(Seize heures sept minutes)
Le
Président (M. Leitão) :
Alors, à l'ordre, mesdames messieurs. Je vois que le système
fonctionne. Alors, merci beaucoup d'être...
Des voix : ...
Le
Président (M. Leitão) :
Alors, on va commencer, chers collègues. Bonjour. Merci. Alors, nous voilà ici
réunis à la Commission de l'administration publique pour les auditions sur le
chapitre 3 du rapport de novembre 2018 du Vérificateur général du
Québec, intitulé Gestion des pneus hors d'usage.
Alors, nous
allons débuter par une présentation de Mme la Vérificatrice générale, Mme Leclerc. Je pense que c'est à peu près
cinq minutes, c'est ça, puis suivie par Mme Gagné, la présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC, pour à
peu près 10 minutes, je pense
que c'est ça aussi. Par la suite, il
y aura des périodes d'échange avec les parlementaires. Alors,
Mme Leclerc, s'il vous plaît, commencez.
Exposé
de la Vérificatrice générale, Mme Guylaine Leclerc
Mme Leclerc
(Guylaine) : Alors, merci. M. le Président, Mmes, MM. les membres de
la commission, Mme la présidente-directrice
générale de la Société québécoise de récupération et de recyclage, c'est avec
intérêt que je participe à cette
séance de la Commission de l'administration publique. Tout d'abord,
permettez-moi de vous présenter les personnes qui m'accompagnent, M. Paul Lanoie, Commissaire
au développement durable, Mme Janique Lambert directrice principale
d'audit, et Mme Sylvie Lessard, directrice d'audit.
La Société
québécoise de récupération et de recyclage, aussi désignée sous le nom de
RECYC-QUÉBEC, a notamment pour mandat
de promouvoir, de développer et de favoriser la réduction, le réemploi, la
récupération et le recyclage des contenants d'emballage de matières ou
de produits, ainsi que leur valorisation dans une perspective de conservation
des ressources.
En 1993, soit trois ans après l'incendie durant
lequel près de 4 millions de pneus ont brûlé à Saint-Amable, le gouvernement a confié la gestion des pneus hors
d'usage à RECYC-QUÉBEC. Notre audit avait pour objectif de déterminer si RECYC-QUÉBEC gère de façon efficace, efficiente
et économique les pneus hors d'usage au Québec dans une perspective de
développement durable. Voici nos principaux constats.
• (16 h 10) •
Le contexte
dans lequel RECYC-QUÉBEC gère les pneus hors d'usage a évolué grandement au fil
des ans. Nous avons constaté que
RECYC-QUÉBEC est réactive plutôt que proactive dans sa gestion des pneus hors
d'usage. Son mode de gestion ne lui permet pas de jouer pleinement son
rôle ni de contribuer de façon optimale à l'atteinte des objectifs du programme
sur les pneus hors d'usage.
Nous avons
d'abord constaté que la société d'État n'influence pas suffisamment le
développement de l'industrie des pneus
hors d'usage, ce qui ne favorise pas la concurrence. D'ailleurs, au Québec, de
moins en moins d'acteurs travaillent dans le domaine du remoulage et du recyclage. Depuis plus de 10 ans, le
nombre d'entreprises est passé de 10 à quatre, soit un remouleur et
trois recycleurs.
Nous avons
également constaté que RECYC-QUÉBEC ne s'assure pas de l'efficience du réseau
de transport des pneus hors d'usage
même si, au 31 mars 2017, le coût de transport représentait près de
60 % des coûts totaux du programme sur les pneus hors d'usage, soit
14,8 millions de dollars. En fait, ce réseau, créé en 1997, n'a jamais été
évalué.
Un autre
constat important qui ressort de notre rapport est que RECYC-QUÉBEC ne gère pas
son programme sur les pneus hors
d'usage dans un souci d'autofinancement comme elle le devrait. En fait, elle
n'a pas l'assurance qu'elle pourra s'acquitter de ses responsabilités à
cet égard à l'aide uniquement des droits perçus sur la vente des pneus neufs.
