Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Onze heures vingt-quatre minutes)
Le Président (M. Théorêt): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission de l'économie et du travail se réunit ce
matin afin de procéder à l'étude détaillée
du projet de loi 56, Loi modifiant la Loi sur l'hôtellerie.
M. le secrétaire, est-ce qu'il y a des remplacements ce
matin?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, il y a un
remplacement. M. Charbonneau (Verchères) est remplacé par M.
Brassard (Lac-Saint-Jean).
Le Président (M. Théorêt): À ce
moment-ci, j'invite les membres de la commission intéressés
à faire leurs remarques préliminaires, s'il y a lieu.
M. le ministre.
M. Picotte: Merci, M. le Président.
Je pense que le but, c'est dans les meilleurs délais, compte tenu
des explications que nous nous sommes données lors de l'adoption du
principe du projet de loi de part et d'autre dans le but de clarifier la
situation des kiosques d'informations touristiques, de bien faire en sorte que
ce soient vraiment des kiosques d'informations touristiques qui puissent
procéder à donner des informations aux touristes qui viennent
nous voir.
En ce qui me concerne, je vous suggère de passer aux commentaires
de mon collègue de Lac-Saint-Jean afin qu'on puisse commencer dans les
meilleurs délais l'étude article par article de ce projet de
loi.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
ministre.
M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Je n'ai pas de commentaires particuliers. Je pense
que je les ai faits lors de l'adoption du principe du projet de loi. Je pense
qu'on peut passer immédiatement à l'étude
détaillée.
Le Président (M. Théorêt): Merci, M. le
député de Lac-Saint-Jean.
J'appelle donc l'article 1.
Interprétation
M. Picotte: Merci, M. le
Président.
La Loi sur l'hôtellerie est modifiée par l'addition,
après le paragraphe f de l'article 1, du suivant, c'est-à-dire g:
"bureau d'informations touristiques: un établissement dont
l'activité principale est d'offrir au public de l'information sur
l'hébergement, la restauration, le camping et le caravaning ou les
attraits touristiques au Québec".
Il s'agit d'introduire dans la Loi sur l'hôtellerie la
définition de bureau d'informations touristiques comme telle. Cette
définition s'inspire de la définition qui était
déjà prévue dans le règlement sur les bureaux
d'informations touristiques, chapitre H-3, R-l. On a tenu compte des
établissements touristiques que réglemente la Loi sur
l'hôtellerie. Il s'agit de préciser la définition.
M. Brassard: Au fond, M. le Président, c'est un peu pour
cela que votre règlement aurait pu être contesté sur le
plan juridique. Un bureau d'informations touristiques, cela n'existait pas
légalement jusqu'à maintenant ou, en tout cas, c'était
douteux.
M. Picotte: Oui. C'était tellement vague. Il fallait
préciser la définition comme telle pour être bien certain
que notre règlement quand il sera adopté pourra être
opérant pleinement et ne sera pas attaquable juridiquement.
Le Président (M. Théorêt): S'il n'y a pas
d'autre intervenant, est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Brassard: Adopté. Le Président (M.
Théorêt): L'article 2?
Catégories d'établissements
M. Picotte: II s'agit de remplacer l'article 2 par l'article
suivant: "Le gouvernement peut, par règlement, établir des
catégories d'établissements hôteliers, de restaurants et de
bureaux d'informations touristiques et déterminer les appellations sous
lesquelles peuvent être désignés les établissements
faisant partie de chacune de ces catégories." L'article actuel disait:
"catégories d'établissements hôteliers et de restaurants."
