Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Neuf heures trente-cinq minutes)
Le Président (M. Boucher): À l'ordre, s'il vous
plaît.
La commission des engagements financiers est réunie, ce matin,
pour étudier les engagements financiers des mois de juin, juillet,
août et septembre.
Les membres de la commission sont: M. Beauséjour (Iberville), M.
Bérubé (Matane)...
Mme Marois: Remplacé par Mme Marois (La Peltrie).
Le Président (M. Boucher): ... remplacé par Mme
Pauline Marois; MM. Blais (Terrebonne), Blouin (Rousseau), Caron (Verdun),
Champagne (Mille-Îles), de Belleval (Charlesbourg), Doyon
(Louis-Hébert), Johnson (Vaudreuil-Soulanges), Middlemiss (Pontiac),
Polak (Sainte-Anne), Proulx (Saint-Jean), Vaugeois (Trois-Rivières).
Nous commençons par l'ordre du jour. Acceptation du
procès-verbal de la réunion du 28 octobre 1982. Il y aurait, en
fait, l'autorisation de déroger au délai. Adopté?
Le ministre du Revenu et des Travaux publics a été
convoqué. Aussitôt qu'il arrivera, nous appellerons ce point de
l'ordre du jour.
M. Champagne: Une directive, M. le Président. Je voudrais
savoir jusqu'à quelle heure nous allons siéger. Je voudrais que
les choses soient claires pour aujourd'hui, s'il vous plaît.
Le Président (M. Boucher): Pour ce matin, de 9 h 30
à 14 heures. Demain, à partir de 15 heures.
M. Champagne: Ah! À partir de 15 heures demain. Merci.
Cela va dépendre de l'Opposition, du député responsable,
soit le député de Sainte-Anne. Le ministre Marcoux est
censé être ici, et nous avions décidé de discuter
pendant tant d'heures sur le fichier central. C'est le premier point à
l'ordre du jour.
M. Polak: Un maximum de trois heures, je pense. Probablement
qu'on peut faire cela dans une heure et demie. On peut commencer.
Le Président (M. Boucher): On peut commencer les
engagements financiers du mois de juin immédiatement?
Engagements de juin 1982
Des voix: Oui, oui.
Mme Marois: Je suis à votre disposition, messieurs.
Puisque je dois dire messieurs, n'est-ce pas?
Le Président (M. Boucher): Affaires culturelles, article
200?
Mme Marois: Nous ne sommes pas nombreuses.
M. Polak: Je n'ai rien. Affaires intergouvernementales, article
100.
Mme Marois: Oui.
Affaires intergouvernementales
M. Polak: D'abord, je dois vous expliquer, M. le
Président, que c'est la première fois que nous avons le plaisir
d'avoir Mme la ministre avec nous. Quoiqu'on veuille la garder avec nous, on
aime bien travailler aussi avec M. Bérubé, parce que c'est
toujours la grande bataille avec lui. On a donc demandé quelqu'un pour
rattraper nos retards. Alors, nous serons plus doux aujourd'hui, pas parce que
vous êtes un ministre féminin, pas du tout...
Mme Marois: J'espère.
M. Polak: ... mais simplement parce qu'on voulait faire le plus
de travail possible pour être à jour rapidement.
Donc, Affaires intergouvernementales, article 100. "Subvention de
fonctionnement au Festival d'été de Québec pour
l'année financière 1982-83. Montant de l'engagement: 475 000 $."
Je voudrais seulement savoir comment cela se compare avec la subvention pour
l'année précédente. Est-ce plus ou le même montant?
Avez-vous des renseignements là-dessus?
Mme Marois: Comment cela se compare avec les années
précédentes? Je vais essayer de vous chercher cela, M. le
député. C'est une information que nous n'avons pas actuellement
au dossier. On me dit que ce
n'est pas systématique que l'on possède cette information;
alors, nous la demanderons au ministère. Ça va?
M. Polak: Affaires intergouvernementales, M. le Président,
article 202.
Le Président (M. Boucher): Article 202.
M. Polak: "Subvention à l'Association
québécoise des organismes de coopération internationale,
représentant la contribution du Québec au fonctionnement de cet
organisme pour l'année financière 1982-1983. Montant de
l'engagement: 60 000 $." Qu'est-ce que cela veut dire, Association
québécoise des organismes de coopération internationale?
Avez-vous un peu plus de détails sur le but de cet organisme? Qu'est-ce
qu'ils font?
Mme Marois: Comme cela semble être un organisme qui a quand
même une histoire - elle est peut-être courte - je ne peux pas vous
le dire à ce moment-ci. Cet organisme semble assez bien connu du
ministère des Affaires intergouvernementales. On nous dit que c'est une
association dynamique, extrêmement intéressante, mais pour la
question spécifique que vous posez, je pense qu'il faudrait en
référer aux Affaires intergouvernementales puisque dans les
documents que je possède c'est une information que je n'ai pas au
cahier.
M. Polak: Je ne veux pas avoir le nom de tous les organismes.
Est-ce que je dois comprendre que cette association regroupe toutes sortes
d'organismes qui travaillent dans l'activité de coopération?
Mme Marois: Je ne connais pas, non plus, tous ces types
d'associations. Mais déjà par le nom de l'association,
Association québécoise des organismes de coopération
internationale, on sait qu'il s'agit d'un grand nombre d'organismes qui
s'occupent de relations avec d'autres communautés culturelles,
même ici, mais avec des liens avec d'autres pays. J'imagine que cet
organisme regrouperait un certain nombre d'autres groupes, qu'ils soient petits
ou grands, permettant d'établir des liens à partir de
communautés culturelles et ethniques que nous avons ici. Cela doit se
situer dans cette perspective.
M. Polak: On pourrait peut-être, M. le
secrétaire...
Mme Marois: Alors, si M. le député souhaite
avoir...
M. Polak: ... avoir le mandat et savoir grosso modo quels
organismes font partie de cette association.
Nous allons ensuite aux Affaires intergouvernementales, poste 401.
"Subvention à l'Agence de coopération culturelle et technique
(ACCT), Paris, représentant la contribution du gouvernement du
Québec (2,973%) au fonctionnement de cet organisme pour l'année
1982. Montant de l'engagement: 389 476,95 $." Si j'ai bien compris, ce montant
de près de 400 000 $ représente la contribution du Québec
et équivaut à 2,973%. Qui paie le reste? Est-ce-qu'il s'agit
d'une agence française?
Mme Marois: Non. C'est une agence qui regroupe - je vous le dis
de mémoire parce que je connais certaines personnes qui ont
participé à ses activités. Le Canada y participe aussi -
la Belgique, la France, la Côte-d'Ivoire et le Sénégal. Ce
sont des pays où on retrouve soit des majorités francophones ou
de très grandes communautés francophones. Au Québec, cela
s'avère être le cas. C'est une agence qui travaille beaucoup
à ce que les pays se transmettent l'information qu'ils possèdent,
par exemple, sur leurs lois. Je pense, entre autres, qu'il y a eu une session
sur le Code civil il y a deux ans. Je pense que le siège social de cette
agence est à Bordeaux. On sait très bien que les pays
francophones sont souvent accrochés ou vivent avec le Code civil. Chez
nous, il y a eu des explications qui ont été données sur
les changements qu'on apportait au chapitre II du Code civil. Je sais, pour
avoir eu du "feed-back" lors d'autres rencontres, que cette session a
été particulièrement appréciée.
M. Polak: Maintenant, cette somme de près de 400 000 $,
comment cela se compare-t-il avec l'année précédente?
Est-ce que c'est à peu près le même montant ou si cela a
augmenté ou diminué?
Mme Marois: Ce que je peux constater ici, c'est que le
pourcentage du budget est toujours le même - on parle en qualité
de gouvernement - c'est fixé à 2,973% du budget ordinaire de
l'agence. C'est au moment des conférences générales entre
les pays impliqués et concernés qu'est déterminé le
budget de l'agence, selon ses besoins.
M. Polak: Donc, chaque fois que le budget est augmenté,
notre contribution augmente en même temps. On n'a aucun contrôle
là-dessus?
Mme Marois: Non. Il y a un contrôle au moment où il
y a une conférence générale -c'est ce que je lis ici -
regroupant les pays participants. À la suite de cette conférence,
à l'évaluation qu'on fait des besoins du budget, j'imagine que
les pays font des pressions à ce moment-là pour dire qu'il
faudrait peut-être contrôler - puisque nous le
faisons nous-mêmes assez bien, essayer d'être le plus
efficace possible et voir à ce que le budget n'aboutisse pas à
des sommes astronomiques.
M. Polak: Dans un temps de restrictions, de crise
économique, j'imagine que le Québec pourrait avoir
intérêt à dire: Avec ces 400 000 $, on peut faire beaucoup
de choses ailleurs. Concernant les dépenses qu'on veut contrôler
le plus possible, y a-t-il quelque chose dans votre document qui indique qu'on
s'inquiète un peu de ça? Ou est-ce qu'on dit: Non, c'est
très important pour nous d'être là-dedans, on paie les
2,9%?
Mme Marois: Je peux vous dire, de toute façon, que si le
ministère ne s'inquiétait pas, le Conseil du trésor
s'inquiète toujours. Soyez très conscient de ça. Certains
ministres nous trouvent même inquiétants. Il faut dire cependant -
et le député de Sainte-Anne sera d'accord avec moi -
qu'actuellement tous les pays occidentaux vivent des situations de crise. Il
reste qu'il y a des acquis auxquels il faut tenir, et pouvoir tenir, en
essayant d'en contrôler l'expansion, s'il y a lieu. J'essaie de voir,
dans les documents, quelle a été l'évolution du budget. Je
ne le trouve pas, mais je pense que, comme je vous le dis, avec la
préoccupation que nous avons, tant au gouvernement qu'au Conseil du
trésor, cette chose est assez bien contrôlée.
M. Polak: M. le Président, je saute. Rien dans les
Affaires municipales.
Mme Marois: Ils travaillent bien. Puis-je vous dire une chose?
Comme il n'y a pas beaucoup de commissions où on parle des femmes, on va
se permettre d'en parler un peu. Même si on n'est pas censés en
avoir le droit, M. le Président, je vais donner une information à
M. Polak. Vous savez que le nombre de femmes candidates aux dernières
élections municipales a doublé au Québec. Mais, j'attends
les résultats pour savoir combien ont été
élues.
M. Polak: Ah bon!
Mme Marois: Je suis très fière des Affaires
municipales, ils ont un bon rendement.
M. Polak: J'en connais une qui a gagné. Mme Marois:
Bravo!
M. Polak: C'est une bonne libérale, par hasard.
Mme Marois: Cela leur arrive aussi.
M. Polak: J'arrive, M. le Président, au
Conseil exécutif, engagement no 100. Conseil
exécutif
Mme Marois: Vous y allez rondement. On va encore travailler
ensemble M. Polak. Oui, je vous suis.
M. Polak: Conseil exécutif, engagement no 100. "Contrat de
services pour agir à titre de directrice des communications dans le
cadre de l'étude de faisabilité sur l'aménagement des eaux
de l'archipel de Montréal, pour une période de 47 semaines.
Fournisseur: Mme Marielle Séguin. Montant de l'engagement: 43 402
$."
Je ne voudrais pas prendre Mme la ministre par surprise, mais chaque
mois on trouve des dépenses pour le projet Archipel dans toutes sortes
de ministères. La dernière fois, on a demandé: Voulez-vous
nous donner, M. Bérubé, le montant à ce jour qui a
été déboursé ou engagé par le gouvernement
ou les instances gouvernementales, y compris Hydro-Québec, pour
l'étude de ce fameux projet Archipel? M. le secrétaire se
rappelle cette question, à la dernière séance. Sans doute
qu'il faut ajouter un autre montant de 43 000 $ pour Mme Séguin. Je vois
qu'elle est engagée pour une période de 47 semaines, donc presque
un an. Avez-vous des détails qui peuvent démontrer que cette
étude va prendre encore au moins un an avant qu'un rapport soit
produit?
Mme Marois: D'accord. Je pense que cette question a
déjà été soulevée à cette commission.
Évidemment, on se l'est dit et j'imagine que cela a déjà
été dit, ce n'est pas le lieu pour ce type de question
très générale, quoique très pertinente, je suis
tout à fait d'accord avec vous. J'imagine, cependant, que ce type de
question pourrait être soulevée auprès du ministre
responsable du projet à d'autres moments ou en d'autres lieux. Le
ministre délégué à l'Aménagement se fera
sûrement un plaisir d'y répondre puisque je sais que c'est un
projet qui lui tient beaucoup à coeur et qui est extrêmement
intéressant pour les Montréalais et les Montréalaises.
Je peux peut-être vous donner son mandat et, à partir de
cela, on pourra reposer des questions si vous le souhaitez. D'abord, il faut
bien voir que c'est une contractuelle, justement dans la perspective
d'éviter les problèmes qu'on connaît parfois. Son mandat
est d'appliquer la politique de communication du secrétariat d'Archipel
et de concevoir les éléments de programmes propres à
chacun des publics cibles visés par la politique de communication.
J'explique un peu: On sait qu'il y a des concitoyens, on sait qu'il y a des
maires, des municipalités, des organismes et des sociétés
visés par le projet Archipel.
Le deuxième élément du mandat est d'établir
l'impact des programmes auprès des divers publics cibles et d'apporter
les ajustements nécessaires. Il faut bien se rendre compte qu'à
partir du moment où il y a une grande politique de communication
définie les éléments de programmes propres s'adressant aux
différentes clientèles doivent leur être transmis, que la
rétroaction doit être donnée sur ces programmes propres et
qu'à partir de là, ramassant un peu et faisant la synthèse
de ce qui est apporté, on doit essayer de suggérer certains
correctifs ou certains réalignements sur l'information ou autrement.
Le troisième élément du mandat est de planifier
l'ensemble des activités liées à la réalisation de
chaque élément du programme, en collaboration avec les autres
secteurs du secrétariat et avec les ministères et organismes
partenaires du projet Archipel. Je pense bien que là-dessus vous savez
qu'il y a plusieurs ministères concernés, des grandes
sociétés aussi, y compris l'Hydro. Enfin, le quatrième
élément du mandat, c'est de structurer, diriger et évaluer
une équipe d'agents et de techniciens en information puisqu'elle est
directrice des communications.
J'aurais tellement de choses à dire sur ce thème
magnifique, mais enfin, cela étant dit...
M. Polak: C'est justement là où j'arrive à
pic...
Mme Marois: J'étais sûre que vous alliez y venir.
Donc, je voulais un peu vous ouvrir la porte, M. le député.
M. Polak: Oui. Savez-vous que chaque fois qu'on voit "contrats
négociés", on considère tout de même cela comme
étant un peu l'exception à la règle. Donc, quelle
était la raison de procéder par le biais de contrats
négociés? Est-ce que Mme Séguin est la seule personne
compétente pour faire ce travail? N'y a-t-il pas dans aucun
ministère un employé...? Savez-vous que, même parmi les
tablettés, il s'en trouve qui sont très capables et on pourrait
peut-être épargner 43 000 $ en se servant de quelqu'un qui peut
agir comme une sorte de coordonnateur?
Mme Marois: Bon, alors...
M. Polak: D'ailleurs, je dois vous dire que M.
Bérubé répond toujours très largement à ces
questions. Il adore parler du projet d'Archipel. Il ne dit jamais d'aller
voir...
Mme Marois: Un projet passionnant.
M. Polak: C'est cela. Donc, avec lui, on a établi la
coutume de discuter de presque tout ici. Cela marche très bien.
M. Blais: Vous nous posez les mêmes questions chaque mois.
On est habitué aussi, il n'y a pas de problème.
Mme Marois: Alors, est-ce que le député de
Terrebonne serait intéressé à répondre au
député de Sainte-Anne? Non, je vais répondre d'abord et,
si vous avez le goût de commenter, vous êtes le bienvenu.
M. Blais: Non, non. Il a dit que, parmi les tablettés, il
y a toute une série de gens excessivement compétents. J'aimerais
beaucoup qu'il nous fournisse une liste. Quand il nous arrivera un contractuel,
on pourra comparer sa liste avec ceux qu'on voudra engager et faire
économiser de l'argent au gouvernement.
M. Polak: J'en ai un dans l'édifice, justement, j'ai mon
voisin à côté de moi.
Mme Marois: Alors, si l'on revient aux choses
sérieuses.
M. Blais: Oui.
Mme Marois: ... d'abord, il faut savoir que de toute
façon... Je m'excuse auprès du député de
Terrebonne; je sais qu'il aime galéjer et je trouve cela toujours
intéressant, d'ailleurs, de l'entendre galéjer parce que,
très souvent, il y a beaucoup de vérité qui passe à
travers ses galéjades.
M. Blais: Excusez-moi, j'invoque le règlement point
d'ordre, M. le Président. Pour être vraiment sérieux dans
cette commission, il faudrait tout simplement retourner aux engagements
financiers du mois d'avant de l'autre mois d'avant, et la question que vous
venez de poser, vous la lirez dans les minutes de l'assemblée. Ce n'est
pas nécessaire d'y répondre, vous savez, si l'on veut être
vraiment sérieux. Il a posé la question 14 fois depuis 18
mois.
M. Polak: M. le Président, je note que le
député de Terrebonne, ce matin, a non seulement l'air
fatigué, mais qu'il est de mauvaise humeur. D'habitude, il est assez
gentil. Je ne sais pas ce qu'il a fait hier soir, mais il semble être de
mauvaise humeur. Donc, on a pris note de cela.
M. Blais: Ne vous mêlez pas de ma vie privée, je
vous en supplie.
M. Polak: Ah bon! Donc, lorsque...
Mme Marois: II faut quand même dire que les contrats
négociés, c'est la règle. Ce n'est pas particulier
à une personne. Il y a une règle générale dans le
cadre des contrats
négociés qu'on suit et on n'en sort pas. Je vous mentionne
ici ce qui nous est apporté par le secrétariat Archipel qui nous
dit: Le Conseil exécutif n'a pas dans ses effectifs actuels une personne
ayant l'expérience professionnelle pertinente pour remplir ce poste de
directeur des communications. Dans ces conditions, le secrétariat
désire retenir, sur base contractuelle, les services de Mme
Séguin. Évidemment, je pourrais divertir très longuement.
J'imagine que j'ai même son curriculum. C'est une femme absolument
exceptionnelle qui a une formation et un "background" lui permettant d'assumer
ce type de fonction.
J'aime bien parler de ce projet, parce que c'est un projet
extrêmement intéressant. C'est un projet qui requiert un certain
sens des communications plus important que lorsqu'on a à publier une
brochure, qui doit être bien faite et tout cela, mais dans laquelle
toutes les informations doivent être données. Il y a aussi
certaines capacités d'animation, puisque là, on travaille avec
une multitude de partenaires. Cette multitude de partenaires doit avoir les
bonnes informations qui les concernent afin qu'ils puissent aussi
réagir. La directrice des communications devient un peu une forme
d'animatrice - de débat et d'échanges. Alors, c'est très
large comme concept. A partir du mandat que je vous donnais, pour l'assumer il
s'agit d'être particulièrement équipé, d'avoir une
sensibilité au travail public et avec des collectifs.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Oui. Conseil exécutif 200; c'est un
concours public encore pour le projet Archipel. "Contrat de services pour agir
à titre d'ingénieur hydraulique, dans le cadre de l'étude
de faisabilité sur l'aménagement des eaux de l'archipel de
Montréal, pour une période de douze mois. Candidat choisi: Louis
Caron." Est-ce qu'on pourrait avoir le nom des autres candidats?
Mme Marois: Je vais consulter, M. le député. Nous
avons le curriculum de M. Caron. Nous n'avons pas, cependant, les noms; parce
qu'on constate ici, qu'il y a eu douze candidatures; donc, j'imagine qu'il
devait y avoir un choix intéressant. Il a été choisi par
un comité de sélection. Je n'ai pas d'information
supplémentaire.
M. Middlemiss: II y avait une grille, aussi.
Mme Marois: C'est une information qu'on pourra obtenir du
ministère.
M. Middlemiss: Également, est-ce qu'on pourrait nous
donner la grille utilisée pour faire le choix? Je présume que
c'est par un système de pointage qu'on a choisi M. Caron.
Mme Marois: Oui. J'imagine que cela doit être le cas. Je
vais prendre quelques secondes. M. le Président, c'est un comité
de sélection. On peut vérifier s'il y a eu grille. On peut
demander au ministre. Je sais que, de façon générale,
lorsqu'il y a sélection de personnes, comme lorsqu'il y a
sélection de contractants, entrepreneurs ou autres, il y a des grilles
d'évaluation à partir des besoins de l'entreprise. Dans ce cas,
c'était un ingénieur qu'on demandait. Il y a habituellement des
grilles sur l'aspect technique et sur l'aspect capacité de faire
travailler des gens si cela le demande ou cela peut rester à un niveau
plus technique.
Je vous ai répondu, tout à l'heure, sur les noms; on peut
en demander la liste. Il faut être conscient que, comme ce sont des
individus et non pas des firmes, certains individus - j'en parle très
librement, puisque je ne les connais pas - pourraient être
employés dans une grande firme ou dans une grande société
(qu'on pense à Hydro-Québec ou à d'autres genres de
sociétés et ne souhaiteraient pas que leur nom puisse être
divulgué comme candidats à un concours qui n'a pas à
être public. Alors, dans ce contexte, avant que je dise que le ministre
pourrait donner les noms, j'aimerais apporter cette réserve.
M. Middlemiss: Je comprends la raison pour laquelle vous ne
voulez pas divulguer certains noms. Est-ce que c'est une pratique d'engager des
gens qui ont déjà un travail ou si une des conditions seraient
qu'ils laissent leur travail et qu'ils deviennent en compétition avec
d'autres bureaux d'ingénieurs qui, eux, sont obligés de payer
tous les frais nécessaires pour obtenir du travail? (10 heures)
Mme Marois: Le député est lui-même
ingénieur ou connaît un peu ce secteur, il a même une firme,
si je ne m'abuse; alors, même quelqu'un de chez vous aurait pu soumettre
sa candidature à la limite et vous ne l'auriez pas su et moi non plus,
puisque je n'ai pas plus de renseignements que vous à ce moment-ci. On
sait fort bien que des ingénieurs hydrauliques, comme le dit ma
mère, ça ne court pas les rues. Alors, on a procédé
tout simplement par concours et je pense que c'est normal et logique qu'on
procède comme cela. Archipel a-t-il, d'abord, procédé
à l'interne pour voir s'il y avait au gouvernement beaucoup
d'ingénieurs hydrauliques susceptibles d'être
intéressés par le poste ou autrement? On peut se poser la
question. Mais, habituellement, je dois vous dire, si je prends le rôle
du Conseil du trésor, qu'on est très exigeant puisqu'à
chaque fois on suggère qu'on regarde d'abord
dans les banques, qu'on procède d'abord par les personnes
disponibles qui seraient susceptibles de postuler. Maintenant, dans le cas
présent, si on regarde le curriculum vitae de M. Caron, il serait
peut-être intéressant de voir que M. Caron était dans une
firme de consultants de 1978 jusqu'à ce jour. Il était
ingénieur de projets.
M. Middlemiss: Est-ce la façon de procéder ici?
Lorsqu'on parle de quelque chose qui est public, losqu'on demande des
soumissions publiques, le nom de tous les entrepreneurs qui soumissionnent est
connu. Lorsqu'on demande les services d'un ingénieur dans le domaine
public, pourquoi le nom de toutes les personnes impliquées ne serait-il
pas connu?
Mme Marois: Écoutez! Moi, je prends note de vos questions
parce que je pense qu'elles sont intéressantes et pertinentes. On
pourrait vérifier. Maintenant, il y a sûrement aussi un lien
à faire avec la loi no 65 sur l'accès à l'information. Je
pense, entre autres, que dans cette loi qu'on a adoptée ensemble,
d'ailleurs - si je ne m'abuse, l'Opposition était d'accord - il y a une
notion de protection de l'individu et de confidentialité des
données ou des informations recueillies sur l'individu. Cependant, je
m'engage à ce qu'on pose la question; cela pourra donc revenir. D'autre
part, les autres questions que vous avez soulevées pourront être
posées au ministère.
M. Middlemiss: D'accord. Mme Marois: Cela va?
M. Middlemiss: Oui. Est-ce que je pourrais aller à 400
parce qu'il y a une relation entre 200 et 400? À 400, c'est un "contrat
pour les services de M. Nassir El-Jabi pour agir à titre
d'ingénieur hydraulicien dans le cadre du projet Archipel de
Montréal pour une période de treize mois. Fournisseur:
École polytechnique de Montréal." Ici, on a négocié
et il semble que ce soit dans le même domaine, celui de l'hydraulique.
Pourtant, on avait treize personnes, au no 200, qui ont offert leurs services,
mais ici on a négocié directement. La seule raison que je peux
voir est celle-ci: Est-ce le fait que l'École polytechnique de
Montréal puisse offrir certains laboratoires que l'entreprise
privée n'aurait pas elle-même?
Mme Marois: Vous me permettrez de consulter mes documents
à ce moment-ci. Ce que je pense qu'il faudrait faire, M. le
Président, c'est vraiment de demander au ministère pourquoi, dans
ce cas-là, il n'a pas procédé de la même
façon que dans l'autre cas puisqu'il y a eu douze candidatures dans
l'autre cas. Ici, on parle d'un contrat négocié; on parle d'un
ingénieur hydraulicien. Évidemment, mon collègue, le
président du Conseil du trésor, pourrait vous faire une longue
démonstration sur ce que cela fait et vous-même seriez sans doute
mieux équipé que moi pour me dire ce que cela fait. Mais moi, je
ne pourrais pas vous le dire. Cela va?
Sur la question que vous soulevez, on peut se demander pourquoi il a
procédé de telle façon dans un cas et d'une façon
différente dans un autre. Cependant, il faut quand même voir et
constater que ce monsieur se trouve à l'École polytechnique de
Montréal. Donc, j'imagine qu'il a accumulé une expertise et une
certaine expérience. Cependant, ce qui est dit dans le peu
d'informations que j'ai ici, c'est que cela prenait une expertise très
particulière. Cela va? Je retiens votre question. Elle est
soulevée auprès du ministre.
M. Middlemiss: D'accord. Dans le cas de 200 et 400, on va aussi
ajouter ces sommes d'argent au montant qu'on a demandé pour le projet
Archipel à ce jour.
Mme Marois: J'imagine qu'au moment où l'occasion se
présentera vous pourrez poser cette question au ministre
responsable.
M. Polak: Excusez-moi, mais vous êtes beaucoup plus dure
que le ministre Bérubé parce que lui...
Mme Marois: Est-ce possible?
M. Polak: ... il s'y est engagé la dernière fois et
c'est bien entendu qu'on va recevoir bientôt le total des sommes
déboursées par tous les ministères ou par des organismes
publics dans cette fameuse étude du projet Archipel à laquelle,
évidemment, il faut ajouter chaque mois où l'on retrouve d'autres
dépenses comme aujourd'hui.
Mme Marois: Écoutez, comme je le disais tout à
l'heure, le député de Sainte-Anne pose une question
extrêmement pertinente, mais je ne crois pas que ce soit à la
commission des engagements financiers que ce type de question puisse être
soulevé. Mais enfin, il a quand même la liberté de les
poser, ses questions. Cependant, si M. Bérubé, le ministre
responsable du Conseil du trésor, a pris un engagement à cet
effet, évidemment... Je dois dire au président que j'ai
feuilleté quelques procès-verbaux des commissions des engagements
financiers, le journal des Débats, mais je ne les ai pas tous lus, parce
que c'est très long. Ils causent ces messieurs, ils causent, c'est
terriblel
M. Polak: Je ne voulais pas vous prendre par surprise.
Mme Marois: Je pense qu'on pourra soulever de nouveau cette
question auprès du président du Conseil du trésor, qui
devrait être là à la séance de demain, pour voir si
cet engagement se vérifie. Il sera peut-être même loisible
de retourner au journal des Débats pour retrouver cet engagement.
