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Secrétariat
(Seize heures onze minutes)
M. THEORET (président): A l'ordre!
M. GABIAS: Nous avons un personnel à l'administration de 43
personnes avec quatorze postes vacants, ce qui fait 57.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que vous avez d'autres questions sur ce poste
budgétaire?
M. HOUDE: Etant donné que nous sommes à l'administration,
j'ai une question, je pense, d'ordre général, M. le ministre vous
vous rappelez que, l'an passé, soit le 14 décembre 1966,
l'Assemblée législative votait un amendement à la Loi des
fabriques, qui modifiait l'article 74. C'est-à-dire que cet amendement
autorisait les fabriques à disposer avant la fin de l'année 1968,
non pas 1967, de tout ce qui leur appartenait pour fins de loisirs.
Lorsqu'on a étudié cette loi-là en Chambre, je me
souviens que, de part et d'autre, on semblait d'accord pour dire qu'il y avait
quelque chose qui ne tournait pas rond. Et l'exemple que j'avais donné,
en citant quelques articles choisis dans les journaux, était que,
théoriquement parlant, par exemple, une église pratiquant un
culte autre que le culte catholique romain, pouvait, elle, avoir le droit de
continuer des activités de loisirs dans son sous-sol ou dans sa salle
paroissiale, tandis qu'une église catholique de culte romain en
était empêchée. Et à ce moment-là j'ai
retracé cela dans le journal des Débats vous aviez dit
qu'au cours de l'année puisque l'échéance est
maintenant la fin de 1968 et que ça approche il y aurait un
comité de formé avec les intéressés, enfin avec les
évêques, les responsables des loisirs et tous ceux-là pour
essayer de trouver une solution pratique.
La loi demande que, d'ici la fin de 1968, toutes les fabriques
catholiques romaines, encore une fois, se départissent de leurs
possessions qui servent actuellement pour le cinéma ou les loisirs de
toutes sortes.
Ma question est très simple. Je voudrais savoir où on en
est rendu avec cette loi? Où en est-on rendu avec ce comité et
a-t-il siégé? Ou encore le ministre a-t-il confié la
responsabilité de l'application de cette loi ou des modifications au
nouveau Commissariat aux sports, aux loisirs et à la jeunesse?
M. GABIAS: II est exact qu'au cours des discussions, l'an passé
et particulièrement lors de l'étude des amendements
apportés à la Loi des fabriques, j'avais déclaré
à la suite d'une question des membres de l'Assemblée
législative, que si le texte proposé entraînait trop de
difficultés pour certains centres de loisirs ou certaines fabriques
à se départir de leurs possessions dans le délai
fixé par la loi, soit avant la fin de 1968, et que si cela
entraînait en certains endroits des perturbations économiques
assez considérables pouvant résulter en des pertes
financières désagréables et même déplorables
dans certains cas, nous reviendrons avec de nouveaux amendements.
Effectivement, il y a eu un comité qui a été
formé par les représentants des évêques, par un
représentant du Secrétariat qui était M. Darveau,
sous-ministre adjoint au Secrétariat et d'autres personnes bien au
courant de la situation des centres de loisirs en rapport avec la loi des
fabriques. A la suite de plusieurs réunions, toutes les parties se sont
entendues sur un texte amendant à nouveau la Loi des fabriques. Ce texte
a été soumis aux autorités ecclésiastiques qui y
ont donné leur consentement. Nous l'avons rédigé et nous
l'avons remis aux légistes qui l'ont encore présentement.
M. HOUDE: Maintenant, je sais que dans votre rapport annuel il est fait
mention d'un comité. C'est justement M. Darveau qui, d'après le
rapport, encore une fois, semble s'être préoccupé surtout
du cinéma. C'est classé sous le titre « Bureau de censure
» pour pouvoir justement étendre la portée de cette loi de
façon à permettre des représentations de cinéma
dans certaines salles paroissiales et certains sous-sols.
M. GABIAS: C'est une autre chose qui concernait uniquement les
représentations cinématographiques dans les centres de loisirs.
Parce qu'il y avait la loi du cinéma qui défendait la
représentation, et ceux qui appliquaient le Bureau de censure,
aujourd'hui le Bureau de surveillance la loi du cinéma
n'étaient pas d'accord pour que des représentations
cinématographiques soient données dans les centres de loisirs,
pour toutes sortes de raisons. Mais je fais remarquer à l'honorable
député qu'il s'agit d'une question différente de celle de
l'exploitation de centres de loisirs.
M. HOUDE: Mais concernant l'ensemble de cette loi je ne veux pas
vous faire dire une chose que vous n'avez pas dite vous pouvez affirmer
qu'il y a un autre amendement qui est préparé actuellement...
M. GABIAS: Absolument.
M. HOUDE: ... qui sera déposé en Chambre
bientôt...
M. GABIAS: Incessamment.
M. HOUDE: ... après consultation avec les différents
organismes de loisirs.
M. GABIAS: C'est déjà fait. Toute cette partie-là
est faite, le texte est même rédigé et il a
été remis aux légistes. Il leur appartient maintenant de
le soumettre au comité du cabinet qui étudie chacun des projets
de loi, et incessamment, suivant mes informations, le projet de loi sera
déposé en Chambre. Sûrement à temps pour que les
rigueurs de la loi ne s'appliquent pas dans certains endroits, à
certaines conditions, avec certaines autorisations.
M. HOUDE: Merci.
M. GABIAS: Mais vous me permettrez d'ajouter sur ce point que les
centres de loisirs qui ont vraiment des problèmes aigus, injustes dans
plusieurs cas, pourront, je crois, avec cet amendement, y trouver
remède. La solution à apporter devenait intolérable et
injuste en ce qui concernait le gouvernement. Mais il fallait obtenir l'accord
des parties.
M. LE PRESIDENT: L'article 1, adopté. Article 2,
adopté.
M. HOUDE: Est-ce l'article 2 du poste 1? M. GABIAS: Frais de voyage.
M. LE PRESIDENT: Adopté, à moins qu'il y ait d'autres
questions.
Matériel, articles de bureau, adopté.
Réceptions, frais de représentation et autres
dépenses.
M. LEDUC (Taillon): Cela comprend quoi, ces
réceptions-là?
M. GABIAS: Lorsqu'il y a, par exemple, un lancement de livre, lorsqu'il
y a une manifestation. L'an passé, les crédits qui ont
été dépensés sont nettement inférieurs
à la somme qui avait été prévue. Il y avait eu une
réception organisée au pavillon du Québec à
l'occasion de l'entente sur les publications françaises.
M. LEDUC (Taillon): Ce n'est pas le ministère des Affaires
culturelles qui s'occupe de ça? C'est le Secrétariat qui s'occupe
des réceptions de ce genre-là.
M. GABIAS: Bien, pour celles qui relèvent du Secrétariat.
Comme certaines publications qui ont été lancées par le
Secrétariat. Il y en aura d'autres. Ce sont des dépenses infimes.
L'entretien et la réparation des autos entrent également
là-dedans.
M. LEDUC (Taillon): D'accord, adopté.
M. GABIAS: Je sais que cela a été inférieur je
crois.
M. LEDUC (Taillon): L'an dernier, il y avait un montant de $15,000
d'indiqué à cet item, sauf que l'entretien des automobiles
n'était pas inclus dans les frais de réception.
M. GABIAS: C'est ça. J'avais au total $24,600 et la
dépense réelle a été de $12,000. C'est, si vous me
permettez cette remarque, qu'il y a eu des crédits qui n'ont pas
été utilisés l'an passé, et, à la suite
d'une directive de la Trésorerie, 50% de ces montants non
utilisés sont devenus périmés. Alors, vous voyez tout de
suite qu'il y a une diminution, dans la majeure partie des cas, de 50% sur les
crédits de l'an passé. Ce qui dénote, je crois, une
administration sage, une administration...
M. LEDUC (Taillon): Venant du ministre, nous allons prendre cela en
considération.
M. GABIAS: C'est ce que nous allons essayer d'établir, que cela a
été une administration...
M. ARSENAULT: Justement, les projets de la Confédération
sont terminés. Il y aura moins de réceptions, d'inaugurations de
projets, de projets de voyage, de frais de voyage.
M. GABIAS: Ces réceptions-là apparaissaient à
l'article du centenaire.
M. ARSENEAULT: A quel article?
M. GABIAS: Du centenaire, celles qui relevaient du centenaire.
M. LE PRESIDENT: Alors cet article est adopté? Les
félicitations ne venant pas assez vite, le ministre a été
obligé de se les décerner lui-même.
M. LEDUC (Taillon): On verra après si le ministre les
mérite.
M. HOUDE: C'est parce que nous attendons toujours notre café.
M. LE PRESIDENT: Alors, adopté?
M. GABIAS: Je me permettrai de dire que c'est sage, de la part de
l'Opposition, de penser à cela, c'est très sage.
M. LEDUC (Taillon): Je vous remercie de vos félicitations.
M. LE PRESIDENT: Imprimeur de la reine?
M. LEDUC (Taillon): A ce sujet-là, est-ce que la Gazette
officielle est encore imprimée par l'Action?
M. GABIAS: Oui.
M. LEDUC (Taillon): Alors, ce qui veut dire que les difficultés
que le Secrétariat...
M. GABIAS: ... se sont aplanies...
M. LEDUC (Taillon): ... elles se sont aplanies.
M. GABIAS: Oui, il me faitplaisir de rendre à César ce qui
appartient à César. Il y a eu des difficultés l'an
passé, quant au travail qui nous était remis. La correction
était plus longue, il y avait des erreurs. Cela retardait le travail
chez l'Imprimeur de la reine. Cette année, je dois dire que je n'ai pas
eu une seule plainte. Que tout le monde semble heureux, chez l'Imprimeur de la
reine, du service technique fourni par l'Action. Je crois qu'on avait eu
certaines difficultés au sein du personnel. Si ma mémoire est
bonne, une convention collective avait été signée avec les
employés et peut-être cela pouvait-il être une des raisons.
Cette année, en tout cas, je n'ai pas de plainte à formuler, ni
publiquement ni silencieusement.
Le sous-ministre me souligne que l'an passé, un
spécialiste est décédé au cours de l'année
et c'est à la suite de ça que sont survenues des
difficultés qui pouvaient s'expliquer. Mais pour le Secrétariat
et surtout pour la bonne marche des affaires chez l'Imprimeur de la reine, il
aurait fallu que L'Action donne l'année passée un meilleur
rendement. On l'a d'ailleurs fait cette année. Je suis heureux de leur
rendre ce témoignage.
M. LEDUC (Taillon): En lisant le rapport du Secrétariat, on
constate que l'Imprimeur de la reine a abattu un travail assez
considérable cette année comparativement aux années
précédentes. Il y a un article qui a attiré mon attention.
C'est le comptoir de vente de l'Imprimeur de la reine situé, je crois,
rue Saint-Jean.
M. GABIAS: C'est ça. Dans l'édifice Montminy.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que je pourrais faire juste une petite
remarque au Secrétaire de la province à ce sujet? Je crois qu'il
est fermé de midi et quart à une heure quinze, le midi. Je me
demande si, étant donné l'endroit où il est situé,
il ne serait pas avantageux de le laisser ouvert pendant la période du
déjeuner de façon que les gens puissent y aller pour se procurer
les volumes désirés. Deuxièmement, je me demande
jusqu'à quel point il pourrait être avantageux pour le
Secrétariat de la province de faire un peu plus de publicité, sur
ce comptoir de ventes où on y retrouve des choses assez
intéressantes. Malheureusement, très peu de gens savent qu'ils
peuvent s'y procurer de la documentation mise à leur disposition et qui
rendrait service à tout le monde. Je vais même aller plus loin.
Même si on est dans une période d'austérité, en
regardant le budget, je suggérerais au Secrétariat de la province
d'ouvrir aussi un comptoir de vente dans la région
métropolitaine, la région de Montréal. Je pense qu'il n'y
en a pas actuellement puisque le seul comptoir de vente qui existe est à
Québec.
M. HOUDE: II y en a un pour Ottawa.
M. LEDUC (Taillon): C'est l'Imprimeur de la reine fédéral.
Ce n'est pas la même reine.
M. GABIAS: Non. C'est l'artisanat qu'il y a à Montréal. Au
sujet des remarques faites concernant les publications du Secrétariat,
il est évident que l'ouverture du bureau de la rue Saint-Jean s'est
matérialisée à la suite d'innovations de mon
prédécesseur. C'est grâce à des travaux pour
moderniser et améliorer que nous avons pu donner plus d'élan au
bureau des impressions de l'Imprimeur de la reine. C'est le premier qui fut
ouvert par la province. L'expérience faite à Québec a
été concluante et satisfaisante et nous sommes déjà
en pourparlers pour qu'à Montréal il y ait un magasin semblable
à celui de Québec où toutes les publications du
Québec sont montrées tel que le fait l'Imprimeur de la reine
d'Ottawa.
Et vous seriez surpris d'apprendre que le nombre des publications du
Québec est considérable. A cet effet, la semaine prochaine, je
crois, nous lançons un annuaire indiquant toutes
les publications disponibles au Secrétariat de la province chez
l'Imprimeur de la reine. Je crois que le public connaisseur et le public en
général y trouveront de grands avantages, parce que nous avons
des publications qui sont malheureusement trop peu connues du public et qui
pourraient rendre d'énormes services.
M. HOUDE: Est-ce que ça inclut, M. le Ministre, les publications
de chacun des ministères, comme dans ce catalogue-là, par
exemple?
M. GABIAS: Oui, oui.
M. HOUDE: Alors, par un seul catalogue...
M. GABIAS: Oui.
M. HOUDE: ... on pourra savoir ce qu'il y a de publié ou de
disponible, disons au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche et au ministère des Terres et Forêts.
M. GABIAS: Exact. Toutes les publications du Québec. Et à
compter de 1867, je crois, jusqu'en 1964.
M. HOUDE: Cela sort quand?
M. GABIAS: La semaine prochaine.
M. ARSENAULT: Remarquez-vous que les ventes augmentent d'année en
année ou de mois en mois?
M. GABIAS: Le public s'y rend beaucoup plus nombreux qu'autrefois et
nous allons essayer d'améliorer les choses. Il y a une question de
personnel. Vous savez que, le 28 novembre, il y a eu des directives à
l'effet que du nouveau personnel ne pouvait être engagé. En plus,
lorsqu'il y avait une mutation, un congédiement ou un
décès, il ne pouvait non plus y avoir de remplacement. Ce n'est
qu'au mois de janvier que nous avons réussi à faire augmenter de
10 postes le personnel de l'Imprimeur de la reine. Je vous donnerai le montant
des ventes...
M. HOUDE: Des ventes?
M. GABIAS: ... cette année. Nous avons réussi à
obtenir 10 postes grâce aux publications françaises, un nouveau
service du Québec qui est offert. Nous sommes en train de l'organiser
pour qu'il y ait, non seulement à Québec mais également
à Montréal, et à travers la province, possibilité
pour le public d'avoir accès à ces publications
françaises.
M. LEDUC (Taillon): Maintenant, si je comprends bien, ce que l'on
retrouve dans ce comptoir de vente au détail du Secrétariat de la
province, ce sont les publications du Secrétariat de la province. Je me
demande s'il ne serait pas possible de considérer la possibilité
d'inclure aussi les publications que le ministère des Affaires
culturelles subventionne. Ce sont des publications, en fait, du Québec,
ce sont des auteurs québécois, tout ça, et dans ce
même local-là, ça peut aider à la vente des volumes,
même si ça ne relève pas directement du Secrétariat.
Il pourrait sûrement y avoir une collaboration entre les deux
ministères à ce sujet-là.
M. GABIAS: Je peux assurer mon honorable collègue, qu'il y a eu
des pourparlers dans ce sens et que, déjà, il y a des
publications subventionnées par le ministère des Affaires
culturelles, qui sont en montre. Toutes les publications de tous les
ministères sont en montre au magasin de l'Imprimeur de la reine.
Maintenant, le montant des ventes pour l'an passé s'est établi
à $123,851.58. Ce qui est une augmentation assez spectaculaire sur
l'année précédente.
M. LEDUC (Taillon): Maintenant, avant de passer à d'autres
articles, je reviens sur un point que j'ai souligné brièvement
tantôt mais sur lequel je me permets d'insister, c'est que je crois que
l'Imprimeur de la reine devrait faire plus de publicité au dehors pour
son catalogue qui, enfin, publie des choses comme cela.
Faites un peu plus de publicité sur le fait qu'on peut se
procurer des volumes et annoncez ces volumes-là, parce qu'il y a une
mine d'informations, de renseignements pour la population et, malheureusement,
trop peu de gens sont au courant de cette chose-là et...
M. GABIAS: Ce qui a pu retarder la mise en pratique de l'idée
avancée par mon collègue, c'est qu'au cours de l'an passé
l'information et la publicité ont été enlevées au
Secrétariat et confiées à l'exécutif, et il y a eu
quelques mois pour ne pas dire un peu plus de délai,
précisément à cause de la réorganisation de ce
service. Toute publicité, toute information doit partir de l'Office
d'information et de publicité.
M. LEDUC (Taillon): D'accord, mais, quand même, chacun des
ministères a un budget de publicité pour ses différents
postes. Si on regarde dans le budget des différents ministères si
le Secrétaire de la province vérifie certains des budgets
d'autres ministères non, je ne
dis pas au Secrétariat de la province, je parle d'autres
ministères ils ont un budget de publicité qui est certes
dépensé par l'Office d'information et de publicité,
d'accord, mais, quand même, ils en ont un. Je crois que même si
l'Office d'information et de publicité s'en est allé au Conseil
exécutif ce qui, à mon sens, est une erreur, mais c'est un
autre crédit, ça je crois quand même que le
Secrétariat devrait faire appel aux services de l'Office d'information
et de publicité.
M. GABIAS: Je ne crois pas que ce soit une erreur. Cela a
été, je crois, plutôt pour donner un service plus
autonome...
M. LEDUC (Taillon): Et un meilleur contrôle aussi de ce qui
sort.
M. GABIAS: ... plus autonome, un office d'information plus complet et
nous allons certainement, comme nous l'avons fait au cours de l'année,
faire appel de plus en plus à l'Office d'information et de
publicité pour faire connaître les publications de l'Imprimeur de
la reine, et cela au bénéfice de la population.
M. LECHASSEUR: Est-ce que la distribution du catalogue se fait aux
conseils municipaux, aux bibliothèques, etc.?
M. GABIAS: La liste n'apas encore été faite, nous
lançons le catalogue la semaine prochaine, mais je crois que nous allons
lui donner un assez bon tirage. Les députés seront les premiers
servis, ensuite, je pense qu'on en envoie habituellement aux
bibliothèques...
M. LECHASSEUR: Les conseils municipaux, je pense que c'est assez
important dans la province.
M. GABIAS: Je remercie le député de Verchères de me
faire cette suggestion, si elle n'est pas déjà dans la liste,
nous allons... Nous aurons un tirage de 4,000 exemplaires et si cela n'est pas
suffisant, en tenant compte de la suggestion du député de
Verchères, nous ferons le nécessaire pour en envoyer aux 1,200
municipalités de la province.
M. BLANK: Sur la question des statuts refondus, est-ce que l'index est
prêt?
M. GABIAS: Je m'attendais à cette question.
M. BLANK: Mon bureau d'avocats attend aussi.
M. GABIAS: Nous devons dire qu'il y a des exigences imprévues
pour nous et pour l'imprimeur, quant à la préparation de l'index.
Je crois que nous sommes rendus à la quatrième épreuve de
l'index. C'est ce qui fait qu'il y a retard.
M. BLANK: Est-ce qu'on a pensé à préparer nos
statuts refondus dans la même formule que...
M. GABIAS: Je m'excuse, au lieu de quatre, c'est huit
épreuves.
M. BLANK: En Colombie-Britannique, nous avons des statuts sur des
feuilles mobiles qu'on peut changer, chaque mois, chaque année, toujours
à jour. Est-ce qu'on a pensé à faire la même chose
ici?
M. GABIAS: Cette suggestion nous a été faite par la
Chambre de Commerce de la province...
M. BLANK: Et par moi il y a deux ans.
M. GABIAS: Je ne sais pas si le député de Saint-Louis
l'avait prise à la chambre de commerce ou si c'est la chambre de
commerce qui la lui a empruntée, mais nous l'avons soumise à nos
experts et nous sommes en train d'étudier la question. Plusieurs
prétendent qu'il y a avantage à cela, d'autres prétendent
que non. C'est une question d'opinion. Je crois qu'il y a également une
question de coût quant aux abonnements, à la production, etc. Mais
c'est un projet qui est très sérieux...
M. BLANK: Dans les bureaux d'avocats, presque tous les volumes, tous les
rapports sont faits sur feuilles mobiles. On est toujours à jour.
