. Mais
c'est... Moi, je dirais que c'est un peu plus comme une mesure, parce
que...
Mme Ghazal :
O.K. Ça, c'est comme quand, des fois, on a des débats... Moi, quand je
travaillais dans l'entreprise, on disait : Ça, c'est un objectif, ça,
c'est une cible. Il y a des gens qui disaient : Non, ça, c'est une cible.
On avait des débats philosophiques à ne plus finir. Mais finalement peut-être
qu'on avait...
Mme
LeBel : Voilà. Oui, oui, mais c'est ça. Mais l'idée, c'est qu'on peut
peut-être le mettre à quelque part, mais de savoir où le mettre. Mais moi, je
pense que c'est un objectif. C'est... Tu sais, réduire l'empreinte sur nos
ressources en eau, c'est réduire des impacts environnementaux négatifs, mais
négatifs sur la ressource en eau, là. Donc, on devient plus précis, là. Mais,
écoutez, vous pouvez suggérer...
Mme Ghazal : Ça
se discute. Mais je voulais savoir, par rapport à la...
Mme LeBel : Oui.
Ça peut être à... Mais je vous dis juste qu'on peut le voir aussi ailleurs, là.
Puis, à l'instar... Je veux juste le dire, à l'instar des autres articles, si
on est à 14.9, on n'a quand même pas fermé l'article 5 puis on peut se
permettre de revenir à 14.8, là.
Mme Ghazal : Si on se rend compte. Mais, moi, c'est, par exemple, «adaptation aux
changements climatiques» qui, à un
moment donné... Là, on dit beaucoup «lutte», «lutte», mais, quand on va être
rendus avec des catastrophes un peu plus... de façon plus fréquente,
malheureusement, l'adaptation, ça va être ça, l'urgence... que la lutte, parce
que, la lutte, malheureusement — là, j'espère que les jeunes écoanxieux ne
m'écoutent pas — on
va dire : Bien, on va baisser les bras. Ça va être adaptation, et là ce
serait «adaptation» qui serait écrit. Est-ce que, par exemple, à 3° :
Utiliser les marchés publics comme vecteur d'influence en matière d'adaptation
et de lutte contre les changements climatiques, ce serait quelque chose? Parce
que ce n'est pas juste quelque chose de particulier, c'est vraiment autre...
d'autres solutions, d'autres mesures si on veut atteindre l'objectif
d'adaptation.
Mme LeBel : Je
pense que, là, on n'aura pas de débat philosophique entre objectif et cible,
mais on va regarder s'il y a possibilité de le faire... suspendre
deux minutes.
Mme Ghazal : Je
pourrais déposer un amendement qui dit ça.
Mme LeBel :
Oui. Mais, d'entrée de jeu, je n'y vois pas d'inconvénient, mais je veux quand
même, comme toute chose, prendre la peine de bien vérifier, parce que ça peut
avoir des conséquences, là.
Mme Ghazal :
Oui. O.K.
Mme LeBel :
Ça fait que, si vous voulez qu'on suspende...
Le Président (M. Simard) : Bien,
écoutez, compte tenu de l'heure, on pourrait peut-être se donner rendez-vous
à 15 heures, si ça vous va. Très bien.
Alors, nous
suspendons, et on se retrouve à 15 heures. Au revoir.
(Suspension de la séance à
12 h 57)
(Reprise à 15 h 05)
Le Président (M.
Simard) : Alors, chers collègues, nous sommes de retour.
Et, pour des fins
techniques, nous allons momentanément suspendre, et puis on reprend très
bientôt.
(Suspension de la séance à
15 h 06)
(Reprise à 15 h 20)
Le Président (M.
Simard) : Très bien, chers collègues. Alors, nous reprenons et nous en
sommes toujours à l'étude de l'article 14.8. Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui.
Donc, après discussion... Puis vous vous souviendrez que, quand on s'est
quittés ce matin, ma collègue de Mercier mentionnait, bon, quand on était dans
les objectifs de 14.8, qui... de l'espace d'innovation... mentionnait que le
mot «lutte» n'était peut-être pas assez évolutif et qu'il fallait peut-être
s'en aller vers une notion d'adaptation aux changements climatiques plutôt que
de simple lutte. Après avoir, bon, regardé tout ça, discuté avec tout le monde,
bon, il appert que, quand on parle de toutes les définitions, le mot «lutte aux
changements climatiques» est entendu de deux choses... composé de deux choses,
plutôt, c'est-à-dire une notion d'atténuation aux changements qui sont... aux
conséquences des changements climatiques et également une notion d'adaptation
aux changements climatiques. Donc, la notion
auquel faisait référence ma collègue, elle est incluse dans la notion de lutte.
Donc, je pense qu'il est important de le mentionner. Donc, il faut
comprendre, dans le mot «lutte», une notion d'atténuation des conséquences et
une notion d'adaptation aux changements climatiques. Ça fait que je ne sais pas
si ça peut vous convenir, compte tenu de l'explication.
Mme
Ghazal : Bien, moi, ce qui était important... Quand je regarde, par
exemple, la recommandation 12 du G15+, eux, ils parlaient de plusieurs,
plusieurs éléments. Et là j'ai compris que, plus tard, dans les autres
articles, on pourrait voir comment est-ce qu'on peut spécifier ces autres
éléments là, alors qu'ici, dans 14.8, on est plus dans les objectifs et la
lutte aux changements climatiques.
Mais, moi, ce que je
voulais, c'est ajouter «adaptation aux changements climatiques». Et, quand on
va... Ce que je comprends, dans la loi sur le ministère Développement durable,
là, et de l'Environnement, là, et Lutte aux changements climatiques, ce
ministère-là, à l'article 10.1, ça dit que la lutte contre les changements
climatiques comprend l'atténuation et aussi des mesures favorisant l'adaptation
aux impacts du réchauffement planétaire et du changement climatique. Donc, si
c'est ça qui est inclus, je comprends qu'au paragraphe 3° de
l'article 14.8, quand on dit «lutte contre les changements climatiques»,
ça s'entend que ça comprend «adaptation», parce que c'est tel que défini dans
la loi sur le... du ministère du Développement durable, de l'Environnement et
de la Lutte aux changements climatiques. Donc, c'est bon, je n'ai pas besoin de
faire l'amendement.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. D'autres remarques concernant
l'article 14.8? Merveilleux. Donc, nous en sommes rendus à
l'article 14.9. Mme la ministre.
Mme LeBel : Absolument.
14.9.
Le Président (M.
Simard) : Oui, 14.9.
Mme LeBel : «Afin
de permettre à un organisme public de contribuer à l'atteinte d'un objectif
gouvernemental visé à l'article 14.8, le président du Conseil du trésor
peut déterminer les acquisitions par le biais desquelles cet organisme
doit :
«1° accorder un
avantage sous la forme d'une marge préférentielle aux entreprises qui se
conforment à des normes environnementales ou relatives aux changements
climatiques plus contraignantes que celles fixées par la législation applicable
ou [des] documents d'appel d'offres;
«2° recourir à des
outils ou à des grilles d'analyse...»
Le Président (M.
Simard) : Je vous arrête, je m'excuse. Il est très long, cet article,
à lire. On l'a déjà lu. Rien ne vous oblige à le relire, vraiment rien. On
pourrait peut-être amorcer tout de suite les discussions.
Mme LeBel : J'étais
comme dans une envolée, M. le Président.
Le Président (M.
Simard) : Oui, mais, quand même, c'est... Écoutez, c'est quand même
presque une page et demie, là, quand même, surtout que vous en avez déjà fait
la lecture. Donc, je m'excuse, mais...
Mme LeBel : Aucun
problème.
Le Président (M.
Simard) : J'apprécie votre collaboration.
Mme LeBel : Alors, je vais juste dire, pour fins
d'enregistrement, 14.9, dont j'ai fait la lecture une fois et demie, ce
sont les commentaires suivants qui s'y rapportent. Si vous le permettez, je
vais lire juste la section Commentaire.
Le Président (M.
Simard) : Bien sûr. Avec plaisir.
Mme LeBel : Donc,
le présent article énumère les mesures pouvant être expérimentées dans le cadre
de l'Espace d'innovation des marchés publics. Il permet au président du Conseil
du trésor de déterminer les conditions applicables de telles expérimentations
ainsi que les acquisitions par le biais desquelles elles s'effectuent, et ce,
au moyen d'arrêtés publiés à la Gazette officielle du Québec.
Donc, on est dans la
détermination d'objectifs un peu plus pointus, je dirais, là.
Le Président (M.
Simard) : Des remarques? M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand : Merci,
M. le Président. C'est surtout les items
4° et 5°, là, qui... sur
lesquels... Quand on dit : «Exiger que des personnes éloignées du marché
du travail, issues d'un groupe identifié par le [...] Conseil du trésor, soient
affectées à l'exécution du contrat, même lorsque cette exigence n'est pas liée
à l'objet de celui-ci», j'essaie de voir... J'essaie de comprendre un petit peu
ce que ça veut dire.
Le Président (M.
Simard) : Mme la ministre.
Mme LeBel : Bon, actuellement, quand on fait un appel
d'offres, on octroie un contrat, toutes les caractéristiques d'un appel
d'offres et les exigences doivent avoir un lien avec l'objet du contrat. Donc,
on ne peut pas mettre, dans un appel d'offres, une exigence qui n'a, comme
diraient mes enfants, pas rapport avec l'objet du contrat. Donc...
Par contre, dans...
Là, on est à 4°, hein, 4°. Par contre, quand on parle de la notion d'exiger que
des personnes éloignées du marché du travail, issues d'un groupe identifié par
le président, soient affectées à l'exécution du contrat, soient
nommées, on se donne l'opportunité de le faire et on déclare qu'on peut le
faire, même si, dans les faits, ça n'a pas de lien avec l'objet du contrat. Un
soumissionnaire pourrait reprocher, éventuellement, à un organisme public de
dire : Bien, les exigences de votre contrat, ça n'a rien à voir avec
l'objet du contrat. Ici, on se donne, dans la loi, la possibilité de le faire
pour une catégorie bien précise d'exigences.
Le Président (M.
Simard) : Merci.
M. Arcand : O.K.
Et, le 5°, «pour acquérir», est-ce que c'est quelque chose qui existait avant,
ça?
Mme LeBel : Il
faudrait voir l'article 10 de la loi sur les contrats publics, là. Donnez-moi
30 secondes, parce que je dois avouer que, par coeur, là...
M. Arcand : Ma
question est beaucoup plus sur le terme qui est utilisé. Est-ce que c'est un
terme commun, là, «acquérir un prototype»? Je ne sais pas pourquoi on utilise
ça, mais...
Mme LeBel : Bien,
écoutez, je peux... Le concept de prototype, c'est... plusieurs façons de le
définir. Mais je pense qu'on a tenté de trouver un terme qui est capable de
définir, là, qu'est-ce que ça peut être, un modèle original d'après lequel on
structure quelque chose de nouveau, donc une façon de parler d'innovation,
j'imagine, là.
Une voix : ...
Mme LeBel : Ah! et c'est dans les libellés des accords. Mon
Dieu! C'est encore mieux. On me souffle à l'oreille.
M. Arcand : Bon,
c'est bien, c'est bien. Alors, c'est excellent. Et ma question, également,
porte sur le rôle que vous voulez jouer dans les sous-contrats, à ce que je
lis.
Mme LeBel : À
quel alinéa, juste pour me situer?
M. Arcand : Ça,
je suis rendu à 10°, au deuxième... troisième paragraphe... quatrième
paragraphe. Attendez.
Mme LeBel : Attendez
un petit peu, là.
M. Arcand : «Cibler
un contrat ou un groupe de contrats».
Mme LeBel : Excusez-moi,
honnêtement, 14.9, à quel endroit que vous êtes?
M. Arcand : Attendez
une minute, là. Laissez-moi...
Mme LeBel : Ah!
10°, après ça, ce qui commence par : «Chaque fois que le président du
Conseil du trésor impose une mesure en vertu du premier alinéa»?