Le Président (M. Boucher): Alors, tel que convenu, est-ce
qu'on passe immédiatement au ministre des Travaux publics?
M. Polak: Voici...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne, au sujet de la question de M. le député de
Pontiac?
Mme Marois: M. le Président, j'essaie de bien saisir le
sens de ce qu'on fait ici. Je pense que c'est une question extrêmement
intéressante et, j'y reviens, très pertinente. Mais je pense que
ce n'est pas à cette commission-ci que ce type de question doit
être soulevée. Elle peut l'être à l'Assemblée
nationale, au moment d'une période de questions. Elle peut l'être
au moment de l'étude des crédits du Conseil exécutif. Cela
peut même être une question avec débat, pourquoi pas; on
pourrait enfin parler de ce magnifique projet qu'est le projet Archipel.
Révision des règlements relatifs au
fichier central
M. Maximilien Polak
M. Polak: Je suggère, M. le Président, qu'on
continue le débat là-dessus demain avec le président du
Conseil du trésor qui, je le sais, a des idées différentes
là-dessus. Il n'y a aucun problème avec lui.
On va maintenant passer à l'étude spéciale de ce
matin. M. le Président, à la dernière séance de
cette commission, on a discuté de manière très
superficielle des amendements au règlement sur les contrats de services
du gouvernement. À cause de nos représentations, le
président du Conseil du trésor était d'accord pour que le
ministre des Travaux publics soit ici ce matin pour avoir un échange de
vues là-dessus. On avait dit, la dernière fois, qu'on voulait
réserver à cela un maximum de deux heures et demie ou trois
heures, mais je pense que cela peut se faire plus rapidement que cela, parce
qu'on a beaucoup de travail à faire dans les engagements financiers tels
quels. En tout cas, on prendra le temps qu'il faudra.
J'ai remarqué que, depuis qu'on a fixé ce débat
pour aujourd'hui, la semaine dernière, le 17 novembre, le ministre a
donné une conférence de presse. J'ai reçu un beau volume.
Je me demande de temps en temps combien cela coûte de papeterie, de
travail, de préparation; en tout cas, c'est pour une autre occasion. Il
y a eu une conférence de presse, cinq communiqués,
énormément de documents, etc, sur cette affaire. Je me demandais
si c'était la bonne manière de procéder. C'est un peu
comme deux avocats qui doivent plaider une cause et un des avocats va voir le
juge avant pour lui dire: Voici, il faut que tu comprennes bien la nature de ma
cause, donc, je te l'explique. J'aurais préféré avoir le
débat sans cette conférence de presse. D'un autre
côté, peut-être que la conférence de presse avait
pour but d'expliquer un peu plus la situation ou d'enlever des doutes qui
pouvaient exister.
J'ai noté quelques points que le ministre a mentionnés
lors de la conférence et qui sont importants pour moi. Il a dit:
L'augmentation du niveau d'autorisation ne signifie pas pour autant une
diminution des contrôles. Il a dit ensuite: Le ministre peut octroyer des
contrats sans aller au Conseil du trésor. On a donc une économie
sensible en termes de temps. Une troisième déclaration: le
ministre affirmait encore le principe de transparence et d'équité
dans l'octroi de contrats. La quatrième déclaration que j'ai
retenue touchait l'octroi de contrats: On travaille sans favoritisme, sans
discrimination et pour une meilleure protection de l'intérêt
public.
J'ai noté, dans toute cette documentation qu'on a reçue,
que le ministre n'a pas parlé du changement à l'article 15. Pour
moi c'est une chose très importante. Pour ceux qui ne connaissent pas la
matière, j'explique: En vertu de l'article 49 de la Loi sur
l'administration financière, il existe un règlement sur les
contrats de services du gouvernement. Ce règlement existe
déjà depuis quelques années. Là, il y a maintenant
un amendement à ce règlement. Le règlement a
été amendé le 15 septembre 1982 par le décret
2046-82, qui va entrer en vigueur le 1er avril 1983. Si on lit l'article 15 de
l'ancien règlement du projet de loi suivant, là on parle des
contrats pour des procédures d'appels d'offres dans les journaux, les
contrats par soumissions publiques. L'article disait: "Le contrat doit
être accordé au plus bas soumissionnaire conforme, à moins
que le gouvernement ou le Conseil du trésor, selon les niveaux
d'autorisation prévus à ce règlement, n'en décide
autrement pour des raisons d'intérêt public." En d'autres termes -
nous sommes bien d'accord avec cela - le principe est que, s'il y a des
soumissions publiques les résultats sont révélés.
En principe, le contrat doit être accordé au plus bas
soumissionnaire. Par exception, on peut le donner à un autre, comme le
texte le disait "pour des raisons d'intérêt public". On comprend
très bien, cela est arrivé une couple de fois déjà,
on a vu cela. On a
demandé quelle était la raison. On comprend
évidemment que, pour des raisons d'intérêt public, à
un certain moment - cela se peut que la compagnie tombe en faillite et ne peut
pas faire le travail ou que quelque chose arrive, une poursuite, etc. - on doit
aller à un autre soumissionnaire.
Là, on a changé le texte dans l'amendement et l'article 15
se lit maintenant comme suit: Jusqu'aux mots, "à moins qu'on n'en
décide autrement pour de raisons d'intérêt public", cela
reste tel quel. On a ajouté ceci qui est tout nouveau: "ou que le
critère de sélection prévu pour ce genre de contrat
n'exige une évaluation des soumissions en fonction
d'éléments autres que le prix". Là, on se demande
qu'est-ce que veut dire "les éléments autres que le prix"? On a
déjà l'exception à la règle "pour des raisons
d'intérêt public". On comprend. On dit que le législateur
ne parle jamais pour rien. Pourquoi a-t-on ajouté ces mots: ou pour des
"éléments autres que le prix"? Quant à nous, cela peut
devenir très dangereux, cela peut ouvrir la porte largement, surtout que
maintenant on a enlevé une certaine protection, au point de vue de
contrôle, par le Conseil du trésor: les contrats de 50 000 $ sont
augmentés à 75 000 $. À un moment donné, par
exemple, on prend un ministère et le ministre demande des soumissions
publiques, et il y a quatre, cinq personnes ou compagnies qui font des
soumissions. Disons que cela tombe dans un contrat où l'on n'a plus
besoin de l'approbation par le Conseil du trésor. Le ministre dit: Bon,
pour des raisons d'intérêt public ou même pour des
éléments autres que le prix, je décide d'accorder cela au
numéro 3 ou 4, et non pas au numéro 1.
Quant à nous, ce changement à l'article 15, même si
le texte dit: "Ou que le critère de sélection prévu pour
ce genre de contrat", qu'est-ce que cela veut dire? Où se trouve-il, ce
critère, parce qu'on peut changer les critères tout le temps; il
n'y a aucun contrôle sur cela et pour nous cela ouvre la porte vraiment
à des abus. Contrairement à ce que le ministre dit, soit qu'on
travaille sans favoritisme, sans discrimination et pour une meilleure
protection de l'intérêt public -nous, on soumet qu'en ouvrant la
porte encore plus large ceci peut sans doute conduire à des abus, ce
changement à l'article 15. Quelle était la raison de faire cela?
Ceci est un point très important.
Le deuxième point, c'est qu'on a reçu dans le
communiqué de presse un sommaire de tous ces différents types de
contrats où on a, disons, élevé le niveau d'autorisation
au Conseil du trésor; dans la plupart des cas, c'est allé de 50
000 $ à 75 000 $; dans certains cas, comme par exemple, services
auxiliaires, sécurité, on est allé de 50 000 $ à
150 000 $. Prenons, par exemple, la sécurité. On trouve
très souvent un contrat dans les engagements financiers, par exemple,
pour nettoyer un édifice public, le palais de justice à
Montréal etc., où il y a toujours quatre ou cinq
soumissionnaires. Ce ne sont pas toujours des contrats de millions de dollars;
il y a beaucoup de ces contrats de 80 000 $ à 100 000 $, surtout dans de
plus petites places où, maintenant, on enlève certaines
protections. (10 h 15)
J'ai tout de même confiance au Conseil du trésor qui est
composé de cinq ministres. Donc, à un moment donné, un
ministre dit: Voici, on recommande de faire telle ou telle chose. Je pense que
c'est une sécurité pour le public de savoir qu'il y a tout de
même cinq ministres qui peuvent regarder cela et dire: Non, on n'aime pas
ça parce que tu ne veux pas recourir au plus bas soumissionnaire.
À cause de l'intérêt public, nous pensons
différemment. En tout cas, il y a là une sorte de soupape de
sécurité. Cela n'est pas tellement augmenté de 50 000 $
à 150 000 $, sur les contrats de sécurité, les services
auxiliaires, etc. Il y a énormément de ces types de contrats qui
viennent devant nous, à la commission des engagements financiers,
où l'on constate, de plus en plus, qu'on ne donne pas le contrat au plus
bas soumissionnaire.
Je me rappelle que, depuis un mois ou deux, on les étudie et on
pose des questions là-dessus. Auparavant, c'était presque
toujours le plus bas soumissionnaire. Le président du Conseil du
trésor ne connaît pas tous ces contrats. Donc, très
souvent, il répond qu'on l'a donné au troisième, parce
qu'il est le meilleur.
Je ne le blâme pas de nous donner cette réponse parce qu'il
ne connaît pas tous ces contrats. Mais ce n'est pas une réponse.
Donc, pour nous, qu'on ait augmenté ce plafond à 150 000 $, cela
enlève sans doute une certaine protection. Il est vrai qu'on invoque la
raison de gagner du temps, mais tout de même, surtout avec les
critères qui peuvent être changés, on ouvre la porte plus
largement, pas seulement en parlant des raisons d'intérêt public,
mais des éléments autres que le prix. Quels sont les
éléments autres que le prix? Il faut être bon
Québécois pour avoir le contrat? On va donner le contrat à
telle ou telle région, parce que c'est une région
défavorisée. Donc, même si un soumissionnaire arrive
troisième, au point de vue du prix, et demeure dans une région
défavorisée, est-ce une raison de dire qu'on va l'accorder
à cet entrepreneur et non à un autre qui peut être bien
meilleur quant au prix? Qu'est-ce que cela veut dire?
Il n'y a aucune autorisation à demander. L'Assemblée
nationale n'est pas impliquée là-dedans du tout. On dit
simplement, dans le règlement: "en fonction d'éléments
autres que le prix". Qui va les
déterminer? Quand est-ce que cela va changer? Je ne dis pas que
je n'ai pas confiance au ministre du Revenu et des Travaux publics. Mais je dis
- et cela s'applique à tous les ministères - qu'on donne beaucoup
plus de latitude à un ministre, en particulier. Si quelqu'un voulait en
prendre avantage et peut-être aller un peu plus loin que ce qui est
requis, la possibilité est là. C'est vraiment le point
important.
Au point de vue des contrats d'ingénierie, etc., je sais que le
député de Pontiac a des commentaires à émettre ou a
des questions à poser.
Quant à moi, c'est surtout à l'article 15 où je ne
vois vraiment pas la raison d'ajouter ces mots et pourquoi on l'a fait.
Deuxième point, celui d'augmenter le "déductible", comme je l'ai
appelé à la première séance, de 50 000 $ et qui est
maintenant rendu à 75 000 $ ou 150 000 $. Dans plusieurs de ces
contrats, on enlève vraiment une protection, parce que je crois qu'une
des raisons d'être du Conseil du trésor est justement d'avoir un
certain contrôle pour prévenir les abus. Quant à moi, ce
sont les points que je voulais traiter.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
Mme Marois: M. le Président, si vous me le permettez, j'ai
remarqué qu'il y avait vraiment une motion de confiance, de la part du
député de Sainte-Anne, envers le Conseil du trésor. Je
suis heureuse de le constater à cette commission.
M. Polak: Ce que je peux répondre à cela, M. le
Président, c'est que je n'ai pas une confiance aveugle et totale. J'ai
confiance dans l'appareil. J'appelle cela une soupape de
sécurité. Pour moi, il a une raison d'être qui est
très importante.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Alain Marcoux
M. Marcoux: M. le Président, je veux remercier les membres
de la commission de m'avoir invité à venir discuter et parler, ce
matin, du fichier central des fournisseurs et spécifiquement des
modifications qui entreront en vigueur le 1er avril 1983.
Peut-être quelques mots d'introduction avant de répondre
aux deux questions spécifiques soulevées par le
député de Sainte-Anne. Vous savez que le fichier central des
fournisseurs est en vigueur depuis l'automne 1978. Il était normal,
comme le premier ministre l'avait demandé lors du discours inaugural de
l'automne 1981 et lors de la composition du nouveau Conseil des ministres,
à la suite de l'élection, que chacun des ministres entreprenne la
révision des politiques mises en oeuvre par le gouvernement durant son
premier mandat, afin de faire le point. Après deux, trois, quatre ou
cinq ans, il est normal qu'il y ait des corrections, des ajustements à
faire.
C'est pourquoi j'ai demandé aux fonctionnaires du
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement d'établir
comme priorité de travail, l'an dernier, la révision de
l'ensemble du fichier, des directives et des règlements relatifs au
fichier central des fournisseurs. Ceci a été fait avec la pleine
collaboration des fonctionnaires du Conseil du trésor qui,
évidemment, surveillent l'application de ces directives pour l'ensemble
des ministères.
Ceci m'amène à vous présenter - et je m'en voudrais
de ne pas le faire - les personnes qui m'accompagnent et qui sont les
principaux responsables de la gestion de ce fichier central des fournisseurs et
des opérations du fichier au gouvernement. D'abord, le sous-ministre en
titre au ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement, M.
Jean-Yves Gagnon, M. Gaston Ouimet, qui est directeur général des
achats au gouvernement, M. Lafrance, qui est son adjoint et qui est responsable
du fichier. Il y a M. Paul-René Roy, qui était au Conseil du
trésor et qui est maintenant au service des contrats à la SHQ et
qui a travaillé à ce dosier, M. Clavet, du Conseil du
trésor, et M. Gaudreau, directeur du fichier lui-même. Ces
personnes pourront également répondre aux questions qui seront
posées ce matin.
En janvier 1982, nous avons entrepris la révision de l'ensemble
du fichier. C'est une somme considérable de travail. Pour arriver
à cette révision, la première étape a
été, pour cette équipe de fonctionnaires, de rencontrer
les différents groupes, les différentes associations
professionnelles les plus impliquées par la révision du fichier,
que ce soient les architectes, les ingénieurs, ceux qui travaillent dans
les sols et matériaux, etc. Il y a eu consultation pour connaître
les critiques, les améliorations que nous devrions faire. Je pense que
la première chose qu'il faut constater globalement après quatre
ans, c'est qu'il n'y a personne dans ces groupes qui a remis en question
l'existence du fichier central des fournisseurs comme procédure et mode
visant à allouer des contrats de services au niveau du gouvernement. Je
pense que c'est un acquis important parce qu'après quatre ans on aurait
pu arriver à la conclusion que c'était un système qui
avait été expérimenté, qu'il était mauvais,
qu'il avait des conséquences négatives très fortes, etc.
Je pense qu'il est important de tenir comme un acquis positif le fait que les
fournisseurs de services du gouvernement, de façon globale, acceptent ce
nouveau système implanté en
1978.
Évidemment ils ont suggéré plusieurs
améliorations. Ce qui fait que dans la révision des
règlements et des procédures soumise au Conseil du trésor
et au Conseil des ministres - ce qui a été approuvé en
septembre dernier il y a environ une centaine de modifications ou d'ajustements
qui sont proposés dont certains sont plus importants que d'autres,
certains étant vraiment importants et d'autres n'étant que des
améliorations de fonctionnement du processus. L'objectif que nous
visions était d'améliorer notre service à la
clientèle et de faire en sorte que les ministères clients soient
satisfaits et que, d'autre part, les fournisseurs de services soient satisfaits
de l'amélioration des procédures.
Je ne sais pas si vous désirez aborder ces principales
modifications qui ont été apportées. Cela me fera plaisir,
mais, pour le moment, je pense qu'il est peut-être plus important de
répondre aux deux questions soulevées par M. le
député de Sainte-Anne. Toutefois, j'aimerais apporter une
précision à la suite du commentaire que vous avez fait concernant
la conférence de presse de la semaine dernière. Si je l'ai fait,
c'est dans la perspective - et j'ai fait tenir copie, personnellement, à
tous les membres de la commission, de l'ensemble des documents qui ont
été rendus publics - d'avoir la discussion la plus riche possible
ce matin afin que nous ayons le débat le plus ouvert possible.
Plutôt que d'arriver avec 70 pages de documents nouveaux ce matin, j'ai
préféré, dès la semaine dernière, vous faire
tenir à la fois les quatre ou cinq communiqués de presse, comme
vous l'indiquez, et l'ensemble du mémoire tel qu'il a été
accepté par le Conseil des ministres. C'est un document d'environ 45
pages et qui, pour chacun - si vous avez pris le temps ou eu le loisir de le
lire - indique les critiques que nous avions eues, les problèmes qui
existaient par rapport à telle ou telle réglementation, les
améliorations suggérées et la décision qui a
été recommandée au Conseil des ministres et
acceptée par lui. Je pense qu'il est de nature à faire comprendre
très concrètement les modifications et les améliorations
que nous apportons.
Maintenant, si j'en viens aux deux questions que vous soulevez
précisément, j'ai relu le texte du journal des Débats de
la commission des engagements financiers - ce qui illustre que ce fut une bonne
décision, en 1977, de consigner aussi au journal des Débats la
commission des engagements financiers alors qu'avant c'étaient des
discussions verbales - et j'ai pu constater que vous aviez des interrogations
concernant, entre autres, le paragraphe qui indique que le Conseil du
trésor peut décider de ne pas accorder un contrat au plus bas
soumissionnaire lorsqu'il juge bon d'invoquer l'intérêt public.
J'ai lu les propos où vous vous scandalisiez de ce paragraphe.
Je vais simplement vous citer ici l'article 36 de l'arrêté
en conseil no 1041; je vous donnerai les dates après: "Le contrat doit
être accordé à la personne qui a fait la soumission
publique la plus basse, à moins que le Conseil du trésor n'en
décide autrement pour des raisons d'intérêt public." C'est
un arrêté en conseil adopté en mars 1971, qui a
été abrogé en 1978 lorsque la nouvelle
réglementation du fichier central des fournisseurs a été
mise en oeuvre, et qui a été repris, d'ailleurs. Parce que cette
question d'intérêt public avait l'air d'une découverte,
j'ai fait sortir le répertoire des politiques administratives depuis
1978, depuis le nouveau fichier central des fournisseurs, et dans toutes ces
directives on l'indique. Par exemple, je vais vous citer le répertoire
des politiques administratives pour le secteur de la construction: "Le contrat
doit être accordé au plus bas soumissionnaire conforme, à
moins que le lieutenant-gouverneur en conseil ou le Conseil du trésor,
selon les niveaux d'autorisation prévus à l'article 5, n'en
décide autrement pour des raisons d'intérêt public." Cela,
c'est depuis 1978. Je pourrais vous citer, dans le cas des machineries lourdes,
le même type de texte; dans le cas des achats, le même type de
texte. On peut le citer pour être sûrs: "La pondération ne
s'applique pas, toutefois, dans le cas des autres achats lorsque le Conseil du
trésor en décide ainsi pour des raisons d'intérêt
public."
Tout cela est public depuis plusieurs années. Vous voyez que
ça remonte au moins à 1971 et à 1978 et que cela a
été repris. Alors, ce n'est pas une découverte
récente. Depuis que vous avez soulevé cette question, j'ai fait
relever, pour l'année 1980-1981, au Conseil du trésor, le nombre
de fois - pour cette année, par exemple - où
l'intérêt public avait été invoqué. Je vous
ferai distribuer tantôt un tableau qui indique que cet argument
d'intérêt public n'a pas été invoqué une
seule fois en 1980-1981 sur 10 617 contrats de services octroyés, soit
l'ensemble des contrats de services. Sur 10 617 contrats, il n'y a aucun cas
où il n'a pas été accordé au plus bas
soumissionnaire à cause de l'intérêt public. Il y a eu 59
cas de dérogation sur 10 617, si ma mémoire est bonne; ça
veut dire à peu près 2%. Et des 59 cas, il y a treize cas
d'urgence où la sécurité des biens et des personnes
était en cause, pour 225 000 $; 16 cas de prolongation de mandat,
où il était plus économique de prolonger le mandat de la
firme originale que de prendre une nouvelle firme, pour 1 257 000 $; 14 cas
spéciaux qui comprennent des erreurs administratives, des ratifications
de contrats avec des firmes à l'extérieur du Québec, pour
461 000 $, et 16 cas de contrats de déneigement où la
dérogation visait principalement à favoriser
l'entrepreneur de l'année précédente, pour 1 192 000 $.
Ces 59 cas de dérogation représentent 3 000 000 $ sur 530 000 000
$ octroyés en 1980-1981. (10 h 30)
Alors, pour se résumer, la clause de l'intérêt
public, en 1980-1981, n'a jamais été invoquée pour donner
un contrat à quelqu'un qui n'aurait pas été le plus bas
soumissionnaire. Sur 10 600 contrats en 1980-1981, il y a eu 59 fois où
il y a eu une dérogation demandée au trésor par les
ministères clients. Ce n'est pas le fichier central qui la demande;
c'est chaque ministère impliqué. Pour les 59 cas - je vous ai
nommé tantôt les types de catégories -cela
représente 3 000 000 $ sur 350 000 000 $.
Mme Marois: Alors, 1/2%.
M. Marcoux: J'exagérais beaucoup en disant que
c'était 2% des contrats tantôt; 2% des contrats, mais pour 1/2%
des montants. Ce matin, vous ajoutez un aspect à votre question, en
demandant: Pourquoi le nouvel article ajoute-t-il l'élément de
phrase suivant: "que les critères de sélection prévus pour
ce genre de contrat n'exigent l'évaluation des soumissions en fonction
d'éléments autres que le prix." C'est qu'il y a deux types de
contrats - vous le savez déjà; en fait, c'est une clarification
de ce qui se fait déjà - où il peut arriver que ce ne soit
pas le plus bas soumissionnaire qui ait le contrat. C'est, par exemple, dans
les contrats de services d'administration ou dans les contrats de
publicité. Vous savez que le fonctionnement est le suivant: il y a des
appels de candidatures. Des gens soumettent des projets, des offres de services
et un jury évalue et donne une lettre de passage. De tous ceux qui ont
60% et plus, on prend le plus bas soumissionnaire parmi ceux qui ont un projet
acceptable, si on est en publicité. Au niveau des services relatifs
à l'administration, c'est le même processus, vous invitez des
firmes à présenter une offre de service en indiquant les
personnes impliquées et la façon dont chacune réaliserait
le projet. Dans les services de l'administration, il y a un jury de
sélection qui évalue les offres de service; admettons que, sur
neuf offres de service, il y a six ou sept groupes qui ont une offre de service
acceptable. Alors, on prend, évidemment, le plus bas soumissionnaire.
Cette clause n'ajoute rien à ce qui se faisait déjà. Elle
est dans les habitudes des jury de sélection, dans les processus
déjà d'attribution des contrats. Alors, on l'a ajouté pour
être plus précis, plus clair encore. Mais elle ne change pas du
tout. C'est la dynamique et le processus de l'octroi des contrats, tels qu'ils
se vivent actuellement.
Lorsqu'on parle de l'intérêt public et des craintes que
vous pouvez avoir, il y a plusieurs changements qu'on a faits visant à
accroître la transparence. Lorsqu'on dit qu'on rendra publiques à
chaque année maintenant les statistiques sur les contrats
accordés, on rendra également publique la liste des fournisseurs
inscrits au fichier central, ce qui n'était pas public auparavant. Ce
sont deux mesures importantes réclamées par les fournisseurs de
services pour pouvoir vérifier, en somme, l'état du fichier et
aussi les firmes qui y sont inscrites. Ce sont des mesures importantes visant
à accroître la transparence du fichier.
Pour revenir au niveau d'autorisation -je dois prendre la feuille que
vous avez - je crois qu'il y a eu une confusion dans le débat tel qu'il
a été lancé à la suite de la parution dans la
Gazette officielle du projet de réglementation devant entrer en vigueur
le 1er avril 1983. Il faut distinguer deux choses: les niveaux d'utilisation du
fichier par rapport aux appels d'offres publics, des niveaux d'autorisation
où on est obligé d'aller au Conseil du trésor avant de
donner un contrat. Il faut vraiment distinguer ces deux questions. Dans la
feuille que vous avez - je pense que tous les membres de la commission doivent
l'avoir devant eux - on vous décrit les niveaux critiques dans l'octroi
des contrats. Vous avez la situation actuelle par rapport à la situation
au 1er avril 1983. Je pense qu'il faut le regarder ensemble; cela prendra
quelques minutes, mais je pense qu'il est important de le regarder de
façon précise. D'abord, si l'on regarde les niveaux d'utilisation
du fichier, c'est-à-dire à partir de quel moment un
ministère doit venir au fichier plutôt que d'aller en appels
d'offres publics, au niveau des contrats professionnels, les professionnels de
la construction, du génie, des sciences physiques, il n'y a aucun
changement. Dès qu'un ministère doit octroyer un contrat de
génie, d'architecture ou de sciences physiques, plus élevé
que 2000 $, il doit venir au fichier des fournisseurs comme avant,
jusqu'à environ 200 000 $ parce qu'après cela, ce sont des appels
d'offres publics.
Concernant les professionnels de l'administration et de la recherche, on
passe de 2000 $ de base à 150 000 $. Cela reste pareil, sauf qu'au lieu
de 2000 $ il y avait des services d'administration qui étaient
déjà à 5000 $. Il fallait que cela dépasse 5000 $
pour aller au fichier central des fournisseurs; alors, que pour les autres
services, c'était à 2000 $; on met cela uniformément
à 5000 $, parce que les contrats en bas de 5000 $ sont plus rares et,
pour que cela vaille la peine de venir au fichier, on a inscrit de 5000 $
à 150 000 $.
Les changements qu'il y a en audiovisuel et en arts graphiques sont de
5000 $ à 75 000 $ plutôt que de 2000 $ à
50 000 $. Pourquoi hausser de 50 000 $ à 75 000 $? C'est qu'il
faut voir la chose suivante: pour que ce soit intéressant pour une firme
de s'inscrire au fichier central des fournisseurs, il faut qu'il y ait une
certaine quantité de contrats qui passent par le fichier central des
fournisseurs. Si on laisse pour les dix prochaines années à 50
000 $ le montant maximal à partir duquel les ministères doivent
aller en appels d'offres publics, d'ici trois ou quatre ans, il n'y a plus de
firmes qui seront intéressées à s'inscrire au fichier
central des fournisseurs. La roue va tourner de moins en moins et, comme il y
aura de moins en moins de gens inscrits au fichier, comme la concurrence va
diminuer, les prix qu'on va obtenir seront de moins en moins favorables. Pour
avoir de bons prix en procédant par le fichier, il faut une certaine
concurrence. C'est pour cela qu'en changeant le plafond de 50 000 $ à 75
000 $, en fait tout ce qu'on fait, c'est indexer, disons sur 4 ans, environ 50%
ou 55% de la hausse qu'il a pu y avoir dans les prix pour ce type de services.
On fait simplement indexer le plafond de 1978. En ce sens, on ne change pas
l'ordre de grandeur qui fait que les ministères doivent aller au fichier
pour des demandes de 5000 $ à 75 000 $, alors qu'avant c'était de
2000 $ à 50 000 $ et qu'après cela, ce sont les appels d'offres
publics.
