(Neuf
heures cinquante minutes)
La Présidente
(Mme Thériault) : Votre attention, s'il vous plaît! Donc, ayant
constaté le quorum, je déclare la séance la Commission de la culture et de
l'éducation ouverte.
La commission est
réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 9, Loi sur
le protecteur national de l'élève.
Mme la secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la Présidente.
Mme David (Marguerite-Bourgeoys) sera remplacée par Mme Charbonneau
(Mille-Îles) et Mme Dorion (Taschereau), par Mme Labrie (Sherbrooke).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Thériault) : Merci
beaucoup. Donc, aujourd'hui, nous en sommes à l'étude de
l'article 11 du projet de loi. Le
ministre en avait fait la lecture avant d'ajourner, jeudi dernier. Donc, M. le
ministre, la parole est à vous.
M. Roberge :
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
Donc, effectivement,
on est à l'article 11. Puis on veut essayer de faire les articles un à la
fois, de ne pas déborder, mais je voulais juste annoncer à la présidence et aux
gens qui nous écoutent qu'on dépose en temps réel, en ce moment même, à la
commission, toute une liasse d'amendements, plusieurs articles qui vont dans le
sens des discussions qui ont eu lieu lors des auditions préliminaires sur les
violences sexuelles, donc plusieurs articles qui rajoutent tout un pan, je vous
dirais. D'abord, un recours de premier niveau au protecteur de l'élève, le
protecteur de l'élève qui peut se saisir
d'une plainte, sans aucun délai, qui peut même agir comme inspecteur, agir de
sa propre initiative, donc davantage de protection.
On fera le débat puis
l'analyse article par article, je ne veux pas m'étendre là-dessus, je voulais
juste aviser les collègues. Vous savez, Mme la Présidente, on travaille en
commission, mais des fois, même entre les séances de commission, avec les légistes puis même avec les collègues des
oppositions, il y a des échanges qu'on fait en collégialité. Donc, je m'arrête ici pour qu'on puisse reprendre
le travail, en saluant le travail et l'ouverture des collègues des
oppositions. C'est le genre de chose qui se fait en équipe, ça n'appartient pas
seulement au gouvernement, je tiens à le préciser.
La Présidente
(Mme Thériault) : Parfait. Merci, M. le ministre.
Je tiens à préciser
pour les parlementaires que les amendements sont déjà sur Greffier, en groupe,
et on les verra, évidemment, étude article par article, mais vous pouvez en
prendre connaissance dès à présent.
Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
Je tiens d'abord à
dire merci au ministre, qui m'a contactée ce matin pour ne pas me prendre par
surprise, puis c'est vraiment très apprécié. C'est un enjeu qui, en ce moment,
secoue énormément le réseau scolaire, qui doit être pris au sérieux. J'en profite aussi, parce qu'hier aussi il y a eu,
encore une fois, des cas qui ont été révélés par Yves Poirier, à TVA, je
rappelle que, pour libérer la parole, il faut laisser les jeunes parler.
Je me permets... puis
je ne veux pas présumer de l'intention du ministre, mais je suis convaincue
qu'il partage le même avis, que notre premier rôle, c'est de protéger des
mineurs, c'est notre premier, et que, quand on est un adulte, on a des devoirs
et des responsabilités. Je rappelle à tous les adultes : Si vous avez un
mineur qui vous contacte, vous devez contacter la DPJ, lorsqu'il est question
d'intégrité physique et mentale. Je rappelle à toute personne qui veut déposer
une plainte, vous pouvez le faire, évidemment, en étant accompagné. Il y a des
numéros de téléphone qui existent, 1 877 547-DPCP, 3727, ça, pour avoir de
l'aide.
Le soutien
psychologique est important, Rebâtir existe. Il ya aussi un numéro de
téléphone, 1 833 rebâtir, ou 732-2847. Si un adulte vous demande de
vous taire, changez d'adulte, allez parler à quelqu'un d'autre, et on est tous
là pour vous aider. Puis c'est vraiment important, parce qu'on reçoit plusieurs
témoignages, à mon bureau, j'en ai parlé avec le ministre. Alors, pour moi, le
plus vite qu'on va avancer à ces articles, mieux ça va être.
Dans l'attente, face
aux allégations qui ont été soulevées hier à l'école des Sources, je me permets
de le dire, il n'y a pas eu... si c'est vrai qu'il n'y a pas eu d'aide
psychologique, il n'est pas trop tard pour remédier. Ça existe, on a des
ressources pour les écoles. Alors, si on est capables de déployer une équipe
psychologique sur place pour rencontrer les élèves, c'est très pertinent. Il
n'est jamais trop tard pour bien faire.
Je vais m'arrêter là,
Mme la Présidente, puis je vois que mon collègue le ministre hoche de la tête,
ça fait qu'on est d'accord.
La
Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. Sur le fait... sur soit
les commentaires de la députée ou sur ce que le ministre a déposé, est-ce qu'il y a d'autres choses à dire?
Sinon, on peut passer à l'étude de l'article. Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
J'en ai pour pas long, Mme la Présidente.
Un, merci, parce que
vous avez appelé ma collègue, je l'apprécie. J'ai fait un visage, mais ce
n'était pas par rapport au fait que vous
aviez appelé. Je trouve ça intéressant de savoir, qu'on puisse le dire au
micro, qu'il y a ce lien-là, qu'il y a cette facilité-là puis que le
cellulaire puis la communication, ça sert aussi à ça, ce qui nous permet
d'avancer.
Mais, dans la même
voix que ma collègue, je vais dire... On a reçu, en commission parlementaire,
La Voix des jeunes compte, on s'en souvient tous, parce que, sur le coup, quand
ils nous ont abordés, on est restés un peu... Est-ce que le protecteur de
l'élève peut aller jusque-là? Est-ce qu'on peut parler jusque-là du sujet de
l'agression chez les jeunes? Et, nécessairement, ils ont été entendus.
Ça fait que je trouve
ça intéressant de pouvoir souligner ce matin que, quand on va arriver aux
discussions, il y a déjà une réflexion qui
aura été faite, on va avancer plus rapidement puis on va pouvoir aborder le
sujet avec beaucoup de transparence puis beaucoup de facilité. Ça fait
que, ça, je l'apprécie beaucoup, parce que le défi chez nos jeunes, c'est
d'être capable de s'avancer, de dire les choses puis d'avoir le sentiment...
parce que des fois ils sont entendus, mais ils n'ont pas le sentiment d'être
entendus, mais d'avoir le sentiment d'être entendus et d'être accompagnés.
J'apprécie les
consignes que vous avez données, ma collègue de Saint-Laurent, parce qu'il faut
rappeler les numéros de téléphone, il faut rappeler aux gens qu'ils ont ce droit-là.
Et, quand on parle d'une politique pour protéger les gens, il faut protéger les
gens qui dénoncent, il faut accompagner les gens qui ont eu des gestes posés,
mais qui ont aussi posé des gestes, parce que ce sont deux personnes qu'il faut
accompagner, donc, appréciation de ce côté-là.
Puis au plaisir
d'arriver à ce moment-là. Je pense que ça va être un moment important pour le
protecteur de l'élève, le sujet, autant quand on va parler de Béliers
solidaires. Mais, ceci dit, j'apprécie beaucoup. Merci.
La Présidente
(Mme Thériault) : Est-ce que j'ai des commentaires, maintenant,
sur l'article 11?
Mme Rizqy :
Non, parce qu'on a quitté à l'article 11...
La Présidente
(Mme Thériault) : Il n'était pas adopté, parce que... Le ministre
l'avait tout simplement lu, il n'y avait pas eu de commentaire non plus.
Une voix : ...
La Présidente (Mme Thériault) : Non,
il n'y a pas eu de conversation. Le ministre l'a déposé et il l'a lu. M.
le ministre.
M. Roberge :
Peut-être juste pour rappel, c'est deux lignes et demie, je pourrais juste
le relire, qu'on se remette dedans. Puis, après ça, écoutez...
La Présidente
(Mme Thériault) : Allez-y. Ça va engager la discussion.
M. Roberge :
...ça allait rondement la dernière fois. Oui, c'est ça.
La Présidente
(Mme Thériault) : Oui, il n'y a pas de problème.
M. Roberge :
Donc, article 11 : «Le protecteur national de l'élève coordonne,
répartit et surveille le travail des protecteurs régionaux de l'élève qui, à cet
égard, doivent se soumettre à ses ordres et à ses directives.»
On crée, avec ce
projet de loi là, un organisme. Donc, c'est normal qu'il y ait, je dirais, un
protecteur national qui ait fonction de supervision et qui s'assure que la
mission est bien remplie, puis on lui donne les pouvoirs de le faire. Voilà.
La Présidente
(Mme Thériault) : Questions? Commentaires? Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Oui. Il y avait une question qui était en suspens, qu'on devait me revenir,
c'était à savoir pour les crédits supplémentaires, parce que, dans le mémoire
du Conseil des ministres, on parle de 355 millions, dont
2 030 000 $ sont déjà là pour les protecteurs actuellement en
place, puis le ministre devait vérifier et nous revenir.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Oui. On est dans les estimations puis on ne peut pas, en commission, là,
prendre des dispositions budgétaires. Mais, dans le mémoire qui était déposé,
on disait qu'en ce moment le mécanisme des protecteurs de l'élève était un
peu... avait des fonds supérieurs, un peu plus de 2 millions, et on estime
qu'en revampant complètement avec le projet de loi on aura besoin d'environ
1 million supplémentaire. C'est l'évaluation préliminaire, là, puis je ne
veux pas engager les sommes, puis... c'est ça. Donc, évidemment, on sera
disposés, en espérant qu'on puisse le sanctionner assez rapidement, à le
financer, puisqu'on est déterminés à le mettre en place.
Mme Rizqy :
O.K. Merci.
La Présidente (Mme Thériault) : Parfait.
D'autres commentaires, questions?
Mme Charbonneau :
Sur l'article 11?
La Présidente (Mme Thériault) : Oui,
sur l'article 11.
Mme Charbonneau : J'en ai un.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Mille-Îles.
• (10 heures) •
Mme Charbonneau :
De la façon que c'est écrit, moi, c'est la première fois que je vois, je
reviens à la fin de la phrase, là, «ses ordres et ses directives». Je pensais
que, quand on avait un supérieur immédiat, c'était d'emblée comme ça qu'on
fonctionnait, là, que c'est mon supérieur immédiat, donc je réponds à... Je
vous dirais, «ordres et directives», pour moi, ça fait un peu... c'est un peu
dur, comme mots, mais on peut me dire que c'est comme ça que ça s'écrit
ailleurs, là.
Et je voulais savoir si, dans les ordres et
directives, il y avait, du côté du régional, un bilan. On avait commencé à
aborder un peu le sujet, là, si le régional faisait un rapport annuel qu'il
remet au provincial pour s'assurer, parce qu'il va y avoir plusieurs régions,
on va le savoir plus tard... mais pour s'assurer qu'il sait comment ça va.
Parce qu'il n'aura pas à tous les jours, là,
une conversation téléphonique, le protecteur régional va être suffisamment
occupé pour s'occuper plus des gens qui auront déposé des plaintes.
Donc, le principe de reddition de comptes d'un avec l'autre, ce n'est sûrement
pas à 11, mais je vais sûrement avoir une idée, là, avec la réponse du
ministre, de comment ça fonctionne.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Oui. Bien, c'est
une question à deux volets. Puis des fois j'en oublie une sur deux, avec ma
collègue, mais là je pense que je vais avoir les deux.
D'abord, sur la question «soumettre à ses ordres
et ses directives», c'est quelque chose qu'on retrouve dans d'autres lois qui
peuvent avoir des missions similaires. Dans les pouvoirs et devoirs du Coroner
en chef par rapport à ses coroners en chef
adjoints, l'article 23, dit : «Le Coroner en chef coordonne,
répartit, surveille le travail des coroners qui, à cet égard, doivent se soumettre à ses ordres et à ses directives.»
Donc, je vous dirais que c'est usuel dans ce type de loi.
Même chose pour direction et administration d'un
tribunal, on a un peu encore la même chose, là, «coordonner et [...] répartir
le travail [...] du tribunal qui, à cet égard, doivent se soumettre à ses
ordres et [ses] directives». C'est usuel de l'écrire de cette manière-là.
Pour ce qui est du rapport, oui, chaque
protecteur régional... puis on le verra un peu plus loin, on est à... dans l'article 4, on parle de la reddition de
comptes annuelle puis on pourra détailler puis comprendre la teneur, là, et la
nature de cette reddition de comptes là à l'article 48.
Mme Charbonneau : Mais, juste
pour savoir, est-ce que vous diriez que cette phrase-là, de la façon qu'elle
est écrite, c'est plus avec les métiers qui se rapportent à l'aspect légal ou
c'est toutes formes de métier, tu sais, toutes sortes de types confondus? Parce
que les exemples que vous m'avez donnés sont rattachés beaucoup à l'aspect...
tu sais, le coroner, l'aspect légiste. Est-ce que ça se rapporte plus à un
côté... la fonction du droit et légale ou ça va aussi dans la haute fonction
publique, là? Parce qu'on a comparé, là, sans donner de titres et de prix ou de
salaires... la comparaison du protecteur de l'élève national.
M. Roberge : Est-ce que la
question que vous me posez, c'est sur le salaire qu'aurait la personne ou je
comprends mal la question?
Mme Charbonneau : Non, non, pas
du tout...
M. Roberge : Vous voulez savoir
les comparables, pourquoi on compare avec l'organigramme des coroners? Parce
que, dans le fond, à certains égards, il y a des articles qui sont semblables.
Mme Charbonneau : O.K. C'est
plus dans la similitude que vous y allez que... pour la comparaison que c'est
un métier qui se rattache plus à l'aspect légal, là? Je dis «légal», j'essaie
de formuler ma phrase correctement, mais, tu sais, les avocats, les juges, le
coroner, pour moi, ce sont tous des métiers qui sont dans l'aspect législatif,
là.
M. Roberge : Non, ce n'est pas
parce qu'il s'agit d'un organisme légal. Le protecteur national de l'élève
n'est pas un tribunal ou de ce type-là, c'est tout simplement... on compare des
organismes indépendants qui ont des missions très, très spécifiques, puis un
organigramme avec une institution nationale, puis, je vous dirais, des bureaux
régionaux. Donc, quand le travail des légistes est de bâtir une nouvelle
institution, on se fie sur des mécanismes actuels connus qui fonctionnent.
Mme Charbonneau : O.K. Merci.
La Présidente (Mme Thériault) : Ça
va? D'autres commentaires?
Est-ce que l'article 11 est adopté?
M. Roberge :
Adopté.
La Présidente
(Mme Thériault) : Adopté.
Donc, à
l'article 12, M. le ministre, et vous avez un amendement.
M. Roberge :
Merci bien. Allons-y avec le 12.
Donc,
article 12 : «Le protecteur national de l'élève affecte chaque
protecteur régional de l'élève à une région. Il désigne aussi, pour chaque
région, un protecteur régional de l'élève chargé de la reddition de comptes
prévue à l'article 48 — comme
on en parlait, d'ailleurs. Il s'assure que les protecteurs régionaux de l'élève
desservent l'ensemble du territoire du Québec.
«Un protecteur
régional de l'élève à temps partiel peut être affecté à plus d'une région.
«Le protecteur
national de l'élève peut modifier les limites de la région à laquelle un
protecteur régional de l'élève est affecté. Le protecteur régional de l'élève
concerné complète le traitement des plaintes en cours au moment de cette
modification.»
Donc, l'objectif,
c'est de donner une assise territoriale aux fonctions des protecteurs régionaux
puis c'est de prévoir que, pour chaque région établie par le protecteur
national, il y ait un protecteur régional qui est responsable de la reddition
de comptes, justement ce que disait ma collègue tout à l'heure.
La Présidente
(Mme Thériault) : Vous allez déposer un amendement, mais j'ai des
commentaires, avant, des collègues de l'autre côté. Est-ce que vous voulez
faire la discussion tout de suite ou on attend l'amendement du ministre? On
attend l'amendement du ministre.
M. le ministre, vous
allez avec votre amendement.
M. Roberge :
Non, je n'ai pas d'amendement à déposer.
La Présidente
(Mme Thériault) : À l'article 12, oui.
M. Roberge :
Ah! O.K. Excusez-moi, c'était une confusion. C'est bon.
La Présidente
(Mme Thériault) : Vous m'avez fait peur, vous, là, mais moi, j'en
ai un.
M. Roberge :
D'accord. Allons-y.
La Présidente
(Mme Thériault) : Il est à l'écran pour les parlementaires aussi.
M. Roberge :
Très bien.
Insérer, après le
premier alinéa de l'article 12 du projet de loi, l'alinéa suivant :
«Aux fins de
l'affectation et de la désignation prévue à l'alinéa précédent, le protecteur
national de l'élève peut, lorsque le territoire d'un centre de services
scolaire excède les limites d'une région, inclure dans cette région la partie
excédentaire du territoire de ce centre de services scolaire. Il peut aussi
inclure dans une même région toutes les installations d'un établissement
d'enseignement privé.»
Donc, l'amendement
vise à permettre au protecteur de tenir compte des particularités de découpage
territorial des différents centres de services scolaires.
L'amendement permet
aussi, aux fins du traitement des plaintes visant les services rendus par un
établissement d'enseignement privé dont les installations se retrouveraient
peut-être dans des régions distinctes, de regrouper ces installations-là pour
que les plaintes soient traitées par un même protecteur régional de l'élève.
Voilà.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
...moi, juste pour comprendre, avant... Je suis encore au premier alinéa,
ça pourrait... même, peut-être, aussi de mieux comprendre, après ça, avec
l'amendement. Si on revient, «le protecteur national de l'élève affecte [pour]
chaque protecteur régional [...] une région», après ça «il désigne aussi, pour
chaque région, le protecteur régional de l'élève chargé de la reddition de
comptes», est-ce que ça, ça voudrait dire qu'il pourrait y avoir plus qu'un
protecteur régional pour une région? Parce que, dans ma tête, c'est que, de
facto, celui qui est affecté à une région, c'est lui qui doit faire la
reddition de comptes.
M. Roberge :
C'est qu'il pourrait y avoir un protecteur, aussi, à temps partiel.
Supposons, sur... donnons un exemple, la Capitale-Nationale, on pourrait avoir
un protecteur régional de l'élève pour la Capitale-Nationale avec un territoire
donné. Supposons qu'il y a un volume de plaintes qui est grand et que le
protecteur national décide d'ajouter un protecteur régional à temps partiel
pour venir soutenir, pour s'assurer qu'on respecte tous les délais, bien, ce
sera le protecteur régional à temps plein, supposons, qui s'assurera de faire
la reddition de comptes.
Mme Rizqy :
O.K. Puis est-ce que... dans ce cas, est-ce qu'on n'est pas mieux de
l'écrire tel quel dans le libellé, que le protecteur national désigné temps
plein doit faire la reddition de comptes? Parce que, premièrement, tel que
c'est écrit, ça laisse la latitude que le temps partiel puisse faire la
reddition de comptes.
M. Roberge : Je
ne vois pas où il y aurait un problème.
Mme Rizqy : C'est la deuxième
phrase, c'est que le protecteur national désigne, «pour chaque région, le
protecteur régional [...] chargé de la reddition de comptes prévue à
l'article 48». Donc, par conséquent, on pourrait avoir un national...
pardon, un régional temps plein puis un régional temps partiel, puis le
protecteur national pourrait, à ce moment-là, dire : Bien, c'est celui qui
est à temps partiel qui va faire la reddition de comptes, mais en réalité c'est
celui qui est à temps plein qui devrait la faire, parce que c'est lui qui a une
plus grande vision globale de son territoire, il a plus de dossiers, il est à
temps plein.
M. Roberge : Bien, ça semble
tomber sous le sens, normalement, mais je ne sais pas, advenant le cas où il
serait surchargé, advenant le cas où il serait inapte à faire son mandat
pendant quelques jours, quelques semaines, je pense qu'il faut juste laisser la
flexibilité au protecteur national de s'assurer que la reddition de comptes
soit faite. Normalement, on s'entend que ça devrait être la personne à temps
plein, mais, dans la gestion des ressources humaines, j'aurais le goût de
laisser la latitude au protecteur national. Je serais surpris, là, supposons
qu'il y en a un à temps plein puis il y en a un qui vient donner un coup de
main pour deux dossiers, le temps partiel, que ça soit lui qui fasse la
reddition de comptes.
Mme Rizqy : Oui, mais là c'est
que vous, d'entrée de jeu, vous l'avez dit, c'était... quand vous avez parlé,
quand je vous ai posé la question, vous avez dit : Ça va tomber sous le
sens, c'est celui qui est à temps plein qui va faire la reddition de comptes.
Ça, c'est parce que vous, vous avez pensé, puis aujourd'hui, c'est nous, mais,
tu sais, on écrit la loi pour plus tard. Nous, plus tard, on ne sera plus là,
un jour. Ça, je vous l'annonce tout de suite, je ne passerai pas ma vie...
Alors, c'est juste pour la pérennité de cette loi... pas qu'un jour un
protecteur national lise la loi puis dise : Ah! bien, j'ai la latitude, je peux demander ça à un temps partiel, qui
va le faire. C'est juste, ça, là, c'est... on pourrait... tu sais, on pourra réfléchir, là, c'est... Là, je le
sais, qu'on est dans l'autre amendement, là, mais on pourrait juste le
réfléchir pour le «worder»... l'écrire, pardon, dis-je bien, je vais me faire
chicaner par Antoine Robitaille, mononcle 101 sur la loi française. Alors,
on pourrait l'écrire juste pour dire que, dans l'éventualité qu'il y en a deux,
c'est celui qui est à temps plein qui a la responsabilité de la reddition de
comptes. Puis pourquoi que c'est important? C'est que la reddition de comptes,
elle est quand même névralgique dans l'évaluation du protecteur régional. Et
ça, ça ne pourrait pas être dévolu à une personne qui est à temps partiel, à
mon humble avis, mais, tu sais, je n'ai pas non plus... Je vais réfléchir à
l'amendement, là, on a assez de temps. Puis là je vais laisser mes collègues
parler, parce que je sais qu'il y en a d'autres qui veulent déposer des
questions sur l'amendement, puis je vais... Là, maintenant, je vais me
concentrer à lire l'amendement pour poser mes prochaines questions, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui, j'ai une
question pour le ministre. Est-ce que... Dans sa conception de ce que ça va
être, les protecteurs régionaux, est-ce que cette personne-là est entourée
d'une équipe pour faire le travail ou il s'agit d'une personne qui est nommée
et qui travaille seule pour faire ça? Parce que, comme on parle de protecteur à
temps partiel, ça laisse entendre que l'anticipation de la charge de travail,
dans certaines régions, pourrait ne pas occuper une personne à temps plein.
Donc, j'essaie de voir un peu c'est quoi que le ministre a en tête, là.
• (10 h 10) •
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : O.K. Il est fort
probable que, dans les régions, le redécoupage, on ait des gens à temps plein,
mais il n'est pas exclu, ce n'est pas impossible que, pour une région donnée,
si le volume de plaintes est très bas puis on
n'a pas de quoi occuper quelqu'un à temps plein, bien, ça se pourrait que la...
que le protecteur régional d'une région x soit à temps partiel. On ne
veut pas juste quelqu'un, là... l'image du réparateur Maytag, là, dans des
vieilles pubs, là, on ne veut pas ça, là, d'accord? Donc...