Maintenant, si on a oublié de faire une demande, on doit chercher
partout. Comme les statuts refondus reviennent tous les dix ans, tous les vingt
ans, parfois, on doit chercher dans tous les statuts pour retrouver quelque
chose.
M. GABIAS: C'est certainement une suggestion très
sérieuse, très pratique...
M. BLANK: Très brillante.
M. GABIAS: Si elle était nouvelle, elle serait très
brillante...
M. BLANK: Je n'ai pas encore discuté ce point-là. Cela
fait peut-être plus que deux ans, trois ou quatre ans. J'ai même
discuté cela avec
l'Imprimeur de la reine. Je suis allé à son bureau et
c'est lui qui m'a montré les statuts de la Colombie-Britannique
et...
M. GABIAS: Tout comme le député, nous sommes bien au
courant du problème et nous essayons d'y trouver une solution heureuse
et rapide.
M. LECHASSEUR: Le député de Saint-Hyacinthe a une
suggestion à faire. Il voudrait qu'on imprime l'histoire des Acadiens
pour la distribuer gratuitement dans la province.
M. BOUSQUET: Pour tous les députés d'abord, pour tous les
élèves...
M. GABIAS: Je ne sais pas si l'auteur serait consentant à nous en
donner.
M. ARSENAULT: C'est le Conseil de la vie française qui est
distributeur pour la circonstance.
M. LEDUC (Taillon): Je trouve l'idée du député de
Saint-Hyacinthe excellente et je pense que le Secrétaire de la province
devrait la prendre en considération et la mettre en pratique le plus
rapidement possible.
Parlant de volumes, est-ce que le ministère a l'intention de
continuer sa participation au Salon du livre de Québec auquel
l'Imprimeur de la reine a participé en 1966? Est-ce que cela va devenir
une pratique annuelle ou une coutume chez l'Imprimeur de la reine de participer
au Salon du livre de Québec.
M. GABIAS: Il y a participé en 1967 également. Je crois
bien que la coutume à moins de circonstances imprévues
va être continuée. Tous les ans, aussi longtemps qu'il y
aura un Salon du livre.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que le ministère a aussi l'intention
de participer à d'autres salons du livre en dehors du pays?
M. GABIAS: Ce sont plutôt des questions qui relèvent du
ministère des Affaires culturelles.
M. BOUSQUET: Est-ce que vous avez des magasins comme Ottawa en a,
uniquement pour l'Imprimeur de la reine?
M. GABIAS: Oui, il y en a un à Québec. Pour l'information
du député de Saint-Hyacinthe...
M. BOUSQUET: Est-ce qu'il y en a un à Montréal?
M. GABIAS: II n'y en a pas encore mais, sous peu il y en aura un. Nous
avons discuté de cette question au début,
M. BOUSQUET: Je m'excuse.
M. LEDUC (Taillon): Même si les participations au Salon du livre
relèvent des expositions, l'Imprimeur de la reine, à cause de ses
fonctions officielles maintenant puisqu'il est reconnu auprès de
certaines associations pourrait sûrement travailler en
collaboration avec le ministère des Affaires culturelles. Cela donnerait
peut-être l'occasion au ministère des Affaires culturelles de
faire quelque chose d'efficace, si quelqu'un lui pousse dans le dos. Alors, je
me demande si l'Imprimeur de la reine ne pourrait pas travailler et
suggérer des choses au ministre des Affaires culturelles quant à
la participation à des expositions de volumes à
l'extérieur. Je crois qu'il y a déjà participé,
à Francfort, à Stratford, à Paris. Il a même
participé à certaines expositions à New York, en
Grande-Bretagne et en Italie, jusqu'à maintenant. Je ne sais pas si cela
s'est fait avec la collaboration du ministère des Affaires culturelles
ou non.
M. GABIAS: Si la collaboration a été demandée, il
n'y a pas de doute que le Secrétariat y a contribué avec
empressement et générosité. Maintenant, j'ignore si on
nous a demandé d'y participer.
L'Imprimeur de la reine m'informe qu'il y a toujours eu une excellente
coopération entre les Affaires culturelles et l'Imprimeur de la reine et
que, partout où il y a des publications demandées, nous les
offrons et que, partout où il y a des expositions, les publications du
Québec y sont également.
M. LEDUC (Taillon): Maintenant, pour revenir aux publications
subventionnées par le ministère des Affaires culturelles, je ne
parle pas des publications du ministère proprement dit...
M. GABIAS: Celles-là également.
M. LEDUC (Taillon): ... mais si l'on accorde une subvention à un
auteur...
M. GABIAS: Oui.
M. LEDUC (Taillon): ... disons la police d'assurance de publication qui
existe, la police de l'édition qui existe on achète un
certain nombre de volumes, quelque chose comme ça est-ce que
ceux-là sont aussi en vente au magasin?
M. GABIAS: Ils sont en montre et en vente au magasin que nous avons
à Québec.
M. BOUSQUET: Est-ce qu'il y aurait possibilité...
M. HOUDE: Je ne sais pas ce que vaut ma suggestion, mais j'ai
l'impression qu'un des meilleurs moyens peut-être de faire
connaître les publications du gouvernement au sens large
demanderait peut-être deux employés de plus à travers toute
la province. Vous n'êtes pas sans savoir que, actuellement, pas une seule
école régionale de niveau secondaire, de niveau CEGEP et
même au primaire actuellement, on en retrouve de plus en plus
n'organise au moins une fois par année, une exposition, à peu
près à cette époque-ci de l'année. Je pense, en
toute sincérité, que s'il y avait, attachés à votre
ministère, un ou deux employés qui ne feraient que cela,
parcourir les expositions scolaires et exposer aux milliers d'étudiants,
dans leur école, au lieu d'attendre qu'ils viennent sur la rue
Saint-Jean, ou au comptoir à Montréal, ou je ne sais où,
j'ai vraiment l'impression que,sur nos campus scolaires, actuellement, il
serait très facile et très bon marché, d'avoir des
expositions durant toute l'année, dans à peu près toutes
les écoles importantes de la province de Québec. Enfin, j'en fais
une suggestion. Cela vaut ce que ça vaut.
M. GABIAS: Elle est très appréciée.
Déjà au Secrétariat, nous avons en marche une étude
sérieuse pour grouper toutes les publications de l'Imprimeur de la
reine, celles également de la documentation française et de
l'artisanat. De telle sorte qu'il y ait, à travers toute la province,
pas nécessairement des bureaux, mais qu'on sache, à travers toute
la province, surtout dans les milieux d'enseignement, universités,
CEGEP, polyvalentes, cours primaire ou toutes autres écoles, pour qu'on
sache au moins dans les milieux de l'éducation ce qui se fait et ce qui
existe. Et nous avons demandé d'ajouter dix personnes à notre
effectif. On nous les a accordées. Il reste maintenant à avoir
l'approbation de la Trésorerie. Quant à l'effectif ci-reconnu,
nous avons demandé dix postes qui nous ont été
accordés. Et dans ces dix postes était inclus le personnel requis
pour justement faire connaître..
M. HOUDE: Pour faire des visites...
M. GABIAS: ... pour faire des visites et entrer en communication avec
les responsables de l'Education à tous les niveaux, à travers
toute la province.
M. BOUSQUET: Est-ce qu'il y aurait possibilité de changer le nom
Imprimeur de la reine pour Imprimeur du gouvernement?
M. GABIAS: Peut-être pas pour Imprimeur du gouvernement mais nous
avons préparé un projet de loi, amendant l'actuelle pour changer
le nom.
M. BOUSQUET: Merci.
M. LEDUC (Taillon): J'imagine que lorsqu'on parle de l'Imprimeur de la
reine, on se réfère à la Québécoise qui est
la reine de notre province.
M. GABIAS: Egalement, et de notre pays.
M. LE PRESIDENT: Alors, le poste 2, concernant l'Imprimeur de la reine,
tel que c'est imprimé ici, par l'Imprimeur de la reine, est
adopté.
Poste 3, Service de la polycopie?
M. LEDUC (Taillon): Au service de la polycopie, il y a une diminution du
personnel et, si je me souviens bien, l'an dernier du moins, on remarquait que
plusieurs ministères lui demandaient du travail à la toute
dernière minute, ce qui occasionnait du temps supplémentaire. Ou
au lieu de demander au service de la polycopie de faire le travail, on allait
le faire faire à l'extérieur, ce qui représentait un
coût beaucoup plus élevé que s'il avait été
fait au service de la polycopie. Est-ce qu'il semble y avoir une
amélioration depuis ce qui s'est passé l'an dernier? La
même chose se répète-t-elle cette année? J'admets
qu'à certains moments, peut-être, ce n'est pas toujours facile,
mais je crois que c'est un article important.
M. GABIAS: Le service de la polycopie accusait des faiblesses l'an
passé pas tellement à cause du personnel qui s'y trouvait, pas
plus que cette année, mais à cause des locaux occupés qui
créent un problème. Nous avons fait des démarches pour
trouver de nouveaux locaux, qui n'ont pas encore été
trouvés ou, du moins, acceptés. Les avoir permettrait
d'améliorer sensiblement le service de la polycopie et d'installer de la
machinerie qui actuellement ne peut pas l'être. Cette machinerie, que
nous avons déjà, améliorerait sensiblement la production
du service.
Mais je ne crois pas que ce soient les deux principales faiblesses de ce
service. La principale faiblesse provient surtout de ceux qui ont besoin de
travaux et qui pourraient nous avons
rencontré à plusieurs reprises les responsables des
différents ministères ne pas arriver toujours à la
dernière minute en en demandant la livraison dans le délai le
plus court possible. Cela ne dépend pas, à priori, du service de
la polycopie mais surtout d'un manque de coordination.
M. LEDUC (Taillon): Remarquez bien que lorsque je passais ma remarque,
ce n'était pas contre le service de la polycopie, mais disons un peu
contre l'indifférence des autres...
M. GABIAS: Je ne veux pas jeter de blâme. J'examine la situation
et essaie de la rétablir. C'est ce qui a amené la
prolifération des machines XEROX...
M. LEDUC (Taillon): Elles vous ont joué des mauvais tours,
paraît-il, ces machines.
M. GABIAS: Oui, mais elles jouent surtout des mauvais tours au point de
vue de la comptabilité. Elles coûtent énormément
cher. Alors que, d'après les spécialistes, ces machines ne
doivent pas être utilisées pour imprimer des volumes ou des
travaux d'envergure, mais pour un travail restreint et rapide, on en est venu
à en installer dans de nombreux services ou organismes provinciaux;
à un point tel, que nous avons fait faire une étude sur la
situation, par le service de la polycopie et par celui de l'Imprimeur de la
reine, en d'autres termes par le Secrétariat. Cette étude porte
sur ce qui existe dans tous les ministères et dans tous les organismes
au point de vue machinerie de reproduction. Ce rapport sera
déposé cette semaine ou avant le 30 mai. De la sorte, nous
pourrons mieux utiliser les machines déjà en place, et obtenir
une meilleure coordination, à l'appui des suggestions que ce rapport
fera au Conseil exécutif.
M. LEDUC (Taillon): Maintenant, je pense que le service de la polycopie
a eu la responsabilité de faire de la distribution de communiqués
et de discours, ainsi que de brochures. Je pense qu'il en a distribué,
l'an dernier, environ 1,500. Est-ce que cela ne relève pas plutôt
de l'Office de l'information et de publicité ou est-ce que je lis mal le
dernier paragraphe du rapport du service de la polycopie?
M. GABIAS: Nous le faisons pour l'Office.
M. LEDUC (Taillon): Alors, d'accord.
M. GABIAS: Nous produisons pour l'office et nous remettons ces
publications-là à l'office.
M. LEDUC (Taillon): Et c'est l'office qui paie pour ces
services-là? Ou est-ce le service de la polycopie qui paie pour
ça?
M. GABIAS: Il y a une demande de remboursement, pour autant que je suis
concerné.
M. LEDUC (Taillon): II y a toujours une demande de remboursement
de...
M. GABIAS: II y a même une discussion entre...
M. LEDUC (Taillon): Parce que le budget de l'Office d'information et de
publicité est beaucoup plus élevé que celui du
service...
M. GABIAS: Ah, oui!
M. LEDUC (Taillon): ... de la polycopie. Alors,...
M. GABIAS: Assurément.
M. LEDUC (Taillon): ... l'office peut plus facilement faire les
déboursés avec les millions qu'il a, lui. Mais c'est
méchant d'imposer ça au service de la polycopie.
M. GABIAS: Mais c'est toujours plus facile de demander que de donner.
Alors, ce phénomène-là se rencontre également
à l'information et à la publicité quant aux paiements. Ce
n'est pas plus aisé.
M. HOUDE: Mais étant donné qu'il y a beaucoup plus de
plaisir à donner qu'à recevoir je suis à me demander si le
service de la polycopie en donne?
M. GABIAS: Il faudrait faire accepter ça. Parce...
M. LEDUC (Taillon): En ce qui concerne...
M. HOUDE: D'après certains de vos hauts fonctionnaires, on semble
donner de temps en temps.
M. LEDUC (Taillon): ... la comptabilité, j'aimerais bien savoir
comment ça fonctionne. Si un service a afaire des
déboursés pour un autre ministère ou un autre service,
est-ce qu'au moment où la commande est passée, de distribuer ou
d'imprimer un nombre x de copies, il n'y a pas un bon de commande ou un bon
d'achat
qui se fait, à l'effet que ça va coûter tant et
qu'automatiquement le service de la polycopie chargerait ce montant-là
à l'Office d'information et publicité? Il me semble qu'au point
de vue de la comptabilité, logiquement, ces servi-ces-là
devraient être chargés.
M. GABIAS: Nous absorbons, au service de la polycopie, le coût des
impressions sauf le temps supplémentaire qui, lui, est chargé au
service qui a demandé les impressions.
M. LEDUC (Taillon): Alors, ce qui veut dire, qu'en fait le budget...
M. GABIAS: En somme, que ce soit payé...
M. LEDUC (Taillon): C'est une opération de comptable, c'est bien
évident.
M. GABIAS: Une opération de comptable. Mais le service de la
polycopie se spécialise surtout dans des publications qui servent au
gouvernement.
M. LE PRESIDENT: La polycopie est adoptée?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Le poste budgétaire 4, traduction.
M. LEDUC (Taillon): Service de la traduction.
M. GABIAS: La traduction, c'est fait dans tous les
ministères.
M. ARSENAULT: Tous les ministères!
M. LECHASSEUR: Quel est le salaire payé, en moyenne, à un
traducteur?
M. GABIAS: C'est $7,000 ou $8,000.
M. LECHASSEUR: C'est $7,000 ou$8,000!
M. GABIAS: Oui.
M. ARSENAULT: Vous n'avez pas un très bon traducteur pour $7,000
ou $8,0001
M. LECHASSEUR: C'est un travail très difficile et souvent
sous-estimé.
M. GABIAS: Oui. Nous avons un personnel très compétent et
très dévoué pour le coût qui apparaît au
budget. Mais nous avons des demandes de la responsable, Mlle Robins, pour
augmenter le nombre des traducteurs et augmenter également les
traitements. Si nous comparons nos traitements à ceux payés par
d'autres organismes publics, ils s'y comparent assez bien. Mais si nous les
comparons à ceux payés dans les entreprises privées,
à ce moment-là, nous sommes, je crois, nettement
déficitaires.
M. LECHASSEUR: Cela se compare bien aux traitements payés
à Ottawa?
M. GABIAS: Oui, et avec les organismes municipaux et scolaires. Mais
lorsque nous les comparons avec des entreprises de publicité ou
Radio-Canada, je crois qu'à ce moment-là...
M. LEDUC (Taillon): Mais est-ce que c'est ce service-là qui
traduit par exemple, je ne sais pas, la conférence d'un ministre
qui...
M. GABIAS: Oui.
M. LEDUC (Taillon): ... est en anglais, lorsqu'il veut faire son texte
en français, il le soumet.
M. GABIAS: Oui. Il le soumet au service de la traduction tout comme les
publications qui sont bilingues comme nos rapports. Alors, ils sont à
peu près tous soumis au service de la traduction.
M. HOUDE: Est-ce que les députés peuvent demander l'aide
de ces services à l'occasion?
M. GABIAS: Certainement, c'est accessible.
M. LEDUC (Taillon): C'est une excellente nouvelle que le
Secrétaire de la province nous annonce là. Maintenant, j'imagine
que mademoiselle Robins va avoir une raison de plus pour justifier sa demande
de personnel. Parce que j'ai fortement l'impression qu'ils ont du faire des
miracles pour faire le travail qu'ils ont fait avec le personnel qu'il y a au
service de la traduction. Je sais, par expérience ce que c'est que de
traduire du français à l'anglais ou de l'anglais au
français sans changer la pensée de l'auteur...
M. GABIAS: C'est extrêmement difficile!
M. LEDUC (Taillon): ... c'est un quasi-miracle ce qu'ils ont accompli au
service de la traduction avec le personnel qu'il y a là.
M. GABIAS: Oui.
M. LEDUC (Taillon): J'imagine que ça représente aussi
beaucoup d'heures supplémentaires et beaucoup de bonne volonté.
Il faut avoir la vocation pour travailler dans ce service-là
actuellement.
M. GABIAS: D'abord c'est un service qui est assez récent. Les
locaux qu'ils occupent ne sont pas des plus modernes. Nous connaissons les
carences qu'il y a là, non pas dans le personnel, mais dans le service
lui-même qui mérite d'être amélioré. Mais
cette année cela a été impossible à cause des
restrictions qu'on nous a imposées.
M. LEDUC (Taillon): Avec le travail qu'ils ont à accomplir il
faudrait presque leur souhaiter une autre grève de fonctionnaires
professionnels pour qu'ils puissent se mettre à jour.
M. GABIAS: Je ne crois pas que surtout ce personnel-là qui
est très dévoué se rende à la suggestion de
mon collègue.
M. LEDUC (Taillon): Maintenant, est-ce qu'il y a collaboration et
j'imagine que le ministre va me dire oui entre le ministère des
Affaires culturelles et le service de la traduction? Est-ce qu'il y a
consultation pour la réalisation de la publication du ministère
des Affaires culturelles qui s'appelle « Mieux Dire » où
l'on fait très souvent des suggestions dans l'interprétation des
mots français-anglais, anglais-français? Je sais, par exemple,
que plusieurs agences de publicité reçoivent cette
documentation-là du ministère des Affaires culturelles et s'en
servent pour leurs traductions, ou adaptations de matériel anglais
qu'elles reçoivent pour traduire ou adapter en français. Est-ce
qu'il y a une entente entre les deux ministères de façon que les
termes soient à peu près identiques ou si la compétence
des gens qui sont au service de la traduction est égale à ceux
qui sont au ministère des Affaires culturelles?
M. GABIAS: Je ne crois pas qu'il y ait d'entente particulière
mais il y a une généreuse coopération entre le service de
la traduction et tous les ministères. Alors, tous les ministères
qui s'adressent au service de la traduction doivent recevoir la même
attention. Je ne doute pas que le ministère des Affaires culturelles,
s'il juge à propos de faire appel et de s'adresser au service de la
traduction, va recevoir la même attention que tout autre
ministère.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que le problème que soulève le
statut professionnel et syndical des traducteurs a été
résolu ou s'il est en voie de l'être?
M. GABIAS: Cela relève de la compétence du ministre
désigné à la Fonction publique. On m'informe que c'est
devant la Direction générale des effectifs du travail et qu'il y
a une recommandation à l'effet d'être exclu.
M. LEDUC (Taillon): Moi, je n'ai pas d'autres choses, à moins que
mes collègues en aient. Si on n'a rien, je veux juste profiter de
l'occasion pour offrir toutes mes félicitations à mademoiselle
Robins que je ne connais pas. J'ai vu son travail et je me permets de lui
souhaiter beaucoup de patience et de courage.
M. GABIAS: Je transmettrai à Mlle Robins les félicitations
de l'Opposition. D'ailleurs, je l'ai fait moi-même à plusieurs
reprises.
Le premier ministre l'a fait. Je pense que toutes les personnes qui ont
eu recours au service de la traduction ont eu satisfaction dans les heures de
travail comme également lorsqu'il s'agissait de travaux qui demandaient
du temps supplémentaire, qui demandaient même des fins de semaine.
En toute occasion le service de la traduction a répondu aux demandes qui
lui étaient faites.
M. LE PRESIDENT: Alors, adopté, le service de la traduction.
Poste budgétaire 5, Conciliation entre locataires et
propriétaires.
M. ARSENAULT: Nous trouvons que le personnel a augmenté
considérablement. Est-ce qu'on pourrait en connaître la
raison?
M. GABIAS: Je ne suis pas d'accord pour dire que le personnel a
augmenté considérablement.
