Journal des débats (Hansard) of the Committee on Labour and the Economy
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, May 31, 2023
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Vol. 47 N° 18
Clause-by-clause consideration of Bill 25, an Act to fight illegal tourist accommodation
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Intervenants par tranches d'heure
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D'Amours, Sylvie
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Proulx, Caroline
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Lakhoyan Olivier, Sona
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D'Amours, Sylvie
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Grandmont, Etienne
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Martel, Donald
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Proulx, Caroline
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Lakhoyan Olivier, Sona
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Boivin Roy, Karine
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Dufour, Pierre
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Tremblay, François
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Caron, Vincent
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Rotiroti, Filomena
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Proulx, Caroline
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D'Amours, Sylvie
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Lakhoyan Olivier, Sona
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Grandmont, Etienne
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Rotiroti, Filomena
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D'Amours, Sylvie
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Grandmont, Etienne
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Proulx, Caroline
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D'Amours, Sylvie
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Grandmont, Etienne
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Proulx, Caroline
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Boivin Roy, Karine
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Dufour, Pierre
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Tremblay, François
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Martel, Donald
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Caron, Vincent
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Lakhoyan Olivier, Sona
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Proulx, Caroline
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D'Amours, Sylvie
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Lakhoyan Olivier, Sona
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Grandmont, Etienne
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Grandmont, Etienne
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D'Amours, Sylvie
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Proulx, Caroline
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Lakhoyan Olivier, Sona
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Boivin Roy, Karine
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Dufour, Pierre
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Tremblay, François
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Martel, Donald
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Caron, Vincent
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Proulx, Sébastien
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Lakhoyan Olivier, Sona
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D'Amours, Sylvie
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Proulx, Caroline
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Grandmont, Etienne
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D'Amours, Sylvie
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Proulx, Caroline
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Lakhoyan Olivier, Sona
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Grandmont, Etienne
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Dufour, Pierre
11 h (version révisée)
(Onze heures vingt-sept minutes)
La Présidente (Mme D'Amours) : Bonjour,
tout le monde. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin d'entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 25, Loi visant à
lutter contre l'hébergement touristique illégal.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Boutin (Jean-Talon) est remplacée par M. Caron (Portneuf);
Mme Cadet (Bourassa-Sauvé) est remplacée par Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger);
et M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve) est remplacé par M. Grandmont (Taschereau).
Mémoires déposés
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Avant de débuter les remarques
préliminaires, je dépose les mémoires reçus depuis la fin des auditions, soit
ceux de WeChalet et de la Fédération des chambres de commerce du Québec.
Remarques préliminaires
Nous débutons avec les remarques
préliminaires, et j'invite donc Mme la ministre du Tourisme, et vous disposez
de 20 minutes. Donc, allez-y, ma chère, votre... la parole est à vous.
Mme Caroline Proulx
Mme Proulx : Merci, Mme
la Présidente, plaisir de vous retrouver.
D'abord et avant tout, saluer les
collègues : Anjou—Louis-Riel, qui est présente avec moi aujourd'hui,
Abitibi-Est, Dubuc, Portneuf, Nicolet-Bécancour, qui sont en commission aujourd'hui,
merci de votre présence. Les équipes du ministère : Audrey Murray, ma
sous-ministre; Marie-Ève Bédard, sous-ministre adjointe; Me Hudon,
plaisir de vous retrouver, Me Hudon; Mme Brisson Duchesne, qui est la
directrice de l'innovation politique au ministère; Kevin Dufresne, qui est
conseiller à l'innovation politique du ministère. Les super équipes de Revenu
Québec qui sont de retour en commission parlementaire, heureuse de vous
retrouver, évidemment, les collègues du cabinet.
Mme la Présidente, je ne prendrai pas 20 minutes
pour revenir, là, sur les raisons pour lesquelles on s'amène en commission
parlementaire pour revoir la loi et s'assurer que — la Loi sur l'hébergement
touristique — le projet de loi n° 25 soit adopté le plus
rapidement possible. On le sait, Mme la Présidente, demain, c'est le 1er juin,
début des activités entourant l'été touristique au Québec, et, comme à la
lumière des observations et des analyses fines qui ont été faites par les
équipes du ministère et du cabinet, Mme la Présidente, il est plus que temps
que les modifications réglementaires, en fait que ce projet de loi là, carrément,
puisse être adopté le plus rapidement possible avec la pleine et entière
collaboration des oppositions, à l'aube, donc, de cette nouvelle saison
touristique qui, je tiens à le rappeler, Mme la Présidente revêt un caractère
très particulier.
Cette année, c'est réellement la première
année sans mesures restrictives liées à la pandémie, où on pourra enfin vivre
un vrai été touristique, au Québec. Non pas que les précédents n'ont pas été
des vrais, mais il y avait des conditions particulières dans laquelle... dans
lesquelles, je devrais dire, tant les touristes que les entreprises devaient se
soumettre et qu'ils ont fait de formidable façon. Maintenant, c'est l'an 1,
c'est le début d'un temps nouveau, comme le chantait si bien... Alors, j'espère
qu'on puisse adopter cette loi-là le plus rapidement possible, Mme la
Présidente. Merci.
• (11 h 30) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la ministre.
J'invite maintenant la porte-parole de l'opposition
officielle et députée de Chomedey à faire ses remarques préliminaires pour une
durée de 20 minutes, vous aussi. La parole est à vous.
Mme Sona Lakhoyan Olivier
Mme Lakhoyan Olivier : Bonjour,
Mme la Présidente. Bonjour, Mme la ministre, l'équipe des chers députés
collègues. J'aimerais remercier de... la présence de ma collègue députée de Jeanne-Mance—Viger,
notre recherchiste, Marc Dupont, et l'équipe, les députés des autres
oppositions.
Je suis très heureuse d'être parmi vous
pour le début de l'étude détaillée du projet de loi n° 25. C'est la
première fois que je suis ça, donc, à titre de porte-parole de l'opposition
officielle en matière de tourisme, donc je suis très contente. Je m'attends à
une belle collaboration, définitivement, avec tout le monde afin qu'on puisse
finir ce projet le plus rapidement possible pour le début de l'été. Nous allons
<collaborer, c'est sûr...
>
11 h 30 (version révisée)
<19295
Mme Lakhoyan
Olivier :
...finir ce projet le plus rapidement possible, pour
le début de l'été. Nous allons >collaborer, c'est sûr, de notre part,
afin de répondre à la demande de l'industrie touristique, qui voulait une
adoption avant la fin de la session parlementaire. Donc, nous avons très hâte
de débuter cette étude détaillée. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci beaucoup, Mme la députée.
Maintenant, j'invite le porte-parole du
deuxième groupe d'opposition, le député de Taschereau, à faire ses remarques
préliminaires pour une durée de 20 minutes maximum.
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont : Je ne
ferai pas 20 minutes, Mme la Présidente, mais merci. Salutations à vous,
salutations à la ministre, salutations aux collègues aussi et à tous les
employés qui nous accompagnent, que ce soit en haut de la petite tour pour le
son, les pages et les gens qui travaillent aussi, évidemment, à nous aider à
rédiger un projet de loi qui soit le plus précis possible, le plus efficace
possible. Je commence à... ce n'est pas ma première commission, mais je me
rends compte, finalement, que c'est très intéressant d'avoir ce monde-là en
arrière pour nous aider à rédiger les bonnes formulations, des fois un mot peut
faire toute la différence. Donc, j'apprécie vraiment votre rigueur, donc, je
vous en remercie.
Vous le savez, puis on l'a dit à plusieurs
reprises, c'est une réforme que nous attendions depuis au moins un bon un an et
demi, deux ans. On espérait effectivement qu'on puisse travailler à
responsabiliser les plateformes. Donc, on était très contents de voir que le
projet de loi, comme on l'a dit depuis le début, répondait à plusieurs des
éléments qu'on demandait, là, c'est-à-dire être capable de faire cesser les
pratiques coquines, pour reprendre le terme que nous avons utilisé auparavant,
donc s'assurer qu'il n'y ait plus de coquins qui puisse agir de manière
illégale, en fait, là, sur ces plateformes, il y en a plusieurs aussi.
On salue aussi la flexibilité, la façon
dont le projet de loi est monté, notamment sur les amendes qui sont mises de l'avant,
qui sont très importantes — on espère que ça sera dissuasif — mais
aussi toute la flexibilité qu'on se donne pour les prochaines années de pouvoir
faire évoluer par règlement le projet de loi. Je pense que ça, c'est quelque
chose... c'est une belle attention qu'on a vraiment appréciée, le fait qu'on
est conscient que c'est une industrie qui est en constante évolution, et ça va
vite, ces compagnies-là ont des moyens technologiques, techniques et légaux,
aussi, qui sont immenses. Donc, si on est capable de se donner de la
flexibilité dans le temps, si on se donne la flexibilité aussi, ou l'opportunité
de faire des bilans de manière régulière, si on se donne les outils pour faire
les bons suivis et se faire accompagner aussi par les chercheurs... je me
souviens, là, de Mme St-Hilaire et de... M. Wachsmuth, qui étaient...
oui, c'est ça, excusez-moi, qui étaient là pour offrir leur aide en soutien,
dans le fond, pour comprendre l'évolution de cette industrie-là. Je pense que,
là, on a entre les mains quelque chose qui nous permet d'avoir un bon regard
périodique, en continu et de manière périodique sur l'industrie, comment elle
évolue et comment on doit, par le fait même, faire évoluer nos lois pour qu'elles
répondent aux objectifs qu'on s'est fixés au début, donc, ça, vraiment, j'apprécie.
Et c'est pour ça aussi que, je le dis puis
je le répète encore, nous allons agir de manière collaborative. On veut que ce
soit... tu sais, que ce soit adopté avant la saison touristique. On ne laissera
pas passer une saison, évidemment, touristique sans avoir ce nouveau projet de
loi là... bien, la loi en application, qui, nous pensons, pourrait avoir des
effets très bénéfiques sur ce pan de l'économie qui est de plus en plus grand.
Donc, nous visons une adoption, évidemment, rapide non seulement parce qu'on
veut le faire dans la saison touristique, mais aussi parce qu'on souhaitait
cette réforme-là, donc soyez assurés de notre collaboration.
Évidemment, on a été très déçus de ne pas
voir présent Airbnb. On en reparlera aussi, évidemment. Ça nous inquiète. Ça
nous inquiète à plusieurs égards, d'abord parce que c'est la plus grosse
industrie, la plus grosse compagnie qui agit dans ce secteur d'activité là. Je
n'ai pas les parts de marché, ce serait peut-être intéressant, éventuellement,
qu'on regarde ça, je ne sais pas si vous avez... si, de votre côté, vous avez
ces informations-là, mais c'est une grande entreprise, capitalisation de 64 milliards de
dollars, donc elle a beaucoup de moyens. Et ce n'est pas pour rien qu'on
parle... quand on parle de cette industrie-là, on parle... on la nomme par le
nom de la plus grosse entreprise, celle qui a débuté le bal aussi, Airbnb.
Donc, on fera des démarches, là, pour essayer de les entendre. On verra s'ils
répondront, mais, en tout cas, ça, c'est très décevant puis c'est inquiétant
aussi, considérant le peu de collaboration que cette compagnie-là a offert
avec... bien, lors des auditions, notamment, avec la ministre, dans le cadre de
la rédaction de ce... de l'adoption de ce projet de loi là, c'est inquiétant. Moi,
ça m'inquiète, en tout cas, parce que j'ai l'impression que ces compagnies-là,
ces nouvelles compagnies là se sentent peut-être un peu, des fois, au-dessus
des lois, des compagnies internationales. Elles sont... comme je l'ai dit,
elles sont bien outillées d'un point de vue légal et elles sont capables de
saisir toutes les petites failles pour être capables d'échapper, finalement,
aux lois qui sont votées un peu partout. Mais très content qu'ici, au Québec,
encore une fois, selon les mots que nous avons entendus pendant les
auditions... s'apprête à avoir le projet de loi qui sera le plus... un des plus
novateurs, disons, dans le monde. Ça, je trouve ça <super intéressant...
M. Grandmont :
...pendant
les auditions... s'apprête à avoir le projet de loi qui sera le plus... un des
plus novateurs, disons, dans le monde. Ça, je trouve ça >super intéressant
et je pense qu'il y a de quoi être fier qu'au Québec... j'espère que la
ministre pourra le souligner elle-même, si... tu sais, on aura un des systèmes,
probablement, les plus innovants dans le monde pour être capable de forcer
Airbnb et les autres compagnies à s'assujettir aux lois, donc, c'est ça.
Évidemment, il y a un point sur lequel on
pense qu'il y aurait du chemin à faire, puis, encore une fois, comme je le
disais tout à l'heure, pendant la période de questions, loin de moi l'idée de
ralentir les travaux de la commission, mais j'aimerais qu'on puisse quand même
discuter de la question des évictions. Je comprends que ce n'est pas directement
touché, on verra si on est capables de faire une proposition qui serait
acceptable aux yeux du gouvernement, mais, pour nous, c'est un des morceaux qui
reste quand même assez... une zone d'ombre, en fait, je vais le nommer comme
ça, une zone d'ombre sur laquelle on pourrait agir. C'est important, très bon
pour ce qui touche l'hébergement illégal, l'hébergement touristique illégal,
mais tout ce qui touche les zones dans lesquelles c'est permis et pour
lesquelles des propriétaires vont changer l'affectation pour faire de la
location touristique via des plateformes, bien, l'éviction est permise. Puis,
comme je l'ai mentionné hier, sur le principe du 25, il y a des gens qui se
sont rendus jusqu'au Tribunal administratif du logement, et malheureusement ils
ont perdu parce que la loi prévoit que c'est légal de faire ce genre
d'éviction.
Donc, on reviendra. Je le dis encore,
notre objectif n'est pas de ralentir l'adoption du p.l., on veut que ça soit
adopté avant l'été, avant la saison estivale, mais on veut quand même tester
cette idée-là avec le gouvernement parce qu'on pense que, si c'est possible de
le faire, bien... qu'on ne laisse pas aussi passer, encore une fois, une autre
saison estivale avant d'avoir une prochaine opportunité de travailler sur cet
enjeu-là, qui nous apparaît essentiel. Pour nous, il n'est pas logique de dire
qu'on évince des gens de leurs logements, aussi légal cela fusse-t-il, parce
qu'on veut loger des gens à gros prix qui viennent de l'étranger de manière touristique.
Il y a quelque chose qui est inconcevable, pour nous, dans une crise du
logement que nous allons vivre de façon très accrue, probablement la pire crise
du logement que nous vivrons depuis les 20 dernières années.
Donc, voilà, ça fait pas mal le tour de
mes remarques préliminaires, Mme la Présidente. J'ai très hâte de me
mettre à travailler là-dessus. C'est un bon projet de loi, on veut qu'il soit
adopté rapidement et on veut qu'il soit le plus complet possible. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député de Taschereau.
Y a-t-il des membres de la commission qui
souhaiteraient faire des remarques préliminaires? Remarques préliminaires, M.
le député de Nicolet?
Des voix : ...
M. Donald Martel
M. Martel : Bien, je me
préparais pour un petit peu plus tard, mais maintenant que vous m'avez donné la
parole...
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
je vous rassure que la ministre peut bien vous conseiller, mais c'est moi qui
vous donne la parole. Donc, M. le député de Nicolet-Bécancour, la parole est à
vous, si vous le souhaitez.
M. Martel : Merci. C'est
gentil.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Ça me fait plaisir.
M. Martel : C'est très
gentil. Bien, écoutez, je suis très content d'être là, d'autant plus que
j'étais là quand on a adopté la première loi Airbnb, puis c'est votre collègue Dominique
Vien, si ma mémoire est bonne, qui avait présenté ça, puis, tu sais... puis je
pense que c'est bon de se remettre dans le contexte, parce que la location à
courte durée, c'est quand même un phénomène qui est relativement récent. Puis,
quand on discutait de ça en caucus, puis j'imagine que les autres formations
politiques avaient ce même genre de discussion là, on essayait d'évaluer est-ce
que c'est bon, est-ce que ce n'est pas bon. Puis moi, je voyais des choses
quand même beaucoup... très positives par rapport à ça, notamment de permettre
à des gens de gagner un petit peu de sous en louant son appartement ou sa
maison quand il n'est pas présent. Mais évidemment on partait vraiment d'une
page blanche, et il y avait beaucoup de collaboration. Puis je me rappelle du
sous-ministre, à l'époque... Donc, ça a été une belle expérience, mais là... J'aimerais
ça savoir la date qu'on avait adopté ça, mais admettons que c'est 2015‑2016, le
temps a évolué, on s'est raffiné par rapport à ça. Il y a eu, par notre
gouvernement, par le ministre, un dépôt de projet de loi, une adoption de loi,
la dernière législature, où on a responsabilisé un peu les municipalités, puis
maintenant, bien, ça dépasse encore un peu, on vient raffiner encore nos
mesures.
Donc, moi, je souligne le travail de la
ministre. J'ai entendu toutes les remarques positives que les partis d'opposition
ont faites, je pense qu'on est tous conscients que la saison estivale est à nos
portes. La ministre a mentionné, tantôt, que... Dieu sait qu'ils l'ont eu dur,
les dernières années, notamment à cause des mesures sanitaires. On est débarqués
de cette dynamique-là, donc souhaitons que les <travaux...
M. Martel :
...à
cause des mesures sanitaires. On est débarqué de cette dynamique-là, donc
souhaitons que les >travaux avancent rondement et qu'on puisse adopter
le projet de loi le plus rapidement possible.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député.
Nous en sommes... Est-ce qu'il y a
d'autres membres qui voudraient faire des remarques préliminaires? Merci.
Donc, nous en sommes aux motions
préliminaires, et la motion... j'ai reçu une motion préliminaire, donc, qu'on
va mettre à l'écran tout de suite, qui va être sur Greffier. La motion
préliminaire est déposée par le député de Taschereau. Alors, aussitôt que c'est
sur écran, M. le député, j'aimerais que vous en fassiez la lecture, s'il vous
plaît.
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Il peut en faire la lecture avant que ce soit sur l'écran. Allez-y, puis on va
pouvoir le mettre à la suite de votre lecture. Allez-y, M. le député.
Motion proposant
d'entendre Airbnb
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont : Parfait.
Merci, Mme la Présidente.
Donc, oui, donc ma motion préliminaire, je
l'ai un peu annoncée tantôt dans mes remarques préliminaires, là, elle va comme
suit, c'est :
«Qu'en vertu de l'article 244 de nos
règles de procédure, la Commission de l'économie et du travail tienne, à un
moment jugé opportun par la commission, des consultations particulières et qu'à
cette fin, elle entende [l'organisation suivante :] Airbnb.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
M. Grandmont : Oui,
bien, je vais y aller d'explications, Mme la Présidente.
J'en ai parlé tout à l'heure, par deux
fois, déjà, nous avons demandé à Airbnb de venir discuter dans le cadre de la
présente commission pour l'adoption du projet de loi n° 25,
qui vise à lutter contre l'hébergement touristique illégal. Il nous semble très
évident que cette compagnie, qui est la plus importante, là, en termes de... au
niveau des plateformes qui déploient des services en ligne, là, pour
l'hébergement touristique, c'est la plus importante, elle doit être entendue, et
par deux fois nous avons demandé à l'entendre, nous avons demandé à ce qu'on
puisse discuter avec elle de sa perception du projet de loi, qu'elle puisse
répondre à nos questions, qu'elle puisse nous en poser aussi, par ailleurs,
hein, c'est une question... Quand on écrit un projet de loi, force est de
constater qu'on essaie de coconstruire quelque chose, là. Évidemment, on a
chacun nos agendas, mais le choc des idées, des fois, peut faire émerger quand
même des... peut mettre la lumière sur des zones d'ombre qu'on n'a pas vues, donc
c'est toujours intéressant d'entendre ces différents acteurs là intervenir dans
le cadre de la rédaction d'un projet de loi.
C'est la plus grosse compagnie, elle agit
un peu partout sur la planète. Je l'ai dit tout à l'heure, elle est très bien
outillée, de manière technique, de manière légale, pour être capable de
contourner les lois. On le sait, que ce n'est pas un joueur avec lequel il est
facile de collaborer. J'avais bon espoir que, pendant cette commission-là,
considérant l'enjeu, considérant le fait qu'elle serait la première touchée,
aussi, par les mesures qui sont mises en place par cet excellent projet de loi
là, on pourrait s'attendre à ce qu'elle soit présente, mais non,
malheureusement, deux fois, deux demandes, et les deux fois, c'est des refus.
La première fois, je pense qu'il n'y avait pas de raison particulière qui était
invoquée. La deuxième fois, on a argué, du côté de la compagnie, d'Airbnb,
qu'on n'avait pas le temps. Je pense que ça ne cadrait pas dans leur horaire, ce
n'était pas très, très clair, là. Et c'est pour ça que, la motion préliminaire,
on la propose comme suit, en fait, «à un moment jugé opportun par la
commission», on veut se donner la flexibilité d'aller chercher un moment qui
conviendra, elle ne pourra pas se défiler sur une question d'horaire. C'est un
peu l'objectif qu'on poursuit avec ce libellé-là.
Donc, c'est, évidemment, la compagnie la
plus représentative, la plus importante. C'est beaucoup elle qui mène le bal,
aussi, sur les enjeux qui touchent cette industrie naissante là. Je dis «naissante»,
mais en même temps ça fait longtemps que c'est né, mais disons que c'est en
croissance très, très rapide, là, dans les dernières années. Je l'ai dit
tantôt, mais je le répète parce que c'est très important, on s'attend à ce
qu'une compagnie qui sera touchée par un projet de loi, par une loi qui sera
adoptée, bien, se soumette à la loi, puis, dans ce sens-là, ça prend une
certaine collaboration, c'est-à-dire qu'on va accepter de suivre les lois.
C'est une forme d'assujettissement, je ne sais pas comment le dire, ça va plus
loin que la collaboration, mais, si la collaboration n'est même pas possible au
moment d'écrire une loi, qu'est-ce qui nous dit que cette compagnie-là va
suivre la loi... ou va utiliser toutes sortes de stratagèmes pour essayer de
contourner ce qu'on aura écrit comme projet de loi ici, en cette commission?
Moi, ça m'inquiète un petit peu. Honnêtement, j'ai l'impression qu'Airbnb fait
preuve de peu d'estime pour le travail qui est effectué ici, et qu'on risque de
se retrouver avec un joueur qui ne sera pas, encore une fois, un bon citoyen
corporatif <dans les prochaines années, et qu'on devra...
M. Grandmont :
...risque
de se retrouver avec un joueur qui ne sera pas, encore une fois, un bon citoyen
corporatif >dans les prochaines années, et qu'on devra se retrouver
encore, au gouvernement, à adapter le règlement, peut-être même à réécrire une
partie du projet de loi pour s'assurer qu'Airbnb, encore une fois, suivent les
règles du jeu telles qu'on les a écrites ici, au Québec.
Puis ce n'est pas anormal, je me souviens
qu'Airbnb, puis c'est la ministre qui en parlait, qui disait... la ministre
avait dit... elle avait lu une réaction d'Airbnb qui disait : Ça va
ajouter... cette job-là devrait être faite, en fait, par les fonctionnaires de l'État.
Moi, quand j'ai entendu ça, je me suis dit : Mais quel culot de se défiler
de ses propres responsabilités! Moi, j'ai entendu quelque chose d'autre aussi
en commission, c'était quelqu'un qui disait : Est-ce qu'on... comment on
réagirait si Amazon, qui est un autre joueur qui a un chiffre d'affaires
important... qu'est-ce qu'on dirait si Amazon vendait des produits qui sont
illicites sur son site Internet? On dirait : Ça n'a pas de bon sens, Amazon
ne suit pas les règles, ne suit pas les lois ici, au Québec, en vigueur. Puis
on demande de faire ça, on demande à Airbnb de se conformer, de suivre les lois
du Québec, et elle dit que ce n'est pas à elle de le faire, c'est aux
fonctionnaires de l'État de le faire. Il y a quelque chose qui ne fonctionne
pas, fondamentalement.
Donc moi, j'ai très, très peur qu'Airbnb
continue d'être un mauvais citoyen corporatif, et donc c'est pour cela qu'on
demande, à travers cette motion préliminaire là, qu'on puisse entendre Airbnb
pour... Ce n'est pas un procès, mais qu'on puisse l'entendre puis qu'elle
puisse démontrer... c'est ce que je veux, c'est ce que j'espère, c'est qu'elle
puisse démontrer sa bonne foi au regard du législateur et l'esprit de
collaboration dans lequel elle veut s'inscrire dans les prochaines années, si
c'est possible, bien entendu — je vois la moue de la ministre — mais
encore faut-il l'essayer. Moi, je suis prêt à donner la chance au coureur, mais
demandons à Airbnb de se présenter et de discuter avec nous en signe de
collaboration, autrement je vais avoir beaucoup de difficulté à les croire sur
parole. Ça sera tout, Mme la Présidente. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des commentaires sur la motion préliminaire? Mme la ministre.
Mme Caroline
Proulx
Mme Proulx : Merci, Mme
la Présidente. Le silence d'Airbnb est sans équivoque. Ils ont néanmoins, là,
déposé un mémoire. Vous avez raison, M. le député, on les a invités à deux
occasions, ils ont un horaire extrêmement chargé.
M. Grandmont : Un
horaire de ministre.
Mme Proulx : Moi, je
veux vous rassurer sur quelques éléments, là, avant de passer la... à mon
collègue de Bécancour-Nicolet. Nous autres aussi on est bien équipés, de
manière technologique, et le gouvernement du Québec est très bien équipé en
matière légale, et le gouvernement du Québec est particulièrement bien équipé
en enquêteurs chez Revenu Québec. C'est le Québec qui, dorénavant, mènera le
bal des conditions dans lesquelles les plateformes transactionnelles devront se
soumettre pour opérer au Québec. Puis vous avez mentionné que vous
étiez inquiet des stratagèmes qu'Airbnb pourrait... des petits coquins
pourraient amener sur le terrain. On va les suivre de façon très, très serrée,
là. Puis, si c'est aux semaines qu'il faut qu'on amène des règlements, on va
les amener aux semaines. Mais moi, je vais être extrêmement claire avec Airbnb
et sans équivoque : Voici le carré de sable dans lequel vous allez devoir
dorénavant opérer et, si ça ne vous intéresse pas, je vais le dire en clair,
vous irez faire affaire ailleurs qu'au Québec, c'est tout. C'est tout, Mme la
Présidente.
