Journal des débats (Hansard) of the Committee on Labour and the Economy
Version préliminaire
42nd Legislature, 2nd Session
(October 19, 2021 au August 28, 2022)
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Thursday, April 28, 2022
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Vol. 46 N° 18
Étude des crédits budgétaires du ministère de l'Économie et de l'Innovation, volet Économie
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11 h 30 (version non révisée)
(Onze heures quarante et une minutes)
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
bonjour. Bonjour à toutes et à tous. Bonjour, M. le ministre, bonjour les
membres de la commission. Ayant constaté le quorum, nous déclarons la séance de
la Commission de l'économie et du travail ouverte. La Commission est réunie
afin de procéder à l'étude du volet Économie des crédits budgétaires du
portefeuille Économie et Innovation pour l'exercice financier 2022-2023
pour une période de quatre heures. Alors, M. le Secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. Mme Boutin est remplacée par M. Chassin (Saint-Jérôme); Mme Dansereau
(Verchères) est remplacée par Mme Proulx (Côte-du-Sud); Mme Jeannotte
(Labelle) est remplacée par Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac); Mme Lavallée
(Repentigny) est remplacée par M. Reid (Beauharnois); M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve) est remplacé par Mme Ghazal (Mercier); et Mme Richard
(Duplessis) est remplacée par Mme Perry Mélançon (Gaspé).
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Nous allons procéder à une discussion d'ordre général par blocs d'environ 20
minutes, incluant les questions et les réponses. La mise aux voix de ces
crédits sera effectuée à la fin du temps qui leur est alloué, soit cet
après-midi vers 16 h 30. Alors, compte tenu que nous avons commencé
avec quelques minutes de retard, je comprends que ces minutes seront amputées
ou déduites, là, si vous voulez, sur le temps de parole du gouvernement. C'est
bien ce qui a été convenu? Oui, parfait. Merci pour votre consentement.
Nous sommes maintenant prêts et prêtes à recommencer.
Je comprends que le bloc de... l'opposition officielle a trois blocs de parole
ce matin, la deuxième opposition et la troisième, vous avez un seul bloc, ainsi
que le gouvernement. C'est bien ça pour ce matin? Parfait. Alors, nous
commençons. Nous débutons immédiatement avec le porte-parole de l'opposition
officielle en matière d'économie, le député de LaFontaine.
M. Tanguay : Merci, Mme la
Présidente. Je pense que c'est pour 16 min 12 s, quelque chose
comme ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) : 16 min 12 s,
effectivement.
M. Tanguay : Merci. Heureux
de vous retrouver, Mme la Présidente. Bonjour. Bonjour au ministre, bonjour aux
personnes également qui l'accompagnent, aux collègues de la banquette
ministérielle et aux collègues des autres oppositions. J'aimerais revenir...
M. Tanguay : ...M. le
ministre, sur un sujet qu'on a abordé mardi, lors des crédits, sur le manque de
logements, la crise de logements pour les entreprises. J'avais soulevé, à ce
moment-là, vous vous rappellerez, l'article de journal en Estrie, à Coaticook,
sous la plume de Daniel Campeau, 23 février... du mercredi 23 février 2022, et
le titre était «Faute de logement, Cabico achète deux résidences pour ses
travailleurs».
C'est une entreprise d'armoires, qui
existe depuis 35 ans à Coaticook, et le carnet de commandes est plein. C'est
des extraits que je vous lis, là, de l'article. «Le carnet de commandes est
plein, sauf que, présentement, notre capacité est affectée et on ne peut pas
livrer la marchandise, entre guillemets, faute de personnel et d'endroits pour
loger nos nouveaux employés, admet monsieur Michel Plante, directeur chez
Cabico». Et un peu plus loin, dans l'article, on peut lire : «Se loger à
Coaticook demeure presque impossible tellement les logements sont rares». Plus
bas, on a une autre citation : «Si on avait pu faire autrement, on
l'aurait fait, mais il n'y a pas assez de logements présentement pour suffire à
la demande, donc nous n'avons pas vraiment eu le choix.» Le choix, fin de la
citation, c'était d'acheter deux résidences puis de faire des appartements à
l'intérieur de ces deux résidences-là. Et on peut dire, à la toute fin de
l'article : «Une chose est certaine, il faut trouver des solutions et
assez rapidement, car, oui, il n'y a pas de logement de libre dans un rayon de
50 kilomètres dans la MRC, mais il n'y a pas non plus de maison à vendre.»
Alors, fin de la citation. Ça, c'était Cabico, Coaticook, article du 23 février
dernier. On en avait parlé.
Et hier, pas plus tard qu'hier, je suis
allé voir... j'ai mis la main sur un article qui, selon les indications que
j'ai, a été publié hier dans le journal... la publication Les Affaires, sous la
plume de Marie-Eve Shaffer, «Pénurie de main-d'oeuvre et crise du logement :
un double défi pour les entreprises». Puis là c'était un cas appliqué à Gaspé.
«Le chantier naval Forillon, qui se trouve entre le port de Gaspé et la pointe
de sable de Sandy Beach, fait travailler 72 personnes. Elles conçoivent de A à
Z des embarcations destinées aux activités de pêche et au transport de
marchandises et de passagers. L'équipe pourrait toutefois être plus nombreuse.»
Et je cite, là, Frédéric Demers, qui est directeur des ressources
humaines : «On a une capacité de production de trois navires, mais
présentement, on rushe pour deux navires.» Fin de la citation. Et plus bas, il
dit : «L'an dernier, quatre travailleurs tunisiens ont ainsi gonflé les
rangs du chantier naval Forillon. À leur arrivée, ils ont dû habiter à l'hôtel
avec leur famille, aux frais de l'entreprise.» Et plus bas, on dit : «Il
précise que son équipe a réussi à leur dénicher des toits parce qu'elle était
sur place et que tout le monde se connaît à Gaspé.» Fin de la citation.
Hier, on a eu l'occasion d'en discuter...
pas hier, mardi, avec le ministre. J'aimerais savoir... Et le ministre a
reconnu, je le cite, là, «l'aspect logement est souvent le point important».
Fin de la citation. Quand vous parlez des projets structurants de croissance
d'entreprises, j'aimerais ça vous entendre, parce qu'on l'a fait bien, bien,
bien vite, ce point-là, là, sur cet impact-là qui est tangible, puis qui est
réel, puis que vous avez reconnu, là. J'aimerais vous entendre là-dessus.
M. Fitzgibbon : Bon,
premièrement, bonjour, tout le monde. Bonjour, mes collègues, bonjour,
collègues de l'opposition. Effectivement, je pense qu'il faut reconnaître que,
que ce soit garderie, que ce soit main-d'œuvre, que ce soit logement, c'est des
composantes importantes pour nos entrepreneurs, importantes aussi pour les
entreprises internationales qui regardent le Québec. Quand on regarde, au MEI,
tous les projets qu'on reçoit, évidemment, une garderie, un logement n'est pas
dans les dépenses qu'on appelle admissibles, dans lesquelles nous regardons une
assistance particulière.
Néanmoins, s'il s'avérait que, dans des
cas particuliers, nous voudrions s'impliquer dans quelque chose qui n'est pas
normé, nous pourrions le faire, mais par décret. Et la politique qu'on a prise
à date, on n'a pas financé de logement formel, à ma connaissance, mais
peut-être qu'on l'a fait puis je ne m'en rappelle pas, là. Mais, s'il y avait
un projet structurant dans lequel l'entrepreneur ou la compagnie nous
dirait : Il faut investir x millions dans des logements, on le regarderait
probablement, puis dire : Incluons l'investissement dans le projet et
regardons si on peut travailler, d'une part, avec nos collègues de d'autres
ministères. Ou sinon, on peut-u aller dans le privé? Est-ce qu'il y a du privé
qui sont prêts... Parce que, souvent, le privé va construire des logements s'il
pense qu'il y a une demande. Puis, je pense, dans certains cas, nous pourrions
vouloir jouer un rôle, donc... Mais, par contre, si on fait ça, il faut aller
en décret, parce que les programmes... le programme Essor, qui est la fondation
ou la colonne vertébrale du MEI, ne permet pas techniquement de financer de
l'immobilier.
M. Tanguay : O.K. Et vous
dites... Est-ce qu'on peut... Pourriez-vous vérifier puis, le cas échéant,
transmettre l'information au secrétariat...
M. Tanguay : ...s'il vous
plaît, vous dites qu'à votre connaissance, on n'a pas fait de ça, là, mais
vérifiez voir si c'est effectivement le cas, puis s'il y en a des cas,
peut-être nous le dire.
M. Fitzgibbon : Oui, on
va vérifier.
M. Tanguay : Parfait.
Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : ...vous allez vous engager à bien nous le
remettre à la commission?
M. Fitzgibbon : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Que ça soit oui ou non, là.
M. Tanguay : Merci. La
réponse, c'est ça.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Merci.
M. Tanguay : Vous dites
par décret vous pourriez vous le faire. Donc, vous, comme ministre du MEI, vous
pourriez le faire par décret. Quelle est la procédure, là? Parce que... Puis
j'imagine que si vous savez, la réponse - puis des fois, on n'a pas tout le
temps la réponse - parce que vous vous êtes informé de comment vous pourriez
faire ça. Autrement dit, c'est peut-être imminent, là, je ne sais pas, là...
M. Fitzgibbon : Bien, de
toute façon, de toute façon, simpliste, c'est qu'on a un programme qui
s'appelle ESSOR. Donc, ESSOR, c'est la fondation du programme d'aide aux
entreprises, d'ailleurs qu'on a modifié récemment. Alors, si on... à ESSOR,
bien, il n'y a pas de décret, ça rentre dans le programme, il y a des niveaux
d'approbation. Quand le projet ne respecte pas les normes d'ESSOR, donc, par
exemple, si on veut financer des portions non admissibles qui incluent
l'immobilier, bien, il faudrait aller en décret. Donc, il faudrait que je me
présente au Conseil des ministres puis dire : Bien, on va aider
l'entreprise X, on va lui prêter 50 % des projets immobiliers. Et au
Conseil des ministres, il y aurait approbation, il y aurait un décret qui sera
publié par après.
• (11 h 50) •
Donc, c'est pour ça qu'on va aller voir...
qui a été publié, là. À ma connaissance, il n'y en a pas eu. Mais je vais
donner un exemple. On a eu l'exemple de LM Wind Power à Gaspé. C'est un projet
ou ça prenait une route. Alors, au début, on n'a considéré, bien, la route, si
personne ne veut la financer - parce que le maire de Gaspé n'avait pas d'argent
pour le faire - on a dit : On va la faire. Puis finalement le MAMH... ou
le MTQ l'a fait. Alors, on est arrivé, le MEI, on a dit : Ce projet-là est
un projet structurant pour le Québec. On a besoin d'une route. La ville n'a pas
les fonds, donc qui va payer pour? Alors, on a dit : On va le prendre.
Puis finalement, avec discussions, interministériellement, on a convenu avec le
MTQ, dans ce cas-là... ...MAMH - excusez - MAMH, on a dit : On va le
prendre.
Donc, il y a beaucoup de cas comme ça où,
je pense, il va falloir y aller avec des cas par cas. Mais techniquement, pour
répondre à la question, un projet structurant, le ministère de l'Économie,
d'emblée, va regarder ce qui est important... matérialise et de voir s'il n'y a
pas des pistes de solution pour y arriver.
M. Tanguay : Oui. Parce
que la conversation qu'on a est excessivement importante, parce que, vous le
savez, ils nous parlent des entrepreneurs, pénurie de main-d'oeuvre puis
souvent, souvent. Puis, moi, j'ai été surpris, là, quand j'ai commencé mes
tournées en janvier, février, le logement venait tout de suite, tout de suite.
J'ai dit : O.K., bien, je pensais qu'ils allaient me parler... Non, non,
c'est logement, logement. Puis vous avez raison de dire que... Là, on avait
l'exemple à Gaspé, là. Ils pourraient faire trois navires, mais ils en font
deux, oui, à cause de la pénurie de main-d'œuvre, mais même là, il n'y aurait
pas les logements. Ça, ma perception, puis je ne sais pas si vous êtes d'accord
avec ça : c'est plus qu'hier, moins que demain, là, parce que, je veux
dire, si on comble la pénurie de main-d'oeuvre, on va encore augmenter le
besoin de logements.
Alors, voyez-vous d'un bon œil, donc, que
ce soit formalisé, puis qu'on le mette... Parce qu'ici on parle de quoi? On
parle de faire des blocs appartements ou des résidences, des résidences
privées, unifamiliales ou sous différents modèles. J'aimerais vous entendre
là-dessus sur le fait que c'est plus qu'hier, moins que demain, puis qu'on
pourrait peut-être formaliser ça, là.
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, à ce moment-ci... Tu sais... exemple du programme ESSOR. Le programme
ESSOR, c'est notre fameuse colonne vertébrale. On modifie ESSOR pour permettre
d'éviter trop d'exceptions. Donc, si dans ESSOR, à un moment donné, il y a
plusieurs demandes qui ne sont pas normées, bien là, finalement, on va changer
ESSOR, les normes normées, sinon le Conseil des ministres va... tous les
projets.
Dans le cas du logement, à ce moment-ci,
je n'ai pas vu beaucoup de projets structurants. Le monde ont dit : Nous
ne le faisons pas parce qu'il n'y a pas de logement. Mais si ça s'avérait
quelque chose qui était pour être récurrent et à un nombre important, on...
définitivement, on aurait une discussion sérieuse avec le MAMH pour voir qui
devrait faire ça, si on devrait le faire. Est-ce qu'on aura, un jour,
Investissement Québec qui fera de l'immobilier? Je ne pense pas, parce que ce
n'est pas la mission d'Investissement Québec. Mais il est clair que, si je vois
qu'il y a un frein au développement économique qui est causé par des logements qui
ne sont pas financés par le privé, il va falloir agir.
Dernier point, vous devez comprendre aussi
que s'il y a une demande de logements, dans une région particulière, le privé
probablement va être intéressé à le faire aussi. Si l'entreprise dit : Moi,
j'ai cinq... j'ai dix employés qui veulent des appartements. On va payer le
loyer. Souvent, les entreprises vont payer le loyer. Bien, généralement, on
va... les entrepreneurs immobiliers de la région puis dire : Eh! on va le
faire nous autres. Puis est-ce que, nous, il faut agir ou non? On verra.
Alors, je pense que... Réponse longue, là,
mais aujourd'hui, ce n'est pas dans les normes d'augmenter ESSOR pour
l'inclure, mais on va rester flexible si jamais il y a des problèmes majeurs
sur des projets économiques.
M. Tanguay : Je pense
que c'est une bonne discussion qu'on a. Vous dites «projet structurant».
Qu'est-ce que vous entendez par «projet structurant»? Parce qu'il pourrait y
avoir des projets structurants, donc, qui ont un certain volume, qui ont une
certaine grandeur, grosseur, mais il pourrait y avoir des projets un peu plus
modestes, mais qui requerraient quand même du logement.
M. Fitzgibbon : Bien, le
ministère de l'Économie, nous, on est dans le côté plus économique, évidemment,
alors on...
M. Fitzgibbon : ...on a des
critères, on a notre fameux calcul des retombées économiques, des retombées
fiscales directes et indirectes induites. Chaque projet, on a notre boîte noire
où on regarde quelles sont les retombées économiques. Et évidemment, quand on
regarde l'assistance que le gouvernement va donner, l'assistance doit être
inférieure aux retombées économiques. 5 à 10 ans, dépendant des critères,
dépendant des secteurs. Donc, c'est assez régimenté ou, en fait, c'est assez
rigoureusement contenu. Alors, si un projet ne crée pas de retombées
économiques, c'est clair qu'on ne sera pas intéressés, au niveau du MEI, de
supporter un financement immobilier. Ça, ce n'est même pas à discuter. S'il y a
des raisons sociales pourquoi on devrait le faire, bien, ça va être d'autres
ministères qui vont prendre ça en en charge. Mais nous, on va focaliser
principalement sur la création de richesse.
M. Tanguay : Parce que dans
la discussion importante qu'on a, il y a aussi l'aspect de dire que si
l'entreprise le met dans son projet, il y a, là aussi, un levier économique que
vous n'avez pas nécessairement si c'est une famille qui veut accéder à la
propriété, puis qui va voir un constructeur général puis qui dit :
Bâtissez-moi une maison unifamiliale. S'il y a une entreprise qui est capable
de participer pour faire lever le logement, que ce soit sous appartement ou
sous maison unifamiliale, qui pourrait même être partenaire jusqu'à un certain
point avec le constructeur, évidemment, la propriété demeurerait aux résidents.
Par contre, pour de l'appartement à louer, du locatif, l'entreprise pourrait...
Mon point, c'est que les règles du marché, on le voit, ne semblent pas pouvoir
combler, les constructeurs, aussi, sont débordés, je veux dire, eux aussi, ils
refusent des projets, là, ils pourraient en construire plus, mais une pénurie
de main-d'œuvre, tout le monde, tout le monde est... Y voyez-vous là aussi un
avantage pour les entreprises de dire : Bien, on va participer et on va aider
à faire lever la bâtisse parce qu'on va participer dans le financement, dans le
montage si on est propriétaire du locatif ou si on aide le constructeur avec un
volume, à pouvoir, oui, contracter avec nos employés, là?
M. Fitzgibbon : Oui. Bien,
d'ailleurs, c'est pas mal ce qu'on voit déjà au niveau des minières et des
papetières. Hein, on le voit dans des... beaucoup de minières, on voit Fermont,
c'est assez évident à Fermont, mais quand même. À Fermont, par exemple, bien,
les logements appartiennent à l'entreprise, sont financés par l'entreprise, ne
nous ont jamais demandé directement s'impliquer par ailleurs avec eux,
autres... Québec, parce que c'est des vases communicants. Il est clair que pour
une entreprise, quand ils regardent un projet, ceux qui doivent avoir, sous des
fly-in, fly-out, mais ceux qui doivent avoir des résidences pour les employés,
ils vont l'inclure dans le projet eux-mêmes, puis ils vont regarder le retour,
puis là ils vont dire au gouvernement : Aidez-nous! On tend généralement à
vouloir aider le côté plus traditionnel de l'équipement et du capex de l'usine,
mais c'est... on va voir l'évolution, mais ce n'est pas impossible, comme j'ai
dit tantôt, inclure l'immobilier.
M. Tanguay : Parce qu'ils
l'incluent déjà, c'est comme Cabico, ils l'incluent déjà dans leurs coûts de
fonctionnement. C'est carrément, là, c'est rendu une dépense, alors c'est ce
qu'on constate. Vous aviez dit, donc, mardi, vous aviez dit et je vous
cite : Il y en a un qui me vient en tête et que je ne nommerai pas. Il
n'est pas encore passé. Bien, j'ai dit à l'entrepreneur : Mets ton
logement, ton prix de logement dans le projet puis on va regarder avec les
ministères des Affaires municipales comment qu'on va peut-être se partager ça.
Donc, de façon tangible, vous avez un cas très tangible, là, présentement sur
la table.
M. Fitzgibbon : Absolument.
Puis c'est un cas, aussi, parce que j'ai dit à l'entrepreneur : Prends ton
projet au complet. Dans ce cas-là, c'est de rénover un édifice qui peut être
converti en logements, incluant ton capex, là, ton projet de capital, on va
regarder ce qu'on va faire et on va t'offrir un financement. Bon, peut être
qu'on va trouver assez de financement pour ton projet de base qui va faire en
sorte que tu vas payer vas toi même pour l'immobilier, ou s'il en manque, bien,
là, à ce moment-là, bien, il va falloir aller en décret, comme on... tantôt.
Donc, je ne peux pas faire le projet normé parce qu'on dépasse les normes, mais
peut être qu'on va décider, avec l'équipe du ministère, que les retombées
économiques justifient qu'on puisse supporter la rénovation du logement. Ce
n'est pas normé, ce n'est pas standard mais moi, je pense qu'on va garder
toujours cette flexibilité-là.
M. Tanguay : Parce que ça
doit être quand même assez substantiel comme coûts, ça aussi, là, par rapport
au projet.
M. Fitzgibbon : Bien, dans ce
cas-là, là, j'y vais de mémoire, évidemment je n'ai pas les chiffres, là, je
pense qu'on parlait de 2 millions pour la rénovation. On parle d'un projet
de 8 millions ou 10 millions pour l'usine.
M. Tanguay : Wow!
M. Fitzgibbon : C'est quand
même... ça représente deux douzièmes, disons, là, ça fait que, tu sais... Puis
en même temps, il ne faut pas oublier que les entreprises en mettent, de
l'équité, eux-mêmes, aussi dans les projets, ça fait que, tu sais, on pourrait
financer plus du capex puis l'entrepreneur fait... Alors, tu sais,
l'entrepreneur, il ne regardera pas les particules du financement, il va
regarder l'ensemble de l'oeuvre. Donc, dans cet exemple-là, si le programme
normé... n'est pas...
M. Fitzgibbon : ...pour
ses vues sur le reste qu'il doit financer, puis nous, on décide : Bien là,
il y a des retombées, on veut faire quand même le projet. Là, on va déroger des
normes puis on va dans le décret ministériel.
M. Tanguay : Puis dans
l'aspect... Puis, si on déborde, Mme la Présidente, s'il vous plaît, on
pourrait peut-être amputer, si ça vous va...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Comme là, il vous reste 40 secondes, mais
je vais vous laisser aller. C'est ça.
M. Tanguay : Oui, mais,
si on peut amputer, parce qu'on va vide ce sujet-là, puis je vais partir sur
d'autres choses, on va discuter d'autres choses tantôt. Donc, vous disiez, juste
pour donner un ordre de grandeur, le projet, le CAPEX, comme vous dites, est à
peu près à 8 millions, et, à côté, le logement est 2 ou, dans le 8, il y a
un 2 qui est le logement?
M. Fitzgibbon : Rendons
ça simple. Disons que c'est 2 puis 8, ça fait donc 2/10, c'est 20 %,
disons que c'est 20 %.
M. Tanguay : 20 %,
donc 2 sur 10. 20 %, c'est quand même quelque chose de très, très, très
substantiel. Et donc ça, ce projet-là, il est en train de cheminer?
• (12 heures) •
M. Fitzgibbon : Puis on
va aller plus loin. Quand j'ai su ça, on a appelé la mairesse, parce que les
maires aiment ça... la mairesse. Peut-être la ville pourrait aider dans ce
cas-là... Oui, on va le regarder. ...la mairesse : Appelez donc
M. Entrepreneur en immobilier, lui aussi peut aider. Ça fait que, tu sais,
à un moment donné, c'est la roue, ça. Ça fait que, tu sais, je ne pense pas que
c'est au gouvernement à tout faire. Mais je pense, dans ce cas précis là, c'est
nous qui avons reçu la demande, ça fait qu'on a activé le reste de l'écosystème
dans la région pour le faire.
M. Tanguay : C'est
peut-être un cas type, dans le fond. Parce est-ce qu'il y en a d'autres comme
ça ou c'est pas mal le seul que vous avez?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, il faudrait demander... Parce qu'il a beaucoup de projets, il arrive à
mon bureau, là, il a passé par plusieurs... Oui, on m'explique que
Lebel-sur-Quévillon, l'usine de pâte, là... l'usine de pâte Lebel-sur-Quévillon
qu'on réouvert, on a fait ça il y a à peu près deux ans. Dans ce cas-là,
l'entreprise a payé pour les logements, mais on a peut-être augmenté un peu
plus le support de prêt qu'on a fait, là, le projet. Alors, M. Filion,
dans cet exemple-là, tu sais, mathématiquement, il dirait : Ça ne marche
pas, là, il faut que je fasse mes logements, mais on n'a pas c'est quoi, le
chiffre, là. Le projet, c'est 100 millions, ça fait qu'on a probablement
été... bon, on a été peut-être un peu plus généreux dans le projet pour lui
permettre de faire les logements. C'est souvent ce qui se fait aussi.
M. Tanguay : Et c'était
un projet de 100 millions, ça? Puis il y avait donc du logement à côté
pour loger les employés, là, dans le fond. Et c'était dans quel programme, ça?
C'était-u ESSOR?
M. Fitzgibbon : Ça, non,
lui, c'est un décret parce que c'était un programme... Lebel-sur-Quévillon,
c'est une usine de pâte qu'on avait fermée et que j'avais fermée en 2015, quand
j'étais dans mon ancienne vie, qu'on a réouvert, qui avait été regarder votre
programme à l'époque, qu'on a complété quand on est arrivés en poste. Alors,
c'est un projet qui était tellement important qu'on a passé par un décret
ministériel.
M. Tanguay : O.K. Puis
le décret... Pourriez-vous nous communiquer le décret, le cas échéant? On
pourrait chercher, là, mais s'il vous plaît. O.K. parfait. On pourrait le
comité au secrétariat, si vous me permettez, Mme la Présidente. Et vous dites,
donc, qui a été considéré dans le processus décisionnel à quelque part, ce qui
exigeait le décret, parce que ça a été considéré, le logement, puis que ce
n'était pas dans la norme, là.
M. Fitzgibbon : Bien, il
y avait des décrets pour... Le décret principal n'était pas à cause du
logement, le décret était à cause du projet qui demandait 100 millions...
besoin de chiffre, là, c'est un chiffre important, donc ce projet-là demandait
un décret est de toute façon. Mais le point que je veux faire, c'est que,
considérant l'investissement qui devait être fait par le propriétaire pour les logements,
nous avons considéré qu'on était peut-être plus généreux, entre guillemets, de
prêt, ce n'est pas une subvention, ça, de prêt parce qu'on dit : Bien, ça
va alléger les déboursés quand l'entrepreneur aura à faire pour des logements
qui sont, eux... au projet comme tel.
M. Tanguay : O.K. Puis,
à part cet autre exemple là, en avez-vous un autre?
M. Fitzgibbon : Oui,
dans les mines, il y en a sûrement, là, en Abitibi puis la Côte-Nord, mais on
peut vérifier, là, mais...
M. Tanguay : O.K. Si
vous pouvez vérifier, s'il vous plaît. Puis là, pour terminer là-dessus, donc,
le projet pour lequel vous avez appelé la mairesse, puis tout ça, pour
vérifier, il est en cours d'évaluation pour ce qui est du programme normé
usuel. Puis par ailleurs il y a d'autres discussions autour qui se font pour
voir comment ça pourrait...
M. Fitzgibbon : Et puis
plus que ça, l'entrepreneur regarde peut-être de relocaliser ailleurs. Le
projet, il veut le faire, nous, on veut le faire, puis là il dit : Bien
là, le logement, j'aimerais ça être là, ce serait intéressant, mais sinon, je
vais aller ailleurs. Alors, ça, ça se passe aussi. Les entrepreneurs vont
regarder autant main-d'oeuvre que logement, que garderie, même affaire. Ça
prend les trois ingrédients en place pour que le projet fasse sens. On voit ça
beaucoup plus, là, présentement, puis ce qui est positif dans un certain sens.
Et donc ça met beaucoup de pression sur les régions aussi, sur les maires, sur
les municipalités, de dire : Comment on s'organise? Avec le MAMH pour
s'organiser aussi, pour les aider, là. La roue, elle tourne pas mal.
M. Tanguay : O.K. C'est
bon, merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : C'est bon? Alors, je veux juste m'assurer, vous
allez bien soumettre le degré, hein, d'un prêt, là, pour un projet XX et
vous allez voir s'il y a eu d'autres projets de cette nature. Parfait.
Alors, nous poursuivons cette fois-ci avec
la porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'économie, avec la
députée de Mercier. Vous disposez de 12 min 9 s.
Mme Ghazal : 12 minutes
pour avoir du plaisir, c'est beaucoup trop court. Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Bonjour, chers collègues. Bonjour à toutes les équipes. Bonjour, M.
le ministre...
12 h (version non révisée)
Mme Ghazal : ...demain,
vous allez annoncer, avec le premier ministre et d'autres, le ministre... et le
premier ministre, pense, aussi, du Canada, l'installation d'une usine de
Moderna dans la grande région de Montréal. Il y a... Je ne m'en rappelle pas si
c'était l'année passée ou l'autre d'avant il y a eu un moment mémorable où, à
mon collègue le député de Rosemont, vous aviez dit que vendre les données aux
pharmas, c'est "winner". Est-ce que demain, lors de l'annonce de
l'installation de l'usine de Moderna, est ce que cette annonce-là comprend
aussi l'enjeu de la vente de données en santé des Québécois?
M. Fitzgibbon : Bien,
premièrement, vous allez comprendre que je ne divulguerai pas ce qu'on va
annoncer demain. Il ne faut pas toujours croire les journaux, hein, en passant.
Alors...
Mme Ghazal : C'est pour
ça que je vous pose des questions à vous.
M. Fitzgibbon : Alors,
je ne répondrai pas à la question directement, vous allez comprendre pourquoi.
Maintenant, on regarde plusieurs projets présentement au niveau de la santé,
parce que la santé demeure, selon moi, un secteur important de croissance
économique pour le Québec. Et d'ailleurs mon collègue le ministre de la Santé a
un projet de loi, j'oublie le numéro, là, pour les données en santé, parce que
c'est important qu'on utilise les données de la bonne façon, parce que ça va
être notre avantage comparatif. Alors, le MEI, quand on travaille des projets,
puis on en a plusieurs sur la table à dessin, dans le projet, n'inclut pas les
données. Les données sont gérées par le ministère de la Santé.
Mme Ghazal : Donc,
demain, il n'en sera pas question. Mais ce que je comprends du ministre, c'est
que la vente des données des Québécois en santé, ça va continuer.
M. Fitzgibbon : Je n'ai
pas dit ça. Attendez à demain, vous aurez votre réponse demain, là. On ne
spéculera pas.
Mme Ghazal : Donc,
demain, vous allez parler de la vente de...
M. Fitzgibbon : Demain,
je fais trois ou... deux annonces, en fait.
Mme Ghazal : O.K.
M. Fitzgibbon : On se
reparlera lundi.
Mme Ghazal : O.K. Mais,
parmi les trois... deux, trois annonces, ça se peut que cette question-là,
l'enjeu des données en santé des Québécois données pharmaceutiques ou vendues
aux pharmaceutiques en fasse partie.
M. Fitzgibbon : C'est votre
spéculation.
Mme Ghazal : O.K. Donc,
c'est non. Ça ne sera pas ça? Vous ne pouvez pas le dire.
M. Fitzgibbon : Je ne
commenterai pas sur ce que je vais dire demain parce... je n'ai même pas décidé
ce que je dirais demain encore.
Mme Ghazal : O.K., mais,
de façon générale, au-delà de domaine, on s'en fout, de demain, est-ce que cet
enjeu-là, qui tient à cœur au ministre... est-ce que c'est... C'est rendu où?
M. Fitzgibbon : Repose
la question, je ne suis pas sûr de bien comprendre.
Mme Ghazal : Par rapport
à la question des données en santé des Québécois aux pharmaceutiques, est-ce
que ce projet-là, qui tient à cœur au ministre, est-ce que... Il est rendu où,
ce projet-là? C'est juste... Il y a eu le projet de loi...
M. Fitzgibbon : Bien, il
n'est rendu part parce que le ministère de la Santé est responsable de regarder
comment les données vont être utilisées à bon escient. Alors, vous poserez la
question au ministère de la Santé.
Mme Ghazal : O.K. Donc,
je comprends. Est-ce que c'est la même chose, par exemple, par rapport à Google
qui veut les données du Dossier santé, ça concerne uniquement le ministère de
la Santé, ça ne concerne aucunement le MEI, cet enjeu-là, aussi, des données à
Google?
M. Fitzgibbon : Exact.
Mme Ghazal : Donc, le
ministre n'a pas été, de près ou de loin, touché sur ça.
M. Fitzgibbon : Exact.
Mme Ghazal : Donc, je ne
poserai pas de question là-dessus.
Je voudrais poser des questions sur le
développement de la filière batterie. Il y a eu une annonce des minéraux...
pour les minéraux stratégiques, d'une stratégie de gouvernement il y a un an.
C'était à peu près au mois d'octobre dernier. Le ministre, vous disiez que ça
allait... qu'on allait mettre de l'argent public de 2 à 3 milliards pour
soutenir les investisseurs privés dans la filière batterie. Est-ce que vous
avez une information sur l'argent public plus précise que 2 milliards, 3 milliards?
Est-ce que maintenant vous êtes rendu à un chiffre un peu plus précis de
combien d'argent public il faudra mettre dans cette industrie pour encourager
les investisseurs privés à investir dans cette filière au Québec?
M. Fitzgibbon : La
réponse est non parce que chaque projet requiert un montage financier. Les projets
que nous avons annoncés à date, c'est Nemaska, l'usine d'hydroxyde de lithium à
Bécancour, Nouveau Monde Graphite, qui va faire le graphite enrobé sphérique à
Bécancour, BASF, qui va faire l'usine de cathodes, GM Posco, qui fait l'usine
de cathodes, Solus, à Granby, qui va le... "copper", en français...
le cuivre pour aller sur l'anode. Ces projets-là, combinés ensemble,
représentent probablement 4 à 5 milliards, c'est majeur. Chacun des
projets va requérir un support du gouvernement, qu'on négocie présentement.
BASF, entre autres, et Posco, j'avais mentionné qu'on est en train de
finaliser. Il n'y a pas eu de décret qui est passé encore. On a annoncé parce
que l'entreprise voulait l'annoncer. Alors, quand on... Chaque projet qui va
être annoncé, clairement, on va divulguer à la population quel est le programme
d'assistance du gouvernement.
Mme Ghazal : Donc, le 2 milliards,
3 milliards d'argent public était annoncé en lien avec ces projets-là ou
peut être d'autres projets futurs.
M. Fitzgibbon : Exact.
Mme Ghazal : C'est à
terme que ça sera de 2 milliards, 3 milliards...
Mme Ghazal : ...ou de
3 milliards, avec les projets qui seront... que vous venez de nommer, puis
ceux qui sont.
M. Fitzgibbon : Oui, c'est ça,
c'est une grosse estimation. Moi, j'avais dit, au début, qu'il y aurait
probablement 7 milliards d'investissements dans les batteries.
Mme Ghazal : À terme?
M. Fitzgibbon : À terme. Puis
je me suis...
Mme Ghazal : Du public? Du
public?
M. Fitzgibbon : Bien non, je
veux dire, le projet total. Alors, je me suis trompé, ça va être plus que ça.
Ça va être...
Mme Ghazal : Pardon?
M. Fitzgibbon : Je me suis
trompé, ça va être plus que ça. Ça va très, très, très bien. Alors, on va
probablement...
Mme Ghazal : Non, mais moi,
je parle...