Pour les services auxiliaires, il n'y a aucun changement sauf pour la
base de 5000 $ qui doit être au fichier, mais le maximum est toujours 75
000 $. Après 75 000 $, ce sont les appels d'offres publics. Pour la
publicité, c'est de 5000 $ à 75 000 $. Avant, c'était de
2000 $ à 50 000 $. C'est maintenant 75 000 $... Pardon, c'est pour la
sécurité, je me trompe de ligne. Pour la publicité, la
base passe de 2000 $ à 5000 $. Il n'y a pas de changement pour le reste.
Cela s'applique également pour les aéronefs et pour les arts
visuels.
En fait, si on regarde les niveaux d'utilisation, il y a deux
changements, l'un à l'audiovisuel et aux arts graphiques et
également à la sécurité où le maximum de 50
000 $ est haussé à 75 000 $. Comme je vous l'ai dit tantôt,
c'est pour faire en sorte qu'il y ait un intérêt pour les
fournisseurs de services à s'inscrire au fichier. Tout le reste continue
à l'aide d'appels d'offres publics. Là, il y a une chose qui doit
être très claire. De 2000 $ ou de 50 000 $ à 75 000 $, ce
ne sont pas des contrats négociés, ce sont des soumissions sur
invitation. On va inviter quinze, neuf ou cinq firmes à présenter
une soumission, mais ce ne sont pas des contrats négociés. Dans
les propos que j'ai lus au journal des Débats concernant la commission
des engagements financiers, il y avait cette confusion.
Je pense qu'il faut être très clair, ce matin, et dire que
quand les ministères doivent venir au fichier central des fournisseurs
pour obtenir une liste de firmes pour le type de services dont ils ont besoin,
ils ne doivent pas entreprendre des négociations par la suite sur les
prix avec cette firme, ils demandent des soumissions. La différence,
c'est que ce sont des soumissions sur invitation plutôt que des
soumissions publiques annoncées dans les journaux.
Pourquoi cela a-t-il été établi il y a quatre ans?
On se disait que, compte tenu de ces deux facteurs, les délais et les
coûts supplémentaires que cela implique, il n'est pas payant pour
n'importe quel gouvernement d'aller en appels d'offres publics chaque fois
qu'il y a un contrat à donner. Comment s'arranger pour que des contrats
de montants moindres, en bas de 50 000 $ avant, puis en bas de 75 000 $
maintenant, soient octroyés avec transparence, ne soient pas
octroyés sur appel téléphonique d'un fonctionnaire qui
choisit telle firme en particulier ou sur l'appel téléphonique
d'un fonctionnaire qui est bien branché sur la bonne liste? On dit: On
va inviter tous les fournisseurs de services au Québec à
s'inscrire à un endroit, et là, par informatique, selon le
hasard, il y aura des références de firmes de faites aux
ministères qui ont besoin de ce genre de services.
Alors, je crois, qu'il y a une chose qu'il faut nettement distinguer,
c'est que de 2000 $ à 75 000 $, ce ne sont pas des contrats
négociés; ce sont des soumissions sur invitation. Mais au-dessus
de 75 000 $ ou, selon le cas, de 150 000 $ ou de 200 000 $, ce sont des
soumissions publiques. C'est très important, cela.
Un deuxième point. Le niveau d'autorisation du Conseil du
trésor, que nous avons modifié avec le consentement de ce dernier
et du Conseil des ministres, ne change en rien la transparence et les
procédures que les ministères doivent suivre. Tout ce que cela
permet, c'est d'économiser de quinze jours à trois semaines de
"rubber stamp" du Conseil du trésor pour des contrats inférieurs
à 75 000 $ pour l'ensemble, sauf pour les services auxiliaires ou les
services de sécurité où, là, les contrats sont
souvent octroyés pour trois ans et où il y a souvent des contrats
entre 75 000 $ et 150 000 $. Mais cela ne change rien si on prend les contrats
de services auxiliaires.
Dès que cela dépasse 75 000 $, c'est par appels d'offres
publics que les ministères, surtout le ministère des Travaux
publics, en l'occurrence, qui octroient ce type de contrat doivent
nécessairement le donner au plus bas soumissionnaire. S'ils ne le
donnent pas au plus bas soumissionnaire, il faut qu'ils aillent au Conseil du
trésor pour obtenir une dérogation pour les motifs qu'ils doivent
présenter à ce moment-là. C'est le Conseil
du trésor qui décide des motifs de dérogation, si
cela n'a pas de bon sens ou si on est d'accord. Mais il faut bien clarifier,
c'est une deuxième confusion qui était présente dans vos
propos d'il y a quinze jours, trois semaines. En changeant le niveau
d'autorisation, d'approbation ou de ratification du Conseil du trésor,
on ne change en rien les processus de soumissions sur invitation ou de
soumissions publiques. Tout ce qu'on change, c'est la ratification par le
Conseil du trésor nous permettant d'octroyer le contrat, ce qui permet
d'économiser du temps. Une de nos préoccupations au fichier
central des fournisseurs comme au ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement, c'est de donner un meilleur service à la
clientèle. Quand on a des plaintes des clients qui nous disent que cela
nous prend du temps avant d'octroyer des contrats, on essaie de trouver des
façons d'économiser du temps sans rien enlever à la
transparence des procédures publiques d'octroi de contrats.
Je peux vous assurer que les niveaux d'autorisation approuvés par
le Conseil du trésor ne changent en rien l'aspect des soumissions
publiques au-delà de tel montant et des soumissions sur invitation. Tout
ce que cela fait est de nous permettre d'économiser du temps dans
l'octroi des contrats. Cela ne change en rien la règle qu'il faut
toujours l'accorder au plus bas soumissionnaire. C'était la
réponse à votre première question.
Une autre chose que je voudrais indiquer, c'est lorsque le
critère du prix n'est pas le seul utilisé. Par exemple, je vous
parlais des contrats d'administration et des contrats de publicité
où le jury donne des points et dit: Voici, il y a sept firmes sur neuf
qui ont plus de 60% des points; donc, elles sont admissibles pour avoir le
contrat. Dans l'appel d'offres public, c'est indiqué que le prix n'est
pas le seul critère utilisé, qu'il faut que l'offre de services
examinée par le jury satisfasse aux exigences de la demande et que
là, évidemment, c'est accordé au plus bas soumissionnaire.
Je reprends mon exemple de tantôt: Vous avez neuf firmes qui offrent le
contenu d'une campagne de publicité; il y a un jury qui décide
qu'il y en a sept qui satisfont aux critères; on prend la plus basse des
soumissions parmi les sept qui ont satisfait aux critères de l'appel
d'offres. La même chose au niveau des services d'administration.
Par rapport à la transparence, il y a d'autres changements
très importants que vous avez dû noter. À l'avenir,
lorsqu'on va transmettre à un ministère des noms de firmes
professionnelles, à la suite de sa demande - disons qu'il demande des
spécialistes en architecture et qu'on lui transmet neuf noms de firmes -
la première chose qu'il va faire, c'est d'écrire à chacune
des firmes pour les informer de la grille d'évaluation qui sera
utilisée - ce qui n'était pas fait auparavant - pour
évaluer leur offre de services et pour leur demander également
l'état actuel de l'organisation de leur firme, du chargé de
projet qui sera responsable, de la compétence technique de la firme,
parce que cela peut évoluer. (10 h 45)
Un des reproches qu'on a eus des ministères, c'est que vous avez
des firmes qui sont inscrites depuis deux ou trois ans. On leur accorde un
contrat sur la foi des renseignements qui sont là, mais la firme a
évolué, elle n'a plus tel professionnel à son service,
elle n'a plus tel degré d'organisation et on se retrouve avec des
problèmes par la suite. On a apporté une amélioration qui
fait qu'on transmet des noms de firmes à un ministère qui
écrit à toutes les firmes dont on lui a présenté
les noms. Il lui dit: Décrivez-nous votre organisation, qui sera
chargé du projet, quel est le niveau de compétence technique que
vous avez dans tel secteur actuellement?
Deuxièmement, en même temps, le ministère va
être tenu de transmettre à la firme la grille d'évaluation.
Ce qu'il y aura de nouveau, en plus, c'est qu'à la fin du contrat,
à partir de la grille d'évaluation, la firme qui aura obtenu le
contrat va recevoir une évaluation de sa performance. Elle pourra
critiquer cette évaluation de sa performance. Cette évaluation du
chargé de projet sera versée au dossier du fichier des
fournisseurs et servira dans l'évaluation de la firme pour des contrats
subséquents. Ceci permettra de répondre à la
préoccupation que le député de Pontiac avait
soulignée il y a quelques semaines en disant: Le prix est important,
mais il faudrait se donner des moyens qui tiennent compte de ces
critères: est-ce qu'on a obtenu une bonne performance, une bonne
qualité? Est-ce qu'on est satisfait des services qu'on a obtenus?
Jusqu'à maintenant, c'est vrai que le fichier ou les
procédures de fichier ne permettaient pas de répondre de
façon satisfaisante à votre préoccupation. Je peux vous
assurer qu'avec ce qui est mis en vigueur à partir du 1er avril - que je
viens de vous décrire rapidement - on en aura les moyens. Il y aura une
évaluation de la performance et cette évaluation ne sera pas
cachée. La firme choisie sera avisée ou informée de
l'évaluation qui est faite.
Une autre amélioration qu'on a faite: dorénavant, le
ministère devra informer les firmes qui n'auront pas été
choisies du nom de la firme qui a été choisie pour
réaliser tel contrat. Cela est très important dans ce qu'on
pourrait appeler la "transparence" du fichier central. Maintenant, toutes les
firmes non choisies connaîtront la firme qui a été choisie
et pourront réagir si elles trouvent qu'il y a une erreur ou une
injustice ou
quelque chose d'anormal à leur point de vue. J'aurais voulu
être plus bref. J'ai été un peu long, mais ce sont des
questions importantes et je voulais être le plus clair possible.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: D'abord, j'ai oublié de remercier tous les
fonctionnaires, les gars de Rosalie. Je les ai rencontrés quand on a
fait une visite chez vous, je me les rappelle très bien, avec notre
commission. C'était très intéressant. Donc,
j'apprécie énormément votre présence.
En ce qui concerne les réponses du ministre, au sujet du fameux
amendement à l'article 15, le ministre dit: On n'a rien incorporé
de nouveau dans le texte. C'était déjà une pratique qui
existait. Mais si c'est vrai que cela marchait tellement bien, qu'il y avait
seulement cinq à neuf cas de dérogation, pourquoi ne pas rester
avec le texte qu'on avait? Je suis avocat - savez-vous? - et j'ai lu le nouvel
article 15. Il n'y a rien dans cet article qui dit, par exemple: Ceci
s'applique seulement dans le cas de services d'administration ou de contrats de
publicité. Du tout. L'article 15 est un article très
général dans sa nature et, si l'intention était de limiter
cela à certains types de contrats, on aurait dû le dire, parce que
de la manière dont l'article se lit, c'est très large; cela peut
s'appliquer à n'importe quoi.
Deuxièmement, je vais citer le document qu'on a eu. J'ai
cherché des renseignements sur cet article 15, mais le document en parle
très peu, seulement à la page 38 où il y a un petit
commentaire là-dessus. Le commentaire, à la page 38 du grand
document qu'on a eu...
M. Marcoux: II était bon?
M. Polak: ... dit: "Ce dispositif ne tient pas compte du fait
qu'en certains domaines, notamment l'audiovisuel, le prix n'est pas le seul
élément considéré pour l'octroi d'un contrat
à la suite d'un appel d'offres public. D'autre part, le Protecteur du
citoyen a déjà demandé que le règlement
précise cet aspect afin d'éviter toute ambiguïté".
Apparemment, je suis en bonne compagnie, parce que c'est le Protecteur du
citoyen qui voulait aussi éviter toute ambiguïté
là-dedans. Donc, si c'est vrai qu'à part les mots "pour une
raison d'intérêt public", c'est important d'insérer dans le
texte les mots "éléments autres que le prix" et si cela
s'applique seulement dans un ou deux domaines, il faut le dire dans le
règlement parce que, de la manière dont le règlement se
lit maintenant, l'amendement s'applique à tous les contrats de services
au gouvernement. Il n'y aucune exception dans cela.
Deuxièmement, tous ceux qui lisent ce texte se demandent tout de
suite: On a les mots "intérêt public", pourquoi ajouter ces mots:
"éléments autres que le prix"? À moins que vous ne vouliez
couvrir une situation. Donc, laissez tomber ce mot et restez avec
"l'intérêt public", cela est parfait, il peut y avoir une
exception ou une dérogation. Pour moi, de la manière dont le
texte est formulé, c'est très vague, c'est ouvert à toutes
sortes de possibilités et d'abus, on ne sait jamais. Je ne vois
aucunement la raison d'insérer cela dans le texte. Si l'on veut
l'insérer, au moins il faut le limiter à ces deux types de
contrats que vous avez mentionnés. Comme c'est formulé, cela
s'applique à tout.
Maintenant un autre commentaire au point de vue des autorisations.
Prenons les contrats de sécurité ou les contrats de gardiennage,
de nettoyage et de surveillance etc., où le montant est augmenté
de 50 000 $ à 150 000 $. Cela veut dire que dans un ministère on
procède par soumissions publiques et disons qu'on a un mauvais ministre
qui décide, un pas bon...
Mme Marois: Ce n'est pas le cas du ministre qui est avec nous ce
matin.
M. Polak: Là il va être très occupé au
ministère du Revenu. Peut-être qu'on va en nommer un autre dans
son ministère des Travaux publics, on ne sait jamais. Disons que le
ministre dit: Bon, là, j'ai un contrat de ce type jusqu'à 150 000
$ et il y a quatre soumissions sur cela. Je prends le numéro 3 pour mes
raisons à moi. Évidemment, j'invoque le motif
d'intérêt public parce que c'est une exception ou je peux
même aller un peu plus loin maintenant en disant: Pour des raisons autres
que le prix etc. Où est-ce qu'on trouve un article qui dit que, dans un
cas de dérogation, même si cela est en dessous du plafond, il faut
aller au Conseil du trésor tout de même? Je n'ai pas trouvé
dans le texte un article qui le dit. Vous avez dit que, lorsqu'il y a une
dérogation, tout de même il faut que cela aille devant le Conseil
du trésor. Je suis bien d'accord avec cela. Mais où y a-t-il un
article dans le règlement qui dit que, s'il y a une dérogation
par les ministères dans des contrats de ce type en dessous du niveau
d'autorisation, parce qu'il y a un article qui dit: Chaque fois que cela arrive
dans un ministère - une minute, M. le ministre -même si c'est en
dessous de 150 000 $ ou en dessous de 75 000 $ dans d'autres contrats, il faut
aller au Conseil du trésor et expliquer que vous voulez déroger,
donner les raisons et que le Conseil du trésor a le droit de dire: M. le
ministre, on n'accepte pas cela?
M. Marcoux: C'est merveilleux, votre
question, parce que cela va nous permettre de relire l'article 15
ensemble.
M. Polak: Parfait.
M. Marcoux: Parce que c'est l'article que vous venez de citer
vous-même qui donne la réponse à la question: "Le contrat
doit être accordé au plus bas soumissionnaire conforme à
moins que le gouvernement ou le Conseil du trésor - cela exclut toute
autre personne ou tout autre groupe - selon les niveaux d'autorisation
prévus à ce règlement n'en décide autrement pour
des raisons d'intérêt public". Cet article indique très
clairement que tout contrat qui n'est pas au plus bas soumissionnaire et
où il y a dérogation, il faut aller le faire ratifier par le
Conseil du trésor. C'est ce que cela veut dire. C'est clair. On ne
change rien. La révision des procédures qu'on a faite du fichier
ne change cela que lorsqu'il y a dérogation et c'est inscrit dans cet
article qu'un ministère qui ne voudrait pas accorder un contrat au plus
bas soumissionnaire doit aller au Conseil du trésor.
M. Polak: Est-ce que je peux répondre sur l'article
15?
M. Marcoux: Non, on peut lire une autre page. Je vais
continuer.
M. Polak: Je ne sais pas si vous lisez le même article que
moi, mais je ne le lis pas comme cela du tout. L'article dit: "À moins
que le gouvernement ou le Conseil du trésor, selon les niveaux
d'autorisation prévus à ce règlement". Le niveau
d'autorisation est augmenté à 150 000 $.
M. Marcoux: Non, non.
M. Polak: Je veux savoir si...
M. Marcoux: M. le député de Sainte-Anne le niveau
d'autorisation ne change pas la question de la dérogation. Non.
M. Polak: Si cela est votre intention, dites-le donc.
M. Marcoux: Non, ce n'est pas une question d'intention, c'est une
procédure inscrite dans les habitudes gouvernementales depuis toujours:
quand il y a une dérogation, cela va au Conseil du trésor.
M. Polak: Indépendamment du montant. M. Marcoux:
Absolument.
M. Polak: Vraiment? C'est parce que, M. le ministre...
M. Marcoux: Oui, oui, et dans chaque directive.
M. Polak: Je suis bien content que cela existe. Parfait. Mais
pourquoi ne pas l'inscrire dans un petit article et dire carrément que,
chaque fois qu'il y a une dérogation, indépendamment du niveau
d'autorisation, vous devez vous présenter au Conseil du trésor?
C'est facile d'ajouter cela. L'Opposition en sera très heureuse et le
public aussi. De la manière que je lis ce texte-là, ce n'est pas
vrai, cela n'est pas inscrit du tout là-dedans. On peut même
interpréter le texte comme je le lis: "Selon les niveaux d'autorisation
prévus à ce règlement". Vous avez le règlement qui
augmente le plafond dans toutes sortes de catégories. Donc, moi, je
l'interprète, comme avocat, et je dis que "selon les niveaux
d'autorisation", c'est à 150 000 $. Donc, jusqu'à 150 000 $, le
ministre peut le faire. Évidemment, il se trouve à prendre une
chance sur le plan politique, je le comprends bien. Mais il n'est pas
obligé d'aller au Conseil du trésor. Si vous dites non, c'est que
vous avez mal compris, parce qu'il y a une coutume qui existe, même si le
texte ne le dit pas clairement, et, dans le cas de dérogation, il faut
qu'il se présente devant le Conseil du trésor. Je suis
parfaitement d'accord avec cela. Je trouve que c'est une belle pratique. Mais
je voudrais que ce soit inséré clairement dans le texte.
D'ailleurs, vous cherchez un autre texte, je pense?
M. Marcoux: Non, ce que je voulais indiquer, c'est que, dans
chaque directive, sur chacun des fichiers en particulier, cette question est
répétée. C'est-à-dire qu'au début, vous avez
les règles générales et cette directive est
répétée dans chacune des directives sur chacun des
fichiers. Comme il y a six fichiers, il y a six règlements et six
directives. Il y a le règlement qénéral et des directives
générales et il y a des règlements particuliers et des
directives particulières pour chacun des fichiers. Je peux bien regarder
la façon dont le texte est rédigé, sauf qu'il est
rédigé ainsi depuis dix ans et cela a toujours été
clair pour tous les ministères que, pour toute dérogation
à n'importe quelle procédure - et ne pas l'accorder au plus bas
soumissionnaire, c'est une dérogation - il doit aller au Conseil du
trésor ou au gouvernement.
M. Polak: Je trouve cela beaucoup plus normal. Si vous faites un
amendement au règlement, ajoutez donc quelques mots pour clarifier
cela.
Une deuxième suggestion positive que je voudrais faire; pourquoi
ne pas mettre dans ce programme un élément autre que le prix? Si
l'intention est vraiment de couvrir seulement deux types de contrats
d'administration et de publicité, par exemple,
ou d'audiovisuel, pourquoi ne pas le dire? C'est parce que, de la
manière dont c'est formulé, cela couvre tout.
M. Marcoux: C'est la directive générale qui
s'applique à l'ensemble sauf qu'on ne peut pas tout prévoir dans
la directive générale. Il y a quoi? Il y a 230, 216
spécialités au fichier. Lorsque c'est possible, lorsque cela doit
fonctionner par offres de services, par l'évaluation d'offres de
services, selon les demandes, on ne peut pas tout prévoir, mais on
prévoit la directive générale. Je pense que c'est beaucoup
plus transparent comme cela d'indiquer la directive générale et
de la reprendre pour chacun des règlements impliqués.
M. Polak: À tout événement, on parle de la
règle, parce que le problème est toujours le même. Comment
cette affaire est-elle venue devant nous? Personne ne nous en avait
parlé. Nous sommes à la commission des engagements financiers; on
change les règles du jeu. La dernière fois qu'on était
ici, on trouve l'article dans le Devoir. C'est comme cela que cela a
commencé. On n'est pas au courant. On ne lit pas tous les
règlements que le gouvernement publie. Vous avez décidé
cela au mois de septembre; cela a été publié je ne sais
quand. On a été pris un peu à l'improviste. Je pense qu'on
nous devait au moins la courtoisie de nous dire: Voici, on a l'intention de
faire telle et telle chose. Je suis content que vous soyez venu. Apparemment,
on a soulevé des points assez importants pour vous puisque vous avez
donné une conférence de presse et que vous êtes venu ce
matin. Parfait.
Donc, ce que je veux dire, c'est qu'on a ce règlement. Moi je me
base sur les règlements. On n'a aucun contrôle...
M. Marcoux: II y a quand même une chose que je remarque, M.
le député de Sainte-Anne; c'est que vous aviez prévu trois
heures, j'ai moi aussi prévu trois heures. Cela me plairait de continuer
à discuter du fichier durant trois heures, mais je constate que la
procédure que j'ai prise de vous transmettre tous les documents
d'information au moins une semaine à l'avance fait que vous avez
l'intention de raccourcir le débat?
M. Polak: Excusez-moi. C'est peut-être mieux que je n'aie
pas écouté.
M. Marcoux: C'est mieux, oui, en effet.
M. Polak: Je termine là-dessus moi-même. Il y a
d'autres co-équipiers qui vont continuer. Juste deux points, c'est qu'il
ne faut pas toujours penser que le rôle de l'Opposition est
négatif et de critiquer. Je pense qu'on est là aussi pour donner
un aspect positif. Vous me ferez énormément plaisir si, avec cet
amendement, vous dites: Le député de Sainte-Anne a tout de
même de très bonnes idées de temps en temps. Il veut faire
clarifier le texte et on va dire là-dedans - j'adore cette règle
- s'il y a dérogation, on doit aller devant le Conseil du trésor.
Parfait! Je suis d'accord avec cela. Il n'y a rien de plus facile.
Insérez cela là-dedans et beaucoup de gens vont être
très heureux, y compris le député de Sainte-Anne. (11
heures)
Deuxièmement, au sujet "en fonction d'éléments
autres que le prix", s'il y a moyen de délimiter cela un peu plus en
référant à un champ d'activité spécial, je
pense que cela va clarifier la situation. Il y aura beaucoup moins de
critiques. Vous savez comment cela fonctionne; les gens lisent cela et disent:
On ouvre la porte et on recommence possiblement le patronage. Et cela se peut.
Donc, je veux éviter cette critique contre vous. Ce n'est pas juste. Je
dis: Bon! Ils ont accepté mon amendement dans le texte, c'est clair. Le
système marche très bien et tout le monde va être heureux.
Donc, cela termine mon intervention. Je sais que le député de
Pontiac et le député de Vaudreuil-Soulanges ont des
questions.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Pontiac.
M. Robert Middlemiss
M. Middlemiss: Oui, d'accord. Merci, M. le Président.
Serait-il possible d'obtenir du ministre le nom des ministères qui sont
soumis au fichier central dans l'octroi de contrats? Est-ce que tous les
ministères du gouvernement sont obligés présentement de
passer par le fichier central pour l'octroi des contrats?
M. Marcoux: Tous les ministères doivent passer par le
fichier central et, si ma mémoire est bonne, tous les organismes
assujettis à la Loi sur l'administration financière. Cela veut
dire qu'il y a certaines régies, comme la Société
d'habitation du Québec, qui doivent passer par le fichier central. Les
régies ou les commissions assujetties à la Loi sur
l'administration financière doivent passer par le fichier central. En
plus, il y en a qui viennent de façon volontaire comme la Corporation
d'hébergement du Québec, la CHQ, qui dépend du
ministère des Affaires sociales. Elle n'est pas assujettie à la
Loi sur l'administration financière, mais elle vient volontairement. De
façon générale, tous les ministères et tous les
organismes du gouvernement assujettis à la Loi sur l'administration
financière passent par le fichier central.
M. Middlemiss: D'accord. Deuxiè-
mement, je suis très heureux de voir qu'on est en train de mettre
en pratique la rigueur du contrôle des dépenses et c'est
peut-être à la suite de plusieurs questions qui ont
été posées de ce côté-ci dans le domaine du
supplément dans l'exécution des travaux. On posait des questions
à savoir: Pourquoi ce supplément? Et, à tout bout de
champ, on avait des réponses disant: 10% ou 15%, c'est normal. Lorsqu'on
prend l'habitude de dire: C'est normal à 10%, on va peut-être
finir avec 25% et 30%. Donc, il faut certainement se dire: II faut
éliminer, autant que possible, les suppléments. Dans la nouvelle
évaluation qu'on va obtenir, sur quel genre de critères cette
évaluation sera-t-elle basée? Dans le domaine
géotechnique, par exemple, que je connais un peu mieux, où on
donne un contrat à des gens, ils font l'exécution du contrat et
soumettent un rapport, mais il peut y avoir une période de temps avant
l'exécution des contrats. Cette évaluation va-t-elle venir aussi
à la fin de l'exécution du contrat ou seulement après la
première phase qui est la soumission d'un rapport sur l'étude
faite?
M. Marcoux: À la fin de l'exécution du contrat.
Quant aux critères utilisés, ils vont varier avec chaque
ministère et avec chaque catégorie de professionnels qu'on
engage. On ne peut pas avoir la même façon d'évaluer, par
exemple, des compagnies qui font la photogrammétrie pour le
ministère de l'Énergie et des Ressources et les services de
psychologues engagés pour préparer un programme de motivation de
personnel ou autre chose. Mais il y aura une directive générale
pour l'ensemble des ministères: c'est qu'avant de faire la
sélection des firmes, ils vont informer les firmes de leur grille
d'évaluation, des critères sur lesquels ils vont se baser pour
évaluer les firmes, pour choisir la meilleure parmi les offres de
services. C'est sur la même grille, à la fin, qu'il vont faire un
rapport de performance. Il y avait des ministères qui le faisaient, mais
c'était simplement pour dire: "a satisfait aux travaux ou pas." Mais
là, en plus, tel qu'on le mentionne dans le document que j'ai
distribué, on tiendra compte des critères suivants, à
savoir si l'entreprise a réalisé les travaux dans les
délais prévus et dans les coûts prévus,
correspondant aux critères d'évaluation. Il y a un
quatrième élément, je vais vous le retrouver. Mais ce ne
sera pas une surprise, la firme ne sera pas prise, à la fin, et ne
pourra pas dire: Ah! Je ne savais pas que je serais évaluée sur
cela. Ils vont le savoir au départ...
J'ai cela à la page 18 du texte que je vous ai transmis la
semaine dernière. "Une table de performance a donc été
développée dans laquelle on retrouve les mêmes
critères que ceux de la partie négative des tables de
décision dont sera informée la firme, à savoir le respect
des mandats, le respect des budgets, le respect des échéanciers
et la collaboration avec les intervenants." Ce seront les quatre secteurs
d'évaluation qui seront couverts à l'avenir.
M. Middlemiss: En réponse, vous avez dit, tout à
l'heure, que l'évaluation se ferait à la fin du contrat, mais il
y a deux phases dans celles que je vous ai données, il y a le rapport
qui est soumis dans peut-être six mois, mais, ensuite il y a l'autre
partie qui consiste en l'exécution des travaux. C'est là qu'on
peut s'apercevoir si les travaux ont été faits de façon
efficace ou non. Y aurait-il possibilité d'évaluer quelqu'un
à la fin de la période de construction?
