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(Seize heures neuf minutes)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît!
Nous prolongeons tout simplement la séance d'hier que nous avions
ajournée. Nous en étions aux engagements financiers du mois
d'août.
M. le député de Sainte-Anne.
Affaires culturelles
M. Polak: M. le Président, aux Affaires culturelles,
engagement 302, supplément pour porter à 110 260 $ le coût
des honoraires pour la préparation des plans et devis de certains
travaux de structure. Fournisseur: Rémi Labrecque et Ass.,
ingénieur-conseil à Québec. Montant de l'engagement: 67
260 $. J'ai noté et je fais le calcul que le contrat était
originairement de 43 000 $, donc il y a une augmentation de 67 260 $; c'est
à peu près 150% de plus. Est-ce qu'il y a une raison majeure
à cela? Ce qu'on appelle le supplément, c'est quasiment un
deuxième contrat.
M. Bérubé: Ce sont des services spéciaux qui
résultent de l'éboulement de murs de maçonnerie survenu
quelques semaines après le début du chantier des maisons
Jérémie, Rivet et Rageot en octobre 1980, c'est sur la place
Royale. Vous avez probablement pu voir, si jamais vous allez à la Maison
des vins de la place Royale, qu'il y a un pan de mur complet qui s'est
effrondré et, effectivement, les travaux avaient été
entrepris, mais ils ont nécessité finalement beaucoup plus de
travail que ce qui était anticipé initialement.
Affaires intergouvernementales
M. Polak: Ensuite, aux Affaires intergouvernementales, article
300. "Contrats négociés: Contrat de services afin de participer
au plan d'inspectorat des délégations, rédiger
l'historique de la coopération franco-québécoise et
exercer d'autres mandats connexes, pour une période d'un an.
Fournisseur: M. Jean Chapdelaine, Québec. Montant de l'engagement: 44
700 $." Est-ce que je dois comprendre que c'est un mandat spécial juste
pour un an?
M. Bérubé: Oui.
M. Polak: Ce n'est pas un travail qui a déjà
été commencé auparavant par les fonctionnaires du
ministère?
M. Bérubé: Je vais voir.
Non, M. Chapdelaine, qui est à la retraite depuis le 12 juillet
1979, a agi comme conseiller en affaires internationales auprès du
ministère des Affaires intergouvernementales depuis. Il s'agit de mettre
en place un plan d'inspectorat des délégations et c'est dans la
continuité. On a retenu les services de M. Chapdelaine; comme vous le
savez sans doute, il a été un des premiers
délégués généraux du Québec à
l'étranger, c'est le plus ancien; il a une très longue
expérience dans ce secteur. Il a d'ailleurs joué un rôle
capital dans le développement des relations entre le Québec et la
France. C'est basé essentiellement sur son expertise que nous retenons
ses services, depuis qu'il est à la retraite.
M. Doyon: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Quant à M. Chapdeleine, on me dit qu'il est
à sa retraite depuis 1979. Est-ce que le président du Conseil du
trésor pourrait nous indiquer, étant donné qu'il est
à sa retraite, s'il retire sa pension actuellement?
M. Bérubé: Juste un instant.
Le Président (M. Boucher): Nous allons suspendre pour
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 13)
(Reprise de la séance à 16 h 14)
Le Président (M. Boucher): À vous, M. le
ministre.
M. Bérubé: M. le Président, nous essaierons,
pour ce soir, de faire retarder la séance spéciale du Conseil du
trésor à 21 h 30. Je ne pense pas que cela ait une incidence trop
grave sur le déroulement des négociations. Nous pourrions
siéger à la commission des engagements financiers de 20 heures
à 21 h 30 pour ensuite pouvoir nous déplacer, parce que,
malheureusement, Mme
Marois et moi-même sommes tenus de nous rendre à la
séance du conseil.
Le Président (M. Boucher): D'accord, de 20 heures à
21 h 30.
M. Bérubé: Je pourrais vous le confirmer
tantôt, on a peut-être un petit problème d'avion. On verra
comment on peut arranger cela.
M. Doyon: Je répéterai ma question, avec votre
permission, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Allez-y, M. le
député.
M. Doyon: M. Jean Chapdelaine, si je comprends bien, a pris sa
retraite en 1979, selon les propos du président du Conseil du
trésor. Il a été pendant un certain nombre d'années
à l'emploi du gouvernement de la province de Québec. Est-ce qu'au
moment où il a obtenu ce contrat de 44 700 $, il retirait une pension en
tant qu'ex-fonctionnaire du gouvernement du Québec? Quel était le
montant de cette pension? J'aimerais aussi savoir - parce qu'il était au
ministère des Affaires extérieures en même temps que moi,
je sais qu'il y a été pendant de très nombreuses
années - si le président du Conseil du trésor était
au courant de cela.
M. Chapdelaine est-il admissible à la pension en tant
qu'ex-fonctionnaire du ministère des Affaires extérieures?
J'aimerais savoir si des arrangements particuliers ont été pris,
étant donné que possiblement il est bénéficiaire
d'une pension du gouvernement fédéral, à titre
d'ex-fonctionnaire du gouvernement fédéral, et aussi d'une
pension du gouvernement provincial, à titre d'ex-fonctionnaire du
gouvernement provincial.
M. Bérubé: Quant au gouvernement du Québec,
s'il a été fonctionnaire plus de dix ans, il a droit à une
pension. Je n'ai pas cependant le montant de cette pension. Nous pourrions
poser la question au ministère, afin de savoir s'il reçoit une
pension en provenance du gouvernement fédéral.
M. Doyon: M. le Président...
M. Bérubé: Quant aux montants des pensions en
question, à mon avis, il s'agit là d'une matière purement
privée, qui concerne la personne et l'administration en question. Je
pense qu'il n'est pas d'intérêt public de dévoiler les
sources de revenus de pensionnés de l'Etat.
M. Doyon: M. le Président, il me paraît important de
souligner ici - je le porte à l'attention du ministre responsable du
Conseil du trésor - que, dans certains autres cas, devant
l'espèce de malaise de l'accumulation d'une pension, malaise dans lequel
pouvait se trouver l'administration publique provinciale - qu'elle
découle du fait qu'on ait été fonctionnaire pendant un
certain nombre d'années, au fédéral ou au provincial, ou
quelle découle, comme cela a été le cas, du fait qu'on a
été député ou ministre, il y a eu des arrangements
qui ont été faits pour tenir compte de ça. Si je comprends
bien la réponse du ministre, il me dit qu'il n'y aucun arrangement
particulier et que les deux rentes, possiblement, s'additionnent
intégralement aux 44 700 $ indiqués ici à l'engagement 300
pour un "contrat de services à M. Jean Chapedelaine afin de participer
au plan d'inspectorat des délégations, de rédiger
l'historique de la coopération franco-québécoise et
d'exercer d'autres mandats connexes pour une période d'un an." Tout cela
s'additionne. Est-ce que c'est bien là le sens de votre
réponse?
M. Bérubé: Oui. D'ailleurs, je pense que c'est
facile à comprendre. La rente qu'un employé reçoit n'est
pas un privilège mais un droit. Dans les conditions de travail qui le
liaient à son employeur antérieurement, il a payé des
cotisations. De plus, l'employeur s'est engagé à verser, dans le
cadre de sa rémunération, une quote-part à son
régime de retraite. La rente en question appartient, en termes stricts,
à l'employé qui l'a accumulée. Donc, ce n'est pas un
privilège que de pouvoir cumuler une rente sur un salaire additionnel,
pas plus que ce n'est un privilège que de posséder une maison que
l'on s'est achetée lorsqu'on était employé de
l'État, et que, passé 65 ans, on puisse continuer à offrir
ses services à l'État tout en maintenant sa maison.
En d'autres termes, la rente lui appartient. Elle lui est acquise par
ses contributions et, strictement parlant, qu'il continue, en parallèle,
rente et salaire m'apparaît tout à fait légitime. Je sais,
cependant, qu'il y a des cas que nous avons approuvés où, pour
conserver certains employés au service de l'État, on a
ajouté à la rente payée certains montants de
manière à retrouver un niveau de salaire équivalant au
salaire antérieur. Autrement dit, dans le cas d'employés qui ont
continué à travailler pour le gouvernement, on n'a pas
nécessairement donné un plein salaire additionnel parce qu'ils
offraient leurs services. Dans tous ces cas, il s'agissait d'arrangements pris
entre un individu et son employeur. Si l'individu tenait à continuer
à travailler et que l'employeur y voyait un avantage réel, il y a
parfois eu des ententes où le niveau de rémunération
était ajusté à la baisse pour tenir compte de la pension
antérieure. Mais je dois dire que, strictement parlant, la pension
appartient à l'employé et, en ce sens, il s'agit purement et
simplement
d'évaluer le travail fourni par la personne, de décider,
à partir des normes et barèmes, combien vaut le travail qui est
fourni et nous n'avons pas de questions à poser quant à la nature
des pensions qu'il reçoit d'autre part. Mais il peut parfois se produire
des arrangements à l'amiable - j'en ai vu passer quelques-uns depuis
deux ans - où, effectivement, l'employé a offert de garantir ses
services pour quelques mois supplémentaires, par exemple, pour un
salaire résiduel nettement moindre que ce qu'il obtenait
antérieurement compte tenu de la pension qu'il avait, mais il s'agissait
d'un arrangement à l'amiable et tous ces arrangements sont
légitimes.
M. Doyon: M. le Président, ce sur quoi je veux attirer
l'attention du président du Conseil du trésor, c'est qu'il est
sûr que la pension appartient de plein droit à celui qui y a
contribué, je ne nie pas cela. Ce qui ne lui appartient pas de plein
droit, cependant, c'est l'octroi de contrats discrétionnaires, c'est
clair, de 44 700 $ qui s'additionnent à deux pensions. Cela n'appartient
pas de plein droit à aucun employé ou ex-employé. C'est
cela que je dénonce et c'est là-dessus que j'aimerais que le
président du Conseil du trésor s'explique, à savoir s'il
considère normal qu'une personne qui a été à
l'emploi pendant d'assez nombreuses années, aussi bien au
fédéral qu'au provincial... D'après le président du
Conseil du trésor - il nous en a fait une démonstration assez
longue dernièrement par l'adoption de la loi no 68 considérant
que les pensions du gouvernement provincial étaient suffisamment
généreuses, qu'il réduisait l'indexation de 3% - dans les
circonstances, considère-t-il normal et désirable que quelqu'un
qui reçoit ces pensions, que déjà le président du
Conseil du trésor a dénoncées comme étant trop
généreuses parce qu'il les a réduites au moyen d'un projet
de loi qu'il a défendu lui-même à l'Assemblée
nationale au mois de mai et au mois de juin dernier, que ces pensions qu'il
considérait déjà donc trop généreuses
s'additionnent avec un contrat de 44 700 $ pour donner des services qui,
à leur face même , devraient pouvoir être rendus à
l'intérieur d'un ministère qui est bien organisé et qui
existe depuis de très nombreuses années? C'est cela qui est
inacceptable et qui doit être dénoncé là-dedans. Le
président du Conseil du trésor n'a rien expliqué à
ce sujet.
M. Bérubé: Je suis en désaccord total avec
l'intervention du député de Louis-Hébert qui est, d'une
part, moralement injuste et qui, d'autre part, déforme
complètement la réalité de telle sorte qu'on ne s'y
retrouve plus.
M. Doyon: M. le Président... Ah! excusez-moi.
M. Bérubé: M. le Président, j'espère
que le député de Louis-Hébert va me permettre de
continuer.
M. le Président, si un employé de l'État, quelque
employé que ce soit, décidait de mettre de côté une
partie de son salaire sa vie durant pour se ménager une rente
additionnelle à 65 ans, cela serait son droit le plus strict. Et si,
à 67 ans, cette personne offrait des services à son employeur
-services dont l'employeur a besoin - cela serait moralement injuste de tenir
compte, dans les honoraires que l'on paierait à cette personne, du
montant qu'elle a accumulé pendant toutes ces années à la
banque et qu'elle retire maintenant sous la forme d'une rente
viagère.
Voilà le genre de conception étriquée de la morale
publique à l'intérieur de laquelle le député de
Louis-Hébert cherche à nous entraîner. Il n'y a rien
d'immoral à ce qu'un employé qui a mis de côté des
sommes dans le cadre d'un régime de retraite et qui les perçoit
lorsqu'il a atteint 65 ans, il n'y a absolument rien d'immoral dis-je, à
ce que cette personne continue à offrir ses services à ceux qui
en ont besoin. Première partie de la réponse.
Deuxième partie de la réponse. Il s'agit maintenant
d'évaluer si le gouvernement a raison d'engager M. Jean Chapdelaine pour
mettre en place un cadre d'inspectorat des délégations.
Voilà un des plus anciens serviteurs de l'État dans le
domaine des délégations du Québec, de la
représentation du Québec à l'étranger, en qui
plusieurs gouvernements successifs ont fait confiance en lui confiant des
missions importantes. Voici donc un de nos citoyens dont la réputation
de probité, d'homme d'honneur est inattaquable, un homme qui a une
longue expérience de tout le système des
délégations du Québec, qui se voit inviter à offrir
ses services pour mettre en place un régime d'inspection des
délégations pour nous assurer que nous puissions, effectivement,
bien contrôler les activités de nos délégations,
bien savoir ce pourquoi nous utilisons les fonds. Pour mettre en place un
mécanisme de contrôle de nos délégations et assurer
que les deniers publics soient bien dépensés, faire appel
à un de ses concitoyens les plus honorables, qui a la plus longue
expérience dans ce domaine de tous les gens ayant occupé des
délégations au Québec me paraît une décision
saine. Vouloir mêler cela avec le fait que la personne s'est, dans le
passé, acquis des pensions qu'elle a payées de ses deniers et qui
faisaient partie de ses conditions de travail m'apparaît de la
moralité la plus méprisable de la part du député de
Louis-Hébert, M. le Président.
M. Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): Le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: ... les paroles dithyrambiques du président du
Conseil du trésor indiquent la faiblesse de sa position. Un écran
de fumée comme d'habitude. Les éloges qu'il décerne
à M. Chapdelaine sont la preuve que, pour trouver ce dont il
reconnaît avoir besoin, il est obligé de sortir du
ministère des Affaires intergouvernementales. Qui plus est, c'est en ces
années de difficultés économiques que le président
du Conseil du trésor nous fait de grands discours qu'il essaie de faire
les plus convaincants possible sur la nécessité de partager le
sacrifice et l'effort entre tous les citoyens. On se voit devant le fait
où une personne qui a été payée pendant qu'elle
travaillait - et j'imagine qu'elle a été honnêtement
payée pour des services qu'elle rendait - a accumulé une pension
et est partie à l'âge de 65 ans, comme elle en avait parfaitement
le droit. Cette personne se voit requérir ses services et se voit mettre
dans une position telle que sa situation de rétribution par le
gouvernement de Québec est plus avantageuse que si elle était
restée à l'emploi du ministère dont elle faisait partie
auparavant.
Le président du Conseil du trésor aura beau tenter de
faire accroire qu'il s'agit là d'une procédure normale, il est
évident que, lorsqu'on gagne plus cher du gouvernement du Québec
en ayant cessé d'être à son emploi que pendant qu'on
était à son emploi, il y a quelque chose qui ne marche pas.
M. Bérubé: M. le Président, c'est faux.
M. Doyon: M. le Président, je n'ai pas encore
terminé.
M. Bérubé: La personne gagne moins cher que ce
qu'elle aurait gagné si elle était restée à
l'emploi du gouvernement.
M. Doyon: Alors, le président du Conseil du trésor
me dit, à ce moment-là, que cette personne recevait donc du
gouvernement des sommes autres que celles de son salaire puisqu'elle
reçoit actuellement sa pension ou ses pensions avec un salaire qui est
de 44 700 $ pour une période de douze mois.
M. Bérubé: M. le Président, la pension du
député n'est pas une rémunération; la pension du
fonctionnaire en question n'est pas une rémunération. Absolument
pas, c'est une rente qui lui est versée sur la base des contributions
qu'il a accumulées dans son régime de ratraite. C'est donc de
l'argent qu'il a acquis dans les années antérieures et non pas
maintenant. Par conséquent, ce n'est que le remboursement de l'argent
qui lui appartient. Une pension n'est pas de la rémunération. Si
le député de Louis-Hébert n'est pas capable de faire la
différence entre une pension et un salaire, c'est à une autre
commission qu'il devrait se présenter, M. le Président. (16 h
30)
M. Doyon: M. le Président, je pense qu'il est bon de dire,
de souligner qu'une pension n'est payable qu'en autant qu'on ne travaille plus
pour un ministère ou pour un employeur. Ce que je veux faire ressortir
ici...
M. Bérubé: Question de règlement, M. le
Président.
M. Doyon: ... c'est que le président du Conseil du
trésor...
M. Bérubé: Question de règlement, M. le
Président. On vient d'énoncer une fausseté. Si le
député de Louis-Hébert...
M. Doyon: II n'y a pas de question de règlement. M. le
Président...
M. Bérubé: ... voulait examiner le Régime de
retraite des fonctionnaires, il verrait que le cumul est possible,
également dans le RREGOP.
M. Doyon: M. le Président, le président du Conseil
du trésor est en train de tenter de faire croire à cette
commission que si, en l'occurrence, M. Jean Chapdelaine, avait continué,
comme c'était peut-être possible à l'intérieur de
l'ancienne loi qui gouvernait la pension des fonctionnaires, à
travailler jusqu'à l'âge qu'il a actuellement, il aurait
retiré la pension qu'il retire étant encore employé du
ministère des Affaires intergouvernementales. Il me paraît
évident...
M. Bérubé: Tout dépend du régime de
retraite. Dans le Régime de retraite des enseignants, il a droit...
M. Doyon: Ce n'est pas un enseignant.
M. Bérubé: ... à un cumul partiel. Je vous
donne le RRE. Il a droit à un cumul partiel jusqu'à concurrence
de 30% de son salaire de base de pension et salaire. Si, au contraire, il
souscrivait au Régime de retraite des fonctionnaires, il ne pourrait
cumuler et s'il souscrit au RREGOP, il peut cumuler, intégralement,
à 100%. En d'autres termes, selon le régime de retraite auquel il
a souscrit, le cumul est possible, impossible ou partiellement possible. Le
député de Louis-Hébert a fait une affirmation tantôt
qui était contraire à la vérité.
M. Doyon: M. le Président. Je ne veux pas prolonger le
débat là-dessus...
M. Bérubé: Ce serait préférable pour
vous.
M. Doyon: M. le Président, si c'est le genre de menace que
veut laisser planer le président du Conseil du trésor, il se
trompe de personne. Il y a erreur sur la personne. Je voulais vous le dire en
commençant. D'aucune façon il ne pourra être
justifié, il ne pourra faire croire qu'il est normal pour un
gouvernement de continuer à payer un montant de 44 700 $ à une
personne qui, déjà, a l'avantage de retirer deux pensions que
lui-même dénonçait, au mois de mai et au mois de juin,
comme étant des pensions excessives, puisqu'il a présenté
un projet de loi de nature à faire diminuer ces pensions. Alors, il faut
qu'il choisisse à quelle enseigne il loge. Ou il nous dit que les
pensions ne sont pas suffisantes et, à ce moment-là, on va
reconnaître qu'il peut, que c'est à son choix - et ce sera
à lui de nous convaincre -de donner des contrats
discrétionnaires. On ne parle pas de "peanuts" ici, on ne parle pas de
montants négligeables, on parle de montants de l'ordre de 44 700 $. Que
ces pensions s'additionnent à ce montant, c'est au moins
inaccoutumé et cela doit être porté à l'attention de
la population qui, déjà, paie les 44 700 $, a payé des
fonctionnaires pendant un certain nombre d'années, continue de les
payer. Cela oblige la population à sortir encore des montants d'argent,
au moyen de ses taxes...
M. Bérubé: ... embarquer là-dedans.
M. Doyon: ... pour continuer à payer 44 700 $ à
quelqu'un qui, déjà, a des pensions que le président du
Conseil du trésor reconnaissait comme étant plus que
suffisantes.
M. Bérubé: M. le Président, je pense que le
problème du cumul de pension et de rémunération devrait
faire l'objet d'une intervention très mesurée de la part du
député de Louis-Hébert et je pense que j'éviterai
le sujet parce que, si nous voulons entrer dans le fond de cette question, on
pourrait facilement retrouver un petit problème avec lequel nous sommes
confrontés présentement, impliquant des députés de
l'Assemblée nationale qui ne sont pas nécessairement de notre
formation. Je pense que le problème du cumul des pensions et des
salaires est un problème qui a été abordé
carrément par la loi sur l'âge de la retraite obligatoire. Et
désormais, dans la loi, lorsqu'un employé veut continuer à
travailler pour son employeur après 65 ans, il ne peut cumuler pension
et salaire. C'est devenu un régime universel dans tout le
Québec. Cependant, les régimes de retraite existants ont
prévu des clauses spécifiques de cumul, et plutôt que de
faire un débat partisan autour du cumul des salaires et des pensions, ce
qui m'amènerait à ce moment à porter certains coups que je
pourrais qualifier de bas à l'Opposition, je préférerais
qu'on quitte le sujet du cumul des pensions et des salaires.
M. Polak: Affaires intergouvernementales, engagement no 400, M.
le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges, vous vez demandé une question
supplémentaire.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Précisément sur ce sujet, j'ai demandé l'indulgence
du président du Conseil du trésor, le cas échéant,
étant donné que, lorsque je suis arrivé, la discussion
était déjà amorcée et que j'étais en
compagnie de la vice-présidente du Conseil du trésor, donc en
excellente compagnie.
La question que le député de Louis-Hébert a
évoquée de façon plus spécifique dans une partie de
ses propos était une accusation, si on veut, à l'endroit du
gouvernement, d'avoir utilisé les services de quelqu'un d'en dehors des
cadres du ministère. Je me demandais, en l'occurence... Je reconnais les
mérites particuliers que M. Chapdelaine peut avoir à cause de son
expérience; j'ai eu le plaisir et l'occasion de le rencontrer à
plusieurs reprises et il ne fait pas de doute qu'il connaît cela, comme
on dit, le genre de mandat qu'on pourrait lui avoir confié. Il n'en
reste pas moins que la question qui, à mon sens, porte un peu plus
lourdement aussi sur la façon de fonctionner du ministère et
d'autres ministères, c'est de savoir si ce recours à des
contractuels dans les circonstances qu'on connaît, et que le
député a développées également, dans les
circonstances financières du gouvernement, est justifié.
Autrement dit, est-ce qu'on peut en conclure, de façon
légitime, que le ministre des Affaires intergouvernementales,
après avoir bien regardé dans son ministère, n'a
trouvé personne qui pouvait participer à un plan d'inspectorat
des délégations, en rédiger l'historique à
l'égard de la coopération franco-québécoise et
exercer d'autres mandats connexes pour une période d'un an?
M. Bérubé: Je reconnais bien là, M. le
Président, le niveau plus élevé de l'intervention du
député de Johnson. À une question de ce type, j'aurais
répondu sans hésitation que la question du député
de Johnson était... Ah, excusez-moi, j'ai toujours ce lapsus. Le
député de Vaudreuil-Soulanges a posé là une
question, M. le Président, qui
m'apparaît une question pertinente, qui rehausse le niveau du
débat, plutôt que de s'en prendre à une personne et essayer
de dénoncer le cumul soi-disant d'une pension qui lui appartient avec un
salaire et de tenter de jeter le discrédit sur la personne... Le
député de Vaudreuil-Soulanges...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je m'excuse, il faudrait que
j'interrompe le ministre.