• (11 h 50) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? M. le député de Nicolet-Bécancour, la parole est à
vous.
M. Donald Martel
M. Martel : Si vous me
donnez la parole, évidemment.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien
sûr, je vous la donne.
M. Martel : Merci, Mme
la Présidente.
Il faut que je lève mon chapeau au
recherchiste de Québec solidaire, cette twist-là, je ne la connaissais pas.
J'en ai vu beaucoup, là, mais, au début d'un projet de loi, cette twist-là, je
ne l'avais jamais vue. Ça fait que bravo au recherchiste.
J'ai un peu de difficulté à comprendre, un
peu, cette... j'allais dire «obsession», c'est peut-être fort un peu, là,
d'entendre... de Québec solidaire, de la part de... c'est-à-dire d'entendre
Airbnb, de la part de Québec solidaire... D'un côté, Québec solidaire, nous dit :
On a un très, très bon projet de loi, on devrait... il faut l'adopter le plus
rapidement possible, puis, d'un autre côté, bien, on nous revient avec une
demande de peut-être ralentir les travaux de ce projet de loi pour inviter de
nouveau Airbnb. Moi, je ne pense pas que c'est une bonne idée, honnêtement. On
les a invités deux fois, ils ont refusé deux fois. Je me demande en quoi...
puis, si vous avez une réponse par rapport à ça, ça m'intéresserait, là, en
quoi...
Une voix : ...
M.
Martel
:
Oui, oui, oui, mais c'est ça, si vous avez une réponse, parce que je me <demande...
M. Martel :
...une
réponse par rapport à ça, ça m'intéresserait, là, en quoi...
Une voix : ...
M.
Martel
:
Oui, oui, oui, mais c'est ça, si vous avez une réponse, parce que je me >demande
en quoi on pourrait changer ou améliorer le projet de loi si on invite de
nouveau Airbnb. Je me demande où est-ce que ça changerait le projet de loi si
on dit au départ que c'est bon.
L'autre chose, moi... Ils ont refusé deux
fois, puis, je me dis, tant pis pour eux autres. On leur a offert deux
tribunes, ils n'ont pas voulu. Puis, savez-vous quoi, je pense que je comprends
un peu leur raisonnement de ne pas venir ici. Beaucoup d'intervenants ont
mentionné que cette loi-là risque de faire... risque de s'étendre au niveau de
la planète. Beaucoup de personnes ont dit que ce qu'on est en train de toucher,
là, ça peut solutionner beaucoup de problèmes qu'on voit ailleurs. Ça fait que
moi, je peux comprendre Airbnb de ne pas venir ici, de ne pas faire de
publicité ou de donner d'importance à ce projet de loi là, puis je me dis :
Tant pis, nous, ça nous permet de travailler beaucoup plus librement, d'adopter
notre projet de loi le plus rapidement, parce que, dans le fond, là, ce projet
de loi là, on ne fait pas ça pour Airbnb, on fait ça pour les touristes qui
vont venir au Québec puis on fait ça aussi pour des personnes qui veulent
utiliser cette plateforme-là.
Ça fait que je ne vois... en conclusion,
je ne vois vraiment pas l'utilité, là, de les inviter de nouveau. Et on les a
invités deux fois, ils ont refusé deux fois, on peut travailler en paix. On
adopte la meilleure loi possible, et je pense qu'on en a un exemplaire devant
nous, très reluisant. Voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député.
Est-ce qu'il y a d'autres commentaires de
d'autres collègues pour la motion préliminaire? Mme la députée, allez-y.
Mme Sona Lakhoyan
Olivier
Mme Lakhoyan Olivier : Oui.
C'est sûr, je suis d'accord avec mes collègues, la ministre, qu'on est vraiment
déçus, je l'ai même mentionné hier, hier soir, à l'Assemblée nationale, quand
j'ai pris ma parole, que deux invitations... Vraiment, on a fait les efforts
pour qu'ils viennent. C'est dommage, ils ne sont pas venus. Ils sont le plus gros,
mondialement parlant, même au Québec, donc c'est important d'entendre leur
opinion, et c'est important pour nous, pour l'industrie du tourisme, et la
population québécoise a demandé les questions.
C'est sûr, ils nous ont envoyé un mémoire
très détaillé avec leurs suggestions, les recommandations et tout, mais on a
des questions quand même à leur demander, et ils ne sont pas venus. Donc, c'est
un peu tant pis, c'est dommage, tu sais, c'est dommage. Puis, écoutez, nous, on
doit passer là-dessus article par article puis arriver à avoir la loi juste à
temps, avant que les touristes commencent à arriver, afin que les gens sachent
à quoi s'attendre et qu'ils respectent les lois, donc, voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires?
S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous
allons mettre aux voix la motion préliminaire. Est-ce que le... Pardon?
M. Grandmont : ...s'il
vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Par
appel...
M. Grandmont : Appel
nominal, oui. Pardon.
Mise aux voix
La Présidente (Mme D'Amours) : Vote
par appel nominal, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Pour, contre, abstention. M. Grandmont (Taschereau)?
M. Grandmont : Pour.
La Secrétaire : Mme Proulx
(Berthier)?
Mme Proulx : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M. Martel : Contre.
La Secrétaire : MmeRotiroti (Jeanne-Mance—Viger)?
Mme
Rotiroti
:
Pour.
La Secrétaire
: Mme Lakhoyan
Olivier (Chomedey)?
Mme Lakhoyan Olivier :
Pour.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc...
La Secrétaire : Excusez-moi.
Mme D'Amours (Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, la motion préliminaire est rejetée.
Étude détaillée
Je prends en considération
l'article 1 du projet de loi. Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Proulx : Merci, madame...
la Présidente, et non pas «la provisoire».
Article 1, Loi sur l'hébergement
touristique...
Des voix : ...
Mme Proulx : Article 1 :
La Loi sur l'hébergement touristique (chapitre H-1.01) est modifiée par
l'insertion, après l'article 6, du suivant :
«6.1. L'enregistrement d'un établissement
d'hébergement touristique et son renouvellement prennent la forme d'un
certificat délivré par [la] ministre et dont le contenu est déterminé par
règlement du gouvernement.»
Donc, délivrance d'un document officiel
qui vient simplement, mais de façon très importante, confirmer <l'enregistrement...
Mme Proulx :
...du
gouvernement.»
Donc, délivrance d'un document officiel
qui vient simplement, mais de façon très importante, confirmer >l'enregistrement
de l'établissement d'hébergement touristique et/ou, selon le cas, le
renouvellement.
Je rappelle, ici, que le contenu du
certificat va être déterminé par règlement, plus précisément par l'article 7.1
du Règlement sur l'hébergement touristique que propose l'article 8, là, du
présent projet de loi.
Donc, on se rappellera, là, qu'en
consultations particulières, à la lecture du projet de loi, où... j'assume que
tout le monde l'a bel et bien lu, le certificat permettra, mais surtout va
obliger — on parle de responsabilisation des plateformes, là — des
exploitants d'une plateforme numérique de valider le numéro d'enregistrement
qui apparaît sur les offres d'hébergement des établissements d'hébergement
touristique qu'ils diffusent. On se rappellera qu'Airbnb trouve que c'est les
fonctionnaires qui devraient faire ça. Nous, avec l'article 1, on juge que
c'est les plateformes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 1?
S'il n'y a pas de commentaire, on va
mettre aux voix l'article 1. Est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Merci.
L'article 2, Mme la ministre, s'il vous
plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme
la Présidente.
Article 2 : Cette loi est modifiée
par l'insertion, après l'article 20, des suivants :
«20.1. Une personne qui exploite une
plateforme numérique d'hébergement au sens de l'article 541.23 de la Loi sur la
taxe de vente du Québec (chapitre T-0.1) ne peut :
«1° diffuser une offre d'hébergement d'un
établissement d'hébergement touristique qui ne contient pas le numéro
d'enregistrement de l'établissement ni la date d'expiration du certificat visé
à l'article 6.1 délivré à l'égard de cet établissement;
«2° permettre la conclusion d'un contrat
de location à des fins d'hébergement d'une durée inférieure à 32 jours pour un
séjour dans un établissement d'hébergement touristique qui n'est pas enregistré
conformément à la présente loi ou dont l'enregistrement est expiré, suspendu ou
annulé.»
J'ouvre des guillemets de 20.2 : «Une
personne visée par l'article 20.1 doit — donc obligation :
«1° s'assurer que le numéro
d'enregistrement de l'établissement d'hébergement touristique ainsi que la date
d'expiration du certificat d'enregistrement contenus dans l'offre d'hébergement
diffusée sur la plateforme numérique concernent l'établissement visé par
l'offre d'hébergement et que l'enregistrement est bel et bien en vigueur;
«2° transmettre au ministre — à
la ministre — aux conditions et selon les modalités déterminées par [le]
règlement du gouvernement, les renseignements et les documents que le règlement
détermine concernant notamment les offres d'hébergement des établissements
d'hébergement touristique diffusées sur la plateforme numérique.
«La vérification des renseignements exigée
par le paragraphe 1° du premier alinéa s'effectue à l'aide [d'un] certificat
d'enregistrement ou, le cas échéant, aux conditions et selon les modalités que
le gouvernement détermine par règlement.
«20.3. Le ministre peut, par arrêté publié
à la Gazette officielle du Québec, assujettir, dans le délai et selon
les modalités qu'il y établit, les personnes exploitant un type de plateforme
numérique non visé par l'article 20.1 qu'il détermine aux dispositions de
l'article 20.1 et 20.2 qu'il indique.»
• (12 heures) •
Bon, comme dirait l'autre, en français,
maintenant : 20.1, donc, on revient à l'article 20.1, donc, on introduit
dans la Loi sur l'hébergement touristique diverses mesures à l'égard des
personnes qui exploitent une plateforme d'hébergement touristique numérique. On
a dit qu'on allait rendre imputables les plateformes. On commence ici.
Donc, en premier lieu, le nouvel article
20.1 prévoit deux interdictions particulières. Le paragraphe 1° interdit la
diffusion par les exploitants d'une plateforme numérique transactionnelle d'une
offre d'hébergement concernant un établissement d'hébergement touristique qui
ne contient pas le numéro d'enregistrement apparaissant sur le certificat
d'enregistrement d'établissement ainsi que la date d'expiration. On se
rappelle, on avait dit aux plateformes : Pouvez-vous, de grâce, publier
des annonces qui sont conformes, avec le numéro d'enregistrement diffusé par le
mandataire ou autorisé par le mandataire, qui est la CITQ? Ils ne l'ont fait,
on les oblige.
Le paragraphe 2° de cet article interdit
pour sa part aux exploitants d'une plateforme numérique transactionnelle de
permettre la conclusion d'un contrat de location courte durée — 31
jours et moins — au sein d'un établissement d'hébergement touristique
<non enregistré...
>
12 h (version révisée)
<17837
Mme
Proulx :
...courte durée
— 31 jours et
moins
— au sein d'un établissement d'hébergement touristique >non
enregistré ou au sein d'un établissement d'hébergement touristique dont
l'enregistrement n'est plus effective en raison de son expiration, de sa
suspension ou de son annulation.
Maintenant, bon, en ce qui a trait à la
suspension, annulation ou expiration, je pense que tout le monde comprend. La
twist qu'Airbnb avait trouvée, entre autres, les petits coquins, c'est qu'ils
disaient que c'était une annonce de 31 jours et plus, puis tu rentrais
dans l'annonce, boum! c'était 31 jours et moins. On vient leur interdire
ça également. Ça fait que ça, c'est pas mal ça pour 20.1.
Maintenant, pour 20.2... À moins que, Me
Hudon, vous souhaitiez ajouter quelque chose à 20.1? Non, tout est beau? «Tudo
bem»? «Tudo bem».
20.2, donc, un nouvel article, à 20.2, qui
impose des obligations aux exploitants de plateformes numériques. Donc, elles
doivent s'assurer que le numéro d'enregistrement de l'établissement d'hébergement
touristique ainsi que la date d'expiration de l'enregistrement inscrit dans
chaque offre d'hébergement diffusée sur la plateforme soient rattachés à l'établissement
d'hébergement visé par l'offre d'hébergement et que l'enregistrement de cet
établissement soit toujours en vigueur. Bien, l'annonce qu'ils annoncent, elle
doit être conforme, puis ça doit être l'annonce qui est annoncée. Ça fait que
tu ne peux pas avoir une annonce que tu diffuses qui ne correspond pas à l'offre
elle-même. Alors, c'est ce qu'on demande, ici.
Le paragraphe 2°, donc, on informe... en
fait, on oblige les exploitants de plateformes numériques à communiquer à la
ministre les documents et les renseignements déterminés par règlement. Les
informations liées à l'application... Ces informations liées à l'application de
la loi et de son règlement pourront notamment porter sur les offres d'hébergement
diffusées sur la plateforme. Donc, ils vont devoir nous informer. Les
informations liées à l'application de la loi, il va falloir qu'ils nous les
communiquent. L'obligation prévoit... L'obligation de validation établie au
paragraphe 1° du premier alinéa de cet article pourra être satisfaite au
moyen d'un certificat d'enregistrement de chaque établissement d'hébergement
touristique ou, selon les conditions, les modalités d'un règlement.
En gros, on vient dire aux plateformes :
Voici les conditions auxquelles, dorénavant, vous allez devoir vous soustraire,
que, pour le moment, c'est la job des plateformes de s'assurer que ce qu'elles
publient est valide et que, oui, à terme, on considère, évidemment, là, une
interface plus moderne sur laquelle on travaille. On a un calendrier de travail
sur lequel les équipes du ministère sont déjà. Maintenant, pour le moment, ce
qu'on dit aux plateformes, c'est que c'est leur responsabilité de s'assurer que
ce qu'elles publient est légal, puis, si ce qu'elles publient n'est pas légal,
il y aura des conséquences financières d'amendes sévères, on le verra plus
loin, là, qui seront imposées aux plateformes. Donc, en gros, Mme la Présidente,
ça résume, ici, l'article 2.
Une voix : ...
Mme Proulx : Il me reste
20.3, me dit-on, que j'ai oublié de mentionner, je m'en excuse : «Le
ministre peut, par arrêté publié à la Gazette officielle du Québec,
assujettir, dans le délai et selon les modalités qu'il y établit, les personnes
exploitant un type de plateforme numérique non visé par l'article 20.1 qu'il
détermine aux dispositions des articles 20.1 et 20.2 qu'il indique.»
Ce que ça veut dire, c'est qu'on ne se
gênera pas, pour les plateformes non transactionnelles, d'assujettir, dans le
délai et les modalités que nous établirons, les plateformes non
transactionnelles, à les soumettre aux conditions des plateformes
transactionnelles qu'on présente aujourd'hui. On souhaite d'abord et avant tout...
Tous, ici, l'avez mentionné, là, Airbnb, c'est celle qui est la plus populaire,
la plus utilisée, donc on souhaite s'attaquer aux plateformes transactionnelles
d'abord et avant tout. On ne se gênera pas de venir ajouter des plateformes non
transactionnelles dans un processus, plus tard, qui pourrait arriver. Mais
voici, donc, Mme la Présidente, le contenu de l'article 2.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 2?
Mme Lakhoyan Olivier : Je
suis vraiment contente, parce que ça encadre vraiment et ça donne des pouvoirs
au ministre d'aller apporter des changements nécessaires. Vraiment, cet article-là
est fort, et je suis contente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui, merci,
Mme la Présidente.
Bien, oui, en fait, on est <dans le
coeur, là, c'est très...
M. Grandmont :
...
oui,
merci, Mme la Présidente.
Bien, oui, en fait, on est >dans
le coeur, là, c'est très intéressant. Moi, j'avais une question, quand même,
qui portait sur un des groupes que nous avons entendus, là, les Prs Wachsmuth
et St-Hilaire, du Groupe de recherche en politiques et gouvernance urbaines à
l'Université de McGill. Je pense que leur témoignage avait été salué, en fait,
là, c'était très pertinent de les entendre, ils avaient une approche
extrêmement intéressante. Et je rappelle aussi qu'ils avaient un très bon...
une volonté de collaboration, je pense, qu'il va falloir entretenir à travers
le temps aussi, là. Ils sont très experts là-dedans, puis il faut se servir de
cette intelligence-là dans les années à venir, vous le savez, je l'ai nommé
tantôt. Ils avaient quand même noté quelque chose sur lequel je... on avait été
intrigués... bien, pas intrigués, mais ils avaient allumé quelque chose de
super intéressant, sur la question, là, des durées, ils parlaient des coquins,
là, qui trouveraient des moyens de contourner. Puis actuellement, dans le
libellé tel qu'on l'a à 20.1, on permet de conclure un contrat de location à
des fins d'hébergement pour une durée inférieure à 32 jours. Puis ce qui
était recommandé par les deux professeurs, c'était d'éliminer les catégories
basées sur la durée de la location. Leur objectif était d'empêcher que des gens
s'inscrivent comme des locateurs de longue durée, entre guillemets, là, de 32 jours
ou plus, mais en fait par en arrière, donc être comme anonymes, en fait, mais,
par la porte d'en arrière, dans le fond, on se trouvait à faire des locations
de plus courte durée, soit par des moyens autres, par courriel, par exemple, mais,
dans le fond, se garantir une anonymité en s'inscrivant comme 32 jours et
plus, mais en faisant affaire pour du courte durée de moins de 31 jours
par la porte d'en arrière. Ça fait qu'ils voyaient là quelque chose sur lequel
on devait travailler. Donc, je suis comme un peu intrigué de voir la notion de
32 jours inscrite à 20.1, pour l'instant.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Proulx : Merci, Mme
la Présidente.
Oui, on avait entendu ça de la part du Pr Wachsmuth,
raison pour laquelle on vient dire : Il sera interdit de faire ça. C'est
précisément le contenu de cet article-là. 32 jours et plus, c'est un bail,
c'est le Tribunal administratif du logement qui s'amène, ici. Donc, c'est
justement là la coquinerie, c'était qu'ils disaient 32 jours et plus,
mais, lorsqu'on entrait, M. le député de Taschereau, dans l'annonce, là, on
voyait que c'était du courte durée. C'était ça, la coquinerie d'Airbnb, c'est
qu'ils prétendaient faire de l'hébergement longue durée de 32 jours et plus,
c'est ce qu'ils affichaient, mais, lorsqu'on rentrait dans l'annonce, oups!
c'était 31 jours et moins et c'était de la courte durée. Donc, c'est pour
ça qu'on est venus préciser 32 jours et moins. 32 jours et plus,
longue durée, bail... prend absolument un bail, raison pour laquelle on est
venus, donc, préciser le... préciser cela dans l'article qu'on présente
aujourd'hui.
M. Grandmont : Donc,
vous êtes en train de me dire que, pour l'instant, de la façon dont c'est
écrit, les plateformes ne pourront louer que des durées de 31 jours ou
moins? C'est ce que vous avez prévu, à l'heure actuelle?
Mme Proulx : Oui, exact.
M. Grandmont : O.K.
Mme Proulx : C'est de la
location courte durée. Là, on est dans l'hébergement touristique.
M. Grandmont : Oui, oui,
oui, on est d'accord là-dessus, là, on est d'accord là-dessus.
Mme Proulx : Ça fait qu'on
n'est pas... oui, c'est ça, on n'est pas dans...
M. Grandmont : Non, mais
je veux juste m'assurer que cette catégorie-là n'existe plus, c'est simplement
ça.
Mme Proulx : Excusez-moi,
là, je... Est-ce que vous voulez prendre la parole, la sous-ministre? Est-ce
que...
M. Grandmont : Consentement.
Mme Proulx : Oui, O.K.
Est-ce qu'on peut consentir...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais le demander. Est-ce qu'il y a consentement?
Mme Proulx : ...aux
juristes, à la sous-ministre? Est-ce que vous voulez que...
• (12 h 10) •
M. Grandmont : ...puis après
ça, c'est correct, là.
Mme Proulx : Oui? O.K.
Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : S'il
vous plaît! Donc, je dois demander le consentement, et j'ai entendu le
consentement avant la demande.
Madame, veuillez vous identifier et
répondre à la question.
Mme Murray
(Audrey) : Merci. Donc, Audrey Murray, sous-ministre au
Tourisme.
Donc, en fait, précisément, là, le cas de
la porte ouverte était à Toronto, où on avait vu basculer, là, selon le
professeur, là, les annonces court terme vers le long terme, alors que c'était
du court terme, dans les faits, qui était... qui se cachait derrière les annonces.
Donc, nous, on répond à cette situation-là en fermant la porte puis en disant
aux plateformes, à l'article 20.1, paragraphe 2°, qu'on les interdit
de conclure une entente, parce qu'elles interviennent dans la conclusion de
l'entente, même si la publicité était pour 32 jours, mais qu'elle se
conclue 31 jours et moins et que la personne n'a pas son numéro
d'enregistrement. Donc, c'est de cette façon-là que nous, on intervient avec le
projet de loi pour fermer la porte à la possibilité d'une bascule vers du 31
jours et plus, alors que ça sera du 31 jours et moins dans les faits.
M. Grandmont : ...c'est du
31 jours et moins pour respecter...
Mme Proulx : ...avec un
bail, vous n'avez pas besoin du numéro d'enregistrement de la CITQ. Tu tombes...
vous tombez sous un bail. Donc, ce <que précise Mme la sous-ministre,
ici...
Mme Proulx :
...CITQ.
Tu tombes... vous tombez sous un bail. Donc, ce >que précise Mme la
sous-ministre, ici, c'est que, quand ils basculaient vers le 32 jours puis
qu'on rentrait dedans, c'était de la courte durée, puis il n'y avait pas de
numéro d'enregistrement de la CITQ. Évidemment, quand c'est un bail, vous
n'avez pas besoin du numéro de la CITQ, mais c'était la twist que les petits
coquins avaient trouvée, sans afficher le numéro d'enregistrement. Donc là,
avec le numéro d'enregistrement, qui, d'abord et avant tout, est obligatoire
partout, sur toutes les plateformes, toutes les annonces en tout temps,
qu'elles soient transactionnelles ou non, on vient couper l'herbe sous le pied,
là, de cette petite coquinerie là.
M. Grandmont : C'est
vraiment parce que c'est un point important, puis je veux juste être sûr de
bien comprendre, en fait, là, ce que vous me dites, là. Est-ce qu'il pourra y
avoir des propositions d'hébergement de 32 jours ou plus sur Airbnb?
Une voix : ...
M. Grandmont : La
réponse, c'est oui? Et en quoi ça vient répondre à l'inquiétude que le Pr Wachsmuth
et Mme St-Hilaire avaient?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la sous-ministre.
Mme Murray
(Audrey) :Oui. Alors, en fait, ce qu'ils
signalaient, c'est qu'il y avait une tromperie, donc, c'était affiché 32 et
plus, mais, dans les faits, ils concluaient des ententes de 31 jours et
moins, donc ils faisaient du courte durée, alors qu'ils s'affichaient longue
durée. Donc, nous, pour éviter cette situation-là, on n'empêche pas les
plateformes et les exploitants... enfin, les gens de... 31 jours et plus,
mais ce qu'on dit c'est : Vous ne jouerez pas dans le film de faire
32 jours et plus, mais, dans les faits, conclure 31 jours et moins,
si vous... parce que vous aurez besoin d'un numéro d'enregistrement pour le
faire. Donc, c'est cette façon-là. Donc, on n'empêche pas les plateformes...
M. Grandmont : Donc, il
y aura des numéros d'enregistrement pour les deux types de durée, en fait, là?
Mme Proulx : Bien, il
est obligatoire, là. Systématiquement, je le rappelle, le numéro
d'enregistrement, partout, sur tout, à l'épicerie, dans le métro, plateforme
transactionnelle, non transactionnelle, sur votre Facebook, votre Instagram,
votre napkin au restaurant, vous allez avoir besoin de...
M. Grandmont : Ce n'est
pas numérique.
Mme Proulx : Oui, mais,
quand vous allez inviter, par exemple, un collègue à le faire, vous pouvez
donner le numéro...
M. Grandmont : Oui, oui,
je sais bien, je sais bien.
Mme Proulx : Le
numéro... c'est ça. On se rappelle, là, les plateformes n'affichaient pas le
numéro d'enregistrement ou fournissaient un numéro d'enregistrement qui était
faux, inexact. Donc, c'est ça, là, le numéro d'enregistrement, il n'est pas là,
rappelez-vous, M. le député de Taschereau. Les amendes qui seront imposées aux
plateformes, si ces petites tricheries là coquineries-là... Vous avez utilisé
quel mot, vous?
M. Grandmont : Tromperies.
Mme Proulx : Tromperies,
j'ai bien aimé. Les petites tromperies pourront être décelées.
M. Grandmont : Subterfuges,
stratagèmes.
Mme Proulx : Ou
subterfuges, voilà, exact.
M. Grandmont : On
pourrait en avoir plusieurs. Bien, d'accord, ça répond à mes questions.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article 2?
Je vais mettre aux voix l'article 2.
Est-ce que l'article 2 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 3...Oui, Mme la
députée?
Mme Lakhoyan Olivier : Oui,
permettez-moi... Merci. Je m'excuse, je vous ai coupée. C'est parce que, tantôt,
on a passé du premier article au deuxième très rapidement. J'avais un
amendement à proposer et puis, quand la ministre a commencé, je ne voulais pas
la couper. Donc, est-ce que c'est possible qu'on revienne au premier article?
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
prend un consentement de...
Mme Lakhoyan Olivier : Désolée.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...de
l'ensemble des... — voyons! — collègues. Est-ce qu'on
consent à ce que...
Mme Proulx : ...comme le
socle de cette loi-là, où on dit...
