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(Onze heures quarante-deux minutes)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
Je déclare la séance de la commission de l'économie
et du travail ouverte.
M. le Secrétaire, y a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M. Chevrette
(Joliette) est remplacé par M. Perron (Duplessis); M. Paré
(Shefford) est remplacé par M. Jolivet (Lavioiette); M. Parent
(Bertrand) est remplacé par M. Dufour (Jonquière).
Projet de loi 150
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
Secrétaire.
La commission se réunit afin de continuer l'étude article
par article du projet de loi 150, Loi sur les forêts. À
l'ajournement, hier soir, nous étions rendus à l'article 187. M.
le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
187, il est question des rivières à saumon. Attendez un peu, je
vais essayer de me replacer. C'est un article qui existe dans la loi actuelle,
il est semblable, mais il précise la responsabilité du
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Perron: Mme la Présidente, est-ce qu'on peut suspendre
deux minutes?
La Présidente (Mme Bélanger): Déjà?
La commission suspend ses travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 44)
(Reprise à 11 h 45)
La Présidente (Mme Bélanger): La commission reprend
ses travaux. M. le député de Duplessis.
Organisation des travaux
M, Perron: Mme la Présidente, je voudrais d'abord dire une
chose, j'ai parlé avec le ministre de...
Une voix: ...
M. Perron: Je ne parle pas du ministre de tutelle, je parle du
ministre délégué aux Forêts. J'ai fait une sorte
d'entente avec le ministre selon laquelle on finirait la loi en commission
parlementaire d'ici 18 heures, peut-être un peu avant ou peut-être
un peu après, 18 h 5, 18 h 10. D'autre part, si on fait cela de cette
façon, c'est qu'on a plusieurs amendements et j'aurais une demande
à faire aux ministériels, en particulier au ministre, à
savoir si, sur certains articles, certains de mes collègues, même
s'ils ne sont pas membres de la commission, pourraient intervenir sur le fond,
concernant certains articles comme, par exemple, l'article 204. C'est que,
comme critiques, en fait, cela relève de leurs responsabilités.
Malgré que je sois critique aux Forêts, j'ai certaines
responsabilités...
M. ThéorÊt: Mme la Présidente, j'aimerais que
vous suspendiez quelques secondes, s'il vous plaît.
M. Perron: Cela va se faire peut-être à deux ou
trois reprises, mais assez brièvement.
M. Théorêt: Je demanderais la suspension pour
quelques secondes, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous suspendons nos
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 11 h 46)
(Reprise à 11 h 49)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, je prends bonne note de l'offre de collaboration du
député de Duplessis. Je l'en remercie. Je dirai que nous allons
prendre tout le temps nécessaire pour examiner ce projet de loi. Quant
à savoir si nous accepterons d'autres intervenants qui ne font pas
partie de cette commission, concernant certains articles, je réserve ma
décision pour dans quelques minutes. Je suis disposé à
prendre tout le temps qu'il faut. Du côté ministériel, nous
avons tout fait pour fournir les explications à temps. Nous
avons tout fait pour que ce projet de loi soit prêt en temps
opportun, dans les délais prévus. S'il ne l'est pas, il ne le
sera pas. Je n'en porterai certainement pas la responsabilité.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
ministre. M. le député de Duplessis.
M. Perron: Écoutez, on peut discuter longuement sur ce que
vient de dire le ministre quant à la collaboration de l'Opposition en
rapport avec le projet de loi 150. Je lui ai confirmé togt à
l'heure que ce serait vers 18 heures, peut-être avant, peut-être un
peu après. Il n'est pas question que l'on siège à compter
de 20 heures. Il est de règle, dans ce Parlement, même en
commission parlementaire, que l'on respecte les engagements que l'on prend.
J'entends respecter celui-là.
Deuxièmement, en rapport avec ce que le ministre a dit concernant
toutes les informations, etc., Mme la Présidente, je peux parler des
règlements qui nous sont arrivés sous forme de synopsis. Je peux
parler de certains amendements qui nous sont arrivés à la
dernière minute. On parle d'un projet de loi qui a de 175 à 200
amendements, Mme la Présidente. On est en droit de se poser de
sérieuses questions, surtout lorsque l'on a fait notre travail en ce qui
concerne la loi et les amendements que l'on avait déjà
prévus. Je pense que l'on peut peut-être passer à autre
chose concernant le projet de loi 150.
Mme la Présidente, je voudrais souligner, si le ministre le
permet, que nous allons procéder à l'étude de l'article
187 et de son amendement 187.1. Je vais demander une suspension de la
séance parce qu'on va déposer trois amendements à
l'article 187, qui seront intitulés 187.2, 187.3 et 187.4, que, je
crois, le ministre a déjà. Il faudrait renuméroter ce que
vous avez. Nous savons qu'il y a actuellement des discussions entre l'avocat
qui représente le ministre ainsi que les représentants des Cris.
On pourrait déposer ces amendements 187.2., 187.3 et 187.4 et les
suspendre jusqu'à ce que les négociations se terminent entre les
représentants des Cris et le représentant du ministre, à
moins qu'on ne me dise que c'est déjà réglé.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, ce n'est pas
réglé. Ce n'est certainement pas réglé, je ne les
ai pas vus.
M. Perron: Bon, alors, moi non plus.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis, ce n'est pas un dépôt, c'est
une distribution de vos amendements. Nous avons un amendement à
l'article 187 qui n'a pas été...
M. Perron: Quand on y arrivera, on déposera les
amendements, quitte à les retirer par la suite.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, M. le
député de Duplessis.
Étude détaillée Dispositions
générales (suite)
M. Perron: Alors, article 187.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre,
l'article 187.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Où
êtes-vous rendue, Mme la Présidente'?
La Présidente (Mme Bélanger): À l'article
187. Si vous voulez lire l'article.
M. Perron: Pas besoin de lire l'article, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce qu'il y a des
commentaires?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je les ai faits
tout à l'heure; on n'écoutait pas.
M. Perron: Mme la Présidente, est-ce que le ministre
pourrait faire de nouveau les commentaires parce que j'ai une question à
poser là-dessus, à moins que j'aie mal pigé?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II s'agit, en
résumé, de protéger les rivières à saumon en
défendant une activité d'aménagement forestier dans une
zone de 60 mètres de largeur de chaque côté de la
rivère à saumon, et cela, sans obtenir au préalable une
autorisation spéciale du ministre à cette fin. Dans le cas de
zones submergées par suite de construction, cette zone commence à
la limite où des arbres ont péri en conséquence de
l'immersion, comme cela peut se produire dans des endroits. Cet article
précise la responsabilité du MLCP dans ce cas.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Une question, Mme la Présidente. Pourrait-on
savoir pourquoi cette autorisation spéciale du ministre est faite dans
un article de la loi plutôt qu'à l'intérieur du cahier des
modalités?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une bonne
question. On mettait de l'influence, on mettait un peu... C'est une bonne
question,
mais je n'ai pas de réponse. C'est tellement sensible, les
rivières à saumon, elles sont en péril et c'est une des
raisons pour lesquelles on le met là. Il pourrait être
traité dans le guide, mais, étant donné qu'il n'est pas
dans le guide, on le met là.
M. Perron: Donc, c'est parce qu'il n'est pas dans le guide que
vous le mettez à l'intérieur de la loi... Il n'est pas dans le
guide des modalités d'intervention?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela correspond
aussi à un article de l'actuelle Loi sur le ministère des Terres
et Forêts. M. le député? C'est parce que c'était
dans l'actuelle loi, à l'article 114, où on disait que le
gouvernement peut, sur les terres de la couronne, réserver une zone de
60 mètres de largeur de chaque côté de la
rivière.
M. Perron: Nous pensons que cette modalité devrait
être dans le guide. Comme on sait que ce "Guide des modalités
d'intervention en milieu forestier" a beaucoup d'importance puisque cela fait
partie d'une décision gouvernementale et interministérielle,
à ce moment-là, cela ferait un document beaucoup plus
précis, surtout en rapport avec la page 11, lorsqu'on parle de 1.2.2.1,
se rapportant aux lisières boisées sur les rives, les lacs et les
cours d'eau. En tout cas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je sais qu'il y a
des largeurs différentes sur les rives des autres cours d'eau. Les
rivières à saumon, c'est du spécial.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Lorsqu'on parle de la section 2 dans le synopsis, la
protection des rives, des lacs et des cours d'eau, dans la deuxième
partie on dit: La seconde traite de la protection à accorder aux
rivières ou aux parties de rivières fréquentées par
le saumon. Est-ce que c'est la même chose? C'est la même chose.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela correspond
à cela, oui.
M. Perron: Cela correspond à cela.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela fait un
règlement de moins à écrire.
M. Perron: Un règlement de moins, mais qui est dans la
loi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M, Perron: C'est dans la loi actuelle.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est à
l'article 114.
M. Perron: On conserve un droit acquis à cet article.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, si vous voulez retirer cet article, je vais vous le
concéder parce qu'on en parle dans la loi actuelle, on en parle dans les
règlements. Je peux le retirer. Il n'y a pas de problème.
M. Perron: Si le ministre me confirme qu'il peut le mettre dans
le règlement, c'est drôle de dire cela quand j'ai parlé
d'une façon antiréglementaire au cours de... C'est une question
de concordance. Dans le synopsis, ils parlent de cela. Il y a deux poids, deux
mesures.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Je vous ai
dit tout à l'heure que les rivières à saumon c'est
tellement sensible qu'on voulait insister sur la protection des rivières
à saumon. Si vous ne voulez pas, cela ne me dérange pas.
M. Perron: Oui, écoutez, Mme la Présidente, on ne
demandera pas le retrait. On doit admettre que c'est la décision du
ministre. Quant à nous, l'article 187 est adapté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 187 est
adopté. L'article 187.1. M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
187.1, on lit: "Sur les terres déterminées comme terres de
catégorie I en vertu de la Loi sur le régime des terres dans les
territoires de la Baie James et du Nouveau-Québec (L.R.Q., chapitre
R-15.1), le ministre délivre des permis d'intervention pour
l'exploitation commerciale des ressources de la forêt à
l'administration locale et à l'administration locale naskapie
conformément aux articles 58 et 191.40 de cette loi."
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Juste une question. L'article 187.1 tel que
déposé par le ministre, cela fait partie des négociations
qu'il a eues avec les groupes inclus à l'intérieur de l'entente
de la Baie James et du Nord québécois, donc les Cris et les
Naskapis. Y en a-t-il eu aussi avec les lnuit?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'y a pas de
forêt chez les lnuit.
M. Perron: Non, mais, dans le territoire, il n'y en a pas du
tout?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'y a pas de
forêt. On ne donnera pas de permis d'intervention chez les Inuit alors
qu'il n'y a pas de forêt. Ce n'est pas mon problème.
M. Perron: Article 187.1, adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 187.1 est
adopté. Est-ce que vous déposez vos amendements
immédiatement?
M. Perron: Oui. On dépose les trois amendements
concernés. Vous avez 187.2, 187.3, 187.4. II faut souligner que
l'article 187.2 demeure le même; 187.4 devient 187.3, 187.5 devient 187.4
puisque 187.3 a déjà été réglé par un
amendement apporté par le ministre. II y en a eu hier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non.
M. Perron: Oui, oui. (12 heures)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Mme la Présidente, je m'excuse, mais ces
articles que j'ai mentionnés ont été déposés
hier avant-midi auprès d'une personne responsable au ministère du
ministre délégué aux Forêts.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Est-ce que,
M. le député, vous voulez les suspendre pour qu'on discute
des trois articles dont vous parlez?
M. Perron: Oui, Mme la Présidente, le dépôt
de ces articles est fait dans le but d'apporter des amendements, à titre
d'Opposition, à l'article 187, en ajoutant 187.2, 187.3 et 187.4. On
suspend parce qu'il y a des négociations en coûts entre les
procureurs du ministre et les procureurs... Écoutez, il faudrait
s'entendre. Y a-t-il des négociations ou s'il n'y en a pas? Parce qu'on
me fait signe que oui et que non.
Une voix: ...des explications.
M. Côté (Rivière-du-Loup):
C'est-à-dire qu'ils essaient de s'entendre et de s'expliquer.
M. Perron: On va parler d'explications au lieu de
négociations, à ce moment-là. Si vous avez
remarqué, je ne suis pas trop de bonne humeur à cause de votre
ministre des Affaires municipales qui prend actuellement la population de
Sehefferville en otage et qui rit de cela.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis, je pense que c'est complètement hors
du sujet.
M. Perron: Si vous voulez avoir un débat sur
Schefferville, M. le député, vous pourrez l'avoir avec moi
n'importe quand, parce que vous ne connaissez rien sur les villes nordiques,
vous autres.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Fortin: C'est du projet de loi 150 qu'on discute,
là.
M. Perron: Qu'on me laisse tranquille de ce
côté-là, Mme la Présidente, parce que s'ils veulent
avoir un chiard à cette commission parlementaire...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Duplessis...
M. Perron: ...ils l'auront et ils l'auront sur les bras. Ce sera
à cause des ministériels et non pas à cause du
député de Duplessis.
La Présidente (Mme Bélanger): ...je vous ferai
remarquer que c'est vous qui avez commencé le débat et que ce
n'est pas pertinent à la commission.
M. Perron: Alors qu'on arrête de m'énerver de
l'autre côté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Je vous demanderais
de vous calmer, chacun, des deux côtés, et de revenir à la
commission de l'économie et du travail pour l'étude du projet de
loi 150.
M. Perron: Mme la Présidente, je vaudrais seulement
ajouter quelque chose sur un point de règlement. Comme c'est le ministre
délégué aux Forêts qui, au cours de cette
commission, est intervenu régulièrement au nom des
ministériels en rapport avec le projet de loi 150 et que les autres
ministériels ne sont pas intervenus, je ne vois pas pourquoi ces
ministériels interviendraient n'importe quand à ce moment-ci. On
est à la fin de la commission, alors qu'on me laisse tranquille.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis, vous savez fort bien que les
députés ministériels ont le droit d'intervenir au
même titre que n'importe quel député de la commission. Je
ne me vois pas l'autorité pour les empêcher d'intervenir à
cette commission.
M. Perron: Non, mais cela allonqera le temps, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Si j'ai bien entendu,
vous avez déposé les amendements, mais nous les suspendons en
attendant que les pourparlers se poursuivent? M. Perron: Oui, Mme
la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous appelons
l'article 190?
J'appelle l'article 190. M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord,
madame.
M. Perron: À l'article 190.1... Pardon, Mme la
Présidente... Est-ce que le ministre pourrait nous donner des
informations sur l'article 190? D'autre part, il y a un amendement à
l'article 190.1 qu'on a déposé hier. On va attendre la
réponse du ministre concernant l'article 190.1 lorsque le temps
viendra.
La Présidente (Mme Bélanger): Vous ne voulez pas
discuter de l'article 190 immédiatement?
M. Perron: Oui. On va régler l'article 190 et on reviendra
à l'article 190.1 par la suite.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, M. le
député de Duplessis. M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Est-ce que
l'article 190 est réglé?
La Présidente (Mme Bélanger): Non, c'est cela, il
faut régler l'article 190 avant d'aller à l'article 190,1.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mats c'est cela,
est-ce que l'article 190 est réglé?
La Présidente (Mme Bélanger): Non. J'ai
appelé l'article 190. Vous faites vos commentaires et on revient ensuite
à l'article 190.1.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un article
tout à fait nouveau, parce qu'on oblige le ministre, à tous les
cinq ans, de faire un rapport à l'Assemblée nationale sur les
conditions et l'état de la forêt au Québec. Il est
évident que cela devient un rapport plus officiel, plus
légal.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Mme la Présidente, est-ce que ce rapport
quinquennal doit être remis aux membres de l'Assemblée nationale?
Est-ce que, à cause de cet article 190, ce rapport va comprendre, par
exemple, la liste des bénéficiaires de contrat, certaines
explications sur certains bénéficiaires? Est-ce que cela
comprendra l'état de la situation quant aux possibilités
forestières et quant aux coupes elles-mêmes qui sont
effectuées sur certains territoires?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense bien
qu'il n'y aura pas de nom de bénéficiaire dans un rapport sur
l'état et les conditions de la forêt. On ne vous donnera pas les
états financiers des permissionnaires ni des
bénéficiaires, ni les noms, les volumes. On donnera les volumes
totaux qui ont été approuvés. Ce n'est pas un rapport de
détail pour examiner le cas d'une compagnie en particulier. C'est un
rapport sur l'état de la forêt. Si le député peut
avoir la chance de mettre la main sur le rapport de l'état de la
forêt que le ministre de la Forêt de la Suisse vient de
déposer, il y a quelques semaines, il verra, cela va être un
rapport de ce genre. Il n'y a pas d'individus, de particularités ni de
personnalités indiqués dans ce rapport. C'est l'état de la
forêt, si elle a été endommagée par la tordeuse, le
dépérissement des érablières, les
possibilités, les volumes coupés. C'est un rapport global.
M. Perron: Une autre question...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: ... en rapport avec 190. Puisque le ministre a dit
régulièrement que son régime forestier serait très
régionalisé, à caractère régional, si
possible dans les faits, donc, ce serait éventuellement sûrement
dans les écrits, est-ce qu'il pourrait nous dire si on va apporter les
questions et les différences régionales à
l'intérieur de ce rapport?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Si la
forêt de la Gaspésie est attaquée, ce n'est pas pareil. Ce
n'est pas la même chose. Évidemment, on va tenir compte des
régions dans ce rapport. C'est important. D'ailleurs, vous avez une
bonne partie du rapport sur l'état de la forêt dans les
statistiques forestières du Québec. Il reste à le
commencer. Seulement, il va être déposé officiellement
à l'Assemblée nationale et cette dernière pourra en
discuter. S'il manque d'informations à cette date, on pourra les exiger
et les trouver.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
190 est adopté?
M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement
déposé par l'Opposition est rece-
vable.
M. Perrorn Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Comme nous avons déposé cet amendement
hier en commission parlementaire et que nous avions demandé au ministre
de se prononcer ou de regarder la question avant de se prononcer aujourd'hui,
est-ce que le ministre pourrait nous donner une réponse?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, on peut en
discuter encore, mais je ne suis pas prêt à donner une
réponse assurée. Je verrai ce que sera la réaction de mon
collègue, s'il vous plaît! La loi sur les règlements
adoptée récemment nous apparaît suffisante pour permettre
aux intéressés de faire valoir leurs observations sur les projets
de règlement. Évidemment, là, on parle de règlement
concernant les articles 166 et 167 - ce sont les deux articles de
règlement - et d'une commission parlementaire à la suite de leur
publication dans la Gazette officielle. Cela va évidemment
alourdir considérablement le processus réglementaire. Quand on
dit, M. le député, que le ministre des Transports a
accepté une procédure semblable, c'est que cela concerne les gens
qui circulent sur les routes. Cela ne porte pas, je dirais, sur le choix des
techniques sylvicoles en fonction des sites, des ressources à
protéger.
Je suis pour une commission parlementaire sur ces questions. Mais, dans
une procédure d'application de règlements, je me demande si on
est gagnants à faire cela. Quand on va parler de l'application des
traitements sylvicoles en commission parlementaire, évidemment, la
discussion va se faire au préalable avant d'établir ces
règlements entre les professionnels de la forêt de toutes les
parties concernées. Je ne sais pas...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Mme la Présidente, je suis bien d'accord avec
le ministre lorsqu'il dit que les intéressés, c'est-à-dire
les gens de l'industrie et de tout ce qui est connexe, seront informés.
On va discuter avec eux en rapport avec la réglementation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce qu'on me
signale, M. le député, c'est que l'Opposition peut toujours
demander une commission parlementaire sur un rèqlement qui provient de
la Gazette officielle ou d'un projet... Non? Évidemment, vous
pouvez vous la faire refuser ou la faire accepter.
M. Perron: Mme ta Présidente, d'abord, je comprends que le
ministre vient d'intervenir en rapport avec notre réglementation
à l'Assemblée nationale et en fonction de la Loi sur la
Législature, mais le ministre a lui-même donné la
réponse. On peut se voir refuser, en tout temps, par le leader du
gouvernement, une commission parlementaire sur tel ou tel sujet.
D'ailleurs, Mme la Présidente, je voudrais rappeler que nous
avons demandé, en tant qu'Opposition à l'Assemblée
nationale, plusieurs commissions parlementaires se rapportant à
différents projets de loi, comme les projets de loi 137, 140, 142 et le
projet de loi 67 ayant trait à la fermeture de la ville de Schefferville
et cela a été carrément refusé par le gouvernement
libéral dont vous faites partie. Je ne dis pas, à ce
moment-là, que je ne fais pas confiance au ministre, j'ai toujours dit
que je ne faisais pas confiance à son gouvernement. À lui, je lui
fais confiance, mais pas à son gouvernement. Je sais très bien
que, lorsqu'on prend une entente avec te ministre délégué
aux Forêts, cette entente demeure et elle est respectée. Je fais
la même chose de mon côté.
Lorsque le ministre mentionne, Mme la Présidente, que les
intéressés seront consultés et informés, je suis
parfaitement d'accord avec le ministre et je trouve parfaitement normal que le
ministre me donne une telle réponse, parce que je sais qu'il tiendra son
engagement à ce sujet. Mais nous sommes, du côté de
l'Opposition comme du côté ministériel, des personnes qui
avons été élues le 2 décembre 1985. Nous avons,
d'autre part, une loi qui a été déposée à
l'Assemblée nationale par le gouvernement libéral se rapportant
à la réglementation. De plus, le ministre des Transports a
lui-même permis qu'un article tel que l'article 190.1, que je ne prendrai
pas la peine de lire, soit déposé en commission parlementaire par
l'Opposition et adopté par le ministre des Transports, donc les
ministériels, et adopté par la suite à l'Assemblée
nationale. C'est textuellement la même chose, Mme la
Présidente.
D'autre part, lorsqu'on regarde dans la Charte des droits et
libertés de la personne, à l'article 86.9, publication du projet
de règlement, il est écrit exactement ceci -c'est à peu
près identique à ce que nous avons là: "Le gouvernement,
après consultation de la commission, publie le projet de
règlement à la Gazette officielle du Québec avec un
avis indiquant le délai
après lequel ce projet sera déposé devant la
commission parlementaire élue de la justice et indiquant qu'il pourra
être adopté après l'expiration des trente jours suivant le
dépôt du rapport de cette commission devant l'Assemblée
nationale. "Le gouvernement peut, par la suite, modifier le projet de
règlement. Il doit alors, dans ce cas, publier le projet modifié
à la Gazette officielle du Québec avec un avis indiquant
qu'il sera adopté sans modification à l'expiration des trente
jours suivant cette publication." Cela, Mme la Présidente,
c'était en 1982.
La loi 12 sur l'information vient non seulement nous permettre de le
faire, mais nous invite d'ailleurs à le faire et je voudrais soulever en
terminant, que, lorsqu'on parle d'alourdissement du processus parlementaire, il
ne faudrait pas que le ministre délégué aux Forêts
et son gouvernement oublient ce qui a été écrit dans le
rapport Scowen aux recommandations 25 et suivantes. Car, à ce
moment-là, il ne respecterait même pas une décision prise
par son gouvernement et un rapport de son propre gouvernement, malgré
que nous avons de sérieuses réserves en ce qui concerne le
dossier Scowen, Mme la Présidente. J'inviterais le ministre à
nous dire oui à cet amendement qui est parfaitement normal et qui
pourrait régler, pour l'Opposition, un problème de
réglementation; c'est surchargé à l'intérieur du
projet de loi, bien que nous reconnaissions que le ministre
délégué aux Forêts a fait énormément
d'efforts pour éliminer beaucoup de réglementation et l'inclure
dans la loi. (12 h 15)
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'aimerais
apporter une petite correction. Le projet de loi sur les forêts n'est pas
surchargé de règlements. Il est bien évident qu'on ne peut
pas inclure la façon de fonctionner dans une loi. Il y a des
modifications, la forêt n'est pas statique, elle est dynamique et,
évidemment, il faut s'adapter. Ce n'est pas surchargé de
règlements, encore moins que dans l'ancienne loi. Si on se
réfère toujours à la déréglementation, je ne
vois pas pourquoi le député de Duplessis en parle tellement, cela
n'a pas été proposé par lui, cela a été
proposé par notre gouvernement. Ce serait à mes collègues
du Comité de législation de me faire le reproche, d'ailleurs il
me l'ont fait. C'est pour cela qu'on en a enlevé beaucoup.
M. Perron: Le ministre, Mme la Présidente, est un peu en
contradiction avec lui-même et son gouvernement. Lorsque le ministre nous
dit qu'il a éliminé beaucoup de réglementation à
l'intérieur de la loi 50, comparativement à l'avant-projet de
loi, nous sommes parfaitement d'accord avec lui, nous l'avons dit. Comme il y a
diminution de règlements, je ne vois pas pourquoi cet article, encore
plus, devrait être adopté. Le ministre devrait être d'accord
avec cela et je voudrais lui rappeler la recommandation 32 de son
collègue à l'Assemblée nationale, le député
de Notre-Dame-de-Grâce, concernant le secteur de la législation:
Que les commissions parlementaires permanentes saisissent le plus souvent
possible l'occasion que leur offre l'exigence de publication des projets de
règlement contenue dans la présente loi sur les règlements
pour étudier les règlements lorsqu'ils sont encore au stade de
projets et faire à leur sujet les recommandations qu'elles jugent
utiles.
Mme la Présidente, nous nous rendons exactement à cette
recommandation du rapport Scowen, recommandation avec laquelle nous sommes
parfaitement d'accord. Ce n'est pas un précédent que nous
créons aujourd'hui en déposant cet amendement puisqu'on retrouve
ce qenre d'article à l'intérieur de la loi sur les droits et
libertés, dans la loi 19 du ministère des Transports concernant
l'assurance automobile et même à l'intérieur du rapport
Scowen. Si le ministre nous dit oui tout de suite, Mme la Présidente, on
va procéder à autre chose.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, faites-vous vôtre le rapport Scowen pour toujours
vous référer au rapport Scowen pour demander des choses? Juste
pour...
M. Perron: Non, je ne fais pas mien l'ensemble du rapport Scowen,
Mme la Présidente, et peut-être pourrais-je lire la lettre ouverte
que j'ai envoyée à la Chambre de commerce de
Sept-Îles...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pourquoi y a-t-il
toujours des références à ce rapport?
M. Perron: S'il ne veut pas que je la lise, Mme la
Présidente, qu'il ne me pose pas une question comme celle-là. Je
ne suis pas d'accord avec le rapport Scowen dans son ensemble mais, avec cette
partie et cette recommandation 32 du rapport Scowen, nous sommes d'accord. Cela
représente à peu près 10 % du rapport Scowen, pour votre
information.
Mme la Présidente, je voudrais vous souligner que son application
est intéressante parce qu'au lieu de demander... Je voudrais bien que le
ministre m'écoute à ce moment-ci. Lorsqu'on regarde l'article 166
qui a huit paragraphes, 1 à 8 , on aurait ou dire article 166, 1
à 8 mais on a dit 7 et 8 . D'autre part, lorsqu'on parle de l'article
167, vous imaginez-vous, Mme la Présidente, si on avait
demandé...
Une voix: ...
M, Perron: Écoutez, on ne veut pas charrier non plus, Mme
la Présidente. S'il veut qu'on le demande, on va le demander et cela va
compliquer les affaires.
On inscrit dans notre amendement 190.1: Le gouvernement publie le projet
de règlement prévu aux articles 166, 7 et 8°... C'est la
seule chose qu'on a demandée è l'article 166; on n'a pas
demandé les huit paragraphes, de 1° à 8°! Quant à
l'article 167, il y a 18 paragraphes. On en a demandé trois; 1° ,
6° et 7° . Je pense que c'est normal que l'Opposition fasse une telle
demande. On n'a pas charrié du tout. D'ailleurs, tout cela mis ensemble,
l'article 166, 7° et 8°, et l'article 167, 1°, 6° et 7°,
c'est exactement ce qui est mentionné - à peu de chose
près - à la page 16 du synopsis, 6°,
"Bénéficiaire de contrat d'approvisionnement et
d'aménagement forestier", et 1° à 12°. C'est ce qu'on
veut, Mme la Présidente. On ne veut pas plus que cela. On ne veut pas
qu'il nous dépose en commission parlementaire toute la
réglementation se rapportant à l'article 167, 1° à
18° ou à l'article 166, 1° à 8°. On sait qu'à
ce moment-tè, ce serait pas mal charrié de notre part. On demande
juste l'essentiel.
Lorsque le ministre m'invite à proposer exactement ce que je
viens de dire, je pense qu'il pourrait faire erreur parce que, là, on ne
finirait pas à 18 heures.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas de
décision à transmettre à mon collègue sur cette
question pour l'instant. Il n'a pas réussi à me convaincre qu'on
alourdirait trop le processus concernant, mettons, les règlements
à être publiés à la Gazette officielle et
à être appliqués. Quand on parle des paragraphes 7° et
8° , on parle de technique sylvicole, de toute la sylviculture, de cours de
sylviculture en somme. On peut en parler longtemps, de cela. II y en a qui font
des doctorats là-dessus. Je ne sais pas si on peut, à l'occasion
d'une commission parlementaire, décerner des doctorats sans alourdir
évidemment le processus administratif et réglementaire.
Pour l'instant, je serais porté à dire oui, parce que
j'aime cela parler de la forêt, M. le député. Je n'ai pas
de problème.
M. Perron: Moi aussi, Mme la Présidente, cela
m'intéresse.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II reste qu'il y a
une question d'efficacité et des décisions doivent être
prises. Aussi, il ne faut pas abuser de ces choses-là. De toute
façon, si vous voulez le reporter, on y reviendra.
M. Perron: Oui, Mme la Présidente.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous voulez
prendre le vote, on le prendra, sinon cela va être long.
M. Perron: Si je comprends bien, cela va être non.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne sais pas
actuellement.
M. Perron: Écoutez, nous allons demander, Mme la
Présidente, la suspension de cet article et on y reviendra plus tard. Je
voudrais bien que le ministre n'oublie pas ce que j'ai mentionné
antérieurement. Et j'ajoute à ceci que pour nous cette
façon de procéder en fonction de l'amendement que nous apportons
à l'article 190 par l'article 190.1 est un exercice d'éducation
non seulement pour l'Opposition, mais aussi je pense, pour l'ensemble des
membres de l'Assemblée nationale. D'autre part, c'est un exercice
démocratique qui est voulu. C'est un exercice qui est extrêmement
démocratique et qui est voulu par l'ensemble de la population du
Québec et surtout par l'ensemble des intéressés, Mme la
Présidente. Nous allons demander la suspension de cet article 190.1.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 190.1 est
suspendu. J'appelle l'article 191.
Remplacement des modes
d'allocation du bois dans
les forêts du domaine public
Une voix: L'article 191 n'est-il pas adopté, Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Non.
M. Perron: Je voudrais souligner, Mme la Présidente, que
nous avons, hier, suspendu les articles 191 à 212. Mis à part
l'article 190.1 qui vient d'être suspendu, ce sont les seuls articles qui
ne sont pas encore adoptés dans le projet de loi 150. Il faut admettre
qu'hier on a procédé plus rapidement qu'habituellement en rapport
avec le projet de loi 150.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
Révocation et résiliation
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
191, on a pas d'amendement à proposer. Cela tient lieu de l'article 93
dans la loi actuelle sur les forêts.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: C'est pareil à l'article 93.
Une voix: Alors cela ne tient pas lieu...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela
remplace...
M. Perron: Donc, cela ne tient pas lieu...
M. Côté (Rïvière-du-Loup): D'accord,
c'est l'article 93 de la loi actuelle.
M. Perron: Ah! C'est Particle 93 de la loi actuelle. D'accord.
L'article 93 de la loi actuelle sur les terres et forêts, cela peut
révoquer, tandis que l'article 191 est clair, il révoque.
L'interprétation que donnait le ministre, ce n'était pas
tout à fait la même chose que ce que nous avions comme
compréhension.
Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le député
de Duplessis.
M. Perron: Cet article 191, nous comprenons que, pour le ministre
délégué aux Forêts, c'est le principe fondamental de
tout son projet de loi. Puisque c'est l'un des principes avec lesquels nous
sommes parfaitement d'accord et qu'il concorde avec le livre blanc qui a
été déposé en juin l'an dernier, nous allons
l'adopter et le faire avec plaisir, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 191 est
adopté. J'appelle l'article 192. M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas
d'amendement, Mme la Présidente, à suggérer à
l'article 192.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: La compréhension que j'ai de cet article, c'est
que cela touche strictement les forêts domaniales. Est-ce exact?
M. Côté (Rivière-du-Loup): En vertu de
l'article 106, oui.
M. Perron: Bon. Le ministre pourrait-il nous dire combien de
contrats seront résiliés sur la forêt domaniale?
M. Côté (Rivière-du-Loup): De 100 à
200, M. le député.
M. Perron: Peut-on avoir un chiffre un peu plus exact?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pas pour
l'instant, on vous le donnera, si vous voulez, un peu plus tard.
M. Perron: Pourrait-on savoir aussi combien de concessions vont
être résiliées?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ces deux articles
191 et 192 concernent 400 à 450 contrats, plus près de 450
contrats. Cela inclut les contrats en forêt domaniale et d'autres
contrats d'approvisionnement.
M. Perron: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Le ministre pourrait-il, au cours de cet
après-midi, avant 18 heures, avant la fin de !a commission, nous
confirmer qu'il va nous remettre les chiffres non pas de 100 à 200 ou de
200 à 400, mais les chiffres à peu près exacts. Si le
ministre me répond oui, on va adopter tout de suite l'article 192. (12 h
30)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, on va les
sortir. On va les demander. Aujourd'hui, les fonctionnaires peuvent
travailler.
M. Perron: Cela comprend l'échelle concernant les contrats
résiliés sur les forêts domaniales et les chiffres sur les
concessions aussi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On prévoit
remettre près de 450 contrats aux concessionnaires et à ceux qui
détiennent les conventions d'approvisionnement. Aujourd'hui, les
concessionnaires, plutôt que d'avoir une concession, vont obtenir une
dizaine de contrats.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): 450, c'est le
nombre de contrats émis et discutés. Sur chaque unité
d'aménagement, il y aura un contrat.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ou deux contrats,
si l'exploitation est intégrée.
M. Perron: C'est ce que le ministre va nous remettre cet
après-midi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je vais vous
remettre ce qui existe aujourd'hui, le nombre de concessionnaires, le nombre de
détenteurs de contrats.
M. Perron: C'est cela. On se comprend. D'accord. L'article 192
est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 193.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, je n'ai pas d'amendement à l'article 193.
M. Perron: Si vous me permettez de le lire, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer ce
qu'est, pour lui, "tout autre acte autorisant"?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'irais pas
jusqu'à dire que ce sont des ententes verbales, mais c'est un engagement
écrit, d'une façon ou d'une autre. C'est différent d'un
contrat en bonne et due forme ou d'une concession, c'est un engagement
différent. C'est peut-être une entente ou une lettre.
M. Perron: Est-ce que le ministre pourrait nous dire, lorsque
l'on mentionne "tout autre acte autorisant la coupe de bois," s'il y a des
limites de volume dans ce type d'acte là?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Évidemment.
Si on autorise une coupe de bois, il y a toujours un volume indiqué.
M. Perron: Dans le temps, la période où on
émet ce type d'acte, cela représente quoi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela peut
être un an, cinq ans ou dix ans. Cela peut être ponctuel ou cela
peut être cinq ans. Cela peut être une lettre qui dit... Il y a eu
des ententes prises au sujet des feuillus, basées sur des lettres.
M. Perron: À l'article 192, on parle de convention. Sur
quel principe se base-t-on pour parler d'acte autorisant? Ce sont deux choses
différentes dans notre optique.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Une convention
d'approvisionnement, c'est une entente qui peut obliger après le
ministre à poser un acte pour autoriser la coupe, c'est-à-dire
que le permis suit. Le concessionnaire a un contrat mais, par la suite il lui
faut un permis de coupe. Là, on pose un autre acte, soit qu'on lui
envoie un permis, soit qu'on lui écrive une lettre ou un autre document.
Mais le document de base, c'est le contrat du concessionnaire, des fois c'est
la convention d'approvisionnement.
M. Perron: Donc, c'est un acte qui se produit après le
contrat?
M, Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui, cela
correspond en grande partie, aujourd'hui, au contrat d'aménagement et
d'approvisionnement que l'on propose avec le permis d'intervention qui suit et
qui est annuel. Mais cela peut être indépendant aussi. Il peut ne
pas y avoir de convention d'approvisionnement ou de concession.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député du Duplessis.
M. Perron: Maintenant, au deuxième alinéa: "Tout
arrêté en conseil ou décret pris en vertu des articles 93
ou 106 de la Loi sur les terres et forêts..." C'est la loi actuelle, si
je comprends bien.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
106, il n'y a pas de convention, c'est un décret.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une autre
forme qui peut permettre d'autoriser une coupe de bois, c'est un autre
document.
M. Perron: Par cet alinéa, le ministre se protège
en fonction de la loi actuelle, parce qu'on s'aperçoit que l'article 93
concerne les concessions, les contrats qui auraient pu être
donnés, et l'article 106 concerne la forêt domaniale. Donc, le
ministre se protège en disant qu'à compter de 1987 il y aura
révocation de tout acte qui...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On veut tout
couvrir par ces trois articles, on ne veut pas en oublier.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
193 est adopté?
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
194.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
194, Mme la Présidente, j'aurais un léger changement à
proposer: remplacer dans la troisième ligne le chiffre "140" par le
chiffre "93". C'est un amendement de concordance.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'était une
erreur.
M. Perron: Oui, l'amendement est adopté. On va parler sur
l'article 194, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Mme la Présidente, comme le terme "grevant"
signifie, à titre d'exemple, que dans un cas précis il y aurait
100 000 mètres cubes en garantie bancaire auprès d'une
institution financière et que cet article 194 éteint de plein
droit à compter du 1er avril 1987 ce type de privilège, ce type
de garantie, est-ce que le ministre pourrait nous dire par quoi il remplace le
tout? Est-ce que le ministre pourrait répondre? Allez-y donc.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, Mme la
Présidente, ce qu'on enlève à l'article 194, on le redonne
totalement à l'article 211. On fait cela de façon qu'il n'y ait
pas de vide juridique. On dit: Le privilège, l'hypothèque ou le
droit réel enregistré avant cette date est réputé
avoir été enregistré avant le 1er avril 1987. On l'ajoute
à l'article 211, ceci afin d'éviter un vide juridique.
M. Perron: Le ministre me dit que c'est pour empêcher un
vide juridique, lorsqu'il parle de l'article 194 par rapport à l'article
211. Je me demande si le ministre a pris connaissance de ce que le Barreau
écrivait, en date du 11 décembre dernier. Le Barreau avait
déjà fait ces remarques sur le droit des créanciers
prévu aux articles 194 et 211. Le Barreau avait déjà fait
ces remarques relativement à l'article 101 qui correspond à
l'article 194 du projet de loi. "Cet article stipule l'extinction de tous les
droits des créanciers sur les concessions révoquées
à compter du 1er avril 1987." Le Barreau considérait alors qu'un
mécanisme de protection de ces créances devrait être mis
sur pied puisqu'une telle atteinte aux droits des tiers était
inacceptable. "L'article 211 du projet de loi semble constituer une tentative
en ce sens. Malheureusement, il soulève beaucoup de doutes quant
à son efficacité."
Le Barreau continuait: "Tout d'abord, c'est encore au créancier
à voir à la protection de ses intérêts alors qu'il
n'a rien fait pour les perdre." Là-dessus, on ne peut pas faire
autrement que lui donner raison. "En second lieu, l'enregistrement
nécessaire à la protection des droits des créanciers peut
avoir lieu jusqu'au 1er juillet 1987, avec effet rétroactif au 1er avril
1987. Une telle disposition va directement à l'encontre des principes de
droit civil établissant les effets de l'enregistrement des droits
réels. Le Barreau s'interroge donc sur le rang qui sera accordé
aux créances ainsi renouvelées. Le créancier - je vais
terminer là-dessus - qui, avant l'extinction de ses droits, était
quatrième en droit, selon les dispositions du Code civil, mais qui
serait plus diligent et enregistrerait le premier son avis en vertu de
l'article 211 aurait-il ainsi la chance de prendre le rang prioritaire de ses
prédécesseurs?"