M. Arcand :
«...il en détermine les conditions d'application, incluant, lorsqu'opportun,
celles relatives aux sous-contrats publics qui sont liés aux acquisitions
visées.» Donc, j'essaie juste de comprendre la raison de...
Mme LeBel : À
première vue, je vous dirais que ce serait pour s'assurer qu'il y ait, pour
certaines mesures, certaines conditions d'application, une déclinaison dans les
sous-contrats, qui se donnent souvent par le titulaire principal du contrat,
donc, et c'est pour s'assurer qu'il y a une cohérence jusqu'au bas de la chaîne
dans certains cas.
M. Arcand : C'est juste que ça donne l'impression que vous
voulez mettre les mains dans les sous-contrats en plus.
Mme LeBel : Non.
C'est plus dans des conditions d'obtention des contrats. C'est parce qu'à un
moment donné il faut que, s'il y a une exigence dans le contrat principal,
exemple, on cible une entreprise québécoise dans le contrat principal, puis
qu'il y a des sous-contrats, il ne faudrait pas que le reste des sous-contrats
parte dans tous les sens, là. Je suis très... Je ne suis peut-être pas... C'est
difficile de trouver un exemple particulier.
Mais
c'est le Conseil du trésor qui aura ce pouvoir-là, ce n'est pas le ministère
ou l'organisme qui va faire l'appel d'offres
principal, justement, pour s'assurer que c'est fait pour une raison qui
rencontre les objectifs de l'espace d'innovation. Parce qu'il faut
toujours lire ça avec, en tête, les objectifs de 14.8. Donc... Et on ramène ça
au niveau du Conseil du trésor. On ne donne pas ce pouvoir-là au ministère ou à
l'organisme chargé de faire l'appel d'offres principal, là.
M. Arcand : O.K.
Très bien. Merci.
Le Président (M.
Simard) : D'autres commentaires sur...
Mme LeBel : À ce stade-ci, M. le
Président, j'aurais un amendement à proposer, qui risque, encore une fois, de
répondre à une des préoccupations de mes collègues de Mercier et de Jonquière.
Donc, peut-être que je vous proposerais de le mettre de l'avant avant que... Je comprends qu'ils ont
le droit de parole quand ils veulent, mais je le propose.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Mme Ghazal : ...
Mme LeBel : Oui, oui.
Le Président (M. Simard) : Je vous
en prie.
Mme LeBel : On pourrait suspendre,
puis je vais vous envoyer...
Mme Ghazal : Ah! O.K. O.K.
Parfait.
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous allons suspendre momentanément.
Mme LeBel : Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 30)
(Reprise à 16 h 03)
Le
Président (M. Simard) : Bien. Chers collègues, nous sommes de retour. Nous
avions, bien sûr, préalablement convenu du fait de suspendre nos
travaux, le temps de permettre à notre collègue de Jonquière de faire son
intervention dans le cadre du débat sur le dépôt du budget. Donc, notre
collègue est de retour parmi nous, et nous en sommes rendus à
l'article 14.9. Mme la ministre, à vous la parole.
Mme LeBel : Bien, avant qu'on
suspende, j'avais... J'avais demandé la suspension parce que je voulais
proposer un amendement, mais, suite à des discussions avec ma collègue de
Mercier, elle aura un amendement à proposer, ce qui fait en sorte que moi, je
n'aurai pas besoin d'en faire un.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. À ce stade-ci, souhaitez-vous intervenir, chère collègue?
Mme Ghazal : Oui. Bien là, il... Je
peux le lire, oui. C'est celui-là? O.K. Parfait.
Donc, c'est vraiment toute la... En fait, il y
avait un amendement qu'on voulait déposer à l'article 4 pour que...
faire... favoriser les entreprises d'économie sociale, et, suite à des
discussions avec la ministre, ce qu'elle disait, c'est que c'était possible, en
vertu des accords, qui ne le permettent pas, de les favoriser, malheureusement,
mais que c'était possible dans l'Espace innovation.
Donc, comme c'est notre carré de sable, notre
terrain de jeu où on peut favoriser ce qu'on a envie, notamment l'économie
sociale, donc, je dépose l'amendement à 14.9, je vais l'ouvrir ici, ça va être
plus simple, et donc qui se lit comme suit... et qui a été composé, puis je
remercie l'équipe, par l'équipe de la ministre : À l'article 14.9 de
la Loi sur les contrats des organismes publics, proposé par l'article 5 du
projet de loi :
1° insérer, après le paragraphe 3° du
premier alinéa, le paragraphe suivant :
«3.1° accorder un avantage sous la forme
d'une marge préférentielle aux entreprises d'économie sociale au sens de la Loi
sur l'économie sociale;»; et
2° insérer, après la première phrase du
quatrième alinéa, la suivante : «Lorsqu'il prend un arrêté relatif au
paragraphe 3.1° du premier alinéa, les acquisitions qu'il détermine ne
doivent pas inclure de contrats assujettis à un accord intergouvernemental.»
Donc, dans le fond, dans les discussions, ce que
j'ai compris aussi, ce qui est possible, c'est dans les services sociaux. C'est là qu'on peut favoriser les
entreprises d'économie sociale, quand il s'agit de faire appel à des
services... des contrats de services sociaux. Mais là, ici, on ne le
nomme pas, parce qu'on ouvre aux entreprises d'économie sociale.
Si jamais, dans le futur, suite à des
négociations, il y a plus que les contrats de services sociaux, bien là, on
n'aura pas besoin de venir changer la loi pour dire : Bien là, maintenant,
il faut ajouter d'autres types de services que ceux des services sociaux puis
que... L'idée, c'est d'ouvrir aux entreprises d'économie sociale, là où c'est
possible, en vertu des accords intergouvernementaux. Donc, voilà.
Mme LeBel : ...je peux même
rajouter, si vous permettez, dans le fond, ce que ça nous permet de faire,
c'est d'accorder un avantage préférentiel aux entreprises d'économie sociale
dans des zones qui ne sont pas couvertes par les accords, qui sont sous
certains seuils, dans des zones qui sont exclues des accords, dépendamment
aussi des seuils. Donc, on peut...
Et ça reprend un peu, vous vous souviendrez — je le
redis sous micro — la
même logique que quand on a amendé la marge préférentielle, pour l'achat
québécois, de 10 % en se disant : Si l'accord évolue dans un sens ou
dans un autre, on va... ça va suivre. Sinon, là, si on
avait déterminé, nommément l'exemple que vous avez mentionné, dans les contrats
de services sociaux... On a une marge de manoeuvre, en vertu de certains
accords, qu'on va pouvoir utiliser en vertu de cet article-là, mais, si cette
marge de manoeuvre là change ou on a une marge de manoeuvre dans d'autres
secteurs, le fait de préciser un seul élément ici nous aurait fermé la porte à
d'autres possibilités.
Donc, l'idée, c'est que... Ce que ça dit, dans
le fond, c'est qu'on peut exploiter... On peut accorder une marge
préférentielle aux entreprises d'économie sociale en fonction des marges de
manoeuvre existantes dans les accords. Donc, c'est ça que ça dit, en gros. Et
l'exemple que vous avez cité est un exemple actuellement existant pour certains
accords. Là, on le fait de façon très large. Donc, oui, juste pour bien...
Mme Ghazal : Oui. Excellent. Puis le
fait qu'on le mette nommément, les entreprises d'économie sociale, dans le
projet de loi, même si ce n'est pas dans l'endroit où on aurait peut-être aimé — de
toute façon, ça aurait été refusé — de le mettre, dans l'espace
d'innovation, c'est une bonne chose.
Mme LeBel : Puis je tiens à
rappeler, d'ailleurs, sous votre suggestion et celle du collègue de Jonquière
aussi, on l'a quand même insérée, cette notion-là, à plusieurs endroits. Elle
n'a pas la même force à chaque endroit, mais elle permet... Je pense que c'est
à trois endroits différents qu'on l'a insérée, la notion d'économie sociale ou
d'entreprise d'économie sociale, ce qui vient quand même annoncer l'intention
du législateur d'avoir des actions pour favoriser ce genre d'entreprise là tout
en gardant l'équilibre nécessaire avec...
Puis il faut que je le dise, je n'ai pas le
choix, puis c'est important, la préoccupation est aussi de garder l'accès égalitaire des marchés et ne pas, non plus, avoir
pour effet d'exclure des entreprises québécoises qui ont... qui sont
quand même... font partie de notre écosystème économique, fort important. Donc,
l'idée, c'est un équilibre, là, entre tout ça.
Mme Ghazal : ...exclure sur les
marchés internationaux? C'est ça que vous voulez dire?
Mme LeBel : Bien, et sur nos propres
marchés, et sur nos propres marchés.
Mme Ghazal : O.K. Des entreprises
privées.
Mme LeBel : Parce qu'à partir du
moment où on cible un type d'entreprise, que ce soit une forme juridique
d'entreprise ou une forme d'entreprise quelconque, comme celle d'économie
sociale, nécessairement, on en exclut d'autres sur notre propre territoire,
parce que, là, on est vraiment... De dire : Si on se... on dit qu'on va
accorder une marge préférentielle aux entreprises d'économie sociale, bien,
cette marge préférentielle, elle sera par rapport à d'autres entreprises
québécoises qui ne bénéficieront pas de la marge préférentielle. Donc, il faut
le faire avec...
Mme Ghazal : Ce qui pourrait être un
choix, ce qui pourrait être un choix qui est fait. Ce n'est pas le choix de la
ministre.
Mme LeBel : Oui, mais il faut le
faire avec prudence. Bien, c'est un choix si on abandonne le principe, fort
important, de l'égalité d'accès des marchés publics de nos entreprises, aussi,
sur notre propre territoire. Parce que ça peut demeurer de l'achat québécois.
Même si ce n'est pas... elle n'est pas qualifiée d'entreprise d'économie
sociale, cette entreprise-là peut avoir des bonnes pratiques quand même, peut
rencontrer plusieurs critères qui sont des critères relatifs aux entreprises
d'économie sociale, sans les avoir au complet. Donc, on ne veut pas non plus,
je dirais, en bon français, jeter le bébé avec l'eau du bain, là, dans le sens
où il faut faire attention.
Mais je pense qu'on se permet, ici, d'aider ce
secteur-là et de venir peut-être apporter une aide supplémentaire à toutes les
actions gouvernementales, un levier supplémentaire à toutes les actions
gouvernementales, qui ont d'ailleurs été nommées — je pense que ça, c'est
hier ou ce matin — par
mon collègue de Mont-Royal—Outremont,
sur les actions gouvernementales en matière d'économie sociale.
Mme
Ghazal : Mais, avant les amendements qui sont amenés puis
les différents endroits où est-ce qu'on a ajouté «économie sociale» dans
le projet de loi, au début, tel que déposé, il n'en était pas question. Donc,
c'est une avancée.
Mme LeBel : Bien, c'est une avancée
dans le sens où on les nomme nommément, mais c'est... mais... Et on va
probablement insister un peu plus, je suis d'accord, on pousse un peu plus
loin, mais il faut comprendre qu'elles étaient déjà incluses dans tout ce qu'on
faisait. Mais, oui, c'est une avancée, je peux le concéder, puis avec laquelle
on est d'accord, là, vu qu'on les met, si vous voulez, en surbrillance par
rapport au reste.
Mme Ghazal : Très bien. Merci.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires sur cet amendement? M. le député de Jonquière? Conséquemment, nous allons procéder à la mise aux
voix. L'amendement modifiant l'onglet 14.9 de l'article 5 est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté. Et
nous revenons, donc, à l'étude de l'article 14.9 tel qu'amendé.
Mme LeBel : Oui.
Peut-être que je laisserais la parole à mon collègue de Jonquière, mais il nous
a... Avant la suspension, il nous avait proposé un amendement, pas de façon
formelle mais informelle. Donc, on a travaillé sur cet aspect-là. On peut
peut-être suspendre pour lui montrer les conclusions de notre travail.
Le Président (M. Simard) : Très
bonne idée.
