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(Treize heures quarante-quatre minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission des engagements financiers se réunit, en ce
24 janvier 1984, première réunion de 1984, aux fins
d'étudier les engagements financiers du mois de novembre 1983.
Sont membres de cette commission: MM. Beauséjour (Iberville),
Bérubé (Matane), Blais (Terrebonne), Blouin (Rousseau), Caron
(Verdun), Champagne (Mille-Iles), Doyon (Louis-Hébert), Gauthier
(Roberval), Johnson (Vaudreuil-Soulanges), Middlemiss (Pontiac), Polak
(Sainte-Anne), Proulx (Saint-Jean), Vaugeois (Trois-Rivières).
Nomination de M. James Maranda
au poste de secrétaire Remerciements à
M. Jean Nadeau
Au tout début, il faudrait procéder à la nomination
d'un nouveau secrétaire; je crois qu'il y a eu une entente à la
suite d'une réunion chez le vice-président, où tout le
monde était d'accord pour que M. James Maranda remplace M. Jean Nadeau
comme secrétaire de la commission.
Une voix: C'est unanime.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Polak: Oui, M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: ...je pense que je devrais laisser d'abord la parole au
ministre pour qu'il réponde.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Gendron: Bien, est-ce sur la nomination...
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Gendron: ...du secrétaire pour la séance
d'aujourd'hui? Effectivement, selon l'information que j'avais, il y avait eu
entente entre les deux partis pour que M. Maranda...
M. Polak: Maintenant, M. le Président...
M. Gendron: ...puisse agir, pour la séance d'aujourd'hui,
comme secrétaire de la commission. C'est bien cela?
Le Président (M. Gagnon): Bien, c'est pour l'avenir.
M. Gendron: Oui, les prochaines séances s'il y en a
d'autres, compte tenu, effectivement, des éléments de
réforme...
Le Président (M. Gagnon): C'est cela.
M. Gendron: ...qui sont dans le paysage, compte tenu que le genre
de commission d'engagements financiers, que nous connaissons, n'est pas
nécessairement celui qui demeurera dans l'avenir.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je ne voudrais pas, en lisant le texte de nos
discussions, que cela crée l'impression très froide qu'on dispose
tout de suite de M. Nadeau, qui a tout de même travaillé, pendant
des années et des années à cette fonction. C'est seulement
à cause de la réforme parlementaire qu'on est obligé de
changer le système, parce que la commission, telle quelle,
disparaîtra probablement. C'est la seule et unique raison.
Peut-être qu'on en est venu, maintenant, au point - même si cela ne
se trouve pas à l'ordre du jour - où on devrait mentionner M.
Nadeau. Je laisse d'abord la parole au ministre. J'ajouterai ensuite
moi-même quelques mots.
M. Gendron: À ce propos, M. Polak, il est entendu que je
parlerai de la nomination à la séance d'aujourd'hui. Je profite
de l'occasion - je suis convaincu que les membres de la commission sont
d'accord -pour remercier, officiellement, M. Nadeau pour le magnifique travail
qu'il a fait comme secrétaire de la commission des engagements
financiers, au cours des cinq dernières années, puisqu'on me dit
qu'il a fait ce travail magnifiquement bien.
Je profite de cette occasion pour remercier M. Nadeau, au nom du
gouvernement, au nom des membres de cette commission et au nom de M.
Bérubé qui, habituellement, préside, comme
président du Conseil du trésor, la commission des engagements
financiers. M. Nadeau a fait un travail professionnel d'une façon
très
satisfaisante, selon les deux partis.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je voudrais souscrire à
ces paroles. Le ministre n'est pas toujours ici, parce que le ministre qui est
habituellement ici, c'est le président du Conseil du trésor. On
n'a rien contre d'autres ministres qui connaissent le déroulement de nos
travaux chaque mois. Tout le monde sait, et, je suis certain, M.
Bérubé le premier, la haute compétence et
l'intégrité objective de M. Nadeau. Il nous a traités, et
vous aussi M. le Président, d'une manière vraiment de
première classe. Donc, je voudrais souligner que la discussion qu'on a
eue, quant à nous et quant au gouvernement également, j'en suis
certain, c'était à contrecoeur. C'était seulement parce
que, dans la réforme parlementaire, les travaux de la commission, tels
qu'on les connaît maintenant, peuvent peut-être, rien n'est certain
dans la politique... pour le moment, on est obligé de suivre cette
route.
Je voudrais donc remercier, au nom de l'Opposition libérale, M.
Nadeau pour ses travaux, pour l'assistance qu'il a apportée de part et
d'autre, et pour la façon dont il a répondu, souvent très
simplement, à nos questions fort compliquées.
M. le Président, j'ai l'impression qu'on aura peut-être un
gouvernement libéral dans peu de temps et j'espère voir M. Nadeau
au sein de la fonction publique pour longtemps, à un poste d'importance
quelque part, parce qu'il est un fonctionnaire que je considère vraiment
de première classe et de haute compétence. J'ai d'ailleurs
parlé avec l'adjoint politique du ministre, M. Bérubé, et
je pense qu'on rédigera une lettre conjointe -peut-être
pourrez-vous expliquer cela au ministre - avec médaille au
mérite, etc.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le
député de Sainte-Anne. Je voudrais, moi aussi, comme
président de la commission depuis bientôt trois ans, adresser mes
remerciements à M. Jean Nadeau. Je puis vous dire qu'il a
facilité ma tâche à plusieurs reprises. Il connaît
les rouages de cette commission et c'est toujours à regret qu'on voit
une personne de ce calibre quitter la commission. On sait, cependant, que c'est
à cause de la réforme qui s'en vient.
Alors, je voudrais vous remercier, M. Nadeau, pour les services que vous
avez rendus à moi, comme président, et aussi aux membres de cette
commission. Je considère que la nomination du nouveau secrétaire,
M. James Maranda, est acceptée.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que la nomination du
nouveau secrétaire, M. James Maranda, est acceptée?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Elle est acceptée. Nous
en sommes rendus à l'acceptation du procès-verbal de la
réunion du 24 novembre. Est-ce accepté?
M. Polak: À moins que mes collègues aient des
questions, quant à moi, il n'y a pas de problème avec le point 2
de l'ordre du jour.
Engagements financiers de novembre 1983
Le Président (M. Gagnon): Nous entreprenons donc l'examen
des engagements financiers du mois de novembre 1983. Aux Affaires culturelles,
est-ce qu'il y a des questions?
Affaires culturelles
M. Polak: La première, sur les Affaires culturelles, porte
sur le numéro 300. Maintenant, M. le Président, je demande
toujours à mes collègues s'ils ont des questions sur les articles
qui précèdent. Pour moi, la première porte sur le
numéro 300, aux Affaires culturelles.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges, est-ce que vous avez une question?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Sur les Affaires culturelles,
200.
Le Président (M. Gagnon): 200? Allez-y.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce qui me préoccupe
à sa face même, c'est un des organismes subventionnés pour
la production de disques, Trans-Canada Disques, une filiale de
Québécor, c'est indiqué d'ailleurs, au montant de 5000 $.
Quand on sait que c'est le ministre qui préside à l'octroi de
telles subventions à des entreprises extrêmement rentables, comme
Québécor l'a été depuis les deux dernières
années - on parle de profits dans les millions et les millions de
dollars - je ne vois pas en quoi spécifiquement les fonds publics
peuvent contribuer de quelque façon, même significative - je
dirais même insignifiante quand on regarde le montant - à la
promotion de certaines activités artistiques qui sont, de toute
façon, dans le cours normal des affaires commerciales d'une entreprise
extrêmement rentable.
M. Gendron: L'information additionnelle que je puis vous donner,
c'est que c'est un
programme normé, dans le cadre d'un nouveau programme d'aide
financière à l'industrie du disque. À partir du moment
où c'est un programme normé, dès que les entreprises
présentent une demande d'aide financière dans le cadre des normes
et qu'elles répondent aux critères du programme, le
ministère des Affaires culturelles n'a pas d'autre choix que de
souscrire positivement à la demande. C'est un programme normé, ce
n'est pas un programme...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je comprends que ce n'est pas
discrétionnaire, mais je me demandais dans quelle mesure les normes sont
si larges qu'elles permettent à une multinationale de la publication et
de l'édition, comme Québécor en est une maintenant, de
faire une demande de 5000 $. Elle ne semble pas avoir besoin de cela.
M. Gendron: On peut exposer les détails. Voici ce qu'on
nous donne comme renseignement additionnel. Il y a trois volets dans ce
programme: production, promotion et exportation. Vous avez peut-être
raison, M. le député, savoir que, à certains
égards, un volet apparaît non nécessaire, mais pour
d'autres, promotion ou exportation, il peut être requis d'avoir une aide
financière. Si vous voulez avoir plus de détails, on peut
demander sur quels critères spécifiques le ministère des
Affaires culturelles s'est appuyé pour attribuer ladite somme.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Quand on parle d'un programme
normé, il est bien évident que cela n'a rien à faire de
toute façon avec l'importance de l'entreprise, avec les ramifications
qu'elle peut avoir. On peut concevoir que des subventions pour donner un coup
de pouce peuvent être requises lorsqu'une compagnie est en
difficulté financière temporaire, sans qu'on lance l'argent par
les fenêtres. Cela peut être utile, cela peut l'aider à se
relancer. TransCanada Disques a peut-être des états financiers -
dans le fond, c'est là ma question - qui sont soumis afin que le
ministère fasse l'étude de ce programme. J'étais curieux
de savoir si une présentation des états financiers du demandeur
fait partie des exigences de ce programme.
M. Gendron: Une minute. Vous parlez de Trans-Canada Disques?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, le deuxième, 5795.
Tous les organismes portent le no 5795.
M. Gendron: De toute façon, si c'était le cas, je
comprends que vous posiez la question. Mais sur une subvention de 380 000 $ -
ici on parle de 5000 $ pour
Trans-Canada Disques - ce n'est quand même pas l'entreprise qui a
bénéficié de la plus haute aide financière.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce n'est pas pour cela que je
pose la question. J'essaie de découvrir si les états financiers
ont été déposés. On verrait si Trans-Canada Disques
est en train de prétendre qu'elle ne fait pas d'argent, ce qui n'est pas
impossible. Il se pourrait que ce soit une filiale qui est moins rentable, je
n'en sais rien. C'est pourquoi je pose la question, tout en sachant, par
ailleurs, que la compagnie mère. Québécor, cotée en
Bourse, va très bien merci depuis une couple d'années
certainement.
Le Président (M. Gagnon): Cela va. M. Polak: M. le
Président, 300.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Juste une question à
savoir si, oui ou non, on exige des états financiers du demandeur dans
le cadre de ce programme.
M. Gendron: Je pense que votre question est pertinente, M. le
député. On va demander au ministère si, effectivement,
dans ce cas...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si cela fait partie des
normes.
M. Gendron: ...on a exigé les états financiers.
Alors, M. le secrétaire, si vous voulez faire la demande? Parce que je
ne suis pas en mesure de vous donner la réponse tout de suite.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je voudrais juste dire au
nouveau secrétaire ou au secrétaire temporaire que s'il a des
problèmes avec les questions, qu'il nous le dise. Parce que M. Nadeau
demandait toujours: Quelle est donc la question? J'espère que vous avez
compris la question, parce qu'il ne faut pas être gêné.
À un moment donné, vous allez poser cinq ou six questions. Si
vous avez un problème, ne vous gênez pas, parce que, autrement,
plus tard, on aura beaucoup de problèmes.
Le Président (M. Gagnon): Je peux vous dire que je suis
aussi là pour voir à ce que les questions soient bien
notées. Notre secrétaire ne se gênera pas pour nous dire
s'il n'a pas bien compris la question.
M. Polak: On est là pour vous appuyer, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Vous êtes bien aimable.
Alors, à l'article 300, vous aviez une question, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: L'article 300, Affaires culturelles. "Subvention au
Théâtre de la poste Inc., Montréal, à titre d'aide
financière pour la réalisation de divers travaux
d'aménagement et d'achat d'équipements de base devant permettre
la réouverture et l'opération de la salle de spectacle connue
sous le nom de la Comédie nationale. Montant de l'engagement: 300 000
$."
Je voudrais que le ministre nous explique si c'était le
Théâtre de la poste Inc., qui fonctionnait auparavant et qui,
maintenant, à cause de sa subvention de 300 000 $ est en état de
continuer à fonctionner ou est-ce un nouvel organisme? J'aimerais
obtenir quelques explications là-dessus.
M. Gendron: Le Théâtre de la poste Inc., s'est
porté récemment acquéreur de la salle de spectacle, tel
que vous l'avez mentionné, sous l'appellation la Comédie
nationale et il a cessé ses activités en avril 1982. Cet
équipement n'était plus en opération depuis ce temps et a
été vidé de son contenu, en plus d'avoir subi des actes de
vandalisme à maintes reprises. La présente demande a pour but de
remettre cet équipement en état d'opération, selon les
normes minimales acceptables pour l'utilisateur. Le ministère
considère comme essentiel la mise en opération de cette salle
compte tenu du fait qu'on déplore un manque de salles de spectacle de ce
type à Montréal. Le travail visant à rendre cette salle
aux normes se fera selon les étapes suivantes... Je ne sais pas si cela
vous intéresse, ce sont des informations qui justifient la
subvention.
M. Polak: Au sujet de ce Théâtre de la poste Inc.,
quelle est la raison pour laquelle il n'était pas capable de
fonctionner? Est-ce qu'il était en faillite? Qu'est-il arrivé sur
le plan financier pour qu'il ait besoin d'une subvention de 300 000 $?
Puisqu'on parle de réouverture, apparemment, c'était
fermé.
M. Gendron: Selon les notes additionnelles que nous avons, il ne
faut pas faire un lien direct entre le Théâtre de la poste et la
salle de spectacle. Le Théâtre de la poste, après avoir
cessé l'exploitation de la salle de spectacle, à cause du
vandalisme - on a vidé le contenu des équipements requis - s'est
rendu compte que sans l'apport de cette salle de spectacle, en termes de revenu
d'appoint, il ne pouvait pas fonctionner. Alors on dit: La présente
demande a pour but de remettre l'équipement en opération pour
permettre que le Théâtre de la poste puisse faire certains
profits.
M. Polak: Je veux savoir, en ce moment, si on n'est pas en train
de financer une entreprise qui n'était pas bien administrée, qui
était en déficit. Ne devrait-on pas exercer vigoureusement un
contrôle financier au lieu de donner une subvention? (14 heures)
M. Gendron: Selon l'information qu'on me donne - si on avait plus
de temps pour lire le reste - il semble que ce n'est pas le
Théâtre de la poste qui dirigeait la Comédie nationale. Le
ministère a considéré essentielle la mise en
opération de cette salle, mais dans des conditions minimales. Or, les
équipements minimaux - selon ce que je lis -compte tenu du vandalisme ou
d'autres facteurs, n'étaient pas là. On dit: Réparations
et corrections nécessaires pour la réouverture et
l'opération de cette salle dans des conditions minimales
d'opération pour l'instant. Le coût de cette première
étape est évalué à 200 000 $ et le ministère
entend participer à 150 000 $.
Maintenant, dans la deuxième étape, on évalue
encore le coût du fonctionnement et la subvention ne portait que sur cet
équipement à remettre en état de fonctionnement pour
utiliser la salle.
M. Polak: Est-ce que j'ai bien compris si je dis qu'on est en
train, par cette subvention, de financer une démarche qui, en soi,
mérite d'être continuée? J'ai toujours voulu savoir s'il y
a un contrôle financier pour faire valoir qu'on n'est pas là pour
aider ou financer ceux qui sont les auteurs de leur propre misère. Cela
arrive, de temps en temps.
M. Gendron: Non. Dans ce cas, cela ne fait aucun doute. Ce n'est
pas le Théâtre de la poste qui s'est porté acquéreur
de la salle, il n'a jamais eu à la gérer.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Est-ce que le ministre pourrait nous fournir la liste
de noms des actionnaires de cette compagnie, le Théâtre de la
poste Inc.?
M. Gendron: Oui. Le secrétaire en prend note et on vous
enverra la liste.
M. Doyon: Vous ne l'avez pas sous la main?
M. Gendron: Non, pas parmi les renseignements que j'ai ici.
Le Président (M. Gagnon): Y a-t-il d'autres questions aux
Affaires culturelles?
M. Doyon: Une dernière question à l'engagement 300.
Il y aura d'autres questions sur les Affaires culturelles. Est-ce le premier
montant qui est versé pour fins de rénovation, de fonctionnement,
d'ouverture pour la Comédie nationale?
M. Gendron: Oui.
M. Doyon: C'est le premier montant qui est versé pour
cette salle?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Gagnon): À quel engagement,
maintenant?
M. Polak: Je pense que le député de
Louis-Hébert a une question.
M. Doyon: Oui, l'engagement 400, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 400.
M. Doyon: "Subvention spéciale au Regroupement des
artisans du Montréal métropolitain à titre d'aide
financière pour fins de résorption des passifs des trois
organismes d'artisanat de Montréal regroupés." Quand on parle de
résorption des passifs, cela veut dire le paiement des déficits,
en fait, c'est un euphémisme. Les 40 000 $ sont destinés à
combler les déficits accumulés, n'est-ce pas?
M. Gendron: Je n'ai pas les bilans des trois organismes qu'on a
fusionnés: la Corporation des artisans de Laval, les Métiers
d'art de Montréal et les Métiers d'art de la Rive sud - on parle
de résorption, "à titre d'aide financière pour fins de
résorption des passifs des trois organismes d'artisanat de
Montréal regroupés" - je ne peux voir, en quoi cela consiste
précisément.
M. Doyon: Mais à sa face même, on pourrait croire -
on me fournira des renseignements supplémentaires là-dessus qu'il
s'agit de déficits accumulés qu'on veut combler. J'aimerais
savoir en même temps...
M. Gendron: Oui, je comprends, mais j'aimerais vous souligner, M.
le député de Louis-Hébert, qu'il arrive souvent, en tout
cas, à ma connaissance, et ce n'est pas la première fois que cela
arrive dans un dossier de fusion, dans la perspective où c'est la
façon de rentabiliser les trois organismes, que nous devions supporter
les frais pour faciliter et favoriser par le regroupement une meilleure
rentabilité de l'organisme principal qui prend le contrôle des
activités. Si on ne le fait pas, cela a souvent comme conséquence
que la fusion ne se fait pas et on n'aurait peut-être pas assisté
à la naissance du Regroupement des artisans du Montréal
métropolitain qui, lui, sous la forme actuelle, nous semble être
un organisme capable de faire ses frais et de fonctionner par lui-même
avec le coup de pouce nécessaire pour la fusion. On voit cela couramment
dans le cas de cités et villes où il y a une subvention, un
programme normé pour aider à défrayer les coûts
additionnels d'une fusion.
M. Doyon: Êtes-vous en train de me dire que pour cette
subvention, c'est à l'intérieur de certaines normes, que c'est
défini? On parle de subvention spéciale alors, il ne me semble
pas y avoir de normes.
M. Gendron: Non, je ne suis pas en train de vous dire qu'il
s'agit ici d'un programme normé, je vous donne l'exemple que, même
dans des programmes normés, où il y a moins de marge
d'appréciation, on y va d'une aide financière de même
nature pour faciliter le regroupement d'organismes.
M. Doyon: J'aimerais avoir le nom des organismes
regroupés...
M. Gendron: Cela, je vous l'ai donné.
M. Doyon: ...combien de déficits étaient
accumulés pour chacun de ces organismes...
M. Gendron: Le total des trois est de 56 000 $.
M. Doyon: Oui, mais pour chacun d'entre eux. De combien
était le déficit pour chacun d'entre eux, pour les trois.
M. Gendron: Une seconde, je vais voir si on ne l'aurait pas ici.
On n'a pas d'information là-dessus, mais je n'ai pas d'objection que
cette demande soit acheminée par le secrétaire. Si on
connaît le total des trois, on doit connaître le passif de
chacun.
M. Doyon: II me semble.
Le Président (M. Gagnon): C'est le nombre
d'organismes...
M. Doyon: Pas le nombre, le nom des organismes
subventionnés.
M. Gendron: Les noms, je les ai donnés, je sais qu'ils
sont au procès-verbal: la Corporation des artisans de Laval, les
Métiers d'art de Montréal et les Métiers d'art de la Rive
sud.
M. Doyon: Cela va. De combien est le déficit pour chacun
d'entre eux. Est-ce que
le ministre aurait des indications dans ses notes montrant que ce nouvel
organisme, regroupant les artisans de Montréal, est organisé de
telle façon qu'il n'aura plus besoin de subventions
gouvernementales?
M. Gendron: Oui. On a des indications, parce qu'on dit que
l'apport de fonds de cette aide financière qu'on appelait
peut-être inadéquatement la résorption des passifs des
trois organismes permettra de réaliser les objectifs visés par le
regroupement des organismes oeuvrant dans le secteur de l'artisanat et les
métiers d'art du territoire du Montréal métropolitain,
d'après l'analyse du ministère des Affaires culturelles.
M. Doyon: Très bien. On aura cela à l'oeil.
M. Gendron: Les objectifs...
M. Doyon: Engagement 401: "Subvention à M. Ronald
Carré, Sainte-Foy, représentant la contribution du
ministère au coût des travaux de restauration de la
goélette Saint-André." De quoi s'agit-il exactement? M. Ronald
Carré est-il le propriétaire ou un artisan qui fait la
rénovation de goélettes à temps perdu ou d'une
façon professionnelle?
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Gendron: Les travaux de rénovation, on dit: Nature des
travaux - ce ne sera pas long - refaire l'intérieur - parce qu'il s'agit
d'un bien culturel - je parle de la goélette, bien sûr...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Et non pas de M.
Carré.
M. Gendron: Réparation du pont supérieur,
réparation des chaloupes, réparer et peindre la coque,
vérification du moteur, refaire le système électrique et
ainsi de suite. L'estimation des travaux, le coût maximal des travaux
admissibles s'élevait à 70 000 $ et c'est une contribution de
60%, donc, une subvention de 42 000 $.
M. Doyon: À qui appartient la goélette?
M. Gendron: C'est à lui.
M. Doyon: À M. Carré?
M. Gendron: Oui. Mais c'est pour la mise en valeur d'un bien
culturel, selon le ministère. La goélette a été
classée bien culturel le 9 octobre 1978.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Quel âge cela a-t-il?
M. Gendron: II faudrait le demander au ministère, parce
que dans la note, on n'a pas indiqué l'âge de la
goélette.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Mais on peut la visiter? C'est
un musée flottant ou...
M. Gendron: Une fois les travaux effectués pour la rendre
plus...
M. Doyon: Flottante.
M. Gendron: Non, plus conforme à ce que l'on appelle "bien
culturel". On me dit qu'elle sera accessible au public.
M. Doyon: Pouvez-vous me dire depuis quand M. Ronald Carré
en est le propriétaire?
M. Gendron: C'est un renseignement qu'il faudra demander au
ministère. Le secrétaire en prend note. Je ne l'ai pas ici.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? D'autres questions aux
Affaires culturelles?
M. Polak: Je saute à l'engagement 100 des Affaires
intergouvernementales, à moins que mes collègues...
Le Président (M. Gagnon): Aux Affaires
intergouvernementales, M. le député de Sainte-Anne.
M. Doyon: Affaires culturelles, engagement 601.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert, engagement 601.
M. Doyon: "Subvention à la ville de Havre-Saint-Pierre,
comté de Duplessis, pour fins d'animation et d'interprétation du
Centre d'interprétation de l'archipel de Mingan: 52 000 $." Compte tenu
des récents développements qu'on a connus pour les îles
Mingan - j'imagine que ce sont les mêmes îles dont on a
parlé et qui ont été acquises dernièrement par le
gouvernement fédéral -ces 52 000 $ étaient-ils
destinés à mettre sur pied un centre d'animation et
d'interprétation pour l'avenir ou si c'est jusqu'à ce qu'elles
aient été acquises par le gouvernement fédéral? De
quoi s'agit-il?
M. Gendron: Non, c'est l'exercice financier en cours. Avant les
événements que vous connaissez, ou dont on a entendu parler,
cette corporation avait des activités, et, à l'intérieur
de son exercice financier en cours se terminant le 31 décembre 1983,
elle a présenté une demande d'aide financière pour ses
activités d'animation. Le ministère l'a soutenue
financièrement dans le programme
d'aide à la mise en valeur pour 26 000 $. C'est ce dont il
s'agit, pour l'exercice financier en cours.
M. Doyon: Donc, qui se terminerait le 31 mars 1984?
M. Gendron: Non, se terminant le 31 décembre 1983, parce
que c'est l'année financière de la ville.
M. Doyon: D'accord.
M. Gendron: Pour la demande au niveau de ce qu'on appelle le
Centre d'interprétation de l'archipel de Mingan, c'est la ville de
Havre-Saint-Pierre qui était la demanderesse.
M. Doyon: Oui, c'est ce que je vois. Vous dites que ce montant
est de l'ordre de 26 000 $. L'engagement est de 52 000 $.
M. Gendron: Vous avez raison. J'ai oublié d'ajouter qu'il
s'agissait d'un versement partiel. 50% par rapport à la subvention
totale de l'année en cours. L'engagement financier n'est que pour le
premier versement. Le total est de 52 000 $, mais ce que je donnais comme
explication - les 26 000 $ - constituait le premier versement d'une subvention
de 52 000 $. Effectivement, il y aura un second versement.
M. Doyon: Le montant global de 52 000 $ couvre quelle
période?
M. Gendron: Toujours la même.
M. Doyon: La même se terminant le 31 décembre
1983.
M. Gendron: C'est ça, l'exercice financier de l'organisme
en cause.
M. Doyon: Est-ce que vous avez des indications si ce centre
d'interprétation et d'animation continue d'exister à l'heure
où on se parle?
M. Gendron: Bien sûr, c'est un kiosque à
l'entrée de la ville. J'ai bien dit que c'était à
Havre-Saint-Pierre et non dans les îles Mingan.
M. Doyon: Oui, je comprends que c'est à
Havre-Saint-Pierre, mais c'est pour les îles Mingan.
M. Gendron: Oui. En termes d'interprétation...
M. Doyon: Je comprends.
M. Gendron: ...parce qu'ils font la promotion de ce qui se trouve
dans les îles Mingan.
M. Doyon: Est-ce que d'autres subventions semblables ont
été versées dans le passé à la ville
Havre-Saint-Pierre?
M. Gendron: On prend note. On demandera au ministère des
Affaires culturelles. Je ne sais pas si c'est la première année
ou s'il en a versé d'autres auparavant.
M. Doyon: D'accord. Engagement 604.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 604. Oui.
M. Doyon: "Subvention à Françoise Fortier
Chevalier, Québec, à titre d'aide financière pour fins de
restauration de sa résidence située à Place Royale,
Québec: 31 107,84 $."
Mme Fortier Chevalier est-elle propriétaire de cette
maison-là?
M. Gendron: Oui.
M. Doyon: Depuis quand est-elle propriétaire?
M. Gendron: Juste une minute, je regarde si on a ce
renseignement. On ne l'a pas; il faudrait le demander au ministère.
M. Doyon: Quel est le montant total consacré à la
restauration de cette résidence?
M. Gendron: Une seconde. On n'a pas le renseignement, on dit
simplement que le ministère y est allé d'une subvention de 31
107,84 $.
M. Doyon: La restauration totale est de 31 107,84 $?
M. Gendron: C'est ça. C'est une aide financière de
31 107,84 $, mais on n'indique pas - à votre question précise -
si le coût des travaux admissibles était de 60 000 $, par exemple,
et elle aurait eu une aide financière de 31 107,84 $. Votre question
devrait être: Quelle est la somme...
M. Doyon: C'est exactement là ma question.
M. Gendron: Quel était le coût total des sommes
admissibles...
M. Doyon: C'est ça, le coût total. M. Gendron:
...pour la rénovation. M. Doyon: Pour la restauration de
cette
résidence. Est-ce que ça s'inscrit à
l'intérieur d'un programme où des critères objectifs sont
appliqués de quelque façon?
M. Gendron: Bien sûr, M. le député, ça
s'appelle Programmes d'aide à la mise en valeur du vieux bâti.
Effectivement c'est encore là un programme normé pour lequel il y
a des critères. Indépendamment des critères, tu te
qualifies ou tu ne te qualifies pas.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? M. Doyon: Ça
va.
Le Président (M. Gagnon): Aux Affaires culturelles?
M. Polak: Quant à moi, j'ai Affaires
intergouvernementales, engagement 100.
Affaires intergouvernementales
Le Président (M. Gagnon): Engagement 100. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Contrats négociés: "Contrat de services
pour agir à titre de conseiller auprès du
délégué des affaires francophones et multilatérales
à Paris, pour une période de deux ans à compter du 1er
janvier 1984. Fournisseur: Clément Duhaime, Québec. Montant de
l'engagement: 168 082 $."
Est-ce que ce monsieur agit plutôt du côté culturel
ou commercial? De plus, je voudrais connaître le curriculum vitae de M.
Duhaime. Enfin, je voudrais savoir s'il faut ajouter à cette somme de
168 082 $ d'autres montants, comme des avantages sociaux ou droit de retour
à Québec, frais de voyage, enfants à l'école,
etc.
M. Gendron: Je commence par la dernière question. Non,
c'est le montant total de l'engagement. Il ne faut pas ajouter d'autres
avantages sociaux parce qu'ils sont toujours compris conformément au
contrat de services. Le règlement 03 s'applique pour les
délégués à l'étranger. Quant à votre
question étant: Est-ce qu'il y a d'autres sommes à ajouter
à l'engagement de 168 082 $, la réponse est non.
Votre deuxième question, je m'excuse, si vous voulez me la
rappeler.
M. Polak: II s'agit du curriculum vitae de M. Duhaime.
M. Gendron: D'accord. Je peux vous donner les grandes lignes du
curriculum vitae de M. Duhaime.
M. Polak: Est-ce que...
M. Gendron: II a un curriculum vitae fort impressionnant...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ... M. Polak: Les
grandes lignes.