M. Marcoux: La directive du Conseil du trésor ne
prévoit pas de rapport de performance par étapes; ce sont
probablement plutôt les directives internes de chaque ministère
selon le type de contrats ou selon le type d'exigences. Pour que quelqu'un
puisse arriver à un rapport de performance négatif, à la
fin, il va bien falloir qu'il y ait des preuves en cours de route comme quoi il
a avisé la firme en cause qu'il est en train de préparer un
rapport de performance négatif, pour que la firme puisse se rajuster.
Mais cela concerne vraiment la gestion contractuelle de chacun des
ministères selon les types de contrats. Ce qu'on assure par la directive
globale du Conseil du trésor, c'est qu'il y aura un rapport de
performance avec les critères que j'ai mentionnés, ce qui ne se
faisait pas auparavant, de façon systématique en tout cas, et,
deuxièmement, c'est que les firmes en cause seront informées de
ce rapport de performance.
M. Middlemiss: D'accord. Maintenant vous avez mentionné
aussi que, souvent, ce sont des soumissions sur invitation; donc, il y a une
liste de spécialistes dans certains domaines. Je vais vous citer un cas
en particulier, c'est dans le domaine de l'agriculture...
M. Marcoux: Vous avez dit que ce sont souvent des soumissions sur
invitation?
M. Middlemiss: Oui, vous avez dit: La liste...
M. Marcoux: Tout ce qui est au fichier des fournisseurs, ce sont
des soumissions sur invitation. Au-delà du fichier, ce sont des appels
d'offres publics.
M. Middlemiss: D'accord. Vous avez dit que c'était bien
fait, qu'on demandait à des gens qui étaient inscrits au fichier
et qu'on avait cette liste, mais la première étape, c'est de
s'inscrire au fichier. D'accord?
M. Marcoux: Oui, vous avez abordé le sujet il y a trois
semaines et je voulais y revenir tantôt. Je peux le dire tout de suite.
Moi aussi, comme député, j'ai constaté le même
problème d'information. Il y a beaucoup de firmes qui aimeraient
être inscrites, mais qui ne connaissent pas les procédures, qui ne
savent pas qu'il faut s'inscrire, qui constatent, tout à coup, qu'un
contrat a été octroyé dans leur région. Elles ne
savaient pas comment cela s'était fait et elles viennent nous voir en
disant: En quel honneur je n'ai pas été inscrite?
Depuis un an, j'aurais souhaité que le Service
général des achats entreprenne une vaste campagne d'information
pour inciter toutes les firmes, dans tous les secteurs, à s'inscrire.
Mais on ne l'a pas fait pour la raison suivante, c'est qu'on se
préparait à modifier nos critères, à modifier nos
formulaires d'inscription. On n'en a pas parlé ce matin, mais je suis
certain que vous avez lu l'ensemble. On modifie les niveaux d'inscription, par
exemple, en architecture; dans le secteur de la construction, au lieu de quatre
niveaux, ce sera trois niveaux pour faire des niveaux plus intéressants
où il y a plus de contrats; donc, la référence va rouler
plus. La même chose dans d'autres secteurs où il y avait deux
niveaux, on en fait trois; c'est de l'audiovisuel, je crois. On change aussi
pour dire que c'est la référence régionale et
sous-régionale, plutôt que l'ensemble régional. En tout
cas, vous voyez toutes les modifications qu'on a faites et qui changent les
formulaires d'inscription. Quand on dit: Diminuer la paperasse gouvernementale
et ne pas écoeurer le monde tout le temps avec des papiers, j'aurais
souhaité, moi aussi, que, depuis un an, on fasse une vaste campagne
d'inscription et d'information, mais on serait arrivé six mois
après et on aurait dit aux gens: Remplissez de nouveaux formulaires et
réinscrivez-vous sous de nouveaux critères.
Je peux vous dire qu'actuellement on a commencé une campagne
d'information auprès des ministères clients pour leur montrer
comment cela va fonctionner à l'avenir et que tous ceux qui sont
déjà inscrits au fichier central des fournisseurs ont reçu
les nouveaux formulaires d'inscription. À partir du mois de janvier, on
va faire une vaste campagne d'information et d'inscription - parce que cela
entre en vigueur le 1er avril - pour n'importe quelle autre firme. De toute
façon, elles peuvent déjà s'inscrire, n'importe quelle
firme au Québec peut s'inscrire en tout temps au fichier. Mais je peux
vous assurer que votre préoccupation, face à l'information des
firmes pour les inciter à s'inscrire, je la partage entièrement
parce qu'elle va faire économiser de l'argent au gouvernement. Quand,
dans un secteur, il y a peu de firmes inscrites dans une région ou dans
une sous- région, vous diminuez la concurrence. C'est alors plus facile
de soumettre à des prix plus élevés que s'il y a plus de
firmes inscrites. Vous pouvez être assuré que votre objectif
d'accroître l'information et d'inciter le plus de firmes possible dans
chacun de ces domaines à s'inscrire davantage, on va le faire de
façon systématique à partir de janvier. En somme, je veux
qu'on développe la mentalité qu'on a pour les opérateurs
de machinerie lourde. On invite tous les ans l'ensemble des
propriétaires de machinerie lourde du Québec ou des locateurs
d'autos à offrir leurs services et à indiquer leurs prix, ce qui
n'empêche pas des gens de s'inscrire tout au cours de l'année,
mais on veut le systématiser. Au fichier central des fournisseurs, cela
n'a pas été fait de cette façon jusqu'à maintenant,
mais je peux vous assurer qu'on mettra l'accent sur cela à partir de
maintenant.
Deuxièmement, dans la même préoccupation, vous avez
vu qu'on a demandé au Conseil du trésor, qui l'a accepté,
l'autorisation d'avoir deux postes supplémentaires, au fichier central
des fournisseurs, d'agents de renseignement et d'information pour notre
clientièle, à la fois pour informer les ministères
clients, mais surtout pour informer nos fournisseurs. C'est une critique qu'on
a eue et c'est pour cela qu'on a proposé de le faire, pour
améliorer notre service à la clientèle et notre service au
public et aux citoyens. Dans ce sens, on a décidé
d'accroître l'effectif de deux postes. Il y aura deux personnes à
temps plein pour améliorer notre information auprès des
fournisseurs possibles et de nos fournisseurs inscrits et également pour
améliorer l'information auprès des ministères.
Voici pourquoi il a aussi été nécessaire d'ajouter
ces deux postes. Je vous ai dit tantôt qu'on rendra publiques chaque
année nos statistiques sur l'octroi des contrats et la liste des
fournisseurs. C'est qu'il y a beaucoup de gens maintenant qui viendront au
bureau et qui demanderont des informations sur le nombre de personnes ou pour
savoir si telle firme est inscrite à tel fichier; il faudra leur
répondre. Quand on accroît la transparence, il faut se rendre
compte aussi que cela exige du temps et du personnel pour répondre aux
demandes de ces citoyens. Je fais un peu le portrait des mesures qu'on entend
prendre pour répondre à votre préoccupation.
M. Middlemiss: Mais de quelle façon est-ce qu'on
procédera pour que les gens des régions éloignées
soient sensibilisés à la façon de s'enregistrer? Prenons
le cas du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation. S'il y a un bureau régional, est-ce qu'on pourra
informer les gens? Ce n'est pas toutes les régions qui ont des journaux
ou qui sont près de Montréal ou
de Québec; on n'est pas sensibilisé partout à cette
chose.
M. Marcoux: Je peux vous dire qu'une campagne d'information ira
rejoindre l'ensemble des régions du Québec, à la fois en
termes de publicité et d'information. Il est fort probable qu'au cours
du mois de janvier je fasse moi-même une tournée de l'ensemble des
régions pour diffuser l'ensemble des informations dont on parle ce
matin. Je peux vous assurer qu'on prendra tous les moyens pour y arriver,
puisque c'est, évidemment, surtout dans les régions que l'on a
besoin d'augmenter le nombre de gens inscrits pour augmenter la
concurrence.
M. Middlemiss: Maintenant, dans les changements, on
s'aperçoit aussi, que les catégories, auparavant, dans le cas des
ingénieurs, c'était surtout basé sur les honoraires des
travaux du passé; si quelqu'un avait fait des travaux jusqu'à 100
000 $, il était dans telle classe. Maintenant, on va plus avec
l'expérience. Mais une chose m'étonne. D'un côté, on
met plus d'importance sur l'expérience, ce qui est certainement une
bonne chose, mais, dans le cas des ingénieurs, on dit que les
années d'expérience ne peuvent commencer à compter
qu'à partir du moment où le professionnel a obtenu le plein droit
d'exercice dans sa profession. Donc, dans le cas de celui qui travaille deux
ans comme ingénieur "junior" avant de devenir un ingénieur, je
crois que cela tend à favoriser plutôt les gros bureaux et donne
très peu de chance à de nouveaux bureaux de se former.
M. Marcoux: Vous vivez la même contradiction que je vis. Je
vous disais il y a trois semaines: Le député de Pontiac souhaite
qu'on améliore la compétence, qu'on évalue la performance
des firmes, etc. Vous me dites maintenant qu'on devrait favoriser l'inscription
de nouvelles firmes, de nouveaux individus dans le fichier. En fait, je pense
que les exigences qu'on a sont vraiment minimales, dans ce sens qu'on exige que
quelqu'un ait eu son titre de pratique et qu'il ait au moins deux ans
d'expérience pour s'inscrire au premier niveau. C'est une façon
d'assurer que les services que le gouvernement obtiendrait seraient des
services de qualité. (11 h 15)
M. Middlemiss: Je ne parle pas de l'individu lui-même. Une
firme peut obtenir plus de points disons, parce qu'une petite firme peut se
permettre d'engager seulement un ingénieur "junior", mais il lui faudra
quatre ans pour accumuler d'autres points et pour avoir une plus grande
compétence. Je trouve que de cette façon il n'est certainement
pas favorisé. Je suis convaincu qu'une personne, même si elle a le
titre d'ingénieur "junior", au bout d'un an, si elle n'a pas fait de
travaux en génie, n'aura acquis aucune expérience. Si elle a fait
du travail, son expérience n'est certainement pas au même niveau
qu'elle était au moment où elle a reçu son diplôme.
C'est pour cela que je dis: Si on ne veut pas donner un plein point parce que
cela prend deux ans avant qu'on commence à apprendre les choses, qu'on
tente de donner une certaine pondération vu qu'il y a une certaine
expérience là.
M. Marcoux: Oui, c'est peut-être difficile d'atteindre
l'équilibre dans ce secteur, entre permettre à tout le monde de
s'inscrire au fichier et, par contre s'assurer que ceux qui s'inscrivent ont
une expérience suffisamment longue pour satisfaire au type de contrats
que le gouvernement veut leur accorder. Je ne suis pas fermé à
réexaminer ce que vous soulevez. J'en ai discuté longuement avec
les personnes qui m'accompagnent lorsqu'on a regardé chacune de ces
modifications. Je me suis convaincu qu'il était préférable
pour le gouvernement qu'on ait jusqu'à un certain point l'assurance que
les firmes auxquelles on accorde des contrats ont une certaine
expérience qui nous permette d'assurer une plus grande qualité du
travail qui est offert au gouvernement. C'est l'objectif. Je sais que cela a
été discuté avec l'Association des ingénieurs. J'ai
vérifié tantôt parce que je voulais l'affirmer et je l'ai
vérifié à nouveau. Cela a été discuté
avec l'Association des ingénieurs qui tenait à cette
perspective.
M. Middlemiss: L'Association des ingénieurs-conseils. Je
n'ai rien contre l'Association des ingénieurs-conseils, mais elle
représente de grosses boîtes. La plupart des gens qui font partie
de l'Association des ingénieurs-conseils travaillent dans de gros
bureaux. Il y a des petits bureaux et des moyens bureaux. Ce sont ces gens qui
peuvent souffrir de cela. Je ne voudrais pas qu'on enlève les
compétences, car les compétences sont très importantes.
Entre cela et dire qu'une personne qui a une formation universitaire comme
ingénieur, au bout d'un an, en pratique, n'a acquis aucune
expérience, je pense qu'il y a quelque chose à faire. Pourquoi ne
le reconnaît-on pas après deux ans comme ingénieur
"junior"? Pourtant, après un an, on considère que quelqu'un a de
l'expérience. Pourtant, il a travaillé pendant deux ans. Cela
veut dire qu'il n'a rien fait pendant deux ans, même s'il était
ingénieur "junior".
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Marcoux: On trouve qu'on demande trop d'années
d'expérience. Un ingénieur qui
a trois ans d'expérience en structure a droit aux contrats
jusqu'à 50 000 $ qui représentent une construction de 8 000 000 $
ou 10 000 000 $. Il nous apparaissait, à nous les fonctionnaires, que,
pour un contrat de cette envergure, demander trois ans d'expérience
à un ingénieur, ce n'est pas trop demander.
M. Middlemiss: Pour un contrat spécifique, je suis
pleinement d'accord. Pour l'évaluation d'un bureau d'ingénieur -
vous l'avez dit - on va leur écrire et on va leur dire: Maintenant, vous
allez nous dire qui travaille pour vous. S'il y a une personne qui a de
l'expérience et qu'il y a deux ingénieurs "juniors" dans son
bureau, cela lui donne zéro point, mais ces gens sont capables de faire
une chose. Exigeons qu'il y ait au moins un ingénieur dans ce bureau qui
ait de l'expérience et qu'il puisse livrer la marchandise. Ce n'est pas
comme individu que cela va causer des problèmes. C'est
l'évaluation d'un certain bureau. Cela va prendre des années pour
qu'il puisse obtenir l'expérience nécessaire pour être
qualifié, pour être considéré même pour
certains travaux.
M. Marcoux: Un ingénieur qui travaille seul et qui a deux
ans d'expérience actuellement a des contrats jusqu'à 25 000 $. Il
est inscrit jusqu'à 25 000 $, s'il est seul. Dès qu'il a un autre
professionnel avec lui ou un technicien avec lui et s'il a trois ans
d'expérience, les contrats vont maintenant jusqu'à 50 000 $. Cela
commence à être très important.
M. Middlemiss: Pour l'ingénieur "junior" qui est
là, cela va prendre trois ans avant qu'il y ait un an
d'expérience, c'est ce que je veux dire.
M. Marcoux: Oui, mais c'est un peu la même chose quand on
recrute au gouvernement. On va demander des ingénieurs avec deux ans ou
avec trois ans d'expérience. On veut une qualité, on veut une
expérience assez importante pour un travail qui sera donné.
M. Middlemiss: De quelle façon les jeunes
ingénieurs vont-ils réussir à obtenir des emplois?
M. Marcoux: M. Ouimet l'indiquait: Dans toutes les annonces
d'emplois du gouvernement - actuellement, on n'en fait pas; de façon
générale, la sélection de nouveau personnel est
gelée depuis quelques mois et probablement pour une autre année
-on indiquait toujours dans ces offres de services qu'on exigeait deux
années d'expérience dans le domaine. Je sais que l'objection
était que ceux qui finissent leurs études, etc., sont
désavantagés ou éliminés. Pas
désavantagés; ils sont éliminés, donc
désavantagés. C'est toujours l'objectif de servir les meilleurs
intérêts du gouvernement comme tels, parce qu'il y a autre chose:
quand quelqu'un est entré au gouvernement, il y est pour longtemps.
M. Polak: Cela ne s'applique pas aux députés, par
exemple.
M. Middlemiss: Oui. Des fois plus vite.
M. Marcoux: Je peux vous dire que c'est à la suite des
discussions qu'on a eues avec les ordres professionnels impliqués. Moi
aussi, j'avais soulevé le même type d'objections et, en regardant
le pour et le contre, je me suis rallié à la demande qui a
été faite ou aux échanges qu'on avait eus avec les ordres
professionnels impliqués.
M. Middlemiss: D'accord. En terminant, ce n'est peut-être
pas de votre juridiction, mais c'est une expérience vécue que,
souvent, après que les travaux sont finis -c'est surtout les petits
bureaux qui n'ont pas ces grandes capacités d'administration, et la SHQ
est un des endroits les plus difficiles, à ce qu'on me dit - on envoie
la facturation. Cela prend un mois ou deux et cela revient. On dit: Oui, mais
ce n'est pas correct. Cela prend peut-être six mois avant que
réellement les gens soient payés. Je me pose la question: N'y
a-t-il pas moyen de demander la justification des dépenses et de
justifier tout ce qu'on réclame, sans qu'il y ait un écart de
temps si long parce que cela coûte...
M. Marcoux: Cela rentre dans la gestion contractuelle et dans la
gestion de comptabilité de chacun des ministères
impliqués. Je sais que le ministère des Travaux publics a une
excellente réputation à ce titre-là en termes de
rapidité et d'efficacité de paiements. Je peux vous assurer que
je n'en prends pas le crédit; je le prends plutôt pour les
fonctionnaires du ministère des Travaux publics. D'accord, j'ai souvent
entendu des critiques comme celles que vous indiquez et vous citez un exemple
précis et concret. Je sais, par d'autres discussions que je peux avoir
avec mes collègues ou des fonctionnaires impliqués, qu'il y a une
réelle volonté d'améliorer la gestion contractuelle et le
rythme des paiements, etc., à la Société d'habitation du
Québec en particulier.
M. Middlemiss: Merci.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Vaudreuil-Soulanges.
M. Daniel Johnson
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui. M. le ministre, un peu sur
le même sujet. Évidemment, on vient d'indiquer la
difficulté pour des gens sans expérience de faire affaire
directement, comme première expérience de travail, dans le fond,
avec le gouvernement du Québec. Vous nous avez répondu qu'il
n'est pas évident que le gouvernement et les contribuables devraient
faire les frais de l'apprentissage de professionnels ou de quelque fournisseur
de service que ce soit, et, en grande partie, je suis particulièrement
frappé par la cohérence et la logique de cet argument. Mais, une
fois qu'on a devant soi un ensemble de professionnels qui ont une
expérience, par ailleurs, comparable sur le marché privé,
disons, ou extrapublic, je remarque que vous avez évoqué dans les
communiqués de presse, de même que dans le document que vous avez
soumis au cabinet que la pondération accordée, d'une part,
à la régionalisation et surtout aux contrats gouvernementaux
précédemment octroyés à un fournisseur avait connu
une diminution de 45% à 25%.
Ici, c'est spécifiquement à 15%; je regarde un exemple sur
la grille d'évaluation: étape de décision, le facteur
valeur en honoraire des contrats octoyés par le gouvernement est de 15%.
Dans un système de concurrence la plus parfaite possible où tous
les autres facteurs: organisation de la firme, expérience du
chargé de projet, etc., seraient pas mal comparables, 15% de la note
attribuée à des contrats gouvernementaux déjà
obtenus, cela m'apparaît important et, dans le fond, cela demeure un
obstacle à la fourniture de services au gouvernement pour beaucoup de
firmes qui, comme vous le soulignez vous-même, sont en concurrence avec
des gens qui ont acquis une expérience depuis quatre ans, à la
suite de l'expérience du fichier, qui est considérable. Cela vous
a justifié - c'est ce qui est drôle dans le raisonnement - de
pondérer à la baisse les honoraires des contrats octroyés
par le gouvernement. Malgré tout, cette baisse demeure à un
niveau qui m'apparaît - je le répète - dans un contexte de
concurrence assez parfaite... Dans le secteur privé, il y a beaucoup de
fournisseurs qui arrivent sur le tableau avec des choses éminemment
comparables et qui se démarquent éventuellement à coups de
15%. On peut concevoir qu'il y aurait deux firmes qui ont déjà
fait affaires avec le gouvernement. Selon le système de points, s'il y
en avait cinq, elles auraient respectivement cinq et quatre points.
Étant donné qu'elles ont déjà eu des contrats avec
le gouvernement, celle qui en a eu le plus, par opposition à celle qui
en aurait eu moins, se classe première. Les trois autres auraient
zéro, si je comprends bien le système de notation. On voit,
à ce moment-là, trois firmes qui sont notées à la
baisse de 15% du total des points sous prétexte que jamais... Même
si elles se plient à toutes sortes de conditions égales aux
autres, elles se retrouvent dans une situation où elles sont
défavorisées.
M. Marcoux: Les honoraires jouent dans le sens inverse. Plus une
firme a eu des honoraires dans le passé, moins elle a de points pour le
contrat pour lequel elle a été choisie ou
sélectionnée pour le ministère. En somme, cela veut dire
ceci: Si une firme a fait, dans les récentes années, beaucoup de
contrats pour le gouvernement, sur les 15%, elle aura moins de points alors
qu'une firme qui n'a pas eu beaucoup de contrats aura plus de points. Les
honoraires jouent dans le sens inverse.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous allez m'expliquer cela
avec une exemple concret.
M. Marcoux: Je vais reprendre. En somme, le système de
pondération fait qu'on veut encourager une rotation.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui.
M. Marcoux: On va accorder moins de points, sur la base des
honoraires, à une firme qui a eu beaucoup de contrats dans les deux,
trois ou quatre années qui ont précédé de la part
du gouvernement.
Je vais prendre un exemple précis. Une firme qui a eu 10 000 000
$ de contrats dans le passé aura peut-être deux points, alors
qu'une firme qui aura eu 2 000 000 $ de contrats aura douze points sur quinze;
cela, pour donner plus de points, en somme, à la firme qui aura eu moins
de contrats pour qu'il y ait une rotation. C'est toujours comme cela qu'on a
fonctionné, on ne change pas le principe. Le principe des points pour
les honoraires a toujours fonctionné comme cela. Pour encourager une
rotation, on accorde moins de points, aux honoraires. Auparavant, il y avait
25% des points accordés au facteur honoraires, globalement; là,
on le baisse à 15%. Mais, c'est dans le sens contraire de la
façon dont vous l'avez interprété.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est le contraire de ce que
j'ai interprété à la lecture des notes, etc.
M. Marcoux: Oui, c'est cela, si j'ai bien compris vos propos.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Si j'ai bien compris votre
réponse, on est d'accord.
M. Marcoux: On s'entend. Une chose
que je peux ajouter, c'est que plus on en discute, plus cela permet de
vous faire connaître l'ensemble des changements. Quand il y en a une
centaine, c'est beaucoup. Si on prend cette grille d'évaluation, c'est
un des secteurs où il y a les changements les plus importants. Cela a
peut-être l'air facile de dire que cela va être une
évaluation relative à l'avenir, plutôt qu'une
évaluation en termes absolus, mais cela va changer beaucoup de choses,
parce qu'avant des ministères pouvaient accorder et faire
l'évaluation sur la base des honoraires, la base de la
régionalisation et, après cela, prendre seulement un ou deux
facteurs pour évaluer les firmes. À ce moment-là, cela
pouvait augmenter de beaucoup l'importance du poids des honoraires ou du poids
de la régionalisation. Là, on y met fin. Dans l'ensemble du
gouvernement, il va y avoir une seule attitude par rapport aux grilles
d'évaluation. Il ne pourra pas y avoir plus d'un certain nombre de
facteurs d'évaluation, mais les facteurs honoraires et
régionalisation ne pourront pas compter pour plus de 25% de la valeur
des points. C'est le premier grand changement.
Deuxième grand changement: tu ne pourras pas avoir une firme qui
a 99% des points et l'autre 98,5%. On dit, pour chaque facteur, pour
l'organisation de la firme, vous allez classer les firmes: cinq, quatre, trois,
deux, un. C'est une évalution relative, plutôt qu'une
évaluation en termes de pourcentage. Avant, vous arriviez à des
évaluations comme celle-ci: une firme a 79,5% des points et l'autre 80%.
Quelle est la meilleure ou la pire? Tu avais ce genre de situation. Là,
la grille de pondération ou d'évaluation est une grille relative.
S'il y a cinq firmes, pour chacun des critères: organisation de la
firme, compétence du chargé de projet, compétence
technique de la firme, ce sera évalué de façon relative;
alors, 5, 4, 3, 2, 1, en somme, les unes par rapport aux autres. Pour la
régionalisation, si c'est en sous-région, c'est quatre points,
dans la région, deux points, en dehors de la région, un point.
Pour les honoraires, c'est sur 15% et il y a des écarts relatifs. Ce qui
fait que toutes les firmes vont avoir l'assurance que, dans l'ensemble des
ministères maintenant, on aura la même façon
d'évaluer, ce qui n'était pas garanti auparavant. (11 h 30)
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Robert Baldwin, vous remplacez le député de...
M. O'Gallagher: M. Doyon, le député de
Louis-Hébert.
Le Président (M. Boucher): ... Louis-Hébert.
D'accord.
M. John O'Gallagher
M. O'Gallagher: Seulement deux questions. M. le ministre, au lieu
d'entreprendre une campagne de publicité et beaucoup de voyages à
travers la province pour attirer le plus grand nombre de professionnels, de
compagnies de services, à s'inscrire dans Rosalie, n'avez-vous pas
songé à utiliser les corporations et les associations? Car tout
membre de corporation ou d'association reçoit tous les mois un envoi de
sa corporation. On pourrait facilement demander à la corporation
d'ajouter une feuille dans les envois mensuels. Deuxièmement, toutes les
corporations ont des conventions annuelles, soit à Québec ou
à Montréal. On pourrait à prix très modique
installer un kiosque pour donner toute l'information possible.
Troisièmement, on pourrait utiliser les journaux des corporations
professionnelles ou des associations pour publier un article donnant une
description complète des moyens de s'inscrire dans Rosalie. Est-ce qu'on
a songé à cela?
M. Marcoux: Je ne sais pas si cela a été retenu
dans le plan de communication, mais je suis d'accord en partie avec votre
proposition. Vous pouvez être sûr qu'on va l'examiner
attentivement, parce que je trouve que c'est un excellent moyen de
communication pour diffuser l'information concernant ces changements et la
possibilité de s'inscrire au fichier central des fournisseurs. Mais cela
m'apparaît quand même insuffisant, parce qu'il y a beaucoup de
personnes, d'individus ou de petites firmes qui, souvent, ne font pas partie
d'associations ou de corporations, lorsque ce ne sont pas des corporations
à droit exclusif.
L'ensemble des entrepreneurs en construction doit faire partie de la
Régie des entreprises de construction: cela, c'est aussi une autre
possibilité. Je suis d'accord avec l'esprit général de ce
que vous dites, mais je crois qu'on ne doit pas éliminer les autres
moyens d'information qui permettent de rejoindre les gens chez eux ou dans leur
firme, que leur corporation diffuse ou non de l'information.
M. O'Gallagher: M. le Président, la dernière
question. Dans votre communiqué no 2, vous faites mention qu'il y a une
liste d'associations qui ont fait part de leurs commentaires au groupe de
travail. Au quatrième paragraphe, première page, vous mettez en
liste l'Association des ingénieurs-conseils, l'Ordre de
ingénieurs forestiers, l'Association des architectes en pratique
privée, l'Association des arpenteurs-géomètres du
Québec, etc. Serait-il possible d'avoir copie des commentaires de ces
groupes dont vous faites mention? Et il y avait une autre petite liste
d'associations ayant présenté un
mémoire seulement. Elles ne sont pas nombreuses. Il y a neuf
associations qui ont présenté des commentaires.
M. Marcoux: Je n'ai aucune objection à le faire, sauf que
j'aimerais auparavant qu'on nous donne le temps de vérifier
auprès des groupes pour savoir s'ils ont des objections à ce
qu'on vous communique leurs mémoires. Moi, en ce qui me concerne, je
n'ai aucune objection. On va le vérifier et, de toute façon, on
vous donnera une réponse par écrit à cette question dans
les jours, les semaines qui vont venir. En principe, c'est oui. Je ne vois pas
pourquoi elles auraient des objections. Disons qu'elles sont
propriétaires de leurs mémoires, quand même. C'est la
simple délicatesse de vérifier si elles ont des objections.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: C'est dans le même domaine que le
député de Robert Baldwin. Ces organismes qui ont soumis des
mémoires, est-ce qu'on les a sollicités ou est-ce qu'ils l'ont
fait eux-mêmes? Est-ce que la liste est complète? Y aurait-il
d'autres organismes dans la province qui devraient être consultés
ou à qui on devrait poser des questions dans ce domaine?