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
que j'ai consentement ou pas, Mme la ministre?
Mme Proulx : Est-ce
qu'on...
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre quelques instants, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 12 h 14)
(Reprise à 12 h 21)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux.
Maintenant, Mme la ministre, après
discussion avec les collègues, nous sommes rendus à l'article 3, s'il vous
plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme
la Présidente.
Article 3 : L'article 21 de
cette loi <est modifié :
1° par le remplacement de...
Mme Proulx :
...Mme
la Présidente.
Article 3 : L'article 21
de cette loi >est modifié :
1° par le remplacement de «toute
plateforme» par «tout site Internet»;
2° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Le gouvernement peut également déterminer
par règlement toute autre condition à laquelle l'exploitant d'une plateforme
numérique visée à l'article 20.1 ou déterminée par un arrêté pris en vertu
de l'article 20.3 doit se conformer.»
Donc, l'article 3 du projet de loi
modifie l'article 21 de la Loi sur l'hébergement touristique afin, primo,
d'harmoniser le libellé du premier alinéa avec celui de l'article 9 du
règlement puis, d'autre part, de conférer au gouvernement le pouvoir
d'assujettir par règlement les exploitants des plateformes numériques
concernées par les dispositions de l'article 20.1 et 20.2 à des
obligations additionnelles.
Ce qu'on dit ici, c'est qu'en temps réel
la ministre se donne tous les pouvoirs, par voie réglementaire, d'ajouter des
conditions auxquelles les plateformes numériques devront se soumettre en temps
réel. Donc, comme je le mentionnais en commentaire d'ouverture, aux semaines,
aux mois, aux six mois, aux trois ans, aux ans, nous nous donnons, comme
gouvernement responsable... d'ajouter des règlements en temps réel, des
exigences, des conditions auxquelles les plateformes numériques
transactionnelles devront se soumettre.
Alors, on le mentionnait, hein, comme c'est
un modèle d'affaires qui évolue extrêmement rapidement à travers le Web, que
les opérations de certaines plateformes se raffinent pour contourner les lois
et les règlements du Québec, on sera de fins observateurs — vous
aussi, j'en suis convaincue — pour pouvoir, en temps réel, ajouter
des conditions auxquelles les plateformes devront se soumettre. Si on observe
qu'elles développent des mécanismes, quels qu'ils soient, pour contourner la
loi, on sera là pour venir ajouter, donc, des règlements aux plateformes
transactionnelles. Je vous rappelle qu'on a la possibilité aussi de soustraire
les non transactionnelles à cette loi-là et, si on devait le faire, là aussi,
par voie de règlement, on pourra ajouter des conditions auxquelles les
plateformes non transactionnelles devront se soumettre au fil du temps.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Oui, Mme la députée.
Mme Rotiroti : Merci,
Mme la Présidente.
Juste une petite précision, Mme la
ministre, parce que vous vous donnez beaucoup de pouvoirs au niveau du
règlement.Je comprends que l'industrie est en évolution constante. Je
suis contente que, via règlement, vous pouvez agir rapidement. Par contre,
ça... d'observer, parce que, là, vous ouvrez ça à tous les sites Internet, ça
fait que vous élargez votre... ce n'est pas juste les plateformes, j'imagine
que vous avez une équipe, au ministère, dédiée uniquement à ça?
Mme Proulx : Mais ce
n'est pas toutes les plateformes, c'est uniquement pour l'hébergement
touristique courte durée.
Mme Rotiroti : Je
comprends.Mais, je veux dire, ça prend des gens de vérifier, d'être à
l'affût, de s'assurer que tout le monde respecte la loi.
Mme Proulx : Ah! mais je
vous dirais que la majorité des partenaires comprennent très bien le carré de
sable dans lequel elles devront opérer et vont se soumettre aux lois et aux
règlements du Québec. Ceci dit, je vais faire peut-être un exemple qui est un
peu alambiqué. Le lendemain de la tempête du verglas, on a reçu des avis
d'Hydro-Québec disant qu'on avait droit à un remboursement de 500 $ le
jour de la tempête du verglas. Ce qu'on dit, c'est que les plateformes sont
rusées, très très rusées. Habituellement, elles opèrent... celles qui décident
de contourner la loi ont pas mal toutes le même modus operandi... que la
majorité des plateformes, là, se conforment aux lois du Québec, mais qu'on se
donne le pouvoir d'ajouter des conditions auxquelles elles devront se soustraire.
Il y a 19 plateformes transactionnelles au Québec. N'oubliez pas qu'on va
leur indiquer qu'ils devront avoir un mandataire au Québec...
Mme Rotiroti : Un
mandataire, oui.
Mme Proulx : ...où on
pourra communiquer avec eux, si on a besoin de le faire, pour des fins de
discussions, par exemple avec Revenu Québec, avec le ministère. Bref, il va y
avoir une vigie qui va être faite de la part du MTO, puis, si on constate un
transfert vers des nouveaux modèles, on va pouvoir agir. C'est ça, les moyens
qu'on se donne en temps réel. On va être hyper agiles. L'objectif de ce projet
de loi là, là...
Mme Rotiroti : Agile,
l'agilité.
Mme Proulx : ...c'est
d'être agiles <en temps réel, parce qu'on...
Mme Proulx :
...projet
de loi là, là...
Mme Rotiroti :
Agile,
l'agilité.
Mme Proulx :
...c'est
d'être agiles >en temps réel, parce qu'on le voit, là, les petits fins
finauds, là, sur le Web, là, trouvent toutes sortes de façons d'aller chercher
de l'argent. Nous, on veut juste s'assurer d'être hyper, hyper, hyper agiles.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée.
Mme Rotiroti : Tout à
fait, puis je salue cette agilité-là. Puis loin de moi de dire que... de ne pas
vous donner ces pouvoirs-là réglementaires. La question, ce n'est pas ça, c'est
de m'assurer que vous avez tous les outils nécessaires pour être capables de,
justement, être à la fine pointe de cette industrie qui évolue à une rapidité,
là... Ça ne fait même pas un an qu'on a adopté le p.l. n° 100,
puis on se retrouve déjà en commission parlementaire en voulant bonifier cette
demande-là pour répondre à l'offre touristique.
Alors, dans le fond, là, c'est une façon
de dire, Mme la ministre, vous vous mettez beaucoup de pression, hein, avec
cette voie réglementaire là, je veux juste m'assurer que vous avez tous les
outils nécessaires pour être capables de répondre à cette industrie qui évolue,
comme je vous dis, à une vitesse phénoménale.
Mme Proulx : Je pense
qu'avec les nouvelles règles du jeu et les dés qu'on a jetés récemment, ça va
se resserrer pas mal, l'hébergement collaboratif courte durée au Québec. On
vient changer complètement la donne. Avec le MTO, la CITQ, la Corporation de
l'industrie touristique du Québec, les municipalités, Revenu Québec, tout le
monde travaille, là, vraiment en étroite collaboration, en plus de la
conformité, là. N'oubliez pas, là, les amendes vont être extrêmement salées
pour les plateformes, là, on est à 100 000 $ par annonce. Il y en a
beaucoup, beaucoup, beaucoup, d'annonces sur les plateformes.
Donc, je comprends... Oui, on est bien
équipés, avec le ministère, à un point tel que, déjà, à l'automne dernier, là,
au mois d'août dernier, les équipes du ministère regardaient évoluer le modèle
du p.l. n° 100, et c'est pour ça qu'on est arrivés,
là, très rapidement avec un nouveau modèle. Mais, oui, je suis totalement
confiante dans les équipes qu'on a, présentement, avec la CITQ, Revenu Québec,
les municipalités, ça vient resserrer pas mal.
Mme Rotiroti : Parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Rotiroti : Dernière
question...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
Mme la députée.
Mme Rotiroti : Oui,
dernière question. Vous faites mention que c'est 19 plateformes, vous
exigez un mandataire pour chaque plateforme ici, au Québec. Si jamais il y a
une plateforme qui ne se conforme pas, avez-vous les moyens pour exiger que le
mandataire est nommé?
Mme Proulx : C'est-à-dire
que le mandataire du ministère du Tourisme, pour le moment, c'est la
Corporation de l'industrie touristique du Québec. Il y a aussi Camping Québec
puis la Fédération des pourvoiries qui peuvent...
Une voix : ...
Mme Proulx : Je ne suis
pas sûre de comprendre.
Mme Rotiroti : Non, ce
n'est pas ça, la question.
Une voix : ...
Mme Proulx : Ah! au
Québec? Les représentants...
Mme Rotiroti : Oui, les
représentants ici, au Québec.
Mme Proulx : Ça va être
un petit peu plus loin dans le projet de loi, ce qui a trait des
représentants...
Mme Rotiroti : Parfait.
Ça fait que je viendrai avec la question.
Mme Proulx : Oui, si...
avec votre permission, là, on va revenir juste un peu plus loin.
Mme Rotiroti : Parfait,
pas de problème. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Taschereau.
• (12 h 30) •
M. Grandmont : Oui, merci,
Mme la Présidente.
Bien, d'abord, moi, sur le deuxième
alinéa, là, le règlement, la possibilité d'être agile, d'être flexible, de
suivre en constant... d'avoir un regard constant sur cette industrie-là, évidemment,
on salue ça. On sait combien ça évolue vite. Il y a 19 plateformes
maintenant, il y en avait moins il n'y a pas longtemps, puis il y en aura plus
dans un avenir, certainement, très rapproché. Donc, ça, c'est très, très bien.
Je me posais une question sur la
question... sur la notion, là, de... la modification qui est apportée au texte,
là, de remplacer «toute plateforme» par «tout site Internet», puis c'est une
question de... peut-être que nos experts légaux pourront nous le dire, là. J'ai
tendance à penser qu'une application sur une tablette ou un téléphone, ce n'est
pas un site Web. On est à l'extérieur, on est toujours dans le domaine de
l'Internet, de la donnée cellulaire, mais ce n'est pas un site Internet. Est-ce
qu'on ne vient pas, dans le fond, être trop restrictifs en ramenant ça à «site
Internet», alors que les plateformes sont... ont vraiment fait le choix d'aller
vraiment plus vers les appareils mobiles? J'ai une crainte.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bon...
Oui, est-ce que j'ai le consentement que...
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Consentement.
Donc, monsieur, veuillez vous nommer,
votre titre, et ensuite répondre à la question.
M. Hudon (Alain) : Merci,
Mme la Présidente. Alors, Alain Hudon, légiste à la Direction des affaires
juridiques, Finances, Tourisme et Économie.
Alors, la modification qui est ici, elle
vise deux choses, là. Dans l'alinéa en question, c'est la disposition qui
confère un pouvoir réglementaire au gouvernement pour imposer d'autres
obligations aux établissements d'hébergement touristique. Donc, le premier
alinéa, c'est vraiment un pouvoir réglementaire à l'égard des établissements
d'hébergement touristique, et on donne une illustration de l'application de ce
pouvoir réglementaire là au niveau de l'affichage, donc, puis les publicités.
Puis, dans le règlement, actuellement, la disposition qui est en vigueur, on ne
réfère pas à «plateforme», on réfère à «site Internet». Donc, compte tenu qu'on
introduit des dispositions qui concernent les plateformes, ici, on ne veut pas
créer de confusion entre la notion <de plateforme...
>
12 h 30 (version révisée)
< M. Hudon (Alain) :
...qui
concerne les plateformes, ici, on ne veut pas créer de confusion entre la
notion >de plateforme d'hébergement Airbnb puis l'affichage du numéro
lors de la publication de toute offre d'hébergement par un établissement d'hébergement
touristique. Donc, c'est uniquement à des fins de clarification, ici, et on ne
perd rien, là, par rapport à la notion d'application, là. On ne perd pas ça du
tout, là. C'est quand on va à l'article 9.1 — puis on va y
arriver tout le temps... plus tard — parce qu'on apporte une
modification à ces articles-là, on vient prévoir les règles d'affichage à l'égard
des publicités qui sont faites par les établissements d'hébergement
touristique. Donc...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Donc,
ce n'est pas... Pour bien comprendre, c'est vraiment plus sur l'affichage du
numéro d'enregistrement, pas tant que la réservation qui est effectuée. Dans le
fond, la réservation peut être effectuée sur tout autre type de médium, dans le
fond, mais là ce que vous voulez toucher par ça, c'est vraiment l'affichage, c'est-à-dire
le fait de dévoiler son numéro d'enregistrement, c'est un peu ça?
M. Hudon (Alain) : Effectivement.
Puis le pouvoir, ici, il n'est pas... ce n'est pas réglementaire, c'est une
illustration d'une possibilité de pouvoir réglementaire, là, en lien cette
fois-ci, ici, directement avec l'affichage.
M. Grandmont : O.K., parfait.
Ça répond à ma question. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article 3?
Je vais mettre aux voix l'article 3.
Est-ce que l'article 3 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Mme la ministre, l'article 4, s'il
vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme
la Présidente.
Article 4 : 4. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 21, de la section suivante :
«Section IV.1
«Registre des établissements d'hébergement
touristique».
Donc : «21.1. [La] ministre tient un
registre public des établissements d'hébergement touristique où sont inscrits,
pour chaque établissement, le numéro d'enregistrement, les dates de délivrance
et d'expiration du certificat d'enregistrement, le statut de l'enregistrement, à
savoir en vigueur, expiré, suspendu ou annulé, et tout autre renseignement
déterminé par règlement du gouvernement.
«21.2. La tenue du registre peut être
effectuée par un organisme visé à l'article 6 dans le cadre d'une entente
qui fixe les conditions que cet organisme doit respecter ainsi que les
responsabilités qu'il doit assumer.»
Bon, on a beaucoup parlé du registre, qui
a été salué en commission parlementaire par les divers intervenants qui se sont
amenés ici, création d'un registre public qui renferme donc les informations
qui concernent chaque établissement d'hébergement touristique pour lequel un
certificat d'enregistrement a été délivré. Il va donner certaines informations
qui vont être diffusées par ce registre-là. C'est sûr que ça permet aux
citoyens de valider le numéro d'hébergement, de s'assurer aussi que l'hébergement
qu'ils souhaitent louer est bel et bien enregistré. Ça va permettre aux
municipalités d'avoir vraiment un portrait clair de l'hébergement touristique
sur son territoire, sa ville, sa municipalité, son arrondissement puis de
permettre, donc, d'appliquer le règlement, puis ça facilite, évidemment, à
travers ce registre-là, le travail d'enquête de Revenu Québec dans sa capacité
donc de vérifier la conformité de l'établissement d'hébergement touristique.
Nous, on souhaite vraiment, là, que ce
registre-là puisse entrer en vigueur le plus rapidement possible. On veut quand
même prendre le temps nécessaire, là, aux équipes du ministère, afin de s'assurer
qu'il va être mis en vigueur le plus rapidement possible, là, l'objectif visé
étant, là, le 1er septembre. Tu sais, bon, dans ce registre-là, qu'est-ce
qu'on pourrait retrouver? Bon, évidemment, le numéro d'enregistrement, là, ça,
c'est un impératif, les dates de délivrance, dates d'expiration du certificat,
le statut de l'enregistrement — valide, non valide, retiré — ou
tout autre renseignement qu'on pourrait déterminer subséquemment. Tu sais,
quand on dit qu'on veut se donner l'agilité, là, on a comme un cadre dans
lequel... le registre, là, on veut retrouver les informations minimales, mais
en temps réel, là aussi, par voie réglementaire, si on voit qu'on doit ajouter
des informations au contenu du certificat, on ajoutera, donc, en temps réel,
des conditions auxquelles devront se soumettre les plateformes. Il va être
disponible sur Internet. Québec.ca, évidemment, va être la plateforme de
référence ou le site Internet d'un organisme qui serait reconnu par le
gouvernement du <Québec...
Mme Proulx :
...Québec.ca,
évidemment, va être la plateforme de référence ou le site Internet d'un
organisme qui serait reconnu par le gouvernement du >Québec, comme par
exemple la CITQ. La CITQ, soit dit en passant, Camping Québec, la Fédération
des pourvoiries sont des organismes qui sont reconnus comme étant des
mandataires du ministère du Tourisme du Québec, donc ça pourrait être la CITQ,
ça pourrait être Camping Québec, ça pourrait être des pourvoiries qui
pourraient tenir, donc, le tel registre, qui était demandé par l'UMQ et la FQM
et la ville de Montréal aussi, qui avaient salué, donc, l'arrivée de ce
registre-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires, collègues? Oui, le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui, d'abord,
des questions. J'aurais une proposition d'amendement aussi, là, par la suite, mais
je vais commencer avec des questions.
Il y avait l'Association hôtelière, il me
semble — j'y vais vraiment de mémoire, là — qui avait
proposé que le registre soit disponible à partir du site Bonjour Québec. Là, la
ministre a... vous avez nommé d'autres sites potentiels. Je pense que l'intérêt
qui était soulevé par l'Association hôtelière, c'était d'avoir, disons, l'accès
le plus facile pour les clients qui font des réservations par la suite, là,
pour avoir accès pour eux-mêmes faire une vérification.
J'y avais été aussi d'une proposition, je
ne sais pas comment ça a été reçu, là, par la ministre, là, mais de demander
aux hébergeurs... aux plateformes, en fait, là, d'avoir un bouton qui
permettait de vérifier eux-mêmes rapidement, dans la plateforme de réservation...
que les gens puissent vérifier que la... un bouton qui amènerait, dans le fond,
directement à la liste pour vérifier la conformité de l'hébergement qu'ils sont
en train de réserver. Donc, je voulais juste entendre un peu la ministre
là-dessus, parce que vous avez nommé deux sites externes à la CITQ puis
Québec.ca. Je ne suis pas sûr que ça existe, mais, en tout cas, je veux juste
savoir. Mais Québec.ca, ça n'existe pas?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Madame...
M. Grandmont : Ça
existe?
Mme Proulx : Le
porte-parole officiel en matière de tourisme...
M. Grandmont : Non, non,
mais Québec.ca, ça...
Mme Proulx : ...qui n'a
pas fait le www.bonjourquebec...
M. Grandmont : Ah! non,
non, non. Vous avez dit «Québec.ca». Je vais vérifier, là.
Mme Proulx : Non,
Québec.ca... Oui, Québec.ca, oui, qui est le site officiel du ministère du
Tourisme, où on souhaite... Hein?
Une voix : ...
Mme Proulx : Oui, du
gouvernement du Québec.
M. Grandmont : Je ne
pense pas me tromper, là.
Mme Proulx : Oui, mais
non, à la blague, là, je vous taquine, ici, bien gentiment.
À terme, on veut avoir tout type
d'hébergement sur le site, O.K., sur le site. Pour le moment, on a juste le
commercial, sauf erreur — Audrey, vous saurez me corriger — mais
on veut tout le monde, là, donc résidences principales, hébergement touristique
général, jeunesse, on veut que ça se retrouve partout sur le site de Bonjour Québec,
entre autres.
Quand vous faites référence à la CITQ,
Camping Québec puis la Fédération des pourvoiries, c'est qu'ils pourraient être
un mandataire pour tenir le registre. C'est des mandataires officiels du
ministère du Tourisme, la CITQ, Camping Québec puis la Fédération des
pourvoiries. La fédération, c'est une ATS, Camping Québec, c'est une ATS, donc
on pourrait conférer ce pouvoir-là à Camping Québec, la CITQ ou bien la
Fédération des pourvoiries, le mandat de tenir le registre.
M. Grandmont : De tenir
le registre. Mais il faut s'assurer, en quelque part... Puis j'ai vérifié, là,
Québec.ca, évidemment, ça existe, là, mais c'est le site général du
gouvernement du Québec, hein?
Mme Proulx : Oui, qui
nous mène à...
M. Grandmont : Donc, on...
Notre objectif, en fait, puis je pense que c'est l'objectif de l'association
hôtelière, si ma mémoire est bonne, encore une fois, c'était que ce registre-là
soit le plus facilement accessible. Ce n'est pas tant qui a le mandat de le
tenir, de l'héberger que de s'assurer qu'il est facilement trouvable,
accessible pour les gens qui vont faire les réservations, parce qu'ils vont... Bon,
on espère que le réflexe de vérifier la conformité va se développer avec le
temps, mais il faut, encore une fois, rendre accessible, disponible facilement
le bouton, au moins un bouton qui réfère vers la bonne URL, là, puis après ça,
peu importe qui l'héberge après, ça ne me dérange pas, là. Mais la suggestion,
c'est de... c'est Bonjour Québec parce qu'on est dans le domaine du tourisme.
• (12 h 40) •
Mme Proulx : Oui, mais
c'est ça, tout l'aspect technologique, là, c'est sûr qu'on va vouloir, là,
migrer vers ça, là, à terme. Ma sous-ministre, Mme Murray, me dit que
c'est l'Alliance de l'industrie touristique qui avait fait cette
proposition-là.
M. Grandmont : Oui, c'est
ça, merci, effectivement.
Mme Proulx : Peut-être
qu'Audrey, vous voulez rajouter... Mme Murray, pardon.
Mme Murray (Audrey) :Oui. Donc, en fait, sur Bonjour Québec, actuellement...
Mme Proulx : Ici,
Audrey.
Mme Murray
(Audrey) : Oui, c'est là qu'il faut que j'aille. O.K.
M. Grandmont : Non, non,
c'est bon.
Mme Murray (Audrey) :Donc, sur Bonjour Québec, actuellement, on retrouve, comme
le disait la ministre, là, déjà des hébergements généraux ou jeunesse qui
contiennent un numéro parce qu'elles sont... c'est validé directement avec CITQ,
qui maintient notre... Mais, la vocation du registre, elle est différente.
Donc, Bonjour Québec a une vocation de marketing, de commercialisation, bien
sûr, là, puis d'information. Maintenant, on verra, si on fait un lien. Mais <un
registre, donc, sur qc... sur gouvernement... qc... le gouvernement...
Mme Murray
(Audrey) :
...mais >un
registre, donc, sur qc... sur gouvernement... qc... le gouvernement...
Une voix : ...
Mme Murray (Audrey) :...Québec.ca, il y a un lieu spécifique où se retrouve
l'ensemble des registres, là, du gouvernement du Québec, dans le fond, donc
c'est la raison pour laquelle, à ce moment-ci, bien, c'est à cet endroit, là,
qu'on envisage le positionner.
Puis, sur la connexion pour les
plateformes, ce qui est envisagé à l'article précédent, que la ministre a
présenté, c'est qu'éventuellement on va avoir une connexion qui va être
permise. Donc, ça ne passe pas nécessairement par le registre, cette
connexion-là, c'est vraiment ce qu'on appelle une API,
là, une connexion qui va leur permettre de valider en continu les numéros.
M. Grandmont : D'accord.
Mme Proulx : ...
Mme Murray
(Audrey) : Oui.
Mme Proulx : On va passer
à l'ère moderne, si vous me permettez, là, dans un laps de temps, là, qu'on souhaite
le plus court possible. Mais on veut s'assurer, là, que l'API... Quand vous
êtes sur Twitter puis vous cliquez sur un article, vous allez voir en haut,
c'est marqué «API», ça vous transfère directement à l'article que vous
souhaitez lire. Donc, c'est ça, une API. À terme, on va travailler, donc, sur
ce que Mme Murray mentionne, une API. On va juste s'assurer que cette
migration-là va être bonne et efficiente. Ça fait qu'on va prendre le temps de
bien faire les choses. Mais, notre objectif, là, je mettrais janvier, là, je
pense qu'on va être pas mal prêts, là, à pouvoir avoir cette API là.
M. Grandmont : Oui, on
peut se laisser le temps, c'est correct. Je comprends, c'est correct.
Mme Proulx : Mais entre-temps
ce ne sera pas les fonctionnaires qui vont faire l'ouvrage. Je rappelle que ça
va être les plateformes qui auront l'obligation de faire l'ouvrage.
M. Grandmont : Qui
devront faire le travail... l'odieux de faire le travail.
Quant à avoir la parole, je voulais
proposer un amendement, Mme la Présidente. Je pense qu'il est déjà rendu au
Greffier, peut-être attendre qu'il soit en ligne avant de le lire. C'est tout
simple.
La Présidente (Mme D'Amours) : C'est
tout simple.
Je vais suspendre les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 12 h 43)
(Reprise à 12 h 46)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui, donc,
si... oui, si vous permettez, Mme la Présidente, merci, je vais retirer cet amendement-là.
On a eu une petite discussion avec la ministre, on va en redéposer un autre à
la place. On va juste attendre qu'il apparaisse. Je pourrai en faire la
lecture.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...monsieur...
j'ai besoin du consentement pour retirer, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Ah!
consentement pour le retirer, oui, excusez-moi. Vous avez raison.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce que j'ai le consentement pour le retrait de...
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Des voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci.
M. Grandmont : Donc,
j'en redéposerais un autre, s'il vous plaît, Mme la ministre, un amendement à
l'article 4. Il n'est pas envoyé. Il va arriver sous peu.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes.
M. Grandmont : Parfait.
Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 47)
(Reprise à 12 h 51)
La Présidente (Mme D'Amours) :
Nous reprenons nos travaux.
M. le député de Taschereau, si vous voulez
bien nous lire votre amendement, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Oui, merci,
Mme la Présidente.
Donc, l'amendement est tout simple — il
apparaît à l'écran — dans le fond, on vient modifier l'article 21.1,
introduit par l'article 4 du projet de loi, par l'insertion, après «pour
chaque établissement,» de «la catégorie,».
Donc, l'idée, c'est d'ajouter, dans le
fond, aux informations qui font partie du registre public la catégorie à
laquelle s'est inscrit un établissement qui veut faire de l'hébergement
touristique via les plateformes. Ça fait suite à une recommandation, là, qui
venait, là, des recommandations des Drs Wachsmuth et St-Hilaire, du Groupe
de recherche sur les politiques en gouvernance urbaine de l'Université McGill,
qui disaient qu'il fallait absolument qu'on ait accès à cette information-là.