M. Gendron: Par le contenu également de ses
activités.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On ne le sait pas, vous ne le
lisez pas.
M. Gendron: Non, je pose la question, M. le Président. Je
veux juste savoir s'il...
M. Polak: Rapidement...
M. Gendron: ...est préférable de ledéposer ou d'en lire les grandes lignes.
M. Polak: Si on est satisfait par les grandes lignes, il ne sera
pas nécessaire de le déposer. Peut-être que les grandes
lignes nous amèneront à d'autres questions.
M. Gendron: On commence par ses études classiques, comme
bien du monde, ainsi de suite. Septembre à décembre 1971,
responsable du comité d'éducation du Rallye tiers monde de la
Mauricie.
M. Polak: De la Mauricie? M. Gendron: Oui.
M. Polak: II vient du même comté que le
ministre?
M. Gendron: Non, ici on dit qu'il est originaire de
Trois-Rivières. (14 h 15)
M. Polak: D'accord.
M. Gendron: Après des études collégiales en
sciences humaines, 1972-1973, délégué par Jeunesse du
monde comme animateur pour implanter l'organisme dans les Antilles, Haïti,
Guadeloupe, Sainte-Lucie, Trinidad, Martinique. Enseignant suppléant,
mars à juin 1972, à l'école secondaire Lamenaie en
Martinique, français, histoire, ainsi de suite. Enseignant de
catéchèse au séminaire, animateur de pastorale. Août
1973 à août 1974, adjoint au directeur national de Jeunesse du
monde pour l'organisation des célébrations du quinzième
anniversaire dans le cadre de la Superfrancofête. Préparation et
animation de la première session internationale de l'organisme Jeunesse
du monde. Rédacteur en chef de la revue Jeunes du monde. 1974 à
1977, il poursuit ses études pour un certificat en théologie, une
licence en psychologie à l'université et la préparation du
concours d'entrée deuxième année à l'Institut
d'études politiques de Paris, relations internationales.
II est conseiller touristique pour l'Afrique du Nord à l'Agence
CP-Voyageur à temps partiel. Mai 1975 à octobre 1976, il
travaille pour la préparation d'un guide touristique pour la France.
Accompagnateur de différents groupes d'à peu près tous les
pays qui sont là. La liste est longue. Février 1977, il est
attaché de presse du vice-premier ministre.
Des voix: Ah bon.
M. Gendron: Avril 1979...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est quelque chose
d'impressionnant.
M. Gendron: Oui, très impressionnant, écoutez.
Avril 1979 à décembre 1979, contrat d'animateur national de
Jeunesse du monde. Janvier 1980 à mai 1980, adjoint au directeur du
secteur d'éducation pour la conférence des ministres de
l'Éducation pour les pays d'expression française. Je
m'arrête là, jusqu'en 1982.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Continuez si c'est bon comme
ça jusqu'à la fin.
M. Gendron: C'est toujours bon comme cela. Vous m'avez dit d'en
donner les grandes lignes, M. le député.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Consentement.
M. Gendron: Je pense que je vous ai donné les grandes
lignes.
M. Polak: Maintenant...
M. Gendron: Je voudrais finir vos trois questions. Le premier
point, je me le rappelle.
M. Polak: Le premier point: est-ce qu'il travaille plutôt
sur le plan culturel ou commercial? Je pense que j'ai déjà la
réponse par le curriculum vitae. Il n'y a pas beaucoup de commercial
là-dedans.
M. Gendron: Non?
M. Polak: Rien du tout.
M. Gendron: Ses responsabilités étaient davantage
au niveau de... Je vous le donne très concrètement. Ses
responsabilités: collaborer avec le délégué en
suivant certains dossiers spécifiques de l'ACCT. Dans le cadre des
relations avec l'UNESCO et l'OCDE, chargé d'obtenir et d'analyser des
documents pertinents aux activités susceptibles d'intéresser le
Québec. Préparer les notes des conventions à cet effet.
Assiste lui-même à plusieurs réunions. Suivre les
activités des associations francophones ayant leur siège à
Paris. Collabore à divers dossiers spécifiques suivant les
circonstances.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela est agréable.
M. Gendron: Dans sa tâche, M. le député de
Sainte-Anne, il est bien spécifié qu'il est
délégué aux affaires francophones et multilatérales
à Paris. Il n'est pas délégué aux affaires
économiques internationales.
M. Polak: C'est justement cela que je me demande. Les affaires
francophones à Paris, ce n'est pas beaucoup... la francophonie
là-bas à Paris. Je me demande vraiment quel est l'avantage pour
le Québec d'avoir ce monsieur.
M. Gendron: Celui-là en particulier. Je me rappelle,
j'étais membre du Conseil du trésor quand on a eu à
accepter son autorisation. On était convaincu, compte tenu de
l'excellence de son curriculum vitae et de son expérience absolument
extraordinaire dans tout le domaine de la francophonie et des interventions
qu'il a eues au niveau de plusieurs agents dans ce secteur, que si le
Québec voulait avoir une présence plus marquée
auprès des organismes internationaux de cette nature, c'était la
personne toute désignée pour aller représenter le
Québec à Paris au niveau de cette responsabilité.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: À quel engagement?
Le Président (M. Gagnon): Au même engagement.
M. Doyon: C'est trop intéressant, M. le Président.
Quant à moi, c'est le parfait curriculum vitae du chevalier d'industrie.
J'aimerais savoir combien gagnait ce type avant qu'on décide de le payer
68 000 $ par année?
M. Polak: Comme animateur...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): De pastorale?
M. Gendron: Avant, je voudrais corriger les faussetés que
vous aimez bien répandre, M. le député de
Louis-Hébert, comme on vous connaît. Il n'a jamais gagné 68
000 $ par année.
M. Doyon: ...68 000 $.
M. Gendron: Je le sais. Je vous connais. Il ne gagne pas 68 000 $
par année,
vous le savez. J'ai dit et je le répète...
M. Doyon: II nous coûte 68 000 $ par année.
M. Gendron: Après une dizaine de reprises, cela peut
rentrer.
Le Président (M. Gagnon): On va laisser répondre M.
le ministre.
M. Gendron: Si c'est ce qu'il nous coûte, dites-le. Ce
n'est pas ce qu'on lui paie, ce n'est pas exact. Je répète que
tous ces engagements sont conformes à une directive autorisée par
le Conseil du trésor, resserrée à maintes reprises.
Comparez avec d'autres provinces ou d'autres États qui ont des
délégations à l'étranger. On n'a aucune
espèce de gêne à étaler publiquement les
critères sur lesquels on s'appuie pour rémunérer ces gens
à l'étranger.
M. Doyon: Ma question c'est: Combien gagnait-il auparavant?
M. Gendron: On va demander quel salaire il avait auparavant. Sauf
que je tiens à vous dire que vous êtes quand même,
normalement, au courant des salaires payés dans les cabinets politiques.
Mais on va vous la donner, la réponse.
M. Doyon: D'accord. Je voudrais savoir aussi - quand on parle de
conseiller auprès du délégué des affaires
francophones et multilatérales à Paris - si ce poste existait
auparavant ou si c'est un nouveau poste créé pour les besoins de
la cause? Depuis quand existe-t-il, ce poste de conseiller?
M. Gendron: Le poste existe depuis deux ans; alors, ce n'est pas
un poste créé pour lui.
M. Doyon: Qui l'occupait auparavant, M. le ministre?
M. Gendron: Juste une seconde, je voudrais vous l'expliquer un
peu davantage. Le délégué aux affaires francophones et
multilatérales à Paris est en poste depuis deux ans. Compte tenu
du mandat passablement diversifié qui lui a été
confié -on ne parle pas de M. Duhaime, on parle de celui qui
détient le poste depuis deux ans -le ministère estime qu'il est
devenu nécessaire de lui adjoindre une personne-ressource pour l'aider
à s'acquitter, d'une façon adéquate, de ses
responsabilités.
Une voix: Et c'est, bien sûr...
Une voix: Le poste de conseiller n'existait pas.
M. Doyon: Bon.
M. Gendron: Alors le poste de conseiller n'existait pas. Le poste
qui existait, c'est celui de...
M. Doyon: Le délégué.
M. Gendron: ...délégué aux affaires
francophones et multilatérales à Paris.
M. Doyon: Comme il était débordé, si je
comprends bien votre explication, on a décidé de lui adjoindre un
conseiller. C'est nouveau.
M. Gendron: Exact.
M. Doyon: Alors le poste de conseiller est nouveau. Est-ce que la
personne, qui est déléguée aux affaires francophones et
multilatérales à Paris depuis deux ans, va avoir besoin
continuellement d'un conseiller auprès d'elle ou si on prévoit
que, à un moment donné, elle va être moins
débordée et qu'on n'aura pas à affecter quelqu'un à
ce poste particulier?
M. Gendron: Encore là, c'est une question qu'il faudrait
poser au ministère concerné. Je me rappelle qu'il en a fait une
justification ad hoc au Conseil du trésor quand il y a eu lieu
d'adjoindre un conseiller. Maintenant, j'ai l'impression que, comme c'est son
devoir de faire une évaluation ponctuelle des responsabilités
qu'il confie à des délégations à l'étranger
et à des adjoints, l'évaluation sera faite. Et si dans deux ans,
les responsabilités sont différentes, et on prétend que le
délégué aux affaires francophones peut s'acquitter des
responsabilités sans avoir besoin d'adjoint, l'évaluation sera
faite par le ministère.
M. Doyon: Qui est délégué aux affaires
francophones, actuellement?
M. Gendron: Je n'ai pas cela dans mes informations, parce que
l'engagement ne portait pas là-dessus. Si vous posez la question, on va
s'acquitter... Est-ce que vous voulez savoir qui est
délégué?
M. Doyon: Oui. Qui est délégué,
actuellement, aux affaires francophones et multilatérales.
M. Gendron: M. le secrétaire, prenez note de la
question.
M. Doyon: Combien de temps M. Clément Duhaime a-t-il
été au bureau du premier ministre?
M. Gendron: II n'a jamais été au bureau du premier
ministre.
M. Doyon: Du vice-premier ministre, pardon.
M. Gendron: Un instant.
M. Doyon: M. Jacques-Yvan Morin.
M. Gendron: Un instant. Il a été au bureau du
premier ministre, du vice-premier ministre...
M. Doyon: C'est facile de faire une erreur.
M. Gendron: Non, là c'est vous qui m'avez induit en... Un
instant, je veux être sûr. À ma connaissance, selon le
curriculun vitae, il aurait été attaché de presse du
vice-premier ministre et ministre de l'Education du Québec, M. Morin;
par contre, il est revenu au cabinet de M. Morin en mai 1980, comme conseiller
du ministre de l'Education pour l'enseignement primaire et secondaire; novembre
1980 à février 1981, il a été conseiller du
ministre d'État au développement culturel pour
l'éducation; et de février 1981 à février 1982,
donc durant une année, il a été directeur du cabinet du
vice-premier ministre.
M. Doyon: Est-ce que vous pouvez me dire, pour remplir cette
importante fonction de conseiller auprès du
délégué, ainsi de suite, avant qu'on décide de
faire appel à M. Clément Duhaime, s'il y a eu, par voie publique,
un appel de candidatures quelconque ou si on a décidé comme cela:
Tenez, on a notre homme ici, devant nous, on le prend et on ne cherche pas
ailleurs?
M. Polak: Nomination de...
M. Gendron: II y a eu, effectivement, pour les...
Une voix: ...concours.
M. Gendron: Pour les mêmes raisons que j'ai données
tantôt, puisque cela a fait l'objet d'une discussion ad hoc au Conseil du
trésor, je tiens à vous dire que, effectivement, d'autres
candidatures avaient été évaluées.
M: Doyon: À la suite d'une demande de candidatures?
M. Gendron: Non. M. Doyon: Ah!
M. Gendron: À la suite d'une décision du ministre
des Affaires intergouvernementales d'adjoindre, au délégué
des affaires francophones, un conseiller. Et après une analyse, M. Morin
a prétendu que la personne la plus habilitée à exercer ces
fonctions, compte tenu de l'excellence de son curriculum vitae et surtout de
son expérience passée dans les organismes à
caractère international et multilatéral, particulièrement
dans la francophonie. C'est dans ce sens-là qu'il a été
nommé.
M. Doyon: Le ministre peut-il nous donner, étant
donné qu'il y fait lui-même allusion, le nom des personnes dont
les candidatures ont été considérées?
M. Gendron: Je ne peux pas vous donner cela. Il faudra demander
au ministre des Affaires intergouvernementales si, dans ses
responsabilités sectorielles, il est prêt à nous dire
quelles sont les autres personnes qu'il avait envisagées. Je ne peux pas
vous donner cette information.
M. Doyon: Je me réfère à ce que vous venez
de dire, M. le ministre, à savoir que plusieurs candidatures, à
un moment donné, ont été envisagées. Le
vice-premier ministre ou le ministre de l'Éducation - je ne sais trop -
a recommandé M. Duhaime. À la suite de l'affirmation que vous me
faites qu'il y avait plusieurs candidatures de considérées,
j'aimerais avoir le nom de ces candidats.
M. Gendron: Je voudrais corriger une chose. Je ne vous ai jamais
dit qu'il y avait plusieurs candidatures. Je vous ai dit que quand M. Morin a
fait la recommandation au Conseil du trésor pour nommer la personne dont
on parle, nous avons demandé à M. Morin si effectivement, comme
ministre des Affaires intergouvernementales, il avait considé d'autres
candidatures. La réponse du ministre des Affaires intergouvernementales,
c'est oui, il avait considéré d'autres candidatures avant de
s'arrêter sur celle de M. Duhaime, et il nous a donné les raisons
pour lesquelles il prétendait que la personne qui répondait le
plus adéquatement aux responsabilités qui lui incombaient comme
conseiller du délégué, c'était M. Duhaime. Je ne
crois pas que le ministre des Affaires intergouvernementales va vous fournir le
nom des personnes qu'il n'a pas choisies.
M. Doyon: Pourquoi pas?
M. Gendron: Parce que cela pourrait être très
"dévaluant" pour les personnes qui n'ont pas été choisies.
Je pense que le ministre des Affaires intergouvernementales...
M. Doyon: Ce serait très "évaluant" pour M.
Clément Duhaime, par exemple, que d'avoir été choisi parmi
plusieurs.
M. Gendron: De toute façon, il est choisi.
Le Président (M. Gagnon): La question est posée. Ce
sera au ministre d'y répondre. M. le député de
Sainte-Anne.
M. Doyon: Est-ce que le concours qui a eu lieu, M. le ministre,
ce ne serait pas plutôt un concours de circonstances?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, vous avez la parole.
M. Gendron: Je dis que les questions sont posées et on va
le demander au ministre des Affaires intergouvernementales.
M. Polak: M. le Président, je suis un peu surpris de la
réponse du ministre. D'après moi, il couvre le ministre des
Affaires intergouvernementales. Je vais vous dire honnêtement que je ne
suis pas du tout impressionné par le curriculum vitae de ce M. Duhaime
et que j'ai plutôt l'impression que le ministre des Affaires
intergouvernementales a nommé à ce poste important qui
coûte cher à la population -80 000 $ par année - son
attaché de presse et son directeur de cabinet. C'est bien beau de parler
de petits concours ou d'autres personnes intéressées. C'est un
contrat négocié directement avec M. Duhaime. Je critique
sévèrement cette manière de procéder. Je voudrais
avoir - et j'exige - le curriculum vitae de ce monsieur in extenso parce que je
veux étudier un peu plus ce qu'on a eu jusqu'à maintenant. De
plus, j'aimerais avoir des explications de la part du ministre des Affaires
intergouvernementales sur cette manière de procéder. Pourquoi
n'a-t-on pas procédé par un concours public afin de recruter une
personne qualifiée pour obtenir ce poste? Enfin, ce monsieur est-il
parent avec M. Duhaime, le ministre de l'Énergie et des Ressources?
J'aimerais le savoir.
M. Gendron: Pardon?
M. Polak: Le lien de parenté avec M. Duhaime.
M. Gendron: Aucune. Je peux répondre. En aucune
façon.
M. Polak: Vous en êtes certain?
M. Gendron: Oui, j'en suis certain. Par contre...
M. Polak: Mais j'aimerais, dans ma deuxième
question...
M. Gendron: Un instant, M. le député de
Sainte-Anne. Je voudrais quand même relever... Quand vous dites que vous
n'êtes pas du tout impressionné par le curriculum vitae...
M. Polak: Non.
M. Gendron: ...c'est votre droit. Je tiens à vous dire que
c'est une évaluation personnelle, sauf que nous avions un curriculum
vitae qui, par rapport aux responsabilités qui lui sont dévolues,
était très impressionnant et pas uniquement pour celui qui vous
parle, mais par tous les membres du Conseil du trésor, y compris le
ministre qui avait cette responsabilité. M. Duhaime a eu, dès
1972, des responsabilités pour organiser des missions de même
nature dans d'autres pays. L'organisme Jeunesse du monde le
déléguait, durant 18 mois, à partir de 1972, à
titre de coopérant et ainsi de suite dans plusieurs missions. Ce n'est
pas le gouvernement et ce n'est pas le Parti québécois...
À la fin de 1979, le candidat était nommé auprès du
Secrétariat international de la conférence des ministres de
l'Éducation des pays d'expression française. Le candidat a
été membre du conseil d'administration de l'Association
québécoise des organismes de coopération
internationale.
M. Polak: Qu'est-ce qu'il y a là-dedans?
M. Gendron: Je n'ai pas fait une enquête
socio-économique et tout cela, mais...
M. Polak: II n'y a rien là. Il a écrit des
articles. A-t-il publié des documents?
M. Gendron: Quand on est membre d'organismes...
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre...
M. Gendron: ...de cette envergure, cela confère une
certaine expertise, une certaine qualité pour oeuvrer au sein de la
responsabilité qu'il a.
M. Polak: M. le Président...
M. Gendron: De toute façon, vous demandez le curriculum
vitae. On va vous l'expédier.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne. (14 h 30)
M. Polak: On réitère que le ministre des Affaires
gouvernementales a nommé son attaché de presse. À mon
avis, un attaché de presse, un directeur de cabinet, c'est une personne
qualifiée pour toutes sortes de fonctions. Je n'ai rien contre un
directeur de cabinet. Ce sont des fonctions de personnes politiques. Ici, on
parle des fonctions de
quelqu'un qui représente le Québec à Paris, aux
affaires francophones et multilatérales. Je n'ai rien trouvé
encore dans le curriculum vitae de ce monsieur. Je soupçonne le ministre
des Affaires intergouvernementales d'avoir nommé un ami personnel, un
employé de son cabinet à cette fonction en outrepassant la
méthode usuelle de chercher quelqu'un de beaucoup plus
qualifié.
M. Gendron: C'est normal...
M. Polak: Oui, c'est dommage, mais j'aimerais étudier en
détail ce curriculum vitae.
M. Gendron: Ce n'est pas ce que je dis, M. le
député, je dis que c'est normal que vous n'ayez rien
trouvé dans le curriculum vitae, parce que vous demandez qu'on vous
l'envoie. On va vous l'expédier et vous chercherez un peu plus;
peut-être que vous allez trouver.
M. Polak: De ce que le ministre a lu, rien ne m'a
impressionné, rien du tout. Il y a des milliers de personnes qui peuvent
faire cela et je pense que pour cette fonction, on aurait pu trouver une
personne plus qualifiée.
Le Président (M. Gagnon): Donc, on retient que vous
désirez le curriculum vitae.
M. Polak: Oui et une explication de la part du ministre des
Affaires intergouvernementales sur la raison pour laquelle il a
procédé de cette façon pour cette nomination. Pourquoi pas
un concours public?
Le Président (M. Gagnon): Ces questions ont
été notées.
M. le député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'aimerais demander à M.
le ministre, étant donné qu'il est lui aussi familier avec les
chiffres que ses collègues peuvent galvauder à propos du nombre
d'emplois créés au Québec, si, à son sens, un
emploi comme celui-là entre dans les chiffres de création
d'emplois, dans les statistiques. Il est en poste à l'étranger,
mais il émarge au prochain budget du Québec pour 70 000 $ ou
à peu près. Je suis curieux de savoir si les individus, en poste
comme cela, à l'étranger, entrent dans le nombre d'emplois
créés. Ils font partie des effectifs du ministère, c'est
évident, mais quand on fait les agrégats d'emplois
créés au Québec, quand on établit les statistiques
du Canada, est-ce qu'un tel poste entre dans les emplois
créés?
M. Gendron: Vous pourriez demander à la maison
mère. La succursale, vous appelez cela la maison mère.
Statistique Canada existe.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le
Bureau de la statistique du Québec existe aussi.
M. Gendron: Oui, mais pour les emplois...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce une filiale de la maison
mère, le BSQ?
M. Gendron: Ce n'est pas un emploi statutaire au Québec.
M. Duhaime n'oeuvre pas au Québec; en aucune façon, si on veut
être sérieux trente secondes, ce ne sont des emplois
comptabilisés au Québec. Vous le savez bien.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ils sont comptabilisés
au Québec?
M. Gendron: Bien non, en aucune façon.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): En aucune façon, ni au
Canada, évidemment.
M. Gendron: Ce ne sont pas des emplois au Québec.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Mais ils sont
comptabilisés dans le nombre de fonctionnaires du gouvernement du
Québec.
M. Gendron: Bien sûr, il s'agit d'un fonctionnaire du
gouvernement du Québec, mais ce n'est pas un emploi
créé.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui, un renseignement supplémentaire dont on
aurait besoin...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Alors, il faut les ajouter aux
121 000 ou aux 45 000.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le
député de Vaudreuil-Soulanges.
M. le député de Louis-Hébert.
M. Gendron: On fera cela.
M. Doyon: Pour pouvoir analyser ce cas, qui me paraît un
cas patent de favoritisme politique, pour l'analyser à sa face
même et avoir tous les renseignements, j'ai besoin d'avoir - je le
demande en sous-question - la description détaillée des fonctions
du conseiller lui-même: que fait un conseiller aux affaires francophones
et multilatérales à Paris? Deuxièmement, que fait le
délégué personnellement, auquel est adjoint le conseiller.
J'aimerais avoir une description de tâche de ces deux personnes
afin d'évaluer, de faire une adéquation entre les
qualifications supposées de Clément Duhaime et les exigences de
la fonction.
Le Président (M. Gagnon): Et du
délégué et du conseiller.
M. Doyon: Et du délégué et de son
conseiller.
M. Gendron: La demande est entendue.
Le Président (M. Gagnon): Cela va. Y a-t-il d'autres
questions aux Affaires intergouvernementales?
M. Polak: Oui, engagement 300.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrat de services pour agir à titre du
délégué du Québec à Dallas, pour une
période de deux ans et dix mois. Fournisseur: Roger Béland,
Dollard-des-Ormeaux. Montant de l'engagement: 404 500 $."
Ayant entendu l'explication sur le monsieur précédent,
est-ce que le ministre pourrait nous parler du curriculum vitae?
Commençons par un sommaire: Qui est M. Roger Béland? Quelles sont
les qualifications exigées par ce travail? Que comprend la somme de 404
500 $, exactement? Cela semble très élevé pour une
période de deux ans et dix mois.
M. Gendron: Le curriculum vitae, on vous l'expédiera parce
qu'il est encore plus long que l'autre. Il serait très long de le lire
ici.
M. Doyon: Est-ce qu'il a été animateur de pastorale
aussi?
M. Gendron: M. Béland a un curriculum vitae très
impressionnant. Il est dans une délégation aux
responsabilités à caractère très différent
de l'autre personne que nous avons évaluée tantôt.
M. Doyon: Plus montrable, quoi.
M. Gendron: Non, des responsabilités différentes.
Il oeuvre dans le domaine économique, comme conseiller économique
à l'étranger. C'est un poste d'encadrement au ministère de
l'Industrie et du Commerce. Il a un curriculum vitae à
références plutôt économiques. On vous
l'expédiera.
M. Doyon: Non, on aimerait avoir les détails. Ça
nous permet de poser des questions...
M. Gendron: Je n'ai pas de...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne avait la parole.
M. Gendron: Je suis à votre service. En gros c'est un
bachelier en commerce. Il a oeuvré - ça devrait être une
référence fiable toujours pour nos amis d'en face - au
gouvernement du Canada, ministère de l'Expansion économique
régionale, à Montréal, comme agent de développement
industriel. Ça devrait être "safe". Il a oeuvré ensuite au
gouvernement du Québec, au Commerce extérieur.
M. Polak: En quelle année?
M. Gendron: De 1977 à 1982. C'est un ex-membre de
l'Association canadienne - s'il vous plaît - de développement
industriel. C'est un ex-membre de l'Association des commissaires industriels du
Québec - donc, des gens sérieux - directeur, de 1975 à
1977; secrétaire et membre de l'exécutif en 1977, toujours
à l'Association des commissaires industriels. De 1977 à 1982,
adjoint au ministère à titre d'agent de développement. Ce
sont des détails additionnels mais il a toujours oeuvré dans ce
secteur-là.
M. Polak: Où était-il adjoint?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Au
MIC.
M. Gendron: Au MIC. Il a travaillé au bureau du
Québec à Toronto comme conseiller économique où il
a dirigé une équipe de trois personnes. Il est revenu à
Montréal comme chef de service de la direction d'Amérique du
Nord. Comité intermunicipal promotion industrielle de Beauharnois
Valleyfield comme commissaire industriel pendant une année, de 1976
à 1977. Il a oeuvré également à la Corporation
industrielle de Sept-Îles, ainsi de suite.
L'autre question portant sur quoi?
M. Polak: Le salaire. Les 404 500 $ pour deux ans et dix mois,
ça fait à peu près 150 000 $ par année. Comment
cela s'explique-t-il?
M. Gendron: Toujours de la même façon. Il ne faut
pas toujours poser les mêmes questions. Il y a l'écart de 20%
entre l'argent US et l'argent canadien. Premièrement, c'est une
réduction de 20%. Deuxièmement, c'est sur trois ans.
Troisièmement, ce n'est jamais le salaire, c'est le salaire et les
avantages sociaux, plus les avantages de toutes les délégations
à l'étranger, conformément au règlement no 3 dont
j'ai parlé tantôt et qui sont comparables à ceux de
n'importe quelle autre province ou État du même genre. C'est
toujours selon ces directives. Je sais bien
que ça fait toujours bien d'après vous autres, quand on
veut monter quelque chose en épingle, de dire que c'est le salaire qui
est élevé. Ce n'est pas exact. Ce n'est pas le salaire que la
personne touche, ce sont les frais de logement, les frais que ça
représente de vivre à l'étranger pendant un certain temps
avec une famille, ainsi de suite. Je ne détaillerai pas l'ensemble des
éléments du règlement no 3, que vous devriez
connaître autant que moi, puisqu'à chaque engagement financier
vous posez la même question.
M. Polak: On dit qu'il travaille à titre de
délégué du Québec à Dallas? Est-ce la seule
personne qui travaille pour la délégation? Est-ce qu'il travaille
avec d'autres ou sous l'autorité d'autres personnes?
M. Gendron: Une minute. Il y a trois personnes à
Dallas.
M. Polak: Qu'est-il...
M. Gendron: II y a une secrétaire, le
délégué du Québec à Dallas et, à ce
que je sache, M. Béland a un contrat de services pour assister le
délégué du Québec à Dallas. Non, un instant,
c'est bien exact, il agira comme délégué du Québec
à Dallas.
M. Polak: D'accord. Et la troisième personne? Il y a la
secrétaire, il y a lui et quelle est la troisième?
M. Gendron: C'est possiblement un attaché commercial du
milieu, de Dallas, qui travaille sous la responsabilité de M.
Béland qui, lui, est délégué du Québec
à Dallas, plus une secrétaire.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que ça va?
M. le député de...
M. Gendron: De toute façon, je voudrais juste corriger.
Vous voyez, quand on s'écarte volontairement, je l'ai le salaire. Le
salaire annuel de M. Béland est de 50 633 $. C'est bien loin des 100 000
$ dont vous parliez tantôt. C'est le salaire de M. Béland.
M. Polak: Oui, mais...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Excusez-moi, M. le Président. Quand le ministre
dit que le salaire est de 50 000 $, si le gouvernement paie toutes ses autres
dépenses, comme on a déjà vu, où on a le droit
d'envoyer ses enfants dans une école privée aux frais de
l'État, il faut ajouter ça comme avantages au salaire. Ce n'est
pas correct de dire qu'il gagne 50 000 $ quand, en sus des 50 000 $, il y a
toutes sortes d'avantages comme une résidence partiellement
financée par le gouvernement. Il faut être honnête, il faut
inclure ça dans le salaire.
M. Gendron: Mais oui, et quand il n'envoie pas ses enfants
à l'école au Québec, l'État n'a pas à
assumer le coût de ses enfants au Québec, ils ne sont pas
là. Il y aurait un coût de l'État; cela aussi il faut le
dire.
M. Polak: On a déjà le cas de quelqu'un qui est
allé à l'étranger, avec toute sa famille, ses cinq
enfants, durant quatre ou cinq mois. On a critiqué cela parce qu'on a
pensé que le pauvre monsieur aurait peut-être pu vivre seul
pendant quatre mois, étant donné que les temps sont
difficiles.
M. Gendron: Oui, mais ce n'est pas ce dont il s'agit. Dans le cas
de M. Roger Béland, je vous donne les informations et je vous dis qu'il
a un salaire tout à fait raisonnable. Les autres avantages, il les a
conformément à la directive, comme n'importe quelle autre
personne.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, est-ce que vous avez eu son curriculum vitae ou si vous voulez
toujours l'avoir?
M. Polak: Non, le ministre nous a donné un sommaire.
J'aimerais avoir le curriculum vitae au complet.
Le Président (M. Gagnon): Cela va, M. le ministre?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Avant M. Roger Béland, qui agissait comme
délégué? Est-ce un nouveau poste?
M. Gendron: Je n'ai pas cette information au dossier. On va
demander au ministre des Affaires intergouvernementales de vous fournir cette
information.
