(Neuf
heures cinquante-deux minutes)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, bonjour. Ayant constaté le quorum, je
déclare la séance de la Commission de l'économie et du travail ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La
Secrétaire : Oui, Mme la Présidente. M. Bélanger (Orford)
sera remplacé par Mme Blais (Abitibi-Ouest); Mme Boutin
(Jean-Talon), par M. Caron (Portneuf); Mme Chassé (Châteauguay), par
M. Reid (Beauharnois); et Mme Richard (Duplessis), par
M. Gaudreault (Jonquière).
Étude détaillée (suite)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Avant de commencer, je désire savoir si
vous voulez fonctionner par... Lorsqu'il y aura l'appel de vote, est-ce que
vous voulez que ça soit par appel nominal ou comme d'habitude? Est-ce que vous voulez... Donc, je vais vous faire
en sorte que ça soit un oui ou un non que vous me répondiez. Est-ce que
vous voulez toujours, quand... lorsqu'on fait un appel de vote, que ça soit par
un appel nominal?
Des voix :
Oui.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Merci. Alors, ce matin, nous
poursuivons avec le sujet 5. Prévention; 5.2., Soutien au milieu de
travail; 5.2.1., Réseau de la santé publique en santé au travail, programme
Pour une maternité sans danger.
Alors,
lors de l'ajournement de nos travaux, le jeudi 2 septembre dernier,
nous en étions à l'étude de l'article 142. M. le ministre, je vous
invite à le lire, l'article.
M. Boulet :
Merci, Mme la Présidente. Bon retour en commission parlementaire à tous les
collègues, à tous les membres des équipes des partis d'opposition et du parti
gouvernemental et à tous mes collègues députés.
Donc, on est
effectivement rendus au programme de maternité sans danger.
142. Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 48, des suivants :
«48.1. Le directeur national de santé publique
nommé en vertu de la Loi sur le ministère de le Santé et des Services sociaux élabore les protocoles visant
l'identification des dangers et des conditions de l'emploi qui y sont associés
aux fins de l'exercice des droits
prévus aux articles 40, 41, 46 et 47 qui répondent notamment aux besoins
que la commission lui communique.
«À cette fin, la
commission et le directeur national de santé publique concluent une entente,
laquelle doit notamment prévoir une reddition de comptes annuelle des travaux
réalisés par le directeur national de santé publique.
«48.2. Les
protocoles élaborés par le directeur national de santé publique sont transmis à
la commission qui les publie sur son site Internet.»
Explications. Le
nouvel article 48.1 prévoit, comme j'ai expliqué lors de la suspension de
nos travaux, il y a deux semaines, que des protocoles qui visent l'identification
des dangers et des conditions de l'emploi qui y sont associées aux fins de
l'exercice des droits au retrait préventif de la travailleuse enceinte ou de la
travailleuse qui allaite, qu'ils vont être élaborés, donc, par le directeur
national de santé publique. Ces protocoles-là devront répondre aux besoins que
la commission communique au directeur national de santé publique.
Le deuxième alinéa
précise que le directeur national de santé publique et la commission concluent
une entente qui prévoit notamment la reddition de comptes des travaux qui
seront réalisés.
48.2. Afin que les
protocoles soient accessibles au public, il est prévu que la commission doit
les publier sur son site Internet.
Il y a un amendement,
Mme la Présidente, que je lirais tout de suite, si vous me permettez.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Il a été reçu? Est-ce que, tout le monde, vous avez votre
amendement? Non. Alors, juste une fraction de seconde. Est-ce que, Louisette,
on peut afficher l'amendement?
Une voix :
...
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Nous n'avions pas noté. Vous ne l'avez pas?
Alors, on va prendre
une petite suspension, le temps de s'assurer que tout le monde l'a.
(Suspension de la séance à 9 h 56)
(Reprise à 10 h 01)
M. Boulet : Merci. Donc,
l'amendement à l'article 48.1 de la Loi sur la santé et la sécurité du
travail proposé par l'article 142 du projet de loi :
1° dans le premier alinéa :
a) insérer,
après «élabore», «et met à jour»;
b) remplacer
«de l'Emploi» par «du Travail»;
2° remplacer, dans le deuxième alinéa, «par le
directeur national de santé publique» par «par celui-ci»;
3° ajouter, à la fin, l'alinéa suivant :
«Le directeur
national de santé publique peut consulter tout expert ou tout organisme public
pour l'élaboration et la mise à jour des protocoles.»
Explications. Cet amendement vise à préciser que
les protocoles élaborés par le directeur national de santé publique doivent
également être mis à jour par celui-ci et qu'il peut, dans le cadre de leur
élaboration et de cette mise à jour, consulter tout expert ou tout organisme
public. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'amendement déposé? Oui? Alors, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, M. le ministre. Bonjour, tout le monde. Content d'être
parmi vous ce matin. Une nouvelle heure, hein? Un horaire adapté. C'est
correct, on est présents.
Le directeur
national de la santé public, là, vous ajoutez «et met à jour». Pourquoi vous
dites «élabore et met à jour»?
M. Boulet : Bien, parce que ça
peut changer, tenant compte des nouvelles organisations de travail, des
nouveaux facteurs, des nouvelles conditions environnantes. Et donc on ne veut
pas que ce soit coulé dans le béton, on veut que ce soient des protocoles qui
peuvent potentiellement être évolutifs.
M. Leduc : Qui implante ces
protocoles-là?
M. Boulet : C'est la direction
nationale de santé publique.
M. Leduc : Est-ce qu'on ne
pourrait pas le préciser, dans ce cas-là?
M. Boulet : C'est écrit :
«directeur national de santé publique élabore les protocoles visant
l'identification des dangers et les conditions de l'emploi».
M. Leduc : Mais l'élaborer puis
l'implanter, ce n'est pas nécessairement la même chose. Élaborer, c'est
l'écrire, non? C'est le préparer.
M. Boulet : Mais le protocole, il
contient des risques et des recommandations. Vous voulez dire... Son
implantation, sa mise en application, on va le voir dans les articles qui
suivent, là, mais là on parle de la... les protocoles, comment ils sont
élaborés, puis c'est quoi, le contenu d'un protocole. C'est que ça vise à
identifier les dangers puis les conditions de l'emploi pour s'assurer que la travailleuse
enceinte puisse connaître ce qui peut potentiellement justifier l'émission d'un
certificat visant le retrait préventif.
Puis ce qui est visé, là, globalement, là, quand
on retouche au programme de maternité sans danger, c'est d'éviter que ça aille
un peu à la va-comme-je-te-pousse, là, dépendamment des régions, là. Tu sais,
il y avait des directions régionales de santé publique qui faisaient des
protocoles plus ou moins suivis, mais qui n'étaient pas de même nature, qui
n'identifiaient pas nécessairement les mêmes facteurs de risque. L'intérêt
d'avoir des protocoles nationaux, c'est d'assurer une équité interrégionale,
pour ne pas que... parce que tu fais un métier x et que tu es une femme à
Val-d'Or, tu puisses bénéficier d'un retrait préventif, alors que si tu es la
même femme qui fait le même travail à Gaspé... ne puisse pas en raison des
protocoles régionaux. Et ça, je pense que la direction nationale de santé
publique adhère bien à cette approche-là d'avoir des protocoles nationaux.
Le but, essentiellement, c'est d'assurer une
égalité, une équité... je ne dirais pas une égalité, là, mais une équité
interrégionale.
M. Leduc : Vous ouvrez la question
des protocoles, puis ça a fait couler beaucoup d'encre. Notamment, lors du
dépôt du projet de loi, je vous avais d'ailleurs posé des questions, au salon
bleu, à ce sujet-là. Peut-être aux fins de compréhension générale, un
protocole, ce n'est pas comme un règlement, là, ce n'est pas aussi contraignant
qu'un règlement.
M. Boulet : Non, puis on a fait des
amendements suite aux consultations particulières, et j'ai donné des
explications.
Puis le protocole, ce n'est pas une bible. Le
protocole, c'est un guide, parce qu'ultimement celui qui émet le certificat
visant le retrait préventif, c'est le médecin qui fait le suivi. Donc, il
s'inspire, il regarde les protocoles nationaux et il émet le certificat en en
tenant compte.
M. Leduc : En
fonction du cas qu'il a à traiter, le médecin peut déroger du protocole.
M. Boulet : Bien, moi, je ne
parlerais pas de dérogation. Il peut émettre un certificat qui n'est pas
incompatible. Mais c'est sûr que, s'il y a une condition que lui constate dans
l'environnement de travail dont on ne fait nullement la mention dans le
protocole, lui, il pourrait le considérer puis émettre le certificat en tenant
compte de cette condition-là. Moi, je n'appelle pas ça une dérogation. Mais, tu
sais, il ne faut certainement pas que ce soit en dérogation, mais pour
compléter. C'est complémentaire.
Donc, je pense qu'il faut le voir vraiment comme
un guide, puis c'est un guide d'interprétation et d'application qui permet aux
médecins qui font le suivi de la grossesse de la femme enceinte de s'en
inspirer pour émettre le certificat.
M. Leduc : Je comprends, mais je
pense que c'est important d'aller au bout de cette idée-là. C'est-à-dire qu'un règlement,
c'est... puis on a eu le débat cent fois dans ce projet de loi là, un règlement,
c'est extrêmement contraignant. C'est ça puis ce n'est rien d'autre. Mon
interprétation d'un guide rejoint en partie la vôtre, c'est-à-dire qu'en
fonction d'une série de critères, une série d'analyses, on produit un guide des
grandes lignes d'interprétation, mais, en aucun cas, elles sont restrictives.
Et un guide, contrairement à un règlement, en fonction, évidemment, du cas
devant nous, là, on imagine qu'un médecin devrait défendre son choix devant ses
collègues, devant ses pairs, mais il pourrait aller, même, je dirais, à
l'encontre du guide, dépendamment d'un cas, là.
M. Boulet : Je reviens là-dessus. Il
n'ira pas à l'encontre du guide, mais il peut aller au-delà du guide, tu sais.
Puis on va le voir un peu plus loin dans un des articles subséquents, s'il y a
une condition qui n'est pas identifiée dans le protocole, lui, la constatant,
le certificat... le médecin qui fait le suivi de la grossesse, il peut s'en...
il peut la considérer pour émettre le certificat visant le retrait préventif.
Absolument, je pense qu'on se comprend bien. Ce n'est pas de dire : Je
vais à l'encontre, mais je peux aller au-delà. Et, si je constate, c'est
ultimement lui qui est le maître de l'émission du certificat visant le retrait
préventif. Et le protocole vise à l'inspirer, à le guider pour assurer ce que
moi, j'appelle l'équité interrégionale.
M. Leduc : O.K., oui, mais là vous
ne me rassurez pas tant que ça, en fait, là. Vous avez tendance, on dirait,
plutôt à m'inquiéter. Parce que quand vous dites «une condition identifiée par
le protocole»... S'il n'y a rien dans le protocole, on peut évidemment
commencer à broder. Puis évidemment, là, si le protocole n'est pas exhaustif
puis qu'on a une situation avec laquelle on n'a aucune forme de guide dans le
protocole, on tricote. Puis, en fonction des connaissances du médecin puis de
la science, bien, il livrera bien une décision dans le sens du monde. Mais, si
sa patiente a toutes sortes de caractéristiques qui fait en sorte que, selon
lui, selon le médecin traitant, le protocole ne devrait pas s'appliquer ou
s'applique mal à la situation présente avec sa patiente, moi, ce que j'en
comprends, c'est, comme c'est un guide, il peut faire fi, finalement, du guide.
• (10 h 10) •
M. Boulet : Ce qu'il est important
de dire, là, c'est qu'un protocole, ça contient des facteurs, ça contient des
risques, des conditions d'emploi qui sont dangereuses pour la femme enceinte ou
celle qui allaite. Et donc ce n'est pas de déterminer si on peut aller à
l'encontre ou non.
C'est sûr que si, dans un protocole... Je prends
l'exemple. Puis là peut-être que je vais au-delà de mes connaissances, mais je
veux juste que ce soit un exemple. Si c'est une hygiéniste dentaire puis que,
dans le protocole, on dit : L'exposition à des rayons x ou à des
radiographies, donc, au-delà de 24 semaines, il y a un risque, donc, ça,
c'est un risque, c'est un facteur qui est identifié. Le médecin ne pourrait pas
aller à l'encontre de ça, si c'est un protocole, mais il pourrait y avoir des
conditions spécifiques à la femme dont lui, il fait le suivi, et il aurait à le
justifier, il aurait à l'expliquer.
Mais ce n'est pas contraignant. Ce n'est pas...
Je le répète, là, le protocole, ce n'est pas une bible, ce n'est pas une loi
puis ce n'est pas un règlement, c'est un protocole. C'est uniquement pour
éviter les cas où la même hygiéniste dentaire, à 20 semaines, à Val-d'Or,
obtient son retrait préventif, alors que l'autre, à 26 semaines, ne peut pas l'obtenir à Gaspé. Je reprends ces exemples-là.
On veut juste s'assurer qu'il y ait une forme d'équité dans l'exercice du droit,
que moi, je considère bien important, d'une femme à son retrait préventif. Je ne sais
pas si on se suit, là.
Puis on va voir, dans les articles suivants, là,
je pense qu'il y a six articles, là, pour le programme de maternité sans
danger, mais le protocole, là, tout ce qu'on vient dire, je pense que ça
accroît la sécurité des femmes, parce que tu prends connaissance du protocole,
il est publié sur le site Internet de la commission, et tu sais d'avance, en
tenant compte de tel protocole national établi par la direction nationale de la
santé publique, que tu es exposé à un risque. Et cette information-là devrait
même inciter ou permettre à des femmes d'exercer leurs droits et de consulter
leurs médecins pour qu'ils puissent émettre le certificat.
M. Leduc : Pouvez-vous me donner
d'autres exemples de ces fameuses disparités régionales et en quoi elles
causent problème?
M. Boulet : Bien, il y en a...
L'exemple qu'on utilisait souvent, collègue, c'est les professeurs. Il y avait beaucoup
de disparité, disons, dans l'émission des certificats visant le retrait
préventif, d'une région à l'autre, en tenant compte de ce que le médecin qui
faisait le suivi déterminait. Puis, des fois, ça créait beaucoup d'iniquité
puis ça engendrait énormément
d'insatisfaction. C'est pour ça qu'on fait ça et c'est la seule raison pour
qu'on ait un guide.
M.
Leduc : C'est-à-dire que, dans une région x, une professeure avait
plus facilement accès au PMSD qu'une région y?
M. Boulet :
Oui.
M. Leduc :
En fonction de la face du médecin ou de la médecin, dans le fond?
M. Boulet :
Non, non, mais le risque de contact physique, le risque... jusqu'à combien de
semaines on peut se rendre. Ça fait que c'est surtout ça qu'il y avait, là,
d'écarts. Et, comme il y avait des protocoles dans les régions, dans les
directions régionales, bien, ça variait d'une région à l'autre. Puis ça va
permettre, ces protocoles nationaux là, d'égaliser l'approche, de faire
comprendre que les réalités sont les mêmes, peu importe où on est au Québec. Et
manifestement c'est ce qui avait été constaté, c'est que, dépendamment des
régions, dépendamment des directions régionales de santé publique, il y avait
des protocoles qui étaient variables, disons.
M. Leduc :
Peut-être pour rappeler, c'est que tout le débat alentour de ça est... le
centre du débat, c'est la prépondérance du médecin traitant. Puis, quand vous
avez soumis votre texte au début, là, l'année passée, déjà presque un an, tout
le monde a eu très peur en se disant : Est-ce que ça vient réduire, voire
anéantir, pour les plus radicaux, peut-être, la prépondérance du médecin
traitant? Vous nous aviez rassurés verbalement à l'époque : Non, non, non,
c'est un guide.
Là, ce que j'entends
ce matin, c'est une version peut-être moins rassurante, où c'est un guide, mais
tu ne peux pas vraiment y déroger. Si c'est un guide, puis tu ne peux pas
vraiment y déroger, on est plus proches du règlement que du guide, puis en
effet on vient réduire la prépondérance du médecin traitant. Et donc je
retourne dans ma situation d'inquiétude qui m'animait il y a presque un an puis
que j'avais mise un peu de côté, selon ce que vous nous disiez, mais là on
dirait que le guide, le règlement, la frontière est un peu floue, là. Je trouve
ça inquiétant.
M. Boulet :
Bon, c'est sûr que... Non, mes propos sont de même nature. Il peut certainement
ajouter au guide, mais il ne peut pas soustraire. Puis il faut le prendre en
sens inverse aussi. Tu sais, je reviens à l'exemple de l'hygiéniste dentaire,
24 semaines, exposition à des rayons X, ça se justifie. Il ne peut pas
dire non. Il ne peut pas dire, le médecin : Ce n'est pas suffisant, 24
semaines. Il ne pourrait pas aller en bas de ça. Dans ce sens-là, il ne peut
pas y déroger. On se comprend-tu? Moi, pour moi, là, c'est... tu ne peux pas
aller en bas de ça. Tu ne peux pas priver une femme qui est en état de
grossesse de l'exercice d'un droit alors que le protocole lui permet. Ça fait
qu'il faut le voir aussi dans ce sens-là. Puis là il y aurait une dérogation
qui n'est pas permise. Donc, pour moi, c'est une façon claire de l'exprimer,
mais les propos que j'ai tenus sont exactement de même nature, c'est un guide.
Puis j'aime ça que
vous reveniez à la prépondérance, parce que jamais, moi, je veux m'attaquer à
la prépondérance du médecin. C'est lui qui fait le suivi. C'est lui qui connaît
sa patiente. En même temps, je ne veux pas que le médecin traitant, parce que
les... je vais arrêter d'utiliser Val-d'Or puis Gaspé, là, mais ça peut être
Shawinigan et Sherbrooke, ça peut être n'importe où au Québec, je
ne veux pas qu'ils disent non alors que le protocole dit oui. Puis ça, là,
collègue, là, il y avait des protocoles régionaux qui disaient oui puis
d'autres non pour des mêmes situations. Ça fait que ça ne marche pas. C'est
pour ça qu'il faut viser une meilleure équité.
M. Leduc :
Est-ce que je comprends bien qu'en quelque sorte, ce protocole-là, c'est des
genres de normes minimales?
M. Boulet :
C'est une façon de l'exprimer.
M. Leduc :
Vous savez à quel point j'aime les normes du travail et je voudrais qu'elles
soient plus fortes. Mais donc c'est un peu
les normes minimales. On ne peut y déroger, mais on peut, en quelque sorte,
aller au-delà de ça.
M. Boulet :
Tout à fait.
M. Leduc :
Si on prend votre exemple de 24 semaines, le médecin traitant pourrait
décider que, dans cet environnement-là, x, ou considérant la condition
personnelle de la patiente, il y a d'autres facteurs de risque et aller au-delà
de ces 24 semaines.
M. Boulet :
Il pourrait, tout à fait. C'est ma compréhension puis c'est comme ça que ce
doit être appliqué.
M. Leduc :
O.K. C'est un peu plus clair.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Y
a-t-il d'autres... Oui. Voulez-vous intervenir, député de Robert-Baldwin?
M. Leitão :
Non.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Non. D'accord. Alors, vous voulez
poursuivre, député de... Parfait. Allez-y.
M. Leduc :
Vous connaissez mon amour des questions pour mon ministre préféré. Quoique j'ai
une nouvelle responsabilité, je ne devrais pas dire ça, mon ministre préféré.
Il y en a peut-être qui vont... Peut-être que le nouveau ministre de la
Justice va être jaloux.
M. Boulet :
Maintenant, c'est inscrit au bon endroit.
M. Leduc : Dans
le procès-verbal.
M. Boulet : Bien
oui, absolument.
M. Leduc : Je
vivrai avec les conséquences.
M. Boulet : Les
micros étaient ouverts, hein, Mme la Présidente? O.K. Ça me rassure, ça.
M. Leduc : Je
vivrai avec les conséquences.
Alors,
à la fin de 48.1, vous écrivez : qui
répondent notamment aux besoins de la commission... que la commission lui
communique. Donc, on dit, là, les... on décrit le protocole visant
l'identification des dangers, les conditions de l'emploi qui sont
associées aux fins de l'exercice des droits prévus, blablabla, qui répondent
notamment aux besoins de la commission... que la commission lui communique.
J'ai de la misère à saisir ce que vous voulez dire par là.
M. Boulet : Bien, c'est parce
que la commission, évidemment, avec son personnel, peut constater des choses
sur le terrain et peut demander à la direction nationale une recommandation, ou
de préciser un facteur, ou de rajouter une condition d'emploi. C'est plus dans
ce sens-là, là, parce que la direction nationale de la santé publique n'a pas
la même présence terrain. C'est beaucoup plus en tenant compte de ça, là. La commission
peut constater des choses que la Santé publique ne constate pas.
M. Leduc : Mais là corrigez-moi si
je me trompe, mais, pour le volet prévention, PMSD, là, le programme de retrait
préventif, c'est à peu près entièrement dans les mains de la Santé publique,
non?
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : La CNESST n'a rien à voir
là-dedans.
M. Boulet : Non. La CNESST peut
demander, peut constater et demander à la Santé publique de faire un suivi,
mais c'est dans les mains de la Santé publique, vous avez raison, pour les
facteurs puis les conditions.
M. Leduc : Mais donc, ce que je veux
dire, c'est que l'expertise, c'est Santé publique déjà.
M. Boulet : Bien oui.
M. Leduc : Ça fait que... qu'est-ce
que la CNESST pourrait venir demander? Ce n'est pas la CNESST l'experte dans ce
volet-là.
M. Boulet : Elle pourrait dire, par
exemple : On a besoin d'un protocole pour le métier x ou la profession y,
il n'y en a pas. Et donc la Santé publique va plus compléter sur demande de la
CNESST. Mais ce n'est pas la CNESST qui a la maîtrise d'oeuvre, là, si je peux
m'exprimer ainsi, du contenu du protocole. C'est véritablement la Santé
publique qui détermine. Mais ça arrive qu'il y a des trous, ou qu'il y a des
manques, ou qu'on a besoin d'infos supplémentaires ou d'infos complémentaires.
C'est plus parce que la CNESST est là, sur le terrain, et qu'elle peut poser
des questions.
• (10 h 20) •
M. Leduc : Qu'il y ait une
communication, un échange entre la CNESST puis la Santé publique, c'est
l'évidence, ça va de soi. Moi, il n'y a pas de problème avec ça. C'est vraiment
le mot «besoin» qui me chicote. Puis je vais
être honnête avec vous, M. le ministre, vous avez entendu comme moi, dans les
audiences, une vieille rengaine patronale qui est celle de socialiser le
PMSD, de socialiser les coûts, bien sûr, et que ça sorte de la CNESST, qui, on
le sait, est financée par les cotisations des patrons. Et les organisations
patronales réclament, à mon avis, de manière honteuse, mais... le retrait du
PMSD de la CNESST, que ça soit financé par nous, par l'impôt, finalement, que
ça devienne un programme social, alors que c'est clairement un enjeu de
prévention, de santé et sécurité.
Mais quand on dit «répondre aux besoins de la
commission», quand on regarde certains articles qu'on a longuement discutés,
puis surtout dans la réparation, où on vient, à mon avis, restreindre beaucoup
la portée de la réparation, j'ai une inquiétude que cette revendication-là
honteuse de socialiser le PMSD, qui est celle des organisations patronales qui
siègent sur la commission, qui forment le C.A. de la commission, en partie, la
moitié, en tout cas, j'ai la crainte sérieuse que cette idée-là de restreindre
le PMSD percole dans ses transmissions de besoins, puis que ça devienne la
volonté de la commission, si d'aventure il y avait un vote qui était pris, puis
qu'il manquait une organisation syndicale ce soir-là sur le C.A., puis qu'on
vise à réduire la portée du PMSD, puis que ça soit ça, le message
qui soit porté par la commission, et que la Santé publique soit tenue, en vertu
de 48.1, de fonctionner comme ça.
M. Boulet :
Non, absolument pas. Il n'y a aucune volonté de restreindre. Ce qui est
important de retenir, c'est que c'est la commission qui gère le programme de
maternité sans danger. Et on dit : Pour permettre l'exercice des droits
prévus aux articles 40 et suivants, là, qui concernent le retrait
préventif, on réfère à «notamment aux besoins». Si
la commission constate qu'il y a un besoin, elle demande à la Santé publique,
mais la Santé publique demeure le maître d'oeuvre de déterminer ce qui doit
être un facteur ou une condition d'emploi devant faire partie intégrante des
protocoles. Mais c'est beaucoup plus un processus qui est harmonieux, qui va
permettre avec plus d'efficacité l'exercice des droits prévu à 40, 41, 46, et
47. Puis c'est répondre «notamment aux besoins», parce que c'est sûr que la
commission, comme elle gère le programme, comme elle constate, elle exprime des
besoins. Puis, encore une fois, ce n'est pas parce qu'elle exprime un besoin
que c'est ça que la Santé publique va mettre. C'est plus sous forme de question
puis de volonté d'obtenir l'information lui permettant de bien gérer le
programme de maternité sans danger. Puis j'ai donné l'exemple d'un métier qui
n'apparaît pas, je pense que c'est l'exemple le plus manifeste qui démontre,
là, quel type de besoin peut être exprimé par la commission.
M. Leduc :
Moi, je ne pense pas que vous avez personnellement, M. le ministre, ou votre gouvernement,
l'intention d'aller sabrer dans le PMSD. Si c'était le cas, on aurait une
discussion d'une tout autre nature en ce moment. C'est vraiment les
organisations patronales qui sont venues ici, là, le plus étonnamment du monde,
ramener cette vieille revendication rétrograde qui m'inquiète.
Alors, à moins qu'il
y ait d'autres personnes, Mme la Présidente, qui veulent intervenir, je vais peut-être
demander une suspension pour réfléchir
rapidement à une façon de le rephraser qui rejoindrait nos deux préoccupations.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il d'autres... Oui, M. le ministre. Pardon.
M. Boulet :
C'est important de repréciser qu'on suit véritablement les consultations
particulières, hein? Puis il y avait un
consensus au Comité consultatif du
travail et de la main-d'oeuvre, que
vous connaissez, puis il demandait d'accorder à la commission le pouvoir
de réglementer les dangers aux fins de l'application du programme de maternité
sans danger. On n'est pas allés dans cette direction-là. Ça, ça fait partie des
exemples où on a pris l'orientation que c'est une matière de la compétence
relevant de l'expertise de la Santé publique, et c'est ça qui est revendiqué
par les milieux qui visent à protéger l'exercice des droits des femmes enceintes.
Ça fait que c'est important pour moi de le souligner. Ça fait que...
Puis je ne veux pas qu'il
y ait d'ambiguïté puis je pense que j'ai répondu clairement à toutes vos
questions, pour éviter que, dans l'application, il y ait des enjeux qui soient
négatifs ou qui permettent une application qui est moins efficace, là, du
programme.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, désirez-vous toujours... Oui. Avant, je vais aller voir... Est-ce qu'il
y aurait d'autres interventions? Non.