Mme Labrie : Je ne suis pas assez
vieille pour comprendre la... Je suis désolée.
M. Roberge : Vous ne la
comprenez pas. Il y avait... bon.
Mme Labrie : Je ne la comprends
pas.
M. Roberge : Page d'histoire — j'ai
47 ans, je suis très vieux — il y avait des publicités où on voyait
quelqu'un qui était payé à ne rien faire, il attendait que le téléphone sonne,
parce que les appareils étaient tellement bons, personne n'appelait pour le
réparateur. Bon, c'était... page d'histoire. Donc, c'est un peu ça.
La Présidente (Mme Thériault) :
...cheveux blancs.
M. Roberge : Oui, j'ai beaucoup
de cheveux blancs, ici, là, sur les côtés.
Mme Labrie : Merci de m'équiper
des bons référents pour comprendre la réponse.
M. Roberge : Voilà.
Ah! peut-être que c'était juste une mauvaise image, mais, peu importe, l'idée,
c'est que ce n'est pas exclu, ce n'est pas impossible que, pour une région
donnée, il y ait un protecteur de l'élève à temps partiel. Donc, si on disait
que, pour faire une reddition de comptes, ça doit obligatoirement être
quelqu'un à temps plein, bien là, ça pourrait poser problème.
Et, pour ce qui est du personnel, bien, c'est
l'article suivant, tout de suite après, à l'article 13, on parle du
personnel. Et le personnel, en réalité, sera embauché par le protecteur
national, mais pourrait très bien être réparti auprès des protecteurs régionaux
pour soutenir les protecteurs régionaux, parce ce que le rôle du protecteur
national, essentiellement, on vient de le voir avant, coordonne, surveille,
mais soutient, on va le voir plus tard, il a vraiment le travail de soutenir
les protecteurs régionaux, y compris en leur donnant de la formation, mais
aussi en leur fournissant tout le personnel nécessaire, là, avec diverses
expertises, on en a déjà parlé, là. Donc, ça fera partie du soutien de leur
donner le personnel puis toute l'équipe, là, qu'ils ont besoin.
Mme Labrie : Donc, quand, à
l'article 13, l'article parle des membres du personnel du protecteur
national, dans l'esprit du ministre, c'est des membres du personnel qui vont
travailler pour des protecteurs régionaux, mais dont l'employeur va être le
protecteur national, c'est ça?
M. Roberge : Il y aura
vraisemblablement des gens qui seront, entre guillemets, dans le bureau du protecteur
national, qui vont épauler le protecteur national, mais il y aura aussi des
gens qui seront répartis sur le territoire, dans les bureaux des protecteurs
régionaux.
Mme Labrie : Qui pourront être
basés sur le territoire à certains endroits.
M. Roberge : Absolument,
absolument.
Mme Labrie : Est-ce qu'il y a
une évaluation qui a été faite, une estimation? C'est sûr, là, je ne demande
pas au ministre d'anticiper parfaitement quels seront les besoins, mais est-ce
qu'il y en a une, évaluation qui a été faite du nombre de dossiers par année,
par exemple, qui pourraient être appelés à être traités par un protecteur de
l'élève?
M. Roberge : On avait sorti...
Je vais essayer de retrouver les chiffres des plaintes qu'on a, actuelles, du
volume, par les protecteurs actuels, mais c'est vraiment très difficile
d'extrapoler. On pense qu'avec un protecteur beaucoup plus efficace, on pense
qu'en faisant quelque chose, là, qui rétablit la confiance, quelque chose qui
est connu, parce qu'en ce moment, ce n'est pas connu... Là, à plusieurs
endroits dans la loi, on dit qu'ils sont obligés de se faire connaître, de
faire connaître le mécanisme, de communiquer aux parents, de vulgariser le
mécanisme. On s'attend... pas parce que ça va se mettre à mal aller dans les
écoles, là, on s'attend à ce que, par contre, les gens soient plus habilités à
utiliser le processus des plaintes, mais c'est très, très difficile. C'est pour
ça qu'il faut laisser à plusieurs endroits beaucoup de flexibilité au protecteur
national, parce que lui, il a une obligation de résultat. Il faut que ça se
fasse, il faut que les parents soient satisfaits, il faut que les élèves soient
protégés puis il faut qu'on respecte les délais. Donc, ça se peut très bien
qu'il ait à embaucher un assez grand nombre de personnes, mais... pour traiter
un assez grand nombre de plaintes. Je ne vous donne pas de chiffres,
honnêtement, je ne les ai pas, ça ne serait pas fiable comme chiffres, parce
qu'on change de paradigme, on change d'organisation. Voilà.
Mme Labrie : Bien,
effectivement, moi, je m'attends aussi à ce qu'il y en ait plus, là, comme le
ministre, d'autant plus qu'on ajoute des écoles privées, d'autant plus qu'on
ajoute les enfants scolarisés à domicile. J'anticipe quand même un volume
important de plaintes, ne serait-ce que parce qu'il y a une tentative
d'améliorer la confiance envers la structure. C'est pour ça que j'ai de la
misère à imaginer qu'il va y avoir tant de situations que ça où le protecteur
va être à temps partiel. Moi, j'imaginais plutôt un modèle où, dans chacune des
régions, il y aurait un protecteur régional avec, probablement, une assez bonne
équipe, là, pour s'occuper dans un délai raisonnable du traitement de ces
dossiers-là.
Je me demande si la façon dont c'est prévu...
Parce que, là, le ministre me réfère à l'article 13 pour parler du
personnel, puis il va relever, finalement, du protecteur national. Ça fait que
c'est le protecteur national qui, finalement, va être imputable si le
protecteur régional ne réussit pas à répondre dans le délai prescrit parce que
le protecteur national, il n'aurait pas envoyé assez de personnel. Ça ne sera
pas au protecteur régional lui-même de faire ces embauches-là pour le soutenir?
Je trouve... Je me questionne sur la manière dont c'est organisé, le fait que,
finalement, il y a un protecteur régional qui est nommé, mais ce n'est pas lui
qui décide tant que ça des ressources qu'il va avoir à sa disposition, c'est la
responsabilité du protecteur national de les mettre à sa disposition.
Ça fait que c'est qui...Qui va être imputable,
finalement, du délai, s'il n'est pas respecté, par exemple? C'est le protecteur
régional ou le protecteur national qui va être imputable du délai si, par
exemple, moi, je porte plainte puis que ça dépasse le nombre de jours prévus?
M. Roberge :
Bien, je pense que tout le monde devra bien faire son travail. Mais, si le
protecteur national constate qu'on ne respecte pas le délai, c'est le
protecteur national à s'assurer de régler le problème dans une région,
s'assurer que le personnel est là, d'attribuer à un second protecteur régional
en soutien, qui peut être à temps partiel s'il le faut, de redécouper le
territoire s'il le faut. Supposons qu'un territoire est trop grand, c'est ce
qu'on dit aussi, qu'il y a une flexibilité, le territoire est trop grand, ça
amène un trop grand volume de plaintes. On se rend compte que, supposons, les parents trouvent que c'est trop loin
géographiquement, puis ils font des plaintes sur le fait que c'est trop loin,
bien, le protecteur national aura l'obligation de répondre à ces besoins-là.
D'ailleurs, si jamais
une plainte n'est pas traitée dans un délai prescrit, pour les parents, bien,
ils peuvent dire : Bien, tant pis, vous aviez 10 jours pour me
répondre. Vous ne m'avez pas répondu, je vais à l'étape suivante. Parce qu'on
ne veut qu'en aucun cas que les élèves soient brimés. Mais l'obligation, elle
est vraiment entre les mains du protecteur national, qui a le pouvoir
d'affecter des protecteurs régionaux, des protecteurs à temps partiel, donner
du personnel, redécouper des territoires, bref, il a tous les outils, là, pour
s'assurer qu'on répond correctement.
Mme Labrie :
Donc, ça relève du protecteur national, le respect, l'imputabilité.
M. Roberge :
Oui.
Mme Labrie :
Là, il y a eu... Moi, je trouve qu'il y a un petit flou artistique autour de la
façon dont ça va se dérouler, parce que le ministre m'a dit : Bien oui, il
va pouvoir y avoir des membres du personnel qui vont relever du protecteur
national, mais qui pourraient être affectés à un protecteur régional. Il me dit
aussi : Bien, si on se rend compte que, par exemple, le territoire est
trop vaste, on pourra rediviser le territoire, puis, à ce moment-là, il y aura
plus de protecteurs régionaux. Est-ce que... C'est quoi, l'orientation du
ministre? C'est d'avoir... Si jamais ça s'avère, là, que, sur un territoire donné, il y a plus de demandes que ce qu'un
protecteur régional est en mesure de livrer, est-ce que, dans son esprit
à lui, on va subdiviser le territoire pour avoir un plus grand nombre de
protecteurs régionaux ou on va équiper cette personne-là d'une équipe, de
membres de personnel, d'adjoints, de personnel administratif pour le soutenir?
Est-ce que c'est ça? Est-ce que c'est une personne avec une équipe ou est-ce
que ça va être la subdivision du territoire pour s'assurer d'avoir un
protecteur à chaque endroit? Parce que c'est quand même deux visions
différentes de la manière de travailler, là.
M. Roberge :
Ce n'est pas tranché, dans le projet de loi, nécessairement, la manière
d'atteindre l'objectif. Ce n'est pas... Par exemple, on pourrait dire : À
Montréal, est-ce qu'on fait un protecteur régional du Grand Montréal avec
beaucoup plus de ressources humaines, traiter, par exemple, un plus grand
volume de plaintes ou bien on fait est de Montréal comme étant une région
distincte, ouest de Montréal, Laval, régions distinctes, mettons, Longueuil,
région distincte? Je vous dirais que là n'est pas le coeur du problème. On
laisse cette autonomie administrative là au protecteur national, en lui donnant
tous les moyens d'atteindre les objectifs en termes de ressources, là.
Puis, si... C'est
important de préciser un autre élément. La Protectrice du citoyen a compétence
sur le protecteur national. Donc, si jamais, je ne sais pas, là, le protecteur
national ne faisait pas les redécoupages adéquats et laissait des plaintes
dépasser les délais prescrits par la loi, donc on serait en contravention de la
loi, admettons, si vraiment ça n'allait pas bien, bien, la Protectrice du
citoyen... le Protecteur du citoyen pourrait enquêter puis dire, là :
Comment ça se fait que vous ne respectez pas
la loi? Donc, il y a quand même un autre garde-fou de plus, là, si jamais la
loi était bafouée. Mais là ça voudrait dire qu'on est en contradiction
de la loi, quand même. On a quand même ceinture et bretelles.
• (10 h 20) •
Mme Labrie :
Oui, bien, j'entends qu'il y a beaucoup de souplesse puis que les décisions
ne sont pas tout à fait arrêtées sur la manière dont ça va s'organiser. Puis,
si on était en train de réfléchir à un projet pilote, peut-être, ça me
dérangerait moins, mais là on est en train de mettre sur pied une nouvelle
structure, puis j'ai l'impression que les réflexions ne sont pas faites sur la
manière dont ça va s'organiser sur le terrain. Ça me pose quand même problème,
là. Peut-être ça aurait valu la peine d'en faire un, projet pilote pour tester
des choses avant, parce que, là, on avance puis on adopte une loi, puis, quand
elle va être adoptée, moi, je réalise que je ne serai pas en mesure du tout
d'expliquer aux citoyens ça va être quoi, la manière dont ça va s'organiser sur
leur territoire, là. Ça va rester flou pendant un bon moment, là, puis ça
risque même d'être très différent d'une région à l'autre, selon ce que le
ministre me répond.
Donc, je ne sais pas
si je suis la seule à être mal à l'aise avec ça, mais j'ai l'impression que la
réflexion n'est pas aboutie. Il y a de la souplesse, puis O.K., mais on n'est
pas en train de faire une phase test, là, de projet pilote, on est en train
d'adopter une loi pour mettre sur pied quelque chose, là. Il n'y a pas de... Il
va falloir prévoir ce qu'il faut pour réajuster à ce moment-là. S'il n'y a
tellement pas de décisions qui sont prises à ce niveau-là, si tout est encore
flou au niveau de l'organisation de la structure sur le terrain avec les
protecteurs régionaux, puis tout ça, il va falloir prévoir des dispositions
pour réajuster, peut-être, la loi dans quelques années, selon la manière dont
ça se sera passé. Parce que j'ai l'impression qu'on est en train de mettre sur
pied un projet pilote. Moi, c'est l'impression que j'ai à la lumière des
réponses que j'obtiens, là.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Bien là, on a un désaccord. Je pense que les balises sont très, très
claires sur l'organigramme, la structure, les objectifs, les délais,
l'imputabilité. On a répondu à toutes ces questions-là au fil de la discussion.
Ce n'est pas un projet pilote, là, le projet pilote, on l'a vécu avec les
protecteurs de l'élève actuels, d'une certaine façon. Ce n'était pas un projet
pilote, mais disons que ça a été implanté, puis on est en train de corriger le
système. Il n'y a pas, au moment où on se parle, de protecteur national, puis
ça manquait, donc on le corrige. Il n'y a pas, en ce moment, quelqu'un qui voit
à corriger les failles du système, le fait que des délais ne sont pas
respectés, il n'y a même pas de délais. Donc, on corrige la situation actuelle.
Voilà.
Puis, à l'article 75, aussi, on parle du
fait qu'après cinq ans il y a un rapport, là, sur la mise en oeuvre de la
présente loi, donc une espèce de bilan. Non seulement il y a un rapport annuel,
mais, après cinq ans, il y a un rapport de mise en
oeuvre, et là il y aura une analyse plus sérieuse, là, si on dit : Bon,
bien, après cinq ans, on est où? Comment on peut corriger? Puis il sera
toujours possible de réajuster. Ceci dit, ce n'est pas parce qu'on met cet
article-là qu'on n'a pas confiance que c'est bien fait, je pense que c'est
très, très bien fait, mais en même temps on prévoit qu'il y a une analyse
rigoureuse après cinq ans, je pense, c'est raisonnable.
Mme Labrie : C'est bien,
effectivement, qu'il y ait un rapport après cinq ans. Ça ne forcera pas le
ministre à faire des changements, par contre, ça l'oblige seulement à déposer
un rapport. Beaucoup de rapports n'ont pas de suite, malheureusement. Moi, j'ai
juste la crainte qu'on fasse la même erreur qui a été faite la dernière fois,
finalement. Quand il y en a, des protecteurs de l'élève qui ont été implantés,
puis finalement ça n'avait peut-être pas été suffisamment réfléchi à l'époque,
on s'est retrouvé avec toute une série de problèmes qu'on essaie de régler en
ce moment. Je pense que tout le monde est de bonne foi, là, je ne prétends pas
que c'est mal intentionné, mais, comme la réflexion n'est pas tout à fait
aboutie, c'est comme si, là, on a essayé quelque chose, puis ça n'a pas marché,
puis là on essaie autre chose, on teste autre chose puis on se dit : Bien,
dans cinq ans, on y reviendra puis on fera un rapport. Mais il manque
d'aboutissement de la réflexion, là. Tu sais, qu'on ne soit pas capables de
dire aux parents : Ah! vous, vous habitez à tel endroit, il y aura un
protecteur... il y aura un protecteur régional pour l'Estrie, par exemple, ou
bien il y en aura un qui va couvrir tout le territoire du centre de services
scolaire de Sherbrooke, mais incluant les écoles privées, les enfants
scolarisés à la maison ou, tu sais... Là, ça, on ne le sait, ça, on ne le sait
pas, on ne le saura pas plus à la fin de l'adoption de la loi. Je ne sais pas
quand on le saura, mais il y a quand même un certain flou, là. On n'est pas en
mesure de le savoir, en ce moment...
Le Président (M. Poulin) : D'accord.
Merci, Mme la députée.
Est-ce qu'il y avait d'autres interventions sur
l'article 12... sur l'amendement à l'article 12, c'est bien ça? Je
suis en remplacement. Alors, Mme la députée des Mille-Îles, s'il vous plaît.
Mme Charbonneau : Merci, M. le
Président. Quel que soit le rôle que vous occupez, M. le Président, vous le
faites toujours très bien. Donc, je ne suis pas inquiète que vous soyez le
capitaine du bateau en ce moment.
Le Président (M. Poulin) : C'est
gentil.Ça me touche.
Mme Charbonneau : Sur
l'amendement proposé, on dit, à la fin, «il peut aussi inclure dans une même
région toutes les installations d'un établissement d'enseignement privé». Je
vous en nomme trois, puis je vous pose ma question après : le collège
Laval, le collège Letendre, qui sont deux institutions privées de Laval, et le
collège Regina Assumpta. Je choisis délibérément Montréal et Laval, parce que
ces trois collèges-là, pour ne nommer qu'eux, vont chercher autant sur la
Rive-Nord que dans la région comme... dans la région montréalaise. Donc, quand
on écrit, «il peut aussi inclure dans une même région toutes les installations
d'un établissement», l'établissement privé ne reçoit pas une clientèle que de
la région, ça fait que je veux comprendre dans votre amendement que vous allez
prioriser l'établissement plutôt que l'adresse de l'élève.
Donc, si je suis un élève qui habite à
Saint-Jérôme — je
ne sais pas pourquoi je dis ça de même, mais Saint-Jérôme — et
que je vais au collège Letendre, je suis considérée sous le joug du collège
plutôt que sur la région. Mon protecteur de l'élève sera celui qui va répondre
à l'établissement et non à mon adresse, comme ça, si j'ai un malaise puis je
veux m'adresser... on va me guider dans la région de Laval plutôt que de me
guider dans ma région, qui serait — j'ai pris l'exemple de
Saint-Jérôme, là — qui
serait Saint-Jérôme.
M. Roberge : Bien, je pense
que... Ça va?
Le Président (M. Poulin) : Oui,
M. le ministre.
M. Roberge : Je pense que ma
collègue a parfaitement saisi de la manière dont on s'est organisé. En réalité,
là, chaque établissement, le bâtiment
physique sera affecté à un protecteur régional ou un protecteur régional sera
affecté au bâtiment, peu importe, et donc tous les élèves, peu importe leur
adresse ou leur code postal... Et, à travers leur école, ils recevront
l'information, parce que c'est prévu à plusieurs endroits, là, que le
protecteur national et les protecteurs régionaux devront se faire connaître. Et
le parent recevra... C'est-à-dire, bien, supposons que j'habite Saint-Jérôme,
peu importe, à travers votre enfant, par courriel, dans le sac, etc., vous
allez savoir quel est le nouveau mécanisme, quels sont les délais, quelles sont
les manières de se faire entendre, la procédure. Et, en passant, vous, votre
protecteur régional, c'est celui de Laval, et le parent saura très, très bien
la manière de contacter et qui contacter, le cas échéant.
Mme Charbonneau : Dans
le principe d'une commission scolaire, on a une facilité de savoir quel
établissement se rattache à quel centre de services ou à quelle commission
scolaire. C'est attribué, c'est facile de savoir. Si une école privée a plus
qu'un établissement, mais pas dans la même région, ils vont répondre... c'est
l'établissement, ça ne sera pas l'association de l'école privée.
M. Roberge : Bien,
ce que prévoit l'amendement, c'est de donner cette latitude-là, justement, au
protecteur national, parce qu'on dit : «[Il] peut, lorsque le
territoire d'un centre de services scolaire excède les limites d'une région,
inclure dans cette région la partie excédentaire du territoire de ce centre de
services scolaire. Il peut aussi inclure — il peut inclure — dans
une même région toutes les installations d'un établissement d'enseignement
privé.» Admettons qu'on avait... puis il y a
peut-être des exemples, ça ne me vient pas en tête, mais supposons qu'il y a
une école privée qui aurait...
Mme Charbonneau :
Oui, j'essaie d'en trouver, moi aussi.
M. Roberge : ...qui aurait une
installation à Gatineau, une autre à Montréal puis une autre à Québec...
Mme Rizqy : Collèges français,
Montréal, Longueuil.
M. Roberge : Admettons... bon,
ma collègue me dit : Collèges français Montréal, Longueuil, je ne sais pas
si, honnêtement, d'un point de vue
administratif, c'est des C.A. différents ou c'est un seul et même C.A., là, il
faudrait vérifier, mais admettons
qu'on aurait un seul et même conseil d'administration pour trois bâtiments dans
trois régions administratives distinctes, bien, le protecteur national
pourrait dire : Bien, écoutez, on va tous les affecter à ce protecteur
régional là qui se fait connaître et connaît
bien cette organisation-là, transfère à travers cette organisation-là les
informations aux parents pour faciliter les choses. L'objectif, c'est de
l'efficacité puis c'est de faciliter les choses. C'est ça.
• (10 h 30) •
Mme Charbonneau : Oui, je
comprends très bien votre volonté de facilité, parce que notre volonté à nous,
quand on a dit : Un protecteur de l'élève pour la communauté anglophone
puis pour les élèves handicapés, c'était ça, c'était de pouvoir faciliter
l'accès, puis la disponibilité, puis le dialogue entre un et l'autre. Est-ce
qu'on peut imaginer... puis je lance l'idée comme ça, ce n'est pas un
amendement, je fais juste poser la question, est-ce qu'on peut imaginer le
protecteur national dire : Bien, moi, je veux un protecteur régional qui
va s'occuper juste du privé? Ce n'est jamais quelque chose que j'ai pensé, là,
mais en vous écoutant me parler puis en me disant : Bien, ça se pourrait
que le protecteur national décide en regardant les territoires, parce qu'on ne
les sait pas, mais en regardant les territoires dire : Bon, bien, la
commission... pas la commission, mais l'école privée, collèges français, bien,
on va leur attribuer le même protecteur de l'élève parce que c'est une
direction qui est similaire, parce que ça se ressemble.
Est-ce que le protecteur national pourrait vous
faire la recommandation d'avoir un régional, mais qui englobe l'ensemble du
Québec pour les écoles privées, puisque — puis je finis mon point
là-dessus — la
philosophie du privé, ce n'est pas la philosophie du public? Puis malgré que...
puis je sais que vous allez avoir un plaisir à me corriger, mais malgré que la
volonté pédagogique est la même, c'est de faire réussir l'élève, c'est de
l'amener à sa meilleure performance et à son diplôme, mais la philosophie de
base entre une école publique puis une école privée, c'est différent. Il y en a
une où tu as le privilège d'aller si ton parent est capable de financer puis
que, bon, tu remplis toutes les conditions pour pouvoir y aller, puis l'autre,
bien, tu as une place automatiquement dans cette école-là, parce que c'est ton
école à toi, c'est ton école publique, c'est celle qui doit répondre à tes
besoins, puis à tout, tout ce que tu as... tout ce qui est nécessaire pour
t'amener à ta graduation.
Donc, est-ce
qu'on peut l'imaginer, ou vous allez me répondre que, non, le protecteur
national va nécessairement avoir des protecteurs régionaux ciblés à
toutes les performances puis à toutes les conditions scolaires qu'il aura dans
son milieu?
M. Roberge : Non, il n'y aura
pas... il n'est pas possible d'avoir un protecteur, supposons, régional qui
gérerait toutes les écoles privées. C'est contraire à l'esprit de la loi. On y
va par région. Il pourrait y avoir de petites exceptions pour regrouper deux,
trois établissements d'une même organisation, mais on y va par région, puis on
couvre tous les élèves d'une région donnée.
