Journal des débats (Hansard) of the Committee on Public Administration
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(November 27, 2018 au October 13, 2021)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
Pour en savoir plus sur le Journal des débats et ses différentes versions
Monday, March 22, 2021
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Vol. 45 N° 12
Hearing of the Public Curator on Chapter 6 of the Auditor General of Québec’s November 2019 report entitled “Protection of Incapacitated Persons Under Public Protective Supervision”
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Intervenants par tranches d'heure
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Leitão, Carlos J.
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Caron, Vincent
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Leitão, Carlos J.
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Caron, Vincent
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Maccarone, Jennifer
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Lecours, Isabelle
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Leitão, Carlos J.
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Maccarone, Jennifer
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Jeannotte, Chantale
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Marissal, Vincent
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Boutin, Joëlle
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Boutin, Joëlle
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Leitão, Carlos J.
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Arseneau, Joël
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Lemay, Mathieu
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Rizqy, Marwah
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Rizqy, Marwah
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Leitão, Carlos J.
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Chassé, MarieChantal
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Arcand, Pierre
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Lecours, Isabelle
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Lecours, Isabelle
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Leitão, Carlos J.
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Arseneau, Joël
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Caron, Vincent
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Maccarone, Jennifer
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Maccarone, Jennifer
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Leitão, Carlos J.
14 h 30 (version révisée)
(Quatorze heures trente-huit minutes)
Le Président (M. Leitão) :
Donc, à l'ordre, s'il vous plaît. Ayant constaté le quorum, je déclare la
séance de la Commission de l'administration publique ouverte.
La commission est réunie virtuellement
afin de procéder à l'audition du Curateur public sur le chapitre 6 du
rapport de novembre 2019 du Vérificateur général du Québec intitulé Protection
des personnes inaptes sous régime public.
M. le secrétaire, y a-t-il des remplacements
ou des membres temporaires?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Mme Nichols (Vaudreuil) est remplacée par Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis) et M. Gaudreault (Jonquière) est remplacé par M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
Le Président (M. Leitão) :
Très bien, merci beaucoup. Alors, nous débuterons par l'exposé du Vérificateur
général du Québec, Mme Leclerc, puis nous enchaînerons avec celui du Curateur
public.
Le reste de la séance sera consacrée aux
échanges avec les membres de la commission. Les échanges se dérouleront par
blocs d'une durée d'environ 10 minutes, incluant des questions et des
réponses en alternance entre le gouvernement et les oppositions afin de
permettre à tous les groupes parlementaires d'écouler graduellement leur temps
de parole. Pour assurer le bon déroulement des échanges dans le cadre de cette
première audition par visioconférence, je vous invite à me signifier votre
intention de prendre la parole et à attendre que je vous accorde le droit de
parole avant <d'intervenir...
Le Président (M. Leitão) :
...leur temps de parole. Pour assurer le bon déroulement des échanges dans le
cadre de cette première audition par visioconférence, je vous invite à me
signifier votre intention de prendre la parole et à attendre que je vous
accorde le droit de parole avant >d'intervenir.
• (14 h 40) •
Alors, dans ce cas, nous allons commencer,
et je demanderais à Mme Leclerc... Mme la Vérificatrice générale, je vous
invite donc à nous présenter les personnes qui vous accompagnent et puis à
faire votre exposé, et vous disposez d'environ 10 minutes.
Exposé de la Vérificatrice générale, Mme Guylaine
Leclerc
Mme Leclerc (Guylaine) : Merci,
M. le Président. Alors, M. le Président, Mmes, MM. les membres de la
commission, M. le Curateur public, c'est avec intérêt que je participe à cette
séance de la Commission de l'administration publique. Tout d'abord,
permettez-moi de vous présenter les personnes qui m'accompagnent : Mme Janique
Lambert, directrice principale d'audit, Sylvie Lessard, directrice d'audit, et
une personne, donc, que vous ne voyez pas, là, mais qui est aussi présente, qui
est M. Louis-Philippe Savoie, chargé de projet dans le dossier.
Le Curateur public du Québec a notamment
pour mission de veiller à la protection des personnes déclarées inaptes par la
Cour supérieure du Québec lorsque celle-ci le nomme tuteur ou curateur. Il doit
ainsi s'assurer que les décisions sont prises dans l'intérêt de la personne et
pour la sauvegarde de son autonomie. Il doit notamment maintenir dans la mesure
du possible une relation personnelle avec la personne inapte, veiller au
respect de ses droits et voir à ce qu'elle soit réévaluée par des intervenants
du réseau de la santé et des services sociaux dans les délais prévus par le
Code civil du Québec.
Notre audit avait pour objectif de
déterminer si le Curateur public du Québec prend les mesures nécessaires pour
assurer avec efficacité et efficience la protection des personnes inaptes sous
régime public. Nous avons observé que le Curateur public ne prend pas les
mesures nécessaires pour veiller au respect des droits des personnes qu'il
représente et à la sauvegarde de leur autonomie. En effet, les processus clés
qu'il a mis en place présentent diverses lacunes, et l'information de gestion
dont il dispose est insuffisante pour apprécier sa performance et en rendre
compte adéquatement.
Voici nos principaux constats. D'abord,
plus de huit ans ont été nécessaires pour qu'un plan de représentation uniforme
et informatisé soit disponible. Or, au 31 décembre 2018, 1 028 personnes
ne bénéficiaient pas encore d'un plan de représentation ou avaient un plan
incomplet. De plus, la qualité des plans devait être améliorée, et leur mise à
jour n'était pas réalisée systématiquement. Il faut comprendre que le plan de
représentation est le principal outil sur lequel les curateurs délégués
s'appuient dans leurs interventions auprès des personnes inaptes.
Par ailleurs, le Curateur public a réduit
son analyse rigoureuse, son nombre de visites à effectuer en s'appuyant sur une
gestion des risques. Depuis l'implantation de la modulation des visites, le
nombre de visites effectuées auprès des personnes inaptes a diminué, et ce,
malgré une légère hausse du nombre de personnes inaptes prises en charge par le
Curateur public. En 2017‑2018, celui-ci a réalisé 7 643 visites et
2 888 bilans téléphoniques, comparativement à plus de 12 000 visites
en <2013‑2014...
Mme Leclerc (Guylaine) : ...
le
nombre de visites effectuées auprès des personnes inaptes a diminué, et ce,
malgré une légère hausse du nombre de personnes inaptes prises en charge par le
Curateur public. En 2017‑2018, celui-ci a réalisé 7 643 visites et
2 888 bilans téléphoniques, comparativement à plus de 12 000
visites en >2013‑2014. De plus, de nombreux bilans n'étaient pas
effectués et des visites n'étaient pas réalisées au moment de l'avis.
Un autre constat important porte sur la
réévaluation des personnes inaptes. Le Curateur public, en tant que représentant
légal, doit veiller à ce que chaque personne qu'il représente soit réévaluée
par du personnel du réseau de la santé et des services sociaux dans les délais
prévus par le Code civil du Québec. Or, des retards importants s'accumulent
depuis des années. Des 12 993 réévaluations médicales et
psychosociales demandées, entre le 1er avril 2013 et le 31 mars 2018,
47 % avaient été reçues en retard ou n'avaient pas été reçues par le
Curateur public au 31 décembre 2018; en moyenne, les retards étaient de
huit mois.
Enfin, nous avons constaté que
l'information de gestion dont dispose le Curateur public à l'égard des
activités examinées est insuffisante pour qu'il soit en mesure d'apprécier sa
performance et d'en rendre compte adéquatement. Par exemple, certaines
activités importantes ne font pas l'objet d'indicateur de gestion. Au terme de
nos travaux, nous avons formulé des recommandations qui ont toutes été
acceptées par l'entité. D'ailleurs, je tiens à remercier le personnel du
Curateur public pour sa collaboration.
En terminant, j'aimerais assurer les
membres de la commission qu'ils peuvent compter sur mon entière collaboration.
Merci.
Le Président (M. Leitão) :
Très bien. Merci beaucoup, Mme Leclerc.
Alors, nous allons maintenant nous tourner
du côté de l'équipe du Curateur public. Me Marsolais, je vous souhaite la
bienvenue et je vous invite, tout d'abord, à nous présenter les personnes qui
vous accompagnent et, par la suite, à faire votre exposé, et vous disposez
aussi de 10 minutes. La parole est à vous.
Bon. Nous allons suspendre quelques
instants pour régler des problèmes techniques.
(Suspension de la séance à 14 h 44)
(Reprise à 14 h 46)
Le Président (M. Leitão) :
Voilà. Nous sommes de retour. Alors, nous allons maintenant nous tourner du
côté de l'équipe du Curateur public. Me Marsolais, je vous souhaite la
bienvenue et je vous invite à nous présenter les personnes qui vous
accompagnent et puis à faire votre exposé, et vous disposez de 10 minutes.
La parole est à vous.
Exposé du Curateur public, M. Denis Marsolais
M. Marsolais (Denis) :
Parfait. Merci, M. le Président. D'abord, bonjour à tous les commissaires. Je
tiens tout d'abord à vous remercier, vous, M. le Président, et les membres de
la commission, d'avoir accepté de nous recevoir rapidement et de nous permettre
de faire état de notre plan d'action, dont la réalisation s'inscrit, vous en
conviendrez, dans le contexte particulier de la pandémie. Je remercie aussi Mme Guylaine
Leclerc et son équipe, la Vérificatrice générale du Québec.
J'aimerais d'abord vous présenter des personnes
qui m'accompagnent aujourd'hui, et qui jouent un rôle important dans la réalisation
de la mission du curateur. D'abord, M. Alain Dupont, directeur général de
l'administration, qui est à ma gauche, mais je ne sais pas si vous le voyez
bien. M. Pierre Roy, qui est directeur général de l'administration, qui
est dans un autre bureau. Pierre, juste t'identifier pour que les gens
puissent... Parfait. Ils sont accompagnés de M. Jean-Clet Gosselin,
conseiller à la qualité, qui est avec moi, et de Mme Sophie Breton,
conseillère à la planification et en suivi de la performance.
Alors, la protection des personnes inaptes
et en situation de vulnérabilité est un sujet on ne peut plus d'actualité en ce
moment. Pour le Curateur public, c'est une raison d'être depuis maintenant 75 ans.
En effet, en juillet 2020, notre organisation a franchi le cap des trois quarts
de siècle consacrés à veiller à la protection des plus vulnérables. Dès mon arrivée
au Curateur public, en juin 2018, j'ai constaté à quel point la mission de
cette organisation est la plus noble qui soit, noble, mais aussi malheureusement
trop méconnue.
Permettez-moi de vous brosser un bref
tableau de notre organisation. Alors, le Curateur public compte plus de 700 employés
en poste dans 11 villes du Québec. C'est grâce à ce personnel, M. le
Président, engagé que nous jouons notre rôle auprès des milliers de personnes
inaptes et de leurs proches. L'un des volets de notre mission est d'accompagner
les familles qui agissent comme représentant légal auprès d'environ
9 800 adultes inaptes sous régime privé. Nous sommes aussi chargés de
surveiller leur administration. Lorsque la famille n'est pas en mesure de
s'occuper d'un <proche...
M. Marsolais (Denis) : ...auprès
des milliers de
personnes inaptes et de leurs proches. L'un des volets
de notre mission est d'accompagner les familles qui agissent comme représentant
légal auprès d'environ 9 800 adultes inaptes sous régime privé. Nous
sommes aussi chargés de surveiller leur administration. Lorsque la famille n'est
pas en mesure de s'occuper d'un >proche inapte, c'est le Curateur public
qui devient le représentant légal. Nous jouons actuellement ce rôle auprès de
13 400 adultes sous régime public. Le Curateur public veille
également à la protection du patrimoine environ de 4 000 mineurs. Finalement,
nous avons un important devoir de sensibilisation et d'information auprès de la
population concernant l'inaptitude et les moyens de se protéger.
Nos responsabilités envers la société
québécoise sont grandes, et nous en sommes conscients. Nos façons de faire et
nos pratiques peuvent et doivent toujours être améliorées. C'est pourquoi,
malgré ces 75 ans bien sonnés, nous sommes résolument tournés vers
l'avenir et soucieux de toujours mieux protéger les personnes inaptes.
La plus belle illustration de cette
volonté est sans nul doute l'adoption le 2 juin 2020 de la Loi
modifiant le Code civil, le Code de procédure civile, de la Loi sur le curateur
public et de diverses dispositions en matière de protection des personnes. Il
s'agit du résultat de plusieurs mois de collaboration avec une vingtaine de
groupes communautaires, d'ordres professionnels, d'organisations publiques. Au
terme des consultations particulières, l'Assemblée nationale a adopté le projet
de loi à l'unanimité. Je me réjouis que les travaux ont été menés sans
partisanerie par les parlementaires au bénéfice des personnes inaptes.
La façon dont ces personnes sont protégées
sera favorablement transformée. Nous avons fait le choix de miser sur leurs
forces plutôt que sur leurs limitations et de reconnaître le rôle privilégié
des familles et des proches. Nous aurons tous les leviers nécessaires pour
valoriser leur autonomie en tenant compte de leur volonté et de leurs
préférences et conserver autant que possible l'exercice de leurs droits. La loi
révise en profondeur les mécanismes de protection entourant les personnes
inaptes. À son entrée en vigueur en juin 2022, elle permettra à
l'organisation d'évaluer dans un cadre moderne en phase avec les tendances
mondiales qui misent sur un plus grand respect les droits fondamentaux des
personnes inaptes.
• (14 h 50) •
Il y aura un impact positif sur le
quotidien de plusieurs citoyens, notamment les aînés, les proches aidants, les
personnes vivant avec un trouble du spectre de l'autisme, une déficience
intellectuelle, une maladie dégénérative, une maladie mentale ainsi que pour
les personnes vivant certaines difficultés. Pourquoi? Parce que la façon dont
ces personnes seront protégées changera complètement. Désormais, en plus de
miser sur celles qui sont capables de le faire, nous valoriserons davantage
leur autonomie et nous tiendrons davantage compte de leur volonté et leurs
préférences.
L'implantation de ce nouveau dispositif de
protection des personnes est un des volets qui s'inscrit dans un projet encore
plus large, soit celui de la transformation de notre organisation. Cette
transformation nous permettra d'effectuer un virage numérique en ce qui a trait
à nos communications avec la clientèle et avec nos services directs aux
citoyens. Nous voulons également moderniser l'environnement de travail de notre
personnel. Notre offre de service sera alors élargie <pour mieux...
M. Marsolais (Denis) : ...
dans
un projet encore plus large, soit celui de la transformation de notre
organisation. Cette transformation nous permettra d'effectuer un virage
numérique en ce qui a trait à nos communications avec la clientèle et avec nos
services directs aux citoyens. Nous voulons également moderniser
l'environnement de travail de notre personnel. Notre offre de service sera
alors élargie >pour mieux répondre aux besoins des citoyens, aux enjeux
de performance et de satisfaction de la clientèle et, finalement, aux nouvelles
réalités du marché du travail. De plus, le Curateur public déposera sous peu sa
planification stratégique 2021‑2026 qui tient évidemment compte des recommandations
du Vérificateur général, qui confirme par le fait même le sérieux de nos engagements.
Plus largement, cette planification
stratégique s'inscrit dans notre volonté d'être en phase avec les tendances
actuelles et d'évoluer constamment dans le respect de notre mission. Au cours des
prochaines années, M. le Président, nos actions seront orientées afin de
trouver le juste équilibre entre l'autonomie et la protection.
Comme vous le constatez, le Curateur
public est en pleine évolution. C'est pourquoi j'ai accueilli positivement des recommandations
du rapport sur l'audit de performance nous concernant. J'ai vu une opportunité
d'améliorer nos pratiques dans un contexte où nous étions déjà en pleine action
à cet égard. Nous étions conscients avant même le dépôt du rapport du Vérificateur
général des possibilités d'amélioration dans le déploiement de nos services.
J'ai invité toute mon équipe à considérer
les recommandations de la Vérificatrice générale comme des objectifs à
atteindre au bénéfice de notre clientèle. Je réitère, M. le Président, ma
fierté de diriger une organisation qui compte en ses rangs des gens dévoués et
engagés qui ne sont... et qui n'est pas toujours facile. Je pense ici
particulièrement aux curateurs et aux curatrices délégués qui sont mes yeux et
mes oreilles auprès des personnes inaptes que nous représentons. Et elles
prennent quotidiennement des décisions importantes dans la vie de ces
personnes, ils doivent le faire avec empathie et compréhension dans des
circonstances parfois fort difficiles.
Après avoir pris acte des recommandations
du rapport, nous nous sommes immédiatement attelés à la production d'un plan
d'action qui répond aux exigences du Vérificateur général. Nous avons
rapidement identifié les mesures d'amélioration. Certaines sont déjà en cours
d'implantation. Cependant, la gestion de la pandémie a bousculé les choses.
Pour traverser cette situation hors du commun, vous comprendrez que notre
priorité absolue a été et est toujours de nous assurer du bien-être des
personnes inaptes. C'est pourquoi, considérant que certaines actions sont
impossibles à réaliser dans le contexte de la COVID-19, nous demandons le report
de certaines actions de notre plan dont on fera l'objet des discussions
antérieurement.
Nous aurons l'occasion plus tard
d'échanger sur chacun des constats du rapport et d'y apporter notre éclairage,
cependant, de manière générale, nous pouvons dire que des réponses à certains
constats, notamment en ce qui a trait au plan de représentation, se trouvent
dans un important projet institutionnel de mobilisation des personnes.
L'évolution de plan de représentation dans le cadre de ce projet va placer les
enjeux importants dans la vie d'une personne inapte au coeur des actions du
curateur délégué. Le plan de représentation devra contenir des enjeux de
protection qui justifient la présence du régime de protection, sans quoi le
curateur délégué devra évaluer la pertinence du régime en place. L'entrée en
vigueur de la loi aura aussi un impact positif sur certains aspects relevés
dans le <rapport...
M. Marsolais (Denis) : ...
dans
la vie d'une personne inapte au coeur des actions du curateur délégué. Le plan
de représentation devra contenir des enjeux de protection qui justifient la
présence du régime de protection, sans quoi le curateur délégué devra évaluer
la pertinence du régime en place. L'entrée en vigueur de la loi aura aussi un
impact positif sur certains aspects relevés dans le >rapport. Je pense
ici, M. le Président, à l'article 132 qui fera passer le plan de
représentation au statut d'existence juridique.
Également, en ce qui a trait aux
réévaluations, la loi abolit le délai fixe pour une réévaluation des régimes de
protection. C'est le tribunal dorénavant, à partir de juin 2022, lors du
jugement d'ouverture du régime, qui déterminera le délai pour la réévaluation à
partir des rapports d'évaluation médicale et psychosociale qui est déposé lors
de l'ouverture du régime. Également, au sujet des délais de réévaluation, je
souhaite souligner qu'à notre demande, nous sommes parvenus à une entente avec
le ministère de la Santé et des Services sociaux afin d'assurer un suivi
soutenu de ces réévaluations.
Le réseau a mis en place des stratégies
pour pallier à cette lacune. Parmi celles-ci, notons l'ajout au cahier de
charges des P.D.G. des CIUSSS et des CISSS, et l'obligation de désigner un
répondant pour les dossiers en lien avec le curateur dans chacun des CIUSSS et
des CISSS. Notons également qu'un groupe de travail est en place, avec ces
répondants, pour documenter les pratiques actuelles et mettre en commun des
solutions prometteuses.
Quelques mots maintenant sur les visites
aux personnes représentées. Les visites, M. le Président, ne sont pas le seul
moyen dont nous disposons pour nous assurer du bien-être des personnes
représentées. Cependant, nous convenons de l'importance de ces visites et nous
comprenons la préoccupation du Vérificateur général à ce sujet.
Depuis le début de la pandémie, nous avons
suspendu les visites aux personnes représentées pour nous conformer aux
directives de la Santé publique. Notre organisation a mis en oeuvre différentes
actions pour jouer bien son rôle. Nous avons fait une priorité du suivi des
personnes vivant à domicile ou âgées de plus de 70 ans. Des suivis
téléphoniques ont été effectués auprès des personnes vivant en CHSLD ou en
résidences pour aînés, et quand ce n'était pas possible, auprès de leur
intervenant. Des équipes spéciales, au nombre de quatre, formées de membres du
personnel ont été mises en place. Entre avril 2020 et mai 2020, 99 % des
personnes que nous... représentons, pardon, ont été rejointes. De plus, nous
avons instauré des visites virtuelles, un moyen complémentaire aux visites en
personne.
Finalement, en ce qui a trait à
l'information de gestion, je tiens à souligner que nous avons débloqué plusieurs
indicateurs supplémentaires et que les travaux de notre équipe qualité, qui est
sous la responsable de M. Jean-Clet Gosselin, ont été consolidés afin de
bonifier des indicateurs de qualité déjà existants. Concernant le souhait de la
Vérificatrice générale d'un indicateur sur la mission, il s'agit d'un projet
pour le moins ambitieux. Nous nous y attardons pour tenter de trouver une façon
de faire pour avoir un indicateur concernant la qualité des services.
Finalement, je tiens aussi à porter à votre
attention la réponse favorable du Secrétariat du Conseil du trésor à notre
demande d'ajouter des effectifs en représentation publique. Depuis la dernière
année, 27 personnes supplémentaires seront rajoutées à titre de curatrices
déléguées pour combler les retards qui ont été accumulés.
Je vous remercie, <M. le
Président...
M. Marsolais (Denis) : ...à
porter à votre attention la réponse favorable du Secrétariat du Conseil du
trésor à notre demande d'ajouter des effectifs en représentation publique. Depuis
la dernière année, 27 personnes supplémentaires seront rajoutées à titre
de curatrices déléguées pour combler les retards qui ont été accumulés.
Je vous remercie, >M. le
Président ainsi que les membres de la commission, de votre attention. Et je
suis maintenant prêt, moi et mon équipe, à répondre à vos questions. Voilà.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci, merci beaucoup, Me Marsolais.
Discussion générale
Alors, nous voilà maintenant, chers collègues,
rendus à la période d'échange entre les membres de la commission et l'équipe du
Curateur public. Comme vous savez, on a à peu près 2 h 30 min, à
peu près. Et donc nous allons alterner entre les membres du gouvernement et les
membres des partis d'opposition. On commence avec le gouvernement, la partie
gouvernementale, pour un bloc de 10 minutes. Et je pense que c'est M. le
député de Portneuf, c'est bien ça?
M. Caron : Oui, M. le
Président.
Le Président (M. Leitão) :
Allez-y.
M. Caron : Merci. Bonjour,
Me Marsolais. Bonjour, Mme Leclerc, très heureux de vous rencontrer
aujourd'hui.
En lien... on sait que la réalité est de
plus en plus différente sur le terrain. Moi, j'aime, lorsque j'interviens comme
ça, m'inspirer de faits vécus. Vous parliez, il y a quelques instants, de
qualité du service. Considérant que les soins en santé mentale évoluent aussi
avec le temps et s'orientent de plus en plus vers la réappropriation du pouvoir
d'agir par les gens qui sont... qui peuvent être bénéficiaires de chez vous, je
constate, puis là je peux vous donner même un exemple vécu, une personne de
petite taille qui, finalement, aurait dû suivre les... poursuivre les
recommandations du Curateur public. Finalement, vous aviez fait la
recommandation de lui attribuer une maison, etc. Et cette personne refusait...
après être allée fouiller un petit peu dans le dossier, refusait de l'avoir
tout simplement parce que la maison en question n'était pas adaptée à sa
situation. Donc, il se disait : Bien, dans ce cas-là, je préfère renoncer
à ce qu'on me propose et me... ce que j'appelle me désaffilier du système
finalement. Donc... Et moi, j'habite la semaine à Québec et je me rends compte
qu'il y a de plus en plus de gens qui sont malheureusement dans la rue et qui
sont... pour des raisons de consommation de toute sorte, qui sont des
désaffiliés du système, justement.
Comment est-ce que vous... pour améliorer
justement la qualité du service, comment est-ce que... Vous comprenez qu'on ne
peut pas faire du mur-à-mur partout. Donc, est-ce qu'il y a matière à
amélioration peut-être en vous référant au psychiatre au dossier qui suit la
personne en question? Comment est-ce qu'on pourrait améliorer cette situation
justement pour ne pas laisser pour compte ces gens qui volontairement, parce
que la solution qui est proposée par le curateur ne leur convient pas, bien,
finalement, ils se retrouvent à la rue, et qu'on ne les aide pas finalement.
M. Marsolais (Denis) :
Écoutez... Vous me permettez de répondre, M. le Président?
Le Président (M. Leitão) :
Certainement, oui, M. Marsolais, allez-y.
• (15 heures) •
M. Marsolais (Denis) : Alors,
écoutez, évidemment, chaque cas est un cas <d'espèce...
>
15 h (version révisée)
<17849
M.
Caron : ...ces gens qui, volontairement, parce que la solution qui est
proposée par le curateur ne leur convient pas, bien, finalement, ils se
retrouvent à la rue, et qu'on ne les aide pas, finalement.
M. Marsolais (Denis) :
Écoutez... Vous me permettez de répondre,
M. le Président?
Le Président (M. Leitão) : Certainement,
oui, M. Marsolais, allez-y.
M. Marsolais (Denis) :
O.K.
Alors,
écoutez,
évidemment, chaque cas est un cas >d'espèce,
c'est la raison pour laquelle... de l'importance des curatrices et des
curateurs délégués, qui ont sous leur gouverne, sous leur responsabilité, un
certain nombre de personnes auxquelles ils sont responsables. Ces
curatrices-là, déléguées, connaissent très bien chacune des personnes dont
elles sont responsables, connaissent les forces et les faiblesses, les objectifs
atteindre ainsi que les points particuliers à surveiller. Évidemment qu'il y a toujours
des cas d'exception. Je vous dirais que les personnes à qui vous référez, je
crois comprendre votre question, c'est souvent des personnes qui sont en
itinérance et qu'il y a un régime de protection qui a été établi. Elles sont
souvent difficiles à rejoindre, ces personnes-là, malheureusement, pour les
raisons que vous devinez, et il y a souvent des efforts qui sont faits avec le réseau
de la santé, qui sont nos partenaires, et avec les travailleurs sociaux, avec
tout le réseau, qui fait en sorte qu'ils maintiennent, autant que faire se
peut, des contacts avec cette personne-là, et qui fait en sorte qu'on réussit à
avoir un contact, là, sporadique, malheureusement, dans les cas que vous nous
exposez. Mais ça reste encore des cas... C'est marginal. Il y en a beaucoup, de
personnes qui sont en matière d'itinérance, mais ce n'est pas toutes les
personnes qui sont en itinérance qui ont un régime de protection et donc qui
sont sous notre responsabilité.
Alors, le plan de représentation qu'on va
vous présenter dans les prochaines heures va faire en sorte qu'on va avoir un
topo exact. Je vous parle du plan de présentation nouvelle formule, dans le
cadre du dossier mobilisation-personne, qui va faire en sorte qu'on va avoir
dans un seul coup d'oeil, vraiment, l'image et les interventions qu'on doit
faire par rapport à chacune des personnes, et ce qui va vous permettre d'agir
encore plus rapidement.
