Journal des débats (Hansard) of the Committee on Agriculture, Fisheries, Energy and Natural Resources
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Tuesday, March 21, 2023
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Vol. 47 N° 9
Clause-by-clause consideration of Bill 13, an Act respecting the Hertel-New York interconnection line
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Intervenants par tranches d'heure
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St-Louis, François
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McGraw, Désirée
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Grandmont, Etienne
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Skeete, Christopher
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St-Louis, François
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McGraw, Désirée
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Skeete, Christopher
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Grandmont, Etienne
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St-Louis, François
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Skeete, Christopher
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Grandmont, Etienne
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Lemay, Mathieu
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Gagnon, Yannick
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Bernard, Daniel
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Jacques, François
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Sainte-Croix, Stéphane
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McGraw, Désirée
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Dufour, Virginie
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Skeete, Christopher
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St-Louis, François
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Dufour, Virginie
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St-Louis, François
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Skeete, Christopher
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Dufour, Virginie
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Grandmont, Etienne
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McGraw, Désirée
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9 h 30 (version révisée)
(Neuf heures quarante-huit minutes)
Le Président (M. St-Louis) : À
l'ordre, s'il vous plaît. Alors, ayant constaté le quorum, je déclare la séance
de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles ouverte. Je demande à toutes les personnes dans la salle
de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs appareils électroniques.
La commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 13, Loi
concernant la ligne d'interconnexion Hertel-New York.
M. le secrétaire, y a-t-il des
remplacements?
Le Secrétaire : Oui, M. le
Président. Mme Bogemans (Iberville) est remplacée par M. Lemay
(Masson); M. Poulin (Beauce-Sud), par M. Jacques (Mégantic); M. Fortin
(Pontiac), par Mme Dufour (Mille-Îles); M. Kelley (Jacques-Cartier), par
Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce); Mme Zaga Mendez (Verdun), par M. Grandmont
(Taschereau).
Étude détaillée (suite)
Le Président (M. St-Louis) : Merci.
Alors, lors de l'ajournement de nos travaux, la semaine dernière, nous avions
débuté l'étude de l'article 1. Y a-t-il d'autres interventions sur cet
article? Donc, est-ce que cet article...
Une voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Pardon?
Mme McGraw : Nous, on avait
déjà posé nos questions, jeudi, donc on...
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
mise aux voix de l'article... M. le député, oui.
M. Grandmont : Moi, je vais
prendre la parole sur l'article 1.
Le Président (M. St-Louis) : La
parole est à vous, M. le député. Vous disposez de 37 minutes. Oh non!
Pardon, 36 minutes.
M. Grandmont : Donc, je peux
y aller?
Le Président (M. St-Louis) : La
parole est à vous.
M. Grandmont : Parfait. Merci
beaucoup. Excusez-moi, je ne suis pas encore familier avec cette partie d'un
projet de loi, l'adoption d'un projet de loi.
Le Président (M. St-Louis) : Pas
de souci.
• (9 h 50) •
M. Grandmont : Merci. Donc,
effectivement, merci de me recevoir ici aujourd'hui. Là, je suis en
remplacement, là, de mes collègues qui sont occupés sur d'autres enjeux,
aujourd'hui. En ce qui concerne l'article 1, de notre côté, ce qu'on
notait, en fait, c'est notamment à la question du rapport du BAPE, là, qu'on a
réussi à, finalement, pouvoir consulter, puis on était très contents de pouvoir
le faire. Évidemment, ça nous permettait d'avoir un point de vue très... disons,
plus général, en fait, sur le projet de loi.
Autant il y a des <choses...
M. Grandmont :
...
vue très... disons, plus général, en fait, sur le projet de loi.
Autant il y a des >choses qui
sont, quand même, intéressantes, dans ce projet de loi là, autant il y a des
choses qui nous préoccupent, au même titre qu'il a pu être souligné, en fait,
dans le rapport du BAPE. Il y a une section dans le rapport qui traite
notamment de transition énergétique. Parce que, la première partie du rapport
du BAPE, on comprend qu'elle est, évidemment, plutôt favorable, conçoit que le
projet en lui-même est quand même bon pour l'environnement, en tout cas, les
différentes composantes, on trouve des réponses satisfaisantes, aux yeux du
BAPE, mais il y a une partie qui touche la transition énergétique, qui n'avait
pas été demandée, en fait, d'analyser par le gouvernement, mais qui était
ressortie beaucoup lors des consultations des audiences publiques du BAPE,
c'est toute la question du regard qu'on porte sur la transition énergétique.
C'est clair que, pour être capable de
décider vers où s'en aller comme gouvernement, en termes de projets qu'on va
développer, pour garantir notre autonomie énergétique, pour participer aussi à
la transition, la transition énergétique qu'on doit faire à l'échelle
planétaire, on doit avoir, au Québec, un regard qui est plus général. Et c'est
pour ça que, sans le nommer, en fait, le BAPE appelle à une consultation plus
large sur cet enjeu-là, une consultation qui nous permettrait d'avoir un plan
d'ensemble, d'avoir un plan de match général sur l'énergie au Québec. Et il y a
plusieurs groupes qui sont intervenus, dans cette audience-là, pour demander...
qui ont appelé à la réalisation d'un BAPE générique. C'est quelque chose qui
n'est pas nouveau, je sais qu'on en a beaucoup parlé, que ça a été demandé par
la société civile et qui, à notre sens, aussi, aurait tout à fait sa place dans
le débat. On ne peut pas développer des projets à la pièce, sans avoir le point
de vue général, sans avoir un plan d'ensemble, sans avoir une direction ou un
plan stratégique qui nous permettrait de prendre les bonnes décisions.
C'est un enjeu qui est extrêmement
important. On voit que la crise climatique nous commande de faire des efforts
importants, de le faire en partenariat avec des provinces, d'autres provinces
canadiennes, de le faire avec nos partenaires, aussi, de l'autre côté de la
frontière qu'on a, au Sud, avec les États-Unis. Mais on doit aussi faire cette
réflexion-là pour s'assurer que cette transition-là puis cet effort concerté
qu'on aura avec les autres États et les provinces, bien, se fassent au bénéfice
du Québec, se fassent au bénéfice des communautés qui sont impactées par ces
projets-là, notamment les populations qui vont être touchées par la création de
nouveaux barrages, si jamais on se dirige vers là, ou la création de nouveaux
parcs éoliens, si on se dirige vers là. Mais on a besoin d'avoir cette vue
d'ensemble là.
On a... donc, on le demande, on le
demande, la réalisation d'un BAPE générique qui nous permettra de mesurer comme
il faut les impacts socioéconomiques de l'implantation des différents projets,
mais aussi pour qu'on ait une boussole pour savoir où est-ce qu'on s'en va dans
les prochaines années, dans les prochaines décennies. Donc, bien d'accord pour
dire que c'est un enjeu important, cette transition, et qu'on doit y participer
de façon concertée, et qu'on doit le faire avec les communautés, mais pour être
sûr de prendre les bonnes décisions, il faut avoir un point de vue général. Donc,
nous redemandons, dans le cadre de cet article 1 là, puisqu'on est dans
l'étape un peu générale, dans l'article plus général du projet de loi, nous
demandons que nous puissions réaliser un BAPE générique sur l'avenir
énergétique du Québec.
Je demanderais, dans le fond, à la partie
gouvernementale : Est-ce que c'est possible, considérant tout ce que vous
avez entendu, considérant les différentes demandes que nous avons entendues
pendant les audiences du BAPE, est-ce que c'est possible pour le gouvernement
d'acquiescer à cette demande, qui est largement soutenue par la société civile,
de réaliser un BAPE générique, sachant que, contrairement à ce qui était déjà
mentionné, ça ne prend pas deux, trois ans à réaliser, un BAPE générique? On
rappelle qu'il y a déjà eu des BAPE génériques qui ont été réalisés dans des
périodes assez rapides, des six mois. Donc, on est dans des délais assez courts,
mais qui nous permettraient d'obtenir ce plan, cette vision générale dont nous
avons besoin pour être capables de prendre les bonnes décisions stratégiques
pour l'avenir du Québec et de notre planète, aussi, puisqu'on parle de
transition énergétique dans un cadre de changements climatiques.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le ministre, vous souhaitez prendre la parole?
M. Skeete : Ravi de souhaiter
la bienvenue au collègue. Il n'était peut-être pas à l'affût des dernières
discussions sur le sujet des BAPE, mais on a fait le tour, la semaine passée.
La bonne nouvelle, c'est qu'on a un BAPE, ici, qui porte précisément sur le
sujet et qui porte entièrement sur la ligne. Puisqu'on est ici pour étudier
l'article 1 et aussi les autres articles du projet de loi n° 13,
je pense qu'on a tout ce qu'on a besoin pour avancer, aujourd'hui.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre.
M. Grandmont : Je peux y
aller d'une <réponse...
M. Grandmont :
...
avancer, aujourd'hui.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci,
M. le ministre.
M. Grandmont :
Je
peux y aller d'une >réponse?
Le Président (M. St-Louis) :
Vous souhaitez...
M. Grandmont : Poursuivre? Oui,
merci beaucoup.
Le Président (M. St-Louis) : Allez-y,
la parole est à vous.
M. Grandmont : Merci pour
votre réponse. Maintenant, oui, je comprends bien qu'on a un BAPE qui portait
exactement sur le projet de loi, puis c'est justement pour aller plus
largement, en fait, sur la question générale de la transition énergétique au
Québec, de la stratégie qu'on doit développer au Québec pour s'assurer que les
«moves» qu'on va faire, que les actions que nous allons mettre en place, au
Québec, répondent bien aux besoins des Québécoises et des Québécois, des
communautés qui seront potentiellement touchées. On doit avoir une feuille de
route générale.
D'ailleurs, le rapport du BAPE montrait
bien que le contrat représentait, là, 7 % à 10 % de ce qui aurait...
de ce qu'on aurait besoin de plus à construire, de ce qu'on aurait besoin de
plus à construire d'ici 2050, donc ce qui fait que ça devance, en fait, le
moment où, théoriquement, on devrait manquer d'électricité au Québec. Ça a un
impact, même, ce projet de loi très précis, ce projet-là en tant que tel a un
impact, de manière générale, là, sur la consommation d'énergie, ce qu'on a
comme capacité, au Québec, en termes de production et de demande en
électricité.
Donc, je le redemande, est-ce qu'il est
possible d'avoir un mécanisme, qui pourrait être un BAPE générique? Est-ce
qu'on peut avoir un mécanisme qui nous permettrait d'élaborer une réelle
stratégie énergétique pour les prochaines décennies au Québec?
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Skeete : Bien, M. le
Président, le collègue a raison, ce projet de loi là va avoir un impact, il va
avoir un impact sur la manière dont les gouvernements du Québec, présents et
futurs, vont négocier avec les communautés autochtones. Il va avoir un impact
aussi quand on considère qu'on va enlever l'équivalent de 44 % des
voitures qui sont actuellement sur les routes, dans la ville de New York, et
l'équivalent de 1 million de voitures de moins qu'on va avoir, en termes
d'émission de carbone. Le collègue a raison, on va avoir un impact, ça va
générer des milliards de dollars de revenus pour l'État du Québec, qui va lui
permettre, à lui-même aussi, d'investir dans ses services sociaux, à la décarbonation
de notre propre économie. Donc, je suis d'accord avec le collègue que ce qu'on
fait aujourd'hui va être porteur et va nous permettre de faire beaucoup de
choses. Alors, sur ce point-là, je le rejoins.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre.
M. Grandmont : ...permets de
reposer ma question d'une manière... une troisième fois, mais de manière
différente. Le collègue me ramène... nous ramène aux impacts positifs qu'il
perçoit à travers ce projet de loi là. Je l'entends bien. Ça participe,
évidemment, à la décarbonation de l'économie. Évidemment, je suis d'accord, je
le rejoins là-dessus aussi, sur le fait que les émissions de gaz à effet de
serre, il faut voir ça par-delà les frontières, évidemment, c'est un enjeu qui...
Si on peut avoir un impact ailleurs, tant mieux, faisons-le, tu sais? Mais de
manière générale, de manière générale, sur l'avenir du Québec, sur l'avenir des
projets que nous allons développer, sur la façon dont nous allons développer
ces projets-là et qui auront aussi un impact...
Parce que bâtir... manquer d'électricité
dans trois, dans quatre ans, dans... tu sais, dans trois ou quatre ans puis
éventuellement se lancer dans la création de nouveaux projets va avoir un
impact aussi sur des communautés, va avoir un impact. Si on crée des nouveaux
barrages, vous n'êtes pas sans savoir que ça a, évidemment, un impact sur les
communautés qui sont riveraines et qui peuvent être, potentiellement,
déplacées, par exemple. Ça a des impacts environnementaux, ça a des impacts
économiques. Et on doit avoir, comme la société civile l'a demandé, une réelle
stratégie gouvernementale énergétique au Québec, ce que nous n'avons pas en ce
moment. On fait des projets à la pièce.
Donc, est-ce que le ministre est d'accord
avec l'idée qu'on doit avoir une stratégie énergétique globale pour le Québec,
qu'on doit y travailler dès maintenant et que cette stratégie-là pourrait être
élaborée au cours d'un processus tel qu'un BAPE générique sur l'avenir
énergétique du Québec?
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le ministre, la parole est à vous.
• (10 heures) •
M. Skeete : Je rappellerais au
collègue que, dans le cadre du projet de loi n° 13,
il y a déjà eu un BAPE. Le BAPE a été fait, commandé, livré et il donne des
recommandations. Je rappellerais aussi au collègue qu'on sort, il y a à peine
six mois, d'une élection où est-ce que les citoyens du Québec ont donné un
mandat au gouvernement de procéder à faire des chantiers qu'il avait promis
qu'il ferait, de... entre autres, ce projet de loi là qui a... ce projet-là qui
a été débuté avant le mandat actuel. Donc, moi, je pense qu'on a tout ce qu'on
a de besoin, côté légitime, gouvernance, côté responsabilité, côté
environnemental, je pense qu'on a tout ce qu'on a besoin, M. le Président, pour
procéder dans l'article de notre projet de loi n° 13. Puis, si le collègue
souhaite débattre d'une vision d'ensemble, je l'inviterais à faire ses démarches
autrement, puisqu'ici on se retrouve tous réunis, en ce beau mardi, pour parler
du projet de loi n° 13.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Alors, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, vous <souhaitiez...
>
10 h (version révisée)
<17873
M.
Skeete :
...en ce beau mardi, pour parler du projet de loi n° 13.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci,
M. le ministre. Alors, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, vous >souhaitiez
prendre la parole, la parole est à vous.
Mme McGraw : Oui. Merci, M.
le Président. Et bonjour. Bonjour, collègues. Donc, c'est sûr qu'on veut
procéder à l'étude détaillée de ce projet de loi important. Je pense qu'on a
souligné, tout le monde, on a souligné l'importance du projet, aussi l'aspect innovateur
en tant que... l'entente, le partenariat avec la nation mohawk, entre autres.
Et on souligne aussi, parmi les six points que la grande chef Sky-Deer a
soulignés, il y avait leur participation aux évaluations environnementales, ce
qui nous rassure.
Je voulais peut-être prendre un moment,
par contre, pour souligner ce qu'on avait dit la semaine passée, lorsqu'on
attendait le rapport du BAPE. Là, on a pris la fin de semaine de regarder le
rapport du BAPE. On est contents de recevoir ce rapport-là parce que c'est
important, comme on l'avait dit, de regarder le projet dans son ensemble et de
prendre l'approche intégrée et équilibrée du développement durable, c'est-à-dire
le volet économique, le volet social, le volet environnemental. Alors, on
voulait prendre le temps, quand même, de resouligner ce qu'on avait souligné la
semaine passée, après avoir reçu le rapport.