"Le gouvernement peut, par règlement, établir des
catégories d'établissements hôteliers et de restaurants et
déterminer les appellations sous lesquelles peuvent être
désignés les établissements ou
restaurants." Autrement dit, on parlait d'établissements ou de
restaurants, alors que là nous ajoutons aux établissements
hôteliers et aux restaurants les bureaux d'informations touristiques pour
être logiques. Il s'agit d'ajouter à la liste des
établissements déjà visés à l'article 2 les
bureaux d'informations touristiques comme tels.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Comme il est question, dans cet article, de
catégories, les établissements hôteliers peuvent donc
être répartis selon certaines catégories, les restaurants
également. Est-ce que les bureaux d'informations touristiques, dans le
règlement actuel, vous les avez déjà
catégorisés ou bien est-ce votre intention? II existe des maisons
frontalières, il va se créer, je pense, des maisons
régionales d'accueil et d'information et il y aura les kiosques. Donc,
finalement, sur le terrain même, on va retrouver différentes
catégories de bureaux d'informations touristiques. Dans votre
règlement, avez-vous l'intention de bien préciser plus d'une
catégorie de bureaux d'informations touristiques?
M. Picotte: Pour l'instant, on n'a pas l'intention de
préciser ou de faire diverses catégories de bureaux
d'informations touristiques. C'est uniquement une question de concordance et
pour satisfaire au règlement comme tel. II s'agit d'ajouter bureaux
d'informations touristiques. On n'a pas l'intention de préciser ou de
catégoriser les bureaux d'informations touristiques. Cependant, je dois
vous dire que nous aurons, au cours de l'automne sans doute, la révision
totale de la Loi sur l'hôtellerie à laquelle sont
rattachés, évidemment, ces bureaux d'informations touristiques.
Il n'est pas impossible qu'à l'automne nous puissions proposer
peut-être d'autres choses à cet effet-là. Pour l'instant,
il n'est aucunement question de faire certaines catégories quant
à l'information touristique.
M. Brassard: II y a quand même des différences assez
substantielles entre CARIM, qui va exister à Montréal, et une
maison régionale d'accueil et d'information ou un kiosque local
d'informations touristiques. Il existe quand même des différences,
pas de nature, mais de dimension et d'importance. Malgré cela, votre
intention n'est pas d'établir, pour le moment en tout cas, des
catégories.
M. Picotte: II y a CARIM qui existe présentement, mais...
Je dois dire que, quand on fait des kiosques d'informations touristiques, au
chapitre régional, on a une politique au ministère. C'est
toujours fait en collaboration avec nos interlocuteurs
privilégiés qui s'appellent les ATR. On ne fait rien dans ce
domaine sans consultation avec les ATR pour vraiment bien cibler d'abord les
endroits et savoir exactement comment on doit procéder parce que les ATR
font aussi, au niveau du terrain, des enquêtes, elles font de la
consultation. Donc, pour l'instant, c'est uniquement ce que nous avons
décidé de faire avec cette modification à la loi.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 2 est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): J'appelle donc
l'article 3. M. le ministre.
Permis
M. Picotte: M. le Président, je pense qu'il y a un
papillon que je voudrais introduire à cet article. On va le faire
circuler. On a des copies pour tout le monde.
Le Président (M. Théorêt): Si vous le
permettez, je vais vous lire l'addition que le ministre vient de faire
distribuer. À l'article 3 du projet de loi, remplacer le deuxième
paragraphe de l'article 3.1 par le suivant: "Seul le détenteur d'un
permis pour exploiter un bureau d'informations touristiques peut exposer une
enseigne ou une affiche portant les expressions "informations touristiques" ou
"renseignements touristiques" ou toute autre expression ou pictogramme
indiquant ou suggérant que l'on tient un bureau d'informations
touristiques." M. le ministre.
M. Picotte: Oui. En fait, il s'agit d'ajouter à l'article
qui était déjà là le mot "pictogramme". Les bureaux
peuvent être, en effet, annoncés au moyen d'un pictogramme, soit
par un point d'interrogation comme on le voit souvent ou par le mot "i" qui
indique qu'il s'agit là d'un bureau d'informations. Alors, c'est afin de
rajouter à l'article 3 qui était prévu le mot
"pictogramme".
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Est-ce que cela signifie que le paragraphe 2 qu'on
retrouve dans 3.1 va disparaître?