Et ça, je vous ai envoyé, je pense, à tous
et chacun... Peut-être, pour faire l'inventaire des documents que je vous ai
envoyés, je vous ai envoyé quatre napperons concernant chacun des constats, qui
est résumait un peu la situation. Je vous ai envoyé aussi un document, un court
document qui vous expliquait le dossier de mobilisation-personne, qui va être
effectif et en vigueur à compter de mai prochain et sur lequel chaque curateur
délégué devra, à partir de mai prochain, travailler sur un plan de
représentation selon ce qui a été édicté dans le projet de
mobilisation-personne, d'une part.
D'autre part, il faut que vous sachiez
aussi que la loi, que j'aurai sûrement l'occasion de vous parler aussi, a fait
en sorte, comme je l'ai dit dans mon discours d'ouverture, fait en sorte que,
maintenant, le plan de représentation a un statut juridique. Alors, la loi fait
en sorte que, dans chacun des dossiers, il y aura une <obligation
d'avoir...
M. Marsolais (Denis) : ...
de
vous parler aussi, a fait en sorte, comme je l'ai dit dans mon discours
d'ouverture, que... fait en sorte que, maintenant, le plan de représentation a
un statut juridique. Alors, la loi fait en sorte que, dans chacun des dossiers,
il y aura une >obligation d'avoir un plan de représentation. La Vérificatrice
générale a noté que le plan de représentation ne se retrouve pas dans tous les
dossiers au moment où on se parle. Elle fait aussi état qu'il y a une période
de huit ans qui s'est échelonnée depuis l'implantation des plans de
représentation.
Il faut juste vous remettre les choses en
perspective. D'abord, c'est nous, à l'origine, qui a fait en sorte qu'on
souhaitait avoir un plan de représentation dans chacun des dossiers des
personnes dont on est responsables. Ça a été, à l'époque — je vous en
parle de ce qui m'a été conté parce que je n'étais pas là — ça a été,
à l'époque, vraiment un changement de culture, de la façon de travailler, des
manières de travailler. Il y avait... La façon de travailler a toujours été, je
ne vous dis pas depuis 75 ans, là, mais au cours des 10, 15,
20 dernières années, en prenant des notes, des notes qui sont
chronologiques avec des termes spécifiques qui faisaient en sorte que,
l'accumulation des notes, on avait, chaque curatrice avait un portrait global
de la personne qu'elle représente.
Le plan de représentation, initialement, a
été créé pour faire en sorte pour que tout ce soit... se retrouve au terme
d'une même fiche. Et ça, bien, comme tout changement majeur, bien, ça prend du temps
à implanter. Il y a eu une progression quand même, une progression importante.
La vérificatrice a noté que 92 % des dossiers avaient un plan de
représentation au moment du 31 décembre 1918... 2018, et qu'en date de
février — non, 1918, je n'étais pas né, M. le Président,
rassurez-vous — et le décompte, en date de février, de cette année,
2020, 98 % des dossiers ont un plan de représentation complet. Alors,
chacun des dossiers, au moment où je vous parle, à 98 %, a un plan de représentation.
Dans le fond, il reste, parmi... en fait, c'est 99,9 % pour être plus
précis. Il y a 19 dossiers qui sont à compléter et qui vont se faire dans
les prochaines semaines. Alors, vous voyez, il y a eu une évolution, là, au
niveau des plans de représentation. Bien, c'est dans le modèle actuel.
Je ne sais pas si je vais trop vite, là, mais
l'idée de mobilisation-personne, c'est de reprendre le plan de présentation — changer
les pages, évidemment — avec un système informatique qui va faire en
sorte que chacune des curatrices déléguées va pouvoir noter directement, sur
cette nouvelle application-là, l'ensemble des informations nécessaires que le
plan de représentation devra contenir.
Mobilisation-personne, je vous le disais,
je vous le redis, va être déployé en mai prochain. La formation va être donnée...
Le Président (M. Leitão) : Me
Marsolais, est-ce que vous m'entendez?
M. Marsolais (Denis) : Pardon?
Le Président (M. Leitão) :
Est-ce que vous <m'entendez, Me Marsolais...
M. Marsolais (Denis) : ...
cette
nouvelle application-là, l'ensemble des informations nécessaires que le plan de
représentation devra contenir.
Mobilisation-personne, je vous le
disais, je vous le redis, va être déployé en mai prochain. La formation va être
donnée...
Le Président (M. Leitão) :
Me Marsolais, est-ce que vous m'entendez?
M. Marsolais (Denis) :
Pardon?
Le Président (M. Leitão) :
Est-ce que vous >m'entendez, Me Marsolais?
M. Marsolais (Denis) : Oui, je
vous entends.
Le Président (M. Leitão) :
Oui, excusez-moi de vous interrompre, on a eu un petit problème technique, je
n'ai pas été capable de vous arrêter avant, excusez-moi. Mais j'aimerais
conseiller tous les participants, incluant nos collègues, de garder les
réponses un peu plus courtes pour que nous puissions tous participer.
Collègue de Portneuf, vous avez encore un
peu de temps, est-ce que vous voulez poser une autre question?
M. Caron : Mais, écoutez, M.
le Président, ça tombait bien, parce que ma deuxième question était justement,
hein, l'état de situation où il y avait 8 % des personnes inaptes qui ne
bénéficiaient pas d'un plan. Donc, vous avez répondu à la question que j'allais
vous poser, j'en ai une autre. Donc, je comprends, concernant ma première
question, que le Curateur public n'exclut pas d'aller s'informer de la vision
de l'intervenant pivot puis, vous aussi, pour soigner au mieux les gens. O.K.
Parfait.
Dans son rapport, la Vérificatrice
générale nous indique aussi que 88 % des personnes avaient eu, au moins, un
changement de curateur délégué entre début 2015 et la fin de 2018. Pouvez-vous
nous faire un état de situation aussi à ce sujet-là, s'il vous plaît? Parce
qu'on sait très bien que ça peut créer un sentiment d'instabilité chez les gens
qui sont bénéficiaires.
M. Marsolais (Denis) : Oui.
Alors, M. Gosselin, si vous voulez répondre à la question, s'il vous plaît.
M. Gosselin (Jean-Clet) :
Bien, il y a eu, effectivement, de 2014 à 2018, dans les débuts, il y a eu un bon
taux de roulement, les ressources étaient surchargées suite au départ de
certaines personnes. Ça fait qu'il y a eu... comme, par exemple, il y a une
direction territoriale où on notait qu'il y avait des plans avec des mentions à
venir dans tous les plans. Dans tout le plan, bien, il y a eu... il manquait
d'effectifs, donc la consigne a été de reporter cette information-là à
compléter dans le plan, donc ça fait que c'est ça. Ça fait que oui, il y a, effectivement...
il y a eu un bon taux de roulement, là, dans les dernières années.
M. Marsolais (Denis) : Puis je
vous dirais, si je peux me permettre de rajouter, que les raisons pour
lesquelles aussi, dès 2018, on a mis, sur notre planche à dessin, de refaire le
plan de représentation dans le cadre du dossier de mobilisation-personne pour
faire en sorte que, facilement, la transition d'une curatrice à une autre, avec
le nouveau plan, va faire en sorte que, rapidement, cette personne-là va
pouvoir connaître la situation de ses nouveaux dossiers. Alors, vous savez, le
fait que, dans la fonction publique, il y ait beaucoup de changements de
personnel, je pense que ce n'est pas rien que propre à notre organisation, il
n'y a pas beaucoup de <transfert...
M. Marsolais (Denis) : ...
rapidement,
cette personne-là va pouvoir connaître la
situation de ses nouveaux
dossiers. Alors, vous savez, le fait que, dans la
fonction publique, il
y ait
beaucoup de changements de personnel,
je pense que ce n'est
pas rien que propre à notre
organisation,
il n'y a pas
beaucoup
de >transfert d'expertise aussi au moment de la retraire à cause des
doublements des postes qui est impossible. Alors, il faut vraiment faire en
sorte que les dossiers soient complets, le plus complet possible, et c'est l'objectif
qui s'est poursuivi dès 2018 et qui finalement trouver sa finalité en mai
prochain.
• (15 h 10) •
Le Président (M. Leitão) : Merci
beaucoup. Alors, on va passer du côté de l'opposition officielle. Et, cher collègue
de Portneuf, vous pourriez continuer dans le... si vous souhaitez, dans le bloc
suivant. Alors, du côté de l'opposition officielle, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Allez-y, la parole est à vous pour 10 minutes.
Mme Maccarone : Merci beaucoup,
M. le Président. Bonjour, collègues. Bonjour à Me Marsolais. Bonjour,
M. Roy. C'est un plaisir d'être parmi vous aujourd'hui, surtout que j'ai
participé, comme vous le savez tous, lors d'un débat par rapport au projet de
loi n° 18.
Alors, je vais sauter tout de suite
dedans, de dire que je pense aussi que c'est important qu'on en discute
aujourd'hui particulièrement car c'est la semaine de la sensibilisation à la
déficience intellectuelle. Donc, nous savons que 41 % des personnes qui
sont sous la responsabilité du Curateur public, ils souffrent de la déficience
intellectuelle, alors d'où l'importance.
Je veux ramener un peu le discours
maintenant sur qu'est-ce que vous avez dit, Me Marsolais, par rapport à la
suspension des visites lors de la pandémie. Évidemment, ça soulève évidemment
de la préoccupation, surtout que nous avons tous lu avec une grande tristesse
le décès de l'homme autiste, 53 ans, qui a perdu sa vie à l'Hôpital
Notre-Dame, il était sous la responsabilité du curateur et il était évidemment tout
seul à l'hôpital. Alors, je voudrais savoir s'il y a des statistiques de savoir
combien de personnes qui étaient sous la responsabilité du curateur ont perdu
leur vie lors de la COVID.
M. Marsolais (Denis) : Oui.
Les statistiques qu'on possède, c'est des statistiques non scientifiques, ça
fait que les seules statistiques de décès, c'est évidemment la Santé publique
qui détient ces informations-là. Mais le décompte qu'on a fait au fur et à
mesure... Mais on a informé aussi les groupes communautaires de ces chiffres-là.
Je vous dirais que grosso modo, la première vague, autour de 300,
350 personnes sont décédées. Et, depuis la deuxième vague, il y a
peut-être 100, 125 personnes de plus malheureusement qui sont décédées. Je
vous dirais que, depuis le dernier deux, trois semaines, il n'y a pas eu de
décès dénombré au sein des personnes qui sont sous notre responsabilité. Toute
comparaison gardée, si on peut se permettre de dire ça ainsi, ça suit un peu le
pourcentage général des Québécois par rapport à la personne qui était sous
notre juridiction.
Alors, nous, ce qui est important de vous
dire, Mme Maccarone, c'est qu'on était très soucieux d'avoir de
l'information sur ces personnes-là durant la période de COVID. Évidemment que
les <visites...
M. Marsolais (Denis) : ...
un
peu le pourcentage général des Québécois par rapport à la personne qui était
sous notre juridiction.
Alors, nous, ce qui est important de
vous dire, Mme Maccarone, c'est qu'on était très soucieux d'avoir de
l'information sur ces personnes-là durant la période de COVID. Évidemment que
les >visites étaient interdites, et, même si les curatrices nous
demandaient régulièrement d'aller visiter les personnes dont elles sont
responsables... Parce qu'elles ont une relation d'intimité avec ces personnes-là,
hein? Ces gens-là, depuis... dans certains cas, ça fait des années qu'ils
s'occupent de leurs personnes. Alors donc, ce qu'on a fait entre le mois... aux
mois d'avril et mai, lors de la première vague, c'est qu'on a constitué, comme
je disais tantôt, quatre équipes qui avaient charge de communiquer directement
avec la personne qui est sous notre juridiction ou avec le réseau de la santé
pour avoir des nouvelles de chacune de ces personnes-là. Vous savez que sur les
13 400 personnes qui sont sous notre juridiction, il y en a près de
9 500 à 10 000 qui sont dans des centres d'hébergement, centres...
des CHSLD ou des RPA... des RFA, plutôt, et donc c'est un nombre
impressionnant, et on voulait avoir des nouvelles. Alors, ce qu'on a fait, c'est
que d'abord j'ai communiqué, moi, avec le sous-ministre de l'époque de la
Santé, M. Gendron, en lui demandant d'écrire à chacun de ses P.D.G. pour
aviser les P.D.G. de chacun des CIUSSS et des CISSS que tous les sites
d'hébergement du réseau soient avisés, lorsqu'un représentant du Curateur
public va communiquer avec eux, qu'ils soient réceptifs et qu'ils donnent
l'information, parce que ça fait partie de notre responsabilité de s'enquérir
du bien-être des personnes dont on est responsables. Alors, entre le mois d'avril
et mai, près de 99 % des personnes ont été soit contactées directement, ou
soit on a obtenu de l'information des membres du réseau, qui, en passant, sont
des partenaires incontournables en ce qui nous concerne dans toutes nos
activités, et vous comprendrez que dans la situation pandémique, s'il y a des
personnes qui étaient fort occupées, c'est bien les gens du réseau, et ils ont
quand même fait l'effort de communiquer avec nous régulièrement pour nous
donner des nouvelles. Le 1 % qu'on n'a pas pu communiquer, soit que c'est
des personnes qu'on communiquait directement avec eux avant puis qui... ou ils
ne veulent pas interagir avec nous, ça arrive, ou soit qu'ils étaient bien
entourés, mais c'est vraiment 1 %. Alors, écoutez, il s'est passé autour
de 40 000 appels durant cette période-là, et tous les gens qui
avaient été identifiés comme étant affectés de la COVID, on a continué à
régulièrement... à communiquer avec le réseau pour obtenir l'information.
Juste pour vous rassurer, c'est bien clair
que l'ensemble des groupes communautaires qui protègent l'ensemble de ces
personnes-là était soucieux de savoir ce qu'on faisait durant cette période-là.
Alors, j'ai...
Le Président (M. Leitão) : Me
Marsolais, je m'excuse de vous interrompre. Merci. Je vous inviterais dans la
mesure du possible à être peut-être un peu plus bref. Collègue de <Westmount—Saint-Louis,
tu as...
M. Marsolais (Denis) : ...
qui
protègent l'ensemble de ces personnes-là était soucieux de savoir ce qu'on
faisait durant cette période-là. Alors, j'ai...
Le Président (M. Leitão) :
Me Marsolais, je m'excuse de vous interrompre. Merci. Je vous inviterais dans
la mesure du possible à être peut-être un peu plus bref. Collègue de >Westmount—Saint-Louis,
tu as la question suivante.
Mme Maccarone : Oui, bien, ça
soulève... Merci, Me Marsolais. Ça soulève la question de... c'est sûr, ça
me fait penser vraiment à ce qui est arrivé des... on a tous entendu les
histoires des aînés morts déshydratés en CHSLD puis, évidemment, il y en avait plusieurs
qui étaient sous la responsabilité du Curateur public. Comment le curateur s'est
assuré que ces personnes qui étaient sous la responsabilité ont été dans un bon
état puis s'ils n'avaient de mesure d'être en communication avec eux? Parce
qu'il y en a plusieurs, évidemment, qui ne peuvent pas prendre le téléphone où
on ne peut pas avoir une communication virtuelle. Mais bon nombre ont perdu
leur vie dans nos milieux de vie pour nos aînés.
M. Marsolais (Denis) :
D'abord, excusez-moi, M. le Président, j'ai la mauvaise habitude de répondre...
j'ai beaucoup de...
Le Président (M. Leitão) : Ça
va.
M. Marsolais (Denis) : ...et
j'ai l'habitude de parler. Alors, corrigez-moi pour m'arrêter, là, parce que je
suis une vraie machine à paroles. Alors, ceux qui me connaissent me
reconnaissent.
Bien, écoutez, nous, là, l'important
c'était de s'assurer, durant cette période-là qu'on vit encore aujourd'hui, du
bien-être de ces personnes-là puis si elles étaient bien traitées puis s'il n'y
avait pas de problèmes spécifiques. Il y avait différentes façons de faire.
Évidemment, on ne peut pas faire de visite, alors la seule façon de le faire, c'est
par voie téléphonique. Soit qu'on communiquait directement avec la personne
concernée, parce qu'il y a des personnes qui sont inaptes — bien, on
est en contact régulièrement avec eux autres par voie téléphonique — ou
soit qu'on communiquait avec le réseau, avec le travailleur social, avec les
gens dans les centres. Parce qu'on a des personnes-ressources dans chaque
centre d'hébergement qui fait en sorte que ces personnes-là pouvaient nous
donner des informations concernant chacune des personnes. Mais, écoutez, ce
qu'on a fait, on l'a reproduit, on l'a expliqué à chacun des groupes
communautaires. J'allais dire tantôt qu'on a tenu quatre Zoom, quatre ou cinq
Zoom avec l'ensemble des groupes communautaires pour les tenir informés au fur
et à mesure des dommages qu'on faisait. Et je pense que l'ensemble des groupes
communautaires ont été satisfaits et ont été surtout rassurés de la façon de
fonctionner. Moi...
Le Président (M. Leitão) :
Très bien. Merci, Me Marsolais. Je m'excuse. Collègue de
Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. Bien, en
même lien avec le suivi que le Curateur public a fait, je présume que c'était
la même chose par rapport à la campagne de vaccination pour ces personnes
qu'entre autres plusieurs ont été priorisées, qui habitent dans nos milieux de
vie pour nos aînés, par exemple. Et maintenant aussi, on a quand même des
personnes vulnérables puis handicapées qui demandent aussi d'être revues à
l'ordre de priorisation. Alors, j'ose croire que le Curateur public a aussi
fait des interventions et des suivis pour s'assurer que les personnes qui sont
sous sa responsabilité ont été vaccinées.
M. Marsolais (Denis) : Vas-y
donc.
M. Dupont (Alain) : Oui.
Bonjour. Ça fait vraiment partie du rôle des curatrices déléguées. Quand on
disait, <tout à l'heure...
Mme Maccarone : ...
revues
à l'ordre de priorisation. Alors, j'ose croire que le Curateur public a aussi
fait des interventions et des suivis pour s'assurer que les personnes qui sont
sous sa responsabilité ont été vaccinées.
M. Marsolais (Denis) :
Vas-y donc.
M. Dupont (Alain) :
Oui. Bonjour. Ça fait vraiment partie du rôle des curatrices déléguées. Quand
on disait, >tout à l'heure, que curateurs, curatrices déléguées ont un
rôle au-delà des visites, actuellement, la priorité de la vaccination, c'est un
fait. Donc, on s'assure, auprès des personnes ou des ressources intermédiaires,
ou peu importe, que nos personnes vont bien se faire vacciner. Et aussi, les personnes
qui sont à la maison, bien, on communique avec elles pour s'assurer qu'elles
vont prendre leur rendez-vous. On va les aider à prendre leur rendez-vous pour
que l'ensemble des personnes qui sont sous notre... sous le Curateur public
puissent être vaccinées dans des délais raisonnables.
Mme Maccarone : Et dans le cas
des personnes handicapées, est-ce que le Curateur public a l'intention de faire
des interventions en leur nom pour s'assurer qu'au moins la séance serait revue
pour s'assurer que cette clientèle qui, encore une fois, est souvent sous la responsabilité
du Curateur public, serait revue pour s'assurer qu'eux-mêmes ils sont protégés?
Parce qu'on sait tous, encore une fois, que la majorité d'entre eux sont
confinés pendant au moins 12 mois. C'est rendu que leur milieu de vie, c'est
une prison, de sorte... Alors, est-ce que le Curateur public a quand même une
opinion là-dessus?
M. Marsolais (Denis) : C'est
une très bonne question. Alors, écoutez, un de nos premiers rôles, je pense que
c'est de ne pas agir ou intervenir politiquement auprès du réseau, auprès de la
Santé publique pour remodifier l'ordre de priorité. Mais ils savent très bien
que... notre volonté, que toutes nos personnes qui sont sous notre juridiction
puissent se faire vacciner le plus rapidement possible. Ça, ils le savent.
Quant à l'ordre de priorité, je vous avoue
que je laisse aux autorités compétentes d'établir ces ordres-là, mais ils le
savent de notre côté que, pour nous, c'est une priorité que l'ensemble des
personnes qui sont sous notre juridiction, et aussi les personnes inaptes qui
sont... qui ont un tuteur ou un curateur privé, eux aussi, là, c'est des
personnes inaptes. Alors, ils savent très bien l'importance pour ces
personnes-là. Et je ne veux pas tomber dans un dossier particulier, là, mais on
a vu un certain dossier où, lorsqu'il y a un branchement, bien, ça peut être
délicat lorsque c'est une personne qui est inapte que cette personne-là demeure
branchée puis qu'elle comprenne exactement l'importance de demeurer brancher.
On a vu ce qui est arrivé, là, dans un certain dossier auquel je suis
intervenu, là, auprès du coroner.
• (15 h 20) •
Le Président (M. Leitão) : Très
bien, merci. Merci beaucoup, Me Marsolais. Alors, voilà, c'est tout pour
ce bloc. Nous allons passer à nouveau du côté gouvernemental. Et si j'ai bien
vu ici, c'est Mme Lecours de Lotbinière-Frontenac, à vous la parole. Vous
avez à peu près huit minutes et demie.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
D'accord, merci beaucoup. Bien, moi, j'ai une question concernant le nombre de
visites et les bilans effectués auprès des personnes inaptes. On voit que,
depuis 2014, il y a eu une diminution marquée du nombre de visites et de bilans
<effectués auprès des...
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : ...
Bien, moi, j'ai une question
concernant le nombre de visites et les bilans effectués auprès des personnes
inaptes. On voit que, depuis 2014, il y a eu une diminution marquée du nombre
de visites et de bilans >effectués auprès des personnes inaptes.
J'aimerais savoir comment votre organisation va parvenir à passer d'environ
7 000 à 8 000 visites par an pour en faire environ 13 000,
là, bien, tu sais, réussir à voir tout le monde en plus de faire les
changements, là, que vous planifiez, là, comme les plans de représentation
auprès des personnes inaptes. Merci.
M. Marsolais (Denis) : Écoutez,
je peux vous dire qu'on va réussir d'une part. Comment on va le faire
maintenant? Trois facteurs importants. D'abord, le Trésor nous a accordé, sur
un échelon de trois ans, donc l'année dernière, cette année et l'année prochaine,
un nombre supplémentaire de 27 personnes qui vont agir à titre de
curatrices déléguées. Elles étaient 90 curatrices déléguées, donc on en
rajoute près du tiers. Donc, c'est un élément important.
Deuxième facteur, c'est qu'on va faire en
sorte que les tâches des curatrices déléguées soient essentiellement
concentrées sur leur expertise. Autrement dit, tout le volet administratif
qu'elles font actuellement va être retranché de leurs tâches, ce qui va leur
donner encore plus d'espace pour faire les visites et pour atteindre le nombre
de visites qui sont... qu'on s'est fixé.
Et, troisièmement, bien, le fameux plan de
représentation qui va être le nouveau plan va faire en sorte — comment
dirais-je? — que la rapidité de noter, dans chacune des visites, les détails
ou les suivis à faire, bien, on va le faire parce que l'application
technologique numérique qui va en découler à compter de mai va faciliter leur
tâche.
Autre facteur aussi à ne pas négliger, et
vous m'arrêterez, M. le Président, là, moi, je pars, hein?
Le Président (M. Leitão) :
Allez-y, on peut encore un peu, oui.
M. Marsolais (Denis) : Je
pourrais vous faire un monologue de trois heures si vous voulez. Mais c'est
parce que je suis vraiment convaincu de ce qu'on fait, là.
L'autre facteur, bien, la pandémie n'a pas
rien eu que des volets négatifs, a eu le volet positif qu'au début de la
pandémie, sur les 700 personnes, il y avait peut-être 250 personnes
qui avaient une tablette donc qui pouvaient travailler à la maison ou à distance.
Depuis la pandémie, la presque totalité de nos employés a une tablette. Donc,
ça va permettre à chacune des curatrices déléguées, parce qu'elles sont
toujours en déplacement, de faire en sorte de prendre les notes directement à
chaque rencontre, à chaque visite, et donc de telle sorte d'accélérer le
processus du travail.
Puis on s'est donné cette obligation-là,
je vous dirais, un peu par la bande parce qu'en obligeant, dans la loi, d'avoir
un plan de représentation statué juridiquement à compter de juin 2022, on
s'oblige <indirectement...
M. Marsolais (Denis) : ...
à
chaque rencontre, à chaque visite, et donc de telle sorte d'accélérer le
processus du travail.
Puis on s'est donné cette
obligation-là, je vous dirais, un peu par la bande parce qu'en obligeant, dans
la loi, d'avoir un plan de représentation statué juridiquement à compter de
juin 2022, on s'oblige >indirectement, à ce que s'il y a un plan de
représentation, il doit y avoir une visite annuelle. Alors, on n'a pas le choix
d'arriver à ce résultat-là, M. le Président. Alors, plan de représentation
obligatoire, visite annuelle.
Le Président (M. Leitão) :
Merci, M. Marsolais. Cher collègue de Lotbinière.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Oui, merci. Je voulais savoir pour les plans de représentation, on sait qu'ils
doivent être personnalisés avec des objectifs et à jour, puis on comprend, là
aussi, l'importance de bien documenter tout ça. Pourquoi ça ne s'est pas fait
dans le passé? Pourquoi il y a eu des manques? C'était quoi, les obstacles?
Puis qu'est-ce que vous allez faire pour que ça ne se reproduise plus, là?
M. Marsolais (Denis) : O.K. Je
vais répondre à la première partie puis je vais laisser mes collègues répondre
pour préciser davantage. Alors, pourquoi ça ne s'est pas fait? Dans le fond,
là, ce que je vous ai dit, c'est que, depuis 2014 on a initié le fait d'avoir...
de travailler d'une nouvelle façon. Donc, il y a vraiment un changement de
culture dans l'organisation, d'avoir un plan de représentation dans tous les
dossiers. Je vous ai expliqué tantôt que tout changement, parfois, c'est long.
Je donne juste l'image puis je n'élaborerai pas sur le sujet, inquiétez-vous
pas, M. le Président, du système de justice que je connais bien, hein, depuis
20 ans, on parle d'avoir une accessibilité plus grande de la justice, de
faire en sorte d'informatiser le système de justice. On commence, là, depuis
deux, trois ans à avoir des applications concrètes de l'amélioration de notre
système de justice pour augmenter l'accessibilité.
Bien, un changement de culture, ça ne se
fait pas en deux, trois ans, ça se fait de façon... sur une longue période, une
moyenne période, et ça a pris sept, huit ans pour faire en sorte qu'on puisse
déposer un programme, un projet structuré, informatisé qui va faire en sorte de
faciliter la confection du plan de représentation. Parce que les systèmes
informatiques d'antan ne nous permettaient pas d'aller aussi loin que ça, et
c'est la raison pour laquelle le ministère des Finances nous a octroyé une somme
importante pour procéder à la numérisation de nos façons de faire, et le plan
de représentation sera une première démonstration. Je ne sais pas si vous
voulez compléter.
