(Onze heures vingt-cinq minutes)
La Présidente (Mme Nichols) : Parfait.
Alors, votre attention, s'il vous plaît! Ayant constaté le quorum, je déclare
la séance de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles ouverte.
Alors, la commission est réunie afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 21,
la Loi visant principalement à mettre fin à
la recherche et à la production d'hydrocarbures ainsi qu'au financement public
de ces activités.
Mme la secrétaire, est-ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente. M. Allaire (Maskinongé) est remplacé par M. Thouin
(Rousseau); M. Bélanger (Orford) est remplacé par Mme Boutin
(Jean-Talon); Mme Robitaille (Bourassa-Sauvé) est remplacée par M. Polo
(Laval-des-Rapides); et M. Gaudreault (Jonquière) est remplacé par Mme Perry
Mélançon (Gaspé).
Étude détaillée (suite)
La Présidente (Mme Nichols) : Parfait.
Merci beaucoup. Alors, lors de l'ajournement de nos travaux, hier, que j'ai
suivis évidemment attentivement, les échanges portaient, entre autres, sur
l'article 39 de la loi édictée par l'article 1 du projet de loi, et
M. le ministre a signifié son intérêt pour déposer un amendement. Je vous
rappelle également que l'amendement de la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
introduisant l'article 35.1 est suspendu. Relativement à
l'article 39, les échanges sur l'article 39, M. le ministre, je pense
qu'il avait une intention ou, en fait, il y a quelque chose sur le... qui a été
distribué. Je vous cède la parole.
M. Julien : Oui,
merci. Merci, Mme la Présidente. Écoutez, on va procéder à 39 puis on reviendra
après, si vous permettez, chers
collègues, aux 35.1 et suivants. Donc, effectivement... Est-ce que c'est
l'amendement ici qui est proposé?
La Présidente (Mme Nichols) : Oui.
Une voix : En fait, on avait retiré
celui qui avait été déposé puis on s'apprête à en déposer un autre.
M. Julien : Parfait. On
souhaiterait retirer cet amendement-là pour en déposer un autre.
La Présidente (Mme Nichols) : Parfait.
Donc, pour le retrait de l'amendement, ça va...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Nichols) : Parfait.
Donc, on n'aura pas besoin de consentement, mais on va suspendre les travaux
quelques instants, le temps de redistribuer le nouvel amendement. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 27)
(Reprise à 11 h 32)
La
Présidente (Mme Nichols) : Alors, on poursuit les travaux. Donc, l'amendement
proposé par M. le ministre est sur le Greffier. Les collègues en ont
pris connaissance. M. le ministre, je vous en laisse faire la lecture.
M. Julien : Oui. Merci, Mme la
Présidente.
Remplacer l'article 39 de la Loi mettant
fin à la recherche d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains et à la
production d'hydrocarbures et à l'exploitation de la saumure proposé par
l'article 1 du projet de loi par le suivant :
«39. Les indemnités peuvent être versées, en
tout ou en partie, selon un calendrier déterminé dans le programme, notamment
en fonction des étapes de fermeture définitive de puits et de restauration de
site.
«Le programme peut prévoir que le versement
d'une indemnité, en tout ou en partie, est conditionnel à la communication de
documents ou de renseignements, au paiement d'une créance au gouvernement ou au
respect d'une disposition de la présente loi ou d'une loi ou d'un règlement du
Québec.
«Le versement final d'indemnités est
conditionnel à la production des déclarations et des rapports par les personnes
admissibles ou, le cas échéant, par le membre d'une société de personnes qui
[consulte] une personne admissible
pour l'application du présent chapitre, en vertu d'une loi fiscale, au sens de
l'article 1 de la Loi sur l'administration fiscale
(chapitre A-6.002), et au fait qu'il n'y ait pas de compte payable en
souffrance en vertu d'une telle loi, notamment l'impôt spécial à l'égard du
crédit d'impôt relatif à des ressources minières, pétrolières, gazières ou
autres, qui doit être payé à la suite des versements précédents, le cas
échéant.»
La Présidente (Mme Nichols) : Très
bien. Merci.
M. Julien : Donc...
La Présidente (Mme Nichols) : Oui,
pour les explications.
M. Julien : Oui. Donc,
essentiellement, suite aux discussions qu'on a eues hier avec les collègues,
ici c'est le volet remboursement des crédits d'impôt. On a validé, naturellement,
pour s'assurer que les termes adéquats étaient utilisés. Alors, quand on parle de créances, de comptes payables, de
comptes en souffrance, à partir du moment où est-ce qu'il y a un remboursement de certaines dépenses
qui ont donné droit à des crédits d'impôt, automatiquement ça devient des comptes payables en souffrance qui doivent
être payés. Et ici qu'est-ce qu'on vient mentionner, c'est que le
paiement final des indemnités ne peut se
produire avant que le titulaire ait régularisé sa situation par rapport à ces
remboursements-là ou au paiement, en fin de compte, des comptes payables qui
sont liés, justement, au processus d'indemnisation.
La Présidente (Mme Nichols) : Merci.
Relativement à cet amendement, est-ce qu'il y a des interventions? Oui, je
reconnais la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Merci, Mme la
Présidente. Effectivement, ça... tranquillement, on arrive à quelque chose qui
peut nous garantir que l'argent des contribuables qui a été donné soit en
crédits d'impôt à ces... notamment, le crédit d'impôt dont il est question ici,
celui «relatif à des ressources minières, pétrolières, gazières ou autres»...
Je vais vouloir avoir des explications sur le «ou autres». Ce que je saisis,
c'est qu'on vient ici boucher un premier trou, qui est de dire... Lorsque le
ministre nous répète, depuis le début, que les indemnisations vont être au net,
on vient dire ici : O.K., vous, entreprises, si vous avez eu des crédits
d'impôt de la part du gouvernement, ces crédits d'impôt là, vous ne partirez
pas avec puisqu'ils seront déduits, bon, par la... le mécanisme qui est là, là,
mais ça ne fera pas partie du montant total des indemnisations qu'on vous
donnera.
Je me... Ça
fait que ça va, je sens qu'on s'en va dans le bon sens. J'ai une question pour
vous, M. le ministre. Quand on
dit : «Crédit d'impôt — là,
je pense, je saisis bien — relatif
aux ressources minières», en fait, c'est un crédit d'impôt qui est offert à ce type d'entreprises là, que le
gouvernement du Québec a fait par le passé, a donné comme crédit d'impôt,
mais vous terminez en disant : «Crédit d'impôt à des ressources
pétrolières [...] ou autres». Vous référez à quoi exactement?
M. Julien : Bien,
essentiellement, là... puis mes... les juristes me corrigeront, mais, quand
même, je suis... je connais un peu les éléments d'impôt. Alors, ici, on a mis
un «notamment» puis on veut maintenir, en fin de compte, la pleine largeur, là,
des créances à recouvrer en termes de la Loi sur l'administration fiscale.
Alors, quand on marque «les comptes en
souffrance en vertu de la loi, notamment l'impôt spécial», on vient faire un
«notamment» pour mentionner ça. Naturellement, on maintient la porte
bien ouverte s'il y a d'autres créances fiscales d'une autre nature que le
titulaire devrait, le cas échéant. C'est ce que j'en conçois. Si vous permettez
que Gabriel, j'espère, confirme ce que je dis...
La Présidente (Mme Nichols) : ...
M. Julien : Oui. Est-ce que...
C'est ça. Est-ce que... un consentement?
La Présidente (Mme Nichols) : Oui,
ça me...
Mme Massé : Oui, très consenti.
La Présidente (Mme Nichols) : Oui,
ça me prend un consentement. Parfait. Consentement.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Gabriel
Tremblay-Parent, avocat au ministère de la Justice du Québec.
Bien, en fait, le «autres», là, qui est à la
fin, là, du nom du crédit, c'est pour d'autres éléments, là. Tu sais, je ne
suis pas avocat fiscaliste, là, donc je ne m'aventurerai pas plus loin sur le
fait que, clairement, ici on vise les aspects «pétrolières» et «gazières», là,
dans le nom du crédit, là. Donc, c'est sur ces aspects-là, évidemment, que le
crédit d'impôt est concerné, là, pour ce qui est du remboursement. Donc,
clairement, là, on est dans le nom du crédit d'impôt. Et puis c'est le crédit
d'impôt, là, qui est versé aux compagnies pétrolières ou gazières qui ont fait
de l'exploration en vertu des... de leurs licences révoquées.
La Présidente (Mme Nichols) : Mme
la députée.
Mme Massé : Donc, c'est les
crédits d'impôt, exclusivement, concernant les crédits d'impôt sur les
ressources minières, pétrolières et gazières. Dans ce cas-là, pourquoi on dit
«ou autres» si c'est exclusivement ça?
La Présidente (Mme
Nichols) : ...
M. Julien : Alors, mon
interprétation, moi... et puis je le réitère, puis je pense que c'est
l'objectif ici, on a mis un «notamment» sur les crédits d'impôt par rapport aux
comptes payables, et naturellement, quand on dit «ou autres», c'est que,
fiscalement, le titulaire pourrait avoir... si, par aventure, il a d'autres
comptes payables, ils sont inclus également par rapport à la Loi sur
l'administration fiscale, c'est-à-dire, si le fisc québécois a d'autres sources
de comptes payables, pourraient, en fin de compte, être exigés avant le
paiement final.
Mme Massé : Est-ce qu'à votre sens,
M. le ministre, ça inclurait, par exemple, les crédits d'impôt pour
investissement? C'est-à-dire que cette entreprise n'est pas allée chercher, de
façon spécifique, un crédit d'impôt relatif aux ressources minières ou
pétrolières mais bien un crédit d'impôt pour investissement.
M. Julien : Ça ne vise pas à
rembourser ces éléments-là mais seulement s'il y a, effectivement, un compte en
souffrance par rapport à ces éléments-là.
Mme Massé : Mais, par définition, la
mécanique dans laquelle on s'embarque, là, pour... et je le réitère, c'est pour
donner un cadre législatif au programme qui, lui, nous a été présenté, les
intentions du ministre, etc. Ce que je... Ce que vous venez de dire, c'est que,
dans le fond, ce crédit d'impôt là, le crédit d'impôt pour investissement, ne
ferait pas partie des crédits d'impôt qu'on veut que ces entreprises-là nous
remettent, puisque, dans les faits, elles n'opéreront plus suite au projet de
loi.
Donc, en quoi ce crédit d'impôt là pour
investissement ne devrait pas se retrouver aussi à la même hauteur ou dans la
même phrase que le crédit d'impôt relatif aux ressources minières, pétrolières,
puisque le crédit d'impôt relatif aux ressources minières, pétrolières et
gazières est un crédit d'impôt qui deviendra un compte payable en souffrance...
un compte en souffrance à cause de la mécanique qu'on met au jeu? Pourquoi pas
celui du... de l'investissement... du crédit d'impôt pour investissement?
• (11 h 40) •
M. Julien : Bon. Mais je réitère,
chère collègue... Mme la Présidente, ici, on est dans l'article 39, là...
après ça, on va revenir avec l'article 36.1, là, mais l'article 39
vise à faire en sorte que, quand on va indemniser sur la base des frais qui sont
prévus au programme... Ces frais-là qui ont été engendrés par le titulaire pour
se conformer, il avait, en contrepartie, reçu des crédits d'impôt sur ces
investissements-là. Alors, c'est des crédits d'impôt qui ont été obtenus sur
les investissements qui ont été réalisés, donc on dit : Écoutez, on vous
rembourse les sommes que vous avez mises selon le programme, vous devez
rembourser les crédits d'impôt qui étaient relatifs à ça.
Quand on parle d'un autre crédit d'impôt sur
investissement, il ne fait pas partie des frais remboursés à l'intérieur du
programme, donc il n'y a pas, en réalité... il n'y a pas d'élément qui ferait
en sorte que ces crédits d'impôt là, qui ont été reçus sur une autre base,
soient remboursés. Donc, ici, c'est la contrepartie du crédit d'impôt qui avait
été obtenu spécifiquement pour les éléments qu'on indemnise, et ce n'est pas le
cas pour autre chose. Mais, ceci étant, si, fiscalement, il y a des comptes en
souffrance auprès du gouvernement, oui.
Mme Massé : Et le crédit d'impôt
pour ressources pétrolières et gazières deviendra un compte en souffrance.
C'est ça, là, c'est ça que...
M. Julien : Aussitôt, en fin de
compte, que les sommes sont reçues... et le... la façon d'appeler ça, c'est des
comptes payables en souffrance, c'est-à-dire qu'à partir du moment où j'ai
bénéficié, comme... pareil pour un individu, si j'ai bénéficié d'un crédit
d'impôt et a posteriori, en fin de compte... qui vient à l'encontre, là, de...
d'une dépense, et, a posteriori, on me dit : Cette dépense-là, on vous la
rembourse, je deviens un compte payable en souffrance pour rembourser le crédit
d'impôt obtenu. C'est la mécanique qu'on a ici.
Mme
Massé : Bien. Alors, je reviens... Ça, pour moi, c'est
clair, vous le dites, je le comprends, puis la mécanique spécifique va se retrouver, «anyway», au
programme. Mais là je reviens avec mon histoire de crédit d'impôt aux
investissements ou... il s'appelle crédit d'impôt pour investissement.
Est-ce que c'est possible, ou comment pouvons-nous nous en assurer, qu'une
entreprise pétrolière, pour une même action, n'aurait pas eu un crédit d'impôt
relatif aux ressources minières, mettons, parce qu'elle a fait de
l'exploration... crédit d'impôt pour ressources minières, pétrolières et
gazières, mais aussi, puisqu'elle a investi, avoir eu un crédit d'impôt pour
investissement?
M. Julien : Alors, ce qu'on
observe actuellement, puis c'est la discussion que j'ai avec mon collègue ici,
à côté, c'est : tout ce qui est prévu au programme est lié, en réalité, au
crédit d'impôt qu'on mentionne ici, à l'article 39. Alors, tout
remboursement qui... tout paiement d'indemnité va venir, après ça, à être, le
cas échéant, compensé par ce compte en souffrance là. On n'observe pas de
notion de crédit d'impôt à l'investissement dans ce qui est prévu au programme.
Toutefois, si c'était le cas... puis on n'observe pas, là, mais, si ça existait — puis
ça n'existe pas — ça
deviendrait un compte en souffrance payable, parce que, s'il y avait quelque
chose qui était payé qui était de cette nature-là... et on l'attraperait ici,
via l'article 39, puisque, le cas échéant, la Loi sur l'administration
fiscale l'attraperait. Mais, pour nous, clairement, ce qu'on a prévu au
programme ne touche pas ces crédits d'impôt à l'investissement, mais ça ne
voudrait pas dire que, s'il y avait quelque chose qui s'apparentait à ça, il
deviendrait compte en souffrance, obligation de paiement avant d'obtenir le
dernier versement.
Mme Massé : Oui.
Bien, juste pour vous dire, M. le ministre, ce n'est pas parce que je suis la
mouche du coche, quoique des fois... mais c'est parce que, le programme, je
n'aurai pas de pouvoir dessus. On en a parlé hier. Vous nous l'avez présenté.
On voit vos interventions, vos orientations, etc. Et, moi, ce que je cherche à
savoir, parce que je suis partie de là, c'est, quand on dit «ou autres» dans
l'amendement que vous avez déposé, si, effectivement, ça inclut les autres
crédits d'impôt. Puis moi, je ne suis pas une fiscaliste, puis moi, je ne suis
pas une comptable, puis je ne suis pas tout ça, mais ce que je sais, c'est que
des grandes entreprises multinationales, elles en ont, du crédit d'impôt, toi,
qui leur est offert, surtout en matière de...
Alors, moi,
je veux juste m'assurer, pour les Québécois et Québécoises, que, dans votre «ou
autres», ça veut dire que, si, toutefois, tout autre crédit d'impôt qui
est identifié, puisque la compagnie ne peut plus opérer... et donc, si on lui a
donné un crédit d'impôt... moi, j'ai
identifié investissement, mais il y en a peut-être d'autres, Mme la Présidente,
ça, je... mettons, investissement,
que, si, effectivement, le Québec, par notre portefeuille collectif, a backé,
par un crédit d'impôt à l'investissement, cette entreprise-là qui, dans
les faits, a... ne pourra plus opérer, je veux m'assurer... et c'est pour ça
que je demande si c'est dans «autres» qu'on va retrouver ça, m'assurer que,
dans le fond, ça va suivre le même cours que ce qui est écrit là, c'est-à-dire
que ça va être : «Doit être payé à la suite du versement précédent, le cas
échéant».
M. Julien : Oui, clairement.
Bien, quand vous mentionnez, là, qu'il y a le programme... puis je sais qu'on
l'a déposé, puis j'entends quand même que vous me dites : Oui, mais...
qu'il n'y a pas de garantie à part l'honneur... mon honneur propre, là. Mais
où, en réalité, je ne vous rejoins pas, c'est... bien là, il est dans la loi,
là. Et ici, là, le «notamment l'impôt spécial à l'égard des crédits d'impôt»,
alors ça, c'est «notamment», ça veut dire que c'est toute créance qui serait un
compte payable en souffrance selon la loi fiscale... l'administration fiscale.
C'est-à-dire que, si un geste lié à l'indemnité du programme, qui, pour
l'instant, n'inclut pas ces éléments-là, s'avérait avoir un enjeu...
c'est-à-dire qu'en le repayant, bien, la contrepartie, c'est un crédit d'impôt
qui a été versé en contrepartie qui doit être remboursé,
à l'article 39 ça dit : Vous allez devoir le rembourser à tous
égards. Donc, l'article 39 protège de tout compte payable en
souffrance, puis le «notamment» précise les éléments prévus au programme mais
sans s'y restreindre.
Mme Massé : Oui. O.K. Donc, je pense
qu'on s'entend, mais je veux juste être sûre.
Des voix : ...
Mme Massé : Alors, par exemple, si,
une dépense pour exploration, la compagnie a été chercher un prêt pour être
capable de faire cette affaire-là et que le gouvernement du Québec a dit :
Bien oui, nous, on va t'offrir une garantie de prêt là-dessus, tu peux compter
sur nous, pas dans le cadre de la loi tel que défini mot pour mot là, est-ce
que ça, c'est un frais qui deviendrait... c'est une garantie de prêt qui
deviendrait un compte en souffrance?
M. Julien : Si vous permettez, mon
collègue ici peut préciser la réponse à cet égard-là.
La Présidente (Mme Nichols) :
...nous lui cédons la parole.
M.
Tremblay-Parent (Gabriel) : Oui. Ce qui est visé, là, par le dernier alinéa,
là, de l'article 39 tel qu'amendé, là, c'est les créances fiscales.
Donc, à la suite des versements précédents, il y a une créance fiscale, là, une
dette en souffrance, là, qui se... qui se crée, là, à la suite des versements,
parce que, comme l'indiquait le ministre, bien, il y a des frais qui faisaient
l'objet d'une... d'un crédit d'impôt qui ont été finalement remboursés. Mais
donc on est vraiment dans une situation de créance fiscale, là. On ne parle pas
de toute créance gouvernementale, là, quelconque, mais il n'y a rien qui
exclurait, là, que le programme prévoie, là, ce remboursement-là de... d'une
autre dette gouvernementale. Mais ce qui est prévu, là, par le dernier alinéa
de 39, c'est les dettes fiscales.
• (11 h 50) •
M. Julien : Naturellement, la
discussion qu'on aurait éventuellement, c'est sur l'article 36.1,
éventuellement, qui est le volet subvention ou aide financière, là.
La Présidente (Mme Nichols) : Mme la
députée.
Mme Massé : Oui. Juste être sûre,
parce que c'est un travail d'équipe, puis, des fois... C'est que, dans le fond,
je comprends par votre... la réponse de votre collègue, M. le ministre, que,
dans le fond, si, effectivement, une entreprise a reçu un crédit d'impôt autre
que ressources minières, pétrolières et gazières pour une action posée...
exemple, elle investit 1 million, toi, pour faire son trou, puis elle est
allée se chercher un crédit d'impôt là-dessus, un crédit d'impôt à
l'investissement, qui n'est pas le même crédit d'impôt de ressources minières
et pétrolières, je veux être certaine... parce que c'est toujours notre argent
collectif, je veux être certaine que ce qu'on a écrit là va faire en sorte que,
si, en plus, elle a eu un crédit d'impôt de ressources gazières et un crédit
d'impôt sur investissement pour le même trou, on va aller chercher les deux
crédits d'impôt. C'est ça que je veux être sûre.
La Présidente (Mme Nichols) : M. le
ministre.
M. Julien : Bien, je réponds la même
chose depuis plusieurs fois, là, c'est-à-dire qu'un crédit d'impôt pour
investissement, premièrement, ça prend des revenus pour avoir droit à ça. Je ne
pense pas qu'il y en a eu.
Deuxièmement, l'article 39, ici, vise à dire : Quand je pose
un geste d'indemniser, en contrepartie, cette indemnité-là, qui, quand
vous aviez encouru la dépense, vous avait donné un crédit d'impôt, vous me le
retournez, mais ce n'est pas directement à moi, c'est la Loi sur
l'administration fiscale qui dit : Bien, vous avez un compte à payer, vous
avez des impôts à payer, puis on vous... on ne vous libérera pas l'indemnité
totale finale tant et aussi longtemps que vous n'aurez pas posé ce geste-là.
Alors, quand on dit «notamment», c'est toute
créance fiscale. Tout compte à payer fiscal, dans le «notamment», ici, est
visé. Alors, le crédit à l'investissement que vous amenez, bien, si je n'ai pas
remboursé quelque chose qui fait en sorte qu'il avait obtenu le crédit en
investissement, bien, il n'y a pas de créance fiscale parce que la Loi sur l'administration fiscale va dire : Bien, ils
ne me doivent rien parce qu'on n'a pas fait un remboursement. Alors, tout
ce qu'on va... une indemnité... tout ce qu'on va indemniser, s'il y avait
un crédit fiscal qui était lié, il va être récupéré avant le paiement final,
tandis que le crédit d'impôt à l'investissement, c'est une question théorique
qui serait liée à des investissements basés sur des revenus. Alors, je ne vois
pas comment elle s'appliquerait. Mais, si, effectivement, il y avait un geste
qui était posé qui faisait en sorte qu'il n'y avait plus droit, il serait
couvert par le 39.
Mme Massé : Parfait.
La Présidente (Mme Nichols) : Est-ce
qu'il y avait d'autres interventions relativement à l'amendement sur
l'article 39 déposé par le ministre? Oui, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Non, je dis :
Yé!
La Présidente (Mme Nichols) : Ah!
«Yé!» Ou on continue?
Mme Massé : C'était mon signe
d'encouragement au ministre.
La Présidente (Mme Nichols) : O.K.,
c'est bon. Parfait. On aime ça. Est-ce qu'il y avait d'autres interventions
relativement à l'amendement sur l'article... sur l'amendement déposé par le
ministre, 39? Non? Très bien. Donc, on peut procéder... s'il n'y a pas d'autre
intervention, on peut procéder à la mise aux voix de l'amendement. Donc, est-ce
que l'amendement à l'article 39 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Nichols) : Adopté.
Alors, maintenant, ça va nous prendre un consentement spécial...
Des voix : ...
M. Julien : 35.1.
La Présidente (Mme Nichols) : Ah!
on va revenir au 39 avant, puis après on va retourner au 31... au 35.1.
M. Julien : Exactement.
La Présidente (Mme Nichols) : O.K.
Il ne faut juste pas le... pas perdre le fil. Donc là, on va revenir à
l'article 39. Est-ce que l'article 39, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Nichols) : Adopté.
Très bien. Est-ce qu'il y avait... Je ne l'ai pas demandé, mais est-ce qu'il y
avait d'autres interventions, avant, sur l'article 39, là? On l'a adopté.
La présidente...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Nichols) :
Parfait. Donc, on...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Nichols) : Oui,
c'est ça. Il y aura un consentement pour revenir plus tard. Bon. On revient à 35.1. Donc, ça me prend un consentement
pour pouvoir retirer l'amendement déposé à 35.1. Est-ce qu'il y a...
Des voix : ...
La Présidente (Mme Nichols) :
Consentement. Très bien. Et maintenant je comprends qu'il y aura le dépôt d'un
nouvel amendement, et ça prend aussi un consentement, étant donné que
l'article 36 a été adopté. Donc, j'ai besoin d'un consentement pour
pouvoir le déposer sous l'article 36.1. Est-ce...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Nichols) : Ça
sera un nouvel article.
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Nichols) : Consentement.
Très bien.
Alors, on va suspendre quelques instants, le
temps qu'on fasse circuler le 36.1. Très bien.
(Suspension de la séance à 11 h 56)
(Reprise à 11 h 59)
La Présidente (Mme Nichols) : Très
bien. Alors, nous sommes de retour avec le dépôt de l'amendement 36.1. Mme
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
je vous laisse en faire la lecture et les explications.
Mme Massé : Oui. Merci, Mme la
Présidente.
