(Onze heures quarante-trois
minutes)
Le
Président (M. Bernier) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, je déclare la séance de la Commission des finances publiques ouverte.
La commission est réunie afin de poursuivre l'étude
détaillée du projet de loi n° 38, Loi visant à permettre la réalisation
d'infrastructures par la Caisse de dépôt et placement du Québec.
Mme la secrétaire, y a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. M. Bolduc (Mégantic) sera remplacé par M. Hardy (Saint-François); Mme
de Santis (Bourassa-Sauvé), par M. Rousselle (Vimont); M. Matte
(Portneuf), par M. Giguère (Saint-Maurice).
Étude détaillée (suite)
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Lors de notre ajournement d'hier, nous en étions à l'étude de l'article 3, mais on m'a informé qu'on
désire revenir à l'article 2. Est-ce
qu'il y a consentement pour qu'on puisse suspendre l'étude de l'article 3 et revenir à l'étude de l'article 2? Consentement.
Donc, au niveau de l'article 2 du projet de
loi, il y avait un amendement qui avait été déposé hier et qui se lisait
ainsi :
À l'article 2 du projet de loi, remplacer
l'alinéa proposé au paragraphe 2° par le suivant :
«Chaque projet faisant l'objet d'une entente
conclue en vertu de l'article 88.10 de la Loi sur les transports (chapitre
T-12) constitue une même exploitation au sens du paragraphe a.1).»
Donc, nous sommes en discussion sur cet
amendement proposé par la partie ministérielle. M. le député... Avez-vous des
ajouts à... des informations additionnelles à donner, M. le ministre, sur votre
amendement?
M. Leitão : Non, M. le Président.
Le Président (M. Bernier) :
Non? Merci. M. le député de Rousseau, la parole est à vous.
M. Marceau : Moi, ça va m'aller pour l'instant. J'aurai d'autres
modifications à apporter à l'article, mais pas à
ce stade-ci.
Le
Président (M. Bernier) : Merci. M. le député de Beauce-Nord, est-ce
que vous avez des commentaires sur cet amendement?
M.
Spénard : Non,
c'est beau.
Le
Président (M. Bernier) : Non? Donc, est-ce que l'amendement proposé par la partie ministérielle est adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bernier) : Adopté. Un deuxième... Vous avez un autre amendement,
M. le ministre, à déposer sur cet article?
M. Leitão : M. le Président, oui,
nous avons un autre amendement à proposer... à déposer.
Le Président (M. Bernier) :
Oui.
M. Leitão : Donc, je le dépose.
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Donc, nous avons reçu copie, et l'ensemble des parlementaires ont également reçu
copie. Donc, je vous demanderais de fournir des explications, M. le ministre.
M.
Leitão : Très bien,
M. le Président. Alors donc, comme hier, on avait aussi un peu
discuté... On est toujours à l'article 2, la section a1. Il semblait avoir un certain manque de clarté dans la façon
dont la phrase avait été construite. Alors,
dans ce cas-là, nous proposons, à l'article a1, de la Loi sur la Caisse de dépôt, d'ajouter... après «construire», on ajoute le mot «des infrastructures».
Donc,
l'alinéa se lirait de la façon suivante : «D'une personne morale dont
l'activité principale consiste à construire des infrastructures, à exercer une ou plusieurs autres activités ou
à exploiter des entreprises liées aux infrastructures d'une même exploitation.» Donc, on ajoute le mot «des infrastructures» pour clarifier cet alinéa qui semblait, hier, être peut-être un peu... avoir besoin d'être
clarifié.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. le ministre. Juste
avant de vous donner la parole, M. le député de Rousseau, j'aurais besoin d'un consentement pour le
remplacement du député de Sainte-Rose par le député de Côte-du-Sud du côté
gouvernemental.
Des voix : ...
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Consentement. Donc, la
parole est à vous sur la proposition d'amendement. M. le député de
Rousseau.
M. Marceau :
Moi, c'est parfait, c'est très bien. C'était une suggestion qui avait été
formulée hier par mon collègue de Marie-Victorin, et puis je suis
content de voir que le gouvernement y acquiesce. Alors donc, je suis favorable
à l'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Bernier) : Merci,
M. le député. M. le député de Côte-Nord...
M.
Spénard : Ça me va.
Le
Président (M. Bernier) : ...Beauce-Nord. C'est beau?
Donc, est-ce que l'amendement, tel que proposé par le gouvernement, est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le
Président (M. Bernier) : Adopté. L'amendement est adopté. M. le
député de Rousseau, vous m'aviez informé que vous aviez un amendement à
déposer.
M. Marceau :
Oui. Voilà, M. le Président, j'ai un amendement à déposer. Je vais vous le
lire, si vous voulez. Alors, l'article 2 est modifié par l'ajout du
paragraphe 3°, donc par l'ajout, après le dernier alinéa, de l'alinéa
suivant :
«Au sens du
paragraphe a.1), les seules infrastructures publiques que la caisse peut
réaliser au Québec sont des infrastructures de transport collectif.»
Le
Président (M. Bernier) : Merci. Donc, je vais suspendre quelques instants pour permettre la distribution de
la proposition d'amendement.
(Suspension de la séance à 11 h 47)
(Reprise à 11 h 51)
Le
Président (M. Bernier) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, nous reprenons nos travaux. Donc, M. le député de Rousseau, si vous voulez
procéder à la présentation de votre... Votre amendement est recevable.
M. Marceau : Oui. Merci,
M. le Président. Alors, bien, ce sera
très simple, M. le Président. L'article 2 du projet de
loi actuel a pour objectif,
essentiellement, de donner le pouvoir à la caisse de réaliser des infrastructures de transport en commun. Maintenant, tel qu'il est rédigé, il a pour conséquence de
permettre à la caisse de réaliser toutes sortes d'infrastructures publiques au Québec. Ça pourrait être des infrastructures, évidemment, de transport
en commun, mais ça pourrait
aussi être des infrastructures de transport routier, ça pourrait être des hôpitaux,
des écoles, des pavillons universitaires, ça
pourrait être d'autres formes d'infrastructures, là, je pense que vous avez la
même imagination que moi, là, donc...
Alors donc,
l'article 2, je le répète, qui a pour objectif de permettre à la caisse de
réaliser les infrastructures de transport
collectif dont il est question dans les notes préliminaires du projet de loi,
bien, cet article-là, il est rédigé, encore une fois, de manière telle
présentement qu'il donne un pouvoir très vaste à la Caisse de dépôt. Et donc
l'objectif de l'amendement, c'est simplement
de restreindre les nouveaux pouvoirs de la Caisse de dépôt et de les enligner,
si vous voulez, sur la volonté qui a
été exprimée par le ministre lui-même hier, lors de nos discussions,
c'est-à-dire de faire en sorte que,
dans le cas précis des infrastructures publiques au Québec, ce soit réservé ou
circonscrit aux infrastructures de
transport collectif. Alors, vous notez, là, que, dans le cas de toute autre
forme d'infrastructure, la caisse n'a aucune restriction.
Par ailleurs,
l'article 11 du projet de loi prévoit lui aussi... prévoit, en fait, que
la caisse pourra s'entendre avec le
gouvernement justement pour réaliser des infrastructures publiques de transport
collectif au Québec. Et donc il y a une cohérence à faire en sorte qu'à la fois dans le 2 puis dans le 11 on
parle de la même chose, c'est-à-dire des infrastructures publiques de transport
collectif au Québec. Alors, c'est le sens de l'amendement, et donc j'espère
qu'il siéra au gouvernement puis à la CAQ.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le ministre.
M. Leitão :
Merci, M. le Président. Je comprends la nature de l'amendement proposé par le
député de Rousseau. Cependant, nous
jugeons que cela n'est pas nécessaire. Le projet de loi... l'article 2 du
projet de loi, donc, permet à la caisse d'acquérir des actions, donc, liées aux infrastructures. Cette
autorisation, comme toute autre autorisation, est toujours sujette aux... toutes les autres lois et règlements. Donc,
ces restrictions existent déjà dans le corpus législatif québécois. Il est
donc inutile, à notre avis, de les reprendre ici, dans la loi constitutive de
la caisse.
Le collègue a
mentionné, là, bon, si la caisse voulait construire un hôpital ou quoi que ce
soit d'autre. Il y en a déjà, d'autres désignations, d'autres règles qui
limitent l'action de la caisse. Elle ne pourrait pas le faire unilatéralement.
Si jamais c'était le cas, qu'elle
déciderait de faire ça, bon, alors là il faudrait revenir à l'Assemblée
nationale pour changer d'autres lois
pour permettre à la caisse de faire
ça. Donc, nous pensons que ce n'est pas approprié de mettre dans la loi
constitutive de la caisse ces restrictions-là.
Un exemple très concret, M. le Président, par
exemple, nous avons créé récemment la Société du Plan Nord. Alors, la Société
du Plan Nord a la compétence exclusive
des projets publics sur son territoire. Donc, même si la caisse voudrait faire quelque chose dans le territoire du Plan
Nord, elle ne le pourrait pas parce que
c'est la Société du Plan Nord qui a la compétence exclusive de ça. Donc, à notre avis, à ce stade-ci, dans l'article 2 du projet de loi, ce n'est pas, à notre avis, nécessaire d'inclure l'amendement
proposé par le collègue de Rousseau.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Peut-être une chose. Est-ce que le ministre
reconnaît que, si le gouvernement souhaitait, dans un an, deux ans, cinq ans, 10 ans, donner à la
caisse le pouvoir de faire d'autres types d'infrastructures, il faudrait changer des lois et que, par conséquent, il serait extrêmement
simple de modifier la Loi sur la Caisse de dépôt en même temps? Ça représenterait un article dans un projet de loi
équivalant à celui que nous sommes à étudier. De quelle manière c'est plus
complexe? Est-ce qu'il reconnaît, là, que, par exemple, s'il voulait, le
ministre, permettre à la caisse de réaliser des infrastructures publiques sur le territoire du Plan Nord, mettons, je
prends l'exemple que vous venez prendre... Mettons que, dans trois ans, là, il y a un projet, un
troisième lien ferroviaire, mettons, O.K., est-ce que vous reconnaissez que, le
cas échéant, vous auriez à déposer un
projet de loi modifiant la loi... enfin plusieurs lois, là, mais, entre autres,
la Loi sur la Société du Plan Nord,
et peut-être d'autres, là, sur... la Loi sur le Fonds du Plan Nord, j'imagine
aussi, puis d'autres, et que ce
projet de loi serait... pourrait... et puis qu'à ce projet de loi on pourrait
ajouter un simple article qui dirait que la caisse peut aussi réaliser des infrastructures sur le territoire du Plan
Nord? Ce ne serait pas, bien, bien, bien plus compliqué. Ce serait un
article.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Leitão : Bien sûr, bien sûr, mais il faudrait faire ce changement-là.
C'est-à-dire, la caisse, d'elle-même, si elle voudrait faire un tel...
ou même si le gouvernement voudrait imposer ou suggérer à la caisse de faire
une telle chose, il faudrait changer cette
loi-là, il faudrait passer à cette étape-là de déposer un amendement, dans ce
cas-ci, à la Loi de la Société du Plan Nord.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M. Marceau :
Pouvez-vous m'indiquer, en santé, en éducation, pour les autoroutes, les
articles des lois qui font en sorte que la caisse ne peut pas réaliser
des infrastructures publiques?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Leitão : Merci. Ce qu'on dit ici, c'est que, donc, on change la loi
constitutive de la caisse pour leur permettre d'investir dans des infrastructures publiques ou privées. Dans le cas
d'infrastructures publiques, s'il y a un rendement commercial, alors construire une école ou
construire un hôpital, dans le modèle qui est proposé ici, où la caisse demeure
propriétaire de cette infrastructure-là, ça ne marche pas. Il n'y a pas un
intérêt commercial à faire ça.
Dans un autre
type de modèle, un modèle traditionnel PPP, par exemple, si jamais on allait
dans cette direction, la caisse,
comme d'autres entités, pourrait participer à un PPP, si ça l'intéresse. Mais
le modèle qui est établi ici par le projet
de loi n° 38, qui permet à la caisse de construire, de gérer et d'opérer
une infrastructure, je ne vois pas comment ça s'appliquerait à une école
ou à un hôpital.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
• (12 heures) •
M. Marceau :
Oui. Merci, M. le Président. J'entends votre réponse, M. le ministre, mais vous
ne répondez pas à ma question. Je vous demande dans quel article de loi
on retrouve cette interdiction pour la caisse de réaliser des infrastructures hospitalières, des infrastructures
autoroutières, des infrastructures éducatives.
Parce que vous me dites : Ce n'est pas rentable, et puis on va avoir la
discussion plus tard, ici, sur la rentabilité des investissements en
infrastructures de transport en commun.
Alors,
le fait que ce soit rentable plus ou moins, là, ce n'est pas, quant à moi, une
réponse recevable. Ce qui en serait une à la question que je pose, qui
est très simple, c'est de me dire les articles de différentes lois qui
interdisent présentement à la caisse de réaliser des infrastructures de
différentes natures.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Mais il n'y a rien
qui interdit à la caisse d'investir dans quoi que ce soit si elle reste à
l'intérieur de ses critères, de ses limites, ses limites de détention,
ses limites qui sont d'ailleurs précises dans les articles suivants, l'article 3 de la loi, par exemple. La caisse le fait ailleurs, elle investit dans des ports en Australie,
etc., mais à l'intérieur de ses limites de détention.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Alors, je salue tout le monde de la commission.
Je salue M. le président, évidemment.
Je salue le ministre et son équipe.
Écoutez,
je vais... Honnêtement, là, on a adopté l'amendement que vous avez
proposé tantôt. Dites-moi si je me trompe,
O.K.? La délimitation du champ d'action de la banque, à partir de ce qu'on
lit là, c'est fait par l'article 88.10 de la Loi sur les transports. C'est ce que j'ai compris.
C'est qu'en insérant ça vous délimitez le champ d'action de la Caisse de
dépôt et placement dans l'investissement d'infrastructure puis l'opération
qu'ils vont effectuer avec ces infrastructures-là. Est-ce que c'est bien
clair, ce que je vous pose comme question?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Oui. La question est bien claire, mais l'article 88.10, lui, fait
référence au transport collectif.
M.
Therrien : O.K. Mais c'est ça qui détermine, qui balise le
champ d'action de la caisse dans votre amendement.
M.
Leitão : Oui. O.K., où l'article 88.10 s'applique, donc au
Québec, oui, c'est le transport collectif. Mais, ailleurs dans le monde,
bien sûr, l'article 88.10 ne s'applique pas.
M.
Therrien :
Je comprends très bien.
M. Leitão :
La caisse peut faire...
M.
Therrien : O.K. Alors, si je reviens... Merci de la réponse.
Si je reviens à ce qui était énoncé dans votre projet de loi au départ, je vais la relire pour se
remettre dedans un peu là : «L'expression "même exploitation"
s'entend notamment d'un projet ayant
pour objet une nouvelle infrastructure de transport collectif visé [par]
l'article 88.10», ici, on est en face d'un pléonasme...
Une voix :
...
M.
Therrien : D'un pléonasme. Parce que vous me dites qu'à
cause de l'article 88.10 on est dans une situation où on prône le transport collectif. On délimite. Mais
pourquoi vous parlez de transport collectif? Je ne sais pas si c'est de
bon aloi de parler de quelque chose qu'on a finalement changé, mais c'est juste
pour comprendre pourquoi on avait, à
l'époque, besoin de délimiter «transport collectif» alors qu'il est censé être
délimité par l'article 88.10. Donc, c'est comme si vous répétiez deux fois la même chose, vous
faisiez un pléonasme. Je veux savoir pourquoi, là. Tu sais, j'ai... Je ne veux
pas... Je n'accuse pas personne, là, je veux juste comprendre, j'essaie de
comprendre, là.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Oui, c'est d'ailleurs pour ça... et d'ailleurs votre collègue
de Marie-Victorin avait soulevé des questions semblables, c'est pour ça que nous avons introduit, présenté
l'amendement à l'article, qui clarifiait ces choses-là, pour éviter ces
questions-là.
Je
devrais aussi ajouter que l'objectif de l'article 2, l'objectif ici était
et demeure de définir ce qui est une même exploitation. Pour nous, c'est
ça, ce qui est important. Comme on a expliqué ça hier, puisqu'il y a plusieurs
filiales et sous-filiales qui peuvent être
présentes dans un projet particulier, donc ça devient important, à notre avis,
de préciser que toutes ces filiales,
sous-filiales font partie d'une même exploitation. Donc, les limites
s'appliquent à cette même exploitation. C'était ça, l'objectif.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Therrien :
On a bien saisi l'objectif, là-dessus on est au diapason tous les deux. Je vais
répéter ma question, parce que j'ai
l'impression de ne pas avoir compris la réponse. Parce que, là, vous parlez du
député de Marie-Victorin, mais lui, le député de Marie-Victorin, il avait parlé du «notamment». En excluant l'idée de «notamment»,
là, O.K., moi, ce
que je vois dans l'énoncé, ici vous parlez de transport collectif et ensuite vous
parlez de l'article 88.10, c'est comme si on encadrait deux fois, selon ce que vous me dites. Puis là je vous
pose la question : Pourquoi, dans ce cas-là, on sent
l'obligation d'encadrer deux fois quelque
chose et, quand on arrive avec un amendement
qui ne l'encadre qu'une fois et que
vous jugez ça correct... Pourquoi, au départ, on sentait le besoin de
l'encadrer à la deux, comme les mathématiciens pourraient parler, là, et
que, dans le deuxième exemple, on encadre seulement qu'une fois?
Puis, nous, l'amendement qu'on a, c'est
dire : Bien, il faut juste revenir à l'énoncé que vous aviez au départ. Parce que,
dans le fond, nous autres, ce qu'on voulait enlever, c'était «notamment».
Parce qu'on trouvait que, l'objectif de l'article 2 étant le même qu'on discute tous les deux, c'est de dire : Il faut
délimiter le champ d'action de la Caisse
de dépôt, et que... Nous, au départ, avec cet article-là,
dont vous avez encadré deux fois transport collectif, et article 88.10,
bien, nous, ce qui nous faisait problème,
c'était «notamment». Mais là vous enlevez le «notamment»,
mais vous enlevez «transport collectif», ça fait qu'il nous reste juste l'article 88.10.
Alors, moi,
je vous dis : Pourquoi on sent l'obligation de parler de transport collectif dans l'article 88.10
dans le premier énoncé et que, dans
le deuxième, ça disparaît? Parce que nous, on voulait faire disparaître le «notamment»,
vous avez fait disparaître les deux.
Ça fait que nous, on a dit : Si
vous voulez faire disparaître les deux,
parfait, mais on va revenir avec un amendement pour bien préciser ce que
vous aviez précisé au départ.
M. Leitão : Peut-être que Me Côté
pourrait...
M. Côté (Charles) : C'est de l'amendement
qu'on parle...
Le Président (M. Bernier) :
M. Côté. Charles Côté.
M. Côté
(Charles) : Pardon. Merci, M. le Président. L'amendement dans lequel on parlait, c'était rien que pour
viser... Lorsqu'on regarde l'expression
«même exploitation...» C'est parce
que, dans a1, on disait : «[Les]
entreprises liées aux
infrastructures d'une même exploitation». Le but d'expliquer
«même exploitation», c'était pour s'assurer, comme j'avais expliqué hier... Peut-être
que je n'étais pas vraiment précis,
c'est que, comme l'organisation interne pourrait faire
en sorte qu'il y aurait plusieurs
structures corporatives pour faire un même projet, on voulait s'assurer, quand
on va parler de limites de capital
qu'on peut investir sur chacune de ces personnes morales là, qu'on ne multiplie
pas les montants qu'on peut mettre par personne morale lorsqu'on est
vis-à-vis une même infrastructure publique : le rail, les bâtiments, etc.
Alors, quand
on disait «même exploitation», c'était rien que pour but de dire : À
88.10, là, lorsqu'on parle... le ministère
des Transports, qui va pouvoir faire une entente avec la caisse concernant un
projet, si dans ce projet-là, dans l'entente
qui serait finalisée... aurait plusieurs éléments, des gares, des commerces, le
transport, on voulait s'assurer que l'ensemble de ça constitue une seule
et même exploitation. Le but de cet article-là était uniquement là.
L'amendement
qui a été adopté tout à l'heure, pourquoi qu'on vise ça, pourquoi qu'on ne dit
pas encore «infrastructures publiques», c'est parce qu'il visait
l'article 88 et que l'article 88, il répète exactement la même chose.
C'est la seule explication. Il n'y a pas de modification quant au fonds.
Le Président (M. Bernier) :
Je vous remercie. M. le député.
M.
Therrien :
O.K. Moi, je vais poser une dernière question. Je vais laisser la parole à mon
collègue par la suite. Admettons
qu'on rejette l'amendement du député de Rousseau. On dit : Bon, regarde,
on va y aller de la façon que vous nous
proposez, O.K.? Dans trois, quatre, cinq ans — je veux savoir précisément, là — dans trois, quatre, cinq ans, moi, je suis... mettons, je ne suis pas président, mais
admettons, là, tu sais, je joue à un jeu de rôle, là, mettons que je deviens
président, le ministre trouve que j'ai bien, bien...
Une voix : ...
M.
Therrien :
Bien, non, non, mais, tu sais, le ministre trouve que j'ai du bagou, puis tout
le kit, il suggère au premier
ministre : Écoute, qu'est-ce qu'il fait là? On l'envoie
président-directeur général de la Caisse de dépôt. Moi, je refuse
temporairement, mais finalement j'accepte.
Le Président (M. Bernier) :
Pas un autre M. Dubé!
Des voix : ...
M.
Therrien :
Bien, ça fait partie de la négociation. Non, mais blague à part. Et moi, bon,
mettons qu'on a attaché ça de
même — je vous
pose des questions simples parce que je veux comprendre comme il faut — et là, moi, avec mes sbires, on
discute puis, à un moment donné, je me dis : Bien, coudon — il y
aurait, mettons, je ne sais pas, moi, une épuration
d'eau — on
pourrait investir là-dedans. On voit une ouverture ailleurs. Qu'est-ce qu'il
faut qu'on fasse comme changement
dans le projet de loi pour que je puisse réaliser un investissement et le
contrôle d'une infrastructure avec ce projet
de loi là? Qu'est-ce qu'il faudrait que je fasse avec ce que vous nous proposez
comme projet de loi sans qu'il y ait d'amendement
de notre côté? C'est quoi, ma... Qu'est-ce que je dois faire? Je vous parle,
là. M. le ministre, là. Dites-moi ce que je dois faire.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
• (12 h 10) •
M.
Leitão : O.K. Il y aurait deux choses. La première et la plus
importante, c'est que, dans le cas d'infrastructure publique, c'est le gouvernement qui initie les
processus, c'est le gouvernement qui identifie la nécessité ou pas de soumettre
à la caisse une proposition. Donc, si le gouvernement... Et le gouvernement,
comme on l'a déjà répété plusieurs fois, nous
n'avons pas l'intention d'aller dans des directions autres que le transport
collectif. Alors donc, la caisse, d'elle-même, ne pourrait pas décider. Donc, vous, en tant que président de la caisse,
vous ne pourriez pas juste comme ça décider : Ah! tiens, tiens, je
vais construire une usine de filtration d'eau, ou quoi que ce soit. C'est au
gouvernement d'identifier la nécessité de cette chose-là.
