Journal des débats (Hansard) of the Committee on Labour and the Economy
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
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Tuesday, September 21, 2021
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Vol. 45 N° 120
Clause-by-clause consideration of Bill 59, An Act to modernize the occupational health and safety regime
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures quarante-sept minutes)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, bonjour. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant
le régime de santé et de sécurité du travail.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. Mme Boutin (Jean-Talon) est remplacée par M. Bachand
(Richmond); M. Jacques (Mégantic) par M. Caron (Portneuf); Mme Richard
(Duplessis) est remplacée par M. Gaudreault (Jonquière).
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Je comprends que, pour toutes les mises aux voix lors de cette
séance-ci, la séance de la journée, vous voulez toujours procéder par appel
nominal. C'est bien ça? Parfait. Merci.
Ce matin, nous poursuivons avec le sujet 6,
autres dispositions, obligations de l'employeur. Lors de l'ajournement de nos
travaux, la semaine passée, la commission étudiait un amendement qui vise à
ajouter le nouvel article 143.1 au projet de loi, proposé par le ministre.
Alors, est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cet amendement? Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, tout le monde. Bon début de semaine. Semaine qui, à moins
de surprises, à moins de mauvaises surprises, peut-être, verrait la conclusion
de cette fastidieuse étude détaillée. Alors, on verra bien comment ça se passe
aujourd'hui, demain et peut-être jeudi.
Avant de procéder, Mme la Présidente,
j'ai...
M. Leduc : …bonjour, tout le
monde, bon début de semaine. Semaine qui, à moins de surprise, à moins de
mauvaise surprise, peut-être, verrait la conclusion de cette fastidieuse étude
détaillée. Alors, on verra bien comment ça se passe aujourd'hui, demain et
peut-être jeudi.
Avant de procéder, Mme la Présidente,
j'aimerais avoir une discussion avec le ministre à propos des agences, donc je
proposerais une suspension. À moins que quelqu'un d'autre veuille intervenir…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, de parler plus fort, parce qu'on va a
difficilement entendu ici.
M. Leduc : Ah bon. Alors, je
vais parler plus fort. J'allais dire, Mme la Présidente, qu'à moins que
quelqu'un d'autre avait quelque chose à dire, moi, je demanderais une
suspension parce que j'aurais besoin de parler au ministre à propos de cet
article.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cet amendement qui
introduit le nouvel article 143.1? Il n'y aurait pas d'autre intervention?
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 49)
10 h (version non révisée)
(Reprise à 10 h 22)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, il y a eu un long échange entre le ministre et le député
d'Hochelaga-Maisonneuve. Qui veut donc intervenir? Alors, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Donc, toute la thématique des agences, c'est très complexe, c'est à
plusieurs niveaux. Il y a la loi, il y a la jurisprudence, l'interprétation, la
perception de ce qui écrit. C'est une demande que j'avais formulée au ministre,
là, au tout début des travaux, avant même qu'on soit en étude détaillée ici. Il
fallait qu'on fasse de quoi sur les agences. Je pense que le ministre m'a
entendu, mais je ne sais pas si la proposition qui est sur la table est la
bonne. En fait, j'en doute. Je crains même des effets pervers. Je ne remets en
aucune... d'aucune manière, en cause, ses intentions, au ministre. Je crains
les effets pervers potentiels de son interprétation... pas de son interprétation,
mais de sa proposition.
Il faut analyser la proposition du ministre,
là, à 51.1.1, en lien avec ce qui est déjà dans la loi, à savoir le 51.1, qui
dit la chose suivante : «La personne qui, sans être un employeur, utilise
les services d'un travailleur aux fins de son établissement, doit respecter les
obligations imposées à un employeur par la présente loi.» On avait l'intention,
peut-être, d'aller jouer là-dedans, ou, du moins, on avait, comme premier plan,
d'aller jouer là-dedans, mais cet article-là de la loi, de la LSST, n'est pas rouvert
par un amendement du ministre.
On aurait voulu préciser des mots
potentiellement... peut-être dire que, sans être un employeur, sans être son
employeur, il doit plutôt dire : Il doit respecter les obligations, il
doit respecter toutes les obligations. Parce qu'il y a toute une jurisprudence,
là, qu'on résume souvent à l'arrêt Sobeys, qui vient préciser une méthodologie,
un test que les tribunaux peuvent utiliser pour essayer de déterminer qui est
le véritable employeur. On appelle ça souvent le test de la gestion effective.
Qui, là, dans le réel, est l'employeur d'une personne, d'un travailleur. Et
c'est donc de cette manière-là qu'on donne ce rôle-là, avec toutes les
obligations qui en découlent, dans l'ensemble du droit du travail...
M. Leduc : …est-ce que les
tribunaux peuvent utiliser pour essayer de déterminer qui est le véritable
employeur. On appelle ça souvent le test de la gestion effective. Qui, là, dans
le réel, est l'employeur d'une personne, d'un travailleur, et c'est donc de
cette manière-là qu'on donne ce rôle-là avec toutes les obligations qui en
découlent dans l'ensemble du droit du travail. Sauf qu'en matière de
prévention, en matière de santé, sécurité du travail, on n'a pas nécessairement
avantage à vouloir trancher tout le temps. La prévention, par définition, plus
on en a, mieux c'est. Alors, plus il y a de personnes qui sont responsables de
la prévention de votre santé, de votre sécurité, mieux c'est aussi. Alors,
l'idée de vouloir trancher à tout prix, l'employeur, et de délester en bonne
partie l'autre partie de ses responsabilités n'était pas une situation avec
laquelle on était confortables. C'est ça qu'on veut changer.
L'article 51.1 de la loi actuelle n'a
pas, à mon avis, permis de faire en sorte que la prévention se fasse bien dans
un scénario où il y a une agence de location de personnel qui est présente.
Malheureusement, trop souvent, avec ce… là, on peut en arriver à la conclusion
que c'est l'agence qui est responsable de la gestion effective. Et au final, toujours
dans un scénario de prévention, c'est une drôle d'idée, parce que malgré que
l'agence puisse être responsable de la paye, puisse être responsable des outils
de travail, de fournir de l'équipement de protection, au final, on est toujours
dans la bâtisse de l'employeur client. Hein, ça se fait toujours chez lui, là,
sinon on se demande ce que l'agence fait dans la vie. Alors, c'est dans ce
scénario-là, c'est dans cette perspective-là que nous, on aurait souhaité
préciser 51.1. Puis dans les échanges qu'on a eus à micro fermé, puis là, on
peut les avoir à micro ouvert, il y a peut-être… peut-être que c'est déjà ça
que veut dire, ou du moins que le ministre considère que veut dire 51.1, à
savoir qu'il peut y avoir des scénarios où est-ce que l'entreprise cliente ainsi
que l'entreprise d'agence se retrouvent conjointement responsables et ne visent
pas, donc, à contourner ces responsabilités et à plutôt additionner les
responsabilités. On pourra peut-être commencer donc à préciser ce que M. le
ministre entend par la lecture actuelle du 51.1.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le ministre.
M. Boulet : Oui. Merci. Oui,
écoutez, on a eu une intéressante discussion, puis effectivement, 51 est clair,
c'est l'employeur qui a des obligations, pas à l'égard de son travailleur, mais
du travailleur, puis des obligations qui sont très, très bien définies dans les
15 paragraphes de 51. Mais il doit d'abord et avant tout prendre les moyens
nécessaires pour assurer la santé, sécurité, intégrité physique de ses travailleurs,
et maintenant psychique. Et 51.1 est là pour celui qui, sans être l'employeur,
la personne qui utilise, sans être un employeur, les services d'un travailleur
aux fins de son établissement…
M. Boulet : …travailleur est maintenant
psychique.
Et 51.1 est là pour celui qui, sans être
l'employeur… la personne qui utilise, sans être un employeur, les services d'un
travailleur aux fins de son établissement. Et donc ce que ça visait,
initialement, puis une des fins visées, ce qu'on m'expliquait, tout à l'heure…
quand ça a été adopté, cet article-là, en 2009, si je me souviens bien, c'est
qu'il y avait aussi, puis il y a encore ça, aujourd'hui, des entreprises
clientes qui ne sont pas des employeurs, qui n'ont pas d'employé, qui n'ont pas
de salarié et qui donnent à des agences externes… et ces agences-là peuvent
être des personnes qui, sans être un employeur, utilisent, aux fins de leurs établissements…
Donc, ça peut être le cas de cette personne-là. Donc, l'entreprise cliente,
qu'elle ait ou non… qu'elle soit ou non un employeur, elle est couverte soit
par 51 ou soit, l'agence, par 51.1. Donc, il y a une obligation de respecter,
il y a un devoir, en fait, de respecter les obligations à l'égard du
travailleur.
M. Leduc : Ce qui peut parfois
être inquiétant, puis on l'a connu dans différents scénarios, là, on l'a connu
dans différentes jurisprudences, on l'a connu en partie avec le désastre dans
les CHSLD, en particulier le CHSLD Herron, c'est ce flou-là, c'est la
déresponsabilisation. C'est ce qu'on appelle l'externalisation des risques. Une
entreprise peut vouloir faire, envers un service d'agence… Occupe-toi de tout
ça, ça t'appartient. Et là, l'intervention du ministre, donc, peut-être, pour
atterrir sur ce qui nous était proposé à 51.1.1, nous inquiète parce que… puis
encore une fois, je ne vise pas l'intention du ministre, je pense qu'elle était
la bonne, mais elle nous inquiète parce qu'on vient quasiment donner un
encouragement, en quelque sorte, en écrivant noir sur blanc dans la loi qu'il
est possible de vouloir aller faire ce test-là, ce test de Sobey's, la
responsabilité effective, et que ça pourrait encourager des entreprises
clientes à le faire, à vouloir dire : Ah oui, c'est vrai, je peux me
déresponsabiliser des risques, moi. Ah bien, coudon, je vais l'essayer. Alors,
ça, c'est inquiétant.
Alors, dans ce scénario-là, je pense que
j'aime mieux ne pas avoir le 51.1.1 que de le mettre. Puis, encore une fois, ce
n'est pas parce que le ministre a des mauvaises intentions, je sais qu'il
travaille fort, avec la CNESST, à essayer de faire un peu de ménage dans les
agences. Il en reste beaucoup, beaucoup à faire. Mais, à la limite, ce qu'il
nous propose, je trouve qu'il y a des dangers, il y a des dangers qui sont
assez identifiables. Puis dans l'absolu, je pense que ce serait mieux de ne pas
l'avoir, le 51.1.1.
• (10 h 30) •
M. Boulet : J'ai bien compris.
C'est important de repréciser, puis je l'avais fait, la semaine dernière,
qu'une obligation qui est prévue dans une loi d'ordre public comme la nôtre, ça
ne peut pas faire l'objet d'un transfert conventionnel. Le moyen pour respecter
l'obligation pourrait, ultimement… On l'a proposé, cet amendement-là, à des
fins pédagogiques. Nous le croyons utile, mais je suis d'accord avec le collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, il n'est pas nécessaire. Puis dans la mesure où il
peut engendrer une certaine confusion, ce qu'on va faire, c'est qu'on va
retirer notre amendement, simplement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, avons-nous le consentement pour retirer l'amendement à
l'article 143.1?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous avons le consentement. Alors, écoutez, nous allons suspendre quelques
instants pour mieux préciser la suite.
(Suspension de la séance à 10 h 31)
10 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 10 h 56)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous venons de recevoir un nouvel amendement de la part du ministre,
introduisant un nouvel article 143.1. Alors, M. le ministre.
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente. Donc, un peu plus tôt, on avait retiré 51.1.1 et 51.1.2. Évidemment,
le .1.1 avec une connotation pédagogique, mais le 51.1.2, il peut avoir toujours
son utilité. Ça fait qu'on redépose un amendement qui modifie par l'insertion,
51.1, du suivant : 51.1.1.
Puis c'était le 51.1.2. Donc, on
dit :
«Est sans effet toute clause d'un contrat
ou d'une...
M. Boulet : …il peut avoir toujours
son utilité. Ça fait qu'on redépose un amendement qui modifie, par l'insertion,
après 51.1, du suivant, 51.1, puis c'était le 51.1.2, donc on dit : «Est
sans effet toute clause d'un contrat ou d'une convention qui limite ou
transfère le obligations qui, en vertu de la présente loi, incombent à l'employeur
qui loue ou prête les services d'un travailleur à son emploi ou à la personne
qui utilise ces services.»
Donc, comme je l'ai… c'est complet. Comme
je l'ai souvent dit, c'est une loi qui est d'ordre public, on ne peut pas y
déroger, conventionnellement. Ceci dit, la jurisprudence confirme cependant que
les moyens pour atteindre ces obligations-là peuvent faire l'objet de
convention. Mais, voilà, avec 51.1 nouveau, ça confirme la réalité que je
viens d'exprimer. Donc, c'est simplement pour fin de précision et clarté.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'amendement déposé par le ministre? Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui. Merci, Mme la
Présidente. En effet, on a roulé vite, tantôt, puis je pense que celui-là… en
tout cas nous, on ne l'a pas discuté, là, à micro ouvert, puis on l'a peut-être
un peu oublié aussi dans nos discussions à micro fermé. Donc, je suis content qu'on
le ramène parce qu'il y a quand même, en effet, une pertinence, comme le
ministre vient de le mentionner. Donc, on va être évidemment en faveur.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement déposé ou
introduisant le nouvel article.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet, (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M.
Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
: Et Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement introduisant le nouvel article 143.1 est adopté.
Donc, le nouvel article est introduit. Nous poursuivons… Oui, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : J'aimerais déposer
un nouvel article, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Un nouvel amendement? Oui. Je pense que nous l'avons reçu, mais on doit avoir
la nouvelle numérotation.
On va suspendre quelques instants pour
s'assurer qu'on l'a bien reçu...
M. Leduc : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est ça, il faut donc le renuméroter. Est-ce qu'il a été acheminé? Il a été
acheminé?
Alors, on va suspendre quelques instants,
rapidement.
M. Leduc : Comme vous voulez.
(Suspension de la séance à 11 heures)
(Reprise à 11 h 1)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve, nous avons reçu votre amendement. Alors,
je vous invite à le lire, s'il vous plaît.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Ça va comme suit : L'article suivant est ajouté au projet de
loi :
143.2. Cette loi est modifiée par
l'insertion…
11 h (version non révisée)
(Reprise à 11 heures)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve, nous avons reçu votre amendement. Alors,
je vous invite à le lire, s'il vous plaît.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Ça va comme suit : L'article suivant est ajouté au projet de
loi :
143.2. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 51.2, du suivant :
«51.3. Tout employeur ou toute personne
qui, sans être son employeur, utilise les services d'un travailleur aux fins de
son établissement doit notamment :
«1° fournir le matériel, l'équipement, les
dispositifs et les vêtements de sécurité réglementaires à toute personne à qui
il permet l'accès du lieu de travail pour exécuter un travail;
«2° veiller à ce que toute personne admise
dans le lieu de travail pour exécuter un travail connaisse et utilise selon les
modalités réglementaires le matériel, l'équipement, les dispositifs et les
vêtements de sécurité réglementaires;
«3° porter à l'attention de toute personne
admise dans le lieu de travail pour exécuter un travail les risques connus ou
prévisibles auxquels sa santé et sa sécurité peuvent être exposées;
«4° informer adéquatement toute personne
admise dans le lieu de travail pour exécuter un travail des risques reliés à ce
travail et lui assurer la formation, l'entraînement et la supervision
appropriés afin de faire en sorte qu'elle ait l'habileté et les connaissances
requises pour l'accomplir de façon sécuritaire.».
Dans le fond, il y a déjà un article, qui
est le 50, si je ne me trompe pas, de la loi, qui donne les obligations...
plutôt le 51, c'est ça, qui donne les obligations générales à l'employeur.
Mais, de la façon dont c'est écrit, puis ça fait un peu le suivi de la
discussion qu'on avait tantôt, 51.1 vient, en effet, essayer de vouloir
distribuer les responsabilités ou donner une personne qui est responsable de
manière ultime, dans une situation tripartite, entre une agence, une entreprise
cliente et un travailleur.
Mais, pour rédiger cet amendement-là, Mme
la Présidente, c'est inspiré de ce qui existe dans le Code canadien du travail.
Et, dans le Code canadien du travail, il y a une disposition qui est vraiment
intéressante, puis je vais vous en lire un extrait pour que vous compreniez la
philosophie dans laquelle on approche le ministre aujourd'hui. Alors, Code
canadien du travail va comme suit : «Dans le cadre de l'obligation
générale définie à l'article 124, l'employeur est tenu, en ce qui concerne
tout lieu de travail placé sous son entière autorité ainsi que toute tâche
accomplie par un employé dans un lieu de travail ne relevant pas de son
autorité, dans la mesure où cette tâche, elle, en relève...» Alors, c'est un
lieu de travail ne relevant pas de son autorité, dans la mesure où cette tâche,
elle, en relève. Et là il y a une série de points qu'il doit faire, dont notamment
le l : «de fournir le matériel, l'équipement, les dispositifs et les
vêtements de sécurité réglementaires à toute personne à qui il permet l'accès
du lieu de travail».
Donc, c'est un peu la même chose que je
disais tantôt, en matière de santé et sécurité, on devrait chercher à donner le
maximum de protection, à éviter le plus possible ce que j'oserais appeler les guéguerres
de responsabilité et faire en sorte que ça soit clair et net qu'on doit tous en
être responsables, on doit tous en fournir, en particulier l'entreprise
cliente, l'entreprise chez qui on travaille physiquement. Parce que la santé et
sécurité, c'est beaucoup ça, c'est l'environnement physique qui peut comporter
une série de dangers. Et donc c'est très clair, hein : «toute personne à
qui il permet l'accès du lieu de travail». Donc, on rentre dans la porte d'une
bâtisse, d'un établissement, et nonobstant notre statut, travailleur autonome,
travailleur d'agence, travailleur direct, bien, on a droit à une série de
considérations...
M. Leduc : ...qui peut
comporter une série de dangers. Et donc c'est très clair, hein, «toute personne
à qui il permet l'accès du lieu de travail». Donc, on rentre dans la porte
d'une bâtisse, d'un établissement, et, nonobstant notre statut, travailleur
autonome, travailleur d'agence, travailleur direct, bien, on a droit à une
série de considérations, des équipements et compagnie. Donc, c'est un peu comme
ça qu'on a écrit 143.2, et qui vise vraiment, encore une fois, à s'assurer que
dans la... en matière de prévention, on additionne plutôt que de chercher à soustraire.
Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Merci. Je ne
tiendrai pas de propos, là, à l'égard du Code canadien du travail, mais, en
matière de santé-sécurité, je pense qu'on peut dire que notre article 51, il
est complet en soi, puis nul besoin de s'inspirer du Code canadien du travail,
puis, quand on additionne les obligations de 51, on arrive à des résultats
minimalement similaires et, je crois, même supérieurs. Puis j'attire juste
votre attention à 1°... mais d'abord l'introduction de 51, «doit prendre les
mesures nécessaires pour protéger la santé-sécurité», puis on dit «s'assurer»,
à 1°, «que les établissements pour lesquels il a autorité sont équipés et
aménagés de façon sécuritaire». À 4°, il doit aussi «contrôler la tenue des
lieux de travail», c'est large, là, «fournir des installations sanitaires,
l'eau potable, l'éclairage, l'aération, le chauffage convenable». Il n'y a pas
ça, il n'y a pas d'équivalent dans le Code canadien du travail.
Ça fait que je ne veux pas qu'on se mette
à faire du... comme du «cherry picking» dans le code canadien, on a un corpus
en santé-sécurité qui est tout à fait complet, puis on parle même des lieux de
travail, de conditions hygiéniques, on parle des mesures de sécurité contre
l'incendie, on parle du matériel sécuritaire puis on parle d'informer
adéquatement le travailleur puis au travailleur, puis c'est toujours le... Tu
sais, le centre d'intérêt des obligations prévues à 51, c'est véritablement le
travailleur. Il ne faut pas oublier que lui aussi a des obligations réciproques
à 49. Voilà, c'est tout. Je comprends le point du collègue, mais je pense que
notre article tel que libellé répond bien à cette dynamique soulevée par le
collègue.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Dans le fond,
tantôt, ce qu'on cherchait à faire, c'était de jouer alentour, là, de la notion
de la distribution du test de gestion effective, alentour, là, de l'arrêt
Sobeys puis de la jurisprudence. Là, on essaie de sortir de cette guéguerre
de... quasiment de champs de compétence, en quelque sorte, pour reprendre un
parallèle que nous connaissons bien ici, et vraiment aller sur le plancher des
vaches, parce que l'objectif, c'est de renforcer les obligations qui, selon
moi, selon nous, devraient incomber à l'entreprise cliente, parce que tout le
modèle d'affaires des agences est basé sur l'externalisation des risques.
Signez avec moi, et puis...
M. Leduc : ...en quelque sorte,
pour reprendre un parallèle que nous connaissons bien ici, est vraiment aller
sur le plancher des vaches, parce que l'objectif, c'est de renforcer les
obligations, qui, selon moi, selon nous, devraient incomber à l'entreprise
cliente. Parce que tout le modèle d'affaire des agences est basé sur
l'externalisation des risques : Signez avez moi, et puis, moi, je viens
vous fournir la force de travail, vous n'avez plus besoin de vous occuper de
ça, la santé-sécurité, c'est moi qui gère ça. Mais ce n'est pas un modèle qui
ne fonctionne ni sur le fond ni sur la forme, parce qu'au final, là, l'entreprise
cliente, on est chez elle, c'est elle qui est propriétaire des installations,
des machines, de l'équipement, ça devrait donc elle qui devrait être imputable
en quelque sorte.
Alors, nous, ce qu'on vient dire, à 143.2,
c'est dire : Dépassons cette idée-là, des champs de compétence de qui est
la responsable ou pas, que ça soit clair. Et quand on entre dans un lieu de
travail, c'est comme ça qu'on l'a libellé, entre autres, le 1°, «à qui permet
l'accès au lieu de travail pour exécuter un travail», c'est qu'à quelque part,
on s'en fout de ton statut autonome, agence, employeur, employé, quand tu
rentres physiquement dans un lieu de travail, l'employeur, le propriétaire de
la bâtisse, finalement, là, l'entreprise doit te fournir du matériel, des
mesures de sécurité, etc.
Il y a un cas assez éclatant, là, qu'on
nous a soumis, qui date de 2017, là, il n'y a pas très longtemps. Chez Tomra,
t-o-m-r-a, à Baie-d'Urfé, un travailleur d'agence meurt étranglé dans un
convoyeur, parce que lorsque les travailleurs de Tomra nettoient les machines
la fin de semaine, les convoyeurs sont cadenassés, mais lors des nettoyages
effectués pendant la semaine par les travailleurs d'agence, des gens qui sont à
l'externe, qui peuvent être de manière rotative, pas toujours les mêmes à
chaque semaine, les convoyeurs sont en mouvement étrangement. Donc, on n'a pas
la même mesure de sécurité, physiquement, dans la même bâtisse pour une même
tâche que quand c'est un travailleur d'agence que quand c'est un travailleur
maison en quelque sorte, alors que c'était clair que dans le contrat, c'était
Tomra... c'était l'agence, pardon, qui forme, gère et supervise les
travailleurs placés chez Tomra, qui avaient une petite formation, là, beaucoup
trop courte, beaucoup trop sommaire, et qui avec quelques visites de
courtoisie, là, remplissaient, selon l'agence, ses responsabilités.
Alors, c'est ce genre de situation là
qu'on veut éviter, c'est ce genre de fausse santé-sécurité... de faux sentiment
de santé-sécurité qu'on veut éviter avec notre amendement, et de clarifier, en
effet, que peu importe qui rentre dans la bâtisse, peu importe qui traverse la
porte, moi, l'entreprise qui gère cette bâtisse-là, je dois fournir un certain
niveau de prévention, je dois un effort, un certain niveau d'effort de
prévention minimal. Et peu importe, là, si le code canadien est écrit ou
complet ou cohérent de telle ou telle manière, ce concept d'à qui il permet
l'accès au lieu peu très bien s'imbriquer dans le droit québécois, peut très
bien s'imbriquer dans notre droit du travail en matière de prévention de
santé-sécurité pour additionner et non chercher à soustraire... des parties.
M. Boulet : En fait,
simplement dit, on n'a pas besoin d'imbriquer ce qui est déjà dans
l'article 51. Puis on réfère au même concept de lieu de travail, contrôler
la tenue des lieux de travail. Puis on va même plus loin : fournir des
installations sanitaires, eau...
M. Boulet : …en fait,
simplement dit, on n'a pas besoin d'imbriquer ce qui est déjà dans
l'article 51, puis on réfère au même concept de lieu de travail, contrôler
la tenue des lieux de travail, puis on va même plus loin, fournir des
installations sanitaires, eau potable, éclairage, aération, chauffage. C'est
tout. On a véritablement une loi qui, à mon avis, va au-delà de ce que le code
canadien du travail prescrit. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
• (11 h 10) •
M. Leduc : Parce qu'il y a des
groupes qui proposaient d'aller encore beaucoup plus loin, hein, que ce qu'on
vous propose aujourd'hui, M. le ministre. Vous vous rappelez le mémoire du… je
pense que c'était le CTI, le centre des travailleurs immigrants. Ils n'y
allaient pas de main morte avec la question des agences. Ils proposaient qu'on
écrive dans la loi, là, clairement l'interdiction de recourir aux agences pour
les travaux dangereux. Alors, ça aurait pas mal coupé l'herbe sous le pied de
bien des agences et bien des entreprises clientes qui cherchent donc à
bénéficier de ce concept de l'externalisation des risques. Ils proposaient
également d'interdire de recourir aux agences pour les postes permanents et d'interdire
qu'une entreprise puisse opérer recourant uniquement à des travailleurs
d'agence.
Alors, il y en a qui voulaient aller,
comme je vous dis, beaucoup plus loin. Nous, ce qu'on vous propose aujourd'hui…
considère quasiment que c'est quelque chose d'assez modéré, finalement, de
faire en sorte d'amener un concept, là, qui a quand même fait ses preuves en
droit fédéral puis qui s'applique donc sur le territoire du Québec, mais quand
on est sous juridiction fédérale. C'est quand on permet l'accès à un lieu de
travail, pour exécuter un travail, nonobstant si on est en raison de l'arrêt…
considérés comme l'employeur ou non, bien, quand on permet l'accès au lieu de
travail, à notre lieu de travail, on est responsables de fournir le matériel
pour poser des mesures de prévention, de la formation, etc.
Ça me semblerait la chose la plus complète
à faire en matière de prévention et nous assurant le plus de résultat possible.
Parce que je sais que vous êtes dédiés à essayer de policer le plus possible le
milieu des agences. C'est une vaste tâche qui ne se fera pas en criant :
Ciseau, qui va nécessiter des années et des années de travail, qui, je pense,
nécessiterait aussi une législation beaucoup plus contraignante. Et c'est un
peu ce que je vous propose aujourd'hui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention à l'amendement déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve, nous…
Oui, pardon, député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. En fait,
j'écoute l'échange entre le député d'Hochelaga-Maisonneuve et le ministre sur
son amendement. Moi, je voudrais connaître la situation actuelle, parce que ça
va me permettre… O.K., ça va me permettre de faire un bon choix, là, sur le
vote sur cet amendement. Peut-être le ministre pourrait me répondre, là. Quelle
est la situation actuelle pour les travailleurs comme ceux qui sont soulevés
par l'amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve, donc des travailleurs qui
louent leurs services, mais qui sont des travailleurs étrangers…
M. Gaudreault : …pour les travailleurs
comme ceux qui sont soulevés par l'amendement du député
d'Hochelaga-Maisonneuve, donc des travailleurs qui louent leurs services, mais
qui sont des travailleurs étrangers, mais qui reviennent de façon ponctuelle?
Parce que je pense que, quand le député d'Hochelaga-Maisonneuve parle de
travailleurs étrangers, justement, ou de travailleur avec des permis de
travail, j'aimerais que ça soit bien clair, c'est quoi, la responsabilité d'un
travailleur étranger qui vient, par exemple, à chaque année pour travailler
dans des champs et qui repart, comment sa lésion professionnelle ou son
accident est traité dans le régime actuel.
M. Boulet : O.K. C'est un
autre sujet, mais ça me fait plaisir de répondre au questionnement du collègue
de Jonquière. Vous savez que le gouvernement qui nous a précédé a modifié quand
même assez substantiellement la Loi sur les normes du travail, puis c'est une
loi qui est entrée en vigueur le 12 juin 2018, puis il y avait des
dispositions, notamment, sur les agences de recrutement des travailleurs
étrangers temporaires, et on a adopté, en vertu de ces dispositions-là, un
règlement sur les agences qui est entré en vigueur le 1er janvier 2020.
Et dorénavant les agences vont devoir obtenir un permis de la CNESST avant de
faire du recrutement puis du placement de travailleurs étrangers temporaires et
ils doivent informer.