C'est que je trouve que c'est quand même
exceptionnel et extraordinaire que le BAPE est sorti de son mandat qui a été
donné par le gouvernement, pour souligner, et je pense que c'est quand même
extraordinaire d'avoir souligné qu'on devrait avoir des consultations, une
participation active et inclusive de la société civile, en vue de l'importance
de ce sujet, en vue du fait qu'on ne peut pas procéder à l'improvisation sur
notre futur énergétique. Et je voudrais rappeler que notre formation, notre
chef, lorsqu'il a rencontré le premier ministre, en janvier, il a tout de suite
parlé, puis c'était une priorité du début, pour nous, d'une commission
nationale itinérante sur notre futur énergétique, justement, pour éviter l'improvisation.
Et le BAPE, de façon polie mais assez claire, il souligne le même point.
Donc, je pense que c'est quand même
important, parce que ce qu'ils disent, c'est qu'il faut une planification qui
concilie nos besoins en approvisionnement et ses projets d'exportation d'électricité.
Dans un article sur Volkswagen, la semaine passée, on a le ministre de l'Économie
qui dit : On n'a pas... on a raté ce projet-là parce qu'on n'avait pas
assez d'électricité, on n'avait pas assez d'énergie. Et, dans le même article,
à Hydro-Québec : Oui, effectivement, on... Donc, je pense que ça confirme
que c'est de l'improvisation, et on ne peut pas se permettre l'improvisation
sur l'enjeu le plus important du XXIe siècle, c'est-à-dire les changements
climatiques et l'énergie qui y est reliée, pour, justement, atteindre la
carboneutralité d'ici 2050.
Donc, je prends le temps de souligner ce
point, encore une fois, c'est hors de l'ordinaire, c'est extraordinaire que le
BAPE est sorti de son mandat, justement, pour souligner ce point-là. On voulait
aussi souligner le fait que, oui, on a pris le temps de regarder, de bien
analyser le rapport du BAPE, mais on souligne que ça a été une consultation
ciblée, ça n'a pas été une consultation générique, ça n'a pas été une
consultation générale. On aurait préféré une consultation générale.
Et donc la question que je poserais au
gouvernement ou au ministre, c'est justement : Est-ce que le gouvernement
s'engage? Comment ils répondent à cette recommandation importante du BAPE, du
rapport qu'eux-mêmes, le gouvernement, le ministre de l'Environnement, avaient
demandé, mandaté par le gouvernement? Comment ils réagissent à cette
recommandation quand même extraordinaire du BAPE d'avoir des consultations
générales, une participation active et inclusive? Comment ils réagissent à ça?
Parce qu'on sait que le gouvernement nous dit : On va avoir un processus
sur notre futur énergétique. Ça a l'air de quoi et comment on répond à cette
recommandation extraordinaire du BAPE?
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Skeete : Bien, je
commencerais par rappeler à la collègue ce qu'on s'est dit la semaine passée.
Je vous avais dit qu'il va y avoir, au mois de mai, une consultation sur la <réforme...
M. Skeete :
...
passée. Je vous avais dit qu'il va y avoir, au mois de mai, une consultation
sur la >réforme de la loi de l'énergie. Il va y avoir aussi un dépôt
d'un mémoire à l'automne. Donc, tous les voyants sont au vert pour qu'on ait
une discussion, tout le monde. Je vous rappelle, si on est ici aujourd'hui,
dans le processus actuel, c'est bien parce qu'on explique la vision et on veut
montrer qu'est-ce qu'on veut faire. On est ici pour adopter un projet de loi
qui est le fruit de cette vision-là. Donc, on a toujours la chance de poser des
questions, on a toujours la chance d'expliquer où on veut aller. Vous avez
toujours cette opportunité-là.
Nous avons le devoir de vous répondre, il
y a de multiples façons pour le faire, et on le fait déjà à plusieurs égards,
que ce soit par des entrevues avec les médias, soit avec des réponses en Chambre,
soit avec des interpellations qu'on peut faire, soit avec des études de projets
de loi, soit avec des BAPE qui sont déposés, justement, pour... en lien avec
des aspects particuliers d'une vision du gouvernement. Puis, en plus, comme je
vous dis, je vous rappelle, on va avoir cette grande discussion-là au mois de
mai, lors de la réforme sur la loi de l'énergie. Donc, M. le Président, je
pense que tout est là pour qu'on puisse avoir cette discussion-là. Ma présence
ici, le fait qu'on dépose des projets de loi sur le sujet vous démontre qu'on
est prêts à discuter et qu'on veut faire valoir notre vision en matière
d'énergie en général.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le Ministre.
Mme McGraw : J'ai une
question très précise — merci, M. le ministre, pour votre réponse — une
question très précise : Là, vous parlez de consultations en mai, est-ce
que vous pouvez, suite à la recommandation extraordinaire du BAPE qui a été
mandaté par ce gouvernement... est-ce que vous allez être guidés par la
recommandation d'avoir des consultations ou une participation inclusive et
active de la société? Parce qu'ils disent que c'est des enjeux qui vont au-delà
du gouvernement, de la responsabilité gouvernementale, c'est vraiment des
changements sociétaux. Alors, est-ce que vous prévoyez, dans ces
consultations-là, une approche inclusive, participation de la société civile?
M. Skeete : M. le
Président, la définition même d'une consultation, c'est que les gens qui ont un
intérêt vont être convoqués, les gens qui ont des choses à dire vont être
convoqués. Là, si la collègue me demande la forme exacte de cette
consultation-là, je n'ai pas ça devant moi maintenant, là, mais l'idée derrière
une consultation, bien sûr, c'est de consulter les acteurs qui peuvent nous
aider à prendre les meilleures décisions, les gens, les experts, les
spécialistes, les scientifiques, les gens de l'environnement, les gens aussi
qui travaillent avec nous au niveau d'Hydro-Québec. Donc, tous ces gens-là, je
pense, vont pouvoir se mettre à contribution, et on va avancer dans le dossier,
avoir ces discussions-là. Donc, je ne peux pas vous dire exactement la forme
que ça va avoir et le qui précis qui va y être, mais la définition même d'une
consultation, c'est qu'on consulte.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre.
Mme McGraw : Donc, juste
pour préciser, je comprends que vous n'avez pas les réponses aujourd'hui, mais
ça, ça m'inquiète un peu, aussi, parce qu'on est rendus presque en avril et on
parle d'une consultation en mai sur l'enjeu prioritaire du XXIe siècle, donc
ça me préoccupe. Si vous n'avez pas les réponses aujourd'hui, là, M. le
ministre, est-ce qu'on va pouvoir, ici, en commission, pendant cette étude
détaillée, avoir ça va être quoi, l'approche? Qui va être invité? Ça va être
quoi, l'approche? Ça va être quoi, le «time line», le... — je n'ai
pas le mot...
Une voix : ...
Mme McGraw : ... — l'échéancier,
merci, pour ces consultations-là? Les experts, vous parlez d'experts, vous
parlez de scientifiques, des parties prenantes, est-ce que le public va être
consulté, en plus des groupes environnementaux, des groupes du milieu des
affaires, scientifiques? L'échéancier, qui va participer? Est-ce qu'on peut
avoir plus de détails pendant cette étude ou, du moins, en commission, cette
commission?
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Skeete : Bien, je
pense que j'ai répondu à la question, M. le Président. Moi, je considère qu'on
est ici pour étudier le projet de loi n° 13. Dans le
cadre du projet de loi n° 13, je pense qu'on a tout
ce qu'on a de besoin pour avancer.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, M. le ministre.
• (10 h 10) •
Mme McGraw : Donc, juste,
peut-être, pour conclusion, parce qu'on veut aussi avancer, donc c'est un
projet très important, un projet de loi puis un projet très important, on est
d'accord, surtout à cause de l'entente historique avec la nation mohawk, mais
on veut prendre... Mais, quand même, le BAPE... Parce qu'on a reçu le BAPE, jeudi
après-midi, on n'avait pas eu la chance de regarder avant, donc je pense que
c'est important de prendre le temps de souligner leur recommandation
extraordinaire de, justement, avoir des consultations, une approche inclusive
et qui relève du <public...
Mme McGraw :
...
approche inclusive et qui relève du >public, et aussi de souligner que,
bien qu'on... même si on appuie ce projet n° 13,
ce projet de loi n° 13 et le projet Hertel,
interconnexion Hertel-New York, quand même, il nous manque des informations
importantes, parce que ce n'est pas clair comment on va, à l'avenir, combler
les besoins énergétiques des Québécois, et en même temps atteindre la
carboneutralité, et en même temps avoir des exportations.
Donc, il faut quand même regarder le contexte,
que, même si c'est un bon projet de loi, le contexte, quand même, est
préoccupant, parce qu'on n'a pas toutes les informations et on n'est pas
convaincus qu'on va prendre les moyens... On espère avoir une planification qui
est basée sur la science, la participation active de la société civile, les
experts, etc., donc on espère avoir plus de détails là-dessus, M. le Président,
d'ici la fin de l'étude détaillée, de préférence, sinon, au moins, en
commission dans les prochains jours, sinon les prochaines semaines, pour ne pas
être présentés avec un fait accompli, en mai, qui ne répond pas à la
recommandation extraordinaire du BAPE.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 1 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
l'article 1 est adopté. Nous allons maintenant procéder à l'étude de
l'article 2. M. le ministre, si vous voulez bien en faire la lecture, la
parole est à vous.
M. Skeete : «Hydro-Québec
peut, par entente écrite, céder la propriété de la ligne d'interconnexion
Hertel-New York ou tout droit qui y est rattaché ainsi que la propriété de tout
immeuble ou de tout droit rattaché à un immeuble acquis pour la construction et
l'exploitation de cette ligne en faveur de la Société, soit la personne morale
ou la société constituée par Hydro-Québec ou par l'une de ses filiales en
propriété exclusive et par le Conseil mohawk de Kahnawake ou par une personne
morale dont il détient, directement ou indirectement, la totalité des actions.
Si la Société est une société en commandite, ils doivent constituer la personne
morale qui est le commandité.»
Commentaires : L'article 2 du
projet de loi prévoit que la cession de la ligne d'interconnexion Hertel-New
York et des immeubles concernés doit être effectuée par entente écrite. Il
prévoit aussi que cette cession peut uniquement être faite par une personne
morale ou une société de personnes constituée par Hydro-Québec ou par l'une de
ses filiales en propriété exclusive et par le Conseil mohawk de Kahnawake ou
par une de ses personnes morales dont il détient, directement ou indirectement,
la totalité des actions et que, si la cession était faite à une société en
commandite, ils devraient constituer la personne morale qui est le commandité.
Tout au long du projet de loi, la personne ou la société cessionnaire sera
appelée «Société».
Cet article est le coeur du projet de loi.
En effet, l'article 29 de la Loi sur Hydro-Québec prévoit qu'elle ne peut
céder des actifs encore utiles à ses opérations. L'article 3 du projet de loi
vient donc remédier à la situation en permettant la cession, mais uniquement
dans la mesure prévue au projet de loi.
J'aimerais faire une correction, M. le
Président : «L'article 2 du projet de loi vient donc remédier à la
situation.»
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, la parole est à vous.
Mme McGraw : Merci, M. le
Président. Donc, compte tenu de la nature historique de cette entente puis
qu'on espère qu'au Québec et ailleurs il va y avoir d'autres ententes avec les
nations, avec les communautés autochtones, on est convaincus qu'il faut bien
faire les choses. Donc, la première question, c'est : Est-ce que le
ministre, en vue de cette entente historique, est prêt à faire preuve de
transparence et de s'assurer que les détails de l'entente, notamment quant à la
structure juridique, soient rendus publics?
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Skeete : Donc, le projet
de loi nous donne le mandat et donne le mandat à Hydro-Québec de procéder à une
<entente...
M. Skeete :
... de
loi nous donne le mandat et donne le mandat à Hydro-Québec de procéder à une >entente
avec le Conseil mohawk. La création de la filiale, la nouvelle société, va nous
permettre de faire ce qu'on ne peut pas faire actuellement, c'est de créer une
société et d'y céder des droits. Pour ce qui est d'avoir l'aspect public de
l'entente, malheureusement, pour des contraintes juridiques et de
confidentialité, ça ne peut pas être public. Par contre, ça va être les détails
qui permettent à Hydro de céder sa propriété à cette filiale-là dans le but
d'exploiter la ligne d'interconnexion.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il d'autres...
Mme McGraw : Oui.
Le Président (M. St-Louis) : Mme
la députée.
Mme McGraw : Donc, il semble
y avoir beaucoup de flexibilité quant aux types d'ententes qui pourraient être
effectuées entre les deux parties. Donc, la question, c'est — pour le
ministre, pour le gouvernement : Est-ce que c'est parce qu'il n'y a aucune
entente, présentement, signée entre les deux parties ou... Oui, juste pour
avoir une explication.
M. Skeete : ...M. le
Président, actuellement, il n'y a pas d'entente. C'est une des raisons pour
laquelle le gouvernement est motivé et a le goût d'aller rapidement. Si on veut
considérer un autre aspect du BAPE qui a été mentionné, l'importance de faire
en sorte que les lignes soient enfouies avant le dégel, si on considère qu'on
doit encore signer l'entente avec le Conseil mohawk, si on considère l'échéance
du contrat et notre obligation de livrer l'électricité à un moment opportun, c'est
la raison pour laquelle le gouvernement est motivé à aller rapidement. Et, pour
le moment, il n'y a pas d'entente. Ça va venir par la suite, une fois qu'on a
le cadre légal pour entériner... ou pour entamer cette discussion-là, légale.
Le Président (M. St-Louis) : Allez-y,
Mme la députée.
Mme McGraw : On comprend que
l'entente, c'est entre Hydro-Québec et la nation ou le Conseil mohawk. Est-ce
que vous avez une idée de quand est-ce que l'échéancier par rapport à...
M. Skeete : M. le Président,
ça va être rapide. L'idée, ici, c'est... Comme je vous ai dit, on a un
échéancier très serré pour ce qui est de notre entente avec New York, donc on a
intérêt à ce que ça soit signé rapidement. Mais on ne veut pas présumer, là, du
délai. Ça dépend de nos partenaires, le Conseil mohawk, et les discussions qui
vont avoir lieu. Donc, c'est pour ça qu'on souhaite maximiser le plus possible
le temps qu'on va avoir pour avoir des rencontres fructueuses et se donner le
temps de faire bien les choses, comme la collègue le souhaite.
Mme McGraw : Je voudrais
peut-être, en conclusion, juste souligner le fait qu'on comprend la
confidentialité. Mais peut-être un point de principe, c'est, compte tenu de
l'importance de cette entente et de la nature historique, s'il y a possibilité
qu'il y a des éléments qui seraient plus publics... ou d'un principe, parce
qu'on espère quand même... Ça va guider des ententes futures ici, au Québec, et
peut-être ailleurs, donc on voulait juste souligner ce point-là.
M. Skeete : Oui, bien, c'est
un excellent point. Je suis confiant qu'il va y avoir certains aspects de cette
entente-là qui vont devenir publics. Par contre, la collègue devrait aussi se
souvenir que le gouvernement souhaite répéter cette belle initiative à l'avenir
et avoir d'autres ententes avec d'autres communautés. Et, si les détails
confidentiels du gouvernement étaient connus par tous, on se mettrait
stratégiquement à un désavantage. Donc, il y a une manière de balancer le tout.