Alors, nous suspendons quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 11)
(Reprise à 16 h 37)
Le Président (M. Simard) : Alors,
nous avons repris nos travaux. À l'ordre, s'il vous plaît! À ce stade-ci, nous
en sommes toujours à l'étude de l'article 14.9, et je céderai la parole au
député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Merci, M. le
Président. Alors, c'est un amendement que nous avons travaillé en équipe,
surtout les légistes et l'équipe qui accompagne la ministre. Je veux les
remercier. Mais c'est un amendement qui se lit de la manière suivante, article 5,
qui introduit l'article 14.9 de la Loi sur les contrats des organismes
publics : À l'article 14.9 de la Loi sur les contrats des organismes
publics, proposé par l'article 5 du projet de loi tel qu'amendé, remplacer
le paragraphe 2° du premier alinéa par le paragraphe suivant :
«2° préalablement au processus d'adjudication ou
d'attribution d'un contrat, recourir à des outils ou à des grilles d'analyse
relatifs au développement durable ou fondés sur une approche de cycle de vie ou
sur une approche d'économie circulaire, notamment en matière d'atténuation des
changements climatiques et d'adaptation à ceux-ci;».
Alors, l'objectif de cet amendement, d'abord,
c'est d'introduire les grilles d'analyse en économie circulaire, qui n'étaient
pas introduites dans le paragraphe 2° initial de l'article 14.9. On
ne parlait pas d'économie circulaire puis là on l'introduit.
Deuxièmement, c'est de bien cibler les
différents outils qu'on a en matière de... je dirais, de consommation
responsable ou d'analyse de cycle de vie, tenant compte de la limitation, je
dirais, de l'impact environnemental, à tous égards, là, en matière
d'approvisionnement. Donc, il y a différents outils qui existent, qui ne sont
pas mutuellement exclusifs, dans le sens qu'on peut faire à la fois une grille
d'analyse en matière de développement durable et une analyse de cycle de vie
pour un même contrat, puis on pourrait même y faire une approche en économie
circulaire, et on s'entend que tout cela, et même l'analyse en développement
durable, évidemment, vise à atténuer les changements climatiques et
éventuellement s'adapter à ceux-ci.
Même si le développement durable a trois piliers
qui sont le social, l'économie, l'environnement, il reste que l'approche de
développement durable vise à réduire les impacts environnementaux d'un produit,
ou d'un projet, ou de quoi que ce soit. Donc, voilà. Alors, c'est pour ça qu'on
l'a reformulé. Et évidemment c'est bien important de dire que c'est préalable
au processus d'adjudication, d'attribution d'un contrat.
Je tiens à dire qu'au Québec on a quand même
plusieurs institutions qui sont des expertes en analyse de cycle de vie. Je
pense au CIRAIG, en grille d'analyse au développement durable, je pense à la
Chaire en éco-conseil à l'Université du Québec à Chicoutimi, en économie
circulaire, je pense à l'institut... le nom précis, c'est l'institut du
développement, de l'économie circulaire, l'EDDEC, quelque chose du genre, avec
le Pr Normandin, qui est spécialiste en économie circulaire. Donc, on a un
grand savoir-faire en ces matières au Québec, et évidemment j'invite le
gouvernement à utiliser et à avoir recours à ces experts puis à cette expertise
dans les grilles d'analyse.
Donc, voilà.
Moi, je suis évidemment... Bien, c'est moi qui le dépose, donc je suis forcément
favorable à cet amendement.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires? M. le député de Mont-Royal—Outremont?
M. Arcand : Non, ça va.
Le Président (M. Simard) : Ça
vous va? Mme la ministre, souhaitiez-vous ajouter quelque chose?
Mme LeBel : Simplement
compléter en disant que ça vient clarifier, effectivement, quelque chose que
nous avions déjà l'intention d'introduire, c'est-à-dire la notion d'approche de
cycle de vie, d'économie circulaire, mais effectivement ce n'était pas nommé
dans l'article. Donc, je pense que ça a l'avantage de clarifier tout ça.
Mais ce que je... Moi, pour moi, ce qui est très
important également dans cet article-là, c'est de voir qu'il faut faire ces
analyses-là préalablement au processus pour être capables de bien identifier
les besoins. Ça fait que je pense que je
suis... Je suis tout à fait favorable, là, aux précisions puis aux
clarifications qu'on y a apportées de cette façon-là.
Le Président (M. Simard) : Merci.
Très bien. Y aurait-il d'autres remarques sur 14.9 et l'amendement comme tel,
bien entendu? Alors, cet amendement est-il adopté?
Des voix : Adopté.
• (16 h 40) •
Le
Président (M. Simard) : Adopté. Et nous revenons sur
l'article 14.9 tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres commentaires?
Conséquemment, nous poursuivons et nous en sommes rendus à
l'article 14.10. Mme la ministre.
Mme LeBel :
Oui. 14.10 qui est très court. Vous allez peut-être me permettre juste de
le relire pour qu'on puisse le situer. Il a un seul paragraphe, M. le
Président.
Le Président
(M. Simard) : Oui.
Mme LeBel :
«14.10. Le gouvernement peut, par règlement et sur recommandation du
Conseil du trésor, prévoir toute autre mesure qui diffère des normes prévues
aux dispositions de la présente loi à la condition que cette mesure soit
compatible avec les principes énoncés à l'article 2 et qu'elle s'inscrive
dans la poursuite de l'un des objectifs gouvernementaux visés à
l'article 14.8.»
Donc, dans le fond,
ce que ça nous permet, cet article, c'est... Dans les conditions énoncées,
naturellement, ça permet au gouvernement de prévoir des mesures additionnelles
à celles de l'Espace d'innovation des marchés publics afin qu'on puisse
contribuer à son objet qui est de favoriser et... non, plus favoriser, mais de
faire évoluer les règles contractuelles pour permettre aux organismes publics
de mieux contribuer à l'atteinte des objectifs gouvernementaux, donc être
capables, comme c'est dans un projet de loi, de se donner... de se doter d'une
mécanique qui va nous permettre d'en ajouter, des... à l'espace d'innovation,
entre autres à 14.9, mais surtout en respectant... toujours en ayant comme
toile de fond les principes de l'article 2 et les objectifs de 14.8.
Le Président
(M. Simard) : Merci. M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand :
Bien, merci, M. le Président. J'essaie de voir quelle autre mesure vous
pourriez... Y a-t-il un exemple, en quelque part, qui pourrait... Parce que,
là...
Mme LeBel : Honnêtement, si on y
avait pensé, on l'aurait déjà intégré. Donc, l'idée, c'est de se mettre dans
une situation où... peut-être que, dans cinq
ans, il y aura d'autres choses, d'autres mesures, d'autres types de bonnes
pratiques qui ressortiront, auxquelles on ne
pouvait pas penser aujourd'hui, et de ne pas être obligés, à chaque fois, de
revenir en projet de loi.
Mais effectivement
c'est très difficile de vous donner des exemples, parce que, si je vous donnais
un exemple, la réponse appropriée, de votre part, c'est : Pourquoi est-ce
qu'on ne l'inclut pas, d'abord? Donc, l'idée, c'est de se donner l'opportunité
de faire évoluer, que cet espace d'innovation là demeure quand même, en soi,
aussi capable d'innover son propre... ses propres principes. Mais il faut
toujours cadrer dans l'article 2, là, qui est très important et que...
Lui, on ne peut pas... on n'a aucun moyen de le changer, sauf par un projet de
loi.
Le Président
(M. Simard) : D'autres interventions? Sans quoi nous sommes prêts
à procéder à la mise aux voix de l'article 14.10. Ah! non, excusez-moi.
C'est vrai, on ne passe pas à la mise aux voix. J'étais trop empressé. Nous
poursuivons avec l'article 14.11. Mme la ministre.
Mme LeBel :
Merci, M. le Président.
Le Président
(M. Simard) : C'est moi qui vous remercie.
Mme LeBel :
Alors : «14.11. Le président du Conseil du trésor peut, par arrêté,
prévoir toute autre mesure qui diffère des normes prévues aux dispositions d'un
règlement pris en vertu de la présente loi à la condition que cette mesure soit
compatible avec les principes [...] à l'article 2 et qu'elle s'inscrive
dans la poursuite de l'un des objectifs gouvernementaux visés à
l'article 14.8.»
Quant à lui, cet
article-là permet, aux conditions énoncées, naturellement, au président du
Conseil du trésor de prévoir des mesures additionnelles à celles de l'Espace
d'innovation des marchés publics pour contribuer à son objet, favoriser
l'évolution des règles. On parle plutôt de faire évoluer les règles pour
permettre aux organismes publics de mieux contribuer à l'atteinte des objectifs
gouvernementaux.
Et là je vais
peut-être vous demander une petite pause.
Le Président (M.
Simard) : Très bien. Suspendons.
(Suspension de la séance à
16 h 45)
(Reprise à 16 h 52)
Le Président (M.
Simard) : Bien. Chers collègues, nous sommes en mesure de poursuivre
nos travaux et nous en sommes à l'article 14.11. Mme la ministre.
Mme LeBel : Bien,
donc, j'avais terminé la lecture puis, je m'excuse, j'avais demandé un petit
moment de suspension pour une question que je me posais, que je devais
éclaircir pour moi-même, donc, avant qu'on puisse continuer. Mais, sur ça, ça
va.
Donc,
dans le fond, ce que dit l'article 14.11... C'est le même type d'article
que 14.10, mais 14.10, naturellement, comme on se permet, pour la même
notion de souplesse, de déroger à la loi... Naturellement, on le fait au niveau
du gouvernement parce que c'est une loi, donc c'est différent, mais, quand on
parle de déroger au règlement, on peut le faire par le biais d'un arrêté
ministériel du président du Conseil du trésor. Donc, ce n'est pas les mêmes
mesures qui se retrouvent aux mêmes endroits, mais l'idée, c'est de se garder
cet espace d'évolution et de souplesse nécessaire, là, à l'espace... dans
l'espace d'innovation, dans l'espace d'innovation et pas dans la
réglementation, pas dans les marchés publics en général.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand : Merci, M. le Président.
Je suis un peu, je dirais, surpris de ça dans la mesure où... Je comprends
qu'on vient de se donner, depuis plusieurs heures, un nombre important de
principes, que le gouvernement ait besoin d'un peu de flexibilité. Je peux
toujours comprendre, mais je suis un peu... Là, d'ajouter «président du Conseil
du trésor», j'ai l'impression... en tout
cas, c'est mon sentiment, j'ai l'impression que, sous le vocable «l'espace
d'innovation», on va se retrouver avec une espèce de fourre-tout, et j'ai peur
que ça devienne quelque chose qui soit, je dirais, un prétexte, finalement, à
avoir bien de la flexibilité.
Moi, ce
que... Ça m'inquiète un peu, parce qu'à partir du moment où... Évidemment, vous
allez me dire que vous ne savez pas
de quoi l'avenir est fait, mais, à un moment donné, si on s'aperçoit, par
exemple, que ces articles-là sont utilisés de façon très importante et
très constante, on se pose la question. Je comprends que c'est marqué : On
va respecter les grands principes, etc.,
mais, quand même, il y a, à mon avis, une flexibilité qui me semble un peu
grande à ce stade-ci.
Mme LeBel : Je comprends, M. le
Président, puis je comprends très bien, cher collègue, votre préoccupation.
L'objectif est, naturellement, de se donner une flexibilité dans un contexte
extrêmement particulier et circonscrit, donc, naturellement, dans le contexte
de l'article 2, à respecter, et toujours dans les principes des objectifs
de 14.8. Donc, on a quand même des balises au contexte et on ne peut pas
déroger à n'importe quel type de règlement.
