(Onze
heures trente minutes)
La Présidente (Mme
Boutin) : Alors, à l'ordre, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum,
je déclare la séance de la Commission de l'aménagement du territoire ouverte.
Je souligne que cette
séance se déroulera à la fois dans la salle Louis-Joseph-Papineau, où je me
trouve, et dans la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine. Je vous demanderais
aussi de fermer vos appareils électroniques.
Alors, la commission
est réunie afin de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 49,
Loi modifiant la Loi sur les élections et les référendums dans les
municipalités, la Loi sur l'éthique et la déontologie en matière municipale et
diverses dispositions législatives.
M. le secrétaire, y
a-t-il des remplacements?
Le Secrétaire :
Oui, Mme la Présidente. M. Bussière (Gatineau) est remplacé par
Mme Picard (Soulanges) et M. Fontecilla (Laurier-Dorion) est remplacé
par Mme Lessard-Therrien (Rouyn-Noranda—Témiscamingue).
Reprise du débat sur la motion
proposant
d'entendre Mme Pierrette Messier-Peet
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci. Alors, lors de l'ajournement de nos travaux, hier, Mme
la députée de Vaudreuil, il vous restait un petit 30 secondes, puis
ensuite on va poursuivre. À vous la parole, Mme la députée.
Mme Marie-Claude Nichols
(suite)
Mme Nichols :
Merci. Merci, Mme la Présidente. Donc, en 30 secondes, bien, je pense que
j'avais fait le tour puis j'avais bien expliqué le pourquoi de cette motion
préliminaire puis l'important d'entendre Mme Messier, qui a préparé un
code de civilité, qui l'a déposé, mais surtout la responsabilité que nous
avons, nous, en tant qu'élus ici, à l'Assemblée nationale, de répondre à nos citoyens.
Je pense que c'est la moindre des choses, particulièrement, là, dans des
dossiers aussi précis. Deux élus du monde municipal qui font une demande d'intervention,
qui préparent préalablement un code de civilité puis qui reçoivent un refus de
la part du gouvernement, je vais le dire, du gouvernement, j'aurais dit «de
nous», mais c'est de la part du gouvernement, puisqu'on a beaucoup insisté pour
les entendre, puis on a plutôt choisi d'orienter vers quelqu'un d'autre.
La Présidente (Mme Boutin) : Merci, Mme
la députée. Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel,
à vous la parole.
Mme Lise Thériault
Mme Thériault :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Je tiens à vous aviser que je vais prendre le
droit de parole qui est réservé à la cheffe du groupe parlementaire, et non pas
comme députée membre de la commission, donc c'est 30 minutes.
La Présidente (Mme
Boutin) : ...
Mme Thériault : Parfait. Merci
beaucoup. Donc, évidemment,
Mme la Présidente, vous ne serez pas surprise de m'entendre
prendre la parole sur la motion préliminaire qui a été déposée par ma collègue la
députée de Vaudreuil. Je vais me permettre de la relire, parce qu'il y a certainement
des gens qui se joignent à nos travaux ce matin qui n'étaient pas avec nous
hier soir, Mme la Présidente.
Donc,
la motion qui a été déposée se lit comme suit, conformément à
l'article 244 du règlement de l'Assemblée nationale, je fais motion
afin :
«Que la Commission de
l'aménagement du territoire tienne, avant d'entreprendre l'étude détaillée du projet
de loi n° 49, Loi modifiant la Loi sur les élections
et les référendums dans les municipalités, la Loi sur l'éthique et la déontologie
en matière municipale et diverses dispositions législatives, des consultations
particulières et qu'à cette fin, elle entende Mme Pierrette Messier-Peet,
conseillère municipale du canton de Bedford.»
Pourquoi on dépose
une motion préliminaire, Mme la Présidente? Nous, vous, moi, ma collègue, la
ministre, on est habitués à notre procédure parlementaire, mais il y a des gens
qui suivent qui ne doivent pas savoir pourquoi. Hier, j'ai clairement exposé
qu'avec toutes les modifications qui avaient été déposées dans le projet de
loi, bien, les amendements qu'on aura le plaisir d'étudier, le projet de loi a
considérablement été changé.
Et, comme ma collègue de Vaudreuil l'a si bien
dit, il y a Mme Messier-Peet qui a demandé à être entendue par les membres de la commission,
accompagnée de Mme Nathalie Lasalle, qui, elle, est conseillère municipale
à Saint-Jérôme, Mme Messier-Peet étant
conseillère municipale du canton de Bedford. On ne les a pas entendues, Mme la
Présidente, et je trouve ça vraiment dommage, parce que, depuis quelques
années, mais particulièrement depuis l'avènement des médias sociaux plus,
depuis qu'il y a plus de femmes en politique aussi au niveau municipal, Mme la
Présidente, on entend parler beaucoup des histoires de non-civilité entre les
élus, entre les employés, les fonctionnaires, les employés municipaux, les
élus, les élus de différents partis, à même le même parti, Mme la Présidente,
et je trouve qu'honnêtement ça aurait été intéressant d'entendre les
deux conseillères municipales. Elles ont des choses fort pertinentes à
dire, Mme la Présidente, et je vais essayer d'en faire la démonstration.
Là, je vais vous dire tout de suite en partant,
Mme la Présidente, moi, je suis une fille qui est positive dans la vie et qui
est optimiste. Mais je sais que l'optimisme a quand même certaines limites.
Depuis que la Coalition avenir Québec forme le gouvernement, dans toutes les
motions préliminaires qui ont été déposées, dans toutes les commissions, pour entendre des groupes
supplémentaires, Mme la Présidente, est-ce que vous savez combien de motions ont été entendues? Ne cherchez pas, je
vais vous le dire, une, une seulement. C'est déjà un bon début, il y en
a une.
Savez-vous qui a autorisé cette motion-là? Le
leader ministre de la Justice, sur son projet de loi à lui concernant les
mesures des tribunaux pour la COVID, a autorisé qu'il y ait un groupe
seulement, depuis presque trois ans, qui revienne en commission parlementaire
nous faire un plaidoyer. Mais c'est vrai que c'est le leader puis en même temps
c'est le ministre de la Justice, c'est son projet de loi. Ça fait que, si
j'avais à parier, je parierais bien plus pour qu'il donne un O.K. sur ses
motions préliminaires à lui que qu'il mette son imprimatur sur des motions
préliminaires pour rajouter des groupes dans la commission parlementaire de la
ministre des Affaires municipales, malheureusement.
Ça fait que je ne prendrai pas de chance, Mme la
Présidente, je vais vous lire la correspondance qui a été envoyée. Et là
«correspondance»... Là, j'ai vraiment une question, ici, Mme la Présidente, que
j'aimerais que vous preniez le temps de vous pencher... Puis je ne vous
demanderai pas de suspendre les travaux, je vais vous demander de nous revenir
avec un avis, je vais vous demander un avis de directive là-dessus.
Mmes Messier et Lasalle ont fait parvenir
le code de civilité des municipalités. Dans le site Greffier, on retrouve leur
mémoire non pas dans la section Mémoires mais on le retrouve avec la
correspondance. Et j'avoue que je suis vraiment très surprise parce que c'est
un mémoire qui contient quatre recommandations et je me disais... et j'ai un
peu de difficulté à comprendre pourquoi c'est avec la correspondance et non pas
avec les mémoires versés, alors qu'il y a 16 mémoires, je crois, qui ont
été versés pour les travaux de la commission.
Pourquoi je vous dis ça, Mme la Présidente? Parce
qu'un mémoire, c'est traité différemment d'une correspondance. Et je m'attends
à ce que le fruit du travail de Mmes Messier et Lasalle soit traité comme
un mémoire avec des recommandations pour qu'on puisse les prendre en
considération.
Ce n'est pas un secret pour personne, Mme la
Présidente, là, honnêtement... On va travailler aujourd'hui, jusqu'à
13 heures. La semaine prochaine, la commission est déjà demandée pour
mardi, on va travailler toute la semaine. On va travailler sérieusement, on va
le faire correctement. Mais, honnêtement, Mme la Présidente, c'est bien évident
qu'on va devoir revenir à l'automne, au mois d'août, au mois de septembre, pour
travailler sur le projet de loi n° 49. Et je pense que, là-dedans, on
pourrait vraiment, mais vraiment, Mme la Présidente, s'ajouter quelques heures
pour entendre les groupes. Définitivement, là, je pense que ça serait
important.
Ça fait que c'est pour ça que je vous pose la
question. Donc, si vous avez une réponse pour moi, c'est beau. Si vous voulez
attendre plus tard, il n'y a pas de problème, ça me va.
La
Présidente (Mme Boutin) :
Oui, je vais en prendre connaissance, puis je vais vous revenir sans
problème, madame.
Mme Thériault : Parfait, il
n'y a pas de problème. Je ne vous demande pas de réponse séance tenante. Prenez
le temps de regarder comme il faut, ça peut aller à la semaine prochaine, pas
de problème. Mais je pense qu'il serait de bon aloi de prendre ce qui est dans
le dossier Correspondance, et de l'envoyer dans Mémoires, et de
le coter comme un mémoire avec des recommandations. Mais vous êtes la
présidente, je vais vous laisser faire votre travail... (panne de son)
...évidemment.
Donc, Mme la Présidente, je vais reprendre et je
vais vous dire que... vous savez, je vais faire écho aux propos du député de Mégantic, hier, qui disait
qu'on pouvait bien étirer le temps. Bien, moi, je vais juste dire qu'il y
a une différence entre étirer le temps puis prendre le temps de bien faire les
choses. Et c'est exactement ce qu'on a comme prétention, nous, ici, c'est de
prendre le temps de faire bien les choses, Mme la Présidente.
M. Jacques : Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Boutin) : Oui, M.
le député.
M. Jacques : Selon le règlement. Je
n'ai jamais dit que l'opposition étirait le temps, ça déforme mes propos. Dans
le fond, ce que j'ai dit hier, c'est qu'il y a eu des facteurs qui ont fait que
le dépôt du document n'a pas pu être fait,
le dépôt... l'étude du projet de loi n'a pas pu être faite. Donc, je pense que
la collègue, là, d'Anjou—Louis-Riel
me prête des intentions qui ne sont pas du tout requises. Merci, Mme la
Présidente.
• (11 h 40) •
La Présidente (Mme Boutin) : Merci,
M. le député. Bon, on va faire preuve de prudence. Mme la députée, continuez,
là, votre intervention. Merci.
Mme Thériault :
Oui, merci, Mme la Présidente. Moi, je l'ai noté, donc habituellement ça ne
compte pas, mais ce n'est pas grave, il n'y a pas de problème. Je sais que le
collègue de Mégantic est bien intentionné, hein, Mme la Présidente, il n'y
a pas de problème. Puis mon intention, ce n'était pas de lui prêter des
mauvaises intentions, c'est juste de dire que, comme opposition, on a un rôle à
jouer, puis il faut le jouer sérieusement.
