Journal des débats (Hansard) of the Committee on Public Finance
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Wednesday, June 2, 2021
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Vol. 45 N° 135
Clause-by-clause consideration of Bill 95, An Act to amend the Act respecting the governance and management of the information resources of public bodies and government enterprises and other legislative provisions
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Intervenants par tranches d'heure
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Simard, Jean-François
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Caire, Éric
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Barrette, Gaétan
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Barrette, Gaétan
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Simard, Jean-François
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Caire, Éric
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Marissal, Vincent
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Marissal, Vincent
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Simard, Jean-François
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Caire, Éric
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Barrette, Gaétan
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Chassin, Youri
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Caire, Éric
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Barrette, Gaétan
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Simard, Jean-François
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Chassin, Youri
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Marissal, Vincent
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Simard, Jean-François
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Marissal, Vincent
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Caire, Éric
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Barrette, Gaétan
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Barrette, Gaétan
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Caire, Éric
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Simard, Jean-François
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Marissal, Vincent
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Caire, Éric
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Simard, Jean-François
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Barrette, Gaétan
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Marissal, Vincent
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Chassin, Youri
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Barrette, Gaétan
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Caire, Éric
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Simard, Jean-François
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Marissal, Vincent
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Chassin, Youri
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Caire, Éric
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Simard, Jean-François
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Barrette, Gaétan
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Marissal, Vincent
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Barrette, Gaétan
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Caire, Éric
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Simard, Jean-François
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Marissal, Vincent
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Chassin, Youri
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Barrette, Gaétan
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Simard, Jean-François
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Simard, Jean-François
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Caire, Éric
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Barrette, Gaétan
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Marissal, Vincent
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Chassin, Youri
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Caire, Éric
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Barrette, Gaétan
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Marissal, Vincent
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Simard, Jean-François
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Chassin, Youri
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Barrette, Gaétan
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Caire, Éric
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Simard, Jean-François
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Marissal, Vincent
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Chassin, Youri
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Barrette, Gaétan
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Caire, Éric
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Simard, Jean-François
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Chassin, Youri
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Marissal, Vincent
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Caire, Éric
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Simard, Jean-François
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Barrette, Gaétan
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Barrette, Gaétan
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Caire, Éric
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Simard, Jean-François
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Marissal, Vincent
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Caire, Éric
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Simard, Jean-François
11 h (version révisée)
(Onze heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers amis, bienvenue à toutes et à tous. Je constate que nous avons
quorum.
Comme vous le savez, la Commission des
finances publiques est aujourd'hui réunie afin de procéder à l'étude détaillée
du projet de loi n° 95, Loi modifiant la Loi sur la gouvernance et la
gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des
entreprises du gouvernement et d'autres dispositions législatives.
Mme la secrétaire, bonjour.
La Secrétaire
:
Bonjour.
Le Président (M. Simard) :
Y a-t-il des remplacements ce matin?
La Secrétaire
: Non, M. le
Président, aucun remplacement.
Remarques préliminaires
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, comme vous le savez, en vertu de l'entente établie entre les
leaders le 11 juin dernier, je vous rappelle que tous les votes que nous
ferons aujourd'hui et dans les jours subséquents, au besoin, se feront par
appel nominal.
Et, comme le veut la tradition, riche
tradition, s'il en est une, vous savez que chaque étude détaillée débute
d'abord par des remarques préliminaires, et, sans plus tarder, je cède la
parole au ministre.
M. Éric Caire
M.
Caire
:
Merci, M. le Président. Je serai bref, parce que je pense que les vraies
discussions doivent avoir lieu autour des articles. Je pense que j'ai eu
l'occasion, avec les collègues, de m'exprimer abondamment sur les objectifs du
projet de loi, sur ce que je pense qui sont les motivations d'adopter le projet
de loi et de l'adopter rapidement, M. le Président. Il y a des enjeux de
sécurité, notamment, qui ont été surlignés à grands traits, je dirais, lors des
consultations particulières, et pour lesquels, de toute façon, nous avons
quelques malheureux exemples.
Donc, M. le Président, je me contenterai
de vous saluer, de saluer Mme la secrétaire, les membres de la commission,
saluer mon collègue de la partie ministérielle, les collègues des oppositions,
de leur dire que j'aborde l'étude du projet de loi n° 95 avec, oui, une
volonté très ferme quant aux finalités, quant à l'objectif auquel je crois,
quant à la nécessité de rencontrer ces objectifs-là et ces finalités-là, mais,
pour le reste, je suis, et je pense que les collègues... on a eu l'occasion de
travailler <ensemble...
M.
Caire
: …
une
volonté très ferme quant aux finalités, quant à l'objectif auquel je crois,
quant à la nécessité de rencontrer ces objectifs-là et ces finalités-là, mais,
pour le reste, je suis, et je pense que les collègues... on a eu l'occasion de
travailler >ensemble, là, à quelques reprises, notamment sur le projet
de loi n° 14, le projet de loi n° 37 et le projet de loi n° 64, les collègues savent que je suis ouvert aux
suggestions. Je suis conscient que, si la destination, elle est ferme, elle est
fixe, le chemin pour y arriver, lui, peut être modifié. J'ai entendu, comme eux,
les préoccupations des groupes de la société civile, je reconnais que certaines
de ces préoccupations-là peuvent être légitimes et doivent trouver une réponse
ici. D'autres préoccupations ne sont pas justifiées par ce que le projet de loi
fait, vraiment, mais nous aurons l'occasion d'expliquer à micro ouvert pourquoi
je dis ça et j'affirme ça, mais, pour le reste, je pense que le législateur a
une belle occasion de changer une culture qui existe présentement au
gouvernement du Québec et qui doit être changée, et ce, pour le plus grand
bénéfice de nos concitoyens. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, M. le ministre. Je cède la parole au porte-parole de l'opposition
officielle, le député de La Pinière.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le
Président, juste une question d'intendance. Dû à, peut-être, un petit problème
technique mineur, là, on n'a pas reçu le cahier des députés, hein, et puis moi,
vous savez, je suis déjà transformé, numériquement parlant, alors moi, je vais
en avoir besoin après...
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons, de manière presque simultanée, le déposer sur Greffier.
M. Barrette : C'est
parfait. Ah bien, il va être dans les courriels, là, O.K. Bon. En tout cas, peu
importe.
Alors donc, pour les remarques
préliminaires, M. le Président, je pense les avoir faites. Je ne répéterai pas
ce que j'ai dit hier, à l'adoption du principe, là, ça serait redondant. Je
ferai un ou deux commentaires additionnels, cependant, M. le Président, je les
ai déjà faits hors d'ondes au ministre, là. Il y a quelques… et le ministre
vient de l'aborder, dans ce qu'il a appelé, à juste titre, la société civile,
il y a encore quelques points d'interrogation auxquels on devra apporter des
réponses. Essentiellement, ce sont des questions de portée du champ
d'application, c'est-à-dire de la loi. Mais je vais réitérer une affaire,
puisque que je vais revenir à plusieurs reprises là-dessus, que j'ai dite hier,
à l'adoption, et je l'ai dite aussi durant les consultations particulières :
C'est un très bon projet de loi, là, moi… nous, on l'a dit, qu'on l'appuyait,
là, sur le principe, certainement. Je pense que la finalité, elle est la bonne
et elle est due.
Est-ce que c'est un projet de loi qui peut
être appliqué dans sa totalité avant d'avoir mis en place tous les éléments
technologiques nécessaires? Ça, on en discutera dans l'étude détaillée, mais il
y a, pour moi, un enjeu là. En clair, c'est, si on peut se permettre de faire
un certain nombre de manoeuvres quant à la circulation des données
personnelles, <encore faut-il que, jour un…
>
11 h 30 (version révisée)
<15397
M. Barrette :
…avant d'avoir mis en place tous les éléments technologiques nécessaires? Ça,
on en discutera dans l'étude détaillée, mais il y a, pour moi, un enjeu là. En
clair, c'est, si on peut se permettre de faire un certain nombre de manoeuvres
quant à la circulation des données personnelles, >encore faut-il que,
jour un, elle se fasse en sécurité maximale. Et est-ce qu'actuellement on
a la sécurité maximale dans les ministères et organismes? La réponse est non,
sinon il n'y aurait pas de projet de loi n° 95. Alors, comme il y en a un
et que ça s'appliquera pour faire plus que ce que l'on fait maintenant, ou
faire mieux que ce que l'on fait, ou faire de façon transparente ce qui ne
l'était pas, bien, il y aura lieu d'avoir cette discussion-là au moment
opportun, dans l'étude détaillée du projet de loi.
Et je me permettrai, M. le Président,
encore une fois, de remercier le ministre et Me Bacon et son équipe
d'avoir accepté de tenir un briefing technique lundi passé, qui a été très
utile. Voilà, c'est tout, M. le Président, pour moi.
Étude détaillée
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, cher collègue. Y aurait-il des motions préliminaires que l'un
d'entre vous souhaiterait déposer à ce stade-ci? Pas de motion préliminaire?
Sans quoi nous allons, donc, procéder à l'étude détaillée, article par article.
M. Barrette : …
Le Président (M. Simard) :
Oui? Je vous en prie.
M. Barrette : Si vous
pouviez suspendre juste un petit instant pour que je…
Le Président (M. Simard) :
Oui, très bien, il n'y a pas de problème.
Alors, on va suspendre quelques moments.
(Suspension de la séance à 11 h 31)
(Reprise à 11 h 33)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, <nous…
(Reprise à 11 h 33)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, >nous reprenons nos travaux. Et nous en sommes
rendus à l'étude du premier article de ce projet de loi. M. le ministre.
M.
Caire
: Merci,
M. le Président. Donc, l'article 1 se lit comme suit : L'article 1
de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des
organismes publics et des entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03)
est remplacé par le suivant :
«1. La présente loi a pour objet
d'instaurer un cadre de gouvernance et de gestion en matière de ressources
informationnelles applicable aux organismes publics et aux entreprises du
gouvernement, lequel vise particulièrement :
«1° à permettre d'offrir aux citoyens et
aux entreprises des services simplifiés, intégrés et de qualité qui s'appuient
sur les technologies de l'information, incluant les technologies numériques,
tout en assurant la pérennité du patrimoine numérique gouvernemental;
«2° à optimiser la gestion des ressources
informationnelles et des services publics en favorisant la mise en commun,
notamment du savoir-faire, de l'information, des systèmes, des infrastructures
et des ressources;
«3° à assurer la protection adéquate des
ressources informationnelles des organismes publics utilisées en soutien à la
prestation des services publics ou à l'accomplissement des missions de l'État;
«4° à instaurer une gouvernance et une
gestion optimales des données numériques gouvernementales pour simplifier
l'accès aux services publics par les citoyens et les entreprises, mieux
soutenir l'action gouvernementale, accroître la performance et la résilience de
l'administration publique et rehausser la qualité et la protection de ces
données;
«5° à coordonner les initiatives de
transformation numérique des organismes publics en vue d'offrir des services
publics entièrement numériques;
«6° à assurer une gestion rigoureuse et
transparente des sommes consacrées aux ressources informationnelles;
«7° à promouvoir l'usage des meilleures
pratiques en matière de gouvernance et de gestion des ressources
informationnelles et le développement de l'expertise gouvernementale [relative]
aux technologies de l'information, incluant les technologies numériques;
«8° à favoriser la mise en oeuvre [des]
orientations et [des] stratégies communes à l'ensemble des organismes publics.»
M. le Président, donc, petite explication.
L'article 1 du projet de loi propose de remplacer l'article 1 de la
Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des
organismes publics et des entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03),
également appelée la loi sur les ressources informationnelles. Les objectifs
visés par les dispositions de cette loi sont reformulés pour les affirmer plus
clairement, en intégrant les nouveaux objectifs qui sous-tendent les
propositions faisant l'objet du présent projet de loi.
Le Président (M. Simard) :
Alors, avant de céder la parole à mon collègue de La Pinière, j'ose croire,
puisqu'il l'eut évoqué avant le début de nos travaux, que... vous souhaitiez
vous prévaloir de l'article 245 de nos règlements afin de pouvoir étudier
ce projet de loi paragraphe par <paragraphe...
M.
Caire
:
…projet de loi.
Le Président (M. Simard) :
Alors, avant de céder la parole à mon
collègue de
La Pinière,
j'ose croire, puisqu'il l'eut évoqué avant le début de nos travaux, que... vous
souhaitiez vous prévaloir de
l'article 245 de nos
règlements
afin de pouvoir étudier ce
projet de loi
paragraphe par >paragraphe,
au besoin.
M. Barrette : Vous croyez
bien, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, monsieur, la parole vous appartient.
M. Barrette : Bon. M. le
Président, toujours une question d'intendance, encore une fois, là, je ne
pensais pas : Ça, c'est un amendement?
M.
Caire
:
Bien, c'est une réécriture de l'article.
M. Barrette : Oui, mais c'est
un amendement pareil.
M.
Caire
:
Bien, pas au sens de nos travaux parlementaires, là, mais…
M. Barrette : Bien, la
réécriture de l'article, là... quand on remplace un article, c'est un
amendement, là. Non, mais c'est juste pour notre intendance, parce que, dans
les amendements en cours et à venir, il n'y en a pas, là. On va-tu avoir bien
de ça, là?
M.
Caire
: Non,
mais c'est ça, c'est parce que… c'est pour ça que je dis, dans le concept
parlementaire, donc, les amendements auxquels on… tel qu'on les conçoit dans le
concept parlementaire, non, ce n'est pas un amendement, c'est un article de la
loi qui vient réécrire l'article de loi précédent.
M. Barrette : Non, je
comprends, je comprends, mais…
M.
Caire
: Mais,
tu sais, mettons, si vous me dites : Tel mot, tel mot ne fait pas mon
affaire, je voudrais le modifier, ça, c'est un amendement. C'est pour ça qu'au
greffe…
M. Barrette : Bon. Je ne
veux pas... M. le Président, je ne veux pas perdre de temps là-dessus, là, mais,
en général, là, quand on remplace un article, là, ça…
M.
Caire
: C'est
parce qu'il a besoin d'être revampé.
M. Barrette : Non, mais
ça apparaît dans les amendements, mais, en tout cas, peu importe. J'ai été
surpris puis je suis allé voir dans amendements, puis il n'y avait rien.
Zigonnage, M. le Président, nous n'avons pas à nous étendre là-dessus, on ne
verra pas ça souvent, bon.
Bien, ça m'amène, justement, là, j'avais
prévu qu'on allait parler de ça, mais je ne pensais pas qu'on allait parler de
ce dont j'ai voulu parler tantôt, or donc, au premier alinéa. Alors, allons-y.
Alors : «La présente loi a pour objet d'instaurer un cadre de gouvernance
et de gestion en matière de ressources informationnelles applicable aux
organismes publics et aux entreprises du gouvernement», bon, après ça, c'est :
«lequel vise particulièrement». Bien, «lequel vise particulièrement», on
comprend, mais ça, c'est comme un notamment, alors là… Puis là j'ai
l'impression de revivre, je pense que c'était 14…
M.
Caire
: …37,
je vous dirais, là, il y a une belle continuité.
M. Barrette : On s'était
pas mal pognés sur ministère et organismes. Disons que nous avions eu une discussion…
M.
Caire
:
Nous avions eu des discussions viriles.
M. Barrette : Animées,
hein?
M.
Caire
:
Oui, animées.
M. Barrette : Il y avait
de l'âme dans la discussion.
M.
Caire
:
Oui, beaucoup.
M. Barrette : Bien là,
étant donné… compte tenu du commentaire que j'ai fait, qui, lui, découle des
commentaires qui ont été faits par le bureau coordonnateur interuniversitaire
et la Fédération des cégeps, est-ce qu'il y a lieu maintenant de commencer à
préciser la grandeur du territoire?
M.
Caire
:
Bien, c'est-à-dire que, oui, les universités sont visées par la loi, mais, à la
lecture du bureau coordonnateur interuniversitaire, les conclusions auxquelles
ils en arrivent ne sont pas les bonnes, eu égard au projet de loi. Parce que le
projet de loi, dans le fond, ce qu'il vise, c'est à simplifier, pérenniser des
processus qui existent déjà actuellement. Donc, pour nous, l'objectif n'est pas
d'aller chercher les données des universités. En fait, puis je pense que Me Bacon
l'a spécifié dans les <consultations…
M.
Caire
:
…
projet de loi. Parce que le projet de loi, dans le fond, ce qu'il vise,
c'est à simplifier, pérenniser des processus qui existent déjà actuellement.
Donc, pour nous, l'objectif n'est pas d'aller chercher les données des
universités. En fait, puis je pense que Me Bacon l'a spécifié dans les
>consultations… dans les… voyons…
M. Barrette : Dans le
briefing technique.
M.
Caire
:
Briefing technique, merci, M. le député, de venir à mon secours...
• (11 h 40) •
M. Barrette : Ça me fait
plaisir.
M.
Caire
:
...dans le briefing technique, la notion de possession ne change pas. 95 ne
vient pas dire : Les organismes ne sont plus propriétaires. Ce que le 95
vient faire, c'est cette obligation de partager les données qui peuvent l'être,
mais dans le respect des lois, des régimes particuliers, des règlements qui
sont pris.
Donc, l'idée, là, quand on dit : Vous
allez venir chercher nos données… Bien non, on ne va pas aller chercher les
données des universités, ce n'est pas l'objet du projet de loi. Et, dans la
mesure où les données sont partageables, elles seront partagées, mais les
données qui ne sont pas partageables… Puis ça, c'est important, puis je suis
content, puis on aura probablement l'occasion d'en reparler un peu plus loin,
mais, quand on parle qu'on peut aussi… Tu sais, toutes les données ne feront
pas l'objet de ce principe — si cher au coeur de mon collègue de Rosemont — de
la valorisation des données, à savoir que toutes les données ne seront pas
indiquées comme étant partageables, parce que ce n'est pas dans le sens de ce
que la loi veut faire.
La loi, ce qu'elle veut faire, et vous le
savez, et je me permets de le répéter, c'est de faciliter la communication des
renseignements pour simplifier la vie des citoyens, augmenter la qualité,
l'efficience et la disponibilité des services. C'est juste ça. On ne veut pas
aller chercher des données dont on n'a pas besoin puis on ne veut pas aller chercher
la propriété de données de personne, là. Ce n'est pas ça, là, ça n'a rien à
voir. Alors, je conteste cette assertion du BCI que l'objectif, c'est d'aller
chercher les données des universités. Ce n'est pas l'objectif du projet de loi,
ce n'est pas la finalité du projet de loi.
M. Barrette : Moi, M. le
Président, je comprends ce que le ministre veut faire, mais là soyons puristes
un instant, puis là c'est juridique, là.
M.
Caire
:
Oui, oui, je comprends.
M. Barrette : Moi, tout
ce que je veux faire, là, actuellement, là, c'est d'établir les limites du
carré de sable, là.
M.
Caire
:
…juridique, je comprends.
M. Barrette : Légalement,
là, et je ne porte pas de jugement, je veux juste qu'il soit clairement établi
la chose suivante, ou non, ou son contraire, là... La perception des
universités et des cégeps est que leurs données numériques sont dans
l'environnement législatif de 95. Je ne dis pas que le gouvernement va aller
chercher les données a, b, c, d, données des recherches, les résultats
scolaires, les tests psychométriques d'un professeur, et ainsi de suite, mais
ce qui est numérique dans le réseau scolaire au sens de 95 — et
universitaire — est inclus dans l'environnement juridique que 95
crée.
M.
Caire
:
Oui, c'est vrai.
M. Barrette : Ça ne veut
pas <dire…
M. Barrette : ...
d'un
professeur, et ainsi de suite, mais ce qui est numérique dans le réseau
scolaire au sens de 95 — et universitaire — est inclus dans
l'environnement juridique que 95 crée.
M.
Caire
:
Oui, c'est vrai.
M. Barrette : Ça ne
veut pas >dire que le ministre va faire dans le détail tout ce qu'il
ferait, mettons, au ministère des Finances, mais il pourrait.
M.
Caire
:
C'est-à-dire que je vais mettre des bémols. Alors, oui, les universités sont
soumises à la LGGRI, c'est exact, et donc soumises à ses modifications. Ceci
étant dit, nous avons spécifié que la LGGRI ne présente pas de régime
d'exception. Donc, le gouvernement sera tenu de respecter toutes les lois, tous
les régimes de protection particuliers, toutes les ententes qui sont relatives
à cette loi-là, là, qui découlent de cette loi-là. Et c'est pour ça que je dis :
La situation actuelle qui prévaut dans les universités perdure parce qu'elles
sont déjà soumis à la LGGRI. Et là je comprends qu'on ajoute une dimension avec
le gestionnaire de la donnée numérique gouvernementale. Je comprends cette
portion-là de leurs commentaires. Ceci étant dit, il y a d'autres principes
aussi qui s'appliquent aux universités que nous allons continuer à respecter,
et d'autres principes et d'autres lois, là, qui s'appliquent, que nous allons
respecter.
Donc, je l'ai toujours dit, la LGGRI, le
projet de loi n° 95 n'a pas pour objectif de se substituer aux lois
existantes en matière de protection des renseignements personnels. Ce n'est pas
l'objectif. La LGGRI veut travailler dans le cadre législatif qui prévaut
actuellement, veut simplement faciliter la transmission de données entre
organismes publics dans une perspective de prestation de services lorsque c'est
requis. C'est tout. On ne veut pas faire plus que ça.
M. Barrette : O.K. Mais
là je prends au mot, j'accepte l'explication du ministre, le ministre... parce
que le ministre nous dit, là : Il y a un état de situation, actuellement,
sur le plan légal, sur ce qui est de l'accès et la gestion des données dans le
réseau universitaire, mettons, versus vis-à-vis le gouvernement. Le ministre
nous dit, M. le Président, qu'il ne veut pas faire plus ou différemment de ce
qu'il fait maintenant. Il ne le veut pas, mais la loi lui permettrait-elle de
le faire s'il le voulait?
M.
Caire
: Bien,
la loi ne me...
M. Barrette : Alors là,
là, c'est une différence. Entre je ne le fais pas, mais je pourrais le faire...
Le BCI puis les cégeps, eux autres, essentiellement, ce qui les inquiète, c'est :
Il pourrait le faire.
M.
Caire
: Je
vais laisser Me Bacon se joindre à nous.
Le Président (M. Simard) :
Y aurait-il consentement afin que Me Bacon puisse intervenir?
M. Barrette : Bien sûr.
M.
Caire
:
Parce que, dans le fond, vous voulez une opinion juridique. Je vais vous
laisser...
M. Barrette : Bien,
c'est-à-dire, moi, là, dans les commentaires du BCI, là, il y en a un en
particulier qui me titille, parce qu'il est fondé, celui-là, là. Quand le BCI
nous dit, <là...
M.
Caire
:
…
à nous.
Le Président (M. Simard) :
Y aurait-il consentement afin que Me Bacon puisse intervenir?
M. Barrette : Bien
sûr.
M.
Caire
:
Parce que, dans le fond, vous voulez une opinion juridique. Je vais vous
laisser...
M. Barrette : Bien,
c'est-à-dire, moi, là, dans les commentaires du BCI, là, il y en a un en
particulier qui me titille, parce qu'il est fondé, celui-là, là. Quand le BCI
nous dit, >là, que, là, si parce que ce sont des données sur support
informatique qui sont accessibles et/ou traitables par l'État, parce que ça
rentre dans 95... puis là, je vais les citer, le BCI, là : «Il ne
faudrait pas que les données créées et recueillies par les chercheurs
universitaires à titre d'étudiants et étudiantes ou professeurs — c'est-tu
fatigant, là, de mettre 14 mots pour s'assurer que tous les genres soient
écrits dans le texte — deviennent des données numériques
gouvernementales au sens de la loi, du seul fait qu'elles sont hébergées. Si
c'était le cas, les chercheurs pourraient décider, afin de conserver le
contrôle de leurs données, de les héberger à l'extérieur des établissements
universitaires.» Et ils vont aussi loin que d'évoquer la possibilité…»
M.
Caire
:
Je l'ai…
M. Barrette : Je vais
juste finir ma phrase.
M.
Caire
: Non.
M. Barrette : «...que
d'évoquer la possibilité que ça soit un élément rébarbatif pour le recrutement
de chercheurs à l'extérieur.»
M.
Caire
:
Je l'entends, et la réponse à cette affirmation-là, c'est non, le projet de loi
n° 95 ne nous donnera pas l'autorisation de faire quelque chose que nous
ne pouvons pas faire maintenant. Si vous le souhaitez, M. le député, je
peux laisser Me Bacon vous expliquer les tenants et les aboutissants
juridiques, mais la réponse à cette affirmation-là, c'est non, nous ne pouvons
pas.
M. Barrette : Bien, si
c'est non, là, ça veut dire que l'inquiétude du milieu académique, qui est :
ils ne le font pas maintenant, ils nous disent qu'ils ne le font pas, mais,
malgré tout, avec 95, ils pourraient le faire...
M.
Caire
:
C'est non.
M. Barrette : Ça, ça veut
dire que c'est non, la réponse à ça.
M.
Caire
:
C'est non.
M. Barrette : Mais est-ce
que c'est un non avec un n majuscule, un o majuscule puis un
n majuscule, là, comme, inviolable?
Le Président (M. Simard) :
Alors, il y a consentement pour l'intervention de Me Bacon?
Des voix : Consentement.
Le Président (M. Simard) :
Consentement. Me Bacon, bien que vous soyez une habituée de nos travaux,
pour les fins de notre procès-verbal, auriez-vous l'amabilité de vous
présenter?
Mme Bacon (Nathalie) :
Oui. Bonjour, M. le Président. Nathalie Bacon, légiste au Secrétariat du
Conseil du trésor.
Le Président (M. Simard) :
Soyez la bienvenue parmi nous, madame.
Mme Bacon (Nathalie) :
Merci. Je vous dirais, sur le commentaire qui est fait que le périmètre
de 95 pourrait viser toute donnée, exemple, un courriel — ils
énumèrent une série de documentations, là, dans la lettre où la question est
posée — l'article 12.10 définit c'est quoi, une donnée numérique
gouvernementale, et il définit largement.
Pour des raisons très techniques, alors,
sur le plan clérical, si on prend uniquement la cible de la définition,
littéralement, ça nous semble large. Par contre, on ne peut pas interpréter une
loi uniquement à son libellé, un unique libellé. Il faut aussi interpréter la
loi avec les articles, l'ensemble de ses articles, et notamment
l'article 1, qui, ici... on n'a pas toujours un article qui énonce les
objectifs dans une loi, ici, nous avons le privilège d'avoir l'article 1,
qui reformule tous les objectifs qui <étaient…
Mme Bacon (Nathalie) :
...
un unique libellé. Il faut aussi interpréter la loi avec les
articles, l'ensemble de ses articles, et notamment l'article 1, qui,
ici... on n'a pas toujours un article qui énonce les objectifs dans une loi,
ici, nous avons le privilège d'avoir l'article 1, qui reformule tous les
objectifs qui >étaient anciennement à l'article 1 de la loi sur la gouvernance,
la LGGRI, le chapitre G-1.03. Alors, c'est...
Une voix : ...
Mme Bacon (Nathalie) :
Donc, les objectifs sont tous reformulés en fonction des propositions
législatives qui sont faites au p.l. n° 95, et
les libellés des dispositions qui suivent dans le p.l. n° 95
auront le mérite de pouvoir être interprétés à la lumière des objectifs.
Donc, on vise large, à 12.10, en donnant
une définition. On le restreint en prévoyant à 12.10 un pouvoir réglementaire
du gouvernement d'exclure des données. Il y a, sous-jacent à ça aussi, à 12.10,
l'obligation de respecter toutes les lois qui régissent les renseignements
concernés, que l'on pense à la protection du droit à la vie privée ou la loi
sur les renseignements... la loi sur l'accès des renseignements personnels, qui
s'applique.
Et, en plus, nous avons les objectifs
énoncés à l'article 1, aux paragraphes 1° à 8°, qui nous permettent
de circonscrire la patinoire exacte et l'intention du législateur avec le
p.l. n° 95.
M. Barrette : O.K. Je me
rappelle que j'étais arrivé ici, d'ailleurs, avec un livre de doctrines, là,
pour discuter de l'importance de l'article 1...
• (11 h 50) •
M.
Caire
:
...échange épique.
M. Barrette : Maintenant,
donc, c'est ça, la réponse. La réponse, c'est que 1 vient tempérer, qualifier...
tempérer, limiter, circonscrire la suite.
Mme Bacon (Nathalie) :
Oui. 1 et les autres articles qui suivront, du p.l. n° 95,
que nous aurons l'occasion, là, d'étudier article par article. Je pense à tous
les devoirs, là, qui sont conférés au chef gouvernemental de la sécurité de
l'information ou au gestionnaire des données numériques gouvernementales, de
l'obligation de faire un inventaire des données, d'identifier leur qualité,
après ça, d'appliquer un modèle de classification qui... vous savez, le modèle
de classification en sécurité va déterminer, là, sur un curseur, là, la donnée
qui a un caractère... mettons, sur le curseur le plus à gauche, une donnée qui
a un caractère public, aller sur le curseur à l'extrême droite, une donnée qui
est hautement confidentielle ou qui doit hautement être protégée et à laquelle
on doit appliquer des mesures de sécurité forte, de haute qualité. Alors, ce
modèle-là de classification va être appliqué, devra être... et va être
surveillé également par le gestionnaire de la donnée.
Donc, au bout du compte, il y a un
exercice, je dirais, de tri, qui va être fait. Puis il ne faut pas oublier que
les données qui seront... qui feront l'objet de mobilité ou de valorisation en
termes du p.l. n° 95, ce n'est pas... je vais utiliser cette
image-là, ce n'est <pas...
Mme Bacon (Nathalie) :
…
Donc, au bout du compte, il y a un exercice, je dirais, de tri, qui va
être fait. Puis il ne faut pas oublier que les données qui seront... qui feront
l'objet de mobilité ou de valorisation en termes du p.l. n° 95, ce
n'est pas... je vais utiliser cette image-là, ce n'est >pas un plat de
bonbons ouvert à tous, puisqu'il faut avoir un décret du gouvernement qui va
être pris en vertu de l'article 12.13, et ce décret devra définir,
préciser les… vous avez des fins administratives de services publics à
l'article 12.10, le décret devra préciser la fin. Quand on dit préciser la
fin, c'est détailler la fin, décrire la fin de façon détaillée, donc préciser
cette fin-là, et devra aussi préciser les données gouvernementales concernées. Donc,
les données ciblées seront décrites dans le décret pris en vertu de l'article 12.13.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député.
M. Barrette : O.K.
Le Président (M. Simard) :
D'autres questions?
M. Barrette : Oui, un
dernier commentaire. Je comprends très bien ce que Me Bacon nous dit, M. le
Président, mais je reste toujours avec… je comprends, là, mais il y a comme
toujours une petite embrasure, là, dans la porte, parce que l'article 1, c'est
«spécialement»… attendez une minute, là, pas «spécialement» ou «spécifiquement»…
«vise particulièrement». Ce n'est pas exhaustif, là, ce sont les points
d'intérêt majeur. Je comprends que ces points-là ont une valeur d'orientation
pour quiconque interprétera la loi, mais corrigez-moi si je me trompe,
«particulièrement», ça veut dire que d'autres choses ne sont pas sans intérêt,
là.
Mme Bacon (Nathalie) :
Vous avez raison, M. le Président, vous avez raison, dans le sens que
l'énonciation des objectifs, c'est une direction, et la direction qui est
donnée, c'est des objets qui sont… des objets poursuivis, des objectifs
poursuivis aux paragraphes 1° à 8° de l'article 1. Évidemment, il va y
avoir des objectifs connexes ou accessoires.
M. Barrette : O.K. Un
dernier commentaire, barre oblique, question — je fais attention à
mon français — le milieu académique reproche au gouvernement, puis
ça, c'est un reproche : Vous allez nous obliger à avoir des dépenses en
matière de sécurité énormes, compte tenu de ce que vous voulez faire,
gouvernementalement parlant. Je pose la question : Avez-vous une réponse à
ça?
M.
Caire
:
Oui. Ah oui!
M. Barrette : Deux,
peut-être?
M.
Caire
:
Oui, oui. En fait, c'est vrai qu'il va y avoir des exigences en matière de
sécurité. C'est vrai. Maintenant, je retourne la question. Pendant très
longtemps, pendant très longtemps — puis là, je ne vise pas les
universités, là, mon commentaire se veut très large, soyons très clairs, là — pendant
très longtemps, la cybersécurité a été un aspect qui a été négligé par
plusieurs organismes publics. Puis je ne dis pas que c'est le cas des
universités, mais ce qu'on dit aujourd'hui, c'est qu'il va devoir y avoir des
mesures prises pour protéger les renseignements personnels des Québécois,
notamment des <étudiants…
M.
Caire
:
…
la cybersécurité a été un aspect qui a été négligé par plusieurs
organismes publics. Puis je ne dis pas que c'est le cas des universités, mais
ce qu'on dit aujourd'hui, c'est qu'il va devoir y avoir des mesures prises pour
protéger les renseignements personnels des Québécois, notamment des >étudiants.
Et il y a des universités qui sont déjà extrêmement performantes, en matière de
cybersécurité, pour lesquelles je ne vois pas pourquoi il y aurait des dépenses
supplémentaires, parce que les exigences… Il n'y a pas d'exigence technique
spécifiée par 95, là. Il va y avoir des normes qui vont répondre à ce qui se fait
à l'international, qui vont répondre aux meilleures pratiques. Il va y avoir
une catégorisation de la donnée.
Puis, si ça se trouve, il y a peut-être
des données, actuellement, qui font l'objet d'une protection qui n'est pas
justifiée par leur sensibilité. Donc, de ce côté-là, il y a peut-être aussi des
éléments d'économie, mais parallèlement à ça, puis là c'est très théorique, ma
réponse, là, je n'ai pas catégorisé les données des universités, je ne sais pas
quel est leur actif, je ne sais pas quel est leur inventaire, mais il y a une
volonté de s'assurer que les données qui sont sensibles, les renseignements
personnels qui sont sensibles soient protégés adéquatement. Et, dans ce
sens-là, je m'étonne un peu qu'on s'inquiète de la dépense, on devrait
peut-être plutôt s'inquiéter de se les faire voler, parce qu'il y a un coût à
se les faire voler.
M. Barrette : M. le
Président, je vais tout de suite annoncer mes couleurs, puis ce n'est pas parce
que j'ai préparé quoi que ce soit, là, le ministre va comprendre pourquoi je
dis ça, là. Là, là, je suis convaincu que les gens du milieu académique nous
écoutent, j'en suis convaincu, et je suis convaincu qu'ils sont déjà sur leur
téléphone, là, pour nous appeler. Le contraire me surprendrait.
Je n'ai pas d'autre commentaire, à cause
de ça, à faire maintenant sur l'article 1. Je n'en ai pas d'autre, mais, s'il
y avait le consentement, j'aimerais pouvoir le suspendre puis qu'on passe aux
autres, après que les collègues des autres oppositions aient fait leurs
commentaires, évidemment, pour qu'on puisse y revenir, si nécessaire, après les
commentaires inévitables qu'on va nous faire dans les prochaines heures et
jours. Juste…
M.
Caire
:
Pas de problème.
M. Barrette : Voilà.
Sinon, je n'ai pas d'autre commentaire à faire.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Merci, M.
le Président. Bonjour, chers collègues. Rebonjour. Désolé du retard. Je pense
que c'est une bonne idée de suspendre, comme le suggère le député de La Pinière.
Des fois, prendre un petit pas de recul pour mieux sauter ou s'assurer qu'on a
les deux pieds bien calés dans les blocs de départ, on va partir plus vite puis
on va se rendre plus vite à destination. Effectivement, le texte a été réécrit.
Donc, on va faire la suite, là, avec, justement, le milieu académique, là, je
présume.
Puis moi, je ne comprends pas trop
pourquoi il y a un angle précisément sur les universités, notamment, dont le
ministre a parlé. Le problème me semble assez répandu dans toutes les
administrations publiques. Je comprends qu'il y a la question de la recherche
puis de la collecte de données, puis c'est pourquoi il peut y avoir une
particularité ici, mais le ministre semblait dire que c'était pire dans les
milieux universitaires ou que le milieu universitaire a été un mauvais élève,
sans vilain jeu de mots, depuis quelques années.
M.
Caire
:
Non, non, non.
M. Marissal : Le ministre
me fait signe que non, alors c'est noté. Tant <mieux…
M. Marissal : …Je
comprends qu'il y a la question de la recherche puis de la collecte de données,
puis c'est pourquoi il peut y avoir une particularité ici, mais le ministre
semblait dire que c'était pire, dans les milieux universitaires ou que le
milieu universitaire a été un mauvais élève, sans vilain jeu de mots, depuis
quelques années.
M.
Caire
:
Non, non, non.
M. Marissal : Le
ministre me fait signe que non, alors c'est noté. Tant >mieux. Avant
qu'on entreprenne l'étude, moi, je voulais juste dire que les choses ont
déboulé rapidement, pour ce projet de loi là, dans les dernières heures, là,
dans les derniers jours. Pour le bénéfice des gens qui nous écoutent, il y a eu
deux briefings techniques. Pour les gens qui ne sauraient pas de quoi il
s'agit, c'est des séances de travail privées où on peut discuter avec les
fonctionnaires, avec les légistes. C'est apprécié, c'est appréciable, c'est
souhaitable. Le ministre nous en a accordé deux, c'est très bien, on a pu
avancer beaucoup. Et ce n'est parce qu'on a des choses à cacher, là, tout ce qu'il
va se dire ici est filmé, enregistré et passera à la postérité, mais, parfois,
on a des petits trucs à approfondir puis, des fois, ça vaut la peine de se
parler en privé pendant trois minutes pour régler trois heures de différends en
public. Ça a été bien fait.
Cela dit, moi, je persiste à croire qu'on
a eu peu de témoins en consultations particulières pour un si gros projet de
loi. Puis il n'est pas gros par son nombre d'articles, ça ne se calcule pas
comme ça, là, ça ne se vend pas au kilo, là, des projets de loi, il va dans le
droit nouveau, c'est le ministre lui-même qui l'a dit, Mme Bacon aussi l'a
dit... Me Bacon l'a dit. On défriche, on s'en va dans quelque chose de nouveau,
c'est une petite révolution, que semble vouloir imposer le ministre, aussi,
dans la machine gouvernementale, elle est probablement nécessaire, c'est vrai,
mais, parfois, si on fait des révolutions, il faut quand même préparer un peu
le terrain, puis moi, j'en aurais pris plus, honnêtement, de témoins, de gens.
Et puis je ne ferai pas le coup de la… je
cherche le terme technique, là, de la motion préliminaire, parce qu'on s'est en
quelque sorte entendus pour procéder rondement, mais je voudrais juste noter,
pour que ce soit bien compris, qu'au premier témoin qu'on a entendu, c'est-à-dire
M. Steve Waterhouse, qui est une sommité en la matière, moi, j'ai noté
qu'il y avait très peu de collecteurs de données dans nos témoins, en fait, il
n'y en avait pas. Par collecteur de données, là, j'entends, par exemple, RAMQ, Revenu
Québec, puis il y en a d'autres, et j'en passe, et des meilleurs, encore, là, mais
RAMQ, Revenu Québec, puis on pourrait mettre Retraite Québec, c'est quand même
des gros, gros collecteurs de données, puis moi, j'aurais souhaité quand même
pouvoir les entendre sur les changements qui viennent.
• (12 heures) •
Puis M. Waterhouse, qui ne répond pas
pour le ministre, qui répondait pour lui, puis je respecte totalement sa
réponse, là, m'a dit : Bien, ça ne changerait pas grand-chose, parce que
ce sont des exécutants. Sur le coup, sa réponse, elle est probablement valable,
mais elle ne me rassure pas, puis, honnêtement, après les briefings techniques
puis au moment où on <aborde l'étude…
>
12 h (version révisée)
<17867
M. Marissal :
...m'a dit : Bien, ça ne changera pas grand-chose
parce que ce sont
des exécutants. Sur le coup, sa réponse, elle est
probablement valable,
mais elle ne me rassure pas. Puis
honnêtement, après les briefings
techniques puis
au moment où on >aborde l'étude de ce projet de
loi, je suis encore moins rassuré, parce que les exécutants, c'est les gens qu'on
vise par ce projet de loi aussi, là, et c'est là que ça passe ou ça casse.
Donc, je vais me retenir de déposer une motion
préliminaire demandant d'entendre Retraite Québec, Revenu Québec, la RAMQ, parce
que j'ai convenu, nous avons convenu, je pense, par consentement, d'y aller rondement.
Puis j'ai voté pour le principe de ce projet de loi, mais je voulais quand même
que ce soit noté que, tu sais, il ne faudrait pas que des départements ou des ministères
qui ont déjà une certaine réticence aient l'impression qu'on le prend pour des
oies de gavage puis qu'on va leur rentrer quelque chose dans la gorge de force.
Ça ne marchera pas, ça ne marchera pas. Puis ça, c'est une recette pour que ça
ne marche pas.
Et je termine sur un dernier commentaire,
qui est un peu périphérique, mais néanmoins je n'ai pas pu m'empêcher de faire
un parallèle, cette semaine, en lisant les nouvelles. Je voyais que le ministre
du Travail avait une nouvelle... un nouveau programme pour faire de la
formation rapide et adaptée à des gens qui voudraient aller vers les technologies
de l'information. Et je crois que le gouvernement a mis quelque chose comme 40 millions
là-dedans. Je n'ai pas étudié le programme dans ses moindres virgules, mais ça
me semble valable.
J'espère qu'on a prévu une partie de
rétention vers la fonction publique, parce que, si, en plus, on finance des programmes
publics pour de la formation en accéléré et adaptée à la main-d'oeuvre qui s'en
ira vers des technologies de l'information, puis qu'ils s'en vont travailler en
plus, très, très, très massivement, pour ne pas dire tout le monde, dans le
privé, il me semble qu'on se tire dans le pied. Mais ce n'est pas l'objet du projet
de loi ici, mais je sais que le ministre sera certainement sensible à ce genre
de commentaire. Parce que, ce projet de loi là, on peut l'adopter, là, puis on
peut l'améliorer, mais, s'il n'y a pas la main-d'oeuvre, donc le carburant pour
faire rouler ce véhicule, ça sera peine perdue. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, cher collègue. Y aurait-il d'autres commentaires avant la suspension
de l'article 1? Je crois comprendre qu'il y a, donc, consentement afin de
suspendre l'étude de l'article 1, étude à laquelle nous reviendrons au
moment opportun. Ceci étant dit, M. le ministre, nous pouvons donc prendre en
considération l'article 2.
M.
Caire
: Merci,
M. le Président. Donc, l'article 2 se lit comme suit : L'article 2
de cette loi est modifié par l'insertion, à la fin de ce qui précède le paragraphe 1°
du premier alinéa, de «, lesquels organismes forment l'Administration publique
aux fins de la présente loi».
Donc, l'article 2 du projet de loi
propose une modification à l'article 2 de la loi sur les ressources
informationnelles afin de définir ce qui est entendu par administration
publique au sens de <cette loi...
M.
Caire
: ...ce
qui précède le
paragraphe 1
° du premier alinéa, de «,
lesquels organismes forment l'administration publique aux fins de la présente
loi».
Donc, l'article 2 du projet de loi
propose une modification à l'article 2 de la loi sur les ressources
informationnelles afin de définir ce qui est entendu par administration
publique au sens de >cette loi dans le contexte du présent projet de
loi. Cette modification permet de rallier les organismes publics pour une
action concertée et intégrée en matière de ressources informationnelles.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Pas de
commentaire.
Le Président (M. Simard) :
Pas de commentaire. M. le député Rosemont.
M. Marissal : Non, c'est
bon pour moi. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Pas de commentaire. Sans quoi, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 2 est donc adopté. M. le ministre, pour
l'article 3.
M.
Caire
:
Merci, M. le Président. Donc, l'article 3 se lit comme suit :
L'article 7 de cette loi est modifié :
1° dans le paragraphe 0.1° :
a) par l'insertion, après «soumettre au»,
de «président du [Conseil du trésor]»;
b) par l'insertion, à la fin, de «,
incluant en ce qui concerne la transformation numérique de l'Administration
publique, et de proposer les moyens pour la mettre en œuvre»;
2° par l'insertion, après le paragraphe
1°, du suivant :
«1.1° de formuler et de transmettre aux
organismes publics des indications d'application en matière de ressources
informationnelles auxquelles ces derniers doivent se conformer;»;
3° par l'insertion, dans le paragraphe 2°
et après «conseiller le», de «président du Conseil du trésor et le»;
4° par la suppression du paragraphe 6°;
5° par l'insertion, dans le paragraphe 7°
et après «d'informer le», de «président du»;
6° par l'insertion, après le paragraphe
7°, du suivant :
«7.1° de développer une expertise en
matière de ressources informationnelles, plus particulièrement en sécurité de
l'information, en transformation numérique et en technologies de l'information,
incluant les technologies numériques, de manière à offrir aux organismes
publics des services, des conseils ou du soutien et à renforcer le savoir-faire
de l'État en telles matières;»;
7° par le remplacement, dans le paragraphe
8°, de «et des» par «ou la mise en commun ou le partage de celles-ci, ainsi que
des»;
8° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Pour l'application de la présente loi, on
entend par "indication d'application" toute instruction donnée par
écrit portant sur l'exécution d'activités, l'acquittement de responsabilités ou
l'application de mesures en matière de ressources informationnelles.»
Donc, M. le Président, l'article 3
propose une modification à l'article 7 de la loi sur les ressources
informationnelles afin de départager les rôles du président du Conseil du
trésor et du Conseil du trésor en matière de ressources informationnelles en ce
qui concerne la vision gouvernementale en telle manière… en telle matière,
pardon, incluant la transformation numérique de l'administration publique et
les moyens pour la mettre en œuvre, les conseils en telle matière que formule
le dirigeant principal de l'information, l'information transmise par le <dirigeant...
M.
Caire
: …et
du Conseil du trésor en matière de ressources informationnelles en ce qui
concerne la vision gouvernementale en telle manière… en telle matière, pardon,
incluant la transformation numérique de l'administration publique et les moyens
pour la mettre en œuvre, les conseils en telle matière que formule le dirigeant
principal de l'information, l'information transmise par le >dirigeant principal
de l'information quant aux résultats observés et des bénéfices obtenus eu égard
aux pratiques exemplaires et les solutions ou approches novatrices diffusées
auprès des organismes publics.
L'article 7 de cette loi est
également modifié afin de conférer au dirigeant principal de l'information le
pouvoir de formuler des indications d'application, en matière de ressources
informationnelles, auxquelles les organismes publics devront se conformer. Une
diffusion… pardon, une définition d'instruction d'application est introduite au
dernier alinéa de cet article. Le paragraphe 6° de cet article 7 est
supprimé. Le pouvoir de définir des règles inhérentes à la sécurité de
l'information est déjà inclus dans le pouvoir du Conseil du trésor de prendre
une directive, l'article 20 de la loi sur les ressources
informationnelles.
Le paragraphe 2° de l'article 12.6,
introduit par l'article 7 du projet de loi, prévoit pour ce type de règle
et par cohérence les recommandations du chef gouvernemental de la sécurité de
l'information. L'article 3 propose l'ajout de l'obligation, pour le
dirigeant principal de l'information, de développer une expertise en matière de
ressources informationnelles, incluant la transformation numérique et les
technologies numériques, afin de renforcer le savoir-faire de l'État. Enfin,
l'article 3 propose une reformulation pour apporter une précision de texte
au paragraphe 8° de l'article 7 de la loi sur les ressources
informationnelles.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques? M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Hé! c'est bien,
ça, M. le Président, parce que… C'est, essentiellement, pas mal plus juste des
remarques que je vais faire, parce qu'une remarque n'a pas nécessairement de
conséquence, n'est-ce pas? Alors, je dois dire que le 7.1, c'est un des plus
beaux articles que j'ai vus, à date, dans un corpus législatif. Je ne sais pas
c'est qui qui l'a écrit, là, mais je félicite… C'est vous, ça? Félicitations.
Je vais le lire, c'est tellement beau, là,
que je n'en peux plus : «De développer une expertise…» Loi amène… force à «développer
une expertise en matière de ressources informationnelles, plus particulièrement
en sécurité de l'information, en transformation numérique et en technologies de
l'information, incluant les technologies numériques, de manière à offrir aux
organismes publics des services, des conseils [et] du soutien et à renforcer le
savoir-faire de l'État en telles matières». C'est magnifique. Il manque juste
un bout : et d'enjoindre le gouvernement à fournir le budget pour faire
ça. On peut-tu mettre ça?
M.
Caire
:
Non, on ne peut pas…
M. Barrette : C'est non,
hein?
M.
Caire
: Non,
on ne peut pas, sinon ce serait déjà fait.
M. Barrette : C'est bien
dommage, parce que c'est vraiment… Pour le sujet, là, c'est un magnifique
article, ça enjoint les personnes responsables à faire la bonne affaire. Maintenant,
oui, on pourrait faire un amendement, dire «maintenant», et le mettre en
application maintenant. Ça non plus, j'imagine qu'on ne peut pas faire ça,
hein? C'est ça.
Voilà, M. le Président, c'est pour ça que
je trouve que «remarque» était un bon choix de mot de votre part. J'ai remarqué
qu'il s'agissait là d'un magnifique article, que j'appuie <totalement…
M. Barrette : …on
pourrait faire un
amendement, dire «
maintenant», et le mettre en
application
maintenant. Ça non plus, j'imagine qu'on ne peut pas faire
ça, hein? C'est ça.
Voilà,
M. le Président, c'est
pour ça que je trouve que «remarque» était un bon choix de mot de votre part.
J'ai remarqué
qu'il s'agissait là d'un magnifique article que j'appuie
>totalement.
M.
Caire
:
Sans réserve.
M. Barrette : Malheureusement,
bien non, pas sans réserve. Avec la réserve que… pas de dollar, pas d'effet.
Le Président (M. Simard) :
Alors, c'est non seulement légistique, mais c'est aussi poétique.
• (12 h 10) •
M. Barrette : Ah! c'est
beau. Non, mais c'est beau, c'est un bel article. Pour le sujet, là, c'est…
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Quand… Oui,
merci, M. le Président. D'ailleurs, aparté, là, ça ne s'invente pas, à
11 h 51, j'ai reçu, et je présume que pas mal tout le monde l'a reçu,
un courriel d'hameçonnage grossier, et je vous enjoins, tout le monde, si
l'avez reçu, de ne pas cliquer là-dessus, parce que… Puis je parle
d'hameçonnage, ça ressemble plus à une ancre à bateau tellement que c'est gros,
là, mais on parle de ça puis, pendant ce temps-là, on reçoit des espèces
d'attaques. Bon, celle-là m'a l'air un peu grossière, mais néanmoins ne cliquez
pas là-dessus.
Une voix
: …
M. Marissal : Oui, puis,
même à ça, tu sais, comment dire avec certitude que c'est ça? Enfin, bref, je
trouvais particulier que ça arrive à ce moment-ci.
Quand vous dites : Départager les
rôles du président du Conseil du trésor et du Conseil du trésor… pardon, du président
du Conseil du trésor et du Conseil du trésor en matière de ressources
informationnelles, qu'est-ce que vous voulez dire? Et est-ce que ça crée un
nouveau lien hiérarchique?
M.
Caire
:
Non. En fait, c'est qu'on veut s'assurer que le Conseil du trésor va être saisi
de tout ce qui est orientations, directives, mais que le président du Conseil
du trésor, lui, va avoir l'autorité pour tout ce qui pose des actions au
quotidien. Ce qui est dans l'opérationnalisation, on veut être sûrs que c'est
le président du Conseil du trésor qui est le ministre responsable. Tout ce qui
est orientations, rapports, reddition de comptes, c'est le Conseil du trésor
qui s'en occupe.
M. Marissal : Et ça
sous-entend, je présume, et le ministre délégué au premier chef?
M.
Caire
:
Tant et aussi longtemps que le premier ministre jugera bon qu'il y ait un
ministre délégué, mais, au sens de la loi, c'est pour ça que le ministre
délégué, lui, répond au mandat du premier ministre, mais le président du
Conseil du trésor répond à ce que la loi lui donne comme prérogative.
M. Marissal : Je
comprends. Ensuite, je descends un peu, là, vers la toute fin, c'est une
question de sémantique, mais c'est parfois important, l'article 3 propose…
c'est l'avant-dernier paragraphe, l'article 3 propose l'ajout de
l'obligation, pour le dirigeant principal de l'information, de développer une
expertise en matière de ressources informationnelles, incluant la transformation
numérique des technologies numériques afin de renforcer le savoir-faire de
l'État. Dépendamment comment on le lit, on a l'impression qu'on demande au
dirigeant principal de l'information de se développer une expertise en matière
de ressources, ce qui, je présume, devrait être le cas à l'embauche. On parle,
ici, évidemment, de développer ça à l'intérieur du gouvernement, là?
M.
Caire
:
Clairement.
M. Marissal : C'est un
article parapluie, là.
M.
Caire
:
Clairement, <c'est une…
M. Marissal : …
on
a l'impression qu'on demande au dirigeant principal de l'information de se
développer une expertise en matière de ressources, ce qui, je présume, devrait
être le cas à l'embauche. On parle ici, évidemment, de développer ça à
l'intérieur du gouvernement, là?
M.
Caire
:
Clairement.
M. Marissal : C'est un
article parapluie, là.
M.
Caire
:
Clairement, >c'est une obligation qui est faite. Puis je vous dirais, M.
le député, puis… Disons que j'ai bâti une partie de ma carrière politique sur
des observations constructives que j'ai faites à l'égard des ressources
informationnelles auprès du gouvernement. Et je pense que nous avons remarqué, au
fil des ans, que l'expertise en technologies numériques au niveau de l'État
pouvait être améliorée, pouvait… Non, mais je dois vous dire que je suis des
cours privés avec le DPI sur la façon de communiquer les choses, et je pense
que je fais des progrès, M. le DPI?
Une voix
: Oui, sous réserve
de certaines rechutes.
M. Marissal : Bien, au
moins, il est encore là, c'est déjà ça.
M.
Caire
: Bien,
puis je veux dire… Oui, mais… En tout cas, on l'a menotté, là, je… tu sais.
Non, mais, ceci étant dit, oui, on veut se donner une obligation législative de
construire et de garder cette expertise-là à l'interne. Bon, alors, l'idée,
aussi, c'est de dire : Bien, on ne veut pas que cette obligation-là soit
en silo. Donc, c'est pour ça qu'on veut la rendre dans le contexte du DPI, parce
que le DPI, dans le fond, se trouve à être le consultant informatique de
l'État, et ça, c'est un discours, M. le député, que je tiens depuis des années.
Le gouvernement du Québec, par le volume de ses besoins en technologie,
justifie d'avoir sa propre boîte de consultants à l'interne, cette expertise-là
à l'interne. Nous avons besoin de ça. Donc, cet article-là vient concrétiser
cette vision-là, que je proposais il y a déjà longtemps, et donc M. le DPI aura
cette obligation légale de construire, de maintenir et de rendre disponible aux
organismes publics cette expertise.
M. Marissal : Très bien,
et cela viendra donc, je présume, subséquemment dans le projet de loi, avec des
articles touchant le suivi en continu et l'évaluation?
M.
Caire
:
Oui. Oui, vous allez le voir plus loin, il y a des articles, effectivement,
vous avez raison…
M. Marissal : Très bien.
Merci.
M.
Caire
: …d'audit,
puis je vous dirais même de pouvoirs d'intervention de la présidente du Conseil
du trésor. Tout à l'heure, vous me posiez une question sur président du Conseil
du trésor versus Conseil du trésor, mais la présidente du Conseil du trésor,
puisque c'est une présidente maintenant, aura des pouvoirs supplémentaires pour
s'assurer du bon suivi des projets, que, cette expertise-là, non seulement elle
est disponible, mais elle est mise à contribution, elle est utilisée par les
ministères et organismes. Alors, on va commencer par regarder, chez le DPI,
qu'est-ce qu'on a comme ressources qui peuvent nous aider avant de regarder <ailleurs…
M.
Caire
: …
supplémentaires
pour s'assurer du bon suivi des projets, que, cette expertise-là, non seulement
elle est disponible, mais elle est mise à contribution, elle est utilisée par
les ministères et organismes. Alors, on va commencer par regarder, chez le DPI,
qu'est-ce qu'on a comme ressources qui peuvent nous aider avant de regarder
>ailleurs. Et c'est pour ça qu'on dit : Bien, parallèlement à ça,
nous, il faut être cohérent, il faut se donner cette obligation-là de mettre en
place cette expertise-là.
M. Marissal : Avec, et
je termine là-dessus, un mécanisme de reddition de comptes publique?
M.
Caire
:
Oui, tout à fait. Oui, oui, oui, puis avec dépôt de rapports, etc.
M. Marissal : Très bien.
Merci.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques? M. le député de La Pinière?
M. Barrette : Non, autrement
que de dire que, moi, l'utilisation que j'ai toujours utilisée est la suivante :
le volume de données qu'il y a au gouvernement est tel que l'État devrait être
une PME de technologie de l'information. Là, c'est un peu ça que ça va devenir,
là, via le dirigeant principal de l'information. En tout cas, comme ça a été
dit il y a quelques instants, ça, ça veut dire qu'il va y avoir des plans et un
suivi. Parce que faire tout ce qu'il est écrit à 7.1, là, qui est un magnifique
article, ça exige un plan et un suivi, c'est-à-dire que, dans un an, si rien n'est
fait, ça va se voir, là…
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : …et ainsi
de suite, là, plutôt.
Le Président (M. Simard) :
Alors, sans quoi, nous allons procéder à la mise aux voix concernant
l'article 3. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 3 est donc adopté. Nous en sommes à
l'article 4. M. le ministre.
M.
Caire
:
Qui se lit comme suit, M. le Président : Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 7, du suivant :
«7.1. Le dirigeant principal de l'information
agit, pour l'Administration publique, à titre de :
«1° chef gouvernemental de la sécurité de
l'information, en assumant des responsabilités prévues par l'article 12.6;
«2° chef gouvernemental de la
transformation numérique, en assumant les responsabilités prévues à
l'article 12.9;
«3° gestionnaire des données numériques
gouvernementales, en assumant les responsabilités prévues à
l'article 12.11.
«Il peut déléguer par écrit à une personne
relevant de sa direction l'exercice de l'une ou l'autre des responsabilités
qu'il assume.»
Donc, M. le Président, l'article 4 du
projet de loi proposé introduit le nouvel article 7.1 à la loi sur les
ressources informationnelles de manière à modifier le cadre de gouvernance
applicable en matière de ressources informationnelles afin de permettre la mise
en oeuvre des nouvelles mesures du projet de loi.
Trois nouvelles fonctions sont ainsi
créées et seront assumées par le dirigeant principal de l'information : le
chef gouvernemental de la sécurité de l'information, le chef gouvernemental de
la transformation numérique, le gestionnaire des données numériques
gouvernementales. Les responsabilités liées à ces nouvelles fonctions sont
respectivement déterminées aux articles 12.6, 12.9 et 12.12 introduits par
l'article 7 du <projet de loi…
M.
Caire
:
...le chef gouvernemental de la transformation numérique, le gestionnaire des
données numériques gouvernementales. Les responsabilités liées à ces nouvelles
fonctions sont respectivement déterminées aux articles 12.6, 12.9 et 12.12
introduits par l'article 7 du >projet de loi.