M. Picotte: À l'intérieur de l'article 3 du projet
de loi, on ajoute à 3.1 le mot
"pictogramme".
M. Brassard: C'est pour l'article 3.1. On était à
l'article 3.
M. Picotte: Oui, mais je pense qu'il faut d'abord adopter
cela.
M. Brassard: On était à l'article 3. On va vite un
peu.
M. Picotte: On est à l'article 3 du projet de loi. C'est
parce qu'il y a deux articles dans 3.
M. Brassard: Oui, mais il y a l'article 3 d'abord. Après
cela, il y a 3.1.
M. Picotte: On va commencer par approuver un premier article.
Le Président (M. Théorêt): On appelle
l'article 3. M. le ministre.
M. Picotte: L'article 3 de cette loi est remplacé par les
suivants: "Nul ne peut exploiter ou donner lieu de croire qu'il exploite un
établissement hôtelier, un restaurant, un terrain de camping et de
caravaning ou un bureau d'informations touristiques s'il ne détient un
permis délivré à cette fin pour le terrain de camping et
de caravaning ou pour la catégorie d'établissements
hôteliers, de restaurants ou de bureaux d'informations touristiques dont
il s'agit. "Nul ne peut utiliser dans le nom sous lequel il exploite un
établissement hôtelier, un restaurant ou un bureau d'informations
touristiques, ou dans sa publicité, une appellation qui donne lieu de
croire que cet établissement fait partie d'une catégorie autre
que celle pour laquelle un permis a été
délivré."
C'est l'article 3 comme tel. C'est afin de préciser encore une
fois. On ne voudrait pas qu'un hôtelier, par exemple, puisse utiliser le
nom informations touristiques et à partir de cela que les gens se
retrouvent dans un établissement commercial. Cela n'empêchera pas,
comme je l'ai dit en deuxième lecture, à l'intérieur de
l'hôtel le propriétaire de l'hôtel d'avoir un kiosque
uniquement d'information, mais pas de l'information touristique.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: C'était une de mes questions. Par
conséquent, cela signifie que, par exemple, au Château Frontenac
qui est un très grand hôtel, un grand établissement
hôtelier si on veut prévoir un lieu pour dispenser à la
clientèle de l'information, évidemment, on va pouvoir le faire,
mais on ne pourra pas, en vertu de la loi, utiliser certaines expressions.
M. Picotte: Le vocable informations touristiques.
M. Brassard: Le vocable informations touristiques. On va devoir
se contenter d'information.
M. Picotte: Kiosque d'informations.
M. Brassard: L'autre question que je me pose, c'est concernant la
délivrance des permis. Il est évident que cela ne doit pas
apparaître dans la loi. On parlait tantôt des ATR. Je pense que,
dans les régions, un de leurs mandats essentiels est de prévoir
la mise en place d'un réseau qui couvre le plus de terrain possible, un
réseau de kiosques d'accueil et d'informations touristiques. Est-ce que,
dans la délivrance des permis, vous avez l'intention de procéder
préalablement à des consultations avec les ATR pour qu'il y ait
une certaine cohérence et une certaine, je dirais, concertation entre
les ATR dont c'est le mandat? C'est le ministère du Tourisme qui
délivre les permis pour la mise en place des kiosques d'informations.
Est-ce que vous avez l'intention, avant d'accorder des permis, de
procéder à des consultations des ATR pour voir si cela
s'intègre bien dans leur planification ou dans leur programmation au
chapitre de l'accueil et de l'information touristique?
Le Président (M. Théorêt): M. le
ministre.
M. Picotte: On me dit qu'au moment où on se parle chaque
fois qu'on délivre un permis, les associations touristiques
régionales sont consultées et elles ont aussi pour mandat
d'établir une certaine politique de rationalisation tant au niveau de la
localisation, de l'accueil et des services à être
dispensés. Elles ont déjà ce rôle et nous les
consultons chaque fois. Avant de délivrer un permis, nous avons une
consultation avec les ATR qui, d'une certaine façon, doivent
répondre non pas à des normes, mais, quand on dit, par exemple,
un plan de rationalisation ou quoi que ce soit, elles nous fournissent ces
expertises.
