Journal des débats (Hansard) of the Committee on Labour and the Economy
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
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Thursday, August 26, 2021
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Vol. 45 N° 113
Clause-by-clause consideration of Bill 59, An Act to modernize the occupational health and safety regime
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9 h 30 (version non révisée)
(Neuf heures trente minutes)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, bonjour. Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission
de l'économie et du travail ouverte.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi
modernisant le régime de santé et de sécurité du travail.
Mme la secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
La Secrétaire
: Oui,
Mme la Présidente. M. Bélanger (Orford) est remplacé par M. Poulin
(Beauce-Sud); Mme Chassé (Châteauguay) est remplacée par M. Caron
(Portneuf); M. Jacques (Mégantic) est remplacé par Mme Lachance
(Bellechasse) et Mme Richard (Duplessis) est remplacée par
M. Gaudreault (Jonquière).
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Je comprends… parce que nous en avons discuté avant d'être en
onde, je comprends qu'il y a consentement afin que nous procédions par appel
nominal pour toutes les mises aux voix au cours de la journée. Est-ce que c'est
bien ça?
Des voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Je vous entends bien. Merci. Alors, ce matin, nous poursuivons avec le
sujet V, Prévention; V.1, Mécanismes de prévention; section V.1.1,
Application dans les établissements, Comités de santé et de sécurité.
Lors de l'ajournement de nos travaux,
jeudi dernier, nous en étions à l'étude de l'article 152, tel qu'amendé et
nous étudions l'article 70, amendé dans l'article 152.
Alors, M. le ministre, à vous la parole.
M. Boulet : Avec votre
permission, je demanderais une courte suspension, là, parce que je viens de
finir un dossier, là, qui était impératif puis je vais juste me remettre, puis
j'ai une discussion à faire avec mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 32)
(Reprise à 9 h 53)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous reprenons. Je voudrais peut-être juste souligner les articles qui
ont été suspendus depuis le début de l'étude. Alors, nous avons le 238, article
amendé, où nous avons suspendu la section Atteinte auditive,
l'article 117, l'article 126, l'article 22, 85, 234, l'article 146
amendé mais la section 58.1, l'article 269. En ce moment, on étudie
l'article 152, qui est déjà amendé, mais à l'intérieur de
l'article 152, qui n'est pas adopté, on a demandé de suspendre l'étude du
68.1…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...amendé, mais la section 58.1, l'article 269. En ce moment, on
étudie l'article 152, qui est déjà amendé, mais à l'intérieur de l'article 152,
qui n'est pas adopté, on a demandé de suspendre l'étude du 68.1, qui touche le
multiétablissement. C'est bien ça? Parfait.
Alors, M. le ministre, à vous la parole.
Nous en étions à l'article... quand nous avons terminé la semaine passée, nous
en étions à l'article 70, qui était déjà amendé. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
M. Boulet : ...excusez-moi,
qu'on avait déjà adopté l'amendement, puis là on revenait à une discussion sur
l'article 70. O.K., parfait, ça me va.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...oui. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Bonjour, tout le monde. Lors de la suspension jeudi dernier, vers
6 heures, le ministre venait juste de nous faire une présentation, là,
assez détaillée de ce qui s'en venait, et ça a soulevé beaucoup de questions
chez moi que je n'ai pas eu le temps, donc, de poser, là, jeudi dernier. Je les
pose donc aujourd'hui, ce matin.
C'est quand même important, là, ce que le
ministre nous a annoncé la semaine dernière, parce qu'à 70 on fait référence à
un règlement : «À défaut d'entente, ce nombre est celui établi par
règlement.» Or, le règlement, il était à même le projet de loi, ce qui n'est
pas nécessairement quelque chose qui est superfréquent. Des fois, un règlement,
on se donne la latitude de l'adopter plus tard. Mais, dans le cas de ce projet
de loi là, voulant faire, je pense, le tour complet de la question de la SST,
le ministre a prévu en annexe, en quelque sorte, en article l'adoption, là,
telle quelle de règlements déjà préparés, on en a déjà discuté beaucoup,
notamment celui sur les maladies professionnelles.
Alors là, ce que j'ai compris, puis on me
corrigera si j'ai mal compris, mais ce que j'ai compris de ses interventions de
jeudi dernier, c'est que le règlement concernant peut-être ce qu'on peut
appeler les seuils, les libérations, ce qu'on appelait, au tout début du projet
de loi, les niveaux de risque, ce règlement-là, donc, serait, en quelque sorte,
détaché du projet de loi, on ne l'adopterait plus à l'issue du projet de loi,
et il serait donc, en quelque sorte, entre parenthèses, dans les limbes, là. On
ferait donc référence à l'existence d'un règlement, mais il ne serait plus
adopté tel quel à la fin de la séance, à la fin des séances, lorsque nous
arriverons un jour, parce que oui nous y arriverons un jour, à la fin de ce
monstrueux projet de loi — monstrueux en termes de taille, bien sûr,
quoique certains pourraient trouver d'autres applications au terme «monstrueux»,
je leur laisserai faire ce parallèle-là.
Mais est-ce que j'ai bien compris? Donc,
il n'y aura plus de règlement sur les seuils attaché au projet de loi lorsque
nous aurons terminé son étude?
M. Boulet : Merci. Bonjour,
tout le monde. Effectivement, bon, vous vous souvenez, on déployait les
mécanismes en fonction de niveaux de risque et de nombre de travailleurs. Après
ça, on a dit : Les parties se prendront en charge...
M. Boulet : …merci. Bonjour,
tout le monde. Effectivement, bon, vous vous souvenez, on déployait les
mécanismes en fonction de niveaux de risque et de nombre de travailleurs. Après
ça, on a dit : Les parties se prendront en charge et détermineront les
tenants et aboutissants des mécanismes de prévention et de participation des
travailleurs. Et, à défaut d'entendre… la CNESST va s'exprimer, puis à défaut
de satisfaction complète, une des parties peut aller devant le Tribunal
administratif du travail. Et l'approche adoptée, dénoncée, ce serait de
demander au conseil d'administration de la CNESST, où se concentre l'expertise
au Québec en matière de santé et sécurité, d'adopter un règlement général qui
prévoit la façon dont les mécanismes vont se déployer dans les milieux de
travail. Et donc le règlement sur la prévention qui est dans le p.l. n° 59,
je ne sais pas combien il y avait d'articles, là, 50 ou 60, sauf… il y a le
volet construction, là, là-dedans, mais il serait effectivement mis de côté, et
on permettrait au C.A., dans un délai de trois ans, de faire un règlement pour
l'ensemble des secteurs d'activité économique, en ce qui concerne tant la
prévention que la participation des travailleurs. Donc, l'approche
réglementaire est celle qui est privilégiée. Est-ce que je réponds bien à votre
question?
M. Leduc : Oui, vous répondez
très bien. Ça soulève d'autres questions. Je suis quand même assez surpris de
cette approche-là, en ce sens que, même si j'étais… j'avais beaucoup de
critiques par rapport au règlement que vous aviez annexé au projet de loi, au
moins, en effet, on réglait la question, puis on pouvait s'assurer qu'à la fin
de l'étude du projet de loi il y ait des seuils partout. Là, en quelque sorte,
en bon français, on pellette en avant ou... en tout cas, et on lance la patate
chaude de retour au C.A. de la CNESST, qui ont démontré, en quelque sorte,
malgré la bonne qualité des personnes qui y siègent, là n'est pas la question…
mais qu'ils ont démontré, depuis 40 ans, qu'ils étaient assez peu
productifs, je vais dire comme ça, en matière d'adoption de nouveaux règlements
et de nouvelles normes. On a eu une longue discussion sur les normes de
décibel, notamment, qui avaient été inchangées pendant des années, notamment dû
à un blocage, à mon avis, de la partie patronale. Après ça, d'autres personnes
peuvent avoir différents avis. Mais n'y a-t-il pas là un danger? Vous faites
référence à un délai de trois ans, que là, dans le fond, on a attendu
40 ans pour qu'il se passe quelque chose, là on nous demande d'attendre un
trois ans supplémentaire. Il n'y a pas quelque chose d'un peu fâchant par
rapport à ça?
• (10 heures) •
M. Boulet : On prévoyait déjà
trois pour déployer les mécanismes en fonction des niveaux de risque élevés,
moyens et faibles, un an, deux ans, trois ans. Là, on donne le même délai pour
déterminer les mécanismes, les paramètres des mécanismes. Et moi, là-dessus,
avec beaucoup de respect, je diverge d'opinion sur la patate chaude. La patate
chaude, là…
10 h (version non révisée)
M. Boulet : …risque élevé,
moyen et faible, un an, deux ans, trois ans. Là, on donne le
même délai pour déterminer les mécanismes, les paramètres des mécanismes. Et
moi, là-dessus, avec beaucoup de respect, je diverge d'opinion sur la patate
chaude. La patate chaude, là, ce n'est pas à nous de l'assumer comme
parlementaires. À moins que je me méprenne, il n'y a pas de spécialiste dans la
salle sur les aspects pratiques… j'allais utiliser un terme en anglais, là,
mais par respect pour… mais pour les aspects pratiques, pour les menus détails,
parce que le diable est dans les détails, puis dans le règlement sur la
prévention, là, c'eût été une analyse détaillée qui aurait pu se prolonger de
façon interminable. La vraie expertise au Québec, là, elle est au C.A. de la
CNESST. Pourquoi elle est là en plus? Parce que c'est du paritarisme. Les
personnes, puis je pourrai vous les nommer, hier, en passant le Conseil des
ministres a nommé, puis je le félicite, là, Dominic Lemieux, qui est directeur
des métallos, vient d'être nommé au conseil d'administration de la CNESST. Il y
a un potentiel, un bassin de talents extraordinaire au C.A. de la CNESST. Le
C.A., moi, mon attente, elle est claire. Ils vont réussir à surmonter le défi,
ils vont élaborer les tenants et aboutissants d'un règlement et ils vont nous
permettre à nous tous de dire que l'objectif… un des objectifs principaux de
notre projet de loi, c'est-à-dire de s'assurer qu'il y ait de la prévention
puis de la participation partout, va être atteint, puis on va l'atteindre grâce
à eux. Puis un délai de trois ans, je le répète, de toute façon, les
mécanismes se seraient déployés sur trois ans, et on a attendu plus que
40 ans. Dans le cas de la LSST, c'est plus que 40 ans. Donc, moi, je
suis convaincu, profondément convaincu que c'est la voie que nous devons
emprunter pour nous permettre d'atteindre les objectifs de… non seulement qu'il
y ait de la prévention, parce que la prévention, c'est un beau concept, mais de
diminuer le nombre et la gravité des accidents de travail.
M. Leduc : Moi, je le répète,
là, on a le même objectif, là, sur la réduction du nombre et la gravité des
accidents, ça, il n'y a aucun doute, là-dessus, jamais. Moi, mon
questionnement, c'est que vous faites référence au C.A. de la CNESST, son
expertise, oui, je suis d'accord, puis on en a discuté abondamment dans
plusieurs autres sujets. Le C.A. de la CNESST, il y a des dirigeants patronaux,
des dirigeants syndicaux, ce n'est pas tous, eux, non plus, des experts en
santé-sécurité du travail. On imagine, donc, qu'ils ont toutes sortes
d'employés aussi qui sont eux peut-être un peu plus finement connaisseurs et
connaisseuses de ces domaines-là. Par contre, c'est un conflit politique qui se
passe au C.A. de la CNESST. C'est le capital contre le travail qui s'exprime
encore, là, aujourd'hui, et c'est probablement quelque part sain que ça
s'exprime de cette façon-là. Comment ils vont dénouer toutes les…
M. Leduc : ...de ces
domaines-là.
Par contre, c'est un conflit politique qui
se passe au C.A. de la CNESST. C'est le capital contre le travail qui s'exprime
encore, là, aujourd'hui, et c'est probablement, quelque part, sain que ça
s'exprime de cette façon-là. Comment ils vont dénouer toutes les impasses
qu'ils ont été incapables de dénouer pendant toutes ces années-là? Puis je fais
référence notamment à l'expansion des secteurs. Vous le savez, là, quand la
LSST a été adoptée, bien avant que je naisse, on avait divisé six secteurs,
puis c'était supposé être progressif. On allait avancer secteurs 1 et 2 au
début, secteur 3, secteur 4, secteur 5, secteur 6. Ce n'est jamais arrivé, ce
n'est jamais arrivé, malgré les insistances notamment de la partie syndicale au
C.A. Pendant 40 ans, ce n'est jamais arrivé, puis là il faudrait qu'on soit,
comment je dirais, croyants du fait qu'en trois ans ils vont réussir à négocier
les fins détails de l'application de seuils pour l'ensemble des différents
secteurs?
M. Boulet : Il faut redire que
la révision des règles de gouvernance que nous avons adoptée va
considérablement aider, notamment par la scission du poste de P.D.G. et de
président du conseil d'administration.
Puis il y a eu des recommandations du
Vérificateur général, en 2015, sur le processus d'adoption réglementaire à la
CNESST, et elle a, la CNESST, avec son C.A., révisé complètement le processus
d'adoption réglementaire. Ils ont mis en place — puis les nouveaux
membres vont le constater — une planification réglementaire. Ils ont
créé des comités réglementaires et un comité de suivi des travaux. Ils ont
déposé un rapport, le 10 juin... bien, ça, c'est le Vérificateur général...
l'application des recommandations, puis le Commissaire au développement durable
s'est déclaré, dans ce rapport-là du 10 juin 2020, satisfait du plan d'action
de la CNESST, puis ça, ça fait suite au rapport de 2015.
Donc, il y a eu une amélioration, mais
encore une fois, je le répète pour le projet de loi, qui demeurera perfectible,
puis la loi qui va être issue de l'étude détaillée le sera. Et moi, je suis
extrêmement confiant que même les nouveaux membres vont contribuer à améliorer
le processus d'adoption réglementaire. Puis mes convictions non seulement ne
sont pas ébranlées, mais sont encore plus clairement enracinées, en tenant
compte de ce qui est fait, au C.A. de la CNESST, pour améliorer sa diligence
réglementaire. Puis il ne faut pas oublier que le C.A. de la CNESST peut
confier des mandats aussi à des chercheurs, à des instituts, à des
organisations, à des groupes pour approfondir des aspects particuliers.
Et donc je suis convaincu qu'avec le
dialogue social découlant du paritarisme et la volonté des parties...
M. Boulet : ...puis il ne faut
pas oublier que le C.A. de la CNESST peut confier des mandats aussi à des
chercheurs, à des instituts, à des organisations, à des groupes pour
approfondir des aspects particuliers. Et donc je suis convaincu qu'avec le
dialogue social découlant du paritarisme et la volonté des partis qui va, de
toute façon, être clairement exprimée dans la loi, va nous permettre
d'atteindre notre objectif d'avoir un règlement qui s'applique, qui est
d'application générale et qui vise tous les secteurs d'activité économique, les
six secteurs, ainsi que l'ensemble des travailleurs du Québec, travailleurs et
travailleuses.
M. Leduc : Bien, j'espère que
votre confiance sera récompensée puis j'espère que vous aurez raison qu'à
l'intérieur du délai de trois ans qui, je pense, est somme tout assez court au
regard de l'expérience du C.A. de la CNESST, des fois, ça prend des années
négocier un nouveau règlement, celui sur les décibels en est un bon exemple,
là, négocier un règlement sur l'ensemble des seuils, ça va être tout un défi.
Sont-ils capables de le relever? Je leur souhaite, c'est certain, mais quelle
forme... comment je pourrais dire ça? J'ai la crainte qu'une des deux parties,
pour la nommer, la partie patronale, potentiellement, décide de profiter de ça
pour prolonger indûment encore davantage le délai. Qu'est-ce qu'on peut avoir
comme garantie qu'après trois ans il n'y a pas un nouveau délai qui repart ou
qu'on ne va pas continuer à négocier ou demander une extension d'un an, de deux
ans, de trois ans puis étirer la sauce, dans le fond, puis qu'au final, dans
cinq, six ans, on se retrouve à toujours avec aucun règlement puis aucun seuil?
M. Boulet : Bon. Là,
évidemment, si on veut revenir à 70, ça se limite, là, aux membres des comités
de santé et sécurité, mais j'accepte, là, de faire toujours la discussion qui
est plus générale. Moi, je ne crois pas à ça, que les patrons bloquent. Je ne
crois pas à ça, que les syndicats bloquent. Je crois en la volonté commune, je
crois à la communauté d'intérêts entre le capital et le travail, les patrons
puis les syndicats, puis je crois en l'impératif que tout le monde a d'avoir
des travailleurs qui sont plus en santé. La pénurie de main-d'oeuvre est un
incitatif, la santé des familles québécoises est un incontournable et je suis
convaincu que les patrons vont collaborer. Ultimement, on va diminuer le nombre
d'accidents de travail. Ultimement, on va diminuer la gravité des accidents de
travail. Puis si un employeur qui n'adhère pas à cette approche-là, bien, qu'il
s'exprime et qu'il lance la première pierre. Mais je ne crois pas en ça. Le
Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre en fait un objectif commun,
tant des patrons que des syndicats. Tout le monde est en faveur de la santé et
sécurité puis tout passe par la prévention, puis chaque dollar, parce qu'on va
parler aussi en argent, chaque dollar investi en...
M. Boulet : …le Comité
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre en fait un objectif commun tant
des patrons que des syndicats. Tout le monde est en faveur de la santé et
sécurité, puis tout passe par la prévention. Puis chaque dollar, parce qu'on va
parler aussi en argent, chaque dollar investi en prévention en rapporte cinq,
six, dépendamment des lectures que je fais. Chaque dollar investi en
prévention.
Puis on l'a vu avec les syndicats puis les
patrons des groupes prioritaires un et deux. Plus on investit en prévention,
plus on a diminué le nombre d'accidents, c'est clair. Puis s'il n'y a pas
d'accident, nos opérations sont plus efficaces, c'est plus rentable, puis on
peut donner des meilleures augmentations de salaire, on négocie des conventions
collectives qui sont meilleures, avec des mécanismes qui sont totalement
paritaires. Moi, je suis relativement fier que les groupes prioritaires un et
deux ont fait la démonstration que la prévention puis la participation, ça
s'impose. Mon objectif, c'est de faire en sorte que, pour le groupe trois,
parce que le groupes trois, il y a seulement prévention, mais pas
participation, et les groupes quatre, cinq et six puissent bénéficier en toute
plénitude des mêmes mécanismes qu'il y a dans un et deux.
• (10 h 10) •
Et c'est intéressant, parce qu'on a, la
semaine dernière, adopté des articles. Puis vous allez m'excuser de répéter,
là, mais on l'a fait en équipe, là un programme de prévention… pour la première
fois de l'histoire de la santé et sécurité du Québec, il va y avoir des programmes
de prévention dont le contenu a été adopté partout… ce n'est quand même pas
peu. On a adopté des articles sur le plan d'action pour tous les établissements
de 20 et moins qui vont s'appliquer partout. Déjà, là, avec ce qu'on a adopté…
il y a peu d'articles adoptés la semaine passée, mais c'était des articles de
base avec beaucoup de contenu, on a fait, selon… puis j'en ai parlé à des
employeurs puis à des syndicats puis je leur ai dit : Réalisez-vous que ce
qu'on a fait la semaine passée, c'est de faire en sorte qu'il y ait la
prévention partout? Puis tout le monde dit : Quand même, on avance. Puis,
je suis fier. Puis je suis fier de le faire avec vous, collègues d'Hochelaga-Maisonneuve,
Jonquière puis Nelligan, parce que c'est… votre autre collègue qui était
présent, ça fait que… Robert-Baldwin, maintenant, heureux de vous accueillir.
Ça fait que, voilà, c'est mes commentaires.
M. Leduc : Ma question, plus
précisément, M. le ministre… parce que ma crainte, elle est forte de
dire : Bon, on donne trois ans. C'est un délai qui peut sembler
raisonnable, mais qu'est-ce qu'on comme garantie? Puis peut-être qu'il n'y en a
pas, dans l'absolu, là, mais qu'est-ce qu'on a comme garantie que ça ne va pas
s'étaler encore un autre trois ans, par exemple? Est-ce que vous, vous allez
comme, venir vous interposer en quelque sorte si jamais, après trois ans,
ça n'a pas débloqué?
M. Boulet : Oui. Puis on va en
discuter au moment des dispositions transitoires, et, moi, je suis ouvert…
M. Leduc : …puis peut-être
qu'il n'y en a pas dans l'absolu, là, mais qu'est-ce qu'on a comme garantie que
ça ne va pas s'étaler encore un autre trois ans, par exemple?
M. Boulet : Là-dessus, là…
M. Leduc : Est-ce que, vous,
vous allez, comme, venir vous interposer en quelque sorte si jamais, après
trois ans, ça n'a pas débloqué?
M. Boulet : Oui. Puis on va en
discuter au moment des dispositions transitoires, et, moi, je suis ouvert.
Mais, oui, je veux que ce soit perçu comme un impératif, comme un devoir légal.
Et il va y avoir un règlement dont la facture sera déterminée par les syndicats
puis les patrons. Puis on va faire la discussion au moment opportun, mais je
réponds assez clairement «oui» à votre question.
M. Leduc : Je peux m'attendre,
quand on sera rendus plus tard, aux dispositions transitoires… Puis je ne sais
pas, là, quel sera le libellé, on verra bien rendu là, mais je peux m'attendre
qu'il y ait quelque chose qui mentionne, ou en tout cas, ne serait-ce que
verbalement, que le ministre ne laissera pas ce délai-là se prolonger ad vitam
aeternam, là, qu'à un moment donné, il va saisir la situation. Si on arrive,
après trois ans, puis qu'on est très loin de l'issue d'un règlement, on
peut s'attendre à ce que le ministre — advenant que ça soit encore
vous, donc, dans trois ans — se saisisse de la situation puis ne
pelte pas toujours en avant un autre délai : un an, deux ans,
trois ans, quatre ans. À un moment donné, il va avoir une ligne qu'on
va tracer puis on va dire : Là, ça suffit. Puis on imagine que si ce n'est
pas le C.A. qui l'adopte ce règlement-là… De toute façon, ce n'est pas lui qui
l'adopte, il vous le réfère à vous. C'est vous qui l'adoptez au final ce
règlement-là au Conseil des ministres. Ça fait qu'on peut imaginer que, si
après trois ans et des poussières, s'il ne se passe rien, si c'est
complètement bouché, puis que la stratégie, malheureusement, de l'envoyer au
C.A. aurait échoué, vous n'allez pas vous délaisser de vos responsabilités,
vous allez bouger, là.
M. Boulet : Absolument. C'est
oui, oui, oui. Je suis d'accord avec tous vos propos. Donc, ce sera adopté et
ce sera adopté par le C.A. de la CNESST puis ce sera approuvé par le
gouvernement. Et, je le répète, ce sera un devoir légal qui sera constamment
réitéré tant que je serai ministre du Travail. Puis comme c'est exprimé en plus
en commission parlementaire, je pense que ça a un effet pas mal liant si jamais
il y a un autre ministre du Travail. Puis je ne peux pas présumer qui sera élu
dans un an et un mois, là.
M. Leduc : Bien, il y avait
des rumeurs de remaniement ministériel, mais là, on n'en a pas eu à date, ça
fait que vous semblez être l'homme de la situation, encore, de M. le premier
ministre pour la prochaine année. Vous répondez… Vous me rassurez, en partie,
là, sur cet élément-là de la prolongation à l'infini. On jugera l'arbre à ses
fruits quand on sera rendus aux dispositions transitoires puis qu'on verra le
ou les libellés que vous aurez à nous soumettre, mais il me reste quand même un
angle mort de cette proposition-là, donc, de renvoyer tout ça au C.A. de la
CNESST, que j'aimerais aborder. Puis je comprends que ce n'est certainement pas
en ce moment où on en discutera les détails, moi-même n'étant pas prêt à vous
faire des éléments ou des analyses détaillées, mais qu'est-ce qui va se passer
pendant ce trois ans là advenant que ça ne dure que trois ans, là? Jouons
dans votre hypothèse, là, que, là, à partir de la sanction du projet de loi
quelque part cet automne, on imagine, le délai de trois ans commence…
M. Leduc : ...des éléments ou
des analyses détaillées, mais qu'est-ce qui va se passer pendant ce trois
ans-là advenant que ça ne dure que trois ans, là? Jouons dans votre hypothèse,
là, que, là, à partir de la sanction du projet de loi quelque part cet automne,
on imagine, le délai de trois ans commence. Qu'est-ce qui va se passer pendant
ce trois ans-là?
Parce que, pour reprendre le début de mon
intervention, on s'attendait quand même, malgré certaines mauvaises nouvelles
du projet de loi, on s'attendait quand même qu'au moins le règlement, il
commence, là, ça y est, malgré, là, que, comme vous le disiez, ça allait
progressivement s'appliquer. Si on lance la balle au C.A., d'ici trois ans, ou
potentiellement quatre, ou en tout cas on va garder le trois ans, qu'est-ce qui
se passe? Est-ce qu'on ne peut pas imaginer qu'il y ait quelque chose qui
commence à s'enclencher en attendant le vrai grand règlement permanent? Il
peut-u y avoir quelque chose qui... comment je dirais ça, qui monte les
premières petites marches, là, ne serait-ce qu'elles ne soient pas les grosses
marches qu'on espérait? Mais il peut-u y avoir, comme, un train qui part à la
fin du projet de loi, à défaut, là, d'avoir la grosse locomotive, mettons?
M. Boulet : Deux éléments de
réponse. Le premier, puis ça fait suite à vos premières interventions, je peux
même m'assurer, puis on va en discuter au moment des dispositions transitoires,
qu'on mette en place un mécanisme au gouvernement pour s'assurer que le
règlement soit bien adopté par le C.A. et que le devoir qui lui est imposé par
la loi soit bien respecté.
Donc, la question que vous venez de poser,
si je comprends bien : Qu'est-ce qui va arriver d'ici l'adoption du
règlement? Je vais vous poser une question, j'ai le droit : Qu'est-ce que
vous en pensez?
M. Leduc : Bien, il me semble
que je pense que je suis assez clair. Moi, j'aurais voulu qu'il y ait quelque
chose tout de suite, un bon règlement. Vous le savez, j'étais très critique des
niveaux de risque. Je m'attendais à ce qu'il y ait un règlement avec des bons seuils.
Là, je comprends de ce que vous nous présentez ce matin puis d'avec notre
échange qu'il n'y aura pas de règlement dans le projet de loi actuel, c'est
renvoyé au C.A. J'ai mes doutes sur cette stratégie-là, mais, bon,
nécessairement on joue dans votre film ici, en quelque sorte, c'est vous, le
ministre.
Mais est-ce qu'en renvoyant ça au C.A. de
la CNESST il faudrait — en tout cas, c'est ce à quoi je pense, là,
pendant notre échange — qu'il y ait quelque chose qui démarre? Si
notre objectif, c'est d'envoyer le signal que la prévention, c'est important,
on ne peut pas juste dire : Bien, coudon, on vous a dit, là, pendant tout
le début de mandat puis au dépôt du projet de loi, que, là, il allait y avoir
de la prévention, puis que ça allait brasser, puis ça allait être des grandes
réformes. Puis vous venez de le mentionner, qu'il y a quand même des articles
intéressants qu'on a adoptés la semaine dernière, puis je suis d'accord avec
vous qu'en effet, là, il faut qu'il y ait de la prévention partout, bravo. Mais
vous le savez tout autant que moi, pour faire de la prévention, il faut du
temps, il faut de la libération, il faut des seuils, il faut des comités de
santé et sécurité, des représentants, dépendamment, là, la grosseur de votre
entreprise. Il faut que ça aussi, ça soit tout de suite enclenché.
Là, est-ce que la version finale de ce
règlement-là va être votée d'ici quelques semaines? Vous nous avez bien fait
comprendre que non, ça va être envoyé au C.A. Mais, en attendant ça, pour le
trois ans, puis j'ai peur que ça soit plus que trois, puis quatre, puis cinq,
puis potentiellement on verra ce que l'avenir nous réserve, mais, pendant ce
temps-là, on ne peut pas avoir quelque chose qui commence? Ça ne sera peut-être
pas la version...
M. Leduc : …de ce règlement-là
va être votée d'ici quelques semaines, vous nous avez bien fait comprendre que
non. Ça va être envoyé au C.A. Mais en attendant ça, pour le trois ans… puis
j'ai peur que ce soit plus que trois, puis quatre, puis cinq, puis potentiellement
on verra ce que l'avenir nous réserve. Mais, pendant ce temps-là, il ne peut
pas avoir quelque chose qui commence? Ça ne sera peut-être pas la version
idéale, bien sûr, certainement pas la version négociée. Il faudrait bien qu'il
y ait quelque chose qui commence tranquillement à s'implanter tout de suite
pour envoyer, en effet, le message que la prévention, c'est sérieux, puis on la
commence maintenant, avec les suites du projet de loi, et surtout pour qu'on
commence à s'y habituer. Si on est pour arriver à un stage avec des seuils x ou
y qui sera négocié au C.A., bien, pourquoi on attendrait trois ans que ça se
négocie, puis peut-être quatre, puis cinq? Puis on pourrait tout de suite
commencer avec quelque chose qui nous mettrait la main tout le monde, tout un
chacun, avec ça.
M. Boulet : Je comprends
l'objectif que vous poursuivez. Vous savez à quel point la prévention est
importante pour moi. Vous savez à quel point on est aussi irrités que, pendant
40 ans, on ait laissé de côté 75 % des travailleurs du Québec. Là, il
y a comme un trois ans maximum additionnel avant qu'on ait un règlement qui
s'applique partout. Pour moi, c'est une avancée considérable. Ceci dit, est-ce
qu'on peut penser à une espèce de régime intérimaire? Ça m'apparaît peu envisageable,
peu praticable, mais certainement discutable. Et moi, je suis prêt à travailler
en équipe avec vous autres, dans une perspective de globalité, pour dire :
Est-ce que, pendant l'intérim, c'est-à-dire jusqu'à l'adoption du règlement,
dans trois ans, parce que moi, je vous dis que ça va être dans trois ans…
est-ce qu'on ne pourrait pas envoyer… puis j'aime bien le mot «signal». On leur
dit : Ce n'est pas définitif, c'est temporaire, puis le C.A. a un devoir
légal, d'ici là, bougez les choses. La prévention, ce n'est pas rien qu'un
concept, c'est aussi sur le terrain, puis ça se fait les employeurs avec les
travailleurs et/ou les associations accréditées, là où il y a des syndicats.
• (10 h 20) •
Moi, je ne suis pas… je vous dis, je suis
sensible. Évidemment, on verra dans les dispositions transitoires, là. C'est
tout ce que je peux vous dire, mais c'est sûr que ça va m'amener une réflexion
additionnelle. Puis je vais voir comment on peut vous proposer la meilleure
façon de se comporter, dans les milieux de travail, de façon intérimaire,
c'est-à-dire jusqu'à l'adoption du règlement général. Ça fait que je pense
qu'on se comprend bien, là, puis on va en rediscuter. Puis je vous dirais que
ça va être important pour nous autres aussi d'avoir... Je pense qu'il faut
faire une réflexion, puis il faut avoir de quoi de concret.
M. Leduc : Bien, intéressant.
Mme la Présidente, je…
M. Boulet : ...pense qu'on se
comprend bien, là, puis on va en rediscuter. Puis je vous dirais que ça va être
important pour nous autres aussi d'avoir... Je pense qu'il faut faire une
réflexion, puis il faut avoir de quoi de concret.
M. Leduc : Bien, intéressant. Mme
la Présidente, je terminerais peut-être là-dessus, là, sur l'échange plus
général en cours, là. J'entends ce que le ministre dit puis je vais réfléchir
de mon côté aussi. Je vais peut-être préparer quelque chose qu'on pourrait
discuter. Ou je vais attendre de voir peut-être, lui aussi, si... En tout cas,
la porte ouverte me semble vraiment intéressante, sans garantie de finalité, bien
sûr.
Mais si on est pour jouer dans le film du
trois ans, là, que je trouve un peu inquiétant, d'un point de vue personnel,
bien, si on a de quoi pour commencer à ce que le train, là, se chauffe un peu
puis démarre, là... Vous savez à quel point c'est long de démarrer...
d'atteindre une vitesse de croisière d'un train. Bien, si on peut le lancer dès
maintenant, bien, je pense qu'on commence à trouver quelque chose, là, qui
pourra être satisfaisant pour tout le monde. Ça fait que je vais me contenter
de ça puis je vais revenir au ministre, là, en temps opportun, avec des idées.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Il y a donc... Y a-t-il, donc, d'autres interventions à l'article 70,
oui, tel qu'amendé? M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, merci,
Mme la Présidente. Je voudrais, à mon tour, saluer tout le monde officiellement.
