(Onze heures vingt-quatre minutes)
Le
Président (M. Simard) :
Alors, chers amis, nous voilà à nouveau réunis afin de réfléchir et de
travailler ensemble concernant
le projet de loi n° 3, Loi visant l'instauration d'un taux unique de
taxation scolaire.
Alors, Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements aujourd'hui?
La
Secrétaire : Oui, M. le Président. Alors, M. Fortin
(Pontiac) est remplacé par Mme Rizqy (Saint-Laurent) et M. Ouellet (René-Lévesque) est
remplacé par Mme Hivon (Joliette).
Étude
détaillée (suite)
Le
Président (M. Simard) :
Merci. Donc, au moment d'ajourner nos travaux hier, les discussions portaient
sur un amendement proposé par M. le député de Robert-Baldwin. Cet amendement porte sur l'article 301... pardon,
303.1 de la Loi sur l'instruction publique, qui est un article introduit
par l'article 4 du projet de loi.
Alors, y aurait-il
d'autres interventions concernant cet amendement? Sans en faire une obligation, M. le député de Robert-Baldwin...
M. Leitão : Je pourrais peut-être
rapidement...
Le Président (M. Simard) : ...auriez-vous
l'amabilité de... Oui?
M. Barrette : Je m'excuse
d'être quelques secondes en retard, M. le Président, mais, lors de notre
séance, on...
Le Président (M. Simard) : M.
le député de La Pinière... Je dis qui vous êtes pour les fins de notre
verbatim.
M. Barrette : Oui, mais je
me... C'est parce que vous avez fait un appel à d'autres commentaires. J'allais
vous souligner que nous avons terminé la dernière séance sur une question et
que j'avais vraiment senti et perçu beaucoup d'enthousiasme
de la part du ministre pour y répondre. Comme, hier, nous n'avons pas eu la
réponse, bien là, j'aimerais l'avoir.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. le ministre, à vous la parole.
M. Girard
(Groulx) : En toute franchise et vraiment, j'essaie d'être sincère
dans mon engagement public, je ne me souviens pas de la question.
M. Barrette : Ah! bien, c'est
parfait. Je vais la reposer, à ce moment-là, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. le député de La Pinière, à vous la parole.
M. Barrette :
Je me rappelle avoir fait une citation qui m'a valu un article 221, que
vous avez rejeté, de la part du collègue...
Une voix : 211.
M. Barrette :
211, pardon, que vous avez rejeté, parce qu'évidemment ayant utilisé une
citation claire où, entre guillemets, c'étaient les mots du ministre...
Bien, je vais
reposer ma question parce que l'objet de ma question était la citation claire
du ministre. Je lui avais posé deux questions. Ma première, c'est : Est-ce
que je dois comprendre que sa vision économique est basée sur la théorie
du ruissellement? Et je lui ai posé en
question subsidiaire, après l'intervention du 221, que vous avez rejetée, ce
qui ne m'a pas surpris, je lui ai
posé la question bien simple : Il y a-tu un pays dans le monde où la
théorie du ruissellement a fonctionné, dans le sens où il l'invoque,
lorsqu'il dit que les loyers vont baisser?
Et, si je ne me trompe pas trop dans le
verbatim, là, le ministre m'a quasiment dit... puis là je ne suis pas sûr, M.
le Président, mais je vais m'approcher du commentaire qu'il a fait.
Le Président (M. Simard) : On
va se fier sur vous, M. le député.
M. Barrette :
J'aurais bien des choses à dire. Alors, moi, comme je suis une personne d'un
naturel curieux, bien, j'attends.
Le
Président (M. Simard) : Merci beaucoup, M. le député. M. le
ministre.
M. Girard
(Groulx) : Ça commence à me revenir, où nous étions. Vous m'avez
parti, là. Merci.
M. Barrette :
Je suis prêt.
M. Girard
(Groulx) : Dans l'énoncé qui avait été fait hier, là, vous aviez
construit une citation à partir de...
M. Barrette :
Bien non, j'ai lu une citation.
M. Girard
(Groulx) : Non, non, vous aviez construit une position de ma part à
partir de deux choses que j'avais dites dans des contextes différents.
Alors, ça, je veux mettre ça au clair. Alors, je n'endosse pas votre composition.
D'autre
part, vous m'avez demandé si j'étais un adepte du ruissellement. Non. Bon, et
ensuite vous m'avez demandé s'il y a
un pays dans le monde où le ruissellement fonctionne. Bien, il y a certainement
des cas, des situations particulières où,
oui, baisser les impôts de ceux qui en paient le plus en vertu de leurs revenus
a favorisé l'économie en général. Alors, je n'ai pas de situation particulière à vous citer, là. Et je pense
qu'on avait parlé de nuances, là. Ça ne sert à rien d'être tout blanc,
tout noir puis de dire qu'il n'y a jamais eu aucun cas et aucun pays, là.
Alors, je m'arrête ici.
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Barrette :
Puisque le ministre, M. le Président... honnêtement, là, puis c'est sans malice
que je le dis, on a de la misère à suivre le fond. Je comprends, la
mesure est simple, la mesure. Puis nous, on propose un amendement qui est simple aussi. Essentiellement, là, on en a proposé
un qui est celui de l'indexation, là. C'est simple, ce n'est pas compliqué.
Mais j'ai de la misère à le comprendre. J'essaie de raccorder les fils, là.
Si
on fait quelque chose, on est... Le gouvernement du Québec légifère.
L'Assemblée nationale, c'est l'endroit du débat où on questionne la
logique puis on veut améliorer les choses pour la finalité. Alors, ici, on a
une mesure qui est ultrasimple. On a un
amendement qui... On a eu des amendements qui sont ultrasimples. On a eu le
précédent, on a celui-là actuel dont on débat, mais les deux touchent la
même affaire. C'est le même fond, le fond étant l'équité. Bon.
Et
là nous, on trouve qu'il y a de l'iniquité puis on veut améliorer le projet de
loi. D'ailleurs, le ministre acquiesce à ça un peu puisqu'il est censé être en période de réflexion pour
l'amendement précédent qui est suspendu. Mais là le ministre vient nous
dire qu'il a de la misère à me suivre puis qu'il a été essentiellement cité
hors contexte.
• (11 h 30) •
Alors
là, là, avant de me lancer 221, je vais quand même relire la citation de
l'article, qui est claire. Elle ne peut pas être plus claire que ça : «Le
ministre des Finances...» Je peux le prononcer? Non, c'est une citation, je ne
peux même pas le prononcer. «[M.] le ministre
[...] espère — espère,
donc ce n'est certainement pas un ruissellement garanti — que les propriétaires d'immeubles appliqueront la "théorie du
ruissellement" et donneront une hausse de loyer moins importante,
voire une baisse, après la baisse des taxes scolaires de son gouvernement.»
Alors,
je comprends que le ministre nous dise aujourd'hui que le ruissellement, il y a
peut-être des cas particuliers et que le ruissellement peut être bon. On
peut l'invoquer quand ça fait, entre guillemets, notre affaire, mais là on voit
qu'il n'y croit pas non plus lui-même parce qu'il espère que...
Alors,
la question n'est pas hors contexte du tout, puis je vais en montrer une
illustration que tout le monde connaît autour
de la table, M. le Président, bien simple. Tout le monde qui loue un
appartement sur la colline Parlementaire, là, tout le monde sait que les
loyers sont enlignés sur l'allocation des députés. Tout le monde sait ça. C'est
comme ça. Comme je dis, moi, régulièrement,
là, habituez-vous, c'est une expression quasiment... c'est un mantra pour moi,
c'est de même. Les loyers ici, là,
sont enlignés sur l'allocation. Alors, est-ce que, lorsqu'on va baisser la taxe
scolaire, les loyers vont se
distancer du maximum de l'allocation? Bien, je ne suis pas JoJo Savard,
mais je vous dis que non, ça n'arrivera pas.
Alors,
le principe de l'iniquité qu'on soulève, qui est soulevé aussi par les
collègues, bien, je vous donne un exemple. Hier, je vous ai donné l'exemple des sacs de plastique à 0,05 $.
Là, vous auriez pu me répondre : Bien oui, mais c'est un petit montant, on n'est pas capable de le mesurer. Là,
je vous donne un exemple pratique, là, de la vraie vie. Allez n'importe où
autour du Parlement, où il y a des loyers
qui se louent, ils sont enlignés sur l'allocation des députés. C'est de même,
puis il n'y a pas un loyer qui va
baisser en baissant la taxe scolaire. Mais il y aura des propriétaires heureux,
puis je les comprends. Ils vont être
heureux, c'est sûr. Ils n'ont pas compris qu'ils allaient payer d'une autre
manière, mais ce n'est pas grave. Pour ce qui est de la taxe scolaire,
ils vont être heureux.
Alors,
si le ruissellement ne marche pas... parce que, dans la citation que j'ai
utilisée, M. le Président, je pense que le ministre n'y croit pas lui-même que
ça va marcher. Alors, comment peut-il aujourd'hui faire la promotion d'une mesure
qui, à sa face même, n'est pas équitable?
Alors, quand on arrive au débat sur l'article qu'on a suspendu, on n'avance
pas, mais il nous a dit qu'il réfléchirait.
Sur
l'amendement actuel, c'est le même principe. Alors, sur le même principe,
pourquoi le ministre ne va pas de l'avant avec l'amendement que l'on
propose, qui est un amendement d'équité? C'est un amendement d'équité, qui oui,
bien sûr, vient remettre en cause une partie
de sa loi. Mais ne sommes-nous pas là pour débattre de la remise en cause d'une
partie de toutes les lois qui sont déposées?
Sinon, bien, les gouvernements qui sont élus sont parfaits. Moi, je n'ai jamais
prétendu à la perfection quand j'étais ministre
et je peux... non, pas du tout. Mais je peux vous dire que moi, des amendements,
j'en ai fait en titi. Alors là, on est à l'heure des amendements, puis c'est à
ça qu'on sert. On sert à ça.
Sur le fond de l'équité, de l'équité, que le
ministre, M. le Président, a une certaine... on a une certaine difficulté à le suivre là-dessus. Alors, moi, ce que
j'aimerais entendre du ministre, là, puisqu'il ne... lui-même, là, lui-même
n'est pas un fidèle, un adepte absolu, pardon, un
disciple absolu du ruissellement, s'il ne l'est pas, bien, comment peut-il...
sur quelle base peut-il dire que
notre amendement n'en est pas un d'équité et comment peut-il le refuser? La
logique, là, le raisonnement, le
fond, ce n'est pas méchant, là, ce que je demande. Je veux juste comprendre. Et
il se peut que, lorsque le ministre m'aura répondu, j'aie d'autres
arguments suite à sa réponse. Je le souhaite d'ailleurs parce que j'aime ça.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le député de La Pinière. M. le ministre, à vous la
parole.
M. Girard
(Groulx) : Juste pour être clair, puisqu'on a dit qu'on étudiait
l'autre amendement, pour celui-ci, là, je
n'ai vraiment pas besoin de réfléchir. Nous ne supportons pas une
stratification des taux en fonction des revenus. Nous sommes simplement
pour que le taux de taxe scolaire s'applique à tous, un seul taux.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
Alors, ce que je comprends, là, et ce que j'entends de la réponse du ministre,
c'est que, pour lui, sa position est dogmatique. C'est impossible d'infléchir,
de quelque manière que ce soit, sa position. Bien, ça, c'est ça, un dogme, là. Un dogme, c'est ça. C'est un axiome
en mathématiques, c'est un dogme dans la religion, c'est une doctrine en
droit, quoiqu'en droit la doctrine peut s'appliquer avec une certaine
flexibilité d'une situation à l'autre.
Mais là on
est dans l'idéologie, là, et nulle part d'autre, là. Je n'ai pas entendu de
réponse qui me disait pourquoi ça ne
serait pas correct, autrement que : C'est de même, on a décidé que ça serait comme ça, puis on ne veut rien savoir pour
le reste. Alors, ça, ça m'indique qu'il n'y aura pas bien, bien de réflexion pour l'autre amendement
suspendu. Moi, je cherche, M. le
Président, simplement
à avoir une explication, un raisonnement, là, économique, social, socioéconomique, intellectuel — qu'il
choisisse la catégorie — pour
nous dire que ça, ce n'est pas correct.
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le député. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Je vais
prendre quelques instants pour voir si...
M. Barrette : Prenez votre
temps, M. le ministre. Moi, j'ai tout mon temps, là.
M. Girard
(Groulx) : Oui, puis,
bien... Mais je cherche l'élément à répondre spécifiquement dans cette
question-là, là. Nous nous sommes
engagés à un taux de taxe scolaire sur l'ensemble du territoire québécois pour tous les immeubles
et tous ceux qui paient la taxe. Alors, c'est ça, l'objet du projet de loi.
M. Barrette : M. le
Président, j'ai compris que c'était
ça, l'objet du projet de loi puis j'ai tout à fait compris que c'est
ce qui a été dit en campagne électorale, mais ce qui a été dit en campagne
électorale aussi était que, pour la CAQ, c'était équitable. Bon, on peut
débattre de ça, et c'est ce que l'on fait.
Alors, je n'ai pas entendu la CAQ, de la bouche
de personne, nous dire que cette position-là était tellement infaillible qu'on ne pouvait pas y amener quelque aménagement que ce soit. Je n'ai pas entendu ça. Alors, si la position de la CAQ est infaillible, bien là, il y a quelques... il n'y a même pas une heure,
là, on a vu de l'infaillibilité, dans le monde de l'immigration, là, qui
est assez claire, là.
Alors là,
moi, je suis étonné. Je n'entends pas de réponse, là, qui m'explique pourquoi
on ne peut pas aller de l'avant avec un amendement comme celui-là, qui touche
normalement peu de monde. Est-ce que le ministre, M. le Président, dans son... Il peut consulter ses collègues qui sont
avec lui. Est-ce que, dans son esprit, là, ou à partir d'informations que ses collègues ont... peut nous dire quel est le volume
de propriétés d'affaires, peu importe la catégorie, le paramètre qu'il veut
prendre, que ça touche par rapport à l'ensemble de l'oeuvre scolaire?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre, à vous la parole.
M. Girard
(Groulx) : Bien, peut-être que je pourrais consulter la même feuille
que vous. La réponse est en partie là, là.
Alors, c'est 78,6 % des revenus de la taxe scolaire qui sont associés aux
logements résidentiels et par construction. Bien, en fait, il y a une catégorie autre, 11,7 %,
mais on a 9,7 % pour le commercial et l'industriel. Et, dans la catégorie
autre, il y a immeubles de bureau et services financiers, terrains de
golf, etc.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Alors, c'est
presque marginal sur l'ensemble de l'oeuvre.
M. Girard (Groulx) : Je n'ai
pas de commentaire sur cette qualification.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Barrette :
Pourquoi? M. le Président, ça m'étonne qu'il n'ait pas de commentaire, parce
que, si on n'est pas capable d'ajuster à la marge, bien, on tombe dans
l'idéologie, là. Là, il n'y a pas de débat à faire, on devrait arrêter la
commission tout de suite puis essayer de faire adopter le projet de loi, ce
qu'on ne fera évidemment pas, naturellement.
Le Président
(M. Simard) : ...être avec vous. M. le ministre.
M. Barrette : Alors, moi, je
maintiens qu'on n'a pas d'explication, là, ou de... Oui, oui.
M. Girard (Groulx) : Vous avez
dit : M. le ministre. Ah! c'est... vous vous référiez à son ancien titre,
O.K.
M. Barrette :
Alors, je retiens que nous n'avons pas d'explication claire autre que :
C'est notre idéologie, c'est comme ça qu'on fonctionne à la CAQ, nous
n'apporterons pas d'assouplissement, point à la ligne.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : On pourrait qualifier ça d'idéologie pragmatique, dans le
sens qu'un des objectifs, c'est de simplifier la taxe scolaire, et un
seul taux sur l'ensemble du territoire, c'est certainement une simplification.
M. Barrette :
Alors, M. le Président, évidemment qu'on ne peut pas segmenter la vie comme ça,
là, et de dire : Parce que c'est
simple dans un petit bout de phrase, ça ne sera pas complexe après. On le verra
à 34 à 38, on a simplifié une chose pour
transférer la complexité ailleurs. Alors, c'est ça qu'on fait, là. Alors, c'est
bien beau d'arriver avec un taux unique, mais ça vient complexifier la suite. À chaque fois que j'entends ça, j'ai une
pensée pour Mme Parenteau qui va avoir la joie, n'est-ce pas, de trouver des facteurs
d'équivalence. Alors, moi, je vois le plaisir qu'il va y avoir par la suite à
débattre de la chose. Alors, simplifier d'un bord, ça vient complexifier
un autre bord, parce que c'est comme ça que ça fonctionne, là.
Alors, je
reviens à ma question, M. le
Président. Est-ce qu'on peut avoir une explication autre, là,
juste sur la base de l'équité, là, pourquoi ça serait inéquitable
d'avoir cette fluctuation-là? Pourquoi? Je le prends par la négation. Si la
réponse par le positif... bien, c'est notre position. Bien, c'est parfait.
Alors, pourquoi, puisque le ministre nous a dit à plusieurs reprises que, pour
lui, c'était une question d'équité, pourquoi ça serait inéquitable de le faire?
• (11 h 40) •
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : La taxe scolaire
n'est tout simplement pas le véhicule pour accomplir ce que vous recherchez.
M. Barrette : Pardon?
M. Girard (Groulx) : Vous
n'écoutez pas les réponses?
Le Président (M. Simard) : Mais
non, c'est de ma faute.
M. Barrette : Mais ça, ce n'est
pas fin, hein, en passant, M. le Président, ce genre de commentaire là.
Des voix : ...
Le
Président (M. Simard) : S'il vous plaît, à l'ordre! À l'ordre!
Cet imbroglio-là est de ma faute. J'indiquais au député le temps qui lui
restait. Allez-y, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : J'ai déjà
répondu.
M. Barrette : Je n'ai pas
entendu la réponse. Alors, j'ai...
M. Girard (Groulx) : Non, vous
n'avez pas écouté la réponse. Ce n'est pas la même chose.
M. Barrette : M. le Président,
M. le Président...
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre, veuillez poursuivre, s'il vous plaît.
M. Barrette : Vous savez, moi,
je viens ici dans la bonne humeur puis je comprends que ça puisse indisposer
notre collègue, mais sa job dans la vie...
Le Président (M. Simard) : Non,
s'il vous plaît. À l'ordre, allons! Vous avez répondu, M. le ministre? Merci beaucoup.
M. le député de La Pinière, vous pouvez poursuivre.
M. Barrette :
Je vais reposer la question à ce moment-là, là. Je vais la reposer. M. le
Président, je n'ai pas bien saisi qu'elle était le sens de la réponse de
notre collègue. Je vais reposer la question.
Pourquoi, par
la négative, ce serait inéquitable d'introduire cet amendement-là? Et je ne
pose pas la question pour indisposer mon collègue. C'est vraiment dans
le but de bien comprendre sa position intellectuelle.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Je répète ma réponse. La taxe scolaire n'est tout
simplement pas le véhicule choisi pour accomplir ce que vous voulez accomplir.
M. Barrette :
Ah bon! Alors, M. le Président, est-ce qu'il pourrait nous indiquer quel
véhicule il imagine puisqu'il semble y avoir réfléchi?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : L'impôt
sur le revenu.
M. Barrette :
C'est-à-dire que... Est-ce qu'on doit entendre ici qu'on va réduire les impôts
de ceux qui ne paient pas d'impôt, les locataires?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Ce n'est
pas ce que j'ai dit.
M. Barrette :
Bien, c'est parce que, si l'impôt et le revenu, M. le Président, est le
véhicule et que, là, il y a une iniquité,
juste de même, M. le Président, là... Ma phrase, là, elle va être... Ce n'est
pas si compliqué que ça, là. Alors, le ministre
nous dit qu'il n'y a pas de problème, que le ruissellement auquel il ne croit
pas vraiment va amener une baisse de loyer, pour prendre les gens de
loyer.
Mais il nous dit que pour régler le problème que
je soulève, qui en est un d'iniquité, ce n'est pas le bon véhicule. Ça veut donc dire qu'il y a un problème d'équité
qui n'est pas admis dans les réponses que je pose. Je dis qu'il y a une iniquité,
il me dit qu'il n'y en a pas. Mais il me dit, par contre, qu'il y a un véhicule
pour corriger ça. Donc, c'est une admission qu'il y a une iniquité, et il nous
dit que ça va passer par l'impôt sur le revenu. Et comme c'est une question de
sommes d'argent... de revenus disponibles et
que les locataires, souvent, sont dans une fourchette où on ne paie pas
d'impôt, j'ai encore plus de difficultés à le suivre. Je lui laisse
répondre à ça.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le député. Votre temps, donc, est révolu. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : C'est le moment où est vraiment en harmonie parce que, moi
aussi, j'ai de la misère à vous suivre.
Vraiment, là, là, on connecte. Parce que, là, l'amendement ne parle pas des
locataires. Alors, je ne vous suis pas.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. Alors, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão :
Bon, écoutez, nous, donc, si on revient à l'amendement... et peut-être, avant
de revenir à l'amendement, j'ai une
question pour M. le ministre. Hier, quand on s'était quitté, vous avez pris en
délibéré un amendement qu'on avait proposé
avant pour l'autre article. Maintenant, est-ce que vous avez une idée de quand
est-ce qu'on pourrait rediscuter de cet amendement-là ou c'est encore un
peu trop tôt? Une idée de l'échéance...
M. Girard
(Groulx) : Je pense que ce serait raisonnable d'avoir de la
rétroaction préliminaire lors de notre séance vendredi sous... puisque cette
commission ne siège pas demain, je crois.
M. Leitão : Non, demain, on
n'est pas là.
M. Girard
(Groulx) : Demain, on n'est pas là. Alors, demain, je pourrai faire le
travail, puis on pourra en parler vendredi.
M. Leitão :
Très bien. Merci pour ça. Bon, alors, écoutez, on revient à l'amendement. Moi,
je pense comme mon collègue de
La Pinière, mais je pense que c'est nécessaire de... ce serait utile et
souhaitable d'introduire une notion d'équité dans le projet de loi. Je comprends votre point, que vous insistez sur
un taux unique, mais nous, notre point est que, puisque déjà on n'a pas
vraiment de... on ne taxe pas la richesse au Québec ou très peu, il n'y a
pas... à mon avis, ce n'est pas souhaitable
de diminuer le peu de taxation sur la richesse que nous avons, qui constitue la
taxation foncière, soit scolaire ou municipale.
Donc, c'est
un peu ce que j'ai à dire. Écoutez, je n'ai pas d'autre commentaire à faire sur
notre amendement. Je ne sais pas si ma collègue de Saint-Laurent a
d'autres choses à ajouter.
Mme Rizqy :
Bien oui, évidemment, parce que tantôt, vous avez dit, M. le ministre, que...
tu sais, vous veniez... puis vous le faites vraiment de bonne foi,
l'exercice, puis moi, là... nous autres, là, on n'en doute pas une seule
seconde. Mais, moi, où est-ce que j'ai
besoin d'avoir une certaine ouverture, c'est que je ne peux pas être assise ici
puis vous entendre dire : On ne
veut pas réfléchir. Moi, mon amendement, je l'ai déposé avec mon collègue ici,
sur le banc, c'est pour qu'on puisse réfléchir.
Hier, j'ai donné l'exemple très concret du
médecin américain qui a fait l'acquisition d'un penthouse somptueux dans le
Vieux-Montréal à 4,6 millions de dollars. Il n'habite pas ici, sa
courtière immobilière l'a dit clairement, que, pour lui, là, c'est de la petite monnaie. Quand il
a fait l'acquisition de ce condo, il devait payer aux alentours de
5 600 $ de taxe scolaire, aux environs de cela. C'est comme ça qu'il
est passé chez le notaire, en sachant pertinemment combien qu'il allait payer de taxe scolaire. Lui, il n'a rien
demandé, il ne va peut-être jamais venir ici, c'est son petit pied-à-terre au
Québec, mais là, lui, il va recevoir une baisse de taxe scolaire.
Hier, vous
rameniez le fait : C'est quoi, la différence entre un dollar qui vient des
taxes scolaires versus celui qui vient du fonds consolidé? Bien, c'est
là toute la différence. C'est que, là, on pouvait avoir un médecin très, très
riche, étranger, qui achète pour son bon
vouloir un petit pied-à-terre à Montréal, qui allait contribuer aussi à notre
effort collectif de bien financer
notre réseau d'éducation. Mais là, à ce moment, lui, il va recevoir une baisse
de taxe scolaire, alors qu'il n'a
rien demandé. Et c'est comment qu'on va pouvoir compenser le manque à gagner
par cette baisse de taxe scolaire? Bien, c'est à partir même de notre fonds consolidé, où est-ce qu'il y a une
grande portion qui vient aussi des impôts sur le revenu collectés par les contribuables québécois.
Et ça nous remet dans une situation où est-ce
que c'est vous, moi, mais aussi tous
les concitoyens qui financent cette baisse de taxe scolaire qui est accordée à
un étranger.
Moi, je crois
que, si une personne est en mesure de s'offrir une maison aussi de luxe et
qu'elle n'habite même pas au Québec,
j'ai beaucoup de difficultés à lui accorder un congé de taxe, au même titre
que la carte d'assurance maladie, bien, on ne la donne pas à n'importe
qui. On doit démontrer qu'on est ici pendant six mois pour pouvoir bénéficier
du régime collectif qu'on s'est donné.
Alors,
tantôt, quand vous dites que vous ne voyez pas la nuance entre le dollar de taxe scolaire versus un dollar de l'impôt consolidé, moi, je la vois toute là, la
différence, et je ne suis pas du tout à l'aise. C'est pour ça que, pour moi,
c'est important de, oui, réfléchir. Et, si vous me dites qu'on
devrait encore suspendre pour réfléchir jusqu'à vendredi, je suis
prête, moi, à suspendre, parce que j'y tiens énormément à cet amendement.
Et
j'ajouterais une petite affaire. Vous avez raison qu'on doit faire un régime
simplifié, mais, regardez juste notre impôt
sur le revenu, il y a plusieurs
paliers puis il n'y a personne qui en meurt. On peut avoir deux
paliers, un pour nos résidents, un
pour les non-résidents, puis il n'y a personne qui va en mourir. Puis ça se fait aussi
ailleurs, des fois, d'avoir des taux différents.
La carte d'assurance maladie, on a deux taux. Quand on fait notre... le régime
d'assurance automobile, quelqu'un qui a plus de tickets, bien, il paie plus.
Ça arrive.
Le Président (M. Simard) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Je vais revenir
sur l'énoncé assez étonnant de mon collègue de Robert-Baldwin, là : On ne taxe pas la richesse au Québec.
Lorsqu'on combine l'impôt foncier municipal et les taxes scolaires, nous sommes
numéro un au Canada, en très bonne position. On taxe la richesse au Québec.
Les acheteurs étrangers, on a discuté de ça à l'initiative
du député de Rosemont. Vous en avez parlé, on a déjà mentionné que nous étions
dans un processus de mesurer ça et que, suite à l'accumulation de données, si
des décisions politiques devaient être prises, la taxe scolaire ne serait pas
le véhicule par lequel on adresserait ça.
• (11 h 50) •
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée.
Mme Rizqy : Juste avant de
faire le saut en politique, j'étais professeure à l'université puis
j'enseignais à mes étudiants que, lorsqu'on regarde les corpus législatifs, on
devait regarder l'ensemble de l'oeuvre pour bien comprendre l'intention d'un législateur. Donc, si, par exemple, vous allez dans... votre intention plus tard, ce serait d'avoir un
régime fiscal peut-être
un peu plus rigoureux pour les non-résidents, à l'instar de
la Colombie-Britannique ou de l'Ontario, mais une
des conséquences de cela... certes, si jamais ça atteint le besoin, allez-y, mais ça serait
d'une incohérence de ne pas accepter
cet amendement-là. Ça n'enlève en rien que plus tard vous
pourrez déposer un projet de loi qui viendrait demander aux non-résidents
d'avoir une taxe de non-résident, comme les autres provinces. Ça, c'est si
c'est votre intention. Mais aujourd'hui moi, je ne parle pas d'un futur projet de loi, je parle du projet de loi
n° 3 qui est déposé actuellement et que nous étudions ici.