M. Brassard: Cela se fait donc en étroite concertation
avec les ATR.
M. Picotte: Cela se fait en étroite concertation.
M. Brassard: Cela va, adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 3 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 3.1.
M. Picotte: L'article 3.1 est celui
auquel j'ai fait référence tantôt, c'est afin
d'ajouter le mot "pictogramme" pour qu'on ne soit pas obligé
d'écrire au complet "kiosque d'informations touristiques". On accepte la
formule du pictogramme qui veut que cela soit un point d'interrogation qui
identifie bien un kiosque d'informations touristiques ou encore un "i" avec un
point dessus, comme on le voit habituellement. Il s'agît de faire en
sorte que le pictogramme soit acceptable en ce qui concerne l'identification
d'un kiosque d'informations touristiques.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Est-ce qu'actuellement le ministère du
Tourisme a un pictogramme à cette fin? Est-ce qu'il existe
déjà?
M. Picotte: C'est le ministère des Transports qui
possède ce pictogramme-là. Cela fait, d'ailleurs,
référence à l'entente que nous avons signée
dernièrement, le ministre des Transports et moi-même, pour tout le
circuit de l'information, la signalisation touristique. On est en train de
préparer cela. Présentement, le point d'interrogation et le "i",
c'est au ministère des Transports qu'on les retrouve.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Cela va.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'amendement à l'article 3.1 est adopté?
M. Brassard: Adopté. Juste une petite question. Pour
revenir un peu en arrière, j'ai oublié une question à
l'article 3.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Au deuxième alinéa de l'article 3, par
rapport à l'article de la loi actuelle, on dit, à la fin: "une
appellation qui donne lieu de croire que cet établissement..." Dans la
loi actuelle, on dit: "cet établissement ou restaurant". On a
enlevé "restaurant". Est-ce parce qu'on considère
qu'établissement inclut à la fois les hôtels, les
restaurants et les bureaux d'informations? C'est un terme
générique?
M. Picotte: Établissement visé comme tel dans la
loi, cela inclut tous les établissements dont il est fait mention dans
la loi, c'est-à-dire restaurants, hôtels.
M. Brassard: C'est un terme englobant. M. Picotte: C'est
cela, un vocable polyvalent.
M. Brassard: D'accord. Cela va pour l'article 3.1, adopté
aussi.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
Est-ce que l'ensemble des articles 3 et 3.1 est adopté tel
qu'amendé?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 4. M. le ministre.
M. Picotte: L'article 4 dit que "l'article 5 de cette loi est
remplacé par le suivant: Le détenteur d'un permis doit l'afficher
dans un endroit visible de l'établissement hôtelier, du restaurant
ou du bureau d'informations touristiques ou à l'entrée du terrain
de camping et de caravaning, selon le cas, et l'y tenir affiché." C'est
toujours en ce qui concerne le bureau d'informations touristiques, comme
explication. II s'agit de dire qu'il doit mettre à la vue des personnes
qui arrivent là son permis comme tel. Cela se fait un peu partout dans
ce domaine-là.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Cela va de soi.
Le Président (M. Théorêt): L'article 4...
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): ...adopté.
J'appelle maintenant l'article 5. M. le ministre.
Réglementation
M. Picotte: L'article 5 fait référence à
l'article 11 de cette présente loi qui est modifié: "1 par le
remplacement du paragraphe h du premier alinéa par le suivant: h)
réglementer les bureaux d'informations touristiques ou en prohiber
l'usage avec ou sans exception." C'est évident qu'en précisant
cela cela suppose qu'il y a un règlement qui va avec cela et qu'on doit
les réglementer comme tels. "2° par le remplacement du paragraphe j
du premier alinéa par le suivant: j) déterminer, pour les
terrains de camping et de caravaning ainsi que pour chacune des
catégories d'établissements hôteliers, de restaurants et de
bureaux d'informations touristiques établies conformément
à l'article 2, des normes minimales relatives aux services qui doivent
être offerts aux clients."
