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(Neuf heures quarante-cinq minutes)
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre!
La commission des engagements financiers se réunit aux fins
d'étudier les engagements financiers du mois de février 1983.
À l'ordre du jour, nous avons l'acceptation du procès-verbal de
la réunion du 10 mars 1983, les politiques gouvernementales en
matière d'informatique par MM. Jean-François Bertrand et Camille
Laurin, respectivement ministre des Communications et de l'Éducation et
l'examen des engagements financiers du mois de février 1983.
Sont membres de cette commission: M. Beauséjour (Iberville), M.
Bérubé (Matane), M. Blais (Terrebonne), M. Blouin (Rousseau), M.
Caron (Verdun), M. Champagne (Mille-Îles), M. Doyon
(Louis-Hébert), M. Gauthier (Roberval), M. Johnson
(Vaudreuil-Soulanges), M. Middlemiss (Pontiac), M. Polak (Sainte-Anne), M.
Proulx (Saint-Jean) et M. Vaugeois (Trois-Rivières).
Nous allons d'abord accepter le procès-verbal. Avez-vous des
questions sur le procès verbal de la réunion du 10 mars?
M. Polak: Non, pas de question.
Le Président (M. Gagnon): Pas de question. Le
procès-verbal du 10 mars est donc accepté. Si vous êtes
d'accord, en attendant que les ministres des Communications et de
l'Éducation arrivent on pourrait commencer par l'article 3 de l'ordre du
jour, c'est-à-dire les engagements financiers du mois de février
1983.
Mme Marois: J'aimerais souligner, M. le Président, si vous
me le permettez, que les ministres concernés par les questions
soulevées par les membres de la commission avaient été
invités pour 10 heures ce matin.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela.
Mme Marois: Alors, ils ne sont pas en retard.
Le Président (M. Gagnon): Le Dr Camille Laurin, ministre
de l'Éducation, nous fait savoir qu'il sera remplacé par M. Jean
Pronovost, sous-ministre adjoint à l'Éducation.
M. Polak: D'accord. Mme Marois: Cela va?
Engagements de février 1983 Affaires
culturelles
Le Président (M. Gagnon): Nous commençons par le
mois de février.
M. Polak: Affaires culturelles.
Le Président (M. Gagnon): Avez-vous des questions à
poser sur les Affaires culturelles?
M. Polak: Affaires culturelles, engagement 600.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je vais attendre que Mme la ministre soit rendue.
Mme Marois: Oui, d'accord.
M. Polak: II s'agit d'un contrat de services pour la
réalisation d'une étude (volet archéologique) sur la
fonction commerciale à la Place Royale, Québec, sous le
régime français à partir des données
archéologiques pour fins d'utilisation dans le cadre des fêtes du
Saint-Laurent de 1984. Fournisseur choisi: Ethnoscop Inc. Montant de
l'engagement: 31 317 $. Je vous réfère tout de suite à
l'engagement 602, également un contrat de services pour la
réalisation d'une étude. Cela semble être la même
affaire, 27 292 $. Pourriez-vous donner des explications là-dessus?
Mme Marois: D'accord. Si on regarde bien déjà dans
le libellé des engagements qu'on retrouve à 600 et à 602,
dans un cas on parle bien du volet archéologique alors que, dans l'autre
cas, il s'agit du volet historique, si on veut. C'est la différence
entre les deux contrats qu'on retrouve ici.
M. Polak: Deux études différentes.
Mme Marois: C'est cela, mais qui sont, je crois, faites par la
même firme.
M. Polak: Maintenant, ces deux études, est-ce qu'elles ont
été commandées parce qu'on aura les fêtes du
Saint-Laurent en 1984? C'est juste à cause de cet
événement? C'est un sujet qui revient de temps en temps, des
études de cette nature. Est-ce que c'est juste un projet
spécial?
Mme Marois: Non, cela fait partie d'un énoncé de
politique supporté par la Direction générale du patrimoine
concernant l'interprétation de la Place Royale. À partir de cet
énoncé, il y a un programme de recherche en archéologie,
en histoire, qui a été mis sur pied. C'est au fur et à
mesure qu'on avance dans l'état des travaux que des firmes sont
appelées à soumissionner, s'il y a lieu, pour participer à
ces études. Cependant, ce qu'il faut peut-être souligner, c'est
qu'effectivement le programme avait un certain échéancier qui a
été quelque peu devancé compte tenu de
l'événement de 1534-1984 puisque cela devient encore plus
pertinent qu'on ait en main ces documents d'appui pour
l'événement qui vient.
M. Polak: D'accord. Mme Marois: Cela va?
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions aux Affaires culturelles? Affaires municipales.
M. Polak: Moi je saute, à moins que mes collègues
aient d'autres questions, au Commerce extérieur. Il n'y en a pas?
Commerce extérieur, engagement 800.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
Le Président (M. Gagnon): Agriculture, M. le
député de Pontiac. À quel engagement?
M. Middlemiss: 601.
Le Président (M. Gagnon): Article 601.
M. Middlemiss: "Contrat pour travaux de drainage dans les
"diverses branches de la petite rivière Bernier", dans les
municipalités de l'Acadie, de la paroisse de Saint-Blaise et de la ville
de Saint-Jean-sur-Richelieu, municipalité régionale de
comté du Haut-Richelieu. "Plus bas soumissionnaire: Les Excavations
Saint-Patrice Ltée, Sherrington, comté de Huntingdon, pour un
montant de 59 499,95 $." Est-ce qu'on a l'estimation du ministère sur ce
contrat?
Mme Marois: Oui. Le coût estimatif du ministère
était pas mal plus élevé, 110 416 $. Cependant, quant
à la fourchette en ce qui a trait aux soumissionnaires, à
l'écart, on voit qu'ici le plus bas soumissionnaire est à 59
499,95 $ et le plus haut soumissionnaire était à 167 325 $.
M. Middlemiss: On a donné les trois en ordre, on a celui
qui a eu le contrat, ensuite on a les trois autres. On a donné cela dans
l'ordre du montant des soumissions.
Mme Marois: Oui.
M. Middlemiss: Car ce sont les trois qui arrivent plus bas.
Mme Marois: Ce sont les quatre plus bas soumissionnaires ou les
quatre firmes qui ont soumis aux plus bas prix. Il y avait au total dix
soumissionnaires.
M. Middlemiss: Lorsqu'on voit l'écart entre le plus bas
soumissionnaire, l'estimation du ministère et les trois soumissionnaires
ici, est-ce qu'on ne peut pas se poser des questions? Je pense que le mois
dernier ou le mois précédent on a posé des questions sur
les suppléments. On a dit: On sera obligé de dépenser pas
mal plus d'argent pour s'assurer d'avoir un coût plus exact. Est-ce qu'on
ne peut pas se poser des questions, lorsqu'on voit l'écart, qui est de
l'ordre de 30 000 $, entre le plus bas soumissionnaire et le deuxième,
et 70 000 $ plus bas que l'estimation du ministère?
Mme Marois: Écoutez, ce sont des prix unitaires. Toutes
les firmes qui ont soumissionné avaient en main le même devis.
À partir de là, eux ont évalué qu'à 59 000 $
ils pouvaient assumer la réalisation des travaux. Il est toujours
évidemment plausible ou on peut imaginer que ces firmes ont
sous-évalué. Mais enfin, ce qui différencie ce type de
travaux de certains autres travaux où il y a des suppléments qui
sont appliqués, c'est vraiment qu'on y va à la notion de prix
unitaire et donc de quantités évaluées de matériaux
et tout cela.
M. Middlemiss: Le ministère, dans sa préparation de
l'estimation du contrat, n'a-t-il pas suivi le même
procédé: établir la quantité des matériaux
à excaver avec un prix unitaire? Ils sont arrivés, eux, à
110 000 $. Je vous pose la question, à savoir que...
Mme Marois: Je comprends bien le sens de votre question. Dans le
fond, c'est de dire: Si le ministère évalue à 110 000 $ et
que la firme qui est choisie ici évalue les travaux autour de 60 000 $,
en fait 59 000 $, ne risque-t-on pas, en cours de contrat, comme on le constate
parfois aux engagements financiers, d'avoir à ajouter des montants, donc
des suppléments en cours de travaux? C'est plausible dans tous les
contrats, mais pour l'instant, ce qu'on a ici et à partir des
règles, d'autre part, où on nous indique - on se l'est
donné nous-mêmes comme règle - qu'on devait aller vers le
plus bas soumissionnaire, c'est le plus bas soumissionnaire qu'on a choisi.
Remarquez que cette firme était effectivement celle qui avait
soumissionné le plus bas. Mais on constate qu'il y a quand même
aussi une différence importante par rapport à l'estimation du
ministère en ce qui concerne trois autres firmes qui ont aussi
soumissionné et qui suivent. C'est vrai pour quelques autres firmes,
évidemment.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait avoir une copie des devis et
du contrat, s'il vous plaît?
Mme Marois: On vous fera parvenir cela, M. le
député.
M. Middlemiss: Merci.
Le Président (M. Gagnon): Avez-vous d'autres questions
à poser à Agriculture, Pêcheries et Alimentation? Non?
M. Middlemiss: Oui, à l'engagement 613.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac, sur l'engagement 613.
M. Middlemiss: Supplément pour porter à 40 073,48 $
le coût des travaux de drainage dans le cours d'eau Roy-Labbé et
branche no 5, comté de Beauce-Nord. Montant de l'engagement: 15 650,26
$. On voit que le contrat initial était de l'ordre de 24 000 $. On a
fini avec un supplément de 15 000 $? Pourrait-on avoir les raisons?
Qu'est-ce qui justifie ce supplément?
Mme Marois: Je vais vérifier. C'est exactement ce que je
donnais d'ailleurs comme risque d'augmentation dans le contrat tel
qu'accordé initialement. C'est essentiellement une augmentation des
quantités d'extraction d'un type de roc qui est identifié ici
comme un roc de classe A et c'est à la suite de cela, comme tout est
évalué au prix unitaire, que le contrat est d'autant
augmenté. C'est le même risque qui existe aussi par rapport
à l'engagement précédent. Mais ce qu'il faut voir dans le
fond et qui est intéressant, c'est que le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, ou tout autre
ministère dans une situation semblable - qu'on pense à celui des
Transports, qui est souvent concerné par des cas comme ceux-là -
a fait une certaine évaluation et les firmes soumissionnent à
partir d'expériences qu'elles ont elles-mêmes vécues - il
faut quand même s'en rendre compte - et elles vont un peu en
deçà ou très en deçà, comme c'était
le cas de la firme précédente, des coûts estimés.
À la limite, même si le dépassement de coût
était à 10%, à 15%, à 20% ou à 30%, quand on
reste en deçà des estimations du ministère, je pense que
tout le monde est gagnant à l'intérieur de cela. Dans le fond, ce
serait peut-être intéressant de relever quelle était
l'estimation initiale du ministère dans le cas de l'engagement qu'on
regarde, l'engagement 613, et peut-être que l'estimation du
ministère était encore plus élevée que le
supplément auquel on arrive ici; on pourrait peut-être même
le vérifier maintenant, ce serait intéressant.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait avoir les quatre plus bas
soumissionnaires sur le contrat original...
Mme Marois: Dans le cas de l'engagement...
M. Middlemiss: ...613.
Mme Marois: ...613. Je n'ai pas d'objection à ce qu'ils
soient fournis.
M. Middlemiss: ...ainsi que l'estimation du ministère,
avant de procéder? Lorsqu'il y a un écart comme celui-là,
peut-être que l'entrepreneur a prévu qu'il y aurait des conditions
plus difficiles et il a inclus cela dans son prix original. On peut jouer un
jeu, en disant qu'on n'a pas prévu de roc, mais on fait un prix pour du
roc très élevé. Si on rencontre du roc durant
l'excavation, cela veut dire qu'on paie plus cher parce que, à la fin,
il y a tout le temps qu'il faut pour faire des études, les
suppléments et ainsi de suite. Donc, en fin de compte, on finit par
payer plus cher que si on l'avait donné à quelqu'un qui,
initialement, avait un prix plus élevé.
Mme Marois: Pas nécessairement.
M. Middlemiss: Oui, oui. (10 heures)
Mme Marois: Ce serait peut-être intéressant de
relever ces cas. Dans l'engagement qu'on a vu tout à l'heure, le
soumissionnaire est à 59 000 $, l'estimation du ministère est
à 110 000 $. C'est cela qu'on a comme information ici. Même si le
soumissionnaire allait à 10 000 $ ou à 15 000 $ de plus, il
serait encore bien en deçà de la prévision, tout en ayant
réalisé correctement le travail. Je pense que le ministère
et donc les fonds publics sont gagnants dans une telle perspective.
Comme il n'y a pas d'arbitraire non plus - et c'est cela qui reste
intéressant en fin de compte - puisque c'est un prix unitaire en
fonction des matériaux qui sont enlevés, que ce soit ce
soumissionnaire qui
ait eu la soumission ou l'autre qui aurait suivi, ce sera toujours le
même montant qui sera versé.
M. Middlemiss: C'est en assumant que tout le monde a la
même quantité de matériaux à excaver.
Mme Marois: Oui.
M. Middlemiss: Quant au genre, vous dites: classe A, classe
B...
Mme Marois: C'est cela.
M. Middlemiss: II y a des gens qui sont habiles pour... Je suis
d'accord avec vous si tous les entrepreneurs ont la même quantité
du même genre de matériaux. Mais qu'est-ce qui justifie que le
ministère lui-même produise une estimation de 110 000 $?
Mme Marois: C'est évident qu'on pourrait argumenter et
avoir une très longue discussion, comme on l'a maintenant. On tente, par
toutes les règles du jeu qu'on s'est données dans ce type de
contrat, d'être le plus équitable possible et de bien gérer
les fonds publics, parce que c'est ce qu'on a comme perspective. On
établit des règles pour le plus bas soumissionnaire. Souvent,
d'ailleurs, quand le plus bas soumissionnaire n'est pas retenu, c'est aussi le
rôle de l'Opposition de demander: Pourquoi ne pas avoir retenu le plus
bas soumissionnaire? On peut le voir par toute espèce d'explication,
dont, entre autres, dans certains cas, des comités de sélection
impliqués, qui font en sorte qu'à partir de critères
établis, le plus bas soumissionnaire n'est pas choisi à cause de
la qualité du produit qui risque de sortir et qui ne répondrait
pas aux attentes du ministère.
Je pense que c'est souvent le cas dans des documents produits par le
ministère de l'Éducation pour la formation professionnelle ou la
formation aux adultes. On en a vu de nombreux exemples ici.
Dans le cas qui nous préoccupe, c'est une évaluation
très objective. Il y a une surveillance des travaux et tout le reste.
Si, à la limite, le plus bas soumissionnaire devait dépasser de
2%, 3%, 4% ou 5% son évaluation ou son estimation de départ, on
est encore gagnant par rapport à une estimation initiale qu'on avait
faite. Évidemment, il y a peut-être un risque que les entreprises
qui soumissionnent à des prix plus élevés se voient
lésées, mais je pense qu'elles ont aussi à être
attentives et vigilantes quant à leur éventuelle soumission,
donc, à s'y préparer dans un sens qui est plus adéquat,
qui est plus correct. Je comprends très bien le sens de vos questions,
de vos objections.
M. Middlemiss: Je peux comprendre cela dans le cas d'un
écart de 10% ou 15% mais, dans le cas présent, on parle de 50% et
plus. Il y a toujours moyen de donner des justifications. Il y a plus de
matériel de classe A. Donc, cela veut dire que, dans la soumission
initiale, celui qui a eu le contrat a sous-estimé le nombre de verges et
a donné un prix unitaire assez élevé mais, parce que les
quantités étaient basses, il est arrivé en dessous.
Sachant peut-être qu'il y en aurait plus, en bout de piste, il finit par
aller chercher plus que celui qui a bien estimé.
Mme Marois: Oui, mais, à partir du moment où il y a
les devis, tout le monde a les mêmes devis au départ. Il faut
quand même comprendre aussi que certaines firmes - on le sait fort bien -
parfois à cause de leur importance, ont des frais d'administration,
l"'overhead", qui sont plus élevés et pour lesquels, lorsqu'elles
soumissionnent, elles doivent évidemment tenir compte. Dans ce contexte,
certaines firmes sont parfois avantagées de par leur plus grande
productivité. Je dis tant mieux puisque ces firmes réussissent
à mieux contrôler leur administration et leurs coûts, mais
on ne peut pas gérer les firmes à leur place.
M. Middlemiss: En terminant.
Le Président (M. Gagnon): À ce moment-ci, M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Je ne poserai pas d'autres questions. Je vous dis
qu'on va guetter celui-là.
Mme Marois: Vous allez le suivre. M. Middlemiss: On va
suivre celui-là. Mme Marois: C'est une bonne idée.
M. Middlemiss: Et on verra bien, quand on va revenir pour un
supplément, quelle sorte de justification on va nous donner.
Mme Marois: Ce sera intéressant de voir cela.
M. Middlemiss: Le but, c'est de s'assurer que... Ma crainte,
c'est qu'on finisse par payer plus en choisissant de cette façon. C'est
peut-être pour cette raison qu'il y a plusieurs cas de suppléments
qui dépassent les 10%. On a déjà 10% en
commençant.
Mme Marois: Oui, c'est cela.
M. Middlemiss: Ensuite, on dépasse de 40%, 50% et 60%. Il
faudrait trouver une
façon d'éviter que cela se produise aussi souvent.
Mme Marois: Je trouve intéressante, de toute façon,
la question que vous soulevez, car on le constate dans certains cas,
particulièrement dans des cas comme ceux-là. Même moi, cela
me donne le goût d'aller voir un peu plus loin. Il y aurait
peut-être des règles différentes qu'on pourrait appliquer;
mais, encore là, c'est un peu difficile parce que je me dis que si
l'estimation du ministère est de 110 000 $ et que, dans une fourchette
pouvant aller à 20% de plus ou à 20% de moins, on choisit
à l'intérieur de cela le plus bas soumissionnaire, parfois, on
peut aussi se désavantager. Ce n'est pas nécessairement facile de
trouver la bonne façon de répondre à l'objectif qu'on a de
rester dans les prix pour lesquels on a reçu des soumissions et en
utilisant, pour autant, le mieux possible et avec la plus grande
efficacité possible, les fonds publics. Je comprends le sens de votre
intervention et ce sera intéressant de suivre ce cas en particulier pour
voir ce qui arrivera.
M. Middlemiss: La fourchette va de 87 000 $ à 160 000 $;
dans le milieu de la fourchette se trouvent les 110 000 $ estimés. Le
seul qui est à l'extérieur de la fourchette, c'est celui qui a eu
le contrat.
Mme Marois: Non, non. On pourrait prendre celui qui est le plus
élevé. La fourchette est plus grande par en haut, pourrait-on
dire, à la limite.
M. Middlemiss: Cela va par groupement. Cela part de 87 000 $ et
cela va à 160 000 $ et il y a l'autre qui est en bas. En tout cas, on
verra bien.
Mme Marois: Cela va, on va le suivre.
Le Président (M. Gagnon): Merci. M. le
député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, très
brièvement. J'aimerais avoir des explications sur l'engagement 602,
toujours à l'Agriculture.
Mme Marois: À l'Agriculture? Oui. M. le Président,
si les membres de la commission étaient d'accord, comme le
ministre...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non, je veux juste...
Le Président (M. Gagnon): Je crois qu'il va revenir dans
peu de temps.
Mme Marois: D'accord.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): De toute façon, Mme la
ministre, ma question est très courte. Je voulais savoir comment se
répartissait au cours des années suivantes l'imputation
budgétaire de 48 700 $. Est-ce sur une, deux ou trois années?
Avez-vous cela?
Mme Marois: Cela va. Il faudra le demander au ministère
puisque je n'ai pas l'information, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Westmount, je vais vous enregistrer comme membre de la commission.
M. French: Merci.
M. Polak: Maintenant, M. le Président, il ne peut pas
être enregistré comme membre, mais je pense qu'on peut
l'enregistrer comme une espèce d'invité de l'Opposition.
Une voix: Oh!
M. Polak: Nous sommes un club très privé; on a des
membres. Cela prend quelque chose pour devenir membre chez nous et il n'a pas
encore passé le test!
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît! De toute façon, je savais qu'il voulait prendre part
à la discussion et, comme il n'y a pas d'intervenant, c'est pour cela
que je voulais lui proposer de l'enregistrer comme membre à la place du
député de Verdun.
M. Polak: Le député de Verdun? Il peut arriver, on
ne sait jamais. Pour le moment, disons qu'il remplace le député
de Verdun.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela. Vous aviez une
question, M. le député de Sainte-Anne, sur le Commerce
extérieur.
M. Polak: Oui, sur le Commerce extérieur.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce qu'il y a d'autres
questions à l'Agriculture?
Commerce extérieur
M. Polak: Non. Commerce extérieur, engagement 800.
Le Président (M. Gagnon): Oui.
M. Polak: Êtes-vous rendue là, Mme la ministre?
Commerce extérieur, engagement 800.
Mme Marois: Oui, j'y suis.
M. Polak: "Prêt à P.G.L. International Ltée,
Montréal, 75 000 $, et achat de 49% du capital-actions ordinaire de
ladite entreprise, 75 000 $, dans le cadre du programme de développement
des exportations. Montant de l'engagement: 150 000 $."
On parle ici d'un achat de 49% du capital-actions. Par le biais de quel
ministère ou organisme le gouvernement achète-t-il 49% dans cette
entreprise?
Mme Marois: Attendez un petit peu. Je m'excuse, M. le
Président, est-ce que le député de Sainte-Anne pourrait
reprendre sa question, s'il vous plaît?
Le Président (M. Gagnon): Sûrement qu'il va
reprendre sa question, madame.
M. Polak: C'est qu'il est marqué, dans le libellé,
qu'il y a un achat de 49% du capital-actions dans cette entreprise.
Mme Marois: C'est cela.
M. Polak: Donc, je voudrais savoir de quelle manière on
achète ces actions? Est-ce que c'est, je ne sais pas, par la SDI?
Mme Marois: Oui, c'est cela.
M. Polak: La SDI pour le Commerce extérieur.
Deuxièmement, est-ce qu'on pourrait obtenir une copie de l'entente qui
règle la relation entre le gouvernement, qui est tout de même
actionnaire minoritaire, et la compagnie?
Mme Marois: C'est effectivement dans le cadre du programme
intitulé: Le programme de développement des exportations de la
SDI qu'on peut faire une telle intervention. Il serait sans doute
intéressant... puisque ce sont de nouveaux volets qui se sont
développés à la Société de
développement industriel. On le sait parce qu'il y a un certain nombre
de volets qui se sont ajoutés depuis quelque temps. On pourrait
même faire parvenir, si vous ne l'avez pas, quoique ce sont des documents
quand même officiels, ce programme de développement des
exportations et les nouvelles surtout de participation qui y sont assorties,
entre autres celle de pouvoir participer au capital-actions de certaines
entreprises. Ici, tel que l'engagement le dit, il y a un prêt de 75 000 $
au taux habituellement exigé par la SDI pour ce type de prêt, qui
est un prêt à terme, et un investissement sous forme d'action
ordinaire pour un montant de 75 000 $ qui donne droit donc à 49% du
capital-actions ordinaire de l'entreprise.
M. Polak: Maintenant, probablement qu'il existe une entente, un
contrat qui régit la relation entre le gouvernement ou la SDI et la
compagnie lorsqu'il s'agit de voter les actions, et de prendre des
décisions. Est-ce que cela ne doit pas être unanime dans certaines
décisions majeures? Donc, j'aimerais avoir une copie de l'entente qui
existe entre la SDI, d'une part, et la compagnie, d'autre part.
Mme Marois: Je ne crois pas, M. le Président, qu'on puisse
déposer le document. Je pourrais faire parvenir aux membres de
l'Opposition le décret concernant cette intervention de la SDI donnant
les termes de remboursement, comment le remboursement se fait, comment les
versements se feront, le rachat, quelles sont aussi les modalités
prévues de rachat et tout le reste. Je pense qu'à ce moment, cela
permettrait à l'Opposition d'avoir toute l'information sur cette
question.
M. Polak: Maintenant, concernant le prêt de 75 000 $,
j'aimerais aussi avoir les détails là-dessus. Quelles sont les
conditions de remboursement, le taux d'intérêt, etc.? C'est
très vague.
Mme Marois: Oui. En fait, ce que j'ai déjà comme
information que je vous ai donnée, c'est que le prêt de 75 000 $
se fait au taux exigé par la SDI pour les prêts à terme.
Maintenant, je ne saurais vous dire parce que je n'ai pas devant moi la
politique de la SDI sur ce programme comme tel, est-ce que c'est le taux
préférentiel plus un certain pourcentage, est-ce que c'est un
taux bonifié? C'est dans le programme qu'on pourra avoir ces
critères, ces normes qui nous permettront de voir exactement à
quoi correspond le taux exigé par la SDI pour un prêt à
terme. D'accord?
M. Polak: Également, c'est le but du prêt parce que
je trouve la formule assez bizarre. On prend l'intérêt de 49% du
point de vue des actions et en même temps on accorde un prêt pour
le même montant, 75 000 $. Peut-être que pour 150 000 $ on aurait
pu avoir 60% de toutes les actions et avoir le contrôle?
Mme Marois: Oui, mais attention. Il faut être conscient.
C'est une façon de voir les choses qui est intéressante,
d'ailleurs. Vous savez que parfois quand on veut prendre le contrôle de
certaines entreprises et qu'on veut les nationaliser, on sait qu'il y a de la
part de l'Opposition des objections.
M. Polak: Non. Si vous administrez bien une compagnie, mais pas
en contrôle.
Mme Marois: Et quand on ne le sait pas, on nous pose la question
inverse,
d'accord? Alors, la perspective de la SDI n'est justement pas
nécessairement d'être l'actionnaire principal ou d'avoir le
contrôle, si on veut, des entreprises dans lesquelles on intervient, mais
je pense que c'est une façon extrêmement intéressante,
cependant, d'être actif dans certaines entreprises et de s'assurer qu'y
ayant des intérêts au titre d'actionnaire, on peut
évidemment tout de même influencer les orientations et les
décisions de l'entreprises en s'assurant à cet égard d'une
meilleure rentabilité des investissements que le gouvernement y
fait.
J'étais particulièrement d'accord quand on a
développé ce volet, je dois dire, parce que l'approche par la
subvention, c'est un don, finalement, à l'entreprise. On sait que les
entreprises du secteur privé nous disent souvent: On ne veut pas que le
gouvernement intervienne dans nos affaires parce qu'il privilégie
certaines entreprises ou d'autres. La subvention reste une forme de don; elle
porte un nom particulier qui est la subvention dans ces cas, mais cela reste un
don. Le gouvernement se voit rembourser la partie du prêt, mais le reste
est donné directement à l'entreprise, tandis que dans le cas
d'une participation à l'entreprise, le gouvernement, tout en aidant
l'entreprise, étant partie à la gestion, si on veut, à son
orientation, à sa planification et à ses objectifs, en retire
aussi des bénéfices parce qu'il en est en partie
propriétaire.
M. Polak: Maintenant, en ce qui concerne la compagnie P.G.L.
International Ltée, pourriez-vous en même temps obtenir une copie
du décret et d'autres détails et nous donner certains
renseignements? Qui sont les principaux administrateurs dans cette compagnie?
Depuis combien de temps cette compagnie existe-t-elle? Quelle est son
expérience dans le domaine de l'exportation?
Mme Marois: D'accord. Ce sont les informations qu'on pourra
demander au ministère du Commerce extérieur qui se fera
sûrement un plaisir de nous fournir l'information.
M. Polak: Vous l'avez noté, M. le Président? J'ai
demandé les noms des principaux administrateurs de la compagnie, la date
de son incorporation, disons, depuis combien d'années ou peut-être
de mois, je ne sais pas, qu'elle existe?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Westmount.
M. Polak: Son expérience, une courte description de son
expérience dans le domaine de l'exportation. Un peu comme si on
demandait pourquoi un tel ou un tel est nommé par le gouvernement,
quelle est son expérience dans le domaine.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Westmount, au même engagement?
M. French: C'est cela, M. le Président.
Je voudrais demander à Mme la ministre si le gouvernement a fait
des évaluations de la compagnie avant de faire l'investissement.
Mme Marois: Vous connaissez les règles
générales, je n'ai pas d'information précise sur le cas
qui nous concerne ce matin, mais vous connaissez les règles habituelles,
tant de la Société de développement industriel que du
gouvernement en général. Il est évident qu'avant
d'investir dans quelque entreprise que ce soit ou dans quelque projet que ce
soit, il y a des analyses de type financier qui se font comme un certain nombre
d'autres analyses qui peuvent être pertinentes à la question. Je
pense que c'est le député de Sainte-Anne qui soulevait la
question tout à l'heure: Quelle est l'expérience de l'entreprise
en termes d'exportation? Donc, une évaluation de la qualité ou de
la possibilité que cette entreprise réussisse dans son projet ou
dans le projet dans lequel le gouvernement s'implique. Ces analyses
financières existent et sont faites de façon
systématique.
M. French: M. le Président, peuvent-elles être
communiquées à l'Opposition?
Mme Marois: On a eu depuis quelques jours l'occasion d'en
discuter assez largement. Vous savez très bien que ce sont des documents
de type confidentiel, la plupart du temps. Les informations concernant
l'entreprise, concernant sa gestion financière, concernant ses bilans,
s'il ne s'agit pas d'une entreprise publique, ne sont pas habituellement
connues. Je pense que les entreprises tiennent aussi à ce que ces
données ne soient pas sur la place publique. Je trouve cela assez normal
que ce soit comme cela aussi.
M. French: M. le Président, la ministre a fait allusion
à l'importance que le gouvernement donne à un rôle
d'influence auprès de l'entreprise. Je voudrais bien savoir quelle
décision concrète peut se prendre au sein de cette entreprise qui
affecterait directement les intérêts québécois au
sens large, des intérêts québécois que le
gouvernement est appelé à défendre et à
soutenir?
Mme Marois: Je m'excuse, mais je saisis mal le sens de la
question, M. le Président. Parlez-vous des intérêts du
Québec?
M. French: J'essaie de comprendre, par le discours d'usage pour
justifier un investissement public, dans quel sens il y a des
intérêts très bien définis en cause...
Mme Marois: À ce que le gouvernement...
M. French: ...dans les décisions que prendrait
l'entreprise en question.
Mme Marois: Des intrérêts à ce que le
gouvernement intervienne dans cette entreprise, quelles sont, dans le fond, les
retombées d'une telle décision sur l'économie du
Québec au sens large? C'est un peu le sens de votre question?
M. French: Oui, qu'elles doivent, je le rappellerai à la
ministre, toujours être différentes après l'investissement
qu'avant, puisque si ces retombées existaient de toute façon,
cela ne justifierait pas une intervention du secteur public.
Mme Marois: C'est évident que lorsque le gouvernement est
amené à investir, d'abord il essaie... À partir des
programmes que le gouvernement établit après décision
d'avoir une politique en termes d'investissement ou d'aide aux entreprises,
c'est évident qu'un certain nombre d'entreprises se présentent
pour bénéficier des avantages, de tels programmes d'aide ou
d'investissements. Chaque fois, l'évaluation se fait, à savoir si
des partenaires de type privé, ne pourraient pas autant contribuer dans
une telle entreprise. Cette évaluation se fait chaque fois qu'il y a des
demandes aussi. Parfois, on arrive à la conclusion que l'entreprise ne
pourrait pas y arriver, ou les conditions dans lesquelles elle pourrait y
arriver feraient en sorte que ce ne serait pas intéressant. Cela
risquerait de faire perdre un certain nombre de retombées qui, elles,
seraient plus avantageuses pour l'économie du Québec. C'est dans
ce contexte que le gouvernement est amené à intervenir
auprès des entreprises. On sait, entre autres, pour ce qui a trait au
commerce extérieur en particulier, que nos entreprises ont à
développer des expertises à ce niveau et que souvent, au
départ, elles ont bsoin d'une certaine forme d'aide pour devenir
productives plus rapidement, parce qu'on a un certain retard à
rattraper.
M. French: M. le Président, y a-t-il des actifs concrets
garantissant ce que le gouvernement a investi ou prêté au P.G.L.
International? Quels sont les actifs de l'entreprise en question qui
garantissent ou qui sont en quelque sorte la sécurité de
l'investissement ou du prêt qui a été fait?
Mme Marois: Pardon? Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Westmount, pourriez-vous reprendre votre question?
M. French: Quels sont les actifs de P.G.L. International dans
lesquels le gouvernement a investi? Quel genre de sécurité le
gouvernement a-t-il exigé pour son investissement à son
prêt?
Mme Marois: II faudrait poser la question comme telle au
ministère qui pourrait nous fournir les renseignements, puisque je ne
les possède pas à ce moment-ci.
Le Président (M. Gagnon): On retient la question, Mme la
ministre.
Mme Marois: Oui. M. French: Cela va.
Le Président (M. Gagnon): Avez-vous d'autres questions sur
le même programme?
Communautés culturelles et Immigration.
Communautés culturelles et Immigration
M. Polak: Communautés culturelles et Immigration,
engagement 100.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 100, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrat pour les services de M. Conrad Bureau pour la
réalisation d'une étude témoin sur la qualité du
français dans l'administration publique québécoise.
Fournisseur: Département de langue et linguistique de
l'Université Laval. Montant de l'engagement: 51 260 $." Quelle est la
raison pour laquelle ce montant est payé par le ministère des
Communautés culturelles et de l'Immigration?
Mme Marois: C'est le Conseil de la langue française qui a
cela comme responsabilité dans les fonctions qui lui sont
dévolues. Comme le Conseil de la langue française doit
répondre de ses activités au ministre des Communautés
culturelles et de l'Immigration, c'est pour cela qu'on retrouve cet engagement
au ministère des Communautés culturelles et de l'Immigration.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Quelle était la
préoccupation pratique à laquelle on tentait d'apporter une
réponse quelconque en confiant une étude témoin sur la
qualité du
français chez les fonctionnaires québécois? C'est
de cela qu'on parle.
Mme Marois: En fait, c'est l'ensemble de la fonction publique qui
peut être concernée évidemment. On parle d'ailleurs de
l'administration publique québécoise. Je peux vous donner
carrément les objectifs qui sont pousuivis par l'étude
témoin. C'est d'abord d'établir un constat documenté de la
situation de la langue dans ce domaine d'activité, puisque vous savez
qu'on est très exigeant, soit dit en passant, pour les entreprises, on
doit avoir aussi à notre égard et vis-à-vis de
nous-mêmes cette même exigence de proposer des moyens d'action
positifs. C'est peut-être là qu'on répond davantage, par
cet objectif, à votre préoccupation de proposer vraiment des
moyens d'action positifs fondés sur les résultats pour
améliorer la situation qu'on décrit et de fournir aux gens du
milieu des outils concrets d'amélioration de la situation.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
D'après la réponse de la ministre, est-ce que c'est
assimilable à une étude qu'on fait avant de décerner un
certificat de francisation? C'est dans ce sens que la ministre a
répondu.