Puis nous autres, on a formé une escouade
à la CNESST pour s'assurer que le règlement est bien respecté. Mais les
travailleurs étrangers temporaires, notamment dans le secteur agricole, sont
informés de leurs droits et obligations, les contrats qui sont intervenus entre
eux sont déposés à la CNESST, et donc ils bénéficient des mêmes, je vous
dirais, là, en gros, là, des mêmes droits que les travailleurs québécois. Donc,
ils ont accès aux mêmes lois, au même régime en matière de santé et sécurité et
ils bénéficient, collègue, la question est intéressante parce que c'est
important, pour moi, de le souligner, ils bénéficient des avantages découlant
des obligations qui incombent aux employeurs québécois, donc ils bénéficient
des mesures de préventions comme les travailleurs québécois dans les lieux de
travail puis dans le respect des obligations qui sont prévues dans nos lois au
Québec.
M. Gaudreault : O.K. Donc,
c'est un peu pour ça que vous dites que, dans le fond, l'amendement du député
d'Hochelaga-Maisonneuve ne vient pas ajouter substantiellement sur ce qu'on a
déjà. C'est votre prétention?
M. Boulet : Bien, c'est ma
prétention, c'est ma conviction, que notre loi en matière de santé et sécurité,
je ne dirais pas on n'a pas de leçon à recevoir, là, mais, tu sais, je n'irai
pas prendre un article du Code canadien du travail qui reprend
substantiellement ce que nous avons dans 51 puis notre 51, il est vraiment
complet en soi, là.
M. Gaudreault : O.K. Ça va
aller…
M. Boulet : ...que notre loi en
matière de santé et sécurité, je ne dirais pas : On n'a pas de leçons à
recevoir, là, mais, tu sais, je n'irai pas prendre un article du Code canadien
du travail qui reprend substantiellement ce que nous avons dans 51. Puis notre
51, il est vraiment complet en soi, là.
M. Gaudreault : O.K. Ça va
aller pour l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement déposé par le
député d'Hochelaga-Maisonneuve? Sinon, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
Le Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Contre.
Le Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Contre.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Contre.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
Le Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Contre.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Contre.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté.
Nous allons maintenant poursuivre avec un
nouveau plan de travail qui nous a été déposé ce matin. C'est bien cela? Oui?
Oui, bien, pour moi, il était ce matin, oui, mais peut-être que ça fait... Il
est daté du 17 septembre. Je veux être sûre qu'on l'a tous reçu et j'ai besoin
d'un consentement pour savoir si vous voulez qu'on poursuive l'étude détaillée
avec ce plan de travail ou on s'entend immédiatement que l'ordre risque...
l'ordre des articles qui est présenté dans le plan risque d'être modifié, parce
que je ne veux pas avoir à revenir à chaque fois, là, pour le consentement, si
on modifie des blocs. Ça vous va?
Donc, on y va avec ce nouveau de plan de
travail du 17 septembre. Je comprends qu'on commencerait par Autres dispositions,
la page 4, à l'article 207.1. C'est bien cela? M. le ministre.
M. Boulet : Oui, merci, Mme la
Présidente. Insérer, après l'article 207 du projet de loi, le suivant :
«207.1. Cette loi est modifiée par
l'insertion, après l'article 167, des suivants :
«167.1. La commission peut mettre en place
un programme de certification des employeurs en matière de santé et de sécurité
du travail, afin de promouvoir la prise en charge de la santé et la sécurité
dans les milieux de travail par ces derniers.
«À cette fin, la commission détermine par
règlement les cas, conditions et modalités de délivrance, de renouvellement, de
suspension et de révocation de la certification ainsi que les personnes ou
organismes habilités à procéder à la certification.
«167.2. La commission peut octroyer un
incitatif financier aux employeurs qui mettent en place des mesures en vue de
protéger la santé et assurer la sécurité et l'intégrité physique des
travailleurs.
«La commission détermine par règlement la
forme que peut prendre l'incitatif, ses modalités de calcul et ses conditions
et modalités d'octroi.» Explication. Bon, ça vise à permettre à la commission
de mettre en place un programme de certification en matière de santé et
sécurité. En fait, c'est un programme incitatif. Oui, il y avait un groupe qui
en avait fait référence, mais le but premier de notre projet de loi, c'est
d'accroître la prévention pour diminuer les accidents de travail, diminuer non seulement
la fréquence, mais la gravité. Et ça, ça prend l'engagement des...
M. Boulet : ...en fait, c'est
un programme incitatif. Oui, il y avait un groupe qui en avait fait référence,
mais le but premier de notre projet de loi, c'est d'accroître la prévention
pour diminuer les accidents de travail, diminuer non seulement la fréquence,
mais la gravité. Et ça, ça prend l'engagement des employeurs. Et ça, c'est un
incitatif qui, souhaitons-le, va permettre de faire de la pédagogie puis faire
la promotion de l'importance de la santé et sécurité de nos travailleurs.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci, M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Oui, député de
Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Alors, à mon tour aussi de dire que nous sommes d'accord
avec la proposition du ministre. Nous croyons que les incitatifs positifs,
c'est toujours important pour contribuer à changer les comportements. Et donc
c'est, je pense, très utile. Juste une chose, il faudrait s'assurer, et vous
l'avez mentionné, mais s'assurer qu'il y ait un mécanisme de suivi parce que,
très bien, on peut toujours prendre avantage de cet incitatif-là et puis, plus
tard, de faire un peu marche arrière. Donc, de s'assurer que cette
certification est revue de façon régulière.
M. Boulet : Tout à fait. Bien
compris. Merci, collègue.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Député de Jonquière. Je reviendrai à
vous... de Maisonneuve.
• (11 h 20) •
M. Gaudreault : Oui. Bon,
évidemment, moi, je suis toujours favorable à faire en sorte qu'on change les
pratiques en santé et sécurité au travail à long terme, que les employeurs, par
exemple, se responsabilisent pour changer les pratiques. Et si la commission
peut devenir un, comment je pourrais dire, un effet de levier pour, justement,
que les employeurs se responsabilisent, je suis entièrement d'accord avec ça.
Je pense c'est une belle façon de le faire. Je pense également que l'incitatif
doit être utilisé, que c'est un bel outil pour faire en sorte que les
employeurs se responsabilisent. Maintenant, j'ai quelques questions sur
l'incitatif. Est-ce que l'incitatif pourrait être sur le... à partir du taux de
cotisation applicable ou c'est un autre type d'incitatif que le ministre
entrevoit?
M. Boulet : Je ne veux pas
m'immiscer dans la forme que pourrait prendre l'incitatif, mais ça pourrait
être un rabais de cotisation. Il n'y a rien qui empêcherait que ça puisse
prendre cette forme-là. Puis la CNESST va s'assurer que ce ne soit pas de quoi
de purement temporaire, là, qu'il y ait une continuité dans l'application du
programme de certification. Mais ça pourrait prendre cette forme-là, collègue.
Et comme vous savez, c'est un régime où 100 % des cotisations sont assumées
par les employeurs. Donc, la commission s'assurera...
M. Boulet : …que ce ne
soit pas de quoi de purement temporaire, là, qu'il y ait une continuité dans
l'application du programme de certification. Mais ça pourrait prendre cette
forme-là, collègue. Et, comme vous le savez, c'est un régime où 100 % des
cotisations sont assumées par les employeurs, donc la commission s'assurera
aussi de l'application équitable de ce programme-là, le cas échéant.
M. Gaudreault : C'est parce
que, moi, je veux juste m'assurer qu'on travaille correctement. Puis on a dans
notre plan de travail justement prochainement, là, au point 6, les autres dispositions,
il va y avoir un amendement sur le règlement sur les taux de cotisation. Puis
si je regarde l'article 272.1 des règlements sur les taux, on dit :
Le taux de cotisation applicable à un employé, à la personne visée à l'article 51
de la loi, est de 0,494 %, bon, etc., et le taux de cotisation applicable
à un employeur est de 0, 692 %. Moi, je veux juste qu'on prévoie les
coûts, entre guillemets. Est-ce qu'il faudra envisager une modification de cet
article-là pour tenir compte des incitatifs?
M. Boulet : Non,
absolument pas, collègue, puis c'est une bonne question. Mais, non, ce n'est
pas absolument envisagé puis ce n'est pas nécessaire de modifier ce règlement-là.
Puis, tu sais, c'est un incitatif. Il y en a qui vont le faire, il y en a qui
ne le feront pas. C'est pour ça qu'on dit qu'il y aura des conditions qui
permettront aux employeurs de démontrer qu'ils ont fait ou ils ont mis en place
ou ils ont… C'est intéressant, en plus, dans le sens que ça va forcer les
entreprises à aller en dehors de la boîte puis à démontrer que, des fois, tu
peux t'inspirer de ce qui se fait dans un pays étranger en matière de prévention.
Puis, des fois, ça va amener, ça va engendrer des nouvelles pratiques qui vont
être bénéfiques pour l'ensemble du régime de santé-sécurité. Mais la réponse,
c'est non.
M. Gaudreault : O.K.
Parce que le règlement va être suffisamment large pour couvrir ça. Parce que si
le ministre me dit : Oui, ça pourrait être un congé ou une réduction de
cotisations. Il faut qu'on donne le pouvoir à la commission de le faire, là.
M. Boulet : Pardon,
collègue?
M. Gaudreault : Je dis…
Je veux juste m'assurer qu'on a la bonne habilitation réglementaire pour le
faire. Parce que si le règlement dispose de taux précis de cotisations, puis là
le ministre a répondu à ma question précédente, en disant, ça pourrait être un
congé de cotisations ou une réduction de cotisations, il faut qu'on soit
capable de le faire via les règlements, là.
M. Boulet : En même
temps, c'est un incitatif financier. Mais, oui, tout à fait, que…
L'habilitation est très claire à cet égard-là. Et ça me fait réaliser, quand je
relis, collègue… Je ne sais pas, probablement qu'on peut le faire de
consentement. Je réalise qu'on a omis de mettre «intégrité physique»,
«psychique» aussi. Il faudrait le rajouter. Si vous êtes d'accord, on le
rajouterait de consentement.
M. Gaudreault : Vous
parlez de…
M. Boulet : On enverrait
la nouvelle…
M. Boulet : ...et ça me
fait réaliser, quand je relis, collègue... je ne sais pas, probablement qu'on
peut le faire de consentement, je réalise qu'on a omis de mettre... intégrité
physique, «psychique» aussi. Il faudrait le rajouter. Si vous êtes d'accord, on
le rajouterait, de consentement.
M. Gaudreault : ...vous
parlez de...
M. Boulet : On enverrait
la nouvelle version avec le concept de «psychique».
M. Gaudreault : Sur le
premier alinéa de 167.1?
M. Boulet : 167.2, où
on... tu sais, c'est toujours associé au mot «intégrité».
M. Gaudreault :
...physique... «intégrité physique et psychique». Bien, moi, je n'ai pas de problème,
par consentement, là. Je ne sais pas si...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : O.K., on a le consentement qu'il pourrait... il
va l'ajouter. Parfait. Alors, nous pouvons continuer.
M. Gaudreault : ...O.K.
Donc, en tout cas, gardons un oeil, quand on va arriver au Règlement, là, sur
les taux de cotisation, moi, je veux vraiment avoir la garantie que le
règlement va permettre de faire cet incitatif.
M. Boulet : ...pas de
problème, collègue.
M. Gaudreault :
Maintenant, l'autre élément : Est-ce que le programme de certification...
Parce que, dans le fond, le ministre fait référence à ça, là, à 167.1 :
«La commission peut mettre en place un programme de certification». Est-ce que
c'est un programme de certification qui est issu de la CNESST elle-même ou
est-ce qu'on prend en compte les certifications qui sont déjà existantes? On
sait qu'il y a des ISO, là, 45001, etc. Donc, est-ce que les programmes de
certification dont il est question, c'est des programmes de certification issus
de la CNESST ou c'est des programmes de certification d'un autre corps, là,
d'autres certifications existantes?
M. Boulet : C'est des
programmes de certification issus de la CNESST, mais, en même temps, la CNESST
s'inspire des meilleures pratiques à l'échelle internationale. Donc, les ISO de
notre monde, auxquelles vous faites référence, font partie et vont être
considérés dans les programmes de certification issus de la CNESST.
M. Gaudreault : O.K. Ça
va aller pour l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui, là...
suivi là-dessus. Dans le fond, il n'y aura pas un congé de cotisation. On parle
de moduler, j'imagine, la cotisation?
M. Boulet : Non, exact.
Non, il n'est pas question de congé de cotisation puis il n'est pas question
d'altérer le règlement sur la cotisation. C'est un incitatif financier puis ce
n'est pas... Non.
M. Leduc : O.K. Donc, ce
n'est pas du tout rapport avec la cotisation.
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Donc, c'est
une espèce de subvention, finalement, ou prime? C'est...
M. Boulet : Incitatif
financier. Ça peut prendre la forme d'une réduction de cotisation. Si tu as,
mettons, 10 000 $ à payer en cotisation, tu pourrais avoir... ton
incitatif pourrait s'exprimer en diminution à 9 500 $, tu sais, un
500 $ de cotisation en moins. C'est une des formes. Mais je ne suis pas un
spécialiste en matière d'incitatifs financiers, là, mais c'est la CNESST qui
aurait à le déterminer, là, mais le but étant...
M. Boulet : …en cotisations, tu
pourrais avoir, ton incitatif pourrait s'exprimer en diminution à
9 500 $, tu sais, un 500 $ de cotisations en moins. C'est une
des formes, mais je ne suis pas un spécialiste en matière d'incitatifs
financiers, là, mais c'est la CNESST qui aurait à le déterminer, là, mais le
but étant de promouvoir, comme c'est bien écrit, la prise en charge de la
santé, sécurité par les milieux de travail.
M. Leduc : Parce que si on
prend l'incitatif financier, il n'y a pas 150 000 solutions. Soit on
joue dans votre cotisation, puis là si on dit incitatif, on imagine que c'est à
la baisse, ou soit on vous donne une subvention directe ou un crédit d'impôt,
potentiellement, sur une autre… Ça fait que… mais le crédit d'impôt, ça ne
relève pas de la CNESST du tout, ça fait que ça ne serait pas dans son pouvoir
réglementaire d'appliquer un crédit d'impôt, ça relèverait du ministère des
Finances.
M. Boulet : …ça ne serait pas
un crédit d'impôt. Mais en même temps, ça serait comme, oui, ça peut être comme
une subvention, mais qui provient des employeurs. C'est que, globalement, les
employeurs paient les cotisations et ça prendrait la forme d'un incitatif qui
provient de ces cotisations-là.
M. Leduc : Sauf que là, on ne veut
pas arriver dans un scénario où les employeurs s'autocongratulent, se trouvent
bien beaux puis bien fins puis se votent des congés cotisations. Mais pour ça,
on a un C.A. paritaire, ou presque paritaire maintenant qu'on a un vote
prépondérant de la présidence, qui n'ira pas dans ces modèles-là
d'autocongratulation, on l'imagine.
M. Boulet : Absolument,
totalement d'accord avec vous. Le but, et le seul but, là, c'est que les
employeurs se prennent en main. On a répété constamment que la prévention était
importante, et c'est un ratio-cobénéfice. Si tu investis et tu t'inspires des
meilleures pratiques à l'échelle internationale, tu vas en bénéficier. Et non
seulement lui va en bénéficier, mais l'ensemble du régime va en bénéficier,
parce qu'on pense qu'ultimement, ça va se traduire par une diminution du nombre
et de la gravité des accidents.
M. Leduc : Écoutez, il y a toujours
le principe de la carotte et du bâton. Sauf que là, en CSST, on avait juste le
bâton. Si tu avais des multiples erreurs, des accidents sur ton lieu de
travail, tu avais une pénalité en fonction de ta cotisation, ce qui amenait
tout le débat sur la désimputation, mais ça, c'est une autre chose. Mais il n'y
avait pas l'inverse, il n'y avait pas le miroir de ça, il n'y avait pas une
carotte qui a dit : Bravo, ça fonctionne bien chez vous, il n'y a pas
d'accident, on le voit que tu fais un beau travail de prévention, tu participes
donc à éviter qu'il y ait des coûts en matière de réparation, bien, on te donne
une petite carotte que tu peux avoir en matière, par exemple, de baisse de
cotisations.
M. Boulet : Votre façon de
l'exprimer. Mais sur le fond, je comprends bien ce que vous dites.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres… Oui, oui.
M. Leduc : …je ne peux
m'empêcher de soulever l'aspect du règlement. Vous le savez, mon petit dada sur
les règlements. La commission détermine, par règlement, la forme. Encore une
fois, c'est la même question que comme d'habitude : De quel règlement on
parle ici?
• (11 h 30) •
M. Boulet : …pas le règlement
général sur les mécanismes de participation des travailleurs. C'est spécifique
à la certification.
M. Leduc : Est-ce que selon
vous ce règlement-là va être déterminé avant ou après celui sur les mécanismes
de prévention?
M. Boulet : Ah! mon Dieu…
11 h 30 (version non révisée)
M. Leduc : ...question que
comme d'habitude : De quel règlement on parle ici?
M. Boulet : Ce n'est pas le règlement
général sur les mécanismes de participation des travailleurs. C'est spécifique
à la certification.
M. Leduc : Mais est-ce que,
selon vous, ce règlement-là va être déterminé avant ou après celui sur les mécanismes
de prévention?
M. Boulet : Ah! mon Dieu, moi,
je vais laisser... Il n'y a pas de... On verra dans les dispositions
transitoires, là, mais je n'ai pas de délai en tête.
M. Leduc : Parce que la liste
des devoirs de la commission, là, du C.A., sur les règlements, elle est assez
lourde, là. On en a parlé à de multiples reprises.
M. Boulet : ...un pouvoir
discrétionnaire, là. Ça fait que, tu sais, la commission va déterminer... puis
c'est le C.A. qui va ultimement décider si c'est opportun. Parce qu'encore une
fois, quand on prévoit, dans une loi, que «la commission peut», ce n'est pas «la
commission doit».
M. Leduc : Oui, je comprends,
mais c'est parce qu'ici on leur donne des devoirs, là, à la commission, là, de
la CNESST, au C.A., puis on l'a fait à plusieurs reprises, ça, à plusieurs
égards. Là, moi, la question que je veux vous poser, c'est que, dans les
devoirs qu'on donne à la commission, notamment sur l'aspect réglementaire, puis
la pile est assez élevée, est-ce que, selon vous, la commission devrait
commencer par son premier devoir, qui serait celui de faire le règlement sur
les préventions...
M. Boulet : Absolument. Oui, parce
que celui-là, il y a une date, on parle de trois ans. Alors que celui-là, il
n'y a pas de date. Ça fait que celui qui a une date, c'est un impératif, puis
c'est la priorité.
M. Leduc : ...celui-là, il est
en bas, il est plus loin, on ne sait pas trop où exactement, mais il va être en
bas.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : ...dans le grand
tableau, avec tous les règlements?
M. Boulet : Bien, moi aussi,
je l'attends, mais il est prêt, il est prêt.
M. Leduc : Mais c'est parce
que la commission achève, là, hein? Ça fait que...
M. Boulet : Bien oui. Non,
non, mais quand on sera rendus aux transitoires, vous allez l'avoir d'avance,
oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention... Je tiens à préciser qu'on a déjà reçu, là, le petit changement
avec l'ajout psychique. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'amendement introduisant l'article 207.1.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, le nouvel article 207.1 est adopté ou est introduit. Nous poursuivons
maintenant avec la section... je viens d'accrocher mes... la section V, si
c'est bien ça, Prévention, V.I, Mécanismes de prévention, V.I.I, Application
dans les établissements, Programmes de prévention, avec l'article 146, qui
avait été suspendu. Alors, est-ce qu'on a votre accord pour revenir à cet article?
Est-ce que nous avons votre accord pour revenir cet article? Merci. M. le
député.
M. Leduc : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Pardon?
M. Leduc : Je suis un peu
confus avec le plan...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, c'est ça. Alors, nous revenons… Si vous voulez aller à la page 2 du
plan...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…alors est-ce qu'on a votre accord pour revenir à cet article? Est-ce que nous
avons votre accord pour revenir cet article? Merci, monsieur. Pardon?
M. Leduc : Je suis un peu
confus avec le plan actuel.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, c'est ça. Alors, nous revenons… Si vous voulez aller à la page 2 du
plan, la section 5, «Prévention», nous allons faire toute la section 5, de ce
que j'ai compris.
M. Leduc : On revient dans…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, non, non, prenez le plan du 17 septembre, le plan…
M. Leduc : Non, mais tantôt on
a soumis un nouveau plan de travail.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Celui du 17 septembre. Dans ce plan-là, allez à la page 2, 5, «Prévention»,
5.1, «Mécanismes de prévention».
M. Leduc : Oui, ça, j'ai bien
compris, mais c'est parce que je pensais qu'on… en tout cas, bref, qu'on
finissait le nouvel ordre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, et là on y va avec l'article, si je suis bien… Mais, si vous voulez une
suspension, on peut la prendre, là, si vous voulez être sûr de…
M. Leduc : Parce que, là, on
n'a pas les mêmes dates…
M. Boulet : …puis là c'est un article
qui concerne notamment le multiétablissement. Ça fait que, là, on s'en va dans
les articles qui ont été suspendus dans la loi santé et sécurité et qui avaient
un impact sur les multiétablissements.
M. Leduc : Moi, ce n'est pas tellement
ça, le problème… que je veux juste être certain qu'on a le bon plan de ce qui
s'en vient, parce que, là, on jongle encore à l'intérieur du même plan, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 34)
(Reprise à 11 h 45)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, j'ai obtenu votre consentement pour revenir à l'article 146, qui
avait été suspendu au mois d'août, et j'inviterais M. le ministre, dans l'article 146,
il y avait l'article 58.1, qui avait été comme l'étude de cet article-là
qui avait été suspendue, je vous inviterais à le lire, s'il vous plaît.
M. Boulet : Oui, merci.
Donc : «58.1. Malgré l'article 58, l'employeur qui emploie des
travailleurs dans plus d'un établissement où s'exercent des activités de même
nature peut élaborer et mettre en application un seul programme de prévention
pour une partie ou la totalité de ces établissements. Ce programme de
prévention doit tenir compte de l'ensemble des activités exercées dans ces
établissements et s'appliquer pour une période d'au moins trois ans.
«Lorsque l'employeur cesse de mettre en
application le programme de prévention prévu au premier alinéa, il doit, sans
délai, mettre en application un programme de prévention propre à chaque
établissement conformément à l'article 58.»
Donc, l'explication, bon, vous savez qu'à
58 on avait adopté les programmes de prévention qui s'appliquent dans tous les secteurs
d'activité. Maintenant, c'est la possibilité... puis c'est le premier article,
après ça, ça va être beaucoup des corollaires, là, mais la possibilité, donc,
pour un employeur de faire un programme de prévention multi-établissements.
Puis le critère, le critère prépondérant, en fait, le critère fondamental,
c'est que ce soient des activités de même nature plutôt que celui des mêmes
activités. Ce n'est pas les mêmes activités, c'est les activités de même
nature. Donc, ça implique des activités identiques, alors qu'il peut y avoir
certaines activités différentes au sein des établissements.
Le programme de prévention devra tenir
compte des particularités, en termes d'activités, de tous les établissements et
devra s'appliquer pour une période d'au moins trois ans. Ça s'harmonise, là,
avec le délai pour la transmission des priorités d'actions à la commission
proposé par l'article 60 qui devra se faire tous les trois ans.
Alors, voilà, et j'aurais un amendement,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, je vous invite à le lire, puisqu'il est déjà sur le Greffier.
M. Boulet : Oui. Et puis cet
amendement-là fait suite, bien sûr, aux consultations particulières, aux
discussions, aux échanges qu'on a eus avec des groupes et avec des collègues
des partis d'opposition.
À l'article 58.1 de la Loi sur la
santé et la sécurité du travail, proposé par l'article 146 du projet de
loi :
1° insérer, dans le premier alinéa et
après «totalité de ces établissements», «, lequel doit également couvrir les
établissements groupant moins de 20 travailleurs. L'employeur doit au préalable
s'assurer que les fonctions prévues aux articles 78 et...
M. Boulet : …par
l'article 146 du projet de loi :
1° Insérer, dans le premier alinéa et
après «totalité de ces établissements lequel doit également couvrir les
établissements groupant moins de 20 travailleurs. L'employeur doit au
préalable s'assurer que les fonctions prévues aux articles 78 et 90
peuvent être exercées adéquatement, notamment eu égard à la distance entre les
établissements visés.
2° Ajouter, à la fin, les alinéas
suivants :
«Si la Commission le juge opportun pour
protéger la santé ou assurer la sécurité et l'intégrité physique ou psychique
des travailleurs, elle peut exiger que l'employeur élabore et mette en
application, dans le délai qu'elle fixe, un programme de prévention propre à
chaque établissement qu'elle désigne. Aux fins de déterminer si les activités
exercées dans un établissement sont de même nature, l'exécution de fonctions
comparables par les travailleurs et les conditions d'exercice de celles-ci
doivent notamment être prises en considération.».
ExpIication. Donc, on prévoit que
l'employeur doit également couvrir les établissements de moins de 20
travailleurs quand il choisit d'élaborer et de mettre en oeuvre un programme de
prévention pour une partie ou la totalité des établissements où s'exercent bien
sûr des activités de même nature. Puis ça prévoit aussi que l'employeur doit
s'assurer que les fonctions des membres d'un comité de santé et sécurité ainsi
que celles d'un représentant en santé et en sécurité puissent adéquatement être
exercées dans le cadre d'un tel regroupement, notamment eu égard la distance.
Cet amendement précise que la commission
peut, dans certaines circonstances, exiger un programme de prévention propre à
chaque établissement qu'elle désigne même si l'employeur avait mis en place un
programme de prévention pour plusieurs établissements.
Donc, encore une fois, si on revient à la
base, là, tu sais, c'est un employeur qui a trois, quatre établissements puis
c'est des activités de même nature. On dit, plutôt que de multiplier les
programmes et les comités, bien là, à ce moment-là, on en fait un, encore une
fois, quand c'est des activités de même nature. Puis on prévoit maintenant,
avec l'amendement, qu'il faut tenir compte de la distance. Puis bien sûr que si
la commission le juge opportun, elle peut exiger que l'employeur élabore et
mettre en application un programme de prévention propre à chaque établissement.
Donc, on ne veut pas que ça se fasse au
détriment de la qualité et de la quantité des mesures de prévention en santé et
sécurité du travail. Donc, c'est vraiment l'article de base, là, pour le
multiétablissement. Voilà, Mme la Présidente.
• (11 h 50) •
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve,
vous avez demandé la parole.
M. Leduc : …qu'on avait
suspendu il y a déjà plusieurs semaines. Puis le multiétablissement, on en a
parlé en long et en large, de tous les irritants du projet de loi initial, je
pense que c'est...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve, vous avez demandé la parole.
M. Leduc : …qu'on avait
suspendu il y a déjà plusieurs semaines. Le multiétablissement, on en a parlé
en long et en large. De tous les irritants du projet de loi initial, je pense
que c'était un des plus gros. À chaque fois qu'il y a avait une communication
des travailleurs et travailleuses sur la question du projet de loi du ministre,
la question du multiétablissement revenait, systématiquement. C'est un peu un
des derniers gros qui restent. C'est un problème, cette notion-là, du
multiétablissement. Puis pas un problème de fond, je dirais, mais plus un
problème de forme. Parce que l'idée de vouloir regrouper des programmes de
prévention dans un établissement, une entreprise, pardon, qui possède plusieurs
établissements, ce n'est pas, en soi, une mauvaise idée. La question, c'est de
l'imposer. Puis toute la philosophie du droit du travail en matière de santé et
sécurité repose sur le paritarisme. Il faut que ça soit des décisions
conjointes. Et là, de voir arriver le ministre avec une telle proposition du
multiétablissement qui serait appliquée de manière unilatérale par l'employeur,
c'est vraiment quelque chose qui est irrecevable, à mon avis, parce que… et ça
ne respecte pas le paritarisme, et ça ne respecte pas ce que le Conseil
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre lui-même proposait. Le ministre a
répété ad nauseam qu'il se fiait essentiellement sur l'avis du CCTM pour dire…
Je ne sortirai pas toutes les fois où il l'a mentionné comme argument pour
refuser des amendements que je lui proposais. Non, non, non, ce n'est pas ce
que le CCTM a dit. Non, non, non, le CCTM, ce n'est pas son orientation. On ne
peut pas aller là, ce n'est pas ce que le CCTM propose. Il le prenait, quelque
part, puis je le caricature quasiment, mais il le prenait comme parole
d'Évangile, et c'était vraiment fondamental de respecter l'avis du CCTM.
Bon, bien, allons voir ce que le CCTM nous
dit en matière de multiétablissement. Il dit les choses suivantes : Les
parties considèrent, entre autres, les critères suivants pour mettre sur pied
un programme de prévention multiétablissement : établissements du même
type, conditions de travail similaires, travail de même nature. Donc, ça, ça
va, grosso modo, avec l'article du ministre. C'est après que ça se gâte. «Les
conditions pour mettre sur pied un programme de prévention multiétablissement
sont les suivantes : l'étendue doit être négociée et toutes les parties
locales doivent donner leur accord, à défaut de quoi l'établissement ne peut
faire partie du regroupement.» Toutes les parties locales doivent donner leur
accord. Pourquoi cette recommandation du CCTM n'est pas reprise par le
ministre?