L'idée est quand même relativement simple, là, c'est être capables de donner
davantage d'information, d'outils pour assurer le suivi, la conformité, notamment,
mais aussi pour la recherche, pour être capables de faire le suivi de
l'ensemble de l'évolution du marché de l'hébergement, de l'hébergement touristique,
l'objectif étant de donner, encore une fois, davantage d'information pour que
les chercheurs puissent, après ça, produire des rapports. Même chose aussi pour
les équipes du ministère du Tourisme, pour avoir davantage d'information,
encore une fois, pour être capables de produire des bilans qui sont encore plus
exhaustifs, qui vont nous permettre de faire un meilleur suivi.
Je pense qu'en ayant aussi une approche
large en nommant simplement la catégorie, ça nous permet de comprendre à la
fois les trois catégories qui sont présentement en vigueur, là — établissement
de résidence principale, établissement d'hébergement touristique jeunesse et
établissement d'hébergement touristique général — et ce qui n'empêche
pas que, si jamais on crée des nouvelles catégories, bien, on a, encore une
fois, un terme général qui permet de couvrir l'ensemble des catégories qui sont
offertes ou, en fait, qui sont disponibles pour inscription.
Donc, voilà, c'est tout simple comme
amendement, mais je pense que ça va nous donner un petit peu plus d'outils pour
être capable de faire le suivi, là, puis faire des bons bilans puis, encore une
fois, avoir une loi qui évolue bien dans le temps.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Merci, M. le député.
Commentaires sur l'amendement de
l'article 4?
Mme Proulx : Pas de
commentaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Pas de commentaire.
Donc, nous allons mettre aux voix
l'amendement. Est-ce que l'amendement sur l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Adopté.
Nous revenons à l'article 4 tel
qu'amendé. Commentaires? Pas de commentaires sur l'article 4 tel qu'amendé?
Mme Proulx : Pas de
commentaire.
M. Grandmont : ...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Donc, je vais mettre aux voix l'article 4 tel qu'amendé. Est-ce que l'article 4,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Adopté.
L'article 5, madame...
M. Grandmont : ...
La Présidente (Mme D'Amours) :
Pardon? Monsieur... oui.
M. Grandmont : ...l'article
à 4.1.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Bien sûr. Est-ce que j'ai sur Greffier?
M. Grandmont : Je pense
qu'on vous l'a envoyé déjà, oui.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Bon, je vais suspendre les travaux, encore une fois, quelques minutes.
(Suspension de la séance à 12 h 54)
(Reprise à 12 h 57)
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous sommes de retour à nos travaux.
M. le député de Taschereau, si vous voulez
bien nous faire la lecture de votre amendement 4.1, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Oui.
Alors, l'article 4.1, tout simple, qui vient s'insérer après
l'article 4 du projet de loi.
L'article se lit comme suivant : 4.1.
Cette loi est modifiée par l'abrogation de l'article 23. Voilà.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Il nous reste trois minutes, M. le député, est-ce que vous pensez que vous
pouvez nous faire les commentaires au sujet de l'article ou si vous aimez mieux
attendre?
M. Grandmont : Je pense
que ça va prendre plus que trois minutes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
va prendre plus que trois minutes?
M. Grandmont : Si c'est
possible. Avec le consentement, là, oui, effectivement, j'attendrais tantôt.
La Présidente (Mme D'Amours) : S'il
y a consentement, on pourrait arrêter nos travaux maintenant.
Mme Proulx : Oui, bien,
si jamais c'est possible, Mme la Présidente, parce qu'effectivement il y a
beaucoup de matériel, là, sur l'article 23. Il y a consentement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Consentement?
Mme Proulx : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Parfait. Donc, nous suspendons nos travaux jusqu'à 15 heures. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 58)
14 h 30 (version révisée)
(Reprise à 15 h 01)
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Nous reprenons nos travaux. Nous étions sur un amendement déposé par le député
de Taschereau, l'amendement...
15 h (version révisée)
La Présidente (Mme D'Amours) : ...le
député de Taschereau, l'amendement 4.1. M. le député, c'est tellement
court, j'aimerais que vous en fassiez encore la lecture pour qu'on se remette
dedans, et puis vos explications après.
M. Grandmont : Oui,
évidemment. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, dans le fond, on vient... C'est
un nouvel article, pour l'institut... pour l'instant, là, identifié comme 4.1 :
Insérer, après l'article 4 du projet de loi, l'article suivant : 4.1.
Cette loi est modifiée par l'abrogation de l'article 23.
Donc, les explications. On en a entendu
parler beaucoup pendant les auditions, c'était dans les recommandations,
notamment, là, de l'Union des municipalités du Québec, de la Fédération
québécoise des municipalités, ils demandaient de ne plus assujettir la
limitation de l'exploitation d'établissements, de résidences principales à la
procédure d'approbation référendaire particulière prévue à l'article 23 de
la Loi sur l'hébergement touristique, donc dans un souci, là, de renforcer l'autonomie
municipale.
Plusieurs municipalités ont fait les
manchettes en mars dernier, dont la municipalité de Stoneham-et-Tewkesbury qui
a dû tenir 30 référendums pour les 30 secteurs où le nombre minimal
de signatures avait été atteint, et ce, pour un coût de 100 000 $
pour maintenir sa réglementation initiale. Évidemment, 100 000 $ pour
une municipalité de la taille de Stoneham-et-Tewkesbury, c'est un coût
important, même pour des plus grandes municipalités. Si c'est les dépenses qu'on
peut s'éviter de faire, on va le faire, je pense que c'est... je pense qu'elles
vont apprécier aussi de ne pas avoir à les faire.
Le président de la FQM disait, entre
autres, et je le cite : «Dans le cas de ma municipalité,
Sainte-Catherine-de-Hatley, une communauté de 2 800 habitants
répartis sur 99 kilomètres carrés, nous comptons 95 secteurs.
Imaginez la complexité et le coût si nous avions eu à tenir autant de
référendums dans autant de secteurs.» Bon, ils ont... j'ai les articles ici,
là, qui parlent un peu, là, du cas de Stoneham-et-Tewkesbury, je n'y reviendrai
pas, mais, en gros, c'est un... c'est un essai, c'est ce que j'ai compris, là.
Ça avait été apporté, là, précédemment, c'était une demande initiale, là, qui
venait des municipalités au départ. Je pense qu'elles avaient peut-être mal
mesuré l'impact que ça pourrait avoir quant à... aux coûts, en fait.
Ce qui est demandé, c'est tout simplement
abroger cet article-là. L'idée étant qu'à partir du moment où une municipalité
veut empêcher... veut... oui, c'est ça, empêcher, là, l'hébergement touristique
sur des zones, bien, évidemment, ça a des impacts sur l'ouverture potentielle
des registres pour toute personne qui serait soit dans la zone elle-même soit
dans les zones contiguës, ce qui peut avoir comme... comme obligation,
finalement, là, d'augmenter considérablement les coûts pour les municipalités.
Ne serait-ce qu'ouvrir les registres, c'est déjà quand même des coûts qui sont
associés qui sont importants, mais aussi, bien, s'il y a référendum, bien là, c'est
des coûts encore supplémentaires.
Donc, l'idée est de simplement de revenir
à la situation qui prévalait au point de départ en abrogeant l'article 23.
Ça nous permet d'obtenir, finalement, une situation où il est beaucoup plus
simple et moins coûteux pour les municipalités si on veut, effectivement, là,
pouvoir légiférer ou, en fait, réglementer l'usage sur le territoire. Donc, on
pourrait y aller pour une discussion, là, évidemment, là, par la suite.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Mme la... Mme la ministre.
Mme Proulx : Députée aussi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la députée ministre.
Mme Proulx : Exact. Je ne
sais pas si vous allez tous vous souvenir, M. le député de Taschereau, lors des
premières conférences de presse ou premiers points de presse en lien avec le
dépôt du projet de loi n° 25, vous les avez suivis, mais une des choses
que j'ai admises d'emblée, c'est que j'ai mal communiqué le projet de loi n° 100,
et je souhaite ne pas répéter ça à travers le 25.
Et, dans cet aveu-là bien candide... Parce
qu'initialement c'était une modification, un allègement réglementaire, on se
souviendra. Or, avec cet allègement réglementaire là, il y a des nouveaux
règlements qui sont entrés, entre autres, là, pour ce qui a trait la résidence
principale, l'interdiction ou la limitation de pouvoir exploiter la résidence
principale. Ça a été mal expliqué de ma part, et il y a eu donc un effet
cascade, domino d'une mauvaise compréhension, par ma faute, de... des tenants
et des aboutissants en ce qui a trait, donc, à la tenue d'un référendum, d'un
registre, d'abord, à signer puis, à la lumière des signatures au registre, s'il
y aurait référendum ou pas, la fameuse date du mois d'avril est arrivée aussi,
avec, bon, l'arrivée de... il n'y aura pas d'interdiction où on ne pourra pas
interdire d'interdire la résidence principale. Donc, après cet aveu-là de
communication, qui n'était pas... qui n'était pas exceptionnelle de ma part, il
y a eu une incompréhension également de la part de l'UMQ et de la FQM et de nos
<équipes...
Mme Proulx :
...et
de nos >équipes, là, on doit le dire bien, bien humblement, qu'il n'y a
pas l'obligation, comme certains maires l'ont laissé sous-entendre, de faire
des référendums sur l'ensemble de leur territoire.
À travers leur zonage, ils peuvent
déterminer l'usage qu'ils en feront. Donc, par exemple, dans une ville comme
Lévis, il n'y a pas besoin d'avoir 1 200 référendums qui soient
tenus. Si la ville, la municipalité décide d'un lieu x déterminé par un
quadrilatère x, dans une municipalité x, c'est donc à l'intérieur de
ça qu'elle pourrait, donc, ouvrir un registre, avoir les signatures et,
dépendamment du nombre de signatures à ce registre-là, tenir ou non un référendum
avec un résultat x. C'est ça, là, qui a été très mal communiqué. Les
municipalités, en tout temps et depuis toujours, peuvent cibler les zones dans
lesquelles elles peuvent restreindre l'hébergement touristique courte durée à
travers la résidence principale. Elles ont tous ces pouvoirs-là.
Lors de la discussion du projet de loi
n° 100, c'était une demande de l'UMQ, c'était une demande de la FQM. Et
donc, à travers le processus référendaire établi dans la loi 67, les
municipalités ont ce pouvoir-là. Je veux m'assurer, avec le projet de loi
n° 25, que la communication... Puis ça a été des discussions, vous vous en
rappellerez, en commission parlementaire, au sujet des actions que le
gouvernement du Québec va poser pour s'assurer de l'entière et pleine
compréhension du fameux carré de sable dans lequel les plateformes et les
exploitants vont vouloir opérer. On va s'assurer, puis ça a été mentionné à
quelques occasions en commission parlementaire, d'avoir une... une
communication, pardon, qui soit claire.
Alors, c'est un processus qui a été
instauré, donc, à la demande des municipalités. Ça, c'est le premier élément.
On a toujours dit que notre objectif, c'est d'avoir un équilibre entre le droit
des citoyens de disposer de leur résidence principale, en tout ou en entier, et
de mettre, donc, quelques milliers de dollars dans leur poche, le droit des
municipalités d'exiger leur autonomie en matière de réglementation et de
zonage, évidemment qu'on reconnaît l'entière et pleine autonomie des
municipalités là-dedans, les mesures mises en place précédemment pour permettre
d'atteindre cet équilibre-là.
Et je rappelle, donc, que les
municipalités peuvent cibler les zones dans lesquelles elles veulent
restreindre l'hébergement touristique. Je comprends vraiment bien qu'il y a des
municipalités qui ont souhaité l'interdire sur l'ensemble de leur territoire,
mais, à la lumière des résultats qu'on a, puis, Mme la sous-ministre, vous
saurez me corriger, il y en a deux ou trois, au Québec, qui ont décidé
d'interdire, là, purement et simplement l'exploitation de la catégorie
résidence principale en hébergement touristique collaboratif courte durée.
Donc, à votre intention de l'amendement,
on peut poursuivre les discussions, là, mais, pour le moment, ce que je vous
dis, c'est que les pouvoirs que vous demandez en abrogeant le 23, ils sont déjà
là, ils sont déjà dans les mains de toutes les municipalités du Québec, de
pouvoir déterminer le zonage où elles permettront l'exploitation ou non de la
résidence principale sur les plateformes d'hébergement courte durée.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député.
M. Grandmont : Oui. Je
remercie la ministre, là, pour ses précisions, n'empêche... Donc, ma
compréhension... j'aimerais vérifier, d'abord, si ma compréhension est bonne.
Par exemple, si une municipalité décide, dans un... dans une de ses zones, là,
qui fait partie de la municipalité, décide d'interdire la location pour une
résidence principale, elle va devoir ouvrir un registre pour cette zone-là
ainsi que les zones contiguës.
• (15 h 10) •
Mme Proulx : S'il y a des
gens qui s'y opposent.
M. Grandmont : Oui, mais...
Bien, le registre, en fait...
Mme Proulx : Partons du
principe, là.
M. Grandmont : Bien, le registre
sert à recevoir les...
Mme Proulx : Oui, oui.
M. Grandmont : Donc, il y a
obligation d'ouvrir un registre à la base.
Mme Proulx : Exact, tout à
fait.
M. Grandmont : Après ça, s'il
y a des gens qui se manifestent, dans certaines proportions, bien là, on va se
retrouver à être obligés de faire un référendum.
Mme Proulx : Oui.
M. Grandmont : Bon, on est
d'accord là-dessus. Maintenant, il y a des municipalités... Puis l'exemple de
Stoneham-et-Tewkesbury est quand même très intéressant, je ne sais pas si vous
connaissez bien cette municipalité-là.
Mme Proulx : Tewkesbury, oui.
M. Grandmont : Oui, c'est ça.
C'est un endroit, en fait, de villégiature au nord de Québec, une trentaine de
minutes, très beau. Mais, en même temps, je...
Mme Proulx : Oui, oui, oui.
Belles randos à faire là-bas.
M. Grandmont : Pardon?
Mme Proulx : Belles randos à
faire là-bas.
M. Grandmont : Il y a des
belles randos, il y a plein de belles activités à faire là-bas. Le mont Wright,
d'ailleurs, très beau.
Mme Proulx : Exactement, que
je fréquente occasionnellement.
M. Grandmont : Sinon, c'est
quand même intéressant, mais, en même temps, je comprends la préoccupation de
la municipalité de Stoneham-et-Tewkesbury, puis je comprends son intention de
vouloir empêcher, en fait, là, l'hébergement <touristique...
M. Grandmont :
...l'hébergement
>touristique de résidence principale dans ce secteur-là, parce qu'il y a
déjà, quand même, beaucoup d'offres de résidences secondaires. Il y a beaucoup,
beaucoup, beaucoup d'offres d'hôtels dans ces secteurs-là aussi. C'est un lieu
quand même très touristique. Donc, si elle veut s'assurer de garder son
caractère vivant, très humain, son esprit de municipalité, je veux dire, esprit
de village ou... en tout cas, je ne sais pas comment qu'ils se catégorisent
eux-mêmes, là, mais, tu sais, s'ils veulent garder cette espèce d'esprit de
communauté, pour le dire plus sobrement, bien, je peux comprendre qu'ils
veulent s'assurer de garder des résidents qui habitent à longueur d'année.
C'est quelque chose d'important.
Donc, elle va avoir envie, effectivement,
d'empêcher la location pour les résidences principales, ce qui fait que, bien,
elle va devoir, finalement, ouvrir le registre... elle va vouloir l'interdire
partout et ouvrir ses registres. Ça devient comme une... ça... Le coût associé
à ça, alors que l'intention est extrêmement intéressante, de vouloir garder une
vitalité, un esprit de communauté, vient avec nécessairement des coûts
importants, puis dans ce cas-ci, 100 000 $.
Donc, en quoi ce qui est actuellement
permis favorise, finalement, le maintien de cet esprit de communauté là, qu'on
peut chercher chez des municipalités, alors que, pour l'instant, on dirait que
tout nous porte à vouloir... à devoir payer 100 000 $, dans ce cas-ci,
pour pouvoir garantir cet esprit de communauté là?
Mme Proulx : Bien, les municipalités
ont tous les pouvoirs. On a un chapeau de règlement gouvernemental où on
établit les règles. Maintenant, les municipalités qui ont les pouvoirs de
proximité peuvent décider d'ajouter les règlements qui... qu'ils souhaitent
ajouter, mais elles devront être responsables de l'application des règlements
additionnels qu'elles souhaitent ajouter.
Par exemple, chez nous, à Saint-Jean-de-Matha,
autour du lac Vert, la municipalité a décidé que tu demandes à ton voisin de
gauche, ton voisin de droite puis ton voisin en arrière si tu peux exploiter ta
résidence principale. Ç'a été non autour, des propriétaires du lac. Et donc ça
a force de règlement et de loi chez nous, dans la municipalité, où, à la
lumière de ce que vous exprimez, les résidents du lac ont décidé de prendre
cette option-là.
Maintenant, on ne peut pas priver les gens
de quelques jours ou quelques semaines par année parce que leur résidence
principale, c'est là qu'ils passent la majeure partie de leur temps. Puis,
90 %, 95 % du temps, les gens la passent dans la résidence
principale. Maintenant, quelques jours, voire quelques semaines par année, les
gens qui souhaitent la mettre en location, bien, évidemment, ça prend
l'autorisation de la municipalité, de la ville ou de l'arrondissement, mais on
a laissé tous les pouvoirs aux municipalités de décider ce qu'elles croient et
ce qu'elles jugent être le mieux pour elles. Le gouvernement du Québec n'a pas
à interférer là-dedans. Ce sont les municipalités qui prennent les décisions.
Ça leur appartient.
Maintenant, je répète, on a peut-être mal
expliqué nos règlements précédemment, elles ne sont pas obligées de tenir,
ouvrir des registres dans chacune des zones, uniquement dans la zone où il y a
eu une intervention de la municipalité, de l'arrondissement ou de la ville de
limiter et d'interdire l'hébergement courte durée avec les résidences
principales.
M. Grandmont : Donc,
moi, je pensais bien humblement que ça... Ça ressemblait, en fait, au processus
référendaire classique, c'est-à-dire qu'il y a toujours la notion de zone qui
est visée par la modification réglementaire et les zones contiguës. Donc, vous
me dites que, finalement, dans le cas d'Airbnb, l'ouverture des registres se
fait seulement pour la zone qui est visée par l'interdiction visée par les
municipalités?
Mme Proulx : Bien, c'est-à-dire
que, dans le plus fin détail... Peut-être que la sous-ministre, là, peut venir
compléter, mais, oui, il y a effectivement, dans des municipalités où on
consulte, les régions contiguës. Tu sais, il pourrait y avoir une zone qui est
délimitée puis, l'autre bord de la rue, elle n'est pas incluse. Ça fait qu'il
pourrait, oui, avoir, sauf erreur, Mme Murray, avoir une consultation pour
la zone contiguë si, par exemple, c'est une rue ou une ruelle qui sépare une
zone qui a été identifiée par la municipalité, où on interdirait, par exemple,
l'exploitation de la résidence principale. Ça fait que c'est ça dans le
contigu, sauf erreur, Mme la sous-ministre. Peut-être que la sous-ministre
pourrait compléter.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la sous-ministre. Oui, allez-y.
Mme Murray (Audrey) :Oui, merci. Donc, effectivement, en fait, l'enjeu
d'incompréhension lors des consultations particulières semblait ressortir du
fait qu'on obligeait une consultation sur l'ensemble des zones en même temps.
Donc, la précision ici, c'est qu'on peut... une municipalité peut consulter,
peut ouvrir un registre puis, le cas échéant, si les citoyens le souhaitent,
mener un référendum sur une zone spécifique et...
M. Grandmont : Et ses
zones contiguës.
Mme Murray (Audrey) :...celle contiguë, exactement. Mais l'incompréhension était
sur le fait qu'on avait l'impression qu'il fallait ouvrir les registres sur
l'ensemble des zones d'une même municipalité. Donc, l'exemple de Lévis,
l'exemple de... que vous avez donné exactement... mais ce n'est pas... Le
processus actuel, il n'oblige pas d'ouvrir sur l'ensemble, il oblige une
ouverture, effectivement, sur les zones. Puis ça peut se faire en étapes, bien
entendu, en fonction, là, du... de l'objectif de la municipalité.
M. Grandmont : O.K.
Donc, j'avais bien compris, puis merci pour les précisions, en même <temps...
M. Grandmont :
...en
même >temps, là... puis je pense que les municipalités avaient bien
compris aussi les cas qu'on a vus passer... en tout cas, pour... J'avoue que,
pour le cas de Lévis, là, je n'ai pas... je n'ai pas fait... je n'ai pas lu les
articles qui référaient à ça, mais, pour ce qui est de Stoneham, je pense
qu'ils avaient bien compris que ça touchait l'ensemble de leur territoire parce
qu'ils avaient décidé que la location pour les résidences principales, ça...
ils voulaient l'interdire, en fait, donc toutes les zones étaient visées et...
et c'est peut-être le cas aussi dans d'autres municipalités au Québec.
Ça fait quand même cher payé pour pouvoir...
pour vouloir garder... Je comprends, là, qu'il y a le droit individuel, puis on
en est aussi, là, soyez-en bien certains, là, la possibilité que les gens
puissent louer leur résidence principale quand il s'agit, là, de... puis de se
faire un petit pactole, puis... évidemment, pour des locations de courte durée,
hein, je pense que c'est... Puis ça devait être ça, l'esprit, aussi, d'Airbnb,
au début, là, mais ça a complètement dérapé, on est allé ailleurs. Mais, sur le
principe de base, moi, je trouvais ça intéressant. Mais il y a des... il y a
des municipalités qui vont vouloir protéger leur territoire, leur esprit de
communauté, puis je pense particulièrement à des petites municipalités qui
vivent beaucoup du tourisme, toute la région charlevoisienne, Baie-Saint-Paul,
la Petite-Rivière-Saint-François. Stoneham-et-Tewkesbury, c'est exactement ça
aussi. Le président de la FQM, Sainte-Catherine-de-Hatley aussi, c'est un... tu
sais, c'est une région touristique. Il me semble que c'est cher payé pour une municipalité,
qui doit ouvrir tous ses registres à des coûts quand même importants...
Mme Proulx : C'est parce que
la municipalité a décidé de l'ouvrir à l'ensemble de son territoire. C'est ça,
la particularité.
M. Grandmont : Oui, oui, évidemment,
pour protéger cet esprit de communauté sur l'ensemble, parce qu'il y a déjà
beaucoup de location...
Mme Proulx : Mais ça leur
appartient. Je veux dire, c'est des décisions...
M. Grandmont : ...il y a
beaucoup de location, si je peux me permettre...
Mme Proulx : Oui.
M. Grandmont : ...il y a
beaucoup de location de résidences secondaires qui se fait déjà sur ce
territoire-là. Donc, comment on fait pour garantir qu'il y a du monde qui
continue à vivre, tu sais, le plus longtemps possible dans la municipalité puis
on développe cet esprit de communauté là?
Mme Proulx : Oui, mais ils
peuvent l'interdire pour la résidence secondaire sans avoir à passer par un
référendum. Si les municipalités souhaitent trouver un équilibre, elles peuvent
le faire. Elles sont maîtres d'oeuvre là-dedans.
Une parenthèse que... et un élément
important que j'apporterais. Parce que, là, vous parlez de zones très
touristiques, mais il y a des zones au Québec qui souhaitent un développement
touristique sur quatre saisons pour avoir des retombées économiques pour
l'ensemble de la communauté, vous faites référence à la communauté, où il y a
un déficit d'hébergement touristique dit traditionnel, et la résidence principale
permet à ces municipalités-là de pouvoir, un, contempler l'arrivée de touristes
qui vont venir soutenir, économiquement parlant, la région ou la municipalité
sur quatre saisons.
Puis un autre dont j'ai entendu parler,
pour la tenue d'événements majeurs, comme par exemple, je fais référence aux
Jeux du Québec, qui, sauf erreur, se sont tenus à Rimouski... Rivière-du-Loup...
Rivière-du-Loup... Rimouski...
Une voix : ...
Mme Proulx : ...Rivière-du-Loup,
où on avait un déficit d'hébergement, M. le député, et on est venus me voir en
me disant : La résidence principale, ça nous permet d'avoir été la ville
hôte de la tenue des Jeux du Québec, avec des athlètes en devenir et leurs
familles, parce que, dans certaines régions du Québec, on doit l'admettre, on a
un déficit d'hébergement dit traditionnel, si on fait référence, par exemple,
aux hôtels ou aux grandes chaînes hôtelières.
M. Grandmont : Oui,
effectivement. J'ai moi-même été aux Jeux du Québec. Je sais combien c'est
important, l'hébergement, dans ces grands moments là, et important pour notre
jeunesse aussi. La municipalité de Stoneham-et-Tewkesbury prévoyait demander un
remboursement des frais liés à une telle opération au gouvernement du Québec.
Savez-vous s'ils l'ont fait ou?
Mme Proulx : Je n'ai pas été
informée de ça.
M. Grandmont : Parce que
c'est des coûts importants, quand même, pour la municipalité, là.
Mme Proulx : Je n'ai pas été
informée de ça.
• (16 h 20) •
M. Grandmont : On parlait de
100 000 $. Je ne sais pas c'est quoi, le budget annuel, là, du... de
la municipalité de Stoneham.
Écoutez, je pense qu'on va être... on
n'arrivera pas à s'entendre cette fois-ci là-dessus, puis je n'étirerai pas
indûment le temps. Je pense, malgré tout, quand même, qu'on pourra
éventuellement y revenir. Ça me semble important, là, de faire attention à
l'autonomie des municipalités, s'assurer qu'elles puissent maintenir une bonne
cohésion dans les communautés...
Mme Proulx : On est là.
M. Grandmont : ...et aussi
que la ministre soit bien sensibilisée au fait que ça coûte très cher, de la
façon dont c'est articulé actuellement. Malgré peut-être des efforts de
communication plus grands à faire, reste que, pour les municipalités, c'est des
coûts qui sont prohibitifs pour ces municipalités-là. Si elles ont fait des
référendums, si elles ont voulu interdire l'hébergement touristique pour
résidences principales sur l'ensemble du territoire, il y avait des bonnes
raisons derrière. Donc, moi, ce que je vois, c'est que le mécanisme,
actuellement, il ne fonctionne pas, il ne répond pas aux besoins, malgré des
efforts de communication plus grands à faire.
