Journal des débats (Hansard) of the Committee on Culture and Education
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, October 1, 2024
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Vol. 47 N° 53
Clause-by-clause consideration of Bill 64, An Act to establish the Musée national de l’histoire du Québec
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15 h 30 (version non révisée)
(Quinze heures quarante-trois minutes)
Le Président (M. Fortin) : À
l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la
Commission de la culture et de l'éducation ouverte.
La commission est réunie aujourd'hui afin
d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi n° 64, Loi instituant le
Musée national de l'histoire du Québec.
Tout d'abord, Mme la secrétaire, est-ce qu'il
y a des remplacements aujourd'hui?
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Ghazal, Mercier est remplacée par M. Zanetti, Jean-Lesage.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien. Nous en sommes maintenant aux remarques préliminaires pour lesquelles
chaque membre dispose de 20 minutes. M. le ministre, je vous invite à
prendre la parole.
M. Lacombe : Merci beaucoup, M.
le Président. Je serai bref, mais je suis très heureux d'en être rendu à cette
étape, qui est une étape importante, évidemment, dans le cheminement de ce
projet de loi. Donc, l'étude détaillée article par article pour ce projet de
Musée national de l'histoire du Québec.
Au cours des derniers jours, on a eu l'opportunité
d'entendre les groupes qui se sont préparés, qui sont venus nous livrer ce qu'ils
pensent du projet de Musée national de l'histoire du Québec. Et je vous avoue
que, même si je n'ai pas toujours été d'accord avec ce qui a été dit, j'ai
trouvé... bien, d'abord, j'ai apprécié que les groupes aient pris le temps de
se préparer et j'ai trouvé l'exercice enrichissant, parce qu'il nous a
notamment permis de constater que peut-être nous devrions être plus clairs sur
la mission que nous souhaitons... que nous souhaitons pour le Musée national de
l'histoire du Québec. Donc, je vous informe tout de suite, d'une part, que je
vais proposer un amendement à la mission, un amendement qui va clarifier le
fait que c'est un musée qui aura pour mission de s'intéresser, donc, et de
mettre en valeur l'histoire de la nation québécoise, mais aussi de nommer
expressément la contribution des Premières Nations et des Inuits. Pour moi, ça
allait... ça allait de soi. Par contre, j'ai bien senti que les Premières
Nations, les Inuits souhaitaient qu'on les nomme, nommément, donc, ce qui sera
fait si l'amendement que je propose est adopté, amendement que nous avons
transmis au secrétariat, donc que... dont les collègues pourront prendre...
pourront prendre connaissance.
Et je vous dis bien franchement qu'à la
lumière des discussions qu'on a eues, à la lumière des questions aussi qui ont
été posées par les collègues des oppositions, donc...
M. Lacombe : ...nous
permettait un peu de voir ce qui les préoccupe. Je suis persuadé qu'avec la
proposition des deux amendements que... bien, en fait, principalement de
l'amendement sur la mission, je suis persuadé qu'on arrivera à un projet qui
sera le plus rassembleur possible et qui pourra donc véritablement s'intéresser
à l'histoire de la nation québécoise, tout en étant ouvert, donc, évidemment,
sur l'histoire des Premières Nations et des Inuits, parce qu'évidemment, notre
histoire, elle est indissociable.
Donc, M. le Président, je ne serai pas
plus long. Peut-être un mot, en fait, pour vous dire aussi que le deuxième
amendement que je vais proposer en est un sur un autre élément sur lequel on
souhaite que le Musée national de l'histoire du Québec s'attarde, c'est-à-dire
les commémorations, parce que je pense qu'au Québec il y a énormément
d'événements à commémorer. Je pense qu'il nous manque cette expertise ou, en
fait, cette planification, cette visibilité sur plusieurs années. Et puisque
nous aurons, si le projet doit être adopté, un musée national d'histoire du
Québec qui deviendra un pôle d'expertise, je pense que ça tombera sous le sens
qu'il puisse aussi occuper ce terrain-là.
Donc, je m'arrête ici en vous disant
simplement que j'ai bien hâte de continuer les discussions et d'entamer cette
étude article par article. Merci.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien, M. le ministre. Mme la députée de Robert Baldwin. Vous disposez d'une
période de 20 minutes pour vos remarques préliminaires.
Mme Garceau : Oui. Merci, le
Président. Je dois avouer que je suis un peu surprise, là, en ce qui a trait à
l'amendement. Et donc c'est sûr et certain que j'aimerais... avant de faire mes
remarques préliminaires, j'aimerais prendre connaissance de l'amendement parce
qu'on parle de l'amendement, probablement, qui est au cœur de ce projet de loi.
Il y a 13 articles, et on sait très bien qu'au cœur de ce projet loi,
c'est la définition, les fonctions et la mission du musée de l'histoire. Et
donc avant... parce que, peut-être, ça va modifier mes remarques préliminaires,
M. le Président, pour vous dire bien franchement. Et donc j'aimerais suspendre
pour que je puisse prendre connaissance de cet article... de cet amendement.
Le Président (M. Fortin) : En
fait, à ce moment-ci, je vous demanderais s'il y a un consentement pour
suspendre pendant les remarques préliminaires. L'amendement, il est sur
Greffier, Mme la députée. Et si vous voulez, au moment... au moment où
l'article le sera sera débattu, vous aurez la chance, si vous voulez, là, de
suspendre, d'en prendre connaissance. Mais pour suspendre maintenant, ça prend
un consentement de la commission.
M. Lacombe : Oui, bien...
O.K., c'est moi qui décide, mais... Bien, en fait, je trouve que c'est une
bonne suggestion. Si vous souhaitez qu'on en prenne connaissance au moment...
Ce que vous nous dites, c'est que ça va modifier vos remarques préliminaires?
Mme Garceau : Bien, c'est que
je préfère, M. le ministre... si je pourrais le... au moins en prendre
connaissance parce que peut-être que je vais avoir des remarques préliminaires
à faire valoir là-dessus. Ça va prendre peut-être deux minutes, là, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Fortin) : Ça
vous va, M. le ministre? Alors, consentement pour suspendre.
Mme Garceau : Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à 15 h 48)
(Reprise à 15 h 51
)
Le Président (M. Fortin) : Nous
reprenons nos travaux et nous en étions à l'étape des remarques préliminaires.
Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : Merci beaucoup,
M. le Président. Donc, nous sommes arrivés au moment de l'étude détaillée du
projet de loi n° 64, la Loi instituant le Musée
national de l'histoire du Québec, et on reçoit, séance tenante, tout de même un
petit peu parce que je comprends qu'il y a un X qui est sorti, lors de la
période des questions, sur un amendement. Je dois vous avouer que je suis
préoccupée... je suis préoccupée par cet amendement, surtout compte tenu que
c'est une décision qui a été prise, et j'ai l'impression que ça fait un certain
temps, même avant l'annonce que le ministre mettait fin au projet des Espaces
bleus, concernant la création de ce nouveau musée sans consulter les acteurs du
milieu en ce qui a trait à la nécessité de créer un Musée national de
l'histoire du Québec, surtout lorsque le Musée de la civilisation a quand même
une composante, dans sa mission, dans ses fonctions, de faire connaître
l'histoire, et ça, c'est l'histoire du Québec. Donc, on a eu plusieurs groupes
qui étaient très préoccupés par ce dédoublement de mission, et de maintenant...
et on a on a reçu 18 mémoires, quelques documents. On a... Il y a
16 groupes et personnes qui sont venues participer aux consultations
particulières et avec un texte bien précis, lié non pas à l'histoire de la
nation québécoise telle que maintenant le ministre souhaite amender, souhaite
proposer comme amendement, mais lié à l'histoire du Québec.
Et il y a eu, parmi certains groupes, des
discussions en ce qui a trait à la distinction entre un Musée national de
l'histoire du Québec et un Musée national sur la nation ou l'histoire de la
nation québécoise. Et on a eu même des deux professeurs qui ont signé une
lettre. Il y avait une lettre ouverte dans La Presse — je
pense que c'était le 2 mai cette année — avec 34 autres de
co-signataires, le Pr Larochelle et — il faudrait que je sorte Robert
je crois — et qui ont précisé très clairement tout cet aspect de
s'éloigner, qu'on doit... que le musée doit s'éloigner d'un récit nationaliste,
d'un récit qui va faire en sorte qu'on est en train de diviser, encore une
fois, les Québécois et les Québécoises, un récit qui serait exclusif, et ça,
c'est important de s'en rappeler. Et peut-être si... parce qu'on sait très bien
que toute cette question du récit nationaliste du gouvernement de la CAQ est sortie
lors de l'annonce de la création du musée. On s'est précipité et après
l'enterrement du projet...
Mme Garceau : ...des espaces
bleus. Ça, c'était le 4 mars de cette année. Et, six semaines après, on est
arrivé avec, ah! création du Musée national de l'histoire du Québec, sans
consultation en termes des experts, les gens dans le milieu. Et vraiment, on va
se le dire, c'était pour... c'est une commande politique, commande politique,
parce que le premier ministre veut un legs culturel nationaliste. Il l'a dit
dans les médias. Et, M. le ministre, vous l'avez dit quand même à plusieurs
reprises lors de vos questions, qui étaient très ciblées concernant cet objet,
au lieu de... au lieu de poser des questions, si je peux dire, un petit peu
plus... un petit peu plus larges, si je peux m'exprimer ainsi, concernant
l'histoire du Québec.
Parce que là, avec ce genre d'amendement
que je vois, les gens qui sont venus, qui ont passé... et on sait très bien,
les mémoires, le temps que ça prend pour rédiger des mémoires, le temps de
réflexion, le temps de consulter avec d'autres gens dans le domaine. Je regarde
même les professeurs... les professeurs Robert et Larochelle qui... Il y avait
34 cosignataires au niveau de cet article, puis peut-être que je vais sortir
l'article un petit peu plus tard, au niveau de la lettre ouverte, qui n'étaient
pas favorables à ce genre de... de miser beaucoup sur la nation québécoise
versus l'histoire du Québec, qui est riche, qui est diverse, qui implique les
autochtones, les Premières Nations, les Inuits, oui, et je vois la
reconnaissance. Et c'est très bien parce qu'avec la journée... la journée
nationale que nous avons eue hier, c'est sûr et certain que tout l'aspect de la
vérité et la réconciliation au niveau des autochtones, les Premières Nations,
les Inuits, c'est d'une importance fondamentale. Et ce projet de loi fait en
sorte que nous avons... et je parle, nous, nous, collectivement, gouvernement,
partis d'opposition, nous avons une opportunité charnière de collaborer avec
les Premières Nations, les Inuits, les peuples autochtones. Nous avons une
opportunité de co-construction, de les impliquer, qu'ils fassent partie
également non seulement du conseil d'administration du musée, mais également du
comité scientifique, qui n'est pas prévu au projet de loi, mais qui semble être
très, très important et pertinent.
• (16 heures) •
Et donc je reviens sur toute la question
de l'amendement parce que vous auriez pu, au début, que l'article 2 ou la
modification à l'article 24.2 de la loi sur les musées... vous auriez pu
facilement mettre «l'histoire de la nation québécoise». Vous avez mis au lieu
de voir... de témoigner de «l'évolution de la nation québécoise». Il y a une
grande distinction, M. le ministre, à faire à ce sujet, et je crois que les
gens qui sont venus, des experts, des historiens, des historiennes, des
professeurs d'université, des experts dans le secteur de muséologie, tous ces
gens qui sont venus et peut-être d'autres qu'on aurait consultés pour venir
porter leurs commentaires, leurs opinions sur cet amendement, ils n'ont pas eu
la chance de le faire. Et ça, je dois vous dire, je trouve ça regrettable,
regrettable. Et le fait qu'on arrive en ce moment avec cet amendement, qui est
quand même un amendement important...
16 h (version non révisée)
Mme Garceau : ...je vais vous
dire avec grand respect, M. le ministre, que ça manque de respect, ça manque de
respect auprès des gens qui sont venus parce qu'ils n'ont pas eu l'opportunité
d'échanger avec des collègues, avec des experts pour porter une attention
particulière liée à toute la question de l'histoire de la nation québécoise et
qu'est-ce que ça représente. Qu'est-ce que ça représente? Parce qu'il y en a eu
plusieurs qui ont dit : Est-ce qu'on s'en retourne, la nation québécoise,
on s'en retourne dans les années 1500, avec Jacques Cartier? Ça, c'est le
début, c'est la naissance de la nation québécoise. Là, ça va être... On va
parler... en ce moment, là, on va être, là... On va miser sur ça en ce moment,
le début de l'histoire. Parce que, là, il y a comme... il n'y a pas de
concordance, d'après moi. On est en train de... C'est une définition
restrictive que nous avons en ce moment avec votre amendement versus l'intitulé
du projet de loi, qui est beaucoup plus inclusif et qui, pour moi, représente...
Et je crois que c'est important de le dire, parce que vous l'avez mentionné, il
n'y a pas de musée d'histoire au Québec, que l'histoire du Québec, le début...
et on a eu des experts qui sont venus en témoigner, on ne va pas parler des 60
ou 80 dernières années. Et là c'était : Est-ce que le début, c'est
avec l'arrivée de Jacques Cartier? Est-ce que le début, c'est avec, évidemment,
les autochtones, les peuples autochtones, qui étaient là des milliers d'années
avant? Ce n'est certainement pas à l'arrivée de Samuel de Champlain, parce que
je pense qu'on a entendu assez d'experts à ce sujet-là. Mais donc on est dans
tout un autre... on va avoir toute une discussion. Et... je veux juste...
donnez-moi juste... parce que, là, j'ai perdu mon texte. (Interruption) Woups!
Bon, là, je ne peux pas entrer, minutes.
(Interruption) Donc, je vais retourner, M....
j'ai combien de temps, j'ai... M. le Président, j'ai porté mon commentaire au
niveau de l'amendement, j'aimerais maintenant aller plus en termes de... le
pourquoi qu'on a créé... on est en train de créer un musée national de l'histoire
du Québec. Et, évidemment, il y a eu de grandes préoccupations des musées
régionaux, de plusieurs acteurs dans le milieu. Et évidemment, concernant l'aspect
économique, en ce moment, de création d'un nouveau musée national, lorsqu'on a
un dédoublement de mission avec le Musée de la civilisation... je ne sais pas
que... si ça, c'est la raison... une des raisons pour laquelle il y a l'amendement
à cet article, c'est pour faire une distinction entre les deux musées, mais c'était
certainement une des préoccupations des groupes en ce qui a trait au projet de
loi et aussi... (Interruption) ...et l'objectif, que, là maintenant, vous avez
modifié. Et on avait quand même le Conseil en éducation des Premières Nations
qui était venu...
Mme Garceau : ...préciser que
c'était très important et d'autres groupes également, que ce musée soit
rassembleur, rassembleur, et que le musée doit être le reflet de l'histoire
complexe, riche et diversifiée. Ce projet de loi doit refléter une vision
inclusive, juste, non biaisée et équitable de l'histoire du Québec. Et ça,
c'est une grande... c'est une grande importance.
Et il ne faut pas... Tel que mentionné par
l'Institut d'histoire de l'Amérique française, il ne faut pas que le récit soit
d'une histoire militante. Il va falloir bien y songer, M. le ministre, en
raison de l'amendement que vous proposez, il ne faut pas politiser ce musée. Ça
aussi, ça a été précisé par différents groupes, également d'assurer qu'il y a
un écart, qu'il n'y ait pas d'influence politique concernant le musée, les
orientations, le concept. Et, avec l'amendement, je me pose des questions.
On a évidemment... et je vais le
mentionner tout de suite, parce que l'amendement inclut les mots «et témoigner
de l'apport des Premières Nations et des Inuits à son parcours», qui est quand
même un amendement important et souhaité par les Premières Nations. On a eu le
Conseil en éducation des Premières Nations qui est venu, qui a déposé
évidemment un mémoire, mais qui est venu aussi aux consultations particulières,
et que c'était évidemment très, très important d'être impliqué, que leur voix
soit entendue, mais aussi que leur histoire soit racontée. Parce que l'histoire
des autochtones, des Premières Nations est intrinsèquement liée à l'histoire du
Québec. On a une opportunité, comme je l'ai mentionné, de coconstruction, que
leur histoire... qu'on les entende, parce que souvent... et ça me fait penser à
lors de nos projets de loi sur la nomination d'un commissaire au bien-être et
aux droits des enfants. Et c'était le chef Ghislain Picard qui avait eu des
discussions liées à la coconstruction et la collaboration concernant tout le
système de protection de la jeunesse. Et c'était important d'avoir ce lien de
coconstruction et de collaboration.
Et, encore plus important, en ce qui a
trait à une trame, si je peux dire, la trame narrative de l'histoire du Québec.
Évidemment que nous souhaitons que les Premières Nations et les Inuits... que
leur histoire soit racontée dans cette trame historique qui est très, très
importante.