M. Fitzgibbon : Non, mais
laissez-moi répondre, là... m'interrompez, là. J'ai dit, il y a quelques mois,
le 7 milliards, c'était ce que j'anticipais comme projets totaux. Je pense
que ça va être plus dans 10. Alors, on peut présumer que ces 10 milliards
d'investissements du privé, bien, ça n'arrive pas comme ça, hein? Les
gouvernements doivent s'impliquer. Alors, si on dit 2, 3 milliards, ça
veut dire entre 20 % à 30 %, puis ce n'est pas un mauvais «range»
pour nous.
• (12 h 10) •
Mme Ghazal : Donc, ce serait
à peu près ça. Mais justement, c'est vrai que le public doit s'investir dans
cette filière d'avenir, parce que, souvent, il y a eu une logique, au Québec...
On donne de l'argent pour créer de l'emploi. Là, aujourd'hui, on est en
pénurie... en fait, en pénurie de main-d'oeuvre, donc on ne peut pas en créer.
Donc, l'idée, c'est de pouvoir aussi garder des profits, qu'ils restent ici, et
c'est ça qui est important. Donc c'est pour ça qu'à Québec solidaire, par
exemple on demande... ça, c'est plus pour les industries minières... d'avoir
une part majoritaire dans des entreprises ici, pour ne pas que les profits
aillent ailleurs. Est-ce qu'il y a une réflexion, de la part du gouvernement,
dans ce sens-là, d'avoir un actionnariat majoritaire, pour ne pas dire :
On ne pouvait pas décider, ils sont partis? Ou qu'on puisse avoir mainmise sur
les décisions qui sont prises dans cette filière importante?
M. Fitzgibbon : Je pense
qu'il faut adresser l'enjeu sous différents chapitres. Le premier chapitre,
c'est que, dans la filière des batteries, ce que je trouve superintéressant
pour le Québec, c'est qu'on prend nos minerais, et on les convertit en aval. Par
exemple, si on fait une cathode, qui représente plus de la moitié de la
composante d'une cellule, bien, toute la valeur ajoutée crée ici, au Québec,
des emplois, des usines, et ainsi de suite. Donc, on a créé quelque chose qu'on
n'a jamais vu, contrairement aux diamants, par exemple, ou à l'or, qu'on
extraie puis qu'on envoie.
Deuxièmement, la question de la détention
de l'actionnariat, si on a pour 10 milliards de projets, je vous confirme
aujourd'hui que nous n'avons pas les moyens de le faire nous-mêmes, et
deuxièmement, on a besoin d'expertise internationale. Faire une cathode, là, au
Québec, personne n'en a fait. Alors, on a besoin d'investisseurs étrangers, qui
vont venir nous aider stratégiquement, aider à prendre une partie du fardeau
financier. Mais toutes les sociétés en question vont payer leurs impôts ici au
Québec. Donc, je pense que les retombées économiques, que nous calculons avec
le ministère de l'Économie, quand on a des projets comme ça, vont donner des
bénéfices, au Québec, qui sont très importants.
Mme Ghazal : Donc, c'est
quoi, les critères pour dire : O.K., on investit ou pas? C'est quoi qui va
dire : Ah! on va mettre de l'argent? Surtout qu'on n'aura pas
l'actionnariat majoritaire, donc ces entreprises peuvent partir. Puis ce ne
sera pas à long terme.
M. Fitzgibbon : Les retombées
économiques... Bien, ce ne sera pas à long terme... BASF va construire une
usine, ils vont être 100 % propriétaires. Dans ce cas-là, on va les aider
sur un prêt pardon quelconque, qu'on négocie. L'usine, elle ne partira pas,
l'usine va rester à Bécancour, là, quand même. BASF ne partira pas avec
l'usine, puis ils vont la mettre en Caroline. Donc, il faut aussi regarder le
contexte du projet qu'on finance.
Maintenant, la question que vous posez,
c'est : Quelle est la hauteur du financement ou du support du
gouvernement? Ça, c'est fonction des retombées économiques, qui n'ont pas
rapport avec l'actionnariat de l'entreprise. Ça a rapport aux salaires qui sont
payés, les impôts. Les fournisseurs, hein? On regarde où, les fournisseurs
locaux qui vont participer à ça. Quand on a un projet, on demande où vous allez
prendre vos matériaux. Donc, on regarde toutes les retombées directes et
induites puis on calcule les retombées avec le gouvernement, et ces
retombées-là, une partie, on est prêts à les donner à l'entreprise, puis une
partie, on les garde.
Mme Ghazal : Donc, jamais ça
ne va être par un actionnaire? Je comprends que ce n'est pas pour tout le
monde. On ne va pas prendre part de l'actionnariat jamais, ou c'est quelque
chose de possible?
M. Fitzgibbon : Non, je ne
dirais pas «jamais». Nemaska, nous avons 50 % de l'entreprise. Donc, il y
a des situations où on veut être actionnaires. Parce que, dans le cas de
Nemaska, nous voulions, au Québec, contrôler, justement pour éviter ce qu'on
avait vu dans le passé, où.. Sayona... NAL, plutôt, je m'excuse, North American
Lithium, on prenait le... puis on l'envoyait en Chine. On ne veut plus voir ça.
Donc, on a pris position dans Nemaska pour, justement, contrôler ça. Par
contre, BASF n'a pas besoin du gouvernement comme actionnaire. Donc, on
dit : Ils sont 100 % propriétaires.
Mme Ghazal : En fait, vous
parlez des retombées économiques de façon générale, parce que ce qui est important,
c'est que l'argent public qu'on met, bien, que les Québécois en aient pour leur
argent.
Je voudrais aller sur un autre sujet,
l'intelligence artificielle. Dans les années 80, il y a eu une grosse mode,
c'était la biotechnologie. Dans les années 2000, c'était les nanotechnologies.
Et puis aujourd'hui, la mode, c'est l'intelligence artificielle. Et ce qu'on
comprend, c'est que c'est beaucoup des entreprises qui bénéficient énormément,
énormément des subventions de l'État, et c'est un échec. Ce n'est pas Québec
solidaire qui le dit. Il y a eu une étude de l'IREC qui l'a dit, donc,
l'Institut de recherche en économie...
Mme Ghazal : ...contemporaine.
Parce que ce qu'elle conclut, là, c'est qu'en ce moment la façon qu'on
fonctionne avec l'intelligence artificielle, ce sont les sociétés étrangères
qui en profitent. Ça, ça ne fait pas très nationalisme économique. Est-ce que
le ministre reconnaît le même constat d'échec que les experts qui regardent ça?
M. Fitzgibbon : Je pense
l'inverse. Parce que vos experts, vous devriez vérifier, là, parce qu'il y a un
rapport qui est sorti par... indépendamment de nous autres, par Forum IA,
Marie-Paule Jeansonne, qui est la présidente, qui a été nommée il y a à peu
près un an, un an et demi, a commandé des études de Pricewaterhouse, KPMG et de
Tortoise, et c'est l'inverse que ce que vous venez de dire. Le Québec est
reconnu mondialement comme étant quatrième, cinquième, septième, là, en termes
de puissance de savoir au niveau de l'IA. Maintenant, quand on regarde l'IA, il
faut bien analyser les différents morceaux de l'IA. Premièrement, la recherche
fondamentale. Dr Yoshua Bengio nous permet d'être notoires au niveau
international. L'enjeu, c'est : Comment est-ce qu'on prend l'intelligence
artificielle et on la rend accessible à nos PME? C'est ça, l'enjeu. Et ça,
c'est un chemin qui est très complexe. Nous avons... Très peu de temps après
notre arrivée en poste, on a identifié 329 millions de projets qu'on a
faits pour pouvoir...
Mme Ghazal : Il nous
reste très peu temps.
M. Fitzgibbon : Oui,
allez-y, allez-y.
Mme Ghazal : Je
comprends qu'on est reconnus, puis c'est normal, on a tellement, tellement
donné d'argent, donc c'est facile, les gens viennent puis on leur donne. Mais on
a des objectifs et des cibles, et les cibles du gouvernement, par exemple, pour
la création... Même, la création d'emplois, ça a été atteint partiellement. Je
vous donne un exemple concret. Element AI, ça a été perçu comme le meilleur
dans la stratégie québécoise, mais ça a été acheté par une compagnie étrangère.
On a investi 1,17 milliard de 2016 à 2020 dans l'intelligence
artificielle, mais qu'est-ce que ça donne aujourd'hui quand c'est des
entreprises étrangères qui en bénéficient? Parce qu'on donne, donne de
l'argent, on est reconnus à l'international, mais c'est quoi, les retombées qui
restent au Québec maintenant? Est-ce que je comprends que vous voulez continuer
dans cette stratégie, ne pas la remettre en question, aucunement?
M. Fitzgibbon : Absolument.
Je pense... je veux être respectueux envers vous, là, je pense que vous devriez
analyser plus en profondeur le domaine de l'IA. C'est un secteur très important
pour lequel le Québec performe très bien.
Mme Ghazal : Mais est-ce
qu'on investit bien? En fait, est-ce qu'on investit bien? Je ne dis pas qu'il
faut arrêter puis ne rien faire. Est-ce qu'il faudrait remettre en question nos
sites, peut-être?
M. Fitzgibbon : Écoutez,
il y a clairement une reddition de comptes qui est importante, et vous avez
raison. Et je regarde ce que le Parti libéral a investi avant qu'on arrive et
ce que nous, on a investi. On est rendus... les gouvernements, depuis 2007, là,
je vais y aller, là, tu me corrigeras, là, on est pas mal rendus à 500, 600 millions
d'investissements. Il y a plusieurs segments à ça. Element AI, là, sur
500 millions, c'est des pinottes, c'est minuscule. Est-ce que c'était un
succès? Non. Ça a été acheté par une compagnie américaine qui s'appelle
ServiceNow. Par contre, il ne faut pas oublier, eux autres ont augmenté le
nombre d'employés ici, au Québec. Pourquoi? Parce qu'ils ont réalisé qu'il y
avait du talent ici, au Québec. Alors, moi, je pense qu'il faut faire attention
quand on dit : C'est un échec. C'est un succès.
Mme Ghazal : On a
augmenté ou on a déplacé? Moi, ce que je comprends, c'est la même chose aussi
pour le secteur multimédia. En ce moment, on ne peut pas faire comme dans le
passé en disant : On veut créer plus d'emplois. On est en pénurie de
main-d'oeuvre. Donc, ce qui arrive, c'est qu'on déplace les employés bien
payés, et tout ça, d'un secteur à un autre. Donc, c'est de la concurrence à
l'interne pour ces emplois-là qu'on fait.
M. Fitzgibbon : Qui est
une très bonne nouvelle. Est-ce qu'on peut blâmer des jeunes qui veulent
s'éduquer en IA sans être allé chez ServiceNow puis gagner 100 000 $
par année? Il faut être satisfait de ça. Et on a de la chance, aujourd'hui,
dans des secteurs comme l'IA, d'avoir des gens qui disent : On veut
travailler là-dedans. Alors, c'est un succès énorme, ce qui s'est passé.
Maintenant, ce qu'on doit faire, sur votre point de tantôt, on doit s'assurer
que ces ressources-là puissent aider des compagnies québécoises, les PME.
Mme Ghazal : Parce que,
là, ce n'est pas le cas maintenant, ça ne favorise pas les...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Vous savez que votre temps est écoulé, là?
Une voix : ...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Oui, oui, oui. Alors, écoutez, je vous laisse...
Je trouvais ça intéressant, là, mais vous pouvez... on pourra récupérer le
temps, si vous voulez, dans le deuxième bloc de cet après-midi, là. Ça va?
C'est beau? Parfait. Alors, nous poursuivons, cette fois-ci, avec la
porte-parole du troisième groupe d'opposition officielle en matière d'économie
et de relance, la députée de Gaspé.
Une voix : ...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Ah! oui, vous avez bien raison, on retourne à
vous, je m'excuse. Non, non, excusez-moi, députée de Gaspé. Nous nous revenons
avec, merci, député de LaFontaine. Alors, c'est à vous avec un bloc,
effectivement, de 16 min 12 s. Vous avez eu peur.
M. Tanguay : Je ne veux
pas être inélégant, mais je pense ça fait l'affaire aux deux. Merci.
J'aimerais, M. le ministre, avoir la même conversation avec vous par rapport à
l'autre aspect qui est les services de garde, les garderies. Je suis allé
visiter, vous les connaissez bien, là, la Laiterie de Coaticook, je suis allé
visiter, je pense, ça fait trois semaines. J'ai rencontré, entre autres,
Roxanne Provencher, qui, elle, est en charge du projet service de garde,
service de garde. Qu'est-ce qui arrive avec la Laiterie Coaticook? C'est un
article, là, de février 2022, là, par Vincent Cliche, qui nous annonçait que,
cinq années après son plus récent agrandissement, la Laiterie de...
M. Tanguay : ...manque encore
d'espace. Voilà pourquoi ses dirigeants planchent une fois de plus sur un
nouveau projet qui viendra augmenter sa capacité d'entreposage.» Donc,
Coaticook, ça va. Ils ont besoin de plus d'entreposage puis la production va
très, très bien. Les clients sont là. Il n'y a pas de problème.
Mais à côté de ça, donc, 17 mars
2022, puis je vais me baser sur cet article-là, mais pour l'avoir rencontré,
17 mars 2022, toujours sous la plume de Vincent Cliche : Le projet de
garderie de la laiterie de Coaticook chemine. Et on peut y lire : «La
laiterie de Coaticook installera sa nouvelle garderie dans l'ancien local des
Témoins de Jéhovah, situé à proximité de ses installations sur la rue Child.»
Roxanne Provencher est citée. Je la cite : «On est rendus à cette étape et
on croit bien être en mesure de faire les rénovations pour transformer nos
espaces au cours des prochaines semaines.» Fin de la citation. La demande qui
est faite, c'est un 29 places-puis je vais terminer, là, mes citations,
là-cinq pour les poupons de moins de... donc 29 places, dont cinq pour les
poupons, à savoir moins de 18 mois. Et là, on la cite : «Nos besoins
tournent autour d'une quinzaine de places parmi nos employés. On travaille
présentement à établir un ordre pour attribuer les places restantes. On
privilégiera d'abord les éducatrices que nous embaucherons. Après, nous allons
voir si on offre ces places aux résidents de Coaticook ou encore aux
travailleurs d'ici.» Puis dernière citation : «On y travaille depuis 2018.
Le processus d'achat de la bâtisse a pris deux ans. Alors, même chose, est-ce
que, ça, vous entendez parler, vous, également, de ça, ce défi-là?
M. Fitzgibbon : Oui, c'est
sûr. Je l'ai dit tantôt, je pense que main-d'oeuvre, garderies et logements,
c'est trois éléments importants pour la prise de décision des entrepreneurs.
Maintenant, évidemment, vous allez comprendre que ce n'est pas mon champ
d'expérience ni d'expertise, mais que notre ministre de la Famille est
conscient, parce qu'on a quand même beaucoup de discussions sur certaines
régions, certains secteurs, certains projets même. Quand une entreprise privée
veut s'impliquer, ce n'est pas un enjeu d'argent. Et c'est un enjeu, évidement,
que les normes soient respectées, et qui ont été établies par le ministère de
la Famille. Je pense qu'on a des discussions constantes. Quand il y a des
projets importants qui demandent une intervention, on essaie de l'adresser le
mieux qu'on peut.
• (12 h 20) •
M. Tanguay : Au même titre
que la conversation, là, qu'on a eue par rapport au logement, est-ce que vous
en voyez, donc, des projets... est-ce que vous avez commencé à en voir, des
projets où ils disent : Bon, bien, justement, il est structurant. Puis,
vous le savez, les employés, c'est la qualité de vie, puis c'est bien correct,
là. Il n'y a pas juste le salaire. Mais j'ai une famille puis où est-ce que mes
enfants vont aller à la garderie, il y a-tu de la place, ça vient tout de
suite, tout de suite après : Où est-ce qu'on va se loger? Commencez-vous à
en voir, des projets où gravitent autour l'enjeu puis le financement de lever
une garderie?
M. Fitzgibbon : Je vous
dirais que c'est l'exception, parce que le premier enjeu qu'on a, souvent,
c'est la main-d'oeuvre. Et moi, j'étais un grand promoteur du système dual,
qu'on a en Allemagne, d'avoir une adéquation entre l'enseignement supérieur et
les entreprises. Donc, on me parle beaucoup de ça. Beaucoup de projets, on met
en coopération les gens de l'institution du savoir. Deuxième, c'est le
logement, on en a parlé tantôt. Garderie, je dois avouer, là, que, oui, en
parle, là, mais c'est anecdotique. Je n'ai pas eu, à date, personne qui m'a
dit : Tel projet, je ne le fais pas, parce que n'ai pas de garderie. Je
pense qu'il y a un mécanisme de collaboration ou de... pas collaboration, c'est
un mauvais mot, de discussion avec le ministère de la Famille qui se fait, sans
même que je sois au courant, là. Je pense que les gens ne viendront pas
naturellement. Tu sais, un logement, ils peuvent venir naturellement au MEI. La
main-d'oeuvre, ils vont venir au MEI indirectement, parce qu'ils savent qu'on
est près du transport. Les garderies, je dois avouer, c'est un peu séparé quand
même.
M. Tanguay : Puis je suis
content d'avoir la conversation avec vous, parce que j'étais porte-parole pour
la famille avec la ministre de la Famille. Puis on irrespectueux envers notre
collègue ministre de la Famille, mais je voyais de la manière dont... Bien,
d'ailleurs, c'est lui qui a dit, puis je ne suis pas dérogatoire en disant...
tu sais, quand le premier ministre avait dit : C'est une maison de fous,
le ministère de la Famille. Puis je le cite, là, c'est mot à mot, puis il l'a
dit l'automne passé. Fin de la citation. La manière dont sont développées les
places, là, honnêtement, c'est un capharnaüm, là. Et vous connaissez la
distinction... Parce que le ministère de la Famille accorde des places dans une
région donnée selon le taux de couverture. Puis ce qui est considéré, puis je
ne veux pas être trop technique, c'est les places subventionnées à 8,70 $,
mais aussi les places non subventionnées qui peuvent monter à 50 $,
60 $ par jour.
Pour une entreprise qui veut, comme
Coaticook, avoir des places pour ses employés, elle n'a pas le choix que de
faire le projet sur une base privée qui a le choix, et elle n'a pas le choix de
faire en sorte que... ça ne sera jamais subventionné, parce que si c'est
subventionné, c'est l'État qui va attribuer les places. Eux, sur le 29, puis
c'est bien correct, je veux dire, ils respectent...
M. Tanguay : ...les règles,
ils vont se garder une quinzaine de places pour leurs employés. C'est pour ça
qu'ils le font. Je veux dire, ils ne sont pas dans la business de faire des
services de garde. Business appliquée aux services de gardes privées non
subventionnées, ce sont des entreprises. Alors, vous voyez la distinction où,
là, le ministère va pouvoir... parce que tout est dans tout, puis, c'est des
vases communicants, dire : Bien là, à Coaticook, il y a un 29 places,
mais qui va naître du besoin de l'entreprise à elle qui va y répondre. Puis il
va en rester x nombres de places à la population. Mais assurément, ça ne sera
pas du subventionné. Vous comprenez le défi que ça représente? Puis, pour
Coaticook, encore une fois, ils ne sont pas dans cette industrie-là, là. Est-ce
que vous auriez la même, le cas échéant, si ça se tient, ouverture à
dire : Bien, on va le considérer? Vous allez créer, je dis n'importe quoi,
là, c'est un investissement de 10 millions, vous allez créer
100 emplois. D'accord, ça va vous prendre au moins 29 places.
Trouvez-vous que la même logique pourrait s'appliquer là aussi?
M. Fitzgibbon : Oui, sauf
qu'il faut juste faire attention. Parce que dans le cas… tu sais, dans le cas
d'un logement, d'une route, c'est assez, pour le ministère de l'Économie, de
rentrer ça dans un projet, pour se faire une route, bon... tu fais une route,
il y a des normes, faire un logement, le code du bâtiment. On rentre dans les
garderies, là, on est pas mal dans... en santé, là, il faut faire attention. Je
pense, les normes gouvernementales sur qu'est-ce qui doit être offert à la
population priment sur le côté économique. Mais je vais répondre différemment,
si un entrepreneur vient me voir puis il me dit : Moi, j'ai un projet de
50 millions pour bâtir telle affaire, puis "by the way", si je n'ai
pas de garderie... il dit : Je n'ai pas... 50 places en garderie, je ne
fais pas le projet, je peux vous dire que je vais aller voir le ministre de la
Famille. Je vais dire : Qu'est-ce qu'on peut faire? Fort probablement que
ma contribution va être nulle en termes de ce que le MEI peut faire, autre que
financer, peut-être, un privé, mais il faut que le ministère de la Famille
prenne ça en charge. Puis je peux vous dire, la discussion aurait lieu, c'est
sûr.
M. Tanguay : O.K. Parce que
j'ai ici un autre exemple, que vous avez sûrement vu, très, très tangible, là,
article du Journal de Montréal sous la plume de Louis Cloutier du 10 mars
2022. Puis on a le temps, je vais en lire quelques extraits. Ça s'appelle :
Trois-Rivières, un projet de CPE en milieu industriel est refusé. Puis mon
point, ce n'est pas dire : Ah! le ministère de la Famille a mal fait, il a
refusé. Le ministère de la Famille applique ses... Mais on voit la relation
très intime entre des projets et l'économie, puis la présence de services de
garde. Ça fait que ce n'est pas un audit, là, du ministère de la Famille, là.
La Famille a refusé, le ministère de la Famille, la création d'un centre, un
CPE, de 80 places dans la zone industrielle nord de Trois-Rivières, en
Mauricie. La décision a semé beaucoup de désappointement et de questionnements.
Le ministère a principalement justifié son refus par le fait que ce projet de
CPE était situé à l'extérieur du périmètre d'implantation déterminé pour
Trois-Rivières. Le Groupe Bellemare, que j'ai visité aussi, s'en était fait le
promoteur. Le Groupe Bellemare s'en était fait le promoteur non seulement pour
ses besoins internes, mais aussi pour ceux de l'ensemble des PME actives dans
ce secteur. L'entreprise AAR qui entretient des aéronefs tout près de la zone
aéroportuaire de Trois-Rivières comptait sur ce service pour faciliter son recrutement
et retenir son personnel. Puis on cite Stéphane Rochette d'AAR
Corporation : "C'est un des bénéfices qui est très en demande pour
nos employés que celui de l'accès aux services de garde" Puis, donc, fin
de la citation.
Alors dans le tissu économique, c'était
majeur. Là, CPE, ce n'est pas du privé non subventionné, c'est étatique, donc
c'est levé par des fonds publics. Mais voyant le refus pour x raisons, on
risque plus qu'hier, encore une fois, et moins que demain, se retrouver vers un
plan B où ils vont se mettre ensemble puis ils vont dire : Écoutez, on va
aller de l'avant. Donc, dans un tel cas aussi, j'imagine, pour maintenir, parce
qu'on parle de création, mais pour le maintien des emplois aussi, j'imagine,
votre ouverture n'est pas à zéro, là, elle est là.
M. Fitzgibbon : Non, c'est
clair. Puis vous parliez... puis je pensais à ma situation où j'ai déjà été
exécutif à la Banque Nationale, 600, de La Gauchetière. On avait une garderie.
Puis j'essaie de penser, je ne me rappelle même pas, on avait une garderie pour
nos employés, et je... pas un CPE, pas mal sûr que la Banque Nationale, on
finançait beaucoup là-dedans. Alors, je pense que ce modèle-là doit être
considéré. Et on a déjà eu des discussions avec le ministère de la Famille, mais,
finalement, la clé, c'est l'offre. Les services doivent être offerts, je
pense... on va laisser au privé le soin de gérer une garderie. Je pense que ce
serait une erreur. Mais il faut quand même être ouvert que si le privé est prêt
à financer une partie, puis c'est conforme à ce qu'on définit comme étant les
services qu'on peut offrir à la population, pourquoi pas. Mais...
M. Tanguay : Vous seriez
ouverts, donc?
M. Fitzgibbon : Oui...financer
au MEI, je suis ouvert...
M. Tanguay : Pardon?
M. Fitzgibbon : Pas pour le
financer directement comme ça, mais je suis ouvert définitivement à aller
m'asseoir avec le ministre de la Famille, dire : On a un projet majeur
ici, il va falloir... ce serait le fun de trouver une solution. C'est clair, je
pense.
M. Tanguay : Puis, encore une
fois... Parce qu'on est... pas pieds et poings liés, mais on doit travailler
avec... bien, il y a deux réalités, c'est que, oui, la garderie privée non
subventionnée, elle va être détenue par le privé, alors, à la limite, ça
pourrait être...
11
789
M. Tanguay : ...avec
une compagnie à numéro, ça pourrait être une entreprise privée, personne
morale. Et le deuxième aspect, c'est qu'elle ne pourra pas, si vous le faites
évidemment, vous parlez des employés à l'époque, pour vos employés, vous voulez
décider. Bien, je me garde 15 places sur le 29. Elle ne sera... Elle ne
sera jamais... Elle ne sera jamais à 8,70 $ par jour. Elle ne sera pas
subventionnée. Ça va être, à ce moment-là, 50 $, 60 $ par jour.
Alors, c'est cette logique-là aussi qui est à considérer.
J'aimerais parler d'un aspect. On parlait
un peu plus tôt du cas de Gaspé, pénurie de main-d'oeuvre et de logement. Dans
l'article du journal Les Affaires d'hier, sous la plume de Marie-Ève Shafer, on
parlait, entre autres qu'ils avaient réussi à trouver, bon, pour les familles
de nouveaux arrivants au Québec de l'hôtel puis après ça du logement. Des
Tunisiens et des Marocains d'origine. Un programme de parrainage a également
été mis en place pour aider les nouvelles recrues à s'intégrer à l'équipe de
travail de quelque 130 travailleurs, mais également à découvrir la région.
Mon point, l'intégration. Puis je suis certain que vous participez de cette
logique-là, là. Il n'y a pas meilleur... Ou un des facteurs très, très
intéressant et qui permet d'avoir une intégration réussie, c'est l'intégration
par l'emploi, par le travail. Puis tu fais partie d'une équipe de travail, puis
ils t'aident, puis l'entreprise, ils connaissent la réalité.
• (12 h 30) •
Dans la proposition... Puis je ne veux
pas, puis je ne m'attends pas à ce que vous disiez que la charte des régions
proposée par le Parti libéral du Québec, c'est excellent. Mais j'aimerais quand
même savoir sous un aspect. Quand on parle à la page 20, assurer une
immigration qui répond mieux aux besoins pour la période 2019-2022. Le
nombre d'immigrants que le Québec reçoit annuellement a été donc diminué, mais
ce n'est pas ça mon point. Mon point, conclure des ententes avec l'ensemble des
régions du Québec afin qu'elles déterminent leurs propres besoins d'immigration
pour tenir compte réellement de leurs besoins dans le secteur de leur capacité
d'accueil. Nous nous assurions aussi, une fois qu'on a considéré ça avec les
acteurs du milieu concernés qui ont les ressources, la flexibilité nécessaire
pour bien accueillir... Sur le principe, là, je ne suis pas en train de dire
que vous allez voter pour ça, là, mais sur le principe de dire on va mettre
dans le coup les régions qui, elles, vont être en lien avec les entrepreneurs
sur le terrain. Puis ils vont dire : Bien oui, moi, ça m'en prend des
Marocains, des Tunisiens, des Philippins. Puis sachez que, oui... Puis on fait
un lien avec tout ce qu'on dit. Ils vont être capables d'être proactifs sur le
logement, sur les services de garde et ainsi de suite. De dire, bien, oui,
nous, on est capables. Il y aurait une acceptation évidemment du niveau qu'ils
ont de besoin dans la région parce que ça serait fait par et pour la région.
Comment vous voyez ça, cette logique-là qui serait une nouvelle façon de faire?
17
897
M. Fitzgibbon : Humblement,
je pense que nous l'adressons. Je pense que mon collègue ministre du Travail et
de Solidarité sociale a eu des sommes importantes dans la mise à jour du mois
de novembre 2021, 2,9 milliards, on en parlait il y a deux jours. Le focus
de l'intégration de l'immigration en région est au rendez-vous. Je peux vous
dire que le développement régional qui est fait par Investissement Québec
régional par les gens chez AEQ, beaucoup de sondage est fait, beaucoup de
rétributions sont faites de ces gens-là au ministère de l'Emploi qui est
maintenant aussi responsable de l'immigration. Alors la forme qu'on utilise
pour arriver aux fins peut varier. Nous, on a notre façon de procéder. Emploi-Québec
est très actif sur le terrain. On a des missions internationales de recrutement
organisées par Québec International, organisé par Monde International et
Investissement Québec International. Et toutes ces missions-là de recrutement
sont faites dans un contexte très particulier de postes vacants et de besoins à
combler dans les régions. Donc, je pense qu'on y arrive par un autre chemin.
11
789
M. Tanguay : Par
contre, puis je ne suis pas en train... Ce que je veux dire, je ne le dirai pas
par la négative, je vais le dire par la positive. Ce sont tous des pas dans la
bonne direction. Mais moi aussi, humblement, je vous dirais que ça semble
insuffisant. On parlait... Votre collègue a fait une annonce, donc
17 missions, je pense, c'était en début de cette semaine, 17 missions
à l'étranger, virtuelles, pour recruter 3 000 travailleurs
et ainsi de suite. Et je cite notre... votre collègue, notre collègue, là, de
Travail, Emploi et Solidarité : «On anticipe que, de 2021 à 2030, il y
aura à peu près 1,4 million de postes à combler». Alors, mon point, ce
serait de penser à réellement du 2.0 en mettant dans le coup les élus locaux,
les acteurs locaux, en leur disant : Vous avez besoin dans un monde idéal
de combien d'employés? Pénurie de main-d'œuvre. Dans quels secteurs? Ainsi de
suite. Et là partir de leurs chiffres pour revenir à...
12 h 30 (version non révisée)
M. Tanguay : ...à revenir à la
hauteur puis dire : Bon, bien, dans les 17 régions administratives du
Québec, ils ont qui ont besoin de x, x, x, on additionne, puis on voit l'immigration
sous cet angle-là, plutôt que, de Québec, de dire : Bien, on met ça à 50 000,
peu importe le chiffre, vous comprenez?
Et mon deuxième point, une fois que ça, on
travaille ensemble, bien, là, eux aussi vont être proactifs, pour trouver quoi?
Du logement, des services de garde et ainsi de suite. Vous comprenez?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, on a eu deux choses. Il y a le... oublions le 50 000 30 secondes,
parlons de la demande, je pense, c'est ça qui est important. Est-ce que le
gouvernement aujourd'hui comprend, dans les régions, quels sont les besoins en
main-d'œuvre? Je pense que la réponse, c'est oui. On a fait tellement d'efforts
pour décentraliser au niveau économique dans les régions via EQ et via
Investissement... régional, on a le pouls sur les besoins. Après ça, c'est
comment on va combler ces besoins-là? Évidemment, on parle du 50 000 parce
que c'est, de la bouche de notre premier ministre, ce qu'on considère le
maximum qu'on peut intégrer aujourd'hui, chiffre qui va pouvoir monter quand on
va être mieux habilités à intégrer.
Et d'autre part, on est aussi des
immigrants économiques temporaires. Et c'est là que les missions deviennent
importantes. Et je vais donner une anecdote, j'étais à Israël il y a quelques
semaines et tout le monde se bat pour avoir des ingénieurs, incluant nous. Puis
j'aurais pu, là, j'aurais recruté des ingénieurs, je les aurais amenés avec moi
dans mes valises. Mais bon, ils sont allés ailleurs, alors on a un enjeu
important dans le monde où le monde cherche tous les... Alors, je pense que d'identifier
les besoins, c'est une chose, le mécanisme pour y arriver, c'est une autre
chose. Puis je pense que les besoins, on les connaît.
M. Tanguay : Puis je trouve
ça intéressant, on a une bonne discussion, avec ce que j'ai présenté, partir
des régions, remonter ça à Québec. Vous avez dit, donc : Notre premier
ministre a décrété, donc, que l'intégration, c'était 50 000. Basé sur quoi ça?
M. Fitzgibbon : Bien, sur la
capacité du ministère de l'Immigration, les cours de français, je pense que c'est
important pour nous que la culture soit maintenue, que les gens parlent le
français. Alors, je pense, il y a tout un mécanisme, puis ce n'est pas mon
expertise, là. J'écoute mes collègues, mon collègue, maintenant, qui est
responsable de l'Immigration et de l'Emploi aussi considère que 50 000...
on était à 40 000 au début, on est à 50 000, augmente nos
investissements. Je n'ai pas les chiffres, l'investissement est fait par le
MIFI sur l'intégration des francophones... est important, là. On a monté les
seuils... pas les seuils, mais les sommes investies. La clé, c'est plus vite on
va pouvoir intégrer, ou mieux on va intégrer, plus on va remonter les seuils,
parce qu'il n'y a personne qui... le 50 000, ce n'est pas un chiffre, là, qui
est sorti de nulle part, c'est qu'on considère, à tort ou à raison, c'est le
maximum qu'on peut intégrer. Le jour où on va être capables de faire mieux, on
remontera les seuils.
M. Tanguay : Mais vous, parce
que c'est... comme ministre de l'Économie et de l'innovation, c'est votre pain
puis votre beurre, ça, la... Vous, vous... je ne veux pas dire contentez, de
façon dérogatoire, là, mais vous vous déclarez satisfait de dire : Bien,
il y a un mécanisme, puis c'est 50 000, puis c'est ça. Puis à un moment
donné, quelqu'un va venir m'informer, moi, ministre de l'Économie, puis
finalement ça peut monter à 70 000, 60 000, 80 000. Il me semble
que ça serait, vu que c'est votre pain puis votre beurre, puis c'est le pain
puis le beurre de tous les entrepreneurs au Québec, il me semble que je serais
un peu plus, je... un peu plus, là.
M. Fitzgibbon : Oui. Mais il
faut comprendre aussi qu'il y a du backlog, hein. On a, en 2020-2021, là,
indépendamment des seuils, là, le monde ne se promenait pas bien, bien, hein,
avec la pandémie. Ça fait qu'on a du rattrapage à faire. Donc je pense qu'aujourd'hui,
notre capacité à avoir les permis, hein, c'est complexe avec le fédéral, avoir
les permis, les intégrer, je pense qu'on n'a pas d'enjeux. Quand même qu'on
ramènerait ça à 300 000, on est limités de toute façon. Ça fait que moi,
je pense qu'aujourd'hui, l'enjeu, c'est vraiment qu'on investisse au niveau du
MIFI sur l'intégration, on veut tous ça, on sait tous que la démographie du
Québec est négative. On le réalise tous que l'immigration est une partie de la
solution, avec l'institution du savoir qui doit être mieux adaptée aux besoins
des entreprises, ça, c'est un autre sujet. Moi, je pense qu'aujourd'hui, moi,
je suis satisfait. Le jour où je sens qu'on peut plus intégrer et qu'on
pourrait augmenter les seuils, on aura la discussion avec les gens concernés.