Mme Proulx : Et on verra, au
résultat de l'adoption ou non du projet de loi... à terme du projet de loi n° 25,
si certaines de ces municipalités reverront leur modèle d'affaires. Compte tenu
que c'est beaucoup plus contraignant et restrictif, les règles du jeu qu'on met
sur la table aujourd'hui, peut-être certaines reverront leur position. Je ne
veux pas présumer de la position des municipalités, mais je tiens à vous <rassurer...
Mme Proulx :
...mais
je tiens à vous >rassurer, là, les villes, les municipalités, les
arrondissements ont ce pouvoir-là, et avec raison, elles nous ont demandé ces...
de leur conférer tous ces pouvoirs-là sur leur territoire, ce qu'évidemment...
ce à quoi, évidemment, on a consenti. Maintenant, elles demandent des pouvoirs,
elles doivent assumer certaines responsabilités lorsqu'elles demandent de
prendre charge de ces pouvoirs-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.D'autres commentaires sur l'amendement 4.1? Je vais mettre aux voix
l'amendement 4.1. Est-ce qu'il est adopté?
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Par
appel nominal. Merci. Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Pour, contre, abstention. M. Grandmont (Taschereau)?
M. Grandmont : Pour.
La Secrétaire : Mme Proulx
(Berthier)?
Mme Proulx : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M. Martel : Contre.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire : Mme Lakhoyan
Olivier (Chomedey)?
Mme Lakhoyan Olivier : Contre.
La Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc, l'amendement 4.1 est rejeté.
Nous passons à l'article 5. Mme la
ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme
la Présidente. Article 5 : L'article 28 de cette loi est
modifié.
1° par la suppression, dans ce qui
précède le paragraphe 1°, de «Commet une infraction et»;
2° par l'insertion, après le
paragraphe 3°, du suivant :
«3.1° inscrit, en application de la
présente loi et de ses règlements, dans l'offre d'hébergement d'un
établissement d'hébergement touristique ainsi que dans toute publicité en
faisant la promotion un numéro d'enregistrement pour cet établissement qui est
faux ou inexact ou un tel numéro alors que l'enregistrement de cet
établissement est expiré, suspendu ou annulé;».
Donc, à l'article 5, il y a deux modifications,
une qui est uniquement à modifier un vocable qui est utilisé, Mme, M. les
députés, dans notre législation, puis je vais laisser Me Hudon, avec votre
permission... de vous expliquer, donc, la première, qui est essentiellement
technique.
La deuxième modification consiste à
prévoir une nouvelle infraction à l'égard de quiconque inscrit, dans une offre
d'hébergement de même que dans une publicité faisant la promotion d'un
établissement d'hébergement touristique, un numéro d'enregistrement qui est
faux ou inexact ou un numéro d'enregistrement qui concerne un établissement
dont l'enregistrement est expiré, suspendu ou annulé.
Donc, avec votre permission, Mme, M. les
députés, pour ce qui est de la modification vocable utilisée dans notre
législation, je laisserais, avec votre permission, Me Hudon vous donner
les explications. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Me Hudon, la parole est à vous.
M. Hudon (Alain) : Merci.
Merci, Mme la Présidente. Alors, si vous allez à la page de gauche de votre
cahier, je ne sais pas si vous l'avez ouvert, là, on a le texte actuel de
l'article 28. Dans le paragraphe introductif de l'article, ça se lit comme
suit : «Commet une infraction et est passible d'une amende de 2 500 $
à 25 000 $, s'il s'agit d'une personne physique, et de 5 000 $
à 50 000 $, dans les autres cas, quiconque;», etc.
Donc, le «Commet une infraction et est
passible», les tribunaux ont récemment convenu que c'était comme si... c'est
comme un pléonasme, comme «monter en haut» ou «descendre en bas». Donc, le «Commet
une infraction» n'ajoute rien au fait que, si tu es passible d'un montant,
d'une amende, c'est parce que tu as commis une infraction.
Donc, compte tenu qu'on ajoute une
nouvelle disposition pénale par le projet de loi, bien, on... il a été convenu,
avec le Secrétariat à la législation, qu'on allait harmoniser tout le
vocabulaire des dispositions pénales pour enlever ce texte-là, qui, somme
toute, n'ajoute rien, là. Donc, «Commet une infraction et» est supprimé ici.
Puis on verra qu'il y a un article omnibus un petit peu plus loin qui le fait
dans les autres dispositions, qui n'étaient pas impactées par le projet de loi.
Donc, je ne sais pas si c'est clair, là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 5? S'il n'y a pas de commentaire, je vais...
M. Grandmont : Oui, j'ai une
question. Est-ce que c'est possible, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) :
Oh! pardon. Oui, M. le député de Taschereau, allez-y.
M. Grandmont : Bien, ce
n'est pas sur la modification en tant que telle, là, je pense que ça a bien du
bon sens. Quoique mes filles me disent, des fois, que c'est possible de
descendre en bas, mais je vous laisse deviner comment, mais... bon, on s'amuse
beaucoup à la maison.
Mme Proulx : Puis monter en
haut?
M. Grandmont : Ah! ça,
c'est plus dur.
Mme Proulx : Oui, hein?
M. Grandmont : C'est ça. Oui,
c'est ça, c'est plus sur les amendes, en fait, là. Ça m'avait échappé. Il me
semblait que c'était 25 000 $. Là, on parle de 2 500 $ à 25 000 $,
c'est comme... Il y a une gradation, en fait, des amendes s'il y a répétition?
Mme Proulx : Exact.
M. Grandmont : Mais c'est
comme ça que ça avait été prévu dès le départ?
Mme Proulx : Oui. Toute
personne qui...
M. Grandmont : C'était
ça?
Mme Proulx : Oui, oui,
oui.
M. Grandmont : O.K. J'avais
comme retenu plus le 25 000 $, le 50 000 $, le 100 000
plutôt que les... la gradation, là.
Mme Proulx : C'est le
maximum. Donc, le maximum est à 25 000 $ puis... bien, pour les
plateformes, ça peut monter jusqu'à 100 000 $. Donc, toute personne
qui inscrit une offre d'hébergement d'un établissement dans toute forme de <publicité...
Mme Proulx :
...dans
toute forme de >publicité que ce soit, qui en fait la promotion, donc le
fameux numéro d'enregistrement, là, qui est faux, 1-2-3-4-5-6-7, qui est
inexact, qui est expiré, ou suspendu, ou annulé, est donc passible d'une amende
de 2 500 $ à 25 000 $, personne physique, personne morale,
donc là, ça part de 5 000 $ à 50 000 $. C'est établi, là,
selon l'ordre des choses des pénalités financières, là, qui sont imposées... Me Hudon,
peut-être que vous pouvez donner davantage de détails, mais ce n'est pas la
ministre, unilatéralement, là, qui a dit que le minimum était à
2 500 $ puis que le maximum était à 25 000 $, puis que
l'autre était à 5 000 $ et à 50 000 $. Ce n'est absolument
pas une décision unilatérale de la ministre, là.
M. Hudon (Alain) : Non,
exactement. Mme la Présidente, quand on veut introduire des dispositions
pénales dans une loi, on a une... on va dire un organe spécialisé au ministère
de la Justice qui fait en sorte d'harmoniser le montant des amendes en fonction
de la nature des infractions. Donc, comme on arrive avec des nouvelles
infractions, bien là, on va voir dans les autres lois c'est quoi, le niveau,
pour essayer d'avoir des montants similaires pour les mêmes types d'infractions,
peu importe la loi.
Donc, ici, les amendes, là, de... En fait,
2 500 $ à 25 000 $ et 5 000 $ à
50 000 $ étaient déjà là, là, on ne vient pas modifier ça. Mais, dans
la nouvelle disposition pénale qu'on va imposer aux plateformes en cas
d'infraction, là, on a... le montant des amendes, là, a été établi avec la
collaboration, là, d'organes spécialisés au ministère de la Justice.
M. Grandmont : Est-ce que... Est-ce
que je peux me permettre?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
allez-y, M. le député.
M. Grandmont : Deux questions,
en fait, là... bien, trois questions, en fait. Comment se fait cette
gradation-là? Je vais vous lancez les trois questions, si vous permettez,
puis vous pourrez répondre. Donc, comment se fait cette gradation-là, là, de...
On passe de 5 000 $ à 50 000 $. Est-ce que c'est selon les
comparables, ou si c'est comme la récurrence, en fait, là, des infractions, là,
d'une part?
D'autre part, est-ce que ça aurait pu...
est-ce qu'on aurait pu explorer d'autres... d'autres façons de calculer, par
exemple, un pourcentage du chiffre d'affaires de la compagnie? Peut-être que c'est
compliqué, mais, en tout cas, je ne le sais pas, je lance l'idée quand même.
Puis, sinon, pourquoi ça se retrouve là et
non pas dans le règlement qui accompagne le projet de loi, pour être capable de
peut-être faire évoluer assez rapidement et facilement le type d'amende ou la
hauteur des amendes qu'on donne? Pourquoi ça se retrouve, dans le fond, dans la
loi plutôt que dans le règlement?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre ou monsieur.... Me Hudon? Me Hudon, allez-y.
M. Hudon (Alain) : Les
amendes, habituellement, se retrouvent dans la loi, là.
M. Grandmont : Dans la loi.
O.K.
M. Hudon (Alain) : Et, même
quand on veut sanctionner des infractions à des dispositions réglementaires, on
le prévoit également dans la loi, là, mais on identifie dans le règlement les
modifications... les dispositions en question. La façon, c'est qu'on vient... Il
y a une espèce d'échelle de gradation des niveaux d'infractions qui vient
déterminer : Bien, si t'es le grade 1, grade 2, grade 3,
grade 4, grade 5, bien, voici l'ampleur des fourchettes des amendes
qui devraient s'appliquer.
Puis, la plupart du temps, il y a tout le
temps un minimum puis un maximum. On peut penser que le minimum va être
lorsqu'on veut imposer... Pour une première infraction, ça va être le minimum,
à moins qu'il y ait des facteurs aggravants qui justifieraient qu'on demande un
montant supplémentaire, auquel cas ça va prendre l'autorisation d'un juge.
Donc, dans ce cas-ci, là, pour la nature
des infractions qui sont là, bien, il a été jugé... avec la... le tableau,
l'échelle de gradation qu'on avait au ministre de la Justice, bien, le minimum
pour une personne physique, c'était 2 500 $, puis le maximum, c'était
25 000 $. Pour les autres cas, bien, personne morale notamment, bien,
c'était 5 000 $ à 50 000 $.
M. Grandmont : Parfait. Puis
pour d'autres façons de calculer le type... les montants d'amendes? J'ai parlé
de...
M. Hudon (Alain) : Il y en a,
mais c'est des cas particuliers.
M. Grandmont : Oui, O.K.
M. Hudon (Alain) : Oui. Il y
en a, notamment, je pense, dans... en vertu de la loi sur l'encadrement des
services financiers, là, dans le domaine des valeurs mobilières, où on peut y
aller avec un pourcentage du chiffre d'affaires, mais ce n'est pas la... ce
n'est pas la normalité, là, c'est vraiment des cas particuliers.
M. Grandmont : C'est plus des
cas particuliers. Puis ça ne s'appliquait pas dans ce cas-ci parce que?
M. Hudon (Alain) : Non, au
niveau de la nature des infractions qui sont là, c'est des infractions qu'on
retrouve... Notamment, de faire une fausse déclaration dans des documents
prescrits par la loi, bien, il n'y a pas juste en vertu de la loi sur les
hébergements touristiques que ça se retrouve. Dans plein d'autres lois, il faut
fournir des documents. Si tu fais une fausse déclaration, bien, on s'organise
pour avoir un niveau d'amendes qui est similaire.
• (15 h 30) •
M. Grandmont : O.K. Donc,
c'est plus simple. Mais je retiens quand même que, donc, si on veut
éventuellement changer les montants des amendes, il faudra rouvrir la loi,
faire un projet de loi, puis modifier les montants.
M. Hudon (Alain) : Oui, mais
on voit qu'il y a quand même une échelle qui est relativement souple, entre
5 000 -50 000 $ $, avant qu'on arrive à 50 000 $,
là...
M. Grandmont : Oui, oui, quand
même, qui donne de la marge, là, on est bons pour quelques années, là.
M. Hudon (Alain) : C'est ça. Effectivement.
M. Grandmont : Oui, c'est ça.
O.K. Merci. C'est bon pour mes questions. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires, collègues? Sinon, je mets aux voix l'article 5.
Est-ce que l'article 5 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Adopté.
L'article 6. Mme la ministre, s'il
vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Article 6 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 29, du suivant :
«29.1. Est passible d'une amende de
5 000 $ à 50 000 $, s'il s'agit d'une personne physique, et
de 10 000 $ à 100 000 $, dans les autres cas, toute
personne exploitant une plateforme numérique qui contrevient à l'une ou l'autre
des dispositions de l'article 20.1 et du paragraphe 1° du premier
alinéa de 20.2.»
Donc, aujourd'hui, on propose l'ajout
d'une disposition pénale pour toute personne...
15 h 30 (version révisée)
Mme Proulx : ...l'ajout d'une
disposition pénale pour toute personne qui exploite une plateforme numérique,
donc, on revient à l'imputabilité des plateformes transactionnelles, qui
contrevient à l'une ou l'autre des interdictions qui ont été établies, là, aux
articles précédents. Le fait de commettre une telle infraction rend la personne
physique passible d'une amende de 5 000 $ à 50 000 $ et
rend les autres contrevenants passibles de 10 000 $ à 100 000 $.
Donc, je répète ce que Me Hudon, ici, a
dit, M. le député, Mme la députée, c'est que les amendes ont été encore une
fois validées, là, par le ministère de la Justice. Dans l'expression «les
autres cas visent les personnes morales ainsi que les sociétés de personnes ou
les associations prévues au Code civil du Québec — Me Hudon, vous
pourriez en donner le détail — qui n'ont pas de personnalité morale,
notamment une société en nom collectif, la société en commandite ou une société
en participation», peut-être apporter des précisions, Me Hudon, là-dessus,
immédiatement?
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Hudon.
M. Hudon (Alain) : Oui, merci,
Mme la Présidente. Oui, quand on fait des dispositions pénales, habituellement,
on vient toujours distinguer l'amende qui est imposée aux personnes physiques
de l'amende qui est imposée, donc, je le dis entre guillemets, aux entreprises,
et, compte tenu que les entreprises peuvent prendre plusieurs formes
juridiques, bien, au lieu de les citer au long, on met «dans les autres cas».
Donc, les autres cas, ça vise toutes les autres formes juridiques, à l'exception
de l'individu, bien entendu.
Mme Proulx : Donc, dans le
cas qui nous occupe ici, c'est diffuser une offre d'hébergement qui ne contient
pas de numéro d'enregistrement — on revient toujours un peu au même
laïus — une offre d'hébergement dont l'adresse d'établissement ne
concorde pas avec celle qui est inscrite au certificat d'enregistrement,
diffuser une offre d'hébergement avec un numéro invalide, ABCDEF-1234567, ne
pas effectuer la validation du numéro d'enregistrement, la date d'expiration du
certificat. Donc, ici, on est vraiment, là, encore une fois, dans l'imputabilité
des plateformes numériques en ce qui a trait à l'offre d'hébergement
touristique sur ladite plateforme.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Chomedey.
Mme Lakhoyan Olivier : Oui.
Je pense que, l'année dernière, les amendes étaient rendues jusqu'à 4 millions.
Est-ce que je me trompe?
Mme Proulx : 5 millions,
presque 5 millions.
Mme Lakhoyan Olivier : 5
millions, presque 5 millions.
Mme Proulx : 4,9 millions,
sauf erreur, 4,5?
Une voix : ...
Mme Proulx : 5,5? Merci,
Revenu Québec. 5,5.
Mme Lakhoyan Olivier : 5 millions,
5,5, c'est un gros montant. Avec les amendes qui vont augmenter à l'individu et
aux plateformes, est-ce que la ministre a pensé, peut-être, partager ces
amendes avec les municipalités? Je ne sais pas si c'est quelque chose que vous
avez pensé là-dessus.
Mme Proulx : Si je peux me
permettre, je laisserais au soin de Revenu Québec d'expliquer ou non ce qu'on
fait avec des amendes qui sont perçues de la part des équipes de Revenu Québec
en ce qui a trait, Me Courtecuisse, aux infractions et aux pénalités fiscales
qui sont imposées à ceux qui sont en infraction.
La Présidente (Mme D'Amours) : J'ai
besoin du consentement pour que la dame puisse répondre à la question. Il y a
consentement? Madame, s'il vous plaît, veuillez vous... dire votre nom, votre
titre et répondre à la question, s'il vous plaît.
Mme Courtecuisse (Véronique) : Véronique
Courtecuisse, directrice principale... pardon, directrice principale adjointe
aux poursuites pénales à Revenu Québec.
Écoutez, le montant des amendes… Quand un
dossier a un plaidoyer de culpabilité ou que la personne est reconnue coupable,
le fonds est envoyé au fonds consolidé du revenu du Québec. Donc, après, de la
façon que c'est réparti, ce n'est plus dans notre cour, mais je peux vous dire
que le montant des amendes est envoyé au fonds consolidé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? S'il n'y a... Oui, M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : ...mais je ne
reposerai pas les mêmes questions. J'aurais les mêmes réponses. Elle est très
claire tantôt. Je vois un enjeu au niveau du type de plateforme qu'on va
rencontrer, là. Tu sais, de M. Chalet à Airbnb, il y a peut-être deux types
de... Est-ce que… Justement, là, ce dont on a parlé, il y a des facteurs
aggravants, là. Est-ce que le fait qu'il y a des amendes pour les personnes
morales qui... tu sais, qui sont plus de l'ordre de 10 000 $, peuvent
être attribuées dans un contexte où l'entreprise est plus petite, mais on ne
veut pas... On veut lui envoyer un message clair qu'on ne fait pas... on ne
fait pas d'hébergement illégal d'un côté. Puis, en même temps, on ne veut pas
lui couper... Tu sais, on ne veut pas, là... on ne veut pas la mettre à terre
non plus. Puis, de l'autre côté, bien, des grandes entreprises, est-ce que le
100 000 $ va plus être privilégié? Est-ce que, dans le fond, ça peut
servir à ça, là, tu sais, quand on parlait des facteurs aggravants, là? Parce
que, pour un Airbnb de ce monde, un 10 000 $ à payer, ce n'est
peut-être pas si… beaucoup d'argent que ça non plus. J'aimerais comprendre un
peu comment on peut utiliser ça pour s'adresser au bon... de bonne façon ou bon
joueur.
Mme Proulx : Je vais laisser
Me Hudon expliquer, mais la loi s'applique pour tout le monde, là.
M. Grandmont : Oui, oui, tout
à fait, on est d'accord.
Mme Proulx : Que vous soyez,
oui, chalet ou que vous <soyez...
Mme Proulx :
...que
vous >soyez Airbnb, ou VRBO, ou Kijiji, une infraction est commise.
Quelle que soit la grosseur de l'entreprise, s'il y a une infraction qui est
commise, il y a une infraction qui est commise. Maintenant, de façon plus
chirurgicale, Me Hudon…
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Hudon.
M. Hudon (Alain) : Merci, Mme
la Présidente. Malheureusement, moi, je ne suis que légiste, là. Je n'applique
pas le pénal, puis on a des gens qui appliquent le pénal ici. Ils sont
peut-être mieux placés que moi pour répondre adéquatement à la question que
vous avez posée. Donc, si vous permettez, je passerais la rondelle à mon équipe
à l'arrière.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
est-ce que c'est une personne qui n'est pas intervenue encore, et que j'aurais
besoin d'un consentement, ou si c'est madame...
Une voix : …
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
va être vous? Allez-y, répondez à la question, s'il vous plaît.
Mme Courtecuisse (Véronique) : Donc,
il n'y a pas de différence sur qui commet l'infraction. Peu importe le niveau,
la nature, l'infraction est commise, le dossier nous est soumis. Si la preuve
est là, on va accuser. Que ça soit une résidence principale, une résidence
secondaire, une personne physique, une mégapole d'entreprises internationales,
la loi va s'appliquer exactement de la même façon pour tout le monde.
M. Grandmont : Donc, ce n'est
pas tant sur la capacité de payer d'une entreprise.
Mme Courtecuisse (Véronique) : Absolument
pas.
M. Grandmont : Le fait que,
pour une multinationale, des plus petites amendes peuvent être considérées
comme des pinottes, dans le fond, là, ce n'est pas considéré comme un facteur
aggravant. C'est vraiment juste pour compréhension.
Mme Courtecuisse (Véronique) : Ça
peut être un facteur aggravant, en réalité, parce que, quand on parle de peine
ou de... On parle de minimum, maximum. Il faut comprendre qu'entre les deux le
poursuivant a la latitude d'augmenter, de demander des peines majorées quand il
y a des facteurs aggravants. Le nombre de répétitions, la récidive fait en
sorte que les amendes vont complètement doubler, des fois tripler. Puis, si on voit…
Il y avait… Bon, on prend Airbnb parce que c'est le cas type qui est le plus
connu, bien, au nombre d'annonces qu'on a vues dans les dernières années,
illégales, on aurait pu les accuser... à chaque fois qu'on accusait une
annonce, on aurait pu les accuser également d'avoir aidé et d'avoir facilité la
commission de l'infraction. Donc, il faut comprendre que, malgré leur capacité
financière de payer des amendes peut-être même plus élevées, il va arriver un
temps où la répétition va se faire, et les montants vont devenir très, très
élevés pour ce genre d'entreprise.
M. Grandmont : Oui, oui, plus
de chiffres d'affaires, plus de potentiel que ça se présente souvent, donc, la
récurrence pourrait...
Mme Courtecuisse (Véronique) : Absolument.
M. Grandmont : Parfait, merci
beaucoup.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires? Je vais mettre aux voix l'article 6. Est-ce que
l'article 6 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Donc, j'aurais
un amendement à proposer en 6.1.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. Grandmont : Je pense qu'il
a été envoyé. Je ne sais pas s'il a été transmis aux collègues.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais suspendre les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 39)
(Reprise à 15 h 41)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. M. le député de Taschereau, est-ce que vous voulez nous
faire la lecture de votre amendement 6.1, s'il vous plaît?
M. Grandmont : Oui, Mme la
Présidente. Donc, il s'agit d'une proposition, en fait, d'un nouvel article,
là, qui vient encadrer, là, les... interdire les évictions pour faire du Airbnb.
Donc, c'est <d'insérer...
M. Grandmont :
...donc
c'est >d'insérer, après l'article 6 du présent projet de loi,
l'article suivant :
6.1. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 44, du suivant :
44.1. L'article 1959 du Code civil du
Québec (chapitre CCQ-1991) est modifié par l'ajout, après «affectation»,
de «, sauf s'il s'agit d'un changement pour un usage d'hébergement touristique».
Donc, notre proposition vient modifier un
article de la présente Loi sur l'hébergement touristique.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'amendement? Mme la ministre.
Mme Proulx : Il ne vient pas
modifier, parce que, là, vous parlez du Code civil. C'est une des conversations
qu'on a eues au salon bleu ce matin. Ici, on ne parle pas du Code civil. Vous
parlez des cas d'éviction où les municipalités ont le pouvoir de modifier leur
zonage, soit dit en passant, là, mais on parle d'éviction ici et on parle du
Code civil. Nous, on est à débattre de la loi n° 25
sur l'hébergement touristique au Québec, Loi visant à lutter
contre l'hébergement touristique illégal, au Québec. Je comprends ce que
vous souhaitez faire.
Maintenant, je peux vous rassurer
là-dessus, parce que ma collègue à l'Habitation s'est engagée à déposer
prochainement, puis, sauf erreur, avant la fin de la session, a-t-elle dit…
sauf erreur, sauf erreur, qu'elle allait déposer, donc, un projet de loi qui va
couvrir les préoccupations auxquelles vous faites référence, mais qui, malheureusement,
pour vous, ne peuvent pas être introduites ici comme amendement parce qu'il
n'est pas question ici d'amender le Code civil, mais bien de présenter un
nouveau cadre législatif de la Loi visant à lutter contre l'hébergement
touristique illégal.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Oui, allez-y, M. le député.
M. Grandmont : Oui, merci
beaucoup. Bon, je ne referai pas tout mon laïus de ce matin au salon bleu et
tout ce que j'ai pu dire aussi, là, dans les différents moments où j'ai pu
intervenir sur la question, qui vise à interdire, finalement, là, les évictions
pour changement d'affectation en vue d'en faire du Airbnb.
Je ne reparlerai pas non plus aussi de
l'importance d'intervenir sur cet enjeu-là. On est en pleine crise du logement.
Le 1er juillet s'en vient. Notre préoccupation était d'agir le plus rapidement
possible, un peu de la même façon qu'on veut essayer d'avoir le projet de loi, p.l. n° 25, un peu comme vous le demandez, en fait, là, avant la
saison estivale. Nous, cette question-là des évictions, c'était de l'avoir
avant le 1er juillet parce qu'on est dans une crise importante du logement.
Moi, ce que je vous dirais, c'est que, bon,
d'abord, de la façon dont on l'a tourné, vous le voyez, on vient modifier
finalement non pas le Code civil, mais on vient modifier finalement la loi sur
l'hébergement et les… la Loi sur l'hébergement touristique. Donc, je pense que
c'est recevable.
Je vous apporterais aussi quelques... Je
mettrais à votre attention quelques modifications au Code civil qui ont été
réalisées par d'autres ministres que le ministre de la Justice, notamment le
projet de loi n° 37, qui modifiait différentes dispositions législatives
principalement en matière d'habitation, adopté le 9 juin 2022 par la
ministre des Affaires municipales, le projet de loi n° 18, qui modifiait
le Code civil, le Code de procédure civile, la Loi sur le curateur public et
diverses dispositions en matière de protection des personnes, adopté en 2020
par le ministre de la Famille. J'en ai, comme ça, là, six, sept, huit
différents exemples où, finalement, ce n'est pas le ministre de la Justice qui
est venu modifier le Code civil.