M. ARSENAULT: Il va augmenter?
M. GABIAS: Non. Je crois que l'effectif actuel dépasse même
celui qui est reconnu. Cela provient de deux facteurs. Le premier à
cause des lois adoptées l'an passé, à cause de
l'Exposition 1967. Le deuxième, à cause des amendements
apportés au bill 6, cette année. Nous ne pouvions pas
prévoir combien de municipalités demanderaient au service de
conciliation entre locataires et propriétaires de
bénéficier des avantages du bill 6. Et, c'est
précisément au moment où le projet de budget a
été préparé que le bill 19 a cessé. Tous les
employés qui travaillaient sur le bill 19 ont été
remerciés de leurs services. Ceux qui étaient
sur le bill 20 ont été intégrés par la
conciliation entre locataires et propriétaires, sauf évidemment
quelques-uns, par exception, qui ont été remerciés.
M. ARSENAULT: Les commissaires sont-ils les mêmes? Il n'y a pas eu
de changement?
M. GABIAS: Les commissaires sont les mêmes que l'an passé
sauf qu'à la suite de l'adoption du bill 6, il y a eu, en vertu de ces
amendements, deux vice-présidents qui ont été
nommés, postes qui n'existaient pas. Un des vice-présidents est
M. Massie qui était déjà à la Commission des
loyers.
M. ARSENAULT: Il a été nommé
vice-président?
M. GABIAS: Oui, vice-président. M. ARSENAULT: Excellent.
M. GABIAS: Un nouveau, l'avocat Coron a été nommé
vice-président également. M. Massie représente les
locataires, M. Coron représente les propriétaires.
M. ARSENAULT: C'est toujours présidé par le juge Lionel
Ross.
M. GABIAS: Par le juge Ross qui est le président de la
Commission. Quant aux autres commisssaires, ce sont les mêmes. Il y a M.
Vallières, M. Parent, M. Gouin.
Il n'y a pas eu d'augmentation de salaire pour les commissaires. Il y a
eu augmentation de salaire pour le vice-président. Il le mérite
d'ailleurs depuis longtemps.
M. ARSENAULT: Vous me dites qu'il n'y a pas eu augmentation de salaire.
Quel salaire le président a-t-il?
M. GABIAS: Le président a été augmenté l'an
passé. Il n'y a pas eu d'autre augmentation.
M. ARSENAULT: Il a été augmenté.
M. GABIAS: Cela était même recommandé par mon
prédécesseur.
M. ARSENAULT: Ces salaires-là étaient vraiment trop bas
pour le travail effectué.
M. GABIAS: Mon prédécesseur l'a recommandé. Comme
il était juge, il y a eu un peu de délai parce que la situation
n'était pas la mê- me. Alors il a bénéficié
à ce moment-là de l'augmentation qui avait été
donnée aux autres juges des autres commissions, soit une augmentation de
$2,000. Il n'a pas été augmenté depuis.
Quant aux vice-présidents, ils reçoivent maintenant un
salaire de $12,000. $12,000 pour M. Coron et $15,000 pour M. Massie.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Poste budgétaire no 6, Commission
des valeurs mobilières.
M. PEARSON: Combien y-a-il de personnes comprises à l'article 1
du poste budgétaire 6?
M. GABIAS: Oui.
M. PEARSON: Combien y a-t-il de personnes?
M. GABIAS: Je vais vous dire ça à l'instant. Trente-six
postes reconnus, il y en a vingt-quatre occupés au 1er avril et douze
vacants. On m'informe également qu'il y a une demande en instance. Mais
c'est sûrement une commission qui a attiré mon attention à
plusieurs reprises, parce qu'elle n'a pas le personnel requis. D'ailleurs,
à compter du 28 mai, elle relèvera des institutions
financières et nous avons recommandé que des amendements
importants soient apportés à la loi elle-même. Ce n'est pas
tellement le personnel qui fait défaut comme, je crois, l'Instrument
dont il dispose qui est défectueux. Personnellement je crois et
c'est l'opinion du gouvernement également que la Loi des valeurs
mobilières doit être rajeunie et amendée de telle sorte
qu'elle puisse rendre les services qu'elle peut rendre et doit rendre, et que
le public reçoive aussi la protection qui lui est due.
M. PEARSON: II n'est pas possible de connaître les amendements en
gros, alors je vais attendre que les institutions financières
soient...
M. GABIAS: Oui.
M. PEARSON: En attendant, c'est simplement pour lui permettre de
continuer à...
M. GABIAS: Il y a des problèmes très sérieux. Le
nombre des demandes, des requêtes qui sont présentées, le
nombre des plaintes et des enquêtes, augmentent constamment et le
personnel est restreint. Il y a eu une amélioration lorsque nous avons
adopté, l'an dernier, la Loi du courtage immobilier. Autrefois, le
courtage immobilier et les valeurs mobilières
relevaient du même organisme. Grâce à la loi de l'an
dernier le service du courtage immobilier relève d'un service distinct,
actuellement sous l'égide de M. Charest, assez bien organisé et
très rapide. Ce qui a permis d'avoir un meilleur contrôle sur le
courtage immobilier, une meilleure application de la loi et a permis
également à la Commission des valeurs mobilières
d'être dégagée d'un secteur qui prenait trop de son temps.
Tout cela a abouti à un meilleur résultat, mais ce n'est
certainement pas suffisant. Le public se plaint de cet organisme et il a
raison. On sait d'ailleurs ce qui s'est passé en Ontario, où avec
la nouvelle loi, passée cette année, l'effectif du service des
valeurs mobilières est nettement supérieur à celui du
Québec. Mais je suis certain qu'avec la mise en place de la Loi des
institutions financières ce service rattrapera très rapidement le
retard qu'il accuse actuellement.
M. LEDUC (Taillon): Je pense que l'an dernier on avait fait mention de
cette inquiétude des gens de la finance qui se plaignaient des retards
apportés lorsqu'ils faisaient des demandes. Je crois qu'il est
extrêmement important d'avoir une Commission des valeurs
mobilières à la hauteur de la situation, parce que, autrement,
nos courtiers iront placer leurs obligations sur le marché de Toronto au
lieu de les placer sur celui de Montréal, ce qui ne rend pas service au
Québec. Maintenant, dois-je conclure de ce que vient de dire le ministre
qu'il y aurait peu de changement avant que le ministère des Institutions
financières ne soit créé, c'est-à-dire dans une
dizaine de jours ou à peu près.
A ce moment-là, il faudra attendre que le ministère se
mette en marche et se rode avant qu'il y ait quelque chose de valable dans une
nouvelle législation de la Commission des valeurs mobilières.
Cela va nécessairement venir tard, si on attend encore.
M. GABIAS: Non, déjà, il yaun sous-ministre
désigné, M. Bouchard, qui est à mettre en place
l'organisme nécessaire pour que les institutions financières
s'organisent très rapidement. Pour le moment, M. Bouchard n'a pas
touché à la Commission des valeurs mobilières mais je sais
qu'il est très au courant de ses besoins. Je sais également que
nous allons lui donner, nous du Secrétariat, tous les renseignements
ainsi que les dossiers et nous avons bon espoir qu'à brève
échéance les carences de cet organisme cesseront le plus
rapidement possible.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Poste 7, Service des
coopératives?
M. ARSENAULT: Service des coopératives. C'est un domaine qui,
à mon avis, devrait constituer un ministère. Là aussi, il
manque trop de personnel, il y a pénurie d'argent. Ce service doit-il
être transféré également au niveau des institutions
financières?
M. GABIAS: Le 28, oui.
M. ARSENAULTî Ce qu'il y a de malheureux, à mon sens, c'est
que le cas de la Commission des valeurs mobilières s'applique
également au service des coopératives, soit le manque de budget
et le manque de personnel. Voici deux services qui sont paralysés dans
leur action, dans une grande mesure, surtout le service des
coopératives. Il y a plusieurs provinces qui ont un ministère des
coopératives, la Saskatchewan par exemple. Nous avons un bon homme qui
est le directeur du service, M. Bérubé. Je suis sûr qu'il
souffre, que le ministre souffre et que surtout la population du Québec
souffre du fait que depuis la création de ce service des
coopératives, on l'a tenu un peu sous le boisseau, on n'a pas
attaché d'importance à ce qui est d'une très grande
importance pour le public. Vous avez un très grand nombre de
coopératives. Je remarque que le nombre des coopératives
agricoles baisse considérablement. Mais vous avez une augmentation
très marquée dans les coopératives de consommation, dans
les coopératives d'habitation.
Si on pouvait entendre M. Bérubé ici, je crois qu'il
pourrait nous exposer les grands besoins de ce service de coopératives
qui n'a qu'un maigre budget de quelque $300,000. C'est un budget de $3 millions
qui devrait être accordé à ce service des
coopératives, surtout dans la situation économique actuelle du
Québec. Malheureusement ou heureusement, je ne sais pas, il faut
prévoir. Nous pourrons voir ce qui arrivera lorsque ce service sera
transféré aux institutions financières.
Connaissant bien des avantages pour la population du Québec, de
la mise en oeuvre d'un tel service j'ai souffert moi-même, lorsque
j'étais au Secrétariat je sais que le ministre du
Secrétariat de la province actuel, qui connaît bien la situation,
souffre lui-même de voir un service auquel... S'il y a un service du
gouvernement auquel nous devrions le plus tôt possible donner le plus
d'expansion possible, c'est bien le service des coopératives.
Je tenais à exprimer ce point de vue, M. le
Ministre, qui, venant de l'Opposition, est de nature à encourager
le directeur, M. Léo Bérubé, dans son excellent
travail.
M. BOUSQUET: Dans l'ensemble, est-ce que la coopération fait des
progrès ou bien cela devient-il de moins en moins populaire? Le nombre
des coopératives agricoles a diminué, mais peut-être leur
chiffre d'affaires s'est-il accru. Il y a eu une consolidation mais, dans
l'ensemble, est-ce que le mouvement coopératif fait des progrès
ou régresse?
M. GABIAS: Il fait des progrès, d'après des renseignements
portés à mon attention et, d'ailleurs, c'est un peu le fruit du
travail du directeur actuel du service des coopératives, qui cherche
à faire comprendre aux coopérateurs, ainsi qu'à
différentes coopératives de se regrouper. Je crois qu'il a
accompli un excellent travail au cours de l'année, il en a
regroupé plusieurs. Il a également fait un excellent travail de
communication avec les dirigeants des différentes coopératives,
soit d'habitation, de consommation ou autres, comme financières. Les
contributions versées aux différentes coopératives, les
différentes subventions ont permis au mouvement coopératif de se
mieux structurer, d'avoir des employés plus qualifiés et de faire
en sorte que la coopérative rende plus de services comme le mouvement le
peut. Malgré un maigre budget, un travail de géant a
été accompli par ce service au cours de la dernière
année. D'ailleurs, j'ai eu l'avantage de rencontrer les dirigeants du
mouvement coopératif. Tous ont été unanimes
àlouanger letravail d'éducation, de renseignement, de recherche
qui a été fait par le service des coopératives du
Québec au cours de la dernière année. Le Conseil
provincial de la coopération est venu voir le premier ministre, la
semaine dernière, et il a demandé que des amendements soient
apportés à différentes lois qui couvrent le mouvement
coopératif. Encore là, il y aura, à la demande des
coopérateurs, des amendements apportés. D'ailleurs, le premier
ministre l'a annoncé et un projet de loi sera déposé sous
peu.
M. BOUSQUET: Merci.
M. GABIAS: Maintenant, je remercie mon prédécesseur
d'avoir rendu hommage à ce service de coopératives. J'imagine que
ces félicitations attribuées au service des coopératives,
s'il avait écouté son grand coeur, se seraient adressées
à tous les autres services qui relèvent du Secrétariat.
Parce que nous n'avons qu'à nous louer, et c'est bien ceux qui sont en
place qui peuvent le faire, d'avoir un tel personnel. D'abord M. Douville, et
M. Darveau et tous les autres fonctionnaires du Secrétariat qui donnent,
malgré leur faible budget, un rendement assez extraordinaire et surtout
une coopération puisque nous sommes au service de la
coopération quotidienne au gouvernement, et les premiers à
en bénéficier sont encore les contribuables.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que le ministre a à l'idée
à quel moment la Loi de l'assurance-dépôts sera
présentée, d'autant plus que je crois que le comité
consultatif qui a été formé et qui groupe les inspecteurs
de caisses a été suspendu provisoirement en attendant que cette
loi soit présentée. Est-ce qu'elle doit être
présentée bientôt? Cela fait déjà un bout de
temps qu'on en parle...
M. GABIAS: Cela ne relève pas du tout de nous.
M. LEDUC (Taillon): D'accord. Cela ne relève pas du
Secrétariat mais puisque le comité consultatif a
été mis en veilleuse pendant un bout de temps, a-t-on
donné certaines directives au comité consultatif en disant: Bien,
vous êtes en veilleuse pour un mois, six mois, ou un an en attendant
l'adoption de la loi d'assurance-dépôts.
M. GABIAS: Je ne peux pas répondre au député
là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Y a-t-il d'autres questions? Adopté. Poste
budgétaire 8.
M. HOUDE: Au poste budgétaire 8, M. le Président, je vois
qu'il reste, pour l'année en cours, un montant de $742,000 à
dépenser. On nous a expliqué tout à l'heure je
pense que c'était M. Rainville qui le disait que c'est tout
simplement pour continuer à construire ce qui est déjà
commencé. Je voudrais savoir si le Secrétariat une fois ces
centres culturels et sportifs dans beaucoup de cas
complétés, aura encore un droit de regard ou n'en aura plus?
M. GABIAS: Aucun.
M. HOUDE: Aucun droit de regard!
M. GABIAS: Aucun...
M. HOUDE: Maintenant, qu'advient-il des employés qui au
cours...
M. GABIAS: ... Sauf pour faire respecter l'entente que nous avons eue
avec le fédéral.
M. HOUDE: Avec le fédéral. Mais une fois le centre
culturel remis, par exemple, aux mains d'une corporation, vous n'avez plus
droit de regard sur, je ne sais pas, la programmation, les activités,
etc...
M. GABIAS: Nous devons surveiller si l'édifice sert aux fins pour
lesquelles il a été construit.
M. HOUDE: Maintenant, quel est le lien entre les fonctions du
Secrétariat par rapport, toujours, à ces centres-là
et le ministère des Affaires culturelles, qui semble-t-il, d'une
déclaration du ministre, s'est dégagé, si vous le voulez,
jusqu'à un certain point, de cette responsabilité? Etes-vous au
courant, aussi.de la formation d'une fédération des centres
culturels construits dans le cadre du centenaire, avec, apparemment, un
secrétariat permanent et des employés permanents?
M. GABIAS: Non. J'ai lu dans les journaux, comme tout le monde, les
déclarations faites par le ministre des Affaires culturelles, et je
crois qu'il s'agit plutôt d'une question de budget?
D'après ce que j'ai pu en lire, il s'agit surtout d'une question
de budget. Quant à l'autorité du secrétariat sur les
centres culturels ou les immeubles, nous n'avons fait que continuer l'entente
intervenue en 1964 entre mon prédécesseur et le gouvernement
fédéral. C'est-à-dire que nous étions
chargés d'exécuter les fins de l'entente, soit la construction de
centres culturels.
M. HOUDE: D'accord. Maintenant, une autre question, M. le ministre. Dans
le cadre, toujours, des fêtes du centenaire relevant du
Secrétariat, vous aviez pendant l'année 1967 un certains nombre
d'employés. J'imagine, qu'une fois les fêtes du centenaire
terminées, il y en a qui ont été congédiés,
remerciés ou...
M. GABIAS: Tous. Il n'y en a plus aucun depuis le 31 mars. Depuis le 31
mars, il n'y a plus aucun employé affecté au service du
centenaire. Pour fermer les livres, il y a cinq employés qui,
actuellement émargent au budget de l'administration du
Secrétariat. Quant aux autres, quelques-uns ont été
intégrés. D'ailleurs, il y en avait qui étaient
déjà fonctionnaires, comme le directeur, M. Rainville. Pour lui,
il n'y avait pas de problème, sauf celui de sa mutation.
M. HOUDE: Vous me voyez peut-être venir... je pense actuellement,
par exemple, à un copain, qui, je crois a été un bon
employé, qui s'appelle Claude Lacasse, je crois qu'il a rendu de bons
services au cours de l'année 1967 et d'autre part je pense au
faible budget, pour ne pas dire au budget à peu près nul,
consacré cette année au haut commissariat aux sports et à
la jeunesse. Je suis en train de me demander, si, dans un esprit sportif, ou
par un « gentleman agreement », le Secrétariat de la
province, qui a déjà Claude Lacasse sur sa liste de paie, ne
pourrait pas prêter ses services au haut commissariat aux Sports et aux
Loisirs?
M. GABIAS: Actuellement, je l'ai hautement recommandé à
l'honorable Morin. Je sais qu'il est en voie d'être intégré
dans la Fonction publique à l'Office des loisirs.
M. HOUDE: Maintenant, est-ce que le ministre me permettrait, vu qu'on
touche un petit peu aux loisirs, de faire un retour en arrière pour une
seule question? Tantôt, on a dit que M. Darveau avait participé
à un certain comité ou à certains comités
concernant la Loi des fabriques et que le rapport a été soumis,
que la loi est en préparation. Est-ce que c'est possible d'avoir une
copie de ce rapport du comité ou les recommandations du comité
qui a étudié la question de la Loi des fabriques mais toujours en
fonction des loisirs? Est-ce un secret ou si c'est confidentiel?
M. GABIAS: Voici, le sous-ministre me dit que les membres de ce
comité se sont entendus sur les formulations d'amendements
apportés à la Loi des fabriques et c'est cette formulation-la qui
est également le rapport. Alors, le rapport du comité va
être contenu dans les amendements.
M. HOUDE: D'accord.
M. GABIAS: II n'y a pas un rapport séparé.
M. HOUDE: A part l'amendement à la loi qui nous sera
présentée.
M. GABIAS: A part les recommandations d'amendements qui sont
apportées.
M. HOUDE: Est-ce qu'on me permettrait une petite question? Est-ce que
c'est le statu quo dans le moment?
M. GABIAS: Non, cela a beaucoup évolué depuis l'an
passé. Je l'ai dit tantôt, ce sont les lé-
gistes qui ont en main les recommandations. Un projet de loi sera
incessamment déposé pour corriger...
M. CADIEUX: Ils ne sont pas obligés de s'en tenir à la
lettre de la loi au 31 décembre?
M. GABIAS: Actuellement ils sont obligés si l'on prend la loi
telle qu'elle. Si les recommandations faites par le comité et qui ont
semblé être agréées par toutes les parties en cause,
sont adoptées par l'Assemblée législative, je pense
qu'à ce moment-là tout le monde sera satisfait.
M. HOUDE: Je voudrais vous rappeler c'est parce que ça me
revient à la mémoire que l'an passé, malgré
que l'Episcopat ait donné son son-sentement pour la rédaction de
la loi telle qu'elle était, les responsables, ceux qui s'occupent
directement de ce problème des loisirs et des salles paroissiales et
même les prêtres avaientpro-testé assez énergique
ment, même contre leur évêque en disant que c'est bien beau
tout ça, dire oui, dire non, mais que quand même ce ne sont pas
eux qui sont les spécialistes en cette matière-là. Alors,
avant qu'il ne soit trop tard, j'espère que parmi ceux que vous avez
consultés pour apporter un amendement à la loi, il y a eu des
responsables de services diocésains, par exemple, de loisirs et non pas
seulement le secrétaire de monseigneur X, Y, Z qui très souvent
ne connaît absolument rien dans ce domaine-là.
UNE VOIX: A l'ordre!
UNE VOIX: Nous ne sommes pas aux sports et loisirs.
M. LEDUC (Taillon): Maintenant, pour revenir aux fêtes du
centenaire, un des projets qui a été réalisé et
qui, à mon sens, a probablement rendu le plus de services au Canada,
ç'a été l'échange d'étudiants. Dans
l'optique du Secrétariat, peut-être que le ministre me dira que
ça relève d'un autre domaine maintenant.
M. GABIAS: Non.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que le Secrétariat a un article, un
budget qui prévoit l'échange d'étudiants?
M. GABIAS: Oui, article 13: $400,000.
M. LEDUC (Taillon): Bon, d'accord. On y reviendra tantôt. Dans le
budget, à l'article numé- ro 8, on a, l'an dernier, pour
l'année 67/68 à l'article des parcs Dollard Désormeaux et
Montmorency, un budget de $362,000 ou à peu près et, cette
année, $10,000. Je comprends que c'est pour compléter ce qui
reste à faire et que le plan original serait terminé ou, s'il
n'est pas déjà terminé, il serait sur le point de
l'être.
Maintenant, par curiosité, est-ce que le ministre pourrait nous
dire combien de médailles du centenaire ont été
distribuées au Québec par son intermédiaire, en dehors de
celles qui ont été distribuées aux députés
de l'Assemblée législative et aux députés
fédéraux?
M. GABIAS: Elles n'ont pas été distribuées par
nous.