M. Boulet : Écoutez,
l'approche multiétablissement, il faut revenir à la base, hein, on donne à
l'employeur la responsabilité du programme de prévention. Il faut certainement…
Tu sais, il y a plein d'exemples où tu peux avoir une usine de transformation,
un siège social, puis un centre d'entreposage, c'est trois établissements, mais
ce n'est pas des activités de même nature. Il faut revenir à la base. Il faut
être efficace…
M. Boulet : …il faut
certainement… tu sais, il y a plein d'exemples où tu peux avoir une usine de
transformation, un siège social, puis un centre d'entreposage, c'est trois établissements,
mais ce n'est pas des activités de même nature. Il faut revenir à la base.
C'est… il faut être efficace. Il faut s'assurer… puis je le sais qu'il n'y
avait pas de consensus là-dessus, mais il n'y avait pas de consensus non plus
pour les en bas de 20, puis malgré ce consensus-là, il y aura quand même des
plans d'action puis des agents de liaison. Mais le multiétablissement, ça
n'empêche pas non plus, ça n'interdit pas qu'il y en ait plus, qu'il y ait
d'autres programmes de prévention ou d'autres comités. C'est possible de le
faire. Ceci dit, moi, je suis hyper sensible à… il faut véritablement que ce
soit de même nature, là. Tu fais le même, même type de travail, puis on a
rajouté dans les amendements que ça devoir tenir compte de fonctions qui sont
comparables, puis des conditions d'exercice de ces fonctions-là. Puis que la
commission, le cas échéant, une des parties peut demander à la commission d'en
rajouter un si c'est utile. Puis le critère de distance est aussi considéré. Je
pense que c'est une question d'imputabilité de l'employeur. Je pense que c'est
aussi à l'avantage de l'efficacité de la mise en application des programmes de
prévention. Puis c'est un concept qui va, à mon avis, nous permettre
d'atteindre des objectifs, maintenant, dans tous les secteurs d'activités
économiques.
M. Leduc : Le ministre ne
répond pas à ma question. Pourquoi ce consensus du CCTM? Puis c'est, en effet,
ce n'est pas toutes les choses qui font consensus. Ça, c'est vrai. Mais
pourquoi celui-là ne fait pas son affaire? Toutes les parties locales doivent
donner leur accord. Qu'on en fasse du multiétablissement, mais que tout le monde
soit d'accord pour en faire. Pourquoi ça, ça ne peut pas fonctionner?
M. Boulet : En fait, le CCTM,
ce n'est pas… en fait, ce qu'il disait, c'est qu'il recommandait le déploiement
de cette approche sur entente entre les parties, mais ce que nous devons
compléter, dans ce raisonnement-là, c'est que ça relève de la responsabilité de
l'employeur d'établir les programmes de prévention, de s'assurer de leur mise
en application. On a tellement parlé d'imputabilité. Et cette possibilité-là va
générer des retombées, à mon avis, positives, parce qu'on parle de deux
établissements qui font exactement la même affaire, puis ça va éviter de
l'iniquité, ça va éviter de l'écart dans l'application. Ça va permettre que le
programme de prévention couvre les deux établissements de façon totalement
identique. Pour moi, c'est une question d'équité et d'efficacité aussi.
M. Leduc : Je reviens avec
l'exemple du Code canadien du travail parce qu'il existe une disposition
intéressante dans le Code canadien du travail en matière de multiétablissement
qui vise à créer une… je pourrais l'appeler une forme de comité coordonnateur.
Donc, il vise à harmoniser, le plus possible, les programmes de prévention, ce
qui n'est pas une mauvaise chose, mais ne vient pas disposer des programmes de
prévention dans chacun des établissements, il se…
M. Leduc :
...établissement qui vise à créer une forme... je pourrais l'appeler une forme
de comité coordonnateur. Donc, il vise à harmoniser le plus possible les programmes
de prévention, ce qui n'est pas une mauvaise chose, mais il ne vient pas
disposer des programmes de prévention dans chacun des établissements, il se
rajoute. Alors, chaque établissement a son programme de prévention et se
rajoute par-dessus ça un comité qui peut, en fait, superviser puis harmoniser.
Tant mieux. Plus on parle de prévention, plus j'embarque.
Sauf que, là, on remplace le comité, le programme
de prévention d'un établissement local d'un employeur par un truc qui va être
fait en haut, là, de la pyramide. Moi, ça m'inquiète parce que ça enfreint deux
philosophies de la santé et sécurité au travail. La première, c'est le
paritarisme, comme je l'ai expliqué tantôt. Une décision, un programme, n'importe
quelle mesure a beaucoup plus de chance de fonctionner si elle est appliquée de
manière paritaire. Puis l'autre, c'est la proximité. Le deuxième concept, c'est
la proximité. Pour faire de la vraie prévention, là, il faut se promener, il
faut aller voir, il faut marcher, il faut savoir s'il y a un fil qui dépasse à
tel coin de l'usine, s'il y a telle machine qui est mal cadenassée. On ne peut
pas faire ce travail-là de précision de connaissance fine du terrain avec une organisation
pyramidale, pour reprendre l'image que j'entendais parfois dans des
rassemblements syndicaux, avec des comités en haut d'une tour avec des
croissants qui vont déterminer comment organiser la prévention dans nos établissements.
Ça ne peut pas fonctionner, ce n'est pas du tout ça, la philosophie. La
philosophie de la prévention, c'est le plancher, les bottes dans le lieu de
travail, puis qui fait la tournée, puis qui connaît son monde, qui connaît les
écueils. Comment ça va vraiment percoler, ça, dans une mégasuperstructure?
• (12 heures) •
M. Boulet : Bien, ce n'est
pas une mégasuperstructure. Encore une fois, c'est des établissements qui
relèvent d'un même employeur où il y a des activités de même nature. Ce n'est
pas une multiplication. Puis vous faites référence à la coordination. S'il y a
un comité multiétablissement, il va s'assurer de coordonner, il va s'assurer
que les mesures soient équitables, mises en application de façon uniforme et va
s'assurer de cette harmonie-là. Moi, au contraire, j'y vois, quand vous référez
à un bureau coordonnateur, je pense que ce n'est pas opportun de multiplier les
structures. Je pense que c'est une unicité dans l'application qui va générer de
l'efficacité dans les résultats. Je le répète, c'est de même nature. Pourquoi
multiplier en de multiples exemplaires ce qui peut s'appliquer de manière
cohérente et unie? Puis c'est simplement ce qui nous guide dans l'adoption de
cette approche multiétablissement là.
Et je réitère, parce que c'est
superimportant pour moi, de dire que, le cas échéant, la commission peut
dire... tu sais, on demande à la commission de dire : Multiétablissement,
ça ne marche pas. Un, ce n'est pas des activités de même nature. Deux, ça peut
être une distance qui fait en sorte que c'est moins facile d'application. Ou
trois, parce que, dans les conditions d'exercice...
12 h (version non révisée)
M. Boulet : …la commission peut
dire… tu sais, on demande à la commission de dire : Multiétablissement, ça
ne marche pas. Un, ce n'est pas des activités de même nature. Deux, ça peut
être une distance qui fait en sorte que c'est moins facile d'application. Ou
trois, parce que, dans les conditions d'exercice, même si c'est des fonctions
comparables, il y a des distinctions. La commission a le pouvoir de dire :
Moi, j'en rajoute. Et la commission a cette discrétion-là qui, ultimement,
relève du Tribunal administratif du travail. Ça fait qu'on ne veut pas
sacrifier, on veut, au contraire, s'assurer d'une saine gestion et une saine
application des programmes de prévention.
M. Leduc : …tout le fardeau
sur les épaules du travailleur, des travailleurs, de vouloir défaire, ce qui, à
mon avis, est une mauvaise idée, l'imposition du multiétablissement. Si vous
pensez tellement que c'est une bonne idée, si les patrons pensent tellement que
c'est une bonne idée, pourquoi vous n'inversez pas le fardeau? Pourquoi ce
n'est pas les patrons qui pourraient aller à la CNESST pour appliquer un
multiétablissement?
M. Boulet : Non, il le
considère. Il a des critères à respecter. Le critère fondamental, c'est :
des activités de même nature. C'est lui qui est imputable. Il me semble que
c'est normal que le pouvoir décisionnel revienne à la partie qui est imputable,
donc qui est responsable du programme de prévention. On voit que, dans sa mise
en application, ça se fait de façon paritaire, mais je pense que c'est tout à
fait justifié que l'employeur qui a plusieurs établissements où il y a des
activités de même nature ait la décision de déterminer s'il peut y aller avec
l'approche multiétablissement.
Ceci dit, je le répète, qu'on soit en
milieu syndiqué ou non syndiqué, on peut faire une demande à la commission,
puis elle va rendre une décision qui va permettre d'assurer, de contrôler les
décisions peut-être pas compatibles avec les critères qu'un employeur pourrait
prendre.
M. Leduc : Mais, encore une
fois, vous venez judiciariser quelque chose qui ne devrait pas l'être. Ça
devrait être une décision paritaire de fonctionner comme ça de manière
multiétablissement. Puis là vous dites : Bien, si vous n'êtes pas contents
de vous le faire imposer, bien, allez-y, à la cour, allez-y, à la commission,
puis il va y avoir une audience, puis les deux vont présenter leurs arguments,
puis quelqu'un va trancher, puis là après ça, ça va pouvoir monter au TAT…
On a eu tellement un long débat sur les
processus judiciaires en santé et sécurité. Les tribunaux sont engorgés, il y a
des longs délais, ça n'a pas de bon sens comme c'est long, puis tout le monde a
dit : Il faut qu'on travaille là-dessus, puis qu'on… Là, vous rajoutez un
truc nouveau, là, vous rajoutez une nouvelle possibilité de contester quelque
chose, alors que ça serait si simple de respecter le consensus du CCTM puis de
dire que, si on trouve opportun de faire un multiétablissement, il faut qu'on
ait l'accord de tout le monde. Ça a bien plus de chances de fonctionner et ça a
bien plus de chances de s'éviter de la judiciarisation.
M. Boulet : Puis vous savez
que c'est un de mes points sensibles. D'ailleurs, on a fait, avec le projet de
loi, selon moi, une importante déjudiciarisation en permettant l'option…
M. Leduc : …multiétablissement,
il faut qu'on ait l'accord de tout le monde. Ça a bien plus de chance de
fonctionner et ça a bien plus de chance de s'éviter de la judiciarisation.
M. Boulet : Puis vous savez
que c'est un de mes points sensibles. D'ailleurs, on a fait, avec le projet de
loi, selon moi, une importante déjudiciarisation en permettant l'option entre
la révision administrative puis le Tribunal administratif du travail parce que
ça c'était vraiment important. LA révision administrative, vous vous souvenez, il
y en a qui voulait qu'on élimine complètement ce palier décisionnel là, alors
que là on donne l'option à une des deux parties dans certains cas. Moi, pour
moi, c'est un gros, gros effort de déjudiciarisation.
Ceci dit, ce n'est pas parce qu'on vit du
paritarisme que ça empêche que les parties aient une mésentente, mais le
syndicat ou le travailleur qui demande à la commission de rajouter une
structure de prévention ou une structure de participation, bien, c'est
l'exercice de son droit. Ça se judiciarisera si les parties ne sont pas
d'accord, parce que j'ose croire que, dans la pratique, ça va se discuter. Puis
moi, comme conseiller syndical, je me vois bien en discuter avec un employeur
ou, comme conseiller patronal, en discuter avec le syndicat. Écoutez, ça, c'est
véritablement des activités de même nature. Puis pour des raisons d'harmonie,
d'équité et d'efficacité, on va faire un programme qui s'applique à tous nos établissements
pour éviter de la confusion, tu sais, parce que souvent vous référez à l'aspect
confusion. Moi, je pense que ça va permettre de se démêler puis d'assurer une
meilleure cohésion dans l'application. C'est mon approche.
Puis le Comité consultatif du travail et
de la main-d'oeuvre, vous avez raison, il y a des fois qu'on est allés au-delà
des consensus puis que c'était une partie qui était plus fermement opposée,
d'autres fois, c'est l'inverse. Il y a des fois qu'on n'a pas respecté les
consensus puis il y a des fois qu'on a eu à faire un arbitrage parce qu'il n'y
avait pas de consensus. Je pense qu'on a un peu de tout, mais dans le
multiétablissement, s'il n'y a pas eu de consensus, c'est parce qu'il y avait
une partie qui le souhaitait puis l'autre ne le souhaitait pas, puis c'est ça,
les absences de consensus.
Mais je le répète, je demeure convaincu
qu'avec les barrières additionnelles que nous avons ajoutées dans notre amendement,
il n'y a pas de risque. Selon moi, il n'y en avait pas initialement parce qu'on
prévoyait des activités de même nature. À chaque fois que j'ai discuté avec des
représentants, tant d'employeurs que de syndicats, à chaque fois, ils
disaient : Le multiétablissement, donc, Jean, tu as un entrepôt, tu as un
siège social puis tu as une usine d'opération, donc ça n'a pas… Non, non, non.
Non, il ne faut pas qu'il y ait de la confusion. C'est pour ça que c'est écrit
clairement, noir sur blanc, qu'il faut que ce soit des activités de même
nature, donc véritablement la même chose.
M. Leduc : D'accord, mais, si
c'est deux entrepôts qui ne sont pas trop loins l'un de l'autre, pourquoi il
faudrait nécessairement qu'ils aient le même programme de prévention?
M. Boulet : C'est beaucoup
plus simple puis c'est beaucoup plus équitable.
M. Leduc : Bien, plus simple
pour l'employeur, mais pas nécessairement plus efficace pour le travailleur.
M. Boulet : Bien, c'est lui
qui est imputable. Puis, tu sais, il n'y a rien qui…
M. Boulet : ...des activités de
même nature, donc, véritablement la même chose.
M. Leduc : ... si c'est deux
entrepôts qui ne sont pas trop loin l'un de l'autre, pourquoi il faudrait nécessairement
qu'ils aient le même programme de prévention?
M. Boulet : C'est beaucoup
plus simple puis c'est beaucoup plus équitable.
M. Leduc : Bien, plus simple
pour l'employeur, mais pas nécessairement plus efficace pour le travailleur.
M. Boulet : D'ailleurs, c'est
lui qui est imputable. Puis, tu sais, il n'y a rien qui l'empêchera de
dire : C'est des activités de même nature, mais moi, j'en fais deux pour
les raisons x, y ou z, les conditions d'exercice, ou le type des fonctions, ou
la nature des opérations. Il n'y a rien qui l'empêche. Mais il peut le faire
s'il considère que c'est des activités de même nature et c'est bénéfique. Il ne
faut pas oublier, collègue, qu'il y a quand même les dispositions pénales
statutaires, tu sais. On réfère souvent à 236, 237. Là, on a revalorisé les
amendes, des amendes sévères, là. Tu es imputable. Câline! On te laisse la possibilité
de déterminer si ça se fait de manière à s'appliquer dans plusieurs établissements
où il y a des activités de même nature. Ce n'est pas pour prendre un raccourci.
C'est au contraire pour mieux te permettre plus aisément, plus harmonieusement
de respecter tes obligations.
M. Leduc : Moi, ce que je ne
comprends pas, M. le ministre, c'est que, vraiment, là, les patrons nous ont
dit, à travers la CCTM, que ce n'est pas ça qu'ils recherchaient, qu'ils
recherchaient que toutes les parties locales doivent donner leur accord. Moi,
ce que je crains, là, avec votre approche, c'est deux niveaux. Dans le secteur
privé qui est déjà dans les secteurs prioritaires, je pense entre autres aux
usines, par exemple, de métallurgie ou les mines, o9ù il y a déjà beaucoup des programmes
de prévention qui existent, je crains que l'employeur se serve de cette
nouvelle disposition et en fasse une arme de négociation, qu'à la prochaine
négo ils approchent la table de négos puis disent : Ah! Bien, maintenant,
je ne suis plus obligé d'en faire un par établissement. Je veux faire un seul programme
de prévention multiétablissement, que le syndicat ne veule rien savoir pour les
raisons évidentes que je vous ai mentionnées, puis que ça devienne un élément
de discussion, puis un élément de négo, puis que le syndicat qui voudrait
garder son comité de santé et sécurité puis son programme de prévention dans
son établissement doive concéder sur d'autres choses. Ça fait que, ça, je
trouve ça vraiment pas correct d'utiliser le multiétablissement éventuellement
comme arme de négociation par rapport à d'autres éléments parce que, d'après
moi, la prévention, ça ne se négocie pas.
Puis l'autre aspect que je ne trouve vraiment
pas correct, c'est l'État employeur. Puis ça, ça n'a jamais été mentionné très
clairement, ça ne jamais été assumé non plus très clairement par vos collègues
de la Santé puis de l'Éducation. Mais moi, ça me semble évident que ça grouille
et que ça grenouille dans ces deux ministères là, et que c'est l'État employeur
que décide de piler sur le consensus du CCTM. C'est l'État employeur, là, avec
ses CIUSSS, ses CISSS, ses centres de services scolaires, qui n'a jamais eu de programme
de prévention, qui n'ont jamais rien fait en matière de prévention puis que,
là, se réveillent dans quelques mois avec une nouvelle obligation, il était
temps, puis là ils ont poigné la chienne. Puis là ils ont dit : Woups!
Aie! Là, s'il faut commencer à faire un programme de prévention par école, par
CLSC, par CHSLD, par hôpitaux... Mon Dieu! Mon Dieu! On n'a jamais rien fait de
ça. Ça ne marchera jamais. On panique. Et puis, là, la panique a percolé,
probablement jusqu'au Conseil des ministres. Puis on dit : On ne peut pas
faire ça. Alors, on va imposer un beau comité en haut d'une tour avec les...
M. Leduc : …s'il faut commencer
à faire un programme de prévention par école, par CLSC, par CHSLD, par
hôpitaux, mon Dieu, mon Dieu, on n'a jamais rien fait de ça, ça ne marchera jamais,
on panique. Et puis là, la panique a percolé, probablement jusqu'au Conseil des
ministres, puis on dit : On ne peut pas faire ça, alors on va imposer un
beau comité en haut d'une tour avec les croissants qui va faire des rencontres
pour l'ensemble de notre secteur. Peut-être que dans le cas d'un CIUSSS, comme
vous le disiez tantôt, vu qu'il y a des différentes natures, CHSLD, maisons de
jeunes, hôpitaux, ça, il peut y avoir des différences. Prenons l'exemple des centres
de services scolaires, une école, c'est toujours bien une école. Il y en a des
dizaines, des écoles, dans un centre de services scolaires. Puis là, on va être
en train de dire que, oui, dans un centre de services scolaires, il peut y
avoir un seul programme de prévention pour l'ensemble des écoles nonobstant
écoles primaires, écoles secondaires, écoles professionnelles, puis même à
l'intérieur de différentes écoles primaires, il peut y avoir des variations
tellement différentes d'un milieu à l'autre… Je trouve que ce n'est pas super
sérieux de la part de l'État, comme employeur, de se ranger derrière cette idée
du multiétablissement imposée alors qu'il doivent faire l'exemple avec cette
nouvelle responsabilité là qu'il n'a jamais faite, il doit faire l'exemple de
l'application, et là, il s'en lave les mains en disant : Ouf, au moins,
là, je ne suis pas obligé de faire la grosse, je ne suis pas obligé de faire la
totale, je peux y aller avec un petit comité multiétablissement, là, puis on va
voir ce que ça donne.
• (12 h 10) •
M. Boulet : C'est sûr que le
présenter de façon réductrice, comme vous le faites, c'est une chose, mais deux
points : Si on regarde le secteur minier, dans des conventions
collectives, c'est négociable, ce n'est pas parce que l'employeur peut qu'il ne
peut pas négocier, ce n'est pas parce que l'employeur peut qu'il ne peut pas
même décider de sa propre initiative, il est imputable. Je vais tout le temps
revenir à ça. C'est normal qu'il puisse prendre cette décision-là. Il sait
qu'il a des obligations à remplir, puis il sait le meilleur corridor qu'il peut
emprunter pour respecter ses obligations. Puis est-ce que c'est donner un
rapport de force à un employeur, j'ai toujours dit qu'en Santé et sécurité il
n'y a pas de compromis à faire, puis si ce n'est pas respectueux des critères
que nous avons même rajoutés, le syndicat peut dire, même, il peut dire :
On va demander à la commission. Puis juste de savoir, de la part d'un
employeur, que cette hypothèse-là est possible, ça diminue considérablement ce
que vous pensez… vous pouvez penser comme étant un pouvoir de négociation
additionnel.
L'État employeur… je vais me contenter de
dire que je suis vraiment désolé que, dans les secteurs où l'État est
employeur, notamment la santé, l'éducation puis les services sociaux, actuellement,
dans l'état du droit, il n'y a rien, il n'y a rien. Ça fait que je me
dis : ce n'est pas un petit comité à bric-à-brac, puis ce n'est pas parce
que c'est un CISSS ou un CIUSSS que ce n'est pas… c'est tous des établissements
où ils font des activités de même nature. Ça va être à interpréter, mais ce
n'est pas des activités de même nature. Si c'est des personnes aînées d'un
côté, puis c'est des psychiatrisés, puis si c'est des enfants, ou si c'est des
centres de jour, tu sais, ce n'est pas des activités…
M. Boulet : …c'est un CISSS ou
un CIUSSS que ce n'est pas… c'est tous des établissements où ils font des
activités de même nature. Ça va être interprété, mais ce n'est pas des
activités de même nature. Si c'est des personnes aînées d'un côté, puis c'est
des psychiatrisés, puis des enfants, ou si c'est des centres de jour, tu sais,
ce n'est pas des activités de même nature. Ça fait qu'à ce moment-là les
obligations inhérentes qu'on a déjà adoptées vont devoir être respectées.
Ça fait que c'est sûr que je ne veux pas
embarquer dans la dynamique : Ils ne font rien. Je peux certainement dire,
cependant, qu'en vertu du régime législatif québécois, il n'y a aucune
obligation. Et ça, là-dessus, on se rejoint. Puis je pense que depuis le début
de l'étude détaillée, on contribue tout le monde ensemble à faire en sorte que
ce ne soit plus comme ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député d'Hochelaga-Maisonneuve, donnez-vous la chance au député de Jonquière
de prendre la parole?
M. Leduc : …puis, après ça,
oui, ça me ferait plaisir.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Leduc : Si M. le ministre
m'avait approché… nous avait approchés, en nous disant : Bien, il y a un
programme… il y a un problème d'applicabilité pour l'État employeur, c'est trop
gros, tout d'un coup, je vous demanderais d'appliquer le multiétablissement
pour une séance… pas une séance, mais un délai de trois, quatre, cinq ans, le
temps de laisser le temps à ce que ça s'installe tranquillement, que les
dirigeants des centres de services scolaires, des CIUSSS commencent à
comprendre leur nouvelle imposition, puis qu'après ça… après, mettons, un cinq
ans, là, on s'assure que chaque établissement en ait un ou qu'il y ait des
ententes à un endroit ou à un autre de multiétablissement, comme le propose le
CCTM. Parce qu'encore une fois, répétons-le, on n'est pas contre dans l'absolu.
Le concept de multiétablissement, on est contre qu'il soit imposé.
Mais s'il m'avait approché en me
disant : Écoute, on va mettre un multiétablissement obligatoire, parce
que, là, ça commence rough pour l'État employeur, cinq ans là-dessus, puis,
après ça, on le rend en effet conditionnel à l'approbation des deux parties,
j'aurais réfléchi. Je me serais dit : Bon, c'est peut-être quelque chose
qui est dans la mesure du raisonnable, c'est une grosse croûte à manger. Mais
là ce n'est pas ça qu'on a devant nous. Là, c'est une imposition mur à mur, et
on pitche ça dans la cour de la CNESST. Pourquoi ne pas aborder peut-être une
espèce de compromis, M. le ministre, où on aurait le multiétablissement, en
effet, imposé, mais maximum pour un prochain cinq ans, puis qu'après ça, ça
devienne ce que le CCTM réclame, à savoir les deux parties qui adhèrent?
M. Boulet : Mais simplement
pour rassurer, là, quant au délai, évidemment, le multiétablissement, ça fait
partie du règlement sur la prévention, donc ça va entrer en vigueur quand le
règlement adopté par le C.A. de la CNESST va entrer en vigueur. Donc, ce n'est
pas demain matin. Il y aura… tu sais, vous parliez d'un an, deux ans, trois
ans, là, mais ça va vraisemblablement être un délai suffisant pour s'assurer
que ce soit bien respecté.
M. Leduc : …
M. Boulet : …
M. Leduc : Ça ferait mon affaire,
mais je ne suis pas sûr que c'est ça que le ministre voulait dire…
M. Boulet : …s'assurer que ce
soit bien respecté.
M. Leduc : …ça ferait mon
affaire, mais je ne suis pas sûr que c'est ça que le ministre voulait dire.
M. Boulet : Désolé, hein, oui,
il y en a un dans l'intérimaire.
M. Leduc : …le faire préciser.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
M. Leduc : Zut!
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, on donne la parole au député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, merci,
Mme la Présidente. On parle beaucoup de parité, alors c'est justement important
aussi de prévoir la parité dans la répartition des droits de parole. Là, on est
vraiment sur un point… c'est la pierre d'angle, là, c'est le fondement même du
projet de loi, puis on est comme dans le dernier droit, je dirais. En fin de
semaine, on a eu des articles, en tout cas, j'espère, qui préoccupent le
ministre, parce que, que ce soit d'un côté ou de l'autre, il y a de plus en plus
de rejets du projet de loi. Par exemple, l'article de LaPresse
qui nous dit que patrons et syndicats rejettent le projet de loi n° 59,
que ce soit du côté du Conseil du patronat qui s'est dit fortement déçu, que ce
soit de la FTQ-Construction, également de son côté, que ce soit la Fédération
canadienne de l'entreprise indépendante. Alors, on peut dire que le
gouvernement a réussi à faire l'unanimité, mais contre lui, sur ce projet de
loi. Même chose du côté de la CSD qui appelle au rejet du projet de loi
n° 59.
Et là on arrive dans un point tournant sur
l'enjeu du multiétablissement, on en a déjà parlé ici, et, moi, ça ne me rentre
pas dans la tête qu'on contourne, par le projet de loi, par l'article 58.1,
malgré l'amendement, j'avais beaucoup d'espoir sur l'amendement, qu'on
contourne le fondement même du régime de santé et sécurité au travail au
Québec, depuis une quarantaine d'années, qui est le paritarisme, je ne
comprends pas ça. J'ai eu des discussions, comme tout le monde ici, avec des
partenaires syndicaux, des partenaires du côté des employeurs sur la question
du multiétablissement. Il y a des pour, il y a des contre, il y a le secteur
privé, il y a le secteur public, mais on ne peut pas faire l'économie du
paritarisme dans une mesure aussi importante que le multiétablissement, on ne
peut pas faire ça. Et, moi, je le dis, c'est incontournable…
M. Gaudreault : …mais on ne
peut pas faire l'économie du paritarisme dans une mesure aussi importante que
le multiétablissement. On ne peut pas faire ça. Et, moi, je le dis : C'est
incontournable. C'est non négociable. Si on croit à la santé-sécurité au
travail, si on croit que la meilleure façon de protéger la santé-sécurité de
nos travailleurs et de nos travailleuses, c'est de faire en sorte que ça soit
un engagement collectif, collectif au sens du rôle des employeurs, mais aussi
du rôle des syndicats. Mais on ne peut pas mettre de côté le paritarisme dans
une mesure aussi extraordinaire que de faire du multiétablissement. Alors, on
ne peut pas donner des pouvoirs exorbitants à un employeur dans un contexte
comme celui-là.
Alors, moi, je m'attendais à ce que
l'amendement - puis là quand je le lis, on n'est pas du tout dans cet
univers-là - vienne inclure cette dimension du paritarisme, alors que la
première ligne de la phrase de l'article 58.1 ne change pas, parce qu'on
continue de dire «malgré l'article 58, l'employeur qui emploie des
travailleurs dans plus d'un établissement, etc…». Alors, ça, c'est le premier
élément, paritarisme non négociable.
• (12 h 20) •
Deuxième élément - puis là on va en jaser
longtemps, parce que je vais vouloir que le ministre me donne des exemples -
c'est quoi ça, les activités de même nature. Alors, il va falloir qu'on
définisse ça. Qui va définir, c'est quoi une activité de même nature, et sur la
base de quel critère? J'ai déjà eu l'occasion d'en parler, ici, moi, en faisant
référence à des usines dans ma circonscription de… chez Rio Tinto qui produit
de l'aluminium. Bien, les activités portuaires à La Baie, les activités
ferroviaires du chemin de fer Roberval – Saguenay, les activités de
transformation de la bauxite en alumine, les salles de cuve, les fonderies et
l'expédition, oui, ça contribue tous à produire de l'aluminium, mais ce ne sont
pas des activités de même nature. Puis ce n'est pas vrai que ce soit juste
l'employeur qui pourra décider s'il y a un multiétablissement.