Donc, moi, je voudrais vérifier, en fait…
Puis, comme on a déjà dit aussi, je l'ai mentionné aussi à la période de
questions, avec le consentement, on peut évidemment décider de toucher d'autres
choses. On pourrait se permettre de voir un petit peu plus large. Mais je
demanderais à la présidente de bien vouloir trancher la recevabilité de
l'amendement que nous faisons aujourd'hui.
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
faut que quelqu'un m'en fasse la demande, naturellement. Maintenant, j'en ai
parlé parce que moi aussi, j'étais à la période des questions et je me suis dit :
Si ça l'arrive à ma commission, mettons que... Donc, j'en ai parlé avec
l'équipe du secrétariat. Donc, effectivement, ce que je vous propose pour ne
pas retarder le projet de loi, avec votre consentement, c'est qu'on mette de
côté l'article 6, l'amendement, c'est-à-dire, 6.1, le temps que l'équipe
regarde si c'est recevable. Avant ça, il faut que j'entende les commentaires de
tout le monde, si les gens ont des commentaires sur ça. Puis, pour continuer le
projet de loi, ça me prend aussi votre consentement pour qu'on puisse continuer
le travail sur les prochains articles le temps que l'équipe regarde si c'est
recevable ou non. Est-ce que j'ai bien... Il faut que je demande... Bien, je
pense que je l'ai fait, mais je…
M. Grandmont : Ah! O.K., on
l'a déjà <déposé…
M. Grandmont :
...on
l'a déjà >déposé. Donc, il a été reçu, en fait.
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
avez déposé l'amendement, mais là vous me demandez s'il est recevable.
M. Grandmont : Bien, en
fait...
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
il y a une différence entre déposer un amendement et discuter, parce qu'on
pourrait en discuter pendant 20 minutes, mais, si vous demandez vous-même
s'il est recevable, je dois l'envoyer à l'équipe du secrétariat, qui vont me
rendre...
M. Grandmont : Parfait. Bien,
votre proposition, la démarche à suivre me convient. On peut laisser vos
équipes travailler. Pendant ce temps-là, on peut continuer sur les autres
articles. Je n'ai aucun problème à ce qu'on y revienne, évidemment, à moins que
ma collègue de Chomedey ou la partie gouvernementale ait envie d'intervenir
aussi, là. Je ne veux pas brimer leur droit de parole là-dessus.
La Présidente (Mme D'Amours) : Exact.
Donc, je me dois de demander s'il y a des commentaires avant que je l'envoie au
secrétariat. Je voulais… Je veux juste prendre une minute. Je vais suspendre
les travaux une minute puis vous revenir avec l'exactitude de ce que je viens
de vous dire. Merci.
(Suspension de la séance à 15 h 47)
(Reprise à 15 h 52)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Donc, après discussion avec tous, je comprends que nous
allons poursuivre les échanges sur l'amendement déposé par le député de
Taschereau. Y a-t-il d'autres interventions?
Mme Proulx : S'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Il y a un cas qui a fait pas mal couler d'encre, celui du côté de
votre collègue député d'Hochelaga-Maisonneuve, où on a vu cette histoire-là qui
était franchement très triste, là, de deux hommes qui sont dans cet
appartement-là depuis moult années, là, moult années. 95 % du territoire
d'Hochelaga-Maisonneuve l'interdit. Il y a 5 % qui le permet, et c'est
dans ce 5 % là, malheureusement, où ces deux personnes se retrouvent là.
Donc, le changement d'affectation est
possible, M. le député de Taschereau, par l'arrondissement, par les pressions
que le député d'Hochelaga-Maisonneuve, leader du deuxième groupe d'opposition,
pourrait faire auprès de l'arrondissement. Il a ces pouvoirs-là. Donc, le
changement d'affectation est possible. Et, comme je vous le mentionnais, il y a
des intentions législatives de la part de ma collègue la ministre de l'Habitation
et du côté du gouvernement, ici, pour ce projet de loi ci. Nous, c'est vraiment
la Loi visant à lutter contre l'hébergement touristique illégal, et on ne peut
pas mettre la main sur l'aspect des évictions où il y aurait besoin d'avoir une
modification au Code civil.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui, avec tout
respect, Mme la ministre, vous dites deux choses contraires, en fait, parce
que, d'un côté, vous dites : C'est à la municipalité d'avoir son zonage,
c'est à mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve à faire pression sur le maire de
l'arrondissement d'Hochelaga-Maisonneuve pour qu'il revoie son zonage et qu'il
interdise, si tel est son désir, la possibilité de faire du Airbnb légal sur
son territoire. De l'autre côté, vous dites : Il y a ma collègue qui va
revenir à l'automne puis qui va travailler sur un projet de loi pour voir à
encadrer puis répondre un peu à nos préoccupations. Moi, ce que...
Mme Proulx : Je ne le sais
pas. J'ai dit qu'on a l'information que la ministre va déposer… Maintenant, le
contenu...
M. Grandmont : Non, mais, peu
importe...
Mme Proulx : Je ne peux pas
en présumer, là, du contenu.
M. Grandmont : Mais, peu importe,
vous dites quand même qu'il y aura peut-être, peut-être, là, des réponses à nos
préoccupations. Ce que je veux dire, c'est que la question des évictions, ça
relève du gouvernement du Québec, c'est le Code civil. C'est à travers ça qu'on
est capables… que des gens sont capables, finalement, de faire un changement…
de faire une éviction pour un changement d'affectation et le transformer en
Airbnb.
Comprenez-moi bien, je me répète, mais il
n'est pas question, pour nous, de dire qu'on veut empêcher Airbnb. On comprend
que la responsabilité, elle est partagée. On comprend aussi qu'il est important
de maintenir, pour les villes et pour les arrondissements de la ville de
Montréal, cette possibilité de jouer avec le zonage. Mais ce qu'il faut avoir à
l'esprit, c'est que la façon que la loi est écrite actuellement, le Code civil
en l'occurrence, et, incidemment, là, l'article 44.1... L'article 44, en fait,
de la Loi sur l'hébergement touristique, ce que ça dit, c'est que c'est
possible de faire facilement un changement d'affectation, donc, d'évincer des
locataires pour être capable d'en faire du Airbnb, aussi légal soit-il.
Puis, encore une fois, c'est une
responsabilité partagée, mais il reste qu'on a une opportunité de venir
corriger une situation où, actuellement, là, dans certains secteurs de
plusieurs municipalités du Québec, il est trop facile, pour les propriétaires,
d'évincer les locataires. C'est ce qu'on veut empêcher. On ne veut pas empêcher
qu'Airbnb soit présent puis on ne veut pas empêcher aux municipalités de gérer,
à travers leur zonage, la façon dont ça se déploie sur leur terrain. Ce qu'on
veut empêcher… C'est qu'actuellement c'est trop facile. Il y a des gens qui ont
fait l'exercice de contester un <processus...
M. Grandmont :
...de
contester un >processus d'éviction. Ils se sont rendus jusqu'au Tribunal
administratif du logement. C'est peine perdue, se rendre là, déjà, c'est
compliqué puis c'est long, là, le processus du Tribunal administratif du
logement de la Régie du logement, mais on sait d'ores et déjà… on sait d'ores
et déjà qu'ils vont perdre. La jurisprudence est en train de se bâtir.
Donc, on a une opportunité maintenant. De
la même façon qu'on voulait travailler rapidement, puis on va réussir à le
faire, je suis persuadé, on va réussir à travailler pour que le projet de loi
soit adopté très rapidement avant la saison estivale, travaillons, donc, de
concert pour qu'on fasse le travail sur tout ce que... tous les impacts
négatifs que peut apporter l'hébergement touristique, là, illégal ou légal, là,
mais essayons donc de travailler ça d'une seule traite, à travers la
proposition qu'on vous fait aujourd'hui, pour éviter d'avoir à retravailler ça
soit avec votre collègue à l'automne prochain soit à un autre moment qui sera à
déterminer éventuellement, mais pourquoi attendre des semaines et des mois,
alors qu'on propose quelque chose qui va permettre de régler cette
situation-là?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Proulx : Bien, sans
vouloir vous offenser, ici, on est dans une loi visant à contrer l'hébergement
touristique illégal, là. On n'est pas dans le changement d'affectation puis des
évictions, où ça ne relève pas de mon ministère. Je comprends, là, mais ça ne
relève pas de moi. Comme je vous l'ai exposé ce matin au salon bleu, je ne vais
pas interférer dans le dossier de mes collègues. Je crois que ma collègue est tout
à fait au courant de ce que Québec solidaire revendique en ce qui a trait aux
évictions. Elle entend et elle répond aux questions des groupes d'opposition à
l'égard des évictions. Je vais laisser ma collègue mener son dossier.
Maintenant, ici, je suis désolée de vous dire qu'on est dans une loi visant à
contrer l'hébergement touristique illégal. Je comprends votre question, mais, à
travers ce projet de loi ci, je ne peux pas répondre favorablement à votre
demande.
La Présidente (Mme D'Amours) : Monsieur,
si vous permettez, Mme la députée de Chomedey, s'il vous plaît.
Mme Lakhoyan Olivier : C'est
sûr, là, c'est une préoccupation, tout ce qu'il y a rapport avec la crise du
logement, pour nous tous. Les augmentations ou bien les évictions, n'importe
quoi qui se passe, ça inquiète... ça nous inquiète tous, mais aujourd'hui on
travaille sur le projet de loi n° 25 qui est Loi visant à lutter contre
l'hébergement touristique illégal, et ça concerne la Loi sur l'hébergement
touristique et le Règlement sur l'hébergement touristique. Donc, ceci étant
dit, cet amendement touche le Code civil, puis c'est écrit «le Code civil».
C'est sûr, ici, on ne peut rien faire avec ça malgré qu'on a de l'empathie, mais
on doit se concentrer sur l'hébergement touristique illégal. Donc, ce projet de
loi touche la Loi de l'hébergement touristique et ses règlements. Donc, à mes
yeux, cet amendement n'est pas recevable. Merci.
• (16 heures) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Oui, merci,
Mme la Présidente. Je comprends qu'on est dans un projet de loi, là, qui vise à
lutter contre l'hébergement touristique illégal. On ne parle pas d'une pratique
qui est illégale dans le cas présent. Je le comprends bien. En même temps, on a
une opportunité très claire, pour nous, d'agir rapidement sur un enjeu qui est
important. Des cas, là, comme ce qu'on a vu dans les médias, il y en avait
beaucoup. Il y en aura malheureusement encore plusieurs.
Il y a plusieurs groupes logement avec
lesquels j'ai été en contact qui m'ont dit... puis, pas plus tard que dans les
auditions, les gens du RCLALQ, du regroupement comités logement d'aide aux
locataires du Québec, nous soulignait combien c'était le genre de commentaires
ou de témoignages qu'ils recevaient de plus en plus dans leur bureau. Donc, ça
risque de se reproduire encore beaucoup, Mme la ministre. Je n'ai pas envie
qu'on attende encore un an, un an et demi, deux ans avant d'agir. Je pense
qu'on a une bonne poigne, là, avec la proposition qu'on vous a donnée il y a
quelques minutes.
Il faut se rappeler d'une chose aussi, ce
n'est pas parce que c'est légal que c'est moral. Actuellement, on a un enjeu
qui est très important. Je vous le dis, ça va aller croissant. Très
malheureusement, ça va aller croissant. C'est une... C'est aussi des coquins
qui décident d'utiliser le système pour évincer des gens, pour en faire une
business. Il ne faudrait pas que ça tombe, ça reste dans l'angle mort de la
loi. Si on décide de serrer la vis sur Airbnb et toutes les autres plateformes,
je pense qu'on a une belle opportunité d'agir très, très, très… maintenant.
Puis, s'il faut changer le projet de loi, on proposera...
16 h (version révisée)
M. Grandmont : ...puis, s'il
faut changer le projet de loi, on proposera un changement, un amendement qui le
modifie par la suite, là, on le fera à la fin, au besoin. Mais, pour moi, ça,
ce n'est pas un enjeu en tant que tel. Mais, ce que je vous propose, c'est
vraiment d'agir sur quelque chose qui, je pense, va juste augmenter. Ça fait
que, plutôt que d'attendre qu'on soit rendus avec je ne sais pas combien de cas
qui font encore la manchette puis qu'on est obligés de questionner le
gouvernement sur cet enjeu-là puis de... si vous voulez aider votre collègue à
l'Habitation à avoir un peu moins de questions sur cet enjeu-là, je pense qu'on
a une bonne opportunité d'agir assez rapidement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Proulx : Les
arrondissements des municipalités ont ce pouvoir-là, ils ont tous les pouvoirs.
M. Grandmont : Les évictions,
c'est le gouvernement.
Mme Proulx : Je comprends, mais
l'arrondissement a le pouvoir de changer le zonage.
M. Grandmont : Elle est
obligée de le faire mur à mur.
Mme Proulx : Elle a... Hochelaga-Maisonneuve,
95 %-5 %. C'est sur le 5 %. L'arrondissement a tous ces
pouvoirs-là de décider où est-ce que c'est résidentiel et où est-ce que c'est
commercial. Verdun, 0 %. 100 % du territoire est interdit. Ils l'ont
fait, Verdun. C'est la prérogative... ouf! il y a trop de voyelles là-dedans...
c'est la prérogative de l'arrondissement. Ils l'ont fait. Bravo, Verdun! Ils
ont pris la décision de l'interdire sur l'ensemble de leur territoire. Ce
pouvoir-là est dans les municipalités, ils nous l'ont demandé. Je vous invite à
parler à l'UMQ, à la FQM, aux arrondissements, ville de Québec, ville de
Montréal. Ils ont ce pouvoir-là.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui, merci
beaucoup. Est-ce que.... donc, est-ce que, dans le fond, ce que vous êtes en
train de nous dire, c'est que, si on veut travailler à éviter les évictions
pour changement d'affectation en vue de les convertir en Airbnb, la voie à
suivre, à l'heure actuelle, là, c'est de travailler auprès des villes puis d'interdire
Airbnb partout sur le territoire?
Mme Proulx : Il y a plusieurs
solutions, et c'en est une.
M. Grandmont : Donc, on... on
pourrait partir une campagne... Ça pourrait être ça qui soit fait.
Mme Proulx : Bien, c'est une
première. Je veux dire, il y a une multitude de voies qui existent pour les
municipalités et les arrondissements. Elles décident des orientations qu'elles
souhaitent avoir sur leur territoire. Ce n'est pas au gouvernement du Québec de
dicter aux territoires, aux municipalités ou arrondissements de la façon dont
elles décident du découpage commercial ou non commercial. Puis ça leur
appartient, ce n'est pas... ce n'est pas à la ministre du Tourisme. Maintenant,
oui, le changement d'affectation, c'est une des solutions qui se présentent aux
arrondissements.
M. Grandmont : Est-ce que... est-ce
que vous considérez quand même qu'on a un problème là? À la base, là, est-ce
que le fait de voir des évictions en nombre croissant sur le territoire du
Québec, pour des changements d'affectation, en vue de les faire... de faire des
Airbnb, est-ce que c'est une situation qui préoccupe le gouvernement actuel...
actuellement?
Mme Proulx : Moi, ce qui me
préoccupe, présentement, c'est l'hébergement touristique illégal au Québec.
M. Grandmont : Et puis, sur
le reste, sur le fond, le fait qu'on utilise cette plateforme-là pour loger des
touristes, faire beaucoup d'argent, plutôt que de loger des gens qui habitent
ici, au Québec, en pleine crise du logement, est-ce que c'est un problème
pour... Puis là je m'adresse à la ministre, là. Je sais qu'on est dans un projet
de loi, là, mais, je veux dire, elle peut parler au nom du gouvernement.
Mme Proulx : Bien, vous
pourrez poser ces questions-là au salon bleu, M. le député. Ici, on est là pour
viser... puis travailler sur la loi sur... Moi, ce qui m'inquiète, c'est l'hébergement
touristique illégal au Québec. Moi, ce qui m'inquiète, c'est les plateformes
numériques qui n'ont pas voulu respecter les lois et le carré de sable dans
lequel elles pouvaient opérer au Québec. Moi, là où j'en ai, c'est les gens qui
contournent la loi pour faire de l'hébergement courte durée.
On a été clairs dans nos intentions dès
décembre, avec mes collègues du ministère, on a été très fermes dans nos
intentions de venir resserrer cette loi-là, plus que resserrer, à mon avis, on
change complètement la donne, et là on met au jeu ceux qui souhaitent faire de
l'hébergement de courte durée et les plateformes. Et moi, mon objectif aujourd'hui,
c'est d'être un leader à travers le monde pour contrer l'hébergement
touristique illégal, particulièrement la courte durée, au Québec, de faire
école puis de continuer d'avoir, du côté du ministère, des appels de la
Colombie-Britannique, de l'Île-du-Prince-Édouard, où on lève la main puis on
fait comme : Wo! qu'est-ce que vous êtes en train de faire, Québec, on
aimerait ça avoir...
Donc, moi, mon mandat, qui m'a été confié
par le premier ministre, c'est de m'occuper de l'industrie touristique. J'ai
entendu les préoccupations des hôteliers dès mon arrivée en poste, en 2018, et
là, aujourd'hui, je suis devant un objectif qui vise à lutter contre l'hébergement
touristique illégal au Québec.
M. Grandmont : Moi, je... je
ne remets pas en question le... les intentions et la volonté de la ministre de
travailler ardemment, avec... avec fougue, sur le dossier de l'hébergement <illégal...
M. Grandmont :
...les intentions et la volonté de la ministre de travailler
ardemment, avec... avec fougue, sur le dossier de l'hébergement >illégal.
Ce que je vois, par contre, c'est que la ministre refuse, là, de... d'aller
plus loin et d'essayer de régler le problème sur l'ensemble... sur d'autres
volets, en fait, qui sont apportés par Airbnb. Moi, je pense que c'est du
ressort du gouvernement du Québec de se soucier de la question des évictions.
Oui, les villes ont un rôle, évidemment, à jouer là-dedans, mais je maintiens
mon point.
Notre modification, ce que nous proposons,
c'est que la question de... du changement pour un usage d'hébergement
touristique soit incluse dans... dans la présente... dans le présent article,
donc dans le projet de loi qui... qui est en étude actuellement. Ce que
j'entends, c'est que, pour l'instant, la volonté gouvernementale... je vais
l'entendre comme ça, parce qu'on a donné un mandat à la ministre... mais la
volonté gouvernementale, c'est de ne pas toucher à cette partie-là pour
l'instant, de ne pas travailler sur l'enjeu du changement d'affectation en but
de convertir en Airbnb, et que, donc, on risque de se retrouver encore avec
d'autres cas qui vont venir alimenter, malheureusement, les premières pages des
médias dans les prochaines années. Parce que ce sont des cas qui sont,
humainement, là, très durs à lire, très durs à entendre. C'est des gens qui
habitent dans les quartiers centraux, qui sont là depuis des années, souvent,
ont des loyers assez bas, des gens qui ont des revenus plutôt faibles et qui,
malheureusement, se font avoir par des spéculateurs, qui décident de faire du Airbnb.
Donc, malheureusement, j'entends que la
ministre, mais surtout, le gouvernement... je comprends que la ministre, elle
reste dans son mandat, mais que le gouvernement ne veut pas légiférer ou, à
tout le moins, étudier la possibilité de... de revoir cette partie-là pour
limiter les effets négatifs, d'autres effets négatifs apportés par les
plateformes d'hébergement collaboratif.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Proulx : En conclusion,
il ne faudrait pas prêter des intentions, au gouvernement, de son refus, parce
qu'on ne le sait pas. La ministre de l'Habitation a été très claire, on pourra
peut-être faire sortir des verbatim à l'égard des modifications réglementaires
et législatives qu'elle souhaite apporter. Je vais conclure en disant que
Tourisme n'est juste pas le bon véhicule pour discuter de la modification du Code
civil, en ce qui a trait aux évictions, et de faire attention de ne pas prêter
des intentions au gouvernement de ne pas s'intéresser à la question des
évictions.
M. Grandmont : J'irais, moi
aussi, d'une conclusion. On jugera de la... de l'intérêt du gouvernement à
légiférer et à régler ce problème-là quand on verra les fruits de l'arbre.
J'attendrai donc avec impatience, nous attendrons avec impatience la réforme au
niveau du logement, qui est attendue, peut-être, pour très prochainement, en
fait.
Mais, d'autre part, pour moi, puis je
conclurai là-dessus, je pense que Tourisme était le bon véhicule pour traiter
de cette question-là. On parle quand même d'un... Oui, c'est un changement
d'affectation, oui, ça touche le Code civil, je suis d'accord, je... j'en
conviens, mais, en même temps, on parle encore de la plateforme Airbnb, on
parle encore d'hébergement touristique. Donc, pour moi, il y a un lien très
évident, et je pense que ce qu'on proposait permettait d'atteindre l'objectif
très facilement. Pour moi, la présente commission était le bon véhicule pour y
aller. Il y en aura d'autres, mais, encore une fois, on jugera l'arbre à ses fruits.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme la députée de Chomedey.
Mme Lakhoyan Olivier : Je
suis nouvelle, mais nous, on est sérieux à... à travailler sur ce... ce projet
de loi et puis on a été tous d'accord que ce changement, la modification qui a
été soumise, ça concernait le Code civil, puis on a laissé continuer cette
conversation, qui aurait pu avoir lieu au salon bleu. J'espère qu'on va
pouvoir... quand c'est non recevable, on va passer au prochain... au prochain
article de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : On
n'a pas jugé que c'était non recevable. On a pris, tous ensemble, le moyen de
discuter ici. M. le député avait 20 minutes pour ça. Mais, à la lueur de ce que
vous dites, ce que j'entends, c'est que vous aimeriez qu'on close cette
discussion, et vous demandez le vote?
Mme Lakhoyan Olivier : Oui,
s'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Avant
de procéder au vote, je veux juste regarder si, de ce côté-ci... est-ce qu'il y
a d'autres interventions? Oui, Mme la députée, allez-y.
Mme Boivin Roy : ...Mme la
Présidente. Alors, simplement aller dans le sens de notre collègue. Je pense
que l'article 211 du règlement est clair sur la pertinence. Je comprends que
vous avez laissé aller les débats et permis une interprétation large de cet
article, mais je nous inviterais à retourner au sujet à l'ordre du jour.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Donc, je vais mettre aux voix l'article... l'amendement, pardon, article 6.1. Et
on me demande un appel <nominal...
La Présidente (Mme D'Amours) :
...Donc,
je vais mettre aux voix l'article... l'amendement, pardon, article 6.1. Et on
me demande un appel >nominal. Donc, Mme la secrétaire, s'il vous plaît.
La Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Grandmont (Taschereau)?
M. Grandmont : Pour.
La Secrétaire : Mme Proulx
(Berthier)?
Mme Proulx : Contre.
La Secrétaire : Mme Boivin
Roy (Anjou—Louis-Riel)?
Mme Boivin Roy : Contre.
La Secrétaire : M. Dufour
(Abitibi-Est)?
M. Dufour : Contre.
La Secrétaire : M. Tremblay
(Dubuc)?
M. Tremblay : Contre.
La Secrétaire : M. Martel
(Nicolet-Bécancour)?
M. Martel : Contre.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire : Mme Lakhoyan
Olivier (Chomedey)?
Mme Lakhoyan Olivier : Contre.
La Secrétaire : Mme D'Amours
(Mirabel)?
La Présidente (Mme D'Amours) : Abstention.
Donc... donc, l'amendement 6.1 est rejeté. Mme la ministre,
l'article 7, s'il vous plaît.
Mme Proulx : On a adopté
l'article 6, sauf erreur?
La Présidente (Mme D'Amours) : L'article 6
était adopté.
Mme Proulx : O.K., parfait.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...6.1
rejeté...
Mme Proulx : Excusez-moi, je
ne veux pas vous...
La Présidente (Mme D'Amours) : 7...
Mme Proulx : «Mêlez-vous de
vos affaires, Mme la ministre.» Excellent commentaire, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
n'ai rien dit, Mme la ministre.
Mme Proulx : Non, mais je... il
me semble que ça me ferait du bien de... c'est ça, de me... c'est cela. Alors,
article 7, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Exact...
Mme Proulx : On y va :
Dans toute autre disposition de cette loi,
les mots «commet une infraction et» sont supprimés.
On revient un peu au commentaire, là, à
moderniser le vocable utilisé ici, donc pas d'enjeu. À moins que vous
souhaitiez des explications additionnelles, là, de Me Hudon au sujet de monter
en bas et descendre en haut?
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a des commentaires sur l'article...
Mme Proulx : Je voulais juste
voir si vous suiviez.
La Présidente (Mme D'Amours) : Est-ce
qu'il y a des commentaires sur l'article 7? Pas de commentaire. Nous
allons mettre aux voix l'article 7. Est-ce que l'article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté...
Mme Proulx : ...une
suspension, Mme la Présidente, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 13)
(Reprise à 16 h 18)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mme la ministre, nous sommes à l'article 8, s'il vous
plaît. 8.
Mme Proulx : 8.
Une voix : ...
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui,
7 a été adopté, M. le député. Mme la ministre.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Article 8, règlement, donc, sur l'hébergement touristique. Article 8 :
Le Règlement sur l'hébergement touristique
(chapitre H-1.01, r.1) est modifié par l'insertion, après l'article 7, de
la section suivante, donc :
«Section IV.1
«Certificat d'enregistrement
«7.1. Le certificat d'enregistrement visé
par l'article 6.1 de la Loi sur l'hébergement touristique (chapitre H-1.01)
porte la signature de la ministre, contient le numéro d'enregistrement,
l'adresse, la catégorie de l'établissement, le nombre d'unités d'hébergement
offertes en location, les dates de délivrance et d'expiration du certificat et,
le cas échéant, le nom de l'établissement.»