M. LEDUC (Taillon): Je sais ce que veut dire le ministre. Sur la
recommandation des conseils municipaux et des corps publics, le
Secrétariat de la province, je crois, approuvait ces demandes-là
ou les faisait officiellement à Ottawa, je crois.
M. GABIAS: Non. Ce sont les municipalités qui, directement,
faisaient leurs recommandations pour autant que je me souvienne, quitte
à corriger les renseignements.
M. LAPORTE: Adressées directement à qui?
M. GABIAS: Directement à la Commission du centenaire à
Ottawa.
M. LEDUC (Taillon): Alors, il n'y a rien qui passait par...
M. GABIAS: Oui. Pour les représentants provinciaux. On nous a
demandé de soumettre des noms. Nous les avons soumis. Combien il y en a?
Je ne le sais pas. Je peux en faire le relevé. Je vous donnerai les
informations.
UNE VOIX: Qu'est-ce qui est arrivé aux projets?
M. GABIAS: Je sais que chaque municipalité recevait du
gouvernement...
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que le gouvernement fédéral ne
vous octroyait pas un certain nombre de médailles?
M. GABIAS: Un certain nombre, oui.
M. LEDUC (Taillon): Un certain nombre par secteur ou quelque chose comme
ça. A ce moment-là, le Secrétariat faisait des
recomman-
dations. Il n'y a aucune recommandation qui est venue directement du
Secrétariat ou par l'intermédiaire...
M. GABIAS: Par l'intermédiaire, oui. Ce qui a été
fait, c'est que les autorités de la Commission du centenaire nous ont
informé qu'il y avait tant de médailles disponibles. Nous avons
communiqué avec chacun des ministères, ensuite avec les
organismes provinciaux, en disant: Il y a tel nombre, tel nombre et tel nombre
dont vous pouvez disposer. Alors, voulez-vous nous retourner ces
formules-là? Ils nous ont retourné ces formules et ensuite nous
les avons envoyées à la commission.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que la quantité allouée
à chacun des organismes ou à chacun des ministères a
été utilisée par ces ministères ou par ces
organismes?
M. GABIAS: Je ne peux pas répondre. Mais je crois que c'est
presque tous. A ma connaissance, il n'y a pas eu de mouvement, concerté
ou non, pour refuser les médailles offertes par la commission. Si c'est
ce que mon collègue veut savoir, il n'y a eu de la part des
autorités provinciales aucun refus.
M. ARSENAULT: La preuve c'est que M. René Levesque en a
reçu une!
M. HOUDE: En parlant de médailles, puisqu'il y en avait ou
presque... concernant le test d'aptitudes physiques qui avait été
lancé par le Secrétariat, de peine et de misère...
M. GABIAS: Dans certains milieux, oui.
M. HOUDE: ... dans certains milieux, toujours dans le cadre des
fêtes du centenaire, est-ce que les résultats sont
publiés?Cela donnerait satisfaction à beaucoup de gens, ce serait
assez significatif de savoir, par exemple, le nombre de jeunes qui ont
réussi les épreuves d'aptitudes physiques au Québec?
M. GABIAS: Environ 250,000 étudiants ont participé
à...
M. HOUDE: A ces épreuves-là.
M. GABIAS: ... ces épreuves. Le rapport n'est pas encore
complété. Nous attendons les rapports des différentes
institutions pour le compléter. Dès que tous ces renseignements
nous seront parvenus. Comme dans tous les services distinctifs du centenaire,
un rapport sera préparé et publié.
M. HOUDE: Probablement que cela a été prévu, au cas
où... est-ce qu'il serait possible d'avoir, lorsque ce sera
publié, le partage de ces 250,000 élèves entre
l'élément anglophone et l'élément francophone?
M. GABIAS: Par institution, on pourrait le savoir. Nous l'aurons par
institution. Mais anglophones ou francophones, je ne sais pas.
M. HOUDE: Par institution, nous pouvons le savoir.
M. GABIAS: Oui.
M. HOUDE: Cela nous donnerait une bonne idée. Cela pourrait
devenir un bon stimulant.
M. GABIAS: A première vue, ça été plus suivi
par les francophones que par les anglophones. Maintenant, je me plais à
le dire à nouveau, bien qu'il y ait eu de la controverse au sujet de la
participation de la province aux fêtes du centenaire, je me plais
à redire que la province de Québec est celle qui a le plus fait
à l'occasion des fêtes du centenaire du Canada.
La province n'a peut-être pas participé à tous les
projets, mais pour les projets auxquels elle a participé, elle l'a fait
avec beaucoup d'efficacité et à la satisfaction des
autorités de la Commission du centenaire.
M. LEDUC (Taillon): Après ce que nous dit le ministre, j'imagine
que si le service du centenaire de la Confédération, section du
Québec, a réussi à participer à autant
d'activités et à avoir le succès qu'il a eu, ce n'est non
seulement attribuable, je pense je ne veux pas enlever le mérite
qui revient à M. Rainville, loin de là mais c'est
sûrement dû aussi à la collaboration de la population du
Québec...
M. GABIAS: Assurément.
M. LEDUC (Taillon): ... qui a apporté son appui aux dirigeants
des différentes manifestations et qui a collaboré autant qu'elle
pouvait le faire.
Les premiers jeux d'hiver étaient, je crois, une des
manifestations des fêtes du centenaire. Est-ce qu'il est prévu
et là, ce n'est peut-être pas un domaine qui relève
du Secrétariat de la province, le ministre va me dire que ce n'est pas
son domaine mais est-ce qu'il pourrait savoir, est-ce qu'il est au
courant qu'il y a des projets pour que cette manifestation se
répète, peut-être à un degré moins
élaboré, mais
qu'elle se perpétue, parce que je crois que c'est quelque chose
d'extrêmement intéressant?
M. GABIAS: II y a eu une recommandation en ce sens à la
Commission du centenaire, pour que les jeux d'hiver soient tenus annuellement
au Canada et en particulier au Québec, à la suite des
éloges de tous les participants sans exception. Ils étaient
unanimes, soit les associations, soit les individus, à dire que cela
avait été un succès hors de pair. Mon collègue
mentionnait son copain, M. Lacasse. Il me fait plaisir de souligner que M.
Lacasse a été un des grands responsables de ce succès des
jeux d'hiver. Evidemment avec tous ceux qui étaient responsables, il y a
également M. Rainville, du service du centenaire. Maintenant, je ne
sache pas que la Commission du centenaire ou ses successeurs aient
accepté de continuer...
M. LEDUC (Taillon): A la suite de notre exemple, on aura à
Halifax, l'an prochain, les jeux d'été.
M. GABIAS: A Halifax, les jeux d'été, mais les jeux
d'hiver, je ne sais pas si cela a été accepté.
M. LEDUC (Taillon): D'ailleurs, avec du personnel du Québec pour
les organiser là-bas.
M. GABIAS: Mais pour que ce soit annuel, je ne crois pas que ces jeux
soient annuels. Il est question d'un projet de jeux d'hiver en 1971 en
Alberta.
M. LEDUC (Taillon): Toujours dans le cadre des fêtes du
centenaire, est-ce que le ministre pourrait nous dire quelles ont
été ses recommandations, s'il en a faites, au ministère
des Affaires culturelles au sujet des centres culturels qui ont
été créés...
M. GABIAS: Oui, il y a eu un rapport des activités qui ont eu
lieu à l'occasion du centenaire, rapport très
élaboré que nous avons remis ou qui sera remis incessamment au
ministère des Affaires culturelles. De plus, nous avons fait un rapport
sur les immeubles qui ont été construits, sur les
possibilités qu'il y avait...
M. LEDUC (Taillon): D'utilisation.
M. GABIAS: ... d'utiliser ces centres culturels, les possibilités
qu'il y avait, à même les organisations provinciales, ce que nous
avons fait au cours de l'année du centenaire et c'est autant de
matériel...
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que ce rapport sera inclus dans le rapport
des différents programmes réalisés au cours de...
M. GABIAS: Oui.
M. LEDUC (Taillon): Et est-ce qu'il va être distribué aux
députés?
M. GABIAS: Dans le cadre du Centenaire mes collègues s'en
souviendront il y avait le festival du Québec. Le
ministère des Affaires culturelles va continuer ce festival du
Québec, au moins pour l'année en cours. Il est évident que
les centres culturels construits à l'occasion du Centenaire seront
utilisés pour donner, si possible, plus d'éclat au festival du
Québec.
M. LECHASSEUR: Combien reste-t-il de centres à
compléter?
M. GABIAS: Quatorze.
M. LAPORTE: Est-ce qu'il y a eu consultation entre le Secrétariat
de la province et le ministère des Affaires culturelles avant que le
ministre des Affaires culturelles n'annonce qu'un certain nombre de centres
culturels même un nombre assez impressionnant ne feraient
pas partie du circuit qui serait desservi par ces messieurs des Affaires
culturelles?
M. GABIAS: Non et je ne suis pas offusqué du tout qu'il y ait eu
consultation.
M. LAPORTE: Non, mais ce qui est offusquant, c'est qu'ils en abandonnent
une partie.
M. GABIAS: Oui, mais le rôle du service du Centenaire était
de construire ces édifices.
M. LAPORTE: Précisément dans le rapport dont vous parliez
tantôt, il y avait entre le ministère des Affaires culturelles et
le Secrétariat, à l'initiative du Secrétariat, un
comité conjoint qui avait parlé de l'utilisation future. Il y a
même eu, je pense M. l'ancien futur ministre Arsenault me le
confirma un congrès ou une réunion, à Sherbrooke ou
à Magog, de tous les futurs directeurs ou de tous les gens qui
s'intéressaient aux loisirs et particulièrement aux loisirs
culturels pour parler de l'avenir des centres culturels. Je veux savoir si
c'est ce rapport de ce comité conjoint de votre ministère et des
Affaires culturelles qui a demandé d'éliminer de la carte un
certain nombre de centres culturels?
M. GABIAS: Eh bien, il faudrait s'entendre d'abord sur le nombre de
centres culturels. Ils étaient tous désignés comme centres
culturels. Mais les immeubles qui ont été construits ne sont pas
tous des centres culturels...
M. LAPORTE: Vous voulez dire que dans chacun...
M. GABIAS: Je crois que l'ensemble des édifices construits et qui
peuvent être utilisés comme centres culturels correspond
sensiblement au nombre avancé par le ministre des Affaires
culturelles.
M. LAPORTE: C'est-à-dire que si vous vous limitez à la
définition « culturels »...
M. GABIAS: Centres culturels.
M. LAPORTE: ... vous en éliminez automatiquement un grand
nombre.
M. GABIAS: Ah, oui!
M. LAPORTE: Mais il est arrivé que, dans tous les centres
J'imagine que le ministre est en mesure de confirmer ou non qui ont
été construits, le gouvernement, votre ministère a
exigé qu'une partie de l'immeuble soit réservée à
des fins culturelles. Vous avez, par exemple à Longueuil, une
bibliothèque, vous avez des salles qui sont réservées pour
diverses disciplines artistiques. Vous avez, au Témiscamingue, chez
notre ami le Dr Théberge, à Ville-Marie, un très joli
centre culturel où il y a une piscine, vous avez une magnifique salle
où il y avait, quand nous y sommes passés, une exposition fort
intéressante. Est-ce que je puis croire que le ministre est d'avis que
je parle du point de vue géographique plus le centre est
reculé plus il est loin des grands moyens de culture que sont
Québec, Montréal, etc... n'y a-t-il pas nécessité
encore plus qu'ailleurs d'aller porter à ces gens-là, qui sont
des Québécois à part entière, le maximum de ce que
les locaux qu'ils se sont donnés peuvent recevoir?
M. GABIAS: Je suis bien d'accord avec ce que vient de dire le
député de Chambly. D'ailleurs, il y a justement une mission
et je l'ai lu dans les journaux, comme mes collègues ont dû
le faire également du ministère des Affaires culturelles
qui est allée dans le nord québécois pour instaurer un
projet pilote tant au point de vue sociologique, que culturel et artistique, et
c'est à la suite de ce rapport, je pense, que tous ces centres pourront
être uti- lisés au maximum, et surtout dans les lieux les plus
reculés de la province. Ce que je sais également, c'est qu'il y a
eu des projets qui ont été réalisés, et cela du
temps de mon prédécesseur et du temps du gouvernement
précédent. Il y a eu des projets qui ont été
édifiés de concert avec le ministère de l'Education, et
où le ministère des Affaires culturelles a joué un
rôle moindre, il y a eu également des projets qui concernaient des
bibliothèques. C'est pour cela, je crois, que le nombre indiqué,
à première vue, peut étonner et on peut se dire: Seulement
trente centres culturels vont être utilisés, alors qu'il y a eu 70
projets. Ce qui laisserait sous-entendre que quarante ne seraient pas
utilisés pour les fins pour lesquelles ils ont été
construits.
Si l'on prend, par exemple, les édifices qui ont
été construits comme centres culturels, cela correspond au nombre
qui a été mentionné par le ministre des Affaires
culturelles.
M. LAPORTE: Disons que cela m'inquièterait beaucoup que
l'on donne davantage à ceux qui ont déjà, je serais
d'accord que l'on donne davantage à ceux qui ont
déjà, aux dépens de ceux qui n'ont jamais rien eu.
M. GABIAS: Je ne connais pas évidemment, les projets et il
appartient au ministre des Affaires culturelles d'annoncer sa propre politique,
mais je suis bien convaincu que le ministre axera sa politique dans le sens
mentionné par le député de Chambly.
M. LAPORTE: Disons que les questions que je vous pose sont les
prémisses de celles que je vous poserai en Chambre.
M. GABIAS: J'aviserai mon collègue.
M. HOUDE: Pour autant que, nécessairement M. le Ministre, il ne
tienne pas plus qu'à la pupille de son oeil à imiter M.
Malraux.
UNE VOIX: Malraux?
M. HOUDE: Oui, c'est un homme assez connu, apparemment, il vient d'une
grande équipe en France. C'est qu'en France, il y a la distinction entre
les centres culturels et les maisons de la culture. Je sais que, actuellement,
il y a un certain climat, je ne dis pas nécessairement, au
ministère des Affaires culturelles, parce que certains centres culturels
construits dans le cadre des fêtes du centenaire, ont eu le malheur, ont
commis le péché, d'aller insérer dans leur complexe une
piscine ou parfois un gymnase.
Eh bien, pour certains puristes, peut-être, à ce
moment-là, ils ne sont plus des centres culturels. Ils deviennent de
simples petits centres sportifs ou de simples petits centres culturels et
sportifs.
Alors, je rejoins l'idée de mon collègue, le
député de Chambly, à savoir que même si, dans un
centre culturel construit dans le cadre des fêtes du centenaire,
même si dans un tel centre, il y a une piscine ou un gymnase, c'est loin
d'être une raison pour ne pas continuer à vouloir propager la
culture dans ce centre-là ou ne pas utiliser les locaux qui sont quand
même là, qui existent pour des expositions d'art, de peinture ou
que sais-je encore.
Et ce n'est peut-être pas une raison non plus pour aller
construire à côté une maison de la culture où il n'y
aura pas justement de gymnase ou de piscine mais qui risque parfois de devenir
un éléphant blanc ou d'occasionner des dépenses
extrêmes. Je comprends que tout ça sera discuté lors de
l'étude des crédits du ministère des Affaires culturelles
mais il apparaît actuellement d'ailleurs, on le voit par les
réponses, par tout ce que le monde sait, petites
déclarations à gauche et à droite, quelques textes dans
les journaux, il semble que tout soit assez confus. Vous-même, tout
à l'heure, sembliez ignorer, vous me l'avez dit franchement, qu'il
existe actuellement au moins un embryon de fédération des centres
culturels, avec un employé permanent qui était, jusqu'à la
semaine dernière ou il y a quinze jours, un employé du
ministère des Affaires culturelles, qui vient d'être nommé
secrétaire exécutif ou, j'ignore exactement le titre,
peut-être directeur général de la Fédération
des centres culturels. On a appris qu'il y avait un colloque en fin de semaine,
je ne sais si c'est samedi dernier ou samedi prochain, à
l'Académie de Québec, pour regrouper tous ces gens de centres
culturels et vous avez, parallèlement à tout ça, la
nomination récente d'un commissaire à la Jeunesse et aux Loisirs
en la personne de Pierre Duceppe. Encore une fois, dans toute cette question de
loisirs, de culture, d'activités sportives, il y a encore de la
confusion et je pense qu'il va falloir éventuellement que quelqu'un en
autorité puisse, une fois pour toutes, faire des délimitations et
dire exactement ce qui existe.
C'est la même chose quant à la formation des cadres. Juste
une note en passant. Lorsque les centres culturels ont été
construits, on a dit c'est bien beau, le Secrétariat vient d'en monter
une cinquantaine ou une soixantaine. Maintenant que la brique est là,
que tout est construit, qui allons-nous placer à l'intérieur? A
ce moment-là, vous avez eu des écoles normales qui ont
commencé des cours pour la formation d'animateurs de groupes et vous
avez le ministère des Affaires culturelles qui a organisé un
cours pour former des animateurs culturels. Et, aux dernières nouvelles,
ce cours est abandonné parce que le ministère des Affaires
culturelles laisse ça aux mains de la fédération. Alors,
on pourrait continuer comme ça assez longtemps, mais j'espère, M.
le Ministre, étant donné que vous siégez au cabinet, que
vous rencontrez vos collègues peut-être plus souvent que nous, que
vous leur ferez au moins part de cette inquiétude, de cette confusion et
peut-être qu'ensemble, par le service de la traduction et celui de la
polycopie, on pourra avoir une fois pour toutes un communiqué nous
expliquant en noir sur blanc, un, deux, trois et A, B, C, D, exactement quelle
est la situation au Québec au mois de mai 1968.
M. GABIAS: Je ferai remarquer à mon collègue qu'il ne
faudrait pas qu'il ait l'impression que ces immeubles appartiennent à la
province. Aucun, sauf, en vertu d'une entente spéciale, le centre qui
sera construit ici à Québec, ne relèvera de la
province.
M. HOUDE: Mais il y en a qui appartiennent au ministère de
l'Education, en partie.
M. GABIAS: II n'y a aucun de ces centres qui appartienne à la
province.
M. HOUDE: A un ministère en particulier?
M. GABIAS: Non. Mais ce sont les promoteurs, quant à l'animation,
qui devaient savoir, dès le début, comment ils pourraient
utiliser ces centres culturels. Qu'il y ait participation de la part de
différents ministères, très bien, mais je veux dire bien
clairement que la première responsabilité ne relève ni du
Secrétariat ni des Affaires culturelles.
M. HOUDE: Non, mais cela peut être un autre ministère.
Prenons le cas d'un centre culturel à la Cité des jeunes de
Vaudreuil, par exemple. Vous avez un tiers qui relève actuellement du
ministère de l'Education et vous avez un autre tiers qui relève
de la corporation...
M. GABIAS: Est-ce que ce n'est pas une régionale, cela, la
Cité des jeunes? Et si c'est une régionale, c'est...
M. HOUDE: Oui, c'est une régionale, c'est une Cité de
jeunes.
M. GABIAS: Oui.
M. HOUDE: La régionale est un des éléments
participants à...
M. GABIAS: Maintenant, je ne connais pas ce qui c'est passé.
M. LAPORTE: La majorité des 35 centres, qu'on a
décidé d'animer n'appartiennent pas à la province.
M. GABIAS: Non, mais...
M. LAPORTE: Pourquoi faire de la ségrégation comme
ça?
M. GABIAS: Bien, c'est parce que je crois que les autres ne se
prêtent peut-être pas. Lorsqu'il s'agit d'un centre sportif. Il y
en a qui sont...
M. LAPORTE: M. le Ministre, le problème est celui-ci...
M. GABIAS: Je comprends très bien le problème.
M. LAPORTE: C'est que pendant longtemps les loisirs ont rejeté le
culturel. Il ne faudrait pas, maintenant, que le culturel rejette les loisirs.
On attire les enfants à la messe, le dimanche, en faisant des messes
« yéyé ». Je n'ai pas d'objection, moi, à ce
que la culture passe par la piscine ou le cheval allemand, ou le ballon volant,
du moment qu'ils seront sur les lieux. Cela s'appelle de l'animation sociale.
Qu'ont-ils fait à Bourges? Le ministre est certainement au courant. Ils
ont créé un centre culturel, une maison de la culture. Ils ont
cru, au départ, un peu comme nous, que dès le lendemain les gens
se précipiteraient pour aller au théâtre. Cela a
été un échec lamentable. La première année,
je pense qu'il y avait une moyenne de 20 ou 25 personnes par
représentation. Ils ont fait de l'animation sociale. Ils sont
allés dans les usines et aujourd'hui, c'est un des centres, c'est la
maison de la culture qui est la plus fréquentée par le peuple.