M. Barrette : Je n'ai pas
de commentaire. C'est juste que les 7.1, ça devient mélangeant, mais ce n'est
pas la même loi, là.
M.
Caire
:
Oui, c'est le paragraphe 7.1°, là, c'est ça.
M. Barrette : Je n'ai pas
d'autre commentaire, M. le Président, là.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Bien, je
comprends que le DPI monte en grade, ou on lui donne de multiples nouvelles responsabilités.
M.
Caire
:
...c'est selon.
M. Marissal : En fait,
vous ne lui avez pas mis des menottes, vous l'avez «upgradé». Bon, je vais
encore me faire taper sur les doigts pour un anglicisme, là. Vous l'avez
gratifié de nouvelles responsabilités.
M.
Caire
:
Oui.
M. Marissal : Voilà. Ça,
c'est plus français. Mais je m'étonne quand même : «Il peut déléguer par
écrit à une personne relevant de sa direction l'exercice de l'une ou l'autre
des responsabilités qu'il assume.» Il me semble qu'on ne souhaite pas que le
DPI, qui vient de devenir chef gouvernemental de la sécurité, délègue ça à quelqu'un.
M.
Caire
: C'est-à-dire
que... Je vous explique. Ce qu'on souhaitait faire, c'est de s'assurer de la...
Parce que tout ça est imbriqué. Alors, ici, ce qu'on crée, c'est un modèle de gouvernance
qui existe déjà, là, qui a été étudié, élaboré et mis en application dans plusieurs
grandes organisations. Donc, il y a le chef de l'information, de qui relève, le
chef de la… et là je vous fais grâce des appellations anglophones qu'on
utilise généralement, le chef de la transformation numérique, le chef de
la sécurité de l'information, et existe déjà, à travers l'ITQ, le chef des
infrastructures technologiques. Donc, ça, ça existe par ITQ déjà.
• (12 h 20) •
Puis ce qu'on souhaite, dans le fond, c'est
que la ligne d'autorité soit claire entre ces trois officiers-là, qui sont
névralgiques pour la cohésion de ce qu'on disait tout à l'heure, c'est-à-dire
qu'on souhaite que ça devienne une boîte de consultants, mais qui est quand
même apte à opérer ses propres projets pour le gouvernement. Donc, il y avait
cette cohésion-là.
Et ce qu'on souhaite aussi, c'est de s'assurer
que ces responsabilités-là, de par leur nature, sont assumées par le plus haut
officier du gouvernement en matière de technologies de l'information, qui est
le DPI. Donc, la délégation, c'est la délégation de la tâche. Puis là je sais
que le député de Rosemont est au fait de toutes les subtiles nuances, là, donc
je ne ferai pas de long discours là-dessus, mais...
M. Marissal : Je
comprends. En fait...
M.
Caire
: …on
voulait déléguer la tâche, mais on voulait s'assurer que l'autorité... c'est
ça, l'autorité était assumée par l'officier le plus élevé dans la hiérarchie de
l'administration publique.
M. Marissal : Là, oui, j'ai
juste un autre anglicisme qui me vient en tête, là, c'est «where the buck
stops», autrement dit. C'est là où la responsabilité arrête.
M.
Caire
:
C'est ça, exactement, tout à fait.
M. Marissal : Pas la
responsabilité politique, bien sûr, <qui est la...
M.
Caire
:
…
que l'autorité... c'est ça, l'autorité était assumée par l'officier le
plus élevé dans la hiérarchie de l'administration publique.
M. Marissal : Là, oui,
j'ai juste un autre anglicisme qui me vient en tête, là, c'est «where the buck
stops», autrement dit. C'est là où la responsabilité arrête.
M.
Caire
:
C'est ça, exactement, tout à fait.
M. Marissal : Pas la
responsabilité politique, bien sûr, >qui est la vôtre et celle de la
présidente du Conseil du trésor, mais, à la fin, ultimement, la personne
responsable, c'est le DPI, qui chapeaute les autres.
M.
Caire
:
C'est ça, exactement.
M. Marissal : Très bien.
Je comprends. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Y aurait-il d'autres remarques sur l'article 4? Sans quoi, nous allons
procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. M.
Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 4 est donc adopté. Nous en sommes à l'article 5.
M. le ministre.
M.
Caire
:
Qui se lit comme suit, M. le Président : L'article 8 de cette loi est
modifié :
1° par le remplacement, dans le premier
alinéa, de «au sein de celui-ci et après consultation» par «parmi les membres
du personnel de direction qui relèvent directement de son sous-ministre et
après recommandation»;
2° par le remplacement, dans le deuxième
alinéa, de «après consultation» par «public après recommandation».
L'article 5 proposé modifie l'article 8
de la loi sur les ressources informationnelles afin de prévoir que la
désignation d'un dirigeant de l'information par un organisme public s'effectue
sur la recommandation du dirigeant principal de l'information.
Le Président (M. Simard) :
Des commentaires?
M. Barrette : Oui, bien,
c'est des questions, surtout, là. Là, vous allez juste me dire si le parallèle
que je fais est boiteux, là. Est-ce que, là, on crée une situation similaire au
DAJ dans les ministères, qui relèvent tous, par définition, non pas du ministère,
mais du ministère de la Justice?
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : C'est ça
qu'on fait, là?
M.
Caire
: C'est
fortement inspiré de, oui.
M. Barrette : O.K. Ça
veut dire que, dans les cas de figure qui sont à 8, là, que ce soit nommé par
le ministre, sous le sous-ministre ou par… ce sont tous des gens qui, en bout
de ligne, dans l'organigramme, vont relever du DPI?
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : Oui...
M.
Caire
: Bien,
c'est-à-dire qu'il y a un lien administratif avec le sous-ministre, là, qui
demeure, mais, de par tout ce qui est opérationnalisation, puis c'est ça, la
volonté, le lien d'autorité se fait avec le DPI.
M. Barrette : O.K. Le
lien d'autorité se fait avec le DPI, correct, c'est comme la DAJ. Mais l'opérationnalisation
de la décision, il va-tu y avoir, dans ce schéma-là, une collision entre la
volonté, mettons, d'un ministre et la volonté du DPI?
M.
Caire
:
Non.
M. Barrette : Pourquoi?
M.
Caire
:
Parce que le DPI peut prendre des indications… des indications d'application?
Une voix : …
M.
Caire
:
Des indications d'application. En bon français, le DPI peut donner des ordres
dans ses champs de compétence qui sont paramétrés, mais ce sont des…
M. Barrette : Je
comprends, dans les champs de <compétence…
M. Barrette : ... entre
la volonté, mettons, d'un
ministre et la volonté du DPI?
M.
Caire
:
Non.
M. Barrette :
Pourquoi?
M.
Caire
:
Parce que le DPI peut prendre des indications… des indications d'application?
Une voix : …
M.
Caire
:
Des indications d'application. En bon
français, le DPI peut donner des
ordres dans ses champs de compétence qui sont paramétrés, mais ce sont des…
M. Barrette : Je
comprends, dans les champs de >compétence, mais le ministère ou l'organisme
ne peut pas arrêter ça?
M.
Caire
:
Non.
M. Barrette : Dans aucun
cas de figure?
M.
Caire
:
Non.
M. Barrette : Bien, il
doit bien y avoir le cas de figure budgétaire.
M.
Caire
: Bien oui,
mais attention, là. Les indications que le DPI prend sont dans le respect des
lois, des politiques, puis on va le voir plus loin, là, de toute la... Tout ce
que le Conseil des ministres décide, le DPI y est soumis, et en plus de la
ligne d'autorité avec la présidente du Conseil du trésor. Donc, le DPI ne peut
pas partir sur une dérape puis dire : Bon, bien, moi...
M. Barrette : Je
comprends que, dans le scénario positif, le DPI, après avoir eu l'autorisation
du Conseil du trésor — puis, ça, je vais y revenir dans un instant — décide,
dans tous les ministères, de passer... C'est déjà arrivé, tiens, je vais
prendre un exemple pratique, très pratique, vraiment, là, ça a existé, puis ça
a existé dans mon mandat. Alors, le DPI décide que, là, on va tous passer à
Outlook, alors qu'on était à Lotus dans 50 % des ministères et organismes.
Là, tout le monde va être sur Outlook à partir de maintenant dans tout le
réseau. Le DPI a eu l'autorisation du Trésor parce que de l'argent a été associé
à ça. Le ministère x qui était avec Lotus ne peut pas arriver puis dire :
Moi, je ne ferai pas ça.
M.
Caire
:
Bien, je vais laisser, avec la permission... Parce que la question est superintéressante,
puis je...
M. Barrette : C'est parce
que ça a été vécu, ça.
M.
Caire
:
Oui… Non. Bien, voilà. Alors, c'est pour ça, avec la permission de la commission,
M. le Président, je laisserais le DPI répondre à cette question-là qui, dans le
fond, s'adresse à lui, là.
Le Président (M. Simard) :
Il y a consentement? Alors, monsieur, pour les fins de notre procès-verbal,
auriez-vous d'abord l'amabilité de vous présenter?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui. Pierre Rodrigue, sous-ministre associé à la Transformation numérique
gouvernementale et dirigeant principal de l'information.
Le Président (M. Simard) :
Soyez le bienvenu, monsieur.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
De la façon dont on est organisés, M. le Président, c'est qu'on a… puis vous
voyez, dans la loi, un comité de gouvernance en ressources informationnelles.
Donc, on a organisé notre mode de fonctionnement avec les 26 dirigeants de
l'information comme si on était un conseil d'administration de gouvernance des
ressources informationnelles. Donc, les décisions que l'on prend, on les prend
en collégialité. On a également Infrastructures technologiques Québec, là, qui
participe à nos travaux. Et on le fait comme un conseil d'administration,
c'est-à-dire on a les 26 ensemble, plus trois sous-comités, un sous-comité
de gouvernance, sécurité de l'information, transformation numérique. Et on
n'est pas dans un mode d'imposer ou de vouloir forcer les gens à le faire, mais
on essaie de prendre les décisions en collégialité.
C'est sûr que, comme le dossier de la
consolidation des centres de traitement informatique, la décision est prise par
le gouvernement, donc on travaille ensemble à l'opérationnaliser. Et, en ce qui
concerne les priorités d'investissement, on le fait via le PQI-RI. Donc,
l'exercice annuel d'attribution des budgets d'investissement, bien, on s'assure
que les décisions que l'on prend… et c'est la raison pour laquelle on veut
avoir un portefeuille gouvernemental de <projets...
M. Rodrigue (Pierre E.) :
...
des centres de traitement informatique, la décision est prise par le
gouvernement, donc on travaille ensemble à l'opérationnaliser. Et, en ce qui
concerne les priorités d'investissement, on le fait via le PQI-RI. Donc,
l'exercice annuel d'attribution des budgets d'investissement, bien, on s'assure
que les décisions que l'on prend… et c'est la raison pour laquelle on veut
avoir un portefeuille gouvernemental de >projets, c'est que ça soit
cohérent avec la décision, donc que l'argent et les ressources suivent les
décisions qui sont prises. Mais on les prend vraiment en collégialité comme un conseil
d'administration.
M. Barrette : Oui, mais, M.
le Président, ce n'était pas ça, ma question. Ma question, c'est après, un coup
que la décision est prise, là. Vous êtes 26, O.K.? Je ne sais pas d'où ils
viennent, ils viennent des 26... de tous les…
M.
Caire
: Les
DI de tous les portefeuilles.
M. Barrette : Bon. Ça,
ces gens-là, ça ne sera plus comme ça, après, là. J'y reviendrai. Un coup que
la décision est prise, là, vous êtes 26 autour de la table, là. Il y a un
consensus, un consensus, ce n'est pas une unanimité. Alors, au mieux, c'est une
majorité importante. Alors là, il y a ceux qui buckent. Alors, un coup que la
décision est prise, là, il n'y a plus personne, après ça, qui peut l'empêcher
dans ce système-là, en empêcher l'application?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non. Bien, quand la décision est prise, il faut la prendre. Comme les décisions
qu'on a prises en matière de sécurité de l'information, les ministères les
appliquent. Donc, ils doivent... On n'a pas vécu de situation où on a... où il
y a un conflit. Puis les projets majeurs, tous les dossiers d'opportunité, les
dossiers d'affaires sont approuvés par le Conseil du trésor, et le DPI en fait
l'analyse et la recommandation. Donc, au pire, on bloquerait un projet ou on
refuserait de lui accorder du financement via le PQI-RI, là. Donc...
M. Barrette : Oui, mais l'autre
sens, là. Moi, c'est dans l'autre sens, là. Vous avez pris une décision...
M.
Caire
:
Mais la réponse à votre question, M. le député, c'est oui. Une fois que la
décision est prise, elle est entérinée...
M. Barrette : Sur le
terrain, là, le ministre, là, il n'a pas le choix.
M.
Caire
:
...l'opérationnalisation de ça, le DPI a maintenant le pouvoir d'imposer aux
récalcitrants, c'est... Dans le processus décisionnel, je pense que
M. Rodrique vient de vous expliquer, là, comment la décision... Mais, une
fois que la décision est prise, là, oui, les récalcitrants n'auront pas le
choix de se conformer à la décision.
M. Barrette : O.K. Ça, c'est
maintenant, là.
M.
Caire
:
Bien, c'est plus avec 95 que maintenant.
M. Barrette : Non, je
m'excuse, j'ai mal posé ma question. Désolé. C'est maintenant, dans le futur,
ça va... C'est...
M.
Caire
:
Oui, c'est ça, avec 95. Oui.
M. Barrette : Maintenant,
aujourd'hui, là, maintenant, il y a comme un conseil d'administration de
26 dirigeants de l'information, de chacun des ministères et organismes,
qui se mettent autour d'une table, puis ils prennent les décisions. Un coup que
95 va être en fonction, ça, ça va disparaître.
M.
Caire
:
Non, le conseil va demeurer. Ce que le 5 amène...
M. Barrette : Bien, c'est
parce que, dans 95, là, les 26 vont devenir... ils vont être sous l'autorité du
DPI, alors que, là, actuellement, ils ne le sont pas, au terme d'autorité
hiérarchique.
• (12 h 30) •
M.
Caire
:
Oui. Bien, je veux juste apporter des petites nuances à ça. La petite nuance
que j'apporte, c'est que ce que 5 vient faire, c'est d'augmenter l'apport du
DPI dans la nomination des DI. Donc là, actuellement, le ministre qui nomme son DI
a l'obligation de consulter le DPI. Maintenant, ce qu'on lui fait, c'est l'obligation
d'aller chercher une recommandation du DPI, mais c'est encore le ministre qui
va <nommer son DI...
>
12 h 30 (version révisée)
<485
M.
Caire
:
…dans la nomination des DIV. Donc là,
actuellement, le
ministre
qui nomme son DI a l'obligation de consulter le DPIV.
Maintenant,
ce qu'on lui fait, c'est l'obligation d'aller chercher une
recommandation
du DPI, mais c'est encore le
ministre qui va >nommer son DI
parce qu'il y a cette ligne… comme je disais, il y a encore une ligne
d'autorité administrative du sous-ministre, et on demande maintenant que le DI
soit nommé dans le personnel de direction. Donc, ce qu'on veut, c'est s'assurer
que le DI occupe une position hiérarchique suffisamment élevée pour être
capable, justement, d'avoir accès au sous-ministre en titre et éventuellement
au ministre. Donc, ça, c'est les deux modifications qu'on apporte à 5.
M. Barrette : Mais ça, je
comprends. Le dirigeant local d'information, le sous-ministre a une autorité
opérationnelle sur lui mais pas décisionnelle quant au projet à mettre en
application.
M.
Caire
:
Exact.
M. Barrette : Bon. Mais
donc cette personne-là, là, elle va relever… Ce n'est pas le même lien
hiérarchique, dans le futur, avec 95, qu'actuellement.
M.
Caire
:
Non, non, non. Ça, c'est clair. Tout à fait.
M. Barrette : Alors, d'où
ma question : À quoi va servir ce conseil d'administration là?
M.
Caire
: Bien,
parce que le conseil d'administration…
M. Barrette : Pour la
décision. Pour la décision.
M.
Caire
:
Oui, oui, oui, c'est ça que j'allais dire. Bien, c'est parce que le rôle du DI,
c'est, oui, d'opérationnaliser les décisions qui sont prises, mais c'est aussi
d'amener la réalité du ministère et/ou des organismes de son portefeuille au
conseil. Le conseil, il va se réunir…
Bon, bien, par exemple, il y a un
sous-comité sur la sécurité. Donc, la sécurité, ils vont réfléchir à
l'opérationnalisation, ils vont réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre, ils
vont réfléchir aux améliorations. Donc, c'est un comité de gouvernance. Donc…
M. Barrette : Oui, mais,
ça, ce n'est pas dans la loi.
M.
Caire
:
Oui, oui, c'est dans la loi. Ce n'est pas dans 95, mais ça existe déjà dans la
loi. Le comité, il est institué en vertu de...
M. Barrette : Donc, ça,
ça ne change pas.
M.
Caire
: Non,
ça, ça ne change pas.
M. Barrette : O.K. O.K.
C'est beau.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il d'autres commentaires sur l'article 5? M. le député de Rosemont?
Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet article est donc adopté. M. le ministre, nous sommes prêts à
prendre en considération l'article 6.
M.
Caire
:
L'article 6, M. le Président : L'article 10.1 de cette loi est
modifié, dans le premier alinéa :
1° par le remplacement, dans le
paragraphe 1°, de «règles de gouvernance et de gestion établies en vertu
de la présente loi ainsi qu'à la mise en œuvre des orientations visées au
deuxième alinéa de l'article 21», par «orientations, stratégies,
politiques, standards, directives, règles et indications d'application pris en
vertu de la présente loi»;
2° par l'insertion, à la fin du
paragraphe 3°, de «ainsi que du respect des obligations découlant de la
présente loi»;
3° par <le…
M.
Caire
:
...par «orientations,
stratégies, politiques, standards, directives,
règles et indications d'application pris en vertu de la présente loi»;
2° par l'insertion, à la fin du
paragraphe 3°, de «ainsi que du respect des obligations découlant de la
présente loi»;
3° par >le remplacement,
dans le paragraphe 8°, de «et des» par «ou la mise en commun ou le partage de
celles-ci, ainsi que des»;
4° par l'insertion, après le paragraphe
9°, des suivants :
«9.1° d'agir à titre de chef délégué de la
sécurité de l'information, en assumant les responsabilités prévues à
l'article 12.7;
«9.2° d'agir à titre de gestionnaire
délégué aux données numériques gouvernementales, en assumant les
responsabilités prévues à l'article 12.12, sauf lorsque le ministre
titulaire du ministère duquel il relève ou le dirigeant d'un organisme public
qui y est autorisé par le Conseil du trésor désigne une autre personne à titre
de gestionnaire délégué aux données numériques gouvernementales en suivant les
règles prévues par l'article 8 pour la désignation du dirigeant de
l'information, avec les adaptations nécessaires;».
M. le Président, l'article 6 propose
une reformulation de la règle applicable pour les paragraphes 1° et 3° de
l'article 10.1 de la loi sur les ressources informationnelles afin
d'assurer une action concertée, globale et intégrée de l'administration
publique.
Il apporte aussi une précision au texte du
paragraphe 8° de l'article 10.1 de cette loi.
Il prévoit enfin d'introduire les
paragraphes 9.1° et 9.2° à l'article 10.1 de la loi sur les ressources
informationnelles, créant ainsi la fonction de chef délégué de la sécurité de
l'information et celle de gestionnaire délégué aux données numériques
gouvernementales, et il précise que les responsabilités liées à ces fonctions
sont assumées, sauf exception, par le dirigeant de l'information des organismes
publics.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques? M. le député de La Pinière?
M. Barrette : Là, non.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Je vous
remercie.
Le Président (M. Simard) :
Sans quoi, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui. M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Pour M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 6 est donc adopté. Bien. Nous en sommes rendus à
l'étude de l'article 7. Comme il s'agit d'un des articles les plus
substantiels de ce projet de loi, qu'il y a plusieurs sous-articles, hein, dans
le même article, je vous procède... je vous propose que nous puissions procéder
simplement avec une discussion par blocs, là, donc en commençant par le 12.2.
Une fois que c'est fini, on passe au 12.3 puis on fera un vote global à la fin.
M. Barrette : Je... tout
à fait d'accord.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, M. le ministre, peut-être d'abord pour 12.2.
M.
Caire
:
Parfait, M. le Président. Donc, 7 : Cette loi est modifiée par
l'insertion, après le chapitre II.1, des suivants :
«Chapitre II.2.
«Sécurité de l'information.
«12.2. Tout organisme public doit assurer
la <sécurité...
Le Président (M. Simard) :
…très bien. Alors,
M. le ministre,
peut-être d'abord pour 12.2.
M.
Caire
:
Parfait, M. le Président. Donc, 7 : Cette loi est modifiée par
l'insertion, après le chapitre II.1, des suivants :
«Chapitre II.2;
«Sécurité de l'information;
«12.2. Tout organisme public doit
assurer la >sécurité des ressources informationnelles et de
l'information qu'il détient ou qu'il utilise en vertu des obligations qui le
régissent, en cohérence avec les orientations, les stratégies, les politiques,
les standards, les directives, les règles et les indications d'application pris
en vertu de la présente loi.
«Lorsqu'un organisme public constate
qu'une ressource informationnelle ou une information sous sa responsabilité
fait ou a fait l'objet d'une atteinte à sa confidentialité, à sa disponibilité
ou à son intégrité, ou qu'un risque d'une telle atteinte est appréhendé, <Verb>[elle]
doit prendre toutes les mesures visant à en corriger les impacts ou à en
réduire le risque.
«Si un tel organisme public constate ou
appréhende qu'une ressource informationnelle ou une information d'un autre
organisme public est susceptible de subir une telle atteinte, il peut lui
communiquer tout renseignement, incluant un renseignement personnel, jugé
nécessaire pour en corriger les impacts ou en réduire le risque.»
M. le Président, souhaitez-vous que je
lise 12.3 aussi ou vous souhaitez…
Le Président (M. Simard) :
Bien, on pourrait peut-être d'abord, comme je vous le proposais, faire le débat
sur 12.2 et puis, une fois que c'est derrière nous, on passe à 12.3. Rien
n'empêche, chemin faisant, qu'on pourra peut-être revenir, là, si on voit que
le besoin se présente.
M.
Caire
:
Comme il vous convient, M. le Président.
M. Barrette : Allons-y
article par article, là, puis consentons à l'avance de revenir, si on l'a voté,
là.
Le Président (M. Simard) :
Exactement.
M.
Caire
:
Ça fait que je descends?
M. Barrette : Non, parce
que… Faisons…
M.
Caire
: O.K.,
c'est beau.
M. Barrette : En tout
cas, moi, c'est ce que je propose, là.
Le Président (M. Simard) :
Est-ce qu'il y a des commentaires sur 12.2? On va commencer comme ça, là.
M. Barrette : Oui. Alors,
moi, j'en ai un pour commencer.
Le Président (M. Simard) :
Bien.
M. Barrette : Là, là,
dans le premier alinéa, O.K., là on parle, évidemment, «tout organisme public».
Là, je vais faire exprès de parler des universités, mettons, ou des cégeps. Je
fais exprès, là, je fais l'avocat du diable. Là, évidemment, il va y avoir, sur
le plan de la sécurité, des orientations, stratégies, politiques, standards,
directives, et ainsi de suite, décrétés par le DPI. On s'entend?
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : J'ai une
bonne lecture?
M.
Caire
:
Vous avez une bonne lecture.
M. Barrette : Alors là,
est-ce que le mot opérationnel le plus important devient «en cohérence»?
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : Ça, c'est
la différence entre d'arriver puis de dire : Voici, vous allez utiliser,
là, telle application de sécurité partout, puis c'est celle-là que vous allez
être obligé de prendre, versus : Voici mes orientations, mes niveaux de
sécurité, par exemple, et ça, ça doit être cohérent avec ça.
M.
Caire
:
Oui. Oui.
M. Barrette : Vous avez
un degré de liberté qui rend compte des obligations qui sont qualifiées par les
termes qui sont là.
M.
Caire
:
Voilà.
M. Barrette : C'est comme
ça qu'il faut le lire?
M.
Caire
: C'est
comme ça qu'il faut le lire, puis c'est vrai parce que n'oubliez pas qu'Hydro-Québec,
notamment, Loto-Québec, ces sociétés d'État là sont elles aussi
soumises à la LGGRI. Donc, l'objectif n'est pas d'imposer une
application en particulier, mais de s'assurer que le <réseau…
M.
Caire
:
…n'oubliez pas qu'
Hydro-Québec, notamment,
Loto-Québec, ces
sociétés d'État là sont elles aussi soumises à la LGGRI. Donc, l'objectif n'est
pas d'imposer une application en particulier, mais de s'assurer que le >réseau
gouvernemental de cyberdéfense est en cohérence, donc qu'on ne crée pas des
failles dans ce réseau-là. Puis, à partir de là… Et c'était tout à fait
applicable aux universités. Donc, dans la mesure où c'est cohérent avec les
dispositions qui sont prises, vous avez raison, il y a cette liberté d'action
là qui existe.
M. Barrette : Peut-être,
M. le Président, ai-je mal lu, mais la réponse me satisfait. À moins que
Me Bacon ait quelque chose à rajouter? Non? Ça va? Non? Ça va.
Une voix
: …
M.
Caire
:
Sachez, M. le député, que la règle, c'est : si je dis des niaiseries,
Me Bacon…
• (12 h 40) •
M. Barrette : Oui, mais
elle n'est pas habituée.
M.
Caire
: …et
M. Rodrigue ont notamment le droit mais l'obligation de me
corriger.
M. Barrette : Oui. Alors,
très bien. Alors, ça, quand on lit ça, là, c'est quasiment implicite, puis je
ne me rappelle pas d'avoir lu d'une manière aussi précise dans le projet de loi.
Dans un monde idéal, ça veut dire que le DPI a une espèce de pouvoir
d'inspection de conformité, qu'on pourrait dire, chez tous les ministères et
organismes? Parce que, là, ici, le deuxième alinéa, là, le déclencheur de
faire quelque chose, c'est quand il constate qu'il s'est passé un bris de
sécurité. Mais là, comme on est dans la…
M.
Caire
: Oui,
mais, dans ce cas-là, ça serait plus le DI…
M. Barrette : Je veux
juste finir mon commentaire, là. Comme on est dans l'obligation de cohérence,
est-ce que... vu qu'on n'est pas dans une situation d'exécution d'un ordre qui
vient d'en haut, on est dans un objectif de cohérence par rapport à des
directives, des qualifications, des qualités déterminées par en haut — c'est
correct, là, j'étais satisfait de la réponse — n'y a-t-il pas lieu
d'avoir une obligation de... si ce n'est pas le bon mot, «inspection», là, mais
«vérification» ou «whatever», là, pour s'assurer, de la par d'en haut, le DPI,
que tout se passe selon ce qui a été édicté en bas?
M.
Caire
:
Bien, le dirigeant de l'information du portefeuille a cette prérogative-là...
M. Barrette : C'est vrai.
M.
Caire
:
...de s'assurer que cette disposition-là, elle est respectée. Il existe aussi
la possibilité pour un organisme de demander à avoir, lorsque le portefeuille
est très large, là — on parle, mettons, des réseaux, là — d'avoir
son propre dirigeant de l'information. Si je ne m'abuse, c'est le cas d'Hydro-Québec.
Hydro-Québec a un dirigeant, malgré le… Alors, ministère de l'Énergie
et des Ressources naturelles a un DI, mais Hydro-Québec a son
propre DI. Donc…
M. Barrette : La raison
pour laquelle je pense que ma question est pertinente, c'est qu'on est
aujourd'hui devant le projet de loi n° 95 parce qu'au fil du temps se sont
mises en place des inégalités qualitatives, on va dire, entre les ministères et
organismes, là.
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : Alors, si
le projet de loi n° 95 existe aujourd'hui parce que ça, ça s'est mis en
place, malheureusement, bien, pour éviter ça dans le futur, peut-être qu'il
devrait <y…
M. Barrette : …le
projet
de loi n° 95 parce qu'au fil du temps se sont mises en place des
inégalités qualitatives, on va dire, entre les ministères et organismes, là.
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : Alors,
si le projet de loi n° 95 existe aujourd'hui parce que ça, ça s'est mis en
place, malheureusement, bien, pour éviter ça dans le futur, peut-être qu'il
devrait >y avoir un exercice régulier de quelqu'un qui fait le trafic
pour s'assurer que tout est à niveau.
Bon, là, la réponse, c'est : Les
dirigeants locaux dépendent d'en haut, donc ça va se faire automatiquement. Peut-être.
M.
Caire
: Non,
non, mais ce que je vous dis, c'est que ce que ça fait... puis on va le voir
plus loin dans leur prérogative, là, dans leurs responsabilités, c'est-à-dire,
des dirigeants, des DI, qu'ils assument, d'entrée de jeu, la fonction
de chef délégué de la sécurité puis chef délégué de la gestion des données.
Donc, d'entrée de jeu, la loi dit : Vous êtes… à défaut d'indication
contraire du ministre titulaire, vous êtes… vous assumez ces responsabilités-là,
et, dans ces responsabilités-là, viennent les responsabilités qui seront
élaborées avec l'article 12.2 et suivants.
Donc, dans la lignée de votre question :
Est-ce qu'il y aura des mécanismes de contrôle pour s'assurer que les directives
sont suivies?, la réponse à ça, c'est oui. Maintenant, ce n'est pas le DPI qui
va le faire pour l'ensemble, mais cette responsabilité-là, elle est déléguée
aux DI, donc…
M. Barrette : Oui. Mais
je vais prendre un exemple pour lequel le ministre pourra consulter son collègue.
Le ministre actuel de la Santé, là, c'est ce qu'il faisait dans la vie, là.
Alors, Cascades, le groupe Cascades, a des... des «plants», comment ça
se dit en français... des usines dans plusieurs pays du monde et sur plusieurs
continents. Alors, ce n'est pas parce qu'il y a un dirigeant local qu'il n'y a
pas quelqu'un de la maison-mère qui ne vient pas faire une petite visite de
temps en temps pour faire du redressement.
M.
Caire
:
Non, non, non. Je comprends. Je comprends. O.K., je comprends. Oui, oui, oui.
Bien oui, c'est sûr.
M. Barrette : Tu sais, à
un moment donné, le fait d'avoir un dirigeant, là, ça ne veut pas dire qu'il
fait bien sa job, là.
M.
Caire
:
C'est sûr, mais, tu sais, c'est ce qu'on disait tout à l'heure avec le député
de Rosemont, la tâche est déléguée, mais la responsabilité est celle du DPI.
M. Barrette : Bien, mon
point, c'est ça, là. Mon point, là, c'est que…
M.
Caire
:
Oui, oui, oui. Je n'avais pas compris.
M. Barrette : …le DPI, il
peut bien dire : Oui, mais j'ai un officier, là, qui dépend de moi en bas,
oui, mais c'est parce que... C'est pour ça qu'il y a des contrôles dans la vie,
là. Il y a des contrôles parce que ce n'est pas parce qu'il y a une personne en
position de responsabilité que cette personne-là va bien faire son travail.
M.
Caire
:
Je n'avais pas bien compris votre question.
M. Barrette : Ça fait
que, donc, dans le projet de loi, est-ce qu'en quelque part il y a ça?
M.
Caire
: Bien
oui, parce que c'est inhérent à la fonction de DI, de DPI. C'est ce
qu'on a dit tantôt. Vous parlez de la ligne d'autorité, là?
M. Barrette : Non, la
ligne, elle est là, mais, l'exécution de ça, là, il y a-tu quelqu'un qui vient
périodiquement vérifier? Moi, là…
M.
Caire
:
Oui, oui, mais ça va...
M. Barrette : O.K. Rappelez-vous,
là, M. le ministre… M. le Président, rappelons-nous qu'ici, dans cette salle,
il était là, et vous savez qui, et j'ai posé la question à laquelle je n'ai pas
eu de réponse : Êtes-vous à jour?
M.
Caire
:
Hein? Là, je... désolé, je viens de manquer un train, là.
M. Barrette : Il y avait
une organisation coopérative très <connue…
M.
Caire
:
...oui, mais ça va...
M. Barrette : O.K.
Rappelez-vous, là, M. le ministre… M. le Président, rappelons-nous qu'ici, dans
cette salle, il était là, et vous savez qui, et j'ai posé la question à
laquelle je n'ai pas eu de réponse : Êtes-vous à jour?
M.
Caire
:
Hein? Là, je... désolé, je viens de manquer un train, là.
M. Barrette : Il y
avait une organisation coopérative très >connue qui est venue, à un
moment donné, s'asseoir ici, à laquelle j'ai posé la question : Êtes-vous
à jour?, puis je n'ai jamais eu la réponse. Et on sait aujourd'hui, je pense,
qu'ils ne sont pas à jour, qu'ils n'étaient pas à jour. Alors, il y avait un
dirigeant. D'ailleurs, ils l'ont mis dehors.
M.
Caire
:
Dirions-nous que c'est de notoriété publique maintenant?
M. Barrette : Oui. Hein,
il était là, le gars en question, là. Il était à la gauche du président. Et il
n'est plus là, ni à sa gauche, ni à sa droite, ni dans le même bâtiment. Donc,
il y avait quelqu'un...
M.
Caire
:
Non. Ni dans la même organisation.
M. Barrette : Non. Ça
fait qu'il y avait quelqu'un en charge, puis il n'y avait personne qui le vérifiait.
M.
Caire
:
Oui. Oui, mais, là, les responsabilités sont différentes. D'abord, il y a la
responsabilité qui échoit au président du Conseil du trésor, on va le voir un
peu plus loin, là, parce que, selon la...
M. Barrette : Bon, on le
verra un peu plus loin, mais vous comprenez mon...
M.
Caire
:
Oui, oui. Non, mais c'est... La réponse à votre question, c'est oui.
M. Barrette : Bon.
M.
Caire
: Oui,
puis c'est un peu ce qu'on disait tantôt avec le député de Rosemont, le projet
de loi prévoit où est-ce que le pichet va s'arrêter, pour faire une traduction
très personnelle de l'expression.
M. Barrette : Oui, mais, ça,
c'est le «bucket», ce n'est pas le «buck».
M.
Caire
: Bon,
bien, écoutez, là... mais...
M. Barrette : Le «buck»,
ça, c'est 7.1. Le «buck», c'est...
Une voix : ...
M.
Caire
:
La chopine! Où est-ce que la chopine s'arrête.
M. Barrette : Le «buck»,
c'est 7.1., c'est quand qu'il n'y a plus d'argent, 7.1...
M.
Caire
:
Oui, c'est ça. Alors... mais on sait maintenant où est-ce que la chopine
s'arrête.
M. Barrette : Oui. O.K. C'est
bon.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques pour l'onglet 12.2? Sans quoi nous poursuivons. M. le
ministre. Oh! excusez-moi, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Vous
semblez avoir une vision en tunnel aujourd'hui...
Le Président (M. Simard) :
Ah! plus qu'en tunnel. Je... Voulez-vous qu'on embarque dans le sujet?
M. Marissal : Êtes-vous
libre pour le lunch?
M. Barrette : ...tunnel
serait mieux utilisé en sécurité informatique.
Le Président (M. Simard) :
Je suis persuadé qu'ils le sont déjà très bien. Alors, M. le député de
Rosemont, veuillez poursuivre.
M. Marissal : «Tout
organisme public doit assurer la sécurité des ressources informationnelles et
de l'information qu'il détient ou qu'il utilise en vertu des obligations qui le
régissent, en cohérence avec les orientations, les stratégies, les politiques,
les...» J'arrête là, là. Ça, une des premières affaires qu'on apprend quand on
est élus ici puis qu'on commence à faire des projets de loi, c'est qu'on nous
dit que le législateur ne parle pas pour rien dire. C'est quand même étonnant
de devoir mettre ça dans un projet de loi, là, et... de un. De deux, est-ce que
ce n'est pas 64 qui fait ça?
M.
Caire
:
Non, non.
M. Marissal : Et, de
trois, je ne vois pas la suite, à moins qu'elle soit plus tard dans le projet
de loi, des conséquences de ne pas faire telle chose.
M.
Caire
: O.K.
Alors, pour votre première question, est-ce qu'il est pertinent de le mettre
dans la loi, je vous dirais que oui parce que... Puis est-ce que... Et je vous
assure que le législateur ne parle pas pour rien dire. Ça... Je ne vous demande
pas de me croire sur parole, là, mais, de toute évidence, puis je le dis, là,
presque naïvement ou candidement, là, c'est selon, la cybersécurité, la
sécurité de l'information n'a peut-être <pas...
M.
Caire
:
…est-ce que…
Et je vous assure que le législateur ne parle pas pour rien
dire. Ça... Je ne vous demande pas de me croire sur parole, là, mais, de toute
évidence, puis je le dis, là, presque naïvement ou candidement, là, c'est
selon, la cybersécurité, la sécurité de l'information, n'a peut-être >pas
occupé la place qu'elle méritait dans les dernières années, et, oui, je pense
que cette loi-là doit affirmer ce principe de responsabilité des organismes et
du gouvernement, ultimement, envers les renseignements qui lui sont confiés.
Oui, je pense qu'il faut que ce soit écrit dans la loi pour dire : Là, là,
c'est sérieux, on doit s'en occuper. Ce n'est pas une option, ce n'est pas un
choix budgétaire pour lequel on dit : Bien, pas cette année, l'année
prochaine peut-être. Non. Bien non. C'est ici et maintenant.
Deuxièmement, 64, 64 va occuper le terrain
du droit. Donc, c'est la protection des renseignements personnels, mais dans
une perspective juridique, à savoir qu'est-ce que j'ai le droit de faire,
qu'est-ce que je n'ai pas le droit de faire. Et c'est pour ça que je dis :
64 est technologiquement neutre. Ici, on aborde une question où on dit :
Assurer la sécurité des ressources informationnelles mais au sens
technologique. Donc, on veut s'assurer que n'importe quel zozo ne peut pas
arriver avec une clé USB, rentrer dans une salle des serveurs qui est une
garde-robe, mettre la clé USB dans l'ordinateur ou le serveur et télécharger
des informations, retirer la clé USB ou s'en aller… et s'en aller avec. Nous
n'avons pas assumé la sécurité de l'information si nous faisons ça. Je ne veux
pas rentrer dans une salle des serveurs puis voir cette salle des serveurs là
protégée par des gicleurs à eau.
M. Marissal : O.K. Donc,
c'est une disposition technique…
M.
Caire
:
C'est une disposition technique.
M. Marissal : …carrément
de porte fermée puis de code numérique pour entrer ou de carte... O.K., je
comprends.
• (12 h 50) •
M.
Caire
:
Voilà. Maintenant, sur les conséquences, bien, les conséquences sont
administratives. Évidemment, il est du pouvoir du DPI de prendre les fameuses
indications d'application, ce que nous avons fait avec un succès relatif
l'automne dernier en demandant l'installation de 15 mesures, minimum, au
niveau de la sécurité de l'information, ce qui n'est pas complété au moment où
on se parle, ce qui me semble être un peu long. Alors là… Mais, bon, dans le
contexte actuel, c'est ça qui est ça. Alors, avec 95, l'objectif est de
raccourcir ces échanges, délais, interactions et de s'assurer que la sécurité
de l'information occupe la place qu'elle mérite.
M. Marissal : Cela dit,
une sanction d'ordre administratif, ça existe déjà.
M.
Caire
:
Oui.
M. Marissal :
<Alors…
M.
Caire
:
…sécurité de
l'information occupe la place qu'elle mérite.
M. Marissal : Cela
dit, une sanction d'ordre administratif, ça existe déjà.
M.
Caire
:
Oui.
M. Marissal : >Alors,
qu'est-ce qui change que de l'écrire dans un projet de loi, là, à 12.2, que
vous devez le faire, puisqu'il semble que, dans certains cas, ça ne se fait pas
puis que le bâton était déjà là?
M.
Caire
: Non,
c'est-à-dire que, si je peux me permettre, ce que 12.2 amène, c'est une
obligation opérationnelle, et ce que les articles précédents, qu'on a étudiés,
amènent, c'est une capacité pour le DPI à indiquer quelles sont ces
obligations opérationnelles là puis qu'est-ce que vous devez faire. Et là 12.2
dit : Bon, bien, maintenant, là, vous avez une responsabilité, vous devez
l'assumer. Alors, ça, ça n'existe pas actuellement dans la loi... dans la
LGGRI. On est dans un mode très fédératif... je ne sais pas si c'est
la bonne expression... en fait, collégial. C'est très collégial, c'est très
convivial.
Une voix
:
…actuellement.
M.
Caire
:
Actuellement, c'est très convivial. Il y a beaucoup de discussions, il y a
beaucoup d'interactions, d'échanges, de grands débats sur toutes sortes de
sujets très, très, très intéressants, mais qui ne se traduisent pas
nécessairement par des gestes opérationnels conséquents.
M. Marissal : O.K. Ça va
pour cette partie-là. Je ne sais pas si vous l'avez fait à une étape ultérieure,
je ne crois pas, mais ça fait quelquefois que vous parlez des 15 demandes
de base en sécurité, là. Est-ce que, pour le bénéfice de nos travaux, il ne
serait pas utile de le déposer pour qu'on l'ait bien en tête pour la suite? Ça
fera... C'est une jauge en même temps, hein? C'est une mesure.
M.
Caire
:
Oui. Bien, c'est 15 mesures minimum, là. Puis, quand je dis minimum, vous
allez le constater parce que je… M. le Président, je m'engage à les déposer
pour le bénéfice de la commission, mais vous comprendrez, M. le Président, que,
compte tenu de la nature des informations, je ne souhaite pas que les
informations soient publiques.
Le Président (M. Simard) :
Dans ce cas-là, ce sera transmis et non pas déposé.
M.
Caire
:
Voilà.
Le Président (M. Simard) :
On se comprend bien.
M.
Caire
:
Je vais les transmettre à la commission, effectivement, pour le bénéfice des
élus.
M. Marissal : Entendu.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Y aurait-il d'autres remarques sur la sous-section 12.2? Nous
poursuivons, M. le ministre, 12.3.
M.
Caire
:
Oui, Merci, M. le Président.
«12.3. Un organisme public doit, sur
demande du chef gouvernemental de la sécurité de l'information, lui communiquer
sans délai tout renseignement, incluant un renseignement personnel, même si
celui-ci doit être généré ou que sa communication implique des opérations
d'extraction, lorsque cela est nécessaire à la prise de mesures visant à
corriger les impacts d'une atteinte visée au deuxième alinéa de l'article [2.2]
ou à en réduire le risque.»
M. Barrette : Un commentaire?
M.
Caire
: Eh <bien…
M.
Caire
:
…lorsque
cela est nécessaire à la prise de mesures visant à corriger les
impacts d'une atteinte visée au deuxième alinéa de l'article 2.2 ou à
en réduire le risque.»
M. Barrette : Un
commentaire?
M.
Caire
:
Eh >bien… voilà. Excusez, vous avez raison. Non, mais j'étais ébahi, tellement,
moi aussi, je trouve que c'est un article brillant.
L'article 12.3 confère l'obligation
pour un organisme public de communiquer sans délai au chef gouvernemental de la
sécurité de l'information tout renseignement, incluant un renseignement
personnel, dans le contexte de la prise de mesures permettant d'assurer la
sécurité de l'information.
M. Barrette : Et, ça, c'est
en lien avec le deuxième alinéa de 12.2, hein, c'est ça?
M.
Caire
:
Oui. Exact.
Le Président (M. Simard) :
…puisse, bon, peut-être…
M. Barrette : Non, c'est…
Hein? Si je souhaite?
Le Président (M. Simard) :
Non, bien... puisque le député de Rosemont était prêt, peut-être, pour formuler
une intervention.
M. Barrette : Non, bien,
disons que je tournais ma langue sept fois pour la formuler correctement, là.
Dans 12.2, là, l'organisme constate, O.K.? C'est bien ça, hein?
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : C'est en
fonction du deuxième alinéa. Alors, l'organisme public constate qu'une ressource…
il y a eu un problème, un événement de confidentialité, comme on l'a dit
précédemment à plusieurs reprises dans 64. Ça, ça veut dire qu'essentiellement
le dirigeant, là, celui qui est là, là, a le droit de demander n'importe quoi,
là, c'est… n'importe quoi qui est en lien avec cet événement-là, là. Il n'y a
pas de limite, là.
M.
Caire
:
Oui, oui, qui est en lien avec l'incident de confidentialité. En fait, basé sur
l'expérience, sans cibler des cas très précis, je vous dirais qu'il y a des
attaques qui ont été rapportées peut-être un peu tard aux autorités, d'une
part.
M. Barrette : On va dire
ça comme ça.
M.
Caire
:
D'autre part, il y a eu beaucoup de je suis capable. Donc, on relatait les
faits... bien, c'est-à-dire, le minimum, puis après ça c'était :
Inquiétez-vous pas, on s'en occupe, avec des conséquences plus ou moins
heureuses, ce qui nous amène à vouloir, avec le déploiement du réseau gouvernemental
de cyberdéfense, briser un peu cette espèce de culture où chacun voit une
attaque, une cyberattaque comme un événement honteux qu'on doit cacher parce
que ça doit vouloir dire qu'on n'est pas bons. Alors là, ce qu'on dit, c'est :
Bien non, tu sais, au contraire, partagez-le, partage-le rapidement, puis on va
travailler en... L'idée du réseau gouvernemental de cyberdéfense, c'est cette
espèce de périmètre de <sécurité...
M.
Caire
:
…parce que ça doit vouloir dire qu'on n'est pas bons. Alors là, ce qu'on dit, c'est :
Bien non, tu sais, au contraire, partagez-le, partage-le
rapidement,
puis on va travailler en... L'idée du réseau
gouvernemental de
cyberdéfense, c'est cette espèce de périmètre de >sécurité.
Maintenant, souvent, pour analyse, on va
avoir besoin des différents journaux qui sont générés par les entrées, et tout
ça, pour être capable de... bon, il y a différents… Et c'est pour ça qu'on dit :
Même si ça doit être généré, parce que, des fois, ce n'est pas toujours
journalisé, donc là il y a d'autres manoeuvres, mais il dit : Ce n'est pas
grave, tu vas chercher l'information, donne-la-moi, puis on va analyser ça,
puis on va essayer de trouver les contre-mesures à l'événement dont tu as été
la victime.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Je n'aurai peut-être
pas la réponse maintenant, là, vu que c'est à 13 heures, là, qu'on
suspend.
Le Président (M. Simard) :
Oui, tout à fait.
M.
Caire
:
Oui, mais il y a consentement pour finir à 3 heures du matin.
M. Barrette : Ça ne me
dérange pas, moi. Je ne suis pas sûr que tout le monde va être content de ça. C'est
comme une garde, là, il n'y a rien là.
Là, là, ce que je comprends, là, ici, la
manière que c'est écrit, c'est d'abord et avant tout lié aux données qui sont
emmagasinées là. Mais est-ce que, de la manière que c'est écrit aussi, quand on
dit «tout renseignement», ça peut nous mener, «tout renseignement», à propos
des individus qui auraient été en faute à l'intérieur de l'organisation? Est-ce
que ça peut aller jusque-là? Est-ce que ça peut aller aussi à toute information
liée à une enquête interne qui a été faite?
M.
Caire
:
Ça pourrait.
M. Barrette : Mais est-ce
que c'est clair que ça peut aller là?
M.
Caire
:
Oui, oui, oui, bien oui. Mais, en fait, les individus qui sont en cause, je
vous dirais qu'on n'a pas besoin…
M. Barrette : Bien, s'il
y en a là, s'il y en a.
M.
Caire
:
…on n'a pas besoin de 12.3, là. Je veux dire, qui sont les responsables des systèmes,
qui sont les DI, qui sont les responsables de la… on le sait, là. Je vous dirais
que c'est... Est-ce que… Ce n'est pas... On n'a pas besoin de 12.3 pour savoir
ça, là. Ce que 12.3 vise, c'est de dire : Bon, bien, écoute, tu as quelle
application, tu as quelle version de l'application? As-tu
déployé — excusez l'anglicisme — les patchs de sécurité?
Est-ce que ça a été mis à jour? Quand est-ce que ça a été mis à jour? Pourquoi
ça n'a pas été mis à jour?
M. Barrette : Non, je
comprends.
M.
Caire
: Bon.
Est-ce que tu as des journaux, qu'on vérifie? Il y a-tu exfiltration?
M. Barrette : Parce que
12.3 touche ce qui a été touché mais pas ce qui a touché.
M.
Caire
:
Oui, dit de même.
M. Barrette : Puis c'est
ça qui est l'objectif de 12.3?
M.
Caire
:
Oui, c'est ça.
M. Barrette : O.K. Bien
là…
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques?
M. Barrette : Bien, cet après-midi.
Le Président (M. Simard) :
C'est ça.
M. Marissal : Bien, il
reste 18 secondes, M. le Président, ça fait que ça ne sert pas à
grand-chose que je me lance là. On va garder ça pour tout à l'heure.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, compte tenu de l'heure, nous suspendons nos travaux pour
l'heure du midi et on se retrouve à 15 heures dans la même salle,
croyez-le ou pas.
(Suspension de la séance à 13 heures)
15 h (version révisée)
(Reprise à 15 h 06)
Le Président (M. Simard) :
Alors, voilà. Donc, je vous souhaite la bienvenue. Bon retour. Je vous confirme
que nous avons quorum et que nous pouvons reprendre nos délibérations.
Au moment de suspendre, cet avant-midi,
nous allions entamer nos discussions sur l'onglet, en fait, 12.3, et le député
de Rosemont, à ce moment-là, avait signifié son intérêt de prendre la parole.
Alors, cher collègue.
M. Marissal : Oui.
Attendez que je... Rebonjour, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Bonjour.
M. Marissal : Donnez-moi
deux petites secondes, que j'arrive ici, que je me... ici. Ah oui! Je vais le
relire, là, pour qu'on se remette dans le bain, si vous permettez :
«12.3. Un organisme public doit, sur
demande du chef gouvernemental de la sécurité de l'information, lui communiquer
sans délai tout renseignement, incluant un renseignement personnel, même si
celui-ci doit être généré», et je m'arrête ici, là, on comprend l'idée, là. «Un
organisme public doit, sur demande du chef gouvernemental de la sécurité de
l'information», là, on comprend qu'ici il y a un lien direct entre le chef gouvernemental
et... on ne peut pas les appeler les sous-chefs, là, ça a l'air péjoratif, là,
mais les chefs de département de ministères. L'organisme est donc représenté...
Comment vous l'appelez, M. le ministre?
M.
Caire
:
Le chef délégué de la sécurité de l'information, M. le député.
M. Marissal : Donc, l'organisme,
ici, est représenté en la personne du chef ou de la cheffe déléguée de la
sécurité en information.
M.
Caire
:
Exact.
M. Marissal : O.K. Vous
avez prévu des mécanismes. On s'approche un peu, là, de ce qui est lanceur
d'alerte, là, par exemple, là. Vous avez prévu des mécanismes où ça ne
passerait pas, par exemple, par le chef délégué qui, pour x ou y raison,
refuserait de le faire. Moi, je peux imaginer plein de raisons, notamment parce
qu'il aurait tort, puis qu'il se serait fait prendre en tort, puis qu'il dit à
son staff : Bien non, ce n'est pas nécessaire de le monter tout de suite.
Si le chef demande au délégué puis qu'il n'y a pas de remontée d'information,
ça s'arrête là. Donc, il faut qu'il y ait une soupape.
M.
Caire
:
Oui. Bien, en fait, vous allez le voir dans les différentes responsabilités qui
sont dévolues au chef gouvernemental de la sécurité de l'information et, in
extensio, à son chef délégué. Vous avez aussi les indications d'application qui
sont d'ordre exécutoire, donc qui ne sont pas laissées à la discrétion des gens
quant à leur exécution, mais on a quand même circonscrit la portée de cet
article-là aux incidents de confidentialité. Les <incidents de...
M.
Caire
:
...
Vous avez aussi les indications d'application qui sont d'ordre
exécutoire, donc qui ne sont pas laissées à la discrétion des gens quant à leur
exécution, mais on a quand même circonscrit la portée de cet article-là aux
incidents de confidentialité. Les >incidents de confidentialité sont
définis dans le projet de loi n° 64, que nous étudions actuellement.
Donc, c'est vraiment, pour résumer, en cas
d'une cyberattaque, on a établi... on veut établir que la rapidité de réaction
de l'organisation est le maître-mot pour empêcher, ou, dans le cas présent, parce
qu'on a anticipé ou avéré un incident de confidentialité... Donc, dans le cas
où on anticipe une attaque, donc, il y a une attaque qui n'est pas réussie ou il
y a une attaque qui a réussi et donc qui a traversé les systèmes de défense,
dans l'un et l'autre, il y a urgence à agir. Donc, c'est un peu l'idée de cet article-là,
l'idée du sans délai, l'idée de communiquer les informations qui sont de nature
à prendre des mesures pour empêcher l'attaque ou en mitiger les conséquences,
là.
• (15 h 10) •
M. Marissal : O.K., mais
il n'est pas exclusivement question des attaques, ici, là. Ça peut être toute activité
entourant le traitement, le stockage de la donnée personnelle, là.
M.
Caire
:
Bien, en fait, non, M. le député, parce que vous devez vous référer au deuxième
alinéa de 12.2. Le deuxième alinéa dit : «Lorsqu'un organisme public
constate qu'une ressource informationnelle ou une information sous sa responsabilité
fait ou a fait l'objet d'une atteinte à sa confidentialité, à sa disponibilité
ou à son intégrité, ou qu'un risque d'une telle atteinte est appréhendé, il
doit prendre toutes les mesures visant à en corriger les impacts ou à en
réduire le risque.» Donc, c'est en vertu du deuxième alinéa de 12.2 que
vous devez lire 12.3.
M. Marissal : O.K. Alors,
ici, on est vraiment dans le département des...
M.
Caire
:
Cyberattaques.
M. Marissal : ...des
attaques ou tentatives d'attaque.
M.
Caire
:
C'est ça.
M. Marissal : Très bien,
mais ma question demeure. Est-ce qu'il y a, subséquemment dans le projet de loi,
un complément d'objet direct de cet article qui dit qu'il y a une autre façon
de faire monter l'information, que... si, d'aventure, là, une personne, qu'on
pourrait appeler le CDSI, là, on va faire court, le chef délégué de la sécurité
de l'information ne collabore pas, pour x ou y raison — on peut
imaginer des raisons — est-ce qu'il y a une autre façon de faire
cheminer l'information?
M.
Caire
:
En fait, non, parce que, techniquement, c'est lui qui détient l'information et
la responsabilité. Mais là, à ce moment-là, il est en défaut de sa responsabilité
vis-à-vis de la loi. Il peut toujours décider de faire ça, mais sa carrière va
être courte.
M. Marissal : Bien, ça
durera le temps que le chat sorte du sac.
M.
Caire
:
Ça durera le temps de l'opposition. C'est ça. Ça va durer le temps qu'on
réalise qu'il s'oppose à quelque chose qui <est de sa...
M.
Caire
:
...il est en défaut de sa
responsabilité
vis-à-vis de la loi. Il
peut
toujours décider de faire ça, mais sa carrière va être courte.
M. Marissal : Bien, ça
durera le temps que le chat sorte du sac.
M.
Caire
:
Ça durera le temps de
l'opposition. C'est ça.
Ça va durer le
temps qu'on réalise qu'il s'oppose à
quelque chose qui >est de sa
responsabilité, mais, je veux dire, il va être appelé à relever de nouveaux
défis, là.
M. Marissal : Oui, ou
s'occuper de sa famille. On connaît les codes. Mais vous avez dit vous-même ce
matin qu'il y a eu des cas où ça a été long, là, puis je ne sais pas si les
gens étaient assis sur leurs mains ou...
M.
Caire
: Oui,
oui, absolument, mais ces obligations-là n'existent pas aujourd'hui, M. le
député, là, c'est pour ça qu'on les met dans la loi.
M. Marissal : Ils
n'existaient pas au moment de l'exemple, donc, que vous nous donniez.
M.
Caire
: L'exemple
que nous avons... Prenons un exemple au hasard, Place 0-5, là, il n'y a
pas d'obligation légale, là.
M. Marissal : Je
comprends.
M.
Caire
:
Je veux dire, chaque organisme public est responsable de la sécurité de ses systèmes
dans le contexte actuel.
M. Marissal : Mais, tu
sais, je ne veux pas me transformer en épouvantail à moineaux, là, mais, tu
sais, des tentatives de «hacking», de cyberattaque, il y en a quand même beaucoup,
il y en a souvent, on le sait. Tu sais, le chef... je vais finir par
l'apprendre par coeur, le chef délégué se dit : Bien, regarde, il y a eu
une tentative, on l'a réglée tout de suite, ça ne s'est jamais rendu, ça a «poppé»
dans un écran, puis c'est fini, on n'en parle plus... puis qu'il y a un de ses
subalternes qui dit : Bien non, chef, il faudrait qu'on en parle, parce
qu'on a eu...
M.
Caire
:
Il n'a pas le choix, en fait. Puis, si je peux me permettre, il n'a pas le
choix de par le projet de loi n° 64. Donc, la divulgation, par 64, elle
est obligatoire. Et il n'a pas le choix de répondre aux demandes du chef gouvernemental
de la sécurité de l'information, de par la loi que, j'espère, nous adopterons.
Donc, dans les deux cas, il y a deux lois, là, qui encadrent, chacune dans
leurs compétences respectives, les obligations qui sont faites.
M. Marissal : Et je
présume qu'il y a une troisième loi, qui est celle sur les lanceurs d'alerte,
qui s'appliquerait.
M.
Caire
:
Oui, mais là on ne touche pas... là on touche aux actes répréhensibles, on ne
touche pas aux incidents de confidentialité.
M. Marissal : Qui n'est
pas un acte...
M.
Caire
: Donc,
la loi sur les lanceurs d'alerte, sur les actes répréhensibles, je ne pense pas
qu'elle s'appliquerait, dans le sens où... C'est une bonne question,
honnêtement, là, sur les actes répréhensibles, puis j'ai travaillé sur le
projet de loi, à l'époque, là, mais vous excuserez mes défaillances, là, mais
je ne sais pas si elle s'appliquerait. Peut-être. Là, vraiment, il faudrait que
je demande un avis juridique, là, mais, de toute façon, je veux dire, 64 lui
fait obligation. Dans le cas d'un incident de confidentialité, 64 lui fait
obligation de le divulguer et de le divulguer à la CAI aussi, là, je tiens à le
préciser, donc à la CAI, aux gens concernés et à toute personne qui peut
contribuer à circonscrire. Comme elle est technologiquement neutre, on n'a pas
voulu identifier le DPI dans 64, mais on vient clairement, ici, le faire, dans
la LGGRI, parce que, là, le volet technologique... 64, comme j'ai dit, <s'adresse
aux...
M.
Caire
:
…
et à toute personne qui peut contribuer à circonscrire. Comme elle est
technologiquement neutre, on n'a pas voulu identifier le DPI dans 64, mais on
vient clairement, ici, le faire, dans la LGGRI, parce que, là, le volet
technologique... 64, comme j'ai dit, >s'adresse aux obligations
juridiques, là. 95, lui, adresse les questions opérationnelles et
technologiques.