M. Dupont (Alain) : Oui,
peut-être aussi, dans notre nouvelle façon de faire qui va débuter le 31 mai,
on a aussi... lorsqu'on reçoit un dossier, on va faire aussi le premier plan
qui est le plan d'orientation. Donc, quand on nous dit toujours, le réseau, on
nous dit : Telle personne s'en vient chez nous, avant même que ce soit au
tribunal, on va commencer un plan. Ça fait que ce plan-là va se transférer,
après ça, au plan de représentation, donc il y aura déjà une partie du travail
de fait. Ça, ça va nous aider beaucoup à ce que le plan d'orientation aille au
plan de représentation, puis va faire en sorte d'aider. Quand on parlait <tantôt...
M. Dupont (Alain) :
...
on nous dit toujours, le réseau, on nous dit : Telle personne
s'en vient chez nous, avant même que ce soit au tribunal, on va commencer un
plan. Ça fait que ce plan-là va se transférer, après ça, au plan de
représentation, donc il y aura déjà une partie du travail de fait. Ça, ça va
nous aider beaucoup à ce que le plan d'orientation aille au plan de
représentation, puis va faire en sorte d'aider. Quand on parlait >tantôt
de capacité, de notre capacité, va nous aider beaucoup en termes de capacité.
L'autre chose aussi, c'est que ça va se
faire progressivement. À partir du mois de mai, toutes les nouvelles personnes
qui vont être rendues au Curateur public va avoir son plan de représentation
avec le nouveau format. Pour ce qui est des autres personnes, durant le
renouvellement, donc, durant l'année, au fur et à mesure d'un renouvellement,
on va passer à la nouvelle mouture du plan de représentation.
Puis la nouvelle mouture du plan de
représentation aussi va nous permettre d'être beaucoup plus près des enjeux
liés à la personne. Peut-être que mon collègue peut déterminer un petit peu
plus, au niveau des enjeux, qu'est-ce qu'on va rechercher dans ce plan-là.
M. Gosselin (Jean-Clet) :
Bien, des enjeux... Oui.
Le Président (M. Leitão) :
Rapidement. Allez-y, allez-y, mais...
M. Gosselin (Jean-Clet) :
Trois enjeux.
M. Marsolais (Denis) : Je suis
contagieux, hein? Je m'excuse parce que je suis en train de contaminer tous mes
collègues, là.
Le Président (M. Leitão) : Ça
va, c'est très bien.
M. Gosselin (Jean-Clet) :
Trois enjeux. Il va avoir trois grands principes, les principes d'autonomie,
des principes de protection puis les principes d'engagements familiers. Si, par
exemple, on avait une personne qui demeure à domicile puis qui recouvre ses
capacités, bien, on va vouloir lui permettre peut-être de payer l'Hydro, de
commencer à payer son loyer pour éventuellement avoir une main levée. Ça fait
que dans un type de dossier comme ça, bien, l'enjeu serait un enjeu d'autonomie
pour éventuellement avoir une main levée. Puis les activités du plan vont être
intégrées à même cet enjeu-là, alors qu'avant, il se retrouvait à un autre
endroit dans notre système informatique.
M. Marsolais (Denis) : Tu
sais, vous savez...
Le Président (M. Leitão) :
Allez-y, en conclusion. Une trentaine de secondes.
M. Marsolais (Denis) : Vous
savez que les... conclusion, vous savez que les curatrices déléguées, les
visites, on trouve ça important, puis on est tout à fait d'accord avec la Vérificatrice
générale, mais ils ne font pas que ça, là. Il n'y a pas que les visites
physiques qui sont importantes, il y a tout le reste des interventions qu'ils
font avec la personne directement, avec le réseau pour avoir de l'information,
se tenir au courant de tout ce qui se passe au niveau de la personne qu'ils
représentent. Et ça, bien, vous ne pouvez pas savoir le nombre, parfois,
d'appels que ces personnes-là, ces curatrices déléguées là, reçoivent des
personnes qui sont inaptes puis qu'ils trouvent ça agréable de leur parler puis
d'avoir un contact. Plus souvent qu'autrement, ils ont 30, 40, 50 appels à
retourner dans une journée, là. Alors, ça, là, il faut... Moi, j'ai été ébahi
quand je suis arrivé ici, dans cette organisation-là, là. C'est pour ça que je
dis tout le temps que : Chez nous, ce n'est pas des dossiers qu'on
gère, on travaille avec du monde. Alors, c'est important d'avoir une proximité
avec les gens qui sont sous notre responsabilité, puis c'est pour ça que le
contact continuel des curatrices déléguées avec chacune des personnes qui font
partie de leur responsabilité, bien, c'est une lourde tâche. Honnêtement,
là....
• (15 h 30) •
Le Président (M. Leitão) :
Très bien. Merci, M. Marsolais. Et je m'excuse, là, vraiment, parce que
ça, ce sont les défis de nos rencontres virtuelles. Si on était tous à la même
salle, on pourrait se faire des signes, mais là c'est un peu plus <compliqué.
Bon, on va continuer. On va continuer
cette...
>
15 h 30 (version révisée)
< M. Marsolais (Denis) : ...
responsabilité,
bien, c'est une lourde tâche. H
onnêtement, là....
Le Président (M. Leitão) :
Très
bien. Merci, M. Marsolais. Et je m'excuse, là, vraiment, parce que ça, ce
sont les défis de nos rencontres virtuelles. Si on était tous à la même salle,
on pourrait se faire des signes, mais là c'est un peu plus >compliqué.
Bon, on va continuer, on va continuer,
cette fois-ci, du côté de l'opposition officielle, et c'est Mme la députée de Westmount—Saint-Louis
à nouveau. Alors, allez-y, vous avez un bloc d'à peu près 10 minutes.
Mme Maccarone : Parfait. Merci
beaucoup. Je veux revenir un peu sur le projet de loi n° 18, car nous
savons tous, comme on a déjà dit, c'était un projet de loi mammouth, 251 articles.
On a modifié 39 lois, 15 règlements. Et, lors de la mise en place de
ce projet de loi, je l'ai dit à plusieurs reprises, même en commission, qu'on a
des préoccupations parce qu'on sait que c'est un travail colossal dont nous
faisions face lors de l'implantation de la réforme. Puis évidemment on veut que
ça marche. Tu sais, on a entendu le rapport de la Vérificatrice générale, nous
avons des préoccupations partagées. Les partenaires veulent que ça marche, je
veux personnellement que ça marche.
Alors, j'aimerais savoir,
Me Marsolais, si vous pouvez nous dire qu'est-ce que le projet de loi
n° 18 va... pour corriger ce que le Vérificateur général a identifié comme
étant problématique?
M. Marsolais (Denis) : Bon, d'abord,
je tiens à vous rassurer que le projet de loi n° 18 est prévu pour sa mise
en vigueur en juin 2022, et on maintient le cap là-dessus. Pourquoi? Parce
que ça va en ligne aussi avec des actions importantes via le projet de loi
qui... suite aux recommandations de la Vérificatrice générale.
Je parlais tantôt de l'article 132
qui vient préciser le statut juridique du plan de représentation. Donc, ça a
été vraiment un continuum à partir de 2014 jusqu'à l'adoption de la loi. Là, on
en fait... On n'aurait pas pu faire une obligation juridique il y a cinq, six,
sept, huit ans parce que c'était un cheminement, un changement de culture,
changement de façon de faire, puis aussi tout le volet informatique. Alors, la
loi, elle va venir concrétiser, comme je vous expliquais, l'obligation, dans
chacun des dossiers, d'avoir un plan de représentation. Puis la beauté de la
chose, et ce que ça veut dire aussi, c'est que, comme j'ai expliqué tantôt, s'il
y a un plan de représentation révisé annuellement, bien, il devra avoir des
visites annuelles, parce qu'on ne peut pas réviser un plan si on ne fait pas de
visite physique.
Évidemment que vous comprendrez que,
lorsqu'on a conçu tout ça, la pandémie n'était pas là. Alors, c'est pour ça que
je vous ai écrit, M. le Président, pour demander un report de certaines dates parce
que tous les scénarios, lors du dépôt du plan d'action, avaient été faits dans
l'optique où c'était en septembre dernier qu'il devait avoir un retour quasi à
la normale, à l'époque, et que force est de constater que ça ne sera pas,
assurément, avant septembre prochain qu'on va retrouver une certaine normalité,
du moins, tout le monde l'espère. Alors, c'est pour ça qu'il y a un an de
différence, qu'on demande, de délai pour qu'on puisse appliquer les tableaux.
Et donc, si je reviens à votre question
plus précise, bien, ça va faire en sorte que... un plan pour <chacun
des...
M. Marsolais (Denis) :
...force est de constater que ça ne sera pas, assurément, avant septembre
prochain qu'on va retrouver une certaine normalité, du moins, tout le monde
l'espère. Alors, c'est pour ça qu'il y a un an de différence, qu'on demande, de
délai pour qu'on puisse appliquer les tableaux.
Et donc, si je reviens à votre question
plus précise, bien, ça va faire en sorte que... un plan pour >chacun des
dossiers, une révision annuelle dans chacun des dossiers. Ça fait que, là, il
n'y aurait plus délai, puis on n'aurait plus besoin de faire une modulation des
visites, là, on s'en crée l'obligation. On l'a faite, la modulation de visites,
à l'époque, parce que — il faut se remettre dans le contexte de
l'époque, en 2014 puis 2018 — on était dans une mesure de coupure budgétaire,
et tout, et tout, puis on ne voulait pas rien échapper. Ça fait qu'on a
priorisé puis on a fait analyser cette priorisation-là des risques par un
expert, puis je pourrai vous en faire état tantôt, si vous voulez bien.
Alors, ça va se faire, on va arriver à temps,
mais on a juste besoin un peu d'oxygène pour nos curatrices déléguées, pas
parce qu'elles ne sont pas capables de faire la job physiquement, mais elles ne
peuvent pas rendre des visites, actuellement, parce qu'elles n'ont pas le droit
d'y aller, en zone rouge, particulièrement. Alors... Puis, les réévaluations,
on pourra en parler au constat de réévaluations, là, ça aussi, c'est un autre
enjeu qu'on a...
Le Président (M. Leitão) :
...très bien.
M. Marsolais (Denis) : ...pas vraiment
tellement... J'arrête, M. le Président.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci. Merci, M. Marsolais. Alors, députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Oui. En
parlant de l'implantation du plan d'action, pouvez-vous élaborer un peu sur le
plan d'engagement de personnel, combien d'employés ont été engagés à date puis
combien sont prévus?
M. Marsolais (Denis) : Bon, je
vous dis ça de mémoire, je n'ai pas les chiffres devant moi, mais je... on vous
a parlé tantôt d'autour de 700 employés. On est, au moment où je vous
parle, autour plus de 760, 770 employés.
Parce qu'encore là, puis j'en avais parlé
en commission parlementaire, si vous vous souvenez, encore là le... et le
Trésor et les Finances, évidemment que ça prend du monde pour gérer ce grand
projet de transformation là non seulement dans le volet numérique, mais dans le
volet aussi de déployer le projet de loi. Parce que ce n'est pas une mince
tâche, déployer le projet de loi, là. C'est un changement de cap, c'est un
changement de culture. Le ministre s'est même plu à dire : C'est un
changement de société. Ça fait qu'il faut faire de l'information. C'est un défi
supplémentaire, dans le cadre de la pandémie, de faire des communications. On
en fait, des Teams puis des Zoom, depuis un an et demi, je peux vous garantir.
Alors donc, il y a un bon nombre
d'employés qu'on a engagés depuis l'adoption du projet de loi. Il y a aussi
tout le reste. Parce que la priorité, puis je tiens à le dire, la prioritaire
ultime, dans mon livre à moi, c'est que... d'abord, avant de faire nos dossiers
de transformation, là, c'est que j'aie l'assurance, moi, comme responsable de
cette organisation-là, qu'on livre notre mission première, s'occuper de notre
monde, donner de l'information puis surveiller les tuteurs et curateurs privés.
Ça, moi, je peux vous garantir qu'on a... j'ai l'assurance qu'on fait... Même
en cas de pandémie, on la fait, cette surveillance-là. Alors...
Mme Maccarone : Ça fait que ça
veut dire... Ça fait que c'est toujours... Je comprends, peut-être, on n'a pas
les nombres précis, alors peut-être que je peux changer de piste et vous
demander par <rapport à la...
M. Marsolais (Denis) : ...surveiller
les tuteurs et curateurs privés. Ça, moi, je peux vous garantir qu'on a... j'ai
l'assurance qu'on fait... Même en cas de pandémie, on la fait, cette
surveillance-là. Alors...
Mme Maccarone : Ça fait que
ça veut dire... Ça fait que c'est toujours... Je comprends, peut-être, on n'a
pas les nombres précis, alors peut-être que je peux changer de piste et vous
demander par >rapport à la formation. On a beaucoup entendu en
commission pour le projet de loi n° 18... et je sais que vous êtes
également préoccupé par ce sujet, mais la formation, on en a beaucoup entendu
parler par l'ordre des travailleuses et travailleurs sociaux, qui ont dit que
nous n'avons pas assez du personnel. Alors, je parle non seulement de la
formation des gens qui vont pouvoir disséminer l'information, qui vont pouvoir
s'occuper de ce monde puis aussi de formuler... former le monde sur le terrain,
mais on parle des tonnes organismes qui sont impliqués : on parle des
professionnels du réseau de la santé, on parle, comme vous, l'Ordre des
notaires. On parle aussi, puis c'est très important de le noter, la pénurie de main-d'oeuvre,
c'est très important.
Ça fait que le réseau de l'éducation et l'éducation
de la population, j'en ai reçu un peu, d'information, déjà, exemple, à mon
bureau de comté, mais c'est vaste puis c'est large.
M. Marsolais (Denis) : Oui.
M. le Président, vous donnez combien de temps pour répondre à cette large
question?
Le Président (M. Leitão) :
Écoutez, vous avez... pour ce bloc, vous avez à peu près trois, quatre minutes.
M. Marsolais (Denis) : Hé!
d'abord, pour s'assurer qu'il y ait une bonne diffusion d'information et de formation,
on a consulté l'ensemble des ordres professionnels, des ministères concernés,
impactés par la loi et des groupes communautaires depuis le début, vous en avez
été témoins lors de la commission parlementaire, et, depuis l'adoption de la
loi, on a constitué trois groupes consultatifs : un groupe consultatif des
ordres professionnels, Chambre des notaires, Barreau, Collège des médecins,
travailleurs sociaux, CPA, on a constitué un groupe consultatif concernant les
groupes communautaires, ils sont une vingtaine.
Il y a eu, à date, peut-être, je vous dis
autour de 12 à 14 réunions, depuis l'adoption de la loi, des groupes
consultatifs et aussi avec les ministères, parce qu'on a été sélectionnés par
le Trésor, je ne sais pas si c'est une chance ou une malchance, M. le
Président, mais, comme... dans le cadre de la révision de programmes, parce que
le Trésor trouvait que notre projet de transformation est un projet important. Donc,
on a autour de nous un comité stratégique, un comité scientifique. On se réunit
avec le Trésor, avec les différents ministères concernés pour s'assurer que
tout le monde suit, pour s'assurer qu'au mois de juin prochain... en 2022,
plutôt, qu'on va arriver tous sur la même piste d'atterrissage, puis que la loi
va pouvoir prendre son ampleur puis être déployée. Alors, on s'est assurés, Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis, que l'ensemble des intervenants plus
proches, des partenaires sont au fait de la loi, parce qu'encore une fois ça
change beaucoup.
Et la meilleure démonstration que je peux
vous donner, je vais terminer là-dessus, M. le Président... je ne sais pas si
vous avez eu la chance de regarder le vidéo Une petite révolution avec
les différents intervenants, où l'ensemble des partenaires ont, avec des <parutions
de 10, 15 secondes chacun, fait part de...
M. Marsolais (Denis) : ...démonstration
que je peux vous donner, je vais terminer là-dessus, M. le Président...
je ne sais pas si vous avez eu la chance de regarder le vidéo Une petite
révolution avec les différents intervenants, où l'ensemble des partenaires
ont, avec des >parutions de 10, 15 secondes chacun, fait part de
tout l'intérêt qu'ils ont dans la loi et toute la volonté de voir cette loi-là
s'appliquer le plus rapidement possible. Ça démontre que les partenaires sont
tous derrière nous, et ça, pour moi, c'est le meilleur facteur de succès du
développement de cette loi-là. Mais on n'a pas encore terminé, on a encore
beaucoup de job à faire.
• (15 h 40) •
Le Président (M. Leitão) :
Très bien. Députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Il me reste du
temps? Mon Dieu!
Le Président (M. Leitão) : En
une minute...
M. Marsolais (Denis) : Avoir
su! Avoir su...
Le Président (M. Leitão) : ...1 min
30 s.
Mme Maccarone : Merci beaucoup
pour la réponse. Puis je sais que vous n'aurez pas assez de temps, mais il y a
pénurie de personnel. Je pense que c'est important. Puis une petite mention
pour les régions. Alors, si vous pouvez, dans ce bloc ou peut-être dans les
autres blocs, mentionner le plan d'action pour comment adresser la pénurie de
personnel dans les régions.
M. Marsolais (Denis) :
Parfait. Écoutez, je crois que vous faites référence surtout au rapport
psychosocial et pénurie de personnel dans le réseau de la santé au niveau de
l'émission des rapports psychosociaux à jour au moment de l'anniversaire de
chacun des renouvellements. Est-ce que vous faites référence à ça?
Mme Maccarone : Pas
nécessairement. Je fais référence que, lors de nos premières discussions
ensemble, on a déjà ciblé que... je pense que vous l'avez dit, il y a
11 bureaux, mais très peu dans les régions. Alors, pour adresser le manque
dans les régions du personnel pour gérer les besoins.
M. Marsolais (Denis) : Je
comprends. Rome ne s'est pas construit en une journée, alors on va commencer
d'abord à s'occuper de notre mission, ce qu'on fait depuis le début. En même
temps, ce qu'on fait depuis le début, c'est de livrer le projet de loi. On a
sept équipes à l'interne, là, qui travaillent avec et le projet de loi et tout
le volet de l'opération pour que tout le monde soit prêt, et on va... et toute
la numérisation que ça implique, l'avènement du projet de loi au niveau des
mesures de représentation, qui est une nouvelle mesure. Et donc je vous dirais
que, l'éléphant, on va le prendre par petites bouchées. Mais on a un programme
de cinq ans, Mme la députée de Saint-Louis, là. Dans cinq ans, tout ce qu'on
veut livrer, on va le livrer.
Le Président (M. Leitão) :
Très bien. Merci. Merci beaucoup. Alors, voilà, nous revenons du côté
gouvernemental, et je présume que c'est Mme la députée de Labelle, c'est ça?
Mme Jeannotte?
Mme Jeannotte : Oui, c'est ça.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Leitão) :
Très bien.
Mme Jeannotte : Bonjour à
tous. Écoutez, je vais aller sur l'information de gestion, parce que la
Vérificatrice générale nous indique que, dans le fond, le caractère public ne
mesurerait pas les délais de réalisation et ne disposerait pas d'une évaluation
de qualité. Dans le fond, question, de quelle façon allez-vous vous assurer que
la haute direction va disposer, en temps opportun, d'une information de gestion
suffisante, pertinente et fiable?
M. Marsolais (Denis) :
D'ailleurs... <Merci...
Mme Jeannotte :
...réalisation
et ne disposerait pas d'une évaluation de qualité. Dans
le fond, question, de quelle façon allez-vous vous assurer que la haute
direction va disposer, en temps opportun, d'une information de gestion
suffisante, pertinente et fiable?
M. Marsolais (Denis) :
D'ailleurs... >Merci. D'ailleurs, on possède déjà des indicateurs, mais
ils sont à peaufiner, et c'est ce qu'on s'apprête à faire. Peut-être que je
laisserais la chance à mon collègue Pierre Roy, qui est dans mon bureau,
qui n'est pas dans la même salle que nous, répondre à la question. Pierre,
est-ce que tu veux prendre la relève?
M. Roy (Pierre) : Oui,
merci, M. Marsolais. Merci, Denis. En fait, peut-être d'emblée, je
distinguerais... dans un premier temps, mentionner que le Curateur public
partage la même vision que le Vérificateur général quant à l'importante de l'information
de gestion. Peut-être d'emblée vous mentionner qu'on a quand même déjà beaucoup
d'information de gestion de disponible. Le Curateur public a à sa disposition
un large éventail de l'information de gestion, des tableaux de bord qui sont
mis à jour à chaque mois, trimestriellement. On a des suivis réguliers de la
déclaration de service aux citoyens et du plan stratégique. On a aussi ce qu'on
appelle notre application du Curateur, le PSOdans notre jargon, qui permet de
multiples extractions en temps réel sous forme de listes. En fait, c'est des
listes de contrôle. Et on a aussi des compléments d'information qui peuvent
être fournis. D'ailleurs, beaucoup des observations du Vérificateur général
s'appuient sur des extractions de notre système de mission qu'on a pu lui
fournir. Et j'ajouterais aussi qu'on a un entrepôt de données, là, qui est
quand même très à jour et qui est aussi très flexible, là, dans son
utilisation.
Évidemment, pour apprécier la performance,
pour l'instant, le Curateur consulte ses clientèles de diverses façons, là, par
sondages, des groupes de discussion. C'est surtout comme ça qu'on fonctionne.
Ce qui fait qu'évidemment, comme l'indique, à juste titre, le rapport du
Vérificateur général, notre information de gestion, là, demeure incomplète puis
se doit d'être bonifiée, je dirais, surtout au niveau des indicateurs de qualité.
Le deuxième bloc que je vous dirais, dans
le fond, si on regarde les recommandations 1, 2 et 3,
là, du rapport du Vérificateur général, bien, je vous dirais qu'on a, en annexe
à notre plan d'action, on a une annexe I qui vous explique le cycle de gestion...
le cycle de préparation de l'information de gestion et le plan aussi, là, avec
la série d'indicateurs qu'on est à développer. Si le temps le permet, M. le
Président, soit maintenant ou plus tard, ma collègue, Mme Breton, pourra
aller un peu plus loin à ce niveau-là.
Mais je vous dirais d'emblée que,
concernant les visites, les bilans et les réévaluations, là, plusieurs nouveaux
indicateurs sont prévus dans notre plan d'action, et je vous dirais même qu'à
ce jour cinq nouveaux indicateurs sont déjà diffusés, là, aux directions, là,
dans la liste d'indicateurs qu'on s'était donné comme objectif de développer,
soient les indicateurs 1.1.1, qui est le pourcentage de personnes
représentées depuis plus de six mois qui bénéficient d'un plan d'action, donc
on a l'information à jour maintenant, la haute direction l'a, le pourcentage
des plans de représentation complet, l'indicateur 1.1.2, 1.1.3, le
pourcentage des plans de représentation qui a au moins un objectif à atteindre,
on en a abordé tantôt, ou une justification au dossier lors de l'absence d'objectif
à atteindre. On a également les indicateurs 2.1.2, les pourcentages des
personnes ayant une visite ou un bilan en cours d'année <financière...
M. Roy (Pierre) :
...l'indicateur
1.1.2,
1.1.3, le pourcentage des plans de représentation qui a au moins un objectif à
atteindre, on en a abordé tantôt, ou une justification au dossier lors de
l'absence d'objectif à atteindre. On a également les indicateurs 2.1.2,
les pourcentages des personnes ayant une visite ou un bilan en cours d'année
>financière, ça, on en a parlé un peu, 2.3.1, le pourcentage des grilles
d'évaluation du risque des personnes sous régime de protection depuis plus de
six mois complétées.
Mme Jeannotte : Donc,
excusez-moi de vous interrompre...
Le Président (M. Leitão) :
Allez-y, allez-y.
Mme Jeannotte : ...vous allez
avoir plusieurs indicateurs qui vont être rendus publics?
M. Roy (Pierre) : Oui, en
fait, dans le fond, on va... ça reste à être évalué, dans le fond, qu'est-ce
qui va être rendu public, mais certainement que, sous l'angle de la reddition
de comptes, dans ce qu'on doit rendre compte par rapport aux remarques du Vérificateur
général... D'ailleurs, j'attire votre attention que, dans le plan stratégique
du Curateur public, on s'est fixé un objectif qui, lui, va être rendu public et
pour... à l'égard du rapport du Vérificateur général et qu'on va rendre compte
publiquement.
Mme Jeannotte : Est-ce que ce
sont les curatrices déléguées qui vont s'attarder à la reddition de comptes ou
si c'est des employés totalement différents? Parce que, là, on change... on
arrive dans des tâches totalement différentes. Donc, ces gens-là, j'abonde dans
le même sens que ma collègue, ça va prendre énormément de formations ou... à
moins que ça soit des agents administratifs qui vont s'occuper de la reddition
de comptes. Pouvez-vous m'expliquer?
M. Roy (Pierre) : Je vous
dirais qu'on vise à ce que ce soit le plus informatisé possible. Donc, dans le
fond... C'est sûr que l'action principale de faire une visite, vous conviendrez
avec moi que c'est une curatrice déléguée qui la fait. Donc, celle-ci va devoir
rentrer la liste d'informations dans le système, et le système va aller
chercher ces informations-là pour, après ça, produire une reddition de comptes
en bonne et due forme.
Mme Jeannotte : Oui, mais,
pour faire le constat annuel, il faut qu'il y ait des systèmes informatisés. Puis,
tu sais, moi, j'en ai fait, des rapports de visite, puis après ça, bien, il
fallait que tu rendes compte sur des indicateurs de rendement, puis il faut que
ce soit rentré... J'imagine que ça va être publié à chaque année, ça, surtout
ceux que vous comptez faire rendre public. Donc, c'est tout un apprentissage,
là, pour les employés.
M. Roy (Pierre) : Oui, tout à
fait. D'ailleurs, il y a une étroite collaboration, là, je vous dirais, entre
la direction générale de la protection, la direction des opérations, et la
direction de la planif pour justement transmettre les bonnes... le modus
operandi. L'expertise est détenue par la direction de la planif, et il y a
beaucoup de formations de prévues, là, pour les directions d'opération à cet
effet-là, là, pour s'assurer que les bonnes informations soient rentrées et
aussi, je vous dirais, minimiser le temps requis pour les curatrices déléguées
à saisir cette information-là afin qu'ils se concentrent sur leur...
M. Marsolais (Denis) : Si vous
permettez...
Mme Jeannotte : Mais sans vous
dire que vous avez assez de... l'information de gestion dont dispose le
Curateur public est suffisante, ce n'est pas ce que nous dit la Vérificatrice
générale. Elle nous dit que ce n'est pas possible, en ce moment, avec l'information
dont le Curateur public dispose, de pouvoir apprécier sa performance. Alors, je
suis surprise d'entendre que vous dites que vous avez suffisamment
d'information.
M. Roy (Pierre) : Non, bien,
en fait, je vous dirais... ce que j'ai dit, c'est qu'on avait déjà une base
d'information à notre disposition, juste une petite nuance. Et aussi,
peut-être, ce que j'attirerais votre attention, c'est que, si vous regardez
l'annexe II, il y a une série d'indicateurs qui sont à développer. De
cette série-là... Ils ne sont pas <développés...
Mme Jeannotte : ...vous
dites
que vous avez suffisamment d'information.