Cela a pris un certain temps. On a créé l'immeuble et petit
à petit on a créé le besoin, le goût d'aller
là. Je pense qu'on pourrait faire la même chose chez nous. Celui
qui sera habitué, dans un petit centre des loisirs, où il y a une
toute petite section culturelle, il aura peut-être le goût de venir
à Québec ou à Trois-Rivières. Imaginez-vous que
cela, à un moment donné, peut arriver chez vous, pour deux
raisons. A cause du ministre et à cause des centres culturels. Il y aura
au moins une bonne raison sur deux!
M. LEDUC (Taillon): J'admets que nous sommes un peu en dehors du sujet
lorsque nous traitons de certains points, mais il y a une chose certaine, c'est
que depuis 1963 ou 1964, le Secrétariat de la province a eu la
responsabilité, par son service du centenaire de la
Confédération, de surveiller la construction de centres culturels
et sportifs, dans certains cas, culturels dans d'autres, sportifs dans d'autres
cas. Peu importe ce qu'ils sont. Pendant quatre ou cinq ans le
Secrétariat de la province avait la responsabilité de construire
ça. Il ne faudrait pas aujourd'hui que par une discussion entre
différents ministères qu'on se lance la balle. Ces gens-là
qui ont été les promoteurs de ces centres culturels, il ne faut
pas se faire d'illusion, si ce n'est pas cette année ce sera dans deux
ans ou dans trois ans, ils iront voir le gouvernement, encore une fois, pour
avoir de l'aide. C'est-à-dire qu'on a besoin de les diriger. Alors cela
devient la responsabilité du Secrétariat de la province, des
Affaires culturelles ou des Affaires intergouvernementales, cela n'a pas
tellement d'importance.
L'idée est que ça ne tombe pas à l'eau et qu'on
s'en serve pour ceux pour qui ces édifices ont été
construits et qu'on s'en serve au maximum! On le mentionne au Secrétaire
de la province, actuellement, parce qu'on connaît son pouvoir de
persuasion et lorsqu'il est au conseil des ministres il peut
sûrement...
M. LAPORTE: N'exagérez pas!
M. LEDUC (Taillon): J'ai une vente à faire! Je suis convaincu que
le Secrétaire de la province pourra convaincre ses collègues de
prendre les responsabilités qu'ils doivent prendre vis-à-vis de
ces centres culturels.
M. GABIAS: Je crois que les premiers à convaincre, à moins
qu'ils ne le soient déjà, seront les promoteurs de ces centres
culturels. Qu'ils soient bien convaincus qu'ils doivent être
utilisés et qu'on doit prendre les moyens pour les animer. Ils peuvent,
comme ils le pouvaient dans le passé, être assurés que les
autorités gouvernementales, dans la mesure du possible et des moyens
à la disposition du gouvernement, seront toujours disposées
à faire l'impossible pour animer ces centres qu'ils soient sportifs ou
qu'ils soient culturels.
M. LAPORTE: Là, je suis d'accord avec le
ministre. Le promoteur, le directeur de la maison fait la maison.
M. GABIAS: Oui.
M. LAPORTE: L'expérience qu'on a faite dans d'autres pays...
M. GABIAS: Certainement
M. LAPORTE: ... vous aviez tous les mêmes éléments
et c'était la personne, finalement, qui avait
réflété sa personnalité.
M. GABIAS: Le gros problème, c'est de trouver des animateurs
compétents qui fassent en sorte que le public utilise ces immeubles aux
fins culturelles, sportives, sociales, etc..
M. BOUSQUET: Dans la plupart des cas, quel est le nom utilisé:
centre culturel ou centre culturel et sportif? En fait, il me semble que ce
sont des centres culturels et sportifs et que ce serait une mauvaise
appellation que de donner tout simplement le nom de centre culturel. Est-ce le
titre actuel?
M. GABIAS: Bien, l'entente qui a été signée
était pour des centres culturels.
M. BOUSQUET: Culturels...
M. GABIAS: Maintenant, tous ces centres ont été construits
avec l'approbation des autorités et, d'abord, des promoteurs. Les
promoteurs étaient les premiers responsables. Ils apportaient un projet
qui pouvait être accepté ou refusé par le service du
Centenaire ou le Secrétariat. Et même s'il était
accepté par le Secrétariat il pouvait, ensuite, être
refusé par la Commission du centenaire, parce qu'il y avait
participation tripartite.
M. CADIEUX: M. le Ministre, je m'excuse d'apporter un cas particulier,
mais vous connaissez le cas de Valleyfield qui est tout de même
particulier.
Justement parce que c'est la population de Salaberry-de-Valleyfield qui
a souscrit pour le centre culturel et sportif qui s'appelle la Cité des
Arts et des Sports. Connaissant les besoins urgents auxquels cette corporation
actuelle fait face, puis-je vous demander s'il y a quelque chose de surplus de
prévu pour Valleyfield? La construction est commencée. Elle
devrait se terminer dans quelques mois. Je pense que je peux affirmer que
Valleyfield est le seul endroit où ce n'est pas la
municipalité qui a contribué, ce n'est pas un corps public
c'est la population elle-même qui a fait une souscription et, avec l'aide
du Secrétariat de la province, du gouvernement provincial, est venue
à bout de réaliser ce projet-là.
Je sais, pertinemment qu'il y aura peut-être des dépenses
imprévues. Je me demande si on ne pourrait pas recueillir quelque chose
pour aider à la complète réalisation de la Cité des
Arts et des Sports de Valleyfield.
M. GABIAS: D'abord, il est exact que la population a contribué
à Valleyfield. Il y a d'autres endroits, également, où ce
ne sont pas des corps publics qui ont été les promoteurs.
M. CADIEUX: Est-ce qu'il y a eu aussi des souscriptions publiques dans
d'autres endroits?
M. GABIAS: Oui.
M. CADIEUX: Dans combien d'endroits? Etes-vous au courant?
M. GABIAS: On m'informe qu'il y en a eues à quatre ou cinq
endroits. Je sais qu'il y a eu Lévis, Valleyfield,
Rivière-du-Loup, Vaudreuil aussi.
M. CADIEUX: Mais est-ce que la ville de Rivière-du-Loup a
souscrit?
M. GABIAS: A tout événement, nous avons déjà
fait quelque chose pour Valleyfield, parce qu'il s'agissait d'un cas
particulier. Nous avons augmenté la subvention...
M. CADIEUX: De $25,000.
M. GABIAS: Maintenant, il ne m'appartient plus, que de répondre
que tous les crédits qui vous ont été accordés sont
engagés et nous allons, heureusement, réussir à
boucler.,.
M. CADIEUX: A moins d'un budget supplémentaire.
M. GABIAS: Oui. Il n'en est pas question, parce que le service,
précisément, a cessé depuis le 31 mars. Est-ce qu'il y
aura d'autres endroits où le député pourra...
M. CADIEUX: Les crédits ne sont pas engagés
peut-être? Oui.
M. GABIAS: ... le député de Beauharnois pourra
s'adresser.
M. CADIEUX: La porte est encore ouverte. M. LAPORTE: M. le Ministre.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, voici, j'écoutais avec beaucoup de
plaisir les délibérations. Il ne faudrait quand même pas
abuser de la patience du ministre et de l'intelligence du président.
M. LEDUC (Taillon): Et de ses interlocuteurs aussi.
M. LE PRESIDENT; Pour venir pratiquer ici les questions que vous devez
poser au ministre des Affaires culturelles. Ce soir, il faudrait quand
même y pens,er!
M. LAPORTE: Mais, ici, on a des réponses, voyez-vous!
M. LE PRESIDENT: Le comité suspend ses travaux jusqu'à
huit heures et quart.
Reprise de la séance à 20 h 19
M. THEORET (président): Alors, comme nous enregistrons les
délibérations de ce comité, nous reprenons l'étude
des crédits du Secrétariat de la province, nous avons
adopté, à la séance de cet après-midi, le poste
budgétaire 8. Nous continuons au poste budgétaire 9, Service de
l'artisanat et des métiers d'art.
M. LEDUC (Taillon): A moins que mes collègues aient des
questions, le poste budgétaire 9 est adopté.
M. LAPORTE: J'en ai très peu, mais je vais en avoir une, si vous
me permettez. C'est un service qui a voyagé beaucoup. Il était au
ministère des Affaires culturelles...
M. GABIAS: Au ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. LAPORTE: ... avant il était au ministère de l'Industrie
et du Commerce. Il a été au ministère du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche.
M. GABIAS: Au ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche.
M. LAPORTE: C'est un service qui mériterait d'être
ministère.
M. GABIAS: Les voyages enrichissentl
M. LAPORTE: II voyage beaucoup. Je voudrais poser une seule question. On
avait demandé et on avait accordé un bail ici à
Québec, face à l'Hôtel de ville. Vous avez l'hôtel
Clarendon; sur le coin, il y a la caisse populaire maintenant; juste à
côté, il y avait un coiffeur, c'est la maison
Légaré. Cette maison Légaré nous avait
été demandée par un service artisanal féminin de
Québec, et un bail avait été accepté. Est-ce qu'on
a donné suite à ce projet de remercier le coiffeur de ses
précieux services et de confier tout l'immeuble à cette
coopérative artisanale?
M. GABIAS: Ce que j'en sais, c'est que ça ne relève pas de
nous, ça relève des métiers de l'artisanat qui, eux,
relèvent du ministère de l'Agriculture. Ces locaux sont
actuellement occupés par le ministère de l'Agriculture.
M. LAPORTE: D'après les nouvelles que j'ai entendues à la
radio, il va rester assez peu de choses à un moment donné au
Secrétariat de la province. Est-ce qu'on peut suggérer au
ministre de faire un effort pour regrouper tout ce qui traite
d'artisanat dans son ministère parce que c'est véritablement un
de ces services où il est à peu près impossible d'obtenir
des renseignements? C'était très exactement le cas quand
j'étais ministre des Affaires culturelles. L'on peut difficilement
obtenir des renseignements parce qu'on ne se retrouve jamais. Cela ne
relève jamais de la personne à qui on parle. Alors, si le
ministre voulait consacrer une partie de son temps, cette année,
ça ne devrait pas être compliqué. Je sais que le
gouvernement et le précédent et celui-ci, a fait un effort pour
tâcher de mettre un peu d'ordre dans ces choses. Il serait
nécessaire, je pense, que tout ce qui est artisanat relève d'un
seul service, pour d'abord regrouper les efforts, et, deuxièmement, les
gens qui s'y intéressent, ou comme artisans ou comme amateurs
d'artisanat, sachent un peu c'est une des dernières choses que
j'ai constatées au ministère des Affaires culturelles que
ces dames étaient fort intéressées et qu'elles avaient
déjà un actif intéressant
Un actif, je veux le dire dans le sens des efforts qu'elles avaient
fait. C'était un succès. Cette maison devait leur être
cédée. Je ne sais pas si on y a donné suite. Je n'ai pas
pensé à y regarder en passant. J'aimerais que le ministre revoie
peut-être le dossier pour savoir si c'est possible de...
M. GABIAS: Je prends bonne note de la recommandation du
député de Chambly. Et nous allons sûrement retrouver dans
les dossiers qui nous ont été transmis par les Affaires
culturelles les recommandations qui pouvaient exister à ce
moment-là. Nous pourrons alors faire le nécessaire pour que
l'artisanat et c'est bien notre intention retrouve l'élan
qu'il a déjà eu et que cet élan se multiplie ou progresse
ou se développe de telle sorte que ce champ d'action pourra profiter
énormément à nos artisans québécois pour
qu'ils puissent bénéficier de débouchés comme ils
en ont bénéficié àl'occasion de l'Expo 67. Comme le
député de Chambly le sait, il y a différents groupements
dans l'artisanat, et il n'est pas toujours facile non seulement de s'y
retrouver mais surtout de connaître les moyens qui pourront satisfaire
tous ces groupements qui voient l'artisanat d'un oeil et sous un angle
différents.
Nous croyons que les intermédiaires doivent être moins
nombreux entre l'artisan et la clientèle. Je crois que nous pouvons
faire un effort en ce sens et c'est d'ailleurs ce que nous avons l'intention de
faire. Nous pourrons rendre service aux artisans et en même temps
favoriser ce génie créateur de nos gens qui, bien souvent, sont
méconnus parce qu'entre la fabrication et la vente, il y a trop
d'intermédiaires. L'artisan, qui devrait être celui qui est connu,
devient malheureusement le méconnu.
M. LAPORTE: Est-ce qu'il y a un kiosque d'artisanat au pavillon du
Québec?
M. GABIAS: Oui. Cette année, nous avons fait en sorte qu'il y ait
un kiosque au pavillon du Québec à Terre des Hommes. Je n'ai pas
encore eu l'occasion de le visiter. J'irai très prochainement. On me dit
que l'endroit est très bien situé, l'aménagement est un
bijou. Ce n'est pas tellement notre intention de vendre au kiosque comme de
faire connaître nos magasins de la centrale artisanale.
M. LAPORTE: Qui relève de votre ministère.
M. GABIAS: Qui relève de notre ministère.
M. LAPORTE: Cela, c'est l'ancienne Ecole polytechnique de la rue
Saint-Denis?
M. GABIAS: Oui, et en plus de cela, au Reine-Elizabeth et à
Québec.
M. LAPORTE: Dans un centre commercial, je pense?
M. GABIAS: Le centre Laurier.
M. LAPORTE: Est-ce que, lorsque le ministère de l'Industrie et du
Commerce participe à des expositions ou à des foires
internationales, il y a une participation de la Centrale d'artisanat à
ce moment-là, ou est-ce simplement une participation industrielle?
M. GABIAS: Tout ceux qui sont invités, cela relève surtout
du gérant de la Centrale d'artisanat. C'est lui qui a la
responsabilité de faire rapport aux membres de la centrale. Il y a des
expositions itinérantes où l'on tâche de faire
connaître le plus possible les produits de nos artisans.
M. LE PRESIDENT: Adopté? UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Nous sommes donc au poste budgétaire 10,
Direction générale de l'immigration.
M. LAPORTE: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. LAPORTE: Non, on va adopter le rythme de la croisière pour
celui-là.
M. LE PRESIDENT: Un rythme plus lent!
M. LAPORTE: Plus lent.
M. LE PRESIDENT: Excusez-moi.
M. LAPORTE: Oui, j'espère qu'on ne sera pas trop lent, mais on va
poser un certain nombre de questions. ' Le ministre peut-il nous expliquer la
diminution très sensible de son budget de $367,500 qu'il était
l'an dernier, à $239,100 cette année?
M. GABIAS: II y a deux raisons. La première c'est que, l'an
passé, la direction générale des effectifs avait reconnu
53 postes, et lorsque la direction générale de l'immigration est
venue au Secrétariat, cette même direction générale
des effectifs a diminué le nombre à 39. Nous ne nous sommes pas
tellement alarmés de cette diminution d'effectif, soit 14 postes, parce
que le nombre des postes vacants était de beaucoup supérieur
à quatorze.
Avec les exigences de la Fonction publique, il devenait difficile pour
nous de combler ces postes.
Deuxièmement, il a été décidé qu'il y
aurait un ministère de l'Immigration. C'est pourquoi nous n'avons pas
tellement réclamé l'augmentation de postes à la direction
générale de l'Immigration, parce que ça deviendrait un
ministère autonome.
M. LAPORTE: M. le Président, je pense que nous atteignons un
poste du Secrétariat de la province qui, pour l'instant, est
certainement un des plus importants du gouvernement.
Je n'apprendrai rien au ministre puisqu'il a dit à maintes
reprises, après bien d'autres, que l'immigration actuellement est
capitale pour le Canada français. Il est certain que nous sommes en
train de perdre la bataille des berceaux. Nous avons, pendant de nombreuses
générations, par notre natalité réussi à
contrebalancer une immigration qui nous défavorisait. Or si nous voyons
les statistiques qui sont publiées actuellement, si nous voyons la
courbe de la natalité telle que faite pour le ministère de
l'Education par M. Henripin et M. Martin, nous constatons que notre
natalité au Québec est en passe de devenir la plus basse au
Canada. C'est une raison de plus. Actuellement, notre natalité est
inférieure à celle de l'Ontario. Je pense qu'elle est de 23.1 par
mille, ici, alors qu'elle est de 23.3 ou 23.4 en Ontario.
Au même rythme où nous perdons la bataille des berceaux, il
faut maintenant entreprendre avec vigueur la lutte de l'immigration et ne pas
la perdre. Cela ne sera pas facile.
H, GABIAS: Est-ce que vous pourriez me donner la référence
de ce pourcentage par mille habitants?
M. LAPORTE: J'aurais dû apporter le document avec moi. Il s'agit
d'un document qui a été publié par ... L'étude de
MM. Henripin et Martin a été faite pour le ministère de
l'Education afin d'établir la courbe.
M. GABIAS: C'est simplement la source...
M. LAPORTE: La source, c'est ça. C'est ce document-là.
M. GABIAS: Je crois que depuis cette étude...
M. LAPORTE: Cette bataille dont je parle et qui est capitale pour nous,
elle ne sera pas facile. Si on s'en remet aux chiffres depuis 1945, il est
entré au Canada 2,500,000 immigrants, en gros, 60% d'Anglo-Saxons; 15%
d'Italiens...
Je base ces chiffres du pourcentage plus bas, pour insister sur le fait
que seulement trois pour cent de ces immigrants étaient de langue
française. Et, pour bien illustrer l'ampleur du problème, en
1970, c'est-à-dire tout de suite, dans deux ans, les
Néo-Canadiens qui ne seront ni de langue française, ni de langue
anglaise, Italiens, Allemands, Lithuaniens, tout ce qu'on voudra, les
Néo-Canadiens qui ne seront ni de langue française ni de langue
anglaise, seront plus nombreux au Canada que les Canadiens français.
C'est l'ampleur du problème qui nous confronte.
Non seulement il arrive ici plus d'Anglo-Saxons, ce qui ne
paraîtra pas tellement anormal, vu la composition du pays, mais la
plupart des Latins, Italiens, les Belges, les Espagnols, s'intègrent
presque tous, ou dans une proportion très considérable, au groupe
anglais. L'on doit se rappeler que, au cours des cinquante dernières
années, la plupart La Chambre de commerce de Montréal a
fait une étude en 1954, malgré que je n'insisterai pas sur la
date, disons qu'il y a une quinzaine d'années, la Chambre de commerce de
Montréal avait, à l'intention du gouvernement
fédéral, préparé un mémoire sur
l'immigration, dans lequel mémoire
on établissait que près de 75% encore une fois je
donne un ordre de grandeur et non pas un chiffre précis que la
grande majorité des immigrants venus au Canada au cours des cinquante
années qui avaient précédé, étaient
passés aux Etats-Unis. Ce n'était qu'un tremplin, le Canada, pour
aller aux Etats-Unis, et ce fut évidemment, si on parle du Canada, une
perte considérable d'argent, une perte considérable de capital
humain. Mais, si ceci ne s'était pas produit, nous serions
déjà, dans la province de Québec, submergés par
l'apport des immigrants de culture et de langue autres que
françaises.
Une autre raison d'intervenir, c'est que nous avons en commun avec un ou
deux autres pays, la Suisse en est un, une population qui n'est pas
homogène. Lorsque la France, qui est maintenant un pays d'immigration,
reçoit chaque année des milliers d'immigrants; lorsque la France
accueille, accepte ou reçoit des immigrés, au bout d'une
génération, ces gens-là sont assimilés, deviennent
des citoyens de langue française, des Français.
Tandis qu'ici, les immigrants qui arrivent sont perdus dans notre
population, à peine cinq millions, au milieu de deux cent trente-cinq
millions de gens parlant anglais. Et ce qui ajoute au problème, c'est
que non seulement nous subissons la pression du nombre, nous subissons la
pression de la langue, également d'une économie qui ne nous
appartient pas, et la pression de la culture, puisque la culture
américaine appelons-la étatsunienne pour bien l'identifier
est omniprésente au Canada.
Monsieur le Président, je voudrais dire au ministre et
j'ai l'impression qu'il sera d'accord avec moi qu'avant de songer
à obtenir plus de pouvoirs constitutionnels en matière
d'immigration, ce qui deviendra certainement nécessaire je sais
que des études se font actuellement sur des pouvoirs que nous
détenons dans ce domaine, moi-même je me suis
intéressé à la question je voudrais donc dire
qu'avant d'obtenir des pouvoirs additionnels, nous devons utiliser à
fond et immédiatement les pouvoirs qui sont nôtres en vertu de
l'Acte de l'Amérique du Nord britannique...
C'est une chose que vous auriez intérêt à lire au
moins une fois.