Alors, je sais que le ministre va me
dire : Non, non, non, les activités comme Rio Tinto, c'est bien trop
vaste. Puis c'est vrai que le débardeur au port, ce n'est pas la même chose que
le cheminot sur le chemin de fer puis le cuviste dans les salles de cuve. Mais
qui va le déterminer, ça? Qui va déterminer la nature?
Puis le troisième élément…
M. Gaudreault : …Alors, je
sais que le ministre va me dire : Non, non, non, des activités comme Rio
Tinto, c'est bien que trop vaste. Puis c'est vrai que le débardeur au port, ce
n'est pas la même chose que le cheminot sur le chemin de fer puis le cuviste
dans les salles de cuves. Mais qui va le déterminer, ça? Qui va déterminer la
nature?
Puis le troisième élément absolument
incontournable, c'est le rôle du représentant en santé et sécurité, qui va se
retrouver à couvrir plusieurs établissements à marcher, c'est le cas de le
dire, dans plusieurs lieux. Alors, il va aussi revoir le rôle du représentant
en santé et sécurité.
Donc, moi, c'est mes premières remarques à
cet égard et j'en informe évidemment la commission, mais particulièrement le
ministre là-dessus. C'est la pierre d'angle, c'est le fondement, en tout cas,
d'une grande réforme amenée par le ministre par le projet de loi n° 59.
Puis ce n'est pas vrai que, par une dimension qu'on appelle le
multiétablissement, on va venir écarter la valeur fondamentale de notre régime
depuis 40 ans en cette matière qui est le paritarisme.
M. Boulet : Merci. C'est
un bon commentaire. Si vous me permettez, collègue de Jonquière, je veux juste
apporter une précision au collègue d'Hochelaga-Maisonneuve. Pour les
secteurs 1 et 2, où il y a déjà des mécanismes, ils sont protégés, tu
sais, qu'il n'y aura pas de multiétablissement pendant la période intérimaire.
C'est à ça que je faisais référence. On se comprend? O.K. Parfait.
Le paritarisme, collègue de Jonquière, j'y
crois foncièrement puis pour moi ce n'est pas irréconciliable avec l'approche
multiétablissement. Au contraire, en quelque part, même le paritarisme fait en
sorte qu'il y a un partage de responsabilités. Tu sais, tu ne peux pas dire on
fait tout, les mains collées l'une sur l'autre. On s'assure de bien se
comprendre, de se respecter et de se partager parfois des responsabilités. Les
gens le font en couple, le font dans des situations quotidiennes de la vie
courante, vous le savez. Donc, pour moi, de dire multiétablissement, ce n'est
pas du tout incompatible avec le paritarisme.
Deuxièmement… Puis le paritarisme peut
amener des désaccords, on l'a vu au Comité consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre. On le voit parfois en parti politique, sur des questions
cruciales, il y a des désaccords. Je pense qu'en général, les politiciens ici à
Québec réalisent qu'ils ont beaucoup plus d'intérêts communs que d'intérêts
divergents. Puis ça, en général, moi, je ressens beaucoup d'humanité puis de
volonté de s'assurer qu'on améliore les choses. Puis je le sens de tous les
partis confondus.
L'autre point central que vous soulevez…
M. Boulet : ...réalise qu'ils
ont beaucoup plus d'intérêts communs que d'intérêts divergents. Puis ça, en
général, moi, je ressens beaucoup d'humanité puis de volonté de s'assurer qu'on
améliore les choses. Puis je le sens de tous les partis confondus.
L'autre point central que vous soulevez,
c'est : C'est quoi, des activités de même nature? Non seulement je l'ai
expliqué, mais en plus, dans l'amendement, on fait référence à des fonctions
comparables puis on réfère même aux conditions d'exercice, puis on réfère même
à la distance. C'est sûr qu'ultimement, au-delà de tous les critères qu'on
pourrait imaginer, est-ce que ça assure bien la protection de la santé-sécurité
des travailleurs? Puis c'est sûr qu'une fonderie, ce n'est pas la même affaire
qu'une usine d'électrolyse, puis ce n'est pas... je veux dire, ce n'est pas des
activités de même nature. Puis je prends souvent l'exemple classique, tu peux
avoir un entrepôt puis un bureau puis des opérations, puis ce n'est pas des
activités de même nature. Ça fait que tu ne peux pas faire du
multiétablissements si c'est réparti, que ce soit dans la même ville ou des
villes différentes.
Je pense que le collègue de Jonquière sait
que c'est des termes qui sont clairs. «Activités de même nature», ça peut,
quand on est confrontés à des faits, on le sait très bien parce qu'on a
pratiqué dans des contextes contradictoires, confrontés à certains faits, que
ça peut mener à des interprétations qui se débattent, mais ça peut arriver.
Puis souhaitons que ça arrive le moins possible, mais il n'y a rien qui empêche
la commission de dire : Là, dans ce cas-là, ce n'est pas, par exemple, des
activités de même nature, ce n'est pas, par exemple, des conditions d'exercice
qui sont similaires. Je pense qu'il faut y aller avec le gros bon sens puis le
pragmatisme. Si c'est la même game, là, si c'est le même enjeu de
santé-sécurité, je pense que c'est sain que ce soit appliqué à plusieurs établissements,
deux, quatre ou six établissements. Je pense que ça va favoriser, encore une
fois, une meilleure application. Puis je le répète, c'est l'employeur qui a
plusieurs établissements qui est imputable, qui est redevable, qui doit
s'assurer que ce soit mis en application.
Puis, moi, ça m'apparaît beaucoup plus
être une affaire de gros bon sens puis de gestion saine dans des secteurs
d'activité où je rappellerais au collègue de Jonquière qu'il avait zéro. Il y a
zéro, actuellement, et on fait un immense pas en avant, parce qu'on prévoit
dorénavant, avec les articles qu'on a adoptés, des programmes de prévention,
des volets santé, des comités de santé et sécurité, des représentants. En bas
de 20, c'est des plans d'action puis des agents de liaison. On avait ça
seulement dans deux secteurs à prépondérance masculine, puis maintenant on a ça
dans tous les secteurs d'activité. Et notamment, vous le savez, l'économie
s'est tellement terciarisée depuis 79 et 85 que ça s'impose d'élargir
l'application non seulement...
M. Boulet : ...de santé et
sécurité, des représentants. En bas de 20, c'est des plans d'action puis des
agents de liaison. On avait ça seulement dans deux secteurs à prépondérance
masculine, puis maintenant on a ça dans tous les secteurs d'activité. Et notamment,
vous le savez, l'économie s'est tellement terciarisée depuis 79 et 85 que ça
s'impose d'élargir l'application non seulement des mécanismes de prévention,
mais aussi de participation des travailleurs. Et on le fait de façon souple et
respectueuse de l'organisation terrain des employeurs.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Député
d'Hochelaga-Maisonneuve. Non, pardon, député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien,
c'est ça, je pense qu'on en a parlé tout à l'heure, puis le député
d'Hochelaga-Maisonneuve en a fait mention aussi dans son intervention, il faut
quand même tenir compte des recommandations du CCTM. Et je pense c'est la
recommandation 12 qui dit que «l'instauration d'un programme de prévention
multiétablissement est conditionnelle à l'accord de toutes les parties locales.
Sans l'accord d'un établissement, celui-ci ne peut faire partie du programme de
prévention multiétablissement.» C'est... Ensuite, la recommandation 12
toujours : «Tous les mécanismes de prévention doivent être inclus dans le
regroupement multiétablissement.»
Le Comité consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre est lui-même, par ses recommandations, par son rapport,
profondément préoccupé par l'accord des parties, l'accord des parties. Quand on
parle d'accord des parties, ça veut dire le paritarisme, de tenir compte du
travail paritaire, des comités paritaires, du rôle des représentants des
travailleurs, mais aussi, évidemment, le rôle de l'employeur.
Et le ministre me disait, dans sa réponse,
que... En tout cas, je ne le cite pas nécessairement aux mots, là, mais l'idée,
c'est que le paritarisme n'était pas exclu de l'article 58.1 et du projet
de loi n° 59. Mais c'est parce que ça n'apparaît pas dans le projet de
loi, ça n'apparaît pas. Je veux dire, dans l'article 58.1, là, et je le
répète, je m'attendais à voir un amendement qui allait en tenir compte. On dit
que l'employeur peut élaborer et mettre en application un programme multiétablissement.
Alors, ça, ce n'est certainement pas paritaire, là.
Donc, je vous vois hocher de tête, Mme la
Présidente, probablement pour me dire que la guillotine du temps m'est tombée
sur la langue.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : C'est-à-dire, compte tenu de l'heure, il est
déjà... il est 10 heures... 12 h 30, pardon, alors nous allons
suspendre pour l'heure du dîner. Alors, merci à tous et à toutes. Je vous
souhaite un bon dîner.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
12 h 30 (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…c'est-à-dire, compte tenu de l'heure… il est déjà… il est 12 h 30,
pardon, alors nous allons suspendre pour l'heure du dîner. Alors, merci à tous
et à toutes. Je vous souhaite un bon dîner.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
l
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 16)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Rebonjour, tout le monde. Nous poursuivons l'étude détaillée. La Commission de
l'économie et du travail reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude
détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de
sécurité du travail. Lors de la suspension de nos travaux cet avant-midi, nous
en étions à l'étude de l'article 146, ou à l'amendement de l'article 146,
et la parole était au député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Alors, comme je le disais avant la suspension des travaux,
moi, je suis extrêmement préoccupé par le multiétablissement. Je suis surtout extrêmement
préoccupé par la définition qui sera donnée et également à la nature, donc,
quand on dit : des activités de même nature. Par ailleurs, je suis aussi
très préoccupé par la parité. Et, comme je le disais avant la suspension des
travaux, le paritarisme est à la base de notre régime de santé, sécurité au
travail et pourtant il n'apparaît pas dans l'article 58.1. Alors, moi, je
reviens à la charge, Mme la Présidente, est-ce que le ministre ne trouve… ne
trouve-t-il pas qu'on devrait prévoir des conditions de paritarisme dans le
processus conduisant à un statut multi…
M. Gaudreault : …ne trouve-t-il
pas qu'on devrait prévoir des conditions de paritarisme dans le processus
conduisant à un statut multiétablissement pour les programmes de prévention? Est-ce
que le ministre ne serait pas prêt à faire un amendement à son amendement pour
avoir ce paritarisme dans la détermination, je dirais, là, des programmes de
prévention à titre de multiétablissement ou, à tout le moins, de le baliser
dans certaines conditions pour faire en sorte que les représentants des travailleurs
puissent avoir leur mot à dire?
Parce que la seule chose qui doit nous
préoccuper, ici, je sais que c'est ça, dans l'esprit du ministre, aussi, je le
sais tout à fait que c'est la santé, sécurité des travailleurs, mais j'ai peur
qu'on s'y prenne de la mauvaise façon. J'ai peur qu'on s'y prenne de la mauvaise
façon, j'ai peur que de ne pas tenir compte de la parité au sein des… c'est-à-dire
à l'intérieur du processus vers le multiétablissement, que ça brise la
confiance dans les autres endroits où il y a cette parité. J'ai peur que ça
fasse en sorte qu'il y ait des abus de la part de certains employeurs.
Alors, dans l'esprit du paritarisme, dans
l'esprit des recommandations du comité de la main-d'oeuvre, est-ce que le ministre
ne pourrait pas, minimalement, ouvrir la porte pour une forme de paritarisme dans
le processus enclenché par le 58.1?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
• (15 h 20) •
M. Boulet : Merci. Ça me
permet de constater la profonde affection pour le collègue de Jonquière pour le
paritarisme, affection que je partage. Et c'est une autre des raisons pour
lesquelles j'invoque, d'ailleurs, le consensus du Comité consultatif du travail
et de la main-d'oeuvre sur la responsabilité de l'employeur quant aux
programmes de prévention. Donc, ça, c'était consensuel. Donc, ça, ça découlait
du paritarisme qui est exercé au comité consultatif. Il n'y avait pas… je
rappellerai au collègue de Jonquière, il n'y a pas de consensus, à ce même
comité-là, sur les représentants de santé, sécurité, puis, malgré ça, on en a
maintenant partout en haut de 20. Puis, partout en bas de 20, on a des agents
de liaison. Il n'y avait pas de consensus en bas… non plus, en bas de 20, puis
nous, on a fait des plans d'action puis des agents de liaison.
Je veux juste dire au collègue, pour le
rassurer de nouveau…
M. Boulet : ... maintenant
partout en haut de 20. Puis, partout en bas de 20, on a des agents de liaison. Il
n'y avait pas de consensus en bas... non plus, en bas de 20, puis nous, on a
fait des plans d'action puis des agents de liaison. Je veux juste dire aux
collègues pour le rassurer de nouveau, avant que l'employeur mette en place un mécanisme
multiétablissement, on écrivait les conditions. Un, il faut qu'il s'assure que
les activités soient de même nature. Deux, il faut aussi qu'il intègre... parce
que ça, c'est particulièrement intéressant, il faut qu'il intègre les
établissements de moins de 20 travailleurs. Puis enfin il faut qu'il s'assure
que les comités et les représentants puissent... puis là c'est dans notre
libellé, puissent exercer adéquatement leurs fonctions. Ça fait que ça implique
notamment de se déplacer sur les lieux de travail pour analyser les risques,
les inspections, les enquêtes, et autres, de leurs fonctions.
Puis dernier point, je veux redire au collègue
de Jonquière que ça me préoccupait au point où on s'est dit : Il faut
rajouter le pouvoir de la commission d'ajouter, le cas échéant, si les
conditions ne sont pas respectées... puis la commission procéderait par un
simple avis de correction, un avis de correction qui pourrait... qui constitue
une décision, qui peut faire l'objet d'une contestation, mais ultimement le Tribunal
administratif du travail pourrait trancher. Mais je pense que le but ultime
qu'on partage, c'est la protection des travailleurs, puis on va l'atteindre
plus... c'est... Puis là j'ai partagé votre affection profonde pour le
paritarisme, et je vous demande de partager ma conviction profonde sur la plus
grande efficacité des mécanismes multiétablissement, particulièrement quand
c'est de même... des activités de même nature.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Député de Jonquière.
M. Gaudreault : Merci,
Mme la Présidente. On avance, parce que je pense qu'on est capables d'établir
entre nous des points communs, ce qu'on partage, ce que nous partageons comme
préoccupations, comme valeurs. Il nous reste à nous entendre sur la manière d'y
arriver. On va essayer de le prendre sous l'angle des problèmes concrets. S'il
n'y a pas de paritarisme dans la détermination du multiétablissement, qu'est-ce
qui va arriver si les établissements n'ont pas les mêmes centrales syndicales
qui les représentent? Est-ce qu'à ce moment-là ça ne donne pas un pouvoir
disproportionné à l'employeur de mettre en compétition, au fond, des
associations accréditées qui seraient différentes d'un établissement à l'autre?
Est-ce qu'on ne devrait pas trouver une manière d'éviter ce piège ou ce... comment
je pourrais dire, cette espèce de dommage collatéral relié à sa mesure de
multiétablissement...
M. Gaudreault : …à l'autre, est-ce
qu'on ne devrait pas trouver une manière d'éviter ce piège ou, comment je
pourrais dire, cette espèce de dommage collatéral relié à sa mesure de
multiétablissements?
M. Boulet : Si vous permettez,
on va suspendre deux minutes, parce qu'il y a un article que j'ai en tête, qui
va venir un peu plus loin, qui interpelle ce sujet-là plus spécifiquement, mais
je n'ai pas tous les articles devant moi. Ça fait que, si vous permettez, Mme
la Présidente…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, nous demandons une suspension, s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 15 h 24)
(Reprise à 15 h 27)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le ministre, je pense que vous avez trouvé la réponse. Alors, à vous
la parole.
M. Boulet : Donc, pour
répondre à la question, ça réfère véritablement aux règles de désignation, et
là je vous réfère à l'article 72 de la loi santé-sécurité, puis, quand il y a plusieurs
associations accréditées qui représentent l'ensemble des travailleurs, elles
peuvent par entente désigner les représentants des travailleurs. Si elles ne
s'entendent pas, la désignation est déterminée selon les modalités déterminées
par règlement. C'est ce qui s'appliquerait, collègue.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres... Oui, député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bon. L'article
72 : «Les représentants des travailleurs au sein du comité sont désignés
parmi les travailleurs de l'établissement. Lorsque plusieurs associations
accréditées représentent l'ensemble des travailleurs de l'établissement, elles
peuvent par entente désigner les représentants des travailleurs.» Mais ça ne
répond pas à la question, là. Je veux dire, ça reste qu'un employeur pourrait
se servir de son pouvoir en vertu de l'article 58.1 de décréter, on va dire ça
de même, le multiétablissements, alors qu'il peut y avoir plusieurs associations
accréditées dans ces établissements. Alors...
M. Boulet : ...il y a 72 puis il
y a l'article 68.2, là, quand... pour l'ensemble des établissements, quand il y
a un comité, mettons, multiétablissements. Évidemment, les parties peuvent
s'entendre pour rajouter des comités additionnels. Mais on mentionne aussi clairement
que «les dispositions du présent chapitre - notamment 72 - s'appliquent aux
comités de santé-sécurité additionnels, compte tenu des adaptations
nécessaires.» Donc, ça réfère plus précisément à 72, où là ils seraient
désignés par entente entre les associations accréditées.
...collègue, juste vous dire : actuellement,
on est sur le programme de prévention, mais on va arriver au comité de
santé-sécurité. Mais je trouvais que la question méritait quand même d'être
discutée.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Est-ce qu'il... Y a-t-il d'autres interventions?
M. Gaudreault : Est-ce que le
ministre peut nous redire les secteurs prioritaires, là, qui seront touchés par
l'article 58.1, sa liste des secteurs prioritaires?
M. Boulet : La liste des
secteurs...
• (15 h 30) •
M. Gaudreault : Vous avez
mentionné avant de suspendre...
M. Boulet : Les secteurs qui
sont touchés par 58.1, est-ce que c'est la question que vous...
15 h 30 (version non révisée)
M. Gaudreault : …l'article 58.1,
sa liste des secteurs prioritaires.
M. Boulet : La liste des
secteurs…
M. Gaudreault : Vous nous avez
mentionné, avant de suspendre…
M. Boulet : …qui sont touchés
par 58.1. Est-ce que c tla question que vous me posez?
M. Gaudreault : …
M. Boulet : Oui.
M. Gaudreault : Mais c'est
parce qu'il y avait un bout, je pense, avant la suspension, que vous avez
mentionné, avec les dispositions transitoires, là, ce qui viendra.
M. Boulet : Pour le régime
intérimaire? Bien, pour le régime intérimaire, ce qu'on va éventuellement discuter,
c'est le maintien du règlement sur les comités de santé et sécurité et sur les représentants
en santé et sécurité pour les secteurs prioritaires un et deux, là.
M. Gaudreault : …
M. Boulet : Exact.
M. Gaudreault : O.K. Est-ce
que, dans son esprit, l'usine de l'aluminerie Rio Tinto d'Alma, c'est des
activités de même nature que l'usine de Rio Tinto d'Arvida?
M. Boulet : Laquelle autre
usine?
M. Gaudreault : Ardiva.
M. Boulet : Arvida et…
M. Gaudreault : Alma.
M. Boulet : Mon souvenir,
c'est non, je pense que ce n'est pas les mêmes technologies, ce n'est pas des
activités de même nature, prises dans son sens assez strict. Mais, encore une
fois, vous savez que j'ai travaillé pour cette entreprise-là, comme jeune avocat
en relations de travail puis en santé et sécurité.
M. Gaudreault : C'est pour ça
que je vous en parle. Vous êtes encore un jeune avocat.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Boulet : …malheureusement.
MaisCt une usine que je connais bien. Puis là je ne peux pas voir comment les
opérations ont évolué, ça serait un petit peu présomptueux de ma part de me
prononcer à savoir si c'est des activités de même nature, mais je serais porté
à vous dire non.
M. Gaudreault : O.K. Bien,
c'est sûr qu'il y a des différences technologiques quant aux cuves, là, les
précuites… Oui. Allez-y.
M. Boulet : Donc, la liste des
questions pour savoir… parce qu'on a rajouté les fonctions comparables. Donc,
l'employeur devra analyser ses activités puis poser les questions
suivantes — on est habitué de poser des questions : Est-ce que
le procédé de fabrication est semblable? Est-ce que les équipements utilisés
sont les mêmes ou sont opérés de façon similaire? Est-ce que la technologie
impliquée dans les activités est semblable? Est-ce que l'organisation du
travail est similaire? Est-ce que le type de clientèle est comparable? Est-ce
que les services offerts sont similaires? Est-ce que les lieux de travail sont
semblables? Est-ce que l'aménagement des lieux offre des conditions d'exercice
du travail similaires? Donc, c'est le type de questions qu'il faut poser.
Évidemment, si vous alliez devant un… C'est ça.
M. Gaudreault : O.K. Mais là
c'est très important. Cette liste, c'est pour déterminer la même nature, c'est
ça?
M. Boulet : Bien, c'est ce
qui… on doit prendre en considération pour voir si c'est des fonctions
comparables, là, si c'est des… qui nous permettent de déterminer si c'est des
activités de même nature.
M. Gaudreault : O.K. Et ça
sort d'où cette liste-là? C'est quoi la source?
M. Boulet : Vraiment des
exemples que nous avons faits…
M. Gaudreault : …c'est pour
déterminer la même nature, c'est ça?
M. Boulet : Bien, c'est ce
qui… on doit prendre en considération pour voir si c'est des fonctions
comparables, là, si c'est des… qui nous permettent de déterminer si c'est des
activités de même nature.
M. Gaudreault : O.K. Et ça
sort d'où cette liste-là? C'est quoi la source?
M. Boulet : Vraiment des
exemples que nous avons faits pour se préparer à notre étude détaillée. C'est
vraiment à titre de guide, là, mais c'est vraiment en équipe qu'on a travaillé
à la CNESST pour essayer de donner des outils qui vont être utilisés,
d'ailleurs, quand ce sera mis en application.
M. Gaudreault : O.K. Mais
admettons qu'il y avait quoi, six, sept questions, peut-être, de mémoire, là?
M. Boulet : À peu près.
M. Gaudreault : À peu près. On
tire la ligne où pour savoir si c'est de même nature ou non? Est-ce qu'il faut
avoir répondu positivement, disons, à quatre questions sur sept ou à deux
questions sur six ou…?
M. Boulet : Non, on ne veut
pas que ce soit trop limitatif, là. Quand on dit des activités de même nature,
ce à quoi on a référé, c'est aussi les fonctions comparables, les conditions
d'exercice. On a référé aux critères de distance. Ultimement, ce qui est
prépondérant, c'est pour permettre de bien faire le travail, puis de bien assurer
la protection des travailleurs, là. On n'embarquera pas… ça ne m'apparaît pas
opportun d'embarquer dans un exercice qui viendrait rendre la notion de
«activités de même nature» trop restrictive, trop limitée. Je pense qu'il faut
se fier à un guide général.
M. Gaudreault : En vertu du
dernier paragraphe de l'amendement du ministre, là, «aux fins de déterminer si
des activités exercées dans un établissement sont de même nature.» Le test ce
sera de répondre à ces questions-là, c'est ce que je comprends?
M. Boulet : Totalement.
M. Gaudreault : O.K., mais il
y a quand même une dose de, comment je pourrais dire, d'interprétation.
M. Boulet : …que les CSS, mais
là on est au PP, là. Que les CSS et les RSS, là, les comités de santé-sécurité,
représentant santé-sécurité, puissent exercer leur fonction adéquatement. C'est
vraiment le critère. Mais pour les activités de même nature, vous avez raison,
c'est l'exécution de fonctions comparables et les conditions d'exercice qui
doivent, puis je le répète, notamment être prises en considération. Ça fait que
ce n'est pas limitatif.
M. Gaudreault : Mais pourquoi
ces questions-là on ne pourrait pas les intégrer dans la loi?
M. Boulet : Pardon?
M. Gaudreault : Pourquoi ces
questions-là que vous avez posées, on ne pourrait pas les intégrer dans la loi
sous forme de critère? Faire une énumération en disant «notamment», et là
la série de questions que vous avez soulevées.
M. Boulet : Bien, c'est parce
que «activités de même nature», c'est un concept quand même assez englobant,
assez précis, assez clair. On a travaillé fort pour trouver un concept qui est
aussi précis. Puis suite à des discussions, suite à ce qu'on a entendu lors des
consultations particulières, on a ajouté l'exécution des fonctions comparables
puis les conditions d'exercice, puis même avec des collègues des partis
d'opposition qui doivent…
M. Boulet : …assez clair. On a
travaillé fort pour trouver un concept qui est aussi précis. Puis, suite à des
discussions, suite à ce qu'on a entendu lors des consultations particulières,
on a ajouté l'exécution des fonctions comparables puis les conditions
d'exercice, puis, même avec des collègues des partis d'opposition, «qui doivent
notamment être prises en considération». Je pense qu'il ne faille pas enfermer
la discrétion de la commission, le cas échéant.
Et je le répète, il y a quand même eu un
consensus sur l'imputabilité de l'employeur pour le programme de prévention.
Donc, laissons-le analyser en fonction de ce qui… Moi, je les ai données, là,
les questions, là, entre autres, là, puis à micro ouvert. Ça fait que, je
pense, c'est des guides qui vont permettre non seulement d'interpréter, mais
surtout d'appliquer.
Mais mettre dans la loi tout un
cheminement, il faut que tu te poses les questions suivantes… Je pense, ça va
être plus le rôle d'un conseiller ou d'un avocat quand il va parler avec son
client. Des activités de même nature, ça réfère, puis… notamment, le ministre a
référé aux fonctions, puis ça s'analyse en fonction des cas par cas.
M. Gaudreault : O.K. Bon, je
suis d'accord, là, pour dire que ça peut s'analyser par du cas par cas, mais,
quand on fait de la loi, là, de la législation, le cas par cas, j'ai plutôt
tendance à vouloir le baliser comme il faut.
M. Boulet : Ce qu'on pourra
faire, collègue, c'est que… s'assurer que la CNESST élabore un guide clair pour
bien assurer que ce soit bien compris, ce que ça veut dire, et que ce soit
appliqué avec fluidité. Et ça, on va s'assurer qu'il y ait un guide. Puis la
CNESST, les questions que je vous ai posées, c'est dans un contexte
d'élaboration puis ce n'est pas fini, là, mais c'est un exercice qui est en
cours d'exécution.
M. Gaudreault : Mme la
Présidente, je ne sais pas si on pourrait obtenir une petite suspension, parce
que j'aurais besoin de réfléchir à la suite des réjouissances.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'on peut avant voir s'il y avait d'autres députés qui voulaient
prendre la parole? Est-ce que le…
M. Gaudreault : Bien, c'est
parce que, si la suspension conduit à ce qu'on dépose un amendement, je ne
voudrais pas me faire «scooper» par un autre député qui va déposer un amendement
avant moi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! D'accord. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 38)
(Reprise à 16 heures)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons reçu un sous-amendement de la part du député de Jonquière.
Alors, je vous invite à lire votre sous-amendement à l'article 146.
M. Gaudreault : Oui, merci,
Mme la Présidente. Alors, c'est un sous-amendement à l'article 146 qui
introduit l'article 58.1 de la Loi sur la santé...
16 h (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...alors, nous avons reçu un sous-amendement de la part du député de Jonquière.
Alors, je vous invite à lire votre sous-amendement à l'article 146.
M. Gaudreault : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Alors, c'est un sous-amendement à l'article 146, qui
introduit l'article 58.1 de la Loi sur la santé et sécurité du travail.
Insérer, à la fin du dernier alinéa proposé
par le paragraphe 2° de l'amendement à l'article 58.1 de la Loi sur la santé et
la sécurité du travail, proposé par l'article 146 du projet de loi,
«L'employeur tient compte du guide d'application en cette matière élaboré par
la commission et publié sur son site Internet.».
Alors, c'est, dans le fond, un amendement,
Mme la Présidente, qui reprend ce que le ministre m'a dit dans notre échange
précédent parce que, pour moi, c'était très important de définir ou, en tout
cas, au moins d'encadrer, d'essayer de définir un peu plus ce que sont les
activités de même nature.
Le ministre nous a lu, tout à l'heure, une
série de questions, par exemple, dont devrait compte la commission, quand ça
vient le temps de déterminer si c'est une activité de même nature ou pas.
Alors, il nous a dit : Je suis même prêt à aller faire en sorte que la
commission élabore un guide clair en cette matière. Donc, c'est comme ça qu'on
se retrouve à avoir cet amendement : «L'employeur tient compte du guide d'application
en cette matière élaboré par la commission et publié sur son site
Internet. » Donc, ça force la commission à faire un guide et à le rendre
public sur son site Internet.
Mais, Mme la Présidente, évidemment, c'est
moi qui fais la proposition de sous-amendement, je suis d'accord, et je le
porte, et je vais voter pour mon propre sous-amendement, évidemment, mais vous
comprenez que, moi, idéalement, j'aurais voulu que ça soit en tenant compte de
la parité, hein, on en a parlé amplement dans cette commission, donc d'avoir un
processus paritaire pour déterminer le multiétablissement. Je sens que le
ministre ne souhaite pas aller là. Donc, à défaut de ça, bien, je rédige le
sous-amendement en disant : «L'employeur tient compte du guide d'application
en cette matière... » Alors, l'employeur devra tenir compte du guide
d'application qui sera élaboré par la commission.