M.
Therrien : O.K. Clair. Parfait.
M.
Leitão : La deuxième raison,
c'est... Dans la Loi de la Caisse, une fois qu'on a... Admettons qu'on avait
fait ça, on avait décidé ça, dans la
loi, la Loi de la Caisse, oui, il n'y en aurait pas, de contrainte, mais ça se
pourrait qu'il y aurait d'autres
types de contraintes. Ce serait dans un autre type d'infrastructure publique
qu'il faudrait changer d'autres lois. Nous,
ce que nous voulons éviter, c'est d'être obligés de continuellement changer la
loi constitutive de la Caisse de
dépôt si de telles choses sont nécessaires.
Il y a déjà assez d'encadrement légal et législatif,
réglementaire, qu'on juge que ce n'est pas nécessaire de l'intégrer
aussi à la Loi de la Caisse.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M.
Therrien : O.K. Si je résume, ça veut dire que ça, ici, me
permettrait, si le gouvernement le veut, avec des changements dans d'autres lois, de faire, de réaliser des
infrastructures comme je le souhaite. O.K. Bon. Alors, ça veut dire que, si, mettons, l'amendement du député de Rousseau
est déposé, et tout le monde l'accepte, mettons, là, à ce moment-là, si je veux, devant la même situation...
nous devons changer la Loi sur la Caisse
de dépôt et placement pour ensuite
entamer des réalisations d'infrastructures de toutes sortes. C'est ce
que je comprends. Ça va? C'est clair? O.K.
Le Président (M. Bernier) : Merci.
M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Oui. Et la
confirmation et la réponse du ministre à la question posée par mon collègue de Sanguinet,
une très bonne question, confirment la raison d'être de l'amendement que j'ai déposé, c'est-à-dire qu'encore une fois, une fois la loi modifiée à la manière prévue dans le projet de loi n° 38, la caisse pourrait réaliser des
infrastructures publiques au Québec
si le gouvernement apportait des changements à des lois
sectorielles. Ça, c'est ce que vous nous dites, O.K.?
Mais là moi,
j'ai un cas particulier dont je veux
vous parler. Et puis on vient de faire ça entre mon recherchiste et moi, mon excellent recherchiste et moi, on a
regardé la loi sur la santé et les services sociaux. Et là je vous dis tout de
suite, là, d'entrée de jeu : Je n'ai
pas lu l'ensemble de la loi, là, qui contient des centaines d'articles, mais on
est allés droit au but, aux articles 485, 486 et 487 de la loi sur
la santé et les services sociaux. Je vais vous les lire, O.K.?
485. Alors, c'est le chapitre VII de la
loi, M. le Président : «Chapitre VII. Réglementation
«485. Le
ministre peut, avec l'approbation du Conseil du trésor, prendre des règlements
applicables aux établissements, aux groupes d'approvisionnement en
commun et aux agences sur les règles, les conditions et sur la procédure à suivre pour les concessions de
services, les aliénations de biens, les locations d'immeubles et les contrats
relatifs à ces matières.
«Le ministre peut, de la même manière, prendre
des règlements sur la procédure à suivre pour les projets de construction d'immeubles et pour les
approvisionnements de biens et de services, les approvisionnements en commun
et les mandats donnés à cette fin.»
Article 486 : «Le ministre peut, dans
un règlement pris en vertu de l'article 485, déterminer les cas dans lesquels
son approbation ou celle de l'agence est requise.
«Le ministre
peut également, pour l'application d'un tel règlement, édicter des formules
type de contrat ou autres documents standard dont il assure la
délivrance.»
Article 487, celui qui devient le plus
intéressant : «Le gouvernement peut, s'il estime que des circonstances
exceptionnelles le justifient, tel l'apport de financement intégral de source
privée ou lorsqu'il y a des répercussions significatives
d'ordre financier, scientifique ou technologique sur les activités d'un
établissement, permettre — permettre — au ministre de
soustraire un projet de construction d'immeuble à l'application de tout ou
partie des dispositions d'un règlement pris en vertu du deuxième alinéa
de l'article 485.
«Le gouvernement peut alors établir d'autres
modalités précises de réalisation du projet visé.»
Alors, je
m'arrête là. Ce que ça semble dire... Maintenant, je n'ai pas lu l'ensemble de
la loi, là, et je ne sais pas, je le
dis, là, d'emblée, là, je ne sais pas s'il y a d'autres parties de la loi qui
viennent encadrer ça, mais, moi, ce que je lis quand je lis ça, c'est que le gouvernement pourrait, par règlement, une
fois que l'article 2 a été modifié... enfin, une fois que l'article 2 a été adopté, le gouvernement
pourrait, par règlement, par... le ministre de la Santé pourrait, par règlement
et sans que les parlementaires, ici, on
puisse y faire quoi que ce soit, choisir de faire construire des hôpitaux par
la Caisse de dépôt. C'est ça que je
comprends. Maintenant, j'ai peut-être tort, je ne sais pas. Je n'ai pas lu
l'ensemble de la loi, et je dois avouer, là, qu'évidemment c'est une loi
qui est complexe.
Je repose la
question au ministre de la Santé : Est-ce qu'il peut me garantir, est-ce
qu'il peut m'assurer que c'est impossible
pour le ministre de la Santé de faire construire un hôpital par la Caisse de
dépôt par règlement? Est-ce qu'il peut me garantir que c'est le cas? Moi,
l'impression que j'ai à la lecture de ça, là, c'est que ce n'est pas... il ne
peut pas m'offrir cette garantie-là.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Leitão : M. le Président, il me semble que je n'ai pas de garantie à
donner. Si la caisse voulait le faire aujourd'hui,
bien, elle pourrait le faire si c'est à l'intérieur de ses limites de détention
et si ça l'intéresse. C'est surtout une question de... S'il s'agit d'un investissement qui serait éventuellement
rentable à l'intérieur de ses critères de détention, c'est quelque chose qui peut être considéré par la
caisse. C'est-à-dire, le projet de loi ici... Parce que, dans un tel exemple
comme vous l'avez donné, ça serait pour la
construction d'un... la Caisse de dépôt et placement ne serait pas l'entité qui
va opérer un hôpital. Donc, ce n'est pas couvert par l'entente du
gouvernement avec la caisse. Donc, on ne parle pas des mêmes choses, c'est...
M. Marceau :
Pourquoi vous dites ça? L'article prévoit que toutes les modalités du contrat
peuvent être précisées par le
ministre de la Santé, toutes les modalités. Alors, ça pourrait être une formule
équivalente à celle qui est envisagée ici. Il n'y a pas de... il n'y a
aucune restriction sur les modalités du contrat.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Leitão : En effet. Et la caisse,
par exemple, aurait pu, si elle l'aurait souhaité ou si elle aurait trouvé ça souhaitable et rentable, participer au consortium
du CHUM, par exemple, comme investisseur. Elle peut le faire comme investisseur. Le projet de loi n° 38 confère
à la caisse des pouvoirs de non seulement construire, mais de gérer et opérer
une infrastructure de transport collectif au Québec.
M. Marceau :
Je suis désolé, M. le Président, mais je ne vois pas de quelle manière les
articles que je viens de lire restreignent la capacité du ministre de la
Santé de s'entendre avec la caisse pour que la caisse construise et opère un hôpital. Je ne vois aucune restriction dans la
loi, aucune. Peut-être, y en a-t-il à quelque part que je ne sais pas, là. J'ai
commencé cette discussion en disant que je
n'ai pas lu l'ensemble du corpus législatif qui est relatif à la santé, je n'ai
pas... Je dis juste... Moi, là, je
lis les articles 485 à 487 et je vous dis : Je ne suis pas rassuré et
je ne vois pas de quelle manière il y a des contraintes.
Alors, je
vous soumets très humblement que la restriction qui est présentée dans
l'amendement que j'ai déposé assure à
l'ensemble des législateurs ici que ce que vous disiez hier, qui était que vous
vouliez que ce projet de loi, dans le cas
des infrastructures publiques au Québec, se restreigne au cas des
infrastructures de transport en commun... bien, je vous assure qu'avec
ce que je propose il n'y a pas d'enjeu. Là, on est au clair, on est au net,
c'est garanti, alors que, l'approche que
vous suggérez en battant mon amendement, je n'ai aucune garantie. D'ailleurs,
je viens de vous démontrer, puis on a fait un cas, c'est celui de la
Santé. Puis, encore une fois, là, je n'ai pas de garantie.
Alors, moi,
je vous invite à y repenser. Je ne suis pas sûr qu'on n'est pas en train
d'ouvrir une porte à des choses que vous ne souhaitiez pas hier.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
• (12 h 20) •
M.
Leitão : Tout à fait, c'est quelque chose, comme je vous dis, que...
Ce n'est pas quelque chose qu'on souhaite, mais en même temps nous ne
voulons pas non plus... C'est-à-dire, nous ne voulons pas non plus mettre en place
des dispositions, des restrictions qui vont
empêcher... qui vont demander des changements continuels à la Loi de la Caisse
si, dans trois, quatre, cinq ans, on déciderait de faire quelque chose d'autre.
Donc, je ne sais pas...
Surtout, ce
qu'on... on veut surtout... On ne veut pas limiter la capacité de la Caisse de dépôt et placement d'investir d'autres types de structures... d'infrastructures ailleurs dans le
monde, et même au Québec, des infrastructures privées dans d'autres domaines, de participer dans des PPP
traditionnels si elle souhaite... si elle trouve que c'est à son avantage
de le faire, dans des consortiums avec
d'autres partenaires. Donc, on ne va pas limiter la capacité de la caisse,
comme investisseur, de prendre les décisions qu'il juge dans l'intérêt
de ses déposants.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député.
M. Marceau : Oui. Regardez, là, je ne peux pas croire, là, que
ce sont des raisons de technique légistique qui font qu'on a le débat qu'on a présentement, je ne peux
pas croire ça. Ou bien vous avez l'intention très claire, et très ferme,
et très affichée de restreindre le pouvoir
de la caisse présentement au transport
en commun, puis vous prenez des moyens pour
que ça soit clair pour tout le monde, ou bien vous vous réfugiez derrière des
arguments qui n'ont pas de sens, là. C'est de la technique légistique. D'ajouter une phrase de plus dans un projet
de loi, ça ne change rien à personne ici, là. Dans cinq ans, je vais être content, moi, d'avoir une
phrase de plus pour modifier la Loi sur la Caisse, voyons donc! Il n'y a pas
d'enjeu là, là. Je veux dire, on est dans
les technicalités. Je suis désolé, mais ce qu'on a là présentement, c'est un
texte de loi qui élargit de façon
considérable les pouvoirs de la caisse sans qu'on ait de garantie que ça va
pouvoir s'appliquer, qu'il y a des véritables contraintes sur ce qu'elle
pourrait faire par ailleurs.
Si vous
voulez ouvrir les pouvoirs de la caisse puis qu'elle réalise d'autres types
d'infrastructures, dites-le tout simplement
puis qu'on en finisse, parce que, pour l'instant, ce n'est pas cohérent, ce que
vous dites. Je suis désolé, là. Vous ne pouvez pas vous réfugier derrière des
techniques légistiques puis l'adoption d'un article dans sept ans ou dans 10
ans. Voyons donc! Ou bien soyons
clairs. Moi, si vous voulez que la caisse fasse d'autres types
d'infrastructures que celles de
transport en commun, bien, on va avoir une discussion là-dessus, mais pas sur
la technique légistique, ça n'a pas de sens.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député, je vous invite à...
M. Marceau : Bien, je
m'excuse, là, mais je ne comprends pas, là.
Le Président (M. Bernier) :
Je vous invite à... Je comprends, mais je vous invite à la prudence.
M. Marceau :
Je comprends, mais vous comprenez ce que je veux dire, c'est à cause que, là,
on est dans les articles qu'on pourrait ajouter dans cinq ans...
Le Président (M. Bernier) :
Je vous invite à la prudence.
M. Marceau : ...un article,
là, voyons donc!
Le Président (M. Bernier) :
Là, je pense qu'on peut continuer à discuter, le sujet est effectivement...
M. Marceau : Je le fais
gentiment, là, je ne le faisais pas...
Le Président (M. Bernier) :
Le sujet est...
M. Marceau : Je le faisais
avec respect, voilà.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Leitão : Écoutez, nous pensons que cette question est adressée à
l'article 11. C'est très clair que ce dont on parle ici, ce sont les infrastructures dans le transport collectif. À
l'article 11, c'est clairement indiqué. Et nous pensons que ce
n'est pas souhaitable de compliquer, de complexifier la loi constitutive de la
caisse de cette façon-là. Ce n'est pas souhaitable.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Merci,
M. le Président. Écoutez, je vais faire un peu de pouce, là, sur ce que mon
collègue de Rousseau a mentionné. Depuis le
départ, on parle de transport collectif. Vous l'avez bien spécifié quand on a
reçu des gens ici, en commission. Et,
nous, notre espoir, c'est de faire en sorte que ce que le gouvernement propose,
c'est ce qu'on évalue et qu'on adopte
comme projet de loi, c'est ce qu'on veut. Si ce n'est pas ça, comme on a
mentionné, il faut qu'il nous le dise.
Vous savez,
on parle de changer la loi dans trois, quatre ans comme si c'était aussi
difficile que se gratter le front avec
les dents d'en haut, là. Changer une loi, c'est juste bon, parce que, si, plus
tard, ils ont l'idée de faire autre chose, est-ce que la population québécoise peut être au courant de ça? Est-ce
que le Parlement peut être au courant de ça? Est-ce qu'on va gérer la caisse en vase clos? Est-ce
qu'on va les laisser s'introduire dans l'administration publique? Est-ce qu'on
va faire en sorte de mettre fin à la
gratuité de certains services pour que la caisse y trouve son compte?
Voyez-vous, là, ça va aussi loin que ça, là, ça va mettre même en péril
la gratuité de certains services qu'on a actuellement.
Bien, moi, je
ne peux pas concevoir qu'on nous lance que c'est compliqué de changer la Loi
sur la Caisse de dépôt et placement.
Écoutez, là, je veux dire, on est des gens travaillants, là, on en a vu
d'autres, là, puis on va en voir d'autres aussi, là. Moi, je vous dis... Écoutez, j'insiste avec les propos de mon
collègue, il va falloir que le monde sache qu'est-ce qui se passe, là. Là, actuellement, on nous a
amenés ici, on a dit : On va parler de transport collectif. Les gens qui
sont venus ici unanimement nous ont
parlé de transport collectif. Le ministre n'a pas cessé de nous parler de ça.
Et là, là, les gens de l'autre côté, là, ils nous disent : Non,
c'est ça qu'on propose. Et, depuis le début, depuis le début... Attention! Attention! Les gens qui sont venus ici, possible
qu'ils ont parlé de débordement, là je vois les gens de l'autre côté, ils ont
peut-être parlé de débordement, là,
éventuellement, mais ça prend l'accord de la population puis l'accord du
Parlement pour ça. Moi, je suis bien
d'accord de commencer à discuter des autres possibilités qui peuvent être
attribuées à la Caisse de dépôt et
placement, mais il y a comme une vie parlementaire qui exige que, si c'est ce
qu'on veut faire, on le sache et que la population le sache. La
population n'a pas été informée là-dessus.
Moi, c'est
comme vous voulez. Vous voulez y aller avec le transport collectif uniquement?
Bien, allez-y très, très correctement,
à partir de l'amendement suggéré par le député de Rousseau. On achète ça, c'est
ce qu'on veut. Vous ne voulez pas accepter l'amendement? Bien, ça veut
dire qu'à ce moment-là on a compris qu'on veut élargir à d'autres infrastructures le terrain de jeu de la Caisse de
dépôt et placement. Puis, je vous dis, M. le Président, ça va mettre en péril
certains services que le gouvernement donne
actuellement et, dans bien des cas, gratuitement. C'est là qu'on en est. Sur
quel air vous voulez jouer, M. le ministre?
C'est la question que je vous pose. Est-ce qu'on y va avec le transport
collectif ou on laisse la porte ouverte
à plus que ça puis, à ce moment-là, on va être obligés d'accepter ce fait-là
puis d'intervenir politiquement?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : O.K. Je pense que, là, on s'éloigne pas mal de... on
s'éloigne beaucoup. Ce qu'on fait ici, surtout à l'article 2, c'est de permettre à la Caisse de dépôt et placement
de créer une filiale, donc une filiale CDPQ Infra. On permet à la Caisse de dépôt et placement de créer une
filiale comme d'ailleurs, auparavant, on a créé la filiale Ivanhoé Cambridge.
Donc, on permet à la caisse de créer une filiale.
Cette
filiale-là va avoir des activités, va avoir des projets ici comme ailleurs dans
le monde, va faire des infrastructures
publiques, privées, elle va faire toutes sortes de choses. Quand cette
filiale-là va avoir des infrastructures de nature publique au Québec, l'article 11 va baliser ces
activités-là, transport collectif. À l'article 2, on parle tout simplement de... on ne parle pas de transport, on
parle tout simplement de créer une filiale qui permet à la caisse... une
filiale à part entière, donc à 100 %,
qui permet à la caisse d'investir dans des infrastructures de toutes sortes de
nature dans toutes sortes de pays.
Donc, à l'article 2, ce n'est pas ici d'introduire des restrictions comme
ce que vous nous... comme ce que vous
suggérez. Nous parlons tout simplement d'une règle, d'une loi qui permet de
créer une filiale. Ce n'est pas plus compliqué que ça.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : M. le
Président, je voudrais juste... Malheureusement, je n'ai pas la retranscription
des débats actuels, là, mais disons que,
l'objectif de l'article 2, vous l'avez spécifié tantôt, puis j'étais
d'accord avec vous, c'était de baliser
l'action de la Caisse de dépôt et placement. C'était ça que vous m'avez dit
tantôt. Il a dit : L'objectif... Parce que vous avez expliqué, en bon pédagogue que vous êtes, que... C'est ce
que vous avez dit, là, à moins que je me sois trompé puis que j'aie mal entendu, mais vous avez dit, puis j'étais
d'accord avec vous : C'était de baliser l'action de la Caisse de dépôt. C'était ça, le but de...
l'objectif de l'article 2. Est-ce que je me suis trompé, j'ai mal compris
ou... Puis là vous me dites :
Bien, non, ce n'est pas ça. Finalement, ça va être à l'article a1. Moi, je
vous dis : On est ici pour baliser l'action de la Caisse de dépôt et placement, c'est de ça qu'on parle
actuellement. À moins que je me sois trompé puis que vous... Soit que vous vous soyez mal exprimé ou
que c'est moi, tout simplement, qui ai mal interprété. Ça peut être ça
aussi, là, je ne suis pas parfait, là.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
• (12 h 30) •
M.
Leitão : À l'article 2, donc, nous créons... nous permettons à la
caisse de créer cette filiale-là qui va opérer dans les infrastructures partout, et, au deuxième article de
l'article 2, ce que nous balisons, ce que nous essayons... que nous balisons, c'est ça, c'est la notion de «même
exploitation», puisqu'il va y avoir plusieurs filiales et sous-filiales qui
peuvent être impliquées dans un projet de construction d'infrastructures. Pour des notions, donc, de détention du
capital-actions, il faut baliser ça.
Nous avons explicitement mentionné qu'est-ce que ça veut dire, «même
exploitation». Donc, c'est à cet
égard-là que nous avons fourni des balises.
Donc, on crée une filiale qui, elle, peut
détenir d'autres filiales qui peuvent opérer dans les infrastructures ici comme ailleurs. On définit la notion «même
exploitation». Et, pour ce qui est de l'activité de CDPQ Infra au Québec, on le voit plus
tard que c'est limité au transport collectif.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député.
M.
Therrien : Je vais y aller avec une question
simple. Vous avez expliqué très bien que le gouvernement donne un mandat à la caisse d'évaluer un
projet, et, à la fin, ils font leur étude et donnent l'étude au gouvernement,
et le gouvernement va donner son aval, dépendamment si la Caisse de dépôt
accepte ou non — mettons
que la caisse accepte — avec
un plan d'exploitation quelconque, et c'est le gouvernement qui va
dire : Oui, tu sais, c'est bon, on y va ou on n'y va pas. Bon,
c'est ce que j'ai compris, puis ça, vous l'avez bien expliqué, je pense que c'est
correct.
Moi, la question
que je vous pose : Est-ce que le gouvernement a l'intention de donner des mandats qui ne sont
pas du transport collectif à la Caisse de dépôt, à moyen terme?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M.
Leitão : À l'international, ailleurs dans le monde, si elle souhaite le faire, elle pourrait le
faire, mais, au Québec, non.
Au Québec, nous n'avons pas l'intention de soumettre des
projets autres que transport collectif à l'«examination» de la caisse.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M.
Therrien : Alors,
la seconde question que je vais poser : Pourquoi ne pas accepter
l'amendement à ce
moment-là?
M. Leitão : Parce que ce n'est pas nécessaire.
Cette question est balisée à l'article 11.
M.
Therrien :
L'amendement fait exactement
ce que vous me proposez dans votre réponse. Moi, je vous dis : Pourquoi, si vous avez dit que ce n'était pas l'objectif
du gouvernement de dépasser les missions de transport collectif,
pourquoi vous
n'acceptez pas l'amendement? Puis vous dites : Bien, c'est parce que
ce n'est pas l'objectif. Je veux dire, bien, regardez, là, nous, là, ça nous sécuriserait puis ça ferait en
sorte qu'on respecte, dans le travail qu'on fait aujourd'hui, la mission première du projet de loi n° 38. Alors, réconfortez-nous
puis acceptez l'amendement, si vous me dites que vous n'avez pas de
projet à moyen terme qui dépasse le transport collectif. Pourquoi vous ne le
feriez pas?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Leitão : Parce que, comme je vous ai dit, à l'article 2, on parle
d'établir une filiale. Ce n'est pas sa place dans le projet de loi. L'amendement qui a été proposé
par le député de Rousseau, à notre avis, n'est pas pertinent à
l'article 2.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Granby.
M.
Bonnardel :
Merci, M. le Président. Je veux revenir un peu sur la question d'hier, là, sur
l'article 2, on est là-dessus,
sur le a2. Le ministre, hier, quand je lui ai posé la question, à
savoir : Qu'est-ce qui, dans le libellé, nous assure précisément que c'est CDPQ — Caisse de dépôt et placement du Québec — Infra qui sera créée et que, non,
Hydro-Québec... pas Hydro-Québec, pardon, mais la Caisse de dépôt ne
pourrait pas acheter déjà son expertise par une autre société... Je veux juste, encore une fois, là, qu'il,
peut-être, prenne plus de temps pour m'expliquer précisément, dans ce a2,
qu'est-ce qui définit que c'est
seulement CDPQ Infra qui sera créée par cet article et non, l'exemple que je
vous ai donné hier, que la Caisse de dépôt pourrait acheter son
expertise par une firme d'ingénierie au Québec ou ailleurs au Canada.
Vous m'avez dit hier : Ah! on pourrait
aller chercher 100, 200 employés, peut-être, chez SNC. Je vous ai
dit : L'exemple le plus facile qu'on
pourrait évaluer, c'est celui de Vancouver avec la Canada Line et SNC-Lavalin,
qui n'est pas un sous-groupe, mais
qui pilote Transco BC là-bas. Donc, dans ce libellé comme tel, qu'est-ce qui
nous dit, qu'est-ce qui nous assure que c'est seulement «d'une personne
morale qui a principalement pour objet d'acquérir et de détenir, directement ou indirectement, les actions et
autres titres émis par des personnes morales»? Une personne morale, c'est
n'importe quelle société qui pourrait nécessairement être achetée.