Donc, nous sommes toujours à
l'article 1 : Insérer, après l'article 36 de la Loi mettant fin
à la recherche d'hydrocarbures ou réservoirs souterrains, à la production
d'hydrocarbures et à l'exploitation de la saumure proposé par l'article 1
du projet de loi, l'article suivant, donc :
«36.1. Les
indemnités prévues aux articles 34 et 35 sont diminuées du montant de
toute subvention du gouvernement ou d'un organisme public reçues par la
personne admissible ou, le cas échéant, par le membre d'une société de
personnes qui constitue une personne admissible pour l'application du présent
chapitre, entre le 19 octobre 2015 et le 19 octobre 2021, à l'égard
de la licence révoquée, à l'exception d'une aide fiscale.
«La diminution prévue au premier chapitre est
faite selon les modalités prévues au programme.»
• (12 heures) •
Alors, pour
que les gens qui nous suivent puissent nous suivre, justement, hier... en fait,
depuis le début du travail qu'on a commencé, le ministre et moi, on...
en fait, on ne s'entend pas sur une chose, c'est-à-dire : moi, je n'aurais
pas donné de compensation... mais on ne s'entend pas là-dessus, mais ça
n'empêche pas qu'il faut continuer le travail. Mais il y a une chose sur laquelle on s'entend, c'est que ces
entreprises-là auront une compensation au net, c'est-à-dire faire un...
à grand dessein, on... le ministre est prêt à les compenser, mais il veut
récupérer l'argent que les Québécois ont mis là-dedans le plus possible.
Alors donc, hier, j'ai fait une première
proposition, qui avait ses limites, mais on s'entend sur ce principe-là, que le
ministre appelle au net, on va faire des compensations au net. Ça va bien.
Alors donc, dans... et là on a travaillé ensemble, et on continue de travailler
ensemble, et je vais continuer de travailler ensemble... où on dit, dans
l'article 36, qu'il est question de diminuer du montant toute subvention
du gouvernement ou d'un organisme public.
En fait, je me suis rendu compte, à force
d'avancer dans ce projet-là, que j'aimerais ça si le ministre et son équipe
pouvaient nous faire un peu le portrait de c'est quoi, l'aide, le soutien
financier, c'est quoi, les différents soutiens financiers que peut avoir ce
type d'entreprise là. On le sait, on vient de le voir au 49 par les crédits
d'impôt. Bien. Hier, moi, j'avais mis le mot «soutien financier». Là, on
revient en disant : «Yeesh!» Ça peut être compliqué parce que, là, il y en
a différentes sortes, puis on pourrait l'interpréter.
Ça fait que c'est ça, un peu, comme, ma première
question, puis on va cheminer ensemble là-dedans, c'est : C'est quoi, ça, les aides financières possibles
qu'auraient reçues les entreprises durant ces années-là? Ça ressemble à
quoi?
La Présidente (Mme Nichols) : M. le
ministre.
M. Julien : Oui, certainement. Mais,
écoutez, les discussions qu'on a eues... puis ma collègue le mentionne
clairement, là, puis je suis certain que mon collègue, aussi, de Laval-des-Rapides
est à la même place, on a l'intention d'indemniser... le gouvernement a
l'intention d'indemniser au net, c'est-à-dire, toute l'aide financière, tous
les crédits d'impôt qui ont été octroyés aux titulaires, liés aux six années
qui sont prévues, vont devoir être remboursés ou payer, le cas échéant, des
créances pour être indemnisés.
Maintenant, ici, moi, j'accepte
l'article 36.1 d'entrée de jeu, là, c'est-à-dire que, pour nous, on ne
voit pas d'aide financière ou de subventions qui sont récupérables dans les
licences et les titulaires de licence qu'on a devant nous. Mais, comme on dit,
trop fort ne casse pas, s'il y en avait, bien, elles devraient être
remboursées. Donc, si la question de... ma
collègue me demande : C'est quoi, la subvention du gouvernement
d'organisme public reçu par une personne admissible?, bien, nous, on
n'en voit pas. Alors, je n'oserais pas en inventer. Mais, s'il en existait, on
sera couvert.
Mme Massé : O.K. Donc, subvention,
ça, on le sait, puis je... c'est pour ça, c'est inscrit là, mais il y a d'autres
types de soutien qu'on peut faire, que ce
soit... Puis j'exclus vraiment la dimension fiscale, là. Pour moi, je veux que
vous compreniez bien que j'ai compris que
c'est dans le 49 qu'on a réglé ça. Mais, par exemple, moi, je... Je parlais de
soutien financier hier, puisque c'est un terme, d'ailleurs, que vous utilisez
dans votre propre programme d'indemnisation. Vous indiquez cette question-là de soutien financier,
mais là on ne le voit pas réapparaître là. Ça fait que c'est ça, là, c'est quoi, les autres affaires, tu sais, les garanties de prêt? Je ne sais pas, ce
n'est pas mon métier, mais je sais qu'il y en a. Ça peut être quoi?
M.
Julien : Pouvez-vous juste répéter votre fin de question, chère
collègue?
Mme Massé : Bien sûr, avec plaisir. Plus simplement, c'est
quoi, les soutiens financiers qu'aurait pu faire l'État, autres que les
subventions et les... ce qu'on a réglé au 49... au 40.9... au 30, à l'autre,
là?
M. Julien : O.K.
Mais c'est...
La Présidente (Mme
Nichols) : ...être sûr qu'on parle bien de l'article 39 parce que
ça fait deux fois qu'on dit 49 mais que c'est 39. O.K. Parfait.
Mme Massé : Oui,
oui, je suis désolée, les gens qui essaient de me suivre.
La Présidente (Mme
Nichols) : Pour ceux qui nous écoutent. M. le ministre.
M. Julien : Alors,
pour les discussions que j'ai avec mes collègues, ici, juristes et
naturellement avec le ministère, quand on a préparé le programme, on mentionne
ces éléments-là à l'intérieur du programme. Je suis à l'aise pour le mentionner
également à l'intérieur du projet de loi de manière la plus large possible,
mais je réitère que l'observation qu'on fait, Mme la Présidente, c'est :
outre les éléments prévus à l'article 39, qu'on est venu préciser à l'article 39,
mais qui étaient déjà, malgré tout, là... puis, comme je dis, allons-y,
précisons-le, on l'a fait, qui étaient couverts, on n'en voit pas, là, de
notions d'éléments qui devraient être remboursés, mais ici on vient mentionner
la notion de subvention, qui couvre s'il y en avait eu.
Mme Massé : Par
exemple, il y en a un que je connais, là, mais je ne les connais pas, les
autres. Les aides fiscales, c'est réglé au
39. Ici, on règle les subventions. Cependant, dans votre propre projet de programme
que vous nous avez présenté, qui semble faire office de ce qui vous
guide, vous dites, au point 5.1, dans les documents déposés, vous dites
vous-mêmes : «La présentation de toute subvention, soutien financier ou
investissement gouvernemental reçu en lien direct ou indirect avec la licence
et le ou les projets afférents». Alors, moi, néophyte, qui doit adopter la loi
la plus ferme, avec vous, là-dessus, pour que le coût net soit vraiment net,
c'est de se dire : O.K., en dehors des aides fiscales, qui est réglé, les
subventions, que j'ai mises à mon amendement, c'est quoi, les autres affaires?
Puis je vous donne un exemple, là, une garantie de prêt, ça, c'est un exemple,
il se passe quoi avec ça? Puis, bien, ma première question, c'est vraiment
juste : Y en a-tu d'autres, bébelles de même?
Une voix :
...
M. Julien : Oui,
certainement. Alors, à l'article 5.1, là, du programme, là, quand on vient
mentionner ça, c'est une prise d'information, parce qu'il pourrait y avoir, en
fin de compte, des sommes publiques qui viendraient d'un autre gouvernement,
puis on veut avoir cette information-là pour le référer, le cas échéant. Nous,
on ne voit pas, en fin de compte, ici, là, dans cet élément-là, d'éléments nous
concernant. On n'en voit pas, mais on mentionne «subvention» ici, là, pour être
certains que, si on... si on en voit une.
Pour la garantie de
prêt, je vous dirais, pour la garantie de prêt... La valeur d'une garantie de
prêt, je vous mets au défi de formaliser ça et, après ça, de réussir à concrétiser
cette valeur-là, le cas échéant, avec un tiers. Si vous voulez que ça ne
fonctionne pas, allons-y.
Mme Massé : Oui,
effectivement. Écoutez, c'est assez audacieux de votre part de demander à une
travailleuse sociale de faire ça.
M. Julien : Non,
mais c'est à cause que je n'ai pas la réponse moi-même puis je suis comptable.
• (12 h 10) •
Mme Massé : Oui,
c'est ça. Mais, ceci étant dit, la force des travailleuses sociales, c'est que
la justice, c'est bien, bien, bien, important. C'est sûr qu'une garantie de
prêt, je veux dire, où l'entreprise n'a pas nécessité notre part collective
pour la backer, on peut bien... Bien, en fait, je pense que vous pourriez le
savoir avec les documents que vous demandez, notamment quand vous parlez de
liens directs et indirects avec les licences.
Ceci étant dit,
l'intérêt que nous avons, c'est, si, effectivement, une compagnie n'a pas
honoré son prêt et que, nous, ça nous a coûté des sous parce que nous l'avions
backée, c'est ça qui est notre intérêt ici, là. Ce n'est pas toutes les
garanties de prêt qu'on a faites pour les 62 trous, c'est si une compagnie
n'a pas honoré son prêt et que nous, comme État, puisque nous l'avions garanti,
on a été obligés de mettre du cash là-dedans. Le ministre m'a dit : Je te
mets au défi. Bien, le défi, il est simple pour moi, c'est que... si j'ai été
obligée de mettre du cash parce que l'entreprise n'a pas elle-même honoré son
prêt, bien, c'est de ça que je parle.
M. Julien : Alors,
bien, c'est deux notions distinctes. Premièrement, quand je discute avec mes
collègues, dans les dossiers qui nous regardent actuellement, il n'y a pas de
garantie de prêt. Une garantie de prêt n'a pas d'impact financier, c'est-à-dire
qu'elle ne peut pas être valorisée. Naturellement, c'est une garantie, le cas
échéant, qu'on donne à un tiers qui fait un emprunt. On n'en a pas, donc il n'y
a pas de risque. Une garantie de prêt, ça ne vaut rien, mais ça engage. Je ne
vois pas la pertinence de venir le faire parce qu'il n'y en a pas et je ne peux
pas faire demander un remboursement d'une garantie de prêt parce que ça n'a pas
de valeur. Alors, c'est ma position, chère collègue.
Mme Massé : O.K.
Je réitère que la garantie de prêt... Puis je comprends quand vous me
dites : Ça pourrait être dur à calculer, j'en suis. J'aimerais ça que vous
m'expliquiez lorsque le gouvernement du Québec garantit des prêts, puis là ce
n'est pas votre prêt à moi puis vous, là, des prêts de plusieurs centaines de
milliers de dollars, on peut le présupposer, et vous me dites qu'il n'y en a
pas, mais on peut le présupposer, on sait que c'est un outil qu'utilise le
ministre, peut-être pas vous, mais d'autres ministres régulièrement. Moi, ce
que je suis intéressée, c'est est-ce que vous nous assurez que si, toutefois,
par hasard, c'était arrivé qu'il y ait une entreprise qui n'a pas honoré son
prêt, puis ça nous a coûté à nous, parce qu'on l'a garanti, ce prêt-là, de
l'argent collectivement, bien, ça aussi, ça va revenir avant les
indemnisations?
M. Julien : Alors, bien, je réitère
qu'on observe qu'il n'y en a pas. Maintenant, face à un cas de figure
hypothétique, bien, si vous permettez, je laisserais mon collègue parler de si
ce cas de figure qui n'existe pas... s'il existait, et que le prêt n'était pas
honoré, et que la garantie était appliquée.
M.
Tremblay-Parent (Gabriel) : En fait, si jamais une personne admissible devait
de l'argent au gouvernement du Québec, bien, évidemment, par le
mécanisme de la compensation, là, prévu au Code civil, bien, le montant de la
dette serait déduit, là, de l'indemnité à verser.
Mme Massé : Mme la Présidente, je
vais... Écoutez, c'est... Comment dire? C'est sûr que, là, on manoeuvre dans de
l'eau dans laquelle le ministre me dit : Il n'y en a pas. Bien, oui, je
sais bien, mais, ces informations-là, moi, je ne les ai pas. Et, si d'aventure
il y en avait, je veux être certaine qu'on soit certains que l'entreprise
n'arrivera pas puis dise : Aïe! Vous ne l'avez pas écrit! Vous ne l'avez
pas écrit! Vous ne l'avez pas écrit! Ce n'est pas écrit ni dans le programme
puis ce n'est pas écrit ni dans la loi, ça fait que donnez-nous le cash. C'est
ça que je cherche à faire. Ça fait que, peut-être, je vais demander une
suspension de juste quelques instants, Mme la Présidente, pour être certaine
que je me fais bien comprendre.
La Présidente (Mme Nichols) : Parfait,
nous allons suspendre pour quelques minutes, rapidement. Merci.
(Suspension de la séance à 12 h 16)
(Reprise à 12 h 39)
La Présidente (Mme Nichols) : Merci.
Alors, on poursuit les travaux. Et pas parce qu'on est suspendus qu'on est en
pause. Au contraire, ça travaille fort pendant les pauses, il y a eu beaucoup
d'échanges. Et je cède la parole à la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Oui,
effectivement, je pense que ça a été une pause très bénéfique. Mais, encore là,
pour le bénéfice de nos... des gens qui nous écoutent... Parce que je sais qu'il y en a,
M. le ministre. Vous ne me croirez peut-être pas, là, mais il y a en a,
parce qu'ils nous écrivent, ça fait que je le sais. J'étais encore avec ce
besoin de comprendre lorsqu'on parle de soutien
financier. On a réglé la question des aides fiscales, j'ai compris. La question
des subventions, on va la régler dans les
prochaines minutes. Mais qu'est-ce qui existe d'autre? Je vous ai donné
l'exemple de la garantie de prêt. Qu'est-ce qui existe d'autre comme outils? Moi, je ne connais pas ça. Alors, si vous
pouviez nous faire un portrait rapide, ça m'aiderait.
• (12 h 40) •
M. Julien : Oui,
merci, chère collègue. Naturellement, là, la notion de soutien financier qui
est inscrite à l'intérieur du programme comporte certains éléments. Vous
avez mentionné la garantie de prêt. Bon, la garantie de prêt n'est pas un
soutien financier, puisqu'elle n'entraîne pas, en fin de compte, de déboursés.
Éventuellement, elle pourrait entraîner un déboursé si, justement, le tiers qui
a pris un prêt était en défaut, puisqu'on a donné une garantie de prêt. On a
parlé, également, des crédits... de l'aide fiscale reçue, qui a été réglée à
l'article 39. Puis on a le volet subventions, qui est également énoncé. Puis,
tantôt, on avait une énumération plus large, mais je pense que tous les
éléments sont couverts, là, à la fois avec votre éventuelle proposition de
l'article 36.1 puis l'article 39. Si vous permettez, mon collègue
pourrait compléter par rapport à ces notions-là, qui sont successives et qui
pourraient s'attribuer à la notion de soutien financier.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
effectivement, lors des discussions qu'on a eues, bien, on a exposé, là, qu'il
y avait une possibilité, peut-être, qu'une garantie de prêt amène une dette qui
serait exigible là, du titulaire d'une licence révoquée, en fait d'une personne
admissible, au gouvernement. Donc, ce serait le cas où, comme l'indiquait M. le
ministre, la personne qui a une garantie de prêt est en défaut, le ministre...
le gouvernement paie à sa place, et donc le gouvernement aurait une créance,
là, à l'égard d'une personne admissible. Et donc, pour cette raison, bien,
évidemment, il y a déjà un mécanisme, là, au Code civil, qui prévoit la
compensation, là, mais, bien, on a discuté, là, de l'opportunité de le prévoir
spécifiquement, là, dans le chapitre VI.
Mme Massé : Alors, en fait, M.
le ministre, effectivement, je vais sous peu retirer mon amendement pour en
proposer un autre, qu'on aura... qu'on a, dans ce vaillant temps que nous avons
suspendu, travaillé très fort pour arriver à se comprendre, puis à déposer
quelque chose qui soit satisfaisant. Mais, juste avant, je... Non, je vais
faire ça, je vais demander, donc, la possibilité de le retirer pour déposer un
nouveau.
La Présidente
(Mme Nichols) : Très bien. Alors, pour retirer l'amendement à
36.1, ça prend un consentement. Est-ce qu'il y a un consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Nichols) : Très
bien, il y a... Donc, on... Et il y aura le dépôt d'un nouvel amendement, qui a
été reformulé.
Cependant, on va suspendre, là, quelques
secondes, parce qu'on vient de recevoir un nouvel amendement.
(Suspension de la séance à 12 h 43)
(Reprise à 12 h 45)
La Présidente (Mme Nichols) : Merci.
Alors, nous poursuivons les travaux. Je vais demander à Mme la députée de
déposer... de lire son amendement et d'y apporter les explications nécessaires.
Mme Massé : Oui, bien, je vais le...
La
Présidente (Mme Nichols) : ...la lecture? C'est le dépôt de votre
amendement 36.1. On a retiré le précédent, et c'est la nouvelle
version.
Mme Massé : Oui. Est-ce qu'on a
bien retiré l'autre version? Oui, hein?
La Présidente (Mme Nichols) : Oui,
l'autre version a été retirée, donc c'est le...
Mme Massé : O.K., j'en perdais
un peu.
Alors, je vais lire là, comme ça je ne me
tromperai pas : Insérer, après l'article 36 de la Loi mettant fin à
la recherche d'hydrocarbures ou aux réservoirs souterrains, à la production
d'hydrocarbures et à l'exploitation de la saumure proposé par l'article 1
du projet de loi, l'article suivant :
«36.1. Les indemnités prévues aux articles 34 et
35 sont diminuées du montant de toute créance due au gouvernement ou à un
organisme public et de toute subvention versée par ceux-ci à la personne
admissible ou, le cas échéant, au membre d'une société de personnes qui
constitue une personne admissible pour l'application du présent chapitre, entre
le 19 octobre 2015 et le 19 octobre 2021, à l'égard de la
licence révoquée, à l'exception d'une créance ou d'une aide fiscale.
«La diminution prévue au premier alinéa est
faite selon les modalités prévues au programme.»
La Présidente (Mme Nichols) : Très
bien. Est-ce qu'il y avait des explications ou...
Mme Massé : Bien, très simple,
parce que je tiens vraiment à le dire. Ce que... Ce pour quoi on arrive là,
avec quelque chose qui m'apparaît vraiment tout attaché, c'est parce que, bien,
il y a un travail qui se fait entre l'équipe gouvernementale puis ma petite équipe,
qui, dans le fond, veut assurer que le coût net soit le plus net possible,
hein, c'est un peu ça. Alors, je pense
que... Là, on arrive avec cette question de créance due au gouvernement, puis,
peut-être, c'est la seule chose que
je demanderais au ministre d'expliquer, parce que moi, je parlais de garantie
de prêt, par exemple, et la façon dont on a trouvé qui est en respect de
comment ça marche, la machine, c'est cette notion-là de créance.
Alors, juste pour rassurer les gens qui nous
écoutent, la question des subventions, si elle est couverte... Et j'aimerais que le ministre nous explique en quoi,
par exemple, la garantie de prêt, par ce nouvel amendement là, serait
aussi couverte et pourquoi on parle de — à
la dernière phrase, là — «à
l'exception d'une créance ou d'une aide fiscale», qui, elle, nous réfère
à l'article qu'il nous expliquera. Mais juste bien nous l'expliquer, pour être
sûre que j'ai bien compris.
La Présidente (Mme Nichols) : M.
le ministre.
M. Julien : Parfait, merci.
Merci, chère collègue, pour cette question. Donc, ici, on couvre très, très
large, effectivement. Alors, quand on prend
l'exception, à la fin, là, d'une créance ou d'une aide fiscale, parce que c'est
prévu à l'article 39, qu'on a adopté
précédemment, qui fait la distinction... Parce qu'une créance fiscale, en
réalité, c'est, une fois que les
dépenses... les indemnités qui couvrent certaines dépenses sont redonnées au
titulaire, bien, ça crée automatiquement une créance fiscale, parce que,
pour ces dépenses-là, il avait obtenu, le titulaire, des crédits d'impôt. Donc,
il y a une créance fiscale qui est prévue à l'article 39 et qui oblige le
titulaire à payer ces créances fiscales là avant d'obtenir le paiement final de
cette indemnité. Donc, pas d'échappatoire, il y a remboursement, alors c'est
encore au net.
Ce qu'on vient ajouter en haut, en réalité, là,
de l'article 36.1, le volet créances du gouvernement et subventions, bon,
le volet subventions, ce serait une aide financière. Il n'en existe pas, selon
notre interprétation, et connaissant les dossiers, mais on l'inscrit. Et le
volet créances dues, pourquoi ça permet de couvrir les garanties de prêt... Une
garantie de prêt, c'est une garantie potentielle qui est donnée par le
gouvernement ou par quelqu'un d'autre, là, mais ici on parle du gouvernement ou
un organisme public, pour permettre à un tiers, qui, ici, serait,
potentiellement, le titulaire, de venir faire un emprunt
auprès d'une institution financière. Le cas échéant où il ne rencontre pas ses
obligations auprès du prêteur, le gouvernement devient responsable de la
créance, puisqu'il a donné une garantie de prêt. Donc, ça ne vaut rien, mais...
en tout cas, la valeur n'est pas mesurable. Toutefois, en cas de défaut,
effectivement, le gouvernement doit honorer le prêt. Et, si le titulaire se
retrouve avec une créance due au gouvernement, parce que le gouvernement a fait le remboursement du prêt,
alors on comprend ici que l'indemnité sera réduite de ces montants-là,
le cas échéant, s'il s'avérait que cette éventualité-là se matérialise.
• (12 h 50) •
Mme Massé : Bien, écoutez, je suis
très heureuse, je comprends bien. C'est des mots différents des miens, mais
c'est ce que je voulais dire.
La
Présidente (Mme Nichols) : Très bien, merci. Merci, Mme la députée. Est-ce
qu'il y avait d'autres interventions? Je pense que Mme la députée de
Gaspé souhaitait intervenir sur l'amendement qui a été déposé.
Mme Perry Mélançon : Si je peux
enlever mon masque. Oui, merci, Mme la Présidente. En fait, comme on est
présentement, là, sur toute la question des aides financières gouvernementales,
tout ça, j'avais posé certaines questions au gouvernement lors de l'étude des
crédits budgétaires de l'année précédente et j'avais eu le ministre de l'Économie et Investissement Québec, donc, M.
LeBlanc, là, qui nous avaient un peu parlé du projet Galt, de la
participation financière de Ressources Québec. On en a parlé un petit peu
aussi, là, hier. Je me demandais, en fait, qu'est-ce qui en est. Tu sais, on a parlé de la participation de
8,4 millions, qu'il y en a présentement 6 millions encore
disponibles, là, pour les activités
de développement pétrolier. Et là j'avais eu comme réponse du ministre de
l'Économie : Bien, si le jugement est favorable pour Utica Ressources,
bien, la filière, on va s'arrêter là, on va essayer d'aller chercher... mais...
Bien, en fait, c'est ça. C'est ça, ma question : Est-ce que,
présentement... Ce 6 millions là, de quelle façon il est affecté par le
projet de loi? Comment on retire nos investissements par rapport à ça? Et la
portion qui a déjà été dépensée, qu'est-ce qui en est? Est-ce que... Et c'est
des frais admissibles à l'indemnité ou pas? Donc, c'est en deux volets. Le
2,4 millions déjà investi, bon, qu'est-ce qui en est? Puis comment on
retire les 6 millions encore disponibles dans le projet Galt?
La Présidente (Mme Nichols) : Très
bien. M. le ministre.
M.
Julien : Oui. Mme la Présidente, on a couvert ces
aspects-là, là, dans les derniers jours. Ici, Ressources Québec agit par des investissements, alors c'est une
prise de participation, essentiellement, à l'intérieur du projet. Donc, à la
fois, le pourcentage de participation, le cas échéant, du gouvernement à
l'intérieur d'un projet... si, par exemple... je dis n'importe quoi, si on a 30 % d'un projet, bien, on comprend que
l'indemnité, sur le volet de 30 %, est d'autant réduite, là, c'est-à-dire que c'est la part gouvernementale,
donc l'indemnité va être à 70 %. Et, essentiellement, une prise de
participation n'est pas couverte, là, par le projet de loi et le programme,
parce que la prise de participation n'est pas dans les dépenses d'exploitation
ou les dépenses pour se conformer, qui sont prévues au programme et au projet
de loi.
Mme Perry Mélançon : ...dans ce
cas-ci, c'était environ 17 % de participation par Ressources Québec, sur
8,4 millions, au départ, initialement. Donc, le 6 millions, qui
représente... bon, en pourcentage, je ne le sais pas, là, je ne fais pas le
calcul rapidement comme ça, mais ça va se retrouver à être réduit de
l'indemnisation à Utica Ressources?