On peut déroger à des règlements... On peut
déroger par le biais d'une mesure, c'est-à-dire... À titre d'exemple, la
réglementation prévoit les modes d'adjudication possibles d'utiliser pour le
gouvernement. Advenant le fait qu'un mode d'adjudication, et non pas
l'attribution d'un contrat spécifique, là, un mode d'adjudication... on veut
tester un mode d'adjudication dans l'espace d'innovation, que la réglementation
ne prévoit pas ce mode d'adjudication là, bien, on pourrait se permettre, par
arrêté, en autant que c'est conforme aux principes de l'article 2 et aux
objectifs de 14.8... on pourrait dire : Bien, pour un tel type de contrat,
on peut utiliser tel type de mode d'adjudication. Et ensuite, naturellement, il
faudra que la réglementation... on fasse la modification de la réglementation
en conséquence après avoir utilisé et testé ce mode d'adjudication. Puis c'est
un peu... Quand je disais qu'on peut se permettre de tester, bien, ensuite, si
ça fonctionne, il faut introduire.
D'aller changer les règlements et de prévoir,
dans les réglementations, tous les types de modes d'adjudication...
Aujourd'hui, on peut tous les prévoir, ceux qui sont, aujourd'hui, des modes
d'adjudication connus ou reconnus, je peux le dire comme ça. Parce qu'il y en a
certains qui sont connus, mais que, dans certaines juridictions, ils sont même
controversés présentement. Donc, on pourrait dire : Oui, c'est un bon mode
d'adjudication, mais il y a des juridictions où ils sont controversés et
contestés, donc attendons de voir, avant de l'introduire dans notre
réglementation, ce que ça donne, mais peut-être qu'on peut se permettre de,
nous, le tester à notre niveau. Donc, c'est plus ça.
Mais je veux vous rassurer, il y a peut-être une
mesure que je suis en train de regarder pour peut-être élever un peu le niveau,
là, de la dérogation.
M. Arcand : ...Mme la Présidente, on
peut, à la rigueur... Le 14.10, on peut, à la rigueur, le comprendre. 14.11, ça
commence à... ça ajoute encore davantage et...
Mme LeBel : Je comprends très bien.
M. Arcand : Vous comprenez ce que je
veux dire.
Mme LeBel : Absolument. Si vous
permettez, on peut peut-être suspendre. J'ai peut-être une suggestion pour
venir un peu mieux encadrer 14.11 tout en nous gardant la souplesse nécessaire
à ce que je viens de vous exposer.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 16 h 57)
(Reprise à 17 h 10)
Le Président (M. Simard) : Bien.
Alors, hors d'ondes, sachez, là, pour ceux qui nous écoutent, à quel point le
travail est très productif et en continu des deux côtés de la table. Alors,
c'est fort intéressant que d'être témoin d'autant de collégialité
parlementaire.
Nous en sommes toujours rendus à
l'article 14.11. Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui. Donc, suite aux
discussions avec mon collègue de Mont-Royal—Outremont, on a... Bon, il y
avait — naturellement,
bien, je me remets dans la situation — un
petit enjeu à l'effet d'avoir peut-être une possibilité trop simple de
pouvoir déroger à un règlement.
Mais il y a toujours aussi la notion de garder
l'article 14.9. Juste pour resituer, M. le Président, à
l'article 14.9, vous vous souviendrez, à la fin de l'article 14.9, on
indiquait qu'on pouvait ajouter toute mesure, que le président du Conseil du trésor... — d'ailleurs, il va peut-être falloir l'ajuster — toute
mesure en vertu... — j'ai pensé à voix haute, puis ce n'est pas une bonne idée — toute
mesure en vertu de l'article 14.11. Donc, pour être capables d'ajouter des
mesures qui sont des mesures de l'article 14.9
pour l'espace d'innovation, ça nous prend une mécanique. C'était 14.11 qui le
prévoyait.
À l'origine, tel que déposé, l'article prévoit
que c'est le président du Conseil du trésor qui peut, par arrêté ministériel,
qui est une mécanique beaucoup plus simple, déroger à un règlement. Bon, ce que
j'expliquais à mon collègue, c'est que l'idée n'est pas de déroger à n'importe
quel type de règlement pour n'importe quel type de raison, c'est vraiment pour insérer une mesure à 14.9.
Donc, ça va dans le cadre de l'espace d'innovation, des principes de
14.8 et des principes de l'article 2 de
la loi. Donc, c'est quand même ciblé et ça peut avoir, entre autres...
L'exemple le plus évident qui me
vient en tête, c'est de vouloir tester un mode d'adjudication qui n'est pas
prévu dans la réglementation et se permettre, dans l'espace... d'ainsi faire évoluer les règles contractuelles
correctement et de se donner la possibilité de le faire, de pouvoir
prendre un arrêté ministériel, dire : Parfait, je peux prendre tel mode
d'adjudication, même s'il n'est pas prévu dans la réglementation, l'essayer ou
l'expérimenter dans l'espace d'innovation et, après ça, y donner suite selon
les résultats.
Compte tenu des préoccupations exprimées par mon
collègue de Mont-Royal—Outremont, on
a monté d'un cran le niveau d'autorisation. Donc, au lieu de faire un
règlement, de modifier la réglementation ou de permettre par arrêté, je pense
que ce qu'on vous propose, c'est un entre-deux qui est moins souple qu'un
arrêté mais plus souple que la procédure réglementaire traditionnelle. Il y a
quand même une publication de 45 jours, mais ce qu'on propose, donc, c'est
de remplacer... à l'article 14.11 sur la loi des contrats publics, proposé
par l'article 5 du projet de loi, remplacer «président du Conseil du
trésor peut, par arrêté» par «[le] Conseil du trésor peut, par règlement».
Donc, ça devient maintenant cinq ministres,
habituellement, qui composent le Conseil du trésor, et on devra le faire par
règlement avec une publication de 45 jours. Mais c'est quand même plus
souple, dans sa procédure, que le processus réglementaire habituel. C'est comme
un entre-deux.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, simplement pour une raison technique, auriez-vous l'amabilité de
le déposer officiellement en en faisant la lecture formelle, s'il vous plaît?
Mme LeBel : Oh! oui, excusez-moi.
Alors, je le dépose officiellement et je le lis. Donc, article 5,
article 14.11 de la Loi sur les contrats des organismes publics : À
l'article 14.11 de la Loi sur les contrats des organismes publics, proposé
par l'article 5 du projet de loi, remplacer «président du Conseil du trésor
peut, par arrêté» par «Conseil du trésor peut, par règlement».
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il des interventions? M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand : Bien, je pense que ça
répond, en tout cas, en partie, à une de mes préoccupations, M. le Président.
Simplement, je retiens de ça aussi, de ce que la ministre m'a dit, que ce sont
des circonstances quand même assez exceptionnelles qu'on est obligés de faire
ça.
Et le fait de remplacer «président du Conseil du
trésor» par «Conseil du trésor», ça veut dire un minimum de trois ministres, au
moins, parfois cinq, mais, disons, au moins trois qui doivent, donc, exercer
cela, mais, encore une fois, en espérant que c'est quelque chose d'assez
exceptionnel. Alors, moi, j'accepterais ça.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal : Non, ça va. J'accepte.
Merci.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Aucune autre intervention sur cet amendement? Conséquemment, nous allons
procéder à sa mise aux voix. L'amendement proposé pour l'article 14.11,
dans l'article 5, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Et nous revenons, comme tel, à l'étude de l'article 14.11. Mme la
ministre, y aurait-il autre chose?
Mme LeBel : Moi, je n'ai pas
d'autre commentaire sur 14.11 tel qu'amendé.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires sur 14.11? Très bien. Nous passons... Oui, M. le député de
Jonquière.
M. Gaudreault :
Je veux juste comprendre comme il faut. Qu'est-ce qui va faire en sorte que
la ministre va décider, disons, dans l'espace d'innovation, si jamais il y
avait une mesure qui diffère des normes prévues à 14.9 ou des
mesures prévues, qu'on va y aller par règlement du gouvernement ou par
règlement du Conseil du trésor? Je veux juste bien comprendre. Bien, qu'est-ce
qui va faire qu'on utilise 14.10 plutôt que 14.11?
Mme LeBel :
Bien, 14.10, c'est pour modifier la loi, donc, modifier ce qui pourrait
être dans la loi et... Donc, ça demande un niveau supérieur, donc on irait par
le Conseil des ministres. Et 14.11, c'est vraiment dans ce qui est dans la
réglementation.
À titre d'exemple,
14.11, je vous parlais des modes d'adjudication, qui se retrouvent dans la
réglementation. On parlait, entre autres, dans les consultations... On me
rappelait qu'on parlait du mode de conception-construction. J'avais
conception... conception-construction. Présentement, ce n'est pas prévu dans la
réglementation. Donc, avant de l'introduire dans la réglementation, on pourrait
le tester, ce mode alternatif là, je vais le dire comme ça, dans le sens qu'il
n'est pas prévu dans l'espace d'innovation, mais je ne l'ai pas prévu à 14.9.
Donc, je pourrais, par règlement du Conseil du trésor, dire que, pour un
contrat donné ou pour un projet donné, je vais y aller par
construction-conception... conception-construction, où je vais le tester, puis
là, après ça, bien, le tester dans l'espace d'innovation.
M. Gaudreault :
O.K. Et 14.10... Je veux bien comprendre. Pourquoi, des fois, on va prendre
14.11 puis, des fois, on va prendre 14.10?
Ça va être quoi, son critère pour passer à un cran supérieur, si on veut, à
14.10 plutôt qu'à 14.11?
Mme LeBel :
Bien, je vais juste essayer de vous donner un exemple concret, là.
M. Gaudreault : Puis
la ministre a dit : 14.10 va me permettre de changer la loi. On s'entend
que ce n'est pas ça, là.
Mme LeBel :
Non. C'est pour différer, pas changer, différer aux normes prévues par la
loi. Puis l'autre vous permet de déroger aux normes prévues dans un règlement.
Donc, c'est juste des normes qui sont prévues à des endroits différents, c'est
juste ça, mais ça passe toujours par 14.9. C'est toujours pour ajouter des
mesures à 14.9.
M. Gaudreault :
Oui. Ça, je le comprends, mais il y a deux chemins, 14.10 ou 14.11.
Mme LeBel :
C'est parce qu'il y a des mesures qui peuvent...
M.
Gaudreault : ...
Mme LeBel :
C'est pour ça que je veux vous trouver un exemple de mesure. Quand je vous
parle d'une mesure qui est de tester un mode d'adjudication, ces modes
d'adjudication là, ce sont des mesures prévues dans un règlement. Donc, si,
cette mesure-là, je veux prendre une mesure qui introduit un nouveau mode
d'adjudication qui n'est pas prévu dans un règlement, comme je viens de déroger
à un règlement, je devrai passer par 14.11 pour pouvoir le faire.
Si je veux faire, à
titre d'exemple, un appel d'offres sur invitation pour un prototype, à titre
d'exemple, qui n'est pas prévu... Et ça, ça peut être...
Je sais que ça a
l'air complexe, mais, si la mesure que je veux ajouter, auquel... que je veux
ajouter, je la regarde objectivement puis je me dis : Oh! cette mesure-là,
il faudrait qu'elle soit prévue dans la loi, là, je me trouve à déroger à une
mesure prévue dans la loi, il faudrait que je passe par 14.10 pour la faire.
Mais là j'essaie de trouver un exemple, mais je ne suis pas... je suis moins à
l'aise pour l'expliquer.
Des voix :
...
Mme LeBel :
O.K. Parfait. À titre d'exemple... Oui, des fois... Il faut que je sois capable
de vous l'expliquer correctement, là. À titre d'exemple, dans la loi, on parle,
pour les prototypes... on parle qu'on peut faire des appels d'offres publics
pour un prototype. Disons que je veux, dans l'espace d'innovation, faire un
appel d'offres sur invitation pour un prototype. La loi prévoit un appel
d'offres public. Donc, c'est une mesure que je voudrais tester dans l'espace d'innovation. Elle déroge, donc, à
la loi qui dit que, dans le cas d'un prototype, je dois faire un appel
d'offres public, donc je devrai passer par
14.10. Le Conseil des ministres, qui pourra me permettre, dans un cas donné, de
faire...
M.
Gaudreault : ...