M. BOUSQUET: Je le sais par coeur.
M. LAPORTE: L'Acte de l'Amérique du Nord britannique fait de
cette question l'un des deux seuls domaines qui sont de juridiction mixte:
l'agriculture et l'immigration. Pendant que nous discutions, que nous
tempêtions contre la venue d'immigrants qui déséquilibrait
notre représentation ethnique au Canada, l'Ontario ne faisait pas de
déclaration, l'Ontario ne réclamait pas de pouvoirs. Depuis 1867,
elle a organisé une immigration sélective, une immigration qui a
même amené immédiatement après la guerre un pont
aérien entre Londres et Toronto et qui a valu à l'Ontario une
quantité énorme d'immigrants. Cette province, au lieu de
discuter, de se plaindre, a agi.
Je pense, M. le Président c'est ce que je voulais dire au
ministre que notre premier devoir, à l'intérieur des
pouvoirs qui sont nôtres actuellement, c'est de faire l'impossible, le
maximum pour intégrer à notre groupe ethnique les immigrants qui
nous arrivent. Chose qui pourra en étonner quelques-uns, ça vaut
même pour les immigrants français. J'ai eu l'occasion ce
n'était pas chez nous d'aller au Manitoba, il y a quelques
années, où il y y avait une paroisse française,
Sainte-Rose, près de Winnipeg. Il y avait là des Français
qui avaient immigré autour des années 1925, des français
de France. Il y avait des canadiens français, qu'on appelait dans
l'Ouest, les Buffalos, ceux qui étaient nés là. Et autant
les français de France étaient en proportion beaucoup plus
assimilés, autant les nôtres, ceux qui étaient nés
dans le Québec ou qui étaient nés là-bas avaient
beaucoup plus de facilité de faire survivre leur culture et leur langue.
On disait là-bas que les français étaient arrivés
ici sans préparation, sans connaître les luttes qui avaient
caractérisé tous nos groupes français du Canada. Eux,
n'étant pas cuirassés contre les problèmes, dans la
paroisse de Sainte-Rose, ceux qui s'étaient anglicisés le plus
rapidement c'étaient les français.
Le problème se pose également à Montréal.
Vous avez des tas de français qui optent pour la culture anglaise. Ils
envoient leurs enfants à des écoles anglaises, fréquentent
des gens surtout de langue anglaise et, chez eux, c'est surtout une affaire
d'efficacité. On veut s'intégrer dans le monde des affaires, dans
le monde de l'industrie et du commerce, et l'on croit que c'est par la langue
et la culture anglaises qu'on y parviendra le plus facilement.
Si nous ne sommes pas capables, M. le ministre, d'atteindre l'objectif
d'intégrer un nombre raisonnable et dans le Québec
ça voudrait dire la majorité un nombre raisonnable
d'immigrants qui arrivent déjà au pays, je pense qu'il est
inutile, qu'il serait même dangereux de prendre les dispositions,
d'investir des sommes d'argent et de l'énergie pour aller en chercher
d'autres. A ce moment-là, si nous ne sommes pas disposés ou
prêts à les absorber, les immigrants que nous recruterons à
même nos deniers iront grossir avec le temps les rangs des canadiens de
langue anglaise.
Et je pense, le ministre sera probablement d'accord, que
l'intégration va demander un effort conjoint de beaucoup de
ministères. Le ministère de l'Immigration sera peut-être le
moteur, mais vous aurez besoin d'un tas d'accessoires essentiels parce que
l'économique, le social, le culturel, le linguistique, seront des
facteurs déterminants dans ce qui va se passer dans l'avenir.
M. Jacques Brassard de l'université de Montréal, qui a
fait sur cette question l'étude probablement la plus exhaustive et la
plus intéressante, dit que l'une des choses de base c'est
d'établir et je vous demandais tout à l'heure, si
c'était fait des centres d'accueil du Québec dans les
principaux ports d'entrée maritimes ou aériens du Canada. Il est
bien puisque nous l'avons fait d'établir des relations,
des bureaux, des agences, dans d'autres pays, mais nous devons d'abord,
là où cela ne nous causera aucun problème, établir
des centres d'accueil bien organisés et efficaces à tous les
endroits du Canada et du Québec où c'est nécessaire.
Vous êtes évidemment au courant et vous savez combien
l'immigrant était un homme peu bienvenu historiquement dans le
Québec. C'était celui qui venait prendre notre place,
c'était l'étranger. Il faut que cette mentalité cesse pour
que l'immigrant se sente chez lui dès le départ. Disons que les
quatre, cinq ou six premiers mois de présence de l'immigrant dans un
pays nouveau pour lui, où tout lui est étranger, sont
déterminants. Ceux qui repartent, on lit de temps à autre dans
les journaux des lettres d'immigrants qui rentrent en Angleterre ou en France
ou qui s'en retournent dans d'autres pays. Ce fut le départ qui, pour
eux, a été catastrophique. Ils n'ont pas pu s'intégrer et
ont senti que personne ne faisait le moindre effort pour les accueillir, pour
tâcher de leur donner l'impression qu'ils faisaient partie du groupe.
Nous devons conjuguer nos efforts pour mettre à la disposition
des immigrants tout l'appareil bâti par la province de Québec pour
ses propres citoyens. Le bien-être social, à l'arrivée, est
une chose absolument importante, les lois de l'hospitalisation, les bureaux
d'emploi, les services des loisirs. Tant et aussi longtemps que toutes ces
choses et avec un budget comme celui-là, on ne fera croire
à personne que ç'a pu être organisé tant que
ces choses n'auront pas été réglées, c'est chez
nous que nous devons faire les efforts les plus sérieux. Ensuite, nous
pourrons songer à organiser des bureaux de recrutement à
l'étranger.
M. le Président, en regardant le budget, je suis terriblement
déçu: diminution considéra- ble, diminution de cent et
quelque milliers de dollars au poste de l'immigration. Le ministre nous donne
deux raisons. La première raison c'est que les responsables, l'effectif
a diminué le nombre de postes de 53 à 39. Il est arrivé
dans d'autres ministères, pour d'autres postes où la même
opération a été suggérée, que le titulaire
ou les personnes responsables se sont battues avec énergie afin de
rétablir la situation.
Je n'accepte pas personnellement que l'on nous fasse et le
premier ministre le faisait, il y a à peine 48 heures à
l'Assemblée législative de grandes déclarations sur
l'importance de l'immigration: Voulez-vous, oui ou non, disait le premier
ministre, que le Canada français vive ou voulez-vous qu'il disparaisse?
Je résume bien plus que je ne cite. Pendant que, d'autre part, on
accepte de présenter aux députés, à la population,
un service ou une direction générale de l'immigration dont le
nombre de postes a été réduit de 53 à 39.
L'autre raison que donne le ministre, c'est que l'on va bientôt
créer un ministère de l'Immigration.
Raison de plus, vais-je dire au ministre, pour que dans le budget de
cette année, celui qui va présider en somme à la naissance
du ministère de l'Immigration fasse un effort particulier afin que le
futur ministère de l'Immigration, quand il sera créé, ne
perde pas douze, quinze, vingt mois à s'organiser.
L'an dernier, on a créé le ministère des
Institutions financières. La loi a été sanctionnée
au mois d'août 1967, elle a été proclamée par
arrêté ministériel il y a quelques jours et entrera en
vigueur le 28 mai. On demandait ce soir à M. Chartrand, de la Chambre de
commerce de Montréal quelles étaient, à son avis, les
raisons qui avaient retardé la création de ce ministère
dont tout le monde vantait l'importance. M. Chartrand disait qu'à son
avis, et je pense qu'il avait raison, que la difficulté a
été de recruter le personnel essentiel à la
création d'un tel ministère. On sait, actuellement, que les
gouvernements du Canada, de Québec, les grandes administrations
municipales de Montréal, celles de Québec, d'autres, les grandes
entreprises privées se battent toutes pour un personnel réduit.
Nous n'avons pas le nombre de gens compétents dont nous aurions besoin.
S'il a fallu un an pour trouver le personnel essentiel du ministère des
Institutions financières, le ministère de l'Immigration,
malheureusement, n'a pas dans le budget de cette année, ni les cadres ni
le budget à la direction générale de l'immigration pour
être le précurseur du ministère. Je trouve que c'est
infiniment regrettable. M. le Président, cette direction gé-
nérale de l'immigration a été créée
en 65/66, avec un budget de départ de $325,000. Nous avons, dès
le début, réussi à retenir les services de quelques
personnes très compétentes, très qualifiées qui
sont d'ailleurs encore au ministère et qui vont servir de base à
l'organisation du prochain ministère. L'année suivante, le
gouvernement a semblé faire un effort plus grand puisque le budget
était passé à $369,000. Cette année, diminution
dans les traitements, diminution sensible dans la publicité. Comment
veut-on s'occuper avec succès de cette chose que tout le monde juge
essentielle qu'est l'immigration quand on diminue le budget de publicité
de $30,000 à $13,500, quand on diminue les subventions de $20,000
à $15,000?
Je dis qu'on nous offre un budget réduit du tiers pour
l'immigration et un ministère qui reste collé au feuilleton
depuis plusieurs semaines, un projet de loi qui n'a pas encore
été imprimé. En résumé, nous allons perdre
une autre année. Je n'élèverai pas la voix
évidemment, l'atmosphère s'y prête très peu et le
sujet pas davantage, mais je dis qu'encore une fois le gouvernement parle fort,
emplit les journaux de sa publicité, fait de grandes déclarations
de principe mais n'agit pas. Je regrette infiniment qu'en immigration comme
dans d'autres domaines ce soit le cran d'arrêt. Je dirai au ministre que
le temps que nous perdons actuellement ne fera pas augmenter la natalité
pour autant au Québec et que ça ne diminuera pas le nombre des
immigrants anglo-saxons ou des immigrants candidats à l'anglicisation
qui nous arrivent actuellement à pleins bateaux et à pleins
avions. Deux cent quarante-cinq mille au cours des douze derniers mois selon
les statistiques qui ont été publiées aujourd'hui ou
hier.
M. le Président, je dis au ministre qu'il doit secouer sa torpeur
dans ce domaine. Je lui suggère de demander sans délai un budget
supplémentaire. Je voudrais qu'il couvre le pays, à tous les
endroits nécessaires, de bureaux d'accueil, qu'il subventionne
vigoureusement les organismes qui s'occupent d'immigration, qu'il fasse valoir
nos droits auprès du gouvernement fédéral autrement que
par des conférences de presse. Bref, je voudrais qu'il continue avec
vigueur l'oeuvre qui avait été commencée par ses
prédécesseurs.
Il est deux choses qui ont retenu particulièrement mon attention
quand j'ai été ministre des Affaires municipales et ministre des
Affaires culturelles. Au ministère des Affaires municipales, vous
excuserez ce hors-d'oeuvre qui va durer 20 secondes, l'habitation.
J'étais déçu de constater que, pendant tant
d'années, sous tous les gouvernements, je ne ferai de repro- che
particulier à personne, on avait tant parlé d'habitation et fait
si peu de choses. D'où l'effort déterminant que j'ai fait en
matière d'habitation et qui a donné naissance à la loi qui
est actuellement la nôtre. La deuxième chose quiaretenu mon
attention, parce que, là aussi j'avais entendu parler pendant toute ma
jeunesse, dans toutes les conférences patriotiques auxquelles il m'avait
été donné d'assister comme étudiant ou comme
journaliste, on m'avait parlé sur tous les tons du danger de
l'immigration, de la nécessité de nous occuper d'immigration et
que jamais rien n'avait été fait.
C'est pour ça que, devant les demandes qu'on nous faisait de
créer un ministère de l'Immigration, un ministère des
Loisirs et autres, j'ai pensé que la meilleure façon d'agir
était encore de faire quelque chose. D'où la naissance, au
ministère des Affaires culturelles, en collaboration avec deux ou trois
autres ministères, de la direction générale de
l'immigration. Nous espérions vivement que ce départ, qui datait
du printemps de 1965, serait rapidement suivi de gestes décisifs. Je
regrette, M. le Ministre, de vous dire deux choses. Vous ne regretterez
sûrement pas la première. Vous avez fait sur l'immigration des
déclarations tout à fait à point. Vous avez jusqu'à
présent été un porte-parole qualifié de
l'importance de l'immigration et de ses différentes facettes. D'autre
part, je suis déçu qu'après tant de paroles qui nous
semblaient prometteuses, après le départ que nous avions pris en
1965, on nous arrive avec un budget diminué je ne crois pas qu'il
y ait un budget davantage diminué dans tout le budget de la province de
Québec et avec un ministère qui n'en finit pas de
naître. Monsieur le Ministre, je vous invite à agir avec vigueur
parce que les jours et les mois que nous perdons, nous ne les rattraperons
certainement pas.
M. GABIAS: M. le Président, je suis partagé entre les deux
appréciations que vient de nous donner l'interlocuteur de l'Opposition.
Mon premier sentiment est d'abord de le remercier de reconnaître que les
déclarations faites par le ministre responsable du service de
l'immigration représentaient bien le problème et également
qu'on trouvait des solutions qui semblaient être celles qui devaient
être appliquées.
Quant à la deuxième appréciation, qu'on serait
à l'état de torpeur à l'immigration, je ne peux partager
l'opinion du député de Chambly.
Mais avant de revenir sur ce sujet, je voudrais, brièvement, mais
bien clairement, dire que, quant à moi, l'immigration est trop
importante pour que l'on fasse une comparaison entre ce qui a été
fait dans le passé, ce qui
est fait et ce qui devra être fait.
Il y a d'autres sujets sur lesquels on peut avec brio, comme l'a fait le
député de Chambly, évoquer la différence entre deux
gouvernements. Ils sont nombreux ces sujets, et en d'autres lieux, il pourra
être question de faire la comparaison de deux politiques. Il est vrai que
le problème est de taille. En premier lieu, il ne s'agit pas, dans mon
optique et dans celle du gouvernement, de comparer des montants qui
apparaissent au budget, parce que ces chiffres au budget sont les montants qui
ont été attribués mais ce ne sont pas les montants qui ont
été dépensés.
Or, en 65/66, $300,000 ont pu être accordés pour le service
de l'immigration. Si ma mémoire est fidèle, on a
dépensé moins de $100,000.
M. LAPORTE: C'est $315,200...
M. GABIAS: ... sur ce qui avait été accordé.
M. LAPORTE: Non, c'est $325,000, M. le Ministre, et il y a eu $315,200
de dépensés.
M. GABIAS: Ce sont les chiffres qui apparaissent, $315,000
accordés, je crois, à l'occasion du budget.
M. LAPORTE: Excusez, si vous me permettez encore...
M. GABIAS: Oui, oui.
M. LAPORTE: ... en 66/67, budget voté: $325,000.
M. GABIAS: Oui.
M. LAPORTE: Dans le budget de 67/68, vous avez la comparaison:
$369,000.
M. GABIAS: C'est toujours le montant qui a été
accordé et non le montant dépensé.
M. LAPORTE: Non, non. Il est déjà diminué à
$315,200.
M. GABIAS: Je parle de la comparaison entre les chiffres apparaissant au
budget, comme par exemple, l'an passé, le budget accordait à la
direction générale de l'immigration $367,500. La dépense
réelle a été de $186,737.31. Si ma mémoire est
bonne, quitte à corriger, sur le montant de $315,000 qui avait
été accordé en 65/66, je crois que la dépense
réelle n'a pas été au-delà de $100,000. Et cela
s'explique. Ce n'est pas un reproche que je fais. Cela s'explique. Il est du
devoir de chacun des ministres responsables de voir à ce que la
dépense soit profitable et qu'elle serve vraiment les fins que l'on
cherche à atteindre.
Or l'an passé, on a dépensé $186,737.31. Tout le
monde est d'accord pour dire que ce n'est pas suffisant pour régler le
problème. Tout le monde est d'accord que ça prendrait des
millions. Mais à quoi servirait de dépenser des millions,
annuellement, si l'on ne trouve pas la formule qui permettra vraiment aux
immigrants de s'intégrer à la communauté francophone du
Canada. Et c'est cette formule que nous sommes en train de trouver en
coopération avec les autorités fédérales. Le
député de Chambly, comme tout le monde, sait que la province de
Québec, et toutes les autres provinces, n'a aucun contrôle sur
l'entrée des immigrants.
Au point de vue constitutionnel aucune des provinces ne peut
empêcher le gouvernement fédéral de sélectionner les
immigrants. Nous sommes obligés de les accepter.
M. LAPORTE: C'est-à-dire que du point de vue constitutionnel on
peut contribuer avec le gouvernement fédéral à la
sélection.
M. GABIAS: Rien n'avait été fait avant cette année.
Je ne blâme personne. Je constate. Ce sont les approches qui ont
été faites cette année. Il y a eu un accord de principe
pour la première fois entre les autorités fédérales
et les autorités de la province de Québec où le
Québec aurait un mot à dire dans la sélection des
immigrants.
Voilà déjà un problème de
réglé.
Comme l'a déjà si bien mentionné le
député de Chambly, une fois l'immigrant arrivé ici, qu'il
soit anglophone, qu'il soit francophone, nous n'avons aucun contrôle
légal pour le garder au Québec. Ce serait mauvais que nous en
ayons. Nous n'en n'avons pas. L'immigrant peut venir au Québec avec
l'assentiment des autorités fédérales et sans que le
fédéral ait un mot à dire, cet immigrant qui a
quitté les vieux pays pour venir au Canada dans la province de
Québec, dans quinze jours, vous pouvez le retrouver en
Colombie-Britannique parce qu'il a reçu l'autorisation d'entrer au pays.
Il n'a pas reçu l'autorisation de venir au Québec. Il a
reçu l'autorisation d'entrer au Canada. Quels étaient nos moyens
de le garder? Ces moyens sont très restreints. Il est inutile de penser
à la contrainte. Je pense bien que tout le monde va être d'accord
pour dire qu'on ne peut contraindre les immigrants à s'établir au
Québec et à y demeurer. Qu'avions-nous pour les retenir? Rien
n'avait été fait dans le passé.
Ce n'est pas une critique, sauf une critique générale
contre tous les gouvernements précédents. Une fois l'immigrant
entré ici comment l'empêcher comme l'a mentionné le
député de Chambly d'être attiré vers les
Etats-Unis? A mon avis nous n'avons pas encore les organismes qui peuvent,
premièrement, faire une sélection qui serait profitable à
l'économie du Québec, à la culture du Québec, au
groupement social du Québec, au progrès du Québec. Nous
n'avons pas encore les organismes voulus pour réussir ce que tout le
monde désire.
Nous avons, encore là, trouvé un moyen, grâce
à la coopération et à la collaboration des
autorités fédérales d'avoir des représentants dans
les pays francophones, dans les bureaux mêmes de l'Immigration
fédérale, canadienne, où une sélection pourra
être faite afin que des immigrants venant ici au Québec sachent
exactement ce à quoi ils peuvent s'attendre. Il est malheureux de le
dire, mais dans certaines revues que j'ai fait parvenir au ministre
responsable, certaines de ces publications reproduisent des communications ou
des annonces, ou de la publicité du ministère de l'Immigration du
fédéral où nettement l'immigrant francophone était
trompé.
J'ai attiré l'attention du ministre responsable de ces annonces,
de cette publicité et immédiatement il a pris, m'a-t-il
assuré, les dispositions voulues pour qu'une telle publicité
mensongère ou exagérée, au point qu'on pouvait la comparer
à une publicité mensongère, ne se répète
plus.
Ce qui faisait que, souvent, l'immigrant francophone, qui venait de
bonne foi s'établir ici au Québec, était
déçu par ce qu'on lui présentait ou ce qu'on lui offrait.
Ce qu'on lui promettait et ce qui était la réalité.
Accords de principe avec les autorités fédérales
pour que nous ayons, dans les bureaux canadiens d'immigration des pays
francophones, des représentants du service de l'immigration du
Québec ou, sans que nous ayons le droit de sélectionner des
immigrants, de faire une sélection des immigrants, nous aurions au moins
une consultation efficace, en tenant compte des besoins du Québec et,
également, en tenant compte des fins que nous recherchons pour le
service de l'immigration du Québec.
Mais, nous ne voulons pas non plus d'une immigration qui soit
préjudiciable aux Québécois. Nous ne voulons pas d'une
immigration qui enlèverait des postes qui, à notre avis, de
droit, reviennent aux Québécois. Nous voulons d'une immigration
qui enrichira le Québec, qui permettra au Québec de compter sur
des éléments qu'actuellement nous n'avons pas, sur des
compétences qu'actuellement nous n'avons pas, mais qui permettront au
Québec de progresser et de créer de nouveaux emplois, qui
profiteront nécessairement aux Québécois.
L'ancien titulaire du service de l'immigration est certainement au
courant des difficultés qu'il y a d'accueillir des immigrants qui ne
sont pas acceptés par nos corporations professionnelles avant d'obtenir
leur citoyenneté canadienne. L'ancien titulaire doit savoir
également que nos unions ouvrières, dans les corps de
métiers, font également des difficultés.