Alors, nous allons procéder
à une petite suspension. Merci.
(Suspension de la séance à
10 h 25)
(Reprise à 10 h 50)
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Alors député d'Hochelaga-Maisonneuve, je comprends que
vous voulez la parole immédiatement? C'est ça? Donc, vous vouliez, je crois,
déposer... Quand nous avons suspendu, vous vouliez déposer un sous-amendement maintenant.
M. Leduc :
Oui. Alors, je pense qu'on va y aller pour un échange avec M. le ministre.
Je reviens avec le libellé de son texte de loi. Quand on dit : qui
répondent notamment aux besoins de la commission lui communique... que la commission lui communique», on a viré, là, de tous bords,
tous côtés, là, qu'est-ce
qu'on pourrait dire, qu'est-ce qu'on pourrait écrire. Puis on avait
écrit quelque chose, puis j'aurais juste voulu voir si M. le ministre adhère,
en quelque sorte, à cette interprétation de la phrase, là, «qui répondent
notamment aux besoins que la commission lui communique». On avait écrit quelque
chose qui ressemblait à : «qui considèrent notamment les remarques que la commission
lui communique». Est-ce que c'est quelque chose qui s'approche de
l'interprétation que vous pourriez avoir du texte qui est devant nous
aujourd'hui?
M. Boulet :
Oui, dans l'application, pour moi, même si les textes ne sont pas les mêmes,
c'est la même chose. «Qui considèrent notamment les besoins que la commission
lui communique» ou «qui répondent notamment aux besoins que la commission lui
communique», pour moi, c'est la même réalité.
M. Leduc :
Parfait. Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Donc, c'est tout? Alors, parfait. Y a-t-il
d'autres interventions sur l'amendement déposé par le ministre à
l'article 142? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix.
La Secrétaire :
Veuillez répondre pour, contre ou abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme
Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Abstention.
La Secrétaire :
Et Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 142
est adopté.
Y a-t-il d'autres
interventions à l'article 142 tel qu'amendé? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire :
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme
Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire : Et
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 142, tel qu'amendé, est adopté.
Nous poursuivons, M. le ministre, avec
l'article 139.
M. Boulet : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Il y aura un amendement aussi :
Cette loi est modifiée par l'insertion, après
l'article 40, du suivant :
«40.1. Le certificat est délivré par un médecin
chargé de la santé au travail. Il peut aussi être délivré par le professionnel
qui effectue le suivi de grossesse si le danger est identifié par un protocole
élaboré conformément à l'article 48.1.
«Si le danger n'est pas identifié par un
protocole, le professionnel doit, avant de délivrer le certificat, consulter un
médecin chargé de la santé au travail ou, à défaut, le directeur de santé
publique de la région dans laquelle se trouve l'établissement, ou la personne
que ce dernier désigne.»
Explications. Donc, on prévoit l'ajout de 40.1
en ce qui concerne la délivrance du certificat visant le retrait préventif et
l'affectation de la travailleuse enceinte. Le nouvel article 40.1 remplace 33.
Cette nouvelle disposition simplifie la
procédure de délivrance du certificat visant le retrait préventif et
l'affectation de la travailleuse enceinte en prévoyant que ce sera le
professionnel qui effectue le suivi de grossesse ou le médecin de la santé au
travail qui pourra délivrer le certificat visant le retrait préventif et
l'affectation de la travailleuse enceinte. Dans le cas du professionnel, il
faut que le danger soit l'un de ceux identifiés par un protocole élaboré par le
directeur national de santé publique. À défaut, le professionnel doit, avant de
le délivrer, consulter un médecin chargé de la santé au travail, le directeur de
santé publique de la région où se trouve l'établissement ou la personne qu'il
désigne.
Il y a un amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, il est déjà affiché, il est déjà au tableau.
M. Boulet :
À l'article 40.1 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, proposé
par l'article 139 du projet de loi :
1° remplacer le premier alinéa par le
suivant :
«Le certificat
est délivré par le professionnel qui effectue le suivi de grossesse après avoir
évalué, conformément aux protocoles
élaborés en vertu de l'article 48.1, que les conditions du travail de la
travailleuse enceinte comportent des dangers physiques pour l'enfant à
naître ou, à cause de son état de grossesse, pour elle-même.»;
2° remplacer, dans le deuxième alinéa, «le
danger n'est pas identifié» par «les dangers et les conditions du travail qui y
sont associés ne sont pas identifiés».
Explications. Ça a pour objectif de clarifier
que le certificat visant le retrait préventif et la réaffectation de la
travailleuse enceinte est délivré par le professionnel qui effectue le suivi de
grossesse.
Puis l'amendement vise également à préciser, au
deuxième alinéa... en parlant, là, des dangers qui ne seraient pas identifiés
dans un protocole et également les conditions de travail qui y sont associées
car ceux-ci vont nécessairement de pair lors de l'évaluation qui est faite par
le professionnel de la travailleuse enceinte. Donc, c'était pour donner suite à
des préoccupations de la Santé publique. Merci. C'est complet.
• (11 heures) •
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il des interventions à
l'amendement? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Est-ce que le
ministre peut juste nous expliquer la différence entre le texte de son projet
de loi puis de son amendement, là, qui est à l'étude?
M. Boulet : Bien, dans
l'amendement, on réfère non seulement aux dangers, mais on réfère aussi aux conditions de travail qui y sont associées. Tu
sais, on disait, à 40.1, deuxième alinéa, «si le danger n'est pas identifié»,
alors que, là, on vise à préciser pas simplement les dangers, mais les
conditions de travail qui y sont associées pour que ce soit plus complet.
M. Leduc : O.K. De manière plus
générale, on a quand même un changement, j'oserais dire, radical de façon de
fonctionner, où auparavant ça se faisait par région, mais il y avait donc,
nécessairement, une consultation d'un médecin de la Santé publique chargé du
travail par le médecin traitant.
Donc, peu importe la situation de la patiente,
le médecin traitant, pour avoir le certificat, devait aller faire un genre de consultation, je ne sais pas c'est quoi
le terme technique, mais d'avoir un échange, en tout cas, avec quelqu'un
de la Santé publique sur le cas de la patiente, et c'est
cette étape-là un peu finale, en quelque sorte, qui permettait la délivrance du
certificat. Je ne me trompe pas?
M. Boulet :
Tout à fait.
M.
Leduc : Là, on passe de cette consultation systématique de la Santé
publique à une consultation très parcellaire, en quelque sorte, là. Vous
identifiez des moments où c'est... si le protocole est incomplet ou s'il y a
des questions sur le protocole, là on peut consulter la Santé publique, mais
sinon, ce n'est pas nécessaire.
M. Boulet :
Oui, c'est important de préciser qu'avant c'était obligatoire... bien,
actuellement, et, en vertu du nouveau régime, c'est la raison pour laquelle on
établit des protocoles nationaux. Je vous dirais, quand c'est clair, ce n'est
pas problématique. Je pense qu'on reconnaît la prépondérance du médecin qui
fait le suivi de l'état de grossesse. Mais, s'il y a de quoi de pas précisé,
s'il y a de quoi qui n'est pas clair, s'il y a de quoi qui est ambivalent, s'il y a de quoi qui est imprécis ou s'il y a de
quoi qui est susceptible d'interprétation ou d'application dans le protocole,
il va consulter le directeur... le médecin de la Santé publique. Pour moi,
c'est un impératif. Quand c'est clair, il ne faut pas non plus faire du doublon, il ne faut pas rendre ça moins efficace
que c'est, mais il faut s'assurer que ce soit émis de manière diligente... en fait, je réfère au
certificat visant le retrait préventif, sans qu'il y ait de bureaucratie
additionnelle. Mais ce n'est pas
simplement si c'est nécessaire, mais, si ça requiert une consultation du
médecin de la Santé publique, mon intention, c'est de favoriser ça.
M.
Leduc : Dans le meilleur des mondes... le protocole, il serait terminé
quand puis mis sur le site Internet quand?
M. Boulet :
Mon Dieu! On va voir dans les dispositions transitoires. Il y a des métiers qui
vont être priorisés, là, mais, dès que ça va entrer en vigueur, il va falloir
s'assurer que les protocoles sont élaborés dans les meilleurs délais possible.
On va voir, dans les dispositions transitoires, si on peut prévoir un
calendrier, mais c'est sûr que ça ne sera pas du jour au lendemain. Ça va se
déployer de manière ordonnée dans le temps, puis c'est certain qu'on va
prioriser certains métiers où les risques, où les facteurs de risque... les
dangers ou les conditions.
M. Leduc :
...non?
M. Boulet :
Non, non, mais les dangers puis les... Bien...
M. Leduc :
Pas les niveaux de risque?
M. Boulet :
Non, plutôt les risques, les dangers où les conditions d'emploi sont plus à
risque, disons, pour les femmes enceintes.
M. Leduc :
Mais donc je comprends qu'on aura peut-être le détail, le fin détail, là, dans
les dispositions transitoires, mais la question demeure : Est-ce qu'on
parle d'un délai de... pour la première version du protocole... Puis je
comprends que c'est un document vivant puis qu'il va évoluer dans le temps, là,
ça, il n'y a pas de souci. Mais on parle d'un délai de, quoi, six mois, un an,
deux ans, quatre ans?
M. Boulet :
Mon Dieu! Moi, je souhaite que ce soit dans les meilleurs délais possible, en
respectant les besoins exprimés par la commission puis en respectant la
capacité de la Santé publique de délivrer, parce que, tu sais, il
y a toujours des enjeux de ressources,
là. Mais les gens vont se dédier, et ça
va être certainement de quoi qui va se faire dans des délais raisonnables, disons.
M. Leduc :
O.K. Mais, bon, la V1, bon, la version originale très incomplète, parce qu'il y
aura plein de métiers qui ne seront pas couverts — à partir de la
sanction de la loi, là, on comprend que les médecins de la Santé publique vont
s'y mettre, vont commencer à travailler, la CNESST va faire des commentaires,
potentiellement — on
parle de quoi, là? De mois? D'années?
M. Boulet :
Bien, ça va entrer en vigueur en même temps que les mécanismes de prévention.
Puis, tu sais, les protocoles nationaux, ça va être surtout par métier. Ça fait
que moi, je pense que ce n'est pas une affaire de mois, mais c'est une question
de peu d'années, là, selon mon estimation. Peut-être que ça peut être plus
vite, mais ça va encore une fois dépendre de la rapidité de l'expression des
besoins de la commission. Ça, je vais m'en occuper, que ce soit fait dans les
meilleurs délais possible, puis là je ne dis plus «délais raisonnables». Puis
maintenant, la Santé publique, il va falloir
aussi, avec le ministère de la Santé, qu'on puisse y répondre aussi dans les
meilleurs délais possible.
M. Leduc :
Actuellement, c'est plusieurs personnes qui peuvent faire des suivis avec la
Santé publique, des médecins, des infirmières praticiennes spécialisées, des
sages-femmes. Est-ce que ça va continuer à être le cas dans votre système avec
le protocole? Est-ce que les sages-femmes, les infirmières praticiennes vont
pouvoir continuer de faire ça?
M. Boulet :
C'est, selon la définition de professionnels de la santé, là, c'est ce qui est
prévu dans la loi, c'est eux qui font les suivis de grossesse et tous les
titres d'emploi qui sont dans la définition. Actuellement, les IPS, les
sages-femmes puis les médecins.
M. Leduc : Mais ils vont continuer à
pouvoir faire la même chose, là. Il n'y a pas une restriction...
M. Boulet : Ah! tout à fait. Non,
non. S'il y a de quoi, ça peut évoluer, puis il y en a d'autres qui peuvent
être ajoutés, mais actuellement c'est les IPS, les sages-femmes puis les
médecins.
M. Leduc : Est-ce que ces trois
personnes-là... ces trois métiers-là étaient impliqués dans le modèle actuel,
dans le protocole régional ou c'était vraiment la Santé publique qui mettait en
place le protocole régional?
M. Boulet : C'est la Santé publique.
M. Leduc : De A à Z?
M. Boulet : Exact.
M.
Leduc : Et ça, on garde la
même logique, mais on l'étend au
niveau du Québec
au complet. C'est bien ça?
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : Dans le système actuel,
ce que je comprends, c'est qu'il y avait quand même plusieurs milliers de
demandes, là, par année. J'ai trouvé un chiffre, là, en 2020, 40 000
demandes de consultation faites auprès des différentes directions régionales de
santé publique par un total d'à peu près 900 professionnels de la santé,
incluant les trois métiers, là, que je vous ai nommés.
Quand il y avait une consultation puis qu'il y
avait des dangers identifiés, ça donnait lieu à des statistiques, à des éléments de données, en fait, qu'on
introduisait dans le système informatique en santé du travail, le SISAT,
s-i-s-a-t. C'est un instrument de travail du réseau de la santé public
en santé au travail. Cette masse de données permettait à la Santé publique de
faire des analyses regroupées, de dire : Ah! bien là, avec les 40 000
demandes de consultation qu'on a eues cette année puis celles des dernières
années, on est capables de découvrir ou identifier que, dans tel secteur, on a
tel problème qu'on n'avait pas vu ou qu'il y a un nouveau problème qui se
développe et d'avoir une visée régionale, nationale et de, comment je dirais
ça, faire évoluer, dans le fond, la pratique.
Est-ce que cette masse de données là... comment
on va la faire vivre, maintenant que ce n'est plus obligatoire de passer par le
médecin de Santé publique? Parce qu'on imagine que, s'il y avait 40 000
demandes en 2020, ça va baisser drastiquement, ça, à partir de l'application du
projet de loi.
M. Boulet : ...protocoles, ça va
contenir la substance de ces masses d'information là, puis les connaissances
communes qui découlent de la collection de ces données-là va être reflétées
dans le contenu des protocoles. Ça fait que ça ne sera pas perdu, là. Il n'y a
rien de perdu, là.
M. Leduc : ...j'entends, là, que
toutes ces données-là sont bonnes, puis on... pour bâtir le nouveau protocole
national, on va, j'espère, se baser sur ces données-là. C'est super, mais, dans
deux, trois, quatre, cinq ans, pour mettre à jour le protocole, compléter le
protocole, comme on vient d'en discuter, si on passe de 40 000 demandes de
consultation l'année dernière à, je ne peux pas croire, une fraction de ça,
logiquement, là, si ce n'est plus obligatoire de passer par la Santé publique
pour avoir le certificat, comment cette base de données là va être aussi
pertinente que ce qu'elle est en ce moment?
M.
Boulet : Bien, la CNESST continue de recevoir les certificats,
d'amasser les données, de les partager avec la Santé publique, et ce
sera refléter dans les protocoles nationaux. Donc, ces données-là, ce n'est pas
une masse d'information statique, elle va être appelée à évoluer. Puis, tu
sais, il y a des ententes entre la CNESST puis la Santé publique, puis on va
tenir compte de l'évolution de ce qui est commun, de ce qui est accepté ou
acceptable, puis la Santé publique va les...
bien sûr, comme on l'a vu tout à
l'heure, en tenir compte, là, dans
l'élaboration des protocoles, là.
• (11 h 10) •
M. Leduc : Donc, est-ce que j'ai
bien compris que tous les certificats remis ou délivrés, plutôt, c'est le bon
terme, par... par la CNESST ou par la Santé publique? Le certificat est délivré
par la Santé publique.
M. Boulet : Le certificat visant le
retrait préventif est émis par le médecin qui fait le suivi de grossesse...
M. Leduc : Qui l'envoie à la CNESST.
M. Boulet : ...mais il l'envoie à la
CNESST. Puis il y a le versement d'indemnité de remplacement de revenu, puis, plus tard, bien, il y a un arrimage
qui se fait avec le Régime québécois
d'assurance parentale. Puis
l'indemnité de remplacement de revenu, là, c'est selon les calculs qui
sont prévus dans la loi, là.
M.
Leduc : Dans le système actuel, est-ce que le médecin de Santé
publique voyait la couleur du certificat?
M. Boulet :
Mon Dieu...
M.
Leduc : Parce que lui, il
intervenait en amont, il avait la situation puis il disait : Oui, oui, oui, non, non,
non, puis là il...
M. Boulet :
À mon avis, il ne recevait pas systématiquement tous les certificats parce que
la gestion du régime est faite par la commission. Ça fait que c'est sûr que ce
n'est pas la Santé publique qui gère. La Santé publique contrôle le contenu des
protocoles, mais il ne gère pas le régime. Ça fait que, si le médecin de la
Santé publique envoie des certificats, certainement. Mais est-ce qu'il les voit
tous? Non.
M. Leduc :
Donc, pour maintenir cette banque de données superpertinente pour l'élaboration
ou la mise à jour des protocoles, il faut
qu'ils aient accès au certificat parce que, sinon, la masse de données, elle va
drastiquement baisser. Il faut qu'ils trouvent d'autres sources
ailleurs. Ils ne peuvent pas dépendre de la CNESST pour préparer ces
données-là. Ou est-ce que, dans le protocole d'entente entre la CNESST et la
Santé publique qui existe déjà, si j'ai bien compris, est-ce que c'est prévu
que la médecine de Santé publique ait accès à ces données-là?
M. Boulet :
Bien, il y a un échange d'information puis il y a un suivi qui se fait. Puis,
comme on vient de le voir, la commission exprime ses besoins puis s'assure que
les protocoles sont compatibles avec les constats faits par la CNESST. Donc,
tout ce qui est colligé à la CNESST, on s'assure qu'il y ait un suivi, que la
Santé publique, dans ses protocoles, ait un contenu qui est compatible avec les
constats effectués par la commission. Et donc la masse d'information, elle est
évolutive puis elle se fait de manière à ce qu'elle circule bien.
M. Leduc :
Je comprends bien. C'est juste que, là, on passe d'un système où on avait une
base de données gérée par la Santé publique, qui était utilisée pour mettre à jour
des protocoles régionaux, entre autres. Là, cette base de données là va devenir
presque impertinente considérant la masse de données qui vont substantiellement
baisser. Mais les données alternatives qui pourraient être pertinentes, soit
l'accès au certificat de délivrance de retrait préventif, n'est plus dans les
mains de la Santé publique et donc exclusivement dans les mains de la CNESST
qui en voit ses besoins. Ça fait que je trouve ça bizarre. Il me semble que
toute initiative ou les principales initiatives, je le dirai comme ça,
devraient émaner de la Santé publique, ne devraient pas être en mode attente de
recevoir des données de la CNESST, qui disent : Oui, bien, on a fait tel
constat. Ils devraient être capables de faire leur propre constat, eux-mêmes,
d'abord...
M. Boulet :
Bien oui, tout à fait.
M. Leduc :
...puis que la CNESST arrive en complément.
M. Boulet :
Mais je suis d'accord. Puis c'est comme ça qu'on le dit, d'ailleurs :
c'est la Santé publique qui les élabore, les protocoles, et les met à jour,
donc en tenant compte des informations dont ils ont besoin et qui sont
partagées avec la commission, là. Moi, je ne pense pas qu'il y ait de césure
entre ce qui se fait actuellement et ce qui va se faire. Le but, c'est essentiellement
de s'assurer que la Santé publique soit le maître d'oeuvre du contenu, de
l'identification des dangers et des conditions d'emploi qui peuvent être à
risque pour la femme enceinte. Et donc la Santé publique va recueillir, va
obtenir, va demander, va avoir toute l'information pertinente pour non
seulement les élaborer, les protocoles, mais les mettre à jour.
M. Leduc :
Elle ne l'aura pas sur sa propre base comme elle l'avait auparavant.
M. Boulet :
Pourquoi? Parce que vous me dites qu'actuellement la Santé publique a tous les
certificats?
M.
Leduc : Non, mais elle a les 40 000 demandes par année,
environ. Et tout ça se transforme, ces demandes-là sont intégrées dans
le système informatique de santé au travail.
M. Boulet :
Oui, mais actuellement, c'est parce qu'il n'y en a pas, de protocoles
nationaux. C'est justement ce que les
protocoles nationaux vont permettre de faire, non seulement assurer une équité,
mais une meilleure efficacité. Parce que la Santé publique n'a pas
besoin de tout avoir. Si elle dit : Telle condition, ça justifie, ou telle
condition, ça ne justifie pas le retrait préventif, elle n'a pas besoin
d'accumuler des données. Mais la commission va s'assurer de transmettre
l'information, ou de faire des recommandations, ou de faire des constats
terrain pour permettre à la Santé publique de les mettre à jour.
Et la Santé publique
est impliquée, là aussi, dans la rédaction de ces articles-là. Puis il faut
tenir compte aussi des ressources de la
Santé publique, tu sais, des besoins puis de la capacité aussi de la Santé
publique de s'assurer de faire un suivi adéquat.
M. Leduc : Bien, c'est intéressant
que vous souleviez ça, parce qu'en effet on... est-ce que... Les ressources de
la Santé publique sont importantes. Est-ce qu'elles vont être bonifiées à
l'issue du projet de loi?
M. Boulet :
Pardon?
M. Leduc : Est-ce qu'elles vont être
bonifiées, les ressources de la Santé publique, à l'issue du projet de loi?
M. Boulet : Ah mon Dieu! Les
ressources... puis je veux juste revenir, là. À l'article précédent aussi, on
avait l'entente, là, on référait à une entente, là, pour s'assurer qu'on rende
bien compte des informations entre la CNESST
puis la Santé publique. Est-ce qu'on va rajouter des ressources? J'oserais
dire, les ressources seront établies par mes collègues, notamment mon
collègue à la Santé, et les besoins seront bien exprimés, puis, oui, il y aura
des ressources qui s'assureront de répondre
bien. Puis je pense qu'avec notre nouvelle façon de faire ça va optimiser la
capacité de la Santé publique de répondre à nos besoins en matière de
retrait préventif. Puis, pour la gestion du programme de maternité sans danger,
je répète, ce ne sera pas que de l'équité, mais aussi de l'efficacité.
M. Leduc : Est-ce que... Je reviens
sur les 40 000 données... 40 000 demandes, pardon, de
consultations qui provoquent, donc,
j'imagine, presque autant de données dans leur système informatique. Est-ce que,
pour les 40 000 demandes de consultations de 2020, vous avez
fait des projections du nombre de demandes qui va demeurer dans les prochaines
années en vertu de votre nouveau système?
M. Boulet : C'est difficile à
prédire, hein? Ça dépend de combien de femmes seront enceintes puis dans quel
métier, la répartition des femmes dans différents métiers où il y a plus de
danger. Ça fait que non, il n'y a pas de ce type de prédiction là,
malheureusement, collègue.
M. Leduc : ...mettons, au RQAP, que
je connais bien aussi, il y a toujours des prédictions qui, évidemment, vont
évoluer en fonction d'une tonne de facteurs, mais il y a des prédictions. Puis
vous en avez faites vous-même dans votre
analyse d'impact réglementaire, des prédictions où vous donniez des
fourchettes. On imagine que peut-être entre ça et ça va arriver. Là, on
n'a pas cette fourchette-là non plus pour le 40 000?
M. Boulet : ...c'est aussi
dépendant, collègue, de quand les protocoles vont être élaborés, tu sais. Puis,
au fur et à mesure de l'élaboration des protocoles, le nombre de consultations
va aller en baissant. Il faut s'y attendre, je pense que c'est une expectative
raisonnable, parce que les protocoles vont venir au-delà d'assurer une
meilleure équité interrégionale, une meilleure efficacité dans la gestion. Puis
il n'y aura plus de consultations systématiques des médecins de la santé
publique parce que les protocoles vont servir de guide permettant au médecin
qui fait le suivi de grossesse d'exercer complètement sa prépondérance et
d'émettre le certificat.
Dans toutes les hypothèses dont nous discutions
un peu plus tôt, en cas d'imprécision, ou de protocole non complet, ou d'information n'y apparaissant pas, ou
s'il y a un problème d'interprétation ou d'application, puis là il y a
une consultation, j'imagine que ça va, année après année, diminuer puis, à un
moment donné, se stabiliser. Puis on n'est vraiment pas en mesure d'établir à
quel... le nombre de ces consultations-là va s'établir.
M. Leduc : À quel point vous êtes
certain que ça va effectivement baisser? Parce que, si la culture actuelle est celle de venir faire valider son avis par un
médecin de Santé publique, l'existence d'un nouveau protocole, un beau document bien léché, on imagine, sur le site de la
CNESST, en quoi vous pensez que ça va nécessairement créer l'effet
instantané de commencer une baisse de consultations?
M. Boulet : C'est une excellente
question puis à laquelle je peux simplement répondre par la formation, la
pédagogie que nous devrons faire sur le nouveau système de programme de
maternité sans danger.
Ceci dit, lors des consultations particulières,
j'ai senti une compréhension fine des mécanismes d'application du programme de maternité sans danger et une bonne
compréhension de l'orientation qui découle aussi des amendements que
nous avons déposés il y a un certain temps, en fait. Mais, oui, il va y avoir
un travail, je vous dirais, d'adaptation, puis
l'adaptation va dépendre de notre capacité de bien former puis de bien faire de
la pédagogie sur la nouvelle façon de fonctionner.
M.
Leduc : Il existe déjà, sur le site de l'INSPQ, l'Institut national de
santé publique du Québec, depuis 2014, si je ne me trompe pas, des guides,
ils l'appellent même de même, là, des guides pour l'application, là, du PMSD.
Il y en a, là, je vous le dis à la volée,
peut-être une douzaine, là, que je vois, rapidement, des avis en matière de
médicaments dangereux, épidémie
saisonnière d'influenza, définition de travailleuse enceinte considérée
protégée contre la coqueluche. Tu sais, il y a plein d'éléments sur le
site de l'INSPQ. Donc, ça existe un peu déjà, ces guides-là qui sont
disponibles pour un médecin traitant qui
veut aller se renseigner sur un aspect plus pointu auquel sa patiente fait
face, potentiellement. Est-ce que ça va ressembler à ça, donc, ce qui va
être sur le site Internet de la CNESST?
M. Boulet : Je vous dirais oui, mais
ça va être mis dans un entonnoir pour donner une information beaucoup plus fine, beaucoup plus raffinée. Parce que,
malgré ces informations générales là, on a réalisé, sur le terrain, qu'il y avait beaucoup d'iniquités. Les
métiers x — encore
une fois, je ne référerai pas à des villes — donnaient place à des interprétations
variées ou à des applications, dépendamment des médecins puis des directions,
des médecins, Santé publique dans les régions. Donc, les protocoles, l'objectif,
c'est que ce soit beaucoup plus complet, puis un meilleur guide, là, en fait,
un vrai guide.
M.
Leduc : Mais vous nous
disiez tantôt, dans l'échange, que c'est un... en tout cas, vous sembliez être d'accord
avec mon interprétation que le protocole sera un peu un équivalent de normes,
en deçà du... Mais une norme, ce n'est pas un maximum non plus. Ça, on a eu
l'échange aussi. Et, dépendamment d'un médecin à l'autre, parfois, dans la même région ou entre des régions, il peut y avoir
un médecin plus sévère, entre parenthèses, ou plus soucieux, ou plus précautionneux
que son voisin. En quoi le protocole va venir gommer cette perception
d'incohérence ou d'iniquité s'il garde, lui, la décision de dire :
Bien, je suis le médecin prépondérant, je vois que la norme sur la situation x
est telle, mais je trouve que, considérant la situation x, y de mon patient...
de ma patiente, pardon, j'applique ça? Il n'est pas... Il n'est donc certainement
pas impossible qu'il y ait encore des soi-disant iniquités.