Mais aujourd'hui, ce n'est pas une discussion qui est...
M. Tanguay : Ça me fait
penser, puis je le dis en souriant, je me rappelle, je ne sais pas si vous avez
vu ça à l'époque, quand Bernard Landry... il demandait quand est-ce qu'il va y
avoir un référendum, dans la campagne électorale en 2003. Puis Bernard Landry,
il disait : Quand j'aurai la conviction intime que c'est le moment. ...a
dit : Mais vous allez savoir ça comment, où, quand, comment cette
conviction intime là que le peuple est prêt pour la souveraineté du Québec,
puis vous allez faire un référendum? Il a dit : Quand ça sera le cas, je
le saurai. Donc, est-ce que je dois appliquer ça, vous, également à ce que vous
dites, quand on va partir du seuil de 50 000 immigrants puis qu'on peut monter
à 70 000, 80 000 et plus, comme Bernard Landry sur le référendum.
Vous vous levez un matin puis vous allez dire : O.K., là je le sens, je le
sais, on peut y aller?
M. Fitzgibbon : Bien, je vais
répondre différemment. Je pense, la question importante, c'est les immigrants
en région. Un des problèmes qu'on a, c'est de les garder en région. Évidemment,
quand on recrute des immigrants...
M. Fitzgibbon : ...du
Maghreb, ou des Français, ou d'autres juridictions. En français, c'est plus
facile. Je pense qu'il faut trouver le moyen de recruter des gens, qui ne sont
pas nécessairement des francophones, de les établir en région. On voit ça à
Chibougamau, Chibougamau, c'est vraiment spécial, ce qui se passe là. Je l'ai
vu de mes yeux. Alors, je pense qu'il y a un modèle, là, qu'il faut regarder.
Je pense que, comme gouvernement, on est
sensibles à ça puis, si on peut intégrer des allophones dans les régions puis
qu'ils apprennent le français sur une base temporaire... puis ils deviennent
des familles après, moi, je pense que c'est là que le succès va arriver. Mais
c'est un travail qui n'est pas facile. Il faut le faire avec le privé. Puis je
pense que c'est un travail que nous, on est prêts à regarder.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Merci. Alors, maintenant, nous y allons avec la porte-parole du troisième
groupe d'opposition en matière d'économie et de relance. Députée de Gaspé, à
vous la parole.
Mme Perry Mélançon : Merci,
Mme la Présidente. Rebonjour, en fait, on s'est vus en début de semaine des
crédits. Bien, pour rapidement continuer sur le sujet qu'a lancé mon collègue,
sur la régionalisation de l'immigration, quand vous dites : On est prêts à
faire notre part pour encore plus en faire, je sais que les taux que vous aviez
en tête n'ont pas pu être respectés, là, les cibles, donc comment on fait ça,
avec les entreprises, pour attirer, pour qu'ils n'aient pas à passer à Montréal
avant? Parce que c'est ça, là, l'enjeu, c'est pour ça qu'ils retournent vers
là. S'ils se sont fait un réseau puis qu'on essaie, après, de les localiser
plus en région, bien là, on perd notre temps, c'est vrai.
Donc, moi, j'ai déjà parlé de grille qui
donne des incitatifs, un meilleur pointage, quand on décide ou quand on a une
offre d'achat en région. Donc, ça, peut-être rapidement nous dire qu'est-ce que
le ministre de l'Économie fait en ce sens-là.
• (12 h 40) •
M. Fitzgibbon : Bien... vous
comprenez, ce n'est pas mon secteur, comme tel, sauf que j'ai toujours dit que
recruter des immigrants, le travail incombe aussi aux entreprises. Ce n'est pas
au gouvernement de convaincre les gens... Tu vas aller travailler chez LM Wind
Power... dans votre exemple, vous connaissez bien... e travail.
Mme Perry Mélançon : Fait
déjà un bon travail, oui, oui.
M. Fitzgibbon : Non, mais
c'est important, je pense. Il faut que le gouvernement, puis on le fait avec
Investissement Québec International... missions de recrutement, ils en font,
ils amènent des entreprises. Alors, moi, je pense qu'il faut intégrer encore
plus les entreprises pour pouvoir convaincre les immigrants qu'on va aller
chercher puis qui vont aller travailler directement à Gaspé... Passer par Montréal.
Alors, on est d'accord avec ça. C'est souvent plus difficile à faire qu'à dire.
Mme Perry Mélançon : Oui. Je
vais aller directement dans un sujet qui concerne le ministère de l'Économie et
de l'Innovation, pour vous entendre, justement, plus en profondeur sur certains
sujets. J'attends impatiemment, moi, des annonces en ce qui concerne les zones
d'innovation, il y en a eu seulement deux d'annoncées, beaucoup de régions
attendent là-dessus. C'était, quand même, pour plusieurs, une belle façon de
développer certains secteurs, d'aller chercher de l'investissement privé, avoir
plus de recherche, plus... bon, bref, d'incitatifs. On connaît l'idée derrière
ça. Mais je voulais savoir : On a invité combien de zones d'innovation, au
départ, puis où est-ce qu'on en est, présentement, là, avec ça?
M. Fitzgibbon : Bien,
premièrement, comme vous avez si bien dit, les zones d'innovation, ça se veut
un projet où on va regrouper l'institution du savoir, les grandes entreprises,
des start-up, du capital, de la formation, de la recherche fondamentale
appliquée. Alors, évidemment, une zone d'innovation, on a toujours dit que ça
prenait une thématique où le Québec pourrait être reconnu au niveau
international.
On est 8,5 millions de personnes, on est bon
dans plusieurs segments, alors moi, je pense, si j'avais, aujourd'hui, à
évaluer, puis c'est mon évaluation, puis d'ailleurs la personne qui est devant
moi, ici, travaille avec moi sur ça, je m'attends à avoir huit, 10 zones
d'innovation, de façon réaliste, dans les prochains trois, quatre ans. Ce n'est
pas une course. Les zones d'innovation, ça va rester pour plusieurs
générations. On en a deux d'annoncées, il y en a trois, quatre autres qui sont
pas mal avancées aussi, là, je suis très confortable.
Ceci étant dit, donc, la réponse... c'est
triste, là, il y a 120 MRC, au Québec, là, donc il y a possiblement 120 zones
d'innovation... seulement huit ou 10. Ce qu'on a fait à Rivière-du-Loup, je
vais vous donner le contexte, on va jumeler aux zones... des projets
d'innovation. Rivière-du-Loup est arrivée avec un projet qui s'appelle IFA,
emballage innovant. Il y a Rio Tinto, Cascades, Premier Tech, CCTT,
l'Université du Québec à Chicoutimi, à Rimouski. On a créé un projet. Ce n'est
pas une zone d'innovation, par définition, mais on a quand même mis de l'argent
là-dedans. Alors, moi, je pense que l'approche du gouvernement, c'est de faire
des projets et des zones d'innovation.
Mme Perry Mélançon : Mais
quand vous dites : On a créé un projet, comment se passe le processus?
Parce que moi, j'ai essayé de suivre un petit peu, là, toute la question des
dépôts de projets. Et comment s'est passé le processus formel, là? Est-ce que
c'est terminé? Il y a encore des projets qui peuvent se déposer? C'est un petit
peu ma question.
M. Fitzgibbon : La personne
qui est juste devant vous... lunettes, s'appelle... c'est le sous-ministre
adjoint qui s'occupe uniquement... pas uniquement, mais qui s'occupe de
l'innovation. Alors, tous les projets passent par son sous-ministère, parce que
c'est un sous-ministre adjoint. Il y a une équipe dédiée à ça. Il y a un
processus, il y a une couple d'années, qui a été fait, on avait... J'ai la
liste, ici, je pense qu'il y en a une trentaine, je n'ai pas mes lunettes...
Mme Perry Mélançon : Donc, il
y avait une trentaine de projets...
Mme Perry Mélançon : ...de
déposés, à peu près?
M. Fitzgibbon : ...qu'on a
reçus, à peu près, qu'on a reçus, et ce qu'on a décidé de faire, c'est que dans
les 30 projets qu'on a reçus, il y en a qui vont être des zones formellement,
il y en a qui vont être rejetés parce qu'ils ne sont pas bons, puis d'autres,
comme le projet de Rivière-du-Loup, qui n'est pas une zone, mais c'est assez
percutant au niveau innovation, on va le faire quand même, parce que, tu sais,
qu'on appelle ça une zone, une zonette, un projet, ce n'est pas important. La
région a...
Mme Perry Mélançon : Une
zonette?
M. Fitzgibbon : Hein?
Mme Perry Mélançon : Une
zonette?
M. Fitzgibbon : Oui. Non,
c'est ça, on m'a dit de ne pas dire ça, là. Mais un projet d'innovation,
disons, un projet d'innovation qui, dans le cas de Rivière-du-Loup, qui est
très, très... Les gens de Rivière-du-Loup sont super contents. Ce n'est pas
appelé une zone d'innovation, parce que, dans... l'emballage innovant, pour
l'instant, n'est pas un chantier international. Ça va-tu le devenir? Peut-être.
Ce sera une zone à ce moment-là. Mais, pour le gouvernement, notre rôle dans ce
cas-là, c'est d'être le trait d'union entre les institutions du savoir... Moi,
je crois beaucoup, beaucoup qu'il faut avoir nos collèges techniques, il faut
avoir nos universités d'impliquées.
Mme Perry Mélançon : Oui,
c'est ça. Puis est-ce qu'on a une idée de... Pour nous donner une idée de
grandeur, en fait, là, les projets varient de combien? Tu sais, les
investissements du gouvernement, là, vraiment, sont de... disons, de quelle
échelle?
M. Fitzgibbon : Dans le cas
de Sherbrooke et de Bromont, qui ont été annoncés, là, je vais y aller de
mémoire, là, si je... je pense, c'est 110 millions, là. Bon. J'ai la
réponse ici. On a mis 131 millions dans le cas de Sherbrooke pour le quantique,
131...
Mme Perry Mélançon : 130,
O.K.
M. Fitzgibbon : ...puis on a
mis 25 à date dans celle de Bromont. Maintenant, il y a des relations entre les
deux, par exemple IBM... En tout cas, bien, disons que dans les deux cas, là,
on a mis 150 millions pour les deux zones d'innovation.
Je vous dirais que la façon qu'on regarde
ça, c'est que, moi, j'ai toujours dit que l'infrastructure devrait être faite
par le gouvernement, parce que c'est moins intéressant pour des entreprises
privées, à condition que le privé ait des projets structurants. Dans le cas de
Sherbrooke, c'est arrivé avec le quantique, iBM, il dit: On est intéressés. Le
premier ordi quantique, on aimerait que vous le financiez. J'ai dit: Parfait,
on va le financer, mais vous allez donner la contribution pour les entreprises
qui vont être... Alors, si j'avais à donner un pourcentage, là, je dirais,
probablement 20 à 30 % serait la contribution du gouvernement.
Mme Perry Mélançon : O.K.
M. Fitzgibbon : Puis on va
aller... plus que ça, s'il faut, si on est convaincus que la thématique fait du
sens, là.
Mme Perry Mélançon : Donc, ce
qui explique un peu l'écart entre le 25 millions puis le 130, c'est parce qu'on
est dans les projets d'infrastructures aussi, là, donc que ça peut varier parce
que les... Mais on est dans le 20-30% de participation.
M. Fitzgibbon : D'une part,
puis Bromont n'est pas terminé encore.
Mme Perry Mélançon : O.K.
M. Fitzgibbon : Il y a des
projets qui n'ont pas été annoncés. Parce qu'on a annoncé la zone avec M.
Bourbonnais, du C2MI, parce que c'est un champion, là, puis on a voulu annoncer
ça avec... puis d'autres, il y a d'autres compagnies qui s'en viennent. Ça fait
qu'on va voir monter le 25, mais on a annoncé 25 parce qu'il y avait juste...
de prévu en conséquence.
Mme Perry Mélançon : O.K.
Puis... Parce que je sais, là, de discussions un peu comme ça qu'il y a un
projet qui est dans le domaine des mines, et je pense qu'il est de beaucoup
plus grande ampleur.
M. Fitzgibbon : Oui. Oui.
Mme Perry Mélançon : Donc,
ça, est-ce qu'on a déjà des nouvelles? Ça a-tu été annoncé, ou pas encore?
M. Fitzgibbon : Non. Mines,
mines... Effectivement, il y a des... Ce n'est pas par chez vous, par exemple,
là, mais...
Mme Perry Mélançon : Non,
mais c'est ça.
M. Fitzgibbon : Mais,
effectivement, il y a un projet qui a été déposé, il y en a un en aluminium, il
y en a un en aéronautique. Alors, on peut présumer les chantiers, on est déjà
champions, ce serait très logique qu'on en fasse, alors.
Mme Perry Mélançon : Puis,
ça, ça pourrait aller jusqu'à combien d'investissements? Ce serait quoi, le
maximum que le gouvernement donne pour, tu sais, un projet comme ça, une
participation?
M. Fitzgibbon : Bien, je vais
vous répondre indirectement. Il y a beaucoup de projets où il y a des projets
industriels qu'on va pouvoir aider. Mais la zone d'innovation, c'est quoi?
C'est un lieu, c'est un écosystème où il va y avoir des gens qui vont être
transversaux. C'est-à-dire, les mines, toutes les grandes minières ont beaucoup
d'argent dans leurs projets. On n'y mettra pas ça là-dedans. Mais est-ce qu'il
y a une thématique pour les mines qui va faire en sorte qu'ils veulent
travailler ensemble pour une même cause, par exemple, là, les véhicules
autonomes dans le fond des mines électriques, peu importe comment on va les
appeler? C'est ça qui va créer la zone. Tu sais, je ne mettrai pas deux
minières ensemble pour dire: Ah! Une zone d'innovation, il faut qu'ils aient
une thématique. Alors, cette thématique-là, l'organisation, ce n'est pas des
argents... ce n'est pas 1 milliard, là. Un building de 25 millions, quelques
personnes, frais de fonctionnement, nous, on va financer ça à condition que les
entreprises... un peu ce qu'on fait au... On s'en va vers Mile X, là, puis on
voit ce qui se passe là, là: Google est là, Apple est là, tout le monde est là,
là. Alors, c'est un projet... D'ailleurs, comme tantôt, je pense, c'est un gros
succès. On a un projet où les gens sont là puis gravitent alentour de
l'investissement qui a été fait.
Mme Perry Mélançon : O.K.
Vous avez dit justement qu'il y avait des projets déjà pas retenus à ce
stade-ci, qu'on a une trentaine de projets en tout et partout qui ont été
déposés. Est-ce que, ça, c'est des données qu'on est en mesure d'avoir, une
liste des projets qui ont été déposés?
M. Fitzgibbon : Je dirais que
non pour l'instant, mais pas parce que je ne veux pas le donner. C'est que,
quand on a dit non, on a dit non, puis on dit pourquoi c'est non. Puis, quand
on dit pourquoi c'est non, bien, il y en a qui disent: Bien, on veut revenir.
O.K., revenir... Alors... En fait, c'est pour ça qu'on a créé les projets comme
le projet de Rivière-du-Loup, parce qu'il y a beaucoup de projets, on ne dit
pas non parce que ce n'est pas intéressant, on dit non parce qu'on ne pense pas
qu'il y a une possibilité qu'on soit des champions mondiaux...
M. Fitzgibbon : ...on
peut le devenir aussi. Alors, Rivière-du-Loup, c'est un très bon l'exemple. La
réponse, c'était : Non, vous ne serez pas une zone d'innovation, ce n'est
pas assez structurant. Mais on des projets pareil, puis c'est M. Vézina
qui avait piloté ça, puis on s'est ramassé avec un projet où les gens... Alors,
je vous dirais que, dans tous les cas, personne n'est arrivé avec quelque chose
qui n'avait pas de bon sens, mais il y avait des choses qui n'étaient pas
attachées, qui n'étaient pas bien montées, parce que c'est un nouveau concept.
Alors, l'équipe qui est avec M. le sous-ministre ici, c'est une équipe qui
accompagne les gens parce que... Puis on est allés plus loin que ça, on a des
chefs de projets qu'on va identifier, qu'on va mettre dans des projets pour
permettre de se concerter avec l'environnement, avec la région pour pouvoir
arriver avec un projet qui est plus structuré.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Deux minutes à l'échange.
Mme Perry Mélançon : Oui.
Bien, en fait, si, justement, il manque une infrastructure, si, dans le
projet... tu sais, j'essaie de voir : Est-ce que c'est ça qui disqualifie
un projet ou est-ce que vous participez à financer ou à développer cette
infrastructure-là? J'ai même un exemple en tête d'un projet qui a été déposé
pour ma région. Puis je pense que vous connaissez le dossier de la
grue-portique, je ne veux pas nécessairement rentrer dans le détail au niveau
local, là. Mais est-ce que c'est ce genre d'infrastructure là qui pourrait se
greffer à un projet de zone d'innovation, par exemple?
M. Fitzgibbon : Oui,
mais... Parlons de votre région, on va en parler. En même temps, je pense qu'il
y aurait une logique de regarder votre région largement définie pour avoir une
zone halieutique, produits de la mer, je pense que ça serait logique, là. On ne
fera pas ça à Terrebonne, là.
Mme Perry Mélançon : Ça
serait très logique. On a hâte de voir ça aboutir.
• (12 h 50) •
M. Fitzgibbon : À
Terrebonne, ils aimeraient ça l'avoir, mais ça n'arrivera pas. Donc, mais
comment on met ça en place? Plusieurs MRC, de Merinov, on a des choses. Alors,
c'est un exemple où on travaille avec la région. Puis vous savez probablement,
on travaille avec eux autres pour trouver une façon, puis on travaille
activement, on est proactifs. On en veut une. Moi, j'aimerais ça avoir un
projet d'innovation. C'est-u une zone d'innovation? Là, je ne sais pas, mais ça
va être un projet d'innovation. On veut travailler avec eux autres.
Alors, on est tellement convaincu qu'on va
les aider à structurer, parce que, souvent, dans les régions, on ne mettait pas
les ressources au niveau du développement économique d'une MRC pour le faire.
Puis, dans ce cas-là, je pense que c'est ce cas-là aussi, on a nommé des chefs
de projets, on a financé, au MEI, des gens... qui vont travailler avec les
intervenants de la région, autant au niveau éducationnel qu'au niveau des
entreprises, pour dire : Comment est-ce qu'on structure ça pour aller
mettre un projet.
Mme Perry Mélançon : Puis
rapidement...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Merci...
Mme Perry Mélançon : Il
ne reste pas de temps?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Il vous reste 20 secondes.
Mme Perry Mélançon : Bien,
comment on fait rayonner toute une région avec cette zone-là? Parce que c'est
très niché, quand même, ça avait des zones assez bien délimitées. C'est quoi,
le rôle de ministre, pour que tout le monde puisse en bénéficier, de ce
projet-là?
M. Fitzgibbon : Bien,
l'Institut quantique à Sherbrooke... Quand je suis arrivé à Israël, le monde
savait qu'on avait annoncé. Alors, on a quand même bien communiqué. Puis on est
arrivés à Israël, qui sont les champions de la numérisation... Aïe! vous avez
zone d'innovation quantique, parlez-nous-en...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Vous pourrez continuer cet après-midi.
Merci. C'est parce que si nous voulons terminer à 1 heure. Alors, nous
poursuivons avec le troisième bloc, avec l'opposition officielle, député de
LaFontaine. Il est plus bref, hein, votre bloc est de cinq minutes.
M. Tanguay : Oui, tout à
fait. J'aimerais savoir quand ont été vos premières conversations avec Daniel
Labrecque, président et chef de la direction de DNA Capital, quant à une
éventuelle participation du gouvernement dans cette entreprise privée, dans ce
fonds privé.
M. Fitzgibbon : Je ne
pourrais pas vous répondre, il faudrait que je regarde mon agenda.
M. Tanguay : Mais ça
remonte à quand, cette idée-là? Parce que ça s'est fait récemment, ça?
M. Fitzgibbon : Écoutez,
ça remonte probablement au début de la pandémie parce que, dans le projet de
développement économique qu'on a mis en place en arrivant en poste, moi, j'ai
identifié très rapidement que, dans la chaîne des capitaux, il y avait une
canne, il y avait des places dans la chaîne des capitaux... puis on parle
d'amorçage jusqu'à la grande entreprise, il y avait des trous, il y avait
des... Alors, j'avais reçu publiquement qu'on avait, je pense, identifié
600 millions de dollars qu'on avait réservés des fonds publics pour
financer des fonds d'investissement, j'avais été public sur ça. Alors, il y a
un paquet de monde qui ont levé la main. D'ailleurs, on a fait beaucoup de
fonds, on a fait énormément de fonds depuis ce temps-là. Alors, cette
conversation-là avec M. Labrecque a commencé au même moment qu'on a
annoncé au début de la pandémie. Surtout, en pandémie, c'est encore plus
important d'avoir des fonds. Hier, on en parlait avant-hier, sur comment on
aide les entreprises. Alors, ça a commencé probablement dans ce temps-là. Je
peux donner la date exacte, là, première rencontre.
M. Tanguay : O.K. Et ça,
ça a été une discussion où vous... Est-ce que c'est vous qui avez piloté ça
avec lui, avec Daniel Labrecque?
M. Fitzgibbon : Non.
Moi, je suis juste un ministre, là. Alors, le ministre...
M. Tanguay : C'est déjà
quand même pas pire.
M. Fitzgibbon : Hein?
M. Tanguay : C'est déjà
pas pire.
M. Fitzgibbon : Oui, pas
pire, mais on ne pilote pas les dossiers. Alors, il y a l'équipe, en fait, sous
le sous-ministre qui n'est pas... Le deuxième, là-bas... M. Gervais, qui
est sous-ministre de l'Innovation. Lui, il pilote tous les dossiers de fonds.
Il y a une équipe qui fait ça aussi. Puis il y a Investissement Québec, il y a
des gens aussi, parce qu'on fait beaucoup de «fund-to-fund» là aussi, alors une
équipe de, je ne sais pas, sept, huit, neuf personnes qui ne font que ça. Il y
a beaucoup de demandes de fonds...
M. Fitzgibbon : ...celui-là.
M. Tanguay : O.K. Vous dites
donc qu'il y avait initialement... il y a une enveloppe de 600 millions
qui a été distribuée, c'est ça?
M. Fitzgibbon : Bien, oui, je
veux dire... O.K. On a un 600 là, puis, dans le budget original de 2019, il y
avait d'autres argents, là. On a mis, disons, 1 milliard.
M. Tanguay : Est-ce qu'on
pourrait avoir, justement, la ventilation pour le premier, 2019,
600 millions puis pour le deuxième?
M. Fitzgibbon : C'est dans
les livres budgétaires, c'est dans... Les livres de M. Girard, là, c'est
là-dedans. On va vous le trouver.
M. Tanguay : O.K. Parce qu'on
regardait, Fonds DNA, dans tous les documents que vous avez fournis, il n'était
pas là. Alors, il est probablement ailleurs. Et ça, ce 600 millions-là, ça
participe d'un programme normé? Ça vient d'où, le 600 millions?
M. Fitzgibbon : Non, c'est
un... En fait, ce qu'on fait, c'est que c'est Investissement Québec qui est
responsable pour avoir les relations avec les fonds. Puis j'ai la liste à
quelque part, là, mais on a un nombre de fonds importants. Et chaque fonds qui
est fait, on fait, un décret ministériel. Dans le cas de DNA, que vous parlez,
bien, il y a eu un décret ministériel pour Montréal. Il y a eu un décret
ministériel pour Boréal. Il y en a un pour... Tous les fonds passent par un
processus. Ce n'est pas pas normé, mais ça passe par décret.
M. Tanguay : Et le
75 millions qui est donné dans le cas... Parce que j'ai devant moi,
évidemment, l'article de Michel Girard, du 24 février dernier, qui avait
beaucoup, beaucoup de questions pour ce 75 millions-là, par exemple. Il
est donné à un fonds privé qui va l'investir comme bon lui semble. Est-ce qu'il
y a une reddition de comptes qui est faite au gouvernement? Comment c'est fait?
M. Fitzgibbon : Premièrement,
j'aimerais corriger, si vous permettez, «donner». On ne donne pas d'argent, on
investit avec le privé, hein?
M. Tanguay : Ça fait que vous
avez pris une participation dans l'actionnariat?
M. Fitzgibbon : Exact. Un
fonds, c'est sur une base LP, «limited partnership». En tout cas, bien, il y a
toujours un gestionnaire. Le gestionnaire est responsable de faire les projets
d'investissement. Ce n'est pas nous, Investissement Québec ou le ministère de
l'Économie, qui dit quoi faire... Donc, on co-investi avec ce qu'on appelle les
GP, puis il y a autres privés qui sont là. Dans le cas du fonds auquel vous
mentionnez, l'exigence, c'était que le privé non institutionnel, je ne parle pas
de la Caisse de dépôt, je ne parle pas de Fonds de solidarité, soit au moins
égal à notre montant d'argent. Donc, on veut faire un appariement. Donc, il y
avait des... le «general partner», le management, et il y avait des fonds
privés. Et c'est important pour le gouvernement, parce qu'il n'y a aucun fonds
où nous sommes majoritaires, à moins qu'on soit en amorçage où la prise de
risque est très difficile à prendre. Donc, dans l'exemple que vous donnez,
c'était un l'appariement avec le privé, privé étant les «family office» ou
d'autres investisseurs privés qui voulaient investir.
M. Tanguay : Et l'objectif,
c'est évidemment de faire fructifier ces investissements-là. Et est-ce que la
mission du Fonds, donc... Parce que Michel Girard questionnait le fait :
Pourquoi Investissement Québec n'aurait pas pu le faire? Pourquoi on a dû
mettre ça là, là?
M. Fitzgibbon : Parce qu'au
Québec, il y a 250 000 entreprises. Évidemment, on peut en exclure un
grand paquet, là. Mais, disons, il y a peut-être un... si j'avais à dire les
entreprises, là, qu'on veut... qui sont parties du tissu industriel, tissu
économique important, il y en a probablement 100 000, disons. Il est
impossible pour Investissement Québec de suivre autant d'entreprises. Investissement
Québec, l'année passée, on verra, là, il y a les crédits avec Investissement
Québec la semaine prochaine, je pense c'est 2 000 clients qu'ils ont, là,
2 000 entreprises. Alors, la beauté des fonds, c'est que tu fais
l'effet levier. Donc, l'investissement Québec met de l'argent dans un fonds...
Moi, je pense l'inverse de M. Girard, là. On investit dans un fonds. Ce
fonds-là a ses relations. Alors, plus voir de fonds, plus on va ratisser large,
et, dans les cas où les entreprises ont besoin d'argent, on va être présents.
Alors, ce serait impossible économiquement qu'investissement Québec fasse tout
le travail tout seul.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Alors, c'est tout le temps. Vous allez.... vous vous êtes engagé à remettre
aussi la ventilation de certains fonds. Ça va être fait? Parfait. Merci. Nous
poursuivons cette fois-ci avec le bloc du gouvernement, avec le député
d'Orford. Il vous reste trois minutes max, max.
M. Bélanger : Trois minutes.
Merci, Mme la Présidente. Je vais essayer de faire ça en trois minutes.
Écoutez, Mme la Présidente, hier, on a effleuré un petit peu le sujet
d'Internet en région. Puis, suite à mon intervention, le ministre m'a demandé
d'être plus précis au niveau des chiffres, entre autres le 190 000 foyers
qui restaient à brancher. Moi, j'ai mentionné que 90 % de l'ouvrage était
fait, donc les demandes de permis, tout ça. Je veux préciser que la cadence des
branchements va monter à 30 000 par mois à partir de ce mois-ci. Donc, on
va arriver à date et tous les foyers vont avoir accès à Internet haute vitesse.
Il y a une autre demande que le ministre
m'a fait aussi, parce qu'il voulait savoir c'était quoi, l'impact économique au
niveau régional, parce que c'est important, c'est dans son portfolio. Puis le
ministre a travaillé beaucoup sur ce dossier-là. Et j'ai reçu, ce matin, une
étude de KPMG qui est l'étude sur l'impact économique des mesures
gouvernementales mises en place afin de déployer l'Internet haut débit au
Québec. Donc, en après-midi, là, si j'ai le temps de parole, je vais pouvoir
préciser tous ces éléments-là. Puis, par la suite, c'est certain qu'il y a
d'autres sujets, comme l'aérospatiale, que je vais vouloir...
M. Bélanger : ...le secteur
batteries et aussi aluminium, verre. Donc, c'est le menu pour l'après-midi.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Donc,
vous vous arrêtez là?
M. Bélanger : Bien, j'espère
que je vais avoir, à la fin de la journée, répondu à toutes les questions de
notre ministre de l'Économie. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : C'est
parfait. On pourra vraiment, donc, pouvoir terminer à 1 heure.
Écoutez, compte tenu de l'heure, la
commission suspend ses travaux, effectivement, jusqu'à 14 heures. Nous
nous retrouvons donc ici encore, à la salle Marois. Merci. Bon dîner à tous et
à toutes.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
13 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 14 h 2)
La Présidente (Mme IsaBelle) : Alors,
rebonjour à tous et à toutes. Nous allons reprendre nos travaux. Je vous
rappelle que la commission est réunie afin de poursuivre l'étude du volet
Économie des crédits budgétaires du portefeuille Économie et Innovation pour l'exercice
financier 2022-2023. Alors, nous poursuivons immédiatement avec le député
de LaFontaine. La parole est à vous, l'opposition officielle, pour un premier
bloc de cet après-midi sur quatre avec 20 min 33 s
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Alors, vous me permettrez de poursuivre la discussion que j'avais
avec le ministre sur le fonds privé DNA. Si j'ai bien compris, donc, 2019, 600 millions
avaient été consacrés pour des investissements à de tels fonds privés. Et ça a
été renouvelé, donc, dans le dernier budget du 22 mars, c'est ça?
M. Fitzgibbon : Les montants,
je n'ai pas eu le temps de les regarder, là. J'ai mangé à midi. Mais il y a des
sommes qui avaient été divulguées dans le budget quand on est arrivés à en
poste. Puis on a renouvelé un autre montant. On vous donnera les montants
exacts, là, mais... 500 millions, 600 millions, là.
M. Tanguay : O.K.. Et là on
avait déjà l'engagement, Mme la Présidente, donc que vous nous communiquiez,
donc, la ventilation de ces deux... sous votre règne ou votre régime, je ne
sais pas...
14 h (version non révisée)
M. Tanguay : ...Employé, là,
des investissements sur les fonds privés. Pour répondre, entre autres, à Michel
Girard et à nos questions, vous disiez donc que cette expertise-là,
Investissement Québec ne pourrait pas l'avoir. C'est une question d'expertise
et/ou de temps et de ressources humaines?
M. Fitzgibbon : C'est le
mélange des deux. Je vous dirais que c'est plus le côté ressources humaines.
Comme je l'expliquais, il y a, je ne sais pas, possiblement 100 000 sociétés
au Québec qui pourraient bénéficier d'aide, comme on fait chez Investissement
Québec, alors qu'Investissement Québec, en 2021, on verra les chiffres la
semaine prochaine, il y a peut-être 2 000, 2 500 projets, qu'ils
sont, alors de vouloir avoir des ressources humaines à l'intérieur d'Investissement
Québec pour servir tout le marché qu'on veut pénétrer aurait été non réaliste.
Alors, c'est pas mal deux tiers de la réponse. Et l'autre tiers, c'est qu'il y
a des fonds spécialisés, par exemple faire un redressement, faire un changement
de modèle d'affaires, il y a des biotechs, il y a toutes sortes de choses, donc
je pense que ce serait malencontreux de vouloir toute avoir la ressource à l'interne,
alors il faut profiter de ce que j'appelle l'effet de levier, avec des ressources
externes.
M. Tanguay : Et qu'est-ce qui
a guidé le gouvernement, justement, dans la fixation de la nature des fonds qui
allaient être... Dans lesquels le gouvernement du Québec allait investir?
M. Fitzgibbon : Bien, on a
déterminé au début où était la carence dans les fonds, dans quels segments de
la chaîne des capitaux où il y avait des manques. Parce que de... pas de toute
évidence, mais la position que nous prenons, au gouvernement, c'est de dire si
le privé est là, on n'a pas besoin d'être là. Donc, par exemple, ce que la
Caisse de dépôt fait très bien, et d'autres fonds, «the family office», là, qu'est
la nouvelle nomenclature, s'ils jouent dans des territoires géographiques,
sectoriels où le capital est disponible, le gouvernement n'a pas à investir.
Donc, on investit dans les carences. Donc, nous avons fait, à l'époque, un «mapping»
de ce qui manquait et on a déterminé qu'il y avait des fonds qui devaient être
créés, et ça a été exacerbé avec la pandémie.
M. Tanguay : Ça a été?
Excusez-moi...
M. Fitzgibbon : Exacerbé avec
la pandémie, la pandémie a...
M. Tanguay : A changé.
M. Fitzgibbon : Bien, on a
augmenté... Il y avait encore un plus grand besoin pour aider les sociétés. Ce
n'était pas juste de... il faut comprendre, ce n'était pas juste de suffire aux
besoins de liquidités, il y avait des entreprises qui avaient changé de modèle
d'affaires, donc ça... on a trouvé approprié d'avoir des fonds qui étaient pour
être là pour aider les entrepreneurs à changer comment ils voyaient leur
business.
M. Tanguay : Et vous ne
pouvez pas me dire le montant de façon plus précise que de dire 500, 500,
là? Pour... veux dire qui a été augmenté très substantiellement. Je ne sais pas
si quelqu'un autour de vous?
M. Fitzgibbon : Trouver d'ici
la fin de la journée.
M. Tanguay : Ah, l'information.
On est passé en 2019 de combien à combien dans le dernier budget?
M. Fitzgibbon : ...important
parce que...
M. Tanguay : Bien, c'est
quand même important.
M. Fitzgibbon : Non, parce
que s'il en manque, on va en mettre d'autres.
M.
Tanguay :
«Sky
is the limit?»
M. Fitzgibbon : Exactement.
Exactement.
M. Tanguay : Ah, oui. Mais,
là, les Québécois qui se font taxer et imposer, eux, leur «sky» a une limite,
là.
M. Fitzgibbon : Pour des bons
projets d'investissement, il n'y a pas de limite.
M. Tanguay : Sans limites?
M. Fitzgibbon : Exact. C'est le fun, hein?
M. Tanguay :
«All in.»
M. Fitzgibbon : «All in.»
M. Tanguay
: Ça va
bien. Mais, non, non, non, on va vouloir avoir les montants parce qu'à un
moment donné votre collègue au Conseil du trésor elle va vous poser des
questions, là. Alors, on trouvera le montant. Su vous pouvez nous le
communiquer dès que vous l'aurez, là, avec vos gens. Et vous dites que le
mapping, donc, n'aurait pas changé, mais c'est les sommes qui ont augmenté ou
il y a d'autres domaines, d'autres qui se sont ajoutées.