Mme Marois: Dans le fond, cela pourrait s'en rapprocher, mais
évidemment, dans notre cas, il ne s'agit pas nécessairement de la
francisation, mais de la qualité - il faut bien voir la
différence - du français dans l'administration publique
québécoise. Dans le cas de la francisation, il faut bien
être conscient qu'on part d'une situation où la langue
utilisée est l'anglais, dans la grande majorité des cas, et qu'on
tente de s'assurer que l'entreprise a tous les outils et tous les
éléments lui permettant de faire son travail et de publier des
informations et tout le reste en français. Dans le cas qui nous
préoccupe, c'est à partir du français utilisé qu'on
veut évaluer sa qualité et s'assurer qu'elle soit la meilleure
possible dans l'administration publique québécoise. C'est un
parallèle, une similitude que je voulais apporter en termes d'exigence
sur la qualité par rapport à ce qu'on fait à d'autres
égards vis-à-vis des entreprises. Cela existe pour nous, mais je
dirais que c'est intrinsèquement cette fois, relativement à la
qualité du français qu'on utilise.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Où cela nous
mènera-t-il une fois qu'on saura quel est le degré de
qualité du français dans l'administration publique
québécoise sur une échelle de 0 à 100?
Mme Marois: J'ai déjà répondu à la
question par les..
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, vous avez dit qu'on
prendrait des moyens pour...
Mme Marois: C'est cela. Par les objectifs poursuivis par
l'étude témoin qui est d'en arriver à proposer des moyens
d'action concrets, positifs et de fournir des outils concrets
d'amélioration de la situation s'il y a lieu.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
J'essaie de voir ce qu'on cherche à faire qui est
différent de ce qu'on a cherché à imposer, par exemple, au
journal La Presse à qui on a dit: Vous êtes une entreprise qui
emploie plus de 50 personnes, vous n'avez pas de certificat de francisation,
cela n'a aucun sens. On sait quelle a été la réaction du
journal La Presse dans lequel la qualité du français doit
être au moins aussi bonne que celle dans l'administration publique
québécoise, simplement d'après la lecture de ce journal.
J'essaie de voir pourquoi le gouvernement du Québec dépense 51
000 $ pour mesurer sur une échelle quelconque la qualité du
français parlé par les fonctionnaires.
Mme Marois: Attention! Ce n'est pas nécessairement la
qualité du français parlé...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ...ou écrit...
Mme Marois: ...on a bien dit: sur la qualité du
français. J'imagine que cela se rapporte davantage - je le
présume cependant puisque je n'ai pas le devis de l'étude, ni
dans ses composantes très détaillées les
éléments que concerne l'étude - à la qualité
du français de façon générale, et je présume
qu'il s'agit de la qualité du français écrit.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si on était...
Mme Marois: C'est cela. Le conseil lui-même a
insisté sur la nécessité de réaliser l'étude
parce qu'il a constaté, au cours des dernières années, que
les procédés de rattrapage et de correction linguistique
finissent par se multiplier dans l'administration gouvernementale, sans qu'on
arrive pour autant à bien dégager ou connaître avec
précision les difficultés et les carences linguistiques qu'on y
rencontre. Il s'agit vraiment, pour le conseil, d'une recherche qui semble
prioritaire et qu'on a acceptée afin d'établir un diagnostic et
de proposer des moyens de correction.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Dans ce cas, est-ce qu'on
semble soupçonner que notre système d'éducation ne peut
pas
former des gens qui écrivent le français
convenablement?
Mme Marois: Je pense qu'on extrapole un peu, enfin le
député extrapole un peu...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous parlez de moyens de
rattrapage, de recyclage, de cours de français, éventuellement,
en termes de moyens concrets si on veut améliorer la qualité du
français dans l'administration. Comment se fait-il qu'on... (10 h
30)
Mme Marois: Je pense que vous savez très bien que la
situation de la langue évolue de façon très rapide un peu
partout et, entre autres, dans l'administration publique, il s'est
développé un ensemble de termes et un ensemble de services qui
ont presque exigé qu'un langage nouveau se développe. À ce
titre-là, il était important que ce langage qui se
développe soit le plus adéquat et le plus correct possible, et
soit de la meilleure qualité possible. C'est dans ce sens-là que
se fait l'étude. Cela ne présume pas que ce qui se fait dans nos
écoles n'est pas de qualité.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non, d'accord, mais de la
façon que le programme était décrit, cela ne laissait pas
soupçonner qu'on était pour s'intéresser à des
problèmes spécifiques qui tiennent à de nouvelles
applications de la langue française, avec les développements des
programmes gouvernementaux, avec la sophistication des moyens, avec la
qualité du français dans l'administration publique. On en parlera
en informatique, j'en suis sûr...
Mme Marois: Certainement; d'ailleurs, c'est un bel exemple qu'on
aura sûrement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est un exemple que j'avais
à l'esprit. C'est d'ailleurs celui-là que la presse...
Mme Marois: Oui, je sais. Cela va?
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: J'ai justement une question là-dessus. Le mandat
qui a été accordé à ce M. Bureau, je trouve cela un
peu bizarre. Est-ce qu'il doit communiquer avec tous les fonctionnaires du
Québec et dire: Répondez-moi... On verra si votre français
est correct ou pas. Ou est-ce que son mandat est plutôt d'essayer de
trouver des méthodes pour...
Mme Marois: Je ne suis pas une spécialiste de la
méthodologie et je n'ai pas le canevas de recherche de M. Bureau.
J'imagine que, selon la méthodologie qu'il privilégiera, il
pourrait, à la limite, procéder par questionnaire auprès
de personnes, mais il peut aussi sûrement procéder par
l'étude de documents qui sont écrits et distribués
à l'intérieur de l'administration publique. À partir de
là...
M. Polak: ...avec le livre des engagements financiers. Le
français est bien correct là-dedans.
Mme Marois: ...le livre des engagements financiers pourrait
être un bon exemple.
M. Polak: Quoi qu'il en soit, ce mandat-là n'a pas un
grand volume; s'il s'agit d'un document de quelques pages, j'aimerais en avoir
une copie.
Mme Marois: Je pense qu'il n'y aurait pas d'objection à ce
qu'on vous fasse parvenir le mandat comme tel, mais il reprendra
essentiellement ce que je vous ai déjà donné comme
information.
Le Président (M. Gagnon): Communications.
M. Polak: M. le Président, il est 10 h 35 et je
pense qu'on doit envoyer quelqu'un pour dire au ministre qu'il n'est pas
au-dessus de la loi. On l'avait invité pour 10 heures. Je l'ai vu
d'ailleurs ici à 10 heures...
Mme Marois: On doit dire qu'il était là à 10
heures. Il a sans doute constaté...
M. Polak: II aurait pu attendre deux minutes pour voir le
débat intéressant concernant le supplément...
Mme Marois: Ou, M. le Président, aurions-nous dû le
prévenir que nos travaux allaient être suspendus en ce qui
concerne directement les engagements de février pour lui donner la
place, mais on ne l'a pas fait à ce moment-là.
Le Président (M. Gagnon): Ce qu'il a demandé aux
membres de la commission, c'est 10 minutes, parce qu'il devait aller à
l'autre commission et revenir ensuite. Je trouve que les 10 minutes sont un peu
longues, on va aller vérifier...
Mme Marois: D'accord. Les 10 minutes se sont allongées un
peu. On peut peut-être, cependant...
Le Président (M. Gagnon): ... pour qu'il revienne au plus
vite.
Comme on en était à l'Agriculture, il a dit: Le temps de
finir cet engagement, je vais aller à l'autre commission. Il doit
être à la veille de revenir.
M. Polak: On pourrait peut-être dire
qu'on arrête du moment qu'il entre. Mme Marois:
D'accord.
M. Polak: Ou on pourrait être poli et laisser Mme la
ministre finir sa réponse. On aurait dû faire cela.
Mme Marois: On s'entend. Laisser M. le député de
Sainte-Anne terminer sa phrase aussi.
Le Président (M. Gagnon): Parfait. Avez-vous des questions
aux Communications?
M. Polak: J'en ai encore une autre aux Communautés
culturelles, engagement 400.
Le Président (M. Gagnon): 400, oui.
M. Polak: II s'agit d'une subvention à l'Institut de droit
comparé de l'Université McGill représentant la
contribution du gouvernement fédéral à la
réalisation du projet de lexique français-anglais et de
dictionnaire du droit privé québécois. Montant de
l'engagement, 95 000 $. Je n'ai pas bien compris dans le libellé les
mots "représentant la contribution du gouvernement
fédéral". Le fédéral a payé cette somme de
95 000 $ à qui? Ensuite, cela a été payé à
l'Université McGill? Pourriez-vous expliquer cette formule?
Mme Marois: Oui, certainement. C'est une entente qui est
intervenue en septembre 1982 entre le Secrétariat d'État du
Canada et l'Office de la langue française qui prévoit que
l'office recevra du secrétariat une somme de 95 000 $ qui devra
être versée en subvention à l'Institut de droit
comparé de McGill; mais, pour ce faire, cela doit passer par l'Office de
la langue française, tout simplement.
Il faut cependant dire que l'office a déjà investi des
sommes assez importantes pour la constitution de ce dictionnaire ou de ce
lexique, si on veut, et c'est ajouté à des sommes qui ont
déjà été versées à cet
égard.
M. Polak: Pourquoi cette manière de procéder?
Est-ce une question de savoir qui aura les crédits et pourquoi? Est-ce
que le fédéral n'aurait pas dû payer directement cette
somme d'argent à McGill? Pourquoi faut-il passer par l'office?
Mme Marois: Non. D'abord, ce qu'il faut bien dire, c'est que
l'initiative ne vient pas nécessairement du Secrétariat
d'État. Au contraire, l'initiative vient de l'office en collaboration
avec l'Université McGill, dans le cas qui nous préoccupe, et,
à partir de démarches ou de projets déjà entrepris,
des demandes ont été présentées au
Secrétariat d'État. Il était, je pense, normal qu'on passe
par l'intermédiaire de l'office dans le cadre de ce projet.
M. Polak: D'accord.
Le Président (M. Gagnon): Communications. Conseil
exécutif.
Conseil exécutif
M. Polak: Conseil exécutif, engagement 200.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 200. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrats négociés: Contrat de services
pour la préparation de dossiers techniques devant, d'une part, servir de
support aux négociations à intervenir entre les gouvernements du
Québec, de l'Ontario, du Canada et celui des États-Unis, via la
Commission mixte internationale, et, d'autre part, évaluer une
modification éventuelle au plan de régularisation des eaux des
Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent au bénéfice du projet
Archipel. Fournisseur: Tecwato Inc., Montréal. Montant de l'engagement:
30 000 $."
D'abord, quelle est la raison pour laquelle on a procédé
par contrats négociés? Est-ce que Tecwato Inc. est une firme
très spécialisée pour de tels travaux? Est-ce que c'est
toujours dans le cadre de cette préétude de ce fameux projet
Archipel?
Mme Marois: C'est plutôt dans le cadre des études de
faisabilité du projet Archipel. C'est exactement pour la raison que vous
mentionnez. La firme Tecwato Inc. a à son emploi des effectifs, entre
autres, deux personnes-ressources dont les qualifications peu communes se
rapportent de façon spécifique aux dossiers de cette nature. Ce
sont MM. Hendler et Clark. D'après ce que je comprends dans la demande
du ministère qui reprend ces éléments, ce serait la seule
firme à posséder l'expertise nécessaire pour faire une
telle étude.
M. Polak: Maintenant, concernant le contrat de services, dans vos
notes, est-ce que vous trouvez des éléments qui font état
de la durée de ce contrat? Est-ce un mois, six mois ou un an?
Mme Marois: M. le Président, on pourrait poser la question
au ministère concerné.
M. Polak: À un moment donné, ne vient-on pas,
disons, avec une conclusion concernant ce projet Archipel, à savoir si
on va plus loin ou non? On continue à donner,
chaque mois, des mandats. Jusqu'à quand? Y a-t-il une date
prévue où on doit tirer une conclusion?
Mme Marois: Écoutez! Sous toute réserve, je crois
que l'ensemble des études doit être terminé, si me je
souviens bien, pour l'automne 1984. Toutes les études ne seront
peut-être pas nécessairement terminées, mais à
l'automne 1984 on pourra évaluer quel type de projets ou quel type de
travaux pourraient démarrer, basé sur les études de
préfaisabilité ou de faisabilité comme telles qui ont
été faites concernant le projet.
M. Polak: Automne 1984.
Mme Marois: Si ma mémoire est bonne. Je le dis donc sous
toute réserve.
Le Président (M. Gagnon): D'autres questions au Conseil
exécutif?
Mme Marois: En fait, quand je dis à l'automne 1984, je
pense particulièrement aux études concernant les interventions
possibles du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et
également aux études faites par Hydro-Québec concernant,
là encore, la possibilité de réaliser le projet.
M. Polak: Conseil exécutif.
Le Président (M. Gagnon): Quel engagement?
M. Polak: Engagement 300.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 300. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Subvention à...
Mme Marois: Computational Methods Ltée.
M. Polak: ...Computational Methods Ltée. Si on commence
à vivre en français, même un nom francophone comme le mien,
c'est beau. "Subvention à Computational Methods Ltée, Hull,
à titre d'aide financière, dans le cadre du fonds d'incitation
à la recherche, pour fins de construction d'un prototype d'un
système de commutation numérique pour le contrôle
intégral de communication par radio, téléphone, etc.,
à des fins militaires et civiles. Montant de l'engagement: 70 000
$."
Quand j'ai lu ces mots, "à des fins militaires", j'ai
commencé à avoir peur. Qu'est-ce que cela veut dire? Est-ce qu'on
se prépare au Québec? On a déjà eu une question sur
notre future flotte et, maintenant, on voit "un prototype d'un système
de commutation à des fins militaires et civiles". Pourriez-vous nous
expliquer cela? Est-ce un rêve ou une erreur?
Mme Marois: J'imagine que ce doit être pour l'exportation.
Trêve de plaisanteries, ce qu'on mentionne ici concerne
particulièrement les transports aériens. Je me souviens d'avoir
vu passer ce projet et d'en avoir discuté. C'est techniquement
très complexe. On parle de garde côtière et de
défense aussi. En fait, ce que j'ai pu comprendre de ce projet qui,
comme je l'ai dit, est hautement technique, c'est vraiment l'étude de
données qui sont prises du haut des airs, de photographies dont
l'analyse permet d'évaluer certains territoires et certaines
capacités de territoire. Cela pourrait même servir à des
fins agricoles, à des fins minières ou à d'autres fins. Je
pense que l'aspect civil est assez rassurant dans le cas du projet qui nous
concerne.
M. Polak: Dans vos notes, avez-vous quelque chose qui parle de
fins militaires?
Mme Marois: Ce dont je vous parlais, qui touche la notion de
garde côtière, je ne sais pas si ce sont les courants, les cours
d'eau. Je vous avoue que mes connaissances techniques sur le sujet sont fort
limitées.
Une voix: C'est à Hull.
Mme Marois: C'est à Hull, mais le fait que ce soit
à Hull n'a rien à voir avec les fins poursuivies par
l'entreprise. Cela n'a rien à voir. La firme est installée
à Hull, point. On s'entendra là-dessus, je pense.
Le Président (M. Gagnon): À quel engagement
allons-nous maintenant?
M. Polak: Conseil exécutif, engagement 618.
Le Président (M. Gagnon): Conseil exécutif,
engagement 618, M. le député de Sainte-Anne.
Mme Marois: Conseil exécutif, engagement 618.
M. Polak: "Subvention additionnelle à Les uniformes Trasso
Ltée, Longueuil, pour porter à 925 000 $ la subvention totale
dans le cadre du programme de stimulation de l'économie et de soutien de
l'emploi (maintien de 47 emplois). Montant de l'engagement: 650 000 $."
J'ai plusieurs questions. D'abord, je comprends que la compagnie Les
uniformes Trasso Ltée a pris la relève d'une compagnie en
faillite qui portait le nom de Scott-LaSalle, n'est-ce pas?
Mme Marois: Je crois que c'est cela,
oui. Les personnes concernées, qui sont mentionnées dans
la demande d'aide, sont les ex-employés de la compagnie Scott-LaSalle
qui se sont regroupés et associés pour fonder la firme Les
uniformes Trasso Ltée.
M. Polak: Si j'ai bien compris, le gouvernement a d'abord
avancé une somme de 275 000 $ et on donne maintenant une subvention
additionnelle de 650 000 $ pour en arriver à un total investi de nos
fonds publics de 925 000 $.
Mme Marois: Oui, ce serait effectivement cela.
M. Polak: Ne sommes-nous pas ici devant un autre Tricofil, sauf
qu'il se trouve maintenant à Longueuil?
Mme Marois: On a tellement dit de choses et on a tellement
charrié sur Tricofil... Je trouve cela un peu dommage, d'ailleurs. Cela
a été, au plan humain, de même que sur le plan d'un
apprentissage de la gestion, pour ces personnes qui n'y connaissaient rien
auparavant, une expérience extrêmement enrichissante qui a,
évidemment, comporté quelques coûts. Je pense qu'il y a
parfois de ces types d'approches qui peuvent paraître coûteuses en
surface, mais qui, dans les faits, ont des retombées positives qui
dépassent, et de beaucoup, les coûts qu'elles ont
engendrés. Donc, ce type de comparaison me paraît inacceptable.
(10 h 45)
II y a, évidemment, dans les investissements qu'on fait ou dans
l'aide qu'on apporte aux entreprises, un risque qu'on prend. On en prend un ici
comme on en prend aussi dans d'autres entreprises. L'évaluation qui est
faite, c'est qu'il y a des possibilités pour l'entreprise de
réussir à atteindre ses objectifs, évidemment, qui sont
des objectifs de rentabilité et de bonne gestion et de conservation
aussi d'emplois. Dans le cas ici, c'est dans la région de Longueuil. Le
gouvernement y contribue par la subvention dont on parle ici, qui est d'environ
650 000 $.
M. Polak: Combien d'argent a été investi dans cette
compagnie à part ce qu'on trouve ici, 925 000 $? Je ne sais pas depuis
quand Les uniformes Trasso Ltée fonctionnent. Est-ce qu'il y a une
possibilité que cette compagnie puisse seulement continuer de
fonctionner avec des subventions presque annuelles?
Mme Marois: Évidemment, moi, je n'ai pas au cahier tous
les éléments d'information concernant cette question. Ce que je
peux vous dire, c'est que le coût total du projet est d'environ 1 682 500
$.
M. Polak: Un million six...
Mme Marois: 1 682 500 $. L'entreprise participerait - j'imagine
qu'il a dû y avoir des ajouts de fonds - en pourcentage à 49% et
les ministères ou organismes à 51%.
M. Polak: Quand vous parlez du montant de 1 600 000 $, cela veut
dire le total investi par tout le monde ou si c'est juste la partie du
gouvernement qui équivaut à 1 600 000 $?
Mme Marois: Je l'ai dit en vous prévenant
déjà au début de ma réponse.
M. Polak: Tout le monde.
Mme Marois: Ici, si on additionne les versements du gouvernement
et le coût total du projet, cela ne donnerait pas une participation de
49% de l'entreprise. Je présume que, pour arriver à ces 49%, il
faut qu'il y ait eu des investissements supplémentaires de la part des
propriétaires de l'entreprise, ce que je ne possède pas ici comme
information au moment où on se parle.
M. Polak: Maintenant, quand une telle subvention est
accordée, est-ce qu'au Conseil exécutif ou à l'organisme
qui s'occupe de vérifier une telle demande on prend en
considération la situation concurrentielle dans cette industrie? Je vous
dirai pourquoi je pose cette question. C'est parce qu'il y a une autre
compagnie - et j'ai eu la liberté de révéler son nom - la
compagnie Uniformes Legrand 1980 Inc., qui, d'ailleurs, a écrit au
ministre - et n'a jamais reçu de réponse satisfaisante - à
la dernière lettre, il n'y a pas de réponse du tout - que deux
choses sont arrivées. Le gouvernement, en finançant Les uniformes
Trasso Ltée, n'a pas pris en considération certains
paramètres. Par exemple, la compagnie Les uniformes Trasso Ltée
est allée chercher des employés clés chez la compagnie
Uniformes Legrand, laquelle compagnie a été formée
après la faillite de Scott-LaSalle. Scott-LaSalle est tombée en
faillite. Ensuite, il y a une autre compagnie, Uniformes Legrand, qui s'est
formée avec du capital privé, pas un cent du gouvernement
là-dedans. Ils travaillent. Ils ont pris 20 à 25 employés
de Scott-LaSalle dans l'entreprise pour fabriquer ces uniformes etc. Ensuite,
Les uniformes Trasso Ltée vient sur le tapis, reçoit beaucoup
d'argent du gouvernement et commence à engager les anciens
employés de Scott-LaSalle qui se trouvent maintenant chez Uniformes
Legrand et paie même des salaires plus hauts qu'Uniformes Legrand paie.
Donc, ils sont partis. Là, on parle de maintien d'emplois. Le
drôle de l'affaire: on enlève des emplois chez un concurrent pour
ensuite créer les
mêmes emplois dans une compagnie subventionnée par le
gouvernement. C'est un paramètre bien important.
Le deuxième, ce sont les prix à Les uniformes Trasso
Ltée: maintenant, probablement à cause de cette aide
gouvernementale, elle coupe les prix de ses concurrents d'une telle
manière qu'elle commence un peu à avoir le monopole. Elle vend
à perte. En faisant cela, évidemment, elle fait une énorme
concurrence à la compagnie Uniformes Legrand qui est en grand
danger.
La question de principe que je pose, c'est: Est-ce qu'on n'est pas
obligé de prendre en considération au moins deux
paramètres? D'abord, la situation concurrentielle dans le marché.
En donnant une telle subvention, que fait-on aux concurrents? Est-ce qu'on ne
sauve pas une personne pour en tuer une en même temps? Alors, qu'est-ce
que cela donne? Deuxièmement, au point de vue de l'emploi, est-ce qu'on
ne devrait pas dire que le gouvernement donne une subvention, mais seulement
pour employer des gens qui ne travaillaient pas et non pas pour engager
ailleurs à un meilleur salaire des employés qui travaillent
déjà?
Mme Marois: Écoutez, je vais répondre à une
certaine partie de vos questions. Il y en a d'autres pour lesquelles je n'ai
pas le dossier dont vous parlez; je ne connais pas la situation dans la
région de l'autre firme. D'abord, on me dit que dans la demande de
subvention qui est là, ce dont on parle, c'est de 82 ex-employés
de la compagnie Scott-LaSalle qui se sont regroupés et associés
pour fonder Les uniformes Trasso Ltée. On n'indique pas si ces personnes
regroupées sont allées chercher des professionnels ou des
personnes oeuvrant chez les concurrents. Cela, je ne le possède pas ici
comme information.
Avant de faire quelque investissement que ce soit ou d'apporter quelque
forme d'aide que ce soit, il y a des analyses de la situation financière
de l'entreprise qui sont faites, mais il y a aussi des études de
marché. Si le marché ne peut pas supporter la présence
d'une, deux, trois ou quatre entreprises en concurrence - est-ce que M. le
Président ou M. le ministre va me permettre de terminer ma
réponse? - il est évident qu'il devient inacceptable d'investir,
puisqu'on sait, à l'analyse de marché, qu'investir dans cette
entreprise va, d'autre part, avoir un effet sur un concurrent qui,
lui-même, va mourir. Alors on n'aide plus personne, à la limite;
on en comalte un et il s'en crée un ailleurs, d'accord. Cela se
fait.
Ce qu'il faut savoir aussi, c'est que ce sont des comités
régionaux qui, habituellement, se réunissent sur des cas comme
ceux-là, qui ont des analystes qui vont creuser les documents des
entreprises. Ce sont ces comités qui font des recommandations à
l'OPDQ par lequel passe ce type de subvention pour les programmes PECEC. En
fait, ce sont les programmes de création d'emplois communautaires. Ces
analyses sont faites; il y a des risques qui sont pris. Si, dans le cas qui
nous préoccupe, une telle situation se présente et vient nuire
à l'entreprise concurrente, je pense qu'il faut que l'entreprise qui est
concurrencée se manifeste et le signifie aux personnes qui sont
responsables de l'investissement dans l'entreprise par l'intermédiaire
du ministre responsable.
Le Président (M. Gagnon): Vous pourrez y revenir, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, je le suggère, parce
qu'on a perdu le ministre, à dix heures; là, on ne veut pas le
perdre. On le suspend tout de suite, mais on va revenir sur ce même
programme cet après-midi.
Politique en matière d'informatique
Le Président (M. Gagnon): On reprendra à
l'engagement 618 du Conseil exécutif.
Juste avant de laisser la parole au ministre des Communications, je veux
vous rappeler qu'on a souhaité la présence du ministre des
Communications et du ministre de l'Éducation pour discuter
d'informatique et répondre à des questions. Dans la lettre
d'invitation aux deux ministres, on leur a dit qu'on leur laissait un certain
temps pour faire un énoncé de leur politique en matière
d'informatique. Le ministre de l'Éducation s'excuse de ne pouvoir
être ici ce matin, comme j'ai dit tantôt, et se fait
représenter par son sous-ministre à l'administration, M. Jean
Pronovost. On s'était entendu aussi pour essayer de terminer cette
question avant l'heure du dîner. Je demanderais à M. Pronovost de
s'avancer à la table. Est-ce que ce serait plus pratique qu'on fasse
comme d'habitude et qu'on invite le ministre à être ici?
M. Bertrand: La réforme parlementaire.
Le Président (M. Gagnon): Bon, allons-y. Sur cela? Oui, M.
le député de Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, juste deux minutes. Je ne
voudrais pas perdre de temps dans toutes sortes de procédures. On a
jusqu'à 13 heures. Il était convenu d'avoir juste la
séance du matin à ce sujet avec deux ministres. Je suggère
que l'exposé du ministre soit très bref, quelques minutes.
Surtout qu'on aura un va-et-vient. Ce qui nous intéresse, c'est de poser
des questions. Le député de Vaudreuil-Soulanges pilote les
questions de l'Opposition en ce qui concerne le ministre devant nous,
tandis que le député de Westmount, plus tard, posera des
questions à M. Pronovost. Je suggère, si tout le monde est
d'accord, qu'on réserve 45 minutes pour l'Éducation, M. le
député de Westmount, et le reste.
M. French: Je pense qu'en l'absence du ministre nos
possibilités de poser des questions sont sensiblement réduites.
Je suis content que M. Pronovost soit ici, je l'apprécie, sauf que cela
limite davantage la possibilité de poser des questions.
Le Président (M. Gagnon): Mme la ministre.
Mme Marois: J'avais déjà demandé la parole
pour signifier que M. Pronovost allait au départ - il pourra le faire
lui-même sans doute tout à l'heure - présenter une
communication que le ministre lui-même souhaitait présenter, qui
sera aussi très brève, selon le souhait du député
de Sainte-Anne. Il reste qu'il y a beaucoup de questions soulevées par
l'Opposition, qui avaient déjà été
présentées au ministre devant être présent ici ce
matin par une communication que le secrétaire de notre commission avait
fait parvenir aux deux ministres invités ce matin, ce qui fait que
déjà on peut au moins s'assurer que les réponses à
ces questions seront apportées. Comme il y a aussi beaucoup de questions
très objectives et très techniques, les personnes qui sont ici au
nom du ministre de l'Éducation pourront sûrement y répondre
de la façon la plus adéquate possible.
Le Président (M. Gagnon): Merci, Mme la ministre.
D'ailleurs, avant de laisser la parole au ministre des Communications, on a
aussi mentionné qu'après son allocution d'ouverture, il pourrait
aussi choisir de se faire représenter par des gens qui l'accompagnent.
Dans la lettre, on le disait bien clairement. Dans nos règles de
pratique, on dit aussi qu'un ministre peut être invité et peut se
faire représenter par un de ses délégués. Je laisse
immédiatement la parole au ministre. Je voudrais seulement savoir si on
discute des Communications et de l'Éducation ou si c'est,
premièrement, les Communications et, deuxièmement,
l'Éducation.
M. French: Premièrement, des Communications et,
deuxièmement, de l'Éducation.
Le Président (M. Gagnon): Dans la discussion, pour inviter
les deux ministres, on joignait finalement les discussions.
Oui, M. le député de Westmount.
M. French: M. le Président, en l'absence du ministre de
l'Éducation, on apprécierait beaucoup si on pouvait, tout
simplement, faire une séance avec le ministre et les cadres
supérieurs des deux ministères. Je ne voudrais pas établir
un horaire qui serait une camisole de force à ce moment, mais si cela
convient à tout le monde. Maintenant, si le ministre a des
problèmes ailleurs, on comprend les exigences de la vie
parlementaire.
Le Président (M. Gagnon): Mme la ministre.
Mme Marois: On peut quand même se fixer une
échéance pour la fin de nos travaux, de telle sorte qu'on puisse
un peu planifier, quand même, le reste de nos travaux.
M. French: Je voudrais signaler que je ne me considère pas
habilité à parler de la fin des travaux.
Mme Marois: D'accord.
M. French: II s'agit d'informatique dans cette mesure.
Le Président (M. Gagnon): Je vous fais une suggestion. Je
suggérerais qu'on commence par les deux exposés, celui du
ministre et celui du sous-ministre adjoint à l'Éducation. Par la
suite, les questions pourraient être posées à l'un et
à l'autre.
Mme Marois: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
Ministère des Communications
M. Bertrand: Merci beaucoup, M. le Président. Je voudrais,
d'abord, remercier les membres de la commission de nous avoir transmis cette
demande relativement à des renseignements qu'ils souhaitaient obtenir
quant aux services informatiques du gouvernement du Québec. La demande
de la commission effectivement est venue me le rappeler à la suite de
discussions concernant des engagements du ministère de
l'Éducation visant plus particulièrement des contrats
négociés.
La problématique serait donc ce matin d'essayer de
connaître les raisons ou circonstances qui font que le gouvernement,
à l'occasion, négocie plutôt que d'aller en appels d'offres
sur des services informatiques, que ce soit pour la location ou pour
l'entretien d'équipements informatiques ou d'autres
éléments. Dans la discussion qui a suivi, on a soulevé des
questions, à savoir, par exemple, quelle est
la politique d'équipement du gouvernement en matière
informatique, quel est le volume de traitement de données par le
gouvernement, quelle proportion des besoins informatiques est donnée au
secteur privé, quel nombre de personnes dans la fonction publique
travaillent en informatique, qu'est-ce qu'il en coûte à la fin de
l'année, etc?
Ainsi, dans une lettre au secrétaire de la commission, M. Polak,
député de Sainte-Anne, formulait les questions suivantes:
À quel pourcentage, dans son potentiel de temps, l'équipement
d'informatique est-il utilisé? Comment procède-t-on pour en
arriver à une définition des besoins, ainsi que des limites?
Depuis les quatre dernières années, quel a été le
coût total par année de l'équipement soit loué ou
acheté par le gouvernement dans ses ministères ou organismes sous
son contrôle? Aussi, quel pourcentage des besoins en informatique du
gouvernement du Québec est accordé par contrats à
l'extérieur de la province? (11 heures)
À l'analyse de ces différentes questions formulées
d'une façon ou d'une autre par les députés ici, à
la commission des engagements financiers, je crois qu'il ressort
essentiellement trois préoccupations principales: premièrement,
quelle est l'ampleur des dépenses en informatique et quelle en est
l'efficacité; deuxièmement, quelles sont les politiques
d'acquisition des équipements et, troisièmement, quelle est
l'ampleur du recours à l'entreprise privée?
Quant à nous, dans toute la mesure du possible, pour ce qui est
des responsabilités plus directement dévolues au ministère
des Communications et plus spécifiquement au Bureau central de
l'informatique, nous tenterons de vous fournir les réponses les plus
satisfaisantes possible. Je diviserai donc - j'irai assez rapidement - mon
exposé en quatre points: premièrement, l'ampleur des ressources
consacrées à l'informatique; deuxièmement les mandats
généraux des divers intervenants; troisièmement les
pratiques d'acquisition des biens et des services en informatique;
quatrièmement le recours à l'entreprise privée pour les
biens et services gouvernementaux.
J'espère qu'on fera distribuer aux membres de la commission
quatre tableaux qui peuvent aider à comprendre un peu les
réponses que je vais formuler verbalement à chacune de ces quatre
questions spécifiques. Je ne sais pas si cela a été remis.
Alors, je demanderais au secrétaire de la commission parlementaire de
remettre ces tableaux aux députés. Je crois que le premier qui
vous est remis est relatif à l'ampleur des ressources consacrées
à l'informatique. D'ailleurs, je voudrais vous souligner que j'ai pris
la peine - j'espère que cela a été satisfaisant
jusqu'à un certain point - de vous transmettre le rapport 1981-1982 de
l'informatique au gouvernement du Québec. On retrouve dans ce document
une foule de renseignements qui répondent en bonne partie aux questions
déjà formulées à la commission des engagements
financiers.
Pour ce qui est de l'ampleur des ressources consacrées à
l'informatique, vous avez probablement constaté que ce rapport annuel de
l'informatique pour l'année 1981-1982 nous fait voir que les
dépenses des 27 ministères ou organismes gouvernementaux, pour
cette année 1981-1982, sont de l'ordre de 120 000 000 $. Ces coûts
comprennent les dépenses directement imputées aux crédits
des ministères, soit 91 000 000 $, mais aussi une évaluation des
coûts imputables aux organismes centraux pour les différents
avantages sociaux des personnels, par exemple, des loyers, des
téléphones ou d'autres supports administratifs qui viennent se
relier à cela.
On note, à partir du tableau qu'on vous a remis, que 47,2% des
coûts sont affectés aux personnels. Tout à l'heure, le
sous-ministre adjoint à la technique, M. Bertrand Croteau, pourra vous
expliquer pourquoi il y a eu au cours des années une augmentation des
coûts reliés aux personnels. En même temps, il y avait une
diminution proportionnelle des coûts relatifs au matériel et aux
équipements qui étaient, en 1981-1982, de 28,2%; les 24,6% sont
les autres coûts dont je faisais état tout à l'heure.