Ce sont des problèmes majeurs. Nous avons et ça n'a
pas été fait communiqué avec tous les corps
professionnels, afin de savoir jusqu'où ils seraient prêts
à coopérer avec le service de l'Immigration du Québec pour
permettre, en tenant compte des équivalences, ce qui pourrait être
fait pour intégrer à leur arrivée ces immigrants
professionnels.
Nous avons, avec le ministère de l'Education, établi,
grâce à l'entière coopération et collaboration du
ministère de l'Education, un service d'équivalences au
ministère de l'Education, qui procède à une étude
approfondie de toute cette grave question des équivalences.
Il y a eu également des rencontres avec des représentants
du monde ouvrier pour voir jusqu'à quel point on pourrait favoriser
l'acceptation d'immigrants qualifiés dans les différents corps de
métiers. Et cela a été fait par l'intermédiaire des
ministères déjà établis, sans qu'il en coûte
un cent de plus au service de l'immigration.
Vous me permettrez de souligner que tous les ministères
concernés, j'espère que j'en oublierai pas: l'Industrie et le
Commerce, la Fonction publique, les Affaires culturelles, le Travail,
l'Agriculture et la Colonisation, la Santé et le Bien-Etre si
j'en oublie je reviendrai ont délégué chacun une
personne responsable auprès du service de l'immigration. En d'autres
termes, un interlocuteur valable en tout ce qui a trait a l'immigration,
auprès du service de l'immigration.
Or, au lieu d'avoir un directeur de service de l'immigration qui irait
dans chacun des ministères rencontrer trois, quatre, cinq personnes et
plus... Le ministère de l'Education, que je pense avoir oublié
tantôt, a également un délégué. Au lieu
d'avoir à parcourir chacun des ministères pour savoir quelle
était la politique de ce ministère en matière
d'immigration, chacun de ces délégués est le seul
responsable en ce qui concerne l'immigration au ministère auquel il est
attaché. Cela sauve énormément de temps et apporte
énormément plus
d'efficacité. Ce délégué responsable
auprès du service de l'immigration est directement responsable
auprès du ministre.
Alors, les décisions se prennent beaucoup plus rapidement; les
informations dont nous avons besoin nous sont fournies beaucoup plus
rapidement. En d'autres termes, je crois que l'une des phrases les plus vraies
ou les plus proches de la vérité prononcées par le
député de Chambly, c'est que nous avons cessé de parler
longuement d'immigration et nous avons agi. Je suis convaincu que, dès
l'adoption de la loi sur l'immigration, le ministre qui sera nommé
trouvera, malgré une diminution des crédits, un service
prêt à agir et prêt à agir surtout pour que le
Québec bénéficie vraiment d'une immigration valable, et
d'une immigration profitable.
Je me permets d'ajouter que les inquiétudes du
député de Chambly quant au montant accordé à
l'immigration devraient être passablement diminuées parce que
c'est une des exceptions... Lorsqu'il y a un nouveau ministère
créé et ce sera le cas de l'immigration les
directives concernant les dépenses, concernant les effectifs se trouvent
à être une de ces exceptions. Si le ministre responsable de
l'immigration juge à propos d'augmenter considérablement le
nombre des employés ou des fonctionnaires à l'immigration, s'il
juge à propos d'augmenter les crédits accordés, il pourra
s'adresser aux membres du cabinet, au ministre des Finances pour obtenir, comme
le suggérait le député de Chambly, un budget
supplémentaire pour que les crédits accordés au service de
l'immigration soient assez importants et que les craintes du
député de Chambly et de ceux qui s'intéressent à
l'immigration n'aient plus lieu d'exister.
Ce n'est pas tellement le montant prévu ou dépensé
qui fait qu'un service est efficace et qui fait qu'un service donne des
résultats.
Vous me permettrez de souligner brièvement quelques chiffres qui
sont à l'actif du service de l'immigration. Avant de donner ces quelques
chiffres, je dois dire que les services d'accueil à Montréal et
à Québec ont fonctionné à plein rendement au cours
de la dernière année écoulée.
Qu'il y ait des représentants du Québec dans les autres
provinces pour accueillir les immigrants francophones ou les immigrants
intéressés à venir au Québec, je crois que cette
suggestion qui, à première vue, nous paraîtrait valable,
trouvera sa réponse dans l'accord de principe qui est intervenu entre
les autorités du Fédéral et les autorités du
gouvernement provincial, à l'effet que dorénavant, il y aura
sélection sur les lieux mêmes du départ des immigrants pour
venir ici, au Québec ou de ceux intéressés à faire
partie de la communauté francophone. Quant aux immigrants reçus
aux bureaux de Montréal et de Québec, pendant la période
d'avril 1967 à mars 1968, il y en a eu 7,331 à Montréal et
720 à Québec donnant un total de 8,051. Sur ces 8,051 personnes,
il y a eu 1,498 placements.
Notre service d'accueil, en plus de s'occuper du service du placement, a
également vu au service social, a également compilé le
nombre d'immigrants arrivés à l'aéroport de
Montréal, 56,745, et de ce nombre, 17,452 étaient destinés
au Québec et les autres étaient destinés aux autres
provinces. Je dois ajouter que notre service d'immigration, lors du passage de
l'honorable Welch, de l'Ontario, avant-hier, s'est plu au nom de son
collègue, à nous remercier pour les renseignements qui avaient
été donnés par notre service d'accueil
québécois à des immigrants qui étaient
destinés à l'Ontario.
Je crois que les mêmes remerciements pourraient nous être
adressés par les responsables dans les autres provinces, parce que
chaque fois qu'un immigrant a besoin d'un renseignement et que nos gens y
étaient, il nous a fait plaisir de les accueillir et de leur donner ces
renseignements dont ils avaient besoin.
Il est inutile d'insister sur l'importance qu'il y a quant à la
sélection des immigrants et quant à l'accueil qui leur est
réservé. La sélection et l'accueil étant bien
organisés, tel que je l'ai brièvement mentionné, je crois
que nous aurons là, la solution aux nombreux problèmes auxquels
l'immigration a eu à faire face, quant à l'intégration des
immigrants dans la communauté québécoise.
M. LAPORTE: Je remercie le ministre de ses explications et surtout du
ton qu'il a utilisé pour faire ses remarques que je voudrais
brièvement commenter. Le service ou le comité conjoint dont il
parle qui groupe des représentants de plusieurs ministères...
M. GABIAS: Si vous me permettez, pour être certain de ne pas en
oublier, vous avez l'Education, le Travail, Agriculture et Colonisation,
Industrie et Commerce, Tourisme, Chasse et Pêche, Famille et Bien-Etre
social ainsi que Santé, Affaires culturelles, Affaires
intergouvernementales et Commission de la fonction publique.
M. LAPORTE: Alors, ce comité conjoint qui groupe des
représentants de tous ces ministères existait dès le
départ. Mlle Juliette Barcelo, que nous avons rapatriée
d'Israël, a été chargée, avant que le premier budget
ne soit
voté, de faire une enquête pour indiquer au gouvernement
quelles seraient les lignes de force d'une direction générale de
l'immigration. Dès le début Mlle Barcelo, pour les fins de la
préparation de son rapport, a créé, à notre
demande, ce comité conjoint qui groupait les représentants de
tous ces ministères, je me demande si ce n'était pas le
ministère des Affaires intergouvernementales, à ce
moment-là c'était...
M. GABIAS: Outre-mer? Outre-frontières?
M. LAPORTE: Non, Outre-frontières. Non, c'était le
ministère des Affaires fédérales-provinciales. Alors ce
comité a siégé et c'est la continuation du travail. Disons
que ce que je retire d'essentiel des propos du ministre c'est que devant
je ne voudrais pas que le mot fût choquant, loin de là
devant l'impréparation dont il nous a parlé, après trois
ans, il nous a dit: Nous n'avons pas les organismes dont nous aurions besoin.
Il nous a dit: Les plus importantes professions continuent d'avoir dans leur
loi organique un article qui empêche l'immigrant d'être
accepté avant qu'il ne soit citoyen canadien, c'est-à-dire avant
cinq ans. Il nous a dit qu'il avait beaucoup de difficultés à
recruter le personnel spécialisé nécessaire, il nous a dit
que le travail d'approche auprès des syndicats qui, pour des raisons qui
n'ont rien à voir avec le développement de notre groupe ethnique,
ont certaines réticences face à l'immigration. Devant tous ces
faits, j'en suis à me demander si la création d'un
ministère de l'Immigration dans cette conjoncture ne deviendra pas
simplement de la poudre aux yeux.
Ne serait-il pas plus efficace, beaucoup moins onéreux de
continuer à conserver chez vous la direction générale de
l'immigration, de lui obtenir un budget qui lui permette de se
développer, de régler dans les cadres de ce que vous avez
actuellement les problèmes cruciaux, dont M. le ministre nous a
parlé et lorsque ces problèmes de base auront été
réglés, le gouvernement pourra confier à un
ministère de l'Immigration non seulement le titre de ministère de
l'Immigration mais l'effectif et une situation de fait qui lui permettront
d'agir. Je crains énormément devant, je le répète,
l'état d'impréparation que l'on vient de nous décrire en
dépit des efforts qui ont été faits et que le ministre a
résumés, que cet état condamne le ministère de
l'Immigration à piétiner pendant des mois et nous aurons encore
une fois malheureusement, si la chose se réalise, ce que je ne
souhaite pas donné à la population du Québec
l'impression que l'on s'occupe d'un pro- blème alors qu'en fait, le
ministère consacrera le plus clair de son temps, pendant longtemps,
simplement à régler des problèmes qui ont
été à peine abordés au cours des trois
dernières années.
Alors, je redis au ministre, en soulignant les efforts qu'il a faits
particulièrement auprès des autorités
fédérales, je répète au ministre mon
désappointement. Je l'invite, si tant est qu'il est vrai qu'il doit
devenir ministre de l'Immigration, lui ou un autre, si le ministère est
créé, à faire preuve d'une activité
débordante pour que, dans douze mois, nous constations que sur 17,000
immigrants arrivés pour demeurer dans la province de Québec, plus
de 7,000 soient passés par notre bureau d'accueil.
J'invite le ministre à faire des efforts sérieux et
productifs pour que notre service d'accueil soit le mieux organisé, le
plus efficace et le plus convaincant, parce que nous avons une vente
très difficile à faire, à chacun des immigrés qui
entrent au pays et veulent s'installer au Québec. Et c'est à ces
conditions seulement que le ministère de l'Immigration sera un actif
pour le Québec et non pas une autre de ces démonstrations
verbales et verbeuses sur un sujet et je veux terminer en étant
encore une fois d'accord avec le ministre sur un sujet qui devrait pour
tout le monde être au-dessus de la politique avec un petit « p
» qu'on pourrait utiliser pour le mot partisan, pour être partie
intégrante d'une grande politique, celle du Canada français tout
entier, particulièrement de la province de Québec.
M. BOUSQUET: M. le Président, je ne sais pas si le
député de Chambly sait où se trouve actuellement Mlle
Barcelo. J'ai souvenance d'avoir écouté une émission
radiophonique dans laquelle elle disait...
M. LAPORTE: Je ne donne pas d'adresse.
M. BOUSQUET: Non, mais je ne vous la demande pas. Je veux dire quelle
est sa fonction?
M. LAPORTE: Elle est secrétaire générale adjointe
ou à un poste, disons un haut poste, à l'Université de
Montréal.
M. BOUSQUET: Elle disait qu'elle avait justement quitté ce
service parce qu'elle s'était rendu compte qu'il n'y avait rien à
faire, dans les circonstances, parce que le milieu, ici, n'était pas
suffisamment français, que le milieu, ici, ne manifeste pas assez de
vigueur intellectuelle, de vigueur dans le domaine linguistique, dans le
domaine culturel, économico-social, et
que tous ces efforts d'accueil étaient pratiquement inutiles
justement parce que les Canadiens français eux-mêmes abandonnaient
leur langue et le Français qui vient ici fait de même. Je crois
que ces remarques sont très justes et que, aussi longtemps que nous
n'accorderons pas des millions pour assurer au Québec la
suprématie du français, ces gens-là ne serontpas
intéressés à se joindre à notre groupe ethnique et
c'est quasiment peine perdue de les amener ici en nombre considérable.
C'est important d'avoir des centres d'accueil, de faire une certaine direction
mais, plus que tout le reste, je pense que c'est très important
d'assurer la suprématie du français et de s'assurer que les
Canadiens français eux-mêmes veulent rester Français avant
de le demander aux immigrants, qui n'ont aucune raison particulière
d'être Français. C'est aux Canadiens français
eux-mêmes à s'attacher à leur langue et à s'assurer
que leur culture est très vigoureuse.
M. LAPORTE: M. le Président, je trouve que le
député de Saint-Hyacinthe prête des paroles
étonnantes à Mlle Barcelo. Disons que je connais la raison de son
départ. Je n'ai vu ni lu nulle part les propos que le
député lui prête. Je serais à la fois surpris
qu'elle les ait tenus et déçu parce que je ne la crois pas du
genre qui, devant l'ampleur ou la difficulté d'une tâche,
démissionne. Elle a cru pouvoir rendre des services signalés
à l'Université de Montréal. Je crois qu'on est
enchanté de ses services à cet endroit.
Le travail qu'elle a fait pour le ministère des Affaires
culturelles sur l'immigration a été à la fois bien fait et
utile. Je ne voudrais pas que, sans réponse, reste consignée au
journal des Débats, une déclaration à l'effet que Mlle
Barcelo aurait abandonné parce qu'à son avis il n'y avait rien
à faire.
Est-ce que je peux demander au député de Saint-Hyacinthe,
devant sa grande déclaration de principe, que tout le inonde va accepter
sur l'importance et la primauté du français, quels moyens, lui,
il prendrait pour atteindre ces fins-là?
M. BOUSQUET: Bien j'ai d'abord abordé cette question de la
priorité du français, parce que c'est le député de
Chambly lui-même qui avait mis de l'avant ce mot-là: «
priorité du français ». Moi, j'employais «
suprématie du français ». Maintenant, nous aurons
l'occasion d'en parler lors du débat sur les Affaires culturelles. Ce
n'est pas spécifiquement une question qui relève du
Secrétariat de la province. Maintenant, pour revenir à Mlle
Barcelo, je ne voudrais pas trahir sa pensée, mais je suis
persuadé que c'est en gros ce qu'elle a dit sur les ondes de
Radio-Canada.
M. LEDUC (Taillon): M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait nous dire si le Conseil supérieur de l'immigration a
été créé ou formé?
M. GABIAS: II y a eu des rencontres entre les principaux groupements de
Montréal et de la province, Néo-Québécois ou
Néo-Canadiens, et des suggestions ont été faites par ces
groupements-là. Il n'y a pas encore eu de nomination de faite par le
service de l'immigration.
M. LEDUC (Taillon): Est-ce que le ministre pourrait nous dire s'il croit
qu'il devrait y avoir des négociations ou des discussions avec la
Commission des écoles catholiques de Montréal au sujet de la
possibilité d'améliorer l'intégration des
Néo-Canadiens à la vie française du Québec?
M. GABIAS: II y en a eu et je crois que dernièrement les
autorités de la CECM ont revisé la première
déclaration de leur président. La première
déclaration semblait défavoriser l'intégration des
Néo-Canadiens à la communauté québécoise et
à l'intégration des enfants dans les écoles de la
Commission scolaire de Montréal. Et, heureusement, à la suite de
pourparlers entre le directeur de la direction générale de
l'immigration, M. Gauthier, et les autorités de la commission scolaire,
et également avec le représentant du ministère de
l'Education, on peut s'attendre... C'est parce que le problème concerne
surtout Montréal, peut-être quelques commissions scolaires
environnantes de Montréal. Je crois qu'il y aura une entente qui sera
acceptable à toute personne intéressée à
l'intégration des immigrants dans la communauté francophone.
M. LEDUC (Taillon): Maintenant, pour revenir...
M. GABIAS: Si vous permettez, ce sont des problèmes qui ne se
règlent pas tout le monde va être d'accord par des
discussions sur la place publique. Ce ne sont pas des problèmes qui
peuvent facilement trouver une solution; il faut tenir compte que la
majorité pourrait s'objecter à un statut particulier pour une
minorité d'immigrants.
M. LEDUC (Taillon); Pour revenir au Conseil supérieur de
l'immigration, est-ce que le
Secrétariat de la province prévoit la formation de ce
conseil bientôt ou s'il est rattaché à la Loi du
ministère de l'Immigration?
M. GABIAS: Dès que nous aurons reçu les communications
demandées aux différents groupements ou organismes
déjà constitués nous agirons, même si la loi n'est
pas adoptée. Mais il y a tout lieu de croire que la loi sera
adoptée assez prochainement.
Je pense que c'est la réponse, que nous avons agi, si une loi
peut être déposée devant l'Assemblée
législative et elle le sera. Ce projet de loi est prêt. Il a
été remis aux légistes. Il a été soumis
à un comité du cabinet. Je crois qu'incessamment cette loi sera
étudiée en Chambre. Je crois que c'est la meilleure
réponse qui peut être donnée que le présent
gouvernement ne veut pas se gargariser de déclarations mais veut donner
non seulement une importance légale à l'immigration en adoptant
une loi, mais une importance réelle aux actions qui doivent être
posées et donner naissance aux organismes qui doivent être
constitués pour que vraiment l'immigration aide la francophonie au
Québec.
Je voudrais ajouter qu'il y a eu des pourparlers très heureux
avec le ministère du Bien-Etre social et le ministère de la
Santé concernant l'application ou les bénéfices de
certaines lois aux immigrants. Il y a eu progrès très
réel, et également auprès du ministère du Travail,
pour ne pas multiplier les services, et c'est toujours le danger que nous
rencontrons, de multiplier les services autonomes ou quasi autonomes. Il y a eu
des pourparlers très sérieux avec le ministère du Travail
pour faciliter l'accès au travail aux immigrants et faire
connaître également les besoins de nos industries. Il y a eu des
rencontres avec les industriels, les milieux industriels pour qu'on connaisse
les besoins de ces industries, besoins qui ne peuvent pas être
comblés par les citoyens québécois, en main-d'oeuvre
spécialisée. Connaissant les équivalences, il nous sera
facile de combler ces besoins par des francophones. C'est une question
d'organisation. En parler, faire de longues déclarations, des discours,
je pense que c'est très facile. Il y a de nombreuses études qui
ont été faites. Il y a de nombreuses publications, surtout des
documents qui ont été remis à la Commission
Laurendeau-Dunton et qui situent très bien la question, des experts qui
ont fait connaître leur point de vue. Alors, faire de longs discours sur
l'immigration, théoriquement, cela va bien. Mais c'est la pratique, et
l'ancien titulaire, le député de Chambly, nous a très bien
représenté les difficultés. Mais pas plus aujourd'hui
qu'hier nous n'avons toutes les solutions à ces problèmes, qui
sont d'une très grande gravité et qui sont très difficiles
à résoudre.
Il faut d'abord qu'il y ait l'acceptation de nos gens. S'il n'y a pas
l'acceptation de nos gens, ne pensons pas de faire de l'immigration profitable.
Il faut également que les immigrants soient consentants. Il faut que
l'on trouve les moyens pour qu'ils soient convaincus de s'établir chez
nous et de s'intégrer à notre communauté.
Alors, ce n'est pas tellement, comme je le disais tantôt, les
montants qui sont importants comme le travail qui pourra être fait et ce
travail ne peut être fait que par des spécialistes. On ne peut pas
nommer, à mon sens, une personne qui n'est pas convaincue des fins
recherchées par notre immigration, on ne peut pas l'intégrer dans
la Fonction publique, que ce soit dans un ministère ou un service, si
cette personne n'est pas, premièrement convaincue qu'il faut faire de
l'immigration de telle ou telle façon.
On ne peut pas comparer du tout ce qui peut être fait en Ontario
et ce qui peut être fait ici au Québec. Il ne faut jamais oublier
que l'immigrant part de son pays natal pour améliorer sa situation. Il
faut toujours partir de cette idée-là, si on veut avoir une
immigration profitable et faite d'éléments désirables.
Or, ces gens-là, il ne faut pas l'oublier, voulant
améliorer leur sort, sont beaucoup plus portés à ouvrir
des portes sur l'anglophonie, qui est de deux cent quelque millions en
Amérique, alors que nous, nous sommes sept millions. C'est un
problème de classe, qu'on ne peut pas régler, je pense, par des
accusations portées l'un contre l'autre, portées contre un
gouvernement plutôt qu'un autre. Il faut froidement, mais avec beaucoup
d'enthousiasme et de conviction, étudier les problèmes, trouver
des solutions pratiques qui ne permettront peut-être pas au départ
une immigration massive comme on la désirerait, mais il faut
plutôt une immigration qui nous sera profitable et non pas une
immigration qui profitera de nos services pour ensuite aller ailleurs.