• (11 h 20) •
M. Boulet : Ah! tout à fait. C'est intéressant
qu'on ait cette discussion-là puis c'est important de redire que c'est des
protocoles nationaux qui vont remplacer des protocoles qui varient d'une région
à l'autre.
Puis je me souviens qu'il y avait, dans des
protocoles régionaux, des possibilités de retirer, mettons, une ambulancière de
son travail beaucoup plus rapidement que d'autres. Puis je parlais
d'hygiénistes dentaires, tout à l'heure, et ça variait.
Donc, les protocoles nationaux vont aplanir les
disparités interrégionales, puis je pense que c'est là que ça va, sur le terrain, s'exprimer graduellement. Puis, quand les protocoles
nationaux vont être élaborés de façon claire et précise, ça va donner
place à une meilleure équité. Puis ça va se faire progressivement, j'en suis
convaincu. Puis c'est comme ça que nous avons pensé la nouvelle façon de faire
du PMSD.
M. Leduc : Un médecin de santé
publique... pardon, un médecin traitant qui a une patiente, dans votre nouveau
système, il n'est pas... il n'y a personne qui va venir lui dire : Telle
ou telle situation, tu as le droit ou pas le droit d'appeler le médecin de
santé publique. Là, dans le libellé, là, il dit qu'on peut le faire si le
protocole n'est pas clair ou s'il y a des enjeux non traités par le protocole.
Mais, si un matin le médecin traitant se lève puis dit : Même si tu écris
ça dans le protocole, moi, je trouve que ce n'est pas terrible, ou ce n'est pas
clair, ou je veux aller plus loin, il n'y a pas une autorité à quelque part qui
va l'empêcher d'appeler le médecin de santé publique, même si le protocole est
explicite.
M. Boulet : Mon Dieu! non, il
n'y a rien, rien, rien qui empêche, absolument pas. Puis je pense que, dans une
phase de transition, ça va peut-être se faire beaucoup plus régulièrement. Mais
il n'y a rien qui empêche un médecin qui fait le suivi de grossesse... encore
une fois, médecins qui ont toujours revendiqué le droit à leur prépondérance,
que je respecte énormément, et il n'y a rien, même si, comme vous dites, une
norme minimale est claire, il n'y a rien qui empêche de consulter. Puis il n'y
a rien qui empêche de dire : Malgré ce qui est écrit, en raison de telle
condition d'emploi qui est vraiment particulière à ma patiente, je pense que le
certificat... absolument, vous avez raison. Je pense qu'il ne faut pas trop
généraliser en matière d'application de droits, en matière de santé et
sécurité. Il faut coller à la personnalité puis à l'individu qui est affecté.
M. Leduc : Ça, ça marche de
l'autre bord aussi, c'est-à-dire que, quand le médecin traitant, malgré ce qui
écrit dans un protocole, va vouloir appeler un médecin de la santé publique, le
médecin de la santé publique, une fois qu'il
voit le dossier, ne va pas être obligé de dire : Désolé, le protocole est
clair, je ne peux pas y déroger ou te répondre...
M. Boulet : Je pense qu'il va
devoir faire une certaine pédagogie. Si le protocole est clair, qu'il
dit : Non, ça, ce n'est pas une condition d'emploi qui est dangereuse, le
médecin...
Puis, tu sais, encore une fois, il y a des
médecins qui font des suivis de grossesse qui commencent. Tu sais, ils auront
peu d'expérience, ils vont consulter plus systématiquement. Je pense que le
médecin de santé publique va faire plus de pédagogie, mais le médecin qui fait
le suivi de grossesse peut dire : Oui, mais il y a telle condition, puis
le médecin de la santé publique...
Aïe! Il faut que ce soit une médecine humaine,
là, d'abord et avant tout. On parle de... On vise le retrait préventif, mais,
comme vous savez, quand c'est un certificat visant le retrait préventif,
l'employeur, il faut qu'il le perçoive comme une demande de réaffectation. Si
tu n'es pas capable de réaffecter à un endroit où tu élimines le danger ou la condition d'emploi dangereuse, bien
là, la personne a droit à des indemnités de remplacement de revenus.
Mais oui, ça va se faire dans le respect des connaissances, des expériences
puis de manière à respecter la personne humaine, qui est la femme enceinte, là.
M. Leduc : Je comprends. Puis
ce que je voulais clarifier...
M. Boulet : Bien oui, je
comprends.
M. Leduc : ...c'est qu'en effet
il y a un échange, puis ils ne sont pas obligés d'être d'accord, puis c'est
bien normal, mais je voulais juste m'assurer que, sur la forme peut-être plus
que sur le fond, le médecin de santé publique ne
soit pas tenu de... comme de raccrocher pour dire : Désolé, je ne peux pas
te répondre, c'est déjà prévu dans le protocole.
M. Boulet : Non, non.
M. Leduc : Ça, ce n'est pas du
tout ça.
M. Boulet :
On se comprend bien.
M. Leduc :
Parfait.
M. Boulet :
On se comprend.
M. Leduc :
Peut-être une dernière question, Mme la Présidente. Donc là, on change de système.
On va appliquer dans un délai... Là, on n'a
pas clarifié tantôt, on a parlé plus d'années que de mois, là, mais on va... la
transition va se faire, en fait, quand on aura la première version d'un
protocole qui sera mis en ligne. Je veux clarifier que, d'ici là, c'est
le système actuel qui demeure.
M. Boulet :
Tout à fait.
M. Leduc : Donc, tant qu'il n'y aura pas le nouveau protocole, la V1, là, tant qu'elle ne sera
pas en ligne sur le site de la CNESST, on doit passer par un médecin de
santé publique pour avoir la délivrance du certificat.
M. Boulet :
Tout à fait, tout à fait. Il y aura des dates d'entrée en vigueur des nouveaux
mécanismes de prévention, puis, après ça, ça va s'appliquer
progressivement. Mais oui, je réponds oui.
M. Leduc :
Parfait. Bien, ça répond à plusieurs de mes questions. Je veux juste vous dire,
je vais quand même voter contre parce que
j'aurais préféré qu'on continue à avoir l'obligation de consulter la Santé
publique, mais, quand même, les réponses du ministre, là, apaisent
quelques inquiétudes que j'avais ce matin.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur
l'amendement? Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder
à la mise aux voix de l'amendement déposé à l'article 139.
La Secrétaire :
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Contre.
La Secrétaire :
Et Mme IsaBelle (Huntingdon)?
Mme IsaBelle :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 139 est adopté.
Y a-t-il des
interventions à l'article 139 tel qu'amendé? S'il n'y a... Y a-t-il des
interventions à l'article 139 tel qu'amendé?
M. Leduc :
Légère suspension, s'il vous plaît, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Oui. Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à
11 h 26)
(Reprise à 11 h 31)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, y a-t-il des interventions à l'article 139 tel qu'amendé? Oui,
député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc :
J'ai menti, Mme la Présidente, ce n'était pas ma dernière question tantôt. J'en
ai deux autres.
En matière de
ressources, je reviens sur l'enjeu des ressources de la Santé publique. En ce
moment, ce qu'on a compris, là, dans les derniers jours, quand on a eu des
échanges par rapport à la façon dont la Santé publique est rémunérée, on
comprend qu'il y a probablement des protocoles ou des ententes entre la CNESST
et la Santé publique qui transfèrent des sommes pour que la Santé publique
puisse faire son travail en vertu des différentes lois, notamment celle qui est
en train d'être discutée. Comme on vient changer de manière structurelle leurs
fonctions, est-ce qu'il faut prévoir une baisse de ces transferts de la CNESST
envers la Santé publique ou, au contraire, peut-on nous confirmer qu'il y
aura les mêmes sommes qui seront transférées à la Santé publique malgré ce
qu'on va voter à l'instant, là?
M. Boulet :
Il n'y aura pas de baisse de transferts, donc la réponse est non. Donc, les
sommes vont être maintenues malgré ce que nous venons d'adopter.
M. Leduc :
Parfait. Merci. C'est très clair.
Autre question. Je
reviens sur les données parce que c'est quand même important, les données. On
le sait, on en parle dans toutes sortes de milieux. On en a parlé pas plus tard
qu'à la dernière session, les différentes données sur l'évasion fiscale, et
compagnie. Mais, en ce qui a trait aux données de Santé publique, sur le PMSD
qui était utilisé par nos amis de la Santé publique pour prévoir les
protocoles régionaux qui vont nécessairement être impactés d'une manière forte
ou moins forte à cause de ce qu'on va voter tantôt, à savoir la baisse de la
fréquentation, en tout cas, la baisse alléguée des fréquentations de la Santé
publique pour l'obtention du certificat, ce que j'ai compris, puis vous pourrez
me corriger si mon information est erronée, mais la CNESST ne tient pas une
banque de données concernant les certificats. Ce que j'ai compris, puis, encore
une fois, je serais heureux que vous me corrigiez si je me trompe, le
certificat de PMSD est faxé — ça existe encore, semble-t-il — est
faxé à la CNESST qui le scanne, mais ma compréhension, c'est qu'il n'y a pas
une base de données construites par la CNESST à partir de cette masse de
certificats délivrés. Comme, de toute façon, ils en ont plutôt besoin que d'un
point de vue de gestion, ce n'est pas des données qui sont computées, scannées
et mises dans un système informatique pour en faire des analyses globales.
Est-ce que je me trompe?
M. Boulet :
Je vais devoir le vérifier. Je ne suis pas en mesure de répondre. Peut-être une
suspension d'une minute?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à
11 h 34)
(Reprise à 11 h 35)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, M. le ministre, vous avez la réponse.
M. Boulet :
Oui. Il n'y a présentement pas d'analyse, il n'y a pas de banque de données,
mais, avec la nouvelle façon de faire, oui. En raison des besoins qui vont
devoir être exprimés, des constats faits sur le terrain, ces analyses et donc
les banques de données qui en découlent vont devoir être construites. Mais présentement,
non.
M. Leduc :
Parfait. Oui, oui, quelques supplémentaires là-dessus. Donc, O.K., donc, en ce
moment, c'est vraiment une optique plus de gestion. On reçoit les documents, c'est
dans le dossier de l'individu, de la femme dans ce cas-ci, pour aller
provoquer, donc, les indemnités.
Là, ce que vous nous
dites, c'est qu'à partir de la transition, donc j'imagine à partir de la
sanction, il y aura une réflexion qui va être faite à la CNESST sur comment on
va traiter ces documents-là à partir de maintenant parce qu'il faut qu'il y en
ait une utilisation plus globale. Puis ça ne sert plus qu'à provoquer... de
faire avancer un dossier pour une indemnité, ça doit aussi servir comme lecture
globale...
M. Boulet : Pour aider à
l'élaboration puis la mise à jour des protocoles nationaux. Donc, oui, la
CNESST a un plan qui va lui permettre d'analyser et de colliger des données
pour alimenter la Santé publique.
M. Leduc :
Puis est-ce que la Santé publique aura un accès libre à ces données?
M. Boulet : Totalement.
M. Leduc : Ça, c'est très clair
aussi. Est-ce qu'une personne qui... sur les données comme telles, une personne
qui change d'emploi, donc qui est accommodée, en quelque sorte... On assume
qu'une personne qui change d'emploi, donc, n'a pas accès aux indemnités. Elle
est accommodée à même l'environnement de travail. Ce n'est souvent pas ça qui
arrive, là. Souvent, c'est une personne qui est retirée du travail, mais une
personne qui est changée de lieu de travail, dans le système actuel, avait quand
même eu une consultation avec son médecin, auprès de la Santé publique, et donc
son cas faisait partie des données, faisait partie de l'analyse globale des
données.
Là, ce que je comprends, c'est que, s'il n'y a
pas de certificat à la fin de l'exercice, son cas, un peu, disparaît de la
banque de données générale. Est-ce que je me suis bien exprimé?
M. Boulet : Non.
M. Leduc : Bon, bien, voilà, la
réponse est claire. Je recommence. Le certificat sert à obtenir des indemnités
de retrait préventif.
M. Boulet : En fait, le certificat,
là, ce qu'il vise, c'est à maintenir la job. Le certificat est l'équivalent,
puis vous le savez, les tribunaux l'ont constamment répété, d'une demande de
réaffectation. Il y a un danger x. Si tu ne peux pas réaffecter en éliminant le
danger x, la personne ne travaille plus et reçoit les indemnités, mais, si elle
peut être réaffectée dans un environnement de travail où il n'y a plus le
danger x, là, à ce moment-là, elle continue de recevoir son plein salaire.
M. Leduc : Tout à fait. Tant mieux.
Mais est-ce qu'une réaffectation... Est-ce que, pour une réaffectation, on a
besoin d'un certificat?
M. Boulet : C'est le certificat
visant le retrait préventif. D'ailleurs, je ne sais pas si on dit encore «et la
réaffectation», mais c'est ça qui déclenche le processus. C'est sûr que, si tu
n'as pas de certificat visant le retrait préventif, c'est qu'on n'a pas rempli
la section où on identifie les dangers, puis là, à ce moment-là, il n'y a pas
de réaffectation. Il n'y a pas l'équivalent de la demande de réaffectation à
laquelle je faisais référence.
M. Leduc : Je vais poser ma question
de l'autre bord. Je vais le prendre de l'autre bord. Comment on va, dans la
base de données que la CNESST doit construire pour prévoir les protocoles, qui
sera libre accès à la Santé publique, comment on va prendre en compte les cas
de réaffectation?
M. Boulet : Bien, ils vont devoir
être colligés. Ils vont devoir... Tu sais, s'il y a un certificat visant le
retrait préventif puis qu'on contribue à l'élaboration puis la mise à jour de
protocoles, on va devoir tenir compte des réaffectations. Puis les
réaffectations à quoi? À quel environnement? Puis comment le risque ou le
danger — il
faudrait que je réfère plus souvent au danger ou aux conditions d'emploi qui
sont dangereuses — comment
c'est éliminé? Puis ça, ça va devoir être analysé, absolument, vous avez
raison.
M. Leduc : Parfait. Merci.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'article 139 tel qu'amendé.
La Secrétaire :
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Contre.
La Secrétaire :
Et Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 139, tel
qu'amendé, est adopté.
Nous poursuivons, M.
le ministre, avec l'article 141.
M. Boulet :
Merci. L'article 46 de cette loi est modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «un certificat attestant» par «le
certificat prescrit par la commission qui atteste»;
2° par le
remplacement du deuxième alinéa par le suivant :
«L'article 40.1
s'applique à la délivrance du certificat, compte tenu des adaptations
nécessaires. Le professionnel visé est celui qui effectue le suivi
postnatal.».
Explications. Cet
article propose que le certificat attestant que les conditions de travail de la
travailleuse comportent des dangers pour
l'enfant qu'elle allaite soit dorénavant prescrit par la commission plutôt que
par règlement.
Concernant la
délivrance du certificat, la référence à l'article 33 est remplacée par le
nouvel article 40.1, compte tenu des adaptations nécessaires. Il est
également précisé que le professionnel visé dans le contexte de la travailleuse
qui allaite est celui qui effectue le suivi postnatal.
Ces modifications
sont simplement, là, en cohérence avec celles prévues à 32 et 40, simplement.
Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il des interventions à
l'article 141? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve. Non? Oui? O.K.
Excusez.
M. Leduc :
Oui, oui, question de compréhension, là. Je ne vois... Je ne comprends pas la
cohérence avec l'autre article qu'on a voté tantôt. Qu'est-ce qui provoque, là,
la modification ici, là? C'est peut-être parce que je ne l'ai pas lu aussi
rapidement, là.
M. Boulet :
C'est simplement que, pour adapter les certificats au protocole, que la
commission puisse le faire sans nécessairement passer par un règlement. Tu sais, si un protocole prévoit une condition
particulière, que ce soit bien reflété dans le certificat. C'est
simplement ça. C'est simplement une concordance.
M. Leduc :
Parce qu'actuellement le format du certificat était prévu par règlement...
M. Boulet :
Exact. Ça n'avait pas de bon sens.
M. Leduc :
...sur ce qu'il devait y avoir comme implication.
M. Boulet :
Exact. Le contenu du certificat.
M. Leduc :
Donc, ce n'était pas évolutif, et là on voulait de la flexibilité.
M. Boulet :
Exactement. Je pense que vous l'exprimez très bien.
M. Leduc :
C'est beau.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Y a-t-il d'autres interventions à
l'article 141? Alors, s'il n'y a pas d'autres interventions, nous allons
procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire :
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme
Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 141 est adopté.
M. le ministre, nous
poursuivons avec l'article 138.
M. Boulet :
L'article 40 de cette loi est modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «un certificat attestant» par «le
certificat prescrit par la commission qui atteste»;
2° par la suppression
du dernier alinéa.
Explications. Bon,
écoutez, c'est de la concordance, là, simplement, là. Ça prévoit que le
certificat visant le retrait préventif et l'affectation de la travailleuse
enceinte soit dorénavant prescrit par la commission plutôt que par règlement,
bien, en cohérence, là, avec ce qu'on vient d'adopter puis les modifications
proposées à 32.
Puis la référence à
33, c'est remplacé par l'article 40.1, simplement. Concordance. Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Y a-t-il des interventions à l'article
138? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc :
C'est une question de curiosité d'écriture, parce que, dans l'original, on ne
faisait pas référence au règlement. On
disait «à l'employeur un certificat attestant que les conditions de son travail
comportent des dangers physiques», mais là on fait référence au fait que
c'est prescrit par la commission. Le libellé original ne faisait pas l'affaire,
même s'il n'est plus envoyé par le... même s'il n'est plus prescrit par la même
personne, en fait?
M.
Boulet : Oui, mais c'est ce qui est rayé en rouge, collègue. Voyez,
dans la colonne du milieu, là, on a rayé en rouge : «La forme et la
teneur de ce certificat sont déterminées par règlement.»
M. Leduc :
Oui, ça, je comprends. Ma question était plutôt pour le bout que vous rajoutez.
Vous remplacez «un certificat attestant» par «un certificat prescrit par la
commission qui atteste».
M. Boulet :
Oui, pour remplacer... tu sais, parce qu'on élimine le deuxième alinéa...
M. Leduc :
Ah! qui dit qu'il était fait pareil. Je comprends.
M. Boulet :
Exactement. C'est simplement une concordance.
M. Leduc :
Il faut écrire il est prescrit par qui.
M. Boulet :
Exact.
M. Leduc : On le disait. O.K. C'est
bon. Je comprends.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Y a-t-il d'autres interventions? Alors...
M.
Leduc : Mais je pose ces
questions-là parce que j'ai l'ambition d'écrire des projets de loi aussi, Mme la Présidente.
M.
Boulet : Vous serez très
bon, si on... Si ça reflète le nombre de questions puis la qualité des
questions posées, vous allez être un excellent rédacteur.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Alors, s'il n'y a pas d'autres interventions, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 138.
La Secrétaire :
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme
Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 138 est adopté.
M. le ministre, nous
poursuivons avec l'article 140.
M. Boulet :
Oui. Concordance encore, mais il y aura un amendement ici, là :
140.
L'article 42.1 de cette loi est modifié :
1° par le
remplacement, dans le premier alinéa, de «40 à 42» par «40, 41 et 42»;
2° par le
remplacement, dans le dernier alinéa, de «traitant ou de l'infirmière
praticienne spécialisée de la travailleuse» par «chargé de la santé au travail
ou par le professionnel qui a délivré le certificat».
Explications. Bon,
c'est des modifications de concordance qui tiennent compte, là, du nouvel
article 40.1, puis le premier alinéa de 42.1 est modifié pour que 40.1 ne
soit pas visé.
Le
second alinéa, c'est pour remplacer le médecin traitant ou l'infirmière praticienne spécialisée de la
travailleuse par le médecin chargé de la santé au travail ou le
professionnel qui a délivré le certificat.
Amendement maintenant.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous l'avons reçu. Tout le
monde, vous l'avez également, l'amendement à l'article 140? Il va
être projeté dans quelques secondes. Il est déjà à l'écran, donc vous pouvez
commencer à le lire, M. le ministre.
M.
Boulet : Oui. Remplacer, dans le paragraphe 2° de l'article 140
du projet de loi, «traitant ou de l'infirmière» et «chargé de la santé
au travail ou par le professionnel qui a délivré le certificat» par,
respectivement, «médecin traitant ou l'infirmière» et «professionnel qui
effectue le suivi de grossesse».
Explications. Concordance
avec l'amendement proposé à 40.1 proposé par 139. En fait, ça a pour objectif
de préciser que le certificat visant le
retrait préventif et la réaffectation de la travailleuse enceinte est délivré
par le professionnel qui effectue le suivi de grossesse, comme on vient
de les adopter. C'est de la concordance, Mme la Présidente.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Merci. Y a-t-il des interventions
sur l'amendement déposé à l'article 140? Député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je demanderais une
suspension, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui.
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 47)
(Reprise à 11 h 52)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve, vous avez des commentaires.
M.
Leduc : Avec votre
permission, Mme la Présidente puis de M.
le ministre, ça ne serait pas des commentaires directement sur l'article en question et l'amendement en question, c'est des commentaires... parce qu'on va terminer, là... après cet article-là, je pense qu'il en reste un seul, on va
terminer la section PMSD. Alors, j'irais... si vous le permettez, un
bref échange que je voudrais avoir avec vous sur le PMSD.
M. Boulet : ...deux articles puis,
après ça, qu'on ait l'échange?
M. Leduc : Donc, on serait...
M. Boulet : Je suis tout à fait d'accord.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...avoir une influence, votre échange, sur l'amendement actuel et l'article.
M. Leduc : Non. Bien, si vous
voulez, moi, ça ne me dérange pas qu'on... les deux articles puis...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui.
Alors, on va terminer, si vous voulez...
M. Boulet : Oui. J'aimerais ça, oui.
M. Leduc : Avant de démarrer, donc,
l'autre bloc? Pas de problème.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui, tout
à fait.
M. Boulet : Oui, oui. Exact.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Merci,
M. le ministre, de la proposition également.
Alors, y a-t-il des interventions sur l'amendement
déposé à l'article 140? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire : M. Boulet
(Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau : Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement à l'article 140 est
adopté.
Y
a-t-il des interventions à l'article 140 tel qu'amendé? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire :
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme
Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 140, tel qu'amendé, est
adopté.
Nous allons
poursuivre avec le dernier article de cette section, le 263. M. le
ministre.
M.
Boulet : Merci, Mme la Présidente. Le Règlement sur le certificat délivré pour le retrait
préventif et l'affectation de la travailleuse enceinte ou qui allaite
est abrogé.
Explications. Donc,
concordance. On abroge le pouvoir réglementaire de déterminer la forme et la
teneur du certificat prévu à 34 proposé par
139. Donc, le certificat, comme on vient de l'adopter, va être prescrit par la commission, non pas par règlement. C'est
tout. Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il des interventions à l'article 263? S'il n'y a
pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire :
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
La Secrétaire : M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire : Et Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 263 est adopté. Je pense que nous pouvons
commencer l'échange entre le député d'Hochelaga-Maisonneuve et le ministre.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Merci, M. le ministre. Ça concerne la construction et donc les
femmes enceintes dans le milieu de la construction. J'ai reçu une lettre, il y
a quelques semaines déjà, quelques mois, d'un groupe qui s'appelle Les Elles de
la construction, E-l-l-e-s, les Elles, dans le fond, de la construction, et je
vais vous en lire un bref extrait pour vous résumer l'enjeu ici :
«La précarité des femmes de la construction se
reflète entre autres lorsqu'on aborde la maternité. Le programme Pour une
maternité sans danger, issu de l'article 40 de la Loi sur la santé et la
sécurité au travail, prévoit que la travailleuse enceinte ou qui allaite a le
droit de travailler sans danger ou d'être immédiatement affectée à d'autres
tâches ne comportant pas de danger et qu'elle est raisonnablement en mesure
d'accomplir. Si ce n'est pas possible, la travailleuse se retire et reçoit une
indemnité de la CNESST.
«Ce droit de retrait préventif est cautionné par
un médecin, mais cette règle a été introduite à un moment où les femmes
n'étaient pas présentes en construction de manière significative. Les critères
d'admissibilité sont à réévaluer pour l'industrie de la construction car ils
sont liés directement à l'emploi. Or, pour les femmes travaillant sur les
chantiers, s'il y a mise à pied, il y a interruption de l'indemnité de
remplacement de revenu. Dans l'industrie de la construction, les travailleurs
et les travailleuses sont appelés à changer fréquemment de chantier, ce qui a
pour effet de disqualifier la travailleuse lorsqu'un chantier se termine. Elle
perd donc son indemnité de remplacement de revenu
sans pouvoir se faire embaucher par un autre employeur. De plus, si une femme
tombe enceinte entre deux contrats, elle ne peut pas se trouver un
nouvel emploi, car l'employeur ne l'embauche pas pour ensuite la voir partir en
congé de maternité. Elle doit alors rester sur l'assurance-emploi tout au long
de sa grossesse et s'en trouve ainsi pénalisée.»
Je saute rapidement
à une autre section où ils parlent d'une proposition : «Nous appuyons donc
la recommandation n° 10 du mémoire du Conseil provincial international
construction, La santé et sécurité adaptée à la réalité des chantiers,
demandant que le calcul salarial soit révisé afin d'éviter que les femmes
soient appauvries dans le calcul de revenu admissible, cela contribuant
grandement à l'accentuation des inégalités hommes-femmes. De plus, le calcul des droits de la couverture
MEDIC devra aussi s'assurer de ne pas pénaliser une travailleuse enceinte ou en congé de
maternité. La reconsidération de ces éléments sera bénéfique également pour les
hommes puisque la vie de famille n'en sera que meilleure d'un point de vue
économique et moral.»
Donc, c'est un bref extrait d'une lettre qui
était signée par Josée Dufour et Myriam St-Pierre de Les Elles de la construction, qui parle d'une problématique,
là, qui avait fait couler quelque... un peu d'encre, là, il y a quelques mois.
Et, dans le fond, ma question est à deux
niveaux, là. Je sais qu'on n'a pas nécessairement un élément pointu à ce
sujet-là dans le projet de loi n° 59, je sais que M. le ministre est
sensible à cette réalité-là. Je m'en voulais de terminer cette section-là sans qu'on ait évoqué cet enjeu-là. Je voulais
savoir, d'une part : Est-ce qu'il y a des réflexions, en ce moment,
au ministère, par rapport à cette situation-là? Et donc, d'autre part, si c'est
le cas, est-ce qu'on peut espérer voir une modification ou un changement qui
pourrait venir régler la situation dans les prochains mois, dans la prochaine
année?
M. Boulet : Pouvez-vous me rappeler
les deux noms? Josée...