Si l'on regarde ces coûts maintenant par missions
gouvernementales, selon la classification qu'on leur retrouve au livre des
crédits, on note que la mission administrative consomme presque la
moitié de ces dépenses informatiques gouvernementales, alors que
les missions sociale, éducative, économique vont chercher
à peu près 50%, donc l'autre moitié. Voilà pour le
premier tableau et pour les premiers renseignements relatifs à l'ampleur
des ressources consacrées à l'informatique.
Maintenant, toujours pour satisfaire aux demandes des parlementaires et
aller assez rapidement, quitte à répondre aux questions par la
suite, je voudrais qu'on regarde quels sont les mandats généraux
des divers intervenants dans le dossier de l'informatique. Le tableau no 2 -
qui vous a été distribué ou qui vous le sera très
bientôt - qui, a priori, peut paraître un peu plus difficile
à saisir est tout de même un effort de vulgarisation, mais - je
l'admets incomplet dont l'objectif est de faire comprendre qu'il y a des
relations entre les organismes qui sont multiples. En fait, chacun des
organismes est en relation avec les trois autres, mais pour différents
objets. De façon schématique, chaque ministère ou
organisme amorce des projets, voit à obtenir les autorisations ou
approbations nécessaires dans le respect des normes politiques, des
règlements et, en même temps, fait appel,
bien sûr, au ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement pour ce qui est de la fourniture d'équipement.
Le Conseil du trésor a, quant à lui, un rôle
décisionnel quant aux demandes des ministères et organismes et
quant aux propositions ou recommandations du ministère des
Communications. Quant à lui très spécifiquement, le
ministère des
Communications voit au développement de politiques, de normes et
de règlements. Il agit aussi, et cela va de soi à cause du Bureau
central de l'informatique, comme expert quant à l'acquisition et
à l'utilisation des équipements et offre au Conseil du
trésor et au ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement ce qu'on pourrait appeler un service-conseil.
On remarque donc dans ce tableau que le Conseil du trésor, le
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement, surtout par le
Service général des achats, et le ministère des
Communications sont en très étroite relation, dans tous les sens
d'ailleurs, puisqu'il y a beaucoup d'échanges d'information qui vont de
l'un à l'autre, avec l'ensemble de ces 27 ministères ou
organismes gouvernementaux dont j'ai fait état tout à l'heure.
Et, bien sûr, chacun a ses responsabilités à assumer, ses
fonctions à remplir. Nous pourrons peut-être en parler un peu plus
tout à l'heure.
Troisièmement, quant aux pratiques - il n'y a pas de tableau
là-dessus - d'acquisition de biens et de services, d'une façon
générale, les biens et services en informatique sont acquis selon
la réglementation qui est en vigueur. Cependant, on note des exceptions
qui sont et qui doivent être justifiées par des
considérations économiques ou techniques. Des précisions
détaillées pourront vous être fournies tout à
l'heure par M. Croteau relativement aux situations très précises
dans lesquelles nous fonctionnons, sans tenir compte nécessairement de
la procédure habituelle des appels d'offres.
Au niveau des principes, nous favorisons les entreprises qui participent
le plus à l'activité économique québécoise,
pour autant - et c'est bien important de le mentionner -que les coûts
soient dans des écarts comparables, par exemple, au niveau de
l'unité de traitement des systèmes d'ordinateurs de technologie
compatible, à IBM, pour des raisons d'économie d'ensemble. En
effet, il nous arrive de négocier avec IBM parce que, pour certains
types d'équipement informatique, il nous faut, pour des raisons de
compatibilité, pour des raisons de coût, donc, dans une
perspective d'économies à réaliser, procéder
davantage par voie de négociations avec certaines entreprises que par
voie de soumissions ou d'appels d'offres.
Parmi les fournisseurs se qualifiant dans cette technologie, en
pratique, il y a trois corporations principales, c'est-à-dire IBM,
Amdahl et National Advance System. Quand je parle de IBM, Amdahl et National
Advance System, on parle surtout de ces unités centrales de traitement
qui sont en fait ce qu'on pourrait appeler les gros ordinateurs où, de
toute façon, toutes les entreprises qui sont en concurrence ne sont pas,
spécifiquement parlant, des entreprises québécoises.
Déjà, au cours de la prochaine année, des concurrents
apparaîtront - le sous-ministre pourra vous en faire état tout
à l'heure - qui nous permettront donc de situer maintenant cette
problématique dans un contexte différent.
De ces trois compagnies dont je viens de faire mention, IBM, avec ses
installations dans le parc technologique de Bromont, participe plus que les
deux autres à l'économie du Québec et jouit, c'est vrai,
d'un préjugé favorable, si ses prix sont équivalents,
parce qu'il faut bien comprendre que l'acquisition d'un ordinateur
nécessite plusieurs considérations. Évidemment, les
coûts, cela va de soi, mais aussi, et c'est très important quand
on connaît un peu le domaine, la puissance, la nature du contrat,
l'ensemble des progiciels nécessaires à son fonctionnement, sa
valeur de revente, etc. On pourra, tout à l'heure, dans cette
perspective, vous expliquer pourquoi, au Bureau central de l'informatique, on a
procédé, il y a quelques années, à la conversion de
nos systèmes pour passer d'Univac à IBM. On pourra vous expliquer
cela plus en détail.
Cette complexité fait donc que la valeur comparative des
différents équipements est toujours quelque peu discutable.
L'ensemble des expertises complémentaires que l'on retrouve dans les
organismes intervenants nous assure de la qualité des décisions.
En d'autres mots, on ne peut pas faire cela tout seul. Il faut voir le pattern
général de ce qui existe dans les différents
ministères et s'assurer que, pour les unités centrales de
traitement, on ait tout de même une possibilité de s'adapter
à des contextes différents selon les ministères et
organismes que nous avons à servir.
Au plan technique, on peut avoir des circonstances même
permanentes ou temporaires où certaines pièces doivent être
acquises d'une firme spécifique parce qu'elle est la seule capable de
les livrer. Donc, il y a des contraintes de cet ordre qui apparaissent dans le
décor.
Quant au recours - c'est le quatrième élément que
je voulais soulever - à l'entreprise privée pour les biens et
services gouvernementaux, j'ai préparé un tableau qu'on peut vous
remettre.
Une voix: On l'a.
M. Bertrand: II a été remis. Merci.
Ce tableau fait apparaître, d'abord, l'évolution des
dépenses informatiques depuis 1978-1979 jusqu'à 1982-1983 et la
part qui revient à l'entreprise privée là-dedans. On peut
voir, dans ce tableau, que l'on a mis en relief, d'une part, les
dépenses encourues auprès des entreprises privées et,
d'autre part, l'année 1981-1982 qui est notre année de
référence. On peut noter que les ministères et organismes
gouvernementaux confient peu de leurs travaux aux entreprises privées.
À titre d'exemple, pour l'année 1981-1982, on note que 2,1% des
dépenses totales vont aux firmes de services, surtout en main-d'oeuvre,
du secteur privé, et que 3,2% des dépenses totales vont aux
firmes de traitement en informatique; donc, pour un total de 5,3% des
dépenses totales.
Personnellement, je le dis non pas comme simplement un exposé
théorique qui se voudrait l'expression de "paroles verbales" sans aucune
volonté de déboucher sur quelque chose de concret...
Une voix: Paroles verbales!
M. Bertrand: C'est une forme de pléonasme qui est fort
utile pour tenter d'exprimer qu'on est très loin de cela.
Personnellement, M. le Président, je crois que le recours
à l'entreprise privée est insuffisant, mais, par ailleurs, tout
en souhaitant modifier cet état, il faut le faire le plus correctement
possible. C'est pourquoi, d'une part, j'ai demandé à mes services
de me proposer une politique dont l'objectif serait d'amplifier le recours
à l'entreprise privée pour les services informatiques et, d'autre
part, j'ai fait, depuis environ un an, une tournée des entreprises
oeuvrant dans ce secteur afin de saisir et de comprendre ce que nos chefs
d'entreprises souhaiteraient.
En d'autres mots, M. le Président, il y a, dans le domaine de
l'informatique, une politique du faire qui est très importante au
gouvernement du Québec. Encore faut-il s'assurer que nous ne
dilapiderons pas les fonds publics, parce qu'on s'est rendu compte, à
l'analyse de certains dossiers, qu'il en coûtait moins cher de faire
nous-mêmes nos propres travaux en informatique que de les confier
à l'entreprise privée, mais il n'est pas dit que nous ne pouvons
pas faire certaines choses avec l'entreprise privée ou confier
systématiquement certaines responsabilités à l'entreprise
privée à des coûts à peu près
équivalents. Mais encore faut-il s'assurer que nous fassions les bons
choix.
Dans cette perspective, j'ai demandé qu'on me prépare un
document que je soumettrai, bien sûr, à l'attention du Conseil des
ministres après être passé par la ribambelle de
comités qui existent, entre autres, le Comité du
développement économique, après consultations
auprès du ministre délégué à la Science et
à la Technologie, du Conseil du trésor, cela va de soi,
probablement du ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement.
Mais ce que je compte faire, c'est être en mesure de proposer au Conseil
des ministres, peu après le retour des vacances de Pâques, un
projet de politique qui nous permettrait de confier davantage de
responsabilités à l'entreprise privée, donc une politique
du faire-faire qui se développe dans les services informatiques, mais en
faisant les bons choix. (11 h 15)
En effet, des analyses que nous avons faites nous révèlent
que, si demain matin nous confiions l'ensemble de nos services informatiques,
à quelque niveau que ce soit, conseil, traitement, etc., il pourrait
arriver qu'effectivement, aussi curieux que cela puisse paraître... On
dit souvent que l'appareil gouvernemental n'est pas efficace, mais, au niveau
des services informatiques, nous réalisons des économies
substantielles en ce moment en assumant nous-mêmes nos
responsabilités dans ce secteur. Cela étant dit - j'ai toujours
été partisan de cette politique - pour des coûts à
peu près équivalents, et peut-être, dans certains cas, avec
certains coûts à assumer par l'État et qui seraient un peu
plus élevés que ce que nous faisons nous-mêmes, il serait
peut-être intéressant, via une telle politique, d'encourager les
entreprises privées à se développer et, ainsi, à
occuper davantage le marché québécois de l'informatique
et, partant de là, à devenir exportatrices de services
informatiques.
Par exemple, la seule entreprise vraiment québécoise qui,
à l'heure actuelle, participe au coût associé aux
principales composantes informatiques est la compagnie Comterm, que tout le
monde connaît très bien. Or, pour ce qui est effectivement des
terminaux, vous noterez que nous avons tenté, pour un montant total de 3
600 000 $, d'avoir une répartition entre Comterm, IBM et Northern
Telecom qui encourage une entreprise québécoise comme
Comterm.
Cela étant dit, même si IBM n'est pas pleinement une
propriété québécoise, ni Northern Telecom, il faut
tout de même admettre que ce sont deux entreprises qui participent
très directement et de façon importante au développement
économique du Québec. Ce n'est pas parce qu'elles ne sont pas
spécifiquement propriétés d'actionnaires exclusivement
québécois qu'on ne doit pas travailler avec ces entreprises.
M. French: C'est très original comme constatation
péquiste, mais on l'apprécie beaucoup.
M. Bertrand: Je vous en prie.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est unique.
M. French: Cela démontre de l'ouverture d'esprit.
M. Bertrand: Je suis un ancien bleu, vous savez, M. le
député de Vaudreuil-Soulanges. Au niveau des unités
centrales de traitement, ce n'est pas la même chose qui se passe. On fait
affaires, de toute façon, avec des entreprises qui sont toutes
propriétés étrangères, mais, pour des raisons de
compatibilité de systèmes, pour des raisons d'efficacité,
de meilleure gestion des services informatiques, il nous faut fonctionner, vous
l'aurez remarqué, essentiellement avec IBM, qui va chercher un montant
de 4 500 000 $ sur un total de 6 300 000 $. Pour ce qui est des unités
de stockage, les tourne-disques, les dérouleurs de bandes, etc., vous
remarquerez que nous faisons affaires avec la compagnie Storage Technicology of
Canada pour 2 800 000 $ sur un total de 3 500 000 $.
Voilà l'essentiel des propos que je voulais soumettre à
l'attention des membres de la commission des engagements financiers. Je crois
que le rapport annuel que vous avez reçu est déjà un
document qui donne infiniment plus d'information que ce que j'ai pu vous livrer
en quelques minutes. Mais sachant à quel point la commission souhaite
avoir le plus d'éclairage possible sur la façon dont on
fonctionne et les perspectives d'avenir au niveau du développement des
services d'informatique au gouvernement du Québec, en collaboration avec
l'entreprise privée, à partir de maintenant, quand je pourrai le
faire, je le ferai. Mais vous comprendrez fort bien que, ces sujets
étant souvent très hautement techniques, j'aurai besoin - et
pourquoi pas? - de demander au sous-ministre adjoint à la technique au
ministère des Communications, M. Bertrand Croteau, qui est, entre autres
choses, responsable du Bureau central de l'informatique, et qui oeuvre dans ce
secteur après avoir été au ministère de
l'Éducation -on le lui pardonne - Je m'excuse, M. le sous-ministre.
Mme Marois: Attention pour ce matin particulièrement, M.
le ministre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II n'a pas pris place
encore.
M. Bertrand: Peut-être que celui-là s'en viendra aux
Communications un certain jour, on ne sait jamais. Il y a des passages comme
ceux-là qui se font et dans les deux sens, d'ailleurs. M. Croteau se
fera un plaisir de répondre aux questions des parlementaires.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le ministre.
Maintenant, je demanderais à M. Jean Pronovost...
M. French: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Oui, M. le député
de Westmount.
M. French: ...je voudrais suggérer qu'on procède
directement avec le ministre. Le temps du ministre est précieux, on ne
veut pas le perdre. On aurait des questions à lui poser, s'il n'y a pas
d'objection de l'autre côté.
Le Président (M. Gagnon): La commission est
maîtresse de ses travaux et, même si on s'était entendu
autrement, si vous le désirez, on peut procéder
immédiatement avec le ministre des Communications. Il n'y a pas
d'objection? M. le député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Merci, M. le Président,
en ajoutant que le temps de M. Pronovost est également précieux,
mais qu'étant donné l'horaire initialement prévu je pense
qu'il n'y a pas de surprise pour personne si on procède dans l'ordre
qu'on vient de décider. À très bientôt, M.
Pronovost, avant l'ajournement. M. le ministre, j'aimerais surtout isoler tout
de suite les quatre ou cinq volets qu'on pourrait explorer assez rapidement. Le
premier a trait au fonctionnement du bureau central. On voit qu'il y a dans
l'appareil public sept centres de traitement de grande envergure. Il y en a six
qui sont dans des ministères qui sont presque dédiés
à certaines activités et il y a celui du BCI qui traite de
façon centrale les commandes qui viennent des ministères qui ne
sont pas équipés de centres de grande envergure. On verra
à ce moment. J'aimerais creuser avec vous la façon dont les
coûts de fonctionnement de ce bureau central en matière de
traitement et d'utilisation d'équipement informatique sont
eux-mêmes traités.
Deuxièmement, on a évoqué - tout à l'heure,
vous l'avez fait encore une fois - la règle de compatibilité IBM
qui m'apparaît centrale dans un tas de décisions que le
gouvernement a prises en matière d'informatique depuis très
longtemps. J'aimerais qu'on discute de certains des éléments qui
ont permis au ministère de conclure, de longue date, que cette
règle de compatibilité est encore avantageuse, au sens large,
pour le gouvernement du Québec.
Le troisième volet aurait trait plus particulièrement
à l'évolution - effectivement vous l'avez évoqué
encore une fois - de la qualité du personnel qu'on trouve en
informatique au gouvernement du Québec. On voit que, même dans le
rapport informatique au gouvernement en 1981-1982, on souligne
qu'au gouvernement du Québec on n'est pas exactement sur la
même longueur d'onde, si je puis dire, que le reste de l'Amérique
du Nord; que les ratios de personnel technique et analyste sont à
l'inverse des ratios qu'on retrouve normalement dans des centres de traitement
de données à l'échelle de l'Amérique du Nord; que
se rapproche de cette constatation à peu près la même
constatation quant à la part que l'entreprise privée a.
Étrangement, on dirait qu'il y a un rapport presque direct entre les
ratios analystes et techniciens, c'est-à-dire la capacité de
faire des activités de développement à l'interne et le
recours à l'entreprise privée et que plus on a de
facilités, de ressources humaines qui peuvent faire du
développement à l'interne, moins on en donne à
l'entreprise privée; ce qui fait qu'au Québec - ce que le
ministre déplore -la part très petite qu'a le secteur
privé dans ces activités se distingue par son petit volume par
rapport à ce qu'on retrouve ailleurs dans l'Amérique du Nord.
Quatrièmement, je pense qu'il serait intéressant de voir
à quand remonte la préoccupation de faire faire des études
sur des décisions "make or buy" ou de faire faire par l'entreprise
privée certaines activités qui sont présentement
traitées par le gouvernement du Québec. On se
référera, évidemment, aux deux ou trois derniers rapports
annuels du ministère pour voir que c'est une activité qui est
toujours évoquée comme étant à l'étude,
celle de faire faire l'analyse du recours éventuel à l'entreprise
privée en volume croissant par le ministère des
Communications.
Donc, quant au premier volet, est-ce que je crois comprendre que, pour
les ministères qui n'ont pas de gros ordinateurs, le système
qu'on connaît actuellement les amène à commander au Bureau
central de l'informatique des choses, des activités dont pour
eux-mêmes les ministères ont besoin? Si on pouvait nous expliquer
comment cela fonctionne, comment un ministère passe une commande. Le
ministère qui n'a pas d'ordinateur, comment passe-t-il une commande au
BCI? Qu'est-ce que cela coûte au BCI pour faire le travail? Comment
impute-t-on ces coûts? Est-ce que c'est le ministère qui paie
essentiellement ou est-ce que c'est absorbé dans les quelques millions
de dollars qu'on voit émarger aux crédits du ministère des
Communications? J'essaie de comprendre le système à l'interne
d'imputation des coûts, pour une commande d'un ministère et qui
est traitée par le BCI.
M. Bertrand: M. le Président, quant à moi, je vais
répondre très brièvement à quelques-unes des
questions et ensuite laisser à M. Croteau le soin d'expliquer un peu
plus le fonctionnement du BCI et ses rapports avec les ministères et
organismes gouvernementaux. Comme le dit le député de
Vaudreuil-Soulanges, il y a des ministères qui sont
équipés et qui ont leurs propres services informatiques. Il y a
aussi des réseaux, le réseau de l'éducation et le
réseau des affaires sociales, et certains organismes très
importants, comme la Régie de l'assurance automobile du Québec
qui a récupéré tout le système du BVA. Il y a donc
des éléments qui n'apparaissent pas à ce que l'on pourrait
appeler les opérations du Bureau central de l'informatique. Donc, quand
on prend l'ensemble de ce qu'on pourrait appeler le public et parapublic, il
est évident que la part du BCI, c'est un certain pourcentage, moins de
la moitié. Donc, il faut savoir qu'il y a d'autres services
informatiques qui sont assumés ou par des ministères ou par des
réseaux. Il y a là des questions d'autonomie qui entrent en ligne
de compte et, effectivement, cela devient ce qu'on peut appeler, - certains
diraient une contrainte, mais, en tout cas - une donnée dont il faut
savoir tenir compte.
Quant aux analyses qu'on fait, je dois dire qu'on procède, depuis
à peu près deux ans, à de telles analyses. Un rapport m'a
été remis il y a quelques mois, vers octobre-novembre. Ce rapport
m'a été remis sur toute la question, par exemple, du traitement
informatique. Comme je l'ai dit tout à l'heure, on l'a fait très
sérieusement. Ma volonté, quand je suis arrivé au
ministère des Communications, sur cela, avec l'appui extrêmement
volontariste du sous-ministre lui-même, a été de dire:
Est-ce qu'on ne pourrait pas développer une politique du faire faire
beaucoup plus poussée? On a procédé à des
études. En ce qui concerne le traitement informatique, la conclusion
à laquelle notre étude en arrive - Dieu sait qu'on est
allé en consultation pour avoir le maximum de données - c'est que
cela coûterait 15% plus cher au gouvernement du Québec si l'on
confiait le service de traitement informatique à l'entreprise
privée. À ce moment, j'ai dit: Cela ne me satisfait pas. Je veux
qu'on fasse une autre démonstration, en utilisant non seulement la
question du traitement informatique, mais en utilisant peut-être les
services-conseils en informatique ou d'autres éléments d'une
autre nature, pour savoir ce qu'on peut faire, dans quel secteur on peut le
faire, jusqu'où on peut aller pour que le secteur privé assume
plus d'importance.
J'ai devant moi, ici - je m'excuse de ne pas pouvoir déposer ce
document, M. le Président; d'ailleurs, nous ne pouvons pas le faire en
commission parlementaire - daté du 22 mars - c'est tout de même
très récent, je sais que cela vous met l'eau à la bouche,
M. le député de Vaudreuil-Soulanges, vous aimeriez l'avoir - un
mémoire du ministre des Communications adressé au Comité
du développement économique. L'objet de mon
mémoire, que j'irai discuter au développement
économique, c'est Politique de recours à l'entreprise
privée pour les services de main-d'oeuvre informatique. Dans ce
mémoire, dont je ne vous lirai pas les recommandations principales, nous
allons tenter d'établir qu'il est possible, mais jusqu'à un
certain degré, de recourir à l'entreprise privée.
Quant au type de personnel que nous avons, vous notez qu'à
l'inverse de certaines entreprises nous avons ici beaucoup de techniciens en
informatique. Ce qui est arrivé, c'est qu'historiquement, à une
période où, comment dirais-je, les universités ne
formaient pas encore le personnel nécessaire pour assumer certains types
de fonctions en termes d'informatique, comme elles le font de plus en plus,
nous avons procédé à l'engagement de techniciens. Comme on
dit dans le langage courant, c'est sur le tas, à partir des services que
nous devions donner aux différents ministères et organismes que
nous avons constitué un type de ressources humaines, qui est
différent de ce qu'on peut trouver dans certaines entreprises
privées ou dans d'autres types d'organismes qui utilisent leur propre
service. Il y a des compagnies privées aussi qui ont leur propre service
d'informatique et qui ne recourent pas aux services d'une entreprise
spécialisée dans les services informatiques. Donc, à cause
de ce phénomène historique, nous avons un type de ressources
humaines qui peut différer de ce que vous retrouvez ailleurs. Sur cela,
M. Croteau pourra détailler. (11 h 30)
Je termine là-dessus. Quant à la façon dont les
factures sont payées, on fonctionne avec le principe des comptes
ministériels, comme pour les contrats de publicité. Parlant de
publicité, hier, j'ai reçu des éditeurs de l'Est de
Montréal, les Hebdos métropolitains - là-dessus, je pense
qu'il y a des collègues du côté ministériel qui
seront contents de le savoir - qui sont venus indiquer au ministre des
Communications qu'ils se plaignaient qu'on ne mettait pas suffisamment de
publicité payée dans les Hebdos métropolitains...
M. French: Quelle surprisel
M. Bertrand: ...au nom de deux principes fondamentaux avec
lesquels je suis en total accord: le droit du public à l'information, et
le devoir de l'État d'informer la population sur les services et
programmes qu'il dispense. Je leur ai dit que je serais très
réceptif et que je transmettrais à l'Opposition le mémoire
qu'ils m'ont envoyé hier.
Le Président (M. Gagnon): M. Croteau. Voulez-vous revenir,
M. le député de Vaudreuil-Soulanges?
M. Bertrand: Revenir dans les détails?
Il y a la compatibilité, sur laquelle le député de
Vaudreuil-Soulanges voulait avoir des réponses et aussi
l'évolution de la qualité. Ce sont des questions un peu plus
techniques. Je demanderais à M. Croteau de bien vouloir
répondre.
Sur la question de la compatibilité, il nous semble que, pour des
économies d'échelle, il est assurément
préférable d'avoir une seule technologie au gouvernement, ce qui
nous permet d'avoir un achat gouvernemental auprès des manufacturiers.
Un parc d'ordinateurs aussi large, les sept grands centres qu'on a, nous permet
d'utiliser les ordinateurs sur une période beaucoup plus longue. Donc,
on donne de la longévité à nos ordinateurs en les
déplaçant d'un ministère qui, le besoin ayant grandi, a
besoin d'un ordinateur plus puissant, vers un ministère qui consomme
moins. Ces démarches nous ont permis des économies très
appréciables. En plus, les manufacturiers offrent des contrats
particuliers au gouvernement. IBM, en particulier, a un mode contractuel qui
s'appelle "Government lease plant", qui fait qu'après une période
en moyenne de 24 ou 26 mois il y a avantage à acheter les
équipements. Toute la période additionnelle d'utilisation nous
revient beaucoup moins cher, n'ayant à payer que les coûts
d'entretien.
Cette compatibilité permet, quand même, la concurrence.
Comme on le disait, Amdahl est compatible avec IBM et National Advance System
qui depuis peu propose des ordinateurs de fabrication japonaise sera dans le
marché. Il y a quand même une concurrence possible. Amdahl a eu
une part du marché des ordinateurs centraux au Québec. La
compatibilité, en plus de cette démarche qui nous semble - on a
fait la démonstration à un moment donné;
évidemment, c'est toujours variable, ces choses - économique,
nous permet aussi d'avoir une meilleure mobilité de notre personnel. Il
était difficile, au moment où on avait des ordinateurs de types
différents, de permettre à des fonctionnaires de passer d'un
ministère à un autre. Si quelqu'un était
entraîné sur Univac, aller sur IBM, cela tuait sa mobilité
ou il y avait un entraînement majeur de recyclage. On avait de la
difficulté à inciter des gens à travailler sur un type
d'équipement qui est moins populaire parce que les gens se coupaient de
lendemains possibles, soit vers le secteur privé où vers les
autres organismes gouvernementaux. C'est un autre type d'avantages.
Pour ce qui est de développer nos marchés
québécois, quand on dit qu'on a très peu de fabricants,
mais qu'on peut en avoir au niveau des écrans, ces gens se
développent surtout vers la technologie IBM parce que les marchés
sont plus grands.
C'est 70% du marché. Comterm a pris un peu des lendemains, mais
en s'attaquant à la technologie IBM. Si elle s'était
attaquée à la technologie Univac, sa capacité
d'exportation serait beaucoup moins grande qu'elle ne l'a été
effectivement.
Une meilleure gestion des équipements. Ce sont à peu
près les points majeurs qui justifient notre démarche vers du IBM
compatible. D'un côté, on se dit: C'est économique, il y a
de la concurrence, le marché est assez permissif. Quant aux
périphériques autres que les écrans, par exemple, les
disques et les supports d'emmagasinement d'information, il y a beaucoup
d'Américains qui produisent des disques de type IBM compatibles. Je
pourrai aller un peu dans le détail tout à l'heure, si vous le
voulez. On a eu des soumissions pour les disques, étant donné la
grande concurrence de ce marché, qui étaient de l'ordre de 60%
pour Storage Technicology par rapport à ce que IBM nous aurait
coûté. Alors, il y a un très grand marché de
concurrence dans les unités de disques. Toutes ces dimensions nous font
croire qu'il est très justifié d'avoir pour les unités de
traitement qui représentent quand même une partie moyennement
importante de la dépense pour l'équipement... On voyait sur le
tableau tout à l'heure que c'est environ 6 000 000 $ sur 13 000 000 $.
Donc, ce n'est que sur cette partie qu'il y a un certain gel qui nous donne les
avantages que je viens d'énumérer.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, d'accord. Dans ma
dernière intervention, j'ai indiqué en quatre volets le genre de
questions dont on pouvait traiter. Le ministre a répondu partiellement
à chacun des quatre volets. M. Croteau a complété. Si on
pouvait reprendre rapidement ces quatre éléments:
Premièrement: l'activité du BCI comme fournisseur de services aux
ministères qui n'ont pas d'équipement. Je parlais de l'imputation
des coûts. On m'a expliqué comment on facturait, mais j'aimerais
savoir comment on détermine le montant de la facture. On sait que dans
un système d'ordinateurs, il y a la comptabilité interne qui est
dans le système de gestion de l'ordinateur lui-même;
deuxièmement: il faudra répartir d'une façon quelconque
les coûts généraux du BCI sur l'activité qui a
été commandée; troisièmement: il y a toute
l'imputation des autres coûts qui ne sont pas des frais
généraux, mais qui couvrent l'activité du BCI sur ce qui a
été commandé, tous les analystes, les programmeurs, enfin
les experts qui rendent des services aux ministères. J'essayais de
savoir comment vous êtes équipés pour déterminer le
montant de la facture à la suite d'une demande d'un ministère
dans la mesure où, aux crédits du ministère, émarge
une somme de 4 000 000 $, je crois. Est-ce que c'est pour le BCI?
M. Bertrand: Notre budget total est de l'ordre de 11 000 000
$.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): 11 000 000 $ de crédits
pour 1982-1983.
M. Bertrand: Le budget total.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): De quelque 100 personnes.
M. Bertrand: Quelque 200 personnes.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Alors, il y a manifestement une
différence entre les crédits qui ont été
déposés hier au programme 3 et les chiffres dont nous sommes en
train de parler; de toute façon, j'essayais de voir s'il y a une portion
de ces coûts qui est facturée de façon
générale et, si oui, laquelle et comment. On a une commande qui
vient d'un ministère, il y a le coût du système, la
comptabilité interne, il y a les frais généraux du BCI et
il y a l'analyse, la programmation, les experts, etc., qui sont dans le
portrait et qui coûtent quelque chose au BCI. Quelle est la portion qui
est assignable ou imputable à une commande qu'on a
complétée par opposition à la portion qui
représente les crédits du BCI?
M. Bertrand: Voici comment on procède. Chaque
année, on fait une proposition de comptes ministériels au Conseil
du trésor qui fait l'arbitrage quant au quantum, c'est-à-dire les
sommes qui sont dépensées par le BCI, mais qui seront
effectivement données en services aux différents
ministères. La somme de ces comptes ministériels doit
représenter le total des budgets du BCI. Je dois faire une
précision. BCI a deux composantes, deux directions
générales: une direction générale de la
coordination informatique, qui traite des politiques dont on parlait tout
à l'heure, où il y a 26 personnes pour un budget de 1 000 000 $;
et il y a le centre de traitement qu'on connaît traditionnellement, celui
auquel vous faites référence où il y a effectivement 237
personnes pour un budget de 10 000 000 $. On distribue les comptes
ministériels pour 10 000 000 $ dans les ministères.
Comme vous l'indiquez, il y a la dimension traitement, la dimension
analyse, programmation et la dimension saisie. Pour le traitement, on
évalue nos coûts de l'ordinateur et de l'équipement sur une
période de trois ans, on fait une prévision de
l'utilisation des différents ministères et on
établit un coût par unité d'utilisation, c'est une seconde.
Cela est la facturation, c'est-à-dire que c'est le résultat de la
division du coût de nos équipements par la prévision de
l'utilisation. Ce coût est nettement inférieur à une
unité de traitement que l'on retrouverait dans l'entreprise
privée; il est dégraissé d'un certain nombre de choses. Il
n'y a pas les organismes centraux etc., donc c'est dans ce sens qu'il est
inférieur. On se limite au budget propre du BCI dans notre
budgétisation, c'est-à-dire qu'on n'a pas les Travaux publics et
les 24% d'autres coûts auxquels on faisait référence tout
à l'heure.
Quand on arrive au niveau des analyses ou programmations, si des gens
nous demandent des services, s'ils ont des projets que l'on fait pour eux,
à ce moment-là, on les facture de façon horaire.
C'est-à-dire que nos analystes coûtent actuellement 45$ l'heure,
nos programmeurs 32 $. Donc, selon les services, ils sont facturés
mensuellement sur cette base-là.
Au niveau de la saisie des données, c'est 18 $ l'heure pour
l'année en cours pour les services que l'on donne. Est-ce assez
détaillé?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je pense que oui. Je reviens
sur les chiffres que j'évoquais tout à l'heure. Traitements et
autres rémunérations, c'est de l'ordre de 4 300 000 $; c'est ce
qui m'avait frappé à l'époque. Employés permanents,
plus employés occasionnels, 142 personnes. Vous parlez de quelque 200.
Je regarde le programme 3, BCI, ministère des Communications, pour
1983-1984, on parle de 142 personnes.
M. Bertrand: Êtes-vous certain d'avoir le bon
programme?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Écoutez! BCI, programme 3, ministère des Communications,
crédits déposés avant-hier, 142 personnes.
M. Bertrand: Je m'excuse, je n'ai pas vu cela.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Avec un budget de
fonctionnement de 14 429 000 $.
M. Bertrand: Non, cela ne peut pas.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On attend la conciliation.
M. Bertrand: J'attends mon livre des crédits pour
être en mesure de...
M. Polak: Je peux vous donner notre copie.
M. Bertrand: ...regarder très bien ces
choses-là.
Si je vous donnais les chiffres de 1981... Effectivement, on a
diminué les effectifs, mais pas de cette ampleur-là.
D'ailleurs, au ministère des
Communications, M. le Président, si on veut faire une analyse de
rationalisation des ressources, le budget a diminué. Il est passé
de 161 000 000 $ à 158 000 000 $. Je vous ferai remarquer qu'un des
chapitres où il a le plus diminué, c'est le chapitre de
l'information gouvernementale et des publications gouvernementales. On est
passé de 32 000 000 $ à 24 000 000 $. Le personnel a aussi
diminué pour faire en sorte que nous puissions être davantage
productifs sans nécessairement avoir autant d'effectif.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
D'accord. Quand les chiffres seront tous conciliés, ils
signifieront quelque chose et nous pourrons continuer. Ce que j'essayais de
dégager, c'est le coût du BCI à l'égard
d'activités qui n'ont rien à voir avec les commandes que passent,
pour du traitement de données, des ministères qui n'ont pas
d'équipement d'informatique.
M. Bertrand: II n'y en aurait pas, selon notre logique. On prend
la dépense totale et on la répartit selon la logique que je vous
donnais tout à l'heure. En fin d'année, on arrive avec un
écart qui est de l'ordre de 10% à 15% en plus ou en moins. On
fait nos frais, si on peut dire.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est ce que j'essayais
précisément de dégager. J'essayais de concilier cette
affirmation, cette donnée avec le livre des crédits et les
dépenses de 46 000 000 $ pour les Communications. Il y a un tas de
chiffres absolument... Je ne vois pas exactement ce que cela signifie au point
de vue du coût de fonctionnement du BCI. Si le coût est totalement
récupéré à même les commandes, manifestement,
avec le système que vous m'avez expliqué, au point de vue
comptable, vous êtes censés faire vos frais.