L'importance, pour nous, c'est d'avoir un contrat qui va être signé de bonne
foi avec nos partenaires, qui va nous permettre de faire ce qu'on doit faire et
ce qu'on veut faire puis en même temps, aussi, de respecter la confidentialité
de notre partenaire, qui, eux aussi, ont le droit à ce que l'entente soit
privée. Donc, on essaie de balancer tout ça, M. le Président.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il d'autres interventions? Oui, M. le député de
Taschereau, la parole est à vous.
M. Grandmont : Oui. Merci beaucoup,
M. le Président. D'abord, je dois dire qu'effectivement on est très heureux,
là, que la nation mohawk soit impliquée dans ce projet-là. C'est quelque chose
qu'on demande depuis longtemps. On sait combien c'est important de travailler
avec les acteurs clés sur le terrain. Puis évidemment, bien, les projets
d'hydroélectricité ou d'électricité de manière générale, au Québec, sont
souvent dans des milieux, en fait, ou sur des territoires qui appartiennent...
ou sur lesquels sont implantées, là, les Premières Nations. Donc, évidemment,
sur le principe général, on est extrêmement contents de voir qu'il y a cette
propension ou cette volonté gouvernementale, là, de multiplier... d'avoir des
ententes comme celles-là mais aussi de les multiplier, aussi, dans l'avenir.
Donc, je reçois très positivement cette volonté de la part de mon collègue.
• (10 h 20) •
Maintenant, la nature de l'entente, elle,
nous pose question, quand même, malgré tout. Aussi contents soit-on de
l'entente, la nature nous pose question, parce que c'est quelque chose de
nouveau. On n'avait jamais vu ça, c'est... En fait, il y a un exemple, c'est le
Cedar Rapids Transit, le CRT, comme vous le connaissez bien, ce <projet...
M. Grandmont :
...Cedar
Rapids Transit, le CRT, comme vous le connaissez bien, ce >projet où il
y avait aussi une filiale qui avait été créée pour transporter l'électricité. C'est
une entente que vous connaissez sans doute très, très bien, puis pour laquelle
ça ne s'était pas nécessairement très bien passé, de notre point de vue. Et ce
qu'on veut être capables d'avoir comme assurance, dans le cadre de cette
entente avec la communauté, avec le Conseil mohawk, c'est de s'assurer que
cette expérience du CRT ne se reproduise pas. On veut être sûrs que les choses
se passent bien, autant au bénéfice de la nation mohawk que l'ensemble des
Québécois, aussi, qui demeurent toujours le principal actionnaire
d'Hydro-Québec.
Donc, j'aimerais comprendre un peu, puis
peut-être que le ministre pourra mettre à contribution l'expertise juridique
qu'il a avec lui aujourd'hui... mais qu'on comprenne bien en quoi cette entente
avec la nation mohawk, avec le conseil, n'est pas, en quelque part, une
privatisation partielle, du moins, là, des activités d'Hydro-Québec transport.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Skeete : Je répondrais
par... Je connais le souci du collègue et de son parti par rapport à la
collaboration avec les nations autochtones. On doit travailler en
collaboration, en respect, de nation à nation. C'est ce que ça veut dire, ce
qu'on fait aujourd'hui, c'est d'embarquer dans des ententes formelles qui nous
lient, qui formalisent des structures, qui nous permettent d'aller de l'avant.
Je ne peux pas... je n'ai pas le goût vraiment de m'embarquer dans le débat de
sémantique, si c'est privé ou pas, je vais laisser au collègue de juger par
lui-même comment il voit ça, mais ça ressemble à ça, un deal de nation à nation
qui respecte les juridictions, les compétences et l'histoire uniques de chacun.
Ça ressemble à ça, un deal comme ça. Nos partenaires vont faire des sous avec
ça, ils vont investir des sous avec ça. Nous, on va investir des sous là-dedans
et on va être responsables de la gestion.
Moi, je présume et on présume de la bonne
foi de tous les partenaires, de toutes les parties. Si le collègue veut une
garantie que ça ne va pas mal tourner, je pense que personne ne peut donner ce
genre de garantie là. C'est la raison pour laquelle on négocie de bonne foi et
on fait tout dans notre possible pour éviter que ça arrive. Et, quand tous les
astres s'alignent et que tout le monde est de bonne foi, normalement, ça va
bien. Mais vous avez raison, c'est une façon nouvelle de procéder. Qui dit
nouveauté, nécessairement, peut dire un certain risque, mais c'est un beau
risque, comme disait l'autre, et je pense que c'est une belle opportunité pour
nous de revoir nos façons de faire. Alors, voilà.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député.
M. Grandmont : Oui. Je
remercie le collègue pour sa réponse. Le beau risque dont il fait mention avait
plutôt mal viré pour le Québec, donc je vais prendre sa réponse avec des
pincettes... avec un grain de sel, pardon.
En fait, est-ce qu'il est capable de... Je
reviens quand même là-dessus, c'est quand même important, il l'a dit lui-même,
c'est une première... en fait, c'est une seconde... un second projet, c'est une
seconde entente de ce type-là, là, puis la première n'avait pas été très
concluante pour le Québec, donc, d'où notre inquiétude par rapport à ce
projet-là. Est-ce qu'il est capable de nous dire, par exemple, que... Parce que
c'est une chose qu'on a quand même entendue et sur laquelle on a attiré notre
attention, c'est qu'il y avait quand même une possibilité que, par exemple,
pour notre... pour ce partenaire-là, de charger... Tu sais, la structure est
faite en sorte que, dans le fond, on va avoir une nouvelle entité qui va
charger à Hydro-Québec des frais d'administration, des frais qui, après ça,
nous aussi, comme société d'État... on va charger, aussi. Est-ce qu'il n'y a
pas une espèce de double niveau de facturation possible qui serait amenée à
être, en bout de ligne, là, facturée au client, en bout de ligne?
Le Président (M. St-Louis) : ...
M. Skeete : M. le Président,
merci. Bien, je rappellerais au collègue que la Régie de l'énergie a déjà donné
son feu vert à ce projet-là et ne voyait pas d'embûche et d'impact négatif sur
le consommateur. Je rappellerais aussi au collègue que cette ligne de
transmission, aujourd'hui, nous permet de vendre de l'électricité ou va nous
permettre, un jour, à vendre de l'électricité à nos voisins. Mais c'est aussi
une capacité qu'on va avoir, à l'avenir, pour recevoir de l'énergie. Nos
voisins du Sud continuent à investir de manière <massive...
M. Skeete :
...l'énergie.
Nos voisins du Sud continuent à investir de manière >massive dans leur
capacité électrique et, qui dit, un jour, peut-être, on aurait besoin de leur
électricité. C'est l'avantage de cette ligne-là, c'est que ça nous prépare,
justement, pour l'avenir, peu importe à quoi il va ressembler, donc. Puis en
terminant, pour rassurer le collègue, même dans cette nouvelle structure-là,
Hydro-Québec demeure majoritaire et maintient le contrôle et la propriété de
l'équipement. Donc, il n'y a pas de souci non plus à avoir par rapport à
l'exploitation du bien.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. M. le député.
M. Grandmont : Oui, merci. En
ayant une nouvelle filiale, en fait, là, qui va s'occuper de transporter
l'électricité vers vers l'État de New York, est-ce qu'on est en train de créer
un réseau, un sous-réseau, en fait, là, sur lequel la Régie de l'énergie n'aura
plus de contrôle, ne pourra plus avoir droit de regard sur la façon dont les...
sur les mécanismes, dans le fond, sur la façon dont les prix seront fixés? Moi,
c'est une question qui nous interpelle beaucoup, et j'aimerais savoir...
j'aimerais avoir l'avis, là, de l'expertise juridique, là, du ministre sur
cette question précise.
M. Skeete : Bien, la réponse
c'est non, puis la régie a déjà dit qu'ils ne voyaient pas d'impact. Alors, il
n'y aura pas d'impact pour le consommateur. Je comprends, je pense comprendre
le sens de la question du collègue. C'est une pente glissante vers un monde
dystopique, là, où est-ce que l'Hydro, là, on ne le contrôle plus. On n'est pas
là-dedans. Hydro maintient le contrôle de la ligne, maintient le contrôle de la
société, avec sa part majoritaire, et aussi est la seule responsable de
l'exploitation.
M. Grandmont : J'aimerais...
Tantôt, le ministre a dit quelque chose qui m'a interpellé, qui m'a intéressé
beaucoup, c'est le fait que la ligne peut servir dans les deux sens, dans le
fond. Un jour, peut-être, c'est nous qui irons acheter de l'électricité dans
l'État de New York pour répondre à nos besoins à nous. Est-ce que ce contrôle
par la régie des prix de l'énergie serait le même, en fait, si c'est nous qui
importons de l'électricité? Je comprends que, pour une exportation, c'est une
chose, mais pour l'importation d'électricité, est-ce que c'est la même chose?
La régie demeurerait toujours l'autorité qui fixerait les prix pour les
consommateurs et pour les entreprises québécois, même advenant le cas où c'est
nous qui importions de l'électricité?
M. Skeete : Je rassure le
client que c'est oui.
Une voix : ...
M. Skeete : Le client... Le
collègue, pardon. Je suis en mode Hydro-Québec, clients.
M. Grandmont : Oui, j'irai
avec... en conclusion, là, on proposera un amendement, en fait, là, qui vous a
déjà été envoyé. Mais en gros, là, l'article 2 du projet de loi serait
modifié par l'ajout, à la fin, du nouvel alinéa : «La Société conserve les
mêmes obligations qu'Hydro-Québec en vertu de la Loi sur la Régie de l'énergie.»
Donc, nous proposons cet amendement-là. Je pense qu'il vous a été envoyé.
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
l'amendement va être déposé au Greffier.
M. Skeete : ...courte
suspension pour prendre connaissance de l'amendement.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
nous suspendons les travaux. Merci.
(Suspension de la séance à 10 h 29)
(Reprise à 10 h 30)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
nous reprenons les travaux. M. le député de Taschereau, aviez-vous des
explications et/ou commentaires sur l'amendement, avant que je cède la parole à
M. le ministre?
M. Grandmont : Oui,
évidemment. Merci beaucoup, M. le Président. Bien, comme je l'ai mentionné
tantôt, nous, on veut s'assurer, par la présentation de cet amendement-là, que
la régie demeure toujours l'autorité par laquelle les prix de l'électricité, de
l'énergie soient fixés au Québec, autant pour les <entreprises...
>
10 h 30 (version révisée)
<19267
M.
Grandmont :
...Québec, autant pour les >entreprises que
pour les particuliers, et, ça, dans les deux sens, évidemment, comme l'a
mentionné le collègue tantôt, où l'électricité circulerait, là. On veut s'assurer
ainsi qu'on n'est pas en train de créer une coquille juridique qui est opaque
et qui échappe finalement au contrôle de la Régie de l'énergie.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. M. le ministre, la parole est à vous.
M. Skeete : Je vais lire un
article pour le collègue : «La présente loi s'applique à la fourniture, au
transport et à la distribution d'électricité...» Ça, c'est le paragraphe 1
de la Loi sur la Régie de l'énergie. Donc, on est déjà là. En deuxième lieu, le
prochain article... le prochain article de loi dans le projet de loi n° 13 vient renforcer ça davantage pour dire qu'Hydro-Québec
est le seul exploitant. Donc, je pense que tout est là pour en arriver à la
même fin que ce que le collègue souhaite, M. le Président.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le député.
M. Grandmont : ...
Le Président (M. St-Louis) : ...sur
l'amendement proposé par le député de Taschereau? Donc, comme il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'amendement. Est-ce
que l'amendement tel que proposé est adopté?
M. Grandmont : Je vous demanderais
un vote par appel nominal, s'il vous plaît.
Le Président (M. St-Louis) : M.
le secrétaire, à la demande du député de Taschereau, la mise aux voix se ferait
par appel nominal.
Le Secrétaire : Pour, contre,
abstention. M. Grandmont (Taschereau)?
M. Grandmont : Pour l'amendement.
Le Secrétaire : M. Skeete
(Sainte-Rose)?
M. Skeete : Contre.
Le Secrétaire
: M. Lemay
(Masson)?
M. Lemay : Contre.
Le Secrétaire
: M. Gagnon
(Jonquière)?
M. Gagnon : Contre.
Le Secrétaire
: M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue)?
M. Bernard : Contre.
Le Secrétaire
: M. Jacques
(Mégantic)?
M. Jacques : Contre.
Le Secrétaire
: M. Sainte-Croix
(Gaspé)?
M. Sainte-Croix : Contre.
Le Secrétaire
: Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce)?
Mme McGraw : Contre.
Le Secrétaire
:
Mme Dufour (Mille-Îles)?
Mme Dufour : Contre.
Le Secrétaire
: M. St-Louis
(Joliette)?
Le Président (M. St-Louis) : Abstention.
Alors, l'amendement tel que déposé est rejeté.
M. Skeete : ...s'il vous
plaît, M. le Président.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Juste avant l'appel de mise aux voix de l'article 2, y a-t-il
d'autres interventions? Donc, comme il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix de l'article 2. Est-ce que l'article 2
est adopté?
Des voix
: Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
l'article 2 est adopté. Nous allons donc procéder maintenant à l'étude de
l'article 3. M. le ministre, si vous voulez bien en faire la lecture.
M. Skeete : Merci, M. le
Président. «L'objet de la Société est limité à l'exercice des activités de
transport d'électricité qu'Hydro-Québec peut exercer au moyen de la ligne d'interconnexion
Hertel-New York.
«À cette fin, la société dispose des mêmes
pouvoirs qu'Hydro-Québec dans l'exercice de ses activités et bénéficie de tous
les droits de cette dernière, à moins que son [actif constitue] ne [...] lui
retire ou ne [lui] restreigne.»
Commentaires : L'article 3 du
projet de loi prévoit que la société n'exerce que les activités de transport d'électricité
qu'Hydro-Québec peut exercer au moyen de la ligne et qu'à cette fin la société
dispose des mêmes pouvoirs et droits qu'Hydro-Québec, sauf si l'acte
constitutif de la société vient lui en enlever ou en prévoit des limites.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il des interventions sur l'article 3? Mme la députée
de Notre-Dame-de-Grâce, la parole est à vous.
Mme McGraw : Merci, M. le
Président. Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer sous quelles
circonstances l'acte constitutif de la société pourrait restreindre ou retirer
ses pouvoirs et droits?
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Skeete : Je vais demander
à la juriste d'expliquer le tout à la collègue avec votre permission, M. le
Président.
Le Président (M. St-Louis) : Je
dois demander à la commission pour... L'intervention est acceptée? Merci.
Allez-y, la parole est... Pouvez-vous vous nommer d'abord et ensuite... Merci.
Mme Desbiens (Geneviève) : Merci,
M. le Président. Alors, Geneviève Desbiens. Je suis avocate au ministère de la
Justice.
Dans l'acte constitutif, ce qu'on dit ici,
à l'article 3, c'est que certains pouvoirs pourraient être retirés à la
société. Par exemple, Hydro-Québec a beaucoup, beaucoup de pouvoirs en vertu de
sa loi pour produire ou transporter de l'électricité. Donc, elle pourrait, la
société... on pourrait lui restreindre, disons, certaines acquisitions,
certaines possibilités d'acquisition ou certaines possibilités... en fait, n'importe
quel pouvoir qui serait dans la loi, certaines possibilités de <construction...
Mme Desbiens (Geneviève) :
...possibilités...
en fait, n'importe quel pouvoir qui serait dans la loi, certaines possibilités
de >construction ou certaines possibilités d'agir, finalement, parce que
ses activités ne sont que du transport d'électricité. Donc, c'est ce genre de
pouvoir là qui pourrait être restreint, mais, comme on ne sait pas encore sous
quelle forme la société va être constituée, on ne peut pas, à l'heure actuelle,
dire avec certitude quel pouvoir pourrait être restreint, mais c'est ce genre
de pouvoir.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Me Desbiens. M. le ministre, vous désiriez...