• (16 h 10) •
Donc, il va y avoir, M. le ministre, c'est
évident, questionnements en ce qui a trait... parce que l'annonce de la
création de ce nouveau musée a été faite environ six semaines après la décision
d'avoir mis fin au projet des espaces bleus, une décision qui a été prise d'au
lieu de réaffecter les sommes, l'enveloppe budgétaire, qui avaient été... qui
avaient été déterminées pour ce projet, au lieu de réaffecter les sommes aux
musées régionaux, et que vous savez très bien les revendications, les doléances
en termes du sous-financement. Ils étaient très, très préoccupés par le projet
des espaces bleus, et toute la concurrence liée à ça. Et il y a un montant de
92 millions de dollars, que vous avez estimé, et on parle des fonds
publics...
Mme Garceau : ...on revient au
sort des espaces bleus, et l'estimé initial de 259 millions,
260 millions qui, quelques années plus tard, est tourné en 1 milliard de
dollars, on ne veut pas se retrouver dans cette situation-là avec ce nouveau
musée. Donc, c'est sûr que je vais avoir des questions liées à l'estimé actuel
et qu'est-ce que ça représente, parce qu'on sait très bien qu'avec le contexte
économique en ce moment, dont nous vivons tous, les Québécois et les
Québécoises, dans plusieurs secteurs publics, il y a beaucoup de souffrance, il
y a un manque de financement, il y a un déficit record de
11 milliards de dollars. Et là on est en train de créer un nouveau
musée. Est-ce que c'est vraiment nécessaire?
Le Président (M. Fortin) : Je
vous remercie, Mme la députée. Votre temps est écoulé. M. le député de jean
Lesage, avez-vous des remarques préliminaires?
M. Zanetti : Oui, M. le
Président. Je vous remercie. J'ai combien de temps exactement?
Le Président (M. Fortin) : Vous
avez 20 min 20 s.
M. Zanetti : 20 minutes,
O.K., parfait. Bien, il y a des choses qui... Bon, avant de commencer, ce
projet-là, je pense qu'à la base, c'est un bon projet. Puis je pense que la
nation québécoise existe, O.K., et qu'elle a droit à son musée, c'est tout à
fait légitime, comme toutes les autres nations au Québec et dans le monde. J'ai
trouvé vraiment intéressantes les auditions publiques qu'on a eues la semaine
dernière parce que, bien, on est allé au fond de plusieurs sujets. Évidemment,
les commentaires qu'on a accueillis dépassaient largement ce qui peut rentrer
dans un projet de loi, là, là, ça s'adressait, on dirait, aux gens qui allaient
au comité scientifique aussi du musée. D'ailleurs, j'espère que ce comité
scientifique là va écouter les audiences publiques, a posteriori, je pense que
ça serait vraiment intéressant, ça servirait.
J'ai été étonné quand même de la collègue
de l'opposition officielle, là, dresser comme un peu un épouvantail d'un récit
nationaliste qui serait divisif et exclusif, là. Je trouve ça intense. Je pense
qu'un récit nationaliste, ça peut être inclusif, ça peut être non divisé, ça
peut être rassembleur, puis j'ai l'impression que c'est ça, l'objectif. Moi, de
sous-entendre qu'un récit nationaliste est nécessairement... est comme
essentiellement et dans sa définition même divisif et exclusif, je ne souscris
pas du tout à cette vision du monde puis je pense que c'est... En tout cas,
j'espère qu'on en aura l'occasion, peut-être du côté de l'opposition
officielle, de nuancer ça.
Maintenant, là où je suis d'accord, c'est
qu'il y a quelque chose qui est très important, c'est... pour ce musée-là, il
ne doit pas être instrumentalisé par aucun gouvernement présent ou subséquent,
puis, pour ça, il faut qu'il y ait une indépendance nécessaire. Puis c'est sûr
que si le musée est indépendant, un comité scientifique de gens qui vont faire
ça, puis ils vont faire très bien, comme les musées du Québec aujourd'hui,
comme le Musée de la civilisation, puis jamais on ne sentira comme jamais on a
senti au Musée de la civilisation une instrumentalisation politique par aucun
gouvernement de ce qui se passe là. Bon, moi, j'ai confiance là-dedans. Je
pense qu'on aura l'occasion, dans l'étude détaillée de discuter de ça puis de
voir s'il n'y a pas des améliorations à faire ou des amendements à proposer
pour garantir l'indépendance du musée. Je vais... je suis encore en réflexion
par rapport à ça, mais on a du temps, donc ça va être bien.
Sinon, pour les amendements amenés par le
ministre, bon, il y a quelques minutes ou quelques heures, enfin, très peu de
temps, j'ai comme un sentiment partagé. D'une part, je suis content de voir
l'ouverture qu'il y a à faire écho aux recommandations des Premières Nations
qui nous ont été transmises, entre autres par le mémoire de l'APNQL, du Conseil
en éducation des Premières Nations et de l'Institut Tshakapesh, mais, en même
temps, j'ai plein de questions par rapport à ça. Est-ce que vous les avez
consultés avant de faire ça? Évidemment, ils sont venus en audiences publiques,
mais, tu sais, c'est dans le... le diable est dans les détails dans ce genre
d'amendement. Donc, moi, je suis comme... tu sais, ça fait plusieurs dizaines
de minutes que mon équipe tente de les rejoindre pour voir : Est-ce que
vous les avez lus? Est-ce que c'est correct? Est-ce que ça convient? Est-ce que
ça correspond aux recommandations que vous nous avez faites? Donc, évidemment,
là, j'attends des réponses, là, je n'ai pas le temps d'analyser ça en temps
réel, mais on prendra le temps. Si jamais on arrive aujourd'hui à cette
partie-là du travail puis qu'on n'a pas eu le temps de faire le travail...
M. Zanetti : ...le travail,
et, en tout cas, je vais peut-être proposer qu'on décale des articles dans le
temps, là, on... on suspendra puis on en discutera ensemble. Mais je trouve ça
super important de faire ça, surtout que c'est des... c'est, en termes de
temps, c'est des petits changements, là, c'est comme dans des amendements d'une
phrase ou deux, ou de trois phrases, mais en même temps, je trouve que c'est
super important pour l'adhésion. Tu sais, je pense que ce musée-là a besoin de
l'adhésion du plus grand nombre possible et aussi de l'adhésion des
représentants des Premières Nations du Québec. Donc ça, je pense que ça va être
important de regarder ça et de ne pas faire l'économie d'une bonne consultation
en temps réel, puis que... En tout cas, nous autres, on va être là pour ça. Et
par rapport à ça, je pense que ça fait le tour des remarques préliminaires que
je voulais exprimer aujourd'hui, M. le Président.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres députés qui souhaitent mettre de
l'avant des remarques préliminaires? Non, ça va? Très bien.
Avant de débuter l'étude article par
article, est-ce qu'il y a des motions préliminaires?
Une voix : Oui.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien. Alors, je vais suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 16)
(Reprise à 16 h 23)
Le Président (M. Fortin) : Nous
reprenons les travaux de la commission. Mme la députée de Robert-Baldwin, vous
avez déposé une motion préliminaire. Je vous demanderais de la présenter, et
vous disposez d'un temps de 30 minutes.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Donc, la motion préliminaire se lit comme suit :
«Conformément à l'article 244 du
règlement de l'Assemblée nationale, je fais motion afin que la Commission de la
culture et de l'éducation reçoive, dans le cadre de l'étude détaillée du projet
de loi n° 64, Loi instituant le Musée national de l'histoire du Québec,
des documents permettant d'apporter un éclairage supplémentaire à la commission
dans l'exécution de son mandat;
«Qu'à cette fin le ministère de la Culture
et des Communications dépose à la commission les analyses d'opportunité du
projet de loi ainsi qu'une analyse d'impact sur les musées régionaux, et ce,
dans les plus brefs délais.»
Donc, je commence, M. le Président, avec
les raisons... les raisons qui motivent cette motion préliminaire, qui est très
importante en ce qui a trait à la décision du gouvernement de créer une
nouvelle institution, un nouveau musée en 2024, après avoir mis fin aux espaces
bleus, à ce projet qui... On va se rappeler, au début, initialement, l'estimé
pour 17 espaces bleus, un musée dans chaque région du Québec, était estimé à
259 millions, 260 millions...
Mme Garceau : ...ça, c'était
pour les 17 projets. On est sorti, grosse annonce, et tout de suite, il y
avait les préoccupations des acteurs dans... les acteurs dans l'écosystème, si
je peux dire, des musées au Québec, et plus particulièrement la société... la
Société des musées du Québec, qui était sortie quand même avec ses grandes
préoccupations en ce qui a trait, un, le sous-financement, parce que n'oubliez
pas que la sortie de l'annonce des espaces bleus, on était en pleine pandémie.
On était en 2021, je pense, le 10 juin, là, 2021. Et donc déjà les musées
régionaux subissaient de grandes... de grands défis, si je peux dire, en termes
de... le sous-financement et un manque... manque de gens qui allaient voir les musées,
parce qu'évidemment il y avait beaucoup de gens qui ne travaillaient pas. Et
c'était une période de temps, les gens étaient très anxieux. Les gens ont perdu
leurs emplois. On avait évidemment manque de place dans les garderies, et tout,
qui faisait en sorte que ce n'était pas évident pour les gens, malheureusement,
d'aller passer un après-midi dans un musée.
Et donc on arrive avec cette enveloppe
budgétaire, un estimé, des préoccupations des musées régionaux, mais les
espaces bleus, ce n'était pas quelque chose qui était voulu, demandé de la
communauté, ce n'est pas comme si tout le monde disait : Ah! oui, on a
besoin d'avoir... d'ajouter des musées régionaux à ceux qu'on a déjà. Et la
critique de plusieurs était : Bien, premièrement, on devrait financer nos
musées régionaux, s'assurer de leur survie avant d'en créer d'autres qui
vont... qui va faire en sorte qu'il va y avoir de la concurrence dans des
régions à travers le Québec. Et c'est un peu la même préoccupation, en ce
moment, concernant le Musée national de l'histoire, qu'on est en train de créer
un nouveau musée, une nouvelle institution, qui va... évidemment, il va amener
de la concurrence concernant les musées régionaux, mais aussi on regarde les
musées régionaux qui sont très préoccupés également par l'arrivée de ce nouveau
musée et les conséquences.
Et donc, là, on doit retourner en arrière
parce que, lors de l'annonce du projet des Espaces bleus, est-ce qu'il y avait
eu des consultations dans le milieu en termes de : est-ce que c'est
nécessaire? Est-ce qu'on en a de besoin? Non. C'était une décision que le
gouvernement a prise et surtout le premier ministre qui voulait avoir un legs
culturel. On s'en rappelle qu'est-ce qui était sorti dans les médias. Et donc
annonce, grande pompe, voici 259, 260 millions.
• (16 h 30) •
Et, en avril 2023, un peu avant ça, là, on
met fin... on met fin... là, on était en période de crédits, on met fin au
projet des espaces bleus et au complet. Et là on a quatre espaces bleus. Et
évidemment, à ce moment-là, pour quatre espaces bleus, et là on est rendu en
avril 2023, l'estimé était rendu à 153 millions pour quatre. Il faut se...
et donc, quand on regarde un projet mal ficelé, on a la preuve que
259 millions pour 17 musées régionaux... Et, deux ans plus tard, on
est rendu à 153 millions pour quatre espaces bleus. Et nous savons très
bien le sort du projet...
16 h 30 (version non révisée)
Mme Garceau : ...que, le 4 mars,
on met fin à tout ça. Parce que, là, on n'est pas rendus... on est évidemment
au-delà du 153 millions, mais là on est retourné pour voir : Bien, le
259 millions pour les 17, on est rendus à 1 milliard. Donc, c'est quand
même un écart considérable. Et on n'a pas... on ne peut pas juste l'attribuer
aux... l'augmentation des coûts de construction. Il faut retourner en arrière
pour déterminer comment est-ce que ça a été monté, ce projet-là. Comment est-ce
qu'on a déterminé les coûts pour la création de ces 17 musées régionaux et
que c'était seulement à 259 millions? Et là on se retrouve, à ce
moment-ci, un peu dans la même situation parce que, là, on a un estimé qui est
sorti, là, 92 millions, c'est ça, 92 millions, pour le nouveau musée,
on n'a aucun détail, aucune ventilation des coûts, qu'est-ce que ça représente,
est-ce qu'il y a un montant qui a déjà été déboursé. Et donc ça, c'est quand
même dans le contexte économique dans lequel on vit actuellement. Et on parle
encore une fois de... les temps sont difficiles. Et nous le savons très bien,
il y a des lacunes, manque de financement, système de santé en éducation, il y
a une pénurie de logements, et j'en passe, et l'itinérance qui a, évidemment,
augmenté et qui a explosé dans les derniers... les derniers mois. Et donc,
lorsqu'on parle d'être un gouvernement responsable, lorsqu'en tant que
parlementaire de l'opposition... Et là je regarde : une dépense de 92 millions.
Mais c'est un estimé, 92 millions, c'est un estimé. Donc, est-ce que ça
veut dire que... Et puis, aujourd'hui, on est rendus à quoi? Est-ce qu'on a
déjà dépensé la moitié? Est-ce qu'on est près du 92 millions? On sait que
le musée, et là je ne le sais pas, si on est en train... il a peur qu'on est en
train déjà.... puis vous allez me corriger, M. le ministre, si j'ai erreur,
mais on est en train de travailler sur les expositions inaugurales du musée
national, qu'on n'a pas... le projet qu'on n'a pas encore adopté, mais on est
déjà en train de travailler sur les expositions inaugurales pour l'ouverture du
musée au printemps 2026.
Et donc quels sont les coûts, si on
travaille déjà au niveau des expositions? On a entendu quand le syndicat des
professionnels du Musée de la civilisation... Et ça, ça m'a comme quand même
surprise, que, là, c'est le syndicat qui représente les professionnels qui
travaillent au sein du Musée de la civilisation qui sont venus en consultations
particulières nous dire : Bien là, un instant, là, vous êtes en train de
créer un nouveau musée de l'histoire, on en fait, des expositions concernant l'histoire
du Québec. Puis, à part... à part de ça, on n'est pas loin un de l'autre, puis
là vous êtes en train de créer une nouvelle institution quand nous, on a les
professionnels, on a l'infrastructure, on a la superficie pour intégrer la
nouvelle mission dans la nôtre. Donc, je dois vous dire que j'avais quand même
été un peu surprise par ça. Mais c'était aussi pour démontrer que ça l'a des
coûts, cette nouvelle institution. Puis est-ce que c'est vraiment nécessaire?
Est-ce qu'il y a une façon de minimiser les coûts administratifs, est-ce qu'on
a besoin d'avoir deux D.G., est-ce qu'on a besoin d'avoir deux conseils d'administration,
quand, on sait très bien, le Musée de la civilisation a été mandaté par le
gouvernement pour aider à la création et la...
Mme Garceau : ...l'option du
nouveau musée, et nous savons très bien que le comité aviseur du nouveau musée,
une des personnes et j'ai l'impression qu'il travaille beaucoup, beaucoup plus
peut-être qu'au niveau du nouveau musée national que le Musée de la
civilisation, puis ça, c'est le directeur général du Musée de la civilisation,
Stéphane Laroche, qui fait partie du comité aviseur. Et donc je crois que
lorsqu'on retourne en arrière pour dire : Bien, lorsqu'on a monté...
lorsqu'on en a monté le projet des Espaces bleus, il n'y avait pas volonté des
Québécois et des Québécoises d'avoir ce genre de projet. C'était le
gouvernement, c'était une décision gouvernementale de le faire, et on n'avait
pas d'analyse d'opportunité de ce projet-là, les retombées économiques,
l'impact sur les musées régionaux, puis ça, c'est encore fondamental.