Mme LeBel :
...par 14.10, pourra me permettre, dans une mesure particulière... pour faire,
dans un cas donné, un appel d'offres sur invitation sans avoir à modifier la
loi.
M. Gaudreault :
Parfait.
Mme LeBel :
Et, quand c'est une mesure qui est prévue par un règlement et que c'est à
cette mesure-là que je veux différer... à ces mesures-là que je veux différer
par une autre mesure... Je commence à me perdre dans ma propre tête. C'est
comme l'économie circulaire, hein, ce que je suis en train de faire. Mais,
comprenez, ça dépend de la mesure.
Ce qui va
déterminer... Je reprends. Ce qui va déterminer que je prenne 14.10 ou 14.11,
ça va être la mesure que je vais vouloir faire, puis il va falloir que je
regarde cette mesure-là, puis il va falloir que je dise : Elle aurait dû être
prévue dans la loi ou elle aurait dû être prévue dans le règlement? Et, si la
réponse, c'est dans la loi, je passe par 14.10. Si la réponse, c'est dans le
règlement, je passe par 14.11. C'est-tu mieux résumé?
M. Gaudreault : Oui.
Mme LeBel : Merci.
Le Président (M. Simard) : Alors, on
va continuer de manière circulaire, mais en abordant l'article 14.12.
• (17 h 20) •
Mme LeBel : Merci. «14.12. Aux fins
du présent chapitre, les ministres qui sont sollicités par le président du
Conseil du trésor lui prêtent leur concours dans les domaines qui relèvent de
leur compétence.
«Il en est de même des organismes publics,
notamment afin de permettre au président du Conseil du trésor de déterminer les
acquisitions aux fins de l'article 14.9.
«De plus, les ministres et les organismes
publics fournissent, sur demande, les renseignements nécessaires à la
production de tout rapport de suivi prévu à l'article 22.1.1.»
Donc, le présent article permet au président du
Conseil du trésor de solliciter la collaboration des ministres et des organismes publics aux fins de l'Espace
d'innovation des marchés publics, notamment pour identifier les
acquisitions par le biais desquelles les mesures qui y sont prévues seront
expérimentées pour mettre à profit leur expertise ou pour confectionner le
rapport de suivi de l'application du présent chapitre.
Vous comprenez que la grande majorité des
acquisitions ou des appels d'offres publics ne sont pas faits par le Conseil du
trésor, ils sont faits par d'autres ministères et organismes, donc, pour...
mais c'est le Conseil du trésor, le Secrétariat du Conseil du trésor qui a la
responsabilité de l'espace d'innovation pour pouvoir amener ça à un niveau
supérieur et pouvoir avoir une vision d'ensemble des marchés publics. Bien,
pour ce faire, et pour permettre d'identifier la meilleure façon de faire, les
meilleurs contrats, les meilleures mesures... C'est comme une façon de forcer
le dialogue avec mes collègues et la collaboration.
Le Président (M. Simard) : Des
commentaires? Oui, M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand : Oui. Merci, M. le
Président. Évidemment, inutile de vous dire que j'ai toujours trouvé cet
article-là, surtout le début, un peu particulier, de mettre dans la loi qu'il
faut que les collègues ministres collaborent avec le président du Conseil du
trésor. En général, il y a toujours au moins deux rebelles. En général, c'est
le ministère de la Santé puis c'est le ministère des Transports qui sont
passablement les plus difficiles. Il y en a même un troisième. Bon, d'accord.
Alors, il y a ça, d'une part.
Mais, essentiellement, je voulais, dans cet
article-là, également apporter un amendement, que je pourrais déposer aussi
aujourd'hui.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 17 h 23)
(Reprise à 17 h 26)
Le
Président (M. Simard) : Bien. Nous reprenons. Et la parole appartient, à ce
stade-ci, au député de Mont-Royal—Outremont. Cher collègue.
M. Arcand : Merci, M. le
Président. Alors, on est à l'article 14.12, où, évidemment... depuis le
début, en fait, de l'article 14, on
demande, évidemment, à nos différents organismes et nos entreprises à la fois
d'être le plus respectueux possible de l'environnement. On a une série
de critères qu'on a demandés.
Mais j'ai, donc, cet article-là, 14.12 de la Loi
sur les contrats des organismes publics. Alors, essentiellement, ce que je dis,
M. le Président, c'est que «le Secrétariat du Conseil du trésor assure donc le
respect des directives et règlements dans les ministères et organismes pour
l'application des contrats», et j'ajoute, M. le Président, «notamment en
matière de délais raisonnables de paiement».
La raison, évidemment, c'est qu'on a eu, au cours
des consultations, de multiples groupes qui sont venus, particulièrement dans
le domaine de la construction, et qui sont venus nous dire jusqu'à quel point
le gouvernement est un mauvais payeur, jusqu'à quel point ça occasionne des
coûts pour le gouvernement.
C'est un problème qui dure depuis plusieurs
années. C'est un problème dans lequel notre gouvernement, à l'époque, avait
fait un projet pilote. On me dit que le projet pilote qui a été fait est un
projet pilote qui est positif.
Et évidemment, lorsque le projet de loi de la
ministre a été déposé au mois de février, on a été surpris de voir qu'il n'y
avait rien pour la question des paiements, de trouver une cédule de paiement
dans le secteur, entre autres, de la construction.
Alors, à partir du moment où on demande à nos
entreprises d'être, sur le plan éthique, irréprochables, d'être très, je
dirais, respectueuses de l'environnement, d'avoir des capacités d'innovation
inégalées, je pense que la chose la plus élémentaire, c'est de s'assurer, justement,
que ces entreprises-là soient payées convenablement, dans des délais
raisonnables, par le gouvernement. Et, encore une fois, moi, je suis
particulièrement convaincu que, dans plusieurs cas, probablement que les
entreprises qui ont toujours la capacité de s'ajuster... Finalement, en bout de
ligne, ça finit par coûter plus cher au gouvernement.
Et, comme je ne voyais
pas, à l'intérieur du projet de loi, des références à cela, évidemment, j'ai
décidé d'aborder de front cette question. Et
c'est pour ça que j'ai mis en relief, évidemment, M. le Président, cet
amendement. Voilà.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Auriez-vous l'amabilité, s'il vous plaît, cher collègue, de nous en faire
lecture afin de le déposer formellement?
M. Arcand : Oui. Je vais le
déposer formellement dès que je le vois, si vous pouvez me le grandir.
Le Président (M. Simard) : Il
est aussi, également, à l'écran.
M. Arcand : Donnez-moi quelques
instants. Nous en sommes... Parfait. Très bien. Alors : L'article 14.12
de la Loi sur les contrats des organismes publics, tel qu'inséré par
l'article 5 du projet de loi, est modifié par l'ajout, à la fin, de
l'alinéa suivant :
«Le Secrétariat du Conseil du trésor assure donc
le respect des directives et règlements dans les ministères et organismes pour
l'application des contrats, notamment en matière de délais raisonnables de
paiement.»
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup. Alors, Mme la ministre.
• (17 h 30) •
Mme LeBel : Oui. Bien, écoutez,
M. le Président, si je parle des propos de mon collègue, je suis tout à fait en
accord avec lui. Il y a eu un... Juste pour resituer les gens qui nous
écoutent, il y a eu un projet pilote qui a duré trois ans, qui est arrivé à sa
finalité il y a quelques mois à peine. Un rapport pour rendre compte, là, des
résultats du projet pilote a été produit. Ce rapport-là, il est positif,
démontre qu'effectivement les mesures qui avaient été mises en place, de
calendrier de paiement et de règlement des différends, ont porté leurs fruits.
Donc, présentement, en est aussi en conversation avec la coalition sur les
retards de paiement.
Je ne dirai pas : Toutes les personnes qui
se sont présentées en consultations, mais je suis portée à dire : La
quasi-totalité des groupes ou des individus qui sont venus en consultations
nous ont mentionné à quel point il était impératif de régler cet aspect et de
pérenniser, dans notre corpus législatif, cette notion-là de... Outre la notion
de payer les gens dans un moment opportun, il y a une mécanique derrière ça.
Comme vous le savez, chers collègues, il y a toute la mécanique du calendrier
de paiement, du règlement des différends et de tout ça qui... le calendrier de
paiement pour les contrats, les sous-contrats, et la cascade qui s'ensuit à
partir du jour 1, avec un délai, et tout ça.
Donc, je veux juste rassurer mon collègue, sans
m'engager, parce qu'il y a certaines choses que je dois vérifier, l'intention
est d'aller le plus rapidement possible. Et, s'il fait preuve de patience, il
devrait avoir une agréable surprise d'ici la fin de nos travaux, je l'espère.
Mais l'intention du gouvernement, elle est très claire, c'est de donner suite
au projet pilote le plus rapidement possible.
Ceci étant
dit, maintenant, sur la forme, ce n'est pas dans l'objet du projet de loi
présentement. On est dans l'espace d'innovation.
Et on est en train de regarder la mécanique correcte pour l'introduire et
régler, donner suite au projet pilote.
Donc, je vais voter contre l'amendement, pas sur
le fond mais sur la forme et sur l'endroit, pour nous permettre de poursuivre
le travail que nous sommes en train de faire et de le faire le plus rapidement
possible. Et, si jamais — et,
quand je le dis, c'est parce que j'aime bien me garder une réserve — il
était, pour une raison quelconque, impossible de le faire dans un délai très
court, je pourrai l'expliquer. Puis je suis aussi en lien avec la coalition sur
les retards des paiements, qui partage le même objectif. Mais disons qu'on
devrait avoir une agréable surprise.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand : Très bien. J'entends ce
que la présidente du Conseil du trésor nous dit. La seule chose, c'est que je
vous ai parlé de la construction, hein, qui était... Il y a une coalition qui
existe, dont vous avez beaucoup entendu parler, mais je vous dirais également
qu'il y a les Manufacturiers et exportateurs du Québec qui sont intervenus et
qui ont clairement identifié certaines problématiques avec la SQI, avec le
ministère des Transports du Québec, et, souvent, il y avait, dans ce cas-là,
des exigences qui faisaient en sorte que ça devenait confus.
Alors, quand la présidente du Conseil du trésor
nous parle du règlement des différends, je veux bien, mais, à quelque part,
j'aimerais savoir si ce n'est pas... Puis je comprends très bien que ce n'est
peut-être pas le bon article, là, mais à quel moment elle pense pouvoir
intervenir pour essayer de faire en sorte que, dans... qu'on aborde ce sujet-là
à un moment donné? J'attends ma surprise.
Mme LeBel : Oui, mais c'est ça...
Mais là vous êtes très au fait que j'ai quelques mécanismes de vérification et
d'approbation à faire. Donc, je ne peux pas m'engager. Mais je suis en train...
Je suis dans le processus de trouver la solution la plus rapide possible.
Je vous rassure quand même, mais vous le savez,
on a quand même, dans le projet de loi n° 66, étendu... pas le projet
pilote, mais reproduit les principes du projet pilote à tous les projets, je
pense, du contrat, du PQI, si je ne me trompe
pas. Donc, en matière de construction, présentement, ils sont couverts pour une
certaine période. Et donc il y a plusieurs autres contrats.
Donc, on veut... Mais l'objectif, à terme, là,
puis je ne le dirai pas assez... On est pour ce qui s'est passé, on est
contents du rapport du projet pilote, et l'objectif est de pérenniser tout ça
le plus rapidement possible. Mais je ne peux pas, à ce stade-ci, être plus
précise.
M.
Arcand : Mais ce que vous me dites, c'est... Est-ce que c'est quelque
chose qu'on pourra discuter dans le projet de loi ou autrement?
Mme LeBel : C'est
quelque chose que... Bon, O.K. Sans m'engager sur la faisabilité, disons que
c'est une option que j'évalue très sérieusement.
M. Arcand : D'accord.
Mme LeBel : Mais
je ne peux pas le promettre.
M. Arcand : Alors,
je suis prêt à placer ma confiance dans ce que la présidente du conseil...