M. Leduc : Alors, cette lettre est
signée par Josée Dufour, présidente de Axiomatech, présidente du conseil
d'administration Les Elles de la
construction, et Myriam St-Pierre, la directrice générale de Les Elles de la
construction.
• (12 heures) •
M.
Boulet : O.K. Bon, c'est important, peut-être que je vais faire un
plus long préambule, là, mais les femmes dans le secteur de la construction, ça
me préoccupe beaucoup. D'ailleurs, il y a quelques mois, j'ai lancé un plan,
dans la construction, pour répondre à la pénurie de main-d'oeuvre. Et actuellement
il n'y a seulement que 2,4 % de nos travailleurs qui sont des travailleuses,
dans le secteur de la construction, puis on a un objectif, à la Commission de
la construction du Québec, d'augmenter ça à 3 %. En même temps, je lisais,
dans un rapport, que le taux d'abandon des femmes, dans les premiers cinq ans,
était de 55 %. Les causes d'abandon : menaces, intimidation,
harcèlement. On n'est malheureusement pas, les hommes, des bons collègues de
travail tout le temps, puis ce n'est pas la majorité, mais les femmes...
Puis je lisais, dans
un article d'un média il y a quelques mois, qu'il y avait un chantier de
construction qui était opéré par 25 % de travailleuses, et c'était un
chantier modèle, où la qualité de travail, la quantité de travail dépassaient
les objectifs. Ça fait que, c'est sûr, ça me préoccupe au point où j'ai
demandé, devant les médias, quand j'ai fait le point de presse avec ma collègue
au Trésor puis la P.D.G. de la CCQ, j'ai demandé à la CCQ de faire un plan de
rétention, parce qu'on parle souvent de recrutement, mais il ne faut pas
oublier la rétention, notamment, des femmes dans le secteur de la construction.
Et je sais qu'ils le font avec les acteurs patronaux et syndicaux et je
m'attends à recevoir un plan de rétention, là, d'ici un mois et demi, deux
mois.
Ça fait que je suis
hypersensible à ce que Josée et Myriam soumettent. Un, moi, je suis prêt à les
rencontrer avec mon équipe. Deux, je suis prêt à analyser la question en collaboration
avec la Commission de la construction du Québec. Parce que c'est sûr que le
régime, de la façon dont il est bâti, c'est un régime de remplacement de
revenu, puis, tu sais, si la femme quitte un emploi puis travaille pour un
autre et reçoit... aurait reçu un revenu... mais, tu sais, c'est sûr que leurs possibilités
sont à peu près anéanties. Mais, comme ils n'ont plus de revenu à remplacer,
bien, le régime, de la manière dont il est bâti, fait en sorte qu'ils ne
reçoivent plus l'indemnité. Il faut trouver une solution, puis ça ne sera pas
dans le cadre, bien sûr, de la loi santé et sécurité du travail, mais il faut
trouver une façon sociale de répondre à ce besoin-là.
Puis je n'ai pas
d'idée précise, collègue, mais je suis heureux que vous le souleviez. Ça
m'avait été rapporté un peu à gauche et à droite, mais pas nécessairement de
manière structurée. Et j'aimerais les rencontrer, puis ce sera à vous de voir comment on peut le faire. Mais Mme Josée puis Mme Myriam, je pourrais les
rencontrer, puis qu'on analyse, puis
qu'on fasse une réflexion pour répondre à ce besoin-là. Ça ferait partie, selon
moi, des mesures permettant un meilleur recrutement puis une meilleure
rétention des femmes dans le secteur de la construction, d'où l'utilité du
préambule que je faisais. Merci, collègue.
M. Leduc :
Bien, merci de votre ouverture pour la discussion. Je pense que c'est toujours
une bonne idée de rencontrer des groupes qui nous soumettent des enjeux assez
pointus puis bien argumentés comme ça. Ça fait que tant mieux si vous allez
être capable de trouver un peu de temps pour les rencontrer.
Puis je terminerais
en disant que vous avez raison d'identifier qu'on a une pénurie de
main-d'oeuvre assez forte dans la
construction. Une des solutions, c'est notamment, donc, s'assurer que les
femmes qui y sont déjà ne quittent pas, d'abord, puis ensuite s'assurer
qu'il y en ait plus qui désirent y venir et y rester.
Puis
vous avez raison aussi de préciser que, des fois, on a des modèles, des
structures, j'oserais dire des systèmes qui ne sont pas toujours
fabriqués, ou pensés, ou qu'on n'a pas construits pour accueillir différentes
populations, différents profils. Et
visiblement celui de la construction a des croûtes à manger par rapport à
l'inclusion, notamment, des femmes.
Et, si on a, donc, une solution structurelle pour améliorer la... pour faire en
sorte qu'une femme qui désire s'engager dans l'industrie de la construction dans
la vingtaine, par exemple, ne se dise pas que ça va se faire au détriment
de son plan de famille, bien là, on vient peut-être de se donner des chances
d'améliorer ce système-là.
Ça
fait que tant mieux, si ça vous sensibilise, tant mieux qu'on ait eu le bref
échange. Puis on pourra communiquer avec Mme Dufour,
Mme St-Pierre, là, pour leur dire qu'il y aura une suite à ce dossier-là.
Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, merci. Merci pour le bel échange.
Alors, nous
poursuivons. Nous sommes toujours dans le bloc Prévention, section 5.2,
Soutien au milieu de travail, mais nous rentrons dans la
sous-section 5.2.2, Identification des contaminants et des matières
dangereuses. M. le ministre, pour l'article 144...
M. Boulet :
...une suspension de quelques minutes, s'il vous plaît, juste pour me
remettre...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Vous aimeriez une suspension? Parfait.
Alors, nous allons
suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
12 h 04)
(Reprise à 12 h 08)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, M. le ministre, vous êtes prêt à lire
l'article 144?
M. Boulet :
Oui, merci. L'article 52 de cette loi est remplacé par le suivant :
«L'employeur dresse et maintient à jour un
registre des contaminants et des matières dangereuses, identifiées par
règlement, qui sont [présentées] dans son établissement. Le contenu du registre,
qui peut notamment inclure la liste des travailleurs exposés à ces contaminants ou à ces matières
dangereuses, ainsi que les modalités de transmission de celui-ci à la
commission, [seront] déterminés par règlement.»
Explications. Donc, l'article prévoit un pouvoir
réglementaire afin que la commission puisse identifier par règlement les
matières dangereuses et les contaminants présents dans l'établissement de
l'employeur pour lesquels ce dernier doit dresser et maintenir à jour un
registre. Le contenu du registre, qui pourra notamment inclure la liste des
travailleurs exposés à ces contaminants ou à ces matières dangereuses, ainsi
que les modalités de transmission de celui-ci à la commission seront également
déterminés par règlement.
Le pouvoir
réglementaire prévu au paragraphe 10° de l'article 233 est modifié afin de
tenir compte du nouveau libellé.
Peut-être, d'emblée, ce que je peux mentionner,
c'est qu'actuellement il y a une obligation de tenir un registre, là, des
contaminants et matières dangereuses, puis ce n'est pas fait, ce n'est pas mis
en application, collègue. Et le Comité consultatif travail et main-d'oeuvre a
fait un consensus en recommandant de conférer à la CNESST un pouvoir
réglementaire lui permettant de requérir, au besoin, la déclaration obligatoire
de certains contaminants ou de certaines
matières dangereuses. Donc, cette section-là sur les contaminants et matières
dangereuses, c'est véritablement un reflet du consensus qui a été fait
au Comité consultatif travail et main-d'oeuvre. Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il donc des
interventions à l'article 144? Député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Alors, la question que j'ai ici sur les matières
dangereuses : Est-ce qu'il y a un
mécanisme de prévu, d'échange d'informations entre la CNESST et le ministère de
l'Environnement? Je parle du ministère de l'Environnement parce que,
souvent, les... bon, les matières dangereuses et contaminants, bien sûr, c'est... il y a la santé des
travailleurs, mais il y a aussi, des fois, des questions de santé publique,
d'information du public, de comment on traite ces matières dangereuses,
et le ministère de l'Environnement a des pouvoirs de réglementation.
Alors, est-ce qu'un ministère... est-ce que la
CNESST avertit le ministère de l'Environnement, et vice versa? Est-ce qu'il y a
un échange d'informations entre les deux?
M. Boulet : Moi, je suis
convaincu que, si on regarde la Loi sur la qualité de l'environnement, quand il
y a des informations qui doivent être transmises quand ça concerne la santé de
la population, c'est fait.
Mais ici ça vise les travailleurs. Je ne sais
pas si, précisément, la commission s'impose un devoir d'informer le ministère
de l'Environnement. C'est plus pour permettre à ceux qui agissent en prévention
de bien identifier ces risques-là dans le programme de prévention. Puis le but
de la loi, c'est de non seulement d'identifier, mais aussi de contrôler puis
d'éliminer. Ça fait que c'est plus à des fins de prévention en santé et
sécurité par établissement. Donc, comme ce n'est pas la santé populationnelle,
ça n'a pas la même incidence, là, ça fait que je ne pense pas qu'on transfère
automatiquement, au ministère de l'Environnement, tous les contaminants qui
sont identifiés dans chaque établissement.
M. Leitão : Très bien. Écoutez,
je comprends bien. Et je ne pensais pas non plus que c'est une question de
présenter quelque amendement que ce soit pour faire ça, mais je pense que c'est
dans les bonnes pratiques gouvernementales. Et c'est certainement quelque chose
que je vais soulever avec le ministre de l'Environnement, parce que je veux
juste m'assurer que... voilà, une source d'information disponible, qui existe
et que le ministère de l'Environnement, lui, soit au courant, que ça n'arrive
pas juste comme une surprise, si, avant la surprise, quelqu'un l'avait déjà
remarqué dans l'entreprise en question. Donc, ça sera une question de suivi
avec le ministère de l'Environnement. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il d'autres interventions? Oui. Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : On va vous acheminer un amendement,
mais je peux en discuter tout de
suite, si vous le souhaitez.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, allez-y. Est-ce que...
M. Leduc : Il est assez simple,
là. C'est à savoir, le deuxième paragraphe de l'ancien, là, 52 :
«L'employeur doit mettre ces registres à la disposition des membres du comité
de santé et de sécurité et du représentant à la prévention», on désirerait le
maintenir dans le nouveau 52. Donc, on va vous acheminer le libellé, là,
exact, mais...
M. Boulet : C'est maintenu. C'est
juste prévu à un autre article, là, si je me souviens bien. Peut-être qu'on
peut l'identifier, mais c'est maintenu.
M. Leduc : Ah! bien, dans ce
cas-là, on peut peut-être suspendre, question de le clarifier, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, pour la clarification, parfait.
Alors, on va suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 14)
(Reprise
à 12 h 19)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve, je vous
laisse la parole.
M. Leduc :
Merci. Donc, on va juste répéter ce qu'on s'est dit, là, à micro fermé pour
être certain que tout le monde suive, là.
À 52, là, qu'on vient
modifier par votre article 144 du projet de loi, il y avait un paragraphe
que vous effaciez, qui disait : «L'employeur doit mettre ces registres à
la disposition des membres du comité de santé et de sécurité et du représentant
à la prévention.» Vous m'avez dit : Ce n'est pas grave parce qu'à 51 de la
loi, que nous allons aborder juste après à l'article 143 du projet de loi,
à 51 de la LSST, donc, au paragraphe 13° : «L'employeur doit communiquer
aux travailleurs, au comité de santé et sécurité, à l'association
accréditée — vous
allez rajouter "au directeur de santé publique" — la
liste des matières dangereuses utilisées dans l'établissement et des
contraintes qui peuvent y être émises.»
C'est la même
obligation, la même liste, essentiellement les mêmes personnes, à la nuance
près qu'on ne nomme plus le représentant à la prévention, mais que, de toute
façon, comme on en a déjà discuté, fait partie d'office du comité de santé et
sécurité. Il peut y arriver qu'il y ait plus qu'un représentant à la
prévention. Ils ne seront pas tous nécessairement sur le comité de santé et
sécurité. Il y en aura nécessairement, par contre, au moins un qui y fera
partie, si j'ai bien compris. J'ai bien résumé?
• (12 h 20) •
M. Boulet :
Ah! vous avez très bien compris, puis c'est bien exprimé. Puis c'est une
obligation de communication qui est large, qui est bien prévue à 51, le
paragraphe 13°.
M. Leduc :
C'est parfait. Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Alors, y a-t-il d'autres
interventions à l'article 144? Alors, nous allons procéder à la
mise aux voix.
La Secrétaire :
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 144 est adopté.
M. le ministre, nous allons à l'article 143.
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Excusez-moi, Mme la Présidente. Je n'ai pas voté,
moi, on ne m'a pas nommée.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Ah! Pardon.
La Secrétaire : Excusez-moi,
je ne la voyais pas.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Elle avait... On va recommencer. Parfait. On peut l'inclure?
La Secrétaire : Oui. Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Parfait. Merci. Merci de votre intervention. Nous poursuivons avec l'article 143.
M. Boulet : Oui, merci.
L'article 51 de cette loi est modifié :
1° par le
remplacement, dans le paragraphe 10°, de «l'agence et le médecin responsable»
par «le centre intégré de santé et de services sociaux et un médecin
chargé de la santé au travail»;
2° par le remplacement, dans le texte anglais du
paragraphe 11°, de «health and safety devices or equipment» et de «common protective devices or equipment»
par, respectivement, «means and equipment» et «collective protective
means and equipment»;
3° par le remplacement, dans le paragraphe 13°,
de «, au directeur de santé publique et à la commission» par «et au directeur
de santé publique»;
4° par l'ajout, à la fin, de ce qui suit :
«16° prendre
les mesures pour assurer la protection du travailleur exposé sur les lieux de
travail à une situation de violence physique ou psychologique, incluant
la violence conjugale ou familiale.
«Aux fins du
paragraphe 16° du premier alinéa, dans le cas d'une situation de violence conjugale
ou familiale, l'employeur est tenu de prendre les mesures lorsqu'il sait ou
devrait raisonnablement savoir que le travailleur est exposé à cette
violence.»
Donc, les explications. Je pense qu'il faut
saluer d'emblée... puis il y a un amendement aussi. Le nouvel article... le
nouveau paragraphe 16, on met l'accent, dans la loi, sur les obligations
de l'employeur concernant la violence en général dans les milieux de travail,
ce qui inclut la violence conjugale et familiale. Donc, je suis fier que nous
puissions tous contribuer à l'intégration, dans la loi santé et sécurité, de
cette nouvelle mesure de prévention qui va aider à bien encadrer, à bien
accommoder, à bien s'occuper des personnes qui sont victimes de violence
conjugale et familiale.
Amendement, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Un
instant. On va s'assurer qu'il va être présenté. Est-ce que vous l'avez? Les députés, l'avez-vous? Tout le monde l'a?
Parfait. On va le projeter. C'est beau, vous pouvez poursuivre, M. le ministre.
M. Boulet : Oui, à l'article 143
du projet de loi :
1° insérer, avant le paragraphe 1°, le
suivant :
0.1° par l'insertion, dans ce qui précède le
paragraphe 1° et après «physique», de «et psychique»;
2° remplacer, dans le paragraphe 16° proposé par
le paragraphe 4°, «ou familiale» par «, familiale ou à caractère sexuel».
Donc,
explications. Donc, on ajoute le terme «psychique» conformément à ce qu'on a déjà...
à la notion d'intégrité.
Puis, 2°, on réfère à la violence aussi à caractère
sexuel. Donc, je pense que, dans les deux cas, ça fait écho à des consultations
puis à des échanges lors du processus d'étude détaillée. Merci, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'amendement déposé par le ministre à l'article 143?
Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Peut-être si le ministre
pouvait nous donner un peu plus de détails sur le rajout, le deuxième, là, «à
caractère sexuel». Bien, on n'a pas utilisé ce terme-là à date dans le p.l.
M. Boulet : C'est une demande de
certains groupes, effectivement, pour préciser que la violence conjugale inclut
la violence à caractère sexuel. C'était une précision qui avait été demandée.
M. Leduc : O.K. Mais est-ce que ça doit
être une violence à caractère sexuel dans un contexte conjugal?
M. Boulet : Oui. C'est la violence,
oui, à...
Une voix : ...
M. Boulet : Pas nécessairement. Ça
peut être autrement. Ça peut être une travailleuse qui est victime de violence
sexuelle... Vous voulez dire dans un contexte non conjugal? Oui, tout à fait,
tout à fait.
M. Leduc : O.K. Parce que la façon
qu'on va l'écrire, c'est «incluant la violence conjugale, familiale ou à
caractère sexuel».
M. Boulet : Exactement. Vous avez...
M. Leduc : Ce
n'est pas nécessairement un dans l'autre.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : C'est une série.
M. Boulet : «Ou à caractère sexuel.»
M. Leduc : Il peut y avoir,
évidemment, deux variables dans une même situation...
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : ...mais ce n'est pas
nécessairement une addition.
M. Boulet : Absolument.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il d'autres interventions à l'amendement? S'il n'y a pas d'autre
intervention à l'amendement déposé par le ministre à l'article 143, nous
allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire :
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau : Pour.
La Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté.
Nous poursuivons, cette fois-ci, avec
l'article 143 tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions? S'il n'y a pas
d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 143 tel
qu'amendé.
La Secrétaire :
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La
Secrétaire : Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau :
Pour.
La Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
La Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
La Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
La Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Pour.
La Secrétaire :
Et Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 143, tel qu'amendé, est
adopté.
Oui, j'ai une
question de la part du député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M.
Leduc : C'est très simple, Mme la Présidente. C'est qu'avant de passer
à 134, moi, je vais vouloir déposer les 143.1, 143.2, 143.3.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Un amendement introduisant un nouvel article, c'est bien
ça?
M. Leduc :
Exact. J'aurais besoin de suspendre. Là, je ne sais pas si, compte tenu de
l'heure, on... C'était à 12 h 30 qu'on arrête aujourd'hui ou
12 h 45? Je suis un peu confus.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
À 12 h 30. On arrête à 12 h 30. Mais est-ce qu'il est prêt,
votre amendement?
M. Leduc :
Bien, non, il faut que je le révise un peu, mais...
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Vous devez le réviser. D'accord.
M. Leduc :
Bien, on peut suspendre jusqu'à et 30, ça ne me dérange pas, mais...
M. Boulet :
...question.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous avez... Vous voulez? D'accord. Donc, si je comprends bien, on va suspendre
pour la période actuelle? C'est ça? Compte tenu de l'heure, nous allons
suspendre les travaux? Parfait.
Alors, nous allons
suspendre les travaux.
(Suspension de la séance à
12 h 28)
(Reprise à 16 h 02)
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Alors, bonjour. Attention, s'il vous plaît! La Commission
de l'économie et du travail reprend ses travaux.
Nous poursuivons
l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le
régime de santé et de sécurité du travail.
Lors de notre
suspension de nos travaux, cet avant-midi, nous en étions à l'étude ou nous
commencions l'étude de l'article 134. M. le ministre, je vous invite à le
lire, s'il vous plaît. Merci.
M. Boulet : Merci. L'article 32
de cette loi est modifié par le remplacement de «un certificat attestant» par
«le certificat prescrit par la commission qui atteste».
Explications.
Bon, c'est modifié, là, afin que le certificat de retrait préventif soit dorénavant
prescrit par la commission plutôt que par règlement. Donc, c'est de la
concordance corollaire.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Excellent. Est-ce qu'il y a des
interventions à l'article 134? Est-ce qu'il y a des interventions?
S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme
Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 134 est
adopté. M. le ministre, nous poursuivons avec l'article 136.
M. Boulet :
Oui. L'article 34 de cette loi est modifié par la suppression du paragraphe
4°.
Explications. Encore
une fois, concordance... prévoit que le pouvoir réglementaire de déterminer la
forme et la teneur du certificat est supprimé, bon, conformément à ce qui a
déjà été adopté. Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 136? S'il n'y a pas
d'intervention à l'article 136, nous allons procéder à la mise aux
voix.
Le Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme
Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
Le
Secrétaire : M.Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 136 est adopté.
Nous poursuivons,
toujours dans le bloc Prévention, 5, le bloc 5, section 5.2., Soutien
au milieu de travail, et nous commençons la sous-section 5.2.3.,
Associations sectorielles paritaires.
M. le ministre,
pouvez-vous nous lire l'article 168?
M. Boulet :
Oui. L'article 98 de cette loi est remplacé par les suivants :
«98. Une ou plusieurs
associations d'employeurs et une ou plusieurs associations syndicales peuvent conclure une entente constituant une association
sectorielle paritaire de santé et de sécurité pour couvrir un ou plusieurs
secteurs d'activités auxquels elles appartiennent.
«L'entente doit
contenir tous les éléments prescrits par règlement et elle entre en vigueur sur
approbation de la commission.
«En l'absence
d'entente, un ou plusieurs représentants des employeurs et un ou plusieurs
représentants des travailleurs peuvent en conclure une pour couvrir un ou
plusieurs secteurs d'activités auxquels ils appartiennent.
«Un secteur
d'activités ne peut être couvert par plus d'une association sectorielle
paritaire.
«Une association
sectorielle est administrée par un conseil d'administration paritaire composé
de membres qui appartiennent à chacun des secteurs d'activités qu'elle couvre.
«98.1. Une
association sectorielle peut conclure une entente avec une ou plusieurs
associations sectorielles en vue d'échanger des formations et des services.
«98.2. L'association
sectorielle est tenue d'élaborer une programmation d'activités qui respecte les
priorités que lui communique la commission.»
Explications. Donc,
ça élargit les situations où une entente constituant une association
sectorielle paritaire en santé et sécurité peut être conclue. Tout d'abord, on
permet à une ou plusieurs associations d'employeurs et à une ou plusieurs
associations syndicales de conclure une telle entente, même si ces associations
n'appartiennent pas au même secteur. L'entente pourra couvrir plusieurs
secteurs d'activité auxquels les associations appartiennent et non plus limiter
à un seul secteur.
Il demeure qu'un
secteur d'activité ne peut être couvert par plus d'une association sectorielle.
Enfin, le troisième
alinéa proposé permettra la conclusion d'ententes entre des groupes autres que
les associations d'employeurs et autres que les associations syndicales, tels
que dans les milieux non syndiqués. Alors, c'est ce qui m'apparaît être
l'avancée... une des plus importantes, là.
98.1, c'est que les
associations sectorielles peuvent conclure des ententes entre elles pour
échanger des services, des formations.
Puis 98.2, que la
commission communiquera aux associations sectorielles les priorités qu'elles
devront respecter pour l'élaboration de leur
programmation d'activités. Donc, je pense, une avancée quand même intéressante,
dans le contexte où ça va être une réforme assez importante. Ça fait que
formation, formation, formation, puis les associations sectorielles paritaires,
comme vous savez, c'est au coeur de leur mission.
La Présidente (Mme IsaBelle) : ...y a-t-il des interventions à
l'article 168? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc :
Merci, Mme la Présidente. Quand vous parlez des associations dans les milieux
non syndiqués, comment ça va fonctionner?
M. Boulet :
Ça peut être fait de différentes façons, mais la commission va essayer de le
susciter, notamment en utilisant les comités sectoriels de main-d'oeuvre, que
vous connaissez sûrement, qui relèvent de la Commission des partenaires du
marché du travail. Il y en a 26, 27, des comités sectoriels, il y en a dans
tous les secteurs d'activité socioéconomique, et donc pour voir comment on peut
regrouper des secteurs, des entreprises ou des travailleurs pour former une
association sectorielle paritaire dont la mission sera de faire de la
formation, comme ce qui se fait actuellement
avec les associations sectorielles paritaires. Et moi, je pense que ça va être
un grand bénéfice, là, notamment pour les travailleurs non syndiqués. Et ça se
fait de différentes façons, là, mais ça, c'est la façon classique, à mon
avis, qui va être utilisée.
M.
Leduc : ...quelqu'un qui désire s'impliquer... ou du moins, tu sais,
quand on dit «en l'absence d'entente, un ou plusieurs représentants des
employeurs et un ou plusieurs représentants des travailleurs», c'est ce mot-là,
«représentants des travailleurs» plutôt qu'«associations de travailleurs», qui fait en sorte qu'on peut avoir des
non-syndiqués?
M.
Boulet : Oui, tout à fait, puis ils peuvent approcher la commission
pour s'assurer d'exprimer leur volonté de former une association sectorielle
paritaire, et, après ça, ça va suivre son cours.
M. Leduc :
Mais, après ça, ils sont redevables de qui, redevables de quoi? Ils sont nommés
à vie?
M. Boulet :
Ah mon Dieu! Ils élaborent des programmes d'activités, ils font des programmes
de formation, ils font des suivis avec la commission puis ils font, si je ne
m'abuse, des redditions de comptes à la Commission des normes pour s'assurer
qu'ils font véritablement de la formation qui est compatible avec les objectifs.
• (16 h 10) •
M. Leduc :
Ce que je veux dire, c'est... un représentant d'association, par définition,
qu'il soit élu par une assemblée ou qu'il
soit nommé par l'association, est toujours révocable, en quelque sorte. Il y a toujours
une instance, un endroit où est-ce qu'on peut se présenter pour critiquer la
gestion, critiquer le travail de ce représentant-là.
M. Boulet :
Mon Dieu, oui.
M. Leduc :
Dans un milieu non syndiqué, qu'est-ce qui va se passer?
M.
Boulet : Bien, la même
chose, ça va être une association sectorielle, qui est paritaire, puis c'est...
Il y a des formations, puis il y a
les... s'exprimer, là, les personnes qui participent à la formation peuvent
s'exprimer, là, absolument.
M. Leduc :
Mais comment s'exerce ce que j'appellerais le sain rapport de force entre les
patrons puis les salariés dans un contexte non syndiqué comme ça? La personne
va se présenter, elle va avoir des demandes, mais des demandes qu'elle aura un
peu inventées toute seule de son expérience? La formation, les éléments qu'elle
voudra faire rajouter, elle va sortir ça de son chapeau ou...
M. Boulet :
Bien, la personne va être avec d'autres, puis la CNESST fait une programmation
d'activités, puis de formation, puis elle détermine le contenu de la formation,
et donc les personnes s'en inspirent, là. Il y a des capsules de formation, il
y a des vidéos de formation, il y a différentes façons dont la formation est
dispensée parmi les personnes qui sont dans l'association sectorielle
paritaire. En fait, c'est véritablement des organes de formation qui sont...
qui travaillent de pair avec la CNESST, et le but, c'est d'en diffuser le plus
possible.
M. Leduc :
Je ne critique pas, là, l'existence de l'association paritaire, je ne critique
pas le mandat de l'association paritaire, je pose des questions sur comment...
C'est parce que c'est facile de dire qu'on peut intégrer des gens non
syndiqués, mais, après ça, dans le concret, comment ça va fonctionner? À qui
seront-ils redevables? Qui va les nommer?
Combien de temps ils seront nommés? Tout ça est particulièrement flou, là.
Parce que, dans un milieu syndiqué,
avec une association syndicale, tout ça est très normé puis irrévocable. Puis
il y a des mandats puis il y a des élections.