Et là, je regarde, lorsque... Puis je vais
lire des extraits, parce que c'est très, très important. L'impact, avez-vous
fait des impacts avant d'annoncer la création d'un nouveau musée sachant...
puis ça fait... On les a lors des crédits en avril 2023, puis probablement
encore en 2024. 2024, je veux dire en 2025, je m'excuse, en 2025, le temps passe
vite, ça va être les mêmes revendications parce que nous savons pertinemment
que les musées régionaux, il y en a plusieurs qui souffrent. Ils sont sous-
financés. Ils ont des rénovations importantes à faire à des bâtiments
patrimoniaux. Et je vais lire des extraits de lorsque le gouvernement a décidé
de mettre fin aux espaces bleus, et ça, c'était le 4 mars dernier. Et là,
évidemment, avant l'annonce, donc six semaines, parce que c'était le
25 avril, l'annonce du nouveau musée. Et quels sont les commentaires de la
Société des musées du Québec liée à la fin des Espaces bleus? Et je cite :
«Près de trois ans après l'annonce du réseau des Espaces bleus, en juin 2021,
le gouvernement du Québec, par la voix du ministre de la Culture et des
Communications, met fin à ce projet d'espaces musée muséaux et redirige les
sommes prévues pour le déploiement, au maintien d'actifs d'infrastructures
culturelles. Sans véritable ancrage sur le territoire, le projet des Espaces
bleus soulevait, depuis ses débuts, de nombreuses préoccupations dans le milieu
muséal. Comme le rapportait La Société des musées du Québec dans son rapport
annuel 2021 à 2022 : concurrence déloyale pour les musées de
plusieurs régions, dédoublement potentiel des rôles avec les musées régionaux
existants et conséquence sur le financement du réseau muséal actuel. Ne
disposant d'aucune étude d'impact quant aux enjeux financiers, de ressources
humaines, de concurrence et de fréquentation, la communauté muséale du Québec
est demeurée perplexe face à l'arrivée de ce réseau parallèle. La mise à
l'arrêt des Espaces bleus par le gouvernement du Québec constitue une décision
en demi- teinte qui pose désormais plusieurs questions. Quel sort guette les
travailleurs et les travailleuses en muséologie qui oeuvrent actuellement pour
le réseau des espaces bleus? Comment canaliser l'énergie déployée en région par
les acteurs locaux qui ont dégagé des ressources importantes en vue
d'accueillir un Espace bleu pour faire en sorte que cette synergie puisse être
mise à profit au bénéfice de projets structurants pour les communautés? À
quelle hauteur se chiffrent les sommes dégagées par l'abandon du projet des
Espaces bleus? Les infrastructures muséales pourront-elles bénéficier de ces
investissements...
Mme Garceau : ...investissements?»
Et c'était ça, le point important pour la Société des musées du Québec et les
musées régionaux, c'était : Est-ce qu'on va recevoir... Est-ce qu'il va y
avoir une réaffectation de l'enveloppe budgétaire pour venir nous aider? Parce
que nous aussi, on a un rôle très important pour faire rayonner le Québec et la
vitalité de la culture québécoise.
• (16 h 40) •
Ce disant, je continue : «À l'écoute
du milieu culturel, le gouvernement Legault saura-t-il entendre les appels de
la communauté muséale? Au Québec, les infrastructures de plusieurs musées en
région ont grandement besoin de mises à niveau et de consolidation. Ces
dernières atteignent parfois la fin d'un cycle de 40 à 50 ans d'existence. Dans
certaines régions, les musées n'arrivent plus à loger leurs artefacts et
souhaitent la construction de réserves collectives pour conserver leurs
précieuses collections. D'autre part, nombre de musées qui logent dans des
bâtiments classés monuments historiques se doivent de procéder à d'importants
travaux de restauration en raison de leur âge, et ce, à des coûts exorbitants.
Le réseau muséal actuel nécessite des investissements majeurs afin de préserver
leur patrimoine culturel, artistique et scientifique, mais également afin que
les musées d'ici demeurent des lieux de connaissance et de savoir attractifs,
inclusifs et propices à l'émerveillant. La Société des musées du Québec invite
donc le gouvernement à réaffecter les sommes excédentaires vers des projets
d'infrastructures muséales au cours ou en attente de financement.»
Et je trouvais que c'était important de
lire certains extraits de cette lettre de la société ou ce... le communiqué de
la Société des musées du Québec, qui est sorti à la fin, lors... à la fin du
projet des Espaces bleus, parce qu'évidemment il y avait l'espoir, le souhait,
et tout à fait légitime, compte tenu des circonstances, de réaffecter les
sommes aux musées régionaux.
Puis je ne parle même pas de qu'est-ce qui
se passe dans d'autres secteurs de la culture, puis vous savez très bien, M. le
ministre, qu'il va y avoir encore une... une grande mobilisation le 5 octobre
de 17 regroupements des artistes du secteur des arts vivants en raison du
sous-financement, et on a... en raison des coupures de crédits d'impôt, on a
des fermetures de studios d'entreprises dans le secteur d'audiovisuel et aussi
jeux de vidéo. Et donc, dans le domaine de la culture, il y a du
sous-financement concernant plusieurs entreprises très importantes au sein
de... de promouvoir notre culture, et non seulement ici au Québec, mais sur la
scène internationale également, qui est très importante.
Et donc, six semaines... Et c'est là où je
tente d'obtenir... Parce qu'on est dans la création en ce moment d'un nouveau
musée, et je crois que c'est important pour nous, en tant que parlementaires,
d'avoir l'heure juste en ce moment pour éclairer la situation concernant la
nécessité de la création d'un nouveau musée. Est-ce qu'il y a eu des analyses
d'opportunité de ce projet? Parce que je comprends, puis je vais vous le dire,
d'un... après une demande d'accès à l'information, et on...
Mme Garceau : ...reçu une
analyse, un courriel d'une analyse opinion publique, qui date du 30 août de
cette année, 2024, de Geneviève Villeneuve-Patry à Simon Faucher, et on parle
d'un sondage qui aurait eu lieu concernant le musée national et que M. Faucher
répond qu'il a compilé pas mal tous les articles et les participants aux
consultations publiques dans le tableau. Il nous invite à les consulter, mais
malheureusement, on n'a pas toute l'information. Mais, d'après les
statistiques, donc, on a environ 86 intervenants qui ont été identifiés
concernant le nouveau musée que vous voulez créer. Et est-ce qu'il y a...
Est-ce que c'est nécessaire? Est-ce qu'il y a une volonté? Est-ce qu'il y a une
question d'acceptabilité sociale? Puis il y a certains groupes qui nous en ont
parlé. Mais je regarde les résultats de juste 86 intervenants identifiés. Mais
ça, c'est... ça vient des articles. Mme Bernier nous en avait parlé lors de la
consultation particulière, toute la question de l'acceptabilité sociale de ce
nouveau musée. Et là je retrouve que, sur les 86 intervenants identifiés, il y
a 57 % des gens qui avaient un sentiment très négatif concernant le
nouveau musée et 33 %, sentiment plutôt négatif. Donc, on a 90 % des
répondants qui ne sont pas favorables, qui a un sentiment négatif. Et,
lorsqu'on regarde les enjeux soulevés, le nombre d'intervenants qui ont... qui
ont répondu disant : Bien, voici, d'après moi, les enjeux soulevés d'une
importance, c'est... Bon, bien, 64... 74 % des gens ont parlé du
traitement de l'histoire, 67 % des gens ont parlé de... des agissements du
gouvernement, 64 % ont parlé de la représentation autochtone,
représentation des immigrants : 44 %. On avait Définir la nation
québécoise à 9 %.
Donc, pour moi, parce que je ne peux pas
croire qu'on est dans... on est en train d'utiliser des fonds publics, qu'on a
chiffrés à un estimé de 92... On ne sait pas si ça, ça va être la facture
finale parce qu'on ne sait pas qu'est-ce qui a été fait jusqu'à date. Il appert
qu'il y a des expositions qui sont déjà en train d'être préparées malgré le
fait que le projet de loi n'a pas été adopté. Et, compte tenu des
préoccupations des musées régionaux qui datent depuis les dernières années,
surtout en ce qui a trait à l'annonce des... premièrement, l'annonce du projet
des Espaces bleus, après, lorsqu'on a mis un terme au projet des Espaces
bleus... Et je ne peux pas croire que le ministre, avant de dire : On va
allouer, on va octroyer x montant à un nouveau musée... Puis je vais le lier
avec le fait que certains intervenants sont venus nous dire que qu'est-ce qu'on
manque ici, au Québec, c'est un musée de sciences. Je comprends qu'il va y
avoir une maison des sciences, et puis ça, on va en parler parce que j'aimerais
savoir qu'est-ce qui se passe avec ça aussi, parce que ça aussi, ça va être au
séminaire.
• (16 h 50) •
Mais là la plus grande préoccupation,
c'est : On... Qu'est-ce qu'on a fait avec cette analyse, ce...
Mme Garceau : ...on s'est
dit : Ah! c'est correct, 90 % des gens ne sont pas favorables au
projet, ont une vision... un sentiment négatif. Ça fait qu'on va de l'avant.
C'est correct, on veut... le premier ministre veut son legs culturel, il a
précisé un legs nationaliste. Donc, on veut... on a mis un terme aux Espaces
bleus, mais savez-vous, on va créer, on va sortir la grosse annonce, on va se
sauver la face, voici notre musée national. Et on parle de fonds publics, la
dépense d'un montant énorme dans un contexte économique grave. Et je ne peux
pas croire qu'il n'y a pas eu... et je pense que s'il y en a eu, on est mieux
de les voir, et je crois que c'est important, M. le Président, pour... afin de
continuer l'étude détaillée, d'avoir un éclaircissement sur : Est-ce qu'il
y a eu des analyses d'opportunité de ce projet-là? Est-ce qu'on a regardé
l'impact, l'impact d'un musée de cette envergure sur les musées régionaux?
D'après moi, c'est fondamental d'avoir les documents, d'avoir les informations,
suite, évidemment, à ce que j'ai découvert avec une demande d'accès à
l'information. Je ne peux pas croire que... J'aimerais bien... j'aurais aimé
bien avoir la réaction des personnes et des groupes qui sont venus en
consultations particulières à ce sujet. Et donc, M. le Président, en terminant,
pour moi, cette demande est fondamentale pour avoir vraiment... pour éclairer
cette commission concernant ce nouveau... la création de ce nouveau musée.
Merci.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien. Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres membres de la commission
qui souhaiteraient prendre la parole sur la motion préliminaire présentée par
la députée de Robert Baldwin? M. le député Jean-Lesage.
M. Zanetti : Merci, M. le
Président. Bien, moi, je suis d'accord avec cette motion-là, je vais voter
pour, au sens où, oui, s'il y a des analyses d'opportunité du projet. Les
impacts sur les musées régionaux, on veut savoir, c'est vraiment très
important. Parfaitement d'accord avec cette motion.
Je note quand même au passage
l'enthousiasme mitigé, là, du Parti libéral parce que la nation québécoise se
dote d'un musée, tu sais. Puis je note au passage aussi, mais ça, c'est pour
notre réflexion collective, là, je me dis : Si on n'avait pas tant coupé
dans les revenus de l'État dans les 20 dernières années, on ne se
demanderait pas si aujourd'hui on a les moyens de financer la culture. Ça fait
que je pose cette question-là, mais juste pour l'avenir. Là, là-dessus, bien
oui, bien oui, on va... je vais voter pour ça. Puis les délais, c'est quand
même assez raisonnable, là. Les plus brefs délais, ce n'est pas si pire. Je
pense qu'on n'est pas en train de demander une suspension de la commission pour
obtenir les documents. Ça fait que, dans ce cadre-là, je trouve, c'est bien
raisonnable et je vais voter pour, M. le Président.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien. Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres députés qui souhaitent
prendre la parole? N'en voyant pas, je vais donc mettre la motion présentée par
la députée de Robert-Baldwin aux voix. Est-ce que cette motion est adoptée? Est
rejetée?
Mme Garceau : ...vote par
appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M. Fortin) : Vote
par appel nominal, Mme la secrétaire.
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Garceau (Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : M. Lacombe
(Papineau)?
M. Lacombe : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire : Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata)?
Mme Dionne : Contre.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire : M. Zanetti
(Jean-Lesage)?
M. Zanetti : Pour.
La Secrétaire : M. Fortin (Pontiac)?
Le Président (M. Fortin) : Abstention.
La motion est donc rejetée. Est-ce qu'il y a d'autres motions préliminaires que
les députés souhaitent présenter? Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Garceau : J'en ai une
deuxième, M. le Président.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien. Est-ce que votre motion est prête ou est-ce que vous avez besoin de
quelques instants?
Une voix : Quelques instants,
juste pour être sûr qu'elle est correcte...
Le Président (M. Fortin) : Très
bien, nous allons suspendre...
Le Président (M. Fortin) : ...suspendre
rapidement. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 55)
(Reprise à 16 h 59)
Le Président (M. Fortin) : Nous
reprenons nos travaux. Mme la députée de Robert-Baldwin, vous avez présenté une
nouvelle motion préliminaire, et je vous inviterais à nous en faire part et
vous avez 30 minutes pour en débattre.
Mme Garceau : Merci, M. le
Président. Donc, la motion, la deuxième motion préliminaire se lit comme
suit : «Conformément à l'article 244 du règlement de l'Assemblée
nationale, je fais motion afin que la Commission de la culture et de
l'éducation, dans le cadre de l'étude détaillée du projet de loi n° 64,
Loi instituant le Musée national de l'histoire du Québec, entende dès que
possible les membres du comité aviseur du Musée national de l'histoire du
Québec.»
• (17 heures) •
Le... Il me semble qu'à ce stade-ci...
17 h (version non révisée)
Mme Garceau : ...surtout,
compte tenu de plusieurs discussions que nous avons eues qui découlent des
mémoires, des consultations particulières, des mémoires étoffés. On a eu des...
des historiens, des experts en muséologie dans le domaine qui sont venus nous
expliquer leurs préoccupations concernant certains aspects du musée, de l'histoire,
mais plus particulièrement, on a eu... on a eu des interventions concernant
comment est-ce qu'on va raconter cette histoire du Québec. Ça va commencer
quand? On va parler de quoi? Est-ce qu'on va... Est-ce que ça va être un ordre
chronologique à l'histoire? Quand est-ce qu'on va commencer? Est-ce que ça va
être avec les Premiers Peuples, Jacques Cartier, Samuel de Champlain? Est-ce qu'on
va parler d'une trame chronologique? Est-ce que ça va être la façon que nous
allons présenter l'histoire du Québec? Et ce n'est pas juste de présenter l'histoire
pour les... aux Québécois ou Québécoises, mais évidemment aussi, on a parlé de
6 millions de touristes. Donc, il y avait aussi cet aspect-là de comment on
veut présenter cette histoire qui est riche, et complexe, et diversifiée, mais
d'une façon juste, équitable, non biaisée et d'une façon également rassembleur.
Et plusieurs ont mentionné ce mot, que je trouve extrêmement important, lorsqu'on
parle de l'histoire du Québec et de la façon que ça va être présenté.
On a parlé des composantes. On a parlé
évidemment des... (Interruption) Là, je cherche mon projet de loi. La
définition à l'article 2, là, avec l'amendement, il y a une autre
modification, mais sensiblement, on a parlé de la culture, les communautés,
quelle façon est-ce qu'on va définir «communauté», on n'avait pas prévu les
Premières Nations ou les Inuits dans la définition à l'article... à l'article
deux. Et donc il y a eu toutes ces discussions très enrichissantes, très
importantes également en termes des orientations, en termes de qu'est-ce qu'on
aimerait retrouver. On a eu tellement de groupes avec... évidemment, de
différents secteurs. C'est sûr qu'on... on a eu les groupes concernant la
société, et j'ai trouvé fort intéressant, Société du patrimoine politique, qui
voulait prévoir l'aspect du patrimoine politique dans le projet de loi. Aussi,
en termes de la géographie, on a eu un regroupement qui est venu nous en
parler, tous les composantes et les détails, incluant aussi tout l'aspect des
changements climatiques. L'importance, en ce moment, de la science également,
est-ce que ça aussi, ça devrait être une composante en termes de l'histoire? On
a parlé des figures inspirantes. Est-ce qu'on va dans la trame narrative de l'histoire?
Quelles figures inspirantes? Est-ce qu'on va en parler? Est-ce que ça va faire
partie de...
Mme Garceau : ...exposition
permanente. Est-ce qu'il va y avoir des expositions temporaires, et donc
différentes thématiques qui pourraient être abordées, comme les femmes? Quelle
sera la place des femmes dans ce nouveau musée? Est-ce que ça va faire partie
de l'exposition permanente? Est-ce que ça va faire partie d'une exposition temporaire?
On a parlé des événements marquants dans l'histoire du Québec. Il y a tellement
de composantes et de façons de raconter l'histoire. On a parlé de la mémoire
collective, on a parlé de la façon de diffuser, on a parlé de la fierté. Il y a
eu tellement d'éléments importants, parce que, comme plusieurs ont mentionné,
un musée doit être un endroit de réflexion, de débats, comment...
Et aussi d'une importance fondamentale,
c'est que les Québécois et les Québécoises qui vont aller à ce musée vont se retrouver.
Et ça aussi, c'est important. Et donc je reviens aux... parce que plusieurs
nous ont parlé de leur vision de l'histoire, les... les différentes composantes
qu'on devrait prévaloir. Et surtout il doit y avoir un écart concernant
l'influence politique dans le contenu, dans les orientations. Et ça, ça a fait
pas mal consensus.