Mme Charbonneau : Donc, s'il vous en
fait la proposition, si le national vous revient, là, après six mois
d'expérience, là, puis qu'il vous dit : Sais-tu quoi, on en a plein nos
bottes avec le public et le privé, ce n'est pas du tout la même philosophie, il
serait recommandé d'avoir quelqu'un qui est spécifiquement attitré à une façon
de faire, puis une autre pour l'autre, on pourrait même avoir un partiel, la
recommandation ne serait pas acceptée, puisque la philosophie dit : Ça
prend un protecteur régional qui couvre l'ensemble des spécificités
pédagogiques d'une région.
M. Roberge : Mais, de toute
manière, le protecteur national aura la latitude de répartir les établissements
par région, en respect de la loi. Moi-même ou un autre ministre n'aurait pas à
dire oui ou non, fais tes régions, redécoupe comme ça. Supposons, l'exemple que
ma collègue dit, là, bon, dans six mois, il reviendrait voir le ministre en
disant : Est-ce que je peux faire ça? Ce n'est pas comme ça que ça
fonctionne. Il aurait le mandat d'établir cette structure-là dans le respect de
la loi. Or, la loi n'est pas conçue pour un regroupement, par exemple, dire :
On fait tous les privés à part, tous les publics à part. Donc, le protecteur
n'irait pas voir un ministre en disant : Est-ce que je peux faire quelque
chose qui est contraire à la loi?, puis le ministre ne pourrait pas dire :
Bien oui, fais quelque chose qui est contraire à la loi. Ce n'est pas comme ça
que c'est conçu.
Juste
préciser quelque chose, tout à l'heure, peut-être que je ne l'ai pas mentionné,
j'ai dit : On déposait en liasse, là, tous les amendements sur les protecteurs... pas sur le protecteur, mais
sur les violences sexuelles, ça a été fait. Très bien. Je veux juste
préciser, peut-être que je ne l'avais pas fait, que ce soit rendu public,
disponible, là, que des personnes puissent y
accéder. Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui seront intéressés à creuser
l'affaire puis à voir... Donc, je veux juste
le préciser pour être sûr que ce soit public, mais je pense avoir répondu à ma
collègue, là, quand même, à sa question.
Le Président (M. Poulin) : Et,
M. le ministre, la présidence confirme que le tout sera rendu public.
M. Roberge : Merci,
le plus vite possible.
Mme Charbonneau : Oui, merci,
M. le Président.
Le Président (M. Poulin) : D'autres
interventions? Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci.
M. le ministre, je pense qu'on doit amender votre amendement, puis je vais vous
expliquer pourquoi. «Il peut aussi inclure
dans une même région toutes les installations d'un établissement d'enseignement
privé», moi, comment je lis cette ligne-là, c'est qu'on veut donner la
latitude, au fond, au protecteur national de pouvoir... Si, par exemple,
appelons… collège x, un établissement privé, une installation primaire,
secondaire dans un endroit, mais qu'il y aurait une plainte et que ça pourrait
affecter aussi l'école secondaire qui est sur une autre rive, à ce moment-là,
on veut qu'il ait la latitude pour continuer son enquête puis ses démarches.
Mais c'est que ça peut exister aussi dans le
réseau public, et je vous explique pourquoi, pour deux raisons. Un, c'est qu'on
a, dans certaines régions administratives, Laurentides, Lanaudière, où est-ce
qu'il y a des classes neige, et il se transfère entre Lanaudière et
Laurentides, et, si on veut qu'il ait la latitude de pouvoir passer de cette
région-là à l'autre région lorsqu'il y a cette classe neige… Deuxième raison,
c'est un cas concret, moi, je l'ai vécu, présentement, dans mon comté, c'est
que, par exemple, dans une des enquêtes, il y a un des directeurs qui n'est
plus dans notre centre de services scolaire,
qui est rendu ailleurs puis qui est visé par des allégations, on veut que le
protecteur, à ce moment-là, dise : Aïe! Attends une seconde, il a
changé de centre de services scolaire, il n'est même plus dans la même ville,
il est rendu ailleurs, mais on a une enquête qui est là, là, on veut que le
protecteur ait cette latitude. Moi, c'est ce que je comprends de cette
ligne-là, on peut inclure d'autres installations, établissements d'enseignement
privés. Moi, je vous proposerais qu'on ajoute, dans... «ou public», qu'on ait
la latitude d'aller aussi loin.
M. Roberge : Oui,
bien, M. le Président, c'est la phrase d'avant. Dans le fond, c'est la même
logique qui s'applique au privé comme au public. Là, on parlait du privé
parce que c'étaient les questions des collègues, mais on prévoit la même chose,
privé, public, dans l'amendement.
Mme Rizqy : Non, parce que,
juste avant, c'est «lorsque le territoire d'un centre de services scolaire
excède». Moi, là, c'est Marguerite-Bourgeoys, l'autre est rendu… commission
scolaire des Mille-Îles, ce n'est plus le même centre de services scolaire.
Donc, ça ne permet pas la... ça n'a pas le même effet. Il faut que ce soit le
centre de services scolaire qui aurait une installation ailleurs ou que
l'enquête vise encore ce centre de services scolaire, mais, moi, c'est que je
sais que c'est... il y a des partages, là, de la façon que c'est fait, et ça
existe, là. J'ai d'autres cas en tête, parce que moi… désolée, moi,
honnêtement, là, pratiquement… mon bureau est rendu le département des
dénonciations, là, mais c'est que, quand il y a une enquête...
Je vais vous donner un autre cas spécifique. En
ce moment, dans une école secondaire, il y a eu des plaintes, la personne a été
suspendue pendant deux semaines, mais au retour, pendant l'enquête… c'étaient
les deux dernières semaines de l'an passé avant la relâche. Alors, pour le
temps de l'enquête, la personne était suspendue à la maison, ce qui est bien,
mais elle n'est pas revenue en septembre, elle a changé de centre de services
scolaire. Donc, qu'est-ce qui est arrivé avec l'enquête? Rien. Or, la personne
a juste... elle est ailleurs. Donc, il n'y a plus d'enquête parce que le centre
de services scolaire a dit : Oui, mais ce n'est pas mon problème, là, la
personne n'est plus sous mon emploi, donc il ferme le dossier. Puis nous, on ne
veut pas que le dossier soit fermé parce qu'on ne veut pas déplacer le
problème, on veut le régler. Moi, j'ajouterais juste, là, pour la latitude dont
vous faites référence, «d'un enseignement privé ou public», comme ça, là, là,
vous allez avoir ceinture et bretelles, ça, je peux vous le garantir.
M. Roberge : O.K. Bien, c'est
une question intéressante, là, je veux qu'on la comprenne bien. D'abord, de
manière générale, le protecteur de l'élève est là pour s'assurer que l'élève
reçoive le service, là. Le parent ou l'élève est insatisfait d'un service, il
pense qu'il n'a pas le service voulu, il porte plainte. Ce n'est pas tellement,
je vous dirais, dans un processus judiciaire, dans ce cas-là, ou dans le
processus qu'on a au ministère, où on a un département des enquêtes qui vient
enquêter sur une administration, c'est autre chose, le traitement des plaintes
versus, supposons, une enquête administrative sur la gouvernance, puis on est
là-dedans, en ce moment, dans un autre dossier, je le sais.
Par contre, à l'article 40, on est, je pense,
dans le domaine dont ma collègue parle, article 40, on dit : «Pour la
conduite d'une enquête, le protecteur national de l'élève, les protecteurs régionaux
de l'élève et toute personne autorisée à cette fin sont investis des pouvoirs
et de l'immunité des commissaires nommés en vertu de la Loi sur les commissions
d'enquête, sauf [le] pouvoir d'imposer l'emprisonnement.» Mais ici on ne fait
pas référence à un territoire précisément. Donc, une fois qu'on a tous les
pouvoirs et l'immunité des commissaires nommés en vertu de la Loi sur les
commissions d'enquête, le protecteur national, s'il se saisit d'une enquête,
n'est pas limité — et
même les protecteurs régionaux non plus ne sont pas limités — à une
région donnée, ici.
Mme Rizqy : Bien, si je
transpose, par exemple, avec la Loi sur la police, la Loi sur la police, vous
allez avoir le SPVM qui est limité sur son territoire, sauf lorsque, par exemple,
il siège à titre de bureau d'enquête indépendante, je le dis entre guillemets,
dans la mesure, par exemple, que ça viserait une enquête ou une bévue, disons,
de la SQ; et vice versa, la SQ n'a pas autorité partout... bien, oui et non,
là, mais il y a des territoires qui sont divisés. Mais cet article-là, ce
corollaire de l'article 40 existe aussi pour d'autres organismes, et c'est
vraiment en fonction d'abord de leurs territoires.
Le commissaire a tous les
pouvoirs sur son territoire et il a l'immunité, évidemment, dans l'exercice
total de sa fonction. Mais là je réfléchis à haute voix, là, «il peut aussi
inclure dans une même région toutes les installations d'un établissement
d'enseignement privé» puis «il peut aussi inclure dans la»... Je ne sais pas comment
l'écrire, là, mais je crois qu'on devrait s'assurer que, lorsqu'un
commissaire... pardon, lorsqu'un protecteur de l'élève entame son enquête, il
n'y a pas un frein si jamais durant cette enquête-là certaines personnes
changent de centre de services scolaire, changent de territoire, pour qu'il
puisse quand même exercer pleinement son enquête puis de dire : Bien, je
suis allé jusqu'au bout, parce que, tu sais, tantôt, vous l'avez dit, le projet
pilote, c'est ce qu'on a présentement, mais ce qu'on a présentement, c'est que
c'est arrivé, là, que... Puis je peux le dire hors micro, là, moi, j'en ai, là,
des courriels, tu sais, que la personne a changé de centre de services scolaire
puis que, finalement, bien, le protecteur d'un centre de services scolaire,
puis je n'ose pas le nommer au micro, a dit : Bien, c'est terminé parce
qu'il n'est plus sur notre territoire, il n'est plus sous notre juridiction.
C'est juste ça, mon inquiétude. Alors, je ne sais pas comment qu'on peut
l'écrire puis l'insérer comme ça... on ait la certitude, là, que, quand
l'enquête est démarrée, même si vous changez de centre de services scolaire, le
protecteur a encore juridiction.
• (10 h 40) •
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Mme
la Présidente, je permettrais à la collègue, là, légiste... Geneviève... votre
nom de famille, c'est…
Une voix : …
M. Roberge :
…Mme Verreault-Tremblay.
La
Présidente (Mme Thériault) :
Je vais vous demander de décliner
votre identité pour les fins d'enregistrement.
M. Roberge : Oui, peut-être de
préciser, parce qu'on compare… puis on compare un système juridique puis un
autre, juste pour...
La
Présidente (Mme Thériault) :
J'ai juste besoin d'un
consentement. Consentement. Et je vais vous demander de décliner votre
nom et votre fonction, s'il vous plaît, pour les fins d'enregistrement.
Mme Verreault-Tremblay
(Geneviève) : Certainement. Bonjour, Geneviève Verreault-Tremblay,
ministère de la Justice, affectée au ministère de l'Éducation.
En fait, le protecteur régional chargé d'une
enquête pourra utiliser ses pouvoirs d'enquête pour assigner toute personne à
témoigner. Cela pourrait comprendre une personne qui n'est plus à l'emploi d'un
centre de services scolaire, là. Donc, dans l'exemple
qui est illustré, là, ça... le protecteur régional pourrait rencontrer cette
personne-là pour poursuivre son enquête même si cette employée-là a
changé d'employeur.
Mme Rizqy : Alors, pourquoi,
par exemple, ici, on vient le spécifier dans l'article... dans l'amendement,
que ça inclut d'autres installations pour le privé?
M. Roberge : Bien, allez-y.
Mme Verreault-Tremblay
(Geneviève) : En fait, c'est qu'il y a des établissements
d'enseignement privés qui ont, sur leur permis, différentes installations, la
Loi sur l'enseignement privé le permet, donc c'est la même administration, là, qui va gérer toutes les
installations, et c'est pour permettre, là, que, dans le fond, il y ait une
cohérence dans le traitement des plaintes.
Mme Rizqy : Je ne suis pas
certaine de comprendre. Ce n'est pas parce que je ne veux pas, là, mais parce
qu'on prend la peine, dans l'amendement, de spécifier qu'on peut inclure des
territoires à l'extérieur de... qui sont à l'extérieur du centre de services
scolaire. On prend la peine de le dire puis on prend aussi la peine d'écrire
que ça inclut aussi d'autres établissements. Puis moi, dans ma tête, je
dis : Si on prend la peine de le dire et qu'on ne l'écrit pas de façon
spécifique pour le cas que je présente, c'est comme si on ne laissait pas un
vide, mais c'est qu'on disait que, pour un centre de services scolaire, on a le
droit d'excéder une région, mais, si ce n'est pas le même centre de services
scolaire, c'est comme si on n'avait pas le droit d'excéder cette région-là.
Oui?
M. Roberge : Peut-être apporter
une précision, ici, on est dans le découpage territorial, au départ, pour
dire : De prime abord, une plainte qui arrive de l'école des Trois-Soleils
va être traitée par le protecteur régional de la capitale, d'accord? Donc,
l'élève qui va là, lui et la famille, eux autres, ils savent… ils ne sont pas à
dire : Bien là, je suis... est-ce que je suis tombé dans les craques, là,
je suis dans quelle région? Par défaut, on va dire : C'est le protecteur
régional de l'élève de la capitale. Mais le traitement de la plainte de cette
école-là touche des personnes à l'emploi de l'école des Trois-Soleils, mais
touche aussi des personnes qui ne sont plus à l'emploi d'aucune école puis des
personnes qui sont rendues à l'emploi d'une autre école, d'un autre centre de
services scolaire, puis un autre qui est rendu au privé. Le protecteur
régional, avec son pouvoir d'enquête, s'occupe de cet élève-là. D'abord, c'est
le protecteur de l'élève, hein, donc l'important, c'est d'assigner l'élève à un
protecteur ou un protecteur à l'élève en partant, puis à la famille
de bien attacher ça. Mais, une fois qu'il est saisi de cette plainte-là, bien
là, il n'en a plus, de territoire. Là, il peut agir sur l'ensemble du territoire
du Québec pour traiter cette plainte-là.
Mme Rizqy : O.K., là, je
comprends, mais je pense que, moi, ce qui va me mêler, c'est ce que
l'amendement venait préciser. Et là, dans ma tête, j'ai fait : Bien, si on
le précise dans un cas de figure comme «[le] centre de services scolaire
excède», mais là je comprends qu'au fond c'est que, dès que l'enquête... dès
que la plainte est déposée, peu importe le territoire où la personne est
située, on enquête, puis pas de filière 13. Là, c'est clair. Merci.
La Présidente (Mme Thériault) : Est-ce
qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement du ministre?
S'il n'y a pas de commentaire sur l'amendement,
est-ce que l'amendement est adopté? Adopté.
Nous revenons à la discussion sur l'article 12
tel qu'amendé. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Là, maintenant, on
revient sur l'article 12 tel qu'amendé, mais j'ai… parce que, là, nous, on n'a
pas les territoires, mais, tu sais, je vais dire des affaires au hasard, donc
permettez-moi peut-être de me tromper, c'est ça, permettez-moi de me tromper,
mais je connais bien la députée de Gaspé, puis elle, quand elle parle de son
comté, elle nous parle des heures pour se
rendre d'un point A à point B, puis, bien, c'est du kilométrage. Puis je ne
veux pas non plus présumer du
découpage, puis je ne veux pas non plus présumer que, par exemple, le
territoire de Gaspé va avoir une personne à temps partiel, mais imaginez si on a un protecteur régional à temps
partiel à Gaspé, quand on se déplace, c'est du temps.
Alors, peut-être qu'il va peut-être y avoir
moins de plaintes, peut-être, qu'à, disons, Montréal de par le peu de
population, il n'en demeure pas moins que l'ouvrage est quand même là. Puis,
dans d'autres territoires, ce n'est pas le nombre de plaintes, mais la nature
et la complexité de la plainte. Et on peut penser, par exemple… là, je n'aime
pas ça donner des exemples, parce que ça peut être retenu de façon péjorative,
mais des endroits où est-ce que ça va être beaucoup plus difficile puis beaucoup
plus complexe de par la nature même des plaintes qui vont être reçues.
Et je crois sincèrement qu'on devrait avoir
comme norme standard que, pour toutes les régions, on donne... pas qu'on donne,
je n'aime pas ce terme-là, qu'on s'assure d'avoir un temps-plein dans toutes
les régions puis qu'on se laisse de la latitude si jamais on a besoin de
temps-partiels, c'est en appui à une personne qui est là à temps plein. Puis il
n'y a rien qui n'empêche que le protecteur régional qui est à temps plein... et,
si jamais, là, malheureusement, là… en fait, heureusement, tout va bien, qu'il
n'y a aucun problème puis que tout le monde est heureux, est moins occupé, ça
n'empêche pas que la personne peut faire de la formation. On peut occuper un
protecteur qui n'est pas… Il n'est pas toujours obligé... en anglais, on dit
«remedies», là, en mode règlement, il peut être aussi en prévention puis faire
de la formation. Donc, on peut l'utiliser à bon escient si jamais la personne
n'est pas suffisamment occupée ou, à ce moment-là, elle peut être ou même
recevoir... en aide à un collègue d'une autre région… de nous donner des
dossiers si jamais la personne n'est vraiment, vraiment pas occupée, mais c'est
que moi, j'ai plus l'impression qu'on va
être occupés. Et, si jamais, dans… lorsqu'on fera la révision de cette loi dans
cinq ans, on se rend compte qu'on s'est tous trompés, nous autres, là,
puis que, finalement, c'est tous des gens qui se tournent les pouces, pas de
problème, on révisera à ce moment-là, mais, à ce stade-ci, moi, j'ai beaucoup
plus l'impression qu'on devrait se donner comme standard de partir avec des
temps-pleins et avoir un régional temps partiel en appui à une personne qui est
vraiment attitrée dans cette région-là temps plein.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Je comprends la
préoccupation de la collègue, mais il ne faudrait pas essayer de gérer les
choses par avance sur ce qu'on anticipe, de cristalliser nos perceptions,
peut-être très bonnes, peut-être moins bonnes, dans une loi, puis après d'être
pris avec quelque chose puis d'empêcher le protecteur national d'affecter les
ressources correctement en fonction du volume réel de plaintes. Si on dit,
supposons, ça prend des protecteurs à temps plein pour toutes les régions par
principe, bien, pour justifier, par exemple, un protecteur régional à temps
plein, peut-être qu'on serait obligés de faire une région très, très grande.
Supposons qu'on est dans un territoire isolé, puis qu'il faut absolument qu'il
soit à temps plein, bien, peut-être qu'on va être obligés de faire un
territoire vraiment grand puis, à cause de ça, bien, empêcher d'avoir un
traitement de proximité, parce que, là, si on veut occuper quelqu'un, il faut
avoir des centaines et des centaines, peut-être des milliers de kilomètres.
Peut-être que ça sera plus pertinent d'avoir des territoires peut-être un peu
moins grands, d'avoir des gens à temps partiel, mais qui sont plus près des
gens.
Voyez-vous qu'il y a des avantages et
inconvénients d'un côté et de l'autre? Puis il est possible qu'à l'an 1, à
l'an 2, le protecteur national structure ses choses de la meilleure façon
qu'il ou elle le pense puis, après ça, justement, dise : Ah! finalement,
je me rends compte que, dans les territoires desservis par un protecteur à
temps plein, même s'ils sont un peu plus éloignés, les gens sont plus
satisfaits, bon, bien, peut-être qu'intuitivement je pensais que ça prenait des
protecteurs régionaux très, très proches des gens, puis l'expérience me montre
que c'est le contraire ou l'exact contraire. Donc, je pense qu'on peut défendre
autant un point de vue que l'autre. Moi, je dis : Donnons-leur une
obligation de résultat puis laissons le protecteur national s'adapter à la
situation, parce qu'on peut vouloir un comme l'autre, là, puis les deux ont
leur vertu, je dirais, là.
Mme Rizqy : Tu sais, je
comprends, mais, si je prends l'exemple... En ce moment, là, par centre de
services scolaire, ils ont un protecteur de l'élève.
Une voix : Commission scolaire.
Mme Rizqy : Oui,
par centre… les deux, centre de… en ce moment, pendant qu'on se parle, chaque
centre de services scolaire et commission scolaire ont un protecteur de
l'élève, mais, si, par exemple, je transpose, Montréal, c'est immense, donc, et
un... Tu sais, tantôt, on parlait de projet pilote, c'est celui qu'on a,
actuel. Ceux qui sont là présentement, actuels, ont de la misère à faire toutes
les plaintes, on va être honnête. Ça n'empêche pas que ceux qui sont déjà
actuels, présentement, dans les régions qu'on connaît, est-ce qu'on a des
indicateurs qui démontrent qu'ils sont à temps partiel, ceux-là, là? En
Abitibi, à Rouyn-Noranda, Côte-Nord, Gaspé, les Îles-de-la-Madeleine, est-ce
qu'on a des indicateurs que ces protecteurs de l'élève sont à temps partiel? Ça
pourrait peut-être nous donner une idée, là. Je sais, on n'a peut-être pas la
réponse maintenant, mais ça va peut-être nous donner déjà, nous, une idée.
• (10 h 50) •
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Au moment où on se
parle, on parle surtout de personnes qui ne sont pas à temps plein du tout, qui
sont des avocats, des notaires, des gens qui font de la médiation, qui
reçoivent un mandat, qui ont, supposons, un bureau de pratique privée, puis là,
de temps en temps, ils se font confier quelque chose, le traitent, font autre
chose. C'est comme ça que c'est organisé en ce moment. Donc, ça a l'avantage
qu'on ne paie pas quelqu'un, par exemple, à ne rien faire, mais ça a le gros
inconvénient qu'il y a une instabilité puis il n'y a pas le suivi, la
formation, la supervision d'un organisme national, et tout ça, là. Donc, c'est
ça.
Mme Rizqy : O.K.Vous
n'avez pas une crainte que, justement, si jamais... parce que, s'il est à temps
partiel, on se rappelle qu'à temps partiel il n'a pas l'obligation de
travailler à l'exclusivité du centre de... bien, au fond, pour le ministère,
là... pour le protecteur national de l'élève, je voudrais dire, là, pour cette
nouvelle créature. Si c'est encore un temps-partiel en région, ça va être le
même défi parce que, là, on ne lui donne pas d'ouvrage pour… temps plein.
Alors, ça pourrait être encore cet avocat qui a encore sa pratique dans le
milieu puis qui n'a pas d'obligations. Donc, tu sais, c'est sûr que ses
obligations déontologiques, là... il ne pourra pas resiéger dans... il ne
pourra pas représenter, évidemment, la famille ni l'école, là, il est en
conflit d'intérêts, tout ça. Ça, c'est évident. Mais je me pose la question,
les autres qui n'ont pas le même code qu'avocats ou notaires, si jamais ils
siègent… Je ne sais pas, moi, j'ai comme un malaise, là, de ne pas offrir ce
minimum de plancher de services, de dire que, par région, on met un protecteur,
quitte à ce qu'on l'occupe avec de la formation. Puis, honnêtement, là, il y a
de la prévention à faire. On va se le dire, là, franchement, là, il y en a
beaucoup à faire. Puis, je ne le sais pas, moi, je serais beaucoup plus à
l'aise avec un plancher de services, au minimum une personne temps plein.