Est-ce que vous êtes à l'aise à ce qu'un médecin
non résident américain multimillionnaire va bénéficier d'une réduction de taxe
scolaire qui va être financée à même les impôts des Québécois? Êtes-vous à
l'aise avec ça?
Le Président (M. Simard) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : C'était
quoi, la première partie de la question?
Mme Rizqy : Je vais la répéter.
Je vais la répéter, M. le Président...
M. Girard (Groulx) : Parce que
la deuxième partie, c'était une anecdote, là...
Mme Rizqy : Je me permets d'insister parce que
c'est vraiment important. C'est dans toute la politique
d'équité fiscale, puis on s'est tous donné comme guide pour cette législature
d'en faire une priorité, parce qu'on sortait de la Commission des finances publiques où est-ce qu'on s'est dit que c'est une priorité des Québécois,
l'équité fiscale puis...
J'y tiens et
je vais la répéter, ma question. Êtes-vous à l'aise à ce qu'un médecin étranger,
qui n'habite pas ici, qui est
millionnaire, reçoive une réduction de taxe
scolaire qui sera financée à même les
impôts des contribuables québécois?
Le Président (M. Simard) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Écoutez, c'est la première fois que vous me faites rire aujourd'hui.
Merci, merci, merci. Il y a un autre moment où j'ai ri aujourd'hui, je vous le
raconterai, ce n'est vraiment pas pertinent à cette commission.
Le Président
(M. Simard) : C'est encore beau, M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Oui, il faut rire au moins une fois par jour, alors c'est
fait pour cette commission.
L'équité
fiscale, notre gouvernement, l'ancien gouvernement, les futurs gouvernements, tout le monde est pour ça. Et nous sommes très heureux que la
députée de Saint-Laurent ait une expertise dans ce domaine, nous en bénéficierons tous.
Le
projet de loi de taxe
scolaire n'est simplement
pas le véhicule pour adresser cette question. Et, quant à l'anecdote, là, je préférerais ne pas commenter de transaction
entre deux parties privées, là. Vraiment, là, à qui a vendu l'ancien chef de
parti... première ministre, en fait, là, ça ne me concerne pas.
Le Président
(M. Simard) : M. le député d'Orford, vous souhaitiez intervenir.
M. Bélanger : Bien, moi, je voulais répondre à la députée
de Saint-Laurent puis j'abonde dans le même sens que mon ministre.
Je crois que ce n'est pas le véhicule adéquat pour gérer des cas d'exception
comme ça. Ça rend assez complexe... On veut
un outil qui est relativement simple. Je
pense par contre qu'il y a
d'autres moyens pour gérer des cas d'exception
comme ça, et puis il y a peut-être d'autres lois qui vont pouvoir être mises en
place pour être capable de gérer des cas d'exception.
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député d'Orford. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Bien, puisque vous parlez de cas d'exception, la Tour des Canadiens, qui a été
érigée en plein centre-ville de Montréal, a été vendue à quel pourcentage à des
non-résidents? Êtes-vous au courant?
Le Président
(M. Simard) : M. le député de... La question s'adresse au député d'Orford,
Mme la députée?
Mme Rizqy :
Oui.
Le Président
(M. Simard) : M. le député d'Orford, à vous la parole.
M. Bélanger :
Est-ce que cette question-là est pertinente par rapport au dossier qu'on
traite?
Le Président
(M. Simard) : Mme la députée.
Mme Rizqy : Vous parlez d'un cas d'exception. La vente d'une
résidence québécoise à un non-résident, vous me dites que c'est un cas d'exception. Là, je vous
repose une question pour vous répondre, pour savoir si vous
connaissez, à tout le moins, lorsque
vous prenez le micro, l'état de la situation immobilière du Québec lorsque
nos résidences québécoises sont vendues à des non-résidents.
Le Président
(M. Simard) : M. le député d'Orford et ensuite M. le ministre
souhaite intervenir.
M. Bélanger : Je vais répondre à la question.
Je ne connais pas tous les cas d'exception au niveau immobilier au
Québec.
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député.
Mme Rizqy :
Alors, M. le Président...
Le Président
(M. Simard) : Excusez-moi, madame. M. le ministre, souhaitiez-vous
ajouter?
M. Girard
(Groulx) : Non, je pense que, là, on allait apprendre le taux
d'occupation.
Le Président
(M. Simard) : Très bien. Mme la députée, à vous la parole.
Mme Rizqy :
Alors, je continue. Alors, comment êtes-vous en mesure de qualifier cette
situation d'exception?
Le Président
(M. Simard) : M. le député d'Orford.
M. Bélanger :
Pouvez-vous préciser votre question, là? Je ne la saisis pas.
Mme Rizqy : J'ai parlé d'un condo, effectivement, qui a été vendu, donc une résidence québécoise vendue à un
non-résident. Donc, un résident du Québec a vendu sa résidence principale à un
non-résident. Et là moi, ma question... parce que mon amendement est très
simple, notre amendement... Nous, on dit : Vous voulez donner une baisse
de taxe, parfait, donnons-la aux Québécois. Et là vous dites que cette vente,
c'est une exception.
Alors, je me demande, puisque vous
prenez le micro, quelle est votre expertise pour venir dire ici que cette vente
d'une résidence québécoise à un non-résident, c'est un cas d'exception.
Le Président
(M. Simard) : Merci. M. le député d'Orford et ensuite M. le
ministre.
M. Bélanger : Bien, vous m'avez posé la question
par rapport à la Tour des Canadiens puis là vous parlez d'une
vente d'un condo. C'est un condo dans la Tour du Canadien ou la Tour du
Canadien au complet?
Le Président
(M. Simard) : Alors, merci, M. le député d'Orford. M. le
ministre.
M. Girard
(Groulx) : Bien, honnêtement, je ne pense pas qu'on doive faire des
politiques pour une transaction entre deux parties privées, là, et je ne
pense que c'est pertinent au débat que nous avons ici.
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Bien oui, c'est pertinent, parce que, lorsqu'on a des députés qui viennent ici
puis qui affirment des choses, c'est
important de savoir de quoi qu'on parle. Et là ce qu'on a au Québec... bien, ce
n'est pas par hasard que le ministre
des Finances, avec raison, a décidé d'avoir un règlement pour regarder quelle
est la situation immobilière du Québec. Ce n'est pas par hasard, c'est
qu'on sait qu'il y a de plus en plus de résidences québécoises qui sont vendues
à des non-résidents, qui n'habitent pas ici,
qui ne contribuent pas non plus à l'effort collectif de payer des impôts au
Québec pour financer nos aqueducs, notre transport ainsi que nos écoles
et notre système de santé.
Donc, oui, ce n'est
pas un cas isolé, les ventes de résidences québécoises à des non-résidents. Et
de cela... c'est pour ça que nous, on
demande... par souci d'équité, on ne veut pas que des non-résidents commencent
à bénéficier d'une mesure que... Lorsqu'en campagne électorale le
premier ministre, qui a été assermenté, a dit : On veut remettre dans la poche des Québécois. D'accord, vous voulez
remettre dans la poche des Québécois. Bien, si c'est ça, votre objectif, moi,
je vous tends la main, on vous donne un amendement qui répond à cet objectif.
Et
ce n'est pas un cas isolé, la vente de résidences québécoises à des
non-résidents. D'ailleurs, le député de Rosemont a parlé de son comté, où est-ce qu'il y a la tour qu'on appelle des
pyramides olympiques, où est-ce qu'il y a environ 800 logements. Ça a été vendu à qui? À une entreprise ontarienne
non résidente aux fins fiscales. Donc, à quelque part, ce n'est pas un cas
isolé lorsqu'il y a à peu près, quoi, 850 logements, là-bas, si ma mémoire
est bonne.
Alors,
M. le Président, je vais répéter ma question. Est-ce que le ministre est
toujours à l'aise à ce que ce congé de taxe ou cette baisse de taxe, si
vous préférez, soit accordé à des non-résidents?
Le Président
(M. Simard) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Bien, en fait, moi, M. le Président, je me concentre sur
l'amendement. Quant à la transaction particulière à laquelle la députée de
Saint-Laurent fait référence, je n'ai aucune opinion sur cette transaction et
je n'ai aucune information... si le
médecin est tombé amoureux de Montréal et qu'est-ce qui se passe avec lui
aujourd'hui, là. En fait, je pense que ce n'est vraiment pas pertinent.
Le Président
(M. Simard) : Merci beaucoup, M. le ministre. Mme la députée.
M. Leitão :
Peut-être qu'on pourrait relire l'amendement parce que...
Le Président
(M. Simard) : M. le député de Robert-Baldwin, à vous la parole.
M. Leitão :
C'est pertinent, parce qu'on dit qu'on ajoute, à la fin du paragraphe 303.1...
à l'exception des immeubles d'une
valeur de plus de 1 million de dollars et à l'exception des immeubles dont
le propriétaire ne réside pas au Québec un minimum de six mois par année. Donc,
c'est en plein dans ce que ma collègue était en train de mentionner et, pour
nous, en effet, c'est un sujet extrêmement important.
Comme ça a été
mentionné tantôt, dans un souci de peut-être accélérer le processus, si on veut
suspendre cet amendement pour qu'on puisse
réfléchir un peu à comment peut-être mieux le rédiger, cet amendement, nous
avons ici notre jeune recherchiste
qui fait un excellent travail... mais, avec tous les «brains» de l'autre côté,
peut-être qu'on peut l'écrire d'une meilleure façon.
Donc,
si on veut suspendre cet amendement, continuer avec le reste du projet de loi
et peut-être le réécrire d'une façon un peu plus constructive, moi, je
n'ai aucun problème avec ça.
• (12 heures) •
Le Président
(M. Simard) : ...M. le député.
M. Leitão :
Pardon?
Le Président
(M. Simard) : Vous pourriez mentionner son nom.
M. Leitão :
Oui, oui. Il n'est pas député, donc, M. White. Ce n'est pas un espion. Des
fois, les M. White, M. Black, c'est des espions.
Le
Président (M. Simard) : Non, mais c'est important de rendre à
César ce qui appartient à César. Il y a beaucoup de gens qui sont autour de cette table et qui contribuent à alimenter
les députés de quelque formation politique que ce soit, puis on est
heureux de les avoir avec nous. Alors, merci de faire ça, M. le député.
M. Leitão :
Très bien. Donc, serez-vous d'accord qu'on suspende cet amendement, qu'on
continue le projet de loi et qu'on
revienne demain ou la semaine prochaine avec une meilleure formulation? Parce
que, vraiment, pour nous, c'est un amendement qui est très important.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre, peut-être?
M. Girard (Groulx) : Moi, je
serais d'accord pour passer au vote et voter contre cet amendement.
Le
Président (M. Simard) : Très bien. Y aurait-il d'autres
interventions sur le présent amendement proposé par le député de
Robert-Baldwin? Non?
Mme Rizqy : Bien oui.
Le Président (M. Simard) : Oui,
je vous en prie, madame.
Mme Rizqy : Je vais réitérer
mon point.
Le
Président (M. Simard) : Je vous en prie, à vous la parole. Il
vous reste encore du temps, précisément autour de cinq minutes, là.
Mme Rizqy : Non, mais je ne
ferai pas cinq minutes. Je serai brève et concise.
Le Président (M. Simard) : Non,
mais peu importe. Oui?
Mme Rizqy :
Moi, j'arrive ici vraiment de bonne foi et dans une seule perspective. Puis je
suis contente que vous souligniez mon
expertise, mais pour la virer de bord, puis ça, c'est un peu insultant. Alors,
c'est bien beau de dire qu'on va additionner...
puis faire de la politique autrement, mais faire de la politique autrement,
c'est aussi d'entendre, des fois, les messages. On peut avoir d'autres
projets de loi. L'important, c'est que tous nos projets de loi soient
cohérents.
Et là-dessus
on vous offre, avec cet amendement, d'avoir une cohérence avec un futur projet
de loi. Il n'y a rien qui va faire en
sorte qu'il n'y aura pas de cohérence. Je ne vous ai pas dit ici c'est quoi, le
taux à mettre pour les non-résidents. Au
contraire, je vous laisse, là, ici... S'il y a... On peut laisser le plus bas
taux, pour nos résidents québécois, à 10 % puis on peut garder une taxe scolaire qui est actuelle
pour ceux qui sont non-résidents. Puis vous pouvez même l'uniformiser pour
les non-résidents, mettons 10 % pour
les Québécois puis mettons 18 %... Là, j'ai inventé le chiffre de
18 %. On peut le modifier. Ça, je vous en fais grâce. Mais soyons
cohérents.
Quel est le message que nous voulons envoyer aux
gens? Est-ce qu'on veut, là... Dans un souci, là, où est-ce qu'on a plusieurs Québécois qui nous disent que,
un, ils ont de la misère à acheter des maisons... Ça, c'est un autre débat,
j'en conviens. Mais c'est une réalité qu'on a de plus en plus, de non-résidents
qui font l'acquisition de maisons au Québec.
Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la SCHL. Par la suite, on va leur donner, à
eux qui, nécessairement, n'habitent pas ici, ce sont des non-résidents, une baisse de taxe scolaire qui, elle,
va être financée par nos impôts québécois. Je ne peux pas concilier
cela. C'est tout. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, Mme la députée. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Bien, en fait,
j'ai bien compris l'argument. Merci. Et je reconnais l'expertise, sincèrement.
Je ne pense pas avoir voulu détourner l'expertise. Et, vraiment, le 303.1, là,
je vais le répéter, je ne sais pas si c'est assez clair, là, le taux de taxe scolaire est le même
pour tous les immeubles imposables. Alors, c'est vraiment ça, l'esprit de ce
qu'on veut faire, un seul taux dans l'ensemble de la province.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. Mme la députée?
M. Girard (Groulx) : Vous
l'aviez compris?
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão :
Oui. J'aurais quand même une question à demander au... à pouvoir poser au
ministre parce que, comme ma collègue
a mentionné, nous sommes ici pour essayer de, bon, faire notre travail, et donc
améliorer ce projet de loi. Jusqu'à maintenant,
nous, et les collègues du troisième groupe d'opposition, nous avons déposé
quelques amendements. J'aimerais savoir si la partie gouvernementale, si le
ministre a l'intention de poser des amendements d'ici la fin du projet de
loi, parce que beaucoup de groupes sont
intervenus. On a eu beaucoup de présentations, d'interventions. Vous semblez
ouvert à certaines choses. Est-ce que le gouvernement va déposer des
amendements?
Le
Président (M. Simard) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Ça dépend. C'est-à-dire, ce que j'aimerais mentionner,
c'est que, moi, ce que j'ai entendu... oui,
je vous ai entendu aussi, mais ce qui m'a interpelé au niveau des consultations
particulières... C'est que nous, sincèrement, on veut baisser la taxe scolaire et compenser, et c'est dans le projet
de loi, la baisse des revenus des commissions scolaires avec la subvention d'équilibre. Et c'est vraiment
ça, l'esprit du projet de loi. Et certaines commissions scolaires — en fait, on pourrait généraliser,
là — ont
mentionné qu'elles avaient des pertes de revenus associées à ce projet de loi.
Et puis il y a eu des explications
spécifiques, à quoi servaient ces revenus, qui ne modifient pas l'argument
parce que je n'ai pas de raison de
croire qu'ils gaspilleraient l'argent. Peu importe. On ne juge pas sur
l'utilisation. Mais ils nous ont dit que c'était important pour eux.
Alors,
moi, c'est ça que je veux regarder précisément. Est-ce que ça vient par un
amendement ou si ça vient... Il faut que je regarde comment ça avait été
adressé dans le projet de loi n° 166 parce que j'imagine que la même problématique
était venue, et ce qui est clair, c'est que
j'ai entendu ça. Là, je suis en train d'analyser si c'est via un amendement au
projet de loi ou un autre mécanisme,
mais ce que j'ai entendu, c'est que les revenus de placement étaient utiles
pour les commissions scolaires, que
les revenus reliés aux arrérages... Et ça, j'ai eu l'occasion d'en discuter
avec plusieurs d'entre vous. Bon, là, on a eu une citation quand même
assez exceptionnelle de quelqu'un qui est venu nous visiter, là. La provenance
était sous-optimale, mais il dit que l'utilisation était quand même utile.
Alors,
moi, ce que je veux regarder, c'est... Puisque l'esprit, c'est de baisser la
taxe scolaire et de compenser avec la subvention d'équilibre, si ce
geste un pour un qui est dans le projet de loi amène des pertes de revenus,
c'est ça que je tiens à regarder, pour voir
si on peut adresser ça. Et là à savoir si ça passe par un amendement...
Peut-être même que je peux... Peut-être que j'aurais des informations
vendredi là-dessus. Si ça peut aider le débat, certainement...
Le Président
(M. Simard) : Merci beaucoup, M. le ministre. M. le député.
M. Leitão : Oui, je pense que ça aiderait beaucoup
le débat. Et je vous incite fortement à procéder par amendement plutôt que par règlement. Les règlements, on ne
sait jamais combien de temps ça va prendre et où ça va aboutir, mais un
amendement serait certainement
souhaitable. Bon, sinon, nous, avec notre cher M. White, on va en
préparer. Mais, pour le bon fonctionnement de la commission, ce serait
préférable si, avec tous vos collaborateurs, vous le faisiez.
Voilà,
ça, c'est ce que j'ai à dire parce que c'était quand même important. Depuis le
début des consultations et la discussion que nous avons eue aussi, plusieurs
points ont été soulevés. Le projet de loi n'est pas très compliqué, là. Il a
une quarantaine d'articles, mais il est
important. Et je pense qu'on a déjà fait quelques suggestions constructives et
on est un peu déçus que, jusqu'à maintenant, il y ait très peu de
réception à nos suggestions.
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député de Robert-Baldwin. Mme la
députée...
Mme Rizqy :
En conclusion...
Le
Président (M. Simard) : Mme la députée de Saint-Laurent,
excusez-moi. Je n'ai pas mangé assez de chocolat.
Mme Rizqy :
Bien, en conclusion, quand je terminais tous mes cours, puis nous étions pour
en témoigner, j'avais une diapositive avec une citation qui
disait : Pour chaque problème, il y a toujours une réponse simple, claire
et erronée. Et ça, c'est dans mes cours de fiscalité.
Le
Président (M. Simard) : Alors, nous allons méditer cette phrase,
madame. Merci de nous la partager. Donc, s'il n'y a pas d'autres interventions sur cet amendement, nous allons
procéder à sa mise aux voix. Est-ce que l'amendement dont nous avons
discuté...
M. Leitão :
Par appel nominal, M. le Président.
Le
Président (M. Simard) : Oui, très bien. Donc,
l'article 303.1 est adopté. Donc, vous demandez un appel nominal.
Mme la secrétaire, s'il vous plaît, veuillez procéder.
La Secrétaire :
Oui. Alors, M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Rizqy (Saint-Laurent)?
Mme Rizqy :
Pour.
La Secrétaire :
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette :
Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Groulx)?
M. Girard
(Groulx) : Contre.
La Secrétaire :
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster :
Contre.
La Secrétaire :
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
La Secrétaire :
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond :
Contre.
La Secrétaire :
M. Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire :
Contre.
La Secrétaire :
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger :
Contre.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Hivon (Joliette)?
Mme Hivon :
Pour.
La Secrétaire :
L'amendement est rejeté.
Le Président
(M. Simard) : Mais vous ne me l'avez pas demandé, moi?
La Secrétaire :
Ah oui! M. Simard (Montmorency)?
Le Président
(M. Simard) : Merci beaucoup, madame. J'existe, moi aussi.
Abstention. J'ai un coeur aussi.
Chers amis, nous
suspendons momentanément. Merci.
(Suspension de la séance à
12 h 10)
(Reprise à 12 h 16)
Le Président
(M. Simard) : S'il vous plaît, chers collègues! À l'ordre, s'il
vous plaît! Alors, cet amendement ayant été débattu, nous reprenons l'étude
détaillée de l'article 303.1. La députée de Joliette souhaitait prendre la
parole à cet égard. Madame.
Mme Hivon :
J'ai simplement une question d'information en lien avec le document que le
ministre a eu la gentillesse de nous
déposer hier, là, la Part de la taxe scolaire payée selon la valeur et le
type d'immeubles. Je me demandais s'il avait fait le même exercice en prévision du taux de taxe uniformisé, donc,
selon chacune des catégories, si on était capables d'avoir l'estimation
de ce que ça représenterait. Je ne sais pas s'il suit ce dont je lui parle?
M. Girard
(Groulx) : Vous référez à quel élément de la page?
Mme Hivon :
Bien, en fait, dans la page, ça donne...
M. Girard
(Groulx) : L'ensemble?
Mme Hivon :
...oui, ça donne vraiment le détail, le montant de la taxe perçue selon le
résidentiel, un logement, deux à cinq, etc.,
commercial, industriel. Donc, j'étais curieuse de savoir si le ministère avait
fait l'exercice avec la baisse de
taxe, donc l'uniformisation de la taxe qui va venir, parce que je pense que ce
serait instructif justement de voir, pour chacune des catégories, ce que
ça va représenter comme changement.
M. Girard (Groulx) : Je peux
répondre?
Le Président
(M. Simard) : Bien sûr, M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Alors, je pense que la... Je n'ai pas cette information à
vous donner, là. Je ne pourrais pas vous
la remettre entre les mains aujourd'hui. Je ne l'ai pas. Mais ma première
estimation, c'est que ce serait proportionnel, là, c'est que tout le
monde en bénéficierait. Mais je n'ai pas fait l'exercice, pour répondre
précisément.
Mme Hivon :
O.K. Si c'est impossible... Parce qu'évidemment les taux n'étant pas les mêmes
en ce moment partout, donc on peut
s'imaginer qu'il y a plus, évidemment, de logements locatifs à certains
endroits, dans certaines régions, que dans
d'autres. Donc, c'est sûr que je ne pense pas que ça peut être simplement par
une règle de trois. Mais j'étais curieuse de savoir si l'exercice avait été fait. Si on pouvait avoir un ordre de
grandeur, là, ça aurait été intéressant pour le débat. Donc, c'est une
demande que je formule au ministre si c'est une information qu'il peut
communiquer à la commission.
Le Président (M. Simard) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) :
...vérifier si on l'a.
Le Président (M. Simard) : Bien
sûr.
On va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 19)
(Reprise à 12 h 20)
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Bon, on me dit
que faire ce calcul-là serait complexe, mais qu'on a un bon degré de confiance
que l'effet est proportionnel.
Mme Hivon : Que
l'effet global est proportionnel?
M. Girard (Groulx) : Oui, en
fait, que les proportions que vous avez là...
Mme Hivon :
Seraient les mêmes?
M. Girard (Groulx) : ...ne
changeront pas ou seraient les mêmes. On dit la même chose.
Mme Hivon : O.K., donc, parce
qu'il y a des estimés qui ont été
faits, sans que ce soit un calcul précis, compte tenu du niveau de
détail que ça demande, je présume, mais que l'évaluation primaire qui est
faite, c'est que ce serait proportionnel?
M. Girard (Groulx) : Exact, que
les proportions ne changeraient pas.
Mme Hivon : O.K.
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme Hivon : Ça va.
Le
Président (M. Simard) :
Merci à vous, Mme la députée. Y aurait-il d'autres interventions concernant
l'étude de l'article 303.1? Il n'y a pas d'autre intervention. En
ce cas, nous allons procéder à la mise aux voix.
Une voix : ...
Le Président
(M. Simard) : Ah oui!
C'est vrai, excusez-moi, on poursuit. Bien oui, c'est ça, c'est un vote
global. Je m'excuse. Nous sommes rendus à l'article, donc, 303.2. M. le
ministre.
M. Girard (Groulx) : J'y vais? L'article 303
de cette loi est remplacé par ce qui suit :
«303.2. Le greffier d'un organisme municipal
compétent en matière d'évaluation foncière fournit à chaque commission scolaire dont tout ou partie du
territoire est compris dans celui de cet organisme une copie certifiée conforme
du rôle d'évaluation pour les immeubles
imposables situés sur le territoire commun et une attestation du facteur
d'uniformisation de ce rôle.
«Le greffier expédie cette copie dans les 15
jours qui suivent celui où le ministre des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire a communiqué
à l'organisme le facteur d'uniformisation pour l'exercice financier
municipal au cours duquel le rôle entre en vigueur.
«La copie est fournie
moyennant le paiement des frais exigibles pour la délivrance des copies de
documents municipaux.»
Commentaires. L'article 303.2 reprend le texte de l'actuel article 311
de la Loi sur l'instruction publique. Il s'agit d'une réorganisation de l'information. L'article est déplacé de manière à l'inscrire dans le cheminement chronologique de la détermination de la taxe scolaire. C'est ainsi
qu'à l'article 303.2 les commissions scolaires reçoivent des informations
des municipalités, dont certaines sont transmises au ministre en vertu de
l'article 303.3, pour qu'il calcule la taxe conformément à
l'article 303.4.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. Y aurait-il des interventions sur cet article?
M. Leitão :
Donc, une réorganisation de l'information, c'est bien. On verra les
informations. Non, je n'ai pas de question sur cet alinéa.
Le
Président (M. Simard) : Merci, M. le député. Mme la députée de
Joliette également, oui? Très bien. Alors, nous pouvons poursuivre. Nous
en serions rendus à l'article 303.3. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) :
L'article 303 de cette loi est remplacé par ce qui suit :
«303.3.
Chaque commission scolaire transmet chaque année au ministre, dans la forme que
ce dernier détermine, les renseignements qu'il estime nécessaires au
calcul du taux de la taxe scolaire.
«Ces renseignements doivent être transmis au
plus tard le 1er mai pour l'année scolaire qui débute le 1er juillet
suivant et être fondés sur le rôle
d'évaluation à jour au 1er avril de l'année scolaire en cours pour
l'ensemble des immeubles imposables situés sur le territoire de la
commission scolaire.»
Commentaires. Cet article prévoit la
transmission des renseignements nécessaires au ministre en vue du calcul de la taxe dans les délais appropriés. Il reprend,
en l'adaptant, le principe de l'article 304 prévu par la Loi portant réforme
du système de taxation scolaire, qui
confiait cette tâche aux responsables de la perception de la taxe scolaire de
chaque région.
Excusez-moi,
je peux peut-être relire... Je l'ai mal lu. Cet article prévoit la transmission
des renseignements nécessaires au
ministre en vue du calcul de la taxe, dans les délais appropriés. Il reprend,
en l'adaptant, le principe de l'article 304 prévu par la Loi portant réforme du système de taxation
scolaire, qui confiait cette tâche aux responsables de la perception de la
taxe scolaire de chaque région.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur cet article?
M. Leitão :
Une courte intervention, M. le Président. Donc, il s'agit ici d'un pas dans la
centralisation du processus d'établissement
de la taxe scolaire. On envoie maintenant ça au ministre ou au ministère. Ici,
quand on parle du ministre, on parle de l'Éducation? C'est ça. Donc,
vous avez d'autres choses à faire, je pense, que...
M. Girard (Groulx) : Non, mais
c'est le ministre de l'Éducation.
M. Leitão :
Non, c'est ça. Et ce que je... Le point que j'attendais tout simplement,
c'est... Donc, ici, on s'éloigne un peu de la loi n° 166,
qui, elle, prévoyait la création d'un organisme de perception régional. Et donc
là, maintenant, l'information est transmise au ministre et après ça à la
commission scolaire. C'est ça? Est-ce que c'est ça?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Leitão : M. Poisson
pourrait le confirmer.
Le Président
(M. Simard) : Alors,
j'aurais, bien sûr, comme à l'habitude, puisque c'est la première fois qu'un intervenant s'adresse à nous, besoin d'un consentement général pour que M. Poisson puisse s'exprimer. M. Poisson,
voilà, à vous la parole.
M. Poisson (Jean-Martin) :
Merci. Alors, on reprend le fonctionnement, en fait, qu'il y avait dans le projet
de loi n° 166. C'est-à-dire que, dans
le projet de loi n° 166, le milieu municipal transmettait les informations
au percepteur régional et le
percepteur régional transmettait l'information au ministère. Alors, c'est
simplement que les choses maintenant se feront commission par commission
au lieu de région par région, mais le fonctionnement est le même.