M. Marcoux: II y a un peu des deux. Comme le fichier central
existe depuis quatre ans, il y a des individus, des compagnies et des firmes,
etc., qui nous ont écrit protestant contre telle situation, demandant de
l'information, suggérant des modifications au fichier. Je vais vous
donner un exemple précis, les ensembles régionaux. Hull
était dans la même région que Trois-Rivières et que
l'Abitibi pour des contrats; cela n'avait pas de sens que quelqu'un qui demeure
à Trois-Rivières obtienne un contrat de 10 000 $ pour aller le
réaliser dans la région de Hull. Je peux vous dire qu'on a eu des
lettres et des commentaires depuis quatre ans disant: Les ensembles
régionaux, faites disparaître cela. S'il y a eu d'autres
mémoires que cela, en ce qui me concerne je n'ai pas d'objection
à vous les transmettre.
M. Middlemiss: En d'autres mots, ces mémoires, c'est
quelque chose qui s'est accumulé depuis l'existence du fichier?
M. Marcoux: Non, cela c'est à la suite de notre demande.
On les a rencontrés, c'est nous qui avons sollicité les
rencontres. Lorsque, à l'automne 1981, j'ai demandé au
ministère de réviser l'ensemble du fichier, j'ai demandé
à ce moment qu'on ait les critiques et les commentaires des principales
corporations professionnelles ou des principales associations touchées.
On est entré en contact avec elles, mais il y a des contacts
bilatéraux. Pour chacune, est-ce qu'elles sont venues à nous
avant qu'on aille à elles? Je vais m'informer et je vais vous le dire
tout de suite si c'est possible. Ce qu'on m'indique, c'est à peu
près moitié, moitié celles qui sont venues
d'elles-mêmes et celles qu'on a sollicitées pour avoir leurs
commentaires.
M. Middlemiss: Est-ce qu'on est satisfait présentement et
qu'on a consulté suffisamment d'organismes qui sont touchés par
le fonctionnement du fichier? En nombre, combien cela peut-il
représenter?
M. Marcoux: Je peux dire qu'on est satisfait. Il y a une chose,
c'est que les personnes inscrites au fichier ce sont...
M. Middlemiss: C'est représentatif, je veux dire.
M. Marcoux: Oui, c'est représentatif des gens. En ce qui
concerne la fonction publique, depuis quatre ans, on a accumulé des
données. On a demandé souvent des modifications au Conseil du
trésor concernant les directives et les règlements du fichier
central des fournisseurs parce qu'on constatait les problèmes au fur et
à mesure, mais, chaque fois, le Conseil du trésor refusait,
disant: On veut attendre un certain nombre d'années, expérimenter
le système tel qu'il a été mis en place et, à un
moment donné, on fera la révision globale. Alors, c'est ce qu'on
a fait, on a fait une révision globale plutôt que de faire une
révision à la pièce au cours des quatre dernières
années, sauf que je peux vous assurer que nos demandes de modifications
du fichier depuis quatre ans, à partir du Service général
des achats, on les avait toutes en dossier et cela nous a aidés à
faire le point.
M. Middlemiss: En nombre, vous n'avez aucune idée?
M. Marcoux: On a reçu des documents de douze ou treize
associations dans les seuls fichiers des professionnels de la construction et
de l'administration.
M. Middlemiss: C'est seulement dans ceux-là?
M. Marcoux: Oui, dans d'autres domaines, il n'y aura pas de
nécessité.
M. Middlemiss: Dans les autres domaines, ce n'était pas
nécessaire de consulter.
M. Marcoux: II y avait d'autres domaines où cela
n'était pas nécessaire, dans
certains domaines des services auxiliaires ou le domaine de la
publicité qui avait été refait il y a environ deux ans et
demi; on avait refait les critères, il y avait eu de la consultation
à ce moment.
M. Middlemiss: Le domaine des entrepreneurs en construction,
est-ce que cela a été touché?
M. Marcoux: Vous avez vu le premier communiqué de presse,
le communiqué no 1, où j'indique qu'il y a cinq types de
fichiers. 1) C'est le fichier des entrepreneurs en construction. Par rapport
à ce fichier il n'y a aucun changement, c'est-à-dire qu'en bas de
65 000 $, ce sont des soumissions sur invitation; on réfère des
noms aux ministères impliqués. Au-dessus de 65 000 $, ce sont des
appels d'offres publics et c'est la loi du ministère des Travaux publics
qui impose qu'au-delà de 65 000 $ on doit aller en appels d'offres
publics. Il n'y a aucun changement à ce fichier des entrepreneurs en
construction.
M. Middlemiss: Donc, en d'autres mots, un ministère peut
avoir une certaine spécialité qui ne vient pas
nécessairement du fichier lui-même. Je vais vous donner l'exemple
du ministère de l'Agriculture.
M. Marcoux: C'est différent, pour les entrepreneurs en
construction. Les entrepreneurs en construction sont ceux qui font les travaux
d'électricité, de plomberie, etc, et qui sont incrits dans ce
fichier. Les entrepreneurs en construction, au Québec, sont inscrits au
fichier central, mais pour le septième fichier, si vous voulez, si vous
regardez le communiqué de presse no 1. Il y a le fichier des
professionnels en architecture, en génie, les services auxiliaires, les
services de sécurité. Il y en a un qui s'appelle le fichier des
entrepreneurs en construction. Celui-là, on n'y a pas touché.
M. Middlemiss: D'accord. Dans quelle catégorie est la
spécialité de l'aménagement des cours d'eau? Est-ce
construction, location d'équipement? Où cela tombe-t-il?
M. Marcoux: Pour le drainage, c'est en construction mais cela
peut être aussi location d'équipement, lorsqu'on a recours
à une machine, enfin lorsqu'on loue des machines. On peut donc faire
appel aux deux.
M. Middlemiss: D'accord. Mais la spécialité comme
celle de l'aménagement des cours d'eau n'est pas une
responsabilité du fichier central. On m'a dit que le ministère de
l'Agriculture a défini une spécialité. Toutefois,
lorsqu'on procède par invitation, on écrit au fichier central et
ces gens sont censés être inscrits dans une
spécialité. On sort seulement la liste de ceux qui y sont
inscrits et on les invite.
M. Marcoux: Vous savez sûrement, en ce qui concerne les
cours d'eau, qu'à deux reprises au moins le ministère de
l'Agriculture a demandé d'aller plutôt en appels d'offres publics,
plutôt que d'aller en soumissions sur invitation. Ces deux
dernières années, c'est ainsi que cela s'est passé. Alors,
nous avons une spécialité dans les cours d'eau pour les
entrepreneurs en construction qui y sont inscrits et ils peuvent s'inscrire au
fichier central des fournisseurs. Mais durant les deux dernières
années, le ministère de l'Agriculture, pour toute une
série d'avantages qu'il a justifiés auprès du Conseil du
trésor, a préféré aller en appels d'offres publics,
même pour des contrats moins importants. Même pour des contrats
inférieurs à 65 000 $.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Sainte-Anne.
M. Polak: M. le Président, en ce qui nous concerne, nous
avons terminé les échanges de vues. Nous avons encore beaucoup de
travail à faire. Je voudrais remercier le ministre d'avoir
accepté notre invitation. D'ailleurs, quand la commission des
engagements financiers invite le ministre, il y vient toujours. On a
déjà eu d'autres ministres ici et j'espère que le ministre
retient, tout de même, l'aspect positif de nos échanges. Il y a
quelques suggestions. Moi-même, j'en ai fait deux que je trouve
très importantes pour clarifier. Il n'y a rien de plus beau qu'un texte
clair. Le texte est très vague sur l'article 15 et je pense qu'on peut
améliorer la situation. Ensuite, il y a la suggestion du
député de Robert Baldwin. Il y a des idées à
retenir là-dessus et, comme ça, je pense, que tout le monde
devient un peu plus sage. Donc, en ce qui nous concerne, il n'y a pas d'autres
questions.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Mille-Îles.
M. Jean-Paul Champagne
M. Champagne: Merci, M. le Président. Au nom de mes
collègues ministériels, je veux remercier le ministre des Travaux
publics, son équipe aussi, responsable du fichier central, d'être
venus ici ce matin pour répondre à certaines questions de
l'Opposition. C'est, bien sûr, à la lecture du journal des
Débats que cette commission - je sais qu'on l'a fait - s'aperçoit
que, souvent, l'Opposition crie au scandale. Je pense que le gouvernement
continue dans la bonne veine de la clarté et de la transparence.
Je veux remercier d'une façon spéciale le ministre des
Travaux publics d'avoir donné une conférence de presse, il y a
quelque temps, et d'avoir donné à l'Opposition, ainsi qu'à
nous-mêmes tous les documents pertinents pour comprendre davantage ce qui
s'en vient au sujet du fichier central.
Justement, au sujet de ce fameux article 15 où on parlait de
"sauf l'intérêt public", on s'aperçoit que nos amis d'en
face, parfois, à l'occasion, en faisaient tout un plat. On
s'aperçoit aussi qu'en 198Q et 1981, sur 10 617 cas, jamais on n'a
invoqué le cas de "sauf l'intérêt public". Il y a
simplement 59 cas de dérogation, ce qui fait que 0,05% de cas ont
été en dérogation sur l'ensemble de la démarche. M.
le Président, je remercie encore une fois le ministre des Travaux
publics. On sait qu'il s'en va en tournée d'information en province pour
expliquer à ceux qui sont intéressés le fonctionnement du
fichier central dans l'octroi des subventions ou des contrats. Continuons dans
cette veine de clarté et de transparence. (11 h 45)
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Marcoux: Je vous remercie beaucoup, cher collègue, pour
votre invitation. Je l'apprécie parce que je suis convaincu que le
fichier central des fournisseurs est un actif important pour le gouvernement
actuel. Je crois que c'est un actif important pour la crédibilité
même, de l'Etat et du gouvernement dans l'octroi de ses contrats. J'en
suis convaincu pour toujours. Nos concitoyens ont souvent des raisons de douter
ou sont portés à douter de ce que les gouvernements font en
général, mais je pense que, s'il y a un endroit où des
améliorations importantes ont été apportées dans la
transparence et l'équité de l'octroi des contrats, c'est bien
à la suite de la mise en place par le gouvernement actuel du fichier
central des fournisseurs. On savait qu'il était temps, après
quatre ans, de faire le ménage dans ce fichier, dans le processus
administratif et la gestion des contrats. C'est ce que nous avons voulu faire
pour donner un meilleur service à la fois aux ministères que nous
sommes chargés de servir et aux fournisseurs.
Je peux vous assurer que, s'il y a un secteur où le gouvernement
souhaite le plus de transparence et prend tous les moyens pour qu'il y en ait
vraiment, c'est ce secteur-là. Chaque fois que des questions sont
posées sur le fichier central des fournisseurs et sur sa gestion, j'en
suis fort heureux parce que c'est une façon de le faire connaître
et de faire connaître une réalisation importante. Je profite donc
de l'occasion pour remercier tous ceux qui, depuis 1977 - parce qu'avant
même qu'il soit mis en place il a fallu le concevoir - ont
travaillé à la mise en place et au fonctionnement de ce fichier.
Je pense que l'oeuvre est tellement bien réalisée qu'aucun groupe
ne nous a demandé de supprimer ou de remettre en question le fichier
central. Il fait l'unanimité.
Le point que je voudrais souligner en terminant est le suivant. C'est
vraiment pour que cela soit clair dans votre esprit, parce que les
députés ont un rôle très important dans la
compréhension que les citoyens peuvent avoir de la façon dont les
contrats sont octroyés au gouvernement. Je pense qu'il y a une chose
qu'il faut faire disparaître de l'imagination publique, à la suite
des propos qui ont pu être tenus dans le passé; c'est le fait que,
parce que les ministères doivent passer par le fichier central des
fournisseurs, ce ne sont pas des contrats négociés qui sont
donnés. Ce sont vraiment des soumissions, mais au lieu d'être
ouvertes à l'ensemble du Québec, comme il serait trop
coûteux de le faire pour des contrats inférieurs à un
certain montant, on le fait à partir d'invitations et à partir de
la loi du hasard. C'est le choix d'une firme par un appareil informatique. Je
pense qu'il est important que vous ayez cette conviction, comme membres de
l'Assemblée nationale, que tout ce qui n'est donné pas par appels
d'offres publics est aussi transparent et aussi équitable que ce qui est
donné par appels d'offres publics. La seule raison pour laquelle on ne
fait pas d'appels d'offres publics pour des montants de 2000 $ ou 5000 $, c'est
parce que le sens commun nous dicte que cela coûterait trop cher.
Le système qui a été instauré l'a
été pour enlever l'élément discrétionnaire
soit de la part des ministres, soit de la part des fonctionnaires dans l'octroi
des contrats inférieurs à 50 000 $ ou à 75 000 $ parce
qu'il n'est pas possible d'aller en appels d'offres publics. Donc, il est
important que vous ayez cette conviction et que, dans les questions ou les
commentaires que vous pouvez soulever, cela soit vraiment très clair que
ce n'est pas parce qu'on se pose des questions ou qu'on veut améliorer
un système comme le fichier qu'on retourne en arrière. Certains
articles ont laissé entendre qu'on retournait en arrière. Au
contraire, si on ne l'avait pas modifié et qu'on avait gardé les
mêmes montants et les mêmes critères pour les quatre
prochaines années, le fichier serait devenu désuet et beaucoup
moins rentable, beaucoup moins efficace.
Dans ce sens-là, j'espère vous avoir convaincus, ce matin.
Je pense que vous l'étiez avant d'arriver, à la lecture des
documents. Vos inquiétudes étaient peut-être louables
après la lecture d'articles de journaux, mais, à la
lumière des documents que vous avez eus, ces inquiétudes, je le
vois, sont complètement disparues.
M. Polak: N'oubliez pas nos suggestions.
M. Marcoux: Oui, oui. Je les ai écoutées avec
attention. La formulation juridique ou administrative de la volonté
gouvernementale, vous savez... Vous n'êtes pas avocat et moi, non
plus.
M. Polak: Je suis avocat, s'il vous plaît! Même le
président du Conseil du trésor...
M. Blais: Cela ne se voit pas, mais il est avocat.
M. Marcoux: Je vais prier les avocats du ministère de vous
rencontrer, parce que, en termes juridiques, on m'assure que tout être
peut comprendre que, quand on dit que ça prend une dérogation, il
faut aller au Conseil du trésor. C'est très clair. Il y a une
chose que je sais être très claire, c'est que toute
dérogation doit aller au Conseil du trésor. Je me rends compte
que pour un avocat comme vous ce n'était pas clair.
M. Polak: C'est clair pour un avocat qui travaille à la
fonction publique. Mais, pour un avocat dans la pratique privée, ce
n'est pas clair.
M. Marcoux: Bon, le député de Johnson me dit que
c'est très clair dans l'autre texte.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Vaudreuil-Soulanges.
M. Marcoux: Pardon?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Vaudreuil-Soulanges.
M. Marcoux: Vaudreuil-Soulanges. Je sais que ce n'est pas la
première fois que ça vous arrive et ce n'est pas la
dernière, non plus. De toute façon, je suis sûr que vous ne
prenez pas ça pour une insulte. Je m'excuse auprès du
député de Vaudreuil-Soulanges. Le député de
Vaudreuil-Soulanges indique que, dans le cahier qui sera largement
diffusé et qui indique toutes les directives et règlements, c'est
encore plus clair. Alors, je pense... Quoi?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Ce n'est pas clair du tout,
comme l'a fait remarquer le député de Sainte-Anne, dans l'article
15.
M. Marcoux: Non, non, je ne vous demande pas de confirmer que
j'ai raison. Alors, je vous remercie.
Le Président (M. Boucher): D'accord. Merci, M. le
ministre.
Mme Marois: M. le Président, je pense qu'on peut constater
l'unanimité des deux côtés de cette Assemblée. On
vous remercie unanimement, M. le ministre.
Le Président (M. Boucher): Alors, nous en étions au
Conseil exécutif.
Mme Marois: M. le Président, je pense qu'il existe une
tradition à cette commission - et je ne voudrais pas la briser parce que
je suis d'accord avec elle - où on souligne parfois la disparition de
personnes près des membres de cette commission. Alors, si j'avais
l'accord de l'Opposition, j'aimerais, au nom de la commission et en mon nom
personnel aussi, exprimer nos profondes sympathies à la famille de
l'épouse du secrétaire de notre commission à l'occasion du
décès subit de son père, M. Lorenzo Côté, de
Rivière-du-Loup, qui est survenu le 30 octobre dernier.
Évidemment, je ne connais pas personnellement M. Côté, mais
on me souligne ici qu'il était très impliqué dans sa
communauté - c'est peut-être intéressant de le souligner -
entre autres, dans le domaine des loisirs et plusieurs oeuvres dont la
Saint-Vincent-de-Paul, de Saint-Patrice, qu'il a présidée au
cours de 35 années. En 1981, entre autres, la Chambre de commerce de
Rivière-du-Loup l'a honoré en le désignant la
personnalité de l'année. Alors, nos sympathies s'adressent
à ce moment - je pense que je peux le faire au nom de tous les membres
de cette commission - à l'épouse du disparu, Mme Lucille
Bérubé-Côté. Merci, M. le Président.
M. Polak: Nous souscrivons entièrement à cela.
Mme Marois: J'étais persuadée que le
député de Sainte-Anne serait d'accord.
Engagements de juin 1982 (suite)
Le Président (M. Boucher): En revenant aux engagements
financiers, nous en étions au Conseil exécutif. Est-ce qu'on en
avait terminé avec l'engagement 400?
Mme Marois: Oui, on en avait terminé, je crois.
Le Président (M. Boucher): On avait terminé
l'engagement 400.
M. Polak: Pour moi, oui. Je passe à Éducation,
engagement 100.
Éducation
Mme Marois: Un ministère important pour notre
présent et notre avenir. Oui.
M. Polak: "Contrats négociés. Contrat
de services pour fins d'acquisition, d'implantation et d'adaptation
d'une démarche de développement structuré des
systèmes informatiques du ministère. Fournisseur: Atkinson,
Tremblay et Associés Inc., Montréal. Montant de l'engagement: 82
000 $." Je voudrais simplement savoir quelle était la raison pour que ce
soit un contrat négocié. S'agit-il d'un domaine tellement
spécialisé qu'il n'y ait pas d'autres fournisseurs qui auraient
désiré ce contrat?
Mme Marois: Je vais essayer de voir si je peux vous fournir
l'information, M. le député. D'accord. Il faudrait
peut-être que je dise aussi au député de Sainte-Anne -
c'est assez important à ce moment-ci - que j'occupe mon poste de
vice-présidente du Conseil du trésor depuis le début de
l'automne. Donc, soit dit en passant, pour moi, c'est un peu plus complexe
puisque je dois prendre le temps de consulter les dossiers parce que je
n'étais pas aux séances du Conseil du trésor au moment
où ces décisions ont été prises.
Je peux peut-être vous lire ici ce qui a justifié cette
approche du ministère de l'Éducation et avec laquelle le Conseil
du trésor s'est dit d'accord. On nous donne ici un certain nombre
d'éléments nous disant: "Un choix restreint de fournisseurs. Nous
croyons judicieux de profiter des conseils d'une firme extérieure
spécialisée dans ce domaine." Parce qu'on se pose,
évidemment, toujours la question: Comment pourrait-on le faire chez nous
et est-ce possible de le faire chez nous avec les instruments dont on dispose?
On continue: "Une expertise reconnue et éprouvée dans
l'enseignement et l'implantation des techniques structurées et d'une
démarche de développement intégré est un gage de
succès. Nos recherches et études ont porté auprès
d'organismes publics, parapublics et privés, CSST, RAAQ, Revenu, La
Laurentienne, la RAMQ, Atkinson, Tremblay, etc. Certains de ces organismes
utilisent à divers degrés les outils structurés.
Cependant, les possibilités sont très limitées lorsqu'on
doit allier une démarche globale ayant fait ses preuves et
intégrant la gestion de projets, les outils structurés, et notre
contexte organisationnel." De ATA, cette firme Atkinson, Tremblay et
Associés on dit: "Une démarche particulièrement bien
adaptée à nos besoins. À notre avis, la firme
ci-mentionnée est la mieux placée pour rencontrer nos exigences
et couvrir cette gamme de services correspondant aux besoins du
ministère. Elle se positionne en tête de file dans l'application
des techniques structurées au Québec. Elle a formé plus de
70 compagnies en deux ans et demi, développé une démarche
moderne et originale basée sur l'utilisation des techniques. Cette
démarche est composée..." Et là, on y va
allègrement en définissant cette démarche. "Réseau
d'activités indiquant: activités et façon de les
réaliser, dictionnaire de système, description des biens
livrables. Ses principales caractéristiques sont les suivantes: emphase
sur la description d'un système administratif avant d'entreprendre sa
réalisation. Fournit des outils graphiques facilitant les
communications. Basée sur un réseau d'activités des
produits livrés, elle fournit des points de contrôle précis
afin de bien mesurer l'état d'avancement des travaux. Elle est cyclique,
c'est-à-dire que la description du système se précise au
fur et à mesure que les phases de développement sont franchies,
etc."
On dit qu'elle comporte les avantages particuliers suivants:
"Adaptée à l'envergure de nos projets. Fournit à chaque
étape de développement une description rigoureuse des biens
livrables. Contient tous les éléments nécessaires pour
déterminer le modèle et les modalités de
présentation des conceptions administratives. Permet d'établir
adéquatement les points de contrôle. Peut aisément
être adaptée. Implique fortement l'usager dans le processus de
développement". Je pourrais continuer.
On dit qu'on s'est même informé auprès des firmes
privées qui ont utilisé cette firme, Dominion Textile, entre
autres, qui utilise ses services de technique structurée depuis deux ans
et on dit: que ses représentants sont très satisfaits. Cela
va?
M. Polak: Cela va.
Mme Marois: J'essaie de vous donner le plus d'information
possible...
M. Polak: Parfait.
Mme Marois: ... vous permettant de bien comprendre que ce choix
s'avérait pertinent.
M. Polak: D'accord. Éducation, engagement 400. "Contrat de
services pour la production de documents audiovisuels de la série
Rembourrage à l'intention des élèves de secondaire III et
IV. Fournisseur choisi: Onyx Films Inc., Montréal. Montant de
l'engagement: 67 334,75 $." Je note qu'un autre soumissionnaire, Les
Productions Avantages Inc., a soumissionné pour 62 453 $. On a ici le
cas d'un soumissionnaire qui a un prix plus, bas et qui n'a pas
été choisi. C'est écrit: "Choisi par un comité de
sélection."
M. Blais: Toujours la même à tous les mois.
Mme Marois: C'est bien l'engagement 400, M. le
député?
M. Polak: 400.
(12 heures)
Mme Marois: Cela va. Je pense que nous avons eu ce matin, entre
autres, une très bonne explication du ministre responsable du fichier et
c'est à partir d'une - est-ce que j'ai la grille? - grille que ce choix
a été fait. On voit qu'il y a eu cinq soumissions
demandées. Nous avons eu deux soumissionnaires. Le comité de
sélection, à partir d'un certain taux de pondération, a
évalué des facteurs: le montant des honoraires, la valeur de la
créativité. Je pense que vous avez la grille, d'ailleurs, dans
vos cahiers.
M. Polak: On ne l'a jamais vue.
Mme Marois: Vous n'avez pas cette grille en blanc.
M. Polak: Non.
Mme Marois: On me dit que vous avez déjà eu cette
grille en blanc qui représente les services reliés à
l'audiovisuel et aux arts graphiques. Il y a des différences notables,
à certains égards, dans les notes qui ont été
données. Je regarde le montant des honoraires, cela va. La valeur de la
créativité, il y a une certaine différence. La
qualification des membres proposés, une différence quand
même assez importante. Là où, cependant, la
différence vient jouer peut-être davantage, avec les informations
que j'ai ici, c'est pour l'expérience et le degré de connaissance
dans ce type de projet. La proximité des lieux, cela va. Les
modalités de fonctionnement proposées, là aussi il y a des
différences. Pour la concordance aux devis - là aussi, cela
reste, je pense, un facteur qui est très objectivement observable
à partir du moment où on présente un cahier de charges et
qu'on précise ce qu'on souhaite - je vois que la différence est
quand même assez importante. C'est à partir de ces facteurs
d'évaluation et du taux de pondération utilisé que la
firme Onyx, qui a eu le contrat, s'est le mieux classée.
M. Polak: D'accord.
Mme Marois: Cela va?
M. Polak: Éducation, engagement 502.
Mme Marois: D'accord.
M. Polak: "Contrat pour les services de Mlle Micheline
Dubé pour travailler dans le cadre du plan de développement de
l'éducation en milieu économiquement faible, pour une
période de 12 mois à compter du 1er juillet 1982." Je voudrais
savoir qui est Mlle Micheline Dubé, ainsi que ses qualifications. Je me
rappelle, quand j'étais membre du comité exécutif du
Conseil scolaire de l'île de Montréal, qu'un des buts du Conseil
scolaire de l'île de Montréal, c'était justement de
s'occuper de l'éducation on appelait cela ainsi - en milieu
défavorisé; c'est le terme technique utilisé
là-bas. Ils ont une énorme expérience, une expertise.
Est-ce que le ministère a pensé communiquer avec cet organisme
qui regroupe toutes les commissions scolaires de l'île de Montréal
et qui peut donner les réponses pas seulement pour Montréal, mais
pour la province?
Mme Marois: Écoutez! Je dois dire que je n'ai pas
l'information à ce moment-ci. On pourrait poser la question au
ministère. Est-ce qu'il s'est d'abord adressé à cet
organisme que je connais aussi, évidemment? On ne peut pas ne pas
connaître le tout. Cependant, ce que je lis ici, c'est que cette personne
vient d'une institution subventionnée par le gouvernement du
Québec pour travailler justement dans le cadre du plan de
développement de l'éducation en milieu économiquement
faible. J'essaie de trouver si nous avons le nom de la commission scolaire. Ce
n'est pas indiqué dans les documents que je possède. Donc, sous
toute réserve, ce serait la Commission scolaire Louis-Jolliet; c'est ce
qu'on me donne comme information. Je pense qu'il s'agirait de poser la question
au ministère.
M. le secrétaire, j'imagine que c'est noté.
M. Polak: D'accord.
Une voix: La question, c'est la suivante: Si le ministère
s'est adressé...
M. Polak: S'est informé auprès du conseil.
Mme Marois: D'abord, s'il s'est informé auprès
du...
M. Polak: Du Conseil scolaire de l'île de
Montréal.
Mme Marois: ... Conseil scolaire de l'île de
Montréal et, par la suite, de quelle commission scolaire cette personne
vient, puisqu'on parle vraiment d'une personne qui est déjà dans
une institution subventionnée, ce qui veut dire essentiellement dans le
réseau.
M. Polak: J'ai une question à l'engagement 503. "Contrat
de services pour agir à titre de conseiller relativement à la
diffusion d'un énoncé de politique et à la formulation
d'une stratégie d'implantation d'un projet de loi concernant la
réforme scolaire aux niveaux préscolaire, primaire et secondaire,
pour une période de 13 mois. Fournisseur: M. Vincent Dumas. Montant
de
l'engagement: 47 625 $." Est-ce que je dois comprendre qu'il s'agit de
ce qu'on appelle le projet Laurin et que ce M. Dumas a été
engagé pour travailler là-dessus, sur une stratégie
d'implantation?
Mme Marois: Je pense que vous comprenez bien. Il s'agit du projet
d'une école communautaire dont on parle largement à ce moment-ci.