M. Skeete : Je vais compléter
aussi. Dans le fond, ce que la collègue devrait comprendre, c'est que cet
article-là a comme objectif de maintenir justement le pouvoir d'Hydro-Québec
dans toute décision future, donc, puis aussi ça devrait rassurer le collègue de
Taschereau également, pour dire que Québec... Hydro-Québec va toujours garder
la mainmise sur le processus décisionnel et exécutoire de cette nouvelle
société-là. Donc, si on fait confiance à Hydro-Québec, on devrait faire
confiance à cette société-là qui sera détenue à majorité par Hydro-Québec.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée.
Mme McGraw : Donc, si je
comprends bien, juste m'assurer de bien comprendre, une fois que ça va être
plus clair, le format ou, j'oublie le mot, la société, la nature de la société,
parce que ce n'est pas encore décidé, il pourrait y avoir la possibilité que
certaines, par exemple, possibilités d'acquisition, construction et même
certaines actions, à part du transport, qui pourraient être restreintes ou retirées,
mais on ne peut pas répondre tant qu'on ne sait pas c'est quoi, la nature de la
société. Est-ce que j'ai bien compris?
M. Skeete : Dans le fond,
l'article 3 vient s'assurer qu'on garde toujours le contrôle, peu importe
la finalité de l'entente, sur tout ce qui est l'exécution de cette ligne
d'interconnexion là. Donc, c'est une disposition qui vient s'ajouter par-dessus
la future entente pour être sûrs qu'on garde le contrôle à l'intérieur
d'Hydro-Québec.
Mme McGraw : Si je comprends
bien, lorsqu'on va se décider sur la nature de la société, on va faire en sorte
de garantir plus ou moins que le Québec et Hydro-Québec gardent le maximum de
pouvoirs décisionnels.
M. Skeete : Oui. L'article
vise à être certain que la future entente est subordonnée à cet alinéa-là.
Mme McGraw : Je vous remercie.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Merci, Mme la députée. Y a-t-il d'autres interventions? M. le
député de Taschereau, la parole est à vous.
M. Grandmont : Oui, merci. Je
me questionnais, en fait, là, sur le fait que «la Société dispose des mêmes
pouvoirs qu'Hydro-Québec dans l'exercice de ses activités et bénéficie de tous
les droits de cette dernière». Bon, je comprends, là, la nuance de pouvoir
retirer. C'est quand même une notion importante, effectivement, qui me rassure
beaucoup, mais surtout, effectivement, ça nous permet de garder un certain
contrôle. Mais je me demandais pourquoi la société n'était pas assujettie aux
mêmes obligations qu'Hydro-Québec. Donc, de manière très générale, j'aimerais
comprendre cette nuance-là.
M. Skeete : Bien, rapidement,
c'est la nature même d'un contrat. Il y a une deuxième partie, qui est le Conseil
mohawk, qui est un partenaire dans ça. On ne peut pas les assujettir aux mêmes
contraintes que le gouvernement. Par contre, on vient se garder cette marge de
manœuvre là dans le but justement de pouvoir prendre action si jamais ça ne
correspond pas à ce que le gouvernement voudrait ou ça ne répond pas aux valeurs
des Québécois. Donc, c'est le droit de base commercial. On doit faire des
ententes comme ça. Par contre, on se protège puis on protège le peuple
québécois par le fait qu'on détient la majorité, et donc on peut toujours
imposer notre désir futur sur l'entente, sur le contrat et sur la ligne.
• (10 h 40) •
M. Grandmont : Dans le... j'ai
utilisé l'exemple de CRT comme contre-exemple tantôt, en fait, pour montrer
combien ça peut mal fonctionner. En même temps, là-dedans, il y avait quelque
chose, un mécanisme qui nous permettait une certaine garantie. Il y avait quand
même des éléments... Évidemment, tout n'est pas tout noir ou tout blanc tout le
temps. Donc, dans la nuance, il y a des choses qui étaient quand même intéressantes.
Et je me demande pourquoi ce n'est pas reproduit dans ce projet avec une
filiale, et sans présumer évidemment, là, de l'expertise que pourrait avoir ou
pourrait développer plus ou moins rapidement, là, la nation mohawk sur ce
projet-là. Dans le projet CRT, il y avait quand même un certain nombre
d'employés d'Hydro-Québec qui étaient à l'intérieur du projet pour s'assurer
d'avoir une certaine <expertise...
M. Grandmont :
...s'assurer
d'avoir une certaine >expertise qu'on a, qu'on développe depuis des
décennies au Québec. Dans quelle mesure... Ma question, je reviens sur les
obligations : Dans quelle mesure il ne pourrait pas y avoir cette
obligation d'expertise présente déjà chez Hydro-Québec à l'intérieur du projet,
tout en ayant une filiale contrôlée par un tiers, en l'occurrence, là, la
nation mohawk?
M. Skeete : Le désavantage de
ce que le collègue propose, M. le Président, ce serait de nous lier avant sur
une entente qu'on ne connaît pas encore l'issue. Je vais vous donner un
exemple. La communauté mohawk va certainement faire des demandes, pour être
certaine qu'on inclut leur communauté dans la construction du projet, de faire
affaire avec leurs entrepreneurs ou certains de leurs entrepreneurs. Nous, de
notre côté, on a des employés aussi qu'on souhaite faire travailler. Alors, ça
va être quoi, la proportion, ça va être quoi, le ratio de chacun? Il est trop
tôt pour connaître cette réponse-là.
Alors, si on faisait ce que le collègue
suggère ou suppose dans sa question, ça aurait comme effet de nous lier, ce qui
pourrait être perçu par la communauté autochtone, dans le cas, ici, le Conseil
mohawk, comme de venir superposer en amont une restriction sur une entente de
bonne foi. Donc, je verrais mal qu'on puisse agir comme ça, surtout quand le
but de l'exercice, c'est de faire un partenariat où est-ce que tout est
possible. Sans savoir ce qu'ils vont demander, à quel niveau ils vont le demander,
si on se lie en amont, je pense qu'on vient défaire un peu l'esprit d'ouverture
de qu'est-ce qu'on souhaite faire avec cette entente-là.
M. Grandmont : Si je peux
poursuivre, oui, j'ai encore du temps? Merci.
Le Président (M. St-Louis) :
Allez-y.
M. Grandmont : Je comprends
qu'on va élaborer un contrat avec ce partenaire sur le terrain. Et donc ce que
le collègue me dit, c'est qu'éventuellement on va être en mesure de mesurer
quelle implication, les employés d'Hydro-Québec, par exemple, on devra... on
pourra ou on devra mettre à l'intérieur du projet, dans le fond, comment le
partage des responsabilités ou comment le partage de l'expertise devra
s'effectuer. Puis, encore une fois, sans présumer de l'expertise actuelle, là,
de la nation mohawk sur ce projet-là, est-ce qu'on n'est pas en... est-ce qu'on
ne devrait pas plutôt... Je comprends les arguments de ne pas se lier, mais, en
même temps, est ce qu'on ne devrait pas, en tant que législateurs, s'assurer
que le projet se fasse de façon la plus adéquate possible, doive se faire de
façon... sécuritaire possible, selon les règles de l'art, comme on sait si bien
le faire depuis des années au sein d'Hydro-Québec?
Donc, je répète ma question encore, là :
Est-ce qu'on ne devrait pas, dans le fond, assujettir... Sans présumer, encore
une fois, de l'expertise, sans présumer des besoins qui seront exprimés lors de
la négociation du contrat, on ne devrait pas, dans le fond, y aller pour une
obligation... donner, en fait, les obligations... demander les mêmes
obligations à la filiale que ce qu'on aurait fait pour Hydro-Québec elle-même,
dans le fond?
M. Skeete : Bien, M. le
Président, j'essaie d'imaginer un monde où le gouvernement se dit vouloir faire
affaire avec un groupe autochtone de nation à nation, mais, en amont, se
lierait, créerait toutes sortes de contraintes légales qui nuiraient justement
à cette négociation-là de nation à nation. Je me demande si ce n'est pas contre-productif,
si l'esprit de l'entente, si l'esprit de l'initiative est justement cette
ouverture-là et cette copropriété-là.
Donc, je vais répéter ce que j'ai dit au
collègue tantôt, ça ressemble à ça, là, c'est ça, là, d'une nation à nation,
c'est ça, des deals avec les communautés autochtones, là. Tu sais, je verrais
mal qu'on se lie en amont, puis, après ça, avec raison, notre partenaire
pourrait facilement dire : Mais vous ne mettez pas les chances du succès
de notre bord pour une entente future, vous n'avez même pas le droit de parler
de certaines choses. Ce n'est pas ça, de la nation à nation. Nation à nation, ça
veut dire qu'on est ouverts et on se permet d'avoir ces discussions-là.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de l'article 3. Est-ce que l'article 3
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
l'article 3 étant adopté, nous allons procéder à l'étude de l'article 4.
M. le ministre, je vous demanderais d'en faire la lecture, s'il vous plaît.
Merci.
M. Skeete : Merci beaucoup,
M. le Président. Article 4 : «Hydro-Québec doit, en tout temps,
contrôler la Société de l'une des manières suivantes, selon le cas :
«1° si la Société est une société par
actions, elle doit détenir des actions lui conférant plus de 50 % des droits
de vote ou, autrement, avoir la possibilité d'en choisir la majorité des <administrateurs...
M. Skeete :
...vote
ou, autrement, avoir la possibilité d'en choisir la majorité des >administrateurs;
«2° si la Société est une société en
commandite, elle doit contrôler la personne morale qui [est en] commandite de
manière prévue [dans le] paragraphe 1°;
«3° si la Société est une société de
personnes autre qu'une société en commandite, elle doit pouvoir en déterminer
les décisions collectives.»
Commentaires : Cet article prévoit
qu'Hydro-Québec doit en tout temps contrôler la société et énumère comment ce
contrôle s'exercera selon la forme de la société.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions? Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce, la parole est à vous.
Mme McGraw : Merci, M. le
Président. Donc, on comprend bien que l'idée, avec cet article, c'est que, peu
importe la forme de la société, Hydro-Québec doit en tout temps contrôler la société,
etc. Ça énumère différents formats, si je comprends bien. Donc, premier
paragraphe, on parle d'une société par actions, deuxième paragraphe, une
société en commandite, et troisième paragraphe, on parle d'une société de
personnes. Est-ce que le ministre peut nous rappeler pour quelle raison il y a
autant de flexibilité?
M. Skeete : M. le Président,
ça revient un peu ce que je disais au collègue de Taschereau il y a à peine
30 secondes. L'idée, ici, c'est de nous permettre toutes les options afin
d'arriver à une entente qui va être appréciée et appréciable par les
communautés autochtones, puis, dans ce cas-ci, le Conseil mohawk. Donc, ce
qu'on souhaite... Puis c'est toujours délicat de créer une loi en amont d'une
entente, mais, encore une fois, on ne peut pas présumer de l'issue de cette
rencontre-là. On ne peut pas présumer comment les avocats du Conseil mohawk
vont recommander leur client sur quelle forme devrait prendre cette société-là
future. Donc, on se garde... On met notre intention clairement qu'on doit
demeurer majoritaire. Ça, ce n'est pas négociable. Alors, on vient l'enraciner
dans un projet de loi. Pour la suite, on se permet l'ouverture nécessaire à
satisfaire notre partenaire.
Mme McGraw : Donc, si je
comprends bien, c'est pour préserver la flexibilité, justement, et l'ouverture
dans les négociations vis-à-vis l'entente avec le Conseil mohawk, mais est-ce
que ça veut dire que c'est... Qu'est-ce qui va faire en sorte parmi les trois
options... Est-ce que ça va être le Conseil mohawk qui va finalement
déterminer... Est-ce que le gouvernement du Québec a une préférence ou c'est
vraiment selon les préférences du Conseil mohawk?
M. Skeete : Bien, le
gouvernement du Québec a une préférence pour construire la ligne Hertel vers
New York. Le gouvernement du Québec a une préférence d'avoir une entente signée
de nation à nation avec notre partenaire. Sur le reste, je pense qu'il faut se
permettre la chance d'avoir des discussions de bonne foi, et des discussions de
bonne foi, nécessairement, nécessitent une ouverture.
Mme McGraw : Je m'attarde
là-dessus parce que la société... la nature de la société, ça va avoir des
implications aussi même sur des articles qu'on vient de regarder. Donc, c'est
quand même important, mais on comprend l'ouverture d'esprit. Encore une fois,
c'est historique, et on apprécie l'attitude d'ouverture du gouvernement
vis-à-vis leurs discussions avec le Conseil mohawk. Est-ce que... Si, par
exemple, c'est décidé qu'on va procéder avec le premier choix, c'est-à-dire le
choix des administrateurs, est-ce que le ministre peut nous dire si les
administrateurs de sociétés seront choisis selon la Loi de la gouvernance des
sociétés d'État si c'est ce choix-là?
M. Skeete : Donc, on va créer
une société. Cette société-là va être privée. Il va y avoir deux propriétaires
actionnaires. Il va y avoir Hydro-Québec. Il va y avoir le Conseil mohawk.
Donc, chacun va avoir le pouvoir de nommer des administrateurs à l'intérieur de
cette nouvelle société qu'on va créer, Hydro-Québec, parce qu'on est
majoritaires et parce qu'on veut, on souhaite, on présume l'instaurer dans
l'article 4. On va se donner les outils pour être sûrs qu'on est
majoritaires dans ce processus-là.
Donc, Hydro-Québec, d'une main, va venir
dire : S'il y a 10 personnes, on s'assure qu'il y a six personnes qui
vont voter toujours de la même manière qu'Hydro-Québec veut. De l'autre côté,
le Conseil mohawk va pouvoir mettre ses représentants sur ce conseil-là pour
voter comme ils le veulent. Et c'est comme ça qu'on va créer la société. Donc,
c'est à l'intérieur des nominations de ces deux parties-là que ça va se faire.
Donc, vu que c'est privé, vu que c'est à l'extérieur du gouvernement, la réponse
est non.
• (10 h 50) •
Mme McGraw : Merci, M. le
Président. Merci, M. le ministre. Une autre question. Est-ce que cette <société...
Mme McGraw :
...est-ce
que cette >société pourrait, du même coup, déposer un rapport annuel qui
fait état des activités de la société? Et la raison pour laquelle je m'attarde
à... c'est qu'encore une fois l'importance du projet et l'importance de cette
attente au niveau du rapport annuel ça nous permettrait... bien, ça permettrait
aux Québécois de vraiment suivre la mise en œuvre de ce projet. Donc, un
rapport annuel, est-ce que c'est prévu?
M. Skeete : C'est dans la loi.
C'est dans la loi des sociétés.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Merci, M. le ministre. Y a-t-il... M. le député de Taschereau,
la parole est à vous.
M. Grandmont : Oui, merci
beaucoup. Donc, je comprends, là, qu'on a plusieurs scénarios possibles, puis
que ça va se négocier avec, évidemment, le Conseil mohawk. On veut se garder
une certaine flexibilité dans le type d'entreprise ou de société qui serait
créé. J'aimerais savoir, là, est-ce que, M. le ministre, est-ce que, dans
les trois cas, là, si on les compare les uns avec les autres, là, on est allés
plus dans le détail avec ma collègue tantôt, mais, si on les compare les uns
avec les autres, est-ce qu'il y a un scénario, selon vos services d'expertise
juridique, là, est-ce qu'il y a un scénario dans lequel on a plus de contrôle
sur la société, ou on en a moins, ou si, pour vous, l'ensemble de ces
scénarios-là sont égaux dans les résultats qu'on pourrait atteindre ou sur le
contrôle qu'on pourrait avoir sur la société en question?