Mais, quand on dit «élaboré par la
commission» — puis j'aimerais ça, que le ministre nous explique un
petit peu le processus à l'interne, là — «élaboré par la commission»,
ça veut dire que ça passe, à un moment donné, dans les processus de la
commission, ça passe par le conseil d'administration de la commission, qui lui
est composé de façon paritaire. Donc, on vient baliser, ou encadrer, ou on
vient, d'une certaine manière, réduire la marge de manoeuvre entièrement
discrétionnaire de l'employeur. Alors, moi, c'est comme ça que je l'interprète.
Maintenant...
M. Gaudreault : ...façon
paritaire. Donc, on vient baliser, ou encadrer, ou on vient, d'une certaine
manière, réduire la marge de manoeuvre entièrement discrétionnaire de
l'employeur. Alors, moi, c'est comme ça que je l'interprète.
Maintenant, j'invite les collègues, évidemment,
à voter pour ce sous-amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions au sous-amendement? Donc, s'il n'y a pas
d'autre intervention au sous-amendement, nous allons procéder à la mise aux
voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
: M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Abstention.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, le sous-amendement à l'article 146 est adopté. Nous
poursuivons donc maintenant avec l'amendement à l'article 146. Y a-t-il
d'autres interventions? Député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Bien. Merci, Mme
la Présidente. Alors, bien, un peu essayer d'expliquer pourquoi je me suis
abstenu. J'ai suivi avec attention la discussion, depuis ce matin, entre M. le
ministre et les deux collègues, député de Jonquière, député
d'Hochelaga-Maisonneuve, sur l'article 146, et surtout, donc, l'amendement
apporté par M. le ministre à 58.1. Cet amendement-là est le fruit d'une
réflexion par M. le ministre et son équipe, puisqu'on avait suspendu cet
article-là, donc une réflexion sur la meilleure façon d'incorporer les
différents commentaires qui avaient été amenés en commission parlementaire, et
par les représentations des autres... des différents groupes.
D'une façon générale, nous sommes d'accord
avec l'amendement du ministre, et nous allons probablement voter pour.
Cependant, nous pensons aussi... et c'est pour ça que je m'étais abstenu
auparavant... nous pensons aussi que cet article-là pourrait être un peu
plus... comment je dirais ça... un peu plus simple. C'est peut-être un peu...On
ajoute un peu de complexité, qui, à notre avis, peut avoir une influence sur
les activités des entreprises en termes de productivité.
Ce que je veux dire là, ou le point que
j'aimerais faire… et on avait pensé déposer un sous-amendement, mais je pense
que ce n'est peut-être pas la meilleure chose à faire, mais j'aimerais quand
même le mentionner... c'est que, quand on dit...
M. Leitão : …de productivité.
Ce que je vais dire, là où… le point que j'aimerais faire… et on avait pensé
déposer un sous-amendement, mais je pense que ce n'est peut-être pas la
meilleure chose à faire, mais j'aimerais quand même le mentionner, c'est que,
quand on dit, dans l'article 58.1, que «l'employeur qui emploie les travailleurs
dans plus d'un établissement peut élaborer un programme où s'exerce des activités
de même nature», alors nous pensons que c'est peut-être un peu redondant
d'ajouter cette phrase : «Où s'exercent des activités de même nature».
La discussion qu'on a eue ce matin, une
assez longue discussion entre le ministre et surtout le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve,
on est souvent revenus sur la définition d'«activités de même nature». Donc, je
comprends très bien le point que le ministre a fait, mais justement je pense
qu'on aurait pu s'éviter toute une série de discussions si on avait tout
simplement enlevé cette référence aux activités de même nature. Ça aurait été, à
mon avis, plus simple, pour une entreprise, juste de dire que l'employeur qui
emploie des travailleurs de plus d'un établissement peut élaborer et mettre en application
un seul programme de prévention. Je pense, ça aurait été plus simple. Ça aurait
contribué à une plus grande fluidité. Et les grandes entreprises, dans tous les
cas, ou les employeurs qui ont plusieurs établissements, je pense qu'ils
pourraient se conformer à la loi de façon plus efficace.
Donc, c'est ça, ce qu'on avait en tête.
Comme j'ai dit tantôt, je ne pense pas que ça soit nécessairement utile de
déposer un amendement ou un sous-amendement là-dessus, mais j'aimerais que ce
soit clair que… Donc, peut-être, on se situe un peu de l'autre côté des propos
qui ont été élaborés jusqu'à maintenant sur cet article-là. Nous, au contraire,
on pense que ça serait plus utile de favoriser un peu plus la flexibilité des entreprises.
Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Boulet : Merci. Je
comprends et je respecte le point de vue. Donc, c'est comme à peu près enlever
«activités de même nature». C'est sûr que ça conférerait une flexibilité
additionnelle aux employeurs d'établir des mécanismes de prévention et de participation
aux multiétablissements. En même temps, je pense que c'est un sain compromis
puis, tu sais, ça permet d'éviter qu'une usine de production puis un centre de
production d'un centre administratif soient considérés comme ouvrant la porte à
des mécanismes multiétablissements. Puis, tu sais, on s'était fait quand même
un certain nombre d'exemples, là, puis je pense qu'«activités de même nature»…
Avec le guide administratif qui va être élaboré par la commission, comme l'a
suggéré le collègue de Jonquière, je pense qu'on a un bon entonnoir pour
permettre que ce soit…
M. Boulet : …fait quand même un
certain nombre d'exemples, là. Puis je pense qu'«activités de même nature»,
avec le guide administratif qui va être élaboré par la commission, comme l'a
suggéré le collègue de Jonquière, je pense qu'on a un bon entonnoir pour
permettre que ce soit utilisé de façon à ne pas atteindre les objectifs. Je
pense qu'on en a suffisamment parlé pour s'assurer que ça respecte ce que nous
voulons faire, puis on a parlé du secteur minier, puis tu sais, même moi, pour
moi, une activité… une mine à ciel ouvert ce n'est pas la même affaire qu'une
mine souterraine. Ce n'est pas des activités de même nature. Puis mine,
transport ferroviaire, production puis centre administratif, puis centre de
distribution puis un magasin, puis un centre sportif puis une bibliothèque, je
pense, collègue, ceci dit avec respect, oui, vous êtes dans l'autre direction,
complètement. Puis je n'ai pas vu hocher de la tête ni le collègue de Jonquière
ni le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, mais j'ai essayé d'être attentif. Beaucoup
de respect, puis je pense que ça démontre qu'on a quand même une voie qui est
acceptable. Merci beaucoup.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Et c'est un peu
pour ça que je me suis abstenu sur le sous-amendement du collègue de Jonquière,
parce que je pense qu'on est en train de peut-être… de complexifier les choses.
Mais je comprends très bien votre point, et comme je vous ai dit déjà, je pense
que c'est… bon. Écoutez, il n'y a rien dans la vie qui est parfait, c'est si on
vise la perfection, on n'arrivera jamais, donc il faut aussi faire non
seulement ce qui est parfait, l'idéal, mais de… ce qui est pragmatique aussi.
Donc, nous sommes prêts à vivre avec l'amendement que vous avez déposé, mais
nous aurions souhaité qu'il soit un peu plus flexible. Mais écoutez, on ne va
pas étirer ça plus que ça. Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Oui. Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Allons dans des
exemples d'application. Dans le fond, le diable est dans les détails et puis
moi, je me suis déjà, donc, longuement exprimé sur mon irritation quant à ce
concept de multiétablissement unilatéral. Ce n'est évidemment pas une
unilatéralité qui est proposée du côté syndical mais bien du côté patronal, ce
qui m'embête. Je l'ai dit de long en large tantôt, mais bon. Là,
concentrons-nous sur son applicabilité pour essayer de cerner vraiment la
portée de l'amendement du ministre. Parce que là, il nous propose de passer par
un autre chemin, qui est celui de potentiellement défaire le multiétablissement
via la CNESST, en vertu d'une série de critères qu'il nous a énumérés tantôt.
Là, il y aura un guide aussi, qui sera publié, c'est bien.
J'ai cité précédemment, là, avant le
dîner, l'exemple des écoles. J'aimerais ça l'entendre là-dessus, M. le
ministre, parce que, «de même nature», est-ce que dans un centre de services
scolaires, il y a grosso modo trois types…
M. Leduc : ...nous a énuméré tantôt.
Puis là il y aura un guide aussi qui sera publié. C'est bien. J'ai cité
précédemment, là, avant dîner, l'exemple des écoles. J'aimerais ça en entendre
là-dessus, M. le ministre, parce que de même nature. Est-ce que, dans un centre
de services scolaire, il y a grosso modo trois types d'écoles, peut-être un peu
plus, là, je ne suis pas un expert dans le système d'éducation, mais il y a
minimalement des écoles professionnelles, des écoles primaires, des écoles
secondaires qui relèvent d'une commission scolaire, d'un centre de services
scolaire, pardon. Est-ce que ces trois types d'écoles là sont, selon le
ministre, de différente nature?
M. Boulet : Bien, les centres
de services scolaires puis les écoles, ce n'est pas des activités de même
nature. Quant à savoir une école primaire et secondaire, c'est difficile pour
moi de me prononcer, là, tu sais, sans un examen attentif de tous les faits.
Tout à l'heure, j'ai élaboré une série de questions, puis j'ai donné quand même
un certain nombre d'exemples, là, pour les mines. Tu sais, je peux même en
rajouter, là, dans celles que j'avais. Tu sais, si c'est des minéraux
différents qui utilisent les mêmes techniques d'extraction, à votre avis, c'est
des activités de même nature. Des minéraux différents qui n'utilisent pas les
mêmes techniques d'extraction, non, parce que, là, c'est les conditions
d'exercice, puis ce n'est pas des fonctions comparables. La mine à ciel ouvert
versus une mine souterraine, je l'ai mentionné, l'exploitation d'une mine et
transport ferroviaire, c'est non. Un centre de distribution puis un magasin,
c'est non. Un hôpital général et un hôpital de soins psychiatriques, c'est non.
Ça, je l'avais mentionné aussi. Des hôpitaux généraux qui ont les mêmes
activités, ce serait oui. Un CLSC puis un CHSLD, ce n'est pas la même affaire,
ce n'est pas des activités de même nature. Un centre sportif puis une
bibliothèque, une école secondaire puis un centre administratif, c'est non. Si
tu fais de la culture maraichère puis tu fais de l'élevage de bétail, ce n'est
pas des activités de même nature.
Ça fait que c'est... Je pense qu'on a
quand même un nombre de balises suffisamment important pour éviter qu'on ne
puisse pas atteindre... D'ailleurs, c'est pour permettre que peuvent être
exercées adéquatement les fonctions. Puis, tu sais, on parle... La suggestion
du collègue de Jonquière était intéressante, c'est qu'administrativement la
commission va élaborer un guide, va le mettre sur son site, et ça va permettre
de donner la main aux employeurs qui veulent faire une accréditation
multiétablissement dans les secteurs, là, où il n'y a pas de mécanisme prévu,
là, dans les trois, quatre, cinq, six actuellement.
M. Leduc : Mais vous hésitez à
vous prononcer sur une école primaire et secondaire, par exemple, c'est quand
même deux types d'enseignement particulièrement différents. Tu sais, on... On
n'aurait pas en tête de mettre dans la même catégorie un cégep et une école
secondaire.
M. Boulet : Mais une école
secondaire puis une école primaire, ce n'est pas nécessairement...
M. Leduc : ...c'est quand même
deux types d'enseignement particulièrement différents, tu sais, on n'aurait pas
en tête de mettre dans la même catégorie un cégep et une école secondaire.
M. Boulet : Non, mais une
école secondaire puis une école primaire, ce n'est pas nécessairement la même organisation
du travail. Puis, encore une fois, je ne veux pas guider, ce n'est pas moi qui
va élaborer le guide, mais je ne veux pas donner une orientation là-dessus qui
pourrait être favorable à un ou... tu sais, tout à l'heure, j'ai donné quand
même un certain nombre de questions, tu sais, les organisations de travail, ça
serait celui que j'utiliserais. Puis les services, puis l'aménagement des
lieux, tu sais, le primaire, c'est complètement différent puis, tu sais, c'est
ça, c'est difficile à...
M. Leduc : Bien, ce que je
comprends certainement, c'est que, pour vous, ça ne va pas d'emblée... ce n'est
pas naturel que d'emblée on va tout mettre ça dans le même comité, tu sais...
M. Boulet : Je ne veux pas me
prononcer... je ne peux pas me prononcer là-dessus, là, en milieu scolaire,
c'est difficile.
M. Leduc : Mais vous faites la
liste vous-même, là, de ce qui pourrait sembler être quand même des éléments,
sans être la conclusion, mais certains éléments qui ne sont pas tout à fait de
la même nature.
M. Boulet : Puis, en même
temps, il y a beaucoup d'éléments qui démontrent que c'est des activités de
même nature, tu sais, c'est... qu'est-ce qui est prépondérant, ça sera à juger,
là, puis...
M. Leduc : Comme quoi, par
exemple? Vous dites, il y a d'autres éléments qui disent que c'est de la même
nature, entre primaire et secondaire.
M. Boulet : Bien, le type de
clientèle, même l'organisation du travail, les services, les lieux de travail,
tu sais, il y a beaucoup de choses qui sont de même nature. Mais, tu sais, je
ne veux pas dire oui ou non, c'est des activités de même nature, c'est des cas
un peu plus frontières. Puis ça, je vais m'appuyer beaucoup sur le guide
administratif que propose le collègue de Jonquière, qui va être élaboré par la
commission. Le reste, je n'ai vraiment plus de commentaire.
M. Leduc : Sauf que, là, vous
avez donné quand même beaucoup d'exemples pour la santé, et peut-être que c'est
plus explicite à cause du nombre des institutions qui relèvent des CIUSSS et
des CISSS, mais on dirait que là, le flou que vous entretenez un peu peut-être
involontairement sur les écoles ne sert personne, parce que les gens qui nous
écoutent les commissions scolaires... les centres de services scolaires et le
ministère de l'Éducation qui nous écoutent, qui suivent, j'en suis certain,
attentivement nos travaux, bien là, ils vont tous se poser la question, là, la semaine
prochaine, quand ça va être potentiellement terminé, l'adoption du projet de
loi. Ils vont dire : Bon, bien là, on le fait-u ou on ne le fait-u pas, le
multi-établissements, dans le centre de services scolaire? Puis, si oui, on le
fait pour qui? On le fait par strates?
M. Boulet : Il faut éviter de
tomber dans le piège d'une trop grande généralisation. Tu sais, il y a des
écoles secondaires qui ont des vocations particulières, là, ils s'occupent des
personnes, des étudiants en situation de handicap, ils peuvent s'occuper de
personnes qui ont des besoins spécialisés ou ça peut être le sport, le
sport-études, puis, tu sais, ça varie d'un cas à l'autre, là, ça varie
véritablement d'un cas à l'autre. C'est pour ça que je ne peux pas me permettre
de dire : a puis b, c'est de même nature ou, a et b, ce n'est pas de même
nature. Il faudrait vraiment que...
M. Boulet : …besoins
spécialisés ou ça peut être le sport, le sport-études. Puis, tu sais, ça varie
d'un cas à l'autre, là, ça varie véritablement d'un cas à l'autre. C'est pour
ça que je ne peux pas me permettre de dire : a puis b, c'est de même
nature, ou a et b, ce n'est pas de même nature. Il faudrait vraiment que j'aie
un cas bien, bien détaillé et poser beaucoup de questions avec les informations
qui s'imposent. C'est pour ça que c'est risqué pour moi de m'embarquer dans un
exercice comme celui-là, collègue.
M. Leduc : Puis moi, je
ne vous demande pas d'aller commencer à préciser à l'intérieur, mettons, de
toutes les écoles secondaires comment on va qualifier les écoles secondaires à
projets, les généralistes, les polyvalentes, les écoles de rang et compagnie,
je ne suis pas là. Moi, je vise… à faire un peu ce que vous avez fait, de toute
façon, pour les CIUSSS puis le réseau de la santé et mettre des grandes
catégories. Vous avez dit : Maisons de jeunes, CLSC, CHSLD, hôpitaux
généraux, hôpitaux spécialisés, vous avez déjà vous-même fait des grandes
catégories. Moi, je veux simplement refaire cet exercice-là pour un centre de
services scolaire : une école primaire, une école secondaire, une école
pour adultes, ce n'est pas la même chose.
M. Boulet : Puis, tu
sais, en même temps, il faut regarder ce qui est sous le chapeau d'un centre de
services scolaire. Tu sais, il y a beaucoup de centres de services scolaires,
je ne sais pas combien il y en a au Québec, mais ce n'est pas une application
qui est très grande au plan de la géographie, là. Tu sais, le centre de
services scolaire de telle ville, c'est les écoles qui sont là. Puis les écoles
qui sont là, il faut voir une avec l'autre si c'est des activités de même
nature.
C'est pour ça que je reviens à ce que je
vous mentionnais. C'est un exercice qui est périlleux de dire… de trop
généraliser. En utilisant des exemples qui apparaissent clairs, c'est plus
facile, mais en utilisant des exemples... ce n'est pas tant que c'est une zone
grise pour moi, c'est plus que je ne connais pas assez ce qui se fait, c'est
quoi, la nature des activités. Puis ce serait comme un peu présomptueux, comme
je le mentionne souvent, de donner une opinion sans aller gratter. Pour moi, de
dire si c'est de la production puis c'est du travail de bureau, c'est clair.
C'est pour ça que des exemples comme ça, c'est beaucoup plus clair.
Puis le reste, vous l'avez été,
conseiller, puis vous êtes politicien maintenant, puis si vous avez des cas
comté, vous posez beaucoup de questions. Je vous connais puis vous allez au
fond des choses puis vous vous assurez… des fois, votre opinion peut changer.
Au cours d'une entrevue avec un électeur de votre comté, les 10 premières
minutes, tu es sûr que ça va donner la réponse x puis 10 minutes après, tu
changes d'idée. On l'a tous vécu comme députés. Il faut poser des questions.
Puis dans un cas comme celui-là, ça serait, encore une fois, prétentieux pour
moi de dire secondaires, primaires ou… pour les écoles, là, particulièrement.
• (16 h 20) •
M. Leduc : Encore une
fois, je ne demande pas un niveau de détail particulièrement précis. Je me
serais quand même attendu de votre part qu'alors que vous tentez de nous
convaincre que le multiétablissement, ce n'est pas si grave puis qu'il y a
quand même des nuances à faire, je me serais attendu de votre part que vous
tranchiez, quand même. C'est…
M. Boulet : ...moi de dire
secondaire, primaire ou pour les écoles, là, particulièrement.
M. Leduc : Encore une
fois, je ne demande pas un niveau de détail particulièrement précis. Je me
serais quand même attendu de votre part, alors que vous tentez de nous
convaincre que, le multiétablissement, ce n'est pas si grave puis qu'il a quand
même des nuances à faire, je me serais attendu de votre que vous tranchiez quand
même minimalement ces grandes catégories là des écoles. Parce que, si ce n'est
pas vous qui le faites, qui va le faire? Ça va être la CNESST? Ça va être les commissions
scolaires? Ç va être le guide? Quelqu'un qui va le contester une première fois,
puis on verra ce que ça donne avec le commissaire qui va le juger? Il semble
que ce serait beaucoup plus simple, ce serait infiniment plus simple que vous
le disiez aujourd'hui : Une école primaire, une école secondaire, une
école pour adulte, ce n'est pas la même catégorie.
M. Boulet : Une loi, il y
a toujours des places... Même la langue française a ses imperfections, hein?
C'est pour ça qu'on est toujours contraints d'interpréter, puis de discuter,
puis d'appliquer. Puis les articles les plus limpides parfois amènent des
interprétations différentes. C'est pour ça que je ne veux pas tomber dans le
piège de couper ça aux ciseaux, il n'y a rien qui se coupe aux ciseaux. Il faut
coller à la réalité factuelle.
Et c'est la raison pour laquelle on parle
d'un guide d'application en la matière, en cette matière. Puis en plus, suite à
des discussions qu'on a eues notamment avec vous, les collègues, puis les
consultations particulières, on a ajouté des éléments, là, de distance, puis
d'activités, de fonctions comparables, puis de conditions d'exercice. Moi, je
trouve qu'avec le guide on a suffisamment pour permettre à l'employeur, puis je
dis un employeur qui a plusieurs établissements, de s'orienter dans la
détermination de l'application d'un programme de prévention multiétablissement.
Merci. Je pense je ne pourrai plus faire, vraiment, de commentaire.
M. Leduc : Passons à un
autre sujet alors. Vous faites référence, dans le début de votre amendement,
«notamment eu égard à la distance», vous introduisez le concept de la distance,
qui, je pense, est un élément assez essentiel d'analyse de ce qui peut et ne
peut pas être fait en matière de multiétablissement. Mais la distance, c'est,
évidemment, quelque chose de particulièrement relatif. Étant un Montréalais,
c'est toujours une grande distance que de se rendre à Québec, tandis que, pour
plusieurs personnes qui habitent beaucoup plus loin, ce n'est que quelques
pacotilles d'heures, 2 h 30 min, pour se rendre à Québec. Alors,
tout est toujours relatif là-dessus.
J'ai pris l'occasion... j'ai pris le temps
de jaser avec ma collègue Émilise Lessard-Therrien, la députée
d'Abitibi-Témiscamingue, pour parler distance, justement. Puis j'ai des
questions pour vous, M. le ministre. Est-ce que... Le Témiscamingue, c'est
immense. L'Abitibi-Témiscamingue, ce l'est encore plus. Le CISSS de
l'Abitibi-Témiscamingue couvre la superficie entre Québec et Montréal,
justement. Ce n'est pas... Je trouve déjà que le CIUSSS de l'Est-de-Montréal
est immense, mais le CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue couvre l'entièreté de la
région, qui est à peu près la grandeur, justement, entre Québec et Montréal, à
laquelle je faisais référence tantôt. Est-ce que, par exemple...
M. Leduc : ...couvre la
superficie entre Québec et Montréal, justement. Ce n'est pas le... Je trouve déjà
que le CIUSSS de l'Est-de-Montréal est immense, mais le CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue
couvre l'entièreté de la région, qui est à peu près la grandeur, justement,
entre Québec et Montréal, à laquelle je faisais référence tantôt. Est-ce que...
Par exemple, on parlait de CHSLD tantôt. On a compris qu'un CHSLD, ce n'est pas
la même chose qu'un hôpital. Ça, ça va. Mais est-ce qu'un CHSLD à Témiscamingue
et celui de La Sarre, par exemple, qui sont séparés par 300 kilomètres de
distance, est-ce qu'ils sont susceptibles d'être dans le même programme de prévention?
M. Boulet : Je vais vous
poser une question. Est-ce que la distance est un empêchement ou nuit à la
capacité d'exercer adéquatement leurs fonctions, comme c'est prévu là? S'il n'y
a pas d'impact négatif sur la capacité à exercer adéquatement les fonctions, la
distance a moins... n'a pas... il faut le considérer. Parfois, ça peut être
dans la même ville, puis ça ne sera pas possible. Ça peut être à Montréal puis
ça peut n'être pas loin l'un de l'autre, mais la distance peut être une... peut
nuire à la capacité de bien exercer tes fonctions. Ça fait que ça aussi, c'est vraiment
du cas par cas, puis ça serait un exercice périlleux. C'est pour ça qu'on a dit
«notamment, eu égard à la distance entre les établissements visés». Mais c'est
sûr que, s'ils sont très éloignés puis que les moyens de transport, les
moyens... tu sais, c'est sûr que là ça a un impact sur la capacité à exercer adéquatement
les fonctions. Puis, à mon avis, ça ne serait pas envisageable d'avoir un mécanisme
multiétablissement.
M. Leduc : ...comme je le
disais, la distance... Le territoire couvert par le CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue,
c'est la superficie de Québec-Montréal. Personne n'aurait l'idée de mettre un
CHSLD de Montréal dans le même programme multiétablissement qu'un CHSLD de
Québec. Ça fait que vous semblez répondre un peu à ma question. Ce niveau de
distance là vous apparaît, semble-t-il, ou du moins c'est ce que j'ai décodé,
comme assez intense, toujours dans Abitibi-Témiscamingue.
M. Boulet : Bien, pas
forcément. Tu sais, Abitibi puis La Sarre, ça sera à évaluer par l'employeur.
Ça sera à évaluer par l'employeur, par le CISSS ou le CIUSSS. C'est le CIUSSS
ici, si je ne m'abuse. Donc, s'il n'y a pas d'impact ou s'ils sont en mesure
d'exercer adéquatement les fonctions d'un comité, moi, je pense que ça
s'envisage, là. C'est difficile, encore une fois, de tracer la ligne. Ça va vraiment
être du cas par cas. Mais on doit tenir compte, notamment, de la distance.
M. Leduc : ...si ce n'est
pas vous qui la tracez, la ligne, c'est quelqu'un d'autre qui va le faire à un
autre moment. Là, il faudrait donner une certaine indication, comme législateurs,
que ça soit vous, nous ou tout le monde ensemble, sur : On entend quoi par
distance? On a entendu 10 kilomètres, 100 kilomètres. Mais en tout
cas vous semblez dire que ce n'est certainement pas 300 kilomètres. Il y a
un autre exemple ici, entre le CHSLD de Ville-Marie et Val-d'Or, il y a
230 kilomètres. Est-ce que ça, c'est raisonnable, pas raisonnable? On se
rappelle que le but, c'est d'avoir une expérience terrain...
M. Leduc : …vous, nous, tout le
monde ensemble, on entend quoi par «distance»? On entend-tu 10 kilomètres,
100 kilomètres? Mais, en tout cas, vous semblez dire que ce n'est certainement
pas 300 kilomètres. Il y a un autre exemple ici, entre le CHSLD de
Ville-Marie et de Val-d'Or, il y a 230 kilomètres. Est-ce que ça, c'est
raisonnable, pas raisonnable? On se rappelle que le but, c'est d'avoir une
expérience plus terrain, d'être sur le plancher des vaches.
M. Boulet : Moi, là-dessus, je
répète la même chose : C'est du cas par cas. Puis, tu sais, répondre à une
situation particulière, il faudrait que je pose des questions sur… Abitibi. Est-ce
qu'Abitibi puis La Sarre, il y a des écueils ou il y a des empêchements ou il y
a des irritants à exercer adéquatement? Parce que c'est les termes qui sont
exécutés, les fonctions d'un comité. Si ce n'est pas le cas, ça pourrait être
multiétablissement.
M. Leduc : Je vais demander
une suspension, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 28)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 37)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, y a-t-il d'autres interventions à l'amendement? Oui, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. J'aimerais ça demander au ministre si, comme tantôt, il a peut-être
un peu plus de détails sur les critères d'appréciation, quels genres de
questions vont se poser… va se poser la commission pour déterminer qu'est-ce
qu'une distance… eu égard à la distance entre les établissements visés.
M. Boulet : Parfait. Puis
c'est un peu l'exercice que j'ai fait avec le collègue de Jonquière, là, puis
que… l'amendement sur le guide. Puis, dans le guide, ça référera aussi, là, à
ce qui concerne notamment la distance. Ça fait que tout le temps, c'est comment
déterminer ce qui permet à un comité puis à un représentant d'exercer leurs
fonctions, à leur capacité d'exercer leurs fonctions, eu égard à la distance.
Quelques questions, ça peut peut-être être un petit peu long, là, mais est-ce
que la distance ou le temps de déplacement entre les établissements permet au
RSS multi et aux membres du comité d'exercer toutes leurs fonctions
adéquatement? Est-ce que le nombre d'établissements dans le regroupement est
trop élevé pour qu'un RSS puisse exercer ses fonctions adéquatement? Toujours
en prenant pour acquis que le temps de déplacement, il n'est pas compliqué, là,
non plus, dans les heures de libération. Ça fait qu'il y a un élément incitatif
là-dedans. Notamment pour faire l'inspection des lieux de travail, identifier
les situations qui peuvent être source de danger, faire des recommandations sur
les risques psychosociaux liés au travail. Si quelqu'un a à partir de
Pointe-Claire pour s'en aller à Repentigny, il y a un problème. Tu ne peux pas
avoir un multi dans un contexte comme ça. Il ne sera pas capable de faire les
enquêtes adéquatement, puis ça va être une nuisance plus qu'autre chose. Est-ce
que le regroupement permet au RSS multi d'effectuer une visite des lieux de
travail ou de chaque établissement au moins une fois par année ou plus
fréquemment selon les risques présents.
Est-ce que le RSS multi aura facilement
accès aux établissements du regroupement en tout temps, durant les heures de
travail où sont exercées ces activités? Par exemple, pour effectuer une
inspection et détecter les sources de danger, le RSS doit pouvoir accéder au
lieu sur tous les quarts de travail, car parfois…
M. Boulet : …selon les risques
présents.
Est-ce que le RSS multi aura facilement
accès aux établissements du regroupement en tout temps, durant les heures de
travail où sont exercées ces activités? Par exemple, pour effectuer une
inspection et détecter les sources de danger, le RSS doit pouvoir accéder au
lieu sur tous les corps de travail, car, parfois, les tâches sont différentes
d'un corps de travail à l'autre, notamment l'entretien et les réparations de
nuits.