Enfin,
l'information de gestion dont RECYC-QUÉBEC dispose n'est pas suffisante ni
adéquate pour lui permettre de rendre
compte de sa performance en matière de gestion des pneus hors d'usage. Elle ne
permet pas non plus à la haute direction et aux instances de gouvernance
d'exercer pleinement leur rôle.
Au terme de
nos travaux, nous avons formulé des recommandations, qui ont toutes été
acceptées par l'entité. Je tiens d'ailleurs à remercier le personnel de
RECYC-QUÉBEC pour son excellente collaboration.
Je tiens
également à souligner que le Commissaire au développement durable a exposé son
point de vue sur des enjeux de développement durable pour compléter nos
constats sur le sujet.
En terminant, j'aimerais aussi assurer les
membres de la commission qu'ils peuvent compter sur mon entière participation à
leurs travaux. Merci.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Merci beaucoup, Mme Leclerc. Alors,
je passerais la parole maintenant à Mme Gagné, présidente-directrice
générale de RECYC-QUÉBEC. À vous la parole, madame.
Exposé de la présidente-directrice
générale de
RECYC-QUÉBEC, Mme Sonia Gagné
Mme
Gagné (Sonia) : Merci, M. le Président. Alors, M. le Président, MM.
les vice-présidents, mesdames messieurs de la commission, Mme Leclerc, bonjour. Je me présente : je
m'appelle Sonia Gagné, je suis directrice générale de RECYC-QUÉBEC et j'occupe ce poste depuis
janvier 2018. Avant de débuter, j'aimerais vous présenter mes collègues
qui sont ici présents pour
m'appuyer : Stéphane Devernal, vice-président, Gestion financière et
responsable du programme de gestion des
pneus hors d'usage; et Richard Bellerose, directeur des finances. Je ferai
appel à eux, si vous le voulez bien, pour des compléments d'information
ou pour des réponses plus exhaustives à vos questions.
Je
voudrais remercier les membres de la commission aujourd'hui de nous recevoir et
je vous assure de notre entière collaboration.
Nous voulons vous apporter tout l'éclairage nécessaire en regard du rapport du
Vérificateur général du Québec concernant la gestion des pneus hors d'usage.
Je
vais utiliser cette période qui m'est allouée aujourd'hui, en introduction,
pour faire un retour sur ce programme, donc, de gestion des pneus hors
d'usage et sur son contexte actuel. Et, dans un deuxième temps, je vous
parlerai des recommandations et des suites que nous avons données au rapport du
Vérificateur général.
D'entrée
de jeu, je voudrais vous parler brièvement de RECYC-QUÉBEC. C'est une société
d'État créée en 1990 et qui a pour
mission d'amener le Québec à réutiliser, réduire, recycler, valoriser les
matières résiduelles dans une perspective d'économie circulaire et de
lutte aux changements climatiques.
Nos
divers champs d'activité sont le soutien des acteurs de la chaîne de valeur en
gestion de matières résiduelles; la réalisation,
le financement et la promotion de travaux de recherche et de développement; la
mobilisation des joueurs autour d'intérêts
communs par rapport au développement économique, autour de l'économie
circulaire; et l'évolution des comportements des Québécois en les informant,
les sensibilisant et les éduquant à poser le bon geste.
Nous
accompagnons également les organismes municipaux dans l'optimisation de leur
gestion de matières résiduelles, notamment en approuvant leurs plans de
gestion de matières résiduelles, et nous coordonnons l'effort en collaboration
avec le ministère de l'Économie, donc l'effort en économie circulaire.
Nous administrons le
programme de consigne public ainsi que celui des pneus hors d'usage. Ces
programmes opérationnels découlent de lois
et de règlements qui sont sous la responsabilité du ministère de
l'Environnement et de la Lutte aux
changements climatiques. Et le rôle de RECYC-QUÉBEC est complémentaire à celui
du ministère, puisque nous gérons les aspects opérationnels.