M. Julien : Non. Alors, c'est
une prise de participation, ici, qu'on a. Donc, une prise de participation ne
fait pas partie des éléments. Nous, ce qu'on fait ici, c'est qu'on rembourse à
l'intérieur du programme les dépenses qui ont été engagées dans les six
dernières années pour se conformer aux exigences réglementaires, alors... et,
après ça, on vient soustraire les aides financières.
Alors, la prise de participation, ce n'est pas
une notion qui est prévue dans les indemnités. Et ce qu'on vient faire... C'est
que la prise de participation donnait un pourcentage, en réalité, de propriété,
ou bien de participation... Alors, si, par exemple, le gouvernement avait 20 %
de participation, bien, vous comprenez bien qu'on ne va pas donner 100 %
de l'indemnité à l'autre titulaire, parce qu'il y a une partie qui est
reconnue, celle du gouvernement, 20 %, puis il y a une partie qui est
reconnue, celle de l'autre partenaire ou le titulaire principal, à 80 %.
Donc, on ne va pas rembourser le titulaire sur le pourcentage qui appartient au
gouvernement.
Mme Perry Mélançon : Donc,
c'est une façon, en quelque sorte, d'aller rechercher, récupérer cet argent-là
qui avait été investi dans le projet?
M. Julien : Toujours pas. C'est
une... C'est... Non, bien... Non. La prise de participation, c'est une chose,
mais, puisqu'il y a une prise de participation, probablement qu'on a participé
aux dépenses également, parce que c'est une prise de participation qui amène du
capital, qui permet à l'entreprise de faire les dépenses pour se conformer.
Donc, le gouvernement ne paie pas au gouvernement, alors... mais on rembourse
le tiers sur le pourcentage de sa participation.
Mme Perry Mélançon : O.K., pour
la fermeture, ça, des puits, là, le tiers. C'est ça...
M. Julien : Pour les dépenses
occasionnées dans les six dernières années, entre le 19 octobre 2015
et le 19 octobre 2021, qui sont prévues à l'intérieur du programme
d'indemnisation. Alors, on indemnise sur le pourcentage de participation du
titulaire autre que le gouvernement.
Mme Perry
Mélançon : O.K. Donc, le 2,4... Parce que, là, c'est le... Quand on
passe de 8,4 millions, il en reste 6 présentement, donc il y a eu un
2,4 millions pour, peut-être, des frais admissibles, et il n'est pas
considéré ou, en tout cas, il va y avoir une réduction de pourcentage, par
rapport à ça, qui est vraiment, là, de l'argent de la prise de participation,
vous dites, là, qui est du gouvernement, de Ressources Québec. Ça, ça va être
exclu, là, des frais admissibles pour le remboursement.
M. Julien :
Moi, Mme la Présidente, je ne peux pas...
Mme Perry Mélançon : J'essaie
juste de comprendre, là. Non, ce n'est vraiment pas... je ne suis pas en train
d'essayer de creuser ou de vous
mettre en porte-à-faux. C'est que j'essaie de comprendre, dans ce cas-ci, là,
où est-ce qu'on en est.
M. Julien :
Moi, Mme la Présidente, je ne peux pas interpréter les chiffres qui sont
mentionnés, mais ça n'a rien à voir avec la loi puis le programme. Alors, il y
a une prise de participation de Ressources Québec, avec des obligations qu'elle
a à l'intérieur de ce processus-là. Nous, on vient dire : On arrête les
hydrocarbures au Québec. Toutes les dépenses qui ont été occasionnées par un
titulaire entre le 19 octobre 2015 et le 19 octobre 2021,
qui sont relatives à ce qu'on veut compenser
à l'intérieur du programme, c'est-à-dire pour se rendre conformes, sont
indemnisées, pour ces montants-là. Naturellement, on vient réduire ces
indemnités-là de subventions, de créances, etc., et, après ça, ce que mentionne
ma collègue, bien là, c'est le processus de Ressources Québec, qui, lui,
investit, il prend des prises de participation dans certains secteurs. Bien,
alors là, c'est une prise de participation qui est complètement distincte. Et
moi, les sommes qui sont énoncées, là, bien, je ne les connais pas
personnellement.
La Présidente
(Mme Nichols) : Très bien. Est-ce qu'il y avait d'autres
interventions? Peut-être M. le député de Laval...
Mme Massé :
Bien... Ah! non, non, vas-y, vas-y, vas-y, je continuerai après toi...
La Présidente
(Mme Nichols) : Il n'y a pas de chicane, moi, je donne la
parole...
Mme Massé :
J'ai parlé beaucoup.
La Présidente
(Mme Nichols) : Aviez-vous terminé, Mme la députée de Gaspé?
Mme Perry Mélançon : ...on est en train
d'évaluer, là, si on a d'autres questions, mais, si quelqu'un avait
d'autres...
La Présidente (Mme Nichols) : O.K.,
parfait. Donc, je vais laisser la parole à Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Perry
Mélançon : Oui, parfait. Merci.
Mme Massé : En fait, je comprends tout à fait la question de
ma collègue de Gaspé et, dans les faits, je comprends la réponse du ministre, qui dit : On n'est
pas... la loi... ce n'est pas ça qu'on est en train d'étudier dans la loi, et
tout ça. Mais, en même temps, on est
en train de se dire qu'on veut faire ça à coût net. Bon, il y a... l'angle
qu'on le regarde actuellement, c'est
quels sont les argents qu'a investis le gouvernement du Québec pour permettre
la réalisation des projets x, y, et que ces argents-là en subventions, tout ce qu'on est en train de discuter, là,
en crédits d'impôt, en subventions, na, na, na, c'est fini...
La Présidente (Mme
Nichols) : Je m'excuse, je m'excuse de vous interrompre.
Mme Massé : Il
n'y a pas de faute.
La Présidente (Mme
Nichols) : Vous étiez sur une lancée, mais je vous remercie de votre
collaboration. Cependant, étant donné...
Mme Massé : Ah!
c'est parce que c'est fini?
La Présidente (Mme
Nichols) : Oui, c'est ça.
Compte tenu de
l'heure, là, la commission va suspendre ses travaux. Alors, merci à tous de
votre collaboration. Je vous retourne votre président cet après-midi. Bon
dîner, tout le monde.
(Suspension de la séance à
13 heures)
(Reprise à 15 h 03)
Le Président (M.
Lemay) : Alors, bonjour. Bon après-midi à tous. La Commission de l'agriculture,
des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles reprend ses travaux,
et nous poursuivons l'étude détaillée du projet de loi
n° 21, la Loi visant principalement à mettre fin à la recherche et à la
production d'hydrocarbures ainsi qu'au financement public de ces activités.
Et, lors de la
suspension de nos travaux, cet avant-midi, nous en étions rendus à l'étude de
l'amendement de la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, qui vise à
introduire l'article 36.1 à la loi édictée par l'article 1 du projet
de loi. Et, à ce stade-ci, j'aimerais savoir s'il y a d'autres interventions
sur l'amendement proposé par la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. M. le député
de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Oui.
Merci beaucoup, M. le Président. En fait, je ne sais pas si c'est possible
d'afficher... Oui? O.K. Oui, dans quelques instants.
Le Président (M.
Lemay) : ...M. le député, par le temps que la technologie
informatique...
M. Polo : En
fait, mon intervention était basée sur deux mises en situation, en fait, deux
contextes. D'une part, comment le... Oui, c'est ça, je suis assis entre deux
micros, hein? Comment gérer la situation où une entreprise aurait des créances,
parce que c'est spécifiquement le sujet de l'article en question, aurait des
créances envers un organisme public fédéral ou le gouvernement fédéral? Comment
cet article-là... Parce qu'on s'entend que la... Bon, peut-être que le ministre
a déjà la réponse. Allez-y.
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien : Bien,
écoutez, nous, on agit au Québec avec nos lois puis on n'a pas de rôle par
rapport aux créances du fédéral.
M. Polo : Donc,
vous ne voyez pas la nécessité de venir diminuer le montant de la compensation
si l'entreprise a des créances auprès du gouvernement, soit du gouvernement ou
d'un organisme public fédéral.
M. Julien : Bien,
je ne considère pas qu'on est la succursale du gouvernement fédéral, bien
entendu.
M. Polo :
Non, non, non. On ne parle pas...
M. Julien :
Mais, à terme, il y a de l'information qui va circuler, mais on va agir sur nos
responsabilités.
M. Polo :
Parfait. O.K. Et, spécifiquement au niveau des dates, parce qu'on fait
référence, là, au 19 octobre 2015, dans une situation où une entreprise a
obtenu, donc, un certain montant d'argent pour effectuer de l'exploration,
O.K., et que l'exploration... ou, en fait, cet investissement de la compagnie
s'est effectué au-delà du montant, on va parler de 5 millions de dollars,
et que la compagnie a investi plus que 5 millions de dollars, O.K.,
lorsqu'est venu le moment de faire de l'exploration, donc ça a dépassé le
montant qui lui a été octroyé, comment gérer ce genre de situation là à partir
de cet article-là? Supposons, on prend le chiffre de 5 millions.
M. Julien : Bien,
c'est-à-dire, il faudrait que vous reformuliez votre question pour nous dire...
M. Polo : C'est
hypothétique.
M. Julien : Non,
mais même hypothétique. C'est-à-dire, c'est... Ils ont investi plus que
5 millions?
M. Polo : Oui,
oui.
M. Julien : Parce
que, le 5 millions, ça n'existe pas. Il n'y a pas de limite par rapport
aux 5 millions. Est-ce que vous voulez dire que, si, par exemple, ils ont
eu des dépenses, une indemnité et qu'a contrario de cette indemnité-là, juste
pour être certain, alors je vais formuler avec vous, bien, il y aurait des
créances qui dépasseraient l'indemnité à verser? C'est ça que voulez dire?
M. Polo : Oui,
exactement.
M. Julien : Bien,
ça va s'arrêter à l'indemnité parce qu'il y aura zéro indemnité. Mais,
naturellement, là, après ça, ça deviendrait une mauvaise créance pour le
gouvernement.
M. Polo : Attendez
un instant.
Le Président (M.
Lemay) : Est-ce qu'en attendant il y a d'autres députés qui veulent
intervenir? Non? Ça va. Nous allons attendre quelques instants.
Des voix :
...
Le Président (M. Lemieux) : M. le
député de Laval-des-Rapides.
M.
Polo : On parle de subventions, on parle de subventions attribuées à
l'entreprise, puis avant 2015, et subventions, donc, attribuées à
l'exploration, O.K.? Mais supposons que, dans un cas d'espèce, l'entreprise
investit dans le travail d'exploration ou dans ses actions d'exploration, elle
dépasse le total des subventions qui lui ont été versées. Comment gérer? Comment cet article-là permet de gérer ou de
s'accommoder pour gérer ce type de situation là?
M. Julien : Bien, ici, dans votre question, cher collègue, là,
il y a deux notions distinctes puis qui sont incompatibles. Donc, je
vais présumer que votre question, c'était : Si une subvention a été
obtenue avant le 19 octobre 2015? Bien, effectivement, il n'y a pas de
remboursement parce qu'à la fois les dépenses et l'aide financière avant 2015
ne sont pas parties du projet de loi. On réitère cependant...
M. Polo :
Non...
M. Julien :
On réitère cependant qu'il n'y a pas d'aide financière ni de subvention, à
notre connaissance, pour les titulaires, actuellement, ni entre les périodes de
2015 et 2021 et les précédentes, mais on prend des mesures pour être certains à
cet effet-là.
Pour la notion de
crédit d'impôt, il faut bien comprendre que c'est la dépense. Puis, le crédit,
lui, c'est sûr qu'il a... Mais, si, par hasard, il y avait une aide financière
qui avait été obtenue avant 2015, bien, elle ne fait pas partie du projet de
loi ni du programme. À notre connaissance, il n'y en a pas.
M. Polo :
Merci.
Le Président
(M. Lemay) : Donc, puisqu'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'amendement pour proposer d'introduire le nouvel article 36.1, je serai
prêt à le mettre aux voix. Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président
(M. Lemay) : Adopté. Très bien. Donc, l'article 36.1 de la
loi édictée par l'article 1 du projet de loi est adopté. Nous revenons à
l'article 40. M. le ministre, à la lecture.
M. Julien :
L'article 40 : «À l'exception...»
Une voix :
...
M. Julien :
Excusez-moi.
«40. À l'exception du
montant qui représente le total des frais qui entrent dans la catégorie prévue
au paragraphe 3° du troisième alinéa de l'article 35, une indemnité ne
peut être versée, en tout ou en partie, avant que le ministre n'ait délivré, s'il
y a lieu, une déclaration de satisfaction en vertu du deuxième alinéa de
l'article 26 au titulaire de la licence révoquée à l'égard de laquelle les
frais ont été engagés.
«Malgré le premier
alinéa, le programme peut prévoir le versement d'une indemnité, en tout ou en
partie, pour des frais qui entrent dans les catégories prévues aux
articles 34 à 36, avant que cette déclaration ne soit délivrée, dans le
cadre d'un projet pilote visé au chapitre VII.»
Cet article prévoit
la fermeture définitive des puits forés en vertu de la licence, et la
restauration des sites constitue une condition sine qua non au versement d'une
indemnité par le ministre, à l'exception de l'indemnité pour les frais relatifs
à cette fermeture définitive.
Le programme ne peut
déroger à ce principe.
Cette disposition
vise à encourager les personnes admissibles à procéder à la fermeture
définitive des puits et à la restauration des sites.
• (15 h 10) •
Le Président
(M. Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 40? Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Bien, peut-être juste avoir quelques explications du
ministre, là, pour ajouter aux commentaires, puis je vais voir si j'ai des
questions par la suite.
Le Président
(M. Lemay) : Vous voulez avoir des explications supplémentaires
de la part du ministre sur un élément spécifique?
Mme Perry Mélançon : Oui. Bien là, je vois, en
fait, que c'est ce qu'on discutait. Donc, pour atteindre le versement
des indemnités, il faut que la fermeture définitive des puits soit faite.
Est-ce qu'il y a une preuve qui doit être démontrée?
Juste me parler un peu du mécanisme. Je n'ai pas eu le temps de regarder
exactement, là, qu'est-ce qui en est.
Le Président
(M. Lemay) : Alors, M. le ministre.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. À l'article 26, on avait bien démontré, en fin de compte,
l'ensemble du graphique de cheminement, là, qui est... en termes visuels et de
ses compositions, qui fait en sorte qu'à la fois sur... Parce
qu'il y a comme deux éléments, là, qui sont des points pivots. Le premier,
c'est de dire : Le titulaire doit proposer un plan de fermeture qui...
après analyse par le MELCC et le MERN, on dise : Écoutez, là, si vous
réalisez ça, là, ça va être excellent, on vous laisse aller, on vous laisse
travailler. Et, à la fin, il y a des inspecteurs qui vont aller vérifier que
ces travaux-là ont été effectués conformément au plan.
Si, par aventure, d'autres éléments avaient été
identifiés comme à risque entre le plan puis la fermeture, qui vont être
validés par l'inspecteur... et, encore là, le MELCC et le MERN, par leur
responsabilité chacune, vont venir certifier que le puits est adéquatement
fermé, et c'est seulement à ce moment-là qu'on va revenir voir, ici, le
versement, le point rouge, là, sur le graphique de cheminement, de l'indemnité.
Alors, oui, on va avoir déboursé l'aide relative au soutien à la fermeture,
mais certainement pas l'indemnité sur le programme. Alors, c'est ce qu'on
cherche, ici, à clairement soutenir.
Le Président (M. Lemay) : Ça
vous va? Très bien. S'il n'y a pas d'autre intervention à l'article 40, je
serai prêt à le mettre aux voix. Est-ce que l'article 40 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 41 de la
loi édictée par l'article 1 du projet de loi.
M. Julien : On va avoir un
amendement.
Alors, je vais lire l'article : «41. La
révocation des licences et des autorisations visées à l'article...» C'est là
qu'on voulait suspendre, hein?
Une voix : ...
M. Julien : On pourrait... On
demanderait une suspension pour donner des explications des prochains articles
aux collègues par nos équipes techniques et déposer... pour leur mentionner,
les prochains articles, c'est quoi, la nature et les enjeux qui y sont liés.
Alors, je demanderais, si c'est possible, de
suspendre momentanément les travaux.
Le Président (M. Lemay) : Oui,
certainement.
Suspension.
(Suspension de la séance à 15 h 14)
(Reprise à 15 h 26)
Le Président (M. Lemay) : Alors,
nous reprenons nos travaux et nous en sommes rendus à la lecture de
l'article 41. Ça vaudrait la peine de le reprendre. M. le ministre, à la
lecture.
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président.
Alors : «41. La révocation des licences et
des autorisations visées à l'article 7 ne donne droit à aucune autre
indemnité que celles prévues au programme d'indemnisation.»
Alors, cette disposition vise à éviter que les
titulaires de licence révoquée obtiennent, au moyen d'un recours, une autre
forme de compensation, de réparation ou des dommages-intérêts pour la
révocation des licences et des autorisations.
Seuls les montants prévus dans le programme d'indemnisation établis
conformément au chapitre VI pourront être obtenus par les
titulaires de licence ou d'autorisation révoquée. Et j'aurais un amendement, M.
le Président.
Le Président (M. Lemay) : Bien
entendu. L'amendement est déjà affiché pour les membres de la commission. Je
vous invite à faire la lecture de votre amendement.
M. Julien : Oui. Alors, remplacer
l'article 41 de la Loi mettant fin à la recherche d'hydrocarbures ou de
réservoirs souterrains, à la production d'hydrocarbures, à l'exploitation de la
saumure proposé par l'article 1 du projet de loi par le suivant :
«Malgré toute disposition contraire, la
révocation des licences et des autorisations visées à l'article 7 ne donne
droit à aucune autre indemnité, compensation ou réparation, notamment à titre
de dommages-intérêts, que celles prévues au programme d'indemnisation.»
Et là il y a-tu un commentaire ou non?
Le Président (M. Lemay) : Oui, si on
veut... Voilà.
M. Julien : Parfait. Cet amendement
vise à écarter toute prétention que la révocation d'une licence ou d'une
autorisation permettrait à son titulaire d'obtenir une indemnité, une
compensation ou une réparation sur la base d'un recours
fondé sur une autre loi du Québec, notamment le Code civil du Québec. Entre
autres, il faut éviter que le titulaire d'une licence révoquée prétende avoir
droit à une indemnité d'expropriation, même si la révocation d'un droit
d'exploiter des ressources faisant partie du domaine de l'État ne donne pas
ouverture à une telle indemnité.
Donc, M. le
Président, ici, l'amendement, selon nos juristes, qui seront disponibles pour
répondre aux questions, permet justement de renforcer l'intention qu'on
a ici, que seules les indemnités prévues au programme seront versées pour la
révocation des licences auprès des titulaires, et aucun autre versement ne
pourrait être obtenu.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet amendement? Mme la
députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Oui, peut-être
juste pour entendre les explications au micro. Je pense que c'est important de
savoir. Parce que, là, on parle de l'article 41. On est vraiment sur la
question des indemnités qui seront prévues
dans le programme. Donc, nous, on a toujours, là, en tête, dans cette étude
détaillée, de savoir si c'est vraiment solide comme projet de loi pour éviter toutes sortes de poursuites judiciaires
par la suite pour essayer d'avoir des dédommagements sur des pertes...
des pertes de revenus ou, en tout cas, qu'on gonfle toute la question des
compensations.
Donc là,
bien, je comprends qu'on est vraiment dans toutes les autres formes d'indemnité
quelconques. Peut-être qu'on pourra avoir une explication, là, par
rapport à l'amendement qui a été ajouté par le gouvernement quand même, il faut
le dire. Donc...
M. Julien : Oui, certainement.
Donc, effectivement, là, ici, l'article 41 est spécifiquement sur les
indemnités liées à la révocation des licences. On a d'autres articles, qui vont
également être bonifiés, dans les eaux de l'article 69, l'article 70,
qui visent également à nous prémunir face à certains recours ou aux prétentions
des titulaires.
Si vous permettez, je laisserai la parole, si
vous y consentez, à mon collègue pour préciser ces éléments-là.
Le Président (M. Lemay) : Très
bien. Consentement pour que Me Tremblay-Parent puisse prendre la parole?
Mme Perry Mélançon : Consentement.
Le Président (M. Lemay) : Parfait.
Allez-y, M. Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Comme
l'expliquait M. le ministre, l'article 41, là, tel qu'amendé... bien, en
fait, l'article initial, là, qui se retrouvait déjà dans le projet de loi, vise
vraiment à écarter, là, toute demande, là, qui concernerait d'autres
indemnités, ou des dommages, ou une autre forme de compensation ou de
réparation que ce qui est prévu, là, dans le programme qui sera élaboré par le
gouvernement. L'amendement vise à préciser cet élément-là, là. À la suite des
consultations particulières, je pense qu'il y avait un besoin de venir préciser
clairement que cette disposition-là vise à écarter, là, les prétentions que
d'autres réparations, dommages ou compensations pourraient être exigés. Donc,
l'amendement puis la disposition, là, visent clairement à être le plus
hermétique possible puis à s'assurer qu'il n'y ait rien d'autre, là, qui soit
demandé.
• (15 h 30) •
Le Président (M. Lemay) : Merci.
Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Oui. Bien,
peut-être simplement aussi poser la question, là, par rapport aux accords
internationaux, qu'est-ce que ça ajoute de plus, là, au projet de loi pour ce
qui est du droit international, donc toujours dans l'optique, là, d'éviter les
recours judiciaires?
M. Julien : Oui, je vais céder
la parole dans quelques instants, là, à mon collègue juriste. Naturellement,
ici, on n'a pas la prétention que ces articles-là viennent enlever, en fin de
compte, les recours en droit international. C'est des articles de loi à
l'intérieur des lois du Québec.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
d'abord, je vais faire une précision, là, pour l'article 41 puis je
pourrai compléter avec l'autre élément. Je dirai que... d'abord, pour
l'article 41, également, tel qu'amendé, il faut dire que le libellé fait
en sorte que le but, ce n'est pas d'empêcher le dépôt de recours mais d'en
permettre le rejet. Donc, l'article 41, ce qu'il va permettre, c'est de
dire : Bien, les prétentions puis ce qui est demandé, là, bien, il n'y a
pas de fondement juridique à ça puisqu'il n'y a aucun autre dommage, ou
réparation, ou compensation qui peut être demandé. Donc, ça va permettre le
rejet de recours qui seraient déposés pour obtenir autre chose que ce qui est
prévu dans le programme d'indemnisation.
Mais évidemment l'article 41 vise les
recours en droit québécois, en droit local. Donc, pour ce qui est des accords
internationaux, on ne peut pas, dans une loi québécoise, venir directement
empêcher la cause d'action en tant que telle, mais, comme l'ont indiqué des
intervenants lors des consultations particulières, bien, évidemment, il y a un
enjeu, dans les accords internationaux, d'avoir un équilibre, donc d'avoir une
compensation qui est juste, là, dans les circonstances. Et donc l'objectif du
programme d'indemnisation est justement d'amener cet équilibre-là entre la
révocation des droits puis évidemment une compensation qui est raisonnable dans
le contexte énergétique actuel.
Le Président (M. Lemay) : Merci
pour ces explications. Est-ce qu'il y a d'autres... Mme la députée.
Mme Perry
Mélançon : Bien, juste mentionner qu'on est heureux de voir cet
amendement-là pour s'assurer, là, qu'on vienne le plus possible s'éviter...
bien, en fait, pas s'éviter des recours, vous l'avez bien mentionné, mais qu'il
ne puisse pas y avoir d'indemnité additionnelle qui soit demandée ou réclamée,
là, par les compagnies pétrolières. Donc, on n'aura pas d'amendement qu'on aura
à déposer en ce sens-là, pour ce qui est des indemnités, à l'article 41.
Donc, merci pour l'explication. Ça va faire... Ça va être tout pour nous
pour... de notre côté, oui. Merci.
Le Président (M. Lemay) : Merci, Mme
la députée. Puisqu'il n'y a pas d'autre intervention, je serai prêt à mettre
cet amendement aux voix. Est-ce que l'amendement à l'article 41 est
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Nous revenons donc à l'article 41 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? M. le député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Bien, j'avais une question
qui... tantôt, mais elle vient d'être posée. Par contre, puis je ne sais pas si
on en a... on vient d'en parler ou pas, l'article 41 n'aura aucun effet
sur les trois poursuites déjà entamées en vertu du Règlement sur les activités
d'exploration en 2018. Est-ce exact?
M. Julien : Alors, le projet de loi
comporte des éléments, mais ce n'est pas à l'article 41 ici, c'est
vraiment sur la révocation des licences et... auprès des titulaires. C'est les
articles 69, 70 qui visent justement à se prémunir contre certains
recours.
M. Polo : O.K., donc plus loin?
M. Julien : Oui.
M. Polo : Parfait.
Le Président (M. Lemay) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur l'article 41 tel qu'amendé? S'il n'y
a pas d'autres interventions, je suis prêt à le mettre aux voix. Est-ce que
l'article 41, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Merci. Donc, nous passons à la lecture de l'article 42 de la loi édictée
par l'article 1 du projet de loi. M. le ministre, à la lecture.