Je pense que le ministre de l'Éducation doit être heureux qu'on en
parle largement, puisqu'il y croit et qu'il continue d'y travailler très
assidûment. C'est dans le cadre de ce projet, effectivement. Je ne sais
pas si vous voulez soulever d'autres questions sur cet engagement.
M. Polak: D'où vient ce M. Dumas? Est-ce un homme de
l'extérieur qui a été engagé comme contractuel?
Est-ce qu'on n'a personne au ministère de l'Éducation pour s'en
occuper?
Mme Marois: Bon. Je pense que vous savez que le changement
proposé est d'une très grande envergure. Pour avoir
déjà touché au monde de l'éducation, connaissant
les commissions scolaires et tout cela, vous savez que c'est un changement de
société qu'on est en train de se proposer ensemble et on essaie
de le définir le mieux possible. Si vous lisez ce qui est dit là,
en plus des notes explicatives qu'on me donne, on demande à M. Dumas
d'agir comme conseiller pour faire une démarche de communication et en
arriver à faire une analyse très structurée des .
situations complexes reliées à la rétro-information. Soit
dit en passant, c'est intéressant parce que ce projet, très
controversé, d'autre part, est soumis actuellement à la
consultation. Beaucoup de personnes sont donc amenées à proposer
soit des correctifs, soit des précisions ou demandent qu'on revoie
certaines orientations du projet.
On sait que M. Dumas, dans ce contexte, a une très large
expérience de ce type de dossier. On me mentionne
particulièrement, évidemment, sa contribution à
l'implantation, entre autres, des MRC, des municipalités
régionales de comté, qui se rapprochent de cette perspective
où on remet le plus possible aux citoyens le pouvoir sur leurs
institutions. C'était le cas, je pense, dans le choix des MRC. C'est
aussi la vision et l'approche que défendent actuellement et le
gouvernement et le ministre de l'Éducation. Comme on parle ici d'un
conseiller rattaché à un projet qui exprime une volonté
gouvernementale, on a effectivement cherché quelqu'un au
ministère, mais cette personne, compte tenu de son "background" et de
ses expériences, paraissait la personne la mieux placée, la plus
compétente pour assumer cette fonction. J'ai son curriculum ici. Il
ressemble au mien,
M. le député, il est long, terriblement long.
M. Polak: A-t-il des connaissances dans le domaine de
l'éducation ou s'il est très bon dans les relations publiques
pour vendre quelque chose? Je ne sais pas quelles sont ses qualifications.
Mme Marois: Là, vous me demandez de porter un certain
nombre de jugements. Je vais commencer par vous donner une information
objective. Il a été conseiller en formation auprès de
l'Action sociale étudiante à l'Institut coopératif
Desjardins. Il a été conseiller en animation et en formation
à la section animation de la Société des
mathématiques appliquées. Il a été conseiller en
animation et en formation à titre personnel, à la pige, ce qu'on
connaît bien. Il a été conseiller - je pense que c'est
pertinent au cas qui nous préoccupe - pour la mise en oeuvre du
programme d'études pédagogiques pour l'enseignement professionnel
au secondaire et au collégial à la faculté des sciences de
l'éducation de l'Université Laval. Je pense qu'on peut lui donner
un bon point à son dossier. Je pourrais continuer encore comme
ça.
M. Polak: Non, c'est assez.
Mme Marois: II a été conseiller en perfectionnement
à l'ENAP. Je me souviens aussi d'une chose parce que cela m'avait
beaucoup préoccupée. Il a aussi été directeur de
l'animation à l'Institut national de productivité. Cela va? Cela
répond à vos questions, M. le député?
M. Polak: Cela va, oui. Énergie et Ressources, M. le
Président, engagement 100.
Énergie et Ressources
Mme Marois: Énergie et Ressources, engagement 100. Nous
changeons donc de cahier.
M. Polak: "Contrats négociés. Contrat de services
pour effectuer la surveillance des travaux de construction d'un ponceau
au-dessus de la rivière Adam, sur la route Joutel-Selbaie, dans le
canton d'Aloigny, comté d'Ungava. Fournisseur: Roche Associés
Ltée, Québec. Montant de l'engagement: 32 000 $." Cela me
paraît un peu bizarre qu'on engage quelqu'un de Québec pour faire
ces travaux dans le comté d'Ungava. N'y a-t-il pas de personnes
compétentes en Ungava qui pourraient faire la surveillance des travaux?
Peut-être que ça coûtera plus cher d'avoir quelqu'un qui
vient de Québec pour faire la surveillance, que d'avoir quelqu'un
localement. Je ne sais pas. À moins qu'il n'y ait une raison
spéciale.
Mme Marois: Oui, c'est cela. Justement, je me rends compte ici
qu'il y a une raison spéciale. Je vais tenter de vous l'expliciter, si
je peux arriver au bout de la lecture de cet engagement. On parle bien de la
surveillance de la construction d'un ponceau. Est-ce que dans ce milieu il peut
y avoir des personnes capables de réaliser ce ponceau? D'autre part, on
dit: Cela prend quand même des gens pour surveiller. C'est ce qu'on nous
dit ici. C'est cela. On semble dire qu'il y a eu une certaine situation
d'urgence. C'est ce que je lis ici. Il y a eu un affaissement important d'une
des deux rives de la rivière - c'est peut-être intéressant
que vous le sachiez - qui s'est produit durant la préparation des
travaux. Je préférerais, à ce moment-ci, compte tenu de
l'information limitée dont je dispose, porter la question auprès
du ministère.
M. Polak: Environnement, engagement 100.
Mme Marois: Oui.
Environnement
M. Polak: "Répertoire des fournisseurs. Contrat de
services pour effectuer des travaux de stabilisation et de
régénération de rives, de lacs et de cours d'eau par des
moyens naturels dans l'ensemble régional de Montréal. Fournisseur
choisi: Surveyer, Nenniger et Chênevert Inc. Montant de l'engagement: 240
000 $." Est-ce en rapport avec Archipel - j'ai un peu de soupçons; quand
j'ai vu cela, je pensais que c'était cela - ou est-ce un projet tout
à fait différent?
Mme Marois: Oui, c'est cela. Quelqu'un me suggère que ce
serait bien que SNC soit associée à Archipel.
M. Polak: Environnement, 100.
Mme Marois: Oui, je pense qu'il y a de l'information très
générale que je peux vous donner. D'abord, on a
procédé par le fichier pour avoir une firme. Je vois ici qu'il y
a au moins cinq firmes.
M. Polak: Tout ce que je voudrais savoir...
Mme Marois: Je ne peux pas vous dire, à ce moment-ci, que
c'est au niveau... Le ministère de l'Environnement, c'est au programme
de régénération des rives. Est-ce que, dans ce contexte
particulier, c'est aussi rattaché à Archipel ou si c'est dans le
cadre de travaux généraux et réguliers de l'Environnement?
À mon point de vue, j'aurais l'information à savoir que ce serait
relié à Archipel. Si c'était le cas, les informations dont
je dispose ici ne le confirment pas dans ce sens. On m'informe ici que c'est
même un programme répétitif de
régénération des rives, qui va dans le mandat
spécifique de l'Environnement. Donc, chaque année, on engage un
certain nombre de travaux pour permettre aux rives d'être
régénérées.
Industrie, Commerce et Tourisme
M. Polak: D'accord. Le ministère de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme, engagement 500. "Contrats négociés.
Contrat de services pour agir à titre de démarcheur à la
délégation du Québec d'Atlanta, pour une période de
neuf mois à compter du 1er juillet 1982. Fournisseur: Clément
Desaulniers, Georgia, États-Unis. Montant de l'engagement: 28 197
$ US."
D'ailleurs, on comprend maintenant que ce soient des démarcheurs
parce qu'on a discuté longuement de cela la dernière fois. On a
beaucoup de démarcheurs québécois en dehors de notre belle
province qui font tout leur possible pour promouvoir le Québec et vendre
des avions chargés de touristes qui viennent à Québec de
partout. Maintenant, est-ce que c'est le seul montant que cette personne
reçoit ou si ce sont des extras, des bénéfices sociaux et
des frais de représentation? Ou bien, est-ce un montant global?
Mme Marois: Je peux vous donner l'information, attendez un peu.
C'est le montant qui comprend tout. Je dois vous dire que, mon Dieu je nous
trouve durs au trésor, parfois. Le traitement est de 20 997 $, les frais
de séjour et de déplacement sont estimés sur pièces
à 3500 $. Frais de représentation et de réception: 2500 $
et remboursement de frais de primes d'assurance, 1200 $, ce qui donne le grand
total de 28 197 $ pour neuf mois. Je sens que le député de
Terrebonne aurait des commentaires à formuler. (12 h 15)
M. Blais: On jurerait que c'est un salaire de
député. Ce n'est pas très cher.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Oui, M. le Président. Est-ce que...
Mme Marois: Et c'est à partir de frais encourus,
évidemment, on s'entend bien. Je pense que, si on regarde le montant de
l'engagement, on est dur.
M. Middlemiss: M. le Président, si je peux avoir votre
permission, j'aimerais revenir à l'engagement 200 du ministère de
l'Industrie, du Commerce et du Tourisme.
Le Président (M. Boucher): Engagement 200.
M. Middlemiss: Oui. "Supplément pour porter à 90
000 $ le coût des honoraires pour la surveillance, l'entretien et la
gérance des installations et équipements de la cale sèche
de Les Méchins, comté de Matane, pour la période du 1er
avril 1982 au 31 mars 1983." Quelles sont les raisons qui justifient ce
supplément?
Mme Marois: Les cales sèches causent beaucoup de
problèmes. J'ai déjà vu cela à quelques
reprises.
M. Blouin: C'est une décision libérale.
Mme Marois: Je vais pouvoir vous donner un renseignement que nous
a lui-même confié le ministère. Lorsque le MICT, le
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme, a confié ce
contrat à Verreault pour la surveillance et l'entretien de la cale
sèche, les coûts étaient estimés, à ce
moment-là, à 54 000 $. Évidemment, la mise en service de
la cale sèche implique des coûts additionnels, principalement pour
l'énergie et l'entretien. Le ministère estime que les coûts
d'exploitation, incluant les mandats de gérance et d'entretien, seront
de l'ordre de 90 000 $ par rapport aux 54 000 $ qu'il en aurait
coûté si la cale sèche n'avait pas été mise
en service. Il convient de préciser que le coût additionnel de 36
000 $ n'est pas imputable au seul mandat de gérance. Son entretien est
jusqu'au 31 mars. On me souligne que c'est la mise en marche aussi de la cale
sèche. C'est la première saison. Je sais qu'encore
dernièrement certains cas comme ceux-là ont été
analysés, et comme les expériences ne sont quand même pas
très grandes dans ce domaine, des situations particulières - je
ne connais pas celle de Les Méchins de façon précise, je
ne l'ai pas visitée, soit dit en passant - font que des coûts
qu'on n'avait pas prévus initialement et qui n'étaient pas
inscrits se présentent. À ce moment-là, évidemment,
on n'a pas le choix. On dit: On ferme toute cette entreprise et on oublie cela,
le démarrage de la cale sèche ou on dit: On continue et on assume
les coûts réels encourus et on s'assure que ces coûts sont
encourus. C'est l'explication que je peux vous donner. On peut peut-être
vous donner un autre renseignement qui est, en plus, intéressant et qui
viendra compléter le dossier. On me dit que le Conseil du trésor
a demandé au ministère de faire le point sur les avenues
possibles pour la disposition, entre autres, de la cale sèche de Les
Méchins lorsqu'elle sera en marche.
M. Middlemiss: De quelle façon a-t-on
procédé pour donner ce contrat à Verreault
Navigation? Est-ce que c'était la seule compagnie?
Mme Marois: Ce qu'on me donne comme renseignement, c'est que
Verreault Construction - c'est comme cela qu'on l'appelle...
Une voix: Verreault Navigation.
Mme Marois: ... pardon! Verreault Navigation a un chantier
maritime tout près de la cale sèche. Dans ce contexte,
c'était la seule compagnie en région, si je comprends bien,
à pouvoir assumer ce contrat. Il a été accordé
selon les règles du jeu prévues.
M. Middlemiss: C'est un contrat négocié?
Mme Marois: Oui, oui, c'est un contrat négocié.
Là, on parle du supplément, mais à l'origine, oui.
M. Middlemiss: Elle était la seule compagnie dans la
région.
Mme Marois: Oui, c'est cela. À partir du moment où
elle est la seule, on a négocié le contrat, évidemment, en
essayant de resserrer, de part et d'autre, toutes les règles pour faire
en sorte que cela se conforme à ce qu'on fait habituellement ailleurs.
Mais je peux vous dire qu'ailleurs aussi il y a un certain nombre de
difficultés soulevées au moment de la mise en fonctionnement de
ces cales sèches. Souvent, on constate que des difficultés qui
n'avaient pas pu être évaluées au départ et au cours
de l'exécution du contrat se produisent.
Le Président (M. Boucher): Merci.
M. Polak: M. le Président, toujours parce qu'on respecte
ce qu'on a établi ce matin et qu'on veut rattraper le retard - il reste
que, quand je vois la section des emplois créés par des
subventions, j'ai toujours beaucoup de questions pour le ministre
Bérubé - pour aujourd'hui, on va sauter cela. Mais je ne renonce
pas à mon principe.
Mme Marois: Au moins, M. le député de Sainte-Anne,
on en crée.
M. Polak: Oui. Nous sommes à Transports, engagement
300.
Transports
M. Blouin: Vous n'avez qu'à vous référer au
journal des Débats; ce sont toujours les mêmes questions!
Mme Marois: On va alléger un peu le travail de M.
Bérubé, je suis sûre qu'il va me remercier et va être
très heureux de tout cela! Transports. Je m'excuse.
M. Polak: "Supplément pour porter à 450 000 $ le
coût des honoraires..."
Mme Marois: Pardon, je n'ai pas compris le numéro.
M. Polak: Transports, engagement 300. Mme Marois:
D'accord.
M. Polak: "Supplément pour porter à 450 000 $ le
coût des honoraires pour effectuer l'inspection structurale des ponts
Pierre-Laporte et de l'Île d'Orléans. Fournisseur: Bergeron,
Côté et Associés, ingénieurs-conseils,
Québec. Montant de l'engagement: 113 000 $: Je voudrais savoir la raison
de ce supplément, vu que ce sont des ponts qui sont en place.
Très souvent, on a ce problème de supplément assez
substantiel et la réponse est toujours: II s'agit d'une construction, on
ne pouvait pas prévoir exactement le terrain, etc.
Mme Marois: Là, on dit: Les ponts sont construits et les
gens passent dessus.
M. Polak: Simple clerc que je suis, je dis: Bon, je connais le
pont Pierre-Laporte et le pont de l'île d'Orléans. Pourquoi
augmenter de 113 000 $ pour une inspection structurale, ce qui fait un bon
35%?
Mme Marois: D'accord. On comprendra cependant, pour éviter
quelque désastre que ce soit - avec quoi on ne serait d'accord ni l'un
ni l'autre - qu'il fallait faire des inspections de la structure du pont
Pierre-Laporte. Ces travaux d'inspection sont maintenant terminés. Ce
qu'il faut se dire aussi, c'est qu'on a certaines expériences dans la
construction des ponts, même que, pendant un certain temps, on les
accumulait, sauf que là c'est une construction quand même
nouvelle, très importante et assez gigantesque. Les principales raisons,
je vous les donne. D'abord, l'inspection de ces ponts étant une
première au ministère, il est évident qu'il était
difficile d'en évaluer le coût exact. Deuxièmement, ce
n'est qu'une fois les travaux presque terminés que les coûts
furent connus. Les travaux effectués pour mener à bien
l'inspection de ces deux ponts, de même que la main-d'oeuvre s'y
rattachant ont été maintenus au minimum et c'est le strict
nécessaire en plus qui a été accompli. Encore là,
je dois conclure avec le député de Sainte-Anne qu'avec le temps
on apprend et, évidemment, si on construit d'autres ponts, on saura au
moins ça.
M. Polak: Cela coûte cher pour apprendre.
Mme Marois: On dit: II y a eu un manque de
précédents pour ce genre de travaux; alors, compte tenu du manque
de précédents, on ne peut pas s'appuyer sur des coûts
historiques nous permettant de resserrer davantage sur les coûts lorsque
ces contrats sont octroyés ou même dans le cahier de charges.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Pontiac.
M. Middlemiss: Sur le même engagement 300, serait-il
possible de savoir de quelle façon on a procédé pour
choisir Bergeron, Côté et Associés pour faire ce
travail?
Mme Marois: J'ai ici le supplément. Alors, il faudrait
retourner - j'imagine que cet engagement a déjà dû passer
à une autre séance - à l'engagement initial de la firme
pour vraiment avoir les données. Est-ce qu'il y a eu trois firmes?
Est-ce qu'il y en a eu cinq? Qui elles étaient et quels sont les
facteurs qui ont fait en sorte que cette firme en particulier a
été choisie? Je tiens pour acquis qu'on a dû se poser les
questions pertinentes sur le choix de la firme, puisqu'on accepté aux
engagements financiers le choix de cette firme. Maintenant, je ne sais pas si
cela fait partie des règles de la commission, mais si vous souhaitez
qu'il y ait des questions posées au ministre des Transports ou au
ministère, à ce sujet, on pourra les soulever.
M. Middlemiss: Si c'est possible. C'est dans cette rigueur de
vouloir contrôler les dépenses. Je voudrais savoir si, au moment
du choix, on a procédé, comme vient de nous le dire le ministre
du Revenu et des Travaux publics, soit qu'on invite les gens et à partir
d'une analyse des compétences des gens on choisit le plus bas
soumissionnaire. Est-ce que peut-être il y aurait des soumissions de gens
qui auraient eu une plus grande compétence et auraient pu faire les
travaux pour un prix moindre?
Mme Marois: Évidemment, de toute façon, quand nous
allons en dépassement, il faut bien dire que c'est à partir
d'honoraires qui sont ceux qu'on paie à tout le monde qui fait des
travaux de ce type ou dans des endroits similaires. Si vous avez vu le nombre
de dérogations, dont a fait état le ministre des Travaux publics
et de l'Approvisionnement tout à l'heure, aux règles du jeu qu'on
a établies, on sait que ces dérogations sont très peu
nombreuses. Je tiens pour acquis qu'on a suivi la procédure
régulière. Cependant, je dois dire qu'à ce
moment, évidemment, compte tenu de cet engagement particulier,
aujourd'hui, qui est un supplément, je n'ai pas l'information. On
pourrait l'obtenir du ministre.
M. Middlemiss: Oui, si on pouvait l'obtenir avec, en même
temps, une discription du mandat, de ce qu'on demandait de la part des
ingénieurs qui...
Mme Marois: ... ont été chargés des travaux.
D'accord, c'est noté, M. le secrétaire.
M. Polak: Avez-vous terminé, M. Middlemiss?
M. Middlemiss: Oui.
M. Polak: Au ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement, presque à la dernière page du volume,
engagement 301.
Travaux publics et Approvisionnement
Mme Marois: Au ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement, d'accord.
M. Polak: Article 301.
Mme Marois: Article 301, nous y arrivons. Voilà, j'y suis,
M. le député.
M. Polak: "Supplément pour porter à 169 578,24 $ le
coût des travaux de gardiennage au palais de justice de Montréal,
1 Est, rue Notre-Dame, pour l'année financière 1982-1983." Le
fournisseur est: Sécurité Fortin Inc. Le montant de l'engagement
est de 33 890,88 $.
Je voulais savoir quelle est la raison de ce supplément. Si le
contrat a été accordé par soumissions publiques - j'ai
déjà posé la même question au président du
Conseil du trésor, - qu'est-ce qui arrive si les deuxième et
troisième soumissionnaires qui, originalement, avaient soumis de 5000 $
à 10 000 $ trop cher constatent que le premier qui l'a obtenu
reçoit maintenant un supplément de 33 000 $? Donc, les
deuxième et troisième soumissionnaires peuvent vraiment
s'inquiéter. On trouve trop souvent ces suppléments dans les
contrats. À moins que vraiment il n'y ait une raison extraordinaire, de
force majeure.
Mme Marois: D'accord. Écoutez, évidemment, si on
avait la vérité tous les jours et si on pouvait prévoir
tous les événements... Je pense que, comme gouvernement, peu
importent les ministres concernés, il n'y a aucun ministre qui a un
intérêt ou qui a le goût de venir en supplément parce
que cela, évidemment, entame certains budgets qu'on souhaiterait
peut-être utiliser à d'autres fins. Alors, je pense qu'il n'y a
personne qui est intéressé à mal évaluer au
départ le coût des travaux pour ensuite être obligé
d'ajouter des suppléments à ces travaux. Tous les
ministères qui doivent venir en supplément, je dois le dire,
n'aiment pas particulièrement cela. Cependant, dans le cas précis
qui nous préoccupe, puisque vous vous demandez si un fournisseur ne
pourrait pas dire: Nous offrions ce service et cela ne vous aurait pas
coûté plus cher, seul le fait que ce fournisseur l'ait fait et ait
"opérationnalisé" son offre nous aurait permis de
l'évaluer. Donc, on reste dans le domaine des suppositions. Est-ce que
cela va?
Maintenant, je vais quand même vous donner l'explication
spécifique dans le cas présent. En cours d'année, le
ministère a procédé à une réorganisation des
effectifs permanents de la division sécurité de la région
Montréal métro. Plutôt que d'aller en recrutement pour
combler les postes laissés vacants par le départ de six agents
constables, le ministère a décidé, pour compenser
l'absence de ces gardiens, de recourir aux services d'une firme de gardiennage
pour une durée de 6568 heures. Puisque la firme Sécurité
Fortin détient actuellement un contrat de gardiennage au même
endroit - cela va? - le ministère demande l'autorisation d'inclure au
mandat déjà existant avec celle-ci 6568 heures additionnelles de
gardiennage par année, pour un montant de 33 890,88 $, en 1982-1983.
Dans le fond, ce n'est pas au début du contrat, c'est en cours
d'année. Ce qu'on a évalué, c'est que concernant ce
coût déjà assumé pour des agents constables,
plutôt que d'engager des agents constables à temps plein,
permanents, évidemment, dans le contexte qu'on connaît, on a
préféré revoir avec la firme la possibilité
d'ajouter ce nombre d'heures. (12 h 30)
Je continuerai pour compléter l'information. Ce geste s'inscrit
dans le cadre de la politique qu'entend dorénavant suivre - c'est assez
intéressant quand même parce que cela nous donne un
énoncé de politique - le MTPA à l'égard des
tâches de gardiennage. Il s'avère, en effet, que les coûts
de gardiennage sont beaucoup moins élevés lorsqu'on a recours aux
services de l'entreprise privée, par rapport à ce qu'il en
coûte avec des employés permanents, on le comprendra. Dans le cas
présent, la répartition des horaires et le respect des
conventions collectives auraient nécessité six postes de gardiens
constables au salaire annuel de 23 000 $, excluant les avantages sociaux, ce
qui au minimum coûterait 138 000 $. Or, les mêmes services sont
obtenus pour 33 900 $ dans le cas présent.
M. Polak: Travaux publics, engagement 601. "Renouvellement du
contrat pour location
d'un local, 75 ouest boulevard Dorchester, pour loger les services du
ministère du Conseil exécutif (bureau du premier ministre).
Mme Marois: Oui.
M. Polak: Contrat de trois ans à compter du 1er janvier.
Fournisseur: Hydro-Québec. Montant de l'engagement: 338 045,40 $." Je
voudrais savoir une chose. Dans ce montant, y a-t-il une somme incluse pour les
travaux d'aménagement, de renouvellement de fournitures de bureau ou
s'agit-il simplement d'un montant de location?
Mme Marois: C'est essentiellement le renouvellement du bail. Il
n'y a pas de réaménagement.
M. Polak: D'accord.
Mme Marois: Je pourrais en profiter pour vous parler de mon
bureau que je n'ai pas réaménagé, non plus.
M. Polak: Très bien. Le dernier engagement dont je veux
discuter, encore aux Travaux publics, c'est 614. "Contrat pour travaux
d'aménagement intérieur au palais de justice, rue
Vallières, Québec. Plus bas soumissionnaire: Janin Construction
Ltée. Montant de l'engagement: 6 676 460 $." S'agit-il de travaux dans
un édifice qui existe? N'avait-on pas l'intention de construire un
nouveau palais de justice?
Mme Marois: Le nouveau palais de justice est actuellement en
construction, c'est évident. Je vais aller voir les renseignements
à ce sujet. On parle effectivement de l'actuel palais de justice et non
pas du nouveau palais de justice qui est en construction. Évidemment, je
parle sans savoir, je devrais donc me taire, mais il reste qu'il y a aussi le
maintien des édifices existants. Est-ce dans ce contexte qu'on a
dû travailler à l'intérieur du palais de justice pour
certains travaux, soit de correction ou d'aménagement interne? Je devrai
poser la question si vous voulez obtenir une réponse plus
complète, puisque le renseignement que j'ai ici n'est pas suffisant pour
que je puisse vous répondre.
M. Polak: Si on devait avoir un nouveau palais de justice dans
dix ans, je comprendrais très bien qu'on puisse investir 6 000 000 $
dans l'édifice actuel; mais si c'est dans un an ou deux - je n'ai aucune
idée quand ce nouveau palais de justice sera ouvert - si c'est à
brève échéance, 6 000 000 $ investis dans l'édifice
actuel, c'est une très forte somme.
Mme Marois: II faut bien s'entendre. D'ailleurs, on a tellement
travaillé sur cette fameuse rationalisation de l'utilisation des locaux
au sein du gouvernement et même dans la région de Québec.
Vous savez que cela a soulevé, quand même, un certain nombre de
débats auxquels j'ai participé comme membre du caucus, donc
à un autre titre. Il reste que ce sont des équipements, ce sont
des bâtisses que nous possédons déjà. Ce que je
sais, c'est qu'avec l'ouverture du nouveau palais de justice l'ancien palais de
justice donc celui dont on parle maintenant, sera réaffecté
à d'autres fins. Il peut s'agir d'un autre ministère. Je vais
vous donner une exemple. Je sais, par exemple, que le Conseil du statut de la
femme a déménagé dernièrement dans des locaux plus
adéquats, plus conformes, cessant une location à un certain
endroit, je pense même, pour utiliser un immeuble qui appartenait en
propre au gouvernement. C'est sûrement dans ce contexte que ces travaux
se sont faits, pour permettre un réaménagement. Vous, vous
êtes avocat et moi, je ne le suis pas, quel malheur! Vous savez que le
type de locaux prévus pour un palais de justice diffère des
locaux prévus pour d'autres types de travaux, par exemple,
l'administration générale d'un ministère, cela demande
quand même un certain réaménagement.
M. Polak: J'aurais seulement un détail concernant le
dernier engagement, 800: Contrat négocié pour la location d'un
local d'une superficie de 700 mètres carrés pour loger les
services du ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme
à Montréal: Fournisseur: Édifice Reed Enr. C'est un bail
de quatre ans et neuf mois, à compter du 1er août 1982. Montant de
l'engagement: 429 999,19 $. Le ministère de l'Industrie, du Commerce et
du Tourisme est-il déjà installé à Montréal?
Je pense qu'il est à Place Ville-Marie...
Mme Marois: Oui, c'est cela. M. Polak: Est-il
déménagé?
Mme Marois: C'est justement par mesure d'économie qu'on me
dit qu'il y a eu cette location. J'essaie de vous trouver l'information exacte.
Voyez-vous? Le ministère des Travaux publics, lors de la
négocation des espaces pour la rue Viger, a obtenu une option de louer
le reste du sixième étage au même coût annuel
unitaire. On était déjà là, ce qui fait qu'on a
occupé cet espace à 129,32 $ le mètre carré; je
pense que c'est une information que vous aviez déjà. Cette option
avait pour objet de permettre de remplacer à leur échéance
d'autres locations du centre-ville dont les coûts sont de beaucoup plus
élevés. Entendu que le prix annuel unitaire pour le
renouvellement du bail est plus de deux fois supérieur à
celui pouvant être obtenu au 425, rue Viger, je pense qu'il s'agissait
là d'une décision très rationnelle pour la bonne
utilisation des fonds de l'État.