À
cet égard, le programme de gestion de pneus hors d'usage est au coeur même de
notre mandat et fait partie même des raisons pour lesquelles a été créée
la société d'État. En effet, RECYC-QUÉBEC a été créée suite à l'incendie de Saint-Amable, et suite à cet incendie est né le
Règlement sur l'entreposage des pneus hors d'usage, qui est toujours en
vigueur. Celui-ci, je le rappelle, autorise
l'entreposage des pneus uniquement pour des recycleurs et des conditionneurs
qui disposent d'un certificat
d'autorisation, oblige ces entreprises à avoir un plan de prévention d'incendie
et de mesures d'urgence, prévoit des limites d'entreposage de pneus et
stipule que seul l'entreposage prévu au contrat est permis. Rappelons également
que l'ensemble des lieux d'accumulation de pneus au Québec sont vides maintenant
et depuis 2012.
Alors,
concrètement, dans la gestion du programme des pneus hors d'usage, nous
élaborons et gérons ce programme et
veillons à l'atteinte de ses objectifs. Ce programme favorise la réduction d'achat de pneus neufs et leur réemploi,
et nous accordons des contrats par appel d'offres pour le transport et
le traitement des pneus afin d'en assurer le suivi.
Sur le terrain, la
responsabilité partagée avec le ministère de l'Environnement est de veiller à
l'application du règlement sur l'entreposage
des pneus, de veiller à la conformité de l'entreposage et de délivrer des
certificats d'autorisation.
Le
programme des pneus hors d'usage est non seulement un programme important pour
le Québec dans la gestion de ses matières,
mais il l'est tout autant pour l'industrie qui en découle. Actuellement, par
exemple, Ani-Mat, un des recycleurs de
pneus québécois qui est soutenu par RECYC-QUÉBEC, exporte dans 52 pays des
produits finis fabriqués ici avec vos pneus,
avec mes pneus. Dynamat produit également des tapis de dynamitage qui sont
actuellement utilisés sur le chantier de construction du REM.
Le
programme, donc, de gestion des pneus hors d'usage est autofinancé par un droit
environnemental de 3 $ par pneu. Ce
montant est perçu par Revenu Québec et sert à financer les services de collecte
et de valorisation, et il s'agit d'un montant qui a été fixé en 1999, soit il y a plus de 20 ans. À l'époque, le
Québec a fait le choix d'établir un montant fixe par pneu sans égard à sa taille ou à son poids. Précisons
que le programme couvre aussi des pneus d'auto et de camion mais pas
ceux de vélo ni les pneus surdimensionnés.
Depuis
2015, nous constatons une augmentation de plus de 20 % des quantités de
pneus à traiter, qui sont passés de
près de 8,7 millions à 10 millions en 2017. Cette croissance
exceptionnelle s'explique notamment par l'augmentation du parc
automobile québécois de plus de 1,5 % par année, de l'augmentation du
nombre de véhicules vendus, de l'adoption de la loi sur le changement des pneus
à date fixe et de l'obligation de rouler avec des pneus d'hiver certifiés par
un pictogramme.
En
résumé, au cours des 25 dernières années, le contexte québécois a beaucoup
évolué et nous amène aussi à gérer de
nouvelles réalités. Et c'est dans cet esprit d'amélioration continue et dans ce
désir d'innover que nous avons pris acte de l'ensemble des constats du
Vérificateur général et avons accueilli favorablement l'ensemble de ses
recommandations.
Comme
vous le savez, l'audit du programme portait sur les années 2012-2013 à
2016-2017. Cependant, dans les deux dernières années, RECYC-QUÉBEC a
particulièrement été active et proactive pour mettre en place des mesures concrètes afin d'optimiser le traitement des
pneus, de prévenir les accumulations de pneus chez les détaillants,
d'assurer la sécurité du public et des installations et de protéger
l'environnement.