M. Leitão :
Très bien. Moi, j'aurais préféré qu'on garde les régions, le percepteur régional,
mais enfin ça sera pour une autre fois.
Le
Président (M. Simard) : Merci, M. le député. Y avait-il d'autres
interventions sur cet article? Non? Alors, nous allons maintenant
procéder à l'étude de l'article 303.4. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : L'article 303
de cette loi est remplacé par ce qui suit :
«303.4. Le
taux de la taxe scolaire pour une année scolaire correspond au rapport entre,
d'une part, le montant pour le financement de besoins locaux de l'ensemble des
commissions scolaires pour l'année scolaire, calculé selon les modalités
fixées par [un]
règlement pris en application de l'article 455.1, duquel est soustraite la
compensation d'uniformisation globale visée
à l'article 303.5 et, d'autre part, l'évaluation uniformisée ajustée de
l'ensemble des immeubles imposables en date du 1er avril précédant
l'année scolaire.
«Ce
rapport doit être multiplié par 100 afin que le taux soit exprimé en dollar par
100 $ d'évaluation uniformisée ajustée.
Il est exprimé sous la forme d'un nombre comportant cinq décimales. La
cinquième décimale est majorée de 1 lorsque la sixième aurait été un
chiffre supérieur à 4.»
Commentaires. L'article 303.4
définit la formule de calcul du taux de la taxe scolaire qui sera applicable
dans l'ensemble des commissions scolaires visées. Pour cette raison, les valeurs utilisées
dans le calcul sont les sommes de valeurs individuelles des commissions
scolaires visées.
L'utilisation de ce calcul vise d'abord à établir un taux unique de taxation scolaire
qui s'ajuste au changement des variables fondamentales du régime de
taxation scolaire, soit le montant pour le financement des besoins locaux, qui représente la valeur des besoins financiers des commissions scolaires devant être financées par le régime de taxation
scolaire, les évaluations foncières uniformisées ajustées, qui
constituent l'assiette fiscale taxée.
La
compensation d'uniformisation globale est retranchée du montant pour le financement de besoins locaux dans le but
de réduire la valeur du taux de taxation et rendre permanente la réduction des
taux de taxation qui a permis l'application
d'un taux unique égal à la valeur du taux
plancher défini à l'article 33 de la Loi visant l'instauration d'un taux unique de taxation scolaire.
Le
second alinéa de l'article proposé exprime le taux de la taxe scolaire dans
le format usuel, soit une valeur en dollar par 100 $ d'évaluation
foncière comptant cinq décimales.
Le
Président (M. Simard) : Merci, M. le ministre. Y aurait-il des
interventions sur cet article? M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão :
Oui, M. le Président. Écoutez, moi, j'aimerais tout simplement comprendre parce
que je suis un peu mélangé avec ça.
Pas que la formule soit très complexe, ce n'est pas de l'algèbre, c'est ça,
mais il y a plusieurs éléments que je
ne comprends pas. Et, puisqu'éventuellement nous devrions voter sur ça, donc
j'aimerais au moins comprendre sur quoi on va voter. Alors, je vais commencer par... Donc, tout ce que je
demande, c'est quelques précisions pour m'aider à comprendre la chose.
D'abord,
les besoins locaux. Les besoins locaux sont, donc, déterminés par le ministère
de l'Éducation sur quelles bases?
Parce que ce qu'on nous dit ici, c'est que les besoins locaux de l'ensemble des
commissions scolaires pour l'année scolaire... Je ne comprends pas la... On
prend les besoins locaux de l'ensemble et puis... mais les besoins locaux ne
sont pas tous pareils. Cette partie-là, je ne comprends pas. Si
quelqu'un pouvait m'expliquer...
Le Président
(M. Simard) : M. le ministre ou Mme Parenteau?
M. Girard
(Groulx) : Je donnerais la parole à Mme Parenteau.
Le
Président (M. Simard) : Alors y a-t-il consentement... Il y a
consentement pour que Mme Parenteau s'adresse à nous? Merci.
Madame, à vous la parole.
• (12 h 30) •
Mme Parenteau
(Nathalie) : Merci, M. le Président. Alors, M. le député, il
s'agit ici de la somme des besoins locaux
identifiés et spécifiques à chacune des commissions scolaires. Alors,
dans le cas qui nous occupe, il y a un calcul qui est fait, et qui est particulier,
pour prendre en compte les spécificités de l'ensemble des commissions scolaires. Alors, c'est une
sommation des besoins locaux qui est prise en compte globalement et qui est
répartie sur l'assiette foncière globale.
M. Leitão :
Est-ce que je peux interrompre juste là?
Mme Parenteau
(Nathalie) : Oui.
Le Président
(M. Simard) : ...
M. Leitão :
Très bien. Merci, M. le Président. L'ensemble des besoins locaux. Mais qui
détermine les besoins locaux? Est-ce que
ce sont les commissions... Donc, le processus commence où? Il commence au niveau de la commission scolaire,
qui détermine ses besoins locaux et puis qui envoie ça au ministère qui
additionne tous les besoins locaux?
Le Président (M. Simard) :
Mme Parenteau.
Mme Parenteau
(Nathalie) : Oui. Merci, M. le Président. Alors, les besoins
locaux dont on parle ici, ce sont ceux
financés par la taxe scolaire et la subvention d'équilibre. On ne parle pas
d'autres besoins que ceux-là, et ces besoins sont déterminés par
règlement, tel que mentionné précédemment. Vous aviez déjà posé une question à
ce sujet.
Et
le règlement, sa nature n'a pas changé dans le temps. Elle est demeurée la même
que ce qui existait sous le projet de
loi n° 166. Donc, on ne change rien à ce niveau-là. La méthode de calcul
des besoins locaux qui permet d'assurer un service équivalent à l'élève, qu'importe le lieu où il se trouve sur le
territoire, est préservée. Donc, le projet de loi n'amène pas de
changement sur cette question-là, ça demeure pareil comme cela était le cas
auparavant, sinon qu'on en a changé le nom, c'est tout.
Le
Président (M. Simard) : Merci, madame. Monsieur, à vous.
M. Leitão :
Très bien. Mais alors dans quoi cette formule, elle diffère de ce qui existait
avant?
Mme Parenteau
(Nathalie) : Pardonnez-moi?
M. Leitão :
Dans quoi, cette formule, maintenant, ici, diffère de celle qui existait avant,
si le changement était juste... vous nous avez dit un changement de nom,
que les paramètres sont...
Mme Parenteau
(Nathalie) : Sont les mêmes.
M. Leitão :
...sont les mêmes?
Mme Parenteau (Nathalie) : M. le Président, alors, pour répondre à M. le
ministre, les paramètres n'ont pas changé, ce sont exactement les mêmes
qui vont continuer de s'appliquer parce que l'objet du projet de loi actuel
n'est pas de modifier ces aspects-là.
M. Leitão :
Très bien. Avant, dans le système précédent, on parlait de produit maximal de
la taxe.
Mme Parenteau
(Nathalie) : De la taxe scolaire.
M. Leitão :
Maintenant, on ne parle plus de ça.
Mme Parenteau (Nathalie) : Parce qu'on parlait d'un produit maximal de la
taxe scolaire dans une circonstance où les taux pouvaient être déterminés ou
fixés à un niveau plus bas que le taux calculé. Alors, on identifiait un besoin
maximal qui pouvait être comblé.
M. Leitão :
Et maintenant, par règlement, on détermine les besoins locaux et puis avec
cette formule on détermine le taux de taxe.
Mme Parenteau
(Nathalie) : C'est le cas.
M. Leitão :
C'est ça. O.K.
Mme Parenteau (Nathalie) : Et puis de toute façon, pour compléter,
actuellement, dans le régime transitoire... en fait, dans le régime
transitoire, on parle toujours du PMT, et ce PMT n'a pas changé, et... Je
m'excuse, là, j'ai eu une distraction dans mon champ de vision. Je vais
peut-être être obligée de vous demander de répéter votre question.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Une voix :
...le ministre qui vous...
Mme Parenteau
(Nathalie) : Non, non, non. Je veux juste être certaine de bien
répondre, monsieur...
Le Président
(M. Simard) : Ça s'appelle un effet de contagion. M. le député.
M. Leitão :
Non, non, on parlait justement, donc, du PMT et dans quoi le PMT était
différent de... dans quoi ce qui se fait maintenant est différent du
calcul du PMT, produit maximal de la taxe.
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député. Madame.
Mme Parenteau (Nathalie) : Alors, ce calcul, dans sa nature, n'a pas changé
depuis, en fait, l'introduction du PMT dans
les années 1990. Donc, ses composantes, ses paramètres sont demeurés les
mêmes, ont très certainement fait l'objet de mises à jour, mais elles sont essentiellement demeurées les mêmes et
permettent d'établir les besoins locaux à être comblés par la taxe
scolaire et maintenant la subvention d'équilibre fiscal.
M. Leitão :
Vous parliez aussi, donc, d'un régime transitoire, transitoire jusqu'en 2020, c'est
ça?
Mme Parenteau
(Nathalie) : En vertu de la loi actuelle, oui.
M. Leitão :
O.K. Très bien. Je ne sais pas si d'autres collègues ont d'autres questions à
poser, mais, sinon, je continuerais. Pour le
bénéfice de ceux qui nous écoutent et pour que ce soit clair pour tout le monde, pourriez-vous peut-être
nous rappeler, quand on parle ici que, donc,
les besoins financiers des commissions
scolaires devant être financés par le
régime de taxation scolaire, donc, à
quoi sert la taxe scolaire, quels sont les services... pas les services,
mais quels sont les éléments qui sont financés par la taxe scolaire?
Qu'on soit tous sur la même longueur d'onde.
Le
Président (M. Simard) : Merci, M. le député. Mme Parenteau.
Oh! à moins que M. le ministre ne souhaite intervenir directement.
M. Girard
(Groulx) : ...donner une liste, déjà.
Le Président
(M. Simard) : Volontiers. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Alors, le produit...
le PMT sert à financer les dépenses de gestion des sièges sociaux, de direction
des écoles et des centres...
Une voix :
...
M. Girard
(Groulx) : ... — oui, j'ai posé cette question pas plus tard
qu'hier — formation professionnelle et...
Une voix :
...
M.
Girard (Groulx) :
...formation générale aux adultes — je
regarde Étienne, c'est lui qui avait répondu — de
gestion des équipements et la moitié du transport scolaire. Merci.
Le
Président (M. Simard) : Merci, M. le ministre.
Mme Parenteau, souhaitiez-vous peut-être ajouter quelque chose?
Mme Parenteau
(Nathalie) : C'est complet.
Le Président
(M. Simard) : C'est complet pour vous? M. le député.
M. Leitão :
Bon, très bien. Donc, ce sont là des enjeux importants, des activités très
importantes pour les commissions scolaires,
bien sûr. Et ce que plusieurs groupes nous ont dit en consultations
particulières, ils étaient donc un peu préoccupés parce que, bon, tout le monde, je pense, tout le
monde comprend que le transport scolaire va continuer d'être financé, même
s'il y a des enjeux.
Mais
je pense que ce qui préoccupait surtout les commissions scolaires, c'est les
dépenses en ce qui concerne la gestion
des commissions scolaires et les directions d'école. Et c'est dans cet ordre
d'idées là que, dans certaines commissions scolaires, dans certaines régions, les revenus de placement sont, donc,
très importants pour assurer une continuation du financement adéquat des
directions des écoles et du personnel des commissions scolaires.
Dans
la formule actuelle, telle que présentée ici, est-ce qu'il y a un élément
particulier qui adresse la question du financement des équipes de
gestion, donc des gestionnaires des commissions scolaires et des directions
d'école? Donc, est-ce qu'il y a... ou ça,
c'est inclus dans les besoins locaux, donc dans la grande formule, sans avoir
vraiment un oeil particulier sur ces
deux tâches-là qui, à mon avis, sont très importantes? Et, si elles ne sont pas
bien financées, on peut avoir les meilleures écoles au monde avec les
meilleurs enseignants au monde, mais, si les directions d'école sont
déficientes en termes de ressources humaines, ça va causer problème.
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Mme Parenteau va...
Mme
Parenteau (Nathalie) : Alors, M. le député, la réponse à cela
est qu'actuellement les budgets consacrés à
la taxe scolaire représentent à peu près... en fait, au PMT, aux besoins
locaux, représentent à peu près 17 % des revenus des commissions scolaires, et leurs dépenses
administratives représentent entre 4 % et 5 % de leurs revenus totaux. Alors, on comprend qu'actuellement
les revenus qui servent à la gestion des sièges sociaux et à la direction des
écoles sont amplement couverts.
Le Président
(M. Simard) : Merci, Mme Parenteau. M. le député.
• (12 h 40) •
M. Leitão : Très
bien. C'est ce que vous dites, très bien, je ne mets pas en doute vos propos, bien sûr, mais certaines
commissions scolaires nous dressent un portrait un peu différent. Mais ça, ce
sera au ministère de l'Éducation et à ces commissions scolaires de s'assurer
que ça fonctionne.
Et
c'est ça, ma dernière question : Est-ce
que le système fonctionne bien? C'est-à-dire que c'est quand même un délai qui est relativement court, entre... j'avais vu ça ici, donc, les délais entre... quand
le ministère de l'Éducation reçoit l'indication de ce que sont les
besoins locaux et puis le moment où la taxe scolaire est, donc, envoyée. Il y a
seulement quelques mois. C'est de mai à
juillet, je pense, c'est ça? Est-ce que vous trouvez que c'est un intervalle
suffisant pour faire ça? Donc, est-ce que le système fonctionne
rondement?
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député. Mme Parenteau.
Mme Parenteau
(Nathalie) : Alors, écoutez, le règlement sur le PMT s'alimente
à partir principalement des effectifs scolaires déclarés au 30 septembre
précédent. Alors, nous avons les données en main pour être en mesure de faire les estimations
nécessaires, et le temps est suffisant. L'autre question concernait, je dirais,
la mise à jour du rôle, là. Et ceci est complémentaire à cette question.
M. Leitão :
Pour les variations pour le rôle, je n'ai pas tellement d'enjeux avec ça, mais
j'ai un enjeu avec, donc, le fait,
disons, que la facture ou le calcul est basé sur la situation au
30 septembre. Dans beaucoup d'écoles, dans nos comtés de la région de Montréal, que ce soit à
Saint-Laurent ou que ce soit chez nous dans l'Ouest-de-l'Île, bon, les écoles
débordent, et il y a beaucoup de personnes qui arrivent et qui
s'inscrivent à l'école après le 30 septembre. Et, bon, les commissions scolaires étaient toujours capables de réussir à
trouver un moyen d'accueillir ces jeunes-là. Depuis quelques années, deux,
trois ans, mais surtout l'année dernière, il
y a une commission scolaire qui est dans le comté de ma collègue, mais il y a
aussi dans mon comté, Marguerite-Bourgeoys,
pour ne pas la nommer, ils ont un problème énorme parce qu'il y a eu une
énorme augmentation de fréquentation. C'est 50 élèves par semaine qui
arrivent, qui sont arrivés après le 30 septembre.
Alors,
c'était ça un peu, le sens de ma question : Est-ce que le système est
assez efficace ou assez souple pour pouvoir répondre à ces questions qui sont complexes? Parce que les jeunes ne
peuvent pas rester dans la rue. Mais malheureusement certains restent à la maison parce que la
commission scolaire n'a pas la capacité de les accueillir. Alors, comment
est-ce qu'avec une formule qui me semble être très rigide... comment est-ce
qu'on peut adresser ces questions-là?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. Mme Parenteau.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
soupçonne c'est quoi, votre réponse, mais allez-y, vous faites bien ça.
Mme Parenteau
(Nathalie) : Alors, écoutez,
c'est vrai que la détermination ou l'exercice de détermination des besoins
locaux est basé sur le 30 septembre de l'année précédente. Par ailleurs,
notre modèle de financement, lui, permet des mesures qui apportent des ajustements aux variations de clientèles
qui pourraient survenir et les ajustements de clientèles exceptionnels
en cours d'année.
M. Girard (Groulx) : En dehors
de ce calcul-là.
Mme Parenteau
(Nathalie) : En dehors ce ça, là. C'est carrément...
M. Girard (Groulx) :
...86 % qui ne provient pas de la taxe scolaire.
Mme Parenteau
(Nathalie) : Exactement.
M. Leitão :
Très bien. Oui. Et, bien sûr, la taxe scolaire ne sert pas à financer tout. Et
je comprends la nécessité des mesures
d'ajustement et donc, là, d'une certaine souplesse de la part du ministère.
Mais, justement, quelles mesures d'ajustement? Parce qu'encore une fois
le son de cloche que nous avons de l'autre côté, du côté des commissions scolaires, c'est que c'est lourd, c'est très lourd
à obtenir la réponse du ministère pour financer des moyens d'accueillir les élèves qui arrivent rapidement et souvent sans...
Écoutez, ce n'est la faute de personne, là, il y a de grands nombres de personnes
qui arrivent. Peut-être qu'en 2019 il y en
aura moins parce que nos amis sont... En tout cas, c'est un autre débat sur
l'immigration. On ne va pas commencer ça ici, même si je serais tenté de
la faire, mais je ne vais pas le faire maintenant. On le fera peut-être un peu plus tard, mais pas maintenant.
Mais, bon, le nombre d'élèves augmente rapidement et des fois, donc, sans
préavis, là. C'est une situation à laquelle
les commissions scolaires sont confrontées soudainement, les mesures
d'ajustement, j'en conviens, et c'est
nécessaire. Mais pouvez-vous peut-être être un peu plus spécifique sur ces
mesures-là? Parce que le son de cloche que nous avons, de l'autre côté,
c'est que ces mesures ne sont peut-être pas si rapides que ça.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Je pense que la question est un peu hors cadre, mais pour
le bénéfice de tous, puisque c'est une question qui nous concerne, je
vais... Mme Parenteau, vous pouvez répondre.
Le Président (M. Simard) :
Mme Parenteau.
Mme Parenteau
(Nathalie) : Alors, écoutez,
lorsque des situations particulières sont portées à l'attention du ministre de
l'Éducation, il en prend acte, il
analyse la situation et, en vertu de mécanismes qui sont prévus dans
les règles budgétaires des commissions scolaires, les règles budgétaires de fonctionnement, certaines mesures lui permettent d'agir, évidemment, suite à une analyse du besoin
qui lui a été signifié.
M. Leitão : Je comprends. Mais est-ce que
ces règles budgétaires... parce que,
justement, on en a vu quelques-unes dans
d'autres domaines, est-ce que ces règles budgétaires là sont... Est-ce que vous
ne pensez pas qu'il y aurait peut-être une
nécessité de revoir ces règles budgétaires pour les rendre plus souples? Parce
que le besoin n'est pas le même partout. Le besoin dans la région de Montréal est très particulier. Peut-être
qu'on devrait avoir des règles budgétaires particulières pour la région
de Montréal, parce que le besoin n'est pas le même à Montréal qu'il l'est en
Gaspésie, par exemple.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. Mme Parenteau.
Mme Parenteau
(Nathalie) : Écoutez, les
règles budgétaires sont annuelles, et le ministre, évidemment, suivant les grandes tendances, peut les ajuster et
apporter des correctifs pour adresser, par exemple, les problèmes occasionnés
par un flux migratoire important.
Alors, ces questions sont traitées en continu chaque fois que... ou, du moins,
sont traitées lorsque les problèmes sont soulevés. Et les règles
budgétaires actuelles permettent la souplesse, puisqu'elles font l'objet d'une
modification annuelle ou d'une adoption annuelle.
Le Président
(M. Simard) : Merci, madame.
M. Leitão :
Mais, justement, ma question, c'est peut-être... Et ça ne relève pas
nécessairement du ministère de l'Éducation.
Peut-être nos amis du Trésor auraient peut-être un mot à dire là-dessus aussi.
Moi, je vous soumets que des règles
budgétaires adoptées annuellement, ce n'est pas assez souple, étant donné le
fait que le portrait peut changer en cours d'année. Mais ça, je comprends, ce n'est pas nécessairement le... Vous,
vous suivez les règles, et des fois les règles du Trésor sont ce
qu'elles sont.
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député. Mme Parenteau.
M. Leitão :
Commentaire sur les règles du Trésor?
Mme Parenteau (Nathalie) : La seule chose que je peux ajouter, c'est que les
crédits budgétaires sont annuels, tout comme
le budget du Québec est annuel. Alors, ça s'inscrit dans les règles générales
que doit suivre le gouvernement. Donc, je n'ai rien d'autre à ajouter.
M. Leitão :
Mais il y a aussi un fonds de suppléance qui est bien garni, et on aurait
toujours intérêt à avoir un fonds de
suppléance bien, bien, bien garni, pour justement pouvoir faire face à ces
enjeux-là. Écoutez, pour moi, je comprends un peu mieux la situation. Je
ne sais pas si mes collègues ont quelque chose à mentionner.
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député. M. le député La Pinière.
M. Barrette :
Merci, M. le Président. J'ai été étonné du commentaire, le dernier commentaire
que notre ministre des Finances vient de faire lorsqu'il a dit à mon collègue
de Robert-Baldwin qu'on était un peu hors cadre. Or, moi, je pense qu'on est en plein dans le mille, là. On change la
mécanique de la taxation scolaire pour mettre en même temps en place une compensation. Je pense que je résume bien la
situation, là. C'est ça qu'on fait. Et la compensation, bien, vient s'adresser
au genre de problématiques que mon collègue a évoquées.
Alors,
moi, j'ai une question purement... en fait, ce n'est pas une question
théorique, là, c'est un point d'information, et j'aimerais, si c'était
possible, avoir une réponse à notre retour. Bientôt, on va finir cette
séance-ci.
Le Président
(M. Simard) : Dans à peu près 10 minutes, M. le député.
M. Barrette :
Voilà. Je ne pense pas que je puisse avoir la réponse maintenant, là. Alors,
vous voyez comment que je suis indulgent en partant.
Le Président
(M. Simard) : Il faut laisser le bénéfice du doute à ses
collègues.
• (12 h 50) •
M. Barrette :
Non, non, non, je ne pense pas que je puisse l'avoir maintenant, mais je pense
que je peux l'avoir au retour. C'est
un point d'information. Parce que ce que je viens de dire, à savoir que ce
projet de loi là n'est pas un projet anodin...
C'est un projet simple, mais qui a des conséquences complexes. Et ça, je pense
que si on n'accepte pas ça, là, il y a un bout qu'on n'a pas compris personne,
là. Alors, la complexité, elle est dans un autre ministère.
Alors,
M. le Président, ce que j'aimerais de la part du ministre, là, c'est qu'il puisse nous faire parvenir, puis... parce que ça existe, on y a fait référence à plusieurs
reprises. Et là, M. le Président, c'est pour moi, c'est pour que je puisse bien
comprendre non seulement la mécanique, mais les problèmes qu'on va voir venir. O.K.?
J'aimerais que le ministre ou quelqu'un d'autre qui est ici, autour de la table — je
sens que ça va être Mme Parenteau, puis ce n'est pas méchant, ce que je vais demander, Mme Parenteau,
faites-vous-en pas — puisse
nous fournir au retour les formules. J'aimerais savoir... j'aimerais qu'on m'indique exactement
les règlements où se trouvent les formules. Je pense qu'il n'y en a pas juste une, là.
Alors,
ça fait plusieurs fois que Mme Parenteau nous dit, puis je comprends, ce n'est pas une critique, puis je suis sûr que vous avez l'information : Alors, nous avons des formules, et nos formules
font en sorte que c'est à partir de ça qu'on va
avoir un certain nombre de facteurs d'équivalence, et ainsi de suite, qui vont
faire qu'à la fin tout va être plus beau ou aussi beau qu'avant, tiens,
on va dire ça comme ça, aussi beau qu'avant.
J'aimerais,
pour fins de compréhension, qu'on puisse me fournir la totalité des règles,
lois, et ainsi de suite, qui ont
trait aux formules, pour qu'on puisse avoir une espèce de portfolio de formules
qui vont devoir être utilisées, sur lesquelles on va pouvoir réfléchir — on
peut réfléchir vite, là, ça ne sera pas long — et voir quels sont les points
d'achoppement possible. Ce n'est pas... rien
de plus que ça, là. Il n'y a pas d'attaque là-dedans — ça se peut qu'il y en ait après, là — mais
je veux simplement avoir le substrat que vous utilisez. Vous
devez... vous changez un système. On s'entend, là, qu'il y a un système qui
change, là, hein?
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Barrette : On s'entend qu'il y avait un équilibre,
là, qui n'était pas parfait, mais il
y avait un équilibre.
C'est un peu comme de la chimie, là.
Il y avait une solution, là, dans laquelle il y avait
des ingrédients puis qui avait un équilibre, qui
était le merveilleux monde du scolaire avec sa taxation, ses hauts et ses bas.
Je ne critique pas les hauts et les bas, ce n'est pas ça qui est l'objet. Là, on vient perturber cet équilibre-là,
donc, et cette perturbation amène une théorique possibilité de compenser sans problème.
Puis je le
répète, là : Cette application-là est une forme de centralisation plus grande
encore qu'avant, dans un monde où on a beaucoup — quand
je dis on, je m'exclus moi-même, là — critiqué la centralisation.
Là, on s'en va dans une centralisation qui
est encore plus grande, ça va être la centralisation la plus grande jamais vue
dans le monde de l'éducation. Parce
que l'argent est le nerf de la guerre. On ne parle pas, évidemment, de la
qualité de nos professeurs, on ne parle pas de la qualité de nos programmes, on
ne parle pas de la nature des programmes. L'ensemble de tout ça passe par un
dollar ou est généré, se réalise par un dollar qui arrive. Or, en
changeant cet équilibre-là, bien, on transfère le fardeau de la performance du
réseau vers une formule ou des formules. C'est ça, la réalité, là.
Et on nous
dit que les formules sont bien faites. Bon. Je ne ferai pas de commentaire sur ça.
À cette étape-ci, tout ce que je
souhaite, c'est qu'on m'informe sans que j'aie à courir à gauche puis à droite,
là. Je plaide... j'admets mon ignorance de la chose, mais je suis capable de lire des formules, par exemple, là.
Alors, je demande qu'on m'informe simplement, peut-être pas maintenant,
on peut le faire à 15 heures cet après-midi, de tous les éléments qui
existent et qui sont utilisés actuellement
au ministère soit des Finances soit de l'Éducation sur lesdites formules. Pas
la principale, puis on... non, toutes. Il doit y avoir un certain nombre de
choses, ça existe en quelque part, dans les méandres réglementaires et législatifs
du gouvernement. Puis, je le dis puis je
m'inclus là-dedans, là, des fois on fait des choses complexes, on va dire. Alors,
j'aimerais ça qu'on me fournisse cette information-là. Pas besoin de l'avoir
maintenant. Je pense que, par contre, à 15 heures on pourrait
l'avoir.
Le Président (M. Simard) :
Alors, message bien entendu. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Oui. Bien, d'abord, pour ce qui est de la compensation de
l'effet de la taxe scolaire, ça, c'est à l'article 24, 34, puis on
va y arriver. On va y arriver, puis ça va être très agréable parce que ça va
rassurer les gens. Parce qu'il n'y a pas de baisse
du financement des commissions scolaires, avec ce projet de loi, puisque,
lorsque la taxe baisse, la compensation d'équilibre augmente. Alors,
articles 24 et 34, on y arrive doucement.
Pour le
calcul des besoins locaux, c'est une information publique qui fait partie de la
Loi de l'instruction publique, alors
ça nous fera plaisir de vous la partager. On va vous trouver ça, on va envoyer
ça à tous les membres de la commission.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Alors, M.
le Président, là, je l'ai dit d'entrée de jeu, là, je veux simplement qu'on me mette à jour là-dedans. C'est
plus simple pour moi. Parce que vous nagez là-dedans.