M. Marissal : O.K. Une
petite dernière. «Sans délai», est-ce que c'est défini plus précisément? Qu'est-ce
qu'on entend par «sans délai»?
M.
Caire
:
Oui. Et je vous dirais que j'ai insisté sur cette appellation-là. C'est
immédiatement au moment où vous avez connaissance des faits.
M. Marissal : Pourquoi
est-ce qu'on ne l'écrit pas comme ça?
M.
Caire
:
Parce que «sans délai», c'est ce que ça veut dire, c'est les termes usuellement
utilisés dans le corpus législatif.
M. Marissal : Oui?
M.
Caire
:
On sait bien, si c'est moi qui le dis, ça ne compte pas. Il préfère Me Bacon.
M. Marissal : Bien, chacun
nos compétences.
M.
Caire
:
Je vous taquine, M. le député.
M. Marissal : Je ne suis
pas avocat, je ne prétends même pas pratiquer le droit illégalement...
M.
Caire
:
Non. Bien, il y a le député de La Pinière, oui, c'est ça, qui s'improvise...
M. Marissal : ...comme
mon collègue de La Pinière, qui…
M.
Caire
:
Oui, c'est ça. Qui s'improvise...
M. Marissal : Non, mais c'est
parce qu'on apprend souvent dans, tu sais, les projets de loi, qu'il y a des
termes qui disent ça…
M.
Caire
:
Oui. Non. Tout à fait, tout à fait. Je vous taquinais, là, M. le député.
M. Marissal : …dans le
langage usuel, si je vous dis : Bien, essaie de me faire ça sans délai ou
reviens-moi sans délai, est-ce que la personne va comprendre que c'est comme,
dret là, ou ça peut aller à demain, tu sais?
M.
Caire
:
Oui. Non.
M. Marissal : Légalement,
c'est dret là.
M.
Caire
:
Dans les plus brefs délais, ça, ça pourrait aller à demain. Sans délai, c'est
là, là.
M. Marissal : O.K. C'est
intéressant. O.K., merci.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Oui.
J'aurais probablement un amendement, M. le Président, mais je veux en discuter
tout de suite très ouvertement avec le ministre. C'est vraiment du détail, c'est
la ceinture et les bretelles, là, mais il me semble que, quand le chef
gouvernemental de la sécurité de l'information demande des renseignements, là,
qui sont de nature personnelle, et ainsi de suite, là, il me semble que ce
serait assez justifié, ne serait-ce que pour les archives de la chose, qu'il
soit obligé à fournir précisément dans sa demande les motifs de sa demande.
Parce qu'il pourrait demander n'importe quand... demander des renseignements,
là : À matin, là, ça me tente de regarder quelque chose.
M.
Caire
:
Non, non, je vous entends. Je vous entends. C'est juste que moi, je le mets
dans un cadre opérationnel puis je te dis : Envoie-moi ta journalisation,
puis là la réponse, c'est : O.K., mais envoie-moi ça par écrit puis
envoie-moi les motifs pour lesquels tu me demandes ça. On veut-tu ça? Mais on
parle. On jase, là.
M. Barrette : On parle. C'est
l'inverse. Moi, ce que je souhaiterais, là... Puis ça, c'est pour des fins
documentaires, parce qu'à un moment donné il va y avoir des rapports puis des
audits, là.
M.
Caire
:
Oui, oui.
M. Barrette : Le chef de
sécurité, c'est un individu qui va avoir beaucoup de pouvoirs. Il va faire peur
au monde, là, techniquement. C'est le chef de la sécurité, là. Quand il va
débarquer, normalement, les colonnes du temple devraient trembler.
M.
Caire
:
Je suis assez d'accord.
M. Barrette : Peut-être
que quelqu'un pourrait vouloir abuser de sa situation, on ne sait jamais, alors
moi, je dis simplement que ça serait tout à fait indiqué, à mon avis, que le
chef de la sécurité gouvernementale dise : Il s'est passé telle chose,
nous avons eu vent que, et, pour cette raison, nous aimerions avoir les renseignements
a, b, c, d.
M.
Caire
:
Mais c'est ça que je dis, puis on jase, <là…
M. Barrette : …
simplement
que ça serait tout à fait indiqué, à mon avis, que le chef de la sécurité
gouvernementale dise : Il s'est passé telle chose, nous avons eu vent que,
et, pour cette raison, nous aimerions avoir les renseignements a, b, c, d.
M.
Caire
:
Mais c'est ça que je dis, puis on jase, >là, je suis dans une situation,
je suis sous attaque, l'attaque n'a pas réussi, je dis : Eh! Envoie-moi
tes journaux. Puis le chef délégué de répondre au chef du gouvernement :
Pas de trouble, envoie-moi ça par écrit, puis détaille-moi les motifs pour
lesquels tu me demandes ça, puis, quand j'aurai eu ça, là, je te l'enverrai.
M. Barrette : Oui, mais
ce n'est pas ça que… Moi, je le prends à l'envers. Là, on prend vraiment la
même situation, mais à l'envers. Moi, je la prends vue d'en haut, dans la
situation où il sera audité, je ne la prends pas vue d'en bas. Comment le cave
qui est en dessous ne va pas défier le gars qui est en haut pour lui demander
une justification?
M.
Caire
:
Bien, il ne le défie pas.
M. Barrette : Bien oui.
M.
Caire
:
Il respecte la loi. Il dit : Envoie-moi tes motifs, puis, quand je verrai
tes motifs…
M. Barrette : Bien oui,
mais ce n'est pas écrit, que la loi, là… fournir ses motifs.
M.
Caire
:
Puis l'autre affaire, l'autre affaire que je soumets respectueusement au député
de La Pinière... si je suis obligé d'évoquer mes motifs, est-ce que
quelqu'un va évaluer si mes motifs sont valables?
M. Barrette : Oui, mais,
là, ça, c'est… Oui, peut-être, c'est correct. Ça veut dire qu'il n'y aura
jamais, jamais de circonstance où on va, de façon abusive ou intempestive,
demander accès à des données. C'est facile : J'ai eu vent qu'il y a eu une
tentative de «hacking». O.K. Envoie-moi tes… O.K. Nous avons eu vent qu'il y a
eu une tentative d'intrusion dans nos données, alors on veut avoir la journalisation.
C'est facile. Tentative d'intrusion. «Hacking». Mais O.K., là, là, mais c'est
parce qu'à l'interne, là, on a eu vent que peut-être qu'il y aurait eu
circulation inappropriée de données.
Bien, moi, pour toute demande qui serait
demandée… faite, pas demandée, mais faite pour avoir accès à des données
personnelles, ça m'apparaît raisonnable que, dans la demande, il y ait un
minimum de justification ou d'information qui justifie la demande en question.
Moi, je ne demande pas un téléroman, là.
• (15 h 20) •
M.
Caire
:
Non, non, je comprends. Ce que j'essaie d'amener dans la discussion, c'est
qu'on est dans une logique où on dit : Tu dois lui communiquer sans délai.
Donc, on est en situation d'urgence. Puis je comprends que mon collègue de La Pinière
a une expertise des urgences nettement supérieure à la mienne. Donc, on est
dans une situation d'urgence. Est-ce que c'est le temps, à ce… puis je ne dis
pas que la demande n'est pas légitime, je veux dire, est-ce qu'on le fait là? Est-ce
que, subséquemment, il n'y aurait pas… Puis je comprends l'idée de la reddition
de comptes, puis je la comprends, puis l'idée n'est pas folle, là, mais moi,
là, je me mets dans la place de mon chef gouvernemental de la sécurité de
l'information, le chef délégué, je reprends un petit peu, là, le contexte du
collègue de Rosemont, on est dans une dynamique où les deux ne sont peut-être
pas les meilleurs amis du monde, situation typiquement humaine, puis là moi,
ils me demandent des informations, puis moi, je dis : Pas de <problème…
M.
Caire
:
…je reprends un petit peu, là, le contexte du collègue de Rosemont, on est dans
une dynamique où les deux ne sont peut-être pas les meilleurs amis du monde,
situation typiquement humaine, puis là moi, ils me demandent des informations,
puis moi, je dis : Pas de >problème, la loi m'oblige à te le
donner. Par contre, la loi me permet de te dire : Justifie-moi ça.
M. Barrette : Non, ce n'est
pas ça que…
M.
Caire
:
Bien, il faut trouver un libellé qui dit ça.
M. Barrette : Non, non,
non. Bien, ce n'est pas une question de justification que d'inclure dans la
demande les informations relatives à... bien, si on peut appeler ça une
justification, là, mais, en quelque part, moi, je dis simplement que... dit :
S'il y a rétroaction, c'est correct de faire ça avec un seul angle :
empêcher les demandes intempestives. Le gars qui est en haut, là, lui, là, s'il
fait des demandes intempestives, bien, peut-être que lui aussi, il va se faire
taper sur les doigts parce qu'il a fait des demandes intempestives.
M.
Caire
:
Je comprends. Est-ce qu'on…
M. Barrette : Et l'autre
élément que je voulais noter, là, je regarde 12, 12 qui est… on va dire que c'est
l'article avec un a majuscule, bon.
M.
Caire
:
Oui, oui, c'est clair.
M. Barrette : Bien, on a
12.1, 12.2 fait référence à 12.1, 12.3, 12.2, et ainsi de suite, là. C'est une
espèce d'article en cascade, tout s'emboîte. Alors, moi, je trouve qu'à 12.3,
de mettre là un élément qui oblige le demandeur de dire... deux points,
tel événement.
M.
Caire
: Bien,
moi, je…
M. Barrette : Ce n'est
pas... Il ne faut pas voir ça comme étant une justification. Ça ne donne pas le
pouvoir au délégué de dire non. Tout ce que ça fait, ça, c'est que ça dit :
Bien, regarde, tu as une raison de l'amender, là, bien, inscris-la, puis, à un
moment donné, quand on reverra rétrospectivement ce qu'il s'est passé dans les
deux dernières années…
M.
Caire
:
J'ai une proposition. Puis le DPI me parle.
M. Barrette : O.K. Oui,
j'ai vu, M. le ministre, qu'il vous parlait dans le dos.
M.
Caire
:
Oui, je le sais, mais, écoutez, quand on est ministre, je pense qu'il faut
s'habituer à ça.
M. Barrette : Oui, il y
en a quelques-uns, oui.
M.
Caire
: Non,
mais, M. le député, je vous soumets, modestement, article 12 de la loi qui
introduit l'article 22.1.1.
M. Barrette : Lequel? Lequel?
Lequel?
M.
Caire
:
C'est l'article 12 de la loi n° 95, qui viendrait introduire l'article 22.1.1 :
«Le gouvernement prévoit, par règlement, les modalités et conditions [applicables]
des articles 12.2 à 12.4.» Donc, ça, on pourrait… moi, j'ai… puis là, là…
M. Barrette : Ah! le
mettre dans le règlement. Bien, pourquoi ne pas le mettre dans la loi? C'est
bien plus simple. Voyons, ça, c'est une échappatoire, là.
M.
Caire
: Non,
non, non, mais c'est parce que moi, là, ce que… je ne suis pas contre.
M. Barrette : Alors,
soyons pour.
M.
Caire
:
Je ne suis pas contre l'idée. Ce que je dis à mon collègue de La Pinière,
c'est que nous sommes dans un article où nous avons à réagir rapidement. Ce que
je n'aime pas, c'est l'idée d'amener des éléments de discussion.
M. Barrette : Bien, ce n'est
pas un élément de discussion.
M.
Caire
:
Ah bien, oui, par exemple, là. Bien oui.
M. Barrette : Bien, non,
non.
M.
Caire
:
Bien oui.
M. Barrette : Bien non.
Bien non. Bien non.
M.
Caire
:
Bien, je ne comprends pas, d'abord. Parce que moi, je dois justifier ma
demande…
M. Barrette : Ce n'est
pas un élément de discussion, c'est un élément documentaire qui <sert…
M.
Caire
:
...d'amener des éléments de discussion.
M. Barrette : Bien, ce
n'est pas un élément de discussion.
M.
Caire
:
Ah bien, oui,
par exemple, là. Bien oui.
M. Barrette : Bien,
non, non.
M.
Caire
:
Bien oui.
M. Barrette : Bien
non. Bien non. Bien non.
M.
Caire
:
Bien, je ne comprends pas, d'abord.
Parce que moi, je dois justifier ma
demande…
M. Barrette : Ce n'est
pas un élément de discussion, c'est un élément documentaire qui >sert
éventuellement à une révision. Ce n'est pas un élément de débat, c'est
simplement de dire...
M.
Caire
:
Bien, O.K., mais il faut trouver un libellé.
M. Barrette : C'est comme
une lettre, là, quand le gouvernement envoie une lettre ou n'importe qui envoie
une lettre, il y a objet, en haut, objet : l'objet, bang! Dans le cas
présent, c'est : Si je suis pour demander des données personnelles, là,
voici l'événement qui est en cause.
M.
Caire
:
Mais je le dis d'entrée de jeu au député de La Pinière, je ne suis pas
contre l'idée que la demande soit motivée. Ce que je souhaite, c'est que cette
justification-là ne se fasse pas vis-à-vis de la personne à qui s'adresse la
demande, parce que ce ne sera pas à cette personne-là à évaluer si la demande était
pertinente.
M. Barrette : Bien oui,
mais c'est parce que...
M.
Caire
: Et
que cette justification-là ne soit pas un motif de délai. C'est juste ça que je
dis. Puis, si le député de La Pinière est d'accord avec moi, trouvons un
libellé. Et ce que je lui propose, c'est de l'intégrer à l'article 22.1.1,
et pas dans une perspective de dire : 22.1.1 comprend ça.
M. Barrette : Ce que...
M.
Caire
:
On peut... On pourra modifier... Mais je veux juste finir, M. le député.
M. Barrette : Oui, oui,
excusez. Pardon.
M.
Caire
:
22.1.1 pourra dire ce qu'il dit. Et nous pourrons écrire dans la loi que ces
règlements-là doivent prévoir notamment... On en a fait, des amendements comme
ça, à satiété, là.
M. Barrette : Moi, si ce
que je recherche est écrit dans la loi, je n'ai pas de problème.
M.
Caire
:
Oui. Parfait.
M. Barrette : Mais, si c'est
dans la loi, ça sera défini par un règlement à venir, j'ai un problème.
M.
Caire
:
Non, non, non. Je lui dis qu'on pourra, comme on le fait...
M. Barrette : C'est
correct.
M.
Caire
:
...comme on l'a fait. La loi dit : Tu dois faire un règlement, ta, ta, ta,
notamment... le règlement doit comprendre notamment la justification d'une
demande en vertu de 12.3. Je n'ai pas de problème à écrire ça, là.
M. Barrette : O.K. Alors,
vous allez... Me Bacon, vous allez être aussi inspirée que pour 7.1?
M.
Caire
: Ou Pierre.
M. Barrette : Ou Pierre. M. Rodrigue.
M.
Caire
:
Moi, je n'ai pas de problème. Je n'ai pas de problème.
Mais 12.3, il traite l'urgence d'agir. Je
comprends la préoccupation du député de La Pinière. Je suis d'accord qu'on
ne peut pas se servir de ce pouvoir-là pour en abuser et demander des
renseignements personnels à tout vent. Je suis d'accord pour apporter un
amendement qui va dire que le chef gouvernemental de la sécurité de
l'information devra rendre des comptes sur les renseignements personnels qui
lui auront été communiqués.
M. Barrette : On
s'entend, là, on fera ça. O.K.
M.
Caire
:
Je suis d'accord. Je pense que 22.1.1, à la suggestion...
M. Barrette : Nous allons
nous en souvenir à 22.1.1.
M.
Caire
: Ah
bien, oui, oui, puis on pourra même faire une proposition d'amendement, Gaétan...
Le Président (M. Simard) :
L'idée de l'amendement, pour l'instant...
M. Barrette : Arrivera
plus tard.
Le Président (M. Simard) :
Très bien, arrivera plus tard.
M. Barrette : Maintenant,
M. le Président, un dernier commentaire.
Le Président (M. Simard) :
Oui, je vous en prie.
M. Barrette : 12.3, là,
il n'y a absolument rien là-dedans qui a une notion d'urgence, là.
M.
Caire
:
Bien, «sans délai», il n'est quand même pas si pire, là.
M. Barrette : Non, le
«sans délai», c'est pour <amener...
M.
Caire
:
…
on pourra même faire une proposition d'amendement, Gaétan...
Le Président (M. Simard) :
L'idée de l'amendement, pour l'instant...
M. Barrette : Arrivera
plus tard.
Le Président (M. Simard) :
Très bien, arrivera plus tard.
M. Barrette :
Maintenant, M. le Président, un dernier commentaire.
Le Président (M. Simard) :
Oui, je vous en prie.
M. Barrette : 12.3,
là, il n'y a absolument rien là-dedans qui a une notion d'urgence, là.
M.
Caire
:
Bien, «sans délai», il n'est quand même pas si pire, là.
M. Barrette : Non, le
«sans délai», c'est pour >amener la documentation demandée au demandeur.
C'est ça qu'il est, le «sans délai».
M.
Caire
:
Oui, oui.
M. Barrette : Bien, ça ne
veut pas dire que c'est une situation d'urgence. Ça veut juste dire :
Regarde, là, je te demande ça, puis tu me l'envoies au PC.
M.
Caire
: O.K.,
mais on est quand même dans 12.2, alinéa 2, là.
M. Barrette : Bien oui,
mais...
M.
Caire
:
«Lorsqu'un organisme public constate qu'une ressource informationnelle ou une
information sous sa responsabilité fait ou a fait l'objet d'une atteinte à sa
confidentialité, à sa disponibilité [...] à son intégrité, ou qu'un risque d'une
telle atteinte est appréhendé, il doit prendre toutes les mesures visant à [...]
corriger les impacts ou [...] en réduire [les conséquences].» Un organisme
public doit — c'est comme ça qu'il faut le lire,
là — communiquer les informations sans délai. Donc, non, ce n'est pas
écrit… il n'y a pas écrit…
M. Barrette : Ce n'est
pas écrit. Ce n'est même pas écrit «immédiatement».
M.
Caire
: Mais
c'est ça, ce n'est pas écrit «il y a péril en la demeure», mais, tu sais…
M. Barrette : Je fais
seulement le commentaire, M. le Président, pour confirmer au ministre que nous
n'avons pas la même notion d'urgence, effectivement.
M.
Caire
:
Ça se peut.
M. Barrette : Voilà.
Alors, nous allons passer au sujet suivant, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
À moins que notre collègue de Rosemont ne souhaite intervenir.
M. Marissal : …
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Donc, nous en sommes rendus à l'article 12.4. M. le ministre.
M.
Caire
:
M. le Président :
«Le président du Conseil du trésor peut
utiliser les renseignements visés à l'article 12.3 pour soutenir les
organismes publics en cas d'atteinte ou de risque d'atteinte visés au
deuxième alinéa de l'article 12.2 et il dispose de tous les pouvoirs
nécessaires pour ce faire dont celui de conclure, conformément à la loi, des
ententes avec toute personne ou avec tout organisme au Canada ou à l'étranger
lorsqu'il l'estime nécessaire pour assurer la sécurité de l'information.
«Le président du Conseil du trésor peut
communiquer à ces personnes ou à ces organismes les renseignements visés au
premier alinéa qui sont nécessaires afin de prévenir, de détecter ou de
diminuer les impacts en cas d'atteinte ou de risque d'atteinte.»
Alors, M. le Président,
l'article 12.4 prévoit que le président du Conseil du trésor dispose de
tous les pouvoirs nécessaires pour soutenir les organismes publics en cas
d'atteinte ou de risque d'atteinte aux ressources informationnelles ou à
l'information, dont celui de conclure des ententes avec toute personne ou tout
organisme au Canada ou à l'étranger.
Le Président (M. Simard) :
Bien. Des commentaires?
M. Barrette : Oui, parce
que ça, c'est un article libellé d'une façon plus… comment dirais-je, à portée
plus vaste que 7.1. Parce que ça veut dire quoi, ça, «dispose de tous les
pouvoirs»? Il peut faire arrêter quelqu'un?
M.
Caire
:
Non.
M. Barrette : Bon. Alors…
M.
Caire
: Non,
mais tous les pouvoirs relatifs à discuter, négocier et conclure des ententes.
Tu sais, on parle de conclure des ententes, ici, là.
• (15 h 30) •
M. Barrette : Bien non,
je <comprends, mais là la phrase…
>
15 h 30 (version révisée)
<15397
M. Barrette :
…dispose de tous les pouvoirs, il peut faire arrêter
quelqu'un?
M.
Caire
:
Non.
M. Barrette : Bon.
M.
Caire
:
Non, mais tous les pouvoirs relatifs à discuter, négocier et conclure des
ententes. Tu sais, on parle de conclure des ententes ici, là.
M. Barrette : Mais
non, je >comprends, mais là la phrase, elle dit : «...il dispose de
tous les pouvoirs nécessaires pour ce faire», O.K., pour soutenir les organismes.
«Pour ce faire», c'est soutenir les organismes, «dont celui de conclure»… Bon.
Mais «tous les pouvoirs nécessaires pour ce faire», ma lecture, c'est, ce
faire, c'est soutenir les organismes, est-ce que je me trompe?
M.
Caire
:
Non, non, vous ne vous trompez pas.
M. Barrette : Bon, alors,
tous les pouvoirs pour soutenir les organismes, c'est quoi, tous ces
pouvoirs-là? Il peut ordonner un déplacement de personnel d'un endroit à l'autre?
Tous les pouvoirs, ça veut dire quoi? Et là, en plus, après ça, là, on dit «conformément
à la loi». Quelle loi?
M.
Caire
:
Bien, cette loi.
M. Barrette : Cette
loi-là?
M.
Caire
: La
LGGRI.
M. Barrette : Et là, après ça,
«des ententes avec toute personne ou [...] tout organisme», là, essentiellement,
là, je peux transmettre des informations à INTERPOL.
M.
Caire
: Oui,
ou le Centre de la sécurité des télécommunications du Canada.
M. Barrette : Je
comprends, là, mais je veux dire, c'est large, là.
M.
Caire
:
Bien, c'est large… C'est large, oui et non. C'est dans la perspective d'assurer
la sécurité de l'information, là, ce n'est pas… On est dans une situation où on
protège les systèmes d'information. Je vous donne un exemple, puis c'est
public, donc je peux en parler, là. Nous avons conclu, le Québec, le
Secrétariat du Conseil du trésor… bien, le gouvernement du Québec, en fait,
entériné par le Conseil des ministres, a conclu une entente de partenariat avec
le Centre de la sécurité des télécommunications du Canada, dans laquelle on
prévoit, effectivement, échanger des expertises, échanger des informations,
échanger du matériel technologique pour assurer la sécurité de nos systèmes.
M. Barrette : Mais ça, c'est
bien correct, M. le Président, mais là on parle aussi de la possibilité de
faire circuler, dans un autre environnement, des données personnelles.
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : Bon, bien,
c'est… Moi, c'est là où le bât blesse, pas nécessairement blesse, mais les
grands points d'interrogation sont là. Alors, dans 64, là, on met plein, plein,
plein de balises, notamment des balises qui doivent assurer que là où les
données s'en vont… sont de niveau sécurité identique ou équivalent à ce que
l'on a ici.
Là, c'est pour ça que je demandais : «conformément
à la loi», quelle loi? Ce n'est pas 64, là, c'est 92.5. Moi, qu'on fasse des
ententes techniques et/ou technologiques avec des organismes réglementaires ou policiers,
je le comprends, mais, si, aussi, en plus, on fait circuler des données
personnelles, n'allons-nous pas <au-delà…
M. Barrette : …
c'est
pour ça que je demandais : «Conformément à la loi», quelle loi? Ce n'est
pas 64, là, c'est 92.5. Moi, qu'on fasse des ententes techniques et/ou
technologiques avec des organismes réglementaires ou policiers, je le
comprends, mais, si, aussi, en plus, on fait circuler des données personnelles,
n'allons-nous pas >au-delà de ce que nous devrions faire, notamment
considérant tout ce que l'on essaie de protéger via 64?
M.
Caire
:
Bien, en fait… Et là, est-ce que vous connaissez Jiminy Cricket?
M. Barrette : Oui, mais
il n'est pas présent ici.
M.
Caire
:
Ah oui! Il est présent, il est présent.
M. Barrette : Mais il est
peut-être le surnom de quelqu'un, là.
M.
Caire
:
Et il souhaiterait intervenir.
M. Barrette : Bon, c'est
qui, Jiminy Cricket? Ah! O.K.
Le Président (M. Simard) :
Alors, monsieur…
M. Barrette : On connaît
maintenant son nom et son surnom, c'est bon.
M.
Caire
:
Non, mais c'est parce qu'il est sur mon épaule, c'est ma conscience.
M. Barrette : D'accord.
M.
Caire
:
Non, mais je vais laisser M. Rodrigue donner des exemples, puis après ça je
vais poursuivre avec la réponse, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
M. Rodrigue.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Un exemple que… ce que ça peut viser… (Panne de son) …récemment, puis vous me
permettrez de ne pas nommer l'organisation, mais on a reçu, via les corps
policiers, une information du FBI à l'effet que des codes d'administrateurs,
d'administrateurs de bases de données, mots de passe circulaient sur le «dark
Web». Donc, ça nous a permis, via le centre opérationnel de cyberdéfense de ce
portefeuille-là, de communiquer avec l'organisation, de lui dire que nous
avions ces codes-là et de vérifier. Puis effectivement il y avait eu… il y
avait déjà un cyberpirate qui était… qui avait intégré, là, les systèmes de l'organisation
en question.
Donc, c'est un peu ça qu'on veut viser… l'article,
par la communication de renseignements. C'est qu'on fait de la veille sur le
«dark Web», et on peut trouver des «log on», mots de passe, noms de personnes,
des fois, même, des noms, des numéros d'assurance sociale. Et il faut qu'on
soit en mesure de communiquer avec les organismes qui sont susceptibles d'avoir
des données sur ces personnes-là pour les protéger elles-mêmes. Donc, c'est ça
qu'on veut signifier.
Donc, c'est parce que c'est un réseau, le
réseau de la cybersécurité, et donc c'est de l'information qui circule via les
corps policiers ou des ententes, comme le ministre disait, avec le Centre de la
sécurité des télécommunications. Puis ça va être important d'en faire, d'autres
types d'ententes comme ça, parce que les cyberpirates, par définition, sont
partout dans le monde, et c'est une communauté qui se tient, la communauté de
la cybersécurité, là.
M. Barrette : Bon, moi,
je…
M.
Caire
: …me
permettre, je vais compléter la réponse, parce que j'avais… J'ai commencé des
démarches avec le gouvernement français pour essayer d'avoir ce type d'entente
là. Malheureusement, notre législation actuelle faisait en sorte que ce n'était
pas possible. Le projet de loi n° 64 va ouvrir ces portes-là. Alors, vous
comprendrez qu'à travers le gouvernement français ce serait la communauté
européenne qui ferait partie de ce réseau-là, donc il y a un intérêt pour nous
à pouvoir avoir ce genre d'entente là, éventuellement.
Donc, c'est ça, l'idée générale, c'est d'avoir
un réseau qui s'étend, parce que, comme le disait M. Rodrigue, souvent de
fois, les pirates ne sont pas nécessairement sur notre territoire. Il faut
comprendre ça, là, ils peuvent être à peu près n'importe où. Et donc nous
sommes à leur portée, mais eux ne sont pas à la nôtre. Donc, on ne lutte pas à
armes égales, là.
M. Barrette : Bon, M. le
Président, je suis très content de l'explication. Je pensais bien que ça allait
être <quelque chose…
M.
Caire
:
…comme le disait M. Rodrigue, souvent de fois, les pirates ne sont pas
nécessairement sur notre territoire. Il faut comprendre ça, là, ils peuvent
être à peu près n'importe où. Et donc nous sommes à leur portée, mais eux ne
sont pas à la nôtre. Donc, on ne lutte pas à armes égales, là.
M. Barrette : Bon, M.
le Président, je suis très content de l'explication. Je pensais bien que ça
allait être >quelque chose comme ça, puisque, moi-même, j'ai pris
l'exemple d'INTERPOL, bon, c'est le FBI européen. Alors, c'est correct, mais ne
devrait-il pas y avoir un ajout dans l'article qui spécifie que «toute personne
[et] tout organisme au Canada ou à l'étranger» sont des personnes ou des
organismes qui ont un niveau, je ne sais pas comment le dire, là, qui serait
satisfaisant légalement, qui ont un niveau légal d'approbation, d'accréditation
sécuritaire, genre, notamment la police, le FBI, «whatever».
Là, de la manière que c'est ouvert, c'est…
Vous pourriez faire comme à la TV, dans les séries télévisées, où il y a toujours
un policier qui s'en va voir un «hacker» totalement illégal pour résoudre son problème.
Là, c'est comme si on pouvait faire ça, là, «toute personne ou [...] tout
organisme au Canada ou à l'étranger», ça pourrait être n'importe quoi. Alors, est-ce
qu'on ne devrait pas spécifier que, dans ce cadre-là, on envoie ça à des gens
qui ont au moins… ce n'est pas le bon mot, là, mais une accréditation, un
niveau, je ne sais pas comment on le dit dans ce monde-là, qui garantisse que,
là où est-ce que ça va atterrir, on est avec nos pairs? Mais là, si ça, c'est
trop demander…
M.
Caire
:
Non, ce n'est pas une question que c'est trop demander, M. le député, là, mais,
écoutez, vous avez travaillé dans le domaine, vous le savez, que ce n'est pas
si simple que ça. Tu sais, à chaque fois qu'on intègre un critère à la loi,
puis je ne dis pas qu'il ne faut pas le faire, là, il faut comprendre que ce
critère-là, il devient fixe.
M. Barrette : Oui, alors,
M. le Président, je vais répondre tout de suite à cet argument-là parce que…
M.
Caire
:
Mais je n'ai même pas fini.
M. Barrette : Non, parce
que tout le raisonnement est dans la phrase introductive. Le ministre me dit :
Vous avez travaillé dans ce domaine-là. Bien, exactement, c'est pour ça que je
pose la question, et je vais donner l'exemple. Il fut un temps, là, lorsque
l'Internet est devenu plus performant, autrement dit, qu'on était capable de
transformer des grosses bases de données ou des données qui étaient
volumineuses... Ce qu'on ne pouvait pas faire il y a 20 ans, il y a
environ une dizaine d'années, là, c'était rendu fluide, qu'on pouvait
transférer… puis là je vais prendre mon exemple personnel, évidemment, qu'on
pouvait transférer des images de radiologie. Des images de radiologie, là,
c'est des gigamètres par image, il y en a 1000
à la shot qu'il faut envoyer, O.K.?
Et là, à un moment donné, là, et ça,
écoutez bien cette histoire-là, elle est magnifique, elle est vraie, en plus,
puis elle n'est pas canadienne, elle est américaine. À un moment donné, là, le
public américain s'est rendu compte que des hôpitaux américains envoyaient
leurs images dans un autre pays parce que, de fuseau à fuseau horaire, c'était
le jour à un endroit, la nuit aux États-Unis, ça fait qu'on pouvait avoir des
réponses immédiates, jusqu'à ce que quelqu'un lève le voile et se rende compte
que l'individu qui était à l'autre bout, qui donnait une interprétation sur une
<image…
M. Barrette : ...
que
des hôpitaux américains envoyaient leurs images dans un autre pays parce que,
de fuseau à fuseau horaire, c'était le jour à un endroit, la nuit aux
États-Unis, ça fait qu'on pouvait avoir des réponses immédiates, jusqu'à ce que
quelqu'un lève le voile et se rende compte que l'individu qui était à l'autre
bout, qui donnait une interprétation sur une >image, un diagnostic, n'avait
pas les compétences requises.
M.
Caire
:
Non, mais je le comprends...
M. Barrette : Juste un
instant. Alors là…
M.
Caire
:
Ah! C'est... lui a le droit de me couper, mais moi, je n'ai pas le droit. C'est
injuste.
• (15 h 40) •
M. Barrette : Je n'ai pas
fini mon exemple.
M.
Caire
: Moi,
je n'avais pas fini mon intervention.
M. Barrette : Alors là,
les États américains, là où c'est arrivé en premier, puis ça a commencé au
Massachusetts...
M.
Caire
: Tout
commence au Massachusetts.
M. Barrette : ...ils ont
dit : C'est terminé. Vous allez devoir faire la preuve qu'à l'autre bout,
là, de la planète ils ont la compétence équivalente à ici.
M.
Caire
:
Oui, mais...
M. Barrette : Et... Et...
Et...
M.
Caire
:
Oui, mais on n'est pas dans le même univers, là.
M. Barrette : Bien...
M.
Caire
:
Là, vous me parlez de radiologie.
M. Barrette : Non, je
parle de niveaux. Ici, on...
M.
Caire
:
Non, non, non. Vous me parlez de...
M. Barrette : La
transposition, là, c'est le niveau de sécurité. Là, je ne parle plus.
M.
Caire
: M.
le député de La Pinière, vous pouvez me parler de radiologie. On a eu ces
débats-là dans mon ancienne vie. On a, au Québec, des ordres professionnels qui
nous permettent de dire : Bon, bien, voici qui est un radiologiste et qui
ne l'est pas. Bon. Maintenant, en matière de cybersécurité, il n'existe pas,
l'équivalent, là. Je veux dire, il y a des évidences, là, genre, justement, le
centre... la sécurité des télécommunications, la Direction générale de la
sécurité de l'information du gouvernement du Québec. En France, ça a une autre
appellation. Aux États-Unis ou dans les autres provinces, ça... Bon. Ça, on le
sait.
Ceci étant dit, sur quel critère
pouvons... Quel critère pouvons-nous mettre, dans la loi, qui ne sera pas
restrictif au sens où on veut être capable de faire affaire avec des
organisations qui ont... qui peuvent nous aider? Parce que l'idée, là, c'est
de dire : Pouvez-vous nous aider à assurer la sécurité de nos systèmes? Et
qui ne fera pas en sorte qu'on va être obligés d'exclure des organismes qui
pourraient le faire, mais, compte tenu du fait qu'ils n'ont pas la norme x, y,
machin truc, bien, on ne peut pas? La loi dit qu'on ne peut pas, ça fait qu'on
ne pourra pas, malgré le fait que, de toute évidence, vous pourriez nous aider.
Je vous donne un exemple. Je regarde un
événement comme le… puis, en marge de l'article, je regarde un événement comme
le Hackfest, où il y a souvent des gens là-dedans qui ne sont pas
nécessairement certifiés ci et ça, mais qui sont des machines de guerre en
matière de piratage informatique, là, disons-le. On fait quoi? Le critère qu'on
met dans la loi pour dire : Bien, ces gens-là pourraient nous aider, c'est
quoi? C'est quoi, le critère? Alors, moi, je comprends ce que le député de
La Pinière dit puis je ne dis pas que je suis en désaccord, c'est sûr, mais,
pour moi, là, la phrase, c'est «lorsqu'il l'estime nécessaire pour assurer la
sécurité de l'information».
Alors là, je comprends que ça, ça
présuppose qu'on dit au gouvernement : On te fait confiance pour choisir
des organisations qui vont être <capables...
M.
Caire
:
...
puis je ne dis pas que je suis en désaccord, c'est sûr, mais, pour
moi, là, la phrase, c'est «lorsqu'il estime nécessaire pour assurer la sécurité
de l'information».
Alors là, je comprends que ça, ça
présuppose qu'on dit au gouvernement : On te fait confiance pour choisir
des organisations qui vont être >capables de t'aider. Est-ce qu'on fait
ça? Est-ce qu'on ne fait pas ça? Je laisse le législateur le soin de décider de
ça, mais, si on ne fait pas ça, on met un critère. Si on met un critère, quel
est-il? Puis comment on s'assure qu'on met un critère qui ne va pas faire en
sorte qu'on va éliminer les gens qui pourraient nous aider factuellement, mais parce
qu'ils ne répondent pas au critère qu'on a mis, bien, on ne pourra pas
collaborer avec eux? C'est juste ça, mon point.
M. Barrette : C'est tout?
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : C'est assez
facile à défaire, alors je vais le défaire. Alors, prenons l'exemple du
Hackfest, qui est la même chose que le CyberGym dont a fait référence un
des... Je pense que c'est M. Waterhouse...
M.
Caire
:
M. Sarrazin.
M. Barrette : Sarrazin.
C'est la même affaire, dans un Hackfest ou dans un CyberGym, là, vous allez
faire venir des «wiz kids», là, dont la vie illicite est de faire du hacking,
vous allez les mettre dans un local, ils vont rentrer là probablement avec rien
d'autre que leurs deux mains puis leur cerveau, on va les mettre devant un
ordinateur, puis ils vont partir avec rien, ils vont tenter de s'introduire. On
va voir s'ils ont réussi puis on va faire suivre le fil, ils ne partiront pas
avec des données. Quand qu'ils auront rentré, on l'aura su, puis ils ne
partiront avec rien. Bon.
Moi, je parle ici du cas de figure où on
est obligé… Comme M. Rodrigue l'a dit, c'est un excellent exemple, où, pour
résoudre un problème, remonter la trace, le chemin jusqu'au criminel, on est obligé
de transférer des données, bien, personnelles. Bien, moi, je dis : C'est
correct, je n'ai pas de problème avec ça. Tout ce que je dis, c'est que, si,
pour des personnelles, pas techniques, pas technologiques, si, pour des données
personnelles, on a besoin de faire circuler des données ailleurs, qu'on
s'assure qu'on les envoie… ou qu'on dise, dans la loi, qu'on les envoie à des
gens qui ont un... Ça peut être bien lousse comme terme, là, mais qui ont… ils
sont reconnus pour leur capacité de garder sécuritairement les données. Ça ne
demande pas une norme ISO au FBI, là, c'est implicite ou même explicite dans le
texte. Alors, c'est les deux cas de figure.
Là, actuellement, de la manière que c'est
écrit, là, je peux envoyer des données personnelles, pas techniques,
personnelles à un «hacker» que mon gars connaît en Europe. Aïe! Je le connais,
ce gars-là, c'est un maudit bon «hacker», envoyez les données, puis qu'il nous
teste pour voir. Bien, ça, je pense que ça ne devrait pas être permis.
M.
Caire
:
Bien, je repose ma question. Je n'ai pas de problème, je veux dire, je vais
écouter la proposition d'amendement du collègue de La Pinière. Mais c'est
quoi, le critère? C'est quoi, le libellé? Moi, je n'ai pas... Mais
sérieusement, là, puis on va l'adopter.
M. Barrette : Alors,
suspendons quelques instants, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Mais, avant cela, je cède la parole au député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, juste
parce que c'est dans le même sens, hein? Ça me fait penser au film Catch Me
If You Can, que vous avez probablement vu, non? J'espère.
M.
Caire
: Absolument.
M. Marissal : Sinon, ça
manque à <votre...
M. Barrette : ...
suspendons quelques instants, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Mais, avant cela, je cède la parole au député de Rosemont.
M. Marissal : Oui,
juste parce que c'est dans le même sens, hein? Ça me fait penser au film Catch
Me If You Can, que vous avez probablement vu, non? J'espère.
M.
Caire
:
Absolument.
M. Marissal : Sinon,
ça manque à >votre culture.
M.
Caire
: À
plus d'une reprise, d'ailleurs.
M. Marissal : Le député
de La Pinière ne semble pas avoir vu Catch Me If You Can.
M.
Caire
:
Mais le député de La Pinière manque quelque chose.
M. Marissal : Mais c'est
vrai que, parfois, on utilise des criminels pour traquer d'autres criminels,
là, ce qui est éthiquement discutable en toutes circonstances, puis c'est vrai
que ça ouvre la porte à ça. Puis, à la fin, si vous dites : Oui, mais on a
évité quatre autres attaques catastrophiques contre le gouvernement, bon, on
serait peut-être mal pris de vous le reprocher. Et, cela dit, c'est un projet
de loi qu'on étudie, là, qui va devenir loi, ce n'est pas un scénario de film.
Donc, on est peut-être mieux de faire tout le tour de la question. Moi, j'ai
une autre question par rapport à ça. Est-ce que… Quand vous dites «toute
personne ou [...] tout organisme», est-ce qu'on exclut, donc, les firmes
privées?
M.
Caire
:
Non.
M. Marissal : Ça fait que,
si Garda se lance dans la protection des données personnelles, peut-être
l'ont-ils déjà fait, je ne connais pas assez bien l'entreprise, on pourrait
aller là.
M.
Caire
:
Il faut faire attention, il faut faire attention, M. le député, là, on n'est
pas dans la sous-traitance de la sécurité, là.
M. Marissal : Bien, faire
appel, dans le cadre d'une enquête ou d'un risque, ce n'est pas de la
sous-traitance permanente, mais c'est ponctuel. On pourrait aller chercher, par
exemple, une des nombreuses entreprises dans l'intelligence artificielle qui
pullulent à Montréal. Ça reste des privés, même si elles sont souvent en OSBL,
là, en OBNL, puis on pourrait débattre de ça, mais là n'est pas la question,
là, mais, à ce moment-là, on ouvre la porte, là, c'est autre chose.
M.
Caire
: Oui.
Non, non, je comprends, je comprends. Oui, mais...
M. Marissal : Et je n'ai
pas d'objection formelle de principe, je veux juste voir. Vous ouvrez la porte,
là.
M.
Caire
: Mais
non. Non, non, parce le projet de loi instaure ni plus ni moins que le réseau gouvernemental
de cyberdéfense, là, qui est à l'interne… Je veux dire, les chefs délégués de
la sécurité de l'information sont des gens de l'interne, le chef gouvernemental
de la sécurité de l'information est à l'interne, le Centre gouvernemental de
cyberdéfense, c'est à l'interne. Donc, on est dans des ententes ponctuelles qui
pourraient, oui, amener un avantage sur la sécurité de l'information, je pense
que vous donnez un exemple qui est intéressant. Peut-être qu'une nouvelle application
en intelligence artificielle dont… pour laquelle nous n'avons pas l'expertise,
tu dis : Bon, bien, ça, on voudrait intégrer ça à nos systèmes, viens nous
former, viens déployer ça chez nous puis viens nous former, viens former mon
monde, ça pourrait faire l'objet d'une entente.
M. Marissal : O.K. Bon, à
ce compte-là, vous pourriez immédiatement donner quelques contrats au Mossad,
j'imagine, là, puis ça ferait partie de vos partenaires de choix pour…
M.
Caire
:
Qui vous dit qu'on ne l'a pas fait?
M. Marissal : Pardon?
M.
Caire
:
Qui vous dit qu'on ne l'a pas fait?
M. Marissal : Non, mais c'est
bon, je… ça ouvre des portes, là.
M.
Caire
:
<Mais
je...
M. Marissal : …
O.K.
Bon, à ce compte-là, vous pourriez immédiatement donner quelques contrats au
Mossad, j'imagine, là, puis ça ferait partie de vos partenaires de choix pour…
M.
Caire
:
Qui vous dit qu'on ne l'a pas fait?
M. Marissal : Pardon?
M.
Caire
:
Qui vous dit qu'on ne l'a pas fait?
M. Marissal : Non,
mais c'est bon, je… ça ouvre des portes, là.
M.
Caire
: >Mais
je… Puis je le dis, là, à visière levée, là, l'intention du gouvernement…
M. Barrette : Bien non,
mais ce n'est pas ça, la question.
M.
Caire
:
Non, mais je n'ai pas fini. Arrête, ce n'est pas ça, la question, bien tannant,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
S'il vous plaît, on se concentre sur nos interventions.
M.
Caire
:
Merci. Non, non, mais, M. le Président, le député de La Pinière et moi, on
se taquine comme ça, mais c'est sans malice.
Ceci étant dit, et la politique de
cybersécurité, là-dessus, est assez claire, le gouvernement doit garder le
contrôle de ses actifs critiques. Le réseau gouvernemental de cyberdéfense est
un actif critique du gouvernement, donc cette expertise-là, cette maîtrise-là,
ce contrôle-là doit rester à l'interne. Ça, pour ça, il n'y a pas de
négociation possible, là, je veux être bien clair là-dessus, là. Donc, il peut
arriver ponctuellement qu'on ait, oui, besoin… bien, comme on le fait avec le…
bien, quoiqu'avec le gouvernement fédéral l'entente est à plus long terme, là,
mais comme on pourrait le faire avec d'autres États. Mais c'est une question
d'élargir le périmètre de sécurité du gouvernement. Ceci étant dit, je suis
tout à fait ouvert à un amendement, mais, comme je vous dis, là, il y a une
complexité, il y a une complexité.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons suspendre. Très bien. Nous suspendons.
(Suspension de la séance à 15 h 49)
(Reprise à 15 h 57)
Le Président (M. Simard) :
Alors, cher s collègues, nous reprenons nos délibérations. Et cette pause
a été néanmoins très fructueuse. Alors, M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Merci, M.
le Président. Vous avez tout à fait raison, ça a été très fructueux. Alors,
nous avons convenu, M. le Président, que nous allions régler le problème comme
précédemment à 22.1.1.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Y aurait-il d'autres commentaires sur 12.4? Sans quoi, nous allons
passer à l'analyse du sous-onglet 12.5. M. le ministre.
M.
Caire
: M. le
Président, donc : «12.5. Le président du Conseil du trésor maintient, au
sein du secrétariat du Conseil du trésor et sous la direction du chef gouvernemental
de la sécurité de l'information, une unité administrative spécialisée en
sécurité de l'information.»
M. le Président, l'idée est de formaliser
le Centre gouvernemental de cyberdéfense.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Des remarques?
M. Barrette : …
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont, ça va? 12.6.
M.
Caire
:
«12.6. Le chef gouvernemental de la sécurité de l'information assume les responsabilités
suivantes :
«1° diriger l'action gouvernementale en
matière de sécurité de l'information;
«2° recommander au Conseil du trésor des
règles pour assurer la sécurité de l'information, incluant celles relatives à
l'authentification et à l'identification ainsi que recommander au président du
Conseil du trésor des cibles de performance applicables aux organismes publics
en matière de sécurité de l'information;
«3° établir le modèle de classification de
sécurité des données numériques gouvernementales en fonction de leur nature, de
leurs caractéristiques, de leur utilisation et des règles qui les régissent, et
le faire approuver par le Conseil du trésor;
«4° signifier aux organismes publics des
attentes en matière de sécurité de l'information et leur formuler des
indications d'application;
«5° surveiller la mise en œuvre par les
organismes publics des obligations en matière de sécurité de l'information
découlant de l'application de la présente loi, veiller à leur respect et
évaluer les mesures prises par les organismes publics en telle matière;
«6° rendre compte au président du Conseil
du trésor, selon les conditions et modalités déterminées par ce dernier, des
résultats liés aux cibles de performance ainsi que du respect des obligations
et lui formuler toute recommandation nécessaire;
«7° exercer toute autre fonction que lui
attribue le président du Conseil du trésor ou le gouvernement.»
Donc, voilà, M. le Président, ce sont effectivement
les responsabilités que devra assumer le chef gouvernemental de la sécurité de
l'information.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des remarques sur cette section?
M. Barrette : Oui. Une question.
• (16 heures) •
Le Président (M. Simard) :
Je vous en prie.
M. Barrette : C'est <correct,
je n'ai pas…
>
16 h (version révisée)
<485
M.
Caire
:
...donc, voilà,
M. le Président. Ce sont
effectivement les
responsabilités
que devra assumer le chef
gouvernemental de la sécurité de
l'information.
RLe Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des remarques sur cette section?
M. Barrette : Oui, une
question.
Le Président (M. Simard) :
Je vous en prie.
M. Barrette : C'est >correct,
je n'ai pas de commentaire vraiment à faire sur ce qui est écrit, mais qui va
faire les audits puis ce genre de choses là?
M.
Caire
: Vous
parlez selon le…
M. Barrette : En matière
de sécurité et d'information.
M.
Caire
:
C'est le chef gouvernemental de la sécurité de l'information.
M. Barrette : Mais ça ne
devrait pas être dans 12.6, dans ses fonctions?
M.
Caire
:
Dans 12.10?
M. Barrette : 6. Ça ne
devrait pas être là, là, dans ses fonctions, les responsabilités? C'est une
question comme ça, là. Ça peut être ailleurs, là, mais…
M.
Caire
:
Bien, je vais vous relire… Je vais juste relire, là, parce que c'est…
M. Barrette : C'est peut-être
moi qui ai lu trop vite, là.
M.
Caire
: Parce
qu'il est là pour évaluer la performance, donc…
M. Barrette : Ah! O.K. Vous
mettez ça là-dedans.
M.
Caire
:
Oui, oui.
M. Barrette : Ah! O.K.
C'est correct. Parce que c'était ma question suivante : C'est quoi,
évaluer la performance? Mais…
M.
Caire
:
Si vous regardez 5… Oh! Là, de toute évidence… Vous voyez? Aïe! Hein? C'est
bon, ça.
M. Barrette : On sauve du
temps.
M.
Caire
: M. le
Président mon instinct me dit que Me Bacon voudrait intervenir.
M. Barrette : Me Bacon,
éclairez-moi.
Le Président (M. Simard) :
Oui. Alors, Me Bacon.
Mme Bacon (Nathalie) :
Oui. M. le Président, vous avez… à l'article 11 du projet de loi, p.l. n° 95, on introduit l'article 16.6.2, où c'est le président
du Conseil du trésor qui peut, lorsque la situation le justifie, faire procéder
à des audits pour l'application des obligations de la loi. Donc, c'est de façon
générale pour toutes les obligations prévues au chapitre G-1.03.
M. Barrette : O.K.
Parfait. Merci.
M.
Caire
: Mais,
si je peux me permettre, 5° parle de ça, si vous dites «veiller à leur respect
et évaluer les mesures prises par les organismes publics en telle matière».
C'est parce que je comprends ce que Me
Bacon dit, puis c'est tout à fait justifié…
M. Barrette : C'est deux…
M.
Caire
:
…mais, si on parle de balayage pour détecter des vulnérabilités, si on parle de
tests d'intrusion, si on parle de tentatives simulées d'hameçonnage, ça, c'est
le Centre gouvernemental de cyberdéfense qui va assurer ces mesures-là, qui va
tester les organismes. Donc, effectivement, les audits sur la réalisation d'un
projet, Me Bacon vous a bien exprimé l'article qui s'adressait à ça, mais, en
termes de cybersécurité opérationnelle, c'est le chef gouvernemental de la
sécurité de l'information.
M. Barrette : C'est bon. Ça
m'amène à une question additionnelle. Dans ce que vous m'avez lu, Me Bacon,
c'est une… ce n'est pas statutaire?
Mme Bacon (Nathalie) :
Par «statutaire», vous voulez dire…
M. Barrette : Comme des
audits annuels, là, comme on fait dans des compagnies.
Mme Bacon (Nathalie) :
Non, c'est lorsque la situation le justifie.
M. Barrette : O.K. Ça,
c'était quel... 14, 12?
Mme Bacon (Nathalie) :
C'est l'article 11, qui introduit 16.6.2.
M. Barrette : O.K. Bon.
On en discutera là. Peut-être qu'il y aurait lieu de…
M.
Caire
:
De le faire statutaire?
M. Barrette : Bien, peut-être
aux deux ans, ou je ne sais pas quoi, là, mais…
M.
Caire
:
Bien, moi, je serais plus... sur les audits, je ne sais pas, sur les tests de vulnérabilité.
M. Barrette : Ça, oui.
M.
Caire
:
Oui. Oui. Oui.
M. Barrette : Ça, oui, ça,
oui. Mais ça…
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : O.K. C'est
bon.
M.
Caire
: Mais
là, à partir de là, on revient à ce que vous avez dit…
M. Barrette : Je le sais.
M.
Caire
:
…puis c'est une question de <moyens…
M.
Caire
:
...statutaire?
M. Barrette : Bien,
peut-être
aux deux ans, ou je ne sais pas quoi, là, mais…
M.
Caire
:
Bien, moi, je serais plus... sur les audits, je ne sais pas, sur les tests de
vulnérabilité.
M. Barrette :
Ça,
oui.
M.
Caire
:
Oui. Oui. Oui.
M. Barrette :
Ça,
oui, ça, oui. Mais ça…
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette :
O.K.
C'est bon.
M.
Caire
:
Mais là, à partir de là, on revient à ce que vous avez dit…
M. Barrette : Je le
sais.
M.
Caire
:
…puis c'est une question de >moyens.
M. Barrette : Oui... O.K.
Le Président (M. Simard) :
Donc, toujours sur 12.6, M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui.
Ultimement, je présume que la Vérificatrice générale aura aussi juridiction?
Elle l'a déjà fait, elle a déjà fait des trucs notamment sur les reprises,
là...
M.
Caire
:
Oui, oui, bien, ça...
M. Marissal : ...ce qu'on
appelle les reprises numériques, là, puis c'était assez catastrophique,
d'ailleurs, là.
M.
Caire
:
Oui, oui. Bien, dans les vérifications dans ses audits, oui, tout à fait.
M. Marissal : Elle
pourrait, là aussi?
M.
Caire
:
Elle pourrait, oui.
M. Marissal : O.K. Puis
juste pour ne pas que je me mêle complètement, là, dans 14, 64... 64 n'a rien à
voir là-dedans, là, mais 14, surtout, et 95, l'ITQ, là-dedans, il se situe où?
M.
Caire
:
En fait, l'ITQ va fournir les infrastructures technologiques. C'est l'opérateur
des infrastructures technologiques. Donc, elle va, l'ITQ, agir, en matière de
prescription de sécurité, elle va agir sous l'égide du chef de la sécurité de
l'information... le chef gouvernemental de la sécurité de l'information. Donc,
l'ITQ va mettre en application ce que le chef gouvernemental de la sécurité de
l'information va prescrire, en matière de cybersécurité et de cyberdéfense,
dans ses actifs.
M. Marissal : O.K. Donc,
c'est purement mécanique?
M.
Caire
:
Oui, c'est ça.
M. Marissal : C'est
purement mécanique. O.K. Ça me convient. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Nous passons donc au point 12.7.
M.
Caire
:
Alors, M. le Président :
«12.7. Un chef délégué de la sécurité de
l'information assume, à l'égard des organismes publics auxquels il est
rattaché, les responsabilités suivantes :
«1° appuyer le chef gouvernemental de
la sécurité de l'information dans la prise en charge de l'action
gouvernementale en matière de sécurité de l'information;
«2° appliquer, sous la direction du
chef gouvernemental de la sécurité de l'information, les standards, les
directives, les règles ou les indications d'application relatifs à la sécurité
de l'information et pris en vertu de la [...] loi;
«3° assurer la protection des
ressources informationnelles et de l'information, notamment par la gestion des
risques et des vulnérabilités, ainsi que par la mise en œuvre de mesures visant
à les protéger de toute forme d'atteinte, telles des menaces ou des
cyberattaques;
«4° prendre toute action requise en
cas d'atteinte à la protection des ressources informationnelles et de
l'information;
«5° formuler, en matière de sécurité
de l'information, des indications d'application particulières pour ces
organismes;
«6° surveiller la mise en œuvre des
obligations en matière de sécurité de l'information découlant de l'application
de la présente loi, veiller à leur respect et évaluer les mesures prises par
ces organismes en telle matière;
«7° rendre compte de sa gestion au
chef gouvernemental de la sécurité de l'information et lui transmettre tout
renseignement demandé, selon les modalités que détermine le président du
Conseil du trésor.
«En cas d'incompatibilité entre les
dispositions d'une indication d'application du chef gouvernemental de la
sécurité de l'information prise en vertu du paragraphe 4° de l'article 12.6
et celles d'une indication <d'application...
M.
Caire
:
…de la sécurité de l'information et lui transmettre tout renseignement demandé,
selon les modalités que détermine le président du Conseil du trésor.
«En cas d'incompatibilité entre
les dispositions d'une indication d'application du chef gouvernemental de la
sécurité de l'information prise en vertu du paragraphe 4° de l'article 12.6
et celles d'une indication >d'application du chef délégué de la sécurité
de l'information prise en vertu du paragraphe 5° du premier alinéa portant
sur le même objet, les premières prévalent sur les secondes.»
Donc, M. le Président, on vient détailler
les responsabilités du chef délégué de la sécurité de l'information.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires sur 12.7? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Donnez-moi
juste une seconde.
Le Président (M. Simard) :
Je vous en prie, cher collègue.
M. Marissal : Non, ça va.
Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous. Nous en sommes à 12.8, et je crois comprendre qu'à ce stade-ci
vous auriez un amendement, éventuellement.
M.
Caire
: Oui, M.
le Président, mais il serait à 12.10, si…
Le Président (M. Simard) :
À 12.10?
M.
Caire
:
12.10, qui sera l'amendement, il me semble. Me Bacon, c'était bien 12.10 qu'on
amendait?
Mme Bacon (Nathalie) :
Excusez-moi. Oui, 12.10.
M.
Caire
:
Oui, c'est ça, c'est à 12.10.
Le Président (M. Simard) :
À 12.10?
Mme Bacon (Nathalie) :
Puis nous avons 12.8.
M.
Caire
:
Hein?
Mme Bacon (Nathalie) :
12.8. Vous avez 12.8.
M.
Caire
:
12.8?
Mme Bacon (Nathalie) :
Oui.
Le Président (M. Simard) :
12.8, tout à fait. Voilà.
M.
Caire
: O.K.
Donc, on a un amendement à 12.8, tel que... La présidence avait raison.
Le Président (M. Simard) :
Oui. Hein, mes renseignements n'étaient pas mauvais.
Mme Bacon (Nathalie) :
Puis un amendement pour le texte anglais.
M.
Caire
: O.K.
Bien, ça serait le fun de me transmettre l'amendement.
Mme Bacon (Nathalie) :
Bien, vous l'avez.
M.
Caire
:
C'est-tu vrai?
Le Président (M. Simard) :
Alors, c'est sur Greffier en ce moment.
M.
Caire
: O.K.
C'est moi qui est mêlé comme une poignée de clous. Ce ne sera pas la première
fois, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Non. Ce n'est pas grave du tout. L'important, c'est d'y arriver.
M.
Caire
:
Absolument.
Le Président (M. Simard) :
Donc, nous pourrions peut-être d'abord traiter de…
M.
Caire
:
Bien, je vais commencer, effectivement, avec votre permission, M. le Président,
lire l'article.
Le Président (M. Simard) :
Oui.
M.
Caire
:
Donc, nous introduisons le chapitre II.3, Transformation numérique.
Article 12.8. «Un organisme public
doit établir un plan de transformation numérique et le transmettre au chef
gouvernemental de la transformation numérique.
«Le président du Conseil du trésor
détermine les renseignements que ce plan doit comprendre, la période couverte
par celui-ci, sa forme et la périodicité des révisions dont il doit faire
l'objet.
«Le président du Conseil du trésor peut
demander à un organisme public d'apporter toute modification à son plan de
transformation numérique s'il estime que celle-ci est nécessaire afin d'assurer
sa cohérence avec la stratégie gouvernementale de transformation numérique.»
M. le Président, nous avons un amendement.
Le Président (M. Simard) :
Nous vous écoutons.
M.
Caire
:
Oui. Je vais à la vitesse… Donc…
Le Président (M. Simard) :
Il est sur l'écran, cher collègue, si vous…
M.
Caire
:
Oui. 12… Bien, je l'ouvre ici en même temps, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
O.K. Vous voyez qu'on est aussi, sinon davantagement… davantage technologique
que vous, là. Hein?
M.
Caire
:
Absolument. Bien, en fait, M. le Président, c'est juste le réseau, ici, qui
m'apparaît être un peu lent. Je suis habitué à un peu plus rapide, mais bon.