Je pense que le Barreau a souligné un problème qui existe
quant à un vide juridique qui pourrait exister entre les articles 194 et
211. Si le ministre a apporté des modifications à son projet de
loi pour corriger ce vide juridique - ce n'est pas moi qui parle, c'est le
Barreau - je voudrais qu'il me dise à quel endroit.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, justement.
À la suite de cette remarque du Barreau, on a ajouté un
amendement à l'article 211 que vous avez peut-être en main, qui
dit, à la fin du deuxième alinéa, ce qui suit: "et
conserve son ranq". On n'améliorera pas le rang.
M. Perron: Effectivement, Mme la Présidente, nous avons
l'amendement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le deuxième
alinéa se lirait ainsi: "Le privilège, l'hypothèque ou le
droit réel enregistré avant cette date est réputé
avoir été enregistré avant le 1er avril 1987 et conserve
son rang." M. le député, le Barreau s'inquiétait du rang
de la créance.
M. Perron: Je remercie le ministre de l'information qu'il vient
de nous donner en rapport avec l'amendement. Je ne l'avais pas dans mon cahier;
il était ailleurs, dans un autre cahier.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
194, tel qu'amendé, est adopté?
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
Droits des bénéficiaires des titres
révoqués ou résiliés
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
195.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas
d'amendement à proposer à l'article 195, Mme la
Présidente.
M. Perron: Un instant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: L'article 195, en fait, parle d'une personne, au sens
de la loi, qui a une concession, qui n'a pas d'usine et qui n'a pas de contrat.
On dit que cette personne, soit morale ou physique, sera indemnisée.
Est-ce que le ministre peut nous dire combien il y a de ce type de "personnes",
entre guillemets, au Québec? (12 h 45)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, l'article 195 tient compte des concessions qui ont
été révoquées dans le
passé et pour lesquelles il y a actuellement une discussion sur
l'indemnité à verser. Cela n'est pas réglé. On dit:
Cela a été fait, on va le régler parce qu'il y a des
engagements de pris, il y a des négociations en cours, "On peut lui
accorder une garantie d'approvisionnement sous forme de droits de coupe sur
pied même si elle avait une usine servant à la transformation du
bois à la date de la révocation".
Une voix: On ne peut pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "II ne peut..." Il
ne peut pas parce que, s'il a été révoqué...
M. Perron: Comme elle n'avait pas de contrat et comme il n'y a
pas de reconduction parce qu'il n'y a pas de contrat, c'est automatique. Par
contre, il y avait des concessions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, qui ont
été révoquées.
M. Perron: II y a des compensations.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Qui ont
été révoquées, et il y a des compensations en
négociation à l'heure actuelle.
M. Perron: D'accord. Combien de cas actuellement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y en a trois
environ, M. le député,
M. Perron: Trois pour l'ensemble du Québec.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est en cour.
M. Perron: Est-ce que cela inclut Commonwealth Plywood?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Comme je vous
l'explique, M. le député, c'est en négociation. II y a
peut-être des ententes sur les taux, mais ce n'est pas payé, dans
ces cas, à l'heure actuelle. Évidemment, c'est pour avoir
l'autorité de le faire, de le compléter.
M. Perron: Maintenant, le ministre parle de trois. Je ne lui
demande pas une liste de 352. Il parle de trois. N'y aurait-il pas quelque
chose dans le comté de Mégantic, par hasard?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Pardon?
M. Perron: N'y en aurait-il pas une dans le comté de
Mégantic par hasard?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mégantic,
cela a été réglé, c'est allé en cour et cela
a été payé.
M. Perron: Cela a été réglé.
D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le jugement est
ici.
M. Perron: Maintenant, quels sont les trois?
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a CIP,
Consol, E.B. Eddy et il y peut-être Commonwealth, mais c'est
révoqué en vertu de l'article 93 de la loi actuelle.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est passé
cela, mais c'est en néqociation et c'est prévu qu'il y aura une
indemnité pour les infrastructures amorties, etc. C'est prévu
comme cela.
M. Perron: II y a CIP, Consol et...?
M. Côté (Rivière-du-Loup): E.B. Eddy et
peut-être Commonwealth. Je ne sais pas où c'est rendu pour
Commonwealth.
M. Perron: D'accord. Donc, on peut poser un point d'interrogation
sur la question de Commonwealth. Commonwealth, ce serait dans quel territoire?
L'Abitibi-Témiscamin-gue?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est dans le
Témiscamingue.
M. Perron: Le Témiscamingue.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Près de
chez vous.
M. Perron: Près de mon lieu de naissance, Mme la
Présidente. D'ailleurs, en passant, Mme la Présidente,
j'étais très heureux de participer à l'ouverture
officielle de Temcell sur une invitation du ministre et de Temcell. C'est une
très belle usine, d'ailleurs, qui avait été
endossée par l'ancien gouvernement, en passant.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, il a été gêné d'accepter le
service que je lui offrais pour revenir à Québec.
M. Perron: Mme la Présidente, le ministre devrait
peut-être dire pourquoi. C'est parce que j'avais quelqu'un à
rencontrer à Montréal, une personne parente avec moi. On va
passer au projet de loi. Bon, d'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
195 est adopté?
M. Perron: Non, non Mme la Présidente. À l'article
195, lorsqu'on parle d'indemnité...
M. Côté (Rivière-du-Loup): A l'article
suivant M. le député, on dit de quelle façon
l'indemnité sera versée.
M. Perron: Oui, d'accord. On va adopter cet article tout à
l'heure, dans pas grand temps, et on passera à l'article 196. J'aurais
peut-être une couple de questions là-dessus.
On sait que, lorsqu'il y a négociations, on ne peut pas dire la
date exacte des indemnités. Je comprends qu'à cause de ces
négociations, le ministre ne peut pas s'ouvrir publiquement pour dire
que cela va être réglé à telle date précise.
Est-ce que le ministre peut nous dire s'il a l'intention de régler
l'ensemble de ces dossiers au cours de 1987, dans la mesure du possible?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, quant
à nous, on a l'intention de les régler le plus rapidement
possible. Souvent, quand on négocie, on est deux. On dépend un
peu de l'autre.
M. Perron: C'est un rapport de forces.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela. En
plus de cela, il y a les questions de disponibilités budgétaires,
bien sûr.
M. Perron: Est-ce que les territoires qui seront
libérés ou qui ont été libérés par le
biais de la loi actuelle ou encore de la nouvelle loi 150 vont être
donnés à d'autres utilisateurs? Et si oui, est-ce que cela va se
faire en même temps que les négociations par rapport aux trois ou
quatre cas qui furent mentionnés à cette commission
parlementaire?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On va essayer de
finaliser tout cela avant d'émettre de nouveaux contrats
d'aménagement.
M. Perron: Avant le 1er avril 1987.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. Cela irait
mieux pour finaliser cela. C'est évident que, lorsqu'il y a eu
révocation, il y a eu des autorisations accordées à
d'autres personnes de couper dans ces territoires. C'est, d'ailleurs, dans ce
but que cela a été fait.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est le plus
tôt possible et c'est souhaitable avant qu'on émette un nouveau
contrat ou avant le 1er avril 1990.
M. Perron: Si je comprends bien, le lien juridique qui existe par
rapport aux trois ou quatre dossiers dont on vient de parler face à la
loi actuelle n'est pas extrêmement concret. Le ministre pourrait-il
donner ces territoires avant que cela soit réglé?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, c'est
sûr, parce que cela a été révoqué.
M. Perron: Par la loi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est le
règlement qui n'est pas complété.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
l'indemnité qui n'est pas versée et qui n'est pas
finalisée. Il y a des ententes sur des parties de règlement, sur
des taux... Il y a une question d'évaluation sur l'infrastructure, les
valeurs résiduelles des infrastructures.
M. Perron: Si je comprends bien, ce que...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela qui est
en négociation. C'est le règlement qui n'est pas fait. La
révocation est faite, mais...
M. Perron: Bon.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...étant
donné qu'on s'est engagé en vertu de l'article 93 à
indemniser de la façon qui est indiquée ici à l'article
196, c'est cela qui est en cours et il faut en tenir compte. On ne peut pas
déchirer des contrats et dire bonjour.
M. Perron: Je comprends. C'est une question juridique qui est
attachée à tout cela. Je comprends bien le ministre, dans la
réponse qu'il m'a donnée, que, compte tenu que les avis de
révocation ont été donnés...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est
révoqué.
M. Perron: ...c'est révoqué. Donc, le ministre peut
émettre quand même des permis pour les territoires enlevés
par révocation à de nouveaux utilisateurs et ce, par contrat.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, et cela est
déjà fait en partie en vertu de l'ancienne loi.
M. Perron: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Merci, Mme la Présidente. Â
première vue, en tout cas, il semble y avoir un os. Dans l'article 195,
il est écrit à la cinquième ligne: "II ne peut toutefois
lui être accordé de garantie d'approvisionnement sous forme de
droits de coupe sur pied même si elle avait une usine servant à la
transformation du bois è la date de la révocation."
Or, dans l'article 93 de la Loi sur les terres et forêts, au
deuxième paragraphe, on lit: "En compensation de ces révocations,
le ministre doit accorder aux personnes dont les concessions forestières
sont révoquées et qui ont au Québec des usines de
transformation de bois une garantie d'approvisionnement de bois sur les terres
publiques, sous forme de droits de coupe sur pied".
N'y a-t-il pas là malentendu, contradiction potentielle ou du
travail pour les juges de la Cour suprême? Je ne sais pas.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. M. le
député d'Ungava, lorsqu'une concession a été
révoquée, le concessionnaire n'a plus de droits de coupe sur
pied, cela a été révoqué. C'est la raison pour
laquelle on dit aussi qu'on peut ne pas lui accorder de garantie
d'approvisionnement sous forme de droits de coupe sur pied, parce que cela
n'existe plus, étant donné la révocation.
M. Claveau: Oui, mais s'il y a eu une révocation sur un
territoire donné pour toutes sortes de raisons, selon l'ancien article
93 - en tout cas, l'article 93 qui est encore en vigueur, d'ailleurs, dans la
Loi sur les terres et forêts - on suppose que le ministre devrait au
moins négocier un nouveau territoire de coupe, s'il y a une usine en
opération, qui correspondrait peut-être plus aux besoins
réels de l'usine, si on a révoqué parce que,
peut-être, cela ne correspondait plus aux besoins ou à la raison
d'être de l'entreprise.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, en vertu de l'article 93, il se passait deux choses. Un
concessionnaire qui était révoqué pouvait obtenir un
contrat d'approvisionnement, une convention d'approvisionnement, et être
indemnisé pour certaines infrastructures
dépréciées, etc., suivant les termes de l'article 196.
D'accord?
M. Claveau: Jusque-là, cela va.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si on
révoque aujourd'hui et que le détenteur a une usine, il aura
droit - et on s'engage, à l'article 197, à le lui fournir -
à un contrat d'aménagement et d'approvisionnement forestier.
À l'article 195, ce sont des concessionnaires qui ont été
révoqués dans le passé et qui n'ont pas été
payés en vertu, justement, de l'article 93 qui disait: Vous allez
recevoir une indemnité pour les améliorations effectuées
sur votre territoire que vous n'utilisez plus.
M. Claveau: D'accord. Si je comprends bien, cela veut dire que
l'article 195, en fait, annule la disposition de l'article 93 qui est toujours
en vigueur dans la Loi sur les terres et forêts, à savoir qu'il
peut y avoir des droits de coupe qui lui soient donnés pour aller
bûcher ailleurs? À ce moment-là, on le renvoie à la
procédure du projet de loi 150 pour obtenir un nouveau contrat
d'approvisionnement selon la règle.
Par contre, au moment où on se parle, le ministre dit: II y a
quelques négociations qui sont commencées. Cela ne fausse-t-il
pas les données de la négociation actuelle ou cela
n'enlève-t-il pas un certain nombre de droits acquis, en vertu de
l'ancienne loi, à ces entreprises qui pouvaient éventuellement
compter là-dessus?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, on se trouve
à les respecter. On se trouve à respecter les discussions en
cours, en disant: Écoutez, ne vous en faites pas, on respecte vos droits
acquis; on vous a dit qu'on vous compenserait, on va vous compenser. C'est
cela, vos droits acquis. Au contraire, on se trouve à les rassurer en
disant: "à qui le ministre n'a pas accordé de compensation, a
droit de recevoir une indemnité du ministre." 5i on n'ajoutait pas "a
droit de recevoir une indemnité du ministre", je pense que vous auriez
raison de parler des droits acquis, surtout que ces concessions ont
été révoquées en vertu de l'article 93 qui disait
qu'on indemniserait certaines améliorations, à certaines
conditions.
M. Claveau: Cela ne peut-il pas se traduire dans la
réalité par des déboursés supplémentaires de
la part du ministère étant donné qu'actuellement il y a
les deux choses? On dit: On vous indemnise pour vos infrastructures et ce que
vous perdez, c'est celles que vous ne pouvez pas amener avec vous autres; par
contre, on va vous donner des droits de coupe ailleurs et vous allez refaire
vos infrastructures ailleurs. On dit: On ne vous redonne plus de droits de
coupe. On vous donne la possibilité de renégocier un contrat
d'approvisionnement, mais on ne vous donne plus de droits de coupe, au
départ. Il faudra que vous nous rejustifiiez toute votre
démarche, le but de votre entreprise, votre
capacité d'utilisation des forêts, etc. Il reste
qu'à ce "moment-là, cela ne donne pas la possibilité
à l'entreprise qui est prise là-dedans de dire: D'accord, si je
n'ai plus de droits de coupe garantis, par contre, tu vas me les repayer en
argent, parce que, pour l'entreprise, cela va aussi impliquer des
déboursés supplémentaires d'avoir à refaire toutes
ses preuves pour négocier un contrat d'approvisionnement.
La Présidente (Mme Bélanger): Étant
donné qu'il est 13 heures, je demanderais peut-être le
consentement de la commission pour finir l'article 195.
M. Perron: Consentement, Mme la Présidente. Si le ministre
est d'accord, il n'y a pas de problème.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rîvière-du-Loup): Ils tiennent
compte des infrastructures...
La Présidente (Mme Bélanger): Y a-t~il consentement
pour continuer l'article 195, étant donné qu'il est 13
heures?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si le
député ne veut pas perdre le fil de son idée, parce
qu'elle était longue et compliquée. Les règles
d'évaluation ne changent pas. On n'évalue pas le bois, on
évalue les infrastructures. Les personnes affectées,
concernées par les articles 195 et 196 n'auront pas plus d'arguments
pour obtenir davantage. Je peux vous rassurer là-dessus. Au contraire,
c'est tellement précis, tellement clair, qu'ils vont dire: Bien, c'est
de même que cela se passe; cela ne change pas les règles du jeu,
mais c'est de même que cela se passe.
M. Claveau: Alors, dans le cas des négociations
déjà en cours...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, justement, il
y a des règles d'évaluation connues et cela ne changera pas parce
qu'on écrit cela. Cela ne changera parce qu'on installe un nouveau
régime forestier. Ce sont des activités déjà en
cours qui sont reconnues, basées sur des règles fixes.
M. Claveau: D'accord, mais je demande ceci au ministre pour
finir, peut-être. En vertu de l'article 197, il a le droit de se
négocier un nouveau contrat d'approvisionnement. Est-ce qu'au moment
où on négocie sur les modalités de dédommagement
par rapport à un droit révoqué on ne conclura pas
sur-le-champ le contrat d'approvisionnement qui compense finalement ce qu'on
aurait dans l'application de l'article 93 négocié: le nouveau
parterre de coupe ou de nouveaux droits de coupe avant de signer le protocole
final?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, mais je vous
dis que les négociations sont faites concernant l'article 195. C'est
fait, sauf que c'est le paiement qui n'est pas réalisé pour CIP,
Consol et E.B. Eddy.
M. Claveau: Commonwealth Plywood. M. Perron:
Peut-être Commonwealth.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Donc, cela ne
changera pas.
M. Claveau: Les négociations sont faites, vous dites, mais
sont-elles faites en fonction de la loi 150 qui n'existait pas ou en fonction
de l'application du paragraphe 2 de l'article 93?
Une voix: L'article 93.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais non, cela a
été fait en fonction de l'article 93 de la loi des forêts
actuelle et il y a une référence à l'article 195, c'est
l'article 93 de la Loi sur les forêts.
M. Claveau: Cela veut dire qu'il y a une partie de la
négociation qui n'est plus valable à partir du moment où
on se parle, où on adopte cet article-là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elles sont faites,
les négociations, et on ne les recommencera certainement pas. Vous
pouvez prendre ma parole, on ne recommencera pas à négocier,
même si ces trois-là voulaient recommencer à
négocier.
M. Claveau: On ne recommencera pas à négocier sauf
qu'on va amputer le résultat de la négociation d'une partie qui
avait été faite de bonne foi en fonction du paragraphe 2 de
l'article 93.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
195 est adopté?
M. Perron: Donc, si on a compris, il y a des négociations
qui ont été entreprises là-dessus et elles sont...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Elles sont
terminées dans le fond. C'est le paiement qu'il reste à
faire.
M. Perron: ...terminées et là, il ne reste que les
chiffres à...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
La Présidente (Mme Bélanger): Alors, est-ce que
l'article 195 est adopté?
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 195 est
adopté. La commission de l'économie et du travail suspend ses
travaux jusqu'à quinze heures.
(Suspension de la séance à 13 h 3)
(Reprise à 15 h 8)
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît! Je cède la parole au ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'avait pas
osé; c'était fait.
M. Perron: L'article 195 avait été adopté
avant qu'on aille dîner?
Une voix: Oui, M. le Président.
M. Perron: On est rendu à l'article 196.
Le Président (M. Théorêt): J'ai appelé
l'article 196 et j'ai cédé la parole au ministre. M. le
ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
196, M. le Président, j'ai un amendement. Mais avant de passer à
l'article 196, j'aimerais revenir à l'article 190, M. le
député de Ouplessis, avec votre permission.
Dispositions générales (suite)
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Duplessis, l'article 190?
M. Perron: Article 190.
Des voix: 190.1.
M. Perron: 190.1. Oui, M. le Président.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, j'ai bien réfléchi à votre
amendement et j'ai de la difficulté à l'accepter. J'aimerais
trouver une façon de vous satisfaire, mais je trouve que cela va
alourdir les procédures énormément de publier et de
revenir, même si le ministère des Transports l'a fait. Il y aurait
des commissions parlementaires, par exemple, chaque fois qu'il y aurait un
règlement sylvicole qui serait amendé, parce qu'il va y avoir des
choix et cela reviendra assez souvent. L'application de traitements sylvicoles,
évidemment, découle de l'autre. Dans l'autre cas, en ce qui
concerne les tarifs à l'article 167, cela aussi va varier souvent.
J'aimerais trouver une façon de vous informer de ces modifications,
parce que cela va être lourd, une commission parlementaire chaque fois
qu'il y aura une modification. Si on s'engage de cette façon, c'est bien
évident que, chaque fois qu'il y aura une modification, on devra revenir
en commission parlementaire.
Le Président (M. Théorêt): ...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si on revient au
paragraphe 7° de l'article 166, on dit: "le choix des techniques sylvicoles
en fonction des sites ou des ressources à protéger;". II y a
beaucoup de matière dans ce domaine. Il y aura donc des modifications
et, chaque fois qu'il y aura une modification, on s'oblige à venir en
commission parlementaire et à rouvrir le débat sur ta
sylviculture. J'aime cela parler de forêt, j'aime beaucoup cela, je peux
en parler longtemps, mais je ne veux pas bloquer l'administration et les
publications, etc. J'aimerais cependant trouver une façon de vous
satisfaire.
M. Perron: Mme la Présidente, il me fait plaisir de vous
revoir.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Disons que, dans notre optique, on ne tient pas -
là-dessus, le ministre peut prendre ma parole - chaque fois qu'il y a un
amendement aux paragraphes concernés aux articles ]66 et 167, à
ce qu'il y ait une commission parlementaire. Notre but, c'est dans les
premières étapes à franchir, c'est surtout là. Ce
n'est pas chaque fois qu'il y a un amendement, un "le" à changer pour un
"la", que le ministre va devoir revenir en commission parlementaire. Est-ce que
le ministre prend ma parole là-dessus, que c'est strictement dans les
débuts?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Écoutez, je
prendrais votre parole, comme vous prenez souvent la mienne aussi - c'est
réciproque, M. le député de Duplessis - mais on
n'écrit pas dans la loi des choses qui... La loi va nous survivre,
j'espère, et nos successeurs vont être pris avec cela. C'est
réciproque. Â la première occasion, je n'ai pas d'objection
à faire une séance. Au contraire, je serais heureux de faire une
séance avec l'Opposition de façon informelle sur les
règlements que vous mentionnez, pour les discuter et les examiner. Je
peux prendre cet engagement avec vous.
M. Perron: Maintenant, Mme la Présidente...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je peux faire cela
d'une façon informelle pour ne pas retarder la publication une fois,
deux fois.
Quand on les publiera, on le fera sans revenir en commission
parlementaire. On s'en parlera avant pour sauver les délais et tout
cela. Je suis prêt à faire cela aussitôt qu'on aura
préparé ces règlements, le calcul des taux, les
traitements sylvicoles. On organisera une rencontre avec vous et on
s'expliquera. Évidemment, ce n'est pas public, rédigé de
cette façon.
M. Perron: Le problème, c'est parce que nous, Mme la
Présidente...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils vont
être publiés après. Ils vont devenir publics.
M. Perron: Notre intention, Mme la Présidente, c'est de
faire en sorte que les membres de la commission parlementaire soient
informés de l'évolution de cette réglementation qui a
énormément d'importance dans l'application du nouveau
régime forestier en vertu de la loi 150. On ne voudrait pas que cela se
fasse entre professionnels de l'industrie et professionnels du gouvernement
dans les ministères, surtout dans les premiers règlements qui
vont devoir être mis en vigueur sur décision gouvernementale.
Je comprends la position du ministre. Je comprends que cela pourrait
causer des problèmes si on avait dans la loi... J'aimerais qu'il puisse
l'inscrire dans la loi, mais à cause du laps de temps qu'il y a entre
aujourd'hui et le fameux 1er avril 1987, cela causerait des problèmes,
une commission parlementaire: des avis dans la Gazette officielle, etc.,
et des modifications. Je remercie le ministre de prendre ma parole sur ce que
je lui ai souligné en disant qu'on ne viendrait pas à tout bout
de champ demander une commission parlementaire en fonction de cet article 190.1
avec un petit changement technique pour un règlement.
Je vais poser la question au ministre. Est-ce que le ministre serait
d'accord avec moi si on retirait cet amendement? Sur sa décision -
là-dessus, je prendrais sa parole sans que cela soit dans la loi -
lorsque les règlements seront prêts, il pourrait faire en sorte de
me le faire savoir et de le faire savoir au leader du gouvernement pour que lui
ou moi le fassions savoir au leader de l'Opposition afin qu'on puisse avoir une
commission parlementaire sur ces règlements sans que cela soit dans la
loi. Je prendrais la parole du ministre là-dessus. Cela pourrait durer
une journée ou deux. On pourrait regarder l'ensemble des
règlements. On pourrait s'entendre sur le temps à partager, etc.
(15 h 15)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oisons que vous
avez ma parole. Une journée ou deux, une couple de jours
là-dessus dans le plus parce que, évidemment, votre temps...
M. Perron: Mettons une couple de jours là-dessus. Cela
nous permettrait de faire des échanqes qui ne seraient pas faits
en-dessous de la table, qui seraient faits publiquement et qui nous donneraient
l'occasion de faire valoir nos points de vue sur la place publique, et,
à vous, M. le ministre, de faire exactement la même chose.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Parfait, M. le
député.
M. Perron: D'accord. On va retirer l'amendement que nous avons
déposé, soit l'article 190.1, et le ministre comprendra que nous
prenons sa parole là-dessus. Je pense que c'est important que cela se
fasse dans ce sens.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On fera le messaqe
à chacun de nos leaders. Moi, je le ferai. Nos leaders s'arrangeront
pour nous accommoder pour une commission parlementaire.
M. Perron: Oui. Parfait.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela dépend
de leur disponibilité, etc. Il y a des choses que je ne contrôle
pas là-dedans, mais c'est mon intention de la tenir avec vous.
M. Perron: Oui. Si possible, bien entendu, que cela se fasse
avant que le règlement soit mis en application.
M. Côté (Rivière-du-Loup):
C'est-à-dire aussitôt que ces règlements seront
préparés, seront structurés, je vous en avise.
M. Perron: Parfait. Merci beaucoup.
La Présidente (Mme Bélanger): Y a-t-il consentement
pour le retrait de l'amendement de l'Opposition?
Une voix: Consentement.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement 190.1 est
retiré. J'appelle l'article 196.
Droits des bénéficiaires des titres
révoqués ou résiliés (suite)
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
196, il y avait un léger amendement qui disait d'insérer, dans la
sixième ligne du premier alinéa, après le mot
"forêts", ce qui suit: "à des fins de récolte de bois et
pouvant servir à un autre exploitant forestier."
M. Perron: Où est le mot "forêts", Mme la
Présidente? Il est entre parenthèses.
Des voix: II est à la sixième ligne.
M. Côté (Rivière-du-Loup):
C'est la
façon de calculer les indemnités dont on a parlé à
l'article 195.
M. Perron: Est-ce que cette partie demeurerait entre
parenthèses aussi?
Une voix:
Non, non.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. C'est
parce que, là, la date du projet de loi sur les forêts
n'était pas précisée.
M. Perron: "...(indiquer ici la date de la présentation du
projet de loi sur les forêts)..."
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela vient
après, "à des fins de récolte de bois et pouvant servir
à un autre exploitant forestier."
M. Perron: D'accord, la date sera incluse, puis: "à des
fins de récolte de bois et pouvant servir à un autre exploitant
forestier". C'est correct. L'amendement est adopté, Mme la
Présidente. Maintenant, on peut discuter...
La Présidente (Mme Bélanger):L'amendement à
l'article 196 est adopté.
M. Perron: ...sur l'ensemble de l'article tel
qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): Tel
qu'amendé.
M. Perron: Lorsque le ministre parle de voie
réglementaire, dans le premier alinéa, dans le synopsis, est-ce
qu'on a des informations là-dessus?
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'amendement
précise la nature des améliorations susceptibles de faire l'objet
d'une indemnisation en reprenant dans l'article 196 les critères
actuellement prévus au paragraphe a de l'article 1 du règlement
actuellement en vigueur. C'est le règlement sur le mode de
détermination de la valeur résiduelle lors de la
révocation des concessions forestières. C'est sur la base du
règlement actuel, M. le député.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord?
M. Perron: Je vais juste repasser l'article 196 pour voir si je
n'aurais pas d'autres questions.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la
façon de calculer des indemnités depuis qu'il se fait des
révocations de concessions en...
M. Perron: L'actuel article 93.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Depuis 1974 30 %
des concessions qui ont été révoquées ont
été calculées suivant cela.
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 196 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 197.
M. Côté (Rivière-du-Loup):L'article 197 du
projet est modifié: ] par le remplacement, dans la première ligne
du mot "Toute" par les mots "Malgré les articles 35 et 36, toute".
"Toute personne qui est titulaire d'un permis d'exploitation d'usine de
transformation du bois le 31 mars 1987 et dont la concession forestière
a été révoquée a droit d'obtenir du ministre un
contrat d'approvisionnement." C'est la compensation qu'on lui donne en
échange de la concession.
M. Perron: L'amendement est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 197 est adopté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): 2° par le
remplacement, dans la cinquième ligne, des mais et chiffre "à
193" par ce qui suit: "ou 192".
M. Perron: L'article...
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...191 ou 192 de
la Loi sur les terres et forêts et qui n'a pas obtenu de garantie
d'approvisionnement.
M. Perron: D'accord. On l'a écrit correctement. Par les
articles 191...
M. Côté (Rivière-du-Loup):Ou 192.
M. Perron: ...ou 192. Cet autre amendement est adopté, Mme
la Présidente. Si je comprends bien, c'est dans les cas où il y a
une concession et où il y a une usine de transformation.
Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 197 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 198.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article
197.1...
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
197.1.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...se lit
comme suit: "Dans le cas où une personne visée au
deuxième alinéa de l'article ]97 exploite une usine de
transformation à l'extérieur du Québec, le ministre ne
peut accorder de contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier
à l'égard de cette usine que dans la mesure où
l'expédition du bois non entièrement ouvré qui y est
transformé est autorisée par un décret du gouvernement
pris en vertu de l'article 156. L'abrogation d'un tel décret met fin
à ce contrat." C'est le cas de NBIP.
Je vais vous donner un exemple, M. le député. En
réalité, c'est l'usine NBIP au Nouveau-Brunswick qui
reçoit du bois de la rivière Nouvelle, dans ce coin-là,
depuis je ne sais pas combien d'années, une cinquantaine
d'années, peut-être. Il y a eu une entente particulière
signée avec NBIP et le Québec en échange de bois qui
provient du Maine sur les territoires, les propriétés
d'International Paper. International Paper et NBIP n'ont aucun lien de
parenté aujourd'hui, maintenant que c'est devenu propriété
canadienne de Noranda. Est-ce que c'est Noranda ou McLaren? Qui a acheté
NBIP? C'est Canadien pacifique qui l'a achetée. C'est le cas aussi de
Braeside en Ontario avec le Québec. Ce sont des cas particuliers.
M. Perron: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Cet amendement est adopté parce qu'encore
là il y a une amélioration par rapport à l'avant-projet de
loi et même par rapport au texte actuel. Je pense que cela peut
empêcher en quelque sorte le ministre d'avoir certains problèmes
avec des industries qui sont à l'extérieur du Québec, mais
qui sont approvisionnées à partir du Québec.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est en vue
aussi, M. le député, de maintenir la crédibilité du
Québec. C'est notre réputation.
M. Perron: Un article de bon voisinage, M. Côté
(Rivière-du-Loup): D'accord. M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 197.1 est
adopté. J'appelle l'article 198.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas
d'amendement à l'article 198.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Mme la Présidente, pour une bonne
compréhension de l'article 198, est-ce que le ministre pourrait nous
informer en donnant un exemple précis d'un cas où une entreprise
pourrait bénéficier de cet article par rapport aux articles 195
et 197, puisque ce sont les deux articles qui sont mentionnés dans la
première ligne de l'article 198?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les articles 195
et 197 font référence à des concessionnaires. L'article
198 fait référence à d'autres personnes qui n'ont pas de
concession et qui sont titulaires, d'un permis d'exploitation d'usine ou...
M. Perron: Qui ont fait de l'exploitation dans la forêt
domaniale, à partir du bois de forêt de la...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans la
forêt domaniale ou sur concession.
M. Perron: Ou s'approvisionnaient du privé?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. M.
Perron: Non.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Sur concession.
Principalement ceux qui sont dans le plan d'allocation des feuillus, qui
exploitent avec d'autres exploitants pour exploiter du bois de déroulaqe
et de sciage en feuillus, et principalement, chez les concessionnaires. Dans le
nord de Montréal, c'est la concession de McLearen ou Max Meilleur ou
CIP, l'ancienne concession de CIP. C'est ceux-là qu'on vise
là-dessus pour leur redonner un permis étant donné qu'ils
ont une usine et qu'ils exploitaient chez un concessionnaire en partie.
M. Perron: D'accord. Ils s'approvisionnaient à partir de
là.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais ils ne sont
pas visés directement parce qu'ils n'étaient pas
détenteurs de concessions par l'article 195 et l'article 197.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On veut que cela
continue. À l'avenir, ils auront un contrat d'aménagement...
M. Perron: Tel que prévu dans la loi actuelle.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Et
d'aménagement, oui. Même s'il n'y a pas de concession.
M. Dufour: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: ...je voudrais savoir ceci de la part du ministre.
À l'article 198, par exemple, quelqu'un qui aurait exploité
pendant trois ans seulement ou deux ans et dont l'affaire va bien, il
semblerait qu'il n'aurait pas de contrat d'approvisionnement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, M. Dufour,
je...
M. Dufour: Quelqu'un qui exploiterait, selon l'article 198,
depuis deux ou trois ans, cela voudrait dire que vous ne seriez pas
obligé de lui émettre un contrat d'approvisionnement et
d'aménagement forestier s'il le demandait, si j'ai bien compris
l'article.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II a le droit
d'obtenir du ministre un contrat d'approvisionnement. On lui reconnaît
son droit qui existait depuis quelque temps, pour lequel il faisait partie du
plan d'allocation des feuillus. Comme dans le nord de Montréal, il y en
a plusieurs comme Max Meilleur ou Ferme Neuve qui était chez CIP,
Fortin. II y en a à Fort-Coulonge. C'est un droit, M. Dufour. (15 h
30)
M. Dufour: Je comprends que vous me parlez de cas particuliers
où il y a des forêts presque domaniales ou privées, mais ce
qui m'intrigue, c'est que la personne est en affaires, en business, elle veut
exploiter, elle veut couper du bois. Elle exploite pendant trois ans d'une
façon continue. Elle exploite à la date où la loi est
adoptée. Elle est opérante à la date du 31 mars 1987.
Selon le libellé de l'article, elle n'a pas d'obligation, on ne dit
pas... On dit: "...a droit d'obtenir du ministre un contrat..." À mon
avis, la décision devient arbitraire, de la façon que c'est
écrit.
M. Perron: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On reprend le
titre du chapitre, Droits des bénéficiaires des titres
révoqués ou résiliés. Étant donné que
les gens qui fonctionnaient sur cette base n'avaient pas de titre, ils avaient
seulement un permis annuel, et qu'ils étaient en affaires depuis quatre
ans, la cinquième année, on reconduisait leur droit sans l'avoir
révoqué. Si on ne faisait pas cela, ils perdraient leur... Est-ce
correct?
M. Perron: Sous cet aspect, oui. Mais, est-ce que dans les cas
où, par exemple, il pourrait y avoir... Je voudrais savoir s'il y a un
autre article qui touche ces aspects. Dans le cas où elle a
transformé - on parle d'une personne morale ou physique - au cours de
l'année se terminant à cette date et des trois années
antérieures, qu'est-ce qui arrive...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sera en vertu
de l'article 35.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Le ministre peut
consentir à une personne admissible un contrat d'approvisionnement et
d'aménagement forestier si la possibilité forestière le
permet et s'il estime que l'intérêt public le justifie."
M. Perron: D'accord. Donc, le ministre se garde une porte de
sortie...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Perron: ...pour la protection d'emplois, surtout si c'est une
entreprise qui est sûre...
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Perron: ...et afin d'y émettre des allocations
nécessaires par contrat d'approvisionnement et d'aménagement pour
régler ce problème.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela.
M. Perron: II faut admettre que c'est un grand pouvoir que le
ministre s'accorde, mais je pense qu'il est de rigueur que cela se fasse.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Il faut dire
que ce n'est pas tellement un grand pouvoir, parce que la plupart des usines
ont plus de quatre ou cinq ans.
M. Perron: Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'y en a pas
tellement de nouvelles ou ce sont des successions.
M. Perron: Donc, c'est l'application de l'article 35.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est l'article 35
qui s'applique autrement.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
35...
M. Perron: Je présume que c'est le même cas en vertu
de l'article 35, à supposer que l'usine soit en opération une
année et l'ait été au cours des deux années
antérieures. C'est l'article 35 qui s'applique
également?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, mais...
M. Perron: Cela dépend, c'est du cas par cas à ce
moment-là.
M. Côté (Rivïère-du-Loup): C'est cela.
Évidemment, en vertu de cet article, on donne des droits à des
gens qui n'en avaient pas, mais qui obtenaient un permis annuel.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
198 est adopté?
M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle l'article 199.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 199 est
modifié par l'addition de l'alinéa suivant qu'on vous a remis:
"De plus, pour les fins du calcul du volume moyen, le ministre tient compte, le
cas échéant, des cas de force majeure qui ont affecté la
consommation de bois à l'usine du bénéficiaire pendant la
période considérée. Il ne tient pas compte cependant de
l'utilisation des bois de récupération." C'est là une
précision visant à ce que le volume moyen attribué soit
calculé de la façon la plus juste possible.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Je pense que l'amendement apporté par le
ministre est excellent et satisfait effectivement à tous les objectifs
des responsables des organismes qui se sont présentés en
commission parlementaire et qui ont soulevé cette affaire. D'autre part,
juste un petit paragraphe que je voudrais souligner à la page 51
lorsqu'on parle du réajustement des volumes alloués. Aux pages 50
et 51 du livre blanc, il y a juste un petit paragraphe: "Des réductions
de la production amenées par des causes extérieures comme
grèves," etc. Je pense que cet amendement touche cela.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les cas de force
majeure.
M. Perron: Puis, la récession économique pourrait
être un autre aspect, aussi.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bien oui. Ce sont
des circonstances.
M. Perron: Cela dépend des circonstances.
M. Côté (Rivière-du-Loup): La
récession économique, c'est un cas de force majeure, à mon
avis. C'était indépendant de notre volonté.
M. Perron: L'amendement est adopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement 199 est
adopté. Est-ce que l'article 199 tel qu'amendé est
adopté?
M. Perron: Non, Mme la Présidente. Je voudrais juste poser
une question. Dans le premier paragraphe de l'article 199, il est
mentionné: "Pour déterminer le volume annuel de bois
attribué par le contrat d'une personne visée aux articles 197 ou
198, Je ministre tient compte, en plus des critères...". Pourquoi pas
"selon les critères"?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une
addition. On tient compte, en plus de ces critères.
M. Perron: C'est parce qu'il y a eu une allocation en fonction de
certains critères qu'on peut y ajouter en fonction d'autres
critères.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela ajoute des
critères, si vous voulez. Cela n'annule pas les autres.
M. Perron: D'accord. Si vous permettez, cela a des relations
directes avec l'article 42, je crois.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui.
M. Perron: Alors, je vais aller voir l'article 42 du projet de
loi, en faisant remarquer, Mme la Présidente, qu'à l'article 42,
les ministériels, sur recommandation du ministre, on rejeté le
mot "prioritairement" qui devait remplacer "notamment".
M. Dufour: Supposons, M. le ministre, qu'on augmente la
production d'une usine. Quand vous venez pour fixer la concession, j'imagine
que c'est quand ils demandent le permis d'ouverture ou d'agrandissement d'usine
que vous vous prononcez. C'est pour les approvisionnements, ce n'est pas en
vertu de cet article.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, non. M.
Dufour: D'accord. Cela va.
M. Perron: L'article 199 est adopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 199 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 200.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 200 est
nouveau. Il y a un petit amendement
qui...
M. Perron: Juste une question technique, Mme la
Présidente. Est-ce qu'on avait adopté l'amendement à
l'article 199 avant?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui. M. Perron:
D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, puis vous
aviez pris la peine de souligner qu'il faisait suite à une...
M. Perron: Oui, j'étais d'accord, mais je pense que je
n'avais pas dit "adopté". Je voulais vérifier.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, oui, vous
l'aviez dit.
M. Perron: Ah! Je l'avais dit?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 200 du
projet de loi est modifié par le remplacement, dans la deuxième
ligne, du chiffre 197 par le chiffre 198. Cela tient compte aussi des remarques
qui nous ont été faites en commission parlementaire sur le choix,
le site des futures unités d'aménagement. Mais on tient compte de
la localisation historique du territoire d'approvisionnement du
bénéficiaire en plus des critères prévus.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Ouplessis.