Je l'ai dit, on fait de la législation. Quand on
touche à des projets de loi, qu'on met des nouvelles choses en valeur dans
notre législation, qu'on change les règles du jeu, on a l'occasion de poser une
pierre, Mme la Présidente, à bâtir... à mieux bâtir notre société. Ça fait que
c'est évident que le travail mérite d'être fait, et d'être bien fait, puis de
prendre le temps de le faire. Ça fait que... Vous savez, on change de place ici
régulièrement, aux quatre ans, aux huit ans, ou peu importe le temps. Les
députés de l'opposition, un jour, se retrouveront au pouvoir, puis les députés
au pouvoir, un jour, se retrouveront dans l'opposition. Ça fait qu'honnêtement
je pense qu'il faut avoir été assis dans les deux chaises aussi pour être
capable de comprendre. Puis moi, j'ai eu le privilège, depuis le temps que je
suis ici, d'avoir été assise à la place de la présidente, à la place de la
ministre, à la place de la députée ministérielle puis à la place de la
ministre... de la députée de l'opposition. Ça fait qu'honnêtement, Mme la
Présidente, tu sais, moi, je suis partante. On a des règles parlementaires. Si
on ne les aime pas, qu'on les change, mais, en attendant, c'est avec ça que
nous, les députés, on fait notre travail.
Donc, je reviens à la motion, Mme la Présidente,
de ma collègue et au mémoire. Je dois dire, avant de débuter sur le mémoire,
Mme la Présidente, qu'évidemment il y a une revue de presse, qui est assez
exhaustive, sur différentes problématiques qui se sont produites, Mme la
Présidente, et, dans le mémoire, on en fait état. Mais je veux juste que les
gens comprennent aussi que j'avais eu l'occasion de lire l'article qui
mettait... qui faisait état de l'histoire qui s'est passée avec
Mme Nathalie Lasalle, qui est la conseillère à Saint-Jérôme, où il y
avait un article, le 26 mai 2020, qui disait : Nathalie Lasalle se
dit victime d'intimidation. J'avais lu l'article, Mme la Présidente, bien avant de savoir qu'il y a un mémoire qui était
pour être déposé. Ça, Mme la Présidente... Je vais revenir, je vais avoir
le temps de vous en lire quelques-unes, puis vous allez comprendre pourquoi
c'est bien important, Mme la Présidente.
Je vais aller vraiment au code de civilité des municipalités,
donc le mémoire ou la correspondance pour le moment. C'est écrit : Code
de civilité des municipalités, présenté à la Commission
parlementaire sur l'aménagement du
territoire, en ce qui a trait aux
resserrements de la loi sur l'éthique et la déontologie des élus municipaux, qui a été fait par Pierrette Messier, conseillère municipale du
canton de Bedford, et Nathalie Lasalle, conseillère municipale de Saint-Jérôme.
J'aurai l'occasion de vous conter leur histoire un peu plus tard.
Donc, je vais me faire leur porte-voix parce que
j'aimerais bien qu'on les entende. Puis je suis convaincue que, si la ministre
décide qu'on les entend ou que son leader dit oui, elles auront des choses fort
intéressantes à venir nous conter pour le 20 minutes que pourrait durer
leur présentation.
Je commence : «La déclaration de
l'engagement de l'Union des municipalités du Québec "la démocratie dans le
respect, par respect pour la démocratie", de janvier 2021, est une
première étape dans la démarche pour mieux encadrer le monde municipal.
«"La démocratie prend vie dans le débat et
dans le choc des idées. Elle est possible tant que les gens se respectent. Or,
par les temps qui courent, notre démocratie est trop souvent malmenée par des
incidents malheureux : incivilité, manque de respect, menaces, intimidation
et usurpation d'identité." Ces incidents décrivent surtout des incidents
d'élus malmenés et ciblés par des citoyens. Mais quoi faire lorsque le choc des
idées et les divergences d'opinions au sein
de la même table du conseil résultent en insultes, en dénigrement et en intimidation de la part d'autres
collègues élus?» La question est bonne, Mme la Présidente.
Je continue : «Bien qu'à l'Assemblée
nationale et à la Chambre des communes des codes de conduite [sont] en place et que des présidents d'assemblée sont
responsables d'assurer que ces codes sont suivis, dans le monde
municipal, très peu de conseils se sont dotés de codes de civilité pour les
élus.
«Pourtant,
les preuves sont faites : l'incivilité peut avoir un effet négatif sur le
moral, l'efficacité, la productivité et le climat en général d'un
conseil, le rendant ainsi dysfonctionnel. La démocratie en sort brimée, et,
ainsi, de nombreux élus quittent la politique municipale.
«De là la nécessité de mettre en place un code
de civilité qui pourrait accompagner les codes d'éthique et de déontologie des
municipalités du Québec. Celui-ci agirait de complément à la déclaration
portant sur le respect présentée par l'UMQ
dernièrement et viendrait concrétiser ce concept de respect. Ce code
s'appliquerait plus spécifiquement aux élus municipaux dans l'exercice
de leur mandat autant aux réunions du conseil qu'aux représentations multiples
que doivent faire ceux-ci dans la communauté, inclurait toutes [les] rencontres
et relations avec les citoyens.
«Vers un code de civilité.
«Dans un premier temps, on doit bien définir et
comprendre les termes "civilité" et "incivilité". Dans un
deuxième temps, en s'inspirant d'un modèle de code de conduite développé par
l'Ordre des conseillers en ressources humaines agréés — ce
qu'on appelle les CRHA — un
code de civilité adapté au contexte municipal est présenté. Dans un troisième temps, des recommandations qui
pourraient éventuellement être envoyées au ministère des Affaires municipales et de l'Habitation. Et enfin le tout
est appuyé d'articles de journaux qui démontrent le résultat
d'incivilité dans les conseils municipaux, incluant les démissions de nombreux
élus — nombreux,
nombreuses, élus, élues», Mme la Présidente — qui dénoncent ou [qui]
quittent carrément la politique municipale.
«1° les définitions :
«La civilité est un ensemble de règles de
conduite visant le bien-être des membres d'une organisation [et] des conduites
empreintes de respect, collaboration, politesse, courtoisie et [savoir-faire]. Les
comportements de civilité semblent être les
comportements de base à adopter lorsque nous sommes en communauté. Il s'agit
donc d'un comportement qui contribue à maintenir les normes de respect
mutuel établies dans un milieu de travail.
«L'incivilité
fait référence à un manque de civilité et se définit comme un comportement
déviant qui va à l'encontre des normes de respect mutuel, créant un inconfort
important et ayant un impact négatif sur le climat de travail. On a tous connu
des gens de notre entourage qui démontrent des comportements d'incivilité qui
dérangent et incitent leurs collègues à se retirer pour éviter des
confrontations.
«2° un modèle de code
de civilité.
«Un code de civilité
municipal pourrait compléter les codes d'éthique qui sont en place dans toutes
les villes et municipalités depuis 2010, lorsque la Loi sur l'éthique et la
déontologie en matière municipale a été adoptée. Sous la rubrique Codes
d'éthique et déontologie des élus municipaux, les élus pourraient, dès leur
entrée en politique, indiquer leur engagement, comme ils le font pour le code
d'éthique.
«Sur ce, depuis leur
entrée en vigueur, les codes d'éthique encadrent les municipalités et
contribuent à mieux prévenir ou enrayer en grande partie les cas de conflits
d'intérêts et les cas de fraude dans les municipalités. Un processus de
dénonciation de manquement et d'application de conséquences qui s'imposent est
en place.
«Dans la même voie,
un code de civilité pourrait contribuer au climat de travail des conseils et
favoriser l'esprit d'équipe et de collaboration, des éléments essentiels à
l'efficacité et la productivité des conseils municipaux. Les valeurs de base
d'un code de civilité pour les élus seraient le respect, l'ouverture, la
communication.
«Pour bien illustrer
les attentes et la compréhension de la civilité, il est important de définir et
aussi de nommer des exemples d'incivilité à éviter.»
Donc, Mme la
Présidente, dans le mémoire qu'on a ici, on dit : «Voici quelques grandes
lignes d'un éventuel modèle [d'un] code de civilité pour les municipalités.»
Donc,
on a : «Agir avec respect au sein d'un conseil municipal, c'est — je vais énumérer, Mme la
Présidente :
«1° être [poli et
courtois];
«2° considérer les
opinions de l'autre;
«3° utiliser un ton
de voix convenable;
«4° être positif et
réceptif;
«5° respecter la vie
privée de l'autre;
«6° respecter les
droits de la personne tels qu'invoqués dans la Charte canadienne des droits et
libertés;
«7° respecter le rôle
de chacun.
«Agir
avec respect au sein d'un conseil municipal, c'est éviter — donc, vous voyez qu'on oppose un à
l'autre, Mme la Présidente :
«1° éviter les
sarcasmes, [le dénigrement], l'humiliation, tant au verbal qu'au non verbal;
«2° éviter les
jugements de valeur et les sous-entendus;
«3° éviter de crier
ou d'élever le ton;
«4° éviter la
condescendance ou l'arrogance;
«5° éviter d'inclure
la vie privée de l'autre dans les débats politiques;
«6° éviter les
références à la race, la religion, l'âge, l'orientation sexuelle, etc., dans
les échanges; et
«7° éviter que les
élus empiètent sur les fonctions administratives.
«Agir avec ouverture
au sein d'un conseil municipal, c'est :
«1° accepter les
changements et s'y adapter;
«2° respecter les
goûts et les opinions des autres;
«3° respecter le
droit de parole;
«4° donner la chance
aux autres de s'exprimer;
«5° respecter les
divergences d'opinions;
6° être capable d'en
venir à un compromis en cas de conflit.
«Agir avec ouverture
au sein d'un conseil municipal, c'est éviter, avec ouverture :
«1° [...]d'être sur
la défensive;
«2° éviter de se
concentrer que sur soi et son opinion;
«3° éviter
d'interrompre ou de parler en même temps que quelqu'un[...];
«4° éviter de parler
avec agressivité et de menacer;
«5° éviter de
dénigrer et [de] ridiculiser l'opinion des autres.
«Communiquer
efficacement au sein d'un conseil municipal, c'est :
«1° avoir une bonne
écoute, être réceptif;
«2° s'assurer que le
message est bien compris;
«3° partager
l'information à temps;
«4° adopter un ton de
communication agréable.
«Communiquer
efficacement au sein d'un conseil municipal, c'est éviter [aussi] :
«1° éviter de faire
des commentaires négatifs, non constructifs et des remarques désobligeantes;
«2° éviter de
communiquer de mauvaises informations;
«3° négliger de
mentionner l'information pertinente;
«4° adopter un
comportement provocant.»
Donc, évidemment, Mme
la Présidente, vous avez eu ici des exemples de ce que civilité veut dire et
incivilité veut dire, donc qu'est-ce qu'on
doit faire et ce qu'on doit éviter de faire, évidemment. Je comprends très
bien, Mme la politique, que la politique... Mme la Présidente, que la
politique, des fois, peut ressembler à une arène, à une arène de boxe, mais je
pense que, pour autant, on est tous des personnes matures, on a tous une charge
de fonction qu'on doit assumer avec dignité. Qu'on soit élu municipal,
provincial, ministre, fédéral, je pense qu'à partir du moment où on est élu on
a un devoir de probité, on a un devoir de se doter d'un code d'éthique, de
déontologie.
Donc, il est évident que
je pense que d'avoir un code de conduite comme il est demandé ici... Je vous
fais la démonstration que, quand on est obligé de le dire, Mme la Présidente...
Parce qu'on a des codes d'éthiques, des fois, puis
ils ne sont pas respectés, ça fait que c'est bien évident qu'à partir du moment
où tu as plus de 1 000 municipalités...
puis il faut vraiment que tout le monde ait le bon carré de sable pour être
capable de s'acquitter dignement de ses tâches,
Mme la Présidente. Puis je pense que les conseillères municipales, par ce que
je viens de vous lire, démontraient clairement qu'elles avaient quelque
chose à dire par rapport à la déontologie et l'éthique sur le projet de loi
n° 49.