M. Doyon: Cela fait vingt ans, quinze ans au moins.
M. Gendron: Oui, mais si le député de
Louis-Hébert n'est pas au courant, on peut le renseigner.
M. Doyon: Durant combien de temps le poste a-t-il
été libre, s'il l'a été? Pendant
combien de temps y a-t-il eu un flottement s'il n'y avait personne?
J'aimerais avoir ces renseignements aussi. J'aimerais également savoir,
de la part du ministre, comment M. Béland a été choisi. Y
a-t-il eu un appel de candidatures public et ensuite, avec cela en main, a-t-on
choisi M. Béland comme étant la personne la plus
qualifiée? Est-ce qu'on a fait des interviews?
M. Gendron: Vous pourrez poser vos questions aux autres. Cela ne
me fait rien que la question revienne à chaque fois...
M. Doyon: Elle va revenir.
M. Gendron: ...je le répète... non, non, c'est
votre droit. Vous êtes membre de la commission à part
entière, M. le député. Je vous dis: Vous savez que dans
tous les cas de délégation, en règle
générale, ce sont des personnes choisies, nommées, mais
pas par voie de concours. Vous pouvez me poser de nouveau la question à
chaque fois, cela ne me dérange pas, mais monsieur...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Et toujours avoir la même
réponse.
M. Gendron: ...c'est cela, vous allez toujours avoir la
même réponse. Par contre, on va demander au ministère des
Affaires intergouvernementales de nous dire sur quels critères il s'est
basé pour choisir la candidature de M. Béland. Il va vous
répondre que c'est d'après son curriculum vitae probablement et
compte tenu de l'expertise et des connaissances qu'il avait.
M. Doyon: Ce qui m'échappe quand même, M. le
ministre, c'est que pour choisir, cela implique qu'on a un choix. Pour avoir un
choix, cela prend des candidatures.
M. Gendron: Oui.
M. Doyon: Pour avoir des candidatures, il faut les demander.
M. Gendron: Oui.
M. Doyon: Moi, je ne pouvais pas, mon collègue de
Sainte-Anne non plus, ni mon collègue de Vaudreuil-Soulanges... cela
nous aurait intéressés de poser notre candidature, mais il n'y a
pas eu d'appel. Ce qui est trompeur dans votre réponse, M. le ministre,
c'est qu'on l'a choisi parce que c'est le meilleur.
M. Gendron: C'est cela.
M. Doyon: Ce que je maintiens, c'est que pour le choisir, il faut
avoir un choix. Pour avoir un choix, il faut faire des demandes de
candidatures. Je vous demande s'il y a eu une demande de candidatures et vous
me dites non. Donc, il n'y a pas eu de choix, il y a eu désignation.
C'est ce qu'il y a eu.
M. Gendron: Je n'ai jamais répondu qu'il n'y avait pas eu
demande de candidatures. J'ai dit qu'il y avait eu un choix fait par la
personne responsable...
M. Doyon: Mais, vous n'avez pas demandé...
M. Gendron: ...il faut non seulement que le demandeur... Le
demandeur a une responsabilité, alors on va vous envoyer l'information
que le ministre des Affaires intergouvernementales nous donnera.
Le Président (M. Gagnon): C'est noté. Est-ce qu'il
y a d'autres questions aux Affaires intergouvemementales?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Le prochain, 400. Je pense que le député
de Vaudreuil-Soulanges a le 400 aussi.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
J'avais l'impression que...
M. Polak: Je ne voudrais pas manger tout le...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...je connaissais le nom. Je
serais curieux de savoir, dans le curriculum vitae, si on peut nous indiquer
qui est M. Morin. Il me semble que c'est un notaire, mais je peux me
tromper.
M. Gendron: Vous ne vous trompez pas.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II s'agit de M. Jean Morin,
pour un contrat de services à titre de délégué du
Québec, à Atlanta, pour trois ans: 436 000 $, avec les
dépenses et tout.
M. Gendron: C'est cela. Admis à l'exercice du notariat, il
a étudié à la faculté de droit...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est en quelle année
déjà?
M. Gendron: II a été admis à l'exercice du
notariat au Québec le 24 mai 1966.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): 1966.
M. Gendron: II est membre associé... ainsi de suite, et on
décrit tous les bureaux où il a travaillé.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce qu'on peut avoir
juste... Oui, si vous pouviez nous donner cela.
M. Gendron: D'accord, rapidement. Membre associé de
l'étude Millette, Gauthier, Rivest, Hogues, Bergeron, Dauth, Morin,
Gratton, Blais et Laurier...
M. Polak: Où cela?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Gauthier?
M. Gendron: De 1966 à 1980.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): À quel endroit?
M. Gendron: Millette, Gauthier, Rivest, Hogues, Bergeron, Dauth,
Morin, Gratton...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est sur la rue
Crémazie.
M. Gendron: ...Blais, et Laurier. Je n'ai pas l'adresse de
l'étude.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
D'accord. Son associé, n'est-il pas le M. Gauthier qu'on a vu
lors de la commission parlementaire sur le saccage de la Baie James?
M. Gendron: C'est écrit l'étude Gauthier. Il n'y a
pas d'autre mention, donc je ne peux pas...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
D'accord. Vous pouvez continuer.
M. Gendron: ...faire de référence. Membre du
conseil du Collège d'enseignement général et professionnel
Saint-Laurent, membre de la Régie de l'assurance-dépôts,
conférencier et notaire délégué de la Chambre des
notaires, membre du comité de l'Association des jeunes notaires,
district de Montréal...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Membre... excusez-moi.
M. Gendron: ...membre du comité des sûretés
de la Chambre des notaires du Québec...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): À
l'assurance-dépôts, à quel moment a-t-il été
au conseil?
M. Gendron: Une minute. Membre de la Régie de
l'assurance-dépôts du Québec depuis le printemps 1981. Dans
l'armée, membre du régiment de Milice des fusilliers du mont
Royal à titre de lieutenant, capitaine, ainsi de suite. (14 h 45)
M. Polak: Pour préparer l'armée
québécoise.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je comprends que vous ne voulez
pas tout lire, c'est bien long. Les activités en matière de
développement économique avec les États-Unis, en
matière de relations commerciales, en matière d'activités
commerciales, purement et simplement, qu'est-ce qui le qualifie, selon vous, ou
selon le ministre ou selon la personne qui l'a désigné, ce n'est
pas vous, M. le ministre, personnellement, à titre de
délégué du Québec à Atlanta?
M. Gendron: Je pense que le fait d'être membre de la
Régie de l'assurance-dépôts...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le ministre, s'il vous
plaît!
M. Gendron: Vous me demandez de faire des
références à caractère économique. Je ne
peux pas dire que quand il a été dans l'armée, quand il a
été membre de la milice... Il a été membre de
conseils d'administration des caisses populaires, c'est à peu
près, au curriculum vitae, les seules références que je
peux voir pour le moment à caractère...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela ne paraît pas
à sa face même. Est-ce qu'il est actif dans le comté de
Robert Baldwin au point de vue politique, à votre connaissance?
M. Gendron: Ce sont des informations que je n'ai pas.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce qu'on pourrait vous
demander de vérifier, M. le ministre?
M. Gendron: Non.
Le Président (M. Gagnon): Je pense que je n'accepterais
pas moi non plus.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je voulais entendre le ministre
refuser.
M. Doyon: Est-ce qu'on pourrait au moins avoir l'assurance du
ministre - je comprends qu'il ne veut pas vérifier ce genre
d'information - et que cela n'a pas joué dans sa nomination,
c'est-à-dire ses activités politiques antérieures? Est-ce
qu'on peut avoir cette assurance de sa part?
M. Gendron: Je peux vous donner l'assurance que cela n'a pas
joué dans le choix.
M. Doyon: Le fait qu'il ait pu faire partie du comité
exécutif péquiste dans Robert Baldwin n'a pas joué.
M. Gendron: Pas du tout. M. Doyon: Très bien.
M. Gendron: Parce que ce n'est pas sur ces critères, en
règle générale, qu'on délègue les gens
à l'étranger pour représenter le Québec.
M. Doyon: Je me demande sur quels critères vous vous
appuyez.
M. Gendron: Vous n'êtes pas encore au pouvoir. Ce n'est pas
ce genre d'habitude qu'on a eu.
M. Doyon: C'est parce qu'on ne voit pas les critères, M.
le ministre, on s'informe.
M. Gendron: Je vous donne les réponses.
Le Président (M. Gagnon): Cela va. M. Polak: M. le
Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: À cet article 400, on vient de passer maintenant
trois nominations de la part du ministère des Affaires
intergouvernementales pour presque trois quarts de million de dollars. Il
était bien intéressant de lire un peu le curriculum vitae de
chacun de ces messieurs. Ce qui m'étonne, c'est que le ministre vient de
nous dire que ce n'est pas nécessaire et ce n'est pas la coutume de
procéder par le biais d'un concours public pour une telle fonction.
Quand on parle de l'engagement 400, le délégué du
Québec à Atlanta, et dans l'autre cas, le
délégué à Paris, il faut avoir les personnes les
plus qualifiées possible qui représentent le Québec dans
le secteur économique et culturel. J'ai vraiment l'impression -
excusez-moi si je le dis -qu'ici, il s'agit vraiment des amis du régime
qui sont récompensés. J'ai l'impression qu'on n'a pas pris les
personnes les plus qualifiées. On aurait pu procéder au moins par
un concours public pour donner une chance à tous ceux qui sont
intéressés à cette fonction d'avoir une possibilité
de représenter le Québec. Peut-être aussi des anglophones,
par exemple. On parle d'Atlanta et de Dallas, je n'ai rien contre M. Morin, ou
M. Béland, mais j'imagine qu'il y a des hommes d'affaires anglophones,
québécois qui seraient intéressés à se
qualifier pour une telle fonction qui donne des contacts avec les
États-Unis. Quand le ministre me répond que cette coutume ou
cette politique n'existe pas, est-ce que cela veut dire que cela n'existe pas
dans ce ministère?
M. Gendron: Allons donc, M. le député.
M. Polak: Quelle est la raison de cela? Pourquoi? Vous savez,
avec le président du Conseil du trésor, on a toujours ce
débat. On fait aussi des suggestions positives. Voici la suggestion que
je voudrais faire. Pour les nominations de cadre de cette importance, on
devrait donner une chance à tous ceux, Québécois et
Québécoises, qui sont intéressés, qui pensent avoir
la compétence nécessaire; donc qu'il y ait un concours public et
pas de nomination de cette nature. Quant aux trois nominations, j'ai de grands
soupçons sur deux des trois qu'il s'agit des amis du régime.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Gendron: Une seule phrase. C'est vraiment oublier le
passé de votre formation politique que de tenir un tel discours
absolument faux, genre vierge offensée quand on sait que de tout temps,
les gouvernements, lorsqu'ils envoient des délégués pour
représenter le Québec et le gouvernement du Québec
à l'étranger, font toujours des choix les plus rationnels, les
plus sélectifs parmi une banque de personnes compétentes qui sont
en mesure de répondre du gouvernement, de la présence du
Québec et des orientations que le Québec veut donner à
l'étranger. Alors c'est faire silence sur le passé politique de
votre formation, qui a toujours agi exactement de la même façon,
sinon pire, en termes de nominations à caractère politique.
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Sur les trois personnes dont on a parlé,
à part M. Béland, qui a une expérience commerciale pour
l'emploi en question, soyons très honnêtes... Quant à M.
Clément Duhaime et M. Jean Morin, il n'y a absolument rien qui les rend
admissibles à cette fonction. Je suis convaincu qu'il y a des dizaines
de Québécois, de langue française ou de langue anglaise,
qui pourraient mieux se qualifier pour ces emplois de grande importance. Je ne
trouve rien, chez le notaire Morin, dans ses qualifications, avec tout le
respect que j'ai pour le notaire en question, celui qui
représente le Québec à Atlanta qui lui permette de
se qualifier. Le fait de dire qu'il était membre de la caisse de je ne
sais pas quoi, je ne parle pas de son allégeance politique du tout, cela
ne se retrouve pas dans son curriculum vitae... Dans le cas de M.
Clément Duhaime, avec tout le respect pour le ministre, on ne trouve
vraiment rien. Je pense que le ministre va être d'accord,
profondément dans son coeur, qu'il n'y a rien qui rend ce monsieur
capable de nous représenter dans une fonction d'une telle
importance.
M. Gendron: Pas du tout, M. le Président, je ne peux pas
accepter de telles énormités. J'ai dit que chaque cirruculum
vitae répondait parfaitement au caractère spécifique du
poste. Que le député de Sainte-Anne veuille faire un jugement que
lui-même portera, c'est sa responsabilité. Nous, au gouvernement,
au nom de mon collègue, je pense que nous étions justifiés
de nommer ces gens-là sur la base des responsabilités qu'on
voulait les voir exercer à l'étranger, sur la base de leurs
compétences et, effectivement, du travail qu'ils avaient fait au
préalable. Et dans ce sens-là, je n'ai pas d'autres commentaires
à ajouter sur ces nominations.
M. Polak: De toute façon, M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: ...je vais répéter, pour l'information de
notre secrétaire, qu'on a demandé le curriculum vitae...
M. Gendron: Oui, cela est écrit.
M. Polak: ...in extenso de ces trois messieurs.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui. Je suis très inquiet devant les
réponses du ministre et devant les renseignements qu'il nous fournit. Je
voudrais savoir ceci: Est-ce que c'est indicatif de la façon dont cela
va se passer pour la nomination tout probable et plausible de Mme Louise
Beaudoin comme déléguée générale du
Québec à Paris ou s'il va y avoir...
M. Gendron: Bon.
M. Doyon: ...un examen plus sérieux, compte tenu de
l'importance du poste? Est-ce qu'on peut s'attendre que cela va se passer de la
même façon? Est-ce qu'il va y avoir, par exemple, des demandes de
candidatures pour combler ce poste ou si cela va se faire entre amis, encore
une autre fois?
M. Gendron: Vous le verrez, cela passera aux engagements
financiers. Vous poserez les questions au moment où cela fera partie des
engagements financiers.
M. Doyon: II n'y a donc pas de raison que cela change.
M. Gendron: II n'y a aucune raison si on est certain que les
nominations qui ont été faites l'ont été sur une
base professionnelle, sur une base d'expertise à partir du curriculum
vitae de ces gens-là, leur passé et la corrélation avec
les responsabilités qu'on veut leur donner.
Le Président (M. Gagnon): Les Affaires municipales.
Affaires municipales M. Polak: Affaires municipales, 800.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 800, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Subvention à la paroisse de
Saint-Clément, comté de Rivière-du-Loup, à titre
d'aide financière dans le cadre du Programme de subventions aux
équipements communautaires (PSEC), payable en dix versements annuels.
Montant de l'engagement: 1 365 290 $." Je note que l'imputation
budgétaire 1983-1984 est de 858 700 $. Est-ce que le ministre peut nous
expliquer, vu qu'on parle de dix versements annuels, comment il se fait qu'on
paie, en 1983-1984, les trois quarts du montant total?
M. Gendron: D'accord. Je m'excuse, M. le député de
Sainte-Anne, mais au moment même où vous y alliez de vos
commentaires, je n'avais pas encore réussi à trouver l'engagement
800.
M. Polak: D'accord. Donc, on est aux Affaires municipales,
800.
M. Gendron: Oui. Si vous voulez reprendre vos commentaires.
M. Polak: On dit qu'il s'agit d'une subvention à la
paroisse Saint-Clément...
M. Gendron: Oui, j'ai lu cela.
M. Polak: ...qui est payable en dix versements annuels.
M. Gendron: Oui.
M. Polak: Le montant de l'engagement
est de 1 365 290 $. Vous avez écrit que l'imputation
budgétaire pour 1983-1984 était de 858 700 $. Étant
donné qu'on parle de 10 versements annuels, je n'ai pas compris pourquoi
on paie déjà les trois quarts du montant total en 1983-1984.
Est-ce qu'il s'agit d'une erreur ou... Comment cela s'explique-t-il?
M. Gendron: On va expliquer cela. C'est parce qu'il y a une
référence que vous n'avez pas, alors je vais au texte. "Que le
décret no X, approuvé par le Conseil exécutif et qui
autorisait le versement d'une aide financière de 2 032 040 $ à la
paroisse de Saint-Clément, comté de Rivière-du-Loup, sur
une période de dix ans soit amendé". Là, le ministre des
Affaires municipales autorisait le versement d'une aide financière de 1
365 000 $ - cela est conforme au montant de l'engagement - à la
corporation de la paroisse de Saint-Clément, comté de
Rivière-du-Loup comme suit: 858 700 $ comptant, à même les
fonds provenant de l'entente dans le cadre du programme de subventions aux
équipements communautaires - c'est un CT du 14 juin 1983 - et 506 590 $
sur une période de dix années.
Ce qu'il faut lire dans la partie payable en dix versements, c'est
uniquement pour les années suivantes - je ne sais pas si vous me
comprenez bien - 858 700 $ payable comptant, dans l'exercice budgétaire
1983-1984, et 506 590 $ en dix versements, ce qui fait un total de 1 365 000
$.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Aux Affaires sociales.
Affaires sociales
M. Polak: Aux Affaires sociales, engagement 100. Vraiment, M. le
Président, aux engagements 100, 101, 102, j'ai juste une question
à 100 afin de me faire expliquer le système; peut-être que
cela réglerait le cas des autres. Il s'agit du renouvellement...
Excusez-moi, je pensais que c'était le refinancement...
M. Gendron: Non.
M. Polak: Je n'ai pas de question là-dessus.
M. Doyon: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Je vais prendre l'engagement 102 parce qu'il est plus
court à lire. "Renouvellement du contrat de services pour agir à
titre de négociateur, d'expert-conseil et de conseiller juridique
auprès de la Direction générale des relations du travail,
dans le cadre du renouvellement de l'entente avec la Fédération
des médecins omnipraticiens du Québec, pour une période de
six mois. Fournisseur: Me Gilles Corbeil. Montant de l'engagement: 60 000 $".
On parle de renouvellement de contrat. Est-ce que le ministre peut me dire quel
contrat précédent liait Me Corbeil au gouvernement, au
ministère des Affaires sociales?
M. Gendron: Oui, juste une seconde, l'information n'est quand
même pas très détaillée ici, on pourra le
vérifier. Tout ce que j'ai comme information, c'est ceci: "Entendu que
le ministère des Affaires sociales doit poursuivre les travaux visant le
renouvellement de l'entente avec la FMOQ; entendu que les services de Me
Corbeil sont absolument requis, puisqu'il était là au
préalable, et que le Conseil du trésor a déjà
autorisé l'engagement de Me Corbeil par les CT - je pourrais vous en
citer huit différents - avec possibilité de prolongation..." Ce
qu'on a c'est effectivement l'ouverture du dernier CT 146033 qui disait: On
peut prolonger le contrat. Donc, il s'agit d'une demande de prolongation du
contrat de Me Gilles Corbeil jusqu'au 31 mars 1984.
M. Doyon: Dans les circonstances, j'aimerais, à titre de
renseignement, savoir combien a été versé à Me
Corbeil en tout et partout, à titre de négociateur ou à
d'autres titres, par le ministère des Affaires sociales.
M. Gendron: Est-ce qu'on peut savoir sur quelle période
vous voulez ces informations?
M. Doyon: Quel est le premier CT auquel on se
réfère? Vous dites...
M. Gendron: Le premier CT, il n'y a pas de date, il est
numéroté 134211, mais...
M. Doyon: 134211, cela ne nous dit pas grand chose.
M. Gendron: À moi non plus.
M. Doyon: Disons qu'on va partir de 1976, cela me paraît
être une bonne date.
M. Gendron: D'accord. On demande quelle est la somme totale des
émoluments versés à Me Corbeil depuis 1976.
Le Président (M. Gagnon): Je vous ferai remarquer, M. le
ministre, qu'on n'a pas l'habitude d'accepter des questions qui ontfait
l'objet d'étude aux engagements financiers dans les mois
précédents. Toutes ces dépenses dont vous faites mention,
on a eu l'occasion de les passer à l'étude des
engagements financiers. Donc, je refuse cette question parce que cela
fait faire des recherches qu'on a déjà dans les cahiers à
vos bureaux.
M. Gendron: C'est votre rôle, M. le Président, de
dire ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas.
M. Polak: M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai une question qui, sans doute... Comment se fait-il
que Me Corbeil, à l'engagement 102, reçoive 10 000 $ par mois
pour une période de six mois et que Me Denis Laberge reçoive 5000
$ par mois pour une période de six mois et Me Matteau 6500 $. Cela veut
dire que ça coûte plus cher de négocier avec des
médecins omnipraticiens qu'avec les spécialistes en chirurgie
buccale. (15 heures)
M. Gendron: Pas du tout, c'est une évaluation faite par
rapport... Lorsqu'on discute avec ces gens, ils nous indiquent leur
disponibilité et le nombre d'heures qu'ils entendent affecter à
ces responsabilités. Dans le cas de l'un par rapport à l'autre
-sans les nommer tous les trois - il se peut que M. Corbeil prévoie y
consacrer plus d'heures hebdomadairement qu'un autre collègue qui a la
charge d'un autre dossier, selon les travaux qu'ils mènent
concurremment. C'est strictement l'explication. Cela n'a rien à voir,
parce qu'ils sont payés sur la même base, selon exactement la
même tarification autorisée par le Conseil du trésor.
M. Doyon: Est-ce une tarification horaire, M. le
Président?
M. Gendron: Toujours.
M. Doyon: Oui? Est-ce qu'on peut nous dire ce tarif horaire? Quel
est-il dans le cas de Me Corbeil, par exemple?
M. Gendron: Je n'ai pas cette information, mais je pense qu'on
peut vous la donner. On peut vous fournir le tarif...
M. Doyon: Le tarif horaire de Me Corbeil, le tarif horaire de Me
Denis Laberge, à l'engagement 101, et le tarif horaire de Me
André Matteau à l'engagement 100.
M. Gendron: Cela va.
M. Doyon: J'aimerais aussi avoir, pour évaluer ce qu'on
leur paie, évidemment, leur curriculum vitae ainsi que leur
expérience dans ce domaine, en tant qu'avocats négociateurs, et
ce, aussi bien dans le cas de Me Matteau que dans le cas de Me Laberge et de Me
Corbeil.
Le Président (M. Gagnon): Pour le tarif horaire, nous
allons le demander, quoique la réponse, on l'a eue, si je me rappelle
bien, au cours du mois de juin. C'est exactement la même question avec,
si je me rappelle bien, au mois courant, les mêmes avocats.
M. Doyon: Oui, M. le Président, sauf que le tarif horaire,
c'est comme autre chose. C'est comme la pinte de lait, cela varie. Alors, on
voudrait savoir quel est le tarif horaire actuellement.
Le Président (M. Gagnon): Aux Affaires sociales.
M. Polak: Je saute au Commerce extérieur, à moins
que mes collègues n'aient d'autres questions avant. Je suis à
l'engagement 612 du Commerce extérieur.
Une voix: Cela va.
M. Polak: Commerce extérieur, engagement 612.
Commerce extérieur
Le Président (M. Gagnon): Commerce extérieur, M. le
député de Sainte-Anne, engagement 612.
M. Polak: "Subvention à Les consultants SFG Inc.,
Québec, à titre d'aide financière dans le cadre du
programme d'aide à la promotion des exportations (APEX). Montant de
l'engagement: 37 822 $. Nature de l'entreprise: L'entreprise oeuvre dans le
domaine de la consultation." Je voudrais savoir ce qui a justifié
l'octroi d'une telle subvention à une entreprise qui est vraiment
spécialisée dans la consultation. Est-ce que c'est vraiment dans
le cadre du programme de APEX?
M. Gendron: Oui, parce que, selon les dispositions du programme
APEX, il y a un volet qui s'appelle "mise en place d'une stratégie de
marketing". On propose d'accorder à la société Les
consultants SFG Inc. une subvention n'excédant pas la somme de 37 000 $
pour l'aider à maximiser la vente de vêtements portant le sigle
"Les vêtements Québec 1984" sur le marché américain.
Il y a un volet spécifique qui s'appelle "mise en place d'une
stratégie de marketing". C'est dans ce cadre-là que cette firme a
fait une demande au programme général APEX et tout est conforme
au programme.
M. Polak: J'ai une autre question à l'engagement 614, au
même ministère du Commerce extérieur. "Subvention aux
Produits progressifs Ltée, Saint-Louis-de-Terrebonne, à titre
d'aide financière dans le cadre du programme d'aide à la
promotion des exportations (APEX). Montant de l'engagement: 47 650 $. Nature de
l'entreprise: fabrique 700 produits jetables reconnus de qualité
supérieure." Notre porte-parole dans le dossier du Commerce
extérieur m'a demandé de poser la question suivante: Est-il
possible de consulter ce dossier comme on l'a fait - j'ai expliqué cela
au ministre - avec le président du Conseil du trésor? On a, par
exemple, un PECEC. On a développé un formulaire ou un
questionnaire, accepté après des mois de discussion, afin de ne
pas violer la confidentialité de la demande et pour avoir le suivi. Au
Commerce extérieur, par exemple, si on demandait le dossier de
l'engagement 614 -c'est sujet, évidemment, à toute la protection
des renseignements de nature confidentielle - est-ce que notre
représentant pourrait en prendre connaissance comme une sorte
d'échantillon?
M. Gendron: C'est vraiment une demande...
M. Polak: ...qu'il faudrait...
M. Gendron: ...adresser à mon collègue du Commerce
extérieur, qui a une espèce d'idée de cela.
M. Polak: D'accord. Donc, M. le Président, on prend note
de cela.
M. Gendron: Est-ce une information que vous demandez comme membre
de la commission des engagements financiers ou si c'est le député
de Sainte-Anne qui veut parfaire ses connaissances?
M. Polak: Si le ministre répondait: Je n'ai aucune
objection que ce soit un membre de la commission des engagements financiers qui
consulte ce dossier-là, parce que cela relève... Au lieu de poser
toutes sortes de questions sur chaque engagement, on regarderait
l'échantillon, comment cela a été mis en
application...
Le Président (M. Gagnon): Ce qui a été
accepté par la commission, je crois que c'est une liste de questions sur
des cas précis, pour en assurer le suivi. On fournit la liste au
ministère et celui-ci répond aux questions.
M. Polak: Mais on ne l'a pas fait dans le cas du Commerce
extérieur.
Le Président (M. Gagnon): Non, je suis d'accord, c'est
dans ce sens-là...
M. Polak: C'est nouveau, à ce point de vue.
M. Gendron: D'accord. Si c'est dans ce sens-là, on va
adresser la demande au ministre du Commerce extérieur. Je verrai quel
type de réponses...
Le Président (M. Gagnon): C'est cela. M. Polak: On
va prendre...
M. Gendron: Mais, M. le secrétaire, vous ajouterez:
Conformément à la pratique qui a été
développée - peut-être en donnant le modèle de
l'autre - d'après le PECEC.
Le Président (M. Gagnon): On avait même, justement,
un modèle.
M. Gendron: Oui, je crois qu'on avait un modèle.
Une voix: Avec le PECEC.
Le Président (M. Gagnon): Alors, on passe aux
Communautés culturelles et à l'Immigration.
M. Polak: J'irais au Conseil exécutif, à moins que
mes collègues n'aient des questions. Conseil exécutif, 300.
Le Président (M. Gagnon): Conseil exécutif, 300.
Allez-y, M. le député.
Conseil exécutif
M. Polak: "Contrat de services pour effectuer une recherche
visant à évaluer l'effet de déplacement d'emplois dans le
cadre de l'évaluation du Programme expérimental de
création d'emplois communautaires (PECEC). Fournisseur: Ecole nationale
d'administration publique. Montant de l'engagement: 90 145 $." Est-ce qu'on
pourrait m'expliquer, en termes laïques, qu'est-ce que cela veut dire, en
quelques mots?
M. Gendron: Oui, une seconde. En termes exprimés par le
ministère concerné, on disait: Considérant que la
direction des synthèses socio-économiques, dans son rapport
préparé en novembre 1982 sur l'évaluation du PECEC, a fait
ressortir l'hypothèse d'un déplacement d'emplois, ayant pour
effet de réduire de 43,5% le nombre net d'emplois créés,
et que le comité directeur désire en vérifier le
bien-fondé;
Considérant qu'il apparaît nécessaire, à
cause d'un impact aussi important, d'examiner plus en détail cette
hypothèse pour une enquête directe sur le terrain;
Considérant que cette étude s'inscrit dans une
problématique plus large de
l'interface entre le secteur privé et le secteur public et, plus
particulièrement, qu'elle s'attaque à la question délicate
et fortement débattue, tant dans les milieux académiques que
politiques, des effets positifs et négatifs des interventions de
l'État dans le mécanisme du marché;
Considérant que le comité directeur du PECEC, à sa
réunion du 6 octobre 1983, a approuvé la méthodologie
proposée par l'ENAP - ci-annexée;
Considérant que les résultats de cette étude
pourraient aider le PECEC dans l'élaboration de ses stratégies
d'intervention; c'est dans ce cadre que le Conseil du trésor
était d'accord pour approuver l'octroi d'un contrat à l'ENAP
n'excédant pas 90 000 $, au taux d'honoraires établi dans la
proposition ci-annexée.
On a un contrat de services qui reprend les points que je viens
d'évoquer.
Le Président (M. Gagnon): Cela va? Une voix:
Oui.
Le Président (M. Gagnon): D'autres questions sur le
Conseil exécutif?
M. Polak: Non.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert. À quel engagement?
M. Doyon: À l'engagement 600, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela, oui.
M. Doyon: "Subvention à PUCE Inc., Montréal, dans
le cadre du programme de stimulation de l'économie et de soutien de
l'emploi. Montant de l'engagement: 70 000 $. Nature du projet: implantation de
la production et de la mise en marché, déménagement dans
de nouveaux locaux." C'est la production et la mise en marché de
quoi?
M. Gendron: À l'engagement 600?
M. Doyon: L'engagement 600, oui, Conseil exécutif.
M. Gendron: PUCE. Une minute. Nature de l'entreprise: conception
et commercialisation de didacticiels. C'est tout ce que je sais. Quelle
était votre question précise?