M. Perron: Oui. Mme la Présidente, hier, j'ai porté
à l'attention du ministre, en déposant un article au ministre,
suggestion provenant des représentants des Cris, un projet d'amendement
- et non pas un amendement - qui se lirait comme suit: L'article 200 du projet
est modifié par un ajout, à la dernière ligne dudit
article, qui se lirait comme suit: Pour déterminer la localisation de
l'unité d'aménagement où s'exécute le contrat d'une
personne visée à l'article 197, le ministre tient compte, en plus
des critères prévus à l'article 46, de la localisation
historique des territoires d'approvisionnement du bénéficiaire et
des infrastructures déjà mises en place par ce dernier ainsi que
de l'occupation et de l'utilisation par les Cris du territoire régi par
la Loi sur le régime des terres dans les territoires de la Baie James et
du Nouveau-Québec... Est-ce que c'est Nouveau-Québec ou Nord
québécois?
Une voix: Nord québécois.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Perron: ...de la Baie James et du Nord québécois
et de la Loi sur les droits de chasse et de pêche dans les territoires de
la Baie James et du Nouveau-Québec. Est-ce que le ministre a pris
connaissance de cet article? Qu'entend-il faire pour se rendre à la
demande des Cris par le biais de leur...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela a
été la discussion qu'on a eue alors qu'on discutait d'autres
articles. Je n'ai pas eu de rapport sur ces discussions, M. le
député. Avez-vous eu un rapport sur ces discussions, concernant
tout cela?
M. Perron: Les discussions et non pas les négociations
dont on parlait ce matin.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Perron: Les discussions de ce matin. Non, je n'ai pas eu de
rapport.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Moi non plus.
M. Perron: Est-ce que, de votre côté, vous en avez
un?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vais en avoir
un.
M. Perron: Mme la Présidente, vu qu'il y a toujours
discussion et non négociation entre les représentants du ministre
et la représentante des Cris, on ne déposera pas cet article en
amendement, mais au nom des Cris, je voudrais vous faire remarquer que ces
derniers désirent cependant souligner que ce retrait ne signifie pas un
accord avec la position du gouvernement actuel. Si ces derniers ont voulu
apporter un amendement à l'article 200, comme ils l'ont d'ailleurs fait
sur différents articles du projet de loi 150, je pense qu'ils ont
parfaitement raison de ne pas interpréter le retrait de cet article qui
était suggéré et non déposé en commission
comme étant un accord avec la position du gouvernement
lui-même.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En ce qui concerne
la préoccupation exprimée par l'Opposition relativement aux
droits des communautés autochtones tels que garantis par la Loi sur le
régime des terres de la Baie James et du Nouveau-Québec, je tiens
à vous réaffirmer, M. le député, mon intention,
telle que je l'ai déjà exprimée, d'informer et de
consulter les communautés concernées lors des interventions
forestières dans les territoires visés par la convention. Le
mécanisme d'information et de consultation sera le même que
celui qui existe présentement et qui consiste en des comités de
travail regroupant des représentants des communautés autochtones
et de différents ministères.
Lors de la commission parlementaire sur l'avant-projet de loi, le
ministre de l'Énergie et des Ressources et moi-même avons
accepté que le comité de travail actuel soit muté ou
transformé en un forum régional que nous reconnaissons encore
aujourd'hui et que nous avons reconnu lors de la commission parlementaire sur
l'avant-projet de loi. Nous avons l'intention de fonctionner avec les
structures que les communautés autochtones mettront de l'avant. On nous
propose un forum régional et cela nous convient. (15 h 45)
M. Perron; C'est à partir de ce comité
régional que pourraient éventuellement aboutir les
décisions gouvernementales à la suite des négociations
qu'il y aurait entre les parties, les Cris, les Inuit et les Naskapis, se
rapportant à l'ensemble du domaine forestier et ce qui pourrait en
découler, ce qui pourrait être amendé dans les lois qui ont
découlé de l'entente.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela peut
être des négociations, mais cela peut être beaucoup de
consultation et d'information lorsqu'il y aura des interventions sur les
territoires visés. On reconnaît évidemment le forum
régional souhaité par les communautés autochtones.
M. Perron: D'accord, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 200 est
adopté tel qu'amendé. M. le député d'Ungava.
M. Claveau: J'aimerais, pour mon bénéfice
personnel, que le ministre répète précisément qui
compose ce forum régional.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le forum
régional sera composé de représentants des
communautés autochtones et des différents ministères
intéressés ou directement impliqués dans chacune des
interventions.
M. Claveau: D'accord. Les communautés autochtones, c'est
directement au niveau du Grand Conseil des Cris.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Claveau: D'accord. Un autpe élément que le
ministre aurait intérêt à considérer et qui fait
partie de toute la problématique du territoire de la Baie James, c'est
la voix que doivent avoir aussi les municipalités allochtones qui vivent
sur le territoire. C'est une revendication qui ne date pas d'hier, d'ailleurs.
C'est quelque chose qui dure depuis assez longtemps. Historiquement, les
conventions et toute la démarche ont été
négociées entre le gouvernement et les autochtones.
Jusque-là, cela va, sauf qu'il y a des blancs qui vivent sur le
territoire et qui, ensuite, ont à composer ou à s'adapter aux
retombées de ces ententes sans même savoir d'où ça
vient et quels sont les problèmes qui ont engendré de tels
résultats. Je vous dirai que ce n'est pas facile de réussir
à comprendre des choses dans lesquelles on n'a jamais été
impliqué et, en même temps, cela crée des malentendus, des
mauvaises interprétations et des situations souvent un peu tragiques sur
le territoire. Je demanderais que le ministre prenne cela en
considération et qu'il y ait aussi des représentants des
allochtones qui vivent dans les municipalités enclaves au territoire de
la Baie James, municipalités qui vont être directement
affectées par toute entente qui pourrait découler de cette table
régionale, entre autres, les municipalités qui sont liées
ou dont l'économie relève principalement de l'industrie
forestière dans certains cas pour faire en sorte que, soit les
municipalités, soit les conseils de développement
régional, les communautés de développement
économique régional, ce genre d'associations
représentatives puissent y participer, comme c'est le cas pour le
comité consultatif sur l'environnement de la Baie James où on a
un représentant de la communauté de développement
économique, enfin, des choses semblables, pour faire en sorte que les
décisions qui émanent de ce forum régional - principe que
je trouve très intéressant d'ailleurs - soient vraiment d'un
forum régional qui prenne en considération aussi les quelque 12
000 à 15 000 blancs qui vivent sur ce territoire et qu'ils puissent
avoir au moins une voix au chapitre ou être au courant de ce qui se
discute et du résultat des ententes. Je crois que cela ne va pas
à l'rencontre de l'intérêt des Cris. Bien au contraire,
cela va permettre plus de flexibilité et une approche un peu plus
intégrée du problème régional et permettre en
même temps aux Cris de faire mieux connaître leur
problématique en milieu blanc et pour les blancs, de faire
connaître un peu mieux leur approche par rapport à l'ensemble du
problème et leur volonté, dans bien des cas, de collaborer de
plus en plus étroitement avec les autochtones dans l'ensemble de
l'aménagement et du développement économique du territoire
de la Baie James.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 200 est adopté?
M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
200 tel qu'amendé est adopté?
M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
201.
M. Perron: Mme la Présidente.
M. Claveau: ...à ma question, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Pardon?
M. Claveau: Je n'ai pas voulu parler pour ne rien dire.
J'aimerais bien savoir si le ministre a l'intention de considérer ce que
je viens de dire. C'est important.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, je vais
prendre bonne note de vos remarques, M. le député. C'est
évident qu'il faut s'occuper de tout le monde. Vous n'avez pas
parlé pour rien, soyez-en assuré.
M. Claveau: Je vous remercie, M. le ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
201.
Dispositions générales (suite)
M. Perron: Mme la Présidente, est-ce qu'on pourrait
régler tout de suite l'article 187, les amendements à l'article
187 qui ont été déposés ce matin et pour lesquels
le gouvernement devait nous donner des réponses, parce qu'ils avaient
bel et bien été déposés comme amendements? Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Comme ces amendements ont été
déposés par l'Opposition à la demande de la
représentante des Cris, nous allons effectivement retirer les
amendements concernés, c'est-à-dire 187.2, 187.3 et 187.4, en
ajoutant cependant en leur nom qu'en ce qui a trait à 187.2 qui est
retiré, les représentants cris désirent encore une fois
souligner que ce retrait ne signifie en aucune façon un accord avec la
position du gouvernement actuel. Quant à 187.3 qui est aussi
retiré et où on parle, en fait, de forum régional, les
représentants cris remercient le ministre pour sa déclaration
quant à la formation du forum régional et, bien sûr, ces
derniers sont en accord avec ce forum en question puisque cela va leur
permettre de faire valoir leur point, soit en étant tenus
informés ou soit encore par le biais de pourparlers ou encore de
négociations. En ce qui a trait à l'article 187.4 qui est une
clause de non-dérogation, cet amendement est aussi retiré. Au nom
des représentants des Cris, j'interviens dans le sens où ces
représentants cris désirent cependant réitérer leur
position, à savoir que la présente loi établit des
critères de planification et d'octroi de droits sans mention expresse de
l'occupation et de l'utilisation de la forêt par les Cris de la Raie
James. Le fardeau est désormais mis sur les Cris d'identifier les
dispositions de la présente loi qui entrent en conflit avec les droits
reconnus dans la Convention de la Baie James et du Nord
québécois.
Mme la Présidente, vous me permettrez de terminer en vous
mentionnant que, quant à nous de l'Opposition, nous n'avons pas
l'intention d'aller plus avant dans les discussions avec les
députés ministériels sur ces amendements et nous
préférons clore la discussion en commission parlementaire car au
cours de la journée d'aujourd'hui et au cours de la journée
d'hier il y a eu discussion et non négociation entre les
représentants du gouvernement et les représentants des Cris. En
ce qui nous concerne, nous avons terminé quant è l'article 187 et
nous retirons les amendements qui avaient été
déposés à 187, c'est-à-dire 187.2, 187.3 et 187.4.
Merci.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Duplessis. Est-ce qu'il y a consentement pour le
retrait de 187.2, 187.3 et 187.4?
Des voix: Consentement.
La Présidente (Mme Bélanger): Les articles 187.2,
187.3 et 187.4 sont retirés. J'appelle l'article 201.
Droits des bénéficiaires des titres
révoqués ou résiliés (suite)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. L'article 201
du projet de loi est remplacé par le suivant: "Lorsqu'une unité
d'aménagement constituée en vertu de l'article 200 pour un
bénéficiaire de contrat d'approvisionnement et
d'aménagement forestier comprend une aire forestière où
des travaux visés à l'article 196 ont été
effectués avant le 1er avril 1987 par une autre personne qui
était titulaire d'une concession forestière, ou d'une convention
d'approvisionnement, le bénéficiaire du contrat verse à
cette personne une indemnité égale à la valeur
résiduelle de ces travaux. Cette valeur est calculée selon la
méthode déterminée par le gouvernement par voie
réglementaire.
"Dans le cas où l'aire forestière visée au premier
alinéa est dévolue au ministre conformément à
l'article 90, ce dernier verse à la personne qui a effectué les
travaux une indemnité pareillement calculée si cette personne
n'obtient pas de contrat d'approvisionnement et d'aménaqement forestier
en vertu du présent chapitre."
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de...
M. Perron: Un instant! Mme la Présidente, on va le
regarder à nouveau.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît!
M. Perron: En fait, c'est une précision en rapport avec
l'article 90 concernant l'aménagement des réserves
forestières par le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En partie,
oui.
M. Perron: II peut se réserver...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le
deuxième paragraphe, c'est ça.
M. Perron: D'accord. L'amendement est adopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 201 est adopté. Est-ce que l'article 201 tel qu'amendé
est adopté?
M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
202.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 202 du
projet de loi est modifié: "1° par le remplacement dans la
deuxième ligne, du mot "bénéficiaire" par ce qui suit:
"titulaire d'un permis d'exploitation d'usine qui est signataire de cette
convention"; "2° par le remplacement, dans la cinquième ligne, du
mot "bénéficiaire"-, par les mots "titulaire de permis"."
À la suite des demandes du conseil des coopératives, cet
article nouveau vient préciser le rôle des coopératives
dans ce domaine. Je pourrais dire au député de Duplessis que ceci
rencontre en très grande partie les vues et les demandes des
coopératives qui détenaient des droits.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Un instant! Mme la Présidente, en rapport avec
l'article 202 concernant la Conférence des coopératives
forestières du Québec, j'ai reçu une lettre concernant la
réaction de la conférence sur le projet de loi 150, Loi sur les
forêts. On y fait une observation assez franche se rapportant à
l'article 202. "Par la présente, la Conférence des
coopératives forestières du Québec vient vous faire ses
observations et ses recommandations sur le projet de loi 150. Nous
reconnaissons l'effort que le législateur a voulu faire pour
protéqer les droits acquis des coopératives forestières
dans le libellé de l'article 202." (16 heures)
J'en passe un bout et j'arrive aux observations: "II nous apparaît
que plus de 50 % des coopératives forestières ne sont pas
couvertes par l'article 202, et nous vous citons quelques cas.
Premièrement, abstraction d'une coopérative forestière qui
possède un décret et une convention de vente de bois sur pied
avec destinataire. L'exemple qu'on donne concerne la Coopérative
forestière de Manic-Outardes. Deuxièmement, il n'est pas question
d'une coopérative forestière qui possède une entente
autorisée par décret, exemple: la Coopérative
forestière des Appalaches. Troisièmement, il n'est pas question
d'une coopérative forestière qui possède une entente
particulière avec le ministère de l'Énergie et des
Ressources, exemple: la Coopérative forestière des
Hautes-Laurentides et celle de Pontiac."
Je vais terminer et ensuite j'aimerais avoir les commentaires du
ministre. "Quatrièmement, il n'est pas question, non plus, d'une
coopérative forestière qui possède déjà un
permis de coupe avec destination des bois et qui n'est pas titulaire d'un
permis d'exploitation d'une usine. Pour ce point, le ministère pourrait
se baser sur les volumes de coupe moyens réalisés au cours des
cinq dernières années. Enfin, il n'y a rien qui prévoit le
cas des coopératives forestières qui exécutent des
contrats d'exploitation en entente avec l'industrie."
On fait la recommandation suivante: "Comme vous pouvez le constater, il
n'y a qu'une partie des droits acquis qui sont couverts par le projet actuel.
Nous vous demandons de faire tout ce qui est en votre pouvoir afin de faire
confirmer ces ajouts dans le libellé de l'article 202 du projet de loi
150. Tout au moins, il devrait y avoir un article général dans la
loi qui couvrirait ces cas sans qu'il soit nécessaire de tous les
énumérer."
Est-ce que je pourrais avoir l'opinion du ministre sur la position de la
Conférence des coopératives forestières du Québec?
À moins
que le ministre ne me confirme que l'amendement qu'il a
présenté, ce que je ne crois pas qu'il pourrait arriver,
règle le problème de la Conférence des coopératives
forestières du Québec.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, à la suite de cette lettre, nous avons
rencontré les coopératives. Nous avons discuté avec elles
de chacun des points mentionnés dans la lettre qui m'était
adressée. Évidemment, dans cette lettre, les coopératives
demandent peut-être un peu plus de droits qu'elles n'en avaient avant et
c'est normal. Quand l'occasion se présente et que la porte s'ouvre, on y
entre. Les coopératives sont satisfaites des informations reçues.
Celles qui détenaient un décret voient leurs droits reconnus par
cet article. J'ai dit à maintes occasions que les droits acquis seraient
maintenus et c'est ce qu'on dit dans cet article.
Les coopératives qui ont des usines sont, évidemment,
reconnues dans cette loi. I! n'y a pas de problème là, mais les
coopératives qui coupent du bois pour des entrepreneurs, pour une
compagnie X, c'est entre cette compagnie X et la coopérative que
ça se passe. Évidemment, ce n'était pas fait à
l'insu du ministère, mais tout se passe entre les deux parties et
j'espère que cela va continuer à se passer ainsi. La loi
régit les droits acquis des coopératives couvertes par
décret. La Coopérative des Appalaches est couverte parce qu'on a
dit précédemment dans la commission qu'elle fonctionnait sur une
réserve forestière et que le ministre avait la
responsabilité de l'aménager. On a répondu à ces
questions. En plus, les coopératives ont rencontré les
représentants de l'industrie en notre présence en vue de discuter
de leurs relations. Les relations sont très bonnes. Les
coopératives ont actuellement fait leurs preuves en maintes occasions.
Elles misent beaucoup sur leur excellence et leur efficacité pour
maintenir et améliorer leur place dans l'industrie
forestière.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Mme la Présidente, dans le dernier
alinéa que j'ai cité, la Conférence des
coopératives forestières du Québec mentionne: "Enfin, il
n'y a rien qui prévoit le cas des coopératives forestières
qui exécutent des contrats d'exploitation en entente avec
l'industrie."
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce sont
ceux-là qui ne sont pas dans la loi.
M. Perron: Ce sont ces contrats qui ne sont pas dans ta loi et le
ministre préfère de loin que ce soit toujours !e libre
marché, l'entente libre, la libre négociation entre les parties.
Le ministre me confirme tout de même, d'autre part, que, mis à
part ce problème, l'ensemble des problèmes qui ont
été soulevés par la conférence ont
été réglés par le biais de différents
articles de la loi, peu importe à partir de quel chapitre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela. Oui,
oui. C'est dit différemment, mais c'est cela.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député.
M. Perron: Donc, d'accord, c'est dit différemment, mais on
me confirme qu'en ce qui a trait, par exemple, à la Coopérative
des Appalaches, il n'y aura pas de problème là. Le ministre nous
dit qu'en principe cette question est réglée à la
suite...
M. Côté (Rivière-du-Loup): On en a
parlé précédemment, n'est-ce pas?
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans les
réserves forestières.
M. Perron: On en a parlé dans les réserves
forestières, oui. D'ailleurs, on avait parlé à ce moment,
si le ministre se le rappelle bien, de F.-F. Soucy.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ah, oui! On en
reparlera encore. Cela n'est pas fini.
M. Perron: Sa troisième machine qu'il veut à
Rivière-du-Loup et on ne sait pas à quelle place il va prendre le
bois. S'il prend du bois quelque part, il va être obligé d'aller
en chercher ailleurs pour d'autres places.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'aihâte que vous soyez rendus à une troisième machine
à Port-Cartier.
Une voix: On va commencer par payer celle-là.
M. Perron: Oui? Mme la Présidente, on a eu
énormément de misère à en avoir une. Je pense qu'on
va penser à la deuxième machine avant de penser à la
troisième.
J'espère que le ministre comprend que, comme député
du coin, je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour empêcher que
nos bûches partent de la Côte-Nord et s'en aillent sur la
côte sud ou ailleurs. Je ne veux même pas qu'elles s'en aillent
dans le comté de Mégantic-Compton, Mme la Présidente.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II s'agit pour
vous, M. le député, que quelqu'un les utilise sur place dans
votre comté. Premier arrivé, premier servi, de façon
générale. Mais il s'agit que quelqu'un les utilise sur place chez
vous. Il n'y a pas de problème. Je le souhaite. Je le souhaite
vivement.
M. Perron: Alors, Mme la Présidente, comme l'affirmation
que vient de faire le ministre est extrêmement importante, je voudrais
qu'il prenne une décision très bientôt en rapport avec le
dossier de la pâte, et vite V majuscule, I majuscule, T majuscule, E
majuscule.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui.
M. Perron: Parce que là, cela va être à
partir de mon comté que vont se transformer les bûches de
bois.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je connais le
dossier. On est disposé à leur réserver pour une
période de temps un territoire forestier, mais on ne peut pas le geler
à n'en plus finir, à jamais, n'est-ce pas? Vous êtes
d'accord avec cela.
M. Perron: D'accord. Il faudrait peut-être que le ministre,
à ce moment-là, fasse en sorte de s'entendre sur les autres
points où la compagnie est en demande. On va revenir au projet de loi,
Mme la Présidente, avant que vous ne me rappeliez à l'ordre.
La Présidente (Mme Bélanger): Je pense que la
pertinence est un peu loin.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a
glissé, n'est-ce pas?
La Présidente (Mme Bélanger): Vous avez
glissé de la pertinence.
M. Perron: Cela fait du bien, Mme la Présidente, quand on
parle de F.-F. Soucy, d'ITT de Port-Cartier, quand on regarde tous les dossiers
forestiers du Québec. Cela nous fait du bien de sortir un peu du projet
de loi.
La Présidente (Mme Bélanger): Pour vous faire
revenir à la pertinence, je vais reconnaître le
député de Jonquière.
M. Dufour: II veut sortir du bois. M. le ministre, je remarque
dans les amendements que vous apportez à l'article 202, que vous
remplacez le mot "bénéficiaire" deux fois et à la ligne
suivante le mot "bénéficiaire" demeure. Est-ce que vous avez
oublié ce mot ou si c'est à bon escient que vous l'employez?
Relisons l'article tel que libellé: "Si, au moment de la
résiliation d'une convention d'approvisionnement, le titulaire d'un
permis d'exploitation d'usine qui est signataire de cette convention est
lié - je ne sais pas si vous gardez le "est" - par une entente
d'approvisionnement avec une coopérative forestière à
laquelle s'applique le présent article, le contrat d'approvisionnement
et d'aménagement forestier que le ministre accorde à ce titulaire
de permis -vous le remplacez - comporte, pour la coopérative, les
mêmes droits à l'égard du bénéficiaire..."
Pourquoi est-ce que "bénéficiaire" demeure comme
référence? On se rappelle le début de l'article, s'il est
encore lié, on pourrait garder le mot "bénéficiaire".
M. Côté (Rivière-du-Loup): Au tout
début, le titulaire d'un permis d'exploitation - c'est comme cela qu'on
l'appelait - par cette opération, devient le bénéficiaire
du contrat d'approvisionnement et d'aménagement forestier. Mais, au
début, avant qu'il ait le contrat, c'était un titulaire d'un
permis d'exploitation d'usine.
Celui qui a une usine, c'est un titre qu'il a, c'est à lui. On
l'appelle titulaire de l'usine. Celui à qui on va accorder un contrat,
on dit que c'est un bénéficiaire de contrat. C'est juste la
différence légale. Il faut s'y arrêter, M. le
député.
M. Dufour: La hiérarchisation des termes.
Une voix: C'est de même.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 202 est adopté?
M. Perron: L'amendement est adopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
202, tel qu'amendé, est adopté?
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
203.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II n'y pas
d'amendement proposé à l'article 203. Pour faire plaisir à
mon collègue de Duplessis, on parle du cas de Soucy, en partie, à
titre d'exemple.
M. Perron: Oui. J'aime cela quand le ministre me donne des
exemples comme ceux-là parce que je les connais mieux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On parle de la
forêt Montmorency, dans le deuxième paragraphe.
M. Perron: J'ai une question à poser au ministre
concernant le deuxième
paragraphe. Lorsqu'on parle du contrat d'affermage de la forêt
Montmorency, est-ce que ce ne serait pas une mesure de diversion pour faire
oublier l'affaire de F.F. Soucy?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Est-ce que vous
proposez de l'appeler 203.1?
M. Perron: Mme la Présidente, si on regarde le
deuxième alinéa de l'article 203, on peut lire ceci: "Le contrat
d'affermage de la forêt Montmorency intervenu entre le gouvernement du
Québec et l'Université Laval autorisé par les
arrêtés en conseil 253 du 9 février 1965 et 1285-76 du 7
avril 1976 constitue, à l'égard du territoire qui y est
décrit, une convention de gestion accordée en vertu de l'article
108." Puisqu'on parle d'un cas spécifique se rapportant à la
forêt Montmorency, on se demande, du côté de l'Opposition,
pourquoi le ministre n'a pas inclus F.F. Soucy dans le premier alinéa de
l'article 203. En fait, c'est pour cela qu'il a écrit cet article en
rapport avec les droits de suppléance, etc.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne suis pas un
bon cachotier. Je me fais prendre à tous les coups.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Perron: On se demande si on ne devrait pas déposer un
amendement, Mme la Présidente, pour que cet article ait un titre: F.F.
Soucy et forêt Montmorency.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): On pourrait
l'appeler 203.1.
M. Perron: Oui, oui. Supposons qu'on peut dissocier les deux.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous
êtes sérieux, M. le ministre?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Perron: Si je comprends bien, Mme la Présidente,
à la suite des suggestions qu'on a faites disant que le premier
paragraphe concernait F.F. Soucy et que le deuxième concernait la
forêt Montmorency, le ministre est d'accord pour dissocier les deux
paragraphes et en faire un article 203.1 avec le deuxième
alinéa.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je suis
entièrement d'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis, vous êtes gâté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En réponse
à ce que vous demandiez ce matin, M. le député, il y a 34
concessionnaires qui seront révoqués en vertu de l'article 191,
soit l'équivalent de 876 concessions différentes.
M. Perron: Ma question de ce matin? M. Côté
(Rivière-du-Loup): Oui.
M. Perron: Oh! là, là. C'est en rapport avec
l'article...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Les concessions
révoquées. L'article 191 et quoi?
M. Perron: L'article 191. On sort de l'article 203? D'accord.
(16 h 15)
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a 34
concessionnaires qui seront révoqués en vertu de l'article 191.
Ces 34 concessionnaires détiennent 876 concessions différentes.
Ce sont des blocs qu'on appelle "concessions".
M. Perron: 876 blocs différents.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En vertu de
l'article 192, il y aura 193 conventions d'approvisionnement qui seront
révoquées en vertu de l'article 106 de la Loi sur les terres et
forêts actuelle.
M. Perron: Les premiers étaient en vertu de l'article 93
de la loi actuelle...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Perron: ...et les derniers sont en vertu de l'article 106.
M. Côté (Rivière-du-Loup): 193 conventions en
vertu de l'article 106.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): En plus, il y en
aura 106 autres, sous forme de lettres ou d'autres formes d'engagements, qui
seront révoquées en vertu de l'article 193.
M. Perron: D'accord. Ce qu'on appelle "tout autre acte
autorisant".
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela se situe
entre 100 et 200...
M. Perron: Ça fait pas mal plus que 100 et 200.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, les contrats
étaient entre 100 et 200, 193.
M. Perron: D'accord. Ça fait pas mal
plus que 100 et un petit peu moins que 200. M. Côté
(Rivière-du-Loup): D'accord.
M. Perron: C'est pour ça que je voulais avoir le chiffre
exact du ministre pour savoir à peu près où on s'en allait
avec le projet de loi 150 face à toutes les
éventualités.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
203 est adopté?
M. Perron: Mme la Présidente, je voudrais remercier le
ministre pour les informations qu'il vient de nous donner. En rapport avec
l'article 203, il semble que le premier alinéa n'est pas libellé
comme il devrait l'être. J'ai déjà mentionné, au
cours de l'étude de l'un des articles, lorsque je faisais
référence aux articles 42, 166, 199, 195, 197, etc., que
l'interprétation personnelle qu'on donne à cet article, à
cause de tout ce qui a été soulevé au cours de cette
commission parlementaire face à des "personnes", entre guillemets, qui
avaient des contrats, avaient des usines, l'ensemble du bloc, veut que, quand
le gouvernement n'a pas conclu, à l'égard d'une usine, une
convention d'approvisionnement en vertu de l'article 106 de la Loi sur les
terres et forêts, mais pour laquelle il existe une convention de
suppléance en vigueur le 31 mars 1987, elle peut se voir renouveler sa
garantie de suppléance en vertu de l'article 92 de cette loi.
Compte tenu du libellé actuel, est-ce que le ministre n'a pas
l'intention de clarifier l'article 203 et de se diriger dans le sens que je
viens de suggérer?
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'ai l'impression
qu'on dit la même chose, M. le député.
M. Perron: Oui, mais c'est beaucoup moins clair.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne le sais pas.
Je ne le pense pas. Je pense que c'est clair comme ça. Je le comprends
comme vous l'expliquez, comme vous le dites.
M. Perron: Ce serait beaucoup plus simple de la façon dont
je viens de libeller cet article 203 face à ce qui est écrit
là actuellement. On comprendra que le premier alinéa de l'article
est beaucoup...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous voulez
nous le passer, on va le regarder.
M. Perron: On pourrait peut-être suspendre l'article 203,
passer à 204, pour revenir à 203 par la suite. En attendant, je
vais passer le libellé à...
M. Côté (Rivière-du-Loup): 203.17
M. Perron: 203.1, Mme la Présidente, on peut dire qu'il
est adopté. On va revenir à 203.
La Présidente (Mme Bélanger): On va les adopter
ensemble, M. le ministre. L'article 203 est suspendu. J'appelle l'article 204.
M. le député de Roberval.
M. Gauthier: Attendez, je pense que le ministre...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 204 se
lit comme suit: "Les révocations, annulations et résiliations
prévues par les articles 191 à 193 ne donnent droit à
aucune indemnité et aucun recours ne peut être exercé
contre le gouvernement ni contre l'un de ses ministres du fait de
l'entrée en vigueur de ces dispositions." L'article 204 est
modifié par l'addition des alinéas suivants: "Toutefois, dans le
cas où une concession forestière révoquée a
été octroyée en échange de terrains et
constructions cédés par le cessionnaire au bénéfice
du domaine public, le ministre verse une indemnité équitable au
concessionnaire dont le titre est révoqué. "Pour fixer
l'indemnité prévue au deuxième alinéa, le ministre
tient compte, en les actualisant, de la valeur qu'avaient ces terrains et
constructions à la date de l'échanqe et de la valeur de la
contrepartie dont le concessionnaire a bénéficié à
la suite de cet échange."
L'amendement vise à prévoir le versement d'une
indemnité pour la perte subie par le bénéficiaire d'une
cession révoquée par la présente loi, qui a
cédé des terrains au bénéfice du domaine public.
L'effet de la révocation étant de mettre à néant la
contrepartie de la cession, il apparaît opportun et, je dirais,
équitable d'indemniser le cédant pour le préjudice qu'il
subit en raison de cette révocation.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Roberval.
M. Perron: Mme la Présidente, avant que mon
collègue de Roberval intervienne, j'ai déjà
mentionné au début de la commission, ce matin, en particulier,
qu'un ou deux de mes collègues qui ne sont pas membres de la commission
aimeraient intervenir sur un article spécifique, comme l'article 204.
Est-ce que les membres de la commission, du côté
ministériel, permettraient que le député de Bertrand
intervienne au moment opportun sur l'article 204, étant donné
qu'il était membre de la
commission?
Des voix: Oui.
La Présidente (Mme Bélanger): En vertu de l'article
132, s'il y a consentement des membres de la commission, un
député qui n'est pas membre peut intervenir sur consentement
unanime.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, Mme la
Présidente, on est bon garçoni
M. Cusano: Oui, il y a consentement...
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Viau.
M. Cusano: ...mais il faudrait bien rappeler au
député de Bertrand qu'il n'aura pas droit de vote, par
exemple.
La Présidente (Mme Bélanger): Non. Cela est aussi
inscrit a l'article 132.
M. Perron: On avait compris, Mme la Présidente. Je
remercie le ministre et même les députés
ministériels pour leur accord.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Roberval ou de Bertrand? Le député de
Roberval m'avait demandé la parole avant.
M. Gauthier: De toute façon, ce ne sera pas très
long. Je pense bien qu'avec un peu de temps on pourra clarifier les choses.
Dans les principaux cas où se présente cette hypothèse de
changement de propriété antérieure, avec une concession
forestière, au sujet des terrains qui ont été
échangés par des entreprises pour des concessions, en tout cas,
les cas auxquels le ministre fait allusion, j'aimerais savoir si ces terrains
avaient été concédés au préalable à
l'entreprise.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'étaient
des terrains privés.
M. Gauthier: II s'agit de terrains privés?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Gauthier: D'accord. En aucun temps les cas qui sont
traités ici ne concernent des terrains qui étaient
concédés. C'est toujours des propriétés
privées que les compagnies forestières avaient et c'est dans ces
seuls cas qu'on prévoit un dédommagement?
M. Côté (Rivière-du-Loup): On se
réfère à des terrains privés détenus par les
concessionnaires lors de nouveaux octrois de concessions. Il y aurait
probablement aussi les concessions qui ne seraient pas sujettes à
compensation.
M. Gauthier: Le ministre pourrait-il me dire, dans l'amendement
tel que présenté, "à quel endroit on fait une
différence entre l'entreprise qui a cédé de ses
propriétés privées et l'entreprise qui a
cédé des terrains qui faisaient partie de concessions dans le
passé et qui ont été échangés pour d'autres
concessions? À quel endroit en fait-on la distinction?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans les contrats
du temps, lorsqu'on parle des terrains privés de ces
concessionnaires.
M. Gauthier: Je comprends, M. le ministre, sauf que, de la
façon dont c'est libellé actuellement, j'ai l'impression que cela
permettrait - et vous me direz si je me trompe - à tous ceux qui, pour
une raison ou pour une autre, ont fait des échanges de terrains avec le
ministère d'avoir un dédommagement.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. Ces cas, M.
te député, ont été clairement identifiés au
ministère et ils sont peu nombreux. Comme question
d'équité, étant donné qu'ils ont cédé
des terrains privés en échange de terrains qui ne sont plus
privés, qui sont devenus concessions ordinaires ou spéciales, ils
sont peu nombreux. Ils ont été identifiés, il y en a
quatre.
M. Gauthier: Oui, je connais cela un peu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous connaissez la
liste?
M. Gauthier: J'en connais quelques-uns. J'en connais au moins
deux importants.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Bon.
M. Gauthier: Ce que je veux vous dire, M. le ministre, c'est la
chose suivante. Est-ce qu'on n'aurait pas avantage, à ce
moment-là, à sous-amender votre amendement strictement pour
indiquer "a été octroyée en échange de terrains
privés et de constructions cédés". Il y a une distinction
importante et de la manière dont c'est inscrit, même si vous, dans
votre tête, pensez aux cas prévus, moi, si j'avais une compagnie
forestière qui a échangé des terrains contre des
concessions autrefois, il me semble que je me trouverais légitimé
de revendiquer.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, je vous
reviens là-dessus.
M. Gauthier: Oui, M. le ministre, je
vous attends.
La Présidente (Mme Bélanger): Nous allons suspendre
les travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 26)
(Reprise à 16 h 27)
La Présidente (Mme Bélanger): À l'ordre,
s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je veux remercier
le député de sa suggestion. Bien que ce soit clair dans mon
esprit, on peut peut-être l'écrire de cette
façon-là, si ça vous convient, M. le député.
"En échange de terrains et constructions appartenant au cessionnaire et
cédés par ce dernier au bénéfice du domaine
public."
M. Perron: Appartenant de plein droit. M. Côté
(Rivière-du-Loup): Ah! Ah!
M. Gauthier: Tandis que Me Brière est là, on peut
peut-être lui poser une question technique si vous le permettez, M. le
ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui.
M. Gauthier: Me Brière, même un libellé comme
celui que le ministre vient de faire ne me semble pas exclusif, "des
terrains... appartenant"... Est-ce que la notion d'appartenance exclut le
terrain qui était concédé à une entreprise? Dans le
fond, je vous livre mon intention et j'aimerais que vous la considériez.
Je ne voudrais pas que des terrains qui étaient concédés
et qui ont été changés soient remboursés.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Si vous le
préférez, on pourrait dire: "terrains et constructions en pleine
propriété."
M. Gauthier: "En pleine propriété."
Personnellement, ça m'irait. Je laisse mes collègues...
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Appartenant en
pleine propriété au cessionnaire." Vous ne pouvez pas le
manquer.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Gauthier: Non. Je vais peut-être vous éviter bien
des ennuis, M. le ministre.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que vous avez
terminé, M. le député de
Roberval?
M. Gauthier: Gui, chère madame. Devant la
compréhension du ministre, je m'incline.
La Présidente (Mme Bélanger): II a toujours une
compréhension comme ça, le ministre.
M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Oui, Mme la Présidente. J'ai
demandé d'intervenir à l'article 204 parce que c'est un article
qui me préoccupe beaucoup par rapport à la privatisation de Dofor
avec les concessions rattachées à Donohue et Domtar. J'ai
l'impression qu'à la suite de la proposition d'amendement qui a
été déposée il y a danger d'ouvrir une porte par
rapport à différents cas. Vous avez mentionné
tantôt: Toutefois, il y a des cas très précis. Je pense
qu'il y aurait lieu, M. le ministre, de nous dire d'abord de quels cas il
s'agit. Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu, justement, qu'on n'ouvre pas une
porte aussi grande à d'autres revendications et que le gouvernement
puisse se protéger?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député de Bertrand, je ne pense pas qu'on ouvre de porte à
ce qui se produira à l'avenir. On tient compte du passé dans cet
article. On parle de terrains qui ont appartenu de pleine
propriété et qui ont été concédés,
qui ont été remis. C'est le passé, cela. Dofor, c'est
l'avenir. Ce qui fait qu'on n'ouvre pas la porte à Dofor, dans ce cas,
du tout, du tout. Il n'est pas question de cela. Dans la liste des concessions
spéciales dont il est question, ceux qui avaient des terrains
privés, qui ont concédé les terrains privés, je
vous nommerai Consol Bathurst pour 60 kilomètres carrés,
Industries manufacturières Mégantic, pour 14 kilomètres
carrés, Paradis & Fils Ltée, pour 196 kilomètres
carrés, la Compagnie QNS Ltée, pour 80 kilomètres
carrés et Domtar Quévillon...
M. Perron: Pour combien?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je n'ai pas les
chiffres.
M. Perron: C'est grand.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non. C'est plus
grand, mais on pourrait vous obtenir les chiffres. Section 5. Mais tout cela
est passé.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que vous avez les chiffres? Je pense
que le cas Domtar Quévillon, c'est important.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, on va vous
les avoir par téléphone, M. le député.
M. Parent (Bertrand): "Pour fixer l'indemnité
prévue au deuxième alinéa, le ministre tient compte, en
les actualisant, de la valeur qu'avaient ces terrains et constructions à
la date de l'échange et de la valeur de la contrepartie dont le
concessionnaire bénéficie à la suite de cet
échange."
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je vous
concède qu'il faut reculer dans le temps. C'est pour cela qu'on prend
soin du passé là-dedans. À ces dates, ces terrains
privés avaient une certaine valeur. Par contre, il y a eu quelque chose
de concédé en contrepartie. Il faut tenir compte des deux, des
avantages obtenus, actualiser ce qui existait, la valeur de ces terrains dans
le temps, et les compenser sur cette base. Cela nous évite de nous faire
reprocher comme gouvernement de faire de l'expropriation sans compensation.
Cela reviendrait à cela.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Cela va pour l'instant.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: M. le ministre, je veux attirer votre attention sur un
problème qui me préoccupe et qui préoccupe d'autres
personnes et beaucoup de municipalités au Québec. En
accédant à cette demande des compagnies forestières, de
propriétaires d'investissements en forêt, le ministre ou Ies
compagnies reconnaissent qu'ils ont des valeurs dans leurs immobilisations en
forêt. Ils veulent être compensés pour ce faire, s'il y a
des échanges, etc. Êtes-vous au courant - c'est ce que fait cet
article et M. Brière est certainement au courant - qu'actuellement il y
a beaucoup de compagnies forestières qui contestent les
évaluations municipales et ne veulent pas payer de taxes sur leurs
investissements en forêt?
Par cet article qui fait suite à leur demande, on
reconnaît, on dit clairement que cela vaut quelque chose.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce n'est pas tout
à fait cela, M. le député. À cet article, dans mon
esprit, je me trompe peut-être, on tient compte des terrains
privés que ces compagnies ont donnés pour obtenir des
privilèges sous une autre forme. Mais je comprends un peu les compagnies
forestières de contester l'évaluation, les comptes de taxes alors
que les municipalités ne leur donnent pas de services. Je les comprends
un peu de contester.
M. Dufour: Oui, vous le comprenez, mais il n'y a pas
d'explication quand même. Elles font partie d'un territoire municipalise.
Si c'est juste ceux qui reçoivent des services qui paient des taxes,
vous enlevez tout le monde de la liste. Je pense que vous n'avez pas
l'approche...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je pense que je
vais demander à la présidente de dire que ce n'est pas pertinent,
M. le député.
M. Dufour: Peut-être que c'est mieux, mais je voulais
attirer votre attention sur le fait que peut-être vous pourriez
sensibiliser le ministre des Affaires municipales, un de vos collègues,
à ce problème. Je suis pas mal certain que même Mme la
Présidente doit avoir des problèmes dans son comté
là-dessus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord. Dans le
contrat intervenu entre Domtar et le gouvernement le 11 juin 1970, Domtar a
cédé au gouvernement ses droits de propriété sur
des territoires d'une superficie de 230 milles carrés.