M. Boulet :
...non, non, non, il ne faut pas, à mon avis, compliquer ce qui ne l'est pas.
Un exemple peut-être un peu... dont je pourrais m'inspirer, c'est... les
travailleurs dans le secteur hôtelier qui ne sont pas syndiqués pourraient
décider de se regrouper puis de travailler avec l'Association des hôteliers. Tu
sais, les comités sectoriels, il y en a.
D'ailleurs, c'est ce qui... Un des éléments distinctifs du Québec, c'est qu'on
a un réseau de partenaires du marché de l'emploi qui est extrêmement
sophistiqué.
Puis, à la Commission
des partenaires du marché du travail, il y a beaucoup de comités sectoriels,
puis c'est tant dans les milieux syndiqués que non syndiqués. Ça peut être dans
l'agriculture, avec L'Union des producteurs agricoles, ça peut être les
travailleurs hôteliers, avec l'association... tu sais, avec les hôteliers.
C'est véritablement de quoi qui va donner
une possibilité de créer un canal pour former une association sectorielle
paritaire pour faire de la formation.
En fait, ça existe et
ça marche très bien. Je pense que ça n'existe que dans les milieux syndiqués,
et, avec les employeurs desdits milieux syndiqués, là, on ouvre la porte pour
que ça puisse se faire notamment dans les milieux non syndiqués et qu'on puisse avoir une... Tu sais, on peut avoir
plusieurs associations sectorielles paritaires nouvelles, là. C'est une
demande du milieu, véritablement, là.
M. Leduc :
Mais de quel milieu?
M. Boulet :
...agriculture, notamment, qui le demandait beaucoup, là, qu'ils puissent avoir
la possibilité de former une association sectorielle paritaire.
M. Leduc :
Mais, dans l'agriculture, c'est beaucoup des propriétaires, non? Ils ne vont
pas être du côté de l'employeur?
M. Boulet :
C'est paritaire, là, c'est des associations sectorielles paritaires qui peuvent
être établies par des associations d'employeurs puis des associations
accréditées, ou des travailleurs non syndiqués, ou des entreprises non
syndiquées.
M. Leduc : Je
vais le dire différemment. Moi, la crainte que j'ai, quand vous ouvrez la porte
à la création d'une association paritaire sur la base de milieux non syndiqués, la porte que vous
ouvrez... sans la baliser, d'ailleurs, c'est ça, mon enjeu, mais la porte que vous
ouvrez, c'est que le patron se nomme des béni-oui-oui, identifie des
béni-oui-oui, qu'il dise : Viens-t'en, mon chum, tu vas être le représentant
des salariés, puis ensemble on va faire un beau programme, puis que le patron
l'écrive, son programme, dans son bureau, puis fasse signer ledit représentant
des travailleurs, nommé par personne, redevable à personne, puis voilà, tu
sais.
M. Boulet : Mais moi, là-dessus,
collègue, ceci dit avec respect, c'est de la formation. Puis, quand on fait
l'entente, il y a un règlement à la CNESST, puis on explique les règles de
fonctionnement. Puis les programmations d'activité puis de formation sont
encadrées aussi par la CNESST.
Je ne pense pas qu'un employeur pourrait
confisquer ça, se former en association... Il n'aurait pas besoin de le faire.
Un employeur qui décide de faire une formation, entre guillemets, biaisée ou
pas compatible avec les objectifs de la loi,
il n'y a rien qui l'empêche de le faire. Un syndicat ou
une association de travailleurs non syndiqués pourrait également le
faire. Mais moi, je n'ai pas ce type d'appréhensions là. C'est plutôt, encore
une fois, de donner un canal qui va permettre à des personnes, qu'elles soient
ou non syndiquées, de former des associations dont le but, c'est de faire de la
formation.
M. Leduc : Oui, mais la
formation n'est pas apolitique. Elle n'est pas neutre, la formation. La
formation, le programme de formation, il est construit dans le cadre du rapport
de force capital-travail, dans le cadre des accidents qui ont lieu dans le
milieu de travail, dans le cadre des revendications des problèmes qui sont
potentiellement non traités dans un milieu de travail.
M. Boulet : Absolument, puis
c'est pour ça qu'on dit, au troisième alinéa... tu sais, il peut y avoir une
entente, mais, en l'absence d'entente, tu peux en former. Tu sais, ça peut être
des employeurs, ça peut être des représentants de travailleurs qui peuvent en
conclure une pour couvrir un ou plusieurs secteurs d'activité, là. Ce n'est
pas... Moi, je ne vois pas d'enjeu à cet égard-là.
Puis, encore une fois, c'est pour faire de la
formation. Puis est-ce qu'il y a des associations d'employeurs qui font de la
formation en santé et sécurité? Oui. Est-ce qu'il y a les CRHA qui vont faire
de la formation en santé et sécurité? Oui. Est-ce qu'il y a des syndicats qui
vont faire de la formation en santé et sécurité? Oui. Ici, on réfère à des
associations sectorielles paritaires parce que, ça, c'est chapeauté, parrainé
par la commission.
M. Leduc : Prenons l'exemple,
là, qui a fait beaucoup trop les manchettes, d'ailleurs, par exemple, d'un
entrepôt, là, chez Dollarama, où c'est bien reconnu, bien documenté qu'il y a
plusieurs problèmes de santé et sécurité. Spontanément, je doute fort... c'est
un environnement non syndiqué, évidemment, mais spontanément je doute fort que
quelqu'un se lève pour dire : Je vais créer une association non accréditée,
donc de type non syndical, pour aller former une association sectorielle pour
aller faire de la formation. Je veux dire, ça n'arrivera pas.
Ça fait que ce que je critique de votre
proposition, c'est deux choses : soit elle aura un effet complètement nul,
c'est-à-dire qu'il n'y a rien qui va se passer d'autre qui ne se passe pas en
ce moment, ou soit elle va créer un effet quasiment néfaste, c'est-à-dire il y
aurait besoin d'un vrai programme de prévention puis d'un vrai programme de
formation dans un entrepôt comme celui de Dollarama, puis, à la place de faire
un vrai programme, bien, peut-être que le patron va décider de se créer une
petite association maison avec laquelle vous ouvrez la porte d'un milieu non
syndiqué pour faire la moitié de la job qui aurait besoin d'être faite.
M. Boulet : Mais je ne comprends
pas, collègue, qu'est-ce qui, dans le système actuel, empêcherait quelqu'un de
le faire hors association sectorielle paritaire, hors supervision de la CNESST.
J'en vois, des syndicats, j'en vois, des
associations de non-syndiqués, je vois des associations d'employeurs faire de
la formation, puis ils peuvent déterminer le... Tu sais, les CRHA en
font, de la formation. Je pense qu'on doit enseigner comment interpréter,
comment appliquer la loi.
Ici, ces associations-là, bien, leur but, c'est
des organes, c'est des groupements qui ont été constitués sous l'égide de la
loi, mais c'était limité à des milieux syndiqués, et ça n'était pas ouvert aux
milieux non syndiqués. Tout ce que ça vient faire, c'est d'offrir cette possibilité-là,
notamment aux milieux non syndiqués, puis ils vont se donner des règles de
fonctionnement, puis ils vont respecter le règlement, puis ils vont être
encadrés par la commission.
Puis on dit qu'un secteur ne peut pas être
couvert par plus d'une association sectorielle paritaire, mais un secteur
pourrait être couvert par plus... En fait, il ne peut pas être couvert par plus
d'une association sectorielle paritaire. Mais moi, je ne vois pas...
Mais je comprends ce que vous dites. Est-ce
qu'il y en a qui peuvent confisquer l'association puis ne faire que de la
formation en fonction d'intérêts patronaux, par exemple? Moi, je n'ai jamais
entendu parler de ça. Ils pourraient le faire autrement, de toute façon. Ils
n'ont pas besoin de se constituer en association, même que c'est une protection
ou une barrière de protection parce que l'association est finalement redevable
à la commission. Puis c'est la commission
qui encadre puis qui fait son calendrier de programme puis de formations, ça
fait que c'est suivi. Moi, je pense que c'est une façon de baliser la
formation, de s'assurer que la formation soit la plus objectivement paritaire
possible.
• (16 h 20) •
M. Leduc : ...poser ma question
différemment. Vous présentez l'ouverture à des milieux non syndiqués comme
ayant la possibilité de créer une association sectorielle comme une avancée.
Moi, la question que je vous pose c'est : Sur quoi
vous vous basez? Sur quel bilan extraordinaire actuel d'une association dite
sectorielle ayant des non-syndiqués ou s'étant intéressée à des non-syndiqués,
a vu de la formation spontanément naître dans des milieux comme ça, sur lequel
vous dites : Wow! quel super modèle, on devrait l'élargir et le mettre
dans la loi? Ou, si un tel bilan n'existe pas, sur quelle forme de projection
vous vous basez pour dire : C'est ça qui va fonctionner, qui va nous faire
avancer dans le milieu non syndiqué?
M. Boulet : Évidemment, on n'a
pas de données colligées actuellement dans les milieux syndiqués parce qu'il
n'y en a pas. Puis, dans les milieux syndiqués, bien, les syndicats s'assurent
de faire de la formation, puis la CNESST encadre. Ça fait qu'il n'y a pas de
bilan per se, là, en soi, mais je ne sais pas à quelles données vous feriez
référence.
Puis, encore une fois, il n'y a rien qui empêche
à des groupements de non-syndiqués, puis je ne veux pas les identifier, de
faire de la formation. Ce n'est pas un canal obligé, c'est une possibilité. Je
pense que c'est surtout ça qui est important de retenir, ce n'est pas un
impératif, c'est une possibilité.
M. Leduc : Mais il n'y a pas
nécessairement une analyse entre... là, je ne cherchais pas des données, mais
une analyse qualitative d'un secteur ou d'un milieu qui a fait de la super
formation de manière paritaire, mais sans avoir une association syndicale.
M. Boulet : On pourrait en
parler à des syndicats. On pourrait en parler à des associations d'employeurs
ou à des associations sectorielles paritaires. Vous avez peut-être déjà fait de
la formation à des ASP, là, qu'on appelle dans le milieu. Ils ont probablement
des bilans : le nombre de personnes présentes, l'ordre du jour, le contenu
des formations, l'impact des formations. Puis, les ASP, je sais qu'il y en a
beaucoup qui sondent leurs membres pour adapter
les formations à leurs besoins parce que c'est véritablement par secteur
d'activité. Puis, si je me fie au nombre de comités sectoriels de
main-d'oeuvre qu'on a au Québec, il y a probablement entre 26 et
28 secteurs d'activité, là. C'est simplement, encore une fois... pas une
obligation, c'est une faculté qui est offerte en fonction des secteurs, puis on
fait simplement dire que les milieux non syndiqués y ont accès maintenant.
M. Leduc :
Comment ça va marcher dans un secteur où il y a à la fois du syndiqué et du non
syndiqué? Est-ce que c'est un peu
comme les fameux décrets de conventions collectives : une fois qu'un
décret est négocié, il s'applique à tout le monde, qu'ils fassent partie
ou non d'un syndicat? Est-ce qu'une association sectorielle qui se crée pour un
secteur donné, qui compose à la fois des gens syndiqués, non syndiqués, qui
sont membres ou pas de l'association, est-ce que son programme de prévention va
s'appliquer à tout le monde, nonobstant sa participation à l'association?
M. Boulet : Est-ce qu'on peut
ajourner deux minutes, s'il vous plaît?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 24)
(Reprise à 16 h 27)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, je crois comprendre que M. le ministre a une réponse à donner.
M. Boulet : Je veux faire un commentaire
simplement pour éviter la confusion, là, parce qu'on a référé à une entreprise,
là, notamment, Dollarama. Je pense qu'il ne faut pas confondre la prévention
qui doit se faire dans un établissement.
Ici, on réfère véritablement à un secteur d'activité. Je dis le tourisme,
l'hôtellerie, l'aéronautique, il y en a 26, 27, là, la culture, la
restauration, ils ont tous un comité sectoriel de main-d'oeuvre. Et ici, c'est
des associations sectorielles paritaires qui sont formées, pas pour faire de la
prévention, ni par établissement ni par secteur d'activité, puis ça n'a pas rapport avec les programmes de
prévention. C'est uniquement pour faire de la formation. C'est simplement
une avenue additionnelle, puis ça, c'est compatible, d'ailleurs, avec le
rapport du Vérificateur général du Québec, de s'assurer que, quand il y a
cohabitation de syndiqués et non-syndiqués, que ça puisse se faire.
Donc, on y donne suite, puis c'est compatible
aussi avec les voeux, bien sûr, du Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre. Je pense qu'on donne une nouvelle option de
créer de quoi qui est fait conformément à un règlement de la commission et dont les activités et le
contenu, la nature de la formation, c'est aussi encadré par la commission.
Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M.
Leduc : Dans l'histoire, il y en a des tonnes et des tonnes, des
moments où un patron a tenté de manipuler un syndicat local ou de manipuler les travailleurs pour désamorcer un
mouvement de revendication ou un mouvement contestataire. Il y a 1 000
façons qui ont été tentées, il y a 1 000 façons qui existent encore
aujourd'hui, mais le principal blocage qui existe contre ça, c'est une
accréditation syndicale. Un patron peut quand même vouloir manipuler les
salariés, dans le cadre d'une association syndicale, en promettant à un
président de syndicat, par exemple, un poste de cadre si la négo se passe bien,
ou autre. Ça existe encore, ce genre de manipulations là. Ce n'est pas
toujours... évidemment, c'est rarement à visage
découvert, mais, au final, il reste toujours la protection de l'accréditation,
donc soit l'assemblée générale des membres qui peuvent poser des questions, qui
peuvent critiquer l'attitude d'un élu, ou soit le syndicat mère, j'oserais
dire, qui peut constater qu'il y a une section locale qui s'en va sur un drôle
de chemin, qui est présidée par une drôle de personne, puis qui peut
intervenir. Ça fait qu'il y a des mécanismes de protection pour éviter la manipulation
des salariés par un patron.
Dans un contexte non syndiqué, il n'existe rien
ou à peu près rien. Les normes du travail sont, à ma connaissance, plutôt timides
là-dessus, d'où mon étonnement qu'on ouvre une porte, qui n'est pas, en soi,
une mauvaise porte. Je ne suis pas contre une meilleure participation des
non-syndiqués, on a eu le débat sur d'autres articles précédemment. Ce que je
critique, c'est qu'on ouvre cette porte-là sans la baliser d'aucune manière.
Quand on a
fait des suggestions sur le secteur de la construction, là, il y a deux
semaines, à savoir qu'il y avait des chantiers mal représentés, les
petits chantiers, puis qu'il devrait y avoir des équipes volantes qui se
promènent, c'était une espèce de modèle hybride où on avait des chantiers très
bien syndiqués, très bien organisés, qui ont des représentants formés qui
pourraient aller faire un tour sur les petits chantiers souvent très mal
organisés d'un point de vue syndical.
Bien, c'est un peu la même question que je pose
ici : Qu'on ouvre la porte et qu'on intègre les non-syndiqués dans une
association sectorielle paritaire, bien, à la limite, bravo, mais comment le
fait-on? Et surtout comment le fait-on pour s'assurer d'éviter la manipulation
de ces salariés-là ou la potentielle manipulation de ces salariés-là par les
employeurs?
• (16 h 30) •
M. Boulet : Je pense que c'est votre
deuxième interrogation qui m'apparaît la plus fondamentale. Peut-être que je
suis un peu naïf, là, mais moi, je ne vois pas comment un employeur ou des
employeurs peuvent manipuler dans un contexte ou dans un environnement de pure
formation. Mais, bon, admettons cette hypothèse-là, collègue, qu'un employeur
essaie, il pourrait le faire. Il ne ferait pas... De toute façon, un employeur
manipulateur, puis là je fais attention à mes mots, comme un syndicat qui
pourrait l'être, c'est une infime minorité selon moi.
Les syndiqués puis les syndicats avec lesquels
j'ai fait affaire étaient de bonne foi. Les employeurs avec lesquels j'ai
travaillé étaient de bonne foi. Mais, mettons, cette hypothèse-là ou ce qu'on
appelle le pire scénario, il n'irait pas par le véhicule de l'association
sectorielle paritaire puis demander que la CNESST parraine ce qu'il fait. Au
contraire, il le ferait isolément et il risquerait... parce que 100.1 prévoit
quand même la possibilité pour la commission de révoquer l'approbation de
l'entente visée, à l'article qu'on vient d'étudier, ou de réduire le montant
prévu à l'article 100.
Et donc, s'il y a une enquête de la CNESST...
Moi, si j'étais un salarié ou un employeur puis que je voyais qu'il y avait des
tentatives, même, de manipulation, sans que ce soit de la manipulation réelle,
je dirais : Bien là, ça n'a pas de bon sens, tu sais, vous essayez de
torturer les fins de la loi à des fins de formation qui peuvent mener à des
comportements patronaux abusifs, par exemple. Ça serait extrêmement
répréhensible, puis c'est sûr que ça serait révoqué, puis c'est sûr qu'il n'y
aurait plus de subvention.
Ce n'est pas ce que l'expérience nous a permis
de constater. Moi, les associations sectorielles paritaires que j'ai vues
aller, c'est véritablement par secteur, puis ils font... Tu sais, ça se résume
à un mot, de la formation puis de la formation, bien, il y en a à tous les
niveaux, mais il y en a en santé-sécurité, puis je pense que c'est bénéfique
pour tout le monde. Puis, s'il y a un employeur malveillant, bien, il payera
pour puis il ne travaillera pas dans une association sectorielle paritaire.
Je vais même aller plus loin. L'employeur
malveillant auquel vous faites référence, ou l'employeur manipulateur, il va
être facilement dénoncé. Qu'on soit en milieu syndiqué ou non syndiqué, qu'il
dénonce, qu'il fasse une plainte à la CNESST, il va y avoir une enquête, puis
cette personne-là ou cette entreprise-là, il y a toujours moyen de trouver des
dispositions statutaires qui permettent de considérer l'employeur en violation
avec certains articles, ou le syndicat, ou le travailleur, et il pourrait
ultimement être confronté à un constat d'infraction puis devoir payer une
amende. Mais, bon, encore une fois, c'est purement hypothétique, c'est hors,
moi, de l'expérience que j'ai vécue puis c'est hors de ce que les gens de la
CNESST qui sont autour de moi m'ont rapporté. Ce qu'on fait là, c'est assez
bon, en fait, c'est uniquement pour s'assurer d'avoir une offre de formation
qui est nouvelle.
M. Leduc : Merci de vos
explications. C'est sûr que, par définition un peu, le syndicat de boutique est
rarement rapporté, parce qu'il est mis en place pour éviter qu'il y ait un vrai
syndicat. Bon, est-ce que ces cas-là seront légion? J'espère que non, j'imagine
que non. Je ne parle pas du syndicat de boutique, je parle... Bien, de toute
façon il n'y en a pas des légions, des syndicats de boutique, là, mais je parle
du cas qui est en l'espèce, là, à l'article 168, la création des associations
sectorielles paritaires. Moi, je me questionne seulement sur la façon dont vous
ouvrez cette porte-là sans la baliser.
Je me serais attendu à ce qu'il y ait, par
exemple, une précision sur comment ces personnes-là sont nommées, pour une
durée de combien de temps, parce qu'il n'y a rien, tu sais. Dans un milieu
syndical, tout ça est encadré, normé. En milieu non syndiqué, il n'y a rien,
c'est le vide total. Alors, je me serais attendu à un minimum de normes, de
redevabilité, de qui le nomme, combien de temps. Là, c'est le flou, je trouve
ça malheureux. Ça aurait mérité, je pense, peut-être un petit coup de
réflexion, là, supplémentaire pour boucher ce petit trou-là dans la
proposition. Je vous laisse donc avec...
M. Boulet : Non, mais ça a été loué
lors des consultations particulières. Puis les associations sectorielles paritaires, comme les CSMO, là, ce qu'on appelle
les comités sectoriels de main-d'oeuvre, sous l'égide de la commission, elles se donnent leurs règles de fonctionnement, elles
créent un véhicule qui va permettre de former. Ça fait qu'on ne veut pas
s'immiscer dans toutes leurs règles de fonctionnement, mais il y a quand même
un encadrement de la CNESST, qui donne des subventions, puis on prévoit le
calendrier puis la programmation d'activités puis de formations, là. C'est
simplement une option. Mais je comprends votre point, puis je pense que le
message que vous voulez faire... soyons attentifs, puis, s'il y a des syndicats
contrôlés... Tu sais, vous faites référence à des syndicats de boutique.
Évidemment, là, on s'en va dans le champ de l'application du Code du travail du
Québec, puis il y a d'autres dispositions pénales statutaires qui pourraient
permettre de contrôler, là, les espèces d'abus dans l'arrivée ou dans l'octroi d'accréditations
syndicales où c'est des syndicats de boutique... peut-être dit un peu, là...
des syndicats contrôlés, là, par les employeurs. Il y en a, je ne suis pas
naïf, ça, je sais que ça existe. Puis j'ai vu l'inverse aussi, là, tu sais, ça
fait que... Oui.
M. Leduc : ...syndicat qui contrôle
le patron?
M. Boulet : Bien, il y a des PME qui
sont sujettes à des comportements qui peuvent être incompatibles avec l'objectif du Code du travail. Tu sais, c'est la
libre négociation, mais je sais que ça existe, des syndicats qui sont contrôlés
par des employeurs. On le sait tous puis on n'a pas inventé ça, mais
c'est vraiment un autre sujet de discussion.
M. Leduc : ...à micro fermé, tantôt,
vous me donnerez les noms des employeurs que vous avez connus qui étaient
contrôlés par leur syndicat. Je serais curieux d'entendre ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, y a-t-il d'autres interventions à l'article 168? Député de Jonquière.
M.
Leduc : ...un amendement
que j'ai acheminé, mais on peut y aller avec M. de Jonquière, là, monsieur...
Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Vous
avez acheminé un amendement?
M. Leduc : C'est fait, mais je n'ai
pas de problème à ce qu'on passe la parole à monsieur...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui,
on va écouter le député de Jonquière puis on va...
M. Gaudreault : M. de Jonquière.
M. Leduc : Oui, c'est ça, je vous ai
rebaptisé avec un titre de noblesse.
M.
Gaudreault : En fait,
c'était le marquis de Jonquière, oui, c'est
ça, c'était le marquis de Jonquière.
Bonjour. Alors, il y avait une tempête de neige dans le parc ce matin, Mme
la Présidente. Ça fait plaisir de revenir ici, à cette commission.
Vous savez, il y a une expression qui dit :
C'est une fausse bonne idée. On dit ça souvent : C'est une fausse bonne
idée, parce que ça a toutes les apparences d'une bonne idée, mais, quand on
l'applique puis quand on regarde le détail, bien, finalement, ça peut ouvrir la
porte à toutes sortes de dérapages ou on n'atteint pas les objectifs qu'on
s'était visés au point de départ avec cette idée. Donc, il peut arriver,
parfois, qu'on a des fausses bonnes idées. Et moi,
ma crainte, c'est qu'en apparence cet article 98 est une bonne idée, mais
il pourrait devenir une fausse bonne idée.
Puis là j'attire l'attention du ministre sur le
quatrième alinéa de 98... oui, 98. Quand on dit : «Un secteur d'activités ne peut être couvert par plus d'une
association sectorielle paritaire», qu'est-ce
que ça veut dire précisément? Est-ce
que ça veut dire que, s'il y a un... Comment je pourrais dire ça? Il y a une entreprise,
dans un secteur, qui se grouille plus que
les autres du même secteur, puis il plante son drapeau, entre guillemets, en
disant : Moi, je vais créer une ASP, mais qui est une ASP fantoche,
comme le disait le député d'Hochelaga... M. d'Hochelaga-Maisonneuve, M. de Maisonneuve. Donc, si, effectivement, cette
entreprise dit : Bon, bien, moi, là, je vais créer une ASP fantoche...
et là ça veut dire qu'il vient comme s'approprier l'ensemble du secteur, parce
qu'un secteur d'activité ne peut être couvert par plus d'une association
sectorielle paritaire.
Est-ce que ça signifie qu'à ce moment-là cet
employeur, un peu avec des objectifs plus ou moins louables ou de contrôle, va
venir prendre le monopole, au fond, de son secteur d'activité au détriment des
autres joueurs employeurs qui auraient des ambitions plus nobles, là? Donc,
est-ce que ce quatrième alinéa n'est pas un risque de fausse bonne idée pour
l'ensemble de l'objectif du ministre?
• (16 h 40) •
M. Boulet : Non. D'abord,
rebienvenue, puis on vous a manqué. On a parlé de vous constamment, ce matin,
sans faire référence au marquis de Jonquière puis sans faire référence à la
tempête de neige, qui devait être plus aiguë à L'Étape, hein, tu sais, ça
devait... quelques kilomètres.
M. Gaudreault : ...localisé à
L'Étape, essentiellement.
M. Boulet : Parce qu'à Saguenay on
m'a dit qu'il n'y avait pas de neige. Il y a la possibilité d'avoir une
association sectorielle paritaire multisectorielle. Je veux juste réitérer que
ce n'est pas par établissement, mais on ne veut
pas qu'il y ait une ASP, dans un secteur, qui s'additionne à une association
sectorielle paritaire qui viserait ce secteur-là.
Puis un secteur... parce
qu'on dit qu'un secteur ne peut pas être couvert par plus d'une association
sectorielle paritaire, mais, mon Dieu, comment je pourrais redire, que le
but, c'est uniquement de dispenser de la formation. Ce n'est pas autre chose
que ça puis ce n'est pas comme... je ne veux pas qu'on fasse d'analogie avec
les comités paritaires, là, par secteurs d'activité, où, là, vous avez
totalement raison, il y a comme un comité paritaire, mettons, sur l'entretien
des édifices publics de la région de Montréal où il y a eu des problèmes de
gouvernance. Ici, ce n'est pas la même chose, parce que ces comités paritaires
là voient à l'application de décrets de convention collective en vertu de la
Loi sur les décrets de convention collective.
Ici, ce ne sont que des groupements par secteurs
d'activité qui dispensent de la formation. Puis je dirais au collègue de
Jonquière, pour le rassurer, en pratique, ça fonctionne super bien. Ils se
donnent des règles de fonctionnement, ils se constituent puis ils vont le faire
sous l'égide des comités sectoriels de main-d'oeuvre, qui sont sous le
parapluie de la Commission des partenaires du marché du travail. Ils vont se faire
appuyer par la CNESST puis ils vont dispenser de la formation. C'est magique
parce que c'est paritaire puis c'est magique, parce que ça donne de la
formation, puis les formateurs sont invités par les associations sectorielles
paritaires, puis ils ont un ordre du jour, puis ils font approuver les
formations. Puis, non, je n'ai pas d'appréhension que ça puisse être détourné à
des fins autres que de la formation, parce que, sinon, il y aurait révocation
puis perte de subvention.
M.
Gaudreault : Le ministre parle de formation, là, puis c'est vraiment
une question purement bête, là, de ma part, mais c'est où qu'on précise que
c'est juste, juste de la formation? Parce que le ministre nous dit tout le
temps ça : Ça va servir juste à de la formation. C'est où qu'on retrouve
que c'est juste là-dessus?