• (11 h 50) •
Les recommandations, Mme la Présidente, parce
que je vous ai dit qu'il y avait des recommandations aussi, de cette
correspondance que je souhaite voir devenir un mémoire, donc les
recommandations pour la commission parlementaire, en ce qui a trait aux
resserrements de la loi sur l'éthique et la déontologie et des élus, la numéro 1, c'était que
«le projet de loi n° 49 devrait imposer un code de civilité contenant un
énoncé d'attitudes et de comportements associés au savoir-vivre,
applicable à tous les élus et employés, afin d'instaurer une culture de respect
et de courtoisie, et que ceux-ci soient
sujets à des sanctions et bénéficiant
du même droit de recours à un conseiller en éthique.
«Recommandation n° 2 : Pour une plus
grande transparence, le MAMH devrait maintenir le décret sur les
enregistrements audio-vidéo de toutes les réunions publiques des conseils municipaux
afin que ceux-ci continuent d'être rendus publics sur les sites Web des
municipalités.
«Recommandation n° 3 : Qu'un ombudsman
ou un organisme indépendant soit mis en place pour, dans un premier temps, accompagner les personnes ciblées
par l'intimidation dans la dénonciation et, dans un deuxième temps,
offrir un oeil critique sur la situation afin d'établir les conséquences
requises. Un tel organisme pourrait aussi offrir le service de médiation.
«[La] recommandation n° 4 : [Qu'une]
formation annuelle pour tous les élus sur les valeurs d'éthique et de civilité
et des mises à jour énoncées dans la Loi sur l'éthique et la déontologie en
matière municipale.»
Donc, en conclusion du mémoire, Mme la
Présidente, on dit : «Le comportement d'intimidateur n'est plus accepté
dans notre société québécoise d'aujourd'hui, et il est donc important d'avoir en
place des moyens et [des] outils pour
dénoncer ces comportements "bullies" — passez-moi l'expression anglaise, j'ajoute,
ce n'est pas dans le texte. Pour ce,
l'adoption de règlements et conséquences spécifiques pour prévenir et
éventuellement enrayer l'intimidation s'impose.
«La civilité étant un point de départ qui
pourrait améliorer les échanges sains et des débats nécessaires entre élus,
l'adoption d'un code de civilité serait un des moyens de mieux encadrer la
politique municipale afin de préserver la démocratie.»
Et là il y a une série d'inventaires d'articles
de journaux portant sur l'intimidation en politique municipale qui ont été
faits jusqu'à, à peu près, octobre 2020, Mme la Présidente. Je vais vous
exempter de vous faire la lecture des titres, mais j'ai choisi vraiment
quelques articles que je pense que ça serait intéressant de porter à
l'attention de la commission, qui vient
appuyer. Puis je vais dire bien honnêtement que, si Mme Messier et Mme Lasalle
avaient été ici, je ne serais pas
obligée de lire les articles, Mme la
Présidente. Puis j'aurais aimé ça
pouvoir les entendre puis leur poser des questions, parce qu'il n'y a rien de mieux que le vécu de gens sur le
terrain pour être capable de faire les changements.
Donc, je
commence : Saint-Jérôme :Nathalie Lasalle se dit victime
d'intimidation, 26 mai 2020. «La conseillère municipale de
Saint-Jérôme [...] se dit victime d'intimidation alors qu'elle soutient que le
directeur général de la ville, Yvan Pateneaude, aurait tenté de l'intimider parce
qu'il n'appréciait pas ses interventions à titre de conseillère indépendante.
«Elle a décidé de mandater une firme d'avocats
spécialisés en droit municipal pour étudier ce dossier, jugeant l'intimidation
assez sérieuse.
«"Ainsi,
à la lecture de leur rapport, il s'agirait bel et bien d'intimidation et, selon
leurs propres termes, ‘d'une tentative inadmissible et grossière de me
museler'. C'est pourquoi j'ai déposé au conseil de ville du 20 mai 2020
l'avis juridique qui en découle", a souligné la conseillère dans un
communiqué de presse.
«Elle
souligne que le directeur général aurait eu des propos malveillants à son endroit
dans une lettre. "Celui-ci prétend que mes paroles vont trop loin,
en relatant certaines situations qu'il associe à des manquements à mes
obligations déontologiques et civiles", ajoute Mme Lasalle.
«Pour Nathalie Lasalle, "il faut bien
marquer la ligne entre l'administratif et le politique, tout en considérant que
nous avons à travailler ensemble dans la bonne entente. Je m'attends à plus de
retenue dans les propos et plus d'objectivité dans l'analyse de situations de
la part d'un fonctionnaire. Je proclame haut et fort que j'évite d'entretenir
cette loi de l'omerta qui s'est installée solidement au sein de deux instances,
politique et administrative, au cours des années. Je prône plutôt la libre
expression dans le respect et la diligence à l'intérieur des limites de mes fonctions. J'ose espérer qu'un meilleur climat de travail
va refaire surface et je suis prête à faire ma part avec
M. Pateneaude. La balle est dans son camp", [souligne] la
conseillère.»
Là, ici, on
dit : «Concernant [les pouvoirs] du BIPA, elle soutient que
M. Pateneaude l'accuse de l'avoir traité de menteur. "Mon
intention était de rectifier des paroles qu'il a avancées en disant que deux
personnes avaient éprouvé un malaise face à ma motion portant sur
l'élargissement du mandat du BIPA. Il m'accuse à tort, car, en somme, c'était tout simplement d'aller à la recherche de
la vérité. En effet, il souligne qu'aucune [des] personnes n'a corroboré
ma version des faits lors de ma rencontre, le 20 septembre 2019, avec
M. Danny Paterson, chef de police de la ville de Saint-Jérôme, et [le]
directeur du BIPA et en présence d'un témoin", explique Mme Lasalle.
«"Ses fonctions versus [ma fonction]."
«Pour Mme Lasalle, le directeur général ne peut
lui rappeler sa conduite déontologique, puisqu'en tant qu'élue municipale cette
tâche revient au maire."Je tiens également à signifier qu'en aucun
temps je n'ai manqué de respect envers qui que ce soit, que mes demandes et mes
propositions sont supportées par de nombreuses recherches et
que, contrairement à ce que M. Patenaude pense, mes affirmations ne sont
pas faites à l'emporte-pièce. Je vous rappelle qu'il est de mon ressort de
questionner, me positionner, faire des vérifications, afin de consolider la
véracité des informations, de veiller au développement de la ville ainsi qu'aux
besoins des citoyens qui m'ont attribué leur confiance depuis 2013",
ajoute la conseillère.
«Elle ajoute que son grand intérêt pour
l'éthique l'a amené à faire des démarches pour que le code d'éthique [à] la
haute direction des fonctionnaires de la ville soit étudié et révisé.»
C'est le cas de Mme Lasalle. Il y a
d'autres cas. L'autre conseillère, Mme Messier, Intimidation envers les
élus : quand le loup est dans la
bergerie. «La sortie de l'Union des municipalités du Québec,
qui lançait [...] lundi une campagne de sensibilisation au respect envers les élus municipaux, est
bien accueillie par ces derniers. Plusieurs déplorent toutefois que
cette prise de position ne nomme pas [les] principaux intimidateurs, soit ceux
qui siègent à leurs côtés.
«En vue des prochaines élections
municipales, qui auront lieu à l'automne, le regroupement des municipalités [souhaite] lancer un appel au civisme [...] dénonçant le
fait que de plus en plus de maires et de conseillers sont la cible d'insultes
et de menaces de la part de citoyens, et particulièrement sur les réseaux
sociaux.
«"Il
y a de plus en plus de cas, a souligné la présidente de l'UMQ[...]. Le ton dans
les échanges et les requêtes est devenu nettement plus agressif. On a des élus qui démissionnent parce
qu'ils en ont assez. C'est notre rôle de dire haut et fort que c'est
inacceptable et que ça doit cesser.
«"On s'en va en campagne
électorale, [...]on sait qu'elle va se dérouler en partie sur les
réseaux sociaux, poursuit celle qui est également mairesse de Sainte-Julie. On
souhaite éviter une dérive, parce que ce qui se vit là est néfaste pour la démocratie.
Le manque de respect envers les élus a pour effet de décourager des gens [à]
s'impliquer en politique municipale ou bien d'y rester."
«Signe que
l'incivilité en ligne est de plus en plus répandue, quelque
150 municipalités québécoises membres de l'UMQ ont souscrit à un programme d'assurance sur la protection de la réputation de
la vie privée des élus et des hauts fonctionnaires municipaux, qui
défraie les coûts juridiques engendrés [lorsqu'il y a une poursuite].
«La loi du plus fort.
«Charité bien ordonnée commence par soi-même,
ont fait [valider] plusieurs conseillers municipaux, lundi, en réaction au
projet de l'UMQ, qui consiste, entre autres, en une campagne de sensibilisation
suivie de l'adoption, par les conseils municipaux, d'un engagement formel à
faire respecter ses membres par la population.
«"Même si j'ai beaucoup de respect pour
Mme Roy et l'UMQ, je sens qu'on ne s'attaque pas au vrai problème. C'est
un bel exercice de communication, mais cette campagne devrait plutôt être
dirigée à l'attention des élus, parce
[qu'au] travers des victimes il y a aussi des agresseurs", [fait] valoir
Pierre Anthian, ancien conseiller municipal à Laval, ayant remporté, en
2018, une poursuite en diffamation contre le maire de l'endroit, Marc Demers,
dont il dit avoir été victime "d'énormément d'intimidation et de
représailles".
«Pierrette
Messier-Peet, conseillère dans le canton de Bedford — donc,
qui est la personne qui a coécrit — abonde
en ce sens. "C'est un pas dans la bonne direction, parce qu'il y a effectivement
de plus en plus d'intimidation, sur les réseaux
sociaux, à l'endroit des élus de la part des citoyens, a reconnu l'élue.
Cette sortie de l'UMQ m'apparaît cependant incomplète parce qu'on n'y
fait pas mention de l'intimidation perpétrée par ceux qui siègent dans les
hôtels de ville."
«Se disant elle-même la cible de propos déplacés
au sein de son conseil municipal, Mme Messier-Peet a comparé le climat régnant dans certaines
municipalités comme "une cour d'école où on laisse des centaines de
jeunes faire ce qu'ils veulent, sans règles et sans conséquence. C'est la loi
du plus fort", a-t-elle illustré.»
Un autre article : Des élues dénoncent
le sexisme dans les conseils municipaux.
«"Tout le monde est témoin ou victime
d'incivilité sur les médias sociaux, a remarqué Evelyne Beaudin, conseillère
municipale de Sherbrooke. Ce qui rend le milieu de travail des élus vraiment
toxique, ce sont d'abord les gestes posés et les paroles prononcées par
d'autres élus ou même, dans d'autres cas, par des hauts fonctionnaires. C'est
ce qui aurait dû être mis de l'avant par la campagne de l'UMQ, qui est dirigée
par les maires pour représenter les intérêts des maires avant ceux des autres
élus."»
• (12 heures) •
Mme la
Présidente, honnêtement, là, juste ce que je viens de vous dire... Là, on a
parlé de Laval, Saint-Jérôme, Bedford, Sherbrooke. Démission du maire
de Pierreville : les propos homophobes dirigés contre lui dénoncés. Allégations
de harcèlement à Saguenay : Marc Pettersen sommé de fournir des preuves.