Et donc ma motion préliminaire demande
d'entendre, dès que possible, des membres du comité aviseur du musée national,
du nouveau musée que nous allons créer. Et pourquoi? Parce que le comité
aviseur, et j'avais même... j'ai rappelé M. le ministre, parce que le
premier... premier article, je crois, ou un des articles, lors de l'annonce de
la création du nouveau musée, et c'est le journaliste Éric Chouinard, et qui
mentionne : «La direction... je cite, là, la Direction générale et
artistique de la Société des arts technologiques, Jenny Thibault, et
l'historien, professeur à l'université TELUQ, Éric Bédard ont, été nommés pour
siéger sur le comité qui se penchera sur le volet historique et numérique du
musée. Le contenu sera élaboré en collaboration avec le Musée de la
civilisation de Québec. Il se penchera sur les quatre siècles d'existence de la
société québécoise en faisant appel à différents moyens numériques et
immersifs.»
Mais je comprends, M. le ministre, qu'Éric
Bédard et Jenny Thibault font partie du comité aviseur pour conseiller le Musée
de la civilisation, qui a été mandaté par le gouvernement pour monter le
projet, la création. Et aussi je comprends, parce que ce n'était pas dans le
projet de loi, mais il y a quand même un comité fort important, c'est le comité
scientifique, parce que, là, ma compréhension suite à notre discussion, c'était
que c'est le comité scientifique qui va s'occuper du volet historique, du volet
numérique, des orientations, de comment l'histoire va être racontée, va être
présentée au public et aux touristes.
• (17 h 10) •
Et donc, suite à une demande d'accès à
l'information, on reçoit des documents, et je comprends que ce comité
aviseur...
Mme Garceau : ...a été nommé
je ne sais pas quand, mais je sais que les membres sont Éric Bédard, Jenny
Thibault, Ana-Laura Baz et Stéphane La Roche, et les deux derniers... et
Stéphane La Roche évidemment le directeur général du Musée de la civilisation
et Ana-Laura Baz qui est également avec le musée. Donc, on a ces quatre
personnes-là qui font partie du comité aviseur. Et même avant l'annonce...
avant l'annonce du gouvernement d'avoir mis un terme au projet des Espaces
bleus — ça, c'est 4 mars 2024 — le comité aviseur a déjà
des rencontres. O.K.? Le 19 février, le 18 avril — et après le dépôt
parce que, là, le dépôt du projet de loi, c'est au mois de... au mois de mai,
je pense que c'était le 21 ou 22 mai — le dépôt du projet de loi,
donc la journée après, le 23 mai et le 10 juin. Là, je ne sais pas s'il y en a
eu d'autres depuis.
Donc, on a un comité aviseur qui commence
à travailler sur la création du nouveau Musée national de l'histoire du Québec
avant même le dépôt du projet de loi, et même avant même l'annonce publique du
gouvernement quand on met un terme au projet des Espaces bleus. Et donc là, il
n'y a pas d'autres documents à l'appui. On ne sait pas qu'est-ce qui a été
discuté, on ne sait pas ce qui a été le sort de ces rencontres-là. On ne sait
pas s'il y a des décisions qui ont été prises. On ne sait pas si on a parlé du
budget, combien que ça va coûter et tout.
Donc, je continue parce qu'à ma grande
surprise le 25... il y a un courriel le 25 septembre 2023. Là, on est loin, là,
on est loin de la fin des Espaces bleus, et même je n'étais pas la porte-parole
en matière de culture et de communications. C'était ma collègue de Mont-Royal—Outremont, et je me souviens parce que quand j'ai
eu... j'ai pris la relève, et ça, c'était au mois de janvier de cette année, en
tant que porte-parole, j'avais étudié le dossier et je sais qu'il y avait eu,
en période de questions, et plus, je pense, une fin... un débat de fin de
séance et tout ça, c'était là, septembre, octobre, que, oui, on va continuer le
projet des Espaces bleus. Et puis le ministre avait confirmé que,
personnellement, il est en train de suivre l'évolution du projet. Il n'y avait
pas question, en septembre-octobre 2023, de mettre fin au projet des Espaces
bleus. Et là, on parle des quatre, là, à ce moment... à ce moment là.
Mais là, j'ai un schéma, j'ai un schéma,
semble-t-il qu'on a... puis Yann Dubour, qui est avec le Musée de la
civilisation, et là il semble y avoir une firme de marketing ou de concept,
Kabane, qui est en train d'aider avec... je présume, de monter les concepts. Et
là on regarde ce schéma-là, puis là je sais qu'il y a différents niveaux :
le niveau 200, 300, 400, 500, 600. Et là on dit : Bien, regardez, le
titre, c'était avant Espace bleu, mais là on va changer Espace bleu, exposition
permanente. Mais là, ça va changer, le titre du document maintenant va être le
Musée national de l'histoire et de la culture. Ici, on parle septembre 2023.
Donc là, moi je ne sais pas. Là, j'ai les... un, deux, trois, quatre, cinq,
j'ai cinq niveaux et j'ai un peu l'idée, si je peux dire, le concept derrière
le musée...
Mme Garceau : ...national qui
était une exposition permanente au niveau de l'histoire du Québec. Donc, j'ai
deux sections où on parle... le grand parcours de l'histoire du Québec, donc je
ne sais pas si on parle d'exposition permanente, mais j'ai des sections
caviardées aussi concernant des expositions temporaires. Une autre section
concernant le parcours... le grand parcours de l'histoire du Québec. Il manque
des détails. Est-ce que c'est lié à des thématiques? Est-ce que c'est lié à
certains groupes culturels? Est-ce que c'est lié à des grands événements? Je
n'ai aucune idée parce que c'est noir. Et donc là, je me dis : Est-ce que
ça, c'est pour le musée national? Est-ce qu'on l'a modifié? Mais chose est
certaine, on est déjà dans, si je peux dire, concept, orientation liée à
l'histoire du Québec. Parce que moi, je ne sais pas qu'est-ce qui est caviardé
puis je ne sais pas si on a décidé de présenter certains aspects de notre
histoire. Donc...
Et là je continue, parce qu'il y avait
aussi les... Je ne pense pas que c'est des contrats là, mais c'est des demandes
de création d'une fiche d'autorisation du P.D.G.. Donc, je présume que c'est
via le Musée de la civilisation et c'est des offres d'embauche, si je peux
dire, là, au niveau d'Éric Bédard et de Mme Jenny Thibault, et on parle de
l'objet du contrat et on parle de la date du début du contrat en février 2024
jusqu'au mois de mars, le 31 mars 2026. Mais, moi, ma compréhension,
c'est... Ils font partie du comité aviseur, mais là je regarde la description
du travail à faire concernant le musée. On retient leurs services afin de
conseiller... afin de le conseiller, le musée national, dans la réflexion et la
réalisation au regard de son offre muséale. Le contractant s'exprimera sur les
directions conceptuelles et thématiques des différents projets et apportera des
conseils sur les orientations des équipes.
• (17 h 20) •
Donc, moi, j'aimerais comprendre qui fait
quoi, quel est le mandat du comité aviseur et quel est le mandat du comité
scientifique. Parce que j'ai un schéma qui date depuis septembre 2023 puis on
semble être mal avancé dans la conception, peut-être même dans les thématiques
de ce nouveau musée en termes de l'histoire. Est-ce qu'on est pas mal avancé
puis on ne le sait pas? Parce qu'il me semble que ce serait vraiment
intéressant et fondamental de le savoir, parce que ça veut dire qu'on est déjà
en train de débourser des sommes. Parce que je comprends qu'il y a, quoi, 37
employés, 37 professionnels au Musée de la civilisation qui étaient dédiés aux
Espaces bleus Québec qui travaillent là-dessus. Et là j'ai Mme Christine
Bernier qui nous parle de : Bien là, il y a une exposition... parce
qu'elle, elle est préoccupée par la concurrence, là, entre le Musée de la
civilisation et le musée national. Et elle, dans son mémoire puis lors de son
témoignage, elle nous dit : Bien là, il y a une exposition, ils sont en
train de travailler sur des expositions inaugurales pour une sortie au
printemps 2026, mais là, est-ce que ça, c'est... on est en train de
travailler sur les expositions inaugurales du nouveau musée ou est-ce qu'on est
en train de travailler sur les expositions du Musée de la civilisation? Il me
semble qu'on a besoin d'une réponse à cette question-là...
Mme Garceau : ...parce que là,
on est dans le... On n'a même pas commencé l'étude détaillée de ce projet de
loi, là on vient d'apporter un amendement très important au niveau de la
description des fonctions, ça va être lié à des... les orientations également
parce que, là, on va miser sur la nation québécoise. Et donc, est-ce qu'on
apporte aussi cet amendement-là parce qu'on travaille déjà sur des expositions
là-dessus? On a déjà déterminé le début de l'histoire, on a déjà déterminé les
événements marquants, on a déjà déterminé un paquet de choses. Puis nous, là,
on est dans le noir, on n'a aucune idée de qu'est-ce qui se passe et de
l'évolution de ce travail-là. Mais je sais que. Stéphane Laroche, dans une
lettre, on parle du comité scientifique puis on parle déjà de qui va... les...
les... les... les personnes qui devraient faire partie de ce comité
scientifique. Mais là, moi, je veux comprendre puis je vais le montrer. Parce
que le 4 septembre donc c'est récent, ça le 4 septembre, il y a une semaine.
Oui, ici j'ai un document : Les relations avec les milieux au Musée
national d'histoire du Québec. C'est caviardé. Là, c'est noir à côté, mais là,
j'ai toute une structure qui est montée avec les concepts, les orientations, on
parle même d'un comité jeunesse qu'on aimerait créer. On parle déjà que le
comité scientifique devait être nommé en juin 2024. On parle d'une approche
participative. Une approche participative, bien, merveilleux, qui parle aussi
qu'on veut favoriser la participation des publics à l'élaboration des contenus
d'expositions en organisant différents types d'activités de consultation, des
ateliers, des forums, des sondages avec des groupes ciblés. On veut connecter
avec la jeunesse. On veut intégrer des perspectives des Premières Nations, les
Inuit, par la formation d'un comité. Puis là, on parle dans ce document. 4
septembre, ce n'est pas dans le projet de loi, mais là on est dans la
création, la formation d'un comité de relations avec les nations autochtones au
Québec. C'est quand même quelque chose d'important. Si c'est ça qu'un comité
aviseur a décidé. Moi je ne sais pas qui qui a décidé qui a conçu ce document
avec de grandes précisions à l'égard de la structure même des consultations
pour valider les contenus des expositions. Puis on parle du comité
scientifique, mais on parle aussi, comme je l'ai mentionné, d'un comité, un
conseil comité jeunesse et aussi pour les autochtones, on a conseiller-aviseur
pour la mise en place et donc mandat conseiller l'équipe. Maintenant, les
conseillers-aviseurs. On parle du comité aviseur. Les conseillers-aviseurs.
Leur mandat : conseiller l'équipe. Moi je ne pensais pas que c'était aussi
large que ça leur mandat. Conseiller l'équipe du nouveau musée au cours de la
réflexion et la réalisation au regard de son offre muséale. Les conseillers
s'expriment sur les directions conceptuelles et thématiques, les différents
projets. Début et fin des travaux. Les conseillers sont déjà actifs depuis
février 2024, donc ils sont déjà actifs dans la conception thématique. Il y a
eu des rencontres, ce n'est pas le comité....
Mme Garceau : ...scientifique
que, d'après moi, c'était supposé d'avoir ce mandat-là. Mais là je continue,
parce qu'on continue, le comité scientifique, on en discute, puis là on parle
même que chaque exposition va avoir son propre comité scientifique. Il n'y aura
pas juste un comité scientifique, il pourrait y en avoir plusieurs, mais on n'a
même pas... dans le projet de loi, on ne le mentionne même pas, le mot «comité
scientifique». On n'en parle pas, on parle du conseil d'administration. Mais il
appert que les gens qui vont être au cœur de ce projet, de ce grand musée
national de l'histoire du Québec, c'est le comité scientifique ou des comités
scientifiques, puis ils ne sont même pas prévus dans le projet de loi. Puis on
ne parle même pas de qui va siéger, quel sera les compétences, les profils, et
tout. Mais j'ai un indice parce qu'on en parle dans ce document-là.
Profils ciblés pour le comité scientifique
du grand parcours de l'histoire du Québec, 8 à 10 personnes, puis on le
mentionne. Histoire du Québec : trois personnes, dont Éric Bédard.
Histoire des régions : une personne... pas beaucoup. On a 17 régions, mais
on va en avoir juste une, personne, pour l'histoire des régions. Enseignement
de l'histoire : une personne. Sociologie, anthropologie : une ou deux
personnes. Histoire des Premières Nations et Inuits : une ou deux
personnes. On a 11 nations, mais on a décidé une ou deux personnes autochtones
spécialisées en histoire. Puis, à la fin, histoire de la diversité de
l'identité québécoise et/ou l'histoire de l'immigration : une personne.
Puis, après ça, on a : «Les comités scientifiques des autres expositions
inaugurales sont déjà constitués ou également en cours d'élaboration.»
Donc, moi, à ce stade-ci, avec ce document
très détaillé... Puis je n'ai pas... je n'ai pas complété, là, c'est un
document de huit pages. On parle même du comité consultatif. Puis ça, c'est
revenu, même Mme Lamoureux en parlait, que la tendance dans le monde muséal,
c'est d'avoir un comité consultatif des peuples autochtones, des Premières
Nations, des Inuits qui vont faire partie. Et là on mentionne un comité
consultatif de relations avec les nations autochtones. Et là ce n'est pas
certain si... On mentionne : «La formation du comité n'est pas amorcée et,
si elle se confirme, elle serait effectuée par les Premières Nations et les
Inuits.»
Et là, avec ce document-là, et c'est là...
je m'en viens avec, puis il me reste une minute, c'est : Moi, je veux
entendre... puis, j'espère, mon collègue, vous allez être d'accord avec moi
qu'on doit entendre les membres du comité, et surtout, je vais le dire, Stéphan
La Roche, parce qu'il est D.G. du Musée de la civilisation, puis c'est vraiment
lui qui...
Une voix : ...
Mme Garceau : Il n'est plus
là. Bien, il a annoncé, mais il était supposé d'être là jusqu'au mois de
décembre, semble-t-il, d'après les médias. Il a annoncé son départ au mois de
mai, mais qu'il restait en poste jusqu'à tant qu'il soit remplacé. Là, est-ce
que vous allez me dire que quelqu'un a déjà été nommé pour remplacer le
directeur général? Ça aussi, ça serait quand même important de le savoir, parce
que, suite à sa lettre... mais c'est plutôt ce courriel du 4 septembre qui
dit : Bien là, on a besoin d'une mise à jour, parce que ce document-là,
là, il doit être... on doit faire une mise à jour.
Le Président (M. Fortin) : Mme
la députée, vous avez écoulé votre temps de parole. Est-ce qu'il y a d'autres
députés qui souhaitent prendre la parole? M. le ministre, vous disposez d'une
enveloppe de 30 minutes.
• (17 h 30) •
M. Lacombe : Que je ne
prendrai pas, je vous rassure. Je vais le laisser à ma collègue. Mais je veux
juste prendre peut-être une ou deux minutes pour faire une mise au point.
J'hallucine un peu d'entendre tous ces sous-entendus, nous dire qu'il faut
rester loin des contenus, mais, en même temps, nous dire : Bien là, nous,
comme législateurs, il faut se mettre les deux mains dans le comité
scientifique. Regardez bien, la plupart des documents dont notre collègue
vient... auxquels notre collègue vient de faire référence...
17 h 30 (version non révisée)
M. Lacombe : ...je ne les ai
jamais vus. Ils ne m'ont jamais été transmis. Le ministère n'en a pas copie. C'est
au musée de faire ce travail-là. On laisse le musée travailler. Moi, ça me
rassure de voir que le musée avance sur le projet. Ça me rassure de voir qu'il
a une bonne planification. Puis, s'il y a bien une chose que je pense que nous
ne devons pas faire, c'est de nous mettre les deux mains dans ce que le musée
est en train de faire actuellement dans la constitution du comité scientifique.
Puis, M. le Président,des musées au Québec, en voulez-vous? En v'là! On en a
quand même beaucoup. Notamment des musées nationaux. Et ils fonctionnent tous
de la même façon. Ils ont des comités scientifiques. Personne n'a jamais remis
ça en question. On ne le fait pas avec les autres musées.