M. Doyon: On parle de la nature du projet l'implantation de la
production et de la mise en marché, mais de quoi?
M. Gendron: De logiciels.
M. Doyon: De logiciels. Est-ce que le ministre peut m'informer si
c'est la première subvention que reçoit PUCE Inc.?
M. Gendron: Pas avec les informations dont je dispose à
l'engagement 600. Il faudrait faire une recherche pour vous répondre
sérieusement à savoir si, effectivement, dans des engagements
antérieurs que vous avez regardés, il y a eu de l'aide
financière à PUCE.
Une voix: Dans le cadre du programme...
M. Gendron: Oui, oui, dans le cadre du PECEC.
Le Président (M. Gagnon): Du PECEC.
M. Doyon: Ce que je me demande, c'est ceci, et je pose la
question au ministre: À part cette subvention, s'il en est fait
état dans vos papiers, dans vos documents, est-ce qu'il y a eu d'autres
montants que le gouvernement a versés à PUCE Inc., par exemple,
de la nature d'achat d'actifs, de consolidation de déficits, comme cela
s'est produit dans d'autres entreprises? Est-ce que d'autres montants ont
été versés par le gouvernement à cette compagnie
PUCE Inc.?
M. Gendron: Je pense avoir répondu à votre question
lors de votre première question; c'est en la reprenant que la
réponse va changer. On va demander au ministère concerné
si, dans le cadre du PECEC, l'entreprise PUCE Inc. a eu d'autres formes d'aide
financière.
M. Doyon: Est-ce que le ministre serait en mesure de nous dire
si, à l'heure où on se parle, PUCE Inc. est encore en
opération?
M. Gendron: Cela n'a rien à voir avec l'engagement.
M. Doyon: II serait intéressant, pour la population, de
savoir si les montants qu'on verse permettent à des compagnies de
survivre plus de deux ou trois mois, et non pas d'apprendre par les journaux
que plusieurs de ces compagnies, après avoir reçu des subventions
de cette nature, après avoir eu des achats d'actifs et des
consolidations de déficits, se retrouvent en faillite deux ou trois mois
plus tard.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert, je vous ferai remarquer qu'il y a certainement
possibilité de poser cette question à d'autres endroits, par
exemple au feuilleton de l'Assemblée nationale. Vous pouvez fort bien
prendre une compagnie comme celle-là et poser votre
question.
M. Doyon: ...
Le Président (M. Gagnon): Actuellement, nous sommes
à étudier les engagements de novembre 1983 et les réponses
doivent venir en fonction de 1983.
M. Doyon: L'engagement 602.
M. Gendron: M. le Président, je vais faire une remarque
générale. C'est très facile de lancer cela publiquement
mais, quand on a fait une analyse du PECEC, il y avait un taux de performance
très, très élevé et ce n'est pas parce que, dans
quelques cas, il y a eu des difficultés que je vais accepter la remarque
générale. Au contraire, toutes les analyses que nous avons faites
du PECEC disent que c'est un des meilleurs programmes. Je pourrais vous
apporter des lettres d'industriels qui m'ont félicité, qui ont
félicité le gouvernement de cette initiative, de ce programme
adapté à leurs besoins. On n'a qu'à vérifier. Je
cite, à titre d'exemple, l'entreprise Telbec qui a dit: Si on avait eu
des gouvernements, dans le passé, ayant eu cette souplesse et cette
adaptabilité à des besoins particuliers. Qu'on me cite les cas
où, effectivement, les entreprises ont eu des difficultés; c'est
le cas d'une multitude de compagnies qui n'ont pas d'aide financière et
qui ferment également. Chaque fois qu'elles ferment leurs portes, on se
fait reprocher de ne pas les avoir aidées. Qu'on se branche!
M. Doyon: Je n'ai aucune objection à ce que le ministre
apporte ces renseignements. Je suis parfaitement d'accord s'il veut
déposer ces documents, à la condition, cependant, qu'on puisse en
même temps lui remettre le rapport de l'un des fonctionnaires du Conseil
exécutif qui a qualifié PECEC de programme arbitraire, mal
organisé, mal géré et de cataplasme sur une jambe de bois.
En même temps, on pourra comparer nos documents. Je pense que les
renseignements fournis dans ces deux documents permettront à la
population de se faire une idée sur la situation, et sache qui a
raison.
M. Gendron: C'est tout à fait faux. Jamais un
fonctionnaire n'a qualifié le programme de ce que vous venez de dire. Il
a qualifié le programme en disant qu'il pouvait y avoir ces
épithètes sur certaines formes d'aide particulières; ce
n'est pas le programme comme tel.
M. Doyon: Passons à l'engagement 602, M. le
Président. "Subvention à Le Pied-de-Biche Inc.,
Saint-André-Avellin, dans le cadre du programme de stimulation de
l'économie et de soutien de l'emploi (4 emplois permanents). Montant de
l'engagement: 34 800 $. Nature du projet: expansion pour couvrir l'Outaouais
québécois." Couvrir l'Outaouais de quoi? D'asphalte? De quoi?
M. Gendron: On va vous dire cela. M. Doyon: Avec des
pieds-de-biche?
M. Gendron: Non, non. Avec des Rocheleau.
M. Doyon: Dites-nous cela.
M. Gendron: On va vous dire cela. Comment cela
s'appelle-t-il?
M. Doyon: Pied-de-Biche.
M. Gendron: Un instant. C'est pour couvrir le marché de
l'Outaouais dans la confection de vêtements de lin et de coton. C'est
pour couvrir l'Outaouais québécois et ainsi
bénéficier du marché de Montréal en tant que centre
international de la mode. C'est pour cela.
M. Doyon: On veut couvrir l'Outaouais? Je ne vous suis pas. (15 h
15)
M. Gendron: On veut couvrir le marché de l'Outaouais
québécois pour bénéficier du marché de
Montréal en tant que centre international de la mode.
Le Pied-de-Biche, c'est un projet situé à
Saint-André-Avellin qui empiète sur le marché de
Montréal actuellement, mais qui voudrait développer, compte tenu
de son expertise, une ouverture sur le marché de l'Outaouais. C'est dans
ce sens que cette entreprise a reçu une aide financière.
M. Doyon: Depuis combien de temps cette entreprise
existe-t-elle?
M. Gendron: C'est peut-être l'occasion parfaite, M. le
Président, d'appliquer le questionnaire standard afin d'avoir
réponse aux questions posées. Selon les informations que j'ai
reçues, je ne suis pas en mesure de répondre
adéquatement.
M. Doyon: Pour autant que le questionnaire standard me donne
réponse à ces questions.
M. Gendron: Bien sûr, bien sûr.
M. Doyon: Quel est le chiffre d'affaires pour la dernière
année financière de Le Pied-de-Biche Inc.?
Le Président (M. Gagnon): Si vous appliquez le
questionnaire standard, j'ai l'impression que cela couvre...
M. Doyon: Oui, mais je le signale tout simplement, M. le
Président.
Le Président (M. Gagnon): Oui, oui, d'accord.
M. Doyon: Si cela le couvre, c'est bien; si cela ne le couvre
pas... spécifiquement.
Le Président (M. Gagnon): D'accord.
M. Gendron: On s'entend. Maintenant, je tiens à vous dire,
quant au questionnaire standard, qu'on s'était entendu pour qu'il ait la
forme suivante. Si...
M. Polak: Non, mais c'est juste le PECEC.
M. Gendron: Oui, mais il m'interroge sur un programme dans le
cadre du PECEC.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Doyon: Oui. Depuis quand existe-t-elle? J'imagine que le
questionnaire standard va répondre à cela, sinon je pose la
question. Est-ce qu'on en a un questionnaire standard?
Le Président (M. Gagnon): Oui, je pense qu'on en a un.
M. Gendron: De toute façon, normalement, comme membre de
la commission des engagements financiers, M. le député de
Louis-Hébert, vous avez participé à la confection du
questionnaire standard.
M. Doyon: Non, M. le Président, je n'ai pas
participé à sa confection. J'en ai pris connaissance et je ne me
souviens plus par coeur de ce qu'il contient. Je dis tout simplement que, si le
questionnaire ne couvre pas ces renseignements, je les demande purement et
simplement.
M. Gendron: Je tiens à vous dire que le
député de Sainte-Anne nous avait dit qu'il vous avait
consulté dans sa confection. S'il ne l'a pas fait, c'est son
problème.
M. Doyon: On a fait cela. On se partage les
responsabilités et je lui fais confiance.
Le Président (M, Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions au Conseil exécutif?
M. Polak: Non, quant à moi, je saute à
l'Éducation.
Le Président (M. Gagnon): À l'Éducation.
Éducation
M. Polak: Engagement 100. "Contrat négocié de
services pour agir à titre de porte-parole et de consultant en relations
de travail dans le cadre de la mise en oeuvre du projet de loi 40, pour une
période de six mois. Fournisseur: Jean-Marc Boily, Sainte-Foy. Montant
de l'engagement 30 000 $".
Je ne comprends pas qu'avant même qu'un projet de loi soit
adopté on parle déjà de sa mise en oeuvre et qu'on engage
un porte-parole et un consultant. Est-ce que cela voudrait dire que le ministre
de l'Éducation prend pour acquis que son projet de loi 40 sera
adopté? S'il engage un monsieur à 30 000 $ pour une
période de six mois, je voudrais savoir à partir de quelle date
ce monsieur est engagé - la loi 40 n'est qu'un projet devant une
commission parlementaire, on n'a même pas eu la deuxième lecture -
et obtenir son curriculum vitae.
M. Gendron: D'accord. Il ne fait aucun doute, M. le
député, à moins que vous ne soyez sur une autre
planète, que vous êtes au courant que des discussions ont eu libre
cours sur la loi 40 et qu'un peu partout, en consultation, on s'est fait
constamment poser des questions là-dessus. Si le gouvernement du
Québec avait réfléchi aux conséquences versus tout
l'aspect des relations de travail dans le milieu de l'éducation, dans la
perspective où la loi 40 pourrait effectivement s'appliquer et suivre
son cheminement normal, je pense qu'il serait de notre devoir, comme
gouvernement, d'avoir la sagesse de faire les recherches et les
vérifications qui s'imposent en termes d'impact sur les relations de
travail du personnel enseignant.
M. Boily - vous le connaissez sans doute - a oeuvré pendant de
nombreuses années au Conseil du trésor. Il avait comme
responsabilité particulière toute la question des
négociations dans les secteurs public et parapublic. Il nous
apparaissait, et il nous apparaît toujours, comme étant la
personne toute indiquée pour fouiller cette question, toujours dans la
perspective qu'on puisse donner suite, tel que souhaité par notre
gouvernement, au projet de loi 40. Or, conformément au processus que
vous connaissez et auquel le projet de loi est assujetti, M. Boily a un contrat
d'une période de six mois à compter du 20 septembre 1983. Donc,
il a cette responsabilité depuis le mois de septembre 1983, pour une
période de six mois.
M. Polak: M. le Président, dans ce cas-là - c'est
peut-être aussi parce que le ministre de l'Éducation n'est pas
l'un des ministres en qui j'ai le plus de confiance -je n'aime pas du tout le
libellé "dans le cadre de la mise en oeuvre du projet de loi 40."
J'aimerais beaucoup mieux qu'on soit
clair, qu'on parle de l'éventualité et qu'on fasse toutes
les mises en garde possibles. Là, il s'agit de quelqu'un qui travaille
comme consultant bien avant qu'on parle de la mise en oeuvre du projet de loi
40. Parce qu'on a eu le même libellé, il y a quelques mois, pour
le système de représentation proportionnelle et j'ai posé
la même question. On m'a dit aussi: C'est quelqu'un qui va aider le
ministre, en lui donnant son opinion, etc. Quelques mois après, on
lisait dans les journaux que le ministre responsable du changement du
système électoral avait déjà, plus ou moins,
décidé quelle devrait être la formule. C'est ce qu'on m'a
dit.
M. Gendron: Ce n'est pas ce qu'on lit dans les journaux, c'est ce
qui se passe dans les faits. De toute façon, je peux vous rassurer, M.
le député de Sainte-Anne, car dans la même page où
vous dites que vous n'aimez pas le libellé je pourrais vous lire juste
une phrase; je pense que cela devrait calmer vos inquiétudes ou vos
appréhensions. Malgré le fait - cela veut dire que le même
ministre en est conscient - que le projet de loi n'ait pas reçu
l'approbation de l'Assemblée nationale, parce que cela passe par
là, il importe pour le MEQ d'asseoir de façon plus précise
certaines des positions avancées dans le projet, notamment, ainsi de
suite. Autrement dit, faire notre job, faire notre devoir, faire notre travail,
c'est notre responsabilité et on va continuer de le faire. Mais on est
conscient du fait qu'un projet de loi est en vigueur après qu'il a
été adopté.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Si je comprends bien, M. Jean-Marc Boily qui
était un fonctionnaire du Conseil du trésor n'est plus
fonctionnaire.
M. Gendron: C'est exact.
M. Doyon: II a donc démissionné.
M. Gendron: C'est exact.
M. Doyon: II est engagé à contrat pour six
mois...
M. Gendron: II n'est pas engagé à contrat, il a un
contrat qu'on vient de discuter.
M. Doyon: Dire qu'il est engagé à contrat ou qu'il
a un contrat, c'est pareil.
M. Gendron: Non, cela n'est pas pareil, parce qu'il y a d'autres
personnes qui oeuvrent, effectivement, sur une période très
limitée dans le temps pour une mission particulière. C'est son
cas.
M. Doyon: Alors, il a un contrat, il a été
engagé par voie de contrat. Il n'est pas engagé autrement que par
un contrat. C'est exactement ce que je viens de dire. Les précautions
que prend le ministre, cela me fait penser - j'ai besoin d'être
rassuré là-dessus, le ministre va sûrement être en
mesure de le faire - un peu à la soi-disant consultation qui a eu lieu
concernant l'affaire des ordinateurs où on apprend maintenant que les
consultations qui ont eu lieu ont été faites simplement
d'après les paroles du ministre délégué à la
Science et à la Technologie, par acquis de conscience. Est-ce qu'on peut
avoir des assurances que l'engagement de M. Boily - comme le dit le texte ici -
dans le cadre de la mise en oeuvre du projet de loi 40, pour une période
de six mois, ne préjuge pas les travaux de la commission parlementaire -
je veux être rassuré de ce côté - qui siège
actuellement?
M. Gendron: Bien sûr. Je l'ai dit non seulement dans le
libellé du contrat, mais également dans le commentaire même
du ministère concerné. À partir du moment où il
nous importe de faire nos devoirs dans la perspective que ce projet de loi
cheminera normalement suivant les voies normales que vous connaissez, il faut
se couvrir par rapport à nos responsabilités et voir,
effectivement, les liens étroits entre un projet de loi comme
celui-là et le personnel syndiqué ou non, les travailleurs et les
travailleuses de l'enseignement. Dans ce sens, c'est le travail que M. Boily a
à approfondir.
M. Doyon: Donc, cela est différent de ce qui s'est
passé pour les ordinateurs?
M. Gendron: Je suis obligé de parler de ce dossier. Pour
ce qui est de ce dossier, vous avez les garanties que vous demandez.
M. Doyon: En ce qui concerne M. Boily, plus
spécifiquement, est-ce qu'il est en congé sans traitement? Ce que
je ne comprends pas trop, c'est qu'il était fonctionnaire, il faisait,
ni plus ni moins, ce travail comme fonctionnaire, il démissionne et il
continue de faire un travail semblable. J'aimerais qu'on...
M. Gendron: M. Boily a démissionné de la fonction
publique, c'est son droit le plus strict. D'abord, il ne faisait pas tout
à fait le même travail...
M. Doyon: Non mais, en tout cas, il s'occupait de
négociations et...
M. Gendron: II avait des responsabilités précises
au Conseil du trésor, comme secrétaire adjoint, et il a
laissé la fonction publique. Il est engagé, ici, comme consultant
avec un contrat de services
spécifique pour une responsabilité particulière,
compte tenu de son expertise, sa compétence, ses connaissances.
M. Doyon: Donc, il n'est pas en congé sans traitement.
M. Gendron: Pas du tout.
M. Polak: C'est mieux qu'aux Affaires intergouvernementales. Au
moins, ce monsieur a des qualifications. On ne peut pas dire la même
chose des amis du régime.
M. Gendron: C'est votre jugement, M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Éducation, 602, M. le Président.
M. Gendron: On en connaît la valeur.
Le Président (M. Blais): L'engagement 602, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: L'engagement 602. Contrat de services pour
élaborer la conception du système d'information BIRENCO.
Fournisseur choisi: Drouin, Paquin et Associés, Québec. Montant
de l'engagement: 47 900 $.
Je note que l'autre soumissionnaire, Somapro Ltée, a soumis pour
à peu près 20% de moins, c'est-à-dire 38 995 $, et que le
fournisseur avait été choisi par un comité de
sélection. Quelle est la raison pour laquelle on a écarté
celui qui avait soumissionné à 20% de moins, au point de vue du
prix? Sans me répondre que c'est la grille, est-ce que...
M. Gendron: Non, non, on va vous répondre...
M. Polak: Est-ce qu'il y a une raison spécifique....
M. Gendron: On va vous répondre convenablement.
M. Polak: ...à cela?
M. Gendron: Laissez-nous une seconde, si vous voulez avoir une
bonne réponse.
M. le député, ce n'est pas parce que je ne voudrais pas
vous répondre autrement que par la grille, sauf que, selon les
informations qu'on a, c'est là que se trouve la réponse. Il y a
seulement deux firmes qui ont soumissionné. Vous êtes au courant
qu'il y a deux étapes. Dans un premier temps, il y a une table où
on s'assure que les noms sont conformes; après cela, il y a une seconde
étape de décision pour la rétention des firmes qui, selon
cette table, répondent aux critères. Ce n'est qu'après
cette deuxième étape qu'on va en appel d'offres. Dans le cas
présent, après la deuxième étape, il y a,
effectivement, deux firmes qui ont soumissionné. Votre question
était: Pourquoi a-t-on retenu la firme Drouin plutôt que Somapro?
D'après vous, Somapro était à...
M. Polak: À 20% de moins... M. Gendron: ...20% de
moins.
M. Polak: ...dans le prix. Pas selon moi, selon les chiffres.
M. Gendron: Non, non, je suis d'accord. Vous avez tout à
fait raison de faire la correction. Dans la grille, c'est marqué que les
soumissions sont classées en deux groupes, selon qu'elles sont
jugées acceptables ou non acceptables. Sauf que pour être
considéré comme acceptable, il faut avoir obtenu, lors de la
seconde évaluation, un minimum de 60 points. Dans la grille que j'ai
ici, la firme Somapro Ltée n'a pas obtenu ce nombre de points minimal
pour qu'on juge sa soumission acceptable. C'est ainsi qu'ils en sont venus
à une seule soumission, celle de Drouin, Paquin et Associés,
selon la grille. Je peux bien la détailler, il y a une série de
facteurs: le degré de conformité des devis avec le projet; le
degré de compréhension du problème et de l'objectif; la
méthodologie préconisée et ainsi de suite. Quand on
regarde le pointage de la firme À par rapport à la firme B, selon
la grille que j'ai devant moi, la firme B a eu un pointage inférieur au
minimum requis pour être considérée.
M. Polak: Mais il y a toujours un élément
arbitraire là-dedans. L'avantage de donner cela au plus bas
soumissionnaire, c'est qu'on sait... Il y a deux prix; celui qui a le plus bas
obtient le contrat. Cela est le principe. Là, il y a une
dérogation parce qu'on parle d'une grille. Au comité de
sélection, on écarte celui qui est le plus bas et on prend celui
qui est de 20% plus cher.
M. Gendron: Non, ce n'est pas exact. Le comité de
sélection n'a pas écarté le plus bas; le comité de
sélection l'a écarté après l'application de la
grille d'analyse sur les six points dont j'ai parlé: la
conformité et tout cela. C'est bien beau de faire le discours du plus
bas soumissionnaire, mais si le plus bas soumissionnaire présente une
soumission qui n'est pas du tout conforme à ce que nous voulons faire...
Dans le présent cas, il avait moins de points pour ce qui est de la
conformité aux plans et devis, il avait moins de points sur tous les
éléments. Comme je vous l'ai dit, il s'est classé
inférieur à la norme considérée. L'écart est
assez grand. Si cela avait été une question de nuance, mais c'est
58 à 83 ou 89. Je parle de la grille de pointage. Non seulement il est
inférieur à la règle établie d'avance, soit d'avoir
60 points
pour être considéré, mais il y a un écart
plus grand en pourcentage que celui que vous citiez tantôt quant au
montant. (15 h 30)
M. Polak: Mais quand le comité de sélection regarde
cela, est-ce qu'il est au courant des prix soumis? Je peux acheter quelque
chose pour 100 $ sachant que la qualité est moindre que pour l'autre de
150 $ et je décide tout de même d'acheter celui de 100 $ parce que
le prix est plus bas. Le comité de sélection est-il au courant de
l'élément prix?
M. Gendron: Je serais porté à vous dire oui, M. le
député de Sainte-Anne, parce que, sur la fiche qu'ils ont
signée ils ont indiqué dans chaque colonne non seulement la
grille de pointage, mais le montant soumis par la firme.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, toujours à l'engagement
602, on s'aperçoit qu'il y a eu, d'après ce que je comprends,
deux soumissionnaires. Est-ce que ce sont les deux seules firmes
invitées à soumissionner?
M. Gendron: Non, il y en a eu dix. C'est écrit sur votre
feuille. Il y a eu dix propositions demandées; à la
première étape, comme je l'ai expliqué à votre
collègue - je ne sais si vous étiez ici, mais je pense que oui -
il y a eu deux propositions reçues. Le deuxième comité de
sélection est allé, en appel d'offres pour les deux propositions
reçues et c'est là que s'est passé ce que j'ai
expliqué tout à l'heure.
M. Doyon: Cela est bien. Pour ce qui est des dix propositions
demandées, deux ont été reçues. Comment
procède-t-on pour déterminer les dix campagnes qui seront
invitées à soumissionner?
M. Gendron: Chez les fournisseurs.
M. Doyon: Oui, mais est-ce qu'il y a seulement dix fournisseurs
possibles ou si on ne fait pas déjà un premier choix pour en
trouver dix?
M. Gendron: On ne fait pas de premier choix. On a reçu ici
dix firmes qui ont soumis leur candidature conformément au fichier,
c'est-à-dire qu'elles répondaient aux critères du fichier
central.
M. Doyon: C'est marqué sur le papier que j'ai:
Propositions demandées: 10. Ma question est la suivante: Ces dix
à qui nous avons demandé des propositions, comment ont-elles
été déterminées?
M. Gendron: Par Rosalie. M. Doyon: Rosalie?
M. Gendron: Oui, parce qu'il est question de territoire. Je ne
referai pas toute la grille du fichier: conformément à ce que
vous connaissez, dans le fichier 04, niveau 3, spécialité 17,
type de liste 1. Quand on donne cette information à l'ordinateur, il
donne le nom de dix firmes qui répondent à ces exigences. C'est
comme cela qu'est fait le fichier.
M. Doyon: Je sais que c'est comme cela.
M. Polak: Je vais au ministère de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme.
Industrie, Commerce et Tourisme
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne, pouvez-vous nous donner le numéro de l'engagement, s'il
vous plaît?
M. Polak: Industrie, Commerce et Tourisme, engagement 201.
M. Gendron: Vous avez dit Industrie, Commerce et Tourisme, M. le
député?
M. Polak: Oui, 201.
M. Gendron: 201, nous y sommes.
M, Polak: "Subvention à Duffisart Inc. Montréal,
représentant le paiement du déficit d'opération relatif
à la tenue de l'exposition et du Congrès international du design
1983 au Palais des congrès de Montréal. Montant de l'engagement:
50 000 $."
Je voudrais savoir quel est le pourcentage du déficit couvert
avec cette somme ou est-ce le déficit total? Est-ce que c'est le premier
congrès ou un événement annuel? Si oui, a-t-on connu un
déficit auparavant?
M. Gendron: Un instant! Ce n'est pas tout à fait comme
vous le dites: Autoriser le ministère de l'Industrie, du Commerce etdu Tourisme à accorder une subvention n'excédant pas 50 000
$, laquelle ne sera versée que si - ce n'est pas une subvention pour
payer le déficit - cet organisme accuse un déficit
d'opération au terme de l'exposition et du Congrès international
du design 1983.
M. Polak: Dans le libellé, on devrait être un peu
plus spécifique parce que, de la manière dont on le lit, on parle
de "paiement du déficit d'opération". On tient
pour acquis...
M. Gendron: On tient pour acquis qu'il y en aura un. Vous avez
tout à fait raison de poser la question, tel que le texte est
libellé. Je dois vous lire la note explicative et encore
là...
M. Polak: Je suggère qu'à l'avenir on corrige le
texte pour dire "le déficit possible" ou...
M. Gendron: Non, ici, M. le Président, il y aurait lieu
d'indiquer au secrétaire de la commission qu'il faudrait inscrire
exactement ce qui se trouve à cet engagement, en détail. Ce qui
se trouve à cet engagement, en détail, c'est une subvention
n'excédant pas 50 000 $, laquelle ne sera versée que si
l'organisme accuse un déficit d'opération. C'est une subvention
conditionnelle à ce qu'il y ait déficit. Ce n'est pas pour payer
le déficit.
Le Président (M. Blais): M. le ministre, le libellé
est fait par le Conseil du trésor lui-même et le fait de demander
au secrétaire de faire le libellé correspondant est un petit peu
anormal, je crois.
M. Gendron: Vous avez tout à fait raison, on va demander
à celui qui a énoncé...
M. Polak: Composé de libellé.
M. Gendron: ...le libellé de le corriger.
Le Président (M. Blais): Vous donnez raison au
député de Sainte-Anne. D'accord.
M. Polak: D'accord. J'ai toujours raison.
M. Gendron: Une fois dans une séance de quatre heures.
Le Président (M. Blais): Je ne m'engagerai pas sur ce
terrain, M. le député.
M. Polak: Industrie, Commerce et Tourisme, engagement 800,
à moins que mon collègue n'ait autre chose.
Le Président (M. Blais): Engagement 800, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, il y a autre chose peut-être.
M; Doyon: En fait, je suis à l'engagement 602:
"Subventions à divers organismes sous forme de garantie de prêt
pour fins de redressement d'entreprises, dans le cadre du programme d'urgence
à la PME.
Montant de l'engagement: 2 571 300 $ (voir liste ci-jointe)." Ce
programme d'urgence à la PME existe depuis quand?
M. Gendron: Ce qu'on appelait communément le programme
Biron existe depuis un an et demi.
M. Doyon: On dit: "Subventions à divers organismes sous
forme de garantie de prêt pour fins de redressement d'entreprises..."
J'ai de la difficulté à saisir cette phraséologie. On dit
qu'il s'agit de subventions à divers organismes sous forme de garantie
de prêt. Comment se fait-il qu'on verse des subventions sous forme de
garantie de prêt? Pouvez-vous m'expliquer cela? Est-ce que c'est de
l'argent provenant des coffres de l'État de quelque façon? Si on
ne fait que garantir les prêts, c'est censé ne rien coûter
tant que les entreprises honorent leurs obligations.
M. Gendron: Oui, mais ce sont quand même des subventions.
Bien sûr, c'est de l'argent qui provient des coffres de l'État. En
tout cas, je pensais que vous aviez un peu de formation dans ce domaine.
M. Doyon: On va s'en parler de cela.
M. Gendron: Ce sont des sommes d'argent sous forme de prise en
charge d'une partie du coût des emprunts. Règle
générale, le programme Biron visait à augmenter ce qu'on
appelle la marge de manoeuvre ou le crédit bancaire ou, dans certains
cas, le fonds de roulement. Alors, dans tous ces cas, il est arrivé que
la compagnie avait fait un emprunt à une banque. En faisant un emprunt
à une banque, il y a ce qu'on appelle des frais d'intérêt.
Le programme Biron garantissait cela. C'est pour cela qu'on disait "sous forme
de prise en charge des frais d'intérêt".
M. Doyon: Ce n'est pas cela que... M. Gendron: Oui, mais c'est
cela.
M. Doyon: M. le Président, d'accord si c'est cela, sauf
que, moi, je me réfère au texte que j'ai sous les yeux...
M. Gendron: Oui, mais...
M. Doyon: J'ai un texte sous les yeux qui dit: "Subventions
à divers organismes sous forme de garantie de prêt." Si j'avais
sous les yeux "subventions à divers organismes sous forme de prise en
charge des intérêts, je saurais de quoi on parle. Alors, quand le
ministre vient me dire qu'il pensait que j'avais un peu de formation
là-dedans, moi, je parle du texte que j'ai sous les yeux.
M. Gendron: Oui, mais ne vous énervez pas. Je pensais que
vos lunettes vous permettaient de regarder un peu plus que la page que vous
avez sous les yeux. Tournez la page, cela se fait...
M. Doyon: Oui, oui, mais j'en suis au texte que...
M. Gendron: ...tournez la page et regardez les feuilles
blanches.
M. Doyon: J'en suis au texte que j'ai sous les yeux, à
l'engagement 602: "Subventions à divers organismes sous forme de
garantie de prêt." S'il s'agit de subventions sous forme de prise en
charge d'intérêt sur les prêts, c'est cela qui devrait
être écrit et non...
M. Gendron: C'est ce qui est écrit...
M. Doyon: ...subventions sous forme de garantie de prêt,
puisque ce n'est pas cela.
M. Gendron: C'est ce qui est écrit. Tournez la
première page blanche, vous avez la ventilation - vous-même y avez
fait référence - tournez la première page...
M. Doyon: Oui, oui.
M. Gendron: ...vous avez la ventilation. C'est écrit en
toutes lettres: "Liste des subventions accordées sous forme de prise en
charge d'une partie du coût des emprunts." Cela ne peut pas être
plus clair.