Moi, je partage les préoccupations du député d'Hochelaga-Maisonneuve, et, dans
le fond, c'est de chercher au moins les balises, de mettre, au moins, des
garanties en attendant l'adoption du règlement, des garanties que, dans
l'instance, dans la transition, que les milieux de travail seront sains et
seront sécuritaires. C'est ça qui est l'enjeu, c'est d'aller chercher une forme
de garantie.
Là, on fait la discussion présentement, en
tout cas, une amorce de discussion. Est-ce qu'on ne peut pas aller un petit peu
plus loin? Le ministre nous dit : Ah! il va y avoir des dispositions
transitoires. Les dispositions transitoires sont loin, là, dans l'étude du
projet de loi. Alors, quand le ministre nous dit : Bien moi, je suis
ouvert à un signal... j'aime l'expression «signal», il nous a dit ça... ça veut
dire quoi pour lui? Autrement dit, dans l'article que nous sommes en train
d'étudier, jusqu'où on pourrait aller, dans ce signal-là ou dans cette espèce
de garantie de milieux sains et sécuritaires, en attendant l'adoption du règlement?
(Consultation)
La
Présidente (Mme IsaBelle) : M. le ministre...
M. Gaudreault : …de milieux
sains et sécuritaires en attendant l'adoption du règlement.
M. Boulet : Évidemment, c'est
une discussion qu'on va avoir lors de l'étude des dispositions transitoires,
mais là je viens d'exprimer une volonté. Parce que ce n'est pas juste le
signal. C'est vrai que j'ai dit : J'aime le mot «signal», mais je suis
sensible à des discussions qui vont nous permettre, de manière intérimaire,
jusqu'à l'adoption du règlement final, d'avoir de quoi de concret, bon.
La réflexion n'est pas complétée. J'ai des
idées, mais ce serait un peu prématuré pour moi de les mettre de l'avant. Puis
je comprends super bien le collègue de Jonquière, qui veut que ce soit plus
clair, mais, à ce stade-ci, évidemment, on est… j'allais dire on est… c'est un
peu en amont pour que je mette… pour que je dise aussi clairement ce qui
pourrait se faire de manière intérimaire. Mais on va y venir, je pense, assez rapidement.
Puis j'aimerais ça que vous conserviez cette question-là, puis vous dire que je
vais donner un complément, en fait, je vais compléter ma réponse plus tard.
M. Gaudreault : O.K. Plus
tard, c'est aux dispositions transitoires seulement ou il y a d'autres dispositions
préalables? Ou à moins qu'on revienne éventuellement sur l'article 70, là, ou
ailleurs. Mais ce plus tard, il est quand, là? Est-ce qu'il faut attendre aux dispositions
transitoires?
M. Boulet : Excusez-moi, collègue.
M. Gaudreault : Oui, bien, je
voulais savoir, le plus tard, il se termine quand, là. Le plus tard, quand vous
dites : On va en reparler plus tard, est-ce que c'est juste aux dispositions
transitoires ou on a d'autres… est-ce qu'on doit suspendre 70?
M. Boulet : …parce que là,
c'est le régime général. Quand on va arriver au transitoire pour parler d'un
régime intérimaire, ce sera autre chose. On va y arriver, selon moi, d'ici deux
semaines, d'ici trois semaines, dépendamment de la diligence de nos discussions,
mais j'anticipe qu'on va y venir plus tôt que plus tard. Mais là on est encore
dans le régime général. Puis on va y arriver, à ce régime, ce que j'appellerai
intérimaire, je pense, quand même assez rapidement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ça va? Y a-t-il d'autres interventions à 70 tel qu'amendé? Député de
Robert-Baldwin, c'est bien ça, hein?
M. Leitão : Merci, Mme la
Présidente. Alors, à mon tour de souhaiter la bienvenue à tout le monde, tous
les collègues. M. le ministre, je peux vous dire que, bon, je comprends la
discussion qui a eu lieu ici. Moi, je partage un peu votre avis que la partie
patronale et la partie syndicale, travailleurs…
M. Leitão : …Mme la Présidente.
Alors, à mon tour de souhaiter la bienvenue à tout le monde, tous, tous, tous
les collègues. M. le ministre, juste pour vous dire que, bon, je comprends la
discussion qui a eu lieu ici. Moi, je partage un peu votre avis que la partie
patronale et la partie syndicale, les travailleurs, si on leur donne assez
d'espace, assez de temps, ils finiront par trouver un consensus. C'est un peu
notre façon de faire.
Maintenant, pour revenir aux dispositions
transitoires, je comprends que ce signal serait discuté à ce moment-là. Je vous
demanderais par contre s'il serait possible qu'une fois que vous avez mieux
déterminé de quoi ça pourrait avoir l'air, si vous pourriez nous partager le
fruit de cette réflexion avant même qu'on commence à discuter. Comme ça, ça
nous donnerait un peu plus de temps pour… Quand la discussion aura lieu, on
serait un peu mieux préparés. C'est juste une suggestion, comme ça.
M. Boulet : Absolument. Quand
on sera rendus là… C'est un très beau commentaire. Puis je pense qu'on vient,
suite aux questions du collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, d'avoir cette
discussion générale là pour le règlement général, là, qui va être adopté par le
C.A. de la CNESST, puis, quand on sera rendus aux dispositions transitoires, on
pourra avoir la même discussion pour avoir une compréhension de l'économie
générale de la loi en ce qui concerne le régime intérimaire. Donc, oui, tout à
fait, on aura certainement cet échange-là, et je pourrai vous transmettre, là,
ce que nous avons l'intention de faire, absolument.
M. Leitão : O.K. Très bien.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions à 70? Alors, tel que convenu, on ne peut pas
voter l'article 152, parce qu'à l'intérieur de l'article 152, on a décidé de
suspendre l'article 68.1, qui portait sur le multiétablissements. C'est bien ce
que j'ai compris? C'est bien ça, M. le ministre? Merci. Alors, nous le notons.
Nous poursuivons donc…
Des voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'on a le consentement? Oui, par contre. Bien, on l'avait dit la
semaine passée, mais on peut le demander, oui.
M. Boulet : O.K. Donc, c'est
suspendu uniquement pour l'alinéa concernant le multiétablissements, c'est le…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
68.1.
M. Boulet : …68.1, tout à
fait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est ça.
M. Boulet : Oui, tout à fait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'on a le consentement? Je sais qu'on l'avait dit la semaine passée,
mais elle me fait bien comprendre qu'il faut que je le refasse, là. Donc, on ne
vote pas l'article 152, parce qu'on va suspendre l'article 68.1 à l'intérieur
du 152. J'ai votre consentement?
Des voix : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Merci de me le faire rappeler.
Nous poursuivons donc avec l'article 153.
• (10 h 30) •
M. Boulet : Merci :
L'article 71 de cette loi est modifié par
l'insertion, dans le premier alinéa et après «comité», de «, incluant le
représentant en santé et en sécurité,».
Explication. Cette disposition précise que
le représentant en santé et en sécurité est un des représentants des
travailleurs membres du comité de santé et de sécurité, et non un membre qui
s'ajoute au nombre de membres. Cette précision est nécessaire, vu le deuxième
alinéa de l'article 87, qui prévoit que le représentant en santé et sécurité…
10 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : ...cette
disposition précise que le représentant en santé et en sécurité est un des
représentants des travailleurs membres du comité de santé et de sécurité et non
un membre qui s'ajoute au nombre de membres. Cette précision est nécessaire vu
le deuxième alinéa de l'article 87 qui prévoit que le représentant en santé et
sécurité est membre d'office du comité de santé et de sécurité. Et, bon, ça,
c'est simplement une précision, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il des interventions à l'article 153? Oui, député
d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : À la connaissance
du ministère ou plutôt de la CNESST, est-ce que c'était très fréquent que le
représentant n'était pas membre du comité de santé et sécurité dans la situation
actuelle?
M. Boulet : Il faudrait que je
le vérifie, là, parce que ce n'est pas moi qui le... On peut peut-être obtenir
une suspension, si ça vous va, de deux minutes.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 31)
(Reprise à 10 h 34)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre, est-ce que vous avez obtenu la réponse?
M. Boulet : Oui. Ce n'est pas
arrivé, ou à peu près jamais, parce que c'eut été en violation du libellé du deuxième
alinéa de 87, qui dit que les personnes, les représentants sont membres
d'office des comités de santé et sécurité. Donc, c'est plus des questions qui
étaient acheminées à la CNESST. Et l'objectif, c'était vraiment de préciser,
avec cet amendement-là, qu'au moins la moitié des membres du comité, incluant
le représentant en sécurité... parce que c'est un organisme, évidemment,
paritaire. Donc, c'est uniquement dans une perspective de préciser qu'il est
membre, puis qu'il fait partie du paritarisme.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci.
M. Leduc : Et à 72, donc,
c'est la façon de nommer les salariés... les représentants qu'on évoque? Bien,
il n'est pas modifié, à part en anglais, là, si je ne me trompe pas, le 72.
M. Boulet : Il n'y a pas de
modification à 72. Puis vous avez raison, c'est le mode de désignation du
représentant.
M. Leduc : Je comprends un peu
que, dans le fond, cet article-là, c'est une sorte de précision linguistique?
Ça n'a pas beaucoup d'effet...
M. Boulet : Il n'a aucun
effet, il n'a aucun effet.
M. Leduc : ...sur le fond.
C'était déjà entendu qu'en effet le représentant était également nommé par les
travailleurs.
M. Boulet : Ça, c'est 72,
c'est le mode de désignation, vous avez raison. Mais sur 71, il n'y a pas
d'effet pratique, puis il n'y a pas d'effet légal. C'est vraiment une
précision. Et il y a eu... comme il y a eu un certain nombre de questions qui
étaient posées là-dessus, bien, on trouvait opportun, là, de le préciser.
M. Leduc : Tout à fait. Dans
72, justement, on fait référence à l'association accréditée. Mais là comme on
élargit l'application à tous les secteurs, syndiqués ou non...
M. Boulet : ...c'est vraiment
une précision. Et il y a eu... comme il y a eu un certain nombre de questions
qui étaient posées là-dessus, bien, on trouvait opportun, là, de le préciser.
M. Leduc : Tout à fait. Dans
72, justement, on fait référence à l'association accréditée. Mais là, comme on
élargit l'application à tous les secteurs syndiqués ou non... peut-être que
c'est déjà couvert pour le règlement, là, vous me préciserez si c'est le cas,
mais comment on va nommer ces personnes-là s'il n'y a pas de syndicat, finalement?
(Consultation)
M.
Leduc : Peut-être que je peux donner une autre précision à ma
question, c'est qu'à 72, on fait référence, donc, au fait qu'ils sont nommés
par l'association. On précise... il y a un autre paragraphe qui dit : S'il
y a plus qu'une association syndicale, ce qui peut arriver dans des gros
établissements, là, je me rappelle, j'ai été longtemps...
M.
Boulet : ...on va suspendre deux minutes.
M.
Leduc : Ah, parfait!
La
Présidente (Mme IsaBelle) : D'accord. Nous allons suspendre.
(Suspension
de la séance à 10 h 37)
(Reprise à 10 h 43)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : M. le ministre, vous avez la réponse.
M. Boulet : En fait, j'ai
simplement relu chacun des alinéas de 72, puis les membres du comité de
santé-sécurité, qui est paritaire, sont désignés par l'association accréditée
quand elle représente l'ensemble des travailleurs de l'établissement. Puis,
dans les autres cas, ils sont déterminés par les modalités déterminées par le règlement,
donc c'est... Même en milieu non syndiqué, il y a des modalités de désignation
qui sont prévues par voie réglementaire, là, puis qui tiennent compte de la
volonté de la majorité des travailleurs, là, absolument. Tu sais, ce n'est pas
qu'en milieu syndiqué. C'est aussi en milieu non syndiqué. Et c'est pour ça que
ça n'a pas fait l'objet d'amendement, là.
M. Leduc : Donc, ces
modalités-là existent déjà. C'est ça, vous me dites, là?
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : D'accord, je
comprends. Je vous posais la question parce que j'ai été longtemps, donc, dans
le milieu syndical, puis vous connaissez, comme moi, l'expression «des
syndicats de boutique», «des syndicats jaunes» ou «des associations maison» où
le patron...
M. Boulet : ...je ne l'ai
jamais entendu.
M. Leduc : «Syndicat
jaune», non? Mon Dieu!
M. Boulet : J'ai entendu
«des syndicats amis», «des syndicats de boutique», «des syndicats maison», mais
«des syndicats jaunes»... Ça, ça veut dire...
M. Leduc : Vous ne
connaissez pas ces mots-là?
M. Boulet : …des
syndicats contrôlés?
M. Leduc : Oui. Bien, je
suis surpris que vous ne connaissez pas l'expression «syndicat jaune». C'est
assez fréquent dans le milieu syndical. Puis, bien là, je vais me permettre une
minute du patrimoine pour vous expliquer l'origine du sens.
M. Boulet : Non, mais en
Mauricie puis au Saguenay—Lac-Saint-Jean on ne parlait pas de syndicats jaunes.
Peut-être à Montréal.
M. Leduc : Le terme
«jaune» vient de la religion catholique. Vous savez, le Vatican, vous avez déjà
vu le drapeau Vatican, qui est jaune et blanc avec... Et c'était... Au début,
les syndicats étaient très revendicateurs. Ils étaient même interdits pendant
un bon bout de temps parce qu'ils étaient contre le droit de propriété, puis
ils n'étaient pas reconnus par l'Église, qui invitait ses fidèles à ne pas de
syndiquer, à ne pas joindre un syndicat. Mais la popularité des syndicats
grandissant... Là, c'est l'historien de formation qui parle, hein? La
popularité des syndicats grandissant, l'Église n'a pas eu le choix de se
revirer de bord et de les accepter, mais en disant : Vous devez joindre maintenant
un syndicat catholique. C'est là qu'ils ont inventé le concept de «syndicat
catholique». Et, pour se moquer de ces syndicats-là, qui étaient réputés être
moins combatifs, et trop proches des patrons, et ne pas vouloir faire la grève,
les autres syndicats les accusaient d'être des syndicats jaunes. Le terme est
assez connu dans le milieu syndical. Un syndicat jaune, un jaune, c'est un
genre de...
M. Leduc : ...et pour se moquer
de ces syndicats-là, qui étaient réputés être moins combatifs, et trop proches
des patrons, et ne pas vouloir faire la grève, les autres syndicats les
accusaient d'être des syndicats jaunes. Le terme est assez connu dans le milieu
dans le milieu syndical, un syndicat jaune, un jaune, c'est un genre de
syndicat mou, un syndicat proche de la botte du patron. Bref, fin de la minute
du patrimoine, syndicat jaune en contraire du syndicat rouge, lui beaucoup plus
revendicateur, beaucoup plus proche des partis communistes, partis socialistes.
Je ferme vraiment la parenthèse de l'historien. On voit mes origines, ça, il
n'y a pas de problème.
Mais je vous posais la question parce que
j'étais inquiet de savoir comment on nomme les représentants en milieu non
syndiqué, parce que souvent le patron peut avoir la petite tendance peut-être,
ou en tout cas l'envie certainement de vouloir choisir lui-même, ou du moins
laisser entendre qui il aimerait avoir comme interlocuteur, ce qui n'est pas nécessairement
la situation la plus optimale. Mais, si vous me dites que c'est déjà prévu par règlement,
on ira fouiner dans cedit règlement. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, y a-t-il d'autres interventions à l'article 153? Oui, député de Jonquière.
M. Gaudreault : Moi, je suis
historien aussi de formation en plus d'être juriste, puis j'ai une interprétation
différente de l'apparition des syndicats catholiques que le député
d'Hochelaga-Maisonneuve. Mais on ne fera pas un débat là-dessus, parce
qu'heureusement qu'on a eu le premier syndicat catholique à La Pulperie de
Chicoutimi, en 1910, avec Mgr Lapointe, qui a permis de créer beaucoup,
beaucoup de protections, plus en collaboration, effectivement, avec le patron,
je suis d'accord, avec M. Dubuc, mais qui a quand même aidé beaucoup.
Donc, les premiers congés du dimanche, c'était à cause des syndicats
catholiques. Et Mgr Lapointe, par son adhésion à l'encyclique de
Léon XIII, a fait en sorte d'avancer quand même une certaine prise en
charge des travailleurs francophones au Québec.
Alors, moi, en tout cas, je ferais une
nuance importante, là, parce que ça pourrait même expliquer à l'origine
l'action catholique qui a amené même la création ou... pas la création, mais
l'arrivée de la Révolution tranquille au Québec. En tout cas, c'est tout un
autre débat. Mais ce n'est pas là-dessus que je voulais faire mon intervention,
mais comme historien, j'amène une autre version, là, sur la création des
syndicats catholiques en opposition aux syndicats américains, dans une région
comme la nôtre, là, qui étaient très, très présents.
Alors, moi, la question que j'ai par
rapport à l'article 71, Mme la Présidente, c'est : Est-ce qu'il y a
des... est-ce que ça existe, des établissements ou des milieux de travail où il
y a plus d'un représentant en santé et sécurité dans le comité?
M. Boulet : Oui, bien oui. Là,
où le règlement sur les comités de santé et sécurité s'applique, il y a un
nombre qui est déterminé, un nombre de représentants en fonction du nombre de
salariés. Ça fait qu'il y a une augmentation du nombre plus l'établissement
regroupe...
M. Boulet : …oui, bien oui, là
où le règlement sur les comités de santé et sécurité s'applique, il y a un
nombre qui est déterminé, un nombre de représentants en fonction du nombre de
salariés. Ça fait qu'il y a une augmentation du nombre plus l'établissement
regroupe une proportion imposante de salariés. Ça fait qu'il y a une échelle,
c'est comme une structure escalatoire, et plus il y a de salariés, plus il y a
de représentants qui sont membres du comité paritaire de santé et sécurité. On
va le voir, d'ailleurs, collègue de Jonquière, à l'article 160, là, ce…
M. Gaudreault : Mais est-ce
qu'à ce moment-là on ne devrait pas parler…
M. Boulet : C'est 162, je
n'étais pas sûr, là, mais c'est 162, collègue.
M. Gaudreault : Est-ce qu'on
ne devrait pas le dire au pluriel : «incluant les représentants en santé
et sécurité»?
M. Boulet : Les représentants,
il y en a un par établissement, mais ce représentant-là, il est membre d'office
du comité de santé et sécurité, mais il y en a un.
M. Gaudreault : O.K. Moi, Mme
la Présidente, considérant notre pratique, depuis quelques articles, de
suspendre les articles qui touchent le multiétablissement, je me demande si
celui-ci ne devrait pas être suspendu aussi, parce que, tout dépendant du débat
qu'on aura sur le multiétablissement, il pourrait y avoir un impact sur
l'article 71 par rapport au nombre de représentants en santé et sécurité
au sein du comité. Alors, moi, je pense que l'article 71 pourrait faire l'objet
d'une suspension, au même titre que 68.1 tout à l'heure, parce que, tout
dépendant des débats qu'on aura sur le multiétablissement, je pense que le 71
pourrait avoir des impacts… il pourrait y avoir, c'est-à-dire, des impacts sur
le 71.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. M. le ministre.
• (10 h 50) •
M. Boulet : Bien, ceci dit,
avec respect, on va traiter des comités santé et sécurité multiétablissements
dans des articles sur le multiétablissement. Là, il n'est absolument pas
question de multiétablissement. Donc, je comprends votre point, là, mais il n'y
aura aucune incidence, puis ça, je peux vous l'assurer. Ça fait que je voudrais
éviter qu'on suspende un nombre trop impressionnant parce qu'il y a un risque
d'avoir un impact sur le multiétablissement. Mais, dans le cas présent… mais vraiment
pas du tout. Puis je vous le dis, là, puis peut-être que je pourrai vous
indiquer l'article, mais il y a un article où on réfère aux comités de santé et
sécurité multiétablissements, puis les critères, puis tout ça. Puis là on aura
une discussion sur le fond.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il, donc, d'autres interventions?
M. Gaudreault : Oui, bien,
moi, Mme la Présidente, c'est parce qu'il pourrait arriver que… je comprends ce
que le ministre dit, mais, en tout respect, je ne suis pas d'accord, parce que,
moi, il pourrait arriver que, dans le débat sur le multiétablissement, j'aie le
goût de modifier l'article 71 en fonction du débat qu'on aura sur le
multiétablissement. Alors, moi, je ne pense pas que…
M. Gaudreault : …mais en tout
respect, je ne suis pas d'accord, parce que moi, il pourrait arriver que, dans
le débat sur le multiétablissement, j'aie le goût de modifier l'article 71 en
fonction du débat qu'on aura sur le multiétablissement. Alors, moi, je ne pense
pas que c'est si… tu sais, j'aime mieux ne pas prendre de chance puis de garder
le 71 de côté au cas où que le débat sur le multiétablissement fasse en sorte
qu'on a à revenir sur le 71. En tout cas, moi, c'est mon point de vue. J'aime
mieux ne pas prendre de chance, garder ça en réserve. Je ne crois pas que ça
modifie l'ordre des choses, fondamentalement.
Si effectivement il n'y a pas de débat… c'est-à-dire
que le débat sur le multiétablissement n'amène pas de répercussion sur le 71,
comme le dit le ministre, à ce moment-là, on l'adoptera rapidement, mais, moi,
j'aimerais mieux le garder en réserve.
M. Boulet : Bien, ceci dit,
puis je vais être assez bref, là, il n'y a aucune utilité, aucune nécessité,
aucune pertinence. Puis je vous le dis, là, on va en discuter, les comités de
santé et sécurité en multiétablissement, puis je vous le dis, là, il n'y aura
pas d'impact. Puis si, ultimement, vous voyez un impact que je ne suis pas
capable d'imaginer ou de soupçonner, à la limite, on le réouvrira, mais, tu
sais, ce n'est pas anticipable, là, entre guillemets.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, je comprends qu'on n'a pas le consentement. Donc, on va poursuivre.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 153? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. On y va par
appel nominal tel que mentionné au tout début, c'est bien ça? Parfait. Alors,
l'article 153 est-il adopté?
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 153 est adopté. Nous poursuivons avec l'article
155, M. le ministre, et je sais qu'il y aura deux amendements, mais on va
commencer par lire l'article, s'il vous plaît.
M. Boulet : Oui.
M. Leitão : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, on suit l'ordre, peut-être que vous n'avez pas le document où on suit
l'ordre, on suit l'ordre qui a été établi par section, là, en fait.
M. Leitão : Ça va. Très bien.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Leitão : O.K. Je l'ai ici.
M. Boulet : Avant de débuter,
je vais lire l'article 155, puis les amendements, c'est pour donner suite à
l'approche réglementaire qui est maintenant privilégiée.
Donc, les articles 74 et 75 de cette loi
sont remplacés par les suivants…
M. Boulet : …donner suite à
l'approche réglementaire qui est maintenant privilégiée. Donc : Les
articles 74 et 75 de cette loi sont remplacés par les suivants :
«74. Les règles de fonctionnement du comité
de santé et de sécurité, incluant la fréquence minimale des réunions, sont
déterminées par entente entre l'employeur et l'association accréditée ou les
associations accréditées qui représentent des travailleurs au sein de
l'établissement ou, à défaut, la majorité des travailleurs de l'établissement.
«À défaut d'entente, les règles de
fonctionnement du comité sont celles établies par règlement.
«74.1. Les réunions du comité de santé et
de sécurité se tiennent durant les heures régulières de travail, sous réserve
d'une entente entre l'employeur et l'association accréditée ou les associations
accréditées qui représentent des travailleurs au sein de l'établissement ou, à
défaut, la majorité des travailleurs de l'établissement.
«75. Un expert peut participer, sur
invitation et sans droit de vote, aux réunions du comité de santé et de
sécurité.» Je vais donner une…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Est-ce que vous voulez lire l'amendement immédiatement, 74?
M. Boulet : Je vais donner les
explications quand même avant les amendements. Donc, 74 reprend le principe
actuel selon lequel les règles de fonctionnement des comités de santé et de
sécurité doivent être le fruit d'une entente entre l'employeur et les
représentants des travailleurs, à la différence que la fréquence minimale des
réunions doit aussi être déterminée par entente. Les règles prévues, par
règlement, s'appliquent uniquement à défaut d'entente.
Le moment de la tenue des réunions fait
l'objet du nouvel article 74.1. L'article 74.1 reprend en partie le deuxième
alinéa de l'article 74 actuel concernant le moment où doivent se tenir les
réunions du comité de santé et de sécurité, à savoir, durant les heures
régulières de travail. Par ailleurs, les parties peuvent s'entendre pour ne pas
tenir ces réunions durant les heures régulières de travail.
Puisque la notion de médecin responsable
des services de santé est abrogée par le projet de loi, l'article 75 est
modifié afin de prévoir qu'un expert, peu importe le domaine de pratique, peut
participer, sur invitation, aux réunions du comité de santé et de sécurité.
Alors, j'irais avec les amendements.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'abord, celui de 74. C'est bien ça, M. le ministre?
M. Boulet : Donc :
Remplacer l'article 74 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail,
proposé par l'article 155 du projet de loi par le suivant :
«74. Les règles de fonctionnement du
comité de santé et de sécurité, incluant la fréquence minimale des réunions,
sont déterminées par entente entre ses membres.
«Jusqu'à la conclusion d'une entente sur
la fréquence minimale…
M. Boulet : …du travail proposé
par l'article 155 du projet de loi par le suivant :
«74. Les règles de fonctionnement du
comité de santé et de sécurité, incluant la fréquence minimale des réunions,
sont déterminées par entente entre ses membres. Jusqu'à la conclusion d'une
entente sur la fréquence minimale des réunions, le comité tient une réunion par
trimestre sous réserve d'une fréquence plus élevée déterminée dans les cas et
selon les conditions prévues par règlement. À défaut d'entente, les règles de
fonctionnement minimales, dans les cas et selon les conditions prévues par
règlement, s'appliquent.»
Explication. Cet amendement vise à
attribuer le rôle de déterminer les règles de fonctionnement du comité de santé
et de sécurité, incluant la fréquence minimale des réunions aux membres de ce
comité. Cet amendement prévoit aussi une fréquence minimale d'une réunion par
trimestre jusqu'à la conclusion d'une entente à cet effet, sous réserve d'une
fréquence plus élevée déterminée dans les cas et selon les conditions prévues
par règlement. Voilà pour le premier amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Boulet : Le deuxième.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'on va en discuter de chacun des amendements à la fois, ou vous
voulez…
M. Boulet : Oui. Tout à fait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On est… Est-ce qu'on est mieux d'abord d'y aller avec le 74 avant de lire le
74.1? Qu'est-ce que vous souhaitez, ou si ça a un impact l'un sur l'autre,
comme vous voulez. Vous pouvez le lire dans ce cas-là, puis on verra.
M. Boulet : Oui, je vais le
lire, on va avoir complété, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
O.K. On va lire un à la fois. On me demande de lire un à la fois.
M. Boulet : Donc, de lire le
deuxième amendement?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, on va attendre. On va rester sur le 74, c'est ce qu'elle demande. On va
rester sur l'amendement du 74. Alors, y a-t-il des interventions sur
l'amendement déposé par le ministre, 74, à l'article 155? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je vais demander
une suspension légère, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 59)
11 h (version non révisée)
(Reprise à 11 h 23)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, député d'Hochelaga, est-ce que vous
vouliez prendre la parole?
M. Leduc : Oui, merci,
Mme la Présidente. On a fait des vérifications puis pour voir ce qui était
écrit avant, ce que ça vient modifier. Il y a peut-être un éclaircissement ou
deux, là, que je voudrais avoir avec le ministre, à savoir, la première
rencontre. Parce que, là, il y a le secteur un et deux qui ont déjà des
rencontres, s'appliquait déjà, par règlement, l'article 20 du règlement,
là, qui mettait un seuil. De moins que 25, c'était aux trois mois. 25 à 100,
c'était une fois par deux mois. Et plus de 100, c'était une fois par mois. Ça,
c'était le seuil actuel des fréquences de rencontres du comité pour les
secteurs prioritaires. Donc là, on comprend que le ministre change un peu, là,
cette fréquence-là à la baisse, en quelque sorte, là, c'est un trois mois pour
tout le monde, fait référence de nouveau, donc, au règlement à être négocié,
ensuite, à la discussion qu'on a eue plus tôt ce matin, où j'étais un peu
craintif de ce qui allait s'y retrouver. Bon, ça fait qu'on réfléchira, je
réfléchirai aussi de mon côté, là, si je lui relance des propositions...
M. Leduc : …fait référence de
nouveau donc au règlement à être négocié, ensuite à la discussion qu'on a eue
plus tôt ce matin, où j'étais un peu craintif de ce qui allait s'y retrouver.
Bon, ça fait qu'on réfléchira… je
réfléchirai aussi, de mon côté, là, si je les relance des propositions, là, de
ce qu'on peut appeler l'intérim, là, en attendant le fameux règlement. On y
reviendra certainement dans les dispositions transitoires, comme il l'a indiqué
lui-même.
Mais la question, dans le fond, que je
veux lui poser, c'est sur la première rencontre. Parce que, donc, ça, c'est
pour les comités déjà existants, c'est une chose. Mais pour ceux qui n'existent
pas déjà, pour ceux qui deviennent assujettis à la loi, la bonne nouvelle, on
réfléchissait à un amendement — puis on ne l'a pas déposé pour plutôt
avoir une discussion — mais on réfléchissait à un amendement qui
allait préciser que la première rencontre de ces comités-là devait avoir lieu
dans un délai de x jours.
Est-ce que, selon la compréhension du
ministre, une fois la loi adoptée, une fois la loi sanctionnée… puis là, peut-être
qu'il peut nous annoncer s'il y aura ou pas des éléments d'application de… ou
de transitoire, là, à ce sujet-là… quand est-ce que le compteur commence à
tourner, là? Parce que, là, si on fait référence à une rencontre aux
trois mois, on imagine que le trois mois, le délai en tout cas, le
premier trois mois, il commence à la sanction de la loi logiquement. Ça
fait qu'est-ce que j'ai raison de penser que c'est vers là qu'on s'en va? À
moins qu'il y ait une disposition transitoire qui nous soit présentée à la fin,
qui n'est pas déjà déposée dans la liasse, là, du 10 mars, qui suspendrait
plus tard l'application de ça.
Est-ce que, donc, en d'autres mots, je
vais la reformuler très clairement, est-ce qu'à l'adoption de la loi, admettons
que ce soit en novembre, la sanction de la loi, peut-être plus tôt, on verra,
je vois la présidente qui fait un sourire je dirais de désapprobation quant à
ma perspective de novembre, mais advenant que ce soit novembre, pour dire un
mois, est-ce que le trois mois commence à partir de ce novembre 2021 et
qu'une première rencontre, peu importe, là, tous les secteurs, doit avoir eu
lieu dans le premier trois mois?
M. Boulet : Absolument, tout à
fait, et ça va être confirmé, vous le dites bien, dans les dispositions
transitoires. Puis évidemment, ça s'applique au moment de l'adoption du
règlement général du C.A. de la CNESST, sous réserve des discussions qu'on aura
sur un régime intérimaire.
Puis c'est intéressant parce que, dans le
règlement général, la fréquence pourrait être inférieure, dans certains
secteurs, à trois mois, ça pourrait être deux mois, ça pourrait être, à la
limite, un mois. Ce sera décidé par le C.A. en fonction des critères qu'ils
utiliseront.
Mais, oui, il va y avoir, forcément, dans
les trois mois de la sanction ou de l'entrée en vigueur, plutôt, de cet
article-là, qui sera, je présume, à la date de sanction, une rencontre du comité
de santé et sécurité. Ça fait que c'est une fréquence minimale. Et je réponds
oui à votre question.
M. Leduc : Quand vous dites
«je présume», c'est vous qui…
M. Boulet : ...des trois
mois de la sanction ou de l'entrée en vigueur plutôt de cet article-là qui
sera, je présume, à la date de sanction, une rencontre du comité de santé et
sécurité. Ça fait que c'est une fréquence minimale, et je réponds oui à votre
question.