Ceci dit,
je ne suis pas d'accord avec le commentaire du ministre, M. le
Président, mais vraiment
pas, là. Quand on va arriver à 24 et 34 et 34 et suivants, là... Bien,
regardez, là, c'est bien beau, là, c'est parce que la mathématique de l'affaire, c'est une
chose; l'effet sur le terrain, c'est autre chose à partir du moment où on parle
d'équivalence. Alors, d'équivalence, on
s'entend-tu... J'imagine que vous parlez d'équivalence en termes de services, formation et ainsi
de suite, là, ce n'est pas juste une équivalence numérique. Si c'était une
équivalence numérique, vous auriez juste à envoyer partout au Québec,
là, tu sais, un chiffre per capita. Mais ce n'est pas de ça que vous parlez,
là. Vous parlez d'une équivalence qui prend un certain nombre de
paramètres en compte, hein? Je suis convaincu que, dans vos paramètres, il y a
le quartier défavorisé urbain versus un
quartier favorisé, mais rural. Puis les deux ne sont pas équivalents, certainement pas dans votre formule. Je suis sûr que ce n'est pas équivalent.
Alors, je dis
simplement une chose, je prédis, M. le Président, que ça ne sera pas si simple que ça puis ça ne sera pas aussi
jovial que ça. Mais il y a une chose dont je suis convaincu, M. le Président, l'équilibre
qu'on perturbe par ce projet de loi là va obligatoirement amener des mesures
compensatoires — c'est
dans le projet de loi — qui
ne sont pas nécessairement parfaites, mais
elles vont découler de la décision qui sera prise dans un autre ministère. Je
pense qu'on devra s'y adresser parce que ça, c'est dedans le cadre de la
question du projet de loi. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député de La Pinière. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Il me
reste du temps? Merci.
Le Président (M. Simard) : Oui,
il vous reste environ 2 min 30 s, M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Non, j'ai eu peur d'être dans une situation comme hier, où
vous me laissez sous un... un quelque
chose que j'ai hâte de répondre et de ne pas avoir pu le faire. Mais on parle
d'une équivalence logique, là, c'est-à-dire que les revenus qui vont baisser, associés à la taxation scolaire, vont
être compensés par la subvention d'équilibre. Un pour un.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Barrette :
M. le Président, je vais renchérir sur ce que j'ai déjà dit, là. L'équilibre...
puis je ne vous dis pas que l'équilibre
était parfait, mais la situation dans laquelle on vivait, qui était sans aucun
doute perçue comme étant imparfaite par le milieu, est perturbée... sera perturbée par
l'adoption de ce projet de loi là. On ne peut pas nier ça, là. Alors, d'arriver
aujourd'hui puis de dire qu'une équivalence
numérique va tout régler? Hum! mettons que, si j'ai à faire un commentaire
biblique, là, je suis plus dans la catégorie
de saint Thomas. J'aimerais pourquoi le voir, le trou dans la main, pour mettre
mon doigt dedans. Alors là, c'est juste
qu'aujourd'hui, là, je ne m'avance certainement pas à dire ni oui ni non, mais
je pense qu'en regardant les formules et en débattant desdites formules on
pourra conclure, à tort ou à raison, que ça fait ce que le ministre nous
dit que ça va faire.
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député. M. le ministre, à vous la
parole.
M. Girard
(Groulx) : Et c'est pour ça que ça va me faire plaisir, jovialiste ou
non, de vous donner l'information qui est déjà publique sur ces
formules.
Le Président
(M. Simard) : M. le député.
M. Barrette :
Bien, M. le Président, c'est vrai que l'information est sans doute publique, je
le sais. Mais, s'il y a une chose qui
n'est pas publique, c'est que l'affirmation que rien ne change après, là, que
tout va être beau comme avant, et ainsi de suite, ça, ça demande une certaine
démonstration.
Le
Président (M. Simard) : Merci. Alors, très chers collègues,
encore une fois, merci pour votre précieuse collaboration.
Compte tenu de
l'heure, la commission suspend ses travaux, on se retrouve à 15 heures cet
après-midi.
Bon repas à tous.
(Suspension de la séance à
12 h 59)
(Reprise à 15 h 6)
Le Président
(M. Simard) : Je constate que nous avons quorum. Bienvenue.
Je
vous rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 3, Loi
visant l'instauration d'un taux unique de taxation scolaire.
J'ai fini par
l'apprendre par coeur, votre titre de projet de loi, M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : ...
Le Président
(M. Simard) : M. le ministre, je tiens à vous dire que je n'ai,
pour ma part, rien vu.
Des voix :
...
Le
Président (M. Simard) :
M. le ministre, en ce
qui me concerne, je n'ai rien vu. Ceci étant dit, M. le ministre, je
crois que vous souhaitiez déposer un document.
M. Girard
(Groulx) : O.K. Alors, la procédure parlementaire, comment est-ce
qu'on dépose ça, un document?
Document déposé
Le
Président (M. Simard) :
Puisque j'en connais quand même un peu la teneur, nous en avions préalablement
parlé, j'en autorise très volontiers le dépôt, surtout que vous avez un
beau veston.
Alors, chers collègues,
avant d'entreprendre nos débats, j'aimerais souhaiter la bienvenue à notre
collègue de Westmount—Saint-Louis. J'avais oublié le bout Saint-Louis,
là. Je ne l'oublierai plus, madame. Et donc j'aurais besoin du
consentement afin qu'elle puisse remplacer le député de Nelligan. Il y a
consentement? Très bien.
Bien, alors, lors de
la suspension de nos travaux ce midi, nos discussions...
Une voix :
...
Le
Président (M. Simard) : Une prochaine fois. Alors, lors de la
suspension de nos travaux ce midi, nos discussions portaient sur
l'article 303.4 de la Loi sur l'instruction publique proposé à
l'article 4 du projet de loi. Alors, si je ne m'abuse, nous avions arrêté nos travaux lors d'une intervention que
faisait le député de La Pinière. Je ne sais pas si le député de
La Pinière souhaitait reprendre là où il avait laissé son intervention ou
céder sa parole à un de ses collègues.
M. Barrette :
M. le Président, comme... l'intervention que j'ai faite, elle était terminée,
mais la vraie fin va être dans les prochaines secondes, quand vous allez
nous donner les informations que j'ai demandées. Ah! c'est ça ici. Ah!
excusez-moi. Bien, je vous remercie. Voilà. Alors, j'ai terminé.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le député...
M. Barrette :
M. le Président, je me réserve quand même la possibilité de poser quelques
questions, si jamais je ne comprenais pas.
Le Président (M. Simard) : Vous
avez encore du temps devant vous, M. le député. Il n'y a aucun problème.
M. Barrette : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres interventions sur l'article dont nous parlions? Sans quoi,
nous pourrons procéder à l'étude de l'article suivant. Je vous laisse la
chance, là. M. le député de Robert-Baldwin, non?
M. Leitão : Moi, ça va. J'avais
posé les questions que j'avais à poser.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, il en va de même pour mes collègues... députée de Joliette et député de Rosemont, ça va? Donc, nous en sommes
rendus à l'article 303.5. M. le ministre, auriez-vous l'amabilité de nous
en faire lecture, s'il vous plaît?
• (15 h 10) •
M. Girard (Groulx) :
Certainement. L'article 303 de cette loi est remplacé par ce qui
suit :
«303.5. La
compensation d'uniformisation globale correspond à la somme des montants des
dernières compensations d'uniformisation
calculés pour chaque commission scolaire en application de l'article 34 de
la Loi visant l'instauration d'un taux unique de taxation scolaire (indiquer
ici l'année et le numéro de chapitre de cette loi).»
Commentaires.
L'article 303.5 explique la notion de compensation
d'uniformisation globale utilisée dans le calcul de la taxe
scolaire, tel que déterminé par l'article 303.4.
Plus précisément, cette notion
correspond à une valeur monétaire constante
et récurrente pour les années subséquentes, qui ne sera connue qu'à la fin du
régime transitoire, lors de la dernière année scolaire pour laquelle
l'article 34 s'applique.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien. J'avais
écrit ici, dans mes commentaires, que je ne comprends pas.
Des voix : Ha, ha, ha!
M. Leitão :
O.K. Donc, je demande encore une fois votre aide, parce que, donc, si nous
allons, à la fin, voter, il faudrait
voter pour quelque chose qu'on comprend. Alors, la compensation
d'uniformisation globale, ça, c'est l'ajustement qu'on fait pour
l'augmentation des valeurs foncières, c'est ça? Quand l'augmentation est trop
élevée... Non?
M. Girard
(Groulx) : Non, c'est l'ajustement qu'on fait pour compenser la baisse
de la taxe scolaire durant la période transitoire.
M. Leitão : Ah! donc, ce qui
est donc, bon, le coeur du projet de loi n° 3, donc la baisse de la taxe
et puis la compensation qui vient.
M. Girard
(Groulx) : La compensation pour... et qui, à la fin du régime
transitoire, puisqu'on baisse sur un certain nombre d'années, à moins que tout serait fait la première, comme vous
avez suggéré dans une autre intervention, et qu'on aura la réponse au budget... mais l'idée, c'était
de faire ça sur quelques années. Alors, finalement, à fins d'exemple, si on
fait ça sur deux ans, il y a deux baisses,
et on calcule la compensation pour ces deux baisses, et là la subvention
d'équilibre devient fixe, et le régime repart dans le nouveau régime
permanent.
M. Leitão :
...ici, on parle de la subvention qui serait versée par le gouvernement. Si la
période de transition est de deux,
trois, quatre ans, on verra un peu plus tard si on peut changer un peu ça, mais
disons que c'est quatre ans, comme c'était prévu initialement, est-ce
que, pendant ces quatre années-là, le taux reste inchangé. Donc, c'est le...
M. Girard
(Groulx) : Le taux vers lequel on converge, la cible... M. le
Président, merci, je... La cible vers laquelle on converge, elle est fixe,
c'est le taux le plus bas des Laurentides. Et, après ça, on a un taux unique
pour la province, qui, lui, va
recommencer à fluctuer, monter doucement en fonction de l'évolution des besoins
des commissions scolaires et de l'évolution de l'assiette foncière. La
subvention, elle, sera fixe, dans le régime permanent.
M. Leitão :
C'est ça. Mais donc, pendant cette période de transition, deux, trois, quatre
ans, alors là, il n'y a pas de possibilité que le taux de taxe augmente.
Donc, il sera sur une pente descendante vers le 10,54.
M. Girard (Groulx) : 10,54 ou
10,52.
M. Leitão : Quelque chose comme
ça, oui.
M. Girard (Groulx) : 10,54?
C'est vous qui avez raison, 10,54.
M. Leitão :
O.K. Est-ce que, des collègues, vous avez des questions à poser?
Le Président
(M. Simard) : Merci. M. le député de Rosemont?
M. Girard
(Groulx) : Je pense qu'il ne vous a pas entendu.
Le Président
(M. Simard) : Oui, je pense que oui. M. le député de Rosemont?
M. Marissal :
C'est bon. Merci.
Le Président
(M. Simard) : C'est bon? Mme la députée? Très bien. Pas
d'autres...
M. Barrette :
M. le Président, je pensais que le député de Rosemont allait avoir une
question, mais, comme il n'en a pas, je vais en poser une.
Le Président
(M. Simard) : Volontiers, monsieur.
M. Barrette :
Alors, M. le Président, comme je disais ce matin, hein, on change un état de
fait. Et, si je comprends bien le
ministre, qui va pouvoir me le confirmer, là, si j'ai bien compris... puis je
suis comme mon collègue de Robert-Baldwin, moi aussi, je veux voter sur
quelque chose que je comprends.
Alors,
ce à quoi il nous invite aujourd'hui, là, c'est un exercice comptable à coût
nul pour la période de transition, en ce sens qu'on enlève... on fait
plaisir à des contribuables en leur faisant croire qu'ils ont une baisse — c'est
mon mot — qu'ils ont une baisse de taxation, mais, par
une autre voie fiscale, la commission scolaire va recevoir exactement le même montant par rapport à un point de
référence, pendant les quatre prochaines années. C'est la formule, dont vous
nous avez donné les paramètres, que je vais étudier.
Ce
que vous nous dites, là, c'est que c'est un exercice comptable qui va changer
les chiffres de place mais qu'à la fin la commission scolaire va
recevoir exactement le même montant par rapport à l'année zéro, qui va être
cette année, techniquement, ou l'année
dernière, là, dépendamment de quand le projet de loi va être adopté. J'imagine
qu'il y a des chances qu'il soit adopté par différentes voies. Alors,
est-ce que...
M. Girard
(Groulx) : Ça pourrait prendre jusqu'à un an, j'ai appris hier.
M. Barrette :
Exactement. Alors, est-ce que là-dessus, là, j'ai une compréhension adéquate,
précise?
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Bien, certainement que l'esprit, c'est que les commissions
scolaires soient compensées pour la baisse des revenus de la taxe
scolaire avec une augmentation de la subvention, oui. C'est ce que vous avez
compris.
M. Barrette :
Ma question était précise, alors la réponse, il faut qu'elle le soit autant.
Alors, je comprends qu'actuellement c'est un
exercice comptable. On baisse la taxe, c'est une ligne dans le budget, puis il
va y avoir une autre ligne qui va
faire en sorte que la commission scolaire va recevoir, si toute chose reste
égale, le même montant, année après année, avec «whatever» qui était
prévu d'ajustement, par rapport à une année de référence.
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Effectivement, pour chacune des commissions scolaires,
c'est neutre.
M. Barrette :
C'est ça, la réalité. Bon. Alors, ça, ça m'amène à l'argument que j'ai fait à
un moment donné. Vous changez l'état
de situation, là, bon, en centralisant le pouvoir de la dépense du dollar au
ministère de l'Éducation, à toutes fins
utiles. La période de transition étant une chose, on ne parle pas de ce qui
vient après. Dans l'esprit du ministre, après, c'est quoi?
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Après le régime transitoire, c'est le régime permanent.
M. Barrette :
Qui va être...
M. Girard
(Groulx) : Qui va être une période où nous aurons un taux unique pour
l'ensemble de la province, qui va
fluctuer en fonction des besoins locaux, la somme des besoins locaux et
l'évolution de l'assiette foncière, la subvention qui aura été établie en fonction de la perte de
revenus de la taxe scolaire durant la période transitoire qui compense,
neutre... neutre au sens comptable et, à partir de là, évolution de la
taxe.
M. Barrette : Alors
donc, en fait, je comprends ce que le ministre me dit, là, dans une certaine...
bien, même pas dans une certaine
mesure. Ça m'étonne quand même qu'il annonce déjà que le régime permanent va
être une fluctuation. C'est correct,
je comprends ce qu'il me dit, là, ça fait juste une phrase bizarre, que ce qui
va revenir, c'est une permanence de
la fluctuation qui pourrait donc amener à une rehausse de la taxe scolaire.
C'est possible, on ne peut pas dire le contraire.
M. Girard
(Groulx) : Oui, je peux... c'est-à-dire qu'on revient après à une
situation où on va être dans un régime où
l'évolution des coûts des besoins locaux sera comparée à l'évolution de
l'assiette fiscale. Plus l'assiette fiscale augmente rapidement par
rapport aux besoins locaux, moins la taxe aura besoin d'augmenter et vice
versa.
M. Barrette :
Bien là, là, encore une fois, c'est une question de compréhension, là. Là, là,
au moment où on se parle, ce qui est
proposé par le ministre... puis c'est vraiment une question de compréhension,
je suis sûr que personne ne comprend ça, là. Alors, peut-être tout vous
autres, bravo, mais moi, je suis sûr que, dans la population, là...
M. Girard
(Groulx) : Pas de problème, on est là pour ça.
M. Barrette :
Vous savez, M. le ministre, que c'est diffusé en direct, ça, là. C'est comme La
Soirée du hockey, quand on était
petits, vous et moi, là. Il y a du monde qui écoute ça, là. Je suis sûr, sûr,
sûr qu'ils ne comprennent pas, parce que moi, je ne le comprends pas.
Le Président
(M. Simard) : Puis ma mère, M. le député.
M. Barrette :
Aussi.
Le Président
(M. Simard) : Vous n'étiez pas là l'autre fois, mais elle vous
disait bonjour, à tout le monde.
• (15 h 20) •
M. Barrette :
Alors, vous êtes Jean Béliveau, là, actuellement, dans la loi n° 3.
Alors
là, il faut qu'on comprenne. Alors, ce que je comprends, M. le Président, là,
c'est qu'aujourd'hui, là, vous proposez
une taxe fixe qui va fluctuer après la période de transition, mais que la
fluctuation va dépendre des besoins locaux, alors que le principe que vous mettez sur la table, c'est que la taxe soit
fixe mais que la variation des besoins locaux soit compensée par les équivalences que
Mme Parenteau nous a sommairement expliquées, sommairement étant un état
de fait et non un qualificatif, quoique c'est un qualificatif, on
s'entend.
Mais
là j'en perds mon latin, là, un petit peu, là, parce que... d'abord, ce n'est pas en latin, c'est une bonne raison de perdre
le chemin un petit peu là-dedans, mais là, là, la fluctuation, là, la taxe fixe
va devenir fluctuante, et les besoins locaux vont... on va s'y adresser ou vont
être compensés par et la taxe et la formule centralisée qui est au ministère de
l'Éducation. Puis là, là, on
voudrait, là... on nous dit que tout ça va bien aller, qu'il n'y aura pas de
problème. Je dis ça simplement sur la
base de mon argumentaire selon lequel, actuellement, il y a une situation qu'on
peut qualifier d'un état stable, certainement imparfait, mais stable.
Là,
on le brasse, là, puis on se dit que tout va bien aller après. Là, c'est sûr
que, si on revient, après la période de transition, à une période où on va faire fluctuer la taxe unique de base
puis qu'en même temps il y a une mécanique centralisée, mettons qu'on
s'en va plus vers Babel que vers Montréal, là, ou Québec.
Le Président
(M. Simard) : M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : M. le Président, la formule était à l'article 303.4...
M. Barrette :
Non, non, je comprends, là.
M. Girard
(Groulx) : ...O.K., et les besoins locaux, même si la formule est
centralisée, il y a une évolution. On a d'ailleurs parlé du concept d'indexation, là. Ils ne sont pas indexés,
mais ils fluctuent, notamment avec le coût de la vie, l'inflation. Oui, les besoins locaux varient et
sont recalculés à chaque année, je crois. Alors, voilà. Et l'assiette foncière,
elle aussi, évolue certainement, et je dirais que le...
M. Barrette :
Ça doit être à une page où on n'a pas parlé d'indexation, là, et on est arrivé
par la droite, là...
Le Président
(M. Simard) : M. le ministre, finissez votre réponse.
M. Girard
(Groulx) : Voulez-vous que je le dépose ou... J'ai terminé.
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Girard
(Groulx) : On a parlé de l'évolution de...
M. Barrette :
Ai-je entendu, M. le Président, le ministre nous dire que, pour lui, il y aurait
sans aucun doute une indexation, puisqu'il nous affirme que les besoins locaux,
ça change avec le coût de la vie? Je vois une ouverture du ministre à une adaptation de ses politiques
par l'indexation. Je trouve ça très intéressant et tout autant que surprenant.
Le
Président (M. Simard) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Les besoins
locaux sont... le calcul est centralisé annuellement au ministère de l'Éducation, et bien sûr l'évolution
des besoins locaux est fonction de plusieurs variables, notamment l'évolution
du coût de la vie.
Le Président
(M. Simard) : Merci beaucoup.
M. Barrette : Alors, je comprends, M. le Président, que le ministre admet que son exercice va amplifier la
centralisation.
Le Président
(M. Simard) : M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Les besoins locaux ont toujours été calculés par le ministère
de l'Éducation.
M. Barrette : M. le
Président, à partir du moment où on
diminue l'intrant — c'est un terme avec lequel le ministre
est familier — de la taxe scolaire pour la transférer aux,
entre guillemets, centrales, ça vient amplifier le rôle central. C'est
donc une centralisation qui a augmenté.
Le Président
(M. Simard) : Merci beaucoup. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Je comprends que vous êtes un expert en centralisation,
là...
M. Barrette :
Non. Bien là, vous êtes en train de me dépasser, M. le ministre, là, largement,
là.
Le
Président (M. Simard) :
Attendez, attendez, attendez. On va y aller une personne à la fois,
s'il vous plaît. Donc, pour l'instant, la parole est au ministre
pour sa réponse. Allez-y, M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Et la question, c'était...
Le Président
(M. Simard) : Sur l'indexation, là.
M. Girard
(Groulx) : La centralisation. O.K.
M. Barrette :
Coudon, M. le Président, est-ce que le ministre m'écoute?
M. Girard
(Groulx) : Écoutez, je vous écoute cinq heures par jour. C'est déjà
pas pire.
M. Barrette :
Le temps compte en double puisqu'on n'a pas été souvent cinq heures par jour.
M. Girard
(Groulx) : Écoutez, là, on avait une question sur la centralisation.
Écoutez, j'ai été très transparent là-dessus, on en a discuté. Présentement, la taxe
scolaire, avec le projet de loi n° 166, lorsque sa période de transition... parce que
vous aviez... votre gouvernement, M. le Président, avait aussi introduit une
période de transition. 14 % du financement des commissions scolaires proviendrait de la taxe
scolaire, et nous allons évoluer, avec cette réduction, vers approximativement, dépendamment des variables que
j'ai mentionnées, mais comme vous êtes un homme précis, je vais les répéter... l'évolution de l'assiette fiscale,
la période de temps et les besoins, vers 7 %, donc 14 % vers 7 % de revenus, et ça, ce sont des estimés, de la taxe scolaire, et le reste provenant du financement,
bien sûr, du fonds consolidé et via le ministère de l'Éducation.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Barrette : Donc, 86 centrales qui vont passer à 93. Bon, on
a compris. M. le Président, je pense
que mon collègue de Robert-Baldwin veut ajouter quelque chose, puis,
comme il a préséance sur moi, ça me fait plaisir, là.
Le Président
(M. Simard) : En fait, probablement qu'il pourra le faire sous
peu, mais le député de Rosemont avait levé sa main depuis un certain temps
déjà. M. le député de Rosemont, à vous la parole.
M. Marissal :
Oui. Merci, M. le Président. Je suis content d'entendre dire le député de
Robert-Baldwin, qui a quand même été
ministre des Finances, tu sais, qu'il ne comprenait pas la formulation quelque
peu cryptique de certains articles. Moi,
je présume que c'est l'inexpérience puis que je vais m'y faire, mais, en
entendant mon collègue de Robert-Baldwin, ça m'a quand même rassuré sur
mon niveau de compétence.
Il
y a un autre truc que je ne comprends pas trop bien. Je comprends fort bien que
le but ultime, c'est d'arriver à 10,54. Donc, ma question ne s'applique pas à celles qui sont déjà à 10,54, mais
toutes ne partent pas du même niveau. Est-ce qu'elles descendront toutes au
même niveau de l'an 1, 2, 3, 4, supposons que ça prend quatre ans? Est-ce
qu'elles auront encore des taux différents jusqu'à l'arrivée finale, le
terminus?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : M. le Président, je vais prendre l'exemple de quatre ans à 25 %
par année. Tout le monde ferait un
mouvement, un déplacement proportionnel à son écart, là. On me dit que le
calcul, ça va être expliqué à l'article 34, mais, par exemple, si on coupait de 20 % la première année, ou 25 %, parce
que j'ai pris l'exemple de quatre, 25 %, bien, tout le monde qui est au-dessus de 10,54
aurait une compression de son écart de 25 % la première année, et 50 après
deux, 75, pour arriver finalement au
taux unique qui... Là, je pense que la langue française est très précise, le taux unique, dans le régime permanent, n'est pas un taux fixe, c'est-à-dire qu'on converge vers un taux unique
durant la période transitoire, et
ensuite, une fois qu'on est au taux unique, en fonction de l'évolution des
besoins locaux et de l'assiette fiscale, le taux unique recommence à
bouger.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Marissal : Vous alliez dire
monter.
M. Girard
(Groulx) : Bien, en fait, là, il y a des cas de figure,
dépendamment... on est vraiment dans l'évolution des besoins locaux versus l'assiette fiscale. En général, l'assiette
fiscale... Mais les dernières années ne sont pas nécessairement... ne sont définitivement pas porteuses d'une garantie
pour les années futures. Mais c'est certain que, lorsque l'assiette fiscale foncière augmente plus
rapidement que les besoins locaux, c'est positif et ça empêche la taxe de
monter, là. Mais c'est vraiment deux facteurs relatifs qui bougent.
M. Marissal : Je comprends.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Merci, M. le député. M. le député de...
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Mme
la députée... bien sûr, Mme la députée, à vous la parole.
Mme Hivon :
Est-ce que le ministre peut nous dire ce qu'il a en tête? Dans le sens qu'on
l'entend, là, puis on essaie tous de
suivre le raisonnement puis ce que ça va vouloir dire concrètement. Donc, ça va
fluctuer dans l'avenir, on comprend,
en lien avec les facteurs mentionnés, mais j'imagine que vous faites des
projections. Donc, la hausse à laquelle on peut s'attendre une fois que... là, on se comprend que ça va
graduellement diminuer puis on va voir éventuellement sur quelle période de temps vous pensez le
faire. J'imagine que vous allez nous donner des indications.
M. Girard
(Groulx) : Dans le budget
serait la première indication formelle de la vitesse à laquelle on va
converger.
Mme Hivon : Il n'y
a rien qui vous empêcherait de nous
le dire ici, dans le sens que ce ne
serait pas un... je veux dire,
puisque c'est quand même important dans nos travaux, je crois, là, en termes de
prévisibilité, de savoir quel échéancier le gouvernement a en tête,
puisqu'il en a visiblement un en tête.
Le Président (M. Simard) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
• (15 h 30) •
M. Girard
(Groulx) : Bien, c'est une mesure budgétaire. Le budget va être révélé
à tout le monde en même temps, puis
c'est vraiment le 21 mars que vous aurez l'information sur la vitesse que
nous voulons prendre. Mais cette vitesse-là sera réévaluée à chaque année parce qu'on... je pense que j'ai été
clair, là. C'est très bien d'harmoniser la taxe scolaire entre les régions puis c'est très bien de réduire le fardeau fiscal, c'est très
bien de réduire... de simplifier la taxe, mais on n'ira pas en déficit
pour baisser la taxe scolaire, là.
Alors, d'abord,
on s'occupe des besoins, des services. Je pense que vous avez clairement
indiqué une priorité à l'éducation. On s'occupe des services. On regarde les marges de manoeuvre qu'on a. On fait la promotion de l'économie et ensuite... Bien sûr,
tous ces facteurs-là, la santé, l'éducation, c'est aussi l'économie, mais je ne veux
pas trop compartimenter parce que tout est important. Mais, je vous le dis, on ne baissera pas la taxe
scolaire pour aller en déficit. Ça ne fait pas de sens. Donc, même si je donnais un rythme... même
si je faisais 33 % cette année,
qui indiquerait un rythme de trois ans, cette hypothèse-là, pour le
deuxième tiers, devra être évaluée au budget suivant.
Mme Hivon :
Donc, ce que vous nous dites, c'est que, cette année, dans le budget, vous
pourriez dire, par exemple, que l'horizon est sur quatre ans ou cinq
ans, mais évidemment l'année prochaine il pourrait s'échelonner sur sept ans?
M. Girard
(Groulx) : Ou deux ans, pour arriver l'année prochaine puis
dire : Finalement, ça va bien, on termine la période de transition.
Mme Hivon :
Donc, c'est vraiment, c'est ça, un engagement. Mais, pour ce qui est de
l'application dans le temps, il n'y
aura rien de certain pour le contribuable parce que, d'année en année, vous
allez évaluer le rythme avec lequel vous pouvez atteindre un taux
uniformisé. C'est bien ce que je comprends de l'intention du ministre?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Oui, M. le Président. Je pense qu'au niveau de la réduction
du fardeau fiscal, via la taxe scolaire, et
de l'harmonisation on est assez clairs que nous étions flexibles. J'ai eu une
suggestion de le faire en un an. Dans notre
cadre financier, on a parlé de quatre ans. Le 21 mars je donne une réponse
sur le rythme suggéré. Et puis on réévalue ça l'année d'après si on n'a
pas fait 100 % la première année.
Le Président (M. Simard) :
Merci.