M. Doyon: Sauf que l'article 602, qui est l'article principal, ne
nous indique pas cela, d'accord? C'est pour cela qu'on est obligé de
poser des questions tout comme vous. Vous avez parfois des documents qui nous
permettent de compléter les informations et je soutiens que ce qui est
libellé ici n'est pas exact, puisqu'il ne s'agit pas de subventions
à divers organismes sous forme de garantie de prêt, il s'agit de
subventions à divers organismes sous forme de prise en charge des
intérêts de prêt.
M. Gendron: Exact.
M. Doyon: Là, ce n'est pas la même chose.
M. Gendron: Exact. De toute façon, sur quinze pages vous
avez la bonne appellation. Vous avez les mêmes pages que moi.
M. Polak: Industrie, Commerce et Tourisme, engagement 800, M. le
Président.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Merci. Il s'agit d'une "subvention additionnelle
à la Société du Palais des congrès de
Montréal représentant la seconde et dernière tranche de la
subvention totale de fonctionnement de 8 351 100 $ pour l'année
financière 1983-1984. Montant de l'engagement: 4 710 000 $." Quand on
parle d'une subvention additionnelle, elle est additionnelle à quoi?
Quel était le total mentionné, selon votre information?
M. Gendron: D'accord, on va vous dire cela. Dans la programmation
budgétaire 1983-1984 du ministère de l'Industrie, du Commerce et
du Tourisme, on avait indiqué qu'une somme de 6 141 000 $ serait requise
pour le financement du budget de fonctionnement. Attendu qu'une somme avait
déjà été versée - de ce montant que je viens
d'indiquer - par le décret 137083, il y a maintenant lieu de verser le
solde. Par la suite, attendu que la société doit encourir des
coûts additionnels pour assurer l'exploitation commerciale du Palais des
congrès et qu'à cet effet une somme de 2 210 000 $ est requise,
on a ajouté le solde à verser de 2 500 000 $ au montant de 2 210
000 $ pour faire la somme de 4 710 000 $.
M. Polak: Je peux donc conclure que le montant total versé
en subventions est de 8 351 100 $.
M. Gendron: C'est exactement cela.
M. Polak: Est-ce qu'il y a une raison pour laquelle on a mal
évalué la prévision de 6 141 000 $ pour arriver à 8
351 000 $? Quelle est la raison de l'augmentation de 2 210 000 $?
M. Gendron: Je ne pense pas que ce soit attribuable à une
mauvaise estimation. Le décret n'est pas des plus explicites, mais on
peut vérifier. L'information que je peux vous donner est la suivante:
Dans le budget de fonctionnement, on a ajouté à la programmation
budgétaire un élément à caractère de
marketing, de promotion commerciale du Palais des congrès. Il me semble
que la première estimation inscrite à la programmation
budgétaire, au montant de 6 141 000 $, prévoyait strictement le
budget de fonctionnement sans cet aspect de promotion commerciale.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Dans cette subvention de fonctionnement, est-ce que le
ministre peut nous dire si le salaire de 83 000 $ de M. Yves Michaud est
compris?
Le Président (M. Blais): Question impertinente, M. le
député.
M. Doyon: Comment cela?
M. Gendron: Cela ne fait pas partie de l'engagement. Dans cet
engagement, il est bien écrit que c'est pour le budget de
fonctionnement. Alors, vous le savez très bien, dans le budget de
fonctionnement n'est pas inclus ce que vous avez évoqué.
M. Doyon: Le salaire de M. Michaud n'est pas inclus. Merci
beaucoup.
En ce qui concerne l'engagement 804...
M. Gendron: L'engagement 804. D'accord.
M. Doyon: "Subvention à 126116 Canada Inc.,
(Morin-Heights)...
Le Président (M. Blais): Je m'excuse, M. le
député, est-ce que vous aviez quelque chose à demander
à l'engagement 802, avant?
M. Polak: Non, je cède ma place.
Le Président (M. Blais): Cela va! Allez-y, M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: ...Montréal, sous forme d'une prise en charge
d'une partie du coût d'un emprunt de 1 500 000 $ contracté pour
fins d'achat des actifs inopérants de "Développement Morin
Heights" à Morin-Heights. Montant de l'engagement: 580 000 $".
Est-ce que le ministre peut nous dire qui sont les actionnaires de la
compagnie qui s'appellent 126116 Canada Inc.?
M. Gendron: Non. Je ne suis pas en mesure de le dire avec les
informations que j'ai. On peut poser la question au ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme; cela sera fait.
M. Doyon: Oui. Quand on parle d'achat d'actifs inopérants
de "Développement Morin Heights", est-ce que c'est la compagnie qui
était propriétaire des équipements?
M. Gendron: Oui.
M. Doyon: Et qui était propriétaire? Qui est
actionnaire? Premièrement, est-ce qu'il s'agit d'une compagnie,
"Développement Morin Heights"?
M. Gendron: Juste une minute. Attendu que la
Société de développement industriel du Québec,
ci-après appelée la société... juste une seconde.
Je vous donne l'information que j'ai. Si cela ne répond pas à
votre question, on prendra des informations, mais je vous donne ce qu'il y a
ici. Attendu que la Société de développement industriel,
ci-après appelée la société, a reçu de
126116 Canada Inc., (Morin-Heights), Place Ville-Marie, une demande d'aide
financière en vertu du paragraphe c de l'article 6 de la Loi sur l'aide
au développement touristique dans le but de faire l'acquisition des
actifs de Développement Morin Heights... Je vais voir s'il y a d'autres
informations. Le décret ne comporte pas l'information que vous demandez,
M. le député de Louis-Hébert. Alors, on le demandera
directement au ministère de l'Industrie et du Commerce. (15 h 45)
M. Doyon: J'aimerais savoir également qui en sont les
actionnaires, si c'est une compagnie évidemment, et il semblerait que
cela en soit une.
M. Gendron: Oui, cela en est une. Il est sûr que c'est une
compagnie, selon le décret.
M. Doyon: D'accord. Alors, qui sont les actionnaires de
Développement Morin Heights.
M. Gendron: On prendra les informations, à savoir qui sont
les actionnaires de la Compagnie Développement Morin Heights.
M. Doyon: Pas d'autre question là-dessus.
M. Polak: L'engagement 805. M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Blais): L'engagement 805, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Prêt au groupe PGL International Ltée
à titre d'aide financière pour la réalisation de son
projet de développement hôtelier en Algérie. Montant de
l'engagement: 180 000 $." Je voudrais connaître le taux
d'intérêt de ce prêt. Il est remboursable sur quelle
période de temps?
M. Gendron: II faudrait demander l'information au
ministère de l'Industrie et du Commerce parce que le décret ne
fait pas mention du taux d'intérêt. C'est l'engagement 805?
M. Polak: Taux d'intérêt et remboursable en combien
de temps. Là, le député de Louis-Hébert ajoute: Qui
sont les principaux...
M. Doyon: Actionnaires de PGL International Ltée.
M. Polak: Justice, l'engagement 300. Justice
M. Doyon: Un instant'. En ce qui me concerne, c'est à
l'engagement 200.
Le Président (M. Blais): Oui, M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon: "Contrat pour l'achat de 2500 couteaux pliants de
marque Lakota pour les besoins de la Sûreté du Québec.
Fournisseur: The Police Marksman, Montgomery, Alabama, États-Unis.
Montant de l'engagement: 77 500 $ US". Est-ce que le ministre peut nous
expliquer pourquoi il a été nécessaire d'aller acheter des
couteaux aussi loin, en Alabama, aux États-Unis?
M. Gendron: C'est tout simplement parce que le type
d'équipement requis porte cette marque spécifique. On a une
lettre de la Sûreté du Québec qui explique pourquoi il faut
que ce soit cette sorte de couteau. Je ne suis pas un spécialiste, mais
on nous dit qu'il est disponible que d'un seul fournisseur; c'est le seul
fournisseur et il a soumis le prix que vous connaissez. C'est un contrat
négocié parce qu'on savait qu'il n'y avait qu'un seul fournisseur
pour ce type d'équipement.
M. Doyon: Est-ce que le ministre peut me dire si ce type
d'équipement, les couteaux pliants de marque Lakota, est
déjà utilisé par la Sûreté du Québec?
J'essaie de trouver une raison.
M. Gendron: Juste une minute. Dans la lettre...
M. Doyon: Oui.
M. Gendron: II y a un comité d'équipement qui doit
statuer sur des demandes de cette nature. On nous dit que c'est un couteau
à l'utilité exclusive des patrouilleurs. C'est recommandé,
à la suite de recherches, par le comité d'équipement. Ce
couteau a été conçu pour répondre aux besoins des
corps policiers, pompiers et autres corps paramédicaux, en particulier
pour répondre aux problèmes des ceintures de
sécurité lors d'accidents. La forme du manche est taillée
de façon à éviter tout glissement ou tout faux mouvement
et ainsi obtenir un maximum de sécurité et un minimum
d'endurance. Là, ils donnent d'autres détails spécifiques
mais, si le comité d'équipement l'a recommandé, c'est
parce que...
M. Doyon: Dans les détails que vous avez, M. le ministre,
le nom de ce fournisseur, The Police Marksman, est-il indiqué ou si ce
fournisseur a été découvert par...
M. Gendron: C'est le comité d'équipement qui l'a
recommandé.
M. Doyon: Qui l'a suggéré...
M. Gendron: Oui.
M. Doyon: ...qui l'a recommandé?
M. Gendron: Oui.
M. Doyon: Directement.
M. Gendron: Oui. Et le prix a été
vérifié et jugé acceptable. Le ministère de la
Justice donnait suite à la recommandation du comité
d'équipement.
M. Doyon: Mais il n'est pas indiqué, dans vos
renseignements, que ce fournisseur a déjà fourni des couteaux
à la Sûreté du
Québec.
M. Gendron: Non, ce n'est pas indiqué dans mes
renseignements.
Le Président (M. Blais): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, j'ai une question additionnelle là-dessus.
J'aimerais qu'on demande au ministère de la Justice... Je comprends que
la police suggère d'acheter un couteau de telle marque pour telle et
telle raison mais, à un moment donné, il y a aussi la politique
de l'achat chez nous. Toujours dans la perspective d'être positif dans
nos critiques, on devrait peut-être demander au ministère de la
Justice de répondre à la police: Écoutez, il y a des
couteaux qu'on peut obtenir au Québec, qui sont manufacturés ici,
peut-être un peu plus glissants que le Police Marksman, mais cela donne
de l'emploi à deux ou trois Québécois, alors voulez-vous
sérieusement considérer de donner la première place
à la politique de l'achat chez nous. Je pense qu'on devrait prendre
cette initiative. S'ils répondent que le Police Marksman est le seul
couteau adéquat, je ne le crois pas. La Sûreté du
Québec n'a absolument pas besoin d'un couteau d'Alabama de marque
"Police Marksman" . Il y a de très bons couteaux ici et je
préfère suivre la politique de l'achat chez nous en autant que
possible.
M. Gendron: Moi aussi et nous aussi, comme gouvernement. Par
contre, souvent, vous recommandez que des unités
spécialisées fassent l'analyse des équipements. À
partir du moment où on nomme un comité d'équipements... Ce
que vous laissez voir, je ne l'admets pas. Il n'est pas dit que la
Sûreté du Québec n'a pas d'autres
équipements, si on parle, par exemple, de couteaux qui sont
effectivement achetés au Québec. On parle d'un type de couteaux
spécifique, recommandé par un comité qu'on dit
spécialisé, qui en a fait l'analyse et qui explique pourquoi. Ce
comité a les mêmes directives que n'importe quel autre
comité d'équipement.
Premièrement, ce qui nous intéresse, c'est de
développer au maximum l'achat chez nous et je suis convaincu que c'est
fait. Par contre, les justifications sont là et elles me paraissent
très ad hoc, très particulières pour une situation
particulière.
Je n'ai aucune objection - et je peux abonder dans votre sens - à
demander au ministère de la Justice de vérifier de nouveau
auprès de ce comité pour voir si toutes les recherches ont
été effectuées sur ce type d'équipement
spécialisé particulier qui, quand même, doit se
préoccuper de questions sécuritaires. S'il n'y a pas moyen de
trouver un fabricant québécois, je vais être le premier
à souscrire à cette suggestion.
M. Polak: Je ne suis pas convaincu que ceux qui ont
recommandé ce couteau ont pensé, tout le temps, à la
politique de l'achat chez nous. Il se peut qu'ils aient rencontré des
policiers des États-Unis qui disent que le Police Marksman est un beau
couteau: Qu'est-ce que vous en pensez? Je n'ai rien contre cela en temps
ordinaire, mais nous vivons une période extraordinaire et même nos
fonctionnaires, nos policiers doivent toujours être conscients de cette
politique. Nous, on y pense, comme politiciens, mais eux n'y pensent pas
toujours. C'est pour cela que je veux revenir là-dessus et obtenir une
réponse.
M. Doyon: M. le Président?
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Louis-Hébert.
M. Doyon: L'engagement 201: "Subvention spéciale à
M. Curtis Cook, de Bedford, à titre de compensation pour la perte de sa
résidence suite aux pluies torrentielles survenues au Québec du
1er au 10 mai 1983. Montant de l'engagement: 42 970 $." Est-ce que cela
représente le coût total de la perte de M. Cook?
M. Gendron: Une minute! On va vous le dire. Tout ce que nous
avons comme évaluation, c'est ceci: Montant total évalué
par une firme d'experts en sinistres pour couvrir l'ensemble des dommages sur
la propriété de M. Curtis Cook. Il s'agit d'une somme de 42 970
$. C'est pourquoi ce montant figure aux engagements financiers.
M. Doyon: Est-ce que c'est une façon normale de
procéder? Je comprends que c'est une subvention spéciale.
Pourquoi a-t-on décidé, tout à coup, de compenser...
M. Gendron: Selon les normes...
M. Doyon: Je veux savoir comment cela fonctionne.
M. Gendron: Selon les normes du Bureau de la protection civile du
Québec, une série de décrets autorisent... Votre question
était: Est-ce que c'est régulier, normal, selon les règles
de l'article 10 de la section 2 de telle affaire? La réponse est oui,
c'est un processus normal.
M. Doyon: Est-ce que c'est...
M. Gendron: J'ajoute qu'il y a des critères dans le
programme, où l'on dit: Cela peut s'appliquer à la seule
condition que ce soit accordé dans le cas d'une résidence
principale, en vertu de l'article 13, etc. Le montant de l'aide est égal
au montant des dommages admissibles constatés au moment de l'inspection.
On reprend les éléments d'un programme spécifique qui est
géré par le Bureau de la protection civile du Québec.
M. Doyon: Mais vous dites que cela peut s'appliquer. Est-ce que,
quand quelqu'un satisfait aux exigences du programme, il a droit à cela
ou si le bureau a une discrétion pour verser ou recommander le versement
de la somme?
M. Gendron: Non, c'est selon un programme d'aide
financière à l'égard des corporations municipales et des
personnes qui ont subi un préjudice à l'occasion de pluies
torrentielles survenues au Québec. Selon la date, cela semble être
un programme ouvert, mais selon le jugement du Bureau de la protection civile
du Québec.
M. Doyon: Ma question est plutôt à l'effet de savoir
si, une fois qu'on a vérifié si les critères et exigences
sont respectés, une personne peut avoir droit à cela.
M. Gendron: Oui, si ante, au moment où l'on fait la
reconnaissance de cas particuliers, il y a eu par décret une
reconnaissance du sinistre.
M. Doyon: D'accord.
M. Polak: Je passe au Loisir, Chasse et Pêche, engagement
400.
Le Président (M. Gagnon): Allez-y.
Loisir, Chasse et Pêche
M. Polak: "Contrat de services pour effectuer l'entretien
ménager au Parc du mont Sainte-Anne, pour une période de trois
ans. Plus bas soumissionnaire: Service d'entretien Pierre Gagnon Enr. Montant
de l'engagement: 185 000 $." Je note ici qu'il y a quatre soumissionnaires
mentionnés. Service d'entretien Pierre Gagnon Enr., qui a obtenu deux
contrats, soumet un montant de 42 493 $ pour la première année.
On ne mentionne pas les montants pour les deuxième et troisième
années. Est-ce que la note du ministre indique ces montants soumis
encore par Pierre Gagnon? Est-ce un prix inférieur? À toutes fins
utiles, quel est le plus bas soumissionnaire sur le total des trois
années?
M. Gendron: Non, la période courrait trois ans.
L'engagement est effectivement pour l'ensemble du contrat d'entretien, alors
que le montant qui figure ici, 42 493 $, ne représente que la soumission
de la première année. Pour les autres années, une
indexation est prévue au contrat, faisant quand même de M. Pierre
Gagnon le plus bas soumissionnaire avec l'addition.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
engagements?
M. Polak: J'avance tranquillement...
Une voix: C'est bien.
M. Polak: ...à une autre couleur.
Une voix: II me semble qu'il n'est pas préparé, le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je suis très bien préparé, M. le
député de Terrebonne, c'est pour cela que je vais feuille par
feuille. J'avance à Science et Technologie, engagement 800, à
moins que le député de Louis-Hébert n'ait d'autres
questions avant.
M. Doyon: Non.
M. Polak: Non? Donc, Science et Technologie, 800.
Science et Technologie
M. Gendron: Oui, on y va dans 30 secondes. J'y suis.
M. Polak: "Subvention à la Société
Bio-Méga Inc., Montréal, à titre d'aide financière
pour lui permettre de procéder à l'engagement d'un nombre maximum
de 85 personnes provenant du personnel scientifique et technique des
Laboratoires de recherche Ayerst de Saint-Laurent, dont les activités
cesseront à la fin de l'année 1983. Montant de l'engagement: 25
524 231 $." Il y a une note ici: "Le présent engagement annule la
subvention accordée antérieurement pour les mêmes fins en
septembre 1983 (engagement 800) à Bio-Endo Inc." Je voudrais savoir
pourquoi on va de Bio-Endo Inc., en septembre 1983, à la
Société Bio-Méga Inc. Qu'est-il arrivé? (16
heures)
M. Gendron: Si vous le permettez, ce n'est pas tellement long.
J'ai l'impression qu'on va trouver cela dans les notes explicatives. Il
semblerait que les projets de Bio-Endo et de IAF Production soient en
concurrence; donc, cela ne permettrait vraisemblablement pas de relocaliser 66
employés tel que prévu. Le présent mémoire soumet
donc à l'approbation du Conseil des ministres un nouveau projet
permettant la relocalisation d'au-delà de 85 employés de la
compagnie Ayerst, c'est-à-dire 25 chercheurs et 64 techniciens, au sein
d'un laboratoire de recherche industrielle qui serait affilié à
la SGF, Bio-Méga, ainsi que l'abandon des deux projets initialement
prévus, à savoir Bio-Endo et IAF Production. C'est pourquoi l'on
me fait remarquer que le présent engagement annule la subvention
accordée antérieurement, parce qu'on s'est rendu compte que cela
ne permettrait pas de réaliser l'objectif d'intégration des
employés d'Ayerst.
M. Polak: Quelle est la relation entre Bio-Endo Inc. et
Bio-Méga Inc.? Est-ce que ce sont les mêmes personnes qui
gèrent deux compagnies différentes ou quoi?
M. Gendron: Une minute, on va vous dire cela, il y a un
organigramme joint à cela. Vous n'avez pas cela mais, nous, on a une
explication disant qu'on révise la situation actuelle par rapport
à la situation envisagée. Dans la situation envisagée, la
SGF" transférait 100% de son capital-actions à Bio-Méga;
dans la situation envisagée, c'est 70% à la SGF et 30% à
la fondation IAF. D'accord? 70% et 30%, cela formait Bio-Méga. Cela
donnait 100% à Bio-Endo, 100% à IAF Production et 100% aux
laboratoires de recherche industrielle. Dans la situation actuelle, pour
Bio-Méga, 100% proviennent de la SGF à comparer à 70% dans
l'ancienne situation. C'est la seule explication que je peux vous donner.
Là, ils expliquent la structure des entreprises impliquées.
M. Polak: Qu'est-ce que cela veut dire, à toutes fins
utiles? Il n'y a plus de participation du gouvernement, laquelle avait
été prévue en septembre 1983?
M. Gendron: Cela veut dire ceci: la subvention de 25 500 000 $
serait versée selon les mêmes termes que ceux prévus
à la
convention avec Bio-Endo. Les crédits, pour 1983-1984, seraient
puisés à même la provision prévue pour Bio-Endo,
cette année; pour les années subséquentes, des
crédits seraient prévus à cet effet dans le cadre de la
revue des programmes. Je ne suis pas sûr que ce que je viens de dire est
pertinent à ce qui a été demandé, mais la
première partie, je pense, explique le changement.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Polak: Oui.
M. Gendron: On change de cahier. Transports.
Transports
M. Polak: Je saute à l'engagement 640, à moins que
le député de Louis-Hébert n'ait d'autres questions.
Le Président (M. Gagnon): L'engagement 640, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Pour autant que le ministre soit rendu là.
M. Gendron: Oui.
M. Polak: On saute tout un volume. C'est du "spot-checking".
M. Gendron: Oui.
M. Polak: II s'agit d'un "supplément pour porter à
266 000 $ le coût des honoraires pour la préparation des plans
d'arpentage concernant les parties résiduelles du tronçon
Ville-Marie, entre l'axe de la rue Saint-Denis et la limite est de la rue
Fullum, Montréal. Fournisseur: Pelchat, Grenier et Associés.
Montant de l'engagement: 51 000 $." Il y a ici une augmentation d'à peu
près 20%. Est-ce que le ministre a des notes qui expliquent la raison de
ce supplément?
M. Gendron: M. le député de Sainte-Anne, la
principale raison de cette demande - vous parlez d'augmentation et vous avez
raison - au départ, c'est que le coût des services était
difficile à estimer étant donné le nombre de
résidus et la complexité des travaux à effectuer. De
nombreux ajouts et modifications ont été apportés aux
plans de construction par les services techniques. En conséquence de ces
faits, il s'avère nécessaire qu'un montant additionnel de 51 000
$ soit autorisé pour défrayer entièrement les services de
la firme précitée. En passant, on a fait l'évaluation des
crédits autorisés il y a sept ans, selon l'information que j'ai.
En 1983, bien sûr, ce n'étaient pas tout à fait les
mêmes évaluations.
M. Polak: D'accord. Ministère des Transports, 802:
Subvention à la Société québécoise des
transports.
M. Gendron: Cela va.
M. Polak: Vous y êtes? "Subvention à la
Société québécoise des transports à titre
d'aide financière pour fins de renflouement de l'avoir des actionnaires
de Quebecair, dans le cadre de la restauration financière et du support
de Quebecair. Montant de l'engagement: 16 000 000 $."
Je voudrais savoir si cette subvention de 16 000 000 $ fait partie d'un
montant global qu'on s'apprête à investir ou est-ce seulement le
montant nécessaire pour le mois de novembre 1983, afin de pouvoir
continuer l'opération? Auparavant, lorsqu'on donnait le montant
directement à Quebecair, chaque mois ou à des intervalles de
quelques mois, on avait des subventions de quelques millions de dollars, 3 000
000 $, 4 000 000 $; maintenant, on a un montant considérable, 16 000 000
$. Que couvre ce montant?
M. Gendron: Je vais être obligé de m'en tenir aux
explications que je connais pour la partie qui nous concerne aujourd'hui,
l'engagement 802, pour une somme additionnelle de 16 000 000 $, mais cela
inclut une restructuration financière complète de toute
l'entreprise Quebecair en termes de capital-actions. Je ne veux pas entrer dans
des détails que je ne connais pas, mais le ministre des Transports a eu
combien d'occasions d'expliquer la sous-capitalisation de l'entreprise? Une des
raisons de l'injection répétitive de montants est attribuable
à la sous-capitalisation.
Quant à la justification des 16 000 000 $, je pourrais donner les
informations suivantes. Cela couvre l'achat de 103 275 actions du
capital-actions de l'entreprise 1848 au prix de 2,25 $ chacune, en vue de
permettre l'achat des actions ordinaires encore détenues par des
actionnaires minoritaires de Quebecair, premièrement.
Deuxièmement, cela couvre l'achat -j'explique toujours les 16 000
000 $ - de 102 165 actions du capital-actions de 1848 au prix de 2,25 $
chacune, en vue de permettre l'achat d'une première tranche d'actions
privilégiées - donc, on ne parle plus de la même chose;
tantôt, on parlait d'actions ordinaires - encore détenues par les
actionnaires minoritaires de Quebecair. C'est le même nombre d'actions,
au même prix, dans un cas pour les actions ordinaires et dans l'autre cas
pour les actions privilégiées des actionnaires minoritaires.
Troisièmement, cela couvre l'achat de 363 112 actions du
capital-actions de 1848 au prix de 2,25 $, en vue de permettre l'achat de la
seconde tranche - tantôt, c'était la première tranche -
d'actions privilégiées toujours détenues par les
actionnaires minoritaires.
Finalement, cela couvre l'achat de 6 923 598 actions, toujours au prix
de 2,25 $ chacune, en vue de permettre l'achat de nouvelles actions ordinaires
du trésor de Quebecair. La somme des quatre éléments que
je viens de donner constitue la justification des 16 000 000 $ en
capital-actions.
M. Polak: Je ne suis pas sténographe, M. le
Président, et je voudrais savoir quel montant des 16 000 000 $ a
été injecté dans la compagnie. C'est le dernier
élément que vous donnez, les nouvelles actions au trésor.
J'imagine que la différence a été versée aux
actionnaires minoritaires, mais dont les actions ont été
achetées. Ce n'est pas de l'argent investi dans la compagnie.
M. Gendron: 7 000 000 $ contre 9 000 000 $.
M. Polak: Est-ce que j'ai bien compris? 12 000 000 $?
M. Gendron: 7 000 000 $ à peu près... M. Polak:
7 000 000 $.
M. Gendron: 7 000 000 $ en nouvelles actions ordinaires du
trésor.
M. Polak: Nouvelles?
M. Gendron: 7 000 000 $ en nouvelles actions ordinaires du
trésor - exactement 6 923 598 $ - le reste comprenant l'achat, dans un
cas, des actions ordinaires, dans l'autre cas, de la première et de la
seconde tranche des actions privilégiées détenues par les
actionnaires minoritaires. Donc, si la somme est de 16 000 000 $, on
enlève 7 000 000 $ et il reste 9 000 000 $.
M. Polak: Les 9 000 000 $, c'est pour le rachat ou l'achat
d'actions des actionnaires minoritaires. J'imagine que ça comprend des
gens, comme M. Baxter ou M. Hamel. Ce n'est pas de l'argent qui est allé
au profit de la compagnie, cela a été payé aux
actionnaires.
M. Gendron: Oui, parce qu'on est propriétaire.
M. Polak: Je comprends. Dans vos notes personnelles ou dans les
notes explicatives que vous avez devant vous, est-ce qu'on dit jusqu'à
quand les 7 000 000 $ nouveaux qu'on a injectés dans la compagnie
permettront à Quebecair de continuer à fonctionner? Pour combien
de mois? Jusqu'à la fin de l'année financière, le 31 mars
1984? Il n'y a rien d'indiqué.
M. Gendron: Non, la note ne l'explique pas. Par contre,
connaissant le dossier - ces informations ont été rendues
publiques -lorsque le ministre des Transports a présenté cette
recommandation au Conseil des ministres pour autorisation, on avait la
conviction que ce nouveau montant corrigerait les problèmes de
sous-capitalisation de Quebecair pour qu'elle puisse - je pense que c'est le
cas - voler de ses propres ailes, s'autofinancer et fonctionner sur la
même base que n'importe quelle compagnie qui essaie, dans les meilleurs
délais possible, d'être rentable.
Je ne pense pas qu'il ait indiqué que c'était une
injection pour six mois ou un an. C'est une injection pour toujours, dans le
sens que c'est l'effort du gouvernement pour capitaliser convenablement une
société comme Quebecair.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Au même engagement financier, 802, est-ce que le
ministre peut nous indiquer... Si je comprends bien, les 9 000 000 $ ont
été versés à des actionnaires minoritaires. Est-ce
qu'il y avait une quelconque obligation de racheter ces actions de la part des
actionnaires minoritaires?
M. Gendron: Je ne suis pas en mesure de vous donner cette
information, pas à la lumière des informations que j'ai.
M. Doyon: Est-ce que le secrétaire pourrait prendre note
de ça? J'aimerais savoir la raison pour laquelle les actions des
actionnaires minoritaires ont été achetées au coût
de 9 000 000 $. Pourquoi a-t-on été obligé de
procéder à cet achat? J'aimerais savoir aussi - on en
connaît quelques-uns -le nom des principaux... Combien y avait-il
d'actionnaires minoritaires, au fait? Avez-vous cette information?
M. Gendron: En nombre d'individus, non, en nombre d'actions, oui.
Je n'ai pas l'information au dossier.
M. Doyon: J'aimerais savoir combien il y a d'actionnaires
minoritaires dont les actions ont été rachetées
grâce aux 9 000 000 $ qui font partie des 16 000 000 $ qu'on a ici, qui
étaient ces actionnaires minoritaires et combien d'actions ils
détenaient chacun. On connaît le prix des actions, je voudrais
avoir la réponse soit par
montant, soit par nombre d'actions.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cela va?
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Gagnon): Vous étiez rendu...
Travail
M. Polak: Travail, engagement 600. "Contrat négocié
de services pour agir à titre de conseiller auprès du ministre du
Travail dans la préparation d'un projet de loi sur les accidents du
travail et les maladies professionnelles, pour une période de deux mois.