M. Bertrand: On a une clientèle captive. On ne cherche pas
de travail, on a 120% des travaux qu'on peut faire. On a donc une utilisation
maximale des ressources selon l'efficacité qu'on peut avoir.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Précisément. Vous avez indiqué tout à
l'heure, en aparté, que le BCI représentait la moitié du
montant des commandes traitées pour les ministères.
M. Bertrand: Le BCI, dans les sept grands secteurs dont vous avez
vous-même fait mention, s'occupe des services
informatiques, quand on parle du gouvernement du Québec, pour
environ 50% de ce qui est finalement réalisé. En d'autre mots, il
y a encore 50% des services qui sont assumés par d'autres organismes qui
ne sont pas le BCI.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Afin de continuer sur la voie
de la conciliation des chiffres qu'on évoquait tout à l'heure, je
viens de recevoir avant le ministre un livre des crédits et il y avait
manifestement une erreur de compilation, de photocopie dans les documents dont
je m'inspirais et que j'avais regardés préalablement. Il y a des
choses qui ne m'avaient pas frappé. À l'examen, on voit qu'il y a
des inversions de pages dans les photocopies. Tout s'éclaire,
évidemment. Il y aura, en 1983-1984, 273 personnes au BCI et non pas
142, comme je l'ai dit tout à l'heure, etc., etc., etc. Cela se concilie
très bien, M. Croteau, M. le ministre. (11 h 45)
M. Bertrand: Pour la dépense du BCI par rapport aux autres
ministères, on peut dire - si on prend les chiffres de 1981-1982 - que
le budget de 11 000 000 $, plus la coordination de 12 000 000 $, budget
complètement consacré à l'informatique,
représentent 10% de la dépense de 120 000 000 $. On peut dire que
c'est de cet ordre, si on cherche une proportion.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Théoriquement, ce serait une espèce d'écart. Ce
serait un écart. Les crédits qu'on adopte pour le BCI sont ceux
que ne peuvent pas récupérer les autres ministères. C'est
ce que ne peuvent pas récupérer les autres ministères
à la suite de la facturation, dans ce sens-là. Non?
M. Bertrand: C'est-à-dire que la facturation est
indicative. Les crédits sont chez nous. On les dépense. C'est par
la quantité des services que l'on fournit aux autres ministères
que l'on fait la compensation. Donc, ils ne nous redonnent pas d'argent. C'est
la même chose dans les comptes de télécommunications ou de
téléphonie. On a un compte pour toute la téléphonie
et à chaque ministère est attribué un montant. S'il le
dépasse, il doit geler ses autres crédits pour compenser sa
dépense additionnelle.
Je prends l'exemple d'un autre secteur où le même principe
s'applique quelque peu, la publicité. Si un ministère
décide d'avoir une campagne de 200 000 $ qui s'ajouteraient d'une
façon quelconque, à ce moment-là, on va chercher 200 000
$, mais par un gel de crédits au ministère en question. Alors, au
ministère des Communications, il y a plusieurs services, comme le
service informatique, la téléphonie, le placement média,
l'Éditeur officiel, où on fonctionne par le biais de ces comptes
ministériels.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Très bien. La
règle de compatibilité IBM. On évoque, en
général, quand on fait l'acquisition d'équipements et
qu'on compare les coûts - on va en soumissions, on fait le tour du
marché, etc. - une couple d'éléments dont l'un est de
nature politique et l'autre est plus technique. Le premier, de nature
politique, c'est le fait que le fournisseur soit un bon citoyen corporatif.
C'est la règle de l'achat chez nous, des choses comme celle-là.
La deuxième, plus technique, gravite souvent autour de l'aspect valeur
de revente de l'équipement. Quand on compare différents
"hardwares", l'élément valeur de revente est très souvent
extrêmement important. J'essayais de voir, dans ce deuxième cas,
traditionnellement, quelle portion de l'évaluation des
différences entre les "hardwares" pourrait représenter la valeur
de revente qui permet souvent - je suis sûr que ce n'est pas
étranger - au gouvernement de continuer à acheter du
matériel IBM. Ce que je veux dire, c'est qu'il me semble que c'est une
importante composante, la valeur de revente. Quand on compare les coûts
possibles et qu'on essaie de les réduire, IBM a toujours l'air d'avoir
un avantage considérable.
M. Bertrand: Pour ce qui est de la valeur de revente, je vais
laisser M. Croteau répondre. Vous avez parlé, tout à
l'heure, de l'aspect politique, à savoir que IBM est un bon citoyen
corporatif. Oui, je le dis. Je pense que IBM est au monde de l'informatique ce
que le soleil est au système solaire. C'est effectivement un des grands.
C'est un excellent citoyen corporatif. En tout cas, c'est ce que je retiens des
deux visites - entre guillemets - "industrielles" que j'ai effectuées
à Bromont et à Montréal, auprès des gens de IBM.
Non seulement pour des produits pour lesquels ils étaient
qualifiés depuis très longtemps, par exemple, les
équipements de dactylographie - ils sont, d'ailleurs, en train de
laisser tomber cette phase pour en assumer maintenant une nouvelle qui est
celle de la métallisation de plaques, à Bromont - mais aussi pour
l'introduction de la bureautique dans leur propre gestion interne qui est, en
soi, extrêmement captivante pour les aventures que nous aurons à
vivre, au niveau du gouvernement du Québec, en matière de
bureautique, IBM est en train de développer une expertise assez
intéressante. Je dois dire que non seulement c'est une firme qui est
politiquement, dans le beau et grand sens du terme, évaluée comme
extrêmement positive, mais, que nos relations avec IBM, au
ministère des Communications, sont excellentes. Pour le reste, M.
Croteau.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si vous me le permettez, M. le
ministre, je vais vous donner une chance de continuer. Vous avez visité
les installations de IBM à Bromont; qu'est-ce qu'on y fabrique? Vous
souvenez-vous de ce qui se fabrique à IBM, Bromont?
M. Bertrand: Savez-vous que c'est une très bonne question
parce que IBM est en pleine conversion de ses énormes surfaces de
plancher dont presque la moitié, si ma mémoire est bonne,
était utilisée pour des équipements qui vont continuer
d'être produits par IBM, mais pas nécessairement de la même
façon et pas nécessairement au même endroit. Il y a le
procédé de métallisation, si l'expression est exacte; les
techniciens vont me sortir du langage souvent ésotérique
utilisé dans ce genre d'entreprise. Les recherches menées par IBM
lui permettent maintenant d'aller beaucoup plus loin dans la miniaturisation
des microprocesseurs utilisés et lui permettent aussi, dans le domaine
de la puce, de se faire de plus en plus puce. Ils arrivent maintenant, par des
procédés de métallisation, à ce que le produit soit
infiniment plus adéquat, sophistiqué. Je pense qu'on peut dire
qu'à ce point de vue ils sont à l'avant-garde.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce que j'allais dire...
M. Bertrand: Pourquoi? Y êtes-vous allé, vous
aussi?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Non. Ce n'est pas parce que je
n'ai pas été invité, mais je n'en ai pas eu le temps. Le
commentaire que j'aimerais exprimer voudrait faire ressortir, au point de vue
de la politique d'achat dans ce domaine, jusqu'à quel point on peut
justifier de faire affaires avec un fournisseur, à l'égard de
certains des biens qu'il produit, sous prétexte qu'il produit des biens
totalement différents sur le territoire du Québec. L'argument,
pour une compagnie qui serait très diversifiée, pourrait tenir
pour un tas de compagnies extrêmement diversifiées. On a besoin de
tel bien ou de tel service qui est produit en Californie, en Ohio ou n'importe
où; étant donné que cette grosse compagnie a des
installations qui fabriquent des tablettes de chocolat au Québec... Je
ne parle pas d'IBM; je donne un exemple, M. le ministre, je ne pense pas que
IBM fabrique du chocolat.
Une voix: Ah!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ils sont dans l'alimentation
simplement à cause des puces ou dans l'agroalimentaire à cause de
l'élevage des puces, je présume! J'essayais de voir
jusqu'où on peut pousser les critères de politique d'achat chez
nous dans les circonstances où le fournisseur est très
diversifié; on achète du "hardware", des gros systèmes
d'ordinateurs qui ne sont pas fabriqués ici, parce que IBM, entre autres
choses, fabriquait des composantes pour des machines à écrire
à Bromont. Je trouve que c'est un peu étirer la notion de dire
que, vu que vous faites des investissements ici, que vous donnez du travail
ici, on va acheter vos produits qui sont fabriqués ailleurs.
M. Bertrand: Au-delà, bien sûr, des projets
très concrets d'IBM au niveau du développement de ses
investissements au Québec, dont on doit tenir compte, il y a des
critères qui sont retenus pour ces contrats comme n'importe quel autre,
d'ailleurs, sur ce qu'on pourrait appeler le pourcentage de contenu
québécois. Le pourcentage de contenu québécois - je
pense que le député le comprend très bien, comme moi -
cela ne veut pas nécessairement dire uniquement les parties
d'équipement qui sont, par sous-traitance ou autrement, produites ici,
au Québec, mais aussi les ressources humaines utilisées à
la fabrication de ces équipements. Les ressources humaines qui sont
dispensées non pas nécessairement par IBM, mais par d'autres
firmes comme DMR sont fort importantes quand il s'agit, par exemple, de fournir
ce qu'on pourrait appeler du génie-conseil au BCI ou au gouvernement du
Québec dans son ensemble. On tient compte de cela. Maintenant, comment
dans le cas précis d'IBM cette évaluation a-t-elle
été faite? Je ne serais pas en mesure de vous fournir les
données précises.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
D'accord. Là, M. Croteau attend tout ce temps pour me
répondre sur le facteur valeur de revente quand on fait
l'évaluation de différents systèmes.
M. Bertrand: Évidemment, lorsqu'on fait une acquisition,
on sait qu'on se lie pour une bonne période. En 1979, il y avait encore
du Univac au gouvernement du Québec. Il y a eu un appel d'offres de fait
à ce moment pour des ordinateurs. Univac a pu concurrencer IBM dans le
cas particulier qui était celui des communications. Dans cette
situation, la valeur de revente n'a rien eu à faire. Les coûts en
dehors de cela étaient considérablement à l'avantage
d'IBM, à un moment donné; cela pourrait être
différent aujourd'hui. Pour les compétiteurs entre eux qui
effectivement étaient IBM et Amdahl, cette valeur de revente est
certainement un critère un peu subjectif qui peut créer une
certaine différence à un moment donné, parce
qu'évidemment il s'agit de prévisions quelque part dans le temps.
La vie d'un ordinateur, on l'évalue aux alentours de 36
mois habituellement. Il s'agit de prévoir aujourd'hui quelle sera
la valeur de revente de cette pièce d'équipement dans 36
mois.
La façon dont on procède pour essayer de l'établir,
c'est à partir de graphiques de corporations américaines qui le
font sur un grand échantillonnage et c'est une méthode
historique. On prend cette méthode historique et on se fie à ces
données pour essayer d'établir la valeur de revente. J'admettrai
bien que cela peut être suggestif. Je ne pense pas que, dans aucun cas,
cela a été le facteur dominant pour justifier le choix, parce que
la nature des contrats de ces deux fournisseurs était une dimension
beaucoup plus importante. Amdahl ne permettait pas, par exemple, de se
libérer de son équipement et l'exigeait pour une période
des contrats à long terme. Ce qui est un peu embarrassant avec les
développements technologiques, c'est la rapidité des
développements technologiques, en fait.
Maintenant, je sais que, lors de la commission parlementaire, M. le
Président, à moins que je ne me trompe, on avait fait état
aussi du fait que, par exemple, il y a quelques années, on a
procédé à une conversion au BCI de certains ordinateurs
qu'on avait en notre possession; on est passé d'Univac à IBM pour
les raisons qu'a expliquées en bonne partie M. Croteau tout à
l'heure. Encore plus récemment, nous avons pris une décision
identique dans le cas de la Sûreté du Québec. Nous avons
reçu à cet effet des représentations du directeur
général d'Univac et nous lui avons fait comprendre du mieux
possible - nous n'avons pas eu de "rebound" depuis - que cette décision
était effectivement justifiable et qu'elle allait dans le sens des
besoins que le gouvernement du Québec avait. Quant à moi, je n'ai
aucune objection; je laisse aux parlementaires le soin de prendre connaissance
de la lettre en question.
Je crois qu'il est important, tout de même, de faire comprendre
à une entreprise qui offrait déjà des services au
gouvernement du Québec en matière de services informatiques,
d'ordinateurs, pourquoi nous avions dû, à une certaine
époque, changer, même si effectivement on reconnaissait qu'ils
avaient à Dorval une usine qui se développait bien et qui
constituait un actif intéressant pour le Québec. Il y a d'autres
éléments dont il nous faut tenir compte. Je pense que c'est
à cela que M. Croteau se réfère quand il dit
qu'au-delà des pourcentages de contenu québécois,
au-delà de la propriété même des entreprises,
au-delà d'un paquet de considérations qui dans l'absolu
paraissent très intéressantes et même de la volonté
de vouloir aller davantage vers le secteur privé pour ce qui est du
traitement informatique, il apparaît, dans certaines circonstances, qu'il
nous faille absolument, pour des raisons d'économie et aussi pour des
raisons de compatibilité de systèmes et de portabilité
d'un système vers un autre et d'architecture aussi des systèmes,
procéder autrement que ce qui, dans l'absolu, apparaîtrait plus
souhaitable. (12 heures)
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je vous remercie. Le
troisième bloc, l'évolution de la qualité du personnel, le
ratio, analystes et techniciens que le rapport d'informatique de 1981-1982
relève comme étant substantiellement différent de ce qu'il
est au gouvernement fédéral et de ce qu'il est selon une
étude qui a été réalisée dans 45
États américains. J'aimerais avoir les commentaires de M. Croteau
sur l'utilisation pratique que cela laisse soupçonner d'avoir un ratio
d'analystes et de techniciens qui est de beaucoup supérieur à ce
qu'il est ailleurs dans d'autres services publics en Amérique du Nord.
Moi, cela me laisse soupçonner qu'on est mieux équipé pour
faire des activités de développement plutôt que simplement
de traitement et d'opération. Est-ce que vous pourriez nous faire
bénéficier de vos lumières sur cela?
M. Bertrand: Pour autant que cela sera éclairant.
Lorsqu'on a noté, il n'y a pas tellement longtemps, cette
problématique, que nous considérons comme une vraie
problématique aussi, on peut croire qu'on a cette capacité de
développement. On peut aussi supposer - et c'est l'hypothèse sur
laquelle on travaille et on essaiera de voir ce qu'il en est - que, pour garder
un équilibre de réalisation, un certain nombre de nos
employés ne sont pas utilisés toujours selon leurs
capacités. Cela veut dire que, peut-être, certains analystes font
aussi de la programmation, à un moment donné, vu les
circonstance. Cela va avec la vie annuelle d'un ministère. S'il y a un
projet à développer et qu'effectivement des analystes ont une
partie de temps libre et qu'il faut faire une partie de programmation, il est
possible qu'ils y soient affectés. C'est peut-être une
problématique quant à l'utilisation maximale des ressources, j'en
conviens très bien avec vous. Les réponses à ce moment-ci,
c'est qu'on essaie d'étudier et de voir comment ces choses peuvent
être ramenées dans de meilleures proportions, peut-être de
mieux utiliser les analystes, en termes de développement, et d'acheter
à l'extérieur cette programmation qui est moins dispensieuse.
Mais on en est au niveau des hypothèses, je dois l'admettre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Avant que vous terminiez, vous
dites que vous allez voir comment on peut corriger cela. Mais j'aimerais
surtout savoir comment on en est arrivé là, depuis quatre ou cinq
ans. Aujourd'hui, cela m'apparaît plus pertinent.
M. Bertrand: II y a eu cette pénurie d'analystes, assez
récente, qui fait que les gens qui sont dans le système de la
fonction publique depuis un certain temps, qui sont des techniciens rendus
à leur maximum dans des corps d'emploi où les universitaires ou
les professionnels produits par les universités ne sont pas disponibles,
ont réussi des concours qui leur permettent de passer du niveau
technique au niveau professionnel. Cette permissivité pour le besoin
fait qu'on a, dans le monde de l'informatique, un bon nombre de gens qui sont
au niveau professionnel aujourd'hui et qui n'ont pas de formation
universitaire. Ils sont classés professionnels par leur
développement technique et leur compétence particulière en
technique. Je pense que c'est ce qui explique que l'on retrouve une charge plus
haute au niveau des professionnels. Il y a un bon nombre de techniciens qui
sont devenus avec le temps professionnels. De là le soupçon que
l'on peut avoir: est-ce qu'ils font toujours les tâches pour lesquelles
on devrait utiliser des professionnels?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): La sécurité de
l'emploi ne doit pas être étrangère à cet
état de choses.
M. Bertrand: La sécurité de l'emploi, mais la
capacité du marché aussi, il faut l'admettre. À ce
moment-ci, en termes de recrutement, des analystes en informatique, on n'en
trouve pas. Les entreprises privées payent mieux que nous. Je parle
surtout du marché de Québec. À Montréal, il semble
que ce soit un peu différent pour la dernière année. Le
marché de Québec, est relativement petit et il n'y a pas une
transférabilité très simple. Beaucoup de gens ne veulent
pas déménager de Montréal à Québec parce
qu'ils viennent sur un marché plus restreint, etc. Cela fait que, dans
nos organisations, on a beaucoup de postes d'analystes qui ne sont pas
comblés aujourd'hui. Ce que l'université produit n'est pas
suffisant. Alors, on va à l'intérieur de la fonction publique
pour trouver à combler ces postes.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges, je ne veux pas vous enlever la parole, vous avez le droit
de parole. Je ferai juste remarquer à la commission que nous avons
déjà pris une heure et quatre minutes, suivant ma montre. Il
faudrait aussi penser que nous avons un autre ministère à inviter
qui est l'Éducation. En tout cas, je vous laisse aller.
M. French: M. le Président, nous avons ici au moins un
ministre qui pourrait nous répondre avec une certaine autorité.
Ce n'est pas pour diminuer la valeur de M. Pronovost et de son équipe,
qu'on apprécie beaucoup, mais je pense qu'il est important de vider les
questions qui préoccupent le député de
Vaudreuil-Soulanges, quitte à revenir sur la question de l'Education,
parce qu'il y a d'autres annonces d'engagements financiers à venir, que
le ministre a faites depuis qu'on a établi les règles du jeu pour
cette commission aujourd'hui. On va entendre avec beaucoup
d'intérêt ce que dira M. Pronovost, mais nous n'aurons pas
l'avantage d'être libres de lui poser toutes les questions qu'on aurait
voulu poser au ministre.
Le Président (M. Gagnon): Je voulais tout simplement vous
faire remarquer que le temps passait. Vous êtes libres de continuer
à discuter avec le ministre des Communications. M. le ministre.
M. Bertrand: M. le Président, je voulais simplement
terminer sur la question pertinente du député de
Vaudreuil-Soulanges relative à la main-d'oeuvre, aux ressources humaines
que nous avons. Effectivement, des deux mémoires que je vais transmettre
au Conseil des ministres quant à la politique du faire faire, je
rappelle que l'un des deux porte justement sur les services de main-d'oeuvre en
informatique. Le deuxième, je n'en ai pas fait mention tout à
l'heure, porte sur une politique de recours à l'entreprise
privée, mais pour un aspect très particulier qui est ce qu'on
appelle les services de saisie de données. Dans ces deux cas, il nous
paraît qu'on peut procéder graduellement, de telle sorte que nous
puissions augmenter la participation du secteur privé dans ces deux
secteurs particuliers: main-d'oeuvre et saisie des données. Pour
d'autres types de services, il nous apparaît très clairement qu'il
est préférable, pour l'instant, jusqu'à preuve du
contraire et à preuve d'analyses différentes qui viendraient
faire la démonstration que l'État a avantage à confier
d'autres types de services à l'entreprise privée. Nous nous
limiterions à ces deux aspects pour l'instant.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Toujours sur la constatation qu'il y a beaucoup d'analystes et un peu
moins de techniciens à cause des raisons que vous avez exprimées,
au-delà du fait que cela se trouve à constituer une masse de
personnel, compte tenu de l'activité qu'il y a à faire, qui est
un peu plus dispendieuse que normalement ou autrement, il y a une autre
retombée qui est négative, dans le sens où si on a
beaucoup de gens qui peuvent faire du développement et qu'on leur laisse
un peu la bride sur le cou et qu'on permet à ces gens de faire du
développement - ils ont la capacité de le faire - j'ai peur qu'en
général, cela ne reste qu'à l'interne, les
découvertes, les progrès que des analystes peuvent faire en
matière de développement de l'informatique. Ils n'ont pas
d'occasion de
commercialisation. Il me semble que c'est d'autant plus vrai dans le
réseau. Les renseignements sur le réseau des affaires sociales et
de l'éducation, on les ignore, on ne retrouve pas du tout de
données là-dessus dans ces rapports. À titre d'exemple, je
peux prendre un cas où, dans un hôpital, à cause de ces
circonstances particulières, on a besoin de développer quelque
chose de nouveau, de créer quelque chose en informatique. À
l'interne, on se trouve à avoir les gens qui sont capables de le faire.
On le fait. Le BCI peut ne pas en entendre parler. Chose certaine, le secteur
privé n'en entend pas parler. Il y a une application qui est originale
à un moment donné dans un hôpital quelque part. Il ne
semble pas qu'il y ait un mécanisme pour qu'on bénéficie
des retombées dont les autres établissements pourraient se
prévaloir. Il n'y a certainement pas d'occasion - ce n'est
peut-être pas le rôle du gouvernement non plus - de commencer
à commercialiser une application, contrairement à ce qui se
passerait s'il y avait un peu moins d'analystes et de développeurs au
gouvernement du Québec. Donc, il y aurait une obligation, quand il y a
des problèmes spécifiques, de faire appel à l'entreprise
privée qui, à ce moment-là, peut commercialiser cette
découverte qui est sienne, à la suite de l'obtention d'un contrat
du gouvernement.
J'essayais de voir si ce n'est pas, dans le fond, une autre façon
de mesurer l'inefficacité, au point de vue des coûts et des
bénéfices, d'avoir une masse terrible d'une part de
développeurs, sans compter ce qu'on ignore de ce qui se passe dans le
réseau et les applications particulières que certains
hôpitaux peuvent avoir développées et dont personne
d'autres n'a entendu parler à cause du système, parce que le
système est structuré pour qu'on en bénéficie.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre.
M. Bertrand: M. le Président, sans vouloir...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Toujours à partir du mémoire qu'on ne connaît
pas...
M. Bertrand: Oui. Cela peut être intéressant, mais
je vais lire la recommandation no 1. Là-dessus, comme je suis en
même temps ministre responsable de la Loi sur l'accès à
l'information et sans vouloir porter préjudice au droit de mes
collègues du Conseil des ministres d'en prendre connaissance, mais
simplement parce qu'il m'apparaît qu'il n'y a absolument rien là
qui soit de nature confidentielle au point où nous ne puissions en
parler ce matin, la recommandation no 1 du mémoire sur la main-d'oeuvre
dit ceci: "II est recommandé que les ministères et organismes
publics et gouvernementaux privilégient le plus possible dans leurs
travaux de services de main-d'oeuvre informatique actuellement confiés
à l'entreprise privée, ceux qui répondent à nos
critères de produits commercialisables logiciels et progiciels ou
d'expertises commercialisables, soit à cause de la nature même de
l'application informatisée, de l'envergure du projet, de l'utilisation,
etc." À un endroit très particulier du mémoire, nous
parlons justement dans ses orientations d'une politique du faire faire des
critères de commercialisation de l'expertise acquise. En d'autres mots,
pour toute une série d'éléments. Par exemple on dit ici:
L'expertise commercialisable peut provenir de l'une ou plusieurs des
caractéristiques suivantes des travaux à réaliser: la
nature même de l'application à informatiser, le
développement des connaissances de ce type d'application, l'envergure du
projet, l'utilisation de méthodologie ou de technologie nouvelle, le
développement de connaissances de haut niveau.
En d'autres mots, ce que nous souhaitons faire, c'est exactement ce que
dit le député de Vaudreuil-Soulanges. Si nous avons, à
l'intérieur du gouvernement, des gens qui ont réussi à
développer une expertise qui peut être exportable, dans le sens
d'à l'extérieur du gouvernement, pour en faire
bénéficier l'entreprise privée qui, elle, ne demanderait
pas mieux que de profiter, dans le fond, de ces ressources humaines
payées à même les fonds publics pour aller chercher une
expertise qu'elle n'a pas, mais qui peut aider son entreprise probablement
à se développer plus rapidement, nous voudrions qu'effectivement
cette possibilité se réalise.
C'est aller dans le sens de mettre à la disposition de
l'entreprise privée des ressources humaines, gouvernementales qui,
finalement, je ne dirai pas tournent en rond, parce qu'elles ne tournent pas en
rond, elles font bénéficier le gouvernement des
expériences qu'elles vivent et de l'expertise qu'elles acquièrent
à la suite de ces expériences et des découvertes qui
peuvent survenir à l'occasion parce que tout de même, ces
personnes ont une capacité de recherche. Partant de là, si on
peut, par voie de "transfert technologique", mais sur le plan du
génie-conseil, exporter vers l'entreprise privée ce type
d'expertise, cela m'apparaît tout à fait correct, cela
m'apparaît quelque chose d'éminemment souhaitable pour permettre
à des entreprises québécoises d'occuper leur place. Ce qui
me chagrine personnellement, comme ministre des Communications, c'est de
constater qu'on est, sur le plan de la balance commerciale, en termes de
services informatiques, déficitaire. On importe encore au Québec
pour un ensemble d'organismes pour
100 000 000 $ de services informatiques. Imaginez que nos entreprises
puissent accaparer ces 100 000 000 $ de notre marché en services
informatiques qui ne sont pas à l'heure actuelle pris en main, cela
permet à nos entreprises de prendre toute leur part du marché
intérieur et, ensuite -bien sûr, cela va de soi - d'être en
mesure d'exporter non seulement leurs produits, mais aussi leurs
connaissances.
Nous travaillons exactement dans la perspective de ce que vous avez dit
tantôt. Est-ce que cela vous réjouit?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est absolument renversant.
C'est le mot qui me vient à l'esprit.
M. Bertrand: M. Croteau voudrait ajouter quelque chose.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, étant donné
qu'il est derrière tout cela probablement.
M. Bertrand: Sur la problématique des personnels, depuis
quatre ou cinq ans, on peut dire qu'il n'y a pas eu de croissance des
effectifs, ou du moins pas sensible, de 1% ou 2%, au total. Cela s'est
professionnalisé, mais il n'y a pas eu de croissance alors que, dans
d'autres secteurs, il y a eu diminution.
Quand vous pensez à cette capacité de création,
parce qu'on parle surtout en termes de développement en création,
il faut admettre qu'on a maintenant au gouvernement un historique assez long en
termes de système et que ces gens-là sont occupés - on
peut le voir à la page 41, un peu globalement - à 80% à
faire des anciennes choses et à les modifier.
Du fait qu'on n'a pas beaucoup augmenté le personnel en
informatique, notre capacité de création de nouvelles choses est
quand même relativement petite. C'est peut-être 20% du personnel
qui est notre capacité de création de nouvelles choses, encore
selon certaines définitions, évidemment. Si on modifie des
systèmes importants, comme les systèmes du revenu, dans les sept
ou huit dernières années, plusieurs analystes ont
travaillé à cela seulement en modifiant les systèmes. Ils
n'ont pas créé de nouveaux systèmes. (12 h 15)
Parce que je ne veux pas que le député de
Vaudreuil-Soulanges reparte de cette commission sans avoir toutes les
informations... Il me demandait ce qu'on faisait maintenant à Bromont.
À Bromont, on continue de s'intéresser aux machines à
écrire, mais évidemment beaucoup plus sophistiquées et on
les exporte partout dans le monde. Ce sur quoi on travaille en ce moment, et
c'est là qu'il y a eu conversion, c'est sur la fabrique des plaquettes
de circuits intégrés, de la céramique
métallisée avec le procédé de
photolithographie.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): II me semblait aussi que
c'était quelque chose comme cela. C'est pour éviter à
votre collègue ou adjoint de courir au téléphone pour se
documenter.
Une dernière question sur le développement de ressources
humaines. Ce que je disais tout à l'heure, vous parlez des
activités de création... C'est une portion des 120 000 000 $ pour
le secteur public qui y est consacrée. On dit que ces
analystes-là sont dans le développement pour un certain
pourcentage qui n'est pas la fin du monde et on donne ce qui se passe à
l'égard des coûts totaux, intégraux, comme vous dites, de
l'informatique dans le secteur public. La question que j'avais posée
était de savoir si, étant donné l'existence d'un paquet de
machines dans le réseau de l'éducation et des affaires sociales
et que, là aussi, il pouvait y avoir de la création, du
développement original, l'informatique au gouvernement était
structurée pour que les autres éléments, les autres
composantes d'un réseau, ou le gouvernement, d'une façon
générale, apprennent que ces choses-là ont
été faites.
Je comprends qu'à l'interne, dans les ministères, il n'y a
rien à découvrir de ce qui se fait de nouveau et, soi-disant, il
y a du transfert possible, des retombées possibles à l'interne,
mais il y a pour presque 175 000 000 $ - quand on prend une
société d'État - d'activités informatiques en
dehors du gouvernement du Québec, du secteur public tel que
défini... Est-ce que c'est structuré, le réseau, les gens
qui sont dans l'informatique ou la structure administrative pour qu'on apprenne
ce qui se fait de bien dans un endroit, pour qu'on s'en serve ailleurs,
au-delà des occasions que la confrérie des informaticiens
recherche par toutes sortes de congrès, colloques, séminaires et
autres activités professionnelles?
M. Bertrand: Oui. M. le Président, je pense que c'est au
moment où les parlementaires pourront interroger les
représentants du ministère de l'Éducation qu'on verra
qu'il y a effectivement une autonomie relativement importante où, dans
certains cas, nous avons réussi à développer certaines
relations, par exemple avec le réseau des affaires sociales, si ma
mémoire est bonne, avec les organismes gouvernementaux, certaines
sociétés d'État, certaines régies où il y a
ce genre d'échange de renseignements. Pour ce qui est du réseau
de l'éducation, je n'ai pas à dire au député de
Vaudreuil-Soulanges à quel point c'est un milieu où on cherche,
à tous les points de vue, à se faire respecter sur le plan de
cette autonomie. Je crois que ce sont les représentants du
ministère de l'Éducation qui seront encore les mieux
placés pour répondre à cette question.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): En langage clair, la
réponse était plus un non qu'un oui. Il n'y a pas de structure
administrative qui permette aujourd'hui de saisir les occasions de
retombées pour tout le monde lorsque du développement est fait
dans une composante d'un réseau.
M. Bertrand: Pas formellement, mais, en pratique, oui,
intensément, avec plusieurs, plus ou moins avec certains et presque pas
avec certains autres.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Quant à moi, M. le
Président, j'ai terminé l'examen des quatre blocs que j'avais
annoncés.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Westmount.
M. French: M. le Président, j'ai plusieurs questions
à poser. Je ne les poserai pas dans les circonstances, mais je veux
inviter le ministre à répondre à une question que je
considère, dès le début, comme antiréglementaire.
Il ne s'agit pas de l'informatique au ministère, mais plutôt d'un
programme de recherche universitaire non sollicité, pour la
télématique, qui a été annoncé comme
programme d'urgence, en octobre dernier, et qui semble maintenant disparu sans
avoir laissé de traces et également sans l'octroi de quelque
subvention, que je sache.
M. Bertrand: Exactement. C'est le programme PRUNOS, M. le
Président, pour l'appeler par son nom, c'est-à-dire ce programme
de recherche universitaire non sollicité. Dans le fond, ce sont des
projets qui nous venaient d'universitaires et qui étaient
acheminés au ministère des Communications. Les gens nous
offraient de faire des recherches sur des projets que nous n'avions pas
sollicités. Nous avons décidé de mettre une croix sur ce
programme pour une raison très simple et très claire qui, quant
à moi, ne fait aucun doute dans mon esprit.
Dans cette période où nous devons appliquer des politiques
très strictes sur le plan de la rigueur administrative, dans un contexte
où nous devons rationaliser les ressources, dans un contexte où
nous devons augmenter la productivité et surtout dans un contexte
où nous devons établir des priorités - Attention! Cela ne
veut pas dire que je ne crois pas à la recherche fondamentale, que je ne
crois pas à la recherche qui se fait à l'université - je
dis que, d'abord et avant tout, les minces sommes d'argent qui sont à
notre disposition, au ministère des
Communications, pour faire de la recherche ou toute autre somme d'argent
utilisée à même d'autres fonds qui existent au gouvernement
du Québec m'apparaissent d'abord devoir aller dans le sens des
priorités que le gouvernement a dégagées, priorités
qui sont définies en équipe. Le ministre
délégué à la Science et à la Technologie y
participe. Le ministère de l'Éducation y participe. Le
ministère des Communications y participe. Le ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme y participe. Il nous faut orienter
notre argent trop rare en matière de recherche scientifique,
d'information scientifique, dans le sens des priorités que nous nous
fixons comme société. Cela m'apparaît important.
La deuxième chose très importante, M. le Président,
c'est qu'il faut que cette recherche sollicitée par le gouvernement,
encouragée par le gouvernement, facilitée par le gouvernement,
puisse faire des petits; en d'autres mots, qu'on passe très rapidement
de l'étape de la recherche, qu'elle soit fondamentale ou
appliquée, et qu'on puisse, ensuite, faire en sorte, comme dans les
entreprises... Je visitais récemment Northern Telecom à
Montréal et Recherches Bell-Northern. Je sais que le
député de Westmount n'aime pas que je raconte mes voyages au
Québec, mais, à Northern Telecom et à Recherches
Bell-Northern, on s'assure que les recherches qui sont faites sont des
recherches qui mènent directement ensuite à la fabrication et
à la commercialisation. Quant à nous, au gouvernement du
Québec, nous croyons que c'est un peu dans cette perspective que nous
devons orienter nos efforts de recherche et de développement au cours
des prochaines années.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mille-Îles.
M. Champagne: Une question de directive. J'admire la brillance du
ministre des Communications, mais je pense qu'il y avait eu un consensus autour
de cette table, au point de départ, avec le député de
Sainte-Anne qui disait que d'ici 13 heures nous devions entendre deux
exposés. Nous avons des gens du ministère de l'Éducation,
le sous-ministre, M. Pronovost, a une déclaration ministérielle
et je pense qu'il serait logique et poli d'écouter sa déclaration
ministérielle, si les gens de l'Opposition veulent bien y consentir tout
en respectant l'entente du point de départ.