Mme LeBel : Et
je m'engage à venir expliquer si jamais je ne suis pas capable de le faire.
M. Arcand : Très
bien. De toute de façon, on a des crédits qui s'en viennent.
Mme LeBel : Bien,
je le sais, qu'il va y avoir plein de forums où j'aurai à m'expliquer, le cas
échéant, si j'oublie ma promesse de m'expliquer.
M.
Arcand :
Très bien. Merci.
Le Président
(M. Simard) : Conséquemment, souhaitez-vous retirer votre
amendement?
M. Arcand :
...pour l'instant, mais évidemment je risque de...
Le Président (M. Simard) : D'accord. Y a-t-il consentement afin de retirer
l'amendement? Il y a consentement. Très bien. Oui.
M. Arcand :
Et, M. le Président, je terminerais simplement en disant la chose suivante,
que, si la présidente du Conseil du trésor pense à certaines mesures pour, si
vous me permettez l'expression, amadouer certains organismes réfractaires, je
lui offre ma collaboration.
Le Président
(M. Simard) : Message bien entendu, cher collègue. Alors, comme
vous l'avez constaté, c'était là le dernier
sous-article composant l'article 5, qui est un article très volumineux.
Alors, y aurait-il d'autres commentaires que vous souhaitez formuler sur cet article dans son ensemble avant que nous
procédions à la mise aux voix? Aucun commentaire?
Une voix :
...
Le Président
(M. Simard) : Sur l'article 5 dans son ensemble, qui va,
bien sûr, de l'article 14.8 à l'article dont nous venons de traiter,
14.12. Alors, conséquemment, est-ce que l'article 5 est adopté?
Une voix :
...
Le Président
(M. Simard) : Tel qu'amendé, bien sûr. Merci.
Des voix :
Adopté.
Le Président
(M. Simard) : Adopté. Voilà. Et nous en sommes rendus à
l'article 6.
Mme LeBel :
Est-ce que je peux faire un petit aparté, s'il vous plaît, pour expliquer
quelque chose? Puis, compte tenu de ce qu'on vient de faire à l'article 5,
je comprends, de ma collègue de Mercier, que l'amendement qu'on était en train
d'étudier, à 14.4, je pense...
Le Président
(M. Simard) : Oui.
Mme LeBel :
...ne sera plus nécessaire. Est-ce qu'il avait été déposé?
Mme Ghazal :
...je l'avais déposé.
Le Président
(M. Simard) : Oui, il avait été déposé. Mais, comme c'est un
amendement qui s'inscrit dans un article lui-même suspendu, on va faire les
choses dans l'ordre.
Mme LeBel :
Oui. Donc, je voulais juste le dire pour voir la mécanique. Donc, on va
attendre.
Le Président (M. Simard) : Oui.
On va faire... Oui.
Mme LeBel :
On va attendre de revenir comme on...
Le Président
(M. Simard) : Lorsqu'on reviendra à 4.
Mme LeBel :
À 4. O.K. Parfait. C'était juste pour être certaine de la mécanique. Parfait.
Merci.
Le Président (M. Simard) : À 4, à l'article 4, d'accord? Donc... À moins
que vous ne vouliez tout de suite revenir à...
Mme LeBel :
...
Le Président
(M. Simard) : Très bien. Alors, poursuivons avec
l'article 6. Mme la ministre.
Mme LeBel :
6... Excusez-moi, là, je suis perdue dans mon article 5.
6. L'article 16
de cette loi est modifié par l'insertion, dans le premier alinéa et après
«considération», de «et consigner».
Le présent article
prévoit qu'un organisme public qui procède à un appel d'offres pour le compte
d'un regroupement d'organismes publics doit consigner l'impact d'un tel
regroupement sur l'économie régionale. Cette obligation
s'applique également au Centre d'acquisitions gouvernementales dans le cadre
d'une acquisition pour le compte d'un organisme public.
Donc,
l'article 16 se lirait : «Un organisme public ne peut procéder à un
appel d'offres visé à l'article 15 sans prendre en considération et
consigner l'impact d'un tel regroupement sur l'économie régionale.»
Encore une fois,
c'est dans un souci de pouvoir faire des vérifications, par la suite, sur... et
d'assurer une prise en considération plus sérieuse, disons-le.
Le Président
(M. Simard) : Des remarques sur l'article 6? M. le député de
Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand :
Merci, M. le Président. Je lis bien cet article-là. J'essaie de voir quelles
sont les alternatives du Conseil du trésor dans un cas comme ça. S'il constate
qu'il y a des regroupements, que ça a un impact, est-ce qu'il y a des moyens
de, je ne sais pas, moi... de briser ces regroupements-là? Est-ce que...
J'essaie de voir ce qu'on peut faire de façon pratique. Je comprends que vous
dites que l'organisme ne peut pas procéder à un appel d'offres, mais,
autrement, est-ce qu'il y a une possibilité de pouvoir s'assurer qu'on ne soit
pas pris avec ce genre de problème là?
Mme LeBel :
Bien, c'est vraiment dans le cas des regroupements d'achats, entre autres,
quand on considère... Si on procède à un
appel d'offres visé à l'article 15... L'article 15, qui nous parle
de... parce que je pense qu'il faut y aller pour pouvoir bien le situer,
c'est : «Plusieurs organismes publics peuvent se regrouper dans un même
appel d'offres.» Donc, c'est souvent dans des regroupements d'achats.
Ce que le CAG fait
aussi pour le compte de certains organismes... L'idée, c'est que, déjà, il
était prévu dans la loi qu'avant de faire un tel regroupement d'achats on doit
considérer l'impact d'un tel regroupement sur l'économie régionale. Maintenant,
s'il y a un impact, il a été considéré qu'on considère qu'il y a un impact, et
on a... — bon,
ça fait beaucoup de considérations — bien, l'idée, c'était de ne
pas procéder par regroupement d'achats et plutôt procéder par allotissement,
plutôt, de le faire. On peut faire un regroupement, mais on peut faire des
allotissements pour minimiser l'impact sur l'économie régionale. Mais ça
existait déjà. Mais, comme on veut s'assurer encore plus du fait que ça va être
fait et qu'on comprenne pourquoi on fait ou on ne fait pas, bien, on devra
consigner le fait qu'on l'a considéré puis pourquoi on pense qu'on peut
procéder au regroupement... au regroupement de... le regroupement d'achats,
pourquoi on procède par lotissement.
Donc, l'idée, c'est
d'avoir une trace de tout ça pour bien comprendre le choix qui aura été fait
dans ce cas-là. Mais c'est toujours dans le
cadre de l'article 15, qui est dans le regroupement d'organismes publics
lors d'un appel d'offres.
M. Arcand :
Merci.
Le Président
(M. Simard) : D'autres commentaires sur l'article 6?
Conséquemment, l'article 6 est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Simard) : Adopté. Nous en sommes à l'article 7. Mme la
ministre.
Mme LeBel :
Oui. L'article 18 de cette loi est modifié par l'insertion, à la fin,
de «et des exigences de la section [IV] du chapitre II».
Le présent article
prévoit qu'un contrat de partenariat public-privé doit être conclu dans le
respect des exigences de la section V du chapitre II, Développement
durable, de la Loi sur les contrats des organismes publics proposée par le
projet de loi.
Donc, on a ajouté une
section, la section V... bien, qui sera réellement ajoutée à l'adoption du paragraphe...
de l'article 4, mais qui est l'objectif de l'article 4. Donc, on
s'assure un peu de la concordance, là, s'assurer que cette section-là prend vie
à travers le reste de la loi.
Le Président
(M. Simard) : Des commentaires sur l'article 7? M. le député
de Mont-Royal—Outremont.
M. Arcand : Simplement, les
contrats de partenariat public-privé, actuellement, est-ce qu'on est... Ça a
été populaire à une certaine époque, ça a
diminué, ça a recommencé. Quel est l'état de situation actuellement à ce
niveau-là? Est-ce qu'il y a beaucoup, beaucoup de partenariats
public-privé au moment où on se parle?
• (17 h 40) •
Mme LeBel : Non, non.
M. Arcand : Je ne
crois pas qu'il y en ait beaucoup.
Mme LeBel : Non. Mais ça existe
dans la loi, donc on veut être sûrs que, si jamais ils reprennent une autre
vigueur que celle qui est actuellement, ce soit bien arrimé. Mais, non,
actuellement, il n'y en a pas.
M. Arcand : Avez-vous une
opinion sur ça?
Mme LeBel : Je
ne donnerai pas d'opinion sur cet aspect-là, mais ça fait partie d'un mode
d'adjudication possible.
M. Arcand : O.K.
Mais est-ce que le ministère, à ce moment-là... Est-ce que... Actuellement, là,
au gouvernement, est-ce que c'est quelque chose qui est regardé de façon
positive ou négative?
Mme LeBel : Je pense que ce
n'est pas... Ni l'un ni l'autre. Je pense que, pour l'instant, ça ne fait pas
partie des options sur la table. Mais moi, je n'ai pas d'opinion particulière,
là, à formuler, là.
M. Arcand : O.K. Très bien.
Merci.
Le Président (M. Simard) : Mme
la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Ah! je n'avais
rien à dire. Merci.
Le Président (M. Simard) : C'était
votre crayon ou c'était...
Mme Ghazal : Oui.
Le Président (M. Simard) :
C'était juste votre crayon. Vous ne souhaitiez pas intervenir.
Mme Ghazal : Bien non.
Mme LeBel : C'est correct.
Mme Ghazal : En fait, j'avais
une question : Est-ce que les PPP ont un impact positif sur l'économie
locale, vu que c'est ça, l'objectif du projet de loi? Non, pas vraiment, hein?
Mme LeBel : Bien honnêtement,
je ne le sais pas. Ça peut être oui, ça peut être non. Ça dépend de ce qu'on
entend par «économie locale», et où est le local en question, là.
Le Président (M. Simard) : D'autres
commentaires?
Mme LeBel : Comme tout contrat,
là.
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires sur l'article 7? Sans quoi nous allons procéder à la
mise aux voix. L'article 7 est-il... est-elle...
Mme LeBel : Est-il.
Le Président (M. Simard) : ...est-il
adopté, oui? Oui, à cette heure-ci de la journée... Adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Simard) : Adopté.
Nous en sommes rendus à l'article 8. Mme la ministre.
Mme LeBel : Oui.
Article 8 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 22.1, du suivant :
«22.1.1. Au plus tard le (indiquer ici la date
qui suit de 18 mois celle de la sanction de la présente loi) et par la
suite tous les ans, le président du Conseil du trésor publie sur le site
Internet du Secrétariat du Conseil du trésor [le] rapport de suivi de
l'application du chapitre II.1.
«Tout rapport de suivi
comporte les renseignements suivants :
«1° les acquisitions ayant été déterminées aux
fins de l'article 14.9;
«2° les progrès ayant été accomplis au regard de
l'atteinte des objectifs gouvernementaux visés à l'article 14.8 ainsi que
les effets bénéfiques anticipés de ces progrès sur l'environnement, la société
et l'économie;
«3° les recommandations du président du Conseil
du trésor quant à l'opportunité de modifier les règles contractuelles
concernées;
«4° tout autre élément jugé pertinent par le
président du Conseil du trésor.»
Le présent article prévoit que le président du
Conseil du trésor confectionne périodiquement un rapport de suivi de l'application du chapitre relatif à
l'Espace d'innovation des marchés publics, lequel comporte les
renseignements énoncés, et le rend public, son rapport.
J'aurais un amendement, à ce stade-ci, à
proposer. Peut-être qu'on peut suspendre.
Le Président (M. Simard) : Avec
grand plaisir. Nous suspendons.
(Suspension de la séance à 17 h 44)
(Reprise à 18 h 04)
Le
Président (M. Simard) : Alors, collègues, nous sommes en mesure de
reprendre... en fait, plutôt, de continuer, parce qu'on n'arrête pas
durant les suspensions, hein? Donc, Mme la ministre, à vous la parole.