Fournisseur: Me René Beaulac. Montant de l'engagement: 35 000 $." Je
note ici que ça nous coûte 17 500 $ par mois pour Me Beaulac. Tout
à l'heure, on a parlé des différents salaires ou
honoraires gagnés par les avocats conseillers dans la
négociation. Est-ce selon les normes ordinaires? Pendant combien
d'heures Me Beaulac a-t-il travaillé? Parce que 17 500 $, c'est une
jolie somme. À moins que cela n'implique toute une firme d'avocats, je
n'en ai aucune idée. Est-ce que le ministre a des notes explicatives
à ce sujet? (16 h 15)
M. Gendron: Oui, tout ce que l'on sait, c'est que M. Beaulac
travaille au taux autorisé, comme je l'ai mentionné,
c'est-à-dire 75 $ l'heure. C'est ce qu'on a ici. M. Beaulac nous a
indiqué le nombre d'heures par semaine qu'il travaillerait à
cette recherche, ce contrat de services. Toujours selon les normes du Conseil
du trésor, c'était en conformité avec les dispositions
générales autorisées. Je n'ai pas ici la ventilation de
l'engagement que M. Beaulac a signé avec le ministère du Travail
en disant: Je m'engage à faire 50 heures/semaine là-dessus, au
tarif de 75 $ l'heure, à raison de 10 heures par jour. Je ne le sais
pas. Tout ce que je peux vous dire, c'est que, selon le contrat de services que
j'ai ici, les détails, c'est un contrat qui a été
analysé par le Conseil du trésor suivant les normes
acceptées et M. Beaulac va travailler à ces conditions-là.
Cela constitue une somme de 35 000 $ pour la période
indiquée.
M. Polak: Si je fais un calcul rapide, le ministre nous dit que
Me Beaulac exige 75 $ l'heure; cela veut dire environ 466 heures en deux mois,
soit huit semaines...
Une voix: 47 heures par semaine.
M. Polak: Cela fait environ 60 heures par semaine.
M. Gendron: Non, nous autres...
Une voix: ...frais de déplacement.
M. Gendron: Premièrement, il faut enlever 5000 $ de frais
de déplacement. Donc, on est à 30 000 $ et non pas 35 000 $, si
on enlève les 5000 $ de frais de voyage. C'est un mandat urgent, parce
que c'est en cours, la préparation d'un projet de loi sur les accidents
du travail qui a été rédigé. Vous le savez, il a
été déposé en Chambre. Il a travaillé
très rapidement et l'engagement qu'il avait pris englobait à peu
près 45 heures/semaine. Si on fait 45 heures/semaine, 30 000 $, cela
fait exactement 75 $ l'heure.
M. Polak: Avez-vous le curriculum vitae de Me Beaulac?
M. Gendron: Oui, sachant que vous le demandez tout le temps, on
le traîne toujours. M. Beaulac...
M. Polak: II faudrait remarquer, M. le Président, que ce
n'est pas Polak; c'est Beaulac.
M. Gendron: C'est ce que j'ai dit, M. Beaulac.
M. Polak: Je n'exige pas 35 000 $ pour deux mois.
M. Gendron: II est de l'étude Geoffrion, Prud'homme &
Associés, depuis 1979. Il a travaillé pour d'autres firmes, mais,
actuellement, il travaille pour cette firme-là. Il est en pratique
privée depuis 19 ans. Qu'est-ce que vous voulez savoir d'autre?
M. Polak: Je voudrais savoir sa spécialité dans le
domaine des accidents du travail et des maladies professionnelles. Ce doit
être un canon pour "charger" 35 000 $ pour deux mois.
M. Gendron: C'est parce qu'il a plaidé effectivement
devant à peu près toutes les instances, selon ce que je lis ici:
Cour provinciale, Cour supérieure, Cour d'appel, Tribunal administratif,
Cour municipale, Cour des sessions de la paix, mais en particulier sur des
dossiers qui lui confèrent une compétence dans le sens qu'on
discute. Il a travaillé, entre autres, pour le compte du centre
pédiatrique Château Pierrefonds, un centre privé de
réadaptation pour les handicapés physiques et mentaux. Il a
été procureur du commissaire-enquêteur nommé en
vertu de la Loi sur les services de santé et les services sociaux, etc.
Selon ce que je lis ici, il aurait une certaine expertise dans le domaine
couvert par le projet de loi.
M. Polak: J'aimerais avoir le curriculum vitae in extenso. C'est
le même bureau que
Me Aquin.
M. Blais: Oui, c'est intéressant à ce
moment-là.
M. Polak: Un spécialiste dans le domaine du travail
également.
M. Blais: Ce pourrait éventuellement être un
péquiste.
M. Polak: Probablement. Quoi qu'il en soit, on va le demander, M.
le Président. On va vous demander de produire le curriculum vitae de
Me...
Une voix: II y a quelque chose là.
M. Gendron: On est convaincu qu'il y a des bons avocats dans nos
rangs. On est convaincu de cela.
Le Président (M. Gagnon): D'autres questions à
d'autres engagements?
M. Polak: Travaux publics et Approvisionnement, engagement
400.
Travaux publics et Approvisionnement
Le Président (M. Gagnon): Engagement 400.
M. Polak: "Supplément pour porter à 277 500 $ le
coût des travaux de consolidation du plafond du salon bleu de
l'Assemblée Nationale, Édifice À, Colline parlementaire,
Québec. Montant de l'engagement: 177 500 $."
Je note qu'il y a une augmentation d'environ 60%. Est-ce qu'il y a une
raison spéciale?
M. Gendron: Oui, c'est parce que cela devait être
effectué durant l'intersession de l'été 1983 et les
travaux connexes et ceux de la restauration proprement dite de la fresque
Charles Huot, etc., devaient être reportés à l'intersession
de janvier 1984 à mars 1984. À la suite d'expertises, il s'est
avéré qu'à cause de la détérioration plus
avancée qu'on ne l'avait cru de la fresque et des éléments
architecturaux tous les travaux prévus en deuxième phase devaient
être effectués immédiatement afin de répondre
à l'objectif de sécurité pour tous les occupants, etc. Le
processus de réfection devait donc, en quelque sorte, être
inversé en procédant immédiatement au collage de la toile
et à la restauration de la fresque avant l'application de
l'époxyde pour soutenir le plâtre. Tout ceci a fait que cela a
coûté ce que vous voyez, le coût additionnel.
M. Polak: Si j'ai bien compris, on a même été
en danger, à un moment donné, alors qu'on siégeait.
M. Gendron: Non, pour ne pas être en danger...
M. Polak: Ah bon!
M. Gendron: ...on a dû inverser les
échéanciers.
M. Polak: Merci pour notre protection. À moins que mon
collègue n'ait d'autres... Le dernier engagement, c'est aux Travaux
publics et Approvisionnement, engagement 800.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800. Allez-y.
M. Polak: "Contrats négociés pour la fourniture des
services d'entretien sur les équipements mécaniques et
électriques du nouveau Palais de justice de Québec, pour une
période d'un an. Fournisseurs: Honeywell Ltée et Edwards Inc.
Montant de l'engagement: 90 000 $." Je voudrais savoir la raison pour laquelle
on a procédé par le biais d'un contrat négocié.
M. Gendron: "Attendu que ces équipements consistent, entre
autres, en des systèmes d'alarmes-incendie, d'appels
téléphoniques et d'audiovisuels de détection de monoxyde
de carbone, élément de régulation, mini-ordinateurs et
autres équipements dont l'entretien requiert une main-d'oeuvre
spécialisée; attendu que, pour éviter de porter atteinte
aux garanties fournies, il serait opportun d'adjuger des contrats d'entretien
sur ces équipements aux entrepreneurs qui ont procédé
à leur installation", voilà les raisons.
Le Président (M. Gagnon): Nous avons donc terminé
l'étude des engagements financiers du mois de novembre 1983 et nous
avons terminé en même temps l'ordre du jour.
M. Polak: M. le Président, entre-temps, tout le monde a
reçu les engagements financiers du mois de décembre 1983. Vous
connaissez le système. Le président du Conseil du trésor
coopérait beaucoup. Il était d'accord avec moi pour être le
plus à jour possible. Le ministre qui le remplace aujourd'hui serait-il
prêt à continuer? Je n'ai pas tellement de questions concernant le
mois de décembre. On pourrait commencer l'étude des engagements
du mois de décembre. Évidemment, il y a les délais, mais
nous sommes tout de même à la fin du mois de janvier. Nous ne
voulons pas être forcés...
M. Gendron: Je n'y ai pas d'objection,
à condition qu'on termine l'étude des engagements du mois
de décembre.
M. Polak: À la condition de se rendre jusqu'à 18
heures?
M. Gendron: Oui, et qu'on en termine l'étude. Autrement
dit, je n'ai aucune espèce d'objection à commencer l'étude
des engagements, à condition qu'on s'entende dès maintenant pour
ne pas dépasser 18 heures et, qu'à 18 heures on ait
terminé.
M. Polak: Le mois au complet?
M. Gendron: Oui, le mois au complet. Autrement dit, je
démarre à condition qu'on en termine l'étude. Si on ne
s'entend pas là-dessus, je ne suis pas d'accord pour en commencer
l'étude tout de suite. Si l'Opposition me dit: "Oui, il nous reste une
heure quarante, on est en mesure de terminer l'étude des engagements
financiers de décembre", je n'ai pas d'objection à le faire, mais
à le faire au complet, afin de ne pas avoir à revenir aux
engagements financiers de décembre.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: II faut réfléchir sur cette
recommandation.
M. Gendron: On peut vous accorder cinq minutes. J'aimerais
suspendre cinq minutes, M. le Président. Vous en discuterez entre
vous.
M. Polak: M. le Président, je sais une chose. Si le
président du Conseil du trésor était ici, il aurait
accepté sans condition. Disons qu'on touche un engagement sur lequel je
n'ai pas prévu avoir de questions dans ma préparation, je pense
avoir terminé à 18 heures, mais il y a un de mes
collègues, ici, qui a autant de droits que moi. C'est très
diffficile de s'engager d'avance.
M. Gendron: Une seconde, M. le Président!
Le Président (M. Gagnon): Si vous me permettez un instant,
le ministre offre sa collaboration, mais ce n'est pas seulement le ministre. On
a convoqué les membres de la commission parlementaire avec un ordre du
jour. L'ordre du jour est maintenant complété. Les membres qui
ont été convoqués pour aujourd'hui ont peut-être
pris des engagements pour 18 heures.
M. Gendron: C'est mon cas.
Le Président (M. Gagnon): C'est le cas du ministre. Je
vais suspendre les travaux pendant cinq minutes, le temps de se parler un peu
pour voir si c'est possible de terminer à 18 heures. Dans mon cas, c'est
exactement la même chose aussi.
M. Polak: Je n'ai pas d'objection à terminer à 18
heures. Je ne dis pas qu'on va continuer jusqu'à 19 heures, mais je vois
un problème. On est ici, on est payé pour la journée. Il
faut travailler. Je pense qu'on doit à la population de continuer
à travailler jusqu'à 18 heures. Le problème, c'est que le
ministre dit: Oui, mais à condition que vous finissiez l'étude
des engagements du mois de décembre. Si je suis rendu au
troisième ou quatrième engagement en décembre, je ne veux
pas me sentir limité dans mes questions en allant trop vite. C'est une
limitation qui est un peu indue, mais on va faire notre possible. Je peux vous
assurer d'une chose, de la manière dont on travaille...
M. Gendron: Je me fie sur votre bonne collaboration habituelle et
je ne verrais pas pourquoi on ne tenterait pas de finir à 18 heures.
Une voix: Oui, cela va. M. Polak: On va essayer.
M. Gendron: Moi aussi, je connais les engagements financiers de
décembre. Il n'y en a pas beaucoup. Cela m'étonnerait que, dans
une heure trente minutes, on ne soit pas capable de les passer tous. Je vous
indique qu'à 18 heures je devrai quitter.
M. Polak: Oui, c'est d'accord, qu'on aille jusqu'à 18
heures, parfait, mais je ne voudrais pas qu'on soit rendu aux Transports et
qu'on n'ait plus le droit de poser de questions après,
là-dessus.
M. Gendron: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): Vous aviez demandé une
suspension de cinq minutes?
M. Gendron: Oui, je voudrais quand même avoir cinq
minutes...
M. Polak: Moi aussi.
M. Gendron: ...simplement cinq minutes.
Le Président (M. Gagnon): On suspend les travaux pour cinq
minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 26)
(Reprise de la séance à 16 h 33)
Engagements financiers de décembre 1983
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre!
Donc, avec la permission de la commission des engagements financiers,
nous allons entreprendre l'étude des engagements financiers du mois de
décembre 1983.
M. Polak: Affaires intergouvernementales, 300.
Le Président (M. Gagnon): Affaires intergouvernementales,
300.
Affaires intergouvernementales
M. Polak: II s'agit d'un "contrat de services pour la
réalisation d'une étude sur les besoins des ministères
sectoriels québécois relativement à la définition,
la réorientation et l'interprétation des dossiers majeurs, pour
une période de deux ans. Fournisseur: M. Luc Bergeron. Montant de
l'engagement: 87 640 $." Je voudrais savoir quels sont ces dossiers majeurs,
sans entrer dans tous les détails, juste quelques grandes lignes. Quelle
est la spécialité de M. Luc Bergeron concernant le travail
auprès des organisations internationales?
M. Gendron: L'interprétation des dossiers majeurs - parce
que vous posez votre question là-dessus...
M. Polak: Oui.
M. Gendron: Alors, on dit: Le ministère des Affaires
intergouvernementales affecte depuis cinq ans des ressources humaines au
Québec même et à Bruxelles, au suivi de l'application de
l'accord-cadre Canada-Communauté économique européenne
(CEE) dans les nombreux domaines de juridiction provinciale partagés
tels les ressources minérales, les ressources naturelles, le
développement régional, le transport, l'agriculture et ainsi de
suite. Cela, c'est pour répondre à la première partie de
votre question, à savoir sur quoi ils travaillent.
Votre question additionnelle était: Quel est...
M. Polak: La spécialité ou son curriculum vitae et
son expérience dans ce domaine.
M. Gendron: De M. Bergeron. Il a fait des études
collégiales en sciences humaines. Séminaire de recherche en
histoire internationale à l'Université de Montréal. Il est
spécialisé en droit international. Il a une licence en droit.
M. Polak: II a déjà travaillé au
ministère des Affaires intergouvernementales?
M. Gendron: Un instant, les activités professionnelles,
non. Oui, il a été conseiller politique, économique et
juridique au cabinet du ministre des Affaires sociales, de 1978 à
1981.
M. Polak: De 1978 à 1980, il était
conseiller...
M. Gendron: Politique, économique et juridique au cabinet
du ministre des Affaires sociales du Québec.
M. Polak: D'accord. Je demande de produire le curriculum vitae in
extenso de ce monsieur.
Le Président (M. Gagnon): Affaires municipales.
M. Polak: Non, Affaires municipales, je n'ai rien. Je saute
à l'Agriculture.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
Le Président (M. Gagnon): Oui. À quel
engagement?
M. Polak: Engagement 100. "Contrats négociés:
Contrat de services pour effectuer des expertises en sédimentologie et
la gérance du projet de détournement des eaux de crues du Norton
Creek, dans les municipalités de Sainte-Clothilde et
Saint-Jean-Chrysostome, comté de Châteauguay. Fournisseur:
Hydrotech Inc., Sainte-Foy. Montant de l'engagement: 100 000 $." Si j'ai bien
compris, la raison pour laquelle on a procédé par le biais d'un
contrat négocié, c'est qu'Hydrotech est presque le seul
spécialiste dans le domaine dans la province.
M. Gendron: C'est cela et aussi parce que la firme Hydrotech a
déjà réalisé l'étude de faisabilité
et en est arrivée à présenter une solution permanente,
basée sur le comportement. Elle l'avait déjà fait, de
toute façon.
M. Polak: D'accord. Agriculture, Pêcheries et Alimentation,
engagement 300. Je vais réserver cela au président du Conseil du
trésor du comté de Matane. "Subvention à la
municipalité de Les Méchins, comté de Matane, pour le
financement du coût des travaux de relocalisation de l'émissaire
municipal des eaux usées sanitaires à l'extérieur du havre
de pêche. Montant de l'engagement: 113 100 $."
Selon un programme qui existe avec des normes, est-ce que c'est une
subvention qui a été accordée en dehors des normes?
M. Gendron: C'est conforme au programme sur l'entente auxiliaire
du développement des pêches.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que cela va?
Nous allons à quel engagement maintenant?
M. Polak: Commerce extérieur, engagement 100. À
moins que mon collègue n'ait autre chose avant.
Le Président (M. Gagnon): Allez-y! Commerce
extérieur
M. Polak: Commerce extérieur, engagement 100. "Subvention
à l'Association des policiers coureurs de la Communauté urbaine
de Montréal, Montréal, pour faire la promotion et la
démonstration de trois types de véhicules motorisés de
fabrication québécoise, à travers la plus grande partie du
Canada et la côte Ouest des États-Unis, à l'occasion de la
course à relais de Montréal à Los Angeles à
l'été 1984. Montant de l'engagement: 31 154,70 $."
On parle de trois types de véhicules motorisés. Avons-nous
les noms de ces véhicules?
M. Gendron: Oui, c'est un wagonnet qui est en
réalité un véhicule-ambulance fabriqué par Demers
et Fils de Beloeil, un super-jet ILTIS de marque Bombardier et trois roulottes
motorisées de marque Appalaches.
M. Polak: Commerce extérieur, engagement 600.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Je suis un peu en retard, j'imagine qu'aux Affaires
intergou- vernementales, à l'engagement 300, sur le contrat...
M. Polak: On l'a passé. M. Doyon: D'accord,
merci.
Le Président (M. Gagnon): Commerce extérieur, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Commerce extérieur, engagement 600. "Subvention
à Comterm Inc., Pointe-Claire, à titre d'aide financière
dans le cadre du programme d'aide à la promotion des exportations (APEX
F). Montant de l'engagement: 46 968 $."
Est-ce que ce n'est pas la firme qui vient d'obtenir une partie du grand
contrat pour les ordinateurs? Et, si tel est le cas, pourquoi a-t-elle besoin
d'une subvention de 46 968 $, ayant décroché un contrat de 1 000
000 $?
M. Gendron: C'est pour la même raison que j'ai
invoquée tantôt. On ne parle pas du tout de la même affaire.
Ici, c'est le programme APEX dans le cadre de la mise en place d'une
stratégie de marketing pour développer un projet de
développement spécifique dans l'Ouest canadien. Alors, Comterm a
postulé au programme APEX et, dans le volet mise en place d'une
stratégie de marketing ponctuelle pour un marché
spécifique dans l'Ouest canadien et conformément au programme
existant, elle a eu une aide financière de 46 968 $.
M. Polak: Communautés culturelles et Immigration,
engagement 200.
Communautés culturelles et Immigration
M. Gendron: Oui.
M. Polak: "Subvention au Centre communautaire Christophe-Colomb,
à titre d'aide financière couvrant les frais d'administration et
d'opération du projet de centre communautaire, dans le cadre du
programme "Locaux et services communs". Montant de l'engagement: 78 000 $." Le
libellé est un peu vague. Est-ce que le ministre, en quelques mots, peut
nous dire, en termes lais, de quoi il s'agit?
M. Gendron: Oui. Rapidement, il s'agit d'autoriser le
ministère concerné à verser, dans le cadre des programmes
d'aide financière de la politique d'action concertée, une
subvention pour couvrir les frais d'administration et d'opération du
projet communautaire de locaux et services communs. Mais cela regroupe, au
Centre communautaire Christophe-Colomb, la
Maisonnée, le Comité d'amitié Québec-Italie,
le Centre des femmes italiennes de Montréal, le Patronat italo-canadien
pour l'assistance aux immigrants, l'Association Di Ribera, le Collectif des
femmes immigrantes, la Compagnie des arts Exilio, l'Association italienne des
travailleurs immmigrants et familles, ainsi de suite.
M. Polak: Communications, 100. Communications
Le Président (M. Gagnon): Engagement 100, allez-y. Cela va
bien.
M. Polak: "Contrats négociés: contrat de services
pour effectuer le placement-média sur la thématique "Tourisme".
Fournisseur: Nat Communication, Montréal. Montant de l'engagement: 123
000 $." Quelle est la raison pour laquelle on a procédé par le
biais d'un contrat négocié, sachant qu'il y a beaucoup de firmes
qui peuvent effectuer le placement-média?
M. Gendron: C'est parce qu'ils avaient déjà obtenu
un contrat. Là, je donne l'explication. Le ministère de
l'Industrie et du Commerce octroyait, conformément à la directive
678, un contrat de 650 000 $ à l'agence Nat Communication pour la
réalisation d'une campagne de publicité identifiée comme
suit: "Marchés intra Québec". Ce n'est qu'après la
création, par le secrétariat du Comité ministériel
permanent des communications, d'une table de concertation sur la
thématique "Tourisme", à laquelle, bien sûr, était
associé le ministère de l'Industrie et du Commerce, que, d'un
commun accord, les parties ont convenu de soutenir l'action du ministère
en effectuant des dépenses en placement-média relatives à
cette thématique. Or, compte tenu que Nat avait déjà
été impliquée dans la réflexion que je vous ai
mentionnée tantôt, Marchés intra Québec, c'est pour
cette raison qu'on a négocié directement avec elle, puisqu'elle
était déjà impliquée dans la thématique
"Tourisme", notamment sur le plan de la conception et de la production de
messages pour le ministère de l'Industrie et du Commerce. De plus, une
telle dérogation avait déjà été consentie au
Conseil du trésor sur la thématique "Emploi-jeunesse". C'est pour
ces raisons que...
M. Polak: On a dérogé. M. Gendron: C'est cela.
M. Polak: Conseil exécutif, 300, à moins que...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: 102, M. le Président, Communications.
"Supplément pour porter à 155 000 $ le coût des honoraires
pour la réalisation du programme de communication ayant comme
thématique commune "La création d'emplois." Fournisseur: l'Agence
de publicité Foster (Québec) Ltée. Montant de
l'engagement: 55 000 $." Est-ce que le ministre peut nous dire pourquoi il y a
un supplément de plus de 50% - en fait 55% -du montant initial?
M. Gendron: Oui. L'explication qu'on donne, c'est que, d'abord,
il y avait eu un contrat de 100 000 $, autorisé par le CT, pour la
réalisation d'une campagne sur la thématique "La création
d'emplois". Pour mieux soutenir l'action sur la thématique "La
création d'emplois", le secrétariat du Comité
ministériel permanent des communications a effectué des
dépenses totalisant 155 000 $. Donc, c'est un dépassement et
c'est pour autoriser le paiement du dépassement.
M. Doyon: Est-ce que c'est une façon normale de
procéder, qu'il y ait un dépassement et que, malgré...
M. Gendron: Cela dépend, M. le député de
Louis-Hébert. Vous êtes probablement au courant du fait que le
Conseil du trésor avait autorisé une enveloppe globale pour
l'ensemble du programme "La création d'emplois". Pour autant que c'est
une réaffectation à l'intérieur du programme global, pour
lequel on avait autorisé une enveloppe - ce à quoi s'est
engagé le comité ministériel permanent - je pense que
c'est normal et c'est correct.
M. Doyon: Est-ce qu'il s'agit de la campagne de publicité
qui nous permettait de voir, à la télévision ou dans les
journaux, "C'est reparti au Québec" et ainsi de suite, ce genre de
chose? (16 h 45)
M. Gendron: Cela faisait partie de la campagne de
publicité globale du Comité ministériel permanent des
communications. C'est un des éléments.
M. Doyon: Êtes-vous en mesure de me dire qui sont les
actionnaires de l'Agence de publicité Foster (Québec)?
M. Gendron: Pas aujourd'hui, mais on est en mesure de vous
fournir cette information.
M. Doyon: Cela va.
M. Polak: Conseil exécutif, engagement 601.
Conseil exécutif
Le Président (M. Gagnon): Allez-y, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'une série de subventions à
divers organismes à titre d'aide financière. C'est dans le cadre
du programme PECEC, pour un total de 2 282 150 $. Comme convenu avec le
président du Conseil du trésor on a maintenant
développé, après des mois d'études,
d'échanges d'information et de discussions, un questionnaire. J'avais
dit qu'on ne prendrait pas plus de trois échantillons de notre choix
dans la liste soumise. Pour fins d'objectivité, je vais en choisir deux.
Je laisse au député de Louis-Hébert le soin d'en choisir
un entre les trois et, ensuite, on demandera aux fonctionnaires de nous donner
la réponse.
Je me réfère à la première page blanche
ci-attachée, no 1214. Je parle de l'engagement 601 du Conseil
exécutif et du sous-engagement 1214. Je vous demande de remplir le
questionnaire. Je prends également l'engagement 1237 et je laisse au
député de Louis-Hébert le troisième.
M. Doyon: J'aimerais qu'on remplisse le questionnaire, à
l'engagement 1226, sur la scierie Saint-Ludger-de-Milot, qui a reçu une
subvention de 300 000 $.
M. Gendron: Le no 1226.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous avez d'autres
questions?
M. Polak: Non. J'avance à l'Éducation.
Éducation
Le Président (M. Gagnon): Éducation. Quel
engagement?
M. Polak: 601.
Le Président (M. Gagnon): 601.
M. Polak: "Contrat de services pour la réalisation d'un
ensemble multi-média relié au projet "Parle-moi de toi" à
l'intention des élèves de deuxième (2e) année du
primaire." Les politiciens doivent s'en servir de temps en temps. "Seul
soumissionnaire: Media-Québec PAV Inc., Montréal. Montant de
l'engagement: 55 535,37 $. Soumissions demandées: 5". À qui
a-t-on demandé les cinq soumissions? On n'a donc obtenu aucune
soumission sauf celle de Media-Québec?
M. Gendron: Je vais vous dire ça. Oui, le fichier a
donné le nom de cinq firmes.
M. Polak: Ah bon!
M. Gendron: Exactement comme le cas de dix tantôt.
M. Polak: Une seule firme a répondu. M. Gendron:
C'est ça.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Je voudrais revenir un peu en arrière à
l'engagement 100. "Subvention à la Fédération des
associations étudiantes collégiales du Québec à
titre d'aide financière pour la réalisation du projet "Recherche
d'alternatives pédagogiques étudiantes collégiales." 40
000 $." J'aimerais savoir du ministre quelles associations étudiantes
sont membres de la fédération. Est-ce que ces renseignements sont
disponibles dans le moment?
M. Gendron: À l'engagement 100, il y a 40 000 $, 45 000 $
et 25 000 $.
M. Doyon: Oui, c'est ça.
M. Gendron: II y a trois volets. Je regrette, je n'ai pas ici
l'information.
M. Doyon: J'aimerais avoir ce renseignement. Quand on parle du
projet "Recherche d'alternatives pédagogiques étudiantes
collégiales", est-ce que le ministre est en mesure de nous donner des
renseignements au sujet de ce projet? De quoi s'agit-il exactement?
M. Gendron: Juste une seconde! Pour le premier?
M. Doyon: Oui, pour le premier.
M. Gendron: L'explication additionnelle que j'ai dit que c'est
une subvention - on parle des 40 000 $ - qui aidera la réalisation du
projet "Recherche d'alternatives pédagogiques étudiantes
collégiales". Ce projet donnera aux étudiantes et à leurs
associations des outils leur permettant de mieux articuler leur intervention
à l'égard de la pédagogie des milieux scolaires et
communautaires dans lesquels ils évoluent. C'est tout ce que j'ai comme
information.
M. Doyon: Est-ce que le ministre peut me dire quand cette
subvention de 40 000 $ a été versée exactement?
M. Gendron: Un instant. Autorisée le 5 décembre
alors, c'est très frais, si elle a été versée. Je
ne peux pas vous dire si elle a été versée, je sais
qu'elle a été autorisée le 5 décembre.
M. Doyon: Donc, cela a été autorisé en
même temps que se tenait la commission parlementaire sur le programme
d'étude collégiale où a comparu la
Fédération des associations étudiantes collégiales
du Québec.
M. Gendron: Tout ce que j'ai comme information, je l'ai
donné le 5 décembre, en même temps que les deux autres.
C'est un bloc, cela a été autorisé en même temps,
dans le même CT.
M. Doyon: Puisque vous me parlez des deux autres, M. le ministre,
est-ce que les deux autres ont reçu des subventions semblables? Parce
qu'il y a la Fédération des associations étudiantes
collégiales qui a aussi...
M. Gendron: Oui, l'Association québécoise des
professeurs de français et...
M. Doyon: Non, je parle au niveau collégial, celles qui
regroupent les étudiants. Il y a, ce qu'on appelle, la FAECQ qui est la
Fédération des associations étudiantes collégiales
du Québec et il y a aussi l'ANEQ qui est l'Association nationale des
étudiants
du Québec. Est-ce que vous pouvez me dire...
M. Gendron: Oui, je peux vous dire que les autres en ont
reçu, parce que, ici, on a la Fédération des associations
des étudiants du secondaire du Québec. Alors...
M. Doyon: Est-ce que vous avez l'ANEQ dans cela?
M. Gendron: Oui.
M. Doyon: L'Association nationale des étudiants du
Québec.
M. Gendron: Elle n'est pas mentionnée. Je vous le dis,
à ma connaissance, l'ANEQ fait partie de la Fédération des
associations des étudiants du secondaire du Québec.
M. Doyon: Au niveau collégial.
M. Gendron: L'ANEQ serait strictement au niveau
collégial?
M. Doyon: C'est au niveau collégial.
M. Gendron: C'est possible. Mais je vous réponds
franchement: dans le libellé, la ventilation, je n'ai pas
spécifiquement l'ANEQ.
M. Doyon: D'accord. Dans le même engagement, une subvention
de 45 000 $ versée à l'Association québécoise des
professeurs de français à titre d'aide financière pour
l'organisation d'un congrès international des professeurs de
français à Québec en 1984.
Est-ce que vous pouvez me dire qui est le responsable de cette
Association québécoise des professeurs de français?
M. Gendron: II faudrait que vous le demandiez au ministre de
l'Éducation parce que dans les documents que j'ai, ici, je n'ai pas
cette information. Alors, M. le Président...
M. Doyon: D'accord on va demander ce renseignement. Est-ce la
première fois que l'Association québécoise des professeurs
de français reçoit une telle subvention? Est-ce que vous avez ce
renseignement ou s'il n'est pas disponible?
M. Gendron: Non, ce n'est pas la première fois.
M. Doyon: Ce n'est pas la première fois.
M. Gendron: Elle avait déjà reçu 65 000
$.
Le Président (M. Gagnon): Cela va?