Le Président (M. Gagnon): Mme la ministre.
Mme Marais: Si vous me permettez une remarque additionnelle, je
trouve un peu étonnant que le député de Westmount pose
une question hors d'ordre alors qu'il dit lui-même avoir un
certain nombre d'autres questions à poser. S'il s'en tenait à
l'ordre des travaux de la commission et à la pertinence des questions
reliées à la commission, cela nous permettrait peut-être
d'accélérer nos travaux.
Le Président (M. Gagnon): M. le ministre des
Communications.
M. Bertrand: M. le Président, je voudrais remercier, en
terminant, les parlementaires qui nous ont fait le plaisir, ce matin, de venir
traiter d'un sujet qu'on oublie trop souvent dans nos discussions; c'est le
signe que la commission des engagements financiers a pris le virage
technologique. Merci beaucoup.
Le Président (M. Gagnon): Merci, M. le ministre.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, oui.
M. Polak: ...le ministre va partir, mais est-ce que ses
techniciens peuvent rester jusqu'à 13 heures au cas où nous
aurions d'autres questions?
M. Bertrand: Oui.
M. Polak: D'accord, merci.
Le Président (M. Gagnon): Sur la question de
règlement du député de Mille-Îles, je voudrais
mentionner que c'est la raison pour laquelle, tantôt, je me suis permis
de rappeler que l'heure avançait et qu'on avait un autre
ministère invité. Là-dessus, je laisse la parole
immédiatement à M. Jean Pronovost, qui est sous-ministre adjoint
à l'administration du ministère de l'Education.
M. Pronovost.
Ministère de l'Éducation
M. Laurin: Vous me permettrez d'abord, M. le Président, de
vous transmettre les excuses du ministre, qui est retenu au comité
ministériel des négociations ce matin. L'importance du sujet
explique son absence. Il voulait commencer à répondre à
vos questions en dressant un bref tableau de la façon dont fonctionne
l'informatique au ministère de l'Éducation, histoire de donner
les explications de base sur lesquelles on pourrait greffer des réponses
ou des explications plus détaillées.
Je résume ses propos. Je pourrai d'ailleurs déposer
tantôt, ou transmettre aux députés qui le voudront, une
copie du texte qui devait lui servir d'aide-mémoire à cette
occasion.
Pour comprendre l'informatique, au ministère de
l'Éducation, il est peut-être utile, d'abord, de faire un bref
historique. Rappelons simplement que les actions d'informatisation du
ministère de l'Éducation commencent dès sa
création, en 1964. Le ministère confiait alors son premier mandat
à l'entreprise privée et en 1965 il créait son service de
l'informatique avec comme principal objectif de doter le ministère de
systèmes de traitement des statistiques de l'éducation.
Toutefois, les grandes opérations de gestion du ministère, telles
celles qui touchent l'administration du régime d'aide financière
aux étudiants, ont aussi été mécanisées. En
1967, à peine deux ans plus tard, le ministère prend la
décision de relier, par télécommunication, les commissions
scolaires et les cégeps à l'ordinateur de son service de
l'informatique pour ce qu'on appelle maintenant le réseau de
téléinformatique de l'éducation.
Ce réseau devait permettre, entre autres, de desservir
adéquatement tous les organismes scolaires désireux d'utiliser
l'informatique, quelles que soient leur taille et leur situation
géographique. Il voulait aussi faciliter les échanges de
données entre les organismes et le ministère et rationaliser les
investissements dans le domaine de l'informatique en réalisant des
économies d'échelles importantes. Pendant près de quinze
ans, le service d'informatique du ministère a poursuivi la double
mission de desservir à la fois le ministère, comme organisme, et
les organismes d'enseignement. Au terme d'une étude approfondie, le
ministère concluait, en 1981, à la nécessité de
distinguer clairement ces deux missions assignées à son service
de l'informatique. C'est ainsi que depuis avril 1981 deux nouvelles
unités administratives ont officiellement pris la place du service de
l'informatique: la direction de l'informatique vouée elle au service
propre du ministère et la direction des services informatiques au
réseau qui, comme son nom l'indique, fournit des services au
réseau des commissions scolaires et des cégeps.
Permettez-moi maintenant de souligner quelques-unes des données
qui caractérisent ces deux directions. Parlons d'abord de la direction
de l'informatique. La direction de l'informatique a pour mission de fournir aux
unités administratives du ministère les biens et services
informatiques dont elles ont besoin. À cette fin, cette direction
fournit des services d'analyse et de programmation pour réaliser les
services informatiques nécessaires au ministère pour s'acquitter
de sa mission. Cette direction gère un ordinateur central de grande
puissance et un réseau de plus de 100 terminaux légers qui permet
aux unités administratives d'accéder
en mode interactif aux ressources de cet ordinateur et aux
données qui y sont stockées. Pour s'acquitter de cette mission,
la direction de l'informatique dispose d'un budget d'environ 10 000 000 $ pour
1982-1983 et d'un effectif régulier de 204 personnes. Toutes les
unités administratives du ministère utilisent à des
degrés divers les services offerts par la direction de
l'informatique.
L'activité informatique du ministère, celle qui
dépend de la direction de l'informatique, est encadrée par un
schéma directeur adopté officiellement par le bureau des
sous-ministres et revu chaque année. Ce schéma directeur est un
instrument de planification stratégique qui contient essentiellement
tout d'abord des principes et des modalités organisationnelles qui
encadrent l'ensemble de l'activité informatique du ministère. Il
contient aussi les orientations fondamentales privilégiées par le
ministère pour le développement de ces systèmes
informatiques. Il contient un énoncé des priorités du
ministère à l'égard de l'informatique. Il contient un plan
d'action triennal qui vise à moderniser les systèmes les plus
stratégiques du ministère, certains de ces systèmes
étant âgés de plus de dix ans. Il contient enfin une
révision des principes de financement interne, révision qui veut
favoriser une plus grande implication des utilisateurs de l'informatique au
financement du développement de l'informatique interne.
Un comité directeur, composé des cadres les plus
directement concernés par l'informatique, et que je préside,
coordonne l'action des unités administratives du ministère en
cette matière. Et à chaque année, un plan d'action annuel,
conforme au plan triennal, présente la programmation
détaillée des différents projets à réaliser.
Ce plan est formellement adopté par le comité directeur
ministériel et ensuite avalisé par le bureau des sous-ministres.
L'essentiel de l'activité informatique du ministère est
articulé autour d'une soixantaine de systèmes informatiques qui
concernent le recensement de la clientèle et du personnel des
réseaux d'enseignement, l'émission et le contrôle des
subventions, l'analyse et le contrôle des états financiers des
organismes, l'administration des examens ministériels au niveau
secondaire, l'administration du régime d'aide financière aux
étudiants, etc. (12 h 30)
Si les députés membres de la commissions le veulent, M. le
Président, j'ai un document qui décrit sommairement chacun de ces
systèmes et qui pourrait être disponible à ceux qui
voudraient en savoir davantage sur le contenu et les objectifs visés par
chacun de nos systèmes.
En plus des efforts importants qui ont été et qui sont
encore consentis pour exploiter l'informatique comme outil de support dans ces
grandes opérations, le ministère a aussi amorcé les
actions de rationalisation dans sa gestion interne en vue de tirer profit de la
nouvelle technologie qu'est la bureautique pour améliorer son
efficacité et sa productivité.
Parlons maintenant, très rapidement aussi, de la direction des
services informatiques au réseau. La création de la direction des
services informatiques au réseau, en avril 1981, s'inscrit dans une
démarche globale que le ministère et ses partenaires, les
commissions scolaires et les cégeps, poursuivent depuis plusieurs
années et qui visent à accroître l'implication des
organismes scolaires dans la gestion et le financement de leurs services
informatiques collectifs centralisés.
La direction des services informatiques au réseau qui, elle, est
logée à Montréal, dispose d'un budget de 7 600 000 $ en
1982-1983 et d'un effectif régulier de 122 personnes. Elle gère
aussi un ordinateur central de grande puissance et une infrastructure de
télécommunication qui rejoint, directement ou indirectement, plus
de 240 organismes scolaires. Grâce à ce réseau, les
commissions scolaires et les cégeps ont accès à une
vingtaine de systèmes collectifs développés centralement
et utilisés, soit sur l'ordinateur central, soit sur des
mini-ordinateurs installés dans les organismes scolaires.
Ces systèmes collectifs assistent les organismes scolaires dans
des domaines variés comme les suivants: La gestion de la paie du
personnel enseignant et non-enseignant, la gestion des bulletins des
étudiants, la fabrication des horaires des maisons d'enseignement,
l'articulation et la planification des circuits de transport scolaire, la
gestion financière des institutions et ainsi de suite.
Des interfaces greffées à plusieurs de ces systèmes
et un lien qui existe entre l'ordinateur de Montréal et celui de
Québec permettent aux commissions scolaires, aux cégeps et au
ministère d'échanger, par les moyens les plus modernes, des
données par ces liens de télécommunications.
En matière de financement, il est sans doute pertinent de
souligner que la direction des services informatiques au réseau est
soumise à la règle de l'autofinancement. Les services rendus par
cette direction doivent être facturés aux organismes scolaires
à un taux qui permet d'équilibrer les dépenses faites pour
ces organismes et les revenus tirés de la facturation.
Ainsi, les organismes doivent maintenant assumer les conséquences
financières de leur consommation de services informatiques
centralisés.
Le ministère poursuit sa démarche visant à
accroître davantage l'implication
des organismes dans la gestion de leur informatique collective. C'est
ainsi que le ministre s'apprête à signer, avec chacune des
fédérations concernées, un protocole d'entente par lequel
le ministère de l'Éducation va remettre, selon deux modes
différents, aux commissions scolaires et aux cégeps, la pleine
responsabilité du développement de leurs systèmes
informatiques collectifs de gestion. Ces protocoles sont une des
premières manifestations concrètes de la volonté,
exprimée encore récemment par le ministre, de réviser
graduellement le rôle et la taille du ministère de
l'Éducation.
Le ministre voulait aussi souligner les contrats que la
Fédération des collèges, la Fédération des
commissions scolaires catholiques du Québec et le ministère ont
conclus, dans le cadre de ce plan de développement de l'informatique,
avec la compagnie Burroughs en 1979 et en 1980. Ces deux contrats,
rappelons-le, visaient à permettre aux cégeps et aux commissions
scolaires d'acquérir, selon le mode d'achats regroupés, des
mini-ordinateurs à des conditions et à des prix fort avantageux.
Le but poursuivi par cette opération était de déconcentrer
et de décentraliser la production des services informatiques du
ministère vers les organismes scolaires en susbstituant graduellement
à la puissance de l'ordinateur central du réseau les
possibilités ouvertes par les mini-ordinateurs. Nous avons mené
cette opération de façon à préserver les acquis les
plus précieux du réseau de téléinformatique de
l'éducation, c'est-à-dire les habitudes de concertation et de
mise en commun des ressources déjà développées dans
l'appareil collectif de gestion du système scolaire.
Ces ententes ont marqué un jalon très important dans le
virage technologique du réseau de gestion de l'éducation du
Québec. La mise en service de mini-ordinateurs permet à un grand
nombre de personnes dans les organismes scolaires d'avoir un accès plus
direct, plus rapide et plus simple aux données dont elles ont besoin.
Nous pensons que l'accès à de tels services permettra de plus en
plus à la direction des écoles elle-même de
bénéficier de services précieux pour la poursuite des
projets éducatifs et pour l'exercice d'une plus grande autonomie
administrative.
Cette réorientation du réseau de
téléinformatique est déjà solidement
engagée. Plus de 50 mini-ordinateurs sont déjà
installés dans les organismes scolaires. L'organisation se poursuit
grâce à l'effort concerté du ministère et de ses
partenaires.
Rappelons, enfin, que ces contrats ont engendré des
retombées économiques intéressantes pour le Québec.
Au total, plus de 160 emplois ont été créés et des
investissements de plus de 4 000 000 $ ont été faits par la
compagnie Burroughs. Ceci comprend notamment la création d'un nouveau
centre de recherche et de développement de logiciels, dont l'ouverture
officielle s'est faite le 29 mars dernier.
Il faut souligner brièvement un sujet qui préoccupe
particulièrement le ministre, vous l'avez sans doute vu, à
l'époque qui nous concerne: l'application de l'ordinateur à des
fins pédagogiques. Le ministre, rappelons-le, a dévoilé
publiquement, le 22 mars, les éléments essentiels du plan
d'action du ministère en cette matière. Le détail de ce
plan d'action est disponible aux membres de la commission qui voudraient en
savoir davantage. Rappelons tout simplement que là encore, le
ministère de l'Éducation veut, par des achats regroupés,
faire bénéficier au maximum le Québec des
retombées, non seulement économiques mais technologiques, des
contrats en question et que nous travaillons à mettre sur pied une
procédure d'achat qui atteindrait ces deux objectifs. Nous y travaillons
en étroite concertation avec la Science et la Technologie et le
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme.
Voilà donc, brossé à grands traits, le portrait de
l'informatique au ministère de l'Éducation et dans les organismes
qui y sont rattachés. Avec les commissions scolaires et les
cégeps, le ministère a développé, depuis quinze
ans, un réseau de téléinformatique qui compte parmi les
réalisations informatiques les plus importantes au Québec. Dans
le domaine de l'éducation, ce réseau représente une des
organisations les plus dynamiques en Amérique du Nord.
Le Président (M. Gagnon): Merci beaucoup, M. le
sous-ministre.
M. le député de Westmount.
M. French: M. le Président, je voudrais
répéter les remerciements que vous avez faits à M.
Pronovost pour ce que je ne me plairais pas à appeler une
déclaration ministérielle, heureusement, mais plutôt un
exposé tout à fait liminaire sur le développement de
l'informatique au sein du réseau, qui est d'ailleurs en conjonction avec
certains événements qui se sont produits entre le temps où
j'avais fait certaines démarches pour inviter le ministre ici, pour nous
permettre de voir un certain progrès dans un domaine extrêmement
important.
J'aurais une série de questions à poser au ministre. Je
pense que cela ne serait pas juste de les poser à un fonctionnaire, mais
je voudrais le faire parler un peu de son expérience avec les
mini-ordinateurs Burroughs tout de même. On dit qu'il y a plus de 50
mini-ordinateurs déjà installés dans les organismes
scolaires. Serait-ce surtout dans les cégeps ou les commissions
scolaires?
M. Laurin: Je pense que le nombre se divise également
entre les deux, mais en proportion du nombre d'institutions touchées, il
y a beaucoup plus de cégeps d'équipés que de commissions
scolaires.
M. French: D'accord! 25 mini-ordinateurs dans les cégeps,
donc la moitié des cégeps du Québec ont les
mini-ordinateurs Burroughs.
M. Laurin: On me dit qu'il y avait environ 15 à 20
cégeps et 42 commissions scolaires d'équipés. Quatre
autres commissions scolaires seraient en négociation pour en
acquérir actuellement.
M. French: Quelle est l'expérience avec ces
mini-ordinateurs jusqu'à maintenant?
M. Laurin: Vous voulez parler de la décentralisation et
d'expérience avec le manufacturier?
M. French: Je veux parler de l'expérience des utilisateurs
de ces mini-ordinateurs.
M. Laurin: M. Michel Vennes qui est avec moi et qui est le
directeur de la Direction des services informatiques des réseaux
pourrait vous en parler abondamment, on a connu en termes de services à
l'intérieur de ce contrat-cadre un certain nombre de difficultés
d'adaptation. L'expansion du réseau - la
décentralisation-expansion, si vous préférez - s'est faite
très rapidement.
M. French: S'est faite?
M. Laurin: Très rapidement. À telle enseigne que la
compagnie a eu de la difficulté à donner un niveau de service
acceptable par les institutions scolaires. Il y a encore certaines
difficultés qui ne sont pas réglées. Mais, dans
l'ensemble, la compagnie a mis les bouchées doubles et triples pour
donner le niveau de service auquel le contrat conclu avec elle nous donnait
droit et les choses se régularisent actuellement.
En termes d'objectifs visés - je laisse de côté les
relations avec la compagnie pour m'adresser plus à l'objectif même
de l'entreprise - le fonctionnement est très clairement un franc
succès. Il nous a permis, partout où les commissions scolaires se
sont dotées de ces mini-ordinateurs, d'installer sur place des
programmes informatiques beaucoup plus simples que ceux qu'on pouvait mettre
à leur disposition via l'ordinateur central et qu'on peut rendre
accessibles au personnel des écoles selon des modes qui nous faisaient
rêver il y a quelque temps encore. Parlons d'un de ces systèmes,
qu'on appelle SIGNE; c'est un système de gestion pédagogique. Le
système SIGNE est une tout petit système qui tourne sur des
mini-ordinateurs de commissions scolaires et en vertu duquel les
secrétaires dans les écoles, après un apprentissage
élémentaire d'une demi-journée et une journée,
apprennent à utiliser elles-mêmes l'ordinateur pour faire
littéralement la gestion pédagogique de l'école,
c'est-à-dire enregistrer le nom et l'adresse de l'élève,
les particularités qui composent son bulletin scolaire et ainsi de
suite. De ce côté, l'opération est un franc succès.
On souhaite qu'elle se poursuive encore plus loin par l'addition tantôt,
à ce réseau, de microordinateurs qui rendront l'informatique
encore plus accessible à l'usager.
M. French: Donc, sur le plan de la décentralisation comme
philosophie de gestion des réseaux scolaires, c'est un succès.
Sur le plan du service de la compagnie, il y a un certain nombre de
problèmes. Comment caractériseriez-vous l'attitude des
utilisateurs? Est-ce que vous diriez qu'ils sont satisfaits de ces machines? Je
parle des machines et non pas de la philosophie de la
décentralisation.
M. Laurin: En fait, on peut dire que, récemment, on a eu
beaucoup de discussions avec la compagnie Burroughs et on s'est entendu sur un
plan de redressement concernant les activités qui étaient moins
adéquates pour le réseau. On peut dire aujourd'hui que ce plan
est en très bonne voie et les usagers sont assez satisfaits. D'ailleurs,
on peut considérer que la demande qui se poursuit en termes
d'implantation de mini-ordinateurs est une démonstration de cette
satisfaction.
M. French: Enfin, si on veut se doter d'un système
décentralisé, est-ce qu'on a le choix d'acheter un
mini-ordinateur autre que de Burroughs dans la sitution actuelle? A-ton le
choix? Si on est un cégep sans les capacités nécessaires,
est-ce qu'on a actuellement le choix d'acheter un autre système?
M. Laurin: Cela dépend. Si le cégep en question qui
veut se doter d'un mini-ordinateur a adhéré - au point de
départ, cette adhésion est volontaire - au contrat-cadre, il est
tenu, par son adhésion au contrat, d'acheter un mini-ordinateur
Burroughs. Mais s'il n'a pas adhéré au contrat-cadre il n'est pas
tenu d'acheter de cette marque. Il y a, d'ailleurs, quelques cégeps qui
ont acheté d'autres marques que Burroughs. C'est une
minorité.
M. French: Ils font l'objet d'une certaine envie d'après
mes renseignements fournis par des directeurs d'informatique dans des
cégeps qui se sont dotés des Burroughs.
M. Laurin: Si on veut être totalement franc, il faut dire,
pour rendre justice à tous les intéressés, que, partout
où les usagers, collectivement ou plus individuellement, se sont assis
avec la compagnie pour régler les problèmes, on a constaté
au ministère une nette amélioration de la situation. On a
constaté qu'il s'implantait des mesures qui corrigeaient les failles
décelées. Là où les communications sont plus
difficiles, le travail est plus lent et les améliorations sont moins
sensibles. Malheureusement - je pense que M. Vennes pourra corroborer ce que je
vais vous dire - au niveau des cégeps, les communications ont
été, pour des facteurs que j'ai de la difficulté à
identifier, un peu plus difficiles. (12 h 45)
M. French: Nous voilà, M. le Président, devant un
problème assez important sur le plan de la commission,
c'est-à-dire que je pense que les fonctionnaires ont été
très francs et cela devient un peu difficile de pousser les choses un
peu plus en profondeur, bien que je voudrais le faire, en l'absence du
ministre.
Le Président (M. Gagnon): Mme la ministre, s'il vous
plaît!
Mme Marois: Écoutez. Je pense qu'on a bien
explicité ce matin pourquoi le ministre ne pouvait pas participer
à nos travaux. Il a demandé à ses principaux
collaborateurs d'être là. Je les remercie. Ils ont fait la
même présentation qu'aurait faite, de toute façon, le
ministre ce matin.
Je comprends que le député veuille, cependant, ou
souhaiterait - j'interprète son intervention dans ce sens - avoir
l'occasion d'échanger à l'intérieur des cadres de cette
commission avec le ministre de l'Éducation. Il n'y a rien qui nous
empêche, je pense, de l'inviter à nouveau à une autre de
nos séances, permettant aux députés de cette commission de
poser les questions qu'ils souhaitent poser au ministre de l'Éducation.
Je pense qu'au lieu de se plaindre que le ministre ne soit pas là on
devrait, à ce moment, proposer au président de la commission
qu'une nouvelle invitation soit envoyée au ministre de
l'Éducation.
Le Président (M. Gagnon): Mme la ministre, c'est dans nos
règlements; d'ailleurs, on s'en est servi; on a invité deux
ministres ce matin. On peut réinviter le ministre de l'Éducation
qui s'est bien expliqué du fait qu'il ne pouvait pas être ici ce
matin. Il s'est fait remplacer. On peut le réinviter à une
prochaine réunion de nos travaux. M. le député de
Westmount.
M. French: M. le Président, dans une telle
hypothèse, je n'aurai plus de questions pour le moment.
Mme Marois: Je m'excuse, M. le député.
Le Président (M. Gagnon): Madame, je m'excuse. C'est le
député de Sainte-Anne. Après, ce sera vous, madame.
M. Polak: J'ai juste une ou deux courtes questions. Vous
étiez ici quand les représentants du BCI ont parlé de
cette théorie d'une seule technologie. L'avantage de cela, je comprends,
c'est que le personnel peut aller d'un département ou d'un
ministère à l'autre, etc. Maintenant, vous êtes, disons,
impliqués avec Burroughs. Est-ce que vous auriez pu faire la même
affaire avec IBM? Est-ce qu'IBM est aussi dans ce mini-ordinateur, etc.?
M. Laurin: Au moment des appels d'offres, IBM était aussi
un candidat possible. Il y a eu d'autres manufacturiers qui ont fait des
propositions en plus de Burroughs.
M. Polak: Mais cette théorie de la seule technologie, cela
aurait pu jouer un rôle en rejetant peut-être l'offre de Burroughs
pour dire: On paie peut-être plus cher chez IBM, mais là on tombe
exactement dans leur ligne de pensée. Il peut même y avoir un
échange d'employés sur un niveau technique plus facile parce
qu'ils connaissent le système de part et d'autre. J'ai l'impression
qu'on est un peu en face de deux unités qui sont concurrentielles. Elles
font 50% du travail total. Je ne sais pas quel pourcentage vous faites au
ministère de l'Éducation, à peu près 35% du
total.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mille-Îles.
M. Champagne: Voici, j'essaie de comprendre la situation. C'est
qu'on a posé une série de questions à la dernière
commission parlementaire et on a les réponses. La première
question: À quel pourcentage de leur potentiel de temps les
équipements d'informatique du MEQ sont-ils utilisés? Je vous fais
grâce des trois autres questions. La commission avait posé des
questions. Vous avez des réponses qui sont là, écrites. Je
me demande dans quel but le député de Westmount, pas parce que je
suis contre, voudrait que le ministre soit ici. Deuxièmement, s'il y a
des appréhensions à savoir que, s'il pose des questions, il
n'aura pas de réponses, faudrait-il connaître, au point de
départ, les questions posées.
Le Président (M. Gagnon): Je vous remercie, M. le
député de Mille-Îles. Je voulais justement ajouter cela
parce que tantôt j'ai dit que cela serait possible d'inviter le ministre.
Effectivement, aux questions qu'on avait posées au ministre on a
les réponses et on a le sous-ministre qui nous a livré le
message du ministre.
Je voudrais ajouter qu'il y aura tantôt l'étude des
engagements financiers qui permettra encore une fois, de questionner le
ministre de l'Éducation, tantôt c'est-à-dire dans les
semaines qui viennent. Si on veut réinviter le ministre de
l'Éducation, il faudrait cette fois-ci préciser le sujet sur
lequel on veut discuter avec le ministre de l'Éducation.
M. French: M. le Président, je n'étais pas membre
de la commission lorsqu'on a établi la série de questions qui ont
été posées au ministère. Je constate l'excellent
travail des deux ministères dans l'effort qu'ils ont fait pour
répondre à ces questions avec lesquelles je n'ai aucune
espèce de problème.
Pourtant, dans l'exposé qu'on a entendu, il y a quelques
paragraphes ou une section sur deux contrats, d'un total d'une trentaine de
millions de dollars, sur lesquels j'ai commencé à poser des
questions. Et je serai prêt, si l'occasion m'en est donnée,
à continuer de poser mes questions. Je dis tout simplement, puisqu'il
faut passer par le biais politique pour poser mes questions, la façon
dont je voudrais les poser, pour ne pas gêner les fonctionnaires. J'ai
déjà été fonctionnaire, j'ai déjà
témoigné devant la commission et je sais comme c'est
embêtant pour un fonctionnaire de se faire poser des questions d'ordre
politique. Je ne pense pas que ce serait juste que je pose ces questions aux
fonctionnaires. Je l'ai fait avec la meilleure volonté du monde, car je
savais cela dès le début de la commission. Donc, je voulais tout
simplement parler un peu plus avec le ministre qui était ici, au grand
chagrin du député de Mille-Îles, mais c'est bien comme cela
que ça c'est déroulé. Maintenant, je ne sais pas comment
je pourrais le satisfaire plus, mais c'est la situation telle que je la
constate. Je voudrais ajouter seulement une chose: Je n'ai plus aucune critique
sur l'absence du ministre. Je ne m'en plains pas. Je le regrette.
Mme Marois: Je suis heureuse de constater le regret du
député de Westmount. Cependant, s'il avait des questions d'ordre
politique à soulever, dans la mesure où je peux y
répondre, évidemment, on pourrait me les adresser s'il y a lieu.
Je comprends qu'on aurait souhaité que le ministre de l'Éducation
soit là, mais il n'y est pas.
Il y a une chose, cependant, M. le Président. Je pense que le
député de Sainte-Anne avait posé des questions
déjà. Il a été interrompu par nos débats. Je
pense qu'on devrait revenir aux questions du député de
Sainte-Anne.
Le Président (M. Gagnon): Juste avant, je dois vous dire,
madame, qu'il y a toujours possibilité d'inviter M. le sous-ministre
à prendre place à côté de vous. Vous êtes
là pour répondre aux questions d'ordre politique, parce que vous
êtes la vice-présidente du Conseil du trésor.
Mme Marois: C'est exactement ce que je soulignais aux membres de
cette commission, M. le Président.
M. French: Parlons donc de ce sujet-là, s'il vous
plaît! J'apprécie beaucoup que la ministre soit prête
à répondre, mais honnêtement, d'après le genre de
réponses qu'on a eues ce matin, ce ne sont que
généralités et banalités. On apprécie
beaucoup sa bonne foi, mais, malheureusement, elle est totalement incapable de
répondre à ce genre de questions, à ces questions
très précises. On a vécu l'expérience ce matin.
Le Président (M. Gagnon): Là-dessus, je voudrais,
M. le sous-ministre...
Mme Marois: Vous en présumez, je pense, M. le
député. Il reste que c'est un fait que, lorsqu'on entre dans la
gestion et dans les orientations très précises d'un
ministère, soit le ministre ou ses représentants - nous avons la
chance d'avoir ces représentants ce matin - sont plus aptes à
répondre de façon très systématique et
concrète aux questions soulevées. Et cela, je pense qu'il en
conviendra avec moi.
Le Président (M. Gagnon): M. le sous-ministre.
M. Laurin: Juste un point d'information, si vous le permettez, M.
le Président, qui peut-être nous permettrait de corriger certaines
impressions que je sens sous certaines questions. Les contrats auxquels on
faisait allusion tantôt avec la compagnie Burroughs ne sont pas des
contrats gouvernementaux. Ce sont des contrats qui ont été
passés entre des institutions d'enseignement agissant dans le cadre de
leur autonomie légale, mais sous un mode regroupé. Le rôle
du ministère de l'Éducation a été de susciter,
d'inciter les institutions à se regrouper. Leurs
fédérations sont signataires de ces contrats et là, on se
trouve à discuter des relations entre les signataires que sont les
institutions d'enseignement et leur fournisseur qui est la compagnie Burroughs,
d'où la délicatesse de la question. On se trouve à
commenter en termes de tiers intervenant, d'ami des parties dans le fond. Nous
sommes intervenus pour leur dire de se regrouper pour acheter cela et faire
bénéficier le Québec des retombées
économiques de cette affaire.
M. French: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): Je regrette, je vous donnerai la
parole après.
M. Laurin: Je voulais seulement préciser cela.
Le Président (M. Gagnon): Le député de
Sainte-Anne avait commencé à poser des questions.
M. French: M. le Président, vous auriez dû
arrêter le sous-ministre lorsqu'il a commencé, si vous vouliez
qu'il continue sur la question de...
Le Président (M. Gagnon): Alors, allez-y, si c'est sur la
même question.
M. French: Je voudrais, tout simplement, souligner que, dans la
mesure où il y a une certaine délicatesse dans la question, je
trouve qu'il est malvenu que le ministère ait cru bon de nous entretenir
là-dessus pour nous informer ensuite que, effectivement, ce sont les
fédérations qui ont fait cela et non pas lui. Ou bien on peut en
discuter ici, ou bien on ne peut pas. Donc, il y a deux questions. Est-ce qu'on
peut discuter des contrats de Burroughs ici et est-ce qu'on peut en discuter,
d'une façon ou d'une autre, avec ou sans le ministre? Avec la meilleure
volonté du monde, je suis tout prêt à convenir avec le
sous-ministre qu'il s'agissait d'une question de fédérations de
cégeps et de réseau scolaire. C'est quand même le ministre
de l'Éducation de l'époque qui l'a annoncé, c'est quand
même le ministre de l'Éducation de l'époque qui a
constaté que certaines retombées économiques devraient
suivre pour le Québec.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Westmount, je n'ai pas le livre des engagements financiers. Quand on passe aux
engagements financiers, si ces contrats font partie des engagements financiers,
on peut en discuter. Je ne l'ai pas devant les yeux.
Mme la ministre.
Mme Marois: Je ne crois pas que ces engagements passent comme
tels à notre commission, aux engagements financiers, puisque ce sont les
commissions scolaires qui elles-mêmes signent les contrats, comme le
sous-ministre l'a dit. Il ne me reste qu'à atténuer les paroles
du député de Westmount. Je pense que le sous-ministre l'a bien
expliqué, c'est une question délicate et qui comporte des
contraintes. C'est dans ce sens-là que la question est délicate,
elle comporte un certain nombre de contraintes. Il a voulu en faire état
dans toute son ampleur et dans toute sa réalité. Je pense qu'il
était correct de sa part de le faire.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Je note qu'il est 12 h 57. On a un caucus à 13
heures. Je pense qu'on devrait terminer sur une note optimiste et positive. Je
voudrais d'abord, au nom de l'Opposition, remercier le ministre et le
sous-ministre, ainsi que tous les fonctionnaires qui sont venus devant nous ce
matin. J'ai trouvé cela très intéressant. Puisque nous
sommes à jour dans notre travail, on a le temps d'inviter des gens et de
discuter plus en détail un sujet en particulier. Je pense qu'on a
reçu beaucoup de renseignements et je suis certain que le
député de Westmount, ainsi que nous allons étudier ce que
nous avons reçu. Si plus tard le besoin se faisait sentir de demander au
ministre de l'Éducation de venir, on pourra l'inviter comme on l'a fait
pour d'autres ministres. Pour ce qui est des fonctionnaires qui sont venus ici
ce matin et ont assisté à notre réunion, nous l'avons
apprécié énormément. C'est toujours à
l'avantage de tout le monde. Je vous remercie.
Le Président (M. Gagnon): Mme la ministre.
Mme Marois: Je m'associe simplement au député de
Sainte-Anne pour remercier le ministre des Communications, qui a dû nous
quitter, ses collaborateurs immédiats, de même que les
collaborateurs immédiats du ministre de l'Éducation. Comme il le
soulignait lui-même, si à l'occasion d'autres engagements
financiers qu'on aura à étudier au sein de la commission on
souhaitait que le ministre de l'Éducation soit disponible, je pense
qu'on pourra soulever certaines questions et l'inviter à nouveau.
Merci.
Le Président (M. Gagnon): À mon tour, je fais
miennes vos paroles pour remercier les ministres et leurs représentants
qui sont venus ce matin. Je suspends les travaux jusqu'après la
période des questions.
M. Polak: Étant donné que Mme la ministre tient
autant que moi au congé de Pâques, on pourrait commencer le plus
tôt possible lorsqu'on aura terminé en Chambre pour continuer
jusqu'à 18 h 30 et ne pas être condamnés à rester
ici jusqu'à 22 heures. Est-ce qu'on peut faire cela?
Mme Marois: Je n'ai aucune objection à ce que nous
procédions le plus rapidement possible après la période
des questions. On pourra donc se le signifier à l'Assemblée et se
rendre le plus rapidement possible ici.
Le Président (M. Gagnon): II faudrait peut-être
aussi faire en sorte qu'après la période des questions à
l'Assemblée nationale on puisse être appelé le plus
rapidement
possible parce que souvent, à cause de différentes
questions en vertu de l'article 34 et autres, on attend ici l'ordre de la
Chambre pour commencer.
Les travaux sont suspendus jusqu'à cet après-midi,
après la période des questions.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
(Reprise de la séance à 15 h 31)
Engagements de février 1983
Le Président (M. Gagnon): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des engagements financiers poursuit l'étude des
engagements financiers du mois de février 1983. Lors de la suspension,
nous en étions rendus au Conseil exécutif, article 618.
M. le député de Sainte-Anne.
Conseil exécutif (suite)
M. Polak: M. le Président, concernant l'article 618, je
demanderai seulement à Mme la ministre de nous fournir plus tard, si
possible, les paramètres qui ont été établis dans
le cadre de telles subventions. Si cela existe, qu'on nous fournisse cela. Si
de tels paramètres n'existent pas, je répète simplement
les deux inquiétudes qu'on avait et que j'ai exprimées ce matin.