Mme Hivon :
Il n'y a quand même rien qui empêcherait le ministre de nous dire qu'à ce
moment-ci... nous ne sommes pas le 21 mars, mais qu'à ce moment-ci
son intention, par exemple, est sur tant d'années puisque, dans leur cadre budgétaire, ils avaient déjà mis un horizon. Donc,
ça ne serait pas un crime de lèse-majesté de venir dire à la commission,
pour notre bonne gouverne, un peu ce qui, en
date d'aujourd'hui, est prévu. Je fais juste dire ça au ministre. Je pense qu'il
pourrait le faire pour éclairer les travaux de la commission, puis il pourra
commenter s'il le veut.
Puis le
deuxième élément, bien, c'est ça, c'est que je veux vraiment comprendre la
logique. Donc, compte tenu de la fluctuation des variables, une fois qu'on aura
atteint le taux uniformisé, bien, après, ça va se remettre à bouger à la hausse
compte tenu de ce qu'on va... bon. Donc, ça devrait suivre une inflation
normale à peu près?
Le Président (M. Simard) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Je pense que tout ce que vous avez dit est d'une logique
implacable. La seule chose, c'est que je ne me sens pas confortable de
révéler l'échéancier que nous avons choisi. Puis d'ailleurs... Mais je peux
vous rappeler, là, que... ou, M. le
Président, je peux vous rappeler que nous avions choisi un horizon de quatre
ans lorsque nous avons parlé de cette
mesure-là durant la campagne électorale. Bien sûr, maintenant, on gouverne pour
tous. Il y a des priorités. On fait les arbitrages. Et vous aurez un
élément de réponse lors du budget.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre.
Mme Hivon :
Puis est-ce que le ministre, pour ma bonne compréhension, pourrait... Il
l'avait dit d'entrée de jeu, mais, tantôt, Me Poisson a dit qu'on verrait, à
l'article 34, là... Donc, c'est toujours les mêmes... Tous les articles
qui concernent la compensation, et
donc la garantie de compensation, est-ce qu'on pourrait avoir juste la liste?
Il y avait 34...
M. Girard (Groulx) : Et 24, M.
le Président.
Mme Hivon :
...et 24? C'est beau. Il n'y a pas d'autres endroits où on trouve des réponses
par rapport à ça, parce que, là, on est en train d'en traiter ici, là.
Tout le régime transitoire aussi, oui?
Le Président (M. Simard) :
Alors, M. Poisson, souhaitez-vous faire un ajout en...
M. Girard (Groulx) : Une
précision.
Le Président (M. Simard) : Une
précision?
M. Poisson
(Jean-Martin) : Oui. Alors, simplement pour dire que ce sont les
articles 31 à 40 qui gouvernent le régime transitoire. Et le régime transitoire est principalement destiné
à acheminer, dans le fond, la taxe vers le taux plancher. Mais l'article
central demeure l'article 34.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. Poisson. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Ça va
pour l'instant.
Le Président (M. Simard) : Merci.
M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci. J'ai quelques points — un,
deux, trois, quatre — quatre
points que j'aimerais faire. Oui, je prends... On va y aller par étapes.
Le
premier, c'est vraiment très technique. Ça m'a été mentionné par notre collègue
la députée de Westmount—Saint-Louis, que les commissions scolaires l'ont mentionné en commission parlementaire, et
ça pourrait être un enjeu. J'aimerais voir comment, peut-être, M. Poisson pourrait nous régler ça ou nous
éclairer là-dessus. C'est que la date à laquelle le taux, donc, va être annoncé est établie, mais il n'y a
pas de date de retour, de la part du
ministère, aux commissions scolaires pour confirmer cela. Donc, l'enjeu de plusieurs commissions
scolaires, c'est qu'elles risquent de... Le temps risque d'être très court pour
envoyer les taxes scolaires le
1er juillet. Le 1er juillet, ce n'est pas très loin. Alors, est-ce
qu'il y a un mécanisme quelconque? Est-ce
qu'il y aura un délai? Enfin, combien de commissions scolaires peuvent... parce
qu'elles sont vraiment très préoccupées par un possible manque de temps.
Le
Président (M. Simard) : Chers collègues, avant de laisser la
parole à M. Poisson, j'aimerais avoir le consentement des membres
de la commission afin que le député de Rosemont puisse être remplacé par la
députée de Mercier, dont je salue l'arrivée parmi nous.
Est-ce qu'il y aurait consentement? Consentement. Merci beaucoup. Veuillez
poursuivre. Désolé, M. le député.
M. Leitão :
Donc, c'est ça, c'était une question qui préoccupe beaucoup les commissions
scolaires, qu'elles risquent de manquer de temps pour la date,
l'échéancier du 1er juillet.
Le Président
(M. Simard) : M. Poisson.
M. Poisson
(Jean-Martin) : Oui. Alors, dans l'objectif de permettre au ministre
de calculer le taux de la taxe, on demande,
par l'article 303.3, que les renseignements que les commissions scolaires
doivent fournir le soient au plus tard le
1er mai, comme on a vu à cet article-là. Et c'est l'article 303.7 qui
annonce que le ministre va publier à la Gazette officielle
le taux de la taxe. Il n'y a pas de date
formelle d'annoncée, évidemment, dans le projet de loi, mais le ministre
s'assurera de donner cet avis en
temps opportun pour que justement les commissions scolaires puissent agir avec
la plus grande célérité possible. Mais il n'y a pas de date butoir dans
la loi, non.
M. Leitão :
Mais c'est justement ça, l'enjeu. Les commissions scolaires sont très
préoccupées par ce possible manque de temps. Est-ce que... Je comprends, il y a
toutes sortes de facteurs qui peuvent faire en sorte que la publication
à la Gazette officielle soit un peu
plus tard, mais l'enjeu reste. Comment est-ce que les commissions scolaires
vont s'adapter? Qu'est-ce qu'elles
peuvent faire ou qu'est-ce que le ministère peut faire pour leur donner un
délai additionnel, ou est-ce qu'ils peuvent les rassurer qu'ils vont
avoir assez de temps pour envoyer les factures, là?
Le Président
(M. Simard) : M. Poisson? Mme Parenteau.
Mme Parenteau (Nathalie) : M. le Président. Alors, à partir du moment où le
ministre des Finances va annoncer, annuellement,
dans son budget, le montant qui va permettre la réduction du taux, alors c'est
un élément déclencheur qui, lui, nous
permet de calculer l'ensemble des taux applicables par chacune des commissions
scolaires. Évidemment, il y a d'autres
renseignements qui vont nous être fournis par les commissions scolaires, comme
le disait un peu plus tôt Me Poisson, et nous aurons, donc, à ce
moment-là, tout en main pour être en mesure, je dirais, avec diligence, de
pouvoir acheminer l'information à la Gazette officielle pour que les
taux puissent être publiés et disponibles dès le début de juin pour les commissions scolaires. Évidemment, c'est sûr que,
là, on est toujours tributaires du budget du Québec, mais, généralement,
le budget est toujours en mars ou fin mars. Voilà.
M. Leitão :
Ça pourrait être en février, mais ça, c'est une autre histoire... ou en avril.
Mme Parenteau
(Nathalie) : Ah! ce serait encore mieux.
• (15 h 40) •
M. Leitão :
Bon, excusez-moi, je ne veux pas vous interrompre. Ça va? Et, comme vous avez
mentionné, c'est à 303.7 où, en effet, on va indiquer tout ça, l'obligation de
publier le taux à la Gazette officielle. Donc, on verra à ce moment-là si on pourrait peut-être ajouter un
amendement, on verra... spécifier une date, que cela se fasse le plus tard le,
je ne sais pas, moi, 1er mai ou
le 1er juin. Enfin, on arrivera
à 303.7. Mais je vous dis d'ores et déjà que je suis en train de réfléchir, et, quand je réfléchis, mon collègue
réfléchit aussi avec ses doigts, de peut-être mettre une date limite à laquelle cela va
être publié à la Gazette officielle. Bon, ça, c'était mon premier point.
Merci.
Maintenant,
pour le deuxième point, aussi, très court, ça concerne la vitesse à laquelle la
période transitoire, ça va se dérouler.
On va avoir une bonne indication de vos intentions lors du budget. Mais, avant le budget, on a un projet de
loi, et, encore une fois, ça se
pourrait, une fois qu'on arrivera aux articles concernés, qu'on puisse suggérer
une période plus courte. Et puis là ça pourrait se faire sur un an ou
deux ans. En tout cas, on en discutera, de cette question-là. Et donc peut-être
que ça pourrait se faire un peu plus rapidement parce qu'en effet je pense
qu'on a les marges de manoeuvre maintenant. Et moi, j'aimerais surtout
raccourcir le temps d'incertitude pour les commissions scolaires.
Mais
là où je voulais en arriver, c'est mon point qui... Suite à la conversation
avec mon collègue de La Pinière et à vos réponses, je vous ramène un petit
peu — on parle
ici un peu d'indexation — dans l'univers de votre formation politique, qui... Je me rappelle
très bien, lors des dernières années, quand on était, nous, de l'autre côté, on
occupait ce siège-là, votre chef, à
l'époque, nous parlait souvent de la nécessité de s'assurer que les taxes et
tarifs n'augmentaient pas plus vite que l'inflation. Il martelait ça constamment : Ah! les taxes scolaires
ont augmenté plus vite que l'inflation, les tarifs d'hydroélectricité plus vite que l'inflation. Et
donc, dans cette logique-là, je me demande si ça ne serait pas non plus opportun
d'ajouter ici, dans ce projet de loi, qu'à
la fin de la période transitoire, quand, donc, la taxe va être établie, ça va
être 0,1054 $ par 100 $
d'évaluation, et qu'après ça ça peut augmenter, mais que les augmentations
futures seront limitées au taux d'inflation, quelque chose comme ça, parce que c'était un enjeu que votre chef et
votre collègue le député de Granby... Je me rappelle qu'on avait de
longs échanges là-dessus en 2016, 2017, 2018.
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Je n'étais pas là, mais merci pour l'histoire. Et, oui,
bien sûr, contenir l'augmentation des tarifs, je sais que ça fait partie
de notre programme.
M. Leitão :
Très bien, d'accord. Mais qu'est-ce que vous dites de la proposition de limiter
les augmentations futures des taxes?
Dans ce cas-ci, taxe scolaire parce que c'est de ça qu'on parle, mais votre
chef parlait aussi surtout, et beaucoup, des taxes municipales, qu'il fallait absolument limiter ces
augmentations-là au taux d'inflation. Est-ce que vous jugez que c'est
quelque chose qu'on pourrait adresser ici?
M. Girard
(Groulx) : Je pense qu'on est dans la... M. le Président, nous sommes
dans la deuxième dérivée, le taux de
changement de la taxe après la période de transition. La première chose qu'on
veut faire, c'est baisser la taxe. Vraiment, là, lorsqu'on combine les taxes foncières et les taxes... Lorsqu'on
combine les taxes municipales et les taxes scolaires foncières, au Québec, ce sont les plus élevées au Canada. Et
donc premier geste, première dérivée, réduction de cela. L'évolution, dans
le régime permanent, après l'atteinte du
taux unique, va être en fonction de l'évolution de deux variables, le taux de
croissance des besoins locaux et le taux de croissance de l'évaluation
foncière.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Leitão :
Très bien. Je comprends. Est-ce qu'on pourrait ajouter un troisième élément et
que cette hausse future serait limitée au taux d'inflation?
M. Girard
(Groulx) : Ce n'est pas l'esprit du projet de loi, qui vise un taux
unique à l'ensemble de la province. Alors, je dirais simplement non. Je
n'ai pas fait de... Je n'ai pas travaillé sur cette hypothèse.
M. Leitão :
Je comprends, mais est-ce qu'on... Bien, puisqu'on est rendus là, on est rendus
au projet de loi n° 3, et peut-être que le moment opportun pour
présenter un amendement serait un peu plus tard, à l'article 34,
peut-être, mais, puisque c'était une idée
qui était défendue très fortement, et je pense que mon collègue de
La Pinière se rappelle de ces discussions
qu'on avait, donc pourquoi ne pas prendre l'opportunité, ici et maintenant, de
s'assurer qu'au moins les taxes scolaires,
les taxes municipales, on verra ça une autre fois, mais au moins les taxes
scolaires, à l'avenir, n'augmenteront pas plus vite que l'inflation, ce qui était l'engagement, ce qui était le
cheval de bataille de votre formation politique dans ces années-là?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Bien, ça fait toujours partie du programme, là. Je vous
rassure. Maintenant, les éléments du programme,
là, je m'occupe de cette partie. Vous voulez amener une limitation du taux de
croissance... En fait, j'ai de la misère à vous suivre parce que, des
fois, vous ne voulez pas qu'on baisse la taxe, mais, quand on la baisse, vous
voulez qu'on la baisse d'un coup. Et là vous ne voulez pas qu'on la baisse,
mais, quand elle monte, vous ne voulez pas qu'elle monte trop vite. Alors, je
comprends que vous aimez les choses simples, d'un coup, indexées, etc. Alors,
ce n'est pas... S'il y a un amendement, je le considérerai. Présentement, ça ne
fait pas partie du projet de loi n° 3.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup. M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
Bien, M. le Président, je suis surpris de l'incompréhension ou de l'apparente
incompréhension du ministre puisque la proposition ou le sujet qui a été
abordé par mon collègue, c'est un sujet qui est en ligne droite avec la pensée
de son gouvernement. C'est en ligne droite, là, celle-là, il n'y a pas
d'attrape, là. Je pense que le gouvernement de
la CAQ est un gouvernement qui veut qu'il y ait le moins de fiscalité et
d'impact fiscal possible, donc le moins d'impôt possible. C'est une position très conservatrice. Je pense qu'on peut la
qualifier comme ça. Alors, on vous offre une opportunité d'inclure dans la loi une mesure qui fait ça.
Est-ce à dire, M. le Président, que le ministre ne croit pas à sa propre
politique? C'est presque un cadeau que
l'on fait, là. C'est Noël en retard, je comprends, là, un peu en retard, mais
c'est Noël pareil.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre, vous venez de recevoir un cadeau. Qu'en faites-vous?
M. Girard
(Groulx) : Il faut faire attention de qui vient le cadeau. Mais un
autre principe de mon gouvernement est
que... La transparence, c'est que les coûts reflètent les services réels.
Alors, lorsqu'on connaît la fonction de la taxe scolaire... là, ce que je vous dis, c'est qu'elle va évoluer en
fonction de deux variables réelles, l'évolution de l'assiette foncière et
l'évolution des besoins locaux, qui,
eux-mêmes, vont fluctuer en fonction de... Dans le cas de l'évaluation
foncière, on parle du volume de
propriété et la... un effet volume, un effet prix : besoins locaux, effet
volume, effet prix, variables relatives, coût. La taxe sera la plus proche de l'évolution de ces deux
variables-là. Et puis là vous, vous voulez mettre — je cherche le mot français — un
plafond. Vous voulez mettre un plafond, et nous ne suggérons pas cela dans le
projet de loi n° 3.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député.
• (15 h 50) •
M. Barrette :
M. le Président, je suis quand même étonné. L'essence même de cette formation
politique est le moins de taxes
possible, là. C'est ça, là, on ne peut pas... Je n'invente rien, là. C'est
là-dessus que la CAQ a été élue, là. Et, en plus, on nous propose une mécanique compensatoire permanente. Alors, par
définition, il n'y aurait donc aucun problème à limiter la taxe à
l'inflation puisqu'il y a un mécanisme compensatoire permanent. Bien là,
c'est comme si le ministre disait à
la population : Bien, vous savez, nous autres, là, on a baissé les taxes
pour se faire élire, mais, quand ça va remonter, si ça remonte beaucoup, ce n'est pas grave, on va le laisser aller
comme ça, puis c'est de même, alors que, là, on leur offre l'opportunité d'être tout à fait cohérents avec la philosophie exprimée par la CAQ en campagne
électorale, qui est celle de diminuer
ce qu'ils considèrent un fardeau fiscal que moi, je vais qualifier de visible, parce que
l'argent va être dépensé ailleurs. Il faudrait qu'il soit perçu pour
être dépensé. Mais ce n'est pas grave, c'est comme ça que ça a été vendu à la
population. On leur offre en cadeau la
possibilité de faire un amendement qui le limite. On va voter pour. Il ne le
prend pas. Puis il n'y a pas de
risque puisqu'il y a une mécanique compensatoire permanente. Alors, si
c'est un problème de faire ça,
c'est-u à cause de la taxe ou c'est à cause du mécanisme compensatoire
qui pourrait ne pas avoir les effets escomptés?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Je pense
que j'ai répondu plusieurs fois à votre question.
M. Barrette : ...
M. Girard (Groulx) : Non. Ça
fait plusieurs fois que vous me parlez d'un plafond, là. Il faut que je
m'adresse à la présidence? Merci. Mais ça fait 25 fois qu'il me dit ça. Je
pense, j'ai compris. Il n'a plus besoin de me donner... M. le Président, il est possible que les besoins locaux accélèrent plus
vite que l'assiette fiscale. Et, bien sûr, l'assiette fiscale est... Il y a un mécanisme de glissage, là, parce
qu'on prend une moyenne, on étale les fluctuations de l'assiette fiscale sur
trois ans. Mais, puisque la taxe scolaire
vise à combler les besoins locaux, il est possible que les besoins locaux
augmentent plus rapidement que l'assiette fiscale.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député.
M. Barrette :
Bien, M. le Président, là, ça ne fonctionne pas, là. Je veux dire, le principe
de base, de base, est de baisser la taxe scolaire. Le ministre a accepté...
admis, plutôt, pas accepté, admis que ça pourrait aller vers le haut, ce que
tout le monde n'a pas compris, dans les
années futures. Là, là, je pense que tout le monde comprend qu'il y a une
baisse puis il va y avoir une nouvelle hausse. À quelle vitesse, à
quelle hauteur? On ne sait pas. Ça pourrait être vite, hein?
Puis là je
vais faire de l'humour politique. C'est du deuxième degré. S'il y avait une
invasion d'investisseurs étrangers dans l'immobilier, l'assiette fiscale
foncière monterait en titi, et là il fait quoi? Voyons, on lui donne la
réponse, on lui donne la solution.
Pourquoi ne pas prévoir maintenant une limitation à l'inflation de
l'augmentation de la taxe scolaire puisque,
dans l'esprit même du ministre et de son projet de loi, il y a une mécanique
compensatoire qui est la solution à tout et, comme c'est la solution à
tout, ne devrait jamais poser de problème?
Alors là, ma
question, je la répète. Et, quand le ministre dit que ça fait plusieurs
fois — 25 qu'il
a dit — où
j'aborde ce sujet-là, je vais lui
rappeler que ce dont on avait parlé, c'est l'indexation de certaines mesures,
non pas la limitation à l'indexation.
Ce n'est pas le même concept comptable, notion avec laquelle, sans aucun doute,
le ministre des Finances est familier.
Bon, alors je repose ma question. Je vais dans le sens du ministre et de sa
formation politique. Puisqu'il y a un mécanisme
compensatoire, présupposé parfait et sans faille même si le résultat est
imparfait, mais ce n'est pas à cause du mécanisme, c'est autre chose, pourquoi il n'irait pas de l'avant avec
une limitation de l'augmentation de la taxe? En quoi ça vient perturber
ou amener un risque aux finances publiques futures? La dernière partie est,
sans aucun doute, la plus pertinente. Mais je vais laisser au ministre le choix
de prendre quelle partie de ma question à laquelle il va répondre.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : M. le Président, la taxe scolaire vise à combler des besoins locaux. Et donc l'évolution des besoins locaux et de l'assiette foncière déterminera la
fluctuation du taux fixe dans le régime permanent.
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le ministre. M. le député.
M. Barrette : Avec tous les égards que je dois au ministre des Finances, ça ne répond pas à ma question.
Le ministre, M. le
Président, si vous me le permettez,
ne démontre pas un fait, il énonce un fait. Ce que je souhaite entendre, c'est
une démonstration du non-fondé... ça ne se dit pas, ça, mais de
l'absence de bien-fondé de ce que j'avance.
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le député. Très bien. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Mais je ne
voudrais surtout pas qualifier le bien-fondé ou le non-bien-fondé de ce que vous
avancez puisque vous êtes libre
d'avancer tout ce que vous voulez. Mais je vais répéter que, puisqu'avec la taxe scolaire on vise à
financer les besoins locaux, si les besoins locaux augmentaient plus vite que
le plafond que vous suggérez, bien, ça ne
serait pas une bonne idée de contenir la hausse de taxe scolaire à un niveau
inférieur. Alors, c'est tout simplement une mauvaise idée. Mais, en fait, vous prenez un principe général et vous
l'appliquez dans un cas spécifique auquel il ne s'applique pas, M. le
Président. Et là j'ai dit «vous», mais ce n'est pas vous, c'est celui qui vous
adressait la parole avant moi.
M. Barrette :
M. le Président, je pense que vous pourriez dire au ministre qu'on a tous
compris la dynamique. On le sait, que, quand il vous parle, il nous
parle, et ce n'est plus nécessaire de faire ces échanges-là. Ça va sauver du
temps parlementaire.
Le Président
(M. Simard) : Mais au cas où j'en douterais, M. le Président...
M. Barrette : Ah! ça me
surprendrait.
Le Président (M. Simard) : Je
ne suis pas aussi rapide que vous tous, hein?
M. Barrette : Vous ayant vu à
date, M. le Président, je pense que vous n'en doutez pas, là.
Le Président (M. Simard) : Alors,
voilà, vous avez un président qui a deux vitesses, une vitesse lente et une
vitesse arrêtée. Voilà.
M. Barrette :
Alors, M. le Président, je soumettrai au ministre que, si on ne changeait pas
le système actuel, le problème qu'il
crée aujourd'hui n'existerait pas ni réellement ni potentiellement. Alors, la
situation qui est créée aujourd'hui... Je reviens avec ce commentaire-là. On a une situation, là, aujourd'hui, là,
qui est stable, imparfaite et qui fait ce qu'il dit. On la change, et on
la change, M. le Président, pour arriver à amener une mécanique qui est
différente.
Et, je le
répète, la finalité qu'on trouve, de notre côté, non équitable du projet de loi
n° 3, bien, ça vient introduire un
nouveau problème qui est sans aucun doute congruent avec l'hypothèse, le cas de
figure que le ministre vient de nommer. Si on ne faisait pas ça, le projet de
loi n° 3, là, on n'aurait ce genre de problème là, là. Là, on l'a et on
l'amplifie. Et, comme je l'ai dit
puis je le redis, il a prévu, lui, une problématique de mécanique compensatoire
pour faire face à ce genre de chose là. Bien, si on limite... Et, comme la finalité est de faire plaisir aux
propriétaires exclusivement... Parce que c'est ça qui est la finalité, la
finalité du projet de loi n° 3 vise exclusivement les propriétaires. C'est
ça qu'elle fait, la loi n° 3, hein? C'est un avantage qui est dirigé vers un sous-groupe de la population québécoise.
C'est un choix. Ils ont le droit de faire ce choix-là. Encore faut-il le faire de façon admise, transparente,
claire, nette. Comme je viens de le dire, à partir du moment où on fait
ce cadeau-là, sur la base du principe qu'on veut le faire, pourquoi on ne le
maintient pas puisqu'il y a une mécanique compensatoire?
Alors, si
c'est : il faut continuer, il faut revenir à comme avant, parce que c'est
ça qu'il nous dit, bien là, ça veut donc dire qu'on dit à ces
propriétaires-là : Votre cadeau, vous allez l'avoir pendant quelques
années, et après ça va revenir à
avant. C'est ça, là, qui va se passer. Je ne suis pas convaincu que tout le
monde a compris ça. Mais là ça commence à ressembler de plus en plus à ça : Mmes et MM. les propriétaires,
là, on vous fait un cadeau. Le cadeau, avec le temps, il va disparaître.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
• (16 heures) •
M. Girard
(Groulx) : M. le Président, le député de La Pinière a décrit un
phénomène qui allait se produire de toute façon avec le projet de loi de son gouvernement, le projet de loi
n° 166 visant l'uniformisation des taxes scolaires à l'intérieur d'une région, qui, à la fin du régime
transitoire... les taxes recommençaient à évoluer. Alors, je comprends, là,
que, si nous n'adoptions pas le projet de loi n° 3, nous compléterions la
période transitoire du projet de loi
n° 166, et tout ce que vous
décriviez se passerait, M. le Président.
M. Barrette :
M. le Président, je ne décris rien, j'observe, et mon objectif ici, comme c'est
l'objectif de tous les parlementaires,
c'est constater, comprendre, observer, proposer et de voter. Alors, je ne
décris rien du tout puis, je le répète, je vais même dans le sens de la
vision politique du ministre.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Merci. Ça
va. Je n'ai rien à ajouter.
Le Président (M. Simard) : M.
le député.
M. Barrette : Alors, je suis déçu. Moi, je pensais qu'on était
partis sur une lancée, lui et moi. Ça va, M. le Président. Je pourrais
continuer, là.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão :
Oui. M. le Président, une chose. Et peut-être, je fais appel au conseiller
du ministre des Finances, si on
voulait déposer un amendement pour adresser cette question d'une future
limitation de l'augmentation des taxes scolaires, est-ce que ça serait
ici, à 303.5, ou ça serait peut-être plus approprié à 303.6? Nous, on peut le
déposer maintenant, un amendement à cet égard-là, je pense peut-être à 303.6,
ça serait peut-être plus...
M. Girard (Groulx) : 303.4,
suggère le conseiller.
M. Leitão : Mais ça, c'était
avant. O.K. Bien, écoutez, comme je vous ai dit, vous avez des...
M. Girard (Groulx) :
...professionnel, là. Voulez-vous le...
M. Leitão : Comme vous avez dit. Ce qu'on va faire, on va
déposer un amendement, on va déposer
un amendement en ce qui concerne l'augmentation future, après la période
de transition, des taxes scolaires. Mais on le fera à 303.6.
M. Girard
(Groulx) : Merci.
M. Leitão :
On ne le fera pas maintenant, on le fera à 303.6. Donc, pour le 303.5, pour
l'instant, moi, je n'ai rien d'autre à dire.
Le Président
(M. Simard) : Quoi qu'il advienne, si vous... Bon, très bien,
très bien, très bien. Alors, on passe au 303.6, c'est ce que je comprends?
Des voix :
...
Le Président
(M. Simard) : Non, on fait l'adoption générale, globale.
M. Girard
(Groulx) : C'est vendredi, ne manquez pas ça.
M. Barrette :
...m'organiser pour faire une interpellation vendredi, à ce moment-là.
Le Président
(M. Simard) : Bien...
M. Girard
(Groulx) : Oui, mais on est ici vendredi, on est convoqués au projet
de loi n° 3.
M. Barrette :
On est convoqués? Ah!
M. Girard
(Groulx) : Puis, même, il y aura une explication du projet de loi
n° 11, si vous êtes intéressé, un appendice technique.
M. Barrette :
C'est-u vrai? Alors, à ce moment-là, ça va me convaincre de faire du... ça me
donne de l'énergie pour mes interventions futures.
Le
Président (M. Simard) : Évidemment, nous aurons des travaux, sauf
avis de la Chambre, hein? On est toujours tributaires de ce qui se dit
au salon bleu. Voilà.
Donc,
nous sommes rendus à l'étude détaillée du point 303.6. M. le ministre, auriez-vous l'amabilité de nous faire lecture de votre article? Et j'ouvre une
parenthèse, là, je vais vous dire ce que je souhaitais vous dire préalablement. Si vous souhaitez,
rétroactivement, que nous placions cet amendement au point 4, hein, au
303.4, plutôt qu'au 303.6, sous réserve
des discussions que nous aurons lors de cette étude, avec le consentement de tous les membres, on peut le faire, hein? Donc, voilà, on y va. M. le
ministre.
M. Girard
(Groulx) : O.K. L'article 303 de cette loi est remplacé par ce
qui suit :
«303.6. Le taux
maximum de la taxe scolaire est de 0,35 $ par 100 $ de l'évaluation
uniformisée ajustée de l'ensemble des immeubles imposables.
«Ce taux maximum est
appliqué lorsque le calcul du taux de la taxe scolaire donne un taux
supérieur.»
Commentaire. L'article 303.6 fixe le plafond de la taxe scolaire à 0,35 $ par 100 $ de l'évaluation uniformisée ajustée de l'ensemble des immeubles imposables. Si jamais le calcul de la taxe
devait donner un taux supérieur, le taux plafond serait appliqué de telle sorte que le taux de la taxe n'y
sera jamais supérieur. Cette hypothèse n'est prévue ni à court ni à moyen
terme, il s'agit essentiellement d'assurer une certaine sécurité juridique aux
contribuables.