M. Leduc : Quand vous
dites «je présume», c'est vous qui l'écrivez, le projet de loi, puis
l'amendement.
M. Boulet : Dispositions
transitoires, je ne veux vous dire ce que je vais... tu sais, dans les
dispositions transitoires, on aura à en discuter. Mais, oui, dans la mesure où
ça entre en vigueur à la date de sanction, puis que la sanction se fait le 1er novembre,
ça va être dans les 90 jours suivants minimalement. Il va y avoir une
première rencontre des membres du comité de santé et sécurité, incluant le
représentant ici.
M. Leduc : Ça fait que la
machine, comme on a dit un peu tantôt, la machine commence, là.
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : Puis après ça,
aux trois mois, ça va être au moins cette fréquence-là...
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : ...advenant,
là, ce que le C.A. pourra...
M. Boulet : Absolument.
Et le règlement général ne pourrait pas aller en dessous de ça, vous comprenez,
pourrait améliorer cette fréquence-là. Mais ce qu'on prévoit, ici, c'est que ça
ne pourrait pas être moins favorable, tu sais, une fréquence moins intéressante
que le trois mois. Tu sais, le règlement général ne pourrait pas aller quatre
mois, par exemple. Il pourrait aller à deux mois dans certains secteurs, ou un
mois, là. Mais, dans l'attente du... c'est la fréquence, la fréquence minimale
de trois mois.
M. Leduc : Parfait. Donc,
vous répondez à ma question. Peut-être une dernière : Dans le règlement
actuel, là, qu'on comprend qui va être effacé en sorte, on avait fait une
gradation en fonction de la grosseur de l'établissement. Là, j'ai dit tantôt
25, 25 à100 et plus de 100. Vous ne reprenez pas cette idée-là d'une gradation
selon la grosseur de l'établissement. Mais il y avait quand même, je trouve en
tout cas un, mérite à cette gradation parce qu'en effet plus l'établissement
est gros, plus il y a des enjeux, plus la fréquence des réunions devrait être à
un certain rythme par rapport à un petit établissement.
M. Boulet : Bien compris.
Et je vais juste revenir sur le point précédent, je vous rappellerai qu'il y
avait aussi un consensus au Comité consultatif travail et de la main-d'oeuvre
sur la fréquence où on disait clairement que la fréquence... à défaut d'entente
entre les parties, là... à défaut par le comité, la fréquence des rencontres serait
au moins une fois par trois mois. Ça fait que c'est quand même un consensus
pour ça que ça doit être une règle minimale.
M. Leduc : Et c'est donc
sur la base essentiellement.
(Consultation)
M. Leduc : Et c'est donc
sur la base de ce consensus de la CCTM, si je comprends bien, que vous avez
migré de cette gradation-là à plus de gradation en fait, là. En fait, avec un
degré... mettons, plus de gradation.
• (11 h 30) •
M. Boulet : Non. Je
référais au consensus pour la fréquence des rencontres, puis c'est pour ça
qu'on le prévoit dans la loi...
11 h 30 (version non révisée)
M. Leduc : ...et c'est
donc sur la base de ce consensus de la CCTM, si je comprends bien, que vous
avez migré de cette gradation-là à plus de gradation, en fait. En fait, avec un
degré, mettons, plus de gradation.
M. Boulet : Non, je
référais au consensus pour la fréquence des rencontres, puis c'est pour ça
qu'on le prévoit dans la loi qu'il y aura une fréquence minimale aux trois mois
parce qu'il y a consensus. Et, lors de l'adoption du règlement général, ce
règlement-là ne pourra pas aller en bas de cette fréquence-là. Il peut
améliorer la fréquence, c'est-à-dire aller à moins que trois mois, mais il ne
pourrait pas aller en haut de trois mois. Ça fait que ça, c'est un seuil en
dessous duquel le règlement du C.A. de la CNESST ne pourra pas aller.
M. Leduc : Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à
l'amendement? Oui? Député de Jonquière.
M. Gaudreault : J'avais
les mêmes préoccupations que le député d'Hochelaga-Maisonneuve sur l'amendement
qui était amené par le ministre versus le minimum. Je veux juste bien
comprendre, là. Le Règlement sur les comités de santé et sécurité au travail...
du travail, pardon, l'article 20, amène cette gradation selon le nombre
d'employés dans l'entreprise ou dans l'établissement. Moi, je veux juste
m'assurer qu'on n'aura pas de vide juridique. Il va arriver quoi, là? Parce que
le règlement en soi... Puis il y a peut-être un bout que j'ai manqué parce que
je n'ai pas été là au tout début, là, du projet de loi. Mais il va arriver quoi
du Règlement sur les comités de santé et sécurité au travail une fois que la
loi est adoptée, là? Je ne veux pas... Autrement dit, moi, je ne veux pas qu'on
se retrouve dans une situation d'un vide juridique où une entreprise, ou un
employeur, ou un établissement pourrait dire : Je suis tenu, en vertu du
règlement, à une fois par mois, mais il y a le nouvel article 74 qui a été
adopté et amendé, et maintenant je peux m'en tenir à une fois aux trois mois.
Je veux savoir c'est quoi, cette garantie-là.
M. Boulet : Ah! bien, il n'y a
pas de... à mon avis... Puis, en fait, selon la loi, si la fréquence actuelle
est d'un mois puis que c'est convenu parmi les membres du comité, ça se
poursuit après, à moins d'un changement d'entente ou à moins d'une
réorientation par les membres du comité, mais ça se poursuit après. Donc, on
n'a pas à protéger un droit puis on n'a pas à dire : Il va y avoir un vide
juridique, ça va continuer.
M. Gaudreault : Mais le
règlement, lui, il advient quoi juridiquement? Le règlement qui est
présentement en vigueur, il continue d'être en vigueur après l'adoption de la
loi? C'est là qu'on va arriver dans les dispositions transitoires. Je veux bien
comprendre, là, le statut juridique du règlement, là, une fois que la loi sera
adoptée.
M. Boulet : Le Règlement
sur les comités de santé et sécurité?
M. Gaudreault : Pardon?
M. Boulet : Vous voulez
dire le Règlement sur les comités de santé et sécurité dans les secteurs
prioritaires un et deux? Ça, on va le voir dans le transitoire. Et ça, ça fait
référence au régime intérimaire, puis on va...
M. Gaudreault : ...je veux bien
comprendre, là, le statut juridique du règlement, là, une fois que la loi sera adoptée.
M. Boulet : ...règlement sur
les comités de santé et sécurité.
M. Gaudreault : Pardon?
M. Boulet : Vous voulez dire
le règlement sur les comités de santé et sécurité dans les secteurs
prioritaires 1 et 2. Ça, on va le voir dans le transitoire. Et ça, ça fait
référence au régime intérimaire, puis on va s'assurer, dans les dispositions
transitoires, de faire ce qui s'impose pour ne pas qu'il y ait de diminution de
droit.
M. Gaudreault : Bon, O.K.,
c'est un peu ça que je dis, là. Dans le fond, c'est qu'il ne faut pas qu'on se
retrouve dans une situation où le règlement devient caduc, là, je n'aime pas
cette expression-là, mais devient non applicable, et que ça ouvre la porte, à
cause du vide juridique qui serait ainsi créé, pour qu'un établissement réduise
les garanties ou les conditions. Alors, il faut vraiment que ce pont, on va
l'appeler «le pont», se fasse entre la loi actuelle, la prochaine loi et
l'applicabilité des règlements en vigueur.
M. Boulet : Oui. Pour utiliser
votre terme, on va s'assurer, dans les dispositions transitoires, qu'il y ait
le pont auquel vous faites référence.
M. Gaudreault : Et il faut que
ce pont n'ait pas de trou...
M. Boulet : ...qu'il n'ait pas
vide.
M. Gaudreault : ...qu'il n'ait
pas de vide dans le pont pour s'assurer que les conditions minimales sont là.
On s'entend?
M. Boulet : Totalement.
M. Gaudreault : O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement déposé par le ministre?
M. Gaudreault : Oui, moi, j'en
aurais d'autres. Il y a quand même un changement, bon, une fois qu'on a parlé
du vide juridique, là. L'amendement amené par le ministre fait en sorte qu'on
passe d'une entente intervenue entre l'employeur et l'association accréditée,
ou, à défaut, la majorité des travailleurs, à une entente entre les membres du
comité. Il y a quand même une grosse modification qui est apportée là.
J'aimerais ça entendre un peu plus le ministre là-dessus, pourquoi on passe
d'une entente entre... autrement dit, on passe d'une entente qui est convenue à
travers les mécanismes de la convention collective ou des négociations entre le
syndicat et l'employeur à une entente qui est convenue entre les membres du
comité. C'est quand même un gros changement, là.
M. Boulet : ...revenu à la loi
actuelle, je me rappelle. Puis ça faisait partie, d'ailleurs, des recommandations
du Comité consultatif travail et main-d'oeuvre, que ce soit fait entre les
membres du comité plutôt qu'association et majorité de travailleurs. Donc, on
revient à ce que nous avions d'ailleurs dans le projet de loi n° 59
initial.
M. Gaudreault : O.K. Mais
au-delà de dire : Ah! le comité consultatif était d'accord avec ça...
M. Boulet : …on revient à ce
que nous avions d'ailleurs dans le projet de loi n° 59 initial.
M. Gaudreault : O.K. Mais, au-delà
de dire : Ah! le comité consultatif était d'accord avec ça, ça change quoi
dans l'opérationnalisation courante, là? Et, deuxième question, est-ce que… je
vais l'appeler la légitimité, là, de régler la mécanique, les règles de
fonctionnement du comité de santé, est-ce que cette légitimité-là n'est pas
plus entre les mains d'un syndicat qui est dûment accrédité en fonction du Code
du travail? Ou, autrement dit, la légitimité de décider, de prendre cette
entente sur les règles de fonctionnement, là, c'est quand même deux choses.
M. Boulet : Non, mais, dans le
mode de désignation, les associations accréditées ou les travailleurs, dans le
cas des entreprises où il n'y a pas d'unité d'accréditation syndicale, donc,
ils sont impliqués dans la désignation des membres. Mais l'expertise se concentre
au sein des membres du comité. Puis le raisonnement du Comité consultatif du
travail et de la main-d'oeuvre, c'est que c'est mieux que ce soient eux qui
déterminent leurs propres règles. Et, comme ils sont désignés, mais dans un
environnement totalement syndiqué, par le syndicat, on tient compte, en
général, de leurs intérêts, de leurs connaissances, de leurs capacités puis de
leurs ambitions, puis on les laisse, plutôt que de leur dire : Mais vous
allez vous rencontrer… Ou : Vos règles de fonctionnement… Par exemple, les
avis de convocation, les ordres du jour, ils déterminent entre eux autres. Ça
fait que c'est plus une question d'efficacité des comités qui justifie qu'on
leur laisse l'autorité de déterminer leurs règles de fonctionnement. C'était à
la base du raisonnement du comité consultatif.
M. Gaudreault : Est-ce que
l'histoire… Quand on regarde l'histoire des négociations, par exemple, de
conventions collectives ou… est-ce qu'on a la démonstration que les règles de…
s'entendre sur les règles de fonctionnement du comité de santé et sécurité
pouvait faire un blocage dans la signature d'une convention collective ou dans
la négociation d'une convention collective? Et est-ce que c'est pour ça qu'on
le retire, au fond, pour le remettre entre les mains des membres du comité?
Est-ce que c'est parce que ça devenait comme un empêcheur de négocier en rond
une convention collective?
M. Boulet : …jamais vu. Puis
ce n'est pas dans toutes les conventions collectives que tu as les règles, tu
sais. C'est totalement parallèle parce que c'est prévu dans une loi d'ordre
public en ce qui concerne les règles de fonctionnement des comités de santé et
sécurité. Il y en a qui reproduisent ça dans les conventions, mais assez
rarement. Puis, évidemment, des fois, il y a des enjeux de relations de
travail. Mais la santé et sécurité, mon Dieu… ceci dit avec respect, mais moi,
je n'ai jamais…
M. Boulet : …qui concerne les
règles de fonctionnement des comités de santé et sécurité. Il y en a qui
reproduisent ça dans les conventions, mais assez rarement, puis, évidemment,
des fois il y a des enjeux de relations de travail. Mais la santé, sécurité,
mon Dieu, ceci dit avec respect, mais moi, je n'ai jamais vu de conflit de
travail engendré par ça, au contraire. Je pense que ça a toujours été négocié
en considérant la communauté des intérêts entre les patrons puis les syndicats,
pour tout ce qui concerne la mise en place des structures paritaires, les
comités de relations de travail, les comités de santé, sécurité du travail.
Mais, à votre question, je vous dirais, en pratique, non, puis ceci dit, ça n'a
pas besoin… comme ce qui est dans d'autres lois, là, d'ordre public, là, ça n'a
pas besoin d'être reproduit. Puis, vous savez, même qu'il y a des partis qui
s'opposent à ce qu'on reproduise dans une loi d'ordre public des articles dans
les conventions collectives de travail. Tu sais, on le voit souvent pour bien
des sujets, là.
M. Gaudreault : Mais si ça
fonctionne à l'heure actuelle, si ça n'a pas bloqué… tu sais, si ça a fait en
sorte que les règles de fonctionnement des comités…
• (11 h 40) •
M. Boulet : C'est la loi
actuelle.
M. Gaudreault : …n'ont pas été
bloquées par, par ailleurs, des négociations entre des conventions collectives,
pourquoi on le change?
M. Boulet : C'est un excellent
point. On revient à la loi actuelle. Puis, dans le projet de loi, ça s'en
allait vers les associations accréditées puis les majorités de travailleurs,
puis là, on revient à la loi actuelle, d'une part, et le consensus du comité
consultatif d'autre part. Ça fait que c'est un retour à la case départ, puis
vous avez raison, ça nous permet d'aller au fond des choses. Mais il n'y a pas
de problématique de fonctionnement actuellement. Évidemment, c'est dans les secteurs
un et deux.
M. Gaudreault : O.K. Ça va
aller pour l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement déposé par le
ministre à l'article 74? Oui. Député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Oui. Merci
beaucoup. Donc, l'amendement à l'article 74. J'aimerais juste savoir, de façon
générale, pourquoi vous l'avez déposé? Surtout le… ce qui… la question que
j'ai, c'est tel qu'établi au départ, on parlait que les règles de
fonctionnement seraient déterminées par entente entre l'employeur et
l'association, et puis là, maintenant, vous changez ça pour que les règles
seront déterminées par entente entre ses membres. Donc, c'est les membres du
comité qui… Donc, qu'est-ce qui a motivé ce… je suis d'accord avec les
changements, mais…
M. Boulet : Non, mais trois
éléments. Ça me permet de récapituler. On revient à la case départ, on revient
au principe de la loi actuelle, que c'est les membres du comité qui déterminent
entre eux leurs règles de fonctionnement, c'est compatible avec le consensus du
comité consultatif. Puis on prévoit aussi — ça, on l'avait annoncé au
mois de mars — un minimum d'une réunion par trimestre, et ça, c'est
dans l'amendement…
M. Boulet : …actuelle que c'est
les membres du comité qui déterminent entre eux leurs règles de fonctionnement.
C'est compatible avec le consensus du comité consultatif. Puis on prévoit,
aussi — ça, on l'avait annoncé au mois de mars — un minimum
d'une réunion par trimestre, et ça, c'est dans l'amendement.
Puis on revient aussi à l'approche
réglementaire. Parce que, la deuxième approche, c'était de dire : Les
parties déterminent par elles-mêmes pour les règles de participation,
notamment, les comités, à défaut d'entente, c'est la CNESST qui rend une
décision puis que c'est contestable au Tribunal administratif du travail. Puis
là, on revient à l'approche réglementaire qu'on discute depuis le début de la
journée, ça fait qu'on dit : Les parties s'entendent et à défaut d'entente
c'est le règlement général qui va s'appliquer.
M. Leitão : …questions. Vous
me corrigerez mais j'ai l'impression que ces changements que vous apportez ici,
maintenant, font suite à, quand même, un certain consensus qui s'est dégagé
pendant les consultations.
M. Boulet : Absolument. Puis
avec les discussions qu'on a eues avec les collègues de Jonquière, Hochelaga-Maisonneuve,
Nelligan. Puis je pense qu'on est tout à fait en concordance avec le consensus
des patrons et des syndicats.
M. Leitão : Très bien. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autres interventions,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'amendement à
l'article 74 de l'article 155 est adopté?
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 74 de l'article 155 est
adopté. Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article… ou l'amendement
de l'article 74.1. C'est ça.
M. Boulet : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Boulet : Remplacer, dans
l'article 74.1 de la Loi sur la santé et la sécurité du travail proposé
par l'article 155 du projet de loi, tout ce qui suit «entente entre» par
«ses membres».
Explication. Bon, c'est un amendement de
concordance, là, qui prévoit que les parties pouvant prendre entente sur la
tenue de rencontres à l'extérieur des heures régulières de travail sont les
membres du comité de santé et sécurité. Donc, ça complète mon explication.
C'est exactement ce que nous venons de discuter, mais là, c'est sur la
thématique du moment de tenue de la rencontre du comité de santé et
sécurité : durant les heures régulières de travail ou, à défaut… bien, ou
ils peuvent s'entendre que ce soit à l'extérieur. C'est tout.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il… Oui? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Juste une
question : comment ça fonctionne quand c'est à l'extérieur des heures du
travail?
M. Boulet : Bien, ils peuvent
convenir que c'est à la fin d'une journée de travail ou ça peut être en partie
durant les heures régulières de travail puis en partie à l'extérieur. Mettons,
l'horaire finit à 5 heures, ça peut être de 3 à 5, ça peut être
de 4 à 5, ça…
M. Leduc : ...juste question :
Là, comment ça fonctionne quand c'est à l'extérieur des heures du travail?
M. Boulet : Bien, ils
peuvent convenir que c'est à la fin d'une journée de travail, ou ça peut être
en partie durant les heures régulières de travail puis en partie à l'extérieur.
Mettons, l'horaire finit à 5 heures, ça peut être de 3 à 5, ça peut être
de 4 à 5, ça peut être de 4 à 6, puis... mais c'est les parties qui le
déterminent. En fait, les parties sont souveraines en matière de détermination
du moment, des heures de tenue de la réunion du comité.
M. Leduc : Il est entendu
que, quand c'est en dehors des heures normales du travail, les rémunérations
sont pleines et entières quand même, là.
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à
l'amendement déposé à l'article 74.1 de l'article 155? Non. Alors,
nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention, M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet :
Pour.
La Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Absolument. Donc, l'amendement à l'article 74.1
de l'article 155 est adopté. Nous poursuivons, cette fois-ci, avec l'article 155
tel qu'amendé. Y a-t-il des interventions? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Donc, l'aspect... là, la modification à 75, là, qu'on n'a pas
abordée parce qu'il n'y avait pas d'amendement, mais qui quand même donc
changeait dans la loi avec l'article 155. Ça dit : «Un expert peut
participer, sur invitation et sans droit de vote, aux réunions du comité de
santé et de sécurité.»
Est-ce qu'il est entendu, selon le
ministre, puis peut-être que la pratique est déjà le cas, mais qu'on me le
confirmera, que c'est une invitation conjointe, là? C'est-à-dire que ça ne peut
pas être...
M. Boulet : Absolument,
tout à fait, absolument, c'est une invitation. Un expert peut participer, sur
invitation, et sans droit de vote aux réunions, puis c'est... quand ont dit
«sur invitation», c'est du comité.
M. Leduc : Est-ce qu'un patron
ne pourrait pas, par exemple, inviter un expert qui donne une version que lui
défend, puis dire, puis l'imposer dans une rencontre : Écoutez-le, moi, je
l'amène, puis s'en servir comme espèce de...
M. Boulet : Bien, le
volet santé maintenant faisant partie du programme de prévention, il y a un
volet santé. Mais la notion d'expert fait référence à d'autres que le médecin
responsable parce qu'il n'y a plus de médecin responsable par établissement, et
donc... Puis il y a d'autres articles, là, où on parle qu'un... tu sais, on
peut faire des signalements, puis autres, là. Mais, ici, c'est spécifiquement
pour le comité. Pour les fonctionnements des comités de santé et sécurité, un
expert peut participer, là. Ça ne vise pas d'autres choses, là. Je ne veux pas
m'étendre, là.
M. Leduc : Je comprends bien,
mais ce que je veux, c'est… la procédure pour l'inviter, ce n'est pas, mettons,
le représentant patronal qui dit : Je vous annonce qu'à la prochaine
rencontre, j'ai invité tel expert, ça serait une des deux parties qui
arriverait à une rencontre x, dit : J'aimerais qu'à une prochaine
rencontre... ou qu'ils s'appellent avant, peu importe.
M. Boulet : Les parties
en conviennent.
M. Leduc : En
conviennent.
M. Boulet : Les membres,
c'est paritaire, puis je...
M. Leduc : …ce que je veux,
c'est… la procédure pour l'inviter, ce n'est pas, mettons, le président
patronal qui dit : Je vous annonce que la prochaine rencontre, j'ai invité
tel expert, ça serait une des deux parties qui arriverait à une
rencontre x, dit : J'aimerais qu'à une prochaine rencontre ou qui
s'appelle avant, peu importe…
M. Boulet : Les parties en
conviennent.
M. Leduc : En conviennent.
M. Boulet : Les membres, c'est
paritaire, puis je suis content que vous le souleviez, là, ça me permet de le
préciser.
M. Leduc : Parfait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Donc, y a-t-il d'autres interventions à l'article 155 tel qu'amendé? Député
de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. L'article
75 aussi, juste pour bien comprendre la différence, présentement, tel qu'il est
rédigé, on dit : «Le médecin responsable… peut participer», tandis que là
on dit : «sur invitation». Présentement, c'est de… l'initiative et la
discrétion du médecin responsable qui décide d'y aller, tandis que là, si
l'expert, avec la nouvelle loi, si l'expert décide de lui-même y aller, il ne
pourra pas?
M. Boulet : Tout à fait. Au
lieu de le faire, j'allais dire, le proprio motu, de sa propre initiative, là, dorénavant,
ce n'est pas le médecin responsable de l'établissement, il y a le volet santé
qui fait maintenant partie du programme de prévention. Puis le concept d'intervenant,
bien, le concept d'expert fait référence à tout intervenant. Puis on me
remettait, parce que le réseau de la santé publique en santé au travail nous a
envoyé… parce qu'ils disent… ils nous donnent plein d'exemples de soutien
auprès des employeurs et des travailleurs, puis ils parlent d'en matière de
gestion de risque, de conformité, de surveillance, de trousse de premiers
secours, des sessions d'information, du soutien-conseil, puis on a, dans chaque
région, des numéros de téléphone, comme au Saguenay—Lac-Saint-Jean, il y a un
numéro de téléphone auquel les membres du comité… c'est 418 275-4980, et
les membres du comité…
• (11 h 50) •
M. Gaudreault : C'est dans le
coin de Roberval, je pense.
M. Boulet : Oh mon Dieu! c'est
bon, ça. Ça, vous nous avez, là, collègue. Comment vous pouvez savoir ça? Ah! à
cause du 275… 4… Donc, oui, et le comité pourrait dire :on va inviter…
pour répondre à tel besoin, déjà déterminé par le comité, tel expert pour nous
aider. Parce qu'il faut comprendre que c'est des représentants des travailleurs
puis des employeurs, c'est loin d'être tout des… bien, il y en a qui sont
superconnaissants, mais les niveaux d'expertise varient. Puis c'est souvent les
plus experts, ce que j'ai réalisé, qui disent : On va faire venir
quelqu'un puis on va tout se mettre à niveau, puis ça a beaucoup de valeur de
pouvoir inviter un expert.
M. Gaudreault : Oui, je
comprends parfaitement, mais est-ce qu'il pourrait y arriver des situations où
un expert dit : Bon. Moi, je suis habitué à fréquenter tel établissement,
je suis un…
M. Boulet : …de pouvoir inviter
un expert.
M. Gaudreault : Oui, je
comprends parfaitement, mais est-ce qu'il pourrait y arriver des situations où
un expert dit : Bon. Moi, je suis habitué à fréquenter tel établissement,
je suis un expert associé à la Santé publique. Je vois que, dans tel
établissement, il y a des enjeux ergonomiques particuliers. Je suis un
ergothérapeute. Je vais aller au Comité de santé et sécurité, mais il n'est pas
invité, je veux dire l'expert peut…
M. Boulet : …
M. Gaudreault : …ce que je
veux dire, c'est qu'à l'heure actuelle l'expert pourrait dire : Je cible
un problème, je vais aller au prochain comité pour dire aux membres du
comité : Il y a un problème x ou y dans l'établissement, tandis que là il
faut attendre qu'il soit invité. Mais si les membres du comité ne veulent
jamais l'inviter, l'expert, lui, il voit le problème, bien là, on tourne en
rond, là.
M. Boulet : On va le voir, on
a, je pense, pas loin d'une quinzaine d'articles sur le réseau de santé
publique en santé au travail. Puis oui, il y a des possibilités d'intervention notamment
pour s'assurer de la conformité du programme de prévention avec la loi. Oui, il
y a des moyens d'intervention. Ici, c'est pour les fins du Comité de santé et
sécurité, mais vous allez voir, on a tout fait ça en collaboration avec le
réseau de santé publique, santé au travail pour s'assurer que leurs moyens
d'intervention soient protégés, mais oui, il pourrait, tu sais, puis, mettons, s'il
y a une situation dangereuse au travail.
Il ne faut pas oublier que quelqu'un qui
constate qu'il y a un non-respect d'une règle en matière de santé et sécurité, il
y a toujours une plainte qui peut être faite aussi à la CNESST, qui peut
déléguer un inspecteur qui va faire une enquête. Mais la Santé publique, oui,
on va le voir. Puis tout ce qu'on a fait avec nos derniers amendements,
collègue, ça a été fait en collaboration, je vous dirais, avec le réseau de
santé publique en santé au travail, puis c'est vraiment, je pense, complet.
M. Gaudreault : Et ici, vous
faites référence à quelle portion de la loi ou à quels articles.
M. Boulet : Quels articles? 79
à…
M. Gaudreault : Pardon?
M. Boulet : 79.
(Consultation)
M. Boulet : C'est 172 à 272,
là, mais il y a des articles où il n'y a rien, là, mais ça commence à 172, et
on va tout le voir, puis….
M. Gaudreault : C'est dans des
articles qu'on va traiter ultérieurement.
M. Boulet : Exact.
M. Gaudreault : O.K…
M. Boulet : ...donc, c'est
172 à 272, là, mais il y a des articles où il n'y a rien, là, mais ça commence
à 172. Et on va tout le voir. Puis...
M. Gaudreault : ...c'est
dans des articles qu'on va traiter ultérieurement.
M. Boulet : Exact. Oui.
M. Gaudreault : O.K. Mais
est-ce que, justement, on ne devrait pas... y avoir une concordance avec ce qui
s'en vient, les articles 172 et suivants et cet article 75? Est-ce
qu'on est sûrs d'avoir la bonne concordance pour s'assurer que, si jamais
l'expert dont il sera question veut de lui-même assister au comité, il pourra
le faire?
M. Boulet : ...on va le
voir dans les fonctions, d'ailleurs, du comité de santé et sécurité, qui va
venir après, à encadrer aussi l'intervention du réseau de santé public en santé
au travail. Mais tout ça s'en vient.
M. Gaudreault : O.K. Mais
ma question, c'est : On est sûr qu'en adoptant l'article 75, tel que
vous le proposez, tel que le ministre le propose, on ne vient pas bloquer...
M. Boulet : Non.
M. Gaudreault : ...ce qui
s'en viendra.
M. Boulet : Absolument
pas. C'est compatible puis c'est complémentaire, mais... puis je pense c'est
important de le préciser.
M. Gaudreault : O.K. Bon.
Est-ce que l'expert est nécessairement un professionnel?
M. Boulet : Ça
pourrait... À la limite, ça ne fait pas référence qu'à la santé, ça peut être
un ingénieur, par exemple, parce qu'il y a des structures ou des corrections à
faire pour rendre ça compatible avec des règlements techniques. Mais, non, ce
n'est pas limitatif, un expert, c'est... Vous savez, d'ailleurs, quand on fait
témoigner un expert, ça dépend de sa qualité, son profil, ses expériences, mais
ce n'est aucunement limité.
M. Gaudreault : Donc, il
n'est pas obligé d'être membre d'un ordre professionnel?
M. Boulet : Non.
M. Gaudreault : Un
expert, c'est ça, ça peut être un...
M. Boulet : Pas
forcément.
M. Gaudreault : Oui. Ça
pourrait être un expert en tuyauterie.
M. Boulet : Bien, moi,
j'en ai fait... Bien, puis vous en avez... Oui, ça peut être un expert en
tuyauterie qui n'est pas membre d'aucune corporation, mais, par ses
connaissances, son expérience... Évidemment, sa valeur probante dépend aussi
de... Tu sais, des fois, d'être membre d'un ordre professionnel, c'est une des
caractéristiques, mais ce n'est pas déterminant en soi.
M. Gaudreault : O.K. Peut-être
juste pour revenir sur un bout, je pense que vous en avez parlé tout à l'heure
avec mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, mais, quand on dit «sur invitation»,
donc il faut que le comité, tous les membres... bien, en fait, les deux
parties, employeur et travailleurs du comité, soient d'accord avec l'invitation
du... Quand on dit «sur invitation du comité», c'est le comité qui décide de
l'inviter, donc c'est selon les règles que...
M. Boulet : Absolument. Totalement.
M. Gaudreault : C'est ça
je veux dire, là.
M. Boulet : Totalement.
Puis c'est intéressant qu'on... Puis l'expert, moi, je vois même des personnes
qui sont experts en réorganisation du travail, qui sont des experts en...
M. Gaudreault : ...c'est le
comité qui décide de l'inviter, donc c'est selon les règles.
M. Boulet : Absolument.
Totalement.
M. Gaudreault : C'est ça je
veux dire, là.
M. Boulet : Totalement. Puis
c'est intéressant qu'on se...Puis l'expert, moi, je vois même des personnes qui
sont expertes en réorganisation du travail, qui sont des experts en processus
d'opération. Donc, les membres du comité de santé et sécurité, ils vont
véritablement, si besoin en est, demander, inviter un expert en fonction de
leurs besoins qui sont propres. Et, oui, tenant compte des règles de
fonctionnement, ça va être les membres, selon leurs règles paritaires établies
par elles-mêmes, qui vont inviter un expert. Mais généralement... moi, je n'ai
jamais vu de cas pratique où... en tout cas, je ne vois pas pourquoi ça
pourrait poser un problème, là, l'expert, il n'a pas un pouvoir décisionnel non
plus, là.
M. Gaudreault : O.K. Ça va
aller pour l'instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 155 tel qu'amendé?
S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de
l'article 155 amendé.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 155, tel qu'amendé, est adopté. Nous
poursuivons, M. le ministre, avec l'article 156.
M. Boulet : Merci. Puis il y a
un amendement. Puis là c'est les fonctions, comme on vient de parler avec le collègue
de Jonquière, du comité de santé et sécurité. Alors, je lis, c'est un petit peu
plus descriptif : L'article 78 de cette loi est modifié :
1° par la suppression des paragraphes 1°
et 2°;
2° par le remplacement, dans le paragraphe
3°, de «d'établir» par «de déterminer»;
3° par le remplacement, dans le texte
anglais du paragraphe 4°, de «devices» par «means»;
4° par l'insertion, dans le paragraphe 5°
et après «prévention», de «, de collaborer à son élaboration, à sa mise à jour
et à son suivi»;
5° par le remplacement du paragraphe 6°
par le suivant :
«6° de participer à l'identification et à
l'analyse des risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs
de l'établissement et à l'identification des contaminants et des matières
dangereuses présents sur les lieux de travail;»;
6° par le remplacement du paragraphe 8°
par le suivant :
«8° de confier des mandats spécifiques à
des membres du comité, notamment au représentant en santé et en sécurité, afin
que ce dernier exerce des fonctions additionnelles à celles prévues à l'article 90;»;
• (12 heures) •
7° par l'insertion, après le paragraphe
10°, du suivant :
«10.1° de recevoir et prendre en
considération les recommandations du représentant en santé et en sécurité;»;
8° par le remplacement, dans le paragraphe
11°...