On ne veut pas qu'on aille chercher des employés qui travaillent
ailleurs déjà; vraiment, pour sauver une compagnie, il faut tout
de même qu'on donne des emplois à ceux qui étaient à
l'emploi de l'ancienne compagnie ou à ceux qui retirent des prestations
d'assurance-chômage. Deuxièmement, on ne veut pas que la nouvelle
compagnie se serve de ces subventions pour faire une concurrence
déloyale, considérant le marché. C'est à peu
près le point sur nos inquiétudes.
Mme Marois: En fait, c'est cela. J'avais déjà
répondu en partie à vos questions ce matin, dans la mesure de
l'information dont je dispose ici qui est essentiellement la demande de
subvention de l'entreprise, les montants versés et la somme qu'ont
investie les propriétaires. Les études de marché se font
habituellement. On peut poser quelques questions au ministre responsable pour
savoir s'il y a un modèle type d'analyse dans le cas des demandes de
subventions qui se font dans le cadre du programme expérimental de
création d'emplois communautaires, communément appelé
PECEC. Si ce guide existe, je pense qu'il serait intéressant que vous
l'ayez. Je suis tout de même sensible à ce que vous soulignez. Si
une entreprise se croyait lésée par l'intermédiaire de ce
programme, je pense qu'elle doit faire des représentations auprès
des organismes responsables de ce programme et du ministre responsable. En
l'occurrence, je crois que c'est l'OPDQ qui gère le programme. Cela
reste, cependant, un programme du ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu.
M. Polak: Je ne veux pas prolonger trop cette question. Dans le
cas qui est devant nous, c'est à la connaissance sans doute du
ministère que la subvention a été accordée.
Après la faillite de la compagnie Scott, une autre compagnie
formée par des individus qui n'ont jamais obtenu de subvention du
gouvernement a relancé un commerce similaire. Il y a même des
employés de la firme Scott qui sont devenus des employés
clés à la nouvelle compagnie. Soudainement, il y a une
troisième compagnie qui arrive, qui est née avec l'assistance
financière du gouvernement et qui est en train de ruiner l'entreprise no
2, une entreprise légitime qui vit seule, sans subvention de la part de
l'État.
Mme Marois: J'imagine cependant...
M. Polak: Donc, c'est cela qui nous inquiétait.
Mme Marois: C'est cela. Comme je vous le dis, je pense qu'il y a
des représentations à faire, s'il y a lieu. Cependant, si cette
entreprise a les capacités financières et qu'elle peut assumer
ses objectifs comme entreprise, elle ne peut s'inscrire dans aucun programme du
gouvernement. On comprendra que le gouvernement n'a pas à aller
carrément vers l'une ou l'autre des entreprises en lui disant: II y a
telle et telle possibilité d'intervention, ces programmes étant
offerts généralement à l'ensemble du Québec.
M. Polak: D'accord.
Conseil du trésor
Le Président (M. Gagnon): Conseil du trésor.
M. Polak: Conseil du trésor, engagement 800.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 800. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'abord d'un "supplément pour porter
à 353 000 $ le coût de la réalisation de la phase I d'un
programme prioritaire de communications relatif à la négociation
dans les secteurs public et parapublic. Montant de l'engagement: 103 000 $", en
faveur de Dialogue-Communications PGP Ltée. Deuxièmement, il
s'agit d'un contrat négocié avec le même
fournisseur pour une somme de 1 950 000 $ concernant les phases II et
III du programme de communications relatif à la négociation.
Quel montant total a été déboursé en vertu
du programme du Conseil du trésor pour les communications concernant la
négociation? En d'autres termes, est-ce que d'autres sommes ont
été déboursées à part 353 000 $ et 1 950 000
$?
Mme Marois: À ma connaissance, il n'y aurait pas d'autres
sommes que celles que l'on voit apparaître ici aux engagements de
février, ce qui porte le total à 2 303 000 $, si je ne me trompe
pas.
M. Polak: Si je comprends bien...
Mme Marois: Je le dis sous toute réserve. À ma
connaissance et à ce que je me souvienne, il n'y a pas eu d'autres
déboursés dans le cadre de ce type d'engagement.
M. Polak: D'accord. Si je comprends bien, il s'agit des annonces
que l'on avait vues dans les journaux pour informer le public de ce qui se
passait.
Mme Marois: C'est cela. Il s'agit de toute l'information qui a
été publiée en ce qui a trait aux négociations pour
l'ensemble des secteurs, tant aux affaires sociales, à
l'éducation, à la fonction publique et autres.
M. Polak: D'accord.
Éducation
Le Président (M. Gagnon): Éducation. M. Polak:
Éducation, engagement 604.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 604. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'une "subvention à la Régie de
l'assurance-maladie du Québec représentant la
rémunération des médecins résidents et internes
pour la période du 1er novembre au 28 février 1983. Montant de
l'engagement: 18 744 240 $." Je voudrais savoir comment ces chiffres se
comparent à une tranche similaire de l'année
précédente. Est-ce qu'on maintient le même niveau? Y a-t-il
une grosse augmentation, grosso modo?
Mme Marois: Je dois vous informer qu'on devra le demander au
ministère. Nous avons ici le montant de l'engagement pour la
période précitée, mais qui ne fait pas
référence aux périodes précédentes.
M. Polak: D'accord. On pourra demander comment cela se compare.
Je ne sais pas si la tranche était payée pour une même
période.
Mme Marois: C'est cela.
M. Polak: Est-ce qu'il y a augmentation ou pas
là-dedans?
Énergie et Ressources
Le Président (M. Gagnon): Énergie et
Ressources.
M. Middlemiss: Engagement 600.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600. M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: II s'agit d'un "supplément pour porter
à 500 000 $ le coût des travaux de construction d'un ponceau sur
la rivière Adam, sur la route Joutel-Selbaie, comté d'Ungava. 150
245 $." On s'aperçoit que c'est un supplément de 50%. Est-ce
qu'on pourrait nous donner les raisons de ce supplément?
Mme Marois: J'ai ici l'engagement. Un rapport d'ingénieur
vient expliquer de façon très concrète pourquoi on a eu le
supplément qu'on constate ici maintenant. Il est attribuable à un
certain nombre d'éléments dont, entre autres, un glissement de
terrain qui a obligé le ministère à retarder
l'exécution des travaux, ce qui a entraîné aussi un certain
nombre de mesures dont le détournement du lit d'une rivière. Si
les députés et les membres de la commission souhaitaient obtenir
ce rapport, je suis prête à le leur faire parvenir. On a là
l'explication systématique de ce supplément qui est dû,
d'abord, à un "act of God", dit-on, et qui ne semblerait pas dû
à une mauvaise évaluation au départ.
M. Middlemiss: D'accord, si on veut nous donner le rapport.
Est-ce qu'on pourrait aussi demander, si nous n'avons pas la réponse, si
on a fait une étude géotechnique pour le pont avant
l'émission du contrat? Si oui, est-ce qu'on pourrait en avoir une
copie?
Mme Marois: II semble qu'il y ait eu des études
géotechniques. C'est ce qu'on semble dire ici. On va en prendre note et
s'il n'est pas dedans, on vous le fournira.
Le Président (M. Gagnon): Deuxième question?
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait avoir le rapport de
l'étude géotechnique qui a été faite avant le
contrat, qui est un document de soumission, probablement?
Le Président (M. Gagnon): Environne-
ment.
M. Polak: Ministère de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme.
Industrie, Commerce et Tourisme
Le Président (M. Gagnon): Ministère de l'Industrie,
du Commerce et du Tourisme.
M. Polak: Engagement 600.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 600. M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: II s'agit d'une série de subventions dans le
cadre de la SDI pour un total de 6 472 805 $. Je voudrais juste prendre
quelques exemples. On les a sur les feuilles attachées. Le premier
numéro que j'ai est le 1547...
Mme Marois: D'accord, le numéro?
M. Polak: ...sur la page 6 de 11, 1547. Il s'agit ici d'une
subvention à la compagnie, Chaussures Di Felice Inc., de
Montréal, fabricant de chaussures pour dames. But de l'emprunt:
redressement de l'entreprise; montant de l'emprunt: 200 000 $; subvention de 45
000 $. J'ai pu comprendre, d'après les journaux, que la SDI avait
refusé une subvention à cette compagnie et que le ministre aurait
renversé cette décision. Je ne sais pas, je me base sur un
article du journal. Est-ce qu'il y a moyen de vérifier, sans violer la
confidentialité des renseignements d'une compagnie, quelle était
la raison pour laquelle la SDI a refusé et quelle a été la
raison du ministre pour renverser la décision?
Mme Marois: C'est effectivement une décision que le
ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme a prise. J'essaie de voir
en vertu de quoi il l'aurait prise. Remarquez qu'il y a quand même une
recommandation... Je ne peux même pas dévoiler de chiffres autres
que ceux que vous avez, de toute façon, parce que ce sont
essentiellement les chiffres que je possède ici. Je pense qu'il faudrait
poser la question au ministère. Cela m'étonne un peu, cependant,
que le député dise que le... C'est une des entreprises où
effectivement le ministre a signé, mais il y a eu une signature des
analystes financiers de la SDI. Cependant, les données que je
possède sont vraiment les mêmes qu'on retrouve au cahier; c'est le
montant maximum autorisé, comment se calcule le montant, le taux
d'intérêt, il sera déboursé en quatre versements aux
six mois. C'est vraiment la seule information dont je dispose. J'imagine qu'en
posant la question au ministre on pourrait obtenir la réponse
pertinente.
M. Polak: La question est la suivante: si la recommandation
générale de la SDI était de refuser - je ne le sais pas,
je le demande simplement pour vérifier - quelles étaient ses
motifs, ses raisons? Ensuite, si c'est vrai que cette décision a
été renversée par le ministre, pour quels motifs? J'aurais
deux autres petites questions. Est-ce que cette compagnie existe encore? (15 h
45)
Mme Marois: Laquelle? Toujours la même compagnie dont on
parle.
M. Polak: Oui. Est-ce que c'est bien cette compagnie qui a eu en
1981 une subvention de la part du Conseil exécutif de 74 500 $ par le
programme de stimulation de l'économie? Vous n'avez pas ces
renseignements, Mme la ministre, non?
Mme Marois: Non. Comme je vous le dis, vous avez en capsule, dans
le fond, exactement ce que j'ai ici. Sauf que moi j'ai toute la formule qui
donne le nom, l'adresse de l'entreprise.
M. Polak: Une dernière question à ce sujet. Est-ce
que l'entreprise en question a fait sa démarche directement
auprès de la SDI ou est-ce qu'elle s'est servie d'un
intermédiaire, d'un agent commercial? Si oui, qui était l'agent?
Est-ce que cela est enregistré dans votre dossier?
Mme Marois: Pas du tout. De toute façon, c'est toujours
l'entreprise. Même s'il y avait un agent à l'intérieur de
l'entreprise, c'est toujours l'entreprise qui fait la démarche pour
obtenir une aide financière sous forme de subvention, garantie de
prêt ou autrement. Ce n'est pas une information qui est disponible au
dossier.
M. Polak: Je voulais dire que, si l'entreprise est
représentée, disons, par un avocat, un intermédiaire,
quelqu'un, le dossier et la correspondance démontrent que c'est
quelqu'un qui a agi, qui a écrit et qui donne les renseignements au nom
de la compagnie. On comprend très bien, que c'est la compagnie qui
demande la subvention. Mais celui qui est là pour promouvoir le dossier,
ce n'est pas nécessairement le président de la compagnie. Cela
peut être quelqu'un de l'extérieur.
Mme Marois: Je suis d'accord que cela peut être quelqu'un
de l'extérieur, mais au dossier, c'est l'entreprise qui supporte son
geste et qui dépose sa demande.
M. Polak: Dans le dossier en question, comme dans chaque dossier
de la SDI, ce n'est pas difficile de trouver si un agent a agi au nom de la
compagnie.
Mme Marois: Écoutez, moi, ce dont je dispose ici, ce n'est
pas de l'information à cet égard. Ce sont vraiment des
informations qui concernent l'engagement de la SDI vis-à-vis de la firme
citée et les conditions de l'engagement, comme je vous le disais. On dit
le montant maximum autorisé, le taux d'intérêt, comment se
fait le calcul et comment se feront les déboursements. D'accord?
M. Polak: Je comprends que Mme la ministre n'ait pas cela dans
les quelques renseignements qu'elle a devant elle, mais je pose la question,
disons, comme une petite question additionnelle dans ce dossier: tout
simplement si une étude du dossier révèle si...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne, je voudrais simplement savoir si c'est recevable comme question
parce que là cela commence à élargir le cadre des
questions que le secrétaire aura à poser si on commence à
demander cela. J'ai de la difficulté à recevoir la question. Je
comprends ce que vous voulez recevoir parce que cela ne change rien aux normes
administratives. Mais je présume que vous pourriez probablement avoir la
réponse en posant la question directement à l'Assemblée
nationale.
M. Polak: On n'obtient pas beaucoup de réponses
là.
Le Président (M. Gagnon): Comme président, si on
pose la question, c'est sous réserve. Il ne faudrait pas créer de
précédent parce que, si on commence ce genre de questions, cela
ne finira plus.
M. Polak: Disons, M. le Président, que vous
soumettez...
Mme Marois: C'est cela. Je suis d'accord avec vous, M. le
Président.
M. Polak: ...ma demande au ministère en question. Vous
allez agir comme un vrai juge, vous prenez cela en
délibéré. Vous le leur soumettez et on verra ce qu'ils
diront. Peut-être qu'ils vont répondre: Non, on ne veut pas donner
cette réponse, cela va trop loin. Peut-être qu'ils seront
très contents de la donner.
Le Président (M. Gagnon): Madame, je vais vous laisser
parler sur la recevabilité de la question. C'est tout de même vous
qui y répondez. Quant à moi, comme président, j'ai
énormément de difficulté à l'accepter. Je vais vous
dire bien franchement, cela ne se terminera plus.
Mme Marois: M. le Président, je me dis dans le fond que le
type de questions qu'on peut se poser est: La situation de l'entreprise
justifiait-elle qu'il y ait intervention du gouvernement? Cette intervention se
fait-elle selon les normes et les critères? Est-ce qu'on est
déjà intervenu, etc? Je pense que la question du
député dépasse largement les cadres de notre mandat comme
commission.
Le Président (M. Gagnon): À première vue, je
ne suis pas capable d'accepter la question. Si vous vouliez la reformuler
autrement. Je vais vous donner une exemple. On a parlé d'une inondation
à Louiseville. Supposons qu'à un moment donné vienne aux
engagements financiers un engagement pour dédommager un certain nombre
de personnes. Vous pourriez dans ce sens demander qui étaient les
inspecteurs. Je sais qu'il y a un grand nombre d'inspecteurs sur le terrain.
Ces questions, à mon point de vue, font que, finalement, c'est le
dossier au complet que vous demandez. J'ai énormément de
difficuté à la recevoir. J'ai plutôt le goût de ne
pas la recevoir.
M. Polak: Disons que cela ne sert à rien de discuter avec
le président.
Le Président (M. Gagnon): Bien non.
M. Polak: Je vais formuler la question d'une autre
manière.
Le Président (M. Gagnon): D'accord.
M. Polak: Ce sera plus facile d'y répondre. Je vais
carrément poser la question: Est-ce que le frère du ministre
était l'intermédiaire pour obtenir telle subvention en faveur de
la compagnie? Vous n'avez qu'à répondre oui ou non.
Mme Marois: J'avais compris que le député de
Sainte-Anne voulait en venir à cela.
Le Président (M. Gagnon): Oui, c'est cela.
Mme Marois: On sait que ce débat fait l'objet de nos
échanges en Chambre depuis déjà un certain temps. Je vais
vous dire que moi, je ne le sais pas. Cela vous va?
M. Polak: Je vous demande de vérifier auprès du
ministère.
Mme Marois: II n'y a aucune information dans les
éléments que je possède ici qui me permette de dire cela.
De façon générale, je ne crois pas même que cette
information existe officiellement à quelque endroit que ce soit.
M. Polak: Dans le dossier.
Mme Marois: Chacune des entreprises est libre de choisir son
conseiller financier. De cela, je pense qu'on en a déjà
discuté longuement et largement. Je crois aussi que le ministre de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme a très clairement répondu
aux questions de l'Opposition sur l'ensemble de ce dossier qui devait concerner
son frère comme consultant financier dans certaines entreprises pour
lesquelles la SDI est intervenue. Mais c'est une situation
générale que les entreprises vivent. Certaines entreprises ne
voudraient peut-être pas, non plus, dans les différents dossiers
qui les concernent, qu'on puisse divulguer le fait qu'il y a eu tel ou tel type
de conseiller financier. Si ces données n'apparaissent pas dans les
documents que j'ai ici, je pense que ce n'est pas ici qu'on doit poser cette
question, mais à l'Assemblée nationale où à une
autre commission qui pourrait concerner le ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Roberval.
M. Gauthier: M. le Président, c'est pour confirmer en
quelque sorte les propos de la ministre. Le but de la commission des
engagements financiers, c'est véritablement de permettre à
l'Opposition d'avoir une compréhension des dépenses
gouvernementales qui sont faites et de vérifier si ces dépenses
gouvernementales sont faites en fonction de programmes réguliers ou de
programmes spéciaux dans certaines situations. Quant à savoir si
des avocats, des représentants, des professionnels, des
ingénieurs ou qui que ce soit, ont des liens de parenté avec le
président ou quelle est la couleur des cheveux de la femme du
président, ce n'est pas ici la place pour ce genre de questions et aucun
ministre ne pourrait y répondre. Il s'agit là de détails
qui sont bien loin du dossier et qui sont superflus. En conséquence, on
pourrait passer à autre chose.
Le Président (M. Gagnon): Je veux simplement corriger une
interprétation. Quand vous avez dit: On étudie les
dépenses, ce n'est pas tout à fait exact. On étudie les
engagements à dépenser, parce qu'au moment où on les
étudie...
M. Gauthier: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): ...ce sont réellement des
engagements à dépenser. Cela ne veut pas nécessairement
dire que ce sera dépensé. Je suis obligé de refuser ce
genre de question. Je regrette, je n'aime pas vous faire des refus.
M. Polak: Je comprends, mais j'aimerais, tout de même,
signaler que la question telle qu'elle a été refusée...
Mais, avec toute sa politesse, le député de Sainte-Anne se
demande, en vertu du grand principe de la transparence, si le ministre, de son
propre chef, dira peut-être: Je n'ai rien à cacher, je vais donner
ces renseignements. Tant mieux, s'il veut les donner, mais il n'est pas
obligé. En vertu de votre décision, il n'a même pas besoin
de répondre à cela. S'il veut, il peut au moins relire ce que je
viens de dire, on verra.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Roberval.
M. Gauthier: Je pense que le député sait combien
l'ensemble des ministres sont disposés à répondre aux
interrogations des députés. Il pourra s'adresser au ministre afin
d'avoir toutes les précisions. Comme le ministre l'a fait à
l'Assemblée nationale, il se fera certainement un plaisir de le
documenter en long et en large sur les aspects de ce dossier sur lesquels il
peut le documenter.
M. Polak: M. le Président, dans ces subventions je vais
vous donner d'autres cas où je poserais exactement la même
question. Les autres cas sont le no 1567 - je vais seulement lire le nom -
Signalisation de la Capitale Inc., à Sainte-Foy...
Le Président (M. Gagnon): La même question, vous
dites?
M. Polak: Les quatre mêmes questions, sauf la
dernière...
Le Président (M. Gagnon): Sauf la dernière. Ah bon!
D'accord!
M. Polak: ...où vous avez déjà
décidé, mais je répète, qu'en vertu du principe de
la transparence on essaiera d'avoir la réponse tout de même.
No 1567, Signalisation de la Capitale Inc., une subvention de 28 125 $;
no 1568, Armatures Lambert Inc., Sainte-Thérèse, Québec,
une subvention de 33 750 $; no 1572, Les boissons gazeuses Guy H. Mainville
Inc., Québec, une subvention de 112 500 $; ensuite, il n'en reste que
deux: le no 1589, compagnie Cenpro Inc., à Granby, une subvention de 112
500 $, et, la dernière, le no 1592, Boulangerie des Cantons Inc.,
à Montréal, une subvention de 45 000 $.
Mme Marois: II y a un certain nombre de questions qui avaient
été soulevées. Je ne sais pas si on peut y répondre
immédiatement ou si on souhaite faire la demande au ministre.
Peut-être qu'on pourrait gagner du temps.
Le Président (M. Gagnon): C'est vous qui décidez,
madame, si vous avez la réponse.
Mme Marois: Pourrait-on me rappeler les quatre questions, M. le
député?
M. Polak: Oui. Les questions sont les suivantes pour tous ces
cas. Premièrement, la SDI a-t-elle refusé originairement une
telle subvention? Si oui, pour quels motifs? Deuxièmement, le ministre
a-t-il renversé la recommandation de la SDI? Si oui, pour quels motifs?
Troisièmement, ladite compagnie fonctionne-t-elle encore? Pas la 4e
question: Est-ce qu'une subvention a été accordée en 1981,
parce que, dans les autres cas, elle n'y est pas.
Mme Marois: La troisième question, de quoi s'agit-il?
M. Polak: La troisième question est: La compagnie
existe-t-elle et fonctionne-t-elle encore? Mais la quatrième tombe parce
qu'il n'y a pas de subvention accordée en 1981.
Le Secrétaire: Pouvez-vous me répéter le
numéro?
M. Polak: Le numéro.
Le Secrétaire: La première série de
questions, cela concernait quel numéro?
M. Polak: Cela concernait le no 1547.
Le Secrétaire: Tout cela, c'est le no 1547, jusqu'à
5; 1 à 4, c'est quoi?
M. Polak: Oui, tout cela. J'ajoute les nos 1567, 1568, 1572, 1589
et 1592. Il y a cinq cas additionnels.
Le Président (M. Gagnon): Mme la ministre.
Le Secrétaire: Alors, j'en ai six, il y a 1565, 1567,
1568...
M. Polak: Non, le no 1565 n'est pas là-dedans.
Mme Marois: Non. Les nos 1567, 1568, 1572, 1589 et 1592, est-ce
cela?
M. Polak: C'est cela. (16 heures)
Mme Marois: Dans le cas de 1567, soit dit en passant, c'est une
entreprise de mon comté, mais je ne suis pas intervenue - je vais
rassurer le député - quoique, si on était venu pour me le
demander, je serais sans doute intervenue puisque je pense que c'est une
entreprise intéressante.
Ici, il est indiqué par le secrétaire de la SDI que la
présente demande d'aide financière a été
recommandée par les membres du comité de la société
réunis en séance à Montréal à la fin de
l'année 1982 et à laquelle il y avait quorum, pour cette
entreprise en particulier. Si cela peut répondre à votre
question...
M. Polak: Alors, cela semble dire que la SDI l'aurait
approuvée.
Mme Marois: La SDI l'a carrément approuvée et on ne
fait pas du tout référence à une intervention du ministre
de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme qui, en vertu du pouvoir qu'il a de
par la loi, serait intervenu dans le cas de cette entreprise.
À l'engagement 1568, il s'agit d'un cas similaire. Je pourrais
vous relire chaque fois la même phrase. Je certifie que la
présente demande d'aide financière a été
recommandée par les membres du comité de la société
réunis en séance et à laquelle il y avait quorum. Dans le
document qui est ici, qui est la recommandation d'aide financière, s'il
y avait intervention du ministre... Il est dit et on se réfère
à ce moment à l'article et je n'ai pas, ni à 1568 non
plus... On s'entend bien, c'est Armatures Lambert. Les documents que je
possède certifient que la SDI a recommandé l'investissement dans
l'entreprise.
M. Polak: Mais toutes ces recommandations ont été
faites par la SDI avant que le ministre ait décidé. La
recommandation...
Mme Marois: Je pense que là, je parle des engagements. On
peut partir des potins de certains journaux. Disons que je parle des
engagements que j'ai ici et des documents qui concernent ces engagements.
À partir de cela, habituellement, dans les documents que je
possède, le ministre doit lui-même signer d'abord, s'il y a lieu,
puisque, en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés par la loi,
il accède à la demande d'une entreprise pour laquelle la SDI, vu
la contrainte qu'elle a elle-même... Je pense que le ministre de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme a donné, cette semaine, un
exemple extrêmement probant de cette question. En deçà de
dix employés, la SDI ne peut pas intervenir dans le programme qui nous
concerne. Donc, il y a latitude, de la part du ministre, d'intervenir.
Dans les deux cas qu'on vient de citer, le cas 1567, soit Signalisation
de la Capitale, et 1568, Armatures Lambert, c'est le conseil d'administration
et les membres du comité de la Société de
développement industriel -j'imagine que c'est le comité des
finances ou le comité concernant le programme d'urgence d'aide à
la PME - qui recommandent
l'intervention dans cette entreprise.
Si on va ensuite à l'engagement 1572, à 1572, Les boissons
gazeuses, il y a eu effectivement intervention, c'est-à-dire tel que
demandé par le ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme.
M. Polak: Engagement 1572.
Mme Marois: C'est cela. On ne dit pas en vertu de l'article, et
j'essaie de voir quel était le nombre d'employés de cette
entreprise et il n'est pas indiqué. À l'engagement 1572,
effectivement, il y a eu une signature; c'est-à-dire qu'à ce
moment, le pouvoir discrétionnaire du ministre s'est exercé, tel
que la loi le lui permet d'ailleurs. Cela va?
M. Polak: Pour cette réquisition-là, la question
reste.
Mme Marois: C'est cela. Ensuite, on va, je crois, à
l'engagement 1589. Là aussi, il y a intervention du ministre tel que son
pouvoir le lui permet. Dans le commentaire que j'ai ici, c'est en vertu de
l'article 36 du décret relatif au programme d'aide d'urgence à la
PME. Cela va?
M. Polak: Oui.
Mme Marois: Cela, c'était l'engagement 1589 pour les
entreprises Cenpro. À l'engagement 1592, dans le cas de Boulangerie des
Cantons, à Montréal, il s'agit d'une demande d'aide
financière qui a été recommandée par les membres du
comité réunis en séance. Il n'y a pas eu d'intervention du
ministre, ce n'est pas en vertu des pouvoirs du ministre qu'on a
accédé à cette demande.
M. Polak: Oui, c'est cela. Maintenant, j'ai une question...
Mme Marois: Alors, je pense que déjà... M.
Polak: Cela réduit à trois...
Mme Marois: ...cela réduit à deux, à ce que
je me...
M. Polak: À 1589 et à 1572...
Mme Marois: Non, attendez un peu...
L'autre question soulevée par le député, c'est:
Est-ce que l'entreprise est en faillite ou fonctionne encore ou, sans
être en faillite, a fermé ses portes? Nous étudions les
engagements de février 1983 - nous sommes en mars - et, ici, on fait
référence à des demandes qui ont été
présentées à la fin de décembre 1982. Comme la
situation économique n'est pas particulièrement rose, il pourrait
arriver que même entre la fin de décembre et le moment où
on se parle il y ait eu, effectivement, des difficultés
financières pour certaines de ces entreprises. Je ne dispose pas de
cette information ici, à la commission des engagements financiers. Ce
sont des engagements qui s'étendent habituellement, pour des semestres
de 1983 et de 1984, sur de longues périodes.
Le Président (M. Gagnon): La question que vous posez doit
aussi être refusée parce que...
Mme Marois: Je pense que oui.
Le Président (M. Gagnon): ...on étudie
l'engagement. Vous demandez le résultat de l'engagement...
M. Polak: Savez-vous, la raison...
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que le montant de
l'engagement a été versé et quel en est le
résultat? Ce ne serait plus l'étude des engagements, mais,
finalement, plutôt l'étude d'un dossier au complet et
l'application de l'engagement.
M. Polak: Mais, M. le Président... Le Président
(M. Gagnon): Oui.
M. Polak: ...dans tout ce système, il y a quelque chose
qui ne marche pas et on aurait des raisons d'avoir des soupçons.
Imaginons que c'est possible, que c'est vrai, un très bon moyen de
constater s'il y a quelque chose qui ne marche pas, c'est, par exemple, de
constater, un ou deux mois après cet engagement, que la compagnie est en
faillite. Donc, cela voudrait dire qu'on n'était pas bien prudent ou
peut-être qu'on était très prudent...
Le Président (M. Gagnon): Voulez-vous que je vous
suggère...
M. Polak: ...en donnant une subvention afin de sauvegarder
l'entreprise.
Le Président (M. Gagnon): Je vous suggère un bon
moyen d'avoir votre réponse, c'est en posant la question au feuilleton.
Vous pouvez prendre l'ensemble de ces entreprises et poser la question au
ministre au feuilleton de l'Assemblée nationale ou à
l'étude des crédits, où le débat est large.
Mme Marois: Entre autres, si vous le permettez, M. le
Président, quand vient l'étude des crédits, habituellement
à la fin des travaux parlementaires en juin, on peut revoir chacun des
programmes des ministères, qu'il s'agisse de l'Industrie, du Commerce et
du Tourisme, du Commerce extérieur, du Conseil exécutif, du
Conseil du trésor ou de
tout autre ministère, et vraiment s'enquérir de ces
choses. Si on veut que ce soit plus immédiat, on peut toujours, à
la limite, aller au bureau d'enregistrement de la localité, de la
municipalité ou de la ville dans laquelle se trouve l'entreprise et
constater si, oui ou non, il y a faillite. L'autre possibilité, c'est de
recourir au feuilleton.
M. Polak: Cette réponse, à savoir: "Vous pourrez
toujours savoir cela pendant l'étude des crédits", c'est vrai sur
le plan théorique, mais tout le monde sait très bien qu'on a une
heure par ministère et il est impossible d'avoir une tonne de questions
à discuter. Nous n'avons tout simplement pas le temps pour cela. Ce
matin, il y a eu -c'était intéressant - un débat sur cette
affaire de l'informatique. On aurait pu faire cela aussi aux crédits,
mais on a réalisé que c'était une affaire
intéressante. On demandera au ministre de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme...
Mme Marois: Je pense qu'il...
M. Polak: ...de venir devant nous avec des dossiers; on en
parlera pour voir exactement comme cela marche.
Mme Marois: Ce que j'allais suggérer comme autre moyen -
il y en a quand même un éventail vraiment intéressant -
c'est d'inviter le ministre sur les programmes qui concernent la
Société de développement industriel ou sur l'ensemble des
programmes du ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme qui
sont très intéressants. D'ailleurs, on voit que les
crédits du ministère ont augmenté de l'ordre de 83 000 000
$, si ma mémoire est bonne, justement dans une perspective où le
gouvernement souhaite intervenir, soit pour essayer de soutenir des entreprises
en difficuté ou pour créer des emplois ou pour en
protéger. Il serait sans doute intéressant d'inviter le ministre
et de faire un tour de table ou un tour d'horizon, si on veut, de l'ensemble
des programmes, de leur efficacité, de l'intérêt pour que
ces programmes continuent, etc.
M. Polak: Maintenant...
Le Président (M. Gagnon): Cette suggestion de Mme la
ministre pourrait être retenue exactement comme l'exemple que vous avez
donné ce matin où on a questionné deux ministères.
Cela pourrait être intéressant.
M. Polak: Je favorise cela aussi. Maintenant, il y a une autre
demande générale. Je ne sais pas si vous vous rappelez qu'on a eu
cette discussion avec le président du Conseil du trésor, soit
celle de prendre trois ou quatre échantillons de tous ces programmes et
de les suivre du début à la fin.
Mme Marois: C'est cela.
M. Polak: On a suggéré une série de
questions. J'imagine que c'est encore à l'étude au
ministère, avant de décider si toutes ces questions sont
acceptables. Si on a la réponse que toutes ces questions sont
acceptables, on invitera le ministre. Nous avons déjà
formé un encadrement puisque nous avons une dizaine de questions.
Mme Marois: Une proposition a déjà
été faite à mon collègue, le président du
Conseil du trésor? C'est cela? À une commission sur les
engagements financiers ou quoi?
M. Polak: Au lieu de poser des questions sans vraiment
connaître le dossier, on avait décidé de prendre trois ou
quatre échantillons de notre choix, à chaque mois, sur lesquels
on poserait les questions usuelles. J'ai envoyé une lettre au
président du Conseil du trésor, avec une copie à notre
secrétaire, comportant une dizaine de questions de ce type. C'est
à M. Bérubé de décider ou de revenir devant nous
pour dire que dans le cadre de ce programme, on peut répondre aux
questions 1, 2, 3, 4, 5, et à la question 6, on ne peut y
répondre, par exemple, parce qu'elle est confidentielle. On n'a pas
encore terminé cela.
Le Président (M. Gagnon): Si vous permettez, Mme la
ministre, je permettrais aussi au secrétaire d'expliquer où en
sont rendues ces questions. C'est cela?
M. Polak: Oui.
Le Secrétaire: Effectivement, il y a eu une entente
à la commission en ce sens qu'une série de questions seraient
proposées par l'Opposition concernant le programme de stimulation de
l'économie et de soutien de l'emploi, questions qui serviraient pour
deux ou trois engagements qui seraient indiqués, choisis par
l'Opposition, à chaque mois, et sur lesquels on chercherait cette
information. L'Opposition soumettrait d'avance des propositions de questions,
si je me rappelle bien, pour éviter des problèmes administratifs
tels que des surplus de travail considérables que pourrait provoquer
l'une ou l'autre question dont on n'aurait pas prévu les
conséquences et aussi pour éviter les problèmes de
confidentialité qui pourraient être liés aux questions
posées.
Or, j'ai reçu, depuis ce temps-là, copie d'un certain
nombre de questions formulées par M. Polak. J'ai transmis ces questions
au responsable de l'administration du programme de stimulation de
l'économie et de soutien
de l'emploi. Son comité directeur doit en être, à
moins que je ne me trompe, saisi dès le début de la semaine
prochaine. C'est une information que j'ai eue hier. Les administrateurs ont
examiné les questions. À ces questions, ils ont formulé
des recommandations au comité directeur du programme. Aux
réponses qui reviendront, la responsabilité étant prise
par le comité directeur, on verra quelle orientation donner au
dossier.
Si je comprends bien mon mandat face à cela, il s'agit de
chercher une entente par rapport aux questions formulées et par rapport
à l'administration, y compris probablement le ministre
Bérubé, responsable en dernier ressort de dire quelle information
il accepte ou refuse de transmettre en réponse aux demandes
formulées. Donc, le dossier est en bonne voie de solution. Cela devrait
probablement être réglé avant notre prochaine
réunion. (16 h 15)
Le Président (M. Gagnon): C'est-à-dire qu'on
pourrait en rediscuter lors de la prochaine réunion.
M. Polak: Du moment qu'on règle cela, cela coïncide
bien avec une visite du ministre. À ce moment-là on sait quelles
questions sont acceptables et lesquelles ne le sont pas.