• (16 h 40) •
Est-ce que le niveau de prise en charge de
la santé et sécurité de chaque établissement du regroupement permet l'exercice
des fonctions du CSS multi et du RSS multi adéquatement dans tous les établissements
ou il pourrait entraver l'efficacité des mécanismes de participation? Par
exemple, un établissement a un niveau élevé d'accidents signalés dans son
registre d'accidents et plusieurs interventions de la CNESST sont effectuées. Il
y a des refus de travail, il y a des enquêtes, il y a des plaintes. Le temps
requis au RSS multi, pour effectuer ses fonctions dans cet établissement,
serait plus élevé à cause du faible niveau de prise en charge et il est
probable que le RSS multi ne pourrait exercer adéquatement ses fonctions dans
tous les établissements du regroupement. Donc, ça, c'est tout à considérer.
Dernière, est-ce que le RSS multi aura la
capacité de répondre aux demandes de tous les établissements du regroupement? Par
exemple, un établissement fait l'objet d'un volume élevé de plainte des travailleurs
et un RSS multi ne pourrait y répondre tout en assumant ses fonctions dans les
autres établissements du regroupement.
Je pense que ça, ça donne un guide puis ça
revient toujours aux critères : Est-ce que le comité… Ça réfère à la
capacité d'un comité multi et d'un représentant multi à exercer leurs fonctions
adéquatement dans chaque établissement du regroupement, notamment, eu égard à
la distance, et ça, ça fait partie de l'amendement. Et, dans le guide, ça
pourra… Puis je pense que je suis allé au maximum, là, de précisions que je
pouvais donner.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je remercie le
ministre, là. En effet, c'est assez explicite. Par contre, ses explications, je
l'entendais souvent préciser qu'elles s'appliquaient dans des situations de
représentants de santé et sécurité et de comité de santé et sécurité, mais là
on parle du programme de prévention. Ça fait qu'est-ce que ce qu'il nous a
nommé là ne s'appliquera pas nécessairement dans le cadre de l'article en
question en ce moment.
M. Boulet : Tu sais, on
dit : «L'employeur doit au préalable» dans notre amendement, puis ça, on
en avait discuté, là, «l'employeur doit au préalable s'assurer», là, pour le…
multi, «que les fonctions prévues aux articles 78 et 90», donc c'est le comité
et le représentant, «peuvent être exercées adéquatement, notamment eu égard à
la distance». Donc, c'est pour ça qu'on y réfère à l'article 58.1.
M. Leduc : Oui, oui, mais ce
que vous m'avez donné comme critères après les questions, là, c'était souvent
mentionné dans le cas d'un RSS ou d'un CSS.
M. Boulet : Oui, c'est ça.
M. Leduc : Ça fait que
j'assume que ça ne s'appliquera pas pour un programme de prévention?
M. Boulet : Bien, en fait,
c'est un programme de prévention…
M. Boulet : ...notamment eu
égard à la distance. Donc, c'est pour ça qu'on les réfère à l'article 58.1.
M. Leduc : Oui, oui, mais ce
que vous m'avez donné comme critères, après les questions, là, c'était souvent
mentionné : dans le cas d'un RSS ou d'un CSS.
M. Boulet : Oui, c'est ça.
M. Leduc : Ça fait que
j'assume que ça ne s'appliquera pas pour un programme de prévention?
M. Boulet : Bien, en fait,
c'est un programme de prévention multiétablissements. Puis pour avoir un
programme de prévention multiétablissements, pour l'employeur, il faut qu'il
considère notamment, eu égard à la distance, la capacité du CSS et du RSS à
exercer adéquatement leurs fonctions.
M. Leduc : Mais ils vont... est-ce
que la commission va se poser exactement les mêmes questions, pour déterminer
si le programme de prévention est applicable ou pas, que celles que vous m'avez
données?
M. Boulet : C'est écrit dans
la loi, oui. C'est écrit dans notre amendement, oui, tout à fait.
M. Leduc : Je ne peux que
conclure que ça aurait été quand même passablement plus facile d'avoir
l'approbation des travailleurs pour aller avec le multiétablissements que
tout...
M. Boulet : Je comprends
puis...
M. Leduc : ...méthodologie,
là. C'est, ouf!, encore une fois, un peu de judiciarisation, un peu de... des
zones de gris, des zones plus claires. Tout ça parce que des gens ont un peu
peur d'y aller franchement puis des mettre des comités partout puis représentant
partout. Je trouve qu'on se magasine de circonvolution puis de zigzagages pour quelque
chose qui aurait pu être très, très simple, qui aurait pu respecter l'avis du
CCTM. Ça fait que je vais voter pour l'amendement, parce que c'est mieux que
rien, c'est mieux que la version originale, mais, voilà, ce n'est pas avec
beaucoup d'enthousiasme.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention à l'amendement, nous allons... à l'article 146, nous allons
procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
Le Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 146 est adopté. Y a-t-il maintenant
des interventions à l'article 146 tel qu'amendé? Oui. Le député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Plus tôt, j'ai posé
une question au ministre. Il ne m'est pas revenu sur ma proposition de faire du
multiétablissements une étape temporaire, de dire que les multiétablissements
s'appliqueraient, tel quelles, là, tel qu'on vient de le voter avec
l'amendement, pour une durée de, par exemple, cinq ans à partir du moment où il
sera appliqué, et qu'à l'issue de ce cinq ans-là, on reviendrait à ce qui
devrait être, selon le rapport du CCTM, la philosophie paritaire, c'est-à-dire
que les deux parties acquiescent à avoir un multiétablissements. Parce que
l'idée de le faire de manière temporaire, je trouve, est intéressante, parce
que, d'une part, il va donner l'occasion de le faire vivre. Peut-être qu'il y a
des établissements où la partie syndicale va trouver que ce n'est pas si pire
que ça, toute chose étant analysée, puis avec un peu de recul, cinq ans plus
tard… d'accord, bien, coudon, on va continuer à vivre comme ça, puis ils vont
acquiescer. Puis peut-être que, dans d'autres endroits...
M. Leduc : …intéressant, parce
que, d'une part il va donner l'occasion de le faire vivre. Peut-être qu'il y a
des établissements où la partie syndicale va trouver que ce n'est pas si pire
que ça, toute chose étant analysée, puis avec un peu de recul, cinq ans plus
tard… d'accord, bien, coudon, on va continuer à vivre comme ça, puis ils vont
acquiescer. Puis peut-être que, dans d'autres endroits, non, ce n'est toujours
pas une bonne idée, puis malgré qu'on n'ait pas réussi à convaincre la CNESST,
on trouve toujours ça désagréable, on y voit des désavantages, et donc, de
toute façon, la philosophie, c'est que ça soit paritaire, que ce soit une
décision commune qu'on aille de l'avant avec ça.
Donc, est-ce que le ministre serait ouvert
à ce que si on adopte ça, il y a des dispositions transitoires qui disent que
cette clause-là, dans le fond, se modifiera, par exemple, cinq ans après son entrée
en vigueur, et qu'on reviendrait à un scénario qui est le secrétariat idéal où est-ce
qu'il y a l'approbation des deux parties pour procéder à un multiétablissement?
M. Boulet : Je ne peux pas
m'engager pour l'avenir, tu sais, de ceux qui vont me remplacer, mais, tu sais,
c'est une loi qui peut faire l'objet d'amendements. Donc, on y va avec
l'accréditation multiétablissement. Par ailleurs, je vous ai répondu, ce matin,
pour les groupes un et deux, là, où il n'y aura pas d'impact sur les mécanismes
déjà en place. Et le multiétablissement pourra s'appliquer pour 3, 4, 5, 6, les
secteurs 3, 4, 5, 6, là, et ça va faire partie du règlement de prévention qui
va être adopté par le C.A. de la CNESST. Mais je ne peux pas m'engager, moi,
dans le transitoire, ou je ne veux pas aller dans une direction qu'au bout de
cinq ans… Mais il va y avoir un rapport de mise en application au bout de cinq
ans, là. Ça fait que, si jamais il y avait des enjeux, ce que je n'anticipe pas
du tout, au contraire, chez certains employeurs, le multiétablissement va nous
permettre d'atteindre nos objectifs de façon beaucoup plus efficace et fluide,
et c'est… à mon avis… On verra dans le rapport de mise en application qui sera
déposé au bout de cinq ans de la sanction de la loi à l'Assemblée nationale,
là, mais je ne peux pas m'engager. Le législateur pourra, à ce moment-là,
l'amender ou le perpétuer, là.
M. Leduc : Quand vous
dites : Plus efficace et fluide, vos pensez que ça va être plus efficace
et fluide, le multiétablissement, que si ce ne l'était pas?
M. Boulet : S'il n'y avait pas
l'activité de même nature, il y aurait eu des risques. Je peux aller jusque-là.
S'il n'y avait pas eu le tempérament relatif à la distance, aux fonctions
comparables puis aux conditions d'exercice, et finalement le guide proposé par
le collègue de Jonquière, c'est une chose, mais là il y a des barrières, puis
c'est assez clair.
Oui, je pense que ça va permettre une
application diligente et une application efficace de mécanismes nouveaux dans
des secteurs où il y a un employeur puis il y a plusieurs établissements. C'est
ma conviction profonde.
M. Leduc : …puis rien, on
s'entend, là, c'est mieux ça que rien. Mais entre ça puis ce qui a fait ses
preuves dans tout le reste des secteurs prioritaires qui ont déjà des
mécanismes, c'est-à-dire une adhésion paritaire puis quelque chose dans chacun
des établissements, vous êtes…
M. Boulet : …où il y a un
employeur puis il y a plusieurs établissements. C'est ma conviction profonde.
M. Leduc : …puis rien, on
s'entend, là, c'est mieux ça que rien. Mais, entre ça puis ce qui a fait ses
preuves dans tout le reste des secteurs prioritaires qui ont déjà des
mécanismes, c'est-à-dire une adhésion paritaire, puis quelque chose dans chacun
des établissements, vous êtes convaincu que ça, ça va être plus efficace que ce
qui a déjà fait ses preuves dans les secteurs prioritaires?
M. Boulet : Dans l'hypothèse
que je souhaite, c'est que c'est 100 % des employeurs où y a plusieurs établissements
puis on fait des mécanismes multiétablissement. Au bout de cinq ans… On ne dira
pas, au bout de cinq ans : On revient au paritarisme, puis maintenant ça
va être par ententes, puis maintenant défaites ce que vous avez développé de
façon tout à fait harmonieuse. Je pense que… je ne peux pas me projeter dans
l'avenir puis penser à un scénario qui n'est pas compatible avec l'atteinte des
objectifs. Ce qui est important, c'est qu'il va y avoir des mécanismes partout,
puis ça va s'appliquer sûrement bien avec les balises qu'on a discutées et que
nous adoptons. Puis, non, moi, je suis tout à fait convaincu, puis avec toute
la franchise que je peux avoir, oui, je suis profondément convaincu que ça va
bien aller.
M. Leduc : Puis, dans le
rapport d'étape de cinq ans, qu'est-ce qu'il va y avoir, comme analyse, par
rapport à ça? Quelle langue ils vont utiliser?
M. Boulet : …ça a super bien
été, que…
M. Leduc : …c'est :
Comment ils vont ramasser…
M. Boulet : …que le guide, le
guide a permis…
M. Leduc : Je suis inquiet. Le
ministre a déjà écrit le rapport dans cinq ans, là. Ce n'est pas comme ça que
ça marche.
M. Boulet : C'est une question
hypothétique. Je ne réponds pas aux questions hypothétiques. Mais là vous m'en
posez une qui est un peu… ça fait que ça me tente d'y répondre. Des fois, on
peut répondre à des hypothèses, collègue.
M. Leduc : …je vais poser la question
différemment, pour être certain de ne pas me faire renvoyer ça de manière
rigolote. Pour préparer son analyse, là, du cinq ans de l'application du
multiétablissement, j'assume, là, que c'est la… je pense que c'est la… On avait
discuté que ça soit la commission qui préparait ce rapport-là. J'assume qu'elle
ne va pas qu'aller voir les directions des CIUSSS et des commissions scolaires.
Il va y avoir la partie syndicale, la version de la ou des parties syndicales qui
se sont fait imposer un multiétablissement.
M. Boulet : C'est
superintéressant. Puis, comme vous savez, c'est les comités, c'est les comités
qui permettent d'articuler la prévention puis la participation, puis c'est les
comités qui vont faire l'objet d'une attention, d'un suivi, puis c'est ces
personnes-là qui vont déterminer, ultimement, là, à quel point ça fonctionne
bien. Puis, je regrette, je suis désolé que vous ne m'ayez pas laissé finir ma
réponse à votre question hypothétique…
M. Leduc : Ah! bien, si ça
vous tente, allez-y, là, je ne veux pas vous gêner.
• (16 h 50) •
M. Boulet : Non, mais,
sérieux, j'anticipe, j'anticipe que ça aille bien, puis j'anticipe qu'il n'y
ait pas d'abus, puis je suis convaincu que le guide proposé par le collègue de
Jonquière va donner la main, va permettre à la commission de faire un
accompagnement des employeurs qui ont plusieurs établissements.
M. Leduc : On a parlé
abondamment des secteurs prioritaires déjà syndiqués, on a utilisé les exemples
d'usines de métallurgie, de mine, avec raison. On vient de parler abondamment
du secteur public qui est, lui, presque…
M. Boulet : …va permettre à la commission
de faire un accompagnement, les employeurs qui ont plusieurs établissements.
M. Leduc : On a parlé
abondamment des secteurs prioritaires déjà syndiqués, on a utilisé des exemples
d'usine de métallurgie, de mine, avec raison, on vient de parler abondamment du
secteur public qui est, lui, presque souvent, quoi, 85 % syndiqué, mais
qui n'avait à peu près aucun mécanisme de prévention. On a peu ou pas parlé du
secteur privé non syndiqué. J'ai, en tête, par exemple, les gros magasins de
grandes surfaces, là, comme les Walmart ou des bannières comme des McDo, et
compagnie, qui vont maintenant, comme tout le monde, bénéficier de certains
mécanismes de prévention, c'est une bonne chose, mais ils vont pouvoir faire
face à une tentative de l'employeur toujours dans une logique de ressources d'économie
de coûts, procéder à un multiétablissement.
Dans un contexte syndiqué avec une organisation
syndicale, une pensée, une formation syndicale, une vision de la prévention
dans un contexte syndical, évidemment qu'on peut imaginer qu'il y aura des
contestations. Moi, je faisais référence tantôt aux CIUSSS ou aux centres de
services scolaires, c'est certain qu'il y a des grandes chances que les
différents syndicats et les différentes fédérations décident de contester
devant la commission, une commission qui aurait forcé un multiétablissement,
dans une région donnée, qui ne respecte pas un ou des critères que vous avez
énoncés.
Qu'en est-il, par exemple, d'un… grandes
surfaces, privé, non syndiqué, comme le Walmart, par exemple, puis qu'il faut
en nomme une, qui déciderait de procéder à un multiétablissement? Est-ce qu'on
peut sérieusement s'attendre à ce que le mécanisme de contestation que vous
proposez via la CNESST, soit utilisé par un associé de chez Walmart?
M. Boulet : Si le mécanisme de
contestation peut quoi…
M. Leduc : Comment ça va
s'appliquer, votre mécanisme, dans un contexte de non-syndiqué?
M. Boulet : Bien, écoutez…
puis là je ne veux pas prendre l'exemple de la compagnie que vous soumettez,
mais si une compagnie le fait, elle va le faire si c'est des activités de même
nature. Puis un travailleur non syndiqué qui en doute peut demander à un
inspecteur de la CNESST de venir puis l'inspecteur, il va faire son enquête.
S'il en vient à la conclusion que ce n'est pas des activités de même nature, il
va émettre un avis de correction qui constitue une décision puis qui pourrait…
il faut que l'employeur respecte les mécanismes de prévention puis de
participation, puis sans égard au nom de la compagnie, là, parce que je ne veux
pas singulariser ou individualiser une compagnie, là, mais je ne pense pas que
ce soit problématique dans un environnement non syndiqué. On a vu d'ailleurs
des modes de désignation s'appliquent bien dans les secteurs 1 et 2, que ce
soit syndiqué ou non syndiqué. Puis les articles qu'on a adoptés prévoient les
mécanismes de désignation des personnes, là. Ça fait que, moi…
M. Leduc : …quelque chose, là,
vous avez dit : Un enquêteur va se déplacer, ce n'est pas tout à fait ça
que j'avais compris, j'avais compris qu'il allait avoir une plainte…
M. Boulet : …deux, que ce soit
syndiqué ou non-syndiqué, puis les articles qu'on a adoptés prévoient les
mécaniques… les mécanismes de désignation des personnes, là, ça fait que moi,
je pense…
M. Leduc : …quelque chose, là,
vous avez dit : Un enquêteur va se déplacer. Ce n'est pas tout à fait ça
que j'avais compris. J'avais compris qu'il allait y avoir une plainte devant la
commission de la part d'un travailleur ou d'un syndicat, sous la forme d'un
genre de tribunal, là.
M. Boulet : Non. La façon dont
je l'ai expliqué, c'est que tu fais une plainte, puis l'inspecteur peut se
déplacer puis émettre l'avis de correction, puis l'employeur corrige tout de
suite ou il peut lui donner un délai pour se corriger puis respecter la loi,
puis à défaut, il peut faire l'objet des pénalités puis il peut faire l'objet
des sanctions, là, il faut qu'il respecte la loi, là.
M. Leduc : D'accord.
M. Boulet : Un employeur,
encore une fois, c'est hypothétique, mais qui déciderait de faire un
multiétablissement, alors que les deux établissements ne font pas des activités
de même nature, bien, il est en contravention de la loi, là.
M. Leduc : Donc, la fameuse
jurisprudence, tantôt on parlait de la distance, qu'est-ce qui constituera une
distance appréciable ou pas, on a fait la liste des critères. Ça, c'est tout
l'enquêteur, l'inspecteur qui va se poser ces questions-là…
M. Boulet : Absolument. Il va…
M. Leduc : …il va prendre une
décision, qui sera contestable par l'employeur ou par le travailleur,
j'imagine, et après ça, ça part de toute la DRA puis le TAT…
M. Boulet : …puis je ne suis
pas complètement candide, là, je sais qu'il va peut-être se développer une
certaine jurisprudence. Tu sais, on déjudiciarisé beaucoup pour l'option entre
la révision administrative et le Tribunal administratif du travail. C'est sûr
que le multiétablissement peut mener — ça existait déjà d'ailleurs,
mais de façon paritaire — ça peut mener à certaines décisions de
jurisprudence. Il peut y avoir une certaine période de temps où le tribunal
aura à s'exprimer, mais moi, ce n'est pas ce que j'anticipe. Puis si jamais ça
menait… mais, tu sais, je ne peux pas envisager que ça aille dans une direction
qui n'est pas clairement… tu sais, la loi est tellement claire. C'est des
activités de même nature, puis on précise même qu'il faut que ça permette au
comité… puis on le dit même à 58, puis là, c'est l'article sur le programme de
prévention, que l'employeur doit au préalable s'assurer que les fonctions
prévues à 78 et 90, donc du comité et du représentant, puissent être exercées
adéquatement. Puis on dit : Notamment eu égard à la distance. Ça fait que
moi, je comprends votre appréhension ou vos doutes, puis je trouve que vos
questions sont légitimes, là, mais je pense qu'on va bien le vivre en
application.
M. Leduc : Peut-être sur
l'aspect du justiciable, donc. On s'attend à ce qu'un associé de chez Walmart,
parce que j'aime bien donner des exemples concrets, d'un point de vue
individuel, mobilise le droit…
M. Leduc : Peut-être sur
l'aspect du justiciable, donc, on s'attend à ce qu'un associé de chez Walmart, parce
que j'aime bien donner des exemples concrets, d'un point de vue individuel,
mobilise le droit et aille contester un multiétablissement. Puis si par malheur
la décision qui lui donnerait raison est contestée par l'employeur, ça monte au
TAT, là, il faudrait que l'individu de grée d'un avocat pour aller présenter ça
au TAT ou d'un manuel de justice du droit administratif du Québec. On s'attend
à ça, donc?
M. Boulet : Bien, il va être
conseillé. Comme tout justiciable, il a le droit d'être représenté puis faire
valoir son point de vue. Puis il peut se regrouper avec d'autres. Il peut y
aller seul ou il peut... Tu sais, c'est sûr qu'il y a des personnes qui ont des
profils un peu... Tu sais, il faut éviter les personnes qui veulent tout
contester, là, les profils un peu quérulents, là. Mais, tu sais, quelqu'un qui
a un bon point de vue, l'inspecteur, il va le voir tout de suite. Puis moi, je
pense que l'employeur n'a pas avantage à faire ça parce qu'il y a un risque de
mobilisation des travailleurs. Puis si un employeur fait ça, je vous le dis,
c'est hyper répréhensible, là. Parce que, là, vous m'amenez dans l'application
potentielle de l'article 237. Si un employeur fait ça pour diluer la
capacité du comité ou du représentant d'exercer adéquatement leur fonction,
c'est intentionnel. Puis c'est 237. Puis c'est des amendes hyper sévères,
au-delà du fait qu'il va devoir respecter la loi. Ça fait que, non, je suis
content que vous m'ameniez là, là, mais c'est vraiment les coins de patinoire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est tout?
M. Leduc : Je vais... À mois
qu'il y ait d'autres personnes, je vais prendre une légère suspension, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 59)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 9)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons reçu un amendement de la part du député
d'Hochelaga-Maisonneuve à l'article 146. Je vous invite à le lire, s'il
vous plaît.
• (17 h 10) •
M. Leduc : Mme la
présidente, ça va comme suit : Le premier alinéa de l'article 58.1,
proposé par l'article 146 du projet de loi, est modifié par l'insertion,
après le mot «peut», de «, s'il a l'accord des travailleurs de chaque
établissement visé,».
Une phrase très simple qui ramène
l'essence de notre discussion depuis ce matin. Je tenais à le déposer parce
qu'encore une fois c'est toute la… c'est l'écho de toute la mobilisation qui se
fait alentour de ce projet de loi là depuis les tout débuts, dans les toutes…
M. Leduc : ...visé», une phrase
très simple qui ramène l'essence de notre discussion depuis ce matin. Je tenais
à le déposer, parce qu'encore une fois c'est toute la... c'est l'écho de toute
la mobilisation qui se fait alentour de ce projet de loi là depuis les tout
débuts, dans les toutes premières analyses qui sont sorties dans l'espace
public, les tout premiers textes, les tout premiers communiqués de presse des
différentes organisations de travailleurs, travailleuses qui s'exprimaient sur
le projet de loi n° 59. Elles devaient d'ailleurs
choisir sur quels sujets du 59 s'exprimer, il y en avait beaucoup. Mais, de
manière assez unanime, se dégageaient des consensus, puis celui du rejet du
multiétablissements unilatéral était clair, c'était vraiment un consensus des
travailleurs et des travailleuses. Et je peux difficilement me passer de cet
exercice de le déposer formellement, cet amendement-là, parce que, là, avec les
organisations syndicales qui commencent à se multiplier, le député de Jonquière
y faisait référence tantôt, les organisations syndicales qui se multiplient en
défaveur du projet de loi, qui demandent le retrait du projet de loi, c'est
inquiétant, il y en a de plus en plus qui le font. C'est les syndicats de la
FTQ qui l'ont fait, là, dans les derniers en ligne. Je ne sais pas s'il y en
aura d'autres qui vont les suivre, je sais que la CSN a une grosse rencontre
demain pour... Bon, bien, je ne sais pas de quel bord ils vont pencher.
Mais tout ça pour dire que, si on veut
potentiellement s'éviter d'autres organisations qui tirent la plug, en bon
français, je pense que ce genre de recul là sur le multiétablissements
unilatéral doit être évité, je pense que le ministre doit entendre la partie syndicale,
le paritarisme, qui veut garder le paritarisme, qui veut maintenir sa place
alentour de la table, qui veut collaborer, qui veut même potentiellement en
construire, du multiétablissements, mais qui ne veut pas se le faire imposer.
Alors, là-dessus, je tends peut-être pour une dernière fois sur le sujet ma
main au ministre pour qu'il entende l'appel de la rue et qu'il lui réponde.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
M. Boulet : Bien, je n'ai pas
de commentaire, je pense que ça a été amplement discuté. Puis je ne commenterai
pas les motivations des syndicats, il y a aussi des représentations faites par
les associations patronales. Puis, en 1979, quand le nouveau régime de
santé-sécurité est entré en vigueur, il n'y a pas personne qui était d'accord,
ni les patrons, ni les syndicats. Quand on fait une réforme, ce qu'il faut
éviter de faire, ce que je dis souvent, c'est d'éviter de mettre l'accent sur
un article ou sur un sujet puis en... considérer que cet arbre-là constitue la
forêt. Je pense que la forêt, elle est intéressante, puis je pense qu'il n'y en
a pas beaucoup qui peuvent nier, quand on a une compréhension globale du projet
de loi, que c'est bénéfique pour la santé-sécurité des travailleurs au Québec.
Ça fait que là-dessus, je n'ai pas de... ceci dit avec respect, là, je n'ai pas
de commentaire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Quand j'ai fait des
tournées, évidemment, j'étais en communication constante avec plusieurs
organisations. Mais c'est sûr que...
M. Boulet : ...au Québec. Ça
fait que, là-dessus, je n'ai pas... ceci dit avec respect, là, je n'ai pas de commentaire.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Quand j'ai
fait des tournées, évidemment, j'étais en communication constante, là, avec
plusieurs organisations. Mais c'est sûr qu'il y a des organisations qui avaient
des réactions différentes par rapport à cette idée du multiétablissement
dépendamment de leur secteur. Mais je me rappeler d'avoir parlé à du monde qui
était dans le milieu de l'éducation puis qui me disait : Tu sais, est-ce
qu'on va vouloir vraiment... Et on s'en rappelle, hein, ils partent avec absolument
rien, aucun mécanisme au moment où on se parle, l'éducation. Les personnes avec
qui je parlais, du milieu de l'éducation, disaient : Est-ce qu'on va
vouloir, mettons, un programme de prévention, ou un RSS, ou un CSS dans chacune
des écoles du Québec? Peut-être que non, peut-être que, même d'un point de vue
syndical, ça va être difficile de trouver des volontaires pour siéger sur un
comité de santé et sécurité dans chacune des écoles du Québec. Puis j'ai rien
qu'à penser à mon quartier, Hochelaga-Maisonneuve, il y en a plusieurs, des
écoles primaires, des écoles secondaires. Des primaires en particulier, là,
sont des toutes petites écoles de quartier quasiment à chaque coin de rue.
Est-ce qu'on va vouloir construire un comité de santé et sécurité, un plan de prévention
dans chacune de ces petites écoles là? Peut-être que non. Alors, peut-être
qu'il y aura un certain intérêt, même du côté syndical, de construire un
système de multiétablissement.
Mais, encore une fois, il faudrait que ça
se fasse d'un point de vue paritaire, il faudrait qu'il ait l'accord des deux
parties, il faudrait le coconstruire, ce système multiétablissement là, qu'on
ait des négociations, des discussions à savoir comment on le fait, quel type
d'école, quel type de degré on implique dans ce multiétablissement-là. Et là on
ne permet pas ou, du moins, on n'encourage pas, certainement on n'encourage pas
cette discussion-là entre le secteur syndical et le secteur patronal. On donne
un plein pouvoir au patron d'imposer un multiétablissement. Ce n'est pas
conforme à l'avis du CCTM, ce n'est pas conforme à l'esprit du paritarisme. On
se magasine de la judiciarisation. On se magasine potentiellement, des fois, de
l'arbitraire d'un enquêteur à l'autre de la CSST.
Je trouve que c'est une mauvaise idée, je
trouve que c'est une mauvaise solution à un problème. Le problème réel, c'est
qu'il n'y en avait pas, de mécanisme. C'est un problème réel. Mais là c'est une
mauvaise solution, c'est une mauvaise étape. Alors, bon, j'imagine que mon
amendement va être battu, mais moi, c'est clair que je vais voter, donc, contre
la principale du concept même du multiétablissement.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions à
l'amendement déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve à l'article 146?
Oui, député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui.
Bien, c'est ça, je veux dire, je pense que l'amendement du député
d'Hochelaga-Maisonneuve évoque l'éléphant dans la pièce dont nous parlons
depuis le début, évoque les raisons pour lesquelles on a repoussé, à chaque
fois qu'on est arrivés sur article sur le multiétablissement, on a dit :
Ah! on va le repousser à plus tard. Bon, là, le plus tard...
M. Gaudreault : ...depuis le
début, évoque les raisons pour lesquelles on a repoussé... À chaque fois qu'on
est arrivés sur un article sur le multiétablissement, on a dit : Ah! on va
le repousser à plus tard. Bon, là, le plus tard, on est dedans, alors c'est
pour ça qu'on étudie l'article 58.1 et l'article 58, qui sont amenés par l'article
146 du projet de loi. Donc, est là-dedans. Moi, j'ai essayé, de toutes sortes
de manières, tout à l'heure, de faire en sorte que le ministre ouvre la porte à
la parité. Moi, j'aimais la notion de parité. L'amendement proposé par le député
d'Hochelaga-Maisonneuve parle de «s'il a l'accord des travailleurs de chaque
établissement visé». Bon, on pourrait voir sur la mécanique, là, mais c'est sûr
que c'est le minimum.