M. Skeete : La réponse
rapide, c'est oui. Si j'hésite, c'est parce que, c'est sûr, si tu as 51 %
d'actions, bien, tu as plus de pouvoir que si tu nommes des personnes
indépendantes. Techniquement, la personne indépendante que tu as nommée
pourrait ne pas voter avec toi, là, mais je ne pense pas que ce serait vraiment
pertinent dans le cas qui nous occupe parce que tous les leviers sont là pour
s'assurer qu'on a cette majorité-là. Donc, on va avoir le contrôle de la ligne,
on va avoir le contrôle sur l'exploitation et on va contrôler aussi
l'administration. Donc, non, c'est minime comme différence puis ça ne devrait
pas être une embûche pour nous permettre de signer une entente qui plaît à
notre partenaire.
Je vais vous donner un exemple, si le Conseil
mohawk, eux, préfèrent, pour une raison que je ne sais pas, à cause de leur structure
financière puis la façon qu'ils sont constitués, eux préfèrent des dividendes
au lieu d'avoir des parts, bien ça se peut qu'ils vont choisir une option
différente. Ça fait que c'est surtout pour ça qu'on se donne la flexibilité,
c'est qu'on ne connaît pas puis on n'a pas à connaître leur structure interne
financière puis celle qui leur donne leur avantage ou qui satisfait à leurs
besoins. Ça fait qu'on se donne les outils, nous, pour être sûrs qu'en cas de
doute on tranche, mais, vraiment, la structure nous importe peu, dû aux
différences très, très, très minimes entre les structures, mais c'est surtout
pour satisfaire, à l'interne, leur gouvernance à eux et leur préférence à eux.
Mais, en bout de ligne, ce qui compte, c'est le contrôle.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Merci, M. le député. Alors, s'il n'y a pas d'autre
intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 4 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
l'article 4 étant adopté, M. le ministre, nous allons étudier le...
pardon, nous allons étudier l'article 5. Donc, M. le ministre, je vous
cède la parole pour en faire la lecture. Merci.
M. Skeete : Merci, M. le
Président. Article 5 : «La Société ou, si elle est une société en
commandite, la personne morale qui [...] est le commandité ne peut, seule ou de
concert avec quiconque, acquérir plus de 30 % des parts d'une société de
personnes ni des actions d'une personne morale [comptant] plus de 30 % des
droits de vote.»
Commentaires : Cet article vient
limiter les investissements que peut faire la société et, par le fait même, la
possibilité d'avoir des filiales.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il des interventions?
Mme McGraw : ...tournure
positive juste... Est-ce que le... Est-ce que c'est possible... Est-ce que le
gouvernement prévoit peut-être d'autres ententes qui pourraient survenir entre
Hydro-Québec et la nation, la communauté mohawk?
M. Skeete : La réponse
courte, c'est oui. On souhaite des partenariats qui sont gagnant-gagnant avec
toutes les communautés autochtones, puis je pense que ça va être la nouvelle
façon de faire. Ça doit être la nouvelle façon de faire. Alors, oui, c'est, on
l'espère, le <début...
M. Skeete :
...c'est,
on l'espère, le >début d'une façon de faire qui pourrait nous permettre
de faire... de répliquer le modèle à un autre moment.
Mme McGraw : Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Question de
compréhension, là, dans les commentaires, là, vous... Le ministre évoque, là,
le fait de limiter, en fait, la possibilité d'avoir des filiales, juste
comprendre un peu cet aspect-là... Est-ce que, dans le fond, c'est une façon de
garder le contrôle sur le nombre de sous-entreprises qui pourraient être
créées? Puis quels risques il voit à ça, dans le fond? Pourquoi avoir cette
préoccupation très, très grande, dans le fond?
M. Skeete : Bien, parce que,
si on veut éviter des risques qui sont associés au projet, il faut prévoir ces
risques-là en amont. On vient, ici, dire qu'il n'est pas dans l'intention du
gouvernement et d'Hydro-Québec, par extension, de voir ou de prévoir des filiales.
Alors, vu que ce n'est pas dans notre intention et on verrait mal cette
possibilité-là, on vient limiter cet aspect-là dans le but de prévoir en amont
des problèmes qui pourraient avoir lieu plus tard.
M. Grandmont : Peut-être
juste si c'est possible de nous renseigner un peu sur les risques qui
pourraient être associés à la création de filiales.
M. Skeete : Je vais vous
donner un exemple. Est-ce qu'on voudrait vraiment jouer dans le film de cette
société-là qui décide de faire des acquisitions? Ah! bien là la ligne est sur
un terrain, mais on achète un terrain puis on se lance dans l'immobilier parce
que la ligne est en dessous de la ligne, puis on se dit qu'on veut avoir... Ah!
bien, tiens, l'agriculteur là, il n'aime pas ça qu'on ait notre fil là, puis,
après cinq ans, il est tanné, là, puis il... bien, on se lance dans
l'immobilier, là, commence à construire des blocs... Je vous donne un exemple
ridicule, là, mais c'est le genre de chose qu'on ne veut pas entrevoir avec
cette société-là. Cette société-là se limite à l'exploitation de cette
ligne-là, point à la ligne.
M. Grandmont : Est-ce que ça
implique également le fait de recourir à la sous-traitance pour l'entreprise,
la filiale qui sera créée? Est-ce qu'on doit comprendre ça aussi par la
création de filiales?
M. Skeete : C'est deux choses
différentes. Ici, on veut s'assurer que la société se limite entièrement et
purement à l'exploitation de cette ligne-là, rien de plus. On ne voudrait pas
qu'elle soit tentée par d'autres aventures économiques.
M. Grandmont : O.K., parfait.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Merci, M. le député. S'il n'y a pas d'autre intervention, nous
allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 5 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
l'article 5 étant adopté, nous allons procéder à l'étude de
l'article 6. M. le ministre, si vous voulez bien en faire la lecture.
M. Skeete : Merci, M. le
Président. Article 6 : «Toute entente concernant la propriété de la
ligne d'interconnexion Hertel-New York ou la propriété des actions ou des parts
de la Société et, si celle-ci est une société en commandite, des actions de son
commandité doit, pour être valide, être approuvée par le gouvernement, incluant
sa modification ou son renouvellement.
«En outre, une entente concernant la
propriété des actions ou des parts de la Société doit prévoir que ces actions
ou ces parts ou, si elle est une société en commandite, les actions de son
commandité doivent en tout temps être détenues par Hydro-Québec ou par l'une de
ses filiales en propriété exclusive et par le Conseil Mohawk de Kahnawake ou
par une personne morale dont il détient, directement ou indirectement, la
totalité des actions, à moins que le gouvernement n'en décide autrement.»
Commentaires : L'article 6 du
projet de loi prévoit que le gouvernement devrait approuver toute entente
concernant la propriété de la ligne ou la propriété de la société et que cette
dernière ne pourrait appartenir qu'à Hydro-Québec et au Conseil mohawk de
Kahnawake, à moins que le gouvernement n'en décide autrement.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il des commentaires? Oui, Mme la députée des Mille-Îles.
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Je voulais simplement souligner ce que j'ai mentionné la semaine
dernière, que c'est une très bonne nouvelle de voir qu'Hydro-Québec compte
garder la propriété de cette ligne et éviter des erreurs du passé qui ont coûté
cher, dans le fond, à notre société lorsque des lignes, notamment au Chili, ont
été vendues. Alors, je voulais simplement mentionner qu'on est tout à fait
d'accord avec cet article. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. Y a-t-il d'autres interventions? Alors, comme il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que
l'article 6 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
l'article 6 étant adopté, et, comme nous sommes presque à mi-chemin de
cette séance, je vais suspendre pour une dizaine de minutes.
Des voix : ...
Le Président (M. St-Louis) : Non,
vous ne souhaitez pas suspendre? Bon, si la commission considère que ce n'est
pas nécessaire, nous allons poursuivre. Donc, M. le ministre.
• (11 heures) •
M. Skeete : Avec votre
permission et la permission des collègues, M. le Président, j'aimerais sauter
l'article , faire 8, 9 puis revenir au 7 en dernier.
Une voix : ...
M. Skeete : Ah! bien, oui, pas
le 9, on va faire le 8, <pardon...
>
11 h (version révisée)
<17873
M.
Skeete :
...faire 8, 9, puis revenir au 7 en dernier.
Une voix :
...
M. Skeete :
Ah!
bien, oui, pas le 9, on va faire le 8, >pardon. Merci. Parce qu'on ne
peut pas l'entrer en vigueur si on n'a pas fait le 7, hein?
Le Président (M. St-Louis) : J'aurais
besoin du consentement de la commission. Est-ce que la proposition du
ministre...
Des voix : Consentement.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
nous allons donc procéder à l'étude de l'article 8. Donc, M. le ministre,
je vous demanderais d'en faire la lecture.
M. Skeete : Merci, M. le
Président. Article 8 : «Le ministre responsable de l'applicable de la
Loi sur Hydro-Québec est responsable de l'application de la présente loi.»
Commentaires : Cet article prévoit
que le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie est responsable
de l'application de la loi.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Donc, comme il n'y a pas d'intervention,
nous allons procéder à la mise aux voix. Est-ce que l'article 8 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : Donc,
l'article 8 étant adopté, nous allons revenir à l'article 7. M. le
ministre, si vous voulez bien en faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Skeete : Je vais me verser
de l'eau avant, M. le Président.
Article 7 : «Toute acquisition
par expropriation effectuée par Hydro-Québec nécessaire à la construction de la
ligne d'interconnexion Hertel-New York n'a pas à être autorisée par le
gouvernement en vertu du paragraphe 3° du premier alinéa de
l'article 33 de la Loi sur Hydro-Québec (chapitre H-5). La Loi sur
l'expropriation (chapitre E-24) s'applique à une telle expropriation, sous
réserve des adaptations suivantes :
«1° l'expropriation n'a pas à être décidée
ou, selon le cas, autorisée par le gouvernement en vertu du premier alinéa de
l'article 36 de [la] loi;
«2° l'avis d'expropriation :
«a) doit indiquer la date à laquelle
l'exproprié, le locataire ou l'occupant de bonne foi doit avoir quitté les
lieux;
«b) doit contenir une notification
indiquant que l'exproprié doit transmettre à l'expropriant, dans les
60 jours de la date de [...] signification de l'avis d'expropriation, des
documents justifiant l'indemnité pour le préjudice directement causé par
l'expropriation;
«c) ne doit pas comprendre la
notification, prévue au paragraphe 3° du premier alinéa de
l'article 40 de cette loi, indiquant que l'exproprié a 30 jours pour
contester, devant la Cour supérieure, le droit à l'expropriation;
«3° le droit de l'expropriant à
l'expropriation ne peut être contesté et, en conséquence, les articles 44
à 44.3 de cette loi ne s'appliquent pas;
«4° la notification prévue à
l'article 45 de cette loi doit indiquer au locataire ou [...] l'occupant
de bonne foi :
«a) la date à laquelle il doit avoir
quitté les lieux;
«b) la date de [...] signification de
l'avis d'expropriation;
«c) qu'il doit transmettre à
l'expropriant, dans les 60 jours de la date de [...] signification de
l'avis d'expropriation, des documents justifiant l'indemnité pour le préjudice [causé
directement] par l'expropriation — pardon;
«5° le délai de 30 jours prévu à
l'article 46 de cette loi est remplacé par un délai de 60 jours et
débute à la date de la signification de [l'expropriation];
«6° l'avis de transfert de propriété visé
à l'article 53.3 de cette loi n'a pas à reproduire le texte contenu aux
paragraphes 3° à 5° de l'annexe II de cette loi et la date à laquelle
l'expropriant prend possession du bien n'a pas à être d'au moins 15 jours
postérieure à la date de l'inscription de l'avis;
«7° l'avis d'intention d'inscription de
l'avis de transfert de propriété visé à l'article 53.8 de cette loi n'a
pas à reproduire le texte contenu aux paragraphes 3° à 5° de
l'annexe II de cette loi;
«8° l'indemnité provisionnelle, dans [le]
cas [visé] à l'article 53.13 de cette loi, est fixée par Hydro-Québec,
incluant l'indemnité qu'elle estime raisonnable pour le préjudice directement
causé par l'expropriation, dans la mesure où les documents qui [...] justifient,
selon le cas, ont été fournis dans les délais prescrits par le sous-paragraphe b
du paragraphe 2° ou par le sous-paragraphe c du paragraphe 4° du
présent article;
«9° l'exproprié, le locataire et
l'occupant de bonne foi ne peuvent demander, en vertu de [...] 53.14 de cette
loi, de rester en possession du bien exproprié;
«10° l'indemnité d'expropriation d'un
bien est fixée [après] la valeur du bien et [le] préjudice directement causé par
l'expropriation à la date de l'expropriation, mais sans tenir compte de la
plus-value attribuable à l'annonce publique du projet.
«À compter de la date d'inscription de
l'avis d'expropriation au registre foncier, tout employé d'Hydro-Québec ou
toute [...] personne mandatée par celle-ci peut entrer et passer, à toute heure
raisonnable, sur tout immeuble visé par l'avis et y effectuer des levés, des
examens, des analyses ou [des] travaux préparatoires liés à la construction de
la ligne d'interconnexion Hertel-New York.»
Commentaires : L'article 7 du <projet...
M. Skeete :
...de la
ligne d'interconnexion Hertel-New York.»
Commentaires : L'article 7 du
>projet de loi prévoit d'abord qu'une acquisition par expropriation
faite par Hydro-Québec pour construire la ligne ne nécessite pas l'autorisation
du gouvernement en vertu de la Loi sur Hydro-Québec. Cet article apporte aussi
des allègements aux procédures prévues par la Loi sur l'expropriation,
lorsqu'il est nécessaire d'exproprier pour construire la ligne. La
signification d'un avis d'expropriation à l'exproprié conformément à
l'article 40 de la Loi sur l'expropriation demeure la règle pour marquer
le début de l'instance d'expropriation.
L'article 7 du projet de loi prévoit
donc que l'autorisation du gouvernement pour procéder à une expropriation n'est
pas requise, dérogeant ainsi à la règle usuelle prévue à l'article 36 de
la Loi sur l'expropriation, reprise par le... au paragraphe 3° du premier
alinéa de l'article 33 de la Loi sur Hydro-Québec, qui impose d'obtenir
cette autorisation à chaque fois.
Le paragraphe 2° de cet alinéa
prévoit des adaptations au contenu de l'avis d'expropriation.
Quant au paragraphe 3° de cet alinéa,
il prévoit que l'article 44 de la Loi sur l'expropriation, qui concerne le
droit pour l'exproprié de contester devant la Cour supérieure le droit de
l'expropriant de procéder à l'expropriation, ne s'applique pas. La compétence
du Tribunal administratif du Québec est maintenue pour la détermination de
l'indemnité définitive, laquelle peut donc être contestée devant ce tribunal.
Le paragraphe 4° prévoit des
adaptations au contenu de la notification faite par l'expropriant au locataire
et l'occupant de bonne foi. Celle-ci devra donc contenir, en plus de la
notification, l'existence des procédures en expropriation et de l'avis de
comparaître devant le tribunal dans les 15 jours, la date à laquelle ils
devront avoir quitté les lieux et le fait qu'ils doivent transmettre des
documents justifiant l'indemnité à laquelle ils auraient droit.
Au paragraphe 5° de cet alinéa, on
précise que le délai de 30 jours pour produire au Tribunal administratif
du Québec la déclaration du déterminant le montant offert ou réclamé, selon le
cas, commence à courir à compter de la signification de l'avis d'expropriation
est de 60 jours.
Le paragraphe 6° de cet alinéa
prévoit des adaptations au contenu de l'avis de transfert de propriété.