Alors, l'amendement :
Article 7, article 12.8 de la
Loi sur la gouvernance et la gestion informationnelle des organismes publics et
des entreprises du gouvernement.
Remplacer, dans le texte anglais du
troisième alinéa de l'article 12.8, proposé par l'article 7 du projet
de loi, «the officer» par «the Chair».
M. le Président, j'imagine qu'il s'agit
d'une traduction et je me <garderai…
M.
Caire
:
…12.8 de la Loi sur la gouvernance et la gestion informationnelle des organismes
publics et des entreprises du gouvernement)
Remplacer, dans le texte anglais du
troisième alinéa de l'article 12.8 proposé par l'article 7 du projet
de loi, «the officer» par «the Chair».
M. le Président, j'imagine qu'il s'agit
d'une traduction et je me >garderai de la commenter parce que mon
anglais étant ce qu'il est.
M. Marissal : …par une
chaise, finalement.
M.
Caire
:
Et voilà! Je comprends...
M. Marissal : Ça va bien
marcher, votre affaire.
M.
Caire
:
…que le député de Rosemont et moi, on a le même niveau d'anglais. Alors, voilà,
M. le Président…
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons immédiatement procéder au vote sur l'amendement, à moins
qu'il n'y ait des questions? Alors, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
• (16 h 10) •
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est adopté, et nous revenons donc à l'étude de
l'article 7 tel qu'amendé. Nous poursuivons nos réflexions sur
l'onglet 12.8. M. le ministre, auriez-vous d'autres…
M.
Caire
:
Non, M. le Président. Je pense que ça dit ce que ça doit dire.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Y aurait-il d'autres remarques sur 12.8? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : «Un organisme
public doit établir un plan de transformation numérique», vous ne donnez pas de
délai ou c'est implicite?
M.
Caire
: Bien,
en fait, ça va faire partie des indications que le président du Conseil du
trésor... parce qu'il va déterminer les renseignements du plan, il va… la
périodicité, les révisions, etc. Donc, c'est le président du Conseil du trésor
qui va établir ces normes-là.
M. Marissal : O.K. Et ce
sera pareil, j'imagine, pour une demande de modification faite par le Conseil
du trésor.
M.
Caire
:
Oui.
M. Marissal : Vous n'avez
pas mis de délai non plus dans la réponse. Non, parce que, tu sais, si ça jamme
dans le coude, puis qu'il y a de la résistance, puis là ça… C'est ça. Oui, oui,
je travaille dessus, puis ça fait trois ans qu'on travaille dessus…
M.
Caire
:
C'est une… Non, non, vous avez raison. Puis je vous dirais qu'il y a un petit
peu de vécu dans votre question, donc ce n'est pas de la fiction. Mais, non,
effectivement, le président du Conseil du trésor peut déterminer ce genre de
modalités.
M. Marissal : Très bien.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques sur 12.8? M. le ministre, pour 12.9.
M.
Caire
:
Merci, M. le Président.
«Le chef gouvernemental de la
transformation numérique assume les responsabilités suivantes :
«1° conseiller le président du Conseil du
trésor en matière de transformation numérique, notamment en proposant des
orientations, des stratégies, des plans d'action et des initiatives en vue
d'optimiser, de simplifier les services offerts aux citoyens et aux entreprises,
de soutenir les missions de l'État et d'accroître la performance de l'Administration
publique;
«2° mettre à la disposition des organismes
publics les outils, les services et l'expertise <en…
M.
Caire
:
...des stratégies,
des plans d'action et des initiatives en vue
d'optimiser, de simplifier les services offerts aux citoyens et aux
entreprises, de soutenir les missions de l'État et d'accroître la performance
de l'administration publique;
«2° mettre à la disposition des
organismes publics les outils, les services et l'expertise >en soutien à
la transformation numérique;
«3° présenter annuellement au Conseil
du trésor un portefeuille des projets prioritaires en vue d'accélérer la
transformation numérique de l'Administration publique;
«4° évaluer l'action des organismes
publics visant à concrétiser la vision gouvernementale de la transformation
numérique, notamment à partir de l'information recueillie auprès de ceux-ci et
en faisant les suivis appropriés;
«5° proposer au président du Conseil
du trésor des stratégies pour favoriser l'approche de gouvernement ouvert et de
voir à la mise en oeuvre de celles-ci;
«6° exercer toute autre fonction que
lui attribue le président du Conseil du trésor ou le gouvernement.»
Donc, on vient définir les responsabilités
du chef gouvernemental de la transformation numérique.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques à cet égard? 12.10.
M.
Caire
: M. le
Président, 12.10, j'aurai éventuellement un amendement. Je lirai donc l'article.
Nous amenons le chapitre II.4, Données numériques gouvernementales.
Section I, Dispositions générales, Principes et définitions. Donc, l'article 12.10 :
«Les données numériques gouvernementales
constituent un actif informationnel stratégique du patrimoine numérique
gouvernemental. Leur mobilité et leur valorisation au sein de l'Administration
publique à des fins administratives ou de services publics, en tenant compte de
leur nature, de leurs caractéristiques et des règles d'accès et de protection
qui autrement les régissent, sont d'intérêt gouvernemental.
«Pour l'application de la présente loi, on
entend par :
«"donnée numérique
gouvernementale" toute information portée par un support technologique,
incluant un support numérique, détenue par un organisme public, à l'exclusion :
«a) d'une information sous contrôle d'un
tribunal judiciaire ou d'un autre organisme public lorsqu'il exerce des
fonctions juridictionnelles;
«b) d'une information déterminée par règlement
du gouvernement [en] faisant partie d'une catégorie déterminée [ou] un tel règlement,
notamment une information visée par une restriction au droit d'accès en vertu
de la Loi [d']accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels (chapitre A-2.1);
«2° "fin administrative ou de
services publics", l'une ou l'autre des fins suivantes :
«a) l'optimisation ou la simplification
des services offerts aux citoyens [et] aux entreprises;
«b) le soutien aux différentes missions de
l'État, à la prestation par plus d'un organisme public de services communs ou à
la réalisation de missions communes à plus d'un organisme public;
«c) [...] accomplissement d'un mandat
attribué conformément à une loi ou [...] une initiative à portée
gouvernementale;
«d) la planification, la gestion,
l'évaluation ou le contrôle de ressources, de programmes ou de services
gouvernementaux;
«e) <la…
M.
Caire
:
...réalisation de missions communes à plus d'un organisme public;
«c) accomplissement d'un mandat
attribué conformément à une loi ou une initiative à portée gouvernementale;
«d) la planification, la gestion,
l'évaluation ou le contrôle de ressources, de programmes ou de services
gouvernementaux;
«e) >la production d'information
en soutien à la prise de décision ministérielle ou gouvernementale;
«f) la vérification de l'admissibilité
d'une personne à un programme ou à une mesure;
«g) la recherche et le développement;
«3° "mobilité" le fait, pour une
donnée numérique gouvernementale, d'être communiquée ou transmise entre
organismes publics à une fin administrative ou de services publics;
«4° [la] "valorisation" la mise
en valeur d'une donnée numérique gouvernementale au sein de l'Administration
publique à [des fins administratives] ou de services publics, excluant sa vente
ou toute autre forme d'aliénation.»
Alors, voilà, M. le Président. Avec votre
permission, je lirai l'amendement...
Le Président (M. Simard) :
S'il vous plaît.
M.
Caire
: ...si
vous me...
M. Barrette : Juste une
seconde, M. le Président.
M.
Caire
:
Oh! oui.
M. Barrette : C'est ce
qui est affiché, là? Non, ce n'est pas ce qui est...
M.
Caire
:
Oui, oui, l'amendement, c'est ce qui est affiché, oui.
M. Barrette : O.K. C'est seulement
ça ou il y a d'autre chose qui va arriver après?
M.
Caire
:
12.10.1, mais il est plus tard.
M. Barrette : Non, non,
mais, à 12.10, là, l'amendement est complet, ce qui est affiché?
M.
Caire
:
Oui, oui, absolument. Mais, avec la permission, je vais le lire.
M. Barrette : Oui, oui,
c'est correct. C'était juste parce que malheureusement j'ai été débranché, là.
M.
Caire
:
Ah! pas de trouble.
M. Barrette : Non, non,
mais, si on le voit à l'écran, là, ça me va, là.
M.
Caire
: O.K.
Donc, M. le Président, article 7. L'article 12.10 de la Loi sur la
gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des organismes
publics et des entreprises du gouvernement :
Ajouter, à la fin de l'article 12.10
proposé par l'article 7 du projet de loi, l'alinéa suivant :
«Le premier alinéa ne doit pas être
interprété comme ayant pour effet de modifier les obligations qu'ont les
organismes publics à l'égard des renseignements personnels qu'ils détiennent ou
les droits d'une personne à l'égard de tels renseignements.».
M. Barrette : Le premier
alinéa de 12.10?
M.
Caire
:
En fait, là, on vient ajouter un alinéa à la fin de 12.10.
M. Barrette : Non, non,
mais le premier alinéa, là, dans l'amendement, ça fait référence au premier
alinéa de 12.10?
M.
Caire
:
Oui, oui, oui. En fait, le premier alinéa, qui dit : «Les données
numériques gouvernementales constituent un actif informationnel stratégique [...]
patrimoine gouvernemental...» Dans le fond, on dit... Je vais laisser
Me Bacon, tiens. Hein? Allez-y, gâtez-vous.
Le Président (M. Simard) :
Me Bacon.
Mme Bacon (Nathalie) :
Oui, M. le Président. Suite aux auditions en consultations particulières, il y
a eu des commentaires sur une possible confusion avec la notion de patrimoine
et à l'effet que peut-être que les citoyens pourraient ne plus avoir le
contrôle de leurs renseignements. Alors, l'amendement vise à répondre à ces
préoccupations et ces craintes pour <écarter...
Mme Bacon (Nathalie) :
…sur une possible confusion avec la notion de patrimoine et à l'effet que
peut-être que les citoyens pourraient ne plus avoir le contrôle de leurs
renseignements. Alors, l'amendement vise à répondre à ces préoccupations et ces
craintes pour >écarter toute confusion possible.
Alors, vous voyez, avec l'amendement, ce
qui est prévu, que les organismes publics continuent d'avoir leurs obligations
à l'égard de ces renseignements-là, c'est-à-dire qu'ils détiennent ces
renseignements-là et ils en sont responsables, et après, que les personnes
concernées ont des droits par rapport à ces renseignements-là, notamment le
fait de posséder son nom, puis que notre nom nous appartient. Évidemment, si
vous étudiez le p.l. n° 64, vous regardez, il y a des renseignements
personnels à caractère public, mais ça n'empêche pas les droits de propriété,
ou les droits d'auteur, ou tout autre droit sur des renseignements personnels.
M. Barrette : Est-ce que,
ça, on peut l'interpréter à 100 % comme étant un amendement qui vient dire :
Tout ce qui est protégé dans 64, là, demeure, malgré 95, de la même manière?
Mme Bacon (Nathalie) :
C'est une façon implicite, M. le Président, de le dire, mais nous avons un
autre amendement qui est à 12.10.1, qui a été fourni sur le site du Greffier,
qui répond à votre préoccupation.
M. Barrette : O.K. Puis
il va aller dans le sens de ce que j'ai dit, là?
Mme Bacon (Nathalie) :
Oui.
M. Barrette : O.K. Bon.
Ça, c'est bon. O.K. Là, vous attendez les commentaires?
M.
Caire
: Bien...
ou qu'on demande le vote, là.
M. Barrette : Non. C'est
plus tard. M. le Président, s'il n'y a pas d'objection, j'aimerais qu'on les
passe, là, par acquit de conscience, là, paragraphe par paragraphe puis alinéa
par alinéa.
M.
Caire
:
Non, mais, moi, je parlais de l'amendement, là.
M. Barrette : Ah! On est
à l'amendement! Excusez, pardon. Ma demande demeure, mais je la referai tantôt.
M.
Caire
:
Oui, oui. Non, non, mais… Non, non, non, moi, je parlais juste de l'amendement,
là. Je... C'était...
M. Barrette : Non,
l'amendement me va. C'est correct. Je n'ai rien à dire.
M.
Caire
: Ou
on passe au vote sur l'amendement, s'il n'y a pas d'autre question.
M. Barrette : Non, c'est
parce que…
Le Président (M. Simard) :
Alors, d'autres remarques…
M. Barrette : C'est pour
ça que j'avais l'air surpris. Je pensais qu'on allait voter sur 12 au complet.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. le ministre, vous allez me laisser présider puis ça va bien aller.
Alors, est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement?
• (16 h 20) •
M. Barrette : M. le
Président, je n'en ai pas personnellement.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Bien, je ne
sais pas si je suis avant ou après l'amendement, mais je vais le faire tout de
suite, là. «Patrimoine numérique gouvernemental», c'est… ça doit être une des
premières fois qu'on utilise un terme comme ça dans un projet de loi?
M.
Caire
:
Oui.
Mme Bacon (Nathalie) : …
M.
Caire
:
Non. Bien, non.
M. Marissal :
Me Bacon veut absolument répondre. Et je veux absolument l'entendre.
M.
Caire
:
Absolument. C'est pour ça que je me retire courageusement.
Mme Bacon (Nathalie) :
M. le Président, «patrimoine numérique gouvernemental» est une expression qui
est déjà à l'article 1 du chapitre G-1.03, alors c'est… et c'est en
réalité une fiction, hein, parce que le gouvernement… il y a les biens de
l'État, mais c'est une fiction aux fins des ressources informationnelles.
M. Marissal : C'est une
fiction. Expliquez-moi, là, je ne suis pas avocat. Je vous le redis, là, je ne
peux pas avoir tous les défauts, je ne suis pas avocat. Blague à part,
expliquez-moi ce que… parce que je ne suis pas sûr que je saisis ce que vous
voulez dire.
Le Président (M. Simard) :
...
Mme Bacon (Nathalie) :
Ce que je veux dire, c'est que c'est pour le… M. le Président, c'est pour le
contrôle, le contrôle des données numériques gouvernementales au sein de
l'administration publique. Donc, il n'y a pas création de droits de propriété,
en clair.
M. Marissal : D'accord.
D'accord. Mais est-ce qu'il y a une définition <claire…
M. Marissal :
…expliquez-moi ce que...
parce que je ne suis pas sûr que je saisis ce
que vous voulez dire.
Le Président (M. Simard) :
...
Mme Bacon (Nathalie) :
Ce que je veux dire, c'est que c'est pour le… M. le Président, c'est pour
le contrôle, le contrôle des données numériques gouvernementales au sein de
l'administration publique. Donc, il n'y a pas création de droits de propriété,
en clair.
M. Marissal :
D'accord. D'accord. Mais est-ce qu'il y a une définition >claire de ce
qu'est un patrimoine numérique gouvernemental?
Mme Bacon (Nathalie) :
M. le Président, il n'y a pas de définition claire. Par contre, je pourrais
vous référer à une autre loi du Québec qui utilise le patrimoine commun de la
nation québécoise, c'est… Là, je dis nation québécoise, mais je ne me souviens
plus trop, là. C'est la loi sur les ressources en eau, sur la protection des ressources
en eau. Alors, vous voyez que, dépendamment des sujets, ou l'intensité, ou l'importance
des sujets, il y a des notions de fiction qui sont faites pour aller appuyer
l'affirmation qui est faite dans le projet de loi pour atteindre les objectifs,
dans ce cas-ci étant la gestion des données gouvernementales pour des fins de
mobilité et de valorisation.
M. Marissal : O.K. Merci.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques sur l'amendement? Alors, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est adopté. Nous poursuivons nos réflexions sur
12.10 tel que modifié. Y a-t-il d'autres… M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Comme je
l'ai demandé tantôt, on peut le faire, là, paragraphe par paragraphe et alinéa
par alinéa, là?
Le Président (M. Simard) :
À l'intérieur de 12.10?
M. Barrette : Oui. Non? On
ne peut pas?
Le Président (M. Simard) :
En fait…
M. Barrette : Ce n'est
pas grave, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Ce n'est pas tout à fait ce que les règlements prévoient, mais on pourrait quand
même revenir, si vous le souhaitez, en termes de discussion, là où vous sentez
que c'est nécessaire de le faire.
M. Barrette : O.K. Je
vais y aller comme ça, puis, si ça indispose le ministre ou mon collègue de la deuxième
opposition, on fera ça différemment, là.
Alors là, à 12.10, là, on vient de
clarifier ce qu'est un patrimoine. Juste pour que… j'avais probablement mal
compris là, quand on dit que c'est une fiction, ce n'est pas pour faire
référence au fait que c'est immatériel.
Mme Bacon (Nathalie) :
M. le Président, non, ce n'est pas du tout en rapport... L'immatériel, c'est un
langage légistique, si vous voulez, là, pour énoncer un principe...
M. Barrette : Mais la
fiction est bien réelle, là.
Mme Bacon (Nathalie) : ...que
c'est dans le périmètre gouvernemental. Donc, les données gouvernementales sont
dans le périmètre gouvernemental.
M. Barrette : O.K. C'est
quoi, la… Et là, là, vous allez me trouver… C'est un gros article, 12.10. On y
a fait référence beaucoup, lundi dernier, là, ça fait que, là, je vais être un
petit peu pointilleux, ça fait que pardonnez-le-moi, là. Quelle est la portée
du mot «stratégique» dans la première phrase du premier alinéa?
M.
Caire
:
Bien, au sens où on dit que la donnée… et là je ne reprendrai pas les mots de
mon collègue de Rosemont sur le fait que ce soit de l'uranium ou du pétrole,
mais je pense que tout le monde s'entend pour dire que la donnée a acquis une <valeur…
M.
Caire
:
…bien, au sens où on dit que la donnée… et là je ne reprendrai pas les mots de
mon
collègue de
Rosemont sur le fait que ce soit de l'uranium ou
du pétrole, mais je pense que
tout le monde s'entend pour dire que la
donnée a acquis une >valeur énorme et que, dans une perspective de
transformation numérique, tout ça est basé sur l'utilisation de la donnée.
Donc, pour un gouvernement qui se veut numérique, c'est un actif stratégique.
M. Barrette : O.K. Est-ce
que, dans l'esprit du ministre, parce que ça fait toujours… ça crée toujours un
malaise, le mot qui est utilisé, est-ce que, quand il parle de leur valeur, il
veut dire «importance» plutôt que «valeur»?
M.
Caire
:
Non. En fait... et c'est la raison pour laquelle, 4°, «valorisation», on donne
une définition. Donc, la définition de ce que veut dire «valorisation», c'est
la définition que vous allez trouver au paragraphe 4°, et c'est... quand on
parle de valorisation dans la loi, c'est à cette définition-là qu'on doit se
référer. C'est pour ça qu'on l'a mis dans la loi. C'est parce que… puis je sais
que mon collègue de Rosemont avait aussi des préoccupations par rapport à ça,
la valorisation. C'est pour ça qu'on a donné vraiment une définition dans la
loi. Et, quand on va interpréter la loi, quand on va parler de valorisation de
la donnée, c'est cette définition-là, et cette définition-là exclusivement, qui
doit être considérée.
M. Barrette : Mais, quand
je lis 4°, là, ce que ça dit, essentiellement, c'est que, pour le gouvernement,
c'est une donnée, évidemment, c'est une donnée, là, évidemment, là, c'est
quelque chose qui a une très grande valeur relative dans toutes les choses que
le gouvernement a.
M.
Caire
:
Bien, à des fins administratives ou de services publics, excluant sa vente ou
toute autre forme d'aliénation.
M. Barrette : O.K. Mais
on comprend que «valorisation», c'est tellement chargé comme terme qu'on est
obligés de dire «excluant sa vente ou toute [...] forme d'aliénation». C'est
correct. C'est de la sémantique, là.
M.
Caire
:
Bien, en fait, c'est parce que, comme on donne une définition, on veut être sûrs
que cette définition-là, elle est bien comprise et on comprend que ce mot-là,
dans le langage… dans notre magnifique langue française, peut avoir différents
sens, dépendamment du contexte. Donc, on contextualise le sens. Et ce que l'on
souhaite, c'est que la loi soit interprétée au sens où la valorisation, c'est
notre capacité, justement, à utiliser cette donnée-là que nous avons dans notre
actif de données numériques prioritairement à sa collecte, mais à des fins
administratives ou de services publics.
M. Barrette : O.K. Je
continue parce qu'on va y revenir, là, sur ce qui est des fins administratives
ou de services publics, là. C'est assez intéressant, parce <que…
M.
Caire
:
...mais
à des fins administratives ou de services publics.
M. Barrette : O.K. Je
continue parce qu'on va y revenir, là, sur ce qui est des fins administratives
ou de services publics, là. C'est assez intéressant parce >que, pour ce
qui est de la donnée numérique gouvernementale, on exclut des choses puis,
quand on arrive aux fins administratives ou de services publics, on inclut des
choses.
M.
Caire
:
Je ne comprends pas. Qu'est-ce que vous voulez dire?
M. Barrette : Bien, le
premier paragraphe, données numériques gouvernementales, c'est à l'exclusion de,
a, b, puis les fins administratives ou services publics, c'est l'une ou l'autre
des fins suivantes. Alors, on exclut d'un bord, puis on identifie de l'autre
bord, et puis j'y viendrai tantôt.
Là, je me fais, encore une fois,
volontairement l'avocat du diable. C'est quand même écrit ici, là, à 12.10, clairement
qu'aux fins de l'application la présente loi la donnée numérique gouvernementale,
c'est toute information portée par un support technologique, incluant un
support numérique, détenue par un organisme public, à l'exclusion de. On
n'exclut pas grand-chose.
M.
Caire
:
Bien, quand même.
M. Barrette : On exclut,
là, à a, au premier paragraphe du... Là, on est rendus comment quand on est
rendu à a? Ce n'est plus des paragraphes. C'est quoi? C'est...
M.
Caire
:
Bien, a, c'est...
Une voix : ...
M. Barrette :
Sous-paragraphe. Alors, au sous-paragraphe a, là, j'ai une question spécifique
là-dessus, Me Bacon, peut-être que le ministre connaît la réponse. Quand
on dit : «[l']information sous le contrôle d'un tribunal judiciaire»,
est-ce que c'est une information qui est activement sous contrôle, qui est sous
procès, ou ça inclut aussi la conclusion, un coup que c'est fait? Il y a eu un
jugement, là...
M.
Caire
:
Tout ce qui appartient au juge, notamment, passé, présent ou futur.
M. Barrette : Donc, un
élément qui est en instance de procès, c'est exclu?
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : Pendant le
procès, c'est exclu.
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : Après le
procès, c'est exclu. C'est comme ça qu'il faut que je lise ça?
M.
Caire
: Non,
non, si... Bien là, non, parce que...
Mme Bacon (Nathalie) :
Bien, sauf le jugement, s'il est publié.
M.
Caire
:
Une fois que le jugement est rendu public puis que c'est fait, ça s'en va au
greffe, puis les informations du greffe sont... Je pense que je vais laisser
notre DPI, qui a une certaine expertise en la matière, vous répondre, M. le
député, avec votre consentement.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. Rodrigue.
• (16 h 30) •
M. Rodrigue (Pierre E.) :
En fait, ce qu'on voulait viser, parce que, lorsque j'étais sous-ministre
associé des services de justice, on avait conclu une entente avec la magistrature,
en fait, pour préserver l'indépendance judiciaire, pour faire une image, c'est
tout ce qui est à l'intérieur du bureau du juge, donc l'agenda du juge, les
notes du juge, tout ce qui est ses recherches, etc. Tout ce qui est dans le
greffe et qui est dans le cadre du processus judiciaire, lui, il est public,
là, donc ce n'est pas une information qui est protégée.
Mais ce qu'on voulait exclure là-dedans,
c'est vraiment ce qui est sous le contrôle du juge, et on l'a extensionné
également aux tribunaux administratifs, donc aux juges administratifs, mais ça
ne comprend pas le greffe. Tout ce qui est dans le <greffe, là, dans un
tribunal, est...
>
16 h 30 (version révisée)
< M. Rodrigue (Pierre E.) :
…du processus judiciaire, lui, il est public, là, donc il n'est pas… ce n'est
pas une information qui est protégée. Mais qu'est-ce qu'on voulait exclure, là-dedans,
c'est vraiment ce qui est sous le contrôle du juge, et on l'a extensionné
également aux tribunaux administratifs, donc aux juges administratifs. Mais ça
ne comprend pas… Le greffe, tout ce qui est dans le >greffe, là, dans un
tribunal, est public, il est visé par la…
M. Barrette : Là, vous
m'apprenez quelque chose, je ne l'avais pas lu comme ça, mais pas du tout.
O.K., ça…
M. Rodrigue
(Pierre E.) : Bien, en fait, il y a un protocole de signé avec les trois…
les juges en chef des trois cours. Donc, évidemment, c'est technique, là,
il faut le savoir, là.
M. Barrette :
O.K., et en b, dans le sous-paragraphe b, ça, est-ce qu'on peut nous donner un
exemple du sous-paragraphe b du paragraphe 1°?
M. Rodrigue
(Pierre E.) : Le b, c'est, par exemple, les… qui pourrait être par
exemple un document de l'exécutif, les mémoires du Conseil exécutif, des
brevets, des secrets industriels ou scientifiques, là.
M. Barrette :
Ah! O.K. D'accord. Ça va, je comprends bien ce à quoi ça fait référence. O.K.
Donc là, si je me fais, encore une fois, l'avocat du diable, les universités,
elles ont le droit de capoter, là, parce que, tout ce qu'elles ont sur un
support numérique, la loi s'applique sur eux autres, là. Tantôt, en début, en
introduction, là, on a dit que non, mais c'était non parce que le ministre nous
disait qu'il n'a pas d'intérêt à aller là, mais un autre ministre pourrait y
voir un intérêt.
M. Rodrigue
(Pierre E.) : C'est que la loi s'applique en ce sens qu'ils vont être
soumis à l'obligation d'inventaire, de protection, de qualité, etc. En ce qui
concerne la mobilité de la donnée, l'accès à la donnée, la communication de la
donnée, ce sont les régimes de protection des renseignements personnels, là,
qui vont s'appliquer, ou s'ils ont des ententes avec d'autres universités, puis
ils ont des clauses de confidentialité, tout ça, évidemment, ça va être
respecté, là. Donc, la loi est large dans la mesure où les régimes de
protection vont être là, mais, les universités, on ne touchera pas… on ne peut
pas élargir les régimes de protection qui existent actuellement, la loi ne
touche pas ça, là. On met en place des mécaniques.
M. Barrette :
Sauf s'il y avait un décret.
M. Rodrigue
(Pierre E.) : Non, par décret, on ne peut pas modifier une loi.
M. Barrette :
On ne peut pas?
M. Rodrigue
(Pierre E.) : Non, un décret ne peut pas modifier une loi, donc…
M. Barrette :
Non, ça, c'est vrai.
M. Rodrigue
(Pierre E.) : Les régimes de protection sont là, qu'ils soient fiscaux
ou la loi sur l'accès, là.
M. Barrette : O.K. Alors donc,
au deuxième paragraphe, là, c'est l'une ou l'autre des situations suivantes, et
là c'est des énoncés qui sont intéressants, qui semblent tous aller dans
l'intérêt du citoyen : «L'optimisation ou la simplification des services
offerts aux citoyens [et] aux entreprises», O.K., on n'a pas d'exemple, mais on
peut s'en… bien, en fait, prenons un exemple.
M.
Caire
:
…quelques-uns.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui, on en a.
M.
Caire
:
C'est dans la simplification des services. Hier, je pense qu'on… dans le débat
sur le principe, j'ai donné quelques exemples puis je pense que tous ici on
pourrait…
M. Barrette : C'est ça.
Puis ça, ça me va, ça.
«b) le soutien aux différentes
missions de l'État — là — à la prestation», ça, ça me va aussi. Je ne
vois pas de gros problème.
«c) l'accomplissement d'un mandat
attribué <conformément à une loi ou à une…
M.
Caire
: …j'ai
donné quelques exemples puis je pense que tous ici on pourrait…
M. Barrette : C'est
ça. Puis ça, ça me va, ça. «b) le soutien aux différentes missions de
l'État
— là
— à la prestation», ça, ça me va aussi. Je
ne vois pas de gros problèmes.
«c) l'accomplissement d'un mandat
attribué >conformément à une loi ou [à] une initiative à portée gouvernementale»,
c, là, ça m'apparaît assez large.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
En fait, ça pourrait être, M. le Président, quand on parle de mandat, par
exemple, une mission qui est confiée dans le cadre de notre Service québécois
d'identité numérique. C'est-à-dire qu'il y a un organisme qui se voit confier
une mission qui est plus large que, normalement, sa mission d'origine pour les
fins du bénéfice commun, là.
M. Barrette : C, d, e, f
sont, pour moi et pour bien des gens, des paragraphes, comment je dirais ça… 3°,
le troisième paragraphe vient un peu englober c, d, e, f du deuxième paragraphe.
Je m'explique. On peut imaginer, M. le Président, on peut imaginer que le gouvernement
veuille croiser certaines données pour des fins d'optimisation, pour que ça
aille bien ici, que ça aille bien là. Bref, on peut imaginer un schéma de
mobilité de la donnée qui vienne croiser des données qui, actuellement, ne sont
pas permises. N'est-ce pas, c, d, e, f et 3°... la porte ouverte à ça?
M.
Caire
: Je
vais… Bien, il y a Me Bacon, M. le Président, qui souhaitait peut-être
intervenir. Je vais laisser Me Bacon intervenir puis, après ça, je vais
répondre à la question, parce qu'il y a une notion de décret qui vient
encadrer.
M. Barrette : Oui, et c'est
pour ça que j'ai peut-être parlé de décret trop tôt, M. le Président, mais je
suis content que le ministre nous dise ça.
M.
Caire
:
Mais je vais laisser Me Bacon répondre à votre première intervention, elle
souhaite intervenir, puis je vais…
Le Président (M. Simard) :
Me Bacon.
Mme Bacon (Nathalie) :
M. le Président, je voudrais juste préciser aux parlementaires que le p.l. n° 64, qui est actuellement en étude, contenait des dispositions
concernant le gestionnaire de renseignements personnels qui intervenait pour
des fins, là, qui sont similaires à celles qui sont énoncées là.
M. Barrette : Oui, je
comprends, puis peut-être que je n'ai pas été assez agressif dans mon commentaire.
C'est vrai, là, Me Bacon, vous avez raison, mais là, ici, est-ce que, par
décret, là, c'est là qu'on peut aller plus loin?
M.
Caire
:
Bien, aller plus loin, c'est-à-dire que, par décret, on va permettre l'utilisation
de données. Je vous donne un exemple, dans les recommandations du rapport
Laurent, justement, on fait cette recommandation-là où on se dit : S'il
pouvait y avoir ce partage et ce croisement-là des données, on serait à même
d'avoir plus d'informations puis on serait à <même…
M.
Caire
:
...on va permettre l'
utilisation de données. Je vous donne un
exemple,
dans les
recommandations du rapport Laurent,
justement, on fait
cette
recommandation-là où on se dit : S'il pouvait y avoir ce partage
et ce croisement-là des données, on serait à même d'avoir plus d'
informations
puis on serait à >même... Puis là je peux retrouver... puis je ne sais
pas si j'ai la recommandation comme telle, mais c'est une des recommandations
du rapport Laurent. Donc, ce que le décret va faire, essentiellement, c'est de
faire, à visière levée, ce qu'on a vécu, actuellement, entre deux...
M. Barrette : Alors, M.
le Président, je suis content que le ministre prenne cet exemple-là, parce que
je suis en faveur de ça. Donc, l'exemple de la commission Laurent devra passer
par un décret?
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : Bon. Et ça,
c'est la question que je posais à Me Bacon lundi, un croisement de cette
nature-là doit passer par un décret?
M.
Caire
: Oui,
et sera public et peut-être contesté devant les tribunaux.
M. Barrette : O.K., ça,
ça me va, ça me va. M. le Président, j'ai demandé une information... puis
j'aimerais ça avoir une courte suspension pour mener à un autre exemple, à
moins que vous vouliez continuer avec mon collègue de Rosemont.
Le Président (M. Simard) :
Est-ce que notre collègue de Rosemont souhaite intervenir?
M. Marissal : Pas pour le
moment, merci.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, on va suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 16 h 37)
(Reprise à 16 h 52)
Le Président (M. Simard) :
Alors, à ce stade-ci, nous pouvons poursuivre nos échanges sur
l'onglet 12.10. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, vous allez probablement trouver ça intéressant, et le ministre
aussi, puis ça va peut-être régler, fondamentalement, toutes les questions que
bien des gens se posent.
Ma collègue, M. le Président, à l'étude du
projet de loi… du budget, là, je ne m'en rappelle plus, de son numéro, là, a
fait retirer un article. Parce que, dans l'article en question, l'article avait
comme visée de pouvoir avoir accès aux données de Revenu Québec aux fins de
l'application de l'identification numérique, qui est un projet de loi du
ministre. Je ne sais pas si le ministre avait été mis au courant de ça. Et donc
c'était du croisement de données de Revenu Québec avec autre chose dans un
projet quelconque pour des fins d'identification numérique. Je ne prête pas de
mauvaise intention au ministre des Finances ni au gouvernement, mais ma
collègue a gagné son point et a fait retirer ledit article du projet de loi,
parce qu'il y a une décision de la Cour suprême qui fait que Revenu Québec,
c'est blindé, c'est un coffre-fort, on ne peut pas avoir accès à ça, c'est une
donnée non croisable.
Bon, là, c'est un peu dans ce sens-là que
je pose à répétition des questions un petit peu différentes, là.
(Consultation)
M. Barrette : Bon. Alors,
cette conversation-là va finir, <j'imagine, par…
M. Barrette : …
dans
ce sens-là que je pose à répétition des questions un petit peu différentes, là.
(Consultation)
M. Barrette : Bon.
Alors, cette conversation-là va finir, >j'imagine, par, de toute façon,
il y aurait un décret qui ne peut pas faire autrement que respecter les lois,
donc c'est une affaire qui n'arriverait pas.
M.
Caire
:
Bien, c'est clair que le décret doit respecter les lois. Ça, c'est clair, net
et précis.
M. Barrette : Et les
jugements.
M.
Caire
:
Et les jugements qui en découlent, tout à fait. Ça, c'est… Oui, oui. La réponse
à votre question, c'est oui.
M. Barrette : O.K. Et
puis toute autre forme de croisement inhabituelle, c'est-à-dire inhabituelle au
sens où inexistante actuellement, vont, encore une fois, passer par un décret.
M.
Caire
: Vont
passer par un décret, dans le respect des lois, notamment du p.l. n° 64.
M. Barrette : Je
comprends. Et l'existant, non apparent, on va dire, va lui aussi finir par
passer par un décret quand…
M.
Caire
:
Oui. Oui, oui…
M. Barrette : Pour
normaliser la situation.
M.
Caire
:
Exact.
M. Barrette : Bon, O.K.
Je n'ai pas d'autre commentaire, M. le Président, à 12.10.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député de Rosemont?
M. Marissal : Non plus,
merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Nous passons donc à l'onglet 12.11.
M.
Caire
:
12.11, M. le Président :
«Le gestionnaire des données numériques
gouvernementales assume les responsabilités suivantes :
«1° conseiller le président du
Conseil du trésor en matière de données numériques gouvernementales, notamment
quant à leur mobilité et à leur valorisation;
«2° maintenir à jour une
consolidation des inventaires de telles données que doivent tenir les
organismes publics conformément au règlement pris en vertu du
paragraphe 1° de l'article 12.19 et identifier celles ayant un
potentiel de mobilité ou de valorisation;
«3° élaborer et mettre en œuvre des
stratégies de mobilité ou de valorisation des données;
«4° autoriser, à toute fin
administrative ou de services publics précisée dans un décret pris en
application de l'article 12.13, la mobilité ou la valorisation des données
numériques gouvernementales concernées en cohérence, le cas échéant, avec les
stratégies de mobilité [...] de valorisation;
«5°…»
Le Président (M. Simard) :
Je m'excuse infiniment de vous arrêter. Je crois comprendre que vous auriez eu,
éventuellement, un amendement.
M.
Caire
:
Eh! vous avez tellement raison, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Juste avant, vous auriez toujours…
M.
Caire
:
J'étais dans une belle lancée…
Le Président (M. Simard) :
Oui, que vous pourriez terminer…
M.
Caire
: Mais
vous avez tellement raison.
Le Président (M. Simard) :
…que vous pourriez terminer, mais l'usage veut qu'il serait plus logique de
faire tout de suite.
M.
Caire
:
Bien, en fait, M. le Président, avec votre permission, je reprendrai où j'ai
laissé tantôt.
Le Président (M. Simard) :
Très bien.
M.
Caire
:
Mais effectivement l'amendement… puis, en plus, il est important, bien, ils
sont tous importants…
Le Président (M. Simard) :
Oui, il ne faudrait pas l'échapper.
M.
Caire
: …mais
12.10.1 est un amendement que je devais présenter et que j'ai… je l'avais à
l'écran, en plus, et j'ai omis de le faire.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Il n'y a pas de quoi.
M.
Caire
:
Donc, toutes mes excuses, M. le Président. Donc…
Le Président (M. Simard) :
Donc, c'est sur Greffier et à l'écran.
M.
Caire
:
Oui. Alors, l'amendement se lit comme suit : Insérer, après
l'article 12.10 proposé par l'article 7 du projet de loi, l'article
suivant :
«12.10.1. Les pouvoirs conférés par le
présent chapitre doivent être exercés de manière à respecter le droit à la vie
privée et le principe de transparence ainsi qu'à promouvoir la confiance du
public dans les mesures permettant d'assurer la sécurité, la confidentialité,
la disponibilité et l'intégrité des données <numériques…
M.
Caire
:
...les pouvoirs conférés par le présent chapitre doivent être exercés de
manière à respecter le droit à la vie privée et le principe de transparence
ainsi qu'à promouvoir la confiance du public dans les mesures permettant
d'assurer la sécurité, la confidentialité, la disponibilité et l'intégrité des
données >numériques gouvernementales.»
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires sur cet amendement?
M. Barrette : …ça va, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) :
Ça vous va. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. La
disponibilité pour qui, pour quoi?
M.
Caire
:
La disponibilité... En fait, le principe de la disponibilité, M. le député,
c'est de faire en sorte que vos infrastructures soient opérationnelles. Ce que
je veux dire, c'est que, si vous avez, par exemple, une attaque courante, c'est
ce qu'on appelle une attaque en déni de services. Ça veut dire que l'idée,
c'est de faire tomber votre serveur, puis là, bien là, il n'y a plus personne
qui a accès à la donnée, donc vous devez avoir des protocoles qui vous
permettent, d'une part, de vous protéger, évidemment, de ces attaques-là, mais
d'y répondre par de la relève si tant est que l'attaque finissait par réussir. Donc,
la disponibilité, il faut le voir au sens où vos actifs doivent être
opérationnels en tout temps.
M. Marissal : D'accord. O.K.
Merci.
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires sur l'amendement introduisant l'onglet 12.10.1? Sans
quoi, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc adopté. Et nous revenons là où nous en
étions précisément rendus à l'onglet 12.11. M. le ministre.
M.
Caire
: «5°
s'assurer de l'application du modèle de classification de sécurité des données
établi par le chef gouvernemental de la sécurité de l'information en
application du paragraphe 3° de l'article 12.6 ainsi que des normes de
qualité des données numériques gouvernementales déterminées par le gouvernement
en vertu du paragraphe 2° de l'article 12.19;
«6° contrôler la qualité des données
numériques gouvernementales et les mesures qui en assurent la sécurité et
requérir à ce sujet tout renseignement qu'il juge nécessaire des organismes
publics qui les détiennent;
«7° veiller à l'application des règles ou
des mesures prises par le gouvernement en vertu des paragraphes 4° et 5° de
l'article 12.19;
«8° soutenir et accompagner les organismes
publics ainsi que les gestionnaires délégués aux données numériques
gouvernementales des organismes publics aux fins de la mise en oeuvre des
obligations prévues au présent chapitre;
«9° exercer toute autre fonction que lui
attribue le président du Conseil du trésor ou le gouvernement.
• (17 heures) •
«Tout organisme public doit, dans le délai
et selon les modalités que détermine le <gestionnaire des données...
>
17 h (version révisée)
<485
M.
Caire
: …numériques
gouvernementales des
organismes
publics aux fins de la mise en oeuvre des
obligations prévues au présent
chapitre;
9° exercer toute autre fonction que lui
attribue le
président du Conseil du trésor ou le
gouvernement.
Tout
organisme public doit, dans
le délai et selon les modalités que détermine le >gestionnaire des
données numériques gouvernementales, lui transmettre l'information permettant
la tenue de la consolidation visée au paragraphe 2° du premier alinéa.»
Donc, M. le Président, on établit les responsabilités
du gestionnaire de données numériques gouvernementales.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires sur 12.11?
M. Barrette : Aucun.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : …une minute
ou deux, s'il vous plaît, j'arrive.
Le Président (M. Simard) :
Oui, prenez le temps qu'il vous faut.
M. Marissal : Alors, le
gestionnaire des données numériques, il est évidemment sous le chef de la
sécurité numérique.
M.
Caire
:
Non, il est sous la responsabilité du dirigeant principal de l'information.
M. Marissal : Du DPI.
M.
Caire
:
C'est l'égal… en termes hiérarchiques, ce serait l'égal du chef gouvernemental
de la sécurité de l'information.
M. Marissal : O.K. Donc,
il relève du DPI.
M.
Caire
:
Du DPI.
M. Marissal : Très bien.
C'est bon pour moi. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Nous pourrions donc passer à la lecture de l'onglet 12.12.
M.
Caire
:
12.12, M. le Président :
«Un gestionnaire délégué aux données
numériques gouvernementales assume, à l'égard des organismes publics auxquels
il est rattaché, les responsabilités suivantes :
«1° soutenir ces organismes dans
l'application des dispositions du présent chapitre;
«2° appuyer le gestionnaire des données
numériques gouvernementales dans l'exercice de ses responsabilités;
«3° appliquer toute indication
d'application formulée par le dirigeant principal de l'information en
application du paragraphe 1.1° de l'article 7, ou toute règle ou toute
mesure prise par le gouvernement en vertu des paragraphes 4° et 5° de l'article 12.19.»
Donc, c'est la fonction de gestionnaire
délégué aux données numériques gouvernementales et ses responsabilités.
Le Président (M. Simard) :
Des remarques? Ça va? 12.13.
M.
Caire
:
12.13, M. le Président :
«Le gouvernement peut, sur recommandation
conjointe du président du Conseil du trésor et du ministre responsable de
l'organisme public qui détient les données numériques gouvernementales
concernées, désigner un organisme public pour agir comme source officielle de
données numériques gouvernementales.
«Une source officielle de données
numériques gouvernementales recueille, utilise ou communique des données
numériques gouvernementales ou recueille auprès de toute personne des
renseignements, incluant des renseignements personnels, lorsque cela est
nécessaire à une fin administrative ou de services publics.
«Le gouvernement <précise les…
M.
Caire
:
…gouvernementales.
Une source officielle de données
numériques gouvernementales recueille, utilise ou communique des données numériques
gouvernementales ou recueille auprès de toute personne des renseignements,
incluant des renseignements personnels, lorsque cela est nécessaire à une fin
administrative ou de services publics.
Le gouvernement >précise les
données numériques gouvernementales concernées ainsi que les fins
administratives ou de services publics pour lesquelles de telles données
peuvent faire l'objet d'une autorisation de mobilité ou de valorisation. Il
peut déterminer les organismes publics qui doivent recueillir ces données
auprès de la source et les utiliser ou qui doivent les communiquer à cette
dernière.
«Les organismes publics visés par un
décret en application du présent article doivent respecter les règles et les
mesures établies par le gouvernement en vertu des paragraphes 4° et 5° de
l'article 12.19.
«Malgré le premier alinéa, lorsque
des données numériques gouvernementales sont détenues par le ministre de la
Santé et des Services sociaux ou par tout organisme public relevant de son
portefeuille, la désignation de la source officielle [des] données numériques
gouvernementales en application du présent article se fait sur recommandation
de ce ministre.»
Donc, M. le Président,
l'article 12.13 confère au gouvernement le pouvoir de désigner, sur
recommandation conjointe du président du Conseil du trésor et de l'organisme
public qui détient les données concernées, un organisme public pour agir comme
source officielle de données numériques gouvernementales. Il prévoit qu'une
source officielle pourra, lorsque cela est nécessaire à une fin administrative
ou de services publics, recueillir des données numériques gouvernementales
auprès des organismes publics, les utiliser et les communiquer à ces derniers,
de même que recueillir auprès de toute personne des renseignements, incluant
les renseignements personnels.
Il prévoit également que le gouvernement
doit préciser les données numériques gouvernementales concernées à des fins
administratives ou de services publics pour lesquelles ces données peuvent
faire l'objet d'une autorisation de mobilité ou de valorisation.
Le gouvernement peut également déterminer
les organismes publics qui devront utiliser et communiquer ces données ou qui
pourront en recueillir auprès d'une source officielle.
Les organismes visés par un décret du
gouvernement pris en application de cet article 12.13 devront respecter
les règles et les mesures applicables — quatrième alinéa — et
la seule recommandation du ministre de la Santé et des Services sociaux est
requise pour la prise d'un tel décret lorsqu'il s'agit des données de santé.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des commentaires?
M. Barrette : Juste pour
la compréhension de tous ceux qui nous écoutent, et la mienne, là, l'exemple
type, c'est le ministère de la Santé et RAMQ?
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : O.K. Ça va.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques?
M. Marissal : Oui, M. le
Président. Donc, la seule exception touche la RAMQ?
M.
Caire
:
Je ne suis pas sûr que je comprends la question.
M. Marissal : Bien non,
je m'exprime mal, là, c'est… Vous ne nommez que la… Santé et Services sociaux.
Là, on s'entend que c'est données santé et RAMQ. C'est le seul organisme que
vous nommez. À moins qu'il y ait une autre page? Non, c'est ça.
M.
Caire
:
Bien, RAMQ pourrait être <désignée…
M. Marissal : …Vous ne
nommez que la… Santé et Services sociaux. Là, on s'entend que c'est données
santé et RAMQ. C'est le seul organisme que vous nommez. À moins qu'il y ait une
autre page? Non, c'est ça.
M.
Caire
:
Bien, RAMQ pourrait être >désignée comme une source officielle de
données, sur recommandation du ministre.
Une voix
: …
M.
Caire
:
Oui, oui, oui. Non, non, non, c'est ça, c'est ça, c'est qu'il peut y en avoir
plusieurs, mais, au niveau santé, le ministre de la Santé fait la
recommandation. C'est au niveau santé, c'est la seule recommandation du
ministre de la Santé, parce que lui est responsable de… je pense que c'est sept lois,
sept régimes de protection particulière sur les données de santé qui sont
de sa responsabilité.
M. Marissal : Très bien.
C'est clair. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. 12.14.
M.
Caire
: Merci,
M. le Président :
«Section II.
«Dispositions particulières aux renseignements
personnels.
«12.14. Des données numériques
gouvernementales qui comprennent des renseignements personnels sont
communiquées par tout organisme public à une source officielle de données
numériques gouvernementales lorsque la communication est nécessaire aux fins
précisées dans un décret pris en application de l'article 12.13. Ces fins
doivent être dans l'intérêt public ou au bénéfice des personnes concernées.
«De telles données sont communiquées par
une source officielle de données numériques gouvernementales à un autre
organisme public lorsque la communication est nécessaire aux fins précisées
dans un tel décret.
«Lorsque de telles données peuvent être
utilisées ou communiquées sous une forme ne permettant pas d'identifier
directement la personne concernée, elles doivent être utilisées ou communiquées
sous cette forme.»
Donc, M. le Président, l'article 12.14
prévoit que, lorsque des données numériques gouvernementales concernées
comprennent des renseignements personnels, les fins précisées par le
gouvernement doivent être dans l'intérêt public ou au bénéfice des personnes
concernées. Cet article permet également de communiquer les données concentrées
dans une source officielle ou un organisme public lorsque cela est nécessaire
aux fins précisées dans le décret. Enfin, il prévoit l'obligation d'utiliser ou
de communiquer de telles données sous une forme ne permettant pas d'identifier
directement la personne concernée lorsque cela est possible.
Le Président (M. Simard) :
Merci. D'autres remarques?
M. Barrette : À force de poser
la question, c'est amusant... c'est une tentative de voir s'il y a un règlement
à quelque part, une incohérence, là. En fait, ce n'est pas vrai, ce que je
viens de dire là. Oui, c'est une tentative, mais ce n'est pas ça, le but de ma question.
S'il advenait qu'on découvre qu'il y a eu une mobilité qui n'était pas prévue
par un décret, qu'est-ce qu'il arrive?
M.
Caire
:
C'est une bonne question. Je vais laisser Me Bacon nous expliquer ce que
le droit prévoit en telle matière.
Mme Bacon (Nathalie) :
M. le Président, <on pourrait s'interroger à savoir s'il y a une entente
entre les organismes concernés ou s'il y a une loi, une autre loi qui prévoit
des communications…
M.
Caire
:
...C'est une bonne
question. Je vais laisser Me Bacon nous
expliquer ce que le droit prévoit en telle matière.
Mme Bacon (Nathalie)T :
M. le Président, >on pourrait s'interroger à savoir s'il y a une entente
entre les organismes concernés ou s'il y a une loi, une autre loi qui prévoit
des communications, parce qu'il y a à peu près 15 lois, au Québec, 59
contextes où qu'il y a des échanges permis par des lois.
M. Barrette : Mais là, M.
le Président, je pensais que le projet de loi n° 95
venait comme... ce n'est peut-être pas la bonne lecture que je ne fais ni les
bons mots, là, mais ça venait comme remettre tout ça à zéro, et là la mobilité
revenait par décret par 95. J'ai mal compris?
• (17 h 10) •
Mme Bacon (Nathalie) :
En fait, il n'y a pas d'interdiction de continuer à faire des ententes. On ne
retire pas la possibilité d'entente à l'article 68 de la loi sur l'accès,
des organismes pourraient le faire. Par contre, si c'est une décision gouvernementale
de prendre un décret, le décret va s'appliquer.
M. Barrette : O.K., donc
des ententes sont encore possibles après la sanction de 95.
Mme Bacon (Nathalie) :
Entre deux organismes publics... admettons que c'est une entente à deux organismes,
entre ces deux organismes-là, on comprendra que ce n'est pas un projet
gouvernemental ou une décision gouvernementale.
M. Barrette : Ah! c'est
étonnant, ça. Ça m'étonne.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui, bien,
des fois, ça aide puis c'est utile pour nous puis les gens qui suivent — qui
ne suivent pas, c'est selon — d'y aller par des exemples. Pouvez-vous
me donner un ou deux exemples, là, que vous avez certainement en tête, là, de
qu'est-ce que vous pourriez faire avec ça, qu'est-ce que vous ne pouvez pas
faire en ce moment? J'en ai une bonne idée, là, mais juste pour l'établir
clairement.
M.
Caire
:
Bien, je pense que le bon exemple que j'ai donné... je reprendrais l'exemple
que j'ai pris hier, M. le député, sur l'inscription où on va vous demander,
comme parent, un paquet de documents officiels dans le cadre d'une inscription
parce que l'école ne pourrait pas aller à l'état civil, par exemple, pour avoir
un certificat de naissance. Et je trouve que... Puis je vais en profiter, si
vous me permettez, peut-être, pour déborder un peu de votre question, parce
qu'hier je l'ai abordé succinctement au niveau de la sécurité de l'information,
puis, ça, je pense que c'est le bel exemple, quand on dit : 95 améliore la
sécurité. Donc, actuellement, l'école ne pourrait pas interroger directement l'état
civil sur le certificat de naissance de mon fils, donc on va nous demander de
fournir le document. Avec cet article-là, avec 95, l'école, à ce moment-là,
compte tenu du fait que c'est manifestement dans l'intérêt de l'enfant, parce
que ces informations-là sont requises, l'école ne peut pas procéder à
l'inscription sans ces informations-là... donc, elles sont requises, donc la
loi l'autorise, et donc ils pourraient aller chercher l'information
directement.
Ce que la loi dit, par contre, c'est que
je <dois...
M.
Caire
:
…
compte tenu du fait que c'est manifestement dans l'intérêt de l'enfant,
parce que ces informations-là sont requises, l'école ne peut pas procéder à
l'inscription sans ces informations-là... donc, elles sont requises, donc la
loi l'autorise, et donc ils pourraient aller chercher l'information
directement.
Ce que la loi dit, par contre, c'est
que je >dois vous transmettre l'information d'une façon qui ne permet
pas d'identifier la personne. On comprend qu'ici il y a des éléments qui
doivent être transmis, mais, par exemple, il y a, sur un certificat de
naissance, des informations qui sont plus que le nom, le prénom de mon fils et
le fait qu'effectivement il est mon fils. Il y a plus d'informations que ça que
je transmets parallèlement à l'école, actuellement, donc, je donne plus
d'informations que ce qui est strictement requis par le processus administratif
d'inscription. Donc, actuellement, c'est ce que je fais. Donc, non seulement je
demande au citoyen de faire une démarche administrative qu'il ne devrait pas
faire, mais, en plus, je transmets trop d'informations personnelles par rapport
à ce qui est strictement requis.
Ce que 95 va permettre de faire, c'est
d'interroger directement le Directeur de l'état civil, et, conformément à
l'article qu'on vient de lire, donc 12.14, l'état civil ne va transmettre
que les informations qui sont nécessaires au processus administratif
d'inscription et élaguer toutes les autres informations qui ne sont pas
nécessaires parce qu'elles vont dans le sens d'une identification plus précise
de la personne.
M. Marissal : O.K. Ça,
c'est un exemple où, de toute évidence, il y aurait minimalement le nom,
puisque l'enfant est inscrit sous son nom, la date de naissance, ça va de soi,
pour savoir à quel niveau le…
M.
Caire
:
La date de naissance, pas nécessairement.
M. Marissal : Bien, si on
l'inscrit en maternelle, il faut qu'il soit… qu'il ait cinq ans, là.
M.
Caire
:
Exactement. Sauf que je peux attester qu'il a l'âge requis sans vous donner sa
date de naissance.
M. Marissal : O.K.
M.
Caire
:
C'est ça, la différence, comprenez-vous? C'est que moi, comme source
officielle, je vous dis : L'enfant XY, dans mon cas, mon fils, là,
Olivier Caire, a l'âge requis pour entrer en première secondaire, mais vous
n'avez pas d'affaire à avoir sa date de naissance, moi, j'atteste, comme source
officielle, j'atteste qu'il a l'âge requis, il rencontre vos critères, donc je
n'ai pas à vous transmettre cette information-là.
M. Marissal : Je
comprends. Si ce n'est pas nécessaire de donner l'information, pourquoi la
donner au risque de donner, de façon intempestive, des renseignements qui ne
seraient pas nécessaires? Sauf que, votre exemple, en tout respect, il est un
peu tarte aux pommes, là, parce que, je veux dire, la date de naissance d'un
enfant à l'école, ce n'est pas l'affaire la plus secrète, là, les enfants se
promènent en criant que c'est leur fête, là, tu sais.
M.
Caire
:
Vous avez raison. Vous avez raison.
M. Marissal : Ce n'est
pas supersecret, là, ce n'est pas leur…
M.
Caire
:
Vous avez raison, mais c'était pour les fins de l'exemple, là. Il y a
certainement des cas plus litigieux où il y a… Bien, par exemple, sur le
certificat de naissance, il y a un numéro qui vient avec ça qu'il n'est pas
nécessaire d'être transmis non plus, que je transmets nécessairement quand je
donne la copie papier. Il y a dans certains cas où... je vais donner ma carte
d'assurance maladie parce que l'école demande de transmettre la carte <d'assurance…
M.
Caire
: …Il
y a certainement des cas plus litigieux où il y a… Bien, par exemple, sur le
certificat de naissance, il y a un numéro qui vient avec ça qui n'est pas
nécessaire d'être transmis non plus, que je transmets nécessairement quand je
donne la copie papier. Il y a dans certains cas où... je vais donner ma carte
d'assurance maladie parce que l'école demande de transmettre la carte >d'assurance
maladie. Bien là, il y a le numéro d'assurance maladie, qui est sur la carte,
il y a le nom, le prénom, la date de naissance, la date d'expiration. Beaucoup
trop d'informations pour ce qui est requis. Je veux dire, l'école pourrait se
faire attester qu'il y a une preuve d'assurabilité par la RAMQ, mais n'a pas
besoin d'avoir ces informations-là. Alors, on en transmet beaucoup plus que ce
qui est requis, dans le contexte actuel.
M. Marissal : Ah! il
s'agit, donc, d'élaguer pour envoyer le strict minimum dans la mesure du
possible.
M.
Caire
:
Voilà.
M. Marissal : Et même
que, dans la mesure où c'est possible, puis c'est comme ça que c'est écrit dans
vos commentaires, en tout cas, là, on pourrait envoyer des données anonymisées.
C'est-tu comme ça qu'on dit, anonymisées?
M.
Caire
:
Ou dépersonnalisées, selon le niveau requis.
M. Marissal : O.K. Puis
ça, dans quels cas ce serait possible et utile, de transmettre de la donnée complètement…
je ne sais plus comment qu'on dit ça, anonymisées, là?
M.
Caire
:
Bien, en fait, ça pourrait être dans un contexte de confirmation, à strictement
parler. Je prenais l'exemple, puis je ne sais pas, là, j'essaie puis je
gamberge, en même temps, là, donc, si mon exemple est plus ou moins bon, vous
me pardonnerez, mais je prenais l'exemple de la SAAQ, dans le cas d'un renouvellement
de permis de conduire. On comprend que la SAAQ a, en elle-même, le dossier du
conducteur. Ceci étant, son dossier médical… va demander le dossier médical
soit pour savoir s'il y a une condition relative au port de lunettes soit s'il
y a une autre condition médicale qui amène des restrictions. Ici, on pourrait
dire : Bien, écoutez, dites-moi de qui vous me parlez, puis là moi, je
vous dirai si les critères sont rencontrés ou non, mais ça va s'arrêter là, ce
que je vais vous donner, comme information, là. Oui, la personne dont vous me
parlez, moi, je vous dis, elle a besoin de lunettes, c'est tout ce que je vais
vous dire à ce sujet-là.
Ne bougez pas, je pense que Jiminy
Cricket… Ça vous dérange-tu, M. le député, si…
M. Marissal : Bien non,
au contraire.
Le Président (M. Simard) :
M. Rodrigue, allez-y.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Merci, M. le Président. Comme vous voyez, dans les fins administratives qu'on
a, c'est, par exemple, la production d'information en soutien à la prise de
décision ministérielle ou gouvernementale, par exemple, que ce serait utile
d'avoir le total de tous les revenus d'emploi déclarés à Revenu Québec. Donc,
ce qui a été mis sur la ligne 101, bien, ça pourrait être, tu sais, à des
fins statistiques ou de données de gestion. Donc, c'est vraiment de la donnée,
là, qui est totalement dénominalisée, on n'a pas besoin de savoir de qui
viennent les sources, mais on sait quels sont les revenus déclarés en moyenne
au Québec par les gens qui font des déclarations de revenus, là. Donc, vous
voyez que, dans les fins administratives, il y a tout ce qui est la
statistique, la donnée de gestion, là. C'est principalement ça, là, qu'on peut
viser par la donnée qui n'est pas anonymisée.