Si le président du Conseil du trésor me le permet, je ne
pensais pas que le député de Louis-Hébert jetait du
discrédit sur M.
Chapdelaine, mais bien plutôt sur le président du Conseil
du trésor.
M. Bérubé: Vous n'étiez pas là
lorsque le député de Louis-Hébert a posé ses
questions, comme vous l'avez souligné au début de votre
intervention, et je pense que c'était préférable
effectivement que vous n'y soyez pas. Vous auriez rougi un peu de honte. De
fait, la question du député de Vaudreuil-Soulanges
m'apparaît une question fondée. On peut demander au
ministère de voir, par exemple, s'il n'a pas les ressources pour
effectuer un tel travail à l'intérieur de son ministère
plutôt que d'en confier le mandat à quelqu'un de
l'extérieur. Voilà une question sensée, fondée qui
indique un intérêt pour la chose de l'État et, en
même temps, le niveau élevé des interventions. Mais vouloir
commencer à s'attaquer à la réputation de quelqu'un en
insinuant qu'il cumule des pensions - ici et là et des salaires, c'est
moins bien, c'est cela le problème.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président, une
question de règlement à la question du ministre. Une question de
règlement. Vous avez fait votre tour de piste sur cela, M. le ministre,
si vous pouviez répondre à ma question cela serait bien
agréable. Autrement dit, est-ce qu'au ministère des Affaires
intergouvernementales, le ministre...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert, sur une question de règlement.
M. Bérubé: Je vais poser la question au
ministère.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert, une question de règlement.
M. Doyon: M. le Président, j'ai laissé aller le
président du Conseil du trésor qui se fait toujours une joie de
tenter de détourner le débat. Je veux lui rappeler que, tout
à l'heure, quand j'ai parlé, j'ai dit qu'en même temps
qu'il lançait des éloges sûrement méritées
à M. Chapdelaine - et ce sont les paroles que j'ai employées - il
reconnaissait par le fait même qu'il trouvait chez M. Chapdelaine ce
qu'il ne pouvait trouver à l'intérieur du ministère des
Affaires intergouvernementales. Le journal des Débats peut être
vérifié à cet effet.
Je remarque que le président du Conseil du trésor a
tenté, a préféré répondre à d'autres
questions plutôt que de relever ce point que j'avais soumis à son
attention, à savoir que, s'il trouvait tant de qualités
sûrement désirables et probablement présentes chez M.
Chapdelaine, il reconnaissait par le fait même que ces qualités
qu'il recherchait ne se retrouvaient pas à l'intérieur de
l'administration du ministère des Affaires intergouvernementales. Il n'a
pas nié cette affirmation et je profite de l'occasion pour souligner
qu'il s'agit là d'une lacune qu'il serait absolument urgent de combler.
Cette reconnaissance de la part du président du Conseil du trésor
pour une chose aussi fondamentale que d'évaluer ce qui nous coûte
des millions et des millions de dollars et qu'on continue de subventionner,
qu'on continue de payer à coups de millions sans savoir ce que cela
donne et ce que cela rapporte, est tellement vraie qu'on est obligé
d'aller à l'extérieur du ministère pour en faire
l'évaluation. Je pense que c'est là le signe d'une mauvaise
administration typique péquiste, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On constatera, comme le dit le
député de Louis-Hébert, à la lecture du journal des
Débats, qu'il y a une belle unanimité de ce côté-ci,
dans la mesure où la question sensée, selon les qualificatifs
employés par...
M. Bérubé: C'est celle que vous avez posée,
M. le député de Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): ... le président du
Conseil du trésor - d'ailleurs, on pourra le vérifier dans le
journal des Débats, comme l'a dit le député de
Louis-Hébert -s'est retrouvée dans la bouche de mon
collègue également et que le ministre n'y a pas répondu,
sinon pour dire: II faudra le demander au ministère des Affaires
intergouvernementales.
Je formulerais donc une question d'une autre façon, ce qui ne
permettra pas au ministre de se réfugier dans les officines de ses
collègues. Au Conseil du trésor, selon le plan de travail, les
directives ou peu importe la pratique administrative qui existe, lorsqu'on a
des requêtes d'autres ministères pour l'engagement de
contractuels, est-ce qu'on se demande de façon organisée et
systématique si, oui ou non, le ministère a
fait sa propre enquête? Autrement dit, est-ce que cela fait partie
des pratiques administratives, comme je le dis, du Conseil du trésor que
de dire, avant d'approuver ces choses et de nous les soumettre: Avez-vous fait
votre travail? Est-ce que l'on se demande cela?
M. Bérubé: Oui. De fait, très
régulièrement, le Conseil du trésor retourne dans les
ministères pour complément d'information des demandes d'octroi de
contrats à des experts de l'extérieur.
Il faut dire, cependant, qu'il y a une question d'approche
philosophique. Par exemple, la Chambre de commerce de Montréal; il y a
plusieurs mémoires au gouvernement qui ont souligné que le
gouvernement devrait avoir recours beaucoup plus souvent au "faire faire"
plutôt qu'à l'expertise en régie. En effet, en confiant des
mandats à des consultants de toutes sortes, extérieurs au
gouvernement, on permet à ces consultants de se développer une
expertise qu'ils peuvent vendre, éventuellement, à d'autres. Cela
peut même devenir un objet d'exportation, ces expertises dans tous les
domaines de l'administration publique. On suggère donc, au gouvernement,
très fortement, d'éviter d'avoir à engager trop de
fonctionnaires pour faire des travaux de ce genre, mais de procéder
plutôt par le biais de contrats extérieurs. Je pense que cette
philosophie se défend très bien.
Prenons, par exemple, le gouvernement ontarien qui fait faire un
très fort pourcentage de ses travaux informatiques à
l'extérieur du gouvernement. Au contraire, au gouvernement du
Québec, près de 90% de nos travaux informatiques sont faits en
régie. Donc, deux approches philosophiques différentes. On peut,
soit choisir de le faire à l'intérieur de la boîte, ou
encore choisir de le donner à contrat. Certains diront qu'en le donnant
à contrat, il en coûte moins cher qu'en le faisant avec des
fonctionnaires internes. Au contraire, d'autres diront que cela peut être
plus économique.
Je pense que, là où la question du député de
Vaudreuil-Soulanges est pertinente, c'est lorsqu'on s'interroge sur la pleine
utilisation des ressources existantes. Il faut se dire, avec le gel des
effectifs au gouvernement et la réduction de ses effectifs... Par
exemple, l'année dernière, il y a près de 4 000 à 5
000 fonctionnaires de moins dans les secteurs public et parapublic. Si on
remonte à l'année 1976, on s'aperçoit que le nombre
d'employés de l'État décroît depuis 1976. Cela veut
dire, en pratique, que les ministères ne pouvant pas recruter lorsque,
parfois, ils se retrouvent avec un mandat, une étude particulière
à faire faire, qui est de durée limitée, ils
préfèrent faire appel à des services de l'extérieur
qui, eux, peuvent être délimités dans le temps.
L'avantage de recourir à un consultant de l'extérieur,
c'est que, une fois l'étude terminée, vous ne restez pas pris
avec un, deux ou trois fonctionnaires, qui auraient entamé
l'étude et qui, éventuellement, l'étude étant
terminée, restent au service du ministère.
Donc, d'une façon générale, je pense que, pour ne
pas accroître les effectifs permanents du gouvernement, nous allons voir,
dans l'avenir, davantage de contrats de services accordés à
l'extérieur du gouvernement. Ils seront accordés dans le cadre de
mandat bien déterminé et, une fois ce mandat terminé,
évidemment, le ministère concerné ne se trouve pas pris
avec du personnel.
La question que vous posez, cependant, est d'une toute autre nature.
C'est que vous vous interrogez à savoir s'il n'y aurait pas
présentement un fonctionnaire capable, disponible, pour faire ce
travail. Je ne peux pas, évidemment, répondre ici à la
question. Il faut la demander au ministère, enfin qu'on adresse par
écrit la question au ministère qui, lui, va nous expliquer les
raisons pour lesquelles il a choisi la personne en question.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Mais votre réponse me
laisse soupçonner, dans ce cas-là - ce n'est peut-être pas
dans tous les cas, on verra... Vous ne finissez pas votre réponse de la
même façon que vous l'avez commencée. Dans ce
cas-là, manifestement, vous n'avez pas de dossier devant vous, une
documentation qui vous permet de me répondre: Oui, dans ce
cas-là, nous, du Conseil du trésor, avons fait cette
vérification sur laquelle le député de Vaudreuil-Soulanges
nous interroge. (16 h 45)
M. Bérubé: Nous ne l'avons pas fait pour une raison
qui me paraît assez claire. C'est ce que j'ai donné tantôt
comme explication. Au moment où M. Chapdelaine a pris sa retraite, on a
conservé ses services à titre de conseiller spécial du
ministère. On voit qu'il a été engagé en 1979, en
1980, en 1981. En d'autres termes, il agit pour ainsi dire à titre de
conseiller spécial du ministère, un peu comme un employé
additionnel au ministère, mais qui n'est pas un employé
permanent. En tout temps, le ministère peut mettre fin à ses
services. Ce que le ministère a sans doute décidé
d'adopter comme pratique en 1979, cela a été, plutôt que
d'engager une personne permanente de plus au ministère pour lui confier
des mandats de toutes sortes, de considérer que, compte tenu de la
très longue expérience de M. Chapdelaine, il était plus
intéressant d'engager M. Chapdelaine à contrat, renouvelable
année après année. De fait, nous constatons que M.
Chapdelaine travaille. Par exemple, ses honoraires représentent environ
31 000 $. Ce sont donc
des honoraires de consultant pour quelqu'un qui, en fait, sur une base
permanente, travaille au service du ministère. Voilà la raison
pour laquelle nous n'avons pas remis cela en question parce que, de toute
façon, il était là avant.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je pense qu'on a
épuisé le sujet de l'engagement de M. Chapdelaine et du
renouvellement de ses contrats. Quant à savoir s'il existe de
façon systématique au Conseil du trésor une pratique
administrative qui veut qu'on exige que les ministères justifient
l'engagement de contractuels, ce qui est un problème distinct de celui
que le ministre faisait valoir à l'égard du faire par rapport au
faire faire de la Chambre de commerce du Québec, est-ce que cette
pratique existe au Conseil du trésor?
M. Bérubé: Elle n'est pas systématique, en
ce sens qu'il faut prendre garde d'instaurer des contrôles trop
tatillons. Par exemple, tout récemment, au Conseil du trésor,
nous avons annulé toute une liste d'enquêtes que nous faisions
faire, de rapports que nous faisions faire dans les ministères pour
exercer un suivi de telle ou telle dépense. Il faut toujours maintenir
un équilibre - en pratique - entre le contrôle requis pour
éviter des abus et l'excès de contrôle qui est très
coûteux sur le plan de la gestion. Or, si chaque fois qu'un
ministère voulait engager un contractuel, nous devions lui demander de
nous faire la preuve, employé par employé, tâche par
tâche, qu'il n'y a pas un seul employé dans le
ministère...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
N'exagérez pas!
M. Bérubé: ... qui soit, à cause de ses
connaissances, susceptible d'effectuer le travail en question, on s'engagerait
dans une opération épouvantable. Nous ne pouvons pas demander au
ministère de nous faire la démonstration, à partir de la
liste de tous les employés du ministère, de l'expertise de tous
les employés du ministère et des tâches qui sont
confiées à tous les employés du ministère, nous ne
pouvons pas évidemment de façon systématique demander au
ministère de nous faire la preuve qu'il n'y a personne dans ce
ministère qui à la fois aurait la compétence, le
temps...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): La taille, le poids...
M. Bérubé: ... la taille, le poids pour faire le
travail. Ce que nous demandons à l'administration, chaque fois, c'est de
s'assurer qu'elle peut faire le maximum de travail en régie, et
lorsqu'on nous adresse une demande, on répond de nous justifier la
raison pour laquelle on fait appel à un consultant.
Dans le cas présent, on va nous expliquer qu'on veut bien faire
appel à quelqu'un qui a une longue expérience de la gestion des
délégations du Québec, particulièrement de la plus
importante qui est la délégation de Paris, qui a également
travaillé au ministère pendant des années à
organiser le service des délégations du Québec à
l'étranger et qui, par conséquent, a une expertise
précieuse pour instaurer un plan d'inspectorat des
délégations du Québec.
Lorsque quelqu'un m'explique cela, je n'ai pas besoin d'être grand
clerc pour comprendre qu'il est raisonnable, effectivement, qu'on fasse appel
à un ex-délégué du Québec, qui a une longue
expérience, qui a bâti finalement, au ministère des
Affaires intergouvernementales, l'essentiel des délégations. Si
on m'explique qu'effectivement c'est un bonhomme qui a une compétence
exceptionnelle, je suis bien obligé de reconnaître que c'est vrai.
Mais est-ce que je vais demander au ministère de me faire la preuve
qu'il n'y a pas, dans les effectifs du ministère, quelque part un
ex-délégué qui pourrait le faire? Non, je ne l'ai pas
demandé.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Pour l'engagement, je ne peux
pas imposer une obligation au Conseil du trésor, je verrais plutôt
une obligation, au point de vue administratif, qui serait imposée au
ministère une fois qu'ils ont dit qu'ils engageaient quelqu'un en vertu
du fait qu'il a une expérience particulièrement bien
profilée pour ce mandat et que personne au ministère ne peut
remplir ces fonctions. On ne demande pas des preuves. Je ne veux pas aller dans
les détails, à moins que le ministre n'insiste, parce que je vois
qu'il aime ça; je n'ai pas besoin d'insister, il va le faire. Au point
de vue administratif pur et simple on justifie par écrit que c'est un
engagement à cause des états de service; dans le cas qui nous
occupe, est-ce qu'on ajoute, ou est-ce qu'on demande au ministère
d'ajouter "personne d'autre"? Est-ce que c'est la responsabilité du
ministère? Je ne sais si c'est au Conseil du trésor d'aller
vérifier tout ça, mais le ministère serait obligé
de vivre avec sa décision. Si on voulait mettre en cause cette
nomination, on dirait: Vous avez affirmé que personne d'autre ne pouvait
le faire. Et cela sur une base de cas par cas.
M. Bérubé: Mais, sachant ce qu'impliquerait une
telle déclaration, aucun sous-ministre ne voudrait signer une telle
réquisition sans automatiquement demander une enquête
méthodique et complète. Par conséquent, vous voyez la
taille de
l'adminsitration. Non, j'ai une autre façon, pour le
député de Vaudreuil-Soulanges, qui m'apparaît, sur le plan
administratif, beaucoup plus logique: nous comprimons au maximum les diverses
dépenses au titre de l'opération des ministères et de
l'engagement de contractuels. Dans la mesure où le ministère a de
la difficulté à répondre à toutes ses obligations
avec les crédits qui lui sont alloués, il faut présumer
que le sous-ministre, cherchant à utiliser au maximum les crédits
disponibles, s'assure, avant de faire appel à des ressources de
l'extérieur, qu'il n'y a pas, en fait, dans la boîte quelqu'un
capable de faire le travail. Je ne dis pas qu'il fait une étude
systématique complète, mais quand même il va aux
renseignements pour savoir si, par hasard, il ne pourrait pas la faire
exécuter dans sa boîte.
Je pense que la situation un peu difficile que vivent les
ministères les oblige en pratique à faire ça. C'est
d'ailleurs ce que j'appelle mes programmes d'amélioration de la
productivité dans l'appareil public. Cela consiste à exiger, par
exemple, au niveau des dépenses de transfert, de ne pas les indexer
complètement, mais de donner l'indexation moins 1%. Pourquoi moins 1%?
Dans la mesure où on voudrait continuer à protéger toutes
les subventions antérieures, on serait obligé d'en trouver une
moins importante et de l'éliminer, donc obliger l'administration
à faire des choix. Il en va de même des dépenses
d'opération que nous n'indexons qu'à 75% de l'inflation. Les
indexant à 75% de l'inflation, l'administration se voit forcée de
se poser la question: Quelles sont les dépenses que je devrais couper
pour rentrer dans mon budget? C'est cette pression continue que nous
exerçons sur les budgets des ministères, depuis trois ans au
moins, qui fait qu'on peut en arriver à une meilleure gestion des
dépenses publiques et à minimiser ce genre de commandes faites
à l'extérieur, qui pourraient parfois s'avérer abusives,
compte tenu des ressources que nous avons à l'intérieur. Mais il
faut quand même tabler sur la capacité du ministère de
prendre la décision, compte tenu des budgets qu'il a à sa
disposition.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Terrebonne.
M. Blais: En tant que député ministériel, il
y a une chose que je me dois de relever, et M. le député de
Louis-Hébert pourra rétorquer s'il le désire, mais je ne
peux pas la laisser passer, aussi en tant que membre de la commission des
affaires intergouvernementales. Vous dites qu'on prend des gens à
l'extérieur, à cause d'une mauvaise administration
péquiste des affaires intergouvernementales. Il faut que vous sachiez,
cependant, qu'ici à la commission, quand on travaille, normalement, les
gens de l'autre côté nous considèrent comme des adversaires
et votre attitude semble indiquer que vous nous considérez comme des
ennemis. Je n'ai pas aimé ça.
Il est possible que nous trouvions des personnes à
l'extérieur des cadres des Affaires intergouvernementales non pas parce
que la qualité des gens qui travaillent déjà aux Affaires
intergouvernementales n'existe pas - comme vous sembliez le faire croire -mais
parce que ces gens n'étaient peut-être pas disponibles, par
exemple, parce qu'ils avaient déjà une tâche
attitrée qu'ils faisaient probablement très bien. Ils
n'étaient pas disponibles pour autre chose. Mais, en
général, sur le même engagement financier, les
règles du jeu vont changer dans les révisions des systèmes
de pensions, bien sûr, mais il demeure quand même que, si on se dit
que quelqu'un qui a 65 ans ou qui, dans certains milieux, prend sa retraite
à 60 ans ou à 55 ans, comme on en parle actuellement, s'il ne
peut pas travailler ensuite pour l'État, c'est donc qu'on élimine
tous ces gens si on ne veut pas qu'ils cumulent des fonctions.
Troisièmement, cela pourrait nuire même à nous,
députés, et à vous-même, M. le député
de Louis-Hébert, parce qu'on se choisit des spécialités
quand on est député. Alors, en sortant d'ici, si jamais le
gouvernement qui nous succédait décidait d'engager quelqu'un pour
souffler des ballons pour les enfants, vous ne pourriez pas avoir un double
salaire.
M. Doyon: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Je n'ai pas l'intention de faire grand cas des propos
du député de Terrebonne, sauf pour dire que mon intention, en
siégeant ici, ce n'est pas de lui faire plaisir, primo; de cela, je m'en
fous totalement et éperdument, c'est le cadet de mes soucis, je veux que
ce soit bien clair. J'espère qu'il ne reviendra plus là-dessus.
Si cela lui déplaît, je pense que, déjà, c'est bon
signe.
M. Blais: ...
M. Doyon: Deuxièmement, M. le Président, le
député de Terrebonne tout à l'heure, voyant qu'au
début de mon intervention, j'allais intervenir sur le cumul des
pensions, m'a dit: Pourquoi intervenez-vous là-dessus? C'est la
même chose que le cas du délégué
général du Québec à Bruxelles, reconnaissant par
là lui-même l'anomalie de la situation et souhaitant
secrètement - tellement secrètement qu'il l'a dit tout fort - que
la situation serait de la
nature de celle du délégué du Québec
à Bruxelles. Alors, je ne vois pas comment le député de
Terrebonne peut s'offusquer de telle façon de mes propos, parce qu'il
souhaitait lui-même que ce cumul que je dénonce, que je remarque
et qui est reconnu par le président du Conseil du trésor soit
probablement la même chose que dans le cas du
délégué général à Bruxelles. Or, ce
n'est pas le cas. J'aurais cru qu'il aurait le bon sens de s'apercevoir qu'il y
a là une anomalie puisque lui-même souhaitait que cette anomalie
n'existe pas. Alors, je ne comprends pas son propos, M. le
Président.
M. Blais: Ce n'était pas sur le fond, M. le
député, que j'en avais, mais c'était sur le ton. Nous
sommes ici des adversaires et non des ennemis. J'aimerais que vous baissiez
votre crête un peu, sinon ce sera intenable.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, l'article suivant est le
numéro 400. Avant de poser une question là-dessus, je voudrais
juste faire une remarque préliminaire. On est sur l'article 300 depuis
presque une heure. M. le ministre sait très bien que nous sommes encore
en retard dans notre travail. Je pense qu'on est allé trop loin dans la
discussion sur l'article 300.
M. Bérubé: Je suis prêt à aller
très vite.
M. Polak: Vraiment, on ne peut pas étudier seulement deux
articles, il y en a beaucoup. Notre intention est d'être à
jour...
M. Bérubé: Donnez-moi...
M. Polak: ... et justement de parler des ces affaires,
dont...
M. Bérubé: N'importe quand, M. le Président,
si on me demande une question de fait, quand je n'ai pas la réponse, je
la demande au ministère en question, mais je réponds à la
question de fait.
M. Polak: Quand on regarde cela, je pense que le ministre a pris
beaucoup plus de temps dans sa réponse que nous dans notre question,
concernant l'article no 300.
Maintenant, je m'attaque à un gros problème avec l'article
400 parce qu'il est quelque chose et il faut le lire tranquillement. "Contrat
de services pour agir à titre de conseiller en communications et en
relations publiques à la délégation du Québec
à New York, pour une période de trois ans à compter du 1er
septembre 1982. Fournisseur: M. Lambert Mayer, Montréal. Montant de
l'engagement: 483 886 $."
Donc, j'ai la question suivante pour le ministre. A part la jalousie,
sans doute, du délégué général à
Bruxelles, M. L'Allier, qui ne gagne même pas ce montant, quelle
était la raison pour payer un montant de 160 000 $ à un
conseiller en communications; peut-être même qu'il gagne plus que
le délégué général à New York? Je
dois vous dire, comme j'ai dit l'autre jour, que je trouvais que la
rémunération de M. L'Allier était un scandale. D'ailleurs,
il m'a répondu par une belle lettre de trois ou quatre pages pour me
dire ce qu'il fait, mais il ne l'a pas encore beaucoup démontré
pour le bénéfice du Québec sur le plan économique.
Mais ici, on est en face d'une situation de 160 000 $ par année. Je sais
que le ministre nous disait: Nous comprimons au maximum les dépenses des
ministères.
Je pense que, lorsqu'on a parlé de M. Chapdelaine, à
l'article 300, vu qu'il est responsable de l'inspectorat des
délégations, ce serait une bonne idée de l'envoyer
à New York tout de suite pour savoir ce qui se passe. Donc, je voudrais
avoir des renseignements sur cette somme que je trouve astronomique, que je
trouve scandaleuse et...
M. Bérubé: ... scandaleuse. Scandaleuse.
Voilà un mot de trop, M. le député de Sainte-Anne.
M. Polak: Je répète officiellement et publiquement
que je la trouve scandaleuse pour le temps que l'on vit pour un conseiller en
communications ou en relations publiques. D'ailleurs, j'ai lu
déjà quelques commentaires dans les journaux à ce propos.