M. Roberge : Mais on ne peut
pas comparer avec la situation actuelle. Supposons, quelqu'un qui est à temps
partiel aujourd'hui puis quelqu'un qui serait peut-être, dans le nouveau
régime... parce qu'il y a quand même tout un monde de différence au point de
vue encadrement, formation, supervision nationale, support des employés du
national, même support, je vous dirais, horizontal de d'autres protecteurs
régionaux qui peuvent le soutenir. On n'a rien de ça en ce moment.
Donc, je ne le sais pas. Je ne suis pas d'accord
avec ma collègue comme quoi on devrait cristalliser tout de suite puis dire
que, partout, il n'y aurait que des temps-pleins, peu importe le volume de
plaintes, peu importe le fait que ça engendre un grand, grand territoire. Je
comprends que ma collègue dit : Bien, on peut toujours occuper quelqu'un,
mais ça voudrait dire que, dans une région x où il y a un très petit volume de
plaintes, mais on a quand même mis quelqu'un à temps plein, bien, cette
personne-là ferait beaucoup, beaucoup de prévention parce qu'elle a du temps,
puis, dans une autre région où on a mis quelqu'un à temps plein mais qui est
débordé, bien, il n'y a pas de prévention. Tu sais, si on veut de la
prévention, bien, il faut qu'il y en ait partout égal. Il ne faut pas qu'il y
ait plus de prévention dans un endroit où il n'y a pas de plaintes parce que la
personne a du temps. Donc, si c'est bon puis si le mandat doit… si, dans le mandat du protecteur national, c'est de faire
beaucoup de prévention, puis de soutenir les écoles, puis de soutenir les
centres de services scolaires, bien, il faut qu'ils le soient tous de manière
égale et pas en fonction de la grandeur du territoire ou du fait qu'ils soient
temps plein ou temps partiel.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bien, ça, je suis
100 % d'accord avec le ministre, mais, dans mon esprit à moi, c'est que,
suite aux explications du ministre que le protecteur régional travaillait avec
une équipe, celui qui est le plus occupé, bien, il a aussi son équipe. Il n'y a
rien qui empêche l'équipe de faire de la prévention. Puis moi, je vous le dis
tout de suite, clairement, j'aime ça, la prévention, mais celui qui va être
moins occupé, ça se peut très bien aussi que son équipe va être… ne sera pas la
même, là, elle ne sera pas aussi grande que celui qui a un volume de plaintes
assez élevé. Il risque d'y avoir beaucoup plus de personnes où est-ce qu'il y a
de la demande puis que les plaintes rentrent au poste, là, on va dire ça ainsi,
mais ceux qui va être dans un grand territoire, lui, est-ce qu'il va avoir la
même équipe? Non, il risque d'avoir moins d'effectifs puis, par conséquent, un
peu plus de temps.
Alors, c'est pour ça que moi, je le voyais comme
ça dans ma tête, ce n'était pas de penser que ça serait à géométrie variable.
Au contraire, si on est conséquents, les équipes qui accompagnent le protecteur
régional pourront veiller aussi à la prévention, là. Puis justement, si on est
capables de prévenir, ça va nous donner un coup de main puis même éviter des
situations, clairement, que personne n'aime, là, mais ce n'est pas non plus de
cristalliser, hein, c'est de partir le bal ainsi parce que la première année
est importante. Puis l'exercice que nous, on fait aujourd'hui, on est mieux de
peut-être le faire entre nous, présentement, à titre d'élus qui connaissons
notre réseau, parce que, plus tard, c'est comme si nous,
on pelletait par en avant la même discussion, parce que le protecteur national
de l'élève va devoir faire exactement cette réflexion-là comme nous, il va
dire : O.K., c'est quoi, mes besoins, est-ce que... je mets-tu du
temps-plein, temps-partiel? Il va partir... C'est quoi, sa base, lui, de
critères, le protecteur national? Alors, même lui, je ne sais même pas… ou
elle, comment qu'elle va faire pour statuer si c'est du temps plein, temps
partiel.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Juste pour
répondre à la préoccupation de ma collègue, là, la dernière phrase du premier
paragraphe, on dit : Le protecteur national, là, il s'assure que les
protecteurs régionaux desservent l'ensemble du territoire du Québec. Donc, je
pense qu'il y a là une même obligation de résultat, autant dans la supervision
des mécanismes de plainte internes, dans le traitement de la plainte qui se
rend en troisième instance que dans un autre mandat où il pourrait faire de la
prévention. En réalité, il faut que tu aies la même qualité de service sur
l'ensemble du territoire du Québec. Je pense que c'est là.
Mme Rizqy : Oui.
Je vais juste terminer là-dessus, là, juste pour la réflexion, c'est que, quand
on parle de la même qualité de
services, c'est que le temps-plein, c'est une meilleure qualité de par son
devoir de loyauté aussi puis d'exclusivité totale envers le protecteur national,
alors que le temps-partiel peut faire autre chose. C'est ça, le danger, c'est
que, quand on ne travaille pas à temps plein
à quelque part, veux veux pas, on a un autre emploi, puis, si, mettons, tu es
courtier… je ne sais pas, là, je n'aime pas ça donner, non plus, des exemples,
c'est dur, mais, quand tu es courtier, là, tu cours, là, c'est comme… c'est là
que tu as un client pour vendre ta maison, est-ce que, là, tu dis : O.K.,
je traite-tu… non, je vais… Tu n'es pas à temps plein dans un dossier, tu peux
le mettre... tu vas le remettre, on va dire, sur le réchaud.
Puis même nous, là, à chaque fois qu'on quitte
le jeudi, puis je reviens, moi, le mardi matin, confession, il faut que je me
remette dedans, j'ai comme... je dis : O.K., où est-ce qu'on a quitté?
C'est quoi que j'ai demandé? C'était quoi, ma dernière question? Heureusement,
j'ai Florence, là, mais ce n'est pas la même chose quand on travaille temps
plein versus quand on travaille temps partiel au niveau de... Puis moi, je vais
le dire humblement, je crois sincèrement qu'une personne qui est dédiée à une
fonction, ça donne un continuum de services qui est plus… dans mon esprit, plus
tangible, mais ce n'est pas pour m'obstiner, c'est juste pour la réflexion… le ministre.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, peut-être
juste pour rassurer ma collègue et les gens qui nous écoutent, il y aura quand
même le protecteur national qui, lui, sera à temps plein et le personnel qui
supporte tout ce monde-là qui sera à temps plein, qui s'assureront, là, du
continuum. Puis il y a aussi le fait que... On me dit qu'il y a quand même...
Le Règlement sur l'éthique et la déontologie des administrateurs publics
couvrira tout le monde, donc, autant… au point de vue éthique et déontologie,
autant le temps-partiel que le temps-plein. Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente.
Ma première question… Parce que j'écoute
l'échange puis je trouve ça très intéressant. Je suis de celles qui ne croient
pas au partiel pour le protecteur de l'élève régional. J'avoue déjà, je suis de
celles qui y croient moins, peut-être parce que j'ai connu celui pour une seule
commission scolaire, qui était la commission scolaire de Laval, et j'ai vu le
travail qui se faisait. Et, au moment où on a changé un peu la disposition, où
le protecteur de l'élève était un employé de la commission scolaire, ça,
c'était vraiment le premier, premier protecteur de l'élève… Par la suite, on a
demandé que ça soit quelqu'un de l'extérieur… et que la commission scolaire a
dit dans sa réflexion : Bien, on va prendre quelqu'un qui a un côté
avocat, hein, ça va être plus facile... s'est rapidement aperçu que le côté
avocat… ils en avaient besoin tout le temps, puis que le secrétaire général de
la commission scolaire est devenu en partie un protecteur de l'élève parce
qu'il était tout le temps en train d'accompagner jusqu'au bout les familles.
Mais je reviens au principe où on se dit :
Bien, pourquoi il y en aurait un partiel, pourquoi il y en aurait un temps
plein? Vous avez entre les mains, vous et votre équipe, probablement le bilan
de, je vais dire, 2020‑2021 ou je pourrais dire 2019‑2020, puisque celui de
cette année n'a pas été... je ne crois pas qu'il ait encore été déposé, là,
mais le protecteur de l'élève de chaque centre scolaire et commission scolaire
vous dépose un rapport de ses activités. Dans ce rapport-là, il y a le nombre
de cas, à quoi le cas s'est rapporté, donc ça nous aide à mieux comprendre.
J'imagine, de votre côté, là, dans la perspective d'un protecteur de l'élève
régional, ça veut dire quoi, ça pourrait ressembler à quoi, parce que, ma collègue le disait, Montréal, bien, c'est
cinq commissions scolaires, c'est trois commissions scolaires
francophones, deux anglophones qui sont ensemble. Donc, pour l'instant,
c'est cinq protecteurs de l'élève, et il n'y a pas une école privée qui a
un protecteur de l'élève, il n'y en a pas une qui en a un. Et le mandat qu'on
va leur demander au départ, là, c'est de se faire connaître, c'est de faire
connaître leur travail, c'est de faire les liens avec les organismes
communautaires, avec les centres scolaires, avec les écoles privées, avec... et
j'imagine qu'on va leur attribuer les noms des familles qui choisissent de
faire l'école à la maison. Et là je ne vous parlerai pas des écoles qui ne sont
pas reconnues par le ministère, là, parce que le protecteur de l'élève ne se
rend pas jusque-là, là, il est juste sous le joug des écoles qui sont reconnues
par le ministère. Donc, le travail de départ pour pouvoir bien partir cette
structure-là, pour vous assurer... je dis «vous» parce que je pourrais dire
«nous», là, «le gouvernement», mais pour s'assurer d'une réflexion assez large,
bien, c'est difficile pour moi de penser qu'il va y avoir un protecteur de
l'élève à temps partiel.
Puis il y a quelqu'un qui
m'écrivait, il y a quelques minutes, que… Tu sais, si je prends Katimavik, si
je prends certaines régions du Québec, c'est encore plus difficile de penser
que je vais avoir un partiel plutôt qu'un temps-plein, puisque la région qu'il
devra couvrir, qu'on ne connaît pas encore... Je vous taquine un peu parce que,
là, j'ai réalisé, en lisant l'article 12, que ce n'est pas nous qui allons
déterminer… ce n'est même pas vous qui allez déterminer les régions, c'est le
national… le protecteur national qui va déterminer les régions auxquelles le
protecteur de l'élève national sera affecté.
• (11 heures) •
Ça fait que j'ai comme une ambiguïté, puis vous
allez me rassurer, j'en suis sûre, là, mais, en premier, revenons sur le principe de temps plein, temps partiel.
J'ai de la difficulté à concevoir qu'on va être capables de dire à une
personne : Tu vas être là à temps partiel, d'autant plus que, vous le
disiez un peu plus tôt, tu sais, on veut une proximité entre lui et la
population, mais entre sa formation, son côté… où il devra se faire connaître,
parce que ça va être la partie la plus importante, hein, vous le dites, puis
j'en suis, là, de bien connaître le protecteur de l'élève, ça fait toute la
différence…
Puis, si on prend l'exemple qui est dans les
médias depuis deux jours, les élèves ont parlé à la direction d'école, la
direction d'école, elle a dit : On ne s'en occupe pas, laisse faire, parles-en
pas, puis ça a tombé entre deux chaises, puis là c'est dans les médias. On ne
veut pas que ça arrive. On veut que le protecteur de l'élève soit suffisamment
connu pour que l'élève… qu'il sente, quand il parle à sa direction d'école, que
celle-ci est mal à l'aise puis elle ne veut pas voir le problème… bien, il a
rapidement cette opportunité-là d'aller voir le protecteur de l'élève.
Alors, j'ai de la difficulté à penser… Même en
région... Puis, en région, je vous explique, là, tu sais, les Îles-de-la-Madeleine, là, c'est un endroit très
insulaire, parce qu'on le dit, mais les problèmes sont différents, ils ne sont
pas moins préoccupants, et ce n'est pas tout
le temps rattaché aux services à l'élève, mais c'est toujours pour protéger
l'élève.
Alors, j'ai de la difficulté à concevoir, mais
vous allez me rassurer puis vous allez trouver, peut-être, les bons arguments,
mais j'ai de la difficulté à concevoir le temps partiel, honnêtement, d'autant
plus que, dans l'article, on dit : Un partiel... tu sais, un protecteur de
l'élève peut avoir deux partiels, ça fait qu'il devient un temps-plein. Ça fait
que pourquoi ne pas dire : Tout le monde sera à temps plein, puis on va
affecter le nombre d'élèves? Parce qu'on n'a pas décidé ça non plus, là, vous allez
y venir. C'est-tu le nombre d'élèves qui va déterminer une région? C'est-tu le
nombre d'institutions qui va déterminer une
région? C'est-tu une région qui va déterminer une région? Parce qu'à Laval il y
en a, du monde. Mais, si je compare ça à
Laurentides-Lanaudière, bien là, ils vont dire : On peut mettre
Laurentides-Lanaudière ensemble, puisque ça fait le même nombre d'élèves
de Laval, mais personne ne bat Montréal dans le nombre d'élèves qu'ils ont.
Ça fait que, quand vous nous dites : C'est
peut-être dans la structure... moi, je vous le dis, M. le ministre, si
j'appelle le protecteur de l'élève puis je tombe sur une boîte vocale qui me
dit : Votre appel est important pour nous, là, il y a un aspect déception
qui va être majeur, parce que le parent qui appelle ou l'élève qui appelle, il
ne veut pas tomber dans la boîte vocale qui dit : Votre appel est
important pour nous; faites le 1 pour en français, faites le 2 pour en anglais,
faites le 3 si vous parlez une langue des Premières Nations, vous comprenez ce
que je veux dire, là? Je veux parler à quelqu'un tout de suite, je suis en
tabarnouche puis j'ai besoin de me vider le coeur puis de faire valoir mes
points pour mon jeune à moi parce que j'ai passé à travers les deux autres
structures avant d'arriver à mon régional. Parce que, ça, on va y revenir, là,
mais, avant d'arriver au régional, j'ai déjà parlé à quelqu'un de l'école, puis
après ça je ne suis pas content, j'ai parlé à quelqu'un du centre, de la
commission scolaire ou de l'école privée, puis après j'arrive à mon régional,
puis, si tout va bien, ça s'arrête là, sinon je m'en vais au national puis je
déchire ma chemise parce que je défends mon «kid», là.
Donc, je veux m'assurer que la structure qu'on
met en place, puis je vais prendre les mots de ma collègue, là, la structure
présente que je mets en place, elle va répondre aux attentes qu'on met sur
papier, présentement, pour répondre aux parents ou à l'élève, nécessairement.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Oui, bien, je
pense qu'on est là, je pense qu'on est là. Puis, bon, on est juste rendus à
l'article 12. Il y a plusieurs articles qui vont dans ce sens-là, le sens
de répondre aux besoins des élèves, répondre aux besoins des parents. La
vocation des temps-partiels, c'est les situations où, dans une région donnée,
au fil des années, on se rendrait compte, vraiment, que les besoins sont
moindres, puis pas besoin de quelqu'un à temps plein... pourrait arriver ou en
renfort à des protecteurs. Comme on sait qu'on ne le sait pas encore, c'est
quoi, le volume de plaintes, bien, je pense...
Mme Charbonneau : Mais on le
sait.
M. Roberge : ...je pense qu'il
faut donner la latitude. Il ne faut pas... il ne faut pas baisser les bras
d'aucune manière sur la qualité des services, puis ça, il y a beaucoup,
beaucoup d'articles qui vont dans le sens de garantir la qualité des services
puis de protéger les services des élèves puis les droits des élèves, puis il y
a d'autres articles qui donnent une latitude sur l'organisation pour atteindre
cet objectif-là.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : Quand vous me
dites : On ne le sait pas, on a un aperçu, M. le ministre. Vous devez
avoir un aperçu. Pas pour le privé, je vous le rappelle, le privé n'a pas de
protecteur de l'élève. Mais, en ce moment et depuis
au moins 15 ans, parce que, quand je suis partie de la commission
scolaire, ça fait un bon 13 ans, 14 ans, presque, puis
le protecteur de l'élève avait été mis en place avant ça, il y avait un bilan
annuel. S'il n'était pas présenté au conseil des commissaires, il y avait même
un coup de téléphone qui arrivait du cabinet du ministre qui disait : Où
est le protecteur? Où est le bilan de votre protecteur de l'élève? Est-ce qu'il
nous donnait explicitement tous les cas? Non, mais
il nous donnait la vertu sur laquelle il avait travaillé. Ça veut dire, le
nombre de cas, ça ressemblait à quoi. C'était-tu rapport aux services à
l'élève, par rapport à un service connexe à l'éducation ou une plainte autre?
Et nécessairement, je vous le dis déjà parce qu'on va en parler plus tard, mais
ça ne parle pas d'agression sexuelle puis ça ne parle pas de violence, ça
pouvait parler d'intimidation. Mais ma collègue de Westmount—Saint-Louis
vous le dirait, 80 % des plaintes, là, c'est adaptation scolaire puis le
service qu'on s'attend d'avoir ou qu'on aimerait recevoir.
Mais vous avez ces rapports-là, vous les avez en
main. Ça pourrait nous donner... tu sais, à l'article 12, ça pourrait nous
donner un aperçu de c'est quoi, une année scolaire, c'est quoi, le bilan d'une
année scolaire francophone et anglophone.
Vous n'êtes même pas obligé de me dire les années qui ont été prises en compte
pour pouvoir me donner ce résultat-là, mais vous les avez dans votre
ministère, ce résultat-là, qui dit que, l'année 2019-2020, à la commission
scolaire... je dis Laval parce que je l'ai en affection, je devrais dire le
centre scolaire de Laval, il y a eu tant de plaintes, ils ont été traités dans
tant de délais, puis ça a... c'était par rapport à certaines spécificités.
Rassurez-moi, parce que, si vous ne les avez pas, je vais être la première à
faire des coups de téléphone pour dire : Où sont vos bilans? Mais je suis
sûre que vous les avez reçus parce que ces deux institutions-là, francophone et
anglophone, sont fidèles au poste et répondent toujours à la demande
ministérielle qui est de faire des rapports.
M. Roberge : Oui.
C'est vraiment à géométrie variable, les informations qu'on a, en ce moment,
des commissions scolaires puis des...
en fait, des centres de services scolaires, là. On a une évaluation qui a été
faite par la Protectrice du citoyen en
2017 qui disait : Il y en avait à peu près 700 quelques par année. À
70 commissions scolaires, ça, ça fait 10 par commission
scolaire. Ce n'est pas des grosses années, là, 10 plaintes par année dans
un centre de services scolaire, ce n'est pas... bon.
Mais, en même temps, je ne n'ai pas présumé que
ça sera ça, je dis que c'était méconnu puis c'était mal arrangé. Mais, je veux
dire, la dernière information qu'on a eue, nationale, Protectrice du citoyen,
700 par année. On peut dire, 700, c'est beaucoup, mais, je le répète, 10 par
commission scolaire, là, ce n'était pas beaucoup, là, en 2017.
En 2019‑2020, on a questionné les centres de
services scolaires, puis, encore une fois, la loi actuelle est conçue de telle
manière que la reddition de comptes était plus ou moins structurée, puis on a
des centres de services scolaires qui nous ont dit : On en a reçu zéro,
nous autres, notre protecteur, là, il en a eu zéro pendant l'année, puis
d'autres nous ont dit jusqu'à 160. Ça fait que... Puis il y en a, dans les 160,
là, ceux qui ont dit : J'en ai eu deux, j'en ai eu 30, j'en ai eu des 80,
ils disent : Bien, ce n'est pas toutes des plaintes, des fois, c'est des
demandes d'information.
Donc, les informations qu'on a en ce moment,
puis c'est un peu le symptôme du problème de l'organisation actuelle, là, c'est une moyenne de 10, selon la Protectrice du citoyen, par commission scolaire en 2017, parce que
c'était ça qu'on en avait en 2017, puis maintenant, en 2019‑2020, entre zéro et
160, donc... et ça, ça n'inclut pas le privé.
Vous comprenez que, si on essaie, là, de se
baser sur les chiffres qu'on a puis qu'on avait sur l'ancien système pour bâtir
le nouveau, alors que le privé n'était pas inclus, alors que la reddition de
comptes n'était pas solide, ce n'est pas bon. Ça nous montre surtout quoi ne
pas faire. Ça nous dit : Faisons des rapports annuels qui soient
structurés, donnons-nous une instance nationale qui soit sérieuse,
assurons-nous un encadrement, informons les parents. Tu sais, c'est ça que fait
le projet de loi. On tire plus des leçons, peut-être, des failles du système
actuel que des données sur le volume de plaintes à venir. C'est ça.
• (11 h 10) •
Mme Charbonneau : Je
comprends. Puis je comprends quand vous dites : Faisons le travail avec
les données... pas avec les données, mais avec la volonté qu'on a. C'est
pour ça qu'on s'inquiète du principe du temps-partiel. Puis je comprends quand
vous me dites : Il y en a qui en avait 10, il y en a qui en ont 160, là,
mais on part du principe même qu'on veut qu'il soit connu, reconnu qu'on puisse
avoir accès à lui facilement. Je dis «lui» pour le protecteur de l'élève, là,
je ne mets pas de qualificatif féminin ou masculin, là. Donc, quand il est
écrit que le protecteur national va déterminer
s'il va y avoir un protecteur de l'élève à temps partiel, peut-être, s'il a un
temps-partiel, il va couvrir deux régions. On fait tout cet exercice-là,
un, sans savoir c'est quoi, nos régions, en se faisant confiance, parce qu'à
date c'est ce qu'on essaie de faire, là, faire confiance pour dire, bon, c'est
quoi, une région, mais là vous...
Moi, je vous parle puis moi, je vous le dis, là,
une région, pour moi, c'est facile, c'est Laval. C'est une île, une ville, je
vais vous faire toute l'allégorie, mais c'est ça. Alors, c'est facile pour moi
de dire : Il va y avoir un protecteur de l'élève à Laval, c'est évident.
Pour moi, si le protecteur national ne vous recommande pas un régional à Laval,
je vais être la première à tomber en bas de ma chaise, là. Mais là, si je
prends Montréal, ça ne peut pas être un protecteur de l'élève, il faut que ça
soit au moins deux à trois protecteurs de l'élève. Puis là on n'en a pas avec
des spécificités. On a choisi de ne pas faire de spécificités. Mais, si je m'en
vais dans les Laurentides, c'est la région... Tu sais, c'est là où ça devient
complexe quand on n'a pas les régions. C'est là que ça devient plus inquiétant
dans les propositions qu'on fait, parce que, quand on va arriver à d'autres,
vous allez nous dire : Bien, à 12, on a dit que c'était ça. Alors, tu
sais, c'est complexe, à 10 on a dit une chose, à 12 on dit une autre chose,
puis là, bien, finalement, on ne sait pas c'est quoi, un protecteur de l'élève
régional, on ne connaît pas sa région, on sait juste qu'il peut avoir un
partiel puis on sait juste qu'ils vont tous avoir la même tâche. La définition
de tâche, là, elle est pareille partout, et ils auront tous le défi de se faire
connaître. Et ça, ça ne sera pas simple, là, se faire connaître, se faire
respecter, se faire reconnaître. Donc, je prends le téléphone puis je
l'appelle.