M. Fitzgibbon : ...ça. Ça
change à tous les mois, hein. Le ministère de l'Économie est un ministère
flexible, alors on s'ajuste selon les besoins du marché.
M. Tanguay : O.K. Et quelle
est la reddition de comptes qui est faite par rapport à ça?
M. Fitzgibbon : Bien,
Investissement Québec, qui est l'unité qui est responsable de gérer évidemment
leurs propres investissements. Ils ont les investissements en fonds propres,
puis ils ont les investissements du Fonds de développement économique qui sont
les fonds du ministère, et gèrent tous les... ce qu'on appelle les «fund to
fund.» Donc, eux investissent, eux, dans des fonds. Tous ces fonds-là que vous
parlez, c'est Investissement Québec qui gère la relation. Investissement Québec
devient un... on appelle un LP, «limited partner», et puis il y a une reddition
de comptes qui est faite à tous les mois, tous les trimestres. Les états
financiers sont là. On les... les comités d'investissement.... généralement, on
est sur les comités d'investissement. Quand on est à hauteur de 25 %, 30 %,
40 %, on va être sur le comité. Donc, on voit ce qui se passe, où l'argent
est investi. On n'a pas de veto nécessairement parce qu'on laisse les
gestionnaires gérer. Mais toute l'information sur les investissements est
disponible. D'ailleurs, il y a une reddition de comptes qui se fait par
Investissement Québec dans le rapport annuel.
M. Tanguay : Vous aviez...
Ah, je pensais qu'on me donnait le montant. Non, ce n'est pas ça.
M. Fitzgibbon : Non.
M. Tanguay : Et est ce qu'il
est assez facile pour justement Investissement Québec ou le gouvernement de
prendre...
M. Tanguay : ...de dire :
Bien, ce fonds-là, on se retire. Est-ce que... Comment ça fonctionne?
M. Fitzgibbon : Bien, c'est
difficile. Parce qu'un fonds, généralement, comment ça fonctionne, c'est
qu'on... disons, un fonds de 50 millions où le gouvernement va se
commettre pour 25 millions, généralement, un fonds a une duration de 5 à 7
ans pour investir les sommes d'argent... appels de capital, donc, ils n'auront
pas 25 millions nécessairement dans le fonds tout de suite, on se commet
25, le privé se commet 25, et on tire sur le capital au fur et à mesure que les
investissements sont faits. De se retirer en plein milieu d'un fonds, ça prend
une force majeure, une fraude... il arrivait quelque chose. Mais règle
générale, là, on ne sort pas des fonds.
M. Tanguay : O.K. Quelle
assurance vous avez que chaque dollar investi, ultimement, là, qui vient de la
poche des Québécoises, Québécois, donc de l'argent public... quelle assurance
avez-vous qu'il est maximisé, notamment sous différents critères qui sont les
classiques, là : création d'emplois, maintien d'emplois, sièges sociaux
aussi. Il y a plusieurs critères qui démontrent la force de l'économie
québécoise. Là, quelle l'assurance avez-vous? Et elle vient d'où, cette
assurance-là, que c'est un bon investissement, une bonne façon d'investir?
• (14 h 10) •
M. Fitzgibbon : Bien, il y a
le cadre dans lequel ils vont investir puis il y a l'investissement comme tel.
Dans le cadre d'investissements, quand un fonds est créé, étant donné que,
généralement, on va mettre une somme de 25 % à 50 % du fonds, là, ça
peut dépendre, la nomenclature, le balisage du marché dans lequel ils vont
investir, on travaille dessus, là. On va écrire un devis qui va expliquer quel
est l'objectif du fonds. On va même souvent indiquer la forme de
l'investissement, on va indiquer le montant maximum d'investissement, donc le
cadre est établi par le MEI / Investissement Québec. Après ça, les
gestionnaires vont investir. On est souvent sur le comité d'investissement,
donc on revoit les investissements. Mais c'est le gestionnaire qui est
responsable de faire son investissement. La reddition de comptes est là. Et
généralement, ce qu'on voit, on l'a vu dans plusieurs fonds, bien, il va y
avoir une deuxième, troisième ou quatrième mouture qui va se faire dépendant
des rendements qui ont été donnés aux investisseurs. Donc, si un fonds ne
performe pas, bien, fort probablement que la deuxième mouture, nous ne serons
pas là.
M. Tanguay : Puis j'ai hâte
qu'on ait les chiffres, là. J'imagine que ça, c'est en route, parce que ça ne
se peut pas qu'on ait pas ça sur le bout des doigts, là. Je ne sais pas si...
Mais, c'est parce qu'il y a plus que...
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...
M. Fitzgibbon : On va l'avoir
en temps et lieu.
La Présidente (Mme IsaBelle) : O.K.,
c'est beau.
M. Tanguay
: C'est
parce qu'en temps et lieu c'est maintenant, là. Je ne veux pas être désagréable
parce que c'est l'analyse des crédits puis je pense que c'est une donnée
fondamentale. En tout cas, si on peut l'avoir d'ici 4 h 30, ce serait
intéressant. Dans un contexte post-pandémie, post-pandémique, augmentation dont
on ne sait pas encore le nombre, mais qu'on saura incessamment, avez-vous eu
une analyse particulière quant aux facteurs de risques accrus?
M. Fitzgibbon : ...
M. Tanguay : Dans le fonds,
l'utilisation des fonds, des pertes, le cas échéant?
M. Fitzgibbon : Non, parce
que... bien, non. En fait, il faut faire attention, parce qu'on ne peut pas
évaluer un fonds généralement avant trois, quatre, cinq ans, parce que quand on
fait de l'investissement dans des fonds privés, des compagnies privées, on ne
mesure pas la valeur marchande tous les mois. C'est très difficile à évaluer.
Ça fait qu'on le voit sur une base annuelle, semi-annuelle. Généralement les
fonds, ce qu'ils vont faire, c'est qu'ils vont prendre un évaluateur externe.
La Caisse de dépôt fait ça, par exemple, elle prend un évaluateur externe qui
va aller voir à tous les ans la valeur marchande des investissements par
rapport au coût, puis il y a une reddition qui est faite. D'ailleurs, on fait
ça au gouvernement aussi. On a vu, par exemple, l'évaluation de Bombardier...
par exemple. On a un processus interne ici... qu'ils font le travaill, puis la
VG...sur ça, donc il y a un mécanisme annuel. Sinon, bien, c'est une base relationnelle
entre les... du fonds et l'investisseur.
M. Tanguay : Alors, si vous
avez les données, prière de nous les... durant une conversation qu'on pourra
avoir cet après-midi, de nous les communiquer, ce serait apprécié et important.
On est le 28 avril aujourd'hui. Hier,
le 27 avril, j'écoutais Gérald Fillion qui, suite aux données
démographiques, il disait : Le défi démographique est un défi économique.
Je suis convaincu que le ministre également est de cet avis. On a vu que Statistique
Canada fait en sorte qu'au Québec, bien, on est parmi, je pense, ex aequo, avec
une autre province, là, la population ayant... la plus grande population,
portion de population de 65 ans ou plus qui est à 20,6 %. Et on parle
d'un travailleur sur cinq qui a entre 55 et 64 ans. Vous ... puis
j'écoutais ce matin votre entrevue, là, à...
M. Tanguay : ...à Paul
Arcand. Vous, qu'est-ce qui vous anime? Qu'est-ce que vous faites pour,
justement, accélérer le retour au marché du travail, ou les incitatifs pour les
travailleurs expérimentés? Parce qu'on parle de plusieurs, plusieurs, plusieurs
milliers. Trouvez-vous qu'on pourrait être, comme gouvernement, plus proactifs
là-dessus, puis en faire plus?
M. Fitzgibbon : C'est une
discussion que nous avons, mon collègue au Travail et mon collègue aux
Finances. Il y a présentement un programme fiscal qui existe pour aider les
entreprises à avoir une charge moins élevée pour les travailleurs d'expérience,
qui devrait permettre aux employeurs d'être plus, peut-être, généreux pour
embaucher. On évalue présentement la pertinence de ce programme-là. On pense qu'il
fonctionne. Et évidemment, étant donné qu'on a probablement accès à 80 000
personnes de plus, si on regarde le taux d'emploi des gens d'expérience en
Ontario, là... c'est toujours le marqueur qu'on a, puis on prend le même
taux... ici, c'est 80 000 personnes de plus... donc, c'est sûr qu'on va aller
piger dans ce taux-là. D'ailleurs, ce matin, après l'entrevue avec M.
Arcand, j'ai eu deux courriels de gens de mon âge qui ont dit : Aidez-nous
à revenir au travail. Parce qu'il n'y a pas juste l'argent, souvent, hein?
L'argent, ce n'est pas la seule motivation. Alors, c'est clair que c'est un
secteur qu'on prend au sérieux, parce que, si on va chercher 50 % de ce
que l'Ontario a fait, bien, c'est 40 000 employeurs de plus sur 240 000 postes
vacants, ça va aider beaucoup.
M. Tanguay : Vous l'évaluez à
combien? Vous avez dit 80 000, donc, les...
M. Fitzgibbon : À peu près,
quand tu fais un pourcentage de taux d'activité... puis je le regarde d'une
autre façon aussi, le taux d'activité de l'emploi, donc pour les gens actifs...
le taux d'activité donc des gens actifs par rapport à population qui peut
travailler, 15 à 64, on est à 1% en arrière de l'Ontario. Ça fait que, quand tu
regardes ça, 1 %, ça donne 70 000. Ça fait que le chiffre des travailleurs
expérimentés, c'est probablement eux qui causent la plus grande des raisons du
taux d'activité. Alors, on peut assumer que c'est 70 000, 80 0000 personnes de
disponibles, alors c'est sûr que c'est un bassin intéressant pour nous.
M. Tanguay : Comment
recevez-vous... parce qu'on avait proposé, nous, deux choses, bien, bien
tangibles, là, fin de la cotisation RRQ pour les travailleurs de 62 ans, parce
que, dans les faits, en moyenne, selon les statistiques, les travailleuses,
travailleurs prendront leur retraite à 62 ans, donc un congé... fin de
cotisation RRQ, à 62 ans, comme incitatif. Vous avez raison, ce n'est pas juste
une question financière, mais, à un moment donné, quand on se fait dire :
Écoute, moi, je ne veux pas payer pour travailler, ça, c'est un élément. Fin de
cotisation RRQ, à 62 ans, et on avait proposé, pour cette fois-ci, les 65 ans
et plus, exemption d'impôt, la faire monter, 17 825 à 30 000, ça, c'est
réellement un incitatif.
Puis vous serez d'accord avec moi que,
oui, le manque à gagner de retenue à la source nous sera... nous reviendra dans
les coffres de l'État sous différentes formes, notamment ltaxe sur les
entreprises puis la force économique. Alors, ça, est-ce que c'est une avenue
que vous pourriez considérer ou soumettre?
M. Fitzgibbon : Écoutez, il y
a plusieurs mécanismes financiers pour encourager les employeurs de ne pas vouloir
engager des travailleurs d'expérience, d'autre part, le travailleur
d'expérience financé pour aller travailler. Ce que vous mentionnez est un des
éléments sur le menu, on peut aussi couper d'autres taxes. C'est une discussion
qu'on a régulièrementl, et ce qu'on a décidé de faire, c'est de mesurer
justement le taux d'emploi de ces gens-là. Et si jamais on voit qu'il n'y a pas
un progrès, qui est fait, notoire dans les prochains mois, mais on va
s'ajuster, puis M. Girard... le ministre des Finances et le ministre de
l'Emploi sont parfaitement alignés avec ça aussi.
M. Tanguay : Parce que je
sais que vous êtes en contact avec les entrepreneurs et une pénurie de
main-d'oeuvre, c'est la crise, c'est très tangible, et ça, ce n'est pas très
complexe à appliquer, ça ne prend pas énormément de temps. Alors, je l'ai
resouligné, excessivement important de le faire surtout que là, on a appris
également, quand on se compare, là, le taux de poste vacant au Canada, à 238
000, j'arrondis, Québec est à 6 %, puis l'Ontario est à 5,2 %. Alors quand
on se compare beaucoup avec l'Ontario, il est à 5,2 taux de poste inoccupé
puis, nous, on est à 6, c'est un autre drapeau rouge, ça, n'est- ce pas?
M. Fitzgibbon : Oui, mais
qu'est-ce qui a causé ça, vous pensez?
M. Tanguay : Vous allez me le
dire.
M. Fitzgibbon : Oui,
l'économie du Québec va tellement bien... mais c'est ça. La croissance du
Québec était de 2 % supérieure à l'Ontario l'année passée. Alors,
conséquemment, il y a beaucoup plus d'emplois. Alors, ceci étant dit, ce n'est
pas le passé qui va faire qu'on va s'asseoir puis on ne fera rien, mais il faut
comprendre la cause des enjeux qu'on fait face. Et je soumets une autre chose
aussi, il faut faire attention, le niveau...
M. Fitzgibbon : ...diplomatie
du Québec est inférieur à l'Ontario, je ne vous apprends rien, sûrement,
là-dedans. Alors, évidemment, quand on parle de travailleurs d'expérience,
bien, dépendamment du travail qu'ils font, il y a des gens qui ne peuvent pas...
Le travailleur dans la mine de sel, aux Îles-de-la-Madeleine, à 65 ans, il n'a
plus le goût de travailler là. Celui qui fait des modèles Excel, avocat,
comptable... travailler. Alors, il faut regarder aussi, malheureusement,
qu'est-ce qui se passe dans l'écosystème de nos emplois?
Et un des éléments importants... Dans les
cohortes qui vont venir, dans les prochaines années, on a une meilleure chance
d'avoir un plus haut taux d'emploi travailleurs d'expérience plus il va y avoir
une diplomation. Alors, évidemment, ce ne sera pas à court terme, je vous
l'accorde. Mais il y a plusieurs conséquences à ça, plusieurs causes à ça,
plutôt. Mais néanmoins, comme j'ai dit tantôt, nous travaillons étroitement à
s'assurer, Finances, Emploi, Économie, qu'on va faire tout ce qui est possible
pour ramener le plus de monde possible, des travailleurs d'expérience.
M. Tanguay : Parce qu'on
venait de dire, justement : Quand on se compare à l'Ontario, que les
travailleurs expérimentés sont plus présents en Ontario qu'au Québec, toutes
proportions gardées. Alors, c'est en travaillant là-dessus, également, tu sais,
au-delà du fait de la performance économique générale du Québec. Il y a un
manque à gagner là aussi, sur lequel on pourrait tirer, là.
Août 2018, le premier ministre du Québec
disait, et je le cite, en août 2018, c'était en campagne électorale :
Quand on me dit que le plus grand défi économique est la pénurie d'employés, je
ne suis pas d'accord. Fin de la citation. Puis lui, il parlait, à ce moment-là,
du niveau des salaires. Il se comparait à l'Ontario, qui était à un peu plus de
56 000 $. Êtes-vous toujours d'accord avec cette affirmation-là ou il
faut, aujourd'hui, la relativiser?
• (14 h 20) •
M. Fitzgibbon : Bien,
clairement... pas tout le contexte, je m'excuse, j'ai peut-être mal compris,
mais je vais répondre ce que je pense avoir compris, l'enjeu numéro un, c'est
qu'il faut augmenter, évidemment, la richesse collective. On mesure le PIB par
habitant, et un des facteurs, c'est qu'on veut augmenter les salaires.
Alors, par exemple, là, il y avait une
époque, au MEI, où on avait, dans nos critères de sélection aider une
entreprise, le critère numéro un : création d'emplois. On se rappelle,
hein, la création d'emplois, c'était important. On ne parle plus de ça. J'irais
même plus loin, il y a des projets, maintenant, qu'on va favoriser où on baisse
les emplois. Si on peut automatiser, baisser les emplois, on va être encore
plus excités que de créer des emplois à 40 000 $ par année, d'une part.
D'autre part, on regarde aussi, on note,
quand on numérise ou on automatise des entreprises, les postes existants ont
tendance à monter, le salaire, je parle, parce qu'on peut faire plus avec moins
ou faire plus avec égal. Alors, je disais que les critères... le contexte 2018,
aujourd'hui... Si on a un projet ou on augmente la masse salariale par
personne, par employé, on va être très favorable à ça. Et, je pense que c'est
l'élément le plus important. Et je pense aussi que ça va nous permettre de
garder aussi, indirectement, plus de monde sur le marché du travail, plus
longtemps, parce que ces emplois-là sont généralement moins durs physiquement
qu'un emploi plus traditionnel.
M. Tanguay : Puis ce que vous
venez dire, êtes-vous d'accord avec le fait que c'est justement basé sur cette
logique-là qu'il faut relativiser, justement, la fameuse statistique du taux de
chômage, considérant tout ça?
M. Fitzgibbon : Absolument.
Absolument. Le taux de chômage, pour moi, écoutez, on n'ira pas en bas de 3%,
là. On est à 4%, 4,1%, là, dans ce bout-là.
M. Tanguay : ...4% et c'est
le plein emploi.
M. Fitzgibbon : On va
peut-être aller à 3%, là, mais on n'ira pas à 2% puis à 0%, c'est sûr.
M. Tanguay : Alors, la
statistique du taux de chômage, il faut relativiser ça quand... Vous dites même
que, sur des projets, ce n'est plus tellement la sacro-sainte statistique de
dire : Combien d'emplois vous allez créer? Ce n'est plus ça, là, puis vous
le dites bien. IL va peut-être même avoir une valeur ajoutée en disant :
Bien, vous allez pouvoir produire puis participer au PIB de façon équivalente,
mais avec moins de nécessité de ressources humaines. Bien, ça, c'est la
nouvelle réalité aujourd'hui, vous êtes d'accord avec moi?
M. Fitzgibbon : Oui. La
réponse est oui.
M. Tanguay : Donc, cette
affirmation-là : La plus grande pénurie est celle des emplois payants. Il
faut relativiser ça, aujourd'hui, n'est-ce pas?
M. Fitzgibbon : Non, c'est ça
que j'ai dit tantôt : Je pense qu'aujourd'hui, si on peut... dans une
entreprise donnée avec un projet d'investissement, on maintient les emplois, on
produit plus, va permettre aux entrepreneurs de payer plus. Parce qu'il y a
toute une question d'offre et de demande. Et moi, je pense que le rehaussement
des salaires est très important pour créer de la richesse collective.
M. Tanguay : Je vais
continuer sur cette lancée-là, si ça vous va, pas pour trop longtemps. Mais
êtes-vous d'accord avec moi, puis je vais le dire de même : L'éducatrice
qui gagne 42 000 $ est aussi, sinon plus, importante pour l'économie du
Québec si elle vient garder six tout-petits à des femmes et des hommes
ingénieurs, médecins et ainsi de suite, là, qui, eux, peuvent faire du...
M. Tanguay : ...300 000, 400
000. Êtes-vous d'accord avec moi que son poste, que vous et moi on ne va pas
être éducateurs demain matin, là, ça n'arrivera pas, son poste, à 42 000 pieds,
il est clé, là. C'est comme une équipe championne de la Coupe Stanley, ça prend
une équipe complète puis chacun a un rôle majeur. Sinon, la chaîne de bicycle,
elle débarque, là.
M. Fitzgibbon : Vous
avez raison. Mais ça, ce n'est pas en porte-à-faux, de dire qu'en économie, les
entreprises qui font partie de l'écosystème, on veut qu'à l'intérieur des
entreprises, les salaires augmentent. De parler dans ce thème-là, et ma
responsabilité comme ministre de l'Économie... Québec aille bien. Pourquoi? On
crée de la richesse collective qu'on va réinvestir dans les services sociaux et
dans les services essentiels. Alors, un n'est pas en porte en porte-à-faux avec
l'autre. De vouloir, comme ministre de l'Économie, augmenter la masse salariale
de nos employés, par personne, ne met pas en porte-à-faux de dire qu'il faut
avoir des éducatrices, il faut avoir des infirmières. Je pense que les deux
peuvent cohabiter très bien.
M. Tanguay : Mais
l'affirmation, encore une fois, du premier ministre qui disait : Quand je
rentre un immigrant qui gagne moins de 56 000 $, j'augmente mon problème,
est-ce qu'elle aussi, il faut la relativiser cette affirmation-là?
M. Fitzgibbon : Bien, je
pense que le contexte dur premier ministre, parce que... en août 2018, moi,
j'ai pris ma décision de venir en politique en juillet 2018, là, un mois avant
qu'il ait dit ça, puis on a passé des heures ensemble.
M. Tanguay : ...l'automne
passé.
M. Fitzgibbon : OK.
Mais... le même discours avant. Je pense que la création de richesse au Québec
est l'enjeu numéro un. Nous sommes pauvres, parce qu'on est sous-diplômés et
nos salaires sont trop bas. Ça ne veut pas dire que parce qu'il faut corriger
ça, qu'on n'aura plus d'infirmières, qu'on a plus d'éducatrices. Alors, il n'y
a pas de porte-à-faux entre les deux. Je pense qu'on se doit... Il y a beaucoup
de besoins sociaux au Québec. Puis, comme gouvernement, on est très conscients,
on vient favoriser... Il faut créer... il faut les payer, il faut créer de la
richesse. Moi, je pense que l'objectif économique d'avoir des entreprises qui
vont mieux rémunérer leurs employés, c'est très porteur pour créer de la
richesse, pour après s'assurer que nos services sociaux soient appropriés.
M. Tanguay : Question,
juste pour compléter, Mme la Présidente, avec votre permission, cet échange-là.
Êtes-vous d'accord avec moi que si, demain matin... Le besoin, sur cinq ans,
d'éducatrices, c'est 17 000? Si, demain matin, il y avait 17 000 femmes, je dis
«femmes» parce qu'à 98 % c'est des femmes sont éducatrices en services de
garde, s'il y avait 17 000 femmes qui disaient : Oui, on vient combler les
postes pour les cinq prochaines années, puis en moyenne, ils vont gagner, quoi
du 42 000$, 44 000$, ils ne gagneront pour 56 000$, ça viendrait baisser vos
statistiques, mais ce serait une bonne nouvelle pour le Québec? Êtes-vous
d'accord avec moi?
M. Fitzgibbon : Peut-être.
Oui, oui, mais un n'empêche pas l'autre. Ou je ne vous suis pas du tout, là.
...je ne peux pas vous suivre. C'est que, moi, je gère l'économie du Québec,
les entreprises. On peut rehausser la masse salariale sans impacter le reste.
Puis, de toute façon, ce qui va arriver, là, c'est que nos jeunes, là, vont vouloir
faire des... avoir des emplois. Certains vont focaliser sur le salaire,
d'autres non. Alors, il faut laisser les gens choisir. Mais il y a beaucoup de
gens, aujourd'hui, qui laissent des métiers moins rémunérés pour prendre des
métiers mieux rémunérés. Est-ce qu'on va être contre ça? La réponse est non.
Alors, moi, je pense qu'il ne faut pas mettre en porte-à-faux les deux. Puis je
suis totalement en accord que, s'il n'y a pas de services sociaux au Québec, ça
va être un environnement qui va être très désagréable à vivre. Je suis
entièrement d'accord avec vous, mais je pense...
M. Tanguay : On va
fermer le Québec.
M. Fitzgibbon : Je suis
d'accord, mais je ne pense pas que c'est ça qui est l'enjeu.
M. Tanguay : Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Alors, nous poursuivons avec le deuxième
groupe d'opposition, avec la députée de Mercier.
Mme Ghazal : Combien de
temps?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Vous avez 18 min 30 s
Mme Ghazal : Très bien,
merci beaucoup. J'ai plusieurs sujets à traiter avec le ministre, mais je veux
juste sauter sur ce qu'il venait de dire, c'est-à-dire que l'objectif, c'est
d'augmenter les salaires de la majorité des gens qui travaillent au Québec.
Mais on s'entend que tous les petits salariés, les employés, par exemple, les
préposés aux bénéficiaires, les emballeurs à l'épicerie, toutes ces
personnes-là, qui va faire ce genre de travail-là? C'est-à-dire que ces
gens-là, on ne les voyait pas. On les a beaucoup vus pendant la pandémie, puis
ils ont été remerciés par le ministre à plusieurs reprises lors des points de
presse, au début, là, de la première vague, on s'en rappelle. Qui va occuper
ces emplois-là, qui vont continuer, la caissière, par exemple?
M. Fitzgibbon : Bien, je
pense que... Plusieurs choses, on revient à l'autre point. On va voir, en
passant, ces salaires-là augmentent aussi. Les salaires des gens... vont
augmenter aussi. Parce que c'est une question de demande et d'offre. Alors, les
gens qui gèrent une épicerie n'auront pas le choix, à un moment donné, de payer
plus cher s'ils veulent avoir des gens. Et ça, ça va être le bénéfice
collectif.
Mme Ghazal : ...augmenter
le salaire minimum, ça serait une bonne chose?
M. Fitzgibbon : On va laisser
les entreprises décider. Ce n'est pas au gouvernement de décider les salaires.
Moi, je pense, le salaire minimum, il en faut un pour avoir le niveau de
pauvreté, là. En tout cas, on a... différente. Alors... à votre question, je
pense qu'il est important de créer un environnement où on va créer de la
richesse, parce qu'il faut réinvestir...
M. Fitzgibbon : ...les
enjeux sociaux. Deuxièmement, on parle d'automatisation. Je ne sais pas vous,
là, mais moi, depuis... ça fait un bout de temps, là, je ne vais pas voir la
caissière, je vais voir la machine puis je passe mes marchandises là-dedans.
Alors, je pense qu'il va falloir aussi accepter qu'il y a beaucoup de travaux
qui vont devenir robotisés et automatisés. Et tant mieux. Pourquoi? Parce que
nos jeunes qui vont graduer vont dire: Peut-être, on va faire des travaux qui
vont être rémunérés différemment, ou peut-être pas. Les gens vont choisir.
Alors, ce n'est pas au gouvernement à décider ça.
Mme Ghazal : Donc,
l'automatisation partout va faire qu'il y a des... on va avoir besoin de moins
d'emplois. Ça, c'est bon parce qu'on est en pénurie de main-d'oeuvre?
M. Fitzgibbon : Bon,
parce que c'est des emplois que les gens veulent probablement améliorer. Il y a
des gens qui préféreraient faire d'autres choses que les travaux qu'ils font
présentement. Alors, si on peut, dans un contexte de pénurie d'emplois, là...
Regardez ce qui s'est passé aux États-Unis, là, il y a beaucoup qui a été écrit
sur ça, beaucoup de gens ont quitté des emplois moins bien rémunérés parce
qu'il y avait des opportunités d'augmenter leur sort. Alors, il faut encourager
ça. Alors, conséquemment, les emplois moins bien rémunérés, si on peut les
automatiser, tant mieux. Puis nous, comme gouvernement, on va encourager ça.
Mme Ghazal : Mais tous
les emplois, par exemple, de soins des gens, ça, comment est-ce qu'on va
automatiser ça?
M. Fitzgibbon : Les
salaires vont augmenter. Je suis d'accord avec vous.
• (14 h 30) •
Mme Ghazal : ...oui,
c'est ça.
M. Fitzgibbon : Ce n'est
pas tout. Évidemment, là, on est très démagogues, là, mais il y a beaucoup des
emplois qui peuvent être automatisés. Ceux qui ne peuvent pas l'être, bien, le
salaire, il va augmenter. L'eau du lac va augmenter. Parce ce qu'on crée de la
richesse au Québec, on va pouvoir se permettre de payer des salaires. Alors,
moi, je pense...
Mme Ghazal : Il n'y aura
plus personne qui vivra dans la pauvreté.
M. Fitzgibbon : ...
Mme Ghazal : Il n'y aura
plus personne qui vivra dans la pauvreté, comme les gens qui...
M. Fitzgibbon : Bien,
c'est l'objectif...
Mme Ghazal : ...des
travailleurs, je parle des travailleurs, par exemple, étrangers qui viennent
dans des... qui vivent dans des conditions très, très difficiles parce qu'ils
n'ont pas beaucoup d'autres choix. Ça, ça n'existera plus en automatisant.
M. Fitzgibbon : C'est
l'objectif. J'ai annoncé, il y a quelques mois, un robot qui cueille des
brocolis. C'était phénoménal. Est-ce qu'on peut concevoir qu'un jour des robots
vont cueillir dans nos champs? Bien, j'espère que oui. Bon, ça n'arrivera pas,
peut-être, de mon vivant que tout est collecté, là, les fraises, les
framboises, ça va prendre du temps. Mais moi, je pense qu'on est dans une
économie... on a un gouvernement qui est proactif au niveau des nouvelles
techniques d'innovation. Je pense qu'on peut arriver à ça, effectivement. Il va
toujours demeurer, évidemment, des gens qui vont devoir s'occuper des gens
malades, s'occuper de nos aînés, c'est sûr. Mais je pense qu'on peut réussir,
si on met l'effort, si on promouvoit l'innovation, de robotiser ou d'automatiser
des postes qui... rémunérés et permettre d'avoir un meilleur train de vie puis,
éventuellement, ne plus avoir la pauvreté. C'est l'objectif ultime, c'est sûr,
de tout gouvernement.
Mme Ghazal : Mon Dieu!
C'est trop beau. C'est magnifique. J'ai envie de vivre dans ce monde-là un
jour.
Une voix : ...
Mme Ghazal : Oui, c'est
ça, oui. Comment on dit ça? De licornes? Je vous le renvoie.
Par rapport à l'intelligence artificielle,
quand on en parlait tout à l'heure, vous disiez que c'est vrai que l'argent
qu'on a investi là-dedans a fait en sorte que c'est des entreprises étrangères
qui en ont bénéficié, et non pas les entreprises québécoises. Donc, c'est ce
que vous disiez. Qu'est-ce que vous êtes... Est-ce que vous avez... Qu'est-ce
que vous avez l'intention de faire pour changer ça, puisque les investissements
publics ont bénéficié à des entreprises étrangères en intelligence artificielle?
M. Fitzgibbon : Je pense
que... Une chose... je veux mettre en garde. Vous avez l'exemple... et vous
avez raison, c'est un exemple où on a... on a créé cette entité-là, qui se
voulait une entité qui était pour rendre plus accessible des produits IA pour
les entreprises. Bon, 200 personnes. Le modèle d'affaires n'a pas
fonctionné, Service Now a acheté, mais, comme j'ai dit tantôt, ces employés
travaillent encore ici, et Service Now avait une technologie, avait une
approche de marché différente. Donc, on va en bénéficier indirectement....
Mme Ghazal : ...californienne,
c'est ça?
M. Fitzgibbon : Oui. On
va bénéficier, mais c'est sûr que la détention n'est plus ici. Alors, il faut
corriger ça, entièrement d'accord. Et on regarde aujourd'hui... Et là où je ne
suis pas d'accord avec vous, c'est qu'on regarde aujourd'hui soit Imagia,
Brainbox, il y a plusieurs entités qui ont réussi, des Québécoises, qui ont
réussi à profiter de la recherche fondamentale de Dr Benjio et de pouvoir l'appliquer
en entreprise. Est-ce qu'on est au rythme où on voudrait avoir? La réponse est
non. Il faut aller beaucoup plus rapidement. Mais c'est une industrie qui est
quand même nouvelle. Quand on regarde des pays dans le monde, j'arrive
d'Israël, où ils sont un peu en avance sur nous autres, ce n'est pas le Pérou
non plus, là, tu sais. Je pense qu'il faut apprendre de nos erreurs.
Mme Ghazal : Mais
comment... Qu'est-ce que c'est... Quelles mesures vous allez mettre en place
ou... pour corriger le tir pour ne pas que ça arrive d'autres fois?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, on va probablement en parler la semaine prochaine... zone... projets
d'innovation. On a créé le poste d'innovateur en chef. Au Québec, on était
reconnus et on est reconnus...
14 h 30 (version non révisée)
M. Fitzgibbon : ...recherche
fondamentale. Monsieur Quirion gère trois fonds de recherche, c que vous savez
probablement. Et la recherche publique, elle est très forte. Investissement
Québec, la Caisse de dépôt, Fonds de solidarité font un bon travail dans les
entreprises. Ce qui manquait... l'innovation, comment qu'on transcende l'innovation
du fondamental à l'appliqué, on avait des problèmes au Québec, on a des
problèmes depuis quinze, 20 ans. On a créé le poste d'innovateur en chef,
Luc Sirois a été nommé, j'ai crée le Conseil de l'innovation du Québec avec
Sophie D'Amours, qui est la présidente du conseil, et l'idée, c'est de prendre
ces gens-là et de faire le trait d'union entre la recherche publique, les
entreprises. Mais on commence. Mais je ne dirai pas aujourd'hui qu'on a réussi,
mais au moins, je pense qu'on met les mécanismes en place pour que l'innovation,
que c'est... il y a, c'est l'innovation, qu'on puisse avoir une bonne façon de
le financer et d'avoir des ressources humaines...
Mme Ghazal : Mais en
attendant que ça, ça arrive, l'argent public qu'on met, il n'y a pas de... ce n'est
pas assorti de... O.K., mais il faut que ça reste au Québec, là. Il n'y a pas
de critères comme ça ou d'indicateurs pour s'assurer que ça n'arrive pas
puisque j'ai mis de l'argent public. C'est-à-dire que vous, par exemple, le
ministre, vous avez mis de l'argent public. Donc là, il ne faut pas que ça
arrive, ou non, on met l'argent, puis on va s'assurer que ça reste ici. Mais qu'est-ce
que vous voulez, on n'a pas encore... on n'est pas assez avancés pour que ça
reste ici, puis tant pis, c'est l'argent public, on le perd aujourd'hui.
M. Fitzgibbon : Je vais faire
attention encore une fois, parce que... il y a deux montants d'argent. Il y a
le montant d'argent de la recherche fondamentale. Le Parti libéral avait
commencé en 2017. On a continué. On a probablement investi 400, 500 millions
là-dedans. Ça, c'est des chercheurs fondamentaux qui résistent au Québec. Dr
Baggio, Valérie Pinssonault, il y a un paquet de monde qui sont là-dedans, donc
on a un écosystème de Québécois qui sont là-dedans, alors ça, ce n'est pas d'argent
qui part. Les investissements sont faits aussi dans des entreprises... On a
perdu, je vais dire, 20, 30 millions, je ne sais pas le montant d'argent, c'est
relativement minime par rapport aux autres. Il y a plusieurs autres entreprises
dans lesquelles on a investi, dont Imagia, qui a été un succès. Ça fait que ça,
il faut relativiser. Alors, dans nos investissements...
Mme Ghazal : C'est un succès
pour le moment, il faut que ça reste pour toujours.