M. Dufour: C'est du "stock".
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Le seul commentaire que j'aurais à
ce stade-ci, c'est qu'il faut être conscient que, lorsqu'il y aura un
futur acquéreur, il sera placé dans une situation très
sécuritaire. Donc, vous comprendrez que cela aura une plus-value.
Ça ne relève pas de votre domaine, mais votre collègue
délégué à la Privatisation devra être capable
de mesurer ça dans la transaction.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez
probablement raison si Domtar ne l'a pas comptabilisé dans ses actifs
actuels. Si cela a été comptabilisé comme valeur, pour
ceux qui font l'évaluation de Domtar, ce sera là. Est-ce que vous
me demandez de vérifier auprès de Domtar si c'est
comptabilisé?
M. Parent (Bertrand): On aura la chance de le vérifier. Je
veux juste vous dire qu'il faut être conscient que ça risque de
peser dans la balance tantôt au niveau des transferts des
concessions.
La Présidente (Mme Bélanger): Avant d'adopter
l'amendement à l'article 204, étant donné qu'il y a eu une
légère correction,
j'aimerais vous en faire la lecture pour le bénéfice du
Journal des débats. L'article 204 du projet est modifié
par l'addition des alinéas suivants. "Toutefois, dans le cas où"
une concession forestière révoquée a été
octroyée en échange de terrains et constructions appartenant en
pleine propriété au cessionnaire au bénéfice du
domaine public..."
Une voix: Et cédés.
La Présidente (Mme Bélanger): Et
cédés... Je m'excuse. Je recommence.
M. Perron: Oui, madame, ce serait peut-être
préférable.
La Présidente (Mme Bélanger): "Toutefois, dans te
cas où une concession forestière révoquée a
été octroyée en échange de terrains et
constructions appartenant en pleine propriété au cessionnaire et
cédés par ce dernier air bénéfice du domaine
public, le ministre verse une indemnité équitable au
concessionnaire dont le titre est révoqué." C'est dans cette
partie-là qu'il y a eu une correction. Le reste est tel que
déposé. Est-ce que l'amendement à l'article 204 est
adopté?
M. Perron: L'amendement à l'article 204 est adopté,
mais avant d'adopter l'article 204 on va regarder à nouveau l'article
204 tel qu'amendé.
M. Dufour: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: ...je vais essayer d'être pertinent. Lorsque le
ministre aura à payer pour ces rétrocessions, est-ce que ces
propriétaires verseront des taxes ou reconnaîtront les
évaluations faites par les corps publics?
M. Côté (Rivière-du-Loup): M. le
député, c'est du domaine municipal, ça.
M. Dufour: Quand vous commencez à indemniser, vous
êtes obligé de faire des analyses. Tenez donc compte de ça
dans vos analyses.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord, j'en
prends bonne note.
M. Dufour: Voilà!
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Oui, Mme la Présidente. Je ne crois pas que le
ministre voudrait qu'on lui renouvelle la mémoire face à tout ce
qui s'est dit concernant cet article et les autres.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ce que vous avez
dit, c'est encore bien plus important.
M. Perron: Oui et je pourrais le répéter si le
ministre le veut. On pourrait suspendre, faire venir la transcription du
Journal des débats à la suite des discussions faites
dernièrement et je pourrais lire ce qui se rapporte aux articles 92 et
suivants. Si le ministre est intéressé à réentendre
ça, je pourrais toujours le faire.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Un autre jour.
M. Perron: Une autre journée? Compte tenu de l'entente que
nous avons, le ministre et moi, Mme la Présidente, on va adopter
l'article 204, tel qu'amendé, sur division.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 204 est
adopté, tel qu'amendé, sur division. Nous revenons à
l'article 203.
M. Perron: Oui, Mme la Présidente. Si je comprends
bien...
La Présidente (Mme Bélanger): II y a un amendement
à l'article 203.
M. Perron: ...la première partie de l'article 203
était déjà adoptée; l'article 203.1 n'était
pas adopté. Compte tenu de nos règlements, on doit oublier ce
qu'on a fait et recommencer à neuf l'article 203 pour être dans
les normes réglementaires.
La Présidente (Mme Bélanger): Bon. Dans mon cahier,
l'article 203 n'était pas adopté.
M. Perron: On regardera la transcription, Mme la
Présidente. C'est parce que j'avais dit qu'on adoptait l'article 203,
mais pas 203.1.
La Présidente (Mme Bélanger): Moi, je n'ai pas
confirmé que l'article 203 était adopté parce que ce n'est
pas signé.
M. Perron: Ce n'est pas plus grave que cela, mais je tenais
à le dire.
La Présidente (Mme Bélanger): De toute
façon, il y a un amendement à l'article 203. "L'article 203 du
projet est modifié par la suppression du deuxième alinéa."
Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Perron: Oui, Mme la Présidente, à la condition
que le ministre nous apporte l'article 203.1 par la suite.
La Présidente (Mme Bélanger): C'est parce qu'il faut en
adopter un avant d'en apporter un autre.
M. Perron: On va adopter celui-là, mais sous condition que
le ministre nous dise oui à l'article 203.1.
La Présidente (Mme Bélanger): J'en ai un à
vous lire, monsieur. L'amendement à l'article 203 est adopté.
M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Le projet de loi est
modifié par l'insertion, après l'article 203, de l'article
suivant: "203.1. Le contrat d'affermage de la forêt Montmorency intervenu
entre Je gouvernement du Québec et l'Université Laval
autorisé par les arrêtés en conseil 253 du 9 février
1965 et 1285-76 du 7 avril 1976 constitue, à l'égard du
territoire qui y est décrit, une convention de gestion accordée
en vertu de l'article 108." Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Perron: En fait, c'est l'article 108 du projet de loi 150.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, pour la
forêt Montmorency.
M. Perron: D'accord. Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
203 tel qu'amendé est adopté?
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article 205.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a deux
amendements à l'article 205. L'article 205 de la version anglaise du
projet est modifié par le remplacement, dans la cinquième ligne
du premier alinéa, des mots "grant a licence" par les mots "close the
agreement". L'amendement est requis en raison de la substitution du terme
"agreement" au terme "licence" dans l'ensemble du projet. On en avait
déjà parlé dans d'autres articles.
Le deuxième amendement à l'article: L'article 205 du
projet de loi est modifié "1° par l'insertion à la fin du
premier alinéa, de ce qui suit: "et l'invitant à lui
présenter ses observations dans les 60 jours de la date de l'avis."
"2° par le remplacement des deuxième et troisième
alinéas par les suivants: "Après l'expiration du délai
prévu au premier alinéa, le ministre transmet à la
personne intéressée une proposition définitive de contrat
avec un avis lui enjoignant de lui communiquer par écrit, dans un
délai de 30 jours, sa décision d'adhérer ou de ne pas
adhérer au contrat proposé. "Si la personne à qui l'avis
est adressé ne transmet pas au ministre par écrit sa
décision d'adhérer à la proposition de contrat telle que
rédigée dans les 30 jours de la date de l'avis prévu au
deuxième alinéa, elle est considérée refuser
d'adhérer à la proposition. À compter de la date
d'expiration de ce délai de 30 jours, les articles 197 à 203 et
205 à 211 cessent d'avoir effet à l'égard de cette
personne. "Si la personne intéressée adhère a la
proposition de contrat avant l'expiration du délai prévu au
deuxième alinéa, le ministre l'enregistre par dépôt
conformément à l'article 37. Cette proposition enregistrée
constitue le premier contrat d'approvisionnement et d'aménagement
forestier."
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que les
amendements sont adoptés?
M. Perron: Un instant, Mme la Présidente. Mme la
Présidente, on va adopter les amendements proposés par le
ministre et on va parler sur l'ensemble de l'article 205 tel qu'amendé
avant son adoption.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 205 est adopté.
M. Perron: Oui, Mme la Présidente. Si je comprends bien,
il y a aussi une partie de l'amendement qui corrige l'article 35. (16 h 45)
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'amendement
à la version anglaise est adopté?
M. Perron: Oui, l'amendement à la version anglaise est
adopté, Mme la Présidente. Si vous me le permettez, on va parler
de 205. Si je comprends bien les amendements apportés par le ministre
aux paragraphes 1 et 2, cela rencontre effectivement les demandes de
l'Association de l'industrie forestière du Québec Ltée
dans le relevé sommaire des corrections à apporter au projet de
loi 150, Loi sur les forêts.
Comme on en a obtenu copie, je pense qu'il serait intéressant de
regarder ce que mentionne l'association en rapport avec l'article 205. À
l'article 205, c'est-à-dire les droits des bénéficiaires
révoqués, l'industrie mentionnait qu'il est insuffisant que les
concessionnaires et les détenteurs de garantie, dont les titres sont
résiliés, n'aient que 60 jours pour analyser la proposition du
ministre. Un délai compatible avec la
difficulté du dossier et un mécanisme d'arbitrage doivent
être prévus.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On a ajouté
30 jours, M. le député.
M. Perron: Oui, c'est cela. Je pense qu'en ajoutant les 30 jours
en question, cela permet un laps de temps un peu plus long pour permettre des
réponses adéquates de la part de l'industrie. Par contre, aucun
mécanisme d'arbitrage n'est prévu.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a eu une
discussion préalable.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Là, il y a
une proposition de 60 jours plus 30 jours. Mais c'est un mécanisme de
discussion, pas un mécanisme d'arbitrage.
M. Perron: D'accord. Mais il y a un arbitre, c'est le ministre
délégué aux Forêts. C'est lui qui va arbitrer la
question.
Une voix: C'est le ministre des Forêts!
M. Perron: Je vais présenter un autre amendement, s'il ne
se ferme pas, celui-là!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ha! Ha! Ha! Il n'y
a aucun mécanisme d'arbitrage, sauf le ministre.
Une voix: Le député de La Peltrie devrait s'occuper
de la faune, mais pas de la forêt.
M. Perron: Mme la Présidente, adopté tel
qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 205 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 206.
Mode d'attribution provisoire
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 206 est
modifié par le remplacement du troisième alinéa par le
suivant: "Le volume de bois que le permis autorise à récolter est
fixé par le ministre en tenant compte des critères prévus
par l'article 42. Ce volume ne peut excéder le volume moyen de bois
ronds provenant des forêts du domaine public qui a été
utilisé à l'usine du 1er avril 1981 au 31 mars 1986
calculé en tenant compte des critères prévus à
l'article 199."
C'est pour éviter qu'ils ne nous en demandent plus, qu'il n'y en
ait plus d'ici à ce qu'on octroie ou qu'on négocie le contrat
d'approvisionnement et d'aménagement. C'est un mode d'attribution
provisoire, c'est en attendant que le régime soit appliqué.
M. Perron: On comprend par l'article 206 que, lors de la
période de transition, il n'y aura pas de changement appréciable
en rapport avec les volumes qui sont déjà alloués.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est cela. Cela
ne peut pas dépasser les volumes passés...
M. Perron: C'est cela.
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...des cinq
dernières années en tenant compte des critères tout au
long de l'article 42 et des autres.
M. Perron: Oh! là là! À l'article 42 qui a
été adopté, on ne tient pas compte des forces majeures que
décrivait le ministre et que j'ai décrites à certaines
périodes au cours de cette commission, alors qu'à l'article 199
on en tient compte. N'y a-t-il pas quelque chose qui ne va pas
là-dedans?
La Présidente (Mme Bélanger): M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
199, M. le député, on tient compte des
bénéficiaires qui ont eu des titres révoqués ou
résiliés. C'est une compensation. Tandis que l'article 42, c'est
un nouveau contrat qu'on va accorder. Évidemment, à l'article
199, on tient compte des cas de force majeure parce que c'est une
compensation.
M. Perron: Oui, mais dans le mode d'attribution provisoire, ne
devrait-on pas tenir compte aussi des cas de force majeure? À l'article
199, c'est un contrat qui est égal à la permanence et, à
l'article ?06... Je reprends, Mme la Présidente. À l'article 199,
c'est un contrat qui est égal à la permanence et on mentionne
dans l'amendement qui a été adopté "De plus, pour les fins
du calcul du volume moyen, le ministre tient compte, le cas
échéant, des cas de force majeure qui ont affecté, etc."
Mais à l'article 206, on ne tient pas compte de cela.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
206, oui, M. le député de Duplessis, on en tient compte dans
l'amendement que j'ai lu, "calculé en tenant compte des critères
prévus à l'article 199". Les cas de force majeure sont là,
à la dernière ligne.
M. Perron: Mme la Présidente, d'accord. On n'est
même pas sûr si le ministre a lu l'amendement en question.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, oui, je l'ai
lu.
M. Perron; Bien, l'amendement n'a pas été
adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Non, pas encore.
M. Perron: Ahl A-t-il été lu?
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement a
été lu, mais il n'a pas été adopté.
M. Perron: II a été lu.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Perron: Ah, bon, d'accord, parce qu'on se posait la
question.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Perron: Oui, mais pas l'article 206, pour le moment.
La Présidente (Mme Bélanger): L'amendement à
l'article 206 est adopté.
M. Perron: II faut comprendre que, si on s'est posé la
question, c'est parce qu'on n'avait pas vu l'article 206. Comme l'article 206 a
été amendé par le ministre et qu'on ne s'en était
pas rendu compte au cours des discussions, peut-être qu'on va un peu trop
vite. On avait l'intention de le faire, mais comme c'est
concrétisé par un amendement du ministre, on va oublier ce qu'on
avait l'intention de faire. Pour le reste, on va juste revoir l'article tel
qu'amendé, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis,
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 206 est
adopté...
M. Perron: Tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): ...tel
qu'amendé.
M. Perron: Oui, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
207.
M. Côté (Rivière-du-Loup): L'article 207 n'a
pas d'amendement, Mme la Présidente. Il concerne les coopératives
visées à l'article 202. C'est une disposition transitoire.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 207 est
adopté. J'appelle l'article 208.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
208, je n'ai pas d'amendement à proposer, Mme la Présidente.
M. Perron: Je n'ai pas de question pour le moment, mais mon
collègue d'Ungava voudrait intervenir, Mme la Présidente,
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Merci, Mme la Présidente. Dans l'article 208,
on fait référence à "un volume de bois ronds provenant des
forêts du domaine public". Cela s'applique dans tous les cas où
les contrats d'approvisionnement, les contrats actuels, vont courir jusqu'au
1er avril 1990. Est-ce que la capacité de prélèvement, la
possibilité d'utilisation de l'usine sera basée sur la
capacité installée de transformation dans l'usine ou si celui qui
l'exploite actuellement... Prenons des exemples concrets pour nous faire
comprendre. Supposons que quelqu'un détienne un permis ou une
capacité de transformation dans son usine de 230 000 mètres cubes
et qu'il ait un contrat de droit de coupe pour 230 000 mètres cubes, si,
au cours de l'année passée et de cette année, il a
coupé en moyenne 185 000 mètres, il y a une différence de
35 000. Est-ce qu'il peut profiter de la période jusqu'en 1990 pour
pousser au maximum le rendement de son usine à 230 000 pour pouvoir
rétablir un équilibre'?
M. Côté (Rivière-du-Loup): La capacité
installée d'une machine, c'est le permis d'usine. Un permis d'allocation
peut être différent. Il est généralement
inférieur à la capacité évaluée, à la
capacité installée des usines. On n'augmentera certainement pas
les allocations pour permettre ce que vous dites.
M. Claveau: Mais cela n'empêche pas, que jusqu'en 1990, il
peut aller au maximum de sa capacité, s'il a le marché pour.
M. Côté (Rivière-du-Loup): S'il a les
allocations pour. Mais actuellement nous avons déjà
alloué, dans la plupart des cas, au-delà de la possibilité
forestière. Quand on a l'intention d'appliquer un régime
forestier basé sur le rendement soutenu et les possibilités
forestières, on ne fait pas le contraire de ce qu'on propose.
M. Claveau: C'est dire que, pour tous ceux dont le contrat actuel
vient à échéance après le 1er avril 1990, vous
êtes en train de me dire qu'il va y avoir déjà en
partant
modification aux contrats de sorte qu'ils ne pourront avoir les
mêmes droits de coupe qu'ils avaient ou qu'ils auraient pu avoir jusqu'en
1990? (17 heures)
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, il n'y a pas
de modification au contrat. On alloue généralement en bas des
capacités de l'usine. On n'augmentera pas les allocations puisque,
déjà, je vous le répète, elles sont
supérieures à la possibilité forestière dans la
plupart des cas. On ne fera pas le contraire de ce qu'on vous propose
aujourd'hui ou de ce qu'on propose au Québec aujourd'hui. Ce ne serait
pas logique de faire ça.
M. Claveau: Mais comment est-ce que ça va s'articuler dans
la pratique?
M. Côté (Rivière-du-Loup): La forêt ne
pourra pas donner ce qu'elle n'a pas même si la capacité de
l'usine est là.
M. Claveau: Je me demande comment ça va s'articuler dans
la pratique. J'ai un cas bien précis en tête, que le ministre
connaît, c'est le cas de Bisson & Bisson qui a eu toutes sortes de
problèmes. Son contrat vient à échéance
après 1990. Il est en train de rebâtir actuellement avec de la
nouvelle machinerie qui lui permettra de récupérer beaucoup plus
de bois qu'il n'en fait actuellement, en faisant, entre autres, du 2 x 2, ce
qu'il ne faisait pas. À ce moment-là, il diminue son stock de
copeaux et cela devient rentable parce qu'il y a un marché pour le 2 x 2
et pour la latte. Cela lui permet d'augmenter et de s'approcher de la
possibilité de 230 000 jusqu'en 1990 pour établir après
cela une période de cinq ans.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Tant et aussi
longtemps que le régime forestier ne sera pas appliqué chez
Bisson & Bisson, on va respecter l'allocation qui lui a été
attribuée. Cela ne veut pas dire que ça va correspondre à
la capacité de l'usine qu'il installera. C'est clair?
M. Claveau: La capacité de l'usine peut être
plus.
M. Côté (Rîvière-du-Loup): Ce sera son
problème.
M. Claveau: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais on va
respecter ce qui est alloué jusqu'à ce qu'on applique le
régime forestier. Quand on l'appliquera, les calculs se feront sur la
base prévue dans le régime.
M. Claveau: D'accord. Les cinq années dont il est question
au moment d'établir le volume d'approvisionnement...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Dans le cas de
Bisson & Bisson, on va tenir compte du fait qu'il a passé au feu et
qu'il a été un an sans fonctionner.
M. Claveau: Est-ce que les cinq années qui serviront pour
fixer le volume de prélèvement dans le contrat
d'approvisionnement sont les cinq années à partir du 1er avril
1987 en reculant ou est-ce à partir de la date d'échéance
du contrat en reculant de cinq ans?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est à
partir du 1er avril 1987 en reculant.
M. Claveau: D'accord. Cela veut dire que le volume qu'il va
scier, à partir du 1er avril 1987 jusqu'à échéance
de son contrat actuel, au maximum 1990, cela ne comptera pas pour
établir...
M. Côté (Rivière-du-Loup): Cela n'aura pas
d'influence. On vient de le passer dans l'article précédent.
M. Claveau: On aurait pu en parler à 206 mais-La
Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article 208 est
adopté?
M. Perron: Je vais y penser, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Mais n'y pensez pas
trop longtemps.
M. Perron: Si le député de Vimont veut parler en
attendant, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Vimont.
M. Théorêt: Je vous remercie, M. le
député de Duplessis. Étant donné qu'on a
été averti qu'il y aurait un vote en Chambre vers 17 h 30,
étant donné également que le député de
Duplessis a assuré le ministre que l'étude serait terminée
avant ou à 18 heures et étant donné que l'ordre de la
Chambre est de siéger jusqu'à 18 heures, est-ce que le
député de Duplessis va prendre en considération ce vote
appelé à compter de 17 h 30, parce qu'on pourrait se retrouver
à 18 heures sans avoir fini d'étudier le projet de loi article
par article, tel qu'il voulait bien le livrer au ministre?
Une voix: ...
M. Théorêt: Ce n'est pas ce qu'était
l'entente avec votre collègue.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Je peux certifier au ministre et aux
députés ministériels que tout sera terminé en ce
qui nous concerne avant 18 heures et qu'il est probable que le tout sera
finalisé vers 17 h 30 à cause du vote prévu. Si je voulais
relire l'article 208, c'était à cause de la façon dont les
yeux du député de Vimont se sont tournés vers vous
après l'intervention de mon collègue d'Ungava. C'est la raison
pour laquelle je devais relire l'article 208 pour m'assurer que tout
était dans l'ordre.
M. Claveau: Pour ne pas se faire passer une épinette
grise.
La Présidente (Mme Bélanger): Votre vigilance est
très appréciable.
M. Perron: L'article 208 est adopté.
La Présidente (Mme Bélanger):L'article 208 est
adopté. J'appelle l'article 209.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À
l'article 209, je n'ai pas d'amendement à proposer. C'est un article qui
oblige les utilisateurs concernés à respecter les normes
d'intervention, tout simplement.
M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 209 est
adopté. J'appelle l'article 210.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À
l'article 210, il n'y a pas d'amendement proposé non plus. Il se lit
comme suit: "Le titulaire d'un permis délivré en application des
articles 206 à 208 doit payer sur le volume de bois abattu et
mesuré les droits exigibles en vertu de l'article 6."
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Allez-y!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils ne pouvaient
pas payer sur le volume alloué, car ils n'avaient pas de contrat
à cette date.
M. Perron: D'accord. C'est ce qu'on a compris: "en vertu de
l'article 6". D'accord. Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
210 est adopté?
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): J'appelle l'article
211.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Est-ce qu'on
pourrait suspendre l'article 211, Mme la Présidente, parce qu'il y a un
petit amendement
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 211 est
suspendu.
M. Perron: Est-ce qu'il va être suspendu jusqu'à 20
heures, Mme la Présidente?
La Présidente (Mme Bélanger): Pour quelques
instants seulement. L'article 211 est suspendu. J'appelle l'article 212.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Article 212: "Le
présent chapitre cesse d'avoir effet le ]er avril 1990." Je n'ai pas
d'amendement à cet article, Mme la Présidente.
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 212 est
adopté. Étant donné que l'article 211 est suspendu, nous
pourrions revenir à l'article 227.
M. Perron: Ah oui! C'est l'amendement que j'avais
suggéré au ministre hier.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Attendez un peu!
J'ai l'article 214, Mme la Présidente, si vous voulez.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 214.
Dispositions diverses et transitoires (suite)
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'aurais un
amendement à proposer.
M. Perron: Ah oui! D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est un article
complet qui deviendrait 214.1. Le projet de loi est modifié par
l'insertion, après l'article 214, de l'article suivant: "En prescrivant
les droits payables en vertu des articles 5, 69.1, 69.2, 83, 84 ou 210, le
ministre peut accorder un dégrèvement sur le montant des droits
que doit payer en argent annuellement une personne qui, le 31 mars 1987,
bénéficie d'un régime de droits de coupe à taux
fixe en vertu d'un décret ou d'une entente non visée au
deuxième alinéa de l'article 204, de manière à
tenir compte, dans la mesure et pour la période que détermine le
gouvernement, de tout dégrèvement de taux ainsi consenti sur les
taux qui auraient été autrement applicables à
l'exploitation forestière de cette personne au moment de l'adoption du
décret ou de la conclusion de l'entente."
C'est un amendement qui est dans le même esprit que les
propriétaires privés qui
ont cédé de leurs terrains pour obtenir une
concession.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le nouvel
article 214.1 est adopté?
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 214.1 est
adopté.
M. Perron: Les articles 216.1, 216.2, 216.3 n'auraient-ils pas
été suspendus comme amendements à l'article 216?
La Présidente (Mme Bélanger): Oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez une
bonne mémoire. L'article 216.1. C'est le Code civil, n'est-ce pas?
M. Perron: Le Code du travail.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Le Code du
travail, excusez-moi. Est-ce que vous voulez que je les lise, M. le
député, ou si...
M. Perron: Si vous permettez, j'aimerais qu'on le lise pour le
bénéfice du Journal des débats.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord.
M. Perron: Et pour le bénéfice des travailleurs
forestiers.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord.
M. Perron: Pour qu'on se comprenne bien sur l'essentiel des
amendements du ministre à l'article 216.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord. À
la suite de toutes les recommandations qui nous ont été faites,
et par l'Opposition et par d'autres organismes, Mme la Présidente,
j'aimerais lire au député de Duplessis le texte que j'ai ici.
J'ai reçu un télex de l'Association des manufacturiers de bois de
sciage qui se lit comme suit: "Objet: Concordance entre le projet de loi 150 et
le Code du travail. "Nous avons pris connaissance des dispositions du projet de
loi 105 par lesquelles vous faites les concordances nécessaires au Code
du travail. "Selon notre analyse, ces dispositions consacrent le statu quo
quant à la situation actuelle du droit du travail et protègent
les parties de conflits qui auraient pu découler d'un vide juridique, ce
que nous avions réclamé lors de la présentation de notre
mémoire lors de la commission parlementaire."
C'est signé par M. André Tremblay, vice-président
de l'AMBSQ et président du comité du milieu du travail.
M. Perron: Est-ce que le ministre aurait reçu d'autres
télégrammes ou lettres concernant son projet d'amendement, soit
de la CSN, de la FTQ ou encore de l'industrie forestière?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Non, je n'en ai
pas reçu d'autres. Cela n'a pas été porté à
ma connaissance. J'ai vu des articles de journaux. Si on considère que
c'est un message...
M. Perron: Le ministre peut peut-être lire les amendements
suggérés.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord. Le
projet de loi est modifié par l'insertion, après l'article 216,
des articles suivants: "216.1 L'article 1 du Code du travail, (L.R.Q., chapitre
C-27) est modifié par le remplacement du paragraphe o) par le suivant:
"o) "exploitant forestier": un titulaire d'un permis d'intervention pour
l'approvisionnement d'une usine de transformation du bois délivré
en vertu de la Loi sur les forêts (1986, chapitre - indiquer ici le
numéro de chapitre du projet de loi 150) ou un producteur forestier qui
alimente une usine de transformation du bois à partir d'une forêt
privée"; "216.2 L'article 2 de ce code est modifié: "1° par
le remplacement, dans la première ligne du premier alinéa, des
mots "Le concessionnaire forestier" par les mots "L'exploitant forestier";
"2° par le remplacement, dans les deuxième et troisième
lignes du premier alinéa, des mots "l'exploitation forestière de
ses terres" par les mots "son exploitation forestière"; "3° par le
remplacement, dans les troisième et quatrième lignes du
deuxième alinéa, des mots "faisant l'exploitation
forestière des terres d'un concessionnaire forestier ou d'une partie
déterminée de ces terres" par les mots "exécutant des
travaux d'exploitation forestière sur le territoire d'un exploitant
forestier". "216.3: L'article 8 de ce code est modifié par le
remplacement, dans les première et deuxième lignes du premier
alinéa, des mots "Sous réserve de la Loi sur les terres et
forêts (chapitre T-9), le propriétaire d'une terre ou concession"
par les mots "Sous réserve de la Loi sur les forêts, l'exploitant
forestier ou le propriétaire du territoire".
Ces modifications au Code du travail visent à assurer la
concordance avec le nouveau régime forestier et à maintenir le
statu quo en ce qui concerne le régime syndical applicable aux
salariés.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que les
nouveaux articles 216.1, 216.2 et 216.3 sont adoptés?
M. Perron: Un instant, Mme la Présidente, on va les
prendre un par un. Article 216.1, adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 216.1 est
adopté. J'appelle l'article 216.2.
M. Perron: Si je comprends bien, à l'article 216.2, dans
le premier alinéa, c'est de la concordance.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, pour
l'exploitant forestier...
M. Perron: Le deuxième alinéa aussi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Encore là,
oui, "son exploitation forestière".
M. Perron: L'article 216.2 est adopté, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Adopté.
J'appelle 216.3. (17 h 15)
M. Perron: Mme la Présidente, à l'article 216.3, il
manque le chapitre qu'il faut insérer, je crois.
Une voix: Loi sur les forêts, chapitre...
M. Perron: Loi sur les forêts, chapitre...
La Présidente (Mme Bélanger): T-9. T tiret 9.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On me dit
qu'étant donné qu'il a été inséré au
paragraphe o, 216.1, on ne le répète pas. En vertu de la Loi sur
les forêts, au paragraphe o.
M. Perron: Pourquoi ne pas le répéter? Quand cela
va se retrouver à l'article 8, pourquoi ne pas le répéter
pour être clair dans la loi?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Vous avez raison.
On va le répéter. D'accord.
M. Perron: Alors, on inscrirait, entre parenthèses,
après le mot "forêts", 1986, chapitre... D'accord. Maintenant,
est-ce que le ministre pourrait nous lire l'article tel qu'il vient de
l'amender pour bien se comprendre, parce que cette partie est extrêmement
importante?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Lequel? Article
216.3?
M. Perron: À 216.3.
La Présidente (Mme Bélanger): Avec la correction,
M. le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Voulez-vous le
lire, Mme la Présidente?
M. Perron: Je viens juste de comprendre que le ministre ne l'a
pas encore entre les mains, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 216.3 se
lit comme suit: L'article 8 de ce code est modifié par le remplacement,
dans les première et deuxième lignes du premier alinéa,
des mots: "Sous réserve de la Loi sur les terres et forêts,
(L.R.Q., chapitre T-9), le propriétaire d'une terre ou concession", par
les mots "sous réserve de la Loi sur les forêts, l'exploitant
forestier ou le propriétaire du territoire". L'article 216.3 est-il
adopté?
M. Perron: Adopté.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, j'aimerais revenir à l'article 226.1...
M. Perron: Donc, l'article 216...
M. Côté (Rivière-du-Loup): ...qui
concerne...
M. Perron: ...est adopté en totalité.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 216.1,
l'article 216.2 et l'article 216.3 sont adoptés.
M. Perron: On avait déjà adopté...
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 216.
M. Perron: ...l'article 216. Article 226?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Article 226.1. Le
projet est modifié par l'insertion, après l'article 226, de
l'article suivant... Cela concerne le Code du travail également.
M. Perron: D'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): "Une
accréditation accordée en vertu du Code du travail à une
association de salariés à l'égard d'un employeur
exerçant une exploitation forestière sur un territoire
déterminé, et une convention collective conclue en vertu de ce
code continuent d'avoir effet entre ces parties sur le territoire
modifié ou le nouveau territoire sur lequel s'exercera dorénavant
l'exploitation forestière suite à la prise d'effet d'un premier
contrat
d'approvisionnement et d'aménagement ou à l'obtention d'un
premier permis d'intervention visé à l'article 87. "Un
commissaire du travail peut rendre toute ordonnance appropriée pour
constater l'application du premier alinéa ou régler une
difficulté qui en résulte."
Cette disposition vise à assurer le maintien du lien
d'accréditation avec un employeur dont le territoire d'exploitation est
modifié. Cela va?
M. Perron: Oui. Merci, Mme la Présidente. Je voudrais
d'ailleurs remercier le ministre de l'empressement qu'il a mis à la
suite des discussions que nous avions eues en commission parlementaire,
à l'Assemblée nationale et même en privé, en rapport
avec la concordance qu'il vient d'apporter face au Code du travail, sachant
très bien qu'il est possible qu'au cours des prochains mois ou des
prochaines années on ait à travailler directement sur ce Code du
travail. J'avoue franchement que, surtout à l'article 226.1 que vient de
déposer le ministre en amendement à l'article 226, cela nous
permet d'avoir une bonne interprétation - d'après nous, en tout
cas, sans être avocat - de ce qui devait être fait et de ce qu'on
avait recommandé de faire à ce stade, en rapport avec les
travailleurs forestiers et aussi les travailleuses forestières.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M, le ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On est à
vérifier si c'est réellement l'article 87 dont il est question.
Plutôt que 87, ce serait 81 dans l'amendement, M. le
député. À 226.1, comme référence.
M. Perron: Ah oui, d'accord.
M. Côté (Rivière-du-Loup): S'il vous
plaîtî
M. Perron: Ce serait 81.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. C'est une
erreur de frappe.
M. Perron: Oh! que cela a passé proche.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
226.1 est adopté?
M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 226.1 est
adopté. J'appelle l'article 211 qu'on avait suspendu.
Mode d'attribution provisoire (suite)
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord.
"L'article 211 est modifié: "1° par l'addition, à la fin du
deuxième alinéa, des mots "et conserve son rang"; "2° par
l'addition de l'alinéa suivant: "Dans les 30 jours de la date
d'enregistrement d'un premier contrat d'approvisionnement et
d'aménagement forestier, un créancier peut également
enregistrer, à l'égard des droits conférés par ce
contrat, le privilège, l'hypothèque ou le droit réel qu'il
a enregistré conformément au deuxième alinéa sur
les droits d'approvisionnement conférés par les articles 206 et
208. Cet enregistrement est fait de la même manière que
l'enregistrement renouvelé; il est réputé avoir
été fait à la date de l'enregistrement du premier contrat
et conserve son rang."
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement à l'article 211 est adopté?
M. Perron: L'amendement à l'article 211 est adopté,
mais non pas l'article 211 tel qu'amendé.
Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Lorsqu'on regarde l'ensemble de l'article, nous avons
compris, à la suite des explications que vient de nous donner un avocat
du ministère, que les notaires et le Barreau du Québec avaient
mentionné qu'il y avait un vide juridique qui pouvait se créer
à un certain moment. C'est le pourquoi de ce deuxième paragraphe
de l'article 211 qui a été apporté par le ministre. Quant
à nous, l'article 211 est adopté tel qu'amendé.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 211 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle l'article 227.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Avant d'aller
à l'article 227, il y aurait les amendements dont on a parlé hier
pour les intitulés, des parties I à IX, qu'on appelait "parties"
plutôt que "titres".
M. Perron: Ce serait à la fin.
La Présidente (Mme Bélanger): À la fin, M.
le ministre.
M. Perron: À la fin, oui.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On n'est pas rendu
à la fin.
M. Perron: Pas encore. Mme la Présidente, on va à
quel article?
La Présidente (Mme Bélanger): Article 227.
Dispositions diverses et transitoires (suite)
M. Perron: J'ai un amendement à proposer à
l'article 227.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je voulais le
sauter celui-là.
La Présidente (Mme Bélanger): Article 227, M. le
ministre.
M. Perron: Est-ce que le ministre peut lire l'article 227?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui. "Le
gouvernement désigne le ministre responsable - attendez un peu, je vais
le lire - de l'application de la présente loi."
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Claveau: Juste une référence. C'est plus clair
que cela dans le projet de loi qu'on va avoir à étudier sur les
mines. Le ministre délégué aux Mines dépose la loi,
mais c'est le ministre de l'Énergie et des Ressources qui va être
responsable de l'application. Est-ce cela que ça veut dire aussi dans ce
cas?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Je ne peux pas
répondre à cette question parce que le ministre responsable de
l'application de la présente loi n'est pas identifié. C'est le
gouvernement qui va l'identifier.
M. Claveau: Le ministre des Communications? Un exemple.
M. Côté (Rivière-du-Loup): II sera
identifié en vertu de la Loi sur l'exécutif.
M. Perron: Bon. D'abord, je voudrais vous souligner...
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Perron: ...que nous sommes d'accord - nonobstant ce qui s'est
passé en 1979, je l'ai déjà mentionné - que nous
ayons un ministère des Forêts. On a une grande crainte se
rapportant à l'article 227 en attendant que la transition se fasse, si
jamais le gouvernement, c'est-à-dire l'Exécutif, décide
d'aller de l'avant. On se demandait si on ne devait pas, comme je l'ai
mentionné hier, déposer un amendement à l'article 227
disant; Le gouvernement désigne le ministre délégué
aux Forêts comme responsable de l'application de la présente loi.
On a des craintes que ce soit le ministre de l'Énergie et des Ressources
qui est le tuteur du ministre actuel, on a des craintes qu'il y ait un autre
ministre, comme le ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, qui
vienne jouer dans les plates-bandes du ministre. On ne sait jamais ce qui peut
arriver.
Compte tenu de l'heure, Mme la Présidente, et de l'engagement que
j'ai pris envers le ministre, je pense qu'on va s'abstenir de déposer
cet amendement et on va l'adopter tel quel. On ne fait pas confiance au
gouvernement, mais on fait confiance au ministre délégué
aux Forêts.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 227 est
adopté. J'appelle l'article 228.
M. Côté (Rivière-du-Loup): À l'article
228...
M. Perron: Mme la Présidente, juste avant, un de mes
collègues voudrait intervenir.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Jonquière.
M. Dufour: La Loi sur les forêts...
La Présidente (Mme Bélanger): Je demanderais un peu
d'ordre, s'il vous plaît!
M. Dufour: Je vous accorde mon .appui, Mme la Présidente.
Dans la Loi sur les forêts, on ne s'est pas attardé beaucoup aux
articles où tes municipalités sont concernées. Il y a deux
points que je voudrais soulever. Cela a été demandé par
l'Union des municipalités du Québec. J'ai l'impression que vous
n'avez pas donné suite à cela ou qu'elles n'ont pas eu le temps
de vous en informer. À l'article 63, on parle des inventaires forestiers
écologiques, pathologiques et entomoloqiques. Est-ce qu'il serait
possible de mettre ces inventaires à la disposition des
municipalités régionales de comté ou des
municipalités? (17 h 30)
M. Côté (Rivière-du-Loup): II y a une grande
collaboration entre le ministère et les municipalités lorsqu'il
s'agit de mettre des données à leur disposition. Dans le cas. des
municipalités régionales de comté, on leur a transmis des
informations pour les aider. II y a un échanqe constant entre les
municipalités et le ministère sur les données
d'information comme les inventaires forestiers que nous possédons. Ce
n'est pas nécessaire de l'indiquer, car il en sera ainsi tout le
temps.
M. Dufour: Le ministère, autant que possible, va mettre
ces inventaires à la disposition des MRC, s'ils sont disponibles.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Ils sont
disponibles pour consultation, etc., mais cela ne veut pas dire qu'on va
les publier.
M. Dufour: Je comprends, mais vous allez les avertir que c'est
possible. À l'article 157, le ministre accorde un permis de construction
ou d'agrandissement d'usine. Est-ce que vous pourriez vous engager, par la loi
ou autrement, à en aviser immédiatement les municipalités
régionales de comté ou la municipalité dans laquelle les
usines sont situées?
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est une question
administrative à laquelle on peut donner facilement suite et on le fera
avec plaisir.
M. Dufour: Sans qu'elles aient à le demander? Il faut
comprendre que, à l'égard des nouvelles responsabilités
assumées par les municipalités dans l'aménagement du
territoire, ces demandes, à mon sens, me semblent logiques.
M. Côté (Rivière-du-Loup): J'imagine, M. le
député, que les municipalités vont nous le demander et
celles qui vont nous le demander, nous allons leur transmettre le
renseignement.
M. Dufour: Je peux prendre le moyen, mais j'aimerais que vous le
fassiez vous-même. Je peux prendre sur moi d'avertir toutes les MRC, et
ce serait bien fin de ma part. Je dirai: Le ministre
délégué aux Forêts m'a dit en commission
parlementaire, telle date, telle heure, tel jour, que, si vous aviez des
besoins dans tel ou tel domaine, il m'a donné son assurance qu'il y
verrait. Si vous me le permettez, M. le ministre, je suis prêt à
le faire, mais je vous dis: Ce serait plus fin si c'était vous.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député d'Ungava.
M. Côté (Rivière-du-Loup): D'accord, on va en
discuter et, s'il y a moyen, on va le faire automatiquement.