M. Roy (Pierre) :
Non, bien, en fait, je vous dirais... ce que j'ai dit, c'est qu'on avait déjà
une base d'information à notre disposition, juste une petite nuance. Et aussi,
peut-être, ce que j'attirerais votre attention, c'est que, si vous regardez
l'annexe II, il y a une série d'indicateurs qui sont à développer. De
cette série-là
... Ils ne sont pas >développés, tous développés encore.
De cette...
Mme Jeannotte : Puis, avec le
qualitatif, c'est très difficile de développer des indicateurs de rendement. Ce
n'est pas... Avec des êtres humains...
M. Roy (Pierre) : Tout à fait.
D'ailleurs, je vous dirais que de cette liste, à l'annexe II, comme je
vous ai mentionné, il y en a cinq, en date d'aujourd'hui, qui sont développés.
On a tout un plan d'action, là. Au niveau... Je ne veux pas laisser,
certainement pas, l'impression que tout est fait, loin de là. Le plan de
développement de l'information de gestion, présentement, c'est un plan. Nos
échéances sont respectées à ce niveau-là pour le constat 4, et, dans le
fond, on continue à progresser.
Quant à l'indicateur de qualité, là, dans
le fond, je pense que vous faites peut-être plus référence, et
Me Marsolais, dans son discours d'ouverture, l'a aussi mentionné, à
l'indicateur de mission, un indicateur de mission qui, vraiment, nous
permettrait de rendre compte de notre mission. Je vous dirais que, pour cet
aspect-là, là je vous rejoins totalement, ce n'est vraiment pas simple. C'est
vraiment ardu, ne serait-ce qu'à la base, la mission du Curateur public, il
faut être conscient que — puis je vous donne ça à titre
d'exemple — qu'on a près de 1 000 personnes qui vivent
seules à domicile, qui ont un certain niveau d'autonomie. On en a un nombre
équivalent ou plus qui vivent en CHSLD, dans les hôpitaux. On a
200 personnes qui sont emprisonnées, aussi, qui sont dans les prisons. Donc,
on a des gens qui viennent de toutes origines, de tout... Ils ont des richesses
ou de... Il y en a qui ont beaucoup d'argent, il y en a qui n'en ont pas
beaucoup. Ça fait que d'aller chercher un indicateur qui va mesurer l'impact de
notre mission, de notre action sur ces gens-là aussi diversifiée, ce n'est pas
simple.
Ce qu'on a fait...
Mme Jeannotte : Non seulement
ce n'est pas simple, mais peut-être que ça ne s'applique pas, puis, à ce
moment-là, il faut trouver d'autres façons de faire pour pouvoir expliquer à la
population à quoi vous servez. Sinon, ça donne une impression que ça ne
fonctionne pas.
• (15 h 50) •
M. Roy (Pierre) : Bien, je
vous dirais que, d'ailleurs, ce qu'on a fait, puis je vais revenir avec votre
observation, ce qu'on a fait à date, c'est qu'on a fait une vigie. Des
collègues de la direction de la planif sont allés sur les différents sites des
différents curateurs, les curateurs canadiens. Les curateurs canadiens ont
quand même une mission très différente du Curateur public. C'est les biens
seulement, dans la grande majorité des cas, si ce n'est la totalité. On est
allés aussi sur les curateurs australiens, trois curateurs australiens, là, de
la Nouvelle-Galles du Sud, Victoria, Queensland, on est allés dans deux États
américains, l'Illinois, le Vermont, dans un pays européen, le Service de
protection de l'adulte dans le canton de Genève, en Suisse, et honnêtement, à
travers les sites Web, on n'a pas retrouvé cet indicateur aggloméré là.
Donc, on poursuit nos recherches. Là, il
faut tomber dans une deuxième étape de recherche. Il faut que nos gens prennent
contact verbalement. Zoom et Teams vont nous aider là-dessus, parler aux
chercheurs de ces... à leur équivalent dans ces organisations-là pour aller
plus loin.
Maintenant, je reviens avec votre propos.
Nonobstant l'indicateur de qualité mission, d'ici à ce qu'on puisse vraiment en
définir un ou deux, parce que, d'après moi, ça pourrait peut-être être plus
qu'un, là, qui <pourrait...
M. Roy (Pierre) :
...vont
nous aider là-dessus, parler aux chercheurs de ces... à leur
équivalent dans ces organisations-là pour aller plus loin.
Maintenant, je reviens avec votre
propos. Nonobstant l'indicateur de qualité mission, d'ici à ce qu'on puisse
vraiment en définir un ou deux, parce que, d'après moi, ça pourrait peut-être
être plus qu'un, là, qui >pourrait... un seul peut-être ne pourra pas
mesurer notre mission, je vous rementionne que, dans l'annexe II, on a quand
même une série d'indicateurs qui vont nous aider à apprécier la qualité, la
qualité de nos services. Là, ma collègue, Mme Breton, pourra, si vous
voulez, passer à travers ça. Et, à travers ces différents indicateurs-là, vous
en avez quand même une liste assez exhaustive, on va retrouver des indicateurs
qui vont nous permettre d'apprécier ce que je qualifierais des dimensions de la
qualité de la protection qu'on offre.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci. Merci beaucoup. C'est déjà tout pour ce bloc. On reviendra, bien
sûr, du côté gouvernemental, et collègue, vous pourriez peut-être continuer.
Maintenant, on passe du côté du deuxième
groupe d'opposition. M. le député de Rosemont, la parole est à vous.
M. Marissal : Merci, M. le
Président. Me Marsolais et vos collègues, bonjour. Merci d'être là.
Me Marsolais, vous trouviez que vous n'aviez pas beaucoup de temps pour
répondre, moi, je vous dis que j'ai deux blocs de six minutes pour poser des
questions. On va essayer de faire ça court, si possible.
J'ai posé la question, tout à l'heure, à
l'équipe de la Vérificatrice générale. Le roulement de personnel chez vous, il
est de combien?
M. Marsolais (Denis) : En
pourcentage? Pendant que mes collègues cherchent un chiffre...
M. Marissal : Oui, deuxième
question pendant que vous cherchez, c'est une bonne idée, ça. Pourquoi vous
dites que le transfert d'expertise, à la retraite, est impossible? Je n'ai pas très
bien compris pourquoi.
M. Marsolais (Denis) : Je n'ai
pas dit qu'il était impossible, il était difficile à faire, parce que, pour
faire un transfert d'expertise, souvent, une personne qui prend sa retraite, on
doit engager une autre personne pour la remplacer. Alors, pour que cette
personne-là puisse... une personne qui quitte puisse donner son expertise à la
nouvelle personne, il faut dédoubler un poste pour un certain nombre de temps,
cinq, six mois, ça dépend. Alors, actuellement, depuis fort longtemps, doubler
des postes pour des départs à la retraite, c'est difficile...
M. Marissal : Est-ce que vous
avez fait la demande formellement au Trésor de permettre ça? Parce que, je veux
dire, on le sait, là, l'expertise, là, ça fuit, là. C'est comme de l'eau dans
la main, là. On n'est pas capable de la retenir si on ne la capte pas. Ce n'est
pas si compliqué que ça, là. Ce n'est pas «rocket science», puis ça coûterait
deux, trois mois, là.
M. Marsolais (Denis) : Bien,
ce n'est pas que c'est... À la grandeur du gouvernement, ça peut être assez
compliqué. Quand j'étais dans d'autres ministères, on l'a demandé à quelques
reprises, dédoubler des postes dans des postes plus... Dans des postes
stratégiques, on réussit quand même, tant bien que mal, à faire un transfert
d'expertise, là, au minimum, mais, écoutez, former une nouvelle curatrice
déléguée, je prends juste cet exemple-là, ça prend six mois, ça prend huit
mois, là. Ça fait qu'avant que cette personne-là soit opérationnelle en
remplacement d'une autre personne, bien, c'est sûr que c'est...
Puis, écoutez, ce défi-là, je ne suis pas
le seul à l'avoir, là.
M. Marissal : Assurément.
M. Marsolais (Denis) : Dans tous
les ministères et organismes, ils le vivent. Je donne juste un exemple parce
que je ne veux pas <couper votre six minutes, là, mais...
M. Marsolais (Denis) : ...ça
prend huit mois, là. Ça fait qu'avant que cette personne-là soit
opérationnelle en remplacement d'une autre personne, bien, c'est sûr que c'est...
Puis, écoutez, ce défi-là, je ne suis
pas le seul à l'avoir, là.
M. Marissal : Assurément.
M. Marsolais (Denis) : Dans
tous les ministères et organismes, ils le vivent. Je donne juste un exemple
parce que je ne veux pas >couper votre six minutes, là, mais, si on
prend juste l'exemple du district de Québec, hein, la division territoriale à Québec,
il y a autour de... Combien de curatrices déléguées?
Une voix
: 27.
M. Marsolais (Denis) : 27 curatrices
déléguées? Il y en a, au moment où on se parle, sept qui manquent à l'appel :
grossesses, congés de maladie, etc., donc, ça, c'est le tiers. Évidemment qu'on
ne peut pas remplacer ce monde-là, ils sont en congé de maladie ou en congé de
grossesse. On doit composer avec cette situation-là aussi. Québec est un peu
particulier, là, je donne l'exemple le plus patent, là, mais c'est quand même...
on vit avec ça.
M. Marissal : Bien, moi, je
plaiderais, puis ce n'est peut-être pas l'endroit pour le faire, qu'on
gagnerait du temps et possiblement même de l'argent en se donnant une zone
tampon de passation de l'expertise plutôt que de recommencer à zéro avec quelqu'un
qui est parti avec son gros bagage. Enfin, il y a peut-être quelque chose à
réfléchir là. Ça ouvre des pistes de réflexion, puis je vous remercie de votre
réponse.
Il y a eu beaucoup de retard dans les
cours de justice, évidemment, à cause de la COVID. Ça a mis du sable dans
l'engrenage de toute la machine.
M. Marsolais (Denis) : Je
connais bien ça.
M. Marissal : Oui? Et puis vos
gens, là, avant qu'ils se retrouvent sous vos bons soins, ils ont besoin d'un
jugement de la cour, là, si je comprends bien, pour l'immense majorité.
M. Marsolais (Denis) : Tout à
fait. Tout à fait.
M. Marissal : Est-ce qu'on en
a échappé, du monde? Est-ce qu'il y a du monde qui attend encore? Puis est-ce qu'il
y a eu beaucoup de délais pour ces gens-là, qui avaient... autrement dit, là, leur
ticket, ils vont le chercher devant un juge de la Cour supérieure?
M. Marsolais (Denis) : Écoutez,
il y a eu des délais, comme vous le savez. Il y a eu, durant... particulièrement
durant la première phase, presque l'arrêt d'audition de plusieurs requêtes puis
plusieurs actions. Durant l'été, ça a retrouvé le rythme, et je vous dirais qu'actuellement
ça va assez bien. Évidemment que les délais d'avant la pandémie sont toujours
là aussi, là. On s'entend, là. Ce n'est pas : On présente une demande
d'ouverture de régime, même avant la pandémie, puis, trois semaines après, on a
la décision, là. Ça dépend du district judiciaire, parce que, vous savez, je connais
bien le domaine de la justice, là, ça fait que ça dépend du district judiciaire,
mais on est en rattrapage. Je vous dirais que le pire est vraiment derrière
nous, là, au niveau du système de justice, parce que la première phase a été
douloureuse pour bien du monde, pas seulement pour notre organisation, mais
pour d'autres. Mais là les cours de justice ont repris depuis l'été, et ça va
relativement assez bien. Honnêtement, là, il y a eu... Puis l'informatisation
puis des... à distance aussi, ça prend du gallon aussi dans le système de
justice depuis le temps, là, et là ça a été l'occasion de concrétiser, là, les
travaux qui se font depuis les 10 dernières années, là, qui... On voit
l'aboutissement, là.
M. Marissal : Il y a un
organisme dans ma circonscription qui s'appelle le Montrose, pour ne pas le
nommer, là, qui est probablement le plus gros organisme de défense des droits
des personnes âgées dans Rosemont, puis il ratisse large. Ils me disaient avoir
remarqué une augmentation du nombre de fraudes ou de tentatives de fraude,
notamment économiques auprès des personnes âgées. J'imagine que c'est quelque
chose que vous avez <remarqué chez...
M. Marissal : ...le
plus
gros organisme de défense des droits des personnes âgées dans Rosemont, puis il
ratisse large. Ils me disaient avoir remarqué une augmentation du nombre de
fraudes ou de tentatives de fraude, notamment économiques auprès des personnes
âgées. J'imagine que c'est quelque chose que vous avez >remarqué chez
vos... je n'aime pas le mot «clientèles», là, mais chez vos protégés, parce
qu'ils sont encore plus vulnérables.
M. Marsolais (Denis) : Oui,
mais, chez nos protégés, la majorité des personnes qui sont inaptes n'ont pas
accès à l'administration de leurs biens, donc il faut qu'ils passent par le
curateur, là, c'est plus compliqué pour eux autres. Mais des fraudes des
personnes âgées, bon, je ne me considère pas comme une personne âgée, mais j'ai
fait l'objet d'une arnaque, là, sur le Web récemment. Puis il y en a plein. Et
j'ai appelé la Sûreté du Québec, puis ils m'ont dit : On ne peut pas
s'occuper de ça, là, appelez à fraude Canada. Voilà, c'est l'histoire.
Mais ça, évidemment que c'est un fléau actuellement.
Puis les gens qui sont remplis de mauvaises pensées, bien, ils profitent de la vulnérabilité
des personnes âgées, malheureusement.
M. Marissal : Peut-être une
dernière question, là, si jamais j'ai du temps.
Le Président (M. Leitão) :
Oui, une dernière, oui. Une minute.
M. Marissal : Votre degré de
pénétration chez les gens de l'immigration, comment ça se vit? Avez-vous vu des
changements démographiques chez vos usagers récemment?
M. Marsolais (Denis) : Bien, dépendant
de la région, évidemment. La région de Montréal, ça a toujours été ce fait-là.
Il y a beaucoup de gens... D'ailleurs, le reflet de nos employés reflète très
bien ce que vous dites. On a beaucoup d'employés issus de plusieurs communautés
au sein de nos employés, ce qu'on voit moins, là, à Québec, parce que, bon... à
Montréal et Québec, c'est différent. Ça fait que, oui, on a des clientèles fort
différentes, de différentes nationalités au niveau des personnes inaptes. Et
là, bien, il faut trouver des personnes qui... parce qu'il y en a qui parlent
anglais, d'autres qui parlent français, d'autres qui parlent... et on essaie de
trouver une curatrice déléguée, parce que, comme il y a plusieurs communautés
qui sont représentées au sein de nos employés, bien, il y a des Espagnols puis
il y a des gens qui parlent toutes les langues, alors on essaie d'amalgamer...
le terme n'est pas exact, là, mais de joindre une personne inapte dans le
langage que la curatrice peut bien comprendre.
Elles font toute une job, les curatrices
déléguées, hein? Moi, je peux vous dire que j'ai beaucoup d'admiration pour ces
gens-là, surtout dans les temps qu'on traverse, parce que les personnes
inaptes, là, eux aussi ressentent la période pandémique, puis ils ont besoin de
parler, puis ils sont en détresse encore plus que d'habitude. Alors, ces
gens-là entendent ça toute la journée, là. Ils ont beaucoup de mérite. Honnêtement,
là, moi, j'ai beaucoup de respect pour ces gens-là.
Le Président (M. Leitão) :
Merci. Merci, M. Marsolais. Alors, on revient du côté gouvernemental.
Mme Boutin de Jean-Talon, la parole est à vous pour à peu près neuf
minutes.
• (16 heures) •
Mme Boutin : Oui. Bonjour, M. Marsolais.
Bonjour à toute votre équipe. Vous allez voir, moi, je suis assez concise comme
personne. Je vais essayer de poser le plus de questions possible. C'est très
intéressant.
Premièrement, je veux vous féliciter, là,
tout le travail que vous faites. Je sais que, tu sais, la pente est peut-être
un peu dure à remonter, mais vous avez l'air d'être motivé, là, de vous
attaquer à la tâche.
Ma première question... bon, il y avait
plusieurs <enjeux de retard au niveau...
>
16 h (version révisée)
<18561
Mme Boutin :
...je suis assez concise comme personne. Je vais essayer de poser le plus de
questions possible. C'est très intéressant.
Premièrement, je veux vous féliciter,
là, tout le travail que vous faites. Je sais que, tu sais, la pente est
peut-être un peu dure à remonter, mais vous avez l'air d'être motivé, là, de
vous attaquer à la tâche.
Ma première question... bon, il y avait
plusieurs >enjeux de retard au niveau des suivis, au niveau des
réévaluations, des visites, c'est assez inquiétant. Donc, moi, ça m'amène sur
la question de la gestion, carrément. Puis là vous avez parlé d'un virage
numérique. Parce qu'on s'est posé les questions nous-mêmes avant, en séance de
travail, est-ce que vous aviez des enjeux au niveau des ressources humaines.
Là, vous venez de nous dire que vous allez avoir plus d'employés, plus de
curateurs, ce qui est très bien. Puis là dans votre plan, dans votre plan
d'action, mais vous l'avez aussi mentionné, vous parlez aussi d'un virage
numérique. Puis là je... Vous avez parlé d'une application pour avoir peut-être
un meilleur... offrir des meilleurs services aux citoyens.
Moi, je me demandais, est-ce que vous
allez intégrer comme, excusez-moi les anglicismes, là, un CRM ou un outil de
gestion de données vraiment assez performant, là, pour qu'on n'ait plus de
perte, qu'on ne perde pas de monde en chemin? Parce que, là, mon collègue de
Rosemont l'a mentionné, est-ce qu'on en a échappé en chemin, puis ça, c'est
parce que ça disparaît, tu sais, c'est... on ne peut pas juste travailler avec
du papier.
Moi, c'est ma première question. Au niveau
du virage numérique concrètement parlant, dans les outils de gestion numérique,
qu'est-ce que vous prévoyez intégrer?
M. Marsolais (Denis) :
Bien, d'entrée de jeu, je vous dirais que le projet mobilisation-personne, qui
est en déploiement, là, qui va être opérationnel en mai prochain, je parle de
deux mois, là, un mois et demi, deux mois, alors, ce projet-là fait en sorte
qu'au-delà de rendre plus uniforme et cohérent de plan de présentation, donc le
même pour tout le monde, il y a une implication technologique, là. Il y a une
façon de faire qui va permettre aux curatrices, à distance, avec leur tablette,
en visite chez la personne concernée, lors de la réévaluation du plan de
présentation annuel, de pouvoir saisir la même... de pouvoir saisir des
données. Et ces écrans-là, bien, il va y avoir des indicateurs aussi, là. Qui
l'a fait, qui ne l'a pas fait. Il va y avoir des champs qui doivent être
complétés, etc.
Et ce qu'on n'a pas dit tantôt, là, c'est
qu'il y a tout un système de vigie qui va se faire suite à ça. Les
gestionnaires... Évidemment, les curatrices déléguées ont un rôle. Les
gestionnaires... Il y a 40 gestionnaires dans notre boîte. Les
gestionnaires vont avoir un rôle de vigie. Les directeurs de chacune des
divisions territoriales vont avoir un rôle sur les gestionnaires. Alors, il va
y avoir une séquence, une rafale de vérifications pour que la job se fasse dans
le temps qu'on l'a... qu'on le souhaitait.
Puis là c'est difficile de dire :
Bien, comment ça se fait que vous allez tout faire ça tout d'un coup? On ne
fera pas ça tout d'un coup, là. Il y a une période transitoire. Puis les
curatrices, ça fait huit ans qu'elles sont en phase de modification. Là, le
grand coup, ça va être au mois de mai, là. Ils sont déjà... Puis il y en a
quand 98, dossiers qui sont complets, là, sur l'ensemble des personnes
représentées dans l'ancienne formule. Alors, quand ils vont faire la transition
lors de la réévaluation, ils vont tout simplement faire migrer sur la nouvelle application
qui va être plus simple, plus facile.
Puis, surtout, moi, je veux faire
travailler les <curatrices dans leur expertise, ne pas faire...
M. Marsolais (Denis) : ...
Puis
il y en a quand 98, dossiers qui sont complets, là, sur l'ensemble des
personnes représentées dans l'ancienne formule. Alors, quand ils vont faire la
transition lors de la réévaluation, ils vont tout simplement faire migrer sur
la nouvelle application qui va être plus simple, plus facile.
Puis, surtout, moi, je veux faire
travailler les >curatrices dans leur expertise, ne pas faire des tâches administratives.
Mme Boutin : Non, mais, tu
sais, justement, souvent, le numérique, ce n'est vraiment pas une finalité en
soi. Ah! ça coupe, hein?
M. Marsolais (Denis) : Non.
Le Président (M. Leitão) :
Vas-y, vas-y! On t'entend bien, vas-y!
Mme Boutin : Ça a comme
coupé. Je m'excuse, je ne voulais pas vous couper. Mais c'est parce que le
numérique, souvent, ce n'est pas une finalité en soi, c'est vraiment un outil
pour faciliter la vie des intervenants. Puis ça m'amène comme à ma deuxième
question, parce que, dans votre plan d'action, vous parlez d'entente avec le
MSSS.
M. Marsolais (Denis) : Oui.
Mme Boutin : Puis moi, je ne
suis pas une experte, là, de ce que vous faites, là, je vous le dis. Tu sais,
j'imagine qu'il y a des travailleurs sociaux, qu'il y a des gens du réseau de
la santé qui sont impliqués pour pallier justement à certaines lacunes. De quoi
est-ce que vous parlez quand vous dites «une entente avec le MSSS»? Puis vous mentionnez
aussi, je vais vous mettre une deuxième question, des mesures en amont qui ont
été prises, peut-être pour palier aux retards, et tout ça, entre autres avec le
MSSS. Comment ça marchait?
M. Marsolais (Denis) : O.K. je
vais essayer de calculer ça en en trois, quatre minutes, M. le Président.
Alors, vous parlez du dossier, notamment annoté par la vérificatrice, des
retards dans les réévaluations, notamment des rapports psychosociaux. Alors, ce
qu'on a fait depuis les derniers mois, on a... d'abord, j'ai communiqué avec le
sous-ministre et j'ai fait en sorte qu'on puisse créer un comité avec le
réseau, tout en étant conscients que le réseau est débordé ces temps-ci, là.
Mais on a quand même créé un comité formé de répondants dans chacun des CIUSSS
pour qu'on ait un suivi, CIUSSS par CIUSSS, de l'état des situations des
retards ou des évaluations à faire pour qu'on puisse intervenir en amont auprès
de chacun des CIUSSS, et non pas qu'on ait une approche globale. Mais, si le
CIUSSS, par exemple, de Lanaudière, on s'aperçoit que, dans nos statistiques,
ils sont en retard de tant de délais concernant le délai de production de
réévaluation, bien, on va pouvoir intervenir directement avec la personne
déléguée par le directeur général du CIUSSS en question. Ça, c'est le premier
aspect.
Deuxième aspect, on a engagé une personne,
sur un contrat de deux ans, qui était dans le réseau de la santé, qui travaille
pour nous mais au sein du ministère. Moi, je voulais qu'il y ait un contact
direct curateur-ministère par le ministère. Et cette personne-là a comme
première responsabilité de maintenir les ponts et les contacts avec la santé,
avec le réseau, et de faire en sorte de faire un suivi avec tous les répondants
pour s'assurer que ce qu'on veut... on n'en veut plus, de retard, là, dans les
évaluations, mais en même temps, je suis obligé de vous dire qu'il faut du
monde pour faire les rapports d'évaluation psychosociale, ça prend des TS. Puis
je pense qu'il manque un petit peu de personnel au niveau des travailleurs
sociaux dans le réseau de la santé actuellement, ça a été décrié par tous les <ordres...
M. Marsolais (Denis) :
...dans les évaluations, mais en même temps, je suis obligé de vous dire qu'il
faut du monde pour faire les rapports d'évaluation psychosociale, ça prend des
TS. Puis je pense qu'il manque un petit peu de personnel au niveau des
travailleurs sociaux dans le réseau de la santé actuellement, ça a été décrié
par tous les >ordres, ça a été décrié par tous les groupes
communautaires en commission parlementaire.
Mme Boutin : Mais ça
m'amène à une autre petite question parce que je ne me souviens plus c'est où
que c'est indiqué, là, sûrement dans un vos de rapports sur votre site. Vous
prévoyez une hausse des mandats de13 000 à 25 000 en 2036. Donc,
j'imagine que, là, vous prévoyez... vous êtes en train de travailler sur votre
plan stratégique, j'imagine que, dans votre plan stratégique où... vous allez
faire des recommandations pour avoir plus de ressources, avoir, tu sais, pour
pouvoir pallier. Comment vous allez gérer ça, cette hausse-là?
M. Marsolais (Denis) : En
fait, ce n'est pas des mandats que vous faites référence, c'est des mesures de représentation...
mesures d'assistance, pardon, ce qui est prévu dans la loi. L'entrée en vigueur
de la loi, c'est le juin 2022, on avait prévu, dans les cinq premières
années, à l'origine lorsqu'on a demandé des subventions aux Finances, il y a
trois, quatre ans, d'avoir à peu près un volume de 5 000 demandes
dans les trois ou quatre premières années de l'entrée en vigueur de la loi, de
la mesure d'assistance. Force est de constater qu'on a été obligés de revisiter
ça, et on a fait faire une expertise par une firme externe qui nous a évalué le
potentiel de, puis ils arrivent avec un chiffre moyen de, la première année,
tenez-vous bien, 17 000 demandes. Pourquoi? Parce que ça touche les
aidants naturels, ça touche... je ne veux pas rentrer dans... je pense, dans le
dossier du projet de loi de la mesure d'assistance, là, mais c'est une mesure
qui va être sans frais, sans intervention judiciaire puis qui va faire en sorte
qu'un fils va pouvoir aider son père à appeler à un ministère pour avoir des questions
pour lui transmettre pour que son père puisse prendre des décisions, etc.
Alors, c'est ça. Puis là, on est en train de gérer ça avec le trésor, puis le trésor
est tout à fait conscient de la possibilité qu'il y ait autant de demandes,
puis ils vont répondre à l'appel, le trésor, pour qu'on puisse livrer la
marchandise.
Mme Boutin : Est-ce
qu'il reste du temps, M. le Président?
Le Président (M. Leitão) :
Une minute, une minute.
Mme Boutin : Bon, bien,
une dernière petite question. C'est à la page 9 de votre plan d'action,
point 13, dans les commentaires, il me semble que c'est ça. Vous avez...
si vous avez une cible pour mars 2022, 75 %, je pense que c'est les plans
de réévaluation. Donc, il y a 25 % des plans qui sont... qui vont être
décalés, qui vont être reportés. Est-ce qu'il y a une priorisation justement au
niveau de ces cas? Comment est-ce que... Est-ce que vous avez des critères pour
prioriser les cas? Parce que 25 %, à un moment donné, il faut les passer.
M. Marsolais (Denis) : Oui,
bien rapidement, dans le fond les dossiers ou les personnes qui n'auront pas eu
de révision de plan en 2020‑2021, on compte les rencontrer en début
d'année 2021‑2022. Puis après ça, bien, ce sera selon le niveau de risque
pour la prochaine année. Ça fait que la... puis la rencontre avec la personne
va précéder la révision du plan de représentation.