12 h (version non révisée)
M. Boulet : …sept, par
l'insertion après le paragraphe 10°, du suivant :
10.1. De recevoir et prendre en
considération les recommandations du représentant en santé et en sécurité;
8° Par le remplacement dans le
paragraphe 11° de «dans» par «concernant»;
9° Par le remplacement du
paragraphe 12° par le suivant : «de recevoir et d'étudier les
informations statistiques ou toutes autres informations produites par la
commission ou par tout autre organisme».
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci.
M. Boulet : Explication. Cette
disposition prévoit les fonctions du comité de santé et de sécurité. Un, on
supprime les paragraphes 1° et 2°. C'est une modification de concordance, avec
l'abrogation proposée des articles 112 et 118, lorsqu'il n'y a plus de
programme de santé spécifique à l'établissement ni de médecin responsable des
services de santé d'un établissement.
5°. Ce paragraphe prévoit l'ajout d'une
obligation de collaborer à l'élaboration, à la mise à jour et au suivi du
programme de prévention.
6°. Le paragraphe est modifié pour tenir
compte du nouveau contenu du programme de prévention, qui prévoit
l'identification et l'analyse des risques.
8° Prévoit que le comité de santé et de
sécurité peut donner des mandats au représentant en santé et en sécurité, mais
aussi à d'autres membres du comité, pour éviter le dédoublement des fonctions
et favoriser l'efficience des interventions.
10.1° Prévoit que le comité doit recevoir
et analyser les recommandations du représentant en santé et sécurité. Cette
modification, bien, est le corollaire de l'ajout de cette fonction au
représentant en santé et sécurité prévue au paragraphe 4° de l'article 90.
11° Modifier. C'est simplement une
précision.
12° C'est pour tenir compte que la notion
de médecin responsable de services de santé est maintenant dans le volet santé
du programme de prévention, puis l'article 78, bien, c'est la correction de la
version anglaise. Et j'ai un amendement par la suite.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, est-ce que vous voulez présenter immédiatement l'amendement? Oui?
M. Boulet : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
D'accord.
M. Boulet : À
l'article 156 du projet de loi, insérer, après le paragraphe 4°, le
suivant :
4.1. Par l'insertion après le paragraphe
5°, du suivant :
5.1 De faire des recommandations à
l'employeur quant à l'opportunité de demander la collaboration d'un intervenant
en santé au travail dans l'élaboration des éléments de santé de son programme
de prévention.
2° Ajouter, à la fin, le paragraphe
suivant :
10° Par l'ajout, à la fin, l'alinéa
suivant : «Dans le cadre des fonctions qu'il exerce en vertu du paragraphe
5° du premier alinéa, le comité peut consulter un intervenant en santé au
travail.»
Explication. Bien, l'amendement précise
que l'une des fonctions du comité sera de faire des recommandations à
l'employeur quant à l'opportunité de demander la collaboration d'un intervenant
en santé au travail dans l'élaboration des éléments de santé de son programme
de prévention. Puis ça précise également que le comité peut consulter un
intervenant en santé au travail dans le cadre de sa collaboration à
l'élaboration…
M. Boulet : …sera de faire des recommandations
à l'employeur quant à l'opportunité de demander la collaboration d'un
intervenant en santé au travail dans l'élaboration des éléments de santé de son
programme de prévention. Puis ça précise également que le comité peut consulter
un intervenant en santé au travail dans le cadre de sa collaboration à
l'élaboration et à la mise à jour du programme de prévention. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Alors, y a-t-il des interventions sur l'amendement?
M. Leduc : Je voudrais
demander une suspension, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 3)
(Reprise à 12 h 16)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député d'Hochelaga-Maisonneuve, vous avez… vous voulez intervenir?
M. Leduc : Oui, s'il vous
plaît. Merci, Mme la Présidente. Donc, M. le ministre, vous introduisez donc,
avec votre amendement, un 5.1 qui dit «de faire des recommandations à
l'employeur quant à l'opportunité de demander la collaboration d'un intervenant
en santé au travail dans l'élaboration des éléments de santé et de son
programme de prévention».
N'y aurait-il pas là… comme on commence à
faire référence à la santé au travail, d'aussi faire référence à la santé
publique? Est-ce que la santé publique ne devrait pas avoir un rôle dans la
suggestion, dans la recherche et dans l'identification de ce soi-disant
intervenant en santé au travail qui va avoir un rôle dans l'élaboration des
éléments de santé de son programme de prévention?
(Consultation)
M. Boulet : Mais l'intervenant
en santé, il est défini comme quelqu'un qui provient du réseau. Et j'ai demandé
qu'on me trouve là où est la définition, mais le réseau public, comme je vous
ai dit, a été interpellé, là, puis pour s'assurer que tous les moyens
d'intervention soient préservés. Puis, tu sais, c'est sûr qu'on passe d'un
système où il y a seulement deux secteurs qui sont couverts par un système où il
y a 272 000 établissements, là. Ça fait que le redéploiement…
M. Boulet : …interpellé, là,
puis pour s'assurer que tous les moyens d'intervention soient préservés. Puis,
tu sais, c'est sûr qu'on pense… C'est un système où il y a seulement deux
secteurs qui sont couverts par un système où il y a 272 000 établissements,
là, ça fait que le redéploiement du réseau de la santé public, c'est pour ça
qu'on a dû le faire en collaboration avec eux, là. Mais, pour la définition
d'intervenant en santé, l'article 1 de la loi santé et sécurité, on va le lire
ensemble… Donc, l'intervenant en santé au travail, c'est «le médecin chargé de
la santé au travail, une infirmière, un ergonome, un hygiéniste du travail ou
tout autre personne exerçant une fonction en santé au travail dans le cadre de
l'offre de services élaborée par un centre intégré de santé et de services
sociaux en vertu de 109.1.»
M. Leduc : O.K. Ça me donne un
peu plus d'orientation, mais…
M. Boulet : …rappelons-nous, collègue,
du mois de mars.
M. Leduc : Et donc
l'identification de cette personne-là, est-ce que ce sera suite à une recommandation
de la Santé publique?
M. Boulet : Vous voulez dire
l'identité de la personne, c'est le réseau de la santé public. Je pense qu'il
va y avoir des communications entre la direction régionale et les entreprises,
puis on va s'assurer de déléguer quelqu'un, là, mais je ne pense pas… puis je
ne veux pas que tu dises : Moi, je veux que ce soit untel. C'est le réseau
de la Santé publique qui va déléguer ou qui va identifier quelqu'un qui va être
l'intervenant dans le cas présent.
M. Leduc : O.K. J'ai d'autres questions,
mais sur le reste de l'article 8, pas sur cet amendement-là.
• (12 h 20) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement du ministre? Député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Sur l'amendement,
qui dit que le comité peut faire des recommandations… en fait, il dit «sont»,
ce n'est pas «peut», là, «les fonctions du comité de santé et sécurité sont».
Et là l'amendement dit de «faire des recommandations à l'employeur quant à l'opportunité
de demander la collaboration d'un intervenant en santé pour l'élaboration des
éléments de santé dans son programme de prévention.
Dans le cas des petits établissements, par
exemple, qui n'ont pas de comité santé, sécurité et qui veulent inclure des
éléments de santé dans leur plan d'action ou de prévention, est-ce qu'ils vont
pouvoir aussi demander la collaboration d'un intervenant en santé, là, du
réseau de santé public?
M. Boulet : …puis il y aura un
pouvoir d'intervention aussi du réseau dans les petits établissements en bas de
20, là où c'est un plan d'action puis un agent de liaison. Évidemment, en bas
de 20, on rappelle tout le temps que la CNESST pourra décider d'imposer un programme
de prévention. Mais la réponse, c'est oui, la réponse…
M. Boulet : …puis il y aura un
pouvoir d'intervention aussi du réseau même dans les petits établissements en
bas de 20, là, où c'est un plan d'action puis un agent de liaison. Évidemment,
en bas de 20, on rappelle tout le temps que la CNESST pourra décider d'imposer un
programme de prévention. Mais la réponse, c'est oui. La réponse claire, c'est
oui.
M. Gaudreault : O.K. Comment
ça va se faire, ça, précisément?
(Consultation)
M. Boulet : Les directeurs des
services professionnels de la Santé publique a un rôle à jouer, puis on va le
voir dans les articles 172 et suivants, là, dans tous les articles du
réseau de la Santé publique. Puis on s'est assurés de préserver tous les moyens
d'intervention du réseau de la Santé publique, surtout dans un contexte où
272 000, ou à peu près, entreprises vont être couvertes, là, par de la
prévention et le volet santé.
M. Gaudreault : O.K. Ça va
aller pour l'instant. Moi aussi…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Gaudreault : …j'aurai des questions
sur l'article dans son ensemble, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Excellent. Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement? Oui, député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Excusez-moi, pas
sur l'amendement, sur l'article.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Sur… Après? D'accord. Je vous donnerai la parole le premier ensuite. Alors,
s'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement, nous allons procéder à la
mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Mme Jeannotte
(Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement déposé à l'article 78… ou à l'article — plutôt — 156
est adopté. Nous poursuivons maintenant avec l'article 156, tel qu'amendé.
La parole est au député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien. Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Donc, on est dans les fonctions du comité de santé
et sécurité. Et la première chose que je remarque avec cet article — quand
même assez important, avec beaucoup de changements — la première
chose que je remarque, c'est que, maintenant, avec le projet de loi n° 59,
le programme de santé et sécurité va être élaboré par l'employeur pendant
qu'auparavant c'était le médecin responsable. Bon, le médecin responsable, ça
n'existe plus, donc c'est l'employeur.
Alors, moi, la question que j'ai
c'est : comment est-ce que l'employeur va faire ça? Ça suit un peu
l'intervention de notre collègue de Jonquière. Pour une grande entreprise, je
ne pense pas qu'il y a beaucoup de problèmes, mais surtout quand on vient dans
les plus petites entreprises, ce n'est pas nécessairement tous les employeurs
qui sont nécessairement équipés pour faire ce travail. Donc, comment est-ce que
ce processus-là va se dérouler…
M. Leitão : ...une grande entreprise,
je ne pense pas qu'il y a beaucoup de problèmes, mais surtout quand on vient
dans les plus petites entreprises, ce n'est pas nécessairement tous les
employeurs qui sont nécessairement équipés pour faire ce travail. Donc, comment
est-ce que ce processus-là va se dérouler?
M. Boulet : La semaine passée,
on a adopté des articles sur les programmes de prévention, le contenu des programmes
de prévention. Puis, dans les plus petits établissements de 20 et moins, en bas
de 20, c'est des plans d'action.
Puis je vous dirais que la ligne
conductrice de ce qui doit être contenu dans un programme de prévention puis un
plan d'action, ça s'articule autour des risques, les risques biologiques, les
risques chimiques, les risques organisationnels. Et le but de la prévention,
c'est d'identifier les risques pour mieux les contrôler et trouver des manières,
des moyens de les éliminer.
Et ici, en matière de prévention, il va y
avoir un nouveau rôle du réseau de la santé publique qui va se déployer de
façon nationale en tenant compte de la couverture de 272 077
établissements. Donc, il va y avoir la mise en place de programmes-cadres de
santé au travail. La CNESST sera impliquée en collaboration avec le ministre de
la Santé. La collaboration du... avant ce qu'on appelait le médecin chargé de
la santé, en fait, ça va être un médecin chargé de la santé au travail plutôt
qu'un médecin par PSSE, là, les programmes de santé spécifique par
établissement, parce qu'on ne pourrait pas le faire avec 277, et des autres
intervenants en santé au travail vont contribuer à l'élaboration des programmes
de santé qui vont être intégrés dans les programmes de prévention.
Puis évidemment il y a une imputabilité
aussi de l'employeur, et les employeurs vont non seulement bénéficier du réseau
de la santé publique, mais le réseau de la santé publique va conserver tous ses
moyens d'intervention.
C'est beaucoup de langage, là, mais c'est
un système qui tient compte de l'élargissement de la couverture de l'ensemble
des établissements et des travailleurs à des programmes de prévention ou des
plans d'action avec des volets santé.
M. Leitão : Très bien. Merci.
Je me rappelle quand même de la période de consultation, même si c'était déjà
il y a un certain temps, où, par exemple, les experts en médecine du travail
nous disaient qu'au Québec on avait, malheureusement, au fil du temps, perdu un
peu d'expertise. Il n'y a pas assez de médecins spécialisés dans la médecine du
travail.
Bon, ce n'est pas quelque chose qui peut
se régler rapidement. Et ce n'est pas non plus... je ne pense pas que ça soit
le rôle du projet de loi de faire face à ces enjeux-là. Mais est-ce que...
M. Leitão : ...il n'y a pas
assez de médecins spécialisés dans la médecine du travail. Bon, ce n'est pas
quelque chose qui peut se régler rapidement, et, je ne sais pas non plus... je
ne pense pas que ce soit le rôle du projet de loi de faire face à ces
enjeux-là. Mais est-ce que le ministère du Travail va discuter avec vos
collègues de l'Enseignement supérieur de la santé pour qu'on essaie de régler cette
question d'avoir plus d'experts, de médecins du travail qui a même une
spécialité très spéciale? Et on a de moins en moins d'experts au Québec dans
ce...
M. Boulet : Absolument. Puis,
vous le savez, on a adopté une nouvelle loi. Là, maintenant, il ne faut pas
limiter ça à la profession de médecin. Il y a des infirmiers, infirmières, il y
a des pharmaciens, pharmaciennes, puis c'est sûr que le réseau de la santé
publique, il n'y en a jamais assez, de ressources. Puis on est conscients de
cette réalité-là puis on met en place les mesures pour nous aider à retenir,
puis à recruter, puis à améliorer les conditions de travail. Mais je pense
qu'avec les années... puis c'est vrai que, des fois, je me fais dire : Il
manque de cliniques, il manque de spécialistes en santé et sécurité du travail,
mais je pense qu'on a atteint un niveau de maturité au Québec qui nous permet
d'affirmer qu'il y a beaucoup de professionnels de la santé qui ne sont pas nécessairement
des médecins qui font... qui sont devenus des gens qui connaissent très bien la
santé et sécurité au travail et qui font des rapports, qui font des examens
puis qui font des témoignages d'experts.
M. Leitão : Oui, vous avez
raison, mais, en même temps, c'est quand même une expertise particulière, un
médecin du travail, qui s'apprend non seulement sur les bancs d'école, mais
aussi avec la pratique, avec le temps, et c'est là où on a perdu un peu de
cette expertise-là.
M. Boulet : Oui, puis le...
tiens, d'ailleurs... Puis c'est intéressant que vous le souligniez, parce que
le Comité consultatif du travail et de la main-d'oeuvre fait beaucoup d'efforts
pour aider à développer, s'assurer qu'il y a de la formation puis recruter notamment
des membres du Bureau d'évaluation médicale. Parce que, tu sais, on est en
déficit parfois.
M. Leitão : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Compte tenu de l'heure, nous suspendons les travaux jusqu'à 14 heures. Je
vous souhaite un bon appétit à toutes et à tous.
(Suspension de la séance à 12 h 30)
14 h (version non révisée)
(Reprise à 14 h 1)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous êtes une minute en retard. Alors, attention, nous allons commencer.
Bonjour.
Des voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Bonjour. J'espère que vous avez pris un bon dîner. La Commission de l'économie
et du travail reprend ses travaux. Nous poursuivons l'étude détaillée du projet
de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de
sécurité du travail. Lors de la suspension de nos travaux, cet
avant-midi, nous en étions à l'étude de l'article 156. Nous avions déjà
adopté un amendement. Je ne sais pas si le député de Robert-Baldwin veut
continuer son intervention.
M. Leitão : Oui, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, vous voulez.
M. Leitão : Merci, merci
beaucoup. Donc, avant de se quitter ce matin, on parlait des fonctions du
comité de santé et sécurité. J'avais abordé le sujet que… l'enjeu que
dorénavant, avec ce projet de loi, c'est à l'employeur d'élaborer un programme
de santé et sécurité au travail. Évidemment, il y a toutes sortes d'employeurs,
des grands, des petits, des moyens, etc., et certains employeurs ont les
ressources pour bien faire ça, d'autres vont avoir besoin d'aide, de soutien.
Et M. le ministre nous avait mentionné qu'en effet, il y a tout un réseau
de soutien, notamment avec la Santé publique, qui va accompagner les
employeurs, dans cette démarche-là. Très bien.
Ma deuxième question sur cet article-là,
d'une façon générale aussi, c'est que, bon, le comité va avoir beaucoup de
choses à faire, hein? On voit que… dans la liste des fonctions. Et il va y
avoir besoin des experts, justement, de l'aide et c'est prévu qu'ils peuvent
faire appel à des experts…
M. Leitão : …sur cet article-là,
d'une façon générale aussi, c'est que, bon, le comité va avoir beaucoup de
choses à faire, hein, on voit dans la liste des fonctions, et il va avoir
besoin des experts, justement, de l'aide, et c'est prévu qu'il peut faire appel
à des experts. Mais la question que j'ai, c'est… Bon, le comité va se réunir au
minimum une fois par trimestre, et, quand on regarde la longue liste de
fonctions, je pense que, souvent, une fois par trimestre, ce n'est certainement
pas assez. Mais, si j'ai bien compris, M. le ministre, une fois par trimestre,
c'est le minimum. Évidemment, s'ils veulent se réunir une fois par semaine, ils
pourraient le faire, et, dans certains cas, je pense qu'ils devraient le faire,
surtout au début, quand on met en place un nouveau régime.
M. Boulet : Absolument. Puis
il faut que ce soit adapté à leur réalité. Il y a des comités de santé et
sécurité qui peuvent se réunir deux fois en une semaine, là, tu sais, s'il y a
eu une situation vraiment périlleuse en matière de santé et sécurité ou
prévention, puis après ça, ça peut aller aux trois mois. Puis il y en a, des
fois, qui font une rencontre aux trois mois, puis c'est des rencontres de très
brève durée, là, parce qu'il n'y a pas d'accident. Tu sais, il y a beaucoup
d'entreprises qui reconnaissent les efforts en matière de prévention de leurs
salariés puis qu'il n'y en a pas. Ils ont à peu près éliminé tous les risques,
puis il n'y a plus d'accident de travail. Ça fait que, des fois, c'est des
rencontres de très brève durée, là. Ça dépend de la réalité de chaque milieu de
travail, vous avez raison.
M. Leitão : Très bien. Mme la
Présidente, pour l'instant, c'est tout. Je laisse… Je suis sûr que mes collègues
vont se prononcer là-dessus aussi. Je reviendrai après, s'il le faut. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, y a-t-il d'autres interventions? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Si le ministre me le permet… J'ai des questions sur l'article,
mais, s'il me le permet, M. le ministre, légère digression pas trop longue, là,
du projet de loi… bien, en fait, reliée au projet de loi. C'était pour
mentionner et saluer les gens qui ont été manifester ce midi devant le
parlement. Ils étaient 200 ou 300 personnes de toutes les centrales syndicales
confondues et de mouvements sociaux aussi, dont l'UTTAM. On a fait souvent
référence à l'UTTAM ici, ils étaient là tantôt, ils et elles étaient là tantôt.
Et je voulais les saluer parce que c'est en plein été, pour plusieurs, c'est
encore les vacances. Nous, on travaille, évidemment, très fort ici à faire
cheminer et bonifier ce projet de loi là, mais plusieurs personnes ont pris un
moment de leurs vacances, en fait, pour venir continuer à revendiquer plusieurs
choses, notamment que ça soit un accord consensuel qui soit nécessaire pour
établir le multiétablissement, on en a discuté un peu… de revendiquer toutes
sortes de choses, des bons seuils de prévention. On a compris que ce serait
discuté au sein de la CNESST. On a compris qu'il y avait peut-être de l'espace
pour des seuils temporaires. Bien, je pense que ce qui s'est manifesté aujourd'hui
doit être entendu de la part du ministre. Alors, je tenais à les saluer, les
personnes qui sont venues manifester aujourd'hui.
M. Boulet : Bien, écoutez, je
vais profiter de l'occasion pour saluer, effectivement, les personnes provenant
surtout des milieux syndicaux puis des milieux non syndiqués. Moi, je respecte
totalement l'expression de ces personnes-là. Puis…
M. Leduc : ...alors je
tenais à les saluer, les personnes qui sont venues manifester aujourd'hui.
M. Boulet : Bien,
écoutez, je vais profiter de l'occasion pour saluer effectivement les personnes
provenant surtout des milieux syndicaux puis des milieux non syndiqués. Moi, je
respecte totalement l'expression de ces personnes-là. Puis je pense qu'on a
fait la preuve, depuis le début de la commission parlementaire, que nous les
entendions, et que notre projet de loi est perfectible, et on va continuer de l'améliorer.
Je pense qu'à cet égard-là on a véritablement le même objectif, c'est qu'il y
ait plus de prévention, puis qu'on sauve des vies de travailleurs au Québec
avec un projet de loi qui fait de la santé et sécurité un impératif dans les
valeurs de toutes les entreprises au Québec. Or, je les entends, je les salue
puis je veux que ces personnes-là sachent qu'on travaille pour leur bénéfice du
mieux qu'on peut.
M. Leduc : Merci. Une
autre digression légère, Mme la Présidente. Aujourd'hui même, à côté de nous,
là, au salon bleu, si je ne me trompe pas, il y a une autre commission, là, qui
parle du passeport vaccinal. Encore une fois, je ne veux pas... ça va être
très, très court, mais il y a eu toute une confusion par rapport au droit du
travail alentour de ce passeport-là. Là, il y a un débat à savoir si on
l'applique ou pas aux travailleurs de la santé. Donc, c'est l'État employeur
qui parle. Mais, au début, le ministre Dubé avait dit : Ah! il faut
respecter le droit au travail, donc ce n'est pas dans la loi, ce n'est pas du
moins dans l'orientation du gouvernement du moment d'en faire une obligation
pour tous les milieux de travail, donc nommément les milieux privés. Là, il y a
peut-être un peu de confusion qui est dans l'air. J'aurais aimé ça entendre
juste le ministre quelques instants nous expliquer sa vision. Est-ce que, selon
lui, le droit du travail est important, et qu'il faudrait vraiment qu'un
employeur du privé, là, fasse bien attention à la charte du droit du travail...
des droits de la personne, pardon, avant d'appliquer un passeport vaccinal,
qu'il utilise vraiment plusieurs critères pour aller... pour s'assurer, là,
qu'il ne s'expose pas à se faire renverser cette pratique? Parce que, là, j'ai
bien l'impression, puis on l'a lu dans les journaux, et c'est une des rares
fois où je suis peut-être d'accord avec la Fédération canadienne de
l'entreprise indépendante, ça crée beaucoup de confusion. Il y a des bureaux
d'avocats qui ne savent pas trop où se positionner, quels conseils donner à des
employeurs qui appellent. Il y aurait peut-être l'occasion ici, en un court
moment, de préciser qu'est-ce qu'un employeur du secteur privé doit comprendre
en ce moment par rapport à l'application ou non du passeport vaccinal dans une
entreprise.
M. Boulet : Bien,
écoutez, je vais assez bref, hein, parce qu'évidemment il y a une commission
parlementaire qui traite de vaccination obligatoire. Évidemment, c'est plus
particulièrement dans les services de santé et d'autres services où il n'y a
pas le même nécessairement degré de risque. Mais, dans le secteur privé, ce qui
est recommandé, c'est partout où ça peut se faire, c'est de continuer à faire
du télétravail. Maintenant, dans chaque environnement, il faut faire une
évaluation, s'assurer de respecter l'équilibre entre l'impératif collectif que
nous avons de lutter contre le virus et les droits individuels, puis ça fait
référence notamment à un droit fondamental comme l'intégrité physique, mais...
puis je ne veux pas entrer dans le test qui est enseigné par les tribunaux
quant à la finalité, la proportionnalité...
M. Boulet : …l'impératif
collectif que nous avons de lutter contre le virus et les droits individuels,
puis ça fait référence, notamment, à un droit fondamental comme l'intégrité
physique, mais… puis je ne veux pas entrer dans le test qui est enseigné par
les tribunaux quant à la finalité, la proportionnalité puis l'atteinte
minimale, mais chaque milieu de travail privé a ses particularités et requiert
une analyse permettant à l'employeur de déterminer s'il y a une obligation.
Mais la règle, c'est… on ne peut pas obliger sans porter atteinte à des droits
fondamentaux, mais si le niveau de risque de contamination est très élevé, puis
il n'y a jamais un employeur qui va être à l'abri des procédures judiciaires,
moi ce n'est pas… je ne veux surtout pas m'immiscer dans l'exercice du droit de
gestion d'un employeur, puis le droit au travail auquel faisait référence mon
collègue à la Santé, je le partage totalement.
M. Leduc : Mais si je posais
la question sur un autre angle, à savoir si vous… il y a une raison pour
laquelle vous ne l'appliquez pas mur à mur, le passeport vaccinal.
• (14 h 10) •
M. Boulet : On est dans le
secteur privé, encore une fois, c'est du cas par cas, mais je ne veux pas, par
mon propos, laisser croire qu'un employeur peut l'imposer ou doit le faire.
C'est vraiment circonstanciel, puis ça doit être adapté à l'environnement
spécifique de chaque milieu de travail.
M. Leduc : Ça, je le
comprends, puis dernière question, Mme la Présidente, je vous promets. J'essaie
de comprendre le signal du gouvernement. Si vous aviez… voulu envoyer le signal
que fallait le plus possible l'appliquer partout, vous l'auriez dit. Or, ce
n'est pas ça que vous avez dit.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous n'êtes pas…
M. Leduc : Là, je serai dans…
je termine avec ça, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
J'aimerais qu'on fasse… mais si le ministre ne veut pas répondre, je pense
qu'on devrait revenir à notre projet de loi.
M. Leduc : Donc, le signal, si
en ce moment, comme vous ne l'avez pas appliqué mur à mur, ça serait plutôt
de : Faites bien attention de ne pas le faire systématique et à la légère.
M. Boulet : C'est une
interprétation. Je pense qu'on a été suffisamment clair à l'effet qu'on ne veut
pas s'immiscer dans l'exercice du droit de gestion des employeurs. C'est
vraiment en tenant compte des particularités de chaque milieu de travail.
M. Leduc : Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Leduc : Je reviens donc à
l'article 78.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, vous avez des interventions sur l'article 156 tel qu'amendé.
Allez-y, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Exactement. J'ai
une question sur votre volonté de biffer, là, les paragraphes 1 et 2 à
savoir, là, la fonction, là, de choisir conformément à l'article 118 le
médecin responsable des services de santé dans l'établissement et d'approuver
le programme de santé élaboré par le médecin. Pouvez-vous… je ne me rappelle
pas si on l'a évoqué vraiment sur le fond cette idée-là, mais pouvez-vous nous
rappeler qu'est-ce qui vous motive à abroger ces deux paragraphes-là?
M. Boulet : Oui, je vais
reprendre l'explication, la lire lentement pour que nous la comprenions tous de
la même façon. La suppression des paragraphes 1 et 2 est une modification
de concordance avec l'abrogation proposée des articles…
M. Leduc : ...à abroger ces
deux paragraphes-là.
M. Boulet : Je vais reprendre
l'explication, la lire lentement pour que nous la comprenions tous de la même
façon. La suppression des paragraphes 1° et 2° est une modification de
concordance avec l'abrogation proposée des articles 112 et 118 puisqu'il
n'y a plus de programme de santé spécifique à l'établissement ni de médecin
responsable des services de santé d'un établissement, comme on a vu.
Maintenant, comme j'expliquais au collègue
de Robert-Baldwin ce matin, il y aura une nouvelle façon pour le réseau de la
santé publique de se déployer, dans la mesure où on va couvrir 272 000 établissements
ou entreprises. Donc, il va avoir des programmes de santé-sécurité cadres
élaborés, mis à jour par la commission en collaboration avec le ministre de la
Santé et des Services sociaux et il va avoir une collaboration du médecin
chargé de la santé au travail. Puis avant, on appelait ça un médecin
responsable des services de santé d'un établissement avec un programme de
santé, le programme de santé spécifique à l'établissement, PSSE, alors que
maintenant c'est intégré dans le programme de prévention pour fins d'efficacité
et pour fins d'assurer une meilleure capacité d'intervention du réseau de la
santé publique. Et c'est essentiellement... Évidemment, puis la participation,
vous le savez, des travailleurs à l'exercice est assurée, là, par l'implication
du comité de santé-sécurité, son pouvoir de soumettre des recommandations, de
faire intervenir la Santé publique quand il y a une... on croit que le
programme de prévention n'est pas en conformité avec la loi, puis la Santé
publique peut intervenir et s'assurer de cette conformité-là, là. Mais c'est
essentiellement concordance.
M. Leduc : Si je comprends
bien, donc, ce n'est pas pour qu'il n'y ait plus de médecin responsable de
santé...
M. Boulet : Absolument pas.
M. Leduc : ...ou que ça soit
l'employeur qui décide tout seul de son bord.
M. Boulet : Non, non, non.
Mais l'employeur est responsable du programme de prévention. Le volet santé, le
médecin, je veux toujours être sûr de bien le nommer, le médecin chargé de la
santé au travail de la Santé publique, il est là pour collaborer à
l'élaboration du volet santé.
M. Leduc : Lui, il est choisi
par le directeur de santé publique régional?
M. Boulet : Bien, c'est ce que
j'ai dit ce matin, là, la façon dont les ressources de santé publique vont être
réparties sur le territoire, ce n'est pas l'employeur qui va dire : C'est
Untel, c'est la Santé publique. Puis vous allez le voir dans les articles 172
et suivants, comment le réseau de la santé publique va intervenir, mais il n'y
a pas ce risque-là.
M. Leduc : Ils vont être
attitrés par soit district, soit type d'entreprise ou, peu importe.
M. Boulet : Exact. Ils vont
développer des spécialités puis...
M. Leduc : À l'intérieur de la
direction régionale.
M. Boulet : Bien oui. Bien,
c'est ce que... je n'irai pas m'immiscer dans leur régie interne, là, mais
c'est ce que j'anticipe.
M. Leduc : Une autre question
maintenant sur votre ajout au paragraphe 8° : «confier des mandats
spécifiques à des membres du comité, notamment au...
M. Leduc : ... peu importe,
là.
M. Boulet : Ils vont
développer des spécialités, puis...
M. Leduc : À l'intérieur
de la direction régionale.
M. Boulet : Bien oui.
Bien, c'est ce que...
M. Leduc : Je comprends.
M. Boulet : Je n'irai pas
m'immiscer dans leur régie interne, là, mais c'est ce que j'anticipe.
M. Leduc : Une autre question maintenant
sur votre ajout au paragraphe 8° : «confier des mandats spécifiques à des
membres du comité, notamment au représentant en santé et en sécurité afin que
ce dernier exerce des fonctions additionnelles à celles prévues à l'article 90».
Quels types, les fonctions additionnelles?
M. Boulet : Bien, mon
Dieu! Peut-être qu'on pourra me fournir des exemples, mais parfois il y en a,
un membre qui dit : Moi, j'ai un intérêt bien, bien particulier pour la
tuyauterie, parce que le collègue de Jonquière en a parlé ce matin, puis je
connais quelqu'un qui a vraiment une expertise en tuyauterie. On peut
l'inviter, mais avant j'aimerais ça lui en parler. Est-ce que vous me confiez
le mandat spécifique? Mais là, ici, c'est des mandats à des membres du comité,
mais notamment au représentant en santé et sécurité. Puis c'est des fonctions
autres. Moi, je pense que ça donne une... en fait, je suis convaincu, c'est une
marge de manoeuvre additionnelle. Et c'est une façon de dire : Ce qui est
à 90, ce n'est pas limitatif. Il y a des affaires qui peuvent «poper» à...
excusez l'expression, qui peuvent survenir à gauche puis à droite puis générer
un intérêt, d'où la volonté du comité de donner un mandat spécifique à un en
fonction de son intérêt. Mais généralement, je vous dirais, c'est le
représentant en santé et sécurité qui fait ça...
M. Leduc : ...ils
voudraient creuser un nouvel angle d'un truc qui n'avait pas nécessairement été
évoqué avant et qui n'est pas dans la définition virgule par virgule de ce qui
était déjà prévu.