M. Julien : «42. Un projet pilote
mis en oeuvre en vertu du présent chapitre ne peut avoir pour effet de
permettre la recherche d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, la
production d'hydrocarbures ou l'exploitation de la saumure.»
Alors, cet article précise que le
chapitre VII ne peut permettre la mise en oeuvre d'un projet pilote ayant
pour objet de contrevenir à l'interdiction prévue à l'article 6 de la
présente loi. En effet, un projet pilote pourrait viser l'utilisation d'un
puits foré pour la recherche d'hydrocarbures et d'en retarder la fermeture,
mais ne pourrait viser la recherche d'hydrocarbures.
Le
Président (M. Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des
interventions sur cet article? Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Oui. Bonjour, tout le
monde. Dans votre explication, M. le ministre, vous dites : «En effet, un
projet pilote pourrait viser l'utilisation d'un puits foré pour la
recherche...» Donc, une entreprise pourrait dire : Moi, je veux faire de
la recherche, puis on verra toutes les modalités tantôt, là, mais il
pourrait... Cette compagnie-là pourrait donc forer un nouveau puits?
M. Julien : Non. M. le Président,
pour répondre à ma collègue, ici, qu'est-ce qu'on vient dire, c'est :
Pourrait viser l'utilisation d'un puits qui
a été foré pour la recherche d'hydrocarbures, mais ne pourrait pas poursuivre
une recherche d'hydrocarbures. Alors,
on prend un puits, puis on pourrait y faire de la géothermie, par exemple. On
aura des amendements qui vont être apportés plus tard sur... parce qu'on
a eu beaucoup de discussions sur les projets pilotes. Soyez assurée qu'on a le
même objectif, c'est de bien encadrer ça. Mais ici c'est... ce que ça vient
dire, c'est : Peu importent les projets pilotes, jamais qu'ils ne pourraient
contrevenir à ce qu'on a décidé, c'est-à-dire la recherche et l'exploitation
d'hydrocarbures et de saumure, c'est impossible dans les projets pilotes.
Mme Massé : Merci.
Le Président (M. Lemay) : Est-ce
qu'il y a d'autres interventions sur cet article? S'il n'y a pas d'autres
interventions, je suis prêt à le mettre aux voix. Est-ce que l'article 42
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté. M.
le ministre, à la lecture de l'article 43. J'ai cru comprendre que vous
avez aussi des amendements.
M. Julien : Oui. Là, je voulais
juste savoir : Est-ce que tous les amendements ont été déposés sur
Greffier? Donc, tous les amendements ont été déposés sur Greffier au fur et à
mesure.
Alors, l'article 43 : «Le ministre
peut, par arrêté, autoriser la mise en oeuvre d'un projet pilote afin
d'acquérir des connaissances géoscientifiques relatives :
«1° au potentiel de séquestration de dioxyde de
carbone;
«2° au potentiel de stockage d'hydrogène produit
à partir d'une source d'énergie renouvelable;
«3° au potentiel de géothermie profonde;
«4° au potentiel en minéraux critiques et
stratégiques de la saumure;
«5° à toute autre activité qui favorise la
transition énergétique ou qui participe à l'atteinte des objectifs de lutte
contre les changements climatiques.
«Le ministre détermine les normes et les
obligations applicables dans le cadre d'un projet pilote, lesquelles peuvent
différer des normes et des obligations prévues par la présente loi ou par un règlement
pris pour son application. Il peut également déterminer, parmi les dispositions
du projet pilote, celles dont la violation constitue une infraction.»
Alors, cet article permet au ministre
d'autoriser la mise en oeuvre de projets pilotes visant l'acquisition de
connaissances. Un projet pilote permet de déroger aux dispositions de la
présente loi, à l'exception de l'interdiction prévue à l'article 42, en
particulier celles qui visent la fermeture définitive de puits et de
restauration de sites. En effet, il est important que, dans un contexte
d'innovation, le Québec puisse miser sur des infrastructures déjà en place,
telles que les puits, afin notamment d'améliorer sa connaissance géologique du
sous-sol québécois, laquelle connaissance pourrait d'ailleurs mettre à jour de
nouvelles solutions innovantes pour la transition énergétique ou l'atteinte des
objectifs de lutte contre les changements climatiques.
Le ministre détermine les normes et les
obligations applicables dans le cadre du projet pilote et celles dont la
contravention constitue une infraction.
Le Président (M. Lemay) : Et vous
avez un amendement, M. le ministre. Et l'amendement a été distribué et est
disponible présentement sur les écrans. Vous pouvez en faire la lecture.
• (15 h 40) •
M. Julien : Certainement. À
partir... Parfait.
À l'article 43 de la Loi mettant fin à la
recherche d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la production
d'hydrocarbures et à l'exploitation de la saumure proposé par l'article 1
du projet de loi :
1° remplacer ce qui précède le paragraphe 1° du
premier alinéa par ce qui suit :
«43. Le ministre peut, par arrêté publié à la Gazette
officielle du Québec, autoriser la mise en oeuvre d'un projet pilote qui
prévoit l'utilisation d'un puits visé par l'obligation prévue à
l'article 10.
«Un projet pilote doit permettre l'acquisition
de connaissances géoscientifiques relatives :»;
2° supprimer, dans le paragraphe 3° du premier
alinéa, «profonde»;
3° insérer, dans le deuxième alinéa et après
«d'un projet pilote,», «notamment afin d'assurer la sécurité des personnes et
des biens et la protection de l'environnement et favoriser l'implication des
communautés locales,».
Cet
amendement vise à préciser qu'un projet pilote doit impliquer l'utilisation
d'un puits visé par l'obligation de fermeture
définitive des puits et de restauration de site prévue à l'article 10. Le
régime de projet pilote permet de déroger aux normes et obligations
prévues à la loi, dont celle de fermeture définitive et restauration de site
prévue à l'article 10.
Cet amendement vient également préciser qu'un
projet pilote peut permettre l'utilisation d'un puits afin d'acquérir des
connaissances en matière de géothermie, peu importe le type de géothermie.
Le Président (M. Lemay) : ...M. le
ministre. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Mon recherchiste me dit
qu'on ne trouve pas l'amendement sur Greffier.
Le Président (M. Lemay) : Ah!
Peut-être juste de rafraîchir...
Mme Massé : Rafraîchir.
Le Président (M. Lemay) : ...parce
que, puisqu'il est... puisqu'il est affiché sur l'écran et que ça vient de
Greffier, donc... Mais, effectivement...
Mme Massé : Ah! c'est bon, ça.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : ...il faut
comme sortir et revenir, là, et puis, après, ça... l'amendement devrait
apparaître dans votre écran.
Mme Massé : Il résiste...
Mme
Perry Mélançon : ... Ce n'est pas 43.1, donc...
Le Président (M. Lemay) :
Oui, parce qu'il y a deux amendements. Bien entendu, là, maintenant, nous
traitons l'amendement à l'article 43, et par après il y aura un amendement
pour introduire un nouvel article 43.1.
Mme Perry
Mélançon : O.K. Ça fait que même mon ami ne l'avait pas.
Mme Massé : Merci.
Voyez-vous, quand on travaille avec les mêmes outils, ça va mieux.
Le Président (M.
Lemay) : Voilà.
Mme Perry
Mélançon : ...quand on travaille avec Greffier, ça ne va pas toujours
aussi bien. On va l'avoir.
Le Président (M. Lemay) : Alors, je vous permets
de... quelques instants pour prendre connaissance de l'amendement.
Mme Perry
Mélançon : O.K. Bon.
Le Président (M.
Lemay) : Est-ce que... Est-ce qu'il y a quelqu'un qui aurait des
interventions sur l'amendement proposé par le ministre? Mme la députée de
Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Oui. J'aimerais juste qu'on nous spécifie... En fait, quand
on parle du puits visé par l'obligation prévue à l'article 10, donc on
parle des puits déjà existants, les 62, de mémoire, qui doivent se conformer à
la fermeture et la restauration des sites. C'est ça?
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre. Ce n'est pas...
M. Julien : Oui, effectivement, c'est
les 62 puits, là, les 182 licences, ceux... qui sont couvertes par le
projet de loi.
Mme Perry
Mélançon : Parfait. Donc, ça répond un peu aux préoccupations de
certains groupes qui nous demandaient à ce que ce soient uniquement les puits
existants. On ne pourrait pas, dans un projet pilote, tu sais, faire un autre
trou, il faut que ce soit déjà un prévu dans la... l'article 10. C'est
ça...
M. Julien :
Exactement.
Mme Perry
Mélançon : ... qu'on vient renforcer dans l'amendement. Bien, c'est
parfait. Ça va pour moi.
Le Président
(M. Lemay) : Très bien. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Pour ma gouverne, M. le
ministre, vous intégrez une nouvelle étape, qui est de publier à la Gazette
officielle du Québec. J'imagine que... En fait, ce n'est pas tous les
arrêtés qui sont publiés? Si vous le mentionnez, pourquoi?
M. Julien :
Bien, ici, là, on dit, en fin de compte, qu'il va être publié, puis ils ne
sont pas tous publiés, puis c'est pour répondre justement à cette volonté de
transparence. On s'est fait dire : Oui, mais ça se peut que ce soit
derrière des portes closes. Bien, écoutez, là, comme mon équipe aime mon sens
figuré, là, on... on ouvre le kimono, là, c'est ce qu'on...
Mme Massé :
Sans commentaire.
Le Président
(M. Lemay) : Il y en a qui pratiquent des sports plus dangereux
que d'autres!
Mme Massé :
Puis autre question à kimono ouvert : Pourquoi on... Pourquoi vous
enlevez «profonde»?
M. Julien :
Ça, de mémoire, c'était l'INRS qui mentionnait qu'il était limitatif de
mentionner «profonde», parce qu'il pourrait y avoir...
Mme Massé :
Oui, oui, oui.
M.
Julien : ...en réalité, de
la géothermie qui n'était pas qualifiée de profonde. On dit : On va ouvrir
à ça également.
Mme Massé :
Merci.
Le Président
(M. Lemay) : Mme la députée de Gaspé.
Mme Perry
Mélançon : Bien, tant qu'à parler de l'INRS, c'est eux aussi, je
pense, qui suggéraient la tenue d'une
évaluation environnementale aussi, le BAPE sur les nouveaux projets pilotes,
parce que c'est des nouvelles technologies puis que, même si on est
dans... dans les développements durables et écologiques, là, c'est quand même
des techniques qu'on ne connaît pas toujours
le... la portée. Et donc, quand on est en terrain un peu inconnu, surtout que
c'est des entreprises qu'on est en
train de leur fermer des projets... la porte à des projets, vont en avoir
d'autres, et qu'on veut s'assurer qu'ils soient toujours le plus
possible en phase avec nos engagements et nos objectifs de réduction des gaz à
effet de serre, et tout ça, donc s'assurer qu'on est béton quand on dit...
comment, «ceinture et bretelles»?
Le
Président (M. Lemay) : Oui. Pour répondre... c'est l'expression que votre
collègue de Jonquière nous a apportée.
Mme Perry
Mélançon : Ah! c'est... En plus, c'est mon collègue de
Jonquière. Ah! bien là, là, je vais me l'approprier.
Le Président (M. Lemay) : D'accord.
M. le ministre.
M. Julien : On va arrêter les
expressions, je pense, à partir de maintenant.
Des voix : ...
M. Julien : Mais... Bien, je vais en
dire une autre, tiens. Si on faisait une espèce de BAPE obligatoire, ce serait
comme de la Labatt bleue pour tout le monde. Ce n'est pas ce qu'on souhaite.
Alors, essentiellement, c'est... il y a toujours la possibilité pour le
ministre de l'Environnement d'exiger un BAPE, mais on comprend bien qu'on ne
connaît pas la nature, actuellement, des projets pilotes, donc on ne peut pas l'exiger
a priori, de connaître la nature des projets pilotes, là... d'exiger un BAPE,
alors... puisque la plupart du temps, ça ne serait pas pertinent.
Mme Perry Mélançon : ...pour
être sûrs, en fait, là, quand je parlais d'objectifs en matière environnementale,
pour s'assurer qu'on soit en phase, là, le ministère des Énergies et des
Ressources naturelles et le ministère de l'Environnement... parce que ça n'a
pas toujours été le cas, hein, on s'entend là-dessus, pour que ce soit en phase
avec la Loi sur la qualité de l'environnement, c'est vraiment dans ce sens-là
qu'on aimerait que ce soit comme explicitement inscrit dans le projet de loi,
en fait. Donc, on est ouverts à discuter, là, de la façon de le formuler, là.
Obligatoire ou non, on va voir jusqu'où on va, là, mais... Parce que vous le...
Ça ne le dit pas non plus, que le ministre pourrait décider d'aller de l'avant
avec la tenue d'une évaluation environnementale, là, via le bureau.
M. Julien : C'est-à-dire que,
clairement, ici, puis mon collègue me le référait, ces projets pilotes là sont
assujettis à la LQE. Donc, à partir du moment qu'ils sont assujettis à la LQE,
si, le cas échéant, il y a une nécessité d'avoir, en fin de compte, un
processus de BAPE, il serait effectué.
Mme Perry Mélançon : Puis
est-ce que vous pouvez m'indiquer à quel article ça réfère, en fait, que c'est
assujetti à la LQE?
M. Julien : S'applique à tout.
Si vous permettez, il n'y a pas d'exclusion, mais...
Le Président (M. Lemay) : Me
Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) :
...Loi sur la qualité de l'environnement, là, s'applique à n'importe quelle
activité. Donc, ça, c'est... ça, ça ne fait aucun doute, là. Il n'y a pas
d'exclusion, là, dans la loi, sur l'application de la Loi sur la qualité de
l'environnement. La LQE prévoit, là, notamment à l'article 31.1.1, qu'un
BAPE peut être déclenché, là, si, dans des... lorsque les circonstances le
requièrent, par le gouvernement, là. Donc, il y a un pouvoir de le faire si
nécessaire.
Et puis on avait abordé, là, plus tôt dans
l'étude, l'article 22, là, pour ce qui est des autorisations
ministérielles. Donc, si jamais il y a un projet pilote qui se retrouvait dans
un milieu à risque, donc, quand on parle de milieux humides hydriques, ou si on
était dans un projet qui implique le prélèvement d'eau, bien, il serait
susceptible, là, de faire l'objet d'autorisations ministérielles, là, au même
titre, là, qu'on l'avait vu pour la fermeture des puits, puis également, là,
une autorisation spécifique, là, pour la séquestration de CO2, là,
qui est déjà prévue, là, dans la réglementation.
Le Président (M. Lemay) : Mme la
députée.
Mme Perry Mélançon : Parce que je me
suis fait un devoir de bien remplacer mon collègue de Jonquière, puis je suis
certaine qu'il continuerait à poursuivre en ce sens-là, parce que, même si
c'est déjà prévu ou... En tout cas, je pense que de se le rappeler ici... puis
que ça soit bien indiqué dans la loi, surtout quand on parle des milieux à
risque, je pense qu'on va... En tout cas, on va regarder comment on formule
l'amendement, là. Il va venir, là, mais pour la tenue du BAPE, soit dans les
milieux plus à risque ou... En tout cas, on va voir s'il faut suspendre. Je
clarifie.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
• (15 h 50) •
M.
Julien : Bien, c'est-à-dire que, dans chacune des lois qui sont
adoptées, les autres lois s'appliquent. Donc, on
va attendre... on va attendre, là, votre proposition d'amendement. Mais,
clairement, la Loi sur la qualité de l'environnement s'applique sur les
éléments qui sont inscrits ici comme sur tous les éléments qui pourraient,
enfin, affecter, là, la qualité. Donc, je vais vous... Mais on va attendre
votre amendement.
Le Président (M. Lemay) : Question de directive,
là, simplement vous dire que moi, j'ai regardé l'amendement que vous...
Mme Perry
Mélançon : ...il est déjà envoyé, oui?
Le Président (M.
Lemay) : ...puis, tu sais, si... à moins qu'il ait... qu'il soit
changé, mais il n'interfère pas avec l'amendement en cours. Ça fait qu'on peut
traiter l'amendement en cours, puis il y a toujours la possibilité, si ça
ressemble à ça, là, que...
Mme Perry
Mélançon : O.K.
Le Président (M.
Lemay) : Ça vous va? Je voulais juste vous donner un point
d'information.
Alors,
est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'amendement proposé par le
ministre à l'article 43? S'il n'y a pas d'autre intervention, je
suis prêt à mettre cet amendement aux voix. Est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. Donc, nous revenons à l'article 43 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mme Perry
Mélançon : ...l'amendement, M. le Président, mais ça va venir assez
vite, je crois, là. Donc, si quelqu'un veut intervenir...
Le Président (M.
Lemay) : Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Oui,
c'est ça. Bien, en fait, on avait la même préoccupation — il
faut croire qu'on a assisté aux mêmes audiences et lu les mêmes mémoires — on
avait la même préoccupation qui est apportée par notre... par ma collègue de
Gaspé. Nous, là où on voyait qu'on pouvait intégrer ça... Puis là elle me
disait qu'elle préparait un amendement, ça fait que je vais la laisser aller.
Mais je prévoyais aussi apporter un amendement à... pour ajouter un article en
43.1, ça fait que je lui donne en même temps une indication.
Et, ceci étant dit,
pour ce qui est du contenu de l'article 43 comme tel, je pense qu'en dehors
de la... de soumettre clairement tout projet
pilote à la LQE, qui est peut-être en train de s'écrire, sinon on en aura une
autre à proposer, au-delà de ça, je pense qu'on a... Avec la
publication, on est venus... puis aussi, de reconnaître que ça touche les
62 puits, et non pas les 240, je ne sais plus trop combien d'autres qu'il
reste à travers le Québec, je pense que c'est satisfaisant.
Le Président (M.
Lemay) : D'accord. M. le ministre.
M. Julien : Bien,
on va attendre l'amendement, mais on réitère, là, puis ici on... mes collègues
juristes me mentionnent : On ne peut pas mentionner à l'intérieur
d'articles d'une loi toutes les lois qui s'appliquent autrement... si elles
s'appliquent, là. On se comprend bien? Alors, on écoutera l'amendement, mais ce
n'est pas quelque chose qu'on peut faire et qu'on doit faire. Mais je ne
présume pas de l'amendement pour l'instant.
Mme Perry
Mélançon : On l'a simplifié pour vous, M. le ministre. On espère, on a
de l'espoir.
M. Julien : C'est... Mais ce n'est
pas tant sa complexité que sa recevabilité. Alors, n'essayez pas de le
simplifier trop.
Le Président (M.
Lemay) : Bon. Alors, ce que je vais faire, c'est que je vais
suspendre...
Mme Perry
Mélançon : S'il vous plaît, oui.
Le Président (M.
Lemay) : ...les travaux quelques instants pour permettre la
distribution d'un éventuel amendement. Suspension.
(Suspension de la séance à
15 h 54)
(Reprise à 16 h 02)
Le
Président (M. Lemay) :
Alors, nous reprenons nos travaux et nous en sommes à la lecture d'un
amendement à l'article 43 par la députée de Gaspé. Je l'invite à en faire
la lecture.
Mme Perry
Mélançon : Oui. Donc, article 1 introduisant l'article 43 de
de la nouvelle loi : Ajouter l'alinéa suivant à la fin de
l'article 43 de la loi édictée par l'article 1 du projet de
loi :
«Tout projet pilote doit être assujetti aux
dispositions prévues dans la Loi sur la qualité de l'environnement
(chapitre Q-2).»
Le Président (M. Lemay) : Et
vous avez des explications?
Mme Perry Mélançon : Oui. Bien,
en fait, c'est ça, on demandait... Bien, en fait, le ministre voulait savoir si
ça allait être recevable, et il y a eu des explications sur la question de la tenue
du BAPE qu'on a bien tenu compte. Donc, on
comprend... on comprend effectivement que ça doit être évalué selon le risque
et que c'est la Loi sur la qualité de l'environnement qui décide si on a
recours ou non à un BAPE. Mais ce qu'on souhaite vraiment, puis c'était ce
que... l'essence des demandes des groupes,
c'est qu'il y ait des consultations publiques sur des projets pilotes, surtout,
là, quand ça comporte des risques. Donc, on demande à ce que ce soit
explicitement inscrit dans la loi pour qu'on... que tous les projets pilotes
soient réellement assujettis aux dispositions de la Loi sur la qualité de
l'environnement.
Le Président (M. Lemay) : Merci,
Mme la députée. M. le ministre.
M. Julien : Oui. Bien...Mais je
lis ça puis, je vous le dis, on ne pourra pas aller vers ça, puis je vais
laisser, après ça, les juristes s'exprimer. Clairement, là, tous les projets
pilotes qui le doivent, dépendant de leur nature, là, sont assujettis aux dispositions
prévues de... dans la Loi sur la qualité de l'environnement. Ce que vous nous
suggérez ici comme... oui, ce qui est suggéré par ma collègue comme moyen,
c'est de venir inscrire ça. Ça veut dire que, si on l'inscrit à cet endroit-là,
alors quelqu'un pourrait lire la loi puis dire : Bien, à toutes les places
où est-ce que tu ne l'as pas inscrit,
puisque tu l'as nommément inscrit là, bien, ça ne serait pas assujetti, puis...
Mais non, mais non, c'est assujetti, tout est assujetti quand c'est
nécessaire qu'il le soit, assujetti.
Alors, je laisserais mon collègue, ici, juriste
justement confirmer par d'autres exemples du fait qu'il serait non seulement
non suggéré de le faire, mais même que ça entraîne des risques de faire ce qui
est proposé ici.
Le Président (M. Lemay) : Me Tremblay-Parent.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
on peut avoir... on en a discuté, d'ailleurs, je pense, lors de la première
journée d'étude, là, des autres lois qui sont susceptibles de s'appliquer. On
pense à la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune, la Loi sur
les espèces menacées et vulnérables. C'est toutes des lois qui ont pour objet
de protéger l'environnement, la diversité, la... assurer la biodiversité et
puis qui s'appliquent, comme, à toutes activités, là, justement, qui sont
susceptibles de modifier, là, un habitat faunique ou une activité qui
modifierait l'habitat d'une espèce faunique ou floristique menacée et
vulnérable. Donc, il faut éviter, là, de venir en préciser une en particulier
de manière à affaiblir, là, la portée des autres.
Puis ce que j'ai donné comme exemples, c'est
deux exemples parmi tant d'autres. Donc, à mon avis, là, il faudrait éviter,
là, de venir amener cette précision-là qui pourrait, finalement, affaiblir, là,
le régime de protection qui est prévu, régime de protection dont j'ai parlé
notamment à l'article 22 de la Loi sur la qualité de l'environnement, qui
indique, là... j'ai parlé des milieux humides et hydriques, de prélèvements
d'eau qui ont... qui vont généralement amener, là, des autorisations
ministérielles obligatoires, mais il y a également, là... on parle des
activités qui sont susceptibles d'engendrer, là... d'entraîner des
contaminations ou des modifications, là, à la qualité de l'environnement. On
donne même l'exemple, à l'article 22, là, d'activités industrielles.
Donc, du moment qu'un projet pilote va aller
au-delà de la simple acquisition de connaissances... mais, en fait, qui va
avoir... ça n'ira pas au-delà, mais qui va viser l'acquisition de
connaissances, mais qui pourrait avoir des conséquences sur l'environnement,
bien, le régime, là, de protection de l'environnement, à la LQE et dans les
autres lois, le statutaire va évidemment s'appliquer.
Le Président (M. Lemay) : Mme la
députée.
Mme Perry Mélançon : Oui. Bien,
c'est parce que je veux revenir sur ce que le ministre a dit, là, quand il dit
qu'ils seront... les projets pilotes seront assujettis si nécessaire. C'est là
que je veux savoir, là, «si nécessaire», c'est quoi qu'on entend par «si
nécessaire».
M. Julien : Bien, alors, quand je
disais «si nécessaire», c'est : la LQE prévoit, en fin de compte, des
éléments qui sont... qui ont un impact. Donc, je ne sais pas, moi, si le projet
pilote, je dis n'importe quoi, ça serait de faire de la corde... de la corde à
Tarzan dans le puits, bien, on comprend bien qu'il n'y a pas d'impact dans la
LQE. Ce ne serait pas un projet admissible, là, mais...
Mme Perry
Mélançon : Ah! on ne le sait pas. On ne le sait pas. C'est
pour ça que ça serait important de le savoir.
M. Julien : Non, mais, peu importe,
l'élément qui est important, M. le Président, c'est de venir dire : La LQE
s'applique. On ne doit pas indiquer dans une loi partout où la LQE s'applique.
Ça voudrait dire que, dans les autres cas de figure, elle ne s'applique pas. Et
c'est ça, le danger, c'est... Elle s'applique, la LQE. Alors, quand on veut
venir préciser qu'elle s'applique à un endroit
spécifique, ça voudrait dire qu'à d'autres endroits, potentiellement, on
présume qu'elle ne s'applique pas. Et je ne sais pas d'où vient cette
présomption-là, parce qu'on ne peut pas venir inscrire à l'intérieur de toutes
nos lois, dans des articles, toutes les autres lois qui, selon les critères
d'application de ces lois-là, doivent être appliquées.