Là, je sens... et on arrive peut-être sur
le fond de la question et ce sera le dernier volet de mon intervention, je veux
revenir sur ce que la collègue a dit tantôt. Pour moi, c'est grave ce qui a été
dit, pour moi, c'est grave ce qui a été dit. Cette allergie à parler de l'existence
de la nation québécoise, M. le Président, c'est à ça qu'on a assisté tantôt. Et
ça a été dit au micro devant la caméra, en disant qu'il faut s'éloigner d'un
récit nationaliste parce que c'est divisif, parler de la nation québécoise, c'est
divisif. On est en 2024. Ici, c'est la position officielle du Parti libéral,
permettez-moi d'être très surpris, parce qu'on est bien loin de Jean Lesage, de
Georges-Émile Lapalme à l'époque de la création du ministère des Affaires
culturelles. On est très, très loin de Robert Bourassa qui défendait la
souveraineté culturelle du Québec. On est loin de Jean Charest, même, qui a
œuvré, notamment, pour que soit adoptée à Ottawa la nation... la motion qui
reconnaissait le Québec comme étant une nation. Donc, venir dire que parler de
nation, c'est divisif, tantôt, la députée a parlé de manque de respect. Moi,
ça, je pense que c'est un manque de respect. Je pense que c'est un discours qui
est antinational et je pense que c'est très hasardeux à une époque où il faut
se tenir debout, à une époque où la langue française, elle est menacée, à une
époque où on est devant un gouvernement fédéral dont les politiques nuisent à
la survie du français au Québec. Je suis totalement en désaccord avec cette
vision-là. Puis ce sera aux gens de juger.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien. Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur la motion préliminaire? M. le
député de Jean-Lesage? Non, ça va.
M. Zanetti : ...
Le Président (M. Fortin) : Allez-y.
M. Zanetti : Bien, je vais
voter pour. Je pense que ça sera intéressant, c'est tout.
Le Président (M. Fortin) : Ce
n'était pas 30, c'était comme huit. Bien, très bien. Ne voyant pas d'autre
intervention, nous allons mettre la motion aux voix. Est-ce que la motion est
adoptée? Vous voulez un...
Mme Garceau : ...s'il vous
plaît, M. le Président.
Le Président (M. Fortin) : Mme
la secrétaire.
La Secrétaire : Oui, M. le
Président. Pour, contre, abstention. Mme Garceau (Robert-Baldwin)?
Mme Garceau : Pour.
La Secrétaire : M. Lacombe
(Papineau)?
M. Lacombe : Contre.
La Secrétaire : M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
La Secrétaire : M. Rivest
(Côte-du-Sud)?
M. Rivest : Contre.
La Secrétaire : M. Poulin
(Beauce-Sud)?
M. Poulin : Contre.
La Secrétaire : M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Contre.
La Secrétaire : M. Zanetti
(Jean-Lesage)?
M. Zanetti : Pour.
La Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
Le Président (M. Fortin) : Abstention.
La motion est donc rejetée. Est-ce qu'il y a d'autres motions préliminaires?
Non, Mme la députée? Très bien. À ce stade-ci, nous en sommes donc à l'étude
article par article du projet de loi. Je comprends que nous y allons dans l'ordre.
Alors, M. le ministre, pour l'article un.
M. Lacombe : Merci beaucoup, M.
le Président. Donc, à l'article un : La Loi sur les musées nationaux,
chapitre M-44, est modifiée par l'insertion, après l'article 3.1, du
suivant :
«3.2. Un musée national est institué sous
le nom de Musée national de l'histoire du Québec.»
Cet article propose d'instituer donc le
Musée national de l'histoire du Québec en tant que musée national. L'ajout de
ce musée dans la Loi sur les musées nationaux rendra applicables toutes les
dispositions de cette loi concernant notamment son organisation, y compris sa
gouvernance, ses fonctions et pouvoirs, ainsi que sa reddition de compte.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien. Pas d'amendement à l'article un, M. le ministre?
M. Lacombe : Pas d'amendement
à l'article 1.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien. Questions, commentaires sur l'article un? Mme la députée.
Mme Garceau : Oui, merci.
Avant, je vais revenir sur les propos de M. le ministre, parce qu'en ce qui a
trait à la nation québécoise, oui, elle existe, je ne dis pas qu'elle n'existe
pas, puis ça... Non, je vais... non, je veux être claire, c'est qu'il y a eu...
puis je l'ai ici, là, je ne l'invente pas, premièrement, c'est quand même une
préoccupation importante, et c'est ça que je soulève, c'est cette
préoccupation...
Mme Garceau : ...cette
préoccupation et c'était une lettre ouverte signée par 34 cosignataires, Pres
Catherine Larochelle, Camille Robert — professeure au Département d'histoire de
l'Université de Montréal, doctorante et chargée de cours au Département
d'histoire de l'UQAM. 34 cosignataires. Là, on parle d'experts, on parle de
professeurs. Vous avez une liste complète de... puis je pense que toutes les
universités au Québec... donc... Et ça a été soulevé également dans son
mémoire. Puis je vais le... vous allez me donner un instant. (Interruption) Là,
j'essaie de trouver... en tout cas. Je vais prendre.... Et c'était... En ce qui
a trait de la façon de présenter l'histoire du Québec, c'était lié à ça. Puis
vous le savez très bien, M. le ministre, on parlait du début de l'histoire du
Québec, le début de la naissance de la nation québécoise. C'était ça, la
discussion, et donc... d'après les professeurs, les cosignataires et d'après
les sorties publiques, le premier ministre, M. le ministre, au niveau d'un
récit nationaliste.
Et la lettre ouverte de ces professeurs-là
parle. Le titre, c'est Les risques d'un retour au «récit national». On parlait
des risques, et c'est ça que je voulais soulever. Et elle le mentionne :
«La semaine dernière, le gouvernement
québécois a annoncé en grande pompe la création du Musée national de l'histoire...
Si nous estimons que les musées jouent un rôle essentiel dans la diffusion de
l'histoire, notamment auprès du grand public, nous avons plusieurs réserves
face aux finalités de ce chantier.
«Il est bien tôt pour prédire à quoi
ressemblera le Musée national de l'histoire du Québec, mais les motivations
politiques sous-jacentes soulèvent déjà plusieurs questionnements. Avec
l'abandon des Espaces bleus, quelle place sera donnée à l'histoire régionale?
Est-ce que les contenus refléteront l'état de l'historiographie ou
proposeront-ils un retour au vieux récit national centré sur les grands
événements... les héros?»
Et c'est là où en organisant la trame...
Et c'était ça, mon point, M. le ministre. Ce n'est pas que je ne reconnais pas
la nation québécoise, c'était ici, «en organisant la trame». Et ça, c'est
34 cosignataires et des professeurs d'université qui mentionnent :
«En organisant la trame autour d'"un
peuple de langue et de culture françaises", l'institution risque également
d'occulter les nations autochtones et plusieurs groupes — les
communautés noire, juive, irlandaise, chinoise, italienne, ukrainienne, par
exemple — qui ont contribué à façonner la société québécoise.»
Et c'était ça, la préoccupation. C'est
oui, la langue française est fondamentale, on doit la promouvoir et on doit...
on doit la protéger, mais il y a également des communautés culturelles, les
autochtones...
Le Président (M. Fortin) : Oui,
une question de règlement?
M. Asselin : De retour à la
motion préliminaire qui a déjà été votée.
Le Président (M. Fortin) : En
fait, les préoccupations que soulève la députée ont été évoquées dans le cadre
de la création du musée et l'article 1 institue le musée. Alors, j'accepte
son interprétation, M. le député.
Une voix : ...
• (17 h 40) •
Le Président (M. Fortin) : Exact,
on est sur le temps de la députée pour l'article1.
Une voix : ...
Le Président (M. Fortin) : Effectivement,
on est sur l'article 1.
Mme Garceau : Et donc ‘est
l'aspect dans la création de ce nouveau musée...
Mme Garceau : ...et malgré le
fait que dans l'article initial, de l'article 2, qui parlait de promouvoir
la... de connaître et promouvoir l'histoire et de témoigner de l'évolution de
la nation québécoise, et ça, je trouvais que c'était... c'était une très bonne
formulation, de témoigner de l'évolution de la nation québécoise, mais aussi,
on voulait préciser que les communautés... Parce que l'article initial parlait
juste de communautés. Donc, les communautés culturelles, les groupes sociaux,
c'est ça dont parlent les professeurs, et c'est pour cette... c'est à... c'est
ça qui est important lorsque nous allons raconter, lorsque nous allons
présenter l'histoire du Québec.
Oui, il y a la nation québécoise, mais il
y a aussi les gens qui ont contribué à bâtir le Québec d'aujourd'hui, il y a
les autochtones, les communautés culturelles. Et c'est ça, le but de cette
lettre ouverte, c'est de ne pas avoir une vision restrictive, exclusive, c'est
d'avoir une histoire plurielle et de démontrer la diversité de... diversité, et
c'est ça dont parlent les professeurs, et on mentionne même toute la question
de : ça doit être évidemment un musée rassembleur, mais aussi qu'on
raconte l'histoire plurielle comme clé d'un présent éclairé.
Et je pourrais aller plus loin sur cet
article, mais c'est ça que je voulais dire. Donc, je ne veux pas que mes propos
soient peut-être mal interprétés, mais c'était lié à cette lettre ouverte et
aussi au... le mémoire des deux professeurs, qui disait : Il faut faire
attention. Il faut faire attention dans le sens de la présentation de
l'histoire du Québec, de cette... de la... la trame narrative de l'histoire. Il
y en a quand même plusieurs intervenants de groupes qui sont venus aussi donner
leur opinion en ce qui a trait à ce que ça représente, cette trame narrative de
l'histoire du Québec.
Et donc, l'intitulé du projet de loi,
c'est : Le Musée national de l'histoire du Québec, et par conséquent on
parlera de... de l'amendement que vous avez apporté, M. le ministre, mais on
parle de... d'au-delà de, évidemment, 400 ans d'histoire, là, au-delà de 400
ans d'histoire, et donc une décision a été prise, et je reviens, en termes
de... le Musée national de l'histoire du Québec.
Il y a eu des représentations en termes
de : Est-ce qu'on... Est-ce que c'est nécessaire de créer le Musée
national à ce stade-ci, compte tenu du dédoublement de mission avec le Musée de
la civilisation? Il y a cet aspect-là aussi. Il y a eu quand même des opinions
divergentes à ce sujet, et on a eu certaines personnes qui sont même... sont
venues nous confirmer que... Est-ce que c'est vraiment le Musée national de
l'histoire du Québec qu'on a besoin pour compléter l'écosystème muséal ou
est-ce que c'est...
Mme Garceau : ...vraiment un
musée des sciences parce qu'on n'en a pas un, et ça, il y a quelques groupes
qui nous en... qui nous en ont mentionné, et je trouvais que... et peut être
que, M. le ministre, lors de discussion des articles, peut-être que c'est un aspect
qu'on pourrait regarder, la place des sciences dans la trame... la trame
narrative de l'histoire. Donc, je ne sais pas en termes de titre, vous êtes
satisfaits avec le titre Musée national de l'histoire du Québec?
M. Lacombe : C'est une question
facile quand même.
Mme Garceau : Vous ne vouliez
pas... vous ne vouliez pas l'amender?
M. Lacombe : Bien, je pense
que... je pense qu'on a été assez clairs là-dessus puis je pense que la mission
sur laquelle on pourra... on pourra débattre après, ou discuter en fait, vient
faire les nuances, les nuances qu'on doit faire.
Mme Garceau : Mais votre
vision, M. le ministre, parce que, là, on parle de l'intitulé du projet de loi,
votre vision en termes des composantes de musée national, parce que vous
dites : On en a besoin, on doit le créer, on doit mettre des fonds quand
même importants. Donc, c'est quoi votre vision de ce Musée national de
l'histoire?
M. Lacombe : Je pense que
j'ai eu l'occasion d'en parler longuement dans les consultations particulières.
J'ai posé beaucoup de questions. Je me suis moi-même exprimé pour qu'on puisse
avoir non pas des débats, mais des discussions éclairées avec les gens qu'on a
reçus. Donc, je pense que ma vision est très claire. Et, sur le nom du musée,
Musée national de l'histoire du Québec, je pense que c'est approprié. Je pense
que c'est le bon nom, parce que, quand on parle du Québec sur la scène
internationale, on parle du Québec. Quand le premier ministre du Québec ou la
première ministre du Québec se promène sur la scène internationale, elle parle
du Québec. Je pense que c'est correct ici de parler du Musée national de
l'histoire du Québec. Et ensuite, dans la mission, on spécifie qu'on ne parle
pas de l'occupation du territoire, ce qui est davantage, disons, le mandat du
Musée de la civilisation, c'est très clair à mon sens, on parle de l'histoire
de la nation québécoise. Évidemment, ça veut dire parler des différentes
communautés qui font partie maintenant de la nation québécoise, mais qui ont
influencé dans son développement. Puis, nommément, on a décidé de l'inscrire
dans l'amendement que j'ai déposé parler des Premières Nations et des Inuits,
qui ont contribué évidemment, bien évidemment, au parcours de la nation
québécoise.
Mme Garceau : Vous l'avez
mentionné à plusieurs reprises lors des consultations particulières, et là,
j'ai eu l'occasion de poser une question sur l'occupation des territoires, les
occupants des territoires, l'occupation des territoires. Il me semble que c'est
lié à l'histoire du Québec qui occupait le territoire, il faut en parler.
• (17 h 50) •
M. Lacombe : Bbien. J'ai
l'impression qu'on a un peu un dialogue de sourds et je ne le dis pas
négativement. Je le dis... j'essaie de le dire le plus clairement possible.
Pour moi, il y a une grande différence faire l'histoire de l'occupation d'un
territoire en faisant abstraction de la nation québécoise, ce serait de parler
du Québec de façon très linéaire, sans faire de distinction et en disant :
Bien, voici qui était là au départ, voici qui peuple le territoire, et on
pourrait faire tout ça sans même parler, disons, de la nation québécoise, de
son entité distincte. Un musée qui fait l'histoire de la nation québécoise,
évidemment c'est beaucoup plus précis que ça. Et à mon sens, la meilleure
preuve de ce que je suis en train de vous expliquer, c'est la mission du
musée... c'est la mission du Musée de la civilisation qui fait cette
distinction-là en disant que — là, je n'ai pas le libellé sous les yeux — mais
que le Musée de la civilisation a pour mandat, pour mission de parler de...
comment on dit? De faire connaître l'histoire et les diverses composantes de
notre civilisation, notamment les cultures matérielles et sociales des
occupants du territoire québécois. Donc, on ne parle pas d'une nation, on parle
des occupants, puis évidemment, bien, les occupants peuvent être culturellement
très différents, venir de plein de nations différentes, et ce n'est pas ce
qu'on souhaite au Musée national de l'histoire. Donc, c'est pour ça que, dans
mon esprit, c'est très complémentaire, un musée de société qui parle des gens
qui ont occupé le territoire donc d'un point de vue sociétal. La fondation, il
y a une...
M. Lacombe : ...Me Groulx,
d'ailleurs, a été éloquente là-dessus. Le Musée de la civilisation, Musée
national de l'histoire du Québec, on parle de la nation québécoise. Tantôt,
vous avez dit que la nation québécoise, elle existe. Je suis content d'entendre
ça. Ça tranche quand même avec le ton de votre intervention d'avant, mais je
suis content d'entendre ça.
Maintenant, pourquoi est-ce que, comme les
nations autochtones, on ne pourrait pas, la nation québécoise avoir un musée
qui nous est exclusivement dédié? Pourquoi est-ce que ce serait concurrent avec
les intérêts d'autres nations? Pourquoi est-ce que la nation québécoise, elle
ne mériterait pas d'avoir... d'avoir ce musée-là? J'espère que ce n'est pas
pour des considérations financières, parce que tantôt vous disiez
essentiellement : Ça coûte trop cher, on devrait investir ça ailleurs.
Moi, je pense que, si les nations autochtones ont des musées qui leur est
dédié, à leur nation, je pense que la nation québécoise peut très bien en avoir
un elle aussi.
Mme Garceau : Mais c'est pour
ça que je posais... je posais la question au niveau de votre vision et surtout
compte tenu des représentations du Conseil en éducation des Premières Nations
et... Parce qu'il va... dans l'histoire du Québec, dans l'histoire du Québec,
il y a la nation québécoise, mais il y a l'histoire du Québec. Ça commence où,
l'histoire du Québec? Il va falloir parler de qui occupait le territoire,
n'est-ce pas? Comme... il me semble que c'est...
M. Lacombe : Bien, je pense
qu'on a été... oui, bien, je veux dire, on peut déjà conclure ça en
disant :Je suis d'accord avec ma collègue, c'est-à-dire, je l'ai dit, je
vais le redire, je ne parle pas des contenus parce que ça, c'est le comité
scientifique qui va le faire, mais c'est très clair dans notre esprit qu'on
n'est pas arrivés ici sur des plaines vides avec personne qui n'habitait le
territoire. Donc, j'ai déjà été très clair là-dessus. C'est certain qu'il faut
parler de cette rencontre, et notre histoire, en tant que nation québécoise,
elle n'existerait pas s'il n'y avait pas eu cette rencontre avec des nations
qui étaient déjà ici, les Premières Nations, les Inuits. Donc, je pense que je
ne peux pas être plus clair que ça.