C'est pour cela que c'est très bien d'être à jour, c'est
beaucoup plus intéressant de poser la question dans les mois qui
suivent. Apparemment cela fut approuvé au mois d'août, et nous
sommes déjà rendus au mois de novembre. Sans doute qu'on va avoir
un débat sur l'engagement 400: je l'espère, un peu moins long que
sur l'engagement 300. Mais la situation est encore beaucoup plus grave. (17
heures)
M. Bérubé: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Bérubé: M. le Président, je suis au
service de l'Opposition, pour tout débat. Comme le député
de Sainte-Anne le sait, je ne me défile jamais, au contraire; je donne
à l'Opposition toute l'occasion qu'elle juge bon de requérir pour
aller au fond des questions qu'elle soulèvent. Le débat est
directement proportionnel à la qualité du vocabulaire
utilisé par l'Opposition. Si l'Opposition traite une dépense de
scandaleuse et qu'au contraire je me fais fort de la défendre,
à
ce moment-là, nous nous engageons dans un débat qui
souvent fait que nous n'avançons pas très rapidement. Si au
contraire on me pose des questions de fait, à ce moment-là, je
n'ai pas à débattre; par conséquent j'expédie
rapidement.
Comme le député de Saint-Anne n'a introduit que le mot
"scandaleux" dans toute son intervention, je crois qu'il n'y a aucune raison
pour s'étendre inutilement. Donc, il s'agit de donner les renseignements
appropriés.
D'abord, le traitement de M. Mayer est de 49 500 $ par année,
ceci à partir de 1982-1983. Il connaîtra sans doute les
indexations. 49 500 $, c'est son traitement.
M. Polak: ... additionnel.
M. Bérubé: C'est là que nous y arrivons.
Dans le montant que vous avez là, vous avez les engagements. Donc,
telles sont les dépenses que nous devrons encourir pour maintenir un
conseiller en communications à New York. C'est l'ensemble des
dépenses, et non pas son salaire. Il faut bien prendre garde de dire que
483 886 $, c'est le salaire d'une personne. Ce n'est pas son salaire.
De la même manière, lorsque je calcule ce que me
coûte un fonctionnaire, je n'ajoute pas au coût de ce fonctionnaire
le coût de l'édifice à bureaux et du chauffage; je ne
calcule que son salaire. Faisons bien la distinction entre le salaire et les
dépenses afférentes au poste.
M. Polak: J'ai une question d'ordre technique. On vient de me
dire qu'il y a encore un problème pour pouvoir siéger ce soir,
parce que... Vous n'êtes pas au courant du dernier développement?
Sous la pression de l'Opposition...
M. Bérubé: On va siéger de 20 heures
à 21 h 30.
M. Polak: On va siéger de 20 heures à 31 h 30. On a
beaucoup de travail à faire.
Le Président (M. Boucher): Écoutez, s'il vous
plaîtî
M. Bérubé: Tout est correct: de 20 heures à
21 h 30.
M. Polak: Excusez-moi pour l'interruption.
M. Bérubé: II n'y a aucun problème. Bon!
M. Polak: C'est important pour vous autres d'avoir une
victoire.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Bérubé: Les délégués...
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! S'il
vous plaît!
M. Bérubé: Les délégués
généraux ont droit, dans la ville où ils sont
situés, à ce que l'on appelle un logement de fonction,
c'est-à-dire pour recevoir des représentants étrangers
à dîner: plutôt que de les recevoir dans un restaurant, on
les reçoit dans un appartement dit de fonction. De fait, il y a pour
chaque délégué le droit à un logement de
fonction.
Également il y a quelques cas - je n'ai pas la liste au complet,
mais très peu de cas - où des conseillers en communications ou
des conseillers en matière de développement industriel, si je ne
m'abuse, des conseillers économiques... Il y a donc très peu de
cas où des conseillers ont droit également à un logement
de fonction. C'est le cas de la ville de New York. Étant donné
l'importance du marché - on sait que la population de New York
dépasse les 20 000 000 d'habitants, qu'elle est aux portes du
Québec - c'est donc un marché considérable pour les
entreprises du Québec et également pour l'industrie touristique
québécoise. Le marché new-yorkais est donc capital pour le
Québec.
C'est la raison qui nous a amenés à accepter que le
conseiller à New York, le conseiller en communications, détienne
un logement de fonction. Il le détient d'ailleurs depuis des
années. Ce n'est pas le cas particulier de M. Mayer. Je pense que ce
logement de fonction existait antérieurement. Il y a une
définition de ceux qui ont droit à un logement de fonction.
Un logement de fonction, par définition, doit être
situé au centre-ville, à proximité des gens que l'on va
inviter à dîner. On n'invite pas, dans la ville de New York,
quelqu'un de la banlieue à dîner le midi, à 15 ou 20 milles
du centre-ville, pour la simple raison que personne ne pourrait trouver le
temps pour y aller. Donc, un logement de fonction est toujours situé
à proximité du centre d'activité de la ville en question,
afin qu'il puisse servir de logement de fonction. Il ne s'agit pas tout
simplement de payer un appartement à la personne. Il s'agit de lui payer
une salle à manger, un salon pour recevoir les gens, de manière
qu'il puisse recevoir des invités, par exemple des journalistes, des
industriels et autres. Il s'agit essentiellement de faire la promotion du
Québec. Évidemment, la promotion du Québec se fait
fréquemment lors de dîners et de réceptions de toutes
sortes.
Le logement en question représente une allocation d'à peu
près 130 000 $ en trois ans. Si je ne me trompe pas, c'est à peu
près 50 000 $ par année. Il y a un supplément qui lui est
versé d'à peu près 30 000 $ ou 35 000 $ par année,
pour la
location du logement.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): À titre de
dépenses.
M. Bérubé: Le remboursement pour les frais de
location. Sur quoi se base-t-on? Essentiellement, sur les tables de loyer qui
sont prévues par le ministère des Affaires
étrangères à Ottawa. Tous les barèmes que nous
utilisons pour les délégations du Québec, pour les
conseillers commerciaux et autres qui travaillent à l'extérieur
du Québec, la rémunération est calquée sur la
politique fédérale de représentation à
l'étranger. Essentiellement, ce que nous avons ici, c'est une allocation
de logement. Je vais vous donner la liste des allocations auxquelles la
personne a droit.
Du fait que l'indice du coût de la vie à New York est
supérieur à l'indice du coût de la vie à
Montréal, il y a une allocation pour indice du coût de la vie qui
ramène son pouvoir d'achat au même niveau. En d'autres termes, si
la personne se retrouvait au Japon où le coût de la vie est encore
supérieur à ce montant, il aurait droit à une allocation
pour coût de la vie. C'est basé sur un document publié
à Ottawa sur les indices du coût de la vie des principales
capitales du monde. Si vous avez une capitale dont l'indice du coût de la
vie est 90% de celui de Montréal, à ce moment-là, on lui
enlève 10%. Si c'est un indice du coût de la vie qui est de 25%
supérieur, à ce moment-là, on lui ajoute 25%. C'est donc
une correction de son salaire pour tenir compte de la cherté de la vie
dans la ville en question.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On ne parle pas des
dépenses?
M. Bérubé: Non, non. C'est l'indice du coût
de la vie sur son salaire pour ramener son pouvoir d'achat à New York au
niveau où il serait s'il vivait au Québec.
M. Polak: ... son indice, lui? C'est une légère
augmentation; ce n'est pas une réduction.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous venez d'ouvrir une porte,
cher collègue, qui n'a pas de bon sens.
M. Bérubé: Non, je ne peux pas vous le dire. Les
délégués du Québec tombent sous le coup de la loi
no 70, mais c'est un contrat ici, si je ne me trompe pas, c'est un contrat de
services professionnels.
M. Polak: Pas de doute.
M. Doyon: Alors, on est mieux protégé avec des
contrats individuels qu'avec des contrats collectifs, si je comprends bien.
M. Bérubé: Cela dépend. Quand le contrat
individuel arrive à terme, il y a des révisions de contrat. Il a
droit également à une allocation de fonction pour des
réceptions, qui est d'environ 9000 $ par année sur une base
récurrente. Il a droit à l'allocation de logement dont je
parlais. Il a droit au remboursement de ses frais de
déménagement. Il a droit à des frais d'entreposage pour
les biens dont il dispose à l'endroit où il demeure au moment
où il est envoyé pour occuper un poste à
l'étranger. Il a droit à des frais d'installation et à des
frais divers.
L'autre élément, plus important, consiste dans les frais
scolaires. En effet, le délégué ou conseiller commercial
en poste à l'étranger a le droit de faire instruire ses enfants
dans des écoles françaises. S'il n'y a pas d'école
française publique dans le pays où il est muté,
c'est-à-dire, en général, en dehors de la France et de la
Belgique, il peut envoyer ses enfants à l'école française
privée. Dans le cas de M. Mayer, il envoie ses enfants dans des
écoles françaises de New York. Il est prévu, dans les
conditions de travail des employés, que ces personnes qui sont à
l'étranger, effectivement, ont droit au remboursement. Cet article
représente près de 10 000 $, car, on le sait, les frais de
scolarité dans les écoles privées à New York sont
très élevés, et il a deux enfants. Donc, vous avez
là la liste de dépenses auxquelles tout
délégué du Québec a droit lorsqu'il est en poste
à l'étranger. Si je ne me trompe pas, il y a trois conseillers
qui y ont droit - trois conseillers en matière économique et en
communications - en plus des délégués
généraux. Ce sont les conseillers dans les villes les plus
importantes, Paris et New York. Ces allocations sont une copie conforme des
allocations versées par le ministère des Affaires
extérieures à Ottawa. Dans la mesure où nous n'avons pas
un très gros service des affaires étrangères au
Québec, il est évident que les pratiques administratives qui ont
été mises en place ont tout simplement été
copiées sur les pratiques administratives en vigueur à
Ottawa.
M. Polak: La question que je me pose est la suivante. On a eu la
ventilation de ce montant de 160 000 $ par année réparti comme
suit: salaire, logement de fonction, allocation, déménagement,
entreposage, installation. J'aimerais aller vivre comme cela et pouvoir dire
à ma femme, lorsque je reviens le soir: On ne paie plus de loyer, parce
qu'on a un logement de fonction. J'ai une augmentation au coût de la vie.
J'ai une allocation pour le déménagement, l'installation...
M. Bérubé: Question de règlement. Non, il y
a, dans le salaire de l'employé en
question, une provision faite pour son loyer. C'est-à-dire que
l'allocation, c'est ce qu'il paie au-delà de ce qu'il paierait
normalement au Québec par suite du fait qu'il occupe un logement de
fonction. En d'autres termes, il doit prendre à même son salaire,
une partie de son salaire, l'équivalent de ce qu'il prendrait au
Québec pour son loyer. Mais comme, de plus, nous lui imposons de se
prendre un loyer en plein centre d'une ville, c'est généralement
plus cher, particulièrement à Manhattan, dans un cas comme
celui-ci; c'est le supplément que nous lui allouons. Donc, c'est inexact
de dire que vous pourriez partir en n'ayant pas de loyer à payer, vous
auriez un loyer à payer. Mais si votre loyer vous coûte plus cher,
parce que vous êtes à New York, par rapport à ce que vous
paieriez en vivant au Québec, nous payons la différence.
M. Polak: De toute façon, je voudrais amener ce point.
Indépendamment de la façon dont on calcule, le montant total que
cela coûte à la bourse publique québécoise pour cet
employé pour faire ce travail de conseiller en communications et en
relations publiques, c'est 160 000 $. C'est ça que cela vous
coûte? C'est le montant de l'engagement.
M. Bérubé: Oui, 140 000 $.
M. Polak: Non, 483 000 $ divisé par trois.
M. Bérubé: J'ai 102 000 $ pour la première
année, 141 000 $ pour la deuxième année, 151 000 $ pour la
troisième, 76 000 $ pour la quatrième.
M. Polak: Donc, sans prendre votre machine à calculer,
j'ai divisé 483 000 $ par trois, cela donne une moyenne par année
de 160 000 $.
M. Bérubé: Mais, au journal des Débats, vous
pourrez lire l'étalement sur les quatre années en question.
M. Polak: Maintenant, je voudrais savoir quelle est la raison
pour laquelle on a donné des contrats pour trois ans? Qu'est-ce qui
arrive si, après un an, on découvre que ce monsieur vit bien,
qu'il reçoit bien dans son logement de fonction, que ses enfants vont
bien à l'école, sauf qu'il ne produit pas pour le Québec.
Est-ce qu'on ne pourrait pas dire, après une année, à M.
Mayer: Allez donc travailler à Air France, Québecair, ou
ailleurs, parce qu'on a trouvé une autre personne? Vous êtes
lié pour trois ans à ce monsieur.
M. Bérubé: C'est normal. Comment voulez-vous qu'une
personne déménage sa famille, aille à l'étranger
pour un mandat limité à une année avec tout le
dérangement que cela implique? C'est normal que, lorsqu'on signe un
contrat, on signe un contrat pour plus d'une année. De fait, c'est une
pratique courante. Le député de Vaudreuil-Soulanges, qui a une
longue expérience du secteur privé, sait très bien qu'il
est fréquent qu'une entreprise signe des contrats avec ses cadres, des
contrats qui peuvent durer deux ans, cinq ans, mais qui, assurant une certaine
stabilité à l'employé en question, font en sorte qu'on
peut plus facilement l'attirer. Donc, c'est normal. Un contrat de trois ans ne
m'apparaît pas un contrat très long.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Pas pour des conseillers en
communications, M. le ministre. Je n'ai jamais entendu cela de ma vie. Pour des
présidents de sociétés avec des actifs de plusieurs
centaines de millions, à la rigueur je pense qu'on peut présumer
que cela existe. C'est, selon l'expérience très longue que vous
avez vous-même évoquée que j'aurais, absolument
inusité...
M. Bérubé: L'engagement de contractuels, oh,
non!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): d'utiliser un parallèle
avec le secteur privé.
M. Bérubé: Les grandes compagnies de transport
aérien ont des conseillers en communications dans la plupart des grands
centres touristiques et c'est une pratique qui est certainement courante.
Souvent, on engage des firmes.
M. Polak: Dernière question à cet article, avant
qu'on passe aux autres collègues ici. C'est que j'imagine qu'on n'a pas
eu beaucoup de problèmes à négocier ce contrat. N'est-ce
pas parce que monsieur a demandé, au lieu de 160 000 $ par année,
ZOO 000 $ qu'on a réglé pour un peu moins? C'est allé
assez vite, j'imagine, un contrat de cette nature et pour ce montant.
M. Bérubé: Le salaire...
M. Polak: Non, non, je parle du total que cela nous coûte
parce que les avantages, quand vous expliquez à la population qu'on vous
paie votre logement et que vous avez le droit de recevoir des gens...
M. Bérubé: On ne vous paie pas votre logement.
M. Polak: Et vous envoyez vos...
M. Bérubé: Vous payez votre logement, mais on vous
paie pour le supplément relié au logement de fonction. C'est
normal.
M. Polak: M. le Président, je voudrais juste faire le
point. Le simple citoyen, comme moi, de Sainte-Anne, voit cela comme des extra,
parce qu'à Sainte-Anne, quand on change d'emploi, on ne paie pas
d'allocations pour le déménagement, l'installation,
l'entreposage. Ils ne savent même pas que cela existe. Donc, s'il vous
plaît, il ne faut pas dire que c'est une affaire normale. Mais j'imagine
que le contrat a été signé assez rapidement sans
problème, que ce monsieur était bien content des conditions, ou
demandait-il beaucoup plus et vous avez vraiment, en pensant aux
intérêts du Québec, réglé pour un montant
minime?
M. Bérubé: Vous ne réalisez sans doute pas
que M. Lambert Mayer a été vice-président d'Air France. Il
a été directeur des relations extérieures de la
Société des hôtels Méridien. Il a une très
longue expérience dans le domaine du transport et du tourisme en
général. D'autre part, quant au niveau de salaire, c'est bien
beau de dire que vous avez un appartement, mais cet appartement, de toute
façon, est là pour recevoir. Et il y a une chose que je devrais
vous dire, M. le député de Sainte-Anne. Vous êtes
marié, le député de Trois-Rivières a
souligné à quel point vous aviez une femme charmante et que vous
gagnez beaucoup à vous promener en compagnie de votre femme.
M. Polak: Merci beaucoup. Elle m'accompagne souvent. Elle est
même prête à aller à Matane quand j'aurai mon
débat avec vous, à un moment donné.
M. Bérubé: M. le député de
Sainte-Anne, imaginez que votre épouse soit à la maison et
qu'à tous les midis, pratiquement tous les soirs, vous recevez. Oh, oui,
la première semaine, c'est excitant. La deuxième année, on
a généralement son voyage. C'est une tâche qui ne laisse
à peu près pas de répit, qui implique qu'on est
peut-être souvent à la maison, parce que, justement, le logement
de fonction est là pour recevoir, mais qui implique qu'on n'est
pratiquement jamais chez soi parce qu'il y a toujours du monde chez soi. C'est
littéralement un hôtel. Donc, il faut aimer ce genre de
métier. C'est un métier de communication, de relations publiques.
Indéniablement, M. Mayer aime ce métier. Ce n'est pas tout le
monde qui accepterait de faire cela. Qu'on lui paie les dépenses de
réception, c'est normal. Ce n'est pas de l'argent qu'il met dans sa
poche. Il reçoit, il faut bien payer le repas. S'il recevait à
dîner dans un restaurant ou un hôtel, il faudrait payer le repas de
toute façon. Donc, déjà le fait qu'il reçoive
à la maison nous coûte moins cher.
M. Polak: II prend le même vin que ceux qui sont
invités, j'imagine.
M. Bérubé: Deuxièmement, vous comprendrez
l'importance d'un représentant commercial du Québec auprès
d'une population de 20 000 000 d'habitants; c'est le plus gros bassin, pour
vendre de nos produits, attirer les touristes, que le Québec puisse
imaginer à proximité du Québec. Un conseiller en
communication dont la tâche soit d'établir le lien avec les
agences de voyages, faire venir les journalistes, les informer sur le
Québec, s'organiser pour qu'ils écrivent des articles, dans le
New York Times, faisant de la publicité au Québec, les
retombées économiques d'une telle action peuvent être
considérables.
M. Polak: Vous avez des démarcheurs pour cela. Vous vous
rappelez la dernière séance où vous avez dit: Voici, pour
ce pays-là, il n'y a aucune allocation.
M. Bérubé: Donc, dépenser non pas 150 000 $
en salaire pour une personne, mais dépenser 150 000 $ pour organiser la
publicité du Québec à New York a une telle implication
économique que votre citoyen de Sainte-Anne... vous avez toujours
tendance à dénigrer les citoyens de Sainte-Anne.
M. Polak: M. Mayer.
M. Bérubé: Vous avez tendance à
dénigrer les citoyens de Sainte-Anne. Or le drame...
M. Polak: M. le Président, une question de
règlement. J'insiste. J'ai énormément de respect pour la
population de tous les comtés de la province de Québec, y inclus
Matane. Je voudrais que le ministre retire ses paroles parce que là
c'est un peu personnel. Il y a un point tout de même où l'on peut
rigoler mais à ce point-ci vous touchez vraiment mon comté, mes
citoyens et même les citoyens de Matane. Je ne trouve pas cela
correct.
M. Bérubé: M. le Président, je ne parlerai
pas des citoyens de Sainte-Anne, je décrirerai la façon de
s'adresser à cette commission parlementaire du député de
Sainte-Anne. Il dit: Prenons le citoyen de quelque part, qui lui ne comprend
pas comment il se fait que l'on puisse dépenser 150 000 $ pour essayer
de vendre le Québec à l'étranger, pour attirer des
centaines de millions de dollars d'investissement en tourisme à
Québec, pour faciliter... Je recontrais récemment, c'était
très intéressant, un industriel de la région de
Beauharnois qui fabriquait une refendeuse de bois. Tout fier il me montrait
qu'il en avait vendu 250 dans la région métropolitaine. On
placotait avec lui et il a dit: C'est dans une délégation
du Québec que j'ai obtenu l'idée. C'est un brevet d'un inventeur
de Boston et c'est par la délégation du Québec à
Boston qu'ils ont rencontré cet inventeur. Ils ont dit: Cela serait
intéressant chez nous, on a beaucoup de bois à fendre. Ils se
sont transmis l'information - c'est le ministère de l'Industrie et du
Commerce qui a fait une certaine publicité - on a rejoint notre
industriel, la délégation du Québec a établi les
contacts, l'a amené à Boston et aujourd'hui nous avons une
entreprise au Québec qui fabrique un produit chez nous à partir
d'un brevet étranger. Retombées économiques
considérables pour nous, parce que là les 30, 40 employés
de l'usine à Beauharnois, eux, ne se posent pas la question à
savoir si c'est utile un délégué du Québec, ils
trouvent que c'est utile. Mais, voyez-vous, quand vous décrivez vos
citoyens, vous avez toujours l'impression que ce sont des cruchons qui ne
comprennent pas que c'est important d'avoir une présence du
Québec à l'étranger. Vous dénigrez vos citoyens,
vos électeurs, et c'est cela que vous ne devriez pas faire.
En attendant je vais répondre à un
téléphone, parce que l'autre est sur la ligne
(Suspension de la séance à 17 h 23)
(Reprise de la séance à 17 h 26)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre! Nous
reprenons nos travaux.
M. Bérubé: Ah! c'est le temps de démolir le
député de Sainte-Anne, il est absent, M. le Président.
M. Beauséjour: M. le Président, j'aurais une
suggestion à faire au ministre.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Iberville, M. le ministre est en train de faire une brillante
intervention.
M. Bérubé: M. le Président, je termine,
puisque j'étais à taquiner le député de Sainte-Anne
qui, j'en suis convaincu, ne voulait pas dénigrer ses citoyens.
Cependant, je voulais me porter à la défense des citoyens du
comté de Sainte-Anne. Je suis convaincu que ce sont des gens
intelligents, qui comprennent que vendre...
Des voix: Ils l'ont élu. Ils l'ont élu.
M. Bérubé: Ils l'ont élu, oui. Des gens qui
comprennent que vendre le Québec à l'étranger peut
être éminemment rentable pour l'économie du Québec,
car le bassin touristique que représente la ville de New York est
considérable, quand on sait le nombre d'Américains qui viennent
faire du ski ou prendre des vacances au Québec. On sait à quel
point une bonne publicité est très utile.
Je termine sur un point qui peut être d'intérêt et
qui, en même temps, ne touche pas le député de Sainte-Anne.
Effectivement, et particulièrement dans les années 1977, 1978,
1979 - je ne sais pas si cela s'est amélioré - mais pendant un
certain temps tous ceux qui ont eu l'occasion de voir le genre de travail que
faisaient les ambassades du Canada à l'étranger ont
été horrifiés de voir une espèce de campagne
systématique de dénigrement du Québec dans les ambassades.
De fait, plusieurs journalistes américains ont propagé des
idées qui étaient carrément extraites de milieux influents
de Toronto et d'Ottawa et qui, finalement, transportaient avec elles une image
très négative du Québec. Or, ce que nous avons
constaté, c'est que la présence d'un conseiller en communication
établissant un contact continu avec les grands journaux, les grands
médias américains, a fait en sorte que la perception que ces
journaux ont commencé à avoir du Québec s'est
avérée beaucoup plus positive. D'abord, on a constaté
qu'il y avait énormément d'éléments
négatifs.