M.
Boulet : Attendez, je vais vous trouver la... À l'article 101,
collègue, on dit : L'association sectorielle paritaire... C'est vrai que,
des fois, quand on fait un projet de loi, bien, on s'attache à certains articles,
mais on ne revient pas à la compréhension, à l'économie générale, comme on dit,
hein? «L'association sectorielle paritaire a pour objet de fournir aux
employeurs et aux travailleurs appartenant au secteur d'activités qu'elle
représente des services de formation, d'information, de recherche et de
conseil. Elle peut notamment...» Puis là il y a 11... aider à la formation,
concevoir des programmes de formation, faire des recommandations, etc., là.
Puis ils ont possibilité d'adopter des règles de régie interne. Puis il y en a
combien, d'associations sectorielles paritaires actuellement?
Des
voix : ...
M.
Boulet : Neuf, actuellement.
M.
Gaudreault : Neuf. Mais donc c'est plus que de la formation, si je...
si on reprend l'article 101 que j'ai devant moi, là : «concevoir et
réaliser des programmes de formation et d'information, faire des
recommandations, collaborer avec la commission et les directeurs de santé
publique —
là, je suis dans l'article d'origine, là — élaborer des guides de prévention particuliers aux
activités d'établissement, etc.» Donc, c'est plus que de la formation, quand
même.
M.
Boulet : Ah! tout à fait. Bien, ils font de la formation, le coeur de
la mission des associations sectorielles paritaires, telle que vécue
conformément à l'objet de 101, c'est véritablement de faire de la formation,
mais, quand tu formes, évidemment, tu aides,
quand tu formes, tu conseilles puis, quand tu formes, bien, tu peux t'assurer
d'accompagner... puis les règles de
régie interne, puis conclure des arrangements pour des locaux, pour des
équipements, pour des services.
La formation, évidemment, c'est
hypertentaculaire, là, mais, pour donner de la formation, ça te prend des
outils, ça te prend des moyens électroniques. Ça, c'est l'infrastructure, là,
qui est nécessaire au fonctionnement d'une association sectorielle paritaire,
mais c'est vraiment... Collègue, c'est issu du milieu, puis il y en a neuf,
puis ça fonctionne bien, puis... Bon, mais je pense que je réponds à votre
question, là, c'est prévu à 101.
M. Gaudreault : Oui. Bien, vous y
répondez, mais ça, je suis désolé de dire ça, ça m'inquiète quasiment plus, parce que, si je vois, là, dans
l'article 101 que vous voulez modifier par le projet de loi... on va
ajouter le picot 2.1° qui est de «collaborer à l'élaboration et à la
mise en application des programmes de prévention visés par la présente loi auxquels sont assujettis les établissements
qui en sont membres;». Donc, ça va quand même plus loin, là, si jamais
on adopte ce 2.1° là.
Puis je ne veux pas être hors d'ordre, mais, par
rapport à la discussion qu'on a, on n'a pas le choix d'en tenir compte, du 2.1° de l'article 101, là. «Collaborer
à l'élaboration et à la mise en application des programmes de prévention»,
moi, ça m'apparaît plus large que
strictement de la formation. Et c'est là que je dis : Est-ce que ça va
être une fausse bonne idée, si un
employeur lance une ASP et qu'il plante son drapeau sur ce secteur-là, là, avec
des mauvaises intentions?
M. Boulet : Mais c'est parce que le
problème, c'est que, tu sais, collègue, ce n'est pas un employeur, c'est un
secteur, donc. Puis, tu sais, ce à quoi vous faites référence, bien sûr, quand
tu formes, tu accompagnes, bien sûr, quand tu formes, tu aides et tu
conseilles. Puis on est dans une dynamique d'accompagnement sectoriel, parce
que ce n'est pas une entreprise qui va former une association sectorielle
paritaire, quand je vous dis : Les comités sectoriels de main-d'oeuvre
sont déjà en place, notamment.
M.
Gaudreault : Le ministre disait, tout à l'heure, en répondant à mon
collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, que, écoutez, s'il y a un employeur
délinquant, ça va se savoir, puis il peut y avoir des procédures d'enquête qui
vont se mettre en
place. Mais est-ce que c'est réaliste? Est-ce que c'est... Il y a quand même
une brèche, là, qui est possible. Avec
ce que le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve a soulevé, avec ce que moi, je vois,
dans le quatrième alinéa, comme risque,
est-ce qu'il n'y a pas une brèche possible qui pourrait être difficilement
colmatée par... Oui, il existe des processus d'enquête puis des procédures,
mais ce n'est pas tous les employés, là, qui ont les capacités ou la
possibilité de faire une plainte à un
employeur qui peut être intimidant, ou quoi que ce soit, puis qui contrôle
vraiment verticalement et horizontalement son secteur.
Alors, moi, je suis
inquiet de ça, là. Est-ce qu'il n'y a pas un peu de pensée magique? Puis ce
n'est pas... c'est en tout respect, là, ce n'est pas contre le ministre que je
dis ça, mais est-ce qu'il n'y a pas un peu de pensée magique de dire : Ah! le système va s'autoréguler? Est-ce qu'on
n'est pas mieux de mettre nous-mêmes les meilleures balises?
M.
Boulet : Bien, c'est... À mon avis, le présent est un garant d'un
avenir qui est positif en matière d'association sectorielle paritaire.
On aurait pu ne pas y toucher, mais on a voulu l'élargir pour permettre que ça
puisse couvrir des personnes qui sont non syndiquées dans des secteurs. Et, tu
sais, vous le savez que n'importe qui peut faire une plainte, puis c'est possible, et c'est facile. Il y en a beaucoup, des
plaintes. Puis il y a des inspecteurs qui ont tous les pouvoirs des
commissaires d'enquête, je le dis souvent. Mais, tu sais, 236 puis 237 de la
loi, quelqu'un qui, par action ou par ambition, contrevient ou compromet
directement la santé et sécurité... puis c'est large, large, large à 236, 237,
et quelqu'un qui fait de quoi qui n'est pas compatible avec l'objet de la loi,
bien, il s'expose à recevoir un constat d'infraction puis à payer une amende.
Mais, ceci dit, je ne
vois pas comment... mais je respecte ce que le collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve... puis vous
renchérissez là-dessus. Si ce n'est pas fait convenablement, bien, les
personnes vont devoir rendre des comptes, puis devant, ultimement, le
Tribunal administratif du travail, mais je veux redire que le but visé ici, là,
c'était simplement de donner une nouvelle
option pour former, encadrer puis accompagner des travailleurs puis des
employeurs d'un secteur d'activité, donc, qui ont des intérêts communs.
M.
Gaudreault : Ça va aller pour l'instant, Mme la Présidente. Je pense,
le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve avait un amendement.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Oui, tout à fait. Alors, merci. Alors, je
laisse la parole au député d'Hochelaga-Maisonneuve. Nous avons reçu une
copie de son amendement, qui va être également affichée, alors je vous invite à
le lire, s'il vous plaît.
• (16 h 50) •
M. Leduc :
Merveilleux! L'article 98.2, proposé par l'article 168 du projet de
loi, est modifié par l'insertion, après le mot «les», des mots «objectifs de
prévention de la présente loi, les besoins particuliers de son secteur et les».
Peut-être pour vous
mettre dans le bain, là... «et les priorités que lui communique la commission».
Et le but ici recherché, c'est vraiment de baliser le «priorités». Cette
discussion n'est pas si éloignée de celle qu'on avait tantôt sur les besoins de la commission. C'est, encore
une fois, transversal. Dans le projet de loi, la commission déploie des nouveaux pouvoirs, tantôt des
pouvoirs réglementaires, tantôt des pouvoirs d'intervention. Ça, c'en est un
autre. Alors, l'association sectorielle est tenue d'élaborer un programme d'activités qui
respecte les priorités que lui communique la commission. C'est le 98.2
tel quel, là, dans la proposition du ministre. On est en train de se demander, dans
le fond, c'est qui qui est en train de l'écrire, là, le programme. C'est-tu l'association
ou c'est la commission? S'il doit respecter les priorités, il est comme un peu
télégraphié.
Puis que la commission,
encore une fois, communique des analyses, communique des... une certaine
lecture de la situation, il n'y a jamais aucun problème, mais là, la façon que
c'est écrit, qu'il respecte les priorités que lui communique la commission, ça
peut nous sembler une drôle de façon de procéder. Puis, par exemple, ce qu'on
m'indique, c'est qu'en ce moment, les priorités de la commission, puis vous
corrigerez si j'ai été mal informé, il y en a plusieurs, mais il y a la
prévention du bruit, il y a la prévention des chutes en hauteur. Ça, c'est deux
priorités de la commission, mais pas nécessairement, par exemple, l'exposition
au formaldélyde... formaldéhyde, pardon, mais il pourrait y avoir une association
sectorielle qui ait besoin d'une formation particulière sur ce produit-là. Est-ce
qu'elle pourrait le faire même si son programme doit respecter les priorités de
la commission?
Bref, c'est quoi, la
marge de manoeuvre, là, que le ministre nous offre? Je lui propose un autre
texte, dans le fond, où on vient faire référence à... les objectifs de
prévention plus générale de la loi, de la présente loi, et aussi les besoins
particuliers de son secteur. Ça fait qu'on garderait, dans le fond, le texte,
là, qui était demandé par le ministre, les priorités que lui communique la
commission, mais elles s'additionnent à d'autres facteurs, à d'autres
déterminants qui sont les objectifs de la loi et les besoins particuliers du
secteur.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci.
M. Boulet :
O.K. Avec votre permission, on va suspendre deux minutes. Je vais juste...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 53)
(Reprise à 17 h 15)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, je comprends, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, que vous voulez
retirer votre amendement et en déposer un nouveau. C'est bien ça?
M. Leduc : Exact.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, est-ce que j'ai le consentement pour qu'il puisse retirer son premier amendement?
Consentement. D'accord. Alors, je vous invite à lire votre deuxième version de
votre amendement.
M. Leduc : Ajouter, à la fin de
l'article 98.2 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail, proposé
par l'article 168 du projet de loi : «Elle doit également tenir
compte des objectifs de prévention de la présente loi et des besoins
particuliers de chacun des secteurs d'activité qu'elle couvre.»
Dans le fond, c'est une réécriture de ce que
j'avais proposé, puis ça me convient.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il des interventions à l'amendement déposé par le député
d'Hochelaga-Maisonneuve à l'article 168? Non. Alors, nous allons procéder
à la mise aux voix.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire :
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
Le Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 168 est adopté.
Nous poursuivons, cette fois-ci, avec
l'article 168 tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions? S'il n'y a pas
d'intervention... Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Peut-être juste avant
qu'on passe au vote, Mme la Présidente, je remercie le ministre, là, pour
l'amendement accepté à 98.2. Je vais quand même voter contre 168, de manière
générale, parce que je trouve vraiment, là,
que toute la question du milieu non syndiqué est mal attachée et que ça ouvre
des drôles de portes. Donc, voilà, je voulais juste un peu expliquer
d'avance, là, le sens de mon vote que nous allons faire à l'instant. Merci.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix,
s'il n'y a pas d'autre intervention. Alors, nous procédons à la mise aux voix
de l'article 168 tel qu'amendé.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
Le Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Contre.
Le Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Contre.
Le Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 168, tel qu'amendé, est adopté.
Nous poursuivons, M. le ministre, avec
l'article 169.
M. Boulet : Oui, merci. Cette loi
est modifiée par l'insertion, après l'article 100, du suivant :
«100.1.
Lorsqu'une association sectorielle manque à ses obligations, la commission peut
révoquer l'approbation de l'entente visée à l'article 98 ou réduire
le montant de la subvention prévue à l'article 100.»
Explications. Bon, c'est, comme on a discuté
déjà, là, le pouvoir de la commission de révoquer l'approbation de l'entente
constituant une association sectorielle ou de réduire le montant de la
subvention si elle manque à ses obligations. Donc, c'est suspendre ou de
réduire, comme c'est prévu normalement. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, je crois que le député d'Hochelaga-Maisonneuve... Oui.
M. Leduc :
Merci, Mme la Présidente. D'abord, question de forme, ça n'existait pas avant,
ce pouvoir-là? Parce que, là, on n'invente pas, là, les associations sectorielles.
Elles existaient déjà. On en a nommé neuf, je pense, tantôt.
• (17 h 20) •
M. Boulet : On avait... Il y
avait le pouvoir de suspendre, si je me souviens bien, mais pas de réduire,
puis là on prévoit le pouvoir de réduire pour éviter de tuer, là, l'association.
Donc, on réduit le montant de la subvention, puis l'association peut continuer
et respecter ses obligations. Mais le pouvoir de révoquer l'approbation de
l'entente, c'était à quel article?
Une voix :
...
M. Boulet : Donc, c'est à 101.
Des
voix : ...
M. Boulet : Oui, c'est à
l'article 24 du Règlement sur les associations sectorielles paritaires.
M. Leduc : Il précise, dans le
fond, qu'il y avait une seule posture, c'était la vie ou la mort de l'association.
M. Boulet : Oui, c'est ça, oui,
prévoit que l'association doit être conforme aux termes de l'entente et avoir exécuté ses obligations. Puis les versements, bon,
sont conditionnels à cette absence de défaut puis... Là, on prévoyait
que la commission peut suspendre le versement d'une entente aussi... le
versement d'une subvention.
Une voix : ...
M. Boulet : Ils ne pouvaient pas
réduire. Ils pouvaient suspendre, mais pas réduire. Exactement.
M. Leduc : Et là vous rajoutez
cette possibilité-là, qui est une forme de tape sur les mains.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc :
On a vu des manquements, on a perçu des façons de faire qui ne nous plaisent
pas, tape sur les doigts, on t'offre une occasion de te redresser.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : Quels sont les types
de manques à ces obligations qu'on peut relever, à la CNESST, par rapport à une
association sectorielle?
M. Boulet : Bon, moi, je vais
vous dire, ce n'est pas arrivé à ce jour. Ça fait que c'est difficile, mais je
vais essayer de... Tu sais, quand on dit «peut aider à la formation»...
mais si, dans le cadre de son activité de formation, elle n'aide pas, ou elle
ne réalise pas, ou... c'est plus dans ce sens-là, là, qu'elle manquerait à ses
obligations, mais je n'ai pas d'exemple précis à donner.
M. Leduc : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Est-ce
que vous voulez répéter votre question, M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve?
M. Leduc : Je pense que M. le
ministre...
M.
Boulet : Bien, parce qu'on me mentionnait, si, par
exemple, elle ne respecte pas la programmation d'activités de la CNESST ou
ne respecte pas le contenu des formations, ça serait manquer à ses obligations.
M. Leduc : Pouvez-vous répéter le
premier élément? Si elle ne respectait pas quoi?
M. Boulet : La programmation
d'activités, là. Par exemple...
M. Leduc : ...tantôt, là, à 98.2?
M. Boulet : Tu sais, on dit, à 98.2,
«est tenue d'élaborer une programmation d'activités qui respecte les priorités que lui communique la commission». Puis
là on dit, avec ce que vous avez rajouté : «Elle doit également tenir
compte des objectifs de prévention de la présente loi et des besoins
particuliers de chacun de ces secteurs d'activité». Ça fait que la façon
pratique de le résumer, ce serait de ne pas respecter les priorités, ou de ne
pas respecter les objectifs de prévention de
la loi, ou de ne pas respecter les besoins particuliers de chacun des... du
secteur d'activité dans lequel exerce...
M. Leduc : Non, mais ça, c'est des
éléments qu'on vient... oui.
M. Boulet : Ce seraient les cas
classiques, là.
M. Leduc : Ça, c'est ce qu'on vient
de rajouter, mais, quand vous l'avez écrit, votre article, on n'avait pas ces
deux autres références là.
M. Boulet : C'étaient les priorités
de la commission, essentiellement, là, que lui communique la commission.
M. Leduc : Donc, une chance qu'on a
rajouté les autres éléments, sinon, ça aurait renforcé ma crainte à 98.2.
M.
Boulet : Bien non, parce que la commission communique les priorités,
puis on veut s'assurer qu'il y ait une adéquation entre les priorités
communiquées par la commission puis l'exercice des activités de l'association
sectorielle paritaire, là.
M. Leduc :
Est-ce que c'est déjà arrivé, une révocation d'approbation d'entente?
M. Boulet :
Non.
M. Leduc :
On avait neuf associations sectorielles, tantôt, qu'on a dit?
M. Boulet :
Il y en a actuellement neuf. C'est ce qu'on me dit.
M. Leduc :
Ce n'est jamais arrivé qu'on en révoque une?
M. Boulet :
Il n'y avait pas le pouvoir de révoquer. Il y avait le pouvoir de suspendre la
subvention, mais pas de révoquer l'entente, exact.
M.
Leduc : Ah! bien, dans le fond, ma question était plutôt là-dessus,
là : Est-ce que c'est déjà arrivé qu'on ait suspendu la formation?
M. Boulet :
Non.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions à
l'article 169? Oui?
M. Leduc :
Bien, juste repréciser un dernier élément là-dessus. Donc, si ce n'est jamais
arrivé qu'on ait suspendu, est-ce que le fait de rajouter le pouvoir de réduire
la subvention, c'est parce qu'on aurait voulu une mesure moins forte qu'on
aurait appliquée dans un cas particulier?
M. Boulet :
Non. Je pense qu'on n'a pas eu de cas, mais ça donne une option additionnelle.
M.
Leduc : O.K. Merci.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci. Alors, la parole est au député de Jonquière.
M.
Gaudreault : Oui. On s'entend que la création des associations
sectorielles, associations
sectorielles paritaires, c'est volontaire en vertu des articles 98
et 98.1, 98.2. C'est ça?
M. Boulet :
Oui.
M.
Gaudreault : Bon, là, on arrive
avec 100.1 : «Lorsqu'une association sectorielle manque à ses
obligations...» Bon, créer une association sectorielle, c'est
volontaire. Là, on arrive avec un nouvel article où on parle d'obligations, et, s'il manque à ses obligations, qu'on ne sait
pas trop c'est laquelle ou comment on pourrait les manquer, ces obligations...
parce que les questions du député d'Hochelaga-Maisonneuve étaient : Ça serait quoi, un manquement?,
puis ce n'est pas vraiment clair.
Donc, la commission peut révoquer l'approbation de l'entente visée à
l'article 98 et réduire le montant de la subvention.
J'essaie de
comprendre la logique, comment on peut avoir une initiative volontaire en vertu
de 98. Donc, un pouvoir, ce n'est pas une
obligation, mais, après ça, on dit que l'association sectorielle manque à ses
obligations. Est-ce qu'il n'y a pas quelque chose d'un peu antinomique,
là, sur le... d'un point de vue du droit? C'est comme... tu embarques ou tu n'embarques pas. Si tu embarques,
là, tu as des obligations, puis on peut te taper sur les doigts. Moi, je
trouve que ça ne me donnerait pas le goût de partir volontairement
l'association sectorielle, à ce moment-là.
M. Boulet :
Il faut rappeler, collègue, que ces associations-là sont 100 %
subventionnées par la commission, puis ils font une entente, puis ils ont des
engagements dans l'entente. Puis peut-être un autre exemple que je pourrais
donner, les engagements qui sont dans l'entente ne sont pas respectés, donc tu
ne respectes pas tes obligations. Il y a les trois autres avenues que
j'explorais, mais ça peut être aussi dans l'exercice de ses pouvoirs comme
association sectorielle, qu'on a vu à 101, où ce n'est pas respecté. Il y a des
obligations de moyens. Ce n'est pas des obligations de résultat, mais, dans la mesure
où ce n'est pas respecté...
La commission, dans
le fond, elle finance. Elle veut s'assurer que les objets qui sont prévus dans
la loi sont bien respectés. Le coeur de ces objets-là, c'est la formation.
C'est fait simplement, puis vous le dites bien, collègue, c'est sur une base
volontaire. Il n'y a rien d'imposé là-dedans. Puis, à ce jour, ça a démontré un
effet, quand même, qui est souhaité dans les milieux sectoriels, au point
où, lors des consultations particulières, c'était loué, là, on disait que c'était
une bonne avenue pour accroître la formation en matière de santé et sécurité.
M. Gaudreault : Donc, la loi donne
la possibilité de former une association sectorielle. Elle met une carotte qui est la subvention. Donc, si vous
créez une association sectorielle, vous avez une carotte, bien... ou plutôt
l'inverse, vous avez une carotte pour créer une association
sectorielle parce que vous allez être subventionné. Mais une fois, par exemple, que tu as embarqué là-dedans, là, tu as un bâton, parce que, si tu ne
respectes pas les obligations, bien, on peut révoquer ton approbation et
réduire le montant de la subvention.
M. Boulet : Oui, tout à fait, puis
c'est administratif, mais c'est un mécanisme qui... moi, que je trouve simple d'application,
puis on ne le veut pas complexe.
Puis, tu
sais, souvenez-vous de 212, LATMP, tu sais, qui prévoit la possibilité pour la commission de suspendre ou réduire une indemnité, s'il
y a des obligations a, b, c, qui sont bien décrites... ne sont pas respectées.
Puis je pense que c'est un mécanisme qui est simple d'application. On te forme,
tu établis tes règles de fonctionnement. Il y a un règlement sur les associations sectorielles paritaires,
puis, dans ton entente, tu prévois des engagements. Puis assure-toi de
les respecter, puis assure-toi de respecter les obligations de prévention
prévues dans la loi, assure-toi de respecter les priorités établies par la
commission, comme le VG le soumettait. À défaut, bien, il y a un risque, mais à
ce jour, collègue, ce n'est jamais arrivé. Puis est-ce que ça peut arriver un
jour? Oui, mais, bon, c'est vraiment hypothétique.
M. Gaudreault : Bien, présentement,
il y en a, des ententes, avec les neuf associations.
M. Boulet : Oui, exact.
• (17 h 30) •
M.
Gaudreault : Donc, les ententes existent déjà. Pourtant, l'article
100.1 n'est pas dans la loi actuelle. Alors, qu'est-ce que ça vient ajouter,
100.1, par rapport à la situation actuelle?
M. Boulet : Bien, je peux relire l'article,
là, du règlement, là. Donc, à 100.1...
(Consultation)
M. Boulet : Donc, c'est
l'article 24, là, des associations... du règlement, là, sur les
associations sectorielles paritaires, où on prévoit que les versements
périodiques de subventions sont conditionnels à l'absence de défaut, là. Puis
on parle d'exécuter les obligations. La commission ne peut toutefois... Puis là
on parle de réduire le versement ou révoquer l'approbation de l'entente
qu'après avoir donné un préavis de trois mois à l'association en défaut. Donc,
c'est à l'article 24 du règlement sur les associations sectorielles
paritaires.
M. Gaudreault : Donc, ça existe
déjà.
M. Boulet : Non, ça a été
rajouté.
M. Gaudreault : Mais ce que le ministre vient de me lire, c'est
quelque chose qui est présentement en vigueur?
M. Boulet : Non, qui est
rajouté dans le règlement à l'article 24, la réduction du versement d'une
subvention ou révoquer l'approbation de l'entente, exactement comme c'est prévu
à 100.1. C'est le même libellé.
M. Gaudreault : Donc, 100.1
devient un peu l'article habilitant pour faire ça.
M. Boulet : Exactement. Tout à
fait.
M. Gaudreault : O.K., ça va
aller pour l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 169? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid : Pour.
Le Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
Le Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 169 est adopté.
M. le ministre, nous poursuivons avec
l'article 170.
M. Boulet : Merci.
L'article 101 de cette loi est modifié, dans le deuxième alinéa :
1° par le remplacement, dans le
paragraphe 2°, de «et les comités de chantier» par «, les comités de
chantier, les représentants en santé et en sécurité et les coordonnateurs en
santé et en sécurité»;
2° par l'insertion, après le paragraphe 2,
du suivant :
«2.1°
collaborer à l'élaboration et à la mise en application des programmes de prévention
visés par la présente loi auxquels sont assujettis les établissements
qui en sont membres;»;
3° par l'insertion, après le paragraphe 4°,
du suivant :
«4.1° collaborer avec la commission à des
comités de travail sur des sujets liés à la prévention des lésions
professionnelles;».
Il y aura un amendement.
Explications. Donc, on prévoit, au
paragraphe 2°, des représentants et les coordonnateurs avec les nouveaux
mécanismes de prévention. C'est de la concordance, en fait, de ce qui a été
adopté.
Puis les nouveaux paragraphes 2.1° et 4.1°
précisent le rôle de collaboration des associations sectorielles avec la commission
et les employeurs en matière de prévention.
Amendement...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, l'amendement est déjà exposé sur l'écran.
M.
Boulet : Insérer, dans le paragraphe
2.1° de l'article 101 de la Loi sur la santé et la sécurité du
travail proposé par le paragraphe 2° de l'article 170 du projet de
loi et après «prévention», «ou des plans d'action».
Donc, explication, c'est de la concordance, encore
une fois, avec 149.1 qui prévoit, là,
la notion de plan d'action, là, pour les moins de 20 salariés dans
la loi santé et sécurité. C'est complet. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions sur l'amendement déposé par le ministre à
l'article 170? Il n'y a pas d'intervention? Donc, nous allons procéder à
la mise aux voix.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
Le Secrétaire : Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
Le Secrétaire : M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire : M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 170 est adopté.
Y a-t-il
des interventions, cette fois-ci, à l'article 170 tel
qu'amendé? Député d'Hochelaga-Maisonneuve, oui.
M. Leduc : Je vais vous demander une
suspension, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme IsaBelle) : D'accord.
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 35)
(Reprise à 17 h 42)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve, est-ce que vous voulez la parole?
M. Leduc : ...s'il vous plaît.
Est-ce qu'il existe, M. le ministre, dans la définition actuelle ou dans la
pratique actuelle, une forme de suivi ou une forme de rapport d'efficacité de
ce que l'association sectorielle met en place avec ses partenaires membres?
M. Boulet : Donc, oui,
l'article 32 du règlement, c'est sur les associations sectorielles
paritaires. Ils doivent faire parvenir à la commission,
avant le 31 mars de chaque année, un rapport annuel d'activité qui
comprend beaucoup
d'informations, là : le nom des signataires, le nom des membres du conseil
d'administration, comité consultatif, nombre de représentants que chacun des
signataires est autorisé à déléguer, le nombre de réunions, la description des objectifs, le programme d'activité, l'évaluation
du programme d'activité, le nombre de comités de santé... et de représentants.
Oui, oui, tout à fait. C'est un rapport annuel assez complet, là.
M. Leduc : Bien, je comprends que le
rapport annuel, c'est qu'est-ce qu'il fait, mais est-ce que ce qu'il fait
fonctionne? Est-ce que, ça, on... est-ce que ça va assez loin?
M. Boulet : Oui, parce qu'il y a
même une obligation de faire l'évaluation du programme d'activité réalisé eu
égard aux objectifs généraux poursuivis au cours du dernier exercice financier.
C'est quand même...