Au Saguenay aussi, c'est la région de la
ministre, c'est intéressant : Tensions à Saint-Élie-de-Caxton: des
citoyens se rallient au conteur Fred Pellerin. Des
citoyens demandent une enquête indépendante sur le climat. Et il y a plein
d'autres endroits, Mme la Présidente.
Honnêtement, je pense que la demande, elle était
tout à fait justifiée, d'entendre ces deux dames-là, conseillères municipales,
fortes de leur expérience. Puis, vous savez, Mme la Présidente, moi, je pense
que les gens qui décident de faire de la politique le font pour les bonnes
raisons, le font noblement, et ils le font pour le bien commun de nos citoyens,
comme vous, comme moi, comme des milliers de conseillers, conseillères
municipales.
La place des
femmes en politique, là... Je suis contente, moi, qu'il y en ait, des femmes en
politique. Regardez la quantité de femmes alentour ici : la
présidente, la ministre, la porte-parole puis la doyenne. Bravo! M. le député
de Mégantic-Compton, je vous adore, vous le savez... de Mégantic, pardon, pas
Compton, sauf qu'on est quand même beaucoup de femmes, puis on a la chance de
faire la différence.
Quand les femmes
arrivent en politique municipale... Souvent, c'est l'endroit où elles vont
commencer, vont faire leurs premières armes
avec la politique. Ces femmes-là peuvent être tentées de passer au fédéral puis
au provincial. Mais ce n'est pas normal que les conseillères municipales
puis que les mairesses songent à démissionner et à ne pas se représenter parce
qu'elles ont été victimes d'incivilité de la part de leurs collègues. On n'est
plus dans les années Duplessis, Mme la
Présidente. Je pense qu'après le code d'éthique... On en reparlera, du code
d'éthique et de déontologie, quand les gens ne
suivent pas les formations, puis ils ne le suivent pas, puis, les sanctions, on
pourra en parler dans le projet de loi, c'est sûr. Mais je pense que le mémoire
qui a été déposé par rapport à la civilité, Mme la Présidente... il est grand
temps qu'on accepte, puis qu'on dise oui, puis qu'on aille de l'avant.
Donc, la ministre ne
sera certainement pas surprise de m'entendre dire qu'on va probablement déposer
des amendements, mais je l'invite à prendre connaissance du mémoire, j'invite
Me Paradis ainsi que les autres juristes alentour de la table à travailler
tout de suite sur des amendements potentiels qu'on pourrait inclure. Mais je
réitère qu'il aurait été très intéressant d'entendre ce que Mme Messier et
Mme Lasalle avaient à nous dire en commission parlementaire. Puis il n'est
pas trop tard, Mme la Présidente. Je suis convaincue qu'elles pourraient venir
nous conter leur histoire. Puis malheureusement je me suis fait leur
porte-voix, je n'ai pas leur expérience, je n'ai pas leur expertise, mais je
pense que c'est important, et on devait le faire.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci beaucoup, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Mme la ministre, oui, à vous la parole.
Mme Andrée Laforest
Mme
Laforest : Oui. Merci, Mme la Présidente. Alors, c'est important,
quand même, qu'est-ce que ma collègue a mentionné, parce que je veux tout de
suite bien expliquer que... Bien, premièrement, là, ce qui est envoyé au
secrétariat, que ce soit traité comme une correspondance ou un mémoire,
honnêtement, ça, ce n'est pas... ça ne relève pas du tout de la partie
gouvernementale. Donc, de la manière qu'il a été traité, là, je ne peux pas
commenter, là, on verra pour la suite.
Maintenant, quand
vous parlez du mémoire qui a été déposé, c'est important aussi de mentionner
que le mémoire... les noms sur le mémoire, il n'y avait pas juste...
Mme Messier, Mme Lasalle et Mme Sauriol, ça, c'est les trois
personnes principales, oui, qui étaient avec le mémoire. Par contre, on
touchait d'autres élues qui étaient... Je veux les nommer parce que je ne veux
pas que ces... je ne voudrais pas que ces personnes-là, ces élues-là se sentent
mises de côté. Donc, pour Mme Louisette Langlois, pour Mme Sauriol, évidemment,
Saint-Jacques-le-Mineur, Mme Sylvie Fortin Graham, Saint-Agapit, ensuite
Mme Rouleau, de Saint-Georges-de-Clarenceville, Mme Barbara Potvin,
Mme Bourdon, de canton de Bedford, Mme Messier, évidemment, et
Mme Lasalle, de Saint-Jérôme. Alors, il
y avait quand même
des élues qui étaient, je dirais, tout
à fait en faveur ou cosignataires du
mémoire, si je peux aller là.
Par contre, ce que je
peux mentionner, c'est que le mémoire, il a été vraiment présenté et discuté.
Nous, on a rencontré Mme Sauriol. Et,
quand on a rencontré Mme Sauriol, évidemment Mme Sauriol nous a parlé et nous a
expliqué le mémoire dans sa globalité. Et,
en plus, dans le mémoire, dans sa globalité, elle nous a indiqué les trois
recommandations, parce que, dans le mémoire, vous avez vu, vous l'avez lu, il
y a quand même trois recommandations. Dans les recommandations, il faut être quand
même conscient que... dans notre projet de loi n° 49, on parle de
formation des élus, ce qui est demandé dans le mémoire.
Également, je veux quand
même mentionner... Puis je veux rassurer les élus. Il y a des anciennes élues
aussi dans les personnes que j'ai mentionnées, bien, je veux quand même les
rassurer, parce que la notion de civilité, dans notre projet de loi... oui, on
a lu votre mémoire et, oui, on a considéré la valeur de la civilité. Donc, tout
de suite, je veux vraiment rassurer les gens que le mémoire a été très, très
bien lu.
Maintenant, c'est
certain que rencontrer les neuf élues ou anciennes élues... On a rencontré
Mme Sauriol, qui avait un témoignage très, très sensible. Puis d'ailleurs,
quand on l'a rencontrée, c'est moi qui ai demandé que Mme Sauriol rencontre mes collègues en
même temps parce qu'elle était cosignataire avec
Mme Messier, Mme Lasalle. Donc, moi, c'est certain qu'en
rencontrant Mme Sauriol et en présentant Mme Sauriol à mes collègues,
pour moi, elle était comme la personne qui représentait le mémoire.
Maintenant, ce que je
veux encore mentionner, c'est qu'on va justement les traiter, là... Parce que
je sais très bien qu'on parle de politesse, on parle de respect, on parle de
dignité dans le projet de loi. Le bloc 4, c'est vraiment spécifiquement
sur l'éthique et la déontologie. Donc, oui, il va y avoir un code d'éthique.
Dans le code d'éthique, il va y avoir un amendement, puis je veux tout de suite
vous le mentionner, mesdames, que... Et puis je crois que ça a été déposé ce
matin, Me Paradis, si je ne me trompe pas?
Une voix :
...
Mme
Laforest : O.K. Donc, ça a été déjà déposé. Ça fait que, si on veut
vérifier, la notion de civilité est vraiment ajoutée.
Donc,
moi, je peux vous dire que ce n'est pas parce
qu'on n'a pas rencontré tout le
groupe au complet ou toutes les élues
au complet... mais, ce matin, je veux vraiment vous faire plaisir, pour vous dire que votre
mémoire a été considéré, votre
mémoire a été très, très bien lu. Et je vous invite à suivre les travaux parce que,
dans vos trois recommandations, vous allez voir vraiment que vous avez vraiment
été entendues. Puis, le projet de loi n° 49, évidemment, ce qu'on voulait,
c'est entendre les élus, donner le plus de dignité au rôle d'élu, et, évidemment,
dans le respect et l'éthique dans les
conseils municipaux, et aussi avec le travail de la partie administrative, par exemple avec le directeur général. Puis
ça aussi, c'était dans les recommandations des élues ici, dans le mémoire qui a
été présenté.
Donc, je sais très
bien qu'on demandait une modernisation pour... dans la gouvernance municipale.
Donc, c'est important aussi de voir qu'on l'a mise dans notre projet de loi.
Alors, je pense que
toutes les recommandations ont été étudiées, analysées. Peut-être qu'il va en
manquer dans le projet de loi, peut-être
qu'il y en a qui... Parce qu'on a vraiment essayé d'insérer toutes les valeurs
importantes quand on
est élu. Évidemment, on est très, très bien... bien placés en tant qu'élus au
niveau provincial pour comprendre
l'importance d'être élu municipal. Alors, c'est important de voir que vos recommandations
ont toutes été lues... euh,
analysées, et vous allez voir... Suivez les travaux, parce que, vraiment, là,
vous allez constater que votre mémoire n'a pas été du tout, du tout, du
tout mis de côté.
Par contre, nous, en
demandant à Mme Sauriol de représenter mes collègues et de parler de ce
mémoire-là, qu'elle a très, très bien fait, en passant... Alors, elle a passé
les points... C'était vraiment intéressant. D'ailleurs, ma collègue a dit que
c'était touchant, cette rencontre-là. Merci encore à Mme Sauriol. Mais je
rassure toutes les élues qui voulaient possiblement venir présenter leur
mémoire qu'on a pris en considération les demandes dans votre mémoire. Alors,
c'est quand même une bonne nouvelle ce matin. Puis vous allez voir, parce que
les amendements qui ont été déposés, d'ailleurs, ajoutent la notion de
civilité, comme il a été demandé. Alors, merci. C'était un simple ajout, merci,
Mme la Présidente, mais c'était important.
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci. Y a-t-il d'autres interventions sur cette motion? Il
n'y a pas de droit de réplique.
Mme Thériault :
...pour l'éclaircissement. Non, c'est juste pour l'éclaircissement, Mme la
Présidente. On ne parle pas du même mémoire. Le mémoire dont parle la ministre,
là, c'est le mémoire ici, qui a été...
La Présidente (Mme
Boutin) : Il n'y a pas de droit...
Mme Thériault :
...Élues pour une modernisation de la gouvernance, puis moi, je vous
parle...
La Présidente (Mme
Boutin) : Mais, Mme la députée, il n'y a pas de droit de réplique pour
une motion, je suis vraiment désolée. Moi, je ne peux pas juger de la qualité
d'une réponse.
Mme Thériault : On reviendra sur l'autre motion, Mme la Présidente. Ça me fera plaisir de vous l'expliquer. Pas de problème.
La Présidente (Mme
Boutin) : Et, pour votre information, j'attends toujours la réponse du
secrétariat, là, pour voir si on ne peut pas transférer...
Mme Thériault :
Parfait.
La Présidente (Mme
Boutin) : ...le document dans la section Mémoires, là.
Mme Thériault :
Parfait.
La Présidente (Mme Boutin) : Dès qu'on va le savoir, là... Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cette motion?
Mme
Laforest : Oui. Il faut voir qu'il y a une version plus courte qui a
été déposée puis qui est signée par les mêmes femmes aussi ici...
Une voix :
...
Mme
Laforest : Bien, oui, ça a été déposé par Mme Sauriol sur le
site. Alors, c'est important. De toute manière, ça a été lu, puis il y a des
valeurs qui ont été ajoutées et des notions de civilité. Merci, Mme la
Présidente.
• (12 h 10) •
La Présidente (Mme
Boutin) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Non?