Alors, je peux comprendre que certains disent :
Aïe! Il faudrait que la LQE s'applique. Nous, on dit : Bien oui, la LQE s'applique. Mais ce n'est pas parce que les
gens souhaitent qu'elle s'applique puis qu'on confirme qu'elle
s'applique effectivement qu'on doit l'exprimer nommément à l'intérieur de
l'article. Et c'est ce que les juristes nous disent, c'est : La LQE
s'applique, mais ça ne veut pas dire qu'on doit inscrire à tout endroit où elle
s'applique qu'elle s'applique.
Le Président (M. Lemay) : Mme la
députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : Bien, ce n'est
pas n'importe quelle loi, là. On est vraiment ici dans des projets pilotes qui
touchent... qui va peut-être affecter l'environnement, qui aura des impacts,
des... sur des enjeux environnementaux. On est devant une loi qui est pilotée
par les Énergies et les Ressources naturelles, qui ont une responsabilité aussi
de s'assurer qu'on respecte l'environnement dans toutes les... dans toutes les
activités qui seront faites sous ce ministère. Et là on ouvre la porte à des
projets pilotes. On ne sait pas quelle évolution ça va prendre dans les
prochaines années. C'était le cas, il y a plusieurs années, pour d'autres
énergies qu'on connaît mieux aujourd'hui, mais on est vraiment dans des projets
pilotes, là, qui peuvent être faits de toutes sortes de façons, avec des
technologies qu'on ne connaît pas... peut-être même pas à l'heure actuelle.
Je ne pense pas que c'est trop de demander, dans
ce projet-là, que les projets pilotes soient assujettis aux dispositions de la
LQE, là. Ça fait qu'il ne faut pas non plus qu'on minimise ce qu'on est en
train de demander là, là. Ce n'est pas... Je pense qu'il y a quand même quelque
chose d'important là, puis sinon on ne l'aurait pas mentionné dans les
consultations publiques non plus, là. C'est des experts qui l'ont dit, ce n'est
pas moi, ce n'est pas... je ne sors pas ça de nulle part, là. Donc, il faudra
que le ministre nous confirme, de quelconque façon, que tous les projets
pilotes seront réellement, nécessairement assujettis aux dispositions prévues
par la LQE. Et là je n'ai pas cette impression-là, là, actuellement.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
• (16 h 10) •
M. Julien : Bien, écoutez, je ne
sais pas comment ça se fait qu'elle n'a pas... ma collègue n'a pas cette
impression-là, c'est ce que je dis. Et c'est clairement... Nos juristes nous
dit qu'ils sont assujettis à la LQE, et tous les projets, donc, qui auraient
des impacts seraient... sont assujettis à la LQE. Alors, pourquoi ma collègue
ne nous parle pas de la loi sur la faune,
sur la protection des espèces menacées, sur le volet faunique et floristique?
Tous ces éléments-là vont être appliqués, comme loi, aux projets pilotes,
mais on ne commencera pas à faire une nomenclature de toutes les lois qui
s'appliquent aux projets pilotes, sachant qu'elles s'appliquent aux projets
pilotes. Donc, c'est... Je n'ai jamais vu ça, mais je pense que, les groupes,
quand ils sont venus nous rencontrer, c'est qu'ils étaient préoccupés pour
dire : Aïe! Il faut s'assurer que la LQE s'applique. Puis nous, on
dit : Bien, certainement que la LQE s'applique, et il n'y a pas de raison
pour laquelle elle ne s'appliquerait pas. Mais alors c'est... je ne viens pas
minimiser rien, là, chère collègue... M. le Président, mais c'est... elle
s'applique, mais on ne nommera pas toutes les lois qui s'appliquent à tous
égards aux projets pilotes.
Le Président (M. Lemay) : Mme la
députée.
Mme Perry Mélançon : On me l'a bien,
bien, bien spécifié. Je pense que l'échange était pertinent. Et je vois que
j'ai une collègue qui va poursuivre sur cet échange-là.
Le Président (M. Lemay) : Bien sûr.
Alors, Mme la députée de...
Mme Perry Mélançon : Donc, on n'aura
pas fait le tour de la question.
Le Président (M. Lemay) : ...Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
la parole est à vous.
Mme Massé : Bien sûr, j'entends, la
LQE s'applique. Bien. La LQE, M. le ministre, elle est faite de telle sorte
que, selon que c'est un risque faible, un risque modéré ou un risque élevé, il
y a des autorisations qui sont exigées ou non, il y a un BAPE qui est exigé ou
non, hein, selon le niveau de risque.
Je pense que ce que
ma collègue essaie ici... et moi de même, dans un autre amendement qui allait
dans le même sens, c'est de dire : Aïe! On est dans quelque chose de neuf,
là, tu sais, on veut stocker de l'hydrogène, potentiellement, peut-être du...
je ne sais plus trop tout ce qu'ils veulent stocker, là, puis on va faire ça en
projet pilote, mais il n'y a personne qui a idée comment le sol et le sous-sol,
qu'il soit aqueux, comme la disposition, là, de l'article 22, que ce soit
en plein milieu de la forêt, etc., comme on l'a dit nous-mêmes quand on en a
parlé... mais l'idée étant : puisque, ces projets pilotes là, on joue un
peu à l'apprenti sorcier... sorcière — je pense, j'aime mieux les sorcières, tiens — les groupes sont venus nous dire... et ils ont été
plusieurs, là, de nos groupes publics, comme de comités de citoyens,
comme les gens, encore, du comité québécois de droit de l'environnement... du
Centre québécois de droit de l'environnement, ils sont venus nous dire :
Regardez, c'est tellement neuf, cette affaire-là, qu'il faut s'assurer que ce soit automatiquement qu'il y ait une... Bien sûr que
c'est soumis à la LQE, mais, la LQE, là, à nulle part ce n'est écrit :
projet pilote de stockage d'hydrogène... — waouh! — ce
n'est écrit à nulle part, ça — je l'ai vu — et c'est ça que les
groupes sont venus nous dire, puis... Ça et d'autres choses, là. Je parle
d'hydrogène, mais le CO2, le stockage de CO2, aucune
idée, l'extraction de la saumure pour en extraire les minéraux rares.
Alors donc, je pense
que, là où les groupes nous ont avisés... C'est-à-dire que la LQE, vous l'avez
dit, elle s'applique, j'en suis. Et là je vais vous poser une question très,
très, très spécifique : Pour avoir le niveau... Vous savez que, pour avoir
le niveau faible, il n'y a pas d'autorisation nécessaire. Ça veut donc dire
que, pour des projets aussi particuliers que ceux-là, qui seraient considérés
de niveau faible, alors qu'on est dans de l'expérimentation nouvelle, eux
autres n'auraient pas besoin d'autorisation. Êtes-vous d'accord avec ça,
M. le ministre?
Le Président (M.
Lemay) : Alors, je vais permettre la réponse au ministre, puis après
j'aurais le député de Bourget qui voudrait intervenir. Donc, M. le ministre,
allez-y.
M. Julien : Écoutez,
s'ils sont assujettis à la LQE, alors les critères de la LQE et les analyses
d'impact de la LQE s'appliquent. Ce n'est pas le ministre de l'Énergie et des
Ressources naturelles qui va valider ces niveaux-là pour dire que le projet
pilote, oui ou non, en fin de compte, nécessite tel ou tel geste. Donc, je
réitère, là, la formule initiale, c'est : à partir du moment où on dit que
c'est assujetti, c'est que la LQE doit s'appliquer conformément à ce qui est
prévu à la LQE. Mais de venir présumer que ça ne serait pas le cas, bien...
mais je ne sais pas pour quel motif. Alors, c'est plus ça, M. le Président.
Le Président (M.
Lemay) : M. le député de Bourget.
M. Campeau : Merci,
M. le Président. J'entends bien la problématique et l'inquiétude, puis, même,
je la partage, mais, en même temps, c'est le pain et le beurre du ministère de
l'Environnement que de se poser exactement ce genre de questions là. Puis ils
vont se dire : C'est un projet pilote, c'est petit. Vu que c'est petit,
est-ce qu'on va le regarder de la même façon qu'un projet immense? Non. C'est
nouveau. Ils vont le regarder d'une façon : Ah! c'est nouveau, c'est... non connu. Et c'est à... c'est
leur décision, et ils font ça à tous les jours, se poser des questions :
Est-ce que c'est d'un risque moyen, minime, important, et tout?
Alors, je pense qu'il
faut faire confiance au système déjà en place, qui va analyser ça considérant
que c'est des... considérant que c'est un milieu qu'on connaît moins. Tout
dépend de ce qu'on fera comme projet. Et, à ce moment-là, peut-être qu'il va y
avoir un BAPE, peut-être qu'il n'y en aura pas, peut-être qu'il n'y aura pas
besoin d'avoir d'autorisation, mais moi, je leur fais confiance, parce que, de
toute façon, à tous les jours, on leur fait confiance pour toutes sortes de
projets, et ça inclut des projets pilotes aussi.
Le Président (M.
Lemay) : Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Oui.
Merci, M. le député de Bourget. Mais l'enjeu, c'est qu'à l'article 22 de
la LQE on détermine... bon, là, je ne vous
parle même pas du risque faible, là, ils vont être capables de déterminer le
risque, certes, mais, mettons, pour
déterminer un risque faible... un risque modéré, pardon, à l'intérieur de la
LQE, c'est inscrit toutes sortes de raisons,
toutes sortes de... tu sais, l'établissement, l'exploitation d'une installation
d'élimination de matières résiduelles, l'installation... bon, il y a
toutes sortes d'affaires de même, et ça nous dit que, par exemple, il y a
aussi, dans les picots, l'exploitation d'un établissement industriel — ah! là,
on se rapproche-tu de ça, on ne sait pas — l'utilisation d'un procédé
industriel. Ah! est-ce que c'est un procédé industriel? Est-ce que ce que...
Est-ce que le fait, par exemple, de capter du CO2 dans un puits
existant, c'est un procédé industriel? Je ne le sais pas. Bon, il y en a un
autre qui dit : «Toute autre activité déterminée
par règlement du gouvernement.» Alors, même notre LQE, elle a émis des choses
dans lesquelles «projet pilote de captation de CO2», ce n'est pas
écrit pantoute, ni d'hydrogène, ni de... «whatever». Même l'extraction... des
projets qu'on a entendus, là, l'extraction des minéraux rares, etc., ce n'est
pas là-dedans. Et, quand je vais à l'article... bien, le 10e picot, qui me
permettrait de dire : Peut-être que c'est là-dedans, «toute autre activité
déterminée par règlement du gouvernement», là je m'en vais vers les règlements,
puis il n'y a rien qui me parle de projet pilote puis il n'y a rien qui me
parle de stockage de...
Alors, moi, je pense,
c'est ça qu'on tente ici de venir faire inscrire, pas par manque de confiance
du LQE, pas du tout, mais c'est nouveau, cette affaire-là, et ce n'est pas
inscrit. Et, à notre sens... bon, peut-être qu'il faudrait retravailler
l'amendement de notre collègue, là, mais, à notre sens, c'est dire : Bien,
il faut venir dire à la LQE... parce que ça n'existait pas avant, il faut venir
dire à la LQE : Chère LQE, il y a une nouveauté, que nous sommes en train
de créer, qui s'appelle les projets pilotes, et, ces projets pilotes là, bien
sûr, vous évaluerez le niveau, on vous fait confiance, mais, ceci étant dit, on
a besoin que ça existe, cette réalité-là, dans la LQE, parce qu'à ma
connaissance... Puis ma question va être dirigée vers le ministre : Est-ce
que c'est parce que je n'ai pas... j'ai manqué quelque chose à quelque part?
Mais, pour moi, projets pilotes, tous les types de projets pilotes dans ces
puits qu'on aurait dû fermer mais qu'on laisse ouverts pour des questions de
connaissance, générer de la connaissance, bien... mais, à quelque part, la LQE,
ça n'existe pas, pour le moment, ces puits-là.
• (16 h 20) •
Le Président
(M. Lemay) : M. le ministre.
M. Julien : ...mais, écoutez...
Alors ici, on a un amendement qui est proposé : «Tout projet pilote doit
être assujetti aux dispositions prévues de la Loi sur la qualité de
l'environnement (chapitre Q-2).» Clairement, tous les projets
pilotes sont assujettis à la Loi sur la qualité de l'environnement, et on n'ira
certainement pas dans le sens d'inscrire toutes les lois, tous les règlements
auxquels sont assujettis une loi ou un article. C'est parce que ça serait, a
contrario, comme de faire une démonstration que les autres ne le sont pas. Et
clairement ici il n'y aura pas d'acceptation sur l'amendement proposé.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Bourget.
M. Campeau : J'aimerais juste
continuer dans le même sens, M. le Président. Encore une fois, je partage cette
inquiétude-là. J'ai juste l'impression, un peu comme le dit le ministre, qu'on
a beau mettre la ceinture puis les bretelles, on est rendus plus loin que ça,
parce que des projets pilotes au Québec, bien, il y en a plein. Il y a même...
Je me souviens d'un projet pilote, que j'ai déjà visité avec le ministre, où on
récupère des batteries, qui a lieu à Anjou. Bien, c'est un projet pilote, et il
a commencé tout petit puis il a grossi. Alors, il y en a plein partout, des
projets pilotes. Cette fois-ci, il est dans un milieu différent et il va être
traité comme tel par les gens du ministère de l'Environnement, avec sûrement
beaucoup plus d'attention parce que c'est un milieu différent, moins connu.
Fort probablement qu'ils vont dire : Oh, oh! Il y a lieu de faire plus
attention. Mais moi, je leur fais confiance, en ce sens que c'est un projet
pilote comme les autres projets pilotes, et ils vont tenir compte du milieu, à
ce moment-là. Alors, j'ai l'impression... je ne vois pas le bénéfice de
rajouter ça.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Gaspé.
Mme Perry Mélançon : O.K.,
d'accord. Qu'est-ce qu'on fait pour mieux attacher, justement, donc, ces
nouveaux projets pilotes là avec les dispositions de la Loi sur la qualité de
l'environnement? Je la... Je pose la question au ministre. Quelle serait la
façon de l'inscrire et de rendre encore plus béton un projet de loi
environnemental et qu'on souhaite qu'il soit le plus possible lié à la Loi sur
la qualité de l'environnement? Il y a peut-être une autre façon de le formuler.
On est ouvertes à voir qu'est-ce qui est proposé par les équipes du ministre,
là, mais je pense qu'on vient de mentionner, quand même, qu'il y a une espèce
de flou, là, par le fait que ces projets pilotes là, c'est nouveau, c'est
nouveau aussi pour le ministère de l'Environnement, et donc qu'on veut s'assurer
que toutes les technologies qui seront utilisées, peu importe le niveau de
risque... bien, que ce soit fait avec le maximum de précaution.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Bien, écoutez,
j'écoute ma collègue, M. le Président, puis je ne suis pas d'accord. La Loi sur
la qualité de l'environnement s'applique aux projets pilotes prévus à
l'intérieur du projet de loi. Et la Loi sur la qualité de l'environnement, si
mes collègues me disent qu'elle n'est pas suffisamment robuste... Mais, pour
moi, cette loi-là s'applique aux projets pilotes, il n'y a personne qui doute
de ça. Alors, on n'a pas à venir dire, toujours et sur tout :
Rappelons-nous que la Loi sur la qualité de l'environnement s'applique, quand
elle s'applique. Alors, elle s'applique.
Mme Perry Mélançon : ...ailleurs,
là.
M. Julien : Pour moi, il n'y a
pas de flou... Ma collègue me dit : On est rendus ailleurs. On n'est
nullement rendus ailleurs. La Loi sur la qualité de l'environnement s'applique aux
projets pilotes. Je ne peux pas être plus clair que ça et plus limpide que ça,
M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : Il y
a aussi Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques qui veut intervenir. Ça vous va?
Allez-y, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Perry Mélançon : Il n'y a
pas l'ouverture qu'on aurait souhaitée, là, vraiment, là, mais allez-y.
Mme Massé : Non, non, non, mais
attends, attends, ne baisse pas les bras, ne baisse pas les bras.
Mme Perry Mélançon : Non, non,
je ne baisse pas les bras.
Le Président (M. Lemay) : Alors, Mme
la députée...
Mme Perry Mélançon : C'est mal me
connaître, là.
Le
Président (M. Lemay) : Alors, il y a une personne qui a la parole :
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Perry Mélançon : Je vais
rebondir.
M. Julien : ...
Mme Massé :
Moi, là, j'entends très bien, hein, la Loi sur la qualité de l'environnement
s'applique. Bien. Mais connaître la Loi sur la qualité de l'environnement... Il
faut répondre à la question : Comment le nouveau droit qu'on est en train d'écrire va
s'appliquer, notamment en matière des projets pilotes? Bien, surtout en matière
des projets pilotes, parce que, pour
le reste, on a déjà, sur les terrains contaminés, les... les eaux... voyons! en
tout cas, les lieux hydriques, etc.,
on a... c'est tout... Puis je vous dis, là, prenez la peine d'aller voir ça,
c'est extraordinaire, on nous explique comment on va épandre... faire de
l'épandage forestier d'eaux douces usées et des boues provenant d'un site... On
a déjà le centre de transfert de matières résiduelles. On a déjà... Que c'est
que j'ai vu tantôt? J'étais vraiment surprise. Comment laver les fruits et les
légumes. Ça, ce n'est pas moi qui l'invente, là, c'est le Règlement sur
l'encadrement d'activités en fonction de leur impact.
Et c'est là, M. le
ministre, où peut-être que, dans le fond... L'amendement de ma collègue, vous
dites : Ça s'applique, ça s'applique. O.K., mais c'est le comment qui
n'est pas là. Et pourquoi le comment n'est pas là? Bien, parce qu'on est en
train de créer ce droit-là. Et c'est pourquoi, donc, il faut absolument qu'on
trouve une façon... j'en ai une à vous proposer, 43.1, mais qui va venir
dire : Il faut que... Puisque... Tu sais, à la limite, on pourrait
commencer comme ça : Puisque la loi... puisque le projet... les projets de
loi... Je recommence. Puisque les projets pilotes sont assujettis à la Loi sur
la qualité de l'environnement, ce qu'il faut, c'est définir l'encadrement de
ceux-ci, parce que c'est par voie réglementaire que ça se fait, et il faut
l'indiquer, parce qu'actuellement la LQE n'a pas ça.
Et honnêtement ce
n'est pas que je ne leur fais pas confiance, c'est que la loi est structurée de
telle... la LQE est structurée de telle façon que c'est par règlement qu'on
détermine toutes sortes d'affaires, là. Je vous dis, allez voir ça, ça vaut la
peine. Le site d'étang de pêche et de sites... bon, etc. Je pense qu'il doit,
par règlement, par voie réglementaire, en fonction du niveau d'impact... ça,
là-dessus, je suis d'accord avec ce qui a été dit jusqu'à maintenant, mais il faut qu'on soit capable d'identifier... il
faut que la LQE soit capable d'identifier, par voie réglementaire,
comment on va faire appliquer ce nouveau
droit qu'on est en train de donner à des industries qu'on veut voir fermer
généralement. Mais, dans ce cas-là, on leur dit : Vous pouvez rester
ouvertes, vous êtes assujetties. Il ne manque que l'étape, et c'est ça, M. le
ministre, qu'on vous demande de faire... bien là, ce n'est pas dans la
proposition, mais la logique en arrière, c'est ça, c'est de définir, donc,
l'encadrement, parce que c'est fixé par voie réglementaire. Voyez-vous un petit
peu la différence? Si ça peut aider tout le monde à faire la nuance entre les
deux, là...
Le Président (M.
Lemay) : Alors, Mme la députée, par... juste... directive, là, vous
pouvez le distribuer, le rendre disponible sur Greffier, mais, si c'est pour
introduire un nouvel article, on l'étudiera après.
Mme Massé : Après,
hein?
Le Président (M.
Lemay) : D'accord?
Mme Massé :
Oui.
Le Président (M.
Lemay) : Mais, bien entendu, vous pouvez le transmettre au secrétariat
de la commission, qui pourra le distribuer aux membres de la commission.
Donc, nous sommes
toujours sur l'amendement proposé par la députée de Gaspé à l'article 43,
et M. le ministre voulait peut-être répondre. Allez-y, M. le ministre.
• (16 h 30) •
M. Julien : Certainement.
Alors, je vais faire attention, parce que la collègue qui propose
l'amendement... Puis je reviens sur l'amendement, puis après ça j'aurai une
discussion avec ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Alors, l'amendement
qui est proposé, pour moi, là, puis je le réitère, là, puis ce n'est pas... ce
n'est pas une question de... Certains...
J'ai entendu, là : Pas beaucoup d'ouverture. Bien non. Je ne peux pas être
ouvert à ça, alors... Alors, ce n'est pas...
Mais je pense qu'on a démontré beaucoup d'ouverture jusqu'à présent, là, dans
les trois dernières journées, là, d'étude du projet de loi. Mais l'ouverture, ça ne veut pas dire d'aller vers des
choses qui ne seront... qui ne sont pas conséquemment... qui amènent plus de risques, en fin de compte, que de
solutions. Alors, ici, l'amendement est mal inscrit et ne doit pas aller
de l'avant. Alors, je voudrais bien être gentil, mais ça serait une erreur
fondamentale de le faire, et on n'ira pas là.
Mais je comprends aussi... L'autre enjeu qu'on a,
là... Je vais revenir avec ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
L'autre enjeu qu'on a, c'est qu'un projet pilote, il est difficile à définir, a
priori, quand on ne le connaît pas. Tu sais, on
parle de géothermie, de captation, tu sais, on garde tout le grand vocal, là,
tu sais, pas d'exploration, pas d'exploitation d'hydrocarbures. Il doit
nécessairement aider à la transition énergétique, donc il faut qu'il ait un
effet positif sur cette transition énergétique là sans faire de l'exploitation
d'hydrocarbures, tu sais, c'est... Puis après ça on dit : Mais elle est
assujettie à la Loi sur la qualité de l'environnement.
Là, si l'enjeu qu'on
a devant nous, c'est de s'assurer que le ministère de l'Environnement ou le
ministre de l'Environnement soit saisi
adéquatement du projet pilote, qu'on ne connaît pas encore, de sa nature, là,
je ne serais pas fermé de venir dire : Bien, écoutez, là, comment
qu'on fait pour s'assurer, là, que, clairement... Parce que, moi, c'est...
administrativement, c'est clair, là, qu'il
va être, tu sais... des projets pilotes, on n'en fera pas une pléthore, là,
puis l'objectif, c'est certainement que ça ne vienne pas avoir un enjeu
sur la qualité de l'environnement. Puis on dit : Bien, elle est assujettie
à la LQE.
Mais, si la crainte,
c'est de venir dire : Oui, mais est-ce qu'on est certain que le ministère
de l'Environnement va être saisi adéquatement?, bien, trouvons une voie de
passage pour dire que le ministère de l'Environnement ou le ministre de
l'Environnement est consulté. Mais on ne viendra jamais prétendre de venir dire
que le projet pilote est assujetti à la Loi sur la qualité de l'environnement.
C'est le cas.
Donc, essayons, en
fin de compte, de mitiger le risque que vous percevez. Mais le risque n'est pas
encore tangible, puisque ça va dépendre de la nature des projets pilotes. Et
tous les projets pilotes seront aussi différents un de
l'autre et auront des natures différentes qui nécessiteront des analyses
distinctes pour répondre, justement, le cas échéant, à la LQE.
Le Président (M.
Lemay) : Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Oui.
Ça peut être ça. Effectivement, «we get there», comme on dit, moi qui ne parle
pas anglais, comme vous le savez. J'ai, comme ça, des flashs de ma jeunesse.
Effectivement, il faut absolument trouver la façon... puis vous allez voir, là,
dans votre... dans le Greffier, sous peu, j'en propose une. Je ne dis même
pas : C'est la bonne, mais ce qu'on sait, c'est que, dans la LQE, c'est
expliqué, ce qui constitue un niveau modéré ou grand, sauf que les... Puis,
oui, probablement, sur les projets pilotes x, y, il n'y a pas... mais il faut,
nous, qu'on indique... il faut trouver la façon d'indiquer au ministère qu'il
va devoir désormais composer avec une nouvelle loi, qui est celle qu'on est en
train d'adopter, et qu'il doit, par règlement, définir comment va s'appliquer,
dans le cas des projets pilotes, la loi sur... la LQE, parce que c'est ça qu'il
fait pour une plétharde d'autres... — une plétharde, c'est-tu ça
qu'on dit? — une
affaire... beaucoup d'autres affaires, et, nous, je pense qu'il faut aller...
Bien, je pense, c'est là, là, tu sais.
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien : Si
vous permettez, chère collègue, M. le Président, pour répondre à ma collègue,
quand j'entends ce que vous me dites, encore là, on ne pourrait pas aller là.