M. Leduc : C'est assez clair, puis
ça, c'est dans les règlements... dans le règlement, plutôt.
M. Boulet : Oui, oui. Exact.
M. Leduc : Est-ce que c'est le même règlement
qui va être réévalué dans trois ans?
M. Boulet : Non, non.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il d'autres interventions à l'article 170?
M. Leduc :
...toujours mon explication de tous les règlements, hein, sur une feuille 8 ½ X
11... 8 ½ X 14, peut-être, je peux tolérer 8 ½ X 14, mais...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, y a-t-il d'autres interventions à l'article 170 tel qu'amendé?
Non? Alors, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
Le Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 170, tel qu'amendé, est adopté.
Nous poursuivons, M. le ministre, avec
l'article 258.
M.
Boulet : Oui. L'article 18 de ce règlement est modifié par la
suppression, à la fin du premier alinéa, de «, notamment à l'occasion
d'une adhésion».
Explication. Bon, ça supprime l'expression «notamment à l'occasion d'une
adhésion» à la fin du premier alinéa
puisque ça crée de la confusion auprès des associations sectorielles
paritaires. C'est tout.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il des interventions?
M. Leduc : J'ai mal compris l'explication.
Qu'est-ce qui crée de la confusion?
M. Boulet : Bien, c'était que
les associations sectorielles, ce qu'ils disaient, c'est que cette mention-là,
à l'article 18, peut laisser croire,
pour certains, qu'une approbation par la commission est requise à chaque fois
qu'il y a une nouvelle adhésion à une
entente. Or, l'article 17 prévoit la possibilité d'adhérer à une entente
sans qu'il y ait nécessité d'approbation par la commission. Donc, c'est
la raison pour laquelle on l'a enlevé.
M. Leduc : Dans les faits,
est-ce que c'était le cas? Est-ce qu'il y avait une obligation de...
M. Boulet : Non, absolument
pas, mais il y a des associations qui disaient : Ça, ça laisse croire
que...
M. Leduc : Pas clair.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc :
Ça pourrait, quoi, laisser entendre que c'est difficile de joindre
l'association?
M. Boulet :
Non, mais que ça pouvait laisser entendre que ça requérait l'approbation de la
commission, tout simplement.
M. Leduc :
Ce que je comprends, c'est que je ne suis pas seul, des fois, à vouloir
clarifier des choses, même si elles ne sont pas...
M. Boulet :
Oui, je comprends.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, y a-t-il d'autres interventions à
l'article 258? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à
la mise aux voix.
Le Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 258 est adopté.
Nous poursuivons, M.
le ministre, avec l'article 249.
M. Boulet :
L'article 21 du Règlement sur l'Association paritaire pour la santé et la
sécurité du travail du secteur de la construction est modifié par le
remplacement, dans le deuxième alinéa, de «suspendre le versement» par «réduire
le montant».
Explication. Bon,
c'est simplement la concordance, on vient d'en parler, avec ce qui était
proposé à 169. Donc, quand une association manque à ses obligations, la
commission peut réduire le montant d'une subvention, là, après avoir donné un
préavis de trois mois à l'association en défaut, comme on vient de discuter.
Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc :
Mais, comme on vient de discuter, ce n'était pas l'un qui remplaçait l'autre,
c'était une addition de moyens maintenant. Mais là on dirait qu'on biffe...
M. Boulet :
Non, c'est qu'on le rajoute.
M. Leduc :
Parce qu'on disait «ne peut suspendre le versement» puis on remplace «suspendre
le versement» par «réduire le montant» comme si on ne pouvait plus suspendre le
versement.
M. Boulet : Oui, mais on peut
révoquer l'approbation de l'entente puis on peut réduire le montant.
M. Leduc :
Je comprends, mais la façon que vous
l'avez écrit ici, c'est comme s'il y en a un qui remplaçait l'autre.
M.
Boulet : Mais ça, c'est pour
le secteur de la construction. Après ça... On peut peut-être suspendre deux
minutes.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui,
d'accord. Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 48)
(Reprise à 17 h 53)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Pour le bénéfice des gens
qui nous écoutent, on a eu un échange, là, pour essayer de clarifier, puis je pourrais le résumer, puis vous me direz,
M. le ministre, si je le résume bien. On a rajouté tantôt, à la suspension
du versement, la possibilité de réduire le montant, là.
Moi, je m'attendais à ce qu'ici on ne fasse que
rajouter la possibilité de réduire le montant, mais là on supplante la
possibilité de suspendre le versement par la seule possibilité de réduire le
montant. Et vous me disiez que cette
façon-là de faire, en tout cas, dans cet article-là, 21, du règlement, là,
c'était parce qu'on parlait spécifiquement de l'association dans le milieu de
la construction. Et comme elle est, elle, précisée dans la loi, contrairement
aux huit autres qui sont créées, je dirais, spontanément, quelque part, là,
elle, elle est précisée, elle existe à cause de la loi, elle a comme une espèce
de statut qui l'empêche d'être révoquée. Et on pourrait plaider que suspendre
le versement, ça provoque de facto une
révocation. Donc, pour l'association de la construction, on ne pourra pas
suspendre le versement, on ne pourra que réduire le montant d'assurance.
M. Boulet : Tout à fait. Je pense
que vous le résumez bien. Dans le secteur de la construction, l'article 99
de la loi santé et sécurité prévoit l'association sectorielle paritaire pour
les associations représentatives et l'Association des entrepreneurs en construction du Québec. Et la suspension aurait pu
être interprétée comme une possible incompatibilité entre ladite suspension et l'obligation prévue
dans la loi d'avoir une association sectorielle paritaire. C'est la seule
raison.
M. Leduc : J'ai compris, tantôt,
qu'une suspension de versement n'était jamais arrivée.
M. Boulet : Non.
M.
Leduc : Mais là ce que je comprends aussi, c'est que, si d'aventure
c'était arrivé dans celle de la construction, peut-être que
l'article 22 aurait été déclaré inopérant. Ça aurait pu être contesté.
M. Boulet : À mon avis, ça aurait
pu, puis là c'est une interprétation.
M. Leduc : On spécule un peu, oui,
je comprends. Et donc, si on peut juste réduire le montant, on comprend que, si je le réduis à 95 %, le montant, je
suis dans la même fourchette d'application que la suspension du versement. Donc,
il y aura une appréciation de la quantité qu'on réduit pour ne pas que ça soit,
dans les faits, une suspension.
M. Boulet : Absolument.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 249? Non? Alors, nous
allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 249 est adopté.
M. le ministre, nous
poursuivons avec l'article 250.
M. Boulet :
Merci. L'article 23 de ce règlement est modifié :
1° par la
suppression, dans ce qui précède le paragraphe 1°, de «, par poste recommandée,»;
2°
par l'insertion, à la fin du paragraphe 2°, de «, dans le respect des priorités
que lui communique la commission»;
3° par la suppression
du sous-paragraphe cdu paragraphe 4°.
Explications. Bon,
c'est modifié puisque la formalité de transmission uniquement par poste
recommandée n'est plus adéquate. Toute autre modalité de transmission est
suffisante. Puis le reste, c'est des modifications de concordance, là, pour
tenir compte du nouvel article 98.2.
Puis le
sous-paragraphe c est supprimé parce que la description sommaire des tâches et responsabilités
assignées à chacun n'est pas utile à la commission pour traiter une demande de subvention.
Voilà, c'est tout. Merci.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 250?
Oui. Alors, député de Robert-Baldwin.
M. Leitão :
Est-ce que les demandes de subvention peuvent toujours arriver par fax?
M. Boulet :
Oui.
M. Leitão :
C'était juste ça.
M. Boulet :
Mais c'est une bonne question. Je pense que...
M. Leitão :
Est-ce qu'il faut préserver cette méthode de communication?
M. Boulet :
Absolument.
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Y a-t-il d'autres interventions? Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc :
Oui, j'ai pensé au fax, moi aussi. Ça fait que bon... bon commentaire, cher
collègue.
Au deuxième
paragraphe, quand on dit «du programme d'activités qu'elle se propose de
réaliser au cours du prochain exercice financier»... et là vous rajoutez «dans
le respect des priorités que lui communique la commission». Je comprends que c'est une concordance avec ce
qu'on vient de discuter à 168, mais, justement, on a modifié 168 suite à
notre discussion. Ça serait donc logique de le modifier, là aussi.
M. Boulet :
Oui, mais il y a un «notamment» en haut, là, de toute façon, là. Mais ce que
vous demandez, c'est qu'on fasse un
amendement pour refléter ce qui a été fait. Il faudrait le... C'est parce que
c'est un règlement, collègue, hein, puis la loi a préséance sur le
règlement. Ça fait que ça ne serait pas nécessaire.
M.
Leduc : Bien, on aurait pu, à la limite, le suspendre le temps de
l'écrire puis continuer, là. Ça ne m'aurait pas dérangé.
M. Boulet :
Mais ce n'est pas nécessaire.
M.
Leduc : Pour vous, c'est très clair que la loi est explicite. On en a
discuté tantôt. Et que ce qu'on a rajouté dans la loi se rajoute de
facto ici?
M. Boulet :
Absolument.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a d'autres interventions à l'article 250? S'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
Le Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 250 est adopté.
M. le ministre, nous poursuivons avec
l'article 251.
M. Boulet : Merci. L'article 27
de ce règlement est modifié par le remplacement, dans le paragraphe 4°, de «objectifs prioritaires qu'entend poursuivre la
commission au cours du» par «priorités déterminées par la commission
pour le».
C'est
complet. Donc, c'est encore une fois la même concordance pour l'élaboration,
là, du programme d'activités de l'association sectorielle paritaire.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 251?
M. Leduc : ...une suspension, s'il
vous plaît, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui.
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 18 h 01)
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il d'autres interventions à l'article 251? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Dans le fond, c'est la même question que
l'article précédent, là. On rajoute les priorités déterminées par la
commission. Je veux m'assurer que les deux autres éléments qu'on avait rajoutés
tantôt, à savoir les objectifs de la loi puis les besoins prioritaires... particuliers, pardon, du
secteur... des secteurs, ça aussi, c'est entendu que, comme on l'a
rajouté dans la loi, ça doit être interprété, ce règlement-là, en fonction de
ça.
M. Boulet : Oui, puis il procède à l'évaluation de la
demande, eu égard aux critères, là, qui sont bien définis, là, de 1 à 5.
Oui.
M. Leduc :
Parfait. Merci.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Y a-t-il d'autres interventions à l'article 251?
Alors, nous allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M. Reid :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 251 est adopté.
Nous poursuivons, M.
le ministre, avec l'article 252.
M. Boulet :
Avec le consentement des collègues, je lirais 252 à 257. C'est toute la même
affaire. C'est une modification de
concordance et c'est exactement le même libellé, là. Ça fait que, si j'ai le
consentement des collègues, je les lirais un à la suite de l'autre.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Donc, vous aimeriez les lire un après
l'autre, on en discuterait un après l'autre et on ferait un vote
simultané, là, simultanément.
M. Boulet :
Exact.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : O.K., un seul vote pour les...
M. Leduc :
O.K., mais on peut poser une question alternativement à n'importe lequel... On
fait comme un bloc, dans le fond, une fusion des articles?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Ça pourrait.
M. Boulet :
Oui, c'est ça, exact.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Vous êtes à l'aise avec ça? Oui?
M. Leduc : Moi, tant qu'on peut
bouger de l'un à l'autre avant qu'on vote, il n'y a pas de problème.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On pourra bouger d'un article à l'autre, oui. Est-ce que nous avons le consentement?
Mais il n'y aura qu'un seul vote à la fin. On a le consentement? Parfait. Alors,
M. le ministre.
M. Boulet :
Oui, puis je vais lire l'explication juste au premier, là, mais...
L'article
1 du Règlement sur les associations sectorielles paritaires de santé et de
sécurité du travail est modifié :
1°
par le remplacement, dans la définition de «signataires», de «signataires
syndicaux» par «signataires-travailleurs»;
2°
par le remplacement, dans la définition de «signataire-employeur», de «visés»
par «ou le ou les représentants des employeurs selon le cas prévu»;
3° par le remplacement
de la définition de «signataire syndical» par la suivante :
«"signataire-travailleur" :
la ou les associations syndicales ou le ou les représentants des travailleurs
selon les cas prévus à l'article 98 de la Loi qui ont conclu une
entente ou y ont adhéré;».
Donc, explications.
Comme je disais, c'est de la concordance avec 98 proposé par 168, puis ça...
permettront dorénavant, là, comme on a
discuté, la conclusion d'ententes entre des groupes autres que les associations
d'employeurs et les associations syndicales, tels les milieux non
syndiqués. Puis on fait des ajustements aux définitions à l'article 1 du
Règlement sur les associations sectorielles paritaires qui sont nécessaires,
là, pour tenir compte de cette nouvelle possibilité-là qu'on a adoptée.
Donc, je vais lire
les autres rapidement.
253.
L'article 3 de ce règlement est modifié par le remplacement de «et
associations syndicales» par «, associations syndicales, représentants
des employeurs et représentants des travailleurs».
254.
L'article 8 de ce règlement est modifié par le remplacement de «signataire
syndical» par «signataire-travailleur».
255.
L'article 10 de ce règlement est modifié par le remplacement, dans le
premier alinéa, de «signataire syndical» par «signataire-travailleur».
256.
L'article 11 de ce règlement est modifié :
1° par le
remplacement, dans le sous-paragraphe a du paragraphe 2°, de «, union,
fraternité ou autrement» par «ou non»;
2°
par le remplacement, dans le sous-paragraphe b du paragraphe 2°, de «membre d'un
groupement de syndicats, unions, fraternités ou autres groupements de
travailleurs constitués autrement» et de «ce groupement de syndicats,
unions, fraternités ou autres groupements de
travailleurs constitués autrement» par, respectivement, «membre d'un groupement
de syndicats ou d'un autre groupement de travailleurs» et «ce groupement de
syndicats ou de cet autre groupement de travailleurs».
257.
L'article 17 de ce règlement est modifié par le remplacement de «ou une association syndicale» par «,
un représentant des employeurs, une association syndicale ou un représentant
des travailleurs».
Donc, ça complète, et
c'est la même explication de 252 à 257.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Parfait. Alors, y a-t-il des interventions sur ces articles?
Je vous invite, s'il y a des interventions, à bien nommer le numéro de l'article.
Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc :
Merci, Mme la Présidente. Je vais aller sur le 252, qui est probablement le
plus important, là, du groupe. Quand on veut, dans le fond, modifier la
définition de signataire syndical par «signataire-travailleur», ça fait un peu
le suivi de la discussion qu'on avait plus tôt, à savoir que, là, maintenant,
on ouvre une porte, qui est celle d'avoir des gens non syndiqués au sein d'une
association sectorielle paritaire.
Me voilà donc devant
une possibilité, puis là je vais appeler peut-être à votre créativité et à
celle de votre équipe, M. le ministre, de venir boucher les trous que
j'identifiais, de peut-être mieux ficeler l'article que vous nous proposez, en ouvrant la porte envers les
non-syndiqués, pour ajouter un peu de texte dans cette définition-là, afin
d'éviter les écueils que je vous ai mentionnés, à savoir des
possibilités de manipulation. Donc, comment un représentant non syndiqué est
choisi, à qui il est redevable, on peut certainement écrire quelques mots, une
phrase supplémentaire pour baliser ne serait-ce qu'un minimum cette
possibilité-là que vous ouvrez, qui n'est pas banale, qui n'est pas inintéressante non plus, mais qui, je trouve,
comme je l'ai dit tantôt, s'aventure dans des terrains mal balisés, mal connus.
Tu sais, on a eu des
bonnes discussions sur les plans d'action dans des plus petits que 20, dans les
endroits non syndiqués, comment ça allait fonctionner. Moi, j'en ai fait
beaucoup, de la syndicalisation dans ma carrière, avant de devenir député.
C'est toute une aventure. C'est un terrain très hostile, un milieu non
syndiqué, très hostile à l'organisation, très hostile à la revendication, très
hostile à toute forme de demande, même, j'oserais dire. Alors, qu'est-ce qu'on
peut venir écrire ici pour jouer, là, un minimum dans l'encadrement de ce
phénomène-là dont vous ouvrez la porte?
M. Boulet :
Je vais être créatif, là. C'est sûr que, dans les pratiques interdites, là on
embarque dans le champ d'application du Code du travail, les articles 12,
13 et 14 qui balisent les interventions malveillantes des employeurs, 12, 13 et
14. Il y a les articles... puis, dans le Code du travail, il y a aussi des
dispositions statutaires pénales. Mais 236 puis 237 de notre loi santé et
sécurité sont quand même assez larges, là : Quiconque contrevient à la
présente loi ou au règlement ou refuse de se conformer... ou incite une
personne à ne pas s'y conformer commet une infraction, puis là il y a la
personne physique puis la personne morale.
Puis
l'autre est encore beaucoup plus large, puis les pénalités sont plus élevées.
237, c'est : «Quiconque, par action ou par omission, agit de manière à
compromettre directement, sérieusement la santé, sécurité ou intégrité physique
d'un travailleur commet une infraction et
est passible», puis là il y a des amendes dans le cas d'une personne physique
puis d'une personne morale, là, et je pense que ça balise amplement.
Puis, tu sais, je ne veux pas
embarquer non plus dans le Code du travail, là, puis l'employeur qui, à des
fins autres ou dans la loi... Dans chaque loi, il y a quand même des
dispositions statutaires punitives, puis, dans celle-là, elles existent
aussi.
• (18 h 10) •
M. Leduc :
Je comprends ce que vous dites, puis c'est correct qu'il y ait des mécanismes
pour défaire des situations problématiques. Est-ce qu'on ne peut pas, donc,
s'assurer ou, en tout cas, faire le plus possible en amont pour éviter que ces situations-là se produisent?
Et c'est là que je me dis : Est-ce qu'on pourrait rajouter, par exemple...
puis là je le mentionne à la volée, là, mais on dit donc : «"le
signataire-travailleur" : la ou les associations syndicales ou
le ou les représentants des travailleurs démocratiquement désignés selon les
cas prévus à l'article 98». Ça fait que, déjà
là, on vient de dire qu'au moins le représentant des travailleurs est
démocratiquement désigné, ce qui n'est même pas implicite dans
«représentant des travailleurs».
M. Boulet :
Non. Il y a des règles de fonctionnement dans le règlement sur les associations
sectorielles paritaires, et là je ne veux pas qu'on aille... bien, c'est ça,
s'ingérer au point de dire : Il faut que tu t'assures que tel et tel membre... Puis, tu sais, c'est autant du côté
patronal que syndical. C'est présumer qu'on ne rencontre pas les objectifs,
qu'on ne respecte pas sa mission.
Tu sais, dans les
critères pour la subvention, on parle bien... il faut que les objectifs soient
pertinents avec ceux définis à 101. Il faut
qu'il y ait une adéquation entre le programme d'activité puis les priorités
notamment déterminées par la
commission. Mais, sur les règles de fonctionnement, il y aurait certainement
une intervention de la commission qui pourrait se faire. Et si, après
enquête, on constate une infraction dans la façon de nommer...
Tu sais, c'est parce
que c'est vraiment un cas hypothétique. Un employeur qui contrôle la façon dont
sont nommés les représentants des
travailleurs, moi, je le répète, ça serait matière à enquête. Et 237, par
action ou omission, agit de manière à compromettre, puis ça, on ne peut
pas... Je veux dire, il s'expose à des amendes quand même assez importantes,
là.
M. Leduc :
Est-ce que... parce que la porte que vous ouvrez, je trouve, vraiment... Encore
une fois, elle est intéressante, mais vous êtes... vous faites peut-être trop
confiance à cet environnement-là.
Une association
syndicale, quelqu'un qui prétend vouloir représenter des travailleurs, là, il
faut qu'il se lève de bonne heure le matin, là. Une association syndicale, là,
ça ne se crée pas en criant ciseau et ça ne se maintient pas dans le temps en
criant ciseau non plus. C'est toute une tâche. Il faut qu'il y ait en
permanence un nombre de cartes qui soient signées dans le membership, dans le
membrariat, comme on dit en bon français, pour qu'on maintienne le caractère
représentatif, parce que ça peut se faire mettre au défi n'importe quand. Il faut
s'assurer d'avoir toutes sortes de rencontres avec des institutions
financières, il faut remettre des rapports, il faut faire... il faut tenir une
assemblée générale annuelle, il faut être accrédité. Il y en a qui décident de
s'incorporer avec un OBNL aussi. Ce n'est pas simple. Il y a toute une
mécanique qui a été pensée au quart de tour pour gérer et organiser.
Certains
voudraient que ça soit beaucoup plus spontané, du syndicalisme spontané. Je ne
suis pas nécessairement de cette école-là, mais le Code du travail est
bourré d'exemples et de contraintes dans lesquels doivent évoluer des associations de travailleurs, bref, avec lesquels
doivent fonctionner des gens qui prétendent représenter le ou les travailleurs.
Puis là on arrive dans un milieu non syndiqué
puis on leur dit : Vous n'avez absolument aucune condition pour assumer
ce rôle.
M. Boulet :
Oui, mais le Code du travail... Attendez-moi, je vais vous le... C'est la même
affaire pour une association d'employeurs, hein? Il y a des règles, puis le
maintien d'une association d'employeurs, c'est la même dynamique, selon moi, le
même niveau de difficulté. Mais, tu sais, 12 du Code du travail... tu sais, si
on avait besoin d'un complément légal, ce n'est pas rien que pour les
syndicats, là. «Aucun employeur, ni aucune personne agissant pour un employeur ou une association d'employeurs — on va loin — ne cherchera d'aucune manière à dominer, à
entraver,
financer la formation ou les
activités d'une
association de salariés — qu'elle soit ou non accréditée — ni à y participer.»
Puis il y a le
pendant, après ça, à l'autre paragraphe, que les associations de salariés ne
peuvent pas non plus s'ingérer dans une association d'employeurs pour la
dominer, l'entraver ou... tu sais, mais c'est très, très large, puis je pense
que le grand complément légal à vos appréhensions, si je peux dire, de manière
respectueuse, à ce que je vous ai donné, 237, 238, c'est l'article 12 du
Code du travail.
M. Leduc :
L'article 12 du code s'applique à des associations accréditées.
M. Boulet :
Non, c'est large. Les activités, on parle de domination, d'entrave, de financement,
de formation, puis c'est les activités d'une association de salariés.
M. Leduc :
Quel individu va mobiliser ça dans un endroit non syndiqué pour dénoncer que
son patron est en train de se sélectionner un béni-oui-oui pour aller...
M. Boulet :
...tout à fait. Puis l'association de salariés...
M. Leduc : Oui, oui. Non, mais, M. le ministre, je vous parle de l'effectivité du droit, là. Ça n'arrivera pas, là.
M. Boulet : Non, puis l'association de salariés, c'est le
groupement de salariés constitué en syndicat professionnel, en union, en fraternité ou autrement
constitué et ayant pour but l'étude, la sauvegarde, le développement des intérêts
économiques, sociaux et éducatifs de ses membres, etc. Ça fait que ce n'est pas
simplement les syndicats.
M. Leduc : Bien, le terme «syndicat», à la limite, est
secondaire... c'est qu'il y ait une organisation accréditée. On sous-entend que c'est ça,
là, dans votre définition.
M. Boulet : Non, non, non. Ça s'applique même pour les
non-syndiqués, la défense, la prohibition d'un employeur ou d'un représentant d'un employeur de s'immiscer. C'est l'article classique, là, en matière de relations de travail qui prohibe l'ingérence d'un employeur dans
les activités soit d'une association accréditée ou non.
M. Leduc :
Mais qui est surtout utile dans une situation où on vise à créer un syndicat.
Donc, en effet, où il n'y a pas de syndicat, il n'y a pas rien, et là on veut
prévenir que le patron ne s'ingère pas pour empêcher la création du syndicat.
M. Boulet :
Oui, mais ce n'est pas limité à ça.
M. Leduc :
Mais dans quel autre contexte il y a association de salariés non accréditée?
M. Boulet :
Bien, tu sais, c'est parce que... peut-être que j'extensionne, là, mais, tu
sais, c'est parce que vous faites référence
à des possibilités de volonté patronale de contrôler, de dominer la
création d'une association sectorielle paritaire. Mais, tu sais, encore
une fois, une association sectorielle paritaire, ce n'est pas par établissement. C'est un
secteur d'activité, ça fait que le risque est largement diminué, là.
M. Leduc :
C'est que vous créez une nouvelle patente qui s'appelle le représentant des
travailleurs, mais vous ne le définissez pas. C'est qui, ça? Qu'est-ce qu'il
fait? Pourquoi il est là? C'est quoi, ses mandats?
M. Boulet :
Bien, c'est simplement, au lieu de dire «le représentant syndical», c'est «le
représentant des travailleurs». C'est simplement... Si vous avez une autre
idée, soumettez-moi-la, mais c'était simplement pour éviter de continuer
à limiter les associations sectorielles paritaires là où c'était syndiqué.
C'est simplement ça. Moi, je...
M. Leduc :
Vous en voulez, des idées? On va en mettre une autre sur la table. Est-ce que
le représentant des travailleurs... On parle toujours d'un endroit non
syndiqué, là, parce qu'on s'entend que, pour l'endroit syndiqué, c'est clair, là. Est-ce qu'un représentant de
travailleurs d'un endroit non syndiqué doit nécessairement, par exemple, être
référé par un OBNL? Est-ce qu'il doit être le produit d'un OBNL?
M. Boulet :
Encore une fois, il ne représente pas les travailleurs d'un établissement,
c'est d'un secteur, collègue. Puis, tu sais, tout ce qu'on fait, c'est de
dire : Au lieu d'être des signataires syndicaux, c'est des
signataires-travailleurs. On a pris
la voie la plus simple, tu sais, parce qu'une loi ça s'adresse à des personnes
qui vont l'appliquer.
Puis il ne faut pas
lire l'article isolément. Tu sais, vous le savez, en vertu de la loi sur
l'interprétation des lois du Québec, les articles s'interprètent les uns avec
les autres. Puis, tu sais, tout ce qu'on a adopté précédemment, bien, on vient
juste le compléter. C'est pour ça que je dis c'est simplement de la concordance
avec ce qu'on a adopté. Si on prévoit des associations sectorielles paritaires,
pas seulement dans les milieux syndiqués mais aussi dans les milieux non syndiqués, il faut arrêter de dire
«signataires syndicaux» mais «signataires-travailleurs». C'est le concept
qui reproduit ou qui reflète bien ce qu'on a adopté précédemment.
M. Leduc :
Je vais vous raconter une anecdote qui va peut-être mieux expliquer mon propos.