Mme LeBel : Alors, suite au
travail qu'on a fait, justement, pendant la suspension et les discussions qu'on
a eues entre nous, je vais déposer, comme je l'ai annoncé avant la suspension,
un amendement qui va se lire comme suit, que je dépose : Article 8,
article 22.1.0.1 de la Loi sur les contrats des organismes publics :
À l'article 8 du projet de loi, insérer, avant l'article 22.1.1 de la
Loi sur les contrats des organismes publics, l'article suivant :
«22.1.0.1. Le président du Conseil du trésor
publie annuellement sur le site Internet du Secrétariat du Conseil du trésor un
rapport présentant des statistiques sur le recours à la procédure d'appel
d'offres public régionalisé et sur l'acquisition de biens, de services et de
travaux de construction québécois qui ont été privilégiés par les organismes
publics en vertu de l'article 14.2. Ce rapport fait également état des
circonstances et des motifs considérés dans [le] cas où cette procédure et ces
acquisitions n'ont pas été privilégiées.»
Donc, juste pour resituer un peu, à titre de
commentaire, resituer un peu la... l'origine de cet amendement-là, vous vous
souviendrez, je pense que c'est à l'article 14.2, je ne me souviens plus à
quel endroit, on avait parlé... Oui, bien oui, c'est 14.2, il est là. Donc,
c'est à l'article 14.2 où on parlait de la justification, de consigner les
motifs pour lesquels on ne fait pas... on ne fait pas recours à la procédure de
régionalisation. Vous vous souviendrez qu'avec ma collègue de Mercier, entre
autres, il y avait eu un débat sur le fait de pouvoir rendre publique, en temps
réel ou presque, mais... pour chaque cas de figure, la dérogation, donc les
éléments qui sont consignés, le cas échéant, si on décide de ne pas... de
déroger à la procédure de régionalisation à 14.2.
Alors, on avait bien expliqué que, pour des
considérants, des fois, de secret... pas de secret professionnel, de secret
d'entreprise, de saine concurrence, et vice versa, il n'était pas toujours
opportun et judicieux de pouvoir, contrat par contrat, révéler les motifs. Ce
qui est important, c'est qu'il y ait des organismes chargés du contrôle de ces
choses-là, entre autres, le conseil du... le Secrétariat du Conseil du trésor,
l'AMP, pour ne pas les nommer, d'être capables d'aller pouvoir avoir l'information,
d'où l'obligation de consignation.
Par contre, de façon intermédiaire, il est quand
même possible d'avoir un certain niveau de divulgation, et on se propose, en
ajoutant cet... ce paragraphe-là, je dirais, cet alinéa ou ce paragraphe-là...
À l'article 8, tel que proposé présentement, on se propose de rendre, sur
le site du Conseil du trésor, donc publiquement, une fois par année, la
déclinaison de qu'est-ce qui a... combien a été refusé, pourquoi, etc., mais de
façon générale, et non pas contrat par contrat, pour s'assurer de bien
respecter les règles qu'on ne voulait pas mettre à mal en le faisant contrat
par contrat.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Des commentaires sur l'amendement, cher collègue?
M. Arcand : 100 % d'accord avec
ça.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. D'autres remarques? Mme la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Bien, j'ai écouté la
ministre puis j'ai pris connaissance, là, du... de l'amendement par rapport au
fait de rendre ça public dans le rapport qui est produit par le Conseil du
trésor, donc...
Mme LeBel : ...annuellement sur le
site.
Mme
Ghazal : ...non, c'est ça, sur le site, donc de rendre ça
public. Donc, dans ce sens-là, je suis tout à fait d'accord.
Le Président (M. Simard) : Merci.
D'autres commentaires? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix de
l'amendement. Est-ce que l'amendement dont nous venons de discuter est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Simard) :
Adopté. Mme la députée de Mercier, vous aviez également, je crois, un
amendement à nous soumettre.
Mme Ghazal : Oui, j'aurais aussi un
amendement à cet article-là. Est-ce que tout le monde l'a? Je le lis?
Le Président (M. Simard) : Normalement,
il est sur Greffier.
Mme Ghazal : Oui. Je vais juste
aller le chercher. Excusez-moi, il n'était pas ouvert. O.K. Je viens de
l'ouvrir. Donc : L'article 22.1.1 proposé par l'article 8 du
projet de loi est modifié :
1° par le remplacement, partout où cela se
trouve, de «président du Conseil du trésor» par «Commissaire au développement
durable»; et
2° par le remplacement de «le site Internet
du Secrétariat du Conseil du trésor» par «son site Internet».
Le Président (M. Simard) : Très bien.
Alors, je propose une courte suspension.
Mme Ghazal : Oui.
(Suspension de la séance à 18 h 09)
(Reprise à 18 h 14)
Le Président (M. Simard) : Merci à
vous, chers collègues. Nous reprenons. Mme la députée de Mercier, la parole
vous appartient.
Mme Ghazal : Très bien. Merci, M. le
Président. Donc, l'objectif de mon amendement est de donner, dans le fond, le
mandat au Commissaire au développement durable de soumettre, dans le fond, la
reddition de comptes par rapport aux marchés publics. Et, comme le proposaient
le G15+, le chantier pour une... le chantier pour une économie... pour l'économie sociale... Ils proposaient de
donner ici ce mandat-là au Commissaire
au développement durable,
d'avoir un rapport de suivi sur l'application, de s'assurer que tous les
objectifs gouvernementaux qui sont à 14.8 soient réellement atteints puis que
ce serait au Commissaire au développement durable. C'est lui qui a l'expertise
pour mener ce genre de rapport là.
Le Président (M. Simard) : Mme la
ministre.
Mme LeBel : Oui, absolument. Je comprends très bien les objectifs. Effectivement,
pendant les consultations, ça a été
soulevé, de voir comment on pourrait donner ou avoir... s'assurer que le Commissaire au développement durable pourrait
avoir un... produire un rapport sur les objectifs des marchés publics en
matière de développement durable.
Ce que je peux répondre à ma collègue,
c'est : Ce serait... ce ne sera pas nécessairement sur 14.8 de façon
particulière, 14.8 étant l'espace d'innovation, qui est un objectif qui
comporte des éléments de développement durable mais qui a un objectif beaucoup
plus grand. On a suspendu, par contre, les articles 14.6 et 14.7, qui est
la section Développement durable de la loi sur les contrats publics, à mon
sens, et on est en train de regarder sur la façon de le faire. Ce serait probablement plus par rapport à cette section-là qu'il
serait pertinent de le faire. Premier élément de réponse.
Deuxième élément de réponse, l'amendement, tel
que suggéré par ma collègue, enlève au président du Conseil du trésor la
responsabilité qu'il doit avoir de regarder l'espace d'innovation, d'en faire
des... d'en faire rapport de façon annuelle, à tout le moins, la première fois
étant 18 mois, la... par la suite, de façon annuelle, pour être capable de
faire rapport de l'espace d'innovation, faire rapport de l'expérimentation, des
succès pour, par la suite, les introduire.
Donc, tel que proposé par ma collègue, donc, à
deux niveaux, on ne pourra pas accepter l'amendement, premièrement, parce que
je pense qu'il n'est pas opportun de donner un rôle au Commissaire au
développement durable sur cette section-là particulièrement, et non pas de lui
donner un rôle tout court, donc, ça, c'est une autre chose, et, en plus, on ne
peut pas enlever au président du Conseil du trésor cette responsabilité-là.
On peut peut-être songer à ajouter un apport du Commissaire
au développement durable, je pense qu'on va peut-être plus se situer dans le
cadre de la section Développement durable, mais, à ce stade-ci, ce n'est pas à
l'article qu'on parle. Mais je comprends bien. Et on est en train de le
regarder, justement, avec les équipes.
Mme Ghazal : Donc, est-ce que
c'est... Parce que, dans le fond, oui, on pourra l'ajouter dans la section
Développement durable, mais qu'est-ce qui empêcherait de l'ajouter aussi dans
Espace innovation sans enlever le pouvoir, comme le fait mon amendement, au
secrétaire à... voyons...
Mme LeBel : C'est
parce qu'à partir du moment où on va donner... Là, on verra la mécanique, là,
mais, quand on parle de demander ou donner au Commissaire au développement
durable un mandat, là, si on veut, de regarder les marchés publics par rapport
aux notions de développement durable, il va nécessairement regarder les
portions de l'espace d'innovation qui le concernent.
Mais, quand on le fait à l'article que vous concernez, vous lui donnez le...
vous lui donnez... le terme «juridiction» n'est pas bon, mais vous lui
donnez... vous lui donnez mainmise sur tout l'espace d'innovation, qui n'est
pas juste en développement durable et qui n'est pas l'entièreté non plus des
contrats publics. Les... Il y a toute... Il y a tout le reste de la loi sur les
contrats publics qui sont aussi visés par la section V du développement
durable.
Donc, l'idée, c'est
juste de le monter dans un... à un niveau peut-être un peu plus haut pour que
son regard soit plus large sur la... sur les contrats publics et la notion de
développement durable, qui risque, justement, d'attraper au passage ce qui est
fait dans l'espace d'innovation en matière de développement durable également.
Mais il ne faut pas non plus lui permettre d'avoir, je vais dire, droit de vie
ou de mort sur l'espace d'innovation, là.
Mme Ghazal : Mais
où, ailleurs, le...
Mme LeBel : C'est
ce qu'on est en train de regarder.
Mme Ghazal : Non.
Où, ailleurs, le secrétariat... voyons, le conseil du secrétariat... voyons, le
Secrétariat du Conseil du trésor... O.K. Où, ailleurs, il ne fait une reddition
de comptes que pour Espace innovation?
Mme LeBel : Dans
cet article-là.
Mme Ghazal : C'est
le seul endroit.
Mme LeBel : Bien,
c'est l'article qui nous... On vient de créer l'espace d'innovation. Là, on
crée la reddition de comptes qui va avec, la première étant 18 mois,
12 mois.
Mme Ghazal : Puis
est-ce qu'il y a toute l'expertise et la possibilité, pour le secrétariat, de
produire une analyse sur les impacts environnementaux et sociaux...
Mme LeBel :
Bien oui. Bien, pas nécessairement...
Mme Ghazal :
...plus que le Commissaire au développement durable?
Mme LeBel : Bien,
pas nécessairement environnementaux et sociaux. C'est pour ça que je vous dis
qu'il y a peut-être moyen de faire en sorte que le Commissaire au développement
durable ait cette expertise-là, mais à un niveau plus haut que juste sur
l'espace d'innovation, et ne pas enlever au président du Conseil du trésor l'opportunité
de faire ses analyses puis de regarder ce que les ministères et organismes font
pour rendre compte, voir l'efficacité, les retombées. Oui, cette expertise-là
existe au Conseil du trésor, mais ce que je vous dis, ce n'est pas qu'il ne
faut pas que le commissaire ait un rôle, ce n'est juste pas à cet endroit-là.
Mme Ghazal : Oui. Non, je comprends, je comprends. Je fais
juste... Juste pour comprendre puis pour, peut-être, les... pour
comprendre l'intention de... que je recherche... Parce que, par exemple, à
14.8, le point 2°, de réduire les impacts environnementaux, tout ça, ce
qui est important, c'est que, peu importe, dans le projet de loi, où est-ce
qu'on donne le mandat au Commissaire au développement durable... que lui puisse
analyser ça, parce qu'il a plus l'expertise que le secrétariat, au Conseil du
trésor, de le faire.
Mme LeBel : Bien,
il faut comprendre aussi... Il a une expertise très pointue, effectivement.
Mme Ghazal : Et
il est neutre aussi.
Mme LeBel :
Il a une expertise très pointue, mais l'idée, c'est que... Je me répète, je
comprends votre objectif, je le partage en grande partie. Maintenant, c'est de
voir comment on va le faire. Puis on va pouvoir vous faire des suggestions,
surtout qu'on a suspendu la section Développement durable. Donc, je pense que
ce sera vraiment dans ce cadre-là qu'on pourra en discuter.