C'est-à-dire que moi, je ne suis pas le ministre de l'Environnement. La Loi sur
la qualité de l'environnement, que je ne connais pas particulièrement, là, ce
n'est pas ma loi, là, mais elle prévoit, en fin de compte, vous avez dit, des
niveaux de risque, des gestes à poser x, y, z. Les projets pilotes, là, qu'on
va éventuellement avoir dans les puits, potentiellement, qui vont être déposés,
il va falloir qu'ils soient analysés à la face même de leurs caractéristiques. Alors,
si, par exemple, c'était pour faire du stockage d'hydrogène vert, ce ne sera
pas pareil que pour faire de la géothermie, ce ne sera pas pareil que pour
faire du captage de CO2, et toutes les natures de projets pilotes
pourraient être distinctes et différentes. Mais moi, je prétends que la LQE va
regarder ces éléments-là avec leurs caractéristiques propres et vont mesurer,
en fin de compte, les risques et les impacts avec les caractéristiques propres
de chacun des projets pilotes.
Donc, quand ma
collègue suggère que, premièrement, on pourrait proposer un règlement au
ministre de l'Environnement pour tenir compte des projets pilotes, mais on ne
sait pas quelle sera la nature des projets pilotes, donc comment venir encadrer
ça? Tandis que la LQE, à mon avis, encadre déjà ces niveaux de risque là. Et,
comme mon collègue de Bourget mentionnait, c'est... ils vont le regarder avec
les caractéristiques des projets pilotes pour faire une évaluation selon la LQE
et donner les avis nécessaires.
Mais je comprends que
vous avez un amendement. On le regardera en conséquence.
Le Président (M.
Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions sur cet amendement? Mme la députée de Gaspé, la parole est à
vous.
Mme Perry
Mélançon : Bien, je pense qu'on a compris, en fait, là, les
explications du ministre puis que, cet amendement-là, pour les raisons
évoquées, le gouvernement n'ira pas de l'avant, mais on aurait une autre
suggestion, donc, pour reprendre un peu les discussions qu'on vient d'avoir.
Et, nous aussi, on va déposer un autre amendement sur le même article. Donc là,
comment on fonctionne? C'est...
Le Président (M.
Lemay) : Je comprends qu'on est prêts à disposer de cet amendement-là.
Mme Perry
Mélançon : C'est ça.
Le Président (M.
Lemay) : Il y a deux solutions : soit que vous proposez qu'on le
retire ou on passe au vote.
Mme Perry
Mélançon : Bien, on va passer au vote pour celui-là, là.
Le Président (M.
Lemay) : Très bien. Alors, s'il n'y a pas d'autre intervention sur
l'amendement proposé par la députée de Gaspé, je suis prêt à le mettre aux
voix. Est-ce que cet amendement est adopté?
M. Julien : Rejeté.
Mme Massé :
Sur division.
Mme Perry
Mélançon : Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Rejeté. Donc, il est rejeté.
Mme Perry
Mélançon : Sur division.
Le Président (M. Lemay) : Et nous
revenons donc à l'article 43 tel qu'amendé, et je comprends qu'il y a une
proposition pour introduire un nouvel amendement. C'est bien cela?
Mme
Massé : C'est bien cela.
Le Président (M.
Lemay) : Est-ce qu'il est prêt? En rédaction?
Nous allons suspendre
les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
16 h 38)
(Reprise à 17 h 07)
Le Président (M.
Lemay) : Alors, nous reprenons nos travaux. Et, lors de la suspension
des travaux, il y a eu des discussions sur l'article 43 tel qu'amendé, et
je comprends qu'il y a eu une proposition de suspendre l'étude des
articles 43, 44, 45 pour passer au prochain chapitre, et soit
l'article 46. Est-ce qu'il y a consentement pour suspendre les articles et
entamer l'étude de l'article 46?
M. Julien : Consentement.
Le Président (M.
Lemay) : Consentement. Alors, M. le ministre, je vous invite à faire
la lecture de l'article 46.
M. Julien : Oui,
et il y aura un amendement, M. le Président.
Donc, la lecture de
l'article 46 : «Toute personne autorisée par le ministre à agir comme
inspecteur peut :
«1° avoir accès, à
toute heure raisonnable, à un endroit où s'exerce une activité régie par la
présente loi ou par ses règlements et en faire l'inspection;
«2° prendre des
images des lieux et des biens qui s'y trouvent;
«3° examiner et tirer
copie de tout document relatif à cette activité;
«4° exiger tout
renseignement, tout document ou tout échantillon relatif aux activités régies
par la présente loi et par ses règlements.
«Toute personne qui a
la garde, la possession ou le contrôle des documents visés aux paragraphes 3°
et 4° du premier alinéa doit, sur demande, en donner communication à
l'inspecteur et lui en faciliter l'examen.»
Alors, cet article
reprend l'article 153 de la Loi sur les hydrocarbures,
chapitre H-4.2. Celui-ci prévoit la nomination d'inspecteurs par le
ministre ainsi que les interventions possibles de ceux-ci pour veiller à
l'application de la présente loi et ses règlements.
Le Président (M.
Lemay) : Merci, M. le ministre.
Je vais juste
suspendre quelques instants pour s'assurer que tout le monde puisse avoir
l'amendement à votre article. Suspension.
(Suspension de la séance à
17 h 09)
(Reprise à 17 h 10)
Le Président (M.
Lemay) : Alors, nous reprenons nos travaux, et, M. le ministre, je
vous invite à faire la lecture de l'amendement à votre article 46 de la
loi édicté par l'article 1 du projet de loi.
M. Julien : Oui.
Remplacer l'article 46 de la Loi mettant fin à la recherche hydrocarbures
ou des réservoirs souterrains, et la production d'hydrocarbures et à
l'exploitation de la saumure proposé par l'article 1 du projet de loi par
le suivant :
«Toute personne
autorisée par le ministre à agir comme inspecteur, pour l'application de la
présente loi et de ses règlements, peut pénétrer, à toute heure raisonnable,
sur un terrain, y compris un terrain privé, dans un bâtiment ou dans un
véhicule, pour examiner les lieux et faire une inspection. Cet inspecteur peut,
à cette occasion, par tout moyen raisonnable approprié :
«1° enregistrer
l'état d'un lieu ou d'un bien qui s'y trouve;
«2° prélever des
échantillons, effectuer des tests et procéder à des analyses;
«3° faire toute
excavation ou tout forage nécessaire pour évaluer l'état des lieux;
«4° installer
des appareils de mesure nécessaires pour prendre des mesures sur les lieux et
les enlever par la suite;
«5° prendre des
mesures avec un appareil qu'il installe ou qui est déjà présent sur [le lieu],
y compris des mesures en continu, pour toute période raisonnable qu'il fixe;
«6° accéder à une
installation présente sur les lieux, y compris à une installation sécurisée;
«7° actionner ou
utiliser un appareil ou un équipement pour permettre le bon déroulement de
l'inspection ou l'exiger, dans le délai et selon les conditions qu'il précise;
«8° exiger tout
renseignement relatif à l'application de la présente loi et de ses règlements
ainsi que la communication, pour examen, enregistrement et reproduction, de
documents s'y rapportant;
«9°
utiliser tout ordinateur, tout matériel ou toute autre chose se trouvant sur
les lieux pour accéder à des données relatives à l'application de la présente
loi et de ses règlements contenues dans un appareil électronique, un système
informatique ou un autre support ou pour vérifier, examiner, traiter, copier ou
imprimer de telles données;
«10° se faire
accompagner de toute personne dont la présence est jugée nécessaire aux fins de
l'inspection, laquelle peut alors exercer [le pouvoir prévu] aux paragraphes 1°
à 9°.
«L'inspecteur peut
également saisir immédiatement toute chose lorsqu'il a des motifs raisonnables
de croire qu'elle constitue la preuve d'une infraction à la présente loi.
«Les règles établies
par le Code de procédure pénale (chapitre C-25.1) s'appliquent, avec les
adaptations nécessaires, aux choses saisies par l'inspecteur en vertu du
deuxième alinéa, sauf en ce qui concerne l'article 129 pour la garde de la
chose saisie. Dans un tel cas, l'inspecteur en a la garde même lors de sa mise
en preuve et jusqu'à ce qu'un juge en ait prononcé la confiscation ou en ait
ordonné la remise à son propriétaire, à moins que le juge n'en décide
autrement. Le ministre peut toutefois autoriser l'inspecteur à confier au
contrevenant la garde de la chose saisie et le contrevenant est tenu d'en
accepter la garde jusqu'à ce qu'un juge en ait prononcé la confiscation ou en
ait ordonné la remise à son propriétaire.
«Le propriétaire, le
locataire ou le gardien d'un terrain, d'un bâtiment ou d'un véhicule qui fait
l'objet d'une inspection ainsi que toute
personne qui s'y trouve sont tenus de prêter assistance à l'inspecteur dans
l'exercice de ses fonctions.
«L'obligation
prévue au quatrième alinéa s'applique aussi à l'égard des personnes qui
accompagnent l'inspecteur.».
Le Président (M.
Lemay) : Avez-vous des commentaires, M. le ministre?
M. Julien : Bien,
si vous permettez, je ne saurais prétendre que c'est exhaustif. Si quelqu'un a
des choses à ajouter, dites-moi-les.
Le Président (M.
Lemay) : Alors, est-ce qu'il y a des interventions sur cet amendement?
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : M.
le ministre, rappelez-moi, les inspecteurs, en fait, leur... Je vois très bien
tout ce qu'ils peuvent faire.
M. Julien :
On ne sait plus ce qu'ils ne peuvent pas faire.
Mme Massé :
Rappelez-moi à quel moment vous les mandater. C'est pour qu'ils vous... pour
s'assurer... Parce qu'il y a des choses là-dedans, je me dis : Aïe, aïe,
aïe! C'est des réels pouvoirs d'enquête, là, tu sais, aller dans l'ordinateur. Ça fait que, là, entre ça et ce que
c'était... je ne vous dis pas que je suis contre, mais qu'est-ce qui vous a
amené à concevoir que le mandat que vous
allez donner à ces gens-là, c'est un mandat... Un, que vous nous rappeliez
c'est à quel moment, là, puis c'est de ma faute, je ne m'en souviens
pas, et, deux, si vous avez mis la ceinture, les bretelles, le huitième trou dans la ceinture, la ceinture de
sécurité, le «bungee» puis le parachute, avez-vous peur de poursuites?
Non.
M. Julien : Moins
que vous.
Mme Massé : Oui,
c'est ça. Ma question était quand même sérieuse, là.
M. Julien : Oui,
mais, essentiellement, là, à l'intérieur du processus, ici, qui rappelle... tu
sais, qui rappelle, en réalité, le graphique
de cheminement étape par étape, là : «inspection préfermeture conjointe
par le MERN et le MELCC», approximativement le 10e picot,
effectivement; le 15e picot, «inspection conjointe durant les travaux par
le MERN, MELCC»; le 18e picot,
«inspection conjointe post-travaux par le MERN, MELCC», donc c'est à ce
moment-là que ça se produit.
Naturellement, on a déjà des inspecteurs, mais on s'est donné, à
l'article 26, de dire : Bien, je pourrais également en
recruter, de mémoire, là, bon. Donc, on...
Et là, ici... Tu
sais, on va souhaiter que les inspections aillent bien, mais, au besoin, on a
ce qu'il faut pour s'assurer que les inspections aillent bien. Mais j'espère
que les inspecteurs n'auront pas à faire tout ça, mais on va présumer que ça va
bien aller. Mais, si ça ne va pas bien, bien, ils auront tout ce qu'il faut
pour que ça aille bien.
Le Président (M.
Lemay) : Est-ce qu'il y a d'autres interventions sur cet amendement?
Mme Massé : Bien,
écoutez, oui, j'irais pour dire que je suis, en fait, agréablement surprise de
voir... En fait, je pense que ça envoie un message. C'est ça qui est important
de retenir. C'est-à-dire que cette loi-là, elle met fin aux explorations et
exploitations, et on va se donner les moyens pour que ça se fasse comme il faut
pour ne pas se retrouver avec un terrain ravagé, avec une fermeture tout
croche. Ça fait que je suis agréablement surprise.
Le Président (M.
Lemay) : Merci, Mme la députée. Alors, puisqu'il n'y a pas d'autre
intervention, je serai prêt à mettre l'amendement aux voix. Est-ce que cet
amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. Donc, nous revenons à l'article 46 tel
qu'amendé. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Puisqu'il n'y a pas d'autre
intervention, je suis prêt à le mettre aux voix. Est-ce que l'article 46,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté,
merci. Donc, M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de
l'article 47 de la loi, édicté par l'article 1 du projet de loi.
M. Julien : «47. Un inspecteur peut,
par une demande qu'il transmet par poste recommandée ou par signification à
personne, exiger de toute personne, dans le délai raisonnable qu'il fixe,
qu'elle lui communique par poste recommandée ou par signification à personne
tout renseignement, tout document ou tout échantillon relatif à l'application
de la présente loi ou de ses règlements.»
Alors, cet
article reprend l'article 154 de la Loi sur les hydrocarbures,
chapitre H-4.2. Celui-ci prévoit la possibilité, pour un inspecteur, d'exiger la communication de
tout document, renseignement ou échantillon pour veiller à l'application
de la présente loi et ses règlements. Il
s'agit d'une demande péremptoire, généralement réservée aux situations où il y
a manque de collaboration de la personne visée. Donc, je ne saurais prétendre
que ça va arriver, mais au cas où.
Le
Président (M. Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 47? S'il n'y a pas d'intervention, je
serai prêt à le mettre aux voix. Est-ce que l'article 47 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté. M.
le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 48 de la loi,
édicté par l'article 1 du projet de loi.
M. Julien : «48. L'inspecteur peut
ordonner la suspension de toute activité sur un puits lorsqu'il a des motifs
raisonnables de croire qu'il y a infraction à la présente loi ou à ses
règlements.
«L'inspecteur autorise la reprise de l'activité
lorsqu'il estime que la situation a été corrigée.»
Alors, cet article reprend l'article 155 de
la Loi sur les hydrocarbures, chapitre H-4.2. Celui-ci prévoit la
possibilité, pour un inspecteur, de faire cesser une activité sur un puits
lorsqu'il y a des motifs raisonnables de croire que cette activité est réalisée
en contravention avec la présente loi et ses règlements. Il s'agit d'un moyen
par lequel un inspecteur pourrait éviter un risque pour les personnes ou pour
l'environnement.
Le Président (M. Lemay) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 48? Mme
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques?
Non? Très bien. Ça aurait pu, hein?
Mme Massé : Je suis juste
étourdie.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
puisqu'il n'y a pas d'intervention sur l'article 48, je suis prêt à le
mettre aux voix. Est-ce que l'article 48 est adopté?
M. Julien : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 49 de la
loi, édicté par l'article 1 du projet de loi.
M. Julien : «49. Le ministre ou
toute personne qu'il désigne comme enquêteur peut faire enquête sur toute
matière relative à l'application de la présente loi ou de ses règlements.»
Cet article reprend l'article 156 de la Loi
sur les hydrocarbures, chapitre H-4.2. Celui-ci prévoit la possibilité,
pour le ministre, de nommer des enquêteurs qui pourront recueillir des
renseignements permettant au ministre de prendre des décisions éclairées,
notamment d'imposer des sanctions ou d'émettre des ordonnances en vertu de la
présente loi.
Le Président (M. Lemay) : Merci,
M. le ministre. S'il n'y a pas d'intervention à l'article 49, je serai
prêt à le mettre aux voix. Est-ce que l'article 49 est adopté?
• (17 h 20) •
M. Julien : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 50.
M. Julien : Il y aura un
amendement, M. le Président.
Le Président (M. Lemay) : D'accord.
M.
Julien : Donc, on commence par la lecture de l'article 50 :
«Lorsque l'enquête a pour objet de permettre au ministre de prendre une
décision affectant les droits du titulaire d'une licence ou d'une autorisation,
l'enquêteur transmet au titulaire copie du rapport de ses constatations en même
temps qu'il le transmet au ministre.»
Cet article reprend
l'article 157 de la Loi sur les hydrocarbures, chapitre H-4.2. Il
s'agit d'un rappel du principe prévu à l'article 5 de la Loi sur la
justice administrative, chapitre J-3, qui vise à permettre à un administré
d'être informé des problématiques qui le concernent et à lui permettre de
compléter son dossier avec des renseignements additionnels avant qu'une
décision défavorable ne soit rendue à son égard.
Le Président
(M. Lemay) : Merci, M. le ministre. J'ai cru comprendre que vous
aviez un amendement, donc un amendement à l'article 50. Je vous invite à
le lire.
M. Julien :
Oui. Alors, insérer, dans l'article 50 de la Loi mettant fin à la
recherche d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la production
d'hydrocarbures et à l'exploitation de la saumure proposé par l'article 1
du projet de loi et après «autorisation», «révoquée».
Alors, cet amendement
vise à apporter un ajustement terminologique à l'article 50. En effet,
dans la loi édictée par l'article 1 de ce projet de loi, il est question
de «titulaire d'une licence révoquée» plutôt que de «titulaire d'une licence».
Oui.
Le Président
(M. Lemay) : Merci, M. le ministre. Donc, c'était un mot qui fait
une différence.
M. Julien :
Quand même.
Le Président
(M. Lemay) : Bien entendu. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'amendement? Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé :
Pouvez-vous nous l'expliquer, M. le ministre?
M. Julien :
Bien, essentiellement, c'est que la licence est révoquée.
Mme Massé :
Bien. Ma vraie question...
M. Julien :
Il n'est plus titulaire de licence.
Mme Massé :
Ma vraie question, en fait, et vous le... c'est que vous en faites état
dans le commentaire, là, qui joint non pas l'amendement, mais l'article, parce
que, l'amendement, je comprends que c'est une question de forme, là, c'est
juste... mais vous dites que, dans le fond... Ce que je comprends, c'est que
l'enquêteur doit en même temps vous envoyer son rapport et aussi l'envoyer au
titulaire pour que le titulaire puisse... et là qu'est-ce qu'il dit... « puisse
être informé des problématiques qui le concernent et à lui permettre de
compléter son dossier avec des renseignements additionnels avant qu'une
décision défavorable ne soit rendue à son égard». «Défavorable» ne veut pas
dire qu'on ne fermera pas son puits, là, tu sais, dans le sens où... C'est
parce que je me demande juste... puis c'est probablement des affaires d'impôt
puis des affaires de même, mais je me demande juste, tu sais, dans le fond,
qu'est-ce qu'il va pouvoir corriger un coup que... Ça va rester la même chose.
Son puits ou, en tout cas, ses opérations vont être fermées. Ça, ce n'est pas
changeable, là?
M. Julien :
Non, ça, c'est clair. Mais c'est certain que, si l'enquêteur trouve des
éléments — on
va présumer, en réalité, là, que l'administré a le même souhait que le
gouvernement, c'est-à-dire d'être, selon... conforme aux règles — donc
on l'avise pour qu'il corrige, parce
que, naturellement, avant de prendre
des mesures supplémentaires, on va s'assurer de... qu'on l'a bien
informé des enjeux auxquels il faisait face. Peut-être qu'il ne le savait pas
puis il aura toute l'information en même temps que le ministre, c'est-à-dire ma
responsabilité, pour corriger, le cas échéant. Mais ça ne vient pas changer
d'objectif qu'on a. Ça vient plus dire, en fin de compte, que, si l'enquêteur
trouve des choses, il faut toujours bien aviser l'administré. Peut-être qu'il
les ignore. Là, il ne pourra pas les ignorer.
Mme Massé :
Et donc, par conséquent, supposons... prenons un exemple, là, que, dans les
faits, votre inspecteur a découvert de la contamination, par exemple,
qui était complètement ignorée par le détenteur... par le titulaire. C'est donc
aussi pour vous assurer que, lorsque vous allez dire qu'il doit rétablir le
lieu et décontaminer, c'est qu'il ne puisse pas se faufiler devant cette
responsabilité-là, puisque l'inspecteur aura démontré qu'effectivement les
terrains sont contaminés, par exemple, là, je donne ça comme exemple.
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre.
M. Julien :
Oui, c'est ça que j'avais comme discussion avec mon collègue, excusez-moi,
chère collègue, pendant...
Mme Massé :
C'est correct.
M. Julien :
Pour la précision, c'est... Tu sais, on se souviendra, dans l'article 21,
de mémoire, là, que... où on est venus dire : Bien, peut-être que, si ça
ne va vraiment pas bien, là, on pourrait faire à la place de, puis après ça
facturer. Naturellement, là, avant d'en arriver là, bien, on veut s'assurer que
la personne administrée, là, qu'on appelle, là,
ici, là, ait obtenu toute l'information. Donc, l'enquêteur travaille puis il
dit : Bien, écoute, je relève des manquements ou des éléments qui
sont non conformes ou qui sont à risque, je vous soumets, M. le ministre, dans
vos responsabilités, puis je soumets également au titulaire de la licence
révoquée les mêmes informations pour qu'il s'amende. Alors, on veut être
certains qu'il ne pourrait pas dire : Bien, je n'avais pas été avisé, je
n'étais pas au courant, avant de prendre des mesures supplémentaires, comme
l'article 21, qui pourraient être nécessaires, le cas échéant.
Mme Massé : Et est-ce que c'est donc
une façon de plus de se protéger? Parce que, dans les articles, je ne connais pas les numéros, là, mais où on parle de
la nécessité de restaurer les lieux et où on a parlé de contamination,
etc., c'est que, dans le fond, c'est une autre façon, entre guillemets, de se
protéger pour dire : Bien, il ne peut pas faire semblant de ne pas le
savoir. Quand on dit «restaurer», ça veut dire restaurer. Et, par conséquent,
oui, votre terrain est contaminé ou votre source d'eau est contaminée. C'est un
peu une façon aussi de se protéger. C'est ça?
M.
Julien : Ça nous protège certainement,
mais ça évite également les litiges, puisqu'on s'assure que
l'information obtenue lors de l'enquête est divulguée. Personne ne pourrait
prétendre qu'il n'était pas au courant.
Mme Massé : Ça me convient. Merci.
Le Président (M. Lemay) : Merci.
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je serai prêt à mettre aux voix
l'amendement proposé à l'article 50. Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Donc, nous revenons à l'article 50 tel qu'amendé. S'il n'y a pas d'autre
intervention, je serai prêt à le mettre aux voix. Est-ce que l'article 50,
tel qu'amendé, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Donc, M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 51.
M. Julien : «51. Sur demande,
l'inspecteur ou l'enquêteur s'identifie et exhibe le certificat signé par le
ministre attestant sa qualité.»
Cet article reprend l'article 158 de la Loi
sur les hydrocarbures, chapitre H-4.2. Celui-ci prévoit qu'un inspecteur
ou un enquêteur doit s'identifier ou montrer son certificat de désignation sur
demande.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 51 de la
loi, édicté par l'article 1 du projet de loi? S'il n'y a pas
d'intervention, je serai prêt à le mettre aux voix. Est-ce que
l'article 51 est adopté?
M. Julien : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté. M.
le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 52.
M. Julien : «52. L'inspecteur ou
l'enquêteur ne peut être poursuivi en justice pour des actes accomplis de bonne
foi dans l'exercice de ses fonctions.»
Cet article reprend l'article 159 de la Loi
sur les hydrocarbures, chapitre H-4.2. Celui-ci prévoit l'immunité
relative des inspecteurs et des enquêteurs dans l'exercice de leurs fonctions.
Les différentes lois du Québec prévoient ce type d'immunité pour les
inspecteurs et les enquêteurs.
Le
Président (M. Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des
interventions sur l'article 52? S'il n'y a pas des interventions,
je serai prêt à le mettre aux voix. Est-ce que l'article 52 de la loi,
édicté par l'article 1 du projet de loi est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté. M.
le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 53.
• (17 h 30) •
M. Julien : «53. Commet une
infraction et est passible, dans le cas d'une personne physique, d'une amende de 1 000 $ à 100 000 $ et,
dans les autres cas, d'une amende de 3 000 $ à 600 000 $
quiconque fait défaut, en contravention aux dispositions de la présente
loi, de ses règlements ou d'un projet pilote mis en oeuvre en vertu du
chapitre VII :
«1° de communiquer un renseignement, un document
ou un échantillon exigé en application de la présente loi ou de ses règlements;
«2° de conserver un
renseignement qu'il est tenu de conserver;
«3°
d'inscrire la déclaration de satisfaction au registre foncier, conformément au
premier alinéa de l'article 27.»
Alors, cet article prévoit une infraction pour
le défaut de communiquer des éléments conformément à la présente loi, à ses
règlements ou à un projet pilote. Il s'agit, entre autres, des renseignements
que peut exiger le ministre en vertu de l'article 11, 12 et 16. Il s'agit
d'une infraction qui se trouve ailleurs dans le corpus législatif québécois.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 53? Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
la parole est à vous.
Mme Massé : En fait, j'essayais de
voir est-ce que, par exemple, c'est cumulatif. Parce que, justement, dans le
document, il y a une trâlée de documents qui doivent être fournis. On en a mis,
au cours des journées, à l'intérieur du projet de loi. Il y en a d'autres à
l'extérieur. Est-ce que, par exemple, si on ne vous fournit pas, je ne sais
pas, le rapport d'impôt, c'est 600 000 $? C'est-tu cumulatif? Le
600 000 $, c'est-tu le maximum? Voilà.