• (16 h 20) •
On a parlé longuement du certificat
d'enregistrement, qui porte donc la signature de la ministre. On revient, dans
le fond, là, à... au tout premier article du projet de loi, hein, qui dit :
«La Loi sur l'hébergement touristique...
L'enregistrement de l'établissement d'hébergement touristique et son
renouvellement prennent la forme d'un certificat délivré par la ministre et
dont le contenu est déterminé par le règlement du gouvernement.»
Donc, on arrive ici à l'article 8, qui
vient en présenter, donc, le détail sommaire. Je veux juste vous dire encore
ici, là, on se laisse les... les portes ouvertes en ce qui a trait au contenu
du certificat. Donc, ça, c'est, minimalement, ce qu'on demande, mais au fur et
à mesure qu'on avance dans le processus, si on juge approprié d'apporter, donc,
d'autre contenu à l'intérieur de ce certificat-là, bien, la ministre pourra, en
temps réel, à tout moment, pouvoir modifier... alléger, ça me surprendrait, là,
mais pourrait donc venir modifier le contenu du certificat d'enregistrement
qui, je vous le rappelle, est valide pour un an, qui va permettre aux
plateformes d'hébergement de vérifier le numéro d'enregistrement inscrit dans
l'offre d'hébergement, s'il est valide.
Donc, on vient répéter ici à Airbnb que ce
n'est pas les fonctionnaires qui vont faire la job, mais bel et bien eux, et
que l'offre d'hébergement correspond à l'établissement visé, raison pour
laquelle, là, on parle de la catégorie d'hébergement : résidence
principale, touristique, générale, donc des trois catégories. Date
d'expiration, très important, d'avoir la date d'expiration de l'enregistrement,
qui va permettre aux plateformes de s'assurer de la valité. On leur donne comme
un... j'allais dire, un «free game», mais je cherche le mot en français, Mme la
Présidente... on leur donne comme une... sur la palette ici... ça, ça se dit,
hein?... pour s'assurer que ce qu'elles publient est valide.
Autre <élément...
Mme Proulx :
...sur
la palette ici... ça, ça se dit, hein?...
pour s'assurer que ce
qu'elles publient est valide.
Autre >élément, donc, à la vue
du public, non plus simplement à la clientèle, à l'entrée principale de
l'établissement. Lorsqu'on parle d'une unité à condos, là, un... un
condominium, donc, dans un immeuble qui comprend plusieurs unités de logement,
ça va devoir se faire à l'entrée principale. Donc, certificat qui entrerait en
vigueur au plus tard le 1er septembre 2023, en même temps que les
obligations, là, des plateformes... des exploitants de transmettre aux
plateformes et l'obligation aux plateformes.
Une
voix : ...
Mme Proulx : Ça fait que je
retire mes paroles, ça va aller plus vite, ça va être avant le 1er septembre,
donc bonne nouvelle. Je m'excuse, je vous ai mis dans l'embarras ici. Donc, le
certificat rentrera en vigueur avant le 1er septembre 2023, en même
temps que les autres obligations qui seront obligatoires aux plateformes. Vous
avez un scoop avant même qu'on arrive plus loin, c'est incroyable. Je suis
d'une générosité, Mme la Présidente. Alors, voilà pour l'article 8, Mme la
Présidente, en tout sérieux.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires sur l'article 8? Oui, Mme la députée de Chomedey.
Mme Lakhoyan Olivier : Merci,
Mme la Présidente. J'aime entendre l'ouverture de la ministre, parce que, des
fois, bien, dans le futur, on dit : Ah! mon Dieu, on aurait dû ajouter
telle affaire ou telle affaire. Elle montre de l'ouverture, elle montre de la
flexibilité, elle... elle montre qu'on va évoluer avec le temps. C'est vraiment
très inspirant, puis ce n'est... ce n'est pas pour rien que le monde nous suit
et regarde avec beaucoup d'attention, voir s'ils peuvent nous copier, afin de
les aider aussi de donner un meilleur service aux touristes, et que tout soit
bien respecté. Donc, je suis vraiment contente d'entendre vos mots. Merci
beaucoup.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...
d'autres commentaires? Nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 8.
Est-ce que l'article 8 est adopté? Adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 9, Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Article 9 :
L'article 9 de ce règlement est modifié
par le remplacement du deuxième alinéa par le suivant :
«Elle doit également :
«1° afficher le certificat
d'enregistrement de l'établissement d'hébergement touristique à la vue du
public, à l'entrée principale de l'établissement, sauf si l'établissement est situé
dans un immeuble comprenant plusieurs unités d'habitation, auquel cas
l'affichage doit se faire à l'entrée principale de l'immeuble;
«2° transmettre le certificat à la
personne assujettie au paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 20.2 de la
Loi sur l'hébergement touristique qui exploite une plateforme numérique par
laquelle elle diffuse une offre d'hébergement de son établissement.»
Ça sert à quoi? Bien, ça sert au public de
pouvoir identifier tous les établissements d'hébergement touristique qui
peuvent se retrouver à l'intérieur d'un même immeuble. Donc, vous rentrez dans
un immeuble, il va vous être facile... en fait, au public, il va être facile à
nous d'identifier tous les établissements d'hébergement touristique. Je vous
rappelle que le certificat doit être affiché à l'entrée principale de
l'immeuble, plutôt qu'à l'entrée principale de chaque établissement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires? Mme la députée de Chomedey.
Mme Lakhoyan Olivier : Je
trouve que... J'ai déjà utilisé Airbnb. En famille, des fois, c'est... c'est
plus pratique, monétairement aussi. Et puis les immeubles, bien, il y a... il y
a des... C'était au Japon, mais il n'y avait pas rien, puis il fallait être
discret, et tout, là. Ça fait que je trouve qu'en faisant ceci, bien c'est
clair, les voisins, ils savent, et puis c'est identifié. Donc, si quelqu'un
fait quelque chose en cachette, illégal, bien, il pourra... peut-être, il ne
pourra pas le faire, à cause que, bon, bien, il est obligé par la loi de... de
mettre ce certificat devant... devant la porte.
Toutefois, ma collègue...
Une
voix : ...
M.
Proulx : ...
Mme Lakhoyan Olivier : Vous
m'avez entendue?... Jeanne-Mance—Viger, elle m'avait parlé, parce qu'elle, elle
avait le dossier tourisme l'année dernière, avec la loi 100, puis je pense
que... je ne sais pas si vous aviez parlé de... de mettre un message contre
l'exploitation sexuelle. Est-ce que... est-ce que ça fonctionne toujours? Et
comment ça... ça marche, ce... ce message-là?
Mme Proulx : Bien, on le fait
avec...
Mme Lakhoyan Olivier : Est-ce
que ça va avec le certificat?
Mme Proulx : Non, non, non. On
le fait avec l'association hôtelière, les associations hôtelières, je devrais
dire. Le Grand Prix de Formule 1 du Canada, également, est partenaire avec nous
pour s'assurer qu'il y ait un... un <message...
Mme Proulx :
...je devrais
dire. Le Grand Prix de Formule 1 du Canada, également, est partenaire avec nous
pour s'assurer qu'il y ait un... un >message qui soit clair et qui soit
bien passé. Il y a des formations qui sont dispensées aux employés
d'établissements hôteliers, d'abord et avant tout, je vous dirais, pour, donc,
sensibiliser, informer les gens qui travaillent au sein de ces hôtels-là de
pouvoir bien déceler l'exploitation sexuelle des mineurs. C'est un engagement
qui a été pris. Il y a une commission transpartisane, sauf erreur, sur
laquelle, Mme la Présidente, vous avez siégé et où, oui, d'emblée, les
associations hôtelières, tant à Montréal qu'à Québec, ont emboîté le poids, la
volonté de tous les groupes de... de limiter ou de freiner au maximum, donc,
l'exploitation sexuelle des jeunes.
Mme Lakhoyan Olivier : Mais
c'est... pour les plateformes, je me demande : Est-ce que vous avez... est-ce
que vous vous êtes penchés là-dessus? Est-ce que vous ajouteriez, dans le
certificat, à dire... bien, un P.-S., tu sais, pour contrer l'exploitation
sexuelle, ou... ou un... C'est-tu comme un certificat que vous remettez, avec
le certificat?
Mme Proulx : Je... Écoute,
l'idée n'est pas inintéressante. Je ne sais pas ce serait quoi, les
implications légales, puis je ne veux pas me prononcer, là.
Mme Lakhoyan Olivier : Tu
sais, un petit... tu sais, en petit, là, je ne sais pas.
Mme Proulx : Ce que demande
Mme la députée, c'est de pouvoir avoir comme une... une case, par exemple,
lorsque vous rentrez sur un site de Airbnb, où vous cochez que l'exploitation
sexuelle des mineurs, évidemment, est un... est un crime.
Une voix : ...
Mme Lakhoyan Olivier : Moi,
je parle... Ça, c'est...
Mme Proulx : Sur... sur le
site de... de la plateforme.
Mme Lakhoyan Olivier : ...plateforme.
Mais pour... sur le certificat. Je parlais du certificat, mais vous, vous avez
apporté encore une autre facette. Mais sur le certificat, est-ce qu'on pourrait
ajouter une petite phrase en dessous, là, en petit, qui dit, tu sais :
C'est... c'est illégal, l'exploitation sexuelle, là?
Des voix : ...
Mme Lakhoyan Olivier : Oui,
afin de repousser, là, ceux qui ont...
Des voix : ...
Mme Proulx : Est-ce qu'on
peut suspendre quelques minutes, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Mme Proulx : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
suspendons nos travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 29)
(Reprise à 16 h 31)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mme la députée de Chomedey, la parole est à vous.
Mme Lakhoyan Olivier : Donc,
ce que je disais, c'était : Pour contrer l'exploitation sexuelle dans
l'hébergement touristique, est-ce qu'il y a eu un effort de la part de... du
ministère, de... de voir à ce qu'on peut décourager ces... ces pratiques par un
message sur... sur le certificat ou bien sur le site? Donc, est-ce qu'il y a eu...
16 h 30 (version révisée)
Mme Lakhoyan Olivier : ...décourager
ces pratiques par un message sur le certificat ou bien sur le site? Donc,
est-ce qu'il y a eu des avancements là-dedans?
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. L'objectif... On a parlé beaucoup de campagnes de communication
lors des consultations particulières. Une idée qui a émané du ministère puis
des groupes, c'est d'avoir un guide qui soit présenté à ceux qui veulent
réserver de l'hébergement courte durée, du guide... du locateur, donc ce à quoi
ils s'engagent comme bonnes pratiques, comme bons agissements. Donc, on va
rédiger ça. Puis c'est tout à fait à propos de pouvoir ajouter qu'évidemment l'exploitation
sexuelle est un crime au Québec, donc on pourra très certainement, à travers ce
guide-là, Mme la députée, pouvoir l'ajouter. Puis, dans ce guide-là, on va
vouloir s'assurer que les gens le lisent, donc il y aura une petite case à la
fin qu'on devra cocher, s'assurant donc que le contenu a bel... été bien lu.
Une voix : ...
Mme Proulx : Alors, c'est ça,
la... la proposition, là, qu'on... dont on a discuté.
Mme Lakhoyan Olivier : En
rouge.
Mme Proulx : En rouge. Peut-être.
Mme Lakhoyan Olivier : Merci,
Mme la ministre. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres commentaires sur l'article 9? Je vais mettre aux voix l'article 9.
Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 10. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente.
10. Ce règlement est modifié par l'insertion,
après l'article 9, du suivant :
«9.1. La personne qui exploite une
plateforme numérique doit, aux fins de l'application de la Loi sur l'hébergement
touristique et du présent règlement, transmettre à la ministre et maintenir à
jour les coordonnées d'un représentant établi au Québec comprenant le nom, le
titre... la fonction, son adresse, son adresse électronique... son numéro de
téléphone.
«Elle doit également obtenir de tout
exploitant d'un établissement d'hébergement touristique qui diffuse une offre d'hébergement
par l'entremise de la plateforme numérique le certificat d'enregistrement de
cet établissement et le conserver pendant un an suivant sa date d'expiration.»
Je pense qu'on en a passablement discuté.
Ça n'a pas été... Ça a été difficile d'entrer en contact avec certaines
plateformes, on peut dire ça comme ça. Donc, comme on souhaite avoir des
conversations avec les 19 plateformes transactionnelles au Québec, on a
donc exigé qu'il y ait un représentant au Québec, où à chaque année il devra
avoir une mise à jour donc du nom, du titre, de la fonction, de son adresse,
son adresse électronique, son numéro de téléphone. On pourra, par voie
réglementaire, ajouter des conditions auxquelles pourrait se soumettre donc
celui qui serait désigné au Québec par la plateforme internationale. Il devra...
la personne, donc le mandataire, si je peux m'exprimer ainsi, chaque année,
envoyer donc le renouvellement des coordonnées où on peut joindre cette
personne-là. Revenu Québec entretient de bonnes relations avec les plateformes.
Donc, on veut s'assurer qu'on puisse les joindre et, à des fins d'expertise, on
souhaite pouvoir entrer en communication avec les plateformes, et, si par
hasard nous devions les signifier, nous aurons un représentant au Québec, et
non pas établi dans un pays lointain où il devient impossible ou difficile, Mme
la Présidente, de signifier une amende à une plateforme qui n'a pas de... d'adresse
d'affaires au Québec ou au Canada.
Donc, ça pourrait être un notaire, ça
pourrait être un employé de l'entreprise, ça pourrait être un avocat, ça
pourrait être une firme de comptables. Bref, il appartiendra à la plateforme de
désigner le ou la représentante. Mais c'est les conditions auxquelles devront
souscrire les plateformes.
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Mme Proulx : En gros, c'est
pas mal ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
Mme la ministre.
Mme Proulx : Merci à vous.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Commentaires? Je vais mettre aux voix l'article 10. Adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
L'article 11. Mme la ministre, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente.
11. L'article 15 de ce règlement est
modifié par le remplacement de «8 et 9» par «8, 9 et 9.1».
L'article 11 du projet de loi modifie
l'article 15 du Règlement sur l'hébergement touristique afin de faire en
sorte qu'une contravention aux obligations prévues par le nouvel article 9.1
de ce règlement constitue une infraction. L'article 27 de la Loi sur l'hébergement
touristique, auquel cet article 15 prévoit cette infraction, se lit comme
suit :
«27. Commet une infraction et est passible
d'une amende de 1 000 $ à 10 000 $ — pardon — s'il
s'agit d'une personne physique et de 2 000 $ à 20 000 $
dans les autres cas quiconque contrevient à l'article 48 ou à une
disposition réglementaire déterminée par règlement du gouvernement.»
Bon. Le but de cette mesure-là, c'est que
les plateformes visées soient passibles d'amendes pouvant aller jusqu'à 20 000 $
si elles ne respectent pas leur obligation de fournir les coordonnées du représentant
établi au Québec puis de conserver le certificat d'enregistrement. On veut
juste être bien certains qu'on est certains qu'on puisse entrer en contact avec
le ou la personne ou les personnes qui seront désignées par les <plateformes...
Mme Proulx :
...de
fournir les coordonnées du représentant établi au Québec puis de conserver le
certificat d'enregistrement. On veut juste être bien certains qu'on est certains
qu'on puisse entrer en contact avec le ou la personne ou les personnes qui
seront désignées par les >plateformes, qu'on puisse entrer donc en
contact avec cette ou ces personnes-là, et, si elles contreviennent à ça ou si
elles contreviennent de conserver les certificats d'enregistrement pendant un
an, des amendes pouvant aller jusqu'à 20 000 $, donc encore là des
obligations à la plateforme, mais donc qui sont pour le représentant au Québec,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
M. le député de Taschereau, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Oui. Toute
petite question. L'article 27, là, de la Loi sur l'hébergement... Oui,
c'est ça. En fait, bon, d'abord, il y avait la «Commet une infraction et est
passible...», mais je me demandais juste pourquoi il n'avait pas été modifié
dans ce cas-là. M. le légiste pourra nous dire.
Mme Proulx : Qui a été
modifié.
M. Grandmont : Ah! il a été
modifié dans... Ah! O.K., O.K.
Mme Proulx : Tantôt, on l'a
modifié.
M. Grandmont : Ah! O.K., O.K.
Parfait, O.K. Puis est-ce qu'on avait modifié aussi les montants des amendes,
ou si c'est bien celles-là qui s'appliquent?
Une voix : C'est bien
celles-là.
M. Grandmont : C'est bien celles-là
qui s'appliquent. O.K. Donc, ma question va être uniquement là-dessus, dans ce
cas-là. Est-ce que vous considérez que c'est suffisant pour être... Parce qu'on
parle... Ce n'est pas des amendes par jour, donc c'est... Quand on constate
qu'on veut entrer en contact avec un... le représentant ou la représentante
officielle d'une organisation, d'une compagnie, on n'arrive pas à faire le
contact, il y a une amende qui peut aller de 2 000 $ à 20 000 $
pour une compagnie, mettons, étrangère, une grande compagnie. Donc, c'est... Mais
cette... Est-ce que ça va... Est-ce que l'amende va s'appliquer à chaque fois
qu'on va essayer d'entrer en contact avec, dépendamment s'il y a différents
cas?
Mme Proulx : C'est qu'il ne
respecte pas ses obligations, là, ce n'est pas si on n'est pas capable...
M. Grandmont : Et comment on
constate, finalement, qu'elle ne respecte pas son obligation? C'est qu'on
essaie d'entrer en contact avec elle, et on n'est pas capable de le faire?
Mme Proulx : Bien, de mettre
à jour les informations de façon annuelle, de conserver le certificat pendant
un an, si des équipes de Revenu Québec ont besoin de consulter le certificat. On
demande donc aux représentants de la plateforme installés au Québec de
conserver, donc, le certificat d'enregistrement pendant un an et de pouvoir
entrer en contact, donc, avec les représentants de la plateforme au Québec. Me
Hudon, peut-être, vous pouvez ajouter des détails?
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Hudon.
M. Hudon (Alain) : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Oui, effectivement, le... les amendes qui sont là
vont être... c'est des amendes en cas de contravention aux nouvelles
obligations qu'on vient d'énoncer à 9.1. Au niveau du défaut de désigner un
représentant — là, il faudrait peut-être que je communique avec...
oui, avec Revenu Québec, là — si on fait une infraction, puis il n'y
a pas de...
Une voix : Redondance.
M. Hudon (Alain) : ...pas
nécessairement qu'il n'y a pas de redondance, mais il ne se rectifie pas à la
situation, la situation demeure...
Des voix : ...
M. Hudon (Alain) : Effectivement,
on n'a pas appliqué la...
M. Grandmont : Je n'ai pas
entendu la réponse.
M. Hudon (Alain) : On dit :
Il faudra... On verra au niveau pénal, on n'est pas rendu là. Dans le fond, il
n'y a pas de cas qui s'est présenté jusqu'à maintenant, compte tenu que les
dispositions ne sont pas en vigueur encore, là.
M. Grandmont : O.K. Et ça, ça
sera possible de le modifier par règlement, ces montants-là, oui?
Mme Proulx : Oui.
M. Grandmont : O.K.
Mme Proulx : Oui, puis je
veux dire que...
M. Hudon (Alain) : Non.
Mme Proulx : Non?
M. Grandmont : Non.
M. Hudon (Alain) : Non. Les
montants...
M. Grandmont : Ça, là... Ah
non! on est dans la loi encore.
M. Hudon (Alain) : On est
dans la loi.
M. Grandmont : Je m'excuse,
vous l'avez expliqué tantôt. Vous avez raison.
Mme Proulx : Oui, c'est vrai,
les amendes, on est dans la loi...
M. Hudon (Alain) : Les amendes
sont dans la loi.
Mme Proulx : ...vous avez
raison, oui. Pardon, je m'excuse.
M. Hudon (Alain) : Pas de
problème.
M. Grandmont : Je m'excuse,
vous l'avez dit, vous l'avez expliqué tantôt. Vous avez raison.
Mme Proulx : Vous avez
raison. Oui, pardon, je m'excuse.
M. Hudon (Alain) : Pas de
problème.
Mme Proulx : Je vais
apprendre.
M. Grandmont : Moi aussi. On
est là pour ça. Mais... Oui, vous alliez dire..
Mme Proulx : J'ai un «senior
moment», je ne m'en rappelle pas.
M. Grandmont : Ça arrive aux
plus... peut arriver à tout le monde.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Prenez un petit peu le temps avant de...
Mme Proulx : 56, je... Ça vous
arrive aussi?
La Présidente (Mme D'Amours) : Non.
Mme Proulx : Ah!
La Présidente (Mme D'Amours) :
Je voulais juste vous dire : Prenez un... Ça m'arrive, je ne suis pas
parfaite. Mais prendre juste un peu de temps, parce que...
Mme Proulx : Oui.
La Présidente (Mme D'Amours) :
Imaginez la régie, Mme la ministre.
Mme Proulx : Excusez.
La Présidente (Mme D'Amours) : Vous
connaissez le milieu. Donc, lorsque trois personnes se répondent, c'est très
difficile pour la régie. Ça fait que... juste attendre un peu, qu'on puisse
savoir qui parle, oui.
Mme Proulx : Je suis désolée,
la régie. Je suis désolée, la régie.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
je ne voulais pas vous couper l'élan.
Mme Proulx : Je... C'est...
Je ne l'ai plus, je... Elle est partie.
M. Grandmont : Ça va
peut-être vous revenir.
• (16 h 40) •
Mme Proulx : Elle va revenir.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. Bien, je
peux peut-être poursuivre, puis ça vous reviendra.
Oui. Dans le fond... Bien, dans le fond,
ma question, c'était : Est-ce qu'on pense... Parce que, considérant les
autres amendes qui sont prévues, là, on parle de quelque chose d'assez
fondamental, on n'est pas capable de rejoindre une personne, un représentant,
une représentante officielle d'une entreprise. C'est par le biais de cette
personne-là aussi que seraient normalement acheminées les autres infractions,
si on veut être... donc, si on veut être payés, à quelque part. Il me semble
que celle-là est comme drôlement importante, elle est pas mal au cœur de
l'affaire, là, tu sais, dans la collaboration qu'on espère avoir avec une
plateforme. Je me questionne simplement sur la hauteur des amendes, dans ce cas-ci
20 000 $, puis tantôt 100 000 $ sur les autres, alors qu'il
me semble qu'il... d'avoir un répondant ou une répondante est comme drôlement
important dans le processus, là. Je pose la question. Je suis étonné, là, de
la...
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Hudon.
M. Hudon (Alain) : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Effectivement, la question se pose, là, c'est une
excellente question. Dans ce cas-ci, compte tenu que c'est des infractions de
nature réglementaire, le barème qu'on a, c'est celui-là. Ça fait qu'il faudrait...
M. Grandmont : Vous avez été
au plus haut?
M. Hudon (Alain) : Bien,
c'était déjà là, là, les dispositions étaient déjà là, parce qu'il y a déjà des
infractions à des dispositions réglementaires qui seraient actuellement
applicables. Il faudrait voir s'il faudrait en faire une spéciale juste pour le
cas du défaut de nommer un représentant, mais ce serait quand même une
infraction réglementaire. Ça fait que j'ai tendance à penser que l'amende qui
est là est quand même... Puis là, s'il y a encore récidive puis triple, là, on
double puis on triple l'amende, là, quand il y a récidive puis s'il y a une
troisième fois, là. Il ne faut pas oublier ça non plus, là. Mais, <effectivement...
M. Hudon (Alain)T :
...juste
pour le cas du défaut de nommer un représentant, oui, ce serait quand même une
infraction réglementaire. Ça fait que j'ai tendance à penser que l'amende qui
est là est quand même... Puis là, s'il y a encore récidive, puis triple, là, on
double puis on triple l'amende, là, en cas de récidive, puis s'il y a une
troisième fois, là. Il ne faut pas oublier ça non plus, là. Mais, >effectivement,
je n'ai pas... malheureusement, je n'ai pas de meilleure réponse à vous, Mme la
Présidente, pour ça.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député de Taschereau.
M. Grandmont : Bien, écoutez,
je ne sais pas qu'est-ce qu'on peut faire avec ça, je ne me sens pas outillé
pour proposer un amendement pour aller plus haut. Je comprends qu'on... ça doit
répondre...
M. Hudon (Alain) : Non, mais
on...
M. Grandmont : ...à des règles
aussi qui appartiennent au Revenu.
Mme Proulx : Bien, je ne sais
pas si Revenu Québec...
M. Grandmont : Peut-être que madame...
Mme Proulx : ...oui, souhaite
peut-être...
M. Grandmont : ...pourrait
intervenir là-dessus.
La Présidente (Mme D'Amours) : Madame,
est-ce que vous aviez peut-être une réponse pour M. le député?
Mme Courtecuisse (Véronique) : Est-ce
que vous pouvez me reposer la question? Désolée.
M. Grandmont : Bien, en fait,
c'est que je me questionnais sur la hauteur de cette amende-là, considérant
qu'elle est beaucoup plus basse, cinq fois plus basse dans son maximum que
celle qui est prévue pour une infraction, là, vraiment sur l'hébergement en
tant que tel, alors que pour moi, la question d'avoir un représentant ou une
représentante officielle, un répondant direct par lequel, justement, vont être
acheminées entre autres toutes les amendes qui seraient engrangées, engendrées
par le non-respect de la loi, donc, je me questionnais sur le fait que ces
amendes-là, quant au fait d'avoir un représentant ou une représentante, étaient
vraiment plus basses que l'infraction directement.
Mme Courtecuisse (Véronique) : Bien,
ce que je peux peut-être répondre, sans me positionner sur le montant en tant
que tel, parce que ce n'est pas dans ma cour, mais je peux quand même répondre
au niveau de la proportionnalité de... et de la gravité, et également de la récidive
et du comportement répétitif. Donc, ça ne m'empêche pas, moi, d'accuser une... Même
s'il n'y aurait pas de répondant, par exemple, ça ne m'empêchera pas d'accuser...