Donc, quand
vous nous dites : Bien, tu sais, il ne faudrait pas... puis il faudrait
laisser une chance, je fais peut-être partie de l'équipe qui dit :
Le protecteur national nomme des temps-pleins dans ses régions puis, par la
suite, peut revoir, puis là ça m'enlève toute
l'inquiétude que j'avais du temps-partiel qui peut faire d'autre chose. Parce
que moi, je l'ai nommé quand j'ai nommé le métier, je l'ai nommé, parce que
c'est un conseiller municipal qui est aussi courtier, ça fait qu'il est en
élection pendant quatre ans. Tu sais, il met ses pancartes «maison à vendre»
avec sa face, puis, tout d'un coup, c'est le conseiller municipal le plus
populaire en ville parce qu'il est partout dans sa région en train de vendre
une maison.
Bien, mon protecteur de l'élève partiel qui a le
droit d'une autre job, ma volonté, c'est de le faire connaître, là, mais c'est
juste que des fois ça peut être des emplois qui ne se combinent pas bien ou qui
ne sont pas ensemble pour les bonnes raisons. Je ne veux pas donner de mauvaises
intentions aux gens, mais je veux me protéger puis je veux m'assurer que votre
projet de loi soit le meilleur.
Ça fait que je suis vraiment dans l'équipe de ça
prendrait une volonté de votre part, parce que c'est dans la loi, que ce soient
des protecteurs de l'élève régional temps plein, puis avec une révision
possible après cinq ans ou une révision possible après un temps déterminé de
votre part pour que ça soit revu, d'après le bilan, si on le nomme à temps
partiel ou si on lui rajoute une région pour assurer qu'on couvre plus avec la
même personne.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, on s'entend
sur les objectifs, pas sur les moyens, là. Moi, je pense que... je ne pense pas
qu'il faut commencer, nécessairement, de
manière rigide. Je pense, il faut laisser la marge de manoeuvre. Puis ce n'est
pas la personne qui va se faire connaître,
là, Jacques ou Francine, là, c'est l'institution, puis ça va se faire à travers
les écoles, à travers les centres de services scolaires. On va se rendre
puis on va communiquer directement avec les parents. Donc, ça ne sera pas la
personne qui va mettre des pancartes, là, ce n'est pas la dynamique. Ce n'est
pas ça, mon inquiétude.
Mme Charbonneau : Mme la
Présidente, je vais le dire parce que ça m'amuse de pouvoir la citer
puisqu'elle n'est plus avec nous depuis trop longtemps, mais ma mère
disait : Si tu as compris ce que j'ai dit, reprends-moi pas. Je le dis de
même parce que je pense qu'il a compris l'exemple. Puis je ne voulais pas
parler d'une personne, je voulais parler d'un rôle. Puis je ne voulais pas dire
que la personne était pour mettre sa face sur des pancartes, mais c'était
l'exemple que je voulais donner. Ça fait que des fois la correction n'est pas nécessaire.
C'est amusant, c'est toujours le fun, mais je le dis parce que la volonté, ce
n'est pas de dénigrer quelque chose, c'est vraiment de vouloir faire un exemple
avec l'argumentaire qu'on apporte.
Mais, ceci dit, le ministre a compris que la
volonté, c'est de faire connaître le rôle du protecteur de l'élève le plus
possible. Et, de ce fait, s'il est à temps partiel, il devra prendre le temps
de se dire : Est-ce que je me fais connaître ou bien si je fais autre
chose? Parce que l'autre chose, ça va être son autre emploi qui va faire en
sorte qu'il va avoir un emploi à temps plein puis un salaire qui va répondre
aux attentes de sa famille.
Alors, je n'accuse personne d'une mauvaise
intention. Je dis juste que, si je pars avec le principe que je suis à temps
partiel, bien, je vais avoir une autre job. On dit toujours que quelqu'un veut
avoir un plein salaire, ça fait que, pour avoir un... Je vais faire les choses
correctement. Si le ministre ne le voit pas, c'est... on va... on a essayé de
le convaincre, mais, ceci dit, il y a quelque chose là qui est manquant dans le
regard qu'on porte sur le rôle de quelqu'un qui devra être en soutien aux
familles de sa région, qu'on ne connaît toujours pas la région.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
J'ai la députée de Saint-Laurent. On va remercier votre maman pour cette belle
phrase là. C'est la première fois je l'entends. Quand même, ça fait plusieurs
années que je vous côtoie, mais merci d'avoir enrichi notre vocabulaire.
Mme Charbonneau : Elle en avait
une couple comme ça.
La Présidente (Mme Thériault) :
Si tu as compris, reprends-moi pas. Parfait.
Mme Charbonneau :
Oui. Si tu as compris, reprends-moi pas.
La Présidente (Mme Thériault) :
C'est bon. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Moi aussi, je me
confesse, c'est la première fois que je l'entends, celle-ci.
Dans le mémoire de la Fédération des centres de
services scolaires et Association des directions générales scolaires du Québec,
ils ont une recommandation, la numéro 5, «modifier l'article 12 afin
d'y inclure des critères ou modalités afin que le découpage des régions
respecte les réalités géographiques, sociales, économiques et culturelles des
centres de services scolaires qui leur sont communes». Je pense que c'est
pertinent.
Puis tantôt je vous
l'ai dit, on n'écrit pas la loi pour l'immédiat, c'est surtout, aussi, pour la
pérennité de cette loi, pour le futur, de... peut-être, ce serait bien
d'enchâsser directement dans cette loi les critères qu'ils nous soumettent pour
s'assurer que plus tard, si d'aventure un protecteur national lit la loi puis
dit : Bien, j'ai le droit de le faire, donc je le fais, là, si on ajoute
des critères, au moins, je pense que ça, ça va être respecté. Puis je trouve
que c'est des critères qui tombent sous le sens commun, là, parce qu'on ne peut
pas... Puis je vais vous donner un exemple : les Îles-de-la-Madeleine—Gaspésie,
dans ma tête, je suis capable de comprendre pourquoi, je suis capable de
comprendre le Grand Nord, Abitibi, qu'effectivement... mais je ne serais pas
capable de comprendre, par exemple, qu'une personne qui est affectée aux Îles-de-la-Madeleine serait
aussi affectée, par exemple, à... je donne un exemple vraiment farfelu, là,
Outaouais, tu sais. C'est vraiment un exemple très
farfelu, ce que je viens de faire, là, c'est juste pour démontrer que,
présentement, tel qu'écrit, la loi permet ça, alors que, si on ajoute des
critères, au moins on donne des balises au protecteur national de l'élève, puis
je pense que c'est une bonne proposition de la Fédération des centres de
services scolaires et de l'Association des directions générales scolaires du
Québec dans leur mémoire.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Je veux juste comprendre. On parle de critères...
Mme Rizqy :
Pour le deuxième alinéa, oui.
M. Roberge :
...pour soutenir le protecteur régional dans la définition de ces
territoires.
Mme Rizqy :
Parce qu'un protecteur régional peut affecter... Bien, c'est ça, il peut...
dans le découpage des régions, là, alors il peut modifier. Quand il découpe, il
faut qu'il découpe, mais de façon qui tombe sous le sens, là. Donc, il faut
qu'il y ait une réalité, là. Sinon, le découpage peut être... peut donner de
drôles...
M. Roberge :
On peut-tu suspendre une minute?
Mme Rizqy :
Oui, puis ça va me permettre d'aller faire une pause santé.
La Présidente
(Mme Thériault) : Oui. On va suspendre quelques instants, à la
demande du ministre.
(Suspension de la séance à 11
h 19)
(Reprise à 11 h 32)
La Présidente
(Mme Thériault) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, nous allons
poursuivre nos travaux.
Les discussions ont
porté fruit. M. le ministre, vous avez un amendement à nous présenter.
M. Roberge : Oui. Alors, article 12 : À la fin de
l'article 12 du projet de loi tel qu'amendé, ajouter l'alinéa
suivant :
«Lorsqu'il détermine
[les territoires] des régions aux fins de l'affectation et de la désignation
prévues au premier alinéa, le protecteur national de l'élève tient compte,
autant que possible, de facteurs telles les limites des régions administratives
et des municipalités, l'existence de caractéristiques communes et de barrières
physiques.»
Donc, je ne pense pas
que... Ce n'est pas un... Parfois, il y a des termes législatifs plus
difficiles à interpréter, mais je pense que c'est assez clair.
La Présidente
(Mme Thériault) : Et ça reprend essentiellement les propos de la
députée de Saint-Laurent par rapport à la recommandation qui avait été faite
par l'association des centres de services scolaires et des D.G. de services
scolaires, c'est bien ça?
Mme Rizqy :
Oui, Mme la Présidente. Merci, M. le ministre.
La Présidente
(Mme Thériault) : Est-ce que vous avez d'autres choses à ajouter
sur l'amendement proposé par le ministre?
Mme Rizqy :
Non.
La Présidente
(Mme Thériault) : Il n'y en a pas.
Est-ce que
l'amendement déposé par le ministre est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Thériault) : Adopté.
Donc, on retourne
maintenant à l'article 12. C'est le deuxième amendement. Est-ce que vous
voulez encore passer des commentaires sur l'article 12, ou si ça va?
Mme Rizqy :
Non.
La Présidente
(Mme Thériault) : Ça va. Donc, avec l'amendement proposé par le
ministre, ça clôt les discussions pour l'article 12.
Est-ce que
l'article 12, tel qu'amendé, est adopté?
Une voix : Sur division.
La
Présidente (Mme Thériault) : Adopté sur division.
Donc, M. le ministre,
pour l'article 13.
M. Roberge :
Article 13 : «Les membres du personnel du protecteur national de
l'élève sont nommés suivant la Loi sur la fonction publique
(chapitre F-3.1.1).
«Le protecteur
national de l'élève définit les pouvoirs et devoirs de son personnel et dirige
son travail.»
Donc, l'article
proposé prévoit le mode de nomination des membres du personnel du protecteur
national de l'élève. Il propose que les membres du personnel soient des
fonctionnaires nommés suivant la Loi de la fonction publique, de sorte que le
protecteur national de l'élève sera assujetti aux règles prévues à cette loi,
notamment lorsqu'un emploi sera à pourvoir.
Le second alinéa
précise qu'il appartient au protecteur national de diriger le travail du
personnel.
Je précise que c'est
la suite un peu de ce qu'on avait à l'article 11, où on disait justement
que le protecteur national... Non, non, ce n'est pas pareil, excusez-moi, je
retire. La référence à l'article 11, c'est autre chose. Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) :
D'accord. Questions, commentaires sur l'article 13? Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Merci, Mme la Présidente.
Juste
pratico-pratique, les membres du personnel du protecteur national de l'élève,
ça comprend qui? Est-ce que ça comprend le national et le régional?
M. Roberge :
Oui. C'est une question que j'ai posée parce qu'on n'a pas un article sur,
supposons, le personnel du protecteur régional de la région x. Donc, ici, on
parle, en réalité, de tous les employés, de tout le personnel, à la fois du
protecteur national et des protecteurs régionaux.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée.
Mme Rizqy :
Je vais céder la parole parce que je suis en train de réfléchir, puis je ne
peux pas réfléchir et parler en même temps. Donc, ce n'est pas... je n'ai pas
cette force encore.
La Présidente
(Mme Thériault) : Pas de problème. Est-ce que j'ai d'autres
commentaires sur l'article 13? Mme la députée des Mille-Îles.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente.
On a parlé, plus tôt,
de la possibilité de regarder le budget qui serait retenu, puis on a eu un
échange, là, le ministre disait : Il y a déjà des crédits qui sont
regardés pour... Puis peut-être que vous allez pouvoir m'aider, mais, dans la
fonction publique, il y a un pourcentage reconnu entre les employés et leurs
supérieurs, je crois. Puis, encore une fois, là, vous pourrez me corriger, là,
mais il doit y avoir une différence de pourcentage entre le patron et les gens
qui travaillent pour cette personne-là.
Ici, on dit que... du
protecteur national de l'élève sont nommés suivant la Loi de la fonction
publique. Le protecteur national de l'élève
définit les pouvoirs et devoirs de son personnel et le dirige. Dans le
chapitre F-3.1.1, est-ce qu'on a des barèmes de salaires ou c'est
juste des définitions de tâches?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
On va se référer... On va aller retrouver ça, là, dans un instant. Je ne
l'ai pas ouverte devant moi, là, la Loi sur la fonction publique.
Mme Charbonneau :
Il n'y a pas de souci.
La Présidente
(Mme Thériault) : Le temps que vous faites ça, M. le ministre,
permettez-moi tout simplement de dire aux gens qui suivent les travaux que les
documents en entier que le ministre nous a déposés, avec la totalité des
amendements, donc, pour donner suite aux discussions de la semaine passée, sont
maintenant disponibles sur le site Internet de notre commission. N'est-ce pas,
Mme la secrétaire?
La Secrétaire :
Oui.
La Présidente
(Mme Thériault) : Voilà. Oui, vous avez un commentaire, Mme la
députée de Saint-Laurent?
Mme Rizqy :
Oui.
La Présidente
(Mme Thériault) : Allez-y, le temps que le ministre cherche la
Loi sur la fonction publique, le ministre ou les gens qui l'accompagnent.
Mme Rizqy : Oui,
ça va me permettre le temps d'avoir ma réflexion, parce ce que j'avais comme un
petit doute à mon esprit, puis je voulais d'abord me faire un dessin pour mieux
comprendre avant de formuler ma question.
Le protecteur national de l'élève définit les
pouvoirs et devoirs de son personnel et dirige son travail. Si c'est lui qui
dirige le travail d'un membre de l'équipe d'un protecteur régional, je me pose
la question au niveau... Parce que le protecteur national siège, entre
guillemets, en appel. Il me semble que ça devrait être au protecteur régional
de diriger son équipe de travail à lui dans sa région. Tu sais, c'est correct
que le protecteur national monte les équipes, mais... Puis même là, tu sais,
chaque région, tu sais, un protecteur régional va devoir dire : Bien, moi,
dans telle région, dans ma réalité à moi,
voici c'est quoi, nos besoins locaux. Mais, pour diriger le travail, je
n'arrive pas à le conceptualiser dans ma tête. Alors, j'ai... Comment
que vous, vous le voyez? Est-ce que vous comprenez qu'ici je... pourquoi que
j'ai un petit doute dans mon esprit, là, au niveau du langage employé, «dirige
son travail», là?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Je ne pense pas
ici qu'on parle diriger le travail au quotidien, mais plutôt donner des grandes
lignes. Supposons, bien, qu'on a quelqu'un qui est un agent administratif,
quelqu'un d'autre qui est, par exemple, un parajuriste ou un avocat, son mandat
général, sa mission, ça serait de soutenir, supposons, le protecteur régional
de la Beauce, admettons, un est adjoint administratif, l'autre est avocat,
bien, en fonction de ces grandes catégories là, bien, au quotidien, s'ils sont
dans le bureau avec le protecteur régional, bien, ils vont travailler en équipe
à répondre... à traiter des plaintes, à répondre aux besoins des élèves. Le
protecteur régional va sans doute coordonner le travail de son équipe, mais de
la manière que c'est fait, puisqu'on est dans une structure nationale, le
supérieur, en haut, là, la hiérarchie, c'est le protecteur national parce que
c'est lui, au bout du compte, qui a l'imputabilité, qui fait les rapports qu'il
présente à l'Assemblée nationale. Mais c'est parce que je ne pense pas que ça
pose de problème au quotidien, là, dans le travail de bureau pour que le
protecteur régional travaille avec son équipe, mais je comprends la question de
ma collègue, ici, là.
• (11 h 40) •
Mme Rizqy : Oui, c'est très
subtil. Ce n'est pas... Tu sais, moi, je ne pense pas que c'est au quotidien.
Ce n'est pas ça, le problème. Ce que moi, j'essaie d'observer, c'est quand on
définit un lien de subordination. La personne qui dirige un employé, c'est elle
qui a ce lien de subordination, là. Et, dans mon esprit à moi, ça devrait être
le protecteur régional qui dirige le travail de son équipe et le protecteur
national, évidemment, qui dirige l'ensemble de son équipe rapprochée. Mais,
quand on a des échelons, c'est normal que le protecteur national,
effectivement, là, lui, ultimement, est le grand, grand responsable, mais il
n'en demeure pas moins que chaque protecteur régional a une imputabilité et une
reddition de comptes à faire avec ses bilans qu'il doit remettre à son
supérieur immédiat. Parce que, dans ma tête, le protecteur régional, son
supérieur ultime, c'est le protecteur national, mais, dans l'équipe de travail
locale, le lien de subordination immédiat, le supérieur, c'est son protecteur
régional.
C'est juste au niveau de... C'est vraiment
«dirige son travail» qui est... Tu sais, je comprends que le protecteur
national émet les balises, c'est clair, pouvoirs et devoirs de son personnel,
point. Par la suite, si on veut définir qui dirige son travail, je pense que...
Tu sais, d'un point de vue de lien de subordination, moi, je n'irais pas aussi
loin que de dire «et dirige son travail», sauf pour, évidemment, ses
protecteurs régionaux puis, évidemment, son équipe de travail immédiate, au
protecteur, au niveau national.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Oui, je comprends.
On veut que ça se passe de la même manière. Supposons, je pense qu'on
visualise, là, le bureau d'un protecteur régional x qui est là et qui travaille
avec une équipe, on voit ce qui se passe au quotidien, puis on veut être sûrs
que la loi le permette puis ne l'entrave pas. Quand on conceptualisait le
projet de loi, on avait eu ces discussions-là. Je me souviens avoir posé cette
question-là, puis on m'avait rassuré en disant que... On me disait que
l'embauche de l'ensemble du personnel relève du protecteur national qui peut,
après ça, affecter des ressources aux protecteurs régionaux pour les soutenir
dans leur travail, pour être sûr que le travail se fait. Par contre, on dit :
Le protecteur régional qui oeuvre dans la région de Montréal, admettons,
pourrait bénéficier d'un adjoint administratif qui est assigné par le
protecteur national pour l'assister dans ses fonctions. Donc, c'est... Je
m'étais posé un peu la même question que vous, j'avais eu ces précisions-là, en
disant que c'est comme ça qu'on pouvait l'interpréter pour qu'au quotidien, là,
ça se passe comme il faut dans le bureau puis que le protecteur régional puisse
faire son travail. Donc, vous savez, des fois, la manière dont on lit la loi,
ça nous amène à penser qu'on l'interprète d'une
manière x, puis j'ai posé cette même question-là, puis j'ai été rassuré. Je
vous retransmets cette même réponse pour que ça se passe correctement puis que tout le monde soit outillé puis ait
tout le support. C'est juste que c'est le protecteur national qui fait
l'embauche, qui affecte le personnel pour qu'après ça, ça... on réponde aux
besoins des élèves.
Mme Rizqy : Absolument. Puis
c'est ça, l'objectif, là, c'est de répondre aux besoins des élèves, mais des
fois, en matière, tu sais, de relations de travail, là, il arrive que ça ne se
passe pas aussi bien qu'on souhaite. Puis là, ici, pour moi, c'est important
que le protecteur régional, dans son équipe, conserve ce lien de subordination
parce que, s'il n'est pas satisfait, par exemple, du travail d'un employé qui
est quand même... qui devrait relever de lui au jour le jour, là, il va devoir,
là, si je comprends bien, s'en remettre au protecteur national. Et là l'employé
en question, disons que c'est un employé qui est... je fais le pire scénario,
là, puis évidemment on ne souhaite pas ça, c'est un employé problématique, bien, lui, il pourrait dire :
Bien, moi — la loi,
en plus, me le dit, là — la personne qui m'a embauché, la personne
qui me donne mes directives, et mes pouvoirs et devoirs, et qui dirige mon
travail, c'est le protecteur national. Donc, ultimement, c'est lui, mon lien de
subordination. Donc, moi, j'écoute le protecteur national, puis le protecteur
régional, bien, tant pis, là. Tu sais, ça peut arriver, là. Tu sais, en
relations de travail, on voit un petit peu toutes sortes de choses,
malheureusement, là, mais c'est juste ça, c'est un petit mot, «dirige son
travail».
Puis, tu sais, je ne veux pas m'enfarger non plus
dans les fleurs du tapis. On est capables d'avancer puis de trouver, par la
suite, tu sais, une façon, peut-être, de s'assurer que le protecteur régional
ait quand même son mot à dire dans son équipe immédiate de travail parce que,
sinon, c'est comme si c'était le protecteur national qui impose son équipe,
puis voici, vous... voici mes lignes de commandement. Mais le protecteur
régional, au jour le jour, c'est lui qui connaît les besoins locaux. Alors,
c'est juste ça. J'ai l'impression qu'on est en train de... Je n'ai pas le bon
terme en français, là, je ne veux pas dire dépouiller, là, j'utiliserais un
terme plus... plus doux que «dépouiller», mais de son lien de subordination,
mais aussi de son devoir puis obligation de... lui-même, d'avoir une certaine
portée de façon locale, là. C'est... Oui, allez-y.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Je ne voulais pas
vous couper...
Mme Rizqy : Non, elle est en
train de vérifier, là.
M. Roberge : ...mais on veut la
même, même finalité. J'ai interpelé, là, les équipes, ici, pour voir si on peut
l'écrire dans la loi tel qu'on le conçoit. Moi, on me dit que la manière dont
on le conçoit, c'est ce qui arrivera suite à l'application de la loi. Si vous êtes
d'accord, juste pour qu'ils creusent, l'équipe, voir s'il y a vraiment lieu de
faire un amendement ou si, au contraire, un amendement nous amènerait au
contraire de ce qu'on souhaite. Moi, si vous êtes d'accord, je suspendrais la
question pour qu'ils fassent une analyse, si vous le voulez, puis on y
reviendra. Peut-être que je vous soumettrai un amendement, peut-être pas. Si je
ne le fais pas, je justifierai pourquoi, si vous le souhaitez.
La Présidente (Mme Thériault) : Et
votre suggestion est intéressante. Par contre, j'avais la députée de Sherbrooke
qui avait une question potentielle, qui m'a demandé la parole. Donc, avant de
suspendre, on va faire la discussion, puis après ça on suspendra votre article,
M. le ministre, il n'y a pas de problème.
Mme Labrie : Oui. Tout à
l'heure, le ministre a dit verbalement que le personnel du protecteur national
serait mis à la disposition du protecteur régional sur une base régulière, même
que ce ne serait pas exceptionnel, mais par contre ce n'est pas quelque chose
qu'on voit dans la loi. Donc, moi, j'aimerais ça que ça soit clarifié, là. Si
le ministre est prêt à préparer un amendement pour l'article 13,
j'aimerais ça que ce soit clarifié. Et peut-être qu'on pourrait faire une
mention, par exemple, un ajout, là, «le protecteur national définit les
pouvoirs», blablabla, «et dirige son travail. Il peut déléguer cette
responsabilité à un protecteur régional auquel il transfère du personnel.» Là,
je ne sais pas comment le formuler pour que ça réponde adéquatement, mais je
pense qu'il faut mettre au clair aussi que ce personnel-là, il va être mis sous la responsabilité des protecteurs régionaux, là,
plus souvent qu'autrement, là. De ce qu'on comprend, ça va arriver très
régulièrement, ça ne sera pas une mesure exceptionnelle, ça va arriver, ça va
être comme ça que ça va fonctionner, donc je pense qu'il faut le prévoir.
Sinon, il y a vraiment un enjeu, je trouve, également, comme ma collègue de...
dans l'exercice de leurs fonctions, comment ça peut fonctionner si le
protecteur régional n'a aucune espèce d'autorité ou de lien hiérarchique formel
envers eux, là. Ça ne peut pas être fonctionnel.