M. Boulet : Absolument.
M. Leduc : O.K., je
comprends. Maintenant, n'y a-t-il pas un danger, en ouvrant cette
possibilité-là... c'est-à-dire, le danger n'est pas dans le fait de l'ouvrir,
mais dans le fait d'avoir le temps de faire ces autres choses-là. Et, si ça
s'accumule trop, les autres mandats... parce que c'est ce que je comprends,
c'est un mandat spécifique, ce n'est pas : Je fais ça sur mon temps la fin
de semaine ou je lis une étude le soir à la maison, là, c'est un mandat
spécifique, on assume donc que c'est fait dans le cadre du travail, dans le
cadre des heures de libération. N'y a-t-il pas là un danger de venir
chambouler, comment je dirais ça, l'ordre normal des choses, à savoir ses autres
tâches régulières que ce représentant-là doit effectuer?
M. Boulet : Non. Moi, je
pense que ça s'inscrit dans une volonté qui a toujours été clairement exprimée
de responsabiliser les membres du comité. Et, par déférence pour leur statut de
membres d'un comité de santé et sécurité, on les laisse déterminer. Tu sais,
ils ont un certain pouvoir discrétionnaire, là. Puis c'est des personnes qui
prennent au sérieux leur rôle. Puis je n'ai jamais eu de... En tout cas, je
n'ai jamais entendu de cas où on allait au-delà de... que ça perturbait la
mission du comité ou l'accomplissement de ses fonctions telles que prévues à
l'article 90. Mais là je me fierais beaucoup à la cohésion, puis à la
discipline, puis à la solidarité des membres pour redresser le tir, là. On n'a
pas à s'immiscer dans la façon dont...
M. Boulet : …la mission du
comité ou l'accomplissement de ses fonctions telles que prévues à l'article 90.
Mais là, je me fierais beaucoup à la cohésion, puis à la discipline, puis à la
solidarité des membres pour redresser le tir, là. On n'a pas à s'immiscer dans
la façon dont ils vont faire les choses, là. C'est comme ça que je répondrais.
M. Leduc : Non. La question
n'est pas de s'immiscer, mais c'est plus de prévoir le cadre général dans
lequel ça va fonctionner. Puis, pour être bien, bien clair, est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu de rajouter une référence au fait qu'à un certain moment donné,
si ces fonctions additionnelles là se multiplient sur un espace-temps donné,
bien, il aurait accès à davantage de banques d'heures de libération, par
exemple?
M. Boulet : À ce jour, ça n'a
pas été problématique, puis, moi, c'est une appréhension qu'avec respect, je ne
partage pas. Peut-être qu'il y a eu des cas. Mais, encore une fois, c'est un
comité paritaire, puis il y a un terme en anglais, là… Les gens se surveillent
puis ils s'assurent que les objectifs fixés soient respectés, ils travaillent
vraiment à la prévention, puis à s'assurer d'éviter la répétition d'événements
imprévus et soudains puis de maladies causées par le travail, puis… Non, je
n'ai pas cette appréhension-là.
M. Leduc : Quand vous dites «à
ce jour», bien, c'est nouveau, ça, comme élément. Non?
M. Boulet : Non, mais à date,
les comités de santé et sécurité fonctionnent bien. Ce qu'on a vécu dans les
secteurs 1 et 2…
M. Leduc : Oui.
M. Boulet : …ils s'assument
bien, ils déterminent leurs règles de fonctionnement. Mais c'est sûr que je
n'ai pas été présent, puis la CNESST n'est pas présente, là, à ces réunions-là
de comité de santé et sécurité, mais il y a une belle assumation, puis il n'y a
pas eu d'irritants qui ont été soulevés par le comité consultatif ou qui ont
été rapportés à la CNESST quant au fonctionnement. Puis, ici, je trouve que
c'est tellement manifeste qu'il y a des mandats spécifiques, là, qui peuvent
être confiés, là, à un des représentants, en fait un des membres du comité de
santé et sécurité ou au représentant en santé et en sécurité, hein?
• (14 h 20) •
M. Leduc : Bien, ça me semble
correct aussi sur le fond, la question est plus sur la forme. Est-ce qu'il aura
le temps de les accomplir sans devoir négliger, pour le dire comme ça, ses
autres mandats de base? C'est un peu comme si vous dites à un professeur :
Tiens, tu as trois nouvelles activités parascolaires. Bonne chance! Tu as la
même paie puis tu as le même nombre d'heures de travail prévues de toute façon.
Ouf! ça… Je sais que c'est la situation actuelle. Le parascolaire n'est pas
reconnu, à ma connaissance. Mais il y a quelque chose qui est un peu… Faire
plus avec moins, ça ne fonctionne pas, là, ce n'est pas un principe qui est
logique. Alors, est-ce qu'on n'est pas en train d'ouvrir cette porte-là,
c'est-à-dire : Tu fais d'autres affaires, des nouvelles fonctions? C'est
pour ça qu'à ce jour, là, je ne comprenais pas pourquoi vous disiez ça tantôt,
parce que, ça, c'est nouveau.
M. Boulet : Le comité a quand
même le pouvoir de faire une entente pour libérer le représentant en santé et
sécurité, là. Ça fait que, quand…. Parce que c'est à lui, notamment, que sont
confiés les mandats spécifiques, le comité peut convenir du temps de libération
nécessaire. Alors, moi, c'est…
M. Leduc : En lien avec cette
responsabilité-là supplémentaire?
M. Boulet : De ce mandat
spécifique…
M. Boulet : …a quand même le
pouvoir de faire une entente pour libérer le représentant en santé et sécurité,
là. Ça fait que quand… parce que c'est à lui, notamment, que sont confiés les
mandats spécifiques. Le comité peut convenir du temps de libération nécessaire,
mais moi, c'est…
M. Leduc : En lien avec cette
responsabilité-là supplémentaire.
M. Boulet : De ce mandat
spécifique là.
M. Leduc : Intéressant. Ne
serait-il donc pas pertinent de le mettre dans le libellé?
M. Boulet : De?
M. Leduc : Même si c'est sans
le chiffrer, là : Une banque d'heures supplémentaires peut être dégagée
pour l'accomplissement de ses fonctions additionnelles, au besoin. Au besoin,
une banque d'heures supplémentaires peut être attribuée pour l'accomplissement de
ses fonctions additionnelles. J'écris des amendements à la volée, là.
M. Boulet : C'est prévu à 92,
déjà : «Le représentant à la prévention peut s'absenter de son travail le
temps nécessaire pour exercer les fonctions… 2°, 6° et 7° — puis — le
comité… détermine… le temps que peut consacrer le RP à l'exercice de ses autres
fonctions. S'il y a mésentente… le représentant peut consacrer… le temps…» Mais
le comité peut le déterminer. Tu sais, s'ils lui confient un mandat spécifique,
ils peuvent convenir qu'il a besoin de… le temps qu'il aura besoin pour
consacrer à la réalisation de son mandat peut faire l'objet d'une détermination
par le comité.
M. Leduc : Donc, ce sera
négocié à la pièce, j'imagine, d'un milieu de travail à l'autre.
M. Boulet : Oui, mais, tu
sais, il n'y en a pas… ce n'est pas si fréquent, des mandats spécifiques, là,
parce que, à 90, c'est quand même assez détaillé, mais ça peut arriver. Puis, à
ce moment-là, on va lui dire : Regarde, tu auras besoin de ce temps-là.
M. Leduc : Parfait. J'ai une
dernière question, à 10.1, quand vous dites, là… vous rajoutez une nouvelle
fonction : «Recevoir et
prendre en considération les recommandations du représentant en santé et en
sécurité», il me semble que ça aurait été intéressant de rajouter un petit peu,
puis j'ai une suggestion, là, qu'on pourra… je ne sais pas s'il est déjà
envoyé, on pourra vous l'envoyer dans les prochaines minutes, mais ce serait de
rajouter : «Conserver et y répondre».
Dans le fond, ça voudrait dire :
Recevoir…
M. Boulet : C'est quand même
«doit recevoir»…
M. Leduc : Ça se lirait tel
quel : «De recevoir et prendre en considération les recommandations du
représentant en santé et en sécurité, les conserver et y répondre»… ou, en tout
cas, on pourrait revoir la façon de l'écrire, comme vous le pensez le plus
adapté. Parce que c'est une chose de recevoir puis de prendre en considération,
mais ça peut, dans le bon français, être tabletté, tu sais…
M. Boulet : Non, non, mais il
y a quand même une obligation, parce qu'on dit, en introduction : «Les
fonctions du comité sont…», puis on dit : «sont de recevoir», donc il
y a une obligation de recevoir et de prendre en considération les
recommandations du représentant en santé et sécurité. Donc, ça va quand même
assez loin. L'indicatif présent a ici…
M. Boulet : …du comité sont…
puis on dit «sont de recevoir», donc il y a une obligation de recevoir et de
prendre en considération les recommandations du représentant en santé et sécurité.
Donc, ça va quand même assez loin. L'indicatif présent a ici une forme
impérative, donc c'est pour ça que, dans mon explication, je disais que c'est
un nouveau paragraphe qui prévoit que le comité doit recevoir et analyser les recommandations
du représentant. Puis c'est le corollaire de l'ajout de cette fonction au représentant
en santé et sécurité prévue au paragraphe 4 de l'article 90 proposé. Donc, ce
n'est pas tabletté, c'est ses fonctions sont de recevoir, pas rien que de
recevoir, mais de prendre en considération les recommandations du RSS. Pour
moi, c'est…
M. Leduc : Ça, je ne propose
pas de les enlever, bien au contraire. Mais c'est une chose de recevoir un
rapport, mettons, ou une recommandation, de le prendre en considération, c'est,
dans le fond, l'étudier, l'évaluer, l'analyser, mais là ça s'arrête là. Est-ce
qu'il n'y aurait pas lieu de compléter, dans le fond, ce qui devrait être
normalement un processus d'aller-retour? Tu reçois, tu analyses et tu réponds,
finalement.
Et en plus, ça ne serait pas bête de
rajouter une forme de référence à une forme d'archivage, en quelque sorte
quand… les conserver, c'est de tenir un genre de registre, en quelque sorte, de
tout ce qui a été dit par un représentant sur un nombre d'années donné, pour
que quand il y a du roulement, notamment, d'un côté ou de l'autre, hein, sur un
comité, ça peut bouger vite, d'un côté syndical comme d'un côté patronal… On a
même adopté tantôt un élément qui disait qu'il ne pouvait y avoir qu'un seul
représentant patronal, au comité de santé et sécurité, nonobstant le nombre
qu'il y aurait du côté syndical. Bien, si ce n'est qu'un seul représentant
patronal pendant deux, trois ans, et qu'il s'en va, pour toutes sortes de
bonnes ou de mauvaises raisons, et qu'il est remplacé par quelqu'un, bien,
comment cette personne-là, elle est mise au courant de tout ce qui s'est dit,
tout ce qui s'est discuté, de l'évolution de la discussion santé et sécurité
dans l'entreprise dans l'établissement s'il n'y a pas, à quelque part, une
façon coordonnée de répondre, archiver à ce qui est déposé par le représentant?
M. Boulet : Moi, je vais le
dire pour que ce soit clair, là, puis en… les règles de fonctionnement relèvent
du comité. Ici, il y a un devoir de recevoir et de prendre en considération,
donc ça implique une analyse et de prendre en considération. Puis pour
s'assurer que ce soit conservé dans le temps, les comités de santé et sécurité,
maintenant, ils ont des avis de convocation, des ordres du jour, puis il y a
quelqu'un qui prend les minutes, il y a un secrétaire, ils nomment tout le
temps un secrétaire, puis il prend en note. Ça fait que c'est sûr que s'il y a
une recommandation, maintenant, ils ont des chemises, même dans les syndicats
ou dans les endroits non syndiqués, où ils accumulent toute l'information du
comité de santé et sécurité, et c'est bénéfique aussi pour l'information qui est
transmise à la CNESST, puis vous avez totalement raison, pour éviter que ne se
perde dans le temps une…
M. Boulet : …dans les syndicats
ou dans les endroits non syndiqués, où ils accumulent toute l'information du
comité de santé et sécurité, et c'est bénéfique, aussi, pour l'information qui
est transmise à la CNESST puis, vous avez totalement raison, pour éviter que ne
se perde dans le temps une recommandation qui est faite par un représentant en
santé et sécurité. Puis je pense même que ce n'est pas parce que ce n'est pas
pris en… en fait, ce n'est pas parce que ce n'est pas appliqué un jour que ce
n'est pas pertinent de l'appliquer six mois après, parce que, parfois, ça
évolue. Donc, c'est certain qu'il y a un intérêt et une pertinence absolue que
ce soit conservé dans des minutes par écrit puis qu'il y ait un suivi qui soit
fait.
Une voix : …
M. Boulet : Oui. Puis je dis
des minutes, là, mais c'est plus des procès-verbaux, là, il y a des
procès-verbaux maintenant, systématiquement, là.
M. Leduc : Écoutez, je pense
qu'on va vous l'acheminer, l'amendement. Je ne sais pas s'il y a d'autres
personnes qui voulaient discuter en attendant. Mais on pourra le déposer
formellement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Je vais aller vers… oui. Merci. Député de Jonquière, à vous la parole.
M. Gaudreault : Oui. Merci. Je
voudrais qu'on revienne, moi… je vais avoir beaucoup de questions, là, sur
l'ensemble de l'article 78. Mais vu qu'on a abordé le paragraphe 8°,
je voudrais revenir là-dessus, après ça on pourra aller sur les autres
éléments.
Présentement, les mandats spécifiques… il
y a déjà des mandats spécifiques qui peuvent être confiés.
M. Boulet : Est-ce qu'il y a
déjà des mandats spécifiques…
M. Gaudreault : Qui peuvent
être confiés?
M. Boulet : Oui, oui, je pense
qu'en pratique, il y en avait, des mandats spécifiques, qui étaient confiés aux
représentants en santé et sécurité, oui.
M. Gaudreault : Et ça, c'était
en vertu de quelle disposition, qu'il y a déjà des mandats spécifiques? Si le
ministre peut me guider un petit peu, s'il vous plaît.
M. Boulet : Antoine?
Une voix : …
M. Boulet : Ce n'était pas
clairement… Donc, c'est un nouvel article. Attendez.
Une voix : …
M. Boulet : …prévu clairement.
Je sais qu'en pratique, ça pouvait se faire. Mais ce paragraphe-là vise
clairement à l'établir, ce droit-là de confier des mandats spécifiques à un
membre, mais plus particulièrement le représentant en santé et sécurité.
M. Gaudreault : O.K.
Des voix : …
M. Gaudreault : Moi, je veux
comprendre comme il faut, là, pourquoi le… Oui?
M. Boulet : Collègue, c'est
aussi nouveau, ce sur quoi nous interrogeait le collègue
d'Hochelaga-Maisonneuve, les recommandations, le devoir d'analyser… de tenir en
considération les recommandations du représentant en santé et sécurité. Donc,
je pense que ça établit une meilleure communication.
• (14 h 30) •
M. Gaudreault : Quand je
regarde l'article 90, qui n'a pas été modifié depuis 1985, soit dit
en passant, le représentant a pour fonction quand même déjà neuf picots,
là…
14 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : ...je pense que ça
établit une meilleure communication.
M. Gaudreault : Quand je
regarde l'article 90, qui n'a pas été modifié depuis 1985, soit dit en passant,
le représentant a pour fonctions... quand même, déjà, neuf picots, là, neuf
tâches... faire l'inspection des lieux de travail, recevoir copie des avis
d'accident, identifier les situations qui peuvent être sources de danger, faire
des recommandations, assister les travailleurs dans l'exercice de leurs droits,
accompagner l'inspecteur à l'occasion des visites d'inspection, intervenir dans
les cas où le travailleur exerce son droit de refus, porter plainte à la commission,
participer à l'identification et l'évaluation des caractéristiques concernant
des postes de travail. Qu'est-ce qui n'est pas là-dedans, ou une interprétation
de ces neuf éléments là, et qui pourrait être un mandat spécifique?
M. Boulet : Eh! mon Dieu,
c'est tannant, je n'ai pas donné d'exemple précis, là, mais je ne sais pas
si...
(Consultation)
M. Boulet : Par exemple, collègue,
ça peut être une plainte soumise par un salarié qui a eu un événement complètement
imprévu et soudain... là, vous allez dire : C'est la définition d'un
accident de travail... mais qui fait une plainte à l'égard d'une mauvaise organisation
du travail. Et dire : Il faut revoir la façon dont l'organisation du
travail est. Puis ça, ça pourrait faire partie d'un mandat spécifique.
M. Gaudreault : Oui, mais ça, est-ce
que ce n'est pas couvert par le paragraphe 5° de 90, assister les travailleurs
dans l'exercice des droits qui leur sont reconnus par la présente loi et
règlement?
M. Boulet : Pas
nécessairement. Ça peut être de quoi de complètement en dehors de la boîte,
puis c'est des situations qui peuvent être extrêmement variées. Puis ça peut
être réviser un processus d'opération. Ça peut être, par exemple, mettre en
application une mesure. Ou ça peut être suite à une plainte, là, parce qu'on
dit «faire une plainte à la commission». Ça peut être, suite à un rapport
d'intervention d'un inspecteur, mettre en place des mesures bien, bien
particulières, puis ce n'est pas prévu.
Mais je peux imaginer des situations.
Puis, tu sais, collègue, si, à la limite, ça sert peu, ça va quand même servir
pour donner une marge de manoeuvre au comité pour dire : Regarde, nous, on
aurait un mandat spécifique sur telle question, telle mesure, telle plainte,
telle inactivité de l'employeur. On va au moins te donner un mandat spécifique
pour gratter. Moi, j'appellerais ça un mandat spécifique pour gratter puis
améliorer l'état de la...
M. Boulet : …pour dire :
Regarde, nous, on aurait un mandat spécifique sur telle question, telle mesure,
telle plainte, telle inactivité de l'employeur. On va au moins te donner un
mandat spécifique pour gratter. Moi, j'appellerais ça un mandat spécifique pour
gratter puis améliorer l'état de la situation.
M. Gaudreault : Je ne suis pas
contre, qu'on donne la possibilité à un comité de santé et sécurité de se doter
de mandats spécifiques, tout dépendant de leur réalité, de leur travail, mais
le législateur ne parle pas pour rien dire. Je pense que le ministre connaît
bien cette maxime, et moi, j'essaie de comprendre pourquoi on spécifie, là. Je
comprends qu'il y a un «notamment», là, quand on
dit : «notamment au représentant en santé et sécurité afin que ce dernier
exerce des fonctions additionnelles». C'est comme si on disait… dans le fond,
le paragraphe 8° vient donner le pouvoir de donner des mandats spécifiques au
représentant en santé et sécurité, qui en a déjà large sur les épaules, qui en
a déjà beaucoup à mener, il en a déjà… qu'il a déjà de très grandes
responsabilités. Mais moi, je regarde l'article 92 de la loi actuelle, là.
Bon, on dit : Le comité de santé — au deuxième
alinéa — le comité de santé et sécurité détermine le contenu des
règlements, le temps que peut consacrer le représentant à la prévention à
l'exercice de ses autres fonctions. Est-ce qu'il n'y a pas déjà quand même un
pouvoir assez large là, et moi, je trouve qu'on pourrait limiter l'article… le
paragraphe 8°, en disant : Confier des mandats spécifiques à des membres
du comité. Mais pas aller plus loin que ça. Et si… le représentant en santé,
sécurité, il n'est pas tout seul autour de la table, là, il pourrait y en avoir
d'autres qui se partagent des tâches ou…
Mais je trouve que ça vient spécifier le
représentant en santé, sécurité, puis je ne comprends pas pourquoi. C'est comme
si on disait, sans vouloir le dire, là, c'est comme si nous, autour de la
table, en adoptant ça, on disait : Dans le fond, là, on le sait, c'est
pour le représentant en santé, sécurité. Mais moi, j'en ai… je parle à des représentants
de santé, sécurité, là. Cette semaine, celui chez Rio Tinto à Arvida. Puis j'ai
parlé aussi à un représentant de chez Rio Tinto, mais du côté de l'usine
d'Alma. Ils ne manquent pas d'ouvrage.
M. Boulet : L'usine
d'Isle-Maligne.
M. Gaudreault : Oui,
l'ancienne usine d'Isle-Maligne, mais là, c'est la nouvelle usine d'Alma, de
Rio Tinto, là. Ils ne manquent pas d'ouvrage. Ils sont constamment sur le
terrain, ils ne sont pas derrière un bureau, là, à… ils sont constamment sur le
plancher en train de rencontrer les travailleurs et tout et tout. J'ai de la
misère à imaginer qu'on pourrait leur confier des mandats spécifiques. Ça peut
arriver, mais je n'aime pas l'idée qu'on les cible particulièrement au
paragraphe 8°…
M. Gaudreault :
...travailleurs, et tout, et tout, j'ai de la misère à imaginer qu'on pourrait
leur confier des mandats spécifiques. Ça peut arriver, mais je n'aime pas
l'idée qu'on les cible particulièrement au paragraphe 8°.
M. Boulet : Moi, collègue, là,
je pense que je reviens à ma formule consacrée : il peut y avoir des
fonctions générales mais non limitatives. C'est sûr qu'ils ont pas mal de responsabilités,
mais je pense que les mandats spécifiques, ça permet de s'adapter à des situations
qu'on ne peut pas prévoir. Puis j'ai parlé de plaintes, j'ai parlé de... Ce n'est
pas sacré pour moi, là, mais ça donne une marge de manoeuvre au comité de
confier des mandats spécifiques.
Mais, tu sais, si vous me dites : On
enlève ça, ils n'ont pas le droit de confier des mandats spécifiques, moi, je
pense que c'est bénéfique. Honnêtement, dans le fond de moi-même, je pense que
c'est pour l'avantage des comités de santé et sécurité. Mais je ne veux pas
faire de bataille, là, je comprends qu'ils ont beaucoup de responsabilités.
Mais ce n'est pas parce qu'ils en ont beaucoup que ça empêche que d'autres
puissent naître, impliquant des mandats spécifiques ou des situations, encore
une fois, totalement soudaines.
Puis je trouve que le libellé, c'est «notamment
au représentant en santé et sécurité», c'est normalement la personne qui
connaît la santé-sécurité. Au-delà, les autres membres sont bien là, mais en
pratique c'est le représentant qui calle les shots pas mal, là. Puis, tu sais,
oui, parfois des mandats spécifiques sont totalement utiles.
Mais je ne vous dis pas que c'est un
incontournable, là, que ce soit. Mais je pense que, quand on fait une réforme,
on veut s'assurer quand même de tout couvrir, puis c'est dans cette
perspective-là que c'est écrit de cette manière-là.
M. Gaudreault : Et est-ce que
le ministre ne trouve pas que l'article 92 actuel permet de couvrir ça?
Quand on dit : «Le comité de santé, compte tenu des règlements, détermine
le temps que peut consacrer le représentant à la prévention à l'exercice de ses
autres fonctions», etc., est-ce que le ministre ne trouve pas que 92 est
suffisant? Je veux dire, moi, je ne veux pas parler pour ne rien dire, là, en
faisant de la législation.
M. Boulet : Non, parce qu'un,
c'est la fonction, puis l'autre, c'est le temps. Ça fait que je pense que c'est
complémentaire. On te donne des mandats spécifiques et on détermine le temps
que tu peux y consacrer. C'est pour ça que le 78, ça se limite à une
description de fonction, alors que 92, c'est véritablement comment on gère
l'absence du travail...
M. Boulet : …c'est pour ça que
le 78, ça se limite à une description de fonction, alors que 92, c'est
véritablement comment on gère l'absence du travail.
M. Gaudreault : Ça va aller
pour l'instant, Mme la Présidente, mais je vais revenir tout à l'heure.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, y a-t-il d'autres interventions? Je pense qu'on a reçu un amendement
de la part du député d'Hochelaga-Maisonneuve. Alors, je vous invite à le lire
et à l'expliquer, s'il y a lieu.
M. Leduc : Oui. Alors, ça va
comme suit : L'article 156 du projet de loi est modifié par l'insertion,
dans le paragraphe 10. 1° proposé par son paragraphe 7°, des mots «, les
conserver et y répondre» après «sécurité».
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre.
M. Boulet : …le libellé…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Une copie…
M. Boulet : …je vais juste
demander une suspension puis je vais le relire.
Une voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, j'ai oublié de lui dire. Oh mon Dieu! Excusez, je m'en allais… Alors, nous
allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 40)
(Reprise à 14 h 42)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous avons... le député d'Hochelaga-Maisonneuve a lu son amendement et, M.
le ministre, vous avez une réponse?
M. Boulet : Bien, c'était
simplement pour indiquer : Je comprends l'amendement du collègue d'Hochelaga-Maisonneuve.
En même temps, je le réitère, il doit recevoir et prendre en considération
qu'il y a l'aspect conservation que vous rajoutez, mais je réfère au règlement
actuel. Puis j'y ai fait... j'en ai fait référence tout à l'heure, et ce
sera... mon intention, c'est que ça va être dans le règlement général. On
dit : À chacune des réunions, le comité doit non seulement faire des
procès-verbaux à chaque réunion, mais doit adopter le procès-verbal de sa
réunion précédente. Puis les procès-verbaux ainsi adoptés doivent être
conservés par l'employeur pendant une période d'au moins cinq ans. Ça fait que
ça va... je pense, ça répond bien à votre préoccupation. Puis ça, c'était dans
le p.l. n° 59 initial, dans le règlement sur la
prévention qu'on va tasser, mais ce sera dans le règlement général adopté par
la CNESST. Donc, et la conservation est prévue et un délai de cinq ans.
M. Leduc : Intéressant, donc,
pour la conservation, mais pour l'aspect de répondre?
M. Boulet : Ça, évidemment,
doit recevoir et prendre en considération. Donc, le représentant qui est membre
du comité va échanger sans qu'il y ait de réponse formelle, c'est-tu oui ou
non. Mais moi, ce n'est pas réponse, c'est plus qu'ils échangent. Puis, tu
sais, le paritarisme qui existe là impose le dialogue entre les représentants
des travailleurs puis les représentants patronaux. Ça fait que, moi, ça me va.
Puis, tu sais, les règles de fonctionnement sont déterminées par le comité.
Puis s'il y avait ça, là, je vous dirais, s'il n'y a pas d'échange ou de
communication ou de réponse, il y a une violation, il y a un défaut de prendre
en considération. Parce que, s'il n'y a pas d'échange puis de communication, tu
ne l'as pas pris en considération. Et je ne pense pas qu'un comité va accepter
ça.
M. Leduc : Puis pour l'aspect,
donc, conserver que vous venez d'évoquer, s'il était prévu dans le règlement,
mais que, là, on le retire, ça ne serait pas logique de carrément le remettre
dans la loi qu'on est en train de travailler?
M. Boulet : Bien, on n'a
pas...
M. Boulet : …communication, tu
ne l'as pas pris en considération. Et je ne pense pas qu'un comité va accepter
ça.
M. Leduc : Puis pour l'aspect,
donc, conserver que vous venez d'évoquer, s'il était prévu dans le règlement,
mais que, là, on le retire, ça ne serait pas logique de carrément le remettre
dans la loi qu'on est en train de travailler?
M. Boulet : Bien, on n'a pas
besoin de répéter ce qui est déjà dans le règlement, puis le règlement, il va
même plus loin. Tu fais des procès-verbaux. Tu adoptes tes procès-verbaux de la
réunion précédente. Tu t'assures de les conserver, et en plus, pour une période
de cinq ans. C'est ça, le but d'un règlement, c'est de dire comment on
applique. Ça fait que, moi, je trouve que ça complète bien l'obligation du
comité de recevoir et de prendre en considération les recommandations du...
Moi, je suis totalement satisfait. Je comprends que vous me faites le préciser,
là, mais à cet égard-là aussi, on est sur la même longueur d'onde, collègue.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement du député
d'Hochelaga-Maisonneuve? Alors, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
: Contre.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Contre.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire
:
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Contre.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Abstention.
La Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous poursuivons donc sur
l'article 156, déjà amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Je
reviens encore à l'article… au paragraphe 8° sur les mandats spécifiques à
des membres du comité. Est-ce qu'il y a une disposition à quelque part, dans la
loi, qui permet… qui oblige, en fait, le représentant à avoir suffisamment de
temps, je dirais, alloué pour ne pas nuire à ses fonctions régulières? Est-ce
qu'on doit le prévoir? Est-ce qu'on doit aller chercher cette garantie-là, à
quelque part, qu'il ne prendra pas, là, sur son propre dos ou, en tout cas,
qu'il va avoir au moins une banque d'heures supplémentaires allouées, là?
M. Boulet : Mon Dieu! C'est la
première fois que je me fais poser ça. Bon, il est présumé être au travail. Ça
fait partie de ses heures de travail. Il bénéficie d'un temps de libération
nécessaire. Il n'a pas à faire du temps supplémentaire en raison de son travail
de représentant en santé-sécurité du travail, parce qu'il bénéficie d'une
certaine immunité. Dans des fonctions de cette nature-là — et la loi
le prévoit — tu ne peux pas faire l'objet d'un congédiement, d'une
suspension, d'une mesure de représailles ou de…
M. Boulet : ...en
santé-sécurité du travail, parce qu'il bénéficie d'une certaine immunité. Dans
des fonctions de cette nature-là, et la loi le prévoit, tu ne peux pas faire
l'objet d'un congédiement, d'une suspension, d'une mesure de représailles ou de
quelque sanction que ce soit en raison de l'exercice de tes fonctions de
représentant en santé-sécurité. Puis c'est intéressant, ça m'est arrivé souvent
de dire à des employeurs, par exemple : Tu ne peux pas pénaliser, à moins
qu'il y ait de la mauvaise foi. Puis ça, ces clauses-là de protection contre
des mesures de l'employeur s'appliquent dans la mesure où il n'y a pas de
mauvaise foi dans l'exécution de tes fonctions, qu'il n'y a pas d'abus ou de
déraisonnabilité. Ça fait que...
(Consultation)
L'employeur ne peut, bon, déplacer, mesures de
discrimination, représailles ou toute autre sanction. Il pourrait, s'il y a
eu... s'il a agi à ce titre-là de manière... de façon abusive. Donc, en fait,
c'est ce que je vous disais, là, mais c'est l'article 97, collègue.
• (14 h 50) •
M. Gaudreault : O.K. Donc,
vous me dites que par l'article 97, il y a déjà le temps... il y a déjà
la... attendez, je vais aller le chercher, là : «L'employeur ne peut
congédier, suspendre ou déplacer le représentant de la prévention.» O.K. Mais est-ce
que les mandats spécifiques pourraient être sur autre chose que de la
prévention? Parce que là, 97 couvre le représentant à la prévention quand il
fait des fonctions de représentant à la prévention. Mais est-ce que le comité,
en vertu du nouveau paragraphe 8°, pourrait confier un mandat spécifique pour
exercer des fonctions additionnelles à celles prévues de l'article 90?
Parce que moi, ma prétention, en tout respect, c'est que l'article 90, il
couvre déjà large. Puis en plus, là, je suis allé m'amuser un peu sur la LATMP
aussi, là, puis il y a l'article 279, LATMP, qui dit : «Un
travailleur peut requérir l'aide de son représentant ou mandater celui-ci pour
donner un avis ou produire une réclamation conformément au présent chapitre.»
Alors, il y a beaucoup de possibilités. Est-ce qu'il pourrait arriver qu'un
mandat spécifique qui n'est pas de la prévention ou qui est connexe, mais qui
n'est pas de la prévention comme telle, qui ne serait pas couvert?
M. Boulet : Je pense, le mot
exact, et vous venez de l'utiliser, c'est la connexité. Puis il y a un principe
qui découle d'une maxime latine en droit, là, le sui generis, là, si c'est de
même...
M. Gaudreault :
...prévention ou qui est connexe, mais qui n'est pas de la prévention comme
telle et qui ne serait pas couvert.
M. Boulet : ...je pense
que le mot exact, puis vous venez de l'utiliser, c'est la connexité. Puis il y
a un principe qui découle d'une maxime latine en droit, là, le sui generis, là,
si c'est de même nature. Donc, si ça s'inscrit puis que c'est une fonction de
même nature que ce qui découle de l'objet de la loi d'assurer la santé, la
sécurité, l'intégrité physique ou psychique des travailleurs, c'est correct.
Puis je pense que la façon pratique de l'exprimer, ça serait la... si c'est
connexe. Donc, je suis d'accord avec vous, collègue, là-dessus.
M. Gaudreault : Est-ce
qu'on ne devrait pas le préciser?