Mais, ici, un, on ne
peut pas enlever au président du Conseil du trésor... Il y a aussi le ministère
de l'Environnement qui a de l'expertise, qui va nous aider à faire nos
stratégies, nos rapports. Mais là on parle vraiment d'un rapport interne,
administratif, de l'opérationnalité gouvernementale. Ça, ça doit demeurer, là.
Ça, c'est clair. Donc, l'article doit demeurer comme tel dans ce sens-là. Mais,
votre objectif, je le partage. Et on pourra vous faire des propositions. Et on
va en faire, des propositions.
Mme Ghazal : Oui. Puis c'est aussi
important parce qu'il a... il est... il a une... il est nommé, aussi, le
Commissaire au développement durable. Donc, il y a une indépendance. Donc,
c'est d'autant plus important... En fait, il est nommé par le Vérificateur
général. Donc, c'est d'autant plus important de lui donner... puis je suis
contente qu'il y ait une ouverture, de lui donner ce... un rôle dans le projet
de loi directement.
Donc, dans ce
sens-là, bien, je comprends qu'il y a l'équipe qui est en train de faire une
recherche très, très, très complète pour voir où donner ce rôle-là.
L'important, c'est que la ministre est d'accord avec le principe de lui donner
un mandat pour faire cette évaluation-là.
Mme
LeBel : Oui.
Mme Ghazal :
Donc, dans ce sens-là, je vais le... Oui. Dans ce sens-là, je vais le retirer
et...
Mme LeBel :
Oui. On va s'assurer qu'il a la capacité de le faire. Maintenant, on doit
s'assurer est-ce qu'il a déjà la capacité de...
Mme Ghazal :
On aura la discussion quand cette analyse...
Mme LeBel :
Mais, c'est ça, on va s'assurer qu'il a la capacité de faire, on va le dire
comme ça.
Le Président
(M. Simard) : Bien. Il y a consentement pour le retrait de
l'amendement? Consentement. Alors, nous
sommes en mesure de poursuivre nos discussions concernant l'article 8 tel
qu'amendé. Y aurait-il d'autres remarques? M. le député de Mont-Royal—Outremont.
• (18 h 20) •
M. Arcand : Non... Bien, je me suis
abstenu de faire, jusqu'ici, de la politique partisane, mais la récente
discussion qu'il vient d'y avoir...
Le Président
(M. Simard) : Vous ouvre la porte.
M. Arcand : ...avec la députée de
Mercier, simplement, me fait rappeler que l'idée d'abolir Transition énergétique Québec était
une très mauvaise idée et que Transition
énergétique Québec, c'était,
justement, un organisme indépendant que
nous avions créé, et qui donnait vraiment des points de vue d'experts dans le
domaine, et qui guidait le gouvernement de façon indépendante sur ce qui
devait se faire en matière de développement durable. Alors, voilà. C'est un
peu... Je comprends que c'est partisan, mais c'est quand même... Je pense que
c'est partagé par plusieurs organismes au Québec.
Le Président
(M. Simard) : Très bien. Alors, y aurait-il d'autres remarques
concernant l'article 8? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix
de l'article 8 tel qu'amendé. Cet article est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Simard) : Adopté. Alors, mine de rien, on progresse, hein? On
est déjà rendus au chapitre II, dans les dispositions relatives au régime
d'intégrité des entreprises. Et nous allons aborder l'article 9. Mme la
ministre.
Mme LeBel :
Oui, absolument. Merci, M. le Président. Alors, chapitre II,
Dispositions relatives au régime d'intégrité des entreprises, article 9, Loi
sur les contrats des organismes publics :
9. L'intitulé du
chapitre V.1 de la Loi sur les contrats des organismes publics (chapitre C-65.1)
est remplacé par le suivant :
«Intégrité des
entreprises».
Il s'agit d'une
modification de concordance avec le regroupement des chapitres V.1 et V.2
de la loi sous le... sous un seul chapitre portant sur l'intégrité des
entreprises.
Donc, à l'heure
actuelle, le chapitre V.1 porte sur... l'inadmissibilité des contrats
publics. Je commence à être fatiguée. Le chapitre V.2 porte, quant à lui,
sur l'autorisation préalable à l'obtention d'un contrat public. Donc, on va en
faire un seul chapitre, qui va s'intituler Intégrité des entreprises.
Le Président
(M. Simard) : Bien. Des commentaires sur l'article 9? Pas de
remarques? Sans quoi nous précédons à la mise aux voix. L'article 9 est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Simard) : Adopté. Mme la ministre, nous en sommes à
l'article 10.
Mme LeBel :
J'ai peut-être le temps d'en faire la lecture.
Le Président
(M. Simard) : Oui, certainement. Quand même, il y en a eu de...
Mme LeBel :
Consentement pour déborder. Non, c'est une blague. O.K. Je commence. Merci,
M. le Président. Article 10 : La
section I du chapitre V.1 de cette loi, comprenant les
articles 21.1 à 21.4.1, est remplacée par ce qui suit :
«Section I
«Exigences et
déclaration d'intégrité
«21.1. Toute
entreprise partie à un contrat public ou à un sous-contrat public doit
satisfaire» aux... «aux exigences — je le savais — élevées
d'intégrité auxquelles le public est en droit de s'attendre d'une partie à un
tel contrat ou à un tel sous-contrat, ci-après désignées "exigences
d'intégrité". Dans les cas visés à la section III, elle en fait la démonstration préalablement à la conclusion
d'un tel contrat ou d'un tel sous-contrat en obtenant l'autorisation de
contracter qui y est prévue.
«Est présumée ne pas
satisfaire aux exigences d'intégrité l'entreprise qui, en application de la
section II, est inadmissible aux contrats publics.
«21.2. Toute entreprise intéressée à conclure un
contrat public doit déclarer qu'elle satisfait aux exigences d'intégrité. Cette
déclaration porte sur le fait que ni l'entreprise ni quelque personne visée aux
articles 21.26 et 21.28 ne se trouvent dans l'une ou l'autre des
situations prévues à ces articles.
«La déclaration d'intégrité est faite par écrit,
selon la formule déterminée par [le] règlement du gouvernement, au moment du
dépôt d'une soumission ou, dans le cas d'un contrat conclu de gré à gré, au
moment de sa conclusion.
«Section II
«Inadmissibilité aux contrats publics
«1. Cas d'inadmissibilité
«21.3. L'inadmissibilité d'une entreprise aux
contrats publics peut résulter soit d'une décision de l'Autorité des marchés
publics, lorsqu'une disposition du présent chapitre en dispose ainsi, soit du
fait que l'entreprise se trouve dans l'une des situations prévues à
l'article 21.4.
«21.4. Est inadmissible aux contrats publics
toute entreprise qui ne détient pas l'autorisation de contracter visée à la
section III et qui se trouve dans l'une des situations suivantes :
«1° elle est déclarée coupable, en vertu
d'un jugement définitif, d'une infraction prévue à l'annexe I;
«2° elle est liée à une personne qui est
déclarée coupable, en vertu d'un jugement définitif, d'une infraction prévue à
l'annexe I;
«3° elle est une personne morale contrôlée
par une entreprise qui devient inadmissible aux contrats publics par
application du paragraphe 1° ou à la suite d'une décision prise par
l'autorité en application des dispositions de l'une ou l'autre des sections III et IV, sauf si cette inadmissibilité
résulte d'une inscription provisoire au Registre des entreprises non
admissibles aux contrats publics, faite en application du troisième alinéa de
l'article [24.48.4].
«Aux fins du paragraphe 2° du premier
alinéa, une entreprise est liée, si elle est une personne morale, à la personne
physique qui en est l'actionnaire majoritaire. Une entreprise est [...] liée à
toute personne qui agit en son sein à titre d'administrateur, d'associé ou
autrement à titre de dirigeant, mais, en ces cas, uniquement si l'infraction
visée à ce paragraphe a été commise dans le cadre de l'exercice des fonctions
de cette personne au sein de l'entreprise. Une personne visée au présent
alinéa, autre que l'entreprise elle-même, est ci-après désignée "personne
liée".
«Aux fins du paragraphe 3° du premier
alinéa, une entreprise est contrôlée par l'entreprise qui en est l'actionnaire
majoritaire.
«Pour
l'application du présent chapitre, l'actionnaire majoritaire est celui qui
détient des actions [de] capital-actions d'une personne morale qui lui
confèrent au moins 50 % des droits de vote pouvant être exercés en toutes
circonstances.
«21.5. Malgré l'article 21.4, un jugement
définitif visé au paragraphe 1° ou 2° du premier alinéa de cet article n'a
pas pour effet d'entraîner l'inadmissibilité d'une entreprise aux contrats
publics lorsque l'infraction à l'origine de la déclaration de culpabilité a
déjà été considérée par l'autorité dans le cadre d'un examen de l'intégrité de
l'entreprise, effectué en application de la section IV, et au terme duquel
une décision de l'autorité a été rendue.
«Il en est de même du jugement définitif rendu à
l'égard d'une entreprise dont l'intégrité est en cours d'examen par l'autorité
en application de la section III ou IV. Il n'y a toutefois que suspension
de l'effet du jugement, eu égard à
l'inadmissibilité de l'entreprise aux contrats publics, lorsque l'examen de
l'intégrité n'est pas mené à terme en raison du retrait ou de
l'annulation de la demande de délivrance d'une autorisation de contracter qui
est à l'origine de cet examen.
«21.5.1. Avant qu'elle ne soit inscrite au
Registre des entreprises non admissibles aux contrats publics en application de l'article 21.6, une entreprise
visée à l'article 21.4 peut, si elle est partie à un contrat public ou à
un sous-contrat public, présenter une
demande à l'autorité afin que soit entrepris l'examen de son intégrité
conformément aux dispositions de la section IV. Dans un tel cas,
les dispositions de cette section s'appliquent, à l'exception du troisième
alinéa de l'article [24.48.4] et sous
réserve que l'article [24.48.5] trouve application dès la présentation de
la demande à l'autorité.
«À défaut pour l'entreprise de mettre en oeuvre,
dans le délai imparti, une mesure correctrice imposée en application des dispositions de la
section IV, l'autorité rend une décision et inscrit l'entreprise au
Registre des entreprises non admissibles aux contrats publics.
«Pour pouvoir être considérée, une demande faite
en application du présent article doit être présentée selon la forme prescrite
par l'autorité et être accompagnée des droits déterminés conformément à
l'article 84 de la Loi sur l'Autorité des marchés publics ainsi que des
renseignements et des documents prescrits par règlement de l'autorité.
«21.5.2. Pour
l'application de la présente section, une entreprise ou une personne liée est
réputée avoir été déclarée coupable, en vertu d'un jugement définitif,
d'une infraction prévue à l'annexe I lorsqu'une pénalité lui a été imposée
en vertu de l'un ou l'autre des
articles 1079.13.1, 1079.13.2, 1082.0.2 et 1082.0.3 de la Loi sur les
impôts, relativement à une cotisation
à l'égard de laquelle tout délai pour s'opposer est échu ou, si l'entreprise ou la personne liée soit s'est
opposée valablement à la cotisation, soit a déposé une contestation ou a
introduit un appel à l'encontre de la cotisation auprès d'un tribunal
compétent, cette opposition, cette contestation ou cet appel, selon le cas, est
réglé de façon définitive.
«Dans ces cas, les dispositions de la présente
loi s'appliquent, avec les adaptations nécessaires.»
• (18 h 30) •
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
Mme LeBel : J'ai bien pensé...
Le Président (M. Simard) : Alors,
Mme la ministre, compte tenu de l'heure... C'était fort agréable que de vous
entendre, mais il reste pas mal d'articles encore à lire, alors nous allons
devoir ajourner nos travaux sine die et poursuivre la
lecture là où nous en serons rendus. Bien, sûr, on ne recommence pas, là. Mais
on est sine die pour l'instant. Alors, à nouveau, là, chers collègues, merci
beaucoup pour votre précieuse collaboration, et on se retrouve fort
probablement demain.
(Fin de la séance à 18 h 31)