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Picotte: Ceci veut dire qu'il n'est plus nécessaire de
définir ce qui constitue un bureau d'informations touristiques puisque
la définition sera prévue dans la loi. La notion de guide
touristique disparaît. Elle n'a jamais été utilisée,
à toutes fins utiles, comme on me le mentionne, même si elle
était là. À la modification de concordance, on ajoute les
mots "bureaux d'informations touristiques" et, en j, c'est une modification de
concordance.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard; En d'autres termes, c'est maintenant la loi qui va
définir ce qu'est un bureau d'informations touristiques alors
qu'auparavant on le faisait par voie de règlements.
M. Picotte: C'est cela. Il est dans la loi maintenant; donc, on
n'a plus besoin de le définir dans un règlement.
M. Brassard: Bien.
Le Président (M. Théorêt): Est-ce que
l'article 5 est adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 6. M. le ministre.
M. Picotte: L'article 6, M. le Président, fait
référence à l'article 12 de cette loi qui est
remplacé par le suivant: "La personne en charge d'un
établissement hôtelier, d'un restaurant, d'un terrain de camping
et de caravaning ou d'un bureau d'informations touristiques est tenue de donner
accès à son établissement, sur demande et à toute
heure raisonnable, à tout inspecteur chargé
généralement par le ministre de faire cette inspection. "Sur
demande, l'inspecteur doit s'identifier et exhiber le certificat, signé
par le ministre, attestant sa qualité."
On a ajouté les mots "d'informations touristiques" pour une
question de concordance, encore une fois. Cet article a également
été modifié afin de l'adapter aux exigences de la Charte
des droits et libertés de la personne. Cela existait...
M. Brassard: C'est pour cela.
M. Picotte: ...et ce sont les mots, en fait, "à toute
heure raisonnable" qu'on a discutés hier dans la loi...
M. Brassard: Hier, à la Régie de la
sécurité dans les sports.
M. Picotte: ...66. C'est cela. Une heure raisonnable, ce sont les
heures d'affaires du bureau d'informations touristiques. S'il est ouvert en
période estivale entre 8 heures et 20 heures, ce sont des heures
ouvrables et si, dans d'autres saisons, il est ouvert uniquement de 10 heures
à 15 heures les heures raisonnables, ce sont ces heures-là, les
heures d'affaires.
M. Brassard: L'identification de l'inspecteur, c'est
également pour se conformer à la Charte des droits et
libertés.
M. Picotte: Pour se conformer à la Charte des droits et
libertés afin que personne...
M. Brassard: C'est la même formulation qu'on a vue hier
soir, d'ailleurs.
M. Picotte: C'est cela et il y a une question de concordance en
plus.
M. Brassard: Bien. Adopté.
Le Président (M. Théorêt): L'article 6 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 7. M. le ministre.
M. Picotte: L'article 7 fait référence à
l'article 13 de cette loi qui est modifié par le remplacement des
paragraphes 1 à 3 par les suivants: "1. Quiconque contrevient à
l'article 3 commet une infraction et est passible, sur poursuite sommaire, en
outre du paiement des frais, d'une amende d'au moins 500 $ et d'au plus 2000 $
pour chaque jour ou partie de jour que dure l'infraction et, en cas de
récidive, dans les deux ans de la condamnation pour une même
infraction, d'une amende d'au moins 2000 $ et d'au plus 4000 $. "2. Quiconque
contrevient à quelque autre disposition de la présente loi ou aux
règlements, ou entrave ou tente d'entraver de quelque façon que
ce soit une personne qui fait un acte que la présente toi l'oblige ou
l'autorise à faire, ou détruit, enlève, cache, modifie ou
oblitère un permis délivré en vertu de la présente
loi, commet une infraction et est passible, sur poursuite sommaire, en outre du
paiement des frais, d'une amende d'au moins 200 $ et d'au plus 500 $. "3. Dans
toute poursuite instituée en vertu de la présente loi, lorsque
l'infraction est commise dans un établissement hôtelier, un
restaurant, un terrain de camping et de caravaning ou un bureau d'informations
touristiques, le détenteur du permis, le propriétaire ou le
gérant de l'établissement peut être condamné aux
mêmes peines que l'auteur de l'infraction." (11 h 45)
Cela veut dire, dans l'explication, que
les nouveaux articles prévoient une augmentation des coûts.