M. Fitzgibbon : Oui,
évidemment. Évidemment. C'est ça qu'on essaie, mais, tu sais, il va y avoir des
échecs, hein, à un moment donné.
Mme Ghazal : Parce que c'est
quand même 1.7 milliard de 2016 à 2020 qui a été investi par le
gouvernement dans l'intelligence... dans ce type d'entreprise là. Donc là ce
que je comprends, c'est qu'on va en mettre encore plus. Ça fait qu'il faut qu'on
en ait..
M. Fitzgibbon : Il faut faire
attention, de lancer des chiffres, le 1.7 milliard... Je n'ai pas le
chiffre exact, là, je vais demander qu'ils le trouvent. On a perdu 20 millions
dans... Il faut faire attention, là.
Mme Ghazal : Puis ça, c'est
un... O.K.
M. Fitzgibbon : Oui, bien, il
n'y en a pas d'autres. Il n'y en a pas d'autres. Mais vous avez raison, vous
avez raison qu'on veut que l'avantage Québec soit maintenu sur l'investissement
qu'on fait. Mais il faut accepter, quand on fait de l'investissement, on perd,
puis les pays qui réussissent bien, là, ils valorisent l'échec, il faut
savoir... Journal de Montréal demain, ça, là, ce que je viens de dire. Mais c'est
vrai, il faut valoriser l'échec, parce que si on veut seulement faire des investissements
qui vont réussir, on ne prend pas les bons risques. Puis quand on parle d'investissements...
intelligence artificielle, on parle... on est en amont, on parle des gens qui
sortent des universités. Il faut encourager les jeunes, puis il y en a qui vont
avoir des échecs. Puis ce n'est pas grave, ce n'est pas grave, mais il faut que
la somme de tout l'agrégat de ce qu'on fait on soit positifs, c'est sûr.
Mme Ghazal : Bien, je vous en
parlais tout à l'heure, le numérique, par exemple. Ubisoft. Même dans mon comté
il y a Ubisoft, je connais des gens qui travaillent dans ces entreprises là.
Puis, comme on dit, ces entreprises-là sont les bienvenues au Québec. Mais ce
qui est important, c'est de revoir des fois la façon qu'on donne de l'argent, de
façon très, très ciblée. Il y a 25 ans, c'était une bonne chose de le
faire, mais maintenant, en ce moment, le fait qu'on donne un crédit d'impôt
remboursable, ça veut dire même une entreprise qui ne paie pas d'impôts au
Québec puisse bénéficier des crédits d'impôt, est-ce que c'est toujours
justifié aujourd'hui? Est-ce qu'il y a une entreprise comme Ubisoft, au Québec,
a encore toujours besoin de notre argent pour financer les salaires?
M. Fitzgibbon : J'aimerais
corriger une erreur que j'ai faite tantôt. Je m'excuse, je fais des erreurs des
fois. ...on a perdu zéro. Zéro. On a investi puis on a reçu l'argent. Je me
suis trompé.
Mme Ghazal : ...l'entreprise
ne nous appartient plus.
M. Fitzgibbon : Ce n'est pas
grave. Il y a 250 personnes qui gagnent 100 000 $ qui
travaillent là. C'est un succès. C'est succès.
Mme Ghazal : O.K. Mais est-ce
que vous êtes d'accord avec l'objectif que ce qu'on veut, c'est qu'elles
restent au Québec? Mais ils n'ont pas juste regardé, bien, il y a combien, ils
paient combien d'impôts, tout ça, mais que ça reste au Québec, que ça reste
notre, comment on dit, ça veut dire que ça nous appartient, là, cette
technologie-là, puis ces connaissances-là, que ça reste ici au Québec et non
pas à l'étranger. Vous êtes d'accord que c'est mieux?
M. Fitzgibbon : C'est clair.
Mais tous les employés de... sont encore au Québec. Mais le point étant, je
suis d'accord avec vous. Non, non, je veux juste corriger, parce qu'il faut
faire attention, dire 1.7 milliard... c'est... 20 millions d'investis,
on n'aura plus d'argent. Bon, l'autre question que vous avez posée, je m'excuse,
je l'ai oubliée.
Mme Ghazal : C'est pour
Ubisoft. Est-ce qu'ils ont toujours besoin de crédits d'impôt non
remboursables... remboursables?
M. Fitzgibbon : Oui. Bon, le
crédit d'impôt. Bonne question. Alors, l'enjeu, c'est que... puis vous allez
voir, au mois de mai, je vais annoncer la nouvelle stratégie québécoise de la
recherche et de l'innovation, SQRI, qui est le moteur du développement
économique du Québec avec notre hydroélectricité et là...
M. Fitzgibbon : ...ce
qu'on doit faire, c'est encourager des créations d'entreprises au Québec à
détention québécoise. Je vous l'accorde, c'est un objectif.
Maintenant, les crédits d'impôt, c'est un
mécanisme comme les fonds d'investissement. Tantôt on parlait des fonds
d'investissement. C'est un des mécanismes. Alors, les crédits d'impôt ont été
créés pour le multimédia en... 1994 par le gouvernement, par M. Landry. Et
aujourd'hui je constate que c'est un excellent programme. Pourquoi ? Parce qu'on a réussi à créer
un écosystème de talents dans le multimédia qui sert à d'autres fins. Par
exemple, CAE-Santé. Parce que CAE, on les connaît pour faire des simulateurs
d'avion, là. Ils sont dans la santé, maintenant. Ils vont faire des chirurgies
avec des... Beaucoup de gens d'Ubisoft travaillent là maintenant. Alors, on a
créé un écosystème. Et je pense qu'aujourd'hui le crédit d'impôt, par exemple,
en isolation qui coûte 30 %...
Mme Ghazal : Oui, oui,
allez-y. C'est juste parce que j'ai de moins en moins de temps.
M. Fitzgibbon : Non, je
veux dire, je pense qu'Ubisoft regarde les ramifications au Québec d'employés
qui ne sont pas sous crédits d'impôt, c'est net positif. C'est un très bon...
très bon citoyen corporatif.ans son corps.
• (14 h 40) •
Mme Ghazal : C'est à
dire que vous n'avez pas l'intention ou vous êtes en train de me dire que
lorsque vous allez annoncer la stratégie de quand même au revoir ça ou pas du
tout. Ça va rester pareil.
M. Fitzgibbon : Dans ma
stratégie, on va... On a identifié, et le ministre des Finances est d'accord
avec moi, on va... Il faut revoir les crédits d'impôt qui coûtent de l'argent
au Québec. Ils coutent de l'argent. Puis je pense que c'est de l'argent bien
investi. Il faut se demander, par contre, est-ce qu'on doit moduler les crédits
d'impôt remboursables...
Mme Ghazal : Mieux
cibler.
M. Fitzgibbon : Oui, exactement.
Mme Ghazal : Donc, vous
me dites que ça va être revu. Puis moi, je ne suis pas en train de dire de...
Il faut couper à zéro, là.
M. Fitzgibbon : Oui,
oui, oui.
Mme Ghazal : Je n'ai pas
de provision... Je voulais juste savoir si vous allez revoir ça. Surtout que
comme je disais, là aussi, il y a des déplacements, des fois, d'entreprises.
Ilo y a des entrepreneurs aussi qui veulent avoir de la connaissance. C'est
aussi notre richesse. Les entreprises peuvent venir de l'étranger, pas
uniquement parce qu'il y a des crédits d'impôt, puis de l'argent qu'on leur
donne, mais des fois, ils veulent venir. C'est ça qu'on veut, qu'ils soient
attirés par les... notre intelligence humaine, si je veux dire, les gens qui
sortent des universités. Ça serait encore plus intéressant que juste des
crédits d'impôt.
M. Fitzgibbon : Je veux
juste être clair, par exemple, je ne veux pas que vous pensiez, là, qu'on va
cou per les crédits d'impôt, là. Ce que je dis, c'est que la Stratégie québécoise
de recherche d'innovation, le montant d'argent qui est donné en crédits
d'impôt, on doit, avec le ministre des Finances et des personnes extérieures,
Mme D'Amours, qui siège au CIQ, de revoir, c'est-u la meilleure façon
d'utiliser nos crédits impôt ?
Peut-être la réponse va dire : On ne change pas. Mais on va le regarder.
Je pense que ça...
Mme Ghazal : Il faut
changer, mais, très bien, on va surveiller ça. Au moins, vous y réfléchissez.
Ça, c'est super important. Le Panier bleu, quand est-ce que je peux aller
acheter ? Qu'est-ce que
je vais acheter ? Des
choses. Je ne suis pas une très grande consommatrice, là, mais disons des...
Ah! Oui, il faut que je... Une cafetière. Une cafetière, là, espresso que je
voudrais aller sur le site du Panier bleu, puis l'acheter, puis la recevoir
chez moi.
M. Fitzgibbon : Alors,
premièrement ma collègue ministre déléguée à l'Économie a annoncé la semaine
dernière la nomenclature des produits du Québec. Là, on a... L'identification
était la première chose qu'il fallait faire. Et c'est un projet qui est très,
très porteur et qui a reçu beaucoup, beaucoup de support. Maintenant, on va
être capable d'annoncer, avant la fin de la session parlementaire, la création
du Panier bleu transactionnel que nous avions promis. Et ça va être une belle
annonce. Je ne sais pas s'il va y avoir des cafetières. Parce que le Panier
bleu, le panier... Bien, c'est ça.
Mme Ghazal : Par une
compagnie au Québec ?
M. Fitzgibbon : Le
Panier bleu se veut... Il demeure un...
Mme Ghazal : Bien, je le
sais.
M. Fitzgibbon : ...un
site transactionnel.
Une voix : Dernière question.
Mme Ghazal : Oui.
M. Fitzgibbon : En fait,
la question est bonne parce que le Panier bleu, ça se veut un site
transactionnel. Les gens y achèteront ce qu'ils voudront. Ce qui est important,
c'est que le produit soit identifié. Alors...
Mme Ghazal : Parfait.
Puis on a mis 4,1 millions de dollars. Est-ce que... Combien le
gouvernement va mettre de plus pour qu'au mois de juin ça devienne
transactionnel ?
M. Fitzgibbon : Ah!
J'aimerais attendre l'annonce, là, pour vous le confirmer, là. Ça ne serait pas
approprié que je le dise tout de suite.
Mme Ghazal : Il va en
avoir plus, donc.
M. Fitzgibbon : Il va en
avoir plus, c'est sûr, mais il va en avoir du privé aussi.
Mme Ghazal : Oui, parce
que je vous ai entendu dire que : Non, non, non.Ça ne marche pas quand
c'est le public. C'est bien mieux de le faire en privé. Je sais que vous le
faisiez en boutade, là, mais des fois, est-ce qu'il y avait un fond de vérité ?
M. Fitzgibbon : ...vérité.
Quand le gouvernement gère quelque chose, ça ne marche pas. Alors, il faut le
faire... Il faut le faire...
Mme Ghazal : Est-ce
que... Attendez, M. Fitzgibbon...
M. Fitzgibbon : Votre
collègue, il...
Mme Ghazal : Est-ce que
vous êtes au gouvernement ?
M. Fitzgibbon : Le
député, votre collègue, il n'a pas compris, je pense.
Une voix : ...
Mme Ghazal : Oui, oui,
répétez.
M. Fitzgibbon : Le
gouvernement ne veut pas gérer des entreprises. C'est impossible. Dans le
Panier bleu. le gouvernement ne sera pas majoritaire.
Mme Ghazal : Il ne sera
pas majoritaire, mais je ne suis pas en train de dire qu'il faut nationaliser
le Panier bleu, je voulais juste savoir. On ne veut pas tout nationaliser, pas
le Panier bleu, mais je voulais savoir. Donc, vous dites que ça va être privé.
Puis les gens qui sont... qui vont investir là-dedans et tout ça, qui vont
faire de la grosse argent, on va savoir c'est qui ?
M. Fitzgibbon : Oui.
Mme Ghazal : C'est qui ?
M. Fitzgibbon : Bien,
vous le saurez en temps et lieu.
Mme Ghazal : J'ai hâte
d'acheter ma cafetière...
M. Fitzgibbon : ...vous
pourriez ne pas acheter, hein?
Mme Ghazal : Oui, c'est ça.
M. Fitzgibbon : Je ne vous
forcerai pas d'acheter votre cafetière là.
Mme Ghazal : Ce qu'il faut,
c'est réduire à la source, donc moins consommer. Voter, c'est moins consommer.
Le fond DNA, c'est quoi le bénéfice qui ne soit pas entre les mains
d'Investissement Québec? Vous disiez qu'on n'a pas l'expertise, bien, mettons
l'expertise à Investissement Québec pour qu'il puisse le gérer, en quoi les
Québécois, là, on va être mieux servis par un fonds privé pour gérer, là...
aider les PME, et tout ça.
M. Fitzgibbon : Parce que
c'est le principe du levier. On a la chance au Québec d'avoir maintenant des
entrepreneurs qui sont... qui ont vendu leur entreprise, qui sont rendus qu'ils
veulent aider, donc on a un paquet de bassins d'entrepreneurs qui veulent
aider, ils ne veulent pas travailler chez Investissement Québec nécessairement.
Donc, ces gens-là, ce qu'on fait, c'est qu'on crée des fonds. Puis il y en a
plusieurs, on a une liste, là, infinie, là.
Mme Ghazal : ...cinquantaine
de personnes qu'on ne connaît pas, là? Non? Cinquantaine d'investisseurs.
M. Fitzgibbon :...
Mme Ghazal : Non, O.K.,
allez-y.
M. Fitzgibbon : Je ne sais
pas trop de quoi vous parlez.
Mme Ghazal : Bien, allez-y.
• (14 h 50) •
La Présidente (Mme IsaBelle) : Il
ne reste qu'une minute à l'échange.
Mme Ghazal : Allez-y, je vous
laisse...
M. Fitzgibbon : Alors donc,
ce qu'on fait, c'est que le gouvernement co-investit avec du privé dans des
fonds qui eux vont investir dans les entreprises. Si on internise ça... on fait
ça à l'interne chez Investissement Québec, on ne pourrait pas avoir juste ce
monde-là, il faudrait embaucher 2000 personnes. On veut servir...
Investissement Québec dessert 2000 clients, je dis 2000, là, puis tantôt
c'était peut-être 3000, là, mais c'est 2000-3000. On a dit une cinquantaine
d'entreprises qu'on veut aider, donc il faut avoir le rayonnement, il faut
avoir la synergie. Donc, plus on prend l'investissement des fonds, on crée des
petits, puis ces gens-là vont investir avec nous. Alors, moi, je pense, c'est
un modèle qui est approprié pour l'objectif du gouvernement.
Mme Ghazal : ...la quantité
d'entreprises qu'on veut aider...
M. Fitzgibbon : Principalement,
oui.
Mme Ghazal : ...que, là, on
va vers le privé et non pas parce qu'on veut s'assurer que certaines personnes
puissent faire de l'argent en investissant avec l'aide du gouvernement.
M. Fitzgibbon : Nous, on en
fait aussi.
Mme Ghazal : Combien on va en
faire avec ça?
M. Fitzgibbon : Bien, on espère
faire des... entre 10%, 15%, 20 %.
Mme Ghazal : Mais on ne sait
pas. Ça n'a pas été estimé.
M. Fitzgibbon : Bien, oui, on
a estimé, mais...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Merci pour le bel échange. Alors, nous revenons avec l'opposition officielle,
avec le député de Lafontaine. Vous disposez de 20 min 33 s.
M. Tanguay : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Alors, M. le ministre, je ne peux pas passer sous silence la
dernière affirmation quant à l'administration publique. Quand le gouvernement
gère, ça ne marche pas. Ma question, est-ce que ça, ça s'arrête aux directions
régionales ou ça peut se rendre jusqu'au ministre?
M. Fitzgibbon : ...ça se rend
jusqu'au ministre. Il n'y a personne au gouvernement qui gère des entreprises
et ça n'arrivera pas pendant qu'on va être là.
M. Tanguay : Puis donc vous
vous mettez dans le lot, là?
M. Fitzgibbon : Absolument,
absolument.
M. Tanguay : Mais c'est quand
même... au-delà de la boutade, il y a quand même une philosophie intéressante,
là, qui... puis on n'est pas en période de questions, là, j'ai
30 secondes, vous avez 45 secondes, là. J'aimerais vous entendre
là-dessus. Parce que je pense que, fondamentalement, vous le croyez, là.
M. Fitzgibbon : Absolument.
M. Tanguay : Et pouvez étayer
votre...
M. Fitzgibbon : Bien,
étayer... Je pense le rôle... on parle d'économie, évidemment, là, je ne gère
pas le transport puis les familles, là.
M. Tanguay : ...ministère de
la Famille, on pourra en parler, là.
M. Fitzgibbon : Oui, mais ce
n'est pas mon niveau de compétences... d'économie, je suis plus à l'aise de
parler d'économie. Écoutez, le jour où le gouvernement, on parlait du Panier
bleu, le jour où le gouvernement va être actionnaire majoritaire d'une
entreprise et va le gérer, ça ne marchera pas, là. Parce que si c'est ça, puis
si le privé n'est pas intéressé à investir, peut être qu'il y a une raison que
nous ne connaissons pas. Alors, jamais, sous notre gouverne, le gouvernement va
être dans les opérations d'une entreprise. Ça n'arrivera pas.
M. Tanguay : Est-ce que ça
pourrait s'appliquer... on est sur le point de vue philosophique, là, puis...
Est-ce que ça pourrait s'appliquer au système de santé, ça, cette
affirmation-là que vous faites?
M. Fitzgibbon : Je n'irais
pas jusque là parce que d'est en dehors de mon champ de compétences, encore une
fois, mais je pense que les services essentiels sociaux importants qu'on ne
peut pas laisser au privé. Dans le côté économique des entreprises, je pense,
ce n'est même pas une question qu'on doit se poser. Je ne me suis jamais posé
la question. Je ne suis pas venu en politique comme ministre de l'Économie pour
gérer des business. Moi, je veux rester dans le privé. C'est contre toute
nature, toute idée que je pourrais avoir, philosophie, vision,
qu'Investissement Québec, le MEI soient impliqués dans les opérations
d'entreprises. Ce serait contraire à tout ce que je crois.
• (15 heures) •
M. Tanguay : Puis sur
l'aspect philosophique, parce que je pense qu'il est l'intention, puis ça, ce
n'est pas... je veux dire, c'est notoire puis c'est discuté, de peut-être faire
une part plus grande du... on n'est pas dans les crédits de la santé, je le
sais, mais, quand même, on parle d'entreprises qui pourraient œuvrer dans le
domaine de la santé, qui pourraient davantage graviter autour du système de
santé. Est-ce que vous, vous avez des...
M. Fitzgibbon : ... parler un
peu parce que la stratégie des sciences de la vie, c'est nous qui la faisons,
le MEI. Par contre, celle qu'on va annoncer très bientôt, je l'ai faite en
concomitance avec le ministre de la Santé, parce que je crois aujourd'hui
fortement qu'il y a des services qui peuvent être faits par le privé...
M. Fitzgibbon : ...services,
mais ça prend un cadre de référence. Alors, le ministre de l'Économie et le
ministre de la Santé, évidemment, viennent du domaine des affaires? Je pense
que c'est approprié présentement. Chacun des cycles demandera différents types
de personnes pour gérer le ministère de la Santé. Mais aujourd'hui, je pense
que, considérant les sommes qui ont été investies là-dedans, il y a un mérite
de regarder, d'analyser qu'est-ce que le privé pourrait faire? Mais il faut
faire attention. Alors, le débat a déjà eu lieu, là, puis je vais laisser M.
Dubé en parler, ce n'est pas à moi à parler de ça. Mais moi je suis au service
du MSSS comme je suis au service de l'Environnement, du ministère de
l'Environnement. Alors, il faut regarder les choses. On regarde la
télémédecine. Tu sais, c'est public, là, il y a des compagnies, là, qui donnent
des services de télémédecine qui sont privées. Tant mieux.
M. Tanguay : Vous dites,
donc, que vous allez annoncer une nouvelle mouture de la stratégie des sciences
de la vie? Ce serait autour de quel mois, quel...
M. Fitzgibbon : Bien, au mois
de mai, avant qu'on parte en vacances, là.
M. Tanguay : Au mois de...
O.K. Et ça, il y a eu... En vacances, oui, «we wish». Là, vous m'avez fait
perdre... Vous avez dit le mot «vacances», puis là je suis parti. C'est parce
que ça n'existe plus, je pense, depuis deux ans. Sciences de la vie, au mois de
mai... Quand vous avez parlé de vacances, vous m'avez vraiment fait décrocher,
là, c'est parce que c'est quelque chose qui... dont on n'espère plus, mais, en
tout cas, on ne va pas se plaindre ici. Mais on ne tombera pas en vacances en
mai, ça, je peux vous le dire, et je peux vous dire également qu'on ne tombera
pas en vacances le 4 octobre non plus.
Alors, ceci étant dit, est-ce qu'on doit
comprendre aussi... Donc, il y a eu une considération, bien évidemment, parce
que vous n'êtes pas en vase clos, vous n'êtes pas en silo, dans la Stratégie
nationale des sciences de la santé, de, justement, ce qui est l'intention du
ministre de la Santé, quant à faire une place plus grande du privé en santé.
Donc, dans cette stratégie-là, il faut qu'il y ait un nécessaire arrimage, là,
puis de... Est-ce que j'ai raison de croire, donc, que ces conversations-là ont
eu lieu entre vous deux?
M. Fitzgibbon : En fait, il
faut comprendre que les sciences de la vie ont toujours été une stratégie qui a
été responsabilisée par le ministère de l'Économie, là, ce n'est pas nouveau
avec mon arrivée. La mouture présente finissait en 2022, donc c'était
2017-2022. Là, on fait 2022-2025, ça fait trois ans, je pense, ou quatre ans.
Alors, on prend... Évidemment, la raison principale de cette stratégie-là,
c'est de pouvoir permettre aux entreprises du secteur de pouvoir croître. Et je
pense que le secteur de la santé, sciences de la vie, au Québec, c'est un
avantage comparatif que nous avons. On l'a perdu depuis plusieurs années, je
dois avouer, mais on peut le reprendre aux investissements en intelligence
artificielle, puis à cause de la médecine de précision.
Alors, ce qu'on a fait, c'est qu'on a
sondé l'industrie, autant les thérapeutes, les universités, les pharmas aussi,
les biotechs. Et quand on a commencé à recevoir des mémoires, j'ai consulté le
ministre de la Santé, j'ai dit : J'aimerais ça qu'on fasse cette
annonce-là ensemble. Donc, lui et moi, on va faire une annonce ensemble. Mais
la base même de la stratégie, c'est pour les entreprises québécoises, qu'elles
puissent avoir une croissance. C'est sûr que, s'ils peuvent donner les services
au ministère de la Santé, tant mieux, mais ce n'est pas l'essence même de la
stratégie.
M. Tanguay : Puis est-ce
qu'il y aurait un volet, justement, de professionnels qui donnent des services
aux patients, dans cette stratégie-là?
M. Fitzgibbon : On n'a pas
granulé à ce niveau-là. On va avoir des thématiques, puis une des thématiques,
c'est les services de santé, là, télémédecine, et ainsi de suite. Mais là après
ça, la stratégie va être là pendant plusieurs années. Et effectivement, il y a
des secteurs où peut-être le ministère de la Santé va dire : Nous voulons
nous approprier le contrôle... pas le contrôle, le vrai mot, mais comment on va
moduler l'investissement qui va être alloué dans certains sous-secteurs. Et je
pense que... si je me rappelle bien, il y en a deux sur cinq que le ministre de
la Santé a dit : J'aimerais ça m'impliquer comme leader. Parfait. Nous, on
est là, au ministère de l'Économie...
M. Tanguay : Excusez-moi, je
n'ai pas compris, il y a deux sur cinq quoi?
M. Fitzgibbon : Je pense
qu'il y a cinq thématiques, là, puis j'y vais de mémoire, là, j'en fais deux en
même temps, là. Il y a cinq chantiers, puis il y en a deux, des chantiers, où
le ministre de la Santé a dit : Je vais m'en occuper, c'est important pour
mon ministère, j'aimerais ça qu'on puisse avoir... Moi, j'ai dit :
Parfait.
M. Tanguay : O.K. Puis vous
allez faire l'annonce ensemble, donc...
M. Fitzgibbon : Exact.
M. Tanguay : ...prévue en
mai. Parce que, quand on parle... Puis encore une fois, sur l'aspect
philosophique, quand le gouvernement gère, ça ne marche pas. On est ici à la
limite de deux eaux. Il y a des cliniques privées qui offrent des services de
soins de santé, et qui ont leur propre administration interne, leur gestion.
Sur une base philosophique, vous, vous pourriez peut-être considérer que c'est
ce aussi vers quoi le gouvernement pourrait tendre, le cas échéant, là. Quand
on parle de l'administration de la chose publique qu'est le système de santé,
puis les défis, entre autres, que certains disent, de lourdeur administrative,
et tout ça, versus des cliniques privées, je voudrais savoir, vous, quelle est
votre vision par rapport à l'opportunité, peut-être, d'élargir là-dessus.
M. Fitzgibbon : Bien, je
n'irai pas trop loin là-dedans, parce qu'honnêtement il faut que je laisse...
c'est le ministre de la Santé qui va être responsable de ça...
M. Fitzgibbon : ...je veux
reformuler, par ce que je sais que ça va sortir demain avec les tweets, puis
tout ça, là, le gouvernement ne peut pas gérer les entreprises, ça, c'est non
négociable. Il y a des services essentiels, il y a des services sociétaux qui
sont très importants où, peut-être, une efficience est requise pour avoir un
service qui va être adéquat. Alors, je veux juste être que je sois bien
compris. Jamais, je ne vais vouloir prétendre que la santé devrait être privée
complètement, ce n'est pas ça que je dis, ou les familles... dans les
garderies, parce qu'il y a une raison pourquoi ça prend un cadre de référence
pour s'occuper de nos enfants, on ne peut pas laisser le privé seul à faire ça.
Alors, je pense, il faut distinguer les deux.
Alors, quand on parle de cliniques privées,
de soins de santé, je préférerais m'abstenir de commenter, parce que M. Dubé,
le ministre de la Santé, va pouvoir prendre ses propres décisions et le
ministère de l'Économie, on va aider, comme on aide l'Environnement. Si
monsieur Dubé décide : Je veux avoir certains services par le privé, bien,
nous, on va s'occuper de nos entreprises, on va les aider à pouvoir servir le
ministre. Ce n'est pas l'inverse.
M. Tanguay : Puis, pour
terminer là-dessus, dans les cinq volets de la fameuse stratégie qui va sortir,
est-ce qu'il y en a un qui pourrait être la tête de chapitre où un tel débat
aurait lieu, autrement dit services directs à la population?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, je les ai devant moi, là, je ne vais pas les lire, parce que c'est ce
qui va sortir bientôt, le mais on parle...
M. Tanguay : On est à huis
clos ici, de toute façon, il n'y a personne qui va les lire.
M. Fitzgibbon : On parle
beaucoup de...
M. Tanguay : Pardon?
M. Fitzgibbon : ...on parle
beaucoup de capital humain, ça fait qu'indirectement je réponds à votre
question, parce que je pense que c'est clair qu'aujourd'hui les services
doivent être ajustés selon les carences du système puis selon les nouveaux
besoins, on parle des thérapies, là, on parle beaucoup de mes cellules...
médecine de précision plutôt. Alors, c'est sûr qu'on doit s'adapter aux
changements sociétaux, puis le capital humain va être au centre de la
stratégie.
M. Tanguay : Puis il y a
probablement aussi un aspect d'équipement de fine pointe ailleurs pour rendre
service, j'imagine.
M. Fitzgibbon : Oui, il n'est
pas identifié directement, mais... en fait, l'innovation, en fait, l'innovation
est au cœur de tout, hein, puis le ministère de l'Économie, c'est ça qu'on
essaie... le ministère de l'Économie et de l'Innovation, l'Innovation, avant
même, des fois, là, alors c'est sûr que l'innovation doit être là.
M. Tanguay : O.K. J'aimerais
revenir sur le défi de la main-d'oeuvre, comment... puis, honnêtement, ce sont
des acteurs clés pour votre ministère, là on parle de la Fédération des
chambres de commerce du Québec, la FCCQ, qui disait, le 22 mars : Des
mesures insuffisantes en main-d'oeuvre, il y aurait eu lieu, puis je cite le
communiqué de presse : «Il y aurait eu lieu d'aller plus loin pour
répondre aux besoins des entreprises, notamment pour répondre aux enjeux de
main-d'oeuvre.» Ça, c'est une chose. Également, la FCEI disait : Pénurie
de main-d'oeuvre, ça, c'est en février, sabote la reprise économique, puis ça,
c'est suite et fin du sujet pénurie de main-d'œuvre. Et le 22 mars, donc au
même moment du budget, même journée, même chose que pour la FCCQ qui disait
«mesures insuffisantes», la FCEI, Fédération canadienne de l'entreprise
indépendante, disait : Le gouvernement, ne répond pas aux enjeux majeurs
qui freinent les PME, qui sont la crise de la pénurie de main-d'oeuvre.
Alors, vous, comme ministre de l'Économie,
ça a dû, j'imagine, vous... ça n'a pas dû vous plaire, ça, ces commentaires-là,
y accordez-vous foi, êtes-vous d'accord?
M. Fitzgibbon : Bien, on a eu
la discussion tantôt, clairement, le plafond de verre, ce serait d'avoir les
bons emplois, ce n'est pas juste les employés qui vont avoir les bons emplois.
Quand on regarde la composition de l'écart entre l'Ontario et le Québec sur le
PIB par habitant, qui est une des mesures d'évaluation de notre pauvreté
collective, et on regarde quelles sont les causes de cet écart-là, on conclut
assez rapidement que 75 % de l'écart est causé par la sous-productivité et
25 %, par la main- d'oeuvre. Conséquemment, quand on a fait ce
diagnostic-là, il y a deux chantiers importants, celui de ministère de
l'Économie pour l'innovation et celui du ministère du Travail et de
l'Immigration pour l'emploi.
Alors, l'emploi, c'est clair, c'est un
enjeu, c'était 25 % de l'écart de richesse, et il faut donc faire
plusieurs choses. Le programme, je pense que... ou les sommes d'argent que le
ministre a reçues à la mise à jour de 2,9 milliards... hier, il y a plusieurs
initiatives, il y en a 80 initiatives, je ne me rappelle pas des 80,
évidemment, mais il y a beaucoup d'initiatives là- dedans pour la formation de
la main-d'oeuvre, la formation en entreprise, pour avoir, moi, ce que j'appelle
la meilleure adéquation entre les besoins futurs des entreprises et nos
gradués. Quand on réalise que 50 % des emplois que nos enfants vont avoir
au primaire n'existent pas aujourd'hui, alors il y a tout un phénomène
d'anticipation qu'il faut faire. Alors, la relation entreprise...
M. Fitzgibbon : ...l'éducation
devient très, très importante. L'immigration, on en a parlé, il faut avoir une
immigration ciblée. Puis là on a parlé du troisième volet, c'est de prendre des
gens d'expérience, des gens de mon âge, puis de les ramener au travail.
Puis j'exclus le fameux 200 000, le
chiffre n'est pas fixe, là... ce qu'on appelle les NEEF, là, qui ne sont ni
employés ni en formation, là, il y a du monde, là aussi, santé mentale légère,
par exemple. Tantôt, on parlait des magasins d'alimentation, on voit maintenant
des gens qui travaillent qu'on n'aurait pas vus voilà 10 ans. Alors, moi,
je pense qu'il y a un bassin. On parle des Premières Nations. Alors, il y a
quand même un... Il y avait quand même plusieurs volets.
Puis, quand on parle de 240 000 emplois
qui manquent, ce n'est pas le chiffre, là, qui est... qui sort... Tu sais, ça
s'adresse, ça, là, là. On a 200 000 chômeurs, on a
200 000 NEEF, on a 75 000 travailleurs d'expérience qui devraient
travailler puis qui ne travaillent ensemble, bien, on regarde tout ça ensemble
puis, là, si on forme les gens... Puis surtout que les besoins en
main-d'oeuvre, le 240 000, là, je n'ai pas eu les statistiques récentes, là, le
trois quarts, ce n'est pas des bacs universitaires qu'on a besoin, là, c'est
des collèges techniques, là. Alors, tu sais, ce n'est pas comme si...
M. Tanguay : Ça revient
à ce qu'on disait tantôt quand je parlais de mes 17 000 éducatrices,
là, c'est collégial. Alors... Puis peut-être qu'on aurait lieu, socialement,
puis je ne pointe pas du doigt, là, mais de revaloriser à juste titre, de...
Puis mon point tantôt... puis je ne veux pas être mesquin, je ne veux pas être
méchant, là, mais je vais le dire, là, puis c'est tout à fait respectueux, puis
je ne lance pas la pierre, mais, quand le premier ministre dit... c'est ça, mon
point, l'automne passé, au Conseil du patronat : Quand je rentre un
immigrant puis qu'il gagne moins de 56 000$ par année, j'augmente mon problème,
on ne valorise pas des métiers qui demandent un diplôme d'études collégiales ou
qui demandent, tantôt, une formation professionnelle. Indirectement, c'est
dévalorisant.
M. Fitzgibbon : Peut-être,
mais, par contre, il faut accepter la noblesse de l'objectif. Après, les
ministres sont... C'est pour ça je fais de la politique. Le premier ministre,
il veut une chose : qu'on crée de la richesse pour la redistribuer. Parce
que créer de la richesse, ce n'est pas une fin en soi, c'est... on s'entend.
Puis les gens comme nous autres qui viennent en politique, c'est pourquoi?
C'est pour s'enrichir, évidemment. On vient ici pour une cause, puis la cause,
moi, qui m'a allumé, c'est de dire : On va créer de la richesse...
M. Legault exprime... puis on va le réinvestir dans l'éducation, qui est
pas mal le seul ministre qui compte au gouvernement, en passant. Bien, moi, je
pense c'est noble. Bon, comment on y arrive? Puis, pendant ce temps-là, il ne
faut pas que les gens se sentent rejetés, je suis d'accord avec vous, mais il
faut quand même, au niveau de l'économique, là, quand on... on se parle tous
les deux, là, l'eau du lac, là, il faut la monter de façon importante, puis on
va créer de la richesse. Parce que les besoins sociétaux, c'est beau d'avoir
des objectifs nobles, mais il faut quand même les payer, là. On n'est pas...
L'argent ne pousse pas dans les arbres, là.