M. Boulet : ...pour moi,
c'est... encore une fois, c'est un principe d'interprétation, le... faire
les... de même nature, que c'est sui generis. Non, je ne pense pas qu'on ait à
dire... Parce que là on risque d'avoir des libellés qui vont donner cours à
d'autres interprétations puis d'autres problématiques d'application. Je pense
que c'est assez clair. Puis c'est sûr qu'on ne donnera pas un mandat qui
concerne un sujet qui n'est pas connexe ou qui est déconnecté totalement de la
santé, sécurité, intégrité physique ou psychique. Ce n'est pas nécessaire,
selon moi, de le préciser.
M. Gaudreault : Mme la
Présidente, on va peut-être présenter un amendement. Alors, je demanderais, s'il
vous plaît, quelques secondes de... quelques minutes de suspension, si
possible.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Donc, oui. Alors, vous voulez une suspension.
Parfait.
Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 14 h 53)
15 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 15 h 35)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, député de Jonquière, je pense que vous voulez déposer un amendement?
M. Gaudreault : Oui, à
l'article 156 qui introduit l'article 118 de la loi sur la
santé-sécurité du travail : Insérer, dans le paragraphe 8° proposé
par le paragraphe 6° de l'article 156 du projet de loi et après «de
confier», «, en prévoyant le temps nécessaire à leur accomplissement,».
Ça veut dire qu'on lirait, le
paragraphe 8 : …de confier, en prévoyant le temps nécessaire à leur
accomplissement, des mandats spécifiques à des membres du comité, etc., etc.
Donc, je pense que l'amendement parle par lui-même. Moi, j'avais prévu une
formule qui était un petit plus… comment je pourrais dire, rédigée, là, avec
notre langage familier qui parlait d'une banque de temps nécessaire, mais en
discutant, là, avec les légistes du côté du gouvernement pour que ça soit
conforme avec le langage juridique habituellement utilisé, «en prévoyant le
temps nécessaire à leur accomplissement», évidemment…
M. Gaudreault : ...dire
rédiger, là, avec notre langage familier, qui parlait d'une banque de temps nécessaire.
Mais en discutant, là, avec les légistes du côté du gouvernement, pour que ça
soit conforme avec le langage juridique habituellement utilisé, «en prévoyant
le temps nécessaire à leur accomplissement», évidemment avec le reste de la
compréhension de la loi, ça laisse entendre clairement qu'il ne faut pas que ça
se fasse à travers les autres choses puis qu'ils réussissent à faire des
journées de 25 heures dans une journée de 24 heures, donc il faut
prévoir le temps nécessaire à leur accomplissement, ce qui va avec l'ensemble
des conditions, là, qui y sont associées. Alors, c'est l'amendement que je
propose, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait, merci. Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement? Alors, s'il n'y
a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement
à l'article 78 de l'article 156.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
:
M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Nous poursuivons avec
l'article 156 tel qu'amendé. Y a-t-il d'autres interventions? Député de
Jonquière.
M. Gaudreault : Oui. Sur le
début de l'article 78, le ministre propose de supprimer les deux premiers
paragraphes, là, 1° et 2°, sur «conformément à l'article 118» et «en vertu
de l'article 112», là, sur les programmes de santé.
Je comprends qu'il parle de la
concordance, mais c'est parce qu'on va aborder plus loin le 112 et le 118.
Est-ce que le ministre peut nous dire, au moins à partir de ce moment-ci, vu
qu'on étudie cet article-ci, ce que ça... tu sais, en gros, là, ce que ça va
comporter, là, de faire ces changements-là?
M. Boulet : Pardon, je n'ai
pas compris la dernière partie.
M. Gaudreault : Ah! bien, tout
simplement expliquer... parce que les paragraphes 1° et 2°, en les
supprimant, c'est une modification de concordance avec l'abrogation proposée des
articles 112 et 118 parce qu'il n'y a plus de programme de santé spécifique,
mais ça va être plus tard qu'on va le faire.
M. Boulet : Oui, mais on
l'avait... Mais, dans nos articles précédents aussi, on l'avait adopté,
l'article qui prévoit que le volet santé fait partie du programme de prévention
de l'employeur, ça fait que c'est la concordance. Mais oui, il va y avoir un
complément à 112 et à 118, vous avez raison.
M. Gaudreault : O.K. Parce que
l'article en soi, quand on le voit juste comme ça, ça a l'air gros, là, tu
sais, d'abolir le médecin responsable, là, des services de santé, alors je
voulais quand même faire un bout de là-dessus. On va y revenir puis on
questionnera davantage sur le fond quand on sera rendus à 112 et 118.
Détail que je ne comprends pas trop, puis
ce n'est peut-être pas dans les notes explicatives non plus si je regarde comme
il faut, là. Pourquoi changer «établir» par...
M. Gaudreault : …on va y
revenir puis on questionnera davantage sur le fond quand on sera rendus à 112
et 118. Détail que je ne comprends pas trop, puis ce n'était pas dans les notes
explicatives non plus, si je regarde comme il faut, là. Pourquoi changer
«établir» par «déterminer», au paragraphe 3°?
(Consultation)
M. Boulet : …le même mot qu'on
a utilisé à 59. On dit que le comité devait déterminer. Donc, c'est simplement
pour ça que ça a été modifié ici, donc…
M. Gaudreault : O.K., pour
utiliser le même vocabulaire.
M. Boulet : Exactement.
• (15 h 40) •
M. Gaudreault : Pour éviter
des interprétations. O.K. Et la question qui tue, Mme la Présidente, paragraphe
6°, là, il y a quand même un changement important qui, moi, me chatouille,
c'est concernant… puis là je veux retourner en même temps dans la loi. O.K.
C'est concernant les postes de travail versus les établissements, parce qu'il y
a quand même un changement de sémantique important. Au texte actuel, on
dit : «Participer à l'identification et à l'évaluation des risques reliés
au poste de travail et au travail exécuté…». Et là, dans le projet de loi
proposé, on dit : «De participer à l'identification et à
l'analyse…», déjà là, c'est «l'analyse» au lieu de l'évaluation», le
ministre pourra peut-être me répondre là-dessus, «…des risques pouvant affecter
la santé et la sécurité des travailleurs de l'établissement et à
l'identification des contaminants», ça, ça va. Mais là on passe de «poste de
travail» à «l'établissement».
Pour moi, le poste de travail, c'est
quelque chose d'appliqué… de plus appliqué. Quand on parle du poste de travail,
tu sais, c'est ma chaise, quand je suis à l'Assemblée nationale, c'est mon
ordinateur, c'est le micro, ça, c'est mon poste de travail. L'établissement,
c'est l'Assemblée nationale. Alors, le représentant en prévention ou le comité,
d'analyser l'ordinateur, le positionnement de la chaise, le positionnement du
micro, ce n'est pas comme analyser l'ensemble de l'Assemblée nationale. Alors,
pour moi, le poste de travail, c'est plus appliqué. Je n'ai pas d'autre
expression que ça qu'établissement. Et, quand on parle de santé et sécurité au
travail, que ce soit appliqué à la réalité concrète du travailleur, tous les
jours, qui est sur son pont roulant, qui est dans une cuve ou devant une cuve
d'aluminium, ou qui est accroché sur le wagon de queue d'un chemin de fer, d'un
train sur un chemin de fer, c'est plus appliqué que…
M. Gaudreault : …la réalité
concrète du travailleur tous les jours et sur son pont roulant qui est dans une
cuve… ou devant une cuve d'aluminium ou qui est accroché sur le wagon de queue
d'un chemin de fer, d'un train sur un chemin de fer, c'est plus appliqué que l'établissement
au sens large. Alors, moi, je veux bien comprendre s'il n'y a pas un glissement
qui risque de faire perdre des éléments, là, de santé et sécurité au poste de
travail. Puis je regarde dans la loi actuelle, l'article 78, les modifications
qui ont été faites, c'est en 1979, en 1992 puis en 2005, alors poste de travail
avait été touché, parce qu'il avait été touché en 1992 et en 2005, où est-ce
qu'il est identique depuis 1979.
Puis l'autre élément, puis je termine
là-dessus avant de laisser la parole au ministre, c'est que, moi, ça me donne
l'impression, quand même qu'on s'éloigne d'un principe fondamental qui est la
source du risque ou du contaminant dans le sens suivant, c'est quand c'est le
poste de travail, on est à la source même du risque, la chaise est mal
positionnée. Bon. Mais quand on parle de l'établissement, on est plus loin, on
dilue le risque qui est associé à la source même. Alors, j'aimerais ça entendre
le ministre là-dessus, parce que, pour moi, poste de travail puis
établissement, on est dans deux univers différents.
M. Boulet : Oui, merci, Mme la
Présidente. Oui, le terme «poste de travail» réfère à un concept qui était
beaucoup plus utilisé à l'époque. Puis quand on lit bien le paragraphe 6°, on
disait «les risques reliés au poste de travail», il faut non seulement
moderniser les termes, mais aussi rapprocher l'évaluation des risques des
personnes que sont les travailleurs et travailleuses. Et c'est la raison pour
laquelle les termes ont été utilisés de façon différente, c'est les risques non
seulement les risques reliés à, c'est les risques pouvant affecter la santé et
la sécurité des travailleurs pris comme des personnes de l'établissement. Donc,
c'est un concept qui est plus global et qui est beaucoup plus spécifique en
même temps.
Ça fait que c'est important pour moi de
préciser que l'intention que le législateur a en changeant les termes au
paragraphe 6°, c'est véritablement de s'assurer qu'il y ait un accent
particulier qui soit mis sur la santé, sécurité des travailleurs pris comme des
personnes et dans tout l'établissement. Donc, ce n'est pas… il ne faut pas
voir…
M. Boulet : ...changeant
les termes à l'article et au paragraphe 6°, c'est véritablement de
s'assurer qu'il y ait un accent particulier qui soit mis sur la santé, sécurité
des travailleurs pris comme des personnes et dans tout l'établissement. Donc,
ce n'est pas... il ne faut pas voir ça comme étant restreignant, mais au
contraire plus libéral, là, si je puis l'exprimer de cette manière-là.
M. Gaudreault : O.K.
C'est parce que, pour moi, si c'est plus libéral, et non pas libéral au sens du
député...
M. Boulet : On regarde
tous les deux notre collègue.
M. Gaudreault : Oui.
M. Boulet : Ça vous
agace, ce terme-là.
M. Gaudreault : C'est
parce que, là, il y a un gros risque. Il y a effectivement un risque relié à la
fonction. On parle de libéral avec un petit l. Donc, c'est justement, là, que,
moi, ça soulève une crainte. Le ministre l'a très bien dit quand il a
dit : Il faut qu'on soit le plus proche possible du travailleur. Mais pour
moi, la notion de poste de travail est vraiment plus proche du travailleur que
la notion établissement. Alors, je comprends où il s'en va, mais je ne sais pas
s'il peut préciser encore un petit peu plus en quoi de nommer «travailleur de
l'établissement» va être plus proche du travailleur que le «poste de travail».
M. Boulet : C'est parce
qu'il ne faut pas isoler risques de l'établissement de ce qui sépare ces deux
termes-là. C'est-à-dire, on dit : «Les risques pouvant affecter la santé,
sécurité des travailleurs de l'établissement». Donc, si l'établissement, il y a
38 travailleurs, c'est tous les risques pouvant affecter leur santé et
sécurité à chacun des travailleurs de l'établissement. À l'époque, ils
utilisaient, bon, les risques inhérents au poste de travail. Je vous dirais
qu'avec l'émergence des risques psychosociaux, il y a beaucoup de risques qui
sont associés à la personne. Ça peut être l'organisation du travail. Ça peut
être le harcèlement. Ça peut être l'intimidation, le «mobbing». Tu sais, il y a
plein de réalités humaines et sociales qui font que c'est ce que nous
souhaitons exprimer comme volonté, c'est que c'est beaucoup plus spécifique,
beaucoup plus associé à la personne, puis ça vise tout l'établissement. Ce
n'est pas limité à un poste. Dans la référence que ça peut engendrer comme
poste de travail, c'est fonction a, b, puis c. Ce n'est pas que faire des
choses qui engendre des risques. C'est le contact interpersonnel, c'est la relation
hiérarchique, c'est l'environnement de travail, puis, bon, etc. Ça fait que je
le précise puis ça me forces à, même moi, à me confirmer dans ce que nous avons
écrit, là.
M. Gaudreault : Donc...
mais ça ne l'exclut pas non plus.
M. Boulet : Absolument
pas.
M. Gaudreault : Dans le
sens que ça peut être aussi justement la position ergonomique, ça peut être le
fait que la surface où il travaille est glissante, ça, c'est aussi, mais vous
l'élargissez à l'ensemble des risques reliés à l'établissement où exerce la
fonction du travailleur.
M. Boulet : Absolument.
M. Gaudreault : O.K.
M. Boulet : Puis un
serveur...
M. Gaudreault : …dans le sens
que ça peut être aussi sûrement la position ergonomique, ça peut être le fait
que la surface où il travaille, elle est glissante. Ça, c'est aussi… Mais vous
l'élargissez à l'ensemble des risques reliés à l'établissement où exerce la
fonction du travailleur.
M. Boulet : Absolument. Puis
un serveur dans un restaurant, par exemple, ou peu importe, là, quelqu'un qui
fait du service, ce n'est pas que les risques reliés à son poste, c'est tous
les risques qui peuvent affecter sa santé et sécurité dans l'établissement.
Puis l'établissement devra assumer aussi les risques qui découlent de son organisation,
de ses relations interpersonnelles puis de l'autorité hiérarchique.
M. Gaudreault : Peut-être
juste une dernière question, que je n'ai posée, là, puis que peut-être vous
n'avez pas nécessairement la réponse tout de suite, mais est-ce que c'est une
expression qui est intégrale depuis 1979, celle-là, «poste de travail»? Parce
que…
M. Boulet : …de travail, oui,
c'est depuis le début.
M. Gaudreault : Ah oui, hein? O.K.,
ça sonne 1979, je ne sais pas.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Gaudreault : Ça va aller
pour l'instant.
M. Boulet : Ce n'est pas ça
qui était… oui, c'est ça.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions à l'article 156 tel qu'amendé? Alors s'il n'y a
pas d'autre intervention à l'article 156, tel qu'amendé, nous allons procéder à
la mise aux voix, c'est bien ça, là? Je veux être sûre que tous les députés ont
bien compris. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 156 tel qu'amendé?
Non. Alors, nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
: M.
Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M.
Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire
: M.
Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire
: Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 156, tel qu'amendé, est adopté.
Nous poursuivons, M. le ministre, avec
l'article 157.
• (15 h 50) •
M. Boulet : Merci, Mme la
Présidente.
«Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 78, du suivant :
78.1. Les membres du comité de santé et de
sécurité doivent, dans le délai prévu par règlement, participer au programme de
formation dont le contenu et la durée sont déterminés par règlement.
Ils peuvent s'absenter sans perte de
salaire, le temps nécessaire pour participer à ces programmes. Les frais
d'inscription, de déplacement et de séjour sont assumés par la commission, conformément
au règlement.»
Explication… Non, mais c'est du respect
pour votre entretien.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Leduc : …continuez, M. le
ministre.
M. Boulet : Donc, ce nouvel
article prévoit que les membres d'un comité de santé et de sécurité devront
suivre une formation obligatoire. Les membres pourront participer à cette
formation de base sans perte de salaire. Puis les frais d'inscription,
déplacement, séjour seront déterminés par règlement et seront assumés par la
commission.
Ça fait qu'essentiellement, là, si je
pouvais…
M. Boulet : …devront suivre une
formation obligatoire. Les membres pourront participer à cette formation de
base sans perte de salaire. Puis les frais d'inscription, déplacement, séjour
seront déterminés par règlement et seront assumés par la commission.
Ça fait qu'essentiellement, là, si je
pouvais donner des explications complémentaires, ça va permettre aux membres
d'un comité d'avoir une meilleure compréhension des enjeux puis une plus grande
efficience, dans la prise en charge de ces enjeux-là. Puis le délai, le contenu
puis la durée, là, ça va être déterminé par le règlement du C.A. de la CNESST.
Ça fait que je pense que c'est un article
de droit nouveau qui est vraiment intéressant puis qui s'inscrit dans la foulée
de plusieurs remarques que, notamment, mes collègues de Nelligan, Hochelaga-Maisonneuve
puis Jonquière… l'importance de la formation en santé et sécurité. Puis ça va
être encore plus impératif après l'adoption du projet de loi.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il des interventions à l'article 157? S'il n'y a pas… Oui?
Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. Peut-être mieux comprendre ce qui se fait en ce moment. Qu'est-ce
qu'on vient changer, en fait?
M. Boulet : Bien, il n'y en a
pas, il n'y a pas de formation obligatoire. Ça fait que… puis ça, là, c'est
une…
M. Leduc : Obligatoire, non,
mais il y a de la formation, j'imagine.
M. Boulet : Pardon?
M. Leduc : Obligatoire, non,
je comprends, mais il y a de la formation.
M. Leduc : Ah bien! Il y en a
mais bien, bien asymétrique, un peu à la va comme je te pousse, là. Il y a des
associations sectorielles paritaires qui peuvent en faire pour des
représentants des comités de santé et sécurité. Il y en a, des employeurs, qui
en assument, de la formation, il y en a qui en imposent. Il y a des syndicats
qui en imposent. Mais c'est vraiment, vraiment asymétrique.
Et là, c'est une formation obligatoire, on
confirme non seulement qu'elle est obligatoire, qu'elle est sans perte de
salaire puis qu'on assume les frais — on le dit, sans perte de
salaire — et le temps nécessaire. Puis les frais d'inscription, de
déplacement puis de séjour, tout est assumé par la commission. Je pense que,
bon, écoute, je pense que c'est extrêmement vertueux puis bénéfique au bon
fonctionnement des comités.
M. Leduc : Est-ce que le choix
de la rendre obligatoire vient comme en parallèle du fait que, maintenant, on
élargit ça à tous les secteurs?
M. Boulet : Non. Mais, moi, ça
s'inscrit dans la philosophie de… il faut que ça marche. Si on veut sauver des
vies, si on… ça passe par la participation des travailleurs. Puis la
participation des travailleurs, il y a deux mécanismes : c'est les
représentants mais d'abord et avant tout les comités de santé et sécurité. Puis
si on veut être efficace, si on veut que ça fonctionne bien, si on veut que les
représentants aient du plaisir à faire ce qu'ils font, il faut qu'il y ait de
la formation. Puis ça m'est arrivé de discuter avec des représentants : On
ne le sait pas, on ne sait pas trop comment puis on aimerait ça avoir de la
formation, ça, ça a été fréquemment entendu. Ça fait que c'est beaucoup plus
dans une perspective que non…
M. Boulet : …représentants
aient du plaisir à faire ce qu'ils font, il faut qu'il y ait de la formation.
Puis ça m'est arrivé de discuter avec des représentants… On ne le sait pas, on
ne sait pas trop comment puis on aimerait ça avoir de la formation. Ça, ça a
été fréquemment entendu. Ça fait que c'est beaucoup plus dans une perspective
que non seulement il faut se donner des mécanismes, mais il faut s'assurer,
pour qu'ils fonctionnent bien, penser au capital humain, puis ça passe par de
la formation.
M. Leduc : Parce que je lis l'article
104 de la loi actuelle, qui dit : «La Commission peut accorder
annuellement à une association syndicale ou à une association d'employeurs une
subvention pour la formation et l'information de ses membres dans les domaines
de la santé et de la sécurité du travail.» Je comprends qu'on ne vient pas
jouer à ça, là, on est… on joue à 78. Mais c'est en complément, dans le fond,
de 104?
M. Boulet : Absolument. Tu
sais, si un syndicat, une association syndicale a un besoin spécifique de
formation en santé et sécurité… Puis là, ici, c'est spécifique, en plus, aux
membres des comités santé et sécurité. L'autre article auquel vous faites
référence, c'est en complément, oui, je le dirais comme ça. Ici, c'est vraiment
pour le sain fonctionnement puis la bonne efficacité des comités.
M. Leduc : Bien, c'est une
bonne nouvelle. De la formation, évidemment, on n'est jamais contre, là. Au
contraire, on en réclame, surtout en matière de santé et sécurité. Moi, mon
seul bémol sur le fond, là, M. le ministre, c'est… puis ça fait écho à
d'autres… ce n'est pas la première fois que je le soulève, ce bémol-là, c'est
la référence au règlement. Puis pas… dans l'absolu, vous avez entendu 50 fois,
là, ma critique de l'approche réglementaire, mais c'est que, là, on en accumule,
hein, des règlements. Il y en a plusieurs, règlements. Ils devront tous être
adoptés, on le veut, le plus rapidement possible. Là, on comprend, au regard de
notre discussion de ce matin, que celui sur les seuils va être assez
prioritaire dans le lot. Mais ça, c'en est un autre, là, règlement, pour
discuter de quand et comment seront administrés, là, les frais d'inscription de
déplacement de séjour et compagnie. Ouf! Ça en fait beaucoup, là.
M. Boulet : …dans le règlement
général. Puis c'est sûr qu'à plusieurs articles on va y faire référence, mais
ça va être adopté globalement. Puis le C.A. de la CNESST va avoir ce mandat-là,
puis c'est sûr que ça revient, mais ce n'est pas un mandat par-dessus un autre,
c'est…
M. Leduc : …mais ce que je
veux dire, c'est que, quand le projet de loi va être terminé, là, puis qu'on
aura la sanction du projet de loi par la drôle d'institution qu'est le
lieutenant-gouverneur, au jour 1, là, post-p.l. n° 59,
là, le C.A. de la CNESST, il a une pas pire pile de sujets à traiter, là, que
ça soit un ou des règlements, là, peu importe, là, mais les sujets, là, il y en
a un méchant paquet. Puis plus on en rajoute, par définition, plus il y en a
qui vont être traités très tard.
M. Boulet : Le C.A. va se
faire une table des matières, l'inventaire de tout ce qui doit être fait, puis
ils vont se donner un calendrier, ils vont s'adjoindre des experts, ils vont
donner des mandats à des comités, et moi, je pense qu'ils vont mettre ça dans
un entonnoir. Puis moi, j'ai confiance que ça va donner d'excellents résultats.
Puis je le répète à chaque fois…
M. Boulet : ...ce qui doit être
fait. Puis ils vont se donner un calendrier, et ils vont s'adjoindre des
experts, ils vont donner des mandats à des comités. Et moi, je pense qu'ils
vont mettre ça dans un entonnoir, puis moi, j'ai confiance que ça va donner
d'excellents résultats.
Puis je le répète à chaque fois, quand on
regarde l'identité de tous les membres du C.A. de la CNESST, au Québec, c'est
le forum idéal pour s'assurer... Puis nous, on leur a mis toutes les balises,
là, parce que les PP, il y en a partout, et les plans d'action partout en bas
de 20, les contenus. Puis il y a des affaires qu'on a adoptées qui font en
sorte qu'il y a un seuil. Parce que c'est une loi d'ordre public, ils ne
peuvent pas aller en dessous de ça. Ça fait qu'ils ont déjà la fondation.
Ça fait que c'est sûr qu'il y a
l'échafaudage puis la toiture, mais là-dessus, on va en reparler souvent. Moi,
j'ai confiance. Puis je sais que votre confiance n'est pas la même que moi,
mais...
M. Leduc : Bien, pas que je
n'ai pas confiance dans le C.A. de la CNESST. Ne me faites pas dire ça, M. le
ministre. Ma question, là, quant à l'article à l'étude, c'est qu'on les a
multipliés, les sujets qu'ils doivent traiter. Puis là je suis en train de me
demander... Les gens qui sont actuellement au C.A. de la CNESST, et que vous
avez nommés, et que vous allez nommer, c'est des gens très occupés. C'est des
dirigeants d'entreprise, des dirigeants de syndicat. Ils ont des horaires, des
agendas aussi compliqués que les nôtres. Puis la tâche qu'on est en train de
leur magasiner, je suis en train de me dire : Mon Dieu, ils pourraient
être là-dessus pendant un an, juste à temps plein, puis je ne suis pas sûr
qu'ils y arriveraient.
M. Boulet : C'est intéressant,
ce que vous dites, mais en même temps, le C.A. de la CNESST va s'inspirer des
règlements actuels, et de ce qu'on a dans le p.l. n° 59,
puis il y a un moyen travail de déblayage qui est déjà fait. Il y a... Sur
beaucoup d'aspects, ils ne partent pas de rien. Ils vont bonifier ce qui est
là, puis ils vont s'assurer de respecter les discussions, les consensus du
CCTM, puis eux autres, ils vont aboutir à de quoi.
Puis ils ne partent pas de rien, là. Ce
n'est pas une table rase, là. Tu sais, tout ce qu'il y avait dans le règlement
qu'on va mettre de côté, ils savent pas mal... Ça, ça s'inspirait, à bien des
égards, des consensus du Comité consultatif du travail et de main-d'oeuvre.
Puis encore une fois, les leaders syndicaux puis patronaux nous disaient :
En bout de course, là où il n'y a pas de consensus, fais l'arbitrage. Mais ce
sera eux qui vont faire l'arbitrage ultime. Puis moi, je... encore une fois
s'ils partaient de rien, peut-être. Mais ils partent de pas mal d'outils qu'on
leur a donnés.
• (16 heures) •
M. Leduc : Il y a... Ce matin,
on parlait du règlement, là, qu'ils auront à trancher sur les seuils, là, qui
est probablement le plus gros, qui sera probablement le plus difficile à négocier,
puis on avait, donc, l'idée d'avoir un maximum. On en a parlé abondamment, un
trois ans, puis avec une espèce d'exécution, là, un mandat exécutoire de faire
le trois ans. Au regard de l'ensemble des sujets qui doivent être traités par règlement,
n'y aurait-il pas lieu aussi de commencer à réfléchir...
16 h (version non révisée)
M. Leduc : …puis on avait donc
l'idée d'avoir un maximum : on en a parlé abondamment, un trois ans avec
une espèce d'exécution, là, un mandat exécutoire de faire le trois ans. Au
regard de l'ensemble des sujets qui doivent être traités par règlement, n'y
aurait-il pas lieu aussi de commencer à réfléchir à des dates limites aussi,
là, pour l'adoption des autres sujets?
M. Boulet : On va arriver aux
transitoires puis on va arriver aussi aux dates d'entrée en vigueur, puis on
pourra en discuter. Moi, je ne suis pas fermé à rien. L'important, c'est que ce
soit réalisable. Là, cet article-là, je pense que… Mais je ne suis pas fermé à
ça.
M. Leduc : Dernière question
sur le sujet : Est-ce que ça veut dire que, tant qu'il n'y a pas de règlement,
ça, cet article-là est inopérant?
M. Boulet : On peut évidemment
s'en inspirer, mais, effectivement, ça va être tout cristallisé dans le règlement
du C.A. de la CNESST. Mais ça, ça va être adopté, puis…
M. Leduc : D'accord. Donc,
vous devez avoir un scénario malheureux où, pour toutes sortes de raisons, on
adopte cet article-là, on adopte le projet de loi, mais cet enjeu-là du règlement
est mis en bas de la pile, puis que, dans trois, quatre ou cinq ans, on n'ait toujours
pas atteint le bout de la pile des règlements à trancher et que, donc, cet article-là
soit inopérant pendant cinq ans.
M. Boulet : Non. Tu sais, ça
va tout aller dans le même règlement. Ça fait qu'il va y avoir une obligation
de leur part de tenir compte de ce qu'on a adopté. C'est nous, les parlementaires,
c'est nous…
M. Leduc : On s'entend.
M. Boulet : …qui faisons la
loi, puis la formation obligatoire à laquelle on fait référence, sans perte de
salaire puis assumation des frais, ils n'auront pas le choix. Ça, ça va être
dans le règlement. C'est pour ça qu'à l'égard de la formation, c'est déjà
décidé, ce qui va être… Évidemment, ils vont déterminer comment on va calculer
les frais d'inscription puis le déplacement, tu sais, ils vont… puis, bon, vous
le savez, comment ça marché. Mais ils ne peuvent pas aller en dessous, c'est
déjà adopté.
M. Leduc : Qu'est-ce qui est
déjà adopté? Le principe, vous voulez dire?
M. Boulet : Bien, je veux
dire, quand ça va être adopté, là, le 157 qui contient 78.1. Donc, le règlement
ne peut pas aller en dessous quant au caractère obligatoire de la formation…
M. Leduc : Ah! Oui, oui! Oui,
oui!
M. Boulet : …quant au fait que
c'est sans perte de salaire. C'est pour ça que…
M. Leduc : Pas de problème.
M. Boulet : …on fait
l'avancée. On leur dit juste : Déterminez les frais, comment ça va être
calculé. Ça fait que…
M. Leduc : Oui, mais dans…
Mais donc, tant que ce n'est pas calculé, il n'y en aura pas, de formation
obligatoire, parce que les modalités d'application…
M. Boulet : Vous avez raison,
puis plus vite ce sera fait, mieux ce sera, puis…
M. Leduc : Est-ce qu'on peut
imaginer, encore une fois dans les scénarios plus pessimistes, que, si vous
dites que c'est exact… Il y aura un seulement règlement sur le… Ça fait que ça
va être le même règlement qui aura les seuils qu'il va y avoir, celui-là, qui
va avoir tous les autres sujets?
M. Boulet : Oui, prévention,
participation. Puis, moi, je suis encore à dire qu'il n'y a rien eu pendant 40
ans.
M. Leduc : Oui, oui! Ça, on
est d'accord.
M. Boulet : Puis, je sais, ça
m'ennuie encore d'attendre, mais on va le faire, puis ça va être bien fait.
M. Leduc : Donc, moi qui ai
une analyse pessimiste de votre solution du règlement, je peux imaginer que…
Donc, si ça, ça fait partie du règlement plus général qui est à négocier, on
n'en verra pas la couleur probablement avant trois ans, certain, là…
M. Leduc : ...oui, oui, ça, on
est d'accord.
M. Boulet : Puis, je sais, ça
m'ennuie encore d'attendre, mais on va le faire puis ça va être bien fait.
M. Leduc : Donc, moi qui ai
une analyse pessimiste de votre solution du règlement, je peux imaginer que...
donc, si ça, ça fait partie du règlement plus général qui est à négocier, on
n'en verra pas la couleur probablement avant trois ans certain, là.
M. Boulet : Moi, je suis...
M. Leduc : Minimum.
M. Boulet : Est-ce que ça va
être deux ans? Est-ce que ça va être deux ans et demi? Mais...
M. Leduc : Puis est-ce que sur
ce même sujet là, bien là, peut-être que je télégraphie votre réponse, là, mais
si tantôt, dans notre échange par rapport au règlement plus général des seuils,
je vous ai enjoint puis vous sembliez disposer à ce que je vous disais, à ce
que si jamais on franchit le trois ans, vous sonniez la fin de la récréation,
là, que vous adoptiez quelque chose...
M. Boulet : ...adopté par le gouvernement.
Puis, oui, mais on va la sonner, la fin de la récréation. Puis je comprends
encore une fois qu'on a une discussion qui est à la fin du projet de loi, mais
je vais répéter ce que j'ai dit ce matin, oui. Puis ce n'est pas une
récréation, c'est un devoir d'école, entre guillemets, puis il va falloir qu'il
soit fait parce que c'est... on réussit ou on échoue. Puis il va en avoir un, règlement.
Puis le devoir imposé par la loi va devoir être respecté. Puis à défaut, c'est
le gouvernement. Puis ça ne sera pas le gouvernement. Puis moi, je suis, encore
une fois, convaincu, positif et confiant qu'on va avoir un règlement qui va
faire en sorte que le Québec est un premier de classe.
M. Leduc : ...pour conclure,
donc si ce n'est pas capable de le faire par les parties dans le délai imparti
et que, par définition, ça revient dans les mains du gouvernement, l'éventuel règlement
que vous adopteriez contiendrait les dispositions relevant de 78.1.
M. Boulet : Totalement. Et le règlement
du C.A. de la CNESST, impérativement, et le gouvernement, impérativement, parce
que c'est adopté par les parlementaires.
M. Leduc : Moi, j'ai fait la
promesse que, peu importe où on est dans trois ans, je vais vous envoyer un
petit texto. Je ne sais pas si on va être encore en politique ni vous ni moi,
mais quand ce règlement-là sera adopté, je vous enverrai un petit texto.
M. Boulet : Absolument, ça me
fera plaisir. Puis anticipons que nous soyons tous de retour après le 1er
octobre 2022.
M. Leduc : On pourrait même se
faire un petit pari amical, M. le ministre, un petit 2 $, là. Est-ce que
ça va passer ou pas dans le délai de trois ans? Moi, je mettrais un 2 $
qu'on va dépasser le trois ans. Est-ce que vous croyez...