La Présidente (Mme Thériault) : Donc,
M. le ministre, je comprends que vous prenez en considération également les
propos de la députée de Sherbrooke. Et là...
M. Roberge : Exactement.
La Présidente (Mme Thériault) : Parfait.
J'avais compris à votre non-verbal que vous... que c'est ce que vous vouliez.
Donc, d'un commun accord, nous allons suspendre l'article 13 pour vous
permettre de faire les recherches avec l'équipe qui vous accompagne concernant
la demande de la députée de Sherbrooke et la demande de la députée de
Saint-Laurent. Bien, ce sont deux demandes différentes, mais qui ont trait aux
responsabilités du personnel et du lien hiérarchique, toutes les deux.
Donc, on suspend l'article 13 et nous
allons à l'article 14. M. le ministre, pour la lecture de l'article.
M. Roberge : Merci.
Donc : «14. Le protecteur national de l'élève est réputé être un organisme
aux fins de la loi.
«Le protecteur national de l'élève a son siège à
l'endroit déterminé par le gouvernement.
«Un avis de la situation et de tout déplacement
du siège est publié à la Gazette officielle du Québec.»
La Présidente (Mme Thériault) : Commentaires?
M. Roberge : Pas d'explication
à donner.
La Présidente (Mme Thériault) : Parfait.
La
Présidente (Mme Thériault) : Questions? Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy :
Moi, l'article, je le trouve très clair, mais j'ai une question qui n'est
pas dans l'article. Pour le protecteur régional, est-ce que lui, il doit avoir
un établissement?
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Je vais vérifier à quel endroit on parle de ça. Je pense qu'on va me le
dire, juste un instant.
La Présidente
(Mme Thériault) : Nous allons...
M. Roberge :
...
La Présidente
(Mme Thériault) : Oui, certainement, on va suspendre quelques
instants.
(Suspension de la séance à 11
h 49)
(Reprise à 11 h 53)
La Présidente
(Mme Thériault) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, nous allons
poursuivre les travaux.
M. le ministre, vous
nous avez demandé une suspension pour répondre à la question.
M. Roberge :
Oui, donc, à la question de la collègue, quand on parle du siège, quand on
dit qu'il a son siège à l'endroit déterminé,
ça veut dire... dans le fond, on appelle ça, justement... on appelle ça le
siège social, le bureau chef, donc, c'est le gouvernement qui va
déterminer celui-là; pour d'autres, bien, c'est le protecteur national qui
déterminera la répartition. D'ailleurs, on a un article qui parle des
redécoupages des territoires. Ça fait partie du travail du protecteur national
d'affecter les ressources par territoire, puis de répartir, puis de s'assurer
que tout le monde, là, est équipé.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Justement, est-ce qu'il y
a un corollaire de cet article-là pour l'établissement des protecteurs
régionaux?
M. Roberge :
Non, parce que le siège va être déterminé par le gouvernement pour le
protecteur national, puis les protecteurs régionaux vont être répartis,
affectés, soutenus en fonction de l'analyse puis du travail du protecteur
national. Donc, rendu là, ça, c'est dans la cour du protecteur national.
Mme Rizqy :
Oui. Bien, c'est que moi... ici, ce que nous, on comprend en lisant
l'article 14, qu'un siège, c'est un établissement physique, donc c'est
comme clair que ça va nous prendre un établissement avec une porte d'entrée, un
bureau pour accueillir aussi les plaintes... les plaintes, pardon, spontanées,
où est-ce que les gens pourront peut-être se
présenter ou un lieu de rencontre pour rencontrer les personnes puis aussi
recueillir leurs témoignages. Moi, j'aimerais avoir un corollaire pour le protecteur régional pour s'assurer que,
justement, on attache dans la loi l'obligation d'avoir un établissement parce que sinon on pourrait avoir un
protecteur régional qui va être en télétravail, puis qu'à ce moment-là
il n'y a pas d'endroit spécifique pour avoir un lieu de rencontre, et ça, c'est
important parce que, quand on recueille des témoignages, ça nous prend
absolument un endroit pour, un, la confidentialité des propos qui seront tenus,
et aussi les gens, tu sais, ils ne vont pas se déplacer dans un café, là, il faut
que ça aille quelque part. Comme, mettons, vous et moi, on a nos bureaux de
comté, les gens savent où nous trouver, c'est spécifique, donc c'est attaché.
Puis je ne sais pas où est-ce qu'on peut le mettre dans la loi, mais que le
protecteur régional aussi, ou ça serait peut-être 14.1, le protecteur national
de l'élève désigne l'établissement ou l'endroit déterminé selon la région. Mais
ça, tu sais, ça nous prend un établissement physique parce qu'il faut que ça
soit clair dans la loi que ça ne sera pas du télétravail, là, tu sais, ça...
dans ma tête, là, moi, c'est qu'on ne rencontrera pas les gens à distance, là.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge : Oui.
Je ne pense pas qu'on peut préciser que les gens ne seront pas rencontrés à
distance ou déterminer ça tout de
suite, ça pourrait être... ça pourrait être beaucoup en visio, ça pourrait
aussi être parfois en présence, ça pourrait se faire peut-être dans les
locaux du siège social du centre de services. Ça fait beaucoup de choses à
déterminer, là, ici.
Mme Rizqy :
Non, non, non, il ne faut surtout pas que ça soit, justement, dans un local
d'un centre de services scolaire, pour
éviter toute apparence de conflit d'intérêts. Même, mettons, le protecteur
national, dans ma tête à moi, c'est clair à 100 %, ça ne pourrait même pas être dans un bureau du ministère
de l'Éducation. C'est pour ça qu'il faut que ça soit quelque part, que ce soit déterminé, qu'il y ait une
adresse spécifique, un local pour, justement, pour ne pas que ça arrive qu'il
dise... Puis, tu sais... Puis probablement, ça ne serait même pas de mauvaise
foi, hein, le réflexe de dire : Aïe! On va le faire... on a un
local qui est prêté par le centre de services scolaire, ça ne serait même pas
de mauvaise foi, c'est qu'on n'aurait même pas pensé, puis après ça on va se rendre compte : Oh non, le parent,
avec l'élève, est là, conflit d'intérêts apparent, puis il est trop tard.
Moi, je pense qu'un
établissement, là, physique, évidemment, ça n'empêche pas que certaines
rencontres vont être au téléphone, d'autres vont être en visio, mais, lorsque
c'est souhaitable qu'il y ait une rencontre en personne physique parce que la
personne qui le demande veut rencontrer quelqu'un de... Tu sais, il y en a
que... Vous connaissez nos citoyens, il y en a que c'est correct au téléphone,
il y en a que c'est : Non, non, non, je m'en viens vous voir, je veux vous
voir de mes yeux vu. Alors, ça, il faut qu'on soit capables d'avoir un endroit
où est-ce que les gens vont se sentir à l'aise. Donc, c'est prévu, là.
Puis, d'autre
part, j'ajouterais tout de suite que le protecteur national de l'élève doit
être à Québec, là, puis ça, c'est la porte-parole
de la Capitale-Nationale qui parle, là, mais le bureau, l'adresse officielle du
premier ministre est à Québec, le Protecteur du citoyen est à Québec, le
VGQ, c'est au Québec... à Québec, pardon, donc je ne m'attends à rien de moins.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Oui, bien là, je
n'irai pas là.
Mme Rizqy : Non, non, bien, on
va rester sur mon protecteur régional, là, sur l'établissement, juste de
trouver une façon de l'écrire pour qu'il ait une... que ça soit prévu, qu'il
ait un endroit physique puis, évidemment, qui est un endroit physique neutre,
comme un endroit où est-ce qu'on peut se présenter. Puis je sais que des fois,
si ça tombe que c'est à temps partiel, il existe maintenant plusieurs endroits,
pas juste à Montréal, des endroits où est-ce que c'est des bureaux locatifs sur
demande, donc, qu'on peut s'inscrire, et c'est... en anglais, on dit du
«time-sharing». Donc, on a le droit de réserver x nombre de jours à tel endroit
puis on n'a pas un bail long terme, là, tu sais, mais au moins, c'est un
endroit qui est neutre, confidentiel.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre, j'ai la députée de Sherbrooke, aussi, qui veut intervenir. Mme la
députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui.
Bien, tout à l'heure, quand je disais que j'avais l'impression que la réflexion
n'était pas super aboutie pour la mise en place de cette nouvelle
structure là, on en a un autre bon exemple, là. Je trouve ça particulier qu'on
ne soit pas capables de savoir, en ce moment, s'il va y avoir des bureaux
physiques ou pas pour les différents protecteurs régionaux. S'il y en a,
quelqu'un aurait dû le budgéter quelque part parce que, là, on est en train
d'adopter la loi, puis ça va être mis en place dans les prochains mois. Si on
ne le sait pas du côté du ministère, probablement que c'est parce que ce
n'était pas prévu, sinon quelqu'un y aurait pensé et il y aurait de l'argent
qui aurait été prévu pour les mettre en place. Donc là, je... peut-être que le
ministre va me répondre : Ah oui, il y en a, de l'argent qui a été prévu
pour ça. Parfait, on a notre réponse. Mais, jusqu'à maintenant, là, ça a l'air
d'être un petit peu flou. Puis, pour moi, c'est
clair aussi que ça prend une adresse physique, un endroit où les gens vont
pouvoir aller rencontrer ces personnes-là, chacun des protecteurs
régionaux. On ne sait pas combien il y en aura, mais ça va prendre des adresses physiques pour chacun d'entre eux.
Puis, s'ils couvrent un large territoire, ça va prendre, un peu, peut-être,
comme les députés...
La Présidente (Mme Thériault) : Des
bureaux satellites.
Mme Labrie : ...si
le territoire est très vaste, peut-être des bureaux satellites, effectivement,
qui auront peut-être des heures d'ouverture différentes. Mais on veut
que ce soit un service accessible à la population, donc, pour moi, il faut
qu'il y ait un bureau physique. Je m'explique mal qu'à ce stade-ci ce ne soit
pas possible de savoir si c'est prévu ou pas, parce que moi, je pense qu'il
faut que ce soit prévu, il faut ajouter dans la loi qu'il y aura des bureaux
pour ça, puis, je m'attends... je me serais attendue à ce que ce soit déjà le
cas, puis il va donc falloir prévoir des fonds pour mettre sur pied ce
service-là, là. On ne veut pas que les gens aient seulement une adresse
courriel, puis que ce soit un suivi qui va se faire virtuellement. Puis là,
avec la réponse qu'on a, ça donne l'impression que c'est un petit peu ça, le plan de match, parce que sinon ce serait clair,
les gens seraient déjà en train de préparer la mise au pied de ces bureaux-là.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, sur les
crédits, ils peuvent... on ne peut pas allouer des crédits avant qu'une loi
soit sanctionnée, là, ça serait, à la limite un outrage, là. Il y aura des
crédits après la sanction de la loi, là. C'est sûr, le gouvernement, il ne
dépose pas un projet de loi puis il ne travaille pas pour la faire adopter pour
après ça ne pas mettre en place le protecteur. De toute façon, on sera obligés
par la loi de mettre en oeuvre cette loi-là. Pour ce qui est des...
Mme Labrie : Bien,
ça... juste pour corriger là-dessus, par contre, parce que ça arrive très
régulièrement qu'il y ait des fonds qui sont prévus dans un budget sans
que les détails soient prévus, parce que ça va être annoncé plus tard quand il
se passera tel changement de loi ou de réglementation. Sur les tribunaux
spécialisés, ça a été comme ça. Avant même que le rapport Rebâtir la
confiance soit déposé, il y avait déjà une enveloppe qui avait été bloquée.
Pour ça, il y avait des fonds, c'était 50 millions sur cinq ans. On savait
qu'il y avait ça à la disposition pour mettre sur pied éventuellement des
recommandations du rapport. On n'avait pas la moindre idée à ce moment-là ça
serait quoi, les recommandations du rapport,
mais il y avait déjà au budget des fonds prévus pour ça. Ça arrive
régulièrement qu'il y a des fonds prévus au budget puis qu'on nous
dise : Bien, l'information, les détails de ça, ça va venir plus tard quand
l'annonce sera faite. Moi, je ne vois pas pourquoi, pour le protecteur de l'élève,
ça serait différent, là. S'il y avait une intention de
mettre sur pied des bureaux régionaux, bien, on aurait... ça aurait été normal
qu'éventuellement une enveloppe soit prévue pour la mise sur pied éventuelle,
dans l'année qui suit le budget, comme la réforme de l'IVAC. Quand on
travaillait une loi sur la réforme de l'IVAC, il y avait de l'argent qui avait
été prévu pour mettre sur pied les modifications législatives, là, c'est
toujours comme ça.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
• (12 heures) •
M. Roberge : Bien, je comprends
la préoccupation, là. Ici, c'est une loi à être sanctionnée. Bien, autant pour,
supposons, le paiement des salaires, là, il
y a, au fonds consolidé du gouvernement, des fonds qui sont disponibles à
être affectés par des crédits
supplémentaires en fonction de ce qui arrive pendant l'année. Et là, si arrive
pendant l'année la sanction de cette
loi-là, je pense qu'on le souhaite tous, bien, il y aura une partie des fonds,
fonds consolidé, qui seront alloués avec des crédits en fonction de ce qu'il y aura dans la loi, parce que, là,
on ne peut pas présumer de l'adoption telle qu'elle est.
On le sait bien quand on dépose un projet de
loi, il va être modifié. Est-ce qu'on va le renforcer? Est-ce qu'on ajoute
quelque chose? Comme, tout à l'heure, on a déposé plein d'amendements pour
renforcer les pouvoirs en cas de lutte puis de prévention sur les violences
sexuelles, bien là, il y aura peut-être plus de crédits qui seront nécessaires
parce qu'il y a plus de fonctions. Mais il y a... Ce n'est pas une question,
là, qu'on va manquer de crédits pour mettre en oeuvre ce qui est voté. Ici, on
est à l'article sur le siège du protecteur national. C'est vrai qu'il n'est pas
prévu expressément, ici, qu'il y aura un bureau
physique dans chaque région. Ce n'est absolument pas interdit, là,
aucunement. Ce que ça dit, c'est qu'il faut répondre aux besoins.
Là, vous me dites : Où est-ce qu'ils vont
être, exactement? On ne peut pas le savoir, on ne sait pas combien il va y
avoir de régions exactement, quoiqu'à l'article précédent on a quand même mieux
défini les régions. On sait qu'on peut avoir aussi, dans beaucoup de bureaux
gouvernementaux, accès à des locaux dans le cas où on doit rencontrer des gens.
Puis ça se peut même très bien qu'on veuille avoir des locaux dans différents
endroits.
Par exemple, si on est, je ne sais pas, moi, sur
la Côte-Nord, bien, peut-être qu'on aura des... on sera contents de tantôt recevoir des parents dans un bureau d'un
service gouvernemental à Sept-Îles, puis tantôt en recevoir à Baie-Comeau,
puis ce sera peut-être plus pertinent d'être capable d'aller à un endroit et à
l'autre plutôt que dire : Bien, le siège, il est à Baie-Comeau, puis les
gens de Sept-Îles, ils ont juste à faire le chemin, là. Il y a plus de
flexibilité aussi en pouvant recevoir des gens dans un bureau plutôt que dans
l'autre.
Je comprends que, tantôt, j'ai mentionné le
centre de services scolaire. C'est vrai que, là, on est en appel d'une décision
du centre de services scolaire, je comprends très, très bien le malaise, là. Ce
serait probablement plus pertinent d'aller dans d'autres bureaux
gouvernementaux, là. Ça, je pense que les collègues avaient raison de le
souligner, là.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, je pense que
ça prend un amendement, ici. Il faudrait ajouter que chaque protecteur régional
a son siège à l'endroit déterminé soit par le protecteur national soit par le
gouvernement. Moi, ça, ça ne me dérange pas.
Je ne demande pas, ici, qu'on dise ils vont être où, les bureaux des
protecteurs régionaux, mais ça prend un amendement, ici, qui va dire : Chaque protecteur régional a son
siège à l'endroit déterminé par... le gouvernement décidera qui devra déterminer
ça, mais pour moi, c'est clair.
Puis le fait d'avoir un siège, ça n'exclut pas
que les gens de ce bureau-là se déplacent sur les territoires pour aller
rencontrer des gens. Peut-être qu'ils vont avoir besoin de le faire, de toute
façon, pour prendre la mesure d'une situation. Ça n'exclut pas d'offrir des
services virtuellement. Mais c'est nécessaire, pour moi, qu'ils aient chacun un
siège prévu, une adresse physique. Donc, moi, j'inviterais le ministre à nous
soumettre un amendement comme ça, qui va être formulé à son goût, pour savoir
qui va déterminer ces lieux-là. Moi, sinon, je peux en proposer un, mais je
l'inviterais à nous en soumettre un.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre, j'ai la députée de Saint-Laurent, aussi, qui a des choses à
ajouter. On passe la parole à la députée de Saint-Laurent, oui? Mme la députée
de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui, bien, moi, ce
que j'aurais à proposer...
La Présidente (Mme Thériault) : À
moins que vous vouliez répondre à la question de... ou l'observation de la
députée de Sherbrooke?
M. Roberge : Non, je vais
laisser la collègue, là, qui veut intervenir.
La
Présidente (Mme Thériault) :
Non? On va y aller avec la
députée de Saint-Laurent. Allez-y, Mme la députée.
Mme Rizqy : Merci.
Moi, ce que j'avais proposé tantôt, c'est que je l'aurais mis à 14.1,
l'amendement, un pour séparer le lieu
d'établissement du siège social pour le protecteur national, un à 14.1, qu'on
vous a envoyé, Mme la Présidente, pour le protecteur régional,
d'avoir un bureau qui serait situé à un endroit qui est neutre, là. Donc, je ne
sais pas, avec le consentement de tout le monde, si on peut le regarder de
façon simultanée, là, comme ça, on parle de la même affaire. Je ne sais pas si
on peut l'afficher au tableau, juste pour qu'on se comprenne, puis vous, après
ça, avec votre équipe de légistes, vous nous direz si c'est à 14.1 ou si c'est
à 14...
La Présidente
(Mme Thériault) : Je comprends que vous allez avoir un amendement
à 14.1 pour parler du bureau du protecteur national régional. À ce stade-ci, on
est à l'article 14, qui, lui, parle du siège social du protecteur national
de l'élève. M. le ministre, est-ce que vous voulez faire la discussion
simultanément? Oui.
Mme Rizqy : En
fait, ma question, c'est : Est-ce qu'il accepte de le regarder pour,
justement... avec l'équipe de légistes pour
voir, ça, ça va-tu ici, ou, comme disait ma collègue de Sherbrooke, ça va-tu à
14, ou, mettons, on sépare à 14.1. Moi, je ne sais pas, là, mais
l'important, c'est qu'on réponde à ce malaise qu'on a de ne pas avoir de lieu
spécifique pour un protecteur régional.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, sans
présumer de la fin de la discussion, je pense que c'est pertinent de disposer
du siège du protecteur national puis, après ça, d'avoir... Puis vous avez
100 % le droit de déposer un 14.1, puis après ça on pourra disposer de la
question du siège, ou du local, ou, bref, du lieu de rencontre, à 14.1. Il me
semble que c'est une séquence qui fonctionne très, très bien, puis ça n'empêche
absolument pas que le débat se fasse. Je pense que les collègues veulent faire
le débat sur l'emplacement, là, physique régional.
La Présidente (Mme Thériault) : Pour
les bureaux régionaux, oui, c'est ce que j'entends aussi. Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie : Je comprends ce
que le ministre dit, il y a effectivement plusieurs endroits où on peut mettre
ça. Par contre, avant de terminer l'article 14, moi, si l'amendement de ma
collègue à 14.1, par exemple, n'est pas accepté par le gouvernement, possible
que je vais vouloir déposer un amendement à 14. Donc, je demanderais qu'on
suspende le 14 plutôt que de le boucler avant d'avoir disposé de la discussion.
La Présidente (Mme Thériault) : Je
comprends votre demande. J'ai la députée de Saint-Laurent, aussi, qui suggérait peut-être de regarder le 14.1,
éventuellement. M. le ministre, voulez-vous qu'on suspende, qu'on passe à
14.1?
M. Roberge : Moi, je veux qu'on
traite des questions. Je ne veux pas faire une obstruction aux collègues, sans
présumer qu'on va voter pour ou contre un élément ou l'autre. Soyons flexibles
sur la manière de voir les amendements. Je
ne cherche pas à empêcher. Ça fait qu'on peut suspendre 14, disposer de 14.1,
peut-être revenir et voter 14 ou peut-être ma collègue voudra avoir un
amendement. Je n'ai pas d'enjeu.
La Présidente (Mme Thériault) : Parfait.
Peut-être, vous allez vouloir faire quelque chose à 14.1, aussi. On me dit que l'amendement est déjà disponible sur
Greffier, donc vous pouvez le mettre à l'écran, les collègues vont le
voir.
À ce moment-ci, nous allons suspendre
l'article 14, et la députée de Saint-Laurent va nous introduire un 14.1 en
amendement. Donc, l'amendement est présentement à l'écran pour le bénéfice de
l'équipe ministérielle et des collègues députés. Mme la députée de
Saint-Laurent, allez-y, 14.1.
Mme Rizqy : Alors,
pour faire suite à nos discussions : Le projet de loi est modifié par
l'ajout, après l'article 14, de l'article suivant :
«14.1. Le
protecteur national de l'élève désigne un bureau pour chaque protecteur
régional de l'élève. Ce bureau doit être situé dans un emplacement
neutre.
«Un avis de la situation et de tout déplacement
du bureau est publié à la Gazette officielle du Québec.»
C'est vraiment pour faire suite à nos
discussions. Comme ça, on est clairs, ça prend un lieu de rattachement pour
chaque protecteur national de l'élève, évidemment. Puis évidemment c'est un
bureau, là, donc, s'il y a cinq... là, j'exagère, là, si, mettons il y aurait
cinq protecteurs dans la même région, là, c'est toujours le même bureau, hein?
La Présidente (Mme Thériault) : Bien,
ça pourrait être à Montréal, cinq, un par chaque commission scolaire, ils sont
tous au même bureau.
Mme Rizqy : Exactement.
La Présidente (Mme Thériault) : Vous
n'exagérez pas.
Mme Rizqy : D'accord.
La Présidente (Mme Thériault) : C'est
un cas de figure qui pourrait être intéressant à regarder.
Mme Rizqy : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je ne sais pas s'il y a des commentaires...
La
Présidente (Mme Thériault) :
Puis ça répond aussi, en même
temps, au questionnement de la députée de
Sherbrooke, évidemment, par rapport à la neutralité pour être dans les
commissions scolaires, comme vous avez soulevé.
Mme Rizqy :
Et évidemment, vu que j'ai eu le concours de la légiste pour nous aider à
la rédaction depuis le début, si vous voulez le modifier puis le peaufiner, on
accepte vos commentaires avec grand plaisir, il n'y aucun souci.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre, est-ce que vous voulez poursuivre la discussion ou vous
voulez un amendement? Peut-être en discuter avec vos légistes... pas un amendement,
pardon, une courte suspension.
M. Roberge :
Bien, peut-être une courte suspension, juste pour qu'on regarde...
La Présidente
(Mme Thériault) : Oui, que vous puissiez regarder avec vos légistes.