Mise aux voix
S'il n'y a pas d'autre
intervention, on va passer à la mise aux voix, par appel nominal, là, la motion
qui a été présentée par la députée de Vaudreuil. M. le secrétaire.
Le Secrétaire : Pour, contre, abstention. Pour les membres de l'opposition officielle, Mme Nichols (Vaudreuil)?
Mme Nichols :
Pour.
Le Secrétaire :
Mme Laforest (Chicoutimi)?
Mme
Laforest : Contre.
Le
Secrétaire : Pour les
membres du groupe parlementaire formant le gouvernement, M. Jacques (Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
Le Secrétaire :
Mme Boutin (Jean-Talon)?
La
Présidente (Mme Boutin) :
Abstention. Alors, la motion est rejetée. Est-ce que vous en avez une
autre ou... Mme la députée de Vaudreuil, oui, à vous la parole.
Mme Nichols : Oui. Merci, Mme la
Présidente. Alors, j'ai une... J'ai...
(Interruption)
Mme Nichols : Oups!
La
Présidente (Mme Boutin) :
Merci de fermer vos appareils électroniques. Merci. Allez-y, Mme la députée.
Mme Nichols : Merci, Mme la
Présidente. Alors, j'ai une motion préliminaire. Je peux la lire, puis après...
Elle est déjà envoyée, là.
La Présidente (Mme Boutin) : ...suspendre,
le temps qu'on en prenne...
Motion proposant d'entendre la Régie du bâtiment du Québec
Mme Nichols : Parfait. Elle est déjà
envoyée, là, sur le site.
Alors, conformément à l'article 244 du règlement
de l'Assemblée nationale, je fais motion afin :
«Que la Commission de l'aménagement du
territoire tienne, avant d'entreprendre l'étude détaillée du projet de loi
n° 49, Loi modifiant la Loi sur les élections et les référendums dans les
municipalités, Loi sur l'éthique et la déontologie
en matière municipale et diverses dispositions législatives, des consultations
particulières et qu'à cette fin, elle entende la Régie du bâtiment du
Québec (RBQ).»
La Présidente (Mme Boutin) : Merci.
Alors, je vais suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 12 h 11)
(Reprise à 12 h 22)
La
Présidente (Mme Boutin) :
Alors, nous allons reprendre la séance. Alors, Mme la députée de Vaudreuil venait de déposer une motion. Je
pense que vous en avez tous pris connaissance. Alors, Mme la députée de Vaudreuil,
à vous la parole.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme
Nichols : Oui. Merci, merci, Mme la Présidente. En effet, une motion préliminaire, là, pour
entendre... — pardon,
je m'excuse, j'ai pris une gorgée — pour entendre la Régie du
bâtiment.
D'emblée, Mme la Présidente, je tiens à
souligner, là, que ce n'est pas... tu sais, c'est des motions préliminaires
pour entendre des groupes. Évidemment, là, c'est un droit, là, qui existe en
commission parlementaire, c'est un
processus, là, qu'on peut faire, là, demander à entendre des groupes. Puis
sincèrement, là, je trouve ça dommage qu'on ne dise pas... bien, qu'on
ne suspende pas, qu'on ne regarde pas ça puis qu'on ne se dise pas : Bien,
O.K., on va les entendre, ça va aller bien plus vite que faire cette
procédure-là puis plaider à tour de rôle pour entendre ces groupes-là. C'est
beaucoup plus long de le faire comme on le fait, comme ça, c'est beaucoup moins
enrichissant. Parce qu'on le sait, que, quand ils sont en personne, c'est pas
mal plus enrichissant, on peut poser les questions, c'est beaucoup plus
pertinent. Puis, en plus, là, on le fait virtuellement, on a rencontré les
groupes virtuellement. Donc, c'est encore moins complexe de prendre une
demi-heure dans notre journée, 45 minutes, pour les entendre virtuellement. Virtuellement, on s'entend, là, on
peut être dans notre auto, hein, parce qu'en commission parlementaire on a entendu des groupes, puis Mme la ministre
était dans sa voiture. Donc, ça se fait, c'est facile. Donc, vous
comprendrez que je comprends... vous comprendrez que je comprends mal. Mais, en
fait, je me questionne pourquoi on ne le fait pas comme ça au lieu d'être assis
ici, se préparer puis faire de la procédure.
Bon, précédemment, là, la motion préliminaire précédente,
là, vous comprendrez que c'étaient deux conseillères municipales qui
avaient envoyé une lettre, là, pour se faire entendre. Et ils étaient aussi sur
la liste d'invités, on a préféré entendre quelqu'un d'autre.
Relativement à la présente motion préliminaire,
en lien avec la Régie du bâtiment du Québec qu'on aimerait bien pouvoir entendre, je vais vous expliquer les
motifs pourquoi il est nécessaire d'entendre la Régie du bâtiment ici, en commission parlementaire. D'emblée,
parce que la Régie du bâtiment, là, elle n'était pas partie... elle ne faisait
pas partie du projet de loi n° 49.
Pour ceux qui nous écoutent, comment ça
fonctionne, c'est qu'il y a un projet de loi qui est déposé. Bon, je l'ai déjà
expliqué, le projet de loi n° 49 a été déposé en novembre 2019. Il y
a eu plusieurs changements parce qu'on a priorisé... à
cause de la pandémie, entre autres, là, mais on a priorisé d'autres projets de
loi, on a priorisé le projet de loi n° 67, on a priorisé le projet de loi
n° 85, puis là on arrive au 49. C'est normal qu'on retire des articles du
49 qui ont déjà été traités soit dans le 67 ou soit dans le 85, ça, j'en
conviens.
À mon grand étonnement, on ajoute, cependant,
des articles dans le projet de loi n° 49. Alors, vous comprendrez que...
Puis ça, je dis «à mon grand étonnement», c'est parce qu'on ne le savait pas
voilà une semaine, là. On l'a su lors du... On a eu un breffage technique, puis
c'est au moment du breffage technique, au bloc 5... bloc 7, qu'on a
lu que la RBQ... qu'il y avait deux articles qui s'ajoutaient,
c'était pour être deux amendements, deux nouveaux amendements dans le projet de loi n° 49, en lien avec la RBQ.
Mais, Mme la Présidente, si on avait su que la RBQ, là, était pour être
concernée dans le projet de loi, là, bien, on l'aurait
mise, nous, dans les groupes qu'on aurait voulu recevoir pour pouvoir les
questionner sur la pertinence de ces deux articles-là, sur des suggestions, sur...
C'est notre droit, ça, en tant que
parlementaires, d'être bien informés par les différents groupes qui sont partie
intrinsèque de ce projet de loi là. Donc,
vous comprendrez toute la pertinence d'entendre la Régie du bâtiment du Québec.
Parce qu'ici ce qu'on vient faire
dans le projet de loi n° 49... Puis peut-être que... tu sais, peut-être
que je peux même... je peux peut-être même vous expliquer c'est quoi, là, entre
autres, là, la motion de la Régie du bâtiment du Québec.
Donc, la Régie du bâtiment du
Québec, là, on le sait, elle est censée jouer un rôle majeur dans la section de
la construction. Construction, on pense à maisons neuves, on pense à inspection
du bâtiment. Elle doit aussi s'assurer non seulement de la qualité des travaux,
point superimportant pour un acheteur, mais elle doit aussi s'assurer de la
sécurité physique, de la protection de l'investissement financier, hein?
Puis, on le sait, investissement
financier, là... Puis ça, je vais le répéter, je vous
le dis, l'achat d'une maison, là, c'est l'investissement d'une vie. Même si ce
n'est pas une maison neuve, une maison, c'est l'investissement d'une vie. On choisit une maison souvent pour y
élever... élever notre famille, on s'installe là. Je ne le dirai jamais assez, on prend
nos économies, on met tout dans la maison, on prend des
hypothèques sur de nombreuses années. C'est important. Alors, vous
comprendrez que, la RBQ, ça fait partie de son rôle de protéger l'investissement
financier, puis, entre autres, dans ce cas précis là, de l'immeuble, du
bâtiment et de la maison du consommateur.
Le mandat de la RBQ, c'est aussi de faire
respecter la Loi sur le bâtiment, le Code de construction puis le code de sécurité. Elle doit livrer les licences
aux entrepreneurs et aux constructeurs, propriétaires certifiés, que ce
soit au niveau des travaux de construction,
de rénovation ou d'installation d'équipements spécialisés. La RBQ doit aussi
offrir des garanties financières aux consommateurs québécois et le fait en
offrant deux types de garanties, le cautionnement de licence et par le plan de
garantie des bâtiments neufs... résidentiels neufs.
Donc, la RBQ, là, joue un rôle important, la
RBQ, là, joue un rôle important. Puis la RBQ... Bien, on le sait, on l'a
rencontrée aux crédits. On a rencontré le Tribunal administratif du logement,
là, dans la section Habitation, puis on a
aussi rencontré la Régie du bâtiment du Québec, dont le président-directeur
général est M. Michel Beaudoin, à qui on a pu poser certaines
questions en lien avec les crédits, c'est sûr, c'est en lien avec la partie
budgétaire.
Mais, pour revenir au projet de loi n° 49, ici, dans le bloc 7, on ajoute... et c'est ce
que... Je le répète, là, je remercie, d'ailleurs, là, pour le breffage
technique, mais je souligne qu'on a ajouté deux articles. Entre autres, on nous
dit que c'est : « Habiliter la RBQ à adopter un règlement déterminant dans
quels cas il serait obligatoire de faire inspecter un bâtiment [préalable] à
son achat.» Alors, on comprend qu'il y aura deux nouveaux articles, 82.3, 82.4.
Donc, on a pris connaissance de ça après coup.
Moi, je ne suis pas une spécialiste en... Moi,
je ne suis pas une spécialiste de la Régie du bâtiment, je ne suis pas une
spécialiste non plus en habitation. J'apprends beaucoup étant donné mes
dossiers de porte-parole, mais je suis loin d'être la spécialiste. Cependant,
je représente des citoyens puis j'ai des questions de citoyens. Puis, en tant
qu'élue, bien, je peux poser les questions qui viennent des citoyens aux bonnes
personnes, mais il faut que j'aie les bonnes personnes devant moi. C'est
important que la RBQ soit là pour qu'on puisse poser les questions.
• (12 h 30) •
Dans le
breffage technique, évidemment, c'était dans la section Préachat, on nous
disait que, bien, «
l'importante compétition entre les clients pour le bassin de propriétés
disponibles pousse plusieurs de ceux-ci à renoncer à l'inspection préachat. Or,
[une inspection préachat] permet aux parties d'une transaction immobilière de
transiger en toute connaissance de cause relativement à l'état visible de
l'immeuble.» Et on dit, entre autres, qu'une modification à la Loi sur le
bâtiment est proposée afin de doter la Régie du bâtiment d'un pouvoir
réglementaire.
Alors, on apprend ici que, dans le projet de loi
n° 49, on voudrait doter la RBQ d'un pouvoir réglementaire lui permettant
de déterminer les cas... «de déterminer les cas dans lesquels une personne qui
acquiert un bâtiment doit le faire inspecter
préalablement à l'achat». Donc, on ne traitera même pas ici des paramètres
entourant l'inspection préachat d'un bâtiment, ça va être fait par la
RBQ de façon réglementaire.