Le Président (M. Lemay) : Alors, M.
le ministre.
M. Julien : Si vous permettez, je
laisserais mon collègue, là, répondre spécifiquement à ces questions-là.
Le Président (M. Lemay) : Très bien.
Me Tremblay-Parent, la parole est à vous.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : La
réponse est oui, là. Du moment qu'il y a un document qui est exigé puis que
quelqu'un fait défaut, bien, il est passible, là, d'une des infractions qui est
prévue à 53. Donc, il n'y a pas de limite à cet égard-là.
Le Président (M. Lemay) : Mme la
députée.
Mme Massé : Bien. Alors donc, dans
ce sens-là... Parce que le... le... — je commence à être fatiguée — le
«gap»... Je suis née en Estrie, hein? C'est terrible, ça.
Le Président (M. Lemay) : L'écart?
Mme Massé : L'écart. Merci, M. le
Président.
Une voix : Le gouffre.
Mme Massé : Mettons, entre
1 000 $ et 100 000 $, c'est une... le gouffre, c'est un
écart assez important. Entre 3 000 $... Ça, c'est pour les individus.
Entre 3 000 $ et 600 000 $, c'est pour... Attendez un peu.
Dans le cas d'une personne physique, une amende de... dans les autres cas...
O.K., oui, c'est ça. Donc, un groupe ou un titulaire qui n'est pas une seule
personne, on parle de 3 000 $ à 600 000 $. Qu'est-ce qui
guide? Qu'est-ce qui guide? Est-ce que c'est parce qu'il y a des récidives?
C'est-tu : Le premier coup sur les mains, c'est 3 000 $, puis
après ça on triple? Tu sais, qu'est-ce qui fait cet écart-là aussi grand?
Le Président (M. Lemay) : Alors, M.
le ministre.
M.
Julien : Oui, certainement. Écoutez, bien, c'est la même
chose, là, que sur la Loi sur la
qualité de l'environnement, là, les montants, là, qu'on retrouve là.
Naturellement, c'est une question de gradation dans les infractions. Ça va
dépendre de la... pas de la participation, mais c'est-à-dire, en fin de compte,
du fait que, la personne, bien, c'est-tu la quatrième fois, la cinquième fois?
Il pourrait y avoir des gradations.
Maintenant, dans son application fine, je ne
sais pas si on a de l'information actuellement, parce que c'est repris
ailleurs, mais ça vise essentiellement à permettre une gradation dans les
répercussions de ne pas être conforme. Mais je ne sais pas... Je ne saurais
vous dire si c'est arrivé souvent qu'on s'est rendus à 600 000 $.
Le Président (M. Lemay) : Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : D'après moi, après ça,
ils font faillite. Non, non, aïe! non, vraiment pas, ils sont plus... non. Mon
autre question, c'est qu'on a discuté longuement sur qu'est-ce qui était avant
qu'on verse le versement final, que vous versiez le versement final, puisque
vous avez décidé de compenser. Moi, hein, pas d'accord avec ça, je vais le
redire. Non, juste pour être sûre que vous ne l'avez pas oublié. Est-ce
qu'avant le versement final... est-ce que c'est considéré comme un dû?
Supposons qu'il y a une pénalité qui est donnée pour non... pour ne pas avoir
fourni les documents, ou quoi que ce soit dans la mécanique qu'on a longuement
discutée ce matin, est-ce que c'est considéré comme un dû, et donc on ne pourra
pas... le titulaire ne pourra pas recevoir de compensation avant avoir payé,
mettons, le 550 000 $ qu'il nous doit?
Le Président (M. Lemay) : Par
exemple, hein?
Mme Massé : Par
exemple, bien sûr.
Le Président (M. Lemay) : D'accord.
Donc, M. le ministre.
M. Julien : C'est quand même des
choses qui sont assez distinctes, là. Puis je dirais que, je parlais avec mon
collègue, ce n'est jamais arrivé encore, là, de l'application, de mémoire,
mais, toutes choses étant égales par ailleurs, ça serait certainement considéré
comme une créance due à un organisme public.
Le Président (M. Lemay) : Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Je vois... En même
temps, je recherche l'article moi-même. Je vois aussi le doute dans votre...
Moi, je voudrais être certaine, certaine, certaine, puis je vais vous dire
comment je l'interprète. C'est que, dans le fond, pour être en mesure de leur verser compensation, vous devez avoir tous
les documents en main. Si vous ne les avez pas, vous allez les pénaliser, vous allez dire : Toi, on te donne une
pénalité de, mettons, 550 000 $, mais vous n'avez toujours pas les documents dans les mains, donc vous ne
pouvez toujours pas lui donner des compensations parce que vous ne
pourrez pas donner des compensations si vous n'avez pas tous les documents. Donc,
ma compréhension, c'est qu'effectivement il ne pourrait pas... il ne pourrait
pas recevoir, de votre part, de compensation s'il n'a pas payé sa dette,
mettons, de 5 500 $ d'amende, parce que c'est un dû, vous lui avez
donné une amende. Moi, c'est comme ça que je le comprends.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Bien, il n'y a pas de
doute, là. Tantôt, excusez-moi, si... Quand je parle lentement, ce n'est pas un
doute, c'est que je réfléchis en même temps que je parle, je ne devrais pas,
des fois.
Le 36.1 mentionne «créance due». C'est une
créance due. Naturellement, tant et aussi longtemps qu'il n'a pas régularisé sa
situation, pas dans le remboursement de la créance, mais... il faut qu'il
fournisse les documents pour avoir le droit à l'indemnisation. Puis, le cas
échéant, s'il y avait indemnisation parce qu'il a fourni des documents a
posteriori du fait qu'on lui a donné une contravention, une disposition pénale,
ici, là, une amende, bien, effectivement, s'il n'a pas payé son amende, même
s'il a régularisé sa situation, qu'il a fourni des documents puis qu'on
dit : Bien, maintenant, vous pouvez
être indemnisé parce que vous avez fait le processus, bien, il y a une créance
due, qui est l'amende à un organisme public, qui va être déduite de ces
indemnités, clairement.
Mme Massé : Parfait. On comprend la
même chose.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
s'il n'y a pas d'autre intervention à l'article 53 de la loi, édicté par
l'article 1 du projet de loi, je serais prêt à le mettre aux voix. Est-ce
que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté. M.
le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 54.
M. Julien : «54. Commet une
infraction et est passible, dans le cas d'une personne physique, d'une amende
de 2 500 $ à 250 000 $ et, dans les autres cas, d'une
amende de 7 500 $ à 1 500 000 $ quiconque :
«1° empêche un titulaire d'une licence révoquée
ou une personne qui exécute les travaux de fermeture définitive de puits et de restauration de site d'avoir accès au
territoire qui faisait l'objet de sa licence ou de son autorisation, en
contravention à l'article 22;
«2° déplace, dérange ou endommage des
équipements ou des matériaux utilisés ou une installation érigée, en
contravention [de] l'article 23.»
Cet article prévoit une infraction pour les
tiers qui nuiraient à la fermeture des puits ou à la restauration de site, en
contravention aux articles 22 et 23 de la présente loi. En effet, il est
important que les titulaires de licence révoquée puissent réaliser les travaux
exigés en vertu de la présente loi dans les délais impartis, sans entraves.
Donc, c'est... ça m'apparaît quand même assez, je dirais... un incitatif assez
intéressant.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le ministre. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Un incitatif, oui, je
pense, à 1,5 million, c'est un...Bien, ça, c'est le maximum, là, on part à
7 500 $. Donc, je comprends bien
que, là aussi, on serait dans la même affaire, c'est : dans la mesure où
il y a contravention, il y a donc une créance due. Et ça resterait dans
la même logique qu'on vient de s'expliquer à l'article 53.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Oui, bien, ici, il y a
quand même la distinction qu'on ne vise pas le titulaire nécessairement. Donc,
l'amende, ce n'est pas au titulaire de la licence révoquée, ce serait,
ici : commet une infraction... passible une personne physique ou, dans
l'autre cas, qui empêche un titulaire d'une licence révoquée ou une personne
qui exécute des travaux de fermeture de puits et de restauration, justement, d'avoir
accès au territoire. Donc là, je vise, là... je vise quelqu'un d'autre, là, potentiellement. Est-ce que ça pourrait être un
titulaire... de la révoquer? Je ne pense pas. Je ne pense pas qu'il
s'empêcherait lui-même, mais, si... peut-être des explications supplémentaires.
• (17 h 40) •
Le Président (M. Lemay) : Alors, Me
Tremblay-Parent, la parole est à vous.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
il y a quand même un cas de figure, je pense, qu'il est important, là, d'avoir
en tête. Prenons, par exemple, le fait où les travaux, à défaut par le
titulaire de les réaliser, seraient confiés à un tiers, bien, on veut s'assurer
que le titulaire n'entrave pas les travaux de fermeture qui sont réalisés par
un tiers.
Mme Massé : Et donc à qui, maître...
à qui irait, à ce moment-là, la pénalité?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Au
titulaire qui empêcherait celui qui fait les travaux de fermeture de les
réaliser adéquatement, là. Donc, à ce moment-là, c'est... quiconque, là,
finalement, qui entrave la fermeture serait passible de ça. Généralement, c'est
le tiers, mais, si c'est confié à une autre personne, ça pourrait être le
titulaire, aussi, qui empêche la personne responsable des travaux de fermer le
puits.
Le Président (M. Lemay) : Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Donc, si c'était le
titulaire, on s'entend... Si ce n'est pas le titulaire, je comprends la réponse
du ministre, si c'était le titulaire qui faisait ça parce qu'il empêchait un
tiers d'aller faire ce qu'il doit faire, ça serait une créance due.
M. Julien : Ce serait une créance
due, voilà.
Mme
Massé : Oui. M. le ministre,
je veux juste vous souligner, parce que... des fois, ça me fait du bien de
dire : C'est le fun quand on travaille en équipe. Une chance qu'on a fait
rajouter «créance due» au 36.1. À voir les montants qui sont là, c'est
comme : «Come on!» On veut les avoir.
M. Julien : Oui. Ah oui!
Le Président (M. Lemay) : Vous étiez
prévoyante.
Mme Massé : C'est tout.
Le Président (M. Lemay) : D'accord.
M. Julien : Mais, attention...
Le Président (M. Lemay) : Oui, M. le
ministre.
M. Julien : Mais c'était, pour nous,
dans le programme déjà, mais on l'a rajouté à la loi, effectivement.
Mme Massé : Je suis contente de
l'avoir fait ajouter à la loi.
Le Président (M. Lemay) : Merci pour
cette belle collaboration. Alors, nous sommes toujours à l'article 54, et,
puisqu'il n'y a pas d'autre intervention, je suis prêt à le mettre aux voix.
Est-ce que l'article 54 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté. M.
le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 55 de la loi,
édicté par l'article 1 du projet de loi.
M. Julien : «55. Commet une
infraction et est passible, dans le cas d'une personne physique, d'une amende
de 5 000 à 500 000 $ et, dans les autres cas, d'une amende de
15 000 $ à 3 000 000 $ quiconque :
«1° ne révise pas un plan de fermeture
définitive de puits et de restauration de site, conformément à
l'article 14;
«2° ne réalise pas les travaux de fermeture
définitive de puits et de restauration de site, conformément aux
articles 18 à 20;
«3° n'avise pas le ministre, dès que possible,
lorsqu'il détecte l'une des situations visées au quatrième alinéa de
l'article 20;
«4° n'enlève
pas tous les biens du territoire qui faisait l'objet de sa licence révoquée, en
contravention à l'article 24;
«5°
contrevient à une disposition d'un projet pilote mis en oeuvre en vertu du
chapitre VII qui constitue une infraction;
«6° n'exécute pas les
travaux nécessaires ou ne procède pas à l'obturation de la source d'écoulement,
d'émanation ou de migration, conformément à l'article 30;
«7° ne respecte pas ou ne
met pas en place les mesures de protection et de sécurité, conformément à
l'article 31;
«8° fait une déclaration fausse ou trompeuse, inscrit des données
fausses ou trompeuses dans un registre ou un document ou participe à une telle
déclaration ou à une telle inscription;
«9°
ne respecte pas les normes et les obligations déterminées par le ministre en
vertu du deuxième alinéa de l'article 43;
«10°
entrave ou tente d'entraver de quelque façon que ce soit l'exercice des
fonctions d'un inspecteur ou d'un enquêteur, lui nuit, le trompe par un acte,
des réticences, des omissions ou des fausses déclarations ou refuse ou néglige
de lui prêter assistance.»
Cet article prévoit
une infraction qui vise principalement les titulaires de licence révoquée qui
ne respectent pas les normes et obligations applicables pour la fermeture
définitive de puits et la restauration de site ou pour la mise en oeuvre de
projets pilotes.
Cet article prévoit
également une infraction pour une personne qui empêche une personne d'exercer
le pouvoir prévu dans la présente loi, en particulier les inspecteurs et les
enquêteurs désignés par le ministre.
Le Président (M.
Lemay) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions à
l'article 55? Puisqu'il n'y a pas d'intervention, je serai prêt à le
mettre aux voix. Est-ce que l'article 55 est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de
l'article 56 de la loi, édicté par l'article 1 du projet de loi.
M. Julien : Oui.
On aura un amendement, également, M. le Président.
Le Président (M.
Lemay) : Très bien. Il a été transmis à la commission, on va
l'afficher aussi, mais vous pouvez faire la lecture de votre article 56 au
préalable.
M. Julien : «56.
Commet une infraction et est passible, dans le cas d'une personne physique,
d'une amende de 10 000 $ à 1 000 000 $, et, dans les
autres cas, d'une amende de 30 000 $ à 6 000 000 $
quiconque contrevient aux dispositions de l'article 10 ou 45.»
Cet article prévoit
une infraction pour une personne qui ne procède pas à la fermeture définitive
et à la restauration du site d'un puits foré en vertu de sa licence en
contravention avec l'article 10 de la présente loi ou au responsable de la
mise en oeuvre du projet pilote qui ne procède pas à la fermeture définitive de
puits et à la restauration du site en contravention à l'article 45 de
cette loi.
Le Président (M.
Lemay) : M. le ministre, vous avez un amendement qui est présenté pour
les membres de la commission. Je vous invite à faire la lecture de votre
amendement à l'article 56.
M. Julien : Oui.
Remplacer, dans l'article 56 de la Loi mettant fin à la recherche
d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la production d'hydrocarbures
et à l'exploitation de la saumure proposé par l'article 1 du projet de
loi, «10 ou 45» par «6 ou qui ne procède pas à la fermeture définitive de puits
et à la restauration [des sites] prévues à l'article 10 ou prévues dans
l'arrêté qui autorise le projet pilote».
Cet amendement vise
d'abord à prévoir une sanction pénale pour une personne qui recherche des
hydrocarbures ou un réservoir souterrain, qui produit des hydrocarbures et qui
exploite de la saumure en contravention de l'article 16 de la présente
loi.
Il précise également
qu'une infraction visée... vise à sanctionner une personne qui ne procède pas à
la fermeture de puits et à la restauration du site en vertu de la présente loi
ou lorsque cela est prévu dans un projet pilote mis en oeuvre en vertu du
chapitre VII de la présente loi.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M. le ministre.
Est-ce qu'il y a des interventions sur l'amendement? Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Oui.
J'ai manqué des commentaires, mais ce n'est pas grave, vous allez me raconter
ça. C'est que l'article 56 qui était là faisait état de sommes qui
seraient demandées, et là remplacer l'article... vous remplacez l'article
complètement, là. Je...
Le Président (M.
Lemay) : Mme la députée, on va vous afficher le... tel que modifié.
Mme Massé : Ah!
voilà. Merci beaucoup. C'est ça qui me manquait. C'est bien. Merci.
Le Président (M.
Lemay) : D'accord. Donc, puisqu'il n'y a pas d'autre intervention sur
cet amendement, je serais prêt à le mettre aux voix. Est-ce que l'amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M.
Lemay) : Adopté. Donc, nous revenons à l'article 56 tel
qu'amendé, et est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Puisqu'il n'y a pas d'autre intervention à l'article 56 tel
qu'amendé, est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté. M.
le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 57 de la loi,
édicté par l'article 1 du projet de loi.
M. Julien : Je voudrais déposer, M.
le Président, un article 56.1.
Le Président (M. Lemay) : Un
instant. Je n'ai pas ça avec moi, alors nous allons suspendre quelques instants
pour en permettre la distribution.
(Suspension de la séance à 17 h 50)
(Reprise à 17 h 51)
Le Président (M. Lemay) : Alors, M.
le ministre, vous avez un amendement pour introduire un nouvel article à...
l'article 56.1. Je vous invite à en faire la lecture.
M. Julien : Oui. Alors :
Insérer, après l'article 56 de la Loi mettant fin à la recherche
d'hydrocarbures ou de réservoirs souterrains, à la production d'hydrocarbures
ou à l'exploitation de la saumure proposé par l'article 1 du projet de
loi, l'article suivant :
«56.1. Lorsqu'une personne morale, un agent,
mandataire ou employé de celle-ci ou d'une société de personnes ou d'une
association non personnalisée commet une infraction à la présente loi,
l'administrateur ou le dirigeant de la personne morale, de la société ou de
l'association est présumé avoir commis lui-même cette infraction, à moins qu'il
n'établisse qu'il a fait preuve de diligence raisonnable en prenant toutes les
précautions nécessaires pour en prévenir la perpétration.
«Pour l'application du présent article, dans le
cas d'une société de personnes, tous les associés, à l'exception des commanditaires,
sont présumés être les administrateurs de la société en l'absence de toute
preuve contraire désignant l'un ou plusieurs d'entre eux ou un tiers pour gérer
les affaires de la société.»
Alors, cet amendement vise à assurer
l'imputabilité des administrateurs et des dirigeants d'une personne morale,
d'une société ou d'une association qui commet une infraction à la présente loi.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur cet amendement? Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Massé : Vous dites... En fait, ce que je comprends de cet
amendement-là... On vient de passer une séquence de pénalités,
d'amendes, bon, etc. En fait, ce que je comprends de cet amendement-là,
c'est... vous venez... Dans le cas où le titulaire, c'est une personne, c'est
simple, hein, c'est la personne qui reçoit l'amende qui est imputable, qui est
responsable.
Là, vous venez préciser que, dans le cas d'une
personne morale, bon, vous le dites, un agent, mandataire ou... que, dans le fond, ce sont les administrateurs et
les dirigeants qui sont tenus responsables. Ils sont présumés avoir
commis l'infraction, moi, je dirais donc qu'ils sont responsables. Donc, vous
venez dire c'est qui qui a cette responsabilité-là.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : C'est à la fois la
personne morale et les dirigeants administrateurs, là. Alors, on vient, là,
ratisser, là, tous ceux qui sont imputables, pour s'assurer, là, qu'il n'y a
pas, en fin de compte, une faille dans la responsabilité, par rapport aux
articles précédents, là, pas seulement le 56, là, mais 55, 54, là. Alors, on vient
s'assurer, là, qu'il y a toujours quelqu'un d'imputable.
Mme Massé : Bien, dans ce cas-là,
pourquoi, dans la première phrase, on dit «L'administrateur ou le dirigeant de
la personne morale»? Est-ce que... Bien, en fait, c'est parce que, dans l'explication,
peut-être, je ne la vois pas, vous avez dit «et», puis là c'est écrit «ou». Je
me demandais juste : Est-ce que c'est tout le monde? Est-ce que c'est un
ou l'autre? Est-ce qu'ils déterminent, eux autres, c'est qui que ça va être?
M. Julien : Alors, le «ou», ici, est
un «ou/et» dans l'interprétation juridique. Naturellement, un administrateur
serait un membre, potentiellement, du C.A., un dirigeant serait un P.D.G.
Alors, c'est tout le monde, là, hein, c'est...
Mme Massé : Ils sont solidaires.
M. Julien : C'est qui qui prend la
décision? On va le trouver.
Mme Massé : O.K.
O.K. Donc, c'est un «ou» qui veut dire un «et». Ça veut dire, c'est...
M. Julien : Bien, c'est un ou
l'autre, mais ça n'exclut pas un et l'autre.
Mme Massé : L'autre, O.K. O.K. Donc,
l'administrateur et/ou le dirigeant de la personne morale, de la société ou de
l'association est présumé avoir commis lui-même cette infraction. O.K.
En fait, ma
question est : Est-ce que, d'entrée de jeu... C'est parce que j'ai
probablement mal compris, là, c'est que, dans le fond, on cherche à avoir clairement une personne, mais ça peut
être un groupe de personnes aussi. Est-ce que les administrateurs sont... comme un groupe
communautaire, là, sont tous solidairement responsables? C'est-tu ça que ça
dit?
M. Julien : C'est-à-dire que les
administrateurs seraient visés, de mémoire, il me semble qu'on a lu... bien,
sauf si on a identifié un administrateur spécifiquement, là. Je ne sais pas où
est-ce que... bien, je l'ai lu, là, mais, quand on a identifié un
administrateur, spécifiquement, qui joue ce rôle-là, de responsable, bien, il
ne le serait pas conjointement, là, mais, sinon, c'est tout le monde, pour
gérer les affaires de la société, là.
Ne bougez pas. «Désignant l'un ou plusieurs
d'entre eux ou un tiers pour gérer les affaires de la société», alors... «être les administrateurs de la société,
en l'absence de toute...» Alors, c'est ce qu'on vient dire, là. Donc, s'il y
en a un qui... si c'est cette personne-là qui a été identifiée, peut-être que
les autres ne seraient pas conjointement responsables, mais on veut s'assurer
qu'il y a toujours, en fin de compte, un responsable.
Je ne sais pas si tu voulais compléter là-dessus
ou... Pas vraiment?
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Bien,
je peux, je peux...
M. Julien : Je ne veux pas
t'indisposer.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Non,
non, non.
Le Président (M. Lemay) : Me
Tremblay-Parent. Et vous pouvez retirer votre masque.
M. Tremblay-Parent (Gabriel) : Je
vais certainement répondre à la question. En fait, bien, il y a toujours la
possibilité, là, pour un administrateur ou dirigeant, de démontrer qu'il a fait
preuve de diligence raisonnable, là. Tu sais,
on pourrait penser, notamment, à des éléments soulevés, tu sais, lors de
conseils d'administration, ou d'autres situations qui démontrent que,
clairement, ce n'était pas dans son intention de faire en sorte que la société
commette l'infraction.
Et puis,
bien, tu sais, c'est sûr qu'également, là, tu sais, on parle, tu sais, d'une
personne, tu sais, qui est désignée, là, pour l'administration de la
société. Donc, tu sais, on parle des personnes qui sont en situation, là,
décisionnelle, là, mais l'objectif étant clairement de viser à la fois la
personne morale ou la société puis les dirigeants, là, qui n'auraient pas fait
preuve de diligence raisonnable, là, lors de la prise de décision qui serait à
l'origine de l'infraction.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Oui, puis ici, quand on
dit «un ou» puis, bon, tu sais... Dans certains cas de figure, des fois, dans
mon ancienne vie, on pouvait observer qu'un administrateur d'un C.A. qui n'a
pas eu toute l'information, il n'était pas au courant, mais le dirigeant, lui,
il le savait. Donc, c'était un problème de divulgation. Bien, il y a un
responsable, quelque part, qui n'a pas... Puis là c'est le dirigeant, mais je
ne pourrais pas présumer, en fin de compte, que je n'ai pas agi de manière
diligente s'il y a eu un manquement quelque part d'autre, là. On veut trouver
le responsable.
Le Président (M. Lemay) : Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : O.K. Donc... parce que
ça dit aussi : «Lorsqu'une personne morale, un agent, mandataire ou
employé de celle-ci ou d'une société de personnes ou d'une association non
personnalisée commet une infraction...» Je
veux dire, si l'employé... puis là je fais simple, là, si
l'employé commet une infraction à la présente loi, l'administrateur ou
le dirigeant... O.K., O.K., je comprends. Je comprends, ce n'est pas...
Et une question, donc, qui me... Et ça, ça
inclut, par exemple, des administrateurs qui n'auraient pas nécessairement les
pieds au Québec, là, hein? Il y a des administrateurs de ces entreprises-là qui
vivent un peu partout sur la planète, certaines de. La loi s'applique à tout le
monde, j'imagine, là. Oui, hein? Bien. Merci.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Oui.
Mme Massé : Il a dit oui. C'est
tout. Je vous remercie.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
puisqu'il n'y a pas d'autre intervention sur l'amendement pour introduire
l'article 56.1, je serai prêt à le mettre aux voix. Est-ce que cet
amendement est adopté?
• (18 heures) •
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Par conséquent, l'article 56.1 est adopté. M. le ministre, je vous invite
à faire la lecture de l'article 57.
M. Julien : Oui. «57. Lorsqu'une
infraction à la présente loi est commise par un administrateur ou un dirigeant
d'une personne morale, d'une société de personnes ou d'une association non
personnalisée, les montants minimal et maximal de l'amende sont le double de
ceux prévus pour la personne physique pour cette infraction.»