À titre d'exemple, il est intéressant de lire dans le
journal Les Affaires, qu'un M. Kettle, qui publie un "Feature letter", sur les
avantages économiques, par exemple, sur la situation économique
actuelle, les avantages à investir dans tel et tel secteur, vient de
publier une analyse où il établit 17 critères favorables
à l'investissement dans une région donnée. Cette analyse
est basée sur les taxes, sur le niveau de scolarité, sur la
stabilité de la main-d'oeuvre, etc., enfin, tous les critères qui
font qu'un investissement dans une région est intéressant. Pour
un total maximum de 1000 points, après analyse, on donne quelque 700
points à l'Alberta, environ 650 points au Québec; l'Ontario vient
après le Québec, avec environ 635 points.
C'est-à-dire que dans son évaluation de tous les facteurs
pouvant amener la localisation d'une entreprise au Canada, le Québec est
au deuxième rang, comme endroit le plus intéressant pour
investir.
Or, ce n'est pas en lisant... Et là il s'agissait d'une analyse
un peu objective où l'analyste avait défini ses critères;
il a mesuré, et là il ne pouvait pas se tromper. Mais si on
examine les journaux, les éditoriaux que l'on a lus dans la presse
anglophone, on s'est bien rendu compte qu'il n'y avait aucune
corrélation entre une analyse un peu objective que quelqu'un peut faire
et l'impression qui peut se dégager à la lecture de certains
médias. (17 h 30)
Or, ce qui s'est produit aux Etats-Unis,
c'est que les médias américains s'approvisionnant presque
entièrement à partir de Toronto, l'image qui a été
transmise du Québec, a été une image très
négative. C'est la création d'un poste de conseiller en
communication qui effectivement a contribué depuis quelque temps - et on
le voit d'ailleurs maintenant dans les journaux américains - à
des articles beaucoup plus sérieux, beaucoup plus conscients de la
réalité économique au Québec, de la
réalité sociale. Ils écrivent des articles qui ne sont pas
toujours louangeurs, mais beaucoup plus équilibrés. De fait, un
bon article sur le Québec dans un journal comme le New York Times peut
faire plus pour le développement du tourisme au Québec, par
exemple, qu'une campagne de 1 000 000 $.
Amenez un journaliste chez vous pour le dîner, parlez-lui du
Québec, montrez-lui ce que fait le Québec et convainquez-le que
le Québec est un endroit extraordinaire à visiter et obtenez un
seul article dans le New York Times sur le Québec et, en un seul repas,
vous avez fait probablement plus d'argent que 1 000 000 $ en campagne de
publicité dans la même ville. C'est pour cela qu'il faut prendre
garde de minimiser l'importance d'un conseiller en communication, comme celui
qui est engagé à New York.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Comme d'habitude, dans les propos du président
du Conseil du trésor, on retrouve un certain nombre d'affirmations
douteuses, de sophismes. Le président du Conseil du trésor fait
grand état de l'image que projetteraient à l'extérieur du
pays les ambassades du Canada à l'étranger. M. le
Président, je sais que c'est dans le discours du gouvernement actuel de
tenter de faire croire cette chose-là. Cependant, je peux parler en
connaissance de cause ayant été pendant de nombreuses
années au ministère des Affaires extérieures, ayant
représenté le pays...
M. Bérubé: Ayant contribué à cet
état de choses.
M. Doyon: ... ayant représenté le Canada à
l'étranger, entre autres endroits -et je ne trouve pas comique ce genre
d'interventions - à New York, ainsi qu'en Europe, plus
particulièrement en Autriche, à Vienne. Je peux vous dire, parce
que j'y suis allé, je suis allé à l'intérieur des
ambassades du Canada, que les instructions qu'on a, les instructions qui sont
appliquées et la façon de faire les choses révèlent
le plus grand professionnalisme et la plus grande équité envers
toutes les parties du Canada.
Cependant, en aucun moment, en aucun temps, en tant que
représentants d'un pays qui s'appelle le Canada, sommes-nous
habilités à tenter d'accréditer à la place du
gouvernement la thèse souverainiste et la thèse de
l'indépendance. Nous ne sommes pas des propagandistes. Nous sommes les
représentants d'un pays qui existe et qui, nous l'espérons, va
continuer d'exister. Et si cela est, comme tente de le faire croire le
président du Conseil du trésor, pour les représentants du
Canada à l'étranger, ne pas s'acquitter de leur tâche,
c'est une mauvaise conception qu'a le président du Conseil du
trésor de la tâche des diplomates canadiens à
l'étranger.
M. le Président, le président du Conseil du trésor
fait grand état du fait que le Québec a tout à retirer
d'une présence à l'étranger par l'intermédiaire
d'une personne comme M. Mayer qui, soi-disant, ira expliquer le Québec
à l'étranger. Ce que je vous affirme - et le président du
Conseil du trésor l'a dit dans ses propres mots - c'est que le
Québec comme tel n'a pas de problème d'image à
l'étranger. Notre main-d'oeuvre est reconnue comme étant stable,
qualifiée et nos gens comme étant économes,
sérieux, travailleurs. On n'a aucun problème au Québec
là-dessus. Là où on a un problème, c'est avec le
gouvernement qui nous gouverne actuellement. Là, on a besoin de donner
de drôles d'explications sur les tenants et aboutissants du gouvernement
socialiste et socialisant qui est le seul, selon lui, à avoir le pas en
Amérique du Nord aussi bien en ce qui concerne la langue du travail
qu'en ce qui concerne l'économie. Tout ce que touche ce
gouvernement-là, lui peut faire mieux que n'importe qui d'autre. Ce
gouvernement-là a des problèmes sérieux d'image à
l'étranger. C'est là qu'est le hic, M. le Président.
On confond actuellement - et c'est pour cela qu'on a besoin de
conseillers en communication au coût de près de 500 000 $ pour une
période de trois ou quatre ans. Parce que le gouvernement a à
rétablir sa crédibilité. Il a à expliquer à
la population de l'étranger, ce que nous savons déjà.
C'est que ce gouvernement-là rend au Québec les plus mauvais
services qui puissent être rendus; que ce gouvernement-là est
grandement responsable du fait que nous ayons un taux de chômage qui est
le deuxième au Canada, après Terre-Neuve. Les chiffres sont
sortis aujourd'hui et on sera, en 1983, à 16%. Notre seule consolation
est de se dire que Terre-Neuve est dans une situation pire que la nôtre.
Ce gouvernement a des explications à donner à l'étranger
parce que c'est lui qui gouverne, parce que c'est lui qui est là.
Comment se fait-il que les pertes d'emplois sont plus nombreuses
proportionnellement au Québec que n'importe où ailleurs au
Canada? Ce gouvernement a
de drôles d'explications à donner. Pourquoi les
assistés sociaux sont-ils plus nombreux ici qu'ailleurs? C'est que, M.
le Président, le président du Conseil du trésor...
Le Président (M. Boucher): M. le député,
s'il vous plaît, si on peut rester dans les considérations de
crédits.
M. Bérubé: Je ne m'oppose pas, M. le
Président. J'appréciais beaucoup...
Le Président (M. Boucher): Je pense qu'on s'engage sur un
débat...
M. Doyon: Je ne fais que donner la réplique, M. le
Président.
M. Bérubé: Oui, M. le Président, mais je ne
m'y oppose pas. J'avais l'intention de répondre, cependant, parce que,
après les assertions du député de Louis-Hébert, je
pense que je pouvais pas les laisser passer sous silence. Je donnerais mon
consentement pour qu'il sorte du sujet discuté, mais à la
condition, évidemment, que je puisse répondre.
Le Président (M. Boucher): Alors, allez-y, M. le
député Louis-Hébert.
M. Doyon: Je remercie, M. le Président. Je veux porter
à votre attention surtout le fait que ce qui vous paraît
déjà long n'est que le quart de ce que le président du
Conseil du trésor a pris comme temps pour dire le contraire de ce que je
dis présentement. Qu'il dise répondre à mes paroles, je
vous dis que mon intervention est purement et simplement une réponse
à une argumentation qu'il a déjà faite. On n'en sortira
peut-être pas, M. le Président, mais je vous affirme que mon
intervention est une réponse à des affirmations et à une
thèse qu'il a défendue.
Le Président (M. Boucher): Je ne passerai pas à
travers de mon tout à ce rythme-là.
M. Bérubé: M. le Président, le
problème de nos débats en commission parlementaire ici, c'est
qu'il s'agit d'un mouvement sinusoïdal non amorti, en ce sens que chaque
intervention est un peu plus longue et un peu plus provocante que la
précédente, chacun s'encourageant mutuellement. À la fin,
nous avons bouché tout le temps et, en fait, nous n'avons pas vraiment
discuté du sujet. Alors, M. le Président, je pense que je me
retiendrai d'insister beaucoup. Lorsque le député de
Louis-Hébert a dit: Ce gouvernement-là est responsable du
deuxième plus haut taux de chômage au Canada, je répondrais
simplement ceci, M. le Président. Il y a un partage de juridiction dans
la constitution, qui confie l'essentiel des juridictions économiques
à Ottawa et l'essentiel des juridictions dans les domaines social et
éducatif au Québec. Si nous avons le deuxième plus haut
taux de chômage au Canada, c'est essentiellement relié à
l'absence de politique fédérale pour assurer le
développement économique du Québec. Il n'y a qu'une seule
réponse à ça, c'est l'indépendance du
Québec, il n'y en a pas d'autre.
Le Président (M. Boucher): Merci. M. le
député Sainte-Anne.
M. Polak: Est-ce qu'on peut continuer. Y a-t-il d'autres
questions sur l'engagement 400? Donc, nous avons terminé. Je passe
à l'Agriculture, aux Pêcheries, et à l'Alimentation. M. le
député de Pontiac.
M. Middlemiss: Avant de passer à un autre
ministère. Dans les Affaires municipales, on parle de subventions
à diverses municipalités à titre d'acomptes. Par exemple,
on va prendre l'engagement 603. "Subventions à diverses
municipalités à titre d'acompte sur la compensation en guise
d'impôt foncier à l'égard des immeubles du gouvernement
pour l'année 1982." Cela fait plusieurs fois qu'on discute de
subventions pour tenir lieu de taxes et à un moment donné, le
président du Conseil du trésor disait que du côté du
fédéral, c'était pas mal discrétionnaire. Je lui
suggérerais, pour savoir exactement la façon dont le gouvernement
fédéral procède pour les subventions, d'obtenir une copie
du Bill C-4. Il donne exactement la façon.
M. Bérubé: On a déposé ce projet de
loi-là?
M. Middlemiss: Non. Il a été sanctionné le
15 juillet 1980. Donc, je lui suggérerais de le voir. Ce n'est pas
discrétionnaire et si, par hasard, il y avait des municipalités
dans son comté qui n'ont pas réussi à soumettre...
M. Bérubé: Leurs comptes de taxes. M.
Middlemiss: Oui.
M. Bérubé: Alors, je vais aviser mes
municipalités qu'elles peuvent envoyer des comptes de taxes au
gouvernement fédéral et celui-ci les paiera rubis sur
l'ongle.
M. Middlemiss: En tout cas, c'est seulement pour lui dire...
M. Bérubé: Tant mieux, si le gouvernement
fédéral se comporte désormais en bon contribuable, je ne
peux pas me plaindre.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
M. Polak: M. le Président, Agriculture, Pêcheries et
Alimentation, l'engagement no. 100. "Contrat négocié de service
pour la réalisation d'une étude globale des bruits en milieu
agricole, de leurs sources et de leurs causes, afin d'établir un cadre
de référence pour la future réglementation du
ministère de l'Environnement. Fournisseur: CRIQ. Montant de
l'engagement: 63 000 $." Je sais qu'on nous réglemente du berceau
jusqu'à la mort, mais est-ce qu'on veut maintenant faire des
études pour dire aux vaches et aux poulets: Vous faites trop de bruit en
milieu agricole? Quelle est l'intention ou l'idée derrière cela?
Je me le demande vraiment. Avec le gouvernement actuel, cela ne me surprendrait
pas si on essayait même de contrôler les animaux.
M. Bérubé: Je dois vous avouer qu'ils ont fait des
mesures de bruits dans les poulaillers et ils ont comparé cela avec ceux
de l'Assemblée nationale durant la période de questions et il n'y
avait pas de différence.
Une voix: ... du côté ministériel?
M. Bérubé: Tout ce que je sais, c'est qu'en vertu
de la Loi sur la protection de l'environnement, la pollution sonore peut
être perçue comme une contrainte à la jouissance de son
milieu et, par conséquent, peut être condamnable. À titre
d'exemple, quelqu'un qui se met un "Hollywood muffler" sur sa motocyclette de 4
cylindres et qui vous empêche de dormir la nuit, commet là un
geste illégal. Cela fait partie des règlements qui, fort
heureusement, nous protègent pendant les quelques rares heures de
sommeil qu'il nous reste pour pouvoir dormir la nuit. De fait, la pollution par
le bruit est reconnue. Je ne sais pas dans quelle mesure la pollution par un
meuglement de vache peut être perçue comme étant
particulièrement dramatique au Québec, mais enfin, je vais
essayer de le lire. Ah! Voilà. C'est qu'il semblerait que le niveau
sonore qui serait considéré comme un polluant à 45
décibels le jour et 40 décibels la nuit, en milieu agricole,
serait, de l'avis du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation trop bas et occasionnerait des difficultés quasi
insurmontables aux agriculteurs. En d'autres termes, est-ce qu'une vache a le
droit de meugler à 50 décibels ou à 40 décibels?
Voilà, fondamentalement la question. Le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation pense que la vache
pourrait meugler à 50 décibels sans doute et le ministère
de l'Environnement voudrait la bâillonner. Il semble qu'il y ait un
débat de fond entre les deux ministères. Le Centre de recherche
industrielle du Québec fournira une expertise scientifique pour
décider à quel niveau sonore une vache a droit de meugler.
M. Polak: J'ai juste un commentaire là-dessus. Je pensais
que c'était exactement cela. Je me demande sérieusement si le
CRIQ ne peut pas produire des résultats qui influencent
immédiatement notre économie ou qui stimulent l'emploi. Je trouve
vraiment un peu loin une étude de cette nature.
M. Bérubé: Je dois vous avouer que...
M. Polak: D'ailleurs le ministre semble confirmer que j'ai
raison, parce qu'il rit lui-même de cet article, c'est tout de même
un montant de 63 000 $ pour étudier cela.
M. Bérubé: Si l'on met le niveau sonore trop haut,
les conséquences économiques pour les agriculteurs pourraient
être considérables. Il est donc important de maintenir le bruit
toléré en milieu agricole à un niveau le plus haut
possible de manière qu'il en coûte le moins possible à
l'agriculteur pour amortir ce niveau sonore. Par conséquent, une
étude comme celle-là pourrait peut-être éviter de
faire une erreur quant au standard utilisé.
M. Polak: L'article suivant, quant à moi, serait sur le
Conseil exécutif, le numéro 600. Je ne sais pas s'il y a d'autres
collègues...
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît, je
demanderais à ceux qui ne sont pas membres de la commission de...
M. Bérubé: L'Opposition est dissipée et
empêche mes excellents collègues de l'autre côté
d'effectuer leur travail, comme ils le font, d'ailleurs, de manière
très correcte, à moins d'être dérangés.
Le Président (M. Boucher): M. le député
de...
M. Doyon: Cela compense pour le silence absolu des autres.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne, le Conseil exécutif. Est-ce que vous avez une autre
question, M. le député de Pontiac?
M. Middlemiss: J'ai une question sur l'engagement 106, s'il vous
plaît.
M. Bérubé: Agriculture.
Le Président (M. Boucher): Engagement 106.
M. Middlemiss: "Supplément pour porter à 303 006 $
le coût des travaux de drainage
dans le cours d'eau "Rivière du Moulin et Branches nos 2, 3 et
4", comté de Portneuf. Montant de l'engagement: 70 926 $. Le contrat
initial a été accordé à Waro Construction Inc.,
Saint-Jacques, comté de Joliette, à la suite de soumissions
publiques." Est-ce qu'on pourrait savoir les raisons qui ont causé ce
supplément de 30%?
M. Bérubé: Ce sont des quantités
d'excavation qui se sont avérées supérieures à ce
qui était envisagé. Il s'agit de matériel de classe A,
roc, et de matériel de classe B, c'est-à-dire de terre.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il serait possible d'obtenir dans ce cas
les documents? Le devis qui a été utilisé pour octroyer le
contrat original?
M. Bérubé: II faudrait demander au ministère
qu'il fournisse le devis pour ledit contrat.
M. Middlemiss: D'accord. Si, à la suite de la soumission
du devis, on voit d'autre chose, pourra-t-on poser d'autres questions?
M. Bérubé: Oui, oui.
Le Président (M. Boucher): Merci. M. le
député de Sainte-Anne.
Conseil exécutif
M. Polak: Est-ce qu'il y en a d'autres qui sont avant ou non?
Conseil exécutif, engagement 600. Il y a toute une série
de subventions aux articles 600 à 613. D'habitude, on donne toujours le
nombre d'emplois créés. Ici, on ne parle plus d'emplois
créés, on parle d'emplois soutenus. C'est triste qu'on soit
rendu, sous le gouvernement actuel, à donner des subventions pour
soutenir l'emploi; on n'est plus capable d'en créer. Mais on ne dit
même pas maintenant combien il y a d'emplois soutenus. Je voudrais
seulement établir le principe que le ministre ne va pas changer d'avis
et refusera de donner ce renseignement. Pour nous, c'est important, parce qu'on
veut vérifier, de temps en temps, auprès de la compagnie en
question. Vos renseignements, d'ailleurs, sont fautifs très souvent; il
n'y a pas de suivi. Va-t-on rétablir la coutume qui existait, de fournir
ces renseignements?
M. Bérubé: On me dit que, lorsque la subvention est
conditionnelle à la création d'emplois, on le met.
Désormais, lorsque la subvention n'est pas conditionnelle à la
création d'emplois, on ne le met pas. (17 h 45)
M. Polak: Par exemple, je prends l'engagement 601: Expansion de
l'entreprise, un montant de 382 000 $. Parfait! On ne fait pas une expansion
sans en même temps maintenir les emplois qui existent ou créer de
nouveaux emplois. À ce jour, on a toujours eu ces renseignements. C'est
le premier mois que je ne les vois pas. J'insiste. Ce n'est pas au
ministère de décider aveuglément de nous donner cette
information ou non. Je sais que cela est très embêtant pour vous,
parce que, chaque mois, j'ai toujours demandé les chiffres. J'ai
même cité les...
M. Bérubé: J'ai pris le moyen approprié pour
réduire le nombre de questions.
M. Polak: Oui, mais cela n'est pas de la démocratie,
savez-vous, M. le président du Conseil du trésor? Donc,
étant donné que nous avons quand même une certaine harmonie
dans nos débats et nos contestations, je suggère fortement que
ces chiffres nous soient fournis.
M. Bérubé: Le problème que soulève le
député de Sainte-Anne a fait l'objet de longs débats, je
ne voudrais pas les reprendre. De fait, lorsque nous demandions au
ministère d'indiquer le nombre d'emplois, c'est que l'Opposition posait
souvent la question: Combien y a-t-il d'emplois créés? À
ce moment-là, on disait: II faut le demander au ministère. On
demandait au ministère, combien il y avait d'emplois
créés? Il nous disait: II y a tant d'emplois créés.
À un moment donné, on a dit: Pour ne pas avoir de problème
avec l'Opposition, pourriez-vous, à chaque fois, le mettre d'avance?
Cela éviterait d'avoir une discussion.
Effectivement, les fonctionnaires, maintenant, vont chercher dans les
formulaires et posent la question à l'entreprise. Mais chaque fois qu'on
mettait un chiffre d'emplois créés, l'Opposition a dit: Ce n'est
pas vrai, il n'y a pas eu tant d'emplois créés. Elle contestait
chaque fois le chiffre. Alors, de deux choses l'une: ou vous nous posez la
question "combien d'emplois ont été créés", et on
vous répond, ou vous ne nous la posez pas. Mais il faut choisir.
M. Polak: Excusez-moi. C'est une interprétation
typiquement péquiste. C'est le problème, avec votre philosophie,
et de temps en temps on constate vraiment comment vous êtes. Sur le plan
personnel, vous êtes bien correct, mais sur le plan politique, vous avez
absolument...
M. Bérubé: Vous aussi, M. le député
de Sainte-Anne, vous êtes charmant!
M. Polak: ... de fausses idées. Ici, on a toujours eu le
nombre d'emplois. C'est vrai. J'ai fait moi-même la vérification
auprès des entreprises pour les féliciter des nouveaux
emplois créés. Elles m'ont dit: Ce n'est pas vrai du tout,
j'ai promis de créer peut-être 30 emplois sur une période
de trois ans. On a eu tout ce débat, pour nous c'est très
important d'avoir ce renseignement, sur l'engagement en question, chaque fois
qu'on connaissait le chiffre. D'ailleurs, vous savez très bien...
M. Bérubé: Quand vous me demanderez que le
ministère indique le nombre d'emplois créés...
M. Polak: Mais il n'est pas créé, il est seulement
soutenu. C'est triste, mais il n'y a plus de création d'emplois.
D'ailleurs, vous avez changé le programme. Cela s'appelle maintenant:
Stimulation de l'économie et du soutien d'emplois. C'est triste parce
que le mot "création" est parti depuis un an, mais le soutien nous
intéresse. Vous avez soutenu 35 emplois à cause de subventions.
C'est parfait. On est très heureux de cela. On n'a rien contre ces
subventions, sauf qu'on a très souvent l'impression que ces subventions
sont accordées en se basant sur le nombre d'emplois soutenus. Mais, en
réalité, vous savez très bien que lorsque quelqu'un soumet
un formulaire, il n'y a aucun suivi. Je vous ai déjà
suggéré de prendre un "tabletté"; un fonctionnaire qui ne
travaille pas et de l'envoyer faire des "spot checks". Je fais moi-même
des "spot checks" et je n'ai pas d'assistant pour aller...
M. Bérubé: Je ne vois vraiment pas pourquoi
j'engagerais un fonctionnaire pour faire cela.
M. Polak: Parce qu'on parle d'un grand nombre de ces subventions.
Il s'agit parfois de centaines par mois, et de montants d'une valeur
énorme. Vous savez très bien que dans le programme de la SDI, il
s'agit de millions de dollars de la bourse publique. On insiste pour avoir le
droit de faire enquête là-dessus pour savoir. On ne peut pas
vérifier. Je vous ai déjà suggéré de faire
un système de suivi pour voir si c'est vrai: Monsieur, vous avez
reçu une subvention de tant, avez-vous créé de l'emploi ou
soutenu de l'emploi, etc? Ce serait intéressant d'avoir la
réponse.
M. Bérubé: Je vous ai dit que nous ne le ferions
pas et je vous réitère que nous ne le ferons pas. Lorsque la
création d'emplois n'est pas la condition pour l'octroi en question,
nous ne ferons pas de suivi. Si les conditions de versement de la subvention
stipulent qu'un pourcentage fixe et connu des travaux a été
réalisé et vérifié sur le terrain, nous effectuons
cette vérification. Toutefois, lorsqu'il n'y a pas dans le programme une
règle fixant le montant de la subvention et la reliant au nombre
d'emplois créés - il y a beaucoup de nos programmes où il
n'y a pas de lien entre le nombre d'emplois créés et la
subvention - dans ces conditions, même s'il y a des emplois
créés, nous ne mettrons pas en place un mécanisme pour
aller compter le nombre d'emplois. Par conséquent, il n'y aura pas de
suivi et nous n'utiliserons pas de fonctionnaires dans un exercice futile de
mesure d'emplois créés ici et là, alors que, justement, on
se plaint de la bureaucratie excessive. Toute ma démarche au Conseil du
trésor va dans le sens de l'allégement des procédures
administratives, de la suppression de rapports, de l'augmentation de la
productivité dans le secteur public pour que nous nous dotions, comme
société, d'un appareil de l'État efficace, productif et
qui évite les tâches inutiles. Tant et aussi longtemps que le
député de Sainte-Anne restera dans l'Opposition, Dieu soit
loué: les Québécois seront protégés.