Pour le reste, bien, les <exemples…
M. Rodrigue (Pierre E.) :
...les revenus déclarés en moyenne au
Québec par les gens qui font des
déclarations
de revenus, là. Donc, vous voyez que, dans les fins administratives, il y a tout
ce qui est la statistique, la donnée de gestion, là. C'est principalement ça,
là, qu'on peut viser par la donnée qui n'est pas anonymisée.
Pour le reste, bien, les >exemples,
si on vise plus la validation, comme l'a dit M. le ministre, comme actuellement
pour les prêts et bourses, là, quelqu'un... une demande d'aide financière aux
études, on demande à l'étudiant de seulement donner le numéro de sa ligne 199,
qui est validée avec Revenu Québec pour voir si elle est exacte ou pas. Il y a
une certaine époque, il fallait que les étudiants déposent une copie complète,
là, de leurs déclarations de revenus ou de celle des parents, et là,
maintenant, bien, on se limite à l'essentiel, c'est-à-dire quel est le revenu
total, 199, il valide, oui, non, c'est ça. Donc, c'est ce modèle-là qu'on veut
prendre à une plus large échelle.
M. Marissal : O.K.
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires sur 12.14?
M. Barrette : ...
Le Président (M. Simard) :
Je vous en prie.
M. Barrette : Parce que
vous avez senti mon étonnement, tantôt, là. Actuellement, là, ce qui est permis,
comme échange entre ministère et organisme, est-ce que c'est documenté
précisément?
M.
Caire
:
Qu'est-ce que vous voulez dire? Bien, au moment où...
M. Barrette : Des
échanges. La question que j'avais posée tantôt, là, je l'ai posée à plusieurs
reprises. À partir de maintenant, pour faire circuler des données, il va
falloir avoir un décret, puis les choses qui existent, là, vont devenir
visibles parce qu'il y a un décret, mais là j'ai appris, à la question que
j'avais posée, que les ententes, les échanges existants vont continuer. Donc,
il n'y aura pas de décret pour rendre visible ce qui existe. Puis donc je me
pose la question, ce qui existe continue d'exister...
M.
Caire
:
Non, mais...
M. Barrette : Bien, je
vais juste finir ma question. Donc, il pourrait peut-être y avoir de... oui,
d'ailleurs, ça a été ça, la réponse, il pourrait y avoir des nouvelles ententes
pour faire des échanges. Alors, la question que je pose, c'est : Où sont
les paramètres dans la loi, dans la LGGRI, peut-être, là, qu'est-ce qui fait
qu'on peut faire une entente entre deux ministères et organismes, juste deux,
mettons? La balise est où?
• (17 h 20) •
M.
Caire
:
Bien, sur les ententes présentes... Mais il y a une chose que je vais peut-être
ajouter avant de laisser la parole à Me Bacon, là. C'est sûr que ça va
prendre un certain temps avant d'appliquer toute la notion de la gestion de la
donnée numérique gouvernementale, mais, une fois que la gestion... que ça, ça
va être mis en place, il n'y a plus besoin d'entente entre deux organismes,
dans le sens où...
M. Barrette : Bien...
M.
Caire
: Non,
mais attendez un peu, parce que... dans le sens où on va amener une collecte de
la donnée, et, lorsque la donnée sera nécessaire, bien, c'est la source
officielle de données qui va fournir la donnée à l'organisme. Donc là, on peut
dire à cette organisation-là, par exemple : Si tu as besoin d'une donnée
en santé, bien, c'est la source officielle, la ou les sources officielles santé
qui vont fournir cette information-là. Évidemment, à court terme. On ne peut
pas mettre ça en place immédiatement, là, mais...
M. Barrette : O.K. C'est
parce que ça, ce que le ministre vient de nous dire, M. le Président, c'est ce
que j'ai <compris...
M.
Caire
:
…
la ou les sources officielles santé qui vont fournir cette
information-là. Évidemment, à court terme. On ne peut pas mettre ça en place immédiatement,
là, mais...
M. Barrette : O.K.
C'est parce que ça, ce que le ministre vient de nous dire, M. le Président,
c'est ce que j'ai >compris.
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : Maintenant,
ce que Me Bacon m'a répondu, ce n'est pas ça, là. Moi, la question... quand je
l'ai posée, la question, là, c'était : À terme, à maturité, là, quand 95
va être très totalement opérationnelle, là, puis on aura toutes les équipes, et
patati, patata, là, moi, j'ai compris qu'on pouvait continuer à avoir des
ententes et que les ententes…
M.
Caire
:
Je vais laisser Me Bacon, oui.
M. Barrette : ...existantes
pourraient continuer, ce qui m'a étonné. Il y a une contradiction dans les
deux, là. Bien, une contradiction… Je veux dire, il y a deux réalités, là, qui…
Mme Bacon (Nathalie) : M.
le Président, je vais apporter une précision. C'est sûr que le régime
contractuel existant va continuer, puisque les ententes ont une durée puis on
n'affecte pas la stabilité des contrats.
M. Barrette : Je
comprends.
Mme Bacon (Nathalie) : Par
contre, dans la mesure où qu'il y a un décret qui est pris où c'est un
organisme A et que la patinoire des organismes est décrite, c'est-à-dire
organisme A, B, C, D, et que l'objet du décret vise une fin particulière, à ce
moment-là, ça va rendre obsolètes des ententes. Alors, les ententes,
éventuellement, vont continuer à intervenir pour d'autres objets que les
décrets qui sont pris. Je ne sais pas si ça vous aide, là, la précision.
M. Barrette : Non. Bien,
je comprends, mais ça ne m'aide pas, dans le sens où moi, ce que j'ai compris,
c'est ce que le ministre a dit : À terme, il n'y aura plus d'entente, il
n'y aura que des décrets qui vont déterminer, définir ce qui est mobile et à
quelles fins. Là, ce que j'entends, c'est, pour toujours, il va y avoir quand
même, potentiellement, des ententes.
Mme Bacon (Nathalie) :
Ah! ça nous demanderait d'abroger l'article 68 de la loi sur l'accès, et,
comme on a dit, la loi sur l'accès s'applique si c'est une possibilité qui est
offerte et, pour toutes sortes de raisons, la communication par entente entre
deux organismes publics pour des petits objets qui ne seront pas couverts par
des décrets gouvernementaux pourrait être utile.
M. Barrette : Par exemple?
Mme Bacon (Nathalie) :
Je vais laisser peut-être le DPI donner un exemple.
M. Barrette : Permettez-moi,
là, M. le Président, là. L'entente qui ferait la chose que personne ne veut
voir, là, elle va toujours être faisable?
M.
Caire
:
Non.
M. Barrette : Pourquoi?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
En fait, on va être… on va avoir une période transitoire. Donc, je vais vous
donner un exemple de ce que l'on veut… nos stratégies de mobilité de données. On
veut l'associer, parce qu'il y a une cohérence, dans tout ça, à notre… dans
notre portefeuille de projets gouvernemental, on veut mettre l'emphase sur les
projets à valeur ajoutée, donc avec nos flux de services. Je vais en prendre un
que je connais mieux, le volet pénal, qu'on doit régler avec le plan de
transformation de la justice. Donc, ce qu'on veut, c'est avoir un flux de
services qui va commencer du permis de conduire qui va être totalement
électronique au constat d'infraction électronique, au <traitement…
M. Rodrigue (Pierre E.) :
…veut mettre l'emphase sur les projets à valeur ajoutée, donc avec nos flux de
services. Je vais en prendre un que je connais mieux, le volet pénal, qu'on
doit régler avec le plan de transformation de la justice. Donc, ce qu'on veut,
c'est avoir un flux de services qui va commencer du permis de conduire qui va
être
totalement électronique au constat d'infraction électronique, au
>traitement par le Bureau des infractions et amendes, électronique,
traitement par le Directeur des poursuites criminelles et pénales, électronique,
et par le tribunal, au niveau électronique, pour finir avec un jugement
électronique. Et, dans nos stratégies de mobilité de données, on va prévoir que
tout ce flux d'informations là, qui se fait, actuellement, en partie
électronique, en partie papier, soit complètement électronique. Alors, les
stratégies vont viser ça.
En contrepartie, graduellement, il y aura
de moins en moins de besoins d'ententes parce que tous les cas de figure qu'on
va vouloir toucher, ils vont être prévus par nos stratégies. Il va peut-être
rester quelques ententes, je dirais, périphériques qu'il va falloir adresser
vers la fin. Un exemple, l'exemple que je vous donnais au briefing technique,
l'entente qu'on a entre le Directeur de l'état civil et Service Canada pour les
fins d'émissions des numéros d'assurance sociale. Il y a des ententes qui vont
être un petit peu en périphérie et qui vont un jour s'intégrer dans des flux…
dans nos stratégies globales, mais qu'on va devoir peut-être garder un certain
temps parce qu'on va les... parce que c'est des ententes plus avec le
gouvernement fédéral. Mais, à terme, d'ici un certain nombre d'années, tous nos
flux de transfert de données vont être visés par une stratégie de mobilité de
la donnée, là.
M. Barrette : Je n'ai pas
de problème avec ça. La question que je me pose, là, c'est est-ce qu'il peut y
avoir des ententes qui seraient discutables, là, sur le plan éthique, sur le
plan politique, sans décret?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non.
M. Barrette : Les exemples,
M. Rodrigue, que vous… M. le Président, que M. Rodrigue nous donne,
ça tombe sous le sens, c'est la finalité de l'affaire. Je n'ai aucune critique,
je n'ai que des commentaires positifs à faire. Ça fait que ça ne sert à rien
d'en faire, c'est positif — vous savez, c'est comme ça, en politique,
les choses positives, on ne les commente pas malheureusement — mais
je le fais quand même, je n'ai pas de problème avec ça. Ma question, c'est :
Est-il possible d'avoir des ententes qui feraient quelque chose que l'on sait,
à la case départ, sensible sur le plan de l'opinion publique?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Ça ne pourra plus être possible parce que, comme le gestionnaire de données
numériques gouvernemental va avoir l'inventaire complet des données, va savoir
où elles sont et c'est lui qui va les… je dirais, les faire… je dirais, le
trafic de ces données-là, bien, le trafic, dans le bon sens du terme, la
circulation de la donnée, là, entendez-moi bien, donc il n'y a pas d'entente
qui va pouvoir être conclue sans que le gestionnaire de la donnée ait quand
même donné son accord, donc. Et les ententes, de toute façon, actuellement, ce
sont des ententes qui doivent être transmises à la CAI, pour beaucoup, et
publiées sur les sites Internet, là. L'existence des ententes, elle doit être
publiée sur les sites Internet. Donc, s'il en reste, les cas où ça va être
possible vont être quand même relativement rares, là.
M. Barrette : O.K. Alors
donc, je comprends, M. le Président, qu'une nouvelle <entente…
M. Rodrigue (Pierre E.) :
…
transmises à la CAI, pour beaucoup, et publiées sur les sites Internet,
là. L'existence des ententes, elle doit être publiée sur les sites Internet.
Donc, s'il en reste, les cas où ça va être possible vont être quand même
relativement rares, là.
M. Barrette : O.K.
Alors donc, je comprends, M. le Président, qu'une nouvelle >entente… ça,
je ne l'ai pas vu dans le projet de loi, là, une nouvelle entente, en vertu des
règles actuelles que… Puis rappelez-vous que j'avais posé au début la question :
Ils sont où, les paramètres, dans la loi, là, pour permettre une entente? Qui
peut faire une entente et à quelles conditions? Puis ce n'est pas…
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, si c'est des renseignements personnels, c'est sûr que c'est la loi sur
l'accès qui s'applique. Et puis là on reste cohérent, elle n'a pas été touchée,
là.
M. Barrette : Alors, je
comprends que toute nouvelle entente dans le futur, là, pourrait se faire,
marginalement, peut-être, mais doit être approuvée par le DPI?
Une voix
: …
M. Barrette : Ah! c'est
non, la réponse, alors… c'est le contraire.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, en fait, c'est que le DPI, à titre de gestionnaire de la donnée numérique
gouvernementale, c'est lui qui va être capable d'identifier où sont les sources
de données numériques. Donc, s'il y a une entente, c'est qu'il y a un organisme
à quelque part qui a besoin de la donnée. Et sa façon de l'obtenir, ça va être
de s'adresser au DPI, qui va lui dire : Bien, la donnée, elle existe à
quelque part dans l'administration publique, tu vas aller la chercher à tel
endroit. C'est sûr que, là, ce qu'il va falloir vérifier, c'est est-ce que les
lois prévoient d'aller… permettent d'aller chercher cette donnée-là. S'il n'y a
pas de base juridique à ça, bien, c'est le consentement du citoyen, donc c'est
l'application de la loi sur l'accès, mais, si la fin n'est pas… et, si la
donnée ou l'information n'existe pas à nulle part au gouvernement, bien,
évidemment, l'organisme va le collecter de la part du citoyen.
M. Barrette : Ce dont on
parle ici, ou ce dont je parle, là, c'est du croisement de données, là. Le
ministère des Finances décide… souhaite croiser des données. Alors là, à la
fin, là, il va y avoir deux régimes concomitants, le régime qui doit passer par
la CAI et le régime qui doit passer par décret, mais ça ne sera jamais au bon
vouloir, mettons, du ministre des Finances. Est-ce que je peux le dire comme
ça?
M.
Caire
:
Oui, vous pouvez le dire comme ça.
M. Barrette :
Me Bacon, est-ce que je peux le dire comme ça?
Mme Bacon (Nathalie) :
Le ministre vous a répondu. Oui. Est-ce que…
M. Barrette : Oui, oui, mais
ce n'est pas parce que je ne lui fais pas confiance, là, mais…
Mme Bacon (Nathalie) :
C'est le décret qui va décrire les… il y a les stratégies que le DPI vient
d'expliquer, mais c'est le décret, le décret va être précis.
M. Barrette : Oui, mais
il y a encore des ententes qui vont rester faisables.
Mme Bacon (Nathalie) :
Les ententes ne seront pas… ne sont pas couvertes par le p.l. n° 95.
Les ententes sont en vertu de l'article 68 de la loi sur l'accès, sur lequel
la Commission d'accès à l'information a un ascendant.
M. Barrette : Je
comprends. Donc, à la fin, là, 95 ne sera pas roi et maître, même dans
10 ans.
• (17 h 30) •
Mme Bacon (Nathalie) :
Non, je… Bien, en fait, il y a toutes sortes de… Les organismes publics sont
quand même assujettis à <95, hein? Vous avez la définition d'organisme
public, vous avez le…
>
17 h 30 (version révisée)
< Mme Bacon (Nathalie)T :
…bien, en fait, il y a toutes sortes… Les
organismes publics sont
quand
même assujettis à >95, hein, vous avez la définition d'organisme public,
vous avez le dirigeant. Hormis les stratégies, orientations, politiques, règlements
d'autorisation, de mobilité, de valorisation, règles de protection, régimes d'autorisation,
vous allez avoir les instructions du dirigeant principal qui peut donner des indications
d'application, on l'a dit au début, qui lient les organismes publics.
M. Barrette : Je
comprends, mais, en bout de ligne, là, puis c'est vraiment ça que je cherche,
là, en bout de ligne, il ne peut pas y avoir une entente ou une mobilité de
données sans qu'il y ait eu soit un décret soit une approbation de la CAI.
M.
Caire
:
Exact.
M. Barrette : Ça ne peut
pas se faire sur l'écran radar.
M.
Caire
:
Exact.
M. Barrette : C'est
clair, ça.
M.
Caire
:
C'est clair.
M. Barrette : O.K. Ça va,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci. D'autres commentaires sur 12.14? Nous passons donc à 12.15.
M. Marissal : Non, non,
non, je n'ai pas… Non, non…
Le Président (M. Simard) :
Oh! Excusez-moi, M. le député de Rosemont, pardon. Alors, cher collègue,
excusez-moi encore une fois, la parole vous appartient.
M. Marissal : Oui. Merci,
M. le Président. Pouvez-vous juste répéter ce qui vient d'être dit? Les deux
dernières phrases, là, les échanges de données, ou on peut appeler ça couplage,
ou autres, là, ne sont permis seulement que par décret, j'ai manqué un bout,
là, ou par la CAI?
M.
Caire
: …ou
par approbation de la CAI.
M. Marissal : D'accord.
Je vais prendre ça à l'envers, là. Les 15 ententes… Me Bacon disait, tout
à l'heure : Il y a 15 ententes, en ce moment, des contrats d'échange.
Je n'ai pas entendu ça, moi, 15?
Mme Bacon (Nathalie) :
Ah! 15 lois, excusez.
M. Marissal : 15 lois qui
touchent 59.
Mme Bacon (Nathalie) :
Excusez-moi. 15 lois, au Québec, qui prévoient des communications du même type
qu'on prévoit dans le p.l. n° 95, alors des communications
d'un organisme à l'autre, là. Je pourrais vous sortir une petite liste, là, si
vous voulez, là.
M. Marissal : Cette
liste-là, elle est publique, de toute façon?
Mme Bacon (Nathalie) :
Non, c'est une recherche législative, là, sur LégisQuébec, là.
M. Marissal : O.K. Bien,
en fait, ce que je cherche à savoir, c'est s'il y a un échange de données entre
ministères, ou entre un département et un autre, ou entre un département et un ministère,
entre la SAAQ puis les RAMQ, par exemple, tout à l'heure, on le disait, ou
Santé. Est-ce que ça, c'est public au sens où la personne le sait, ce qu'on
fait avec sa donnée? Elle ne le sait pas en temps réel, évidemment, elle ne
reçoit pas un courriel à chaque fois que quelqu'un regarde son dossier, là,
mais est-ce qu'on le sait?
Mme Bacon (Nathalie) : Oui.
Bien, les lois sont publiques, d'une part, lorsqu'il s'agit d'une loi.
Lorsqu'il s'agit d'une entente, le DPI… Et le ministre vous l'a souligné, tout
à l'heure, là, qu'ils sont vérifiés par la Commission d'accès et publiés sur le
site Internet de l'organisme.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
L'entente n'est pas publiée. C'est le fait qu'il y ait une entente qui est
publiée. Alors, pour répondre à votre question, il est possible, actuellement,
qu'il y ait de l'échange d'information entre ministères, totalement légalement,
mais que les citoyens ne le <savent pas, là.
M. Marissal :
O.K….
M. Rodrigue (Pierre E.) :
…
c'est le fait qu'il y ait une entente qui est publié. Alors, pour répondre
à votre question, il est possible, actuellement, qu'il y ait de l'échange
d'information entre ministères, totalement légalement, mais que les citoyens ne
le >savent pas, là.
M. Marissal : O.K. J'ai
pris cet exemple-là, puis ce n'est pas la première fois, là, je l'ai pris hier,
dans la petite allocution pour le principe, je l'ai déjà pris ici. Ça fait
comme 30 ans qu'il me suit, cet exemple-là, mais il est encore utile. Je
vous ai déjà parlé du formulaire E311. Je sais que je radote, là, mais je
n'ai pas trouvé beaucoup de meilleur exemple que ça, à part les exemples qu'un
des professeurs témoins est venu nous parler, là, j'oublie son nom, de la
Belgique, là, qui faisait de la collecte de données sur la consommation
d'électricité et de l'eau, pour, finalement, partager de l'information avec
l'équivalent du ministère de l'aide sociale de la Belgique, pour s'apercevoir
qu'il y avait des gens qui trichaient, parce qu'ils étaient plus nombreux par
appartement, là. Ce genre de chose qui peut avoir l'air d'une bien bonne idée,
là.
Puis c'est vrai que, quand on pinçait, à
l'époque, les chômeurs qui partaient en vacances sans le déclarer puis qui
n'avaient pas le droit parce qu'ils devaient rester en tout temps disponibles
pour un emploi, théoriquement, c'était une bonne idée, théoriquement. Je pense
bien que l'ensemble de la population, la majorité de la population était d'accord
avec ça, parce que personne n'aime les fraudeurs d'habitude. Mais cette affaire-là,
au gouvernement fédéral dans les années 90, ça avait été battu en brèche, parce
que tu ne peux pas faire ça. Tu sais, ils ne pouvaient pas faire ça, à
l'époque, ils ne pouvaient pas prendre ce document-là, qui n'était pas du tout
réservé à ça, puis passer de Douanes et Accises Canada à assurance chômage, à
l'époque. La chose est encore possible.
Moi, ce que je veux savoir, c'est :
Est-ce que le contribuable ou le citoyen, la citoyenne sait ce qu'on fait de sa
donnée? On revient à la notion de consentement, puis c'est ça qui dérangeait la
CAI, là, c'est ça qui dérangeait la CAI. Le décret va être public, mais le
décret ne… Bien, je vais poser une question, en fait : Le décret dit-il
qu'est-ce qu'on cherche et qu'est-ce qu'on veut faire avec la donnée?
M.
Caire
:
Oui, il précise les modalités.
M. Marissal : Ça veut
dire quoi, ça?
M.
Caire
:
Bien, ça veut dire qu'il va préciser la donnée qui est utilisée, à quelle fin
elle est utilisée, avec quel organisme, quel organisme va l'utiliser, pour
quelle finalité, oui. En fait, le décret va vous donner plus d'informations qu'actuellement,
parce qu'actuellement on vous dit : Il y a une entente entre tel organisme
et tel organisme. On arrête ça là. Donc, ce qu'on fait, pourquoi, qui, comment,
où, ça a été validé par la CAI, là. Donc, la CAI a… s'assure que l'entente
respecte les lois en vigueur. Mais on vous dit… actuellement, sur le site, il y
a une entente entre deux organismes, alors que, là, vous avez le décret… Puis
je pense que, M. le député, vous avez lu quelques décrets. Donc, le décret, les
modalités, tout ça, c'est prévu déjà dans les articles. Il va prévoir quelles
données, pour quelle fin, avec quel organisme. Et c'est public, et c'est
contestable, évidemment.
M. Marissal : Et,
contrairement à l'interprétation… ou, en tout cas, là où il y avait peut-être <imbroglio…
M.
Caire
:
...donc, le décret, les modalités, tout ça, c'est prévu
déjà dans les
articles. Il va prévoir quelles données, pour quelle fin, avec quel organisme.
Et c'est public, et c'est contestable,
évidemment.
M. Marissal : Et,
contrairement à l'interprétation… ou,
en tout cas, là où il y avait
peut-être
>imbroglio entre vous et la CAI, c'est que la CAI disait que vous un
avez un devoir… un pouvoir discrétionnaire de décréter à votre bon vouloir puis
de faire des régimes d'exception. Parce qu'un matin vous décidez que ce serait
le fun de coupler telle ou telle information, bien, ce sera fait en pur respect
de la CAI, justement. Le décret sera public et évidemment contestable, ça, ça
va de soi.
M.
Caire
:
Et dans le respect de toutes les lois applicables. Et, justement, 12.15 va
aller même un petit peu plus loin, là, on va le voir, jusqu'à amener
l'intervention avec la CAI, là, dans les règles de gouvernance, etc., là. Ça, c'est
12.15, c'est le prochain article.
M. Marissal : O.K. Et
est-ce que je comprends bien que ça, ce dont on discute, là, ce régime-là dont
on discute, là, avec des décrets qui permettent des échanges de données, ça
touche essentiellement interministériel ou interdépartement dans le giron du gouvernement
du Québec?
M.
Caire
:
Oui. Oui, oui, parce que c'est en application de la loi, de la LGGRI, donc en
application des organismes qui y sont soumis.
M. Marissal : Donc, ça ne
touche pas les contrats ou ententes avec des entités extérieures canadiennes, ou
autres.
M.
Caire
: Non,
ça, ce serait effectivement l'exception dont M. Rodrigue parlait, où dans
quel cas les ententes plus classiques continueraient de s'exercer, mais dans le
respect de la Loi sur la protection des renseignements personnels et sous
l'autorité de la Commission d'accès à l'information.
M. Marissal : C'est bien.
Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il d'autres remarques sur 12.14? Alors, nous passons à 12.15.
M.
Caire
:
12.15, M. le Président : «L'organisme public désigné comme source
officielle de données numériques gouvernementales doit, avant de recueillir,
d'utiliser ou de communiquer des renseignements personnels dans l'exercice de
sa fonction :
«1° procéder à une évaluation des facteurs
relatifs à la vie privée et la transmettre à la Commission d'accès à
l'information;
«2° établir des règles encadrant sa
gouvernance à l'égard [des] renseignements personnels et les faire approuver
par la commission.
«Ces règles doivent prévoir l'encadrement
applicable à la conservation et à la destruction des renseignements personnels
concernés, les rôles et les responsabilités des membres du personnel de
l'organisme public à l'égard de ces renseignements tout au long de leur cycle
de vie et un processus de traitement des plaintes relatives à leur protection.
Elles doivent être à nouveau soumises pour approbation à la commission tous les
deux ans.»
Donc, l'article 12.15 prévoit
l'obligation, pour une source officielle de données numériques gouvernementales,
et avant toute collecte, toute utilisation ou toute communication de
renseignements personnels, de procéder à une évaluation des facteurs relatifs à
la vie privée et d'établir des règles de gouvernance à l'égard de tels
renseignements, qui doivent être approuvés par la Commission d'accès à
l'information.
Le Président (M. Simard) :
Bien. Des remarques?
M.
Caire
:
Bien, c'est ce que je viens de lire, M. le Président, les explications...
Le Président (M. Simard) :
Je <m'adressais...
M.
Caire
:
...de procéder à une évaluation des facteurs relatifs à la vie privée et
d'établir des règles de gouvernance à l'égard de tels renseignements, qui
doivent être approuvés par la Commission d'accès à l'information.
Le Président (M. Simard) :
Bien. Des remarques?
M.
Caire
:
Bien, c'est ce que je viens de lire,
M. le Président, les
explications...
Le Président (M. Simard) :
Je >m'adressais à nos collègues de l'opposition.
M.
Caire
:
Ah! désolé.
M. Barrette : Bien, il
s'adressait à nous, et je n'ai pas de commentaire.
Le Président (M. Simard) :
Merci. 12.16.
• (17 h 40) •
M.
Caire
:
«12.16. L'organisme public désigné comme source officielle de données
numériques gouvernementales doit, dans le cadre de l'application de la présente
section, soumettre à la Commission d'accès à l'information un rapport
concernant les renseignements personnels recueillis, utilisés ou communiqués
dans les 45 jours suivant la fin de chaque année financière, lequel
rapport comprend :
«1° une description des renseignements
personnels recueillis ou qui lui ont été communiqués ainsi que leur provenance;
«2° les noms des organismes publics à qui
sont communiqués [ces] renseignements personnels;
«3° une description des fins auxquelles
les renseignements personnels sont recueillis, utilisés ou communiqués;
«4° une description des modalités de
communication des renseignements personnels;
«5° une description des mesures propres à
assurer la protection des renseignements personnels.»
M. le Président, l'article 12.16
prévoit l'obligation, pour une source officielle de données numériques
gouvernementales, de soumettre à la Commission d'accès à l'information un
rapport annuel concernant les renseignements personnels recueillis, utilisés ou
communiqués.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Je
comprends, c'est utile, je pense que c'est valable. Est-ce que la Commission
d'accès, une fois ayant reçu ce rapport annuel, le publie ou le garde pour ses
fichiers?
M.
Caire
:
Bien, il n'y a pas d'interdiction de notre part de le publier...
(Consultation)
M.
Caire
: C'est
laissé à la discrétion de la Commission d'accès à l'information.
M. Marissal : Qui, selon
le titre propre de sa propre organisation, devrait normalement être encline à
le publier.
M.
Caire
:
À le publier.
M. Marissal : Je présume.
M.
Caire
:
Oui, mais c'est laissé à sa discrétion. J'imagine que, selon les renseignements,
selon l'utilisation, il y aura peut-être… Il y a une discrétion de la CAI à le
faire ou non, mais il n'y a pas d'interdiction de le faire, là, je veux dire,
la loi ne prévoit pas qu'elle ne peut pas le faire. Donc, ce qui n'est pas interdit,
par définition, est permis.
M. Marissal : C'est bien.
Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Nous en serions donc rendus à 12.17. M. le ministre.
M.
Caire
:
«12.17. L'organisme public désigné comme source officielle de données
numériques gouvernementales rend publics sur son site Internet, dans une
section dédiée à cette fonction, les règles visées au paragraphe 2° du premier
alinéa de l'article 12.15 ainsi que les rapports visés à l'article 12.16.
Il transmet sans délai une copie de ces documents au gestionnaire des données
numériques gouvernementales.»
Donc, 12.17 prévoit que… pour une source
officielle de données numériques gouvernementales, une obligation de
publication concernant la documentation visée ainsi qu'une obligation d'en
transmettre une copie au gestionnaire de données gouvernementales.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Non, c'est
bon.
Le Président (M. Simard) :
Cher collègue de La Pinière? Très bien. À ce stade-ci, M. le ministre, je
crois comprendre que vous <auriez un...
M.
Caire
:
…concernant la
documentation visée ainsi qu'une obligation d'en
transmettre une copie au gestionnaire de données
gouvernementales.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de
Rosemont.
M. Marissal : Non,
c'est bon.
Le Président (M. Simard) :
Cher
collègue de
La Pinière?
Très bien.
À ce
stade-ci,
M. le ministre,
je crois comprendre que vous >auriez
un amendement à nous proposer.
M.
Caire
:
Oui, M. le Président. Alors, vous me permettrez de l'ouvrir sur mon écran,
mes yeux étant ce qu'ils sont aujourd'hui, ça va aller mieux. Donc, M. le
Président, l'amendement se lit comme suit : Insérer, après
l'article 12.17 proposé par l'article 7 du projet de loi, l'article
suivant :
«12.17.1. Toute personne ou tout organisme
qui se voit communiquer des renseignements personnels par un organisme désigné
comme source officielle de données numériques gouvernementales ou par un autre
organisme public visé par un décret pris en application de
l'article 12.13, dans le cadre d'un mandat ou d'un contrat qui est lié à
l'accomplissement de l'une des fins administratives ou de services publics
précisée dans un tel décret et qui est confié conformément à l'article 67.2
de la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels (chapitre A-2.1), doit se soumettre à un
audit externe visant le respect des plus hautes normes et des meilleures
pratiques en matière de sécurité de l'information et de protection des
renseignements personnels.
«Le président du Conseil du trésor peut
prévoir les cas et les circonstances où le premier alinéa ne s'applique
pas et rend publics les critères menant à sa décision.»
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Qui est
responsable de mener l'audit en question?
M.
Caire
: Bien,
c'est des firmes qui vont se qualifier en la matière, selon les normes sur les
contrats de services qu'on a au Conseil du trésor. Mais c'est des firmes qui
sont qualifiées pour des audits en la matière.
Une voix
: …
Le Président (M. Simard) :
M. le député de…
M.
Caire
:
Effectivement, Me Bacon me rappelle que cette disposition-là fait écho à
un amendement qui avait été apporté, d'ailleurs, par le député de La Pinière,
dans le projet de loi n° 14.
Le Président (M. Simard) :
Souhaitiez-vous intervenir directement? Ça va? M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Je ne peux
pas faire autrement que de faire le parallèle entre ce qui est proposé ici
comme amendement et ce que j'ai proposé tantôt pour la transmission de données
personnelles à l'étranger. Le niveau exigé ici est adéquat, puis ce n'était pas
possible tantôt. Puis là on ne demande pas, là, rien, rien, rien d'exactement…
M.
Caire
:
On en reparlera tantôt.
M. Barrette : Je ne dis
pas qu'on doit demander un audit d'INTERPOL, là. Je dis ici, là, que, là, c'est
drôle, mais pour les mêmes raisons on écrit quelque chose, puis tantôt ce
n'était pas possible. En tout cas, je vous félicite, c'est correct. Je suis en
faveur, je suis d'accord, mais je ne peux pas m'empêcher de faire un parallèle.
Le Président (M. Simard) :
Bien. D'autres commentaires sur l'amendement? Sans quoi, nous allons procéder à
la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
<Oui…
M. Barrette : …
pour
les mêmes raisons on écrit quelque chose, puis tantôt ce n'était pas possible.
En tout cas, je vous félicite, c'est correct. Je suis en faveur, je suis
d'accord, mais je ne peux pas m'empêcher de faire un parallèle.
Le Président (M. Simard) :
Bien. D'autres commentaires sur l'amendement? Sans quoi, nous allons procéder à
la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: >Oui.
Pour, contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Très pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc adopté. Et nous en sommes rendus à l'onglet 12.18.
M. le ministre.
M.
Caire
:
Alors, M. le Président :
«Section III.
«Autres dispositions.
«12.18. Le gestionnaire des données
numériques gouvernementales peut confier à un organisme public le mandat de
diffuser des données ouvertes ou un jeu de données en format ouvert.
«L'organisme public à qui est confié le
mandat visé au premier alinéa agit comme source officielle de données de
référence et il doit, à ce titre, diffuser de telles données ou un tel jeu de
données sur son site Internet ou sur un autre site [qui] lui [est indiqué par]
le gestionnaire des données numériques gouvernementales, selon les modalités
que détermine ce gestionnaire.
«Les modalités peuvent notamment porter
sur la qualité des données, les formats de diffusion exigés, les principaux
éléments à documenter ou d'autres règlements de conformité. [Lesquels]
prévoient des [règlements] d'utilisation [relatifs] à ces données ou à ce jeu
de données, incluant toute utilisation secondaire, ces modalités lient les
organismes publics.»
M. le Président, en fait, l'article 12.18
vient consacrer la stratégie du gouvernement en matière de données ouvertes et
l'utilisation du site donneesquebec.ca, là, en jeu de données ouvertes. Sur les
formats aussi, parce que, bon, là-dessus il y a des normes qui s'installent à
travers le monde. Là encore, c'est bien beau d'avoir des données ouvertes, mais
encore faut-il que ce soit dans un format qui soit utilisable. Et le gouvernement
du Québec qui, soit dit en passant, s'est qualifié comme… au partenariat
mondial des gouvernements ouverts. Je suis assez fier de ça, là, vous me
permettrez… Puis je ne prends pas le crédit, là, c'est vraiment les équipes qui
sont à l'origine de ça… fait en sorte que nous voulons, nous souhaitons et nous
travaillons à ce qu'il y ait de plus en plus de données ouvertes dans un souci
de transparence.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques?
M. Barrette : Oui, juste
une question comme ça, là. Je pense comprendre ce que ça veut dire, là, mais je
voudrais juste l'entendre de la bouche du ministre, là : C'est quoi, l'utilisation
secondaire…
M.
Caire
:
En fait, c'est que la donnée, elle est ouverte, elle est publique et elle est
libre de droit. Donc, vous pourriez créer une application basée sur un jeu de
données ouvertes, par exemple, sur la circulation. Je dis la première chose qui
me vient à l'esprit, la circulation, je ne sais pas…
M. Barrette : Une enquête
destination.
M.
Caire
:
Genre.
M. Barrette : Pour un
quelconque projet routier, Origine-Destination.
M.
Caire
:
Le nombre de pelles nécessaires pour creuser un trou de <19…
M.
Caire
:
...je dis la première chose qui me vient à l'esprit, la circulation, je ne sais
pas…
M. Barrette : Une
enquête
destination.
M.
Caire
:
Genre.
M. Barrette : Pour un
quelconque projet routier, Origine-Destination.
M.
Caire
:
Le nombre de pelles
nécessaires pour creuser un trou de >19 mètres
de diamètre.
M. Barrette : Oui. O.K.,
c'est bon. C'est intéressant.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Non, c'est
bon, merci.
Le Président (M. Simard) :
Ça vous va.
M. Marissal : Je ne
m'enfoncerai pas davantage.
M. Barrette : Imaginons
si on avait eu le projet de loi n° 95 il y a trois ans, hein, comment que
la vie aurait été différente aujourd'hui.
Le Président (M. Simard) :
Alors, si je ne m'abuse, nous en serions rendus à l'article 12.19, qui est
le dernier de l'article 9... 7, pardon.
M.
Caire
: Oui :
«12.19. Le gouvernement peut, par règlement :
«1° déterminer les modalités concernant la
tenue des inventaires des données numériques gouvernementales par les
organismes publics;
«2° déterminer des normes de qualité des
données numériques gouvernementales en fonction de leur nature, de leurs
caractéristiques, de leur utilisation [...] de leur potentiel de mobilité ou de
valorisation ainsi que, le cas échéant, des normes de protection particulières
pour ces données;
«3° exclure des catégories de données de
l'application du présent chapitre;
«4° déterminer des règles relatives à
l'autorisation de mobilité ou de valorisation du gestionnaire des données
numériques gouvernementales visée au paragraphe 4° du premier alinéa de
l'article 12.11 ainsi que des règles applicables aux organismes publics
visés par une telle autorisation;
«5° prescrire toute autre mesure
nécessaire à l'application du présent chapitre.»
M. le Président, l'article 12.19
confère au gouvernement un pouvoir réglementaire concernant les objets énumérés
aux paragraphes 1° à 5° de cet article 12.19.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des remarques?
M. Barrette : Une
question, M. le Président. Compte tenu de l'importance et de l'ampleur de ce
projet de loi là, pourquoi c'est «peut» et pas «doit»?
M.
Caire
:
Bien…
Le Président (M. Simard) :
Me Bacon.
Mme Bacon (Nathalie) :
Vous parlez du pouvoir réglementaire? Excusez-moi.
• (17 h 50) •
M. Barrette : Non, «le
gouvernement peut, par règlement», pourquoi c'est «peut» et non «doit» dans un
projet de loi d'une telle envergure?
Mme Bacon (Nathalie) :
Un pouvoir réglementaire, c'est un pouvoir discrétionnaire, donc généralement
il est toujours énoncé au «peut». Mais évidemment que la loi, souvent, n'est
pas complète sans règlement, donc il y a des «peut» qui peuvent devenir des
«doit». Ça fait qu'il n'est pas nécessaire, en légistique, de mettre des «doit»
partout, même si on comprend que ça peut être un «doit». C'est mon explication.
M. Barrette : O.K. Mais,
quand on regarde ce qui est énuméré du premier aux cinq paragraphes, c'est
comme le fondement de la loi, là, c'est-à-dire...
M.
Caire
:
C'est évident que ça va se faire.
M. Barrette : Je
comprends que c'est évident, là, d'où ma question : Pourquoi ce n'est pas
«doit»? Parce qu'il n'y a rien d'anodin, là, de 1° à 5°, là.
Mme Bacon (Nathalie) :
Vous avez plein... M. le Président, vous avez plein de lois, là, qui sont
fondamentales, puis qui ont des pouvoirs réglementaires costauds, et qui sont
nécessaires pour compléter la loi, puis qui sont rédigées au «peut», là.
M. Barrette : Eh bien! C'est
la vie. M. le Président, c'est la vie.
Le Président (M. Simard) :
<C'est la vie...
Mme Bacon (Nathalie) :
…
vous avez plein... M. le Président, vous avez plein de lois, là, qui
sont fondamentales, puis qui ont des pouvoirs réglementaires costauds, et qui
sont nécessaires pour compléter la loi, puis qui sont rédigées au «peut», là.
M. Barrette : Eh bien!
C'est la vie. M. le Président, c'est la vie.
Le Président (M. Simard) :
>C'est la vie. Nous en sommes donc… Oui, M. le… M. Rodrigue.
M. Barrette : Ah! M. Rodrigue
voudrait faire un commentaire.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non. En fait, moi-même qui suis un ancien légiste, c'est que je ne me souviens
pas d'avoir déjà vu : «Le gouvernement doit, par règlement…» Donc, c'est
toujours «peut» parce que, comme Me Bacon l'a dit, c'est un pouvoir
discrétionnaire, mais, de toute façon, il n'y aura pas le choix d'y avoir des
règlements, parce que c'est la seule façon de mettre en oeuvre la loi.
M. Barrette : Bien, je le
sais bien, mais c'est…
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Donc, ça, au niveau légistique, ce serait une primeur si on mettait «doit».
M. Barrette : M. le
Président, nous sommes là pour avoir toutes sortes d'initiatives nouvelles,
c'est du nouveau droit, on pourrait mettre des «doit».
Le Président (M. Simard) :
En effet, en effet. Conséquemment, nous en serions rendus à la mise aux voix de
l'article 7 tel qu'amendé, à moins qu'il n'y ait des commentaires généraux
sur l'ensemble de l'oeuvre, comme c'est souvent le cas après l'étude d'un
article aussi volumineux que celui-ci.
M. Barrette : Je sens qu'il
y a un commentaire qui va peut-être être arrivé, là.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 17 h 52)
(Reprise à 17 h 53)
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, puisqu'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons procéder
à la mise aux voix sur l'article 7 tel qu'amendé. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 7 tel qu'amendé est adopté. Nous en sommes donc à l'article 8.
M. le ministre.
M.
Caire
: M. le
Président, l'article 8 : L'article 13 de cette loi est modifié
par le remplacement, dans le paragraphe 1°, de «un plan directeur en ressources
informationnelles qui fait notamment état de sa gestion des risques ainsi que
des mesures en ressources informationnelles qui seront mises en place pour
réaliser sa mission et ses priorités stratégiques dans le respect des
orientations visées au deuxième alinéa de l'article 21» par «, dans le
respect des orientations visées au deuxième alinéa de l'article 21, une
stratégie en matière de ressources informationnelles, laquelle fait état de son
plan de transformation numérique, de sa gestion des risques ainsi que de toute
autre information prescrite par le Conseil du trésor».
Donc, M. le Président, l'article 8
propose de modifier l'article 13 de la loi sur les ressources
informationnelles essentiellement afin de remplacer l'obligation pour un
organisme public d'établir un plan directeur en matière de ressources
informationnelles par celle d'établir une stratégie en de telles matières,
incluant la transformation numérique de la gestion des risques.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques?
M. Barrette : Non.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont?
M. Marissal : C'est bon.
Le Président (M. Simard) :
Non plus. Alors, <Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
M. Caire…
M.
Caire
: ...un
organisme public d'établir un plan directeur
en matière de ressources
informationnelles par celle d'établir une stratégie en de telles matières
incluant la transformation numérique de la gestion des risques.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques?
M. Barrette : Non.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de
Rosemont?
M. Marissal : C'est
bon.
Le Président (M. Simard) :
Non plus. Alors, >Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 8 est donc adopté. Nous en sommes maintenant à
l'article 9. M. le ministre.
M.
Caire
:
L'article 15 de cette loi est modifié par le remplacement, dans le
deuxième alinéa, de «une consolidation des outils de planification obtenus des
organismes auxquels il est rattaché» par «la documentation prescrite par ce
dernier».
Donc, M. le Président, l'article 9
propose de modifier l'article 15 de la loi sur les ressources
informationnelles afin de remplacer l'obligation, pour le dirigeant de
l'information d'un organisme public, de transmettre au dirigeant principal de
l'information une consolidation des outils de planification par celle de
transmettre la documentation prescrite par ce dernier.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup. Y aurait-il des commentaires? Pas de commentaire. Nous allons
donc procéder à la mise aux voix, si vous êtes prête, Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 9 est adopté. Nous en sommes rendus à
l'article 10. M. le ministre.
M.
Caire
: M.
le Président : L'article 16.3 de cette loi est modifié par
l'insertion, à la fin du premier alinéa, de «ou lorsqu'il implique la
désignation d'un organisme public pour agir comme source officielle de données
numériques gouvernementales en application de l'article 12.13».
Donc, l'article 10 propose de
modifier l'article 16.3 de la loi sur les ressources informationnelles
afin qu'un projet en ressources informationnelles soit d'office d'intérêt gouvernemental
lorsqu'il implique la désignation d'un organisme public pour agir comme source
officielle de données numériques gouvernementales, en application du nouvel
article 12.13. Il s'agit d'une mesure de concordance avec le premier
alinéa du nouvel article 12.10, qui prévoit que la mobilité et la
valorisation de données numériques gouvernementales à des fins administratives
ou de services publics sont d'intérêt gouvernemental.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des remarques?
M. Barrette : Pas de
commentaire.
Le Président (M. Simard) :
Pas de commentaire ni de remarque. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix.
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 10 est donc adopté. Nous en sommes rendus à
l'article 11. M. le ministre.
M.
Caire
: M. le
Président : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'intitulé du
chapitre III et du chapitre... de la section III, pardon, du chapitre III,
des articles suivants :
«16.6.1. Un organisme public doit
transmettre au président du Conseil du trésor ou au dirigeant principal de
l'information tout renseignement et tout rapport exigés <par ces...
M.
Caire
:
…par l'insertion, après l'intitulé du chapitre III et du chapitre... de la
section III, pardon, du chapitre III, des articles suivants :
«16.6.1. Un organisme public doit
transmettre au président du Conseil du trésor ou au dirigeant principal de
l'information tout renseignement et tout rapport exigés >par ces derniers
concernant ses activités en matière de ressources informationnelles.
«Il doit également transmettre au chef gouvernemental
de la transformation numérique, au chef gouvernemental de la sécurité de l'information
ou au gestionnaire des données numériques gouvernementales tout renseignement
et tout rapport exigés par ces derniers concernant ses activités qui se
rapportent à leur champ de compétence[...];
«16.6.2. Le président du Conseil du trésor
peut, lorsque la situation le justifie et sur recommandation du dirigeant
principal de l'information, établir des mécanismes de contrôle et procéder à
des audits afin de s'assurer de l'atteinte des objectifs de la présente loi.
«Il peut notamment exiger la mise en place
par un organisme public d'un programme d'évaluation ou d'un programme de
vérification interne, ou la réalisation d'une étude comparative de coûts.»
Donc, l'article 11 propose l'ajout
des articles 16.6.1 et 16.6.2 sur la loi des ressources informationnelles.
L'article 16.6.1 prévoit l'obligation pour un organisme public de
transmettre au président du Conseil du trésor ou au dirigeant principal de l'information
tout renseignement et tout apport exigé par ces derniers concernant ses
activités en matière de ressources informationnelles. Il prévoit les mêmes
obligations à l'égard du chef gouvernemental de la transformation numérique, du
chef de la sécurité de l'information et du gestionnaire des données numériques
gouvernementales dans leurs champs de compétence.
L'article 16.6.2 renforce quant à lui
le rôle du président du Conseil du trésor en lui… conférant, pardon, le pouvoir
d'établir des mécanismes de contrôle et des audits auprès des organismes
publics afin d'assurer l'atteinte des objectifs visés par la loi sur les
ressources informationnelles.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires?
M. Barrette : J'en ai
déjà fait, précédemment, M. le Président, puis je vais faire le même, mais sauf
que, là, on va peut-être prendre plus de temps. Je ne comprends pas pourquoi,
en matière de sécurité, là, un domaine aussi sensible, on n'ait pas quelque
chose de plus statutaire. Qu'on le mette aux ans, aux deux ans, moi, ça ne me
rentre pas dans la tête, là. Là, on est dans le sensible du sensible, et…
M.
Caire
:
Oui, je ne suis pas en désaccord.
M. Barrette : Et, d'un
côté, là, on se dit que, si on a les moyens, on va faire des cybergyms, excellente
idée, mais ça n'arrivera peut-être pas. Mais, de l'autre côté, il me semble
qu'on devrait s'auditer, là, de façon statutaire, déterminer le cycle, là,
certainement pas aux 10 ans, là, mais moi, je pense que ça devrait être
statutaire. 16.6.1, c'est des rapports annuels, bon, le dirigeant principal va
dire : Vous allez me faire un rapport, là. J'imagine qu'il va y avoir un
rapport annuel, moi, je le lis comme ça.
Mais, quand on arrive à 16.6.2, écoutez,
M. le Président, là, là, on est dans le sensible, puis il devrait y avoir du
statutaire. Je laisse le soin au ministre, tantôt, à la pause, de revenir avec
une proposition, mais, honnêtement, là, c'est étonnant, là, qu'il n'y ait pas
ça.
Le Président (M. Simard) :
Parlant de pause, vous avez lu dans mes pensées et regardé le même chronomètre
que moi.
M. Barrette : Mais je
n'ai pas vu, je n'ai pas vu ce qu'il allait arriver après, dans les
15 minutes suivantes, ce dont on discute d'habitude, mais on en <reparlera
après…
>
18 h (version révisée)
<15397
M. Barrette :
…tantôt, à la pause, de revenir avec une proposition, mais honnêtement, là,
c'est étonnant, là, qu'il n'y ait pas ça.
Le Président (M. Simard) :
Parlant de pause, vous avez lu dans mes pensées et regardé le même chronomètre
que moi.
M. Barrette : Mais je
n'ai pas vu, je n'ai pas vu ce qui allait arriver après, dans les
15 minutes suivantes, ce dont on discute d'habitude, mais on en >reparlera
après.
Le Président (M. Simard) :
C'est ça. Donc, nous allons suspendre jusqu'à 19 h 30. Alors, bon
repas à toutes et à tous. Puis, encore une fois, merci d'être là.
(Suspension de la séance à 18 heures)
19 h 30 (version révisée)
(Reprise à 19 h 40)
Le Président (M. Simard) :
Bien! Chers collègues, je constate que nous avons quorum. Nous pouvons
reprendre nos travaux.
Comme vous le savez, la Commission des
finances publiques est ce soir réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet
de loi n° 95, Loi modifiant la Loi sur la gouvernance et la gestion des
ressources informationnelles des organismes publics et des entreprises du
gouvernement et d'autres dispositions législatives.
Alors, au moment de suspendre nos travaux
cet après-midi, nous en étions rendus à discuter de l'article 11. Et je
crois comprendre, des discussions qui ont eu lieu juste avant la réouverture de
nos travaux, qu'un amendement serait présenté par M. le ministre,
amendement qui est déjà déposé sur Greffier.
M.
Caire
:
Oui, M. le Président. En fait, il est présentement sur le site du
Greffier. Peut-être, M. le Président, souhaitez-vous que je le lise?
Le Président (M. Simard) :
S'il vous plaît.
M.
Caire
:
D'accord. Alors, l'amendement se lit comme suit : Insérer, après
l'article 16.6.1 proposé par l'article 11 du projet de loi, l'article
suivant :
«16.6.1.1. Un organisme public doit, au
plus tard le (indiquer ici la date qui suit de deux ans celle de la
sanction de la présente loi) et par la suite tous les 5 ans, procéder à un
audit portant sur le respect des obligations en matière de sécurité de
l'information découlant de la présente loi.»
Donc, M. le Président, l'amendement
fait suite au commentaire du député de La Pinière, qui, à juste titre, disait
qu'il devrait peut-être y avoir des obligations statutaires en matière d'audit.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des commentaires, collègues?
M. Barrette : …pense que
c'est exactement ce que je souhaitais, alors c'est très bien. Une question,
cependant : Un rapport d'audit, est-ce que c'est automatiquement public?
M.
Caire
:
Pas que je sache, pas que je sache.
Une voix
: …
M.
Caire
:
Non. Puis, compte tenu que ça touche l'état de la sécurité des systèmes, je ne
suis pas convaincu, de toute façon, que…
M. Barrette : Non, non,
je comprends. C'est pour ça que je pose <la…
M. Barrette : …une
question,
cependant : Un rapport d'audit, est-ce que c'est automatiquement public?
M.
Caire
:
Pas que je sache, pas que je sache.
Une voix
: …
M.
Caire
:
Non. Puis, compte tenu que ça touche l'état de la sécurité des systèmes, je ne
suis pas convaincu, de toute façon, que…
M. Barrette : Non,
non, je comprends. C'est pour ça que je pose >la question.
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : O.K. Ça me
va, M. le Président.
M.
Caire
: Puis,
si je peux apporter aussi une précision, M. le député de La Pinière, ça,
c'est une mesure qu'on ajoute, puis je pense qu'elle est bonne, mais il y a
d'autres mesures aussi. Les organismes ont à déposer bisannuellement
l'évaluation des risques à portée gouvernementale aussi. Donc, tout ça
s'inscrit aussi dans d'autres éléments de reddition de compte en matière de
sécurité des systèmes d'information.
M. Barrette : C'est très
bien, M. le Président. Ça me satisfait.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Juste
une question de précision, parce que je ne suis pas affecté au projet de loi n° 64 :
Les rapports d'incidents, je vais dire, là, les rapports d'incidents, là, de
fuites, ça, ça serait plutôt couvert par 64 ou c'est…
M.
Caire
:
Oui. Oui.
M. Marissal : D'accord.
Première question. Ça règle la chose.
Je me pose la question : Par la
suite, tous les cinq ans, portant sur un audit, portant sur le respect… considérant
les avancées technologiques fulgurantes, cinq ans, ce n'est pas un peu
long?
M.
Caire
: En
fait, je vous dirais, non. Normalement, c'est même, de façon générale, c'est
même un cycle technologique. Normalement, aux cinq ans, là, on… Ça, c'est
ce qu'on voit dans la technologie. Et aussi il faut comprendre, là, qu'on a
304 organismes qui devront successivement se livrer à l'exercice en
question, donc ça devient quand même, là, quand on prend l'ensemble… En fait,
je dis 304 organismes, 304 organismes dans l'administration publique.
À ça il faut rajouter, évidemment, les deux réseaux, les entreprises du
gouvernement, donc ça fait quand même pas mal de monde pour lesquels il y aura
pas mal d'audits, là.
M. Marissal : O.K. C'est
bon. Ça…
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires?
M. Marissal : Ça me convient.
Merci.
Le Président (M. Simard) :
Oh! pardon, excusez-moi.
M. Marissal : Non, non,
je vous en prie. Ça me convient. Merci.
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires?
Une voix
: Ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) :
Sans quoi, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'amendement est adopté, et nous revenons à l'article 11 tel
qu'amendé. Y aurait-il d'autres commentaires? Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 11, tel qu'amendé, est donc <adopté…
Le Président (M. Simard) :
…
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
:
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
:
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 11, tel qu'amendé, est donc >adopté. Nous en
sommes à l'article 12. M. le ministre.
M.
Caire
:
Oui, M. le Président. Donc, l'article 12 : Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 22.1, du suivant :
«22.1.1. Le gouvernement prévoit, par
règlement, les modalités et conditions d'application des articles 12.2 à
12.4.»
Donc, M. le Président, l'article 12
propose d'introduire l'article 22.1.1 de la loi sur les ressources
informationnelles afin de prévoir l'obligation, pour le gouvernement, de
prévoir, par règlement, les conditions d'application des nouveaux articles 12.2
à 12.4 de cette loi concernant la sécurité de l'information.
Le Président (M. Simard) :
Souhaitez-vous apporter un amendement?
M.
Caire
:
Oui, M. le Président, nous le souhaitons, nous le souhaitons.
M. Barrette : Que
j'attendais. Nous sommes prêts à le recevoir, M. le Président.
M.
Caire
:
Et nous sommes prêts, alors…
Le Président (M. Simard) :
Il est sur Greffier déjà.
M.
Caire
: Déjà?
Le Président (M. Simard) :
Déjà.
M.
Caire
:
Quelle efficacité. M. le Président, des fois, Me Bacon me fait peur. Est-ce
que j'en fais la lecture, M. le Président?
Le Président (M. Simard) :
S'il vous plaît.
M.
Caire
:
Alors, l'amendement se lit comme suit : L'article 22.1.1 proposé par
l'article 12 du projet de loi est modifié par l'ajout, à la fin, de la
phrase suivante : «Ce règlement doit notamment prévoir les modalités des
communications entre le chef gouvernemental de la sécurité de l'information ou
le chef délégué à la sécurité de l'information et un organisme public [dont les
sources…] dont les ressources — pardon — ou les
informations font l'objet d'une atteinte visée au deuxième alinéa de l'article 12.2
ou d'un risque d'atteinte, ainsi que les conditions permettant d'offrir une
protection adéquate aux renseignements qui sont communiqués à l'étranger en
application de l'article 12.4.»
Le Président (M. Simard) :
Bien. Des remarques?
M. Barrette : O.K. Quelques-unes.
Je vais commencer par la fin. Pour ce qui est de la transmission à l'étranger,
n'aurions pas dû... nous pas dû mettre «renseignements personnels»? Parce que
c'était l'objet de mon attention.
M.
Caire
:
Me Bacon, avec votre consentement, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Bien sûr. Me Bacon.
Mme Bacon (Nathalie) :
Si vous me permettez, je vais juste prendre l'amendement. Oups! Il est inscrit
ici : «...ainsi que les conditions permettant d'offrir une protection
adéquate aux renseignements [...] qui sont communiqués...»
M. Barrette : Oui. Non, c'est
dans l'esprit de ce que je souhaitais. Moi, j'avais simplement…
Mme Bacon (Nathalie) :
Oui, «renseignements personnels», vous avez raison.
M. Barrette : On devrait
mettre ça, hein?
Mme Bacon (Nathalie) :
Oui.
M. Barrette : Bon. Et
ensuite, là je vais revenir au début, j'avais souhaité, puis il y avait eu
comme un consentement, là, <une…
Mme Bacon (Nathalie) :
…protection
adéquate aux renseignements qui sont communiqués...»
M. Barrette : Oui.
Non, c'est dans l'esprit de ce que je souhaitais. Moi, j'avais simplement…
Mme Bacon (Nathalie) :
Oui, «renseignements personnels», vous avez raison.
M. Barrette : On
devrait mettre ça, hein?
Mme Bacon (Nathalie) :
Oui.
M. Barrette : Bon. Et
ensuite, là je vais revenir au début, j'avais souhaité, puis il y avait eu
comme un consentement, là, >une... sur le fait que le «règlement doit
notamment prévoir les modalités [...] des communications entre le chef», ta,
ta, ta. Moi, j'avais été très spécifique, puis on m'avait comme presque promis
que le texte dirait que, dans la demande de renseignements, là, «le motif» va
être là…
M.
Caire
: «Les
motifs» plutôt que «les modalités»?
M. Barrette : C'est ça.
M.
Caire
:
O.K.
Mme Bacon (Nathalie) : Les...
M. le Président, nous avons pensé mettre «les modalités» parce que ça
couvre à la fois les motifs et d'autres sujets.
M. Barrette : Bien,
mettons «modalités et motifs».
Mme Bacon (Nathalie) :
Si vous n'avez pas d'objection, on n'a pas d'objection.
M.
Caire
:
Je n'ai pas d'objection.
M. Barrette : Alors,
est-ce qu'on doit le faire en réécrivant ou on fait une petite correction
manuelle?
Le Président (M. Simard) :
Bien, en fait, on peut retirer l'amendement ou simplement faire un
sous-amendement. C'est comme vous le souhaitez.
M. Barrette : Bien,
écoutez, le plus pratique, là.
M.
Caire
:
On pourrait le retirer, M. le Président, puis faire les petites
corrections, avec le consentement des collègues.
Mme Bacon (Nathalie) :
Parfait.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Donc, il y a consentement afin de retirer cet amendement?
Des voix
:
Consentement.
Le Président (M. Simard) :
Consentement. On va suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 19 h 49)
(Reprise à 19 h 52)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, nous pouvons reprendre nos travaux. Au moment de
suspendre, nous avons retiré un amendement déposé par le ministre dans
l'intention que celui-ci en redépose un nouveau, ce qui a été fait et transféré
à Greffier. M. le ministre.
M.
Caire
: Oui.
Alors, M. le Président, l'amendement se lit comme suit : L'article 22.1.1
proposé par l'article 12 du projet de loi est modifié par l'ajout, à la
fin, de la phrase suivante : «Ce règlement doit notamment prévoir les
modalités et les motifs des communications entre le chef gouvernemental de la
sécurité de l'information ou le chef délégué à la sécurité de l'information et
un organisme public dont les ressources ou les informations font l'objet d'une
atteinte visée au deuxième alinéa de l'article 12.2 ou d'un risque
d'atteinte, ainsi que les conditions permettant d'offrir une protection
adéquate aux renseignements personnels qui sont communiqués à l'étranger en
application de l'article 12.4.».