Moi, je pense que d'inclure ça, de
tempérer au maximum le pouvoir discrétionnaire qui est accordé à l'employeur
pour le multiétablissement, c'est ce que nous devons faire. Les endroits où le
multiétablissement peut être approprié, dans certains secteurs d'activité
publics ou parapublics, peu importe, c'est... Je pense que les syndicats... Moi,
je me... Comme le ministre le dit souvent lui-même, se fier à la bonne foi des
parties, moi, c'est la même chose. Alors, je me fie à la bonne foi des parties,
et si jamais le multiétablissement est recommandé dans un endroit ou un autre,
ce sera le cas, puis il y a aura toujours la possibilité de le faire. Mais de
déséquilibrer le projet de loi, déséquilibrer, en fait, l'ensemble de la Loi
sur la santé et sécurité au travail pour inclure la possibilité du
multiétablissement déterminé par l'employeur, c'est, à mon point de vue, un
glissement dangereux.
Maintenant, on a au moins adopté
l'amendement sur le guide pour déterminer ce que seront des activités de même
nature. Ce guide sera élaboré par la commission et entériné ou validé par le
conseil d'administration de la commission, qui, lui, est paritaire. Il y aura
également une mise à jour de ce guide. Alors, je pense que ça, c'est aussi une
garantie de plus ou, à tout le moins, une protection de plus pour ne pas que ça
tombe, là. C'est comme des iridelles, là, qu'on met, le guide. Moi, quand
j'étais jeune, mon père avait un pickup, puis pour ne pas que le voyage de bois
tombe, il mettait des iridelles sur le côté de la boîte, là. Alors, c'est un
peu ça qu'on fait, on met des iridelles avec le guide, pour ne pas que ça tombe
de tous bords, tous côtés, pour... Alors, moi, j'ai passé peut-être ma
pratique, là, d'iridelles. Alors, c'est ce qu'on fait avec le guide.
Mais...
M. Gaudreault : …mettaient des
éridelles sur le côté de la boîte, là, alors, c'est un peu ça qu'on fait, on
met des éridelles avec le guide pour ne pas que ça tombe de tous bords tous
côtés. Alors, moi, je passerai peut-être ma pratique d'éridelles. Alors, c'est
ce qu'on fait avec le guide, mais, moi aussi, c'est une question de principe quand
même assez importante, bien, plus qu'assez importante, c'est une question de
principe fondamentale sur la question du multiétablissement et, moi aussi, je
vais, malgré les gains qu'on a faits un peu ici et là, comme les éridelles dont
je parle, moi aussi je vais voter contre l'article au final, mais c'est sûr que
cet amendement proposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve, je vais
l'appuyer. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Alors, oui, député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je comprends le point de vue du collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, mais je pense que cet amendement ajouterait beaucoup
plus de rigidité au système et donc, moi aussi, je ne pense pas que ça soit une
bonne idée. Et d'ailleurs, dans l'amendement que le ministre a présenté à
l'article 58.1, on dit très clairement, au troisième alinéa, que si la
commission juge opportun pour protéger la santé et la sécurité, donc, elle peut
dire… elle peut exiger que l'employeur élabore et mette en application un
programme de prévention propre à chaque établissement. Donc, on se fie au bon
jugement de la commission et je pense que c'est une balise suffisante, à mon
avis. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention à l'amendement déposé par le député d'Hochelaga-Maisonneuve à
l'article 146, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous revenons à l'article 146, tel
qu'amendé. Y a-t-il des interventions? s'il n'y a pas d'intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'article 146, tel qu'amendé.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 146, tel qu'amendé, est adopté. Nous poursuivons,
toujours dans ce même bloc. Alors, nous allons avec l'article 269…
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Contre.
Le Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 146, tel qu'amendé, est adopté. Nous poursuivons toujours
dans ce même bloc. Alors, nous allons avec l'article 269. Je crois que M. le
ministre a un amendement. C'est bien ça?
• (17 h 20) •
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Vous voulez une suspension également avant?
M. Boulet : Oui, s'il vous
plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 21)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 38)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, M. le ministre, je vous invite à lire l'article 68.1 de
l'article 152. Merci.
M. Boulet : Lorsque l'employeur
met en application un programme de prévention, conformément à l'article 58.1,
un comité de santé et de sécurité agissant pour l'ensemble des établissements
couverts par le programme de prévention doit être formé en lieu et place des
comités de santé et de sécurité prévus au premier alinéa de l'article 68.
Les dispositions du présent chapitre applicables à un comité formé au sein d'un
seul établissement s'appliquent à un comité formé en vertu du premier alinéa
compte tenu des adaptations nécessaires. Lorsque l'employeur cesse de mettre en
application le programme de prévention prévu à l'article 58.1, un comité
de santé et de sécurité par établissement, visé au premier alinéa de l'article 68,
doit être formé sans délai.
Explications. Donc, ça prévoit…
M. Boulet : …lorsque
l'employeur cesse de mettre en application le programme de prévention prévu à
l'article 58.1, un comité de santé et de sécurité par établissement visé
au premier alinéa de l'article 68 doit être formé sans délai.»
Explication : Donc, ça prévoit, là,
comme j'ai mentionné, un programme de prévention multiétablissement. Ça apporte
également… ça implique nécessairement qu'on doive constituer un comité de
santé-sécurité. Puis quand il met fin à l'application du programme de
prévention multiétablissement, les mécanismes doivent s'appliquer immédiatement
par établissement. Il doit donc former un comité propre à chaque établissement
regroupant au moins 20 travailleurs. Merci.
• (17 h 40) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Et à l'article 152, le ministre, tantôt, a lu son amendement.
M. Boulet : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, pour le…
M. Boulet : C'est la même
affaire que ce qu'on vient de discuter. C'est le pendant pour le comité du
multiétablissement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Oui, bien,
peut-être pour le bénéfice des gens qui nous écoutent, c'est parce que j'ai
demandé des explications à micro fermé qui ont été intéressantes, ça fait que
peut-être que je pourrais juste reposer les mêmes questions pour que les gens
qui nous écoutent qui se sont peut-être posé les mêmes questions que moi puissent
avoir, donc, les mêmes réponses. Ça fait que là il y a comme une séquence en
deux ou en trois temps, là. On a le programme de prévention avec ce qu'on vient
de voter avec une série de critères d'appréciation pour l'imposer ou pas,
c'est-à-dire pour le défaire ou pas. Mais on ne retrouve pas nécessairement ces
critères d'appréciation dans l'article en présence, là, où est-ce qu'on parle
du CSS, du comité de santé-sécurité, mais ce que j'ai compris de notre
explication, tantôt, là, à micro fermé, c'est que c'est en raison du fait qu'il
ne peut pas y avoir un comité de santé-sécurité en mode multiétablissement sans
qu'il y ait préalablement un programme de prévention en mode
multiétablissement.
M. Boulet : En fait, le
programme de prévention, il est déployé par le biais des mécanismes de
participation que sont le comité de santé-sécurité et le représentant
santé-sécurité. Et même si on est en contexte multiétablissement où il y a un
programme, les parties peuvent convenir de rajouter, on va voir plus tard pour
le représentant, mais peuvent décider de rajouter un comité de santé-sécurité,
un ou plusieurs autres comités de santé-sécurité. Et la commission peut aussi,
largement, lorsqu'elle le juge opportun, pour protéger la santé-sécurité, elle
peut exiger la formation de comités de santé-sécurité additionnels pour les
établissements qu'elle désigne. Ça fait que c'est ce que je peux vous donner
comme réponse.
M. Leduc : Et ça, ça va se
passer un peu de la même manière que tantôt soit une plainte à la commission
puis un inspecteur qui se présente?
M. Boulet : Oui, c'est une
demande qui est faite à la CNESST, puis oui ça va suivre.
M. Leduc : Mais via la visite
d'un inspecteur, un enquêteur qui va rendre une décision.
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Puis après ça même…
M. Boulet : D'opportunité
comme les enquêteurs le font. Absolument.
M. Leduc : Puis là, ça serait…
est-ce que ça serait possible d'imaginer que, on va le voir tantôt avec
l'article miroir sur le RSS, sur le représentant de santé-sécurité, mais qu'on
ait un programme de prévention multiétablissement, mais que l'un ou l'autre,
soit le CSS ou le RSS, lui ne soit pas en même multiétablissement?
M. Boulet : Tout à fait. Tout
à fait. Soit par entente entre les parties ou par décision de la CNESST…
M. Leduc : …que, on va le
voir tantôt avec l'article miroir sur le RSS, ou le représentant de
santé-sécurité, mais qu'on ait un programme de prévention multiétablissement,
mais que l'un ou l'autre, soit le CSS ou le RSS, lui, ne sera pas en mode
multiétablissement.
M. Boulet : Tout à fait. Tout
à fait, soit par entente entre les parties ou par décision de la CNESST.
M. Leduc : Ça peut être
soit l'un ou soit l'autre.
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : Ça peut être
le RSS qui est multi…
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : …puis pas le
CSS ou vice-versa.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : Mais tout ça
doit être préalablement imposé à travers le programme de prévention.
M. Boulet : Bien, le
programme de prévention, il s'applique…
M. Leduc : Ouvre la
possibilité. C'est ça.
M. Boulet : Exact. Oui, tout
à fait.
M. Leduc : D'accord.
C'est très clair. Merci.
M. Boulet : Mais ça
s'applique partout, dans tous les secteurs maintenant, ça fait que, tu sais…
Oui.
M. Leduc : Vous avez des
très bonnes explications, mais je ne vais quand même pas voter pour votre
amendement.
M. Boulet : Merci pour la
moitié de votre commentaire.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement
déposé par le ministre à l'article 152? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Contre.
Le Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 152 est adopté. Maintenant, y
a-t-il des interventions à l'article 152, tel qu'amendé. S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 152,
tel qu'amendé.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault :
Abstention.
Le Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 152, tel
qu'amendé, est adopté. Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article 159.
On va vous inviter d'abord à le lire, à le lire, à lire l'article.
M. Boulet : …le trouver.
(Consultation)
M. Boulet : Oui. Merci.
L'article 82 de cette loi est modifié :
1° par le remplacement de «Au sein d'un
établissement visé dans l'article 68» par «Au sein d'un ou de plusieurs
établissements visés, selon le cas, à l'article 68 ou 68.1»;
2° par le remplacement, dans le texte
anglais, de «several» par «two or more»;
3° par la suppression de la dernière
phrase;
4° par l'ajout, à la fin, des alinéas
suivants :
«Ces comités de santé et de sécurité et
leurs membres jouissent alors des mêmes droits et exercent les mêmes fonctions
que ceux des comités formés en vertu de l'article 68 ou 68.1.
«La désignation des représentants des
travailleurs au sein des comités de santé et de sécurité est faite par
l'association accréditée ou, s'il y a plusieurs associations accréditées…
M. Boulet : ...ces comités de
santé et de sécurité et leurs membres jouissent alors des mêmes droits et
exercent les mêmes fonctions que ceux des comités formés en vertu de l'article
68 ou 68.1.
«La désignation des représentants des
travailleurs au sein des comités de santé et de sécurité est faite par l'association
accréditée ou, s'il y a plusieurs associations accréditées, selon les modalités
convenues entre elles.»
Explication. Donc, ça remplace les
articles 82 à 84 relatifs à la formation de plusieurs comités au sein d'un
établissement, à leur fonction et à la désignation des représentants des
travailleurs; propose une modification également pour la version anglaise de la
loi. Et j'ai un amendement...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...un instant, M. le ministre. Comme c'était un article qu'on avait suspendu
l'étude...
M. Boulet : ...rapport au
multi, oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Est-ce que j'ai votre consentement pour étudier cet article que nous
avions suspendu?
M. Boulet : Ah? O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui? Parfait. Alors, vous pouvez poursuivre, M. le ministre, avec l'amendement.
M. Boulet : Oui, merci. À
l'article 159 du projet de loi :
1° supprimer le paragraphe 1°;
2° supprimer, dans le premier alinéa
proposé par le paragraphe 4°, «ou 68.1».
Explication. Bien, c'est un amendement de
concordance, là, avec celui visant 68.2 de la loi, proposé par 152 du projet de
loi, qui permet la formation de comités, au pluriel, additionnels lorsqu'un
comité agissant pour plus d'un établissement doit être formé. Donc, la
possibilité de former plusieurs comités. Voilà. C'est tout.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'amendement déposé par le ministre à l'article
159? Député d'Hochelaga-Maisonneuve?
M. Leduc : J'essaie de
comprendre la nuance. Quand on dit «supprimer le paragraphe 1°», pourquoi on
fait ça, exactement, par rapport à l'article original?
M. Boulet : Pardon?
M. Leduc : J'essaie de
comprendre ce qu'on vient faire avec votre amendement, quand on dit, à
l'article 159 du projet de loi, «supprimer le paragraphe 1°». Puis j'essaie de
comprendre pourquoi on le supprime.
M. Boulet : On enlève «de
plusieurs établissements». Donc, c'est la possibilité de faire plusieurs
comités au sein d'un établissement.
M. Leduc : Bon. Parce que, là,
votre article original disait...
M. Boulet : O.K. C'est parce
que «plusieurs» est prévu à 68.2, comme on a adopté. Donc, là, c'est «un».
M. Leduc : C'est-à-dire qu'on
a fait la même chose qu'il était prévu là ailleurs?
M. Boulet : Exactement.
M. Leduc : O.K.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement déposé à l'article 159? S'il n'y
a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Contre.
Le Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 159 est adopté.
Y a-t-il maintenant des interventions à
l'article...
Le Secrétaire
: …M.
Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M.
Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Contre.
Le Secrétaire
: Et Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 159 est adopté. Y a-t-il, maintenant,
des interventions à l'article 159 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme
Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: …M.
Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Contre.
Le Secrétaire
: Et Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 159, tel qu'amendé, est adopté. Nous poursuivons,
cette fois-ci, avec l'article 160. Comme l'étude de l'article 160 avait été
suspendue, est-ce que nous avons le consentement pour l'ouvrir, pour l'étudier?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Nous avons son consentement. M. le ministre, nous vous suivons avec
l'article 160. Je vous invite à le lire, s'il vous plaît.
M. Boulet : Oui, tout à fait. Puis
c'est la même mécanique de ce qui vient de précéder, là, mais c'est la
désignation pour plusieurs CSS, là, au sein d'un même établissement. Donc,
83 :
«Les représentants des travailleurs au
sein de chaque comité de santé et de sécurité désignent les représentants des
travailleurs au sein du comité de santé et de sécurité formé pour l'ensemble de
l'établissement. Ce comité exerce les fonctions que lui confient les autres
comités de santé et de sécurité de l'établissement.
Le programme de prévention élaboré en
application de l'article 58 ou 58.1 tient compte des responsabilités de chaque
comité de santé et de sécurité formé en vertu du premier alinéa de l'article
82.»
Explication, bien, c'est ça, ça remplace
les articles 85 et 86 actuels applicables lorsqu'il y a plusieurs comités au
sein de'un établissement. Donc, elle prévoit la désignation des représentants
des travailleurs au sein du comité formé pour l'ensemble de l'établissement,
lequel doit exercer les fonctions que les comités lui confient. Cette disposition
précise aussi que le programme de prévention tient compte de diverses responsabilités
des comités.
Amendement :
Supprimer, dans le deuxième alinéa de
l'article 83 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail proposé par
l'article 160 du projet de loi, «ou 58.1».
Explication, donc, amendement de concordance
avec… visant l'article 68.2 proposé par l'article 152, qui permet la formation
de comités additionnels lorsqu'un comité agissant pour plus d'un établissement
doit être formé. Donc, c'est miroir.
• (17 h 50) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il des interventions sur l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention
sur l'amendement déposé à l'article 160, nous allons procéder à la mise aux
voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…160, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Contre.
Le Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 160 est adopté. Y a-t-il maintenant
des interventions à l'article 160 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à sa mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Contre.
Le Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 160, tel qu'amendé, est adopté. Nous poursuivons, M.
le ministre, avec l'article 161. Je vous invite à le lire, s'il vous… Avant ça,
comme l'étude avait été suspendue, est-ce que nous avons votre consentement
pour l'ouvrir?
Une voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
161. Oui, nous avons le consentement? Alors, M. le ministre, je vous invite à
lire l'article.
M. Boulet : Oui, merci. Les
articles 84 à 86 de cette loi sont abrogés.
Donc, explications. Ça abroge ces
articles-là, puisque leur contenu se retrouve maintenant aux articles 82, 83.
Donc, concordance. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il des interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 161.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 161 est adopté. Nous poursuivons?
Une voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous serions toujours dans le bloc Prévention, cette fois-ci dans le C,
Représentant en santé et en sécurité. Nous avions suspendu l'étude de l'article
162. Est-ce que nous avons votre consentement pour reprendre l'étude?
M. Boulet : Bien, en fait, on
avait suspendu 87.1 de 162.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, tout à fait.
M. Boulet : Oui, c'est ça.
O.K. Excusez-moi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, est-ce que nous avons votre consentement? Oui. Alors, je vous invite, M.
le ministre, à lire le 87.1 particulièrement.
M. Boulet : Oui, merci.
Donc :
«87.1. Malgré le premier alinéa de 87,
lorsqu'un comité de santé et de sécurité agissant pour les établissements
couverts par un programme de prévention est formé en application de l'article
68.1, au moins un représentant en santé et en sécurité est désigné pour ces
établissements.
«Le nombre de représentants en santé et en
sécurité ainsi que les modalités de désignation sont établis par entente entre
l'employeur et l'association accréditée ou les…
M. Boulet : ...agissant
pour les établissements couverts par un programme de prévention et formé en application
de l'article 68.1, au moins un représentant en santé et en sécurité
désigné pour ces établissements. Le nombre de représentants en santé et en
sécurité ainsi que les modalités de désignation sont établis par entente entre
l'employeur et l'association accréditée ou les associations accréditées qui représentent
des travailleurs au sein de chacun des établissements visés ou, à défaut, la majorité
des travailleurs de chacun de ces établissements. À défaut d'entente, un représentant
en santé et en sécurité désigné pour les établissements couverts par un programme
de prévention, par les membres représentant les travailleurs au sein du comité
de santé et en sécurité formé en vertu de l'article 68.1. Et il est choisi
parmi ceux-ci.
«Malgré les deuxième et troisième alinéas,
la commission peut exiger la désignation d'un représentant en santé et en
sécurité dans un établissement lorsqu'elle le juge opportun pour protéger la
santé ou assurer la sécurité et l'intégrité physique des travailleurs.
«Disposition du présent chapitre
applicable à un représentant en santé et en sécurité désigné pour un seul établissement
s'applique à un représentant en santé et en sécurité désigné en vertu du
présent article, compte tenu des adaptations nécessaires. Lorsque l'employeur
cesse de mettre en application le programme de prévention prévu à l'article 58.1,
au moins un représentant en santé et en sécurité par établissement doit être
désigné sans délai, conformément aux articles 87 et 88.»
Explication. Bien, c'est... ça prévoit la
désignation du représentant dans le cas d'un multi. Donc, on exige la
désignation d'au moins un règlement pour l'ensemble des établissements. En
fait, c'est... tout est miroir, là. L'employeur et les représentants peuvent
convenir d'en désigner plus d'un. S'il n'y a pas d'entente, les membres
représentant les travailleurs auront la responsabilité de désigner parmi eux
leur représentant.
Puis, au quatrième alinéa, que la
commission a le pouvoir d'exiger la désignation d'un représentant dans un
établissement du regroupement si elle juge que c'est nécessaire pour protéger
la santé ou assurer la sécurité et l'intégrité physique des travailleurs de cet
établissement.
Puis le dernier alinéa, c'est lorsque
l'employeur met fin à l'application du programme de prévention multi, les
mécanismes doivent s'appliquer immédiatement par établissements, et ainsi un
représentant par établissement doit donc être désigné.
Donc, c'est exactement les mêmes libellés
que précédemment. Et l'amendement, c'est : À l'article 87.1 de la Loi
sur la santé et la sécurité du travail proposé par l'article 162 du projet
de loi :
1° remplacer, dans le deuxième alinéa,
«l'association accréditée ou les associations accréditées qui représentent les
travailleurs au sein de chacun des établissements visés ou, à défaut, la
majorité des» par «les»;
2° insérer, après le deuxième alinéa, le
suivant :
«Le consentement des travailleurs à cette
entente est donné par les associations accréditées qui les représentent et par
les travailleurs non représentés par une association accréditée selon la
méthode déterminée entre eux;
3° dans le quatrième alinéa :
a) remplacer «troisième» par «quatrième»;
b) insérer, après physique, «ou
psychique».
Explication...
M. Boulet : …«Le
consentement des travailleurs à cette entente est donné par les associations
accréditées qui les représentent et par les travailleurs non représentés par
une association accréditée, selon la méthode déterminée entre eux.»;
3° dans le quatrième alinéa
a) remplacer «troisième» par «quatrième»;
b) insérer, après «physique», «ou
psychique»
Explication.Donc, ça prévoit, là, que les parties à l'entente déterminant le nombre
de représentants ainsi que les modalités de désignation, prévoit également
comment est donné le consentement des travailleurs. Modification de concordance
puisque le troisième devient le quatrième. Puis on ajoute psychique à la notion
d'intégrité, là. Je me répète, et j'y vais rapidement, là, mais c'est parce que
tout a été dit. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'amendement? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Ça a été mentionné
plus tôt, il me semble, mais je voudrais clairement le rappeler, le clarifier.
Quand on est en déplacement, notamment, ça ne vient pas gruger le temps de
libération pour le RSS?
M. Boulet : Non,
effectivement. Effectivement, le temps de déplacement n'est pas computé, puis
ça, si je me souviens bien, c'est l'article 90, là, qui le prévoit, là.
Mais ce n'est pas computé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé par le ministre à
l'article 162? Alors, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Contre.
Le Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 162 est adopté. Y a-t-il
maintenant des interventions à l'article 162 tel qu'amendé? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
Le Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Contre.
Le Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 162 tel qu'amendé est adopté.
Nous allons… je vais demander une
suspension, s'il vous plaît. Oui, merci.
(Suspension de la séance à 18 heures)
18 h (version non révisée)
(Reprise à 18 h 12)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, nous sommes maintenant rendus à l'article 164. Est-ce que nous avons
le consentement pour rouvrir l'étude de l'article 164, que nous avions
suspendu?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Et, à cet article-là, nous avions reçu un amendement du député
d'Hochelaga-Maisonneuve. Est-ce que... nous avions également suspendu l'étude,
est-ce que nous avons le consentement pour rouvrir l'étude de l'amendement?
M. Leduc : Mme la Présidente,
j'aimerais le retirer pour en déposer un nouveau, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord. Alors, nous avons le consentement? Parfait. C'est beau.
M. Leduc : Alors, il est
retiré, je peux lire le nouveau?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, maintenant qu'il est retiré, je vous invite à lire votre nouveau.
Vous avez un nouvel amendement, c'est bien ce que je comprends?
M. Leduc : Exactement. Merci
beaucoup. À l'article 164 du projet de loi :
1° remplacer le paragraphe 9° proposé par
le paragraphe 3°, par le suivant :
«9° de collaborer à l'élaboration et à la
mise en application du programme de prévention ou du plan d'action devant être
élaboré et mis en application par l'employeur en adressant par écrit des
recommandations à ce dernier ainsi qu'en participant à l'identification et à
l'analyse des risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs
de l'établissement et à l'identification des contaminants et des matières
dangereuses présents sur les lieux de travail.»;
2° remplacer l'alinéa proposé par le
paragraphe 4°, par l'alinéa suivant :
«Lorsqu'il existe un comité de santé et de
sécurité dans un établissement, le représentant en santé et en sécurité doit
l'informer du résultat de toute enquête menée en vertu du paragraphe 2° du
premier alinéa et lui communiquer les éléments résultants de l'identification
et l'analyse auxquelles il a participé en vertu du paragraphe 9° de cet
alinéa.»
Les explications seront vraiment très
sommaires, Mme la Présidente, c'est des discussions qu'on avait déjà eues en
lien avec l'espèce de danse qui existe, là, entre le RSS et le CSS. Alors, ça
fait un peu le suivi, là, des discussions qu'on avait en ce sens.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Y a-t-il des interventions sur l'amendement déposé à l'article 164?
Non? Alors, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 164 est adopté. Nous
poursuivons, cette fois-ci, est-ce qu'il y a des interventions à l'article 164
tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise
aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 164, tel qu'amendé, est adopté. Nous
poursuivons toujours dans le bloc Prévention, c'est bien ça, à la section 5.1,
Mécanismes de prévention. Est-ce que vous aimeriez...
Une voix : Pour.
Le Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 164 tel qu'amendé est adopté.
Nous poursuivons toujours dans le bloc
prévention. C'est bien ça? À la section 5.1, mécanismes de prévention. Est-ce
que vous aimeriez une suspension, M. le ministre? Ce serait le... Si nous
poursuivons, nous serions au 5.1.2 application sur les chantiers de
construction, b.
M. Boulet : C'est reporté dans
le transitoire. C'est pour l'entrée en vigueur de ce qu'on a adopté pour la
construction.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Donc, nous poursuivons.
M. Boulet : Les habilitations réglementaires.
On a fourni un tableau, là, qu'on...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors...
M. Boulet : Il faut que je le
lise au complet. C'est l'article 228, mais c'est exactement ce qu'on a
fait pour la LAQMP. Maintenant, la rédaction des lois impose que ce soit
réparti, là, dans les articles pertinents.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, habilitation... Oui, c'est à la page 4. Est-ce que c'est bien ça, M.
le ministre?
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
La page 4, avec l'article 228?
M. Boulet : Puis c'est jusqu'à
quel article?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est bien ça?
M. Leduc : ...
M. Boulet : Oui, mais c'est à
quelle page?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
L'article 228.
M. Leduc : ...plan de travail.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
À la page 4 de votre plan de travail.
M. Leduc : D'accord.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
L'article 228. L'étude de cet article avait été suspendue. Est-ce que nous
avons votre consentement...
M. Leduc : ...sur le tableau?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...pour reprendre l'article de cet article? Oui. Nous avons votre consentement.
Merci. Alors, nous allons prendre une suspension. Oui.
(Suspension de la séance à 18 h 17)
(Reprise à 18 h 20)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous sommes maintenant dans le bloc d'habilitation réglementaire avec l'article
228. Est-ce que, je ne me rappelle plus si je vous avais demandé, là, est-ce
que nous avons le consentement pour étudier l'article 228 que nous avions
suspendu? Oui. Alors, M. le ministre, comme nous n'avions pas lu l'article, je
vous demande de le lire avant de lire l'amendement.
M. Boulet : D'accord.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Boulet : L'article 223 de
cette loi est modifié, dans le premier alinéa :
1° par la suppression du paragraphe 5°;
2° par la suppression, dans le paragraphe
6°, de «, et déterminer la forme et la teneur du certificat visé dans les
articles 32, 40 et 46»;
3° par le remplacement, dans le paragraphe
7°, de «tout établissement ou chantier de construction» par «tout lieu de
travail»;
4° par le remplacement, dans le texte
anglais du paragraphe 9°, de «devices» par «means»;
5° par le remplacement du paragraphe 10°
par le suivant :
«10° identifier les contaminants et les
matières dangereuses pour lesquels un employeur doit dresser et maintenir à
jour un registre conformément à l'article 52 et déterminer le contenu et les
modalités de transmission de ce registre;»;
6° par le remplacement du paragraphe…
M. Boulet : ...de «devices »
par «means »;
5° par le remplacement du paragraphe 10°
par le suivant:
«10° identifier les contaminants et les
matières dangereuses pour lesquels un employeur doit dresser et maintenir à
jour un registre conformément à l'article 52 et déterminer le contenu et les
modalités de transmission de ce registre; »;
6° par le remplacement du paragraphe 17°
par les suivants:
«17° établir les règles applicables au
maintien d'un programme de prévention et d'un comité de santé et de sécurité
pour les établissements groupant moins de 20 travailleurs;
«17.1° déterminer les niveaux de risque
liés aux activités exercées dans les établissements pour lesquels l'employeur
doit élaborer et mettre en application un programme de prévention et désigner
un représentant en santé et en sécurité;
«17.2° déterminer les modalités et délais
selon lesquels un programme de prévention doit être mis en application et mis à
jour et établir la hiérarchie des mesures de prévention aux fins de
l'élaboration du programme de prévention;»;
7° par le remplacement, dans le paragraphe
22°, de «déterminer les catégories d'établissements au sein desquels un comité
de santé et de sécurité peut être formé et fixer, selon les catégories, le
nombre minimum et maximum de membres d'un comité,» par «fixer, en fonction des
catégories d'établissements, le nombre minimum et maximum de membres d'un
comité de santé et de sécurité»;
8° par le remplacement du paragraphe 23°
par le suivant:
«23° fixer, en fonction des catégories
d'établissements, la fréquence minimale des réunions des comités de santé et de
sécurité;»;
9° dans le paragraphe 24°:
a) par le remplacement de «représentant à
la prévention peut consacrer à l'exercice de ses fonctions, déterminer selon
les catégories d'établissements ou de chantiers de construction les instruments
ou appareils nécessaires à l'exercice des fonctions du représentant à la
prévention,» par «représentant en santé et en sécurité doit consacrer à l'exercice
de ses fonctions »;
b) par le remplacement de «91 et 211» par
«78.1, 91, 207.1, 211 et 215.3»;
10° par l'insertion, après le paragraphe
24°, du suivant:
«24.1° déterminer le contenu et la durée
des programmes de formation auxquels doivent participer les membres des comités
de santé et de sécurité et les représentants en santé et sécurité en vertu des
articles 78.1 et 91 et prévoir le délai pour compléter ces formations;»;
11° par le remplacement du paragraphe 31°
par le suivant:
«31° déterminer les modalités relatives à
la composition des comités de chantier et à la désignation de leurs membres,
établir les règles de fonctionnement des comités, fixer, en fonction des
catégories de chantiers de construction, un nombre minimum de réunions différent
de celui que prévoit la présente loi, déterminer le contenu et la durée des
programmes de formation auxquels doivent participer les membres des comités de
chantier en vertu de l'article 207.1 et prévoir le délai pour compléter ces
formations;»;
12° par le remplacement, dans le
paragraphe 32°, de «le temps que le représentant à la prévention» et de «à la
prévention visé» par, respectivement, «le nombre minimal de représentants en
santé et en sécurité désignés sur un chantier, le temps que le représentant en
santé et en sécurité» et «en santé et en sécurité visé»;
13° par l'insertion, après le paragraphe
32°, du suivant:
«32.1° déterminer, en fonction des
catégories de chantiers...