M. Doyon: C'est remarquable, M. le Président, que
l'Association québécoise des professeurs de français soit
venue faire -cela a été une des rares - une longue
démonstration à la commission parlementaire sur
l'éducation, sur le bien-fondé du projet de loi 40, et soit en
même temps bénéficiaire de fortes subventions de 45 000 $
et de 65 000 $. Je pense que cela vaut la peine d'être
souligné.
Le Président (M. Gagnon): Nous allons suspendre nos
travaux pour deux minutes. Je crois que M. le ministre est appelé au
téléphone. Est-ce possible?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Gagnon): D'accord. (Suspension de la
séance à 16 h 54)
(Reprise de la séance à 16 h 57)
Le Président (M. Gagnon): Éducation, engagement
800? M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Éducation, engagement 800. On va attendre que le
ministre soit rendu là. On avance dans le volume.
M. Gendron: Éduation, engagement 800? Le
Président (M. Gagnon): Oui. M. Gendron: Oui.
M. Polak: "Subvention à l'Université Concordia pour
le paiement du capital et des intérêts d'un emprunt obligataire de
10 000 000 $, série "E", à 13 1/4%, en remboursement d'un emprunt
bancaire contracté pour le financement des dépenses
d'investissement. Montant de l'engagement: 43 125 000 $."
Je crois que dans cette page, tous les cas sont similaires. Est-ce que
le ministre peut nous expliquer, en quelques mots, une telle transaction?
Est-ce que l'université commençait, dans le temps, originalement,
avec un emprunt de 1 000 000 $ et qu'on est maintenant rendu à 43 125
000 $ à rembourser avec les intérêts? Je n'ai pas compris
exactement.
M. Gendron: Ici, selon l'échéancier -parce qu'il
faut toujours se référer à l'échéancier -
d'après mes renseignements, on est rendu à la série "E";
donc, il y en a eu antérieurement. Ici, c'est une émission de 10
000 000 $, valeur nominale d'obligations série "E" datée du 20
décembre 1983 portant
intérêt au taux de 13,25% l'an et venant à
échéance en totalité le 20 décembre 2008; c'est
là que cela représente une somme de 43 125 000 $. Capital et
intérêts, le 20 décembre 2008.
M. Doyon: Quand on parle du montant de l'engagement, il n'y a pas
de déboursé comme tel.
M. Gendron: Pour 10 000 000 $ oui. Mais sûrement pas pour
43 000 000 $. Le 20 décembre 2008, il va falloir verser en
intérêts 33 125 000 $ plus 10 000 000 $, à la fin de
l'exercice. C'est sûr que, chaque année, il faut rembourser les
intérêts semestriels. Alors, la première année, ce
sera 662 000 $ et ainsi de suite.
M. Doyon: D'accord. Quand on parle de subvention, on ne donne pas
une subvention de 43 000 000 $ à une université comme Concordia.
C'est sur papier, c'est une formule mathématique mais on ne donne pas
l'argent tel quel. Il y a un engagement.
M. Gendron: C'est ça, c'est un engagement pour leur
promettre que le gouvernement du Québec contribuera pour une somme de 10
000 000 $, tout en prenant l'engagement qu'à chaque année il
versera les intérêts.
M. Polak: D'accord. Il faudrait peut-être reformuler le
libellé parce que ça donne l'impression que Concordia a eu une
subvention de 43 000 000 $ en décembre 1983, elle n'a pas
été donnée.
M. Gendron: C'est exact que c'est une promesse de subvention.
Dans tous les engagements gouvernementaux, quand on dit: Le gouvernement
s'engage à verser à... on titre: subvention de.
M. Polak: D'accord.
M. Gendron: Au départ, lors de l'émission de
l'obligation, il faut qu'elle soit garantie. Autrement on n'en prend pas.
Le Président (M. Gagnon): Énergie et
Ressources.
Énergie et Ressources
M. Polak: Engagement 300: "Contrat négociés:
Contrat pour l'achat et l'installation de deux lignes de production
automatisées pour ensemencer et empoter les plants en récipients.
Fournisseur: Vancouver Bio-Machines Systems Ltd, Surrey, C.B. Montant de
l'engagement 130 500 $."
Est-ce qu'il n'y a pas de firme québécoise qui peut nous
fournir ces deux lignes de production automatisées?
M. Gendron: La réponse est non. Ce produit n'est
disponible que d'un fournisseur et devant l'urgence de la livraison on lui a
attribué la commande.
M. Polak: D'accord, mais c'est malheureux.
Le Président (M. Gagnon): Industrie et Commerce.
M. Polak: Je suis rendu...
M. Doyon: Fonction publique, engagement 100.
M. Gendron: Oui.
Fonction publique
M. Doyon: "Contrat de services pour agir à titre d'agent
négociateur dans le cadre de la négociation de la convention
collective à intervenir entre le gouvernement et le Syndicat des agents
de la paix de la fonction publique pour une période de 18 semaines.
Fournisseur: Me Roger D. Pothier, avocat. Montant de l'engagement: 26 640 $."
C'est toujours le tarif horaire ordinaire, j'imagine?
M. Gendron: Oui, 80 $ l'heure.
M. Doyon: Est-ce que cette période de 18 semaines va nous
mener jusqu'au milieu du mois...
M. Gendron: Février 1984. M. Doyon: ...de
février 1984?
M. Gendron: Oui, l'engagement couvrait du 3 octobre 1983 jusqu'au
10 février 1984."
M. Doyon: Est-ce que le ministre est en mesure de nous informer
où en sont ces négociations avec le Syndicat des agents de la
paix de la fonction publique?
M. Gendron: Non je ne suis pas en mesure de faire le point sur
les négociations.
M. Doyon: Je comprends que ce montant est un engagement maximum
et que si on en venait à un règlement plus tôt, le plein
montant ne serait pas dépensé, bien sûr.
M. Gendron: En règle générale, dans tous les
contrats de services, c'est comme ça. Il y a une clause qui n'est pas de
rappel, mais c'est bien le sens. C'est automatique, c'est une prestation de
services et quand il n'y a pas de services, il n'y a pas de prestation.
M. Doyon: Est-ce que le contrat avec Me Pothier est le premier
dans le cadre de cette négociation de convention collective avec les
agents de la paix de la fonction publique?
M. Gendron: Sûrement pas. N'oubliez pas que le contrat
expirait le 31 mars 1981, si vous suivez le dossier.
M. Doyon: C'est ça.
M. Gendron: Comme j'ai dit qu'on l'avait engagé du 3
octobre au 10 février... D'ailleurs je ne suis peut-être pas au
courant du contenu complet des négociations mais je sais qu'il y a eu
effectivement des substitutions de mandataires dans cette négociation.
Ce n'est sûrement pas le premier, je peux vous l'affirmer.
M. Doyon: Est-ce que le ministre est en mesure de nous dire
à l'heure où on se parle si le négociateur, Me Pothier,
continue d'agir maintenant?
M. Gendron: Oui.
M. Doyon: II continue de négocier.
M. Gendron: Au moment où on se parle, oui.
M. Doyon: Je profite de l'occasion, M. le Président,
même si on cherche des endroits pour ce genre de chose, pour porter
à l'attention du ministre, comme il l'a souligné, que ces
négociations traînent en longueur depuis fort longtemps et que
nous avons des échos des signes d'impatience. Je souhaite vivement que
cela aboutisse.
Est-ce que le ministre est en mesure de nous informer là-dessus?
Est-ce qu'un rapport n'a pas été soumis au Conseil des ministres
sur l'état de ces négociations? Est-ce qu'il a eu connaissance de
ça?
M. Gendron: Au Conseil des ministres, non, au Conseil du
trésor, oui.
M. Doyon: Au Conseil du trésor? Est-ce que ce rapport est
récent? Est-ce qu'il était destiné, à aboutir
éventuellement au Conseil des ministres ou était-ce simplement un
rapport d'étape?
M. Gendron: C'était un rapport d'étape mais
également un rapport justifiant l'engagement de M. Pothier. On pense
que, compte tenu de l'expertise spécifique et de la
nécessité d'avoir quelqu'un de très
expérimenté dans la conduite des négociations collectives,
l'arrivée de M. Pothier nous donne de meilleurs garanties de
conclure.
M. Doyon: Cela va.
M. Polak: Je me rends à Loisir, Chasse et Pêche,
engagement 202.
Loisir, Chasse et Pêche
Le Président (M. Gagnon): Oui. M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: Le ministre y arrive. "Subvention additionnelle
à la Corporation de la forêt Ouareau, comté de Joliette,
pour porter à 160 000 $ la subvention totale pour lui permettre de
compléter les travaux d'aménagement de ce secteur à des
fins récréatives."
Je note qu'ici le montant de l'engagement est de 60 000 $. Il y a donc
une augmentation de 60%. Y a-t-il une raison spéciale pour cette
subvention additionnelle?
M. Gendron: Oui, voici ce qui est arrivé dans ce cas
particulier. Afin que les travaux qui ont été faits dans la
forêt Ouareau aient un sens, il faut absolument y donner l'accès.
Or, il avait été estimé au tout début qu'une seule
passerelle suffirait pour accéder aux sentiers et au stationnement. Au
début, les projets ont été réalisés en
partie, mais à cause de problèmes d'ordre technique et
d'ingénierie dans la construction des passerelles et des
problèmes connexes de réalisation nettement
sous-élevés, parce qu'il y a une différence entre une
seule et deux passerelles, pour être capable de rentabiliser les
investissements, il fallait absolument, même s'il y a eu des
problèmes techniques dans la seconde passerelle, la faire. C'est la
raison des 60 000 $ additionnels.
M. Polak: Je crois que le député de
Louis-Hébert...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
Justice
M. Doyon: Je voudrais simplement revenir brièvement en
arrière, soit à Justice, engagement 200. "Contrats
négociés: Contrat pour les services de M. Jean-Marc Boily, pour
agir à titre de consultant dans la préparation des politiques
salariales et des conditions de travail et de représentant du
ministère de la Justice au comité paritaire et conjoint, dans le
cadre du renouvellement de la convention collective des membres de la
Sûreté du Québec, pour une période de huit mois et
demi. Fournisseur: Gérance 2000 Inc., Sainte-Foy. Montant de
l'engagement: 53 280 $."
Je voudrais savoir de la part du
ministre s'il s'agit bien du même M. Jean-Marc Boily que tout
à l'heure, celui qui a été engagé à 30 000 $
pour une période de six mois, à partir du mois de novembre
1983.
M. Gendron: II s'agit bien du même Jean-Marc Boily.
M. Doyon: M. Boily a donc deux contrats parallèles?
M. Gendron: Oui.
M. Doyon: Oui, il a deux contrats parallèles, l'un pour 30
000 $...
M. Gendron: Oui.
M. Doyon: ...et l'autre pour 53 280 $.
M. Gendron: Oui, ne couvrant bien sûr non pas la même
période, parce que, dans le dossier qu'on discute, c'est...
M. Doyon: Pas tout à fait, mais...
M. Gendron: ...d'octobre 1983 au 30 juin 1984.
M. Doyon: D'octobre 1983 au 30 juin 1984, oui.
M. Gendron: Oui, pour une période... M. Doyon: Oui,
cela chevauche.
M. Gendron: Oui, je le dis, pour une période, cela se
chevauche.
M. Doyon: Oui, c'est parallèle, c'est cela. Quelle base
a-t-on adoptée pour rémunérer M. Boily? Est-ce à
l'heure aussi?
M. Gendron: Une minute! Ici, je vais le dire, parce que vous
posez la question, mais sous réserve, M. le Président, de faire
une vérification ultérieure. À ma connaissance, il s'agit
ici d'un tarif de 90 $ l'heure.
M. Doyon: D'accord. Afin de comparer, il est peut-être trop
tard pour le demander, parce que je ne suis pas capable de retrouver
l'engagement et on a fini l'étude des engagements du mois de novembre,
est-ce que le ministre se souvient de la base de sa rémunération
pour le contrat précédent de 30 000 $?
M. Gendron: Je ne m'en souviens pas, je regrette, mais je suis
assez sûr qu'elle était sensiblement la même, parce que les
deux contrats ont été attribués suivant les normes du
Conseil du trésor. Les normes ne varient pas énormément
selon que tu sois affecté au dossier À plutôt qu'au dossier
B, lorsqu'il s'agit des mêmes personnes.
M. Doyon: En tout cas, je trouve que M. Boily a beaucoup de
contrats dans le moment.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 200, Loisir, Chasse
et Pêche.
M. Polak: Je me rends plus loin. Main-d'Oeuvre et
Sécurité du revenu, engagement 800.
Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800. Allez-y.
M. Polak: "Décrets. Prêt au Fonds de
solidarité des travailleurs du Québec, (FTQ) à titre
d'aide financière lui permettant de commencer ses opérations.
Montant de l'engagement: 10 000 000 $."
Je voudrais connaître la date du prêt ou savoir quand la
discussion pour ce prêt a été entamée la
première fois au ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu, le taux d'intérêt et de quelle
manière on prévoit le remboursement de cette somme de 10 000 000
$.
M. Gendron: Le prêt, c'est à compter du 12
décembre 1983. Le contrat et le billet seront datés du 12
décembre 1983. Le prêt portera intérêt à
compter du 12 décembre 1984, avant comme après
l'échéance, défaut et jugement, au taux suivant: 2% l'an,
du 12 décembre 1984 au 11 décembre 1985; 4% l'an, du 12
décembre 1985 au 11 décembre 1986; 7% l'an, du 12 décembre
1986 au 11 décembre 1987 et par la suite, au taux équivalant
à la moyenne arithmétique des taux préférentiels
des trois plus grandes banques mentionnées à l'annexe À de
la loi sur les banques en cours de temps à autre pendant la portion du
terme du prêt restant à courir.
M. Polak: D'accord. Le remboursement du capital est prévu
de quelle manière?
M. Gendron: Un instant! Le fonds devra s'engager à
rembourser au Québec les frais et déboursés encourus pour
faire valoir ou prétéger quelque droit... À moins que je
ne l'aie ailleurs. Rapidement, tout ce que je lis, au moment où vous
posez la question, c'est qu'il y a engagement à rembourser au
Québec les frais et les débours encourus. Voyez-vous d'autres
détails?
M. Polak: Le détail le plus important de tous, c'est le
remboursement des 10 000 000 $. À un moment donné, la population
veut se faire rembourser le prêt par la FTQ.
M. Gendron: Je comprends, mais c'est
cela que j'essaie de vous trouver. Il n'y a pas
d'échéance. Tout ce qui est mentionné, c'est qu'il y a
engagement de rembourser. On dit: Le fonds sera autorisé, sur
préavis transmis au prêteur, à rembourser par anticipation,
tout ou partie du solde en capital du prêt impayé, pourvu que tout
remboursement partiel s'effectue par versement de 1 000 000 $ ou d'un multiple
de ce montant. Le terme du prêt pourrait être prolongé sur
demande du fonds et transmis au Québec au plus tard le 12 novembre 1988,
pour une période de cinq ans supplémentaire, prenant fin le 12
décembre 1993, auquel cas un nouveau billet sera émis et
livré au Québec en échange du billet. Au cas où le
fonds deviendrait en défaut par suite d'une situation ou d'une
circonstance, le Québec pourra déchoir le fonds du
bénéfice du terme accordé relativement au prêt et
prononcer la venue à échéance immédiate du
prêt et du billet, auquel cas le fonds devra rembourser le capital du
prêt avec intérêts courus au taux applicable jusqu'à
la date du remboursement stipulée par le Québec.
M. Polak: Je comprends, c'est si le fonds cesse ses
activités ou...
M. Gendron: Oui, on fait défaut.
M. Polak: Si le fonds continue à exister, peut-être
même sur papier - c'est possible également - il doit y avoir une
date limite à ce prêt, à moins que cela ne soit pas
prévu, mais, habituellement, pour un prêt de nature commerciale,
on dit: Après dix ans, vingt ou trente ans, il faut payer le capital.
Ici, tout ce qu'on fait, c'est qu'en 1993, on peut renouveler notre billet,
mais on ne peut jamais réclamer cette somme de 10 000 000 $, à
moins qu'il y ait défaut.
M. Gendron: Vous avez raison. D'après moi, c'est
après l'échéance additionnelle de cinq ans, après
l'expiration du délai. C'est le délai maximal pour
rembourser.
M. Polak: Mais il n'y a pas de délai maximal fixé
dans les conditions du prêt. À quelle date va-t-on nous rembourser
les 10 000 000 $?
M. Gendron: Cinq ans après l'échéance
fixée, qui est 1988, si je lis bien. Il a droit à un prolongement
de cinq ans. S'il ne demande pas, après 1988, le délai de
prolongement de cinq ans, le remboursement est dû en 1988. C'est ce qui
est inscrit dans le contrat.
M. Polak: On peut vous demander une extension de 5 ans en
1988?
M. Gendron: C'est cela.
M. Polak: Cela prolonge l'affaire jusqu'en 1993.
M. Gendron: Exactement.
M. Polak: Mais rien ne dit qu'en 1993, on doive payer le
montant.
M. Gendron: Oui, il n'est plus prêté, c'est pour une
période supplémentaire de cinq ans, prenant fin... On dit "le
terme du prêt". (17 h 15)
M. Polak: Oui.
M. Gendron: "Le terme du prêt", ces mots ont un sens. Cela
veut dire que le prêt est échu. Sauf qu'on dit: Le terme du
prêt peut être prolongé. S'il y a une demande d'extension,
je compreds que son terme devient cinq ans après l'extension. S'il n'y a
pas de demande d'extension...
M. Polak: 93.
M. Gendron: Bien oui, le terme du prêt, c'est fini. C'est
cela la définition.
M. Polak: Une autre question que je me pose. Le fait que le
ministre de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu - je
parle en connaissance de cause, c'est partiellement public - est
l'épouse du directeur général de ce fonds, est-ce que cela
ne créé pas un conflit d'intérêts pour ce qui est
d'accorder un prêt? Je ne sais pas si la ministre s'est abstenue de voter
ou quoi? Qu'est-ce qui est arrivé là-dedans, est-ce
mentionné, ou peut-être devrait-on le demander?
M. Gendron: Voici ce que j'ai à dire là-dessus. Il
n'y en a pas et il ne peut y en avoir, parce que c'est un prêt qui est
consenti à la FTQ. Alors, il faudrait demander à la FTQ. Le
prêt, c'est un prêt octroyé à la FTQ, la
Fédération des travailleurs du Québec. Et dans tout le
cheminement, la nomination du directeur général du fonds, ce
n'est pas le gouvernement qui est concerné, c'est la FTQ.
Première considération.
Deuxième considération, je peux vous le dire parce que je
suis au courant. Lorsque ces choses ont été faites, la titulaire
actuelle du ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu était titulaire d'un autre
ministère.
Troisième considération, tout ce contrat découle
d'une recommandation du ministre des Finances seul. Et c'est ce dernier qui est
autorisé par le Conseil des ministres pour toutes les signatures. En ce
qui concerne toute la question des signatures pour le fonds, que ce soit le
contrat, ou les
négociations, sauf pour les crédits qui vont être
puisés au ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu, il ne peut pas y avoir de conflit
d'intérêts parce que, premièrement, quand cela a
été autorisé, la titulaire actuelle du ministère de
la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu ne l'était
pas, elle avait un autre ministère; deuxièmement, c'est le
ministre des Finances, M. Jacques Parizeau, qui avait la responsabilité
de préparer le contrat; troisièmement, on est en 1984 et la
liberté des personnes existe sans association: monsieur étant
monsieur et madame étant madame.
M. Polak: M. le Président, j'ai demandé au ministre
la date tout à l'heure et il dit: La date du contrat du billet est le 12
décembre 1983.
M. Gendron: Oui.
M. Polak: D'après ce que je me rappelle, Mme Marois
était déjà ministre à ce moment.
M. Gendron: Oui.
M. Polak: Je trouve cela bizarre. Je pense toujours à la
vie privée, à la pratique privée d'avocat - j'ai mon
expérience personnelle - ce serait très mal vu si le soir,
l'époux ou l'épouse revient chez lui et c'est l'épouse ou
l'inverse qui lui accorde... Parce que, après tout, ce n'est pas un
prêt à la FTQ, c'est un prêt au fonds de solidarité.
Un fonds, c'est une compagnie à part la FTQ. Il y a une loi
spéciale pour ces fonds de solidarité.
M. Gendron: Sur le fonds de solidarité des travailleurs de
la FTQ.
M. Polak: Les travailleurs de la FTQ, je comprends. Mais le
président-directeur général, celui qui mène ce
fonds - c'est par hasard, c'est peut-être malheureux - c'est
l'époux de la ministre en question. Je me demande - il ou elle aurait
dû démissionner -si vraiment, au 12 décembre 1983, quand le
prêt a été accordé par ce ministère - parce
que, autrement, vous dites c'est le ministre des Finances - comment il se fait
qu'on trouve cela dans le cahier du ministère de la Main-d'Oeuvre et de
la Sécurité du revenu. Cela aurait dû être dans le
cahier du ministère des Finances.
M. Gendron: Parce que cela est strictement une imputation
budgétaire. Les crédits proviennent du ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu parce que le dossier
dont on discute concerne les travailleurs. C'est une initiative pour favoriser
l'emploi au Québec et développer davantage l'économie, ce
en quoi on croit. Et en aucune façon, il ne peut y avoir un lien - comme
je l'ai mentionné tantôt -puisque de toute façon, ces
négociations pour le contrat, pour toute la question des signatures avec
la FTQ-construction, concernant le fonds de solidarité, tout a
été mené par le ministre des Finances et non par la
ministre de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu.
M. Polak: Si la situation était renversée, si nous,
nous étions de l'autre côté de la table, M. le ministre,
sans doute, vous poseriez la même question. J'imagine que vous seriez le
premier à attaquer cela sérieusement, parce que la condition de
remboursement du prêt, tout ce beau taux d'intérêt de 2% et
de 4%, c'est un cadeau.
M. Gendron: Oui.
M. Polak: Je ne dis pas qu'on n'aurait pas dû donner de
cadeau, mais le gérant général qui le reçoit, le
numéro un, le président, c'est le mari de la ministre, n'est-ce
pas? Il reçoit 10 000 000 $. Ce n'est pas 10 000 $. Ils peuvent
même discuter dans leur chambre à coucher des conditions de
remboursement, soit de 2%, 3% ou 4% avec une option de renouvelement pour cinq
ans. Je trouve cela vraiment difficile à accepter.
M. Gendron: Pas du tout, une seconde, M. le
député.
M. Polak: En tout cas, je n'accuse pas. Je trouve un peu
pénible d'être obligé de poser ces questions. Mais
j'aimerais avoir une explication de la part de la ministre de la Main-d'Oeuvre
et de la Sécurité du revenu. C'est tellement proche que, sachant
qu'il était pour revenir au gouvernement pour un prêt d'une telle
envergure, le mari aurait dû dire: II faut que je pense bien à ma
position. Est-ce que j'ai le droit de conduire là où je suis?
C'est malheureux, mais c'est le prix qu'on paie de temps en temps.
M. le ministre, je suis avocat et je ne prends pas une cause contre le
gouvernement provincial. Je ne suis même pas membre du gouvernement
provincial, je suis membre de l'Opposition. C'est une règle que je me
suis fixée, parce que ce serait très mal vu. D'ailleurs, dans la
Loi sur la Législature, des articles traitent de cela. Je ne l'ai pas
analysée en détail.
M. Gendron: C'est exact, sauf qu'avant de vous laisser aller plus
loin, M. le député de Sainte-Anne, je vous dirai qu'il y a une
disposition au décret. Je l'ai dit tantôt, si vous avez bien
entendu. Aux termes du décret 2510, du 6 décembre 1983: "Le
ministre des Finances, aux fins de la négociation et de la conclusion de
ce prêt -
alors toutes vos évocations de la chambre à coucher, sur
l'oreiller, ne peuvent pas s'appliquer - et de la signature de tout document
relatif à cette transaction investit des pouvoirs et exerce les
attributions de la ministre de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité
du revenu."
Ce n'est pas parce qu'un contrat s'applique à telle date que les
négociations, les arrangements et tous les détails contractuels
qui ont conduit à ce décret ont été
négociés par une autre personne qu'a posteriori, on peut conclure
à un conflit d'intérêts, quand on sait que,
expressément, dans le décret, la ministre de la Main-d'Oeuvre et
de la Sécurité du revenu n'exerçait plus - pour fins de ce
qu'on discute, c'est-à-dire le fonds de solidarité -les
responsabilités qui étaient siennes. Voilà les faits et la
vérité. Je ne vois rien qui puisse vous amener à conclure
ce que vous avez évoqué tantôt.
M. Polak: II s'agit d'un prêt, mais ce n'est pas un
prêt ordinaire commercial qu'une banque accorde. Nous connaissons tous
les taux d'intérêt. C'est dans le cadre d'une subvention, un
prêt à 2% pour la première année et de 3% à
4% d'intérêt. Les intérêts sur 10 000 000 $ sont de
grosses sommes d'argent. Donc, je ne dis pas que le gouvernement n'a pas le
droit d'accorder une subvention au Fonds de solidarité des travailleurs
du Québec. Si cela crée de l'emploi, tant mieux pour tout le
monde...
M. Gendron: C'est son droit et son choix.
M. Polak: ...même si le président est un autre ami
du parti; en tout cas, on oublie cela. Mais ces transactions méritent
plus d'explications qu'on en a maintenant; parce que le 12 décembre, Mme
la ministre titulaire de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du
revenu était mariée et son mari était le président
du fonds qui a reçu un bénéfice de 10 000 000 $. C'est
bien beau de dire que c'est le ministre des Finances qui signe les documents et
que l'autre, c'est seulement pour les entrées aux livres, mais on prend
ses responsabilités quand on accepte une fonction.
M. Gendron: M. le député de Sainte-Anne, ce n'est
pas exact ce que vous dites. Les conditions du prêt, quand vous faites
référence à cette prestation de 10 000 000 $ aux
conditions avantageuses que vous évoquez, au moment où ce geste a
été discuté et négocié avec qui de droit,
soit toujours la FTQ-construction, en aucune façon, à ce
moment-là, celui que vous évoquez, conjoint de Mme Marois,
n'était dans le portrait. Les conditions ont été
négociées au préalable, le contrat a été
entendu avec la FTQ au préalable, mais après que le gouvernement
se soit entendu avec la FTQ, il a dit: Bon, maintenant, il faut désigner
un directeur général.
M. Polak: M. le Président, d'abord, la transaction ou la
relation entre le gouvernement et ces fonds, ce n'est pas la première
fois qu'on la voit. Vous savez très bien que la loi a été
adoptée au mois de juin 1983 pour incorporer ce fonds.
M. Gendron: Exact.
M. Polak: D'après les engagements financiers du mois de
juillet 1983, le gouvernement a donné une subvention de 100 000 $, pour
préparer ce fonds. Ensuite, au mois de mai, le ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu a donné une
autre subvention de 200 000 $. Ce n'est pas la première fois qu'on voit
ce fonds-là. Maintenant, on arrive avec un prêt aux conditions
très favorables. Ce n'est pas un prêt ordinaire; tout le monde est
d'accord là-dessus. On a le problème que le titulaire du
ministère... À mon avis, c'est un problème très
grave. Je pense que pour protéger Mme la ministre, cela prendrait une
explication détaillée pour écarter tout doute de conflit
d'intérêts. Parce que le monsieur qui a négocié ce
fonds-là, c'est sans doute le président du fonds et c'est
justement... Ce n'est pas un petit fonctionnaire, un comptable du fonds qui a
négocié un prêt de 10 000 000 $. Je suis convaincu, sans
connaître les détails de la transaction, que le président
de ce fonds a lui-même négocié avec une équipe de
conseillers juridiques l'obtention du prêt, les conditions de
remboursement du prêt, l'intérêt à payer sur le
prêt et toutes les autres conditions qui entourent un prêt d'un tel
montant. Il est au courant de cela; il le savait.
M. Gendron: Avec le ministre des Finances.
M. Polak: Avec le ministre des Finances. Il est en train de
négocier cela. Je ne sais pas s'il a parlé avec sa femme pendant
cette période. J'imagine que mari et femme se parlent.
M. Gendron: M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Le pire de tout, c'est qu'au moment où l'argent
et accordé, elle était la ministre. C'était
peut-être un hasard; c'est peut-être malheureux, mais il y a des
conséquences et un prix à payer dans la vie pour certaines
démarches. En tout cas, je ne sais pas si le député de
Louis-Hébert a quelque chose à ajouter là-dessus, mais
cela m'a frappé. Cela prend des explications.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: À cet égard, M. le Président, il
est possible qu'il n'y ait pas lieu de faire des reproches formels, sauf que la
règle de prudence doit prévaloir aussi. Voici ce que je demande
au ministre: Est-ce que la règle de prudence a prévalu ici dans
les circonstances? La femme de César doit être au-dessus de tout
soupçon.
M. Gendron: Voici ma réponse. Oui, quand je vous ai lu le
paragraphe 3 du décret, c'est effectivement pour démontrer que la
femme de César est au-dessus de tout soupçon. Pour tout ce que
vient de discuter depuis une quinzaine de minutes, le porteur de ballons - si
vous me permettez l'expression - le ministre responsable qui agissait pour et
au nom de celle dont vous parlez, à savoir Mme la ministre de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, n'était pas le
ministre de la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, mais le
ministre des Finances. Justement, pour être certain qu'il n'y ait aucun
conflit d'intérêts, au décret même, on a pris les
dispositions, comme gouvernement, pour s'assurer que cela ne se passe pas comme
vous l'évoquez.
M. Doyon: M. le Président, dans quelle situation sera le
ministre des Finances quand il devra, éventuellement - s'il devait le
faire - convoquer M. le mari de Mme la ministre, à son bureau, et lui
dire: Le capital que nous vous avons confié est en danger parce que vous
administrez de la mauvaise façon et que vous ne vous conformez pas
à telle et telle exigences?
Même si le ministre des Finances a cette responsabilité -
ce que je suis prêt à reconnaître - il n'aura pas les mains
libres pour le faire compte tenu qu'il devra, pour agir, blâmer le mari
de la ministre titulaire du ministère où sont pris les
crédits de 10 000 000 $. Il n'aura pas les mains libres.