Le Président (M. Leitão) :
Très bien. Écoutez, c'est parfait. Vous tombez pile dans le temps. Vous tombez
pile dans le temps, <bravo!
M. Marsolais (Denis)T :
On s'améliore, hein...
M. Marsolais (Denis) :
...
en début d'année 2021‑2022. Puis après ça, bien, ce sera selon
le niveau de risque pour la prochaine année. Ça fait que la... puis la
rencontre avec la personne va précéder la révision du plan de représentation.
Le Président (M. Leitão) :
Très bien. Écoutez, c'est parfait. Vous tombez pile dans le temps. Vous tombez
pile dans le temps, >bravo!
M. Marsolais (Denis) : On
s'améliore, hein? On s'améliore avec le temps.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Leitão) : On
s'améliore, tout à fait. Alors, on passe maintenant du côté du troisième groupe
d'opposition. M. le député des Îles-de-la-Madeleine, à vous pour sept minutes.
M. Arseneau : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, merci, Me Marsolais, et toute votre équipe.
Je sens un optimisme débordant, de votre part, d'atteindre vos objectifs. Et
juste, parce qu'on est allés un petit peu dans tous les sens, j'aimerais mieux
comprendre ce qui fait que vous êtes convaincu, à ce point, aujourd'hui, de
réussir là où on semble avoir échoué pendant des années et des années.
Qu'est-ce qui est fondamentalement
différent, là, aujourd'hui, d'hier dans les ressources, la technologie, ou
l'approche, ou la gestion?
M. Marsolais (Denis) : Je
suis en mesure de répondre. Juste pour répondre à M. Marissal, il y a
12 % de départs personnels. Roulement de personnel, 12 %, des
retraites ou... Alors, je m'excuse.
Mais, d'abord, oui, je suis profondément
convaincu pour différentes raisons.
D'abord, la photographie qui a été prise
par l'équipe du vérificateur, c'est de 2014 à 2018. C'était dans le... Puis,
écoutez, on... Je suis prêt à mettre les genoux à terre sur certaines
déficiences qu'on avait, là. Je ne mets pas en question ce que la
vérificatrice, ce que l'équipe a fait comme recommandations. D'ailleurs, on a
adhéré au plan d'action.
Ce qui fait que je suis débordant
d'enthousiasme, comme vous dites, pour la livraison de ce qu'on a à livrer, c'est
qu'il y a plein de choses qui ont changé. D'abord, il y a la loi, qui va venir
consacrer le plan de représentation, une des recommandations qui se retrouve
dans le rapport du Vérificateur général. D'abord, il y a le projet de
mobilisation-personne, qui voit le jour dans les prochains mois.
Ce sont toutes des déficiences qu'on a
dénotées dès 2018 puis qu'on a tout de suite commencé à trouver des solutions
qui vont faire en sorte que, oui, on va réussir à... Le plan d'action, il est
ambitieux, je le concède, mais on a des outils maintenant ou on va avoir des
outils qui n'existaient pas à l'époque.
On va recentrer le rôle des curatrices
déléguées dans leur expertise, parce que, vous savez, il y a beaucoup de
travailleurs... des TS qui sont curatrices déléguées. Il y a aussi des gens en
criminologie. Il y a des gens qui ont... C'est des gens qui ont de l'expertise,
en travailleur social, et tout.
Alors, on va recentrer le rôle des
curatrices déléguées. On va faire en sorte qu'on ait un plan de représentation
dans chaque cas. On a la loi.
Puis ma gang me suit, là, tous les
employés. Je donne toujours l'exemple de la chaloupe, là. Tous les employés
sont dans la chaloupe, puis ils ont une rame, puis ils rament. Puis tout le
monde a comme objectif d'atterrir ou d'arriver au même port. On a...
Puis pourquoi je vous dis ça? Pourquoi je
vous dis ça avec <autant de certitude? Lors...
M. Marsolais (Denis) : ...
Puis
ma gang me suit, là, tous les employés. Je donne toujours l'exemple de la
chaloupe, là. Tous les employés sont dans la chaloupe, puis ils ont une rame,
puis ils rament. Puis tout le monde a comme objectif d'atterrir ou d'arriver au
même port. On a...
Puis pourquoi je vous dis ça? Pourquoi
je vous dis ça avec >autant de certitude? Lors de la première période de
la pandémie, on a tenu une quinzaine de webinaires à toutes les semaines, 700 quelques
employés étaient branchés webinaires, ils avaient le plaisir de m'entendre
parler pendant une heure de temps, puis ça ne s'est pas... c'est le même nombre
autour des deux mois qui ont suivi. Tout ça pour mettre à jour toutes les
informations de nos employés. La pandémie, ils se sont retrouvés chacun chez
eux, là, ce n'est pas facile de maintenir la cohésion de maintenir la cohésion
dans une période de transformation, ça fait qu'il fallait toujours maintenir.
Depuis l'automne... en fait, depuis le
mois de février, j'ai rencontré 34 groupes différents d'une trentaine, une
quarantaine d'employés en Zoom. Je finis, là, le 24 mars, je termine,
groupes, employés par titre d'emploi, pour ne pas qu'ils m'entendent cette
fois-là, parce qu'ils m'ont assez entendu, pour que, moi, je les entende :
Comment ils vont? C'est quoi, leurs problèmes? On peut-tu les aider? Il y a-tu
des choses qu'on peut améliorer? Il est en transformation, on va manger par
petite bouchée. Oui, je suis très conscient que la bouchée est grosse, mais
comme un éléphant, on va le manger à petite bouchée, mais on va livrer. Je vous
dis qu'on va livrer.
M. Arseneau : Mais, en fait...
Le Président (M. Leitão) : M.
le député, allez-y, oui.
M. Arseneau : Oui, je ne veux
pas mettre en doute, et on l'espère aussi, que vous allez livrer, on veut juste
savoir comment puis dans quel délai. Puis quand vous parlez, par exemple, de
recentrer le travail des curateurs délégués, quand on dit «recentrer», souvent,
ça veut dire qu'on choisit de faire un certain nombre de choses puis de ne pas
faire peut-être d'autres tâches. Je veux juste comprendre, quand on recentre,
qu'est-ce qu'on élimine puis est-ce que ça veut dire qu'on faisait du travail
qui n'était pas nécessaire, ou que quelqu'un va le faire à leur place? Vous
avez parlé tantôt d'administration, je n'ai pas trop saisi.
M. Marsolais (Denis) : Oui,
votre question est pertinence, parce que ça pourrait... vous pourriez penser
qu'on va délaisser le point de vue administratif, le point de vue administratif
qui est fait actuellement, souvent, malheureusement, par des curatrices
déléguées, va être relégué aux professionnels. Il y a des professionnels
rattachés à chacune des curatrices déléguées, des techniciens, c'est des
techniciens qui vont faire des... ceux qui font de l'administration, entre
guillemets, là, c'est eux qui vont faire... Donc, on va restructurer et on va
recentrer la job des curatrices déléguées qui va faire en sorte qu'ils vont
être dégagés puis qu'ils vont...
Nous, on veut arriver à nos objectifs, là,
alors il faut s'orchestrer pour que la personne pivot, là, du plan
représentation... revisiter les plans de représentation puis des visites, pour
l'instant, eu égard... il y a bien d'autres choses, là, eu égard au rapport du
vérificateur, c'est la curatrice déléguée. Alors, on va faire en sorte qu'elle
ait assez d'oxygène pour faire la job qu'elle a à faire. Puis pour la mise en
oeuvre du plan d'action, on a toute une équipe puis avec une mise en oeuvre
bien <planifiée, là, c'est lui, Jean-Clet, là, que si on ne livre pas, là...
M. Marsolais (Denis) : ...
rapport
du vérificateur, c'est la curatrice déléguée. Alors, on va faire en sorte
qu'elle ait assez d'oxygène pour faire la job qu'elle a à faire. Puis pour la
mise en oeuvre du plan d'action, on a toute une équipe puis avec une mise en
oeuvre bien >planifiée, là, c'est lui, Jean-Clet, là, que si on ne livre
pas, là, c'est lui qui va avoir affaire à moi, là. Alors, tu peut-être parler,
Jean-Clet, de ton plan, rapidement.
Le Président (M. Leitão) : Ah,
bien, une minute, alors peut-être M. le député des Îles-de-la-Madeleine. Vous
avez une minute.
M. Arseneau : Oui. Bien, je
veux juste, en fait, préciser, quand on parle des techniciens, est-ce que ce
sont des nouvelles ressources qui apparaissent ou c'est, là aussi, des gens qui
ne faisaient pas tout le travail, maintenant qu'on va leur donner davantage de
travail à cet égard pour...
M. Dupont (Alain) : En fait,
on est en train d'analyser la capacité organisationnelle de toute notre
représentation publique. Et c'est sûr et certain que, si on transfère des
tâches d'un corps d'emploi à un autre corps d'emploi, on va prévoir des
ressources supplémentaires, on a parlé de l'an prochain, pour justement
rééquilibrer. Parce que, vous savez, la tâche des curateurs et curatrices
délégués a augmenté, mais là, on va aussi, là, on va se pencher vraiment aussi
sur les techniciens. Ça fait que c'est comme cette... bien, capacité
organisationnelle là qu'on est en train de revoir, de façon à demander des
ressources supplémentaires, mais pour le volet technicien.
M. Marsolais (Denis) : Et la
beauté de la chose, comme on est en révision de programme avec le Conseil du
trésor, bien, ils sont en mesure de voir l'évolution de notre réflexion et de
faire... de voir venir.
Le Président (M. Leitão) :
Très bien. C'est déjà tout, merci. Merci beaucoup.
M. Arseneau : Merci.
Le Président (M. Leitão) : On
s'améliorer parce que là aussi on tombe pile dans le moment. Alors, on revient
du côté gouvernemental. M. le député Masson, allez-y, à votre tour, 10 minutes.
M. Lemay : Merci beaucoup.
Donc, M. Marsolais, je crois qu'on n'a pas traité cet enjeu-là encore. En
fait, j'aimerais savoir, au niveau du traitement des plaintes, vous en faites
mention dans votre rapport 2019‑2020, à la page 40, là, comme quoi
que vous avez un délai... en fait, vous répondez à l'intérieur de huit jours
ouvrables. Moi, j'aimerais savoir, dans les situations où les familles ne sont
pas satisfaites des conclusions que vous faites, qu'est-ce qui se passe par
après. Est-ce qu'on s'en va en médiation ou c'est un processus qui est plus
judiciarisé?
M. Marsolais (Denis) : Qui est
en mesure de répondre ça?
M. Dupont (Alain) : Ça dépend
du niveau...
M. Marsolais (Denis) : Ça
dépend du niveau des plaintes.
M. Dupont (Alain) : Je
pourrais peut-être... Ça dépend vraiment du niveau des plaintes, soit qu'on
aille directement avec notre service des plaintes, mais je n'ai pas les
statistiques devant moi, mais je peux vous dire que la très grande majorité des
plaintes sont non fondées, ça fait que donc, si on s'attarde aux plaintes qui
sont fondées, bien, on les... ce n'est pas nécessairement toujours judiciarisé,
là, des fois on peut les régler directement avec les personnes.
M. Marsolais (Denis) : Mais il
n'y a pas une plainte qui est escamotée, là, parce que c'est trop important.
Moi, je suis au courant des plaintes qui rentrent, là, puis à chaque fois, il y
a une analyse qui est faite, rigoureuse, qui fait en sorte qu'on la retient, on
ne la retient pas, puis il y a des motifs si on ne la retient pas, évidemment,
là. Puis moi, je veux un suivi de chacune des plaintes pour voir ce qui s'est
passé. Alors, il y a un suivi dans tous les cas. La majorité des cas, je vous
dirais qu'il y a... les plaintes sont réglées à l'amiable. Il y a des cas, par
exemple, que... comment je pourrais... Il y a des cas qui ne sont vraiment pas
justifiés comme plaintes, puis il y a certains qui sont justifiés. On fait des
erreurs de <temps en temps...
M. Marsolais (Denis) : ...
La
majorité des cas, je vous dirais qu'il y a... les plaintes sont réglées à
l'amiable. Il y a des cas, par exemple, que... comment je pourrais... Il y a
des cas qui ne sont vraiment pas justifiés comme plaintes, puis il y a certains
qui sont justifiés. On fait des erreurs de >temps en temps, aussi, là. Je
suis moins emballé quand on fait des erreurs comme ça, mais on en fait des
erreurs, de temps en temps. Je ne veux pas donner l'impression qu'on est
parfaits, là, au contraire.
M. Lemay : En tout cas, je
crois comprendre, c'est que vous avez un processus, là, un diagramme qui
détermine si la plainte est fondée ou non puis il y a des critères pour, là, justement
en arriver à un traitement.
M. Marsolais (Denis) : Tout à
fait et dans le rapport annuel, on fait état de l'ensemble du topo des
plaintes, celles refusées, celles traitées...
M. Dupont (Alain) : Si je
peux compléter, je suis aussi responsable de tous nos bureaux régionaux. Donc,
à tous les mois, quand je fais mes rencontres avec les directeurs, on a
toujours le point des plaintes puis on regarde avec eux pour voir où est-ce que
c'est rendu pour s'assurer qu'on réponde bien aux demandes.
M. Lemay : Très bien, merci. Je
me réfère à un retour. Tantôt, vous parliez... on adressait l'enjeu de la
formation et puis, dans le fond, parce que, tu sais, on s'entend, avec toute la
transformation numérique, le fait que les employés sont rendus avec des
tablettes, le fait qu'il y a des nouveaux indicateurs puis là-dessus, vous
mentionnez aussi après ça que vous n'avez pas eu la chance d'élaborer et peut-être
ce serait le bon moment de le faire. Vous avez dit que Mme Breton, elle
pourrait nous donner plus de détails sur les indicateurs, mais moi, j'aimerais
avoir l'acte aussi de la formation, là. Il semblait que vous aviez manqué de
temps pour répondre adéquatement à cet enjeu-là, puis j'avais un intérêt
particulier pour ça.
M. Dupont (Alain) : Vous
parlez de la formation de nos employés puis la formation à l'externe?
• (16 h 20) •
M. Lemay : Exactement, surtout
dans le contexte de la transformation numérique et les nouveaux indicateurs. Ça
fait que, tu sais, comment vous faites pour bien jumeler cette formation-là puis
s'assurer que ça soit bien transmis. Parce qu'en réalité, l'objectif, comme
vous l'avez mentionné aussi tout à l'heure, c'est de faire en sorte qu'ils vont
pouvoir s'attarder aux tâches qu'ils affectionnent le plus et qui ont le plus
value pour les mandats qui leur sont conférés et non faire juste de l'administratif,
là, tu sais.
Une voix
: Jean-Clet.
M. Gosselin (Jean-Clet) :
Bien, d'abord, pour ce qui est des pratiques de mobilisation de personnes, que
ce soit le plan d'orientation ou le plan de représentation, on a d'abord voulu
se questionner sur ce qu'était la pratique puis comment on la voulait, la
pratique, avant de penser au système informatique pour l'appuyer. Puis des
formations de mobilisation de personnes, là, sont prévues, M. Marsolais en
parlait tantôt. En mai prochain, là, il y a quelques séquences de formation,
formation de formateur et des formations qui découlent jusqu'en mai prochain et
pour le plan de représentation et pour le plan d'orientation, où on devra avoir
des gens qui vont... les curateurs délégués vont commencer à compléter les
nouveaux écrans à partir de ce moment-là.
M. Marsolais (Denis) : Je
pourrais ajouter aussi qu'en plus de la formation, il y a de l'accompagnement, parce
que, tu sais, c'est bien beau faire de la formation de nos curateurs et
curatrices délégués et il va y avoir un plan d'accompagnement, de notre
langage, leurs chefs d'équipe, si on veut, là. Donc, il va y avoir aussi un
suivi puis c'est ça qui est important, s'il y a des problématiques ou quoi que
ce soit, il va y avoir de l'accompagnement de ce personnel-là, qui est clé dans
le cadre de mobilisation-personnes, puis dans le cadre de plus ce qu'on <discutait
aujourd'hui...
M. Dupont (Alain) :
...va
y avoir un plan d'
accompagnement, de notre langage, leurs chefs
d'équipe, si on veut, là. Donc, il va y avoir aussi un suivi puis c'est ça qui
est important,
s'il y a des problématiques ou quoi que ce soit, il va y
avoir de
l'accompagnement de ce personnel-là, qui est clé dans le cadre
de mobilisation-personnes, puis dans le cadre de plus ce qu'on >discutait
aujourd'hui.
M. Marsolais (Denis) : Puis
pour l'externe, je pense, c'est important, vous ne pouvez pas savoir le nombre
de conférences qu'on donne depuis deux ans, là, même depuis la pandémie c'est
par Zoom, là, ou par Teams. Tout ce qui bouge aux groupes communautaires, aux
banques, aux institutions, toutes les conférences qu'on donne pour parler de la
loi, ce qui s'en vient, etc.
Et au niveau des ordres professionnels, on
a créé un comité d'experts depuis un an et demi avec les travailleurs sociaux
puis le curateur pour développer parce que... puis là, je ne veux pas tomber
dans la loi parce que, M. le Président, vous allez m'arrêter, c'est sûr,
là, mais aux termes de la loi, on va... on met en évidence des tutelles... parce
qu'il va rester juste un régime qui va s'appeler tutelle, il n'y aura plus de
curatelle, juste le régime de tutelle, mais ce régime de tutelle là doit être
modulé en fonction des capacités d'une personne, de ses faiblesses.
Donc, ça va prendre un document qui va
indiquer au tribunal, qui va être saisi de la demande d'ouverture de régime de
tutelle, à savoir quels droits on enlève à cette personne-là puis quels droits
on lui conserve. Ça va être un rapport psychosocial 2.0 qui va faire état
des recommandations des droits qu'une personne peut conserver, et on travaille
avec l'Ordre des travailleurs sociaux depuis un an et demi pour développer un
canevas qui va permettre au tribunal de bien identifier les forces d'une
personne.
Parce que contrairement à ce qu'on fait
aujourd'hui, c'est que la philosophie de la loi fait en sorte — on
est très au courant — fait en sorte de regarder d'abord les forces
d'une personne avant de regarder ses faiblesses puis de tout faire pour faire
en sorte de conserver le maximum d'exercice des droits sur la tête de la personne
qui fait la demande d'ouverture. Pourquoi? Pour respecter la dignité de la
personne, favoriser son autonomie puis voir ses préférences et son intérêt.
Mais là, ça sera au terme d'un autre
acompte, je pense, je pourrais vous entretenir.
M. Lemay : ...très bien,
merci. Et puis...
M. Marsolais (Denis) : Et les
notaires vont avoir une formation obligatoire, les avocats aussi. Les TS sont
en train de préparer une formation, les banques sont en train de préparer une
formation auprès de leurs commettants et le Collège des médecins aussi. Alors,
vous voyez que c'est comme un bulldozer qui passe tranquillement, là, mais qui
essaie de faire le plus large possible, les CPE aussi. Alors, on essaie d'en
couvrir large malgré... je vous avoue que la pandémie ne nous a pas aidés, mais
ça nous a juste stimulés davantage, c'est tout.
M. Lemay : M. Marsolais,
un autre sujet, tantôt, vous mentionniez... puis je ne sais pas si c'était un
exemple au hasard ou s'il y avait vraiment une problématique quelconque, mais
vous mentionniez qu'avec le CISSS de Lanaudière, là, s'il y avait des
retards...
M. Marsolais (Denis) : Non, c'est
parce que je viens de là. Non, je demeure à Joliette, c'est le premier... Non,
non, ça n'a rien rapport avec ce qui est arrivé au cours des... Je le sais que
Joliette, c'est une ville très populaire depuis les derniers mois, mais c'est
un pur hasard parce que je demeure là. Inquiétez-vous pas, il n'y a pas de lien
de cause à <effet, là, c'est à...
M. Lemay : ...qu'avec le
CISSS de Lanaudière, là, s'il y avait des retards...
M. Marsolais (Denis) : Non,
c'est parce que je viens de là. Non, je demeure à Joliette, c'est le premier...
Non, non, ça n'a rien rapport avec ce qui est arrivé au cours des... Je le sais
que Joliette, c'est une ville très populaire depuis les derniers mois, mais c'est
un pur hasard parce que je demeure là. Inquiétez-vous pas, il n'y a pas de lien
de cause à >effet, là, c'est à titre d'exemple seulement. N'essayez pas
de tirer des conclusions, il n'y en a pas.
M. Lemay : Je voulais juste
m'en assurer. Je voulais m'en assurer. Vous me rassurez, très bien. Moi aussi,
je suis de Lanaudière, donc c'est pour ça que j'avais porté... vous m'aviez
piqué avec votre commentaire tout à l'heure.
M. Marsolais (Denis) : C'est
une belle région, hein, Lanaudière. C'est une très belle région, Lanaudière,
mais ces temps-ci, il y a moins de monde qui vient. Je ne sais pas pourquoi,
là, mais ils sont moins portés à visiter la belle région de Lanaudière.
M. Lemay : Ça sera le cas éventuellement.
J'aimerais ça revenir aussi, tantôt, ma collègue députée de Jean-Talon, elle
nous a mentionné le fait que les effectifs allaient augmenter, et puis... en fait,
pas les effectifs, mais vous alliez avoir plus de mandats à couvrir dans les
prochaines années, puis elle vous a demandé comment vous alliez voir tout ça.
Mais moi, je vais prendre la question, parce que j'ai vu aussi que mon... un
autre de mes collègues, député de Rosemont, a dit : Mais le taux de
roulement du personnel, ça fait que là je me dis... puis là, c'est pour ça,
avec la formation que je vous parlais tout à l'heure, tu sais, c'en est quoi,
votre taux de roulement de personnel? C'est quoi vos prévisions au niveau
effectif, là. Je veux dire, à un moment donné, c'est beau la rétention de
personnel aussi puis de bien les former, mais au niveau du taux de roulement,
ça dit quoi? Puis c'est quoi vos... Bien, je ne sais pas si j'ai assez de
temps, M. le Président, mais en tout cas, allez-y.
M. Marsolais (Denis) : Le taux
du roulement du personnel, des départs volontaires, est de 12 %. Je pense
que c'est très comparable à l'ensemble des ministères et organismes, là. J'en
ai fait, d'autres ministères, puis les gens à la retraite... les gens prennent
leur retraite, et tout, là, ça fait que c'est à peu près 12 % du staff
habituellement. On est confrontés à ça, c'est un enjeu. Je ne peux pas vous
cacher que c'est un enjeu. Mais quand Mme faisait référence à 25 000, là,
mandats, ce n'est pas des mandats, c'est des mesures d'assistance qu'on
retrouve... c'est la nouvelle mesure qu'on retrouve dans la loi qui va être en
vigueur au mois de juin 2022.
Alors, on a sous-estimé, à l'époque, la
popularité de cette mesure d'assistance là, parce que, écoutez, il y a
1 400 000 proches aidants au Québec, là, on a l'impression,
après... au fil des mois, que les proches aidants, leur plus grande... le plus
grand problème, c'est leur légitimité auprès des tiers. La mesure d'assistance
pour aider l'aidé va faire en sorte qu'ils vont avoir une légitimité parce que
l'assistant, son nom, va être retrouvé dans un registre public, donc tous les
intervenants vont savoir que Joe Blow est assistant de telle autre personne et
va pouvoir obtenir de l'information pour son assisté.
Alors, c'est ça le «gap» entre le
5 000 et le 17 000 ou 25 000, là. Et ça, le Trésor est déjà très
au fait puis très sensible à ça puis très conscient que cette mesure-là, il va
falloir livrer la marchandise si on est autant populaires que ça avec cette
mesure-là. Oui.
M. Dupont (Alain) : Si je
pourrais compléter, en termes de ressources, pour cette mesure-là, il va avoir
du personnel qui va être dédié à ça dans une de mes équipes, mais aussi, s'il y
a du débordement, que ce soit en région... que ce soit dans les régions <éloignées...
M. Marsolais (Denis) : ...il
va falloir livrer la marchandise si on est autant populaires que ça avec cette
mesure-là. Oui.
M. Dupont (Alain) :
Si je pourrais compléter, en termes de ressources, pour cette mesure-là, il va
avoir du personnel qui va être dédié à ça dans une de mes équipes, mais aussi,
s'il y a du débordement, que ce soit en région... que ce soit dans les régions
>éloignées, c'est là qu'on fait appel aux avocats et aux notaires qui
vont pouvoir aussi nous aider à mettre cette mesure-là en place. Ça fait qu'on
a comme deux volets pour s'assurer de bien couvrir le Québec, de bien couvrir
les régions et aussi de répondre rapidement, parce que c'est une mesure qui
doit être répondue en quelques mois.
M. Marsolais (Denis) : C'est
une mesure extraordinaire...
Le Président (M. Leitão) :
Très bien, merci.
M. Marsolais (Denis) : M. le
Président, c'est vraiment une belle mesure.
Le Président (M. Leitão) :
Merci. Merci. On est déjà arrivés à la fin de ce bloc. On va passer au bloc
prochain, mais, avant de passer au bloc prochain, j'ai besoin de votre
consentement, chers collègues. Le député de Rosemont nous a indiqué qu'il doit
malheureusement quitter la rencontre, mais qu'il accorde son temps qui lui
reste au troisième groupe d'opposition. Est-ce que nous avons le consentement?
Une voix
: Oui,
consentement, M. le Président.
Le Président (M. Leitão) :
Très bien, merci. Mais on n'est pas encore arrivés là. Maintenant, on est
arrivés à l'opposition officielle, donc Mme la députée de Saint-Laurent.
Est-ce que c'était bien la députée de Saint-Laurent ou la députée de Westmount—Saint-Louis?
Mme Rizqy : Oui, je peux y
aller, M. le Président.
Le Président (M. Leitão) :
Allez-y, s'il vous plaît.
Mme Rizqy : Merci. Juste pour
être sûre et certaine, est-ce que vous êtes en mesure de... je n'ai pas bien
entendu tantôt le taux de rétention en pourcentage.
M. Marsolais (Denis) : C'est
12 %, je pense, c'est ça, hein?
Une voix
: 21 %.
M. Marsolais (Denis) :
21 %.
Une voix
: Oui,
12 %, c'est les départs.
M. Marsolais (Denis) :
12 %, c'est les départs, et 21 %, c'est quoi?
Une voix
: Le roulement
au complet en 2018.
M. Marsolais (Denis) : Le
roulement... oui, le roulement en 2018, 21 %.
Mme Rizqy : En 2018, O.K.,
donc, c'est une personne sur cinq, chez vous, là, qui... O.K. Puis... Oui,
allez-y.