De ce fait,
nous avons mis en oeuvre plusieurs actions qui répondent aux recommandations du
Vérificateur général, et j'aurai l'occasion de vous les présenter plus
en détail au cours de cette séance, au fur et à mesure de vos questions.
En
2018, nous avons bonifié notre plan de répartition pour mieux contrôler le
cheminement des pneus de chez les détaillants
vers les centres de traitement pour en réduire les délais de transport.
Ensuite, nous avons mis en place un portail, un portail qui permet d'avoir accès en temps réel à tout ce qui est en
attente de récupération chez les détaillants au Québec. On peut prévoir
ainsi tout ce qui doit être ramassé à l'intérieur des 20 prochains jours.
En mai 2018, nous avons également lancé un
appel de propositions pour favoriser le développement des débouchés et du réemploi de recyclage des pneus
hors d'usage, et cinq projets ont été retenus pour un financement total
de 2 millions. Cet appel à propositions
a notamment permis à un nouveau joueur, le recycleur Weded, de faire son entrée
sur le marché. Nous avons aussi doublé
l'aide financière au seul remouleur existant actuellement, l'entreprise Techno
Pneu, et ça lui permet d'optimiser, donc, le tri des pneus et de diminuer ses
coûts d'opération.
En 2018, nous
avons octroyé un mandat pour la réalisation d'une étude sur le transport des
pneus hors d'usage afin d'améliorer
l'efficience de cette activité. Nous poursuivons nos discussions avec certaines
chaires de recherche universitaires afin
de contribuer... nous contribuons donc au financement et au suivi de projets
spécifiques avec notamment l'Université Laval et le Phoenix Innovation
Technology pour développer de nouveaux débouchés dans le secteur du caoutchouc.
Enfin, sur
une note un petit peu plus humoristique, notre porte-parole nouveau, Ti-Mé
Paré, prend de plus en plus la parole
pour RECYC-QUÉBEC et va encourager la population à privilégier la réduction à
la source et le réemploi notamment en
ayant des messages sur la durée de vie des pneus, le fait de mieux les gonfler,
le fait de les permuter, ça augmente la durée de vie. Donc, ce sont des actions de réduction à la source qui
vont être bonifiées par d'autres communications et relations publiques.
Enfin,
RECYC-QUÉBEC et le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques ont mis en place en 2018 des mécanismes pour
améliorer la communication et la cohérence entre leurs équipes respectives.
Enfin, suite
au rapport du Vérificateur général, nous avons déposé un plan d'action qui en
contient 40 et qui répond spécifiquement
à chacune des recommandations. Le plan cible quatre thèmes : la
prévisibilité financière et opérationnelle, la stratégie globale liée à
la hiérarchie des 3RV, la recherche et le développement de débouchés et la mise
en place de mécanismes de surveillance et de
reddition de comptes adéquats. Ce plan d'action, dont le Vérificateur général
s'est dit satisfait le 20 mars dernier, est mis en oeuvre par nos
équipes.
J'aurai donc l'occasion de revenir plus en
détail sur ces actions ainsi que ce qui a été mis en place dans les deux dernières années. M. le Président, mesdames,
messieurs, je vous remercie. Mes collègues et moi-même sommes donc tout
à fait disposés à répondre à vos questions.
• (16 h 20) •
Le
Président (M. Leitão) : Très bien.
Merci beaucoup, Mme Gagné. Alors, avant de procéder aux échanges
avec les parlementaires, je demanderais à notre secrétaire de nous dire s'il y
a des remplaçants.
Le
Secrétaire : Absolument,
M. le Président. Donc, M. Skeete
(Sainte-Rose) remplace M. Bachand (Richmond); M. Poulin (Beauce-Sud) remplace M. Lafrenière
(Vachon); Mme Lavallée (Repentigny) remplace M. Lamothe
(Ungava); M. Bussière (Gatineau) remplace Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac); Mme Chassé (Châteauguay) remplace Mme Picard (Soulanges); Mme Montpetit (Maurice-Richard) remplace Mme Nichols
(Vaudreuil); M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine)
remplace M. Gaudreault (Jonquière).