M. Claveau: Merci, Mme la Présidente. Rapidement, sur le
même sujet, c'est effectivement quelque chose qui nous a
échappé. Est-ce qu'il ne serait pas normal, avant de donner un
permis d'agrandissement ou de construction d'usine, que le ministre s'assure
que la localisation, que les travaux soient en conformité avec les
règlements municipaux, le règlement sur le zonaqe municipal, et
que cela ait déjà été approuvé par la
municipalité? C'est le cas d'ailleurs au ministère de
l'Énergie et des Ressources quand il s'agit de faire de la construction
sur les terres à l'intérieur d'une municipalité qui sont
louées par bail de huit ans à quelqu'un, par exemple. On
vérifie avant pour savoir si la municipalité le permet.
M. Côté (Rivière-du-Loup): C'est la
responsabilité du propriétaire d'usine de requérir ou
d'obtenir tous les permis et de se conformer - évidemment, on peut le
mentionner - aux règles de l'Environnement, aux règles
municipales et aux normes de construction. C'est la responsabilité du
propriétaire de le faire.
M. Claveau: D'accord, mais, dans tous les règlements,
dès que l'organisme ou la compagnie dépose sa demande, il devrait
y être joint le permis municipal.
M. Côté (Rivière-du-Loup): On va en prendre
bonne note. Dans le contrat, on ajoutera peut-être une note
spéciale pour dire aux gens: Cette année, toutes les permissions
sont requises avant de construire ou d'agrandir. Cela s'appliquera aux
organismes du gouvernement, aux différents ministères et aussi
aux municipalités.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'article
228 est adopté?
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): L'article 228 est
adopté.
M. Perron: Mme la Présidente, avant de passer aux
commentaires de la fin de cette commission parlementaire, pourriez-vous
vérifier si l'ensemble des articles du projet de loi ont bel et bien
été adoptés, incluant les amendements, afin que le
ministre ne soit pas privé de ce projet de loi au cours des prochains
jours? Autrement, on devra revenir en commission parlementaire. Même si
on prenait quelques minutes de plus... À moins qu'on s'assure
immédiatement que c'est fait.
La Présidente (Mme Bélanger): D'accord. Est-ce que
tous les intitulés du projet de loi sont adoptés? M. le
ministre.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Avec
modifications, Mme la Présidente. "Le projet de loi est modifié
par le remplacement, dans les intitulés des parties I à IX, du
mot "partie" par le mot "titre". Tout renvoi à une partie de la loi est
modifié par un renvoi au titre correspondant."
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que
l'amendement des intitulés est adopté?
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
M. Côté (Rivière-du-Loup): Évidemment,
il faudra aussi tenir compte, en plus de ce
qu'a dit le député de Duplessis, du renumérotage
des articles, étant donné qu'il y en a eu d'insérés
ici et là.
M. Perron: D'accord.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que letitre du projet de loi 150 est adopté?
M. Perron: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que l'ensemble
du projet de loi 150 est adopté tel qu'amendé?
M. Perron: Tel qu'amendé, il est adopté. Oui, Mme
la Présidente. Maintenant, on est assuré, avant de passer
à l'adoption finale en commission parlementaire, que tous les articles
ont bel et bien été adoptés, incluant les amendements.
La Présidente (Mme Bélanger): Oui, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Bon!
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que le ministre
présente une motion de renumérotation du projet de loi 150?
M. Côté (Rivière-du-Loup): Oui, j'ai fait une
motion, madame.
La Présidente (Mme Bélanger): Est-ce que cette
motion a été adoptée?
M. Perron: Adopté.
La Présidente (Mme Bélanger): II reste les
remarques finales, M. le ministre.
Conclusions M. Albert Côté
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mme la
Présidente, mes remerciements vont à vous, en premier, pour la
façon habile avec laquelle vous avez dirigé cette commission, qui
était une commission très importante pour l'avenir des
Québécois. On a pris, en commission, des décisions
importantes qui changeront notre façon de vivre en forêt ou
d'utiliser la forêt.
Je tiens à remercier mes collègues pour la patience qu'ils
ont eue et la discipline, surtout la discipline de ce côté-ci de
la table. C'est une commission qui a pris beaucoup d'heures, mais cela en
valait le coup, parce que c'est très important et que cela a beaucoup de
conséquences. Je voudrais les remercier de leur support et de leur
appui, même s'ils n'ont pas parler souvent. C'est parce qu'on ne voulait
pas prolonger les débats.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
M. Côté (Rivière-du-Loup): Mais, étant
donné qu'ils se sont prolongés, nous aurions peut-être
manqué notre coup et on serait rendu au printemps.
Je remercie également les députés de l'Opposition,
en particulier le député de Duplessis qui est le critique
officiel en ce qui concerne les forêts. C'est un homme de parole et,
lorsqu'il prend des engagements, il les tient. Je voudrais remercier les
députés d'Ungava et de Laviolette qui ont aussi participé
de façon très active à cette commission, ainsi que les
députés de Jonquière, de Lac-Saint-Jean et de
Bertrand.
Une voix: De Roberval.
M. Côté (Rivière-du-Loup): De Roberval,
excusez-moi. Je remercie tout le monde de sa collaboration au cours de cette
commission, parce que, évidemment, ce sont des sujets quelquefois
difficiles à discuter. Il y a des intérêts
différents. Je crois que, avec la collaboration de tous, nous avons pris
soin des intérêts de chacun dans la mesure du possible et de la
façon la plus équitable. Évidemment, nous sommes tous des
humains, nous sommes tous sujets à commettre des erreurs, mais
espérons qu'on n'en a pas fait beaucoup dans ce projet de loi.
Je remercie le secrétariat de sa collaboration. Je remercie
également mes collègues au ministère, juristes et
forestiers, de leur appui et de leur aide au cours de cette commission. C'est
sûr que, avec une Opposition aussi vigilante, les questions viennent
assez rapidement et de façon assez drue, mais, avec l'aide, je pense
bien qu'on a su répondre aux questions qui nous étaient
posées. En réalité, je suis très fier de cette loi
qui apportera un grand secours et de grands bénéfices. Elle
protégera notre futur au Québec, notre futur du côté
environnemental comme du côté de l'emploi, notre futur du
côté récréation aussi parce que la forêt
contribue énormément à protéger et à servir
d'abri à la faune. Merci à tout le monde.
La Présidente (Mme Bélanger): M. le
député de Duplessis.
M. Denis Perron
M. Perron: Mme la Présidente, c'est sûr que
j'endosse presque entièrement les paroles qui ont été
prononcées par le ministre en soulignant toutefois que la discipline des
ministériels était surtout due au fait qu'ils ne devaient pas
intervenir sur le fond dans le projet de loi. Je pense que le ministre a
mentionné quelque peu la raison.
Maintenant, comme vous avez pu le remarquer, Mme la Présidente,
au cours de
cette commission parlementaire, de notre côté, nous,
l'Opposition à l'Assemblée nationale, nous avons fait le maximum
- on a même modifié le projet de loi 150 lui-même - pour en
arriver à quelque chose d'extrêmement potable et qui se rapporte
directement au livre blanc de juin 1985.
Mme la Présidente, je voudrais, bien sûr, vous remercier
pour votre attitude en commission parlementaire. Cela n'a pas été
une commission parlementaire facile, le ministre l'a mentionné tout
à l'heure dans son allocution de fin de séance. Tout comme lui,
je voudrais profiter de l'occasion, Mme la Présidente, pour vous
remercier et remercier toutes les personnes qui ont contribué de
près ou de loin à la bonification de ce projet de loi 150 durant
toutes ces heures que nous avons passées en commission
parlementaire.
Je remercie, en terminant, mes collègues de l'Opposition pour
leur contribution à cette commission. En particulier, un remerciement
extrêmement spécial - et ce, pour que ce soit inscrit au
Journal des débats - à la personne qui a contribué
à alimenter le député de Duplessis et les membres de
l'Opposition, M. Pierre Mathieu, ingénieur forestier, qui a fait
énormément pour qu'on puisse respecter au maximum ce qui avait
été écrit dans le livre blanc.
Mme la Présidente, je voudrais terminer, bien sûr, en
souhaitant bonne chance au ministre et en lui disant que le critique de
l'Opposition à l'Assemblée nationale en matière de
forêt est conscient qu'actuellement il a un gros travail sur les
épaules, qu'il devra faire au cours des prochains mois. Il a la
collaboration, je crois, de ses fonctionnaires et de son ministère pour
permettre l'application de ce futur régime forestier qui va amener des
changements radicaux dans l'ensemble du domaine forestier du Québec. Je
souhaite toutes les chances du monde au ministre délégué
aux Forêts, bien que j'aie des craintes face à certains de ses
collègues; je l'ai mentionné à plusieurs reprises au cours
de cette commission.
Je souhaite bonne chance aussi à toutes les personnes qui sont
dans le secteur forestier au Québec, dans le domaine des
papetières, dans le domaine du bois de sciage, dans le domaine des
coopératives forestières, dans le domaine de la reforestation,
aux travailleurs et aux travailleuses du secteur forestier, toutes les chances
du monde pour que ce projet de loi et son application protègent, une
fois pour toutes, un bien collectif, notre forêt
québécoise, une forêt renouvelable, quelque chose
d'extrêmement intéressant pour l'économie du Québec.
Merci à tout le monde, Mme la Présidente, et bonne chance, encore
une fois, au ministre délégué et merci de sa
contribution.
La Présidente (Mme Bélanger): Merci, M. le
député de Duplessis. En tant que présidente de la
commission de l'économie et du travail pour l'étude article par
article du projet de loi 150, je tiens à vous dire que cela a
été un plaisir pour moi de présider cette commission. Je
félicite le ministre et je félicite aussi le porte-parole de
l'Opposition en matière de forêt; il a été
très vigilant dans ses commentaires.
J'aimerais aussi remercier les membres de la commission de leur
collaboration. À la suite d'un renseignement qu'un documentaliste m'a
donné, j'informe cette commission que nous avons étudié le
projet de loi pendant 49 heures 50. Je pense qu'on doit avoir touché
à tous les points et j'en félicite tous les membres de la
commission. Merci.
M. Perron: II ne manque que dix minutes pour faire 50 heures,
madame!
La Présidente (Mme Bélanger): La commission de
l'économie et du travail suspend ses travaux jusqu'à 20
heures.
(Suspension de la séance à 17 h 45)
(Reprise à 20 h 13)
Projet de loi 158
Le Président (M. Théorêt): La commission de
l'économie et du travail se réunit pour étudier le projet
de loi 158, Loi modifiant la Loi sur les sociétés de placements
dans l'entreprise québécoise. Est-ce qu'il y a des remplacements,
M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Charbonneau
(Verchères) est remplacé par M. Brassard (Lac-Saint-Jean); M.
Chevrette (Joliette) est remplacé par M. Garon (Lévis), M.
Gauthier (Roberval) est remplacé par M. Biais (Terrebonne).
Le Président (M. Théorêt): Alors, M. le
ministre, vous avez la parole pour les remarques préliminaires, s'il
vous plaît!
M. Parent (Bertrand): M. le Président, avant de commencer,
je voudrais juste m'assurer qu'on a les mêmes coordonnées parce
qu'on m'avait dit que l'ordre de la Chambre... J'aimerais que vous puissiez le
rappeler pour qu'on puisse travailler sur la même longueur d'ondes.
Le Président (M. Théorêt): Alors, voici, tel
que la Chambre l'a ordonné, le projet de loi 158 sera suivi du projet de
loi 154 sur la
Société de développement industriel et du projet de
loi 155 sur la Société des alcools du Québec.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si je peux intervenir à
ce moment-ci, le député de Bertrand et moi-même nous sommes
entretenus en Chambre et, je pense bien, que, de consentement, c'est modifiable
à la condition qu'on passe à travers tout le travail qui nous a
été assigné par la Chambre. J'avais cru comprendre qu'on
ferait d'abord les SPEQ donc 158, deuxièmement, la SAQ, donc 155, et,
finalement, la SDI, 154. Je pense que c'était la nature de l'entente
avec le député de l'Opposition.
Le Président (M. Théorêt): Écoutez, M.
le ministre, s'il y a consentement entre les deux partis, j'imagine, je tiens
pour acquis qu'on a le droit de changer un ordre de la Chambre.
Une voix: Cela ne cause pas de problème de ce
côté-là.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Très bien.
M. Parent (Bertrand): Deuxièmement, je veux juste
m'assurer que, par ordre de la Chambre, le projet de loi 152 n'est pas
appelé non plus ce soir...
Le Président (M. Théorêt):
Effectivement...
M. Parent (Bertrand): ...parce que j'avais mes autres
collègues, je voulais être bien sûr que...
Le Président (M. Théorêt): D'après ce
que le secrétaire de la commission nous rapporte, il y a eu un
contrordre en ce qui concerne le projet de loi 152 qui est retiré.
L'avis a été annulé. Cela va, M. le député
de Bertrand?
M. Parent (Bertrand): Oui.
Le Président (M. Théorêt): Alors, M. le
ministre, pour vos remarques préliminaires...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Très brièvement,
M. le Président, la Loi modifiant la Loi sur les sociétés
de placements dans l'entreprise québécoise a pour objet,
essentiellement, de donner suite aux énoncés du discours sur le
budget du 1er mai dernier, d'une part à l'égard de la
constitution d'un régime d'actionnariat pour les employés dans le
cadre de ce qui est connu sous le vocable de SPEQ et ainsi préparer la
voie à l'enrichissement de 25 % au titre de déductions à
des fins fiscales par ailleurs prévues dans un autre projet de loi qui a
été étudié par l'Assemblée nationale ou qui
est en voie de l'être. Deuxièmement, à l'occasion de la
présentation de cette loi et toujours pour faire suite au discours sur
le budget du 1er mai dernier, il était opportun, c'est le moins qu'on
puisse dire, de boucher certains trous qui, à l'usage, se sont
révélés dans le système des sociétés
de placements dans l'entreprise québécoise. Nous aurons
l'occasion de revenir, à l'étude article par article, sur ces
quelques modifications de nature essentiellement technique.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
ministre. M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Oui. J'aurais une remarque
préliminaire très brève pour vous assurer, que de notre
côté, que ce soit dans les projets de loi 158, 154 ou 155, nous
allons essayer de procéder rondement, de façon qu'on puisse
apporter les quelques modifications que nous avons envisagées et essayer
de discuter. Je remercie aussi le ministre de l'Industrie et du Commerce de
m'avoir remis les différentes notes qui accompagnent les petites
modifications. Cela permettra de procéder plus rapidement. Alors, M. le
Président, je n'ai pas d'autres remarques préliminaires.
Le Président (M, Théorêt): Merci, M. le
député de Bertrand. J'appelle donc maintenant l'article 1. M. le
ministre.
Enregistrement
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est tout simplement un
article de fond, M. le Président, qui prévoit
précisément l'enregistrement par la SDI, la Société
de développement industriel, d'une SPEQ, à titre de
SPEQ-employés. C'est donc une première modification, un premier
ajout de nature purement technique qui donne suite à la constitution de
ce régime.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Je n'ai pas de question particulière
concernant l'article 1, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Donc, l'article 1
est adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
maintenant l'article 2. M. le ministre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce que l'on indique ici, M. le
Président, c'est que la définition se rapportant à une
action ordinaire à plein droit de vote donne suite
aux modifications techniques annoncées dans le dernier discours
sur le budget en enlevant la condition relative au coût de l'action. Les
notes que j'ai devant moi indiquent de plus qu'il s'agit ici d'ajouter une
référence à l'article 1 de la Loi sur les impôts qui
correspond à celle qui a été initialement adoptée
lors de l'adoption de la loi sur les SPEQ, en 1985.
J'ajoute, en dehors des notes, que si d'aventure des explications de
nature technique étaient requises, il me ferait plaisir, avec le
consentement de tout le monde, de faire appel aux gens de mon ministère
et de la SDI, aux gens qui m'entourent.
M, Parent (Bertrand): C'est un détail technique, M. le
Président, mais je voudrais être bien sûr que, lorsque vous
avez appelé l'article 1, cela comprenait les points 1 et 2.
Le Président (M. Théorêt): C'était
l'article 1 qui modifiait...
M. Parent (Bertrand): C'est parce que...
Le Président (M. Théorêt): ...l'article
4.1.
M. Parent (Bertrand): Je suis d'accord, mais il y avait aussi le
point 2 concernant l'entrée en vigueur de cet article en particulier.
C'est que vous n'avez pas appelé les points 1 et 2 comme tels.
Le Président (M. Théorêt): Vous avez raison,
M. le député de Bertand, c'est mon erreur,
M. Parent (Bertrand): Je pense qu'il serait
préférable de les appeler par article.
Le Président (M. Théorêt): D'accord, Est-ce
qu'on peut revenir à l'article 1.2? Est-ce que l'article 1.2 est
adopté?
M. Parent (Bertrand): Comme tel, M. le ministre, cela donne suite
au discours sur le budget du 1er mai qui entrait en vigueur à compter de
minuit, si j'ai bien compris. C'est ce qui permet de dire que la
SPEQ-employés est en vigueur dès le 2 mai?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Depuis minuit et une seconde,
le 2 mai 1986.
M. Parent (Bertrand): Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Adopté. M.
le député de Bertrand, on est revenu aux articles 2. et 2.2; on a
appelé l'article 2.1. Est-ce adopté, M. le député
de Bertrand?
M. Parent (Bertrand): Les articles 2.1 et 2.2 sont
adoptés, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Merci. J'appelle
l'article 3. M. le ministre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ici, ce sont les juristes qui
ont suggéré, dans le cas où certaines conditions ne sont
pas conformes, par exemple, la réduction du capital ou des
résolutions qui décrètent la fusion des
sociétés en cause, que cela ait comme résultat que
l'enregistrement de la société soit révoqué
plutôt que déclaré nul. C'est donc une disposition qui,
plutôt que de faire appel à un concept juridique de nullité
qui laissait en l'air présumément la nécessité de
devoir démontrer la nullité ou de l'invoquer, on remplace cette
notion par celle de révocation de plein droit, avec plein effet, en
vertu de la loi, je présume. C'est cela.
Le Président (M. Théorêt): Merci. M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): On touche seulement au 1 de l'article 3
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que le
ministre... Oui, mais il y a 1°, 2°,5° et 6° .
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a 1° et 2°
seulement ici, M. le Président.
M. Parent (Bertrand): C'est cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): L'article 3 se lit: "L'article
8 de cette loi est modifié: "1° par le remplacement de ce qui
précède le paraqraphe 1° par ce qui suit..." Ouvrez les
guillemets, nouvel article 8 ou portion du nouvel article 8 qui
précède le paragraphe 1° en cause et l'article 3 du projet de
loi que nous avons nous, à 2° , qui fait état de l'addition,
après le paragraphe 4° de la loi actuelle dans son article 8, de
deux paragraphes numérotés, eux, 5° et 6° . Donc, il
m'apparaît n'y avoir qu'un seul article.
M. Parent (Bertrand): Dans le 2°, M. le Président,
lorsqu'il est question, à la référence 6° , d'une
résolution décrétant que la fusion de la
société a été adoptée ou approuvée
par ses actionnaires, il n'est pas fait mention si cette résolution doit
être faite à la majorité ou à l'unanimité.
Est-ce que cela a une importance quelconque, la référence
à la résolution qui est approuvée par...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous parlez de la
résolution qui décrète la fusion de la
société qui a été adoptée ou
approuvée par ses actionnaires?
M. Parent (Bertrand): C'est bien cela, oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On doit se
référer au statut en vertu duquel la société en
cause est constituée ou à ses règlements ou à la
loi, carrément, qui guide ces sociétés dans les cas de
fusion, de liquidation et autres dispositions de leurs affaires, au sens large,
et non pas de leurs affaires au sens d'activités.
Généralement, c'est un changement fondamental aux affaires de
l'entreprise. Cela ferait normalement appel au vote des deux tiers des
actionnaires, de mémoire, et selon ce qu'on me souffle, en vertu de la
Loi sur les compagnies, soit...
M. Parent (Bertrand): Comme tel, c'est sous-entendu, on n'a pas
besoin de spécifier cela. Bon.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...du Québec ou du
gouvernement fédéral.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, je n'ai pas
d'autres questions concernant l'article 3.
Le Président (M. Théorêt): L'article 3 est-il
adopté dans son ensemble?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Unanimement.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
l'article 4.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ici, il y a concordance avec
l'article que nous venons de voir. On retire la notion de nullité
évoquée dans l'article 9 pour ne conserver que celle de la
révocation d'un enregistrement dans certaines circonstances. Donc, c'est
un article de concordance avec l'article 8. Je vois que le whip de l'Opposition
est en train d'instruire le député de Bertrand sur certaines
dispositions qu'il doit prendre dans les minutes qui viennent, je
présume.
M. Brassard: C'est cela. On prépare un "filibuster"
terrible.
M. Parent (Bertrand): On voua avise que...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Allez parler au leader
avant.
M. Parent (Bertrand): ...plusieurs collègues s'en
viennent.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est correct. On en ajoutera
douze.
M. Parent (Bertrand): Je n'ai pas d'autres questions concernant
l'article 4.
Le Président (M. Théorêt): L'article 4 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 5,
Placement admissible
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est à ce moment-ci
qu'on l'évoque? Il y a un papillon, M. le Président. L'amendement
que nous soumettons, ici, à l'article 5, se lit ainsi: "Le paragraphe
1° de l'article 5 du projet de loi est modifié par le remplacement,
dans la première ligne de l'article 12 de la loi, du mot
"attesté" par le mot "validé"."
Le Président (M. Théorêt): Y a-t-il
discussion sur l'amendement, M. le député de Bertrand?
M. Parent (Bertrand): Je veux savoir pourquoi cela a
été chanqé. Le terme "attesté" est très
technique. Il n'avait pas le même sens que "validé"?
M. Johnson (Vaudreuil-Souianges): Selon le dictionnaire, le mot
"validé"... Et on voit qu'à l'Assemblée et en commission
on peut s'inspirer des définitions du dictionnaire.
M. Parent (Bertrand): Le Petit Robert.
M. Johnson (Vaudreuil-Souianges): Oui. Le mot "valide" signifie:
qui satisfait aux conditions légales pour produire ses effets. Alors
"valider", c'est reconnaître que quelque chose satisfait aux conditions
légales pour produire ses effets. Le mot "attester" signifie: certifier
la vérité de quelque chose, être la preuve de.
Alors, ici, remplacer le mot "attesté" par le mot
"validé", c'est afin d'Indiquer qu'on est en train de parler de quelque
chose qui satisfait aux conditions légales qui produisent certains
effets. Ce n'est pas une certification, c'est une reconnaissance que certaines
conditions étant réunies satisfont aux exigences qui permettent
de produire des effets.
M. Parent (Bertrand): Cela va comme explication.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement
à l'article 5 est adopté. L'article 5...
M. Parent (Bertrand): M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Étant donné que l'article 5 -
comme d'ailleurs plusieurs autres articles - est fortement constitué, il
faudrait peut-être l'appeler par les sous-paragraphes
parce que j'aurai d'autres commentaires plus loin dans l'article 5.
Alors, dans le cas de l'amendement, _c'est adopté et, dans le cas de
l'article 5, 1°, il est adopté.
Le Président (M. Théorêt): D'accord.
L'article 5, 1°, est adopté. L'article 5, 2°?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président, le
député de Bertrand a parfaitement raison, plutôt que
d'adopter cela en bloc. Il s'agit du cas des "SPEQ-amis", n'est-ce pas, M.
Bilodeau?
En fait, pour dissiper la confusion que l'on a soulignée ici, il
y a 5.1, 1°, qui comprend le nouvel article 12 qui lui-même est
divisé en 1° et 2°. Le 2° auquel se référait
le député de Bertrand, est-ce le 2° qui apparaît devant
nous ou s'il se réfère au 5.1, 2°?
M. Parent (Bertrand): Vous avez tout à fait raison, M. le
ministre. Il s'agissait du 2° de l'article 12.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): D'accord.
M. Parent (Bertrand): Alors, on est toujours dans l'article
5.1.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On est toujours dans 5.1,
1°.
M. Parent (Bertrand): Exactement, vous avez raison.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Voilà! Et on n'a
disposé de rien du tout, là.
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Le Président (M. Théorêt): On a
disposé de l'amendement. (20 h 30)
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Tel qu'amendé dans le
cas de la première ligne du nouvel article 12. "Est un placement
admissible un placement qui est "validé" - et non pas attesté -
par la 5ociété de développement industriel du
Québec et qui est..." o
A l'article 12, 1 , on dit: "dans le cas d'une société
visée à l'article 4, une action ordinaire à plein droit de
vote du capital-actions d'une corporation admissible qui est acquise par une
société à titre de premier preneur". Là, on s'en
réfère à la qualité de l'action qui est en
cause.
Au paragraphe 2°, on tombe assez carrément dans le cas qui a
été, entre guillemets, "dénoncé", les SPEQ-amis.
Comme on le sait, dans le cas d'une SPEQ, l'actionnaire ou le groupe
d'actionnaires liés qui contrôlent l'entreprise en cause ne
peuvent pas eux-mêmes contrôler la SPEQ.
Toute l'idée de constituer une SPEQ était d'attirer des
capitaux extérieurs. À ce moment-là, un des
stratagèmes, je dirais, qui a été observé a
posteriori, c'est que des gens qui, chacun, soit individuellement, soit avec
des personnes associées, contrôlaient une entreprise - donc, un
propriétaire et/ou ses associés contrôle une entreprise, un
autre groupe d'individus contrôle une deuxième entreprise -
formaient des SPEQ qu'ils contrôlaient, eux. Ils n'investissaient pas
dans l'entreprise qu'ils contrôlaient déjà directement,
mais s'échangeaient cet investissement. Essentiellement, si on a
l'individu A qui investit dans la société A et l'individu B qui
investit et qui est lui aussi actionnaire de contrôle de la
société B, on formait la SPEQ A et la SPEQ B, mais c'était
l'individu B qui contrôlait la SPEQ A et qui investissait dans la
société A. L'individu A contrôlait la SPEQ B et
investissait dans la société 8. C'est ce à quoi l'article
12, 2°, s'attaque afin d'empêcher cet échange de bons
procédés, si on peut conserver ce terme dans les circonstances,
afin de s'assurer que les gens ne feront pas indirectement ce qu'ils ne peuvent
pas faire directement. C'est ce qu'on appelle des SPEQ-amis. C'est ce à
quoi on met fin ici.
M. Parent (Bertrand): Vous permettez, M. le Président?
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Lorsqu'on dit, à la troisième
ligne, "à titre de premier preneur", qu'est-ce qu'on vise
particulièrement à éviter? Pourquoi mettons-nous "à
titre de premier preneur"? J'essaie de comprendre l'essence.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est parce que la
déductibilité afférente à l'action en cause ne peut
être réclamée que par le premier détenteur de cette
action émise du trésor de la compagnie, donc pour une action
nouvellement émise. C'est-à-dire que le droit de déduire
sur son rapport d'impôt un investissement qu'on aurait fait dans une SPEQ
- en l'occurrence, que ce soit une SPEQ ou une SPEQ-employés - ce droit
n'est pas ouvert, n'est pas disponible pour un détenteur éventuel
lors de l'émission secondaire ou lorsque le premier acheteur, le premier
détenteur cède son action. C'est à l'occasion de
l'émission de nouvelles actions du trésor, comme on dit, de la
société qu'on identifie les preneurs, les premiers
détenteurs, et ce sont eux qui bénéficient de l'ouverture
de cette déductibilité à des fins fiscales. À titre
d'exemple, si le premier preneur revend son action, grand bien lui fasse! mais
il ne pourra pas dans son rapport d'impôt prétendre qu'il a droit
à une
déduction.
M. Parent (Bertrand): II se trouverait à tomber sur le
marché secondaire comme tel.
M. Johnson (Vaudreuii-Soulanges): C'est comme quand vous achetez
une action émise au REA. Elle est émise comme telle. Vous y
souscrivez, vous l'achetez pour la déduction fiscale, etc. Vous pouvez
la revendre aux conditions qu'on connaît. Le nouvel acheteur ne pourra
pas prétendre qu'il a un titre REA entre les mains et réclamer
une déduction sur son impôt.
M. Parent (Bertrand): On vise le petit actionnaire lorsqu'on dit
que c'est admissible comme tel aux personnes qui ont moins de 5 % du
capital-actions de l'entreprise. Les 5 % ont été mis là de
façon particulière pour viser...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, on parle d'un premier
preneur qui, pour autant que chaque actionnaire de la
société...
Une voix: Comme on se réfère à l'article
4.1...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, c'est vrai, l'article 4.1
fait référence à la SPEQ-employés. C'est pour
assurer qu'il y ait une plus grande distribution auprès de tous les
employés.
Une voix: ...pour avoir droit à un bénéfice
supplémentaire, ou 27 %. C'est ça qu'était
l'idée.
M. Parent (Bertrand): C'est le but visé. Dernier point
toujours concernant ce paragraphe-là, M. le Président. On sait
qu'aujourd'hui on fait référence aux actions ordinaires ayant
droit de vote, on sait que, maintenant; il y a des catégories, avec les
actions subalternes, qui n'ont pas nécessairement droit de vote. Est-on
suffisamment bien couvert ici avec cela? De la façon dont on le
rédige, soit "...moins de 5 % des actions du capital-actions comportant
droit de vote de la corporation admissible", c'est-à-dire qu'il pourrait
y avoir des employés qui détiendraient des actions dans une
PME... S'ils ont des actions qui ne comportent pas le droit de vote, cela ne
change rien, ils sont admissibles pareil. D'accord.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le principe
générai dans le cas des SPEQ-employés, c'est que, dans le
fond, tout le monde est traité sur le même pied. Le genre d'action
en cause doit être le même pour tout le monde qui souscrit à
l'émission. L'article 5 de la loi actuelle définit
précisément les actions ordinaires à plein droit de vote
et dit: "Aux fins de la présente loi, une action ordinaire à
plein droit de vote est une action ordinaire comportant un nombre de droits de
vote dans la corporation émettrice, en toute circonstance et
indépendamment du nombre d'actions possédées, qui n'est
pas inférieur à celui de toute autre action du capital-actions de
cette corporation."
M. Parent (Bertrand): Dans le fond, on vise vraiment à
protéger le petit employé ou le petit actionnaire. On ne veut pas
qu'un actionnaire, sans être majoritaire, détienne un bloc de plus
de 5 %. C'est cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela impose un cadre où
nécessairement personne, personnellement ou avec des personnes qui lui
sont liées au sens de la Loi sur les impôts, ne pourra
excéder une détention d'actions de plus de 5 %.
M. Parent (Bertrand): Cela va, M. le Président, pour ce
paraqraphe-là.
Le Président (Théorêt): Cela va pour
l'article 5.1, 1° et 2°. On va maintenant à l'article 5.2.
M. Parent (Bertrand): Si vous permettez, le paragraphe qui
suit...
Le Président (Théorêt): Non?
M. Parent (Bertrand): ...parce qu'on est toujours dans le 2°,
M. le Président.
Le Président (Théoret): II est...
M. Parent (Bertrand): J'ai dit, lors de ma présentation en
deuxième lecture, que je trouvais ce paragraphe très lourd. Je ne
sais pas s'il y a lieu de le chanqer. Je ne veux pas m'embarquer dans la
sémantique, sauf que j'ai eu beau le relire à maintes reprises,
ce n'était pas facile de le comprendre, de la façon dont il est
rédigé actuellement sans point ou quoi que ce soit. J'en avais
parlé et j'avais mentionné que, si on pouvait reformulé ce
paragraphe-là, comme cela arrive très souvent dans les lois, mais
c'est fort complexe...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): La rédaction des lois
fiscales est un peu algébrique. Cela s'apparente beaucoup à
l'algèbre. Il faut suivre les membres de phrases, établir et ne
pas perdre de vue la relation qu'ils ont les uns avec les autres. Â la
lecture et sachant ce qu'on cherche à faire, évidemment, cela
aide toujours, parce que, si on ne savait pas ce qu'on cherche à faire,
on aurait peut-être de la misère à le
démêler... Sachant que cela a pour but d'empêcher justement
la détention par une
personne ou un groupe de personnes qui lui sont liées d'actions,
de contrôle, dans une SPEQ qui détiendrait des actions d'une
société que les mêmes individus ne contrôlent pas,
mais qui sont dans une situation où les gens qui contrôlent
l'entreprise en cause ont, par ailleurs, dans les deux années
précédentes, formé une SPEQ qu'ils contrôlent pour
investir dans la société que contrôlent les premiers
individus, dans le fond, c'est cela qui est en cause.
Une voix: Tout simplement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Tout simplement, oui.
M. Parent (Bertrand): C'est clair?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Sans que ce soit plus clair, je
pense que, sachant ce dont on parle et en regardant les membres de la phrase,
l'une des techniques habituelles dans la rédaction des lois fiscales est
de faire référence à... À titre d'exemple, une
corporation admissible n'est pas un placement admissible. Si un actionnaire
contrôle directement ou indirectement la corporation admissible qui
serait - c'est là qu'on arrive dans la technique de rédaction
fiscale, ne fût-ce que du présent alinéa
-bénéficiaire d'un placement admissible, alors, le
caractère d'admissibilité - disons qu'on oublie que le paragraphe
en cause existe -s'établirait selon l'ensemble de règles. On dit
incidemment que, si ces règles existaient -mais, n'oubliez pas, il y a
par ailleurs le présent paragraphe qui renverse tout cela -cela
donnerait des effets différents. Alors, on établit le
caractère de la société ou de l'entreprise en cause par
référence à toutes les autres dispositions qui existent
jusqu'à ce jour et on se réfère à l'existence du
paragraphe qu'on est en train de lire pour dire que ce qu'on est en train de
faire, c'est de renverser cette situation.
On introduit un test sur la base de la loi telle qu'elle existe, en
émettant une réserve, c'est que la loi telle qu'elle existera va
justement prévoir que le test va permettre de conclure à quelque
chose qui est précisément le contraire de ce qu'on aurait
pensé, n'eût été du paragraphe. en cause. Je pense
que j'ai suffisamment semé de confusion ici, M. le Président, que
tout cet échange...
(Panne d'électricité)
(Reprise à 20 h 47)
Le Président (M. Théorêt): Cela va? Le son
est revenu, M. le ministre, vous n'êtes pas nécessairement
obligé de reprendre vos explications.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Tout cela pour dire que je
rejoignais... D'ailleurs, le député de Bertrand a dit en
deuxième lecture: Incidemment, M. le Président, j'ai un exemple
de disposition législative très compliquée. Je l'ai vu
venir, j'ai même dit: Cela commence par "toutefois". De fait, cela
commençait par "toutefois"; c'était le paragraphe que l'on a
devant nous.
Malgré tous les efforts de simplification que les fiscalistes et
les rédacteurs peuvent faire, je ne pense pas que l'on en arrive
à quelque chose de différent. Il faut évoquer la notion de
corporation admissible. Cette admissibilité est établie en vertu
de quelque chose; donc, des dispositions existantes. On doit parler d'un
placement admissible qui est une notion qui s'y rattache. On doit parler du
contrôle direct ou indirect. On doit évoquer à
l'égard de quelles corporations ce contrôle existe; on parle de
corporations admissibles. Ce sont des mots qui sont lonqs. On doit se
référer, comme je viens de tenter de l'expliquer, au
présent alinéa et à l'absence du présent
alinéa pour justifier, tester et vérifier certaines choses. Il y
a ensuite la notion de "bénéficiaire", le lien de
dépendance, la société elle-même - je lis
carrément et j'isole les mots qui font partie intégrante du
dispositif - et, évidemment, le test des deux années
précédant le placement en cause.
Donc, tout cet échange de bons procédés des
SPEQ-amis que l'on a décrits tout à l'heure, dans les faits, peut
se réaliser sur une période de temps, en l'occurrence, 24 mois.
C'est là le test: voir s'il y a un échange de bons
procédés. On regarde si les groupes d'individus en cause se sont
comportés d'une certaine façon à l'égard d'une SPEQ
et d'une entreprise dans laquelle la SPEQ a investi, depuis deux ans, pour voir
si l'échange de bons procédés peut être
présumé. Non pas présumé, mais carrément
affirmé pour annuler les effets fiscaux bénéfiques qui,
autrement, s'ensuivraient. On est pris avec cela, j'en ai l'impression.
M. Parent (Bertrand): Un seul commentaire, M. le
Président. Je comprends bien les explications du ministre. Cela fait un
an maintenant que je siège ici, à l'Assemblée nationale.
J'ai passé à travers différentes lois et je me dis que,
certainement, ceux qui ont à rédiger les lois sont pris dans une
espèce de carcan juridique. Par contre, il faut toujours
considérer que, pour les simples citoyens qui essaient de comprendre les
lois, c'est dans un très mauvais français pour s'y retrouver.
Avec beaucoup d'efforts et de gymnastique, nous réussissons à
comprendre. Il y a peut-être des contraintes, je le comprends, mais c'est
toujours ce que l'on nous sert. J'ai toujours un peu l'impression que la tangue
française est faite pour que tout le monde puisse
comprendre la même chose. Je ne ferai pas un plat de cela. Je veux
juste mentionner que c'est un exemple très difficile à
comprendre.
M. Johnson (Vaudreuîl-Soulanges) M. le Président, je
suis profondément convaincu que l'on pourrait en trouver des douzaines
d'autres encore plus compliqués, tout en soulignant que les gens qui ont
rédigé cet article ne sont pas à la table. Non seulement
ils ne sont pas élus, mais ils ne sont même pas au
ministère de l'Industrie et du Commerce ou à la SDI.
Le Président (M. Théorêt): J'espère
que j'appelle bien le 2° de l'article 5 qui commence par: "par l'addition,
à la fin, de l'alinéa suivant:".
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Deuxièmement?
Le Président (M. Théorêt):
Deuxièmement. M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Concernant le 2°, je n'ai pas de
question.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 5.1, 1° et 2° tel qu'amendé est adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges)
Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Parent (Bertrand): L'article 5.2, M. le Président.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges) Oui, l'article 5.2. "...tout
placement effectué après le 1er mai 1986 et il prend effet
à compter du...".
M. Parent (Bertrand): Pour moi, c'est ambigu, mais c'est
l'article 5.2.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est l'article 5.2.
Le Président (M. Théorêt): C'est ce que je
demandais tantôt, M. le député de Bertrand, si l'article
5.2 était adopté, mais...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
L'article 5.1, 2 , est adopté et l'article 5.2 est
adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 5.2 est
adapté également, n'est-ce pas?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ils sont tous adoptés,
M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Tel
qu'amendé? C'est bien cela?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
l'article 6. M. le ministre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce qui est en cause ici,
lorsqu'on parle de la participation rajustée d'un investisseur dans une
SPEQ, c'est de bien nous assurer que la déduction pour fins fiscales qui
est ouverte à l'investisseur est reliée directement à son
véritable intérêt financier mesurable dans la SPEQ. Ce qui
est en cause, c'est, disons, de boucher un trou ici, où des actionnaires
d'une SPEQ, par un apport autre que financier, en numéraire,
acquéreraient une participation en pourcentage relativement
élevée, compte tenu de leurs déboursés
réels. Par exemple, apporter du "know-how", comme on dit, ou se faire
reconnaître, lors de l'émission d'actions de la SPEQ, que la
contribution non financière qu'on apporte comme détenteur d'un
brevet, je dirais, ou d'une certaine expertise, que cette valeur est
supérieure au véritable apport financier qui est consenti par
l'investisseur. L'effet que cela avait, si je donne un exemple simple, c'est
que quelqu'un qui, comme investisseur, apportait - je le répète -
son "know-how" ou . son expertise, pouvait acquérir, disons, en
échange et de son expertise et de ses 100 000 $, 40 %
d'intérêts dans la SPEQ, et que les autres 60 % souscrits par un
tas de gens pouvaient être acquis pour 600 000 $ ou 700 000 $ ou 800 000
$, peu importe, enfin, une somme considérable. On avait quelqu'un qui,
pour 100 000 $ plus son expertise, détenait 40 % de la SPEQ, et les
autres actionnaires détenaient 60 % pour une contribution de 600 000 $.