Le paragraphe 7° de cet alinéa
mentionne que l'avis par lequel l'expropriant indique au locataire et à
l'occupant de bonne foi qu'il a l'intention d'inscrire l'avis de transfert à la
propriété au registre foncier doit indiquer la date à laquelle il prendra
possession du bien et qu'ils doivent avoir quitté les lieux à cette date. Les
mentions portant sur les pouvoirs à la Cour supérieure n'ont toutefois pas été...
n'ont pas à être indiquées.
Pour ce qui est d'une exploitation agricole,
d'un commerce ou d'une industrie, le paragraphe 8° du premier alinéa de
l'article 7 du projet de loi mentionne que l'indemnité provisionnelle à
être versée au début du processus d'expropriation sera fixée par Hydro-Québec
au lieu d'être fixée par le Tribunal administratif du Québec.
Le paragraphe 9° de cet alinéa
prévoit que l'exproprié, le locataire et l'occupant de bonne foi ne peuvent
demander à la Cour supérieure de rester en possession du bien exproprié pour un
maximum de six mois, malgré l'article 53.14 de la Loi sur l'expropriation
qui permet de faire une telle demande.
Finalement, le paragraphe 10° de cet
alinéa mentionne qu'on ne peut contenir... on ne peut tenir compte de la
plus-value attribuable à l'annonce publique du projet d'infrastructure pour la
fixation de l'indemnité d'expropriation d'un bien. Cette fixation doit
seulement se fonder sur la valeur du bien et du préjudice directement causé par
l'expropriation à la date de l'expropriation.
Enfin, le deuxième alinéa de
l'article 7 du projet de loi prévoit que, dès l'inscription au registre
foncier de l'avis d'expropriation, Hydro-Québec bénéficie d'un droit de passage
pour commencer les travaux préparatoires relatifs à la construction de la ligne.
Ces assouplissements sont essentiels...
les mêmes que ceux déjà prévus à la loi à l'égard du Réseau express
métropolitain et du Réseau structurant de transport en commun de la ville de
Québec et par la Loi concernant l'accélération de certains projets
d'infrastructure. Merci, M. le Président.
Le Président (M. St-Louis) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Mme la députée des Mille-Îles,
la parole est à vous.
• (11 h 10) •
Mme Dufour : Merci beaucoup,
M. le Président. Bon, vous le savez, j'ai fait un long plaidoyer la semaine
dernière sur le fait qu'on comprend que les droits collectifs priment sur le
droit privé et que c'est ce qu'on vient enchâsser en disant qu'on suspend, dans
le fond, le droit d'expropriation... de contestation, plutôt, à l'expropriation,
parce qu'on juge qu'il y a un droit collectif qui est supérieur. Et évidemment,
bon, je l'ai mentionné, les municipalités s'attendent à avoir le même... la
même... les mêmes droits éventuellement.
Par contre, je voudrais souligner qu'il y
a des... je voudrais soulever que, bon, on suspend, dans cet article-là, au
paragraphe 3°, le droit à l'expropriant de... il ne peut pas être
contesté, et là on <suspend...
Mme Dufour :
...3
°,
le droit à l'expropriant de... il ne peut pas être contesté, et là on >suspend,
et là j'aimerais que les gens m'écoutent, on suspend les articles 44 à
44.3 de la loi et on le spécifie, vraiment spécifie, que la Loi sur
l'expropriation, ces articles-là, les articles 44 à 44.3, ne
s'appliqueront pas si l'alinéa 3° est adopté tel quel, par contre, plus
loin, lorsqu'on est à l'alinéa 10°, où on dit que «l'indemnité
d'expropriation d'un bien est fixée d'après la valeur du bien et du préjudice[...],
[...]sans tenir compte de la plus-value attribuable à l'annonce publique du
projet», bien, là, on ne suspend pas les articles 59 et 58 de la Loi sur
l'expropriation. Et ces deux articles-là viennent justement décrire comment la
fixation doit se faire, de l'indemnité d'expropriation. Et là on vient
expliquer comment on calcule la... bien, on vient dire que lorsqu'il y a une
plus-value particulière, elle doit être aussi compensée. Et ça, c'est
l'article 59. Et l'article 68 dit que c'est le tribunal qui fixe, le
Tribunal administratif du Québec qui vient fixer le montant de l'indemnité
définitive, mais, dans notre projet de loi, on ne vient pas suspendre cet
article-là.
Alors, comment, et c'était vraiment mon
grand questionnement, comment on va déterminer laquelle des lois s'applique en
premier, quand les deux articles, les deux lois vont avoir des articles
conflictuels?
Le Président (M. St-Louis) :
Merci, Mme la députée. M. le ministre.
M. Skeete : Je vais
débuter puis après ça, avec votre permission, M. le Président, et la permission
des collègues, je vais permettre à Me Desbiens de prendre la parole.
Merci.
Oui, premièrement, l'article 7 est
essentiel pour la rapidité du projet. Donc, en gros, là, c'est beaucoup de mots
pour venir dire deux choses. La première chose, c'est qu'on ne peut pas
contester le principe de l'expropriation. Par contre, on maintient nos droits à
tout autre égard. On a le droit d'être compensé et on a le droit aussi de ne
pas être d'accord avec le montant qu'on veut nous fixer. Ça fait qu'on vient
ici établir le principe de dire : La ligne doit passer puis,
malheureusement, pour toutes sortes de raisons environnementales, et tout ça,
là, qu'on va passer par là. Par contre, le dédommagement est discutable, et la
personne maintient son droit.
Deuxièmement, la Cour supérieure ne se... a
quand même juridiction sur tout ça. Même si on vient enlever le droit de
contester, la Cour supérieure est quand même... a quand même... je ne connais
pas le mot, là, mais peut intervenir si jamais l'exproprié en fait la demande.
Ça fait qu'on ne vient pas brimer des droits. Tu sais, c'est lourd, là, quand
on dit : Tu n'as pas le droit de contester, là, mais dans le fond, là, on
maintient nos droits, mais on ne peut juste pas refuser. Ça fait que... puis
maître, ici, va vous en dire un peu plus long.
Donc, en gros, l'article 7 vise ça.
Et pourquoi on fait ça? On ne fait pas ça par gaieté de coeur, là, on ne le
fait pas parce qu'on aime ça, déranger les gens ou... Il y a trois
considérations : un, l'importance de faire atterrir une entente historique
avec les groupes autochtones; deux, le fait qu'on a signé un contrat avec notre
voisin et que, par souci de perception et de remplir notre promesse qu'on a
faite de manière contractuelle avec notre voisin, on se doit de ne pas avoir
trop de délais dans ce processus-là; et, trois, le tracé qui est choisi, c'est
le tracé le plus judicieux pour toutes sortes de raisons, donc, d'y déroger
causerait problème. Puis j'en rajouterais un autre : les délais. On a
juste à dire «ligne bleue» pour comprendre le pourquoi. Donc, peut-être,
maître, vous voudriez peut-être rajouter pour répondre plus sur la question du
principe juridique.
Le Président (M. St-Louis) :
Allez-y, Me Desbiens.
Mme Desbiens (Geneviève) : Merci,
M. le Président. Alors, vous avez posé beaucoup de questions, là, ça fait que
ça se peut que j'en oublie, ça fait que reprenez-moi s'il y a quelque chose.
Ce que le ministre essayait de dire au
niveau de la Cour supérieure, c'est que le contrôle judiciaire de la Cour
supérieure n'est pas écarté. Donc, on écarte le droit de contester
l'expropriation, ce qui suspend la procédure d'expropriation. Mais la décision
d'Hydro-Québec, comme mandataire de l'État, pourrait être soumise au contrôle
judiciaire de la Cour supérieure. Dans ce cas-là, la différence, c'est que la
procédure d'expropriation n'est pas écartée, n'est pas suspendue. Donc, on
continue la procédure d'expropriation, mais l'exproprié pourrait aller demander
à la Cour supérieure de contrôler cette décision d'Hydro-Québec au niveau de la
raisonnabilité de la décision. C'est pour ça que les articles 44.1 à 44.3,
bien, 44 à 44.3 sont écartés, parce que là on a toute la procédure devant la
Cour <supérieure...
Mme Desbiens (Geneviève) :
...
parce
que là on a toute la procédure devant la Cour >supérieure, ça fait qu'on
ne peut pas les appliquer.
Contrairement aux articles fixant
l'indemnité, si on va à 58 et suivants, ça, c'est pour l'indemnité définitive
qui est décidée par le Tribunal administratif du Québec. On ne peut pas les
écarter. On ne veut pas écarter ça. On écarte certaines choses, mais pas
l'indemnité définitive qui va demeurer sous juridiction du Tribunal
administratif du Québec.
Ce qu'on vient de dire, par le paragraphe...
excusez-moi, là, pour la plus-value, c'est paragraphe 10°, c'est : Tribunal,
dans l'évaluation, tu vas t'en tenir à évaluer le bien tel que... selon sa
valeur à la date d'expropriation. Donc, on vient un peu limiter le tribunal
dans sa décision, mais on ne vient pas écarter sa décision. Là, je ne me
souviens pas si vous aviez d'autres questions.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Me Desbiens. Mme la députée.
Mme Dufour : Merci. J'ai
l'impression que ma question n'était probablement pas claire parce que ça n'a
pas du tout été répondu. Paragraphe 8° du... de l'article 7, on dit
que l'indemnité... pardon, je ne suis pas au bon article. Au paragraphe 10°,
plutôt, on dit que l'indemnité d'expropriation ne doit pas tenir compte de la
plus-value attribuable à l'annonce publique du projet. D'accord? Mais ça, ça
vient en contradiction avec l'article 59 de la Loi sur l'expropriation, où
on dit que la plus-value particulière doit être compensée, et c'est d'ailleurs
ce que les municipalités souhaitent, que ça, ce soit sauté, alors, ce que ma
question... — ce soit retiré — ma question, c'est :
Pourquoi on n'a pas spécifiquement dit que l'article 59 de la Loi sur l'expropriation
ne s'appliquera pas et qu'en contrepartie l'indemnité d'expropriation d'un bien
va être... puis là on décrit l'article 10... et c'est le... plutôt le
paragraphe 10°? C'est que, là, comment la Cour supérieure va déterminer
l'indemnité d'expropriation quand, d'un côté, la Loi sur l'expropriation vient
dire que la plus-value doit compter puis que, d'un autre, la loi ici qu'on est
en train de discuter, ça dit que la plus-value ne doit pas être comptabilisée? Il
y a contradiction entre les deux.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée.
M. Skeete : Avec votre
permission, M. le Président, Me Desbiens.
Le Président (M. St-Louis) : Me Desbiens,
la parole est à vous.
Mme Desbiens (Geneviève) : Oui,
merci, M. le Président. En fait, 59, c'est dans un cas très particulier, là, ça
ne s'applique pas généralement à tous les cas. Par ailleurs, on n'a pas besoin
de l'écarter parce qu'ici on a une disposition de loi spécifique qui l'emporte
sur une disposition de droit général. On a écarté la procédure en Cour
supérieure pour éviter certaines possibilités. Mais ici, on n'avait pas besoin
de l'écarter, 59, qui s'applique à un cas très particulier, là, quand on lit,
on le voit, là, c'est une partie qui acquiert une autre partie, en tout cas. Ça
fait que c'est pour ça qu'on n'avait pas besoin de l'écarter, dans ce cas-là,
c'est vraiment 58 qu'il faut regarder.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Me Desbiens.
Mme Dufour : Mais, écoutez,
la même chose arrive lorsqu'on parle de l'indemnité provisionnelle. Dans la Loi
sur l'expropriation, c'est le Tribunal administratif du Québec qui fixe
l'indemnité provisionnelle. Mais ici, on vient dire : Non, elle est fixée
par Hydro-Québec. Et d'ailleurs, ça aussi, ça soulève des questions. On dit
d'ailleurs que pour une exploitation agricole, commerciale et industrielle,
bien, l'indemnité provisionnelle, c'est fixé par Hydro-Québec, au lieu d'être
fixé par le Tribunal administratif du Québec. Ça, c'est ce qui est écrit dans
les notes, là, ce n'est pas écrit tel quel ici. Mais là, on comprend... Moi,
personnellement, je ne sais pas pourquoi spécifiquement ceux-là versus pas une
utilisation résidentielle. Là, on semble dire : Bien, si c'est
résidentiel, c'est le Tribunal administratif du Québec qui va déterminer
l'indemnité provisionnelle, mais, dans les cas agricoles, commerciaux,
industriels, là, ce serait Hydro-Québec. Mais pourquoi ne pas tout simplement
dire que l'article, par exemple, 62 de la Loi sur l'expropriation, dans le cas
de l'indemnité provisionnelle, ne s'applique pas pour ce cas précis? C'est
qu'il y a comme une contradiction entre les deux.
Le Président (M. St-Louis) : Allez-y,
maître.
• (11 h 20) •
Mme Desbiens (Geneviève) : Merci,
M. le Président. Il n'y a pas... Il n'y a pas de contradiction. 62, c'est
l'indemnité définitive. L'indemnité provisionnelle de 53.13, qui vise
l'exploitation agricole, commerciale ou industrielle, vient dire que malgré
53.11, 53.12, le Tribunal administratif va fixer autre chose que 53.11 et
53.12. Mais 62, c'est l'indemnité définitive qui va être par le Tribunal
administratif. Donc, ici, pour l'exploitation agricole, industrielle,
commerciale, ça va être <Hydro-Québec...
Mme Desbiens (Geneviève) :
...l'exploitation
agricole, industrielle, commerciale, ça va être >Hydro-Québec pour,
disons, éviter 53.11, 53.12, mais, au final, l'indemnité définitive va
représenter la valeur du bien exproprié et va être fixée par le Tribunal
administratif du Québec. Ça fait qu'on fait juste éviter une procédure
supplémentaire devant le Tribunal administratif du Québec pour éviter des
délais, là.
Le Président (M. St-Louis) :
Allez-y.
Mme Dufour : Maître,
l'article 62 dit, et je le cite : «Cette indemnité a un caractère
provisionnel et elle peut être révisée...» Donc, ce n'est pas... quand on dit
que la moitié de l'indemnité à être versée à l'exproprié avant le déplacement,
ça devient l'indemnité provisionnelle. Donc, c'est comme ça qu'il est écrit
dans l'article, là. Je n'étais pas là lors de l'adoption de cette loi-là, mais
c'est ce que je lis.
Ici, on dit : L'indemnité
provisionnelle est fixée par Hydro-Québec, et, dans les notes, on le dit bien,
là : Au lieu d'être fixée par le Tribunal administratif du Québec. Donc,
on reconnaît qu'en temps normal ça serait fixé par le Tribunal administratif du
Québec. Là, on vient le changer. Je n'ai pas d'enjeu avec ça. Je demande juste
pourquoi on ne fait pas comme on a fait au paragraphe 3°, où on vient dire
que les articles 44 à 44.3 ne s'appliquent pas, pourquoi on ne vient pas
dire que l'article 62 ou l'article 59 ne s'applique pas, tout simplement,
pour éviter des litiges futurs. C'est ça, ma question, là. C'est dans le bien
commun que je pose ma question.
Le Président (M. St-Louis) :
Allez-y.
Mme Desbiens (Geneviève) : Merci,
M. le Président. Alors, 62, je m'excuse, vous avez raison. Par contre, 62 vise
les déplacements de 60 et 61, c'est autre chose, là, ce n'est pas... on n'est
pas dans l'indemnité provisoire de 53.13. Ça fait que ça ne fait pas partie de
l'indemnité qui vise la production... voyons, l'exploitation agricole, commerciale
ou industrielle. C'est pour ça, il y a une nuance entre les deux. On ne veut
pas écarter tout le chapitre II de la Loi sur l'expropriation qui vise, en
fin de compte, à déterminer la valeur qui va devoir être payée à l'exproprié.