M. Polak: Une dernière question au même engagement.
Vu qu'il s'agit d'un montant substantiel pour un bail pourquoi a-t-on
procédé par contrat négocié? Il y a beaucoup de
propriétaires qui voudraient avoir les ministères comme
locataires. Une petite annonce dans un journal ne coûte pas trop cher
pour dire qu'on cherche un espace de tant dans le bas de la ville. S'il vous
plaît, envoyez une lettre, si cela vous intéresse. J'ai
posé la même question l'autre jour au président du Conseil
du trésor et il m'a répondu que, s'il s'agit d'un petit local, on
ne peut pas toujours faire cela. Mais, ici, il s'agit d'un espace assez
considérable,
Mme Marois: D'accord! Ce qu'il faut comprendre à partir de
ce que je vous ai lu, c'est que nous étions déjà à
l'édifice Reed. D'accord? Et nous avions, au moment où on s'est
installé là, négocié et discuté un bail, son
prix, etc. On a eu une option pour un étage qu'on pouvait
éventuellement utiliser à un prix extrêmement avantageux.
C'est dans cette perspective qu'étant déjà là, cela
permettait de rationaliser un peu nos localisations, que le choix s'est fait
et, en plus, à un coût deux fois moindre, d'après ce que
j'ai comme information ici. Cela va?
M. Polak: D'accord. Ici se terminent les engagements de juin.
Le Président (M. Boucher): Alors, les engagements
financiers du mois de juin sont terminés.
Mme Marois: Adopté, cela va?
Le Président (M. Boucher): Nous passons au mois de
juillet?
Engagements de juillet 1982
M. Polak: Oui.
Le Président (M. Boucher): Premier volume.
Mme Marois: Quand je pense, M. le député et M. le
Président, que j'ai osé demander à voir tous ces
engagements un jour de façon systématique! Je les vois
maintenant, évidemment, étant au Conseil du trésor. Mais
comme je n'y étais pas avant, quand j'ai vu ces énormes cahiers
arriver au début de la semaine, je me suis dit qu'on allait
procéder en s'informant ensemble.
M. Polak: Vous avez dit ce matin qu'aujourd'hui on a une
méthode un peu spéciale. C'est malheureux de penser que vous ne
serez pas là quand le vrai débat aura lieu.
Mme Marois: Eh bien, il faudra m'inviter quand les vrais
débats auront lieu.
M. Polak: Ah oui! c'est une idée.
Mme Marois: Cela me fera plaisir d'y être, M. le
député.
M. Polak: Affaires culturelles, engagement 603.
Affaires culturelles Mme Marois: Engagement 603.
M. Polak: II s'agit de "subventions de fonctionnement à
diverses bibliothèques municipales pour l'année financière
1982-1983. Montant de l'engagement: 540 125 $. On trouve, d'ailleurs, à
l'engagement 607 un autre montant.
Mme Marois: Oui, et vous avez eu un débat
intéressant.
M. Polak: Donc, j'ai vu nombre de montants assez importants. Je
voudrais seulement savoir comment cela se compare avec les années
1981-1982. Est-ce qu'on a suivi la suggestion du député de
Trois-Rivières qui disait que la relance économique
commençait en construisant des bibliothèques?
Mme Marois: Cela peut faire partie de la relance. On
s'entend.
M. Polak: Est-ce qu'on donne beaucoup plus ou à peu
près le même montant qu'en 1981-1982?
Mme Marois: Actuellement, je dois vous dire, avec les
informations que j'ai en ce moment, qu'il faudrait, j'imagine, retourner au
livre des crédits. Je n'ai pas l'information. Il faut bien se rendre
compte, quand on regarde l'engagement 604, que c'est du fonctionnement; on
s'entend bien. Alors, c'est dans les crédits des ministères et
c'est annuel; cela revient chaque année. Je pense que la question la
plus pertinente à poser au ministère est: Quels ont
été les montants versés l'an dernier par rapport à
ceux qu'on verse cette année?
M. Polak: C'est cela.
Mme Marois: Alors, on se la pose. Maintenant, remarquez cependant
que c'est vrai qu'une politique culturelle peut être très
créatrice d'emplois et contribuer à la relance
d'une économie. Je suis sûre que vous en êtes
convaincu et que vous êtes d'accord avec moi sur cette question.
M. Polak: On a déjà eu ce débat.
Mme Marois: Je sais. J'ai lu, d'ailleurs, le journal des
Débats sur ces questions et j'ai trouvé cela absolument
fantastique et fascinant. J'ai appris beaucoup de choses.
M. Polak: Bon! Je saute à l'engagement 613, aux Affaires
culturelles, encore. "Subventions de fonctionnement pour l'année
financière 1982-1983 aux organismes suivants." J'en relève
seulement un, le dernier, c'est l'École supérieure de danse du
Québec, pour un montant de 52 750 $. J'ai trouvé le même
nom, auparavant, dans les Affaires culturelles à l'engagement 203,
où on donne une subvention spéciale de fonctionnement à la
même école pour 100 000 $.
Mme Marois: Elle doit avoir quelques problèmes, cette
école, j'imagine.
M. Polak: Cette école reçoit-elle un traitement
spécial de la part du gouvernement?
Mme Marois: C'est exactement ce que j'imaginais. Le
ministère dit ici - et c'est très juste - que c'est la seule
institution d'enseignement au Québec qui forme des danseurs et danseuses
professionnels. Remarquez qu'ici il n'y a que le mot "danseurs", mais j'ajoute
"danseuses" pour les fins de nos débats. Là, je parle de
l'engagement 203, où on fait mention d'une subvention de 100 000 $;
c'est donc vraiment très spécial. Je me souviens, puisque
j'étais à cette discussion, que, dans les années
antérieures, cette école a maintenu son équilibre en
utilisant les profits de l'académie des Grands Ballets canadiens.
Cependant, compte tenu d'une baisse de clientèle, actuellement, compte
tenu, évidemment, de toutes les difficultés qu'on connaît
et qui se vivent aussi dans les écoles de danse comme ailleurs, cette
école avait accumulé un certain déficit. C'est une
école que nous subventionnions de façon courante. Nous avons,
cependant, accepté à ce moment-ci, du fait qu'elle était
la seule école formant des danseurs et danseuses professionnels, de
l'aider un peu à traverser cette mauvaise passe. Dans l'autre cas, ce
sont des subventions de fonctionnement qu'on retrouve habituellement pour ce
type d'institutions.
M. Polak: Affaires culturelles, M. le Président,
engagement 801.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Vous allez trop vite.
Engagement 615. M. Polak: Pardon?
Mme Marois: M. Johnson a de la difficulté à
suivre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): S'il vous plaît,
engagement 615.
Mme Marois: Oui.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Festival d'été de Québec, 63 500 $. Subvention de
fonctionnement pour l'année financière 1982-1983. Nous avons vu
tout à l'heure, en juin, aux Affaires intergouvernementales, exactement
pour le même organisme, un montant de 475 000 $. Je me demande pourquoi
cela émargeait à deux ministères, deux mois successifs,
toujours pour la même subvention de fonctionnement. Comment se fait-il
que les Affaires intergouvernementales ont un budget de subventions de
fonctionnement pour des organismes culturels?
Mme Marois: Affaires intergouvernementales, vous me dites, dans
le mois précédent. C'est cela?
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui.
Mme Marois: D'accord. On me dit que c'est ici une subvention
partielle. Je vais essayer de...
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Parce qu'il y a 475 000 $ dans
les Affaires intergouvernementales. (12 h 45)
Mme Marois: Non, je suis d'accord. Mais vous savez que le
Festival d'été de Québec - c'est peut-être
intéressant d'en informer les membres de cette commission; je vois le
député de Louis-Hébert qui est là et qui
sûrement sera d'accord avec moi a une envergure assez importante, voire
internationale. Beaucoup d'artistes étrangers, de jeunes artistes,
viennent se produire ici et cela permet à ces communautés
culturelles d'être mieux connues dans notre propre milieu. Ce festival a
donc une envergure un peu spéciale que d'autres festivals n'ont pas.
Cela va? Ce qu'il faut voir, puisqu'on se posait souvent la question
tout à l'heure à l'égard de certaines dépenses,
c'est ce qu'on donne, comment on le donne et quels sont les montants totaux en
fin de compte. Par exemple, si je prends l'année 1981-1982, cette
société reçoit des revenus tant du fédéral,
du provincial que du municipal, d'ailleurs, c'est partagé, de campagnes
de financement aussi, de commandites d'une façon assez importante et
aussi de l'exploitation comme telle du festival, ce qui
lui faisait en termes généraux - ce sont des
prévisions - un total de revenus de 1 163 000 $. On parle, quand
même, de budgets assez importants dans le cas de ce festival. On me dit
même que, si on cherchait et qu'oon creusait plus loin, la contribution
globale du gouvernement, par exemple, ici se répartirait entre trois
ministères. On en retrouve aux Affaires intergouvernementales, ce que
vous avez mentionné tout à l'heure, on en retrouve au
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et aux Affaires
culturelles.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Mais, entre nous, est-ce qu'on
peut se demander pourquoi on morcelle comme cela les programmes d'aide du
gouvernement? Je comprends qu'il y a des aspects théoriques; au point de
vue conceptuel, on peut diviser les retombées de ce festival. D'une
part, on a la présence des internationaux au Québec à
l'occasion du festival. Par ailleurs, c'est carrément culturel et c'est
sûr que cela se rattache aux loisirs. Je me demandais pourquoi on
fonctionne comme cela.
Mme Marois: Écoutez, c'est le propre de toute
administration gouvernementale, selon ses missions et tout cela. Si on voulait
faire une conciliation intéressante, on pourrait dire que tout ceci peut
se retrouver dans une perspective de développement culturel et, à
ce moment, considérer la mission de développement culturel comme
un tout auquel sont rattachés ces ministères sectoriels. Je pense
qu'on retrouve une cohérence de l'intervention gouvernementale dans ce
type d'activités, de cette façon. Cependant, il faut bien se dire
aussi que, selon les missions propres des ministères sectoriels, selon
les types d'interventions qu'ils peuvent faire dans leur milieu, ils
reconnaissent certaines activités, alors qu'un autre ministère va
reconnaître un certain nombre d'autres activités propres à
sa mission spécifique. Je pense que c'est normal qu'on puisse
procéder comme cela lorsqu'il s'agit d'événements faisant
appel à une diversification d'interventions et à une
diversification d'événements que ce grand événement
constitue.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Sauf qu'il me semble que cela
empêche, quand on regarde les budgets des différents
ministères, de véritablement comprendre, si on regarde le mandat
premier d'un ministère, comment il a utilisé ces sommes. On
demeure surpris, quand on regarde le budget des Affaires intergouvernementales,
de voir 500 000 $ pour un festival d'été. C'est dans ce sens,
pour la meilleure compréhension de la façon dont le gouvernement
procède parce que c'est fondamentalement une mission culturelle,
à mon sens, dans le cas présent.
Mme Marois: C'est une mission de développement
culturel.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges):
Qu'est-ce que cela fait, dans ce sens, dans le budget du
ministère des Affaires intergouvernementales?
Mme Marois: Oui, je suis d'accord.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): On veut comprendre ce qui se
passe.
Mme Marois: Oui, je comprends très bien, mais n'oublions
pas qu'une grande portion du travail, une grande partie des
responsabilités assumées par les Affaires intergouvernementales
sont aussi dans le domaine culturel, au sens très large du mot culturel,
et non pas de la culture au sens d'artistes qui se produisent ou des choses
comme cela. Je pense qu'une mission culturelle, cela reste, quand même,
plus large.
Cela dit, écoutez, quelle serait la solution à cela?
Est-ce qu'on ramène tout ce type de programmes, ce type de subventions
dans un lieu quelconque du gouvernement? Est-ce que c'est le Conseil
exécutif? Je ne suis pas sûre qu'on serait beaucoup plus
avancé parce que, là, il faudrait définir des missions qui
viennent rejoindre les missions spécifiques, les détacher et puis
en faire une mission propre. J'ai tellement une grande expérience,
dois-je vous le dire, dans le dossier des femmes à ce sujet qu'à
la limite, vous savez, cela me prendrait la moitié de tous les
ministères pour exercer ma fonction de ministre
déléguée à la Condition féminine. On
s'assure que, dans chacun des ministères, il y ait des interventions
spécifiques selon leur mission propre qui est dirigée vers
certains groupes collectifs; c'est seulement cela qu'on a fait ici dans le cas
du festival.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Oui, je peux le comprendre dans
le cas de la Condition féminine, quoique cela demanderait
peut-être une plus grande démonstration. Dans la mesure où
vous avez une responsabilité pour coordonner les actions favorisant le
développement de la condition féminine à travers chaque
intervention gouvernementale, cela est tout à fait normal. Cependant,
quand on regarde les choses sous l'angle économique, par exemple, on est
en train de se diriger, on l'espère et les citoyens l'espèrent,
vers le concept du guichet unique, c'est-à-dire de la diminution du
nombre d'intervenants...
Mme Marois: Ah! là, je trouve cela intéressant.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): gouvernementaux auprès
desquels on est
obligé de se présenter pour bénéficier
d'aide gouvernementale lorsque la mission du gouvernement permet d'une
façon tout à fait légitime de demander des subventions. Je
conçois que l'organisation du festival est obligée de courir
après trois ministères, trois programmes différents, 500
000 $ ici, 63 000 $ là, et vous dites aussi le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche auquel on va venir, je suppose.
Mme Marois: Je crois que ce ministère est aussi
impliqué. Je trouve extrêmement intéressant ce que vous
soulevez, cette notion de guichet unique que souhaite tout le monde et dont on
rêve je dirais même la nuit, à certains égards. Ce
n'est pas nécessairement que tous les ministères vont renier leur
mission propre pour se fondre en un tout. C'est qu'au guichet unique
l'information va être disponible. Aussi, si je comprends bien, je pense,
que des pilotes de dossiers au guichet unique vont permettre cependant de se
diriger vers les ministères les plus compétents pour venir
répondre aux besoins de la personne ou de l'entreprise qui s'y
présente. Les ministères n'auront pas, pour autant,
renoncé à leur mission propre. Imaginons qu'une entreprise se
présente dans le cas du commerce extérieur, imaginons que c'est
une entreprise manufacturière, imaginons que c'est une entreprise dans
le domaine des pâtes et papiers. Vous voyez déjà à
partir de ces trois exemples, que le ministère de l'Énergie et
des Ressources peut être impliqué, que le ministère du
Commerce extérieur peut être impliqué et que le
ministère de l'Industrie, du Commerce et du Tourisme peut être
impliqué. Le guichet unique va permettre à un porteur de
dossiers, si l'on veut, ou à une personne comprenant la situation de
l'entreprise de s'assurer que l'entreprise demandeuse ait accès à
toutes les informations aux bons endroits et qu'on les lui donne même et
qu'on s'assure que son dossier se rende aux bons endroits. Donc, on facilite
aux entreprises, citoyens ou citoyennes l'accès aux services
gouvernementaux. À mon point de vue, c'est une autre approche que celle
dont on parle ici.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): J'ai été
attaché à des organismes sans but lucratif, culturels, etc., qui
étaient admissibles à des programmes d'aide de différents
ministères, un peu comme cela. La situation concrète devant
laquelle ces gens se retrouvent, c'est qu'à un moment donné, dans
le cas qui nous occupe, disons, où il y a trois ministères, ils
se font dire au ministère des Affaires intergouvernementales qu'ils
n'auront pas 475 000 $ comme l'an dernier; le ministère des Affaires
intergouvernementales est soumis à des restrictions budgétaires
ou autres, quant à sa mission telle que définie; ensuite, c'est
l'arbitrage du Conseil des ministres qui, sous la pression du Conseil du
trésor, se retrouve avec des disponibilités qui ne permettent pas
d'aller au-delà de 350 000 $ ou de 400 000 $ pour l'année
prochaine pour ces gens. Ils disent: On va peut-être monter un petit peu
plus. Si le ministère des Affaires culturelles t'en donne moins, on va
peut-être compenser ou alors, si tu me prouves que le ministère
des Affaires culturelles embarque vraiment et que, selon son jugement, c'est
extrêmement souhaitable que vous ayez une plus grosse subvention, on
regardera cela encore une fois. L'arbitrage qui est fait au gouvernement
à l'égard de la valeur, si l'on veut, d'une entreprise
culturelle, d'un festival ou peu importe se fait sous la pression de
l'organisme. Il est obligé de faire pression sur différents
ministères pour bénéficier de la reconnaissance que le
gouvernement, dans sa perception de la qualité de cette organisation,
lui donne de toute façon. Il dit que ça vaut 500 000 $.
Là, on oblige le pauvre organisme à courir d'un ministère
à l'autre pour aller chercher le montant de 500 000 $.
Mme Marois: Comme quelqu'un le disait, on met à
l'épreuve son dynamisme ou sa capacité de
persévérance. D'abord, il faut bien être conscient qu'on
parle d'un projet unique, alors que, souvent, les ministères vont
être orientés vers une notion de clientèle. D'accord? Il
faut aussi faire ces distinctions. Selon que l'on choisit un critère
plutôt qu'un autre, cela donne un type d'organisation ou un modèle
organisationnel. Évidemment, on ne peut pas faire les deux choix en
même temps, à moins de faire en sorte qu'on ait essentiellement,
à l'horizontale - on pourrait se faire une belle grille à double
entrée - tous les ministres ou tous les responsables dans l'appareil qui
s'assurent de la clientèle, soit des organismes ou encore de larges
clientèles comme les femmes, les enfants, etc., et que, d'autre part,
à l'intérieur, il y ait un autre type d'approche. Il faut en
faire une. Il y a un choix qui a été fait.
Cependant, là où je ne vous suis plus, c'est qu'il vrai
parfois que certains ministères peuvent avoir quelques tiraillements
entre eux, en disant: Non, je n'en donne pas plus que cela, etc. Sauf que, de
plus en plus, ce qu'on essaie de faire, c'est que, souvent, le ministère
le plus impliqué auprès de l'organisme demandeur, soit par des
subventions ou autrement, tente de faire en sorte qu'il y ait une coordination
avec les collègues concernés. D'ailleurs, la notion de
développement culturel, avec ses grandes missions, existe encore,
n'est-ce pas? On la retient pour que cette coordination horizontale puisse se
faire. À partir du moment où on choisit un modèle
organisationnel, il y a des contraintes et des avantages. Vous me
présentez les contraintes d'un des modèles qu'on n'a pas choisi
de façon explicite comme organisation.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): C'est ça. Vers la fin de
votre intervention, vous êtes allée au devant de ma
dernière question. Je voulais justement savoir si, lorsqu'on fait le
budget et qu'on le ferme, il y a quelqu'un qui sait...
Mme Marois: II y a des conciliations.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): quelque part que le Festival
d'été de Québec aura 600 000 $ environ, dont à peu
près tant de tel ministère et tant de tel autre.
Mme Marois: Je peux vous dire que, habituellement, les analyses
qui sont faites au Conseil du trésor sont faites de cette façon,
c'est-à-dire qu'on a un portrait.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Bon, c'est parfait.
Mme Marois: Évidemment, pour la nomenclature des
engagements financiers et la façon dont on est organisé ici,
c'est autre chose. Mais on a une vision générale. On sait que tel
organisme, tel ministère ou telle société y met tant et on
a une vision d'ensemble des projets.
M. Polak: Affaires culturelles, article 801. "Avance remboursable
à même le produit de la vente de ses actifs à la Librairie
Dussault Limitée, afin de lui permettre...
Mme Marois: Quel numéro? Je m'excuse.
M. Polak: Article 801.
Mme Marois: Article 801. J'avais compris 800.
M. Polak: ... de payer ses comptes échus et ainsi
procéder à la liquidation ordonnée de son entreprise.
Montant de l'engagement: 950 000 $."
Si j'ai bien compris, le gouvernement, par le ministère des
Affaires culturelles, avance une somme de 950 000 $ à la Librairie
Dussault Limitée pour qu'elle puisse faire sa liquidation. Il serait
intéressant de savoir de quelle manière la liquidation a eu lieu,
mais, malheureusement, cela ne relève pas encore de vous. Si on avait le
président du Conseil du trésor, je vous jure qu'on passerait
presque l'après-midi là-dessus.
Mme Marois: Ah oui! Tout ce que je lui épargne, ce cher
homme!
M. Polak: C'est malheureux, oui, mais c'est là la belle
affaire. Pourtant je voudrais savoir une chose.
Mme Marois: Mais vous pouvez y aller.
M. Polak: Est-ce qu'en accordant cette avance on savait d'avance
que le montant serait remboursé? À quel point en est-on rendu? Je
sais qu'on a commencé. La Librairie Dussault Limitée, la petite
librairie qui ne marchait pas du tout, est vendue de gré à
gré, à ce que j'ai entendu dire. Ensuite, on a
réservé un bloc de la librairie qui marchait beaucoup mieux et,
apparemment, on est allé en soumissions publiques... Enfin, il y a un
tas d'histoires autour de ça.
Mme Marois: Je pense qu'il serait intéressant de creuser
cette situation, peut-être qu'on découvrirait, d'ailleurs, un
certain nombre de problèmes qui existent dans le domaine de
l'édition et des librairies, etc. Mais je pense que l'objectif
était de faire en sorte qu'on évite la faillite, parce que
l'entreprise y était acculée. Il faut en être bien
conscient. Il faut savoir - ce que vous savez, j'imagine - que la
Société de développement des industries de la culture et
des communications détient 51% des actions de la Librairie Dussault. Il
faut aussi savoir cela. (13 heures)
Je vous fais part un peu des éléments du décret. Je
sais qu'on a eu de longues discussions sur cette question. Je pense qu'il
était pertinent de les avoir. Ce qu'on a tenté de faire, c'est
limiter jusqu'à un certain point les dégâts et faire en
sorte qu'on puisse vendre, liquider les actifs et qu'une entreprise
déjà en fonctionnement ne perde quand même pas soit sa
clientèle, soit ses lieux de vente. Je pense qu'il y avait
différentes fins à l'intérieur de cela, dont celle de
faire en sorte que l'entreprise se liquide avec le moins de dégâts
possible. C'est cela que nous avons fait, c'est le choix qu'on a fait en disant
que c'était une avance pour lui permettre de liquider dans des
circonstances un tant soit peu correctes.
M. Polak: Savez-vous si les 950 000 $ ont été
récupérés? Est-ce que vous avez de bonnes nouvelles
à annoncer ou s'il se peut qu'on ait une perte considérable?
Mme Marois: Je pense que le ministre concerné pourra
sûrement répondre à cette question. Il faut savoir, quand
même, que c'est un décret très récent, qui date du
mois de juillet 1982. Vous savez qu'il n'est pas facile à ce moment-ci
de liquider des entreprises, compte tenu de la situation économique dans
laquelle on est.
Agriculture, Pêcheries et Alimentation
M. Polak: Je saute ensuite au ministère de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation, poste 602. Il s'agit d'un contrat
pour des travaux de drainage, pour une somme de 34 323,10 $, accordé
à Construction Choinière Inc. Je ne veux pas être
fastidieux, mais j'ai noté que le deuxième soumissionnaire, Les
Entreprises Lague Ltée, a soumissionné pour un montant identique,
34 323,10 $. Il est malheureux que l'autre n'ait pas été à
0,10 $ de moins; je n'aurais pas posé de question. Mais, en vertu de la
politique courante, le contrat est octroyé au plus bas soumissionnaire.
Dans le cas des pauvres Entreprises Lague Ltée, qu'a-t-on fait? Est-ce
qu'on a tiré au sort?
Mme Marois: Attendez un peu, je vais vérifier.
M. Polak: On n'a pas discuté de cela ce matin parce qu'on
n'a jamais vu un tel exemple.
Mme Marois: Vous me permettrez, M. le Président, de
corriger cela pour le député. Il y a une erreur dans le cahier
qui vous a été remis. C'est dommage. Cela aurait pu être
0,11 $. On me dit que c'est extrêmement rare, je le sais. Les personnes
du Conseil du trésor se trompent rarement, même que certains
ministres ou certains collègues n'aiment pas toujours cela. Ceci
étant dit, ce qu'il faut lire à Les Entreprises Lague
Ltée, c'est 38 824,60 $.
M. Middlemiss: Est-ce qu'il y a une correction à Beaudoin
aussi? 29,67 $.
Mme Marois: Pour Beaudoin, je m'excuse, mais ce que j'ai, c'est
29,67 $.
M. Polak: 29,67 $ pour faire tous ces travaux-là.
Certainement qu'ils doivent se faire soigner!
M. Middlemiss: Je ne peux pas aller à 29 600 $? Non?
Mme Marois: C'est sans doute un prix unitaire qui n'a pas
été multiplié. On peut vérifier. On peut poser la
question. Mais ce que nous avons ici...
M. Polak: Vous aurez noté, sans doute, que
l'Opposition...
Mme Marois: Dans les autres cas, je dois vous dire que vous avez
ici les soumissionnaires. C'est conforme. Les montants sont du même
ordre.
M. Polak: L'Opposition fait son travail.
Mme Marois: C'est très bien, d'ailleurs.
Je félicite l'Opposition de bien faire son travail, parce que
cela nous aide à faire le nôtre par la suite.
M. Polak: Parfait. Je suis content. Cela est enregistré,
je vais envoyer cela dans mon comté. Au même ministère,
soit le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation, poste 616A, il s'agit d'une série de subventions pour le
paiement de travaux de construction de bateaux de pêche commerciale. Je
n'ai pas de question cas par cas. Je voudrais seulement souligner que, lorsque
j'ai été élu député, à la
première séance que nous avons eue, c'était exactement des
subventions du même type et j'ai demandé au président du
Conseil du trésor quelles mesures on avait prises pour s'assurer qu'on
se servirait ici au Québec de ces bateaux. En d'autres termes, si
quelqu'un obtient des subventions et loue ensuite son bateau à quelqu'un
au Nouveau-Brunswick, ce n'est pas le but. Le but, c'est que ce bateau
travaille pour les Québécois et les Québécoises. Je
pense qu'il m'avait dit que le programme, selon ma suggestion positive, avait
été amendé et qu'on exige maintenant que l'utilisation de
ces bateaux se fasse dans le Québec.
Mme Marois: On me dit qu'il y a des clauses dans les contrats qui
prévoient justement de la non-disposition. Donc, le ministre aurait
été sensible à vos remarques et a fait en sorte que des
correctifs soient apportés.
M. Polak: Parfait. M. le Président, je passe aux
Communications, engagement 200.
Communications Mme Marois: Communications. M. Polak:
Engagement 200. Mme Marois: Oui, je suis à vous.
M. Polak: II s'agit d'une "Subvention à Informatech,
Montréal, représentant la contribution du ministère pour
lui permettre d'assurer la continuité et la diffusion de l'information
documentaire informatisée de langue française au Québec."
C'est indiqué pour l'année 1982-1989, mais j'imagine...
Mme Marois: C'est 1983, qu'il faut lire.
M. Polak: 1983. "Montant de l'engagement: 475 000 $." Je voudrais
savoir ce qu'Informatech fait exactement.
Mme Marois: Bon.
M. Polak: Est-ce que c'est une
subvention annuelle ou juste "one short deal"?
Mme Marois: Ce n'est pas très récent. Cependant,
c'est une subvention annuelle. C'est depuis 1978-1979 que des subventions sont
versées à cet organisme qui a, d'ailleurs, en plus des revenus
autonomes - il faut bien en être conscient - qui sont un peu plus bas -
je le constate ici - que la subvention du gouvernement, du moins certaines
années, parce que je n'ai pas toutes les données. Si ça
vous intéresse, je peux vous faire un peu l'historique et, d'autre part,
vous dire ce qu'on y fait. D'abord, Informatech a été
créée en 1966...