Donc, ils ont six fois plus d'investissements, mais ont simplement 50 % de
plus, en réalité - 60 % par rapport à 40 % - de
participation dans la SPEQ. La SPEQ elle-même investit ensuite dans une
entreprise et, sur la foi de l'investissement consenti par la SPEQ dans
l'entreprise, le premier individu dont nous parlions avait droit à 40 %
de ce montant investi dans l'entreprise lorsqu'il faisait le calcul de sa
déduction fiscale et les autres actionnaires n'avaient que 60 %, leurs
60 % de l'investissement consenti dans l'entreprise qui entraient dans le
calcul de leurs déductions.
On voit tout de suite que quelqu'un, pour 100 000 $, acquérait
une déductibilité de 40 % et que les autres, pour 600 000 $,
acquéraient une déductibilité à l'égard de
60 % du placement consenti dans l'entreprise. On voit donc le
déséquilibre qui
est introduit. La référence à la participation
rajustée dans la Loi sur les impôts, que l'on voit ici dans le
nouvel article 15 permet de corriger cette situation et, donc, lorsque le fisc
regardera quel est le niveau de déductibilité possible pour
chaque investisseur, il s'en référera à la proportion que
l'investissement consenti dans la SPEQ par l'individu en cause,
représente par rapport à l'ensemble des participations
financières sous forme d'actions émises -financières, je
dis bien, sous forme d'actions émises - qui se retrouvent dans
l'ensemble de la SPEQ. Donc, dans l'exemple qui nous concerne, dans le fond, ce
qu'il y avait, c'est 100 000 $ par le premier individu - on oublie son
expertise - et 600 000 $ par les autres. La SPEO investit 300 000 $ dans une
entreprise, l'individu en cause a droit à un septième parce qu'il
y a 700 000 $ dans la SPEQ, plus l'expertise de monsieur X, mais, pour fins
fiscales, il y a 700 000 $ qui ont véritablement été
souscrits et le monsieur en cause a droit à un septième de la
déduction de 300 000 $ qui est consentie par la SPEQ dans l'entreprise
aux fins du calcul de sa déduction pour fins d'impôt.
Le Président (M. Théorêt): Ce qui veut dire,
M. le ministre, que dans le passé quelqu'un qui investissait 700 000 $
avait droit à une déduction de 280 000 $.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): En l'occurrence, dans l'exemple
que j'ai donné...
Le Président (M. Théorêt): 40 % de 700 000
$.
Une voix: C'est cela, exactement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, de 700 000 $ qui
étaient disponibles. Dans l'exemple qui me concernait, où je
disais 300 000 $, il aurait eu droit à 120 000 $ de déductions
pour son 40 %, même si cela ressemblait juste à un
septième, donc 40 000 $ en fait, ou à peu près,
d'intérêts financiers. Donc, on décide de ne pas
reconnaître l'intangible et l'apport non financier à la
constitution du capital de la SPEQ.
Le Président (M. Théorêt); M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Oui, juste une question concernant
l'article 6. Quel genre d'attestation la SDI délivre-t-elle concernant
la participation rajustée? Est-ce une espèce de...
Une voix: De relevé.
Une voix: C'est la même chose pour les REA?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, on nous indique que c'est
le relevé 7 qui est familier à ceux qui ont souscrit à des
REA.
M. Parent (Bertrand): Alors, je n'ai pas d'autres questions, M.
le Président.
Le Président (M. Théorêt): L'article 6.1 qui
introduisait l'article 15 est adopté. J'appelle l'article 6.2.
M. Parent (Bertrand): Adapté.
Le Président (M. Théorêt): Donc, l'article 6
est adopté. J'appelle l'article 7.
Régime d'actionnariat
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Un papillon, M. le
Président.
Le Président (M. Théorêt): Un papillon.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II m'arrive en catastrophe. Je
lis le papillon. L'article 7 du projet de loi est modifié par
l'addition, à la fin de l'article 15.10, des alinéas suivants:
"Un tel régime peut prévoir, malgré l'article 3 de cette
loi, qu'une corporation admissible peut devenir actionnaire d'une
société-employés lorsqu'un employé admissible
quitte définitivement son emploi et cesse de rembourser son emprunt.
Dans un tel cas, une corporation admissible peut reprendre possession des
actions du capital-actions de la société-employés dans la
proportion des sommes qu'elle a prêtées à l'employé
admissible ou qu'elle a garanties auprès d'une autre personne pour cet
employé et qui demeurent dues par cet employé au moment où
il quitte son emploi. "Le deuxième alinéa du présent
article s'applique à compter du 11 décembre 1986." Cela fait
référence à la récente déclaration du
ministre des Finances par intérim, celui qui vous parle.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): II y a un amendement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je m'excuse infiniment,
c'était plutôt en novembre, la déclaration
ministérielle que j'ai faite à titre de ministre des Finances par
intérim, M. Gérard D. Levesque ayant repris du service avant le
11 décembre 1986.
Le Président (M. Théorêt): Voulez-vous
échanger sur l'amendement? Non, cela ne dérange rien. C'est le 11
décembre, de toute façon.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui,
oui, c'est cela. Ce que j'amende, c'est le fait que c'est moi qui ai dit
cela en Chambre.
Une voix: C'est quelqu'un d'autre.
Une voix: Une question de règlement, M. le
Président.
M. Parent (Bertrand): Le ministre est en train de se contredire.
Il n'y a pas de problème.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'amendement à l'article 7, paragraphe 15.10, est adopté?
M. Parent (Bertrand): Oui, adopté.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand, est-ce que l'article 7.1 est
adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je ne sais pas si on peut le
faire comme cela, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): On peut le faire
par paragraphe. Paragraphe 15.1, paragraphe 15.2.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je vous dis que l'article 7.1
est un peu interminable.
M. Parent (Bertrand): Jusqu'à la fin.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Jusqu'à la page...
M. Parent (Bertrand): Un peu plus et vous nous passiez trois
pages.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
L'article 7.1 est divisé et fait référence à
de nouveaux articles 15.1, 15.2, 15.3, etc.
Le Président (M. Théorêt): Si vous permettez,
je vais les appeler paragraphes au lieu d'articles. Je vais appeler le
paragraphe 15.1.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'ai déjà
annoncé, comme vous le voyez, que dans ce 7.1, on se
réfère à 15.10 qu'on verra plus tard, mais je pense qu'aux
fins de nos travaux il fallait faire cela à ce moment-ci.
Le Président (M. Théorêt): Sous le sous-titre
"Régime d'actionnariat", le paragraphe 15.1, M. le député
de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Alors, au paragraphe 15.1, je n'ai pas de
question, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Le paragraphe
15.2, M. le député de Bertrand.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Alors, ici, on doit, si je peux
me permettre, ramasser dans cet article, dans le fond, l'ensemble des
conditions essentielles pour être participants admissibles au
régime d'actionnariat: résider au Québec, être
à l'emploi de la corporation admissible ou d'une de ses filiales, et,
troisièmement, détenir directement ou indirectement moins de 5 %
- cela revient - des actions du capital-actions de la corporation admissible.
Cela fonde l'admissibilité des employés.
M. Parent (Bertrand): Techniquement parlant, au paragraphe 15.2,
à la cinquième ligne, je veux savoir pourquoi on mentionne: "et
comportant un droit de vote en toute circonstance". C'est une expression qui
vise a quoi, en particulier?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Les actions qui ont droit de
vote en toute circonstance sont les actions ordinaires d'une
société, contrairement, je dirais, ou se distinguant ainsi, je
devrais plutôt dire, des actions privilégiées qui, la
plupart du temps, n'ont pas droit de vote, sauf lorsque des matières qui
concernent cette classe d'actions sont soulevées ou sont en cause,
auquel cas, évidemment, les détenteurs d'actions
privilégiées ont à se prononcer ou, alors, lorsque
certaines conditions, comme le non-paiement de dividendes sur une base
cumulative pendant tant de trimestres ou tant d'années, donnent lieu
à l'émergence d'un droit de vote à l'assemblée
annuelle des actionnaires, par exemple. Les détenteurs d'actions
privilégiées deviennent des gens qui ont le droit de vote,
à un moment donné, en toutes circonstances ou dans certaines
circonstances, chose certaine, lorsque certaines des conditions ou des droits
et privilèges afférant à ces actions n'ont pas eu de
suite, contrairement à ce qu'on leur avait laissé croire quand
ils ont acheté des actions.
M. Parent (Bertrand): Cela va pour le paragraphe 15.2, M. le
Président,
Le Président (M. Théorêt): Le paragraphe
15.3; y a-t-il des commentaires?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Les explications qu'on peut
fournir ici et dont le député peut prendre connaissance,
évidemment, indiquent que l'article vise à autoriser la
corporation admissible à limiter l'accès au régime
d'actionnariat aux employés qui sont à son emploi depuis au moins
trois mois. Une espèce de condition minimale d'admissibilité qui
est introduite.
M. Parent (Bertrand): Le paragraphe 15.3, cela va, M. le
Président.
Le Président (M. Théorêt): Le paragraphe
15.4?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela permet un petit peu
d'encadrer, si je peux me permettre de le dire, le genre, le régime
d'actionnariat. On indique, en l'occurrence, à 15.4 que la corporation
peut établir un nombre maximal d'actions qui pourraient être
achetées, acquises par les employés ou par un employé, en
spécifiant, évidemment, que la formule de détermination
d'un tel plafond doit être la même dans son application à
tous les employés admissibles. Donc, pas de discrimination.
M. Parent (Bertrand): Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Le paragraphe
15.5?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est peut-être une
espèce d'inverse, je dirais, ou une autre espèce de protection
pour les employés, de toute façon, pour ne pas exiger qu'un
nombre minimal d'actions doit être acheté par l'employé
admissible. Donc, c'est dire que, oui, on peut fixer un plafond qui est le
même pour tout le monde, mais qu'il ne devrait pas y avoir de plancher
afin de ne pas exclure des gens qui pourraient décider d'acheter un
très petit nombre d'actions.
M. Parent (Bertrand): Cela va.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Pour que chaque employé
ait une chance d'en acheter au moins une, finalement.
M. Parent (Bertrand): Donc, pas de minimum, pas de maximum.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): 11 y a un maximum, à
condition qu'il soit le même pour tout le monde, mais il n'y a pas de
minimum.
M. Parent (Bertrand): Cela va.
Le Président (M. Théorêt): Le paragraphe
15.6?
M. Parent (Bertrand): Pas de problème, cela va, M. le
Président.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, même chose pour le
prix d'achat. (21 heures)
Le Président (M. Théorêt): L'article
15.8.
M. Parent (Bertrand): Est-ce que cela signifie que, si un
prêt est consenti à un des employés, il devrait être
consenti dans les mêmes conditions aux autres employés? C'est ce
que cela vise essentiellement. Donc, il n'y a pas de favoritisme pour un
employé par rapport à un autre sous une forme de prêt, un
qui pourrait être au taux du marché, l'autre qui pourrait
être à 5 %?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Les conditions de financement
offertes aux employés doivent être absolument les mêmes pour
tout le monde. C'est une question intéressante que vous posez. Si le
régime prévoit que c'est au taux du marché, au taux
préférentiel des banques plus 2 %, moins 4 % ou quoi que ce soit,
il est entendu que le taux préférentiel peut varier, que les
conditions d'entrée peuvent varier selon le moment où on entre.
Par contre, si c'est à un taux variable que ce régime est
constitué, à n'importe quel moment dans le temps, tout le monde
va payer le même taux d'intérêt. Cela dépendra
simplement de la vie du prêt, du moment que. les gens ont
décidé de leur plein gré d'adhérer au
régime. Autrement, la règle est évidemment la même
pour tous.
M. Parent (Bertrand): Cela va, M. le Président, 15.8.
Le Président (M. Théorêt): L'article
15.9,
M. Parent (Bertrand): On emploie le terme "raisonnable", on dit
que le remboursement doit être raisonnable, sur une période
raisonnable. Je comprends que cela demeure dans l'esprit de la loi un terme
discutable, mais est-ce que, comme balise, il n'y a pas moyen... Ce que je veux
dire, c'est qu'on laisse sous-entendre que le tout devra être
raisonnable, mais sur quoi devra-t-on s'appuyer pour savoir si c'est
raisonnable?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est la modalité de la
période de remboursement, finalement, je dirais l'ampleur des paiements
réguliers, les paiements... Voyons, je cherche le terme! Peu importe,
les paiements quelconques qui peuvent être exigés pour le
remboursement. Ce qu'on veut éviter ici, c'est qu'on permette aux qens
d'entrer tous aux mêmes conditions pour acheter un maximum de 1000
actions et qu'on dise: Vous devrez rembourser le prêt qu'on vous consent
conformément à la loi d'ici à trois semaines. C'est tout
à fait irréaliste.
Une période de temps raisonnable, je prétendrais que c'est
compte tenu du salaire des gens, par référence, à titre
d'exemple à ce que cela représenterait comme déduction
à la source ou comme part du salaire hebdomadaire, mensuel ou peu
importe de l'employé en mesurant sa capacité de payer
à même son salaire. Je ne pense pas qu'on puisse commencer
à aller courir pour voir si son conjoint ou son fils aîné
majeur habitant à la maison travaille et contribue à tout
cela.
Je pense que le test raisonnable aussi, c'est de regarder la
capacité de payer d'un employé, en présumant que c'est un
employé à temps plein de cette entreprise et que c'est son seul
emploi, que ce n'est pas un employé saisonnier, que ce n'est pas un
occasionnel qui est de passage, depuis au moins trois mois, incidemment, en
vertu de la loi, mais qui risque d'être simplement de passage, qui est
à temps partiel, etc. Il faut tenir compte de toutes ces données
pour voir ce qu'est un rythme de remboursement raisonnable. Un paiement
périodique, c'est ce que je cherchais.
M. Parent (Bertrand): Pardon?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je cherchais le mot
"périodique" tout à l'heure.
M. Parent (Bertrand): À l'article 15.9, on fait bien
sûr allusion au remboursement auquel l'employé peut avoir droit,
mais, par rapport à l'article 15.7 où on prévoyait que les
modalités de financement devraient être identiques pour tous,
dit-on à la troisième ligne, dans le cas du remboursement
à l'article 15.9, on ne dit pas que le remboursement doit être
identique pour tous, la notion d'égalité pour tout le monde. N'y
aurait-il pas lieu, justement, si on permet que les gens aient accès
à du financement égal à tout le monde, donc, pas de
passe-droit, que cette notion du remboursement soit insérée?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je dirais qu'à l'article
15.9 la notion de la période raisonnable sur laquelle on pourrait
rembourser des conditions raisonnables de remboursement, s'applique clairement,
selon la rédaction, au régime lui-même et ne donne pas
ouverture, dans des ententes individuelles avec chaque employé, à
des ajustements quant aux modalités de remboursement. La modalité
de remboursement qui doit être raisonnable s'applique au régime
et, donc, quand on constitue le régime, qu'on constitue les plafonds,
présumément - il n'y a pas de plancher, comme on a vu tout
à l'heure - on peut y prévoir le taux qui ne doit pas
excéder le taux du marché sous-entendu pour des prêts de
semblable nature. Ce régime, donc, cet encadrement, doit prévoir
des modalités de remboursement qui doivent être tes mêmes
pour tout le monde. C'est comme cela que je l'interprète. C'est comme
cela, à mon sens, que le régime aura tous ses effets. C'est un
ajout, si on veut, pour mieux préciser ou mieux qualifier le principe
général qu'on retrouve dans l'article 15.7 qui dit: Le
régime est disponible, est accessible à tout le monde, selon les
mêmes modalités.
M. Parent (Bertrand): Cela va, M. le Président.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Afin de ne décourager
personne, d'ailleurs, parce qu'on pourrait prévoir qu'il y a des
employés... Ce n'est pas tout le monde qui gagne le même salaire
horaire, les conditions ne sont relativement pas les mêmes, comme
capacité financière, pour tout le monde, mais ce dont nous devons
nous assurer, c'est que tout le monde devant y avoir accès, on doit donc
s'aligner sur la possibilité, pour celui qui a la moins grande
capacité financière de l'entreprise, de pouvoir rembourser sur
une période de temps raisonnable, etc., et, donc, d'avoir accès
au régime. Celui qui, par ancienneté ou autrement, ou par la
nature de sa tâche, a un salaire plus élevé va trouver cela
encore plus raisonnable, présumément, mais il faut que cela soit
raisonnable pour tout le monde, au moins, et déraisonnable pour
personne.
M. Parent (Bertrand): Ma seule préoccupation, en
terminant, sur l'article 15.9, c'était de m'assurer que la notion
d'équité pour tout le monde, c'est-à-dire traiter tout le
monde sur le même pied, s'appliquait dans la même philosophie ou
dans la même foulée pour le remboursement. C'était
là ma préoccupation, de savoir si elle se reflétait.
Le Président (M. Théorêt): D'accord.
J'appelle l'article 15.10 tel qu'amendé.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II a été
adapté, je pense, M. le Président, au début de l'appel de
l'article 7.1.
Le Président (M. Théorêt): Non, pas à
l'article 15.10 tel qu'amendé.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
D'accord. Cela a fait l'objet du papillon qu'on a introduit ici au
début.
Le Président (M. Théorêt): Cela a fait
l'objet de la discussion.
M. Parent (Bertrand): Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
l'article 15.11.
M. Parent (Bertrand): Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
l'article 7.2.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Adopté, M. le Président.
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): L'article 7, tel
qu'amendé, est-ii adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges);
Adopté.
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
l'article 8.
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Adopté. Le
titre du projet de loi, Loi modifiant la Loi sur les sociétés de
placements dans l'entreprise québécoise, est adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Adopté.
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'ensemble du
projet de loi, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Je suspends les
travaux pour trente secondes seulement pour qu'on puisse passer au prochain
projet de loi. Le projet de loi 155, M. le ministre? Vous avez bien dit 155, M.
le ministre?
(Suspension de la séance à 21 h 10)
(Reprise à 21 h 15)
Projet de loi 155
Le Président (M. Théorêt): La commission de
l'économie et du travail reprend ses travaux pour étudier le
projet de loi 155, Loi modifiant la Loi sur la Société des
alcools du Québec et d'autres dispositions législatives. Bon! M.
le secrétaire, ce sont les mêmes remplacements qu'à l'autre
séance?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, ce sont les
mêmes remplacements que pour le projet de loi 158.
Loi sur la Société des alcools du
Québec
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
l'article 1. Y a-t-il des remarques préliminaires, M. le ministre?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non, M. le Président, je
les ai fait valoir à l'Assemblée nationale, un peu plus tôt
aujourd'hui.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Moi de même, M. le
Président.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
l'article 1.
Rémunération du conseil
d'administration
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
L'article 1 prévoit, dans un nouvel article 8, que, plutôt
que d'établir comme règle que le gouvernement fixe le traitement,
les honoraires, les allocations et traitement additionnel des membres du
conseil d'administration la règle générale serait
qu'à part le président-directeur général les
membres du conseil "ne sont pas rémunérés, sauf dans les
cas, aux conditions et dans la mesure que peut déterminer le
gouvernement. Ils ont cependant droit au remboursement des dépenses
faites dans l'exercice de leurs fonctions, aux conditions et dans la mesure que
détermine le gouvernement." Cela a déjà fait l'objet de
certaines interventions du député de Bertrand dans le cadre de la
Loi sur ta Société de développement industriel.
Également aujourd'hui, non seulement le député de
Bertrand, mais aussi le député de Taillon ont fait état de
leur opposition, dirais-je, qualifiée ou nuancée, sans doute, cet
article. J'ai exprimé que la règle de fonctionnement de base que
le qouvernement a édictée, au titre du service public que les
gens peuvent consentir à exécuter comme membres d'un conseil
d'administration d'un organisme quelconque qui relève du gouvernement du
Québec, en est une de service public, donc, de bénévolat,
de volontariat. D'ailleurs, personne ne les force à accepter de telles
charges.
Cependant, cette règle générale étant
posée, il appert que, à l'usage, si on doit recourir à des
gens qui ont une expertise particulière, des gens dont les talents ou
l'expérience peuvent être requis afin de contribuer aux meilleures
délibérations d'un organisme quelconque, par le biais de son
conseil d'administration, on devrait prévoir, étant donné
la concurrence qui existe pour ces talents, que le gouvernement pourrait
décider de les rémunérer.
C'est un principe général qui fait état de notre
volonté, d'une part, mais qui
appelle, quand même, des aménagements pratiques dans son
expression. C'est tout ce qui est en cause, ici, M. le Président. Ce
n'est pas une question d'incohérence comme j'ai entendu le
député de Taillon le dénoncer vertement sur la place
publique, sinon à l'Assemblée nationale. Il n'est pas, non plus,
question ici de restaurer l'ancien principe qu'en général on paie
les gens pour siéger à des conseils d'administration d'organismes
publics. Nous maintenons ce principe de base de non-rémunération
sauf dans certains cas. Et cela peut être un des cas, ici,
possiblement.
Une voix: Les frais de déplacement?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, les frais de
déplacement...
M. Parent (Bertrand): J'aimerais soulever, ici, mon total
désaccord, comme je l'ai fait à l'Assemblée nationale,
sans reprendre tout le plaidoyer puisque le ministre a dû être
touché par mon plaidoyer, tout en ne changeant rien. Je veux mentionner,
que la politique générale actuelle décrétée
par le gouvernement, de ne pas payer des gens qui siègent aux conseils
d'administration des sociétés d'État, qui devra être
révisée, car je la trouve inacceptable. En effet, lorsqu'on
demande à des gens de venir siéger aux conseils d'administration,
sans les payer au plein prix, qu'on leur donne, au moins, la formule des jetons
de présence, qui peut varier dans certains cas. Je sais que, dans le cas
de la SDI, c'est 250 $ de jetons, mais, dans d'autres cas, c'était des
montants un peu plus importants. Peu importe le montant, le principe
étant que, si on fait siéger des gens de l'extérieur de
l'entreprise... En plus des "parties" et des pannes
d'électricité, je vois que la lumière rouge est
allumée, peut-on continuer? Je veux que ce soit très clair: notre
position, concernant cet article concernant les membres de conseils
d'administration va se répéter dans d'autres projets de loi. On
le verra tantôt dans le projet de loi 154 sur la SDI, c'est la même
chose. On s'inscrit en faux parce que c'est inacceptable. J'ai fait un petit
sondage maison au cours de la dernière semaine. J'ai communiqué
avec certains membres qui siègent à des conseils
d'administration, soit de la SDI ou autres, et je vous jure que ces
gens-là, même s'ils n'y vont pas pour cela, sont totalement
démotivés.
L'autre aspect qui est encore un peu plus difficile à avaler,
à mon avis, c'est qu'on insère des cas d'exception. Autrement
dit, on ne paie personne, sauf en cas d'exception où on jugera que l'on
devra payer les gens. Je pense particulièrement à des gens qui
pourraient siéger au conseil d'administration, mais aussi au
comité exécutif, devant probablement apporter beaucoup plus de
travail, c'est-à-dire qu'au lieu d'une fois par mois, ce sera
peut-être une fois par semaine. Dans ce cas-là, on va
rémunérer ces gens-là. Alors, c'est un peu deux poids,
deux mesures.
On se ramasse dans une situation où il y a des gens au conseil
d'administration qui seront payés et d'autres qui ne le seront pas. Ce
sera à la discrétion du ministre. Donc, c'est deux poids, deux
mesures. Mais en plus de cela, le fait que l'on ait changé les choses
par rapport à ce que c'était avant, je trouve cela
carrément inacceptable et mes couleurs sont connues là-dessus.
Cela est aussi basé sur le fait que, lorsque l'on demande à des
gens de venir siéger, on doit les rémunérer. Ainsi, on ne
se sent pas redevable.
Le gouvernement actuel va se ramasser dans une situation où
beaucoup de gens vont lui faire part qu'ils lui ont rendu de fiers services et
que, pour autant, ils n'ont jamais été
rémunérés. Au moins, si le jeton de présence est
payé, je n'ai pas l'impression qu'ils n'ont plus de dette l'un envers
l'autre, mais il y a un service rendu et cela a été
payé.
Ma position est très claire là-dessus: on aura à
s'inscrire en faux sur ces articles-là et à voter contre sans
plus longue discussion. Je vous dis: C'est notre position et j'espère
que le gouvernement révisera au cours de la prochaine année toute
cette situation.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est précisément
ce qui est en cause, évidemment, il est inutile de s'en cacher. La
décision du gouvernement quant au principe général a
été adoptée et exprimée. Il n'en reste pas moins
que les ministres responsables peuvent à l'égard... Cela fait
partie, d'ailleurs, du processus politique ou du processus administratif
à l'intérieur de tout le fonctionnement des différents
comités et du Conseil des ministres.
Le ministre de tutelle peut soutenir que, dans le cas qui l'occupe, dans
une société d'État dont il a la tutelle, cela lui
apparaît opportun, compte tenu de l'entreprise, compte tenu des gens
qu'il veut attirer et compte tenu de ce qu'on leur demande également, de
les rémunérer. On sait qu'il y a des conseils d'administration de
certains organismes qui peuvent se réunir une fois par année.
Personne n'est forcé de le faire. Les gens sont heureux de le faire. Ils
contribuent, c'est un service public. Ils ne sont pas
rémunérés et ils le savent d'avance. Ils acceptent ou ils
n'acceptent pas.
Dans d'autres cas... Je connais au moins un cas d'une
société d'État où on parle de plus de 40
réunions par année, à coups d'au moins un avant-midi ou un
après-midi chaque fois. Cela commence à être
extrêmement lourd à porter. Mais on doit
reconnaître que dans certains cas, les ministres de tutelle sont
responsables de soutenir cela pour profiter du régime en cause. Les
ministres de tutelle auront le loisir de plaider une
rémunération, dans certains cas, à l'égard de
certaines sociétés et certains conseils, mais pas pour certaines
personnes à l'intérieur du conseil. Je trouve cela un charriage
absolument invraisemblable de dire que le ministre de tutelle pourrait
décider que huit des onze personnes nommées au conseil
d'administration seront rémunérées et que les trois autres
ne le seront pas. C'est absolument aberrant. Il y a un minimum de
cohérence que l'on doit présumer, à ce moment-ci. "Dans
les cas, aux conditions et dans la mesure que peut déterminer le
gouvernement", cela ne peut certainement pas être lu et
interprété comme signifiant: sauf dans les cas, à
l'égard des personnes, aux conditions et dans la mesure que l'on peut
déterminer. On parle de comités particuliers. On sait que, si
l'on forme, dans un conseil d'administration, des comités
exécutifs, des comités de vérification, des comités
de ressources humaines, des comités administratifs, ces gens-là
non seulement siègent au conseil d'administration, mais reviendront
également à chaque réunion du conseil ou à peu
près. Il peut y avoir des assemblées spéciales de certains
membres des comités du conseil. Pour ces gens-là, cela devient
une tâche réellement beaucoup plus lourde que pour les autres
membres du conseil qui peuvent dans certains cas se réunir quatre fois
par année. Mais il y en a d'autres qui se réunissent 40 fois.
Alors, ce n'est pas du tout la même chose et il faut prévoir,
à mon sens, au-delà de la règle générale,
des cas où le gouvernement pourra déterminer qu'il serait
opportun de fixer des conditions de rémunération raisonnables
pour certaines de ces personnes qui ont accepté le service public, mais
à qui on demande beaucoup. C'est une question de jugement, à
savoir si on demande beaucoup ou si on ne demande pas beaucoup. Cela nous
laisse cette flexibilité.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, le ministre est-il
en train de confirmer -pour être bien sûr qu'on se comprenne, parce
que cela va valoir aussi pour les autres conseils d'administration - que les
membres du CA, du conseil d'administration à la Société
des alcools du Québec, de façon générale, ne seront
pas rémunérés, de par ce qui est mentionné
là?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): De fait, ils ne le sont
pas.
M. Parent (Bertrand); Ils ne le sont pas depuis...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): À la suite d'une
décision du gouvernement.
M. Parent (Bertrand): Par contre, si on décide que
certains seront payés, ce sera des gens siégeant à un
comité particulier, par exemple, comme...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela donne ouverture à
cela, il n'y a pas de doute. Ce que l'on essaie de prévoir ici, c'est un
cadre qui permette au qouvernement, compte tenu des circonstances, de
refléter, par une décision à l'égard de la
rémunération des membres du conseil, que leur tâche est
quand même considérable, que leur contribution est d'une telle
envergure, d'une telle ampleur - on doit quand même reconnaître ce
que le député de Bertrand dit - qu'ils doivent être
rémunérés dans certaines circonstances, mais cela n'est
pas nommément, c'est à l'égard du fonctionnement
même de la société et de son conseil. Ce sont les membres
du conseil qui constituent les exécutifs. À partir du moment
où les ministres de tutelle actionnaires ont désigné les
membres du conseil d'administration, comme le député de Bertrand
le sait, c'est ensuite à l'intérieur du conseil d'administration
que les décisions se prennent. Ce sont les gens, les onze, ou douze, peu
importe, membres d'un conseil qui désignent, en leur sein, des gens qui
seront des membres de comités. Cela échappe à
l'actionnaire, dans le cas des corporations, des sociétés
commerciales et dans le cas des sociétés d'État, à
ma connaissance... À ma connaissance, la constitution des comités
de conseils, ce sont les conseils qui ont décidé cela. C'est eux
qui le savent, c'est eux qui se connaissent, c'est eux qui connaissent leurs
besoins et c'est comme cela que cela se fait.
M. Parent (Bertrand): Deux commentaires, en terminant. Je
comprends le point que mentionne le ministre. Je dois dire que,
premièrement, les gens siéqeant au conseil d'administration, ce
sont les mêmes gens qui siègent aux comités. Les gens qui
siègent à des comités, qu'ils soient de
vérification ou quelque comité que ce soit, sont des gens du
conseil. Si un comité est formé et que le ministre nous dit: Ce
comité, parce qu'il se réunit de façon
régulière toutes les semaines, de façon hebdomadaire, on
juge qu'il devrait être rémunéré, ce comité
serait rémunéré. Ce qui est aberrant dans l'application de
cela, c'est que la même personne qui, à l'intérieur d'une
semaine, siéger à son conseil d'administration, n'est pas
payée, alors que, si elle siège à une réunion du
comité de vérification, par exemple, elle sera payée parce
qu'on l'a déterminé. Je vous le dis, ce sont deux poids, deux
mesures. Lorsque tu sièges à un conseil d'administration,
à un
comité exécutif ou à quelque comité que ce
soit, tu donnes de ton temps et, dans ce sens, tous doivent être
rémunérés ou pas du tout.
Deuxièmement, la responsabilité d'administrateur est une
responsabilité importante au sens de la loi et je dois vous dire que les
gens qui décident et- qui acceptent de siéger à des
conseils d'administration, c'est bien différent d'il y a quelques
années. Maintenant, il y a des administrateurs qui sont poursuivis,
même s'il y a des assurances de ce côté. Je sais qu'il y a
eu de longues discussions à ce sujet et cela devient - vous me passerez
l'expression - très "touchy" de siéger, comme personne ressource,
à un conseil d'administration à cause de la responsabilité
d'administrateur. Dans ce sens, quand les gens le font
bénévolement... Je vous dis que cela va créer un chahut
impossible et, pour ces deux raisons, je ne pourrai me rendre... D'ailleurs,
dans l'application, je pense que le ministre et le gouvernement que ce soit
dans cette société ou dans d'autres, vont s'apercevoir que c'est
non fonctionnel.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Là où le
député et moi divergeons d'opinion, c'est sur la règle
générale de non-rémunération. Là où
on se rejoint possiblement, c'est si, d'aventure, j'avais à
décider qu'il serait opportun de demander une exemption pour certains
membres au Conseil des ministres, je m'inspirerais, M. le Président, de
certains des arguments que fait valoir le député de Bertrand. Je
ne suis pas sûr du poids relatif, si je donne la source, que cela
pourrait avoir auprès de mes collègues, mais je pense que, de
toute façon, sérieusement, le député a fait valoir
que, dans certains cas, il peut y avoir de3 raisons de rémunérer
les gens et que c'est une question d'appréciation et de jugement,
à savoir où on trace la ligne de ce qui est du service public
dans la charge qu'on demande à quelqu'un d'assumer tout à fait
librement et sans aucune rémunération, sauf, évidemment,
le remboursement des dépenses. (21 h 30)
Si on demande aux gens de se déplacer d'Abitibi tous les mois, il
ne faut pas s'attendre qu'il y ait foule aux portes et qu'on ait accès
à tous les talents qui se retrouvent dans une région ou une autre
un peu plus - lointaine du siège social de l'entreprise en cause. Je
peux, par ailleurs, comprendre et j'accepte, et c'est pour cela qu'on l'a mis,
que, dans certaines circonstances, on peut en demander plus à certains
qu'à d'autres et qu'à partir de ce moment on devra avoir la
flexibilité dans la loi de permettre des modalités
éventuelles de rémunération de ces gens. C'est tout.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de La Peltrie.
M. Cannon: Merci, M. le Président. Je crois
sincèrement que c'est un problème assez intéressant
puisque ce qui est en cause, somme toute, ce qui est avancé par le
député de Bertrand, c'est la non-fonctionnalité, si vous
me permettez l'expression, d'un conseil d'administration. Alors, il serait
intéressant de voir si, effectivement, il y a une corrélation
entre le fait qu'un individu soit rémunéré dans un conseil
d'administration et son attirance ou son désir de participer, de rendre
un service public ou de prendre part à un conseil d'administration
à des fins de service public. Vous avez parlé, M. le
député, tout à l'heure, d'un sondaqe maison. Ce serait
quand même intéressant de voir dans quelle mesure . nous pourrions
évaluer la non-fonctionnalité par rapport à ce
critère de la rémunération et la fonction
corrélation entre les deux. Je pense que ce que vous soulevez est un
point intéresssant.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
député de La Peltrie. Est-ce que l'article 1 est
adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Adopté.
M. Parent (Bertrand): Alors, c'est sur division.
Le Président (M. Théorêt): Adopté sur
division. J'appelle maintenant l'article 2. M. le ministre.
Fonctions et pouvoirs
M. Johnson (Vaudreuïl-Soulanges): En deuxième
lecture, pardon lors de la présentation du projet de loi - je m'excuse,
M. le Président, je suis encore prisonnier des anciennes formules dans
lesquelles j'ai vécu pendant quelques années - j'ai
indiqué à l'Assemblée nationale que la SAQ était
devenue une entreprise d'envergure extraordinaire. Lorsqu'on regarde ses frais
administratifs de l'an dernier, 1985-1986, qui sont de 569 000 000 $, ce n'est
pas exactement un "peanut stand" ou enfin un "stand" à patates
frites...
Une voix: Un kiosque.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...un kiosque à patates
frites, oui, je m'excuse. Ce qui est introduit ici, c'est un nouvel article 20
qui remplace l'article actuel qui dit: "La Société ne peut, sans
l'autorisation du Conseil du trésor, conclure un contrat relatif
à des biens meubles ou immeubles en considération d'une somme
supérieure à 300 000 $." À l'usage, enfin
empiriquement,
moi, j'ai découvert qu'il y a des achats dans une entreprise
comme celle-là qui sont du cours ordinaire des affaires, ne serait-ce
qu'acheter un million ou je ne sais pas combien de centaines de milliers de
bouchons de liège, de boîtes de carton, de bouteilles, de tout ce
que vous voulez. La première chose qu'on sait, par exemple, pour
certains contrats de transport de vin partout au Québec confiés
à certains transporteurs, c'est que c'est au-dessus de 300 000 $
très facilement. Le chiffre de 300 000 $ représente 1/1500, en
l'occurrence, moins que cela encore, des frais administratifs de la
Société des alcools du Québec.
Ce que l'article ici permet au gouvernement, ce sera de baliser, par
décision, les limites d'autorisation qui seront en vigueur
éventuellement, compte tenu de la nature de l'entreprise et du genre
d'achats: réguliers, ordinaires, périodiques, qu'elle doit faire.
À titre d'exemple, on pourrait avoir un niveau d'autorisation pour la
direction, un niveau d'autorisation pour le conseil d'administration, un niveau
d'autorisation, toujours en montant dans l'échelle des limites
financières, réservé au ministre et éventuellement
au Conseil du trésor. Quant à savoir quel sera ce montant, bon,
on verra. Ce qu'on dit, nous, ici, c'est que la loi actuelle prétend
que, pour plus de 300 000 $, cela doit aller nécessairement au Conseil
du trésor. À l'usage, moi, j'ai vu que c'était exorbitant
d'imposer à la SAQ dans son fonctionnement ordinaire, une telle
obligation avec tout ce que cela comporte d'analyses, et de signatures du
ministre, de traitements et d'analyses du Conseil du trésor, et
finalement les membres du Conseil du trésor qui siègent font des
recommandations pour un CT. C'est un peu lourd pour acheter des bouchons de
liège, sans jeu de mots.
Le Président (M. Cannon): M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Je comprends l'esprit dans lequel cela est
fait.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Merci.
M. Parent (Bertrand): Je suis d'accord avec le ministre, sauf
que, de la façon dont cela est...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Cannon): M. le ministre.
M. Parent (Bertrand): ...rédigé, le ministre
conviendra que cela peut vouloir dire ou bien une plus grande latitude ou bien
un plus grand contrôle gouvernemental puisqu'on n'a pas les halises mises
dans les paragraphes 1° , 2°, 3° où on dit "les montants
déterminés par le gouvernement". À toutes fins utiles, ce
que le gouvernement demande ou ce que le ministre demande dans sa modification,
c'est que l'on ne fixe pas de montant et que l'on détermine les balises
à l'intérieur de cela.
Je veux juste mentionner au ministre qu'ici on ne peut pas être
contre l'article tel que c'est rédigé, sauf que cela va
dépendre des balises que l'on va mettre, parce que, si c'est vrai par
rapport aux 300 000 $ qu'il y avait avant, cela pourra être aussi vrai
selon les balises que l'on va mettre. De la façon dont il est
rédigé actuellement, cela donne tous les atouts au gouvernement,
toute la latitude. Quand on dit "prendre un engagement financier au-delà
des limites et des modalités déterminées par le
gouvernement," cela va dépendre du montant que vous allez mettre. En
haut de quel montant devront-il venir vers le gouvernement? Autrement dit, vous
aurez à fixer la modalité et on ne peut pas la fixer
actuellement, mais vous vous donnez des outils pour la fixer avec lesquels je
suis d'accord. Il faudra s'assurer qu'à l'usage vous mettiez les bons
montants.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, au lieu d'être
prisonnier de la loi. 5ous réserve que les...
M. Parent (Bertrand): Prisonnier du ministre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...conseillers juridiques me
corrigent, on m'indique que, de mémoire, c'est depuis 1971, cela fait
quinze ans que les 300 000 $ sont là. Si on les indexait, on serait
rendu à 1 000 000 $ ou quelque chose comme cela aujourd'hui - on ne
serait même pas ici en train de parler de cela - pour refléter la
réalité, l'évolution, le développement et
l'envergure de la SAQ aujourd'hui, une entreprise qui a I 000 000 000 $ de
ventes. Vous me direz que c'est une entreprise qui a 600 000 000 $ de
dépenses, c'est peut-être une meilleure mesure probablement. Le
prix de vente n'a rien à voir. Ce sont les frais administratifs en cause
ici dont on est en train de discuter quant aux limites d'autorisation. Ce que
je vous dis, c'est qu'il faut avoir une flexibilité qui nous permette de
nous coller à la réalité marchande et commerciale que vit
cette entreprise qu'est la SAQ.
Le Président (M. Cannon): Est-ce que l'article 2 est
adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Cannon): Adopté. J'appelle donc
l'article 3. M. le ministre.