Le
plafond de 0,35 $ correspond au taux maximum que pouvait imposer une
commission scolaire sans recourir à l'approbation
des électeurs par référendum, selon les règles prévues par l'article 308 de la Loi sur l'instruction
publique avant les modifications apportées par la Loi portant réforme du
système de taxation scolaire.
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le ministre. M. le député, à vous la
parole.
M. Leitão :
Donc, merci, M. le Président. Donc, oui, on peut fixer des plafonds et on vient
de le faire, ici, on fixe un plafond
qui est tout à fait... je n'ai pas de problème avec ça, c'est tout à fait
logique, et ce n'est pas là, le problème. Donc, on peut fixer des plafonds. Alors, justement, nous avons un amendement
pour fixer un plafond, cette fois-ci, interne de l'augmentation future
des taxes scolaires.
Une voix :
...
M. Leitão :
Donc, je pense qu'on peut suspendre.
Le Président
(M. Simard) : Oui, suspendons temporairement.
(Suspension de la séance à 16 h 6)
(Reprise
à 16 h 14)
Le
Président (M. Simard) :
À l'ordre, s'il vous plaît! À
l'ordre! Nous allons reprendre nos travaux. M. le député de Robert-Baldwin,
donc, nous nous sommes quittés au moment où vous alliez déposer un amendement,
un projet d'amendement pour l'article 303.6.
M. Leitão :
En effet, M. le Président. Alors, ce que nous proposons, c'est le suivant, de
modifier l'article 4 du projet de loi en ajoutant un alinéa à
l'article 303.6 de la Loi sur l'instruction publique. À la suite des mots
«un taux supérieur.», d'ajouter : «Qu'une variation positive du
taux de taxe scolaire serait limitée au taux d'inflation.»
Donc,
l'article 303.6 resterait tel quel, et puis à la fin, une fois qu'on dit que le «taux maximum [...] appliqué lorsque
le calcul [...] de la taxe scolaire donne un taux supérieur», puis on ajouterait : «Qu'une variation
positive [...] de la taxe scolaire
serait limitée au taux d'inflation.»
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député. Souhaitiez-vous commenter davantage?
M. Leitão : Alors, c'est
ça, alors pourquoi on fait ça? Écoutez,
on fait ça parce que... Et je comprends très bien les arguments de M. le ministre des Finances,
dans sa discussion avec mon collègue le
député de La Pinière, ce sont des arguments tout à
fait logiques. À
l'avenir, donc, une fois qu'on aura dépassé la période transitoire, l'augmentation des besoins locaux peuvent très bien changer, plus ou moins rapidement,
donc il y a beaucoup d'impondérables.
Et
je comprends ses réticences à aller dans la direction de vouloir, donc,
s'encadrer dans un cadre qui limiterait des possibles hausses de taux de taxe.
Je comprends ça. C'était exactement les mêmes arguments que nous avions lorsque
sa formation politique nous demandait
continuellement de faire cela. Alors, maintenant, nous faisons les mêmes recommandations. Surtout que le
28 septembre 2018, ce n'est pas très loin, et à ce moment-là M. le
ministre était déjà membre dans cette formation
politique, on était en campagne électorale, à ce moment-là, le
28 septembre 2018, l'actuel premier ministre a dit : On a pris l'engagement de ne pas augmenter taxes,
tarifs et impôts de plus que l'inflation. C'est le futur premier ministre du
Québec qui avait dit cela le 28 septembre 2018.
Alors,
ici, nous avons une excellente opportunité de faire ça, de nous assurer qu'au
moins la taxe scolaire, à l'avenir, n'augmentera
pas plus rapidement que le taux d'inflation. Donc, c'est essentiellement de
donner suite à un engagement de l'actuel premier ministre du Québec.
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député. M. le ministre,
souhaitiez-vous réagir?
M. Émond :
M. le Président, j'invoquerais...
Le Président
(M. Simard) : Oui, M. le député de Richelieu, je vous en prie, à
vous la parole.
M. Émond : Moi, j'invoquerais une question
de règlement, s'il
vous plaît, à l'article 192, en fait,
où il est indiqué qu'uniquement le ministre
peut déposer un engagement... un article qui implique l'engagement
de fonds publics, tel qu'il est stipulé dans le cadre de
l'article 192.
Le
Président (M. Simard) :
Alors, je comprends de vos propos, M.
le député de Richelieu, que vous
contestez la validité de l'amendement.
M. Émond :
Exact.
Le
Président (M. Simard) :
Eh bien, moi, je ne le conteste pas, je le reçois. Alors, nous allons continuer
les débats. Donc, très bien, alors, M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Vous n'expliquez pas vos décisions?
M. Barrette :
...
Le Président
(M. Simard) : ...à sa face même, M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Je parlais au président, M. le député de La Pinière.
Le
Président (M. Simard) :
Oui, bon, à l'ordre, s'il vous plaît! À sa face même, il m'apparaît que cet amendement est fortement recevable parce qu'il va dans le sens de, comment dire,
des amendements antérieurs et puis il va dans le sens de nos discussions, il va dans le sens du projet de loi. Il me semble légitime de le déposer, à ce stade-ci, à l'article
présenté. Il aurait peut-être même pu le faire ailleurs, mais disons
que... Voilà.
M. Girard
(Groulx) : Vous ne contestez pas qu'il aurait une incidence
financière?
Le
Président (M. Simard) :
Je n'ai pas à contester ou à ne pas contester, j'ai à rendre une décision sur
la pertinence, la validité de cet article... de cet amendement,
pardon. Et puis nous continuons les débats. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Girard
(Groulx) : Très bien. Alors, je vais le relire.
Je pense qu'ici on a
un problème de compréhension avec l'objectif de la taxe scolaire, qui nous a
été rappelé par tous les gens qui ont participé aux consultations
particulières, qui nous rappelaient que l'objectif de la taxe scolaire est justement de financer les besoins locaux. Et donc, dans la
mesure où les besoins locaux, eux, évolueront — vous pouvez utiliser le terme «indexer», si vous voulez, mais les besoins locaux
évolueront — en
fonction d'un effet volume et un effet prix,
la taxe scolaire va bouger. Alors, le
premier effet, c'est que la taxe scolaire va évoluer en fonction des besoins
locaux, qui eux-mêmes vont évoluer.
• (16 h 20) •
M. Leitão :
M. le Président.
Le Président
(M. Simard) : Je vous en prie, monsieur.
M. Leitão :
Oui. Non, non, écoutez, je vous ai dit d'entrée de jeu que je comprends
entièrement ces arguments, là, il n'y
a pas de discussion. Mais je vous ramène aux propos de votre chef, maintenant
premier ministre du Québec, qui avait dit
qu'on a pris l'engagement de ne pas augmenter taxes, tarifs et impôts de plus
que le taux d'inflation. Alors, s'il y a une incompréhension, je pense qu'elle est surtout entre vous et votre chef.
Parce que ce qu'on vous demande de faire, ici, c'est d'inscrire dans le
projet de loi l'engagement de votre propre chef. C'est juste ça.
M. Girard
(Groulx) : Mais, dans les faits, l'engagement vise à tirer dans un
filet ouvert, M. le Président, puisque l'engagement
de mon premier ministre... Et ce qu'on fait, nous, c'est qu'on la réduit, la
taxe, alors elle n'augmentera pas plus
que l'inflation durant notre mandat. Mais, si on le fait sur quatre ans, soyez
rassurés, on s'en va vers le taux le plus bas de la province. Alors, il
n'y a pas d'enjeu.
M. Leitão :
C'est clair. Et, pendant les quatre, ou trois, ou deux prochaines années, la
taxe scolaire...
M. Girard
(Groulx) : ...c'est clair.
M. Leitão :
C'est clair. Pour les quatre, trois ou deux prochaines années, c'est clair que
la taxe va baisser. Ce qui n'est pas
clair, c'est ce qui va se passer après la période transitoire. Une fois la
période transitoire terminée, vous-même, vous avez mentionné, ce qui est approprié, que la taxe pourrait
augmenter. Les besoins locaux changent, et il y a toutes sortes de
paramètres qui peuvent changer. Donc, ça se pourrait très bien que, rendu à
l'année 5, ou à l'année 4, ou à l'année 3, dépendamment de la période de transition, la taxe
augmente. Et je comprends ça. La seule chose que je souhaite obtenir ici,
c'est, quand ici on arrive à cette étape-là d'une augmentation de taxes,
qu'elle soit limitée au taux d'inflation.
Et
ce sont les paroles de M. le premier ministre. Ce n'est pas l'engagement que
nous, on a pris. Ce n'est pas l'engagement
que moi, j'avais pris. C'est l'engagement que votre formation politique a pris.
Donc, mettons-le par écrit, c'est
tout, au moins pour la taxe scolaire; il y a toutes sortes d'autres taxes et
impôts, mais ça, c'est une autre histoire, mais pour la taxe scolaire, puisqu'on est là. Si on n'était pas en train de
discuter du projet de loi n° 3, on ne le ferait pas, mais, puisqu'on
discute du projet de loi n° 3, tant qu'à faire,
faisons-le.
Le Président
(M. Simard) : Merci. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Bien, pratico-pratique, la taxe va baisser grâce à ce
projet de loi n° 3. Et, si on y va sur quatre ans,
bien, la taxe aura baissé pendant quatre ans. Alors, je ne vois pas, là, la
pertinence.
M. Leitão :
C'est très clair, ça va baisser pendant quatre ans, ou trois, ou deux, mais
après, elle peut augmenter.
M. Girard
(Groulx) : Oui, en fonction des besoins locaux, qui eux-mêmes ont une
composante indexation.
M. Leitão :
Absolument.
M. Girard (Groulx) :
Alors, voilà.
M. Leitão :
Donc, donc, pour faire suite aux propos de votre chef, limitons cette future
augmentation au taux d'inflation.
M. Girard
(Groulx) : Le projet de loi n° 3 nous amène à un taux
unique, le plus bas, qui n'est pas fixe, après la période transitoire, et il évoluera en fonction,
M. le Président, de l'évolution des besoins locaux, qui eux-mêmes ont une
composante volume et une composante prix, et l'évaluation foncière, qui
elle-même a une composante volume et une composante
prix, chacun avec, on pourrait dire, son propre indice, une sous-composante de
l'indice des prix de la consommation.
Dans un cas, les besoins locaux, scolaires; dans l'autre cas, l'immobilier,
résidentiel... bien, en fait, résidentiel en majeure partie, mais oui,
également commercial et... Voilà.
Le Président
(M. Simard) : Bien, merci, M. le ministre.
M. Leitão : C'est quand même
intéressant. M. le Président, si vous permettez...
Le Président
(M. Simard) : M. le député, bien sûr, je vous en prie, à vous la
parole.
M. Leitão :
Ce sont exactement — excusez-moi — exactement les mêmes arguments que nous, on
avait mentionnés en 2016‑2017. Parce que c'est logique.
M. Girard (Groulx) : C'étaient
des bons arguments?
M. Leitão : C'étaient des bons
arguments, c'est très logique.
M. Girard
(Groulx) : Ah! merci.
M. Leitão :
Mais, mais, mais votre chef a dit qu'il a pris l'engagement de ne pas augmenter
taxes, tarifs et impôts de plus que l'inflation.
Donc, par cohérence avec... Écoutez, on vient d'avoir une élection, vous avez
été élus sur ça, entre autres choses, donc je ne vois pas quel est
l'obstacle. Tout ce qu'on vient faire, ici, c'est de légiférer de façon à ce
que l'engagement électoral du parti
politique de la CAQ, que cet engagement-là soit reconnu dans un projet de loi.
C'est juste ça. Et j'ai un peu de
difficultés à comprendre pourquoi vous ne voulez pas faire ça. Donc, vous êtes
en fin de compte en porte-à-faux avec votre propre chef. Ça, ce n'est
pas mon problème, c'est un peu le vôtre, mais, enfin, voilà.
Le
Président (M. Simard) : En fait, c'est le problème de tout le
monde, hein? C'est collégial. C'est l'objet de cette commission. Alors,
M. le ministre, souhaitez-vous réagir là-dessus? Pas vraiment, non, pas
forcément?
M. Girard
(Groulx) : Non, mais j'ai cru comprendre que, fondamentalement,
l'actuel député de Robert-Baldwin est d'accord avec le projet de loi n° 3 dans sa forme actuelle.
M. Leitão :
Non, non, non, avec cet aspect-là, avec l'aspect d'une éventuelle hausse des
besoins locaux. Je comprends très bien que ça peut être... les besoins
locaux peuvent augmenter plus rapidement que l'inflation. Ça peut arriver. Mais, moi, je n'aurais pas pris l'engagement de
limiter ça au taux de l'inflation. Mais votre formation politique a pris cet
engagement-là, vous avez été élus là-dessus,
donc je ne comprends pas pourquoi on ne l'opérationnalise pas ici dans le projet
de loi.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Moi, je serais prêt à voter, là, puisqu'on est d'accord.
Monsieur vient de me dire qu'il aurait pris,
dans ma chaise, la même position, ça fait que, là, c'est quand même assez harmonieux,
là. C'est quand même assez harmonieux.
M. Leitão : Non, non. Alors,
peut-être mes collègues veulent ajouter quelque chose?
Le Président (M. Simard) :
D'abord, je vais simplement vérifier...
M. Leitão : J'entends des oui, oui,
oui, alors...
Le Président (M. Simard) : Oui,
mais...
Des voix : ...
Le
Président (M. Simard) : S'il vous plaît, à l'ordre! Alors, M. le
ministre, aviez-vous fini votre intervention? Parce que... En fait, le sens de ma question, M. le ministre :
Est-ce que Mme Parenteau souhaitait intervenir? Non? C'est beau.
M. Girard
(Groulx) : Non. On est dans la politique, et Mme Parenteau est
une experte en financement de l'éducation.
Le
Président (M. Simard) :
Très bien. Merci, M. le ministre. Alors, M. le député de La Pinière, à
vous la parole.
M. Barrette :
Merci, M. le Président. Je pense que... vous me corrigerez, si je me trompe,
mais, évidemment, on ne peut pas
prêter des intentions à un collègue, comme par exemple dire : Je présume
qu'il est d'accord avec moi. Comme on ne peut pas bâillonner une commission
parlementaire, n'est-ce pas, en demandant le vote comme ça, quand on est tanné
d'avoir des questions ou quelque chose de ce genre-là, là. Alors, M. le
Président...
Une voix : ...
M. Barrette :
Il ne sait pas c'est quoi, un bâillon. Ce n'est pas grave. M. le Président, je
vais quand même renchérir. Et je vais
citer ici, M. le Président, un article — laissez-moi juste une petite seconde pour le
reprendre — qui
remonte en septembre 2018. Le
26 septembre 2018, en pleine campagne électorale, on se rappellera que le
député de Granby, ministre actuel des
Transports, avait évoqué la possibilité pour son parti d'augmenter les
redevances sur l'eau, et le premier ministre était sorti avec une grande énergie pour dire
qu'il n'en était pas question. Alors, non seulement c'est une position qui est
claire, mais c'est un deuxième exemple selon lequel son parti ne veut pas que
les taxes augmentent et qu'en quelque part, là... Puis je ne reprendrai pas la citation de mon collègue de
Robert-Baldwin, mais il n'en reste pas moins qu'il l'a dit, là, qu'il ne
voulait pas, il l'a dit sur plusieurs sujets.
Alors, M. le
Président, j'ai une question très simple : Est-ce que le ministre voudrait
qu'on suspende nos travaux pour qu'il
puisse appeler le premier ministre pour lui demander s'il est d'accord avec
cette position-là qui va dans son sens à lui? Je lui laisse le choix de
prendre sa décision.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le député. Y a-t-il consentement pour suspendre les travaux?
M. Girard (Groulx) : Non, il
n'y a pas de consentement.
Le Président (M. Simard) : Ah!
très bien. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Et moi, je
n'ai même pas mes téléphones. Je suis de toute concentration envers vous.
Jamais je ne regarderais mon téléphone pendant que vous parlez.
Des voix : ...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! M. le ministre, à vous la parole.
M. Girard (Groulx) : Je n'ai
rien à ajouter, là, je...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. M. le député de La Pinière.
• (16 h 30) •
M. Barrette :
Alors, M. le Président, on revient encore à la case départ. Alors, il y a une cohérence dans ce
qu'on demande. Je comprends que le ministre ne veut pas... et ne veut pas consulter non plus
les instances de son propre parti. Et
je comprends qu'il y
a là une incohérence flagrante. C'est
rare, M. le Président. Puis je le dis au ministre et à tous ses collègues,
là, qui, peut-être, pour la première fois, participent aux travaux parlementaires, il est extrêmement rare qu'une ou des oppositions fassent une proposition à 100 % en accord avec la
position du premier ministre en face. Je pense que le ministre rate peut-être une occasion. Je lui
demande qu'est-ce qu'il en pense. Ne trouve-t-il pas qu'il rate une occasion politique
extraordinaire de collaboration parlementaire?
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Tout est relatif, M. le Président. Je sens une opportunité
de livrer un engagement que nous avons
fait durant la campagne électorale, baisser la taxe scolaire. Et, puisque la
taxe scolaire va baisser, elle n'augmentera pas plus que l'inflation.
Le Président (M. Simard) :
...M. le député.
M. Barrette :
M. le Président, attention, là, attention, on n'est pas dans le même objet. Et,
comme mon collègue l'a dit, je l'ai
dit, ce que nous disons d'une seule voix, c'est que, un, ça va baisser, et ça
va remonter, et ça n'a jamais été présenté
comme ça. Et, comme ça va remonter, le ministre l'a dit lui-même à plusieurs
reprises, là, on propose simplement d'être
cohérent avec la position de sa formation, exprimée clairement par le premier
ministre, qui est de le limiter à l'inflation. Ça ne peut pas être plus clair que ça. Alors, quand on dit à la
population : Ça va baisser puis ça va remonter, et que le premier ministre dit qu'il ne faudrait pas ça monte
au-dessus de l'inflation, je m'engage à ce que ça soit le cas, et qu'on refuse de
même presque discuter de ça, certainement, à
la case départ, qu'on refuse l'amendement, il y a ce qu'on appelle une
incohérence.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : En fait, je ne vois pas d'incohérence, O.K., puis je vois
même une cohérence avec le projet de
loi — c'était
bien 166? — puisque,
à la fin de la période transitoire du projet de loi de l'ancien gouvernement,
les taux de taxation allaient
fluctuer en fonction des besoins locaux et de l'évolution de l'assiette
foncière. Alors, on est, si je pouvais me
permettre, dans l'esprit de l'évolution du projet de loi n° 166 qui
émanait de votre gouvernement, qui est en vigueur si nous n'adoptons
pas... qui demeure en vigueur tant que nous n'aurons pas adopté le projet de
loi.
M. Barrette :
M. le Président, je pense que... Je comprends que c'est difficile, là, pour le
ministre de trouver une porte de
sortie à l'échange actuel. Je vais faire une dernière intervention. Elle est
très simple, là. L'enjeu n'est pas nous autres, là. L'enjeu, c'est vous autres, là. C'est vous qui êtes au pouvoir. Vous
avez été élus en disant à la population : Il y a une baisse de taxe et, en même temps, il n'y aura pas
d'augmentation de l'inflation. Il n'y a personne au Québec qui a compris que la taxe allait baisser et remonter, personne.
Je suis sûr qu'il n'y a personne qui a compris ça, personne. O.K., c'est
correct, il y a des experts à quelque
part dans un bureau à l'université ou ailleurs, là, qui ont compris ça.
Peut-être, mais il n'y a personne, dans la population en général, qui a compris
que ça allait baisser puis remonter. Mais tout le monde a compris, par exemple, que le gouvernement s'engageait à ce
que ça n'augmente pas au-delà de l'inflation. Et tout le monde sait, ils
n'ont pas besoin de le comprendre, ils le
savent, ils savent que, quand on fait des politiques, on ne fait pas des
politiques pour deux ans, là, on fait des politiques pour 20 ans.
Alors, c'est
là-dessus que j'en ai, moi. J'en ai sur la cohérence et ce que le ministre a
déjà mentionné comme étant de la
transparence. Moi, je fais oeuvre utile en forçant la transparence et en
pointant l'incohérence. M. le Président, j'ai terminé.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien, il y
a quelqu'un qui voulait ajouter... Ah! je pourrai commenter sur l'ensemble
puisqu'il y aura sûrement cohérence.
Le
Président (M. Simard) : Globalement? Très bien. Merci beaucoup,
M. le ministre. Mme la députée de Saint-Laurent, à vous la parole.
Mme Rizqy :
Merci. Ce que mes collègues tentent de souligner, c'est la chose suivante. On
comprend que votre objectif, c'est de
la réduire. Ça, on le comprend. On comprend que les prochaines années, vous
réduisez. Toutefois, ce n'est indiqué nulle part, lorsque les taux vont
augmenter, est-ce qu'il va y avoir
une limite. Et c'est ça qui nous inquiète parce que, dans le passé, c'est déjà arrivé. Et, j'ajouterais, quand vous parlez
des besoins locaux qui vont être déterminés en fonction de... avec la composante de l'IPC, ce n'est pas
totalement vrai parce que, présentement, les besoins locaux, dans notre réseau
de l'éducation, je peux bien en parler, je parle avec différents intervenants
constamment, ils sont criants maintenant et c'est maintenant qu'ils ont
besoin d'argent.
Alors, on ne
répond même pas aux besoins. Donc, si on fait juste aujourd'hui leur demander
s'ils voudraient... s'ils veulent,
pardon, une baisse de taxe scolaire, la réponse, ils vont vous dire non, parce
qu'en ce moment, peu importe l'IPC, ils ont plus besoin d'argent que
jamais.
Le Président (M. Simard) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Ça, on va adresser ça à l'article 24. Là, je pourrais
faire une prédiction, je ne crois pas qu'on va y arriver cette semaine. Les articles 24 et 34, la baisse de la
taxe scolaire est pleinement compensée par la subvention. Et puis j'ai bien entendu des intervenants qui
sont venus nous visiter dans le cadre des consultations... que le fait que chaque
dollar de baisse de taxe scolaire qui était
compensé par la subvention pouvait laisser les commissions scolaires avec une
perte de revenus qui est très petite par
rapport à l'ensemble des revenus de la taxe scolaire, mais qui est néanmoins
importante en vertu de son usage,
principalement avec les milieux défavorisés. Puis je pense que
Mme Maccarone nous avait aussi partagé son expérience de l'importance de ces revenus-là aussi. Mais j'ai
compris que c'est vrai qu'il y a des besoins importants en éducation, et, bien, on a l'intention d'adresser
ça dans le budget. C'est une priorité du gouvernement. Mais, pour ce qui est
de la baisse de la taxe scolaire, l'idée ici, c'est que la subvention compense
pour la baisse de chaque dollar de la taxe.
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, M. le ministre. Je comprends que vous entendez les messages des
différents intervenants. Mais, vous
vous rappelez, hier, on a parlé de certains principes en matière fiscale. Un
d'entre eux était prévisibilité. Hier, vous
avez déposé le projet de loi n° 13. Là-dedans, il y a une mesure, parce
que nous, on aime ça encourager les nouveaux acheteurs. Mais les nouveaux acheteurs, lorsqu'ils vont acheter leur
maison, puis qu'ils vont avoir un nouveau compte de taxe scolaire, puis ils vont dire : Ah!
parfait, j'ai une baisse de taxe scolaire, ils vont être contents. Plein de
nouveaux acheteurs vont être contents, surtout les jeunes.
Toutefois,
ils risquent d'être moins contents la journée que l'augmentation... Parce que
les besoins, ils sont réels, urgents et criants maintenant. Quand il va y avoir
une hausse, là, de 10 %, 15 %, ils ne seront pas contents. Et, nous,
c'est dans cette optique-là... parce que
nous, on vous l'a déjà dit, on croit en votre bonne foi, mais les paroles
s'envolent, les écrits restent. Puis
c'est encore plus fort — trop fort ne casse pas — dans un projet de loi. C'est pour ça que mon
collègue le député de Robert-Baldwin insiste vigoureusement pour qu'on
insère pas mes paroles à moi, les paroles de votre premier ministre lui-même, qui dit qu'il ne faut pas que
ça soit plus que le taux de l'inflation. Alors, à défaut de nous entendre, nous,
allez-vous entendre le premier ministre?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
• (16 h 40) •
M. Girard
(Groulx) : On vise le financement des besoins locaux avec la taxe
scolaire. Je regarde votre collègue de Westmount—Saint-Louis. C'est bien le but de la taxation
scolaire, subvenir aux besoins du milieu. Alors, c'est certain que, si l'évolution de ces besoins-là était très
forte... Mais, en pratique, ce qu'on observe, c'est que l'évaluation de l'assiette
foncière, elle a été très forte. Dans le
passé récent, c'est ce qu'on a vu. Alors, c'est ces deux variables-là qui vont
influencer l'évolution de la taxe. Et
l'article 303.6 amène un plafond discret qui avait été introduit il y a
longtemps, O.K.? Alors, ça précède le
projet de loi n° 166, ce plafond-là, et c'est un plafond discret. Et vous,
ce que vous voulez faire, c'est remplacer le plafond discret par un
plafond qui serait fonction de l'indice des prix à la consommation. Mais là ça
nous empêcherait d'avoir le lien direct, qui
est l'esprit même de la taxation scolaire, avec les besoins locaux. Alors,
c'est beau de prendre un principe
puis de vouloir l'appliquer en tout
temps partout, mais là on parle de
l'indexation des besoins locaux et de l'assiette fiscale.
Mme Rizqy : M. le
ministre des Finances, vous m'enlevez
les mots de la bouche, et c'est peu dire, parce que tout est dans tout. Les besoins locaux criants et
urgents sont maintenant. Donc, ça, on est tous d'accord.
On peut prendre votre projet de loi puis l'éliminer au complet parce
que, sinon, on ne répond pas aux besoins locaux maintenant.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Oui. C'est-à-dire qu'ici on a deux choses. On a le premier objectif qui est l'harmonisation de la taxe scolaire entre les régions, la convergence vers le taux le
plus bas. Ça, ça amène un allègement fiscal et une équité
interrégionale. Je sais qu'il y a
différentes descriptions de l'équité. Et, quant aux besoins de l'éducation, qui sont réels... Tout
le monde sait ça ici, là. Si M. le
député de Rosemont
était là, il nous parlerait des besoins de l'éducation. Je n'ai pas le
droit de dire qu'il n'est pas là? O.K. Son esprit est là. Il aurait
parlé des besoins de l'éducation.
Le Président (M. Simard) : Non,
mais c'est ça...
M. Girard
(Groulx) : La députée de
Joliette nous parle souvent des besoins de l'éducation. Je sais que mes collègues de la
première opposition connaissent l'importance de l'éducation. Ils ont d'ailleurs amorcé un réinvestissement dans l'année
électorale. Et nous aurons un budget le 21
mars, et l'éducation, c'est une priorité. Et nous aurons des bonnes
nouvelles pour les Québécois.
Le
Président (M. Simard) :
Juste un petit point, M. le ministre. On avait déjà signifié le remplacement du député de Rosemont
par la députée de Mercier, qui nous fait l'honneur de sa présence. Donc,
vous n'avez dérogé en rien à nos règlements.
M. le député.
M. Leitão : Parfait. Mais je ne sais pas si les collègues de Joliette
ou de Mercier veulent intervenir, sinon moi, j'ai encore
des petites choses à dire. Mais je ne sais pas...
Le Président (M. Simard) : Mme
la députée de Joliette.
Mme Hivon : Bien, en fait, je dirais simplement que je
comprends le débat qu'on est en train de faire. Mais nous, de ce côté-ci, on est très préoccupés et on demeure très préoccupés par l'esprit du projet de loi de réduire de 900 millions
les revenus en matière de financement de l'éducation. Donc, c'est ce qui est notre préoccupation.