Alors, moi, je suis encore plus inquiète, parce
que j'aurais aimé ça demander à la RBQ où elle s'en va avec ça. Si on nous
dit : Oui, mais sûrement qu'on va obliger... sûrement qu'on va obliger
l'inspection pour les bâtiments de 25 ans et plus, bien là, on le sait,
là, on le vit, là, dans la présente crise du logement, là, le coût des
matériaux, bien, il y a des constructions
qui sont peut-être faites un petit peu plus rapidement, là, je ne
veux pas dire bâclées, là, mais on tourne peut-être les coins ronds,
hein? Il y a des certificats... des certificats qui sont émis, d'autorisation
ou de conformité, qui sont émis puis qui ne devraient peut-être pas être émis.
Alors, ici, on va venir donner ce pouvoir réglementaire là à la RBQ sans avoir
un mot à dire.
Moi, j'aurais aimé ça savoir où s'en va la RBQ,
j'aurais aimé ça poser les questions à la RBQ, puis entre autres parce qu'il y
a... parce que, cette semaine, je n'ai trouvé rien de rassurant, Mme la
Présidente... J'ai participé à la CAP. Vous
êtes... vous faites aussi partie... vous êtes membre de la CAP, la Commission
d'administration publique. Puis on a l'opportunité
d'assister, là, très tôt le matin, au dépôt de... au dépôt de la Vérificatrice
générale, là, qui vient nous faire... vient nous faire son rapport. Puis, dans
son rapport, la Vérificatrice générale a une section sur la RBQ. Donc, c'était cette semaine, juste un petit
peu plus tôt cette semaine, je pense que c'était mercredi matin, qu'elle
nous a déposé son rapport, puis le
chapitre 3 concernait son audit de performance de la Régie du bâtiment du
Québec. Très bien. Alors, elle a regardé la gestion des licences d'entrepreneur
en construction et, entre autres, la tarification. Mais, quand je lis ça, là, je ne trouve rien de rassurant. Puis là, ici,
dans le projet de loi n° 49, on apprend par surprise qu'on veut
leur donner un pouvoir réglementaire pour venir faire de l'inspection de
bâtiments préachat.
Dans le rapport de la Vérificatrice générale du
Québec qui a été déposé à l'Assemblée nationale cette semaine pour
l'année 2021-2022, le chapitre 3, il est mentionné, entre autres, que
le mandat de la RBQ... La RBQ est responsable de l'application de la Loi sur le
bâtiment, dont l'objectif est la protection du public. L'objectif de la RBQ,
c'est la protection du public.
Bien, moi, j'aurais aimé ça demander à la RBQ
comment elle va mettre ça de l'avant dans son prochain règlement, entre autres,
là, via l'inspection préachat qu'on vient d'inclure comme ça, sans nous
informer, dans le projet de loi n° 49. Projet
de loi n° 49 qui se trouve à
être, finalement, un omnibus, là, parce qu'il y a plein... il y a plein de dispositions
législatives, là, qui viennent de sujets différents.
Puis d'ailleurs pourquoi on ne l'a pas fait
avant? Pourquoi on ne l'a pas introduit avant, cette inspection préachat?
Pourquoi on ne l'a pas mis dans le projet de loi n° 16 qui traitait
directement de ce sujet-là, c'était précisément ça? On a déposé, nous, le Parti
libéral... ma collègue d'Anjou—Louis-Riel
a déposé des amendements, a posé des
questions. Elle a passé beaucoup de temps pour essayer de rendre obligatoire
cette inspection-là. Puis on s'est vu refuser. Puis ce que j'ai
compris... parce que je suis allée réécouter les séances, puis ce que j'ai
compris, c'est que la Régie du bâtiment du Québec n'était pas prête. Mais ça,
c'était au mois de mars.
Au mois de décembre, on avait fait le projet de
loi n° 67, un autre omnibus qui touchait... on en a fait une, section
habitation. Pourquoi on ne l'a pas mis dans le projet de loi n° 67? La RBQ
n'était pas prête? C'était au mois de décembre. On est trois mois plus tard,
puis la RBQ est prête?
Écoutez, moi, je pense qu'on est vraiment en
réaction à la présente crise du logement. C'est réclamé, là, on le veut. Ça
fait que, là, on va s'ajuster puis on va le mettre dedans, c'est «winner».
Bien, si c'est «winner», là, moi, j'aurais aimé ça poser aussi, là, des
questions pour m'assurer que ce n'est pas juste «winner» mais que, tu sais,
tout est bien encadré. Puis, si elle n'était pas prête au mois de mars, puis si
la RBQ n'était pas prête au mois de décembre, puis si elle est prête
maintenant, bien, qu'est-ce qu'ils ont fait pour être prêts maintenant pour qu'on
leur délègue ce pouvoir réglementaire là? C'est ça, ma préoccupation, Mme la
Présidente.
Puis, ma préoccupation, bien, comme je vous dis,
je n'ai pas été rassurée par le rapport de la Vérificatrice générale. La
Vérificatrice générale qui disait, bien, que le mandat de la RBQ, là on divise
ça en quatre, hein, c'est assurer la qualité et la sécurité des bâtiments puis
des installations, c'est de contrôler la qualification des entrepreneurs en construction de façon à s'assurer
en tout temps de leur compétence, de leur probité et leur solvabilité,
de collaborer aux efforts de prévention de lutte contre les pratiques
frauduleuses et la corruption dans l'industrie de la construction, c'est
d'instaurer des mesures de compensation financière afin de protéger les
consommateurs. Moi, j'aurais aimé ça savoir on va le faire comment. On va faire
ça comment?
Et les quatre constats que la Vérificatrice
générale a émis, c'est que... Le premier constat, c'est que la stratégie puis
les moyens qui sont mis en oeuvre par la RBQ pour s'assurer des compétences des
entrepreneurs sont insuffisants. Le deuxième
constat, c'est que la RBQ n'intervient pas toujours au moment opportun
auprès des entrepreneurs qui ne respectent pas les conditions pour
obtenir et conserver leur licence. Le troisième constat, c'est que les mesures
de compensation financière mises en place par la RBQ et l'information qu'elle
publie dans le Registre des détenteurs de licence ne protègent pas adéquatement
les consommateurs. Et le quatrième constat, c'est que le mode de tarification
de la RBQ ne permet pas d'arrimer ses revenus à ses dépenses pour chacune de
ses clientèles.
Je tiens à le dire, Mme la Présidente, là, c'est
important, l'inspection préachat, là. Depuis plus d'un mois, je me lève presque
à toutes les périodes de questions pour poser des questions en habitation. On
est dans la crise du logement, puis c'est partout à travers le Québec, la crise
du logement, là, ce n'est pas juste dans les grands centres urbains, c'est
partout à travers le Québec. Puis la crise du logement, ce n'est pas juste le
logement social, le logement abordable, ça concerne aussi l'accès à la
propriété. Puis, l'accès à la propriété, bien, évidemment, vous comprendrez que
l'inspection préachat, en fait, est un élément important pour l'accès à la
propriété.
Écoutez, là, on lit des histoires d'horreur ces
temps-ci, quand on fait la revue de presse, là. Puis moi, j'ai lancé... je ne
veux pas... je n'en ferai pas la promotion, mais j'ai lancé un petit «hashtag»
sur Twitter, sur Facebook, #macrisedulogement. Les gens m'écrivent en privé
pour me raconter des histoires, là. Quand on dit que c'est l'investissement
d'une vie, là, les gens... C'est terrible, là, c'est terrible, là, les
histoires... les histoires que je peux lire, les gens... J'ai donné mes
coordonnées, les gens m'ont appelée. Écoutez, là, c'est rendu qu'on
recommande... Vous le savez, là, comment ça fonctionne, hein? Avant, on mettait
une maison à vendre, on mettait le prix de départ, puis... On mettait le prix
qu'on voulait pour la maison, mettons 250 000 $ pour ma maison, puis
là, bien, on disait : Bon, on va peut-être avoir 230 000 $,
240 000 $. Mais maintenant ce n'est pas ça, là. L'offre et la
demande, là, c'est fou, là. On fixe le prix à 400 000 $ puis on
dit : Ça, c'est le prix minimum que je veux. Aïe! Puis là il y a de la
surenchère. Moi, j'ai un voisin, là, il a demandé 480 000 $, il a
vendu 605 000 $. En quatre jours, 18 offres.
Puis là, pour être sûr, là, de l'avoir, parce
qu'il n'y en a pas, là, pour être sûr de l'avoir, là, je vais... je vais
laisser faire l'inspection, pas besoin d'inspection. Mais savez-vous qu'est-ce
que ça va faire dans le monde juridique, ça, dans deux ans? Savez-vous qu'est-ce
qui va se retrouver devant les tribunaux? Bien, ça va être terrible, là, les
cas qu'on va voir, parce que, là, on va avoir renoncé à l'inspection, on va
avoir renoncé à la garantie, puis là, bien, les personnes
vont se retourner vers qui? Bien, pas contre le dernier... pas contre le
dernier vendeur, parce que lui, il a dit : Bien moi, je vends sans
garantie, sans inspection puis... Puis même l'acheteur a dit : On n'a pas
besoin de faire inspecter. L'autre a
dit : Parfait. Moi, c'est sans garantie. On fait la transaction. Bien,
qu'est-ce qui va se passer? On va se retourner vers l'autre
propriétaire, le propriétaire d'avant?
• (12 h 40) •
Écoutez, là, moi, je vois, là, les sagas
juridiques qui s'en viennent, là. Ça va être terrible, là, Mme la Présidente,
là, mais terrible. C'est ce pour quoi il faut intervenir. Il faut intervenir
rapidement.
Puis l'inspection... Là, je comprends qu'on veut
donner un pouvoir réglementaire à la RBQ pour l'inspection préachat, là, mais
il y a d'autres choses qu'on peut faire. C'est nous, là, c'est nous, les élus,
là, c'est nous, ici, au parlement, là, qui faisons les règles. Bien, pourquoi
on ne prend pas... Pourquoi le gouvernement ne prend pas ses responsabilités?
Pourquoi le gouvernement ne donne pas un crédit d'impôt? Tu fais inspecter?
Bien, parfait, tu vas avoir un crédit
d'impôt. Solution superfacile, c'est un incitatif. Les gens vont dire :
Bien, on va faire inspecter. De toute façon...
Là, les gens, ils disent : Je paie ma maison tellement cher, là, je ne
vais pas rajouter un 5 000 $, 6 000 $ pour faire
inspecter. Ce n'est pas vrai.
Puis je ne le dirai jamais assez, là, c'est
superimportant, l'inspection préachat. Ça, c'est clair, on en a... C'est clair,
c'est nécessaire, mais je pense que c'est à nous, ici, de venir... de venir
déterminer ou de venir délimiter tout ça, mais surtout, tu sais, de s'assurer
que ceux qui vont avoir ce pouvoir-là entre les mains puissent le faire de
façon à en faire bénéficier les citoyens, là, de façon à... Puis il y a
plein... il y a plein de choses qu'on peut faire. Tu sais, si se on dit : Bien, toutes les maisons, après
25 ans... quand on achète une maison 25 ans et plus, on fait inspecter,
bien, pourquoi on ne dit pas à la
place : Regarde, l'inspection, là, c'est obligatoire? On achète une
maison, inspection obligatoire, mais qu'on
ne prévoie pas à la place des clauses... puis là je vais utiliser un
anglicisme, là, mais qu'on ne prévoie pas des clauses d'«opting out».
Pourquoi on ne prévoit pas à la place des exceptions où cette inspection-là ne
sera pas nécessaire?