Mme Marois: C'est cela au départ. D'autre part, aussi,
cela permet que les dossiers soient montés en conséquence. On
comprendra que quand on regarde le nombre d'engagements qu'on a à
regarder aujourd'hui, si je pense à la Société de
développement industriel, la SDI, je n'ai pas calculé mais il
doit y avoir à peu près 50 engagements. Il est absolument
impossible pour quelque ministre que ce soit, je dirais même le ministre
de l'Industrie et du Commerce, de connaître ce qui se passe dans chacune
de ces entreprises. Ici, nous avons le minimum d'informations
nécessaires pour répondre aux questions qui se relient au mandat
de la commission.
M. Polak: M. le Président...
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: ...comme le secrétaire nous dit où cela
est rendu... Si je reçois une réponse, avant la prochaine
réunion, du président du Conseil du trésor disant que
toutes les questions que j'ai suggérées sont acceptables, on peut
écrire une lettre au secrétaire avec copie au président du
Conseil du trésor pour inviter le ministre. Ce sera mieux d'avoir le
ministre ici quand nous aurons à régler ce problème de
questions.
Le Président (M. Gagnon): C'est bien.
Je présume que lorsque le député de Sainte-Anne
parlait du ministre, il parlait du ministre responsable par rapport aux
questions qu'il voulait poser.
M. Polak: Oui, là, c'est le président du Conseil du
trésor.
Le Président (M. Gagnon): Si on parle de l'OPDQ, ce n'est
pas le même ministre.
Mme Marois: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela. Dépendamment
des questions que vous aurez à poser, si la formule est acceptée,
c'est là que vous dites que ce serait intéressant d'avoir le
ministre.
Nous en sommes rendus à la Justice.
Justice
M. Polak: Justice, engagement 100. "Contrat négocié
pour la location et l'entretien de 32 contrôleurs, 55 écrans et 49
imprimantes pour une période de 36 mois. Fournisseur le Système
Northern Telecom Ltée, Québec, montant de l'engagement 751 836 33
$." Pourquoi un contrat négocié? On a eu une grande discussion ce
matin. IBM n'est pas là-dedans, c'est Northern Telecom. Y a-t-il une
raison pour qu'on ait procédé par le biais d'un contrat
négocié?
Mme Marois: D'accord. On voit à la note - je pense que le
député de Sainte-Anne doit l'avoir aussi - qu'il s'agit d'un
contrat négocié à la suite d'un appel d'offres public qui
date...
M. Polak: Oui, d'accord.
Mme Marois: ...de 1979 pour la fourniture d'équipements de
télécommunications. Il y a eu d'abord appel d'offres public. La
firme a été retenue et dans le cadre du contrat il est entendu
qu'il y a... Ce contrat devait porter j'imagine sur une longue période
et sur un ensemble d'équipements, sur une base de prix unitaire, par
exemple. À ce moment-là, il est entendu que la négociation
- il y est même dit au mémoire que le ministre dépose ici -
fait partie intégrante de l'entente globale qui a été
signée en septembre 1979. D'ailleurs, cette entente a été
par la suite modifiée en décembre 1981. Je ne sais pas en quoi
elle a été modifiée comme telle mais c'est ce qui fait que
le contrat a été négocié.
M. Polak: Je ne comprends pas. S'il y avait appel d'offres public
en septembre 1979, comment se fait-il qu'en février 1983, trois ans plus
tard, on donne un contrat de location?
Mme Marois: On est allé en appel d'offres public en vue de
choisir un fournisseur. Cela va? C'était une commande ouverte. On
s'entend? À partir de là, peut-être - je n'ai
évidemment pas l'information -s'est-il présenté deux,
trois ou quatre firmes offrant les conditions générales soit de
location, d'achat ou d'entretien et les prix des différentes composantes
demandés et on a évalué les firmes en présence et
c'est Northern Telecom qui a été retenue. A partir de là,
dans le contrat initial, j'imagine qu'il était prévu un certain
nombre de règles du jeu qu'on avait à respecter et qui devaient
aussi prévoir l'échéance du contrat et le contrat est
toujours en vigueur. C'est pourquoi nous avons négocié avec cette
firme.
D'ailleurs, je pense que l'engagement dit que c'est la location et
l'entretien d'un certain nombre de pièces d'équipement, soit des
écrans, des imprimantes et des contrôleurs. S'il pouvait
être satisfaisant pour le député de Sainte-Anne qu'on
retourne à l'offre initiale, je ne sais pas si cela se fait, je n'ai
jamais eu à trancher ce genre de question ou à me poser la
question, mais il s'agit d'un contrat fait en bonne et due forme, sur lequel il
y a eu appels d'offres. D'ailleurs, la note le dit ici et le
député de Sainte-Anne a cette information.
M. Polak: C'est vrai que je l'ai, mais je ne comprends pas qu'en
septembre 1979 on ne dise pas dans l'appel d'offres: Envoyez votre soumission
et le contrat commencera en février 1983. Cela ne tient pas debout, il
faut que...
Mme Marois: Non, on s'entend. Mais il y a déjà eu
sans doute des transactions sous l'égide de ce contrat qui a
été octroyé en septembre 1979. Il y a sûrement eu
depuis septembre 1979 des transactions puisqu'on dit même avoir
amendé certains éléments du contrat en décembre
1981.
J'imagine qu'à l'intérieur du contrat qui était une
commande ouverte on pouvait s'engager, sur une base de temps, à faire
affaires avec cette entreprise pour un certain type d'équipement. Donc,
à chaque fois que l'on a à acheter du nouveau matériel,
à le remplacer ou à l'entretenir, on peut négocier les
conditions d'entretien, de rachat, etc., tel que le contrat initial le
prévoyait de toute façon.
Alors ce n'est pas maintenant qu'on négocie cela. Dans le fond,
je pense que l'approche de contrat négocié ici devient au
contraire intéressante dans une perspective où on essaie de
négocier à la baisse à l'intérieur d'un
contrat-cadre déjà établi.
M. Polak: Je comprends. Mais, tout de même, j'ai encore un
problème à l'accepter. En 1979, on fait un contrat. C'est le
temps, en 1983, de dire: On va demander de nouvelles offres à
l'industrie. Qui est intéressé à faire une soumission?
Mme Marois: Attention, vous comprendrez qu'on doit aussi
respecter les ententes qu'on a passées, s'il y a lieu. Et, j'en
présume ici, qu'il est possible que ce contrat ait une
échéance de trois, de quatre ou de cinq ans. On peut
présumer que son échéance allait sûrement à
1982-1983 puisqu'on négocie toujours à l'intérieur de ce
même contrat accordé ou alloué en 1979. On respecte donc
tout simplement les termes de l'entente.
Quand le ministre des Communications, ce matin, nous parlait, entre
autres, de IBM, il y a eu de très longues analyses de faites sur le
matériel que pouvait fournir IBM et d'autres firmes aussi, impliquant
l'informatique. À la suite des analyses de l'ensemble des firmes
présentant différentes hypothèses de contrats avec le
gouvernement, soit sur l'achat, l'entretien, l'achat-location, etc., on en
conclut. Ces contrats sont présentés pour une longue
période, parce que c'est évident que lorsqu'on commence à
investir dans un système informatique, le sous-ministre le mentionnait
ce matin, le problème de compatibilité, de la qualification du
personnel entre en ligne de compte. Donc on ne fait jamais un contrat d'une
aussi grande envergure pour une période de six mois pour un type
d'équipement pour dire ensuite: C'est fini. On étudie l'ensemble
des propositions des firmes en présence et, à la suite des
avantages que présente l'une ou l'autre firme, avantages en termes de
coûts-bénéfices, il y a une firme qui est
sélectionnée et on s'entend sur les bases d'un contrat qui
était compris, de toute façon, dans l'appel d'offres initial.
M. Polak: De toute façon, pour clore le débat, au
lieu de demander ce contrat de 1979, peut-être qu'on pourrait demander un
petit sommaire du contrat de 1979. C'était pour combien de temps? Cinq,
six, sept ou huit ans?
Mme Marois: Je pense qu'on pourra vérifier auprès
du ministère.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce possible d'avoir...
M. Polak: Non, ce n'est pas nécessaire...
Une voix: Ce n'est pas un contrat.
Le Président (M. Gagnon): Sommaire du contrat.
Mme Marois: Dans le fond, ce que le député de
Sainte-Anne demande, c'est les conditions de temps du contrat. Est-ce un
contrat d'un, deux, trois, cinq ou dix ans? M. Polak: La
durée.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela. Est-ce qu'il y a
d'autres questions à la Justice?
Si vous commencez à chanter, vous allez enfreindre le
règlement.
M. Polak: Moi, je suis comme le "thorn bird". Il y avait un film,
"The Thorn Birds", cette semaine. C'est un oiseau qui chantait et qui se
suicide, c'est très triste.
Loisir, Chasse et Pêche
Je suis maintenant sur le bulldozer. Ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, engagement 200, à moins que mon
confrère - il s'agit d'un supplément - sans doute il doit l'avoir
vu.
M. Middlerniss: Non.
M. Polak: Engagement 200. "Supplément pour porter à
224 963,08 $ le coût de location de deux bouteurs - bulldozers -D8K-79,
en raison d'un remplacement d'équipement et d'une prolongation de deux
mois du contrat de location. Fournisseur: Hewitt Équipement Ltée.
Montant de l'engagement: 90 595 08 $." J'ai calculé qu'il s'agit d'un
supplément de 70%. Est-ce que la ministre pourrait me dire très
rapidement quelle était la raison?
Mme Marois: On dit dans la note que vous possédez qu'il
s'agit de remplacement d'équipement et prolongation de deux mois du
contrat de location.
M. Polak: J'ai vu cela mais quelle était la raison de
cette prolongation? Est-ce qu'il y a plus de travail à faire que
prévu? Faisait-il froid?
Mme Marois: J'imagine qu'il s'agissait d'une cause semblable
à celle que le député mentionne mais je ne possède
pas l'information. Ce qu'on nous dit ici c'est vraiment qu'il y a eu
remplacement - est-ce que l'aspect technique vous intéresse? d'une lame
fixe au bouteur par une lame à 45 degrés. Pour ce qui est de la
prolongation, je n'ai pas la raison. On la demandera au ministère.
M. Polak: J'aimerais connaître la raison de la
prolongation.
Le Président (M. Gagnon): La raison de la prolongation,
c'est bien cela?
M. Polak: Oui.
Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu
Le Président (M. Gagnon): Ministère de la
Main-d'Oeuvre et de la Sécurité du revenu.
M. Polak: Oui, oui, ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu, engagement 400. "Subvention à Action
Côte-Nord à titre d'aide financière pour la
réalisation d'une étude sur l'impact socio-économique des
fermetures d'usines dans cette région et sur une stratégie de
relance économique. Montant de l'engagement: 40 000 $." Je voudrais
savoir quand cette compagnie ou ce groupe Action Côte-Nord a
été formé. Est-ce qu'ils ont obtenu une charte
provinciale, la date? Quel est le mandat qu'ils ont reçu? Un peu plus en
détail que simplement la réalisation d'une étude. Que
font-ils? Communiquent-ils avec l'agence de la Côte-Nord pour avoir son
opinion? Enfin, quelques détails supplémentaires à ceux
qu'on trouve ici.
Mme Marois: On voit qu'il s'agit que les municipalités
concernées sur la Côte-Nord collaborent à l'étude
pour un montant de 50 000 $, un versement qui est même supérieur
à celui du gouvernement. Action Côte-Nord est un organisme qui
regroupe les principaux intervenants socio-économiques de la
Côte-Nord. On y retrouve les municipalités, les chambres de
commerce, les syndicats, un certain nombre de groupes socio-économiques.
Est-ce qu'ils ont une charte? Est-ce qu'ils sont incorporés? Je ne
saurais le dire. Je ne possède pas l'information mais
déjà, de savoir que les municipalités y participent dans
une proportion plus importante que celle du gouvernement et qu'elles sont
engagées aussi, je pense que c'est important.
C'est une étude qu'elles ont demandée depuis un certain
temps. Elle portera sur l'impact socio-économique des fermetures
d'entreprises survenues depuis 1978 et surtout sur le développement
d'une stratégie de relance économique pour la région de la
Côte-Nord. On parle de cinq points précis qui seront
traités: l'assise économique de la Côte-Nord, l'impact,
à ce jour, de la fermeture récente d'industries de base, la
stratégie réaliste d'une relance économique de la
Côte-Nord, l'impact qu'a et aura la crise du fer sur la Côte-Nord.
C'est vraiment dans le cadre, je pense, d'une prise en main par les
intervenants du milieu de leur développement économique que cette
étude se fait avec la collaboration importante des municipalités
et des autres organismes intéressés au développement de la
région. Je pense que cela apparaît intéressant. (16 h
30)
M. Polak: J'ai vu quelques articles là-dessus dans la
presse locale, il y a un chef
d'accusation là-dedans, c'est que c'est une autre méthode
pour acheter la paix pour ces gens. Formons un groupe d'action Côte-Nord,
on va étudier cela, cela ne va vraiment pas résoudre le
problème. C'est juste fait pour rendre les gens un peu plus tranquilles.
Est-ce que vous trouvez quelque chose dans le mandat qui indique le contraire,
c'est-à-dire qu'ils vont venir avec de très bonnes suggestions et
que le ministère va accepter d'implanter un programme?
Mme Mardis: Je pense qu'il faut partir de la
crédibilité que peuvent avoir un certain nombre d'organismes dans
nos milieux, une crédibilité d'ordre général, je
dirais, qu'on pense aux municipalités, qu'on pense aux chambres de
commerce ou à certains autres intervenants. Si ces personnes
s'intéressent à l'économie de leur région et ont le
goût de se reprendre en main dans la perspective où ils sentent un
petit peu le tapis leur glisser sous les pieds - ce n'est pas
particulièrement facile sur la Côte-Nord actuellement, pour toute
espèce de raisons qui sont souvent indépendantes, d'ailleurs, de
la volonté des personnes impliquées dans ce type de
développement - je ne crois pas que cela vise à atténuer,
au contraire, l'effet de représentation que pourraient avoir ces
groupes. Cela les "instrumente", à la limite, beaucoup mieux pour faire
des représentations plus articulées auprès du gouvernement
ou d'autres corps d'intervention au plan économique, et cette
étude ne vient que les aider dans ce sens.
Je pense que l'aspect le plus intéressant, c'est vraiment de voir
des intervenants impliqués dans leur région souhaiter faire un
petit peu front commun pour trouver des solutions intéressantes.
M. Polak: Ensuite, Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu, engagement 604. Y a-t-il quelque chose avant cela?
Mme Marois: Engagement 604.
M. Polak: J'ai juste une question. Il s'agit d'une série
de subventions dans le cadre du programme Chantier-Québec et je veux
juste savoir, à l'engagement 404, à la page 3 de 4... Il s'agit
ici...
Mme Marois: À l'engagement quel numéro?
M. Polak: 404. Subvention au comité d'éducation aux
adultes de la Petite Bourgogne et de Saint-Henri, Montréal. Un montant
de 30 576 $. Je voudrais simplement savoir qui sont les administrateurs de ce
comité.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 404.
Mme Marois: Je n'ai pas cette information ici au cahier. On n'a
que la demande, la synthèse des explications de la demande.
Le Président (M. Gagnon): Quel numéro dans la
liste?
M. Polak: 404.
Le Président (M. Gagnon): 404.
M. Polak: 404. Page 3 de 4. On va très vite, M. le
secrétaire. C'est le jeudi de Pâques, savez-vous.
Une voix: La dernière Cène.
Le Président (M. Gagnon): Vous demandez la liste des
administrateurs.
M. Polak: Le nom des administrateurs principaux de ce
comité.
Le Président (M. Gagnon): L'Office de planification et de
développement.
Mme Marois: Est-ce encore pour leur envoyer une lettre de
félicitations?
M. Polak: Je n'ai pas besoin de révéler toutes mes
stratégies, madame, mais je vais vous dire: II y a un
élément très politique là-dedans.
Mme Marois: Est-ce que le député de Sainte-Anne
refuserait de répondre à ma question?
M. Polak: J'apprends beaucoup de vous autres, vous savez.
Mme Marois: Moi aussi parfois, M. le député.
Le Président (M. Gagnon): À l'OPDQ, est-ce que vous
avez des questions? Au Revenu?
M. Polak: Moi, je m'en vais aux Transports.
Transports
Le Président (M. Gagnon): Transports. Mme Marois:
Quel numéro, monsieur? M. Polak: Transports, no 100. Mme
Marois: D'accord.
M. Polak: "Contrat de services pour effectuer le rechapage de
pneus des districts 02, 03, 04, 07, 08 et 10 de la région 01. Plus bas
soumissionnaire: Service de pneus
CTR Ltée. Montant de l'engagement: 79 600 $." Est-ce qu'on peut
m'expliquer cela? Effectuer le rechapage, est-ce que cela veut dire qu'on les
répare?
Mme Marois: C'est une forme de recyclage des pneus. D'ailleurs,
j'aurais presque le goût de vous raconter une anecdote. Mon père a
toujours utilisé des pneus rechapés et il avait toujours toutes
sortes de problèmes par la suite.
M. Polak: II n'a pas eu de problème.
Mme Marois: Parce que les semelles décollaient. En fait,
on prend de vieux pneus et on les recycle en y apposant un nouveau caoutchouc
ou une nouvelle semelle, si on veut.
M. Polak: Installe-t-on ces pneus sur les automobiles des
ministres aussi?
Mme Marois: Là, je ne saurais dire, M. le
député.
M. Polak: C'est plutôt pour les simples travailleurs.
Mme Marois: Je pense que c'est plutôt pour
l'équipement du ministère des Transports.
Le Président (M. Gagnon): Est-ce que vous avez d'autres
questions aux Transports.
M. Polak: Non, le suivant pour moi, c'est l'engagement 200.
M. Middlemiss: 202.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 200, M. le
député de Sainte-Anne. C'est encore à votre tour.
M. Polak: 200. "Contrat négocié pour l'achat de
pièces authentiques pour fins d'entretien et de réparation
d'hélicoptères de marque Bell. Fournisseur: Bell Helicopter
Limited, à Calgary. Montant de l'engagement: 300 000 $."
J'ai eu une demande d'un autre député, celui du
comté de Laporte, qui s'occupe des Transports. Il a demandé
quelle était la raison pour laquelle on était allé en
dehors du Québec. J'ai dit: Sans doute, parce que Bell Helicopter
Limited se trouve à Calgary, mais je vais vérifier tout de
même. C'est pour cela que je pose la question.
Mme Marois: C'est exactement cela, M. le député,
c'est Bell Helicopter Limited, Division of Textron Canada Ltd., Calgary. La
notion de pièces authentiques, je pense, vous donne en soi la
réponse.
M. Polak: Pour redevenir sérieux, il n'y a avait donc pas
de moyen de donner cela à une compagnie québécoise, une
firme de chez nous.
Mme Marois: Vous savez avec quel intérêt et quelle
attention nous regardons tout ce que nous pouvons faire de ce
côté. Donc, s'il avait été possible de le faire,
nous l'aurions fait.
M. Polak: Parfait, je suis d'accord avec cela.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac, 202. Enfinl
Mme Marois: M. le Président, vous vous ennuyez du
député de Pontiac.
M. Middlemiss: "Contrat pour l'achat de 22 154 mètres de
tuyaux de tôle ondulée galvanisée et 2114 raccords pour
fins d'entretien du réseau routier."
On nous dit ici qu'il y a trois soumissions. Peut-on savoir pourquoi on
a divisé par trois? Est-ce qu'on a divisé par grosseur de tuyau?
Comment se fait-il qu'on en ait trois?
Le Président (M. Gagnon): Mme la ministre, vous avez
toujours la parole.
Mme Marois: D'accord, merci, M. le Président.
Il y avait plusieurs groupes de tuyaux; on parle bien de tuyaux de
tôle ondulée et galvanisée, qui pouvaient être de
différentes dimensions, j'imagine, cela devait être le cas.
À ce moment-là, on a pris les plus bas soumissionnaires pour
chacun des groupes. C'est ce que j'ai ici.
On dit: "L'appel d'offres contenait les clauses suivantes: Que les
quantités pourraient dépasser jusqu'à 25% de chacune des
commandes qui seront attribuées aux prix et conditions soumis et que le
ministère pourra se prévaloir de cette clause jusqu'au 30
septembre 1983. Tout soumissionnaire pouvait soumettre des prix pour un ou
plusieurs groupes à la condition de donner des prix pour tous les
"items" du ou des groupes."
Cela va? C'est cela. Ce sont les plus bas soumissionnaires qui ont
été retenus dans tous les cas.
M. Middlemiss: Est-ce que chacun des trois a soumissionné
en totalité?
Mme Marois: II y a deux soumissionnaires qui sont allés en
soumissions partielles et qui, dans certains cas, n'étaient pas
conformes pour certains groupes d'ailleurs, dans les deux cas. Deux autres
soumissionnaires ont présenté des soumissions
complètes
et conformes. Cela va?
M. Middlemiss: Vous ne sauriez pas, par hasard, le coût au
pied linéaire de ces choses-là?
Mme Marois: Non.
M. Middlemiss: Excusez, au mètre? Non, c'est bien.
Mme Marois: Non, M. le député. Je ne l'ai vraiment
pas ici. Je n'ai que les groupes et les numéros concernés.
Le Président (M. Gagnon): Aux Transports, est-ce qu'il y a
d'autres questions?
M. le député de Pontiac était à 202. Il a
fait cela très vite.
M. Polak: 601.
Le Président (M. Gagnon): 601, M. le député
de Sainte-Anne.
M. Polak: Oui, Transports. "Contrat de services pour la
réalisation d'une étude d'impact sur l'environnement dans le
cadre des travaux de construction d'une section de la route 157, dans la
municipalité de Cap-de-la-Madeleine, comté de Champlain. Le
fournisseur choisi: Pluram Inc., Québec. Montant de l'engagement: 105
000 $."
C'est la première fois que je trouve, dans la section des
Transports, les études environnementales. Est-ce nouveau qu'on fasse
cela avant... En tout cas, je n'avais jamais trouvé cela aux engagements
financiers.
Mme Marois: Je crois qu'effectivement c'est nouveau. C'est depuis
que la loi du ministère de l'Environnement a été
révisée et amendée, de telle sorte que cela loge la
responsabilité d'étude d'impact dans certains cas auprès
de ministères concernés pour lesquels des études d'impact
reviendraient souvent. Le ministère des Transports est un bon exemple
à ce titre et un certain nombre d'autres ministères, j'imagine,
pourraient être concernés de la même façon, comme le
ministère de l'Énergie et des Ressources. C'est comme cela que
cela se retrouve au ministère des Transports dans le cas de la
réalisation d'une étude d'impact pour la construction d'une
section de route.
M. Middlemiss: Est-ce que cela donne un mandat spécifique?
Cela concerne quel aspect de l'environnement par rapport à la route?
Mme Marois: Évidemment, je n'ai pas l'information ici. Il
faudrait remonter, j'imagine, d'abord à la loi et, ensuite, aux
éléments qui concernent l'étude d'impact dans le cas de
construction de routes, quels sont les éléments qu'on doit
relever en termes d'étude. J'imagine que cela peut être l'impact
écologique. On sait les problèmes qu'on a eus, entre autres, avec
certaines routes ici, dans la région de Québec. Cela pourrait
être cet aspect qui soit étudié sur les sols
concernés, etc. Je réponds vraiment en extrapolant à
partir de connaissances générales que je peux posséder sur
un type de dossier comme celui-là et non de connaissances
spécifiques que j'en ai.
M. Middlemiss: Pourrait-on demander au ministère si c'est
une rivière ou un marais?
Mme Marois: Dans le cas précis qui nous préoccupe,
je crois qu'on pourrait sans doute demander au ministère pourquoi on a
demandé une étude d'impact et quelle est la portée de
cette étude.
Le Président (M. Gagnon): Pourquoi une étude
d'impact a-t-elle été demandée?
Mme Marois: Si on déposait le contrat; pas déposer,
parce qu'on ne peut pas le faire.
Le Président (M. Gagnon): Je m'excuse, Mme la ministre. Le
fait est que c'est dans mon comté et je trouve...
Mme Marois: M. le Président pourrait-il nous donner un
certain nombre d'informations?
Le Président (M. Gagnon): J'aimerais bien savoir pourquoi
on demande une étude d'impact. J'aimerais bien que vous reteniez cette
question.
Mme Marois: C'est intéressant.
M. Middlemiss: Moi, je pourrais vous le dire. Lorsqu'on n'a pas
suffisamment d'argent pour faire le contrat, on demande une étude
d'impact et cela retarde à longue haleine la construction.
M. Polak: Alors, c'est cela?
Mme Marois: C'est un peu fallacieux, cette remarque, M. le
Président. Je pense que ce qui serait intéressant serait d'avoir
le contrat.
Le Secrétaire: Quel est le mandat?
Mme Marois: Dans le contrat, on a tous ces
éléments. On a le mandat. Il faudrait demander une copie du
contrat, plutôt que poser une question spécifique. Cela
amène une petite lettre de transmission avec la
copie du contrat.
M. Polak: J'aimerais ajouter, à moins que vous n'ayez
déjà la réponse, maintenant: Est-ce obligatoire, chaque
fois qu'on fait construire une route, d'avoir une telle étude?
Mme Marois: II faudrait que je vérifie. On pourrait
peut-être demander au ministère en vertu de quel article de la
loi, du ministère de l'Environnement et des reponsabilités qu'il
confère aux différents ministères impliqués, dont
le ministère des Transports.
Le Président (M. Gagnon): De quelle loi ou de quel
règlement découle l'obligation de procéder à une
étude d'impact.
M. Polak: C'est cela.
Mme Marois: Et cette obligation d'étude d'impact, est-elle
générale.
M. Polak: M. le Président, j'ai noté avec plaisir
que vous avez enlevé cette feuille. Sans doute qu'une lettre de
félicitations sera envoyée par vous à la compagnie Pluram
Inc.
Le Président (M. Gagnon): Non.
M. Polak: Non?
M. Middlemiss: Non.
M. Polak: L'engagement 603.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 603, M. le
député de Sainte-Anne.
M. Polak: "Contrat de services pour la réalisation d'une
campagne d'information dans les médias relativement aux
difficultés rencontrées entre la Communauté urbaine de
Montréal et ses syndicats responsables du transport en commun.
Fournisseur choisi: Ogilvy & Mather (Canada) Ltée, Montréal.
Montant de l'engagement: 32 000 $." Je voudrais savoir la raison pour laquelle
le ministère des Transports paye dans un conflit entre la
Communauté urbaine de Montréal et les syndicats en question.
D'habitude, ils paient chacun leurs propres annonces dans les médias de
Montréal. Quelle serait la raison pour laquelle le ministère des
Transports paie là-dedans?
Mme Marois: Le ministère des Transports est
impliqué dans ce qui se passe dans les transports en commun. Je ne vois
pas en vertu de quoi. Je constate qu'effectivement c'est conforme. Ce qu'on me
donne est conforme aux directives du Conseil du trésor, 678,
arrêté en conseil, etc. Cela respecte les règles de
l'administration financière. Votre question, précisément,
je pense qu'il faudrait la poser au ministère. (16 h 45)
M. Polak: D'accord. Avez-vous pris note de la question, M. le
secrétaire? Non. Donc, je vais la reformuler très rapidement.
Mme Marois: Notre secrétaire a hâte aux vacances de
Pâques, lui aussi.
M. Polak: Eh bien! À l'engagement 603, quelle était
la raison pour laquelle le ministère des Transports a donné le
mandat d'une telle campagne d'information vu qu'il s'agit d'un conflit entre la
CUM et ses syndicats? Les deux parties ont eu leur propre campagne
d'information.
Le Président (M. Gagnon): M. le député
Pontiac.
M. Middlemiss: Engagement 615. "Supplément pour porter
à 87 000 $ le coût des honoraires pour effectuer le contrôle
qualitatif de l'usinage et de la pose du béton bitumineux relatif
à divers travaux exécutés pour le compte du
ministère par diverses usines situées dans les comtés de
Roberval et Ungava. Fournisseur: Les laboratoires Ville-Marie Inc., au montant
de 27 000 $." C'est une augmentation de 45%. Est-ce qu'on pourrait nous donner
les raisons?
Mme Marois: On va tenter de trouver cela, M. le
député. La présente demande est due au fait que la demande
initiale de crédit avait été fondée sur un
coût estimé des travaux de 1 720 000 $ et qu'en
réalité des travaux pour un montant total de 2 316 000 $ ont
été réalisés. C'est donc dire qu'il y a eu plus de
projets réalisés et, par conséquent, plus de
contrôle exercé.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on peut identifier si ce sont des
projets qui sont exécutés par le ministère des Transports
ou si c'est donné à des entrepreneurs?
Mme Marois: J'imagine que cela peut être des entrepreneurs.
On dit: La présente demande a pour but des crédits additionnels
pour défrayer le coût de l'engagement de la firme dont les
services ont été retenus par convention signée le 28
juillet 1982, etc., pour exercer pendant la saison 1982 le contrôle
qualitatif de l'usinage et de la pose du béton bitumineux, etc., pour la
région 02. J'imagine que c'est l'ensemble des travaux de la
région 02, à ce moment.
M. Middlemiss: Donc, la région 02 aurait reçu
presque 1 000 000 $ de plus que prévu pour la construction de routes
dans cette saison-là, si on prévoyait 1 720 000 $. C'est
plutôt 600 000 $.
Mme Marois: Et puis, il y aurait eu 2 316 000 $ de travaux
réalisés.
M. Middlemiss: Ces deux comtés ont
bénéficié de 600 000 $ de plus.
Mme Marois: C'est cela. Si c'était nécessaire, je
dis tant mieux et je suis contente pour eux. J'imagine que cela devait
l'être.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Roberval, avez-vous des choses à ajouter?
M. Gauthier: Je voudrais simplement mentionner le travail
extraordinaire des députés de ces comtés.
Mme Marois: C'est très bien.
M. Middlemiss: Surtout du côté
ministériel.
Le Président (M. Gagnon): Aux
Transports.
M. Middlemiss: Engagement 616. "Supplément pour porter
à 62 000 $ le coût des honoraires pour effectuer le contrôle
qualitatif de l'usinage et de la pose des bétons bitumineux relatifs
à divers travaux exécutés pour le compte du
ministère par diverses usines situées dans les comtés de
Saguenay et Duplessis. Montant de l'engagement: 28 000 $." C'est une
augmentation de 80%. Est-ce pour les mêmes raisons?
Mme Marois: Oui, encore là, c'est dû au coût
total des travaux qui sont passés d'une estimation de travaux de 1 348
500 $ à 1 899 100 $. D'accord? Cependant, puisque cela pourrait revenir
dans un autre engagement, je ne voudrais pas qu'on interprète mal mes
paroles ou les informations que je donne ici. On dit ici: Sauf pour un projet
qu'on numérote ici 3980905-1. C'est donc dire qu'il y a un projet dans
la région qui ne fait pas l'objet actuellement de l'engagement qu'on
regarde en termes de contrôle qualitatif de l'usinage et de la pose du
béton. Cela va?
M. Middlemiss: D'accord.
Mme Marois: Donc, ce n'est pas pour toute la région.
Le Président (M. Gagnon): Quel autre engagement?
M. Middlemiss: Engagement 619. "Supplément pour porter
à 4 235 000 $ le coût des honoraires pour la préparation
des plans et devis et la surveillance des travaux de construction d'une section
des autoroutes 50 et 550 dans le comté de Papineau." Le fournisseur est
Régis Trudeau et Associés, ingénieurs-conseils. Le montant
de l'engagement: 735 000 $.
Mme Marois: Oui, et en quoi consiste la question?
M. Middlemiss: Quelle sont les raisons qui justifient ce
supplément?
Mme Marois: C'est effectivement un très vieux contrat, il
date de 1973.
M. Champagne: Régis Trudeau et Associés.
Mme Marois: Oui, d'ailleurs, c'est intéressant de voir
cela.
M. Champagne: II ne faudrait pas poser trop de questions.
M. Middlemiss: Non, non, vous verrez qu'on n'est pas
gêné.
M. Polak: Je ne le connais pas.
Mme Marois: On dit: "Les crédits déjà
autorisés au montant total de 3 500 000 $ sont insuffisants pour
défrayer tous les services de la firme précitée." On dit
ici: II y a d'abord, "des problèmes reliés au terrassement et
à la structure partielle de la chaussée; canalisation d'un
ruisseau et piste cyclable qui a duré douze mois de plus que la date
prévue à cause de dégâts causés par la crue
des eaux au printemps 1979." Nous n'avons pu rien y faire, j'imagine.
Il y a eu un autre contrat d'une autre firme qui a fait en sorte que
l'entrepreneur a terminé ses travaux quatorze mois plus tard que
prévu. Il y a eu des parties de projets qui ont été
momentanément suspendues - on s'en souviendra d'ailleurs - à
cause de l'expropriation. Et pour toutes ces raisons... Et là, on y va
en détaillant le supplément, ce que je viens de vous
détailler plus haut, le profilage des pavages avant la pose etc., ce qui
nous amène au supplément qu'on connaît maintenant.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on sait si c'est le premier
supplément accordé pour ce contrat?
Mme Marois: Je crois qu'il y en a eu d'autres. Le contrat
original de 1973 a été de 925 000 $. Il y a eu en 1980 un ajout
de 920 000 $ - est-ce que c'est cela? - un autre supplément en 1980 de 1
655 000 $, ce qui a donné un total de 3 500 000 $ et, actuellement, il y
a un supplément de 735 000 $.
M. Middlemiss: Le contrat original était
de combien? Est-ce que vous avez le montant?
Mme Marois: Pardon?
M. Middlemiss: Le contrat original était de combien?
Mme Marois: 925 000 $, en 1973.
M. Champagne: Concernant les questions additionnelles sur cet
article, en fait, comment...
Mme Marois: J'aimerais aussi compléter l'information,
puisqu'on s'arrête sur ce cas en particulier. Vous savez que ces travaux
-j'imagine que le député le sait mieux que moi encore - font
partie d'une entente Québec-Commission de la capitale nationale. Alors,
il y a une partie de ces travaux qui est payée par une entente de type
fédéral-provincial.
M. Middlemiss: L'entente de 1972. Mme Marois: Oui.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Mille-Îles.
M. Champagne: II m'intéresse de savoir comment il se fait
que, depuis 1973, l'année où le contrat a été
signé - le contrat était de 925 000 $ - en 1980, on a
ajouté d'autres crédits et encore d'autres crédits de 655
000 $ et on ajoute le crédit de 735 000 $ qui est devant nous, du mois
de février 1983. Est-ce à dire que ces travaux se font par
étapes? Est-ce à dire que ces travaux ont été mal
planifiés? Est-ce qu'il y a eu des grèves? Enfin, qu'est-ce qu'il
y a dans tous ces retards?