Et donc on est rendus sur un débat qui peut être bien intéressant d'un point de vue théorique, de ramener tous les arguments de la campagne électorale, mais, nous, notre préoccupation de base demeure, et c'est celle de dire qu'on n'est pas d'accord
avec ce projet de loi là dans son essence même parce qu'il réduit significativement les budgets autonomes des commissions scolaires. Et donc tout va passer par la compensation, mais les garanties ne sont semblent pas
évidentes pour la suite des choses. Donc, voilà le coeur de notre préoccupation.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Merci. Bon, c'est
dans le projet de loi que la réduction de la taxe est compensée. Alors,
je tiens à vous rassurer. Il n'y a
pas de baisse de financement ni de l'éducation ni des commissions
scolaires avec ce projet de loi
là puisque c'est automatique que,
lorsque la taxe baisse, la subvention augmente. Là où vous avez raison, l'autonomie
va passer de 14 % à 7 %.
Mme Hivon :
Je pense que je ne referai pas le débat qu'on a fait quelques fois et dont on
va peut-être rediscuter à d'autres moments. Mais je pense que c'est ça,
le coeur de l'argument, c'est qu'évidemment vous dites qu'il va y avoir compensation. Cette compensation demande un
certain acte de foi, parce qu'elle est prévue, et vous le dites aujourd'hui,
mais évidemment le résultat, pour les
commissions scolaires, est une baisse de leur autonomie en termes de
financement, d'où les inquiétudes
marquées qui nous ont été rappelées à plusieurs reprises. Alors, moi, je
voulais juste... Pour moi, le coeur du débat, c'est ça.
M. Girard
(Groulx) : M. le Président, il n'y a pas d'acte de foi. Lorsque la
taxe baisse, la subvention augmente.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Mme la députée.
Mme Hivon :
Mais il y a un résultat net qui est que l'autonomie financière des commissions
scolaires, elle diminue parce que, comme tout le monde nous l'a répété,
évidemment, pour la suite des choses, un changement est si vite arrivé s'il y a une fluctuation, s'il y a des changements
économiques, si on vit une période difficile. Donc, je pense que c'est juste important
de se recentrer sur ce qui est le coeur de l'impact du projet de loi.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Mais le montant de la subvention sera dans le projet de loi
et compense pleinement. Alors, ces deux phénomènes-là sont liés. Il n'y
a pas de subjectif, de désir ou d'intention. Et le débat sur l'autonomie des commissions scolaires,
qui est un débat important, puisqu'il n'est pas l'objet de ce projet de loi là,
et les gens ont choisi de nous en
parler quand ils sont venus, on l'aura en temps et lieu. Et, à ce moment-là, je
participerai à ce débat avec ouverture. Mais ce n'est pas l'objet de ce
projet de loi là.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup. Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon : Pour
l'instant, ça va.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão :
Bon, juste pour terminer, de mon côté, sur l'amendement, je résumerai notre
position qu'on avait faite hier en trois points très, très, très courts.
D'abord,
comme la députée de Joliette, nous ne souhaitons pas une baisse de la taxe
scolaire. Si on souhaite... Et on souhaite... En tout cas, moi personnellement,
oui, je souhaite procéder à un allègement fiscal. Il y en a d'autres, moyens
qui seraient, à mon avis, plus efficaces, parce qu'en termes de
financement scolaire les besoins sont importants et ils sont maintenant.
Donc, on
ne souhaite pas la baisse de la taxe scolaire. Mais, s'il faut le faire, si le
gouvernement décide d'y aller — c'est notre deuxième point — alors faisons-le vite, le plus vite
possible, pour justement que la période de transition soit la plus
courte possible pour éviter une période d'incertitude par les commissions
scolaires.
Et,
troisièmement, et c'est ça, l'objectif de l'amendement ici, une fois que les
taxes vont recommencer à augmenter après
la période de transition, parce qu'en effet les besoins locaux peuvent
augmenter rapidement, l'engagement de la CAQ était de ne pas augmenter taxes, tarifs et impôts au-delà du taux
d'inflation. Est-ce que c'était une bonne idée de le dire en campagne électorale? À vous de juger. Mais,
puisque ça a été dit en campagne électorale, donc je pense que la moindre des
choses, c'est de l'inscrire dans le projet de loi. Voilà.
Le
Président (M. Simard) : Merci, M. le député. Y aurait-il d'autres
interventions sur cet amendement? M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
M. le Président, la députée de Joliette a dit en d'autres mots ce qu'on dit ou
sous-entend de d'autres manières. C'est toute la même affaire.
Alors, je
vais poser une question bien simple au ministre des Finances puis j'espère que
c'est lui qui va répondre. Compte tenu de l'impact drastique, là, il l'a
dit lui-même, là, on part de 14 % à 7 %, pourquoi, tout simplement,
là, ne profite-t-il pas de l'occasion pour
abolir la taxe scolaire? Puisqu'on la diminue à une peau de chagrin, là,
pourquoi, tant qu'à faire, là,
puisque la majorité du financement va venir du fonds consolidé, il ne l'abolit
pas? Quelle est la logique fiscale pour
ne pas l'abolir? Je ne vous dis pas que c'est ma position, M. le Président, là.
Que le ministre ne me mette pas des mots dans la bouche, là. Je pose une
question théorique. On part d'un point. On perturbe un écosystème qui existait,
qui fonctionnait, qui était imparfait. On baisse l'impact de 50 %. Il y a
un mécanisme compensatoire qui va passer par une bureaucratie... En plus,
imaginez, il faut réduire la bureaucratie. C'est une autre position de la CAQ.
Pourquoi vous ne l'abolissez pas tout simplement?
Puis là vous
avez un magnifique mécanisme de compensation. Il va devenir le mécanisme de
financement. Il marche à 100 %.
Il n'y aura pas de problème. C'est ça qui est la position actuelle, là, du
gouvernement. Le mécanisme compensatoire va réduire tous les problèmes
induits par le changement de la taxe scolaire. Écoutez, quand même que le monde
serait content, là, si on abolissait la taxe
scolaire... Et là on aurait un mécanisme. Il serait un simple mécanisme de
financement. Il marche. Il n'y a pas
de problème. Mais ce n'est pas une critique, là, de vous, là. Mais, tant qu'à
utiliser cette logique-là, là, allons
jusqu'au bout. En plus, ça a le mérite d'abolir une bureaucratie qui,
manifestement, est à 50 % inutile puisqu'on va baisser l'impact de
ça de 50 %.
• (16 h 50) •
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Je n'ai vraiment
pas dit que les administrateurs
scolaires, les directions d'école étaient inutiles. Je vous laisse...
M. Barrette :
...les commissions scolaires. Ce n'est pas l'objet de ma question, M. le
Président. J'ai posé une question qui est très simple. Si j'applique la
logique qui est défendue depuis le début de l'étude détaillée par le ministre,
cette logique-là, il n'y a rien qui irait à l'encontre de tout simplement
l'abolir, au contraire.
M. Girard
(Groulx) : Alors, M. le Président, je prends note de deux suggestions
de la première opposition, aller plus vite ou l'abolir complètement.
M. Barrette : M. le Président,
je n'ai pas fait de suggestion. Il va falloir...
Le Président (M. Simard) :
Attendez. M. le ministre, aviez-vous fini votre réponse?
M. Girard (Groulx) : Oui.
Le Président
(M. Simard) : Très bien. Merci beaucoup. M. le député.
M. Barrette : M. le
Président, j'aimerais que vous
rappeliez le ministre, là, à l'ordre. Je n'ai pas fait de suggestion. J'ai posé une question. C'est
tout.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. M. le ministre, à vous la parole.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
n'ai rien à ajouter.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Y a-t-il d'autres interventions? Mme la députée de Mercier, non?
M. Barrette : M. le Président?
Le Président (M. Simard) : Oui,
M. le député de La Pinière.
M. Barrette : Si je comprends bien, là, la position du ministre,
aujourd'hui, là, qui est quand même... c'est un moment
quand même extraordinaire. Il applique une logique qu'il défend. On lui propose
d'être en cohérence avec le premier ministre, qui est son chef. Il ne veut pas. Et, quand on
lui dit : Bien, écoutez, tant qu'à faire, appliquez votre logique
jusqu'au bout : Bien non, je n'ai rien à répondre. O.K. Bien là,
c'est quoi... Pourquoi... Donc, tout ça, c'est cosmétique.
M. Girard
(Groulx) : Non, non, mais je
prends acte de... M. le Président, je prends acte des suggestions
pour notre deuxième mandat.
M. Barrette : Ce n'est pas une suggestion,
M. le Président. Ce n'est pas une suggestion.
M. Girard
(Groulx) : Étant donné
le niveau de taxation foncière que les citoyens québécois subissent, il pourrait être considéré d'éliminer complètement la taxe scolaire. Ce n'est pas ce que
nous avons promis. Nous avons promis de baisser au taux le plus bas,
0,1054 $. Notre intention, c'est de faire exactement ce que nous avons
promis.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre. M. le député, à vous la parole.
M. Barrette :
Alors, sans avoir dit, M. le Président, que la taxe allait réaugmenter après et
en refusant de la limiter à
l'inflation, alors ici on est dans l'arbitraire, et l'arbitraire est l'étape
précédant l'idéologie, M. le Président. C'est ça, la réalité.
M. Girard
(Groulx) : M. le Président, dans le cadre du projet de loi n° 166 du gouvernement précédent, à la fin de la période transitoire, la taxe recommençait à augmenter. Alors, il y
a au moins les gens de ces deux partis-là qui avaient compris ça. Je
vais m'arrêter là.
Le
Président (M. Simard) : Y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement? Il n'y a pas d'autre intervention. Donc, nous allons
passer au vote, à sa mise aux voix.
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Par
appel nominal? Très bien. Mme la secrétaire, veuillez procéder, je vous prie.
La Secrétaire : Oui. Alors,
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire :
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis)?
Mme Maccarone : Pour.
La Secrétaire :
M. Barrette (La Pinière)?
M. Barrette : Pour.
La Secrétaire :
M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Contre.
La Secrétaire :
Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré)?
Mme Foster : Contre.
La
Secrétaire : M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
La Secrétaire :
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond :
Contre.
La Secrétaire :
M. Allaire (Maskinongé)?
M. Allaire :
Contre.
La Secrétaire :
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger :
Contre.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid :
Contre.
La Secrétaire :
Mme Hivon (Joliette)?
Mme Hivon :
Abstention.
La Secrétaire :
Mme Ghazal (Mercier)?
Mme Ghazal :
Abstention.
La Secrétaire :
M. Simard (Montmorency)?
Le
Président (M. Simard) : Je suis content que vous me le demandiez.
Abstention. Très bien. Chers amis, chers collègues, nous allons
poursuivre, dis-je, l'étude de l'article 303.6.
M. Girard
(Groulx) : ...
M. Leitão :
On est à la même place.
Le
Président (M. Simard) : Alors, nous poursuivons nos discussions.
Si, d'aventure, vous souhaitiez que nous le fassions, parce que nous
pourrions tout de suite passer à l'article 303.7...
M. Leitão :
C'est ça. Peut-être avant d'arriver à 303.7, M. le Président, je veux juste
constater qu'à 303.6... Et je ne conteste
pas ça. Je trouve que c'est même très bien. Donc, l'article 303.6 fixe un
plafond de la taxe scolaire. Donc, on peut très bien fixer les plafonds. Ça, ce n'est pas... Je voulais juste
rappeler ça à tout le monde. Alors, pour 303.6, je ne sais pas s'il y a d'autres interventions. S'il n'y a pas
d'autres interventions, M. le Président, nous aurions un autre amendement à vous
proposer.
Le Président
(M. Simard) : Très bien.
Alors, nous allons
suspendre temporairement, le temps de...
(Suspension de la séance à
16 h 55)
(Reprise à 17 h 5)
Le
Président (M. Simard) : ...nous reprenons donc nos travaux. Nous
avons en main l'amendement dont nous parlait préalablement le député de
Robert-Baldwin. Avant de lui céder la parole, le député de La Pinière
souhaitait faire une intervention. M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
Très courte, M. le Président, parce que ma dernière intervention était une
question. Je posais au ministre la question
suivante, que je ne repose pas, là : Pourquoi il ne suit pas sa logique
jusqu'au bout et ne l'abolit tout simplement pas? Là, j'ai une question
très simple, c'est... Oui?
Le Président
(M. Simard) : ...mais, en fait, vous intervenez dans le cadre du
dépôt de l'amendement?
M. Barrette : Juste avant, mais
il va être déposé après.
Le
Président (M. Simard) : Très bien, d'accord.
M. Barrette :
Alors, oui, pour respecter la séquence, là. Et là, bien là, j'ai une question
très simple, par curiosité et même philosophiquement. Est-ce que le
ministre était impliqué, en 2014, dans la CAQ? C'est comme ça...
Le Président
(M. Simard) : Oui. M. le ministre, à vous la parole.
M. Girard
(Groulx) : Non, j'étais trésorier de la Banque Nationale. La Banque
Nationale étant une compagnie publique...
M. Barrette :
Ça va, ce n'est pas... O.K., très bien.
M. Girard
(Groulx) : ...j'étais un officier, je n'étais pas membre d'aucun parti
politique. Quand j'ai fait de la politique en 2015, j'ai quitté mon
emploi.
M. Barrette :
Non, ce n'est pas une question de ce genre-là, là.
M. Girard
(Groulx) : Vous m'avez posé une question, vous pouvez me laisser
répondre?
Le
Président (M. Simard) : Attendez, on va y aller en ordre. M. le
ministre, oui. M. le ministre, à vous la parole.
M. Barrette :
M. le Président, je...
Le Président
(M. Simard) : Non, non, mais attendez. M. le ministre, avez-vous
fini votre intervention?
M. Barrette :
J'imagine que le silence, c'est oui, là.
Le
Président (M. Simard) : Très bien, M. le ministre a fini son
intervention. M. le député de La Pinière, à vous la parole.
M. Barrette :
Ce n'est pas du tout, du tout... je ne sais pas à quoi il pense, là, mais ce
n'était pas ça. C'était pour savoir
s'il était au courant qu'en 2014 le premier ministre actuel avait fait comme
point principal de sa politique en éducation l'abolition de la taxe
scolaire. Est-ce que le ministre pense que le premier ministre, à l'époque,
errait?
Le
Président (M. Simard) : M. le député, je voudrais comprendre...
Vous intervenez sur quoi? Là, on n'est pas sur l'amendement puis...
M. Barrette :
Non, j'ai posé... non, c'est avant le dépôt du prochain amendement par mon
collègue.
Des voix :
...
M. Barrette :
Oui, sur le précédent, sur là où j'étais avant la pause, M. le Président.
Alors, avant la pause, je faisais le
débat sur... Je ne faisais pas un débat, je posais une question. Sa logique ne
l'amenait-il pas tout simplement à l'abolition? Et là j'avais une curiosité de savoir s'il était au courant de ça à
l'époque. Le ministre me répond... je le comprends, là, il n'était pas impliqué, c'est tout à fait normal de
me répondre ça. Maintenant, je lui soumets que le premier ministre actuel
a déjà défendu cette position-là.
Alors,
ma question est simple, là. N'est-ce pas là la démonstration que, un, c'était
une position qui était valable en soi et que le choix qui est fait
actuellement est un choix purement cosmétique?
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : ...pas vraiment de commentaire là-dessus.
Le Président
(M. Simard) : Très bien. Merci beaucoup.
M. Barrette :
Merci, M. le Président...
Le
Président (M. Simard) : Bienvenue. C'est la moindre des choses,
M. le député. M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão :
Très bien, M. le Président. Merci beaucoup. Donc, nous proposons un amendement
à 303.6, amendement qui se lit comme
suit : Modifier l'article 4 du projet de loi en insérant, après
l'article 303.6 de la Loi sur l'instruction publique :
303.6.1, donc un nouvel alinéa qui se lit comme
suit : «Les propriétaires de logements locatifs doivent tenir compte
de la variation de la taxe scolaire en établissant le coût du loyer de leurs
locataires.»
Le
Président (M. Simard) : Merci, M. le député. Alors, auriez-vous
l'amabilité de nous expliquer davantage de quoi il retourne?
• (17 h 10) •
M. Leitão :
Oui. Alors, ici, à mon avis, M. le Président, on est vraiment dans le coeur du
sujet pour nous, et, bon, on verra
bien qu'est-ce que les autres partis d'opposition vont dire, mais, pour nous,
il s'agit de l'amendement le plus important du projet de loi... l'amendement que nous proposons qui est le plus
important du projet de loi. Pas que les autres n'étaient pas importants,
mais ici, vraiment, quand on tient en considération les enjeux qui nous ont été
soulevés en consultations particulières
concernant ce projet de loi, il y a un très grand inconfort en ce qui concerne
la possibilité... ou l'absence de possibilité que les locataires
bénéficient d'un allègement fiscal.
L'objectif du
projet de loi, comme M. le ministre l'a déjà dit à plusieurs reprises, plus
qu'une, est en grande partie un
allègement fiscal pour les contribuables québécois. On a discuté longuement de
si c'est pertinent ou pas, mais c'est leur orientation. Très bien, sauf qu'il y a 40 % des contribuables,
40 % des citoyens qui sont locataires et qui, donc, ne bénéficieraient
pas d'un tel allègement fiscal.
Alors, ce
qu'on propose ici... et d'ailleurs, à Montréal, c'est plutôt 60 % des
citoyens qui sont locataires et donc ne bénéficieraient pas d'un allègement
fiscal. Alors, ce qu'on essaie de faire ici, c'est d'introduire une mesure qui
fait en sorte que les propriétaires
d'immeubles doivent prendre en considération la baisse de la taxe fiscale... de
la taxe scolaire, pardon, et de
passer cette baisse à leurs locataires. C'est juste ça, et, au nom de l'équité
et au nom de tous ceux qui ont fait cette
représentation-là en commission parlementaire, je pense que c'est un amendement
qui est raisonnable et qui rendrait très heureux une bonne partie de nos
contribuables.
Le
Président (M. Simard) : Merci, M. le député. Éventuellement, M.
le ministre... Oui, M. le député de Saint-Jérôme. Je vous écoute attentivement.
Question
de règlement sur la recevabilité d'un amendement
M. Chassin : Je voudrais quand même soulever le point
que cet amendement, bien que libellé différemment, est identique en substance, en ce fait qu'il crée plus
qu'une catégorie de cibles pour le taux de taxe scolaire à cet article... bon, enfin, à l'article, disons, 303.6
amené par l'article 4, donc toujours dans le même article 4.
J'aimerais, M. le Président, là, que vous vous
prononciez sur la pertinence de cet amendement.
Le
Président (M. Simard) :
Autrement dit, M. le
député de Saint-Jérôme, je comprends de votre intervention
que vous souhaitez que nous ne reconnaissions pas la validité de cet amendement?
M. Chassin : Compte tenu du fait que la substance est identique à un autre amendement
sur le même article.
Le Président (M. Simard) : D'accord.
Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Puisque nous faisons toujours preuve de cohérence, effectivement, nos amendements, dans différents articles, tiennent compte du même objectif,
l'équité. Alors, c'est sûr que l'ensemble de nos amendements auront toujours le même objectif sous-jacent. Je rappelle, M. le Président, que lorsque la partie de l'opposition dépose un amendement,
il doit être interprété en sa faveur.
Et puisqu'en aucun temps notre
libellé n'est identique au précédent, il est totalement recevable.
Le Président (M. Simard) : Très
bien, je vais...
M. Chassin :
...en substance ici, là, pas...
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Saint-Jérôme, je vous en prie, voulez-vous poursuivre?
M. Chassin : Oui. Donc, on parle bien ici... et si je
comprends bien, là, on apprend tout ça, mais on ne parle pas d'identique en libellé, mais d'identique en
substance. Comme Mme la députée de Saint-Laurent le mentionnait, c'est certainement cohérent, c'est même un peu la même
idée qui est portée par un amendement différent, toujours sur le même
article. C'est là où j'ai un inconfort, M. le Président, avec la validité de
l'amendement proposé.
Le
Président (M. Simard) : Merci beaucoup, M. le député de
Saint-Jérôme, de nous partager ce point de vue et d'avoir clarifié
certains éléments. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
L'intention est différente. Est-ce que le député de Saint-Jérôme peut nous dire
dans quelle substance notre
amendement 303.6.1 peut être identique en substance avec un autre de façon
plus précise? Parce qu'ici nous, on veut remettre de l'argent, alors que, par exemple, l'autre amendement
précédent, on visait une indexation. Dans un autre amendement, on visait
les plus fortunés. Alors, j'ai de la difficulté... Et la finalité, ici, elle
est différente, n'est-ce pas, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : Je
vais suspendre momentanément pour réfléchir à la chose. Merci.
(Suspension de la séance à 17 h 14)
(Reprise
à 17 h 18)
Le Président
(M. Simard) : À l'ordre, s'il vous plaît!
Décision de la présidence
Alors, je suis prêt à rendre ma décision sur la question de règlement soulevée à l'instant par le député de
Saint-Jérôme. On pourrait peut-être trouver ici et là,
entre différents amendements, des points de convergence, des points de
ressemblance. Mais, à l'évidence, cet amendement n'est pas identique à
d'autres soulevés antérieurement.
Je
me questionne sur le fait qu'il puisse amener les mêmes effets. Peut-être,
peut-être pas, mais le débat nous éclairera là-dessus.
J'ai tout de même un doute raisonnable sur le fait qu'il soit suffisamment différent, autonome, à sa face même. Comme j'expliquais au début
de cette commission, je préfère que nous soyons dans l'esprit de nos débats et
que nous favorisions la discussion. Je trouve votre intervention très valable,
n'hésitez pas à en refaire en ce sens. Je la salue.
Au
final, après réflexion, il me semble qu'il nous faille favoriser, à ce stade-ci, le débat et accepter l'amendement
déposé par le député de Robert-Baldwin. Alors, M. le... Pardon? M. le
député de Saint-Jérôme, je vous écoute.
M. Chassin : Merci de cette décision, M.
le Président, et je suis sûr que les
collègues des oppositions sauront apporter des arguments différents et
nouveaux.
Le
Président (M. Simard) :
Merci, M. le député de Saint-Jérôme. Alors, M.
le député de Robert-Baldwin, à vous la parole sur... M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Moi, j'ai aussi des commentaires sur la pertinence de l'amendement.
• (17 h 20) •
Le
Président (M. Simard) :
Bien, je vous en... c'est-à-dire que, M.
le ministre, en tout respect, comment vous dire, ils seraient sans doute les bienvenus dans
l'argumentaire que vous pourrez développer dans le cadre de l'amendement, mais
nous avions entendu préalablement le député
de Saint-Jérôme soutenir les arguments qu'il invoquait pour que... en fait, révoquer
la validité de l'amendement.
M. Girard
(Groulx) : ...
Le
Président (M. Simard) : Oui, mais il aurait fallu le faire à ce
moment... C'est qu'il aurait fallu le faire à ce moment-là, et je dois vous avouer que les règlements sont ainsi faits
que la décision d'un président est sans appel. Voilà. Donc, M. le député
de Robert-Baldwin, à vous la parole.
M. Leitão :
Très bien. Merci beaucoup, M. le Président. Donc, on revient à ce que j'étais
en train de dire avant et que, pour nous, c'est un amendement qui est très
important parce qu'il va droit au coeur du sujet, c'est-à-dire l'allègement
fiscal qui est apporté par le projet de loi n° 3. Très bien, c'est la décision du gouvernement, mais il manque un grand
bout. Les contribuables qui sont
locataires ne bénéficieront pas. Donc, il n'y a pas de mécanisme pour qu'ils
puissent bénéficier, et, avec cet
amendement, nous jugeons que cela forcerait les propriétaires à faire passer la
baisse de la taxe scolaire en termes de baisse de loyer.
Donc,
pour moi, c'est... Écoutez, on a parlé de ça suffisamment. Moi, je n'ai pas
d'autre argument à amener à cela. Je pense que mes collègues ont
peut-être d'autres choses à dire là-dessus.
Mme Rizqy :
Oui. On aimerait bien entendre le ministre...
Le Président
(M. Simard) : Oui. Alors, M. le député, merci beaucoup. Mme la
députée de Saint-Laurent, souhaitiez-vous intervenir sur cet...
Mme Rizqy :
Oui. J'aimerais bien entendre le ministre, à savoir s'il pense que ça pourrait
être une bonne idée de légiférer pour s'assurer que ce ne soit pas
uniquement la théorie du ruissellement qui va faire en sorte que les locataires
puissent recevoir une baisse de taxe.
Le Président
(M. Simard) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Bien là, je pense qu'à entendre déjà l'amorce des
arguments, ça donne raison à mon collègue de Saint-Jérôme, là, parce qu'on est repartis sur exactement les mêmes
arguments, les mêmes débats qu'on a déjà eus. On parle ici de la Loi sur l'instruction publique. On ne parle pas des
contrats entre les locataires et les propriétaires. Qu'est-ce que ça veut dire, ça, «doivent tenir compte»? Ça
n'a même pas d'effet de sanction. L'argument... L'amendement est rédigé
vague. C'est une intention, «les propriétaires devraient tenir compte».
Bon,
le projet de loi n° 166 ne faisait absolument rien pour les
locataires. Moi, j'ai été transparent. J'ai dit que l'effet direct serait sur les propriétaires et que l'effet
sur les locataires serait un effet indirect. Et j'ai répété ça combien de fois?
Ce qui m'amène à vous rappeler la
validité de l'argument du député de Saint-Jérôme, que c'est un effet indirect
et c'est un intrant dans le calcul
des loyers. Et donc, quand les taxes scolaires baissent, il y aura, toutes
choses étant égales par ailleurs, moins de hausses.
Le
Président (M. Simard) : Merci, M. le ministre. Mme la députée de
Mercier.
Mme Ghazal :
Oui, bonjour. Le ministre, tout à l'heure, avait dit que les citoyens étaient
trop taxés au Québec, et c'est ce que
ce projet de loi fait. En fait, ce n'est pas tous les citoyens, c'est... il y a
aussi les locataires, qui sont aussi des citoyens, quoique ce projet de loi, de
ce que je comprends, il donne aussi des cadeaux à des gens qui ne sont pas
citoyens, mais qui sont propriétaires
au Québec. Moi, en tant que députée de Mercier, donc une circonscription à
Montréal où est-ce qu'il y a plus de
70 % des gens qui y habitent qui sont des locataires, bien, c'est sûr que
ça fait du bien de voir... de parler des
locataires et que ça serait possible qu'avec ce projet de loi ils ne... qu'ils
pourraient en bénéficier, ne serait-ce qu'un peu, de cette baisse de taxe... parce que ça fait partie des arguments
qu'on a, que, malheureusement, ce projet de taxe ne bénéficiera pas aux
locataires.
Donc,
qu'il y ait un amendement qui parle de ces gens-là, qui sont très, très
nombreux... On disait, tout à l'heure, 40 %
au Québec, mais, si je regarde la circonscription que je représente ou à
Montréal, c'est beaucoup plus que ça, d'autant plus qu'on donne un cadeau pas juste aux propriétaires de maison. Il y
a... Je veux dire, on est tous propriétaires, mais ça donne aussi un cadeau aux propriétaires de locaux
commerciaux. Et, en tant que... En fait, ces propriétaires-là, malheureusement, qui achètent beaucoup de locaux
commerciaux, notamment dans Mercier et sur le Plateau, le Mile End, ils
font beaucoup de tort parce qu'ils sont en train de... ils achètent des locaux.
Je
vous donne un exemple. Il y a une famille très connue, les Shiller, ils
achètent des locaux commerciaux, augmentent, parce que c'est un peu le
«free-for-all»... Tout ce qui est les loyers commerciaux, il n'y a aucune... Il
y a la Régie du logement pour les loyers locatifs, mais pas pour les
loyers commerciaux. Donc, ils peuvent doubler, tripler les prix des loyers commerciaux. Et là ce que ça fait,
bien, il y a des petits commerçants... et moi, je suis très sensible à ça en
tant que fille de commerçant, donc, qui a travaillé dans le commerce familial.
C'est une question importante. Bien, ces gens-là
ne peuvent pas payer, et ils quittent, et là les propriétaires laissent leurs
locaux vides pendant extrêmement longtemps, et ils attendent une grosse marque commerciale
américaine qui puisse payer ces taxes-là.