On l'a expliqué en deuxième lecture. Nos expériences nous
démontrent que, dans ce domaine, on avait pris quelqu'un en infraction
trois fois durant l'été! II s'est présenté devant
un juge et il a été condamné à 35 $ d'amende;
multiplié par trois, cela fait 105 $. Cela avait coûté
passablement plus cher au ministère pour intenter ces poursuites...
M. Brassard: Et les faire respecter.
M. Picotte: ...et les faire respecter. À partir de ce
moment, on dit: II faut aussi que ce soit un incitatif à ne pas
récidiver et à ne pas contrevenir à la loi. C'est pour
cela que les montants ont été haussés.
Les montants des amendes prévues à la Loi sur
l'hôtellerie avaient été fixés en 1969. Il y avait
lieu de hausser les montants des amendes. C'est cela. En fait, cette loi
remonte à 1969 et 35 $ en 1969, cela pouvait être un peu
coercitif, mais en 1986, 35 $, ce ne l'est vraiment pas. Il est important de
fixer un montant minimum d'amende pour guider les tribunaux dans l'imposition
des sentences. Nous avons voulu fixer un minimum parce que les tribunaux aiment
généralement savoir au juste dans quel ordre de grandeur ils se
situent quand arrive une condamnation. Enfin, comme dans toutes les lois
modernes, il convenait de fixer des montants d'amende pour les cas de
récidive.
Le Président (M. Théorêt): M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Vous introduisez un minimum, en fait, pour que ce
soit suffisamment coercitif afin. d'éliminer véritablement ceux
dont vous parliez dans votre réplique et dans votre discours de
deuxième lecture, c'est-à-dire les bureaux illégaux.
M. Picotte: Étant donné que ces gens faisaient du
commerce dans ces choses-là, vendaient de l'artisanat et des tours de
ville.
M. Brassard: Qu'ils s'annoncent pour ce qu'ils sont vraiment.
M. Picotte: Oui, s'ils s'annoncent pour ce qu'ils sont vraiment,
à ce moment-là, ils ne contreviennent pas à la loi comme
telle. Autrement, si on ne met pas des amendes semblables à
celles-là, ceux qui font du commerce, vous comprendrez bien que,
à la fin de la journée, s'ils ont fait 200 $ ou 300 $ de profits
et s'ils risquent de payer une amende de 25 $ ou de 30 $, cela vaut la peine de
courir la chance de le faire. D'autant plus qu'on ne peut pas être
là tous les jours. Alors, à la fin de la saison estivale, ils
s'en tirent quand même passablement bien.
Là, ils ne pourront plus s'en tirer, à moins de
s'identifier. Si ce sont des vendeurs, ils vendront et ils s'identifieront
comme vendeurs et ils feront en sorte d'obtenir un permis de la
municipalité, s'il est nécessaire d'avoir un permis de la
municipalité. Mais ils ne contreviendront pas à la loi à
ce moment. Les gens sauront qu'ils peuvent acheter des choses à cet en
droit-là et que tout près il y a un kiosque d'informations
touristiques où ils ne seront pas sollicités et où ils
auront vraiment des informations pertinentes sur toute la région.
M. Brassard: Ces bureaux illégaux, en quelque sorte, que
sont-ils surtout? Est-ce des boutiques d'artisanat qui se présentent en
même temps comme bureaux d'informations touristiques ou des hôtels,
des restaurants?