Mme Marois: J'ai déjà donné un certain
nombre de raisons tout à l'heure. Encore une fois, il y a eu acte de
Dieu, dit-on. Au printemps, la crue des eaux vient un peu démolir une
partie des installations.
M. Champagne: D'accord, cela fait pour un an.
Mme Marois: Un entrepreneur semble avoir certaines
difficultés. Est-ce lié à des problèmes de
relations de travail ou quoi que ce soit? On ne me donne pas d'explication ici.
Mais cela fait que l'entrepreneur termine ses travaux 14 mois plus tard que
prévu. Enfin, tout cela s'accumule. Le plus intéressant de ce
dossier serait de demander carrément au ministre de détailler les
raisons de base du supplément qui en fait tout le tour.
M. Champagne: Oui, les raisons qui ont causé le retard et
les étapes de ces travaux depuis 1973. Je pense que c'est un des
premiers cas que l'on a à cette commission où il y a eu tellement
de suppléments.
Le Président (M. Gagnon): M. le député, je
vous rappellerai, par rapport à d'autres décisions que j'ai
déjà rendues, que chacun de ces suppléments est venu
à la commission des engagements financiers.
M. Champagne: Pardon?
Le Président (M. Gagnon): Chacun de ces
suppléments, comme vous l'avez mentionné, qui nous coûtent
maintenant 4 000 000 $, a déjà été
étudié à la commission des engagements financiers. S'il
fallait retourner jusqu'en 1972...
Mme Marois: Jusqu'en 1973...
Le Président (M. Gagnon): ...juqu'en 1973.
Mme Marois: Remarquez que ce qui serait intéressant
finalement, ce n'est peut-être pas de retourner dans les détails
jusqu'en 1973 - d'abord, ce doit être des dossiers qui prennent des
filières entières -mais de relever les principaux
éléments qui font en sorte que des suppléments sont venus
s'ajouter. Il y en eu deux gros en 1980 et il y a celui-ci, en 1983.
Le Président (M. Gagnon): Je pourrais accepter les
derniers suppléments. Sans cela, si on demande au secrétaire de
faire l'historique au complet - cela ne vous empêche pas, comme
député, de le faire -on a déjà eu l'occasion de le
refuser.
M. Champagne: Au ministère.
Mme Marois: Ah oui! Évidemment, c'est au ministère.
C'est le ministère qui répond à cela.
Le Président (M. Gagnon): Je suis d'accord. Le travail du
secrétaire est de le demander au ministère et c'est le
ministère qui fait effectivement le travail.
M. Champagne: Enfin, il est assez surprenant qu'un contrat,
signé en 1973, au montant de 925 000 $, coûte aujourd'hui 4 235
000 $.
Le Président (M. Gagnon): Je comprends fort bien le sens
de votre question. On me dit que cela n'est pas trop compliqué. Si cela
n'est pas trop compliqué, d'accord.
M. Champagne: C'est une différence assez
appréciable de plus 3 000 000 $.
Le Président (M. Gagnon): D'accord. M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on pourrait aussi demander au
ministère s'il est possible de savoir si les suppléments de la
part des ingénieurs auront pour résultat un supplément de
la part de l'entrepreneur qui avait ce contrat?
Le Président (M. Gagnon): Si les suppléments de la
part des ingénieurs auront comme résultat un supplément de
la part de l'entrepreneur. C'est cela?
M. Middlemiss: Oui. S'il y a eu des problèmes de
construction, est-ce qu'on peut s'attendre à un supplément de
l'entrepreneur?
Le Président (M. Gagnon): Je le présume.
M. Middlemiss: C'est seulement oui ou non. Si cela va venir
tôt ou tard?
Maintenant, si on a terminé sur cela, j'irais à
l'engagement 620.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 620. Allez-y!
M. Middlemiss: "Supplément pour porter à 365 000 $
le coût des honoraires pour la surveillance des travaux de construction
d'un tronçon de l'autoroute 40, dans la municipalité de
Saint-François-Xavier-de-Batiscan paroisse, comté de Champlain.
Fournisseur: Bessette, Crevier, Parent, Tanguay & Associés. Montant
de l'engagement: 165 000 $."
Est-ce qu'on peut savoir de quoi il s'agit?
Mme Marois: On remarquera que la différence entre le
contrat de base et le supplément n'est pas du même ordre. Ah oui!
Il y a supplément de 365 000 $, mais c'était un contrat initial
beaucoup plus important que cela.
M. Middlemiss: Environ 200 000 $ (17 heures)
Mme Marois: C'est cela, 200 000 $. C'est sur l'ensemble des
crédits, pour l'ensemble des travaux sur la route, ce qui est beaucoup
plus important que cela. Mais on parle de ce tronçon. On remarque ici
que ce sont des honoraires pour la surveillance de travaux. D'accord? À
partir de ce moment-là, les honoraires de surveillance sont
habituellement estimés à 5% du coût des travaux. C'est pour
cela que je faisais référence à des travaux qui sont
beaucoup plus importants que ce qu'on a ici comme engagements. On parle d'une
estimation initiale de 4 000 000 $; les travaux sont actuellement en
réalisation - ici c'est le contrat de la surveillance - à un
coût soumissionné finalement, quand on est arrivé à
la soumission, à 5 552 000 $. On dit: le pourcentage de 5% par rapport
au coût des travaux comme estimation des honoraires de surveillance n'est
plus réaliste. C'est la seule explication qu'on me donne ici. Il semble
que l'estimation de 365 000 $ pour les honoraires de surveillance versus le
coût soumissionné et l'échéancier des travaux est
considérée acceptable par les gestionnaires de la région
concernée.
M. Middlemiss: L'estimation originale de 4 000 000 $ datait de
quelle année?
Mme Marois: Je ne saurais dire. Novembre 1980, il y a
déjà donc deux ans et quelques mois.
Si on regarde la demande initiale de crédits, à 4 000 000
$ c'est 200 000 $. Si on arrive maintenant à des travaux de 5 552 000 $
c'est... Ici, ce qu'on dit, dans le fond c'est l'explication que je vous ai
donnée, c'est que les 5% ne sont pas suffisants pour la surveillance des
travaux.
M. Middlemiss: Ce n'était pas suffisant parce que le
coût réel des travaux était de 5 000 000 $ et non de 4 000
000 $.
Mme Marois: C'est cela. La surveillance a coûté plus
cher aussi.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on dit pourquoi la surveillance a
coûté plus cher?
Mme Marois: Non.
M. Middlemiss: Je soumets que la différence était
due à un coût de 5% plus élevé pour
l'exécution des travaux.
Mme Marois: Si on faisait 5% des travaux réels, ce que je
vous ai donné comme information tout à l'heure, 5 552 000 $, cela
ferait 275 000 $. Ici, on a 365 000 $. Ce que les gestionnaires de la
région concernée évaluent, c'est que le pourcentage de 5%
par rapport au coût des travaux n'était pas réaliste. Donc,
on voit cette différence apparaître ici et porter le montant de
l'engagement à 365 000 $.
Pourquoi n'est-ce pas réaliste? C'est la question qu'on pourrait
poser au ministère. Cela va?
M. Middlemiss: Oui. Est-ce qu'on a le montant du contrat qui a
été accordé à l'entrepreneur qui exécute les
travaux? Est-ce 4 000 000 $ ou 5 000 000 $?
Mme Marois: Non, les travaux en réalisation par
l'entrepreneur au coût soumissionné de 5 552 269,67 $.
D'accord?
M. Middlemiss: Oui. On peut assumer
qu'au moment où on a donné le contrat aux
ingénieurs pour faire la surveillance le coût était
basé sur l'estimation et non pas nécessairement sur le prix
soumissionné.
Mme Marois: Voilà; c'est cela. Cela nous donne une
première raison. Ce qu'on constate c'est qu'on dépasse quand
même un peu 5% et là, c'est la différence entre ces 5% et
le coût réel, qui est peut-être à 6% ou 6,5% qui
justifie le supplément.
M. Middlemiss: On peut demander la raison de
l'excédent.
Mme Marois: C'est ce que je soulignais. Cela n'apparaissait pas
réaliste, c'est ce qu'on dit dans la justification ici.
M. Polak: Transports, engagement 800.
Le Président (M. Gagnon): Transports, engagement 800.
M. Polak: "Supplément pour porter à 10 424 791 $ le
coût d'achat de chlorure de sodium en vrac pour fins d'entretien des
chemins au cours de l'hiver 1982-1983. Montant de l'engagement, 688 542,10 $."
On indique que le contrat initial est accordé aux mines Seleine Inc.,
Îles-de-la-Madeleine.
Ici, on vient juste de recevoir cette semaine une réponse...
Mme Marois: Oui, il y avait déjà une question de
posée, je pense, au ministère des Travaux publics.
M. Polak: C'est cela. Aux engagements du mois d'octobre 1982, on
avait posé une question concernant les mines Seleine Inc., à
savoir quelle était la raison pour laquelle on les avait choisies, etc.
On a eu une réponse et il faut, dans ma question sur l'étude
devant nous, que je me réfère à quelques
éléments de la réponse.
La réponse qu'on a eue nous dit: Le prix de la firme les mines
Seleine Inc. était de 37,15 $ la tonne métrique. C'est le
meilleur prix dans la province, sauf dans la région de Montréal
où les prix sont de 29,53 $. En d'autres termes, dans l'explication, ils
nous disent: On prend les mines Seleine Inc. pour couvrir tout l'est de la
province jusqu'à Trois-Rivières. À partir de
Trois-Rivières vers l'ouest, c'est la section de Montréal, une
autre firme s'occupe de cela.
Mme Marois: Cela fait partie de l'entente qu'on avait avec
Seleine Inc.
M. Polak: D'accord. C'est l'explication. Maintenant, on trouve un
supplément et je voudrais savoir, premièrement: Est-ce que le
supplément résulte du fait qu'il y a une augmentation dans la
quantité qui a été commandée et que le prix
unitaire est donc resté le même? Ou est-ce qu'il y a un changement
dans le prix? Et, deuxièmement, ni dans la réponse qu'on a
reçue ni dans l'engagement 800 devant nous, on ne trouve... Est-ce que
ce prix inclut le transport?
Mme Marois: Écoutez, je vais vous lire les notes que je
possède sur cette question parce que cela fait déjà
quelquefois que cela revient. D'abord, on dit que l'entente entre Seleine Inc.
et le gouvernement prévoyait que les parties devaient négocier
des prix par tonne de sel FAB, point de livraison, en tenant compte du prix du
marché prévalant dans l'Est du Canada. C'est ce à quoi on
avait fait référence, d'ailleurs, je pense, en octobre...
M. Polak: C'est cela.
Mme Marois: ...si je me souviens.
M. Polak: Oui.
Mme Marois: Ce qu'on dit ici... On tient compte d'abord du prix.
On vise à porter de 34,80 $ à 36,49 $ la tonne métrique le
prix d'achat unitaire de 262 100 tonnes métriques de sel de
déglaçage pour 1982-1983. Il y a une quantité, mais, en
fait, c'est le prix unitaire sur lequel on s'est basé. Si la
quantité était plus importante, cela augmenterait donc le montant
total à payer.
M. Polak: Vous dites que le prix est de combien la tonne?
Mme Marois: De 36,49 $ la tonne métrique.
M. Polak: De la mine.
Mme Marois: Ceci tient compte de la taxe de vente de 9%.
En octobre 1982, l'engagement initial était basé sur un
prix de 34,08 $ qui était fixé par le Service
général des achats. J'imagine que c'est le document auquel on
vous a référé.
M. Polak: 37,15 $.
Mme Marois: Bon, mais attendez un peu. L'engagement d'octobre
était prévu à ce prix. Il n'y a pas eu entente, si on
veut, entre Seleine Inc. et le ministère, ce qui fait qu'on a
augmenté. On va voir un petit peu comment cela s'est passé.
D'abord, ce prix de 34,08 $ auquel on fait référence - si
je me souviens, c'était le député de Pontiac, je ne
devrais surtout pas oublier cela - tenait compte de prix moyens
dans l'Est du Canada en 1981-1982, majorés de 6,6%. Seleine Inc.
demandait cependant davantage, soit 36,49 $, équivalant au prix
payé en juin 1982 par le ministère des Transports pour le reste
de son approvisionnement de sel, soit 347 900 tonnes, à la suite d'un
appel d'offres public. Je pense que c'est la raison pour laquelle ce prix est
versé aux mines Seleine. Je pense que la raison fondamentale est
là.
Les parties n'ont pas pu en arriver à un accord et on s'en est
remis à la clause compromissoire de l'entente qui prévoyait que
tout différend relatif à l'entente - c'est au service des achats
qu'il y avait mésentente - était référé au
lieutenant-gouverneur en conseil, au gouvernement. La décision devenait
finale et lierait les parties. Je me souviens qu'au moment où nous avons
eu cette discussion qui a été très longue, au Conseil du
trésor, on a même rencontré les représentants des
mines Seleine qui nous ont expliqué leur structure de prix à la
mine, prix livré, en nous expliquant aussi comment, dans certains cas,
certains prix étaient coupés.
À la fin des discussions, pour accepter le prix, en plus de
l'élément dont je vous parlais tout à l'heure, on s'est
basé sur la politique d'achat du Québec en ce sens que,
même s'il y a un prix différent de celui sur lequel on aurait pu
se baser, ailleurs au Québec, on permet une variation de 10% pour
privilégier des entreprises québécoises. Est-ce que cela
répond aux questions soulevées par les députés?
M. Polak: Oui, mais en ce qui concerne le supplément, la
raison du supplément, est-ce que c'est parce que la quantité est
augmentée?
Mme Marois: Non, non. C'est strictement sur le prix. On porte de
34,08 $ le prix unitaire à 36,49 $. Seleine avait une argumentation pour
demander 36,49 $ en disant que cela équivalait au prix payé en
juin 1982 par le ministère des Transports pour le reste de son
approvisionnement en sel, qui était de 347 900 tonnes - cela ne nous
donne rien de savoir cela - ce qui donnait 36,49 $ à la suite d'un appel
d'offres public. Seleine s'appuyait sur cette raison-là. Nous, parce que
cela était différent du prix payé dans l'ensemble de l'Est
du Canada, majoré de 6,6% pour les articles au contrat, il y a quand
même une clause dans le contrat qui prévoit qu'on peut
dépasser ce prix en s'appuyant sur un certain nombre d'autres
éléments. L'élément sur lequel on s'est
appuyé, c'est la politique d'achat du Québec.
M. Polak: Je me base sur la réponse reçue à
notre question du mois d'octobre. Si on prenait une compagnie de
Montréal qui n'exige que 29,53 $ incluant le transport, vous êtes
un peu plus à l'Est, 200 ou 300 kilomètres, j'ai l'impression
qu'ils peuvent livrer à un prix inférieur à celui des
mines Seleine Inc. Je comprends qu'à partir des
Îles-de-la-Madeleine, ce n'est pas trop cher parce que le camion ne va
pas loin mais, à un moment donné, il arrête à...
Mme Marois: On comprendra bien que le transport se fait par
bateau dans le cas présent.
M. Polak: À Sherbrooke? À un moment donné,
il y a le transport routier...
Mme Marois: Des Îles-de-la-Madeleine au dépôt
et, par la suite, du dépôt à Sherbrooke ou ailleurs au
Québec.
M. Polak: Ah! Le transport par bateau n'est pas cher, c'est le
transport routier qui est très cher. Je parle du transport routier; il
arrête à Trois-Rivières et Sherbrooke. Peut-être
qu'une compagnie de Montréal qui couvrirait Sherbrooke à 100 ou
150 milles plus loin vers l'est, sur le plan économique, cela pourrait
être très intéressant. Si c'est le cas, ma question devient
la suivante: Jusqu'à quel prix va-t-on favoriser un organisme
semi-public comme les mines Seleine?
Mme Marois: Ce qu'il faut dire, c'est que dans le contrat qui
nous lie à Seleine, le gouvernement s'approvisionne auprès de
Seleine. Ce qu'on a tenté, c'est d'éliminer l'arbitraire dans le
paiement qu'on allait faire du prix à la tonne auprès de Seleine.
C'est pour cela qu'on s'est basé sur le prix FAB Est du Canada, plus
6,6%. Je pense que cela fait partie du contrat. Cela va? (17 h 15)
Vous me donnez l'exemple d'une entreprise qui vendrait son sel à
ce prix-là, FAB, livré donc, on pourrait prendre une autre
entreprise qui le vend et le livre à un prix beaucoup plus
élevé. Il faut partir sur des moyennes. Je vous ai donné
la moyenne majorée de 6,6%, ce n'est pas nécessairement le prix
qu'on a payé à Seleine; mais en vertu de deux autres
éléments sur lesquels on peut s'appuyer dans le cas
présent en vertu du fait que le ministère lui-même, sur
appel d'offres, avait déjà payé 36,49 $ la tonne, en juin
1982, et sur le fait que dans le cas présent on est amené - et on
a cela aussi comme responsabilité - à trancher s'il y a
désaccord, et on a tranché en faveur de Seleine au prix
demandé. Cet argument s'appuyant sur des faits réels, donc le
prix réellement payé par le ministère des Transports
était déjà suffisamment solide. Et l'autre
élément, c'est en vertu de la politique d'achat du Québec.
Mais c'est vrai, une autre entreprise pourrait
sans doute... D'ailleurs, cela a été un des arguments, je
dois dire, des représentants des mines Seleine, à savoir que,
dans certains cas, on tentait de couper les prix de façon à
amener certaines sociétés à être en
difficulté et à présenter des bilans plus ou moins
intéressants. Évidemment, cela pouvait mener certaines
entreprises à des difficultés sérieuses sur le plan
financier, amenant ces entreprises, donc, à accaparer une plus grande
part du marché.
M. Polak: Je ne veux pas m'arrêter encore là-dessus.
Je vois par exemple la réponse. Il y a d'autres compagnies
québécoises de produits chimiques, Domtar Inc. Le gouvernement a
même des intérêts dans Domtar. Le prix unitaire de Domtar
est beaucoup moins élevé que les mines Seleine, et ils disent
même ici: Dont le prix - cela veut dire une compagnie comme Domtar
-unitaire demandé variait en croissance directe plus on se rapprochait
du centre de la province, soit Trois-Rivières. Donc, cela semble suivre
mon raisonnement de dire à Domtar: Vous demandez 29,53 $. Allez à
150 milles plus loin parce que vous êtes certainement capables de faire
une très bonne concurrence. Un prix de 37 $ la tonne aux mines Seleine!
Où est le barème? Je comprends que si aux mines Seleine, cela
coûte peut-être 5% ou 10% de plus que chez un concurrent
privé, on va donner tout de même la préférence
à une compagnie d'État, mais pas si la différence de prix
est de 30% à 35%, l'écart est beaucoup trop
élevé.
Mme Marois: Je suis d'accord avec vous si on le prend en soi, in
se, comme élément de décision. Sauf qu'il faut bien se
rendre compte d'abord que lors de l'investissement dans Seleine, il y a eu
contrat et entente, à savoir qu'on s'approvisionnerait, pour ce qui est
de l'Est du Québec jusqu'à Trois-Rivières - je ne me
souvenais même pas des limites, d'ailleurs - qu'on s'approvisionnerait
auprès de Seleine, ce qui aurait des retombées,
évidemment, aux Îles-de-la-Madeleine, etc., cela on en conviendra
avec moi. Cependant -et je reviens à l'information que je vous donnais
tout à l'heure - pour éviter des discrétions qui feraient
qu'on paierait un prix beaucoup trop élevé, on s'est basé
sur un certain nombre de critères objectifs que je vous ai
donnés, qui sont le prix moyen de l'Est du Canada majoré de 6,6%
par rapport à l'année précédente, dans le cas qui
nous préoccupe. Et là, on retrouve quand même une
légère différence que je vous ai expliquée pour les
deux raisons énoncées plus avant. Cela va?
Dans certains cas, je pense que la taille des entreprises,
évidemment, peut venir jouer etc., ce qui fait que certaines entreprises
ont soumissionné beaucoup plus bas. Le prix que demande cette entreprise
est compris dans l'analyse qu'on fait du prix moyen, évidemment. Elle
vient donc faire baisser le prix moyen. Elle agit à la baisse sur le
prix moyen.
M. Polak: La dernière question que j'ai pour cet
engagement c'est, si ce n'est pas trop compliqué, de produire une copie
du contrat avec les mines Seleine.
Mme Marois: Aucun problème, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Une question sur les mines Seleine. Est-ce que
pour la rentabiliser, il faut que le gouvernement du Québec paie ce
montant?
Mme Marois: Écoutez, ce que je vous ai dit c'est qu'on se
basait sur le prix du marché, d'accord?
M. Middlemiss: Oui.
Mme Marois: On dit même, le prix du marché, le prix
réel payé en juin par le ministère des Transports. Il est
un peu au-dessus du prix moyen, qui était un des critères qu'on
s'était donnés, mais qui est le prix réel payé par
le ministère des Transports sur appel d'offres public. Je ne vois pas
là la pertinence de la question par rapport à Seleine et au fait
qu'on subventionne ou quoi que ce soit. C'est évident qu'il y a eu une
intervention de l'État par l'intermédiaire de, je pense, SOQUEM
qui est actionnaire de l'entreprise etc. On sait que Seleine a eu des
difficultés au départ. Il y a eu des programmes techniques
reliés entre autres à des infiltrations d'eau. On s'imagine bien
que des infiltrations d'eau dans une mine de sel cela risque de causer un
certain nombre de problèmes. Ce qui a fait en sorte qu'il y a eu des
investissements correctifs qu'on a dû faire suite à des
problèmes de type technique. À la suite de l'analyse que j'ai pu
faire des éléments objectifs de la rentabilité ou de la
productivité de Seleine comparée à d'autres types de mines
et pour autant qu'on puisse avoir les informations aussi, parce qu'on sait que
ce sont souvent des informations qui sont amalgamées différemment
selon les entreprises, ce qui fait que les nouvelles comparaisons
s'avèrent parfois difficiles, on a pu constater que l'efficacité
de Seleine était comparable à des entreprises du même type
si ces entreprises n'avaient pas eu, par exemple, à vivre un
problème comme celui qu'ont vécu les mines Seleine au
début de ses activités, problème vraiment d'ordre
technique. Est-ce que cela répond aux questions du député
de Pontiac?
Cela va-t-il?
M. Middlemiss: On va lire le contrat. En tout cas, on verra.
Mme Marois: Effectivement, je pense que la lecture du contrat
pourra, à ce titre, être intéressante, du moins pour
l'ensemble des autres conditions aussi.
Travaux publics et Approvisionnement
Le Président (M. Gagnon): Travaux publics et
Approvisionnement.
M. Polak: Travaux publics.
Le Président (M. Gagnon): Engagement 100.
M. Polak: Engagement 100. "Contrat pour l'achat d'une coutellerie
en acier inoxydable de marque Oneida modèle accent pour les besoins du
Palais des congrès de Montréal. Fournisseur: Oneida Canada Ltd,
Niagara Falls, Ontario. Montant de l'engagement: 137 825,97 $."
Je comprends qu'il s'agit de couteaux, fourchettes, etc. Est-ce qu'il
était nécessaire d'acheter cela en Ontario, même si Oneida
est une marque bien spéciale? C'est à notre Palais des
congrès de Montréal. N'y a-t-il pas un fournisseur dans la
province de Québec qui pouvait nous fournir cela?
Mme Marois: On peut se poser sans doute la question, M. le
Président. SDIQ nous donne ici comme information que la coutellerie
requise de fabrication canadienne n'est disponible que d'un manufacturier.
Alors, c'est dans le fond dans le sens où on avait requis ce type de
coutellerie.
Ce qu'il faut tout de même remarquer ici, c'est qu'on
achète directement du manufacturier et qu'on ne procède pas par
le distributeur, ce qui fait qu'il y aura sans doute des économies pour
l'État à cause, j'imagine, des volumes concernés. On peut
se poser la question que vous soulevez.
M. Polak: C'est cela. J'aimerais savoir s'il y a des
manufacturiers de tels ustensiles dans la province de Québec? Je suis
certain qu'il y en a. Quant à moi que mon couteau soit un peu moins beau
mais qu'il soit fabriqué chez nous, cela m'intéresse
beaucoup.
Mme Marois: Je suis consciente de cela. Je sais qu'on a - je ne
sais pas si mon expression est juste - élevé les standards de
certains établissements qui seront à l'intérieur du Palais
des congrès de Montréal. Je pense à la restauration en
particulier. Je sais que cela s'est produit aussi pour de la vaisselle, si je
me souviens, où l'on voulait avoir une qualité nettement
supérieure, vu la qualité du restaurant qu'on y trouverait. C'est
sans doute dans ce cadre qu'on a exigé un certain type de coutellerie
qu'on ne peut se procurer que chez cette entreprise.
Justement c'est que l'engagement suivant concerne d'ailleurs la
porcelaine.
M. Polak: On s'est informé s'il y a des manufacturiers de
telles marchandises ou de nature similaire au Québec.
Maintenant, Travaux publics, engagement 300...
Mme Marois: Remarquez, je soulignais que c'était le cas de
la porcelaine. Dans ce cas on la prend au Québec.
M. Polak: C'est pour cela que je ne pose pas de question.
Mme Marois: C'est dommage.
M. Polak: Je suis déjà à l'engagement
300.
Mme Marois: D'accord.
M. Polak: "Contrat pour assurer les services de gardiennage aux
355, et 360 rue McGill, Montréal, au Hangar T-23, Dorval, comté
de Jacques-Cartier, et au palais de justice de Saint-Jean, pour une
période de trois (3) mois en remplacement de la compagnie Investigation
et Sécurité Canadiana qui a mis fin à ses activités
le vendredi 10 décembre 1982. Fournisseur: les Services de Protection
Burns International Ltée. Montant de l'engagement: 45 872,20 $." Je
voudrais simplement savoir ce qui se produit. Sur le contrat avec la compagnie
Canadiana qui a fermé ses portes, sans doute il restait de l'argent
dû; cette somme de 45 000 $ est-elle une somme additionnelle qu'on est
obligé de payer parce qu'on fait affaires avec une nouvelle compagnie ou
y a-t-il d'autres explications?
Mme Marois: II faudrait vraiment poser la question au
ministère parce que je ne possède pas la réponse.
Peut-être une anecdote en passant. Vers 14 heures, le vendredi 10
novembre, la compagnie nous avisait qu'elle mettait fin à ses
exploitations le lendemain, ce qui fait que cela a créé une
situation un peu urgente. Mais je ne saurais répondre à votre
question puisque je ne possède pas l'information ici.
M. Polak: Vous avez cette réponse, M. le
secrétaire?
Le Secrétaire: II s'agit d'un montant additionnel?
M. Polak: Sur cette somme de
45 000 $, c'est une somme additionnelle, en sus du montant qui
était encore dû si le contrat avec Canadiana avait
continué, parce qu'il y avait trois mois à faire avec
Canadiana.
Le Président (M. Gagnon): D'autres questions?
M. Polak: Seulement 400.
Mme Marois: J'ai l'impression que, de façon
générale, on paie sur services rendus. Alors, à ce moment,
comme les services cessent de se rendre, on cesse les paiements et les sommes
prévues pour finir le contrat sont périmées pour ce
contrat; un nouveau contrat arrive et de nouvelles sommes sont... On va le
vérifier.
M. Polak: D'accord, mais si tel est le cas, on voit votre
chiffre, mais tout ce que je veux savoir, c'est combien cela a
coûté à la bourse publique.
Mme Marois: Je comprends très bien.
M. Polak: Ma femme me dit tout le temps que depuis je suis aux
engagements financiers, je pratique le gaspillage. Chez nous, au domicile, je
crie à mes enfants et cela va très bien, j'ai coupé
beaucoup de dépenses.
Mme Marois: Vous avez coupé beaucoup de dépenses
depuis que vous êtes aux engagements financiers?
M. Polak: Ah oui, oui.
Mme Marois: Cela vous a donc aidé à
améliorer votre performance personnelle.
M. Polak: Je ferme la lumière et
l'électricité. Je vais vous donner des exemples...
Mme Marois: Alors là, si vous étiez au Conseil du
trésor, cela serait un drame pour votre famille.
M. Polak: Non. Cela serait très bon pour la province. Il
faut que je convainque le public de cela.
Dernier engagement, no 400, Travaux publics et Approvisionnement.
"Contrat pour l'achat de 150 estrades, 44 escaliers et 100
éléments de plancher, pour les besoins du Palais des
congrès de Montréal; soumissionnaire: Alpha-Vico Ltée,
Iberville; montant de l'engagement: 310 126,80 $. La seule question que j'ai
à poser, c'est: Y a-t-il un moyen d'obtenir un total du coût de ce
Palais des congrès? Parce qu'il y a des engagements qui viennent devant
nous, mais d'autres qu'on ne voit pas du tout. L'autre jour, on avait des
chaises pliantes, et aujourd'hui, on a les escaliers. Quelle est la raison pour
laquelle certains éléments viennent devant nous et d'autres ne
viennent pas?
Mme Marois: II faut bien comprendre qu'il y a un contrat de
construction. Et je me souviens d'ailleurs que le ministre des Travaux publics
et de l'Approvisionnement a fait état de la grande efficacité de
la firme et des entreprises impliquées puisqu'on est rentré dans
les projections de dépenses. Il faut bien comprendre qu'il s'agit
d'équipement et que c'est un autre type de contrat. Cela doit venir aux
engagements financiers puisque dans le cas du Palais des congrès
c'était un grand contrat de construction sur lequel il y avait eu un
certain nombre de soumissions qui sont venues au moment de l'octroi des
contrats.
M. Polak: Est-ce qu'on peut faire...
Mme Marois: Je voyais le député de Pontiac
réagir. Il y a eu quelques suppléments, mais ils ont
été mineurs si on regarde l'ensemble des coûts
impliqués ou de l'investissement, parce qu'on peut parler de
l'investissement dans ce cas, en ce qui concerne le Palais des congrès,
un investissement de l'ordre de 83 000 000 $, je crois.
M. Middlemiss: ...commencé à 25 000 000 $ ou 30 000
000 $ environ.
Mme Marois: Ah non! Absolument pas, non. Je pense que les
suppléments ont été de l'ordre de quelques millions
à peine, parce qu'on est rentré parfaitement et dans les
échéanciers et dans les coûts prévus. Je me souviens
de l'intervention du ministre à cet effet, à l'Assemblée
nationale. Il a un peu, dans le fond, félicité celle qui l'avait
précédé pour avoir rencontré les objectifs, puisque
c'était la députée de Hull qui était à ce
moment ministre des Travaux publics lorsque la planification du Palais des
congrès s'est faite.
M. Middlemiss: Je suis arrivé ici après le
départ de la ministre députée de Hull. C'est à ce
moment qu'on a vu les suppléments passer ici. Il y a eu des
augmentations à cause des retards du début des travaux. On en a
discuté, je me souviens, au cours des premières séances.
(17 h 30)
Mme Marois: Je n'y étais pas, évidemment. Ce que
j'ai vu du résultat global, c'est qu'on était resté dans
les coûts objectifs qu'on s'était fixés dans les
échéanciers. S'il y a eu des suppléments, c'est à
peine de 1% ou 2%. Est-ce que cela va, M. le Président?
M. Polak: Cela complète, quant à nous, les
questions pour le mois de février. Nous n'avons plus de pain sur la
planche.
Le Président (M. Gagnon): Alors, la commission...
Mme Marois: Nous allons donc passer aux engagements de mars la
prochaine fois et je vous souhaite que ce soit avec le président du
Conseil du trésor.
M. Polak: Oui, on a entendu dire que vous n'êtes pas
tellement heureuse avec nous.
Mme Marois: Je suis au contraire extrêmement heureuse avec
vous plutôt l'après-midi, parce que le matin, cela me prend plus
de temps à me réveiller parfois. Pour la prochaine fois, je me
suis entendue avec mon collègue, je lui ai dit: Je veux que ce soit
maintenant à toi de faire tes devoirs et tes leçons puisque j'ai
bien fait les miens. J'espère, du moins.
Le Président (M. Gagnon): Alors, la commission des
engagements financiers a terminé l'ordre du jour, soit l'étude
des engagements du mois de février 1983. Je vous donne rendez-vous au 28
avril 1983 soit le dernier jeudi d'avril. La commission ajourne ses
travaux...
M. Polak: ...maintenant M. le Président...
M. Champagne: ...M. le Président, une question
d'information. Est-ce qu'on pourrait demander à M. Nadeau d'envoyer la
communication aussi au Secrétariat des commissions - je ne sais pas le
nom - parce que les gens ne savent pas qu'on siégeait cette semaine. Il
y a quand même réservation de la salle, une planification au
niveau de l'organisation des commissions.
Le Secrétaire: Tout a été fait. Les bureaux
des leaders ont été, comme à l'habitude, avisés.
S'ils ne prennent pas connaissance de la correspondance, je n'y peux rien.
M. Champagne: Peut-être que vous l'envoyez trop
tôt.
Le Secrétaire: Dans les délais prévus au
règlement, 15 jours à l'avance.
M. Champagne: Je n'ai pas de blâme à faire. Il y a
un des whips qui n'était pas au courant.
Le Président (M. Gagnon): De toute façon, M. le
député de Mille-Îles, à venir jusqu'à ce jour
cela a toujours été dans les délais prévus par
nos...
M. Polak: ...parce que chez nous aussi, il y avait des
députés qui n'étaient pas tellement au courant.
M. Middlemiss: On sait qu'on siège à tous les
derniers jeudis du mois.
Le Président (M. Gagnon): Normalement, le dernier jeudi du
mois. M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Maintenant, M. le Président, pour le 28 avril,
on se réserve le droit d'inviter le ministre de l'Industrie, du Commerce
et du Tourisme. On verra entre nous.
Le Président (M. Gagnon): Vous allez avoir un certain
nombre de réponses...
M. Polak: Selon ces réponses qui peuvent arriver à
mon bureau, on va décider. Si on le fait, on communique avec le
secrétaire tout de suite. On peut envoyer une lettre.
Le Président (M. Gagnon): C'est cela. Tel que le veut le
règlement.
M. Polak: C'est cela.
Le Président (M. Gagnon): La commission des engagements
financiers ajourne ses travaux sine die, mais vous donne rendez-vous le 28
avril 1983.
M. Polak: Bonnes et heureuses Pâques.
(Fin de la séance à 17 h 34)