Il ne pourra pas s'acquitter de sa tâche ou -je ne dis même
pas cela - il ne pourra pas s'assurer qu'il donne l'impression indubitable
qu'il s'acquitte de sa tâche sans avoir, en arrière-pensée,
en arrière-plan, le fait que la personne à qui il s'adresse est
le mari de la ministre titulaire du ministère où sont pris les
crédits de 10 000 000 $. À ce moment-là, les apparences ne
sont plus sauves.
(17 h 30)
La question, c'est de savoir si le ministre des Finances est en mesure
de s'acquitter de ses fonctions ou même des obligations qui lui sont
confiées par la loi. Même s'il le faisait, le gouvernement ne doit
pas se placer dans une telle situation - c'est l'argument fondamental -
où cette chose sera remise en question. On peut se poser des questions.
Quel que soit le rôle que le ministre ou la ministre joue, la personne
qui est nommée président-directeur général du fonds
de solidarité, à ce titre, a la première
responsabilité de faire fructifier ce fonds, de voir à
l'utilisation des sommes et de s'assurer que les montants nécessaires
seront à sa disposition pour fins de remboursement. Le fait que cette
personne soit le mari, on ne peut plus impliquer la ministre du gouvernement.
Ce fait va colorer toutes les négociations et l'acquittement des
obligations qui sont celles du ministre des Finances. Je porte cela à
votre attention, avec tout le sérieux que cette chose mérite,
parce qu'on est devant un fonds de 10 000 000 $. M. le ministre, vous avez
peut-être entendu les réflexions que j'ai entendues: Oui! on sait
bien, etc. C'est malsain.
M. Gendron: Surtout si on les entretient.
M. Doyon: On ne les entretient pas, on les souligne. On n'a pas
à mettre la couverture par dessus des choses semblables. Il est de notre
devoir, en tant qu'Opposition, de les porter à l'attention du public. Ce
n'est pas nous qui avons agi de cette façon. On n'a pas cette
responsabilité.
M. Gendron: Votre devoir, c'est de raconter tous les faits.
Premièrement, s'il n'y avait pas de dispositions, comme je l'ai
mentionné tantôt, au paragraphe 3 du décret, je pense que
vous feriez votre devoir. Deuxièmement, c'est très mal
connaître M. Parizeau de penser qu'il ne pourrait pas s'acquitter
convenablement et d'une façon tout à fait équitable,
consciencieuse, professionnelle de ses responsabilités sous
prétexte qu'il y a un collègue ministre qui l'empêcherait
d'exécuter la gestion de ce fonds. Je prends le même exemple que
vous aviez tantôt. S'il avait à prendre des décisions,
parce qu'il avait la conviction que le fonds n'est pas géré
conformément aux dispositions du décret, puisque c'est
très explicitement connu dans le décret comment doit fonctionner
la gestion, M. Parizeau est bien placé pour exercer son rôle
librement, adéquatement. C'est écrit en toutes lettres: Eu
égard à ce fonds, c'est M. Parizeau qui exerce les
responsabilités de la ministre de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu.
En conclusion, je ne pense pas, en ce qui me concerne, que le
gouvernement aurait pu d'avance indiquer que la FTQ-Construction, pour ce qui
est du fonds de solidarité, pouvait engager toutes les personnes qu'elle
voulait comme DG, sauf les personnes suivantes... Ce n'est pas comme cela qu'on
procède, surtout lorsqu'en termes d'identité, les personnes sont
ce qu'elles sont. La FTQ avait la possibilité d'engager la personne
qu'elle croyait la plus apte à
s'acquitter de la responsabilité du directeur
général du fonds. Notre rôle comme gouvernement,
c'était de nous prémunir contre l'écueil que vous
évoquez. Je pense que le paragraphe 3 du décret dit que, compte
tenu de ceci et de cela, c'est le ministre des Finances qui, aux fins de
négociation, aux fins de la conclusion du prêt et aux fins de la
signature de tout document relatif à cette transaction, est investi de
tous les pouvoirs et exerce toutes les attributions de la ministre de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu. C'est le ministre des
Finances et non celle que vous placez en conflit d'intérêts.
M. Polak: M. le Président, je pense que cela rend la chose
vraiment plus sérieuse encore du fait qu'on a pris la précaution
d'insérer le paragraphe 3 dans le décret. Cela veut dire qu'on a
pensé justement à ce conflit d'intérêts que j'ai
soulevé. C'est un beau subterfuge de dire: Maintenant on va le faire au
nom d'un autre, soit le ministre des Finances. Si le ministre me disait: La loi
192 dit qu'en ce qui concerne les transactions du fonds, c'est le ministre des
Finances, je comprendrais, parce que c'est un autre ministre, mais on a eu
à cette occasion et pour ce prêt la signature du ministre des
Finances. En fait, quelqu'un m'a dit que c'est le ministre des Finances qui a
donné le chèque avec grande fanfare. Il avait sa photo dans les
journaux, etc., mais cela a été transmis au ministère de
la Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, parce que cela
relève de ce ministère. On a simplement pris M. Parizeau comme
ministre des Finances. Cela ne veut rien dire, cela détériore
encore la situation. Je ne trouve pas que c'est une explication du tout. Je
trouve qu'on a pris la précaution de dire: On a fait cela au nom du
ministre des Finances, mais ce n'est pas ce qu'on avait prévu. On aurait
dû agir différemment. On aurait dû dire à M. le
président de ce fonds: Excusez-moi, vous êtes en train de
négocier cela avec le gouvernement; cela crée un problème;
ou, lorsque sa femme a reçu l'invitation de devenir ministre de ce
ministère, elle aurait peut-être dû réfléchir,
parler avec son mari et dire: Est-ce que cela aurait pu créer un
conflit, est-ce que j'aurais dû accepter cette nomination? En tout cas,
selon moi, le paragraphe 3 du décret, ce n'est pas cela... Le ministre
des Finances peut être une personne interposée. Si on a peur de
cacher quelque chose, qu'on ne veut pas mentionner le nom d'une personne, on
prend le nom d'une autre. Cela est juste un truc technique, légal.
M. Gendron: Comme l'autre est un truc...
M. Polak: De toute façon, j'aimerais avoir...
M. Gendron: M. le Président, comme l'autre aspect est un
truc financier. Je veux dire la ponction au ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu, ce n'est qu'une
opération budgétaire parce que c'est un fonds de 10 000 000
$.
M. Polak: Oui, mais le...
M. Gendron: Et on ne peut pas faire toute une symbolique avec
cela. La logique, par exemple, pour nous, de le prendre là, c'est qu'il
s'agissait d'une mesure reliée à l'économie, à la
stimulation de l'emploi, à la relance. Et, dans ce sens, les
crédits qui servent pour ces fins-là, au gouvernement du
Québec, se trouvent au ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu.
M. Polak: Je comprends. Je réitère ce que le
député de Louis-Hébert a dit: On n'accuse pas. On ne dit
pas qu'on a donné 1% de moins d'intérêt parce que c'est le
mari de Mme la ministre. On ne dit pas cela, parce qu'il n'y a aucune preuve.
Mais le soupçon est là. Quelqu'un du public, qui entend parler de
cette transaction, va dire: Bien, écoute, où est la limite? Le
soupçon est créé. C'est malheureux. Et là, on
essaie de l'enlever en passant cela par le biais du ministre des Finances. Pour
ma part, cela ne règle rien.
De toute façon, afin d'avoir un peu plus de précisions,
j'aimerais avoir une copie du décret; on pourra l'étudier si
c'est possible de l'obtenir. Ensuite, si possible, j'aimerais connaître
la date de la première demande de la part du fonds pour ce prêt.
À un moment donné, le fonds doit avoir demandé ce
prêt; j'aimerais connaître la date de cette demande. Par quelle
entremise a-t-on commencé à s'enquérir auprès du
gouvernement pour obtenir un tel prêt? Avec qui la correspondance
a-t-elle été faite? J'imagine avec le ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu. Je ne le sais pas.
Quelle est la date de l'acceptation finale du prêt et à quelles
conditions? Donc, tous les détails entourant cette transaction.
M. Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Un fait demeure. La position de la ministre, à
cet égard, est sûrement extrêmement inconfortable, pour des
raisons évidentes. Le ministre nous fait valoir que c'est mal
connaître M. Parizeau que de penser que, parce que la ministre est
mariée au directeur général du fonds de solidarité,
il pourrait avoir des hésitations à appliquer la
loi. Disons que je me rends à cet argument.
Le fait demeure que c'est un argument ad hominem. On est prêt, de
votre côté surtout, pas tellement du nôtre, à lui
donner toutes les qualités du monde, dont l'honnêteté, la
capacité et ainsi de suite, tant et plus. Même si M. Parizeau a
toutes ces qualités - pour les fins de la discussion -il demeure que M.
Parizeau n'est pas éternel, qu'il n'est pas irremplaçable. Une
possibilité est là. Le prochain ministre des Finances peut ne pas
avoir nécessairement les qualités que M. Parizeau a. Et, dans les
circonstances, votre argument peut se retourner contre vous,
c'est-à-dire que la garantie que vous nous donnez, finalement, repose en
grande partie sur le caractère d'une personne, l'actuel ministre des
Finances. Je vous dis que c'est très faible comme garantie, parce qu'il
est de la nature des hommes politiques de passer.
Que penserait-on du conseil d'administration d'une compagnie qui serait
dans une situation semblable, où on créerait un fonds et que la
compagnie - prenons une banque - prêterait de l'argent à un fonds
qui serait dirigé par le mari d'un membre du conseil d'administration et
à des conditions de la nature d'une subvention? Et on espérerait
ensuite qu'il y ait un contrôle de la part de ce conseil
d'administration, ou du président, sur l'argent qui a été
prêté à des taux extrêmement favorables et avec des
conditions également extrêmement favorables. Au moins, ce qu'on
pourrait souligner, c'est qu'on n'est pas sûr que tous les moyens sont
pris pour préserver l'intérêt de la compagnie. Ici, je ne
suis pas sûr que toutes les précautions sont prises pour
protéger tous les Québécois qui, finalement - ce n'est pas
le gouvernement qui investit - sont les véritables investisseurs dans ce
fonds de solidarité. Ce sont les Québécois et les
Québécoises qui sont les véritables investisseurs, ce
n'est pas le gouvernement péquiste qui est le véritable
investisseur. Et je ne suis pas sûr que vous ayez pris tous les moyens
pour protéger les intérêts des Québécois et
des Québécoises quand vous les avez obligés à
investir 10 000 000 $ dans ce fonds de solidarité. Je ne suis pas
certain que les garanties sont là. Vous devriez, au moins, avoir la
décence de protéger les apparences. Dans le moment, elles ne sont
pas protégées. Il y a toute la question de la solidarité
ministérielle qui entre en jeu, en fin de compte. Je vois difficilement
comment l'arbitre suprême, le premier ministre, qui est le patron du
ministre des Finances et aussi le patron de la ministre, pourrait blâmer
sa ministre et la mettre dans une situation où elle serait
blâmable, alors qu'il protégerait le ministre des Finances. C'est
tout cela qui est flou, qui est embrouillé. Cela donne une mauvaise
odeur à toute l'opération. Je regrette de le dire.
M. Gendron: Un dernier commentaire, M. le Président. Il
est clair que quand on veut, non pas porter des jugements mais, ce qui est
pire, souvent, laisser voir toutes sortes de soupçons dans un dossier
comme celui-là, qui est très clair... Moi aussi, pour les fins de
la discussion, M. le Président, je pourrais dire: Dans quelle situation
M. Bourassa va être placé dans l'hypothèse
complètement utopique et farfelue qu'il reviendrait diriger le
Québec, quand il va négocier des emprunts avec M. Garneau de la
banque de je ne sais pas quoi? M. Garneau, c'est exactement la même
chose.
M. Polak: M. Garneau, ce n'est pas la même chose.
M. Doyon: Pas du tout. Ils ne sont pas mariés
ensemble.
M. Gendron: Quand on connaît le passé des
libéraux, quelquefois on jurerait qu'ils sont époux et
épouses. Non, je pense que là-dessus, le gouvernement du
Québec a pris ses responsabilités surtout en s'assurant que toute
la négociation du contenu même des garanties... M. le
député de Louis-Hébert à raison, je pense, qu'on ne
peut pas, comme gouvernement, prêter 10 000 000 $ comme cela sans qu'il y
ait un cadre très précis, très défini, très
balisé. Et que je sache, mon argument n'était pas sur la
façon dont M. Parizeau s'acquitte de ses responsabilités. On ne
parle pas de M. Parizeau dans le dossier, on dit: C'est le ministre des
Finances. Et le ministre des Finances, lui ou un autre, est assujetti au
même serment d'office comme membre d'un exécutif afin de
s'acquitter de ses responsabilités, que n'importe quel autre qui serait
nommé. Dans ce sens, il me semble que le décret nous donne les
garanties que ce fonds va atteindre - je l'espère de tout coeur - les
objectifs pour lesquels il a été créé.
M. Polak: Maintenant, étant donné qu'il est 17 h
42, on pourrait finir le mois de décembre. En tout cas, M. le
Président, le secrétaire a noté l'autre question.
Le Président (M. Gagnon): Oui. Travaux publics
M. Polak: On va aux Travaux publics. Il y a juste deux
engagements où le même nom apparaît, je vais vous expliquer.
Il s'agit des engagements 100 et 616. Sans les lire au complet, à
l'engagement 100, il s'agit d'un contrat pour travaux d'entretien
ménager au palais de justice à Montréal. Le
soumissionnaire qui a obtenu le contrat est la compagnie Le Transit Inc., pour
un
montant de 962 961,64 $. Drôle d'affaire à constater, le
deuxième plus bas soumissionnaire s'appelle Service d'entretien
d'édifices M.R. Inc., et le montant de sa soumission est identique: 962
961,64 $. J'ai téléphoné à un mathématicien
et il m'a dit que les chances que cela arrive sont plus minimes que ce qui est
arrivé avec la fameuse Loto-Québec, le 14 000 000 $. C'est
presque mathématiquement impossible.
Mais plus bizarre encore, à l'engagement 100, cela est
arrivé, on a donné le contrat par tirage au sort à la
compagnie Le Transit Inc. Mais on trouve à l'engagement 616, un autre
contrat de services pour effectuer l'entretien ménager et le plus bas
soumissionnaire est la compagnie Maintenance Eureka Ltée pour 107 691,30
$. On y trouve comme deuxième plus bas soumissionnaire la même
compagnie, Le Transit Inc., qui est un cent plus cher, 107 691,31 $. Vous me
pardonnez, M. le ministre, quand je dis que je trouve cela bizarre. On a besoin
d'explications. (17 h 45)
M. Gendron: La seule explication, on l'a ici dans le contrat. Je
le reconnais, parce que ce n'est pas la première fois que je vois des
appels d'offres, c'est très rare que j'aie vu deux soumissionnaires
arriver pile au même montant. J'aurais aimé cependant que, dans
votre argumentation, contrairement à ce que votre collègue vient
de dire, vous ayez regardé un peu la nature du contrat. Il arrive dans
certains contrats... c'est l'explication qu'on a ici. On n'a pas fait une
enquête Dupont et Dupont pour vérifier cela à fond, mais
lorsque c'est un contrat, où presque à 99%, il s'agit de taux
horaire de main-d'oeuvre avec des nombres spécifiques de personnes, il
se peut que, multiplier tant de personnes par un même taux horaire avec
une marge de profit, on arrive exactement au même montant. Mais je
reconnais avec vous que cela a l'air d'être un fait rare. Vous êtes
aux engagements financiers depuis un bon bout de temps, que je sache,
j'étais déjà membre de la commission des engagements
financiers, et je ne l'ai jamais vu. On l'a ici. Dans un cas, on a tiré
au sort et, dans l'autre cas, on n'a pas eu besoin de tirer au sort, parce
qu'il y avait un écart. Est-ce à cause d'une erreur de calcul? Je
ne saurais le dire, mais c'est la seule explication que je peux fournir. Si
vous voulez des détails additionnels, je n'ai pas d'objection.
M. Polak: M. le Président, il y a quelque chose de bizarre
concernant la compagnie Le Transit Inc. Lorsque j'ai vu cela, j'ai pris une
couple de renseignements rapides. J'ai fait cela en fin de semaine. Le Transit
Inc. est inscrit dans l'annuaire téléphonique à
Pointe-aux-Trembles. Même avec votre formule de taux horaire, etc., c'est
impossible d'avoir exactement le même montant pour un contrat de presque
1 000 000 $ avec une différence de 0,64 $ et que, dans le contrat
suivant, il y ait une différence de 0.01 $. Cela me fait douter. Je me
suis informé et je dois comprendre que le nom, Le Transit Inc., n'est
pas connu, ni au fédéral, ni au provincial, au service des
incorporations. C'est cela que notre recherchiste vient de nous dire. Cela ne
veut pas dire qu'il n'y a pas une compagnie quelque part qui oeuvre sous le nom
de Le Transit Inc. J'aimerais qu'il y ait une petite enquête, une
investigation là-dessus, parce qu'à deux engagements, c'est une
trop grande coïncidence. Vous dites que le calcul tombe pile, qu'il est
exactement le même, j'ai autant le droit de supposer que Le Transit Inc.,
a dit au Service d'entretien d'édifices M.R. Inc.: Voici le contrat
à Montréal pour 1 000 000 $. On va s'asseoir, on va calculer
cela... il y a peut-être une raison, je ne sais pas pourquoi. On va
essayer et présenter exactement le même montant. Elle a pu dire
à Maintenance Eureka Ltée: Je vais demander 0.01 $ de moins. Je
trouve cela bizarre qu'une compagnie du comté de Frontenac, Thetford
Mines, ait ce contrat à Montréal, avec un 0,01 $ de moins. Elle a
eu un contrat et elle n'a pas eu l'autre. En tout cas, il y a trop de
coïncidences, cela prend des explications.
M. Gendron: Je pense que vous avez des questions précises.
Posez-les...
M. Polak: Mes questions...
M. Gendron: ...au ministère concerné et non pas
à vos recherchistes ou à votre fichier.
M. Polak: ...concernent les Travaux publics, l'engagement 600.
Première question: Lorsque les fonctionnaires ont vu cela, y a-t-il
quelqu'un qui a été étonné? Deuxième
question: Est-ce que quelqu'un a pris la peine de faire une petite
enquête là-dessus? Y a-t-il une possibilité que quelque
chose soit arrivé hors de l'ordinaire? J'aimerais savoir cela.
Le Président (M. Gagnon): Si vous le permettez, M. le
député, la première, on ne la retiendra pas.
M. Polak: Pourquoi?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il n'y a pas quelqu'un
qui a mis cela en doute?
M. Polak: Cela est à discuter, il y a un dossier
là-dessus.
Le Président (M. Gagnon): On va commencer à la
deuxième question.
M. Polak: On commence avec la deuxième question. Avant,
c'était la première position. En recevant les soumissions
publiques pour ce contrat, quelqu'un parmi les officiers du ministère
des Travaux publics et de l'Approvisionnement a-t-il pensé à
faire une enquête pour savoir le pourquoi d'une telle coïncidence
mathématique presque impossible? Deuxièmement, si une telle
question s'est posée, quelle était...
Le Président (M. Gagnon): Penser faire une enquête,
c'est une autre affaire, il n'y a pas de réponse possible. N'auriez-vous
pas préféré la question:
M. Polak: Faire une enquête.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on a fait une
enquête?
M. Polak: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): Cela pourrait être quelque
chose comme cela.
M. Polak: Faire une enquête. Deuxièmement, quels
sont les résultats dans le ministère d'une telle enquête ou
de demande de renseignements? Troisièmement, dans les engagements du
mois de décembre 1983, à l'article 616, on retrouve une des
mêmes compagnies, c'est une autre coïncidence et, cette fois, la
différence est de 0,01 $. Est-ce qu'à ce moment, on a
pensé faire une enquête rétroactivement sur cet engagement
et sur l'engagement 616?
M. Gendron: M. le Président, les questions sont
posées. Le ministère devra y donner suite.
M. Polak: Excusez-moi, il y a peut-être d'autres questions
que le député de Louis-Hébert voudrait ajouter.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui, il y a d'autres questions qui me viennent à
l'idée. J'aimerais avoir le nom des principaux actionnaires de Le
Transit Inc. Qui sont ces gens? Qui est à la tête et qui est
propriétaire par des actions de Service d'entretien d'édifices
M.R. Inc.? Même question pour Maintenance Eureka Ltée de
Thetford.
Le Président (M. Gagnon): Parlez-vous des actionnaires ou
des directeurs?
M. Doyon: Des dirigeants au sens de la loi.
Le Président (M. Gagnon): Des dirigeants? Vous voulez dire
des directeurs?
Parce que, là, actionnaires, cela peut...
M. Doyon: Des principaux administrateurs. En fait...
M. Polak: Administrateurs au sens de la loi.
M. Doyon: ...dirigeants, au sens de la Loi sur les compagnies, de
ces trois compagnies.
Le Président (M. Gagnon): Non, mais ce n'est pas cela que
je veux dire. Je pense que ce sont les dirigeants.
M. Doyon: Les dirigeants. J'aimerais avoir aussi...
Le Président (M. Gagnon): ...sur les renseignements.
M. Doyon: ...si le statut de la compagnie Le Transit Inc., a
été vérifié. S'agit-il d'une compagnie qui a une
charte ou des lettres patentes? Est-ce que cette question a été
vérifiée? Si oui, quelle est la réponse?
M. Gendron: ...M. le député, alors ils ont le
choix.
M. Doyon: Oui, mais les vérifications qu'on fait ne sont
pas à l'effet que...
M. Gendron: Ces sociétés ne pourraient pas
être au fichier si elles n'avaient pas cela.
Une voix: Est-ce qu'on demande copie de...
M. Doyon: Copie des lettres patentes...
Le Président (M. Gagnon): Copie de la charte?
M. Doyon: Oui, copie des lettres patentes. En même temps,
étant donné qu'il y a des experts au Conseil du trésor,
j'aimerais qu'on nous dise - cela doit se faire par les mathématiques -
quelles sont les chances d'y arriver?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est comme la 6/49.
M. Doyon: Quelles sont les chances d'en arriver, dans le cas de
l'engagement 100...
M. Polak: ...exact et l'autre, moins 0,01 $.
M. Doyon: Oui, quelles sont les chances, pour une même
compagnie, d'en arriver au même montant qu'une autre, et à
0,01 $ plus élevé? Je retire cette question, tout cela
pour vous dire que les possibilités mises ensemble, c'est totalement
impossible qu'il y ait consultation de quelque nature que ce soit. C'est
totalement impossible.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce qu'on a établi,
dans les devis, que c'est le ministère des Travaux publics qui faisait
état du nombre d'hommes et d'heures requis?
Une voix: Cela n'a pas été établi, non.
M. Gendron: Je n'ai pas l'information ici. Forcément, pour
le genre de contrats que j'ai vus, dans les devis, on ne peut pas
spécifier... c'est-à-dire on ne peut pas ne pas donner ces
informations, si on veut que les cotations...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'aurais pensé que pour
l'entretien, on parle de la surface de l'édifice...
Une voix: ...du travail à faire.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...quelque chose comme cela, de
l'accès, de la tâche à accomplir, du nombre de poubelles et
de cendriers à vider...
Une voix: Combien de jours.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...pendant combien de
temps.
M. Gendron: Oui, alors demandez une copie du devis. Demandez
copie du devis.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce serait beaucoup plus simple,
oui.
M. Gendron: Oui, ce serait beaucoup plus simple.
M. Polak: Dans les deux cas.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Parce que si, effectivement,
comme le ministre le prétendait, on donne le nombre d'hommes requis, le
nombre d'heures par homme, le nombre de jours par semaine...
M. Doyon: On n'a pas besoin de soumissions.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...le nombre de semaines par
mois et le nombre de mois par année, on n'a pas besoin de
soumission.
M. Gendron: Maintenant, je tiens...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...sauf qu'on s'informe sur les
taux horaires de tout le monde et on décide... Cela prend deux
minutes.
M. Polak: Dans ce cas, on a fait de graves erreurs aux
numéros 3 et 4.
M. Gendron: Je tiens à dire, au nom du gouvernement et au
nom du dossier qu'on a à apprécier, qu'il ne faudrait pas porter
tout de suite des jugements de collusion, comme on l'a laissé
sous-entendre de l'autre côté de la table, tant qu'on n'aura pas
fait les vérifications que vous demandez.
M. Polak: On demande seulement la vérification, rien de
plus.
M. Gendron: D'accord.
M. Doyon: II ne faudrait pas non plus, en même temps, M. le
Président - comme on l'a fait de l'autre côté de la table -
dire que c'est nécessairement le hasard et que, connaissant le nombre
d'heures et le nombre d'employés, c'est normal qu'on en soit
arrivé là.
M. Gendron: Je n'ai pas dit que c'était
nécessairement cela...
M. Doyon: Que c'était possible et probable.
M. Gendron: ...oui, j'ai donné cette explication, parce
que je me rappelle, dans mon propre comté, qu'un entrepreneur soit
venu me voir - n'oubliez pas, à moins que vous ne
connaissiez pas ce que sont les soumissions publiques - pour savoir quoi faire
pour lui faire réobtenir le contrat, parce qu'il était du milieu,
pour 0,01 $ l'heure, dans un contrat de surveillance qu'il avait perdu. Je l'ai
vécu moi-même.
M. Doyon: 0,01 $ l'heure? M. Gendron: Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...soumissionné....
M. Gendron: Oui, mais la cotation était à un taux
horaire, point. Et le plus bas soumissionnaire au taux horaire, il l'a perdu
par 0,01 $ l'heure.
M. Doyon: Cela c'est différent.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On ne parle pas de 0,01 $ sur 1
000 000 $.
M. Doyon: Oui. C'est 0,01 $ sur 4,50$ ou 4,51 $.
M. Gendron: Non. Le 0,01 $ ne s'appliquait pas sur 1 000 000 $,
il s'appliquait sur 107 000 $.
M. Polak: Oui, mais l'autre, c'est exact, c'est encore pis.
M. Gendron: Non, non, je suis d'accord, je veux au moins
rectifier les faits: Le 0,01 $ s'applique sur les 107 000 $ et non pas sur 1
000 000 $.
M. Doyon: Oui, mais d'après l'exemple que vous
donnez...
M. Gendron: Non, je corrigeais strictement ce qui a
été dit par le député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est 0,00 $ sur 1 000 000
$!
M. Polak: ...je suis content de constater qu'on a terminé
les engagements des mois de novembre et décembre, en ce qui nous
concerne. Et je note que le ministre est content de terminer la séance
d'aujourd'hui.
M. Gendron: Oui.
M. Polak: II ne nous reste qu'à fixer ou à
reconfirmer la date du mois de février, parce que notre commission est
encore bien vivante, on continue.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, la date du mois de février, suivant nos habitudes,
c'est...
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Gagnon): ...le troisième jeudi, je
crois.
M. Doyon: Le 30 février.
Le Président (M. Gagnon): Le dernier jeudi du mois, c'est
cela.
Une voix: Non, le 21.
M. Polak: Bon. Maintenant, on n'a rien contre le ministre
Gendron, mais on a un ministre préféré pour examiner les
engagements. Donc, s'il pouvait être présent - est-ce qu'on peut
nous...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le ministre est en
veilleuse.
M. Polak: C'est cela. Notre fédéraliste, disons.
Quelle date? Est-ce qu'il est disponible pour...
Le Président (M. Gagnon): Le dernier jeudi, c'est quelle
date?
Une voix: Cela tombe le 24 février.
M. Polak: Le 24, c'est un vendredi. Le 23, c'est un jeudi.
M. Gendron: Sans que ce soit officiel, la seule date où il
semble que ce soit possible, c'est le 21 février. Mais on devrait
peut-être attendre et voir à quel moment le cahier de janvier va
sortir. Parce que ce serait pour les engagements du mois de janvier.
M. Polak: Janvier.
M. Gendron: II faudrait attendre pour voir à quel moment
le cahier du mois de janvier va sortir et, dès qu'il sera sorti, on
pourra entrer en contact avec le secrétaire.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'on met la date en
veilleuse ou si on retient la date du 21?
M. Gendron: Disons qu'on met le 21 février en
veilleuse.
M. Polak: Le 21 février...
M. Gendron: Mais en veilleuse.
Le Président (M. Gagnon): Le 21 février.
M. Gendron: Mais on sait que le 23 ne sera pas possible.
M. Polak: Le président du Conseil du trésor sera
disponible. On va donner une chance au ministre Gendron de se reposer, de
relire...
M. Gendron: Vous êtes bien gentil, M. le
député de Sainte-Anne.
Le Président (M. Gagnon): Alors, le 21
février...
M. Polak: En principe...
Le Président (M. Gagnon): ...c'est cela?
M. Polak: ...à condition que si cela change, si c'est
remis à un peu plus tard, vous faites tout votre possible...
Le Président (M. Gagnon): Alors, ce sera confirmé
par notre secrétaire, après vérification de la date.
M. Polak: II est en fonction, lui?
Le Président (M. Gagnon): Oui. Après
vérification de la date où le cahier de janvier sortira. Alors,
le 21 février.
M. Polak: À 9 h 30.
Le Président (M. Gagnon): Et il y aura confirmation par
notre secrétaire.
M. Gendron: C'est-à-dire que dès que M. Morneau
aura produit le cahier de janvier...
Le Président (M. Gagnon): Oui, effectivement.
M. Gendron: ...on communique avec le secrétaire.
Mais...
M. Polak: Vous vous empressez de le faire. Parce que même,
M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): On pourra se parler après
la séance de la commission. On va mettre fin à la séance
de la commission.
M. Gendron: Oui.
Le Président (M. Gagnon): D'accord. Alors, on s'entend sur
le 21 février, sous réserve d'une reconfirmation par notre
secrétaire. D'accord?
M. Polak: D'accord. Une voix: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): Sur ce, la commission des
engagements financiers ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 59)