M. Picotte: Dans la plupart des cas, en ce qui concerne ce qu'on
appelle communément les bureaux pirates, on me dit que ce sont
généralement des sociétés qui exploitent ces
bureaux. Elles offrent des tours de ville, soit en calèche ou en
autobus; elles offrent aussi certaines visites qui sont, évidemment,
lucratives et pour lesquelles le client a à débourser un montant
d'argent. C'est sûr qu'il est plus facile d'intercepter le client en lui
disant: Venez vous renseigner touristiquement, que de l'intercepter en lui
disant: Nous vous vendons des tours de ville ou nous vous vendons des gadgets
quelconques. À partir de ce moment-là, c'était ce qu'on
utilisait pour tout simplement déroger.
Je n'ai jamais compris. J'ai vu cela souvent. À l'entrée
de Québec, vous avez sans doute remarqué, immédiatement de
l'autre côté du pont Pierre-Laporte, un petit kiosque qui
affichait: Information touristique. Il y a aussi le gros kiosque de la ville de
Québec... Est-ce de la ville de Québec ou de Sainte-Foy'?
Une voix: De la communauté urbaine.
M. Picotte: De la communauté urbaine, qui est très
bien fait d'ailleurs. Il y a une bâtisse en ciment, bien
organisée, beaucoup plus visible que l'autre. On me disait que, la
plupart du temps, pour les gens qui arrivaient, le premier kiosque qu'ils
voyaient, c'était celui qui vendait des tours de ville. Les gens se
ramassaient là et ils n'allaient pas à l'autre, à
côté, alors que l'autre donnait vraiment des informations
touristiques. C'est dans ce sens-là qu'on...
M. Brassard: Donc, dans votre esprit, avec des amendes de ce
niveau, des minimums et surtout des amendes très fortes pour la
récidive, vous pensez pouvoir faire
ce que l'on pourrait appeler le nettoyage dans ce domaine, dans les
régions où cela existe?
M. Picotte: Cela va les éliminer. Examinons la situation
où on vendrait, par exemple, dans un kiosque d'information dit "pirate",
des tours de calèche. C'est bien évident que, si on prenait deux
ou trois fois durant la saison estivale quelqu'un qui déroge à
cela et que cela coûte un minimum de 2000 $ chaque fois, cela ferait 6000
$. Il faudrait qu'il en fasse des tours de calèche dans son
été pour être capable de couvrir ses frais. Alors, il va
préférer, nous croyons, dire: Nous vous vendons un tour de
calèche dans le Vieux-Québec, c'est agréable et venez nous
voir. Et pourra le faire. Je ne suis pas contre cela, que les gens
achètent des tours de calèche, des tours de ville et tout cela,
sauf qu'ils doivent savoir qu'en arrivant là on va leur vendre quelque
chose et non pas qu'on va les informer de quelque chose.
Le fossé était très peu large pour qu'en même
temps viennent se greffer à cela, pour que cela soit rentable,
probablement, des commerces. Peut-être que tel restaurant collaborait,
justement, à défrayer le coût du...
M. Brassard: Comme par hasard, c'était meilleur à
ce restaurant-là.
M. Picotte: À ce moment-là, on disait: Si vous
allez à tel restaurant, vous êtes sûr d'avoir de la bonne
nourriture, vous êtes sûr d'avoir de la place, vous êtes
sûr de ceci et de cela. Les autres restaurants sont pleins. Souventefois
aussi, les motels étaient friands de cela. Allez à tel motel
parce qu'il y a de bons téléviseurs alors qu'à l'autre
vous n'avez même pas de téléviseur, vous n'avez pas de
radio. Bien souvent, quand on allait vérifier, c'était faux. J'ai
vu pire que cela, j'ai vu vendre à des touristes la possibilité
d'hébergement dans un motel qui était brûlé depuis
huit à dix ans sur le boulevard Sainte-Anne. Alors, cela veut dire
qu'une fois que la personne a acheté cela ou a payé un
certain...