M. Marsolais (Denis) : Je
rajouterais que les 10 dernières années, avant de venir ici, à Québec, le
taux... le remplacement est beaucoup plus facile à Québec qu'à Montréal, parce
que les listes, les fameuses listes, là, font en sorte qu'il y a beaucoup moins
de fonctionnaires à Montréal qu'à Québec, ce qui fait en sorte qu'on ne
déménage pas... on déménage difficilement quelqu'un de Québec à venir à
Montréal, et donc ça, ça nous rend aussi la tâche un peu difficile, mais on
finit par y arriver, là. Honnêtement, on est tellement attractifs, maintenant,
là, parce qu'on bouge... que les gens... Ah! Honnêtement, je ne fais presque
pas de blagues. Les gens... Mon objectif, c'est que le curateur ne soit plus
jamais perçu comme il était perçu avant. On est malheureusement perçus par certaines
personnes, au fil des ans, comme un organisme où on enlève des droits à des
personnes inaptes. Plus tard, à l'entrée en vigueur de la loi, c'est que non
seulement on ne les enlève pas, mais on protège l'exercice des droits aux
personnes inaptes. C'est bien différent comme approche, bien différent comme
approche.
• (16 h 30) •
Mme Rizqy : O.K., mais lorsque
quelqu'un quitte, est-ce que vous faites une entrevue de départ pour affirmer
qu'au fond les gens quittent parce qu'ils se perçoivent comme une personne qui
retire des droits? Parce que... Qu'est-ce qui vous permet, en fait, <d'affirmer...
>
16 h 30 (version révisée)
< M. Marsolais (Denis) : ...aux
personnes inaptes. C'est bien différent comme approche, bien différent comme
approche.
Mme Rizqy :
O.K.,
mais lorsque quelqu'un quitte, est-ce que vous faites une entrevue de départ
pour affirmer qu'au fond les gens quittent parce qu'ils se perçoivent comme une
personne qui retire des droits? Parce que... Qu'est-ce qui vous permet, en
fait, >d'affirmer...
M. Marsolais (Denis) : Non,
mais je ne vous parle pas des employés, moi, je vous parle des personnes
inaptes, là.
Mme Rizqy : Ah! O.K., parce
que, moi, je parlais du taux de rétention de vos employés.
M. Marsolais (Denis) : C'est
ça. Alors, il y a un roulement d'à peu près 20 % des employés. Parce qu'on
a des employés que ça fait longtemps qu'ils travaillent ici, ça fait que c'est
normal qu'on arrive, là, à un changement de personnel important, parce que les
gens qui viennent ici, habituellement, ils restent longtemps.
Mme Rizqy : O.K. Dans ceux qui
quittent, quelle est la proportion, dans votre taux de rétention, disons que c'est
une personne sur cinq qui quitte, dans ce un sur cinq, donc dans ce 20 %,
quelle est la proportion qui s'en va à la retraite?
M. Marsolais (Denis) :
12 %, c'est-tu ça... oui, 12 %, départs volontaires à la retraite.
Mme Rizqy : O.K. Donc, c'est
80 % du 20 %, donc environ 15 % qui eux quittent...
M. Marsolais (Denis) : Quittent
pour un autre emploi ou toutes sortes de raisons.
Mme Rizqy : O.K. Et là-dedans,
est-ce qu'il y a des entrevues de départ?
M. Marsolais (Denis) : Qu'est-ce
que vous entendez par entrevue de départ?
Mme Rizqy : Avant qu'une
personne quitte, une personne des ressources humaines s'assoit avec cette personne
pour savoir quelles sont les raisons de son départ, c'est une entrevue de
départ qui est souvent faite dans différents organismes dans le secteur aussi
privé.
M. Marsolais (Denis) : C'est
clair, c'est clair qu'à chaque départ il y a une entrevue de départ pour d'abord
savoir l'ampleur de la tâche de cette personne-là, qu'elle laisse sur la table,
si elle peut, minimalement, avoir de la documentation, si on ne veut pas faire
de développement de poste, avoir une documentation ou une marche à suivre de
son travail pour qu'on puisse le transférer à la nouvelle personne. Et évidemment
qu'on essaie de retenir les personnes, là.
Mme Rizqy : Mais j'aimerais
savoir, dans l'entrevue de départ, est-ce que vous êtes capable de... si vous
posez la question, pour déterminer, au fond, c'est quoi, les éléments qui font
en sorte qu'une personne quitte.
M. Marsolais (Denis) : Je
présume que oui, je ne veux pas donner de garantie, parce que ce n'est pas moi
qui les fais, mais je présume que les ressources humaines, ça fait partie de
leur job de faire en sorte de trouver le motif pour lequel cette personne-là
quitte. Puis je suis sûr que c'est identifié dans chacun des dossiers.
Mme Rizqy : O.K. Puis en
matière de protection des données des personnes inaptes, c'est quoi, les
prochaines étapes que vous allez faire?
M. Marsolais (Denis) : Bien, il
y a un programme gouvernemental qui nous oblige à avoir une protection de
données, de toute façon, supplémentaire. Le mandat est donné aux gens des TI
chez nous. Ça demande aussi du temps, ça aussi, puis des sous parce que les systèmes
informatiques, comme dans tous les ministères, vont avoir besoin d'être
peaufinés. Mais on a un souci parce que, nous, la matière première, là, des
données confidentielles des personnes qu'on représente, c'est, lorsqu'on passe
une entrevue, par exemple, pour un cas... jamais on ne donne l'information,
parce que c'est des renseignements personnels. Évidemment que ça frustre souvent
les journalistes, mais on dit : Écoutez, c'est des informations
personnelles qui appartiennent à la personne représentée, puis on ne peut pas
vous donner de l'information. On n'a pas eu, par <chance...
M. Marsolais (Denis) : ...c'est,
lorsqu'on passe une entrevue,
par exemple, pour un cas... jamais on ne
donne
l'information, parce que c'est des
renseignements
personnels. Évidemment que ça frustre souvent les journalistes, mais on
dit :
Écoutez, c'est des
informations personnelles qui
appartiennent à la personne représentée, puis on ne peut pas vous donner de
l'information.
On n'a pas eu, par >chance — puis je vais toucher à du bois — au
cours des dernières années, à ma connaissance, des hackeurs qui ont permis d'avoir
des vols de données chez nous.
Mme Rizqy : Ça, est-ce que
vous avez engagé une firme externe pour tenter de vérifier si vous étiez
vulnérables ou ça, ça n'a pas été fait?
M. Marsolais (Denis) : Oui,
une fois. Je pense que Pierre, tu peux répondre à ça, Pierre Roy?
M. Roy (Pierre) : Oui, tout à
fait. Même l'année dernière, ça a été fait, il y a eu une simulation qui a été
faite. En fait, on s'est attaché même avec le groupe de cyberdéfense du
gouvernement du Québec. On a donné un petit contrat à une firme qui a fait une
simulation de hacking dans nos systèmes. Il y a eu quelques remarques qui nous
ont été faites, rien de majeur, je vous dirais, et on est déjà en train de
mettre en place un plan d'action.
Mme Rizqy : Et est-ce qu'on
peut savoir c'est quoi, l'étendue des remarques?
M. Roy (Pierre) : Bien, je ne
les ai pas avec moi, mais je pense, de mémoire, là, je vous dis ça sous... de
mémoire, parce que je n'ai pas cette information-là devant moi. Il faut
comprendre que le système sur lequel les données des personnes qu'on représente
présentement n'est pas en mode transactionnel. C'est quelque chose qu'on essaie
justement de migrer dans le plan que Me Marsolais faisait, la transition
numérique, mais présentement, dans le fond, ce retard-là, entre guillemets,
nous aide au niveau de la protection face aux cyberattaques. Donc, ça,
là-dessus, c'était un point-phare qui nous était mentionné au niveau de la
remarque... le hacking.
Là où on avait une faiblesse à rattraper,
je pense, c'est le propre de plusieurs organisations, c'est dans les attaques via
les courriels, les courriels frauduleux, et ça, il y a eu une campagne d'information
à l'interne. Je pense que c'est quelque chose qu'on va devoir répéter plusieurs
fois, là, mais la faiblesse majeure que je me souviens qu'on avait, c'était du
côté du hameçonnage, là.
Mme Rizqy : O.K. Puis je me
demandais, tantôt, on a parlé des institutions financières, là, il y a quand
même plusieurs fraudes qui ont cours, là, c'est publicisé. Vous, est-ce que
vous allez faire peut-être une démarche plus affirmative? Parce qu'il y a quand
même certains aînés qui sont seuls et qui... ce n'est pas par eux-mêmes qu'ils
vont lever la main pour dire qu'ils ont besoin d'un régime de protection, puis
même plusieurs d'entre eux sont même gênés lorsqu'ils se font frauder, alors
par eux-mêmes, de s'avouer d'avoir besoin d'aide, de s'avouer d'avoir besoin d'une
protection supplémentaire. Est-ce que vous, de votre côté, vous allez faire des
démarches affirmatives, vraiment peut-être les accompagner vers cette étape qui
des fois peut être difficile puis, là-dedans, peut-être faire un partenariat
avec les institutions financières?
Tu sais, je vous donne un exemple très
concret, là, la semaine passée, il y a une dame de 82 ans qui s'est fait
appeler pour... puis j'ai reçu ça, moi, comme appel de la <fille de cette
dame de 82 ans...
Mme Rizqy : ...
vraiment
peut-être les accompagner vers cette étape qui des fois peut être
difficile puis,
là-dedans,
peut-être faire un
partenariat
avec les
institutions financières?
Tu sais, je vous donne un exemple très
concret, là, la semaine passée,
il y a une dame de 82 ans qui s'est
fait appeler pour... puis j'ai reçu ça, moi, comme appel de la >fille de
cette dame de 82 ans, elle s'est fait appeler, la personne s'est rendue
chez elle, a pris ses cartes de débit avec son NIP. Alors, pour moi et vous, ça
semble très, très évident qu'on ne le fait pas, mais une personne qui déjà est
en perte d'autonomie n'a pas compris qu'on ne fait pas ça puis se retrouve
12 000 $ plus tard dans le trou, aucune protection parce qu'évidemment
elle a donné, de façon volontaire, son NIP à ce voleur.
M. Marsolais (Denis) : Puis
malheureusement il y en a des tonnes, de cas comme ça, depuis les derniers
mois. Écoutez, ce que je peux vous dire, c'est que, pour moi, la maltraitance
financière, au Québec, on devrait avoir des outils plus importants pour permettre
de dénoncer cette maltraitance financière là. On ne les a pas encore. Je sais
que l'équipe de Mme Blais travaille sur cette disposition-là. Moi, je
travaille avec les petits comités, là, les CPA, le Mouvement Desjardins, avec
les banques, on en discute aussi, avec la Justice, pour essayer de voir comment
on peut faire en sorte qu'il puisse y avoir une dénonciation de la maltraitance
financière de façon... C'est difficile d'en faire actuellement, là, il faut
démontrer, là, le problème psychologique, et tout, c'est pas mal compliqué, là.
Alors, on essaie de voir d'abord comment ça peut se simplifier pour que, par
exemple, un comptable qui est au fait de... un de ses clients fait l'objet de
maltraitance financière, qu'il puisse aisément dénoncer ce fait-là à qui de
droit.
On est en train de regarder ça, puis je
suis très préoccupé par cet aspect-là aussi parce que ce n'est pas souvent des
personnes qui sont inaptes qui font l'objet de maltraitance financière, en tout
cas, pas... mais c'est surtout les aînés, les personnes dites en situation de
vulnérabilité, puis ça, moi, ça me concerne, dans mon carré de sable, des
personnes en situation de vulnérabilité. Ça ne veut pas dire que parce qu'ils
ne sont pas inaptes, que je ne m'inquiète pas de ces personnes-là puis je ne
dois pas m'en soucier. Alors, je suis en train de travailler sur cet aspect-là.
Je ne sais pas si je vais réussir, mais mettons qu'il y a beaucoup de chaudrons
sur mon poêle, beaucoup de marrons au feu, là, mais ça aussi, c'est un dossier
important.
Le Président (M. Leitão) :
Très bien. Merci. Merci beaucoup. Nous sommes déjà arrivés à la fin de ce bloc.
Merci. Alors, nous revenons du côté gouvernemental, et Mme la députée de
Châteauguay, la parole est à vous pour neuf minutes.
Mme Chassé : Oui. Merci, M. le
Président. M. Marsolais, est-ce que c'est possible de vous voir? Parce
que, là, on voit un rond avec... en tout cas, je ne sais pas si je suis la
seule à ne pas vous voir, là, mais ça serait vraiment génial si on pouvait vous
voir. Mais, si c'est un problème technique...
M. Marsolais (Denis) : Je ne
sais pas quoi faire, là, moi, je me vois, là, avec mon écran à côté, là. Mais
est-ce que tout le monde ne me voit pas?
Le Président (M. Leitão) : On
vous voit. Oui, je...
Mme Chassé : Ah! bon, bien,
regardez, le problème technique est de mon côté. Contente de vous retrouver,
hein, on avait...
M. Marsolais (Denis) : Mais on
se connaît, on se connaît quand même. Même si vous ne me voyez pas, là, on s'est
fréquenté pendant plusieurs mois à la commission parlementaire.
Mme Chassé : On s'est
fréquenté, Denis. Alors, on a fait, là, toutes les discussions sur le beau
projet de loi d'ailleurs avec <Jennifer...
Le Président (M. Leitão) : ...
On
vous voit. Oui, je...
Mme Chassé : Ah! bon, bien,
regardez, le problème technique est de mon côté. Contente de vous retrouver,
hein, on avait...
M. Marsolais (Denis) : Mais
on se connaît, on se connaît quand même. Même si vous ne me voyez pas, là, on
s'est fréquenté pendant plusieurs mois à la commission parlementaire.
Mme Chassé : On s'est
fréquenté, Denis. Alors, on a fait, là, toutes les discussions sur le beau
projet de loi d'ailleurs avec >Jennifer, Mme Maccarone. Ça a été
vraiment un beau projet qui permettait de faire un rattrapage sur plusieurs
décennies. Vous vivez... Là, je vais être un petit peu plus corsée parce qu'on
se connaît, O.K., ça fait que je vous invite à embarquer avec moi,
M. Marsolais. Puis là mes collègues avaient peur que je sois un peu trop
dure avec vous puis que je détruise votre optimisme, puis je les ai
rassurés : Regardez, inquiétez-vous pas...
• (16 h 40) •
M. Marsolais (Denis) : Vous ne
serez pas capable.
Mme Chassé : ...c'est une
machine, on ne le détruira pas. Vous vivez des grosses années, le projet de loi
qui est important, qui est à mettre en oeuvre, des grands changements où est-ce
qu'il y a eu des recommandations importantes de la Vérificatrice générale... de
la Vérificatrice, c'est ça, générale, la VG, et que vous prenez au sérieux. On
apprécie énormément.
Là, je regarde au niveau de la gouvernance
de votre organisation puis je vous nomme les inquiétudes, puis j'ai eu des
collègues précédemment... puis encore une fois, celui des Îles-de-la-Madeleine,
on a l'air à s'entendre facilement, lui et moi, donc... bon, je suis en train
de me faire une réputation virtuelle, «whatever», bon, alors sur la capacité
organisationnelle à gérer ces changements-là, M. Marsolais.
Vous avez, au coeur de votre organisation,
90 curatrices — merci pour la délicatesse, hein, de les nommer
curatrices puisque c'est en majorité des femmes — déléguées qui sont
pivot, O.K., 90. On va monter éventuellement à 117. 90 sur 770 employés,
ça représente 12 % de l'organisation. Ça, moi, ça me préoccupe. Il y a une
quarantaine de gestionnaires qui les appuient, O.K., un pour deux, un pour
trois. Il y a des techniciens qui sont là aussi, dont je ne connais pas le
nombre.
Là, ce qui s'en vient, par une
augmentation de 30 % du personnel, on va réussir à adresser une
augmentation de plus de 60 % de visites, une autre inquiétude de mon côté.
Et en plus, je vous ai entendu tantôt dire que ces curatrices, et je ne serais
pas étonnée d'ailleurs, peuvent recevoir 30, 40, 50 appels par jour. Je
peux vous croire, sérieusement, parce que ces gens-là sont dans des situations
de détresse et ils ne sont certainement pas en train de mesurer de façon
rationnelle quand ils appellent, quand ils n'appellent pas, là, tu sais, c'est
tellement critique, quand on vit ces choses-là. Alors, moi, j'ai des
préoccupations importantes pour y arriver, puis je sais que vous êtes
optimiste, mais je ne suis pas convaincue au niveau des moyens.
Vous avez à mettre en place, en ce moment,
tout votre système informationnel de gestion, c'est important, avec le plan de
représentation qui va être annuel, un autre élément majeur de changement qui
devra être toujours fait. Puis vous dites : Il sera toujours fait parce qu'on
va être obligés par la loi. Bien, je fais, non, il faut qu'il soit <toujours
fait...
Mme Chassé : ...
votre
système informationnel de gestion, c'est important, avec le plan de
représentation qui va être annuel, un autre élément majeur de changement qui
devra être toujours fait. Puis vous dites : Il sera toujours fait parce
qu'on va être obligés par la loi. Bien, je fais, non, il faut qu'il soit >toujours
fait, point. Alors, il faut qu'il soit toujours fait et qu'il soit de qualité.
Là, j'ai besoin... puis j'aimerais bien qu'aussi
Mme Breton intervienne dans la discussion pour savoir un peu mieux les
critères de qualité de ces plans de représentation là, les mesures de contrôle,
les indicateurs de performance. J'ai besoin d'en entendre parler parce que je
veux savoir si on a les bons outils pour prendre les bonnes décisions. Parce
que je ne suis pas certaine, moi, en ce moment, je ne suis pas convaincue, je
suis désolée, j'aimerais l'être, mais je ne suis pas convaincue que l'organisation,
elle est suffisamment bien sustentée ou... pour arriver à relever tous ces
défis-là et à atteindre les objectifs de performance qui sont à atteindre, qui
sont nommés par la Vérificatrice générale.
M. Marsolais (Denis) : Merci.
Alors, M. le Président, on a combien de temps pour apaiser les inquiétudes?
Le Président (M. Leitão) :
Vous avez à peu près quatre minutes.
M. Marsolais (Denis) : Hé! il
y a beaucoup de questions, beaucoup de commentaires. Écoutez, au-delà d'être
enthousiaste, là, je demeure une personne fondamentalement réaliste aussi. On a
créé une direction dans notre organisation, depuis deux ans, qui s'appelle la
direction de la transformation. Il y a une personne et une équipe qui est
chargée, depuis deux ans, de travailler sur la gestion de changement.
Il y a deux facteurs importants dans ce qu'on
a initié il y a deux ans. Au-delà des projets, il y a la gestion de changement,
on en a parlé en commission parlementaire, vous vous en souviendrez, et les
communications. On a une équipe dédiée de communication qui s'occupe depuis
fort longtemps de faire des plans de communication pour informer la majorité
des citoyens puis des intervenants. Mais la gestion de changement fait partie
de l'analyse de la capacité organisationnelle.
Puis, oui, ça ne sera pas de la tarte, on
est conscients, là, ça ne sera pas simple, là, mais on va le faire parce que, encore
une fois, si c'était complètement réaliste, là...
Mme Chassé : Je veux des
étapes.
M. Marsolais (Denis) : Oui,
mais...
Mme Chassé : Je veux des
étapes, je veux des faits, je veux... Je suis contente de savoir, là, je suis
contente de savoir qu'il y a quelqu'un qui est responsable de la
transformation. Juste cette équipe-là, là, il y a une personne qui est
responsable de la transformation, il y a combien de personnes qui travaillent
avec cette personne-là?
M. Marsolais (Denis) : Il y a
plusieurs personnes qui travaillent avec cette personne-là, notamment une
équipe de bureau de projet où, là, il y a je ne sais pas combien d'employés
puis de personnes externes qui voient à notamment l'implication et au
déploiement des TI, mais cette personne-là travaille en interface avec toutes
les directions ici. Moi, je vais arrêter de parler parce que je vais prendre
trop de temps, puis je ne laisserai pas la chance puis je ne répondrai pas à
vos questions, mais je peux juste vous rassurer, là, on va la faire, la job.
Puis, si...
Mme Chassé : C'est ça, mais,
moi, je suis désolée, j'ai un background d'ingénieure, ça fait que je suis très
gestion de projet.
M. Marsolais (Denis) : Bon. Bien,
on va la faire, la job, puis je vais céder ma parole à d'autres tout de suite
après. Je veux juste 30 secondes. On va la faire, la job, parce que, si
notre projet était <irréaliste, ce qu'il n'est pas, le projet...
Mme Chassé : ...
moi,
je suis désolée, j'ai un background d'ingénieure, ça fait que je suis très
gestion de projet.
M. Marsolais (Denis) : Bon.
Bien, on va la faire, la job, puis je vais céder ma parole à d'autres tout de
suite après. Je veux juste 30 secondes. On va la faire, la job, parce que,
si notre projet était >irréaliste, ce qu'il n'est pas, le projet ne
serait pas identifié comme dossier prioritaire au Trésor avec les différentes
interfaces de numérisation. À tous les étages, au Trésor, ils sont dans notre
dossier, puis on a des rencontres...
Mme Chassé : Mais...
M. Marsolais (Denis) : Mais j'arrête
de parler. Jean-Clet puis après Mme Breton.
M. Gosselin (Jean-Clet) :
Oui. Bien, c'est ça, dans le fond, on a un plan de mise en oeuvre qu'on va
mettre en branle pour tout le plan d'action qu'on a ici. Le plan de mise en
oeuvre, il comprend...
Mme Chassé : Un plan de mise
en oeuvre qu'on va mettre en oeuvre?
M. Gosselin (Jean-Clet) : Qu'on
a déjà commencé à mettre en place dès décembre, là, novembre, décembre, il a
été mis en place. À tous les trimestres, on rencontre les directeurs
territoriaux, les conseillers qualité rencontrent les directeurs territoriaux
avec les données qui sont déjà préparées pour connaître les scores par
direction territoriale, avec des listes qui accompagnent sur les dossiers qui
demandent à être... soit avoir des visites, soit avoir un plan de
représentation, les plans incomplets. Puis il va y avoir d'autres indicateurs
de développés aussi dans la foulée du projet Mobilisation-personne. À tous les
trimestres, on rencontre les directeurs. Le mois d'après, à tous les
trimestres, c'est le comité de gestion de la Direction générale des services
aux personnes où il y aura une rencontre pour discuter des résultats. Puis,
dans...
Mme Chassé : Les tableaux de
bord vont être informatisés, puis j'imagine qu'il y a des espèces de balises,
parce qu'on est dans des situations critiques, puis il y a des décisions... Tu
sais, la base d'une bonne décision, c'est l'information, puis l'information
juste permet de prendre des bonnes décisions. Il y a des décisions dans ce
genre de dossiers là, là, qui sont hypercritiques, qu'il faut que le flag lève,
tu sais, que ce n'est pas juste au-delà de faire des sondages ou de faire des
vigies, il faut que, tout à coup, l'information monte puis que, là, on l'adresse.
Est-ce que, ça, c'est des processus qui sont envisagés dans vos systèmes
informatiques à mettre en place?
M. Gosselin (Jean-Clet) :
Bien, déjà, présentement, il y a des déclencheurs, là. Les gens qui ont des
activités à faire, comme une visite, par exemple, bien, ils vont avoir, dans
leur plan de travail, un déclencheur pour dire qu'ils ont une visite à faire.
Mais des fois il y a plusieurs activités dans leur plan de travail, puis ils
les oublient ou... ils en ont beaucoup. Ça fait que c'est ça...
Mme Chassé : Puis c'est-tu
vrai, là, 30, 40, 50 appels par jour, sérieux?
M. Marsolais (Denis) : Pas
tout le monde, pas tout le monde, mais il arrive des cas où des curatrices
déléguées reçoivent un nombre impressionnant d'appels, mais pas à tous les
jours puis pas toutes les curatrices. Mais ce n'est pas exceptionnel.
Mme Chassé : Mais, en tout
cas, c'est une donnée à prendre, dans les visites à faire, évidemment, mais...
Le Président (M. Leitão) : Je
m'excuse, mais nous sommes arrivés à la fin de ce bloc. Alors, nous allons
repasser du côté de l'opposition officielle. Je pense que c'est M. le député de...
non, voyons, de Mont-Royal—Outremont, c'est ça?
M.
Arcand
:
Oui, exact.
Le Président (M. Leitão) :
Allez-y, <M. le député...
Le Président (M. Leitão) : ...Je
m'excuse, mais nous sommes arrivés à la fin de ce bloc. Alors, nous allons
repasser du côté de l'opposition officielle. Je pense que c'est M. le député de...
non, voyons, de
Mont-Royal—Outremont, c'est ça?
M.
Arcand
:
Oui, exact.
Le Président (M. Leitão) :
Allez-y, >M. le député, vous avez à peu près 10 minutes.
M.
Arcand
:
Merci infiniment, M. le Président. Ma question porte... Vous avez parlé tout à
l'heure des liens que vous vouliez avoir avec les organismes communautaires, et
vous avez dit que c'était, pour vous, une priorité, mais le problème c'est qu'à
chaque fois qu'on entend les groupes communautaires, ce n'est pas nécessairement
très positif, que ce soit, là, L'Association des groupes d'intervention pour la
défense des droits en santé mentale, l'association de la défense des droits des
personnes retraitées, et il y a aussi une Association pour la défense des
personnes et des biens sous curatelle publique qui intervient. Est-ce que vous
les avez déjà rencontrés? Et est-ce qu'à travers leurs demandes il y a des
points que la nouvelle loi corrige à tout le moins?
M. Marsolais (Denis) : On a...
Merci de la question, M. Arcand, ça me donne l'occasion de dire qu'on a
rencontré tous les groupes communautaires qui ont une représentation à travers
le Québec, alors la COPHAN, je ne pourrai pas toutes les nommer, l'association
de déficience intellectuelle, qui sont justement en semaine actuellement de
promotion de leur... Et il y en a un, groupe, que vous avez là-dedans qu'on n'a
pas rencontré, mais qu'on souhaite la correspondance depuis les 20 dernières
années. J'arrête mon commentaire concernant ce groupe-là, je ne le nommerai
pas, correspondance qui est redondante d'année en année, là, mais bon. Mais tous
les groupes qui ont une représentation à travers le Québec sont tous rencontrés,
ont tous été rencontrés depuis juillet dernier et sont tous encore rencontrés.
Alors, ces gens-là ont eu l'occasion au
cours des deux dernières années, ils ont eu l'occasion en commission
parlementaire de faire état de tout ce que, autant de la loi, là, mais de faire
état de l'organisation du Curateur public. Et moi, je peux vous dire que l'ensemble
de ces groupes-là, il n'y a pas d'exception, là, l'ensemble de ces groupes-là
voient les énergies et voient où on veut mener les régimes de protection au Québec,
voient qu'on veut respecter... on recherche à respecter la dignité des
personnes inaptes. Et l'ensemble des groupes communautaires sont tout à fait d'accord
avec notre démarche.
• (16 h 50) •
Encore une fois, on n'est pas parfaits, on
peut arriver dans certains dossiers où il y a un problème, on le règle tout de
suite. J'ai eu un cas la semaine passée ou il y a deux semaines, où j'ai été
appelé par un bureau de comté. J'ai appelé la personne, j'ai... Ça a pris
dans... Dans la journée même, ça a été réglé, ce dossier-là. Je pense qu'il y a
quelqu'un à l'écran qui est témoin de... À chaque fois que j'ai un cas à
régler, on le règle. Mais globalement les groupes communautaires, pour moi, ce
sont des alliés. Puis j'irais même jusqu'à dire que c'en est maintenant mes
amis. Tous les représentants, les directeurs généraux de ces groupes
communautaires là, vous avez vu en commission parlementaire quelle <proximité
on a avec eux...