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci beaucoup et bienvenue à tous les nouveaux membres de cette commission,
du moins pour aujourd'hui. Mais vous êtes toujours les bienvenus. Alors,
nous allons passer aux échanges avec les parlementaires. Donc, on
commencera avec le groupe formant le gouvernement, et, si j'ai bien compris,
c'est notre vice-président, M. le député de Portneuf. Alors, vous avez une
période d'à peu près huit minutes.
Discussion
générale
M. Caron : Merci,
M. le Président. Bonjour,
Mme Gagné, et à l'ensemble des gens qui vous entourent. On va vous poser quelques questions aujourd'hui, vous vous en doutez bien, mais j'ai vu que, par le passé, vous aviez
collaboré pleinement aux collaborations... aux recommandations, pardon,
et je trouve ça remarquable.
Depuis
10 ans, on le sait, le nombre de joueurs, d'entreprises de recyclage de
pneus hors d'usage est en déclin. Le nombre
de ces entreprises est passé de 10 à quatre, avec un remouleur. Un
remouleur, j'imagine que c'est quelqu'un
qui vient rechaper le pneu, qui vient ajouter de la matière — c'est
bien ça?
Mme Gagné (Sonia) : ...donner
des précisions sur le procédé, effectivement. Oui.
M. Caron : ... — O.K.,
et trois recycleurs, ce qui fait qu'on a un petit peu de difficulté, puisque le
nombre d'entreprises a diminué, à gérer, j'imagine, le surplus de
stock, qui, entre 2015 et 2017, a augmenté de 20 %. J'imagine que ces
chiffres ont peut-être évolué encore. On est passé de 76 000 tonnes à
90 000 tonnes, de 8,7 millions de pneus à
10 millions, selon ce que vous disiez
il y a quelques minutes. Donc, moins d'entreprises de recyclage, un surplus de
stock, qui est de plus en plus
considérable et, donc, une incapacité à gérer probablement la quantité qui est
sur le marché. J'ai vu que vous aviez mis en place des solutions qui sont peut-être temporaires ou, en tout cas,
ponctuelles, avec notamment des contrats qui ont été accordés de gré à
gré. Mais de manière durable, que pensez-vous faire pour remédier à la
situation?
Mme Gagné
(Sonia) : Merci. Tout d'abord, puisque vous me l'avez suggéré, le
rechapage est un procédé qu'on voit
notamment dans les pneus de camion, et on change la semelle. Le remoulage est
un procédé beaucoup plus complexe, où on réchauffe le pneu et on en refait presque un
neuf avec du... Donc, c'est un pneu à la fois, où on remoule le pneu.
Donc, on en refait un pneu pratiquement neuf.
Donc, c'est la différence entre les deux mots qu'on utilise parfois pour le
conditionnement des pneus.
Je vous
ramène à il y a quelques années. Le marché des pneus hors d'usage et le nombre
de recycleurs auquel vous avez fait
allusion, M. le Président, il y avait beaucoup, effectivement, de
conditionneurs et peu de pneus. On était dans une situation où les conditionneurs se les
arrachaient. Et cette situation, ce n'est plus ce qu'on a vécu, effectivement,
depuis ce qu'on a décrit tout à l'heure, ce qui fait que, lorsqu'il y
avait moins de pneus, il y a eu fusion, acquisition, consolidation verticale de certaines organisations, qui a amené
une diminution du nombre de joueurs. Alors, quand il y a eu
effectivement une remontée du nombre de pneus sur le marché, la situation que
vous avez décrite est exacte.