M. Brassard: Le gars était mieux de traîner sa
tente.
M. Picotte: Oui, et la vraie tente. M. Brassard:
Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
L'article 7 est adopté.
J'appelle maintenant l'article 8. M. le ministre.
M. Picotte: "Un permis pour exploiter un bureau d'informations
touristiques délivré en vertu de la Loi sur l'hôtellerie,
et qui est en vigueur le (...) demeure valide jusqu'à la date
prévue pour son expiration." La mesure transitoire est que cet article
permet au bureau d'informations touristiques de continuer de fonctionner
jusqu'à la date d'expiration de son permis émis en 1986. "La
présente loi entre en vigueur à la date fixée par le
gouvernement." Non, je suis rendu à l'article 9. Excusez-moi.
Le Président (M. Théorêt): Vous avez
terminé l'article 8, M. le ministre. M. le député de
Lac-Saint-Jean?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Adopté.
L'article 9, M. le ministre.
M. Picotte: "La présente loi entre en vigueur à la
date fixée par le gouvernement." Inutile de vous dire que, dès
que notre nouvelle réglementation sera prête, nous mettrons cela
en vigueur le plus vite possible. Le but était d'avoir pour la saison
touristique estivale cette possibilité; sinon, on aurait attendu
à l'automne lors des modifications de la Loi sur l'hôtellerie au
complet. On voulait que, dès cette saison-ci, cela soit en vigueur vu
qu'il y aurait plus de touristes, etc., pour avoir une meilleure qualité
d'information.
M. Brassard: Pour ce qui est des règlements, vous
n'êtes pas tenu, quand même, de suivre la procédure
habituelle, la publication à la Gazette officielle, les
délais.
Une voix: Ce n'est pas dans ce cas-là?
M. Brassard: Ce n'est pas dans ce cas-là?
M. Picotte: Vu qu'il y avait des règlements qui
étaient existants, que c'est un remplacement de règlements, on me
dit qu'à partir de ce moment-là cela peut être en
même temps en vigueur. Sinon, cela ne donnerait rien.
M. Brassard: Sinon, votre objectif ne serait pas atteint?
M. Picotte: Ne serait pas atteint, c'est cela.
Le Président (M. Théorêt): Adopté, M.
le député?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Je rappelle donc
que le titre du projet de loi se lisait comme suit: Loi modifiant la Loi
sur
l'hôtellerie. L'ensemble du projet de loi amendé est-il
adopté?
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théoret): Adopté!
M. Brassard: Adopté.
Le Président (M. Théorêt): Je remercie M. le
ministre.
M. Picotte: M. le Président, vous me permettrez, à
la fin de cette commission parlementaire qui a été fort rapide
d'ailleurs, de remercier l'Opposition pour son concours à l'adoption de
ce projet de loi. Cela a été très agréable de
discuter du projet de loi non seulement en deuxième lecture, mais
à l'occasion de l'étude article par article pour qu'on puisse
ensemble le bonifier avec tous les parlementaires présents. Je voudrais
vous remercier, M. le Président, pour votre façon de
présider la commission, ainsi que le secrétaire.
Le Président (M. Théoret): Je vous remercie, M. le
ministre. M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: M. le Président, dans la vie parlementaire,
il faut parfois alterner. Il y a des projets de loi qui sont plus
controversés que d'autres, qui suscitent de longs débats, parfois
passionnés. Il y en a d'autres, par contre, où les consensus se
font très vite. L'alternance, ce n'est pas désagréable.
Cela veut dire que le ministre choisit bien ses projets de loi.
M. Picotte: Cela fait deux projets de loi qui ne sont pas trop
contestés.
Le Président (M. Théorêt): Je remercie M. le
ministre, M. le député de Lac-Saint-Jean, ainsi que tous mes
collègues membres de la commission de l'économie et du
travail.
J'ajourne les travaux de la commission sine die.
(Fin de la séance à 11 h 55)