Moi, j'aurais aimé ça jaser de ça avec la RBQ
pour voir si ce n'était pas... si ça ne pourrait pas être une piste de solution
puis entendre aussi... savoir leur opinion. Parce que, quand je parle de clause
d'«opting out»... Je donne un exemple, là, un couple, un couple qui est marié,
qui a une maison. Bien, le couple se sépare, puis soit la femme achète la part
du mari ou un ou l'autre, là, un conjoint achète la partie de l'autre. Bien là,
c'est sûr qu'il y a une transaction chez le notaire, mais vous savez comme moi
que l'inspection préachat n'est probablement pas nécessaire, là, ça se passe
entre les deux conjoints. Même chose pour un enfant qui achète la maison de ses
parents. Les parents décident, là, qu'ils s'en vont habiter en résidence ou en
condo, trop compliqué entretenir la maison. Puis là ils disent : Bien, je
vais vendre la maison aux enfants. C'est la résidence familiale. Ça fait
25 ans, 30 ans qu'on reste là. Bien, pourquoi on ne prévoit pas,
justement, que, bien, dans des cas comme ça, pas besoin d'inspection?
Ça fait que je pense qu'il y a des solutions,
puis je pense qu'on est capables de faire ça ici. Je pense qu'on est capables
de légiférer ça. On est capables de... Je pense que c'est à nous autres de
mettre les règles, les paramètres, puis je vais vous dire pourquoi : parce
que c'est nous autres que les citoyens viennent voir, c'est nous autres que les
gens... On est des élus, c'est nous autres que les gens viennent voir. Puis je
le dis, là, je ne suis pas une experte là-dedans, là, mais il reste que les
gens viennent nous voir, nous, pour nous dire... nous raconter leur histoire.
Je serais bien surprise que mon citoyen ou que mon voisin aille voir la RBQ
pour aller pleurnicher sur comment ça s'est passé la transaction ou sur la
catastrophe qu'il est en train de vivre. Ça me surprendrait beaucoup. C'est
souvent au bureau de la députée
que ça ramasse. Mais nous, là, ici, là, quand on rédige les articles,
quand on les travaille, bien, on tient compte, justement, de ces cas-là.
Alors, je pense qu'on est certainement les mieux placés... les mieux placés
pour le faire.
Puis je suis d'avis, là, qu'on est en retard, en
plus, Mme la Présidente, on est en retard, là. Je pense que ça aurait dû être
fait dès le projet de loi n° 16. On est en... Tu sais, si je regarde, là,
le reste des provinces, hein, à travers le Canada, là, on est en retard, on
aurait dû le faire avant. Puis on est en retard, là, on est en retard, parce
que, là, on est en pleine crise, là. Là, on réagit. Là, on réagit, là. Là, on
sent la chaleur, là, puis là on est... là, on est en réaction. Puis là, bien,
la façon la plus facile, là, c'est de donner un pouvoir réglementaire à la Régie
du bâtiment.
J'ai été très surprise de voir ça dans le projet
de loi n° 49. Puis je ne dis pas que ce n'est pas important, là, je pense
que c'est important, là, l'inspection préachat, mais je ne pense pas qu'on est
en train, ici, de le traiter de la bonne façon. Pour les motifs que j'ai
soulevés un peu plus tôt, entre autres... entre autres les rapports de la VG qu'on
a lus relativement à la RBQ, je trouve ça quand même assez... assez inquiétant.
Puis, même, je vous dirais, là, qu'à la période
de crédits, là, je n'ai pas été rassurée. Moi, j'ai posé des questions,
à la période de crédits, sur les licences. Je voulais savoir, entre autres,
comment on pouvait expliquer qu'il y a des
ministères, des municipalités qui se voient accorder des licences, puis je
voulais savoir si ça respectait la loi. Il y a des commissions scolaires
qui ont des licences de contracteur général que la RBQ leur a données. Comment
ça se fait qu'une municipalité qui... détient une licence puis que le répondant
est une agente immobilière? C'est toutes des choses, des petites questions
comme ça, là, qu'on aurait pu, là, démêler avec la Régie du bâtiment. Comment
ça se fait qu'il y a une municipalité qui détient une licence, puis que le
répondant, c'est l'ex-D.G.? Le D.G. n'est plus là, c'est l'ex-D.G. Un centre de
services scolaire qui a enregistré 10 répondants, est-ce que c'est une
situation qui est normale?
10 répondants, un centre de services scolaire, pour avoir une licence de
la RBQ. La même chose relativement à l'annexe III de la Loi sur le
bâtiment. L'annexe III fait l'objet d'une révision. J'aurais aimé ça
savoir qu'est-ce qu'ils ont à dire sur l'annexe III.
La commissaire a... Entre autres, la Commissaire
à la qualité des services aux citoyens, là, elle disait, entre autres, que des
travaux qui visent à améliorer les règlements puis les procédures de la RBQ
sont en cours, qui sont prévus. Bien, moi, j'aurais aimé ça savoir qu'est-ce
qui est prévu pour améliorer tout ça. Parce que n'oublions pas, là, que la
première mission, c'est la protection du... la protection du citoyen.
Une
quincaillerie Home Depot, un Home Depot qui détient une licence, puis c'est le
directeur de la succursale qui est le répondant. C'est toutes des
petites choses comme ça, là, qui fait que... que le fait d'introduire, comme
ça... Du jour au lendemain, on nous dit : Inspection préachat, on va
déléguer un pouvoir. C'est toutes des petites choses comme ça... puis, un,
l'effet surprise, là, tu sais, on n'a pas été consultés.
Bon, je comprends, on est l'opposition, là, puis
on risque d'être un peu critique. Mais de voir apparaître ça, comme ça, de
demander... de nous demander de se prononcer... Puis on le sait, là, le
résultat, là. Le gouvernement est majoritaire, là. Ça fait qu'on le sait, le
résultat, là. Ça va passer, là. On va voter contre notre motion, on ne veut pas
entendre la RBQ, on est en train de perdre notre temps, alors que ça serait
beaucoup plus rapide de les asseoir ici puis de les interroger pendant 30,
45 minutes, puis, après ça, passer à d'autres choses. Puis on pourrait
même donner notre consentement sur ces deux articles-là. Parce que je le
réitère, que c'est important, l'inspection préachat, puis on le fait dans le
but de protéger le citoyen.
Je regardais,
entre autres, l'Association des consommateurs pour la qualité dans la
construction. Eux autres, là, ils reçoivent...
J'ai parlé, entre autres, au président, M. Harnois, je crois...
Marc-André... Marc-André Harnois? Oui, Marc-André Harnois, directeur
général de l'Association des consommateurs pour la qualité dans la
construction. C'est sûr que... c'est sûr qu'il me disait : Écoutez, là, on
reçoit de nombreux appels de consommateurs comme cela n'a jamais été vu, puis
c'est écrit, là, dans une correspondance. Puis cette correspondance-là, là,
moi, je suis juste en copie, c'est une
correspondance qui a été envoyée à Mme la ministre le 12 avril dernier. Et
je vais vous lire le premier paragraphe, qui dit que «l'ACQC reçoit de
très nombreux appels de consommateurs comme cela n'a jamais été vu depuis des années. Une action gouvernementale immédiate
est nécessaire.» Puis ça, c'est au
mois d'avril, là, on savait que le... on savait, là... Tout le monde
dans le milieu, tout le monde sur le terrain, là, sentait bien, là, qu'il y
avait... la crise du logement, là, approchait. On le voyait déjà dans la
surchauffe... la surchauffe du marché. C'est noté, là. C'est tout noté dans
cette correspondance-là de plusieurs pages, là, c'est déjà les points,
là : nécessité d'agir, plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs,
Loi sur le bâtiment. On demande déjà, dès le moment... Dès ce moment-là, on
demande déjà une intervention... une intervention gouvernementale.
Bien sûr, c'est un groupe qui avait été quand
même assez déçu que, lors du projet de loi n° 16, il n'y avait pas eu
d'ouverture à rendre l'inspection, l'inspection préachat obligatoire. Puis
pourtant, il faut le dire, là, ça, c'est des gens qui travaillent
directement... directement avec le public, directement avec les consommateurs,
puis qui ne savent même plus quoi leur répondre. Ils reçoivent... ils reçoivent
des appels puis ils ne savent pas comment gérer. Là, c'est sûr qu'ils vont
pouvoir dire : Ah! bien là, c'est dans le projet de loi n° 49 puis ça
va être un pouvoir réglementaire qui va être octroyé à la RBQ.
Mais, encore là, on donne un pouvoir
réglementaire — puis
je fais une grosse parenthèse, là — mais on l'a fait, hein, dans
le projet de loi n° 67, là. On donne souvent des pouvoirs réglementaires.
On l'a fait, entre autres, là, dans le cadre
des... le cadre des... de la cartographie, hein? On refait la cartographie, on
donne un cadre réglementaire. Bien, le cadre réglementaire, là, c'est
long, hein? On pense que ça va plus vite, là, parce qu'on le donne comme ça,
là. Mais, bien sûr, on a traité des grandes lignes lors du projet de loi, là,
mais le cadre réglementaire de la cartographie, là, c'est loin d'être réglé.
J'ai encore des citoyens qui appellent pour lever les ZIS, là, puis on se
dit : Ouf! Ça tourne en rond avec la...
ça tourne en rond avec le... avec le cadre réglementaire. Puis je... Mme la
ministre, elle dit tout le temps ça, hein? «Ça s'en vient, ça s'en
vient. C'est une bonne nouvelle, là.» C'est une bonne nouvelle si ça s'en
vient, mais c'est particulièrement à des citoyens de Dorval, là, où la... tu
sais, la CMM a fait son travail, puis, en tout cas, le cadre réglementaire est
attendu.
Mais je reviens sur la particularité des cadres
réglementaires où, parfois, j'ai l'impression que... c'est comme si on le remettait dans leur milieu, puis là on
venait un peu moins les encadrer. Puis là, bien, c'est ça, ça étirait le
temps, ça étirait un peu... un peu la sauce. Puis, en fait, c'est parce qu'on
ne consulte pas nécessairement le citoyen. Pour la cartographie, je peux
comprendre que c'est assez technique, là, ou même que c'est beaucoup technique.
Puis, les personnes qui sont autour, c'est peut-être un peu plus complexe, là,
de s'entendre sur les principes ou... à choisir ou à déterminer pour inclure.
Ça, ça me va. Mais je pense qu'ici, là, l'inspection préachat, là, c'est... ce n'est
pas supercompliqué. C'est juste de s'entendre. On le rend obligatoire. On le
rend obligatoire comment, à qui? Puis à qui on donne les compétences de le
faire?
• (12 h 50) •
18 561 La
Présidente (Mme Boutin) : Merci.
15 439 Mme Nichols :
Puis je pense que ça relevait de nous, ça, Mme la Présidente.
18 561 La
Présidente (Mme Boutin) : Je suis désolée de devoir vous
interrompre, c'est le temps qu'on avait pour vous. Avant de vous donner la
parole, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel,
je veux simplement mentionner que le document, là, qu'on discutait tout à
l'heure, qui s'intitule Code de civilité des municipalités,de
Mmes Messier et Lasalle, avait été... je l'ai déposé hier, mais il n'est
tout simplement pas encore en ligne dans la bonne section. Donc, c'est en
cours. Donc, à vous la parole, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Mme Lise Thériault
1 355 Mme Thériault :
Merci, Mme la Présidente. Heureuse d'avoir eu votre réponse aussi rapidement,
parce que moi, je faisais référence au document qui était encore dans la
correspondance, mais qui, ce que je comprends, sera versé à Mémoires.