Maintenant, je pense que le différend, si
je l'interprète bien, c'est que, d'un côté, donc du côté de l'opposition
officielle, j'ai l'impression qu'on souhaiterait que ce soit davantage un musée
où on parlera de toutes les nations et des communautés, donc aller un peu dans
le communautarisme, si je peux utiliser ce mot-là, de notre côté, on souhaite
un musée qui va parler de la nation québécoise, parce qu'il n'y en a pas
actuellement au Québec. Et il y a d'autres institutions comme le Musée de la
civilisation qui parle de l'histoire des individus qui sont sur le territoire
québécois.
Mme Garceau : Mais la nation
québécoise, M. le ministre, contient des Communautés culturelles.
M. Lacombe : Bien sûr, qui
font partie de la nation québécoise.
Mme Garceau : Qui font...
oui.
M. Lacombe : Donc, on peut
parler de la nation québécoise. D'ailleurs, c'est ce que Gérard Bouchard est
venu nous dire de façon très convaincante, à mon sens, c'est ce que Mme
Ferretti est venue nous dire, la Fondation à Lionel-Groulx, de façon très
convaincante aussi, très claire à mon sens, qu'on soit Québécois de racine, de
souche ou de feuille, on peut faire partie de la nation québécoise. Elle-même,
je pense, elle est bien placée. Je ne veux pas parler pour elle, mais elle
disait : Mes ancêtres biologiques, évidemment, ne venaient pas d'ici, mais
elle dit : Mes ancêtres nationaux sont... étaient ici, puis je fais partie
de la nation québécoise. Donc, moi, je suis tout à fait d'accord avec vous, là.
Je ne viendrai pas vous dire que la nation québécoise est composée de personnes
blanches, catholiques et francophones uniquement. Bien sûr que non.
Le Président (M. Fortin) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 1?
Mme Garceau : Oui, je voulais
juste continuer parce que vous avez mentionné en termes de l'opposition officielle,
est-ce que c'est notre vision en termes de niveau d'occupation? Non, moi, c'est
plutôt une question de la présentation de l'histoire du Québec. On ne parle pas
de telle communauté, telle communauté. Mais, si on regarde... Et là je ne le
sais pas, je ne suis pas le comité scientifique, mais on a eu quand même des
représentations à l'effet qu'on pourrait très bien voir, il me semble, c'est
logique, une trame narrative chronologique avec la rencontre...
Mme Garceau : ...et donc,
après ça, les événements marquants en termes de l'histoire du Québec, parler de
la nation québécoise, mais c'est l'histoire du Québec aussi, là, on se
comprend.
M. Lacombe : C'est pour ça
qu'à mon sens le titre, le nom du musée... En fait, vous... vous me donnez
essentiellement des arguments à ce que je vous propose. Vous dites :
L'histoire de la nation québécoise, c'est aussi l'histoire du Québec. C'est ce
que vous venez de dire, là. Je suis d'accord avec ça dans le sens où le Musée
national de l'histoire du Québec portera bien son nom. Et on précise, pour y
aller plus en détail, que son principal objet d'étude, je ne sais pas si on
peut dire ça quand on parle de musée, ce sera la nation québécoise.
Mais moi, je vous avoue que j'ai beaucoup
de difficulté à comprendre ce malaise ou cette peur peut-être... je ne veux pas
vous mettre des mots dans la bouche, mais d'être perçus comme étant divisés
ou... comme si on ne pouvait pas dire de façon très ouverte et assumée :
Faisons un musée qui parlera de la nation québécoise, alors que je l'ai dit,
moi, la nation québécoise, évidemment, elle est composée de plusieurs
personnes. Mais on a des objectifs communs, on a des choses qui nous unissent.
Et c'est ce qui fait de nous notamment, encore une fois, la Fondation Lionel-Groulx
en parlait bien, des institutions mais aussi des valeurs. Pourquoi cette gêne
de parler de nation québécoise? Pourquoi est-ce qu'on marche sur des oeufs en
ce moment? On pourrait très bien parler de ça, et se dire après :
Allons-y, et essentiellement faire ce que vous proposez, c'est-à-dire parler,
évidemment, des gens qui étaient ici avant, entendons-nous, les Premières
Nations et les Inuits, de notre rencontre et de comment la nation québécoise
est née, comment elle a évolué au fil des décennies, au fil des centaines
d'années et qu'est-ce qu'elle est aujourd'hui. Tout ça à travers quoi?
Évidemment, on parlera aussi des Premières Nations et des Inuits qui ont
influencé le parcours du Québec, puis qu'on parlera des différentes communautés
culturelles, d'autres nations. Je pense à la nation britannique, par exemple,
je pense au Canada anglais. Donc, on pourrait dire à la nation
canadienne-anglaise. Évidemment, il y a eu beaucoup d'influences qui ont fait
en sorte que la nation québécoise, elle est ce qu'elle est aujourd'hui. Mais je
ne comprends pas cette gêne, ce malaise à ce qu'on parle de nation québécoise
comme si c'était divisé. Ce n'est pas divisé.
Mme Garceau : Ce n'est pas un
malaise d'en parler, c'est la façon que le tout va être présenté dans une
trame...
M. Lacombe : Faisons
confiance aux scientifiques.
Mme Garceau : ...narrative,
dans une trame narrative de l'histoire du Québec. Et même Gérard Bouchard a
signé, était un des signataires de la lettre ouverte, donc avait lui-même une
préoccupation.
M. Lacombe : Ne mettons pas
trop de mots dans la bouche de Gérard Bouchard parce que, là, il n'est pas ici
pour se défendre.
Mme Garceau : Non, non, mais
il a juste... il avait... il a signé en ce qui a trait à tout ce... que ça soit
l'élaboration de... Tout ce que je dis, c'est ça, là, que ce soit l'élaboration
d'un récit rassembleur. Et c'est ça que les professeurs et les
34 cosignataires mentionnaient, que, lorsqu'on s'en va dans une trame autour
d'un récit national, on pourrait exclure. C'est...
M. Lacombe : Bien, il ne faut
pas... il ne faut pas...
Mme Garceau : C'est ici, là.
O.K.? Ce n'est pas... C'est dans cette lettre.
M. Lacombe : Mais moi, je
vous en poserais une, question.
Mme Garceau : C'est pour ça
que moi, lorsqu'on parle d'une histoire plurielle... Oui, ça fait partie de
l'histoire du Québec, cette histoire plurielle parce qu'il y a eu plusieurs
communautés qui ont bâti le Québec d'aujourd'hui.
M. Lacombe : Et ils font
partie de la nation québécoise, ces communautés dont vous parlez aujourd'hui.
Mme Garceau : Ils font partie
de la... oui.
• (18 heures) •
M. Lacombe : Donc, on peut
avoir un musée qui va parler de la nation québécoise. Et moi, la question que
je vous pose, c'est : Qu'est-ce qui n'est pas rassembleur, à votre avis,
dans cette idée de parler de la nation québécoise? Au contraire, moi, je trouve
que c'est rassembleur, quand on se lève, à l'Assemblée nationale, au salon
bleu, au salon rouge, maintenant pour défendre la nation québécoise, pour se
tenir debout. Et moi, je suis de ceux qui pensent que l'histoire de notre
nation, elle est teintée par la lutte, par les combats qu'on a menés. Et ça,
c'est rassembleur parce que on s'unit autour d'enjeux qui nous définissent. On
se définit notamment autour de la langue française et toutes les luttes qui ont
entouré sa préservation au Québec. Qu'est-ce qui est plus rassembleur que ça?
Moi, je trouve que c'est rassembleur, mais on semble avoir...
18 h (version non révisée)
M. Lacombe : ...un désaccord
là-dessus. Maintenant, quand vous dites : Ça dépend de la façon dont ça va
être présenté, bien, si ce n'est que ça, notre désaccord, moi, je pense qu'on
va régler ça rapidement, je le souhaite en tout cas, parce qu'il y a un comité
scientifique, qui n'est pas nommé par le ministre, qui n'est pas nommé par les
fonctionnaires du ministère, qui est formé par le Musée de la civilisation.
Le Musée de la civilisation, il a une
grande crédibilité. Le Musée de la civilisation, il est respecté partout dans
le monde. Le Musée de la civilisation, il y a des gens de la scène
internationale qui viennent le visiter justement pour voir comment ils
travaillent parce que c'est une référence mondiale. Donc, moi, je pense qu'il
faut leur faire confiance.
Je pense que, si votre seule
préoccupation, c'est la façon dont on va présenter ça mais que la mission vous
va, parler de la nation québécoise, parler des Premières Nations et des Inuits,
si la mission vous va puis que votre seule préoccupation, c'est la façon dont
on va le présenter, ce qui est tout à fait légitime comme préoccupation, bien,
moi, je vous rassure en vous disant : C'est un comité scientifique
indépendant constitué par un des musées les plus crédibles au pays et dans le
monde, comme je viens de vous l'expliquer. Donc, moi, ça me rassure en tout
cas, parce que je ne remets pas en question son impartialité, sa crédibilité,
je ne dis pas que c'est ce que vous faites, mais là j'essaie de vous rassurer.
Mme Garceau : Merci pour ça.
Et donc, puisque vous avez mentionné le comité scientifique, c'est sûr que ça
serait quand même important de savoir : Est-ce que, le comité, les gens
ont été choisis? Est-ce qu'on connaît les noms des gens qui vont être
responsables de ce récit du... de l'histoire du Québec?
M. Lacombe : Pour l'instant,
ce n'est pas une information qu'on m'a transmise. Le musée est en train de
finaliser ça. On m'a parlé d'une possible annonce au cours des prochains... j'ai
envie de dire jours, mais j'aime mieux être prudent en disant semaines. Donc,
il n'y a pas de date d'arrêtée. La seule demande que j'ai faite, c'est qu'il y
ait des représentants, un ou des, selon l'appréciation du musée, représentants
des Premières Nations, Inuits, parce qu'effectivement, je juge que c'est
important. Mais, au-delà de cette demande-là... Je pense que le musée l'aurait
fait de toute façon. Puis il travaille en ce moment à le faire, puis il fera...
il fera l'annonce quand il sera prêt à la faire.
Mme Garceau : Non, je
voulais... parce qu'évidemment, compte tenu de... du document qu'on a révisé,
qui est quand même assez détaillé, et là aussi le schéma avec les expositions,
trois... trois endroits en termes d'exposition du grand parcours du Québec, une
exposition temporaire, les autres, semble-t-il, permanentes, est-ce qu'on a
déjà déterminé les thématiques de ces expositions-là?
M. Lacombe : Le musée, bien
sûr, avance, oui, mais, pour la conception des expositions, c'est son travail
de le faire. Et, comme je vous disais, là je voulais être sûr de ne pas me
faire prendre en vous disant une fausseté, j'ai confirmé avec le ministère, on
me dit ne pas avoir reçu copie de la plupart des documents dont vous parlez.
Même chose à mon cabinet.
Donc là, il faut décider dans quel camp on
est. Est-ce qu'on laisse le musée travailler ou est-ce qu'on leur demande des
comptes en les convoquant ici puis en leur demandant qui va être sur le comité
scientifique, en leur disant qui ils devraient être, combien de personnes?
Moi, je pense qu'on devrait laisser le
musée travailler, à moins qu'on remette en question sa crédibilité, ce que je
ne pense pas qu'on va faire aujourd'hui. Moi, je suis satisfait du travail qui
est fait. On leur donne la ligne directrice. Évidemment, on adopte un projet de
loi, là. Bien sûr qu'il y a une part politique, on fait un travail qui est
politique, mais c'est notre travail de le faire. Mais après, sur la façon dont
vont être présentés les contenus, ce qui est votre principale préoccupation,
parce que je comprends que vous êtes d'accord avec la création d'un musée sur
la nation québécoise, bien, moi, je dis : Laissons le musée travailler
puis demandons leur pas de nous rendre des comptes sur toutes ces questions-là.
Mme Garceau : Non, moi, c'est...
c'est plus au niveau, évidemment... parce que le musée, en termes des
expositions, d'après les informations fournies, est assez avancé. Et donc, si
déjà on est... avant d'avoir nommé le comité, tous les membres du comité
scientifique qui sont responsables du volet surtout historique, donc contenu,
et si déjà les expositions inaugurales pour le musée sont en bon...
Mme Garceau : ...et donc on a
déjà déterminé certaines choses, certaines thématiques. Peut-être, je me lance
dans mon ordre chronologique, je ne sais pas. Est-ce que ça va être par
centenaires, centenaires, décennies, vie en communauté? Je n'ai aucune idée, on
ne sait pas, mais ça semble être assez avancé. Donc, c'est pour ça que je pose
des questions parce que ça semble être quand même assez important à ce
stade-ci.
M. Lacombe : Il y a
effectivement beaucoup de travail qui a été fait par le musée. Évidemment, on
ne partait pas de rien, le musée ne partait pas de rien. Il y a beaucoup de
travail qui a été fait dans le cadre du chantier sur les Espaces bleus. Donc,
tout n'était pas perdu. Mais je ne comprends pas le fond de votre intervention.
Qu'est-ce que vous souhaitez? Vous souhaiter que le musée vienne présenter ça,
donc nécessairement vienne rendre des comptes à l'Assemblée nationale sur les
contenus qui vont être dans le musée? Si ça, ce n'est pas politisé, très
publiquement d'ailleurs, le contenu, je ne sais pas ce que c'est. Moi, je pense
qu'on devrait les laisser travailler.
Mme Garceau : Non, moi, c'était
plutôt ma demande, évidemment, qui a été rejetée concernant ma motion
préliminaire, de faire entendre le comité aviseur ici, en commission, afin
d'avoir, si je peux dire, l'heure juste sur l'évolution. Parce que... est-ce
que ça veut dire qu'on devrait ajouter, amender, surtout, même lorsque j'ai
regardé ce document, de prévoir une disposition législative concernant le
comité scientifique, un comité jeunesse? Est-ce qu'on veut aller là aussi? Il y
avait cet aspect-là aussi, là. C'est pour ça que je voulais... parce que,
est-ce que le comité aviseur est celui qui est, je présume, derrière ce
document-là?
Donc, compte tenu de tous les détails...
et il y a quand même une certaine évolution au niveau des expositions. On est
dans... on fait le travail avant l'adoption du projet de loi. Donc, moi, en ce
moment, en termes de parlementaires, en termes de législateurs, est-ce qu'il y
a des aspects importants, compte tenu du travail qu'ils sont en train de faire,
et surtout le conseil, le conseil scientifique, s'il y a déjà des... Parce que,
là, je vois, là, on parle de profil et tout, qui est quand même intéressant, il
y a un C.A., puis on va en parler. Donc, ça aussi, c'est un C.A. quand même
avec des compétences et des profils et tout. Est-ce que leur comité
scientifique est complémentaire à ça? Est-ce qu'on le voit d'un autre niveau?
Donc, c'est juste ça, M. le ministre, que j'essaie... Parce que je comprends
qu'il y a du travail qui a été fait, puis là je me dis : Bon, bien, en
tant que parlementaires, est-ce qu'on devrait être au courant peut-être de tout
ce qui est fait en ce moment pour déterminer : est-ce qu'on ajoute des
choses? Parce que j'ai quand même un document de huit pages qui donne plusieurs
détails au niveau de la structure, la structure du musée. C'est ça.
Le Président (M. Fortin) : Mme
la députée, vous avez écoulé votre temps de parole sur l'article 1. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article? M. le député de Jean Lesage.
M. Zanetti : Merci, M. le
Président. Bien, je l'ai évoqué pendant les les discussions dans les audiences
particulières, tu sais, je trouvais qu'il y avait une confusion entre le fait
que... dans le nom du musée, musée de l'histoire du Québec. Mais finalement,
ça, c'est bien correct, c'est bien correct que ça parle de l'histoire de la
nation québécoise, mais ce qui est bizarre, c'est comme la confrontation des
deux. C'est-à-dire que, mettons que c'était un musée national de l'histoire du
Québec, bien, ça pourrait difficilement être seulement le musée de la nation
québécoise. Tu sais, il faudrait dire : Bien, parce que l'histoire du
Québec, elle contient l'histoire de 12 nations. Donc, ça m'apparaîtrait
plus cohérent avec la véritable mission du musée qu'on change le titre pour
dire : Le musée national de l'histoire de la nation québécoise. Puis là,
après ça, bien, on peut intégrer aussi tous les amendements qui ont été
proposés par les Premières Nations. Puis on n'est pas en train de sembler
prétendre que l'histoire du Québec, ça se résume à la nation québécoise. Tu
sais, ça m'apparaîtrait comme plus respectueux du caractère plurinational de
l'histoire du Québec. Ça fait qu'en ce sens là, je vais déposer, M. le
Président, un amendement à l'article 1, si vous me donnez quelques
instants.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 10)
(Reprise à 18 h 16)
Le Président (M. Fortin) : Alors,
nous... nous reprenons les travaux. M. le député de Jean-Lesage, vous nous avez
soumis un amendement. Je vous invite à le présenter et à en débattre.