M. Tanguay : Mais il y a
ça aussi, puis c'est là-dessus que j'aimerais qu'on puisse s'entendre. Vous
pouvez avoir Wayne Gretzky, puis Mario Lemieux, puis Patrick Roy dans les buts,
s'ils sont juste trois, ils ne gagneront jamais rien, et ça prend de toutes
sortes de monde pour faire l'équipe. Alors, effectivement, monter l'eau du lac,
mais ça prend un fond dans le lac. Alors, ça prend des gens qui vont faire
moins de 56 000$. Puis, au départ, si vous ne les avez pas, l'économie va
s'atrophier, l'économie de Québec. Savez-vous, je vais vous le dire, moi, ce
qui me turlupine, là, c'est qu'à un moment donné cette pénurie-là n'attaque pas
juste les entreprises privées, mais les services fondamentaux. Là, on est comme
dans une bulle qui fait en sorte qu'on va être capables d'équilibrer le budget
du Québec, les revenus sont au rendez-vous, mais, à un moment donné, si on n'y
voit pas ça, ça va s'atrophier, cette économie-là. Et là, population
vieillissante, ça va être la totale, vous comprenez, le coût puis l'entrée...
M. Fitzgibbon : Mais
j'ai un point que j'aimerais amener, par contre, c'est que je suis d'accord que
le risque dans une communauté, une société, c'est qu'on crée un écart de
richesses trop grand. Ça, c'est péché mortel. Mais moi, j'assume... pas
j'assume... je prétends que, si on réussit à monter l'eau du lac pour les
salaires moyens, tout va suivre. Moi, dans ma tête, on n'augmente pas les
salaires de nos jeunes qui vont graduer... puis je prends l'exemple d'Alouette
alumineries, où il n'y a plus de personnes qui se promènent le dos courbé avec
les cuves. C'est faite par un "joystick" par un jeune est... dans une
cabane, là, puis qui fait 75 000 $ par année. C'est ça qu'on veut
pour nos jeunes, ces jobs-là, parce qu'ils vont travailler pas mal plus vieux
que leurs parents, qui ont arrêté à 55 ans parce qu'ils étaient n'étaient
plus capables de se promener. Mais, si on monte ces salaires-là, bien, nos infirmières,
nous éducatrices vont monter aussi.
Moi, je crois que comme société... il faut
avoir un mouvement à la hausse, puis on va commencer par les emplois bien
rémunérés, tout en gardant à l'esprit qu'il ne faut pas cliver. Ça, c'est... le
marché... Il ne faut pas que les gens se sentent : Bien, moi, si je ne
travaille pas dans l'IA, je suis un "loser". On ne veut pas ça, c'est
clair, mais je pense qu'on peut arriver à faire les deux en même temps.
M. Tanguay : Oui, mais
je trouve, puis je le dis, puis c'est intéressant, le débat que l'on a, ce
n'est pas que philosophique, que c'est beaucoup mettre sur la vocation ou... de
la hausse des salaires, qui va faire en sorte que ça va tirer vers le haut ceux
qui, dans la chaîne, gagnent...
15 h (version non révisée)
11
789
M. Tanguay : ...qui
ont des salaires inférieurs notamment à 56 000 $, je pense que c'est
mettre beaucoup. Oui, c'est un facteur. Je suis d'accord avec vous, mais il me
semble que le focus est mis beaucoup, beaucoup, presque exclusivement là-dessus
puis c'est le... C'est comme la donnée cardinale, ça, qui est un peu comme le
film, le film Build it and they will come. Ce n'est pas sûr qu'ils viennent,
là, même si tous les salaires montent. Je pense qu'au contraire, si on n'y voit
pas, parce qu'il faut les intéresser pour aller remplir ces postes-là, l'édifice
risque de s'écrouler.
17
897
M. Fitzgibbon : Je
pense que les Québécois en général, là, pour conclure, moi, je pense que les
Québébois, en général, sont des gens généreux. Moi, je pense que si on remonte
la richesse collective des Québécois, moi, je pense que les Québécois vont
réaliser qu'il faut en redonner, il faut être socialement... sociétalement
responsable. C'est un peu naïf, peut-être, un peu jovialiste, mais...
11
789
M. Tanguay : Non,
non. Je suis d'accord avec vous, mais les gens ne seront pas nécessairement là.
Je veux dire, si vous ne l'avez pas intéressé à tantôt éducatrice, infirmière,
menuisier, couturière, tous des métiers, là, pour lesquels, entre autres, il n'y
a pas nécessairement d'écoles de formation, ou si peu dans une région donnée.
Il y a des gens, vous le savez, il y a des gens qui, dans des entreprises, sont
retournés... Vous avez des propriétaires d'entreprises qui sont retournés dans
l'usine. Pénurie de main-d'œuvre, là.
17
897
M. Fitzgibbon : Puis
en même temps, c'est... Notre ministre de la Santé, je peux vous dire, quand il
cogne à la porte du ministère des Finances, qu'il a besoin d'argent pour payer,
beaucoup d'argent pour payer les infirmières, des primes, il l'a tout de suite,
l'argent, là. Ça fait qu'on est quand même conscient qu'il ne faut pas priver
le marché, il ne faut pas dévaloriser des emplois qui sont importants à niveau
social, je pense. Je pense qu'on est capable de faire les deux. Puis il faut
juste ajuster le langage, il faut ajuster nos programmes. Mais, moi, dans mon
monde, dans, moi, ce que je contrôle, là, ou ce que je dirige plutôt, moi, je
veux... Je veux que ça monte, là.
11
789
M. Tanguay : Je
ne sais pas si vous avez écouté le débat. Puis si, Mme la Présidente, vous me
permettez, on pourra déborder sur... Je ne sais pas si vous avez écouté le
débat. Moi, j'ai écouté ça, la présidentielle française, là, Macron, Le Pen,
puis Macron disait à Marine Le Pen : «Vous n'allez pas dicter les salaires
au privé». Parce qu'elle disait : «Les salaires vont augmenter de 10 %»
puis tout ça. Il pouvait déterminer les bonis, mais pas... pas les salaires.
Quand vous dites oui, quand le ministre de la Santé cogne à la porte des
Finances, il l'a, l'argent, l'impact direct n'aura pas lieu avec les
entreprises privées, nos PME, etc., là.
17
897
M. Fitzgibbon : Bien,
là, là, je ne suis pas sûr de suivre la...
11
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M. Tanguay : Parce
que vous avec dit les salaires vont... Les Québécois sont généreux, les
salaires vont augmenter.
17
897
M. Fitzgibbon : O.K.
Oui.
11
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M. Tanguay : Vous
contrôlez les salaires. La masse salariale, c'est 500 000 $, public et
parapublic. Maius dans l'entreprise privée, vous ne contrôlez pas ça, là. Puis,
puis, puis il faut que la PME aussi puisse suivre. Puis là je vous ferai grâce
des statistiques de la FCEI qui dit : Écoutez, les propriétaires de PME s'arrachent
les cheveux de sur la tête. Il y en a qui travaillent encore plus, qui
augmentent leurs prix. Puis il y a du désespoir là-dedans. À un moment donné...
17
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M. Fitzgibbon : Oui,
mais tu sais, je pense que les Québécois acceptent... Prenons la restauration.
Je fais beaucoup de travail là-dedans. Là, on a annoncé un collectif, là, pour
le terroir québécois. Les prix dans les restaurants, ça a monté pas mal. Y
a-t-il beaucoup de monde qui se plaint ?
Non...
11
789
M. Tanguay : Bien,
les... Oui, les restaurateurs vont vous dire... Puis ça, c'est là... Écoute, tout
est... Tout est dans tout. En France, justement, c'est les prix montent. Mais à
un moment donné, les prix montent tellement qu'ils disent : On va l'enlever
du menu parce que les gens ne paieront pas 25 € pour un steak ou pour
un... Hein ? Alors, il y
a ça aussi, là.
17
897
M. Fitzgibbon : Bien,
ça, ça amène un autre point, là. Bien, on déroge à votre question, mais les
conventions collectives cette semaine avec... Jolicoeur. Puis une chose qu'on a
notée, c'est que l'autoapprovisionnement québécois du terroir va permettre
justement d'empêcher de l'importation de produits qui sont trop chers. Donc, il
y a l'élément Panier bleu à ça qui est intéressant aussi. Le point que je veux
faire, c'est que les Québécois acceptent aujourd'hui que pour être un plongeur
dans un restaurant ou un... serveur, ce n'est pas le cas, là, mais de d'autres
métiers, il faut que les restaurateurs payent plus parce que les gens veulent
faire d'autres choses ?
11
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M. Tanguay : Mais
on...
17
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M. Fitzgibbon : Non,
mais je pense que ça, il va arriver deux choses. Ou on va robotiser les
plongeurs, ce serait l'idéal, évidemment, ou on augmente les salaires. Puis je
pense que si on réussit à créer... Puis, moi, je suis très heureux de voir l'attraction
du Québec présentement à l'international. Les gens viennent malgré le fait que
la pénurie de main-d'œuvre, évidemment, on va-tu avoir des employés, mais c'est
vrai un peu partout dans la demande aussi. Ces gens viennent, on augmente les
salaires. Demain on fait une annonce, là. Ça va être déjà pour 100 000 $, là. Bien là, ils
sont où, les gens ? Ils
ne sont pas là. Mais on va les former, par exemple. Nos universités, on va en
former des gens. Alors, là, on monde sur ce taux-là, là. Alors, l'impact, ça va
être les jeunes. Les jeunes gens vont dire : Aie! Je ne veux pas être
plongeur, à moins d'être un étudiant. C'est correct. C'est correct. Il y en
aura moins de restaurants, puis on... Ou on les paiera plus. Je pense que comme
société il va falloir.
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M. Tanguay : Mais
c'est ça qui va arriver, M. le ministre, il va en avoir moins de restaurants
parce qu'à un moment donné vous avez beau augmenter vos salaires, il n'y en a
pas, il n'y en a pas dans la ville, des plongeurs. Il n'y en a pas qui sont
intéressés.
17
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M. Fitzgibbon : Mais
si ces plongeurs-là sont rendus... Ils font du I.A. chez ServiceNow à 70 000 $ par année. Be it!
Il y en aura moins de restaurants, c'est tout.
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M. Tanguay : On
se rejoint sur la fin. Il va y avoir moins de restaurants, puis il y en a...
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M. Fitzgibbon : Le
chemin qu'il y a, il ne faut pas qu'il y a, il ne faut pas qu'ils trouvent ça
trop laborieux. Je suis d'accord avec vous...
M. Tanguay : ...à la fin et la
conséquence est qu'il y en a qui vont fermer, là. Puis vous allez me dire c'est
l'élimination naturelle?
M. Fitzgibbon : Bien, je l'ai
dit hier. En fait, moi, je suis un peu cynique, le programme qu'on a mis en
place du PAC et du PAUPME a tellement réussi qu'on a moins de fermetures que
nous avions. On en a parlé avant-hier. Moi, je peux être cynique, dire :
C'est-u des bons programmes? Est-ce qu'on a maintenu en vie des gens qui
n'auraient pas dû vivre? Je ne sais pas. Je n'ai pas cette intelligence-là.
Mais le fait demeure qu'il y a moins de sociétés fermées qu'il y en avait avant
la pandémie. Mais ça, ce n'est pas grave.
M. Tanguay : Mais auriez-vous
vu, parce que je veux comprendre votre point. Vous n'auriez pas nécessairement
vu d'un mauvais œil qu'il y en ait plus qui ferment?
M. Fitzgibbon : Bien, en
fait, c'est qu'il y a un niveau annuel de fermetures. Et durant la pandémie...
M. Tanguay : Qui n'a pas été
atteint.
M. Fitzgibbon : Exact. On peut
être cynique, là, puis dire : Il y a des compagnies qui ont été maintenues
en vie qui auraient dû fermer.
M. Tanguay : Mais ça, cette
réflexion vous la faites?
M. Fitzgibbon : Bien, j'ai
réfléchi, le soir, je me couche, là, mais je n'ai pas la réponse, là, parce
qu'il y a 250 000 compagnies au Québec, là. Je n'ai pas la capacité
de répondre à cette question-là, mais la question se pose, la question se pose.
M. Tanguay : Non, non, non,
mais que vous faites la réflexion, c'est révélateur. Que vous faites cette
réflexion-là, c'est révélateur sur, je reviens là-dessus, le fait que
nécessairement, dans une économie, il y en a qui vont fermer leurs portes...
M. Fitzgibbon : Ça, c'est
clair. Ça, c'est clair.
• (15 h 10) •
M. Tanguay : Et ça, vous
l'assumez jusqu'à un certain point, dans vos mesures. Je vais aider les plus
performants puis les moins performants...
M. Fitzgibbon : Dans un
contexte où la main-d'œuvre est recyclée, je pense que c'est acceptable. Si on
ferme des restaurants pour que les plongeurs ou les serveurs, peu importe, vont
faire d'autres métiers mieux rémunérés, je n'ai pas de problème avec ça.
M. Tanguay : Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Alors nous poursuivons avec le premier groupe du gouvernement, avec le député
d'Orford. Visposez de onze minutes.
M. Bélanger : Bien, merci,
Mme la Présidente. Je vais terminer mon point sur Internet, sur l'impact
économique, puis après ça, on pourra aborder le secteur aérospatial,
aéronautique. Ça fait que c'est quand même tout frais, le rapport de KPMG.
L'apport gouvernemental de 681 millions se traduit en des investissements
totaux de 1.7 milliard, ça, c'est au niveau du projet d'Internet en région.
Ainsi, chaque dollar mis à contribution de la part de Québec mène à une dépense
totale de 2.47 milliards. Ça, ça inclut les investissements du privé.
Parce que, comme le ministre dit, c'est important que le privé soit...
contribue, et ainsi la contribution du gouvernement fédéral qui s'est joint par
la suite au projet.
Les résultats sur la connectivité en
termes... à terme, les programmes permettront de rejoindre environ 71 %
des foyers qui, en 2016, n'avaient pas accès à Internet haut débit. Il est également
estimé qu'environ 22 000 entreprises, 22 000 entreprises se situant sur les
territoires visés seront rejointes par les programmes gouvernementaux. Les
retombées statiques : contribution de 1 milliard au PIB en dépenses
d'investissements pour la période de 2018 à 2022. Plus de 9000 emplois
soutenus sur la période. Les retombées statiques récurrentes :
Contribution annuelle de 139 millions au PIB des dépenses d'opération
réalisées par les fournisseurs de services Internet pour répondre à la demande
et les dépenses en capital de maintien qui assureront la pérennité du réseau à
partir de 2023. Plus de 845 emplois soutenus annuellement. Les retombées
dynamiques récurrentes, je finis bientôt : retombées annuelles estimées
entre 5 milliards et 5.8 milliards, plus ou moins 1 % du PIB
nominal du Québec. Une fois que les réseaux sont complétés et que les effets se
font sentir à travers l'économie, effets sur les ménages, les entreprises et
les gouvernements. Source : KPMG, Études sur l'impact économique des mesures
gouvernementales.
Donc, c'est significatif. Je crois
qu'Internet va aider beaucoup au niveau de l'économie des régions et,
maintenant, je voudrais aborder l'aéronautique aérospatiale. Puis là, je vais
vous démontrer que j'ai un certain âge, parce que quand j'ai commencé ma
carrière, j'étais en redressement d'entreprise, en automatisation et un de mes
premiers clients s'appelait Canadair. Tantôt, on parlait de l'expertise de
l'État à gérer des entreprises, mais je vous dirais que Canadair, c'est un bon
exemple de mauvaise gestion d'entreprise au niveau aéronautique. J'avais un
autre client aussi qui s'appelait Bombardier et donc j'ai participé au début à
l'acquisition de Canadair par Bombardier en faisant l'évaluation des actifs,
etc. Mais je peux vous dire que le secteur d'aéronautique, à ce moment-là,
était extrêmement faible. Les revenus, les revenus se comptaient en centaines
de milliers de dollars et c'est...
M. Bélanger : ...c'était
surtout, au niveau aéronautique, un endroit où on pouvait prendre une
préretraite, il y avait beaucoup de niveaux de vice-présidence. Et le Québec,
dans le fond, le secteur aéronautique au Québec a démarré avec Canadair, par la
suite, Bombardier. Il y a eu un Learjet à Wichita, il y a eu de Havilland à
Toronto, il y a eu, en Irlande, à Belfast, avec Fokker. Et puis, donc, c'est
devenu... Le Québec a réussi à créer une masse critique, j'appelle ça du
"knowledge capital", mais, en tout cas, d'intelligence... il doit y
avoir un terme français pour ça. Et ma question au ministre, c'est que, bon, on
a le..., on a bâti un capital. Il y a eu un virage au niveau... Comme toute
entreprise, à un moment donné, après plusieurs décennies, le marché change.
Aujourd'hui, je pense qu'il y a encore, quand même, pas mal de revenus.
Mais quelle est l'opinion du ministre au
niveau de ce secteur-là? Est-ce qu'il y a un risque de perdre les ressources?
Est-ce qu'on va être capables de suivre un peu le changement au niveau du
marché? Puis c'est un peu ma première question.
M. Fitzgibbon : Bien,
effectivement, c'est une très bonne question, parce que l'aéronautique a été
pour le Québec un secteur porteur depuis moult décennies, et Bombardier a été
responsable de ce succès-là. On a une situation qui, moi, était préoccupante il
y a un an, quand on a vu la baisse marquée de l'activité au niveau des
compagnies aériennes, entre autres, et le fait que moins d'argent pouvait être
généré par les sociétés, donc moins de recherche et développement. Parce que
cette industrie-là, le succès est tributaire des argents investisseurs en
recherche-développement. On a aujourd'hui... Moi, je regarde ce qui se passe
dans le monde, là, il y a trois avions qui sont les avions les plus
performants. Il y a le Boeing 787, c'est Boeing. Il y en a le A220, qui
est le CSeries, puis il y a Global 7500. Sur les trois avions les plus
performants au monde, deux ont été inventés ici, au Québec, par Bombardier. Si
on arrête d'investir en recherche-développement, bien, les prochains aéronefs
performants ne seront pas d'ici.
Alors, heureusement, on a réussi à sauver
la production d'aéronefs avec l'investissement dans Airbus joint venture à
Mirabel. Je pense, c'est un programme qui va avoir un grand succès parce le
A220 est un avion performant. Mais là ce n'est pas suffisant. Il faut investir
en amont. Et la stratégie qu'on a mise en place, Stratégie de développement de
l'aéronautique qu'on a annoncée... on l'a-tu annoncée? Oui, on l'a annoncée.
Alors, on l'a annoncée. Alors, demain, je me fais une annonce avec ça, avec
Aéro Montréal, pour d'autres... des projets spécifiques. On a mis de l'argent,
le gouvernement, pour la recherche-innovation, donc, très en amont. Et ça va
être important de créer un levier avec cet argent-là.
Et heureusement ce qu'on voit en sortie de
pandémie, c'est que le secteur aéronautique va relativement bien. Je regarde ce
qui se passe chez Airbus, je regarde ce qui se passe chez..., chez Pratt, chez
Bombardier aussi, d'ailleurs, qui... la profitabilité. Alors, c'est le rôle du
gouvernement d'activer des projets d'innovation qui, eux, vont nourrir les
avions de demain, qui vont être des avions électriques, hydrogène, des avions à
différentes aérostructures plus aérodynamiques qui vont, à tout le moins,
réduire la consommation d'essence.
Alors, on est chanceux d'avoir
l'industrie, mais il faut être très vigilant parce que, si on ne met pas les
sommes d'argent appropriées en recherche-innovation dans les prochains deux
ans, on va payer pour dans cinq ans, puis il va être trop tard.
M. Bélanger : Est-ce
qu'il y a eu une baisse d'investissements au niveau recherche et développement
dans secteur?
M. Fitzgibbon : Absoluement,
parce que tous les... Airbus, Boeing, on va regarder Boeing, le problème du...
Boeing, Airbus, Embraer, Bombardier. Bombardier jusqu'à voilà un an, et
aujourd'hui, se battait pour sa survie. Toutes les compagnies aériennes se
battent pour leur survie. Donc, quand les compagnies aériennes n'investissent
pas... Puis en plus au Canada, on est un peu déficients parce que notre défense
nationale n'est pas trop, trop sur la coche pour encourager les compagnies
canadiennes. Donc, on n'a pas le bénéfice que les Américains et les Français
ont d'avoir le gouvernement qui investit en défense. Donc, nous, on est pris un
peu entre nous autres, là. Alors, non, il y a eu un manque d'investissement
majeur, et ça, ça m'a beaucoup inquiété. D'ailleurs, la Stratégie nationale
d'aéronautique qu'on a mise en place, on a mis des sommes pas mal plus
importantes, puis on est allés voir le fédéral, puis on a dit au fédéral:
Aidez-nous, là, parce que... Autant le fédéral a aidé l'industrie automobile en
Ontario, à juste titre, d'ailleurs, autant il faut qu'il nous aide ici. Puis je
suis content de dire que M. Champagne a été réceptif à l'idée de nous
aider.
M. Bélanger : C'est
quoi, le salaire moyen dans le secteur de l'aéronautique? Parce qu'on parlait
tantôt de 56 000 $, mais c'est... Est-ce qu'on a des chiffres?
M. Fitzgibbon : On les a
sur...
M. Bélanger : Sûrement
en haut de 100 000.
M. Fitzgibbon : Oui, je
ne sais pas par coeur, bien, c'est ça...
M. Fitzgibbon : ...des
segments parce que... bien, c'est en haut de la moyenne évidemment, là, je vais
vous revenir, je ne l'ai pas par cœur, le chiffre, mais c'est un montant
important, c'est sûr, il y a beaucoup d'ingénieurs.
M. Bélanger : Un autre point,
c'est peut-être un peu sur l'avenir, je sais que Bombardier fonctionne, ça
fonctionne quand même bien au niveau du... puis c'est une bonne niche, mais
c'est quand même assez niché. C'est quoi, le potentiel au niveau de la batterie
justement électrique? Il y a l'hydrogène aussi, mais à un moment donné, ce que
j'ai appris, c'est que l'hydrogène, il y a une certaine durée sur des longs vols,
des longs courriers, on va toujours perdre de l'hydrogène, mais au niveau de la
batterie, où on se positionne?
M. Fitzgibbon : Quand je
parle... je ne parle pas à Boeing, je parle plutôt à Airbus, avec qui on est
très proche, puis Bombardier, ce sont deux gros joueurs. Ils passent autant de
temps sur des pièces, des avions aux structures plus légères, plus
aérodynamiques, pour réduire la consommation de fossile... d'essence. Et, dans
les deux cas, on parle de réduction 20, 30, 40 %. Pour eux autres, c'est
plus court terme de penser à ça qu'un avion électrique qui, de toute évidence,
va exister pour peut-être Sept-Îles, Baie-Comeau. Alors, je pense, c'est clair
que l'avion électrique, la problématique évidemment, c'est celle des batteries.
L'hydrogène, tu as raison, l'hydrogène, l'hydrogène, c'est un rêve, tout le
monde parle de l'hydrogène aujourd'hui comme si c'était la révélation. Un,
c'est pesant, un avion qui traversait l'Atlantique en hydrogène, ce serait un
747 avec 20 passagers.
M. Bélanger : ...
M. Fitzgibbon : Exact, tu as
raison, tu as raison. Alors, il y a un enjeu, évidemment, de poids puis une
sécurité aussi... en hydrogène, c'est une petite bombe... Alors, je pense que
l'hydrogène pour les avions, là, on n'est pas là, on va le voir plus sur les
transports lourds terrestres. Je pense, pour les avions, je ne suis pas un
expert d'avion, mais je pense qu'on va voir plus aérodynamique différente,
moins de consommation d'essence, petit porteur, hélicoptère, peut-être... propulsion.
M. Bélanger : Avez-vous des
craintes au niveau de d'autres pertes de main-d'œuvre ou... parce qu'il y a eu
de la perte de main-d'œuvre, je ne sais pas si elle s'est requalifiée dans
d'autres secteurs d'industrie.
• (15 h 20) •
M. Fitzgibbon : Vous avez
réveillé le député de LaFontaine, vous avez réveillé le député de LaFontaine
qui parle de main-d'œuvre. Non, mais ma crainte dans l'aéronautique, ma grosse,
grosse crainte ne s'est pas avérée réalité, j'avais peur qu'on perde les gens
qui transféraient d'industrie. Et, si on avait perdu des ingénieurs
aéronautiques qui avaient été travailler dans l'iode, ou d'autres choses, je
pense, ça aurait été néfaste, parce que ça a pris 40, 50 ans au Québec, comme
des barrages électriques au Québec. Tu bâtis une expertise puis si, à un moment
donné, tu as une carence de projets, ces gens-là font d'autres choses, c'est
correct, ils se trouvent une job ailleurs. Quand tu rebâtis, ton industrie,
elle n'est plus là.
Bombardier a perdu beaucoup d'emplois,
Bombardier a parti de 15 000 à quoi, à 9 000 employés maintenant. Donc, on a
perdu des gens, certains... la plupart sont relocalisés dans le secteur
heureusement. Puis il ne faut pas oublier aussi le côté spatial... avec, tu
étais au courant, tu connais le projet autant que moi... satellitaire permet
de... des gens dans ce segment qui est un segment d'avenir aussi.
M. Bélanger : Est-ce que
l'aérospatial...
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...poursuivre
puis on en discutera plus tard?
M. Bélanger : Il reste
combien de temps?
La Présidente (Mme IsaBelle) : Il
ne vous en reste plus.
M. Bélanger : On continuera
plus tard parce que j'ai d'autres...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Alors, nous poursuivons avec le troisième bloc de l'opposition officielle, avec
le député de LaFontaine, avec un autre 20 minutes 33 secondes.
M. Tanguay : Oui, merci
beaucoup, madame...
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...il
y aura un autre bloc.
M. Tanguay : Il y aura un
autre bloc. Bien, vous pouvez y aller, si vous l'avez déjà. La réponse, si ce
n'est pas trop long.
M. Fitzgibbon : 1,3 milliard,
1,3 milliard pour des fonds d'investissement, duquel 530 millions ont été
investis.
M. Tanguay : O.K. C'était la
question... réponse en plus. J'ai été payant d'être bon prince, je pensais,
c'était la réponse à sa question. Ça fait que là je vais écouter la réponse,
pouvez-vous la répéter?
M. Fitzgibbon : Il y a eu...
passes, là, mais on a 1,3 milliard de disponibles pour investir dans des fonds,
duquel on a utilisé 530 millions.
M. Tanguay : O.K. Et le 1,3
milliard est la somme de l'investissement de 2019 et celui de 2022.
M. Fitzgibbon : Exact.
M. Tanguay : Et comment il se
subdivise, le 1,3... c'est 1,3, parce que ce qu'on voulait vérifier, c'était à
quel point vous l'avez haussé, là, c'est ça.
M. Fitzgibbon : On a mis 600
au dernier budget, donc 1,3, il y avait 700 avant.
M. Tanguay : Ça fait qu'on a
diminué.
M. Fitzgibbon : Oui... en
masse, là, 530, il nous reste 700 millions à investir.
M. Tanguay : Mais vous nous
avez dit que, de 2019 à là... on a augmenté...
M. Tanguay : ...on en a remis
encore plus.
M. Fitzgibbon : Bien, c'est
parce que ça, c'est l'argent de disponible du ministère des Finances pour qu'on
en fasse des fonds. Quand on regarde les fonds qu'on a faits depuis 2018 à
2021...
M. Tanguay : Le fait d'en
rajouter, ça augmente la marge?
M. Fitzgibbon : Exact, exact.
M. Tanguay : Je comprends. Je
trouvais ça intéressant, la conversation, puis on va... ça va être suite et fin
de cette conversation-là que l'on avait, là, quand on parlait, là... puis ce
n'est pas méchant, là, mais c'est la... ce que je pourrais qualifier de
sélection naturelle économique, là. À la lumière de la conversation qu'on avait
avec AERAM et PAUPME, je vous dirais... puis aussi on fait un lien. Puis c'est
intéressant les conversations qu'on a, puis c'est ça, l'avantage des crédits,
on a le temps de se parler puis de se comprendre, là. Vous rappelez mardi,
quand on parlait... vous disiez : Les fermetures, les fermetures, mais ce
qui vous préoccupait à ce moment-là, c'était la LACC, la Loi sur les
arrangements avec les créanciers et la loi sur les faillites, fermetures. Moi,
je vous disais : Faites attention, il y a fermeture de celles et ceux qui
cessent leurs activités parce qu'ils ne sont pas capables d'arriver.
Quand on disait tantôt que la FCEI disait
que, pour les PME, la façon de conjuguer la pénurie de main-d'oeuvre, c'est de
travailler encore plus, encore plus, encore plus... à un moment donné, monsieur
et madame qui ont une entreprise, une toute, toute petite entreprise, ils sont
deux, ils ont peut-être un, deux, trois employés, ils ne peuvent plus, là,
alors ils cessent leurs activités. Ça, le fait qu'ils cessent leurs activités,
puis je ne vous mets pas des mots dans la bouche, vous donc aviez dit :
Bien, si ce n'est pas une fermeture, faillite et LACC, qu'ils décident de faire
autre chose, ce n'est pas mauvais en soi, vous aviez même utilisé le mot, c'est
bienvenu.
Je vous soumettrais... point de vue
philosophique, mais là peut-être que vous allez dire : Moi, tu sais,
député de Lafontaine, je ne suis pas dans la préparation des retraites, là, je
suis dans le développement économique puis la force économique du Québec. Mais
quand même, ne trouvez-vous pas que ça serait faire un peu... trop peu de cas
des toutes, toutes petites entreprises qui sont vues, par leurs propriétaires,
comme étant leurs fonds de pension, et que le fait d'arrêter de travailler
prématurément, ils avaient peut-être prévus... je ne sais pas, 65 ans, ils
ont 57, 56, bien, que c'est un gros manque à gagner, puis ce n'est pas une
bonne nouvelle pour eux autres.
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, c'est sûr que... Bon, juste revenir sur les chiffres. Il faut les
relativiser. Quand je parle des fermetures, faillites ou propositions, ce qu'on
appelle la LACC, là, les chiffres, là, c'est qu'on était à peu près à 2 000 par année, là, tu sais, il
faut relativiser, ce n'est pas 50 000,
2 000 par année, on a
baissé à 1 500 en gros,
là. Donc, moi, je dis, c'est une bonne nouvelle, ça prouve, je pense, que les
programmes qu'on a mis en place ont servi à empêcher des fermetures drastiques.
Maintenant, quand on regarde les gens qui
ont choisi de fermer puis qui ne sont pas sur les listes parce qu'effectivement
ils n'ont pas fait faillite, bien là, il faut... il y a vraiment deux segments,
là. Il y a des segments de gens qui ont dit : On va faire d'autre chose,
peut-être qu'il va être mieux rémunéré, je dis : Tant mieux si c'est le
cas, et d'autres qui ont peut-être dit : Bien là, j'ai 58 ans, je
prends ma retraite, j'ai amassé mon capital, je fais d'autres choses, ça, c'est
malheureux. Puis peut-être que ces gens-là, on va les reprendre dans la
discussion de tantôt, mais, tu sais, quand...
Il faut relativiser. Parce que M. Bahan,
mon sous-ministre, m'a donné d'autres chiffres qui viennent de Statistique
Canada sur votre point, puis ce qu'on voit dans des entreprises nouvellement
fermées, puis on remonte à 2015, puis là les chiffres sont à Statistique
Canada, là, ils sont disponibles, on est à 6 600,
7 000, 7 800. On est monté à 9 000 en 2020 puis on est
redescendu à 6 900 en
l'an 2021. Quand on regarde ces chiffres-là, il n'y a rien de dramatique
qui sort, là. Tu sais, peut-être qu'on a... En 2020, il y en a eu 9 000... Donc, 9 000 par rapport à la moyenne,
avant, qui était peut-être de... des chiffes, j'y vais de mémoire, à 7000, 2 000 de plus. Puis là on est
retombés à 7 000. Ça fait
que je pense... Je ne vois pas dans ces statistiques-là des choses alarmantes
en termes de tendances. La question, c'est : Est-ce qu'on veut que le 6 000... le 7 000 entreprises qui ont
fermé, dont 2 000 qui ont
fermé... ou 1 500 qui ont
fermé à cause des faillites, l'autre qui décide de fermer. Est-ce qu'on veut
que ce chiffre-là baisse? Je pense que... tu sais, je ne peux pas répondre à
question parce que c'est très difficile. Je n'ai pas la granulation, sauf que
je pense que le programme de... on va en parler la semaine prochaine, la SQRI,
Promouvoir l'innovation. J'arrive d'Israël parce que je voulais comprendre comment
Israël, ils réussissent mieux que nous autres à créer des start-up, parce qu'on
n'a pas assez de start-up au Québec. Ça fait que je me dis, bon, on va en faire
9 000, mais si on part 2 000 start-up, ça va
compenser, là. Je pense que... puis moi, je fais des vases communicants et que
mon constat, à date, c'est que je ne suis pas alarmé par ce que je vois. Est-ce
que le 7 000, 6 992 qui a fermé en 2021 est de
trop? Peut-être. Peut-être qu'on va essayer de trouver un moyen d'en avoir 1 000 de moins, là, mais je ne
pense pas que, matériellement, ça fait un impact... 2015, on était au même...
bien, en fait, on est au même niveau que...
M. Fitzgibbon : ...2015.
Bon, on peut argumenter que c'est trop. Je n'ai pas d'objection à prendre ce
commentaire-là. Mais je pense qu'il faut regarder, à la base, d'avoir des
compagnies innovantes qui ont peut-être une meilleure chance d'avoir une
pérennité, puis peut-être que celles qui ferment, peut être, bien, c'est des
restaurants.
M. Tanguay : Est-ce que
- je ne dirai pas... Puis je ne suis pas sur l'aspect humain puis les décès de
la pandémie, tout ça, je suis sur... - l'aspect turbulences - puis, ça, c'est
un euphémisme, là - économiques, pandémie aura favorisé une certaine sélection
naturelle ou aurait pu favoriser davantage une certaine sélection naturelle que
vous auriez saluée? À un plus haut niveau. Parce que, si on se compare à avant
la pandémie, il y a peut-être eu un manque d'opportunités de dire : Aïe!
Là, il faut prendre le virage innovant, le virage ci, le virage ça.
M. Fitzgibbon : Oui.
Bien, écoutez, encore une fois, si on relativise, il y a
250 000 entreprises au Québec, il faut faire attention, il y en a
plusieurs qui n'ont pas d'employé ou il y en a plusieurs qui ont un employé.
Donc, c'est probablement 150 000, c'est important, puis on parle de
6 000 qui ont fermé. Encore une fois, je reviens au point... tantôt, je ne
pense pas que c'est alarmant. La question, c'est celle que j'ai dite
tantôt : Est-ce que le programme PAUPME et PACTE ont allongé la survie de
gens qui soit devaient changer de modèle d'affaires, qui n'ont pas changé parce
qu'ils ont eu les incitatifs, ou ils étaient pour mourir de toute façon? On va
le savoir dans deux ans, ça, parce que, dans le PACTE puis dans le PAUPME, à
date, les gens qui ont fermé, là, c'est plus faible que les banques font. Donc,
ça ne marche pas, là. Ils vont fermer plus tard, peut-être, là, parce que ce
n'est pas vrai que les 15 000 entreprises qu'on a sauvées vont toutes
survivre. On n'est pas capables... Même si le critère de base du PACTE puis du
PAUPME, c'est de dire : Il faut que la compagnie puisse avoir un chemin de
retour à la rentabilité, c'est impossible qu'on ait une marque de 100 %.