M. Polak: M. le Président, seulement pour répondre,
même pas à la dernière remarque, parce que c'est une
remarque gratuite du ministre... Chaque fois que je soulève un point, il
commence à devenir nerveux et il termine toujours avec une remarque
personnelle. Cela veut dire que je fais très bien mon travail et j'en
suis très fier. Tout ce que je veux dire, c'est qu'on ne demande pas un
renseignement qu'on n'a jamais eu, on ne suggère pas de dire: Voici, on
veut avoir le nombre d'emplois, quand il y a un programme qui n'exige pas cela.
Tout ce qu'on demande, c'est qu'on garde le statu quo. On a reçu ces
renseignements le mois précédent. On avait exactement la
même subvention dans le cadre du programme de création et de
soutien de l'emploi. Le chiffre était mentionné dans quelques
cas. J'ai vu ici, pour la première fois, qu'on n'en parle plus. Vu que
vous aviez déjà menacé de nous enlever ce renseignement et
vu que je suis sur mes orteils vis-à-vis de vous, je dis donc:
Donnez-nous le statu quo qu'on avait, parce qu'on ne veut pas perdre des droits
qu'on a acquis. On ne demande rien de plus que ce qu'on avait auparavant. Je
pense que vous pouvez répondre tout de suite...
M. Bérubé: On va retourner....
M. Polak: ... en disant: J'accepte, évidemment, votre
suggestion.
M. Bérubé: On va aviser de nouveau les
ministères, à la demande de l'Opposition - il ne faudrait pas
changer d'idée trop souvent -de s'enquérir auprès des
industriels des emplois créés ou soutenus, parce que, dans ce
cas, il s'agit d'un programme de création et de soutien de l'emploi,
donc d'indiquer le nombre d'emplois créés ou soutenus par le
biais de la présente subvention. Avec, cependant, toutes sortes
d'interprétations. Je
me souviens d'une fois où on avait vu un motel, je crois, de je
ne sais combien de chambres; je pense qu'il y avait 147 chambres et il y avait
147 emplois de créés et on s'est demandé s'il y avait une
femme de chambre par chambre. Il y a eu certaines remarques...
M. Polak: Et la cage pour animaux?
M. Bérubé: ... suspicieuses de la part de
l'Opposition quant à la nature des emplois qui avaient été
créés.
M. Polak: La petite boutique de cages pour animaux, vous savez,
où avez vous dit qu'il y avait...
M. Bérubé: II faut reconnaître que lorsque
cette question est posée à l'industriel, comme ce n'est pas une
condition pour l'octroi de la subvention, l'entreprise en question remplit le
questionnaire au meilleur de sa connaissance. Souvent, il y en a, je suis
convaincu que c'est cela, à les examiner, d'ailleurs, on s'en rendrait
bien compte... Vous avez un industriel qui a peut-être 400
employés. S'il modifie telle partie de son usine présentement il
est non rentable - il va devenir rentable. Donc s'il obtient cette subvention,
il va protéger tous les emplois de son usine; sinon il va faire
faillite. Il va dire: pour une petite subvention de 100 000 $, je vais sauver
400 emplois. Alors, évidemment, nous on regarde cela et on dit:
fantastique, 100 000 $ pour 400 emplois, c'est extraordinaire. À
côté de cela on donne 1 000 000 $ et on crée deux emplois.
Alors, l'Opposition a les baguettes en l'air en disant: c'est scandaleux,
voyez-vous cela, 500 000 $ par emploi!
Le problème c'est que ce chiffre prête à toutes
sortes d'interprétations, à moins que l'on sache
véritablement, dans chaque cas, ce que cela voulait dire. Donc, à
chaque fois, il faut faire une enquête pour essayer d'aller au fond de la
question et savoir ce que l'industriel en question voulait dire par
création ou soutien de l'emploi. Évidemment, c'est onéreux
et cela demande beaucoup de temps de la part de notre secrétaire, de la
part des ministères. Je pense qu'on a autre chose à faire. Alors,
il faut que ce soit une information utile. Si vous me dites: On veut savoir le
nombre d'emplois impliqués dans la subvention, soit créés,
soit soutenus, et si vous acceptez que l'industriel qui répond à
la question au meilleur de sa connaissance on ne lui fera pas... L'Opposition
se plaint qu'il y a toujours trop de formulaires à remplir, qu'on pose
toujours trop de questions, que les subventions n'en finissent pas d'exiger des
demandes d'information et je comprends que nos concitoyens soient
lassés. Mais savez-vous que le principal problème de
l'État c'est l'Assemblée nationale.
Tous les contrôles mis en place par l'État au cours des
années sont la conséquence d'une volonté du
législateur de bien contrôler l'utilisation des deniers publics
pour s'assurer qu'ils n'étaient pas gaspillés. Et toute cette
mécanique qui a été mise en place au cours des ans est la
conséquence de vagues successives de députés qui, toujours
voulant s'assurer qu'il n'y aurait pas un sou de mal dépensé, ont
fini par dépenser des milliards à s'assurer qu'on ne
dépensera pas une cent de travers.
Et il faut faire attention à cette tendance dont nous sommes
responsables. C'est le législateur qui est responsable du fouillis
administratif. Ce n'est pas autre chose. C'est un travers que nous avons comme
société: je ne dis pas que c'est le gouvernement
précédent, ni le gouvernement actuel, ni les autres
gouvernements. Tous ensemble nous l'avons comme société. Nous
sommes totalement incapables de faire confiance â du monde et de
reconnaître que, de temps en temps, il y a des gens qui vont faire des
erreurs et il y aura de l'argent mal dépensé. Et en voulant nous
assurer qu'il n'y a pas la moindre erreur, il n'y a rien qui marche. Il y a un
coût social épouvantable à une demande comme celle que vous
faites. Ce sont des centaines de personnes que l'on implique à essayer
de fournir des chiffres, parce que le député de Sainte-Anne veut
savoir s'il y a eu deux jobs ou trois jobs. Et de toute façon, on ne
sait même pas ce que cela vaut parce que le gars qui l'a rempli sur le
terrain, lui, ne savait pas ce qu'on voulait lui demander.
M. Polak: M. le Président.
M. Bérubé: On n'est pas pour écrire 25 pages
pour lui expliquer c'est quoi le sens d'un emploi créé. C'est
pour cela que j'ai mon voyage et c'est pour cela que j'ai dit au
ministère: Cessez de l'inscrire puisqu'il n'y a jamais moyen de
s'entendre avec les questions de l'Opposition.
M. Polak: M. le Président, le ministre a été
très habile de changer mes paroles. On ne demande rien de plus que ce
qui existait déjà, on ne demande absolument pas plus que ce qui
existait déjà auparavant. Vous ne vous êtes jamais plaint
de cela parce que, lorsque la subvention est accordée, vous savez
très bien que l'élément "soutien à la
création d'emplois" joue un très grand rôle dans beaucoup
de ces programmes. Il n'y a aucun problème, on voit la formule. Le gars
dit: 52 emplois, pour vous, c'est 52. Nous, on veut se réserver le droit
de dire: 52, ce n'est pas vrai.
M. Bérubé: Vous voulez contrôler
ceux-là, il n'y a pas de problème.
M. Polak: Ne commencez pas à nous enlever des droits qu'on
avait parce que l'idée de la commission des engagements financiers,
c'est justement cela. J'ai déjà vu un de vos
députés ici, autour de la table, secouer la tête et se
dire: Encore eux autres. Vous avez dit déjà: Bobine no 4, bobine
no 5. C'est important, c'est notre devoir ici de souligner ce point pour avoir
totalement le droit de poser des questions sur n'importe quel article qui se
trouve dans le livre et qu'on ne nous dise pas: Bien, voici, nous autres, dans
notre sagesse, on a décidé de ne plus fournir cela. Pour nous,
c'est très important.
M. Bérubé: Un compromis. Il y aura un nombre
d'emplois créés.
M. Polak: Parce que seulement soutenus, vous ne créez
plus.
M. Bérubé: Créer ou soutenir. M. Polak:
D'accord.
M. Bérubé: Voilà, déjà on est
dans le débat. Il y aura un nombre d'emplois indiqué; toutefois,
si l'Opposition est d'accord - et cela serait intéressant que ce soit
couché dans le journal des Débats - on s'entendrait pour que,
lorsque l'Opposition se préoccupe de ce nombre en particulier, elle
fasse la demande explicite dans ce cas: Le ministère pourrait-il nous
décrire la nature de ces emplois, s'ils ont été
créés ou soutenus. Dans des cas particuliers, on les identifiera
et on dira au ministère: Dans ce cas, on veut plus de renseignements,
plutôt que - comme cela était fréquemment le cas, mais
j'admets que le climat a changé avec la nouvelle administration
libérale... (18 heures)
M. Polak: Parce que vous avez suivi ma suggestion, c'est cela. Le
ministre Biron a suivi ma suggestion.
M. Bérubé: Effectivement, ce qui arrivait, c'est
qu'on prenait des pages et on se lançait dans des débats: "Vous
savez bien, M. le ministre, qu'il n'y en a pas eu douze, je suis allé
dans mon comté, il y en a eu juste sept, cela n'a aucun bon sens."
Là, on s'engageait dans de longs débats sur un chiffre que, de
toute façon, je ne pouvais contrôler parce que c'est l'industriel
à qui on pose la question: Combien y a-t-il d'emplois
créés? Le cas que vous souleviez tantôt, je vais essayer de
vous le trouver, j'ai... Il y avait quinze emplois ou quelque chose comme cela.
Produits forestiers....
M. Polak: Tandis que vous le cherchez, à la fin de
l'année, un autre ministre vient devant l'Assemblée nationale, il
prend le total de ces chiffres et il dit: Voici, on a créé
à Québec 25 000 emplois. Drôle d'affaire! Quand vous citez
les chiffres, le ministre vient de le mentionner, vous dites: Voici, ce qu'on a
créé. Vous prenez le total de tout ça, mais quand vous
êtes devant nous à la commission des engagements financiers, vous
dites que ces chiffres ne veulent rien dire: "je m'en fous, ce sont huit jobs
ou un job, ça ne veut rien dire." Nous insistons pour continuer à
être traités comme auparavant, sans alourdir l'appareil. Je suis
totalement d'accord avec ça.
M. Bérubé: Dans le cas que vous souleviez
tantôt, il y a un total de 37 emplois créés. Cela concerne
une scierie, il y a un séchoir, il y a des commis, etc. C'est une
nouvelle entreprise. C'est un bel exemple...
M. Polak: Vous avez déjà le renseignement. On donne
dans le livre, 37, c'est tout.
M. Bérubé: Je l'ai, oui. Mais c'est la
création d'une entreprise. C'est assez clair, quand c'est une nouvelle
entreprise qui se crée, sauf que c'est écrit, regardez,
"expansion de l'entreprise" et ici, on parle de "création d'une
scierie". Alors, petit problème. Déjà, il faudrait
s'engager pour faire une étude en profondeur, afin de savoir si,
effectivement, c'étaient des emplois qui existaient ou... Le sens
à donner à votre question varie avec le projet.
M. Polak: Le compromis est acceptable. Il est presque 18
heures.
M. Bérubé: Cela va? M. Polak: Oui,
ça va.
Le Président (M. Boucher): Alors, il est 18 heures. Nous
allons suspendre nos travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 02)
(Reprise de la séance à 20 h 05)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît! On commence. À la suspension, nous en étions au
Conseil exécutif. M. le député de Sainte-Anne, est-ce que
vous avez terminé le Conseil exécutif?
Éducation
M. Polak: Oui, j'avais terminé. Je ne sais pas si mon
collègue a une question entre-temps. S'il n'en n'a pas, nous passerons
à l'Éducation. Poste 103: "Soumissions publiques: Contrat de
services pour la production de documents audiovisuels de la
série "L'eau d'alimentation" pour les besoins du cours
"Traitement de l'eau" à l'intention des adultes. Fournisseur choisi:
Média Québec, Montréal. Montant de l'engagement: 41 280 26
$."
Je remarque qu'il y a trois autres soumissionnaires qui sont tous d'un
montant moindre que celui qui a eu le contrat. Je comprends qu'il est
indiqué qu'il a été choisi par un comité de
sélection. Je voudrais simplement que le ministre me confirme
qu'à cause de la fameuse grille de l'objectivité que le
gouvernement observe on a décidé de donner ce contrat à un
autre.
Mme Marois: Je m'excuse, M. le Président. C'est exactement
le même cas que ceux qu'on a vus cette semaine. Nous avons une grille de
décisions ici, service relié à l'audiovisuel et aux arts
graphiques avec un certain nombre de facteurs et de la pondération qui a
fait que cette firme a été choisie par le comité de
sélection. Elle a eu le plus haut pointage.
On sait que dans la réglementation à venir, cela sera
corrigé avec les nouveaux facteurs de pondération. Il y aura un
minimum et ceux qui dépasseront une note qu'on me dit être 60,
à partir du moment où ils auront franchi le seuil de 60, on devra
s'en tenir au plus bas soumissionnaire. Ce qui mettra un nouveau correctif dans
le système quant au choix des firmes, sociétés ou
personnes. Pour ce qui est de votre première question, cela confirme ce
qu'on a déjà vu dans les autres contrats.
M. Polak: Je voudrais simplement ajouter qu'il y a de
l'arbitraire là-dedans. On parle d'un comité de sélection.
On a déjà eu des débats ici à savoir qui sont les
personnes qui forment ces comités de sélection. On peut
établir beaucoup de règles, des pointages: cinq points ici et
huit points là, mais à un moment donné il y a de
l'arbitraire qui peut s'y glisser.
Mme Marois: D'accord. Bon, d'abord, sur votre commentaire
à savoir qu'il s'agit d'arbitraire, je pense qu'il s'agit plus
d'appréciation. C'est évident que, la machine humaine
étant ce qu'elle est et fonctionnant comme elle le fait, on tente de
s'encadrer le mieux possible et de se donner un certain nombre de balises. On
tente aussi de ne pas laisser ces choix à une seule personne. Je pourrai
vous indiquer ici, entre autres, les trois membres du comité de
sélection. On se dit qu'il y a plus d'idées dans deux têtes
que dans une et que le jugement risque d'être le plus juste possible, le
plus correct possible et l'évaluation et l'appréciation
véritables des firmes qui sont là par rapport aux services
demandés vont être les plus justes et équitables possible.
Je pense que chaque fois qu'on revoit tous ces systèmes - et le ministre
des Travaux publics, cette semaine, a été très explicite
à ce sujet - on essaie d'en arriver à vraiment corriger les
règles pour enlever de fait l'arbitraire et faire en sorte que les
règles du jeu soient claires.
Cela étant dit, je pense qu'avec les systèmes qu'on s'est
donnés c'est le mieux qu'on peut faire maintenant et je trouve que ce
mieux est très bien. Le comité de sélection était
formé de Mme Monique Désy, de M. Robert Millette et Mme
Thérèse Décarie. Monique Désy est coordonnatrice
des appels d'offres au ministère de l'Éducation;
Thérèse Décarie est productrice
déléguée et responsable des projets, toujours au
ministère de l'Éducation. Nous n'avons pas le titre de M.
Millette, en tout cas, je ne le vois pas à ce moment-ci, mais il faisait
partie du comité de sélection.
M. Polak: Maintenant, quand on parle de comité de
sélection, est-ce que les membres du comité savent, disons un
mois à l'avance, quelles affaires vont être
étudiées? Est-ce que la composition du comité se fait au
hasard? Ou est-ce qu'ils ont des réunions, qu'ils regardent certains
dossiers sans, peut-être, savoir à l'avance de quel projet il
s'agit?
Mme Marois: J'aimerais bien pouvoir entendre à nouveau
toute votre question. Oui, allez-y!
M. Polak: Si un comité de sélection est
formé.
Mme Marois: D'accord.
M. Polak: ... qu'il est au courant que dans un mois il y aura une
réunion pour étudier telle et telle soumissions, par exemple.
Personnellement, je préférerais qu'il ne soit pas au courant
d'avance, juste pour éviter que quelqu'un ne communique avec eux,
toujours dans le cadre de l'amélioration du système, sans devenir
évidemment trop lourd dans les exigences, je comprends cela aussi.
Mme Marois: Non. Ce qu'on me donne comme information, c'est que
les firmes ne sont pas connues à l'avance. Le comité de
sélection regarde chacune des firmes qui ont présenté un
prix en fonction des plans et devis qui avaient été
déposés. C'est comme cela qu'on fonctionne.
Pour M. Millette, on me dit qu'il est du ministère des
Communications - d'accord? - compte tenu du type de projet dont il
s'agissait.
M. Polak: D'accord. Si mon collègue n'a pas d'autres
questions, je passe au ministère de l'Éducation, au numéro
500. Il s'agit d'une "subvention à l'École d'agriculture de
Sainte-
Croix de Lotbinière pour fins d'immobilisations pour
l'année financière 1982-1983. Le montant de l'engagement est de
115 633 $." Je me rappelle, pas à la séance d'hier, mais celle
d'il y a un mois, que la même École d'agriculture de Sainte-Croix
de Lotbinière a reçu une subvention spéciale
d'opération. Je pense que c'était au mois d'octobre. J'ai
demandé au ministre et président du Conseil du trésor s'il
s'agissait d'un même programme pour tout le monde ou s'il s'agissait
d'une subvention qui peut être arbitraire et qu'on accorde à une
école, pas à une autre. Il n'a pas pu nous donner la
réponse, on l'attend par écrit. Entre-temps, je vois le
même nom; avez-vous des renseignements sur cette école
d'agriculture?
Mme Marois: D'abord, il faut dire que la subvention à
laquelle vous faites allusion était celle du fonctionnement relié
à l'école...
M. Polak: Auparavant...
Mme Marois: ... et on s'entend ici pour dire que c'est une
subvention reliée à l'immobilisation.
M. Polak: C'est cela.
Mme Marois: Cela va. Donc, ce sont vraiment des montants
très différents. Je ne pourrais pas vous parler très
longuement de l'École d'agriculture de Sainte-Croix, je n'ai pas ici
d'éléments me permettant de compléter davantage
l'information que vous demandiez déjà et à laquelle,
semble-t-il, on n'a pas répondu et pour laquelle donc, on redemandera
l'information. Ce que j'en sais, et c'est très général,
c'est que cela est une école très spécialisée et
assez particulière, qui s'adresse, évidemment, à
d'éventuels agriculteurs ou agricultrices, voilà.
M. Polak: Ce qui m'inquiète un peu... Je ne veux pas faire
le lien entre le comté de Lotbinière et la subvention, mais je
note, par exemple, en pensant un peu en avant de notre temps, que pour le mois
d'octobre, que l'on va étudier dans un mois - on a un très bon
recherchiste avec nous, un jeune qui est fantastique, qui me montre le mois
d'octobre on trouvera une autre subvention de 32 000 $. On est
déjà rendu à deux subventions, et en voici une autre, pour
des fins d'immobilisation. J'aimerais avoir un peu plus de détails.
Comment se fait-il que cette école soit vraiment dans une situation
assez privilégiée?
Mme Marois: J'imagine qu'au moment où on arrivera en
octobre, on pourra reprendre la question et y répondre le plus
complètement possible. Cependant, ce qu'il faut, c'est...
M. Polak: Malheureusement, vous ne serez plus là. (20 h
15)
Mme Marois: Ce qu'il faut déjà vous dire,
cependant, c'est qu'il s'agit quand même d'une entente basée sur
un plan quinquennal. Il y a donc une certaine planification de faite avec cette
école pour s'assurer qu'elle va donner un certain nombre de programmes,
aussi vivre et être capable de répondre aux besoins des jeunes qui
s'y inscrivent.
M. Polak: Oui. En ce qui a trait aux programmes, on est tout
à fait d'accord, mais on ne voudrait pas qu'il y ait une école,
dans un certain comté où cela va très bien au point de vue
des subventions et d'autres écoles qui travaillent aussi bien, mais
où cela ne marche pas du point de vue des subventions. Cela
m'inquiète. En tout cas, on va voir par la réponse.
Mme Marois: Je ne suis pas certaine de ce que le
député avance, parce que, au contraire...
M. Blais: II n'y a que deux écoles d'agriculture je crois,
au Québec.
Mme Marois: Je pense qu'il y a La Pocatière, si je ne
m'abuse; c'est-à-dire, Saint-Hyacinthe et Sainte-Croix.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le collège
Macdonald.
M. Blais: Ah oui! mais c'est l'Université McGill.
Mme Marois: On a été relié à
l'université, n'est-ce pas?
M. Polak: Je n'accuse personne, M. le Président. Seulement
pour...
Si mon collègue n'a pas d'autre question, je vais à la
fonction publique, engagement 500.
Mme Marois: Pardon, M. le député? Fonction
publique
M. Polak: Fonction publique, engagement 500. "Contrat
négocié pour les services de Me François Aquin pour agir
à titre d'agent négociateur dans le cadre du renouvellement de la
convention collective du Syndicat des professionnels du gouvernement du
Québec pour une période de 48 semaines." Fournisseur: Geoffron
& Prud'Homme, où il travaille. Le montant de l'engagement: 78 720 $.
Je me souviens que lorsqu'on a un contrat négocié, on demande
toujours au ministre: Est-ce qu'il y a une raison spéciale de prendre
cette personne? Dans neuf cas
sur dix, la réponse, c'est que cette personne a une
spécialité fantastique dans le domaine. S'il vous plaît,
n'insultez pas le fournisseur, parce qu'il n'y a pas d'autre fournisseur qui
est capable de faire ce travail. Lorsque j'ai vu le nom de Me François
Aquin, je me rappelle bien, quand j'étais un peu plus jeune je pense
qu'il était député; je l'ai vu pleurer à
l'Assemblée et j'étais bien impressionné par cela. Je l'ai
rencontré depuis; il est un de mes confrères à
Montréal. Je ne pense pas qu'à Montréal, dans le domaine
juridique, il soit connu comme expert dans le renouvellement de la convention
collective des cadres professionnels. Mais évidemment encore ici je
n'accuse personne; je ne dis même pas qu'il y a d'autres
antécédents de Me François Aquin. Je veux seulement savoir
si vous avez quelque chose dans vos notes qui indique que ce monsieur a
maintenant une expertise formidable dans ce domaine?
Mme Marois: C'est du moins ce qui est dit ici: que pour la
conduite de ces négociations, on considère qu'il est un
spécialiste expérimenté dans le cadre de
négociations collectives. Ceci étant dit, je n'ai pas avec moi le
curriculum vitae qui, j'imagine, nous en dirait davantage. Nous allons donc le
demander.
M. Polak: Non. On n'a pas besoin de demander son curriculum vitae
du tout. On le connaît.