Donc, moi, je
ne suis encore pas juste rassuré. Ça pourrait peut-être être clair du côté des
ministres en cinq minutes, là... du
ministre, là, mais j'aimerais ça qu'il puisse m'élaborer plus précisément
encore qu'est-ce qui me titille depuis hier, là, puis qui me laisse à penser qu'avec cet article la Caisse de dépôt
aurait cette possibilité, pas juste de créer par elle-même son CDPQ
Infra mais d'aller chercher l'expertise...
(Interruption)
Le
Président (M. Bernier) : Bien, c'est parce qu'il y a des messagers à l'extérieur. Continuez, M. le ministre, ils n'ont pas de
question.
Des voix : ...
M.
Leitão : Vous allez aller chercher de l'aide, c'est ça? O.K.! O.K.,
donc a2, donc, pour revenir à la question du député de Granby, on permet
ici à la caisse de créer une filiale, une filiale qui a pour but, bon,
d'acquérir, de détenir, ta, ta, ta, les
actions, et tout ça. Une entreprise existante... vous avez mentionné une
entreprise comme SNC-Lavalin, elle fait
beaucoup de choses. Elle ne fait pas seulement de l'infrastructure, mais
beaucoup de choses. Donc, ce n'est pas ça qui est envisagé par la caisse. La caisse va créer sa propre filiale,
elle ne va pas acquérir d'entreprises qui sont présentes dans toutes
sortes d'activités, là, dans toutes sortes de pays. Ça coûterait une fortune,
ça.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Granby.
M.
Bonnardel :
...ministre, premièrement, la caisse pourrait acheter une filiale. Mais
pourquoi vous ne précisez pas, donc, que, dans cet article, c'est pour
créer CDPQ Infra?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Leitão : O.K., il y a peut-être une question d'interprétation. Si on
parle que la Caisse de dépôt va être, donc, là, actionnaire dans une
entreprise existante, SNC ou autre, là la Caisse de dépôt est limitée à
30 %. C'est ça, elle est limitée à
30 %, elle ne peut pas dépasser 30 %. Donc, il faut créer une
nouvelle entité, une nouvelle filiale, et là on permet à la caisse, dans cette
nouvelle filiale... oui, pas seulement qu'on permet, mais qu'on souhaite que
cette nouvelle filiale soit détenue à 100 % par la Caisse de dépôt.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député.
M. Leitão : ...acquérir une
entreprise existante, ce n'est pas donné, ça coûte beaucoup...
M.
Bonnardel :
Respectueusement, je pense que le libellé porte à interprétation. Vous pourriez
être plus précis en disant :
O.K., on modifie l'article 31, mais, en modifiant cet article 31, ça
pourrait être précisément écrit que la caisse va précisément créer sa propre structure, sa propre filiale, qui sera
CDPQ Infra, et non la possibilité d'acheter n'importe quelle filiale qui pourrait être sa base même, son
expertise. C'est pour ça que l'interprétation, le libellé me laisse penser
que c'est... oui, je vous crois, là, mais me
laisse penser que la caisse pourrait très bien faire autrement pour accélérer
le processus et obtenir rapidement une base, une expertise qui...
Alors, est-ce
que... Et c'est pour ça que je vous pose la question, à savoir... Moi, si
j'avais été peut-être un des juristes, bien, j'aurais peut-être
dit : Bien, oui, c'est pour créer la CDPQ Infra puis... Net et précis.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Leitão : Là, ce que je comprends de l'opinion des juristes,
l'article 31... En fin de compte, l'article 31 prévoit le type de filiale que la caisse peut créer. Elle
peut créer une filiale immobilière, Ivanhoé Cambridge. Elle peut créer une
filiale infrastructures — CDPQ Infra, pour donner un nom — et elle peut créer un holding qui aura
d'autres sous-filiales dans
l'infrastructure, en transport collectif surtout. Donc, ce sont ces trois
filiales qui peuvent être créées. Et c'est ça, ce qu'on donne : le pouvoir, à la caisse, de
faire ça. Tout autre type d'investissement dans une entreprise existante est
soumis aux règles de capital, qu'ils
ne peuvent pas dépasser 30 % du capital d'une entreprise. Donc, non, la
caisse ne pourrait pas acheter une entreprise existante de la nature,
là, d'une SNC-Lavalin, ou WSP, ou...
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Granby.
• (12 h 40) •
M.
Bonnardel :
M. le ministre, corrigez-moi, là. Si on va à la page 9 du document, de
votre document, la page 9 du
document, là, qui nous est donné, puis qu'on va au dernier paragraphe, dans le
bas, le dernier paragraphe dit : «Malgré le sous-paragraphe a du paragraphe 3° du premier alinéa, la caisse
peut acquérir et détenir directement ou indirectement la totalité seulement des actions émises et en
circulation d'une personne morale visée au paragraphe a.2 du premier alinéa de l'article 31.» Donc, ce
n'est plus 30 %.
M.
Leitão : Non, non. Mais
c'est justement, on permet à la Caisse de dépôt et placement de détenir à 100 % une filiale
en infrastructures. Mais c'est ça, ce qu'on va faire. Quand elle va créer cette
filiale-là...
M.
Bonnardel :
Excusez-moi, mais vous avez dit : Le a2 est relié à CDPQ Infra, puis
vous avez dit : a1 est pour les filiales. C'est ça que vous avez
dit hier.
M. Leitão : Oui, c'est ça, les
sous-filiales, les unités opérantes.
Une voix : ...
M. Leitão : C'est ça.
M.
Bonnardel :
O.K. Donc, pour le a2, vous dites que, malgré ce qui est écrit là, ce n'est pas
le fait qu'une société pourrait être
achetée par la caisse pour profiter de son expertise, même si on dit que si la
totalité... «La totalité seulement des actions émises et en circulation
d'une personne morale».
M.
Leitão : C'est ça. Donc, le a2, le holding, appelons-le comme ça,
ce holding infrastructures va être détenu en totalité par la Caisse de dépôt. Après ça, les sous-filiales, celles
que... le a1, donc les sous-filiales qui vont construire, gérer et opérer les infrastructures, ces
sous-filiales-là vont être la propriété du holding, et ça se pourrait qu'il y
aurait d'autres partenaires qui vont faire partie aussi du projet, à
différentes étapes du projet.
M.
Bonnardel :
...a une explication différente, parce qu'encore une fois, écoutez, il y a
quelque chose que je ne maîtrise pas,
là, parce que, moi, de ce que je lis, c'est que je ne vois pas pourquoi la
caisse s'empêcherait de faire ce que je vous dis, là, d'acheter une
filiale qui est déjà existante. Je ne vois pas qu'est-ce qui l'empêcherait de
faire ça.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Leitão : Oui. Une précision...
Le Président (M. Bernier) :
M. Côté.
M. Côté (Charles) : On va...
Le Président (M. Bernier) :
...Charles Côté, Direction des affaires juridiques, oui.
M. Côté
(Charles) : Oui. C'est un peu complexe, puis on... Je pensais qu'on
était pour y arriver un peu plus tard. Cet
article-là, dans la structure même, il ne faut pas oublier que, comme a
expliqué M. le ministre, c'est que l'article 31, c'est... on prévoit la détention du capital, la
possibilité de détenir du capital-actions par rapport à des activités précises,
c'est ça que le 31 vise. Et
l'article 32 va viser le maximum de détention d'actions et le capital
qu'on peut investir par chacun de ces projets-là. C'est la façon que la
structure fonctionne. Et, lorsqu'on a décidé... Parce qu'avant c'était Ivanhoé seulement, ça fait qu'à ce moment-là on l'a mis à 31,
c'était dans l'immobilier. Quand qu'on a décidé de créer une deuxième
exception, qui était dans les infrastructures, on a été obligés de le rajouter
là.
Pourquoi
cet article-là existe? Puis je vais vous donner une explication simple, parce
que, lorsqu'on va y revenir plus
tard, on va pouvoir entrer dans le détail, c'est qu'il n'y a rien qui empêche à
la caisse, actuellement, avec les règles qui existent actuellement, du 30 %, d'investir dans un holding,
dans le monde entier, qui fait des opérations d'infrastructure publique. Ça fait qu'on ne voulait pas créer un
article qui essaierait de penser que la seule chose que la caisse peut obtenir,
c'est de faire un holding d'infrastructure
publique, parce qu'aujourd'hui, déjà, il n'y a rien qui empêche à faire des
placements auprès de holdings, dans le monde, qui font de
l'infrastructure publique.
Qu'est-ce
qu'on dit, c'est que, lorsqu'on ne sera pas dans cette situation-là du
placement normal, mais qu'on veut être la personne qui va détenir les
actions pour réaliser des infrastructures, elle va pouvoir uniquement tomber et
exclusivement tomber à 100 %. Ça veut
dire quoi, en d'autres termes? Ça veut dire que, la règle générale, la caisse
peut investir dans des holdings
d'infrastructure, si elle veut, mais, la journée qu'elle veut avoir un holding
dans lequel il va avoir des
sous-filiales qui vont faire des opérations d'infrastructure ou de la
réalisation d'infrastructures, elle va détenir 100 % de ces
personnes morales là. Donc, c'est son fameux holding qu'on parlait tout à
l'heure, mais dont l'activité principale est
à réaliser. C'est pour ça que M. le ministre disait : On ne pouvait pas
tomber dans la question de SNC-Lavalin, parce que l'opération
principale, c'est de faire des infrastructures publiques.
Le Président (M.
Bernier) : Merci, M. Côté. M. le député.
M.
Bonnardel : Oui. Je ne suis pas nécessairement convaincu,
là, je ne suis pas nécessairement convaincu. Je ne sais pas si c'est dans le libellé, là, qui fait
que j'ai de la misère à saisir votre explication, mais moi, je persiste et
signe, persiste et signe que, dans ce
libellé, selon moi, et vous... et je vais essayer de me convaincre, là, mais...
en me disant que ça va créer
ce holding précis puis que la caisse pourra posséder ses sous-filiales à
100 % dans le futur, mais...
La
caisse, là... Si, dans votre idée même, c'était de créer CDPQ Infra
principalement, comme le ministre l'a dit hier
pour a2, je vois mal comment n'importe quel... pas holding, là, mais n'importe
quelle expertise spécifique, ailleurs dans
le monde, même au Canada, là, pourrait être achetée par la Caisse de dépôt puis que la caisse pourrait dire : Bien, pourquoi
j'irais, moi, chercher 400 employés dans une société
qui en a 700? Je les amène tous avec moi, puis, même si cette société-là a principalement des infrastructures à opérer ou à développer dans le futur, bien, ça serait bien plus
facile. Puis je ne dis pas ça pour
trouver des contraintes puis des problématiques, mais ça serait bien plus facile pour la caisse
de faire ça comme ça, non?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Ça ne serait pas
facile parce qu'elle est limitée.
Dans le cas de l'entreprise existante, elle est limitée à la règle du 30 %. Donc, ce serait un
investissement financier. Elle ne peut pas détenir plus que... La caisse ne
peut pas détenir la totalité de SNC ou autre entreprise.
M.
Bonnardel : Je comprends, mais où est... Réexpliquez-moi
pourquoi vous dites donc que — à la page 9 dans le bas — «la
caisse peut acquérir et détenir directement ou indirectement la totalité [...]
des actions émises»?
M. Leitão :
De sa filiale CDPQ Infra, de sa filiale CDPQ Infra. Elle doit la détenir...
M.
Bonnardel :
Mais pourquoi vous ne le marquez pas si c'est vraiment pour CDPQ Infra? Parce
que, là, l'interprétation que j'ai, c'est
qu'au paragraphe a2... Vous nous dites, vous, votre explication :
C'est pour CDPQ Infra. Pourquoi
vous ne l'écrivez pas? Si vous l'écrivez, vous... pas protégez la caisse, là,
mais on s'assure, donc, on s'assure que
c'est CDPQ Infra qui va être créée puis que... Mon raisonnement n'est peut-être
pas correct, mais, moi, de la façon que
je le lis, ça permettrait, selon ce qui est écrit, là, dans le document,
page 9, que la caisse puisse faire ce que je pense qui pourrait
être peut-être utile pour elle, là.
M.
Leitão : C'est la même structure. Si vous voulez lire à l'article 31,
l'alinéa a. Donc, nous, on s'est insérés dans ce qui existait déjà à la caisse, l'article 31 qui avait créé la
filiale Ivanhoé Cambridge, donc à l'alinéa a de l'article 31 :
«La caisse peut [...] détenir des actions ordinaires d'une personne morale qui
a principalement pour objet de faire de l'investissement immobilier...»
Alors,
on suit la même logique et on dit : Maintenant... on rajoute maintenant
que «la caisse peut acquérir et détenir des actions ordinaires — a2 — d'une
personne morale qui a principalement pour objet d'acquérir et de détenir [des] actions» par des sous-filiales visées au
paragraphe a1, donc infrastructures. Donc, on permet à la caisse de créer
une filiale d'infrastructure, une
filiale d'infrastructure qui, en fin de compte, est un holding d'unités qui,
elles, vont opérer, gérer, construire des infrastructures. On n'a pas
besoin d'aller faire une acquisition monstre d'une entreprise de la taille de
SNC-Lavalin. Ça, ce n'est pas...
M.
Bonnardel :
Vous avez raison, M. le ministre, pour le libellé, là, de la...
Le Président (M.
Bernier) : M. le député.
M.
Bonnardel : ...de l'investissement de l'immobilier, M. le
Président. Mais, à la page 9, l'article... le dernier paragraphe dans le bas n'existait pas quand
Ivanhoé Cambridge a été créé, là. La partie, là, du paragraphe que je vous
nomme, là, «malgré le sous-paragraphe a du
paragraphe 3° du premier alinéa, la caisse peut acquérir et détenir
directement ou indirectement la
totalité», ce n'était pas là, ça, avant, là. C'est ça. Mais ça amènerait quand
même aujourd'hui le fait que... Même
si, le libellé, vous utilisez à peu près la même chose, là, je ne vois pas
comment on empêcherait la création d'une
autre société qui n'est peut-être pas celle que la caisse, CDPQ... non, CDPQ
Infra serait créée, mais par une filiale qui serait déjà existante ou
une société déjà existante qui fait de l'infrastructure publique dans le monde.
• (12 h 50) •
M.
Leitão : Non, mais c'est ça,
CDPQ Infra, si on arrive à la créer, cette société-là ne peut pas acheter
des sociétés existantes. Cette
société-là, ce holding-là va détenir les sociétés opérantes qui, elles, vont
construire, gérer, opérer les infrastructures. Donc, ce serait une... Cette hypothèse-là,
d'acheter quelque chose qui existe déjà, ce serait de créer une
bureaucratie qui serait inutile.
M.
Bonnardel : Bien, pas nécessairement. Une filiale
qui se spécialise dans les infrastructures publiques au Canada, exemple Canada Line,
ou peu importe, une des sous-filiales que SNC a déjà, on pourrait créer le
même modèle au Québec, puis je pense que c'est ça qui serait
viable pour la caisse. Puis, encore une fois, si la caisse peut acquérir et
détenir directement ou indirectement la totalité seulement des actions émises
d'une personne morale, au paragraphe a2 vous dites : Ce paragraphe-là, c'est pour créer CDPQ Infra, je vois mal...
Je comprends que ça va s'appeler CDPQ Infra, là. Même si on achetait une filiale de SNC ou de Dessau ou peu importe de
qui d'autre, bien, on pourrait prendre l'organigramme complet puis l'amener à être ce CDPQ Infra que la
caisse souhaite, puis c'est correct, c'est ça que je sais qui va être créé.
C'est juste pour ça, là, que je...
Je sais que
la caisse CDPQ Infra, quand on va... que cette loi va être adoptée, elle va
engager du monde, elle n'aura pas le
choix, là, et, vous savez très bien, ça va être 100 ici, 50, on va aller chercher la
meilleure expertise de filiales ou de concurrents.
Puis, les concurrents, il n'y en pas 36... Bien, oui, il y en a d'autres au Canada,
mais, quand même, on va aller
chercher les meilleures personnes. Puis après ça on va se chercher surtout une
structure décisionnelle qui devra être forte, ça fait qu'on va aller chercher
des gens qui sont déjà dans ce domaine. C'est pour ça que je vous
dis : Je ne vois pas pourquoi,
là... Puis je n'essaie pas de trouver des bibittes, là, mais moi, dans ce
libellé, je vois mal pourquoi on ne pourrait pas faire ça, dans le
libellé que vous dites.
Alors, je ne sais pas, là, vous n'avez pas
réussi à trouver une twist, là, pour me convaincre que j'ai tort de peut-être
trouver des... l'obstination que j'ai, là, à trouver la bonne explication qui
me ferait croire, là, que, O.K., c'est correct,
là, on va créer CDPQ Infra, mais à la base même d'aller chercher des employés
et non d'aller chercher une structure déjà existante.
Le Président (M. Bernier) :
Oui, M. le ministre.
M. Leitão : Peut-être, M. le
Président, une partie de cette difficulté que nous avons, ça commence par,
donc, l'exemple initial : SNC-Lavalin.
Ce n'est peut-être pas un bon exemple, puisque SNC-Lavalin est une
firme d'ingénierie, ce n'est pas une firme d'infrastructure. SNC fait beaucoup,
beaucoup de choses, c'est une compagnie d'ingénierie. La Caisse de dépôt, comme vous avez dit, va aller développer une
expertise, et elle a déjà une
certaine expertise, elle va approfondir
cette expertise-là dans le domaine des infrastructures. Et ça n'exclut pas que,
pour les sociétés opérantes, elle puisse
aller trouver des entreprises qui existent déjà, des spécialistes en
infrastructures. Oui, elle peut certainement faire ça, mais pas une
entreprise comme une SNC-Lavalin, ou un Dessau, ou autre...
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de...
M.
Leitão : ...de cette nature-là. Alors, on parle donc de cas très
nichés, très, très spécifiques d'expertise qu'ils peuvent aller... que
la caisse va aller chercher.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Granby, sur l'amendement déposé par le député de Rousseau,
est-ce que vous avez des... je vous l'ai laissé interroger, là, sur
l'article 2 en général, là.
M.
Bonnardel :
Je reviendrai, si vous voulez, sur... Non, je n'ai pas plus de... pas d'autre
intervention sur le libellé.
Le
Président (M. Bernier) :
Sur l'amendement, vous n'avez pas d'intervention à faire, donc est-ce qu'on
peut finaliser au niveau de l'amendement ou si...
M. Marceau : ...en reparler,
là?
Le
Président (M. Bernier) : C'est parce qu'on est... C'est ce qui
devait être à étudier normalement en priorité. Vous pourrez revenir avec
votre sujet. Oui, M. le député de Rousseau, là, sur l'amendement.
M. Marceau :
O.K., oui, je vais revenir à l'amendement, mais quand même dire que la
discussion qu'il y avait entre le
député de Granby puis le ministre était intéressante, là. Moi, je conviens avec
le député de Granby que... Moi, ce que je comprends, c'est que la caisse
peut se créer une personne morale, donc une filiale, mais je pense aussi que
cet article-là ne l'empêche pas d'acquérir des sociétés
qui déjà exploitent des projets d'infrastructure. Mais enfin on en reparlera
plus tard, effectivement, là.
Si je reviens
à l'amendement, M. le Président, peut-être deux choses à dire. La première
chose à dire, c'est qu'on est devant
un cas où le gouvernement a présenté à la population une entente visant à
réaliser des infrastructures de transport collectif par la Caisse de dépôt. C'est ça qui a été présenté à la
population, là. Et le projet de loi
fait plus que ce qui a été présenté à
la population. En
tout cas, d'après moi, il fait plus. Et là le ministre s'apprête
à battre un amendement qui ramène un article dans le projet de loi au
sens premier qui était prévu par le gouvernement.
Pour des raisons de pureté légistique, on va
appeler ça de même, la pureté de l'écriture, là, ce serait trop mal d'ajouter une clarification pour des raisons de
pureté? Écoutez, j'ai beaucoup de misère à accepter ça, beaucoup, beaucoup
de misère. Et, malheureusement, ça crée des
inquiétudes, là. Je suis certain qu'il y a des gens qui nous écoutent puis
qui... Vous savez, il y a des gens qui peuvent être favorables à ce que
la caisse soit opérante dans le secteur du transport en commun, mais qui peuvent avoir un énorme malaise à ce que la caisse
soit, par exemple, dans la santé, ça existe, ça, là, ce que je dis, et donc des gens qui étaient
favorables au projet dans la mesure où on parlait de la caisse dans le secteur
du transport collectif, mais qui vont être en fort désaccord si la caisse peut
aller dans d'autres secteurs.
Et je ne
comprends pas, encore une fois, l'entêtement du ministre, qui se réfugie
derrière des arguments, je le répète, de
pureté légistique. Puis je veux que les légistes qui sont autour de la table me
comprennent bien, là : ils ont une certaine importance. Mais, dans ma liste de priorités, ils sont loin un petit
peu. Moi, ma priorité, c'est que ce soit clair, qu'on se comprenne. Puis, si ajouter des mots, si ajouter
des mots même aussi inutiles soient-ils du point de vue des légistes, si
ajouter des mots, ça permet de clarifier les choses, je pense qu'on a le devoir
de le faire ici, autour de cette table.
Je sais que
le temps passe puis je ne veux pas m'empêcher de dire ce que je vais dire. Tout
à l'heure, j'ai soumis au
ministre — puis là
ça fait une demi-heure de ça, il y a plein de monde autour de lui qui travaille,
là — j'ai
soumis au ministre le cas de la loi
sur la santé et les services sociaux. Moi, je ne vois pas d'obstacle
présentement... À partir du moment où
on modifie la loi de la manière prévue dans le projet de loi n° 38, je ne
vois pas d'obstacle à ce que la caisse soit désormais capable d'opérer et construire des infrastructures
hospitalières. Je ne vois pas de contraintes. Peut-être qu'il y en a. Mais là il est entouré de plein de monde, là, qui pourrait
faire ce travail de recherche là puis venir me dire que j'ai tort. Je ne l'ai
pas vu encore.
Par ailleurs,
pendant qu'il avait cette discussion avec le député de Granby fort
intéressante, je suis allé lire la Loi sur
la Société du Plan Nord, rapidement, rapidement. Mais je ne vois pas dans la Loi
sur la Société du Plan Nord ce qui interdit
et ce qui empêche le gouvernement de s'entendre avec la caisse pour faire
réaliser par la caisse des infrastructures. Je ne le vois pas. Je relisais l'article 5, le huitième paragraphe
qui dit donc : «Dans le cadre de sa mission, la société peut exécuter tout autre mandat que lui confie le
gouvernement.» J'essaie de voir de quelle manière il y a des restrictions, je
ne le vois pas. Peut-être y en a-t-il, peut-être y en a-t-il, mais il
faudra, encore une fois, me les donner.
Puis là ça
fait deux cas que je prends : celui des infrastructures sur le territoire
du Plan Nord, celui des infrastructures hospitalières. Puis, dans les deux cas, je ne vois pas de quelle manière
il y a des contraintes, de quelle manière le gouvernement n'est pas empêché. À partir du moment où la loi est changée
à la manière prévue dans le projet de loi n° 38, je ne vois pas
comment le gouvernement est empêché d'étendre, donc, cette capacité de la
caisse.