M. Boulet : De quoi, vous
mettez seulement 2 $? Non, puis je réalise que vous êtes quand même plus
que modérément confiant.
M. Leduc : ...puis c'est parce
que je ne veux pas inciter au jeu, là, M. le ministre, vous comprendrez ma
position. En tout cas, on réglera ça tantôt, à micro fermé.
M. Boulet : ...est quand même
symptomatique, d'un niveau de confiance élevée. Alexandre, quand même.
M. Leduc : Je comprends que
vous seriez prêt à mettre une plus grande mise pour en bas de trois ans.
M. Boulet : Puis avec votre
qualité de prestation de parlementaire, je suis convaincu que les Québécois qui
vous écoutent vont vous réélire le 1er octobre 2022, parce que vous
faites avancer les choses, puis vous contribuez à l'évolution du régime de santé-sécurité...
M. Boulet : …Alexandre quand
même.
M. Leduc : Je comprends que
vous seriez prêt à mettre une plus grande mise pour en bas de trois ans.
M. Boulet : Puis avec votre
qualité de prestation de parlementaire, je suis convaincu que les Québécois qui
vous écoutent vont vous réélire le 1er octobre 2022, parce que vous
faites avancer les choses, puis vous contribuez à l'évolution du régime de
santé-sécurité.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous poursuivons sur cette lancée…
M. Boulet : Ça vous va? Ça, je
peux mettre un deux là-dessus.
M. Leduc : Sur ma réélection
dans Hochelaga-Maisonneuve. C'est un 2 $ bien placé, je pense, je le
souhaite en tout cas.
M. Boulet : Tout à fait, qui
va rapporter des dividendes.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Nous poursuivons. Je pense que le député de Robert-Baldwin aimerait prendre la
parole, c'est bien ça?
M. Leitão : C'est bien ça, et
maintenant j'ai oublié ma question, Mme la Présidente, avec…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Avez-vous…
M. Boulet : …collègue…
M. Leitão : Donc, à
l'article 78.1, on parle de programmes de formation, contenu et la durée seront
déterminés par règlement. On a beaucoup parlé des règlements, très bien, mais
ma question, c'est qui prépare ce contenu-là? Est-ce que c'est le ministère du
Travail qui va préparer ça? C'est la Santé publique? C'est qui l'organisme qui
va préparer les programmes de formation?
M. Boulet : Le conseil
d'administration de la CNESST qui est un conseil totalement paritaire
contrairement aux règles de gouvernance des sociétés d'État où il y a
deux tiers de membres indépendants, puis le reste est déterminé d'une
autre façon. Ici, c'est moitié syndical, moitié patronal, puis c'est ce C.A.-là
qui va l'adopter, puis après ça, ça suit le processus d'adoption
gouvernemental.
M. Leitão : Donc, c'est la
CNESST, enfin le C.A. de la CNESST qui va…
M. Boulet : Oui, exact.
M. Leitão : …faire appel aux
spécialistes comme il voudra…
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leitão : …et préparer ces
programmes-là.
M. Boulet : Absolument.
M. Leitão : O.K., très bien,
c'est ce que je voulais savoir. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Y a-t-il d'autres interventions à l'article 157? Oui, député de
Jonquière.
M. Gaudreault : Oui, bien moi,
évidemment, je suis entièrement d'accord avec cet article, là. Maintenant, je
voudrais savoir, est-ce qu'on a des chiffres ou des statistiques ou des données
qui nous indiquent ce qu'on veut aller chercher comme participation de plus par
rapport à ce qui se fait à l'heure actuelle? Parce qu'il y a déjà des
programmes de formation. J'ai une entreprise dans ma circonscription qui en
offre. Mais en faisant de… en inscrivant cette obligation, est-ce qu'on sait
combien de plus qu'on va aller chercher de participants qui vont aller chercher
de la formation sur la santé-sécurité au travail?
M. Boulet : Un nombre,
collègue, un nombre incalculable de personnes parce que, comme vous savez, il y
a des CSS seulement dans les groupes 1 et 2. Il n'y en a même pas dans le
3. Dans le 3, il y a juste des PP, puis il y a santé. Ça fait qu'il y a
270 000 établissements au Québec, il y en a à peu près le quart où il
y a des CSS obligatoires, et donc c'est 75 % des membres des comités des
établissements qui ne sont pas déjà couverts et qui ont…
M. Boulet : …10 000
établissements au Québec. Il y en a à peu près le quart où il y a des c.s.s.
obligatoires. Et donc, c'est 75 % des membres des comités des
établissements qui ne sont pas déjà couverts et qui ont plus que
20 travailleurs, donc c'est 80 % de ces établissements-là.
Et je vous dirais qu'en plus, dans les 1
et 2, c'est bien, bien asymétrique. Comme je disais tout à l'heure, dans les
entreprises syndiquées des secteurs 1 et 2, je vous dirais qu'en général
il y a de la formation, à peu près partout, qui n'est pas… Est-ce qu'elle est
obligatoire? Je ne le sais pas. Mais il y a des entreprises syndiquées de 1 et
2 où il n'y en a pas, de formation. Puis dans 1 et 2, il y a beaucoup
d'entreprises non syndiquées, où je vous dirais que le niveau, le volume de
formation est beaucoup plus bas. Donc, je ne sais pas si c'est un peu
prétentieux, là, mais c'est 80… peut-être 80 % des membres des comités de
santé et sécurité formés et à former qui vont en bénéficier.
Une voix : ...
(Consultation)
M. Boulet : Collègue, on part
de 20 000 travailleurs qui étaient couverts par des comités de santé
et sécurité à 2 900 000 travailleurs qui vont être couverts par
des comités de santé et sécurité. Ça fait qu'évidemment le nombre va varier, mais
imaginez le nombre de personnes qui vont bénéficier d'une formation
obligatoire. J'aurais… J'aimerais ça répéter ce chiffre-là, là, qui vient de
m'être fourni, là.
• (16 h 10) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député d'Hochelaga-Maisonneuve. Le ministre a une information importante. Il va
la répéter, là, je pense.
(Consultation)
M. Boulet : O.K., je le
repréciserai plus tard.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah!
M. Boulet : Mais c'est parce
que je disais qu'on va aboutir à 2 900 000 travailleurs qui vont
être couverts par des comités de santé et sécurité, là, dans les établissements
de 20 et plus, obligatoirement, alors que là, c'est beaucoup moins que ça, là.
C'est… Là, on me disait 20 000, là, mais c'est plus… combien? O.K. On va
vérifier le chiffre, là, mais c'est un bond tellement imposant.
M. Gaudreault : Mais le
dernier alinéa de 78.1 dit : Les frais d'inscription, de déplacement, de
séjour sont assumés par la commission. Alors, est-ce qu'on a estimé si c'est…
il y en a tant que ça, ça va…
M. Boulet : ...on va
vérifier le chiffre, là, mais c'est un bond tellement imposant.
M. Gaudreault : Mais le
dernier alinéa de 78.1 dit : «Les frais d'inscription, de déplacement, de
séjour sont assumés par la commission.» Alors, est-ce qu'on a estimé si
c'est... il y en a tant que ça, ça va... je veux dire, la commission va avoir
les sommes nécessaires dans ses crédits pour exécuter ça? Et est-ce qu'on a
estimé les coûts à peu près ou...
M. Boulet : ...c'est certainement...
Je ne sais pas, je ne me souviens pas, dans l'analyse d'impact, là, si ça avait
été évalué. Je pourrai le vérifier puis vous partager le chiffre. Mais, oui, la
CNESST va bénéficier des crédits additionnels pour lui permettre d'assumer les
frais, inscription, déplacement, séjour, absolument.
M. Gaudreault : O.K.
Évidemment, on va suivre ça attentivement dans le prochain budget pour
s'assurer que les crédits de la commission...
M. Boulet : ...crédits,
vous allez être avec nous encore?
M. Gaudreault : Oui.
M. Boulet : On a ça une
autre fois ensemble, puis peut-être les années après ça, si... Est-ce que vous
avez des souhaits à formuler pour dans deux ans, trois ans, collègue? Puis
après ça on fera le tour.
M. Gaudreault : Bien, je
pense que je serai là aussi, moi, pour continuer de faire le suivi des
engagements du ministre.
M. Boulet : Superbonne
nouvelle.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, sur cette bonne nouvelle, y a-t-il
d'autres amendements ou d'autres interventions à l'article 157? Pardon,
d'autres interventions. Il n'y a pas d'autre intervention à l'article 157?
Nous allons procéder à l'évaluation... à l'adoption. Voyons, je suis toute
mêlée. Alors... Oui.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : ...
La Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'article 157 est adopté.
Nous poursuivons, M. le ministre, avec l'article 159.
M. Boulet : Oui. Avec le
consentement des collègues, 159 et 160, c'est deux articles qui concernent le
multiétablissement. Donc, avec l'assentiment des collègues, ce serait suspendu.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Donc, l'étude des articles 159 et 160
serait suspendue ou retardée. Est-ce que nous avons le consentement?
Une voix : Consentement.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Consentement. Parfait. Alors, nous poursuivons
avec l'article 158, M. le ministre.
M. Boulet : Oui. C'est un
article de concordance, simplement : «L'article 79 de cette loi est
modifié par le remplacement, dans le premier alinéa, de «1° à» par «3° et».
Donc, explications. C'est une modification
de concordance avec la suppression des paragraphes 1° et 2° de 78, qui font
référence au médecin responsable dans l'établissement puis au programme de
santé spécifique à l'établissement, qui sont abrogés dans le projet de loi.
Donc, c'est ce qu'on vient d'adopter, Mme la Présidente. C'est juste une
concordance.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Y a-t-il des interventions à l'article...
M. Boulet : …des paragraphes 1°
et 2° de 78 qui font référence au médecin responsable dans l'établissement puis
au programme de santé spécifique à l'établissement, qui sont abrogés dans le
projet de loi. Donc, c'est ce qu'on vient d'adopter, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Boulet : C'est juste une
concordance.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il des interventions à l'article 158? S'il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 158 est adopté. Nous poursuivons, M. le
ministre, avec l'article 161.
M. Boulet : 161, bien, comme,
il faudrait le suspendre, là, parce que ça concerne aussi les
multiétablissements.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Donc, est-ce qu'il des interventions à l'article 161? S'il n'y a
pas d'intervention, nous allons…
Des voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! c'est ce qu'il vient de dire, suspendre? Ah! ce n'est pas ça que j'avais
compris. Ah! O.K. Parfait. Donc, on le suspend aussi, parce que… Parfait.
Merci. Excusez-moi.
Une voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'on a notre consentement pour suspendre l'article 161? Je pense
que j'avais vu des têtes hocher… avaient compris plus rapidement que moi.
Alors, l'article 161 sera, donc, aussi… L'étude de l'article 161 sera
suspendue. Nous poursuivons donc avec l'article 228.1.
M. Boulet : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Moi, j'ai le 228.1.
M. Boulet : Moi, je n'ai pas
ça. Est-ce qu'on peut suspendre deux minutes parce que je n'ai pas…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Moi, j'ai 228, alors nous allons suspendre. J'ai ça dans mon plan de travail.
Avez-vous ça… O.K. Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 17)
(Reprise à 16 h 21)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Donc effectivement l'amendement 228.1 est
retiré. Il n'est plus là dans le plan de travail. Et nous continuons maintenant
avec l'article 265, M. le ministre.
M. Boulet : Oui, merci.
Donc, en concordance : «Le Règlement sur les comités de santé et sécurité
du travail est abrogé.»
Donc, explication, concordance,
l'abrogation du Règlement sur les comités de santé et sécurité. Voilà, c'est
tout.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait. Y a-t-il des interventions à
l'article 265? S'il n'y a... Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Comprendre la
séquence, là. Donc, on abolissait le règlement pour introduire un nouveau
règlement qui était celui des niveaux de risque, là, qu'on a parlé abondamment.
Là, on retirera cette annexe réglementaire en quelque sorte du projet de loi
pour référer ça, dans une disposition transitoire, pour référer ça au C.A. de
la CNESST. Mais ce que je comprends, c'est que, pour faire ça, il faut quand
même abolir le règlement actuel.
M. Boulet : Oui. Le règlement
qui est dans... oui, tout à fait.
M. Leduc : O.K. Moi, je
réitère, à ce moment-ci, donc l'intérêt... surtout j'y ai pensé sur l'heure du
dîner, là, d'avoir une étape transitoire, là, pour lancer la locomotive sur les
rails. On va travailler là-dessus très fort, là, dans les prochains jours.
M. Boulet : Absolument,
puis j'ai très, très, très, très bien compris le message qui a été d'ailleurs
véhiculé aussi par le collègue de Jonquière. Merci.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Oui, député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien
justement, dans le même esprit, avant la pause de ce midi, on a parlé de faire
un pont pour éviter un vide juridique. J'ai bien dit un pont et pas de tunnel,
là, pour éviter...
Une voix : ...
M. Gaudreault : Oui,
c'est ça, pour éviter toute controverse, là.
M. Boulet : Il y a eu un
changement d'orientation, hein? C'est ce que je comprends.
M. Gaudreault : C'est ça.
Un pont, je suis d'accord, un tunnel, j'aurais été contre. Alors là, je
parle...
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Gaudreault : Alors là,
je parle d'un pont.
Une voix : Un pont-tunnel.
M. Gaudreault : Non. Il
n'y a pas de demi-mesure, c'est un pont.
Juste pour savoir, pour éviter le vide
juridique, là, quand le ministre nous dit : On va y refaire référence dans
les dispositions transitoires. Puis, moi aussi, je veux travailler, un peu
comme le député d'Hochelaga-Maisonneuve, pour penser à s'assurer que ce pont
soit bien accroché des deux bords. Est-ce que le ministre peut nous indiquer
c'est quel article du projet de loi, dans les dispositions transitoires, qui
fera référence à ce pont-là sur les règlements qu'on abroge?
M. Boulet : Un régime
intérimaire, je sais... c'est des articles qu'on aura à déposer, collègue. Il
n'y a pas… c'est des articles transitoires qui vont être déposés, qui vont
définir ce qui va s'appliquer transitoirement, c'est-à-dire jusqu'à l'adoption
du règlement du C.A. de la CNESST...
M. Boulet : …c'est des articles
qu'on aura à déposer, collègue. Il n'y a pas… c'est des articles transitoires
qui vont être déposés, qui vont définir ce qui va s'appliquer transitoirement, c'est-à-dire
jusqu'à l'adoption du règlement du C.A. de la CNESST.
M. Gaudreault : O.K., donc ils
ne sont pas déjà inscrits dans les articles 273 et suivants.
M. Boulet : Non. Non, ils sont
à définir et à déposer en collaboration avec vous tous.
M. Gaudreault : C'est bon.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Y a-t-il d'autres interventions? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix de la demande de l'article 265, qu'il soit
supprimé.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
: M.
Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: Mme
Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
: M.
Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Abstention.
La Secrétaire
: M.
Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Abstention.
La Secrétaire
: Mme
IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'article 265 est supprimé. Nous rentrons maintenant dans un
troisième bloc de la section V, prévention, V.1, mécanismes de prévention,
V.1.1, application dans les établissements, le bloc représentant en santé et en
sécurité.
M. le ministre, nous avons l'article
161.1, c'est un amendement si je ne me trompe pas, c'est bien cela?
M. Boulet : C'est simplement
le titre. Je le lis. Cette loi est modifiée par le remplacement de l'intitulé
du chapitre V par ce qui suit :
V. Le représentant en santé et en sécurité
et l'agent de liaison en santé et en sécurité.
I. Le représentant en santé et en
sécurité.
Explication. Cet amendement est fait en concordance
avec celui visant l'article 167.1 du projet de loi qui introduit l'agent de
liaison en santé et sécurité dans la loi santé et sécurité. Comme vous savez,
il y a un représentant en santé et sécurité là où il y a un comité, 20 et plus.
Puis en bas de 20, c'est un plan d'action avec un agent de liaison, sauf les
cas où la CNESST décidera, pour protéger la santé et sécurité, d'exiger un programme
de prévention. Donc, c'est simplement pour que le titre reflète bien ce que nous
avons déjà adopté.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il des interventions sur l'amendement proposé par le ministre?
Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Une forme de mise
en page, en quelque sorte, là, on insère des sous-sections puis…
M. Boulet : …le titre du
chapitre et le titre de la section.
M. Leduc : O.K. Puis là on
avait donc l'autre section.
M. Boulet : La section I, ce
qu'on va traiter, après ça, c'est le représentant en santé et sécurité.
M. Leduc : Puis après, il y
aura section II, agent de liaison.
M. Boulet : Le chapitre, c'est
le grand chapeau qui dit : Le représentant et l'agent, puis on commence
par le représentant, ça fait que c'est la section numéro un.
M. Leduc : Mais ce que je veux
dire, c'est que, plus tard, il y aura un autre amendement pour ajouter section
II, agent de liaison de santé et sécurité.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : D'accord…
M. Leduc : ...agent de liaison.
M. Boulet : Le chapitre, c'est
le grand chapeau qui dit le représentant et l'agent. Puis on commence par le
représentant, ça fait que c'est la section n° 1.
M. Leduc : Mais ce que je veux
dire, c'est que, plus tard, il y aura un autre amendement pour ajouter :
Section II. Agent de liaison de santé et sécurité.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : D'accord.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, y a-t-il d'autres interventions sur l'amendement reçu par le ministre?
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux
voix de l'amendement concernant l'article 161.1.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Pour.
La Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement à l'article 161.1 et introduisant le nouvel
article 161.1.
Alors, écoutez, il semble que tantôt j'ai
fait un glissement. Au lieu de dire que l'article 265 était adopté, j'ai
dit «supprimé». Mais enfin il supprime l'article 353, là, mais
l'article 265 est adopté. J'aurais fait ce glissement.
Alors, nous poursuivons, M. le ministre, avec
l'article 162. Ça aurait été pathétique, hein?
Des voix : ...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, nous poursuivons avec le 162, M. le ministre.
M. Boulet : Donc, on y va avec
le représentant santé-sécurité, puis toujours dans la même perspective, si ça
convient tout le temps. À l'article 162, il y a 87, 88 et 88.1 que nous
pouvons adopter. En fait, nous suspendrons 162 en ce qui concerne
l'article 87.1, qui concerne le multiétablissement, mais on peut adopter
les trois autres articles. Ça vous va? En fait, les alinéas.
162. Les articles 87 et 88 de cette loi
sont remplacés par les suivants :
«87. Lorsqu'il existe un comité de santé
et de sécurité dans un établissement, au moins un représentant en santé et en
sécurité doit être désigné parmi les travailleurs de cet établissement.
«Le représentant en santé et en sécurité
est membre d'office du comité de santé et de sécurité.»
Il faut que je lise l'autre aussi, hein,
87.1 aussi?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'on doit les traiter un après l'autre? C'est...
M. Boulet : C'est parce qu'il
est quand même assez long, là, c'est pour ça que je me dis peut-être que, dans
la mesure où on a convenu de le suspendre, est-ce qu'on...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, c'est ça j'allais dire, si c'est celui-là qu'on suspend, non, ça ne sert à
rien de le lire, là, à mon avis.
M. Boulet : O.K. Donc, le
prochain est suspendu, traitant des...
M. Gaudreault : ...autres
qu'on a suspendus, le ministre les avait lus quand même. Nous, ça nous donne...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...si vous l'exigez, on va le faire, mais on ne les avait pas lus.
M. Boulet : ...je vais le
faire, là.
• (16 h 30) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il va le faire si vous le demandez.
M. Gaudreault : Oui,
j'aimerais mieux. Ça nous donne quand même un contexte global même si on le
suspend, ça nous donne le...
16 h 30 (version non révisée)
M. Boulet : ...donc, le
prochain est suspendu, traitant des...
M. Gaudreault : ...qu'on a
suspendus, le ministre les avait lus quand même. Nous, c'est... ça nous
donne...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, mais on peut... si vous l'exigez, on va le faire, mais on ne les avait pas
lus.
M. Boulet : ...je vais le
faire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Il va le faire si vous le demandez.
M. Gaudreault : Oui,
j'aimerais mieux. Ça nous donne quand même un contexte global. Même si on le
suspend, ça donne le contexte global du 87. Mais j'aime... moi, je me sens plus
à l'aise s'il le lit.
M. Boulet : O.K.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
C'est parfait. Vous avez de l'eau avec vous, M. le ministre? Non, hein?
M. Boulet : Non, mais je vais
y aller pareil.
«87.1. Malgré le premier alinéa de
l'article 87, lorsqu'un comité de santé et de sécurité agissant pour les
établissements couverts par un programme de prévention est formé en application
de 68.1, au moins un représentant en santé et en sécurité est désigné pour ces
établissements.
«Le nombre de représentants en santé et en
sécurité ainsi que les modalités de désignation sont établis par entente entre
l'employeur et l'association accréditée ou les associations accréditées qui
représentent les travailleurs au sein de chacun des établissements visés ou, à
défaut, la majorité des travailleurs de chacun de ces établissements.
«À défaut d'entente, un représentant en
santé et en sécurité est désigné, pour les établissements couverts par un
programme de prévention, par les membres représentants les travailleurs au sein
du comité de santé et de sécurité formé en vertu de l'article 68.1 et il
est choisi parmi ceux-ci.
«Malgré les deuxième et troisième alinéas,
la commission peut exiger la désignation d'un représentant en santé et en
sécurité dans un établissement lorsqu'elle le juge opportun pour protéger la
santé ou assurer la sécurité et l'intégrité physique des travailleurs.
«Les dispositions du présent chapitre
applicables à un représentant en santé et en sécurité désigné pour un seul
établissement s'appliquent à un représentant en santé et en sécurité désigné en
vertu du présent article, compte tenu des adaptations nécessaires.
«Lorsque l'employeur cesse de mettre en
application le programme de prévention prévu à l'article 58.1, au moins un
représentant en santé et en sécurité par établissement doit être désigné sans
délai conformément aux articles 87 et 88.
«88. Lorsqu'un établissement groupe moins
de 20 travailleurs au cours de l'année, à l'exception d'un établissement
couvert par un programme de prévention en application de l'article 58.1,
au moins un représentant en santé et en sécurité doit être désigné parmi les
travailleurs de cet établissement lorsque le nombre de travailleurs et le
niveau de risque lié aux activités exercées dans cet établissement, déterminés
par règlement, le requièrent.
«Aux fins de déterminer le nombre de
travailleurs, doivent être considérés ceux dont les services sont loués ou
prêtés à l'employeur.
«88.1. Un représentant en santé et en
sécurité peut être désigné au sein d'un établissement autre que l'un de ceux
visés aux articles 87 et 88.
«Les dispositions du présent chapitre
s'appliquent à ce représentant.»
Donc, je donnerais les explications, Mme
la Présidente, à 87, à 88 puis à 88.1., attendant à plus tard pour les
explications 87.1 sur le même... Donc, 87, c'est le...
M. Boulet : …à ce représentant.
Donc, je donnerais les explications, Mme la Présidente, à 87, à 88 puis à 88.1,
attendant à plus tard pour les explications 87.1 sur le multi.
Donc, 87, c'est le représentant en santé,
sécurité, donc l'article prévoit qu'un représentant doit être désigné parmi les
travailleurs d'un établissement quand il y a un comité, puis tout comme la formation
d'un comité de santé, de sécurité, la désignation du représentant est
obligatoire lorsqu'il y a 20 travailleurs et plus dans un établissement. L'article
précise que le représentant est un membre d'office du comité de santé, de
sécurité.
88 prévoit les cas où il est obligatoire
de désigner un représentant dans un établissement groupant moins de 20 travailleurs.
Le calcul du nombre tient compte de la location et le prêt de personnel dans l'établissement
puisque les travailleurs, dont les services sont loués ou prêtés à l'employeur,
exercent généralement les mêmes activités que celles exercées par ces travailleurs
dans l'établissement.
88.1 prévoit la possibilité de désigner
volontairement un représentant pour les établissements où la loi ne l'exige
pas, donc en bas de 20. Ce représentant a les mêmes droits et obligations que
le représentant dont la désignation est exigée par la loi. C'est complet.
Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Je vois qu'il y aura des amendements, est-ce qu'on sait à quel niveau?
Non. Moi, j'ai d'inscrits amendements. Alors, on va y aller étape par étape
d'abord. Dans l'article 162, on y va avec l'article 87. Est-ce qu'il y a des
interventions? Il n'y a pas… Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Il y a comme un
effet miroir avec ce qu'on a voté tantôt, non, sur le comité de santé,
sécurité, ces deux articles-là se parlent…
M. Boulet : Même affaire, oui.
M. Leduc : …un dit qu'il fait
qu'il soit élu puis l'autre dit, il faut qu'on l'élise.
M. Boulet : Exact. Tout à
fait. C'est la même, même mécanique. C'est pour ça que la semaine passée… puis,
ce matin, on a adopté comme les articles de fondation pour la prévention, puis
après ça, bien, on s'en va… on met les pierres, mais ça revient à la même
mécanique.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, ça va pour 87? Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Non. On a convenu
que l'étude de l'article 87.1 était suspendue. Est-ce que j'ai bien le
consentement?
M. Leduc : Bien, j'aurais une
question par contre…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Sur le 87.1?
M. Leduc : Bien, c'est-à-dire,
de manière plus générale, sur le multiétablissement. Est-ce que la pensée du
ministre va un peu bouger, où est-ce qu'on s'en va avec ça? Parce que là on en
a suspendu beaucoup aujourd'hui, des articles, c'est ce qu'on souhaitait bien sûr,
mais le but de les suspendre, c'était que vous ayez le temps de réfléchir.
M. Boulet : Bien, on suspend
des parties d'article, là, des parties d'alinéa ou de paragraphe, on les adopte
quand même, là, à toutes fins pratiques, mais le multiétablissement, oui, notre
pensée chemine. Puis, moi, j'ai hâte qu'on arrive là puis je pense qu'on va y
arriver dans des délais…
M. Leduc : …que vous avez le
temps de réfléchir puis de vous…
M. Boulet : Bien, on suspend
des parties d'articles, là, des parties d'alinéas ou de paragraphes. On les
adopte quand même, là, à toutes fins pratiques, mais le multiétablissement,
oui, notre pensée chemine. Puis moi, j'ai hâte qu'on arrive là, puis je pense
qu'on va y arriver dans des délais raisonnables. Puis je pourrai vous exprimer
là où on est… jusqu'où notre pensée a pu évoluer.
M. Leduc : Bien, je vous dis
ça, M. le ministre, parce que, ce midi, donc, tantôt, je faisais référence que
je suis allé faire un tour, sur l'heure du midi, puis il y avait des syndicats
de tous les milieux, du secteur privé, du secteur public, puis on… Moi, c'est
ma compréhension, c'est mon analyse, qu'il y a un certain blocage là-dessus,
pas tellement des gros employeurs du privé. Tu sais, par exemple, il y avait
des gens des usines de métallurgie, de métallos, qui étaient là, ou j'ai croisé
quelqu'un, un métallo aussi, si je ne me trompe pas, qui était dans des usines
de munitions, qui avaient plusieurs établissements, là, à plusieurs kilomètres,
là, Québec, Montréal, Valleyfield, c'était très éloigné. Alors, il y avait des
craintes par rapport à ça, du point de vue du privé. Mais il y avait aussi…
j'ai croisé des gens de la CSQ, des gens de la santé aussi, qui étaient très
craintifs pour leurs milieux, là, où l'État est employeur, c'est-à-dire les
centres de services scolaires, puis les CIUSSS et les CISSS. Et ils
demandaient : Y aura-t-il un vrai souci de notre prévention à nous?
Souvent, le ministre l'a dit lui-même, on part de rien, on part de zéro.
D'accord. Mais justement parce que ça fait longtemps qu'il ne se passe rien, il
y a des attentes très, très élevées. Et l'idée de dire : Enfin, on peut
faire de la prévention, enfin, on peut s'y mettre, mais que là, on va se faire
patenter quelque chose avec un multiétablissement à la grandeur d'une région
administrative, parfois, que c'est tellement immense, un CIUSSS. Je pense à ma
collègue Émilise Lessard-Therrien, là, la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
C'est énorme comme territoire, là. Donc, d'imaginer qu'ils ont un seul comité
pour l'ensemble, par exemple, des maisons de jeunes ou l'ensemble des CLSC du
territoire, ça n'a comme aucun sens.
Alors, moi, c'est un peu ce… tu sais,
c'est correct qu'on le suspende, puis je suis content, là, parce que ça nous
permet d'avoir le temps d'en discuter davantage, mais j'espère que, pendant ce
temps-là, le ministre entend ces préoccupations-là que je fais miennes, de dire
qu'il va falloir qu'on… Moi, dans l'idéal, j'aimerais mieux qu'on respecte le
consensus du CCTM, là, qui demande que ça soit les deux parties qui consentent
à fusionner. Parce que peut-être que dans certains milieux, ça ne sera pas une
mauvaise idée. Moi, je pense à ma circonscription d'Hochelaga-Maisonneuve,
c'est un tout petit territoire, en termes de superficie, de kilomètres carrés.
Il y a quoi, quatre, cinq, six écoles? Est-ce qu'il faut qu'il y ait un comité
de santé et sécurité par école? Peut-être, dans l'idéal, oui, peut-être que ça
peut être regroupé aussi, à l'échelle d'un quartier, à l'échelle d'une ville.
Mais, encore une fois, il faut que les gens y consentent puis il faut que ça
soit de part et d'autre.
C'est… toute la philosophie de la santé et
sécurité est basée sur le paritarisme, puis c'est comme si, sur ce dossier-là,
on en faisait un peu moins égard, malgré le consensus du CCTM. Je le sais que
le ministre l'a référé beaucoup dans cette commission, pas plus tard que la
semaine dernière aussi, au consensus du CCTM sur toutes sortes d'autres sujets.
Celui-là, visiblement, il semble peser moins lourd, ce consensus-là. Ça fait
qu'en tout cas je termine là-dessus en disant que j'espère que le ministre
entend ça, et qu'il est prêt à modifier peut-être…
M. Leduc : …malgré le consensus
du CCTM, je le sais que le ministre l'a référé beaucoup dans cette commission,
pas plus tard que la semaine dernière aussi au consensus du CCTM sur toutes
sortes d'autres sujets. Celui-là, visiblement, il semble peser moins lourd, ce
consensus-là. Ça fait qu'en tout cas, je termine là-dessus en disant :
J'espère que le ministre entend ça et qu'il est prêt à modifier peut-être sa
position pour qu'on ait le plus possible de la vraie prévention partout et
qu'on n'ait pas cette tendance à la centralisation, qui est malheureusement le
propre de nos infrastructures publiques. On l'a vu avec la loi n° 10 de
l'ancien gouvernement dans le réseau de la santé. Votre formation politique, M.
le ministre, avait été critique de cette loi-là, l'est encore aujourd'hui. Il
ne faudrait pas qu'on reproduise l'esprit de cette loi-là à travers une fusion
ad nauseam des comités de santé et sécurité.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait.
M. Boulet : Mais oui, tout à
fait, j'écoute, j'entends, je discute, puis il y a de la pédagogie à faire sur
c'est quoi du multiétablissements, puis c'est quoi des activités de même
nature, puis c'est quoi les mécanismes de participation qui sont fondamentaux
pour protéger la santé, sécurité, intégrité physique ou psychique des
travailleurs. Puis, en temps opportun, on aura l'occasion de repartager et
d'aller dans une direction qui va respecter nos objectifs.
• (16 h 40) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Merci. Mais je comprends qu'on a quand même le consentement, là, pour
suspendre le 87.1? C'est bien ça?
Une voix : Oui.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. Nous poursuivons avec le 88. M. le ministre, vous l'aviez lu, mais on a
reçu un amendement.
M. Boulet : Ah!
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, je vous invite à lire l'amendement.
M. Boulet : Qui est où?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Qui est… Merci.
(Consultation)
M. Boulet : Donc, remplacer,
dans le premier alinéa de l'article 88 de la Loi sur la santé et la sécurité du
travail proposé par l'article 162 du projet de loi, «lorsque le nombre de
travailleurs et le niveau de risque lié aux activités exercées dans cet
établissement déterminé par règlement le requiert» par «dans les cas et selon
les conditions prévues par règlement».