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires?
M. Barrette : Ça me va.
Je remercie le ministre et son équipe d'avoir procédé à ces aménagements.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Est-ce
qu'Ottawa est considéré comme étant à l'étranger ici? Ce n'est pas précisé. À
l'étranger ou dans une autre juridiction canadienne?
M.
Caire
: Mais,
ceci étant, M. le député, la réponse à votre question, croyez-le ou non, c'est
oui, parce que, quand on parle de communiquer des renseignements personnels
hors Québec, il y a juridiquement... puis on a statué là-dessus sur le projet
de loi n° 64, que ce soit avec l'Ontario, le gouvernement fédéral, le
Michigan, ça reste que la législation du Québec est considérée comme sa
législation, et toute autre législation est considérée comme...
M. Marissal : Autre.
M.
Caire
: ...une
législation étrangère.
M. Marissal : Ça va. O.K.
M.
Caire
: Donc,
du point de vue de la protection de nos <renseignements...
M.
Caire
:
…
Ontario,
le gouvernement fédéral, le Michigan,
ça reste
que la législation du Québec est considérée comme sa législation, et toute
autre législation est considérée comme...
M. Marissal : Autre.
M.
Caire
:
...une législation étrangère.
M. Marissal : Ça va.
O.K.
M.
Caire
:
Donc, du point de vue de la protection de nos >renseignements personnels,
la réponse à votre question, c'est oui, mais seulement du point de vue de la
protection de nos renseignements personnels.
M. Marissal : Un petit
bout de souveraineté.
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires sur l'amendement? Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc adopté. Et nous revenons à l'étude de
l'article 12 tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres commentaires?
M.
Caire
:
Non.
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M.
Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Alors, abstention. 12, tel qu'amendé, est adopté. Nous en sommes à l'article 13.
M.
Caire
:
L'article 13, M. le Président, se lit comme suit :
Article 22.2 de cette loi est
modifié, dans le premier alinéa :
1° par le remplacement de «si la planification
des investissements et des dépenses de même que la gestion des projets en
ressources informationnelles par un organisme public respectent les mesures
établies en vertu de» par «, s'il le juge opportun, si un organisme public
respecte les dispositions prévues par»;
2° par le remplacement de «règles et
directives prises en vertu de celle-ci et auxquelles l'organisme est assujetti»
par «orientations, standards, stratégies, directives, règles et indications
d'application pris en vertu de celle-ci».
M. le Président, l'article 13 propose
de modifier l'article 22.2 de la loi sur les ressources informationnelles
pour renforcer le rôle du président du Conseil du trésor en lien avec l'obligation
de respecter les dispositions de cette loi.
Il a également pour objet de reformuler
l'énonciation de la règle applicable en matière… la règle applicable de manière
à assurer une action concertée, globale et intégrée en matière de ressources informationnelles.
Le Président (M. Simard) :
Bien. Des remarques?
M. Barrette : Oui, j'en
ai une. C'est vraiment une remarque, ce n'est pas une question, mais c'est
assez intéressant de constater que, dans le 22.2 de départ, original… originel,
pardon, l'emphase était mise sur les investissements et les dépenses, que ça
devait respecter la planification. Alors là, c'est évacué, et là on va vérifier
si ce sont les dispositions de la loi qui sont respectées et non le budget. C'est
un commentaire.
M.
Caire
:
C'est vrai.
M. Barrette : C'est juste
étonnant. Parce que ça aurait pu être les deux.
M.
Caire
:
Oui. Bien…
M. Barrette : Bien, il y
a <une…
M. Barrette : …qui sont
respectées et non le
budget. C'est un
commentaire.
M.
Caire
:
C'est vrai.
M. Barrette : C'est
juste étonnant. Parce que ça aurait pu être les deux.
M.
Caire
:
Oui. Bien…
M. Barrette : Bien, il
y a >une raison à avoir enlevé les… On enlève tout ce qui touche la
dépense. C'est correct qu'on mette les directives, les orientations, les
standards, et ainsi de suite, là, c'est parfait, mais pourquoi on enlève le
côté financier, budgétaire, qui doit être respecté?
M.
Caire
: Bien,
je vous dirais… honnêtement, là, je vous dirais qu'à date le budgétaire
planifié et le budgétaire réel, il y a toujours…
M. Barrette : Je sais,
mais…
M.
Caire
:
…une dichotomie importante. Moi, je n'ai pas… puis on recule dans le temps, là,
moi, je ne vois pas d'année où le budgétaire planifié et le budgétaire livré
sont synchronisés.
Par contre, je vous dirais qu'essentiellement
ce qui fait défaut, c'est beaucoup plus la cohérence, l'action, le développement
concerté. Là, on est… Moi, en tout cas, moi, je… puis je vous le dis, là, parce
que je connais la préoccupation du député de La Pinière pour s'assurer que
les fonds sont suffisants pour faire ce dont on a besoin, puis, honnêtement,
là, en mon âme et conscience, je vous dirais que le principal problème du gouvernement,
actuellement, ce n'est pas nécessairement de financer ces projets, c'est la
multiplicité des projets, c'est la forêt amazonienne de projets, et qui ne va
pas toujours dans une direction très claire et très cohérente. Je vais le dire
comme ça. Donc, cet article-là, pour moi, vient recentrer l'action du gouvernement
vers des objectifs communs, une cohésion, une cohérence, et le fait qu'on ne se
disperse pas un peu partout, là.
M. Barrette : M. le
Président, je suis d'accord. Je comprends la valeur ajoutée du texte ajouté.
Mon étonnement, je l'ai exprimé, mais ça ne va pas plus loin, là.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Ça, ça veut
dire en soi que vous avez un plan de match, vous avez une liste d'où commencer,
soit parce que c'est les pires puis qu'il faut vraiment y aller vite, très vite
ou parce que c'est un immense service, puis il faut régler rapidement. C'est
oui? La réponse, c'est oui?
M.
Caire
:
Bien, oui. En fait, vous avez la Stratégie de transformation numérique, mais,
souvenez-vous, M. le député, on a aussi… on vient de voter l'article où on
créait le chef gouvernemental de la transformation numérique, où lui peut
établir un portefeuille de projets du gouvernement, donc une priorisation des
projets qui vont dans le sens de la stratégie et politique qui serait adoptée
par le gouvernement.
M. Marissal : Est-ce
qu'ils ont… Vous avez parlé de 304 entités tout à l'heure, hein?
M.
Caire
:
Oui.
M. Marissal : Il y en a
combien qui se rapprochent de ce qu'on essaie de faire avec 95 en ce moment?
M.
Caire
:
Bon…
M. Barrette : Entre un à
10.
• (20 heures) •
M.
Caire
:
Tant que ça? Non, ce n'est pas vrai. Je vous dirais, là, si on fait un état des
lieux très, très transparent, M. le député, je vous dirais que les grands <organismes…
>
20 h (version révisée)
<
M.
Caire
: ...bon...
M. Barrette : ...
M.
Caire
:
Tant que ça? Non, ce n'est pas vrai. Je vous dirais, là, si on fait un état des
lieux très transparent,
M. le député, je vous dirais que les grands >organismes
de l'État, les CNESST de ce monde, RAMQ de ce monde, Revenu de ce monde sont
solides, dans la transformation numérique, sont solides, font bien les choses.
Je vous dirais qu'actuellement nos grandes entreprises sont vraiment des
moteurs, des locomotives en transformation numérique.
Puis, après ça, bien, on a un éveil qui se
fait dans nos autres ministères et organismes publics, mais il y a beaucoup de
projets, il y a un foisonnement de projets, mais tout ça n'est pas coordonné,
tout ça ne converge pas vers un objectif. Et on va attribuer beaucoup de
ressources à ces différents projets-là, ce qui fait qu'au final on n'a peut-être
pas les résultats qui sont à la hauteur des ressources matérielles, financières
et humaines qu'on va allouer à ces projets-là. Donc, l'objectif, c'est de dire :
Bien, on va arrêter de se disperser, on va aller dans une direction qui est
convergente selon la stratégie, donc selon des objectifs communs, selon des
échéanciers qui sont communs, et on va aussi avoir cette possibilité-là de
prioriser des projets de plus grande envergure, mais qui vont vraiment être
orientés en fonction des stratégies qui seront déterminées par le gouvernement,
évidemment.
M. Marissal : Les
304 entités en question, est-ce qu'elles sont classées spécifiquement en
fonction de leur résultat de performance en TI, comme on le fait maintenant
avec le bulletin des ministères, là? Vous n'avez pas ça, vous n'avez pas un...
M.
Caire
:
Non. Non, en fait, les outils qu'on se donne dans 95 vont nous permettre
d'évaluer, justement, la maturité, notamment au niveau de la sécurité de l'information,
là. Puis souvenez-vous des différentes responsabilités qu'on a attribuées au
chef gouvernemental de la sécurité de l'information. Il va avoir, justement, à
évaluer cette maturité-là. La possibilité de faire un inventaire des données
aussi, ça va venir avec la capacité de collecter, stocker, communiquer, gérer
et détruire.
Et les plans de transformation numérique
qu'on a rendus obligatoires de par la loi vont amener aussi les organismes vers
une réflexion qui va les amener vers une maturité qui va être plus grande. Et,
pour les accompagner là-dedans, c'est pour ça, on disait : Ça prend une
entité centrale qui doit, elle, bâtir cette expertise-là puis qui va devoir la
mettre à contribution, parce que tous les organismes n'ont pas nécessairement
l'expertise disponible pour se livrer à ces exercices-là. Donc, l'idée d'avoir <cette...
M.
Caire
:
…c'est pour ça, on disait : Ça prend une entité centrale qui doit, elle,
bâtir cette expertise-là puis qui va devoir la mettre à contribution, parce que
tous les organismes n'ont pas nécessairement l'expertise disponible pour se
livrer à ces exercices-là. Donc, l'idée d'avoir >cette firme de
consultants, là — je déteste l'expression, mais, bon, je pense que
l'image parle d'elle-même — du gouvernement, par le gouvernement,
pour le gouvernement va permettre d'accélérer cette maturité-là puis cette
prise de conscience là qui va amener les organismes vers une transformation
numérique.
M. Marissal : Un genre de
«geek squad» maison, gouvernementale, quoi?
M.
Caire
:
Voilà. Bien, tout à fait. Tout à fait.
M. Marissal : O.K. C'est
bon. Merci.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques sur 13? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix. Mme
la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 13 est adopté. Nous en sommes à l'article 14.
M.
Caire
: M.
le Président :
L'article 22 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement de «. Ce dernier»
par «ainsi qu'au ministre responsable de l'organisme visé par une vérification.
Le président du Conseil du trésor»;
2° par le remplacement de «Le Conseil du
trésor» par «Le président du Conseil du trésor»;
3° par l'ajout, à la fin, de la phrase
suivante : «Tout ou partie du montant destiné à un tel organisme peut
également être retenu ou annulé par le ministre responsable, sur recommandation
du Conseil du trésor.»
Donc, M. le Président, l'article 14
propose de modifier l'article 22.4 de la loi sur les ressources
informationnelles de manière à renforcer le rôle du président du Conseil du
trésor lorsqu'un organisme public fait l'objet d'une vérification en vertu des
dispositions du chapitre V.1 de cette loi. Il ajoute la possibilité, pour
le ministre responsable de l'organisme public faisant l'objet d'une
vérification, de retenir ou d'annuler tout ou partie d'un montant destiné à cet
organisme.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des remarques?
M. Barrette : Non, ça va,
M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 14 est adopté. Nous en sommes donc à la Loi sur
l'administration fiscale, l'article 15.
M.
Caire
:
L'article 15, M. le Président, se lit comme ci :
L'article 69.0.0.7 de la Loi sur
l'administration fiscale (chapitre A-6.002) est modifié par l'insertion,
après le paragraphe b.3 du premier alinéa, du paragraphe suivant :
«b.4. l'application du chapitre II.4
de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des
organismes publics et des entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03);».
Donc, M. le Président, <l'article…
M.
Caire
:
…
le paragraphe b.3 du premier alinéa, du paragraphe suivant :
b.4. l'application du
chapitre II.4 de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources
informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement
(chapitre G-1.03);».
Donc, M. le Président, >l'article 69.0.0.7
de la Loi sur l'administration fiscale est modifié afin de permettre
l'utilisation, au sein de Revenu Québec, d'un renseignement contenu dans le
dossier fiscal d'une personne dans la mesure où il est nécessaire à
l'application du nouveau chapitre II.4 de la Loi sur la gouvernance et la
gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des
entreprises du gouvernement relatif aux données numériques gouvernementales.
Conformément à l'article 69 de la Loi
sur l'administration fiscale, tout renseignement contenu dans le dossier fiscal
d'une personne est confidentiel et un tel renseignement ne peut être utilisé ou
communiqué à moins que cette personne n'y consente ou que cette utilisation ou
communication ne soit effectuée conformément à cette loi.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques?
M. Barrette : Oui. Là,
là, M. le Président, il va falloir que le ministre élabore un petit peu
plus, parce que j'ai pris l'exemple qui est exactement là-dessus, là, avant la
pause de cet après-midi, M. le Président. C'est quoi, exactement, là? Là,
on dit : II.4, là, ça permet… c'est-à-dire, l'article qu'on étudie
actuellement va permettre à appliquer II.4 au regard des données personnelles
dans le ministère du Revenu, mais 69 l'interdit, puis là c'est au sein du
ministère du Revenu.
M.
Caire
:
Non.
M. Barrette : C'est quoi
qu'on fait exactement, là? Parce que, pour moi, ce n'est pas clair.
M.
Caire
:
Avec votre consentement, je vais laisser Me Bacon.
M. Barrette : Mais avec
plaisir. Plus que consentement, M. le Président, avec plaisir.
Mme Bacon (Nathalie) :
M. le Président, vous avez une séquence, avec la Loi sur l'administration
fiscale, vous avez l'article 15, qu'on est en train d'étudier, 16, puis 17,
et 18, donc, c'est… et j'ajoute 19, excusez-moi. Toutes ces
modifications-là ensemble vont faire en sorte qu'à la fois Revenu Québec va
pouvoir se retrouver être désigné source officielle de données numériques
gouvernementales ou devoir communiquer des renseignements à une source qui est
un autre organisme public ou, en vertu... qui a été désigné en vertu de
l'article 12.13, le décret pris en vertu de 12.13.
Ça fait que c'est comme une série de
dominos, là. Il fallait modifier 69.0.7 pour prévoir la communication
possible en vertu de l'article b.4. Et vous avez, après ça, un z.8
qui est intégré puis un nouvel article, à l'article 16, qui
est 69.0.16.1. Je ne sais pas si ça vous aide, ce que je vous dis, là, parce
que c'est vraiment… Si vous voulez, on peut vous montrer la Loi sur
l'administration fiscale pour l'article 69.0.0.7, parce que je remarque
qu'il n'est pas à gauche.
M. Barrette : Il n'est
pas à gauche?
Mme Bacon (Nathalie) :
Dans votre cahier de député.
M. Barrette :
<Ah!…
Mme Bacon (Nathalie) :
...
qui est 69.0.16.1. Je ne sais pas si ça vous aide, ce que je
vous dis, là, parce que c'est vraiment… Si vous voulez, on peut vous montrer la
Loi sur l'administration fiscale pour l'article 69.0.0.7, parce que je
remarque qu'il n'est pas à gauche.
M. Barrette : Il n'est
pas à gauche?
Mme Bacon (Nathalie) :
Dans votre cahier de député.
M. Barrette : >Ah!
dans le... Ah! mais moi, dans mon cahier, oui... bien, moi, il n'est pas... ce
coup-ci, il n'a pas été formaté comme ça.
Mme Bacon (Nathalie) : O.K.
M. Barrette : Mais ce
n'est pas grave, je vais revenir à ce que je disais ce matin, là. Puis je n'ai
pas l'expertise pour juger de ça, là, mais Me Bacon, vous, c'est sûr que
vous l'avez, qu'en est-il du jugement de la Cour suprême qui interdit de
croiser des données à partir... c'est ma compréhension, là, je cite, peut-être
erronément, le jugement de la Cour suprême, mais qui a dit que la donnée
fiscale est inutilisable, c'est un coffre-fort, c'est privé, ça ne bouge pas,
on n'y a pas accès?
• (20 h 10) •
Mme Bacon (Nathalie) :
M. le Président, je préciserais que je ne suis pas une spécialiste de la Loi
sur l'administration fiscale. Nous avons été une équipe de juristes, on peut
faire appel à des spécialistes, les faire venir, là, ou être en communication
avec la commission, actuellement, mais, actuellement, ce qui a été rédigé, ce
sont des dispositions avec...
Une voix : ...
Mme Bacon (Nathalie) :
Oui, oui, c'est vrai. Bien oui, bien oui.
M.
Caire
:
M. Rodrigue va pouvoir répondre à... prendre le relais, avec votre consentement.
M. Barrette : C'est
correct. Moi, M. Rodrigue, et M. le ministre, et M. le Président — ou
plutôt dans l'ordre inverse : M. le Président, M. le ministre,
M. Rodrigue — moi, ça se peut que je vous demande de le
suspendre jusqu'à demain matin, parce que, chez nous, on a quelqu'un qui a
cette expertise-là en fiscalité, et je peux vous dire que, tel que je le lis
là, ça va la faire «freaker», là.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
M. le Président, j'ai été 17 ans à Revenu Québec puis, effectivement, c'est
plus qu'un coffre-fort. La protection du secret fiscal est quelque chose d'extrêmement
important à Revenu Québec. L'objectif est... Puis, vous voyez, quand on prend, vous
ne l'avez pas sous les yeux, mais 69.1, qui dit : «Un renseignement
contenu dans un dossier fiscal peut être communiqué, sans le consentement de la
personne concernée, aux personnes mentionnées au deuxième alinéa [...] pour les
seules fins prévues à [la loi].» Et là il y a une série déjà... le législateur
a déjà prévu le Vérificateur général, la commission des normes, le ministère de
l'Emploi et de la Solidarité sociale, Protecteur du citoyen, etc., l'Institut
de la statistique. Donc, il y a déjà un ensemble de communications de données
fiscales qui est prévu pour différentes fins. Des fois, c'est même pour les
fins de l'application de lois particulières.
Dans le fond, ce qu'on veut avec ça, c'est
notamment être capable de faire notre projet du Service québécois d'identité
numérique, le projet SQIN, par lequel on va faire une vérification d'identité.
Donc, avant d'avoir une identité numérique solide, quelqu'un va nous fournir
des renseignements comme, par exemple, son numéro d'assurance sociale, son avis
de cotisation, etc., un peu comme on le fait avec clicSEQUR, et l'objectif est
d'aller valider de l'information avec Revenu Québec.
Donc, l'objectif de cette ouverture-là
qu'on a n'est pas d'aller prendre de l'information fiscale pour <aller...
M. Rodrigue (Pierre E.) :
…
quelqu'un va nous fournir des
renseignements comme,
par
exemple, son numéro d'assurance sociale, son avis de cotisation, etc., un peu
comme on le fait avec clicSEQUR, et l'
objectif est d'aller valider de
l'information avec
Revenu Québec.
Donc, l'
objectif de cette
ouverture-là qu'on a n'est pas d'aller prendre de l'
information fiscale
pour >aller la prendre et l'utiliser à d'autres fins, mais davantage
pour permettre une validation de l'information qui est fournie dans le cadre
d'un programme et que Revenu Québec va valider. Notamment, je vous donnais
l'exemple de l'aide financière pour les étudiants, bien, tu sais, je vais
donner la ligne 199, on va la valider avec Revenu Québec. Donc, on
pourrait faire ça dans d'autres circonstances pour les fins d'admissibilité à
un programme, donc de valider de l'information où est-ce que la personne a un
revenu supérieur à 40 000 $. Mais l'objectif de ça n'est pas d'aller
chercher de l'information fiscale puis de la sortir du… en tout cas, ce n'est
pas les discussions qu'on a eues avec Revenu Québec là-dessus, et on a
travaillé avec les juristes de Revenu Québec, là, pour ces dispositions-là, là.
M. Barrette : Bon. O.K.
Est-ce que... Je ne me rappelle pas si vous étiez là, M. Rodrigue, aux
consultations particulières.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui.
M. Barrette : Alors donc,
l'exemple de M. Gambs, il serait faisable avec 95?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Pouvez-vous me rappeler quel était...
M. Barrette : La
Belgique, le compteur d'eau.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non, je ne sais pas, l'objectif... Non, non, on n'est pas du tout là, on n'est
pas en train de faire de...
M. Barrette : Je ne dis
pas que l'objectif est là. Non, non, non. Ce n'est pas la question que je pose.
Je ne vous pose pas la question sur ce que sont vos objectifs. La question que
je pose, c'est : Ça, c'est-u faisable via 95 actuel?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non. Il n'y a rien qui nous permettrait d'aller chercher de l'information à
Revenu Québec avec le projet de loi n° 95. Pour ça, non, ce ne serait pas
faisable.
M. Barrette : Mais, en
même temps, vous venez de me dire, M. le Président, vous l'avez entendu
comme moi, vous venez de me dire que, pour des fins d'identification, le fameux
clicSEQUR... je sais très bien ce que c'est, je l'utilise moi-même, je peux
vous dire que, des fois, c'est obscur, mais ce n'est pas si pire, on peut aller
valider une information dans le dossier fiscal pour identifier quelqu'un.
M.
Caire
:
Valider.
M. Barrette : Je
comprends.
M.
Caire
:
Ce n'est pas un transfert d'information.
M. Barrette : Oui, mais
Gambs, là, dans son exemple de compteur d'eau, là, c'était de la validation,
dans une certaine mesure.
M.
Caire
:
Non, non, non, c'était du croisement de données
M. Barrette : Bien oui,
je comprends, mais valider par la donnée fiscale, c'est un croisement de
données pareil. Peut-être que le résultat final n'est pas le même, je
comprends, la portée n'est pas la même, mais, si je prends une donnée puis je
la matche avec une donnée du dossier fiscal, c'est un croisement de données.
«Gaétan Barrette» avec deux «r» puis «Gaétan Barette», un «r», qu'on valide en
fonction de la ligne je ne sais plus laquelle, là, dans le rapport d'impôt,
c'est un croisement de données.
M.
Caire
:
Bien non. Quand tu valides...
M. Barrette : Non.
M.
Caire
:
Comme M. Rodrigue disait, prenons l'éligibilité à un programme, ça prend
un revenu qui est <inférieur...
M. Barrette : …
qu'on
valide en fonction de la ligne je ne sais plus laquelle, là, dans le rapport
d'impôt, c'est un croisement de données.
M.
Caire
:
Bien non. Quand tu valides...
M. Barrette : Non.
M.
Caire
:
Comme M. Rodrigue disait, prenons l'éligibilité à un programme, ça prend
un revenu qui est >inférieur à tant de milliers de dollars par année. Je
valide que le revenu est inférieur à tant de milliers de dollars par année puis
je ne viens pas vous donner son revenu, là.
M. Barrette : Ce n'est
pas ça, la question. C'est ça, l'affaire du compteur d'eau. L'affaire du
compteur d'eau, je vais regarder si le revenu est trop élevé... le compteur
d'eau est trop élevé pour le revenu de la personne, donc il y a quelqu'un de
plus là-dedans. Il n'y a pas eu de divulgation de données...
M.
Caire
:
Je comprends.
M. Barrette : ...mais il
y a eu appariement et une conclusion.
M.
Caire
:
Je vais te laisser compléter, Pierre, mais on n'est pas là pantoute. Non, non,
non, ça, ce n'est pas légal. Ça, ce n'est pas légal.
M. Barrette : Non, non. Ce
n'est pas que je...
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non, non. Pour moi, de la validation, ce n'est pas du croisement de données. On
le fait actuellement avec clicSEQUR. La seule chose que ça fait, c'est... Revenu
Québec dit : Oui, moi, je reconnais cette personne-là parce que… Et la
fonction de vérification de l'authentification, on va le faire avec Revenu
Québec, on va le faire avec la RAMQ.
Puis, dans le fond, ce qu'on veut élargir,
c'est les secrets partagés, parce que les gens considèrent qu'actuellement
notre système d'authentification, il est trop limité à des gens qui ont un
dossier fiscal. Alors, on veut l'élargir, mais, pour les fins de… Une fois que l'identité
va être établie, on va cesser d'aller le revérifier, là.
M. Barrette : O.K., O.K.,
O.K. Là, vous me donnez un exemple courant. Je veux bien, je vais vous donner
raison. Puis je ne vous donne pas raison pour le plaisir de vous donner raison,
là. Je comprends ce que vous me dites, là. Mon cas de figure à moi, la question
que je pose, c'est : Pourquoi Gambs serait impossible, interdit dans la
loi, réglementation actuelle?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, c'est parce qu'il faudrait que ça soit dans une… parce que je reviens
avec ce qu'on a expliqué tout à l'heure, donc, c'est... il faut que ça soit
dans le cadre d'une stratégie de mobilité de données pour des fins qui vont
être précisées dans le décret. Et j'ai peine à croire qu'on puisse trouver des
cas de figure qui vont nous permettre d'arriver avec ce résultat-là et qui
passeraient dans tout le tamis qu'on doit passer pour avoir un décret du gouvernement.
Revenu Québec va s'opposer à ça, puis avec raison également, là. Je veux dire,
je vois mal comment ce cas de figure là pourrait se réaliser, là.
M. Barrette : O.K.
Regardez, M. le Président, moi, voici ce que je vous propose, O.K.? Là, ça va relativement
bien, là, je dirais, là. Il avance, le projet de loi, là. Ce que je comprends
du commentaire de Me Bacon, là, c'est qu'on a quatre articles, cinq articles
sur la loi fiscale?
Mme Bacon (Nathalie) : ...articles 15
à 19.
M. Barrette : Donc, 15, 16,
17, 18… cinq articles, on a cinq articles. On va les passer, O.K., puis
j'aimerais ça, qu'on puisse les suspendre. J'aimerais que ma collègue puisse
venir débattre avec nous de ces articles-là demain matin. Ça se peut même qu'il
reste juste ça. S'il y a consentement.
Le Président (M. Simard) :
Donc, si je comprends bien ce que vous me dites, puis vous me le confirmerez,
je ne veux pas mettre des mots dans votre bouche, nous suspendrions 15 à 19
inclusivement.
M. Barrette : C'est-à-dire
que j'aimerais qu'on passe au travers comme on le fait, mais qu'on ne vote pas,
<que…
M. Barrette : …de ces
articles-là demain matin.
Ça se peut même qu'il reste juste ça. S
'il
y a consentement.
Le Président (M. Simard) :
Donc,
si je comprends bien ce que vous me dites, puis vous me le
confirmerez, je ne veux pas mettre des mots dans votre bouche, nous
suspendrions 15 à 19 inclusivement.
M. Barrette :
C'est-à-dire
que j'aimerais qu'on passe au travers comme on le fait, mais qu'on ne vote pas,
>que... On n'a pas le droit de faire ça?
Le Président (M. Simard) :
Avec consentement, on peut faire beaucoup de choses. S'il y a consentement.
M. Barrette : Qu'on passe
au travers. Moi, je vais pouvoir informer ma collègue, qui a un grand, grand,
grand… C'est sa spécialité professionnelle...
Le Président (M. Simard) :
Je comprends très bien ça.
M. Barrette : ...la
députée de Saint-Laurent, là, vous avez compris. C'est ça qu'elle fait dans la
vie, c'est une prof de fiscalité, puis qui est un petit peu, disons, portée sur
le droit, on va dire ça comme ça.
Alors, moi, j'aimerais bien qu'on passe...
Mais je ne veux pas mettre des mots dans la bouche du collègue, là.
Le Président (M. Simard) :
J'entends très bien votre proposition, mais, en fait, cher collègue, je
n'attends que le consentement. Alors, s'il n'y a pas de consentement, il n'y a
pas de consentement, s'il y en a un, il y en a un.
M. Barrette : O.K.
Des voix : Consentement.
M. Barrette : Alors, 16,
j'ai compris, j'ai compris, je vois où vous voulez vous en aller, puis il y
aura peut-être quelques commentaires additionnels ultérieurement, là, mais,
pour le moment, ça va pour moi.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, souhaitez-vous que nous poursuivions sur 15?
M.
Caire
:
…suspendre 15, 16, 17…
Le Président (M. Simard) :
Non, non, non.
M. Marissal : On ne les
votera pas. On les passerait...
Le Président (M. Simard) :
On les débat.
M. Marissal : On débat,
mais…
Le Président (M. Simard) :
On les débat sans les voter.
M. Barrette : On ne les
vote pas.
M.
Caire
: O.K.
M. Barrette : Puis moi,
je vais parler de ça à ma collègue, puis, si elle sent le besoin de venir
intervenir avec énergie, bien, on va lui permettre, puis ça se peut que ça se
règle dans l'heure de demain, l'heure et demie de demain, là, parce que demain…
M.
Caire
:
Sans problème.
M. Barrette : Parfait. Ça
va? Bon.
M. Marissal : J'ai quelques
petites questions, là, ici, là.
• (20 h 20) •
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Très bien.
M. Barrette : Alors, sur
15, je n'ai pas d'autre commentaire, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Superbe. Quoique le député de Rosemont, lui, en avait. Parfait.
M. Marissal : Oui. Je
n'ai absolument pas les compétences de la députée de Saint-Laurent en matière
de fiscalité, mais, pour avoir quand même couvert, au fil des années, un
certain nombre d'accrochages, là, j'appellerais ça comme ça, là, quand il y a
eu des échanges de données, en particulier fiscales — parce que, là,
on s'approche de la moelle épinière des données personnelles, là, si on fait
une fausse manoeuvre, c'est assez dangereux pour la personne qui est visée — ce
que je vois, là, dans votre commentaire, là : L'article 69.0.0.7 de la
Loi sur l'administration fiscale est modifié afin de permettre l'utilisation,
au sein de Revenu Québec, d'un renseignement contenu dans le dossier fiscal
d'une personne dans la mesure où il est nécessaire à l'application du nouveau
chapitre 11.4 de la loi, bon, là, je ne lirai pas, c'est la loi, c'est le
nom de la loi. Je comprends, donc, que, par la façon dont c'est écrit, avec les
deux virgules, que c'est exclusif au sein de Revenu Québec.
Mme Bacon (Nathalie) :
Je vais juste préciser que les cinq articles font comme le tour de la
patinoire. Il y a au sein de Revenu, il y a lorsque Revenu est une source, il y
a lorsque Revenu communique à une source, puis il y a communication à
l'extérieur de Revenu. Tu sais, c'est cette patinoire-là que décrivent les cinq
articles, là.
M. Marissal : Vous avez
fait le tour de la question, le tour de la patinoire, c'est le cas de le dire.
Bien, en <question…
Mme Bacon (Nathalie) :
...il y a lorsque Revenu est une source, il y a lorsque Revenu communique à une
source, puis il y a
communication
à l'extérieur de Revenu. Tu
sais, c'est cette patinoire-là que décrivent les cinq articles, là.
M. Marissal : Vous
avez fait le tour de la
question, le tour de la patinoire, c'est le cas
de le dire. Bien, en >question, peut-être, de base, là : Pourquoi
vous avez mis ces articles-là? C'est parce qu'il y a une sensibilité
particulière avec les données fiscales? Parce qu'il y a des choses que vous ne
pouviez pas faire que vous voulez faire maintenant? Parce que vous êtes au
courant des jugements qu'il y a eus, dont celui dont parlait mon collègue de
La Pinière? Je vous laisse aller. Merci.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
En fait, c'est ça. C'est que, quand on disait, tout à l'heure, qu'on voulait
s'arrimer avec les différents régimes de protection, bon, le régime général et
la loi sur l'accès, un régime qui était extrêmement important, évidemment, c'est
Revenu Québec, qui est probablement l'organisation, avec la Régie de
l'assurance maladie, avec laquelle il y a le plus de contribuables... qui a des
communications, là, dans sa vie de citoyen, si ce n'est pas à des fins
fiscales, la Loi facilitant le paiement des pensions alimentaires, etc., et
vous allez voir également avec des lois de santé.
Donc, c'est pour être... Comme ces lois-là
ont des dispositions particulières, si on veut être capable d'y aller avec des
stratégies de mobilité de données fluides, bien, évidemment, il a fallu faire
les arrimages qu'il fallait. Donc, on a travaillé avec les juristes de Revenu
Québec. Ils pourront être avec nous. C'est ça que je vérifiais, si on pouvait
en avoir un avec nous demain, là, pour fournir les explications.
On a travaillé également avec le ministère
de la Santé et des Services sociaux pour tout ce qui est le volet du
renseignement de santé, parce que, comme le disait M. le ministre, il y a des
lois particulières qui régissent le renseignement de santé. Et notre objectif
était de s'assurer que tout ça se fasse avec la plus grande fluidité, là, mais
dans le respect des lois fiscales, des lois de la santé et de la loi sur
l'accès, là.
Alors, c'est effectivement un peu
technique, mais, comme le disait Me Bacon, bien, on veut s'assurer que,
par exemple, si Revenu Québec devenait... était désignée une source de données
officielles numériques gouvernementales, bien, qu'il puisse... Revenu Québec a,
je dirais, les dispositions législatives qu'il faut pour être capable de
collecter ou livrer de la donnée dans le cadre de son rôle de source officielle
de données, un peu comme elle le joue depuis plusieurs années dans la fonction
de vérification d'identité de clicSEQUR, là. Mais ça ne veut pas dire que la
donnée de Revenu Québec va se mettre à circuler comme... C'est la même chose
pour la donnée de santé, là. Il n'y a pas une crainte à avoir que les données
de santé vont se mettre à tourner dans un carrousel, là.
M. Marissal : O.K. C'est
bon. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. D'autres commentaires sur 15? Alors, je crois comprendre qu'il y a
consentement afin de suspendre 15 et de passer immédiatement à 16. Il y a
toujours consentement?
M.
Caire
:
Oui, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Consentement. Nous en sommes à 16. M. le ministre.
M.
Caire
: Donc,
16 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 69.0.0.16,
du suivant :
«69.0.0.16.1. Un renseignement contenu
dans un dossier fiscal peut être communiqué, sans le consentement de <la...
Le Président (M. Simard) :
…il y a toujours
consentement?
M.
Caire
:
Oui, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Consentement. Nous en sommes à 16. M. le ministre.
M.
Caire
:
Donc, 16 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 69.0.0.16,
du suivant :
«69.0.0.16.1. Un renseignement contenu
dans un dossier fiscal peut être communiqué, sans le consentement de >la
personne concernée, à un organisme public visé par un décret pris en
application de l'article 12.13 de la Loi sur la gouvernance et la gestion
des ressources informationnelles des organismes publics et des entreprises du
gouvernement (chapitre G-1.03), lorsque l'agence est désignée pour agir
comme source officielle de données numériques gouvernementales pour
l'application de cette loi et que le renseignement est nécessaire à l'une des
fins administratives ou de services publics précisée par le gouvernement en
application de l'article 12.13 de cette loi.
«Un renseignement communiqué en vertu du
premier alinéa n'est accessible qu'à une personne qui a qualité pour le
recevoir lorsque celui-ci est nécessaire à l'exercice de ses fonctions.
«Un tel renseignement ne peut être utilisé
qu'aux fins administratives ou de services publics précisées par le
gouvernement en application de l'article 12.13 de cette loi.
«Lorsque le renseignement peut être
communiqué puis utilisé sous une forme ne permettant pas d'identifier
directement la personne concernée, il doit être communiqué puis utilisé sous
cette forme.»
Donc, M. le Président, l'article 16
propose d'introduire l'article 69.0.0.16.1 de la Loi sur d'administration
fiscale afin de permettre la communication par Revenu Québec d'un renseignement
contenu dans un dossier fiscal d'une personne lorsque Revenu Québec est désigné
pour agir comme source officielle de données numériques gouvernementales. Cette
communication peut être faite à un organisme public qui est visé par un décret
du gouvernement pris en vertu du nouvel article 12.13 de la Loi sur la gouvernance
et la gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des entreprises
du gouvernement. La communication ne peut se faire que si le renseignement est nécessaire
à l'une des fins administratives ou de services publics précisée par le gouvernement.
Il prévoit également qu'un renseignement
ainsi communiqué ne peut être accessible qu'à une personne qui a qualité pour
le recevoir et doit être nécessaire à l'exercice des fonctions de cette
personne. De plus, seule l'utilisation aux fins administratives ou de services
publics précisées par le gouvernement est autorisée.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires sur 16?
M. Barrette : Et là, là,
vous allez me dire qu'il n'y aura pas de croisement de données. Je veux dire, c'est
une source, là, ça devient une source. Les entités qui vont être des sources, c'est
pour transférer des données, là. C'est de la mobilité de données, là. On est
dans le croisement de données, là. Je ne vois pas comment on peut dire le
contraire.
M.
Caire
:
Bien, moi, je le vois, là.
M. Barrette : Bien,
expliquez-moi, là.
M.
Caire
:
Bien, premièrement, vous les donnez aux personnes qui ont qualité pour les
recevoir.
M. Barrette : Oui, mais ce
n'est pas grave.
M.
Caire
:
Deuxièmement, vous les donnez pour des fins qui sont des services publics,
administratives. Puis, en plus, la… Puis on revient, et ça, je vous le
souligne, là, M. le député, parce que, tantôt, vous trouviez que c'était une
bonne idée, ça va quand même être précisé par le gouvernement, donc ça va se
faire dans l'espace public, là. Ça fait que, déjà, en partant, comme
l'expliquait M. Rodrigue, là, il y a quand même des étapes de protection
qui sont précisées par les différentes lois, <là…
M.
Caire
:
...et ça, je vous le souligne, là,
M. le député, parce que,
tantôt,
vous trouviez que c'était une bonne idée, ça va
quand même être précisé
par le
gouvernement, donc ça va se faire dans l'espace public, là. Ça
fait que,
déjà, en partant, comme l'expliquait M. Rodrigue, là, il
y a
quand même des étapes de protection qui sont précisées par les
différentes lois, >là, mais, en plus, je veux dire, ça va faire l'objet
d'un décret, là. Je veux dire, j'essaie de comprendre l'inquiétude que vous
avez au niveau du croisement. C'est ça que j'essaie de...
M. Barrette : Mon
inquiétude ne vient pas du croisement. Mon inquiétude, ce n'est pas vraiment
une inquiétude au sens propre du terme, là, c'est une appréciation, M. le
Président, au sens propre du terme. Puis, encore là, M. le Président, là, je
suis obligé d'admettre mon incompétence eu égard au jugement de la Cour suprême.
Je ne le connais pas, le jugement de la Cour suprême, mais je me souviens que
ça avait été établi d'une façon très, très, très claire : On ne peut pas
se servir des données du ministère du Revenu pour aller chercher nos informations
ou tirer une conclusion. Moi, c'est ce que j'ai compris de ce jugement-là.
Mais, quand je regarde l'article précédent
et celui-là, moi, quand on est une source gouvernementale, une source, c'est
pour envoyer des données à quelque part. Je ne dis pas que c'est pour les
envoyer à l'extérieur du périmètre gouvernemental, mais c'est pour l'envoyer à
l'intérieur du périmètre gouvernemental puis de faire des croisements. C'est ça
que je vois.
Il y a l'histoire classique, là, que tout
le monde connaît, là, de la tentative qu'il y a eu, à un moment donné, de
croiser des données de Revenu Québec avec d'autres données pour faire la preuve
que quelqu'un qui était sur l'aide de dernier recours s'en allait en Floride.
Ça a été battu en cour, là, cette affaire-là. Ça a été interdit. Puis ce n'est
pas le cas de figure que je veux prendre, c'est juste que c'est un cas de
figure qui est connu, là. On ne peut pas faire ça. Et là...
M.
Caire
:
Exact, on ne peut faire ça.
M. Barrette : Je sais,
mais c'est parce que...
M.
Caire
:
Puis on ne pourra pas plus avec 95 adopté, là.
M. Barrette : Mais, moi,
quand je regarde cet article-là, là, le deuxième sur cinq, il me semble que... puis
là peut-être que je me trompe, mais, quand on est une source gouvernementale,
on est une source. La source, c'est pour faire circuler des données. C'est un
point d'origine de données mobiles.
M.
Caire
: Oui,
mais pas pour n'importe quelle fin, pas à n'importe qui, pas n'importe quelle
donnée. Parce qu'il est dit, là, qu'il y a des données qui ne font pas l'objet
d'une valorisation, là. C'est écrit, là, en plus, en plus de tous les régimes
de protection qui existent, là.
• (20 h 30) •
M. Barrette : Oui, mais,
M. le Président, là, moi, mon point d'intérêt est le suivant, il est très
simple. Encore une fois, j'ai peut-être tort. Mon point de départ, c'est :
Il n'y a pas de donnée qui sorte de Revenu Québec, et là on a cinq articles
qui... à chaque article qui avance, là, on sort de plus en plus clairement des
données de Revenu Québec.
Moi, la question n'est pas de savoir s'il
y a un décret qui peut le faire, ne pas le faire, ce n'est pas ça. Ça, c'est
correct. Moi, <encore une fois, à tort...
>
20 h 30 (version révisée)
<15397
M. Barrette :
…et là on sa cinq articles qui… à chaque article qui avance, là, on sort de
plus en plus
clairement des données de
Revenu QuébecT. Moi, la
question
n'est pas de savoir s'il y a un décret qui peut le faire, ne pas le faire, ce
n'est pas ça. Ça, c'est correct. Moi, >encore une fois, à tort ou à
raison, ma compréhension de l'état du droit actuel par un jugement de la Cour
suprême est : Une donnée à Revenu Québec ou à Revenu Canada, ça ne sort
pas. Même si c'est pour les meilleures raisons du monde, ça ne sort pas.
Maintenant, ma faiblesse potentielle,
c'est que j'aie tort sur ce que je dis. Alors, il ne faut pas me répondre :
Il va y avoir un décret. Je suis content du décret, c'est correct, ça. Mais,
moi, ma case départ, ce n'est pas ça. Mon point zéro, ce n'est pas ça. Alors,
ou bien je me trompe, puis, si je me trompe, bien là il n'y a plus rien à dire,
puis, si je ne me trompe pas, bien, il y a à dire ce que je viens de dire. Puis,
si ma collègue était là, qui, elle, semble-t-il, a la même opinion… ou plutôt,
j'ai la même opinion qu'elle par rapport à la Cour suprême, bien là il y a un
os. De toute façon, il y a un méchant os, parce que, si…
M.
Caire
:
Non, mais, M. le député, je vous suggère de recevoir les explications.
M. Barrette : Oui, c'est
correct, on va y aller avec plaisir dans un instant. Si ce qu'on… ma lecture
est la bonne, tous ces articles-là, ils deviennent juridiquement contestés puis
ils vont devenir obsolètes, là.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
On va avoir… demain, pour vous rassurer, on va avoir quelqu'un, des gens, des
juristes de Revenu Québec, là, pour répondre aux questions, comme ça... pour
éviter qu'il y ait comme... d'ambiguïté... on l'a travaillé avec eux.
Mais, bon, premièrement, si vous allez
lire 69.1, c'est une vue de l'esprit que de dire qu'il n'y a rien qui sort de Revenu
Québec. Il y a beaucoup d'information qui sort de Revenu Québec.
M. Barrette : Oui, je
l'ai vu, là. Vous voulez dire 69.1, qui est à l'article suivant, là, qui
est écrit?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Qui est… oui. À 69.1, vous avez toute la série des cas pour lesquels la loi…
Parce que la loi peut toujours prévoir que de l'information sort de Revenu
Québec, comme, à l'inverse, il y a des lois qui prévoient qu'il y a de l'information
qui sont collectées par Revenu Québec, et Revenu Québec fait du croisement de
données pour être capable de repérer, là... pour contrer la fraude fiscale.
Alors, quand on parle de croisement de
données, bien, à Revenu Québec, effectivement, ils sont équipés pour faire du
croisement de données, notamment d'aller voir le type de voiture à la Société
de l'assurance automobile, les maisons, Registre foncier, etc., toutes les
transactions sur les terrains. Donc, pour moi, ça, du croisement de données,
c'est ça.
Nous, ce qu'on vise à faire, c'est d'aller
valider de l'information à Revenu Québec pour les fins de l'admissibilité à des
programmes, donc éviter que quelqu'un ait à déposer une copie complète de son
rapport d'impôt ou de son avis de cotisation…
M. Barrette : Ou la ligne 15 000.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
…aux fins d'admissibilité à un programme, donc pour éviter que cette
information-là… Parce que ça n'aide pas beaucoup le secret fiscal quand
quelqu'un te demande de déposer une copie de ton rapport d'impôt. C'est, selon
nous, plus sécuritaire pour tout le monde de faire une validation.
Donc, l'optique dans laquelle on le fait,
c'est vraiment pour les fins d'admissibilité à des programmes et non pas pour
aller soutirer de l'information qu'on va croiser avec une autre pour…
contrairement au bénéfice du citoyen. Donc, ce qu'on vise, c'est le bénéfice du
<citoyen…
M. Rodrigue (Pierre E.) :
...
rapport d'impôt. C'est, selon nous, plus sécuritaire pour tout le
monde de faire une validation.
Donc, l'optique dans laquelle on le
fait, c'est vraiment pour les fins d'admissibilité à des programmes et non pas
pour aller soutirer de l'information qu'on va croiser avec une autre pour…
contrairement au bénéfice du citoyen. Donc, ce qu'on vise, c'est le bénéfice du
>citoyen pour simplifier l'admissibilité à des programmes, là.
Mais, à l'inverse, Revenu Québec, effectivement,
fait du croisement de données, et ça, je le reconnais. Puis c'est ça qu'il faut
faire pour les fins de contrer la fraude fiscale. Nous, ce n'est pas absolument
pas l'optique. S'il y a des ajustements à apporter aux articles, tout ça pour
sécuriser tout le monde, comme on l'a fait, évidemment, on va être ouverts à
ça. Puis c'est pour ça que j'ai demandé à ce qu'on ait quelqu'un de Revenu
Québec avec nous demain, là, pour...
M. Barrette : Je veux
dire, c'est correct. M. le Président, je suis content de ça. On va pouvoir
en parler demain. Mais je constate que la nouveauté dans 16, c'est que,
là, Revenu Québec va devenir une source gouvernementale.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Il pourrait le devenir, effectivement, pour les fins de, justement, l'identité
numérique, parce qu'il n'y a pas 30 cas, là, qui peuvent arriver où on va
aller chercher de l'information à Revenu Québec. C'est soit pour valider une
identité, faire une vérification d'identité, on le fait depuis déjà plusieurs
années, ou pour attester d'une situation qui est liée au revenu ou peut-être
dans les dossiers de pensions alimentaires que quelqu'un peut valider :
Bien, moi, oui, effectivement, je suis bénéficiaire d'une pension alimentaire
ou pas. Mais il n'y aura pas 60 cas de figure, là, d'usage des données de
Revenu Québec dans le cadre de ce que l'on veut faire, là.
M. Barrette : Mais,
M. le Président, ça revient toujours à la même affaire, nos échanges, là,
reviennent toujours à la même chose. Vous prenez des exemples qui sont très
bons, je n'ai rien à dire, c'est des bons exemples. Mais, quand vous me dites
que c'est ça qu'on veut faire, moi, je vous réponds : Oui, mais vous
pourriez en faire plus de la manière que c'est écrit.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, si on en fait plus, vous allez les voir dans les décrets qui vont être
publiés à la Gazette officielle. Et là, effectivement, vous allez
pouvoir me dire : M. Rodrigue, bien, ce n'est pas ça que vous nous
avez dit. Mais ce n'est pas ça qu'on va faire. Tout va être tellement public et
affiché. Et les décrets, bien évidemment, quand on les passe, ça passe dans
Dossdec, vous savez comment ça fonctionne. Revenu Québec… et le ministre des
Finances va certainement s'opposer à ce qu'on aille plus large que ça, là, puis
avec raison, là. Donc, les mécanismes qui sont en place vont éviter ça, là.
M. Barrette : Ça fait que,
là, M. le Président, là, est-ce que je dois comprendre qu'actuellement,
là, 16, aujourd'hui, ça s'applique à deux cas de figure, pas plus, et puis
le futur, si, ça, c'est adopté, c'est les décrets?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, nos stratégies de mobilité vont être effectivement à l'intérieur de
décrets, puis avec des fins qui vont être précisées, puis des modalités qui
vont être précisées, là. Ça ne peut pas être le gestionnaire de la donnée qui
va décider ça comme ça, là. Tout va être… Dans le fond, c'est la mécanique
qu'on a exposée, là, précédemment.
M. Barrette : Donc,
n'importe quelle application de 16 aujourd'hui, là, après la sanction,
c'est un décret.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, pour l'appliquer. Parce que, là, ce que vous avez là, c'est, comment
dirais-je, c'est comme la possibilité que les portes soient ouvertes.
Maintenant, la décision d'ouvrir la porte, elle va être prise dans le cadre
d'une <stratégie…
M. Barrette : …donc,
n'importe
quelle application de 16 aujourd'hui, là, après la sanction, c'est un
décret.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, pour l'appliquer. Parce que, là, ce que vous avez là, c'est, comment
dirais-je, c'est comme la possibilité que les portes soient ouvertes.
Maintenant, la décision d'ouvrir la porte, elle va être prise dans le cadre
d'une >stratégie de mobilité de la donnée qui, elle-même, va être
justifiée par les fins que pour... L'application d'un programme, par exemple, c'est
nécessaire. Puis, si ce n'est pas nécessaire, on ne le fera pas, là. Donc, ce
qu'on a là-dedans, c'est les mécanismes qui nous permettent d'ouvrir la porte,
mais ça ne veut pas dire qu'on va ouvrir les portes, là.
M. Barrette : O.K. Je
vais prendre votre métaphore. 16 va nous permettre d'ouvrir la porte, alors… et
ce qui va passer par la porte va être identifié dans un décret dans tous les
cas.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui, oui, c'est ça.
M. Barrette : Tous les
cas.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui, tout à fait.
M. Barrette : Il n'y aura
pas d'entente possible.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non. Et, si c'est une source… quand Revenu Québec va être une source officielle
de données numériques gouvernementales, bien, ça va être ce qu'on… ce qui est déjà
prévu par la loi, l'évaluation des facteurs de la vie privée, les règles, les
rapports à la commission. La Commission d'accès à l'information va être là. Si…
Et puis on peut, à la limite, mettre des balises qui peuvent sécuriser davantage,
mais je pense que celles qui sont là pour la source officielle des données
numériques gouvernementales, c'est très, très balisé. C'est qu'en plus du
décret, là, il y a toute la mécanique qui est là. C'est, à certains égards,
beaucoup plus sévère que de l'information qui circule… qui part de Revenu
Québec actuellement d'une manière beaucoup plus simple, là, avec une entente
que la CAI voit. Puis, nous autres, il va y avoir quand même une mécanique qui
va être quand même très sévère, là.
M. Barrette : O.K. Ça va.
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires? M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Oui. Je le
lis, là, le début de l'article : «Un renseignement contenu dans un dossier
fiscal peut être communiqué, sans le consentement de la personne concernée — c'est...
ça, ça accroche, là, sans le consentement de la personne concernée — à
un organisme public visé par un décret pris en application de l'article 12.13
de la loi», et ainsi de suite. Avez-vous des avis juridiques qui vous ouvrent
la porte à faire ça?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
En fait, c'est qu'on a travaillé ces dispositions-là avec les juristes de
Revenu Québec, là. Donc, on l'a travaillé avec eux. Puis donc… Puis la
mécanique qui est là, c'est quand même de la mécanique qui était dans le
gestionnaire des renseignements personnels qui avaient été également mécanique
approuvée par la Commission sur l'accès. Donc, c'est sûr que ces
dispositions-là ont été rédigées avec, je dirais, la collaboration de Revenu
Québec, là.
M. Marissal : Oui. Non,
ce n'est pas tellement ça que je voulais dire. Bon, un avis juridique, souvent,
ça a l'air plus gros que ça l'est, là.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Ah! un avis juridique sur...
M. Marissal : Puis, des
fois, dans mon ancien métier, un avis juridique, ça faisait une manchette, puis
ce n'était qu'un avis juridique. Je comprends ça. Un avis juridique, ce n'est
pas une bulle papale, là, je peux comprendre, là. Puis personne n'est
infaillible. Mais je pensais plus à… Sauf le pape. Je pensais plus à un avis <juridique…
M. Marissal : …ça
a
l'air plus gros que ça l'est, là.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Ah! un avis juridique sur...
M. Marissal : Puis,
des fois, dans mon ancien métier, un avis juridique, ça faisait une manchette,
puis ce n'était qu'un avis juridique. Je comprends ça. Un avis juridique, ce
n'est pas une bulle papale, là, je peux comprendre, là. Puis personne n'est
infaillible. Mais je pensais plus à… Sauf le pape. Je pensais plus à un avis
>juridique extérieur que vous auriez fait tester avec des fiscalistes, constitutionnalistes,
à la limite, parce que, si d'aventure il y avait des contestations... c'est
peut-être vers ça qu'on s'en va... Parce que, tu sais, vous nous dites, et
c'est vrai, puis c'est une sécurité, c'est une protection, que tout décret
sera publié — soit, très bien, il va être défini, il va être
public — et qu'il pourra toujours être contesté. O.K. Moi, je vous dirais
que, dans un État de droit, c'est à peu près normal qu'il en soit ainsi. Puis
on ne fait pas des décrets pour le fun d'aller se faire contester devant les
tribunaux. Ça fait que, tu sais, je présume que vous êtes quand même solides,
en terrain solide sur une telle aventure parce que...
Tu sais, moi, je le lis de même, là, puis
je vous l'ai lu, là, le début de l'article, moi, il m'accroche. Il m'accroche,
puis je pense qu'il va accrocher bien du monde. Puis là vous dites : Non,
non, mais c'est pour donner des meilleurs services pour aller plus vite. Bah!
Sans tomber dans les théories du complot, ce que je ne ferai pas, évidemment, on
peut quand même imaginer que ça pourrait avoir d'autres répercussions.
• (20 h 40) •
M.
Caire
: ...mais,
si je peux permettre, parce que, dans le fond, je vais faire du pouce sur la
question que vous avez posée... Depuis octobre 2020 qu'on a mis le comité
interministériel en place?
Une voix
: …
M.
Caire
: Oui,
octobre, novembre qu'il y a un comité interministériel, donc à peu près… bon,
Revenu Québec, Santé, Éducation, Conseil du trésor, les juristes en droit
constitutionnel du gouvernement. Je peux vous dire que des étapes... puis je
pense que le député de La Pinière sait de quoi je parle, là, quand on
passe à travers le Dossdec, là, à peu près tout ce qui existe dans la
communauté gouvernementale donne son avis, analyse le projet de loi, fait des
commentaires. Donc, oui, on a des spécialistes en droit fiscal, en droit
constitutionnel, la Commission d'accès à l'information, dans le cas qui a été
relaté par M. Rodrigue, là, des juristes éminents et spécialisés dans les
différentes facettes du droit qui ont passé par-dessus… passer ce projet de loi
là au peigne fin, là, je peux vous dire qu'il y en a beaucoup, beaucoup,
beaucoup.
Demain, ce que je comprends, là, c'est
qu'on va réussir à avoir quelqu'un du Revenu, là, qui va venir expliquer
davantage. Mais je réitère, M. le député, que, d'abord, comme le disait
M. Rodrigue, on a le voir, là, je pense, c'est le prochain article, là, où
on vient modifier le paragraphe z de la loi fiscale, là. Z, c'est pour vous
dire que toutes les lettres avant, là, c'est d'autres exceptions pour
lesquelles des renseignements de revenus peuvent être communiqués. Puis nous,
on le circonscrit, comme je l'expliquais au… bien, comme… pas je l'expliquais, pardon,
comme <M. Rodrigue…
M.
Caire
:
…on vient
modifier le paragraphe z de la loi fiscale, là. Z, c'est pour
vous dire que toutes les lettres avant, là, c'est d'autres exceptions pour
lesquelles des renseignements de revenus peuvent être communiqués. Puis nous,
on le circonscrit, comme je l'expliquais au… bien, comme… pas je l'expliquais,
pardon, comme >M. Rodrigue l'expliquait. Dans le fond, l'objectif,
et ce que ça doit faire, et ce qu'on veut que ça se limite à faire, c'est, par
exemple, d'être capable d'être plus proactif pour…
Bon, le dernier budget amène un nouveau
programme d'aide aux proches aidants. Je pense qu'on… Je vais, moi, vous citer
un autre cas célèbre d'un programme fédéral qui s'adressait aux aînés et pour
lesquels il n'y a à peu près pas eu de dépenses. Pourquoi? Parce que les aînés
n'ont jamais su que ce programme-là existait. Vous vous souvenez, M. le député?
Une voix
: …
M.
Caire
:
Oui. Alors, les aînés ne savaient pas que ça existait, donc ils ne s'en
prévalaient pas. Puis personne, évidemment, n'allait leur dire qu'il y avait ce
programme-là pour eux.
Bien, c'est ce genre de proactivité là
qu'on veut mettre de l'avant en disant : Bien, écoutez, là, vous avez
accès à ce programme-là. Mais évidemment ça nécessite de valider un certain
nombre de choses… certain que la personne en question se qualifie selon les
critères qui sont élaborés par le programme. Donc, c'est dans cette
perspective-là qu'on le fait, dans une perspective de validation et non pas
dans une perspective de permettre à Hydro-Québec ou… Ce n'est pas l'objectif,
comme l'expliquait M. Rodrigue, là. Je veux dire, l'Agence du revenu a ses
enquêteurs et ses techniques d'enquête, puis ils n'ont pas besoin de nous
autres, puis ils n'ont pas besoin du projet de loi n° 95 pour faire leur
travail.
Le Président (M. Simard) :
Ça va? Très bien. Donc…
M. Barrette : Non, ça va…
Les cinq articles sont à peu près les mêmes mais avec une portée un petit peu
différente, là. Ça fait que les mêmes commentaires peuvent se faire. Je vais le
faire ici. Ça va être les mêmes… Le commentaire que le ministre vient de faire,
M. le Président, là, pour… Là, on est rendus à quoi, là? À…
Le Président (M. Simard) :
À 16.
M.
Caire
:
16.
M. Barrette : …15, 16?
Le Président (M. Simard) :
16.
M. Barrette : On a
commencé à combien, là?
Le Président (M. Simard) :
À 15.
M.
Caire
:
15.
M. Barrette : 15, 16, on
va être bientôt à 17. Est-ce que je peux dire, là… Est-ce que le ministre est
d'accord pour dire, avec le consentement de ses collègues, au cas où, que les
cinq articles qui touchent la loi fiscale ont une visée exclusivement de
validation?
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : Oui?
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : Bon, c'est
important.
M.
Caire
:
Oui, oui. Absolument.
M. Barrette : O.K. Alors…
M.
Caire
: Parce
qu'il n'y a pas d'autre… Pour nous, là, dans une perspective de service, là… Puis
rappelons-nous l'article 1, paragraphe 1°, on est… si vous me
permettez…
M. Barrette : Là, je veux
sauver du temps, votre temps. Donc, c'est toujours une validation. Ce n'est
jamais pour faire une analyse pour tirer une conclusion.
M.
Caire
:
Non.