Alors, je le
répète, je le réitère, si l'intention du ministre, c'est véritablement... si
l'intention du gouvernement, c'est
véritablement de restreindre, pour la caisse, son pouvoir de construire des
infrastructures publiques, au Québec, qui sont strictement de nature transport en commun, alors ne serait-il pas
plus simple de le mettre, de l'écrire de façon très claire, comme je l'ai écrit dans l'amendement, ou
dans une version alternative qui pourrait être rédigée par le gouvernement
puis qui serait peut-être meilleure que celle que nous avons rédigée, là, qui
n'est peut-être pas la meilleure?
Mais je pense
que tout le monde comprend le sens de ce que je dis. Je ne comprends toujours
pas qu'on se réfugie derrière des
arguments de pureté légistique puis je ne comprends pas non plus qu'on me dise
que, dans cinq ans, dans 10 ans,
ça serait compliqué de modifier la Loi sur la Caisse de dépôt. Je suis désolé,
là, mais je ne crois pas que ce soit compliqué.
Alors, voilà,
je voulais mettre sur la table la question de la Société du Plan Nord, là. Puis
peut-être qu'encore une fois il y a des bouts que je n'ai pas vus. Puis
j'ai regardé la question des filiales, puis je n'ai pas vu... Je sais que...
Le Président (M. Bernier) :
Alors...
M. Marceau : Correct. On en
reparlera tout à l'heure.
Le
Président (M. Bernier) : Merci, M. le député de Rousseau. Nous
aurons l'occasion de revenir sur ce sujet à notre retour.
Je dois suspendre nos travaux jusqu'à
15 heures. Et vous pouvez laisser vos choses ici, la salle sera sécurisée.
Merci, et je suspends.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 11)
Le Président (M. Bernier) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Alors, bon après-midi à tous. Nous reprenons nos travaux. Lors de notre suspension,
nous en étions à l'étude de l'article...
à l'article 2 et nous étions à étudier l'amendement proposé par le député de
Rousseau. Alors, suite à des informations qui m'ont été transmises, il y aurait
entente pour qu'on suspende l'étude
de l'amendement à l'article 2 et suspendre l'étude de l'article 2
pour passer à l'article 3. Est-ce qu'il y a consentement de la part
des groupes parlementaires?
Des voix : Consentement.
Le
Président (M. Bernier) : Consentement? Consentement. Nous
allons donc passer à l'étude de l'article 3... ou nous allons retourner à l'étude de
l'article 3, parce que nous avions entamé nos délibérations hier. Donc,
nous étions, à ce moment-là, à l'article 3. La présentation avait
été faite au niveau du paragraphe 1°, et les discussions avaient lieu présentement sur des éléments d'information en ce
qui regarde les pourcentages qui étaient définis, si ma mémoire est bonne. Oui? Oui, oui. Et, à partir de ce
moment-là, la parole était au ministre pour fournir des informations en regard
de ces pourcentages et la justification
de ceux-ci, ou le montant... pourquoi ces montants étaient fixés à ces
niveaux-là. Est-ce que ça vous va? Donc, je vais passer la parole au
ministre pour poursuivre et par la suite je vais revenir aux groupes
d'opposition. M. le ministre.
M. Leitão : Très bien. Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, justement, on parlait des pourcentages. Donc,
comme nous savons tous maintenant, à
l'exception de la filiale Ivanhoé Cambridge, la Caisse de dépôt et placement
est limitée à 30 %. Elle ne peut
détenir plus de 30 % du capital de n'importe quelle entreprise dans
n'importe quel domaine. Ce que nous faisons, ici, avec la création de l'autre
filiale, la deuxième filiale infrastructures, nous allons donc non
seulement permettre que cette filiale infrastructures soit détenue à 100 %
par la Caisse de dépôt, mais nous ajoutons, jusqu'à
100 %, ça peut être moins, mais jusqu'à 100 %... mais nous ajoutons
aussi qu'ailleurs dans le monde, quand la Caisse de dépôt et placement est aussi maître d'oeuvre dans un projet
d'infrastructure, que ce soit en Angleterre ou ailleurs, elle puisse
détenir 51 % du capital de ce projet-là mais que, quatre ans après la fin
de la construction, elle réduise ce pourcentage-là à 45 %.
La question
était, je pense, la dernière fois qu'on s'était parlé, hier : Pourquoi
45 %? Pourquoi pas 47 %, ou 32 %, ou... C'est ça. Alors,
la réponse à cette question, c'est une réponse qui n'est pas particulièrement
scientifique, c'est le résultat de
consultations, négociation avec la Caisse de dépôt. Donc, la caisse
souhaiterait avoir plus que 30 %. Nous, au gouvernement, on
souhaiterait que ce soit moins que 50 %. Donc, voilà, on a trouvé un
terrain d'entente à 45 %. Pourquoi
45 %? Parce qu'à 45 % il y a deux choses. D'abord, à 45 %,
même comme partenaire minoritaire, 45 %, c'est substantiel. Donc, même en tant que minoritaire,
la Caisse de dépôt aurait quand même une grande importance dans la
gestion de cette infrastructure.
Pourquoi
est-ce qu'on dit que c'est souhaitable de revenir à moins de 50 % à
l'étranger? C'est tout simplement une
question prudentielle, question de gestion des risques. Donc, nous, nous
pensons que, pour éviter des concentrations et des risques additionnels et pour permettre aussi à la caisse de
libérer un peu d'espace dans son bilan pour faire d'autres choses, elle réduise à 45 % pour pouvoir
participer ailleurs dans d'autres projets additionnels. Mais il n'y a pas
vraiment une grande raison
scientifique que ce soit 45 %, ça aurait pu être 42 %. C'est vraiment
le fruit d'une négociation qui s'est faite avec la Caisse de dépôt.
Le Président (M. Bernier) :
Merci, M. le ministre. M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Oui. Merci, M. le Président. O.K. En tout cas, bien, merci de... Je comprends
mieux l'origine du 45 %. Ça pose quand même la question de la dissipation
des risques, là, comme je l'exprimais hier, c'est-à-dire que ça laisse sous-entendre, puis peut-être que c'est le
cas, que les risques de construction puis d'opération, les premières années,
sont moins grands que les risques d'opération après quatre ans, n'est-ce pas?
C'est un peu ce que ça implique, de supposer
que la caisse peut avoir jusqu'à 51 % du projet au moment de sa
construction puis pendant les quatre premières années et puis que, par la suite, elle soit limitée à 45 % à partir
de l'année 5, mettons. C'est donc de dire : Les premières années, celles où on construit puis celles où on
opère, les quatre premières années d'opération seraient des années moins
risquées.
Le seul
contre-argument que moi, je peux voir, là, c'est qu'à 51 % la caisse,
évidemment étant majoritaire, elle peut
s'assurer que la construction se fasse selon ses critères à elle et puis que
peut-être que cet état de fait va venir réduire le risque auquel elle est exposée. Par contre, ce qui est... En tout
cas, peut-être me confirmer que c'est bien ce que vous aviez en tête, M.
le ministre?
M.
Leitão : C'est ça, tout à fait. Donc, pourquoi on fait ça, le
51 %... au moins 51 % — ça pourrait être un peu plus — dans la phase construction, c'est justement
pour bien gérer le risque de construction. Quand on est minoritaire dans un projet de construction... Ça s'est fait.
D'ailleurs, on a les exemples qu'on cite souvent, le Canada Line, et autres.
Bien sûr, à ce moment-là, la caisse était
minoritaire dans ce consortium-là, mais c'est souhaitable que, dans un projet
de construction, la caisse puisse être majoritaire pour mieux gérer les
risques de construction. C'est juste ça.
Après,
pourquoi on descend à 45 %? Pourquoi on ne descend pas à moins 45 %,
qu'on ne va pas à 40 % ou... Il y a aussi une question de liquidités. Il ne faut pas non plus... Ça veut
dire de se départir, donc, de 5 % d'un projet. Bon. C'est faisable, bien sûr, mais, si c'était 10 %, ça
serait plus difficile. On ne va pas non plus imposer un fardeau excessif à la
Caisse de dépôt pour qu'elle se départisse
d'un pourcentage significatif de, disons, 10 % ou un 15 %, ça pourrait
être plus complexe. Un 5 %, 6 %, c'est beaucoup plus facile à
vendre sur le marché qu'un pourcentage plus élevé.
• (15 h 20) •
Le
Président (M. Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Marceau : Oui. Toujours dans la même... bien, enfin, je reviens... Il y a aussi des éléments qui
portent sur l'actif total, mais je
reviendrai à ça tout à l'heure, O.K.? Là, pour l'instant, j'aimerais retourner là où
j'étais véritablement rendu, M.
le Président. Puis je ne veux pas
mettre en cause votre mémoire, mais, là où j'étais rendu hier, c'était sur le
fait que le Québec... — pardon,
je recommence cette phrase-là — sur
le fait que les dispositions concernant les activités de la caisse, au Québec, sont prévues dans le paragraphe
qui commence par les mots «les dispositions du sous-paragraphe a»,
ta, ta, ta, et ces dispositions-là, donc,
font en sorte, essentiellement, que les règles du 51 % et du 45 % ne
tiennent pas, ce qui fait que la caisse peut avoir 51 %, 57 %,
84 %, et 99 %, et 100 % des actions.
Là,
ce que ça dit, c'est qu'elle peut — pas qu'elle doit — dans le cas d'un projet d'infrastructure au
Québec... Je veux juste qu'on
confirme ça une autre fois, M. le Président. Parce que j'ai entendu, enfin, des
variantes. Quand on lit les notes introductives au projet de loi... Je
vais vous le lire, M. le Président. Au deuxième paragraphe des notes explicatives, on dit — je crois que c'est la deuxième phrase, oui,
c'est ça : «Il prévoit que la caisse a pleine autorité sur chaque
projet faisant l'objet d'une telle entente et qu'elle peut fixer des tarifs
pour l'utilisation de l'infrastructure de transport collectif concernée.»
Donc,
le projet de loi prévoirait, d'une certaine manière, que la caisse a pleine
autorité. Effectivement, ces mots-là apparaissent dans
l'article 11. De l'article 11, en 88.10, le un, deux, trois,
quatrième alinéa, c'est à la... Donc, dans l'article 11,
quatrième alinéa de 88.10, ça dit : «La caisse a la pleine autorité»,
O.K.? Mais — donc, je reviens à l'article qui nous concerne aujourd'hui, le 3 — dans le 3, ce qu'on dit, c'est que la caisse
peut détenir plus de 50 % des actions, mais ça ne dit pas qu'elle doit détenir plus de 50 % des actions
dans le cadre d'un projet prévu à l'article 88.10 de l'article 11.
Je
veux juste être sûr de bien comprendre. Donc, dans le fond, moi, ce que je
comprends, c'est que ce qu'on a voulu
faire, c'est couvrir... Par cet article-là, on a voulu couvrir l'ensemble des
possibilités, c'est-à-dire la possibilité que la caisse soit dans un projet prévu à l'article 11 puis d'autres
projets dans lesquels la caisse n'est pas dans la logique de l'article 11. Ça me va. Mais, dans ce cas-là
où est-il écrit, dans ce projet de loi, là, que la caisse détient plus de 50 % des projets de l'article 11,
là, ça, ça... moi, ça me semble apparaître nulle part.
Le Président (M.
Bernier) : Me Côté.
M.
Côté (Charles) : Oui. Alors, votre questionnement faisait rapport, si
je me souviens bien, à une déclaration qui
avait été faite par le ministre lorsqu'il avait mentionné que, lorsque ses
sous-filiales auront pour objet la réalisation d'une infrastructure publique au Québec, la CDPQ Infra pourra détenir 50 % plus un à 100 % des actions
ordinaires de la sous-filiale. À la suite de ça, on dirait pour
qu'est-ce... où qu'on voit ça dans la loi, 51 % à 100 %.
On
a voulu... et je pense que c'est bien important de l'indiquer ici, on voulait
indiquer que, lorsqu'on est dans une sous-filiale,
comme il n'y a pas de limite... L'article de loi comme tel, lorsqu'on est dans
une infrastructure publique au Québec,
il n'y a pas de limite, elle peut se rendre jusqu'à 100 %. C'est ça, la
règle. Sauf que, lorsqu'on a voulu donner un exemple... Parce que, dans le commentaire, on voulait donner un
exemple, puis ça a peut-être créé une fausse impression. On parlait de sous-filiales, parce qu'en vertu des
ententes ça va se faire avec une sous-filiale de la caisse. Naturellement,
lorsqu'on parle d'une sous-filiale, on parle d'une personne morale qui est sous
le contrôle d'un holding, donc une sous-filiale
ait nécessairement plus de 50 % des actions. Alors, c'est pour ça qu'on
disait que la sous-filiale, ça va être de 50 % plus un à 100 %, mais, dans la loi, quand qu'on parle
des infrastructures publiques québécoises, il n'y a pas de limite,
c'est-à-dire qu'on peut aller de 0 % à 100 %.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Marceau : Oui, bien, là, je n'ai pas la Loi de la Caisse de
dépôt sous les yeux, là, mais la définition d'une filiale, dans la Loi
de la Caisse, prévoit une détention à 50 %?
M. Côté
(Charles) : C'est une question de contrôle. Alors, c'est 50 %
plus un.
M. Marceau :
O.K. C'est écrit de manière explicite dans la...
M. Côté
(Charles) : C'est la notion... Je pourrais vérifier dans la loi,
mais...
M. Marceau :
C'est parce que je veux juste...
M.
Côté (Charles) : ...c'est toujours une question de contrôle. C'était
juste une explication qu'on voulait pour que vous puissiez vous faire
une idée quel est le projet qui peut se donner.
M.
Marceau : Je comprends. Habituellement, je pense qu'on écrit
explicitement qu'une filiale détient plus de 50 %, là.
M. Côté (Charles) :
Oui, c'est toujours comme ça.
M. Marceau :
Je prenais la Loi de la Société du Plan Nord, mettons, là, que je relisais ce
matin, où il est écrit de manière
explicite : Une filiale de la Société du Plan Nord est une personne morale
détenue à plus de 50 % par la société. Bon. Mais...
M. Côté
(Charles) : C'est parce que, tant qu'on a... Pardon, je ne voulais pas
vous couper la parole.
M. Marceau : Non, non, non!
Allez-y, allez-y.
M. Côté
(Charles) : On ne voulait pas donner... On voulait juste donner un
exemple par ça pour dire que, dans une
infrastructure publique québécoise, naturellement, comme ça va être une filiale
de la caisse, mais comme il n'y a pas de
limite à son capital-actions, ça peut aller à 50 % plus un jusqu'à
100 %. Mais l'article de loi comme tel, il vise qu'il n'y a pas de
limite à la détention d'actions lorsqu'on est dans une infrastructure publique
québécoise.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M. Marceau :
Oui. Très bien, merci pour ça. Mais j'aurais ma question de base. Quand on
dit : Il est prévu que la caisse
a pleine autorité, dans les notes explicatives puis dans l'article 11,
qu'est-ce qu'on veut dire par «avoir la pleine autorité»?
Le Président (M. Bernier) :
M. Côté? M. le ministre?
M. Côté (Charles) : Un instant,
c'est parce que c'est ma collègue qui...
Le
Président (M. Bernier) : O.K. C'est bien, c'est bien. Allez,
prenez le temps d'aller chercher vos réponses.
(Consultation)
M. Marceau : M. le Président,
peut-être un point d'information.
Le Président (M. Bernier) :
Allez-y.
M. Marceau : Dans la
Loi de la Caisse, là, à l'article 4, il est écrit : «Les filiales en
propriété exclusive de la caisse sont des mandataires de l'État et les
dispositions du présent article leur sont applicables.
«Dans la
présente loi, on entend par "filiale en propriété exclusive" une
personne morale dont la caisse détient directement ou indirectement la
totalité», donc 100 % des actions dans lesquelles...
M. Côté (Charles) :
Et a la propriété exclusive, ça veut dire que c'est 100 %. Mais une
filiale, c'est lorsqu'une personne morale détient le contrôle, qui est
50 % plus un.
M. Marceau :
Puis c'est ça. Puis il y a un autre article, là, plus loin, j'imagine, qui
parle des filiales qui ne sont pas... O.K. de toute façon, je...
Le
Président (M. Bernier) : M. Côté, avez-vous l'information? Oui.
M. le député, avez-vous d'autres questions en cours, le temps qu'il
puisse...
M. Marceau : Non, j'ai juste
cette question-là, là.
Le Président (M. Bernier) :
O.K. M. Côté, allez-y.
M. Côté
(Charles) : Je peux donner
une partie de la... un début de réponse, quitte à ce que la juriste qui a
préparé ces articles-là
puisse vous en parler. Mais qu'est-ce
qu'on prévoit, et ça paraît dans le cahier qui vous a été remis, c'est
que «pleine autorité», ça veut dire qu'elle est seul maître d'oeuvre du projet
ainsi que le maître de l'ouvrage.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député.
M. Marceau :
Puis il n'y a pas de lien, donc, entre la pleine autorité puis le pourcentage
d'actions détenu dans le projet. Vous comprenez ma question?
M. Côté (Charles) : Je crois que
non.
Le Président (M. Bernier) :
Là, la réponse... Parce qu'il faut enregistrer...
M. Côté (Charles) : Oui. Non.
Le Président (M. Bernier) :
C'est bien.
M. Marceau : En fait,
peut-être que je peux reformuler. Puis là je fais juste... J'en suis à l'étape
où je veux comprendre, là. Puis je vais le
dire très, très simplement et très clairement : Dans le cas des projets
qui sont prévus en
a1, là — a.1 — donc que la caisse va construire et opérer
en vertu de l'article 11, là, donc spécifiquement des infrastructures
de transport collectif, est-ce qu'il est
obligatoire... Donc, ma question très simple : Est-ce qu'il est
obligatoire que la caisse détienne au
moins 51 % des actions? C'est ça, dans le fond, ma question. Est-ce que
c'est ça, votre compréhension ou pas?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Que la... Pour les...
M.
Marceau : Pour les projets prévus à l'article 11. Les
projets dont on parle, là, mettons, soyons clairs, là, le SLR puis le projet de Train de l'Ouest, là, est-ce
qu'il est prévu, en quelque part dans le projet de loi, que la caisse détienne
au moins 51 % des actions?
M. Leitão :
...d'interprétation, je pense que oui, que ce soit...
M. Marceau :
C'est obligatoire?
M. Leitão :
...50 % plus un...
M. Marceau :
50 % plus un, c'est ça?
M. Leitão :
don qu'il soit majoritaire.
M. Marceau :
C'est obligatoire, dans votre tête, ou pas?
Le Président (M.
Bernier) : M. Côté, vous voulez ajouter?
• (15 h 30) •
M. Côté (Charles) :
En fait, c'est l'entente qui est de... c'est l'entente globale... l'entente
entre la caisse et le gouvernement du Québec
qui prévoit que la personne morale
qui va effectuer ces infrastructures-là doit détenir le capital de participation, l'équité de façon majoritaire, parce qu'on veut que... le gouvernement veut que
ça soit une filiale qui est contrôlée par la Caisse de dépôt qui va
réaliser des infrastructures.
M.
Marceau : Donc, c'est dans l'entente. Donc, c'est dans
l'entente, ce n'est pas dans le... Où ça se trouve dans l'entente,
pouvez-vous me le rappeler?
M. Côté
(Charles) : Oui, si vous me permettez. 3.6.1.1.
M. Marceau :
Oui, oui, O.K., voilà. Vous avez raison. O.K.
J'aimerais
revenir... Bon, écoutez, donc là, je comprends un peu mieux ce qui fait que
vous avez trouvé que ce n'était pas important ou indiqué de l'inscrire
dans le projet de loi.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre. M. Côté.
M. Côté
(Charles) : Moi, je ne suis que légiste.
M. Leitão :
Oui. Je ne pense pas que c'était...
M.
Marceau : O.K.
Mais peut-être... Regardez, moi, je ne ferai pas une bataille de ça, là, je
veux juste comprendre la logique. La
logique, c'était de... Écoutez, je vais continuer à y penser, je vais revenir
sur d'autres choses tout à l'heure. Je
dois vous avouer que je ne comprends pas très bien pourquoi
cet élément-là, qui est quand même assez substantiel, là, dans l'entente, n'apparaît pas dans le projet de loi, mais peut-être que ce n'est pas utile. Moi, je croyais que ça
devait être... ce serait peut-être utile de le préciser.
Je
veux juste revenir dans le deuxième paragraphe, l'alinéa... je vais l'appeler l'alinéa b, qui
parle des actifs en titre... pardon,
de l'actif total, là, qui dit, donc, que la caisse ne peut «acquérir des titres
qui portent à plus de 3,5 % de
son actif total son investissement en
actions et titres de créance émis par cette personne morale...» Juste pour être
au clair, là, le 3,5 %, ça réfère à un projet particulier et non
pas à la personne morale, et non pas à CDPQ Infra, on s'entend?
M. Leitão :
C'est ça, tout à fait raison. C'est un projet... Donc, on ne veut pas qu'un
projet particulier puisse représenter plus que 3,5 % de l'actif total de
la caisse.
M.
Marceau : O.K. Alors donc, disons que l'actif total est autour
de 200 milliards, là, donc, au-delà de 7 milliards, ça
commence à être trop gros.
M. Leitão :
Pour un projet, oui.
M. Marceau : Pour la caisse.
M. Leitão :
C'est ça.
M. Marceau :
O.K. Mais, si on a une entente-cadre qui prévoit que la caisse doit être
majoritaire à 50 %, ça veut dire
qu'on peut aller jusqu'à des projets d'environ 14 milliards. Des projets
de 14, desquels elle détient environ 7 milliards, ça représente 3,5 %, mettons, grossièrement,
là. On est d'accord? Ça fait que la caisse pourrait faire le TGV, donc. C'est
ça que ça veut dire.
O.K. Moi, je
vais m'arrêter là pour l'instant. Je vais réfléchir à ce que je disais puis je
vais peut-être laisser la parole à d'autres pour l'instant.
Le Président (M. Bernier) :
Merci, M. le député de Rousseau. M. le député, allez-y.
M.
Bonnardel :
Oui. Juste une petite question, pour revenir et faire du pouce peut-être avec
ce que mon collègue de Rousseau vient
de poser comme questions. Donc, vous disiez, M. le ministre, là, qu'il ne sera
pas possible d'investir plus de 3,5 % de l'actif total de la caisse
pour un même projet, l'exemple du 200 milliards, donc on y va à 7, mais ce
pourcentage ne s'appliquera pas à CDPQ Infra, qui ne sera aucunement limitée.
Alors, est-ce qu'il y a une portion
infrastructure? La portion, là, d'investissement chez la Caisse de dépôt,
d'Infra, qui est à peu près 8 milliards, si je ne me trompe pas...
M. Leitão : 10.
M.
Bonnardel : 8, 10,
là, ça n'a rien à voir avec cette portion-là, là.
M. Leitão : En effet, pour ce qui
est de la répartition totale de l'actif, donc est-ce que le portefeuille total d'infrastructures, est-ce qu'il doit représenter
10, 20, 30, je ne sais pas, moi... On n'impose pas... le gouvernement n'impose pas une limite supérieure à la
taille du portefeuille total.