M. Tanguay : Mais c'est
intéressant, la conversation qu'on a, parce que ça complète la réponse puis la
discussion que nous avions puis les réponses que vous me donniez. J'essayais de
comprendre pourquoi vous n'avez pas fait un PAUPME 2.0. Là, je viens de
tout comprendre.
M. Fitzgibbon : Oui, en
partie.
M. Tanguay : Hein?
• (15 h 30) •
M. Fitzgibbon : Mais il
y a plus que ça. C'est que je pense que les programmes de base... Je pense que
les programmes de base d'Investissement Québec et du ESSOR - on parle d'ESSOR,
puis il y a des ajustements qui vont se faire dans ESSOR - on a le loisir de
pouvoir intervenir s'il y a des enjeux de liquidités.
M. Tanguay : Pour ceux
qui, à vos yeux, le méritent?
M. Fitzgibbon : Exact,
exact, exact! Mais PAUPME aussi, «by the way». PAUPME, il a des critères.
M. Tanguay : Oui, oui!
Je ne suis pas en train de dire qu'il n'y a pas eu un rapport de la VG le
21 novembre dernier, là.
M. Fitzgibbon : Non,
non, mais... Non, mais je veux dire... Ce n'est pas ça que je veux dire, je
veux dire : dans le PAUPME, le critère... si on pensait que, dans le
PAUPME, la société ne peut pas survivre, on ne l'aidait pas.
M. Tanguay : Oui. Oui.
M. Fitzgibbon : C'est
ça, mon point.
M. Tanguay : Quoique
j'ai entendu des restaurateurs qui disaient : On m'a dit : Tu ne
pourras pas survivre, mais ça faisait 10, 15, 20 ans que j'étais en
affaires, puis on m'a dit : Tu ne pourras pas survivre. Ça fait que, là,
il y a eu... Mais on ne retombera pas là-dessus, là.
M. Fitzgibbon : ...des
gens qui...
M. Tanguay : ...qui
avaient des... Puis on voyait, dans les 102 MRC, il y en a qui donnaient à
97 %, d'autres à 65 %, là, alors. Diriez-vous donc, à ce stade-là,
jusqu'à un certain point, les effets peut-être disruptifs de la PCU auraient
peut-être été assimilables à ceux peut-être, disruptifs jusqu'à un certain
point, là, on relativise de PAUPME?
M. Fitzgibbon : Vous
voulez dire que trop d'argent a été mis?
M. Tanguay : Oui, oui.
M. Fitzgibbon : Je
n'irais pas jusque-là. Parce que le PCU, c'est un filet social. Je ne rentrerai
pas là-dedans, c'est le programme du fédéral. En fait, le programme fédéral a
permis à nous de faire le PAUPME. Parce que moi, j'ai utilisé beaucoup le fait
qu'on avait le filet social du fédéral pour dire : Focalisons sur les
entreprises.
Bon, la question : Est-ce qu'on a été
trop généreux dans le PAUPME? C'est votre question. Bien là, si on se remet au
mois de mars 2020, on a fermé les lumières de Québec, là, et votre collègue, à
l'époque, à l'économie, là, était préoccupé parce que le gouvernement de la CAQ
n'était pas sensible aux entrepreneurs, bien, tu sais, je pense qu'on a bien
joué dans le film. On verra, on va le savoir dans trois, quatre ans, ça va
prendre du temps, là. Dans trois, quatre ans, on va savoir, sur le, quoi, 1,6
milliard qu'on a donné d'accords les deux ensemble, combien le
gouvernement va avoir récupéré. Mais il y a du pardon, 300 millions. Dans
le 1,3 qui reste, là, combien qu'on va recevoir? C'est là qu'on va savoir. Si
on reçoit 1,3 milliard, on va dire que le gouvernement été fantastique. On
n'aura pas 1,3 milliard, c'est sûr, on va en avoir moins.
M. Tanguay : Vous parlez
des prêts, là?
M. Fitzgibbon : Oui.
M. Tanguay : Puis le
1,3 milliard, il considère l'AERAM, là, c'est après AERAM?
M. Fitzgibbon : C'est
1,6 de prêts, mais il y a toujours 300 millions de pardons, ça fait qu'on
dit de 1,3 qui reste qui est à recevoir. Les entreprises nous doivent
1,3 milliard aujourd'hui.
M. Tanguay : Vous
enligneriez vers probablement, là... puis je ne veux pas déduire quelque chose,
là, mais vous allez annoncer, donc, la fin puis les modalités de fin de ces
programmes-là. Mais là vous parliez d'un trois, cinq ans qui pourrait être la
période de...
15 h 30 (version non révisée)
M. Tanguay : ...d'échéance de
remboursement.
M. Fitzgibbon : Le gros point
qu'il faut annoncer, c'est le repaiement, la période de repaiement.
M. Tanguay : Là, est ce que
je viens de vous tirer ver du nez?
M. Fitzgibbon : Non, non.
M. Tanguay : Non. Trois, cinq
ans.
M. Fitzgibbon : Mais c'est ça
qui va arriver.
M. Tanguay : C'est ça qui va
arriver. Ça va être ça. Je veux juste revenir... Tantôt, on avait une
conversation sur Sciences de la santé, puis, bien, on apprend dans les crédits,
là. Donc, la première mouture en mars 2016, mars 2017. Plan économique du
Québec. C'était impacts financiers de la stratégie des sciences de la vie, donc
sciences de la vie. Quand on totalise mars 2016, mars 2017, qui est la première
mouture, il y avait des fonds de ventilés entre 2016-2017 et et 2021-2022 qui
ont totalisé 151 millions. Là, on aurait pu le lire dans le budget du 22 mars,
mais on va le savoir en mai combien sera réinvesti. Avez-vous... Donc, on n'a pas
le chiffre. Moi, je ne le vois pas, le chiffre, dans le budget. Ce sera annoncé
en mai, c'est ça?
M. Fitzgibbon : La stratégie,
effectivement, va être annoncée dans les quelques semaines, là, pour les
prochains trois ans, et il y a des nouveaux crédits qui ont été accordés, puis
il y avait des crédits existant. Tu sais, dans les budgets, la manière que ça
fonctionne, c'est qu'il y a toujours sommes qui sont étalées dans le temps, en
baisse, puis là on renouvèle le programme, on l'ajoute dessus. Donc, on va
annoncer les investissements des prochains trois ans qui vont inclure un peu du
passé qu'il reste et le nouveau budget. Ça, on divulgue ça dans deux semaines.
M. Tanguay : Le passé qui
reste, avez-vous l'information? Non, l'information, vous l'avez maintenant puis
elle est publique, là. Vous l'avez pas. Si on peut se la faire communiquer...
M. Fitzgibbon : On va vous
revenir.
M. Tanguay : Et c'était sur
cinq ans, 151 millions, mais dépendamment du passé qu'il reste, ça va être
sur trois ans. Est-ce que vous allez passer à la vitesse grand V ou ça va être
essentiellement la même chose?
M. Fitzgibbon : Bien, les
sciences de la vie, ça, il n'y aura pas un gros changement parce que le
programme costaud qui va avoir un effet sur la santé, c'est la SQRI. Le
programme qui va être l'ancre, la fondation du développement économique du
Québec dans les prochains cinq ans, c'est la SQRI, donc, c'est ça, la Stratégie
québécoise de la recherche et de l'innovation, qui englobe pas mal tous les
secteurs. Alors, la... des sciences de la vie, c'est un sous-secteur qu'on
annonce séparément, parce que, traditionnellement, on l'a toujours eu séparé,
mais on va avoir des sommes très importantes dans la SQRI qui vont être pas mal
supérieure.., dans le passé, dans lequel on va pouvoir utiliser, soit pour des
secteurs industriels et porteurs.
M. Tanguay : Et est-ce que
les sommes SQRI... quand seront-elles divulguées?
M. Fitzgibbon : Le 19 mai.
(Consultation)
M. Fitzgibbon : Le 12 mai.
Une voix : Ah, SQRI, le 19.
M. Tanguay : Le 12, c'est la
stratégie de sciences de la vie.
M. Fitzgibbon : Exact, exact.
Le 19 mai, à moins qu'il change d'idée, mais ça va se faire en mai.
M. Tanguay : Bien, si le
ministre dit qu'on ne change pas d'idée, il n'y a personne qui va changer d'idée.
Mais il y a toujours un premier ministre puis un cabinet, oui, et les gens de
communication, alors qu'en année électorale, des fois, il y a un timing. Mais c'est
correct. O.K., parfait, je comprends.
L'inflation, l'impact de l'inflation sur
nos entreprises. Québec rejoint le Canada. Si Québec est à cinq-quatre puis
Canada cinq-sept en février, là, c'est six-sept, les deux en mars. Encore une
fois, je vous écoutais ce matin à Arcand. Vous disiez l'inflation encore 12-18 mois.
C'est votre perspective, c'est votre enjeu. Est-ce que l'inflation, à l'heure
où on se parle, est-ce que je vous décode bien, si vous n'avez pas réellement
de craintes et que ça va rester de façon, somme toute, puis il n'y aurait pas
lieu d'avoir des programmes spéciaux, le cas échéant, pour nos entreprises pour
faire face à l'inflation?
M. Fitzgibbon : Je pense qu'il
faut... Regardons l'impact de l'inflation. Puis là, je ne suis pas économiste,
là, mais je lis beaucoup sur ce que les gens disent. Puis je suis d'accord avec
ce que je dis en général. C'est que je pense qu'on a une situation où la Banque
du Canada a été très claire, que la cible numéro un, c'est l'inflation, de la
ramener à 2 % en 2024, on est à 6.7. 1.3 de ça, c'est pas mal artificiel à
cause de l'énergie et de la crise en Ukraine. Ça devrait se résorber, mais ça
va rester quand même à 5 %. On est loin du 2 %. Conséquemment, il y a
une façon de régler ça : taux d'intérêt. On est rendu au taux de 1 %...
M. Fitzgibbon : …1,5, 2,
2,5. Plus ils arrivent à 2,5, s'ils vont jusque là, plus l'impact de
ralentissement économique va être important. Je ne pense pas qu'on est rendus à
parler de récession. Je pense qu'en 2022 on avoir une croissance économique,
mais qui va être moindre qu'en 2021. L'impact de ça, évidemment, sur les
sociétés, va être un impact de retarder des projets parce que les coûts des
projets coûtent plus cher. Les enjeux de liquidité, s'il y en a, bien, c'est là
qu'on aura le programme qu'on va avoir de disponible... qu'on a disponible pour
aider la liquidité. Je ne vois pas, à ce moment-ci, un programme pour
l'inflation pure de subventions, comme on fait pour les particuliers. Notre
souci, comme gouvernement, c'était pour les particuliers. Le ministre Girard a
été généreux à la mise à jour avec 200 $ pour les personnes aînées,
500 $ pour les gens, 6,4 millions de personnes. On va devoir
intervenir au niveau des citoyens, et ça, c'est M. Girard qui va regarder
ça. Moi, au niveau des entreprises, à ce moment-ci, on n'a pas dans les cartons
de donner des subventions pour l'inflation…
M. Tanguay : ...particulier,
là.
M. Fitzgibbon : …autres
que les liquidités, autres que de prêter de l'argent pour...
M. Tanguay : ESSOR...
M. Fitzgibbon : Exemple,
oui, oui.
M. Tanguay : Vous êtes
conscient que cette inflation-là, dans votre scénario, là, 12-18 mois,
risque aussi, à l'inverse, suite à la conversation qu'on a eue là, d'accélérer,
dans plusieurs cas, des fermetures, là. Je parle des petits joueurs, les plus
petits joueurs, là.
M. Fitzgibbon : Encore
une fois, peut-être possiblement. Mais si la fermeture est causée par des
problèmes temporaires de liquidités, nous allons intervenir.
M. Tanguay : Puis
comment vous allez le déterminer? Ça va prendre un programme, hein, ça va
prendre quelque chose de spécial.
• (15 h 40) •
M. Fitzgibbon : Non.
Bien... c'est qu'on a des gens chez Investissement Québec, on a des gens dans
les fonds locaux d'investissement qui ont géré le... qui ont pris pas mal
d'expérience depuis deux ans, malheureusement, pour faire des programmes de
liquidités. Alors, on a des gens sur le terrain qui sont capables d'identifier
la cause des problèmes de liquidité parce que tout ça, c'est la même chose. Si
les problèmes de liquidité sont temporaires parce que tu exportes en Russie, tu
n'exportes plus, ça, c'est facile à déterminer. Si c'est l'inflation, bien là,
on peut voir à travers les coûts... Je pense que quelqu'un qui a un bon sens
des affaires comme prêteur, il va pouvoir identifier rapidement si c'est
temporaire ou non. Si c'est temporaire, c'est sûr qu'on va s'impliquer.
M. Tanguay : ...ça dans
la catégorie, je le sais que c'est 50 000 immigrants - Bernard Landry - je le
saurai... à mon référendum. Vous, quand ça va être le temps, je vais le savoir
qu'il y a un enjeu de liquidités.
M. Fitzgibbon : Premièrement,
il faut comprendre qu'un entrepreneur qui a des problèmes de liquidités
n'attendra pas qu'on aille le voir. Il va aller voir son banquier, il va à
Investissement Québec ou le MEI, mais Investissement Québec, donc, je ne suis
pas inquiet, les gens vont lever la main. La question, c'est la rapidité à
laquelle on peut intervenir. Que le programme soit normé ou non, il demeure
toujours une implication individuelle de revoir le dossier. On a traité 15 000
dossiers... donc c'est beaucoup de dossiers. Alors, on le fait puis on verra si
on a réussi, mais je pense qu'on a réussi. Alors, je pense qu'on a les gens sur
le terrain qui sont capables de recevoir les appels puis déterminer rapidement,
en l'espace d'une semaine, si la cause est l'inflation, et si oui on va
intervenir, puis sinon, bien peut-être qu'ils vont fermer.
M. Tanguay : C'est beau
pour l'instant. Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Il nous reste trois blocs d'échanges
d'ici la fin de la séance. Alors, il nous reste avec le troisième groupe
d'opposition, un autre avec l'opposition officielle et un autre avec le
gouvernement. Donc, nous poursuivons avec le troisième groupe d'opposition,
avec la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Très
bien. Merci, Mme la Présidente. Je vais nous amener sur un tout autre sujet. Je
ne sais pas si le ministre s'est ennuyé de nos échanges sur les équipements de
protection individuelle. En première année de pandémie justement le
gouvernement du Québec avait dû suspendre des contrats avec une entreprise qui
faisait affaire avec la Malaisie, parce qu'il y avait des conditions de travail
exécrables, et on est dans le domaine, là, du gant de nitrile, puis le
gouvernement du Québec avait investi des gros millions de dollars, là, dans
l'achat d'équipements de protection individuelle. Puis je l'avais questionné
justement - c'est quand, la première fois, je pense que j'en ai parlé le
20 mars 2021, donc ça date quand même - sur la question d'avoir
potentiellement une usine de fabrication de gants de nitrile directement au
Québec. Il y avait déjà des discussions en ce sens-là, même un terrain qui
avait été ciblé dans le secteur de Shawinigan, qui avait tout pour se
qualifier, là, pour implanter son usine là. Et...
Mme Perry Mélançon : ...tout
ce qu'on attendait, pour Médicom, c'était d'avoir un engagement, pas juste en
termes d'investissements, mais en termes de contrats. Et il y avait un autre
gouvernement intéressé, qui semble avoir été peut-être un peu plus agressif
dans son offre, parce qu'on apprenait ce matin que l'usine va finalement être
fabriquée à London, en Ontario. Donc, j'imagine que vous avez vu ça passer
comme nous. J'imagine que vous avez même eu des discussions avec Médicom.
Qu'est-ce qui est arrivé?
M. Fitzgibbon : Bien,
premièrement, Médicom a déjà une usine ici. Médicom, on les a aidés et on a des
contrats avec eux. Alors, on est très satisfaits des contrats. Puis que chaque
province veuille avoir sa fabrication de masques, c'est correct. Alors, moi, je
n'ai pas eu de problématique avec ça. Quand vous parlez des gants de nitrile,
nous avons décidé, pour l'instant, de ne pas regarder cette avenue-là pour
différentes raisons. La première raison, c'est que le nitrile, c'est un produit
qui vient du pétrole, qu'on ne produit pas ici. Donc, on est dépendants de la
Corée principalement. Alors, de bâtir une usine de gants nitrile où on est
dépendant de la chaîne d'appro qui vient de la Corée, bien, on n'a pas réglé
l'enjeu de la chaîne d'approvisionnement, d'une part. D'autre part, le
ministère de la Santé, qui est ultimement l'acheteur des gants de nitrile, nous
a dit : On n'a pas d'enjeux, les gants de nitrile, on a des contrats
d'approvisionnement dans différentes géographies. Donc, on a éliminé ce projet.
Mme Perry Mélançon : ...les
ententes de gants de nitrile?
M. Fitzgibbon : On a accès...
Mme Perry Mélançon : Il n'y a
pas de gant de nitrile présentement. Donc, j'imagine que...
M. Fitzgibbon : IL n'y a
aucun enjeu présentement aux gants de nitrile au Québec. Alors...
Mme Perry Mélançon : Donc, de
ce que je comprends, le gouvernement du Québec n'a absolument pas l'intention
de privilégier des équipements qui sont produits au Québec, puis qu'il va
continuer à favoriser des ententes au plus bas soumissionnaire, comme on en a
déjà discuté auparavant, puis ne voyait pas une occasion d'affaires là, dans
une région comme Shawinigan, qui aurait pu créer de l'emploi, qui était proches
de l'Université de Trois-Rivières pour pouvoir même étudier des avenues
possibles comment récupérer le gant de nitrile, comment, justement, le
recycler, tout tout ce qui était, finalement, intéressant de ce projet-là en
termes de développement régional, finalement, aussi. Donc, je comprends qu'on a
écarté cette avenue-là, que ça n'a jamais vraiment été dans les intérêts du
ministre.
M. Fitzgibbon : Ça a été
écarté. Vous avez absolument raison. On n'a des projets beaucoup plus porteurs.
Demain, vous surveillerez les annonces qui vont être faites. Et il faut choisir
comme communauté. Est-ce que le Québec, à 8,5 millions de personnes, peut
être autosuffisant dans tous les produits de santé et d'équipements de
protection? La réponse, c'est non. Alors, il faut choisir. Et le gant de
nitrile, comme j'ai expliqué, étant donné que le «substrate», étant donné que
l'intrant vient des produits pétroliers de la Corée, quand même qu'on bâtirait
une usine de gants de nitrile n'importe où à Terrebonne, la valeur économique
du projet n'était jamais un grand projet intéressant. Nous l'avons regardé pour
une raison, c'est que si le ministère de la Santé nous avait dit : Nous
avons besoin d'avoir un... comme les masques médicaux, on a une usine à Montréal.
Ça fait qu'en Ontario, ils en ont une, tant mieux. Nous, on en a une, on est
autosuffisants. Dans le gant de nitrile, le ministère de la Santé que ce
n'était pas un souci pour eux. Conséquemment, étant donné que c'était un projet
qui n'avait pas de valeur ajoutée pour l'économie du Québec, on fait d'autres
choses. Alors, Shawinigan, on va rester attentifs dans les prochains mois. Il
risque d'y avoir des projets pas mal plus intéressants que celui-là. Et par
contre, demain, on va annoncer peut-être un projet dans d'autres équipements
qui vont peut-être être aussi révélateurs qu'on a choisi peut-être les bons
créneaux.
Mme Perry Mélançon : Donc, le
gouvernement ontarien, lui, était capable d'avoir une entente aussi étoffée que
d'acheter la moitié de la production annuelle de l'usine, 500 millions de
gants, puis le ministère de la Santé du Québec, lui, n'avait aucun intérêt à
acheter ce produit-là qui aurait pu être confectionné au Québec.
M. Fitzgibbon : On fait les
masques.
Mme Perry Mélançon : Mais
pourquoi on ne pourrait pas avoir une vision d'ensemble puis que l'équipement
de protection individuelle...
M. Fitzgibbon : On ira
acheter des gants de nitrile en Ontario. Ils vont pouvoir nous en vendre. Moi,
je pense que c'est important, pour une politique comme celle-là, d'avoir une
politique nationale canadienne, le sujet que j'ai abordé à plusieurs reprises
avec le ministre Champagne. On ne pourra pas, au Québec, être autosuffisants
dans tout, surtout dans des équipements qui n'ont pas de valeur ajoutée. Alors,
moi, je pense qu'il faut, comme, géopolitiquement, être autosuffisants en
Amérique du Nord, au Canada et le plus possible au Québec. Mais de penser qu'on
va faire au Québec tous les équipements en protection, ça n'a pas de valeur
ajoutée pour le Québec.
Mme Perry Mélançon : L'épinglette,
là, du Québec que porte le ministre, finalement, c'est juste une apparence?
M. Fitzgibbon : Il faut
analyser chaque projet, là...
M. Fitzgibbon : ...des
masques, là... c'est parfait. C'est parfait. Demain, on va lancer un projet,
vous allez voir, c'est pas mal plus porteur que faire des gants.
Mme Perry Mélançon : Pour ce
secteur-là, qui, finalement, n'a pas été retenu?
M. Fitzgibbon : Je vous
répète, nous ne pourrons pas. Autant nationaliste vous pouvez être, autant
séparatiste vous pouvez être, il est impossible...
Mme Perry Mélançon : Souverainiste.
M. Fitzgibbon : Souverainiste,
je m'excuse. Il est impossible, au Québec, de tout faire les produits
d'équipement. Ce serait impensable. J'aimerais beaucoup que le Québec fasse les
téléphones cellulaires. J'aimerais beaucoup que le Québec fasse les iPads,
mais, à un moment donné, il faut se limiter à des choses où on peut être
champions.
Dans le cas des EPI, des produits
d'équipement, de protection, c'est une réaction à la pandémie, qu'on a eue.
Moi, j'étais là quand les masques, c'était problématique, on l'a réglé, ça n'a
pas pris bien de temps... usine de masques... je n'ai pas le pourcentage, mais
autant important. On ne peut pas tous les faire. On ne veut pas tous les faire.
Ça n'a pas intéressant pour le Québec faut. Il faut créer la richesse, puis la
richesse, ça ne se créera pas avec des gants.
• (15 h 50) •
Mme Perry Mélançon : Encore
faut-il acheter tous les autres équipements de protection individuelle, puis
d'offrir des gros contrats. Parce que, bon, on sait, les masques à visières,
notamment, qui avaient été boudés au Québec, qui ont été achetés en Chine et
qui, finalement, n'étaient pas du tout adéquats, et qui ont été mis dans un
local et pas utilisés, notamment dans les services de garde.
Donc, je pense que le Québec, encore une
fois, pourrait avoir beaucoup plus de vision et surtout pourrait se doter de
politiques d'achat local clairement plus visionnaires, là, pour nos entreprises
du Québec qui travaillent sur des produits de qualité, non pas sur des produits
qu'on peut vendre massivement à prix réduit. Donc, j'invite encore une fois le
ministre à être sensible à la cause de ces entreprises-là qui, justement, ont
levé la main pour aider le Québec à se sortir, là, de crises et du manque d'EPI
qu'on avait en début de pandémie.
J'aimerais entendre le ministre nous
parler d'économie sociale, parce que, là, il y a plusieurs sujets, puis on n'a
pas toujours le temps d'aller creuser tous les sujets en économie. Chez nous,
en région, on est dotés de beaucoup d'entreprises d'économie sociale qui sont
bien implantées, bien connues, qui offrent d'excellents services, notamment à
la population aînée, qui a bien besoin de services à domicile pour être
autonome et vivre dignement dans leurs maisons. Chez nous, il y a des grosses
problématiques, des enjeux financiers, notamment, dans nos entreprises d'économie
sociale. Et je voulais savoir, donc, quel est le montant, finalement, dans le
budget, qui est gardé pour l'économie sociale, pour nos entreprises d'économie
sociale?
M. Fitzgibbon : On va sortir
le montant. Mais, effectivement, écoutez, l'économie sociale est une partie
importante de notre programme. D'ailleurs, ma collègue la ministre déléguée à
l'Économie est responsable de l'économie sociale et du programme
d'entrepreneuriat. Nous avons établi des programmes avec le chantier d'économie
sociale. On est en constant dialogue avec eux autres. Dans le budget, je vais
sortir le montant, là, je ne l'ai pas à portée de la main, mais, dans le
budget, nous avons des sommes qui ont été accordées pour l'économie sociale. On
va continuer à supporter ce segment-là.
Et je suis d'accord avec vous que ça a un
impact important sur la diversité qui est requise au niveau régional au niveau
du développement économique. Il n'y a aucun doute pour moi que ça va devenir
une partie importante de notre programme. Alors, ce qu'on a accordé dans le
budget, c'est 137 millions sur cinq ans.
Mme Perry Mélançon : 137
millions sur cinq ans. Donc là-dessus, il y a combien d'entreprises qui vont en
bénéficier?
M. Fitzgibbon : Je n'ai pas
le chiffre exact. On parlait de 11000 entreprises, de mémoire. On va vous
revenir sur ce sujet, je n'ai pas le nombre d'entreprises, directement, ici.
Mme Perry Mélançon : Parce
que, quand on parlait de virage pour les soins à domicile, qu'il fallait
vraiment augmenter les enveloppes considérablement et que les entreprises
d'économie sociale, pour nous, au Parti québécois, ont ce rôle à jouer, ont
déjà l'expertise, déjà le contact humain avec nos aînés, ont seulement besoin
de pouvoir augmenter leurs salaires, comme partout ailleurs, puis d'offrir la
même qualité de soins... Et on sait qu'il manque de soutiens psychosociaux à
nos aînés. Donc, ils finissent par jouer un rôle qui est beaucoup plus large
que leur mission initiale.
Pourquoi on n'a pas répondu à leurs
demandes, finalement, de rehaussement majeur pour le budget des entreprises
d'économie sociale?
M. Fitzgibbon : Bien, deux
choses. Premièrement, il ne faut pas oublier que...
M. Fitzgibbon : ...auquel j'ai
référé, c'est un programme existant qui dure sur cinq ans. Mais chaque
ministère... Parce que l'économie sociale, on parle de structure aussi de
corporatives. Le ministère de la Santé peut encourager des projets à
l'intérieur d'un budget. Donc, tu sais, il ne faut pas voir toutes les entreprises
d'économie sociale qui sont uniquement financées par le MEI. Le ministère du
Travail se dit social... en a aussi. Je n'ai pas les chiffres, là. Là, je donne
les chiffres de chez nous, du MEI. Alors, probablement, ce qu'il faudrait avoir
comme renseignements, c'est plus les programmes totaux, incluant le MTESS puis
incluant, probablement, des sommes qui viennent du ministère de la Santé.
Alors, le point étant que je pense que,
tantôt, on a parlé avec... les entreprises qui vont donner des services... L'économie
sociale est rendue très large, là, ce n'est plus juste, tu sais, un segment, ce
n'est plus juste le chantier d'économie sociale. Je pense qu'on le voit dans
les OBNL qui sont financées par d'autres ministères. Peut-être qu'il faudrait
que je vous donne... qu'on ramasse l'information colligée pour avoir un
meilleur...
Mme Perry Mélançon : En
termes de développement régional, on n'a pas vraiment de plan, de plan clair,
là, de comment on voit le rôle des entreprises d'économie sociale dans une
perspective de développement socioéconomique régional, là.
M. Fitzgibbon : Ce n'est pas
ça. Le 138 millions qui existent, le programme sur cinq ans, on divise par
cinq, là... 25, 30 millions par année, ce n'est quand même pas non
significatif. Je pense qu'on a une stratégie. Madame Lecours, la ministre
déléguée travaille étroitement là-dedans avec les intervenants du milieu.
D'ailleurs, ça aurait été le fun qu'elle puisse être ici, mais on n'a pas
permis de l'amener, là. Alors, moi, je pense qu'on est capables de faire des
choses. Mais ce que je dis, c'est que d'autres ministères aussi financent les
organismes. Alors, il faut voir l'ensemble de l'oeuvre en termes de
financement.
Mme Perry Mélançon : Je vais
poursuivre sur un autre dossier, parce que je n'ai pas eu toutes les réponses à
mes questions sur le modèle de coopératives dans le transport aérien. Donc,
j'aimerais qu'on revienne sur TREQ. Il y a encore eu des articles, il y a
encore des groupes chez nous... justement, Solidarité Gaspésie qui s'est
positionnée en faveur d'un appui formel du gouvernement du Québec, le
4 millions qui est demandé. Je ne dis pas qu'on ne doit pas aider
financièrement, par exemple, l'industrie aéronautique, Airbus, tout ça. Je sais
que c'est pas mal plus les champs d'intérêt du ministre. Mais, quand on a déjà
une coopérative qui veut offrir des billets pas mal moins chers que le
500 $ aller-retour qui est déjà convenu et qui aurait des appareils de
78 places plutôt que les espèces d'appareils cigares qu'on a présentement,
là, dans d'autres compagnies, je me demande, encore une fois, là, si le
ministre est sérieux quand il dit qu'il va analyser le dossier. Où on en est?
Vous avez parlé que le projet, dans sa forme actuelle, ne vous convenait pas.
Est-ce que vous avez eu des discussions depuis avec l'entreprise... la
coopérative pour...
M. Fitzgibbon : Il n'y a pas
eu de discussion formelle depuis que M. Bonnardel, le ministre des Transports,
a annoncé son programme la semaine dernière. On va être cohérent avec ce que
j'avais dit. C'est que moi, j'avais toujours dit que le rôle du ministère à
l'Économie, c'est de parler aux entreprises de tous secteurs confondus, de les
aider dans le cas où il y besoin d'aide et que, dans ce cas-ci, je voulais
attendre que le programme soit annoncé du ministère du Transport, ce qu'il a
fait...
Mme Perry Mélançon : Pourquoi
ça n'aurait pas pu être fait dans le plan? Ça aurait envoyé, il me semble, un
signal beaucoup plus favorable à ce genre d'initiative là.
M. Fitzgibbon : Ça aurait été
prématuré, parce que les choses, il faut les faire dans l'ordre. Alors, avant
de financer une entreprise, il faut comprendre l'écosystème dans lequel il va
fonctionner. Donc, on a annoncé le programme, 500 $. Il y a des compagnies
qui sont venues nous voir déjà puis dire : Avec ce programme-là, on avait
besoin d'aide pour acheter des avions, faire des choses. Là, on va regarder
toutes les compagnies aériennes et on ne choisira pas. On va...
Mme Perry Mélançon : Donc, on
est prêts à donner encore plus d'argent à d'autres compagnies aériennes déjà
implantées, mais pas nécessairement à offrir une concurrence. Ce qu'on
essaie... ce qu'on souhaite vraiment en région, là, une concurrence dans le
domaine aérien pour pouvoir bénéficier de tarifs réduits puis qu'un jour l'État
commence à... qui n'aura plus besoin de financer puis qu'on aura un modèle qui
fonctionne sans intervention de l'État. Je pense que c'est ce qui est
souhaitable aussi de votre côté. Donc, pourquoi 4 millions, pour vous, sur
un plan de 261 millions, c'était trop, ce n'était pas souhaitable?
M. Fitzgibbon : ...on ne
parlera pas des choses qui n'ont pas rapport. La chose que j'ai dite, c'est que
le programme que M. Bonnardel a lancé, c'est un programme pour permettre aux
individus qui voyagent d'avoir une subvention. Après ça, les gens dans
l'écosystème qui donne les services, à la lecture du programme qui va durer
pour trois, quatre ans, on ne sait pas combien de temps exact, j'ai oublié la
durée, je pense que c'est trois ans, là...
M. Fitzgibbon : ...il y a
une plateforme qui est connue, alors chaque entreprise va regarder son plan
d'affaires, va déterminer si elle a besoin de l'État ou non de participer et va
agir en conséquence. Alors, ce que j'ai dit, c'est que TREQ, comme toutes les
autres, on n'a aidé personne durant la pandémie au niveau aérien, sauf un
programme de PACTE, il y en a un qui a eu un PACTE, là, pour des raisons de
survie, mais il n'y a pas eu de programme structuré, on voulait attendre que ça
se passe. Maintenant que ça, c'est là, toutes les sociétés qui ont un projet
pour augmenter la fréquence des vols, pour augmenter leur efficacité
opérationnelle qui viennent nous voir, on va les supporter comme TREQ. TREQ,
quand il était venu nous voir, j'avais dit publiquement que la structure
proposée n'était pas appropriée. Elle ne l'est pas encore aujourd'hui. Alors,
s'il change la structure et si le partage de risque se fait avec le privé, on
va le considérer. On n'a absolument rien contre TREQ.
Mme Perry Mélançon : Donc,
pour le ministre de l'Économie, le plan qui offre un tarif réduit, qui
s'adresse surtout pour les touristes, là, québécois ou de l'étranger, c'est un
plan qui est complet et visionnaire pour l'industrie aérienne au Québec?
M. Fitzgibbon : C'est ce
qu'il fallait mettre en place effectivement. Monsieur... a mis un très bon
programme en place, et je commande son programme.
Mme Perry Mélançon : Est-ce
qu'on avait besoin d'un an et demi pour mettre ça en place? C'est quoi qui a
pris tout ce temps-là?
M. Fitzgibbon : Il n'y a
pas grand monde qui est à l'aéroport de Gaspé, durant la pandémie, qui voulait
voyager. Alors...
Mme Perry Mélançon : Il
n'y a pas grand monde quoi?
M. Fitzgibbon : Il n'y
avait pas grand monde à l'aéroport de Gaspé qui attendait un avion.
Mme Perry Mélançon : Ah!
moi, j'étais là à chaque semaine, puis je veux que vous dire que ce n'était pas
facile.
M. Fitzgibbon : Le
trafic aérien n'a pas été...
• (16 heures) •
Mme Perry Mélançon : Oui,
mais ceux qui le voyagent régulièrement, les entrepreneurs qui ne sont même
pas... qui sont écartés du programme présentement, les petits entrepreneurs qui
le font à chaque semaine, comme moi, que je croise à toutes les semaines,
malheureusement, ils ne retrouvent rien dans ce plan-là qui leur bénéficie. La
même chose pour moi, même chose pour plusieurs cadres, fonctionnaires qui se
retrouvent complètement écartés parce que le prix, ce n'était pas ça l'enjeu
pour comme tel, c'était toute la question de la fréquence, la question de la
qualité de service, de l'horaire, des vols. Donc, est-ce que vous avez été
consulté par... Est-ce que les entrepreneurs vous ont parlé de ces enjeux-là?