Mme Marois: Mais, je suis sûre que ce curriculum vous
convaincrait sans doute. On le connaît à certains égards
pour certains choix publics qu'il a fait et qu'on doit respecter, comme
d'ailleurs on respecte les choix de chacun d'entre nous. Mais je pense qu'au
niveau de certains travaux professionnels qu'il a pu faire... Vous le
connaissez peut-être comme collègue, mais certains membres de la
commission de votre côté pourraient en apprendre davantage et
seraient peut-être même intéressés à leur tour
à louer les services de ce monsieur.
M. Blais: Je n'ai pas compris. Quelle est sa compétence?
Vous ne voulez pas son curriculum vitae? Quelle est la question?
M. Polak: Ce que j'ai demandé... Excusez-moi, M. le
Président, je ne savais pas que le député de Terrebonne
qui, d'habitude, est très alerte... je ne sais pas ce qu'il a
mangé ce soir...
M. Blais: Je n'ai pas encore soupé, monsieur.
M. Polak: ... je ne veux pas répéter ma question.
J'ai simplement dit que j'aimerais savoir si Me François Aquin est
devenu le grand expert dans les conventions collectives syndicales des
professionnels du gouvernement du Québec, parce que je ne l'ai jamais
su. On voit régulièrement les noms de certains avocats; cela
revient devant nous, comme Me Bouchard dans les négociations dans le
secteur public; on le sait. C'est pour cela que j'aimerais, sans demander le
curriculum vitae, avoir quelques détails peut-être sur son
expérience professionnelle, donc son expertise dans le domaine. Je ne
voudrais tout de même pas que sa première expertise soit ce
contrat.
Mme Marois: Je pense que son curriculum est dans ce sens. Je suis
d'accord que...
M. Polak: Parfait. On va le voir.
Mme Marois: ... son curriculum pourrait sûrement vous
intéresser et répondre à beaucoup de vos questions.
Industrie, Commerce et Tourisme
M. Polak: Oui. Le ministère suivant est celui de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme. Engagement 600. Il s'agit de
subventions dans le cadre des activités de la SDI.
Mme Marois: Est-ce que cela va pour votre collègue de
gauche, parce que l'autre jour on était revenu...?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Pour ne pas qu'on recule
peut-être, cela va.
M. Polak: II a le contrôle parfait sur moi, savez-vous.
Donc, c'est entendu d'avance que, chaque fois qu'il veut intervenir, il va le
faire, je n'ai rien à dire.
Mme Marois: Mais cela est-il...
M. Polak: Les règles du jeu de notre équipe sont
bien établies.
Mme Marois: Mais cela est-il possible que le député
de Vaudreuil-Soulanges ait le contrôle sur le député de
Sainte-Anne? Je n'imaginais pas cela possible.
M. Polak: Moi, je suis le petit soldat, lui, il est le capitaine.
Vous comprenez comment cela marche dans une armée? Engagement 600...
Mme Marois: II ne lui manque que l'habit, si je comprends
bien?
M. Polak: Je peux toujours devenir sergent.
Mme Marois: Vous pouvez avoir une promotion.
M. Blais: Tous les gradés vont être ici ce soir.
M. Blouin: Question de règlement. Est-ce qu'on pourrait
savoir si le député de Louis-Hébert a également le
contrôle sur le député?
M. Polak: II n'a aucun contrôle sur moi, il est
plutôt soldat comme moi. Donc, je me réfère, Mme la
ministre, à Industrie, Commerce et Tourisme, engagement 600. Il s'agit
d'une série de subventions dans le cadre des activités de la
SDI.
Mme Marois: Oui.
M. Polak: "Subventions à divers organismes sous forme
d'une prise en charge d'une partie du coût d'emprunts contractés
pour fins d'achat de machinerie, de bâtisses et de construction ou
modernisation de bâtisses. Montant de l'engagement total: 5 005 275 $."
Chaque mois, on reçoit une série de subventions de la SDI. Cela a
commencé par une description de chaque élément et,
maintenant, on a une longue liste, c'est parfait. Mais je note qu'il n'y a
aucune référence au nombre d'emplois soit créés -
parce qu'ici on essaie de créer, - ou retenus. Donc, est-ce qu'il s'agit
encore d'une instruction qui aurait été donnée de ne plus
nous donner le nombre d'emplois? On a eu des débats avec le
président du Conseil du trésor qui a fait la concession que nos
droits acquis ne seront pas enlevés. Donc, j'imagine que le ministre va
nous confirmer que nos droits acquis vont être
réintégrés.
Mme Marois: Je pense que vos droits acquis vont en effet
être respectés, M. le député de Sainte-Anne, puisque
c'est une convention, semble-t-il, sur laquelle on est revenu cet
après-midi avec mon collègue, le président du Conseil du
trésor. Donc, lorsque les prochains cahiers d'engagements nous
parviendront, ces informations vous seront données. J'imagine,
cependant, que vous appréciez avoir cette information fort pertinente
à nos discussions et à vos dossiers. N'est-ce pas?
M. Polak: Oui, absolument. Je pense que le député
de Vaudreuil-Soulanges a d'autres questions plus détaillées sur
les engagements. Moi, je n'en ai pas.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Justement, à ce sujet, sans passer sur les articles un
après l'autre, à titre de nouveau à la commission, j'ai
remarqué que les deux mois précédents qu'on a
couverts...
Mme Marois: Si on s'initie tous les deux ensemble, c'est
très bien.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Précisément, on a tous les deux remarqué, Mme la
ministre, que jusqu'à ce mois-ci, on voyait effectivement que le nombre
d'emplois était touché, soit maintenu, soit créé
par les différents programmes. Je parle notamment des subventions, on a
pris en charge une partie du coût des emprunts. Ce que j'ai
remarqué dans les cahiers précédents et ce n'est pas une
prédiction, c'est cela qu'on va marquer dans les prochains cahiers quand
on rétablira la coutume de mettre le nombre d'emplois. Lorsqu'il y a
zéro d'emploi de créé ou nil, ou tiret, ou quoi que ce
soit, absence d'emploi créé ou maintenu, je suis allé voir
par curiosité, c'est ce qui m'avait frappé, quel était le
but de l'emprunt tel que décrit. Presque tout le temps, c'est de l'achat
d'actif, la fusion d'entreprises, l'amalgamation des activités de deux
concurrents ou de deux entreprises qui peuvent, dans certains cas, être
au même endroit, d'autres ne sont pas au même endroit. Donc, du
financement, c'est ce que j'appellerais, moi, une activité purement
financière de la part de l'emprunteur qui ne maintient aucun emploi, qui
n'en crée aucun en général.
M. Blais: Qui n'en crée pas mais qui maintient quand
même.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Qui maintient, mais on avait
zéro dans les colonnes des mois précédents; vous
regarderez, lorsque vous avez zéro emploi dans la colonne qui est vierge
maintenant, il s'agit d'achats d'actifs et de fusion d'entreprises. Et je ne
saisissais pas du premier abord, pourquoi la SDI pouvait s'impliquer par des
prises en charge d'emprunts dans des cas comme celui-là.
Mme Marois: Je pense qu'on s'entend dans le fonctionnement
général des entreprises et je pense que cela a déjà
été dit assez souvent par mon collègue, le ministre de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, que certaines petites entreprises, si
elles sont laissées soit seules dans leur secteur ou sont en
concurrence, font des gains extrêmement intéressants à
mettre ensemble leurs actifs et à ce moment, souvent, on augmente la
productivité des entreprises, on se permet aussi d'aller chercher des
marchés qu'autrement on se divisait. En augmentant la
productivité, soit dit en passant, c'est souvent sur les "overheads"
tout compte fait qu'on améliore cette productivité mais qu'on
maintient, d'autre part, les emplois qui sont soit au plan manufacturier ou de
la production si on veut.
J'imagine que le député de Vaudreuil-Soulanges sera
d'accord avec moi que la société québécoise compte
une multitude de
petites entreprises, souvent d'ailleurs assises sur des bases familiales
et qui ont de la difficulté à grossir et qui ont de la
difficulté à apprendre à grossir en termes d'organisation
et que ces interventions leur aident dans ce sens.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On les finance pour qu'elles
grossissent, sans aide. C'est un peu...
Mme Marois: Pardon.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On les finance de sorte
qu'elles grossissent étant donné que vous avez fait le diagnostic
qu'elles grossissent avec difficultés, on aide leurs
difficultés.
Mme Marois: Je ne crois pas qu'on aide leurs difficultés,
mais au contraire on vient rationaliser leur intervention dans certains
secteurs ou par rapport à certains marchés. Vous qui venez tout
de même d'une très grande entreprise, et qui connaissez un peu ce
processus d'échange d'actifs, de "joint ventures" ou d'autres types de
processus du même ordre, je pense que vous ne ne pouvez qu'être
d'accord avec cette approche que peut avoir la SDI dans certains cas.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si vous évoquez
l'entreprise privée, ce n'est pas par subvention qu'on se livre à
des fusions. Il me semble qu'on doit faire une meilleure démonstration.
C'est injuste et on n'a pas le temps de regarder cas par cas.
Mme Marois: C'est évident que si l'on se mettait à
creuser chacun des cas, on pourrait voir le rationnel qui a amené dans
tel cas en particulier à être d'accord et même à
aider à cette fusion ou à cet achat de l'un par l'autre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On va en prendre un.
Mme Marois: D'accord.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Le motel du Pont à
Québec, engagement 1353 page 3 à 7. La liste jointe à
l'article 600. 18540179 Québec Inc., donc sans nom, une
société commerciale québécoise enregistrée
qui fera affaires, je présume, sous le nom de motel Fleur de lys Enr.,
Ste-Foy. Nature de l'entreprise: Motel. But de l'emprunt: Achat du motel du
Pont de Québec. Combien d'emplois: Là on ne le sait pas en
l'occurrence, on le saura un jour quand on rétablira ces données
dans les cahiers.
Mme Marois: Dans ce cas, c'est dans le cadre - cependant l'aide
qui a été apportée au motel Fleur de lys dont le
numéro de la société apparaît
précédemment - du programme de l'aide au développement
touristique. Vous savez qu'au ministère de l'Industrie, du Commerce et
du Tourisme, la SDI a un certain nombre de volets qu'on pourrait reprendre
ensemble mais qui permettent d'intervenir dans différentes situations,
dans différents milieux, soit sur l'entreprise manufacturière
particulièrement; mais aussi le volet touristique est une des missions
évidentes, on s'en doute, du ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme.
M. Polak: Ce motel est-il pour les touristes seulement? Tout le
monde est admis, j'imagine.
Mme Marois: Évidemment les touristes pouvant être
des touristes locaux, nationaux, internationaux etc., on s'entend bien sur
cette définition.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela m'a
préoccupé pour un ensemble de raisons, le premier indice,
c'était l'objet de ma question initiale, achat d'un motel, achat
d'actif, achat d'un immeuble, je ne sais trop, 425 000 $. Est-ce que c'est un
"going concern"? Est-ce que c'est en fonctionnement ou est-ce que
c'était abandonné? Est-ce que c'est l'achat d'un immeuble ou
d'une entreprise commerciale qui fonctionnait qui s'appelait le motel du Pont
dont on changera le nom en celui de motel Fleur de lys? En
général, quand on change le nom, c'est parce qu'on achète
quelque chose qui est vide, on achète l'immeuble qui est
abandonné ou qui ne fonctionne pas. Je ne vois pas pourquoi on change le
nom comme cela.
Le deuxième indice qui a attiré mon attention, c'est le
nom de la société emprunteuse, le nom de l'entreprise qui n'a pas
de nom, elle a un numéro. Je comprends qu'on peut le faire, mais cela me
laisse soupçonner... (20 h 30)
Mme Marois: Vous savez que cela fait partie de nos lois, soit dit
en passant, que plusieurs entreprises fonctionnent par numéro.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je vais vous dire pourquoi
elles fonctionnent par numéro. Elles ne le font, en
général, qu'un certain temps. Elles s'empressent de s'incorporer,
de se constituer en société et, éventuellement, elles
demandent un changement de nom...
Mme Marois: Oui, oui, je suis d'accord...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce qui me laisse
soupçonner, à sa face même, que cette société
vient juste d'être formée à
cette seule fin. Cela ne veut peut-être rien dire, mais je serais
curieux de savoir de qui il s'agit, si ce sont des gens qui ont de
l'expérience dans la restauration, l'hébergement, d'une part. Je
le répète, c'est ma première question de tout à
l'heure, est-ce que le motel du Pont fonctionnait ou était
fermé?
Mme Marois: Écoutez, on va le demander, parce que les
informations que j'ai ici ne me disent pas si, effectivement, cette institution
était en activité. Dans le cas du motel Fleur de lys,
évidemment, c'est un numéro de corporation que nous avons en
haut, avec l'éventuel nom enregistré, mais ce nom existe
déjà au plan commercial. Enfin, du moins, avec l'adresse qui
correspond ici, ce nom existait déjà au plan commercial.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
L'avez-vous? Nous n'avons pas l'adresse, nous.
Mme Marois: On parle d'ici, à Sainte-Foy, sur le boulevard
Laurier.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, mais le motel du Pont
est-il de ce côté-ci ou de l'autre côté? De ce
côté-ci.
Mme Marois: Je n'ai pas l'adresse, mais je crois que...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je pensais que c'était
à Lévis.
Mme Marois: Non, je crois que c'est ici à Sainte-Foy, si
je me souviens bien des motels qui sont là.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Alors, deux questions pour le
suivi?
Mme Marois: Cela va.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce que c'était en
activité? Deuxièmement, qui sont les principaux actionnaires? On
pourrait aller au service des compagnies, je présume, pour trouver
ça, mais si vous l'avez cela va éviter des démarches.
C'est à la même place que pour la première.
Mme Marois: Alors, on va vérifier si cette information
existe dans les analyses de la SDI.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, sur ce cas, et sur d'autres cas
semblables, il me semble que cette subvention de 63 600 $ - on pourrait aller
dans d'autres cas mais prenons celui-ci puisqu'on a commencé à en
parler - est accordée pour permettre une transaction. On n'a pas
l'assurance ou on n'a pas de donnée à savoir si - si je peux
m'exprimer un peu vulgairement - ce n'est pas du "crémage sur le
gâteau". C'est-à-dire, est-ce que cette subvention a permis une
transaction qui, autrement, n'aurait pas eu lieu? Est-ce que le prix d'achat
est gonflé d'autant parce qu'on a la subvention? Quelle est
l'utilité de cette chose-là? L'inquiétude que j'ai
à ce sujet, c'est que les lois du marché se trouvent
faussées, parce que ni l'acheteur, ni le vendeur n'ont rien à
perdre, puisque le montant vient d'une tierce partie. Comment peut-on savoir si
la transaction qui, présumément, a eu lieu a été
faite au prix normal, à distance, ou si les 63 600 $ ne sont pas tout
simplement ce qui permet de crémer le gâteau et de
compléter plus rapidement une vente, aux frais des contribuables
finalement, qui aurait eu lieu peut-être? Entre vous et moi, quelle est
l'utilité que le gouvernement intervienne dans des transactions
privées de cette nature? Je me demande si les fonds publics sont
destinés à accélérer les transactions ou s'il faut
plutôt aller plus loin que cela et justifier, d'une façon plus
serrée, l'utilisation des fonds publics.
Il est bien sûr qu'avec 63 600 $ en plus la transaction se trouve
facilitée. Vous n'avez pas à me faire une longue
démonstration là-dessus. Elle est plus facile à faire que
si les 63 600 $ n'étaient pas versés. Mais est-ce qu'on est plus
avancé après qu'on l'était avant?
Mme Marois: Évidemment, les questions que vous soulevez
sont des questions extrêmement pertinentes. Ce sont des questions que les
analystes de la SDI, à partir des critères, des normes, des
règles du jeu qui encadrent les versements des subventions, doivent se
poser dans le cas de toute subvention, soit à l'achat d'une entreprise,
au regroupement d'une entreprise, au taux d'intérêt d'une
entreprise, à l'achat de machinerie ou de quoi que ce soit. Je tiens
pour acquis, et je pense que c'est le cas de façon systématique
dans les choix qui sont faits, qu'il y a une analyse très serrée,
à partir de normes, de critères, de règles du jeu, qui
fait en sorte que cette entreprise en a réellement besoin.
D'ailleurs, vous, qui êtes aussi député dans un
comté, j'imagine que des chefs d'entreprises se présentent
à votre bureau et vous demandent s'il n'existe pas un programme qui
pourrait les aider, compte tenu de telle ou telle difficulté qu'ils
rencontrent.
Les entreprises qui, habituellement, ne vivent pas ces
difficultés-là sont très fières de pouvoir dire
qu'elles se débrouillent par elles-mêmes, que leurs affaires vont
bien, etc. Je pense que ces programmes qui
existent, administrés par la SDI, sont des programmes
normalisés, avec des règles du jeu très strictes. Il y a
ici des analyses qui ont été faites, avec des révisions
par les responsables des programmes. Je les vois les uns à la suite des
autres, parce que c'est passé au crible avant que les subventions ne
soient versées, qu'il s'agisse d'achats, de modifications ou d'aide aux
emprunts.
Il est évident que ce que le député de
Louis-Hébert soulève, d'autre part, c'est cette intervention
qu'on fait dans la société de la libre entreprise. C'est une
intervention que l'Etat fait à différents lieux, dans
différents types d'industries pour différentes raisons ou
différents objectifs. Il faudrait bien se rendre compte aussi que,
même si on est d'accord sur ce type d'approche, ce sont souvent les chefs
d'entreprises - et qu'on pense au Conseil du patronat ou aux chambres de
commerce - qui interviennent auprès du gouvernement pour qu'un certain
nombre de programmes se développent dans ce sens-là pour venir
aider soit au développement d'une industrie, soit à son
soutien.
Je pense qu'à partir du moment où on se fixe des objectifs
relativement à certains secteurs - je pense, entre autres, au secteur
touristique au Québec où on sait que c'est une de nos ressources
naturelles - c'est un choix aussi qu'un gouvernement peut faire d'intervenir
dans un secteur pour permettre de le développer, de le rationaliser et
de faire en sorte qu'il rapporte aux Québécois et aux
Québécoises et que cet argent reste sur notre territoire.
Le Président (M. Boucher): M. le
député...
M. Blais: J'aurais une sous-question. On regarde les subventions
nos 1355 à 1398, sous le sous-titre Programme d'urgence d'aide à
la PME. L'aide d'urgence aux PME, cela veut dire que ce sont des subventions
pour aider les entreprises à passer à travers la crise des hauts
taux d'intérêt. Est-ce qu'on pourrait présumer aussi que
les subventions 1334 à 1354 seraient indirectement une aide à
l'achat, pour subventionner aussi des intérêts dans le cadre d'un
intérêt trop haut et que si on ne les subventionnait pas, les
transactions n'auraient pas lieu?
Mme Marois: C'est exactement le type d'explication que je tentais
de donner au député de Louis-Hébert. Dans certains cas,
ces transactions n'auraient pas lieu et certains actifs qui sont là, qui
existent et qui pourraient être rentabilisés sont une perte
sèche pour les entreprises impliquées évidemment mais
aussi pour la société qui a contribué jusqu'à un
certain point à ce que ces entreprises prennent naissance sur notre
territoire. Je suis d'accord avec vous dans ce sens-là.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Est-ce qu'on a terminé sur cela?
M. Doyon: Je comprends que la ministre nous donne toutes sortes
de bonnes raisons théoriques pour que l'Etat intervienne dans ce genre
d'affaires-là, mais à un moment donné, il va falloir faire
des calculs serrés. En quoi après est-on mieux qu'avant? Il va
falloir qu'on nous prouve cela quelque part.
M. Blais: II n'a rien compris, encore.
M. Doyon: Je n'ai rien compris parce qu'on ne m'a rien
expliqué jusqu'à maintenant. C'est aussi simple que cela. On m'a
dit: On est pour le tourisme, on est pour que les affaires marchent, on est
pour la consolidation des entreprises, etc. Mais tout le monde est pour cela.
Est-ce qu'une fois qu'on a dit cela on a prouvé quoi que ce soit ou on a
expliqué quoi que ce soit? On n'a pas expliqué pourquoi l'Etat
devrait mettre 63 600 $ là-dedans. Je ne vois pas pourquoi on est mieux
après qu'avant parce qu'on ne me l'a pas dit, on ne me l'a pas
expliqué. Dans ce cas-là...
Mme Marois: L'entreprise dont parle le député de
Louis-Hébert est dans son comté; il pourrait même aller
recontrer cette entreprise et en discuter avec elle. Quand on me dit que c'est
théorique, ce qu'on fait, je regarde la société dans
laquelle on vit et la crise économique à travers laquelle on
passe. Allez demander aux entreprises, aux travailleurs, aux travailleuses si
c'est théorique ce qu'ils vivent, par exemple, si le programme d'aide
aux entreprises manufacturières et aux entreprises en difficulté
n'est pas venu aider ces entreprises à passer à travers cette
crise et à faire en sorte qu'on garde chez nous le "know-how", la
connaissance, les modes de gestion et surtout la propriété. Je
pense que c'est de ça qu'il s'agit.
Ceci étant dit, M. le Président, il demeurerait cependant
intéressant, j'imagine, pour le député de
Louis-Hébert, que le ministre de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme
soit même invité à cette commission, éventuellement
- ce pourrait être très prochainement - pour présenter les
programmes qui sont administrés par la SDI, par le ministère, et
en évaluer avec le ministre les impacts globaux. Si j'avais
été prévenue de ce type de questions, j'aurais pu aller
chercher un certain nombre d'éléments d'information permettant de
compléter l'information générale que je donne
maintenant. On s'entend cependant que c'est sur des engagements
financiers très précis que nous devons nous arrêter ce
soir. Cette question soulevée par le député est
très pertinente et je serais d'accord pour que le ministre de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme vienne nous parler de l'impact de ses
programmes dans les milieux financiers, dans les milieux de gestion et dans les
milieux manufacturiers québécois. Je pense que la preuve ne
serait plus à faire à ce moment-là.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que vous en faites une
motion?
M. Beauséjour: M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, je pense aussi que
face à toutes ces aides financières aux industries, il existe des
programmes. Le député de Louis-Hébert peut certainement
regarder dans son bureau...
M. Blais: II n'écoute pas. Il n'écoute jamais. Il
parle tout le temps quand on répond.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député d'Iberville.
M. Beauséjour: II peut regarder dans son bureau et
probablement qu'il trouvera des dépliants sur ces différents
programmes...
Une voix: Des dictionnaires.
M. Beauséjour: C'est plus utile que des dictionnaires pour
les entreprises. Avec les programmes expliqués, en les lisant...
M. Doyon: J'aimerais savoir combien vous en avez de dictionnaires
et on va régler ça au cas où...
Le Président (M. Boucher): S'il vous plaît! S'il
vous plaît!
M. Doyon: Une fois pour toutes, on va savoir combien vous en avez
et on va se parler après ça. Vous n'avez pas autre chose à
dire, quand on parle de milliers dollars, que des niaiseries comme
ça.
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît: M. le député d'Iberville.
M. Beauséjour: Avec les différents programmes, en
prenant connaissance de leur contenu, je ne sais pas, mais j'ai l'impression
que le député de Louis-Hébert pourrait poser une question
comme celle-ci: Compte tenu du programme qui existe, quels sont les
critères que le ministère a retenus pour donner telle subvention?
C'est une question qui pourrait être posée. À ce
moment-là, la réponse pourrait venir par écrit, mais
ça démontre déjà qu'il faut lire les
dépliants expliquant les programmes qu'on nous envoie à notre
bureau.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: Est-ce qu'on a terminé sur ce
sujet-là?