M. Zanetti : Alors, à
l'article 3.2 de la Loi sur les musées nationaux, introduit par
l'article 1 du projet de loi, remplacer les mots «Musée national de
l'histoire du Québec» par les mots «Musée national de l'histoire de la nation
québécoise».
L'article un tel qu'amendé se lirait
ainsi : La Loi sur les musées nationaux, chapitre M-44, est modifiée
par l'insertion, après l'article 3.1 du suivant :
«3.2. Un musée national est institué sous
le nom de Musée national de l'histoire de la nation québécoise.»
Alors, comme je l'expliquais, l'idée
là-dedans est de ne pas avoir l'air de réduire l'histoire du Québec à celle de
la nation québécoise, et ça... ça amènerait en fait une reconnaissance du
caractère plurinational de l'histoire du Québec. Parce que, là, de la façon
dont c'est dit, c'est comme si on disait : Le Musée de l'histoire du
Québec ne parlera que de l'histoire d'une des nations qui a forgé le Québec,
soit la nation québécoise. Puis, bien évidemment, il y a plusieurs nations
autochtones au Québec, dont il faut reconnaître la... le rôle dans l'histoire
du Québec plus largement. Alors, à mon avis, avec cet amendement-là, ce qu'on
fait, c'est qu'on enlève cette confusion-là. On n'a plus l'air de dire qu'il
suffit de parler de l'histoire de la nation québécoise pour rendre compte de la
riche histoire du Québec qui date de bien avant 400 ans.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien. M. le ministre, est-ce que vous avez un commentaire en...
M. Lacombe : Je peux... je
peux peut-être rapidement dire qu'évidemment on a eu toutes sortes de
réflexions quand on a préparé le projet de loi, puis je dirais qu'à la suite
des consultations particulières j'ai bien vu que, dans l'esprit de certaines
personnes, il y avait effectivement peut-être un flou sur ce que nous
souhaitions faire, et c'est pour... la raison pour laquelle je suis arrivé avec
l'amendement à l'article 2, avec lequel, je pense, on arrivera à un tout
qui est complet, c'est-à-dire, oui, Musée national de l'histoire du Québec, ce
sera le nom, si le projet doit être adopté, de l'institution, mais avec une
mission qui est très claire. Et c'est avec cette mission-là qu'on vient à définir
l'angle de l'institution.
Maintenant, Musée national de l'histoire
du Québec, je pense que c'est aussi correct de référer au Québec, quand le
premier ministre du Québec se promène sur la scène internationale, il ne
parlera pas nécessairement de la nation québécoise. Il va parler des Québécois,
des Québécoises, il va parler du Québec en tant que tel. Et moi, je pense que
c'est important. Donc, en ce sens-là, je pense qu'on a le meilleur compromis
avec le meilleur équilibre. Parler de nous, parler du Québec, mais spécifier
que, dans ce musée, on parlera principalement de l'évolution de la nation
québécoise.
Le Président (M. Fortin) : M.
le député, ça va?
M. Zanetti : ...le point de
vue du ministre. Je n'ai rien à ajouter. Je pense que mon point a été clair, je
voulais le nommer. Je ne savais pas à quel point... mais j'aurai plus d'espoir
pour mes autres amendements.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien. S'il n'y a pas d'autre intervention, est-ce que l'amendement présenté par
le député Jean-Lesage est adopté? Il est rejeté. Nous revenons donc à
l'article 1. Oui, M. le député.
M. Zanetti : ...O.K., non, je
vais attendre juste entre l'article 1 puis l'article 2.
Le Président (M. Fortin) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 1? N'en voyant pas, est-ce
que l'article 1 du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Fortin) : Adopté.
L'article deux. Oui, M. le député de Jean-Lesage.
• (18 h 20) •
M. Zanetti : Oui. Alors, j'y
vais. En fait, avant qu'on aborde l'article deux, qui est important, qui
définit la mission du musée, puis... il y avait un article... il y avait un
amendement qui avait été proposé par l'APNQL, le CEPN et l'Institut Tshakapesh,
pour modifier cette affaire-là. Et là, le ministre est arrivé avec un
amendement aussi qui modifie, qui est... qui semble... C'est un amendement dans
lequel... montre une ouverture, en fait, à reconnaître l'importance de la
contribution des Premières Nations à l'histoire de la nation québécoise, mais
en même temps...
M. Zanetti : ...bien, les
premiers concernés n'ont pas pu... disons, ils nous ont donné leur avis sur la
version préliminaire du projet de loi, mais pas sur cet amendement-là. Puis
moi, je me dis, tant qu'à faire un amendement, ça serait... ça ne coûterait pas
cher en temps de dire : On le fait en coconstruction pour vrai, puis on
prend le temps, par exemple, de dire : O.K., on fait... On pourrait par
exemple suspendre l'étude de l'article 2, là, et remettre à demain à une
séance de travail à laquelle on convie la CEPN, l'APNQL, s'ils veulent venir
aussi... bref, ceux qui ont déposé le mémoire, pour dire qu'est-ce que... On le
travaille ensemble, en fait, cet amendement-là. Parce qu'eux ont proposé une
version. Si le ministre avait dit : Aïe! moi, là, j'arrive, là, puis
l'amendement qui est là, dans leur mémoire, je le prends, j'aurais dit :
Bien, c'est de la coconstruction, tu sais, ils ont proposé un amendement, on
l'a pris, et voilà. Mais là on amène quelque chose d'autre. Moi, je soupçonne
que ça ne va pas nécessairement faire la même chose, ce n'est pas la même
chose, ça ne fera pas la même chose.
Alors, ce que je nous proposerais, là,
c'est de s'inspirer en fait de ce qui a été fait très récemment dans d'autres
études de projet de loi, notamment le p.l. 37 et même le p.l. 32, le
p.l. n° 37 qui est un projet de loi par le ministre, là, délégué à la
Santé et aux Services sociaux, là, M. Carmant, que le... ce qui institue le
commissaire aux enfants. À un moment donné, ils ont dit : O.K., on
suspend, puis...
Une voix : ...
M. Zanetti : C'est ça, vous
étiez là. Puis là on suspend, en fin de séance de travail, les principaux
concernés viennent, puis on fait... ensemble, on fait un amendement, puis après
ça, on va l'adopter en deux secondes, puis on va aller chercher l'adhésion
aussi des représentants des Premières Nations. Et ça va être comme mieux pour
tout le monde. Parce que j'ai l'impression que, si on va comme juste trop vite
avec ça, on va inutilement, alors que ce n'est pas notre volonté... on va créer
de la frustration puis on ne fera pas la bonne affaire. Puis ça va avoir des
conséquences pour très longtemps, là, la mission de ce musée-là. On ne la
changera pas d'ici une couple de décennies, j'imagine.
Alors, c'est ma proposition. Là, je vous
ai envoyé... Est-ce que je vous l'ai envoyé? En fait, on va vous envoyer une
lettre, M. le Président, qui détaille un peu notre proposition de suspendre
l'étude de l'article 2. Donc, à la rigueur, on pourrait continuer le reste
des articles, mais au moins, l'article deux, le suspendre pour qu'on ait,
potentiellement dès demain, une séance de travail en invitant les représentants
des Premières Nations, qu'on avait reçus en audiences publiques, pour négocier
avec eux l'amendement qu'on pourrait faire à l'article 2 du présent projet
de loi.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien. Alors, la lettre, vous allez la distribuer... elle va être distribuée aux
membres de la commission. C'est ce que vous souhaitez faire?
M. Zanetti : Oui.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien. Question technique, d'abord et avant tout, l'article 2 n'a pas été
introduit, alors c'est difficile de suspendre s'il n'a pas été introduit par le
ministre. Ceci étant, je comprends le fond de votre démarche, là. Je vous le
dis, les références que vous avez nommées, là, des autres projets de loi sont
souvent des discussions qui ont eu lieu à... disons, à l'extérieur des travaux
formels de la commission entre les différents leaders parlementaires pour
s'entendre sur d'autres... d'autres témoins. Alors là, on a quelques choix
devant nous, là, devant la démarche... la démarche du député. M. le ministre,
vous pouvez répondre à sa... à ses questions, puis par la suite, on pourra voir
comment on s'y prend, si effectivement, ça... c'est quelque chose qui est
souhaitable pour les députés, que ce soit l'invitation du député ou encore de
suspendre temporairement l'article 2.
M. Lacombe : Bien, je vais...
je vais réagir brièvement, puis on verra la suite des choses, mais je vais vous
dire pourquoi, à mon sens, ce n'est pas une proposition que je souhaite voir
aller de l'avant, pas parce que je suis fermé au compromis ou, disons, à une
bonne façon de faire les choses, la preuve, c'est que j'ai déposé un
amendement, je suis bien ouvert à clarifier qu'on va, effectivement, parler de
la contribution des Premières Nations et des Inuits au parcours de la nation
québécoise. Là où j'ai un enjeu, c'est que ça m'étonnerait beaucoup, qu'on en
arrive à la fin à une décision consensuelle. C'est-à-dire que, de l'aveu même
du Conseil en éducation des Premières Nations, lorsqu'ils sont venus nous voir
et que je leur demandais est-ce que c'est légitime que le Québec se donne... se
dote d'un musée sur l'histoire de la nation québécoise, ils nous ont répondu,
et je comprends leur réponse, ils nous ont dit... j'y vais de mémoire, mais
quelque chose comme : Vous nous placez dans une position délicate en nous
demandant de vous dire que c'est légitime parce que ça voudrait dire
essentiellement reconnaître la légitimité d'une nation qui est venue nous
déposséder de ce que nous avions ici, sur le territoire. Et là je pense que,
sur le fond...
M. Lacombe : ... Est-ce que ça
veut dire qu'on ne peut pas collaborer pour ce qui sera dans le musée? Pas du
tout, je pense qu'on est capables de le faire. Mais ça veut dire que, si on
tente d'être absolument d'accord sur tout, je pense qu'il va y avoir un enjeu.
Donc, je pense qu'on a le meilleur compromis.
Et l'autre élément que j'amènerais, c'est
que le Conseil en éducation des Premières Nations, il... — et je pèse
mes mots quand je dis ça, je le dis très respectueusement — je me
demande : Est-ce qu'il est représentatif, vraiment, des... de toutes les
nations autochtones, de tous les groupes? Est-ce qu'il parle en leur nom, ou il
vient s'exprimer évidemment en son nom? Puis évidemment c'est un point de vue
qui est tout à fait légitime. Donc, ça voudrait dire quoi comme démarche, ça
voudrait dire quoi comme discussion? Et est-ce qu'on pense vraiment être
capables... en arriver à un consensus quand, je vous l'ai dit, eux-mêmes nous
disent que sur le fond c'est plus difficile pour eux d'accepter la légitimité
d'un projet comme ça? Moi, je pense que du moment où on reconnaît leur
contribution puis qu'on en parle et que c'est dans la mission, donc dans la loi
nommément, ça vient nous donner une obligation de résultat, et que je pense que
c'est un geste d'ouverture.
Donc, pour notre part, on va... je suis
obligé de dire qu'on va refuser cette demande-là. Mais je comprends très bien
qu'on aura une discussion qui sera plus ou moins longue, là, tout dépendant des
discussions que les collègues des oppositions veulent avoir sur l'article...
sur l'article 2 puis sur l'amendement, là.
Le Président (M. Fortin) : Rapidement,
je vais le permettre avant qu'on introduise l'article 2, M. le député.
M. Zanetti : Oui. Bien, en
fait, si je me souviens bien, là, de ma lecture de... du mémoire, la CEPN était
en faveur en fait du projet de loi, et puis ils ont même proposé des
amendements. Alors, quand on propose des amendements, c'est parce qu'on voit
des voies de passage, là, tu sais, il y a des voies de passage qui ont été
proposées. Moi, je suis sûr qu'on arriverait à quelque chose.
Et, par rapport à la représentativité, tu
sais, est-ce qu'eux vont se revirer de bord et après ça consulter tous les
autochtones? Ce n'est de toute façon pas ça qu'on s'attend de... d'une instance
qui est représentative. Mais ce qui est certain, c'est que, si on ne fait pas
l'effort minimal d'aller discuter avec eux, ça va être vu nécessairement comme
un manque de respect par toutes les autres nations autochtones, tu sais,
qu'elles aient été après ça consultées individuellement, puis tout ça.
Mais, moi, je proposerais peut-être que,
avant même d'introduire le... l'article 2, peut-être qu'on ait une
suspension pour avoir des discussions peut-être plus informelles là-dessus puis
qu'après ça on reprenne, si vous y consentez.
Le Président (M. Fortin) : Oui.
M. Zanetti : O.K.
Le Président (M. Fortin) :
Très bien. Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 18 h 28)
18 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 18 h 50)
Le Président (M. Fortin) : Nous
reprenons les travaux. Et on en était au... lorsque nous avons suspendu, au
moment du... de l'introduction de l'article deux par le ministre et, M. le
ministre, vous avez également un amendement à suggérer.
M. Lacombe : Tout à fait.
Donc, je débute avec l'article. Article 2 : Cette loi est modifiée
par l'insertion, après l'article 24.1, du suivant :
«24.2. Le Musée national de l'histoire du
Québec a pour fonction : 1 : de faire connaître et de promouvoir l'histoire
du Québec, sa culture et son identité distincte, ainsi que de témoigner de l'évolution
de la nation québécoise et de l'apport des communautés qui ont façonné son
parcours et son territoire; 2 : d'établir des liens avec le réseau muséal
québécois et d'assurer une présence du Québec dans le réseau muséal à l'international
par des acquisitions, des expositions et d'autres activités d'animation.»
Donc, c'est un article qui vient préciser
bien sûr les fonctions du Musée national de l'histoire du Québec. Et je dépose
tout de suite l'amendement qui se lit comme suit, donc 2 : Cette loi est
modifiée par l'insertion, après l'article 24.1, du suivant... Donc
évidemment, on propose de remplacer l'article deux du projet de loi par le
suivant, pardon, 2 : Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article
24.1, du suivant :
«24.2. Le Musée national de l'histoire du
Québec a pour fonction : 1 : de faire connaître et faire rayonner l'histoire
de la nation québécoise, son évolution, sa culture et son identité distincte,
et de témoigner de l'apport des Premières Nations et des Inuits à son parcours;
2 : d'établir des liens avec le réseau muséal québécois et d'assurer une
présence du Québec dans le réseau muséal international par des acquisitions,
des expositions et d'autres activités d'animation.»
Et à la suite de quoi, je vous propose
peut-être de suspendre l'étude du... de cet article-là, le temps que les
collègues et nous-mêmes puissions faire quelques vérifications.
Le Président (M. Fortin) : Effectivement.
Est-ce qu'il y a consentement à ce moment-ci pour suspendre l'étude de l'article 2?
Consentement. L'article deux est donc suspendu. Article 3. M. le ministre.
En fait...
Des voix : ...
M. Lacombe : Oui, désolé.
Oui, c'est ça, on a un amendement à 2.1.
Le Président (M. Fortin) : Très
bien.
M. Lacombe : Donc, article 2.1 :
Insérer, après l'article deux du projet de loi, le suivant : 2.1. Cette
loi est modifiée par l'insertion, après l'article 26, du suivant :
«27. Le Musée national de l'histoire du
Québec élabore et soumet au ministre, selon les modalités déterminées par ce
dernier, des recommandations relatives à la commémoration et à la mise en
valeur de lieux, de personnages ou d'événements qui ont marqué l'histoire de la
nation québécoise.»
Mme Garceau : ...pour
quelques instants, là, pour qu'on puisse prendre connaissance, parce que c'était
un amendement.
Le Président (M. Fortin) : Pour
prendre connaissance de l'amendement. Ça va? Très bien.
(Suspension de la séance à 18 h 53)
(Reprise à 18 h 58)
Le Président (M. Fortin) : On
reprend nos travaux. Avant la suspension, M. le ministre, vous aviez introduit
l'article 2.1 par amendement. Mme la députée, est-ce que vous avez des
questions, commentaires sur l'article 2.1?
Mme Garceau : Oui. M. le
ministre... parce que je suis en train de prendre connaissance de
l'article 27 de la Loi sur les musées nationaux qui a été abrogé. Donc là,
on est en train de... je pense qu'on va faire affaire avec les légistes, on est
en train de modifier, donc c'est un nouvel article, 27, à la Loi sur les musées
nationaux, puis je ne vois pas le rapport, là, parce qu'on est en train...
L'article 26, on est en train de parler qu'«un musée ne peut... sans
obtenir l'autorisation préalable du gouvernement : 1° acquérir, aliéner,
hypothéqué un immeuble.» Donc, je ne vois pas le rapport de l'insertion de
l'article 27 exactement là.
M. Lacombe : La réponse est
simple, là, on vient de me le confirmer, c'est essentiellement parce
qu'effectivement il y avait une case libre au bon endroit dans la loi, donc,
plutôt que de laisser cet article-là, abrogé puis de créer un 27.1, bien, on
vient occuper l'espace qui était libre point 27.