M. Marsolais (Denis) : ...
Je
pense qu'il y a quelqu'un à l'écran qui est témoin de... À chaque fois que j'ai
un cas à régler, on le règle. Mais globalement les groupes communautaires, pour
moi, ce sont des alliés. Puis j'irais même jusqu'à dire que c'en est maintenant
mes amis. Tous les représentants, les directeurs généraux de ces groupes
communautaires là, vous avez vu en commission parlementaire quelle >proximité
on a avec eux. Ça, c'est important. Alors, s'il y a des problèmes, ça peut
arriver, des problèmes, je vais être le premier avisé. Ils ont tous mon numéro
de téléphone cellulaire, ces gens-là, là. Ils m'appellent directement, puis on
le règle, le problème. Ça fait que la proximité qu'on a créée avec les
intervenants est pour moi capitale.
M.
Arcand
: Et
est-ce que ce sont des problèmes individuels à chaque fois ou si, à travers
certaines de leurs demandes, de façon générale, il y a des points qui
reviennent constamment là-dessus?
M. Marsolais (Denis) : Je vous
dirais que, lorsque je suis interpelé par les directeurs ou les présidents d'organismes,
ils m'interpellent sur un cas en particulier parce qu'ils savent qu'ils vont
avoir de l'écoute puis qu'on va répondre, on va essayer de trouver... Des fois,
il n'y a pas de solution, là, on s'entend, là, mais je leur dis à ce moment-là.
Puis généralement... Je vous parlais tantôt, dans le cas de la pandémie, il y
avait des inquiétudes des groupes : Qu'est-ce qu'on fait avec les
personnes qu'on représente qui sont dans les CHSLD, et tout? Tout le monde
était inquiet, de toute façon, la population du Québec était inquiète. Alors,
on a rapidement fait en sorte de donner la bonne information, de dire ce qu'on
faisait, et tout ça, puis on a fait en sorte que l'ensemble des groupes... Et
je parlais à tout le monde en même temps, pas rien qu'à un groupe, là.
Alors, moi, je n'ai pas... je pense que
tout le monde est au fait, dans ces groupes communautaires là, que, s'il y a un
problème, il y a... il peut avoir une réponse ou il va avoir un contact avec le
curateur, puis que, si je peux donner... si je peux solutionner, je vais le
faire. Encore une fois, quand je ne peux pas le faire, je le dis d'entrée de
jeu : Ça, ça ne nous concerne pas, c'est un cas de réseau, etc. Mais, si c'est
dans ma cour, je prends le dossier puis je le règle avec mes partenaires puis
mes employés.
M.
Arcand
:
O.K. Est-ce que vous avez des liens avec la Protectrice du citoyen?
M. Marsolais (Denis) : Oui.
M.
Arcand
:
Vous avez dit que vous n'alliez pas intervenir sur le plan politique sur le cas
de certaines choses qui se règlent de façon... Est-ce que... Expliquez-moi donc
le lien que vous avez avec la Protectrice du citoyen. Est-ce que vous pouvez
lui transférer certains dossiers où vous dites : Écoute, ça serait une
bonne chose que tu fasses enquête là-dessus?
M. Marsolais (Denis) : Ce n'est
pas arrivé qu'on a demandé, depuis que je suis en poste, là, qu'on a demandé à
la protectrice de faire enquête sur certains dossiers, mais la protectrice a
des appels parfois dans des cas plus litigieux. Les employés de la curatrice
communiquent avec moi, avec... particulièrement, c'est M. Dussault, là,
qui est le vice-président, ou le bureau de la curatrice... pas de la curatrice,
de la protectrice, c'est juste à côté de notre bureau à Montréal, alors on a
des contacts fréquents. Et une des personnes qui travaille au bureau de la protectrice
a déjà travaillé dans nos murs, au bureau du curateur, donc elle connaît bien
notre environnement. Il y a une excellente collaboration entre les deux
organismes, là.
M. Dupont (Alain) : Peut-être
pour compléter, on a, au niveau des opérations, on a des réunions à tous les
trois mois pour regarder des dossiers avec eux parce qu'on travaille vraiment
en collaboration, là. Si eux ont des plaintes, ils travaillent... ils peuvent
même travailler directement avec des gens qui travaillent pour moi pour essayer
de faire <avancer...
M. Marsolais (Denis) : ...
excellente
collaboration entre les deux organismes, là.
M. Dupont (Alain) :
Peut-être pour compléter, on a, au niveau des opérations, on a des réunions à
tous les trois mois pour regarder des dossiers avec eux parce qu'on travaille
vraiment en collaboration, là. Si eux ont des plaintes, ils travaillent... ils
peuvent même travailler directement avec des gens qui travaillent pour moi pour
essayer de faire >avancer ces dossiers-là. Ça fait que les dossiers, je
vous dirais, les dossiers les plus litigieux vont monter jusqu'à ma direction
générale, mais il y aussi, dans le quotidien, il y a des dossiers qui sont
discutés directement avec le personnel.
M. Marsolais (Denis) : Il y a
un pont avec l'équipe de la Protectrice du citoyen et nous, là, ce n'est pas...
On a un bel esprit de collaboration.
M.
Arcand
:
Moi, j'avais une question également, parce que vous avez un budget de revenus,
hein, ça fait partie, j'imagine, de vos opérations, votre budget de revenus... Parce
que parfois j'ai des appels de citoyens qui trouvent que ça coûte cher. Mais évidemment
les citoyens trouvent toujours que tout devrait être le moins cher possible. Est-ce
que vous avez beaucoup de plaintes? Est-ce que vous avez de la difficulté à
vous faire payer pour vos services? Puis ça représente à peu près combien du
budget total, votre budget de revenus, actuellement?
M. Marsolais (Denis) : Alors,
on a la chance d'avoir le directeur de l'administration avec nous. Alors,
Pierre, toi qui connais tous les chiffres par coeur dans ton esprit comptable
et rationnel, tu peux-tu répondre à M. Arcand, s'il te plaît?
M. Roy (Pierre) : Oui, certainement,
je vais essayer de... En fait, grosso modo, le budget du Curateur public, ce
qui provient de la facturation des honoraires, c'est 25 % du budget du
Curateur public. Je vous dirais d'entrée de jeu que toute la tarification du
Curateur public, à l'exception des honoraires de gestion de portefeuille, qui
sont des honoraires basés sur le prix du marché, toute notre tarification est
basée sur le coût de revient, coût de revient qu'on a mis à jour récemment de
façon très exhaustive, mais qu'on met à jour à chaque année aussi également.
Et, dans le fond, il y a toute une grille
tarifaire, là, qui est sur le site du Curateur public. On tarifie
essentiellement les gestes d'administration des biens et on a des principes qu'on
s'est donnés. Je peux vous en donner un très rapidement, là, c'est-à-dire la
gestion d'un immeuble qui appartient à une personne représentée. Bien, cette
gestion-là qui est faite, du même immeuble, si elle était faite par un curateur
privé, le curateur privé le ferait bénévolement ou ne facturerait pas son temps
et, s'il ne peut pas, mandaterait une firme externe. Donc, le même immeuble qui
est administré par le Curateur public, par un employé du Curateur public, en
termes de principe, dans le fond, on va venir facturer le coût de revient que
ça coûte pour gérer l'immeuble, là. Puis j'y vais très rapidement parce qu'on a
quand même une grille tarifaire, là, on a quatre tarifs au niveau des
immeubles, allant du terrain vacant jusqu'au multiplex.
Donc, grosso modo, là, le principe de
base, c'est que c'est 25 % de notre budget. Tout l'argent est réinvesti
dans la mission de protection. D'ailleurs, on a un article dans notre loi qui
nous permet de réutiliser 100 % de la tarification pour financer les
activités du Curateur public. Et on a toujours maintenu cet équilibre-là, je
vous dirais, ça n'a jamais dépassé 25 %. Ça joue aux alentours de
23 %, 24 % depuis, moi, je vous dirais, au moins les
15 dernières années à cet effet-là. C'est ce qu'on appelle, nous, dans
notre jargon, les crédits renouvelables.
Et le deuxième principe, comme je vous <mentionnais...
M. Roy (Pierre) :
...pour financer les activités du Curateur public. Et on a toujours maintenu
cet équilibre-là, je vous dirais, ça n'a jamais dépassé 25 %. Ça joue aux
alentours de 23 %, 24 % depuis, moi, je vous dirais, au moins les
15 dernières années à cet effet-là. C'est ce qu'on appelle, nous, dans
notre jargon, les crédits renouvelables.
Et le deuxième principe, comme je vous >mentionnais,
c'est vraiment... la tarification est basée sur le coût de revient, et, dans le
fond, on facture nos services, coût de revient, qu'on met à jour régulièrement.
J'insiste aussi pour dire que nos revenus nets sont de l'ordre de 18,5 millions
de dollars, mais nos honoraires bruts sont de 28 millions. On renonce à 8 millions
de revenus, d'honoraires à chaque année, essentiellement des gens qui sont sur
l'aide sociale et qui ont le supplément de revenu garanti. Et on est très à l'affût,
là, de protéger cette clientèle vulnérable là au niveau de son pouvoir d'achat.
On s'aligne d'ailleurs sur les futurs seuils de revenu minimum garanti qui sont
mis de l'avant, là, récemment, puis on est toujours à l'affût à cet effet-là,
et on s'assure évidemment, même dans les cas où on facture des honoraires, on s'assure
qu'une bonne partie de nos honoraires sont facturés à la fin du régime ou au
décès de la personne pour ne pas pénaliser la personne de son vivant au niveau
de ses biens.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci. Nous sommes arrivés à la fin de ce bloc. Merci beaucoup. Alors,
voilà, chers collègues, je vous informe, parce qu'on a dû réaménager un peu les
temps, le temps qu'il nous reste, alors il nous reste quatre blocs. Donc, il y
en aura deux, blocs, pour le gouvernement, de sept minutes chaque, un bloc
pour la troisième opposition, de 12 minutes, et puis on finit avec un bloc
pour l'opposition officielle d'aussi sept minutes. Et ça va nous amener à
peu près à la fin, vers les 17 h 30.
Alors, on reprend maintenant avec le gouvernement,
avec un bloc de sept minutes. À qui la parole, chers collègues, on ne me l'a
pas indiqué, alors je ne sais pas lequel de vos collègues va prendre la parole.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
M. le Président, Isabelle Lecours, députée de Lotbinière-Frontenac.
Le Président (M. Leitão) :
Allez-y, chère collègue. Allez-y, sept minutes.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Merci. Donc, je voulais revenir sur les retards dans les réévaluations. C'était
le constat n° 3 du Vérificateur général. Pouvez-vous
nous parler de l'entente qui est intervenue avec le ministère de la Santé et
Services sociaux, quelles améliorations, et ça va avoir quoi, comme impact,
cette entente-là, sur les personnes vulnérables sous votre responsabilité?
• (17 heures) •
M. Marsolais (Denis) : D'abord,
peut-être juste une précision, Mme Lecours, c'est que la responsabilité de
rédiger un rapport psychosocial est un acte réservé pour les membres de l'Ordre
des travailleurs sociaux. Donc, nous, on ne peut pas compenser les retards en
rédigeant nous-mêmes ces rapports-là, c'est vraiment un exercice exclusif de la
part des travailleurs sociaux.
Depuis plusieurs <années...
>
17 h (version révisée)
< M. Marsolais (Denis) : ...pour
les membres de l'Ordre des
travailleurs sociaux. Donc, nous, on ne peut
pas compenser les retards en rédigeant nous-mêmes ces rapports-là, c'est vraiment
un exercice exclusif de la part des travailleurs sociaux.
Depuis plusieurs >années, on a
noté beaucoup de retard, puis la vérificatrice l'a noté aussi dans son rapport,
et elle mentionnait, dans le rapport, qu'on devait veiller à ce que ces évaluations-là
soient faites à temps, c'est une chose, mais pour qu'elles soient... on peut
veiller à ce qu'elles soient faites à temps, mais on ne peut pas les faire à la
place de...
Alors, ce qu'on a décidé de faire, il y a déjà
un an, de commencer les pourparlers avec le réseau de la santé, puis on est tout
à fait conscients que les travailleurs sociaux, au terme du réseau de la santé
qui sont attitrés à faire des rapports psychosociaux, ne sont peut-être pas...
ce n'est pas à moi d'en juger, c'est au réseau, là, mais ils ne sont peut-être
pas en nombre suffisant. Ça a été, comme je vous l'avais mentionné tantôt,
décrié par tous les intervenants qui sont comparus, au niveau de la loi, en
disant qu'il y avait des retards au niveau des rapports psychosociaux. Alors,
ce qu'on a fait, c'est que j'ai communiqué avec le sous-ministre responsable,
dans le réseau, pour lui dire : Il faudrait — j'en ai parlé un
peu tantôt, mais je vais donner plus de précisions — il faudrait
trouver des façons de faire en sorte d'avoir un topo exact à jour dans chacun
des CIUSSS, puis qu'on ait surtout un répondant dans chacun des CIUSSS qui,
lui, sera responsable de faire en sorte qu'on puisse arriver à régulariser le
retard dans la production des rapports psychosociaux.
Alors, on a, à l'aide de... puis j'ai la
lettre ici du sous-ministre Desharnais qui me répondait, en disant : Vous
m'avez interpellé... vous avez interpellé le ministère, en lien avec
l'intervention du Vérificateur général, concernant les retards. Afin d'améliorer
cette situation, nous mettons en place les stratégies suivantes, si vous
permettez je vais lire, ça a deux, trois paragraphes, mais courts :
«Rencontre des présidents-directeurs
généraux afin d'exposer la situation et réitérer leur obligation de réaliser
ces évaluations selon les modalités de leur choix;
«Ajout aux cahiers de charges des P.D.G.
de l'obligation de nommer un répondant pour les dossiers en lien avec le Curateur
public;
«Mise en place d'un groupe de travail,
avec les répondants identifiés, afin de documenter les pratiques actuelles et
mettre en commun les initiatives prometteuses.»
Je vous fais fi du reste de la lettre.
Alors, cette première rencontre, d'abord, il
y a eu l'identification des promoteurs au mois de décembre dans chacun des
CIUSSS puis des CISSS. Il y a eu une première rencontre, il y a déjà quelques
semaines, où il y avait deux personnes de chacun des CIUSSS, je pense, Alain,
tu étais là, ils étaient autour de 50 quelques représentants. Et, vraiment, ce
groupe de répondants là a la responsabilité de veiller, dans chacun de leur
CIUSSS, de l'état de situation des fameuses réévaluations, de la production des
réévaluations. Puis l'avantage qu'on <recherche...
M. Marsolais (Denis) : ...chacun
des CIUSSS,
je pense, Alain, tu étais là, ils étaient autour de 50
quelques
représentants. Et,
vraiment, ce groupe de répondants là a la
responsabilité
de veiller, dans chacun de leur CIUSSS, de l'état de
situation des
fameuses réévaluations, de la production des réévaluations. Puis l'avantage
qu'on >recherche en faisant ça, c'est de faire en sorte que, si un
CIUSSS a des bonnes pratiques, qu'on puisse les faire migrer à un autre CIUSSS
qui aurait peut-être amélioration à copier les pratiques du CIUSSS performant.
C'est un échange, vraiment, qu'on veut faire. Ça, c'est... Puis ça, je vous
dirais qu'on a... on prend les mérites, au curateur, d'avoir initié cette
démarche-là.
Puis pour être sûr d'avoir un facteur de
succès... Parce que, là, je ne suis pas rien qu'optimiste dans la vie, on fait
des choses, là. Pour être certain... Je m'adresse à madame... Oui. Alors, pour
être certain que ça va se réaliser, c'est qu'on a... comme je disais aussi, on
a engagé une personne qu'on paie de nos deniers pour... qui est dans le réseau,
qui, elle, veille à faire les ponts avec chacun des répondants puis qui est
responsable du bon fonctionnement de ce groupe de travail là.
Alors, oui, on fait tout pour faire en
sorte de résorber des évaluations, mais non, malheureusement, ce n'est pas nous
autres qui les faisons. Puis je ne veux pas lancer la pierre au réseau, là. Je
pense qu'actuellement on développe un peu... il faut développer un peu
d'empathie à la situation des employés du réseau de la santé, ils en ont
par-dessus leurs bottes, on est conscients de ça. Mais rien n'empêche qu'on ne
peut pas structurer des choses durant ce temps-là. C'est ce qu'on fait avec les
responsables de la qualité du réseau de la santé, qu'on a une excellente
collaboration, en passant, là. Il faut juste livrer les rapports d'évaluation,
puis là ils vont voir à trouver des solutions pour livrer les rapports
d'évaluation parce que c'est leur responsabilité puis c'est la seule... c'est
seulement les TS qui peuvent faire des rapports psychosociaux.
Alors, c'est ça, la situation. On la
déplore, on est conscients, mais on ne peut pas faire bien, bien plus.
Honnêtement, là, on ne peut pas faire bien, bien plus.
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci. M. le Président, est-ce qu'il...
Le Président (M. Leitão) :
Vous avec encore une minute, allez-y. À peu près une minute.
Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Merci. Donc, je voulais savoir aussi, dans votre plan d'action en lien avec la
recommandation n° 3, vous avez mis... bien, vous
allez mettre en place une action, là, l'action n° 26 :
«Sur une base annuelle, prendre des mesures en amont pour les réévaluations
concernées». J'aimerais savoir ce que vous entendez par «prendre des mesures en
amont pour la réévaluation».
Le Président (M. Leitão) :
Rapidement, si possible.
M. Marsolais (Denis) : Je vais
essayer de faire ça vite, là. En amont, c'est annuellement le Curateur public
transmet un rapport au réseau pour l'informer de l'ensemble des réévaluations.
Cinq mois avant la date d'anniversaire de la réévaluation, nous allons
confirmer l'adresse de chacune des personnes et transmettre une lettre
individualisée au réseau pour rappeler qu'il y a un rapport à produire. Et,
deux mois avant la date de la réévaluation, une communication est réalisée par
le curateur délégué pour aviser que la réévaluation est à produire. Ça, c'est
en amont, puis il y a tout un mécanisme aussi si jamais on va après l'échéance.
Alors, vraiment, on intervient en amont,
puis la <beauté...
M. Marsolais (Denis) : ...
individualisée
au réseau pour rappeler qu'il y a un rapport à produire. Et, deux mois avant la
date de la réévaluation, une communication est réalisée par le curateur délégué
pour aviser que la réévaluation est à produire. Ça, c'est en amont, puis il y a
tout un mécanisme aussi si jamais on va après l'échéance.
Alors, vraiment, on intervient en
amont, puis la >beauté de la chose, c'est qu'il va y avoir un répondant
dans chacun des CIUSSS. Ça fait que l'adresse qu'on va faire et le drapeau qu'on
va lever, cinq mois avant puis deux mois avant, bien, ça va se faire
directement au responsable du CIUSSS concerné.
Le Président (M. Leitão) :
Très bien. Merci. Merci beaucoup. Alors, voilà, maintenant, on passe du côté de
la troisième opposition. M. le député des Îles-de-la-Madeleine, vous avez un
bloc qui... 12 minutes. Voilà. Allez-y.
M. Arseneau : Oui, merci, M.
le Président. Et c'est vraiment le grand luxe, 12 minutes.
Le Président (M. Leitão) :
Grâce à votre collègue de Rosemont.
M. Arseneau : Merci.
M. Marsolais, vous avez mentionné à quelques reprises le trésor, le trésor
est très au fait de la situation. Moi, j'aime beaucoup les chasses au trésor et
j'aimerais savoir, en fait, ce que ça veut dire exactement en termes de
capacité budgétaire pour votre organisation, parce que ce que je comprends de
cette affirmation-là, c'est que vous n'aviez peut-être pas les moyens de vos
ambitions avant. Vous les auriez éventuellement. Qu'est-ce que ça veut dire en
termes de progression de moyens financiers pour réaliser le travail?
M. Marsolais (Denis) : Bien, Pierre,
tu pourras répondre au niveau quantitatif, là, mais ce que je peux vous dire, c'est
que je parle souvent du trésor, parce qu'on est très transparents avec notre
capacité financière et des besoins qu'on a à réaliser ce qu'on a à réaliser.
Et, encore une fois, dans le cadre de la révision des programmes, ils ne peuvent
pas être tous au courant de nos dossiers. Évidemment qu'au trésor ce n'est pas
vraiment une... il m'appelle presque par mon petit nom, parce que je suis
quelqu'un qui demande beaucoup, parce que j'ai des choses à faire puis j'ai
besoin souvent de ressources et de ressources financières pour réaliser ces
choses-là.
Est-ce qu'on en a assez? On n'en a jamais
assez. Mais je pense qu'on a l'ambition de nos moyens. Avec les deux mesures
budgétaires qu'on a eues l'année passée et l'autre année avant, on a, je pense,
puis Pierre, tu pourras me corriger dans les chiffres, dans les deux projets,
autour de 113 millions, là, provenant du ministère des Finances. Donc, je
pense qu'on a les moyens de nos ambitions.
Ce qu'il faut faire maintenant, puis la
donne... puis on n'en a pas parlé beaucoup, là, des reports de dates, là, je
pense qu'il faudrait en parler, mais mon plus grand enjeu actuellement, c'est
la pandémie. C'est de tout faire... réussir à faire au même rythme que si la
pandémie n'existait pas, et ça, c'est un enjeu important. On met tous la pédale
au fond pour... on n'est pas en retard, le projet de loi n'est pas en retard,
la numérisation, l'informatisation n'est pas retard aussi, mais il faut
toujours être aux aguets, là.
Alors, Pierre, tu peux peut-être répondre
de façon plus spécifique au niveau des montants.
M. Roy (Pierre) : Oui. Dans
le fond, pour la... les curateurs délégués, on parle de 27 curateurs
délégués, donc on parle d'un montant de 2,5 millions récurrent, de notre
budget de <dépenses pour...
M. Marsolais (Denis) : ...
numérisation,
l'informatisation n'est pas retard aussi, mais il faut toujours être aux
aguets, là.
Alors, Pierre, tu peux peut-être
répondre de façon plus spécifique au niveau des montants.
M. Roy (Pierre) :
Oui... dans le fond, pour la... les curateurs délégués, on parle de
27 curateurs délégués, donc on parle d'un montant de 2,5 millions
récurrent, de notre budget de >dépenses pour financer cette hausse de la
masse salariale là.
• (17 h 10) •
Pour la transformation numérique, comme Me
Marsolais le mentionnait, c'est un chiffre de 113 millions, en fait,
qui... une partie est autofinancée par notre budget d'immobilisation qu'on
avait déjà, et une partie plus importante encore, là, de l'ordre de 78 millions,
est de l'argent neuf qui provient du trésor.
Quant au projet de loi, quant à
l'implantation du projet de loi, la mesure budgétaire prévoyait une somme de
3,5 millions et l'équivalent de 15 ressources, 15 ressources qui
vont être dédiées à l'implantation du projet de loi et qui, après l'implantation,
vont aussi servir pour le traitement des mesures d'assistance. Donc, grosso
modo, c'est les trois grands piliers, là, je vous dirais, là, au niveau
financier et ajout de ressources pour les réformes à venir et à mener ainsi que
l'implantation du plan d'action.
M. Arseneau : Donc, si je
comprends bien, vous êtes satisfaits de ce que le trésor met à votre disposition.
Maintenant, la balle est dans votre camp pour réaliser le travail, là, dans les
différentes sphères qu'on vient de mentionner.
M. Marsolais (Denis) : On est
satisfaits, mais on est toujours en demande aussi, là. Parce que, je donne un exemple,
la mesure d'assistance qui est prévue dans la loi, où on a prévu, selon
l'expertise qu'on a obtenue, et le trésor a ce rapport-là aussi entre les
mains, une augmentation importante de demandes d'assistance, il va falloir
livrer aussi. Alors, on a évalué le nombre de personnes qu'on aurait de besoin
de façon supplémentaire, puis le trésor a ça entre les mains, puis il est
conscient que ce n'est pas des chiffres farfelus, là. C'est que si jamais on
arrive à ça, bien, je n'ai pas de réponse officielle, là, mais j'ai
l'impression que le trésor va être au rendez-vous.
M. Arseneau : Merci. Maintenant,
j'aimerais parler des choses plus spécifiques quand on... des lacunes, en fait,
qui avaient été identifiées par la Vérificatrice générale. Dans les plans de représentation,
par exemple, bon, on parlait de l'élaboration, puis de la mise en oeuvre, puis
de la révision, là, qui faisaient défaut, notamment 39 % au 31 mars
2019, 39 % des plans qui n'étaient pas révisés. Est-ce qu'en deux ans on a
fait des progrès là-dedans? Est-ce qu'aujourd'hui on peut déjà dire que c'est
en cours et puis qu'on est passé de 39 %, à 30 %, ou à 25 %, ou
à 18 %?
M. Marsolais (Denis) : Les
chiffres... Sophie, est-ce que tu as des chiffres avec toi?
Mme Breton (Sophie) : Oui,
bien, dans le fond, si on y va à l'inverse, là, parce que c'est des données
clés, il y avait 61 % des plans qui étaient révisés quand le rapport du
VGQ est sorti. En 2019‑2020, on était rendu à 66 %, donc on avait une
progression de 5 %, ça progressait, là, selon notre cible aussi qu'on
avait au plan stratégique. Par contre, là, avec l'année présentement qu'on a,
je suis vraiment désolée de vous dire qu'on est juste à 43 %, là, de <révision.
Il reste encore un mois pour en faire, mais c'est clairement...
Mme Breton (Sophie) :
...on avait une progression de 5 %, ça progressait, là, selon notre cible
aussi qu'on avait au plan
stratégique.
Par contre, là, avec
l'année
présentement qu'on a, je suis
vraiment désolée de vous
dire qu'on est juste à 43 %, là, de >révision. Il reste encore un
mois pour en faire, mais c'est clairement plus bas que d'habitude, là.
M. Arseneau : Et ça, c'est
en raison de la pandémie, c'est ce que vous...
Mme Breton (Sophie) : Oui,
parce qu'il faut faire une visite avant pour, en tout cas, avoir un contact
significatif, là, avec les personnes avant de faire cette révision de plan là.
Puis comme il y a eu un ralentissement aussi au niveau des visites puis des
bilans, bien, c'est sûr que ça a eu un impact, là, sur la révision des plans.
Donc...
M. Marsolais (Denis) :
Puis c'est la raison pour laquelle, si vous me permettez, qu'on demande un
report des échéances qu'on avait inscrites au plan d'action, ce que vous avez
entre les mains parce que, pour faire la révision, comme elle vous
l'expliquait, ça prend une visite. Puis comme on ne peut pas faire de visite,
on ne peut pas faire de révision. Puis on ne peut pas faire plus de visites. Ça
fait que les échéances pour les visites aussi doivent être reportées parce qu'à
l'impossible nul n'est tenu, là. Puis quand qu'on voudrait, on ne peut pas
débarquer. Puis moi, je ne veux pas mettre en péril... Puis même la Santé
publique nous a fortement recommandé... Parce que j'ai demandé une opinion,
puis j'ai une lettre de la Sécurité civile concernant le réseau, qui l'ont
fortement recommandé, de n'absolument pas, même en zone orange, de favoriser
une visite.