Maintenant,
on sait très bien que les déposants ont des politiques
de placement dont ils ont discuté avec la caisse, et donc, chaque compte, chaque déposant a
établi... Et moi, je ne sais pas quel est ce maximum, mais il y a
un maximum qui a été établi par
chaque déposant, dépendamment de ses politiques de placement, dépendamment de son rendement
escompté. Là, il peut y avoir différents pourcentages.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député de Granby.
M. Leitão : Pour le global.
M.
Bonnardel : O.K. Puis cette possibilité-là, donc, de ne
pas appliquer aucun pourcentage d'investissement sur l'actif total, ça ne vous inquiète
pas?
M.
Leitão : Non. Nous, ce qui
nous inquiétait, c'était justement la taille d'un projet. On ne voulait pas
qu'un seul projet puisse être de
telle envergure qu'il pourrait être potentiellement très risqué. Donc, c'est
pour ça que nous avons établi la limite à 3,5 % pour un projet.
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
M. le ministre, je comprends bien, mais moi aussi, j'ai un peu d'inquiétude au
maximum pour un projet d'infrastructure au Québec.
Mais juste
une petite question bien simple en ce qui me concerne. Ce 3,5 % d'un
projet par rapport à l'actif total, le
maximum autorisé, advenant une plus-value, que la plus-value de cet
investissement-là l'amène à plus de 3,5 % de son actif total,
est-ce qu'il est obligé de vendre?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Leitão : L'actif total, moi, je pense que... Bon, l'actif total de la
caisse n'est pas statique non plus. Dans le temps, il va continuer de
croître.
M.
Spénard :
Je sais, mais il y a aussi ses placements qui rapportent, là. Moi, je vous
parle du 3,5 % de l'actif total
de la caisse. On ne peut pas aller... Il n'est pas possible d'investir plus de
3,5 % de l'actif total de la caisse sur un projet, extérieur au Québec, j'entends. Si la plus-value de
l'investissement dépasse les 3,5 % après quatre ans, cinq ans, six
ans, 10 ans, qu'est-ce qui se passe?
M.
Leitão : Je ne pense pas que ce soit une hypothèse qui soit réaliste,
parce que l'actif de la caisse aussi continue de croître. Ça voudrait dire, dans votre exemple, qu'il faudrait que ce
projet de loi, je ne sais pas, moi, devienne... ce projet de loi...
pardon, que ce projet d'infrastructure sur cette ligne de train double de
valeur. Je trouve ça un peu...
Le Président (M. Bernier) :
M. le député.
M.
Spénard : Dernière petite question. Êtes-vous certain qu'en
2008, avec une chute dramatique de 25 % du capital de la caisse, il n'y
ait pas eu des projets qui ont dépassé 3,5 %?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Bon, à ce moment-là, 2008, il n'y avait pas cette limite-là.
Ça, c'est ce que nous proposons d'introduire ici maintenant. Mais on convient bien que, 2008, c'était un événement
extraordinaire. Écoutez, si votre question, comme on dit, c'est une
question hypothétique, je n'ai pas de réponse à vous donner à cette question.
M.
Spénard :
...vérification là-dessus.
M. Leitão :
Pardon?
M.
Spénard :
Il n'y a pas eu de vérification sur ce 3,5 % là, s'il a toujours été
respecté, malgré les déboires de 2008-2009?
Le
Président (M. Bernier) : M. le ministre, est-ce qu'il y a eu
des vérifications de faites en regard de ce 3,5 % là versus la
période difficile de la caisse?
M.
Leitão : Non, non, c'est... Bien, même, c'est une question de simple
mathématique. S'il y a un projet, disons, 3,5 %, avec un actif de 200 milliards, c'est 7 milliards,
si le 200 milliards, parce qu'il y a un accident, tombe à
150 milliards, bon, 3,5 % de 150 milliards, évidemment,
c'est moins que 7 milliards, c'est...
Le Président (M.
Bernier) : Oui, M. le député de Granby.
M.
Bonnardel :
Petite question encore, pour faire du pouce sur ce que mon collègue de
Beauce-Nord... La proportion du 3,5 %,
elle n'a jamais été appliquée pour les projets d'investissement immobilier avec
Ivanhoé? Ça n'a jamais été la même proportion?
• (15 h 40) •
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Non. Cette notion de 3,5 %, on l'introduit ici pour la première fois.
M.
Bonnardel :
O.K. Ça va.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va? M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Oui. Simplement dire que... puis je ne propose pas de
le changer, le 3,5 %, mais simplement dire que, si vous, vous n'êtes pas inquiet, je peux vous dire que Moody's
l'est un petit peu, en tout cas, et... que Moody's l'est un petit peu.
D'ailleurs, c'était la base... Vous vous rappellerez que, Moody's, il y avait
trois éléments dans sa note, trois points
qu'elle notait, là, qui lui faisaient dire que l'entente était «credit
negative». Il y avait le fait qu'effectivement la caisse augmentait sa détention d'actifs liquides.
Et c'est sûr qu'il y a des projets de plus en plus gros, qui sont très peu
liquides, là, convenons-en, je pense bien.
C'est sûr que ça peut inquiéter les investisseurs, et c'était le sens, entre
autres, de la note de Moody's, qui
disait aussi qu'il y avait des risques au plan de la gouvernance puis des
risques en termes de... des risques opérationnels. Bon.
Tout
ça pour dire... Mais moi, je ne propose pas de le changer, au contraire, même
peut-être que vous l'avez ajouté pour
cette raison. Je ne sais pas et je ne le saurai jamais, j'imagine. Mais je
constate qu'en mettant une limite, évidemment, ça réduit la possibilité que la caisse soit exposée à avoir un
portefeuille qui est trop lourd en actifs qui sont moins liquides. Je
vais arrêter pour l'instant, je pense que mon collègue voulait prendre la
parole.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Une petite question très
simple, là... bien, je pense qu'elle est simple, là : En 3°b, là — je pense que j'ai saisi, mais je veux juste
être sûr, là — «acquérir
des titres qui portent son investissement total en actions et titres de créance émis par une même personne...»
Vous me suivez? Est-ce que vous me suivez, oui?
M. Leitão :
À 3°b?
M.
Therrien : Oui, c'est ça. Juste ici : «...s'il s'agit
d'une personne morale visée au premier alinéa de l'article 37.1 ou d'une personne morale visée au
paragraphe a.2 du premier alinéa...» Ça veut dire que a2 peut détenir un
paquet de a1, du moment que chaque a1 ne dépasse pas le maximum de
3,5 %. C'est ce que j'ai compris, là. C'est ça?
M. Leitão :
Tout à fait, oui.
M.
Therrien :
O.K. Mais il n'y a pas vraiment... en tout cas, dans le projet de loi, il n'y a
pas de limite au nombre de projets
qui pourraient faire... à part à 70 %, là, qu'on a vu au début. Mais
disons qu'on pourrait éventuellement... on parle de salaire, mais il pourrait y avoir d'autres projets, s'ils les
considèrent comme étant rentables, qui puissent, s'ils sont à
l'intérieur d'à peu près 7, 8 milliards, là... Ils pourraient en engranger
plusieurs.
M. Leitão :
Théoriquement, oui.
M.
Therrien :
Théoriquement, O.K. C'est bon. C'est ça que je voulais savoir.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va?
M.
Therrien :
Oui, oui, merci.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Granby.
M.
Bonnardel : Oui. M. le Président, là, on arrive peut-être à
la fin des discussions sur l'article 3, là. Considérant le fait, là, que, l'article 2, on l'a
suspendu puis que, pour moi, le questionnement que j'avais tantôt sur
l'article 2, avant le dîner, qui
était en lien avec le dernier paragraphe de la page 9, malgré... Puis là
je disais que, «malgré le sous-paragraphe a du paragraphe 3° du premier alinéa, la caisse peut acquérir et
détenir directement ou indirectement la totalité seulement des actions émises et en circulation d'une
personne morale visée au paragraphe a.2», il y aura peut-être un petit
problème, à savoir que, si on adopte
ça, ça ne règle pas mon questionnement sur l'article 2, là. Je ne sais pas
si vous me voyez venir, là.
Tantôt,
c'était ma problématique. Mon collègue de Rousseau m'a réconforté un peu dans
mon questionnement, à savoir si
j'étais dans le champ ou non, mais il reste que, si j'adopte ça, le ministre et
le juriste... Les légistes n'ont pas nécessairement
réussi à me convaincre, là, de la possibilité, comme je le mentionnais, qu'une
filiale qui travaille, qui est dans...
qui opère dans le domaine des infrastructures puisse, donc, être achetée, et
que CDPQ Infra prenne cette filiale, et que ça devienne
CDPQ Infra. Vous vous souvenez du débat que j'ai eu tantôt avec le
ministre.
Donc,
si on en arrive à adopter le 3, là, la dynamique n'est pas la même, là, à savoir
que, si j'adopte cet article-là, mon
questionnement sur l'article 2 et le point a2, qui dit... Depuis
qu'on a commencé l'étude détaillée que le ministre nous dit que ça, c'est lié directement à
CDPQ Infra. Je comprends, et loin de moi, là, de vouloir, encore une fois,
trouver des bibittes, là, mais c'est
juste que le libellé comme tel me laisse... l'interprétation me laisse croire
que, quand on parle, et je reviens à l'article 2 — vous
m'excuserez, M. le Président, là — mais qu'une personne morale, à
l'alinéa 1°a2, une personne morale, c'est n'importe quelle société, là,
qui pourrait être achetée pour créer CDPQ Infra par la suite.
M. Leitão :
Est-ce que je pourrais peut-être...
Le Président (M.
Bernier) : Oui, allez-y, M. le ministre, si vous avez une
réponse.
M. Leitão :
Peut-être fournir un élément d'information qui pourrait vous réconforter un peu
plus.
Si
on revient à a2, donc a2, la filiale CDPQ Infra, c'est un holding. C'est un
holding de différentes sous-filiales opérantes.
Donc, ce holding-là est détenu, oui, à 100 % par la Caisse de dépôt, mais ce holding-là ne détient pas de
compagnie opérante. Donc, il n'y a
pas lieu, pour ce holding-là, d'acheter quelque entreprise que ce soit. Ce sont
les a1, les entreprises opérantes,
qui, elles, vont construire, gérer et éventuellement opérer une ligne de
transport collectif. Et donc elles vont aller chercher l'expertise, vont aller chercher le personnel, et, oui,
elles peuvent aussi aller chercher une compagnie en infrastructures, pas en ingénierie. Ça ne serait
pas une SNC, ça ne serait pas un Dessau, mais ça pourrait être une compagnie
existante qui serait incluse dans a1, comme d'ailleurs, quand on parle beaucoup
d'Ivanhoé Cambridge. Bon, Ivanhoé Cambridge a été construite comme ça. La
caisse a été chercher, a été acheter plusieurs compagnies.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Granby.
M.
Bonnardel : Corrigez-moi. Pourquoi on ne dirait pas
alors : «D'une personne morale qui se nommera CDPQ Infra, qui aura principalement pour objet
d'acquérir et de détenir, directement, indirectement, les actions et autres
titres émis par des personnes morales visées au paragraphe a.1»? Pourquoi
on ne dit juste pas ça si on veut s'assurer, comme
vous le dites, là, que c'est vraiment ce holding spécifique là qui sera le...
pas le maître d'oeuvre... oui, le maître d'oeuvre... pas l'opérateur, mais le maître d'oeuvre des filiales, par
la suite, qui seront ceux de a1? Alors, pourquoi on ne ferait pas juste
nommer CDPQ Infra?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : O.K. Est-ce que, M. le Président, je pourrais demander à Me
Laberge de peut-être clarifier cette situation-là?
Le Président (M.
Bernier) : Me Laberge, simplement en vous identifiant. Est-ce
qu'il y a consentement que Me Laberge prenne la parole? Consentement.
Simplement vous...
Mme Laberge(Anne-Marie) : Anne-MarieLaberge, avocate aux affaires juridiques à la Caisse de dépôt et placement du
Québec.
Pour revenir au paragraphe final de
l'article 32, je vous dirais que le but de ce paragraphe-là, c'est de
permettre d'avoir des sociétés
holding d'infrastructure, pas plus que ça, parce que ce que a2 peut faire,
c'est détenir des sociétés d'infrastructure.
C'est tout ce qu'elle peut faire. Quand on revient au paragraphe précédent,
elle ne peut pas détenir des actions d'une société d'ingénierie. Ce
n'est pas une société d'infrastructure. Alors, votre exemple de SNC-Lavalin, SNC-Lavalin est une société d'ingénierie. Par
ailleurs, le Canada Line est une société d'infrastructure, une infrastructure
d'éoliennes. Une société qui exploite des
éoliennes, etc., qui voudrait en construire et en faire, c'est une société
d'infrastructure.
Si
ça peut vous aider dans l'explication, je pense que c'était le concept, et le
concept, c'est de venir dire : Si vous détenez votre holding à 100 %,
ce holding-là, vous pourrez l'utiliser à condition que le holding s'assure que
vos infrastructures en dessous, donc vos
sociétés exploitant votre infrastructure, respectent les règles du 51 % et
45 % quand on fait affaire à
l'extérieur et respectent la règle du 3,5 %. Donc, celles qui sont en
dessous, qui opèrent le holding, n'opèrent pas comme tel. Elle ne fait pas l'opération de
l'infrastructure, elle ne fait pas la construction, elle n'est là que pour
détenir les actions de celle qui la fera, la construira et l'opérera. Je
ne sais pas si ça vous aide dans votre réflexion.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Granby.
M.
Bonnardel : O.K. Là, vous éclaircissez un petit peu plus ma
pensée, maître. O.K., ça va pour moi, M. le Président.
Le Président (M.
Bernier) : Ça va pour vous? Sur l'article 3, ça va?
Une voix :
...
Le Président (M. Bernier) :
Oui, mais je parle... je m'adresse au député de Granby, monsieur... Je vais
vous revenir, soyez...
M. Marceau :
Je suis encore en train de me démêler, M. le Président.
Le
Président (M. Bernier) : Soyez sage, je vous reviens. Merci, M.
le député de Granby. Oui, M. le député de Rousseau, là, je suis à vous.
• (15 h 50) •
M.
Marceau : O.K. Oui, regardez, on... Peut-être refaire une
lecture de l'article 3, là, juste pour être certain qu'on comprenne bien
tout ce qu'il y a là-dedans, là, parce qu'entre l'explication qui est fournie
puis le texte légal je n'arrive pas à tout comprendre, c'est tout.
L'article 3,
donc, introduit 32, puis, 32, là-dedans il y a un premier paragraphe qui dit
que la caisse ne peut investir plus de 70 % de son actif total en fonds indexés, en
actions ordinaires. Bon, ça, ça correspond à l'ancien 32b, je
pense, là, donc il n'y a pas d'enjeu là.
Le
deuxième paragraphe s'intéresse au cas a1, donc c'est-à-dire aux projets,
puis, pour les projets — et là je suis en train de débattre de ça avec mon collègue de
Saguenay — pour les
projets, donc, il y a des restrictions qui sont prévues en a puis ai., aii, puis b, O.K., donc la suite,
sauf dans le cas où c'est au Québec, tel que prévu dans le deuxième alinéa,
plus loin, qui commence par «les dispositions». On s'entend? Bon.
Ensuite
de ça, le troisième paragraphe, «lorsque les actions ou les autres titres sont
émis autrement que par une personne
morale visée à l'un des paragraphes a et a.1», là, ce que je comprends,
c'est que ça s'applique pour a2 puis tout autre titre que des titres en infrastructure ou en immeuble. Donc, n'importe quoi qui n'est
pas immeuble, qui n'est pas infrastructure ou bien la filiale CDPQ, là, il
y a des conditions qui sont là. C'est ça? C'est bien ça?
Le
Président (M. Bernier) : Simplement, si vous voulez dire quelque chose, il faut le dire, parce
qu'un signe de tête, ça ne
fonctionne pas, ça.
M. Côté
(Charles) : Oui.
M. Marceau :
Oui, c'est bien ça?
M. Côté
(Charles) : C'est bien ça.
Le Président (M.
Bernier) : Merci.
M.
Marceau : O.K. Je pense
que je comprends, O.K., la logique, en tout cas. Je vais laisser
la parole à quelqu'un d'autre
pour l'instant.
Une voix :
...
Le
Président (M. Bernier) : Mais, même s'il n'est pas ouvert, on va s'assurer, là, que
ça fonctionne, parce que c'est important, pour fins d'enregistrement. Au niveau
des galées, ce n'est pas le visuel, c'est les paroles, donc c'est pour
ça que c'est nécessaire que vous puissiez le dire. Oui, M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Question très simple. Vous avez parlé du 45 %, je pense — c'est pas mal une curiosité, là — vous avez dit que c'était une entente entre la caisse et le gouvernement, le
45 % maximum, là. Si la caisse, éventuellement, voulait changer ça, elle pourrait négocier avec le
gouvernement. Ce n'est pas quelque chose qui est immuable, là, le 45 %
à l'étranger, là.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Therrien : Ces
paramètres-là, là.
M.
Leitão : Tout à fait. Tout à fait, mais, puisqu'on le met dans la loi, si jamais on
devait renégocier ça, donc il faudrait refaire le processus, il faudrait changer
la loi. Ça ne peut pas juste se négocier maintenant de gré à gré, finalement.
M.
Therrien :
J'imagine... Excusez-moi.
Le Président (M. Bernier) :
Oui, allez-y.
M.
Therrien :
Et j'imagine que, le 3,5 %, c'est la même chose. Si, éventuellement, je ne
sais pas, on arrivait avec un
programme... Bien là, c'est quand même beaucoup, 3 %, là, c'est quand même
gros, là, mais, advenant le cas qu'on arriverait
dans une situation où on aurait plus que 7 milliards, 8 milliards,
bien, on pourrait rouvrir cette loi-là, tout simplement.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Leitão : Oui, on pourrait, mais
ça serait tout un projet, hein, parce que, ce dont on parle ici, on parle de 5 milliards,
et ça, c'est des calculs très, très, très préliminaires, pour les deux infrastructures.
M.
Therrien : ...dans mon comté, je vais m'informer. Non.
Merci. C'est ça, donc on pourrait ouvrir cette loi-là. Dans ce cas-là,
on pourrait l'ouvrir.
M. Leitão : Si c'était le souhait...
M.
Therrien : Mais,
dans notre cas, c'est difficile. Dans ce cas-là, c'est facile.
Le Président (M. Bernier) :
Avez-vous un gros projet, M. le député?
M.
Therrien : Oui, oui, c'est justement, je suis en train de
travailler là-dessus. O.K. Non, mais je voulais juste...
M. Leitão : Non, non, je comprends.
M.
Therrien : Je vous agace un peu en disant : Bien là, ça
se ferait bien, changer les paramètres, mais, quand vous proposez de
l'ouvrir, avant la pause, là, c'était toute qu'une histoire. Je vous tire la
pipe, là, M. le ministre.
M. Leitão : Bon. Vous savez que...
M.
Therrien : Non, mais, au moins... non, mais c'est quand même
important. C'est que le 3,5 %, ce n'est pas quelque chose d'immuable, parce qu'on ne
sait pas, là, avec, tu sais, l'inflation, là, dans le temps, puis on ne sait
pas quel genre de projet peut naître éventuellement de cette union-là,
là. O.K., ça va. Merci.
Le Président (M. Bernier) :
Ça va? Oui, M. le député de Rousseau.
M. Marceau :
Dernière question. Je suis au dernier alinéa, là, de l'article que nous sommes
à étudier, qui dit la chose
suivante : «Aux fins de la limite de 30 % du sous-paragraphe a du
paragraphe 3° du premier alinéa, les placements, opérations ou prêts réalisés en vertu de
l'article 34 ne sont assujettis à cette limite qu'à compter du moment où
ils ont été convertis en actions ordinaires.»
Peut-être nous dire ce qui en retourne, là. Je
suis en train de lire 34 pendant que nous nous parlions, mais peut-être le
ministre pourrait nous expliquer ce que ça veut dire, ce bout-là.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Leitão : Oui, un instant...
Le Président (M. Bernier) :
Oui. Bien, Me Laberge.
Mme
Laberge (Anne-Marie) :
Alors, l'article que vous citez, qui est le dernier alinéa, il est
déjà dans la Loi sur la Caisse. Il s'applique déjà, et ce que ça
vise, c'est lorsqu'on a des titres qui sont convertibles en actions qui
seraient votantes, par exemple. Alors, le pourcentage du 30 %,
on va faire le calcul une fois les titres convertis, pas au moment où
ils sont convertissables, si je peux le dire comme ça. Alors, c'est ce que ça
vise, ça, ici.
Alors,
quand on fait notre calcul, si c'est un prêt qui peut être converti en actions
votantes, tant qu'il demeure prêt, il reste prêt. La journée où il sera
converti, il faudra faire le calcul de notre règle de 30 %.
M.
Marceau : ...oui, merci pour cette réponse très claire. Pour
revenir à la préoccupation du député de Beauce-Nord, du député de Granby puis du député de Sanguinet,
sûrement, puis de moi aussi, quand on passe au 3,5 % qui apparaît dans
le deuxième paragraphe b, puis plus
loin je pense qu'il y a un 5 %, oui, dans le troisième paragraphe b,
donc ces 3,5 % là sont... ces
contraintes-là sont évaluées à chaque année, j'imagine. Puis je comprends, là,
que l'ampleur de la contrainte... enfin,
la contrainte n'est pas très, très mordante généralement, parce que ce sont des
chiffres qui sont très gros, mais, quand même, à chaque année on regarde la valeur marchande du projet puis on
regarde si cette valeur dépasse 3,5 %, ou on prend la valeur
comptable? Qu'est-ce qu'on prend comme valeur?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre. Me Laberge.
Mme
Laberge (Anne-Marie) : Écoutez, je pourrais vous revenir avec la
réponse, je pourrais vérifier avec nos gens,
là. Mais on a tout un système de reddition, naturellement, où, lorsqu'on fait
des placements et qu'on fait le suivi de nos placements, il y a toutes des règles. On a toute une équipe qui
suivent justement les règles qui sont prévues autant dans la Loi sur la Caisse que par les déposants,
donc dans nos politiques de dépôt aussi, pour s'assurer de ne pas excéder
ce qui a été mis en place ou ce qui a été convenu, autant dans la loi...
M. Leitão :
Peut-être, si je peux ajouter...
Le Président (M.
Bernier) : Oui, M. le ministre.
M.
Leitão : Si on fait le parallèle avec le... donc, le 5 %, bien
sûr, le 5 %, c'est pour les investissements existants, et ça, c'est
le... au marché, donc c'est évalué...
M.
Marceau : C'est juste une question d'information, là, je ne
propose pas de changer ces chiffres-là. Je veux juste savoir
comment cette contrainte-là exerce une véritable limite sur la caisse. Vous
nous reviendrez quand vous aurez la réponse.
Mme Laberge
(Anne-Marie) : Tout à fait.
M. Marceau :
Pas d'enjeu, ça va.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M. Marceau :
Moi, ça va.
Le Président (M.
Bernier) : Ça vous va?
M. Marceau :
Ça va.
Le Président (M.
Bernier) : Ça vous va? Donc, est-ce que l'article 3 est adopté?
Des voix :
Adopté.
Le
Président (M. Bernier) : L'article 3 est adopté.
Article 4. M. le ministre. Et vous allez en faire la lecture et la
présentation.
M.
Leitão : Très bien. Merci beaucoup, M. le Président. Alors là, nous
entrons dans le monde municipal. Alors, l'article 4 :
La Loi sur la
fiscalité municipale est modifiée par l'insertion, après l'article 68, du suivant :
«68.0.1.