Une voix: Oui.
Revenu
M. Polak: Dans ce cas, je passe, quant à moi, au Revenu,
engagement 100. "Contrat de services pour la conception et la diffusion de deux
sessions de formation à l'intention de 225 gestionnaires du
ministère". Fournisseur: le cégep de Valleyfield.
M. Beauséjour: Je voulais juste... Ah non! D'accord, ce
n'est pas à ce moment-là.
Mme Marois: C'est un peu plus loin, M. le
député.
M. Polak: Fournisseur, le cégep de Valleyfield. Montant de
l'engagement: 79 797,50 $. Je commence à être fatigué. On
parle de deux sessions. D'ailleurs, je viens de comprendre de mon
collègue, à ma gauche, qu'il s'agit d'un cégep fantastique
et très professionnel, donc je ne pose pas de question là-dessus.
On parle de deux sessions. Si je fais un calcul rapide, cela a
coûté 380 $ par personne qui y ont assisté. Deux sessions,
qu'est-ce que ça veut dire? Je connais des sessions de 9 heures à
midi. Je connais des sessions d'une semaine. Avez-vous des détails
là-dessus? Que veut dire le mot "session"?
Mme Marois: Le mot "session" signifie la période comprise
entre le 20 septembre 1982 et le 28 février 1983. C'est ça,
exactement?
Une voix: Les sessions sont de cinq jours.
Mme Marois: D'accord. C'est la période pendant laquelle
ces sessions peuvent se donner, mais les sessions sont de cinq jours.
M. Polak: Cinq jours.
Mme Marois: Cela va? Je pense que ce qu'il est intéressant
de constater, d'abord, c'est qu'on respecte ici la politique qu'on s'est
donnée, comme gouvernement. Si certains de nos ministères,
certains de nos
fonctionnaires ou certaines personnes dans nos organismes ou dans nos
réseaux avaient besoin, soit de sessions intensives de formation, soit
d'évaluation ou d'autres types d'éléments reliés au
monde de l'éducation, qu'on procède avec nos réseaux,
c'est le cas ici cela reste intéressant, je pense, comme approche.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Est-ce que je pourrais ajouter
que, dans le cas qui nous occupe, même si le gouvernement dit faire un
effort de ce côté, pour avoir rencontré des gens
particulièrement au cégep de Valleyfield très
récemment, où d'ailleurs le corps professoral est
constitué en grande partie d'électeurs résidant dans mon
comté...
Mme Marois: Ce sont donc des gens très bien.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Cela ne fait aucun doute. Ils
ont plaidé auprès de moi pour que justement le gouvernement du
Québec et d'autres instances dans la région utilisent le plus
possible cette ressource du milieu. J'ai cru percevoir qu'ils jugeaient qu'elle
n'était pas encore assez utilisée, compte tenu du profil assez
extraordinaire de ce cégep, qui est l'ancien séminaire de
Valleyfield évidemment, qui a conservé la tradition qu'on lui
connaissait dans la province, collège où un tas d'illustres
Québécois ont fait leurs études: des cardinaux, des
ambassadeurs et tout ce que vous voulez, aussi résidents de mon
comté d'ailleurs, à l'époque. Je me demandais si une
directive ou des pratiques administratives sont inscrites quelque part,
pratiques qui, effectivement, exhortent les ministères à utiliser
le plus possible les ressources qu'on retrouve dans les corps professoraux des
cégeps.
Mme Marois: Cela va. Il faudrait que je vérifie si c'est
écrit. Ce que je peux vous dire, cependant, malgré ma courte
expérience au Conseil du trésor, c'est ceci: Chaque fois qu'une
demande est faite en matière de cours, de sessions de formation ou de
perfectionnement, si la demande est faite d'aller à l'extérieur
de nos réseaux, on demande au ministre concerné et au
ministère d'étudier, de vérifier auprès du ministre
de l'Éducation s'il ne serait pas possible de trouver les ressources
dans notre propre réseau. Donc, on peut vérifier si cette
politique est écrite. Cependant, nous prenons bien garde chaque fois de
vérifier avec le ministre concerné s'il s'est renseigné
auprès du ministère de l'Éducation.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Félicitations:
Mme Marois: Est-ce que cela va? Je pense que c'est une saine
gestion de nos ressources, justement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
Transports
M. Polak: Ministère des Transports, article 300.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): 819 000 $ sur 22 000 000 000 $,
je ferai remarquer.
Mme Marois: II s'agit d'un engagement, on s'entend bien.
M. Polak: Ministère des Transports, article 300. Il s'agit
d'un "supplément pour porter à 64 000 $ le coût des
honoraires pour fins de vérification des comptes et livres de la
corporation de la Ligue de taxi A-11. Le fournisseur est Raymond, Chabot et
Cie, comptables agréés, Montréal. Le montant de
l'engagement est de 44 000 $." Donc, je fais un calcul rapide... D'ailleurs, je
dois comprendre que c'est la même firme de comptables
agréés qui était en charge d'analyser le désastre
de la fête nationale. Ils doivent avoir une certaine expérience
dans ce qu'on appelle de la mauvaise gestion.
M. Blais: Vous vous engagez sur un terrain boueux.
M. Polak: Non, non. Je fais juste un petit commentaire, M. le
Président.
M. Blais: Faites attention! Surtout que c'est la RCMP qui a le
contrat.
M. Polak: Donc, ceci étant dit, comme Mme la ministre l'a
toujours dit, je note qu'il y a un supplément...
M. Blais: C'est la RCMP.
M. Polak: ... de 50%, est-ce qu'il y a une raison
spéciale? Vraiment, je déteste voir qu'on accorde un contrat, des
honoraires, qui sont tout de même discutés d'avance, basés
sur un taux, etc., et là on nous revient avec 50% de plus. Ce sont des
règles d'exception, mais il faut souligner que c'est difficile à
accepter.
Mme Marois: Je pense que c'est vrai, ce sont des exceptions que
ces suppléments. Vous savez - je pense que ce n'est pas à vous
que je vais l'apprendre, M. le député -tous les problèmes
qui ont existé dans ce cas particulier, celui de la Ligue de taxi A-ll.
On nous dit ici, dans les éléments d'information que je
possède, qu'il y avait eu une bonne évaluation au départ,
mais que
certains éléments avaient échappé aux
personnes qui avaient évalué le travail à faire. C'est
dans ce contexte qu'on a vu les honoraires augmenter.
M. Polak: Je vous dirai tout de même en commentaire: C'est
qu'il est toujours facile de répondre sur un supplément: Voici,
on a fait une petite erreur, on n'a pas vu la totalité du
problème. C'est inquiétant un peu. Celui qui a accordé le
contrat savait très bien qu'il s'agissait de vérifier les livres
de comptabilité de cette ligue de taxi sur une certaine période
de temps. Revenir après avec 50% de plus, c'est difficile parce...
Mme Marois: Oui.
M. Polak: ... qu'il y a beaucoup d'autres firmes de comptables
qui sont très bonnes et qui font des enquêtes dans de très
grandes faillites, presque frauduleuses, commerciales, et qui, j'en suis
certain, auraient bien aimé faire la vérification de ces livres
peut-être pour, je ne sais pas...
Mme Marois: ... firmes, qui font des faillites frauduleuses et
qui auraient aimé faire...
M. Polak: De comptables agréés, oui, qui font la
vérification de livres, dans ce qu'on appelle les faillites presque
frauduleuses, commerciales, qui sont...
Mme Marois: D'accord.
M. Polak: Qui sont engagées par le syndic en faillite. Il
s'agit très souvent de montants très élevés,
substantiels et elles auraient bien aimé pouvoir dire au ministre des
Transports: Voici, on veut vérifier pour vous, tout simplement, ces
livres de la ligue de taxi.
Mme Marois: Dans les explications que je possède
également ici, il y avait, évidemment, une notion d'urgence; il
faut bien s'entendre. D'ailleurs, en vertu de la loi no 48, par exemple,
où on dit qu'on doit nommer le vérificateur pour vérifier
les comptes des livres de la corporation, le délai imparti dans ce
cas-là - on se référera à l'article 14 de la loi -
a fait en sorte qu'on a dû procéder rapidement. C'est dans cette
situation d'urgence qu'on a sous-évalué les coûts de ce
travail.
M. Polak: Oui. Je vais le transmettre au député de
Jeanne-Mance, le chef des taxis.
Mme Marois: C'est son dossier préféré.
M. Polak: Je continue dans le livre, M. le Président. Je
vais assez loin, à moins que mes collègues n'aient d'autres
questions à traiter; mais je suis déjà rendu. Tout de
même, c'est bien préparé, ces travaux. Ma question
suivante... Ah! Ah! C'est cela que je cherche.
Mme Marois: Est-ce qu'il est un bon soldat, M. le
député?
M. Polak: Non, c'est moi qui prépare mes questions,
entouré de mes enfants qui font des batailles entre eux autres. Je
continue de travailler.
Mme Marois: Si vous saviez, M. le député de
Sainte-Anne, comment je comprends cela.
M. Polak: Je suis rendu au Travail et à la Main-d'Oeuvre.
Si mes collègues ont autre chose avant, évidemment...
M. Doyon: M. le Président, c'est simplement aux
Transports, l'engagement 601: Quatorze contrats pour des travaux de
revêtement bitumineux sur diverses routes et chemins, dans divers
comtés de la province. Entrepreneurs: voir la liste ci-jointe. On a un
montant de 1 632 100 $. Si on va voir les listes, on se rend compte qu'on donne
le nom de l'entrepreneur, l'endroit des travaux et le montant de l'engagement
pour chacun des entrepreneurs. J'aimerais savoir de la ministre s'il s'agit,
parce que cela n'est indiqué ni dans l'engagement lui-même, ni
dans la liste, s'il y a eu des appels de soumissions là-dedans. De
quelle manière ces choses-là ont-elles été
faites?
Mme Marois: Je dois vous dire que le béton bitumineux
n'est pas ma spécialité; évidemment, on le comprendra.
M. Doyon: Tout à l'heure, les industries n'étaient
pas votre spécialité.
Mme Marois: On me dit que le ministre des Transports a
déjà répondu à cette question, lors d'une
commission précédente, en réponse à une question du
député de Sainte-Anne, à une séance
spéciale, d'ailleurs, sur ce sujet. J'imagine que le
député de Sainte-Anne pourra particulièrement bien
répondre à votre question. Est-ce que vous voulez le faire
maintenant, M. le député de Saint-Anne?
M. Polak: Je dois vous dire, Mme la ministre, que c'est vrai, le
ministre des Transports est venu ici, presque une journée, au moins, une
matinée. Justement, il nous a expliqué cela, c'est une
matière très intéressante; lorsqu'on prendra le pouvoir,
on va probablement changer cela un peu, mais, pour le moment, on a
accepté les explications. Le système est bien
expliqué.
Mme Marois: Le système est bien expliqué.
M. Polak: On peut toujours faire mieux, sans doute que vous allez
le voir à l'avenir.
Mme Marois: J'espère que vous ne changerez pas les normes
du système pour le ramener à la baisse, évidemment.
M. Polak: Non, on va être un peu plus efficace.
Mme Marois: On s'entend bien.
M. Polak: On va être un peu plus efficace.
Travail, Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu
Je passe à Travail, Main-d'Oeuvre et Sécurité du
revenu, engagement 302. Il s'agit d'un "supplément pour porter à
215 358 $ le coût des honoraires, afin de permettre l'analyse de 1255
conventions collectives supplémentaires, au taux forfaitaire de 85,80 $
par convention analysée. Le fournisseur est l'Université Laval.
Le montant de l'engagement: 107 679 $." Il y a un mois, on a vu cet engagement
302 et je me rappelle très bien qu'on était très surpris
de voir qu'on avait déjà 1255 conventions collectives et que j'ai
dit au ministre que, dans toutes les terres de la Californie, il y en a 325.
Mais, est-ce que je comprends bien qu'on commence à analyser encore 1255
conventions supplémentaires, ce qui veut dire qu'on a presque 2500
conventions ou est-ce seulement le coût de l'analyse qui est
augmenté du double? Je n'ai pas compris quand je l'ai lu.
Mme Marois: C'est effectivement ici un supplément de 107
679 $. Je pense que le député, s'il lit bien l'engagement...
Comme il est indiqué ici, c'est un supplément qui nous permet
d'analyser les 1255 conventions collectives dont on parle ici. Alors, on ne
double pas le nombre de conventions collectives.
M. Polak: De l'analyse.
Mme Marois: D'accord. Je peux ajouter comme information -
attendez un peu que je vérifie... Ce qu'on me dit ici, c'est que ce
travail devait se faire à l'Université de Montréal et
cette dernière nous a avisés de sa décision de ne pas
renouveler le contrat d'analyse des conventions. À ce moment-là,
il fallait quand même continuer ce travail. On a donc repris le contrat
et c'est avec l'Université Laval qu'on a continué le travail
déjà amorcé et commencé par l'Université de
Montréal.
M. Polak: Donc, cela veut dire, parce que je vois qu'on a
augmenté de 107 000 $... Cela nous coûte presque le double...
Mme Marois: Je pense que ce n'est pas si mal si on parle ici de
85,80 $ par convention analysée, quand on sait ce que sont des
conventions collectives. J'imagine que le député de Sainte-Anne,
comme avocat, doit en savoir quand même quelque chose, selon
évidemment le type d'intervention qu'il a fait...
M. Polak: ... seulement les engagements financiers.
Mme Marois: Alors, vous auriez peut-être
intérêt à regarder les conventions collectives
éventuellement.
M. Polak: Ce que je me demande, c'est qu'il y avait un contrat
qui nous avait surpris il y a un mois parce que, tout de même, on
était choqué de voir qu'on avait 1200 conventions collectives
avec l'université. Je ne me rappelle pas si c'était
l'Université de Montréal parce que je pensais que c'était
avec l'Université Laval. Je n'en étais pas certain.
M. Blais: Je pensais que c'était McGill.
M. Polak: L'université fait un contrat. Est-ce qu'elle
peut dire: Moi, je laisse tomber mon contrat avec votre ministère,
payez-moi, et ensuite on est obligé d'aller à Laval, payer encore
une fois le même prix pour le même travail. Il faut tenir quelqu'un
à contrat.
Mme Marois: Je m'excuse, je reviens sur une information que je
vous ai donnée tout à l'heure et qui n'est pas juste. Je la
corrige en vous disant qu'il s'agit bien de 2510 conventions collectives. Cela
va? Alors, si on prend le taux forfaitaire de 85,80 $ et qu'on l'applique... On
change de contractant. On parle du contractant qui était
l'Université de Montréal pour en venir à
l'Université Laval; voilà.
M. Polak: Disons que là, on a doublé le nombre de
conventions...
Mme Marois: Donc, on traite de la même façon les
partenaires impliqués qui sont d'ailleurs aussi des partenaires du
réseau.
M. Polak: Est-ce que je dois comprendre qu'il s'agit d'un total
de 2510 conventions collectives seulement dans le cadre du ministère du
Travail et de la Main-d'Oeuvre ou est-ce que cela inclut les ministères
de l'Éducation, de la Fonction
publique et tout le reste? Parce que, dans les terres de la Californie,
il y en a 350, mais c'est dans toute l'administration publique.
M. Blais: C'était 325 tantôt, ne montez pas.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est à votre
avantage.
M. Blais: Non, mais quand même. Parce que je peux aussi
dire qu'il y en a 410 au Wisconsin; moi, je ne le sais pas.
M. Polak: M. le Président, je suis même prêt
à faire une concession totale au député de Terrebonne en
disant: En Californie, il y en a 400.
Mme Marois: Pensez-vous qu'on devrait demander au
secrétaire de notre commission de s'informer? Est-ce que cela pourrait
faire partie de son mandat que de s'informer auprès des
différents États américains pour savoir exactement le
nombre de conventions qui existent par État? Cela pourrait alimenter nos
dossiers et nous permettre de faire une discussion encore plus complète.
(21 heures)
M. Polak: Vous serez surprise par la réponse.
Mme Marois: Cela dit, je pense que nous avons un Code du travail
qui nous est spécifique et qui prévoit un certain nombre de
règles du jeu. On sait fort bien que, dans une institution, il peut y
avoir plusieurs conventions collectives reliées au type d'emploi ou au
type de travail fait par ces employés. Les centrales
représentantes ou les affiliations à des centrales peuvent
même être différentes. Je pense que c'est un contexte qui
nous est propre. Ce sont des choix qu'on a faits. Ce qui ne veut pas dire qu'on
ne pourrait pas arriver, éventuellement, à ce que certaines
conventions soient regroupées, mais, comme ce sont des conventions,
souvent, par institution et non par secteur de travail, cela change
particulièrement les modèles utilisés et cela nous
amène au nombre qu'on connaît maintenant. Je peux peut-être
continuer à vous donner des informations qui vont vous permettre
d'alimenter votre réflexion et de faire des comparaisons pertinentes et
intéressantes avec les États américains. Il faut bien dire
que c'est le centre de recherches et de statistiques sur le marché du
travail qui demande ces données. À partir de ces données,
cela nous permet d'avoir une certaine vision d'ensemble un peu plus
complète, justement, pour nous permettre de faire un certain nombre
d'amendements ou de corrections, soit dans notre Code du travail ou à
certains règlements du ministère du Travail et de la
Main-d'Oeuvre, à partir de données globales qui deviennent
intéressantes lorsqu'elles sont globalisées, mais qui, prises une
à une, perdent de leur sens. Dans ce sens, c'est intéressant que
cette information nous soit fournie, qu'elle nous soit fournie; par une
université ou des universités possédant l'expertise pour
le faire, on ne peut que s'en réjouir, tout le monde ensemble.
M. Polak: Mais, est-ce que cela couvre des conventions
collectives dans tous les domaines où l'État est actif, tous les
ministères ou même sur le plan de l'industrie privée? Ce
que j'avais pensé de la réponse, la dernière fois, du
président du Conseil du trésor...
Mme Marois: Évidemment, comme vous savez que nous avons un
Conseil du trésor extrêmement bien équipé pour faire
l'analyse des conventions collectives des secteurs public et parapublic et
qu'il le fait d'ailleurs très bien, cela couvrirait les conventions
collectives du secteur privé. Je pense que ma réponse satisfait
le député de Sainte-Anne, M. le Président.
M. Polak: Excusez-moi, M. le Président, je dois parler
à l'Assemblée. Je ne voulais pas me servir du temps qu'il y a
aujourd'hui.
Mme Marois: Cela va. Le député de Sainte-Anne se
dit satisfait de nos réponses en ce moment.
Le Président (M. Boucher): Est-ce qu'on suspend la
séance pour vingt minutes?
M. Polak: J'ai deux capitaines et deux soldats avec moi, il n'y a
aucun problème pour continuer.
Mme Marois: Si je comprends bien, un de nos soldats nous quitte.
Nous lui souhaitons bonne chance au champ d'honneur.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges. Ou M. le député de Saint-Laurent...
C'est-à-dire Louis-Hébert, excusez.
M. Doyon: C'était à la même date, M. le
Président, mais ce n'était pas à la même place.
Mme Marois: Il y a des coïncidences comme cela dans la
vie.
M. Doyon: Si on peut aller un peu plus loin, plus
particulièrement... J'ai mélangé mes feuilles. Dans
Travail et Main-d'Oeuvre, engagement 602. "Subvention au Centre d'information
et de référence pour femmes, Montréal, dans le cadre du
programme
Services externes de main d'oeuvre, 125 personnes pendant 52 semaines."
On voit un montant de 172 813 $.
Je me demande la signification de tout cela. Si on fait quelques calculs
rapides, on s'aperçoit que cela donne une moyenne, pour 52 semaines,
d'environ 1500 $ par personne. Si on réussit à employer ces gens
pour 1500 $ par année, je voudrais avoir des explications sur ce qu'on
leur fait faire.
Mme Marois: Je pense que ce n'est absolument pas le cas ici. Il
faut bien se comprendre. C'est extrêtement intéressant,
d'ailleurs, que ce programme qu'est SEMO, parce que c'est dans le cadre du
programme SEMO, je crois bien, si je ne me trompe, c'est cela, Services
externes de main-d'oeuvre... Le Centre d'information et de
référence pour femmes de Montréal peut regrouper un
certain nombre d'organismes bénévoles intéressés au
retour des femmes sur le marché du travail, de femmes qui souvent ont
laissé le marché du travail pour un certain temps, soit pour
prendre soin de leurs enfants ou pour d'autres raisons qui peuvent être
des raisons de maladie ou autres et qui désirent retourner sur le
marché du travail. Dans ce contexte, ce centre fait des ententes avec
certaines entreprises.
D'abord, il fait un premier travail avec les femmes qui sont
intéressées à s'inscrire en passant par le centre de
main-d'oeuvre. Il fait un certain travail de préparation au retour sur
le marché du travail, une certaine formation.
Par la suite, il fait des ententes avec des entreprises
particulières, entre autres dans des entreprises ou des métiers
où on ne retrouve pas souvent des femmes, et permet à ces femmes,
beaucoup plus en les aidant, en subventionnant parfois le gardiennage, le
transport, en subventionnant les journées de cours qu'elles suivent, de
se réinscrire au marché du travail. C'est dans l'entreprise
où elles reçoivent éventuellement le salaire qu'on
pourrait évaluer vraiment combien ces femmes sont payées. Mais ce
projet ne leur paie pas un salaire. Il paie le salaire d'un certain nombre
d'animatrices ou d'animateurs qui travaillent auprès de ces femmes.
M. Doyon: Si je comprends bien, 125 personnes pendant 52
semaines, ce n'est pas indicatif de la nature du programme.
Mme Marois: Non, ce sont des emplois subventionnés dans la
préparation à l'emploi, on s'entend bien. Le taux de
rétention de ces personnes est habituellement très
élevé dans l'entreprise. D'ailleurs, les femmes, on le sait, sont
extrêmement consciencieuses et sont souvent retenues par les entreprises.
Je dirais qu'on pourrait davantage parler de création d'emplois, de
permettre la création d'emplois pour 125 personnes. Cela va? Et le
résultat réel, la rétention, si je me rappelle les
derniers chiffres que j'avais, au global, c'est autour de 70 à 75%, ce
qui est extrêmement élevé pour ce type de programme et donc
en montre la productivité.
M. Doyon: M. le Président, sur un autre article des
engagements financiers...
Mme Marois: D'ailleurs, j'aimerais peut-être cependant
souligner au député de Louis-Hébert que j'espère
que le sens de ses questions n'est pas qu'il voudrait remettre en question ce
type de programme parce que je serais bien déçue de sa
sensibilité au dossier de la condition de vie des femmes.
M. Doyon: M. le Président, je n'apprécie pas du
tout l'insinuation. Si le fait de poser des questions sur l'utilisation des
fonds publics, quelle que soit la nature des programmes, rend les ministres
soupçonneux des intentions qu'on a, notre souci doit être clair,
il s'agit de veiller à la bonne utilisation des fonds publics. Ce n'est
pas remettre en question l'accès des femmes à des professions
auxquelles elles ont parfaitement droit, pour lesquelles elles sont capables de
faire un excellent travail. Ce n'est pas du tout l'intention. Mais poser la
question et dire, de la part de la ministre, qu'elle espère que le fait
que je pose une question n'est pas indicatif que je mette en doute ce programme
qui est destiné à permettre aux femmes d'accéder à
certaines professions ou à certaines fonctions, je pense que c'est une
insinuation qui n'a pas sa place ici. C'est malveillant, purement et
simplement.