Parce qu'on accuse, des fois, des entreprises étrangères qui n'ont pas
nécessairement un pied-à-terre, elles ne sont même pas connues chez nous, elles
n'ont pas de dossier fiscal. On ne va pas s'arrêter là. C'est surtout au niveau
de la signification, mais le Code de procédure pénale maintenant permet la
signification à l'étranger. Donc, Airbnb a quand même des pied-à-terre sur la
planète, donc ça ne nous empêche pas de signifier. C'est juste qu'au niveau des
jugements, de l'application des jugements puis d'aller chercher après ça
l'argent, si jamais ils décident de ne pas payer, ça, c'est une autre question.
Mais ça ne m'empêchera pas... Puis, s'ils sont à répétition, ils ne se
conforment pas, et qu'on me soumet des dossiers au niveau des poursuites
pénales, puis que j'ai la preuve, bien, je pourrais accuser. Si c'est une fois,
c'est une fois; si c'est 1 000 fois, ce sera 1 000 fois.
Donc, même si le montant... un peu comme
la réponse que je vous ai donnée tout à l'heure, même si le montant peut
sembler moindre, je crois qu'à la base, une fois qu'il y a de la récidive et il
y a un geste répétitif qui n'est pas corrigé, pour nous, on peut majorer et
augmenter la peine, l'amende demandée.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député.
M. Grandmont : Oui. Bien, en
complément... Merci pour vos réponses. Peut-être en complément, donc :
Puis sur quelle base on... on peut mesurer la répétitivité? Est-ce qu'à chaque
jour qui passe que je constate qu'une compagnie n'a pas de représentant sur le
territoire québécois, je peux lui signifier une amende, ou si on doit attendre
d'avoir un prétexte, une correspondance, une amende à lui transmettre, par
exemple?
Mme Courtecuisse (Véronique) : Bien,
exemple, si des dossiers de poursuites pénales nous sont soumis, on a une
inspection, on constate que... on veut signifier, puis à chaque fois qu'on veut
rentrer en contact et on constate qu'elles ne se sont toujours pas conformées à
la réglementation, bien, à chaque fois ça va être un dossier en poursuites
pénales, l'inspection va monter un dossier et va nous le soumettre. Donc,
effectivement, il faut qu'il y ait un équilibre dans tout ça. Mais,
effectivement, il y a des cas où on pourrait presque poser tous les jours. À un
moment donné, je vais être obligée de vous demander 200 procureurs, mais il va
peut-être y avoir des cas où on va avoir énormément de répétitivité, et je peux
vous dire qu'on prend pour acquis que ça ne les dérangerait pas. Mais, vous
savez, quand ça rentre, ça peut avoir d'autres impacts, ils sont... Ils
collectent la TPS, TVQ chez nous, entre autres. Quelqu'un qui à répétition n'a
pas un bon comportement au niveau fiscal peut avoir... ça peut engendrer
d'autres problèmes. Donc, on ne peut pas juste prendre pour acquis qu'il n'y
aura pas d'impact sur une entreprise comme Airbnb de se faire, à répétition,
accuser, même pour un 2 000 $, 4 000 $, 20 000 $
ou 30 000 $.
M. Grandmont : O.K. C'est bon
pour moi, merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : M.
le député, c'est bon?
M. Grandmont : Oui. Merci
pour les réponses.
La Présidente (Mme D'Amours) :
D'autres commentaires sur l'article 11? Je vais mettre aux voix l'article 11.
Est-ce que c'est adopté? Adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) :
J'ai... Oui, M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Oui. J'aurais
une proposition d'amendement, un dernier, en tout cas annoncé, qui irait après
l'article 11, donc 11.1. Je pense qu'il a déjà été acheminé.
La Présidente (Mme D'Amours) : Donc,
je vais suspendre les travaux...
M. Grandmont : Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) :
...quelques minutes, le temps qu'on mette ça sur Greffier.
(Suspension de la séance à 16 h 46)
17 h (version révisée)
(Reprise à 17 h 03)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux et nous serions à l'article 12, maintenant, donc. Mme
la ministre, l'article 12, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Il y avait... il
y a un amendement, Mme la Présidente, à l'article 12.
La Présidente (Mme D'Amours) : Il
faut dire... il faut lire l'article 12 avant...
Mme Proulx : Je suis
infiniment désolée.
La Présidente (Mme D'Amours) : ...et
ensuite vous déposez votre amendement.
Mme Proulx : Mais il n'y
avait pas un amendement du...
La Présidente (Mme D'Amours) : Ça
va être fait à la fin, Mme la ministre.
Mme Proulx : Ah bon!
Excusez-moi. Je manque une bonne game, hein, je manque une bonne game. Alors, l'article 12,
je vous le lis, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : S'il
vous plaît.
Mme Proulx : Avec joie. «Les
dispositions de la présente loi entrent en vigueur le (indiquer la date de la
sanction de la présente loi) à l'exception :
«1° des dispositions de l'article 1, de
celles de l'article 2 en ce qu'elles concernent la date d'expiration du
certificat d'enregistrement prévue au paragraphe 1° de l'article 20.1 de
la Loi sur l'hébergement touristique ainsi que le paragraphe 1° du premier
alinéa et le deuxième alinéa de l'article 20.2 de cette loi, de celles de
l'article 6 en ce qu'elles concernent la date d'expiration du certificat d'enregistrement
et le paragraphe 1° du premier alinéa de l'article 20.2 de cette loi, de
celles des articles 8 et 9 et de celles de l'article 10 en ce qu'elles
concernent le deuxième alinéa de l'article 9.1 du Règlement sur l'hébergement
touristique, qui entrent en vigueur le 1er septembre 2023 ou à la date et
aux dates antérieures fixées par le gouvernement.»
La Présidente (Mme D'Amours) : Et
là vous avez un amendement à l'article 12. Donc, si vous voulez bien nous
en faire la lecture maintenant.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Mme Proulx : Article 12.
Dans le paragraphe 1° de l'article 12 du projet de loi :
1° supprimer «de l'article 1° et de
celles»;
2° remplacer «des articles 8 et 9» par «de
l'article 9».
Bon. Ça vise à faire entrer en vigueur dès
la sanction de la loi les dispositions de l'article 1 et 8 du projet de loi. On
parle du certificat d'enregistrement. Donc, moi, je veux saluer l'extraordinaire
travail du plus meilleur ministère du Tourisme du monde entier, c'est-à-dire le
nôtre, qui va être en mesure de faire entrer en vigueur, dès le moment de la
sanction de la loi, les dispositions relatives au certificat d'enregistrement,
ainsi que de faire augmenter la conformité de la Loi sur l'hébergement
touristique le plus rapidement possible.
Ça fait que, bien, moi, je considère que c'est
une mosus de bonne nouvelle. Donc, plutôt que d'attendre au 1er septembre, les
équipes ont vraiment travaillé de façon diligente, ce qui fait qu'on dépose
donc cet amendement-là, donc, à la sanction de la loi. Plutôt que d'attendre au
1er septembre, pour l'entrée en vigueur du fameux certificat, sanction de la
loi, le certificat est là. Donc, la job des plateformes devra être faite au
jour un de la sanction de la loi, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Mme
la ministre, je voudrais juste avoir un point, là, d'information sur... Vous
avez lu l'article 12... l'amendement, c'est-à-dire : «1 supprimer de
l'article 1 «et de celles», est-ce que le <mot...
La Présidente (Mme D'Amours) :
...avoir un point, là, d'information sur... Vous avez lu l'article 12... l'amendement,
c'est-à-dire : «1 supprimer de l'article 1 «et de celles», est-ce que le >mot
a été ajouté ou si... Pouvez-vous le relire, s'il vous plaît?
Mme Proulx : Vous avez un
oeil de lynx, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Ah!
j'ai des secrétaires ici qui sont...
Mme Proulx : Extraordinaires?
La Présidente (Mme D'Amours) : Oui.
Mme Proulx : Alors, je
reprends l'amendement.
La Présidente (Mme D'Amours) : Allez-y.
Mme Proulx : Supprimer de
l'article 1 «de celles».
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Est-ce qu'il y a des interventions concernant l'amendement de
l'article 12? S'il n'y a pas de commentaire...
Mme Proulx : Des expressions de
joie de la part des collègues des oppositions?
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais passer à la mise aux voix.
Mme Lakhoyan Olivier : Joie,
oui, pour que les certificats, ça va être prêt le jour même.
Mme Proulx : De la sanction.
Mme Lakhoyan Olivier : C'est
ça, un ministère qui fonctionne bien.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
vais mettre aux voix l'amendement de l'article 12. Est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Nous revenons à l'article 12 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires?
Donc, je vais mettre aux... Oui, M. le député de... Non? Parfait. Merci. Donc,
je mets aux voix l'article 12 tel qu'amendé. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
J'ai un amendement que la ministre a déposé, l'amendement 7.1. Mme la
ministre, si vous voulez bien en faire la lecture.
Une voix : ...
Mme Proulx : On peut
suspendre, Mme la Présidente? Je suis désolée.
La Présidente (Mme D'Amours) : Je
suspends les travaux quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 08)
(Reprise à 17 h 11)
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
reprenons nos travaux. Mon erreur : 7.1, c'est l'amendement du député de
Taschereau. Si vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. Alors, effectivement, c'est un article qui vient modifier
l'article 56 de la Loi sur l'hébergement <touristique...
M. Grandmont :
...
effectivement,
c'est un article qui vient modifier l'article 56 de la Loi sur
l'hébergement >touristique, donc qui vient insérer, après
l'article 7 du projet de loi, l'article suivant :
«7.1. L'article 56 de cette loi est
modifié par l'insertion, dans le premier alinéa et après «de la présente loi»,
de «puis au plus tard à tous les trois ans».
La Présidente (Mme D'Amours) : Parfait.
Commentaires?
M. Grandmont : Oui. Bien, Mme
la Présidente, c'était quelque chose qui était recommandé par des gens que nous
avons auditionnés, notamment les Prs Wachsmuth et St-Hilaire. Ils
recommandaient qu'on ait un bilan qui soit fait sur une certaine...
régulièrement, en fait, là, on va le dire comme ça, régulièrement. On propose
trois ans, qui est une durée qui n'est pas trop courte, mais pas trop longue,
en même temps, non plus, qui permet d'avoir un bilan, donc, récurrent, qui va
impliquer, dans le fond, un bilan, donc, porté par la ministre à l'Assemblée
nationale — c'est une bonne chose — qui pourra aussi faire
des recommandations pour améliorer la loi.
Ça nous semble être concordant aussi avec
ce qui se passe dans d'autres ministères, sous d'autres lois, notamment, là, la
loi, si je ne me trompe pas... en tout cas, il y a des lois... oui, c'est ça, la
Loi sur la qualité de l'environnement, par exemple. Donc, on voit ça assez
régulièrement, puis le but est de s'assurer qu'on a une certaine forme de
reddition de comptes, mais aussi un bilan et des recommandations qui vont nous
permettre d'améliorer, encore une fois, toujours, le projet de loi. On n'a pas
besoin de rappeler combien cette industrie-là évolue rapidement. Il faut être à
l'affût. Donc, je pense que c'est une bonne... un bon dispositif pour s'assurer
que, pendant tout le temps où la ministre sera ministre, mais aussi les
personnes qui la suivront, bien, on ait toujours cette obligation-là de
reddition de comptes et d'amélioration continue du projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Commentaires?
Mme Proulx : ...amendement
bien entendu de la part de la partie gouvernementale. On s'est... on a modifié
rapidement, mais, tu sais, on a des outils réglementaires, là, pour ajuster en
temps réel, là, cette industrie qui se modifie beaucoup, mais nous accueillons
avec joie l'amendement déposé par le collègue, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bon.
Avec joie, je vous demande... Oui, aviez-vous quelque chose à rajouter?
M. Grandmont : Oui. Bien oui,
j'irais pour un commentaire qui est aussi dans l'allégresse : Je remercie
la ministre pour son ouverture et s'assurer que la loi qu'on adoptera saura
durer dans le temps de la meilleure façon qui soit. Merci.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je mets aux voix l'amendement 7.1 du député de Taschereau. Est-ce qu'il
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Maintenant, nous allons à l'amendement de la ministre, 7.2. Mme la ministre, si
vous voulez bien nous en faire la lecture, s'il vous plaît.
Mme Proulx : Oui. Alors :
«Loi sur le ministère du Tourisme.
«7.2. L'article 21.1 de la Loi sur le
ministère du Tourisme, édicté par l'article 32 de la Loi concernant la
mise en œuvre de certaines dispositions du discours du budget du 22 mars
2022 et modifiant d'autres dispositions législatives, est modifiée par le
remplacement de «reconnu par le ministre à l'égard de l'enregistrement des
établissements d'hébergement touristique et du renouvellement de cet
enregistrement qu'ils effectuent dans le cadre d'une entente conclue en vertu
de l'article 6 de la Loi sur l'hébergement touristique» par «visés à
l'article 6 de la Loi sur l'hébergement touristique en contrepartie de
l'exécution de toute fonction qui peut lui être confiée en vertu d'une
disposition de cette loi ou de règlement prise en vertu de cette loi».
La Présidente (Mme D'Amours) : Commentaires?
Mme Proulx : Bien, je vais
laisser Me Hudon expliquer parce qu'il a un examen là-dessus demain matin, à 8 heures,
ça fait que... Juste pour être sûre que tout le monde comprenne.
La Présidente (Mme D'Amours) : Me
Hudon, nous sommes tout ouïe à vous écouter pour juger de votre travail demain
matin.
Mme Proulx : Oui, voilà.
M. Hudon (Alain) : On aime la
pression, Mme la Présidente. Alors, c'est vrai que c'est compliqué, le libellé,
là. Dans le projet de loi budgétaire qui a été sanctionné aujourd'hui, il y a
une disposition qui a été adoptée, incluse dans la Loi le ministère du
Tourisme, qui est l'article 21.1, qui vise à permettre de rémunérer les
organismes qu'on appelle nos organismes mandataires, qui font l'enregistrement
et le renouvellement de l'enregistrement à même le Fonds de partenariat
touristique.
Avec le projet de loi, on prévoit la
possibilité de confier dorénavant la tenue du registre des établissements
d'hébergement touristique à ces organismes-là. Donc, ce qu'on vient faire ici,
c'est qu'on vient modifier cet article-là du projet de loi pour permettre
également de rémunérer ces mêmes organismes-là, mais pour la tenue du registre
qui découle du projet de loi qu'on est en train d'étudier, et, éventuellement,
là, d'autres responsabilités qui pourraient leur être confiées en vertu d'une
disposition de la Loi ou du Règlement sur l'hébergement touristique. Donc, on
veut s'assurer que, tout ce que vont faire les organismes mandataires,
dorénavant, dans le contexte de la Loi sur l'hébergement touristique ou de son
règlement, puisse être rémunéré à même le Fonds de partenariat touristique.
La Présidente (Mme D'Amours) : <
Merci...
M. Hudon (Alain) :
...l'
hébergement
touristique ou de son règlement, puisse être rémunéré à même le Fonds de
partenariat touristique.
La Présidente (Mme D'Amours) :
>
Merci. Commentaires? S'il n'y a pas de commentaire, je vais mettre
l'amendement aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Adopté.
Donc, le nouvel article 7.1... 7.2 est adopté. Donc, je suis maintenant rendue
à mettre aux voix le titre du projet de loi. Donc, est-ce que le projet de
loi... le titre du projet de loi est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je propose que la commission recommande la... je m'excuse, moi aussi, j'ai
beaucoup de voyelles et beaucoup de consonnes dans ce mot, la renumérotation du
projet de loi amendé. Est-ce que c'est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Je propose que la commission adopte une motion d'ajustement des références.
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme D'Amours) : Nous
sommes maintenant rendus à l'étape des remarques finales. Je cède la parole au
porte-parole du deuxième groupe d'opposition, M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. Bien, d'abord, merci à vous, Mme la Présidente, d'avoir officié de
si belle façon, de nous avoir aidés à apprendre en même temps qu'on écrivait un
projet de loi, aussi, c'est toujours un bel exercice. Je dois vous dire que
j'aime particulièrement cette partie-là de notre travail parlementaire, les projets
de loi, surtout quand ça se passe bien et quand on est en mode collaboratif. Ça
fait deux fois, là, que je suis en mode collaboratif, sur le 16, d'abord, ça
s'est terminé très récemment, puis sur le 25 aussi, cette fois-ci. Donc,
j'apprécie. J'espère que cette collaboration pourra suivre... poursuivre dans
le temps aussi. Il y aura peut-être des frictions un jour, on ne sait jamais,
mais, en tout cas, sachez que j'ai adoré l'expérience. Je remercie la ministre
ainsi que ses collègues, bien, nos... mes collègues aussi d'avoir participé à
cette écriture-là. Je remercie aussi l'ensemble du personnel qui a participé,
évidemment, en incluant tout le monde, la régie aussi.
Je suis très heureux que nous ayons pu
travailler de façon diligente sur ce projet de loi là. On avait dit, d'entrée
de jeu, que c'était important, pour nous, que ce projet de loi là soit adopté
rapidement, on voyait la saison touristique arriver. Très content, d'ailleurs,
qu'on ait apporté des modifications à la toute fin, là, pour que certaines
parties du corpus législatif entrent en fonction, entrent en vigueur rapidement.
Donc ça, c'est très apprécié, c'est clair que c'est un enjeu important.
Je déplore, encore une fois, la
non-présence d'Airbnb aux auditions. Je veux le rappeler, on n'a pas réussi à
obtenir leur présence. J'espère que la ministre... J'ai confiance en elle, mais
on va quand même faire notre devoir de parlementaires de surveiller l'action
gouvernementale, s'assurer qu'elle force la collaboration avec ce joueur-là, et
tous les autres qui ne voudront pas jouer, mais disons qu'on peut douter de la
bonne collaboration de ce joueur, de ce citoyen corporatif, en particulier.
Je terminerai en parlant des évictions.
Évidemment, on n'a pas réussi à s'entendre là-dessus. Vous le savez, Mme la
ministre, c'est un enjeu qui est très important pour nous. Je me désole du fait
qu'on n'ait pas réussi à trouver de voie de passage pour régler, à l'intérieur
de la présente étude du... du projet de loi, pardon, des solutions pour
empêcher des évictions pour changement d'affectation, en vue de faire de
l'hébergement touristique. J'aurais aimé qu'on puisse aller au fond de la
chose. Au moins, on a pu en discuter, mais sachez que ce n'est qu'une première
pierre, nous allons revenir auprès du gouvernement pour s'assurer que cette
mesure-là entre en vigueur.
Il n'est pas normal qu'on laisse des gens
faire de l'argent à la place de loger le monde, notre monde, ici, dans des
logements qui doivent leur revenir. On vit une grave crise du logement. Il y a une
pénurie de logements, surtout des logements qui ne coûtent pas trop cher. Il y
a beaucoup de gens qui se retrouvent mal pris, qui, malheureusement, se font
offrir une contrepartie financière puis décident de soit se la fermer, puis de
partir avec l'argent, puis devoir se retrouver un autre logement, mais ils se
mettent en difficulté, souvent, les logements autour de chez eux sont encore
très, très chers, ou encore, ils décident de se battre, mais on sait d'ores et
déjà qu'ils vont se rendre au Tribunal administratif du logement, et,
malheureusement, ils essuieront un refus.
Donc, on reviendra, évidemment, là-dessus,
parce que ça nous semble un enjeu important. On a peur que ça augmente dans les
prochains mois, les prochaines années, donc on travaillera très, très fort pour
y revenir, mais, sur le fond, là, sur la lutte à l'hébergement touristique
illégal, pas moral, illégal, on va s'assurer... on est très <heureux...
M. Grandmont :
...la
lutte à l'hébergement touristique illégal, pas moral, illégal, on va
s'assurer... on est très >heureux du travail qui a été fait, et je tiens
à le souligner. Donc, je remercie l'ensemble des collègues et du personnel qui
ont travaillé positivement à l'adoption rapide de ce projet de loi.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci,
M. le député. Maintenant, je cède la parole à la porte-parole de l'opposition
officielle. La parole est à vous, Mme la députée.
Mme Lakhoyan Olivier : Merci,
Mme la Présidente. Moi aussi, j'ai vraiment aimé cette première expérience,
j'ai adoré la participation collaborative qu'on a eue ensemble, et puis ça m'a
démontré que les études du monde ne te préparent pas à cet emploi, c'est tout à
fait d'autre chose, être député, être responsable d'un dossier. C'est un bon
exemple de démocratie, notre expérience au Parlement québécois, avec la
commission, écouter les intervenants, prendre note, et puis prendre en
considération, et modifier, au besoin, le projet de loi. C'est magnifique.
Et puis, pour être parmi les premiers dans
le monde à apporter un projet de loi de telle sorte, les Québécois, on est
innovants, mais, vraiment, on l'a prouvé puis on l'a vécu. C'est vraiment beau
à voir. Et l'ouverture de la ministre, j'ai remarqué, c'était vraiment beau à
voir, qu'on était capables de négocier, parler, et qu'elle a apporté beaucoup
de choses elle-même avec son équipe du ministère du Tourisme, donc. Et puis, en
même temps, bien, j'ai aussi réalisé que, oui, il y a beaucoup de sujets
sociétaux, mais qu'on doit se concentrer sur le sujet «at hand», qui était le
sujet du tourisme et... l'hébergement touristique illégal. Je trouvais... Je
voulais dire les termes comme tels. Donc, je remercie beaucoup pour cette belle
expérience. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
Maintenant, est-ce que... Si je n'ai pas d'autre intervention, je vais céder la
parole, finalement, à Mme la ministre. Oui. Ah! M. le député d'Abitibi, oui,
allez-y.
M. Dufour : Oui, juste un
petit mot, juste pour deux choses. La première chose, les consultations qu'on a
eues, publiques, ça a été très intéressant. Donc, je pense que ça vaut la peine
de voir les mémoires ou, encore là, les rencontres qu'on a faites. Donc, ça a
été très, très intéressant. Et, de l'autre côté, bien, souligner le travail de
la ministre et de son équipe, naturellement. Je pense que c'était un projet de
loi qui a satisfait quand même la grande majorité des intervenants qui étaient
autour de la table.
La Présidente (Mme D'Amours) : Merci.
D'autres interventions? La parole est à vous, maintenant, Mme la ministre.
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente, merci, chers collègues, merci aux oppositions. M. le député, ça a
fait vraiment plaisir de travailler avec vous, pour vrai, Mme la députée aussi.
Merci aux équipes, Me Courtecuisse, toujours un plaisir de vous avoir ici,
toutes les équipes du ministère.
Quand même, produire un projet de loi en
six semaines, ou à peu près, ça tient non pas de l'exploit, mais de la volonté
de ce gouvernement-ci d'établir le nouveau cadre de référence dans lequel les
géants du Web vont devoir se soustraire dorénavant, au Québec, dès la sanction
du projet de loi, donc, que la loi sera en vigueur. Énorme merci à tout le
monde.
Puis je vais terminer, Mme la Présidente,
comme le dernier commentaire du projet de loi n° 100
et le projet de loi n° 15, que je souhaite, Mme la
Présidente, que, dans les documents, lorsque c'est une ministre qui dépose un
projet de loi, qui le fait adopter, qui le défend, plutôt que toujours voir «le
ministre», que... nous aimerions un jour considérer la possibilité de... pouvoir
gentiment discuter de la possibilité de peut-être marquer «la ministre». Alors,
ce sera toujours mon commentaire de fin, qu'on puisse avoir «la ministre», que,
quand les enfants à l'école vont étudier des projets de loi pour le plaisir,
qu'ils puissent savoir que, bien, c'est une femme qui l'a défendu puis que... ça
va peut-être inspirer d'autres femmes à faire de la politique puis à vouloir
défendre des projets de loi puis... Que, si c'est un homme, bien, qu'on sache
que c'est un homme, puis que toute autre identité de genre qui le souhaite, le
déposer dans un projet de loi... bien, moi, je ne haïrais pas ça, Mme la
Présidente. Voilà. C'était mon éditorial du jour. Merci à tout le monde. Merci,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme D'Amours) : Bien,
à mon tour de remercier les gens. Merci infiniment, tous les collègues de cette
commission. Effectivement, ce fut une commission que j'ai adoré présider. C'est
facile, de présider avec vous, on a des fous rires, parfois, on a de l'écoute,
toujours, d'un <bord...
La Présidente (Mme D'Amours) :
...une commission que j'ai adoré présider. C'est facile, de présider
avec vous, on a des fous rires, parfois, on a de l'écoute, toujours, d'un >bord
comme de l'autre. Je dois souligner que Mme la ministre, dans son autre vie,
travaillait à la télé, puis qu'elle travaillait avec des régisseurs, puis que,
là, elle oublie un petit peu, puis je la... je trouve ça tellement drôle, mais
merci, merci infiniment, Mme la ministre, d'avoir compris que mes interventions
n'étaient pas de vous taper sur les doigts, mais de bien vous rappeler que
toute l'équipe de la régie du son est importante. Puis je les remercie, j'en
profite pour les remercier parce que c'est grâce à eux si les citoyens peuvent
voir les travaux que l'on fait dans une commission, grâce à eux qu'ils peuvent
nous lire aussi, sur les verbatim. Donc, je remercie toute l'équipe.
Je remercie aussi l'équipe du secrétariat,
qui nous facilite la vie, là, le travail qu'on accomplit, qui essaie de
trouver, là, des moyens pour faciliter le travail des députés, surtout de
l'opposition, quand elle dépose des choses, qu'on ait la bonne façon de faire
et que ce soit productif aussi. Donc, merci infiniment. Merci à tous les pages
qui ont participé à notre commission. Sans eux, on n'aurait pas le service
qu'on a maintenant.
Et, avant de terminer, Mme la ministre,
vous savez qu'il y a probablement une réforme parlementaire, ça fait que votre
commentaire, de dire qu'on pourrait écrire «la ministre», ça pourrait être dit
dans le... à l'Assemblée nationale, au BAN, lorsque les gens parleront de
réforme parlementaire. C'est un petit commentaire comme ça que je voulais vous
dire, une petite proposition. Sur ce, je remercie... je vous remercie encore
une fois de votre collaboration.
La commission ayant accompli son mandat
ajourne ces travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 17 h 28)