Ne sont pas portées au rôle les infrastructures publiques qui sont visées par
le règlement pris en application du
paragraphe 12.1° du premier alinéa de l'article 262, en quelques
mains qu'elles se trouvent. Il en est de même des terrains qui
constituent l'assiette de telles infrastructures.
«N'est
pas visée au premier alinéa une construction qui est destinée à loger ou à
abriter des personnes, des animaux ou des choses ainsi que l'assiette
d'une telle construction.»
Alors,
l'article 4 du projet de loi a pour effet d'intégrer à la Loi sur la
fiscalité municipale une exception au principe selon lequel tous les
immeubles sont portés au rôle. L'article 68.0.1 a pour effet d'exclure du
rôle les infrastructures publiques qui,
ayant fait objet d'une entente conclue en vertu de l'article 88.10 de la
Loi sur les transports, chapitre T-12, sont identifiées dans un
règlement qui pourrait être adopté... qui pourra être adopté par le
gouvernement.
L'exclusion
prévue ne pourra pas viser les constructions qui sont destinées à loger ou à abriter des personnes, des animaux ou des
choses ainsi que l'assiette de telles constructions. Voilà.
• (16 heures) •
Le Président (M.
Bernier) : Ça va? M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Oui. O.K. Alors, question d'être bien certain de comprendre chacun des
termes, prenons le cas d'un chemin de
fer, là, ou, enfin, d'un SLR, là, d'un système léger sur rail, alors le terrain sur lequel on
pose le béton puis les rails, de même
que le béton lui-même
puis les rails eux-mêmes, donc, ça, ça ne fait pas partie de l'assiette?
Ça ne fait pas partie... Ça n'entre pas au rôle, on s'entend?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Leitão : Ça fait partie de
l'assiette, ça fait partie du rôle, oui.
M.
Marceau : Deuxièmement, la partie gare, en tout cas la partie d'un bâtiment qui servirait à recevoir
des passagers, puis à leur permettre
d'accéder au train, puis de descendre du train, puis de sortir du bâtiment, ça
non plus, ça ne fait pas partie de... ça n'entre pas au rôle, si je
comprends bien.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Leitão : C'est bien ça.
M. Girard (François) : Ça, ça va
être au rôle.
M. Marceau : Ça va être au
rôle?
Le Président (M. Bernier) :
Pouvez-vous... Excusez. Pouvez-vous vous identifier, s'il vous plaît?
M. Girard (François) : Oui. Donc,
François Girard, je suis avocat à la Direction des affaires juridiques du ministère
des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire
Le Président (M. Bernier) :
Merci, M. Girard. Donc, consentement pour que M. Girard puisse répondre
aux questions, si vous en avez? Consentement. Continuez, M. le député de Rousseau.
M. Marceau : O.K...
M. Girard
(François) : ...du deuxième
alinéa, c'est de... Le premier alinéa prévoit que ne sont pas portées au rôle
les infrastructures de transport. Donc, on les sort du rôle. Le
deuxième alinéa vise à faire une exception à cette exclusion-là, c'est-à-dire qu'on ne sort pas du rôle les constructions.
Donc, on retourne à la règle de base qui veut que tout immeuble est
porté au rôle.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M. Marceau : O.K. Et donc ce qui est exclu, c'est... Pour être
simple, là, ce qui va être exclu du rôle, c'est strictement le terrain, enfin l'assise de l'infrastructure, des rails,
dans le cas d'un train, là, l'assise, le terrain sur lequel on dépose le béton puis les rails. Le béton, les
rails, tout ça, ce n'est pas dedans, mais tout le reste va être dedans, finalement.
C'est ce que je comprends. Y a-tu quelque chose qui me manque, là? Mon imagination n'est peut-être pas assez fertile,
là, mais, dans ma tête, il y a
ça, il y a... Qu'est-ce
qu'il peut y avoir d'autre? J'imagine qu'il peut y avoir des tunnels. J'imagine
que ce ne sera pas porté, ça non plus. Puis,
à un moment donné, ça arrive dans une gare, puis là, désormais, la gare, elle
fait partie... elle est inscrite au rôle. C'est ça?
M. Leitão : C'est ça.
Le Président (M. Bernier) :
C'est ça? Oui?
M. Leitão : Abriter des personnes,
ou des animaux, ou des choses, ou des choses.
M. Marceau : Puis le centre d'achats, le centre d'achats qu'il
va y avoir au-dessus de la gare, non plus. Enfin, oui, aussi, il va être
inclus, il va faire partie du rôle.
M. Leitão : Oui, il va faire partie
du... C'est ça.
M. Marceau : Et, pour l'instant,
moi, c'est ça.
M.
Therrien :
Pourquoi?
Le Président (M. Bernier) : M.
le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Rapidement, pourquoi qu'on va exclure les rails et qu'on n'exclut pas le reste?
C'est peut-être... Pourquoi qu'on ne fait pas... mettons,
on va exclure tout au complet, ce qui serait peut-être intéressant pour la
caisse?
M. Girard (François) : Si vous me
permettez, souvent la problématique avec ces infrastructures-là, c'est des grandes valeurs. Donc, c'est des grandes valeurs.
Si on pense à une autoroute, à un chemin de fer, à un pont, c'est des grandes valeurs, ces infrastructures publiques, donc ça devient un peu disproportionné que la municipalité sur le territoire de laquelle est située cette infrastructure-là puisse taxer une infrastructure qui est pour le bien public, en fait, qui sert de
transport. Donc, c'est un peu l'idée derrière les exclusions du rôle. Ces infrastructures-là,
on sort ça de l'assiette fiscale des municipalités, ce n'est pas utile et
pertinent qu'une municipalité puisse taxer ça.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M. Leitão : J'ajouterai peut-être
que ça se fait déjà comme ça.
M.
Therrien : Ça se fait déjà, là, dans le cas de
certaines infrastructures qui coûtent cher, là. C'est que ça vient
alourdir l'exploitation, tout simplement, de ce rail-là. C'est ce que je
comprends. O.K.
Le
Président (M. Bernier) : Donc, une track de chemin de fer qu'on connaît actuellement, pour renseigner nos gens, ça ne fait pas partie du rôle
d'aucune municipalité.
M. Leitão : Si c'est un organisme
public.
Le
Président (M. Bernier) : Bien, si c'est un organisme
public. Si c'est un organisme privé, à ce moment-là c'est différent. La track de chemin de fer, à ce moment-là, peut
être évaluée.
M. Leitão : C'est ça. C'est ça.
Le Président (M. Bernier) :
C'est ça? Merci.
M.
Therrien : O.K. Une dernière chose : à ce moment-là, la Caisse de dépôt pourrait peut-être négocier des ententes avec les villes au
sujet des stations. Bien, j'imagine, là. Est-ce que c'est possible?
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre.
M.
Leitão : Je pense
qu'il n'y a pas de négociation. Elle va devoir payer. Ces infrastructures-là, ces stations, ces gares vont être portées au rôle. Il n'y a
pas de négociation possible, c'est comme ça.
Le Président (M. Bernier) : M.
le député.
M.
Therrien : Donc,
aucune négociation possible, aucune exemption de taxe potentielle?
M. Leitão : Non. C'est inscrit à la
loi ici.
M.
Therrien : O.K.
Non, non, ça va.
Le Président (M. Bernier) :
Ça va? M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Oui. Donc, la
caisse va bénéficier d'appréciations du terrain... enfin, grâce, donc, à son
centre d'activité commerciale, là, dans les gares, elle va bénéficier de
plus-value, là, comme on l'a dit dans le passé, puis la municipalité, elle, va
bénéficier de revenus supplémentaires de taxation. Ça, on s'entend là-dessus?
M. Leitão : Oui.
M. Marceau : Parce
que certains prétendent qu'il y a
deux mécanismes, là, pour faire la captation de la plus-value foncière. Je relisais le document
de la Banque Nationale, là, puis ils disaient qu'il y a la méthode simplement
fiscale, là, qui est de dire :
On va donner des revenus de taxation aux promoteurs, et ça aurait pu être,
donc, une exemption de taxe, tel que suggérait mon collègue. O.K. En tout
cas, moi, ça me va. Je comprends, je pense que je suis à l'aise.
Le Président (M. Bernier) :
Ça va. M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Donc, à la captation fiscale, est-ce que... Là, c'est hypothétique, mais c'est parce que ça m'intéresse,
là, de savoir ça, là. Est-ce que la Caisse de dépôt qui arrive avec une station, là, dans une ville,
puis je pense que ça, ça se fait peut-être, là, c'est-à-dire qu'il peut aller chercher une partie de la
plus-value fiscale, qui va occasionner, dans la ville, sous forme d'aide
financière, ou de subvention, ou de...
M.
Leitão : Pas la caisse.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Excusez-moi. Non,
pas la caisse. La caisse va aller chercher de la plus-value dans le sens où la
caisse va exploiter un petit centre
d'achats où il y aura une activité commerciale dans la gare, il y aura
un stationnement. Oui, là, la caisse
va chercher des revenus additionnels. Mais la caisse ne va pas bénéficier d'une
entente fiscale avec la municipalité.
M.
Therrien : Donc,
la plus-value fiscale ne va pas être dans les poches de l'exploitant. Ça va
aller dans les poches de la ville, et l'exploitant, lui...
Une voix :
...
M.
Therrien : Non,
ça, j'avais bien compris ça, là, qu'il va profiter du fait qu'il y a
un train qui passe là pour donner une plus-value importante à...
plus-value foncière aux parcelles de terrain qu'il va obtenir suite à la négociation
d'expropriation...
M. Leitão :
...plus-value commerciale, parce qu'il y aura une activité commerciale de vente
de bébelles.
M.
Therrien :
Bien, c'est juste... Aidez-moi, là. Dans les transports en commun,
traditionnellement, est-ce qu'il y a une
subvention qui est donnée par les villes pour opérer un train... bien, pas un
train... bien, plutôt, un train ou un autobus?
M. Leitão :
Les sociétés de transport...
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Excusez-moi. Les sociétés de transport, à Montréal comme
ailleurs, ont des... bon, comme, d'ailleurs, ça nous a été expliqué par ceux qui sont venus en commission parlementaire,
ils ont des revenus autonomes et ils ont aussi des subventions
gouvernementales.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député.
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Et vous me dites que la
Caisse de dépôt ne profiterait pas de cette possibilité de... Tu sais, ce qu'ils font avec le public, ils
peuvent peut-être le faire avec la Caisse de dépôt. C'est la question que je me
pose.
Moi,
mettons que je suis maire de la ville de Brossard — je viens de changer de titre, là, bon — je suis maire de... j'ai plusieurs
chapeaux.
M. Marceau :
Woups! Tu as été P.D.G. de la caisse.
M.
Therrien :
Non, j'ai été...
M. Leitão :
Passer de la caisse à maire de Brossard.
Le Président (M.
Bernier) : Il vient de changer de rôle.
M.
Therrien : Oui, j'ai perdu ma job parce que je voulais faire
une ronde dans la ville de Saint-Constant, puis ils n'ont pas voulu,
donc...
Non,
mais ce que je veux dire, c'est que, moi, si je dis, mettons, à... si je dis
aux gens du SLR, je dis : Écoute, moi, tu passes chez nous, tu vas me donner, là, un avantage indéniable au
niveau foncier, est-ce qu'il y a possibilité, comme on fait avec du transport en commun, possibilité
pour la ville, de financer en partie le SLR, par exemple? Est-ce qu'il n'y a
aucune possibilité, c'est fermé, ou il peut
y avoir des ententes de façon à améliorer l'achalandage puis faire en sorte que
les gens viennent davantage dans ma ville?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : L'infrastructure, donc, le train, l'infrastructure
ferroviaire appartient à la caisse. Une fois qu'il aura été construit, ça appartient entièrement à la
Caisse de dépôt, et donc c'est elle qui est la propriétaire, et il n'est prévu
nulle part qu'il y aura des subventions de qui que ce soit pour
l'exploitation de... pour l'opération de ce service-là.
M.
Therrien :
O.K. Ce n'est pas prévu, mais est-ce que c'est possible? Ça serait possible?
Non?
• (16 h 10) •
M. Leitão :
Je ne pense pas que ça serait possible, mais, en tout cas, ce n'est pas prévu,
non.
Le
Président (M. Bernier) : La question est : Est-ce qu'un
promoteur privé exploitant un service de transport peut avoir un
contrat, une subvention de la part d'une municipalité? C'est ça, la question
qui est posée.
M.
Leitão : Non, mais... O.K. Très clairement, là, la réponse à cette
question, c'est non. Une ville, une municipalité ne peut pas conclure
une entente commerciale avec le propriétaire de ce service de train là.
M.
Therrien : Ça va,
merci.
Le Président (M. Bernier) :
D'autres questions, M. le député de Sanguinet?
M.
Therrien : Ça va
pour moi.
Le
Président (M. Bernier) : On va passer du côté de la deuxième
opposition. M. le député de Granby, vous n'avez pas de questions? M. le député de Beauce-Nord, non, vous n'avez pas de
questions? Ça vous va? Donc, est-ce que l'article 4 est adopté?
Des voix : ...
Le Président (M. Bernier) :
Messieurs, est-ce que l'article 4 est adopté?
M. Marceau : J'avais encore
une question.
Le
Président (M. Bernier) : Ah! vous avez encore une question.
Bien, posez-la, votre question, avant qu'on...
M. Marceau :
Excusez-moi, je croyais qu'une conversation débutait entre le député de Granby
puis le ministre.
Le Président (M. Bernier) :
Non, non, je n'ai pas d'autre question du côté...
Des voix : ...
Le
Président (M. Bernier) : Un peu plus vite. Non, mais c'est
parce que... Non, je vais aller à la même vitesse, M. le ministre. Malheureusement, moi, je dois
entendre de cette oreille-ci les réponses l'autre côté. Oui, allez-y, M. le
député de Rousseau.
M. Marceau :
O.K. Ma compréhension, puis je vais le redire, ma compréhension, c'est que
l'entente prévoit que le gouvernement
du Québec ne peut pas verser de subvention à la Caisse de dépôt. Par contre,
l'entente ne dit rien, me semble-t-il...
puis je ne l'ai pas relue dans les dernières 24 heures, mais il me semble
qu'elle ne dit rien sur la possibilité qu'une
municipalité verse une subvention à la Caisse de dépôt, je n'ai pas... ou que
le gouvernement fédéral verse une subvention. Il me semble que c'est
permis que le gouvernement fédéral verse une subvention à la Caisse de dépôt.
M.
Leitão : Le gouvernement fédéral, oui, au projet en question, projet
ferroviaire, mais, pour une municipalité, c'est très clairement non.
Mais, peut-être, je laisserais Me Girard expliquer ça.
Le Président (M. Bernier) :
Allez-y, on vous écoute attentivement.
M. Girard
(François) : Oui, il y a une loi, une loi, la Loi sur l'interdiction
de subventions municipales, qui prévoit qu'une municipalité ne peut pas
venir en aide à un établissement commercial.
M. Marceau : O.K., ce n'est
pas dans la loi qui...
M. Girard
(François) : Non, c'est vraiment : les municipalités ne peuvent
pas, en aucune mesure, venir en aide à un établissement commercial.
M. Marceau :
Non, ça, je suis bien au courant, entre autres pour limiter la concurrence,
pour attirer les entreprises, là, sage règle qui s'applique...
M.
Therrien : Oui, qui
ne s'applique pas aux pays, malheureusement.
M. Marceau :
...qui ne s'applique pas aux pays, oui. O.K. Puis je reviens au cas de Canada
Line, il y avait des subventions qui étaient versées par l'aéroport. Est-ce que
c'est possible pour l'aéroport, disons, pour l'aéroport de Montréal, de verser une subvention à la Caisse de
dépôt? Ils nous ont dit ici, de façon très claire et très affirmée, qu'ils
étaient prêts à faire leur contribution. Moi, j'imagine, j'avais compris que
c'était possible.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M.
Leitão : Une contribution, oui, mais... Donc, l'aéroport pourrait être
partenaire dans ce projet-là, mais l'aéroport n'apporterait pas une subvention à l'opération du train, mais il peut
être partenaire dans le consortium. Si l'aéroport et la caisse le
souhaitent, il peut faire partie du consortium.
M. Marceau : O.K., en tant
que propriétaire.
M. Leitão : En tant que partenaire.
M. Marceau : En tant que
partenaire propriétaire.
M.
Leitão : Oui, oui. Et aussi, déjà, une... D'ailleurs, ça avait été
référé par les personnes de... M. Cherry, de l'ADM, l'ADM, donc, Aéroports de Montréal, va participer
en partageant les études qu'ils ont déjà faites. Il y a des études qui ont
déjà été faites par ADM, et ça va faire partie du processus.
M. Marceau :
Juste pour être bien au clair, bien... La raison pour laquelle, là, on ne veut
pas que... on veut que la caisse ne puisse profiter que de
participations en équité dans le projet et non pas de subventions, moi, je
comprenais qu'il y avait un bout où on
voulait que l'investissement de la caisse soit hors bilan et qu'il y avait des
conditions à respecter, qui apparaissent, en fait, à la première page de
l'entente de principe, là. Donc, on ne veut pas que la... on ne veut pas que le
gouvernement exerce un contrôle sur
l'utilisation des actifs du projet, on ne veut pas que le... Il faut que le
gouvernement n'assume pas de risques, il faut que le gouvernement ne devienne pas automatiquement propriétaire, il faut que le gouvernement ne paie pas la majorité des actifs et il ne faut pas que le gouvernement ait le pouvoir d'orienter les politiques financières. Mais, juste pour la logique, là, ça pourrait demeurer hors bilan si
d'autres partenaires, par exemple Aéroports de Montréal, étaient quelqu'un qui avait une relation
régulière... même en termes de subventionner les opérations d'un projet sur une
base annuelle, là. J'essaie de... De quelle
manière ça disqualifierait le hors bilan que d'avoir, par exemple, Aéroports de Montréal qui, disons, verse 500 000 $
par année à la caisse? De quelle manière ça disqualifierait?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Leitão : C'est ça, non, ça ne
disqualifie pas. ADM pourrait, si...
M. Marceau :
...on n'a donc pas seulement une participation en équité au début du projet.
Elle pourrait dire : Moi, je
trouve que c'est avantageux parce que ça offre un service amélioré à mes
voyageurs. Moi, je verse 500 000 $ par année ou 1 million — je mets des chiffres fictifs, là — mais je mets de l'argent à chaque année dans
le projet pour m'assurer...
M.
Leitão : Ça, oui, ça
pourrait faire partie des négociations entre ADM et a1 ou 1a, c'est le nom
qu'on lui avait donné, donc, le
projet en question. Ça n'a pas d'impact sur le bilan du gouvernement parce
qu'ADM, évidemment, n'est pas... Aéroports de Montréal, ce n'est pas une
entité gouvernementale.
M. Marceau : Puis c'est la
même chose pour le fédéral, d'une certaine manière, non?
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Rousseau.
M.
Marceau : Oui, excusez-moi. C'est la même chose pour le
fédéral. Donc, le fédéral pourrait verser une subvention initiale à la construction, là, tu sais, une
espèce de participation, qu'on appelle tous de nos voeux puis qu'on espère.
Puis le fédéral, j'imagine, même si
ce n'est... Il n'y a pas de programmes fédéraux qui permettent de verser des
subventions, là, pas de cette nature-là, en tout cas, mais on s'imagine
aussi que le fédéral pourrait le faire, non?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Leitão : Théoriquement, il
pourrait le faire, oui. Ça serait, à ce moment-là, sur le bilan du gouvernement
fédéral, mais ça, ça serait son problème.
M. Marceau :
O.K. Et puis une société de transport, disons la Société de transport de la
Rive-Sud, qui n'est pas... je l'appelle la ST... je ne sais pas c'est
quoi, sa...
M.
Therrien : La CIT.
M. Marceau : Comment ça
s'appelle?
M.
Therrien : CIT. Tu
peux être...
M. Marceau : La CIT?
M.
Therrien : Oui.
M.
Marceau : Bon, excusez-moi, M. le Président. La CIT. Est-ce
qu'une société de transport pourrait verser une subvention à... Parce
que vous me disiez, M. l'avocat du MAMOT...
Une voix : ...
M. Marceau :
...M. Girard, pardon, que ce n'était pas possible pour une municipalité de
verser une subvention. Mais est-ce qu'une société de transport pourrait
le faire?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Leitão : C'est une question à
laquelle je n'ai pas de réponse. Je ne sais pas.
M. Marceau :
Je dis ça parce que, dans le cas de Canada Line, de mémoire, il y a un bout de
participation. Je vais vous le
sortir, ça va me prendre deux secondes, là. Il y a un bout de participation de
la société de transport de Vancouver. Je vais vous le trouver. Oui, la
société TransLink.
M. Leitão : Qui est la société...
M. Marceau : Société de
transport de Vancouver, là, du grand...
M. Leitão : ...de la grande région
de Vancouver, c'est ça, oui.
M. Marceau :
Ce serait un peu, peut-être, l'équivalent de notre AMT actuelle ou de la
nouvelle société qu'on va créer à la suite de la révision de la
gouvernance du transport à Montréal.
Donc, ma
question, c'est : Est-ce qu'une telle société pourrait verser une subvention
à la caisse, que ce soit au moment de la construction... Là, je
comprends que c'est une subvention au moment de la construction dans le cas de TransLink, mais je ne sais pas ce qu'il en est de
l'opération actuelle. Je n'ai aucune idée. Peut-être qu'il y en a, peut-être
qu'il n'y en a pas, là.
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
• (16 h 20) •
M.
Leitão : L'information que j'ai, oui, TransLink aussi...
implicitement, il y a une subvention à l'opération, mais la grande différence, c'est que le train, la
Canada Line est la propriété de TransLink. Ils sont les propriétaires du train.
La caisse et ses partenaires font partie du
consortium qui a construit ce lien ferroviaire, mais ils ne sont pas
propriétaires. Ici, dans le cas qui nous concerne, au Québec, la caisse
va être propriétaire de...
Maintenant, à
votre question : Est-ce qu'une société de transport, disons la STM, est-ce
qu'elle aurait le droit de verser une
subvention à l'opération de ce lien ferroviaire? C'est ce qu'on est en train de
vérifier. Moi, en principe, je dirais que
je trouverais ça un peu surprenant que la STM, par exemple, souhaite le faire,
parce que c'est une organisation qui elle-même a besoin de subventions
du gouvernement, alors je ne vois pas son intérêt à le faire. Mais est-ce
qu'elles peuvent le faire? Ça, je ne suis pas sûr.
Le Président (M. Bernier) :
M. Girard.
M. Girard
(François) : Bien, en fait,
c'est parce que ça ne cadre pas avec sa mission puis ses objets
constitutifs. Une société
de transport, sa mission puis ses habilitations législatives sont liées à la fourniture de services de transport
en commun. Donc, donner de l'argent à des
entreprises, ça ne fait pas partie de sa mission, elle n'est pas habilitée à
faire ça, elle n'a pas de pouvoir.