M. Barrette : C'est
important, là, parce que ça, ça va rester dans les annales.
M.
Caire
:
Non, non. Puis je ne me suis même pas retourné pour… Non. L'objectif, c'est
d'être capable d'aller chercher la <validation…
M. Barrette :
…validation.
Ce n'est jamais pour faire une analyse pour tirer une
conclusion.
M.
Caire
:
Non.
M. Barrette : C'est
important, là, parce que ça, ça va rester dans les annales.
M.
Caire
:
Non, non. Puis je ne me suis même pas retourné pour… Non. L'objectif, c'est
d'être capable d'aller chercher la >validation de critères d'admissibilité.
Puis je pense qu'on le reprend tel quel, d'ailleurs, dans la loi, là, tu sais,
quand on veut valider des critères d'admissibilité.
M. Barrette : Est-ce
qu'on pourrait penser, pensez-y jusqu'à demain, est-ce qu'on pourrait penser
avoir un amendement qui dit que, dans le cas de la loi sur... comment qu'elle
s'appelle, la loi sur…
Une voix
:
L'administration fiscale.
M. Barrette : ...sur l'administration
fiscale, Revenu Québec, aux fins de l'application du projet de loi n° 95,
lorsqu'il sera une source de données gouvernementales, ne sera une source que
pour des fins de validation selon le programme? Parce qu'en mettant un amendement
comme ça, ça vient de me faire taire en termes de critique, qui est toujours la
même, que je fais : Oui, mais pourriez-vous faire autre chose? Bien là, si
vous écrivez dans la loi que, dans ce segment-là de la loi, là, cette partie-là
de la loi, qui touche la Loi sur l'administration fiscale, Revenu Québec sera
une source gouvernementale dans des finalités déterminées par le gouvernement
exclusivement de validation, jamais d'analyse et de conclusion, ça, c'est fort,
c'est dans la loi. Ça vient de fermer la porte à ce que je crains. Donc, ça ne
peut pas être les compteurs d'eau, ça ne peut pas… l'aide sociale, en Floride.
M.
Caire
:
Bien, je vais vous faire économiser du temps aussi à tous les deux, avec
l'objectif secret que je vous connais — oui, c'est ce que je pensais — oui,
oui.
M. Barrette : Bien,
pensez-y, là, puis revenez avec ça demain, là.
M.
Caire
:
Bien, c'est tout pensé, M. le député. Puis, si vous voulez, on peut même,
compte tenu du temps qu'il nous reste, on peut même l'écrire ce soir, si tant
est que ça peut vous rassurer et nous permettre d'adopter les articles 15
à 19.
M. Barrette : Non, parce
que je vais quand même consulter ma collègue, là, par déférence...
M.
Caire
:
Un gars s'essaie.
M. Barrette : ...parce
que c'est une question de… Je peux la chanter, «R-E-S-P-E-C-T», là. Mais je
vais le faire, là, mais laissez-moi ça, là. Mais ça me serait satisfaisant puis
je pense que ça lui serait satisfaisant. Mais là c'est moi qui va être obligé
de la convaincre, mais je vais le faire.
Le Président (M. Simard) :
C'est-à-dire que nous pouvons tout de même voter les amendements sans pour
autant voter…
M. Barrette : Non,
j'aimerais ne pas les voter. Continuons, là. Mais c'est parce que, demain, ça
va être pas mal court, si c'est comme ça, là.
Le Président (M. Simard) :
O.K.
M.
Caire
:
Pas de problème.
M. Barrette : C'est bon?
M.
Caire
:
On fait ça de même, oui, oui.
M. Barrette : Bon, bien,
alors, moi, ça va. À ce moment-là, continuons. On est rendu à 17.
M.
Caire
: Bien,
à ce moment-là, puis je pose la question, puis c'est correct si c'est ce que
les collègues souhaitent, on va le faire, mais est-il pertinent de continuer
les débats sur 15, 16, 17, 18, 19? Parce que ce que je comprends…
M. Barrette : Bien là, ce
n'est pas des débats parce que, là, ça devient de...
M.
Caire
: Non,
mais les échanges.
M. Barrette : Bien, c'est
parce que, pour moi, c'est juste une question de compréhension, là. Là, je
vois, à 15, 16, 17... 17, je l'ai déjà lu, là, ça va être la même
affaire. Alors, vous allez m'expliquer peut-être une chose que je n'ai pas vue,
ça sert à ça puis ça va aller vite. Puis, pendant ce temps-là, vous pouvez
commencer à <l'écrire…
M.
Caire
:
…sur 15, 16, 17, 18, 19? Parce que ce que je comprends…
M. Barrette : Bien là,
ce n'est pas des débats parce que, là, ça devient de...
M.
Caire
:
Non, mais les échanges.
M. Barrette : Bien,
c'est parce que, pour moi, c'est juste une question de compréhension, là. Là,
je vois, à 15, 16, 17
... 17, je l'ai
déjà lu, là
,
ça va être la même affaire. Alors, vous allez m'expliquer
peut-être une
chose que je n'ai pas vue, ça sert à ça puis ça va aller vite. Puis, pendant ce
temps-là, vous pouvez commencer à >l'écrire, là, ce que j'ai dit, là.
Le Président (M. Simard) :
Aviez-vous d'autres observations sur l'article 16?
Une voix
: Non, non.
Le Président (M. Simard) :
Très bien.
M. Marissal : Allons-y
comme ça, puisque ça semble être dans la même patinoire qu'on a définie tout à
l'heure. Bien, ça ne devrait pas être trop long, là. Parlant de patinoire…
Le Président (M. Simard) :
Oui. Très bien. Allons-y pour 17, alors.
M.
Caire
:
Alors, l'article 17, M. le Président : L'article 69.1 de cette
loi est modifié par l'ajout, après le paragraphe z.7 du deuxième alinéa,
du paragraphe suivant :
«z.8) un organisme public désigné comme
source officielle de données numériques gouvernementales en application de
l'article 12.13 de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources
informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement
(chapitre G-1.03), mais uniquement dans la mesure où le renseignement est
nécessaire aux fins administratives ou de services publics précisées par le
gouvernement en application de cet article.»
Donc, M. le Président, l'article 17
propose de modifier l'article 69.1 de la Loi sur l'administration fiscale
afin de permettre la communication d'un renseignement contenu dans un dossier
fiscal d'une personne à un organisme public désigné comme source officielle de
données numériques gouvernementales, dans la mesure où le renseignement est
nécessaire à l'une des fins administratives ou de services publics précisée par
le gouvernement.
L'article 69.1 de cette loi prévoit
qu'un renseignement contenu dans le dossier fiscal peut être communiqué, sans
le consentement de la personne concernée, aux personnes mentionnées au deuxième
alinéa de l'article 69.1 et pour les seules fins prévues à cet alinéa.
• (20 h 50) •
Le Président (M. Simard) :
Et je crois comprendre que vous souhaitiez nous présenter un amendement qui est
sur Greffier, et qui se retrouve à l'écran, et que nous pourrions voter sans
pour autant revoter l'article tel qu'amendé.
M.
Caire
: Bien,
je… Oui. Est-ce que les collègues sont d'accord pour…
Des voix : ...
M. Barrette : C'est ça,
je vois bien ça, là.
M.
Caire
:
Alors, M. le Président, si les collègues sont d'accord, je lis l'amendement.
Donc : Remplacer l'article 17 du projet de loi par le suivant :
17. L'article 69.1 de cette loi est
modifié par l'ajout, après le paragraphe z.9 du deuxième alinéa, du
paragraphe suivant :
«z.10) un organisme public désigné comme
source officielle de données numériques gouvernementales en application de
l'article 12.13 de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources
informationnelles des organismes publics [et des renseignements…] et des
entreprises — pardon — du gouvernement (chapitre G-1.03),
mais uniquement dans la mesure où le renseignement est nécessaire à l'une des
fins administratives ou de services publics précisée par le gouvernement en
application de cet article.»
Cet amendement modifie... propose de
modifier l'article 17 du projet de loi afin de tenir compte de
l'introduction des paragraphes z.8 et z.9 au deuxième alinéa de <l'article…
M.
Caire
:
…mais uniquement
dans la mesure où le renseignement est nécessaire à
l'une des fins administratives ou de services publics précisée par le
gouvernement en application de cet article.»
Cet amendement modifie... propose de
modifier l'article 17 du projet de loi afin de tenir compte de l'introduction
des paragraphes z.8 et z.9 au deuxième alinéa de >l'article 69.1
de la Loi sur l'administration fiscale par les articles 1 à 29 du projet
de loi n° 82, sanctionné le 2 juin 2021.
Cet amendement propose également de
préciser qu'une seule fin administrative ou de services publics est requise
pour appliquer le test de nécessité pour la communication par Revenu Québec
d'un renseignement contenu dans un dossier fiscal d'une personne à un organisme
public désigné comme source officielle de données numériques gouvernementales.
M. Barrette : Question
simple : Là aussi, on est exclusivement dans la validation?
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : C'est un
renseignement nécessaire pour louer un chalet dans une zec?
M.
Caire
:
Voilà. Oui. Bien, moi, je vous ai déjà répondu, mais je…
M. Barrette : C'est
correct. O.K.
M.
Caire
:
…je vous vois aller chercher les consentements de mes anges gardiens.
M. Barrette : Non, non,
non. Mais c'est parce que tout d'un coup que M. Cricket, lui, il se
manifeste. On ne sait jamais. C'est arrivé précédemment.
M.
Caire
:
C'est arrivé. Bien, oui, la réponse à votre question, c'est oui.
M. Barrette : O.K. O.K.
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires sur l'amendement? Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour. Pour
l'amendement n'est-ce pas?
Le Président (M. Simard) :
Oui, sur l'amendement seulement. Oui.
La Secrétaire
:
M. Marissal (Rosemont)?
M. Marissal : …pour.
La Secrétaire
: Et
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc adopté. Et nous revenons à l'étude de
l'article 17 tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres commentaires?
M. Barrette : Non.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont non plus? Très bien. Donc, il y a toujours
consentement afin de suspendre l'étude de cet article. Et nous en sommes à
l'étude de l'article 18.
M.
Caire
:
M. le Président, cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 69.5.3, du suivant :
«69.5.4. Un organisme public désigné comme
source officielle de données numériques gouvernementales peut, sans le
consentement de la personne concernée et uniquement lorsque ce renseignement
est nécessaire à l'une des fins administratives ou de services publics précisée
par le gouvernement en application de l'article 12.13 de la Loi sur la
gouvernance et la gestion des ressources informationnelles des organismes publics
et des entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03), communiquer à un
autre organisme public visé par un décret pris en application de cet article un
renseignement obtenu en vertu du paragraphe z.8 du deuxième alinéa de
l'article 69.1.»
Le Président (M. Simard) :
…commentaires?
M. Barrette : Bien, moi,
j'en ai un, commentaire.
Le Président (M. Simard) :
Oui.
M. Barrette : Pourquoi il
faut avoir cet article-là? z.8, c'était dans le précédent. Pourquoi on doit
avoir cet article supplémentaire là?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
...
M. Barrette : Bien, honnêtement,
je ne comprends <pas…
M. Barrette : ...pourquoi
il faut avoir cet article-là? z.8, c'était dans le précédent.
Pourquoi
on doit avoir cet article supplémentaire là?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
...
M. Barrette : Bien,
honnêtement,
je ne comprends >pas.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Parce que l'objectif de 69.8, c'est de dire que, quand qu'il y a une communication
d'un renseignement...
M. Barrette : 69.8?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Ce n'est pas là qu'on est?
M. Barrette : Là, on est
à l'article 18.
M.
Caire
: ...
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Ah! point 5? Bien, je suis trop vite. Excusez-moi, là.
M. Barrette : C'est parce
que z.8 était traité à 17. À moins que l'amendement de 17 vienne enlever z.8? En
tout cas, je n'ai pas...
M. Rodrigue (Pierre E.) :
O.K. Ça, c'est le... Me Bacon me contredira si... c'est ce qui permet à
une source de données numériques gouvernementales qui s'alimenterait, qui
validerait une information à Revenu Québec de pouvoir ensuite communiquer cette
information-là à une autre organisation, donc la fonction...
M. Barrette : La
validation. Pas l'information.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui, oui, c'est ça, la validation. C'est-à-dire que, lorsque l'organisme qui
serait une source de... qui aurait le registre d'identité numérique, par
exemple, va valider, là, la première fois qu'on va, je dirais, se faire
valider, là, dans le registre d'identité numérique, si on va avec des secrets
partagés avec Revenu Québec, ils vont valider qu'effectivement je suis bien
Pierre Rodrigue, telle adresse, etc. Après ça, cette information-là, si je suis
dans un registre d'identité, il faut que l'organisme qui va gérer le registre
d'identité puisse confirmer mon identité également à d'autres consommateurs de
cette identité-là, la SAAQ, Retraite Québec, etc. Donc, ce n'est pas nécessairement
la donnée fiscale qu'on va aller chercher, c'est de la donnée fiscale qu'on va
valider.
Mais ça, c'est vraiment un article, là,
pour mettre la ceinture et les bretelles, parce que, comme on a validé l'information
auprès de Revenu Québec, c'est permettre que la source officielle de données
numériques puisse ensuite utiliser cette information-là dans une autre
perspective avec d'autres ministères, là.
M. Barrette : O.K. Donc,
on vient dupliquer la validation à un autre organisme.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Non, parce qu'une fois que la validation... C'est un peu comme clicSEQUR. Une
fois que ma fonction de vérification d'identité a été faite à Revenu Québec...
M. Barrette : Oui, on se
promène après.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
...je peux l'utiliser pour faire une demande de certificat de naissance à l'État
civil, je peux l'utiliser à Retraite Québec, je peux l'utiliser partout où
j'utilise clicSEQUR, là.
M. Barrette : O.K. Cette
validation-là, ça me fait penser à une chose, là, M. le Président, là,
peut-être que vous vous êtes posé vous-même la question. Dans la validation,
là, qu'est-ce qui circule? Le nom, le prénom, l'adresse? C'est quoi? C'est-tu
juste : Oui, c'est lui?
M.
Caire
:
C'est oui, non.
M. Barrette : C'est oui,
non.
M.
Caire
:
C'est oui, non.
M. Barrette : C'est-tu
ça?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui, oui, c'est ça. Dans le fond, c'est que...
M.
Caire
:
Tu ne me «trustes» pas.
M. Barrette : Je te
«truste», mais c'est parce que...
M.
Caire
: Oui,
oui, tu me «trustes», mais en autant que les autres disent...
M. Barrette : Donc, c'est
un oui, non. C'est une validation.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
C'est de prouver qu'on a une existence juridique, c'est-à-dire...
M. Barrette : O.K. C'est
correct.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Puis là notre base de données, actuellement, c'est <Revenu Québec...
M. Barrette : …c'est
oui, non.
M.
Caire
:
C'est oui, non.
M. Barrette : C'est-u
ça?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui, oui, c'est ça. Dans le fond, c'est que...
M.
Caire
:
Tu ne me «trustes» pas.
M. Barrette : Je te
«truste», mais c'est parce que...
M.
Caire
:
Oui, oui, tu me «trustes», mais en autant que les autres disent...
M. Barrette : Donc, c'est
un oui, non. C'est une validation.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
C'est de prouver qu'on a une existence juridique, c'est-à-dire...
M. Barrette :
O.K.
C'est correct.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Puis là notre base de données, actuellement, c'est >Revenu Québec, comme
je vous disais, puis on va l'élargir avec d'autres après.
M. Barrette : O.K. C'est
bon. 19.
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques? Cher collègue de Rosemont?
Des voix : …
M.
Caire
: ...parce
que l'amendement z.8, z.8…
M. Barrette : …
M.
Caire
:
Non, non, mais c'est ça, il faut… Bien, c'est ça que je disais, ça va prendre
un amendement. Puis il faut… Parce que, là, il faut que ça soit z.10.
Le Président (M. Simard) :
Souhaitez-vous le déposer immédiatement?
M.
Caire
:
On va le préparer, M. le Président, puis on pourrait…
Le Président (M. Simard) :
Alors, on suspend quelques instants?
M.
Caire
:
Bien, de toute façon, 18 est suspendu. On pourra revenir l'amender. Puis j'ai
l'amendement pour 19, déjà, donc…
Le Président (M. Simard) :
Donc, il y aura, ici, un amendement. O.K.
M.
Caire
:
…pendant qu'ils font le…
Le Président (M. Simard) :
Oui, oui, oui, tout à fait. Donc, il y a consentement pour suspension, 18.
M.
Caire
:
Je l'ai, l'amendement pour la numérotation à 19.
Le Président (M. Simard) :
Il y a suspension pour… consentement à 18. Et donc nous passons à 19, qui
lui-même fera l'objet d'un amendement.
M.
Caire
: Absolument,
M. le Président. Donc :
L'article 69.8 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans ce qui précède le paragraphe a du premier
alinéa, de «z.3 et z.6» par «z.3, z.6 et z.8».
M. le Président, j'ai un amendement qui se
lit comme suit :
Cet amendement propose de modifier
l'article 19 du projet de loi afin de tenir compte de l'introduction des paragraphes z.8
et z.9 au deuxième alinéa de l'article 69.1 de la Loi sur l'administration
fiscale par les articles 1 et 29 du projet de loi n° 82
sanctionné le 2 juin 2021.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. D'abord, sur l'amendement, y aurait-il des commentaires?
M. Barrette : Oui, sur
l'amendement, mais, par ricochet, sur l'article lui-même.
Le Président (M. Simard) :
Je vous en prie.
M. Barrette : Qu'est-ce
que ça fait dans la vie, 69.8? Parce que, depuis… les quatre premiers articles
sont sur 69.1, puis là on arrive à un 69.8. Pourquoi?
M.
Caire
:
Ce ne sera pas long.
M. Barrette : Je sais, ce
n'est pas parce que je ne fais pas confiance au ministre, M. le Président, mais
le ministre lui-même manque de confiance en lui.
M.
Caire
: Bien
là, je suis ébranlé dans ma confiance, là, à force de…
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. Rodrigue.
M.
Caire
:
Je suis en pleine déchéance.
Le Président (M. Simard) :
Allez-y en confiance.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Oui, M. le Président. Comme je parlais avec Me Bacon, alors je vais improviser
ma confiance. On est à l'article 19.
M. Barrette : 19, là. C'est
quoi, 69.8? Parce qu'à date, les quatre précédents, ça traitait de 69.1.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. Rodrigue.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, en fait, le 68.9…
M. Barrette : 69.8.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
68... 69.8, excusez-moi, il établit les modalités, là, de communication des renseignements
qui sont visés par les paragraphes précédents, là, donc le… notamment le z.8,
là. Donc, c'est plus des modalités de communication, là. Donc, ce n'est pas un
article qui permet la communication, c'est selon quelles modalités ça doit être
fait.
• (21 heures) •
M. Barrette : Est-ce que…
Bon, ça veut dire quoi, ça? C'est Internet, papier, téléphone? Pour moi, c'est
ça, les <modalités…
>
21 h (version révisée)
< M. Rodrigue (Pierre E.)T :
...précédent, là, donc le z...
notamment le z.8, là. Donc, c'est plus
des modalités de
communication, là. Donc, ce n'est pas un article qui
permet la
communication, c'est selon quelle modalité ça doit être fait,
là.
M. Barrette : Est-ce
que... Bon, ça veut dire quoi, ça? C'est Internet, papier, téléphone? Pour moi,
c'est ça, une >modalité.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Ah! excusez, c'est parce que je... comme je l'ai dans ma colonne de gauche...
En fait, 69.8, il dit : La communication
d'un renseignement contenu dans un dossier fiscal ne peut se faire en vertu de
l'un des paragraphes a.1 à e... Tu sais, il y a une énumération. Ils
disent que dans le cadre d'une entente écrite précisant notamment la nature des
renseignements communiqués, les fins pour lesquelles ils sont communiqués, les
modes de communication utilisés, les moyens mis en oeuvre et les mesures de
sécurité prises pour assurer la confidentialité des renseignements communiqués,
la périodicité de la communication, les moyens retenus pour informer les
personnes concernées, la durée de l'entente. Puis une entente visée au premier
alinéa doit être soumise à la Commission d'accès à l'information pour
avis et elle entre en vigueur sur avis favorable de la commission. Bon.
Alors, c'est... Excusez-moi. C'est parce
que moi, j'ai le texte sous les yeux. Vous ne l'avez pas, là.
M. Barrette : O.K. C'est
correct, c'est parfait. Mais ce que vous venez de me lire, il me semble que ça
va plus loin que oui, non, validation.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, en fait, c'est qu'on l'a mis dans l'article général de 69.8, parce que
vous vous souvenez que, tout à l'heure, je vous ai énuméré... il y a un
ensemble d'informations qui sort de Revenu Québec pour aller dans
différentes organisations : Retraite Québec, la CNESST,
etc. Donc, ça se fait dans le cadre d'ententes qui sont vues par la Commission
d'accès à l'information, avec les modalités qui sont là.
C'est sûr que nous, on n'a pas créé... on
s'est insérés dans les dispositions qui existent déjà et qu'on va adapter en
fonction de l'information qu'on va aller chercher à Revenu Québec.
Donc, on n'a pas créé comme un régime particulier, là, de modalités, on l'a
intégré là à la suite de discussions avec les juristes de Revenu
Québec, là.
Alors, c'est sûr que moins on va chercher
d'informations, plus les modalités vont être simples, mais vous voyez que c'est
quand même bien encadré, là.
M. Barrette : Bon. Alors,
15 à 18, c'est de la validation, mais pas 19.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Bien, 19, comme je vous dis, c'est... Nous, on va entrer dans le cadre de ce
qui est là en fonction de ce qu'on va demander, là. Donc, ça va être des
modalités qui risquent... c'est de la validation qui va être comme plus simple
à établir que si c'est carrément de l'information qui est envoyée à la CNESST
pour les fins de, je ne sais pas, de l'admissibilité à un régime d'indemnisation.
Mais on n'a pas créé de régime parce qu'on est entrés dans la mécanique qui
existe déjà à Revenu Québec, parce qu'à Revenu Québec il y a
déjà de l'information qui sort de Revenu Québec pour aller ailleurs.
Donc, on a pris les véhicules qui étaient là puis qu'on va adapter mutatis
mutandis en fonction de l'information qu'on va aller chercher.
M. Barrette : O.K. C'est
juste que, tout à l'heure, M. le Président, la partie ministérielle
gouvernementale avait accepté d'aller de l'avant avec un amendement qui dirait
que, dans la section qui touche la Loi sur l'administration fiscale,
on allait faire exclusivement de la validation.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
On va l'ajuster.
M. Barrette : Vous allez
l'ajuster, là?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
On va... C'est sûr que, demain, on a déjà une rencontre prévue avec les
juristes de Revenu Québec, demain matin, là, alors on va
nécessairement faire les ajustements. On va pouvoir vous dire où est-ce qu'on
va ajuster les choses, c'est clair.
M. Barrette : O.K. C'est <bon...
M. Barrette : …que,
dans
la section qui touche la Loi sur l'administration fiscaleV, on allait faire
exclusivement de la validation.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
On va l'ajuster.
M. Barrette : Vous
allez l'ajuster, là?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
On va... C'est sûr que, demain, on a déjà une rencontre prévue avec les
juristes de Revenu QuébecT, demain matin, là, alors on va nécessairement faire
les ajustements. On va pouvoir vous dire où est-ce qu'on va ajuster les choses,
c'est clair.
M. Barrette : O.K. C'est
>bon.
M.
Caire
:
Ceci étant, que ce soit un oui ou un non, je veux dire, il y a une communication.
M. Barrette : Non, je
comprends. Mais il faut… Prenez mon intervention dans le sens de ce que je dis
depuis le début, là : valider, je veux bien, autre chose, je veux moins.
M.
Caire
: Oui,
oui, mais prenez la nôtre dans le sens de ce qu'on dit depuis le début, que… Je
comprends qu'on fait juste dire oui ou non, ou c'est ça, ce n'est pas ça, mais
ça reste qu'il faut quand même s'inscrire dans les règles qui sont établies.
Puis, comme l'a dit M. Rodrigue, tu sais, c'est Revenu Québec qui
nous l'a demandé, là.
M. Barrette : O.K. Bien,
ça ne veut pas dire…
Le Président (M. Simard) :
D'autres commentaires sur l'amendement? Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet amendement est donc adopté. Et souhaitez-vous poursuivre les
discussions sur 19 tel qu'amendé?
M. Barrette : Moi, ça va.
J'ai assez d'informations.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. De même pour le député de Rosemont?
M. Marissal : De même.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, chers collègues. Donc, nous suspendons, comme convenu, l'étude de
l'article 19 tel qu'amendé et nous en sommes rendus à l'étude de l'article 20.
M.
Caire
:
Oui. M. le Président, l'article 20 se lit comme suit :
L'article 77.1 de la Loi sur
l'administration publique (chapitre A-6.0) est modifié, dans le
premier alinéa :
1° par le remplacement du
paragraphe 6.1° par le suivant :
«6.1° d'assurer la mise en oeuvre d'une
stratégie visant la transformation numérique de l'administration publique,
incluant, le cas échéant, la mise en oeuvre de tout plan relatif à celle-ci, et
d'accompagner les organismes publics dans cette mise en oeuvre;»;
2° par l'insertion, après le
paragraphe 6.3°, des suivants :
«6.4° d'assurer une coordination
gouvernementale en matière de sécurité de l'information et d'établir des cibles
de performance applicables à l'ensemble des organismes publics afin de mesurer
leur performance sur les plans stratégique, tactique et opérationnel ainsi que
l'efficacité gouvernementale dans la prise en charge des menaces, des
vulnérabilités et des incidents en telle matière;
«6.5° d'établir des exigences en matière
de sécurité de l'information applicables aux organismes publics et d'ordonner à
ces derniers, lorsque requis, de mettre en oeuvre ces exigences afin d'assurer
le rehaussement de l'efficacité gouvernementale [en cette matière];».
M. le Président, l'article 20 propose
de modifier l'article 77.1 de la Loi sur l'administration publique pour
préciser les fonctions du président du Conseil du trésor en lien avec
les nouvelles dispositions faisant l'objet du projet de loi.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des remarques? Pas de remarque. M. le député de Rosemont?
M. Marissal : Non, merci.
Ça va.
Le Président (M. Simard) :
Mme la secrétaire, pour la mise aux voix sur l'article 20.
La Secrétaire
: Alors, M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du <groupe…
Le Président (M. Simard) :
...Merci. Y aurait-il des remarques? Pas de remarque.
M. le député de
Rosemont?
M. Marissal : Non,
merci. Ça va.
Le Président (M. Simard) :
Mme la secrétaire, pour la
mise aux voix sur
l'article 20.
La Secrétaire
:
Alors,
M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du >groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 20 est adopté. Nous en sommes rendus à l'article 21.
M.
Caire
: 21, M.
le Président : La Loi sur l'assurance maladie (chapitre A-29) est
modifiée par l'insertion, après l'article 65.0.4, du suivant :
«65.0.4.1. La régie utilise les
renseignements obtenus pour l'exécution de la présente loi pour l'application
du chapitre II.4 de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources
informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement
(chapitre G-1.03).
«Elle communique également ces
renseignements à un organisme public visé par un décret pris en application de
l'article [12.3] de la Loi sur la gouvernance et la gestion des ressources
informationnelles des organismes publics et des entreprises du gouvernement
lorsqu'elle est désignée pour agir comme source officielle de données
numériques gouvernementales en application de cet article et que les
renseignements sont nécessaires à l'une des fins administratives ou de services
publics précisée par le gouvernement dans le décret, ainsi qu'à un organisme
public désigné comme source officielle de données numériques gouvernementales
en application de cet article, lorsque les renseignements sont nécessaires à
une telle fin.»
M. le Président, l'article 21 propose
de modifier la Loi sur l'assurance maladie afin d'introduire un nouvel
article permettant l'utilisation et la communication de renseignements obtenus
dans l'exécution de cette loi pour l'application du nouveau chapitre II.4
de la Loi sur les ressources informationnelles concernant les données
numériques gouvernementales, tel qu'introduit par l'article 7 du projet de
loi. Il prévoit la situation où la Régie de l'assurance maladie agit
comme source officielle de données numériques gouvernementales ainsi que celle
où elle doit interagir avec un organisme public désigné à ce titre.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des remarques?
M. Barrette : Là, c'est
le temps de donner un exemple, là.
Le Président (M. Simard) :
M. le ministre.
M.
Caire
:
De renseignements qui peuvent être…
M. Barrette : Bien là,
sur l'administration fiscale, on a établi que la finalité va être exclusivement
de la validation. Puis on ne fera pas circuler des données, bon, du côté… Ça
va? C'est correct?
M.
Caire
:
Oui. Oui.
M. Barrette : Bon. Maintenant,
là on est dans l'assurance maladie. Ça ne sera sûrement pas juste de la
validation. Alors… Bien, si c'est oui, la réponse, là…
M.
Caire
:
Non. Non, non.
M. Barrette : Hein?
M.
Caire
:
Je vais laisser…
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Si vous le permettez, M. le…
Le Président (M. Simard) :
M. Rodrigue.
M. Barrette : En fait,
avant…
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Si vous permettez, M. le Président, je vais vous donner un exemple. En fait, justement,
pour le registre d'identités, c'est les adresses. Dans le fond, le fichier, le FIPA,
là, qu'on appelle, le fichier de la Régie de l'assurance maladie, a probablement
la base d'adresses qui est la plus complète, là, au Québec.
M. Barrette : C'est ça.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Donc, si on veut être capable de faire un registre d'identités pour… au niveau
des <adresses…
M. Rodrigue (Pierre E.) :
…le fichier, le FIPA, là, qu'on appelle, le fichier de la Régie de
l'assurance
maladie, a
probablement la base d'adresses qui est la plus complète, là,
au
Québec.
M. Barrette :
C'est
ça.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Donc, si on veut être capables de faire un registre d'identités pour… au niveau
des >adresses, actuellement, c'est la base de données qui est, nous
semble-t-il, la plus complète, incluant celle des… les personnes qui
proviennent de l'immigration, là. Donc, pour la Régie de l'assurance maladie,
évidemment, on ne fera pas juste de la validation, là. On a besoin de cette
base de données là aux fins de l'identité numérique puis nous assurer qu'on ait
une seule base d'adresses commune au Québec, là, pour l'ensemble des ministères
et organismes, là.
M. Barrette : O.K. Je
comprends ça, M. le Président. Est-ce qu'on peut dire, là… parce que, sur
l'assurance maladie, il y a un article, là, il n'y en a pas deux, il y en a
juste un. Non, il y en a plus qu'un. Non, il y en a juste un.
• (21 h 10) •
M. Caire : …juste un.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, est-ce que je peux conclure que la seule finalité envisagée par
l'application du projet de loi n° 95, aujourd'hui — peut-être
que, dans le futur, il y en aura d'autres par un décret — c'est l'acquisition
d'une confirmation d'adresses?
M. Rodrigue (Pierre E.) :
En fait, actuellement, ce que nous avons en tête, concrètement, actuellement,
c'est ça. Est-ce que ça voudrait dire, par exemple, que le ministère de la
Santé et des Services sociaux, pour des fins qui sont liées à
l'administration de la santé au Québec, a besoin d'informations de la RAMQ? Ça,
je ne pourrais pas vous le dire. Qu'il aurait besoin que la RAMQ devienne une
source de données officielle gouvernementale à des fins de santé au Québec?
C'est possible. Pour ça, bien, évidemment, ça prendrait un décret, il faudrait
qu'elle soit désignée pour ça. Moi, ce que… je peux vous dire qu'actuellement,
avec la RAMQ, le cas concret qu'on a, pour lequel on a un besoin immédiat,
c'est la base d'adresses, là.
M. Barrette : C'est
l'adresse. O.K. O.K.
M. Rodrigue (Pierre E.) :
Les autres données, bien… Mais je ne vous dis pas qu'il ne pourrait pas y avoir
d'autres cas de figure qui pourraient être trouvés, mais, en tout cas, actuellement,
moi, je n'en ai pas à l'esprit, là.
M. Barrette : O.K. Moi,
ce qui m'importe, là, aujourd'hui, là, c'est le futur. Et là je vais être très
précis dans ma question. D'un côté, il y a les chercheurs qui, eux, ont accès
pas juste à l'adresse, parce qu'ils peuvent avoir besoin de l'adresse, mais ils
ont accès à la donnée clinique. Ça, c'est Commission d'accès à
l'information. Ce n'est pas p.l. n° 95.
M.
Caire
:
Non.
M. Barrette : Bon. Est-ce
qu'aujourd'hui, là, on convient que c'est adresse, pour l'application du p.l. n° 85, et que, si ça devait aller au-delà de ça,
particulièrement vers un diagnostic clinique, ça sera un décret? Là, là, je
vois les sourcils se froncer… froncer, pardon.
M.
Caire
: …
M. Barrette : Je vais
donner un cas de figure banal, je pense que le ministre l'a utilisé lui-même.
Valider pour la SAAQ ou aller acquérir par la SAAQ le fait que la personne
porte des lunettes comme moi, mettons, ça, ce n'est pas permis, là.
M.
Caire
:
Non. Bien, c'est-à-dire, est-ce que vous <dites…
M. Barrette : …je pense
que le ministre l'a utilisé lui-même. Valider pour la SAAQ ou aller acquérir
par la SAAQ le fait que la personne porte des lunettes comme moi, mettons, ça,
ce n'est pas permis, là.
M.
Caire
:
Non. Bien, c'est-à-dire, est-ce que vous >dites : Dans l'état
actuel du droit, ce n'est pas permis ou vous dites : 95…
M. Barrette : Dans l'état
actuel du p.l. n° 95.
M.
Caire
: Bien,
moi, la compréhension que j'en ai, c'est que 95, oui, pourrait le
permettre.
M. Barrette : Comment?
M.
Caire
:
Bien, d'abord…
Une voix
: Il faut
qu'il soit désigné une source officielle.
M.
Caire
:
Oui, c'est ça, ça devient une source officielle.
M. Barrette : O.K. Très
bien. Alors, ça, c'est…
M.
Caire
:
Non, mais là je vais compléter ma réponse...
M. Barrette : Oui,
d'accord, d'accord, d'accord.
M.
Caire
: ...parce
qu'il y a quand même un cadre. Donc, elle est désignée source officielle, fait
évidemment l'objet d'un décret : Quelles sont les données qui peuvent être
valorisées? Quelles sont les données? À quelles fins? Et ta, ta, ta, et ta, ta,
ta. Et là vous avez 64 qui rentre en ligne de compte.
M. Barrette : Donc, il y
a un décret.
M.
Caire
:
Oui, il y a un décret. Ça, c'est clair. Et 64, donc : Je suis un
agent de la SAAQ. J'ai besoin de cette information-là. Je questionne le
gestionnaire de la donnée numérique gouvernementale. Le gestionnaire dit : Bon,
bien, en fonction du décret, en fonction de la loi qui constitue la SAAQ,
est-ce que c'est une information que tu peux avoir? Est-ce que ta loi te permet
d'avoir ça? Oui. Est-ce que les fins pour lesquelles le renseignement personnel
a été collecté sont compatibles avec les fins pour lesquelles tu veux
l'utiliser? Alors, si la…
M. Barrette : Ça va.
M.
Caire
:
O.K.
M. Barrette : Ça va. Mais
ce qui importe, pour moi, c'est que c'est un décret.
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : Alors, je
peux vous en nommer, moi, des cas de figure pour lesquels vous allez faire des
décrets, là : les lunettes, c'est plus facile, l'épilepsie, prise des
médicaments, et ainsi de suite, là. Ça, là, 95 va pouvoir promettre ça.
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : Mais après
un décret.
M.
Caire
: Oui,
et après validation de 64, je tiens à le dire, puisqu'il y a 64.
M. Barrette : Je
comprends. Mais là on tombe potentiellement dans du plus sensible, là.
M.
Caire
:
Oui, sauf que, compte tenu de ce que je vous ai dit, la SAAQ va avoir
l'information. Puis ça, ce n'est pas… la question ne se pose pas. La question
est : Par qui? C'est ça, la question.
M. Barrette : Non.
M.
Caire
:
Absolument, absolument.
M. Barrette : Non, ce
n'est pas ça que je veux dire. Le non, ce qu'il veut dire, c'est que la SAAQ va
avoir l'information...
M.
Caire
:
C'est sûr.
M. Barrette : ...ça
dépend par qui, ce n'est pas vrai. Parce que, si la personne ment, ne dit pas
la vérité, la SAAQ ne l'a pas, l'information.
M.
Caire
: Non,
mais un instant, là. La SAAQ va demander un examen de la vue.
M. Barrette : Oui, ça,
c'est correct.
M.
Caire
:
La SAAQ va demander un examen médical.
M. Barrette : Mais à la
question, à la question… Je vais prendre un cas de figure, M. le
Président, qui est très intéressant. Moi, je n'ai jamais été épileptique de ma
vie. Je peux devenir épileptique. Dans le formulaire de la SAAQ, je dis non à
épilepsie. La seule façon pour l'État de le savoir autrement qu'en me mettant
devant un juge, c'est d'avoir accès à la donnée soit du médicament, soit
clinique. Parce que si je suis épileptique, je prends un médicament, la liste
des médicaments pour l'épilepsie est connue. Si je n'ai pas accès à la
clinique, au moins, par les médicaments, je peux le savoir.
Donc, 95 pourrait… Ce n'est pas vrai
de dire que la SAAQ va toujours le savoir, parce que l'individu peut <mentir…
M. Barrette : …juge, c'est
d'avoir accès à la donnée soit du médicament, soit clinique. Parce que si je
suis épileptique, je prends un médicament, la liste des médicaments pour
l'épilepsie est connue. Si je n'ai pas accès à la clinique, au moins, par les
médicaments, je peux le savoir.
Donc, 95 pourrait… Ce n'est pas
vrai de dire que la SAAQ va toujours le savoir parce que l'individu peut >mentir.
Tu sais, il y a du monde, là, moi, je peux vous le dire, là, qui refuse de… qui
ne le disent pas, là, quand ils remplissent le formulaire, parce qu'ils savent
qu'ils vont perdre leur permis, au risque d'avoir un permis limité. Alors, par
contre, là, la SAAQ va l'avoir si elle a accès à l'autre base de données. Donc,
ça, c'est un décret.
M.
Caire
: Mais,
si l'information que vous mentionnez... Puis je comprends le cas du député de La Pinière.
Mais, si l'information que vous mentionnez est connue par la RAMQ, notamment
par le fait que vous dites qu'il y a un médicament pour l'épilepsie, oui, oui.
Et non seulement je vous dis oui, mais je vous dirais que c'est une maudite
bonne affaire.
M. Barrette : Je ne dis
pas que c'est une mauvaise chose, je fais simplement établir…
M.
Caire
:
Mais, oui, il y aura un décret.
M. Barrette : …que la
portée de notre discussion sur la source gouvernementale est plus grande quand
on parle de RAMQ que de Revenu Québec.
M.
Caire
:
Oui. Mais ça, mais ça, d'entrée de jeu, M. le député, je vous l'ai dit, là :
dans le cas de Revenu, c'est de la validation, dans le cas de la Loi sur
l'assurance maladie, ce n'est pas que de la validation.
M. Barrette : Bon, maintenant,
qui va être le garde-fou de l'étendue des données cliniques ou paracliniques
accessibles?
M.
Caire
:
Bien, le premier paramètre, c'est 64. Il y a sept autres paramètres qui sont
les régimes de protection particuliers. Après ça, vous rajoutez le décret et
vous rajoutez l'évaluation des facteurs relatifs à la vie privée, les règles de
gouvernances soumises à la CAI, parce que, s'il est désigné source de
donnée, c'est un passage obligé. Puis ultimement vous en arrivez à la dernière
mesure, à la huitième barrière de protection, qui est le décret.
M. Barrette : Donc… Oui,
mais le décret, ce n'est pas une barrière de protection, là. Le décret, c'est
une ouverture de porte.
M.
Caire
: C'est-à-dire
que c'est une barrière de protection dans le sens où le décret vient quand même
préciser des choses et parce que le décret a un caractère public, comme on l'a
mentionné.
M. Barrette : On
comprend, mais la…
M.
Caire
: Mais…
Puis ce n'est pas la première.
M. Barrette : La CAI ne
peut pas dire non au décret.
M.
Caire
:
La CAI ne peut pas dire non au décret, mais la CAI peut juger l'évaluation des
facteurs relatifs à la vie privée insuffisante et/ou les règles insuffisantes.
Et la CAI, par 64, a un pouvoir de directive maintenant, ne l'oubliez pas.
M. Barrette : O.K. Ça me
va, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Collègue de Rosemont?
M. Marissal : Non, c'est
bon. La discussion était enrichissante. Ça me convient comme ça. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 21 est adopté. Et nous venons de recevoir un amendement
concernant l'article 18 dont nous parlions il y a quelques instants. À
vous de <m'indiquer…
La Secrétaire
: …
M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et
M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention.
L'article 21 est
adopté.
Et nous venons de recevoir un
amendement
concernant
l'article 18 dont nous parlions
il y a
quelques
instants. À vous de >m'indiquer l'ordonnancement que vous voulez donner
à nos travaux : ou bien on a consentement pour revenir à l'étude de cet amendement,
sur 18, ou bien on poursuit avec 22 et compagnie.
M. Barrette : Moi, je propose
de poursuivre, parce que, demain, il va avoir… il va probablement rester le
bloc des cinq articles et leurs amendements.
M.
Caire
:
Oui, mais tu n'aimes pas mieux clairer l'affaire de z.8 à z.10?
M. Barrette : Bah! C'est
dans le lot de tantôt, là.
M.
Caire
:
Non, mais, regarde, on l'a, puis on le vote, puis…
M. Barrette : Bon, O.K.
C'est correct. Juste celui-là, c'est correct. Vas-y.
M.
Caire
:
Oui, oui, oui. C'est juste pour clairer le z.8, là.
Le Président (M. Simard) :
O.K. Il y aurait consentement?
M. Barrette : Consentement.
Le Président (M. Simard) :
Consentement pour revenir à l'étude de l'article 18 et pour traiter, donc,
de cet amendement qui est maintenant sur Greffier, qui est affiché à notre
écran, et dont le ministre nous fera lecture.
M.
Caire
:
Avec plaisir, M. le Président. Donc, remplacer, dans l'article 69.5.4 de
la Loi sur l'administration fiscale, introduit par l'article 18
du projet de loi, «z.8» par «z.10».
Le Président (M. Simard) :
Des commentaires? Sans quoi nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la
secrétaire.
La Secrétaire
: M. Caire
(La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
• (21 h 20) •
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'amendement est adopté. Et nous allons donc suspendre à nouveau
l'étude de l'article 18 tel qu'amendé pour poursuivre nos travaux. Il nous
reste encore quelques minutes. Et nous en serions rendus à l'étude de
l'article 22. M. le ministre.
M.
Caire
:
Oui, M. le Président. Nous parlons maintenant de la Loi concernant le cadre
juridique des technologies de l'information.
Article 22. La Loi concernant le
cadre juridique des technologies de l'information (chapitre C-1.1) est
modifiée par l'insertion, après l'article 75, du suivant :
«75.1. Lorsqu'une loi prévoit qu'une
signature apposée à un document par le représentant d'un ministère ou d'un
organisme visé à l'article 3 de la Loi sur l'administration
publique (chapitre A-6.01) doit l'être au moyen d'un procédé
autorisé en vertu de la loi, notamment lorsque la loi prévoit que les modalités
de signature sont déterminées par le gouvernement ou par le ministre ou l'organisme,
la signature peut, en l'absence d'une telle autorisation ou de telles
modalités, être apposée au moyen de tout procédé qui satisfait aux exigences de
l'article 2827 du Code civil.»
Donc, M. le Président, l'article 22
propose d'introduire l'article 75.1 à la Loi concernant le cadre juridique
des technologies de l'information afin de prévoir qu'une signature, qui, en
vertu de la loi, devrait être apposée selon des modalités déterminées par le
gouvernement ou par le ministre ou l'organisme, puisse néanmoins être apposée
par tout procédé qui satisfait aux exigences
de l'article 2827 du Code civil.
C'est la signature <électronique…
M.
Caire
:
...le cadre juridique des technologies de l'information afin de prévoir qu'une
signature, qui, en vertu de la loi, devrait être apposée selon des modalités
déterminées par le gouvernement ou par le ministre ou l'organisme, puisse
néanmoins être apposée par tout procédé qui satisfait aux exigences
de l'article 2827 du
Code civil.
C'est la signature >électronique.
Le Président (M. Simard) :
Et puis je tiens à m'excuser, je vous ai induit en erreur.
M.
Caire
:
Non, c'est 10 h 30, M. le Président. Mais je ne voulais pas vous
enlever votre espoir.
Le Président (M. Simard) :
Bien oui. Je disais «dans quelques minutes», mais non.
M.
Caire
:
Je sens une certaine fébrilité à quitter la commission parlementaire, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) :
Non, non, mais oui!
M.
Caire
: Je
me demande s'il y a des raisons de hockey.
Le Président (M. Simard) :
Certaines personnes m'avaient caché cette information bien importante qu'on
finissait à 10 h 30.
M. Barrette : O.K., peut-être.
Le Président (M. Simard) :
Alors, y aurait-il des commentaires sur 22?
M.
Caire
: ...
M. Barrette : Non. Moi,
je n'en ai pas non plus.
Le Président (M. Simard) :
On a pourtant bien du temps pour en débattre! S'il n'y a pas de commentaire,
nous allons procéder à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Caire (La Peltrie)?
M.
Caire
:
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
La Secrétaire
: Pour
les membres de l'opposition officielle, M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire
: M. Marissal
(Rosemont)?
M. Marissal : Pour.
La Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 22 est adopté.
Sur ce, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 21 h 22)
(Reprise à 21 h 29)
Le Président (M. Simard) :
Alors, nous sommes en mesure de reprendre nos travaux et nous en sommes, à ce
stade-ci, à l'étude de l'article 23. M. le ministre.
• (21 h 30) •
M.
Caire
: M. le
Président, nous sommes maintenant sur la Loi sur les services de santé et les
services sociaux.
Article 23. L'article 19 de
la Loi sur les services de santé et les services sociaux (chapitre S-4.2)
est modifié par l'ajout, à la fin, du paragraphe suivant :
«20° à un organisme public visé par un
décret pris en application de l'article 12.13 de la Loi sur la gouvernance
et la gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des
entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03), <lorsque
l'établissement est…
>
21 h 30 (version révisée)
<485
M.
Caire
:
…à la fin, du paragraphe suivant :
«20° à un organisme public visé par un
décret pris en application de l'article 12.13 de la Loi sur la gouvernance
et la gestion des ressources informationnelles des organismes publics et des
entreprises du gouvernement (chapitre G-1.03), >lorsque
l'établissement est désigné pour agir comme source officielle de données
numériques gouvernementales en application de cet article [et que des renseignements...]
et que le renseignement — pardon — est nécessaire à l'une
des fins administratives ou de services publics précisée par le gouvernement
par le décret, ainsi qu'à un organisme public désigné comme source officielle
de données numériques gouvernementales en application de cet article, lorsque
le renseignement est nécessaire à une telle fin.»
Donc, M. le Président, l'article 23
propose de modifier l'article 19 de la Loi sur les services de santé et
les services sociaux pour permettre la communication de renseignements
contenus au dossier de l'usager d'un établissement de santé ou de services
sociaux dans la cadre de l'application du nouveau chapitre II.4 de la (vd :7234)
loi sur les ressources informationnelles concernant les données numériques
gouvernementales (/vd)tel qu'introduit par l'article 7 du projet de loi.
Il prévoit la situation où un
établissement agit comme source officielle de données numériques
gouvernementales ainsi que celle où il doit interagir avec un organisme public
désigné à ce titre.
Nous sommes essentiellement dans les mêmes
paramètres que l'article 21.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des commentaires? M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Oui. On est
dans le même flou, sauf qu'on n'est pas dans le même… on est dans les mêmes
paramètres, qui demeurent flous pour moi, bien, flous, qui demeurent
potentiellement problématiques, puis je pèse mes mots, potentiellement
problématiques, là. À chaque fois, j'ai un doute, à chaque fois.
M.
Caire
:
Pourquoi?
M. Barrette : Mais
l'environnement est différent, M. le Président, ici, parce que, là, c'est
l'assurance maladie, ça… l'assurance... pardon, ça, c'est l'univers des
services de santé et des services sociaux. C'est le dossier.
À 21, M. le Président, c'est la RAMQ.
Bien, sachez que la RAMQ, aujourd'hui, plus qu'hier mais moins que demain, a beaucoup
moins de données sensibles du patient que le dossier médical. Je vous explique.
La RAMQ, là, c'est une boîte, une organisation, un organisme qui dépend du ministère
de la Santé, qui n'est pas indépendant mais qui détient des données, d'abord et
avant tout, de facturation, O.K.? On peut savoir ce qu'il s'est passé en termes
d'acte médical auprès d'un patient via la facturation parce que nous, on a un système
de facturation qui détaille tout. Il y a beaucoup de gens qui le critiquent,
parce qu'en général c'est des gens qui ne comprennent rien, mais… La facturation,
là, les gens disent : Ah! 10 000 pages, il y a 10 000 codes.
Oui, mais moi, je n'en utilise même pas 30 dans ma pratique. Dans ma pratique,
je n'en ai pas utilisé 30. Je les sais par coeur.
M.
Caire
:
Codes de facturation.
M. Barrette : Oui. Alors,
tout ce que j'ai fait dans ma vie, là, a été codé, et tout le monde peut savoir
ce que j'ai fait à qui. Le neurologue, lui, Lionel Carmant, là, qui
est actuellement ministre délégué, lui, il a ses codes. Lui, il ne doit pas
utiliser plus que 20 codes. Mais ils <disent…
M. Barrette : ...dans ma
pratique, je n'en ai pas utilisé 30. Je les sais par coeur.
M.
Caire
:
Codes de facturation.
M. Barrette : Oui.
Alors, tout ce que j'ai fait dans ma vie, là, a été codé, et tout le monde peut
savoir ce que j'ai fait à qui. Le neurologue, lui, Lionel Carmant, là, qui est
actuellement ministre délégué, lui, il a ses codes. Lui, il ne doit pas
utiliser plus que 20 codes. Mais ils >disent tout ce qu'il fait, et
ainsi de suite, pour les 61 spécialités. C'est pour ça qu'il y a
10 000 codes. Chaque geste est codifié par spécialité. Donc, c'est un
bon système, malgré ce que les gens en disent, du moins pour faire la reddition
de comptes.
Ça, c'est la RAMQ. La RAMQ a
quatre données cliniques aujourd'hui dans le DSQ, ils sont
dépositaires de quatre données. Le médicament. Vous prenez quelles pilules. Par
le médicament, on sait votre diagnostic, en général, à 90 %. La
radiologie. Il y a un rapport, il y a un rapport de radiologie. Hein, on fait
un examen, là... parce que les gens ne réalisent pas que souvent le diagnostic,
ce n'est pas le docteur qui le fait, c'est un radiologue. Vous avez tel
problème qui a telle étendue, voici où ça vous mène. Puis là le docteur reçoit
le rapport, puis là il voit le patient, puis il explique ce qu'il a. La
pathologie. La pathologie, c'est la confirmation. On vous prend un bout de
tissu, là, puis on vous dit, là, ce que tout le monde a pensé, c'est ça,
précisément, ou pas ça. Ça arrive que ce n'est pas ça, parce qu'on a, des fois,
des surprises. Et, bon, évidemment, la facturation. Alors... Ah oui! La donnée
de laboratoire. La donnée de laboratoire, c'est difficile de faire un lien avec
un diagnostic, à moins que ça soit un test spécifique pour une maladie. Une
formule sanguine, là, qu'est-ce que c'est que vous voulez que je vous dise? Ça
va vous dire que vous avez peut-être... vous avez une grippe, mais ça ne vous
dit pas à quel germe puis ça ne vous dit pas si c'est la COVID ou non.
Les données de laboratoire, on les a, là, mais c'est beaucoup moins spécifique.
Le dossier clinique, lui, ça, c'est une
autre affaire. Tout y est, tout, tout, tout : votre historique depuis la
naissance, si vous avez vu le docteur depuis la naissance, vos maladies, vos
complications, le personnel qui vous a traité, l'infirmière, si vous vous êtes
chicané avec, parce qu'il va y avoir une note dans le dossier. Tout est là. Tout
est là.
Là, ici, 23, là... puis là 23, là, vient
donner accès à ça. Bon. Alors, je fais un grand détour pour dire : C'est
peut-être les mêmes paramètres que 21, là, mais, à chaque fois, je dis la même
affaire, il va falloir un décret pour pouvoir aller plus loin.
Mais là je vais, encore une fois, demander
la confirmation : Vous voulez faire quoi, exactement, avec le dossier
médical? Moi, je regarde, là, je regarde tous les sujets dont on a discuté à
date, là, pour les fins de facilité du citoyen, là, pas que je n'en trouve pas
beaucoup qui nécessitent qu'on aille dans le dossier du patient, pourtant vous
souhaitez aller dans le dossier du patient.
Alors, à la RAMQ, vous avez parlé d'adresses.
Puis c'est vrai, je n'ai aucun doute, aucun doute, que la base de données la
plus précise d'adresses de citoyen, c'est celle-là. La RAMQ est capable de
différencier, à l'interne, Gaétan Barette avec un r de Gaétan Barrette avec
deux r, Gaétan Barete avec un r et un t, parce qu'il y en a qui l'écrivent
comme ça, en anglais, c'est deux r un t. Tu sais, je veux dire, tous les
Barrette anglais, français, là, la RAMQ va les distinguer parce qu'il y a
d'autres données qui peuvent aussi, à l'interne, valider : le père, la
mère, l'adresse du père, l'adresse de la mère, et ainsi de <suite...
M. Barrette :
…un «r»
de «Gaétan Barrette» avec deux «r», «Gaétan Barete» avec un
«r» et un «t», parce qu'il y en a qui l'écrive comme ça, en anglais, c'est deux
«r» un «t». Tu sais, je veux dire, tous les Barrette anglais, français, là, la
RAMQ va les distinguer parce qu'il y a d'autres données qui peuvent aussi, à
l'interne, valider : le père, la mère, l'adresse du père, l'adresse de la
mère, et ainsi de >suite. C'est pour ça que la RAMQ est bonne, parce que
les données qu'ils ont, Gaétan Barrette avec deux r, avec une mère qui
s'appelle XY, et un père, et ainsi de suite… ça, à un moment donné, là, à
99,999 %, il y en a un. Mais surprenamment il y en a peut-être un
deuxième, parce que ce n'est pas 100 %. Il y a une connaissance puis une
croyance populaire, même dans l'organisation étatique, que chaque citoyen a un
numéro d'assurance maladie unique. Sachez que c'est faux. Il y a des doublons,
très peu. Sur les 8 millions de personnes du Québec, il y en a peut-être 10,
15, mais il y en a. Il n'y a pas de système où il n'y a pas de doublon. Mais,
ceci étant dit, c'est une affaire… mais ça, c'est la RAMQ.
Mais là on tombe dans le dossier clinique.
C'est quoi, les exemples que vous allez me sortir pour dire que vous avez
besoin d'aller dans le dossier clinique? Là, je suis tout ouïe.
M.
Caire
:
Bien, M. le Président, avec la permission du collègue, je vais prendre le
même temps de réponse qu'il a pris pour le même temps de question.
M. Barrette : Ça me fait
plaisir.
M.
Caire
:
Merci. Je vais commencer par donner une réponse générale puis après ça je vais
donner un cas plus spécifique.
Je rappelle au collègue que le projet de
loi n° 95 vise des services publics, et c'est important de se le rappeler.
Pourquoi? Parce que 95 ne fait rien ou n'autorise pas l'accès à des
données qui ne sont pas autrement accessibles.
Puis tantôt j'ai dit quelque chose de très
important, quand on a parlé de la SAAQ. J'ai dit : Vous n'empêcherez pas
la SAAQ d'avoir accès aux informations. Puis là le collègue m'a dit : Oui,
mais si tu veux mentir? O.K. Oui. Mais je ne suis pas trop gêné d'aller sur la
place publique pour dire : Le projet de loi n° 95 va vous empêcher de
frauder la SAAQ et de mentir en obtenant un permis de conduire qu'autrement
vous ne devriez pas avoir. Puis je pense qu'il ne devrait pas y avoir beaucoup
de levées de boucliers pour défendre… Puis à commencer par le collègue de La
Pinière, là. Je veux dire, il a voté en faveur de l'article, donc je comprends
qu'il est d'accord là-dessus.
Mais, de façon générale, puis là je vais
faire exactement ce qu'on a dit, la cohésion entre 64 et 95, qu'est-ce
que 64 dit? 64 dit, et c'est un article qu'on a étudié, qu'un
renseignement personnel peut être communiqué sans le renseignement... sans le consentement
de la personne, si c'est fait dans le cadre d'une loi qui autorise l'organisme
à agir de la sorte et que ce renseignement est nécessaire à sa fonction. 64 dit
ça. 64 dit ça. 64 dit : Un renseignement personnel peut être
communiqué sans le consentement de la personne si les fins pour lesquelles il
est utilisé sont compatibles <avec…
M.
Caire
:
…agir de de la sorte et que ce renseignement est nécessaire à sa fonction.
64 dit ça. 64 dit ça. 64 dit : Un renseignement personnel
peut être communiqué sans le consentement de la personne si les fins pour
lesquelles il est utilisé sont compatibles> avec les fins pour
lesquelles le consentement a été obtenu. 64 dit ça. 64 dit qu'un renseignement personnel
peut être communiqué sans le consentement de la personne si c'est manifestement
dans son intérêt. 64 dit ça. Donc, ça, c'est notre première barrière de
sécurité.
Donc, quand le gestionnaire de la donnée
communique un renseignement, il doit se poser ces questions-là. Est-ce que ces
conditions-là sont rencontrées? Parce que 64, c'est une loi quasi
constitutionnelle. Donc, on ne la contourne pas, on l'applique.
Après ça, il va se poser des questions sur
les sept régimes de protection particulier dont bénéficient les
renseignements de santé, notamment le fait qu'ils sont d'emblée traités comme
des renseignements personnels parce qu'ils sont des renseignements de santé, ce
qui, soit dit en passant, devrait faire l'objet de révision du législateur, parce
qu'il y a quelque chose là-dedans qui est quand même questionnable, du point de
vue technologique. Mais bon, c'est le cas actuellement. Nous le respectons. Ça
va être ça.
• (21 h 40) •
Alors, M. le Président, lorsqu'une demande
est faite au gestionnaire de la donnée numérique gouvernementale pour obtenir
un renseignement de santé, le gestionnaire va se poser ces questions-là. Et il
n'y a personne, il n'y a personne qui va avoir un renseignement de santé sans
avoir à passer à travers ce prisme-là, et donc la conclusion qu'il va avoir ce renseignement
de santé là. Il va l'avoir. Il va l'avoir. La question, c'est par qui. Est-ce
qu'on va demander à cet organisme-là de collecter l'information directement au citoyen,
ce qui est le cas présentement, ou on va lui permettre d'interroger le
gestionnaire de la donnée numérique gouvernementale aux fins de faciliter la
prestation de services et de faciliter la vie du citoyen? Bon, ça, c'est la question
qu'on adresse ici.