Mme Marois: Si, par mon insinuation, je sais maintenant que je
pourrai compter sur l'appui du député de Louis-Hébert, je
l'en félicite.
M. Doyon: Là-dessus, j'étais même prêt
à voter pour la motion non annoncée qui réclamait la
réinstallation de la ministre au comité des priorités cet
après-midi, pour vous dire comme nous sommes d'accord avec elle. Je
pense qu'elle aussi aurait voté en faveur de cela.
Mme Marois: Cela me confirme donc dans les commentaires que je
faisais, M. le Président.
M. Doyon: M. le Président, je vais passer à un
autre article, l'article 603 ou 604, très rapidement, et je vais laisser
la parole à mon collègue de Vaudreuil-Soulanges. On regarde la
liste, il s'agit, M. le Président, de subventions à divers
organismes dans le cadre du programme
Chantier-Québec. Et, à la blague un peu, c'est à se
demander s'il n'y a pas un certain nombre d'erreurs dans les listes qui
l'accompagnent parce que, malen- contreusement, je vois des chiffres, 24, 22,
26, qui sont perdus à travers une forêt de 20 à
l'intérieur des semaines auxquelles ils sont destinés. Je veux
tout simplement que le ministre, qui vient d'être relayé, m'assure
qu'il n'y a pas d'erreur de chiffres parce que je sais d'expérience que
le but visé dans cela, c'est de mettre des gens au travail, pour une
période de 20 semaines, au moyen de programmes de la nature de
Chantier-Québec, de façon que ces 20 semaines puissent, d'une
façon à peu près certaine, servir d'antichambre à
l'assurance-chômage, M. le Président.
J'aimerais savoir si le gouvernement aura une politique plus positive
envers l'emploi, de façon qu'on puisse cesser d'avoir des cataplasmes
qui permettent aux utilisateurs de ces programmes de sortir
momentanément - et je dis bien momentanément, parce que c'est le
propre du programme Chantier-Québec - de l'assistance sociale pour
être mis au travail pendant la période minimale. Si on regarde les
chiffres qu'on a ici sur les listes, c'est 20 semaines, 20 semaines, 20
semaines, et on voit quelque part qu'on fait des excès terribles, on se
rend à 26 semaines, une demi-année. Il faut savoir que 20
semaines, c'est la période réglementaire pour permettre à
quelqu'un de se qualifier pour pouvoir bénéficier de
l'assurance-chômage. Cela sert ni plus ni moins d'antichambre à
l'assurance-chômage, c'est un cataplasme. Cela ne règle absolument
rien, on fait tout simplement déplacer le problème. On dit: Nous,
on tente de trouver finalement des finasseries en faisant des calculs qui sont
faciles à faire. Ou on va nous dire: Cela nous coûte moins cher de
subventionner un organisme et de faire travailler sept personnes, par exemple,
de la bleuetière Les Escoumins, au six personnes de la bleuetière
Les Escoumins. Cela nous coûte 34 320 $ pour employer ces personnes
pendant 20 semaines. Ces personnes nous auraient coûté tant sur
l'assistance sociale; une fois qu'elles auront fait leurs 20 semaines, elles
auront accès aux prestations d'assurance-chômage et nous, on en
est libéré pendant une période d'un an.
M. le Président, j'aimerais que le ministre nous indique de
quelle façon il voit ce problème. Est-il dans les intentions du
gouvernement de trouver des solutions plus permanentes et surtout plus
régulières et qui sentent moins la finasserie? Je n'ai pas
fini.
M. Blouin: Une question de règlement.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Rousseau.
M. Blouin: Le député de Louis-Hébert est en
train de poser une question pour laquelle il avait eu une réponse
extrêmement développée lors des derniers engagements
financiers. Est-ce qu'on pourrait lui suggérer de se
référer au journal des Débats pour avoir la même
réponse à la même question qu'il vient de poser?
M. Clair: J'ai une autre suggestion, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Pour l'information du journal
des Débats, ce n'est plus la ministre déléguée
à la Condition féminine qui répond aux questions au nom du
Conseil du trésor, c'est M. le ministre des Transports.
M. Clair: Oui, à titre de membre permanent du Conseil du
trésor, M. le Président.
J'ai une autre suggestion que celle du député de Rousseau.
Puisque le député de Louis-Hébert a l'air d'avoir de la
difficulté à comprendre les objectifs du gouvernement, je vais
les lui expliquer à ma façon. Le président du Conseil du
trésor a déjà eu l'occasion de le faire, je vais le faire
maintenant à ma façon, à condition qu'il soit attentif et
qu'il m'écoute.
M. Blouin: ... M. le ministre.
M. Clair: M. le Président, premièrement...
M. Blouin: Je vous prie de surveiller votre vocabulaire, M. le
Président, parce que le député de Louis-Hébert a
des problèmes de vocabulaire.
M. Clair: M. le Président, en ce qui concerne les
informations que le député de Louis-Hébert vient de
donner, d'abord cela démontre surtout une chose, c'est qu'il ne prend
pas connaissance des publications gouvernementales. Visiblement, le
député de Louis-Hébert n'a jamais lu Le virage
technologique, n'a jamais pris connaissance de l'ensemble des programmes qui
sont mis de l'avant, par la SDI, par le ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme du Québec, par d'autres sociétés
d'État, comme SOQUIA, comme la raffinerie de sucre, toute une
série d'initiatives qui visent justement à régler de
façon permanente le problème: le développement
économique au Québec. Quand le député de
Louis-Hébert méprise le programme Chantier-Québec, dans le
fond, il démontre bien plus une insensibilité à
l'égard du problème des assistés sociaux, à
l'égard des chômeurs que quoi que ce soit d'autre.
D'abord, il y a un renseignement qui est inexact. Non seulement il ne
prend pas connaissance des lois et des positions du
gouvernement du Québec, de ses programmes, de ses publications,
mais il ne prend pas connaissance des lois et règlements
fédéraux puisque c'est inexact de dire que 20 semaines, c'est ce
qui est nécessaire dans tous les cas pour se qualifier aux prestations
de l'assurance-chômage. La loi sur l'assurance-chômage et ses
règlements ont été modifiés pour tenir compte du
taux de chômage par région, afin de rendre plus de personnes
admissibles à l'assurance-chômage plus rapidement. (21 h 15)
À ce point de vue, le programme Chantier-Québec visait
essentiellement... Moi, je peux le dire au député de
Louis-Hébert, comme ancien avocat de l'aide juridique, qui était
donc appelé à travailler beaucoup avec la clientèle des
assistés sociaux, j'ai constaté que ce qui est le plus
décourageant pour un assisté social, c'est son incapacité,
dans une période de crise économique comme celle que l'on vit
présentement, de se trouver un emploi, même temporaire.
Par le programme Chantier-Québec, ce que nous avons réussi
à fournir, ce sont des centaines de possibilités d'emplois,
temporaires, il est exact, utiles pour la collectivité, valorisants pour
la personne qui les occupe et, finalement, moins coûteux pour l'ensemble
de la collectivité québécoise que purement et simplement
de l'assistance sociale.
Dans la liste des projets qui ont été acceptés au
cours de ce mois, j'en donne simplement un exemple dans mon propre
comté. Amcesse Drummond Inc. a pu bénéficier de 26 000 $
pour la création de six emplois d'une durée de vingt semaines.
Cet organisme est justement un organisme qui vise à remettre sur le
marché du travail des gens qui ont des barrières à
l'emploi, des gens qui ont connu des problèmes d'assistance sociale
chroniques, des problèmes de narcomanie, à l'occasion, des
problèmes d'alcoolisme. Cet organisme se consacre principalement
à essayer d'aider ces gens à se remettre sur le marché du
travail.
Dans une période de crise économique, je pense qu'un
gouvernement serait irresponsable s'il ne prenait pas des moyens pour
permettre, justement par des emplois qu'on sait temporaires, mais qui sont
utiles pour la collectivité, valorisants pour la personne qui les
occupe, pour essayer, par tous les moyens, de remettre le plus grand nombre de
personnes possible au travail.
Le député dit: Oui, c'est une façon de les
retourner à l'assurance-chômage. Encore là, il ne
connaît même pas les positions prises par le ministre du Travail du
Canada, qui est lui-même en train d'examiner des possibilités de
modifier le programme d'assurance-chômage pour allonger la période
d'assurance-chômage. Il a offert aux provinces sa collaboration pour,
justement, avoir des programmes de ce type, afin de retourner à
l'assurance-chômage des gens qui, autrement, se retrouveraient à
l'aide sociale. Il y a bien des gens qui n'acceptent pas que les gouvernements
ne fassent rien, en période de crise, pour essayer de fournir un emploi,
au moins temporaire.
À ce point de vue, je pense que le député de
Louis-Hébert, encore une fois, en terminant, démontre beaucoup
plus une insensibilité à l'égard des gens les plus
démunis, qui sont confinés à l'aide sociale par l'effet de
la crise économique, que quoi que ce soit d'autre. C'est ce qu'il
démontre, de l'insensibilité.
M. Doyon: M. le Président, ce que le ministre refuse de
comprendre, c'est que ce n'est pas le programme lui-même, c'est
plutôt l'utilisation qui en est faite... Y a-t-il quelque chose de plus
inhumain pour des gens que de se voir envoyer faire un travail pendant une
période dont ils connaissent d'avance la fin et dont, à peu
près à 100% des chances, la seule issue est
l'assurance-chômage?
De toute façon, ce sur quoi...
M. Blouin: Continuez, c'est intéressant.
M. Clair: Est-ce que le député me permettrait une
question? Est-ce donc dire que ce qu'il préférerait, c'est qu'on
ne fasse rien à ce point de vue et que ces gens s'en aillent
inévitablement à l'aide sociale?
M. Doyon: La responsabilité du gouvernement est de
créer une situation économique qui soit de nature à
assurer ces personnes qui, sûrement, peuvent être utiles à
la société, d'un emploi permanent, utile, valorisant, mais pas au
moyen d'artifices, purement et simplement. C'est de cela qu'il faut sortir. Il
faut sortir de cette atmosphère de finasserie.
De toute façon, ce sur quoi je veux attirer l'attention du
ministre, c'est que j'ai en main un rapport de vérification qui est une
évaluation détaillée de l'administration des programmes de
la direction régionale de Québec 03, fait au ministère du
Travail. Il est daté du mois de mars 1982. J'ai le nom des auteurs de ce
rapport dans lequel ils font une évaluation globale de ce genre de
programme. "Nous avons fait une évaluation détaillée,
dit-on, de l'administration des programmes, etc." On dit que
l'évaluation a comporté un examen de l'administration de trois
centres de main-d'oeuvre compris dans cette direction. "Nous avons
constaté, dit-on, un manque évident de contrôle interne, ce
qui a entraîné de nombreux écarts au respect des
critères et normes du Conseil du trésor, aux critères et
modalités administratives de la direction générale de la
main-d'oeuvre et aux normes de la bonne
gestion relative aux divers programmes." "De façon
générale, peut-on lire plus loin, il n'y a pas d'évidence
dans les dossiers étudiés qu'une vérification de quelque
document que ce soit ait été faite; deuxièmement que l'on
s'est assuré que les candidats pour un projet sont les
bénéficiaires d'aide sociale et qu'ils ont un BAS depuis un
nombre de mois requis - BAS, je ne sais pas ce que c'est...
M. Clair: Bénéficiaire d'aide sociale.
M. Doyon: ... qu'il y a eu visite par un représentant du
ministère sur le projet." On continue en disant: "De plus, selon le
programme où il est requis, nous ne retrouvons
généralement pas d'évidence qu'il y a un contrôle
sur le nombre de stages effectués, qu'une supervision technique du
participant est effectuée." On pourrait continuer comme cela. On finit
à c en disant: "II ne semble pas y avoir de politique efficace de
séparation des tâches. Ainsi, c'est souvent la même personne
qui complète toutes les étapes du processus de
présentation et du suivi d'un projet de subvention. Aucune personne ne
semble réviser ou contrôler de façon systématique le
travail exécuté."
M. le Président, si c'est là ne pas être
justifié de poser un certain nombre de questions, devant des
constatations qui sont faites par des gens sur place... Si le ministre
m'accuse, parce que je lui pose des questions, de faire preuve de mépris
envers les gens qui sont obligés - ils n'ont pas le choix - de faire
appel à ce genre de programme-là, c'est ne pas comprendre le
rôle que l'Opposition joue ici. Si nous avons des raisons de croire, des
raisons d'interroger le ministre sur l'efficacité des programmes et que,
à supposer, comme le disait la ministre tout à l'heure... Si nous
le faisons, nous risquons, par voie de procès d'intention, d'être
accusés d'être contre l'avancement des femmes dans diverses
professions qu'elles peuvent choisir, ou d'être contre les personnes qui
sont en difficulté et qui ont besoin d'aide sociale. À ce
moment-là, on ne pourra pas parler des routes non plus, parce qu'on va
se faire accuser d'être contre les bonnes routes. On ne pourra parler de
rien. Notre rôle ici, M. le Président, est d'interroger le
gouvernement et de savoir... C'est un commentaire parce que le ministre s'est
permis d'en faire un, d'interpréter mes questions, y voyant une remise
en question du besoin qu'ont certaines personnes d'être
aidées.
Ce n'est pas cela, M. le Président. La question qui nous
préoccupe, c'est l'utilisation rationnelle des fonds publics et, ce qui
saute aux yeux, la raison qu'il y a derrière des périodes de
temps qui généralement sont de 20 semaines; la liste est
là pour le prouver. Comment se fait-il que, comme par magie, dans 95%
des cas, quand on fait le tour des organismes subventionnés, le chiffre
magique est toujours 20 et, une fois de temps à autre, 22, 23, 24? Il y
a quelque chose là. L'explication nous manque et c'est là-dessus
que j'ai interrogé le ministre, qui m'a dit que je ne connaissais pas la
loi sur l'assurance-chômage, etc. Pourquoi toujours 20? C'est aussi
simple que cela.
M. Clair: M. le Président, en ce qui concerne la note
interne que le député de Louis-Hébert a entre les mains,
je n'ai rien vu de scandaleux là-dedans. C'était bien
indiqué: il n'y avait pas d'évidence que les contrôles sont
suffisants sur telle ou telle chose. Cela semblait être en
résumé le contenu de la note qu'il a. Je trouve cela très
sain que des gestionnaires, à l'intérieur du ministère de
la Sécurité du revenu, prennent sur eux, à l'occasion, de
faire le point sur les contrôles dans tel ou tel programme et de proposer
des moyens d'améliorer les contrôles. Une chose est certaine. Si,
par des contrôles de plus en plus tatillons, le député de
Louis-Hébert voulait qu'on contrôle de façon
systématique la vie de chacun des assistés sociaux, nous n'avons
pas l'intention de le faire. Je préfère faire face à des
accusations de manquer de contrôle là-dessus que de pousser
l'indécence jusqu'à aller fouiller dans la vie de chacune des
personnes. Que des gestionnaires d'un programme s'interrogent et
s'inquiètent sur le niveau de contrôle de tel ou tel programme -
c'est un nouveau programme, le programme Chantier-Québec - c'est assez
normal. C'est normal qu'en cours d'implantation, une direction régionale
fasse le point, essaie de voir comment il y aurait moyen d'assurer le
contrôle interne, comment le programme remplit bien ses objectifs. Cela
démontre justement, à mon point de vue, sans avoir vu le
document, mais à partir des commentaires que le député de
Louis-Hébert a faits, que les gestionnaires d'un programme s'interrogent
sur son niveau de sécurité et de contrôle.
Quant à la question de 20, 22 ou 24 semaines, encore une fois,
tout ce que je dis au député, c'est deux choses.
Premièrement, je lui dis que, si c'était fixé par
finasserie, uniquement à partir des critères
d'admissibilité à l'assurance-chômage - ce que le
gouvernement aurait fait, s'il avait voulu jouer au fin finaud, et ce n'est pas
très dur, ce sont des statistiques qui sont disponibles à
Statistique Canada - on aurait regardé le niveau de chômage
région par région et on aurait dit: Dans la région de la
Gaspésie, disons que 12 semaines, c'est suffisant; dans l'Abitibi,
ça prend 14 semaines, on va mettre 14 semaines; dans la région de
Montréal, ça prend 22 semaines et
on va mettre 22 semaines. C'est la meilleure preuve qu'on n'a pas fait
de finasserie, puisque justement ça tourne autour de 20, 22, 24, 26 et
30 semaines.
M. Doyon: C'est vrai dans 95% des cas.
M. Clair: C'est mon premier élément de
réponse. Deuxième élément de réponse, le
ministre Axworthy, ministre de l'Emploi et de l'Immigration du Canada, a
lui-même incité les provinces à mettre sur pied des
programmes de création d'emplois temporaires afin d'éviter au
plus grand nombre possible de personnes de se retrouver purement et simplement
bénéficiaires de l'aide sociale. Quand je dis que le
député est insensible à ça, je ne veux pas
l'insulter, je ne veux pas le faire fâcher, mais je lui dis que c'est une
réalité qu'il y a des gens qui ont été
habitués à fournir une quantité de travail pendant des
années de leur vie et qui se voient tout à coup oisifs à
cause d'une crise économique dont le gouvernement du Québec n'est
pas le premier ni le seul - et surtout pas le premier - responsable. Je pense
que c'est normal que le gouvernement fasse tous les efforts possibles pour
créer des emplois temporaires qui seront, encore une fois, utiles
à la société, à la collectivité, valorisants
pour la personne et à l'avantage de la société dans son
ensemble.
M. le Président, je pense qu'il n'y a pas de meilleure
réponse que je puisse donner au député. En ce qui
concerne, encore une fois, des emplois permanents, on a mis sur pied des
programmes spéciaux. Il y a le plan Biron, pour sauver des emplois
permanents. On a publié Le virage technologique. On a fait la preuve,
pendant les années 1976 à 1981, que, sur les principaux
indicateurs économiques, notre gouvernement, en termes de
création d'emplois permanents, de développement
économique, venait en tête des provinces canadiennes, dans le
peloton de tête des pays industrialisés, membres de l'OCDE. Si le
Québec avait été souverain...
M. le Président, je pense qu'on a démontré qu'on
avait le talent, en tant que Québécois dans l'ensemble de la
société, qu'on avait la volonté, en tant que gouvernement,
et la capacité, en tant que citoyens, de mettre sur pied des programmes
de création d'emplois permanents.
Maintenant, il y a une crise économique qu'on doit traverser et
je pense qu'il faut avoir des programmes de création d'emplois
temporaires.
Le Président (M. Boucher): M. le député
Sainte-Anne.
M. Polak: Où est-ce que vous en êtes rendu, M. le
Président? Excusez-moi, j'étais absent.
Le Président (M. Boucher): Travail et Main-d'Oeuvre,
l'engagement 603.
M. Polak: D'accord. Je pense qu'on pourrait donner le bon exemple
en terminant le mois d'août.
Le Président (M. Boucher): Ah bon! M. Polak: En
vous disant que...
M. Doyon: Tout simplement, avant de terminer...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Louis-Hébert.
Travaux publics et Approvisionnement
M. Doyon: M. le Président, aux Travaux publics, à
l'engagement 604, on voit une dépense pour le renouvellement du contrat
pour la location d'un local d'une superficie de 620 mètres
carrés, situé au Taine 411, Mexico, et destiné à
loger les services du ministère des Affaires intergouvernementales au
coût de 99,80 $ le mètre carré. La durée du bail est
de trois ans à compter du 15 mars 1983, pour une dépense totale
de 185 625 $.
J'aimerais que le ministre nous indique quel était le coût
de ce local précédemment, s'il y a eu augmentation et de quel
ordre est cette augmentation.
M. Clair: On va poser la question au ministère, M. le
Président, et on fournira la réponse au député.
M. Doyon: J'aimerais aussi savoir combien de personnes utilisent
ces 620 mètres carrés...
M. Clair: Oui. (21 h 30)
M. Doyon: ... et quelle est la nature des fonctions des personnes
qui sont logées sur ces 620 mètres carrés.
M. Clair: II s'agit d'un espace à bureaux n'est-ce
pas?
M. Doyon: Oui.
M. Clair: Alors, vous voulez dire combien de personnes y
travaillent; ce ne sont pas nécessairement des personnes qui y sont
logées, mais qui y travaillent.
M. Doyon: Oui, des personnes qui y travaillent, bien sûr,
et quels sont les services qui y sont rendus.
M. Clair: Pour la question des services qui sont rendus par la
délégation, j'imagine que c'est le bureau de la
délégation générale
du Québec à Mexico. C'est le même mandat que celui
des autres délégations générales du
Québec.
M. Doyon: Je suppose qu'il y a un conseiller industriel qui est
à cet endroit. Est-ce qu'il est là? Est-ce qu'il y a quelqu'un du
ministère des Communications qui est là aussi, etc.?
M. Clair: Est-ce que c'est suffisant par les emplois qui s'y
retrouvent? Si vous voulez l'historique et le mandat du ministère...
M. Doyon: Non, non, je veux savoir...
M. Clair: ... des Affaires intergouvernementales, cela peut
être une réponse longue.
M. Doyon: ... la nature des fonctions ou la nature des
emplois.
M. Clair: D'accord, cela va.
Le Président (M. Boucher): Alors, est-ce que nous avons
terminé pour le mois d'août?
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Boucher): Les engagements du mois
d'août sont adoptés.
M. Polak: M. le Président, on avait stipulé
d'arrêter à 21 h 30.
Le Président (M. Boucher): On avait dit qu'on
arrêterait à 21 h 30.
M. Polak: Parfait. Donc, il ne reste rien à faire, sauf de
fixer la date, peut-être, de la prochaine réunion.
Le Président (M. Boucher): La prochaine
réunion...
M. Polak: Pour cela, le président du Conseil du
trésor doit y être, j'imagine.
M. Clair: Je pense que oui.
M. Polak: On peut laisser ça sur ce critère, celui
de fixer une date au mois de décembre.
Le Président (M. Boucher): Alors, ce sera sur...
M. Clair: Ce sera peut-être difficile, par
expérience, ayant moi-même eu l'occasion de présider
pendant quelque temps la commission des engagements financiers. Au mois de
décembre, c'est toujours difficile de fixer une date, étant
donné que, généralement, cela se fait à la fin du
mois et, comme on le sait, ce sera la période des fêtes. Je
préférerais laisser cela à la bonne entente entre le
président du Conseil du trésor...
M. Polak: Oui, tout de même, je dois dire...
Le Président (M. Boucher): ... entre les deux.
M. Doyon: ... que, lorsqu'on a prévu des réunions
pour le mois de décembre, on les a annulées, alors...
M. Polak: Oui, mais j'aimerais tout de même, s'il y a
moyen. On fait tout son possible pour se rattraper. On avait pris beaucoup de
retard. On a maintenant terminé le mois d'août. Ce qu'on veut
vraiment - le ministre, le président du Conseil du trésor est
d'accord là-desssus - c'est discuter dans un mois le mois
précédent. C'est beaucoup plus intéressant pour tout le
monde. Donc, s'il y a moyen, peut-être au milieu de décembre, de
choisir une journée, même si on siège ici...
Le Président (M. Boucher): Le secrétaire pourra
consulter les deux parties.
M. Polak: Oui, c'est cela. Le secrétaire...
Le Président (M. Boucher): consultera les deux
parties.
M. Polak: ... communiquera avec M. Bérubé et il
nous avisera.
M. Clair: Merci, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): Alors, la commission ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 21 h 35)