M. Marceau :
Habilitée, ça, je ne le sais pas, mais on peut imaginer que ça contribue à
réaliser sa mission que de... Je vous donne un exemple très simple, là, disons
que le SLR sur la Rive-Sud est déficitaire, enfin la caisse ne parvient pas... écoutez, je ne dis pas que ça va
être le cas, mais disons que c'est difficile, là, puis là ils essaient
d'envisager plein de scénarios, ils
réfléchissent, puis ils n'arrivent pas à attacher un financement raisonnable,
là, pour le projet, puis il manque l'équivalent
de, je ne sais pas, moi, 1 million de dollars par année. Est-ce que c'est
à l'avantage de la société de transport sur la Rive-Sud, disons, de
faire en sorte que ce projet-là voie le jour? Il se peut très bien que la
réponse, ce soit oui. Et ça contribue à
assurer la fluidité des transports sur la Rive-Sud de Montréal. Enfin, moi, il
me semble que c'est assez en lien avec la mission.
Maintenant,
s'ils ne sont pas capables de le faire, étant donné qu'ils n'ont pas la
capacité légale de le faire, ça, je vous entends puis je vous crois, là.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Beauce-Nord, vous aviez une question additionnelle?
M.
Spénard :
Oui, j'ai une question, parce que le monsieur à la droite du ministre, je ne me
rappelle plus de son nom, m'a un peu
surpris tout à l'heure. Ce que je veux savoir, moi : En a2, ça va être la
société Caisse de dépôt intra qui va être propriétaire d'une personne
morale, donc en a1, «d'une personne morale dont l'activité principale consiste
à construire des infrastructures, à exercer une ou
plusieurs [...] activités», tout ça, quelle va être la nature légale des personnes morales? Est-ce que ça va être sur la
première partie de la Loi des compagnies ou sur la troisième partie de la
Loi des compagnies?
Le
Président (M. Bernier) : M. le ministre. Ou un de vos
conseillers juridiques? Est-ce qu'il y a quelqu'un qui peut répondre à
cette question?
M. Leitão : ...répondre à cette
question. La nature morale, Me Laberge.
Le Président (M. Bernier) :
Me Laberge.
Mme
Laberge (Anne-Marie) : Quand vous parlez de la partie III, vous
parlez des OSBL? Alors, dans notre cas, on demande des rendements...
M.
Spénard :
Oui, la partie III de la compagnie, parce que ça ne sera pas une compagnie
avec capital-actions, j'imagine, là.
Mme Laberge (Anne-Marie) : Dans nos
sociétés, on parle de...
M.
Spénard : Dans les
a1, là, dans les sociétés a1, dont le a2, qui est la société mère...
Mme Laberge (Anne-Marie) : Oui, on
parle de sociétés ayant un capital-actions.
M.
Spénard :
Personnes morales. Alors, les personnes morales qu'il va y avoir là, j'aimerais
savoir le type, de quelle sorte de constitution vont être constituées
ces compagnies-là.
Mme Laberge (Anne-Marie) : C'est une
société incorporée.
M.
Spénard :
Incorporée sous quel plan? La troisième partie de la Loi des compagnies ou
première partie de la Loi des compagnies?
Mme
Laberge (Anne-Marie) : Bien, la troisième partie est une société sans
but lucratif. Alors, naturellement, nous, pour nous, la Caisse de dépôt,
ça nous prend des rendements. Ça ne pourra pas être sous cette société-là.
M.
Spénard : Une
société à but non lucratif peut avoir des rendements, madame, là. Ce n'est
pas...
Mme
Laberge (Anne-Marie) : Je comprends, mais ça va être une société
incorporée. Il n'y a pas de raison que ça soit une autre société. On
parle de capital-actions.
M.
Spénard : À la
première partie de la Loi des compagnies, j'imagine?
Mme Laberge (Anne-Marie) : Voilà.
M.
Spénard : O.K. Ça
répond à ma question.
Le Président (M. Bernier) : Ça
répond à votre question? Merci. M. le député de Rousseau, autre question?
M. Marceau :
J'en aurais d'autres sur les montages financiers, mais ce n'est pas
véritablement l'objet de l'article, là, ça fait qu'on y reviendra. Moi,
ça me convient comme c'est là.
Le Président (M. Bernier) :
Ça vous convient? Est-ce que l'article 4 est adopté?
M.
Therrien : J'aurais
deux, trois petites questions très rapides.
Le Président (M. Bernier) :
Allez-y.
M.
Therrien : Ça ne
sera pas long. Ça ne sera pas long.
M. Marceau : Norbert,
regarde-nous pas de même.
Le Président (M. Bernier) :
Norbert se préparait à son adoption. Oui, allez-y, M. le député.
M.
Therrien : Très,
très rapidement. M. le ministre, vous allez même apprécier mes questions, vous
allez peut-être même me féliciter, oui.
Actuellement, l'AMT a des gares, des gares de train. Est-ce que ça, ça va dans
le rôle?
M. Girard
(François) : Oui.
Le Président (M. Bernier) :
Oui, M. Girard, oui.
M.
Therrien : O.K. Les
stationnements incitatifs, les terminus d'autobus, tout ça va dans le rôle?
Le Président (M. Bernier) :
M. Girard.
M. Girard (François) : Tout ça est
au rôle.
Le Président (M. Bernier) : C'est
au rôle.
M.
Therrien : O.K.
Donc, il n'y a pas vraiment de différence entre ce qu'on propose à la Caisse de
dépôt et placement, là?
M. Girard (François) : C'est dans le
même esprit.
M.
Therrien : O.K.
Voilà, c'était tout.
Le Président (M. Bernier) :
C'est tout? Merci.
M.
Therrien : Est-ce
que vous me félicitez ou ça va aller?
Le Président (M. Bernier) :
Alors, Norbert?
M. Leitão : Je vous remercie.
Le Président (M. Bernier) :
Est-ce que l'article 4 est adopté, Norbert?
Une voix : ...
Le Président (M. Bernier) :
M. le député de Côte-du-Sud, oui.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bernier) :
Donc, l'article 4 est adopté. Article 5. M. le ministre.
M.
Leitão : Article 5, M. le Président, on est encore, il me semble, dans le monde
merveilleux de la loi municipale.
Alors, article 5 : L'article 262 de cette loi est modifié par l'insertion,
après le paragraphe 12° du premier alinéa, du paragraphe
suivant :
«12.1°
déterminer les infrastructures publiques qui, ayant fait l'objet d'une entente
conclue en vertu de l'article 88.10 de la Loi sur les transports
(chapitre T-12), ne sont pas portées au rôle en vertu de
l'article 68.0.1.»
Alors, l'article 5 de notre projet de loi permet au gouvernement de déterminer,
par règlement, les infrastructures publiques qui, ayant fait l'objet d'une entente
conclue en vertu de l'article 88.10 de la Loi sur les transports, ne sont
pas portées au rôle en vertu de l'article 68.0.1 de la Loi sur la fiscalité
municipale.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Peut-être nous
expliquer la différence entre 5 et 4.
Le Président (M. Bernier) : M.
le ministre ou M. Girard.
M. Leitão : Je demanderais peut-être
à Me Girard de...
Le
Président (M. Bernier) : Me Girard, si vous voulez nous expliquer la différence entre l'article 4 et l'article 5.
M. Girard
(François) : Ça obéit à une
logique interne de la Loi sur la fiscalité municipale, en fait. La règle qui
est la portabilité au rôle, on est venus y
prévoir une exception, la non-portabilité au rôle. Dans cette exception-là, on
est venus prévoir que ce qui ne serait pas porté au rôle, ce sont les infrastructures qui, bien, premièrement, feraient l'objet d'une entente avec le ministère
des Transports et, deux,
qui seraient identifiées par règlement. Donc, ça va être... il faut que ça soit une entente.
Une infrastructure fait l'objet d'une entente sous 88.10, ça, c'est la prémisse. Une infrastructure fait l'objet d'une entente en
vertu de 88.10, on pourra l'identifier dans un règlement, donc clairement
identifier de quelle infrastructure on parle
dans un règlement. C'est à ce moment-là qu'elle ne sera pas portée
au rôle. Puis ce qu'on vient faire... Donc, ça, c'est 4.
5,
tout ce qu'on vient faire, c'est tout
simplement habiliter le gouvernement à adopter ce fameux règlement là qui vient
identifier l'infrastructure qui, ayant fait l'objet d'une entente, n'est pas
portée au rôle. Donc, c'est l'habilitation du gouvernement à
réglementer. C'est juste ça, c'est juste ça, 5.
Le Président (M. Bernier) :
Merci, Me Girard. M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Oui, merci. Est-ce
que, tel que c'est inscrit maintenant, ça laisse sous-entendre que, parmi l'ensemble des infrastructures qui ont fait
l'objet d'une entente conclue en vertu de 88.10, il y en a qui pourraient être
portées au rôle? Est-ce qu'il y a une discrétion ou bien c'est automatique?
Le Président (M. Bernier) :
Me Girard.
M. Girard (François) : Ce n'est pas
automatique. Il va falloir qu'il y ait un règlement qui soit adopté par le
gouvernement.
M. Marceau : Puis, si le
règlement n'était pas adopté, donc...
M. Girard
(François) : On retombe dans les règles générales, donc. On voulait se
sortir... L'idée de l'habilitation ici,
c'est de se sortir des règles générales, parce que, bon, il y a... Dans
certains cas, peut-être que l'infrastructure pourra être exclue du rôle
en vertu des règles existantes, dans certains autres cas, non. Il y a tout
un... La Loi sur la fiscalité municipale ne prend pas... n'a pas à l'esprit ce
type d'entente là puis ce type d'infrastructure là mise en place par la Caisse de dépôt. Donc, la Loi sur la fiscalité
municipale, elle ne régit pas ce genre de situation là. Donc là, il faut voir
si on entre dans un cas ou dans un autre qui
est déjà prévu. Donc, l'idée de ça, c'est de se sortir de ces dispositions-là
puis d'aller prévoir expressément pour ces cas-là, par règlement aller
identifier l'infrastructure qui est exclue du rôle.
Le Président (M. Bernier) :
Merci, Me Girard. M. le député de Rousseau.
• (16 h 30) •
M. Marceau : Mais est-ce
que... O.K., merci. Est-ce qu'il est envisageable que des infrastructures
publiques construites en vertu de 88.10
soient portées au rôle? Je le pose autrement, là : Est-ce qu'il y a une
raison qui pourrait motiver qu'on
porte au rôle des infrastructures publiques? Y a-t-il quelque chose qui
pourrait... Enfin, y a-t-il une raison pour laquelle on pourrait...
C'est quoi, c'est la nature d'une infrastructure qui pourrait faire en sorte
que ce soit porté au rôle?
Le Président (M. Bernier) :
Me Girard.
M. Girard
(François) : Moi, je ne vois pas de raison, là, qui justifierait que
ça soit porté au rôle. Il est le seul...
M. Marceau :
Mais vous devez pouvoir vous... votre rédaction doit prévoir la possibilité que
ça soit porté au rôle malgré tout.
M. Girard
(François) : L'esprit derrière ce... C'est sûr qu'à terme la
disposition, théoriquement, pourrait mener à la portabilité au rôle d'une infrastructure, si le règlement n'est pas
adopté. Sauf qu'on comprend que la volonté, c'est que ces infrastructures-là ne soient pas portées au
rôle. Pour que ce soit identifié clairement lesquelles ne sont pas portées au
rôle, on a cru préférable de les identifier dans un règlement, pour que ça soit
clair quelle infrastructure, qu'elle soit décrite, qu'on dise le début,
la fin, bon, pour qu'on sache clairement de quoi on parle. Donc, le mieux pour
faire ça, c'est un règlement. Donc, c'est dans cette logique-là.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Rousseau.
M. Marceau : Ça va, merci.
Le Président (M. Bernier) :
Ça va? M. le député de Sanguinet, ça va? M. le député de Granby, ça va?
M.
Spénard : Vous
dites...
Le Président (M. Bernier) :
Oui, M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard :
Bien, je veux revenir, tout à l'heure, sur qu'est-ce que madame a dit. Moi, je
reviens au type de société encore,
parce que ça ne me rentre pas dans la tête, là. Le type de société, vous m'avez
dit qu'il serait... C'est la première
partie de la Loi des compagnies. Parce que c'est des sociétés qui vont
construire. Personne morale, ça va être une société dont la Caisse de dépôt va être actionnaire majoritaire,
mais qui vont construire. Donc, pour construire et pour profiter... Pour profiter du retour de taxes, ça
prend des numéros de compagnie. Ça prend des numéros pour être inscrit à
Revenu Québec puis à Revenu Canada, puis payer ses parts d'employeur, puis tout
ça. Parce que, là, ça va être les maîtres
d'oeuvre de la construction. Je reviens à ma question pour être sûr que je vais
être bien compris : Quelles sortes de compagnies que ça va être?
Je vais vous expliquer pourquoi je dis
ça. La raison est simple, c'est parce que monsieur, tantôt, a dit : Une
municipalité ne peut pas subventionner une corporation commerciale... une
compagnie commerciale. Sauf qu'une municipalité
peut subventionner une compagnie qui est sur la troisième partie de la Loi des
compagnies. Ça, ça se fait très bien.
Alors, moi, je veux savoir : Les sociétés dont CDPQ Infra va être actionnaire,
ça va être des sociétés incorporées en vertu de quelles lois des
compagnies?
M. Leitão :
Bien, écoutez, je ne suis pas...
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : ...je ne suis pas expert, mais l'entente prévoit que ce soit
un projet commercial qui ait un rendement commercial, donc il faut que ce soit profitable, il faut que ça génère
des profits. Donc, il faut que ce soit une compagnie incorporée.
Le Président (M.
Bernier) : M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : Mais la question de profits, ce n'est pas ça qui
fait le... C'est la question du capital-actions ou la question de corporation... L'Aéroports de
Montréal, c'est une corporation à but non lucratif privée, hein? Vous savez ça,
hein? Pas à but lucratif, là. Ce n'est pas
une compagnie, là, que n'importe qui peut acheter des actions dedans, là. L'AMT
de Montréal, ça fait des profits.
Ce
n'est pas une question de profits, l'incorporation d'une compagnie, c'est
une... Ce n'est pas ça. Moi, ma question, c'est... ma question... Parce que je veux savoir, moi : À un moment
donné, il manque de l'argent pour que la Caisse de dépôt embarque, parce que, selon les résultats
financiers... Puis on le voit dans Canada Line, ça, il y a eu 65 %
d'argent public d'investi directement
là-dedans. Ça peut être rentable, ça, je l'avoue. Mettons qu'il manque, je ne
sais pas, moi, 30 % d'argent
public là-dedans, est-ce que c'est le gouvernement qui va en mettre? Est-ce que
c'est les villes qui vont en profiter,
qui vont en mettre? C'est qui qui va mettre l'argent qui va manquer là-dedans?
Si c'est le gouvernement, c'est tout
le Québec qui paie. Si c'est les villes riveraines à qui ça va profiter, ça va
être eux autres qui vont payer. Mais moi, je veux savoir s'ils vont
avoir la possibilité. C'est ça que je veux savoir, moi.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre...
M.
Spénard :
Ça va revenir à qui, ça, cette affaire-là, à un moment donné?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Je vais peut-être laisser à Me Laberge de répondre un peu. Mais je dirais
ceci : S'il manque de l'argent, donc si
le projet n'est pas rentable, il n'y aura pas de projet. La caisse et le
gouvernement s'engagent à aller de l'avant
avec un tel projet s'il est rentable. Si, après analyse, après étude, en se
basant sur toutes les études, et tout ça, on arrive à la conclusion que, woups! il manque de l'argent, donc cette
entreprise-là n'est pas rentable, elle ne se fera pas.
Le Président (M.
Bernier) : Me Laberge.
Mme
Laberge (Anne-Marie) : Si vous me permettez, je pense qu'il est clair
que l'objectif de la caisse ici, c'est de
pouvoir avoir une activité commerciale. Alors, c'est de pouvoir créer une
filiale. Cette filiale-là devra avoir des activités commerciales. Et elle se fera soit, par exemple,
par la Loi sur les sociétés par actions au Québec, effectivement, soit...
Mais l'activité commerciale est ce qui
sous-entend tout ce qui est prévu ici, dans le projet de loi. Et je pense que
ça rejoint l'idée de mon collègue
ici. Ce n'est pas pour ne pas faire une activité commerciale, mais plutôt, au
contraire, nous permettre effectivement de construire et opérer une
activité commerciale d'infrastructure. Si ça vous rassure.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Monsieur...
M.
Spénard :
Mais, monsieur, je reviens à...
Le Président (M.
Bernier) : Oui, M. le député de Beauce-Nord.
M.
Spénard : Monsieur... Une dernière petite question au
ministre, parce que ça... Vous me dites que, si ce n'est pas... La caisse va analyser le dossier. Si ce
n'est pas rentable, ça ne se fera pas. Maintenant, on sait qu'on a une
urgence... en tout cas sur la rive nord,
rive sud, là, sur le pont Champlain, parce qu'il va se construire plus vite que
le Train de l'Ouest, j'ai
l'impression, là, mais, advenant que la caisse dit : Si on a une mise de
fonds directe, comme Canada Line, si on a une mise de fonds directe de 1 milliard de dollars en subvention
directe, on pourrait rentabiliser le projet, quelle va être la réponse du ministre? Est-ce que la réponse est déjà
décidée qu'on ne met pas une cent, c'est la Caisse de dépôt qui s'occupe de
tout? Puis, s'il n'y a pas de subvention
directe, que ça soit du fédéral, du provincial ou du municipal... il n'y a
aucune subvention directe?
Le Président (M. Bernier) :
M. le ministre.
M. Leitão : Il n'y a
aucune subvention directe du gouvernement provincial et des gouvernements
municipaux aussi. Ça a été clairement
établi que les gouvernements municipaux ne peuvent pas non plus accorder des
subventions. Le gouvernement fédéral pourrait participer au projet à
travers ses programmes d'infrastructure.
Pour
ce qui est du gouvernement provincial, donc notre gouvernement, c'est prévu dans l'entente que le gouvernement
provincial peut être un partenaire en
équité. Ce n'est pas une subvention annuelle à l'opération du train, mais on
serait partenaire. Donc, on aurait,
je ne sais pas, moi, 5 % ou
10 % de ce projet-là comme investissement en équité, mais pas comme
subvention annuelle.
M.
Spénard :
Pas comme subventionneur direct, uniquement comme partenaire.
M. Leitão :
Exact.
M.
Spénard :
O.K. Merci.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. Oui, M. le député de Sanguinet? Toujours sur
l'article 5.
M.
Therrien :
Oui, merci. Oui, oui. Merci, M. le Président. On vous avait expliqué, là, les
différences entre 4 puis 5 puis aussi
l'allure... la structure intelligente que ça avait, là. Si on inclut
l'article 5 dans le projet de loi, ça va être un automatisme, ça veut dire que... chaque projet
que la Caisse de dépôt et placement va nous sortir à travers a1, ça veut
dire que ça va être accepté d'emblée que ça
va être retiré du rôle. C'est ça? C'est ça, l'idée? Ça veut dire que, moi, si
je suis la Caisse de dépôt Infra, à
chaque fois que je vais sortir un projet, automatiquement, avec ces
articles-là, on va le sortir d'emblée du rôle?
Le Président (M.
Bernier) : Me Girard.
M. Girard
(François) : Non. Il faut qu'il y ait un règlement qui soit adopté par
le gouvernement.
M.
Therrien : O.K. D'où l'idée que le gouvernement, avant et
après, là, va avoir à donner son aval à ça. O.K. Donc, ce n'est pas un
automatisme.
Je
ne sais pas si je suis hors propos — vous me le direz, M. le ministre, là, sans
gêne, là — mais
c'est une question...
M. Leitão :
Vous êtes hors propos.
M.
Therrien :
Ça ne compte pas, ça ne compte pas quand c'est du tac au tac.
Le Président (M.
Bernier) : Non. C'est moi qui juge ces questions-là.
M.
Therrien : Non, c'est juste... C'est une question que je me
pose parce que, quand je parle à mes maires, on a souvent cette hantise-là, là, par rapport au zonage agricole. Est-ce
que c'est exclu... Est-ce qu'on peut passer dans ce qui est zoné agricole? Je ne sais pas si je suis
dans le même pattern, dans le même... Vu qu'on parle des municipalités,
là, qui ont des obligations à respecter,
est-ce que, si on arrive avec un projet, automatiquement il faut demander au
MAPAQ une exclusion ou ça va se faire par obligation, là?
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
• (16 h 40) •
M. Leitão :
Non, non, il n'y a rien d'automatique. Si jamais on voulait faire un train pour
aller à un certain endroit, qui devrait
passer par des terrains qui sont présentement zonés agricoles, bien, il
faudrait... Ce n'est pas du tout automatique. La caisse n'est pas
au-dessus des lois, il faudrait donc trouver une façon...
M.
Therrien :
Donc, quand...
M. Leitão :
...si c'est approprié de dézoner.
Le Président (M.
Bernier) : Allez-y, M. le député.
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Ça veut dire que, quand
on... L'idée, là... Moi, je trouve l'idée intéressante, de dire : Le gouvernement va offrir un projet
à évaluer à la caisse puis, à la fin, le gouvernement va évaluer si c'est
faisable ou non. Donc, quand on parle
de tout ça, là, bien, les coûts, évidemment, comment ça va coûter, ainsi de
suite, puis le zonage agricole, et
puis... puis tout ça va venir, finalement... en bout de ligne, être la décision
du gouvernement, qui va prendre en considération tous ces paramètres-là.
C'est ce que je comprends, là.
M.
Leitão : C'est ça. Et même d'autres... toutes les règles actuelles et
éventuellement, probablement aussi, un BAPE. Les règles
environnementales et autres choses doivent être respectées, aussi. Ça n'exclut
pas ces...
M.
Therrien : Et donc
c'est vraiment l'ensemble du gouvernement qui va être appelé à...
M. Leitão :
C'est ça.
M.
Therrien :
C'est le Conseil des ministres, autrement dit, là, qui va être appelé à donner
l'aval à la Caisse de dépôt et placement?
M.
Leitão : Oui, et puis, une fois que cet aval a été donné, par la
suite, une fois que le projet va commencer à se concrétiser, il faut qu'il passe à travers toutes les autres procédures
d'autorisation, environnementales ou autres, qui sont prévues présentement
dans le...
M.
Therrien : Est-ce
qu'il va y avoir, entre guillemets, un «fast track» ou il va être traité comme
les autres dossiers? Parce que ça peut être long, là.
M. Leitão : Non, il n'y a pas de
«fast track» qui est prévu, et c'est le processus habituel.
M.
Therrien : O.K.
Bon, ça va. Bien...
Le Président (M. Bernier) :
Ça va? Merci.
M.
Therrien : Moi, ça
va pour moi, merci. Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Bernier) :
Donc, ça va? Est-ce que l'article 5 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Bernier) :
Adopté. Me Laberge, vous m'avez mentionné que vous seriez prête à donner
réponse aux questions. La question était venue du...
Mme Laberge (Anne-Marie) : De
M. Marceau.
M.
Therrien : De M. le
député de Rousseau.
Le
Président (M. Bernier) : Le député de Rousseau. Est-ce
que vous préférez que le député
de Rousseau soit ici?
M.
Therrien : Bien, on
va le prendre en note, là, le recherchiste est là. Je suis intéressé aussi par
la réponse.
Mme Laberge (Anne-Marie) : Oui, je
vais simplement...
Le Président (M. Bernier) :
Me Laberge.