C'est pour ça qu'on ne fait pas ça, parce que tout ce chapitre-là vise à
déterminer l'indemnité auquel aura droit réellement l'exproprié, le locataire
ou l'occupant de bonne foi. C'est pour ça qu'on ne veut pas écarter ces
articles-là.
Mais dans le cas... Puis moi, je n'en ai
pas vu, là, parce que, comme on... je ne sais pas si le ministre l'a mentionné,
là, il s'est dit beaucoup de choses, mais ces dispositions de l'article 7
sont inspirées de trois autres procédures allégées qui se retrouvent pour le
REM, le tramway et la loi sur l'accélération de certains projets
d'infrastructure. Ils sont tous semblables ou presque semblables, là. Et
jusqu'à maintenant je pense que les recours en cour, excusez-moi, là, ça fait
redondant un peu, ont tous été... ont tous confirmé l'application dans l'ordre
de ces dispositions. Donc, je comprends votre inquiétude, mais... puis je
comprends que je ne suis peut-être pas aussi rassurante que je le voudrais,
mais il faut vraiment se rapporter à la lettre des articles. Et tout le
chapitre pour l'indemnité de l'exproprié, de l'occupant de bonne foi et du
locataire, on ne veut pas écarter ça. On veut que les gens aient droit à
l'indemnité auquel ils ont droit.
Le Président (M. St-Louis) : Allez-y.
Mme Dufour : Donc, si je comprends
bien, s'il y a un grand propriétaire foncier qui conteste son... l'indemnité
d'expropriation... Et je peux vous dire, j'en ai vu beaucoup, quand j'étais à
la ville de Laval, des expropriations, et ça coûte très cher aux villes. C'est
pour ça que j'insiste là-dessus, parce que la plus-value, elle était invoquée
dès qu'un projet était dans les cartons. Alors, admettons qu'un projet était
dans les cartons, un propriétaire pensait faire un projet immobilier sur un
terrain où la ligne passe et doit exproprier, le projet n'est plus possible,
O.K., admettons que ce n'est plus possible, et le propriétaire foncier, qui a
beaucoup de moyens financiers, part en cour et dit : Non, non, moi, la Loi
sur l'expropriation, là, mon profit potentiel, ma plus-value que j'aurais dû
avoir, je la veux, je veux qu'il soit compensé. Pour les villes, elles ont à le
payer à peu près automatiquement. Ça coûte des millions et des millions aux
villes. Donc, vous me dites que l'article ici, comme il est écrit, le 10, il
n'y aura pas d'enjeu, il n'est pas contestable, ça ne pourra pas se rendre en
Cour suprême, que simplement de dire que l'article 59 ne s'applique pas,
ce n'est pas nécessaire puis qu'il n'y aura personne qui pourra <contester...
Mme Dufour :
...ce
n'est pas nécessaire puis qu'il n'y aura personne qui pourra >contester.
C'est ce que je comprends de vos propos, là.
Le Président (M. St-Louis) : Allez-y,
Me Desbiens.
Mme Desbiens (Geneviève) : Merci,
M. le Président. Là, la plus-value attribuable à l'annonce publique du projet,
c'est la ligne ici, là, on s'entend qu'une ligne enfouie, principalement, là,
sur son trajet, ça n'apporte pas vraiment de plus-value. Au contraire, il n'y a
personne qui veut avoir une ligne, surtout si elle est aérienne. Ça fait qu'il
faut comprendre, ce n'est pas le projet immobilier de quelqu'un d'autre, là, c'est
le projet de la ligne Hertel.
Sinon, comme je vous ai dit, il y a eu des
contestations de l'article, là, quand on a... bien, de ces dispositions-là,
quand il y a eu le REM, et la cour a confirmé les dispositions. La cour a dit
qu'elles étaient applicables, que... on l'a même appliqué, M. le ministre a
même parlé de la ligne bleue, on les a appliquées alors qu'il y avait des
recours pour la ligne bleue, on les a appliquées en 2020. Donc, oui, je suis
confiante qu'on devrait... que ça devrait bien aller puis qu'Hydro-Québec va
pouvoir rencontrer ses délais avec cet article-là tel que rédigé. Juridiquement,
ils sont conformes.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Me Desbiens. Si vous permettez, Mme la députée, M. le ministre, vous
voulez, en complément... Donc, M. le ministre, la parole est à vous.
M. Skeete : Bien, en fait,
juste pour... l'essentiel, je pense, c'est que la jurisprudence fait en sorte
qu'on pense qu'on est corrects avec les articles tels qu'ils sont écrits.
Mme Dufour : Merci. C'est sûr
que dans le cas du REM et dans le cas de la ligne bleue, si on a écrit tel quel
sans tenir compte de la plus-value attribuable à l'annonce publique du projet,
il y avait une grande plus-value qui venait avec les projets du REM et de la
ligne bleue, donc, ça... je comprends comment il s'est appliqué. Mais, dans le
cas d'un projet immobilier, c'est ce que les municipalités vivent à tous les
jours lors des expropriations. On veut protéger un milieu naturel, il n'y a pas
de projet qui rajoute de plus-value, mais, s'il y avait un projet immobilier
qui était pensé, bien, les villes ne doivent pas seulement compenser la valeur
marchande et le préjudice, mais aussi la plus-value du projet immobilier de...
c'est-à-dire le profit potentiel qu'ils auraient fait. Ça, c'est comme ça que
ça s'applique actuellement envers les municipalités, et c'est d'ailleurs ce qui
est demandé d'être changé dans la Loi sur l'expropriation par l'Union des
municipalités du Québec notamment.
Alors ici, ce que je comprends, c'est que
vous me dites que, comme il n'y a pas de plus-value attribuable à l'annonce
publique du projet, c'est l'article 59 qui viendrait s'appliquer, où, là,
le possible profit potentiel, à ce moment-là, serait... ferait partie du
préjudice et donc l'ensemble... l'expropriation serait telle comme le vivent
les municipalités. Est-ce que je comprends bien? Parce que ça revient à dire...
Moi, ce que je veux m'assurer, dans le fond, c'est qu'on n'ait pas à payer des
profits futurs d'un projet hypothétique qui n'existe pas, là.
M. Skeete : M. le Président.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre, vous désirez intervenir, la parole est à vous.
M. Skeete : Je comprends
l'exemple de la collègue, mais on n'est pas dans l'immobilier ici, on est dans
une ligne enfouie. La différence, elle est importante. Mais je proposerais, M.
le Président, si ça peut convenir à la collègue, si vous voulez, on pourrait
ajourner quelques minutes puis peut-être avoir une discussion hors ondes où
est-ce qu'on pourrait avoir des échanges plus fluides puis permettre
peut-être... arriver à la fin pour satisfaire les craintes de la collègue.
Le Président (M. St-Louis) : Avec
le consentement de la commission, je suspendrais les travaux brièvement pour
une durée d'une dizaine de minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 29)
11 h 30 (version révisée)
(Reprise à 11 h 36)
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
nous reprenons les travaux. Suite à la suspension, je céderais la parole à M.
le ministre.
M. Skeete : Merci, M. le
Président. Avant d'ajourner, on était sur les dispositions de l'article 7.
Dans le but d'avoir un processus le plus collégial que possible, on a ajourné
pour qu'on puisse avoir des discussions plus fluides. Donc, j'espère qu'on a pu
répondre à la collègue. Donc, je lui cède la parole ou je vous cède la parole, M.
le Président, pour la suite des choses.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Mme la députée des Mille-Îles, vous souhaitez intervenir?
Mme Dufour : Oui, merci, M.
le Président. Écoutez, effectivement, on a eu des échanges constructifs et la
jurisprudence qu'on a discutée me rassure. Donc, je suis à l'aise avec la façon
que le tout est rédigé présentement. Par contre, j'invite le gouvernement à
peut-être appliquer les mêmes règles pour sa révision de la Loi sur l'expropriation
pour les municipalités qui n'ont malheureusement pas les mêmes pouvoirs
présentement côté... au niveau de l'expropriation... plutôt qui ne vivent pas
la même situation lorsqu'il y a des expropriations.
Donc, j'aurais peut-être une dernière
question concernant l'article 7, tout simplement dire... lorsqu'on lit qu'Hydro-Québec...
tout employé d'Hydro-Québec peut entrer et passer à toute heure raisonnable, je
veux juste voir quelles sont les heures raisonnables pour... de façon générale,
là. Je pose la question. Je comprends qu'il n'y a pas beaucoup de gens qui
habitent, qui résident sur le tracé, mais c'est une question, là, pour... Pour
avoir déjà vu des employés très, très tôt le matin sur le terrain, je me
demandais quelles étaient les heures raisonnables.
M. Skeete : Bien, j'allais
dire à la collègue : Si elle souhaite un exemple, juste de penser à son
compteur Hydro anciennement, parce que, là, maintenant, ce n'est plus comme ça,
là, mais c'était durant les heures normales d'affaires, sauf exception. Donc,
si elle veut, la collègue, je pourrais peut-être aller chercher la politique
exacte qu'Hydro-Québec a sur... pour les employés, là, mais c'est des heures
normales. Dans le fond, ce que... ce paragraphe-là vient donner un droit à la
personne de dire : Tu sais, il est 3 heures du matin, ce n'est pas le
temps de checker ta ligne. On est dans ces principes-là, mais, si la collègue
souhaite, on pourrait lui faire parvenir la façon que c'est... la procédure
interne qui guide ces interventions-là.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Merci, Mme la députée. Y a-t-il d'autres interventions? Donc, s'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix. Donc,
est-ce que l'article 7 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : L'article 7
étant adopté et l'article 8 ayant été adopté précédemment, nous allons
donc passer à l'article 9. Alors, M. le ministre, je vous demanderais d'en
faire la lecture, s'il vous plaît.
M. Skeete : Article 9 :
La présente loi entre en vigueur le (indiquer ici la date de la sanction de la
présente loi).
Commentaires : Cette loi prévoit que
la loi entre en vigueur à la date de sa sanction.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le ministre. Y a-t-il des interventions? Alors, nous allons procéder à la
mise aux voix de l'article 9.
Des voix : Adopté.
Le Président (M. St-Louis) : L'article 9
étant adopté, si je ne m'abuse, nous en sommes à la fin de l'étude détaillée.
Donc, est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
• (11 h 40) •
Le Président (M. St-Louis) : Le
titre de la loi étant adopté, je propose que la commission adopte une motion d'ajustement
des références. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Remarques finales
Le Président (M. St-Louis) : Adopté.
Nous en sommes donc maintenant rendus à l'étape des remarques finales. Je cède
la parole au porte-parole du deuxième groupe d'opposition. M. le député de
Taschereau, la parole est à vous.
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Merci
beaucoup. Merci. C'est un projet <important...
M. Grandmont :
...un
projet >important, évidemment. C'est un projet qui a des éléments
intéressants, d'autres qui nous inquiètent évidemment, puis on en a fait part
tout au long de la commission sur ce projet de loi là.
Au premier titre, j'aimerais rappeler que nous
avons demandé une vision globale en énergie. On ne peut pas commencer à faire
gérer des projets d'hydroélectricité, que ce soit de l'exportation ou que ce
soit pour l'interne du Québec, sur... au cas par cas à chaque fois sans avoir
eu de discussion à l'échelle nationale qui impliquerait la population
québécoise, qui impliquerait les Premières Nations, qui impliquerait la société
civile aussi. On a besoin d'avoir cette discussion-là au Québec. On ne peut pas
gérer à la pièce l'avenir énergétique du Québec. C'est très important, c'est un
enjeu important, parce que ça répond évidemment à nos préoccupations très
grandes et grandissantes, au sein de la population, sur les changements
climatiques, évidemment.
Ça a des enjeux économiques importants,
évidemment, aussi. Ça a des impacts sur, bien, évidemment, des enjeux sociaux
sur les communautés aussi. Chaque fois qu'il y a un projet qui est créé, on
vient juste d'en parler, à travers l'expropriation, on comprend que ça ne
touchera pas tant de monde que ça, mais, quand même, il y a toujours des
impacts aussi sur les populations. Quand ce n'est pas ça, c'est évidemment sur
des projets... pas des projets, mais des déplacements de population, qu'on a
déjà vus, à plus grande échelle quand on a créé des barrages hydroélectriques,
notamment.
Donc, ça a des impacts aussi sur la santé
de la population. Et, pour bien faire les choses dans les prochaines années, on
doit avoir cette discussion-là. On a rappelé souvent qu'on voulait notamment un
BAPE générique qui nous permettrait d'avoir cette discussion-là. Il y a peut-être
d'autres façons d'avoir cette discussion-là. On a très hâte de voir quelle sera
la réponse. Le ministre nous a parlé tantôt d'une consultation qui aurait lieu
au mois de mai, très hâte de savoir un peu plus dans le détail de quoi il
s'agit. Pour nous, c'est un enjeu important. On ne peut pas prendre ça à la
légère. Ça doit être fait dans les règles de l'art. Toute personne qui a une
opinion, qui a une expertise sur cet enjeu-là doit pouvoir être entendue.
Et donc nous réitérons, en fait, le
principe d'avoir une discussion à l'échelle du Québec sur l'avenir énergétique,
la transition énergétique du Québec considérant l'importance que ça occupe pour
tous les Québécois et les Québécoises. Et évidemment on aurait aimé aussi
pouvoir entendre Sophie Brochu dans le cadre de ces consultations. On aurait
aimé pouvoir l'entendre aussi dans le cadre de ce qui s'en viendra sur un BAPE
générique. On comprend que ça vient en mai, que ça... les délais font que... En
fait, les délais qui ont été générés par le gouvernement font en sorte qu'on...
Je ne sais pas si on va pouvoir l'entendre, mais c'est toujours notre souhait.
Elle a une expertise qui est tout à fait importante. Elle a une expertise que
nous devons entendre. Elle a travaillé à développer... Elle s'est présentée
elle-même comme une architecte. Elle a développé un plan stratégique pour
l'avenir énergétique du Québec. Il est important, on pense, nous, d'entendre
ces personnes qui ont quelque chose d'important à dire, des personnes qui ont
contribué finalement à développer cette vision stratégique, et nous pouvons...
nous voulons pouvoir y participer aussi.
Donc, je reviens là-dessus, j'insiste
beaucoup. Je comprends que ça ne fait pas partie du projet de loi en lui-même,
mais nous réitérons notre souhait, notre demande très forte d'avoir cette
discussion à l'échelle du Québec et nous espérons que le ministre de l'Énergie
en est bien conscient et qu'il acquiescera à cette demande.
Deuxième point, on a été un peu déçus, en
fait, de la façon dont le rapport du BAPE, qui, quand même, nous a permis de
renchérir, en fait, sur l'importance d'avoir une discussion nationale sur
l'énergie au Québec... Je trouve ça bien dommage que ce rapport-là a été retenu
par le gouvernement. C'est pas mal inacceptable. Ça nous a empêchés de faire
notre travail convenablement. Ça a ralenti les travaux aussi. Il a fallu quand
même ralentir les travaux pour pouvoir avoir accès à ce rapport-là. C'est
quelque chose qui aurait pu être évité si on avait pu avoir accès au rapport
alors qu'il était sur le bureau du ministre de l'Environnement depuis quand
même un bon moment.
Donc, si on avait pu avoir accès à ce
rapport-là, je pense que tout le monde ici aurait pu bénéficier d'une
commission qui aurait pu être un peu plus courte. Donc, ça nous a empêchés de
faire notre travail. On se questionne sur les raisons qui ont motivé le
gouvernement de retenir ce rapport-là qui était fort important alors qu'on...