Cet article prévoit que l'administrateur ou le
dirigeant d'une société qui commet une infraction... est le double de ce qui
est prévu pour une personne physique. En effet, il est important que ceux-ci
soient imputables des actes ou omissions de la société dans l'application de la
loi. Il s'agit d'une disposition qui se trouve dans différentes lois au Québec
en matière pénale.
Alors, je comprends que, dans le commentaire, il
doit manquer un mot quelque part, là.
Des voix : ...
Le Président (M. Lemay) : L'amende
est le double.
M. Julien : Dans le commentaire, là,
il doit y avoir une petite coquille dans la deuxième ligne.
Le Président (M. Lemay) : Pas de
problème. Alors, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Toujours dans une
perspective de compréhension de l'article, ça fait que, dans le fond, quand tu
es le boss, tu paies plus cher? Si c'est toi qui as commis l'infraction, tu
paies plus cher?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Bien, comme le mentionne
le commentaire, en fin de compte, c'est l'administrateur ou le dirigeant d'une
société qui commet une infraction... l'imputabilité de leurs actes entraîne, en
fin de compte, une amende, potentiellement le double de... que celle faite
autrement.
Le Président (M. Lemay) : Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Massé : Parce qu'il y a
beaucoup d'infractions, là, qu'on a vues en cours de route. Donc, si je comprends... Je vais l'illustrer, là, je retourne
à l'article 54, où on dit : Si vous n'avez pas communiqué un
renseignement et que vous êtes une personne morale, là, mettons, c'est entre
3 000 $ à 600 000 $. Ce que je comprends, c'est que, si
c'est le P.D.G., avec l'article 57, en fait... est-ce que je comprends,
avec l'article 57, que, si c'est le P.D.G. qui n'a pas fourni, communiqué
un renseignement comme le demandait l'article 53, ça serait entre
6 000 $ et 1,2 million que lui serait pénalisé? J'essaie de voir
comment ça s'applique, cette affaire-là.
M. Julien : Bien, tantôt, vous avez
mentionné 54, là, j'avais, mettons, 2 500 $ puis 250 000 $.
À moins que vous me disiez que c'est 55, là, mais, peu importe, là, c'est...
les balises sont doublées, là.
Mme Massé : Vous avez raison.
M. Julien : Alors, 2 500 $
à 250 000 $, ce serait 5 000 $ à 500 000 $. Puis
7 500 $ à 1,5 million, ça serait 15 000 $ à
3 millions. Je prends l'article 54.
Mme Massé : O.K. Ça a des
privilèges, d'être boss, mais ça a aussi des réalités.
Le Président (M. Lemay) : Des
inconvénients.
Mme Massé : Je comprends, je
vois l'application. Merci.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
puisqu'il n'y a pas d'autre intervention à l'article 57, je suis prêt à le
mettre aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
M. Julien : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 58 de la
loi, édicté par l'article 1 du projet de loi.
M. Julien : «58. Une poursuite
pénale pour la sanction d'une infraction à une disposition de la présente loi
ou de l'un de ses règlements se prescrit par un an depuis la date de la
reconnaissance par le poursuivant de la perpétration de
l'infraction. Toutefois, aucune poursuite ne peut être intentée s'il s'est
écoulé plus de cinq ans depuis la date de la perpétration de l'infraction.»
Cet article reprend le délai de prescription prévu
à l'article 206 de la Loi sur les hydrocarbures, chapitre H-4.2. Il
permet que le délai d'un an ne commence à courir qu'à compter de la
connaissance par le poursuivant de la perpétration de l'infraction dans
plusieurs lois. Ce délai court à compter de la perpétration de l'infraction
plutôt qu'à compter de sa connaissance. Ce délai permet donc d'éviter qu'une
infraction ne soit prescrite en raison du calendrier d'inspection du site, à
titre d'exemple.
Le Président (M. Lemay) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions à l'article 58?
Puisqu'il n'y a pas d'intervention à l'article 58, je serais prêt à le
mettre aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
M. Julien : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de l'article 59.
M. Julien : «59. En cas de
récidive, les amendes sont portées au double.»
Cet article prévoit l'augmentation du montant
des amendes en cas de récidive. Il s'agit d'une approche qui se retrouve dans
plusieurs lois du Québec.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
la parole est à vous.
Mme Massé : Oui. Bon, c'est
peut-être une question d'application. Tantôt, quand je posais la question au
ministre, je ne me souviens plus à quel article, là, je pense, c'était
probablement 53... non, 54, les écarts, hein, entre... les écarts de
1 000 $ et 100 000 $, 3 000 $ et... bon, ainsi de
suite, une des réponses, c'est de dire : Bien, c'est en fonction aussi, tu
sais, du nombre de fois où ça se passe, cette affaire-là, que... Ça fait que,
là, ce que je vois, c'est qu'il y a un article 59 qui, lui, vient
dire : Les amendes vont être au double s'il y a récidive. Ça fait que, là,
j'ai de la misère à mettre ça en concordance avec ce que vous m'avez dit
tantôt.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Bien, c'est pour ça
que je discutais avec mon collègue aussi, parce que, des fois, j'ai de la
misère à la mettre en concordance, ce que je disais tantôt.
Mme Massé : Puis vous êtes...
M. Julien : Mais, en fin de
compte, on n'était pas en écart de ce que je disais tantôt. Donc,
effectivement, par exemple, si je prends l'article 54, de
2 500 $ à 250 000 $, si, par exemple, il y a un geste qui
est posé, alors entre le 2 500 $ puis le 250 000 $, ça va
dépendre des facteurs aggravants ou non, là, selon l'interprétation, où on va
le fixer. Par exemple, si j'ai fait une infraction, puis on m'a donné
3 000 $, si je récidive, ça sera 6 000 $. Naturellement, si
on m'avait donné 250 000 $ la première fois parce que c'était
supergrave, puis je récidive, ça va être 500 000 $. Donc, il va
élargir les balises, ça va être entre 500 $ et 500 000 $ la
deuxième fois, mais il y a une gradation également, là. Alors, il y a... Le
geste posé, plus il est grave, plus il est cher, et la récidive double le geste
posé initialement.
Le Président (M. Lemay) : Mme
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Ça me provoque donc
une question. Est-ce que la notion de récidive, donc, s'applique à la même
infraction? C'est-à-dire que l'exemple qui nous occupe, on parle de
l'article 54, qui dit : «Empêcher un titulaire de faire son travail»,
est-ce que ça va être doublé si et seulement si c'est exactement la même
infraction ou la notion de récidive s'applique? J'ai commis une faute là, j'ai
commis une infraction parce que je n'ai pas avisé le ministre, c'est une
récidive. J'ai commis une infraction parce que je n'ai pas respecté les
dispositions de... Ça fait que «récidive», c'est quoi? Oui. Merci.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Je laisserai mon
collègue corriger si je m'égare. À l'article 54, il y a des éléments qui
sont prévus. Alors, si j'ai une récidive sur l'article 54, ça double
l'amende, 55, 56. Mais naturellement, si j'ai des éléments qui ne sont pas des
récidives, qui sont des gestes qui ne sont pas, en fin de compte, ce que je
qualifierais d'une récidive, ça ne double pas.
Le Président (M. Lemay) : D'accord.
M. le député de Laval-des-Rapides, la parole est à vous.
M. Polo : Merci, M. le Président.
Dans la suite des propos de ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques, au niveau de
la récidive, et donc du doublement, si on peut dire, des amendes, jusqu'où,
disons, dans un cas hypothétique... Parce qu'un peu plus tôt, là, à
l'article 56, je pense, on utilisait... il y avait le chiffre de
3 millions, là, qui avait été utilisé comme maximum.
O.K. Donc, ce premier 3 millions peut devenir 6 millions. Selon
l'article 59, en cas de récidive, bien, les amendes peuvent être portées
au double. Donc, ça veut dire qu'hypothétiquement une entreprise pourrait se
retrouver... ou un détenteur de licence qui ne répond pas aux critères, en
fait, pourrait se retrouver à recevoir une amende jusqu'à 12 millions de
dollars.
M. Julien : Bon, je réitère qu'en
vertu de la Loi sur les hydrocarbures, bien que ces éléments-là soient
inscrits, ce n'est pas arrivé que ça arrive, là. Mais, hypothétiquement, à
chaque récidive, ça double.
Le Président (M. Lemay) : M. le
député de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Donc, hypothétiquement,
l'amende ou, en fait, les amendes pourraient même coûter plus cher que le geste
comme tel. C'est une forme d'outil de dissuasion. Voilà.
• (18 h 10) •
M.
Julien : C'est certain que ces articles-là visent
certainement à dissuader quelqu'un qui ne voudrait pas se conformer.
M. Polo : Parfait.
Le Président (M. Lemay) : Est-ce
que, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, vous voulez ajouter quelque
chose? Allez-y.
Mme Massé : Oui. Je comprends donc
que la notion de récidive, c'est pour chacune des catégories, je vais appeler
ça comme ça, d'infraction, donc l'article 56, 57, bon, etc. Cependant,
prenons l'article 56, où on dit que les titulaires en gang, là, pourraient
avoir... recevoir une amende de 30 000 $ à 6 millions et que ce
qui module le choix de l'amende, entre 30 000 $ et 6 millions,
c'est un peu la gravité, ou quoi que ce soit.
Est-ce qu'il est raisonnable de penser qu'un
délinquant qui ferait des infractions dans différents articles serait considéré
dans... s'il advenait le cas, qu'il serait considéré être passible d'une
infraction dans une autre catégorie d'infraction,
que, si ça fait sa troisième infraction dans des articles différents, je n'irai
pas à la baisse, là, dans l'infraction? À un moment donné, je vais
dire : Voyons, il me semble que...
M. Julien : Bien, il y a deux
choses. Alors, je vais intervenir sur deux éléments. Tantôt, quand on disait
qu'il récidive, là, je disais : Il faut que ça soit dans le même article.
Mais, même dans un même article, ça ne veut pas dire que deux infractions
seraient des récidives, là. Tu sais, par exemple, l'article 56, si, une
fois, une infraction touche le projet pilote, puis, une autre fois, ça touche
un autre élément, ce n'est pas une récidive. Mais, à l'intérieur d'un même
article, c'est là qu'on pourrait trouver des récidives.
Pour ce que vous mentionnez en deuxième élément,
ça serait des facteurs aggravants ou probablement qui pourraient être... pour
celui qui va déterminer la hauteur de l'amende, dire : Bien, écoutez, là,
ça fait huit fois, là, en fin de compte que vous êtes en infraction, il y a des
facteurs aggravants, je vous mets une pression supplémentaire. Mais ce ne
serait pas, en fin de compte, la notion de récidive doublée...
Mme Massé : ...mais bien de facteurs
aggravants. Je pense que vous avez le mot que je cherchais. Parce qu'à un
moment donné, c'est ça, d'autant plus que, si je regarde l'article 55, et
là je reviens à la question de la récidive, tu sais, l'article 55, bon,
au-delà de ça et au-delà de fixer l'amende, parle de 10 affaires
différentes. Ça fait que, donc, ce que vous me dites, c'est : Chacun des
picots est indépendant face à la récidive. Donc, le picot 1°, c'est : ne
révise pas un plan de fermeture tel que déterminé à l'article 14. Puis
l'autre, c'est...
M. Julien : Et même le picot 2°... À
titre d'exemple, 18 à 20, là, il pourrait y avoir un picot 2°, en fin de
compte, des éléments qui seraient des infractions qui ne seraient pas en
récidive. Donc, la récidive, en fin de compte, ça se met à l'intérieur d'un
article, mais il faudrait, en fin de compte, que l'élément qui a amené
l'infraction soit similaire au précédent. Alors, si je prends l'alcool au
volant, c'est deux fois l'alcool au volant, bien, c'est une récidive.
Mme Massé : Bien. Mais, par exemple,
une... Oui, c'est ça, ce que je comprends, c'est que, dans le fond, mettons, à
l'article 55, le picot 2°, qui dit : «Ne réalise pas les travaux de
fermeture définitive de puits et de restauration de site, conformément [à l'article] 18 [...] 20», il pourrait, à
l'article 56, contrevenir à des dispositions aux mêmes articles
mais qui ne seraient pas considérées comme une récidive, puisque c'est deux
articles différents. O.K. J'ai compris.
Le Président (M. Lemay) : Alors,
puisqu'il n'y a pas d'autre intervention sur l'article 59, je serais prêt
à le mettre aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Président (M. Lemay) : Adopté.
Nous passons donc au dernier chapitre de la loi édictée par l'article 1 du
projet de loi, soit le chapitre IX, des dispositions diverses,
transitoires et finales. M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de
l'article 60.
M. Julien : 60.
Le ministre peut, par arrêté, déléguer à toute personne, généralement ou
spécialement, l'exercice des pouvoirs qui lui sont attribués par la présente
loi.
Cette délégation entre en vigueur à la date de
sa publication à la Gazette officielle du Québec ou à toute autre date
ultérieure qui y est indiquée.
Le Règlement sur la délégation de l'exercice des
pouvoirs relatifs au pétrole, au gaz naturel, à la saumure et aux réservoirs
souterrains attribués au ministre des Ressources naturelles et de la Faune par
la Loi sur les mines (chapitre M-13.1, r.0.2) s'applique avec les
adaptations nécessaires, jusqu'à ce qu'un arrêté soit pris en vertu du premier
alinéa.
Cet article reprend les articles 143 et 282
de la Loi sur les hydrocarbures, chapitre H-4.2. Il prévoit la possibilité
pour le ministre de déléguer ses pouvoirs prévus dans la présente loi. Il
s'agit d'une disposition qui se retrouve dans plusieurs lois du Québec et qui
permet notamment au ministre de déléguer aux membres du personnel du ministère
l'exercice de ces pouvoirs.
Cet article prévoit également que la délégation
prévue au Règlement sur la délégation de l'exercice des pouvoirs relatifs au
pétrole, au gaz naturel, à la saumure ou aux réservoirs souterrains attribués
au ministre des Ressources naturelles et de la Faune par la Loi sur les mines,
chapitre M-13.1, r.0.2, s'applique jusqu'à ce qu'un arrêté vienne le
remplacer. Celle-ci permet au sous-ministre associé à l'Innovation, à la
Transition énergétique, au directeur général des hydrocarbures et des
biocombustibles et à la directrice du bureau des hydrocarbures d'exercer les
pouvoirs du ministre prévus dans la présente loi.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le ministre. Est-ce qu'il y a des interventions sur l'article 60? Mme la députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Est-ce que je comprends,
à cause du commentaire, que, d'entrée de jeu, le sous-ministre associé à
l'Innovation et la Transition énergétique, le directeur général des
hydrocarbures et des biocombustibles et la directrice du bureau des
hydrocarbures... d'entrée de jeu, ces personnes-là ont le pouvoir de... vous
leur avez déjà transféré vos pouvoirs et que, par un nouvel arrêté, vous
pourriez nommer d'autre monde?
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
M. Julien : Alors, effectivement,
ils ont déjà ces pouvoirs-là, mais, par un nouvel arrêté, je pourrais
déterminer d'autres personnes. Puis je suis content qu'ils aient ces
pouvoirs-là, parce que je ne me verrais pas les exercer personnellement.
Mme Massé : Je vous comprends.
J'imagine que vous ne pourriez pas tout faire ce que vous avez à faire, d'où
l'idée du travail d'équipe, et par pur... parce que ça... on le sait, jusqu'à
quel niveau le fait d'interdire les hydrocarbures et leur exploitation et
exploration ne font pas nécessairement l'affaire des entreprises et des
titulaires de licence. Parce que moi, je ne savais pas que, dans la vie, il y
avait un directeur général des hydrocarbures. C'est vous. Bonjour. Je suis contente de vous rencontrer. Je ne savais pas
que ça existait. Vous êtes vraiment un directeur général des
hydrocarbures? Ça fait que c'est vous? Non, tu sais.
M. Julien : ...
Mme Massé : Hein?
M. Julien : Ce n'est pas écrit sur
sa carte d'affaires.
Mme Massé : Oui, c'est ça. Bureau
des hydrocarbures... En fait, je vais vous poser la question clairement, et
c'est... prenez-le pas personnel, M. le directeur. C'est-à-dire que, depuis des
décennies, mais surtout depuis 2015, ces instances-là, ces personnes-là
travaillent à soutenir l'exploration et l'exploitation pétrolière et gazière.
Donc, c'est une approche particulière. Et là on demande à ces personnes-là de
venir... tous les gens avec lesquels... ou les affaires avec lesquelles ils ont
jonglé dans les dernières années, les relations qui se sont faites, etc., puis
sans préjudice, là, c'est de même la vie, on leur demande de... en fait, vous
leur laisser la responsabilité de faire cette responsabilité-là, de fermer ces
puits-là, de dire aux gens : Non, tu vas me fournir tes papiers? Bon, ce
n'est pas eux autres nécessairement personnellement, j'imagine, mais je pose la
question en vraiment toute transparence, là, M. le ministre.
Le Président (M. Lemay) : M. le
ministre.
• (18 h 20) •
M. Julien : Écoutez, moi, je suis
parfaitement confortable... Puis... alors là, je ne prétends pas que vous dites
ça, mais moi, je vais dire ce que j'ai à dire. J'ai une totale confiance à
l'administration au MERN. Pour moi, ces gens-là, puis je le dis puis je le
mentionne, c'est des collègues. Essentiellement, il faut comprendre que le rôle
du MERN, souvent, c'est un rôle de réglementation, de conformité, d'émission de
permis, d'assurer des suivis. Donc, ce n'est pas des... par exemple, mon
secteur minier doit connaître effectivement le secteur minier, mais ce n'est
pas le promoteur, en fin de compte, de l'exploitation minière. Ils doivent
appliquer les règles, les normes, les critères, les permis. C'est la même chose
pour mon secteur des hydrocarbures. Alors, quand je rentre au MERN, il n'y a
pas des gens qui ont des pancartes : Développons les
hydrocarbures au Québec. C'est des gens qui sont là pour appliquer de manière
professionnelle les règles, les comités de suivi et tous ces éléments-là dans
la précédente loi, et là, à la lumière que... si on adopte ce projet de loi là,
auront certainement à appliquer ce qui est prévu à l'intérieur de ces
éléments-là. Donc, c'est des professionnels qui sont là pour s'assurer de la
régularité des activités de ressources naturelles avec les lois qu'on adopte,
et je n'ai aucun doute.
Mme
Massé : Oui. Bien, merci de votre réponse. Puis je tiens
vraiment à dire... pas parce que vous êtes là, M. le directeur, mais à
tous les gens qui sont nommés là, que, bien, je suis contente d'entendre le
ministre, que, d'entrée de jeu, je ne voulais pas remettre en cause ou en doute
votre professionnalisme, loin de là. Ceci étant dit, il y a des fois où, comme
administratrice de la chose publique, je suis inquiète. Puis, pour être
honnête, là, je vais vous dire, tu sais, par exemple, quand j'ai vu des sorties
comme M. Robert... c'était quoi, son prénom?
Une voix : ...
Mme Massé : Louis Robert,
M. Louis Robert, qui est aussi un fonctionnaire extraordinaire, qui
faisait des affaires extraordinaires, mais qui était coincé, c'est ce qu'on
apprend, qu'il était coincé, ça fait que c'est sûr que c'est en toute
transparence où je le dis, parce que... bien, parce que je trouve important
qu'on se dise ces choses-là. Mais, ceci étant dit, j'ai aussi confiance dans la
fonction publique. Voilà, je tenais à le dire.
Le Président (M. Lemay) : Merci,
Mme la députée. Alors, puisqu'il n'y a pas d'autre intervention... M. le député
de Laval-des-Rapides.
M. Polo : Oui, merci beaucoup, M. le
Président. C'est un article où j'ai une question hypothétique aussi, cette
fois-ci, également. L'obligation de soumettre un plan de fermeture et une
garantie existait déjà pour tous les détenteurs de licence d'exploration qui,
au 20 septembre 2018, n'avaient pas déjà commencé les travaux de fermeture
d'un puits, O.K.? Et que cette fermeture soit temporaire ou permanente, ça
existait déjà. Dans les faits, votre ministère nous indique, suite à des
questions qu'on a fournies, là, que les détenteurs de licence révoquée n'ont
pas versé ou maintenu la garantie exigée dans le cas de 38 puits.
17
855
M. Julien : Êtes-vous
sûr d'être à l'article...
15
407
M. Polo : 61.
17
855
M. Julien : On
est au 60.
15
407
M. Polo : Ah!
je vous devance. Parfait. Bon, bien...
17
855
M. Julien : Je
comprends que vous êtes d'accord avec le 60. On y arrive.
15
403
Le Président
(M. Lemay) : Très bien. Alors, je vais reposer ma question :
Est-ce que l'article 60 de la loi, édicté par l'article 1 du projet
de loi, est adopté?
Des voix : Adopté.
15
403
Le Président
(M. Lemay) : Adopté. Et là vous avez deux options, là, vous avez
l'article 61 puis vous avez un amendement. Est-ce que vous voulez qu'on en
fasse la lecture? Bien, en fait, c'est pour vous, là.
17
855
M. Julien : On
va le lire, certainement.
15
403
Le Président
(M. Lemay) : Alors, M. le ministre, je vous invite à faire la
lecture de l'article 61, suivi ensuite de votre amendement.
17
855
M. Julien : 61.
Le titulaire d'une licence révoquée visé par l'obligation prévue à
l'article 10 qui n'a pas un plan de fermeture définitive de puits et de
restauration de site approuvé par le ministre conformément à l'article 105
de la Loi sur les hydrocarbures (chapitre H-4.2), telle qu'elle se lisait
le (indiquer ici la date qui précède celle de la sanction de la présente loi),
pour chacun des puits visés à l'article 10 doit soumettre au ministre,
dans le délai qu'il fixe, pour approbation, un plan pour chaque puits
conformément aux articles 14 et 15, avec les adaptations nécessaires.
Le premier alinéa ne s'applique pas au titulaire
d'une licence révoquée qui a soumis un plan pour approbation en vertu de la Loi
sur les hydrocarbures, telle qu'elle se lisait le (indiquer ici la date qui
précède celle de la sanction de la présente loi), avant la date de l'entrée en
vigueur de l'article 10. Le cas échéant, le ministre approuve le plan
soumis conformément aux articles 14 et 15, avec les adaptations
nécessaires.
Commet une infraction et est passible, dans le
cas d'une personne physique, d'une amende de 2 500 $
à 250 000 $ et,
dans les autres cas, d'une amende de 7 500 $
à 1 500 000 $ quiconque ne soumet pas à un plan de fermeture
définitive de puits et de restauration de site au ministre conformément au
premier alinéa.
À l'égard des titulaires
d'une licence révoquée visés aux premier et deuxième alinéas, le paragraphe 3°
de l'article 17 est réputé se lire ainsi :
«3° le 90e jour suivant l'approbation du plan de
fermeture définitive de puits et de restauration de site en vertu de
l'article 15, avec les adaptations nécessaires.»
Alors, cet article prévoit une mesure
transitoire pour les puits visés par l'obligation prévue à l'article 10 de
la présente loi pour lesquels un plan de fermeture de puits et de restauration
de site n'a pas été approuvé par le ministre en vertu de l'article 105 de
la Loi sur les hydrocarbures, chapitre H-4.2, au moment de l'entrée en
vigueur de l'article 10. Dans tous les cas, un plan devrait être soumis au
ministre pour approbation dans les délais qu'il détermine. Le délai sera fixé
en fonction du délai nécessaire pour obtenir les documents et les
renseignements exigés en vertu de l'article 12 et celui pour réaliser
l'étude hydrogéologique en vertu de l'article 13, le cas échéant.
Une procédure est également prévue pour le
titulaire qui a soumis un plan pour approbation avant l'entrée en vigueur de
l'article 10, mais qui n'a pas été approuvé avant cette date. Celui-ci
devra être approuvé conformément à la présente loi, avec adaptations
nécessaires.
15
403
Le Président
(M. Lemay) : M. le ministre, je vous invite à faire la lecture de
votre amendement à l'article 61.
M. Julien : Insérer, après le
deuxième alinéa de l'article 61 de la Loi mettant fin à la recherche des
hydrocarbures et des réservoirs souterrains, à la production d'hydrocarbures et
l'exploitation de la saumure proposé par l'article 1 du projet de loi,
l'alinéa suivant :
«Le titulaire d'une licence révoquée visé au
premier alinéa doit transmettre au ministre, dans le délai qu'il fixe et selon
la forme qu'il détermine, les éléments prévus à l'article 11.»
Cet amendement vise à prévoir une exception au
délai imposé pour la transmission des éléments prévus à l'article 11 de la
présente loi, dans le cas où le titulaire d'une licence révoquée n'a pas encore
de plan de fermeture définitive de puits et de restauration de site approuvé
pour chacun des puits forés à l'égard de la licence. En effet, le délai de
120 jours prévu à l'article 11 pour la transmission des
renseignements ne concorde pas avec le délai pour l'approbation du plan.
Le Président (M. Lemay) : Merci, M.
le ministre.
Et je vais inviter tout le monde à réfléchir à
cet amendement puisque, compte tenu de l'heure, la commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 30)