Mme Rizqy :
Sentez-vous à l'aise de le modifier.
La Présidente
(Mme Thériault) : Nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12
h 10)
(Reprise à 12 h 28)
La Présidente
(Mme Thériault) : À l'ordre, s'il vous plaît! Donc, nous allons
poursuivre nos travaux.
Mme la députée de
Saint-Laurent, la parole est à vous, puisque c'était votre amendement qu'on a
suspendu pour une discussion.
Mme Rizqy : Oui. On a eu une belle
discussion, nous quatre. Alors, je vais retirer l'amendement, parce qu'on
a retravaillé l'amendement de concert. Alors, avec votre... avec consentement,
je retire l'amendement.
La Présidente (Mme Thériault) : Donc,
ça me prend un consentement pour retirer l'amendement.Consentement.
Mme Rizqy :
Puis on vous en dépose un nouveau que vous devriez avoir reçu.
La Présidente
(Mme Thériault) : Est-ce que nous avons reçu l'amendement? Il
n'est pas encore reçu.
Une voix : ...
Mme Rizqy :
Très lentement.
La Présidente
(Mme Thériault) : Vous voulez que je parle lentement?
Bien, le temps que
l'amendement se rende à nous, vous allez me permettre de souligner le fait que
la secrétaire de la commission, Mme Louisette Cameron, va nous quitter
pour une retraite pleinement méritée. Ce jeudi, ça sera... C'est sa dernière
semaine... non, pardon, il reste une semaine. Allez-y.
La
Secrétaire : Je quitte le 29.
La Présidente
(Mme Thériault) : Elle quitte le 29.
La
Secrétaire : Et je siège pour la dernière fois cette semaine.
La Présidente
(Mme Thériault) : Et elle siège pour la dernière fois cette
semaine, donc c'est important de souligner le travail. Merci, Mme Cameron.
Je dois dire que les secrétaires de commission sont l'extension des présidents,
des présidentes qui s'assoient ici. Souvent, ils vont nous guider dans notre
travail. C'est eux qui nous disent si les amendements sont prêts et si on peut
les lire, également.
Donc, j'ai suivi vos
conseils, M. le député de Saint-Jean, je fais ça... Et voilà, je crois que nous
avons l'amendement devant nous. Donc, Mme la députée de Saint-Laurent, je vous
autorise à lire votre nouvel amendement.
Mme Rizqy :
Alors, toujours à l'article 14.1 : Insérer, après
l'article 14 du projet de loi, le suivant :
«14.1. Le protecteur
national de l'élève met un bureau à la disposition de chaque protecteur
régional de l'élève. Ce bureau ne peut être
situé dans les locaux d'un centre de services scolaire ou d'un établissement
d'enseignement privé.»
Et je m'arrête ici.
La Présidente (Mme Thériault) : Et
nous allons poursuivre cette conversation au retour de la pause, cet après-midi.
Donc, j'ajourne nos
travaux pour ce matin. Merci. Bon appétit, tout le monde.
(Suspension de la séance à 12
h 30)
(Reprise
à 15 h 25)
La Présidente
(Mme Thériault) : Bonjour, tout le monde. Donc, la Commission de
la culture et de l'éducation reprend ses travaux.
Je vous rappelle que
la commission est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 9, Loi sur le protecteur national de l'élève.
Au
moment de suspendre les travaux ce matin, nous avions suspendu
l'article 13, suspendu l'article 14. Mme la députée de
Saint-Laurent, vous nous avez introduit un amendement à 14.1 dans le but de
revenir à 14 et vous avez fait lecture de votre amendement, qui est à l'écran,
qui est déposé. On est rendus à faire la discussion.
Mme Rizqy :
Oui, merci. Est-ce que vous avez besoin que je refasse la lecture pour se
remettre dedans ou c'est correct?
La Présidente
(Mme Thériault) : Bien, ça serait peut-être mieux que vous le
fassiez pour les gens qui suivent nos travaux, qui vont se demander.
Mme Rizqy :
Alors : Insérer, après l'article 14 du projet de loi, le
suivant :
«14.1. Le protecteur
national de l'élève met un bureau à la disposition de chaque protecteur
régional de l'élève. Ce bureau ne peut être
situé dans les locaux d'un centre de services scolaire ou d'un établissement
d'enseignement privé.»
Et le ministre me
rappelle à l'ordre parce qu'il y a une petite coquille. Bon oeil.
La Présidente
(Mme Thériault) : La correction a été faite manuellement par Mme
la secrétaire sur le document original.
Mme Rizqy :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Thériault) : Il n'y a pas de problème.
Donc, questions,
commentaires sur l'amendement? Peut-être remettre les gens dans le contexte
qu'il y avait une discussion avec le ministre, la discussion avait été faite
sur le siège social pour le protecteur national de l'élève, et les
préoccupations des députées de l'opposition étaient : oui, mais, les
protecteurs... les protecteurs régionaux, eux et elles, seront situés où, leurs
bureaux?
Mme Rizqy :
Merci, Mme la Présidente, vous avez fait vraiment un bon résumé de nos
propos, qui étaient, à ce moment-là, hors micro. Mais, grosso modo, c'est qu'à
14 il y avait vraiment une disposition spécifique pour le siège social pour le
protecteur national, et je demandais s'il y avait un corollaire pour le
protecteur régional de l'élève, et là, maintenant, on vient de s'assurer qu'au
moins il y aura un bureau. Notre compréhension, puis le ministre pourra le mentionner au micro, évidemment, le protecteur
régional de l'élève comprend le protecteur lui-même, mais effectivement,
s'il y a une équipe qui l'accompagne, eux
autres aussi, bien, ils travaillent à ce bureau-là. Donc, ça, c'était notre
compréhension de cette disposition. Je laisse, évidemment, le ministre intervenir.
La Présidente
(Mme Thériault) : M. le ministre.
M. Roberge :
Merci. Effectivement, quand on parle du protecteur régional, on parle de
l'institution, donc ça peut très bien inclure le personnel qui l'accompagne,
qui permet de répondre aux besoins des élèves.
La Présidente (Mme Thériault) : Voilà
pour la réponse. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'article 14.1?
Si je ne vois pas de
commentaire, est-ce que l'article... Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie :
Oui. J'avais levé ma main tantôt, vous ne m'aviez peut-être pas vue. En
fait, ça, ça répond à une préoccupation. Je voudrais juste que le ministre nous
clarifie au micro. On a eu une discussion, tout à l'heure, hors micro, à
savoir, le protecteur régional de l'élève, on l'entend ici comme l'instance, pas l'individu. Donc, les personnes qui
travaillent, qui accompagnent le protecteur de l'élève, ceux qui... les
membres du personnel qui lui sont fournis par le protecteur national de
l'élève, qui vont travailler avec lui dans la région vont avoir également accès
à ces bureaux-là pour pouvoir travailler en présentiel, en accès à la
population sur place. Je veux juste que ça soit clair, parce que, dans la
formulation, ce n'est pas nécessairement évident de savoir si on parle du
protecteur régional de l'élève comme l'individu qui a été nommé à ce titre ou
comme l'instance régionale.
La Présidente
(Mme Thériault) : ...
M. Roberge :
Oui, on comprend la même chose. On parle de l'instance, incluant la
personne qui occupe le poste et les personnes qui peuvent l'accompagner et le
soutenir.
Mme Labrie :
Parfait.
La Présidente (Mme Thériault) :
Ça vous va?
Mme Labrie :
Maintenant, c'est clarifié. Merci.
La Présidente (Mme Thériault) : Parfait.
Merci. Donc, est-ce que l'article 14.1 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Thériault) : Adopté.
Est-ce que... Ça me prend un consentement pour
revenir à l'article 14. C'est ce que nous avions discuté.
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Thériault) : Donc,
on revient à l'article 14, de consentement. M. le ministre, est-ce que
vous avez des choses à dire, ou, sinon, on va sur les questionnements des
collègues de l'autre côté? Allez-y.
M. Roberge : Bien, en fait, je
pense qu'on avait fait le tour de 14. Je ne veux pas présumer, mais... En fait,
on avait suspendu 14 pour voir si on allait trouver, peut-être, un point
d'entente pour les protecteurs régionaux, ce qui a été fait avec la collaboration
de la collègue de Saint-Laurent et de son amie. Donc, maintenant qu'on revient
à 14, il me semble qu'on pourrait en disposer. Voilà.
La Présidente (Mme Thériault) : Est-ce
que les collègues de l'opposition, vous êtes prêtes à passer aux voix l'article 14?
On est prêtes à passer l'article aux voix. Donc, est-ce que l'article 14
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Thériault) : Adopté.
Donc, M. le ministre, on poursuit à
l'article 15.
Mme Rizqy : ...logistique, s'il
vous plaît.
La Présidente (Mme Thériault) : Oui?
Pour l'organisation des travaux?
Mme Rizqy : Oui, s'il vous
plaît.
La Présidente (Mme Thériault) : Allez-y,
Mme la députée.
Mme Rizqy : Là, juste être
sûre, parce que, dans les amendements qu'on a... désolée, qu'on a reçus en
liasse, ça parle déjà de l'article 15. C'est article 15 ici ou
article 15 de la loi?
M. Roberge : Article 15
ici, article 15 du projet de loi n° 9, que nous étudions en ce
moment.
Mme Rizqy : O.K., parfait.
Merci. Vu qu'on s'était... on avait parlé d'un potentiel briefing technique, je
me pose la question... Parce que, là, nous... Je vais être très honnête avec
vous et franche, après qu'on a suspendu, je suis allée manger... Je n'ai pas lu
la liasse et j'aurais besoin d'en prendre connaissance pour vraiment bien
comprendre qu'est-ce qu'on va faire. Je ne sais pas s'il y a des articles
autres que nous pouvons étudier puis s'assurer de faire rapidement un briefing
technique, comme ça, on va être, nous, au même diapason que vous, puis, à ce
moment-là, ça va aller plus vite dans nos échanges par la suite. Ça serait ma
proposition. Tous les autres articles que vous souhaitez qu'on étudie, moi, ça
ne me dérange pas, là.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Oui. Bien, si ma
collègue le souhaite, on pourrait le faire pour celui-ci. Mais par contre...
Bof! Allons-y, allons-y, plutôt que de se perdre en conjonctures, je suis
disposé à suspendre le 15 pour l'instant, puis... à cause de la préoccupation
de la collègue, puis on peut déjà avancer au 16, si les collègues sont
d'accord.
Mme Rizqy : Parfait.
La Présidente (Mme Thériault) : Parfait.
On peut avancer au 16. Puis je vais vous rappeler qu'il y a toujours
l'article 1 qui est suspendu, et l'article 13 est également suspendu,
donc... De consentement, ici, on peut tout faire, donc on va suspendre l'article 15. Nous allons suspendre également
l'amendement qui vient avec, puisque l'article est suspendu.
Et on s'en va à l'article 16. Et j'imagine
que, les autres articles, M. le ministre, qui font partie de la liasse
d'amendements, on fera la même chose, on va les suspendre, si besoin est?
• (15 h 30) •
M. Roberge : Oui.
La
Présidente (Mme Thériault) :
Parfait. Donc, M. le ministre,
l'article 16, pour la lecture et les commentaires.
M. Roberge : Alors,
article 16 : «Le protecteur national de l'élève est responsable de
l'application adéquate et optimale des dispositions relatives à la procédure de
traitement des plaintes prévue [dans] la présente loi.
«À cette fin, le protecteur national de l'élève
assure la promotion de son rôle et [...] celui des protecteurs régionaux de
l'élève et diffuse l'information sur les droits des élèves et des enfants qui
reçoivent un enseignement à la maison, ainsi que des parents de ceux-ci, afin
d'en améliorer la connaissance. Il assure aussi la promotion de la procédure de
traitement des plaintes prévue [à] la présente loi.
«De plus, le protecteur national de l'élève
favorise la concertation des protecteurs régionaux de l'élève ainsi que le
partage de bonnes pratiques applicables dans l'exercice de leurs fonctions. Il
veille à ce que les protecteurs régionaux de l'élève reçoivent la formation
pertinente à l'exercice de leurs fonctions.
«Enfin, le protecteur national de l'élève
apporte son soutien au protecteur régional de l'élève qui le requiert aux fins
du traitement d'une plainte, et ce, dans le respect de ses fonctions et de la
confidentialité des renseignements. Il peut [aussi] lui donner [un] avis quant
aux moyens à privilégier ou aux solutions à envisager pour pallier [à] une
difficulté liée à l'exercice de ses fonctions. Il examine aussi les plaintes
lorsque les protecteurs régionaux jugent opportun de formuler des
recommandations.»
Donc, l'article vise, en fait, à déterminer la
mission propre au protecteur national de l'élève.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. C'est dans
cet article qu'il est question de «la formation pertinente à l'exercice de
leurs fonctions». Quand on était en commission parlementaire, là, des groupes
sont venus nous dire qu'il fallait détailler quelles
seraient ces formations. On en a aussi discuté en ce qui concerne les enjeux
autochtones, plus tôt, en commission. On en a entendu parler quand les
groupes sont venus par rapport aux enjeux liés au racisme, aux enjeux liés aux
violences sexuelles. C'est des choses qui nous ont été nommées très, très
clairement jusqu'à maintenant.
Donc, j'aimerais discuter avec le ministre de la
possibilité de détailler un peu plus ici, au troisième alinéa, le type de
formations minimales qui vont être attendues, sans en faire une liste
exhaustive, qu'on puisse inscrire un «notamment» et nommer quelques-unes des
formations qui nous semblent minimales, là, pour équiper adéquatement les
protecteurs de l'élève.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, enfin, on
peut discuter, mais c'est difficile de prévoir aujourd'hui, en avril 2022,
l'ensemble des formations. Si on tombe
dans la... nommons-en une, ou deux, ou trois, pour être sûrs que celles-ci
soient données... bien, je ne suis pas certain de la plus-value, là, de faire
une liste des formations. Ils vont donner toutes les formations sur le réseau
scolaire, sur les particularités. Sans doute, on va mentionner les élèves HDAA,
peut-être qu'on va parler des élèves
d'identité de genre. On pourrait parler du transport, on pourrait parler... En
fait, c'est assez exhaustif, là. Donc, il me semble que c'est... «la
formation pertinente à l'exercice de leurs fonctions», ça le dit. Je ne suis
pas certain qu'ils vont avoir de meilleures formations parce qu'on en inscrit,
supposons, trois ou quatre qui sont dans l'air du temps, en 2022, au moment de
l'étude, qu'ils vont être mieux formés.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Labrie : Bien, la
plus-value, c'est de s'assurer qu'il y aura au moins un certain nombre de
formations minimales sur des enjeux spécifiques qu'on aura décidés, en tant que
législateurs, qu'elles étaient essentielles. Évidemment que ça peut changer
dans le temps, les lois peuvent être révisées s'il y avait d'aventure d'autres
enjeux qui préoccupaient le législateur. De toute façon, en incluant un
«notamment», ça n'exclut pas d'ajouter, au fil du temps, d'autres types de
formations. Mais que le ministre demande... Il dit qu'il ne voit pas la
plus-value. La plus-value, c'est ça, c'est de s'assurer... Parce que, là, ce
n'est pas écrit, ce n'est pas écrit que... on n'est pas capables de savoir s'il
va y avoir des formations sur les enjeux autochtones, sur les enjeux de
discrimination. Le ministre a nommé lui-même les élèves HDAA, qui vivent des
enjeux particuliers. Ce n'est pas écrit, ce n'est pas écrit en ce moment. Ça
fait que la plus-value, c'est de le dire nommément pour s'assurer que ce sera
fait, qu'il y aura au moins cette liste-là de formations. Là, en plus, c'est la
formation pertinente, on parle... «une formation», et donc il n'est pas
nécessairement question d'en avoir plusieurs. Ça porte vraiment à
interprétation. Le contenu de ça, il est très vague.
Puis moi, je le répète, là, je n'ai pas dit que
je voulais qu'on fasse la liste exhaustive, mais, quand on est là, comme
législateurs, on doit mettre les balises qui nous semblent les plus
pertinentes. Puis moi, je pense que ça prend des
balises pour dire... énumérer au moins un certain nombre de formations qui nous
semblent absolument essentielles, qui nous ont été nommées ici par les
groupes qui sont venus en commission parlementaire, je pense que c'est
nécessaire.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci.
M. le ministre.
M. Roberge : Juste préciser
qu'on a déposé, il y a quelques semaines, un amendement à venir pour
l'article 20, 20.1, où on parle de... on dit : «Dans le cadre des
fonctions[...], le protecteur national [...] et les protecteurs régionaux [...]
s'assurent de tenir compte de la réalité des autochtones.» Donc, on précise
déjà ça, donc, «dans le cadre de leurs fonctions», donc
ça inclut tout ça. Donc, il y a déjà la précision ailleurs, qu'on tient compte
de la réalité des autochtones, donc c'est sûr qu'on va tenir compte de ça dans
les formations.
Bien, écoutez, on peut en discuter, là, mais, je
veux dire, je ne pense pas qu'il faut qu'on fasse une liste de deux, de trois,
de quatre formations. Je pense que, pour répondre aux besoins des élèves, on va
avoir besoin des formations sur la médiation, on va avoir besoin des formations
sur l'art de traiter les plaintes, on va avoir des formations sur les élèves HDAA, en fait, sur tous les
services. Et, à mesure qu'arrivent des plaintes ou des nouvelles
problématiques au fil des années, là, puis
il va arriver des choses qu'on ne prévoit pas, bien, il y aura peut-être de
nouvelles formations. Voilà.
Mme Labrie : Qui va décider de
quelles formations vont être offertes?
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, le
protecteur national, on dit «favorise la concertation». Il veille à ce que les
protecteurs reçoivent la formation pertinente, mais il est possible que des
protecteurs régionaux aussi disent : Woups! J'ai une problématique, j'ai
besoin d'une formation supplémentaire, j'ai besoin qu'on m'outille là-dessus,
puis après ça il y a une coordination entre les protecteurs régionaux, donc ça
se peut très bien qu'un protecteur régional dise : Mon collègue a vécu ça,
j'aimerais l'avoir, moi aussi. Je pense qu'à un moment donné il y a une
obligation pour le protecteur national, hein? C'est ce qu'on dit à
l'article 16, on est, dans le fond, sur la mission propre du protecteur
national, il a cette obligation-là. C'est sûr qu'il va y avoir aussi parfois
des protecteurs régionaux qui vont demander une formation parce qu'eux vont
être confrontés à quelque chose sur le terrain.
Mme Labrie : Parce que moi, je
l'ai ici, que le protecteur national va veiller à ce que la formation soit
reçue par les protecteurs régionaux. Veiller à ce que la formation soit reçue,
pour moi, c'est de l'ordre de la surveillance que ce soit effectué. On n'est
pas dans le choix de quel type de formations vont être pertinentes à l'exercice
de leurs fonctions nécessairement, ou, en tout cas, si c'est l'intention, ce
n'est pas clair. Ça pourrait être simplement de s'assurer qu'il y a de la...
qu'un certain nombre d'heures de formation continue est fait par année, par
exemple, sans que ça vise nécessairement des champs de pratique. Pour moi, ce
n'est pas clair.
Puis c'est encore moins clair si le ministre va
lui-même avoir un droit de regard pour dire... ou pour donner le mandat au
protecteur national de mettre en place des formations sur x, y, z sujet, que ce
soit maintenant ou dans l'avenir. Ça fait qu'à ce moment-là... Le ministre me
fait non de la tête. Ça veut dire que c'est vraiment le protecteur national de
l'élève qui va décider de ça. Puis, s'il y a un sujet que lui... Je vais donner
un exemple, les enjeux des enfants trans,
ça... il ne se sent pas préoccupé par ça, par exemple, puis qu'il décide de ne
pas donner de formation là-dessus, bien, à ce moment-là, il n'y en aura
pas, puis le ministre n'aura pas nécessairement le pouvoir de dire : Bien,
nous, on trouve que c'est pertinent que vous en donniez, on vous demande de
veiller à ce que les protecteurs régionaux en reçoivent,
des formations là-dessus. Il y a quand même pas mal de latitude, là. De laisser
ça entre les mains du protecteur national... Moi, je pense que, comme
législateurs, on... c'est le moment, en ce moment, là, de dire qui va décider
de quelles formations sont pertinentes au fur et à mesure que les choses vont
évoluer, là.
Là, par exemple, là, disons qu'on prend, en ce
moment, si ça existait, là, puis qu'il n'y avait pas de formation spécifique sur les violences sexuelles, puis le
ministre voit toutes sortes de choses dans l'actualité, trouve ça
problématique, il n'aurait pas la possibilité d'exiger au protecteur national
de l'élève qu'il mette en place des formations spécifiques pour ça. C'est ça
que le ministre vient de me répondre, il ne pourrait pas l'exiger que ce soit
mis en place, ça relèverait de la bonne volonté du protecteur national. Mais
c'est quand même problématique.
• (15 h 40) •
M. Roberge : Bien, écoutez,
est-ce que le gouvernement oblige la Protectrice du citoyen à suivre telle, ou
telle, ou telle formation? Je ne pense pas. Je pense que, dans le cadre de ses
fonctions, la Protectrice du citoyen a toute l'indépendance, la compétence pour
se former, elle et son équipe, pour recevoir, traiter les plaintes.
Puis il y a un pendant, là, quand on parle de la
loi sur... ici, c'est ministère de la Santé, l'article 5.5, on parle des
formations, on dit, bon : «...la personne désignée favorise la
concertation des commissaires locaux aux plaintes et à la qualité des services et des médecins examinateurs visés par la Loi
sur les services de [la] santé et les services sociaux ainsi que le partage des bonnes pratiques
applicables [à] l'exercice de leurs fonctions.» Donc, c'est un peu ce qu'on
voit ici, le partage des bonnes pratiques. Après ça, on dit : «Elle doit
également veiller à ce que les commissaires locaux et les médecins examinateurs
reçoivent de la formation pertinente à l'exercice de leurs fonctions.» Donc,
encore une fois, on n'inscrit pas dans la loi, exactement, quels types de
formations. On leur donne un mandat, on donne une imputabilité à une personne
qui dirige, on lui donne l'obligation de former les gens, puis après ça, bien,
au fil des plaintes, on se rend compte, évidemment, qu'il y a beaucoup de
formations à suivre, c'est évident.
Mais je ne partage pas l'inquiétude de ma
collègue que parce qu'on n'écrit pas une liste de formations ici... On écrit
«formations pertinentes» puis on sait que ça va traiter toutes sortes de
plaintes dans le milieu de l'éducation. C'est comme si on pense que les gens ne
se formeront pas, ou ne seront pas compétents, ou ne choisiront pas les bonnes
formations. Je ne partage pas cette méfiance-là.