Permis
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est l'introduction, comme je
le disais ce matin, du permis de production artisanale que j'ai longuement
décrit à l'Assemblée nationale. L'introduction des mots
"un permis de production artisanale ou" après le mot "Commerce" à
l'article 24 fait en sorte, comme vous pouvez le voir, que l'article se lirait
ainsi: "Toute personne autre que la société qui désire
exploiter un établissement pour la fabrication des boissons alcooliques
doit obtenir du ministre de l'Industrie et du Commerce un permis de production
artisanale ou l'un des quatre permis industriels suivants." C'est pour
refléter un phénomène que l'on a observé et que
j'ai décrit ce matin; le nombre croissant de producteurs agricoles,
d'une part, et de tenanciers de brasseries, à titre d'exemple, d'autre
part, qui ont commencé depuis quelques années à produire,
ici au Québec, des boissons alcooliques indigènes, je dirais,
autochtones, à partir de raisins qui poussent au Québec dans le
cas des viticulteurs ou à partir, évidemment, de certaines
denrées céréalières que l'on retrouve dans nos
régions et qui permettent de faire une bière très locale,
merci, dans certains établissements. C'est l'introduction de cette
notion de permis de production artisanale qui est en cause ici, sans autre
commentaire.
M. Parent (Bertrand): Pas de question et pas de commentaire, M.
le Président. L'article 3 est adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 3 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 4.
M. Parent (Bertrand): L'article 4, si le ministre me le
permet,...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a un papillon.
Le Président (M. Théorêt): Un instant, il y a
un papillon. M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Mon collègue, le
député de Lévis, a mentionné qu'il voulait apporter
un point. Je suggère que l'on dépose de part et d'autre les
amendements parce qu'on en avait aussi, mais que l'on puisse peut-être le
reporter à la fin et, si mon collègue, le député de
Lévis, ne peut pas venir, on essaiera de passer à travers. Je
suggère que l'on procède...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Passer à travers votre
collègue? C'est impossible!
M. Parent (Bertrand): Je suis très heureux de voir que le
ministre... Alors, je suggère, pour qu'on ne perde pas de temps, que
l'on puisse suspendre.
Le Président (M. Théorêt): L'article 4 est
suspendu, mais je pourrai faire distribuer, s'il vous plaît...
M. Parent (Bertrand): On avait un amendement, nous aussi...
Le Président (M. Théorêt): Je pourrai faire
distribuer l'amendement.
M. Parent (Bertrand): ...qui pourrait être regardé,
entre-temps.
Le Président (M. Théorêt): Avez-vous
d'autres copies, M. le député de Bertrand?
M. Parent (Bertrand): Oui, on a d'autres copies.
M. Cannon: Si l'amendement est recevable...
Le Président (M. Théorêt): Je n'ai pas
à juger si l'amendement est recevable en ce moment. Il est strictement
distribué et non pas déposé.
M. Cannon: Merci, M. le Président.
M. Parent (Bertrand): L'article est suspendu et non pas le
ministre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Nous sommes tous suspendus
à vos lèvres, par ailleurs.
M. Parent (Bertrand): On va rester dans des termes simples.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
maintenant l'article 5. Y a-t-il des commentaires ou des questions de la part
du député de Bertrand?
M. Parent (Bertrand): M. le Président, je n'ai pas de
questions. En fait, on clarifie, on insère des nouveaux mots. Il y a
d'ailteurs certaines explications qui ont été données, ce
matin. Je ne voudrais pas que le ministre ait à les reprendre non plus.
Alors, pour moi, l'article 5 ne me pose pas de problème.
Le Président (M. Théorêt): L'article 5 est
adopté. J'appelle l'article 6.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Concordance, M. le Président.
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président,
Le Président (M. Théorêt): L'article 6 est
adopté. J'appelle l'article 7.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Concordance, M. le Président.
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): L'article 7 est
adapté. J'appelle l'article 8.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Concordance, M. le Président. Tout cela à cause,
évidemment, de l'introduction de la notion de production artisanale.
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
maintenant l'article 9.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Concordance toujours, M. le Président.
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): L'article 9 est
adopté. J'appelle l'article 10.
Règlements
M. Parent (Bertrand): C'est de non-concordance,
celui-là.
M. Cannon: Pour ceux qui, aujourd'hui, ne sont pas
réglementés.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce
adopté, M. le député?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Alors, il s'agit de l'article
qui prévoit le pouvoir général de réglementation.
Dans les faits, on s'est trouvé à ajouter à l'actuel
article 37, 1°, les trois mots suivants: "entreposage, vente et livraison".
Ces trois mots sont nouveaux. D'une part, on ajoute, "ou les modalités"
avant le mot "achat". Viennent ensuite les mots "entreposage, vente et
livraison". Dans le cas de la production artisanale, ce qu'il faut avoir
à l'esprit, c'est qu'il y aura probablement des exigences de
réglementation, pour la livraison et la vente, chose que l'on ne fait
pas aujourd'hui pour d'autres productions. Par exemple, on ne réglemente
pas la façon dont les grands brasseurs livrent leur marchandise. On n'a
pas de pouvoir de réglementation quant à la vente de ce qui sort
des grandes brasseries et qui est distribué, évidemment, dans les
réseaux de distribution, les dépanneurs, enfin tous ceux qui
peuvent vendre de la bière au détail. Cet article est purement -
je l'indique tout de suite - limité à notre pouvoir de
réglementation à l'égard des détenteurs de permis
de production artisanale. Il faut concevoir, par exemple, qu'un ensemble de
producteurs agricoles pourraient vouloir se regrouper; les apiculteurs, par
exemple, pourraient se regrouper en coopérative pour fabriquer de
l'hydromel. (21 h 45)
Nous, ce dont on veut s'assurer, c'est que, compte tenu de la
restriction qui doit exister quant à leur faculté de vendre au
détail, en l'occurrence, ils doivent se limiter à vendre sur leur
propre établissement. On doit quand même s'assurer que toutes ces
boissons alcooliques ne se promènent pas n'importe comment dans le
paysage. On devrait donc prévoir, dans le cas d'une coopérative,
par exemple - je l'indique - ou d'un service central que les gens voudraient se
constituer, qu'on encadrera la livraison entre le producteur et l'endroit
d'entreposage qénéral ou l'endroit de traitement - on pourrait
dire - des boissons alcooliques en cause. C'est à cette fin que le
pouvoir de réglementation est introduit. Je le dis expressément
afin de rassurer, si on veut, ceux qui aujourd'hui, ne sont pas
réglementés. Je veux les rassurer sur nos intentions. Il n'est
aucunement question ici de vouloir réglementer la livraison, la vente et
l'entreposage pour ceux qui, aujourd'hui, ne sont pas
réglementés. Ceux qui deviennent "réglementables" sont
ceux pour lesquels on introduit, d'ailleurs, aujourd'hui même le permis
de production artisanale et c'est à l'égard de ces gens-là
qu'on doit élargir notre pouvoir de réglementation, pour les
raisons que je viens d'expliquer.
M. Parent (Bertrand): Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): L'article 10 est
adopté. J'appelle l'article 11.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): La concordance, M. le
Président.
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théoret): Adopté. J'appelle
l'article 12. Il y a un amendement à l'article 12.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a un amendement à
l'article 11, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): À l'article
11? Pardon...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Nous ajoutons 11.1, M. le
Président.
Le Président (M. Théoret): C'est un nouvel
article.
Loi sur les infractions en matière de boissons
alcooliques
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
L'article 11.1 se lit ainsi: "L'article 82.1 de la Loi sur les
infractions en matière de boissons alcooliques (L.R.Q., chapitre 1-8.1)
édicté par l'article 3 du chapitre (insérer ici le
numéro de chapitre du projet de loi 96) des Lois de 1986 est
modifié par le remplacement de ce qui précède le
paragraphe 1°, par ce qui suit - je corrige en lisant, M. le
Président - "82.1 Sous réserve des droits qui lui sont
conférés par la Loi sur la Société des alcools du
Québec, à titre de détenteur de permis de production
artisanale, un détenteur de permis ne peut garder, posséder ou
vendre dans son établissement:" II y a un tas de choses qui suivent et
on finit par un point à la fin, entre deux guillemets.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand, y a-t-il des commentaires sur l'amendement ou
l'ajout de l'article 11.l?
M. Parent (Bertrand): Ce ne sera pas tellement long, si vous le
permettez.
Le Président (M. Théorêt): Oui. L'amendement
qui amène l'article 11.1 est adopté. J'appelle maintenant
l'article 12.
Une voix: Lequel est vraiment très de concordance.
Le Président (M. Théorêt): On va distribuer
les amendements.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est de concordance, M. le
Président. On amende donc l'article 12. L'amendement se lit comme suit:
remplacer, dans les première et deuxième lignes du premier
alinéa, les mots "la Loi sur les infractions en matière de
boissons alcooliques (L.R.Q., chapitre 1-8) par les mots "cette loi". Dans
l'article 11.1, on venait, justement, d'introduire une référence
à la loi en cause sur les infractions en matière de boissons
alcooliques. Plutôt que de répéter bêtement à
chaque fois le nom au complet et la référence dans les statuts
à cette loi, on remplace tous ces mots par les mots "cette loi".
Concordance à tour de bras, M. le Président.
M. Parent (Bertrand): Pour l'amendement, cela va.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement
à l'article 12 est adopté. Est-ce que l'article 12, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
l'article 13.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a de nouveaux produits, de
nouveaux détenteurs de permis, de production artisanale, etc. On sait
que les gens peuvent, s'ils acquièrent légalement des boissons
alcooliques au Québec, les transporter dans leur voiture, dans leur
véhicule. Dans la mesure où il y a un nouveau permis et de
nouvelles sortes de boissons alcooliques, par concordance, il faut
prévoir que les gens ont également le droit de traîner cela
dans leur auto s'ils achètent quelque chose chez un producteur
artisanal.
M. Parent (Bertrand): Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Merci. L'article
13 est adopté. J'appelle l'article 14.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
L'article 14. Concordance ici aussi, transport cette fois, pour un
détenteur de permis de production artisanale de bière ou de cidre
léger. L'article 92 parle du transport des boissons alcooliques. Dans la
Loi sur les infractions en matière de boissons alcooliques, l'article 92
parlait des boissons autres que la bière et le cidre léger.
L'article 93 parle de bière et de cidre léger. On le voit ici,
c'est reproduit dans les notes que j'ai remises au député.
Là aussi, comme dans l'article précédent, il faut
prévoir que la production artisanale de bière et cidre
léger appelle une permission de transporter les biens acquis en
question. Adopté, unanimement, M. le Président, je pense.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 15. Oh! Pardon! À l'article 4 qui était en
suspens, il y avait un amendement, M. le député de Bertrand, qui
a été déposé par M. le ministre. Est-ce que vous
voulez lire l'amendement? Est-ce que c'est nécessaire qu'il lise
l'amendement, M. le député de Bertrand?
Loi sur la Société des alcools du
Québec (Permis (suite)
M. Parent (Bertrand): Non, on devra revenir à l'article
15. On va finir 4, on revient à l'article 4, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Je reviens au
dépôt de l'amendement proposé par M. le ministre de
l'Industrie et du Commerce.
M. Parent (Bertrand): Comme je l'ai mentionné
tantôt, mon collègue, le député de Lévis, ne
vient pas sur cet amendement, mais pour un autre éclaircissement qu'il a
besoin d'avoir. Il devrait être ici dans quelques minutes, mais on peut
déjà disposer de celui-ci.
Une voix: L'amendement?
M. Parent (Bertrand): L'amendement. On va regarder cela avec le
ministre. Mais on me dit juste à titre d'explication, si le ministre me
le permet, que le papillon que nous avions déposé pour essayer
d'éclaircir se retrouve dans votre amendement. On se rejoint. Donc, on
pourra, nous, tout simplement, le retirer; je pense qu'il est bien couvert au
deuxièmement.
M. Cannon: M. le Président, puisqu'ils n'ont pas
présenté leur amendement, il n'y a donc pas lieu de le
retirer.
Le Président (M. Théorêt): D'accord.
Voilà, exactement. C'est ce que j'ai appelé, M. le
député de La Peltrie.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Encore là, ce qui est en cause, c'est d'établir le lien le
plus étroit possible avec la Loi sur les permis d'alcool. Ce que nous
introduisons dans notre papillon, en reformulant en entier l'article 24.1,
c'est justement ce qu'avait détecté, lui aussi, le
député de Bertrand ou un de ses acolytes, soit l'effet qu'il y
avait un oubli ou, enfin, un vide quelconque qui s'était glissé.
Autant le Solliciteur général et ses collaborateurs que la
direction de la régie de contrôle des permis, de concert avec le
ministère de l'Industrie et du Commerce, ont rédigé de
nouveau l'article 24.1 pour être bien sûrs que personne n'oubliait
rien, car vous savez il y a un tas de monde dans le commerce des boissons
alcooliques, toutes sortes de juridictions au gouvernement, toutes sortes de
pouvoirs conférés en vertu de différentes lois.
Essentiellement, on pense bien qu'on a tout couvert avec le nouvel article
24.1.
M. Parent (Bertrand): Le principal trou qui est comblé,
c'est celui où on dit qu'il détient un permis autorisant la vente
pour la consommation sur place.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est cela. D'ailleurs, je
pense que c'est le député de Taillon à l'Assemblée
nationale qui avait soulevé cela cet après-midi.
M. Parent (Bertrand): C'était dans le but d'apporter plus
d'éclairage.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, en l'occurrence. Il y
avait une façon plus indirecte, mais quand même satisfaisante,
à mon sens, de prévoir que ces boissons fabriquées par des
producteurs artisanaux pouvaient être vendues dans leur
établissement, pour être bien sûr qu'on a tout
attaché. On se réfère ici, comme le député
vient de le remarquer, à la détention d'un permis autorisant la
vente pour consommation sur place délivré en vertu de la Loi sur
les permis d'alcool.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'amendement à l'article 4 est adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Adopté.
M. Parent (Bertrand): L'amendement est adopté. Je vous
demanderais, M. le Président, de peut-être suspendre pour une ou
deux minutes, le temps de savoir si mon collègue vient ou s'il ne vient
pas.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II ne viendra jamais.
M. Cannon: Pour ma part, M. le Président, je suis
prêt à consentir une minute ou deux à la condition que le
député de Bertrand puisse nous donner 20 minutes de suspension
à compter de 10 h 5 jusqu'à 10 h 20 avant d'entamer l'autre
projet de loi. Est-ce que vous consentez à cette suspension?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Une quinzaine de minutes de
suspension avant qu'on commence la SDI. D'accord? Une quinzaine de minutes.
M. Parent (Bertrand): Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On pourrait suspendre 10 ou 15
minutes avant.
Le Président (M. Théorêt): Je suspends les
travaux pour 60 secondes.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je veux être bien
sûr si le député de Bertrand nous dit que le
député de Lévis s'en vient ici à toute vitesse? Si
oui, on va attendre une minute ou deux.
M. Parent (Bertrand): Oui.
Le Président (M. Théorêt): J'ai suspendu les
travaux pour 60 secondes.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Pour 60 secondes, je
m'excuse.
(Suspension de la séance à 21 h 58)
(Reprise à 21 h 59)
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît! M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Tous les autres articles ont bel et bien
été adoptés. Il n'y avait pas d'autre chose en
suspens?
Le Président (M. Théorêt): Non.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y avait le
député de Lévis qui était en suspens.
Le Président (M. Théorêt): Non. Je viens de
vérifier avec le secrétaire, M. le député de
Bertrand, et effectivement tous les articles, tels qu'amendés, à
l'exception évidemment de l'article 15, ont été
adoptés. Nous avons adopté également l'amendement à
l'article 4 et nous en sommes à adopter l'article 4 tel
qu'amendé.
M. Cannon: Nous reprenons les travaux...
Le Président (M. Théorêt): Pardon?
M. Cannon: Est-ce que nous reprenons les travaux?
Le Président (M. Théorêt): J'ai
déjà tout déclaré cela. Non, non, l'article 4 tel
qu'amendé.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Bon, l'article 4 est
fermé, d'accord. Adopté.
M. Parent (Bertrand): Ne me mettez pas de pression.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le député de
Bertrand a droit à 20 minutes, y compris la réflexion.
Le Président (M. Théorêt): Non, non...
M. Parent (Bertrand): Vous conviendrez avec moi que je n'ai pas
abusé de mon temps de parole.
Le Président (M. Théorêt): Alors, on va
suspendre pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 22 h 2)
(Reprise à 22 h 8)
Le Président (M. Théorêt): La commission
reprend ses travaux strictement pour avertir les membres de cette commission
que nous suspendons nos travaux jusqu'à 22 h 30.
(Suspension de la séance à 22 h 9)
(Reprise à 22 h 46)
Le Président (M. Théorêt): La commission de
l'économie et du travail reprend ses travaux sur l'étude du
projet de loi 155. Nous étions à l'article 4 tel
qu'amendé.
M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Tel que demandé, mon
collègue, le député de Lévis, a une question ou
deux à poser au ministre concernant l'insertion d'un point à
l'article- 4, avant qu'on fasse la fermeture.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lévis.
M. Garon: M. le Président, essentiellement, il me semble
que, selon l'article tel que libellé et tel que les conseillers
juridiques nous t'ont fait valoir, il ne serait pas possible de permettre la
fabrication d'eau-de-vie artisanale puisque, tel que libellé et
défini, les eaux-de-vie ne seraient pas couvertes parce qu'elles
proviennent, entre autres, de la distillation et qu'il est indiqué
clairement que cela prend un permis spécial pour faire de la
distillation.
Le potentiel est très important au Québec,
immédiatement, pour des eaux-de-vie. Je ne dis pas que c'est le cas pour
toutes les eaux-de-vie, mais pour des eaux-de-vie comme les eaux-de-vie de
framboise, de fraise, de prune et de différents petits fruits qui
pourraient être fabriquées de façon artisanale. Je ne pense
pas qu'on vire l'ensemble du Québec en alambic, mais je pense qu'il est
possible de faire une certaine production qui donnerait un cachet encore plus
qrand. Vous savez, lorsqu'on va en France ou dans différents pays
européens, habituellement, lorsqu'on apporte une bouteille, à
moins que l'on ne veuille apporter une bouteille ordinaire, on essaie d'avoir
une bouteille spéciale. Habituellement, les bouteilles spéciales
sont des bouteilles hors d'âge ou des bouteilles d'eau-de-vie, ou encore
des liqueurs. La valeur ajoutée est beaucoup plus grande dans ce type de
boisson que dans d'autres types de boisson qui n'ont pas une valeur
ajoutée très forte.
Le potentiel, en termes de production, est là. Les framboises, on
les a. On a des framboises de qualité supérieure au
Québec. On a des bleuets de grande qualité. On a des prunes et
des cerises. Je pense, par exemple, à l'eau-de-vie de marasquin, le
maraschino. C'est une eau-de-vie de cerise, au fond. On a des eaux-de-vie de
noisette, comme la bouteille en forme d'habit de moine, brune, qui est une
boisson italienne dont je ne me rappelle pas le nom. La bouteille a la forme
d'un moine avec une corde comme ceinturon.
II y a toutes sortes de petits fruits sauvages et d'autres fruits qui
pourraient faire d'excellentes eaux-de-vie au Québec. On n'emploierait
pas 5000 personnes, mais je suis persuadé qu'on pourrait permettre une
production artisanale intéressante qui permettrait à plusieurs
familles de vivre, alors que, actuellement, on importe ces eaux-de-vie de
l'étranger. On ne sait pas, souvent, en plus, dans quelles conditions
elles sont produites.
Quand on regarde, par exemple, ce qui fait le charme de pays qui sont
producteurs de boissons alcooliques ou de boissons importantes, c'est d'avoir
plusieurs petits producteurs artisanaux. Je peux vous donner un exemple.
Aujourd'hui beaucoup de personnes pensent qu'on n'y a peut-être pas
gagné à légaliser le cidre de la façon qu'on l'a
fait, en faisant disparaître tous les producteurs artisanaux pour en
arriver à des producteurs industriels qui se sont regroupés.
Aujourd'hui plusieurs personnes estiment qu'on a perdu plusieurs cidres
d'excellente qualité qui étaient le résultat d'une
production artisanale et qui permettaient de faire vivre un grand nombre de
producteurs agricoles qui avaient une valeur ajoutée plus grande
à leur production parce qu'ils produisaient des cidres d'excellente
qualité dont ils avaient gardé lé secret de père en
fils, En établissant la production de cidre sur une base industrielle,
on a perdu toute cette richesse, au fond, qui pour nous était aussi
bonne que la production de cidre, de calvados ou de calvados hors d'âge
qu'on trouve en France, dans la région de la Bretagne ou de la
Normandie. Il pourrait y avoir, si on le permettait, le même genre
d'établissement ici au Québec. Encore là, je pense que, au
cours de la deuxième lecture, vous vous êtes laissé
emporter un peu parce qu'on a demandé le quorum.
Essentiellement, quand on a travaillé sur ces produits avec le
ministre de l'Industrie et du Commerce, M. Biron, on pensait au vin; à
court terme on pensait beaucoup plus aux eaux-de-vie, parce que le vin va venir
d'une façon graduée en faisant des mélanges de ceps pour
développer des vignes acclimatées au Québec, tandis que,
dans le cas des eaux-de-vie, la production est déjà là.
Cela pourrait commencer demain matin. Au fond, il s'agit d'une technologie,
faire des eaux-de-vie. La richesse de nos fruits - on est dans un pays nordique
- qui ont une qualité particulière; ce sont des fruits qui ne
sont pas nécessairement gros, mais dont le goût est très
bon. On pourrait faire la production de plusieurs eaux-de-vie au
Québec.
Alors, ce n'était pas pour vous embêter, ce n'était
pas non plus pour vous faire perdre votre temps, je suis assez pris de l'autre
bord.
Une voix: Justement, j'ai besoin de vous.
M. Garon: Je voulais faire ces représentations, parce que
j'ai le sentiment, et c'est quelqu'un qui a attiré mon attention sur
cela en disant: La loi actuelle ne permettrait pas cela, telle que
présentée par le ministre.
Le Président (M. Théorêt): M. le
ministre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'ai indiqué ce matin
que je ne pensais pas qu'il était de l'intention du gouvernement
d'ouvrir les vannes pour des permis de distillation tous azimuts. La
rédaction ou une lecture plus attentive semble révéler que
l'article en cause pour la production artisanale, dit: "1° fabriquer les
boissons alcooliques désignées dans ce permis". Si on se
réfère à la définition, à l'article 2,
paragraphe 5°, de boissons alcooliques, cela comprend l'alcool. Une boisson
alcoolique est définie comme une des cinq espèces de boissons
définies au présent article, à savoir l'alcool, les
spiritueux, le vin, le cidre et la bière. On continue en disant: ainsi
que tout liquide ou solide contenant de l'alcool, des spiritueux, du vin, du
cidre ou de la bière, et pouvant être consommés par l'homme
- et non pas par l'animal, si je comprends bien, mais l'homme est un animal
pensant.
Donc, à une lecture de bon sens des articles en cause, il y
aurait place pour la fabrication de ce que les experts subdivisent sous les
vocables de "liqueur", de mistelles -m-i-s-t-e-l-l-e-s, pour la transcription,
qui le savait sans doute - et d'eaux-de-vie, les liqueurs étant obtenues
par une fermentation résultant d'une infusion ou d'une suspension. Dans
le cas de l'infusion, il s'agit d'une matière dans de l'alcool pur. Dans
le cas de la suspension, c'est dans un contenant hermétique d'une
matière quelconque au-dessus d'alcool pur. Les mistelles sont des
produits obtenus par le mélange d'un moût, c'est-à-dire un
jus non fermenté, d'une part, et d'alcool pur, d'autre part. C'est le
genre de...
M. Garon: Je dois partir.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je vous en prie, je peux
comprendre...
M. Garon: Je vous remercie de votre gentillesse...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est la moindre des
choses.
M. Garon: ...parce que je sais que plusieurs personnes ont
été retenues pour que je puisse venir dire un mot ici. Moi,
je
voulais le faire parce que cela peut créer plusieurs emplois.
Maintenant, j'ai fait des représentations, parce que je suis d'opinion
que c'est, pour le moins ambigu. Je déplore le fait que je ne puisse pas
rester pour vos explications. Le député de Bertrand, avec qui
nous avons discuté cette question, est aussi familier avec la
question.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'étais pour
compléter en disant que, troisièmement les eaux-de-vie qui sont
obtenues par distillation seraient possiblement réglementables et
acceptables à la lecture des dispositions nouvelles et anciennes
combinées. Cela deviendra, une question pratique, une question de
politique gouvernementale, à savoir jusqu'où on veut ouvrir, dans
un environnement un petit peu contrôlable, l'émission de permis
pour fabriquer des eaux-de-vie où une distillation est en cause.
La réalité, c'est que, aussi ouvert que cela puisse
paraître, je ne crois pas qu'on parle de permis de distillation
artisanale, où que ce soit, évidemment, à ce moment-ci.
Est-ce que le jeu des définitions qui apparaissent ici quant à la
production artisanale qui permet de fabriquer des boissons alcooliques
lesquelles comprennent l'alcool, donc, implicitement une sorte de distillation
pour faire de l'alcool, il faut distiller, et que si le détenteur de
permis fabrique une boisson alcoolique, une boisson alcoolique, c'est une des
cinq boissons qui est retenue, c'est de l'alcool... On pourrait dire qu'une
lecture de l'article permettrait l'émission du genre de permis ou
permettrait d'encadrer, éventuellement, par réglementation,
l'assise juridique pour la réglementation étant l'article 24.1,
l'émission éventuelle d'un permis, encadrement de
l'activité qui est accomplie en vertu de ce permis pour des
eaux-de-vie.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 4 tel qu'amendé est adopté?
M. Parent (Bertrand): M. le Président, brièvement,
pour saisir et conclure sur le sujet de mon collègue, le
député de Lévis. À la limite - ce que le ministre
nous dit -l'interprétation pourrait comprendre cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, précisément.
C'est ce que j'indique, mais on n'est pas du tout fermé. Dans mon
esprit, cela ne l'exclut pas automatiquement et de façon dirimante - je
pense que c'est le terme employé.
M. Parent (Bertrand): Est-ce qu'il y aurait lieu,
éventuellement, dans la définition des cinq, de le
spécifier? Non? D'accord. Les explications, cela me va. L'ouverture
d'esprit par rapport à cela, parce qu'il risque d'y avoir une demande,
me semble intéressante. Si on m'assure que ça pourrait être
considéré À l'intérieur, cela me va comme
explication.
Le Président (M. Théorêt): L'article 4 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Parent (Bertrand); Adopté.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle
l'article 15.
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 15 est
adopté. Est-ce que le titre 17 du projet de loi 155, Loi modifiant la
Loi sur la Société des alcools du Québec et d'autres
dispositions législatives, est adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'ensemble des articles tels qu'amendés du projet de loi 155 est
adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Je veux porter
ceci à votre attention. Si jamais on utilisait les fraises et les
framboises qui sont produites au Québec pour faire de l'alcool, il n'en
resterait plus à manger. Cela dure de trois semaines à un mois
les framboises. Bien oui, cela dure trois semaines ou un mois la production des
framboises au Québec et un mois et demi pour les fraises, vous savez. Il
n'y en aurait plus à manger. Les travaux sont suspendus deux
secondes.
(Suspension de la séance à 22 h 59)
(Reprise à 23 heures)
Projet de loi 154
Le Président (M. Théorêt): La commission de
l'économie et du travail reprend ses travaux pour l'étude article
par article du projet de loi 154, Loi modifiant la Loi sur la
Société de développement industriel du Québec.
Avez-vous des remarques préliminaires, M. le ministre?
Les mêmes remplacements, M. le secrétaire?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, les
mêmes remplacements.
Remarques préliminaires M. Daniel
Johnson
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Commentaires sur la loi de la SDI. M. le
Président, à l'occasion de la présentation à
l'Assemblée nationale, j'ai fait valoir certains des changements
d'orientation de la Société de développement industriel,
changements d'orientation qui se retrouvent, notamment, au nouvel article 6 qui
édicte que l'aide financière peut prendre la forme d'un
prêt, d'une garantie de paiement ou de remboursement total ou partiel
d'un engagement financier, d'une exemption partielle du remboursement d'un
prêt fait par la société ou d'une aide
déterminée par règlement.
Ce qu'il y a de distinct à l'article 6 et de différent,
c'est-à-dire entre l'article 6 et ce qu'il y a dans l'ancien article 4
et l'ancien article 7, c'est qu'on retrouve dans les actuels articles 4 et 7
des références à des exemptions de remboursement et, un
peu comme aujourd'hui, aux prises en charge d'une partie des
intérêts, donc, à des subventions d'intérêts.
Beaucoup de références et même une spécifique,
à l'article 7, a) au mot "subvention" comme forme d'aide qui peut
être accordée à l'entreprise. Ce que l'on remarque dans
l'article 6, c'est qu'on ne parle pas spécifiquement de subventions,
mais j'attire tout de suite l'attention du député de Bertrand sur
le quatrième paragraphe qui parle d'une aide déterminée
par règlement. Ce que cela indique comme changement - je dirais
peut-être philosophique ou d'orientation - c'est que nous sommes en train
de mettre l'accent, au point de vue de l'aide financière, sur des
participations de la SDI sous forme de prêts pour engager davantage
l'entreprise par des mécanismes qui vont être en vigueur dans
certaines formes de prêts.
J'ai évoqué, à titre d'exemple - on en a
parlé avec les clientèles que nous avons consultées - le
prêt de nature participative, c'est-à-dire qu'on peut envisager,
comme forme d'aide financière, un prêt consenti à
l'entreprise où l'on n'exigerait pas de garantie - cela libère la
capacité de crédit d'une entreprise qui peut, par ailleurs,
emprunter sur garantie en d'autres lieux - un prêt sans garantie à
l'égard duquel nous serions disposés subsidiairement à
accorder un congé d'intérêts, c'est-à-dire un
congé qui aurait un caractère de moratoire, un retard, un report
dans le temps, de l'exigence de verser des intérêts annuels ou
semi-annuels, peu importe, pour une certaine période. À
l'égard du remboursement de ce prêt qui devrait se faire, nous
serions disposés, à la SDI - d'accord, à la suite d'une
entente avec l'entreprise, c'est entendu, c'est un contrat -à aller
chercher une plus-value à notre participation sous forme de prêt,
par exemple en mesurant une rentabilité accrue du projet qui aurait
été entrepris grâce à notre aide financière,
en allant chercher une portion de cette plus-value, de cette rentabilité
accrue que l'entreprise peut connaître. Évidemment, si
l'entreprise ne veut pas partager les fruits de sa rentabilité avec
nous, elle pourra toujours payer le prêt carrément, les
intérêts et rembourser le capital et, à ce moment, on ne -
va pas chercher une espèce de dividende. La contrepartie de cela, dans
la mesure où nous sommes disposés à participer à
l'entreprise, c'est que, dans des cas où il y a un moins grand
succès que celui qui était escompté, on pourra avoir, en
bout de ligne, si les remboursements sont plus difficiles, s'il n'y a pas moyen
de transférer nos actions, notre participation en capital-actions
quelconque, pour une portion du solde qui pourrait être dû... Dans
le fond, c'est assez flexible.
Ce dont on a parlé beaucoup avec notre clientèle, c'est
à savoir quels sont les véritables besoins de capitalisation
qu'elle peut avoir à l'égard des projets. Je vais vous donner un
exemple bien précis. Quand un projet de 1 000 000 $ se montre la face
-il faut le faire, un projet de 1 000 000 $ -l'entreprise veut faire son
projet. Dans l'état des choses comme elles étaient l'an dernier,
il y avait un certain automatisme à l'éqard de la plupart des
projets où on disait: On va vous donner vos 10 % de subvention versables
sur deux ou trois ans. Entre nous, pour un projet de 1 000 000 $ en cours,
où il faut creuser, bâtir et le finir en douze ou dix-huit mois,
je ne suis pas sûr de ce que cela achète, 100 000 $ versés
sur trois ans, 30 000 $ par année, en douze mois; quand il faut faire un
projet de 1 000 000 $, on ne peut pas acheter grand-chose.
Ce que l'on est disposés à faire, quant à nous,
c'est, par exemple... Et ce sont tous des exemples, on verra dans les
règlements à un moment donné comment cela va s'articuler.
On est en consultation avec la clientèle à ce sujet. On pourrait
verser assez rapidement une portion plus importante du projet que 10 % ou 15 %.
On pourrait aller beaucoup plus loin, le verser rapidement à mesure que
le projet se fait et permettre un moratoire sur l'intérêt,
attacher à cela des conditions de remboursement qui tiennent compte de
la rentabilité du projet, mais, tout ce temps-là,
évidemment, avoir prêté au taux du marché.
Prêter au taux du marché sous forme de prêt non
garanti, déjà, il y a un aspect de subvention. Il y a une
participation assez particulière de la SDI, parce qu'un prêt
pleinement garanti et un prêt pas qaranti du tout, comme vous le savez,
M. le député, ce n'est pas le même taux
d'intérêt. On est disposés à embarquer dans du
prêt participatif, par exemple, c'est ce que la clientèle
souhaite. On est disposés à embarquer là-dedans au taux
courant, mais on dit: Ce n'est pas qaranti. Alors, il y a une espèce de
bénéfice, parce qu'il y a des garanties toujours disponibles, qui
ne sont pas saisies ou hypothéquées par la SDI II y a
une capacité de crédit, par ailleurs, qui subsiste dans
l'entreprise. On ajoute donc quelque chose de très particulier sans
remplacer ce qui se fait dans le marché, Évidemment, il n'y a
personne qui est disposé à faire cela, et comme rôle ou
mandat ou mission de la SDI, c'est le genre de chose, quant à moi, que
l'on pourrait faire. Cela change un peu le rôle, mais cela
m'apparaît être ce que souhaite la clientèle, parce que
c'est ce que la clientèle nous a dit.
M. le Président, c'est l'essentiel du projet de loi, à
part d'autres modifications dont on pourra vous entretenir tout à
l'heure. C'est ce qui avait retenu l'attention du député lors des
débats à l'Assemblée nationale. Certains
députés avaient même dit qu'on se retirait de l'aide
à l'entreprise, parce que l'on réduisait le nombre de programmes.
C'était mal interpréter. S'il y avait un programme dans lequel on
mettrait 200 000 000 $, cela m'apparaît beaucoup mieux que 19 programmes
qui au total se chiffreraient à 100 000 000 $. Ce serait deux fois
mieux. II y aurait juste un programme au lieu d'en avoir 19, mais, entre nous,
il faut mesurer comme cela. Il faut mesurer le soutien à l'entreprise en
fonction du budget que nous sommes disposés à y consacrer, en
fonction des formules que nous sommes prêts à adopter, en fonction
de la capacité de répondre aux besoins de la clientèle.
Cela on va le savoir si on la consulte. On l'a fait, elle nous en a
parlé, puis on essaie de donner effet à ce programme, notamment,
en indiquant ici les assises juridiques sur lesquelles on va pouvoir adopter
des règlements d'aide à l'entreprise. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand.
M. Jean-Guy Parent
M. Parent (Bertrand): M. le Président, je vais essayer
d'être bref, sauf que les commentaires d'ordre général vont
valoir aussi pour certains articles que l'on adoptera tantôt.
Ce que j'ai mentionné lors de mes commentaires
préliminaires à l'Assemblée nationale concernant le projet
de loi 154 c'est qu'essentiellement on déplorait différentes
choses, et, concernant l'article 6, l'élimination de la formule de
subventions et aussi, concernant un autre article, l'élimination
d'acquisition d'actions.
Ce que le ministre nous dit ce soir, c'est que, dans le fond, on va
pouvoir le faire, parce qu'à l'article 6, 4°, on a mis "d'une aide
déterminée par règlement". La question que je pose au
ministre, c'est: Dans le fond, pour faire ce que vous voulez faire actuellement
avec la SDI, avec l'aide aux entreprises, que vous voulez réajuster par
rapport à la réalité de 1986-1987, sur laquelle je suis
fondamentalement d'accord... D'ailleurs, je l'ai dit publiquement, cela
évolue et il y a lieu de la changer. On n'est pas obligé de
changer fondamentalement la loi sur la SDI. Avec la loi actuelle, on pourrait
faire ces réaménagements-là à l'intérieur
d'un règlement et cela fonctionnerait très bien. D'ailleurs, vous
faites disparaître le mot "subvention" et les mots "acquisition
d'actions", mais vous faîtes apparaître, comme telle, une clause
fourre-tout qui dit que, par un règlement déterminé, vous
pourrez faire des formes d'aide. Alors, je veux bien qu'on se parle très
franchement. Si, à un moment donné, vous voulez, sous une forme
indirecte, faire une forme de subvention - non pas dans la forme qu'elle
était avant, mais faire une forme de subvention - vous pourrez le faire
à l'intérieur de l'article 6, 4°, par voie de
règlement. Je pense que là-dessus, on se rejoint, sauf que vous
vous y prenez différemment pour atteindre l'objectif qui est le
même actuellement. Je vous dis que fondamentalement, vous ne changez pas
tant que cela les orientations de la SDI. Les orientations fondamentales de la
SDI demeurent les mêmes et quelques mots sont changés concernant
le développement économique. Vous élargissez des secteurs,
mais les orientations de la SDI, quant à moi, restent les mêmes.
Les formes d'aide... Vous voulez aller dans des nouvelles voies qui vont
être davantage dites participatives, maïs, fondamentalement, tout
cela pourrait être fait à l'intérieur de la loi existante
actuellement et peut-être est-on en train de faire des plats plus gros
qu'il y ait lieu d'en faire. Effectivement, quand on relit et qu'on assimile
cela, vous donnez des outils et certains pouvoirs au ministre qui vont lui
permettre, dans le fond, de réglementer et d'atteindre les mêmes
objectifs de base. Je veux juste être bien sûr que l'on se comprend
quant au fond.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Les objectifs, c'est entendu,
aider des entreprises de développement économique du
Québec en s'assurant qu'il y ait des retombées économiques
significatives, notamment en matière de création d'emplois, etc.
On les retrouve, sous une forme ou sous une autre, dans l'ancienne loi et dans
le projet de loi qui est ici. Il n'y a pas de doute, ce n'est pas cela qui est
en cause. Je le répète car je ne veux pas que le
député se trompe. Je comprends qu'à une lecture
exhaustive, en interprétant largement, enfin, en ayant à l'esprit
que l'expression "toute autre forme d'aide financière" est fort large,
merci... On n'élimine pas tout ce qui existe, par ailleurs. Je pense que
ce qui est important... - et je le réitère - c'est que le mot
"subvention"
n'apparaît pas. C'est symbolique, peut-être... Une voix:
Très.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...selon certains, ou
symbolique dans le sens... Vous dites "très", mais dans les faits, il
n'y a rien qui va changer. Moi, je vais plutôt accepter l'autre
interprétation ou acception du terme "symbolique". Cela illustre quelque
chose, cela illustre un changement, cela illustre que nous mettons l'accent sur
d'autres formes d'aide financière plutôt que la subvention. Je
n'exclus pas cette dernière. Ce que je vous dis, c'est que cela va
effectivement symboliser le changement d'orientation de notre participation
à la vie financière des entreprises, sans exclure -et par voie
d'exception plutôt que par voie de principe, par voie de, je ne sais pas,
conformité - des objectifs gouvernementaux à un moment
donné. La subvention demeurera, dans certains secteurs
d'activité, une aide financière appropriée, mais, en
général, pour soutenir le développement économique
du Québec, celui des entreprises, par le biais de l'activité des
entreprises. Les conditions sont, à mon sens, suffisamment
changées depuis une quinzaine d'années ou une dizaine
d'années, que, sur la foi des représentations des entreprises et
de notre observation -observation que l'on peut faire d'après le stade
de développement où les entreprises québécoises
sont rendues - la forme participative qui engage la responsabilité de
l'entreprise, qui doit l'amener à repayer ce que nous pouvons lui
avancer sous forme d'aide financière, m'apparaît un excellent
principe, maintenant, qui peut être appliqué et qui va garder
d'excellents effets d'entraînement sur le développement
économique et qui a l'intérêt non négligeable de
coûter moins cher, à terme, au gouvernement que les subventions
que l'on ne revoit pas.
Étude détaillée
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
ministre. J'appelle maintenant l'article 1. M. le député de
Bertrand.
M. Parent (Bertrand): II n'y a pas de problème. Je n'ai
pas de questions sur l'article 1, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): L'article 1 est
adopté. J'appelle l'article 2.
Une voix: Papillon.