18 561 La Présidente
(Mme Boutin) : Oui.
1 355
Mme Thériault : Puis je parlais de
quatre recommandations. La ministre parlait d'un autre document avec trois recommandations.
Donc, c'est sûr qu'il y a une différence entre les deux documents. Et donc je
suis heureuse de voir qu'il va y avoir un mémoire supplémentaire, donc, qui
pourra procéder vers l'équipe ministérielle.
Donc, sur la motion, Mme
la Présidente, évidemment, motion préliminaire, comme ma collègue de Vaudreuil
l'a bien dit, pour entendre la Régie du bâtiment, parce qu'effectivement... Et
là je tiens vraiment à rassurer la ministre, Mme la Présidente, l'inspection
des bâtiments, là, on est en faveur de ça, on la veut. On la veut. Ce n'est pas
nouveau. Quand on a fait le premier projet de loi, le projet de loi n° 16,
je vous avais déposé un amendement pour vous
donner la possibilité de vous donner le pouvoir, O.K., puis je me souviens très
bien du contexte, parce que je vous
ai dit : Mettez dans la loi que c'est une responsabilité, c'est un pouvoir
que vous allez faire, puis vous allez pouvoir le faire par règlement. Puis j'avais bien dit, Mme la Présidente : Pas
«peut»... pas «doit», «peut», vous avez la possibilité, ça va rentrer en
vigueur quand vous allez préparer le règlement. On va pouvoir en parler, on va
pouvoir en discuter.
Ça, c'est au départ
du projet de loi, là, le premier projet de loi, le projet de loi n° 16. La
ministre n'avait pas voulu le pouvoir
réglementaire, O.K.? Je vais mettre ça, Mme la Présidente... C'est une nouvelle
ministre qui arrivait. Je suis sûre que, si la ministre aurait su tout
ce qui s'est passé, particulièrement avec la pandémie, puis les inspections des
bâtiments, puis les histoires d'horreur, là, elle aurait été bien heureuse de
l'avoir, le pouvoir réglementaire, parce qu'elle aurait pu enclencher avant.
Mais ce n'est pas grave, c'est correct, ce n'est même pas un blâme, O.K.? On ne
peut pas savoir tant qu'on ne vit pas la situation.
Ça fait
qu'honnêtement moi, je suis en faveur de l'inspection. Pas de n'importe quelle
manière, pas confiée à n'importe quel organisme. Là où on a un problème, c'est
qu'honnêtement... Moi, je fais confiance à la Régie du bâtiment, Mme la
Présidente. J'ai travaillé avec le président de la Régie du bâtiment. Je l'ai
renommé, parce qu'il avait été nommé une première fois, il a été travailler à
la CNESST, il est revenu à la Régie du bâtiment. J'ai travaillé avec les
vice-présidents, majoritairement, qui sont là. C'est des gens de bonne foi, qui
travaillent bien. Mais, comme toute organisation, Mme la Présidente, une fois
de temps en temps, il faut poser les questions, s'ils sont à la bonne place,
s'ils font les bonnes choses.
Puis c'est sûr que,
cette semaine, quand j'ai vu le rapport du Vérificateur général, je me suis
comme posé la question, j'ai dit :
Woups! Attends une minute, il y a quelque chose, là-dedans, qui allume des
lumières, je vais le dire comme ça,
qui allume des lumières par... tu sais, pas par rapport à la probité des gens
qui travaillent, là, O.K., je rassure les gens de la régie qui nous
écoutent, là, O.K.? Puis je pense que c'est correct aussi que la Vérificatrice
générale vienne nous dire : Aïe! Telle affaire, tel processus, telle
affaire, telle affaire. Ça fait que c'est sûr que moi, de mon côté, quand on ajoute une responsabilité
supplémentaire... Parce que c'est ce qu'on va faire, là, avec le règlement, là,
O.K., puis on va lui dire : Écris un
règlement pour faire l'inspection. C'est comme si on lui donne un petit peu une
carte blanche. Honnêtement, Mme la Présidente, moi, j'aurais voulu
entendre plein de groupes puis entendre comment la Régie du bâtiment va faire
ça, aussi. Là, on ne le sait pas.
Ça fait qu'on va être
obligés d'aller sur deux articles. Écoutez, Mme la Présidente, là, l'ironie de
l'affaire. On a deux articles qui nous est déposé. Ma collègue a droit à
20 minutes, j'ai droit à 20 minutes. Un article fini. Pouf!
40 minutes, on n'en parle plus. Deuxième article, 20 minutes,
20 minutes. 40 minutes. Pouf! on n'en parle plus. Ça peut se régler
en dedans de quatre blocs de 20 minutes, 80 minutes, pour une affaire
qui est aussi importante que l'inspection des bâtiments. Je ne peux pas croire.
Bien, écoutez, on va déposer des amendements, là, on va essayer de trouver des
amendements, ce qui est bien logique, pour être capables d'en parler un peu
plus. Parce que, là, si je comprends bien, on ne l'entendra pas, la Régie du
bâtiment. C'est le sentiment que j'ai, malheureusement.
Puis, vous savez, là
où j'ai d'autres lumières qui sont allumées... Puis j'aurai l'occasion de
poursuivre mardi, là, mais je vais juste
mettre la table, Mme la Présidente. Puis je suis sûre que la ministre m'entend,
puis elle m'entend bien, puis, si
elle était assise ici, là, elle dirait : Ah! Lise, c'est vrai, ce que tu
dis. Nous, ce qu'on nous a dit, c'est 25 ans. Les bâtisses en haut
de 25 ans, c'est eux autres qu'on va faire inspecter. Il y a une certaine
logique, mais tu ne peux pas juste penser aux bâtisses de plus que 25 ans.
Je veux juste vous
rappeler, Mme la Présidente, là, qu'on a eu... La mérule pleureuse, ça vous dit
quelque chose, madame? Bon. Puis moi, j'ai été la ministre qui a annoncé le
premier programme de dédommagement. Mais, le monsieur, dans le coin de
Rimouski, à Saint-Anaclet, qui a eu de la mérule pleureuse, ce n'était pas une
maison de 25 ans. Il y avait une nouvelle hypothèque dessus. Puis
honnêtement, là, la mérule pleureuse, ça se développe dans des vides sanitaires,
la plupart du temps, peu importe l'âge de la maison. Peu importe l'âge de la
maison, s'il y a un vide sanitaire, tu as un risque d'avoir de la mérule
pleureuse. Si tu as une inspection, tu es capable de la voir.
Les maisons de pot,
Mme la Présidente, je vais vous parler des maisons dans lesquelles on fait
pousser du pot, hein, c'est des maisons, là, qui sont à risque d'avoir plein de
champignons. Un coup qu'on a fini de les utiliser, là, on sort le pot, on fait les débranchements, on fait un maquillage
esthétique, on fait du «staging out», je ne sais pas trop comment on
appelle ça, là, en tout cas, mais du «home staging» en anglais, excusez-moi le
terme, mais disons qu'on va embellir la maison pour la rendre plus attrayante
aux yeux d'un éventuel acheteur. On rentre dans une maison : Wow! As-tu vu
la serre? Regarde si c'est beau. Ah! les vitraux, regarde-moi ça! Wow! J'adore
la hauteur des plafonds, les planchers. Les planchers sont nouveaux, ils ont
été refaits. C'est cosmétique, Mme la Présidente, c'est cosmétique. Personne ne
va savoir que c'est une maison qui a été faite pour le pot. Un an après, là, ça
va sortir, tous les problèmes d'humidité dans le bois, les champignons, etc.,
etc. Puis ça, là, ça se fait dans des nouvelles maisons, pas juste des maisons
de 25 ans, là.
Mme la Présidente, il n'y a qu'un inspecteur qui
est capable d'aller voir ça. Il n'y a qu'un inspecteur. Puis ça, ce n'est pas
juste dans une maison de 25 ans. Des nouveaux développements entiers avec
des mouvements de sol, Mme la Présidente, des
infiltrations d'eau, de la pyrrhotite dedans des fondations — ça
devrait dire quelque chose aussi — ça sort bien avant 25 ans. Pourquoi
les garanties des maisons neuves sont bonnes juste pour cinq ans puis qu'après
ça on s'en va pour l'inspection au bout de 25 ans? Il se passe quoi entre?
Savez-vous la quantité de personnes qui vont contester les garanties des
maisons neuves, puis qui vont faire des réclamations, puis qui ne sont pas
contents parce qu'il y a des vices de construction? Mais là, après ça, tu as
tous les autres bobos qui peuvent défaire au bout de cinq... après le cinq ans,
dans le 10 ans, le 15 ans, le 20 ans, dans les nouvelles
constructions, dans les nouveaux développements, Mme la Présidente.
Ça fait qu'honnêtement je comprends qu'on met
une barre 25 ans, mais... c'est comme ça, on a décidé 25 ans. Bien
non, non, attendez une minute, là. Moi, je vous parle de mon expérience, O.K.?
Puis à vue d'oeil, de même, les vides
sanitaires, les mouvements de sol, les maisons qui ont été inondées, qu'on ne
savait pas nécessairement, les maisons dans lesquelles on a fait pousser
du pot, tu sais... Ma collègue vous a parlé, Mme la Présidente, d'un transfert
de maison entre conjoints, c'est bien évident que tu ne fais pas faire faire
l'inspection, avec tes enfants, la même chose. J'ai déjà transféré... Mon
conjoint m'a déjà transféré sa portion, Mme la Présidente. Je n'ai pas inspecté. Je savais comment était ma maison, c'est
la mienne. Ça fait que je... Honnêtement, tu sais, moi, je pense
qu'il faut en mettre un peu plus, puis il
faut permettre de s'enlever de... de s'enlever, mais tant qu'on a toutes les
conséquences. Puis ce n'est pas juste avec un petit formulaire, là, Mme la
Présidente. Il faut que ce soit au-delà de ça.
• (13 heures) •
L'inspection? Personne ne pouvait prévoir la
pandémie, personne ne pouvait prévoir la quantité de personnes qui sortiraient
des appartements pour aller s'acheter une maison à l'extérieur de Montréal, la
plupart du temps, parce, que Montréal, ce n'est pas achetable, ça fait que les
gens sortent à l'extérieur. Tu as toutes sortes de maisons, tu as des chalets
qui ont été transférés en maisons, tu en as de plus de 25 ans, tu en as de
moins 25 ans, tu as des nouveaux développements. On ne peut pas juste dire :
On va regarder les maisons de plus de 25 ans puis, les autres, on ne les
regarde pas, Mme la Présidente. Là, je pense que vous allez m'arrêter.
La Présidente (Mme Boutin) : Oui.
Mme Thériault : Bien, je vais
revenir mardi.
La Présidente (Mme Boutin) : Je
m'excuse, Mme la députée.
Mme Thériault : Ah! ce n'est
pas grave, c'est correct.
La
Présidente (Mme Boutin) : Je
sentais mon secrétaire me surveiller, là, vraiment, je dois vous
interrompre.
Mme Thériault : Ce n'est pas
grave, je vous comprends.
La Présidente (Mme Boutin) : Je vous
remercie vraiment de votre collaboration.
Compte tenu de l'heure, la commission ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 01)