Mme
Laberge (Anne-Marie) :
Merci. Je voulais simplement vous indiquer qu'effectivement on a toute
l'équipe de conformité, à l'interne,
qui vérifie justement la conformité avec la Loi sur la Caisse, mais également
le Vérificateur général a la responsabilité
de vérifier la conformité justement des ratios qui sont prévus à la loi.
M.
Therrien : Ça va.
Mme Laberge (Anne-Marie) : Merci.
M.
Therrien : Merci.
On va le dire à notre collègue.
Le Président (M. Bernier) :
Merci, Me Laberge, de cette précision. M. le ministre, article 6.
M.
Leitão : M. le Président, article 6. Là, maintenant, nous tombons dans la Loi sur les infrastructures publiques. Bonjour. J'accueille maître...
M. Hudon (Alain) : Alain
Hudon.
M. Leitão : Hudon.
Le
Président (M. Bernier) : Me Hudon, bienvenue à la Commission
des finances publiques. Vous êtes un habitué, donc ça nous fait plaisir de vous...
M. Hudon (Alain) : Merci.
Bonjour, M. le Président. Bonjour.
Le Président (M. Bernier) :
Vous êtes de?
M. Hudon (Alain) :
Du Conseil du trésor.
Le
Président (M. Bernier) : Parfait. Conseil du trésor. Je le
savais, mais je ne voulais pas le dire, je voulais vous le faire dire.
Allez-y, M. le ministre.
M.
Leitão : Alors, article 6,
M. le Président : L'article 4 de la Loi sur les
infrastructures publiques (chapitre I-8.3) est modifié par l'ajout, à la fin, de la phrase suivante :
«Lorsqu'elle concerne la gestion des projets d'infrastructure publique d'un organisme, cette décision peut notamment
viser un seul projet et fixer les conditions particulières applicables à ce
projet.»
Alors, afin
de pouvoir réagir rapidement aux situations particulières
qui peuvent se présenter, l'article 4
de la Loi sur les infrastructures publiques (chapitre I-8.3) accorde au gouvernement le pouvoir de
soustraire un organisme public
de l'application des mesures contenues dans cette loi.
Selon le cas,
ce retrait peut être partiel en ne visant que certaines dispositions de la loi ou encore être total en visant l'ensemble
de ses dispositions. Telle que libellée, cette disposition ne peut pas s'appliquer pour modifier les règles applicables à l'égard
de la gestion d'un projet particulier
d'infrastructure d'un organisme. Ainsi, la décision du gouvernement de
soustraire un organisme d'une partie de la loi serait permanente pour le
futur à l'égard de tous les projets de l'organisme.
La
modification proposée par l'article 6 du projet de loi vise donc à
permettre de soustraire un organisme public de l'application des dispositions de la Loi sur les infrastructures
publiques relatives à la gestion de projets d'infrastructure publique pour un projet spécifique
d'infrastructure publique de cet organisme. Cette décision pourrait donc
écarter tout ou partie des règles de gestion à l'égard d'un seul projet.
Et voilà.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. Sur l'article 6, M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien : Merci,
M. le Président. D'abord, la Loi sur les infrastructures publiques, là, la
différence... en quelques mots, là, la
différence entre le gouvernement, ce qu'il a comme conditions, comme règles qui
entourent ses actions, et le privé,
là. Quand vous dites... ou les autres intervenants dans les
infrastructures, là. Quand vous dites : «Le pouvoir de soustraire un organisme public de l'application des mesures contenues dans cette loi», quel genre de différence on peut
noter entre ce que le gouvernement a le droit de faire et ce que la Caisse de dépôt... Advenant l'idée
qu'on n'a pas cette exception-là, là,
c'est quoi, les différences de traitement qu'on aurait entre le gouvernement et la Caisse de dépôt et
placement?
M. Leitão : Me Hudon...
M.
Therrien : En gros,
là. Puis quelques exemples.
Le Président (M. Bernier) :
Me Hudon.
M. Hudon
(Alain) : Donc, si on
reste dans le domaine des projets d'infrastructure, la différence essentielle qu'on a actuellement, c'est que tous les organismes publics, à
l'exception du ministère des
Transports, là, mais tous les autres
organismes publics doivent, lorsqu'ils ont
des projets majeurs en infrastructures, s'associer avec la SQI, et c'est la SQI qui
devient maître... gestionnaire du projet.
Alors, dans
le cas du ministère des Transports, c'est : le ministère des Transports garde
cette latitude-là d'être gestionnaire
du projet, mais il avait l'obligation, en vertu de la loi, de s'associer à la SQI pour
les projets... ses projets à lui. Donc, on a utilisé l'article... Dans le fond, la question est
intéressante, parce qu'on a utilisé
l'article 4 pour justement enlever
l'obligation que le ministère des Transports avait, en vertu de la loi, de
s'associer avec la SQI pour tous ses projets et on a limité ça à seulement certains projets, là, qui étaient déjà en
cours au moment où la loi a été adoptée. Donc, maintenant, aujourd'hui, tous les projets du ministère des Transports
n'ont pas à se faire en association avec la SQI, et c'est par le biais
de l'article 4 qu'on fait ça. Mais on le fait pour tous les projets,
présents et futurs, du ministère des Transports.
Maintenant,
l'amendement qui est proposé, c'est de pouvoir le faire, dépendant... projet
par projet, s'il est pertinent de le
faire. Donc, dans le contexte du présent projet de loi, bien là, on va enlever
un projet du ministère des Transports pour
le confier à la caisse. On va prendre une décision, par rapport à ce projet-là,
pour dire : Bien, écoute, pour ce projet-là, bien, les règles de gestion qui sont ici... parce
qu'il y a une directive qui a été prise... en tout cas, je ne veux pas entrer
dans les détails, mais ne s'appliqueront pas.
Le Président (M. Bernier) :
Merci. M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Mais il faut qu'il en soit ainsi. Écoutez, je veux dire, c'est un... O.K., si
on n'a pas ça, là, on a un problème évident, là. La Caisse de dépôt va
vraiment perdre son indépendance, là.
M. Hudon (Alain) : On ne veut
pas que la caisse soit... Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Bernier) :
Oui. Allez-y, M. le député... Hudon.
M. Hudon
(Alain) : On ne veut pas que la caisse soit assujettie, dans le
fond, aux règles de gestion qui sont dans la Loi sur les
infrastructures. Elle n'est pas un organisme visé par cette loi-là.
M.
Therrien : Oui, je comprends.
M. Hudon (Alain) :
Donc, il ne faut absolument pas que ça s'applique.
M.
Therrien :
O.K.
Le Président (M.
Bernier) : ...M. Hudon.
M.
Therrien :
...
Le Président (M.
Bernier) : Oui?
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Il y a des gens qui sont
venus nous voir, de l'Association des constructeurs — là, dites-moi
si je suis à côté de mes pompes, là — eux disaient que, quand on arrive avec des
projets, là, entre autres, comme le
SLR, là — je ne
sais pas combien ça coûterait, là, je n'ai pas... quoi, 3, 4 milliards,
j'imagine, le SLR? Bien, en tout cas,
peu importe — il est
possible qu'un consortium étranger soit appelé à aider la Caisse de dépôt dans
la construction, c'est possible. Dans
le cas du gouvernement, quand le gouvernement va donner... Si, mettons, c'est
le gouvernement qui donne le contrat
à un consortium étranger, le gouvernement peut obliger — dites-moi si je me trompe, là — le consortium à avoir un pourcentage
du travail qui serait effectué par des Québécois. Est-ce que je me trompe en
disant ça?
M.
Hudon (Alain) : Là, on est en dehors de la Loi sur les
infrastructures publiques. On est plutôt sur la patinoire de la Loi sur
les contrats des organismes publics.
M.
Therrien :
O.K., je suis hors d'ordre.
M.
Hudon (Alain) : Parce que la Loi sur les infrastructures
publiques ne s'occupe absolument pas, M. le Président, de ce qui est de l'octroi même des contrats puis des
règles qui s'appliquent dans l'octroi des contrats. C'est la Loi sur les
contrats des organismes publics qui va
s'appliquer dans ce cas-là, et cette loi-là est basée sur les accords
intergouvernementaux auxquels le
Québec est partie. Et, lorsque le projet en question, si on prend un projet qui
reste entre les mains du ministère des
Transports, est visé par ces accords-là, bien, toutes les entreprises qui sont
situées sur les territoires des accords de commerce ont le droit d'avoir voix au chapitre, participer aux contrats,
et, sauf dans des rares exceptions, dépendant des types de marchés. Mais
là c'est vraiment des exceptions particulières, et on n'a pas de marge de
manoeuvre pour dire qu'il va y avoir 80 % des entreprises du Québec,
20 % des entreprises étrangères, là.
M.
Therrien :
Mais il n'y a pas la...
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Therrien : Merci. Il n'y a pas la règle des marchés publics
à l'intérieur des ententes internationales? Des fois, là, il y a...
M. Hudon (Alain) :
Oui, oui.
M.
Therrien :
C'est ça, tu as le marché public, là.
• (16 h 50) •
M.
Hudon (Alain) : Dans chaque entente intergouvernementale, il y
a une section «marchés publics» et là c'est là qu'on va déterminer quels sont les marchés publics qui sont ouverts
ou pas aux entreprises situées dans ces territoires-là. Et là on peut, dans les exceptions à ces
accords-là, prévoir que, pour certains types de marchés, on peut peut-être même
les laisser au Canada ou encore au Québec,
que ça comprenne, là, tant de pourcentage de contenu québécois, si on prend les
métros, entre autres... pas les métros...
oui, le métro, les wagons de métro. Mais là c'est vraiment des exceptions
particulières, là.
Le Président (M.
Bernier) : Merci. M. le député.
M.
Therrien :
Est-ce que la Caisse de dépôt pourrait rentrer dans cette exception de marchés
publics? Non?
M. Hudon (Alain) :
Pour l'instant, la Caisse de dépôt n'est pas assujettie aux accords de
commerce.
M.
Therrien : Je m'excuse. Est-ce qu'on va le voir plus loin,
ça, M. le ministre, là, comment on va justement, entre guillemets... Si
on peut encadrer la façon qu'on donne des contrats, est-ce qu'on va le voir
plus... Je m'excuse...
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Ces questions-là sont dans l'entente entre le gouvernement et la Caisse de
dépôt.
M.
Therrien : Oui?
O.K., ça va. Quand on parle...
Le
Président (M. Bernier) : M. le député.
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Quand on parle, là,
«viser un seul projet», donc ça veut dire que c'est a1. J'aime beaucoup
le terme «a1», on doit faire spécialistes, dans le fond, là, c'est... C'est que
ce n'est pas... C'est à chaque a1 qu'on va
créer chaque programme... bien, pas programme, chaque projet, c'est là qu'on
va, un à la fois, sortir, si on veut, du cadre, là, des restrictions
liées à ce qu'on a dans la loi, et ça va être fait de façon isolée.
M. Hudon (Alain) :
...il va y avoir un décret du gouvernement à chaque fois.
M.
Therrien :
O.K. Et là j'entends déjà la réponse du ministre, mais je vais y aller quand
même : Est-ce que chaque a1 va obtenir son exemption? J'entends votre
réponse.
Le Président (M.
Bernier) : Me Hudon.
M. Hudon (Alain) :
Bien, pouvez-vous préciser votre question?
M.
Therrien :
Là, il ne sait plus quoi répondre. Je vous ai mis du stress un peu, là, hein?
M.
Hudon (Alain) : Non, non! Mais, je veux dire, ça demeure quand
même une décision du gouvernement, puis c'est le gouvernement qui décide
de prendre le décret ou pas. Moi, je ne suis pas le gouvernement.
M.
Therrien :
Non, mais c'est ce que je pensais qu'il allait répondre.
M. Leitão :
Alors, c'est ça, pour les infrastructures...
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M.
Leitão : Pour des projets d'infrastructure publique, oui. Pour
d'autres choses, la caisse n'est pas exemptée de quoi que ce soit. Mais,
pour les a1 — puisqu'on
aime bien ce nom-là...
M.
Therrien :
Oui, oui! Moi, j'aime ça, oui.
M. Leitão :
...oui — à
chacun, ça se fait...
M.
Therrien : Bien, ça revient un peu à ce qu'on disait tantôt.
Puis j'imaginais... je vous entendais répondre en disant : Bien, en bout de course, la Caisse
de dépôt, c'est le gouvernement qui va décider. À partir de ce projet a1,
c'est le gouvernement qui va décider
si cette exemption-là va s'appliquer, j'imagine. C'est à la fin que le
gouvernement va dire... C'est parce
que vous m'avez répondu ça. Vous avez dit : Bien, ça va dépendre du
gouvernement, c'est sa décision. Ça fait
que c'est le carrefour final. Quand le gouvernement va dire : Bien,
voici... Comme tout le reste qu'on a vu, c'est à vous, le gouvernement,
de prendre la décision si l'exemption va être apportée à ce projet-là, un à la
fois.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre.
M. Leitão :
Un projet à la fois, oui.
M.
Therrien :
Et donc on ne donne pas d'emblée... Tu sais, les exemptions à la maison mère,
qu'on va appeler Infra, c'est vraiment...
depuis le début, c'est comme ça que vous fonctionnez. C'est un projet à la fois
qui va être identifié, qui va être
évalué et qui sera évalué par la suite par le gouvernement, pour arriver à...
C'est ce que j'ai compris.
M. Leitão :
C'est ça, oui.
Le Président (M.
Bernier) : M. le ministre. Oui, c'est ça.
M. Leitão :
C'est ça.
M.
Therrien :
Ça va. Je ne sais pas si vous avez... Je peux continuer, mais avez-vous des
questions?
Le Président (M.
Bernier) : Ça va? M. le député de Granby...
M.
Bonnardel :
...
Le Président (M.
Bernier) : Pas de question.
M.
Therrien :
Bon. Quand vous dites, là, ici, là, dans le commentaire : «Selon le cas,
[le] retrait peut être partiel en ne visant que certaines dispositions
de la loi», comment on pourrait avoir un retrait partiel? Puis pourquoi? Puis est-ce que ça peut être
éliminé en bout de course? C'est-à-dire qu'on peut y aller... on peut
dire : On a un retrait partiel pour
x raisons, pourquoi, et ensuite dire : Est-ce que ce retrait partiel là
peut laisser la place à, si on veut, un go, suite à des changements ou suite à une évaluation...
réévaluation qui a été amenée à cause d'une modification proposée par la
caisse?
Le Président (M. Bernier) :
Me Hudon.
M. Hudon
(Alain) : Alors, deux précisions par rapport à votre question.
M. le Président, premièrement, l'article 4 s'applique déjà aujourd'hui, et, quand on parle de retrait partiel,
c'est de retrait partiel à une des obligations qu'on peut retrouver, dans la loi, concernant la gestion de
projet. Donc, l'exemple que je vous donnais tantôt, au niveau du ministère
des Transports, le ministère des Transports
est relevé, en matière de gestion de projet, de l'obligation de s'associer avec
la SQI pour ses projets. Donc, la loi
prévoit que, si on n'avait pas pris ce décret-là, bien, le ministère des
Transports devrait s'associer avec la SQI pour ses projets
d'infrastructure.
Donc, on a
pris une décision puis on a dit : Bien, écoute, c'est l'article 31 de
la loi qui prévoit que le ministère des
Transports doit s'associer à la SQI pour ses projets. Bien, nous, on... toi, le
ministère des Transports, on t'enlève cette obligation-là. Donc, quand
on parle de «retrait partiel», c'est ça qu'on signifie, ici.
Donc, on
n'enlève pas... On ne dit pas : L'ensemble de la Loi sur les
infrastructures ne s'applique plus au ministère des Transports. On dit
juste : Une des dispositions de la loi, pas...
M.
Therrien : ...
Le Président (M. Bernier) :
M. le député.
M.
Therrien : C'est
possible que la caisse, donc, on ait un retrait partiel.
M. Hudon
(Alain) : Pour la
caisse... La caisse n'est pas assujettie à la loi. Donc, la décision qui sera
prise concernant les projets qui
pourraient intéresser la caisse, cette décision-là va être prise en fonction de
l'organisme public qui est actuellement, on va dire, identifié au projet. Donc, dans le contexte qu'on parle,
ça serait le ministère des Transports qui serait visé par le décret.
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M. Hudon
(Alain) : Mais le
décret n'exemptera pas la caisse de faire telle disposition en vertu de la Loi
sur les infrastructures publiques, puisqu'il n'a aucune obligation... la
caisse n'a aucune obligation, en vertu de cette loi-là actuellement... elle
n'est pas un organisme public au sens de cette loi-là.
M.
Therrien : Comme par
exemple...
Le Président (M. Bernier) :
Merci.
M.
Therrien : Merci,
M. le Président. Par exemple le SLR, pouvez-vous me donner un exemple de ce qui pourrait être
considéré comme un motif pour un retrait partiel, si, mettons, on décide de
construire le SLR?
M. Hudon
(Alain) : Bien, dans
le cas de ce qui va arriver pour un projet de la caisse, on va enlever la
totalité de l'application de la loi, parce qu'on veut que la caisse puisse, comme aujourd'hui, ne pas être...
elle n'est pas soumise aux dispositions de la loi, elle ne le sera pas
non plus.
M.
Therrien : O.K. Mais je m'excuse, là, mais, quand vous
dites : Ce retrait va être partiel, en disant que certaines dispositions... pouvez-vous me donner un exemple
concret d'une situation, comme le SLR... Non, je ne comprends pas. Honnêtement,
je ne...
M. Hudon (Alain) : À l'égard
des projets de la caisse...
M.
Therrien : Je suis
désolé, là.
M. Hudon
(Alain) : ...ce n'est
pas un bon exemple, parce que la caisse, elle, ne veut pas être assujettie à l'ensemble des dispositions de la loi. Elle n'est pas assujettie actuellement, donc on ne veut pas que les projets qu'elle va aller chercher entre les mains d'un organisme public continuent
d'être assujettis à cette loi-là. Donc, pour elle, un retrait partiel, ça...
J'ai beaucoup de difficultés à imaginer à quoi ça pourrait ressembler, je ne
peux pas vous donner d'exemple.
M.
Therrien : Bien,
moi, je vous posais cette question-là parce que c'est écrit dans les
commentaires.
M. Hudon (Alain) : Oui, mais
c'est parce que...
M.
Therrien : Bien
non...
M. Hudon (Alain) : C'est une très bonne question,
mais ce que je veux... C'est correct, il
n'y a pas de problème.
M.
Therrien :
...poser cette question-là. Sinon, honnêtement, là...
M. Hudon (Alain) :
Oui, c'est vrai, c'est parce qu'il ne faut quand même pas oublier...
M.
Therrien :
C'est parce que je vois ça... Allez-y. Excusez-moi, je vous coupe la parole.
M.
Hudon (Alain) : Il n'y a
pas de problème. Simplement, il ne
faut pas oublier que l'article 4
s'applique à une panoplie d'autres organismes. Et, dans le fond, on a
expliqué c'est quoi, l'article 4, qu'est-ce qu'elle fait aujourd'hui. Il faut
expliquer, par la suite, qu'est-ce
qu'on fait comme changements. Et,
dans ce qu'elle fait aujourd'hui, bien, il
y a le retrait partiel et il y
a le retrait total.
Le
Président (M. Bernier) : C'est important, M. Hudon, ce que vous mentionnez parce que
tout ça est enregistré dans nos galées et donne des explications sur
l'application et sur la définition des articles. M. le député de Sanguinet.
M.
Therrien :
Ça fonctionne par décret ou par règlement?
M. Hudon (Alain) :
Décret.
M.
Therrien : C'est
par décret? O.K. O.K. Puis, quand vous dites, à la fin — je vais avoir terminé après ça, là :
Cette décision... À la fin complètement, M.
le ministre, là, dans votre commentaire, là, bon, vous dites... bon, je ne
lirai pas au complet, mais «cette
décision pourrait donc écarter tout ou partie des règles de gestion à l'égard
d'un seul projet».
Le Président (M.
Bernier) : Me Hudon.
M.
Hudon (Alain) : M. le Président, l'exception qu'on demande,
là... à l'égard de laquelle on demande l'introduction ici, ça ne vise qu'en matière de gestion de
projet. Donc, dans la Loi sur les infrastructures, il y a d'autres matières que
la gestion de projet, mais, quand on
est en matière de gestion de projet, bien là, on se donne la possibilité
d'écarter, pour un projet à la fois,
soit l'ensemble des règles de gestion, comme probablement ce qu'on va faire si
un projet est donné à la caisse, ou
certaines règles de gestion à l'égard d'un organisme public qui existe
aujourd'hui, qui a des projets aujourd'hui. Puis là je vous donne le même exemple que je vous ai donné tout à
l'heure : le fait qu'on ait dispensé le ministère des Transports de
s'associer avec la SQI pour ses projets, c'est un retrait partiel, en matière
de gestion de projet, pour le ministère des Transports.
M.
Therrien : Je comprends. O.K., ça, c'est un bel exemple de
ce que vous avez dit tantôt, «partiel». Le MTQ a cette prérogative-là
dans... O.K., là, je...
M. Hudon (Alain) :
Il y a un décret du... Pardon! Il y a eu le décret du gouvernement à cet
effet-là.
M.
Therrien : Bon, j'ai compris. Et tout ça, là... Parce que,
là, il y a plusieurs étapes. Parce que, pour la première fois, la Caisse de dépôt va être un partenaire
majoritaire, c'est-à-dire qu'il va faire la construction, il va gérer la
construction, mais aussi l'opération de ce rail-là, la gestion.
Alors,
quand on parle de la Loi sur les infrastructures publiques, est-ce que ça
couvre seulement la construction, ça
couvre la gestion, ça couvre l'opération de cette ligne-là? Qu'est-ce que ça va
couvrir, en gros, là? Est-ce que toutes les étapes qui vont être franchies dans la construction de a1 vont être
incluses dans cette loi-là ou c'est seulement une partie?
Le Président (M.
Bernier) : Me Hudon.
M.
Hudon (Alain) : Donc,
je vous ai parlé en général pour un projet en infrastructures, quel qu'il
soit. Les règles de gestion qui sont
prévues dans la loi commencent au
moment où on pense avoir un projet et
se terminent au moment où le
projet est complété.
M.
Therrien :
La construction.
• (17 heures) •
M.
Hudon (Alain) : Donc,
la construction est complétée. Donc, au
niveau de l'exploitation de l'infrastructure, la loi n'a pas de mesure de
gestion au niveau de l'infrastructure, à l'exception d'une certaine disposition, ce qu'on appelle au niveau du maintien d'actif. Donc, on doit assurer
un suivi de l'état des infrastructures.
Le Président (M.
Bernier) : O.K. Est-ce que vous avez d'autres questions sur l'article 6,
M. le député?
M.
Therrien : Bien,
j'en aurais d'autres, mais là il est quoi, il est... je pense
qu'il est l'heure de disposer. Bien, je vais continuer...
Le Président (M. Bernier) :
Aux prochaines...
M.
Therrien :
C'est mardi, mardi matin...
Le
Président (M. Bernier) : Donc, compte tenu de l'heure, j'ajourne les travaux à demain matin,
10 heures, alors que nous aurons une interpellation du député de Granby
au ministre des Finances.
Alors,
j'ajourne les travaux. Merci à tous ceux qui ont collaboré à notre travail de
cet après-midi : aux députés et
au personnel de l'Assemblée
nationale, aux gens qui nous
accompagnent, les recherchistes, les gens des ministères.
Donc, j'ajourne les travaux immédiatement.
(Fin de la séance à 17 h 1)