M. Polak: Non, non. Excusez-moi, je n'en ai vraiment pas besoin,
parce que vous me dites que c'est annuel.
Mme Marois: Ce qu'on y fait, on assure la diffusion de
l'information documentaire française et québécoise au
Québec; on assure aussi la diffusion de l'information documentaire
québécoise à l'étranger. Je pense que c'est
extrêmement intéressant. La documentation québécoise
pour 6 000 000 de personnes, se peut être intéressant que
certaines autres populations francophones la reçoivent. On pense,
évidemment, à la France dans ce cas-ci puisque ça la
concerne directement; on arrive dans un marché de 55 000 000... Le fait
de connaître notre documentation peut les amener à s'abonner, dans
certains cas, ou à connaître davantage nos produits, ce qu'on
fait, nos projets et, donc, créer des liens par la suite. D'ailleurs, on
le cite dans son mandat. On assure la mise en marché de banques
françaises et québécoises de données concernant
cette documentation. On y offre aussi des services-conseils pour le
développement d'autres types de banques. Le député de
Sainte-Anne se dit satisfait même si, d'autre part, je n'ai pas
terminé, en lui disant que...
M. Polak: J'écoute.
Mme Marois: ... l'on a même proposé à cet
organisme que l'entreprise privée soit davantage impliquée dans
ce projet, ce qui viendrait, je pense, amplifier son impact et pourrait avoir
un effet de levier fort intéressant.
Éducation
M. Polak: Ensuite, M. le Président, je passe à
l'Éducation, engagement 102. Il s'agit d'un "contrat de services pour la
réalisation d'une série de dix documents pédagogiques
vidéoscopiques portant sur trois sujets d'éducation populaire:
entretien de la voiture, troisième âge et famille." Fournisseur
choisi: La Coopérative de production vidéoscopique de
Montréal. Montant de l'engagement: 136 234,46 $. J'ai noté qu'il
y a quatre autres soumissionnaires et, dans deux cas, les soumissions sont
beaucoup moins élevées. C'est malheureux que le ministre Marcoux
soit parti parce qu'il s'agit ici d'une exception à la règle d'or
selon laquelle on prend toujours le plus bas soumissionnaire.
Mme Marois: Je ne crois pas qu'il s'agisse d'une exception, du
moins selon ce que j'ai ici comme information. Encore une fois, il faudra se
référer à ce qu'on a discuté longuement ce matin.
C'était très intéressant parce que moi-même j'en ai
appris, car, parfois, on ne creuse pas tous les détails des projets.
C'est une grille qui a aussi été utilisée, reliée
aux services de l'audiovisuel et aux arts graphiques, à partir d'un
certain nombre de facteurs et, donc, de taux de pondération. Selon les
facteurs utilisés, soit honoraires - je ne reviens pas là-dessus,
je pense que vous possédez ces grilles, on les a même
regardées ce matin -valeur de la créativité, qualification
des membres, expérience et degré de connaissance dans le type de
projets, c'est le pointage qui est venu faire en sorte qu'il ne s'agit pas
d'une dérogation; au contraire, on a très fidèlement
procédé selon les règles du jeu adoptées et
à partir du fichier et de ses instruments.
M. Polak: C'est la première fois que je vois ce nom, la
Coopérative de production vidéoscopique de Montréal.
J'aimerais savoir le nom des administrateurs de cette coopérative.
Mme Marois: D'accord, attendez un peu.
M. Polak: Vous pouvez nous fournir le renseignement, si vous ne
l'avez pas.
Mme Marois: Non, je ne crois pas.
M. Polak: Je voudrais savoir également depuis combien de
temps elle est dans ce champ d'activité, quinze ans, dix ans, je ne sait
trop.
Mme Marois: D'accord. Ce sont des questions qui peuvent
être notées, mais il faut quand même se dire que ce qui est
toujours intéressant, quand il s'agit d'une coopérative, c'est
que les fins et objectifs d'une coopérative sont un peu particuliers. Le
mode de propriété d'une coopérative aussi est assez
intéressant comme modèle administratif, je pense, et c'est un peu
amusant de les comparer à d'autres types d'organisations, parce qu'il y
a vraiment un appui à ce que les personnes peuvent apporter
habituellement à une coopérative. C'est le principe de base d'une
coopérative...
M. Polak: Oui.
Mme Marois: ... et cela reste intéressant comme
modèle organisationnel. Enfin, les questions que vous soulevez pourront
être posées au ministère responsable.
M. Polak: Est-ce qu'il y a un critère dans la grille,
justement, parce qu'il s'agit d'une coopérative? Est-ce qu'il y a une
approche peut-être un peu différente?
Mme Marois: Non.
M. Polak: Est-ce que c'est pris en considération?
Mme Marois: Non, ce n'est pas pris en considération. C'est
moi qui vous faisais un certain nombre de réflexions philosophiques
à ce sujet.
M. Polak: D'accord. Quant à moi, le premier volume de
juillet est terminé, à moins que...
Mme Marois: D'accord. Mon Dieu! que mon président du
Conseil du trésor sera heureux!
M. Polak: On tient notre parole. On se prépare pour la
grande bataille à partir de demain.
Volume 2, M. le Président.
Je dois vous dire, M. le Président, qu'au mois de juillet il y a
énormément de pièces justificatives dont on n'a pas
tellement besoin, je pense. C'est la première fois que je vois qu'il y a
tant de pages de documents qu'on ne reçoit jamais, ce qui ne nous aide
pas beaucoup. On trouve cela seulement pour le mois de juillet, ni avant ni
après.
Mme Marois: Ce qu'on peut faire pour répondre à
l'attente du député de Sainte-Anne, c'est de mettre la liste des
documents disponibles et, à ce moment-là, vous procédez
sur demande, si cela vous ennuie d'avoir à traîner ces cahiers qui
sont un peu lourds. Nous ne prenons pas de risque, comme on dit; on essaie de
vous en donner le plus possible pour que vous soyez le mieux informés
possible.
M. Polak: Je comprends, mais je pense que le secrétaire
connaît bien notre manière de travailler. Les pièces
justificatives qu'on retrouve pour le mois de juillet, c'est exceptionnel.
Mme Marois: Oui.
M. Polak: Cela ne veut pas dire qu'on renonce aux pièces
qu'on reçoit d'habitude.
Deuxième volume.
Mme Marois: Deuxième volume, dites-vous?
M. Polak: Je commence à chercher parce que je ne trouve
rien là-dedans.
Le premier sujet que j'ai concerne l'éducation, à moins
que mes confrères n'aient des questions avant. Éducation,
engagement 800.
Mme Marois: Si les dossiers sont épais pour vous, ils le
sont pour nous aussi.
M. Polak: Oui, pour vous, c'est encore beaucoup plus lourd.
Une voix: On est déjà rendu à la
moitié du cahier.
Mme Marois: Engagement 800, M. le député?
M. Polak: 800. "Subvention additionnelle au Fonds pour la
formation de chercheurs et Action concertée (FCAC) pour porter à
27 627 300 $ la subvention totale relative à l'aide et au soutien
à la recherche pour l'année financière 1982-1983. Montant
de l'engagement: 26 827 300 $." J'ai fait la déduction et voici ce que
je n'ai pas compris après analyse. J'ai déduit les deux montants
et cela donne une différence de 800 000 $. Je me dis, petit clerc que je
suis, qu'on commence à donner avis de 800 000 $ et, ensuite, on donne
une subvention additionnelle pour porter le montant à 27 000 000 $. (13
h 15)
Mme Marois: Non.
M. Polak: Je comprends qu'on donne 26 000 000 $ et qu'on donne
800 000 $ de plus. Mais, de la façon dont c'est formulé...
Mme Marois: Je vais vous expliquer, M. le député.
Le budget accordé au fonds, c'est intéressant. D'ailleurs, on
pourrait s'en parler un peu, parce que c'est quelque chose de très neuf,
au Québec, entre autres.
M. Polak: Très cher.
Mme Marois: Non. Soit dit en passant, je trouve que ce n'est
jamais assez cher pour de la recherche. Le fonds total, pour répondre
à votre première question, est de 27 627 300 $ et c'est le
montant global de la subvention. Il y a eu une avance qui a dû se
retrouver dans un autre cahier - on me dit que c'était en mai dernier -
pour permettre au fonds de commencer à fonctionner.
Je reviens sur ce fait parce que je pense que toutes les
sociétés qui ont choisi -
sociétés au sens large - d'investir dans la recherche et
le développement y ont gagné à moyen et à long
terme. Si, au Québec, on pouvait s'en préoccuper même
davantage, je dois dire que je serais tout à fait d'accord avec ce type
d'approche. D'ailleurs, ce fonds dont on parle ici a été
créé très récemment par lettres patentes, le 14
janvier 1981. Celles-ci prévoient que les revenus de cette corporation
doivent être utilisés seulement pour venir en aide à des
institutions d'enseignement ou de recherche identifiées par le ministre
de l'Éducation ou pour mettre en oeuvre des programmes identifiés
par lui, notamment verser des subventions à titre d'aide scientifique et
attribuer des bourses de formation et de perfectionnement aux étudiants
et professeurs. Justement, en vertu d'un décret du 19 mai 1982, une
subvention de 800 000 $ - nous retrouvons donc l'explication que vous demandiez
tout à l'heure - a été accordée au fonds pour
l'aide et le soutien à la recherche à titre d'avance sur la
subvention qui lui est accordée pour l'exercice financier se terminant
le 31 mars 1983.
M. Polak: Dans cette enveloppe, est-ce que se trouve - je pense
que cela s'appelle ainsi - l'amélioration professionnelle des
enseignants qui reçoivent certaines sommes d'argent pour
améliorer leurs connaissances professionnelles et leur recherche? Cela
ne va-t-il pas au profit des enseignants?
Mme Marois: Je m'excuse. Est-ce que vous pourriez reprendre votre
question, parce que je n'ai pas compris?
M. Polak: Qui bénéficie de cette somme de 27 000
000 $? Comment cela fonctionne-t-il? Je n'ai jamais entendu parler de cela.
Mme Marois: D'accord.
M. Polak: Qui administre ce fonds et quelle est la manière
dont cet argent est distribué?
Mme Marois: Ce qu'il faut d'abord dire, c'est que
c'étaient des fonds qui pouvaient être distribués par
différentes directions, par exemple, du ministère de
l'Éducation, selon la demande d'une université ou d'une autre.
Cela pouvait même être un cégep, à la limite, qui
avait une expertise particulière dans un domaine. Alors, on a
rapatrié tout cela en le mettant sous un même organisme qu'on a
appelé le fonds pour l'aide et le soutien à la recherche. Cela
va?
Voici maintenant, ce qu'il fait. Les versements de cette subvention sont
assujettis à la condition que la corporation s'engage à respecter
les obligations suivantes. Là, on va aller dans les obligations et je
pense que cela va nous préciser un peu ce que cela fait. D'abord, la
corporation doit respecter les directives du ministre de l'Éducation
dans l'utilisation de toutes ses ressources financières. La corporation
doit gérer des programmes de subventions à la recherche et
d'assistance financière aux étudiants, lesquels programmes sont
identifiés par le ministre de l'Éducation et pour lesquels ses
champs de compétence seront restreints aux objets suivants: pour le
programme Formation de chercheurs et Action concertée, la corporation
devra gérer les volets suivants: équipes et séminaires,
centres de recherche, opérations de recherche thématique
comprenant la catégorie de l'action concertée et de l'action
spontanée, qui remplace le volet programmes majeurs de recherche, revues
scientifiques, rapports et mémoires de recherche, organismes de services
à la recherche, subventions générales, le programme d'aide
à l'édition d'ouvrages scientifiques - on se souvient comme c'est
important - le programme d'aide aux chercheurs des collèges et aux
chercheurs sans affiliation institutionnelle reconnue - cela va - le programme
de bourses d'études de perfectionnement et de recyclage de
l'enseignement supérieur - cela répond en partie à votre
question - lequel comprend le concours de bourses de recyclage.
Cela peut servir à des enseignants, mais qui sont
carrément dans le domaine de la recherche scientifique, de la recherche
pure ou d'une recherche très spécialisée. Ce n'est pas
l'enseignant, j'imagine, qui a besoin d'un certain recyclage pour se remettre
à jour sur les nouvelles formules pédagogiques. Je pense qu'on
parle de quelque chose de fort différent, à ce moment-ci. On
parle vraiment de recherche fondamentale et de personnes - c'est souvent le cas
des personnes qui demandent l'accès au fonds -qui ont une maîtrise
ou un doctorat et qui souhaitent continuer à faire des recherches plus
complètes. Elles peuvent être des professeurs, ou des professeurs
adjoints. On s'entend bien sur le type d'enseignants concernés par ce
projet. Ce n'est pas un programme de perfectionnement "at large", si on voulait
le ramener à cela, au programme de perfectionnement des
maîtres.
M. Polak: Vous avez dit tout à l'heure qu'on a
récupéré des montants ici et là pour finalement les
concentrer dans ce fonds. Est-ce qu'on peut dire qu'il s'agit non pas de
prendre une somme de 27 000 000 $ dans la bourse publique pour l'investir dans
ce fonds, mais que le même montant était distribué
auparavant dans différents autres programmes? Ai-je bien compris?
Mme Marois: C'est exactement cela. Les autres programmes
étaient surtout
administrés par l'Éducation, mais, dans cette grande
nomenclature, dans différents services, selon qu'on s'adressait aux
universités ou à l'enseignement supérieur ou à des
centres de recherche et des choses comme cela. Ce sont les mêmes sommes
qui étaient autrement versées dans le ministère et qui ont
été rapatriées dans un même fonds afin qu'il y ait
une certaine forme de coordination. Cela rejoint, d'ailleurs, la
préoccupation du député de Vaudreuil-Soulanges tout
à l'heure. À ce moment-ci, certains chercheurs et certaines
chercheuses ont un canal unique, un guichet unique. Dans les faits, c'est sous
le chapeau d'un même ministère.
Environnement
M. Polak: Je passe à l'Environnement, engagement 100.
"Contrat négocié pour l'achat de douze balises avec antennes pour
télétransmission par satellite. Fournisseur: GENEQ Inc., Anjou,
pour une somme de 89 772,40 $." Je voudrais simplement savoir pour quelle
raison on a procédé par contrat négocié sachant
que, dans cette industrie, il y a beaucoup de firmes qui peuvent fournir douze
balises avec antennes.
Mme Marois: Ce qu'on me dit ici, pour répondre à
votre question qui demande pourquoi ce seul soumissionnaire, c'est que ce
produit particulier n'est disponible que chez un seul fournisseur. Nous avons
négocié avec ce dernier et obtenu le prix suivant.
Êtes-vous d'accord?
M. Polak: D'accord.
Mme Marois: Cela va?
Finances
M. Polak: Finances, engagement 100. "Supplément pour
porter à 177 628 $ le coût des honoraires pour la
réalisation d'études relatives à l'acquisition des actions
de la Société Asbestos Ltée. Fournisseur: Kidder, Peabody
& Co Inc., New York, USA. Montant de l'engagement: 40 778 $." Je fais un
petit calcul rapide et je vois qu'il y a un supplément de 30% pour ce
malheureux achat d'Asbestos; mais cela, c'est une autre histoire. Quelle est la
raison de cette différence de 30% en supplément?
Mme Marois: Les informations que je possède ici ne
contiennent pas cet élément. Je pense qu'il faudrait poser la
question au ministère, ce que nous ferons, M. le
député.
Industrie, Commerce et Tourisme
M. Polak: Bien. Industrie, Commerce et Tourisme, engagement
100.
Mme Marois: Engagement 100.
M. Polak: "Contrat de services pour agir à titre de
consultant afin de trouver et d'engager pour le compte de l'Institut de
tourisme et d'hôtellerie du Québec des professionnels pigistes
spécialisés en audiovisuel. Fournisseur choisi, Cinélume
Production, Montréal. Montant de l'engagement: 48 000 $." Je voudrais
savoir pourquoi c'est nécessaire d'engager un intermédiaire, un
agent? Il s'agit d'engager combien de personnes?
Mme Marois: Vous demandez pourquoi un intermédiaire.
D'abord, il faut bien se rendre compte qu'on est à l'Institut de
tourisme et d'hôtellerie du Québec, qui est assez
spécifique aussi; il n'en existe pas des centaines d'autres. Il n'y en a
qu'un, c'est unique. Il y a deux façons de procéder. C'est de la
formation professionnelle qu'on veut; on va engager des personnes qui ont cette
capacité, cette expertise, cette connaissance, à temps plein,
donc des permanents, pour rendre ce service ou on va procéder à
la pige, faisant en sorte que ces personnes ou ces firmes soient
utilisées pour le temps dont on a en besoin et puissent répondre
aux services qu'on leur demande de rendre. D'accord? Je pense que c'est ce qui
justifie qu'on procède comme cela plutôt qu'autrement. Maintenant,
il y avait une autre question, je m'excuse.
M. Polak: On parle d'engager des professionnels? De combien de
personnes s'agit-il?
Mme Marois: Remarquez qu'au montant qui est là, cela ne
doit pas être 25 000 personnes. Je charrie un peu, je l'admets avec
vous.
M. Polak: Ce serait bon pour créer de l'emploi.
Mme Marois: Si nous pouvions. Ce qu'on me dit, c'est un budget
pour l'année. On sait que, dans ces domaines, une personne va faire
imaginons, un montage audiovisuel qui est un truc avec diapos, des choses
similaires. Certaines photos peuvent être prises par l'entreprise. Une
autre va faire le montage, une autre va faire la musique.
M. Polak: D'accord.
Mme Marois: Cela va lui prendre un certain nombre d'heures.
M. Polak: Je vous demande de produire une copie du mandat.
Mme Marois: D'accord. On va poser la question au ministre.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Au-delà de cela, on peut
peut-être même répondre rapidement. Ce n'est pas impossible.
De la façon dont je lis la description de ce poste, à 100, ce
n'est pas clair. Est-ce qu'à même les 48 000 $ on
rémunérera le personnel pigiste ou si c'est un contrat pour
quelqu'un qui va être un grand coordonnateur, qui va faire des
recommandations pour qu'on engage des professionnels pigistes? Cela va revenir
probablement dans les dépenses de l'Institut de tourisme et
d'hôtellerie. Ou, alors, est-ce à même les 48 000 $ qu'on
fait des superproductions audiovisuelles?
Mme Marois: Non. Ce qu'on me dit, c'est que c'est de la routine
et que c'est du courant.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Qu'est-ce que cela veut
dire?
Mme Marois: Dans ce que j'ai comme information ici, on dit que,
depuis les trois dernières années entre autres, on procède
exactement de la même façon. Cela va? On dit qu'il y a eu une
diversification dans les firmes pour permettre à chacune des firmes
présentant cette expertise d'assumer les services qu'on lui demandait et
c'est vraiment de la pige. Cela revient chaque année cependant pour
rendre des services précis et spécifiques à l'Institut de
tourisme et d'hôtellerie. On peut faire demander une copie du mandat, je
n'y vois aucune objection, M. le Président.
Loisir, Chasse et Pêche
M. Polak: Ensuite, M. le Président, le ministère du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche, engagement 801. "Subvention à
la Société Raymond Chabot, Martin Paré et Associés
afin de lui permettre de remplir son mandat de liquidateur et d'agent payeur
dans le cadre de la fermeture du dossier de la fête nationale 1981 pour
l'ensemble des régions et du Comité organisateur de la fête
nationale du Québec. Montant de l'engagement: 1 500 000 $." Je voudrais
savoir si cette somme de 1 500 000 $ représente seulement le
remboursement aux fournisseurs qui n'étaient pas payés à
cause, en tout cas, de ce qu'on appelle maintenant le scandale de la fête
nationale dans le temps. (13 h 30)
Mme Marois: Vous avez eu l'occasion d'en discuter beaucoup avec
le ministre responsable.
M. Polak: Oui, c'est cela. Est-ce que les frais de services
rendus par la Société Raymond Chabot sont inclus? Et, si ces
frais ne sont pas inclus, quel est le montant de leur note?
Mme Marois: Ces frais sont inclus. Cela comprend les deux
rubriques que vous soulevez.
M. Polak: Quelle est la ventilation?
Mme Marois: J'essaie de trouver la ventilation. La ventilation
que j'ai ici n'est pas complète. On va demander la ventilation au
ministère, mais on peut vous assurer cependant...
M. Polak: Mais celle que vous avez jusqu'à maintenant,
vous pouvez peut-être nous la fournir?
Mme Marois: Ce que j'ai jusqu'à maintenant...
M. Polak: Si on attend, cela prend toujours du temps et j'aime
bien avoir au moins un début de renseignement.
Mme Marois: Un début de renseignement. On nous donne un
certain nombre d'éléments pour les comités. J'ai
l'impression que, par comité, il y a sans doute une portion qui est
reliée aux frais de liquidation par Raymond Chabot et Martin Paré
et, à ce moment-là, cela ne vous donnerait rien et même que
certains éléments m'apparaissent inappropriés à ce
moment-ci. On va quand même faire en sorte que cette demande soit
accélérée pour que vous ayez le renseignement le plus
rapidement possible.
M. Polak: Le plus tôt possible. Tout ce que je veux savoir,
ce n'est pas exactement quels comités ont été
remboursés, ce qui ferait une longue liste...
Mme Marois: Oui, un peu longue.
M. Polak: ... mais si 1 500 000 $ ou 1 200 000 $ ont
été remboursés aux fournisseurs et 250 000 $ en frais
à cette firme.
Mme Marois: C'est cela, pour les frais. J'ai très bien
compris le sens de votre question, M. le député.
M. Polak: C'est pour avoir une idée parce que, dans mes
petits discours à l'Assemblée, je reste toujours simple.
Ensuite, je saute. Y a-t-il autre chose là? Oui, il y a seulement
un détail, l'engagement 683 du ministère des Transports.
Transports
Mme Marois: Transports, 683. M. Polak: 683. Mme Marois:
D'accord.
M. Polak: "Subvention de fonctionnement à l'Association
des gens de l'air du Québec Inc., Montréal, pour l'année
financière 1982-1983. Montant de l'engagement: 50 000 $." Dois-je
comprendre que c'est peut-être pour financer leur cause qui est en appel?
Il y a encore des causes en appel devant les tribunaux, je crois?
Mme Marois: Attendez un peu. Non, c'est une subvention de
fonctionnement. Je constate que cette association a reçu au cours des
années antérieures des montants similaires à celui qu'on
lui verse maintenant. Oui, c'est cela.
Travaux publics et Approvisionnement
M. Polak: D'accord. Ensuite, je passe à l'engagement 200
du ministère des Travaux publics. C'est la dernière page du
cahier. "Contrat pour travaux de remplacement de tapis aux 4e et 8e
étages de l'édifice situé au 250 est, boulevard
Crémazie, Montréal. Entrepreneur: Immeubles Gagné,
division Alfred Lambert Inc. Montant de l'engagement: 114 700 $." J'imagine que
c'est un bureau du ministère des Travaux publics et que cela prenait le
remplacement complet des tapis aux deux étages? Je voudrais savoir si
c'était une nécessité comme à mon bureau ici
où j'ai de grands trous dans mon tapis.
Mme Marois: Non. Remarquez que...
M. Polak: Je serais bien d'accord si jamais on le
remplaçait. Mais est-ce que c'est simplement dans ce cas-ci pour
embellir?
Mme Marois: J'imagine que, si on a remplacé les tapis,
c'est parce que ceux-ci devraient être remplacés. Je peux vous
dire qu'à part ça il faut le prouver; il faut quasiment apporter
des photos montrant les trous. C'est une bonne idée, vous pourriez
apporter des photos montrant les trous de votre tapis.
Cela étant dit, il faudrait que je pose la question, puisque ce
sont les Travaux publics qui nous disent - j'ai la même note que vous,
qui répète la note que j'ai déjà ici au cahier -
"Ce contrat a été négocié avec le
propriétaire décrit ci-dessus, afin d'éviter les
problèmes de responsabilité conjointe durant et après
l'exécution des travaux de réaménagement."
M. Polak: Tout ce que je voulais savoir vraiment...
Mme Marois: On me dit que ce serait le ministère du
Travail. Je n'ai pas l'information ici, mais on me chuchote cela.
M. Polak: Je voudrais être très certain qu'il s'agit
de travaux absolument nécessaires, car, si c'est pour embellir la place,
parce qu'on veut de beaux tapis, je n'ai pas la même opinion.
Mme Marois: Je suis persuadée que c'était
absolument nécessaire, parce que chaque demande est scrutée
à la loupe; surtout quand ce sont des demandes de cet ordre, on les
regarde de façon systématique.
M. Polak: J'accepte, sous réserve de
vérification.
Le Président (M. Boucher): Les engagements financiers du
mois de juillet sont-ils adoptés?
M. Middlemiss: Oui.
Mme Marois: Je dois vous dire que nous avons un petit
problème technique, M. le Président, je n'ai pas les cahiers du
mois d'août. Je ne savais pas qu'on allait procéder avec cette
célérité absolument magnifique qu'on a eue ce matin. On
va, encore une fois, briser ces vieux stéréotypes, qui sont des
faussetés, voulant que les femmes parlent beaucoup. La preuve est donc
faite une fois de plus ce matin.
M. Polak: On vous donne une copie, ici, pas de
problème.
Mme Marois: On pourra donc travailler avec les mêmes
données que vous, sauf qu'il y a certaines informations que, moi, je
pourrais avoir...
M. Polak: Oui, je comprends et je ne voudrais pas vous faire trop
de compliments non plus...
Mme Marois: Non, je suis très consciente qu'il faut quand
même réserver...
M. Polak: Mais l'idée de la séance d'aujourd'hui,
c'était vraiment une séance de rattrapage...
Mme Marois: D'accord.
M. Polak: ... et de douceur. À partir de demain...
Mme Marois: J'espère bien que vous allez toujours me
traiter avec douceur!
M. Polak: On ne le sait pas! Mais on voulait demain quand le
président du Conseil du trésor reviendra devant nous, être
le plus à jour possible pour vraiment commencer le travail sur les
dossiers dont il a traité récemment. Si vous n'avez pas
d'objection, M. le Président, on pourrait peut-être
procéder, parce que ça nous avance beaucoup pour demain.
Mme Marois: Écoutez, la seule objection que je puisse
avoir, c'est que peut-être je ne pourrai pas vous donner l'information
que vous souhaitez obtenir. Si vous le souhaitez, on peut prendre vos question
en note - je n'ai pas d'objection à le faire - ou vous donner la
réponse de mémoire, dans certains cas. Mais, encore là, ce
sera sous toute réserve et je tiens bien à le préciser au
président de la commission.
M. Polak: Je ne veux pas être trop difficile non plus,
parce que mon collègue vient de me dire qu'il n'a pas encore
étudié le mois d'août.
Mme Marois: Ah! Il est moins rapide que vous, M. le
député.
M. Polak: Vu qu'il est 13 h 40, M. le Président,
peut-être peut-on accéder à la demande de Mme la ministre,
qui a été assez gentille de venir nous visiter ce matin. On
annoncera la bonne nouvelle au ministre qu'on commence avec le mois
d'août demain.
M. Middlemiss: II va être content!
M. Polak: II n'y a que les mois d'août et septembre
à étudier demain.
Le Président (M. Boucher): De toute façon, la
séance d'aujourd'hui est remise à demain.
M. Polak: On ne siège plus aujourd'hui?
Le Président (M. Boucher): Ce sera la continuation de la
séance d'aujourd'hui.
M. Middlemiss: Après la période des questions?
Le Président (M. Boucher): Après la période
des questions.
M. Polak: Demain?
Le Président (M. Boucher): La commission doit ajourner ses
travaux jusqu'après la période des questions, demain.
M. Polak: Parfait.
(Fin de la séance à 13 h 39)