M. LEDUC (Taillon): D'accord. Maintenant, tantôt le ministre
disait qu'il fallait deux choses: il fallait tout d'abord avoir au sein du
service de l'immigration, et éventuellement du ministère de
l'Immigration, des gens convaincus qui vont croire au rôle qu'ils auront
à jouer et, deuxièmement, il fallait que tout ça soit
accepté par nos gens. Alors, est-ce qu'il y a, en dehors du personnel
qui pourra entrer au sein du ministère, un programme d'éducation
de prévu ou un travail qui peut se faire pour justement convaincre nos
gens d'accepter l'immi-
grant et de le traiter à part entière?
M. GABIAS: Bien, la meilleure façon de faire accepter ceci par la
population, je crois que c'est d'abord de ne pas lui donner l'impression qu'on
prend les places qui de droit lui reviennent. Première chose. Et c'est
là que la sélection joue un grand rôle.
Deuxièmement, avoir une immigration qui créera des emplois. Et
c'est ainsi, je pense, que notre population acceptera les immigrants plus
facilement. Ce n'est pas tellement par la publicité, je crois, comme par
les résultats, que l'immigration pourra bénéficier
à notre population.
M. LEDUC (Taillon): Une dernière question, à moins que mes
collègues en aient d'autres. Est-ce que le gouvernement a
institué un service permanent habilité à remettre les
attestations ou les certificats d'équivalence aux immigrants et à
tous les autres étrangers?
M. GABIAS: Oui, il y en a un au ministère de l'Education, qui a
été créé il y a, je crois, un mois ou cinq
semaines. Il y avait un embryon mais là, il y a une personne responsable
de cela au ministère de l'Education...
M. LEDUC (Taillon): Et cela a été créé il y
a à peu près un mois?
M. GABIAS: Cinq ou six semaines.
M. LEDUC (Taillon): Alors, c'est assez difficile de dire quel est le
nombre d'attestations, de certificats qui ont été émis
depuis ce temps-là.
M. GABIAS: Des études avaient été
commencées. Ce n'est pas un mince problème, parce que ça
varie suivant les pays et ça varie suivant les institutions, en bien des
endroits.
M. LEDUC (Taillon): Le gouvernement a-t-il ouvert des bureaux de
l'immigration en dehors du pays?
M. GABIAS: Non, pas encore.
M. LAPORTE: Une dernière question. Est-ce que je peux,
très indiscrètement, demander au ministre pourquoi le projet de
loi est déjà au feuilleton depuis plusieurs semaines quand la loi
n'est pas encore prête?
M. GABIAS: La loi est prête...
M. LAPORTE: Parce que les légistes sont à y travailler,
j'imagine...
M. GABIAS: Elle a été remise aux légistes et
ensuite au comité formé au sein du cabinet.
M. LAPORTE: Mon expérience m'apprend que ça va prendre
encore quelque temps.
M. LEDUC (Taillon): C'est un comité
interministériel...
M. GABIAS: La loi est au feuilleton. M. LAPORTE: Pourquoi?
M. GABIAS: Bien, vous savez qui met les lois au feuilleton. Elle est au
nom du premier ministre, c'est le premier ministre qui pourrait vous renseigner
sur ce...
M. LAPORTE: J'ai compris, il va probablement me dire que c'est vous.
M. LE PRESIDENT: Vous connaissez ses intentions...
M. GABIAS: Non, j'ai décidé de ne pas faire de malice, je
n'en ferai pas.
M. LE PRESIDENT: Alors, je ne rappellerai pas le député de
Chambly à l'ordre, maison continue...
M. LAPORTE: Non, non, je n'étais pas dans le désordre,
d'ailleurs.
M. LE PRESIDENT: Poste 11. M. LEDUC (Taillon): Adopté.
M. LAPORTE: Quel est ce comité d'enquête sur les fonds
mutuels?
M. GABIAS: Il y a eu une enquête sur l'habitation à
laquelle nous avons contribué et il y a également notre
participation à la conférence fédérale-provinciale
sur les fonds mutuels. Ces contributions annuelles de la province sur les
rencontres fédérales-provinciales c'est au prorata du nombre
d'habitants dans la province, je crois. Le montant qui a été
versé l'anpassé est de $30,961.67.
M. LAPORTE: C'est un comité interprovincial.
M. GABIAS: Interprovincial. M. LAPORTE: Sur quoi?
M. GABIAS: Les mêmes difficultés se rencontrent à
travers toutes les provinces, même au Canada, sur les fonds mutuels et on
fait une enquête sur la législation à adopter, une
étude sérieuse sur la législation à adopter pour
que les tragédies et...
M. LAPORTE: Nous avons sur ce comité un ou des
délégués.
M. GABIAS: Oui, dont M. Gravel, l'avocat Bernard.
M. LEDUC (Taillon): C'est un autre poste qui va disparaître avec
le ministère des institutions financières.
M. GABIAS: Normalement.
M. LEDUC (Taillon): Poste 13: Echange d'étudiants. M. le
Président, combien d'étudiants prévoyez-vous au cours de
l'année 68/69? Il n'y avait pas de crédits l'an dernier.
M. GABIAS: Non, c'est nouveau en ce sens que dans le cadre des
fêtes du Centenaire, les échanges d'étudiants entre la
province de Québec et les autres provinces était un service qui
existait. Les résultats ont été tellement favorables que
j'ai recommandé au conseil des ministres que ces échanges
d'étudiants se continuent, que le gouvernement fédéral y
contribue ou non. Les autres provinces étaient consentantes et j'ai
appris dernièrement que le gouvernement fédéral
était également consentant. Quelle sera la proportion qui sera
récupérable d'Ottawa? Je ne le sais pas. Le nombre
d'étudiants qui bénéficieront de ce service sera on
me l'indique à ce jour 768 au moins, mais les voyages continuent
de s'organiser. Il est évident que nous recevons autant
d'étudiants des autres province qu'il y a de jeunes
Québécois qui vont dans les autres provinces.
M. LEDUC (Taillon): Quelle est la façon, pour un étudiant,
de participer à cet échange-là?
M. GABIAS: Toujours par l'intermédiaire de son institution.
M. LEDUC (Taillon): II fait une demande à son institution qui le
recommande.
M. GABIAS: Qui recommande et c'est par groupes de 24; Montréal
par groupes de 40 et plus et à l'extérieur de Montréal les
groupes sont moindres mais à Montréal ils sont le dou- ble. C'est
l'institution qui recommande les étudiants à notre service
d'échanges d'étudiants dont le directeur est M. Masse qui
était là auparavant, qui est un instituteur de l'est de
Montréal.
Il y a un accord entre la commission scolaire de Montréal et le
Secrétariat, à l'effet que la commission scolaire de
Montréal contribue quant aux paiements, aux salaires de certains
employés, contribue quant aux salles ou aux locaux qu'on nous
prête. Il y a une magnifique coopération de la part des
commissions scolaires ou des institutions. Même chose pour le transport.
Elles contribuent quant au transport.
M. LEDUC (Taillon): Normalement, à cette période-ci de
l'année, les élèves auraient du être informés
de ces échanges-là, pour que les recommandations puissent
être faites.
M. GABIAS: Ils l'ont sûrement été parce que,
déjà, nous avons 768 étudiants qui vont participer
à ce programme d'échanges.
M. LEDUC (Taillon): Maintenant, est-ce que cela a un rapport, de quelque
façon que ce soit, avec ce que le ministre du Tourisme, de la Chasse et
de la Pêche mentionnait lors de l'étude de ses crédits
où il était question d'un échange d'à peu
près 4,000 ou 5,000 étudiants qui...
M. GABIAS: Du tout.
M. LEDUC (Taillon): C'est un programme complètement
différent et à part. Il n'y a aucune relation entre les deux.
M. GABIAS: C'est la continuation d'un service qui a été
organisé à l'occasion des fêtes du centenaire et,
éventuellement, ce service des voyages d'étudiants ira, comme
c'est normal, rejoindre celui des accords franco-québécois quant
aux étudiants.
M. LEDUC (Taillon): D'accord, adopté. M. LE PRESIDENT: Poste
budgétaire no 14?
M. LAPORTE: Quelles dépenses imprévues
prévoyez-vous?
M. GABIAS: Si on le savait, on les aurait mises ailleurs.
M. LE PRESIDENT: Hors d'ordre. Il faut quand même que je montre
mon autorité, je n'ai pas eu tellement d'occasions aujourd'hui.
M. LAPORTE: Alors, ce n'est pas trop difficile.
M. LE PRESIDENT: Vous êtes tellement mignons.
M. LEDUC (Taillon): En réalité, on se penserait au
ministère des Affaires culturelles.
M. LE PRESIDENT: C'est vrai, vous pensez que c'est mon type. La
protection civile?
M. GABIAS: C'est parce que vous avez été
influencé.
M. LE PRESIDENT: Bien oui, c'est parce qu'on a parlé beaucoup des
Affaires culturelles.
M. LECHASSEUR: M. le Président, les crédits requis sont de
l'ordre de $1,680,000. Je réalise que la question est peut-être un
peu d'ordre général mais, est-ce que le ministre pourrait nous
dire, brièvement, quel est le travail accompli dans ce
domaine-là? La protection civile.
M. GABIAS: Il y a eu à la protection civile, tout d'abord, une
rencontre avec le ministre responsable d'Ottawa, parce que les crédits
accordés ont été sensiblement diminués. Ils ont
été diminués d'environ 30%, pour l'année en cours,
parce que les mesures d'urgence, qui sont la raison d'être de la
participation des autorités gouvernementales fédérales,
sont des mesures d'urgence au cas où il y aurait l'utilisation des
engins de guerre, tels que celui qui a été utilisé
à Hiroshima, c'est-à-dire dans le cas d'une guerre
nucléaire. Et comme les autorités compétentes
internationales prétendent qu'il n'y a pas de danger de guerre
nucléaire avant une dizaine d'années, les contributions ont
considérablement diminué. A cause de cela, nous avons
été obligés de diminuer les crédits
accordés. Nous avons été obligés de diminuer le
personnel. Il est évident qu'il faudra encore le diminuer.
Les activités de la protection civile se sont surtout
orientées vers les télécommunications. Ce programme
était déjà commencé et nous n'avons fait que le
continuer, lorsque nous avons assumé la responsabilité de la
protection civile. Il est évident que la protection civile peut rendre
d'énormes services à la population. S'il fallait attendre un
cataclysme avant que la protection civile entre en activité, je crois
que nous ne serions pas justifiés de demander à la Chambre des
crédits de $390,000.
Mais c'est parce que c'était déjà en cours. La
protection civile est très bien organisée dans certains endroits,
elle a rendu de précieux services à l'Expo 1967. Elle a rendu des
services aussi là où il y a eu des inondations, des
désastres localisés dans une région. Nous entendons que la
protection civile soit mieux connue, mieux appréciée de la
population et que des services plus nombreux puissent être rendus par la
protection civile. Par exemple, avec les ambulanciers Saint-Jean, il y a une
coopération pour que là où il n'y a pas de service
d'ambulances, la protection civile ou les ambulanciers Saint-Jean s'y trouvent,
et tout ça pour la protection du public. Sur nos grandes routes,
à plusieurs endroits, à la demande des autorités du
ministère de la Justice, il faut plus de services d'ambulances afin de
sauver des vies humaines ou d'empêcher que la santé physique soit
plus détériorée, il faut qu'il y ait sur les lieux, tout
de suite ou le plus rapidement possible, les premiers soins aux blessés,
dans le cas d'accidents de route.
Ils peuvent rendre une foule de services à la population et
ça aide énormément les municipalités. Il y a une
bonne coopération de la part des municipalités et de la part des
différents organismes qui s'occupent de bien-être. Je crois que la
protection civile va continuer à rendre des services à toute la
population et, autant que possible, surtout dans les localités les plus
négligées au point de vue de protection ou de premiers soins
à la population. C'est ce que nous essayons de faire un peu partout,
à travers la province.
M. LECHASSEUR: Je suis bien d'accord avec le ministre, évidemment
ce n'est pas un sujet qui soulève les passions. Ce n'est pas un sujet
qui peut aider sur les tribunes électorales, mais je suis convaincu que
la population réalisera le bien que peut accomplir la protection civile
lorsqu'il y aura un désastre d'envergure. Le ministre avait
annoncé, je crois en janvier 1968, non pas la création mais
plutôt un désir d'avoir une école de protection civile ici
dans la province. Qu'est-il arrivé de ce projet?
M. GABIAS: J'ai rencontré le ministre responsable d'Ottawa, M.
Drury dans le temps, et je lui demandais pourquoi il n'y avait pas une
école dans la province de Québec comme il y en a une à
Arnprior pour former les instructeurs et également pour que des cours
soient donnés aux différents organismes qui sont prêts
à coopérer avec la protection civile. Après avoir
consulté M. Patterson et d'autres responsables
qui relevaient de lui, il a consenti à ce qu'une école
soit inaugurée au Québec mais sans participation des
autorités fédérales à la construction de
l'école.
Alors, nous sommes en train d'essayer de trouver des locaux qui
pourraient nous être prêtés par le gouvernement
fédéral. Je pense que, s'il n'y a pas de construction, on
pourrait utiliser certains locaux qui, actuellement, ne sont pas
utilisés. Il pourrait y avoir une entente de participation avec les
autorités fédérales pour qu'une école francophone
de protection civile soit ouverte au Québec au même titre
qu'à Arnprior. Je crois que, sans faire de bruit, il nous est possible
d'obtenir des résultats concrets.
M. LECHASSEUR: Mais, le ministre ne croit-il pas, en temps de guerre,
par exemple, si malheureusement ça arrive un jour, que ce devrait
être un travail uniforme dans tout le Canada? L'enseignement devrait
être uniforme, un travail conjoint entre toutes les provinces.
M. GABIAS: Oui, rien n'empêchait - cela a déjà
été discuté qu'il y ait échange de
professeurs entre Arnprior et Québec, de telle sorte que l'enseignement
soit uniforme tout comme les directives qui sont données par les mesures
d'urgence sont uniformes à travers le Canada. C'est-à-dire que
les autorités des mesures d'urgence sont très satisfaites de ce
qui se fait présentement au Québec et sont très heureuses
de constater que nous nous occupons un peu de la protection civile.
M. LECHASSEUR: Maintenant, les fonctionnaires préposés
à la protection civile sont-il sous l'égide de la Fonction
publique?
M. GABIAS: Du tout. Il y a deux exceptions. Il y a la Commission des
Loyers et la Protection civile, pour autant que nous sommes concernés,
qui ne tombent pas sous le coup de la Fonction publique. Mais je crois que l'an
passé, le premier ministre a déclaré que des études
étaient en cours pour que ces gens soient couverts également par
la Fonction publique. Je n'ai pas une étude précise sur la
protection civile mais nous avons une étude assez précise sur les
fonctions à la Commission de la régie des loyers qui pourront
éventuellement entrer sous la Fonction publique. Nous ne pouvons pas
englober tout le monde. Il y en a à temps partiel, et ce serait assez
compliqué.
M. LECHASSEUR: Le ministre nous a dit qu'il y avait eu des renvois et
qu'il y aurait d'autres renvois. Est-ce qu'il y a eu des engagements
dernièrement?
M. GABIAS: Il y a eu des remplacements là où il y a eu des
démissions. Il n'y a pas eu de remplacement à la suite des
restrictions imposées par le Fédéral et d'accord avec les
autorités fédérales. Il y a eu certains postes
rayés.
M. LECHASSEUR: Y a-t-il eu des remplacements à la suite de
congédiements?
M. GABIAS: Non.
M. LECHASSEUR: Le directeur général est M. Lacoste?
M. GABIAS: Oui.
M. LECHASSEUR: Quel est son traitement?
M. GABIAS: $18,000.
M. LECHASSEUR: A qui a-t-il succédé?
M. GABIAS: A personne. C'est un nouveau poste. Il y avait M. Perron qui
avait démissionné. Il y a un M. Caron à Montréal et
M. Perron à Québec. C'est pour ça que j'ai
hésité. M. Perron avait démissionné.
M. LECHASSEUR: A quelle date M. Lacoste est-il entré en
fonction?
M. GABIAS: A ma connaissance, il est entré, je pense, au mois
d'avril ou au mois de mars. En tout cas, je pourrai faire tenir
l'arrêté ministériel.
M. LECHASSEUR: Nous vous croyons sur parole.
M. GABIAS: II était directeur du service du logement de la
province.
M. LECHASSEUR: Est-ce qu'il a une formation militaire ou connexe?
M. GABIAS: Non. Il n'a pas de formation militaire. Il a
été retenu comme administrateur. Ses fonctions consistent surtout
en administration et ça s'imposait à la protection civile.
M. LECHASSEUR: Où est son bureau?
M. GABIAS: A Montréal. Eventuellement.
il sera à Sainte-Adèle parce qu'à la suite de
recommandations, il fallait que le bureau soit situé à
l'extérieur des grands centres. Je ne peux pas affirmer qu'il est rendu
à Salnte-Adèle mais cela ne sera pas long.
M. LECHASSEUR: Est-ce qu'il y a un directeur adjoint à
Québec?
M. GABIAS: Non.
M. LECHASSEUR: Le directeur de la zone 6? qu'est-ce que c'est?
M. GABIAS: Six, est-ce Trois-Rivières? Est-ce que mon
collègue pourrait me le dire? Je connais plus les noms que les
zones.
M. LECHASSEUR: Qui sera proposé à cette zone?
M. GABIAS: Dans la zone 6? C'est ce que je ne sais pas, là.
M. LECHASSEUR: II n'est pas ici, M. Lacoste?
M. GABIAS: Non, il n'est pas ici. Je l'avais convoqué pour cet
après-midi, mais il n'est pas venu. Il est venu mardi et je ne sais pas
pourquoi il n'est pas venu aujourd'hui. Mais je pourrai vous donner le
renseignement plus tard.
M. LAPORTE: Quand j'étais coordonnateur de la protection
civile...
M. GABIAS: Vous le fûtes?
M. LAPORTE: Je le fus. Dans une municipalité que mon
collègue de Verchères connaît bien, j'avais
été nommé chef de pompiers honoraire. Est-ce que mon
collègue et ministre aeula joie d'être récipiendaire d'un
tel honneur?
M. GABIAS: Pas encore. Est-ce que l'expérience a
été malheureuse?
M. LAPORTE: Celan'apasaugmentélenom-bre de feux dans cet
endroit-là.
M. LEDUC (Taillon): M. le Président, avant qu'on adopte le
dernier article des crédits du Secrétariat de la province, je
voudrais me faire le porte-parole de mes collègues pour féliciter
le sous-secrétaire de la province, le sous-secrétaire adjoint et
les différents chefs de services, de commissions et de bureaux qui
oeuvrent dans le ministère. Je pense qu'ils font un travail
exceptionnel, un travail extraordinaire.
Dans certains services comme on a pu le constater aujourd'hui, je l'ai
mentionné à l'occasion, ils font presque des miracles. Ils
méritent nos félicitations et je pense que je me fais le
porte-parole de tous mes collègues à ce sujet.
M. LAPORTE: M. le Président, je croyais connaître le
ministre par coeur. Je dois avouer que cet après-midi et ce soir, il m'a
surpris.
Il m'a surpris, non seulement parce qu'il a répondu à
toutes les questions, il a répondu avec une bonhomie et sur un ton qui
était agréable.
Alors, j'espère que cette cure de silence qu'il s'est
volontairement imposée depuis un certain temps,...
M. GABIAS: Est-ce que la séance est levée, M. le
Président?
M. LE PRESIDENT: Le poste n'est pas adopté.
M. LAPORTE: ... est le début d'une façon nouvelle, M. le
Ministre, et je voudrais aujourd'hui et sans arrière-pensée et
sans préjuger de l'avenir, le féliciter.
M. GABIAS: Cela ne m'arrive pas souvent de recevoir des
félicitations, je les accepte. Je remercie les collègues de
l'Assemblée législative qui nous ont permis d'étudier
sagement et sérieusement les crédits du Secrétariat et de
constater, tous ensemble, combien il y a lieu de nous réjouir de la
coopération. J'avais souligné brièvement cet
après-midi, je suis très heureux de le refaire, la
coopération qui nous est accordée par le sous-ministre,
M.Douville, M. le sous-ministre adjoint, M. Darveau, ainsi que par tous les
chefs de services et les employés du Secrétariat.
C'est un des ministères qui ne font pas beaucoup de bruit. Mais
pour revenir aux paroles du député de Chambly, qui font beaucoup
de bien.
M. LAPORTE: Il est temps qu'on se quitte. M. GABIAS: Au moins on ne se
déteste pas.
M. LE PRESIDENT: Messieurs, avant d'adopter le budget, je voudrais vous
remercier de votre collaboration et j'ai une surprise agréable pour
vous.
Au cours des conversations, des discussions, j'ai su qu'il restait
encore quelques médailles du centenaire. Or, je vais les trouver et je
vous en ferai parvenir une à chacun, même au député
de Saint-Hyacinthe.
(22 h 8)