Quand j'étais jeune et fou, cette période-là est derrière moi, bien sûr, quand
j'étais jeune et fou, j'étais à l'UQAM et j'étais à l'association des sciences
humaines. Il y avait sept facultés à l'UQAM puis là il y avait la radio
étudiante, qui était un OBNL, qui venait
d'avoir des cotisations automatiques à l'ensemble des étudiants, et, pour
légitimer cette cotisation-là, qui était quand même un peu contestée,
sur son C.A., avait créé sept sièges pour représenter les sept facultés. Mais
ces sept personnes-là représentant les sept facultés étaient nommées par la
radio étudiante. Elle allait chercher des personnes qu'elle connaissait pour
venir, sur son C.A., représenter les sept facultés et donc se prétendre
légitime en disant : Vous voyez, je
représente l'ensemble de l'université, j'ai un étudiant par faculté. Moi, je
disais : Bien, c'est bien correct d'avoir un étudiant par faculté,
mais il faudrait qu'il vienne se présenter à l'assemblée générale de la faculté
de sciences humaines, puis qu'il y ait un
échange, puis qu'il y ait potentiellement des mandats, puis qu'il soit au
courant de c'est quoi, les demandes, pour aller représenter les
étudiants de sciences humaines à cette faculté-là.
Donc, je vous
explique cette anecdote-là, parce que, je me dis, si quelqu'un est allé... a
l'intention d'aller jouer dans les associations sectorielles paritaires pour
représenter pas nécessairement un établissement, mais un secteur, il faudrait bien
qu'il soit connecté à cedit secteur-là. Et là on n'a absolument aucune balise
pour s'assurer de ce lien de causalité, ce
lien de connexion entre la personne et le milieu dont il provient. On improvise
complètement ou, en tout cas, on souhaite de l'improvisation puis on se
croise les doigts que ça se passe bien.
• (18 h 20) •
M. Boulet : Bien non, quand même, il
y a un règlement. Encore une fois, là, il faut éviter de déconnecter un article
de l'économie générale de la loi, de tous les articles qui concernent les
associations sectorielles paritaires puis le règlement.
Puis vous allez voir, dans le règlement, il y a toutes les règles de
fonctionnement puis il y a toutes les règles
qui s'appliquent pour s'assurer d'éviter les situations que vous appréhendez.
Puis il ne faut pas oublier qu'ultimement, c'est la commission qui approuve l'entente puis c'est... La commission
n'approuvera pas des affaires bidon ou des affaires que vous
appréhendez, là.
Moi, je pense que ce
type de scénario-là, même s'il n'est pas impossible, n'est pas envisageable.
Puis, si ce type de scénario
là se réalisait, il serait détecté par la commission. C'est des personnes
qui voient comment fonctionnent les associations sectorielles
paritaires. Puis il y a même un règlement qu'on doit tous s'inviter à lire,
mais c'est quand même assez global et complet, là. Ce n'est pas une patente,
là, une association sectorielle paritaire, c'est de quoi d'extrêmement
structuré. Puis vous allez voir, contrairement au comité paritaire, qui voit à
l'application de décrets de convention collective qui sont beaucoup plus
sophistiqués, ici, les objets, comme on en parlait avec le collègue de Jonquière,
sont assez délimités, puis il y a un règlement d'application.
Mais je comprends que
vous puissiez avoir cette appréhension-là, là, que... Même si je ne la partage
pas, je la comprends.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Y a-t-il d'autres interventions? Est-ce qu'il y a d'autres
interventions aux articles 252, 253 jusqu'à 257? S'il n'y a pas d'autre
intervention... Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc :
Légère suspension, s'il vous plaît, Mme.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : D'accord. Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à
18 h 22)
(Reprise à 18 h 30)
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve, vous désirez la
parole?
M. Leduc :
Oui. C'est bon?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Oui.
M. Leduc :
Dans le fond, une autre piste que je viens de réfléchir, pour s'assurer qu'une
personne, là, une personne non syndiquée voulant... prétendant représenter les
travailleurs, ne soit pas partie prenante d'un stratagème, ne pourrait-elle pas, cette personne-là, être
reconnue, agrémentée, ou peu importe l'équivalent, par le C.A. de la CNESST?
De cette manière, on s'assurerait que cette
personne ait le feu vert des deux parties, syndicale et patronale, qui sont, on
se le rappelle... puis comme vous le disiez
vous-même, M. le ministre, dans l'économie générale de la loi, le paritarisme,
c'est au centre de la SST. Ça permettrait
donc que les deux parties, patronale et syndicale, voient une nouvelle personne
qui va arriver, et se joindre une
association paritaire sectorielle, et évaluer, faire une mini-enquête pour
voir, en effet, si cette personne-là
n'est pas en mission commandée d'une partie. Et elle aurait l'approbation des
deux et puis elle procéderait.
Et l'intérêt de ça,
c'est que, s'il y en avait 50, personnes, demain matin, qui voulaient
commencer à aller jouer dans les
associations sectorielles paritaires, bien, j'espère qu'on soulèverait l'enjeu
au C.A. de la CNESST pour dire : Oh! bien là, attendons, là, il y a
comme un mouvement qui est en train de se passer, il y a peut-être lieu de
faire enquête supplémentaire. Mais, en tout cas, si au moins on pouvait comme
faire approuver cette personne-là par le C.A. — puis, comme je vous dis, je
serais surpris qu'il y en ait 50 par année, ça ne sera pas quelque chose qui va
être impossible en termes d'espace-temps — bien,
on aurait le feu vert des deux parties. Puis la personne pourrait aller dans
l'association sectorielle jouer un rôle intéressant, pointer des enjeux qui ne
sont pas nécessairement toujours traités par la partie syndicale ou la partie patronale, et jouer un rôle
intéressant. Mais elle aurait au moins l'approbation politique syndicale
et patronale, qui est le paritarisme au centre de la loi.
M. Boulet : Déjà, dans... tu sais, puis je ne veux pas
complexifier le processus outre mesure, mais, dans 100.1, qu'on a déjà discuté avec le collègue de Jonquière, il faut
aussi que l'association sectorielle paritaire établisse ses règles de régie interne, puis normalement on s'assure de
l'intégrité et de la probité des personnes qui vont contribuer à l'entente.
Puis moi, je peux vous mentionner que, dans
l'approbation des ententes, la commission va s'assurer que les nominations ou... que les nominations soient faites
convenablement, là, que ça ne soit pas... qu'on évite les risques que vous
soulevez, là.
Ça
fait que je veux juste, sans complexifier outre mesure, vous rassurer que les
personnes qui vont être ce qu'on appelle les signataires-travailleurs ou
les signataires autres ne soient pas des personnes qui sont contrôlées, ou
manipulées, ou...
Puis, encore une
fois, je reviens toujours à mes articles clés, 236, 237 de la Loi sur la santé
et sécurité puis l'article 12 du Code du travail, mais je pense que, si ça
peut contribuer à vous rassurer, là...
M. Leduc :
Si vous me dites que la CNESST va, dans le fond, je ne sais pas si c'est le
verbe que vous avez utilisé, mais approuver ces personnes-là ou, en tout cas,
superviser leur nomination, on pourrait l'écrire carrément dans la définition.
M. Boulet :
...c'est parce que ça peut être un critère pour l'octroi de la subvention, tu
sais. La CNESST donne la subvention puis respecte les critères et s'assure que
c'est fait de manière légitime, tout ça, puis que, tu sais... sans tout écrire,
là, mais que les nominations sont faites adéquatement puis convenablement, puis
que les règles de fonctionnement, qui sont d'ailleurs prévues dans le
règlement, sont bien respectées, là. Je pense que mon propos devrait
normalement contribuer à diminuer le risque que vous soulevez.
M. Leduc : Si on écrivait, par
exemple : «"signataire-travailleur" : la ou les
associations syndicales ou le ou les représentants des travailleurs reconnus
par le CNESST selon les cas prévus», etc.?
M. Boulet : Bien, c'est parce que ça
commence à être compliqué, là. Ce que vous souhaiteriez, c'est que chaque
membre soit reconnu par la CNESST. Donc, ça, c'est demander à la CNESST de faire
une enquête sur chaque personne, alors que c'est un processus qui est...
M. Leduc : Sur chaque représentant
de travailleurs non syndiqués.
M. Boulet : Non, parce que
l'appréhension que vous avez, c'est que ce soit une taupe, là, qu'on appelle,
là, entre guillemets, là. Non, je veux dire,
la CNESST n'a pas les outils pour aller faire des enquêtes. Puis il y a des
agences de sécurité qui font de tels types d'enquêtes, là, mais la CNESST, ce
n'est pas non plus une agence de sécurité, là.
M. Leduc : Oui, mais vous venez de
soulever à l'instant, là, que la CNESST aurait un rôle à jouer, là, alentour de ces personnes-là. Je n'ai pas... J'ai
peut-être... pas mal compris, là, vous avez fait référence que la CNESST
allait être dans les alentours d'une personne nommée, là, qui allait avoir un
rôle d'observation.
M. Boulet : Bien, c'est qu'elle
octroie une subvention, puis, tu sais, il ne faut pas... Il faut tout le temps
revenir à la mission de base. C'est de former, de faire du conseil, de
l'accompagnement. Le risque que s'immisce quelqu'un qui, sous le chapeau d'un
travailleur ou d'un employeur, représente les intérêts de l'autre partie...
bon, le paritarisme a toujours ses enjeux, là, mais, tu sais, c'est un risque
qui m'apparaît tellement marginal. Et même s'il existait, encore une fois, ça
serait une contradiction directe, une violation directe de l'article 12 du
Code du travail puis ce serait aussi, selon moi, une violation assez claire de
236 ou 237, là, dépendamment des faits et circonstances du cas, là.
M. Leduc : Bien, écoutez, j'ai
proposé quelques avenues, ça ne semble pas déboucher. Je vais être forcé de
voter contre quand même, là, encore une fois, pas parce que je suis contre la
présence en soi des représentants de travailleurs non syndiqués, au contraire,
mais je... On n'est, souvent, pas d'accord sur plein d'enjeux, M. le ministre,
de votre projet de loi, mais je trouve toujours que... toujours, tout est bien
ramassé, bien ficelé, mais cet article-là, ce concept-là,
je pense que vous l'avez peut-être un peu échappé en oubliant plusieurs
ficelles. Et puis ce que vous dites, là, ce n'est pas... c'est intéressant,
puis merci pour l'échange, mais, au final, ça ne me rassure pas tant que ça. Alors, je me vois contraint de
voter contre.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions aux articles 252 à 257? S'il n'y
a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix une seule
fois pour l'article 152... pardon, c'est 252, les articles 253, 254,
255, 256 et 257. Nous votons une seule fois.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme Dansereau :
Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) :
Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M. Reid :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Contre.
Le Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault :
Abstention.
Le Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, les articles 252, 253,
254, 255, 256 et 257 sont adoptés.
Nous poursuivons, M.
le ministre, avec l'article 259.
M. Boulet :
Merci. L'article 24 de ce règlement est modifié par le remplacement, dans
le deuxième alinéa, de «suspendre le
versement d'une subvention» par «réduire le versement d'une subvention ou
révoquer l'approbation de l'entente visée à l'article 98 de la loi».
C'est complexe.
Explication. Bon, évidemment, on en a discuté, modification de concordance avec
le nouvel article 100.1 de la loi adopté, qui prévoit, là, que, si
l'association manque à ses obligations, la commission peut révoquer ou réduire
le montant de la subvention. Merci, Mme la Présidente... puis on en avait parlé
de l'article 24.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 259?
Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc :
Mais c'est-tu encore l'Association de la construction ici, là?
M. Boulet :
Non, là, c'est le général, comme on avait parlé avec...
M. Leduc :
Bien là, ça ne marche pas plus, parce que là...
M. Boulet :
Non, non, mais c'est parce qu'on peut révoquer, parce que l'association
sectorielle peut être remplacée par une autre. Donc, on révoque celle
antérieure, et c'est le pouvoir aussi de réduire le montant de la subvention
qui lui a été accordé, là. C'est le même raisonnement, là. On n'a plus besoin
de suspendre.
M. Leduc :
O.K. Là, ça veut dire que ce n'est pas la même explication que tantôt. Ce que
je comprends, là, c'est fini, ça, les
suspensions de versement. On remplace les suspensions de versement de manière
complète par la révocation. Ce n'est pas ça que vous aviez dit tantôt,
par exemple.
M. Boulet :
Oui, bien, peut-être que je ne me suis pas bien exprimé, mais c'est
effectivement ça. Il y a deux avenues, c'est la révocation ou la
réduction du montant de la subvention qui a été accordée.
M. Leduc :
Actuellement, il y a aussi deux avenues. Donc, on peut suspendre ou révoquer en
ce moment.
M. Boulet :
Exact.
M. Leduc :
Là, ce que vous dites, c'est : Suspendre, ça ne sert à rien. Tant qu'à
faire, on révoque.
M. Boulet :
Exact. On révoque ou on réduit.
M. Leduc :
Ça fait que les endroits où vous aviez écrit «suspendre», vous l'avez remplacé
par «réduire».
M. Boulet :
Tout à fait.
M. Leduc :
Je comprends mieux maintenant.
M. Boulet :
Puis probablement que je me suis mal exprimé tout à l'heure.
M.
Leduc : Bien, c'est parce que c'était au tout début, à la première
occurrence. Je pensais que ça s'additionnait.
M.
Boulet : Exact. C'est là que... mais, après ça, j'ai donné les bonnes
explications, notamment pour la construction.
M. Leduc : Je
vous laisse apprécier la qualité de vos explications, M. le ministre.
La Présidente (Mme IsaBelle) : Y
a-t-il d'autres interventions à l'article...
M.
Boulet : La première, mon explication était correcte. Ça fait
que je vous laisse apprécier la qualité de votre intervention.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, y a-t-il d'autres interventions à l'article 259?
M. Leduc : Il nous reste combien de
temps ensemble? Encore un 45 minutes?
• (18 h 40) •
La Présidente (Mme IsaBelle) : Pour
aujourd'hui ou pour... jusqu'à la fin du projet?
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'article 259.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire : Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
Le Secrétaire : M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 259 est adopté.
Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article 260.
M. Boulet : Merci. L'article 26
de ce règlement est modifié :
1° par la suppression, dans ce qui précède le
paragraphe 1°, de «, par poste recommandée,»;
2° par l'insertion, à la fin du paragraphe 2°,
de «, dans le respect des priorités que lui communique la commission»;
3° par la suppression du sous-paragraphe cdu
paragraphe 4°.
Donc, explications. Est-ce que c'est requis?
C'est de la concordance puisque la... bon, je l'ai mentionné, la formalité de
la transmission uniquement par poste recommandée n'est plus adéquate.
Paragraphe 2°, concordance avec ce qu'on adopté,
98.2. Puis la description sommaire des tâches, bien, c'est la même affaire,
c'est purement de la concordance.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Tout à fait. Alors, y a-t-il des interventions à
l'article 260?
M. Leitão : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Non,
vous n'en parlerez pas, là.
M. Leitão : On a déjà fait ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) : C'est
bien. Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire : Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire : Mme Blais
(Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
Le Secrétaire : M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire : M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire : Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 260 est adopté.
Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article 261.
M. Boulet : Merci. L'article 30
de ce règlement est modifié par le remplacement, dans le paragraphe 4°, de «les objectifs prioritaires qu'entend poursuivre
la commission au cours du» par «les
priorités déterminées par la commission pour le».
Explications. Bon, même affaire, là, c'est de la
concordance avec ce qu'on a adopté dans plusieurs articles.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Y a-t-il des interventions à l'article
261? Député d'Hochelaga-Maisonneuve?
M. Leduc : Encore une fois,
simplement pour faire préciser au ministre que ça inclut aussi les deux autres
objectifs, c'est-à-dire l'objectif de la loi et les secteurs prioritaires...
les priorités du secteur, pardon.
M. Boulet : Oui.
M. Leduc : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la
mise aux voix de l'article 261.
Le Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
Le Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 261 est adopté.
Nous poursuivons, M. le ministre, avec
l'article 262.
M. Boulet : Merci. L'article 32 de
ce règlement est modifié par l'insertion, dans le paragraphe 10° et après «de
comités de santé et de sécurité», de «et de représentants en santé et en
sécurité», partout où cela se trouve.
Explications. Concordance avec 87 et suivants,
proposés par 162, en ce qui concerne la désignation, là, d'un représentant en
santé et en sécurité. Merci. C'est complet.
La
Présidente (Mme IsaBelle) : Excellent. Y a-t-il des interventions à
l'article 262? S'il n'y a pas d'intervention, nous allons procéder
à la mise aux voix.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le
Secrétaire : Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais
(Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire :
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc :
Pour.
Le Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M.
Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 262 est adopté.
Toujours dans le bloc
5. Prévention, section 5.2. Soutien aux milieux de travail, nous commençons la
sous-section 5.2.4. Financement d'organismes et attestation de formation. M. le
ministre, nous y allons avec l'article 207.
M. Boulet : Oui, merci. En fait, c'est le seul article, qui en est un de
concordance, puis il y a un amendement.
L'article 167 de
cette loi est modifié :
1° par l'insertion, à
la fin du paragraphe 1°, de «ainsi que les priorités que doit respecter une
association sectorielle paritaire de santé et de sécurité du travail pour la
programmation de ses activités»;
2° par le
remplacement du paragraphe 15° par les suivants :
«15° accorder une
aide financière à une association ou à un organisme pour un projet visant la
formation ou l'information en matière de santé et de sécurité du travail qui
tient compte des priorités que la commission a établies pourvu que l'association ou l'organisme n'ait pas reçu d'autre somme
pour une même période en vertu de la présente loi;
«15.1° délivrer les attestations de formation aux fins
de l'application des lois et des règlements qu'elle administre et
reconnaître les personnes ou les organismes habilités à délivrer de telles
attestations;»;
3° par le
remplacement, dans le paragraphe 16°, de «des programmes de santé et s'assure»
par «de l'offre de services contenue au contrat conclu en vertu de l'article
109.2 et s'assure, aux fins de l'application des programmes de santé au travail
et de la prestation des autres services prévus au cahier des charges,»;
4° par l'ajout, à la
fin, du paragraphe suivant :
«18°
en son nom ou pour le fonds, selon le cas, transiger ou faire des compromis sur
des matières pour lesquelles la présente loi ou la Loi sur les accidents du
travail et les maladies professionnelles lui confère une compétence.».
Donc, les
explications. À 1°, c'est de la concordance, 2° aussi. C'est pour l'aide
financière à des organismes ou associations autres que celles définies dans la
loi.
15.1°, c'est analogue aux autres fonctions de la
commission. Puisque c'est implicite, on l'a ajouté expressément.
16°, c'est
concordance.
18°, c'est aussi de
la concordance.
Puis il y avait un
amendement, Mme la Présidente, à... On disait :
Insérer, après le
paragraphe 1° de l'article 207 du projet de loi, le paragraphe
suivant :
«1.1° par
l'insertion, dans les paragraphes 5° et 12° et après "physique", de
"et psychique";».
Explications.
Bien, c'est la concordance, là, pour... de rajouter «psychique» à la notion
d'intégrité, là, proposé déjà à l'article 229. C'est tout. C'est
complet.
La Présidente (Mme
IsaBelle) : Parfait. Merci. Donc, l'amendement a été lu, et vous l'avez
également à l'écran. Pour ceux qui ne l'ont peut-être pas, là, il est là,
l'amendement, l'amendement reçu à l'article 207.
Y
a-t-il des interventions pour l'amendement? S'il n'y a pas d'intervention pour
l'amendement à l'article 207, nous allons procéder à la mise aux
voix.
Le Secrétaire :
Pour, contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau : Pour.
Le Secrétaire : M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
Le Secrétaire :
Mme Blais (Abitibi-Ouest)?
Mme Blais (Abitibi-Ouest) : Pour.
Le Secrétaire : M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid : Pour.
Le Secrétaire :
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire : M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
Le Secrétaire :
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
Le Secrétaire :
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 207 est adopté.
Nous revenons,
cette fois-ci, à l'article 207 tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions?
Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : À moins qu'il y ait
d'autres personnes qui veuillent parler, je demanderais une suspension.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'il y a des interventions à l'article tel qu'amendé? Non.
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 48)
(Reprise à 19 h 06)
La
Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, je comprends, là, que, député d'Hochelaga-Maisonneuve, vous voulez la parole.
M. Leduc : Oui. Merci, Mme la
Présidente. On a travaillé cinq amendements, et là ce que j'ai convenu avec M. le ministre, c'est que je lui envoie avant de déposer, voir ce qu'il est possible
de faire, pour qu'il puisse en faire une analyse, et que j'allais donc
un peu expliquer les cinq sujets soulevés par les cinq, donc, amendements.
C'est quand même un article important, là, qui est ouvert ici, là, à savoir les
fonctions de la commission. C'est assez central pour le... comme le ministre et moi aimons le dire, l'économie
générale de cette loi. Donc, cinq sujets que je veux soulever à travers
cet article-là.
Le premier, ce serait de pouvoir donner à la commission
un devoir, un pouvoir, mais aussi un devoir d'information. En gros, vous le
savez qu'à la CNT, l'ancienne Commission des normes du travail, elle avait une
fonction de représentation, mais aussi d'information envers les non-salariés...
les non-syndiqués, pardon, les salariés non
syndiqués. Lorsqu'il y a eu la fusion, il y a quelques années, avec la CSST,
pour créer la CNESST, avec la commission, donc, des normes du travail, on a comme voulu élargir cette question-là
du devoir d'information au volet SST. Ça n'a pas été tout à fait fait.
Il y a un petit peu de suivi qui peut être fait, quand on appelle à la CNESST
avec une question sur la SST, mais là on voudrait clarifier le devoir, le
pouvoir, mais surtout le devoir d'information qui incomberait à la CNESST en
vertu de la LSST ici.
Le deuxième sujet, ce seraient des mesures de
soutien et d'encadrement pour les non-syndiqués. Ça fait un peu le pont, là.
Donc, on informe, mais, après ça, on doit soutenir, surtout que, là, on vient
de créer toutes sortes de nouveaux mécanismes de prévention pour les
non-syndiqués. Ils ont accès à des nouveaux mécanismes, c'est bien, mais comment on les exerce, ce n'est pas simple. Tantôt, on
a eu un échange sur ce que je trouvais être des lacunes dans la rédaction de sa
loi quant à la représentation des milieux non syndiqués. Bien, je pense que la
CNESST peut jouer, doit jouer un rôle en cette matière-là. Donc, ça, c'est
notre deuxième sujet qu'on va soulever à travers l'amendement.
Le troisième,
c'est d'instaurer une évaluation périodique de cinq ans. Je le sais qu'on a
déjà eu des discussions, M. le ministre et moi, à savoir qu'il y aurait, dans
les dispositions transitoires, un rapport, un bilan qui serait présenté, là. On
avait encore à discuter sur l'échéancier de ce bilan-là. Je pense qu'il y avait
déjà deux échéanciers qui étaient évoqués, là, je ne me rappelle plus,
il y avait comme deux marqueurs, mais en tout cas... C'est une chose d'avoir un
bilan, puis je suis content que ça soit déjà entendu, mais, après ce bilan-là,
il faut qu'il y en ait d'autres. On aura lieu d'en
discuter, mais ce qu'on a trouvé, c'est que, dans certaines législations
européennes, entre autres, il y a des évaluations comme ça, de
manière périodique, aux cinq ans, sur l'application des différents mécanismes dans l'économie
du Québec.
Quatrième sujet, la possibilité de pouvoir faire
de l'aide financière pour des groupes communautaires, des associations
communautaires pour les non-syndiqués. Parce que, là, on a eu aussi, tantôt,
des questions de formation, des questions de
suivi. Il existe des associations qui font de la défense de droits, ça, c'est
une chose, mais il existe aussi des associations qui aident, accompagnent
et représentent un peu des non-syndiqués pour... On pense qu'ils devraient
pouvoir avoir accès à ce genre de formation là, à ce genre d'aide financière
là. Donc, ça serait un article qui permettrait à la CNESST de le faire.
Et finalement, le cinquième sujet, c'est l'ADS+.
On en a discuté abondamment dans le cadre de cette commission, à savoir qu'il
faut... Maintenant, je pense que ça doit être transversal dans l'ensemble des
discussions ici, là, dans cette enceinte, mais en particulier dans un projet de
loi sur la santé et sécurité, avec toutes les discussions qu'on a eues sur les
fameux niveaux de risque, qu'il y avait un biais sexiste ou, du moins, une
perception de biais sexiste. Pour éviter de devoir refaire, à chaque fois, ce
débat-là, on pense qu'une analyse... en particulier ce qui s'en vient, entre
autres, sur le cinq ans, là, ce qu'on proposerait, une évaluation cyclique aux
cinq ans, mais qu'elle soit faite à travers la méthode d'analyse qui s'appelle
analyse différenciée selon les sexes, l'ADS+. Donc, ça, c'est le cinquième
sujet qu'on soulèverait.
Les amendements ont été acheminés à M. le
ministre, là, il y a quelques minutes. Il aura donc tout le loisir de les
évaluer, là, avant qu'on... bien, peut-être pas avant qu'on se revoie demain
matin, mais, en tout cas, dans le cadre du suivi de la commission, là, comme on
termine bientôt, là.
• (19 h 10) •
M. Boulet : Si vous me permettez...
La Présidente (Mme IsaBelle) : Oui,
M. le ministre. Oui.
M. Boulet : Oui. Donc, je comprends,
on va prendre connaissance de l'amendement à cinq volets, là. Devoir
d'information, je comprends bien. Le deuxième, soutien au milieu de travail
dans la mise en application des nouveaux mécanismes de prévention, je
comprends. On pourra réagir demain matin. L'évaluation périodique, on pourra
réagir.
L'aide financière, on l'a déjà, hein? Le point
quatre que vous soulevez, l'aide financière à une association ou à un organisme
pour un projet visant la formation ou l'information en matière de santé et
sécurité, selon moi, il est déjà couvert. Puis quand vous dites : un
groupe ou un organisme communautaire pour les non-syndiqués, selon moi, ça en
fait partie, le libellé est clair à cet effet-là.
Le point cinq, je pense qu'on avait un libellé
qui était... parce que l'ADS, c'est une des options. Évidemment, on a déjà des
libellés qu'on a adoptés sur... de tenir compte de la réalité homme et femme.
Par cohésion, on va reprendre ce libellé-là, mais ça, je suis assez favorable,
là, dans tout ce qu'on fait, de reprendre un libellé de cette nature-là. Ça
pourrait me convenir, là, selon ce que nous pourrons proposer demain.
Ça fait que je pense que quatre et cinq, les
autres évaluations, on verra comment vous libellez vos amendements, là, mais on
pourra réagir de façon plus précise et plus détaillée demain matin, là, mais je
comprends que c'est un sujet qui est cher. On en avait parlé, d'ailleurs, de
financer des organismes pour faire de la formation, notamment pour les
travailleurs non syndiqués. Et vous savez, collègue d'Hochelaga-Maisonneuve,
que, sur l'objectif que vous recherchez, vous allez me trouver, parce que je
suis assez partenaire de vous là-dessus, là. Ça fait que, voilà, c'étaient les
commentaires.
La Présidente (Mme IsaBelle) : C'est
tout? C'est parfait.
Bien, écoutez, compte tenu de l'heure, la
commission ajourne ses travaux sine die. Et bonne journée... bonne soirée,
plutôt, et bonne journée demain.
(Fin de la séance à 19 h 13)