Comme l'a souligné notre collègue tantôt, c'est quand même assez exceptionnel
d'avoir un BAPE qui décide d'aller plus loin que la demande initiale du
gouvernement et de proposer de par lui-même d'avoir cette discussion nationale
sur la transition énergétique, sur l'avenir énergétique du <Québec...
M. Grandmont :
...sur
l'avenir énergétique du >Québec. C'est quand même un fait notable, et
nous voulons le souligner à nouveau. Ce rapport-là n'aurait pas dû être retenu.
Il aurait dû être rendu disponible le plus rapidement possible pour faire ce
travail-là. Et je réitère encore une fois... J'en profite pour réitérer
l'importance d'avoir cette discussion. Ça a été demandé, une discussion
nationale sur l'énergie. Ça a été demandé par plusieurs groupes qui ont été
entendus dans le cadre de cette commission, et le BAPE est venu ajouter sa
voix, dans le fond, en mentionnant que nous devions avoir cette discussion
nationale.
Maintenant, nous avons aussi certaines
craintes et des réserves. Je pense que le ministre ne sera pas surpris, là,
quand je vais réitérer le fait que nous avons des craintes et des réserves par
rapport à la création d'une filiale. Aussi contents sommes-nous d'avoir un
partenariat de nation à nation avec le Conseil mohawk, évidemment, nous nous
questionnons sur l'implication que ça pourrait avoir dans le cas présent, mais
aussi pour l'avenir d'Hydro-Québec, en fait. Nous avons encore des craintes à
l'effet que ça peut amener une soustraction au rôle de la régie. Nous n'avons
pas été tout à fait rassurés par les réponses qui nous ont été données tout à
l'heure.
Bon, nous avons proposé un amendement qui
aurait été... qui a été battu, mais qui, à notre sens, aurait permis de
clarifier le fait que, peu importe le cas d'espèce, peu importe la façon
d'opérer Hydro-Québec, que ce soit en régie comme à l'habituel ou encore en
procédant à des ententes particulières comme dans le cas présent avec le
Conseil mohawk, la fixation des prix demeure assujettie à la Régie de l'énergie.
Nous aurions aimé avoir cet amendement-là parce que nous avons toujours des
craintes par rapport à ça et nous... Il persiste, il subsiste, à notre avis,
toujours une certaine zone d'ombre pour laquelle nous ne sommes pas rassurés.
Le ministre a dit tout à l'heure que la
régie a autorisé... Pardon, excusez-moi, je me mélange dans mes lignes. Oui,
c'est ça, exactement, excusez-moi, je me mélange dans mes lignes. Évidemment,
nous, on demeure favorables à l'entente de nation à nation avec les Mohawks de
Kahnawake, mais, c'est ça, je reviens toujours sur la création de la filiale
puis le fait de ne pas avoir accepté l'amendement que nous avons proposé. Nous
percevons, en fait, qu'il y a toujours une soustraction de la filiale aux
obligations d'Hydro-Québec pour l'entretien de la ligne. On est complètement
ouverts à donner des possibilités aux entrepreneurs mohawks, mais on aurait au
moins pu fermer la porte à ce que d'autres entrepreneurs privés non mohawks
puissent se voir octroyer des contrats, comme ça se fait à CRT.
Donc, voilà, en fin de compte, quelques
points, là, qui nous préoccupent et pour lesquels nous allons apporter... Nous
allons continuer à réfléchir, là, dans le cas de... dans le processus de la
commission qui nous permettra de voter éventuellement sur ce projet de loi là.
Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Merci,
M. le député. Je cède maintenant la parole à la porte-parole officielle de
l'opposition officielle. Mme la députée, la parole est à vous.
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw : Merci, M. le
Président, et merci encore aux collègues de la banque ministérielle, les
experts, les collègues de la banque opposition... en opposition et aussi tous
les groupes qui sont venus nous voir pendant les consultations particulières,
en particulier Hydro-Québec et la nation mohawk de Kahnawake, qui a été
représentée par la grande cheffe Sky-Deer. Il y avait aussi la Fédération des
producteurs forestiers du Québec.
Je suis très reconnaissante qu'on a
vraiment procédé par un processus de développement durable qui a été adopté en commission
sur le transport et l'environnement, le vice-président qui était avec nous
aujourd'hui... alors reconnaissante qu'on a vraiment adopté une approche
intégrée et équilibrée, c'est-à-dire l'approche du développement durable. On a
regardé le volet économique, le volet social, le volet environnemental. Alors,
juste pour résumer, je vais prendre encore une fois cette approche en
conclusion.
Donc, le volet économique, c'est sûr qu'il
va y avoir des avantages au niveau économique.
• (11 h 50) •
Au niveau énergétique, je vais m'attarder
sur le fait que c'est sûr que ça contribue, le projet, à décarboniser New York,
mais ce n'es pas clair, ce n'est pas évident du tout que ça va nous aider, au <Québec...
Mme McGraw :
...
New
York, mais ce n'est pas clair, ce n'est pas évident du tout que ça va nous
aider, au >Québec, à atteindre nous-mêmes nos objectifs en
carboneutralité, mais on reconnaît que les changements climatiques, ça, c'est
un phénomène global. Alors, c'est sûr que ça nous aide dans la lutte contre les
changements climatiques, mais ce n'est pas évident que ça nous aide et ça
pourrait peut-être même nuire dans l'objectif d'atteindre nos propres objectifs
de carboneutralité d'ici 2025.
Et, quand je dis que ce n'est pas clair ou
que ça pourrait nous nuire, c'est parce qu'encore une fois on n'a pas de
stratégie globale sur notre avenir énergétique au Québec. Alors, on prend des
décisions un peu à l'aveuglette, et ce n'est pas idéal. On fait de
l'improvisation sur notre énergie et notre avenir énergétique, et, même, il y a
des contradictions entre le ministre responsable de l'Énergie... Innovation,
Énergie... Économie, Innovation, Énergie et Hydro-Québec sur ces projets et sur
ces enjeux-là. Donc, c'est très préoccupant, M. le Président. Donc, il faut le
souligner.
Aussi, ce qui n'est pas clair, c'est...
même au niveau de New York, on parle de diminution des GES, mais je n'ai pas
toujours de réponse à la question : Est-ce que c'est net ou brut? Parce
que c'est ça qui a des impacts sur l'environnement, qui pourrait contribuer aux
changements climatiques avec le projet. Donc, est-ce que c'est net ou brut?
Donc, ça, c'est à souligner, qu'on procède un peu à l'aveuglette, un peu à la
pièce, comme on dit, sur ces enjeux-là, et tout ça, c'est dans le contexte...
Il faut souligner, M. le Président, le
GIEC qui vient de sortir avec son dernier rapport qui parle de guide de survie.
Avant, c'était code rouge pour l'humanité, là, on parle de guide de survie.
Alors, le contexte, c'est un contexte de crise climatique, d'urgence
climatique, et on ne peut pas se permettre de continuer d'improviser sur cet
enjeu-là. Le fait que le BAPE est sorti hors mandat pour nous souligner ce
fait-là, que, justement, il faut une approche stratégique globale et qui inclut
le public de façon inclusive...
Et alors on attend toujours... On attend
les détails du gouvernement, qui essaie de nous rassurer qu'il va y avoir des
consultations, mais ce n'est pas du tout clair, qui va participer,
l'échéancier. Les enjeux ne peuvent pas être plus importants que ça. Donc, on
espère avoir ces informations le plus tôt possible, puis on est rendus presque
en avril, les consultations qui vont se dérouler apparemment en mai, et on a...
Le ministre, il nous dit qu'il n'a pas les détails. Donc, c'est très
préoccupant, M. le Président. Donc, ça c'est : aspects économie et
énergétique.
Au niveau de l'aspect environnemental, on
a finalement reçu ce fameux rapport du BAPE. Et, encore une fois, ça nous a nui
dans nos travaux parlementaires d'avoir à attendre à la dernière minute. Le
gouvernement a vraiment attendu à 4 h 30 le 15 mars... 4 heures,
je suis désolée, oui, 4 heures, presque à la dernière minute, le 15... le
16 mars, je devrais dire, et on sait que le ministre avait ce rapport-là
sur son bureau depuis le 1er mars. Ça fait que ça nous a vraiment nui. Ça
nous a retardés dans nos discussions parlementaires, et c'est dommage, parce
qu'on aurait pu précéder de façon plus efficace... procéder, je devrais dire,
de façon plus efficace, et aussi avec plus d'information, avec une discussion
plus éclaircie sur les enjeux environnementaux, sociaux et économiques du BAPE,
qui prend cette approche en développement durable. Donc, c'est dommage. On a
pris le temps de le regarder.
Donc là, je parlerais du volet social. Ce
qui nous rassure aussi, selon la grande cheffe Sky-Deer, c'est que, parmi les
six points qui vont guider l'entente, point n° 3,
c'est leur participation, à la nation mohawk, aux évaluations environnementales,
et, encore une fois, c'est l'approche de sept générations. C'est une approche
autochtone et ça rejoint beaucoup le développement durable lorsqu'on parle de
combler les besoins des futures générations... pouvoir les combler sans les
nuire et combler les... que les besoins qu'on a présentement ne nuisent <pas
...
Mme McGraw :
...ne
nuisent >pas à notre possibilité... notre capacité, je devrais dire, de
combler les besoins des futures générations.
Donc, je m'attarde là-dessus, parce que le
rapport du BAPE, c'est basé sur des consultations ciblées. On aurait voulu
avoir des consultations génériques... générales. Donc, on s'attarde sur ce
point n° 3, qu'a souligné la grande cheffe Sky-Deer,
et leur participation aux évaluations environnementales, parce que, justement,
le mandat qui a été donné au BAPE, ça a été ciblé et non général. Donc, on
aurait voulu avoir quelque chose de plus général, mais, quand même, je le
souligne encore, le BAPE est quand même sorti de leur mandat pour souligner le
fait qu'il fallait avoir une approche plus globale, plus stratégique et plus
inclusive face à notre avenir énergétique. Et comment on va combler les besoins
énergétiques au Québec et aussi atteindre nos objectifs de carboneutralité, ce
n'est pas clair. On a besoin d'un plan. Ce plan-là doit être informé par des
experts, par des parties prenantes, par la société civile, etc.
Mais, quand même, le volet social... On a
parlé de... Il y avait deux enjeux, pour nous, au niveau social,
d'acceptabilité sociale. On a parlé de l'expropriation. Donc, on est rassurés
par le gouvernement et l'approche selon... qu'il y a des préoccupations qui ont
été soulevées par ma collègue.
Et il y a aussi... Et, ça, vraiment, en
terminant, parce que je pense que c'est l'aspect vraiment le plus positif et
prometteur de ce projet et de cette loi, effectivement, c'est l'entente
historique de nation à nation, comme a souligné le ministre, avec le Conseil
mohawk. On va surveiller ça de très près. On espère que ça va servir de
première et de base pour d'autres ententes, d'autres partenariats. C'est ça
qu'on... Il va y avoir des leçons apprises, et on va surveiller ça de très
près.
Donc, M. le Président et collègues, on a
beaucoup apprécié notre... d'avoir discuté avec vous, de faire avancer ce
projet de loi. Et, au nom de mes collègues, la députée de Mille-Îles et de mon
collègue le député de l'Acadie, on va surveiller ça de très près, et merci, M.
le Président, et le secrétariat, pour le travail assidu et pour des
discussions, je pense, très productives.
Le Président (M. St-Louis) :
Merci beaucoup, Mme la députée. Considérant qu'il n'y aurait pas d'autre
intervention, je céderais finalement la parole à M. le ministre. Ça va être à
vous.
M. Christopher Skeete
M. Skeete : Merci
beaucoup, M. le Président. Permettez-moi de vous remercier, vous féliciter pour
votre bon travail. C'est toujours un plaisir de partager ces beaux moments là
avec vous, chers collègues. Bien, aussi, à tout le secrétariat et l'équipe qui
nous soutient, ce n'est pas évident de gérer les amendements, le temps de
parole pour être sûr que tout le monde est sur la coche, donc je vous remercie
beaucoup pour votre bon travail qui est toujours, toujours, toujours parfait.
Collègues, merci beaucoup pour votre aide,
pour votre contribution, pour vos questions. C'est très important, les questions
que vous posez. Si vous la posez, c'est peut-être parce qu'il y avait quelqu'un
d'autre qui se posait la même chose comme question. Donc, merci beaucoup pour
vos questions, et surtout votre bonne foi de faire avancer ce projet de loi là
dans un temps raisonnable. C'est vraiment apprécié. Alors, merci beaucoup pour
ça.
Aussi, mes collègues de la partie
gouvernementale, merci beaucoup pour votre temps, votre énergie, votre
patience. Merci beaucoup d'être avec moi et de m'appuyer dans ça. Je ne me sens
jamais seul à vous voir. Alors, merci beaucoup, Me Desbiens, pour votre
expertise. Merci beaucoup pour tout ce que vous avez fait. Mme Deschênes,
merci beaucoup pour votre présence, votre appui, vos conseils, puis aussi à mon
équipe qui m'entoure. Vous voyez, là, je suis bien entouré. J'ai mon directeur
de cabinet, M. Boucher, aussi, qui est mon attaché pour l'énergie, qui
nous a beaucoup aidés, surtout avec les questions du BAPE. Tu sais, il y avait
beaucoup de questions du BAPE, là. Ça fait que, M. Boucher, il a été
central dans son rôle. Puis, aussi, à l'équipe d'Hydro-Québec, merci pour ce
que vous faites. Vous êtes importants pour le Québec et merci pour le quotidien
de vos efforts. Ce n'est vraiment pas toujours facile, mais on vous en
remercie.
• (12 heures) •
La technique, aussi, merci beaucoup pour
ce que vous faites. Ce n'est pas évident de nous gérer puis de gérer, donc, les
paroles. Les gens à la maison ne le savent pas, mais, à toutes les fois que
quelqu'un prend la parole, eux autres doivent dire c'est qui pour être sûrs que
le registre suit qu'est-ce qui s'est dit. Ça fait que ce n'est pas juste
d'écouter, là, il faut vraiment écouter pour savoir puis d'introduire les bons <noms...
>
12 h (version révisée)
<17873
M.
Skeete :
...écouter pour savoir puis d'introduire les bons >noms
à la bonne place. Donc, ce que vous faites n'est pas facile. Merci beaucoup
pour ce que vous faites.
Puis j'aimerais aussi féliciter puis
remercier mon collègue le ministre de l'Énergie pour son travail, sa vision et
le travail qu'il nous apporte aussi. Je pense que le Québec va dans la bonne
direction en matière d'énergie. Il y a des défis. Il y a des défis, puis je
pense que quiconque prend un moment pour écouter ce qu'il dit, M. le Président,
va réaliser que les projets qu'on pensait avoir il y a deux ans et les projets
qu'on a ne sont pas du tout enlignés, et ça, ça cause... bien, c'est des beaux
problèmes. J'appelle ça des beaux problèmes parce que, oui, il va y avoir une
augmentation du besoin d'électricité, mais c'est parce qu'on a des beaux
projets. Alors, j'appelle ça des beaux problèmes, mais c'est des problèmes. Ça
fait qu'il faut les gérer, puis on y travaille à tous les jours, puis j'ai très
hâte de poursuivre dans ce dossier-là. C'est vraiment profondément valorisant
et stimulant.
Donc, encore une fois, tout le monde,
merci beaucoup pour votre temps, votre présence, et salutations à tous. Merci.
Le Président (M. St-Louis) : Alors,
à mon tour de vous remercier pour votre collaboration.
La commission, ayant accompli son mandat,
ajourne ses travaux sine die. Merci.
(Fin de la séance à 12 h 02)