M. Fitzgibbon : C'est
sûr. Mais, encore une fois, durant la pandémie, ce n'était pas le temps de
mettre des programmes en place, là. Là, on a postpandémie, l'activité reprend,
on a mis le programme en place. Selon moi, c'est un bon programme. Si vous avez
des questions sur le programme comme tel, je vous invite à poser vos questions
au ministère des Transports. Maintenant, nous, au ministère de l'Économie,
notre rôle, s'assurer que les joueurs qui veulent participer à ce système-là,
qui ont besoin d'aide, viennent nous voir. Parce que j'ai dit : TREQ, s'il
a un plan d'affaires qui, selon nos évaluations, tient la route en termes de
partage de risques... Puis je n'irai pas dans le détail parce que c'est de
l'information confidentielle. Mais le partage de risques, c'est important.
Parce que j'ai dit tantôt à M. le député de Lafontaine que, quand le
gouvernement est le pourvoyeur majoritaire d'un projet d'entreprise, ça ne
marche pas. Alors, ici n'est pas l'exception. Alors, il faut que le privé
prenne des risques.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Il vous reste 1 min 20 s.
Mme Perry Mélançon : Donc,
on parle d'un plan qui est structurant pour le développement régional, selon
vous?
M. Fitzgibbon : On parle
de quoi, là? Vous référez à quoi?
Mme Perry Mélançon : Le
plan aérien, en transport aérien régional?
M. Fitzgibbon : Allez
voir le ministère des Transports. Moi, je dis que c'est un plan...
Mme Perry Mélançon : Pour
l'économie du Québec, je pense qu'il y a quelque chose là-dedans qui vous
concerne.
M. Fitzgibbon : Bien,
d'offrir des billets à 500 $, moi, je pense que c'est mon programme.
Mme Perry Mélançon : O.K.
Et je vais terminer rapidement pour revenir sur le PACTE. Bon, on sait, la
Vérificatrice générale s'est intéressée à ça et nous a sorti 10 prêts qui
ont été autorisés... en fait, qui étaient refusés d'emblée, puis finalement qui
ont été revus selon des critères qui semblent encore un peu nébuleux. Est-ce
qu'il y a d'autres entreprises qui ont eu ces prêts-là que les
10 analysées par la Vérificatrice générale?
M. Fitzgibbon : J'aimerais
corriger ce que vous avez dit, qui est faux. Des prêts qui ont été refusés et
qui ont été approuvés après, c'est faux. Tous les prêts qui ont été faits, tous
sans exception...
Mme Perry Mélançon : Donc,
les critères du PACTE initiaux...
M. Fitzgibbon : Est-ce
que je peux finir la réponse? Je peux-tu finir la réponse?
Mme Perry Mélançon : Bien,
ça avait l'air terminé, votre réponse.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : 12 secondes, là.
M. Fitzgibbon : Combien?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : 12 secondes, 9.
M. Fitzgibbon : J'ai-tu
du temps à moi? Je vais prendre le temps que j'ai. Je peux-tu faire ça.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Vous pouvez le faire, allez-y.
M. Fitzgibbon : O.K.
C'est important. Alors, aucun des prêts n'a été décidé par le bureau du
ministre. Tous les prêts, sans exception.
Mme Perry Mélançon : Ont
passé le test des premiers critères, je veux dire, des critères normaux du
PACTE?
M. Fitzgibbon : Tous ont
été recommandés par Investissement Québec, tous sans exception.
Mme Perry Mélançon : Mais
on parle de 10 ou de plus?
M. Fitzgibbon : Peu
importe. Il y en a eu combien dans le PACTE, de prêts, là? 15 000, disons,
à 1 000, là, tous les 1 000... je dis 1 000, c'est peut-être
1 200, là... 1 562. Tous, sans exception, ont été commandés par
Investissement Québec. Maintenant...
16 h (version non révisée)
M. Fitzgibbon : ...ce que la
VG fait référence, c'est la chose suivante : Il y avait, sur le site web d'Investissement
Québec, un cadre pour donner les balises aux entreprises. Quand les prêts n'étaient
pas dans le cadre parfait, mais étaient dans le cadre normé, parce qu'on a eu
un décret ministériel... quand ils n'étaient pas dans le cadre sur le site
Internet, mais ils étaient dans le cadre normé, ils passaient par le bureau du
ministre. Tous les projets qui sont passés au bureau du ministre, tous les
projets, étaient dans le cadre normé. Il n'y a aucun projet qui n'était pas
normé, parce que si nous avions fait un pacte non normé, il y aurait eu un
décret ministériel. Il n'y a eu aucun décret ministériel qui a été fait. Ça
veut dire que tous les prêts, T-O-U-S, ont été dans le cadre normé.
Une voix : Parfait... C'est...
Parfait, parfait.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Ça
vous va, Monsieur...
M. Fitzgibbon : On parlera...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait.
Alors, nous poursuivons cette fois-ci avec... ou nous... oui, avec le dernier
bloc de l'opposition officielle, avec le député de LaFontaine. Et il vous reste
quatorze minutes 39 secondes.
M. Tanguay : Oui, ça ne sera
pas long, M. le ministre, ça achève. J'ai passé mon enfance à
Saint-Ferréol-les-Neiges. Vous savez de quel dossier je vais vous parler? Qu'en
est-il?
M. Fitzgibbon : Écoutez, c'est
un dossier qui me tient à... je suis un skieur, moi aussi. Je suis un skieur
moi aussi. Et je suis un de ceux qui croient que la plus belle montagne du
Québec, c'est le mont Sainte-Anne. Mes amis de Tremblant ne sont pas d'accord...
M. Tanguay : ...plusieurs
amis au Québec.
M. Fitzgibbon : Hein?
M. Tanguay : Vous venez de
vous faire plusieurs amis, là.
M. Fitzgibbon : Non, mais c'est...
Je le crois. Alors, évidemment, c'est un projet... c'est un dossier qui est
très, très médiatisé et très... non, non, très émotif, je devrais dire. Je
partage l'opinion des gens qui disent que cette montagne-là mérite d'avoir des
investissements qu'elle n'a pas eus. Clairement, chalet enneigement, les
pistes, les remontées mécaniques, il y a beaucoup d'argent, j'ai le chiffre,
là, puis... pas de nature publique, il y a un montant d'argent important à
mettre.
La question, c'est comment on va faire ça?
Alors, le propriétaire du Mont-Sainte-Anne l'a acheté, le Mont-Sainte-Anne,
puis le contrat, je soumets, j'admets, c'était un contrat qui n'a pas été bien
attaché. Vous êtes un avocat. Alors, aujourd'hui, on a un propriétaire qui
respecte ses engagements. Donc, comme gouvernement, on a deux choix, on va
exproprier quelqu'un ou on va travailler avec lui, avec eux, pour pouvoir
réinvestir. Moi, je ne suis pas un expropriateur. Moi, ma job, c'est de
développer l'économie du Québec, et pour développer l'économie du Québec, il
faut avoir des gens qui viennent investir ici qui sont contents d'investir.
Alors, moi, la... on m'a donné le mandat, avec la personne qui est à ma gauche,
de regarder qu'est-ce qu'on pourrait faire pour travailler avec les
propriétaires de la montagne pour réinvestir. Et on est en processus, j'ai été
public sur ça parce que les Amis de la montagne sont venus me voir, beaucoup de
gens sont venus me voir, et je corrobore tout ce qui est dit, je corrobore tout
ce qui a été dit, parce que je pense, cette montagne-là a besoin d'investissements.
M. Tanguay : Votre
philosophie, vous venez de l'affirmer de façon très, très ferme, n'est pas d'exproprier.
Est-ce à dire, donc, cette option-là, pour vous, n'est pas valable?
M. Fitzgibbon : Pour moi,
comme ministre de l'Économie.
M. Tanguay : Donc, qu'elle ne
sera pas mise en application, parce que, s'il fallait le faire, il y a un
processus législatif qui va terminer le 10 juin.
M. Fitzgibbon : ...peut-être
que le gouvernement décidera. Moi, je ne suis pas le gouvernement. Moi, je suis
le ministère de l'Économie, là.
M. Tanguay : Mais votre
opinion, vous, personnelle, c'est que ce n'est pas la voie.
M. Fitzgibbon : Absolument
pas.
M. Tanguay : À emprunter,
O.K. Les discussions ont lieu depuis combien de mois avec vous, entre vous
et... Parce que vous êtes le pilote du dossier, là, vous et le monsieur à votre
gauche.
M. Fitzgibbon : Avec mon
collègue, ici, on est deux sur le dossier. Oui, ça fait quelques mois, là. Ça
va faire, quoi? Deux, trois...
M. Tanguay : Comme ça avance,
là?
M. Fitzgibbon : Depuis
février.
M. Tanguay : Comment ça
avance?
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, les transactions, tu sais, vous en avez fait, vous aussi, dans votre
carrière... Comment je pourrais dire, la personne qui détient la montagne est
en accord avec le sous investissement... on est... on investit à deux, là. Ils
sont d'accord, il faudrait mettre de l'argent. Vous savez comme moi,
probablement... là, je ne sais pas comment proche vous êtes des montagnes de
ski. Moi, je n'étais pas proche de ça dans ma carrière avant, ce n'est pas le
plus bel investissement, on ne fait pas beaucoup d'argent avec des montagnes de
ski, là. Ça fait qu'il faut comprendre que... Puis on regarde l'histoire. Votre
gouvernement avait été, à juste titre, pour supporter des projets, on parle
de... on parle d'Orford... puis allez voir vos notes, là, puis... à juste
titre, le gouvernement doit...
M. Fitzgibbon : ...impliqué
dans ces projets-là parce qu'économiquement ça n'avait pas de sens... ce n'est
pas que ça n'avait pas de sens, mais ce n'est pas économiquement intéressant.
Donc, c'est sûr qu'il y a un niveau d'intervention du gouvernement qui est
assez important, alors il faut décider, nous, comme gouvernement, quel rôle on
est prêts à jouer là-dedans, parce qu'ultimement je pense qu'on est tous sur la
même... à la même place, on aimerait voir des investissements au mont
Sainte-Anne.
M. Tanguay : Pour la
prochaine saison?
M. Fitzgibbon : En fait,
j'aimerais ça faire ça, on en parlait justement tantôt, là, au lunch, là, dans
les prochains mois, oui, j'aimerais ça.
M. Tanguay : O.K.
M. Fitzgibbon : C'est un
projet que je considère une priorité.
M. Tanguay : Que vous
considériez?
M. Fitzgibbon : Une
priorité.
M. Tanguay : Une
priorité, O.K. On est, quoi, on est jeudi, ça fait déjà deux jours, on a eu une
passe d'armes en... qui l'eut cru, à la période de questions par rapport aux
faillites au Québec. On en a parlé un peu tantôt, mais je n'ai pas sauté
là-dessus parce qu'on était sur une autre discussion. Et vous aviez cité,
durant la période de questions, mais je veux juste fermer une parenthèse, vous
aviez cité le Bureau du surintendant des institutions financières, c'est
réellement le Bureau du surintendant des faillites que vous vouliez citer, hein,
c'est ça?
M. Fitzgibbon : Non,
c'est le Bureau du secrétaire des institutions financières, le BSIF, l'OSFI,
qu'on appelle en français.
M. Tanguay : Ah, O.K. Et
lui, en quoi il a les statistiques plus précises que le Bureau du surintendant
des faillites? Parce qu'ils n'ont pas le même mandat.
• (16 h 10) •
M. Fitzgibbon : Je ne
sais pas, je n'ai pas la réponse à votre question.
M. Tanguay : Bien,
pourriez-vous nous communiquer...
M. Fitzgibbon : Oui,
bien, je vais vous donner les chiffres, à part de ça, parce que, ce que vous
avez dit...
M. Tanguay : Mais je
pense que c'est une erreur. Mais si vous pourriez, du Bureau du surintendant
des institutions financières, nous envoyer le document duquel vous tiriez vos
statistiques sur les deux dernières années, parce que je pense que ce n'est pas
son mandat. Puis j'essayais de voir où est-ce que vous alliez chercher ça,
parce qu'on ne s'entendait pas sur les statistiques, puis, si vous en avez du
surintendant des institutions financières, qui a pour mandat de veiller aux
institutions financières, compagnies d'assurances et ainsi de suite... Et je
vous réfère, moi, à ce à quoi... puis j'aimerais vous entendre là-dessus, ce
n'est pas pour dire : Ah! j'avais raison puis... Février 2022, Bureau du
surintendant des faillites, un document, Statistiques sur l'insolvabilité au
Canada, en page 3. Mon point, là, vous l'avez dit tantôt, Québec, pour le
28 février 2022, 1 588 faillites. En termes absolus, on est sur
la même planète de ce qui se faisait avant, mais au niveau d'une tendance que
l'on croit peut-être poindre à la lumière de tout ce qu'on a discuté, on peut
voir que l'Ontario, il y a une réduction durant la période d'une année de
février à février 20 à... c'est-à-dire 21 à 22, une réduction de 6.9 %,
puis au Québec, il y a une hausse de 10 %. Comment vous voyez cette
tendance-là?
M. Fitzgibbon : Premièrement,
mes chiffres sont premièrement différents des vôtres, je vais vous les donner,
là. Mes chiffres à moi, c'est qu'on avait à peu près... on avait 2 126
fermetures, faillites, propositions combinées en 2019, 1 599 en 2020,
1 530 en 2021, et on a 282 en 2022 pour deux mois, janvier et février. On
n'a pas les chiffres de mars et avril. Donc, quand on fait l'annualisation de
ça, bien, on a une moyenne de 1 500 à 1 550 par rapport à 2 100,
ça fait que, grosso modo, 2 000 à 1 500, 25 % de diminution,
25 %, 30 %.
M. Tanguay : O.K.
J'avais déposé, de toute façon, suite à la période de questions, le document,
là, du surintendant des faillites, vous pourrez le constater, mais, lui, c'est
très clair, là, c'est une hausse du Québec, dans la dernière année, de
10 %, puis en Ontario, une baisse de 6,9 %. Je comprends qu'on ne
s'entend pas sur les chiffres, mais on va se passer nos choses puis on aura
peut-être l'occasion de s'en reparler parce que... sur cette... Donc, vous,
dans la mesure où vous dites que je n'ai pas les bons chiffres, vous niez cette
tendance-là, donc vous n'allez pas la commenter, c'est ça? Ou... Parce que
c'est assez clair pour moi, là, dans ce document-là, que je vous brandis, là.
M. Fitzgibbon : Bien,
écoutez, les chiffres sont tellement bas par rapport à ce qu'il y avait à
2019-2018. Le principe, là, ce n'est pas... le principe, c'est post et
prépandémie, c'est ça qui est important. Prépandémie, les chiffres que j'ai, le
niveau de faillites et de LACC par rapport, postpandémie, donc depuis le mois
de mars 2020 à mars 2022, les chiffres que... février 2022, il y a une baisse
au Québec de 25 % à 30 %. Alors, pour moi, ça, c'est l'indication que
les programmes fonctionnent. Si la baisse s'avérait être 18 % au lieu de
25 % parce qu'on a les mauvais chiffres, on va voir, O.K., on fera
l'erreur, on aura 18 %, mais moi, moi, je persiste à dire que les
programmes qu'on a mis en place ont fonctionné.
M. Tanguay : O.K. En
tout respect, puis je pense que j'ai les bons chiffres, là, puis on pourra
vous... on pourra se... puis j'ai bien hâte, surtout que vous me dites que
votre source, c'est les institutions financières, le surintendant, c'est comme
pas l'arbitre, ce n'est comme pas son mandat, de gérer ça. J'avais d'ailleurs
sorti... Vous m'avez forcé, hier soir bien tard, à aller voir c'est qui, cette
affaire-là, qu'est-ce qu'il mange en hiver : institutions financières,
régimes de retraite fédéraux, bureau... en tout cas, c'est... En tout respect,
je pense qu'on devra s'ajuster là-dessus.
Autre chose qui nous a...
M. Tanguay : ...faites
poursuivre la... Ah! il n'a pas les bons chiffres. C'est la deuxième
statistique, baromètre des affaires, 31 mars 2022. Indice de confiance.
Trois mois, douze mois, FCEI. Mon point, c'est que... parce que j'avais une
citation du premier ministre qui disait, il y a un an : Au niveau de
l'indice de confiance, on est les meilleurs au Québec. Je pense que le Québec
était à 10 %, puis le reste du Canada était à 17 %. Là... Mais
c'était une autre façon de calculer. L'indice à long terme, Québec est
huitième. Alors, je vous invite, là aussi, je ne veux pas faire un gros débat
là-dessus, surtout qu'il me reste à peine cinq minutes, mais baromètre des
affaires, l'indice de confiance sur douze mois, Québec est huitième. Puis on
n'est pas à des points de pourcentage minimes, là. En Ontario, c'est plus de
67 %. Puis Québec, c'est 57 %, le long terme étant douze mois. Selon
moi, c'est pas mal du court terme, là, le 12 mois, mais ça, on... Je
voulais juste faire le pont, le lien avec la suite des choses. Il est de
coutume, à la fin des crédits, d'y aller en rafale. Alors, je vais vous poser
des questions en rafale. J'en ai quatre, puis je pense, Mme la Présidente, que
j'aurai le temps...
La Présidente (Mme IsaBelle) : 4
min 30 s.
M. Tanguay : Alors, 4 min 30
s pour changer le monde. J'aimerais vous référer, Renseignements généraux,
question 44. Pas besoin d'y aller, je vais vous le dire : firme de
sondage SOM, contrat de gré à gré 95 000 $ pour, et je cite, des sondages
pour des besoins sporadiques. Qu'est-ce c'est ça?
M. Fitzgibbon : ...
M. Tanguay : Vous allez nous
communiquer le...
M. Fitzgibbon : ...le
sous-ministre répondre.
M. Tanguay : Oui, s'il est
rapide.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Consentement?
Oui. Parfait, allez-y. Présentez-vous quand même rapidement.
M. Bahan (David) : David
Bahan, sous-ministre au ministère de l'Économie, Innovation. C'est qu'on fait
des sondages auprès des entreprises qui utilisent les programmes pour s'assurer
de l'efficacité. Donc, pour certains programmes dans l'année, on a besoin de
faire des sondages, faire les évaluations de programmes.
M. Tanguay : Est-ce que, pour
l'exercice financier, il y a trois ans... Donc avant pandémie, est-ce que vous
l'aviez, ce poste budgétaire là?
M. Bahan (David) : Oui, à
chaque année, on fait ça.
M. Tanguay : O.K. Avec la
même somme, 95 000 $?
M. Bahan (David) : Ah! ça
peut changer, ça peut évoluer. C'est qu'on est obligés, par le Conseil du
trésor, de faire un plan d'évaluation de programmes, puis on a besoin de faire
affaire avec des firmes externes.
M. Tanguay : Question :
Est-ce possible, M. le ministre, d'avoir l'engagement d'avoir le fruit de ces
sondages-là? Autrement dit, le sujet, les questions qui ont été posées, les
résultats des sondages, sur ce 95 000 $
là. Est-ce qu'on pourrait avoir la ventilation quant à l'utilisation du
95 000 $? Quelles questions ont été posées, quels résultats des sondages?
On peut-u y avoir accès, nous autres aussi?
M. Bahan (David) : Oui, c'est
déjà public, c'est déjà public, c'est sur SEAO. Quand on fait un contrat, c'est
publié, ça fait qu'on peut vous faire la compilation, là.
M. Tanguay : Pouvez-vous nous
l'envoyer, au secrétariat, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...au
secrétariat, ici. Parfait.
M. Tanguay : Oui. Parfait.
Autre petite question en rafale. Question, renseignements généraux, question
16 : Le 5 juillet 2021, 25 000 $, travaux de réfection de la
suite du cabinet à Montréal. C'est quoi ça, la suite du cabinet à Montréal?
M. Fitzgibbon : Ma
toilette...
M. Tanguay : Ce n'est pas les
toilettes de Pauline Marois, 1999, là. Les toilettes silencieuses.
M. Fitzgibbon : ...mon
bureau.
M. Tanguay : Pardon?
M. Fitzgibbon : Tapis et
peinture de mon bureau.
M. Tanguay : Ah! tapis et
peinture de votre bureau, 25 000 $.
M. Fitzgibbon : Tout le
bureau.
M. Tanguay : Ah! O.K., pas
juste votre bureau.
M. Fitzgibbon : Non, non, il
est trop petit, mon bureau.
M. Tanguay : O.K. Tapis et
peinture. Est-ce qu'il est possible d'avoir le détail de ça, des factures du...
M. Fitzgibbon : ...vous
pourriez voir mon bureau.
M. Tanguay : Pardon?
M. Fitzgibbon : …dans le
bureau.
M. Tanguay : Mais là les
travaux, est-ce qu'ils sont finis?
M. Fitzgibbon : Je pense que
oui, c'est rare que je vais là.
M. Tanguay : Ah! oui, vous
faites du télétravail?
M. Fitzgibbon : Je suis les
règles de la Santé publique.
M. Tanguay : Mais pourquoi
avoir changé le tapis... si vous faites du télétravail?
M. Fitzgibbon : D'autres vont
me remplacer un jour.
M. Tanguay : Ah! Vous faites
par charité chrétienne pour les autres.
M. Fitzgibbon : C'est ma
nature.
M. Tanguay : Bien oui, c'est
ça, vous êtes trop généreux. Mais si on peut avoir la ventilation du 25 727 $, comme engagement?
M. Bahan (David) : On va voir
ce qu'on peut vous donner, là.
M. Tanguay : O.K. Également,
j'aimerais savoir, ça m'a interloqué un peu. Question 23, puis peut-être
vous allez répondre à mes questions, là, quand on parle, liste abonnements aux
journaux que vous avez, une revue, Global Trade Annales... enterprise, IAS
Market Canada ULC. C'est un abonnement qui coûte annuellement 54 000 $.
Est-ce qu'il est à Investissement Québec, l'abonnement, ou il est au cabinet du
ministre?
M. Bahan (David) : C'est au
ministère.
M. Tanguay : Au Ministère,
c'est le ministère qu'il l'a. Est-ce que c'est la même chose pour
29 500 $, le Trade Data Monitor?
M. Bahan (David) : Bien,
toute la liste que vous avez, c'est le ministère.
M. Tanguay : O.K. Bien, parce
qu'il faut le préciser, c'est pour ça qu'on pose la question, parce que ça
inclut le cabinet.
M. Bahan (David) : Ah!
bien...
M. Tanguay : Parce que
l'information... Je vous explique pourquoi je pose la question. Vous avez l'air
interloqué. C'est parce que la question à laquelle vous avez répondu incluait
tout Investissement Québec, le ministère, le cabinet...
M. Tanguay : ...du ministre.
Là, le tapis, on vient d'apprendre que c'est dans le bureau du cabinet du
ministre, mais vous me dites que l'abonnement, il n'est pas au-dessus du tapis
du ministre. C'est ça que vous me dites?
M. Bahan (David) : Pour
Investissement Québec, ils ont leurs propres questions avec l'information.
Donc, ici, c'est pour le ministère, globalement, là, puis c'est clair que
c'est...
M. Tanguay : Mais ce n'est
pas pour le cabinet du ministre.
M. Bahan (David) : Ce n'est
pas pour le cabinet.
M. Tanguay : O.K.. C'était
ça, ma question. Parfait, Mme la Présidente, ça complète pour l'instant. On
aura d'autres occasions de croiser le ministre et de parler des philosophies
économiques qui ont certaines divergences. Mais c'était quand même intéressant.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Un bel échange, effectivement. Nous poursuivons, et ça sera le dernier bloc
avec la partie gouvernementale, avec le député d'Orford. Il vous reste à peu
près 9 minutes.
M. Bélanger : 9 minutes.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Max,
max, max.
M. Bélanger : Bon, bien, j'ai
deux questions, en 9 minutes. Filière batteries, ça va être quoi, notre note
«edge» ou ça va être quoi... Où allons-nous être forts? Puis là je prends toute
la chaîne d'approvisionnement, là, de la mine jusqu'à l'installation et la
ligne de montage.
• (18 h 20) •
M. Fitzgibbon : Bien, c'est
clair que c'est une chaîne qui est très longue. Et nous, on a toujours
favorisé, avec l'équipe du ministère et l'équipe d'Investissement Québec, que
je préférais qu'on va avoir des maillons solides que d'avoir tous les maillons
puis d'en avoir un faible.
Et deuxièmement je pense qu'un des enjeux
qu'on a, au Québec, depuis des générations, c'est qu'on n'a pas été bien, bien
bons pour prendre nos minerais et les convertir. Donc, on a une chance, je
pense, unique de prendre ces minerais-là, on parle évidemment du lithium, du
graphite et du nickel, le cobalt vient d'Afrique, principalement. Il y a une
chance de bâtir la conversion de ce minerai-là le plus loin possible.
Alors, ce qu'on a annoncé, avec Nemaska,
c'est de faire de l'hydroxyde de lithium. On va pouvoir faire du carbonate,
possiblement, avec North American Lithium et Sayona. Dans le cas du graphite,
on va faire du graphite sphérique enrobé à Bécancour. Donc, on est rendu la
deuxième transformation. Le fait que nous ayons ça, comme plan de développement,
a fait en sorte que l'étape suivante, qui est de faire la cathode et l'anode...
on a attiré des joueurs. Donc, on a eu BASF, qui se dit : O.K., j'ai mon
lithium hydroxyde, j'ai du sulfate de nickel, qu'on n'a pas annoncé encore,
mais... lequel on travaille. Donc, nous, on est prêt à venir se joindre à cette
chaîne et créer le maillon pour produire les cathodes. Nouveau-Monde Graphite
avait des projets de soluce à Granby, est capable de produire des matériaux qui
vont faire les anodes. Donc, on a anode, cathode. Et ça, ça représente à peu
près le deux tiers de la valeur d'une cellule.
Donc, je pense qu'aujourd'hui il faut
exécuter, maintenant... Je pense qu'aujourd'hui, quand on va avoir fini la
production ou la construction, je devrais dire, des usines en question, je
pense qu'on pourra dire avec une très grande confiance que nous sommes les
producteurs... En fait, on est les premiers producteurs de capteurs qui va
exister en Amérique du Nord. Il va y en avoir d'autres. Alors, je pense qu'on est
rendu qu'on peut prétendre être des champions dans ça.
L'étape suivante, c'est les cellules de
demain. Alors, évidemment, on aimerait aussi avoir un cellulier. C'est de
nature publique, on parle à North Volt, North Voltm Strong Volt, Bridges Volt,
tout ce qui est Volt. Et, pour l'instant, on n'a pas encore signé de cellulier.
Et une des raisons, c'est que les celluliers, règle générale, veulent être près
des producteurs de voitures. On a vu, en Ontario, un gros projet qui a été
annoncé, qui va être adjacent à l'usine de production de voitures. Donc,
techniquement, les producteurs de voitures se disent : Je veux mon
cellulier près de l'assemblage. Mais les celluliers ont accepté que de prendre
des cathodes, des anodes de Bécancour, les envoyer en Ontario ou les envoyer
aux États-Unis, à Détroit ou en Georgie, où ils font des voitures, là aussi, ça
marche.
Donc, je pense qu'on est capable de dire,
aujourd'hui, qu'on est rendu là. J'aimerais penser qu'on est capable d'avoir un
cellulier, un moment donné, pour au moins approvisionner les cellules de notre
industrie québécoise. Et, au Québec... moi, j'ai concédé que nous ne serions
pas des producteurs de voitures. Certains m'ont dit que j'étais défaitiste,
mais je veux être réaliste. Donc, oublions les voitures. Autobus électriques
scolaires, autobus urbains, ambulances, trains, tout ce qui est électrique,
commercial, je pense qu'il y a un bassin intéressant là-dedans. On a annoncé
Prévost Car, Lion, évidemment, et Lion a même annoncé une usine d'assemblage de
cellules. Parce qu'un coup que tu as la cathode, anode, tu fais une cellule,
puis la cellule, bien, c'est comme une cellule, alors il faut qu'elle soit
assemblée. Alors, le bout de cellule, je...
M. Fitzgibbon : ...j'espère
être capable, d'ici un an ou deux, de pouvoir trouver une cellulier qui va
produire des cellules pour le marché commercial québécois, peut-être même comme
back up en Ontario ou comme back up... Quand je parlais à GM, je dis :
Pourquoi pas avoir un cellulier au Québec qui va vous approvisionner, même en
Ontario, comme back up? Parce qu'à un moment donné, on ne veut pas avoir une
dépendance. Pourquoi Elon Musk, avec Tesla, veut faire ses propres cellules?
Parce qu'il est dépendant de Panasonic. Puis quand on visite... Moi, j'ai visité
l'usine de «battery pack» de Tesla , à Reno au Nevada, puis c'est particulier.
Il y a cinq terrains de football. Ils font les cellules Panasonic. Il y a un
petit trou, ils rentrent la cellule. Ils pognent la cellule, ils font le
«battery pack». Donc, Tesla est dépendant de Panasonic. Là, on voit toute la
chaîne se... Puis les producteurs assembleurs de voitures n'aiment pas avoir,
géopolitiquement, une dépendance aux Asiatiques, n'aiment pas avoir une
dépendance à un fabricant. Donc, aujourd'hui, pour les cellules, c'est plus
difficile pour nous autres. Mais on est capables de se rendre à ce que je
considère très important, les cathodes et anodes, et je pense qu'on va se
rendre aux cellules, mais il va falloir peut-être être patients un petit peu.
M. Bélanger : Il reste
combien de temps?
La Présidente (Mme IsaBelle) : 4
min 50 s.
M. Bélanger : Donc, quatre
minutes. Ma dernière question, vous n'êtes pas obligé de répondre, c'est
peut-être le ministre de l'Énergie, mais au Québec, je crois, puis ça, c'est
personnel, que l'énergie, l'énergie hydroélectrique, l'énergie renouvelable va
être un levier incroyable pour notre croissance économique dans les prochaines
années. Puis on fait de l'aluminium qui est vert. La production mondiale et
très grise, de l'aluminium, mais au Québec, elle est verte. Le data qui va
croître dans le monde, 90 % du data, il est gris puis il est en Virginie.
Puis il y a beaucoup d'autres filières, puis on exporte l'électricité vers New
York, bon, il y avait le Maine. Je me pose la question : c'est-u plus
stratégique de... ça ne serait pas plus stratégique de ne pas l'exporter, mais
de la transformer ici en aluminium vert, d'avoir du stockage de data plus vert?
Parce que ça va quand même plus vite le data à se promener que les... en tout
cas, coûte moins cher, je pense, de se promener de data. Puis il y a d'autres
filières : transformer des entreprises, transformer des entreprises avec
de l'énergie... Donc, il y a diverses filières. Puis ça, ça veut dire :
Est-ce qu'il faut faire plus de barrages? Est-ce qu'il faut... Mais, comme je
vous dis, M. le ministre, vous n'êtes pas obligé de répondre, là, parce que ce
n'est pas une question piège, là, mais c'est une question...
M. Fitzgibbon : Bien, ce
matin, on me posait la question. J'étais monsieur Arcand. Puis la bonne
nouvelle, c'est qu'aujourd'hui... jusqu'à voilà peut-être quelques années,
Hydro-Québec avait des surplus. Hydro-Québec gérait pas mal en isolation
comment allouer l'offre d'hydroélectricité dans les entreprises, parce qu'il y
en avait en masse. Ça fait qu'il... les tarifs, puis, nous, au ministère de
l'Économie, on était bien contents, on avait de l'électricité, on continuait.
Aujourd'hui, on n'est plus là. Aujourd'hui, on est dans une situation où, à
cause de la demande accrue de notre électricité renouvelable à bas coût, on l'a
vu avec le Massachusetts puis New York, New York a été confirmé, la demande est
exponentielle, à un point qu'aujourd'hui, si on met la demande de tous les
projets qu'on reçoit au gouvernement, qui rentrent au ministère de l'Énergie ou
qui rentrent chez nous ou chez Hydro-Québec, et on se parle les trois
ensembles, la demande excède de beaucoup notre capacité de produire.
Conséquemment, il faut déterminer un
filtre pour choisir les projets qu'on va vouloir supporter, arriver avec un
nombre des mégawatts, voir Hydro-Québec, dire : Voici nos besoins. Voici
ce que vous avez comme offre. Il en manque. Qu'est-ce qu'on fait? On... les
turbines. Mme Brochu a été très claire sur ça.
M. Bélanger : ...
M. Fitzgibbon : Même au
niveau de l'offre, les mégawatts additionnels, on... les turbines, parce que
les turbines sont vieilles, elles datent de l'époque de Monsieur Bourassa, donc
on... les turbines, on fait de l'éolien, peut- être du solaire si le prix
baisse. Alors, l'offre va pouvoir augmenter. Est-ce qu'elle va être suffisante
pour les projets? L'autre bord de l'équation, le gouvernement a largement
défini, qui inclut le bureau du Premier ministre, qui inclut le ministère de
l'Environnement... le ministère de l'Énergie, je m'excuse, et le MEI, on a une
boîte puis on va dire c'est quoi, les retombées. Puis là, on va regarder ce qui
va rester en bas et on va devoir faire des choix. Puis il y a peut-être des
industries qu'on va dire : Nous ne participerons pas à votre expansion,
parce qu'on a un meilleur projet? C'est très difficile. Là, on n'est pas rendus
là, là, mais on commence à bâtir. Le sous-ministre ici, M. Bahan et son équipe,
M. Gignac, travaillent sur ça, là, comment est-ce qu'on va faire ce filtre-là.
Et là il y a deux choix : ou on va dire non à des projets ou on va
dire : L'offre, il faut l'augmenter, la pimper de façon substantielle. Et
là il y a d'autres enjeux. Comment faire ça?
M. Bélanger : C'est
passionnant. Merci de votre transparence.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci.
Effectivement...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : ...Alors, le temps alloué à l'étude du volet
Économie des crédits budgétaires du portefeuille Économie et innovation étant
presque écoulé, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix des crédits.
Le programme 1 intitulé Direction et administration est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix : Sur division.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Adopté sur division. Parfait. En terminant, je dépose les réponses aux
demandes de renseignements de l'opposition.
Alors, je vous remercie, M. le Ministre.
Merci à vous tous et toutes pour les échanges entre cordiaux et très
enrichissants.
Compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux au mardi 3 mai où elle entreprendra l'étude du volet
Travail des crédits budgétaires et portefeuilles Travail, Économie et
Solidarité sociale. C'est Travail et Emploi, je me suis trompé. Merci. Bonne fin
de semaine à tous.
(Fin de la séance à 16 h 29)