M. Arseneau : Bien,
justement, si on parle des visites un peu, là, lorsque vous aviez décidé de
moduler les visites, je pense que c'est à partir de 2015.
M. Marsolais (Denis) :
Oui.
M. Arseneau : Bon. Vous
les étaliez, si j'ai bien compris. Là, au lieu de les faire annuellement, ça
pouvait aux 18 mois ou aux 24 mois, puis il y avait des bilans, puis,
bon, tout ça était dans le rapport. Maintenant, on se demandait, on se posait
la question à savoir est-ce qu'aujourd'hui vous estimez que cette pratique-là
était mal avisée? Est-ce que c'est simplement la recommandation du VG ou est-ce
que, par exemple, le consultant qui vous a accompagné pour le plan d'action a
recommandé, là, de revenir à des visites annuelles?
M. Marsolais (Denis) : Je
pense que ce n'était pas mal avisé à l'époque où la décision a été prise parce
qu'il faut se mettre dans les circonstances de l'époque, entre 2014 puis 2018.
C'était la solution, je pense, à prendre. Ce que la vérificatrice a noté, c'est
que la mesure d'évaluation des risques, selon la VG, n'avait pas été faite de
façon rigoureuse. C'est ce qui avait été noté. Je vous dis presque mot à mot le
rapport, là, parce que je ne l'ai pas appris par coeur, mais certaines notes
que je m'en souviens très bien. Et nous, pour s'assurer que... Parce que, là,
on va vivre avec ça encore pour quelque temps, là, tant et aussi longtemps que
la révision de tous les rapports va être faite, là, puis, les visites, on va
pouvoir les faire, on a demandé à un expert. Si vous permettez, je vais vous
lire quelques lignes du <rapport d'expert. Évidemment...
M. Marsolais (Denis) :
...
Parce que, là, on va vivre avec ça encore pour quelque temps, là,
tant et aussi longtemps que la révision de tous les rapports va être faite, là,
puis, les visites, on va pouvoir les faire, on a demandé à un expert. Si vous
permettez, je vais vous lire quelques lignes du >rapport d'expert. Évidemment,
si ces lignes n'étaient pas favorables à ce que je vous dis, je ne vous les
lirais pas, là, mais vous présumez qu'elles vont dans le sens... Alors,
l'expert nous dit... l'expert, je ne me souviens plus de son... M. Hébert,
je crois. Alors : «L'approche de modulation des visites du curateur qui
est basée sur la documentation des facteurs de risque et des éléments de protection
relatifs au dossier des personnes représentées permet de poser un jugement sur
le niveau de risque lié à celles-ci et d'adapter en conséquence la fréquence
des visites dans les milieux de vie. Bien que les facteurs de risque ne soient
pas issus d'un balisage avec d'autres organisations comparables, j'ai été — c'est
lui qui parle — en mesure de constater qu'ils sont cohérents avec la
mission de l'organisation et qu'ils représentent bien les enjeux relatifs à la
protection des personnes représentées.»
Alors, est-ce que je condamne ce qui a été
fait il y a sept, huit ans? Non. Est-ce que ça aurait pu être autrement? Je ne
sais pas, peut-être. Mais ce que je peux vous dire, avec le rapport d'expert, c'est
que je pense que c'était une bonne décision.
Puis, encore une fois, il y a un contexte,
là. On était dans une période, souvenez-vous, de coupures budgétaires à
l'époque et qui faisait en sorte qu'on ne pouvait pas cogner à la porte du trésor
pour demander des ressources supplémentaires. À l'époque, les curatrices
déléguées pouvaient avoir — puis Alain, tu me corrigeras si je dis
des niaiseries, là — 160... 170 dossiers, personnes à être
responsables. Le niveau acceptable, là, pour faire une job correctement, là, c'est
120 dossiers.
Alors, il fallait prendre des décisions
pour évaluer les risques, puis il y a des gens qui n'étaient pas à risque du
tout. Ça ne veut pas dire que, parce qu'il n'y avait pas de visite pour ces
gens-là qu'il n'y avait pas de suivi, là. Les appels téléphoniques, les
contacts avec le réseau, et tout ça, ça suivait tout le temps, là.
La visite, ce n'est pas une finalité en
soi pour s'occuper des suivis, pour s'assurer du suivi des personnes dont on
est représenté. Il faut des visites. Ça, je suis conscient. Mais ce n'est pas
la seule façon pour s'assurer... et moi, que j'aie la conviction que les
curatrices déléguées feront bien leur job pour assurer le bien-être de
l'ensemble des personnes dont on est responsable. C'est une façon.
M. Arseneau : Oui, mais,
en même temps, on va y revenir, aux visites annuelles, là, on s'entend
là-dessus, là.
M. Marsolais (Denis) :
Oui. On va y revenir parce que...
M. Arseneau : Oui.
J'aurais juste une petite dernière question...
M. Marsolais (Denis) : On
va y revenir parce que, dans un monde idéal, les visites annuelles, c'est ce qu'il
faut faire. Le monde idéal.
M. Arseneau : D'accord.
M. Marsolais (Denis) :
Mais, dépendant des circonstances, il faut gérer en fonction des circonstances
avec lesquelles on doit composer à une époque donnée.
M. Arseneau : D'accord.
Juste une petite dernière question, j'ai peut-être 30 secondes.
Le Président (M. Leitão) :
Rapidement, oui.
M. Arseneau : On a parlé
de statistiques, et qualité, et de quantité, là, des plans, puis les
pourcentages, et tout ça. Qu'en est-il de qualité? Est-ce que là aussi on
peut... Parce que ça avait été justement identifié, là, comme une lacune, la
qualité des plans.
M. Marsolais (Denis) :
Alors, je ne veux pas me <décharger de la réponse...
M. Arseneau : ...
On a
parlé de statistiques et qualité... et de quantité, là, des plans, puis les
pourcentages, et tout ça. Qu'en est-il de qualité? Est-ce que là aussi on
peut... Parce que ça avait été justement identifié, là, comme une lacune, la
qualité des plans.
M. Marsolais (Denis) :
Alors, je ne veux pas me >décharger de la réponse, mais le grand
responsable, le grand manitou de la qualité, là, c'est Jean-Clet, alors vas-y,
Jean-Clet.
Le Président (M. Leitão) : Rapidement,
très rapidement.
M. Gosselin (Jean-Clet) :
...dans les précédentes évaluations, on a regardé si le plan, suite à une
visite, était personnalisé, si on retrouvait des éléments dans le dossier de la
personne qui concernent sa situation. Ça fait qu'on s'assurait que, dans le
plan... le plan était personnalisé.
Dans le nouveau plan, on va s'attendre à
ce qu'il soit toujours personnalisé, le plan personnalisé pour la personne. C'est
dans notre loi d'ailleurs, d'établir une relation personnelle avec les
personnes représentées. Puis on va aussi vérifier s'il y a des enjeux qui n'ont
pas été soulevés qui seraient dans le dossier. On va aller regarder plusieurs
aspects du dossier au niveau de leur qualité pour s'assurer que le service qui
est rendu est aussi de qualité...
Le Président (M. Leitão) :
Très bien.
M. Gosselin (Jean-Clet) :
...et pas seulement quantité de...
Le Président (M. Leitão) :
Merci. Merci beaucoup. Alors, on revient du côté gouvernemental pour un dernier
bloc d'à peu près sept minutes. Je ne sais pas qui...
Des voix
: ...
M. Marsolais (Denis) : M. le
Président.
Le Président (M. Leitão) :
Oui.
M. Marsolais (Denis) : Sans
vouloir enlever du temps à la députée de Westmount—Saint-Louis, je pense qu'il
y a un aspect important qu'il faudrait traiter. C'est drôle que je renverse...
c'est moi qui pose les questions, là, mais... Vous avez un document qu'on vous
a envoyé concernant le report de certaines dates d'échéance, et la
Vérificatrice générale nous a dit qu'une fois que le dépôt d'un plan d'action
est déposé entre vos mains, c'est votre responsabilité, à la commission, de
statuer sur la pertinence des reports, je ne voulais juste pas qu'on l'oublie.
• (17 h 20) •
Le Président (M. Leitão) : Oh
non! on ne va pas oublier. Mais là on revient du côté gouvernemental. Donc, un
dernier bloc gouvernemental d'à peu près six minutes.
M. Caron : Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Leitão) :
Oui, M. le député de Portneuf, allez-y.
M. Caron : On a, depuis tout à
l'heure, entendu... en tout cas, moi, j'ai appris beaucoup de choses et puis,
en effet, je suis... j'aime entendre votre enthousiasme, mais je vous fais bien
confiance et j'espère que tout ça sera mené à bon terme et le plus rapidement
possible, dans les délais, finalement.
Mais parmi les 36 actions du plan, on
en a donc survolé quelques-unes, lesquelles est-ce que vous jugez prioritaires?
Vous allez commencer par quoi finalement? Lesquelles sont prioritaires?
M. Marsolais (Denis) : Je vais
essayer de faire ça... une réponse courte. Alors, les recommandations du
Vérificateur général font en sorte que ces recommandations et les actions, tout
le monde souhaite d'atteindre 100 % de résultats à terme. Alors, je vous
dirais habilement que 100 % des 36 actions sont importantes.
Évidemment qu'il y a action qui sont phares, là. L'action... tout ce qui
entoure... vous l'avez dans les <napperons, là, tout ce qui entoure...
M. Marsolais (Denis) : ...
d'atteindre
100 % de résultats à terme. Alors, je vous dirais habilement que
100 % des 36 actions sont importantes. Évidemment qu'il y a action
qui sont phares, là. L'action... tout ce qui entoure... vous l'avez dans les >napperons,
là, tout ce qui entoure le projet de loi, les mesures de représentation, qui
devient un statut juridique, tout ce qui entoure mobilisation-personnes qui est
un enjeu important, puis par chance, on avait pris de l'avance. On avait décelé
cette faiblesse-là. Donc, ce sont deux mesures phares et les autres actions se
greffent à tout ça, là.
Alors, je vous dirais que si vous me
disiez de privilégier deux actions particulières, bien c'est de faire en sorte
que le nouveau plan de représentation voie le jour le plus rapidement possible
et s'il voit le jour le plus rapidement possible, bien ça veut dire qu'on va
réinstaurer les visites annuelles, parce que, comme je vous expliquais à
quelques reprises, pour faire une révision du plan de représentation, bien on
fait... il faudra faire des visites.
Mais entretemps, il y a quand même
98 % des plans actuels dans la présentation qui sont effectifs, qui sont
en force, là. Pas avec la nouvelle formule, mais il y a quand même 98 %
des personnes représentées qui ont un plan de représentation. Puis parmi les
98 % qui ont un plan de présentation, 99,9 % ont un plan de
présentation complet. 10... bien, en fait, il y a 19 dossiers qui... 19
personnes qui n'ont pas encore de plan de représentation ou qui n'ont pas de
plan de représentation complet. Alors, on a cheminé quand même, là. Est-ce que
je réponds bien à votre question?
M. Caron : Oui. Oui, oui, c'est
parce qu'il y a une petite différence entre l'écran à la télévision, l'écran...
Je pensais que vous n'aviez pas terminé.
M. Marsolais (Denis) : Je
parle trop vite.
M. Caron : Oui, ça répond.
Écoutez, je comprends que tout ça, c'est intimement lié et que pour évoluer, il
faut bien commencer par quelque chose. Moi, je reprendrais un petit peu... tout
à l'heure, une de mes collègues vous a posé une question concernant le
personnel. Puis là, si je regarde la structure actuellement, donc on a les
curateurs délégués, les conseillers aux opérations, directeurs territoriaux,
directeurs du soutien à la qualité, tout à l'heure vous nous parliez d'une
nouvelle direction qui a été mise en place, la direction générale des services
aux personnes, la direction de la recherche. C'est... Comment... Est-ce qu'on
peut en savoir un peu plus sur votre structure? En tout cas, quelle est la
responsabilité de chacun finalement? Parce que l'essence... Et je sais qu'il
faut une structure, bien entendu, mais on s'entend. En tout cas, moi, je suis à
même de penser que le service aux citoyens est absolument prioritaire. Donc,
est-ce que les intervenants sur le terrain, finalement, on ne leur laisse pas
suffisamment de place en rapport au nombre de personnes qui sont encadrantes?
M. Marsolais (Denis) : On a
créé, si vous <voulez, dans...
M. Caron : ...
à même
de penser que le service aux citoyens est absolument prioritaire. Donc, est-ce
que les intervenants sur le terrain, finalement, on ne leur laisse pas
suffisamment de place en rapport au nombre de personnes qui sont encadrantes?
M. Marsolais (Denis) : On a
créé, si vous >voulez, dans le cadre de la grande transformation, des
équipes quasi distinctes de gens qui livrent des choses sur le terrain qui
doivent livrer notre mission première.
Pour répondre à une question tantôt,
combien qu'on était dans la nouvelle direction de transformation — puis
on vient de m'envoyer un texto, là, je ne le savais pas par
coeur — on est... il y a 175 personnes qui ont la responsabilité
de gérer le changement et de voir à faire atterrir les projets et de suivre les
projets. Il y a le volet informatique aussi là-dedans. Ça fait qu'il y a quand
même 175 personnes. Il y a sept équipes différentes pour chaque portion de
la transformation, qui est composée des gens provenant de l'équipe à Alain.
L'équipe à Alain a 400 personnes sous sa responsabilité, et des gens provenant
aussi de la gestion de programme puis de la gestion des différents dossiers.
Le directeur des opérations est
copromoteur de l'ensemble du projet de loi et incluant le plan de représentation,
avec une personne qui était attitrée exclusivement pour livrer le projet de
loi, qui se nomme Pierre Lamarche, qui était, avant, directeur des
opérations. Pierre connaît très bien l'organisation, connaît très bien les
enjeux de la loi.
Et toutes les autres directions, bien,
c'est des directions qui collaborent à travers les équipes, les sept équipes,
pour faire en sorte qu'il y ait une cohérence dans la livraison des différents
chantiers : mobilisation-personne, projets de loi, numérisation. Les
ressources humaines aussi sont impactées dans une des équipes. Les directions
des communications évidemment sont impactées aussi dans une des équipes parce
qu'il faut livrer tout ça puis faire connaître ça.
Alors, tout le monde a l'épaule à la roue,
je vous dirais. Il y a vraiment une structure, là... j'allais dire pyramidale,
là, mais dans un sens positif du terme, qui fait en sorte que tout le monde est
impacté à différents degrés toujours en préservant... puis ça, c'est ma... c'est
la prunelle de mes yeux pour moi, toujours en préservant la livraison de notre
mission première, ça veut dire de prendre soin et s'assurer du bien-être des
personnes qu'on représente et de surveiller adéquatement les curateurs, les
tuteurs privés. Encore une fois, on ne vous dit pas qu'on n'en échappe jamais,
mais je pense que la moyenne est bonne au bâton. Honnêtement, là, suivre
13 400 personnes, suivre près de 9 500 curateurs privés, je
pense qu'on s'en tire assez bien.
Puis si vous me permettez 30 secondes
de plus pour...
Le Président (M. Leitão) :
15 secondes.
M. Marsolais (Denis) :
15 secondes, je vais en avoir assez pour avoir beaucoup de reconnaissance
auprès de l'ensemble des employés. Je vous dirais que tout le monde... le
sentiment d'empathie chez moi qui était peut-être enfoui un peu dans mes jobs
antérieures, je peux vous dire qu'il prend toute sa place depuis que je suis
ici. Puis les gens...
Le Président (M. Leitão) :
Très bien.
M. Marsolais (Denis) : ...ont
tous cette <particularité-là.
M. Marsolais (Denis) : ...
pour...
Le Président (M. Leitão) :
15 secondes.
M. Marsolais (Denis) :
15 secondes, je vais en avoir assez pour avoir beaucoup de reconnaissance
auprès de l'ensemble des employés. Je vous dirais que tout le monde... le
sentiment d'empathie chez moi qui était peut-être enfoui un peu dans mes jobs
antérieures, je peux vous dire qu'il prend toute sa place depuis que je suis
ici. Puis les gens...
Le Président (M. Leitão) :
Très bien.
M. Marsolais (Denis) :
...ont tous cette >particularité-là.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci, merci beaucoup, M. Marsolais. Alors, voilà, nous arrivons à
la fin et à un dernier bloc, un dernier bloc pour l'opposition officielle d'à
peu près sept minutes. J'ai besoin, chers collègues, de votre consentement
parce qu'on va dépasser le temps. Consentement? Je ne vois pas de...
Une voix
:
Consentement.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Donc, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, c'est à vous pour sept
minutes. Allez-y.
Mme Maccarone : Oui. «We always save the best for last», c'est bon. Merci
beaucoup, M. le Président. Je vais y aller rapidement, sept minutes, ce n'est
pas long. Juste rappeler un peu l'objectif de l'audit de la Vérificatrice
générale et le critère d'évaluation. On sait que le Curateur public, on
s'attend que, pour le plan de représentation, on a une qualité pour chaque
personne inapte puis qu'on veut effectuer un suivi afin d'y apporter des
ajustements au besoin. Ça me fait rappeler un peu des débats que nous avons eus
lors du projet de loi n° 18, quand nous avons discuté de vérification
d'antécédents judiciaires.
M. Marsolais (Denis) :
Oui.
Mme Maccarone :
Me Marsolais, vous vous en souvenez que c'était probablement un de nos
plus gros débats à ce sujet, puis je le mentionne aussi parce que ça se peut
que ça figure dans un futur rapport de la Vérificatrice générale dans l'année
prochaine ou les années qui vont nous suivre. Parce qu'on a discuté beaucoup de
cet enjeu, c'est très important, nous avions eu en tête puis nous devons mettre
en place des mécanismes pour mieux protéger des personnes qui vont utiliser les
mesures d'assistance aux majeurs. Alors, je voulais savoir quelles démarches
ont été prises à date pour s'assurer que ce lien puis des partenariats sont
développés ainsi qu'aussi il faut réserver du budget pour faire ces démarches.
Alors, je veux juste vous entendre là-dessus. Puis pas trop long parce que j'ai
deux autres questions.
M. Marsolais (Denis) : Je
vais répondre en 30 secondes. Je vais essayer de faire un homme de moi.
Alors, les antécédents judiciaires, c'est dans le cadre de la mesure
d'assistance, souvenez-vous, où, dans tous les cas, on va accorder... on va
nommer un assistant. On aura fait au préalable la vérification des antécédents
judiciaires. Je suis déjà en pourparlers avec, pour ne pas le nommer, SOQUIJ
qui détient le plumitif puis qui est en mesure de donner l'information, pour
créer une passerelle informatique qui va nous permettre, dans chacun des
dossiers, de faire la demande automatiquement puis donner une réponse
automatiquement si elle est positive ou négative.
Mme Maccarone : Alors, c'est
sûr, on n'aura pas de retard parce que je sais que le but du rapport puis de la
vérificatrice, c'est d'éviter les reports, les retards. Alors, ceci, ce serait
fait?
M. Marsolais (Denis) :
Oui.
• (17 h 30) •
Mme Maccarone : O.K.
Excellent. Ça m'amène une deuxième question pour vous. C'est par rapport au
droit de vote. J'ai eu l'occasion de partager au débat par rapport au <projet
de loi n° 85, le projet de loi n° 85...
>
17 h 30 (version révisée)
<17911
Mme
Maccarone : ...puis de la vérificatrice, c'est d'éviter les reports,
les retards. Alors, ceci, ce serait fait?
M. Marsolais (Denis) : Oui.
Mme Maccarone :
O.K.
Excellent. Ça m'amène une deuxième question pour vous. C'est par rapport au
droit de vote. J'ai eu l'occasion de partager au débat par rapport au >projet
de loi n° 85, le projet de loi n° 85
qui va quand même nous amener à une prochaine étape pour un droit de vote par
correspondance. Puis, comme vous le savez aussi, à l'intérieur de nos débats
que nous avons eus pour le projet de loi n° 18, nous
avons maintenant le droit qui était accordé à des personnes qui sont peut-être
sous la responsabilité du curateur d'avoir le droit de vote. Alors, on aura des
élections municipales qui auront lieu en novembre, on aura des élections
scolaires, au moins pour le réseau anglophone, qui s'en viennent. Alors, je
voulais savoir quelles mesures sont en place pour s'assurer que ces personnes
vont avoir les informations nécessaires et l'accompagnement nécessaire,
incluant les démarches qui ont été faites avec le Directeur général des
élections.
M. Marsolais (Denis) : Bien,
on était en contact avant l'élaboration du projet de loi n° 18
avec le directeur, avec Pierre Reid, pour s'assurer que... Puis il était, je
vous dirais, heureux de cette démarche qu'on souhaitait que tout le monde soit
au même niveau, qu'il y ait un droit de vote. Et donc la loi, une fois qu'elle
va être en vigueur, automatiquement tous les gens auront droit de vote, sauf...
il y a une exception, souvenez-vous, puis le ministre a très bien décidé que c'est
vraiment une exception d'exception, où le travailleur social, dans son rapport
psychosocial, préciserait une impossibilité pour une personne d'être en mesure
de voter. Mais le principe général, là, sauf exception, c'est que tout monde a
le droit de voter, qui était une iniquité flagrante pour les personnes qui
auront une mesure d'inaptitude ou qui seront déclarées inaptes comparativement,
puis j'y vais très rapidement... Souvenez-vous que les gens qui avaient un
mandat d'inaptitude homologué, eux, parce que ce n'était pas un régime de
protection, pouvaient voter de toute façon. Alors, c'était complètement inéquitable
par rapport à une personne qui avait un régime de protection versus une
personne qui a fait un mandat puis qui est devenu inapte, et donc qui a eu
homologation de son mandat. Souvenez-vous de cette distinction-là?
Mme Maccarone : Oui, je m'en
souviens très bien, c'est plus une question de savoir, parce que nous avons des
élections qui s'en viennent dans les mois prochains, si ces gens vont avoir la
possibilité de participer.
M. Marsolais (Denis) : O.K.
Bien, ce que j'allais dire, c'est que, inquiétez-vous pas, les groupes
communautaires qui sont toujours en contact avec nous vont s'occuper avec grand
plaisir d'informer... on va le faire, nous, de notre côté, mais d'informer,
dans chacune de leur région que, maintenant, leurs membres sont en mesure de
voter.
Mme Maccarone : O.K.,
excellent. J'ai deux autres sujets. Là, on a parlé beaucoup de formation, mais
moi, ma question est vraiment précise. On a beaucoup de discussions par rapport
à la formation...
Le Président (M. Leitão) :
Deux minutes, deux minutes.
Mme Maccarone :
... — bon, j'aurai juste une question, d'abord, merci, M. le
Président — par rapport à la formation de la population, très
précise, par exemple, quand on parle d'Hydro-Québec, quand on parle des
banques, quand on parle de Bell, Vidéotron, puis on a une représentation
temporaire, pour les personnes qui vont accompagner les <gens qui se...
Le Président (M. Leitão) : Deux
minutes, deux minutes.
Mme Maccarone :
... — bon, j'aurai juste une question, d'abord, merci, M. le
Président — par rapport à la formation de la population très précise,
par exemple quand on parle d'Hydro-Québec, quand on parle de... les banques,
quand on parle de Bell, Vidéotron, puis on a une représentation temporaire,
pour les personnes qui vont accompagner les >gens qui se retrouvent en
situation de vulnérabilité, est-ce que cette formation est faite, prévue? Et
c'est quoi, le plan d'action pour ceci?
M. Marsolais (Denis) : Oui. On
a tout un plan d'action relativement aux partenaires avec un grand P, là, dans
le sens large auquel, moi, j'ai une job à faire. Là, j'en ai à peu près une
quinzaine, là, à faire dans les deux prochaines semaines, Vidéotron, Hydro-Québec
et tout ça. Là, les banques, les institutions... J'ai pas mal fait les plus...
pas importants, là, mais où il y a plus d'incidence, les gens sont informés. Il
y a des webinaires qui sont offerts sur notre site Web à la population pour se
brancher et pour avoir de l'information concernant la loi, il y a une
infolettre. Le premier webinaire qu'on a fait la semaine dernière, là, en
l'espace de... — je ne veux pas dire de niaiseries, là — de
quelques heures, je pense, 1 000 personnes se sont inscrites. Alors,
on en a rajouté depuis le temps, là. Alors, il y a tout... des modes de
communication qui vont être à la disposition de la population, parce que, plus
le temps va se rapprocher de juin 2022, plus l'information va être plus
précise. Au début, c'était de l'information générale de la loi. Là, on va aller
vraiment avec des cibles, avec des groupes-cibles pour donner la bonne
information aux bonnes personnes, et je vous dirais que le nirvana de
l'information va se situer entre janvier 2022 à juin 2022, avec une petite
pause pour l'été, puis de septembre 2022 à décembre 2022.
Le Président (M. Leitão) :
Très bien.
Mme Maccarone : J'espère qu'à
l'intérieur de cette portion, on va avoir aussi le plaisir de vous entendre
dans un futur... — parce que je sais que je n'ai plus de
temps — par rapport aux projets pilotes, dont nous avons déjà
discuté, pour venir en aide pour les communautés plus éloignées des bureaux du
Curateur public.
M. Marsolais (Denis) : Oui, et
la campagne de publicité avec une ambassadrice qu'on a... qui est avec nous,
avec... voyons, Kim Thúy, on fait des capsules
actuellement pour que ces... soient diffusées pour la population, qui donnent
l'information. Kim Thúy rencontre le curateur, un médecin, un travailleur
social, un notaire, un avocat. Ça fait que ça va faire vraiment une information
qui va déterminer le rôle de chacun dans tout ce processus-là.
Le Président (M. Leitão) :
Très bien. Merci, merci, merci beaucoup, M. Marsolais. Bravo, là, on a
réussi à passer à travers tout un marathon, mais franchement merci, merci de
votre présence, de votre participation ainsi que celle de votre équipe, aussi
Mme Leclerc — vous êtes toujours là — l'équipe du
Vérificateur général, merci aussi de votre aide et de votre participation à
cette commission.
Alors, la commission suspend ses travaux
quelques instants, collègues, pour se réunir en séance de travail afin de
statuer sur les observations, conclusions et recommandations. Et encore une
fois, je vous remercie, M. Marsolais et votre équipe. Et, chers collègues,
n'oubliez pas que vous devez vous débrancher et vous rebrancher tout de suite <après.
Alors...
Le Président (M. Leitão) :
...
quelques instants, collègues, pour se réunir en séance de travail
afin de statuer sur les observations, conclusions et recommandations. Et encore
une fois, je vous remercie, M. Marsolais et votre équipe. Et, chers
collègues, n'oubliez pas que vous devez vous débrancher et vous rebrancher tout
de suite >après. Alors, à très bientôt, et merci.
(Fin de la séance à 17 h 36)