Mme Garceau : Est-ce qu'on
sait c'était quoi, l'article 27 d'origine?
M. Lacombe : Je n'ai pas
cette...
Mme Garceau : Est-ce qu'il a
été abrogé?
M. Lacombe : Je n'ai pas
cette information-là pour l'instant, mais...
Une voix : ...
M. Lacombe : En 1983?
Mme Garceau : En 2002.
M. Lacombe : Moi, je ne pense
pas que c'est...
Une voix : ...
M. Lacombe : Ça n'a pas de
lien. Oui, c'est ça.
Des voix : ...
M. Lacombe : «Un musée doit
procéder par soumission publique dans tous les cas où un ministère est tenu de
le faire selon les règlements pris en vertu de la Loi sur l'administration
publique. Bon. Là, je pense que ça a été abrogé en 1983. Non?
Des voix : ...
Mme Garceau : Non, je pense,
c'est plus tard...
M. Lacombe : 2000. Bon.
Mme Garceau : En tout cas, ça
a de l'air que c'était en...
M. Lacombe : ...
19 h (version non révisée)
M. Lacombe : ...mais, bref, il
n'y a pas de lien, on a juste pris la case qui est là. Sinon, les légistes
évidemment, qui veulent que les lois se tiennent bien, nous disent que c'est un
endroit tout à fait approprié.
Mme Garceau : O.K. Donc,
prenons l'amendement : «Le Musée national de l'histoire du Québec élabore
et soumet au ministre, selon les modalités déterminées par ce dernier, des
recommandations relatives à la commémoration et la mise en valeur de lieux, de
personnages ou d'événements qui ont marqué l'histoire de la nation québécoise.»
Première question, ce n'est pas de l'influence
politique, cet article?
M. Lacombe : Bien, non.
Mme Garceau : C'est
exactement ça que les experts... parce que, là, on est en train de dire. Mais
là, Musée national, vous allez être ministre selon vos critères.
M. Lacombe : On ne parle pas
des expositions, là.
Mme Garceau : Non, non, je ne
parle pas des...
M. Lacombe : D'accord.
Mme Garceau : Non, non, non,
mais...
M. Lacombe : Mais, mais non,
mais j'ai une réponse que très, très claire à ça aussi. Bien, d'abord pour les
gens qui nous écoutent peut-être à la maison à 19 h 01, entre le
souper et les devoirs des enfants, la référence au ministre, tu sais, de
«soumets au ministre», c'est assez répandu dans cette loi-là. On vient de
vérifier, c'est à peu près une quinzaine d'occurrences. Je veux dire «le
ministre», je trouve ça toujours particulier à lire dans la loi, mais toutes
les lois font référence «au ministre» parce que le ministre incarne, là, dans
les lois le ministère en tant que tel qui... Évidemment, il ne m'enverra... ils
ne viendront pas me porter ça à la maison.
Mais une fois que j'ai dit ça, je... Mais
votre question, elle est pertinente, puis c'est vrai que ça peut donner cette
impression-là. Mais je vous dirais qu'au contraire, avec le cadre actuel, on
prend un bras de distance qu'on a peut-être moins actuellement, parce qu'en ce
moment c'est le ministère directement qui fait le travail, à savoir... parce
que vous savez qu'en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, je peux, comme
ministre de la Culture et les autres avant moi pouvaient et les autres après
pourront, désigner un événement comme étant un événement historique, désigner
un personnage comme étant un personnage historique, tout comme on peut classer
des biens, un peu partout au Québec, comme étant patrimoniaux, et ça, c'est un
pouvoir qui est dévolu au ministre, et le travail se fait par le ministère qui
nous donne des recommandations qu'on peut suivre évidemment ou pas. Ça dépend
des ministres.
Donc là, au contraire, je vois, en la
création du Musée national de l'histoire du Québec, une formidable opportunité
de se servir de ce pôle qui deviendra un pôle d'expertise en matière d'histoire
de la nation québécoise, de leur donner ce mandat de réfléchir d'une façon,
disons, plus assise que ce que nous pouvons faire actuellement au ministère de
la Culture et des Communications, donc de leur donner ce mandat-là de planifier
à plus long terme, d'avoir une vision sur quelques années, d'avoir une
planification stratégique en quelque sorte, de ce que devraient être les
commémorations au Québec. Donc, de nous donner le calendrier des... par
exemple, des 10 prochaines années pour nous dire : Bien, voici les grands
événements qu'il faudrait commémorer à travers les années qui s'en viennent
pour qu'il y ait une trame qui veule dire aussi quelque chose qui a un sens.
On a des grandes personnalités — on
touche du bois — mais qui risquent de nous quitter dans les 10
prochaines années par exemple. Bien, comment est-ce qu'on on fait l'arrimage
entre nos... nos... entre par exemple la fête nationale, l'oeuvre de ces grands
artistes-là, les justement personnages qu'on désigne comme étant des
personnages historiques. Il faut que tout le monde se parle. Je pense que le
Musée national d'histoire du Québec va être un terrain neutre où cette
planification-là puis ce travail-là va pouvoir se faire. Donc, on prend un bras
de distance en fait.
Mme Garceau : Oui. Mais c'est
là où je ne suis pas d'accord avec vous, le bras de distance, parce que vous
êtes en plein au cœur de... parce que le musée va devoir vous soumettre. Donc,
c'est soumettre au ministère. Mais au bout du ligne, il y a quelqu'un qui est
en train de prendre la décision en termes de qui on va commémorer.
M. Lacombe : Bien sûr, mais
je vous soumets que tous vos prédécesseurs libéraux qui ont été ministres de la
Culture faisaient ça aussi, là. Je veux dire, on a une job à faire, il faut la
faire. Je veux dire, on est ministre, il y a des pouvoirs qui nous sont donnés
par la loi. On peut dire qu'au Québec, ce sont les fonctionnaires qui vont
prendre toutes les décisions, on n'aura plus besoin d'être élus. Mais là, il y
a des pouvoirs qui nous sont dévolus. Le Parti libéral, et c'est bien correct,
là, je trouve que ça a du sens, quand il était au gouvernement, prenait ces
décisions-là. Le Parti québécois, quand il était au gouvernement, prenait ces
décisions-là. Maintenant, nous prenons ces décisions-là, et je pense que c'est
correct. Les gens nous élisent pour une raison.
Maintenant, ce que je dis, c'est : On
crée un pôle d'expertise en histoire nationale du Québec, servons-nous-en parce
que...
M. Lacombe : ...il y aura
des experts là-bas.
Mme Garceau : Mais là,
est-ce que... Est-ce qu'il va y avoir un comité? Est-ce que vous songez à
peut-être créer un comité, parce que là, ça ne serait pas le comité
scientifique, parce que le... Parce que, dans toute l'élaboration des
expositions, évidemment, dans l'histoire du Québec, on va parler des figures
inspirantes. Et donc, il me semble qu'avec le comité scientifique, il va déjà
avoir des discussions à ce sujet-là.
M. Lacombe : Bien, la loi
ne prévoit pas non plus de comité scientifique pour les expositions, mais il y
en a, il y en a toujours. C'est la procédure. Maintenant, moi, je vais laisser
au Musée national de l'histoire du Québec le soin d'appliquer ça. Maintenant,
ce que le ministre, entre guillemets, je ne suis en train de parler de moi à la
troisième personne, là, mais ce que ce qu'on introduit, c'est, c'est : le
ministre va donner la procédure au musée en disant : Voici ce qu'on veut
que tu nous... Puis, évidemment, ça va être public. Voici ce que voici ce qu'on
vous demande de nous, de nous fournir, là. Voici le contrat, entre guillemets,
qu'on vous passe, et par la suite, évidemment, lui, il va nous soumettre le
contenu des recommandations qu'on sera libre d'accepter ou pas. Comme je vous
le rappelle tous les gouvernements jusqu'à aujourd'hui, même qu'à l'heure où on
se parle, c'est encore plus centralisé parce que c'est le ministre directement
qui se fait conseiller par le ministère.
Mme Garceau : O.K.. Et
donc, en termes du processus actuel, le processus actuel, au niveau de la
commémoration?
M. Lacombe : On a une
politique de commémoration pour la première fois depuis 2022, ça n'existait pas
avant. Donc, il y a des budgets, entre autres, qui étaient rattachés, mais là,
moi, je pense qu'il faut en faire plus puis c'est pour ça que je pense que le
musée va être un pilier sur lequel se reposer.
Mme Garceau : Et en
termes des modalités déterminées par ce dernier, est-ce que vous pouvez
élaborer là-dessus?
M. Lacombe : Les
modalités déterminées par ce dernier. Bien, c'est ce que je vous disais. On
parle de la procédure. Donc évidemment, j'imagine que chacun des gouvernements
ou chacun des ministres pourra modifier le mandat qu'il donne au Musée national
s'il le souhaite. Mais on inscrit dans sa loi qu'il a un mandat de se pencher
sur les commémorations. Maintenant, est-ce qu'il y a un ministre qui va vouloir
leur demander quelque chose de plus, quelque chose de moins? Ça leur
appartiendra et ils auront des comptes à rendre là-dessus. Mais au moins, on
l'inscrit dans la loi.
Mme Garceau : Je voulais
juste parce que vous... Qui ont marqué l'histoire de la nation québécoise.
Est-ce que vous visez... est-ce qu'il y a des gens en particulier? Est-ce que
des événements en particulier? À quoi vous songez actuellement?
M. Lacombe : Mon collègue
député dit : À Céline, bien, par exemple, on pourrait prétendre que le 30e
anniversaire de l'album Deux est marquant pour la musique québécoise, parce que
ça a été l'album le plus vendu de tous les temps. Album en français. Donc,
c'est un exemple. Mais sérieusement, pourquoi que c'est très sérieux. Je ne
veux pas me lancer dans des exemples, mais je pense qu'il y a des exemples
qu'on connaît tous, de grandes réalisations qui ont été faites sous des
gouvernements libéraux. Je pense à la création du ministère de la Culture, le
ministère des Affaires culturelles. À l'époque, je vous parlais tantôt de Georges-Émile
Lapalme dans le buste est devant le ministère, parce que ça, c'est un
gouvernement libéral qui a fait ça. Puis c'est Jean Lesage, ensuite, en
campagne électorale, qui a lancé ça, c'était dans le programme, puis le Parti
libéral a fait des grandes choses. Par exemple, ça.
Mme Garceau : On va
commémorer le Parti libéral.
• (19 h 10) •
M. Lacombe : Bien, on va
commémorer les réalisations faites sous les... Commémorer le Parti libéral, ça
fait un peu comme si on honorait votre mémoire parce que vous êtes morts. Ce
qu'on ne fera pas, évidemment, parce qu'on a de la classe, puis parce que ça va
être indépendant, donc ça ne sera pas politique. Mais blague à part, je ne vous
donnerai pas d'exemples comme ça, mais je veux dire, ce n'est pas des exemples
partisans, là, c'est des exemples qui tombent sous le sens. Par exemple Refus
global. J'ai désigné les signataires comme étant des personnages historiques,
j'ai désigné ça comme étant un moment historique. Bien, tu sais, ce n'est pas,
ce n'est pas politique, c'est souvent consensuel. Évidemment, on ne veut pas,
on ne veut pas créer de tempête politique autour de ça. Et là, je le faisais
moi-même directement avec. Parce que la loi, c'est ce qu'elle nous, c'est ce
qu'elle nous donne comme pouvoir. Là, maintenant, il y aura, disons, un pôle
d'expertise sur laquelle on pourra s'appuyer pour une planification...
M. Lacombe : ...disons, plus
étendue.
Mme Garceau : ...donc qui, en
termes du musée national, va être... Est-ce qu'il va y avoir un comité? Il va y
avoir une personne en particulier? C'est qui qui va vous soumettre ou soumettre
au ministère? Comment est-ce que ça va fonctionner, la mécanique de tout ça?
M. Lacombe : Ce sera à eux de
voir ça. Moi, je vais leur passer la commande de ce qu'on souhaite avoir et...
pas en termes de contenu, mais en termes de grand mandat, et ce sera à eux de
déterminer, là, ce n'est pas moi qui va leur dire qui devrait faire quoi au
musée. Mais vous pourrez les... Lorsqu'ils viendront ici en étude de crédits un
jour, j'imagine qu'ils pourront se faire poser toutes ces questions-là, qui
sont hypothétiques, là, pour l'instant.
Le Président (M. Fortin) : ...interventions
sur l'article 2.1? M. le député de Jean-Lesage.
M. Zanetti : Oui. Merci.
J'avais un questionnement similaire. Je trouve les explications du ministre
intéressantes. Essentiellement, cet article-là désempire la situation, bien, en
tout cas, désempire... En tout cas...
M. Lacombe : ...pas m'accuser
de m'arroger des pouvoirs.
M. Zanetti : En tout cas, je
comprends que cette mesure-là vient encadrer les décisions du ministre, là,
d'une certaine façon.
M. Lacombe : Bien,
c'est-à-dire, la Loi sur le patrimoine culturel continue de s'appliquer. Puis
ce pouvoir de classement, dans le cas des édifices, de désignation, elle est...
ce pouvoir-là, il est toujours dévolu au ministre, mais on donne, par ailleurs,
le mandat au Musée national de l'histoire de nous... de nous conseiller sur
cette question-là.
M. Zanetti : Et est-ce que,
dans l'esprit de cet article-là, vous souhaiteriez, par exemple, que les
recommandations qui seraient émises par le nouveau musée soient publiques, pour
qu'on puisse comparer : Est-ce que le ministre suit les recommandations ou
y déroge-t-il, par exemple?
M. Lacombe : C'est une bonne
question. Moi, je suis plutôt adepte de la transparence. Mais, en même temps,
depuis que je suis au gouvernement, c'est sûr que je vois bien que parfois ça
peut créer de la confusion quand des documents de travail sur lesquels on n'a
pas statué, sur lesquels on n'a pas donné notre approbation se retrouvent dans
l'espace public, et là ça devient comme si c'était la position gouvernementale.
C'est difficile, c'est difficile d'expliquer aux citoyens ce qu'on fait quand
il y a autant de bruit sur la ligne. Mais je ne suis pas un adepte du contrôle
de l'information, comme ancien journaliste. Donc, bonne question.
De toute façon, je pense que... Est-ce que
ce serait soumis à la loi d'accès à l'information? Il faudrait vérifier. Mais
on l'a vu tantôt, là, je me suis fait présenter des documents dont je ne
connaissais pas l'existence.
M. Zanetti : Donc, vous me
confirmez, dans le fond, M. le ministre, que ces documents-là... ces
recommandations-là émises par le nouveau musée seraient soumises à la loi de
l'accès à l'information?
M. Lacombe : Bien là, je ne
suis pas... je ne suis pas juriste, donc je ne vous confirmerai pas ou je
n'infirmerai pas ça, mais là c'est moi qui parle, c'est... Ma collègue, elle
fait peut-être une vérification. Mais ce que je vous dis, c'est qu'en plus de
ça, il y a un responsable de l'accès à l'information dans nos organismes, puis
c'est lui qui juge si ça s'applique ou pas de façon complètement impartiale.
Donc, bon, moi, je ne peux pas vous
confirmer ça.
Une voix : ...
M. Lacombe : Oui. La loi
d'accès à l'information va s'appliquer au Musée national de l'histoire du
Québec, mais je ne peux pas présumer qu'un document va être rendu public par le
responsable de l'application de la loi au MNHQ.
M. Zanetti : Je comprends. Ça
fait le tour de mes questions.
Le Président (M. Fortin) : Mme
la députée, est-ce que vous avez d'autres interventions?
Mme Garceau : ...je voulais
juste savoir : En termes des funérailles nationales, est-ce que ça
pourrait être inclus?
M. Lacombe : C'est une bonne
question. Je suis content que vous parliez de ça parce que je trouve que ça
démontre qu'on peut avoir une réflexion plus globale. Officiellement, c'est...
ça relève du MRIF, donc du ministère des Relations internationales et de la
Francophonie, puis c'est sa prérogative avec le protocole. Mais, en même temps,
je trouve que c'est intéressant d'entrer ça aussi dans la réflexion, parce que
le Musée national de l'histoire, nécessairement, va peut-être être en mesure
de... avec ce qu'il va nous proposer comme planification... disons, en tout
cas, le MRIF pourrait s'en inspirer.
Le Président (M. Fortin) : ...est-ce
que vous avez d'autres interventions sur le 2.1 que vous allez vouloir faire?
Mme Garceau : Non.
Le Président (M. Fortin) : Non?
Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention sur le 2.1, je vais mettre
l'article 2.1 aux voix. Est-ce que l'article 2.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Fortin) : Adopté.
Et, compte tenu de l'heure, la commission va ajourner ses travaux sine die. En
vous souhaitant une bonne soirée.
(Fin de la séance à 19 h 15)