Maintenant, pour répondre précisément peut-être
à la question du député de La Pinière, qu'est-ce que vous allez faire avec
ça, bien, prestation de services. Par exemple, quand on veut avoir des services
dans le réseau de l'éducation, des services spécialisés pour les enfants, puis
je peux vous en parler longtemps, M. le député, je n'étalerai pas ma vie privée
sur la place publique, mais je peux vous en parler longtemps, ça prend un
diagnostic. Pourquoi? Parce que ça prend une cote. Puis une cote, ça s'obtient
avec un diagnostic. Donc, qu'est-ce que vous faites? Vous allez chercher le
diagnostic. Puis après ça vous prenez le rapport diagnostic puis vous l'amenez
à l'établissement de l'éducation. Je peux-tu vous dire que c'est le festival du
renseignement personnel, ça, là, là? Pour avoir quoi? Pour avoir la cote, pour
avoir la cote qui vous permet d'avoir… qui permet à l'établissement d'avoir les
montants qui permettent de donner le service à l'élève.
Alors, pourquoi ne pas tout simplement
dire : Regardez, là, <l'évaluation…
M.
Caire
:
…personnel, ça, là, là? Pour avoir quoi? Pour avoir la cote, pour avoir la cote
qui vous permet d'avoir… qui permet à
l'établissement d'avoir les
montants qui permettent de donner le service à l'élève.
Alors,
pourquoi ne pas
tout
simplement dire : Regardez, là, >l'évaluation fait partie de son
dossier de santé. L'établissement va se revirer de bord, va interroger le
gestionnaire gouvernemental, va dire : Tu connais mes critères. Est-ce
qu'il rencontre mes critères? Et là je vous ramène à ce que je disais tantôt :
toujours transférer ou communiquer, je devrais dire, l'information de la façon
qui permet le moins possible d'identifier la personne. Ça, c'est ce que la loi
dit. Et donc est-ce que cet article-là est un article exclusivement de
validation, comme l'est l'article sur… les cinq articles sur la loi fiscale? Non.
Mais est-ce que cet article-là va quand même garantir ou assurer une meilleure
protection des renseignements personnels? Bien, je peux vous dire que, dans
l'exemple que je viens de vous donner, là, ma réponse à moi, c'est oui, c'est
oui.
Maintenant, est-ce que je peux, ici, faire
étalage de l'ensemble des organismes, des 304 organismes publics qui
donnent une prestation de services, laquelle requiert un renseignement relatif
à la santé? Non, je n'ai pas une telle liste, mais, sur les 304, je pense qu'il
doit y en avoir quelques-uns. Et là je vous ai parlé du réseau de la santé puis
les 304. Je vous parle juste de l'administration publique. Donc, qu'est-ce
qu'on va faire avec ça? Donner des services à la population.
Une voix
: …
M.
Caire
:
Bien, je trouve que ce n'était pas pire. Non?
M. Barrette : Alors là,
on va… je vais être en désaccord, O.K.? Pourquoi? Parce que, quand le ministre
dit que, maintenant, la donnée personnelle médicale va être plus protégée après
qu'avant, c'est non, la réponse, par définition. Pourquoi? Et je reprends
l'exemple du ministre, son exemple personnel. 95, par rapport à son exemple
personnel, M. le Président, vient faciliter sa vie. C'est correct?
M.
Caire
:
Oui.
M. Barrette : C'est ça
que ça vient faire. Mais ça ne vient pas augmenter la protection du renseignement
personnel.
M.
Caire
:
Je vous écoute.
M. Barrette : Pour la
raison suivante. Dans les faits, dans le réseau hospitalier, CLSC ou cabinets
de médecin, tout ça, là, dans le réseau de la santé au sens large du terme, il
faut réaliser que le patient, et, dans le cas d'un parent d'un mineur, est
propriétaire du dossier. Il est propriétaire du dossier. Un parent ou un
patient a accès à son dossier tout le temps. Il peut arriver dans n'importe
quelle archive d'hôpital, CLSC, peu importe : Je veux une copie de mon
dossier, personne ne peut lui dire non, personne. Je veux le voir, je veux lire
ce que le docteur a écrit. Il a le droit, c'est son dossier. L'hôpital est une
espèce de fiduciaire. L'hôpital est <une…
M. Barrette : …accès à
son dossier
tout le temps. Il peut arriver dans n'importe quelle archive
d'hôpital, CLSC, peu importe : Je veux une copie de mon dossier,
personne ne peut lui dire non, personne. Je veux le voir, je veux lire ce que
le docteur a écrit. Il a le droit, c'est son dossier.
L'hôpital est une
espèce de fiduciaire. L
'hôpital est >une entité légale qui a
l'obligation de colliger des données, là. Dans le fonctionnement normal, il y a
des règles de tenue de dossiers, il y a des codes d'éthique pour les
infirmières, pour tout le monde, l'hôpital doit respecter ça. Mais le dossier
clinique, là, il appartient au citoyen et il est utilisé par les professionnels
de l'hôpital. O.K.? Ça reste là, dans un environnement qui est l'hôpital, le
CLSC, le cabinet de médecin. Ça ne sort pas de là, peut pas sortir.
Dans l'exemple du ministre, là, là une tierce
partie, l'État, puis aussi louable ça peut être pour faciliter la vie du
citoyen, une tierce partie va avoir accès à une donnée, ou au moins une
conclusion, au moins un diagnostic. Là, le ministre va me dire : Bien oui,
mais c'est pour ça que je suis allé chercher la donnée pour la donner à cette
personne-là. Non. Dans l'exemple du ministre, là, un enfant, un jeune enfant
pour lequel il a besoin d'une cote à l'école, là l'école, c'est sûr que, dans
la fin de l'exercice, dans cet exemple-là, va avoir accès à une donnée, c'est
clair, pas le choix. Mais l'État, le fonctionnaire, les gens, là, par lesquels
l'information va avoir transigé, c'est des personnes additionnelles qui vont
avoir eu accès à de l'information. Bien oui.
M.
Caire
: ...
M. Barrette : Bien oui.
Bien oui.
M.
Caire
: Bien
non. On ne parle pas de dossier papier, M. le député, là.
M. Barrette : Non, je ne
parle pas de dossier papier.
M.
Caire
:
Bien oui. Ça, c'est un exemple de dossier papier. Bien oui.
M. Barrette : Je ne parle
pas de dossier papier. Bien non, je ne parle pas de dossier papier, là, je
prends un exemple. L'information qu'on va transiger par une modalité x par un
intermédiaire.
M.
Caire
:
Non.
M. Barrette : Bien
voyons!
M.
Caire
:
Non. Bien non. Vous faites une requête dans une base de données, là, ça se
passe sous le fil. Qu'est-ce que c'est que vous voyez? Zéro, rien, «nada».
M. Barrette : Bien, ça, à
quelque part, ça va...
M.
Caire
:
Non, non, non.
M. Barrette : Bien là...
M.
Caire
: Bien
non. Non, non. Là, en tout respect, M. le député, là, ce que vous me dites là,
là, c'est un exemple qu'un dossier papier je vais vous dire : Oui, vous
avez raison. Il y a bien du monde qui vont prendre le papier. Puis c'est
justement ce qu'on essaie d'éliminer parce que... Puis vous avez travaillé dans
un hôpital, puis je suis sûr que, des histoires d'horreur, vous pourriez nous
en compter jusqu'à demain matin...
M. Barrette : Quelques-unes.
M.
Caire
:
...de dossiers qui traînaient puis qui avaient une sécurité à géométrie
variable.
On parle ici d'une requête numérique où on
va, de façon numérique, interroger une entité réelle mais qui, dans son
fonctionnement, est numérique, pour lequel on va lui demander, par exemple :
Est-ce qu'il est vrai que l'enfant X a un diagnostic y? Actuellement, la
réalité, là, c'est que vous prenez le rapport du professionnel de la santé — puis
là je fais attention parce que je ne veux pas rentrer dans ma vie privée — vous
prenez le rapport du professionnel de la santé, vous le donnez à la direction
de l'école, et là il y a le diagnostic, il y a les examens, il y a les résultats
de test, il y a le professionnel qui... Sac à papier de sac à papier, c'est la
totale. Alors que...
M. Barrette : O.K. M. le
Président...
M.
Caire
:
Non, mais je n'ai pas fini, je n'ai pas <fini...
M.
Caire
:
…rapport
du professionnel de la santé, vous le donnez à la direction de
l'école, et là il y a le diagnostic, il y a les examens, il y a les résultats
de test, il y a le professionnel qui... Sac à papier de sac à papier, c'est la
totale. Alors que...
M. Barrette : O.K. M.
le Président...
M.
Caire
:
Non, mais je n'ai pas fini, je n'ai pas >fini.
M. Barrette : Non, mais
arrêtons juste là, juste là. Le projet de loi, là, est adopté la semaine
prochaine, sanctionné et tout… et tout, pas itou, mais et tout, O.K., il est
sanctionné. Ça va prendre encore 10 ans, avec l'information dont le ministre
parle, pour qu'elle soit numérique. Elle va être papier.
M.
Caire
: Non, mais
je comprends, mais ça…
M. Barrette : Bien oui.
M.
Caire
: Non,
non, mais un instant, là, un instant. La loi — puis c'est drôle parce
que c'était même un reproche qu'on s'est fait faire — la loi ne
concerne pas la gestion de l'information papier. On ne touche pas à ça. Ça, ça
va continuer comme c'est déjà présentement. Puis l'objet de 95, qui est une loi
numérique, va faire la gestion de la donnée numérique gouvernementale. Donc,
sur le papier, c'est… excusez l'anglicisme, là, mais c'est «business as usual».
Bien oui, on va essayer, effectivement, d'éliminer le papier, puis c'est effectivement
un objectif que d'éliminer le papier puis d'avoir des services qui sont
numériques de bout en bout. Donc, permettez-moi de garder la portée de la loi
et de mes exemples dans l'univers numérique.
M. Barrette : O.K.
Gardons-le dans l'univers numérique, O.K.? Là, là, corrigez-moi si je me
trompe, le citoyen veut… Je prends l'exemple du parent, là. Le parent doit
fournir une documentation quelconque à l'école pour prouver que l'enfant est
autiste, mettons, puis qu'il a des difficultés d'apprentissage qui méritent
donc une cote x et qui méritent que l'école ait telle aide à offrir à l'enfant.
O.K.? Bien là, le citoyen, lui, là, là, il va aller frapper à quelle porte, le citoyen,
pour avoir cette information-là s'il ne va pas à l'hôpital?
• (21 h 50) •
M.
Caire
: O.K.
Bon. Excellente question. Donc, dans l'univers de 95, à maturité, le citoyen va
faire une demande à son centre de services, mettons, à son établissement, à son
école pour des services particuliers en lien avec un diagnostic. L'école se
retourne, demande au gestionnaire de la donner. Est-ce qu'une information
concernant un diagnostic x, y sur l'enfant... na, na, na, est en votre
possession? Le gestionnaire de la donnée dit : Attends un peu, toi. C'est
un renseignement de santé. Parfait. Qu'est-ce que 64 dit? Est-ce que tu as le
droit d'avoir… Est-ce que la loi, selon 64, la loi constitutive, te permet
d'avoir accès à cette information-là? Oui? Check. Est-ce qu'un consentement est
requis? Alors, est-ce que c'est une fin qui est compatible aux fins pour
lesquelles le consentement a été donné? Disons que c'est oui. Check. Est-ce que
c'est manifestement dans l'intérêt de l'enfant que je te donne ce
renseignement-là? Check. Parfait.
À cette heure, on passe au régime de
protection particulier des régimes de la santé. Vous m'excuserez, je ne connais
pas toutes les modalités, mais il faut faire check <partout…
M.
Caire
:
…le
consentement a été donné? Disons que c'est oui. Check. Est-ce que c'est
manifestement dans l'intérêt de l'enfant que je te donne ce renseignement-là?
Check. Parfait.
À cette heure, on passe au régime de
protection particulier des régimes de la santé. Vous m'excuserez, je ne connais
pas toutes les modalités, mais il faut faire check >partout. Si on ne
fait pas check, on se retourne vers l'établissement puis on dit : Tu dois
aller chercher le consentement du parent pour que je te communique cette
information-là. Si on fait check partout, je te dis : Tu m'as demandé
quoi? Tu m'as demandé s'il était autiste? Oui, effectivement, je te confirme
qu'il y a un diagnostic, que l'enfant est autiste, donc tu peux lui attribuer la
cote nécessaire. Voici tout ce que j'ai besoin de te dire.
M. Barrette : Parfait.
Donc, il y a un intermédiaire qui vient d'apprendre que cette personne-là a un
enfant autiste.
M.
Caire
: Bien,
cet intermédiaire-là, à mon avis, il est pas mal moins dommageable que le
secrétariat de l'école X, Y qui reçoit le rapport complet du neuropsychologue
Untel qui va le communiquer à la secrétaire, qui va l'envoyer à la direction
des affaires étudiantes, qui va l'envoyer à l'autre direction, qui vont tout
regarder ça, qui va faire des copies, qu'il va le donner au tuteur de l'élève,
qu'il va le donner au directeur de niveau. C'est de même que ça se passe.
M. Barrette : Oui. Mais
là c'est une vision…
M.
Caire
: Ça
fait que moi, je m'excuse, là, mais, entre les deux, M. le député… puis là vous
m'excuserez, je deviens un peu émotif, là…
M. Barrette : Et je vois
ça.
M.
Caire
:
…mais, entre les deux, là, moi, je préfère avoir le gestionnaire de la donnée
qui s'assure que le renseignement personnel répond à la loi que d'avoir toute
l'école de Saint-Machin-Truc qui se tape le diagnostic. Entre les deux, là, je
préfère pas mal la deuxième solution.
M. Barrette : Oui, mais
qu'en est-il de la situation? Parce qu'il y a peut-être cet élément-là que le
ministre, M. le Président, n'a pas pris en considération : Peut-être que,
dans l'école, ils ont besoin de l'avoir au complet, cette évaluation-là, pour
prendre leur décision sur cote et services.
M.
Caire
:
En fait, dans le cas de la cote, non. Puis je vous dirais, essentiellement, les
différents paramètres d'analyse, la réponse à ça, c'est non. Mais là je vais me
garder une petite gêne parce que, là-dessus, je reconnais au député de
La Pinière une expertise qui dépasse nettement la mienne qui est celle
d'un parent, là, mais...
En fait, et la loi le dit, là : Je
vais vous donner strictement ce dont vous avez besoin. Puis c'est l'article
qu'on a étudié précédemment où on disait : Tout… Le moins… En fait, ce que
la loi dit, c'est que le moins je peux t'en donner, le moins je vais t'en
donner, mais je vais te donner ce dont tu as besoin. Donc, le cas qui serait
avancé par le député de La Pinière ou plus serait nécessaire, bien oui,
parce que ce qu'on veut, c'est quand même donner des services. Donc, il faut
donner à l'entité les informations dont elle a besoin pour la prestation de
services. Ça, c'est clair.
Mais, de toute façon, je reviens à ce je
disais, de toute façon, l'organisme va avoir l'information, et moi, je vous
dirais, malheureusement, très souvent, plus que ce qui est strictement
nécessaire, sinon, bien, le citoyen n'aura pas le service. Puis ça, je veux
dire, c'est même la CAI qui le disait, là. C'est sûr qu'il faut les <donner…
M.
Caire
:
…à ce que je disais,
de toute façon, l'organisme va avoir l'information,
et moi, je vous dirais, malheureusement, très souvent, plus que ce qui est
strictement nécessaire, sinon, bien, le citoyen n'aura pas le service. Puis ça,
je veux dire, c'est même la CAI qui le disait, là. C'est sûr qu'il faut les
>donner, les renseignements, sinon le citoyen n'aura pas le service.
Bon, bien, une fois qu'on a admis ça, faisons-le, faisons-le dans la meilleure
façon possible.
Puis je comprends la préoccupation du député
de La Pinière, mais ce que je veux lui dire, c'est que, pour moi, en tout
cas, là, peut-être naïvement, là, mais, pour moi, 95, là, c'est une garantie de
sécurité qui est bien supérieure à ce qu'on vit actuellement au Québec, là, en
tout cas, à ce que moi, je vis.
Puis je suis convaincu qu'il y a plein de
monde qui peuvent nous donner plein d'exemples où ils se disent : Oui, je
suis allé à la poste, puis ils m'ont demandé mon permis de conduire. Aïe! De que
c'est que tu as d'affaire à montrer ton permis de conduire à quelqu'un qui
travaille à Postes Canada pour avoir un colis recommandé? Voyons donc!
Ton numéro de permis de conduire, ton adresse, ton nom, ton prénom, la date
d'échéance, voyons donc! Mais on le fait tous. Bien oui. Le voilà, mon permis
de conduire. Pas d'affaire à voir ça. En tout cas, là je digresse un peu de la
simple question du collègue, là, je m'en excuse.
M. Barrette : Oui, mais
d'autant plus que ce n'est pas demain matin que le bureau de poste va être lié
à la Direction de l'information au ministère, au gouvernement, pour avoir cette
information-là au comptoir, là. Ça, ça n'arrivera pas, là.
M.
Caire
:
Non, mais le jour où on va avoir l'identité numérique, avec l'identité
numérique…
M. Barrette : Oui, mais,
ça, c'est une autre affaire.
M.
Caire
: …là-dessus,
puis on va marquer 18 ou plus, check, avec la photo, c'est tout ce que tu as besoin
de savoir.
M. Barrette : Oui, mais
on n'est pas là, là.
M.
Caire
:
Bien, on n'est pas là, mais on s'en vient, mais on s'en vient.
M. Barrette : Oui, tant
mieux, mais, je veux dire, je vous dis juste qu'on n'est pas là. Et puis ce n'est
pas en lien avec 95. Moi, ce que j'ai dit, là…
M.
Caire
:
Oui, oui, oui, c'est lié à 95. Oh oui! C'est ce que…
M. Barrette : Non, c'est
correct, c'est correct. Je retire ce que je viens de dire. Mais là, là, actuellement,
là, on reste encore… je reste encore avec l'inconfort qu'il n'y en pas, de
balise de jusqu'où ça peut aller. Là, on va me répondre 64, puis moi, je vais
répondre le décret, puis patati, patata.
M.
Caire
: Écoutez,
je ne peux pas être plus ouvert et transparent que je le suis présentement.
Puis je sais que vous ne dites pas le contraire, là, je ne veux pas vous faire
dire ce que vous n'avez pas dit, mais, en mon âme et conscience, là, je pense
qu'on a ici quelque chose qui va assurer une meilleure sécurité de l'information
que ce que nous demandons aux Québécois de faire présentement dans le cadre
actuel.
M. Barrette : Oui, mais c'est
parce que, M. le Président, il ne faut pas mélanger inconfort du citoyen dans
sa capacité d'avoir accès à une information et sécurité, là. Il ne faut pas mélanger
deux affaires, là.
M.
Caire
: Qu'est-ce
que tu veux dire?
M. Barrette : Quand le citoyen
va chercher sa donnée dans le dossier puis il l'amène à l'école, là, premièrement,
l'école peut avoir besoin de plus qu'un diagnostic. Parfois, il a besoin,
l'école avec son équipe d'ergothérapeutes de ceci puis de cela, a besoin de
données plus exhaustives pour… pas poser un diagnostic, mais pour proposer un
plan d'aide, là, en termes scolaires.
M.
Caire
:
Plan d'intervention.
M. Barrette : Plan
d'intervention. Bon. Alors ça, ça va toujours rester, ça. Ça ne sera pas
informatisable, ça, je pense.
M.
Caire
:
Oui, mais, à ce moment-là, ils travaillent avec le professionnel qui a posé le diagnostic…
M. Barrette :
…exhaustives pour… pas poser un diagnostic, mais pour proposer un plan d'aide,
là,
en termes scolaires.
M.
Caire
:
Plan d'intervention.
M. Barrette : Plan
d'intervention. Bon. Alors ça, ça va toujours rester, ça. Ça ne sera pas
informatisable, ça, je pense.
M.
Caire
:
Oui, mais, à ce moment-là, ils travaillent avec le professionnel qui a posé le
diagnostic. Donc là, ce n'est plus… On est dans le traitement où…
M. Barrette : Non, je
sais. Mais de dire que c'est plus sécuritaire, je ne suis pas convaincu de ça,
là.
M.
Caire
:
Moi, je pense que oui.
M. Barrette : C'est pour
ça que je dis : Il ne faut pas mélanger la facilité de navigation du
citoyen dans la documentation à fournir pour avoir un service et la sécurité
des données. Ce n'est pas la même affaire. En tout cas, moi, pour moi, là, en
santé…
M.
Caire
: Bien,
c'est-à-dire, moi, je pense qu'on offre les deux, on offre les deux. Je suis
d'accord, je suis d'accord avec le député de La Pinière, là. Il y a des… Mais
là, dans ce cas-ci très précis, avec les garde-fous qu'on met dans la loi, je
pense qu'on offre les deux.
Ceci étant dit, je ne suis pas en train de
vous dire, là, que c'est la panacée puis, à partir de là, tous nos
renseignements personnels, là, écoute, c'est… mais je pense que c'est une
amélioration significative en termes de protection des renseignements
personnels par rapport à ce qu'il se passe présentement. Et je pense que c'est
une amélioration stratosphérique par rapport à la capacité de… bien, quand ça
va être à maturité, comprenons-nous bien, là, puis je suis d'accord avec le
député de La Pinière, là, même si on l'adopte la semaine prochaine, au mois d'août,
tout n'est pas fait, là, mais, à maturité, 95 va permettre une prestation de
services qui va être significativement plus élevée en termes d'efficacité, et
de convivialité, et de disponibilité que ce qu'on voit présentement. Ça, on va
être dans un autre univers.
M. Barrette : Non. Pour
la navigation dans le système, pour l'acquisition d'information, oui, mais,
pour la qualité des services, non.
M.
Caire
:
Bien, c'est une base pour améliorer la qualité des services.
M. Barrette : Bien non.
Les services, je veux dire, quand… Tous les exemples qui ont été donnés à date,
là, c'est des exemples de validation, d'aller chercher une information
nécessaire à avoir tel document à l'étape suivante puis l'étape d'après, pour
arriver, à la fin, au service. C'est de ça qu'on a parlé à date sans exception.
Bon, le service, à la fin, là, il ne va pas être amélioré parce que le citoyen
a eu plus de facilité à naviguer dans le système pour avoir les informations
nécessaires au pourvoyeur de services à la fin. Le service, à la fin, ne va pas
être amélioré, là.
M.
Caire
:
Bien oui, il va être amélioré.
M. Barrette : Bien
voyons.
M.
Caire
:
Bien oui.
M. Barrette : Moi, là,
que je n'aie pas besoin de courir à l'État civil pour avoir une preuve que je
suis moi ou que mes enfants sont les miens, pour avoir des services d'un
ergothérapeute, ça ne va pas changer la qualité du service de l'ergothérapeute.
Ça va simplifier ma vie parce que je n'ai pas couru après un certificat, mais
ça ne change rien dans la qualité du service.
M.
Caire
:
Ça ne changera pas la qualité d'une prestation de services donnée par un
professionnel, ça, je suis entièrement d'accord avec vous. Quand je parle de
services, je parle des services qui nécessitent une interaction avec l'État.
M. Barrette : Donc, on
parle… Une interface simplifiée, je veux bien...
• (22 heures) •
M.
Caire
: Non,
mais c'est plus que ça. Tantôt, quand on a eu la discussion sur les
modifications à la Loi sur l'administration fiscale, on parlait de
validation. Puis l'exemple que je vous ai donné, c'est l'exemple de dire :
Bon, bien, qu'arrive-t-il si le gouvernement du Québec met en place un nouveau <programme
qui est basé…
>
22 h (version révisée)
<15397
M. Barrette :
...je veux bien...
M.
Caire
:
Non, mais c'est plus que ça. Tantôt, quand on a eu la discussion sur les
modifications
à la Loi sur
l'administration fiscaleV, on parlait de validation. Puis
l'exemple
que je vous ai donné, c'est
l'exemple de dire : Bon, bien,
qu'arrive-t-il si le
gouvernement du Québec met en place un nouveau >programme
qui est basé sur notamment le revenu ou, bon, différents critères? Pourquoi on
veut ces validations-là? Bien, c'est parce que moi, je suis capable d'informer
le citoyen. Bon, un jour pas trop lointain, j'espère, il y aura un dossier
citoyen pour lequel on dira : Écoutez, là, allez dans votre dossier, puis
on a fait des ajustements à votre revenu parce qu'on va vous envoyer... on a
regardé, vous répondez aux critères, vous avez droit à un supplément de revenu,
à partir de telle date on va le transférer dans votre compte. Puis le citoyen,
là, il reçoit un texto puis il dit : Bien, écoute, à partir du
1er janvier, tu vas retrouver 200 $ de plus, 300 $ de plus par
mois dans ton compte, merci bonsoir, on voulait te le dire. Cool.
Alors, oui, moi, je pense qu'il y a une
amélioration du service, dans le sens où l'état actuel ferait en sorte que le
citoyen va dire : Bien, premièrement, je suis supposé le savoir; deuxièmement,
je suis supposé faire des démarches pour savoir si je me qualifie; troisièmement,
si je me qualifie, je vais faire les démarches pour savoir comment le montant
va m'être versé. Alors, est-ce qu'on m'envoie un chèque? Est-ce qu'on verse ça
en dépôt direct dans mon compte? Donc là, je vais faire des démarches pour
qu'on me fasse un dépôt, à moins que ce soit déjà fait. Ça fait que, oui, je
pense qu'on est capable d'améliorer dans ce sens-là, mais, dans...
Mais, je comprends, là, le médecin, il ne
sera pas meilleur puis le physio, il ne donnera pas des meilleurs traitements,
c'est sûr que non, là, ça, je suis bien d'accord. Mais, dans l'encadrement
numérique, oui, on peut faire beaucoup plus et beaucoup mieux.
M. Barrette : Je vais
terminer là-dessus, M. le Président, parce que... Ce n'est pas qu'on tourne en
rond, on ne tourne pas en rond, c'est une mauvaise expression, là, mais le
ministre va toujours pouvoir me donner des exemples qui sont au bénéfice du
citoyen. L'exemple du supplément du revenu, là, tous ces exemples-là qui
simplifient la vie du citoyen en termes du chemin de croix qu'on n'a pas à
faire pour aller chercher un document pour aller à l'étape suivante qui
nécessite un autre document, puis un autre formulaire, puis le service, ça,
c'est sûr. Le ministre, et son équipe, peut me donner des exemples comme ça
jusqu'à minuit, puis c'est très bien.
M.
Caire
:
Jusqu'à 10 h 30 maximum.
M. Barrette : Jusqu'à
10 h 30.
M.
Caire
:
Parce qu'après ça le président se change en citrouille.
M. Barrette : Mais on
peut, avec consentement, ordonner jusqu'à minuit.
M.
Caire
:
Il se change en citrouille à partir de 10 h 31.
M. Barrette : Alors, ça,
c'est correct, là. Ça, c'est correct. Le problème avec les données de santé,
c'est que c'est comme la discrimination positive, hein? C'est comme la
discrimination positive. Alors, on peut avoir des situations qui sont toujours
avec un effet positif, du moins dans la perception du citoyen, et il y a plein,
plein, plein d'autres situations, puis, en général, ils sont dans des données
sensibles, la santé, où, à chaque fois qu'on divulgue des informations, c'est
perçu négativement pas le citoyen. Alors, c'est comme ça, là. C'est la vie. Elle
est ainsi faite, là. Le citoyen, la majorité des citoyens, là, quand on va leur
dire qu'on va à Revenu Québec valider son identité, je parle de la majorité, là...
il y en a qui vont... ils voient des complotistes, il y en a qui vont dire :
Ah! c'est Big Brother, mais la majorité vont dire : <Correct...
M. Barrette : …la
majorité
des
citoyens,
là, quand on va leur dire qu'on va à Revenu Québec
valider son identité, je parle de la majorité, là... il y en a qui vont... ils
voient des complotistes, il y en a qui vont dire : Ah! c'est Big Brother,
mais la majorité vont dire : >Correct. La même majorité, si on leur
dit qu'on rentre dans un hôpital, on va chercher une donnée, et quand bien même
on s'en sert avec toute la prudence et les lois qu'on a, ça va être perçu
négativement.
Mais là, de la manière que le projet de
loi est écrit, à 23, bien… À chaque fois, dans les articles précédents, où j'ai
dit : Oui, mais jusqu'où ça peut aller? Ça peut aller à, bon, un décret. À
date, c'est juste de la validation. Mais, quand on arrive à 23, là, on a… vous
avez moins cette assurance-là que ça va être limité à telle affaire. D'ailleurs,
le meilleur exemple, c'est que vous n'avez pas pris d'exemple comme ça. On a
commencé par Revenu Québec, là, validation, validation, validation. On est allés
à la RAMQ, adresse, adresse, adresse. C'est tout vrai, tout vrai. Là, on arrive
à Santé et services sociaux, oups! Là, on a moins d'exemples précis, on a moins
de limitations assumées et affirmées à cette étape-ci de la progression du projet
de loi n° 95.
M.
Caire
:
Parce qu'il y a plus de cas où on peut donner des services.
M. Barrette : Bien oui.
M.
Caire
: Oui,
mais moi, je… Puis là j'aimerais ça, peut-être, juste que mon collègue de La Pinière…
Puis je le sais, là, que, tu sais, il a une expérience indéniable en la
matière, puis lui-même disait, là, que ce que 95 fait, il voulait le faire en
santé. Bon. O.K. Alors, à ce moment-là, qu'est-ce que 23 fait de trop par
rapport à ce que lui aurait voulu faire? Tu sais, je veux dire, je ne sais pas
si ma question est claire...
M. Barrette : Elle est
très claire.
M.
Caire
: Puis
ce n'est pas un piège, là. Ce n'est pas un piège, là.
M. Barrette : Non, non,
non.
M.
Caire
:
On jase, là.
M. Barrette : Elle est
très claire. Elle est vraiment très claire. Ce que je souhaitais faire, O.K., c'est…
Parce que ce n'est pas la même optique. L'optique que moi, j'avais… O.K. Je
recommence. Ce que 95 fait n'a pas nécessairement la même finalité que
j'avais et va beaucoup plus loin que, moi, où j'allais. Moi, ce que je faisais,
là, c'était essentiellement limiter à l'utilisation des données de santé et de
certaines autres données. O.K.?
Vous autres, vous allez plus loin, là. Vous
êtes dans le quotidien des individus. Moi, là, quand je proposais ce que
j'avais proposé, là… Puis je pense que ce qui est proposé, actuellement, avec
95, c'est bien correct, là. Tous les exemples qui ont été donnés, avoir accès,
la validation de l'identité à une place, et ainsi de suite à l'autre place, je
trouve que ça tombe sous le sens. Ce n'était pas la même chose que je
souhaitais faire, par exemple, avec les données de santé, qui était un accès à
ceux qui demandent des analyses et qu'on ne donne pas la donnée. L'objectif,
pour moi, <était…
M. Barrette : …de
l'identité à une place, et ainsi de suite à l'autre place, je trouve que ça
tombe sous le sens. Ce n'était pas la même chose que je souhaitais faire,
par
exemple, avec les données de santé, qui était un accès à ceux qui demandent des
analyses et qu'on ne donne pas la donnée. L'
objectif, pour moi, >était
d'avoir une espèce de dépôt de données qui pouvaient être... qui pouvaient être
pas croisées mais pas loin avec d'autres données, mais pas toutes, et base de
données à laquelle on peut… que l'on peut interroger. Et l'interrogation venait
de l'extérieur, du gouvernement mais à l'interne, ou des chercheurs, ou même
d'une entreprise qui posent une question. Ils n'ont pas accès à la donnée. La question
est gérée à l'interne par ceux qui ont la compétence, et la réponse est donnée
à ceux qui l'ont posée.
Alors, ça, ça couvrait tout ce qui était
intelligence artificielle, entreprise privée, «Big Pharma», chercheurs
académiques, et ainsi de suite. Parce qu'eux autres n'avaient jamais entre les
mains la donnée, mais il y avait un endroit dans l'État où on pouvait poser la
question à la base de données. Ça, c'est plus loin en termes de croisement de
données que ce que vous faites, vous autres, c'était plus loin, mais ça restait
sous l'emprise d'un nombre limité d'individus. J'avais estimé que des gens
comme l'Institut de la statistique du Québec, qui est une boîte d'analyse de
données, puissent être le maître d'oeuvre de ça, pas tel organisme, puis tel
organisme, puis tel organisme. Vous voulez avoir une question, là? Vous allez
passer par ce hub-là et puis vous allez avoir votre réponse. Puis le hub est
fermé, là. C'est... vous posez votre question, là, puis on va vous donner la
réponse.
C'est un petit peu différent de ce que 95
fait parce que ce n'est pas la même finalité. Ma finalité, moi, était beaucoup
plus dans une gestion de mégadonnées que de pain quotidien tel qu'illustré par
les exemples que vous donnez. Peut-être que les deux sont complémentaires,
s'ajoutent l'un à l'autre.
M.
Caire
:
Bien, c'est-à-dire que 95 considère le fait que des organismes publics qui ne
sont pas du réseau de la santé doivent, dans la prestation de services, avoir
accès à certains renseignements de santé.
M. Barrette : Oui, mais
moi, je ne conteste pas ça, M. le Président…
M.
Caire
: Mais,
si je peux juste finir, parce que… Puis, dans le fond, la philosophie de 95, c'est
de dire : Qu'est-ce qui est le mieux? Est-ce que c'est mieux de
recollecter l'information auprès du citoyen?
M. Barrette : Non.
M.
Caire
:
Ou est-ce que c'est mieux de valider, dans notre propre actif à nous, si on n'a
pas cette information-là déjà, pour la communiquer à quelqu'un qui, de toute
façon, va devoir l'avoir soit du gestionnaire de la donnée numérique
gouvernementale, soit du citoyen lui-même? Mais il y a quelqu'un qui va lui
fournir cette donnée-là. Donc, la question n'est pas de savoir : Va-t-il
avoir accès à la donnée? La question, c'est : Va-t-il avoir… Qui va lui
donner accès à la donnée?
Donc, c'est ça, dans le fond, que 23 vient
faire. 23, il vient confirmer <le…
M.
Caire
:
…numérique gouvernemental,
soit du citoyen lui-même? Mais il y a
quelqu'un qui va lui fournir cette donnée-là. Donc, la question n'est pas de
savoir : Va-t-il avoir accès à la donnée? La question, c'est :
Va-t-il avoir… Qui va lui donner accès à la donnée?
Donc, c'est ça, dans le fond, que 23
vient faire. 23, il vient confirmer >le fait qu'il y a des organismes
publics autres que la Santé, donc… Parce qu'évidemment, données de santé puis
la santé, là, c'est assez évident que c'est oui, là. Mais, en dehors du
périmètre de la santé, il y a d'autres… Puis j'ai donné un exemple, mais, tu
sais, il y en a probablement plein d'autres. On a parlé de la SAAQ, on a parlé
des écoles. Il y a plein d'autres — mais je veux juste
compléter — il y a plein d'autres organisations qui ont besoin de
données de santé, qui vont les collecter, qui vont les conserver, qui vont… Ça
va faire partie de leur actif à eux. Bien, ce qu'on souhaite faire avec l'idée
des sources officielles de données, c'est, justement, dire : Regarde, ne
stocke pas de la donnée de santé, ne collecte pas de la donnée de santé. À
moins que nous ne l'ayons pas, on va te la fournir, parce que ça va
effectivement faciliter la vie du citoyen. Puis on va te la fournir dans sa
plus simple expression, donc le strict minimum, parce que ça va assurer une
meilleure sécurité de ladite donnée.
M. Barrette : M. le
Président, je ne le sais pas, si le ministre a vraiment lu l'article 19,
qui est modifié, là, par 23. Euh... c'est-à-dire, je m'excuse…
M.
Caire
:
Oui, oui, c'est l'article 19, auquel on ajoute le paragraphe 20°,
là.
• (22 h 10) •
M. Barrette : Oui, c'est
ça, c'est par 23, oui. Je ne sais pas s'il l'a lu, là. Il faut qu'il le lise.
19, là, dans toutes les causes qui vont à la cour dans le système de santé, là,
19 est cité, toujours, toujours, toujours. Puis, quand on regarde 19, là, et
qu'on parle d'accès à la donnée, là, bien, j'invite le ministre à regarder
chacun des éléments qui sont là, puis, quand il ne le sait pas, qu'il aille
voir la loi, à quoi ça correspond, là. C'est toujours de l'enquête, de la vérification
du professionnel, de la recherche comme l'INESSS, et ainsi de suite, le Collège
des médecins, les infirmières, et ainsi de suite, là. La donnée clinique, là,
dans la société québécoise, là, c'est… il y a des…
Moi, je n'ai jamais compris ceux qui
capotaient à ce point-là pour ce qui est de Revenu Québec, là, mais je peux le
comprendre quand je regarde comment les gens capotent dans de la… comme c'est
illustré par 19. 19, là, c'est «ze» article en termes de protection de la
donnée dans Santé et Services sociaux. Et les... 19, ce sont, énumérées là, là,
toutes les circonstances où on peut aller voir des données, et, à 99 %…
95 %, parce que, si je fais le calcul sur 20, c'est 1, à 95 %, ce
sont des circonstances d'enquête ou de recherche, sauf un…
M.
Caire
:
Oui, c'est ce que je vois, là.
M. Barrette : …sauf un,
qui est 19, mais c'est aussi apparenté aux enquêtes, parce que, quand on permet
d'avoir accès à des données <cliniques…
M. Barrette : …c'est
1,
à 95 %, ce sont des circonstances d'enquête ou de recherche, sauf un…
M.
Caire
:
Oui, c'est ce que je vois, là.
M. Barrette : …sauf
un, qui est 19, mais c'est aussi apparenté aux enquêtes, parce que, quand on
permet d'avoir accès à des données >cliniques dans la jeunesse, c'est
pour des cas de DPJ, puis on peut comprendre pourquoi. Le reste, là, c'est un
autre univers. On ne peut pas, dans le monde d'aujourd'hui, avoir accès à ça.
Et là, quand arrive 20, 20, ça peut faire
peur à du monde parce que, 20, on n'est plus dans la validation, là, 20, on
ouvre la porte à quelque chose qui n'est pas identifié. C'est ça qui me rend
mal à l'aise. Ça ouvre la porte à quelque chose qui n'est pas identifié.
M.
Caire
:
Mais là je ne peux pas être d'accord, puis j'explique. Puis je le vois, 19, là,
puis c'est vrai. Mais la prémisse de base, M. le Président, puis je veux savoir
si le collègue de La Pinière la conteste, c'est que, dans une prestation
de services, l'organisme public va avoir le renseignement de santé. Il va
l'avoir. Alors, si on ne conteste pas ça, puis je vais laisser le collègue de La Pinière
répondre, il va l'avoir. C'est une certitude, c'est une absolue certitude.
Parce que, sinon, il n'y a pas de prestation de services, il n'y en a pas. Ça
fait que son choix, c'est : tu as le service, tu me communiques les renseignements
de santé; tu ne me communiques pas les renseignements de santé, tu n'as pas le
service. C'est ça, le choix. Il n'y en a pas d'autre. Il n'y en a aucun autre.
Aucun.
Et donc ce que 20 dit, puis par rapport à
19, qui dit : On ne peut pas communiquer des renseignements de santé, sauf
si, bien là, dans 20, on vient dire quoi? On vient dire : Sauf si c'est
une source de données officielle dont l'objectif est de communiquer un renseignement
de santé à un organisme qui, de toute façon, va l'avoir. Il va l'avoir. Il va
l'avoir, parce que la seule façon de l'empêcher de l'avoir, c'est de refuser le
service, c'est de ne pas aller chercher le service. Il n'y en a pas d'autre. Je
veux dire, si vous le voulez, votre permis de conduire, là, vous allez devoir
me fournir les preuves dont j'ai besoin. Si vous la voulez, votre cote puis
l'argent qui va avec, là, vous allez devoir me fournir des renseignements de
santé pour me prouver que vous en avez besoin. Si vous voulez avoir une
exemption pour handicap ou la... vous allez me les fournir, les renseignements
de santé. Vous n'avez pas le choix.
M. Barrette : O.K.
M.
Caire
:
Non, mais est-ce qu'on accepte ça? Parce que, si on n'accepte pas ça, la discussion,
elle s'en va nulle part. Si on accepte ça, là on jase.
M. Barrette : Oui. O.K.
J'accepte ça en partie, O.K.? Et la raison pour laquelle je le dis, «en partie»,
je reviens à la base de ma critique, qui est que 95 n'est pas assez précis dans
<ses…
M.
Caire
:
...si on accepte ça, là on jase.
M. Barrette : Oui.
O.K.
J'accepte ça en partie,
O.K.? Et la raison pour laquelle je le dis, «en
partie», je reviens à la base de ma critique qui est que 95 n'est pas assez
précis dans >ses possibilités, O.K., jamais, à maturité, jamais, à
maturité, 95 ne va permettre de donner accès à une donnée à ce point-là limitée
pour une circonstance donnée. Tous les exemples, M. le Président, que le ministre
me donne, sans exception, puis là je vais parler informatique, sont des exemples
granulaires. Une information : Il porte-tu des lunettes? Il est-u
épileptique? Il a-tu ci, il a-tu ça? Puis il a-tu besoin de validation pour son
identité... Voyons, comment qu'on appelle ça? Le certificat de naissance, là,
j'ai oublié le nom, là, d'aujourd'hui, là. C'est granulaire.
Pour un service, là, un service, puis là
je reprends l'exemple personnel du ministre, comme celui-là, son exemple, ou un
service comme sa collègue de Soulanges, c'est un dossier, c'est un dossier, ça
ne peut pas être granulaire. Ça ne sera jamais une ligne, un mot, trois mots,
une phrase. Ça va être un dossier. Le p.l. n° 95
ne fera jamais ce niveau-là.
Maintenant, si on veut que 95 fasse ça,
bien là je veux bien, là, mais je ne suis pas sûr que c'est la bonne idée. Et
là, quand on arrive là, bien là je ne suis pas sûr que la donnée est plus
sécuritaire quand c'est rendu suffisamment complet, et ainsi de suite, pas
convaincu de ça. Mais 95 ne fera pas ça, là.
M.
Caire
:
Mais pourquoi il ne ferait pas ça?
M. Barrette : Bien, c'est
parce que ce n'est pas granulaire. Elle va être construite comment, la requête?
Ça va avoir l'air de quoi? Ça va être un formulaire.
M.
Caire
: Ça, M.
le député, fiez-vous sur moi, là, vous pouvez interroger, il n'y a pas de
limite, il n'y a pas de limite. Une requête...
M. Barrette : Bien, il
n'y a pas de limite... Non.
M.
Caire
: Non,
non, non. Mais là vous tombez dans mon domaine à moi, là.
M. Barrette : Absolument.
M.
Caire
: Interroger
une base de données, là, il n'y a pas de limite à la question que vous pouvez
poser.
M. Barrette : Très bien.
Je m'en vais...
M.
Caire
: Du très,
très large, là, je sélecte étoile «from» étoile, là, jusqu'à je veux avoir le
grain de beauté de ti-clin de Saint-Pamphile dans telle région.
M. Barrette : O.K.
Prenons... J'ai pris l'exemple de la députée de Vaudreuil, puis c'est public,
elle est allée à Tout le monde en parle, j'étais là, à côté d'elle, puis
aujourd'hui elle est députée. Elle est députée, en passant, parce que j'ai mis
en place un programme. Bon. Tant mieux pour elle. Mais, dans son programme, là,
dans le programme qui lui permet d'être ici, à l'Assemblée nationale, là, il
faut déterminer si son enfant, qui est très malade, est capable de manger seul,
socialise, est capable de faire <ses...
M. Barrette :
...député, en passant,
parce que j'ai mis en place un
programme.
Bon. Tant mieux pour elle. Mais, dans son
programme, là, dans le
programme qui lui permet d'être ici, à l'Assemblée nationale, là, il faut
déterminer si son enfant, qui est très malade, est capable de manger seul,
socialise, est capable de faire >ses choses, ses besoins quotidiens, est
capable de parler, communiquer aisément, pas aisément, a un handicap physique,
non. Ça, ce sont des évaluations de professionnels qui sont colligées
manuellement et qui ne sont pas codifiées. Elles sont colligées mais pas codifiées.
Et là ça demande une appréciation globale pour donner une cote. Et je comprends
qu'en informatique on peut faire bien des questionnaires, là, mais... puis peut-être
qu'une intelligence artificielle réglera ça...
M.
Caire
:
Vous pouvez déjà le faire.
M. Barrette : ...mais là,
aujourd'hui, là, ça ne marche pas de même, en partant, parce que la donnée n'est
pas granulaire. Elle ne l'est pas.
On peut prendre un cas plus simple,
CNESST. CNESST, là, là on s'en va au bureau des experts, là, puis le bureau
d'expertise, là, bien, lui, il doit déterminer le déficit. Le déficit, là, c'est
parce que... ça ne se questionne pas, là. Ça, la seule question qu'on peut
poser numériquement, là, c'est : C'est quoi, le score final? C'est la
seule affaire. On ne peut pas aller plus loin que ça.
M.
Caire
:
Non.
M. Barrette : Bien, c'est
parce que tout ne se met pas dans un formulaire.
M.
Caire
:
Non, non, mais faire de l'analyse de données non structurées, je suis désolé, M.
le député, là, de vous contredire, mais, aujourd'hui, là, ce n'est pas un
enjeu, là.
M. Barrette : «Boy» de «boy».
M.
Caire
:
Ce n'est pas un enjeu.
M. Barrette : Si ce genre
de données là n'était pas un enjeu, là, hein, ce n'est pas compliqué, là, il...
M.
Caire
:
Non, mais, je veux dire, ce n'est pas un enjeu technologique. Restons...
M. Barrette : Non, non. Justement,
j'allais là, là. Si ce n'est pas un enjeu technologique, là, on ferme les cours
de justice, là. On remplace les avocats puis les juges par un algorithme, là. Et
puis, en médecine, là, on met un ordinateur. Aïe! M. Untel, dites-moi où
vous avez votre bobo. Est-ce que votre bobo vous fait mal le matin, le soir?
Est-ce que vous transpirez avec le bobo dans...
M.
Caire
:
Mais là je m'excuse, monsieur...
M. Barrette : Bien, tu
sais...
M.
Caire
: ...puis
c'est juste que, là, j'ai complètement... Moi, je suis perdu, là. Je ne sais
pas du tout, là.... Je ne sais plus de quoi on parle.
• (22 h 20) •
M. Barrette : Le
problème... Oui, ce dont on parle, c'est que 95 visait. 19 montre à quel point
il y a des données sensibles, puis on les permet sans le contentement dans des situations
très particulières. C'est ça, 19. On a accès à des données, là, quand il y a un...
voyons, un ordre professionnel, une cour de justice, une poursuite, de la
recherche, de la jeunesse, et là, à 95, c'est ouvert. Là, vous allez me dire...
puis je dis...
M.
Caire
:
Non. Bien non.
M. Barrette : Bien oui. Vous...
M.
Caire
:
Bien non. Non. Bien non. Pantoute, pantoute. M. le Président, la prémisse de
base était et demeure — et mon collègue a dit : Je suis d'accord
partiellement — la prémisse de base demeure : le renseignement
de santé est nécessaire à la prestation de services, et l'organisme va l'avoir,
sinon il n'y a pas de prestation de services. C'est la prémisse de base. Donc,
on ne parle pas d'ouvert, là. Un instant, là. Ce n'est pas...
Puis ça, c'est superimportant, là, parce
que je ne veux pas non plus qu'on commence à dire aux citoyens : Bien là...
M. Barrette : Ce n'est
pas ça que je dis, là.
M.
Caire
:
...n'importe quel «ti-clin» va avoir accès à votre dossier de santé, puis c'est
bar ouvert. Pantoute. Pantoute, là.
M. Barrette : Bien non,
ce n'est pas ça que je dis. Ce que je dis, M. le Président, là, c'est que,
contrairement à tous <les...
M.
Caire
:
…sinon il n'y a pas de prestation de services. C'est la prémisse de base. Donc,
on ne parle pas d'ouvert, là. Un instant, là. Ce n'est pas...
Puis ça, c'est superimportant, là,
parce que je ne veux pas non plus qu'on commence à dire aux citoyens :
Bien là...
M. Barrette : Ce n'est
pas ça que je dis, là.
M.
Caire
:
...n'importe quel «ti-clin»va avoir accès à votre dossier de santé, puis c'est
bar ouvert. Pantoute. Pantoute, là.
M. Barrette : Bien
non, ce n'est pas ça que je dis. Ce que je dis, M. le Président, là, c'est que,
contrairement à tous >les autres articles précédents, tous les exemples
qui sont donnés sont très spécifiques, puis ce n'est pas le cas quand on arrive
à 23.
Alors, moi, quand je regarde ça, je me dis :
Ah! là, il y a quelque chose, O.K., je vais dire plus ouvert que précédemment.
Puis ce n'est pas par hasard que 19 existe, ce n'est pas par hasard. Puis on
vient changer 19, en plus. Alors…
M.
Caire
:
Bien, c'est parce que 19 est l'article qui dit qu'un renseignement de santé, il
est confidentiel, on ne peut pas y avoir accès, sauf si. On ne peut pas le
transmettre, sauf si. C'est cet article-là qui dit ça. Puis nous, on rajoute la
notion de la source officielle de données, parce que la source officielle de
données est la source qui va permettre aux organismes publics pour qui c'est
requis, pour qui c'est permis par leur loi constitutive et à travers le prisme…
Puis je sais que le député de La Pinière, il me trouve tannant un peu avec
ça, mais, à travers 64... Puis c'est important, 64, parce qu'il y en a, des
garde-fous, là. Ce n'est pas comme s'il n'y en avait pas, il y a des garde-fous
à travers les lois de protection.
C'est pour ça que je dis : La
finalité, là, dont on discute, là... puis, pour moi, là, c'est ça, la finalité,
c'est de dire : Est-ce qu'on permet au gestionnaire de la donnée numérique
gouvernementale de fournir une information à un organisme public qu'il va de
toute façon avoir ou on ne lui permet pas? Ce faisant, on dit à nos organismes
publics : Bien, continuez à demander aux citoyens de vous fournir les
renseignements qu'il vous fournit dans le mode actuel. C'est ça, le débat, là.
23, là, c'est ça, le débat. C'est juste ça, mais c'est tout ça.
Puis la différence, c'est
qu'effectivement, dans les données de santé, il y a différents usages, c'est
vrai. Là-dessus, le député de La Pinière dit : Bien, quand vous
arrivez sur la loi de l'administration fiscale, vous êtes très restrictif,
c'est des validations. Mais c'est parce que c'est ça qu'on fait. La prestation
de services des organismes publics au regard des renseignements fiscaux, c'est
de la validation. Ça fait que ce que nous faisons avec 95, c'est ce qu'il se
fait dans l'univers actuel du gouvernement, mais en mode où on va simplifier la
vie du citoyen.
Avec RAMQ, l'exemple que donnait M. Rodrigue,
c'est les adresses. Pourquoi? Parce que c'est ça qu'il se fait présentement,
mais dans un mode 100 fois plus complexe. 95 vient simplifier la chose,
rendre ça plus fluide. Pourquoi 23? Parce que ça se fait, ça se fait. Ça va se
continuer, à se faire.
Alors, nous, le législateur, la question
qu'on doit se poser, c'est : Comment ça se fait? Est-ce que l'organisme va
pouvoir interroger son <actif…
M.
Caire
:
…rendre ça
plus fluide. Pourquoi 23? Parce que ça se fait, ça se fait.
Ça va se continuer, à se faire.
Alors, nous, le législateur, la
question qu'on doit se poser, c'est : Comment ça se fait? Est-ce que
l'organisme va pouvoir interroger son >actif ou on se dit : Non,
non, cette donnée-là est trop précieuse? Trop précieuse, parfait, mais je vais
la demander au citoyen, parce qu'elle a beau être bien précieuse, moi, j'en ai
besoin. Puis, si je ne l'ai pas, il n'y a pas de prestation de services. Puis
là le citoyen, il va dire : Voyons, tabarouette! Pourquoi vous me demandez
ça? Vous l'avez. Ah! non, c'est trop précieux, ça, on ne pouvait pas. O.K., ça
fait que, tout le reste, tu peux, mais pas ça? Bien oui.
Alors, c'est ça, la question, c'est ça, la
question. Puis, pour moi, là, l'esprit de 95, là, c'est exactement ça.
Puis 23 est exactement dans l'esprit de 95. Donc, est-ce qu'on
continue à demander aux citoyens de courir pour nous fournir une information
qu'on possède ou est-ce qu'on s'autorise à se poser la question à nous-mêmes?
Le Président (M. Simard) :
D'autres remarques sur l'article 23?
Une voix
: Il est
content.
Le Président (M. Simard) :
M. le député de Rosemont.
M. Marissal : Juste pour
vérifier si j'ai encore le don de la parole...
M.
Caire
:
Normalement, oui.
M. Marissal : ...en cette
très longue fin de soirée. Bien, on n'a plus beaucoup de temps, puis je pense
qu'on a fait largement le tour de la question, mais je ne suis pas d'accord
avec le ministre quand il semble décrire le fait pour les citoyens de trouver
leurs propres renseignements personnels, que c'est à chaque fois un chemin de
croix, un calvaire ou l'équivalent de monter les marches de l'oratoire Saint-Joseph
à genoux dans du verre brisé. Franchement, là, commander son certificat de
naissance, là, au registraire de l'état civil, ce n'est quand même pas... ce n'est
quand même pas si pire que ça, là. Comme traversée du désert, on a vu pire, là.
Je comprends, après, qu'il peut y avoir toutes sortes de problèmes dans la
gestion de la donnée, puis, des fois, ça se perd, puis qu'on nous la redemande
en double, mais il va falloir trouver un meilleur exemple que ça pour ouvrir
des données comme celles de la Santé.
Franchement, là, moi, j'ai eu à faire,
encore récemment… aller rechercher des documents, ce n'est pas compliqué, ce
n'est vraiment pas compliqué. Ma mère de 87 ans, presque 87 ans le
fait aussi facilement, elle l'a fait récemment. Bon, vous me direz qu'il faut
encore qu'elle prouve son identité à 87 ans, là, mais ça, c'est autre
chose.
Mais, blague à part, bien, c'était
compliqué quand j'étais adolescent puis enfant parce que, pour la petite
histoire, puis on va finir là-dessus, ça va être léger, je n'étais pas baptisé.
Puis un gars qui est né en 66, au Québec, qui n'est pas baptisé, là, c'était
une rareté. C'était…
M.
Caire
:
Non, non, c'était un suppôt de Satan.
M. Marissal : Oui. D'ailleurs,
j'ai déjà ma place en enfer, je suis sûr. Et, en fait, dans la petite école où
j'ai grandi, à Granby, il y avait deux enfants pas baptisés, mon frère et
moi. Puis c'était compliqué parce qu'à l'époque tout fonctionnait avec le
baptistaire. Les plus jeunes, ici, ne savent pas de quoi je parle, là, mais tu
n'avais pas de baptistaire, tu n'existais <pas…
M.
Caire
:
…Satan.
M. Marissal : Oui.
D'ailleurs, j'ai
déjà ma place en enfer, je suis sûr. Et en fait, dans
la petite école où j'ai grandi, à Granby, il y avait deux enfants pas
baptisés, mon frère et moi. Puis c'était compliqué parce qu'à l'époque tout
fonctionnait avec le baptistaire. Les plus jeunes, ici, ne savent pas de quoi
je parle, là, mais tu n'avais pas de baptistaire, tu n'existais >pas.
Puis le baptistaire faisait foi de ton identité, alors que ce n'était, ni plus
ni moins, que ta carte de membre de l'Église catholique, en fait.
Puis, quand je suis allé chercher mon
permis de conduire à 16 ans, on n'a pas voulu me le donner, puis ça a pris
48 heures de délibération avec le bureau des permis de Granby, à l'époque,
parce que, comme je n'avais pas de baptistaire, je n'avais pas d'identité. Puis
ils n'avaient jamais vu ça, un certificat de naissance, que j'étais allé
chercher, à l'époque, de haute lutte, au palais de justice, parce que c'était
compliqué, il n'y avait pas de registraire de l'état civil encore. Tout ça pour
dire que je suis bien vieux, mais qu'aujourd'hui ce n'est pas si compliqué que
ça.
Je comprends l'argument RAMQ parce qu'il y
a une banque de données d'adresses, notamment, puis on peut la centraliser,
mais, dans les hôpitaux… Ouf! Ça ne passera pas bien, ça, surtout que vous
dites, le projet de loi, prévoit la situation où un établissement agit
comme source officielle de données numériques gouvernementales. Soyons
honnêtes, là : tous les hôpitaux vont être désignés sources, parce qu'il
n'y en a pas tant que ça, là.
M.
Caire
:
Non. Oui, mais non.
M. Marissal : Bien,
peut-être pas le petit hôpital, là, de fond de rang, là, mais c'est sûr que les
gros hôpitaux, là, vont tous devenir des sources officielles.
M.
Caire
:
Les CISSS.
M. Marissal : Ça fait que
qu'est-ce qu'on va bien aller chercher d'information là qu'on n'a pas à la
RAMQ? De un. Puis, de deux, on est dans une autre source, une autre couche, là,
d'information, me semble-t-il. Je ne suis pas convaincu que ça sert juste à
accélérer la transmission de données que les gens, de toute façon, pourraient
donner. Moi, je vois quelque chose là qui est glissant.
Après ça, on dit : Bon, il va y avoir
un décret. Le décret va être public, il va être débattable. O.K. «Fine». On est
passés par là, on a fait tout ce chemin-là. Ensuite, il y aura le projet de loi
n° 64 et la CAI qui veillera au grain. O.K. Soit. Mais, on reprendra ça,
je présume, demain, moi, j'ai un problème avec 23. En tout cas, dans cet
état-là actuel, je ne voterais pas pour. Ce n'est pas grave, là, mais je
m'abstiendrais, assurément. Et je ne suis pas convaincu, en tout respect, des
explications que je viens d'avoir, par rapport à ça, en tout cas.
M.
Caire
:
Bien, écoutez, M. le Président… Bien, d'abord…
M. Marissal : Je vous ai
laissé 34 secondes.
M.
Caire
:
Oui, hein? C'est bien. Je ne suis plus habitué d'avoir… Mais, bien, écoutez,
sur le fait que ce n'est pas si pire que ça, en tout respect pour le collègue,
ça, ce n'est pas quelque chose que moi, j'accepte, dans le sens où… Puis je ne
dis pas qu'il l'accepte, là, comprenons-nous bien. Mais, tu sais, je veux dire,
s'il y a moyen de faire autrement, et il y a moyen de faire autrement, moi, je
pense que c'est au bénéfice du citoyen.
Sur 23, je ne partage pas le point de vue
des collègues. Je pense que les garde-fous sont majeurs, sont importants. Mais
on reprendra ça demain, M. le Président, visiblement.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, chers collègues, j'ai la tâche très ingrate de vous informer
qu'il est 22 h 30 et que nous devons ajourner nos travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 30)
22 h 30 (version révisée)
<485
M.
Caire
: …les garde-fous sont majeurs, sont
importants.
Mais on reprendra ça demain, M. le Président, visiblement.
RLe Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, chers
collègues, j'ai la tâche très ingrate de
vous informer qu'il est 22 h 30 et que nous devons ajourner nos
travaux sine die.
(Fin de la séance à 22 h 30)R
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