Objet et pouvoirs
M. Parent (Bertrand): Je permettrai, à l'article 2... (23
h 15)
Le Président (M. Théorêt): II y a des
amendements, M. le député de Bertrand, que l'on va déposer
immédiatement. M. le ministre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
L'article 2. C'est un peu plus loin que l'on va apporter le
papillon.
Le Président (M. Théorêt): C'est le
paragraphe 5 de l'article 2. Les articles 5 et 7.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Éventuellement, on va les prendre l'un après l'autre.
Le Président (M. Théorêt): D'accord.
L'article 2, M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): M. le Président, je suggère
que l'on étudie l'article 2 paragraphe par paragraphe. Alors, au
paragraphe 2, je n'ai pas de question. Donc, pour autant que je suis
concerné, c'est adopté.
Le Président (M. Théorêt): Le paragraphe 2
est adopté. Le paragraphe 3? Je vous fais remarquer qu'il y a un 1°
et un 2° dans le paragraphe 3.
M. Parent (Bertrand): Alors, cela va au paragraphe 3.
Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
Paragraphe 4?
M. Parent (Bertrand): Pas de problème, adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté. On
arrive au paragraphe 5 où il y a un amendement, M. le ministre de
l'Industrie et du Commerce.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est le pouvoir de
réglementation des programmes d'aide financière à
l'entreprise, ici, qui est en cause. J'ai déjà indiqué en
deuxième lecture que la Société de développement
industriel est composée de gens qui ont une expertise
particulière en matière d'analyses financières, de
conseils en montages financiers et qui, à force de traiter les demandes,
ont développé une expérience considérable.
Cette expertise peut, au sens du gouvernement, être mise à
contribution pour faciliter la tâche ou contribuer à l'application
de programmes qui peuvent plus précisément relever d'autres
ministères sectoriels. Il y a des programmes d'aide particuliers; on
peut penser à l'exportation et à certaines activités dans
le cas de la loi sur le crédit touristique, le tourisme, à
des
programmes de recherche et de développement qui, selon le
gouvernement, peuvent relever des attributions de ministères autres que
le ministère de l'Industrie et du Commerce, soit en s'y ajoutant, en
étant complémentaires, soit en s'en distinguant, enfin, de toutes
sortes de façons.
C'est ce que nous introduisons ici, avec le nouvel article 5 et
l'amendement qui se lit de cette façon: Ajouter l'alinéa suivant
à l'article 5 édicté par l'article 2 du projet de loi:
"Lorsqu'un tel règlement concerne une matière relevant de la
compétence d'un ministre autre que le ministre de l'Industrie et du
Commerce, ce règlement ne peut être édicté que suite
à la recommandation de cet autre ministre concerné
préparée en collaboration avec le ministre de l'Industrie et du
Commerce."
Cela veut dire qu'on consacre dans le texte de loi ce que l'on a pu
retrouver de facto, par protocole, en pratique, quant aux relations qui peuvent
exister entre différents ministères et le ministère de
l'Industrie et du Commerce, dans certains programmes d'aide où d'autres
ministères sont impliqués. Je vais vous donner un exemple que
l'ancien ministre du Commerce extérieur et du Développement
technologique et ci-devant député de Bertrand...
Une voix: C'était seulement le Commerce
extérieur.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Seulement Commerce
extérieur à l'époque? Oui, c'est vrai.
Par exemple, les programmes d'aide à l'exportation qui appelaient
la collaboration entre le MIC, la SDI et le titulaire du Commerce
extérieur. Alors, ce que l'amendement ajoute ici à l'article 5,
c'est que je signale, enfin, une disposition, une assise qui consacre la
pratique qu'on a pu observer en matière de collaboration entre le MIC et
d'autres ministères.
M. Parent (Bertrand): L'amendement me semble acceptable, M. le
Président.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement au
paragraphe 5 de l'article 2 est adopté. J'appelle le paragraphe 6.
M. Parent (Bertrand): Au paragraphe 6, j'aurais un amendement
à suggérer pour ajouter 5 et 6 . Je voudrais savoir s'il est
recevable.
Le Président (M. Théorêt): Le
député de Bertrand propose un amendement au paragraphe 6 de
l'article 2.
M. Parent (Bertrand): Rajouter 5° et 6°.
Une voix: Est-ce qu'on pourrait avoir une copie?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On vous écoute, M. le
député.
M. Parent (Bertrand): Bon, enfin.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): S'il est recevable,
évidemment.
Le Président (M. Théorêt): II est recevable,
M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): II est recevable. L'explication, c'est que
ce que le ministre nous a dit tantôt qu'il pouvait faire à 4°,
on le mettrait de façon très explicite à 5° et 6°.
Voilà, M. le Président.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Toute l'idée... Ah bon!
II n'y a pas d'autre plaidoyer que cela, vous l'avez fait tout à
l'heure.
M. Parent (Bertrand): Là, je voudrais bien vous donner
votre loi avant minuit, M. le ministre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...charmant, en plus. Ce n'est
pas du charme, c'est de la coopération. Ce que j'ai indiqué tout
à l'heure sur la question de décision, pour le ministre de
l'Industrie et du Commerce, ses collaborateurs et le gouvernement qui ont
approuvé la présentation du projet de loi, la question, c'est de
mettre l'accent sur les formes d'aide financière qui ne sont pas aussi
précisément signalées comme étant de la subvention.
J'ai indiqué qu'il peut exister des occasions, des genres
d'activités économiques, compte tenu des stades de
développement, compte tenu de ce qu'on veut favoriser comme gouvernement
aussi, qu'il peut y avoir des occasions où on va dire: Oui, l'autre
sorte d'aide financière qu'on va faire, ce n'est pas juste un
prêt, cela peut être une subvention dans certains cas,
carrément, un congé d'intérêt, par exemple, une
prise en charge, cela revient au même, un congé
d'intérêt. Je n'ai pas vraiment l'intention, je ne suis pas du
tout enclin à accepter ces deux suggestions, parce que cela change
à sa face même l'accent que j'entends mettre sur la façon
dont la SDI peut participer au développement économique du
Québec en destinant certaines formes d'aide financière aux
entreprises qui sont privilégiées, parce que celles qu'on
énumère expressément, qu'on s'est donné la peine
d'énumérer, ont trait précisément à des
prêts, des garanties de paiement ou de remboursement total ou partiel
d'engagements financiers, des exemptions partielles de remboursement d'un
prêt fait par la société et d'une aide
déterminée par règlement, plutôt que de faire
ce qu'on retrouvait. Là, le député veut ressusciter
l'article 7 que j'aurais, selon lui, négligé d'ajouter, à
la lumière de ce qui existe aujourd'hui dans l'article 7,
c'est-à-dire la subvention et l'acquisition d'actions d'une entreprise
pourvu que la société n'en détienne en aucun temps la
majorité.
Bon, en deuxième présentation du projet de loi, il me
semble que j'ai assez parlé de l'orientation et de l'accent qu'on veut
mettre. Cela me semble régler le cas de la subvention. Dans le
deuxième cas, l'acquisition d'actions, j'ai bien dit que cela
n'était pas de la même nature que ce qu'on a évoqué
du côté de l'Opposition comme étant ce que la BFD pouvait
faire pour obtenir un rendement éventuel, fournir du capital de risque,
et des choses comme celles-là. On a choisi, je le décris, une des
possibilités à même le prêt de participer, justement,
de façon risquée - partage de risque - avec l'entreprise, en
spécifiant que l'acquisition d'actions qui est en cause ici, qui a
été appliquée par la SDI pendant longtemps, c'était
juste une forme de subvention, carrément, à laquelle l'entreprise
pouvait avoir accès, compte tenu du jugement que le comptable ou le
fiscaliste pouvait faire dans l'entreprise. Il pouvait décider que ce
n'est pas une subvention taxable qu'il voulait, c'était d'émettre
des actions d'une classe particulière sur lesquelles il y avait un
rendement zéro. Ce n'était pas rachetable, rien, c'était
une subvention pure et simple. Au point de vue de l'impôt, selon les
circonstances fiscales de l'entreprise, il pouvait être plus attrayant
d'émettre des actions et de voir la SDI en être l'heureuse
détentrice, plutôt que d'avoir une subvention. C'est une autre
forme de subvention. Encore une fois, j'ajoute que ce n'est pas exclu, votre
4°. On a la flexibilité de le faire. Ce que je dis, ce que je
répète, c'est l'accent. L'accent doit porter sur l'action de la
SDI dans des formes de contribution financière qui sont
reflétées par le fait que» à l'article 6, 1°,
c'est un prêt dont il est question. Cela m'apparaît important,
assez important pour que je vote contre, M. le Président, les
amendements du député de Bertrand.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand, est-ce que, avant de passer au vote, vous
avez d'autres interventions?
M. Parent (Bertrand): Je veux dire que ce que je comprends du
plaidoyer du ministre, c'est qu'il est d'accord avec ce qu'on propose, mais
qu'il ne peut pas le dire clairement. Alors, ce sera rejeté sur
division.
Le Président (M. Théorêt): Alors,
l'amendement est rejeté sur division. Est-ce que l'article 6 est
adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président, ce
n'est pas tout à fait illogique de part et d'autre de la table. Je vais
dire cela. Je ne me trouve pas illogique de soutenir des choses comme
celles-là. Je suis convaincu que le député de Bertrand ne
se trouve pas illogique non plus. Mats, je pense que c'est ce à quoi je
tiens beaucoup dans la pratique ayant vu, depuis un an maintenant, des
centaines de dossiers d'entreprises, ayant discuté très en
profondeur avec des douzaines d'entreprises de leurs besoins. Je me suis
donné la peine, lorsque j'avais un dossier devant moi et lorsque j'avais
une question ou des choses qui m'achalaient, de regarder le montage financier,
la capacité financière de l'entreprise, le genre de projet dans
lequel elle allait et son stade de développement. Enfin, je suis le
genre de personne qui prend le téléphone et qui appelle
l'entreprise pour lui demander: Expliquez-moi donc cela. Quels sont vos
besoins?
Dans d'autres cas, on rencontre des gens pour voir si on répond,
par le design de nos programmes, à leurs besoins. D'une chose à
l'autre, cela a évolué. C'était d'abord empirique et
ensuite organisé. Troisièmement, il y avait une consultation sur
la base de certains concepts. Quatrièmement, on arrive à des
conclusions. La conclusion à laquelle je suis arrivé est - pour
illustrer très clairement et pour mettre l'accent sur une nouvelle forme
d'aide financière qui privilégierait la SDI - l'article 6 tel
qu'il est libellé devant nous, dans l'article 2 du projet de loi.
M. Cannon: Si vous me le permettez, M. le Président, je
voudrais simplement ajouter une petite observation. Au cours des années
que j'ai eu à passer à la SDI à titre d'analyste
financier, cette notion de capital de risque ou cette notion d'acquérir
des actions dans des entreprises n'était pas une pratique courante. Ce
n'était pas une pratique à laquelle on avait à
référer, comme analyste financier, comme moyen de venir en aide
à une entreprise. Et je pense que le nombre d'interventions - à
moins, évidemment, que le député de Bertrand ne me
corrige, lut qui a siégé au sein du conseil d'administration - ce
n'était pas fréquent, ni que nous puissions voir une intervention
de la part de la SDI sous forme de capital de risque dans les entreprises. La
SDI a toujours préféré, au contraire, y aller sous forme
de prêts dans ces circonstances et loin d'elle l'idée de
s'embarquer, entre guillemets, dans les aventures de capital de risque. C'est
bien sûr qu'il est possible que vous me citiez quelques cas, et on sera
d'accord avec cela, mais sur l'ensemble des entreprises qui ont reçu une
forme d'aide, je ne pense pas que c'était là une pratique qui
était terriblement connue.
Et, comme le ministre vient de l'indiquer, je pense que c'est essentiel.
Au contraire, nous conservons toujours cette option, dans la mesure où
noua permettons à une entreprise de pouvoir transférer son
prêt sous forme de capital privilégié ou d'actions
privilégiées, tout en lui laissant la possibilité d'un
moratoire au niveau de ses intérêts, etc.
Je pense qu'il y a toujours un moyen, il y a toujours une façon
de s'arranger avec les entreprises. Eu égard, évidemment,
à la question de subvention, je pense que, à l'analyse de la
chose, on voit que les effets d'entraînement qui,
présumément, existaient... Je ne pense pas que ces effets
d'entraînement - au contraire -pour les entreprises qui en
bénéficiaient faisaient en sorte que nous pouvions obtenir ou
escompter les objectifs pour lesquels...
(Panne d'électricité)
(Reprise à 23 h 30)
Le Président (M. Théorêt): Oui, c'est revenu.
M. le député de Bertrand, cela va?
M. Parent (Bertrand): Brièvement, pour répondre au
député de La Peltrie et aussi aux commentaires et pour terminer
le paragraphe 6 de l'article 2, je dirai que le fait de retrouver la dimension
acquisition d'actions dans la loi qui la constitue donnait à la SOI une
possibilité d'aller le faire si elle le voulait ou de le faire
éventuellement. Il arrive des cas, comme il en est arrivé dans le
passé, où vous avez des entreprises en situation précaire,
où vous avez des prêts et, plutôt que, pour - l'entreprise,
rester dans une situation dite difficile, vous pouvez les transférer en
actions. Cela a permis à des entreprises de passer au travers.
Ce que je me dis dans le fond, c'est qu'en le faisant sauter vous ne
pourrez plus le faire, parce que la loi ne le prévoira pas, mais vous le
ferez par le biais du 4° par une forme de règlement; donc, vous
allez faire indirectement ce que vous ne voulez pas faire directement. Mais on
se comprend pour autant que vous puissiez le faire.
Le Président (M. Théorêt): Le paragraphe 6
est adopté. J'appelle le paragraphe 7.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a un papillon.
Le Président (M. Théorêt): Oui, à
l'amendement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II s'agit du cas où la
société, au-delà de ce qu'elle exécute comme
activités conformément aux règlements d'attribution d'aide
financière en vigueur, peut également exécuter des mandats
que le gouvernement lui confie pour favoriser la réalisation d'un projet
présentant un intérêt économique important pour le
Québec, en accordant l'aide définie par le gouvernement.
Ce qui est en cause ici, ce sont justement les grands dossiers. On peut
penser à ITT Port-Cartier et de grands dossiers comme cela qui sont
entre guillemets "hors norme" et, qui arrivent tout d'un coup où, par
décision gouvernementale, on dit: On va investir 110 000 000 $ ou 240
000 000 $. La SDI dit: Un instant. Je n'ai pas cela dans mes programmes. Le
gouvernement dit: Ne vous inquiétez pas de cela. Il y a un grand projet
pour le Québec et il faut se manifester avec de l'aide financière
sous quelque forme que ce soit. À ce moment-là, ce n'est pas
nécessairement dans une matière qui entre carrément dans
les balises, dans le cadre des programmes d'aide financière qui peuvent
être en vigueur. Le gouvernement, décidant de participer à
un projet de développement économique quelconque, confie à
la SDI le mandat d'administrer l'aide financière.
Domtar, on a vu aux engagements financiers passer Domtar et des choses
comme cela, sous la rubrique SDI, à coups de 10 000 000 $, 15 000 000 $,
puis de 30 000 000 $. On va probablement voir la Hyundai passer comme cela ou
je ne sais quoi. C'est un mandat gouvernemental confié à la
SDI.
Ce que l'on ajoute ici, c'est l'objet de l'article qui se distingue de
l'article 9 qui limitait cette intervention de la SDI par voie de mandat
gouvernemental au seul cas où on favoriserait le développement de
l'exportation de biens ou de services à l'extérieur du
Québec. Deux commentaires là-dessus: ce n'est pas évident
que nécessairement doive être limitée à ces
cas-là la participation gouvernementale aux projets de
développement économique, mais à certains autres projets.
Deuxièmement, pour les raisons qu'a mentionnées mon
collègue, le député de La Peltrie, mais qui n'ont pas
été enregistrées, dans un contexte de libre
échange, de barrières non tarifaires, de GATT, etc., il ne nous
apparaît pas opportun à ce moment-ci de faire un spécial,
comme on dit, pour maintenir la formulation de l'article 9 actuel, qui dit: Le
gouvernement peut parfois intervenir pour favoriser l'exportation de certains
biens ou services à l'extérieur du Québec. On peut voir le
destinataire des produits, des biens en cause se rebiffer ou son gouvernement
le faire en disant: Une autre subvention à l'entreprise qui vient nous
faire concurrence sur notre terrain. Ce n'est pas du libre échange,
mesdames, messieurs: donc, représailles. Il ne faut pas faire
exprès dans le contexte actuel pour parier de cela, quoique d'autant
plus, en général, les grands projets, de fait, sont des projets
appelés à desservir un marché qui déborde largement
le
marché domestique du Québec.
Donc, c'est ce qui est en cause ici. D'autre part, j'introduis un
amendement qui se lit ainsi: Ajouter l'alinéa suivant à l'article
7 édicté par l'article 2 du projet de loi: "Un décret qui
confie un mandat concernant une matière relevant de la compétence
d'un ministre autre que le ministre de l'Industrie et du Commerce est pris sur
la recommandation du ministre concerné en collaboration avec le ministre
de l'Industrie et du Commerce." Cela veut dire en clair que le décret
est signé par deux personnes, en l'occurrence le ministre de l'Industrie
et du Commerce et le ministre plus directement concerné par le projet
auquel le gouvernement entend participer. On parlait de Port-Cartier, c'est
clairement le ministre de l'Énergie et des Ressources. C'est
évidemment la transformation de matière ligneuse en quelque
chose. Le ministre de l'Énergie et des Ressources et le ministre
délégué aux Forêts sont intéressés,
à titre d'exemple. Cela consacre, aussi, dans le fond, le mode de
fonctionnement, en pratique, qui s'est développé au fil des ans,
au fil des mandats, en particulier, qui ont été confiés
à la SDI qui administre l'aide financière en cause.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): L'amendement est adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 7, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 8... Pardon, le paragraphe 8 de l'article 2.
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
Est-ce que l'article 2, tel qu'amendé, est adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Adopté.
M. Parent (Bertrand): Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Sur division.
M. Parent (Bertrand): À cause du sixièmement.
Le Président (M. Théorêt): Sur division.
J'appelle l'article 3.
Octroi de l'aide financière
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Adopté,
j'appelle l'article 4.
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Adopté,
j'appelle l'article 5...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Papillon, papillon.
Le Président (M. Théorêt): Papillon?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a un papillon entre les
deux.
M. Parent (Bertrand): On s'excuse. On va trop vite, M. le
Président.
Le Président (M. Théorêt): C'est un nouvel
article.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a trois points.
Le Président (M. Théorêt): C'est à
l'article 1.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, c'est à l'article
3: Nouvel article avant l'article 4.
Le Président (M. Théorêt): Article 3.1,
voilà. M. le ministre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Toujours dans la ligne de ce que je décrivais dans les deux
autres amendements introduits précédemment, c'est-à-dire
l'implication éventuelle de ministres sectoriels autre que le ministre
du MIC, évidemment. L'amendement se lit ainsi: Insérer,
après l'article 3 du projet de loi, les articles suivants: "3.1
L'article 12 de cette loi est modifié par l'addition, dans la
première ligne, après le mot "articles" du chiffre "12.1,". "3.2
Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 12, du
suivant: "12.1 La société transmet la demande - la demande d'aide
financière car, entre nous, c'est de cela qu'il s'agit - ainsi que les
documents et les renseignements qui l'accompagnent au ministre concerné
lorsque celle-ci vise un projet qui traite d'une matière relevant de la
compétence de ce ministre, telle qu'établie par le gouvernement.
"Le ministre concerné détermine
l'admissibilité du projet contenu dans la demande, en
évalue la pertinence et donne son avis à la
société."
C'est toujours dans la même lignée que ce que j'ai
indiqué tout à l'heure.
M. Parent (Bertrand): Amendement adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Théorêt): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article 3, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 4.
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 5.
Programmes d'aide financière
M. Parent (Bertrand): Papillon, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Amendement
proposé par le député de Bertrand.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce que l'amendement est
recevable, M. le Président?
Le Président (M. Théorêt): II est recevable.
M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Je dirais rapidement que l'on trouvait que
le pouvoir discrétionnaire que se donnait le ministre, les
décrets possibles...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Un instant, le décret du
gouvernement n'est pas un décret du ministre. Tout cela n'est pas
unilatéral. C'est le Conseil exécutif qui peut émettre des
décrets. C'est une question de savoir comment on peut confier au
gouvernement le pouvoir, de temps à autre, de confier à la
société l'administration de certains programmes d'aide
financière. À titre d'exemple, il existe une loi sur le
crédit touristique qui permet à la société
d'administrer les programmes d'aide qui sont explicités en vertu de
cette loi qui relève d'un ministre sectoriel. C'est une autre loi que la
nôtre, que celle de la SDI, qui fait en sorte qu'on administre un
programme d'aide financière. En l'occurrence la loi du crédit
touristique prévoit expressément que la SDI est partie
prenante.
Dans d'autres cas, les programmes d'aide prévus dans les ententes
fédérales-provinciales de développement économique,
en vertu des ententes-cadres et des ententes auxiliaires, doivent trouver un
lieu d'administration. Le gouvernement fédéral et le gouvernement
du Québec peuvent s'entendre et mettre une enveloppe de
côté pour aider le développement économique
régional, etc. Quelqu'un va administrer cela. Cela prend un
décret pour confier à la SDI le soin d'administrer cette aide
financière prévue dans une entente
fédérale-provinciale. C'est de cela qu'il est question et il faut
pouvoir le faire.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): À la suite de l'explication que le
ministre donne, j'accepte de retirer l'amendement.
Le Président (M. Théorêt): On ne pourra pas
le retirer, étant donné qu'il y a eu discussion, à
l'exception...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Consentement.
Le Président (M. Théorêt): ...qu'il soit
rejeté.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II y a consentement pour le
retirer.
Le Président (M. Théorêt): Consentement. Il
est retiré.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On peut consentir à tout
dans le parlementarisme, sauf de changer un homme en femme.
Le Président (M. Théorêt): II y a un article
qui dit qu'après que la discussion est commencée... Je me rends a
la décision. L'article 5 est-il adopté?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Adopté.
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ah, je vois venir le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Alors, le débat a déjà
eu lieu sur un autre projet de loi et je dirai essentiellement que la position
concernant la rémunération du conseil d'administration est
toujours la même et que nous voterons contre cet article, à moins
que le ministre ne fasse allusion à son précédent
exposé lors de l'étude d'un autre projet de loi, dans le cas
où il s'agit d'entreprises où
il y aurait entre autres 40 réunions par année. Alors, je
dis d'une façon très particulière, dans le cas de la SDI,
société avec laquelle je suis assez familier, que les
réunions sont suffisamment nombreuses et vont continuer de l'être.
Le ministre devrait considérer sérieusement la possibilité
de rendre les choses très claires quant à la
rémunération des membres du conseil d'administration dans le cas
de la SDI.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 6 est adopté? Sur division, M. le député?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je présume.
M. Parent (Bertrand): Sur division. Vous lisez dans mes
pensées.
Le Président (M. Théorêt): Sur division.
J'appelle l'article 7 où il y a un amendement que l'on vous a
distribué...
M. Parent (Bertrand): Je m'excuse. C'est l'article 6 qui a un
ajout, n'est-ce pas?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Avant l'article 7, oui.
Le Président (M. Théorêt): Je m'excuse.
L'article 6.1. Vous avez raison, M. le député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): C'est entre les deux. M. le
Président était rendu à l'article 7.
Le Président (M. Théorêt): On m'avait dit
qu'au prochain article il y avait un amendement. Voilà un nouvel article
6.1.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On ajoute au pouvoir, dans le
cadre du pouvoir de directive, l'article suivant: Insérer, après
l'article 6 du projet de loi, l'article suivant: "6.1 L'article 32.1 de cette
loi est modifié par l'insertion, après le premier alinéa,
du suivant: "Lorsque les objectifs et l'orientation de la société
concernent une matière qui relève de la compétence d'un
ministre autre que le ministre de l'Industrie et du Commerce, ces directives
sont émises par le ministre de l'Industrie et du Commerce qui les
prépare en collaboration avec le ministre concerné."
C'est le pouvoir du ministre de l'Industrie et du Commerce
d'émettre des directives pour indiquer les orientations
spécifiques à la Société de développement
industriel quant à ses objectifs, etc. Comme je le disais dans les trois
cas précédents, il peut arriver que certaines des directives qui
visent à corriger ou à réorienter les objectifs de la
société impliquent un ministre sectoriel autre que le ministre de
l'Industrie et du Commerce. À ce moment-ci, la directive devrait faire
l'objet avant son émission par le ministre de l'Industrie et du Commerce
d'une préparation en collaboration avec le ministre sectoriel
concerné. C'est ce qui est en cause ici.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): L'amendement est adopté.
Le Président (M. Théorêt): Le nouvel article
6.1 est adopté. J'appelle l'article 7.
Rapport mensuel
M. Parent (Bertrand): À l'article 7, on fait sauter
l'article 33, le rapport mensuel.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, celui qui... (23 h 45)
M. Parent (Bertrand): J'aimerais avoir brièvement les
explications, parce que cela me semble un peu un manque de contrôle si on
ne le fait pas, à moins que le ministre n'ait de bonnes raisons.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non. Comme les explications en
font état, l'article enlève l'obligation à la SDI de faire
au ministre de tutelle un rapport mensuel sur ses opérations; cela ne
nous apparaît pas nécessaire. Évidemment, en vertu de
l'article 34, la SDI doit fournir, en tout temps, au ministre, les
renseignements qu'il requiert sur les activités de la
société. En pratique, il existe même des rapports
hebdomadaires auxquels on peut avoir accès et c'est, dans le fond, une
obligation législative qui est imposée à la SDI. Cela ne
nous apparaît pas nécessaire de constituer à tous les mois
un rapport détaillé des opérations pour ce mois qui serait
transmis au ministre, etc., ce qui vient grossir les dossiers, lorsque, dans le
fond, avec l'informatisation, notamment, l'accès aux informations de la
SDI existe sur une base courante. Pour tous ces renseignements-là, quand
le ministre aura à se renseigner, boum! dans les heures ou les jours
à peine qui suivent, on peut avoir le rapport au moment où on se
parle ou au moment où on a décidé de faire sortir le
rapport des activités. Alors, c'est pour alléger un peu les
obligations de paperasserie que la loi impose qu'on a introduit l'article 7 qui
abroge l'article 33. C'est tout ce qui est en cause.
M. Cannon: J'aimerais poser une question au ministre. Cela
n'enlevait effectivement pas la nécessité pour le
ministre de venir devant la commission parlementaire de
l'économie et du travail pour faire rapport sur les crédits qui
sont dépensés par la SOU Vous avez toujours cette obligation
relativement aux moyens de contrôle. C'est donc une mesure un peu plus
efficace et efficiente.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On en a profité pour
nettoyer, dans le fond, un peu les lois, un peu les obligations lourdement
administratives qui sont imposées à !a SDI, mais le ministre a
tous les pouvoirs nécessaires pour obliger, de toute façon, la
SDI, à demande littéralement et non pas le 21e jour suivant la
fin d'un mois, à demande de faire un rapport détaillé sur
ses opérations pour le mois précédent, le mois avant,
l'année dernière à cette date-ci. Ils sont
équipés maintenant au point de vue de la tenue de livres et de
rapports pour livrer ces renseignements à demande, littéralement.
Alors, c'est d'alléger un peu les obligations de paperasseries.
Le Préaident (M. Théorêt): M, le
député.
M. Parent (Bertrand): Je dirai, comme commentaires très
brefs sur l'article 7, tout en étant d'accord avec l'allégement
de la paperasserie, que je formule le voeu que le ministre va, quand
même, surveiller de très près - quand je dis surveiller,
c'est d'avoir de façon régulière ces rapports. Ce que le
ministre mentionne est vrai, sauf qu'il reste que, pour une
société d'Etat comme la SDI qui effectue beaucoup de transactions
dans l'ensemble de ses programmes, beaucoup d'aide, il est bon qu'elle se sente
très bien suivie. On sait toujours que le rapport, un peu comme un
rapport annuel d'une entreprise, on doit le déposer, l'espèce de
rapport mensuel, faisant en sorte une espèce d'obligation de rendre des
comptes au ministre. Alors, je vais juste faire le voeu qu'on s'assurera,
même si ce n'est pas prévu dans la loi, que le contrôle sera
fait. Alors, on votera...
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 7 est adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 7 est
adopté. J'appelle l'article 8.
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 8 est
adopté. J'appelle l'article 9.
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 9 est
adopté. J'appelle l'article 10.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Concordance, M. le
Président.
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 10 est
adopté. J'appelle l'article 11. Amendements. M. le ministre.
Règlements
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II s'agit de l'article 47, du
pouvoir général de réglementation et, pour la
cinquième et dernière fois, j'introduis, ici, un amendement qui
reflète cette collaboration qui existe entre le MIC et d'autres
ministères, étant donné qu'un règlement
édicté en vertu de l'article 47 peut devoir toucher les pouvoirs
et attributions, la compétence d'un ministre autre que le ministre de
l'Industrie et du Commerce. C'est ainsi que je suggère à ce
moment l'introduction à l'article 11 d'un amendement qui se lit ainsi:
Ajouter, à la fin de l'article 11 du projet de loi, le paragraphe
suivant: "4° par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant:
"Lorsqu'un règlement visé au présent article concerne une
matière relevant de la compétence d'un ministre autre que le
ministre de l'Industrie et du Commerce, ce règlement ne peut être
édicté que suite à la recommandation du ministre de
l'Industrie et du Commerce préparée en collaboration avec le
ministre concerné."
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Bertrand,
M. Parent (Bertrand): Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
M. Parent (Bertrand): L'amendement, je parle, oui.
Le Président (M. Théorêt): Oui. Est-ce que
l'amendement est adopté? Est-ce que l'article 11, tel qu'amendé,
est adopté?
M. Parent (Bertrand): Juste un point, M. le Président pour
bien comprendre le p après le 3°. Une question que j'adresse au
ministre. La question des honoraires, il n'y a pas de changement par rapport
à ce qui existe actuellement dans le cas des garanties de prêt;
c'est 1 %? Parce qu'il y a deux genres d'interprétation qu'on peut
donner, que si on...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je vous écoute.
M. Parent (Bertrand): Essentiellement,
ce qu'on dit ici: "Déterminer les cas où des droits ou des
honoraires sont exigibles d'une entreprise qui fait une demande d'aide
financière et établir les modalités de calcul de ces
droits ou honoraires." Alors, l'interprétation large que j'en faisais au
départ, c'était de dire: Bon, cela veut donc dire que des
honoraires pourront être demandés dans le cas d'une entreprise qui
vient faire étudier un dossier. Dans le cas large, est-ce que c'est ce
qu'on veut dire?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, cela peut comprendre le
cas où on demanderait des honoraires lorsqu'une entreprise
présente sa demande. Est-ce que c'est ce que vous demandez? Oui, la
réponse est oui.
M. Parent (Bertrand): Alors, c'est une nouvelle insertion, cela
n'existe pas actuellement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cette pratique n'existait pas,
c'est-à-dire un tarif, un droit d'administration... Ce n'est pas le 1 %
de protection de...
M. Parent (Bertrand): Ce n'est pas le 1 % de garantie de
prêt, c'est cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...hausse du taux
d'intérêt. Ce n'est pas la prime d'assurance, autrement dit, ce
n'est le paiement...
M. Parent (Bertrand): C'était cela que je voulais savoir,
si on faisait référence... Mais c'est une nouvelle insertion par
rapport à la loi actuelle.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Sur les garanties de
prêt, la protection contre la hausse des taux
d'intérêt...
M. Parent (Bertrand): C'est le 1 %.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...c'est une forme de garantie,
et il y avait rémunération de 1 %, comme vous dites, du montant
nominal du prêt. Cela existait déjà. Ce qu'on introduit ici
- soyons bien transparents - c'est de faire ce qu'une institution
financière fait d'habitude, des honoraires d'étude du dossier,
des honoraires d'analyse? c'est un service à l'entreprise,
carrément. Dans le cadre de la tarification, il y a certains services
qu'on donne aux entreprises, on leur donne un bon coup de main. Il nous
apparaît opportun, à ce moment, d'introduire l'assise juridique
qui nous permet de dresser une liste des honoraires, tarifs, droits exigibles
lorsque les gens font affaire avec nous.
M. Parent (Bertrand): Pour bien être explicite, est-ce que
cela va s'appliquer dans le cas de toutes les demandes ou dans certains
cas?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je dirais dans le cas de toutes
les demandes qui vont être traitées et acceptées.
M. Parent (Bertrand): Vous allez demander des honoraires...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui.
M. Parent (Bertrand): ...pour toutes les entreprises.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On l'a dit à la
clientèle, qui trouve cela bien.
M. Cannon: La SDI est le seul organisme qui ne le fait pas
actuellement, à ma connaissance, en tout cas...
M. Parent (Bertrand): Et cela va être calculé de
quelle façon, sans entrer dans les details?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela va être selon la
mesure la plus simple, c'est à la lumière de l'envergure du
projet qui est présenté, au pourcentage, avec un plafond qui peut
être minimal, un plafond qui va être, il me semble, quelque chose
comme 1000 $. On va regarder ce qui est pratique avec la clientèle, mais
cela peut être de cet ordre. L'aide accordée étant
reliée à la grosseur du projet en cause, alors cela se tient. Le
niveau d'aide selon un barème qui est le même pour tout le monde,
le montant de l'aide, étant donné qu'il se réfère
à un barème, va également se référer
à la grosseur du projet. Qu'on regarde le projet ou qu'on regarde
l'aide, en gros, cela va permettre de fixer l'échelle des droits
exigibles, mais avec un plafond maximal, le même pour tout le monde,
comme on disait dans la loi sur les SPEQ, avec un plancher que je qualifierais
de minimal qui n'empêchera personne de venir nous voir et faire une
demande d'aide financière.
M. Parent (Bertrand): Le but de cela n'est quand même pas
l'autofinancement de la SDI?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On ne veut pas s'autofinancer
à ce taux-là, non.
M. Parent (Bertrand): Le but est d'avoir des demandes les plus
sérieuses possible, donc, un espèce de ticket
modérateur?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oh!
Un ticket modérateur! Pour un projet de 1 000 000 $, si on
demandait 500 $ ou 1000 $ à quelqu'un, je ne crois pas que cela
modère grand-chose. Mais cela permet à la SDI d'aller
chercher plusieurs dizaines de milliers de dollars par année. On
n'autofinance pas complètement les opérations, mais la fonction
analyse, en principe, devrait être autofinancée. La portion
analyse, traitement, examen du dossier pourrait probablement, si on se donne la
peine de tout décortiquer, s'autofinancer en grande partie,
peut-être, avec cela et non pas la fonction administration de l'aide
financière. Cela, c'est une autre paire de manches. Mais si on regarde
le "processus, quelqu'un arrive avec une demande d'aide, ça prend
quelqu'un qui va la regarder, qui va passer du temps à cela, qui va
déterminer l'admissibilité, qui va déterminer, en bout de
ligne, le niveau de l'aide, le genre d'analyse qui va être
nécessaire. Mais là on commence à avoir des sectoriels et
toute sorte de monde partout qui s'en mêle. Ce n'est pas avec ces
frais-là qu'on paiera tout ce monde. C'est entendu.
Mais la fonction de traitement, le cheminement du dossier, la
coordination du cheminement du dossier, il y a des gens qui font cela. C'est un
service qui, quant à nous, donne ouverture à un droit, donc
à un tarif, donc à des honoraires de gestion du dossier. C'est de
cela qu'il faut parler.
M. Parent (Bertrand): J'aurais une dernière question,
puisqu'on est un peu coincé dans le temps concernant cet article qui me
préoccupe au plus haut point, parce que j'y vois un bon
côté, mais j'y vois aussi des désavantages dans le cas des
petites entreprises, des petits prêts.
Est-ce que cela veut dire, entre autres, qu'avec ces "honoraires", entre
guillemets, de consultation on ne risque pas de se ramasser avec des
entreprises qui vont vouloir faire monter leur dossier, avec des plans pour les
trois ou les cinq prochaines années, par le biais de l'analyste de la
SOI, plutôt que de le faire faire...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non, parce que ce que la SDI
demande, c'est...
M. Parent (Bertrand): On comprend à partir...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...que justement l'entreprise
soumette un plan d'affaires. On peut lui donner, je présume, dans le cas
de gens moins sophistiqués...
M. Parent (Bertrand): Va-t-on exiger des plans d'affaires tel que
c'était exigé avant?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui.
M. Parent (Bertrand): C'est parce que, à partir du moment
où l'entreprise paierait un certain tarif pour son dossier, ma crainte
serait que les petites entreprises disent: Écoutez, de toute
façon, on vous paye pour faire cela. Dans le cas des grandes et moyennes
entreprises, je ne vois pas de problème. Dans le cas des petites
entreprises, je vois des problèmes d'application concernant cela, parce
qu'elles prétendront que, en payant quelque montant que ce soit, elles
auront droit au plein traitement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
D'accord. Je vous rejoins, je comprends. La contrepartie à
laquelle les entreprises vont s'attendre pour ce paiement, c'est que le dossier
soit traité non pas dans six mois mais dans six jours, s'il vous
plaît. La direction de la SDI a indiqué son désir de
répondre rapidement aux demandes des entreprises sur une base la plus
"d'affaires" possible, de ne pas laisser traîner le dossier. Cela va
créer une pression sur la SDI Cela marche dans les deux sens. Ayant
exigé des droits de traitement de dossiers, ils savent que les gens vont
dire: J'ai payé pour le traitement du dossier. Est-ce que ça
avance, cette affaire?
C'est dans cet esprit de traiter plus rapidement avec la
clientèle que la direction a songé à introduire des
droits. Il y a un peu l'aspect autofinancement, il n'y a aucun doute dans mon
esprit. Mais je vous invite à communiquer avec les gens responsables de
cela. Ils sont bien ouverts. Ils sont bien ouverts et sur la place publique.
Ils ont déjà indiqué, au niveau de la direction de la SDI,
comment ils envisagent tout cela. Ils veulent répondre rapidement et
cela les force à répondre rapidement, plus rapidement.
On ne comblera pas le déficit de milliards de dollars avec des
choses comme celles-là, mais au point de vue du fonctionnement, c'est un
petit outil intéressant que la SDI a imaginé pour se contraindre
elle-même à répondre plus rapidement.
M. Parent (Bertrand): À la suite des explications qui me
sont données et d'autres explications que j'aurais à donner, pour
toutes ces raisons, je vais tout simplement voter contre cette dimension. J'ai
des préoccupations concernant la petite entreprise, mais je ne ferai pas
de longs débats, ici, ce soir.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Moi aussi, M. le
député.
Le Président (M, Théorêt): L'article 11, tel
qu'amendé, est adopté sur division. J'appelle l'article 12.
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle l'article 13.
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi 154, Loi modifiant la Loi sur la
Société de développement industriel, est
adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'ensemble des articles tels qu'amendés du projet de loi 154 est
adopté?
M. Parent (Bertrand): Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
Messieurs, je vous remercie et je remercie mes collègues d'avoir bien
voulu assister à cette séance. Pour votre information, l'article
195 dit bien qu'un amendement qui a été mis en discussion doit
être débattu. Merci. M. le ministre, le mot de la fin.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges) Oui, pour remercier le
député de Bertrand de sa collaboration. Cela a été
mené rondement: trois projets de loi en, à peu près, trois
heures et quelques minutes de travail, finalement. Je me limite à cela.
On a eu des débats ailleurs sur ce que l'on essaie de faire de part et
d'autre de la Chambre, M. le Président. Je souhaite que l'on ait des
débats de la même sérénité dans l'avenir.
Le Président (M. Théorêt): Merci. M. le
député de Bertrand.
M. Parent (Bertrand): Ma collaboration est toujours acquise pour
autant que l'on travaille dans le même sens. Moi aussi, j'ai
apprécié la collaboration de part et d'autre, de toute
l'équipe qui entoure le ministre et des députés
ministériels.
Le Président (M. Théorêt): Merci. La
commission de l'économie et du travail ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 2)