Mme Labrie : Donc, dans la
réponse du ministre, il démontre ce que je dénonçais un peu il y a quelques
semaines quand on discutait des enjeux autochtones, quand j'ai dit : J'ai
l'impression qu'on adopte une loi de l'ancien temps, là. Il me réfère à des articles
de la loi, bon, sur la santé, puis, effectivement, là, la formulation, ici,
ressemble beaucoup à cette autre loi là. On voit que ça s'est probablement...
on s'est probablement inspirés de ça pour reprendre des
formulations puis l'adapter. Mais cette loi-là, elle date de plusieurs années,
elle date d'avant qu'on ait un certain nombre de préoccupations sociales
auxquelles on doit répondre, comme législateurs. Ça fait que, moi, c'est ça que
je dis qui est problématique. Là, on s'est fiés... on a calqué des formulations
qui remontent à une loi qui date d'un certain nombre d'années déjà. On ne l'a
pas ajusté en fonction des préoccupations sociales dont on est responsables de
s'occuper, comme législateurs. Moi, je regarde une loi plus récente, là, la loi
sur les tribunaux spécialisés, puis c'est très clair, les juges, les policiers,
les avocats de la couronne, les procureurs, quels types de formation ils
doivent suivre. On l'a listé, c'est très explicite dans la loi. Ça, c'est une
loi récente qui tient compte des préoccupations sociales auxquelles on doit
répondre, comme législateurs.
Là, le ministre me dit : On n'a pas besoin
de le faire parce que, dans une vieille loi, on ne le faisait pas avant. Bien,
c'est ça, on est ici pour refaire des meilleures lois que ce qui se fait dans
le passé, là. Moi, je ne veux pas me calquer sur des lois qui commencent déjà à
être un peu datées. Je préfère qu'on s'inspire des meilleures lois les plus
récentes qu'on a réussi à adopter ici puis qu'on adopte ces bonnes pratiques-là
de rentrer dans le détail. Je comprends que, dans le passé, on ne rentrait pas
dans le détail. Puis qu'est-ce qu'on a vu? Des dérives importantes du personnel
du réseau de la santé, qui n'avait pas de formation sur les enjeux autochtones.
Et je ne renommerai pas tout ce qui s'est passé, mais je pense que le ministre
en est très conscient, là. C'est ce genre de dérive là qu'il y a eu parce que
les gens, bien, ils n'en avaient pas, de formation parce que la loi, elle ne
prévoyait pas ça, la loi, elle ne rentrait pas dans ce niveau de détail là. Ça
fait que qu'est-ce qui s'est passé? Il n'y en avait pas. Puis là il faut
corriger ces erreurs-là maintenant, c'est ça qu'on veut éviter. Donc, moi, je
pense que, oui, ça vaut la peine d'aller rentrer dans le détail, comme on l'a
fait dans d'autres lois récentes.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, Mme la
Présidente, la loi dont ma collègue parle, c'est 2020, ça fait à peine deux
ans, dans ce mandat-ci, étudiée par ces législateurs-ci. Ça fait qu'on ne parle
pas de 1965 ou même 1990.
Mme Labrie : L'article dont il
parle, il date de cette année-là?
M. Roberge : Oui, oui, chère
collègue, l'article dont on parle date d'à peine deux ans, là, 2020. Ce n'est quand
même pas il y a très longtemps.
Mme Labrie : 2020, est-ce que
c'était avant la mort de Joyce Echaquan, pour le fun?
M. Roberge : Je sais qu'il
s'est passé des choses en 48 mois, là, mais, je veux dire, ce n'est pas
une vieille loi. Et, pour ce qui est des préoccupations autochtones, on a tenu
compte du contexte avec un autre amendement, qui est transversal, là, qui dit
que, dans le cadre de toutes leurs fonctions, les protecteurs nationaux et
régionaux doivent tenir compte des réalités autochtones. C'est l'amendement
qu'on a déposé il y a un petit bout de temps. On va le voir un petit peu plus
loin, mais on l'a déjà déposé. Donc, c'est quand même une préoccupation.
Mais c'est parce qu'ici les protecteurs de
l'élève, ils sont spécialisés dans quoi? Bien, dans tout ce qui se passe dans le milieu scolaire, ce qui est très, très
large, il se passe plein de choses dans le milieu scolaire. Si on avait,
supposons, je ne sais pas, un protecteur de
l'élève en milieu sportif, bien là, on dirait : Bon, là, on va se
spécialiser dans ces formations spécifiques, là, sur la compétition
sportive. Mais là on est très, très larges, donc c'est sûr qu'il va y avoir
beaucoup de formations sur vraiment beaucoup de domaines, là. Je veux dire, il
se passe beaucoup de choses dans le milieu scolaire.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Labrie : Ça fait que, juste
pour clarifier, dans le fond, le ministre est en train de dire de dire non,
notamment une demande des jeunes, ici, de Béliers solidaires, qui sont venus
nous dire que ça prenait des formations absolument
pour que les protecteurs de l'élève soient équipés pour comprendre les enjeux
de racisme et de discrimination vécus par les jeunes dans nos élèves du
Québec, parce qu'ils sont venus nous dire ça. Ça fait que là, le ministre me
dit qu'on n'a pas besoin de rentrer dans ce niveau de détail là puis de faire
la liste. Ça fait qu'il répond non à une de leurs demandes, c'est bien ça?
M. Roberge : Écoutez, Mme la
Présidente... une position, là, on dit non, on dit oui à un groupe, à une
demande précise... On tient compte des préoccupations, puis on trouve des
consensus, des voies de passage, puis on tient compte du fait qu'on écrit un
texte législatif, on se base sur des bonnes pratiques de textes législatifs qui
couvrent large de manière à ne pas restreindre, à ne pas faire un projet de
loi, là, en entonnoir puis mettre des choses, en omettre d'autres ou en
empêcher d'autres.
Je comprends qu'elle veut s'assurer que les gens
soient bien formés, on est tous là, mais il n'y a pas de... je ne pense pas
qu'il y a d'inquiétude quand on dit qu'on... Parce qu'on a sauté
l'article 15 pour l'instant, mais on parle des droits des élèves. Donc, il
faut protéger les droits des élèves, ce qui est assez large, puis on dit qu'il
faut qu'ils reçoivent toute la formation pertinente à l'exercice de leurs
fonctions, puis il y a l'obligation à ce que les gens soient formés. À
l'article 11, on dit que le protecteur national coordonne, répartit,
surveille le travail, donc il a l'obligation de... il est imputable, le
protecteur national, que les protecteurs soient outillés. Je ne pense pas qu'il
y a un danger, là que des formations
nécessaires ne soient pas données puis que, là, les élèves soient biaisés...
lésés, je ne vois pas ce danger-là, là.
La Présidente
(Mme Thériault) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, les jeunes
le voyaient, en tout cas, les jeunes le voyaient, c'est eux qui nous ont
demandé d'inclure des dispositions comme ça dans la loi pour que ce soit clair.
Tantôt, le ministre, il nous faisait quand même une assez longue liste, il
allait même plus loin que ce que je demandais, il commençait à nommer des
choses comme le transport, que ça allait prendre des formations là-dessus pour
bien comprendre ces enjeux-là, puis tout ça. Il rentrait dans un niveau de
détail intéressant que moi, je n'attends pas dans la loi. Mais j'aimerais ça
qu'il puisse nous fournir, peut-être, la liste des formations que lui envisage
demander au protecteur national de mettre en oeuvre auprès des protecteurs
régionaux. Puis là je lui dis ça, là, juste pour être vraiment claire, je ne
lui demande pas de nous la proposer pour qu'on la mette dans la loi, mais je
veux savoir c'est quoi, son intention. Est-ce qu'il y a une liste de
sujets — puis
j'imagine qu'elle va être assez longue, parce qu'il commençait à en nommer,
tantôt, puis il rentrait dans un bon niveau de détail — une
liste de sujets que le ministre estime pertinents, qui doivent faire partie de
la formation des protecteurs régionaux? Il
nommait des choses comme la médiation, il a nommé toute une série de choses,
tout à l'heure, là, ça fait qu'il a
une idée en tête. J'aimerais ça qu'il nous dépose la liste de ce qui, d'après
lui, devrait faire partie d'une formation pertinente.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, Mme la
Présidente, je donnais des exemples, tantôt, de sujets qui me semblent
d'intérêt, mais en même temps, en faisant cette liste-là, c'est sûr que j'ai
omis deux, trois, quatre sujets, puis, justement, ça montre le piège, là :
Pourquoi que tu n'as pas dit ça? Pourquoi tu as oublié ce sujet-là important?
Et ce n'est pas le ministre qui va dire au protecteur national : Donne la
formation a, b, c, d, e. Donc, je ne pense pas que c'est une bonne idée que,
là, je me mette à faire la liste, que j'oublie quelque chose, que je dise...
nommer quelque chose au point 3, plutôt qu'au point 1, puis là on
tombe dans le piège. Moi, ce que je veux, c'est qu'il y ait toute la formation,
qu'il y ait toute la formation nécessaire pour voir à ce que les droits des
élèves soient protégés.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Labrie : Tantôt, le
ministre me disait : Bien, la Protectrice du citoyen, elle, on ne lui
impose pas une série de formations. Il y a quand même des différences
importantes avec la Protectrice du citoyen, hein? Elle est complètement
indépendante, elle, elle est nommée aux deux tiers. Ça, c'est des propositions
qui ont été rejetées par rapport au protecteur national de l'élève. Le
protecteur national de l'élève, là, aux dernières nouvelles, à moins que le
gouvernement ait changé d'idée, il va être nommé par le gouvernement sur
recommandation du ministre, ça fait qu'il relève quand même du ministre.
Comment se fait-il que ce n'est pas le ministre qui a le pouvoir de lui
dire : Voici le type de formations que vous devez veiller à ce que les
protecteurs régionaux suivent? Parce que ce n'est pas du tout le même niveau
d'indépendance que la Protectrice du citoyen. Ça a été refusé, d'aller chercher
ce niveau d'indépendance là. On le proposait, puis ça a été refusé.
• (15 h 50) •
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Bien, tantôt, on
parlait de Commissaire à la santé, qui a un peu la même chose, là, doit suivre
les formations nécessaires. Il n'y a pas de lien, là. Ce n'est pas parce que
quelqu'un est nommé aux deux tiers par l'Assemblée qu'il doit être moins bien
formé, je veux dire, c'est... Il n'y a pas de lien entre le fait que le
Protecteur du citoyen soit nommé aux deux tiers, et donc que le gouvernement ne
prescrive pas les formations, puis que, là, le protecteur, lui, ne serait pas
nommé aux deux tiers, donc on prescrit les formations. Dans les deux cas, on
veut que les gens soient compétents, formés, capables de servir les citoyens.
Je fais juste donner un exemple où on a une institution qui veille à protéger
les citoyens et à qui on fait confiance pour se former et former celles et ceux
qui traitent les plaintes. Maintenant, qu'elle soit nommée aux deux tiers ou
pas ne change pas le fait qu'on a une institution en qui on a confiance, qui a
un mandat et qui sera formée, donc, voilà.
Mme Labrie : Bien, c'est le
ministre qui va lui faire confiance, là, parce qu'on n'a pas atteint le niveau
d'indépendance qu'on souhaitait. Puis on veut effectivement que les élèves lui
fassent confiance, à cette personne-là, le protecteur national comme les
protecteurs régionaux, c'est ça qu'on veut. Moi, j'aimerais ça partir d'ici à
la fin de l'étude du projet de loi n° 9, quand ça va
être le temps de l'adopter, puis être convaincue que les jeunes vont faire
confiance à cette instance-là. Mais ils sont venus nous dire : On veut
être certains qu'ils vont être formés adéquatement pour des enjeux qui
concernent les violences sexuelles, pour des enjeux qui concernent le racisme,
la discrimination. On pourrait ajouter les enjeux autochtones. Ils ne sont pas
venus en commission parlementaire, malheureusement, mais on pourrait l'ajouter.
On pourrait ajouter des enjeux vécus par les enfants qui ont des handicaps ou
des difficultés d'apprentissage, ça existe également. Puis là on ne veut pas
l'inscrire nommément.
Ça fait qu'au niveau du lien de confiance qu'on
veut bâtir, comment on va garantir à ces jeunes-là que la personne à qui ils
vont... à qui on leur demande de se référer quand ils ont un problème, qu'elle
va être formée adéquatement pour répondre à leurs besoins? Parce que c'est ça
qu'ils nous ont dit : On veut pouvoir aller interpeler une personne qui a
été formée adéquatement pour comprendre c'est quoi, le racisme qu'on vit dans
notre école. Là, ils n'en auront pas la certitude, que cette personne-là a été
formée comme il faut. Est-ce qu'ils vont y aller, l'utiliser, ce recours-là, ou
si on va avoir peur de vivre encore du racisme puis de la discrimination dans
cette instance-là en sachant que la personne, elle ne va
peut-être pas être bien formée, parce que ce n'est pas clair que ça fait partie
des formations obligatoires pour avoir ce rôle-là? Des fois, c'est des
maladresses, hein, ce n'est pas nécessairement que
les gens sont mal intentionnés, mais, quand on n'a pas été bien formé pour
interagir avec des personnes qui sont dans des situations particulières, bien,
on peut commettre des erreurs de bonne foi. Mais, pour éviter ça, ça prend des
formations spécialisées, puis on les connaît, les formations que ça prend, là.
Les jeunes, ils nous ont dit que ça prenait ça pour avoir confiance en cette
instance-là.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Je ne fais pas la
même analyse que ma collègue, là. Je ne pense pas qu'un ado de 15 ans qui est,
supposons, victime de racisme va dire : Écoute, avant de faire appel au
protecteur régional, je vais aller voir si j'ai confiance, puis je vais aller
prendre la loi, je vais me rendre à l'article x, y, z, puis là je vais lire la
liste des formations, puis, si c'est écrit «racisme», je vais avoir confiance,
je vais porter plainte, si ce n'est pas écrit «racisme», je n'aurai pas
confiance, je n'irai pas porter plainte. Je ne pense pas que c'est de même que
ça fonctionne.
La Présidente (Mme Thériault) : Mme
la députée.
Mme Labrie : Bien,
effectivement, je ne pense pas non plus qu'ils vont aller lire la loi, mais ça,
c'est une responsabilité qu'on a de
transmettre l'information, que les protecteurs nationaux, régionaux
transmettent l'information comme quoi ils sont formés adéquatement pour
ça puis que ce soit vrai. C'est ça, le rôle qu'on a à jouer auprès des jeunes, qu'ils sachent qu'ils ne vont
pas arriver face à quelqu'un qui va commettre des impairs diplomatiques
importants ou même faire preuve de racisme ou de discrimination à son égard. Il
faut leur donner cette garantie-là.
La Présidente (Mme Thériault) :
M. le ministre.
M. Roberge : Je considère que
la garantie est dans le texte.
Mme Labrie : Ça fait que la
réponse, c'est non, à cette demande-là formelle des jeunes, qui nous ont
dit : On veut que ce soit détaillé, les types de formations. La réponse du
ministre, c'est : Moi, je considère qu'on n'a pas besoin de le détailler,
donc on ne le fera pas.
La Présidente (Mme Thériault) : M.
le ministre.
M. Roberge : Je considère que
l'article est rédigé de manière à assurer la formation nécessaire.
Mme Labrie : Donc, ce sera une
fois de plus où le ministre n'aura pas écouté la voix des jeunes, qui lui ont
dit clairement ce qu'ils avaient besoin pour retrouver confiance.
M. Roberge : C'est un jugement
que je vais laisser à ma collègue.
La Présidente (Mme Thériault) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions, du côté de l'opposition officielle, sur
l'article 16?
Mme Rizqy : Oui, Mme la
Présidente. Moi, je suis assez d'accord qu'on devrait offrir un minimum de
planchers de formation, puis de venir l'écrire, au fond, ça vient juste donner
des assurances à tout le monde qui sont venus, soit ici, en personne, ou qui
nous ont transmis des mémoires, que leur voix a été entendue.
Moi, je proposerais un amendement. Est-ce que je
peux juste en faire la lecture? Parce que, là, le temps file, puis alors... Ce
serait, tout de suite après, là, «notamment des violences à caractère sexuel,
réalité des peuples autochtones, de racisme et de discrimination».
Le «notamment», ça vous donne amplement la
latitude, puis, ma collègue vous l'a très bien dit, ça ne vient pas lier le
protecteur national de l'élève de ne pas être en mesure d'exiger des formations
supplémentaires. Puis nous, on a suivi, par exemple, celles des Premières
Nations et des Inuits. Moi, j'ai appris, très franchement et humblement,
beaucoup plus que je le pensais avant de commencer, là. Donc, je pense que
c'est... Et pourtant, tu sais, on parle avec différents groupes. Ça a été, pour
moi, une formation bénéfique.
Puis évidemment on ne parle pas, ici, de
formation, là, où est-ce qu'on va chercher 15 crédits à l'université, là, on
parle de formation comme qu'il existe beaucoup en matière de formation continue,
qui peut se faire quand même assez bien. Puis je crois que, dans les cas qui
nous occupent le plus souvent, c'est... Les plus sensibles, c'est lesquels?
Violences à caractère sexuel, les Premières Nations, racisme et aussi
discrimination. Discrimination, ici, je parle davantage,
par exemple, pour les personnes... évidemment, les groupes racisés, mais tout
ce qui est HDAA, il peut y avoir de la discrimination.
Puis pourquoi que
c'est important? Moi, cette semaine, tu sais, il y a quelqu'un qui m'a écrit par
rapport, tu sais, au pictogramme qu'on a vu,
dans un centre de services scolaire, pour la communauté asiatique. C'est un
pictogramme qui a été utilisé dans le XXe siècle par les peuples... bien, par
les suprématies blanches, là, pour dénigrer les peuples chinois. Alors, tu
sais, si ça existe encore en 2022 puis qu'il n'y a personne qui a allumé, dans
les adultes responsables, pour dire : Ça n'a pas sa
place, c'est ça... Avec une formation, ça nous permet aussi de nous rafraîchir
la mémoire, là, de dire : Ça, ça n'a
pas sa place, c'est déplacé, puis ce que toi, tu penses que c'est une blague,
c'est non seulement une blague de
mauvais goût, mais de très mauvais goût, et ça heurte les gens, ça les blesse
et ça vient, en fait, banaliser des stéréotypes.
Alors, moi...
comme... Là, je... Moi, je dois quitter, alors je laisse la balle à ma collègue
de Mille-Îles puis ma collègue de Sherbrooke, mais je crois que cette
demande-là est justifiée. Ce n'est pas quelque chose qui est engageant, c'est
assez simple, somme toute.
La Présidente
(Mme Thériault) : Je comprends qu'il y aura un amendement qui
sera déposé. C'est juste pour l'organisation des travaux. Il reste à peine deux
minutes, là, parce qu'on doit suspendre les travaux, ajourner les travaux de la
commission pour le mandat du protecteur de l'élève à 16 heures. Donc,
est-ce que vous envoyez un amendement qui sera lu par... qui sera relu par la
députée des Mille-Îles ou... C'est ce que je dois comprendre? Vous avez le
texte? Est-ce que le texte a été envoyé au secrétariat?
Mme Rizqy :
...dans les Internets, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Thériault) : Il est dans les Internets? Et la députée de
Saint-Laurent va quitter.
Mme Rizqy :
Et moi, je vous dis bye. Désolée, hein, je souligne ma propre absence.
La Présidente
(Mme Thériault) : Oui. Est-ce qu'il a été envoyé, l'article? Ça
part là? Vous allez avoir juste le temps de
le lire. Est-ce que vous l'avez en main, Mme la députée des Mille-Îles? Parce
que la députée de Saint-Laurent en a fait la lecture. On comprend qu'on
est beaucoup plus rapides...
Mme Charbonneau :
Non, elle n'en a pas fait la lecture, je crois. Elle a fait juste un
exemple. Alors, je l'ai devant moi. Mais vous ne l'avez pas, vous?
La Présidente
(Mme Thériault) : Lisez-le.
Mme Charbonneau :
Mais je peux en faire la lecture. Ça vous va?
La Présidente
(Mme Thériault) : Oui. Lisez-le, oui, et vous nous l'envoyez,
madame... Parfait.
Mme Charbonneau :
Alors, à l'article 16, Mme la Présidente :
L'article 16 du
projet de loi est modifié par l'ajout, à la fin du troisième alinéa, des mots
«, notamment des violences à caractère sexuel, réalité des Premières Nations et
des Inuit, de racisme et de discrimination.»
Donc, ce serait la
phrase qui serait... la proposition de phrase rajoutée à l'article 16.
La Présidente
(Mme Thériault) : Au troisième alinéa de l'article 16.
Mme Charbonneau :
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Thériault) : Bon. Donc, est-ce que nous avons reçu
l'amendement? On n'a pas reçu l'amendement. Est-ce que, M. le ministre, vous me
donnez les quelques secondes nécessaires pour qu'on puisse recevoir
l'amendement? Comme ça, quand on repartira...
Mme Charbonneau :
Mais je peux occuper votre temps, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Thériault) : Non, ce n'est pas pour occuper mon temps, mais
c'est parce que je vais avoir besoin d'un consentement, parce qu'il va me
manquer quelques secondes au chrono pour recevoir l'amendement, juste... étant donné qu'il a été lu, plutôt que
d'éviter d'attendre la prochaine reprise, tout le monde aura l'amendement,
donc...
M. Roberge :
Je ne suis pas un partisan de la perte de temps, donc on a le consentement.
La Présidente
(Mme Thériault) : Non, je le sais que vous n'êtes pas un partisan
de la perte de temps, vous êtes très facilitateur. Donc, merci du consentement,
M. le ministre, avant de suspendre les travaux. Vous pouvez continuer, en
attendant que...
• (16 heures) •
Mme Charbonneau :
Mais il est 16 heures, Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Thériault) : Oui. Non, mais j'ai un consentement du
ministre...
Mme Charbonneau :
Ah bon, d'accord.
La Présidente (Mme Thériault) :
...de pouvoir continuer quelques secondes, le temps qu'on reçoive tous
l'amendement, donc, comme ça, on pourra faire en sorte que tout le monde parte
avec l'amendement.
Mme Charbonneau :
Tout à fait.
La Présidente (Mme Thériault) :
Et, lorsqu'on va revenir aux travaux du protecteur national de l'élève la
prochaine fois, tout le monde aura l'amendement, y compris l'équipe du
ministre, qui pourra voir, entre-temps, si c'est un amendement qui peut être
ajouté à la loi ou pas.
Mme Charbonneau : Si je peux
ajouter à l'argumentaire, Mme la Présidente, on a vu auparavant, dans des
articles, qu'on voulait des protecteurs de l'élève avec certaines
reconnaissances dans la compétence du rôle qu'ils auront à occuper. Chacun
d'eux n'aura pas les mêmes forces et faiblesses, je le dis comme ça... ou
forces et défis, parce qu'on n'aime pas ça, le mot «des faiblesses», là, forces
et défis, et, de ce fait, chacun n'aura pas peut-être besoin de la même
formation. En mettant un «notamment», avec des exemples qui n'engagent en rien
le protecteur de l'élève national pour donner ou offrir ces formations-là,
bien, ça laisse la latitude, puis ça donne l'exemple aux gens de l'ouverture
puis de la volonté que vous avez, au niveau du projet de loi, pour les sortes
ou les formes de formations qu'on peut recevoir quand on est reconnu au
régional, puis probablement comme on est reconnu au provincial aussi.
La Présidente (Mme Thériault) : Merci,
Mme la députée des Mille-Îles.
Donc, puisque l'amendement a été déposé
officiellement — vous
l'avez à l'écran — je
vais suspendre les travaux de l'étude du projet de loi n° 9, et nous
reprendrons dans environ cinq minutes avec l'étude de l'autre projet de
loi, le projet de loi n° 96, sur la langue commune du Québec, le français.
Donc, merci aux gens qui étaient avec nous pour
l'étude du projet de loi n° 9. On poursuivra les travaux à un autre temps.
Merci.
(Fin de la séance à 16 h 02)