M. Boulet : …la prévention
visée par respectivement le nombre minimal de représentants en santé et en
sécurité désignés sur un chantier, le temps que le représentant en santé et en
sécurité et en santé et en sécurité visé.
13. Par l'insertion, après le paragraphe
32°, du suivant : 32.1. Déterminer en fonction des chantiers de
construction le nombre minimal de coordonnateurs en santé et en sécurité
désignés sur un chantier ainsi que le contenu et la durée des programmes de
formation auxquels ils doivent participer en vertu de l'article 215.3 et
prévoir le délai pour compléter ces formations.
14. Par l'insertion, après le paragraphe
40°, du suivant : 40.1. Imposer l'utilisation d'un support ou d'une
technologie pour un document nécessaire à l'application d'une loi ou d'un règlement
qu'elle administre et exiger qu'un tel document soit transmis ou reçu au moyen
de tout mode de transmission qu'elle indique.
C'est complet. Je ne sais pas si vous
souhaitez que je donne les explications, parce que c'est toutes des
correspondances. Comme on avait fait pour la LATMP, là, c'est exactement la
même mécanique, là, de rédaction.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce que ça va? Est-ce que vous souhaitez qu'il donne plus d'explications, ou
on peut aller maintenant à l'amendement? À l'amendement?
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Boulet : L'amendement,
c'est à l'article 228 du projet de loi, remplacer le paragraphe 3° par le
suivant : 3. Dans le paragraphe 7°, A, par le remplacement de «tout
établissement ou chantier de construction» par «tout lieu de travail». B, par
l'insertion après «physique» de «et psychique». 2. Remplacer les paragraphes
proposés par le paragraphe 6° par les suivants : 17. Déterminer dans quels
cas et selon quelles conditions un employeur doit, pour un établissement
groupant moins de 20 travailleurs, élaborer un programme de prévention et
désigner un représentant en santé et en sécurité. 17.1. Déterminer les
modalités et les délais selon lesquels un programme de prévention ou un plan
d'action doit être élaboré, mis en application et mis à jour et établir la
hiérarchie des mesures de prévention aux fins de l'élaboration du programme de
prévention ou du plan d'action. 3. Remplacer le paragraphe 7° par le suivant :
7. Dans le paragraphe 22°, A, par le remplacement de «déterminer les catégories
d'établissements au sein desquelles un comité de santé et de sécurité peut être
formé et fixer selon les catégories» par «fixer». B, par l'insertion, après
«d'un comité» de «santé et de sécurité». 4. Supprimer dans le paragraphe
proposé par le paragraphe 8° «en fonction des catégories d'établissements». 5.
Remplacer le paragraphe 9° par le suivant : 9. Par le remplacement du
paragraphe 24° par le suivant : 24. Déterminer le temps qu'un représentant
en santé et en sécurité peut consacrer à l'exercice de ses fonctions visées aux
paragraphes 1°, 3° à 5°, 8° et 9° du premier alinéa de l'article 90. 6.
Insérer après le paragraphe 24.1°, proposé par le paragraphe 10°, le suivant :
24.2. Déterminer les frais d'inscription, de déplacement et de séjour qu'elle
assume en vertu des articles 78.1, 91, 97.5…
M. Boulet : …de l'article 90»;
6° insérer, après le paragraphe 24.1°
proposé par le paragraphe 10°, le suivant :
«24.2° déterminer les frais d'inscription,
de déplacement et de séjour qu'elle assume en vertu des articles 78.1, 91,
97.5, 207.1, 211 et 215.3»;
7° insérer, après le paragraphe 13°, le
suivant :
13.1° par l'insertion, après le paragraphe
37°, du suivant :
«38° déterminer les cas, conditions et
modalités de délivrance, de renouvellement, de suspension et de révocation de
la certification prévue à l'article 167.1, ainsi que les personnes ou
organismes habilités à procéder à cette certification et déterminer la forme
que peut prendre l'incitatif financier prévu à l'article 167.2, ses modalités
de calcul et ses conditions et modalités d'octroi».
C'est complet. Explication. Bien, en fait,
c'est un amendement qui concorde avec les amendements proposés visant l'ajout
ou la suppression… le pouvoir réglementaire au projet de loi, le retrait des
niveaux de risque liés aux activités de l'établissement afin de refléter correctement
les pouvoirs réglementaires accordés à la commission. Ça concorde évidemment
avec l'ajout du terme «psychique» à la notion d'intégrité. Ça prévoit le
pouvoir, là, pour la délivrance et la certification des employeurs en matière
de santé et de sécurité, l'incitatif financier. C'est complet, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'amendement déposé par le ministre à
l'article 228? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Bien, je vais vous
demander une suspension, parce qu'on avait peut-être deux idées d'amendements,
puis là il faut juste voir s'ils vont plus s'intégrer dans la principale ou
dans l'amendement. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 29)
18 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 18 h 38)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, avons-nous des interventions sur l'amendement lu par le ministre à l'article
228? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Dans l'article original du projet de loi, à 17.2, il y avait un
phrasé qui est repris parce qu'il est renuméroté dans l'amendement, et c'est
pour ça qu'on en parle maintenant, il est repris dans l'amendement du ministre
à 17.1. Et donc, dans un des différents pouvoirs des habilitations
réglementaires qu'on donne à la commission, on dit, à 17.1, donc :
«déterminer les modalités et délais selon lesquels un programme de prévention
ou un plan d'action doit être élaboré, mis en application et mis à jour»,
jusque là, ça va relativement bien, puis là c'est le dernier bout qui nous pose
problème, «et établir la hiérarchie des mesures de prévention aux fins de
l'élaboration du programme de prévention ou du plan d'action». «établir la
hiérarchie des mesures de prévention», on a de la misère à comprendre… En fait,
à la base, c'est quoi, l'objectif du ministre avec ce bout de phrase là,
«établir la hiérarchie des mesures de prévention aux fins de l'élaboration du
programme de prévention ou du plan d'action»?
M. Boulet : …dans un article déjà
adopté. C'est 146… 146 ou 147… 59, paragraphe 2…
M. Boulet : …déjà adopté. C'est
146. 146 ou 147? Mais c'est déjà intégré dans... Donc, c'est dans 59, paragraphe
2, déjà adopté.
M. Leduc : D'accord, mais ça
fait quoi, donc, la hiérarchie des mesures de prévention?
M. Boulet : Bien,
essentiellement, je vais vous dire ma compréhension, c'est qu'évidemment on a
identifié des risques, puis il y a des risques qui sont plus prépondérants ou
qui sont plus manifestes, ça fait que c'est sûr qu'il y a des mesures de
prévention qui doivent être plus impératives, et c'est sûr que, dans ce
contexte-là, bien, il y a possibilité de déterminer la hiérarchie des mesures
de prévention. En fait, il y a des mesures de prévention qui n'ont pas le même
impact. C'est l'explication que je peux vous donner, là, sur la hiérarchie des
mesures de prévention.
• (18 h 40) •
M. Leduc : Est-ce que la loi
ne prévoit déjà pas, en quelque sorte, une forme de hiérarchie des mesures de
prévention par rapport aux objectifs généraux de la loi, aux objets de la loi?
M. Boulet : Non. Il n'y avait
pas de… Là, on parle du programme de prévention, du plan d'action. Je pense que
c'est tout à fait logique qu'il y ait une possibilité de déterminer la hiérarchie
des mesures de prévention. Mais ce n'était pas prévu dans l'objet de la loi.
Mais est-ce que ça peut être implicite? Oui, mais je pense que, là, ici, on est
en plein dans le véhicule où il faille déterminer la hiérarchie des mesures de
prévention, là, ce qui est le plus imposant, le plus impératif et le plus
conséquent avec la protection de la santé et sécurité des travailleurs.
M. Leduc : Donc, pour vous,
c'est clair que cette question de l'établissement d'une hiérarchie de mesures
de prévention doit se faire en respect des objets de la loi?
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : Qui va déterminer
ou juger si cette hiérarchie-là se fait en respect des objets de la loi?
M. Boulet : C'est parce qu'il
y a un principe en droit qui est très clair, là : un règlement ne peut pas
être ultra vires, il ne peut pas aller au-delà de l'habilitation. Ça fait que
la loi habilitante, c'est la loi santé et sécurité, une disposition
habilitante. Et, s'il y avait un règlement qui allait au-delà de ce qui était
conféré dans la disposition habilitante, il serait ultra vires et déclaré
incompétent. Il serait déclaré nul par un tribunal, le cas échéant. Mais non,
il n'y a pas d'enjeu, là, là-dessus.
M. Leduc : Parce qu'à
l'article 199 de la LSSST, on dit la chose suivante : «Le programme de
prévention a pour objectif d'éliminer à la source même les dangers pour la
santé, la sécurité et l'intégrité physique des travailleurs de la construction,
entre autres, doit notamment contenir tout élément prescrit par règlement. Donc,
ces objectifs-là, ils se conjuguent harmonieusement avec la hiérarchie des
mesures? Il y a… pour vous, il n'y a pas de contradiction.
M. Boulet : Absolument.
D'ailleurs, dans le règlement…
M. Leduc : …à la source
même les dangers pour la santé et la sécurité et l'intégrité physique des
travailleurs de la construction, entre autres, doit notamment contenir tout
élément prescrit par règlement. Donc, ces objectifs-là, ils se conjuguent
harmonieusement avec la hiérarchie des mesures? Il y a… pour vous, il n'y a pas
de contradiction.
M. Boulet : Absolument.
D'ailleurs, dans le règlement, ça commence en parlant de l'élimination des
risques. Puis, tu sais, je l'ai tellement répété souvent, il faut identifier
pour contrôler, pour éliminer les risques. Et donc, c'est à la base de
l'objectif d'un programme de prévention, c'est ultimement d'éliminer.
M. Leduc : Puis si la commission
décide de dire : Moi, selon ma lecture des choses, je ne trouve pas que
vous avez fait une bonne hiérarchie des mesures, aux fins d'élaboration du
programme toujours, puis que là, une ou l'autre des parties, ou les deux
parties ensemble, patronale et syndicale, sont en désaccord avec cette
interprétation-là de la commission, qu'il y a une mauvaise hiérarchie des
mesures, qu'est-ce qui peut se passer?
M. Boulet : Exusez-moi,
je n'ai pas compris la dernière portion.
M. Leduc : Alors, on a
les objectifs de la loi, qu'on vient d'énumérer. On a, après ça, le pouvoir
qu'on propose de donner à la CNESST de faire une espèce de jugement par rapport
à la hiérarchie des mesures de prévention. Mais qu'est-ce qui arrive si l'une
ou l'autre des parties, patronale et syndicale, ou les deux parties ensemble
sont en désaccord avec l'interprétation de la commission sur la hiérarchie des
mesures? Quels recours ils ont?
M. Boulet : Bien, si la commission…
je reviens, si la commission fait de quoi dans règlement qui est… ça peut être
contesté. Un règlement, ça peut être contesté par un syndicat, par un
employeur, par une personne. On appelle ça une procédure extraordinaire qui est
introduite devant un tribunal de droit commun. Puis le règlement pourrait être
déclaré nul, là, ab initio, là, nul de nullité absolue, parce qu'ayant… allant
au-delà des objectifs. Puis ultimement, là… puis dans le règlement,
actuellement, c'est, je le répète, c'est éliminer puis quels sont les moyens
qui sont pris et qui doivent être pris pour éliminer les risques qui ont été
identifiés dans le programme.
M. Leduc : Bon, bien,
écoutez, si vous me dites que cette question de hiérarchisation des mesures
doit toujours se faire dans le cadre de la loi et qu'il y a toujours une forme
de primauté, en quelque sorte, des objets de la loi sur cette logique de
hiérarchie, je pense que ça clarifie bien des choses.
M. Boulet : Puis vous
l'exprimez bien. Je suis totalement d'accord.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement
déposé par le ministre à l'article 228? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement déposé à
l'article 228 est adopté. Nous allons maintenant… Y a-t-il des
interventions à l'article 228 tel qu'amendé? Oui? Député de Robert-Baldwin…
Le Secrétaire
: ...M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 228
est adopté. Nous allons maintenant... Y a-t-il des interventions à l'article 228
tel qu'amendé? Oui, député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. J'aimerais seulement, à ce stade-ci, juste
rappeler à M. le ministre et à tous ceux qui nous écoutent que plusieurs
changements amenés par le projet de loi, surtout en ce qui concerne les
habilitations réglementaires, dans le domaine de la construction, surtout dans
la construction, ajoutent des coûts significatifs, des coûts importants aux
projets de construction, surtout des projets majeurs de construction. Ça a été
voté, ça a été... donc, ça va.
Juste, on aimerait s'assurer que la CNESST
fasse un suivi rigoureux de ces nouvelles dispositions, nous assurer qu'en fin
de compte, d'abord, elles sont efficaces, elles répondent à ce qu'on souhaite
qu'elles produisent, et de suivre aussi l'évolution des coûts dans la
construction. Parce qu'éventuellement, en vigueur, ces coûts additionnels vont
se refléter dans les appels d'offres, dans les coûts des projets. Donc, il faut
s'assurer qu'on suit ça.
M. Boulet :
...transitoire pour la construction, ça entrera en vigueur le 1er janvier
2023, puis ça ne s'applique aux chantiers en cours. Ça fait que, pour les
chantiers en cours, il n'y a pas d'impact. Et je rappellerai que, dans la
construction, 88 % des chantiers ont moins de 10 travailleurs, puis,
pour ces chantiers-là, il n'y a aucune obligation, il n'y a pas de représentant
en santé et sécurité. Si je vais même sur les chantiers de 10 à
24 personnes, c'est une heure par semaine. Ça fait que, tu sais, ce n'est
pas... Mais il y a des impacts pour les plus gros chantiers. Mais, tu sais,
même en Ontario, quand je compare, tu sais, en Ontario, à partir de cinq, il y
a des représentants en santé et sécurité.
Mais c'est sûr qu'il faut éviter de faire
du «cherry picking» puis dire : Pour ça, c'est plus; pour ça, c'est moins.
Je pense que, globalement, on a un régime qui est dépoussiéré. Puis, en construction,
il n'y avait rien d'impératif. Ça fait que oui, mais on va tenir de ce que vous
mentionnez, collègue, absolument.
M. Leitão : Très bien.
Parce que, bon, il y a augmentation des coûts, potentiellement, mais il n'y a
pas encore... évidemment, c'est très tôt, mais il n'y a pas encore de résultat,
bien sûr, parce que ça n'a même pas encore commencé. Mais il faut suivre ça de
très près.
M. Boulet : Parfait.
Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Je crois que nous avons reçu... Oui,
député d'Hochelaga-Maisonneuve, nous avons reçu un amendement de votre part. Je
vous invite à le lire et à l'expliquer s'il y a lieu.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Ça va comme suit : L'article 228 du projet de loi est
amendé par l'ajout, à la fin du premier alinéa, du suivant :
Cet article est également amendé par
insertion, après le deuxième alinéa, du suivant :
«Avant l'adoption d'un règlement, la
Commission doit procéder à une analyse différenciée selon les sexes et intersectionnelle...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…je vous invite à le lire et l'expliquer s'il y a lieu.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Ça va comme suit : L'article 228 du projet de loi est amendé
par l'ajout, après le premier alinéa, du suivant :
«Cet article est également amendé par
insertion, après le deuxième alinéa, du suivant :
«Avant l'adoption d'un règlement, la
commission doit procéder à une analyse différenciée selon les sexes et
intersectionnelle, incluant la présence ou non d'une association accréditée.».»
C'est une suite logique de débats que nous
avons eus précédemment à savoir qu'on a eu des déceptions, là, dans, en fait,
la discussion sur la santé et sécurité au travail, en particulier au tout
début, là, dans la version originale du projet de loi du ministre où il y avait
les fameux niveaux de risque, où il y avait les fameux… En fait, les niveaux de
risque faible, moyen, élevé. On a découvert que la plupart des secteurs
d'emploi à prédominance féminine étaient dans les niveaux considérés faible et
on avait donc fait la démonstration, en quelque sorte… je dis «on», ce n'est
pas nécessairement moi personnellement, mais plusieurs groupes, plusieurs
partenaires ici présents avaient fait la démonstration qu'il n'y avait pas eu
une analyse différenciée selon les sexes, qui aurait permis une ADS+, donc,
d'éviter ce genre d'écueil, ce… de faux pas là, parce que le ministre, évidemment,
a été obligé de reculer, de proposer une autre mouture de règlement pour les
seuils de libération notamment et pour éviter que ça se reproduise, pour que
cette culture-là se développe au sein de l'appareil gouvernemental, notamment
au ministère du Travail et notamment sur tout ce qui a trait à des enjeux de
santé et sécurité.
Je ne peux que vous rappeler l'excellent
ouvrage de Karen Messing sur la santé et sécurité, vu du point de vue des
femmes. Je pense qu'il est important de rajouter une référence à l'ADS+. Et là,
dans le contexte d'habilitations règlements, donc, quand il y aura des nouveaux
règlements qui vont être préparés par la commission et par le ministère, ça
serait important, ça serait essentiel même je dirais, qu'elle se fasse, cette
préparation-là règlement, à travers une ADS+ pour être certains qu'on ne répète
pas cette erreur-là et pour être certains que ce qu'on nous propose comme
solution, comme intervention réglementaire soit faite dans le cadre d'une
analyse vraiment complète qui tient en compte les différentes réalités entre
les hommes et les femmes, et la question intersectionnelle également. Alors, je
pense, là, que ça serait quelque chose de bien à propos, là, rendu au moment où
on est dans ce projet de loi. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : Merci. Bien,
compris. On a fait la discussion à quelques reprises, puis il y a un amendement
qui va être soumis, là, pour que, dans le rapport de mise en application, on
tienne compte de la réalité de l'égalité entre les hommes et les femmes.
Évidemment, l'ADS, c'est un des moyens, c'est une des options, ce n'est pas le
seul moyen, ce n'est pas la seule option. Puis l'ADS, ça prend, peu importe le
moyen utilisé, ça prend une accumulation de données et cette accumulation de
données, là, bien, on va le faire au fil des années et on va en tenir compte de
la réalité homme-femme, bien sûr. Merci. Pas d'autre commentaire.
• (18 h 50) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : C'est bien, là,
mais ce n'est pas la même chose, là, ce que le ministre nous propose et une
ADS+. L'ADS+, c'est un exercice beaucoup plus complet que ce qui nous est
proposé ici. Je voulais juste souligner quelque chose, là, c'est que, quand
même, le Conseil du statut de la femme…
M. Boulet : ...merci. Pas
d'autre commentaire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : C'est bien, là,
mais c'est n'est pas la même chose, là, ce que le ministre nous propose et une
ADS+. Une ADS+ est un exercice beaucoup plus complet que ce qui nous est
proposé ici. Je voulais juste souligner quelque chose, c'est que, quand même,
le Conseil du statut de la femme a travaillé très fort sur ce concept d'ADS+.
Le gouvernement du Québec s'est d'ailleurs engagé à implanter dans ses
pratiques, là, dans une logique d'égalité hommes-femmes, le concept de
l'analyse différenciée selon les sexes. On le réclame à tout bout de champ dans
différents projets de loi. C'est rarement fait, ce n'est à peu près jamais fait,
à ma connaissance, et c'est regrettable.
Aussi, le Conseil d'intervention pour
l'accès au travail des femmes, le CIAFT, qui avait déposé un supermémoire,
c'est elles, en fait, qui avaient soulevé, là, le problème des niveaux de
risque et de l'absence, donc, d'ADS+ qui aurait évité cet écueil-là, ont déposé
un supermémoire dans le cadre des audiences ici, là. Ils l'ont fait cosigner
par 17 autres groupes de femmes qui réclamaient l'application d'une ADS+
pour toute la question de la santé-sécurité. Donc, c'est vraiment regrettable
que ça ne soit pas apprécié à sa juste valeur, là, par le ministre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement? S'il n'y a pas d'autre
intervention à l'amendement déposé à l'article 228, nous allons procéder à
la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous poursuivons. Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 228 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention à l'article 228, tel qu'amendé, nous allons procéder à la
mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
Le Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 228, tel qu'amendé, est adopté.
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 53)
19 h (version non révisée)
(Reprise à 19 h 4)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons reprendre. Nous sommes dans le bloc 3, Accès; 3.2,
Reconnaissance des maladies professionnelles, sous-section 3.2.2, les délais de
réclamation.
Nous avions suspendu l'étude de l'article
22. Est-ce que nous avons votre accord ou votre consentement pour l'ouvrir?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. M. le ministre, je vous invite à lire l'article 22.
M. Boulet : Merci. «Cette loi
est modifiée par l'insertion, avant l'article 92, du suivant :
91.1. Le droit à une indemnité visée à la
présente section se prescrit par cinq ans à compter de la date du décès du
travailleur.»
Explication, bon, ça vise à prévoir qu'une
réclamation produite plus de cinq ans après le décès d'un travailleur ne peut
donner droit à une indemnité de décès. Et j'ai un amendement :
Remplacer, dans l'article 91.1 de la Loi
sur les accidents du travail et les maladies professionnelles proposé par
l'article 22 du projet de loi, «cinq ans» par «sept ans».
Explication, bon, ça vise à prolonger le
délai de prescription, comme ça avait déjà été discuté. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'amendement déposé par le ministre à
l'article 22? Oui, député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Non, juste pour
dire que, bien sûr, nous sommes satisfaits que ce changement ait été apporté
par le ministre. Ça avait été discuté… Voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Tout simplement
pour me faire rafraîchir la mémoire, c'était quoi, la situation actuelle, déjà?
M. Boulet : C'est cinq ans.
C'est un délai de prescription de cinq ans qui est prolongé à sept ans et c'est
suite à des demandes, notamment de vous, pour que ce délai-là soit prolongé.
M. Leduc : …le projet de loi,
vous prescriviez à cinq ans, mais avant le projet de loi, c'était quoi?
M. Boulet : C'était… Il n'y
avait pas de prescription du tout, donc on la mettait à cinq ans.
M. Leduc : …des cas qui pouvaient
aller jusqu'à plusieurs années, là…
M. Leduc : …à cinq ans,
mais avant le projet de loi, c'était quoi?
M. Boulet : C'était… Il
n'y avait pas de prescription du tout, donc on la mettait à cinq ans.
M. Leduc : On pouvait
avoir des cas qui pouvaient aller jusqu'à plusieurs années, là.
M. Boulet : C'était des
cas très, très isolés, là, mais c'était dans le but de mettre une balise, là,
pour éviter que ça soit… que ça s'éternise dans le temps puis que ça mène à des
montants d'argent qui sont…
(Consultation)
M. Boulet : Puis on me
dit un autre point, là. Évidemment comme on reconnaît plus de maladies
professionnelles, parce que c'est un règlement plutôt qu'une annexe, comme il y
a plus de maladies professionnelles présumées, bien, il fallait prévoir un
délai, là, pour la réclamation de l'indemnité de décès, là, simplement.
M. Leduc : …
M. Boulet : Et…
M. Leduc : Allez-y.
M. Boulet : …un délai
qu'on avait jugé pertinent, cinq ans, puis suite à vos représentations, on l'a
monté à sept ans.
M. Leduc : Je me
rappelle, en effet, là, qu'on voulait l'augmenter le plus haut possible, mais
j'essaie de me rappeler l'origine même de cette logique-là. Donc, un
travailleur décède, et là, plus tard, on peut réaliser que son décès est dû à
une maladie professionnelle ou à un accident du travail. Ce n'était pas
nécessairement le cas au moment du décès. Puis là on avait utilisé l'exemple,
si je me rappelle bien, de l'amiante. On découvre, plus tard, qu'il y avait de
l'amiante dans son environnement de travail, et là ça peut ouvrir la porte à
une indemnité de décès, qui n'était pas nécessairement consciente au moment du
décès. Mais là, vous, vous veniez dire : Ça, ce n'est plus possible après
un certain nombre d'années. Parce qu'actuellement, dans le cadre du droit, il
n'y avait pas de limite. On pouvait découvrir 20 ans plus tard qu'il y
avait de l'amiante dans le bureau d'une personne puis faire une réclamation,
puis là vous veniez dire : Nous, à cinq ans, on ferme le robinet.
M. Boulet : Oui. Ça
visait à encadrer ça dans le temps.
M. Leduc : Juste une
légère suspension, Mme la présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 19 h 8)
(Reprise à 19 h 9)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve, oui.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Seulement une précision, là, pour un peu interpréter le vote qu'on
va avoir dans quelques instants. Je vais voter pour l'amendement. Puis je
remercie le ministre, là, de l'avoir fait, de l'avoir considéré. Sept ans,
c'est mieux que cinq ans. Mais je vais quand même, évidemment, voter contre la
principale... l'idée d'introduire la notion de prescription, que je ne trouve
pas nécessairement pertinente, eu égard soi-disant aux nouvelles maladies qu'on
rajoute. Voilà. Alors, je serai en faveur de l'amendement, mais contre la
principale.
• (19 h 10) •
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à
l'amendement déposé par le ministre à l'article 22? Non? Alors, nous
allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement à
l'article 22 est adopté. Nous allons maintenant... Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 22 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
Le Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 22, tel
qu'amendé, est adopté. Nous avions suspendu l'étude de l'article 85. Est-ce
que nous avons votre consentement pour l'ouvrir? Consentement. Alors, M. le
ministre, l'article 85, s'il vous plaît.
M. Boulet : Oui, merci.
C'est le corollaire de ce qu'on vient d'adopter. Donc : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 269, du suivant :
«Le bénéficiaire dont les droits sont
prescrits en vertu de l'article 91.1 ne peut produire de réclamation à la
commission.»
Donc, explication. Ça vise à préciser, là,
le corollaire de ce que nous venons d'adopter. Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il des interventions à
l'article 85? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : C'est bien
entendu une réclamation de cette nature-là, pas n'importe quelle forme de
réclamation.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : O.K.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il d'autres interventions? Sinon,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 85.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Bachand (Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
Le Secrétaire
: Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention...
Le Secrétaire
:
…M. Bélanger (Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
Le Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 85 est adopté. Nous rentrons, cette fois-ci, dans
le bloc Fonctionnement, deuxième partie, 4.2, l'optimisation des recours;
4.2.1, la révision des décisions de la CNESST. Nous avions suspendu l'étude de l'article
234, est-ce que nous avons votre consentement pour l'ouvrir? Consentement. Nous
y allons, M. le ministre, avec l'article 234, s'il vous plaît.
M. Boulet : Oui, merci.
L'article 6 de la Loi instituant le Tribunal administratif du travail est
modifié par l'insertion, dans le paragraphe 1° et après «359.1, », de « 360, ».
Explication. Donc, c'est de la
concordance, avec 360 de la Loi sur les accidents de travail, maladies professionnelles,
qui prévoit la possibilité pour une personne de s'adresser directement au Tribunal
administratif pour contester les décisions de la commission, c'est l'option.
Alors, c'est simplement une concordance.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 234? S'il n'y a pas
d'intervention à l'article 234, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bélanger
(Orford)?
M. Bélanger : Pour.
Le Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
Le Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire
: M. Bachand
(Richmond)?
M.
Bachand
:
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
Le Secrétaire
: Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 234 est adopté. Et, compte tenu de l'heure et que
nous avons travaillé très fort, je pense, aujourd'hui, alors nous ajournons
pour la journée, sine die. Bonne soirée à toutes et à tous.
(Fin de la séance à 19 h 14)