Donc
là, ce qu'on a fait, c'est qu'on a donné un cadeau à ces gens-là, et donc le
fait qu'il y ait un amendement qui dit
que les propriétaires de logements locatifs puissent faire bénéficier de ce
cadeau-là dans le coût du loyer des locataires, bien, c'est plus que
bienvenu.
Le
Président (M. Simard) :
Merci, Mme la députée de Mercier. M. le
ministre, souhaitiez-vous peut-être
ajouter un commentaire à ces propos?
M. Girard
(Groulx) : Oui. Bon, on
gouverne pour tous. Au Québec, 61 %
de propriétaires, 39 % de locataires, je pense que c'est ça, les...
Une voix :
...
M. Girard
(Groulx) : Je pense que c'est les chiffres exacts ou peut-être j'ai
mêlé. Les chiffres sont presque identiques à qui paie de l'impôt et qui n'en paie pas, bien que ce soit deux
ensembles qui ne sont pas complètement superposés, là.
Alors,
l'effet direct sur les propriétaires, oui; l'effet indirect aux locataires via
moins de hausse parce que les taxes scolaires
baissent. Le mécanisme que les locataires ont pour contester une hausse de
loyer, vous y avez fait référence, la Régie
du logement. Dans la méthode de calcul, il y a les taxes scolaires. Et donc,
bien que c'est souhaitable que la taxe scolaire soit passée aux locataires, nous ne croyons pas que c'est notre rôle
d'intervenir dans des contrats entre des parties privées. Mais nous sommes conscients que la Régie du
logement a été sous-financée, et c'est quelque chose qu'on regarde dans le
cadre de la préparation du budget et des futurs budgets.
Le
Président (M. Simard) : Merci beaucoup, M. le ministre. Y a-t-il
d'autres interventions sur cet amendement, sans quoi nous allons
procéder au vote? Madame.
Mme Hivon :
On est favorables avec le principe de cet amendement-là. Je pense que vous nous
avez entendus en parler abondamment, de l'iniquité qui découle des décisions
qui sont prises, là, pour les locataires.
Donc,
de notre côté aussi, nous aurons un amendement. On ne le mettait pas exactement
à cet endroit-là. Donc, on va avoir
probablement la chance d'en débattre à un autre moment, mais avec une teneur
encore... bien, je veux dire, c'est quelque
chose qui est de l'ordre de... ça arrive souvent qu'on va débattre d'un sujet
tout le long d'une commission. Donc, c'est
important de garder ça à l'esprit, surtout d'un sujet aussi important. Mais,
pour la gouverne de nos travaux, si vous préférez que je dépose, pour fins de discussion, l'amendement que nous avions
en tête, en ce qui nous concerne, qu'on allait introduire davantage dans les mesures transitoires, je pourrais le
déposer aussi pour qu'on fasse le débat à ce moment-ci.
Donc,
c'est vraiment à vous, M. le Président, de savoir si ce serait plus cohérent de
débattre de l'ensemble ou si vous
voulez qu'on vote celui-là. Parce que c'est sûr que nous, c'était plus tard
qu'on allait arriver avec cet amendement-là, qui est quand même un petit peu différent. Je dirais, le ministre
soulevait est-ce que ça va vraiment être contraignant. Bien, nous, il était
formulé d'une manière encore plus contraignante, je dirais. Alors, on serait
tout à fait disposés, si le président trouve que c'est utile aux
travaux, de le déposer maintenant pour une discussion générale.
Le
Président (M. Simard) : J'aurais tendance à vous dire que nous
pourrions poursuivre sans déposer maintenant. Maintenant, je n'ai pas la vérité
absolue, là, puis je suis prêt à entendre ce que vous... mais vous me mettez
dans une situation relativement
inconfortable, parce que d'habitude, vous pourriez vous-même dire, bon, je
dépose un amendement, être plus, disons proactive, mais on en discute,
là, un peu comme on...
Mme Hivon :
Bien, je pense qu'on peut... c'est ça, je pense qu'on peut travailler dans une
forme de collaboration en se disant qu'on veut travailler de la manière
la plus efficace possible...
Le Président (M. Simard) :
C'est ça. Oui, oui, oui, je suis d'accord.
• (17 h 30) •
Mme Hivon : Mais
évidemment, que je dépose un amendement qui s'insérerait à l'article 30
alors qu'on est à l'article 4, c'est sûr que ce n'est pas la chose la plus
évidente ou usuelle.
Le Président (M. Simard) : Non,
tout à fait. Oui.
Mme Hivon :
Mais j'ai déjà vu ça pour fins de discussion. Donc, c'est pour ça que, oui, je
peux dire que je le dépose pour fins
de discussion. Mais vous seriez habilité à dire qu'on n'en disposera pas
maintenant. Donc, c'est pour ça que je fais
la discussion. Si mes collègues veulent s'exprimer aussi, pour savoir s'ils
estiment qu'on devrait faire toute la discussion maintenant, je pense
que ça peut être dans l'ordre des choses.
Le
Président (M. Simard) : Bien, Mme la députée, je vous redis que
je préférerais que nous déposions l'amendement dont vous parlez au moment où nous étudierons l'article en question.
Nous en sommes encore très loin. C'est ma façon de voir les choses. Nous étions
dans la discussion sur un amendement, là, qui s'achevait. Nous allions peut-être
même procéder bientôt au vote.
Mme Hivon :
Mais, si vous permettez, je peux quand même le déposer maintenant pour qu'il
soit distribué à tout le monde et que tout le monde puisse en prendre
connaissance et voir si ça va gouverner nos travaux, pour la suite,
différemment.
Le Président (M. Simard) :
D'accord. Est-ce qu'il y a consentement pour ce faire?
Des voix : ...
Amendement déposé
Le
Président (M. Simard) : Il y a consentement. On le fait. Très
bien. Alors, j'accepte son dépôt. Bon. Superbe. Alors, merci beaucoup, Mme la députée de Joliette. Est-ce qu'il y a
d'autres... Alors, vous m'apprenez une démarche, hein, que je n'avais jamais vue, moi, en travaux parlementaires.
Je suis heureux. Ça prend une première fois à toute chose, dit-on.
Mme Hivon : Avec
le consentement, on peut tout faire. Vous avez sûrement déjà entendu ça.
Le
Président (M. Simard) : C'est fait. Alors, merci beaucoup. Donc,
il sera photocopié et distribué le plus rapidement possible. Ceci étant dit, est-ce qu'il y avait
d'autres interventions concernant l'amendement dont nous parlions à l'instant,
déposé par le député de Robert-Baldwin? Oui, M. le député.
M. Leitão : Moi ou... Moi?
Le Président (M. Simard) : Si
vous le souhaitez.
M. Leitão :
Oui, oui. Excusez-moi, parce que... O.K. Un commentaire très, très court parce
que M. le ministre a mentionné que,
bon, notre amendement était trop vague, était comme ci, comme ça. Écoutez, on
n'a jamais prétendu avoir le même
bagage que tous les conseillers que vous avez autour de vous. Donc, si vous
avez une meilleure formulation, nous serions, bien sûr, ouverts à la
considérer, à améliorer l'amendement. Mais je pense que vous avez saisi
l'esprit de cet amendement-là. Et, si jamais
nous voterions pour, ça pourrait toujours se préciser, cela, par voie de
règlement. Ça pourrait se faire aussi. Voilà.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député. Mme la députée de Saint-Laurent.
Une voix : ...
Le Président (M. Simard) : Ah!
bien, oui, M. le ministre, tout à fait. Je m'excuse.
M. Girard (Groulx) : Si vous
voulez considérer ce qui est suggéré par la députée de Joliette puis retirer
votre amendement, là, ça, c'est libre à vous, là.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Je n'ai pas encore pris connaissance, mais
effectivement, dès que je prendrai connaissance, on pourra décider si, oui ou non, on le retire ou aller même
au vote. Mais, tantôt, M. le ministre a parlé de... ce n'est pas contraignant.
Je comprends. Mais lorsque, par exemple, un
locataire se présente devant la Régie du logement, il a l'outil de calcul pour
fixer son prix du loyer.
Mais le régisseur, quand qu'il décide à savoir si, oui ou non, le prix est
correct, il regarde le corpus législatif
du Québec. Or, le régisseur peut avoir non seulement l'outil, mais il pourrait
aussi y avoir un article qui dit : Vous devez tenir compte de la
baisse. Tout est dans tout, comme je dis souvent.
Le Président (M. Simard) :
Alors, très bien.
On va
suspendre les travaux quelques instants, le temps de prendre connaissance de
l'amendement, à la suggestion de la députée de Saint-Laurent. Merci
beaucoup.
(Suspension de la séance à 17 h 34)
(Reprise à 17 h 39)
Le
Président (M. Simard) :
Très bien. Très
bien. Chers collègues, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons
reprendre nos travaux. De courts amendements nous permettent parfois d'y
voir plus clair... De courts amendements! De courtes suspensions nous permettent parfois d'y voir plus clair, parce que ce
n'est pas habituel ce que nous venons de faire. Donc, on a trouvé, je pense, un compromis assez large
autour de cette table. M. le député de Robert-Baldwin, pourriez-vos nous en
dévoiler la première étape, s'il vous plaît?
M. Leitão :
Très bien, M. le Président. Alors, dans un souci de contribuer au bon
fonctionnement de nos travaux et étant donné que le document déposé par
la députée de Joliette est très intéressant, dans ce cas-là, nous retirons
notre amendement et nous pourrions donc...
• (17 h 40) •
Le
Président (M. Simard) : Vous savez que, là, on a besoin d'un
consentement pour ce faire? Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : ...
Le
Président (M. Simard) : Très bien. La première étape est
franchie. La deuxième étape. Évidemment, puisque l'amendement est retiré, on ne vote pas dessus, et nous passons donc
tout de suite à la poursuite de l'étude de l'article 4, au point 303.7. Ça va pour tout le monde? Et
nous reprendrons à l'article 30 lorsqu'on sera rendu là, là,
potentiellement, avec Mme la députée de Joliette. Alors, M. le ministre,
auriez-vous donc l'amabilité de nous faire lecture de l'article 303.7?
M. Girard
(Groulx) : Certainement. Et merci à tous pour l'effort de synthèse. Et
ce sera un débat très intéressant à l'article 30.
Mme Hivon : M. le
Président?
Le Président (M. Simard) : Oui,
Mme la députée de Joliette.
Mme Hivon :
Ça donne plein de temps au gouvernement pour voir à quel point c'est un
amendement bien fondé et donc d'être d'accord avec l'amendement en
question dans l'esprit de collaboration qui nous anime.
Le
Président (M. Simard) : Merci. Et la secrétaire m'informe que
nous avons presque créé une jurisprudence cet après-midi. Nous serons dans l'histoire. Nous marquerons l'histoire de
l'Assemblée. Alors, M. le ministre, à vous la parole.
M. Girard
(Groulx) : Je ne suis pas étonné que l'efficacité fasse jurisprudence.
Oui, alors je lis. L'article 303 de cette loi est remplacé par ce
qui suit :
«303.7. Le
ministre publie à la Gazette officielle du Québec le taux de la taxe
scolaire et en donne avis aux commissions scolaires ainsi qu'au Comité
de gestion de la taxe scolaire de l'île de Montréal.» Ça, c'est quoi encore?
Une voix : ...
M. Girard (Groulx) :
Sous-section. «3. Perception de la taxe scolaire.»
Commentaires.
Le taux de la taxe sera publié à la Gazette officielle du Québec pour
l'information générale du public, mais
chaque commission scolaire et le Comité de gestion de la taxe scolaire de l'île
de Montréal en seront tout de même directement informés.
L'intitulé
qui suit l'article annonce que les prochaines dispositions traiteront de la
perception de la taxe scolaire.
Le Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, M. le ministre. M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão :
Écoutez, M. le Président, je n'ai pas d'amendement à cet article. Donc, je
commence comme ça. Mais ma collègue
de Westmount—Saint-Louis
nous avait fait remarquer un certain inconfort, de la part des commissions
scolaires, quant à la possibilité
qu'elles puissent manquer de temps pour envoyer la facture, envoyer le compte
de taxe aux citoyens, puisque cela doit être fait à date fixe, donc en juillet, et ici il n'y
a pas vraiment... il y a l'obligation, oui, le ministre doit publier dans la Gazette officielle, mais il
n'y a pas une date précise. Alors, je me demande s'il y a moyen de préciser un
peu ça pour que les commissions scolaires
soient un peu plus rassurées qu'elles ne seront pas pénalisées, si jamais l'information... la confirmation arrive un peu
tard et qu'elles n'ont pas le temps nécessaire d'envoyer la facture au
1er juillet. Y a-t-il quelque chose qu'on pourrait faire pour
rassurer les commissions scolaires?
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député. M. le ministre,
éventuellement.
M. Girard
(Groulx) : Moi, j'aurais peut-être permis ou... bien, je ne sais pas
si je vais faire un autre précédent, mais peut-être que
Mme Maccarone pourrait nous expliquer exactement le processus auquel elle
fait référence...
Le Président
(M. Simard) : Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
M. Girard
(Groulx) : ...puisqu'elle a toute cette expertise qui est pertinente
au débat.
Le Président
(M. Simard) : Bien, volontiers. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Maccarone : C'est le ministre qui nous demande de fournir le
«taxroll»... je ne sais pas comment le dire en français, mais le «taxroll». Il commence le processus avec les
municipalités début d'avril. Ça, c'est soumis au ministère pour le 1er mai. En attente d'une réponse du
ministère, un accord, un appui de... le chiffre, les montants, la documentation
qui est envoyée au ministère, en ce point-là, ils ne peuvent pas
imprimer les factures.
Il
faut prendre en conséquence que, là, on est rendu le mois de juin, alors on a
des vacances à prendre en conséquence. C'est
parce que la fin de l'année, c'est la fin de l'année aussi côté financière, il
y a plein de choses qui se passent dans la commission scolaire. Alors, sans avoir un préavis de quand ils vont
avoir de l'information, souvent, ça serait tard. Puis, si ça serait tard, nous... nous!
eux...
C'est
envoyé pour le 1er juillet. D'habitude, c'est ça, la date limite
qu'eux ils veulent l'envoyer. Pourquoi? Parce que, sinon, il y a
des frais d'intérêt qui vont être en manque s'ils ne récoltent pas l'argent
à temps. Puis après ça, c'est les vacances
qui sont en conséquence pour eux, ça fait qu'ils ne seront pas en mesure de
l'envoyer. Puis, si c'est le cas, de recevoir l'information du ministère
après le début de juin, ça les ramène peut-être de l'envoyer le mois d'août.
Alors,
c'est vraiment un manque de revenus, pour eux, important,
alors d'où l'importance d'avoir une réponse du ministère
le début du mois de juin pour procéder avec tout leur processus
pour envoyer la taxe scolaire aux contribuables.
Le
Président (M. Simard) :
Merci beaucoup, Mme la
députée. Y aurait-il d'autres interventions sur l'article 303.7? Non? Oui, monsieur.
M. Leitão : M. le
Président, est-ce qu'il y aurait moyen d'indiquer ici que le ministre publie à la Gazette officielle le plus tard le 1er juin? Tu sais, je ne veux
pas déposer un amendement juste pour déposer un amendement, mais est-ce que ce
serait quelque chose que vous pourrez considérer, si on ajoute cela,
que le ministre publie à la Gazette officielle du Québec le plus tard le
1er juin? Est-ce que c'est quelque chose de faisable? Si ce n'est pas
faisable...
M. Girard
(Groulx) : J'aimerais passer
la parole à Mme Parenteau puis qu'elle nous explique comment ça se fait, s'il
y a eu des problèmes dans le passé ou si tout fonctionne déjà très bien.
Mme Parenteau (Nathalie) : Merci,
M. le ministre. Écoutez, par le passé, ce qui est important, c'est l'adoption
du règlement sur le PMT, dont le nom sera
changé, qui, généralement, se fait en mai. Et tout de suite après ça, comme vous
avez... Et le projet de loi actuel prévoit la transmission des informations au
plus tard au 1er mai, alors les informations concernant le rôle foncier étant disponibles et ayant... évidemment,
dans le cours normal des choses, le règlement sur le PMT est adopté par le gouvernement au mois de mai,
alors nous sommes toujours arrivés en juin avec la capacité de déterminer
ces taux...
Le Président
(M. Simard) : Merci beaucoup.
Mme Parenteau
(Nathalie) : ...et de rendre l'information disponible.
Le Président
(M. Simard) : Très bien. Y aurait-il d'autres interventions? Mme
la députée.
Mme Maccarone :
Merci, M. le Président. D'abord, je vous demanderais : Si on est toujours
en mesure de déterminer avant le
1er juin, pourquoi ne pas le mettre en loi pour que ce soit clair? Parce
que c'est toujours une inquiétude à chaque année. Ce serait quelque
chose à régler maintenant que nous sommes en train de discuter de ce projet de
loi.
De
plus, je rajouterais que parce que nous sommes en train de discuter, nous
sommes en train de faire un débat sur quelque
chose qui aura un impact sur les commissions scolaires, encore une fois, c'est
une inquiétude, pour eux, de dire : Ça se peut que ça va retarder. Nous sommes en train de faire des
changements qui vont avoir un impact direct sur eux, et ils seront en... ils ne savent pas à quoi
s'attendre, présentement, pour l'adoption de ce projet de loi, qui peut tarder
après le 1er mai aussi. Alors,
eux, ils vont être déstabilisés, ils ne vont pas savoir comment procéder avec
un changement qui est tard dans leur année fiscale pour procéder.
Le
Président (M. Simard) : Merci beaucoup, Mme la députée. Y
aurait-il d'autres interventions? M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Bien, je voulais simplement dire que l'objectif du projet
de loi n° 3, puis c'est pour ça qu'il avait le numéro 3, c'était d'être adopté avant le budget. Alors, on
verra. On y va article par article, puis le processus suit son cours. Nous sommes à l'article 4, puis ça
avance bien. On a fait 4/41 de ce qu'on a à faire, alors ça, ça suit son cours.
Le
Président (M. Simard) : Y a-t-il d'autres interventions sur
l'article 303.7? Sans quoi nous allons revenir... Oui, M. le
député, je vous en prie.
M. Leitão : Excusez-moi, mais
je reviens à la question qu'on avait posée au début. Disons que, si j'ai bien compris, de la part gouvernementale, vous n'êtes
pas à l'aise avec l'ajout de... avant le 1er juin. C'est très simple comme
amendement. Je ne l'ai pas déposé puis je ne
vais pas le déposer pour repartir le débat, ce n'est pas ça, l'enjeu, là. C'est
vraiment pour clarifier l'air pour
les commissions scolaires. Il me semble que c'est quelque chose de raisonnable.
Maintenant, je ne comprends pas pourquoi ça...
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
• (17 h 50) •
M. Girard
(Groulx) : Moi, ma compréhension est que ce processus-là a bien
fonctionné dans le passé, mais que, là,
on parle de l'incertitude reliée au changement du régime. Alors, puisque le
processus suit son cours, à ce stade-ci, on n'a pas d'indication, là, que le
travail ne sera pas fait à temps.
M. Leitão : Peut-être ma collègue
peut ajouter un peu plus de...
Mme Maccarone : Oui. Je dirais que c'est vraiment
l'inquiétude. J'ai beaucoup entendu des commissions scolaires, dernièrement, il y a une inquiétude, dans le réseau, que le projet de loi ne sera pas adopté dans un temps raisonnable pour eux de
poursuivre dans leur démarche.
Mais moi,
j'ai une question par
rapport ça, et étant donné... un peu novice à ce processus-ci : Si jamais le projet de loi n'est pas adopté dans un temps raisonnable,
qu'est-ce qui arrive pour les commissions
scolaires qui doivent poursuivre
avec le renvoi pour les demandes de taxes
scolaires auprès des contribuables? C'est quoi, le processus?
Est-ce qu'il y a quelque chose qui va se faire dans l'intérim ou est-ce qu'ils procèdent en temps
normal, puis ça serait les taux qui sont en place aujourd'hui?
Le Président (M. Simard) :
Alors, merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Bien, puisque le projet de loi suit son cours, tant qu'il ne sera pas accepté, c'est le régime actuel qui a office de loi. Et donc, étant
conscient de cette problématique-là, là, de délai d'échange d'information et de permettre à tout le monde de faire son travail, on va établir une date limite, après laquelle
adopter le projet de loi serait difficilement gérable, et donc, en
connaissance de cela, bien, on va siéger plus souvent pour adopter le projet de
loi, hein?
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : On va y
aller un article à la fois, là.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Mme la députée.
Mme Maccarone : Oui. Encore une
fois, une autre question — peut-être
manque de compréhension — puis
peut-être ils auront la réponse pour nous. Mais quel est l'impact de ce
changement de ce taux de taxe puis la façon de faire sur GRICS par
exemple? Parce qu'on sait qu'avec tout le changement... Par
exemple, je vous donne... une complication pour une commission scolaire
anglophone qui dessert plusieurs régions administratives. Est-ce qu'il y aura
un impact sur l'administration de GRICS?
C'est le réseau dans lequel qu'ils utilisent l'informatique. Puis ça, ça serait
géré de quelle façon aussi? Parce que tout le taux de taxe, on sait que
ça se poursuit dans ce logiciel-là aussi.
Le Président (M. Simard) :
Merci, Mme la députée. Mme Parenteau, peut-être?
M. Girard (Groulx) : Oui, je
passe la parole à Mme Parenteau. C'est son expertise.
Mme Parenteau
(Nathalie) : Merci, M. le ministre. Alors, la GRICS, qui est
responsable de l'ensemble des programmes qui
permettent l'émission des comptes de taxe pour toutes les commissions
scolaires, prévoit déjà cette possibilité de gérer plusieurs taux. Et évidemment c'est à partir du moment où on
publie qu'ils sont en mesure d'alimenter, si on veut, je dirais, la
machine à production des comptes de taxe avec l'ensemble des taux requis. Et
les programmes sont déjà fonctionnels pour
accueillir la réforme, puisque la réforme précédente prévoyait déjà plusieurs
taux de taxation pour les commissions scolaires anglophones, notamment.
D'accord?
Le Président (M. Simard) :
Merci, Mme Parenteau. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Oui. J'aimerais avoir... Je ne sais pas si le ministre des Finances vient
d'entendre la réponse de Mme Parenteau,
mais juste pour souligner, là, le programme GRICS, là, est capable de gérer
plusieurs taux. Il le fait déjà.
Le Président
(M. Simard) : Merci. Mme Parenteau, peut-être?
Mme Parenteau (Nathalie) : Oui, tout
à fait, puisque le régime est... tout simplement parce que le régime précédent prévoyait également
plusieurs taux.
Mme Rizqy :
Donc, on n'a pas besoin d'avoir un nouveau logiciel pour gérer plusieurs taux?
Le Président
(M. Simard) : Mme Parenteau.
Mme Parenteau
(Nathalie) : Pas du tout.
Mme Rizqy :
Et présentement ce logiciel gère déjà pour l'ensemble des commissions
scolaires?
Le Président (M. Simard) :
Est-ce que M. Grandisson souhaitait se joindre à nous? Mme Parenteau.
Mme Parenteau
(Nathalie) : En fait, le logiciel actuel permet l'application
de taux différenciés par régions.
Mme Rizqy :
Mais il gère plusieurs taux?
Mme Parenteau
(Nathalie) : Pour les commissions scolaires anglophones, et
c'est un fait.
Mme Rizqy :
M. le ministre, j'ai fait répéter parce que
je savais que vous parliez un peu puis je ne voulais pas que vous échappiez ce moment présent. Parce que
depuis le début que moi, là, ce que je veux, c'est un taux pour les Québécois
puis un taux pour les non-résidents. Puis là on nous le dit, là, clairement, on a l'expertise, au Québec, on a un logiciel qui ne gère pas un, pas deux, mais plusieurs
taux pour l'ensemble de nos commissions
scolaires. Alors, non seulement
on est capables de marcher puis
mâcher de la gomme, en plus de ça, on a la technologie. Puis ça, c'est
pour ça que je voulais attirer votre attention là-dessus. Parce que je
ne vous demande même pas de réinventer la roue, elle existe déjà.
Le Président
(M. Simard) : Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : On a déjà eu
l'occasion de parler de ce point. Là, on est en train de parler de la publication
du taux à la Gazette officielle.
Mme Rizqy :
Vous avez entièrement raison.
M. Girard
(Groulx) : Merci.
Mme Rizqy :
Absolument, on parle de ça.
Le Président
(M. Simard) : Merci. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone :
Oui, bien, je reste...
Une voix :
...
Mme Maccarone :
Je ne savais pas si le ministre, il voulait intervenir parce qu'il...
Le Président
(M. Simard) : La parole est à vous, madame.
Mme Maccarone : Bon, parfait. Je reste toujours
consciente qu'on ne veut pas mettre dans la loi la date confirmée du ministère
et j'aimerais savoir : Est-ce qu'on a des inquiétudes que peut-être cette
année ce serait retardé?
Le Président
(M. Simard) : M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : Bien, moi, je
n'ai aucune inquiétude sur la capacité de cette commission
à faire un bon travail dans un esprit de collaboration et d'adopter ce projet
de loi dans l'honneur et l'enthousiasme.
Le
Président (M. Simard) :
Merci. Mme la députée de Mercier? Non? Je m'excuse, hein? M. le député de Robert-Baldwin, bien sûr.
M. Leitão : Je reviens, M. le Président, parce que
je n'ai pas encore compris quel est le grand obstacle à indiquer une date. Pourquoi est-ce
qu'on ne peut pas dire que le ministre
publie avant le 1er juin à la Gazette
officielle du Québec?
Le Président
(M. Simard) : Merci, M. le député. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Est-ce que
le député de Robert-Baldwin a un amendement à proposer?
Le Président (M. Simard) : Il
nous a dit que non.
M. Leitão : M. le
Président, je ne déposerai pas d'amendement juste pour déposer un amendement. Si je vois de l'ouverture de l'autre côté, alors là, oui, je déposerai un amendement.
Mais, si je sais en partant que l'amendement va être rejeté, bien, on a d'autres choses
à faire aussi.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Girard
(Groulx) : M. le Président, la nécessité de l'amendement, c'est si nous n'adoptions pas le projet de loi à temps, et on va travailler ensemble à l'adopter, dans un monde idéal, avant le budget.
Bon, une étape à la fois. C'est avec plaisir
que j'ai fait cinq heures avec vous aujourd'hui, cinq heures hier. On se revoit vendredi. On a déjà...
on se prépare à des moments épiques à l'article 30. 24, 34 sont
importants. Alors, ça va suivre son cours.
Le Président (M. Simard) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Bien, Mme Parenteau a dit que
d'habitude c'est déposé dans la Gazette avant le début de juin. Étant donné que c'est une année où on aura peut-être
beaucoup de changements pour le réseau scolaire, est-ce que
ça serait peut-être... Évidemment, je ne sais pas comment on dépose un amendement. Est-ce que ça serait acceptable, déposer un amendement, juste pour cette année, qu'on donne aux commissions scolaires la flexibilité d'avoir ce chiffre-là plus tôt que
début de juin?
Parce qu'il y aura de la communication à
envoyer. Quand on envoie la taxe scolaire aux contribuables, souvent, il y a
une lettre qui accompagne la taxe, comme plusieurs entre vous devront
être au courant, si vous payez vos taxes
scolaires, puis probablement c'est le cas. D'habitude, ils envoient de
l'information, et ce serait une occasion pour eux de partager qu'est-ce qui se
passe avec le changement, les informants ciblés du projet de loi, si ça serait
adopté à ce moment-là. Évidemment, je n'ai
pas une boule en cristal, je ne sais pas qu'est-ce qui se passe à ce moment-là.
Mais est-ce que ça, c'est quelque chose qui serait reçu favorablement,
seulement pour cette année, ou non?
M. Girard
(Groulx) : Alors, M. le Président, la raison que c'est le projet de
loi n° 3, c'est que nous connaissions l'importance de l'adopter à
temps pour, justement, éviter cette problématique.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Et donc je
n'ai aucune raison de croire qu'on n'y arrivera pas.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le ministre.
Alors, je
sais que l'émotion vous étreint et que vous souhaiteriez que nous soyons
ensemble encore plus longtemps aujourd'hui, mais, malheureusement, je
dois ajourner sine die nos travaux.
(Fin de la séance à 18 heures)