Donc, explication. C'est le retrait, là,
de la notion de niveau de risque, qui a été annoncé il y a quand même un
certain temps, puis la substituer par la possibilité de déterminer, là, dans un
règlement, dans quels cas et selon quelles conditions un représentant devra
être désigné pour un établissement groupant moins de 20 travailleurs. On se
rappelle, c'est un plan d'action puis un agent de liaison, mais, dans certains
cas il y a possibilité de demander à la CNESST de prévoir, plutôt, un
représentant en santé et sécurité avec les mêmes fonctions et responsabilités.
C'est tout. C'était un amendement de concordance.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il des… Oui? Député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Je… On est à 88 ou
88.1, là?
M. Boulet : 88.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
88.
M. Leduc : Je ne l'ai pas, cet
amendement-là.
M. Boulet : C'est un
amendement à 88.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On en aura un autre à 88.1, mais là, c'est le… il y en a un…
M. Leduc : O.K. Bien, je…
Pouvez-vous suspendre un instant, parce que je ne l'ai pas sur Greffier pour
l'instant, là?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! Est-ce qu'il est sur le Greffier?
M. Boulet : Vous ne l'avez
pas?
M. Leduc : …88.1, mais je ne
l'ai pas, le 80…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. On dit qu'il est bien là. Mais…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…88?
M. Boulet : C'est un amendement
à 88.1
M. Leduc : Je ne l'ai pas cet amendement-là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On en aura un autre à 88.1, mais là, c'est… Il y en a un…
M. Leduc : O.K. Bien,
pouvez-vous suspendre un instant? Parce que je ne l'ai pas sur Greffier pour
l'instant, là.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! Est-ce qu'il est sur le Greffier?
M. Boulet : Vous ne l'avez
pas?
M. Leduc : …88.1, mais je ne
l'ai pas le…
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, on me dit qu'il est bien là. Mais on va suspendre quelques instants, le
temps de vous donner l'opportunité…
(Suspension de la séance à 16 h 42)
(Reprise à 16 h 49)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Député d'Hochelaga-Maisonneuve, est-ce que vous avez retrouvé
l'amendement 88? Et est-ce que vous avez des interventions?
M. Leduc : Oui, Mme la
Présidente. Donc, sur 88, j'ai eu le temps de consulter l'amendement.
Merci. Deux questions, en fait, ou plutôt une question. Lorsqu'on fait
référence aux moins de 20… puis c'est peut-être moi qui a mal compris mais
j'avais compris que le règlement à venir allait plutôt se pencher sur les
seuils pour les plus de 20, mais là, je comprends que les moins de 20
ont besoin, aussi, d'avoir un encadrement réglementaire et, si oui, de quelle
nature?
• (16 h 50) •
M. Boulet : Bien, vous avez lu
l'amendement à 88, il faut le lire en conjonction avec l'amendement
à 88.1. Puis, oui, le pouvoir réglementaire permet, notamment, de
transformer… ou plutôt qu'un agent de liaison, en bas de 20, que ce soit
un représentant en santé et en sécurité. Et ça, effectivement, ça prend une
intégralité du pouvoir réglementaire pour permettre à la CNESST de le faire.
Mais le premier amendement qu'on vient de
déposer — puis peut-être je vais déposer l'autre bientôt — de 88,
c'est essentiellement pour retirer la notion de niveau de risque puis la
remplacer, là, par le pouvoir réglementaire, là, plutôt que ce qui était
décrit, là, qui était compatible avec le projet initial du p.l. n° 59.
M. Leduc : Ma question, c'est
dans votre original 88. Je comprends votre explication pour votre
amendement, mais dans l'original, à 88, on fait référence à un règlement
quand même, «déterminés par règlement». Ça fait que je comprends que c'était
quand même dans la philosophie du 88, à l'origine, d'avoir un… de l'inscrire
dans le règlement. Puis c'est ça que je saisis mal.
M. Boulet : Oui. Puis je ne
suis pas sûr que…
M. Leduc : ...88. Je
comprends votre explication pour l'amendement, là, mais, dans l'original, à 88,
on fait référence à un règlement quand même, «déterminé par règlement». Ça fait
que je comprends que c'était quand même dans la philosophie du 88 à l'origine
d'avoir... de l'inscrire dans le règlement, puis c'est ça que je saisis mal.
M. Boulet : Oui. Puis je
ne suis pas sûr que je comprends bien votre intervention, là. Mais 88, c'est
que c'est les cas où il est obligatoire de désigner un représentant dans un établissement
qui a moins de 20 travailleurs. Puis le calcul du nombre, c'est plus le
calcul du nombre, là, qu'on tient compte des employés loués ou prêtés dans l'établissement
puisque, bon, généralement, ils exercent les mêmes activités que celles des
travailleurs dans l'établissement, là. C'est essentiellement ça, 88.
M. Leduc : Je pense que je
comprends. Donc, dans 88, le règlement faisait référence au niveau de risque...
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : ...qui, lui,
devait être détaillé dans un règlement.
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : Tandis que
votre nouveau 88 par amendement fait... continue à faire référence au règlement,
mais plutôt, cette fois-ci, en lien avec le pouvoir de la commission
d'imposer...
M. Boulet : Exact.
M. Leduc : D'accord.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : Ça fait
qu'on... C'est le même règlement, mais pas les mêmes raisons.
M. Boulet : Tout à fait.
M. Leduc : Bon. Vous
connaissez mon appréciation de l'approche réglementaire. J'aurais tendance à
voter contre ou m'abstenir. Mais, comme on biffe «le niveau de risque», je ne
peux m'empêcher de voter en faveur de ce biffage.
M. Boulet : Merci.
M. Leduc : Un bon concept
que nous égrenons et que nous retirons de ce projet de loi.
M. Boulet : C'est ce
qu'on appelle tourner le fer dans la plaie.
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement
déposé par le ministre? S'il n'y a pas d'autre intervention à l'amendement,
nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement. Oui, c'est ça.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Jeannotte (Labelle)?
Mme Jeannotte : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Dansereau (Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
:
M. Caron (Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
:
M. Poulin (Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
:
Mme Lachance (Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
:
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Ah! très pour.
La Secrétaire
:
M. Gaudreault (Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
:
Mme IsaBelle (Huntingdon)?
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Abstention. Donc, l'amendement déposé à
l'article 88 de l'article 162 est adopté. M. le ministre, vous aviez
aussi un amendement à l'article 88.1.
M. Boulet : Bien... O.K.
Mais est-ce qu'on adopte 88... Ah! O.K., c'est parce que...
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Non, parce qu'il fait partie de
l'article 162.
M. Boulet : Parfait.
Donc, 88.1 : Remplacer le premier article de l'article 88.1 de la
loi, proposé par l'article 162 du projet de loi, par le suivant :
«Si la commission le juge opportun pour
protéger la santé ou assurer la sécurité, l'intégrité physique ou psychique des
travailleurs, elle peut exiger qu'un représentant en santé et en sécurité soit
désigné dans un établissement où il n'y a pas de comité de santé et de
sécurité.»
Explication. Bon, c'est un peu miroir, là,
que la... on prévoit que la commission peut, quand elle le juge opportun pour
protéger la santé, assurer sécurité, intégrité physique ou psychique des
travailleurs, exiger qu'un représentant en santé et sécurité soit désigné dans
un établissement où il n'y a pas de comité de santé et sécurité. Voilà.
Merci...
M. Boulet : …explications, bon,
c'est un peu miroir, là. On prévoit que la commission peut, quand elle le juge
opportun pour protéger la santé, assurer sécurité, intégrité physique ou
psychique des travailleurs, exiger qu'un représentant en santé et sécurité soit
désigné dans un établissement où il n'y a pas de comité de santé et sécurité.
Voilà. Merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il des interventions à l'amendement? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Leduc : Par rapport à votre
libellé original, là, à 88.1, dans votre première mouture, qu'est-ce qui
change, dans le fond? Vous rajoutez une référence à la commission, là, je le
vois bien. Mais, dans 88.1, ça faisait déjà ça, non? Ce n'était pas déjà
implicite que c'était la commission qui allait le faire?
M. Boulet : Non, parce que,
là, on a créé toute la mécanique… en bas de 20, c'est un plan d'action puis un
agent de liaison qu'on n'avait pas dans le projet initial. Et donc l'amendement
à 88.1 est beaucoup plus spécifique quant au pouvoir de la CNESST d'en rajouter
un pour protéger. Puis on met le critère «pour protéger la santé ou assurer la
sécurité et l'intégrité physique». C'est un peu le même concept qu'on avait,
là, pour les PP puis pour les comités. Donc, ici, c'est le même type de
libellé, là, c'est beaucoup plus cohérent. En fait, c'est le même libellé.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Y a-t-il d'autres interventions à l'amendement? Alors, s'il n'y a pas
d'autre intervention à l'amendement de l'article 88.1 de l'article 162, nous
allons procéder à la mise aux voix.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Boulet (Trois-Rivières)?
M. Boulet : Pour.
La Secrétaire
: Mme Dansereau
(Verchères)?
Mme
Dansereau
:
Pour.
La Secrétaire
: M. Caron
(Portneuf)?
M. Caron : Pour.
La Secrétaire
: M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Pour.
La Secrétaire
: Mme Lachance
(Bellechasse)?
Mme Lachance : Pour.
La Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
Des voix : …
La Secrétaire
: M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve)?
M. Leduc : Excusez-moi. Je
suis pour.
La Secrétaire
: M. Gaudreault
(Jonquière)?
M. Gaudreault : Pour.
La Secrétaire
: Mme IsaBelle
(Huntingdon)?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Abstention. Donc, l'amendement est adopté. Comme nous suspendons à l'intérieur
de l'article 162 l'article 87.1, vous comprendrez qu'on ne peut pas adopter l'article
162. Ça vous convient? C'est parfait. Donc, nous poursuivons avec l'article
164.
Une voix : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Ah! Est-ce qu'on a le consentement? Oui, on l'a demandé tantôt, le consentement.
Est-ce qu'on a le consentement de ne pas adopter ou de suspendre l'article 162?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, nous poursuivons avec l'article 164.
M. Boulet : Avec votre
permission, j'aimerais suspendre deux minutes, s'il vous plaît, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui. Alors, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 57)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 35)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, M. le ministre, je pense que nous sommes rendus à l'article 164. Je
vous invite à le lire et à l'expliquer s'il y a lieu. M. le ministre.
(Consultation)
M. Boulet : ...90 de cette loi
est modifié :
1° par le remplacement, dans ce qui
précède le paragraphe 1°, de «à la prévention» par «en santé et en sécurité»;
2° par l'insertion, dans le paragraphe 4°
et après «opportunes», de «, incluant celles concernant les risques
psychosociaux liés au travail,»;
3° par le remplacement du paragraphe 9°
par le suivant :
«de participer à l'identification et à
l'analyse des risques pouvant affecter la santé et la sécurité des travailleurs
de l'établissement et à l'identification des contaminants et des matières...
M. Boulet : ...concernant les
risques psychosociaux liés au travail,»;
3° par le remplacement du paragraphe
9° par le suivant :
«9° de participer à l'identification
et à l'analyse des risques pouvant affecter la santé et la sécurité des
travailleurs de l'établissement et à l'identification des contaminants et des
matières dangereuses présents sur les lieux de travail.»;
4° par l'ajout, à la fin, de l'alinéa
suivant :
«Lorsqu'il existe un comité de santé et de
sécurité dans un établissement, les fonctions prévues aux paragraphes 2° et 9°
du premier alinéa sont dévolues aux membres de ce comité.»
Explications. Cette disposition prévoit
donc les fonctions du représentant en santé et en sécurité.
Le paragraphe 4°, ça met l'accent sur les
recommandations que doit faire le représentant en santé et en sécurité
concernant les risques psychosociaux liés au travail.
Le paragraphe 9° modifie afin de tenir compte
du nouveau contenu du programme de prévention, qui prévoit l'identification et
l'analyse des risques, conformément à l'article 59 proposé.
Puis le dernier alinéa. Par ailleurs, pour
éviter le dédoublement des fonctions du représentant en santé et en sécurité et
du comité de santé et de sécurité, le dernier alinéa prévoit que les fonctions
visées aux paragraphes 2° et 9° sont exercées par le comité de santé et de
sécurité s'il y en a un. Par exemple, le comité désignera qui sera responsable
d'enquêter sur un accident.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Alors, y a-t-il des interventions à l'article 164? Oui, député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Boulet : ...Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui?
M. Boulet : ...est-ce qu'on
peut suspendre deux petites minutes, s'il vous plaît, pour une petite urgence?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Oui, hein? D'accord, parfait.
Alors, nous allons suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 17 h 38)
(Reprise à 17 h 43)
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Alors, nous avons reçu un amendement de la part
du député d'Hochelaga-Maisonneuve concernant le paragraphe 5°, je crois,
puis je vous invite à le lire et à l'expliquer s'il y a lieu.
M. Leduc : Merci, Mme la
Présidente. L'article 164 est modifié par l'ajout du paragraphe
suivant :
5° Par l'insertion, dans le
paragraphe 6° et après «d'inspection», de «ainsi que les intervenants en
santé au travail du réseau de la santé publique... réseau de santé publique en santé
au travail lors de leurs visites».
En gros, l'article 90 donc traite des
représentants en santé, sécurité, et les différentes fonctions, il y en a neuf,
et à la fonction n° 6, on dit d'accompagner
l'inspecteur à l'occasion des visites d'inspection. C'est bien. Et on aimerait
rajouter aussi donc «ainsi que les intervenants en santé au travail du réseau
de santé publique en santé au travail lors de leurs visites», question ces
inspecteurs-là puissent y aller, dans le fond, de manière conjointe. C'est un
amendement qu'on a travaillé avec les médecins de la Santé publique qui
font la proposition, qui demandent dans le fond que soit rajoutée cette
référence-là
La Présidente
(Mme IsaBelle) : Parfait.
M. Boulet : De bien
comprendre, donc à 6°, le représentant santé, sécurité accompagne l'inspecteur
quand il vient faire ses visites d'inspection. Là, vous dites aussi il devrait
accompagner l'intervenant en santé. Et vous dites que c'est les médecins de
Santé publique qui ont recommandé ça. Est-ce que c'était lors des consultations
particulières?
M. Leduc : Ah! ça, c'est
une bonne question. Je ne le sais pas.
(Consultation)
M. Leduc : Ça a été dit
lors de la fameuse audience.
M. Boulet : Bon, de
qui...
M. Leduc : Ce que je vous
dis, c'est qu'on a eu des échanges, nous, de notre côté, avec les médecins de
Santé publique.
M. Boulet : Et quel est
le but recherché? Évidemment, le représentant en santé, sécurité, il a un rôle vraiment
spécifique, et là est-ce qu'il n'y a pas une crainte qu'on élargisse un peu
son...
M. Leduc : ...ou de notre côté
avec les médecins de santé publique.
M. Boulet : Et quel est le but
recherché? Évidemment, le représentant en santé-sécurité, il a un rôle vraiment
spécifique. Et là est-ce qu'il n'y a pas une crainte qu'on élargisse un peu
son... l'étendue de son accompagnement en étant là quand les intervenants en
santé, qui sont des personnes qui font de quoi de rattaché au volet santé, là,
normalement, du programme de prévention? Est-ce que ce n'est pas un peu étirer
l'élastique? Mais c'est ma réaction primaire, là. Je ne vous dis pas que sur le
fond, je suis vraiment opposé, mais je ne veux juste pas non plus qu'on s'écarte
trop. Puis, si les médecins de la santé publique le revendiquent, moi, je ne me
souviens pas de les avoir entendus à ce sujet-là. Puis peut-être que c'est moi
qui n'ai pas bien... je ne m'en souviens pas bien.
M. Leduc : Bien, Mme la
Présidente, la première, c'est sur la forme. Si le ministre le désire, on peut
mettre sur table l'amendement, le temps que le ministre fasse les consultations
nécessaires. Moi, je n'ai aucun problème.
Maintenant, sur le fond, le représentant
en santé et sécurité, c'est vraiment la personne pivot en matière de prévention
dans un établissement. À 6°, on dit qu'il faut qu'elle soit présente, cette
personne-là, donc le représentant, lorsqu'il y a des inspecteurs qui viennent
pour s'assurer que l'information soit immédiatement partagée, pour s'assurer
qu'elle soit au centre de tout ce qui se passe en matière de santé-sécurité
dans l'établissement. Alors, c'est pour nous presque une évidence, en quelque
sorte, qu'on donne cette... qu'on précise dans la loi que ça soit une permission
implicite que le représentant soit présent lors de l'inspection.
Mais le travail qui est fait par les
intervenants en santé du réseau de la santé publique en santé au travail est
tout aussi important aussi. Il est donc tout aussi logique que le représentant
en prévention soit là également. Après ça, s'il se passe x ou autre affaire
qu'il ne peut pas y aller, d'accord, là, mais... On n'est pas en train de
l'attacher avec des menottes au représentant de la santé publique, on est en
train de dire qu'il a entièrement le pouvoir et le loisir d'y être également,
que ça ne peut pas être quelque chose qui n'est pas reconnu ou pas permis pour
toutes sortes de raisons qui pourraient exister où on chercherait à éviter
qu'un représentant y soit. On s'entend que sans que ça soit écrit, ça pourrait
être techniquement possible, ce qu'on veut assurer. Et c'est donc aussi une
demande de la Santé publique.
Puis, encore une fois, je réitère, si vous
voulez qu'on mette sur table le temps que vous vérifiez, il n'y a aucun
problème. On veut s'assurer que ça soit clair, indiquer que ça soit possible,
que ça soit même prévu en quelque sorte et qu'il n'y ait pas nécessairement de
discussion dans les lieux de travail par rapport à un comité, par rapport à un
patron qui dit : Oui, mais là, le représentant de santé, c'est-u
vraiment... Non, c'est là, c'est dans la loi, fin de l'histoire.
M. Boulet : Je pense que j'en
ai assez entendu. On peut passer à l'autre amendement puis, le cas échéant, on
pourra réécrire, là, en tenant compte de vos représentations. Mais
effectivement il y a eu une documentation complémentaire où on me confirme que
le réseau de la santé publique le souhaitait, qu'il y ait un accompagnement...
M. Boulet : …entendu. On peut
passer à l'autre amendement puis, le cas échéant, on pourra réécrire, là, en
tenant compte de vos représentations. Mais effectivement il y a eu une
documentation complémentaire où on me confirme que le réseau de la santé public
le souhaitait, qu'il y ait un accompagnement du représentant en santé et
sécurité quand il y a un intervenant en santé qui vient sur les lieux de
travail. Donc, je pense que vous connaissez pas mal mon orientation. Puis on
s'assurera que l'écriture sous votre nom soit faite. On peut peut-être faire la
discussion sur l'autre projet d'amendement.
M. Leduc : …je le retire ou je
le mets sur table?
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…est-ce qu'on le suspend ou… dans tous les cas, ça nous prend le consentement.
M. Boulet : On va l'accepter
puis on va le réécrire.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Non, non.
M. Leduc : …le temps que vous
le retravailliez.
M. Boulet : Exactement.
M. Leduc : Pas de problème.
M. Boulet : On va le préparer.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Est-ce qu'on on a le consentement pour que le député d'Hochelaga-Maisonneuve
retire son amendement? Parce qu'il l'a lu déjà, donc on doit avoir votre
consentement. C'est parfait, nous l'avons. Alors…
M. Leduc : …amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Vous avez le prochain amendement, effectivement, qui touche le paragraphe 4.
• (17 h 50) •
M. Leduc : Exactement.
Donc :
L'article 164 du projet de loi est modifié
par la suppression de son paragraphe 4.
Le paragraphe 4, qu'est-ce qu'il vient
faire? Il vient modifier deux éléments quand même importants, toujours des
fonctions du représentant de santé et sécurité, là. Il y en a neuf dans la loi,
on n'en rajoute pas… il y en a huit puis on en rajoute une neuvième, je pense.
Oui, c'est ça. Alors, il y en a neuf maintenant, dans la loi, ou plutôt, il y
en avait déjà neuf, excusez. Je recommence. Il y avait neuf fonctions, on vient
en modifier quelques-unes avec l'article en question, mais avec le paragraphe
4, on modifie surtout les fonctions 2 et 9 et on pense qu'il faut se
débarrasser, qu'il faut retirer, donc, le paragraphe 4 pour les raisons
suivantes.
Dans le fond, c'est les pouvoirs assez importants
d'enquête, au paragraphe 2, et d'inspection, au paragraphe 9. Et l'idée de dire
que ces deux fonctions-là, qui étaient originalement… qui sont, à ce jour, des
fonctions spécifiques du représentant de santé et sécurité, l'idée de les
référer à l'ensemble du comité de santé et sécurité n'est pas la bonne, je
pense, parce que, dans le fond, le représentant de santé et sécurité, il doit
être libre, complètement libre d'exercer ce pouvoir d'inspection et ce pouvoir
d'enquête. Il doit être libre de le faire de sa propre initiative, il ne doit
pas être encadré ou limité par une potentielle contestation ou commentaire de
la partie patronale du comité de santé et sécurité, parce qu'il doit pouvoir
réagir rapidement, il doit pouvoir être libre de son mouvement, il ne doit pas…
d'avoir à demander de permission ou, du moins, d'avoir le loisir de faire face
à des permissions refusées, ou contestées, ou limitées par rapport à son
pouvoir d'inspection, son pouvoir d'enquête. C'est vraiment, là, ici, la
substantifique moelle de la prévention. C'est que la personne qui s'en occupe,
elle ait les larges coudées franches pour le faire. Et on a la crainte qu'en
transférant les responsabilités 2 et 9 au comité, en…
M. Leduc : …refusées, ou
contestées, ou limitées par rapport à son pouvoir d'inspection, son pouvoir
d'enquête. C'est vraiment, là, ici, la substantifique moelle de la prévention.
C'est que la personne qui s'en occupe, elle ait les larges coudées franches
pour le faire. Et on a la crainte qu'en transférant les responsabilités 2
et 9 au comité, en les retirant, donc, du représentant, bien, qu'on perde de
cette coudée franche là, qui est tellement importante, qui est tellement
efficace, en fait, pour le… en matière de réduction d'accidents graves et de
fréquence d'accidents.
Ce qu'il faut comprendre aussi, c'est que
lorsqu'il fait des enquêtes, le représentant à la prévention a une crédibilité,
à mon avis, beaucoup plus grande que si l'enquête est faite, ou serait faite,
ou était faite — plutôt — par l'employeur, par un
représentant de l'employeur. Un travailleur, dans un établissement, aura
beaucoup plus tendance à être ouvert et à être sincère et à dire l'ensemble des
éléments, l'ensemble de la vérité — si je peux m'exprimer ainsi — à
son collègue travailleur, à son collègue, qui est son représentant, qu'à un
représentant de l'employeur.
L'idée ou la crainte de perdre une
influence, de perdre un bon regard de l'employeur, d'avoir une conséquence, une
réprimande cachée ou non assumée en lien avec une enquête, avec un élément
d'enquête, qui pourrait révéler ou pas est, à mon avis, un point assez
important à ne pas sous-estimer quant à l'idée de transférer ça potentiellement
au comité de santé-sécurité.
L'idée, après ça, c'est bien sûr, une fois
que le représentant a tout fait son travail, il va ramener ça au comité de
santé-sécurité. Il y aura des discussions. On en a parlé abondamment, là. Il va
prendre en compte, etc. Mais l'idée de pouvoir faire l'enquête sur le terrain,
de pouvoir réagir rapidement, d'avoir la confiance du travailleur à qui on
vient faire… chercher un témoignage est, à mon avis, centrale quand même dans
la crédibilité du travail de prévention.
Et dernier argument également qui n'est
pas négligeable, c'est la formation. Pour faire de l'enquête, pour faire de
l'inspection, ce n'est pas n'importe qui qui, un matin, se lève et dit :
Ça y est, je vais faire ça demain matin. C'est-à-dire, ça peut arriver. Tout le
monde commence sa carrière de représentant le jour 1 avec très peu de
bagages. Bien, justement, on va le former cette personne-là. On a parlé
abondamment de formation aujourd'hui puis la semaine passée. Il faut qu'il y en
ait beaucoup. Mais un représentant à la formation, on a pris le temps de le
former. On l'a envoyé dans toutes sortes de stages, de cours universitaires,
potentiellement, de formations syndicales. Et si d'aventure, on disait :
Non, non, cette fonction peut être faite par quelqu'un d'autre, qu'il soit
travailleur ou un représentant de l'employeur. On peut imaginer que la
formation et la qualité de cette inspection ou de cette enquête-là ne sera pas
la même que celle qui serait au rendez-vous avec ce qu'on a déjà actuellement
et qui fonctionne bien, c'est-à-dire le représentant en santé et en sécurité.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : C'est un débat
intéressant. Puis vous m'excuserez de réitérer, encore une fois, le pas qu'on a
fait en avant, hein, parce qu'on a parlé des comités. Les comités seront
déployés partout, là. Tu sais, on a parlé des programmes de prévention, le…
M. Leduc : ...représentant en
santé et sécurité.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Merci. M. le ministre.
M. Boulet : C'est un débat intéressant.
Puis vous m'excuserez de réitérer encore une fois le pas qu'on a fait en avant,
hein, parce qu'on a parlé des comités, les comités seront déployés partout, là.
Tu sais, on a parlé des programmes de prévention, le volet santé, comité de
santé-sécurité.
Et je veux simplement, pour le bénéfice de
tout le monde, vous rappeler qu'il n'y avait pas de consensus, hein, pour les
représentants à la prévention ou les représentants en santé et sécurité, il n'y
a pas de consensus à l'effet d'en avoir un dans les groupes 3, 4, 5 et 6. Et
vous savez d'où venait l'opposition. Évidemment, il y avait une volonté que les
fonctions responsabilisant en matière de prévention soient concentrées au
comité de santé et sécurité. Puis la raison en était une de fonctionnement sain
et surtout l'efficacité du fonctionnement des mécanismes, de ce mécanisme-là de
participation. Donc, il n'y avait pas de consensus.
Ça, ça fait partie des arbitrages que je
me suis imposés. Et, oui, il y aura des représentants en santé et sécurité en
haut de 20, puis des agents de liaison, puis peut-être des représentants en
santé et sécurité en bas de 20. Ça fait que je pense c'est important, et vous
me donnez l'opportunité de le souligner, que, malgré l'absence de consensus, on
a fait quelque chose pour le bénéfice des travailleurs puis pour contribuer à
une meilleure prévention puis à une diminution des accidents.
Mais je suis préoccupé par les
dédoublements. Tu sais, je regarde les fonctions du comité, puis les fonctions
du RP, puis deux et neuf, bien, ça va des deux côtés. Ça fait que je me dis il
faut qu'il y ait une limite à cette duplication-là. C'est la raison pour
laquelle on l'a écrit de cette manière-là, pour s'assurer que ce soit bien le
comité qui assume ces responsabilités-là, qui sont vraiment importantes, je le
comprends, là. Tu sais, ça a rapport avec l'analyse, l'identification des risques,
puis ça a rapport aussi avec la réception des avis d'accident puis des enquêtes
suite à des accidents de travail, ou des maladies caractéristiques, ou...
Ça fait que je ne sous-estime pas ça, mais
j'ai totalement confiance dans la structure qu'est le comité de santé et
sécurité qu'on a tous ensemble contribué à permettre la mise en place dans tous
les établissements, toutes les entreprises du Québec. Ça fait que c'est sûr que
je vous ai bien entendu, c'est sûr que...
Mais j'aimerais ça, peut-être avant
d'aller plus loin, peut-être entendre les collègues s'il y a d'autres projets
d'amendements sur l'article 164 pour les quelques minutes qui nous
restent. Puis, après ça, ça nous permettrait de faire un projet d'amendement
pas nécessairement sur celui-là, mais minimalement sur l'autre, là, pour les
intervenants en santé. Ça va nous permettre de poursuivre la réflexion jusqu'à
la reprise de nos travaux mardi prochain.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, je comprends que vous aimeriez qu'on suspende temporairement
l'amendement, là, c'est bien ça, qui est déposé, pour discuter de...
M. Boulet : ...pas nécessairement
sur celui-là, mais minimalement sur l'autre, là, pour les intervenants en
santé, ça va nous permettre de poursuivre la réflexion jusqu'à la reprise de
nos travaux mardi prochain.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, je comprends que vous aimeriez qu'on suspende temporairement l'amendement,
là. C'est bien ça?
M. Boulet : Oui, tout à fait.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Qui est déposé, pour discuter de l'article 164. Est-ce que j'ai le
consensus... j'ai le consentement?
M. Boulet : Est-ce que ça va
avec les collègues?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Consentement pour qu'on le suspende temporairement, mais on discute de
l'article 164.
M. Leduc : ...en accord qu'on
le suspende...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
On fait juste le suspendre...
M. Leduc : D'accord.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
...parce que le ministre voudrait avoir vos interventions. Est-ce que vous avez
des commentaires, les autres députés? Député de... Ah! excusez-moi. Le député
de Robert-Baldwin avait levé la main avant.
M. Leitão : Oui. Alors, merci,
M. le ministre. Donc, non, moi, je ne pense pas avoir d'autres amendements,
mais l'amendement que... le premier amendement que le collègue d'Hochelaga-Maisonneuve
avait suggéré concernant, donc, la suggestion du réseau de la santé publique,
moi, je pense que, de ce côté-là aussi, oui, nous serions intéressés qu'on
puisse trouver un terrain d'entente parce que ce serait important que le représentant
puisse aussi accompagner les intervenants en santé du travail du réseau. Donc,
pour cet amendement-là, oui. Maintenant, je n'ai pas d'autres amendements en
tête. Non, merci.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Nous y allons avec le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Bien, moi,
j'ai exactement la même préoccupation que le député d'Hochelaga-Maisonneuve
avec le dernier amendement... le dernier alinéa sur le partage des fonctions
des paragraphes II et IX. J'essaie de trouver une voie de passage entre
l'opinion du ministre puis l'opinion du député. Ça fait que je ne veux pas
qu'on le suspende puis qu'on traite tout le reste de l'article 90, parce
que peut-être que la voie de passage va être dans la modification de d'autres
éléments de l'article 90, dans le partage des fonctions entre le comité et
le représentant. Alors, moi, j'ai des grosses questions aussi, puis c'est peut-être
le partage qui n'est pas le bon. Ça fait que si c'est le partage qui n'est pas
le bon, bien, il faut jouer ailleurs dans l'article 90. Ça fait que c'est
pour ça que je ne veux pas qu'on les mette dans des bulles à part. Alors,
voilà.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
M. le ministre, est-ce que ça vous convient ce qu'on a entendu? O.K. Alors là,
on l'avait...
M. Boulet : ...entendre ce
propos-là. On va suspendre, en même temps, ça va me permettre de raffiner ma
réflexion, mais j'ai vraiment bien entendu les propos du collègue d'Hochelaga-Maisonneuve
qui sont appuyés par mon collègue de Jonquière. Puis...
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Parfait. Moi, je comprends, M. le ministre, que vous vouliez suspendre l'amendement
du député d'Hochelaga-Maisonneuve uniquement pour avoir cet échange-là. Ça a
été fait. Est-ce qu'on reste sur la suspension jusqu'à mardi prochain ou on
l'ouvre immédiatement?
M. Boulet : O.K., on va
revenir sur l'article 90 avec les deux projets d'amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, on reste sur la suspension?
M. Boulet : Exact.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
O.K., est-ce que j'ai le consentement pour qu'on reste sur la suspension de
l'amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve? Oui, parfait.
M. Boulet : ...de toute
façon...
• (18 heures) •
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, on reste sur cette suspension-là, puis on en discutera à notre prochain.
Et d'ailleurs...
18 h (version non révisée)
La Présidente (Mme IsaBelle) :
…ou on l'ouvre immédiatement?
M. Boulet : O.K., on va
revenir sur l'article 90 avec les deux projets d'amendement.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Donc, on reste sur la suspension?
M. Boulet : Exact.
La Présidente (Mme IsaBelle) :
O.K., est-ce que j'ai le consentement pour qu'on reste sur la suspension de l'amendement
du député d'Hochelaga-Maisonneuve? Oui, parfait.
M. Boulet : …
La Présidente (Mme IsaBelle) :
Alors, on reste sur cette suspension-là, puis on en discutera à notre prochain,
et d'ailleurs, bon… compte tenu de l'heure et facultativement, je vous remercie
de votre collaboration, et nous ajournons nos travaux jusqu'à mardi 31 août
à 9 h 30. Merci, merci beaucoup.
(Fin de la séance à 18 heures)