Et l'appel,
la proposition qu'on a lancée permet notamment de stimuler le nombre de joueurs
dans le marché, et on en a eu un
nouveau : Weded. Deuxièmement, la capacité de traitement de chaque joueur
existant a été aussi augmentée. Donc, deux
solutions : stimuler l'apparition de nouveaux joueurs et faire en sorte
que les joueurs existants puissent consolider et améliorer leur capacité
de traitement.
Donc, dans le
prochain programme, ce qu'on souhaite aussi, c'est faire en sorte de pouvoir
les accompagner pour qu'ils puissent stimuler... qu'on puisse stimuler
le marché puis accueillir de nouveaux joueurs.
M.
Caron : Quand vous parlez de nouveaux joueurs, on parle de gens qui
transforment, finalement, le pneu en poudre,
etc. Moi, dans mon comté, j'ai une cimenterie qui s'appelle Ciment Québec et
j'apprenais il y a quelque temps que nos
cimenteries doivent faire venir de l'étranger les pneus qu'ils mettent à la
combustion. En visitant l'entreprise Ciment Québec, j'avais aussi remarqué quasiment... que les émissions après la
combustion étaient quasiment... il n'y avait quasiment aucun rejet dans
la nature.
Pourquoi
est-ce qu'on n'alimente pas plus ces cimenteries avec les pneus, plutôt que de
les recycler? Ou est-ce que vous, vous considérez qu'il vaut mieux
privilégier un usage de transformation du pneu en le rendant en poussière?
Mme Gagné
(Sonia) : O.K. Donc, la dynamique de 3RV-E, donc, c'est la... on
privilégie la réduction à la source, le remoulage, le recyclage avant la valorisation. Donc, la valorisation, on
y a accès, bien sûr, et c'est un procédé où le pneu devient une
alternative aux carburants fossiles. Donc, dans le programme, c'est environ
9 % des pneus qui ont été utilisés à ces fins.
Donc, si on
se remet dans le contexte d'un manque de pneus, il y avait peu de cimenteries
qui étaient sollicitées pour prendre
des pneus parce qu'on favorisait les conditionneurs, qui pouvaient transformer.
À partir du moment où on est dans la situation
qu'on a décrite aujourd'hui, d'augmentation de pneus, des ententes ont été
prises avec des cimenteries du Québec. Je
pense à trois en particulier, trois ententes, une qui est signée, d'autres qui
sont en pourparlers. Mais notre objectif, c'est de faire en sorte qu'il y ait une voie, une
alternative lorsqu'effectivement les taux de recyclage sont atteints ou
lorsqu'il y a des quantités, pour éviter l'entreposage et/ou des risques
associés, de pouvoir envoyer les pneus en cimenterie, tout en respectant notre
échelle de décisions, qui sont les 3RV-E.
M.
Caron : Je lisais dans vos missions, les missions à
RECYC-QUÉBEC : développer les connaissances pertinentes, mobiliser les acteurs, effectuer des travaux de
recherche et développement, intervenir sur les marchés de produits de
recyclage et de la valorisation pour favoriser le développement de marchés pour
les matières secondaires en partenariat avec le secteur industriel.
Dans son rapport, la Vérificatrice générale
indique que RECYC-QUÉBEC ne joue pas son rôle pour soutenir l'innovation, pour
développer de nouveaux produits dérivés du pneu hors service. Et la
Vérificatrice générale indique également
qu'au lieu d'être proactifs vous vous en remettez plutôt au bon vouloir de
l'industrie. Quelle solution envisagez-vous prendre pour reprendre le
contrôle de la situation?
• (16 h 30) •
Mme Gagné
(Sonia) : L'investissement en recherche et développement est
extrêmement important. Nous avons démarré
des projets avec la chaire de recherche de l'Université Laval pour travailler
sur des débouchés, et ça ne doit pas être des situations ponctuelles, mais des situations qui sont récurrentes.
Donc, le 11 avril dernier, notre conseil d'administration a
approuvé un programme prévu jusqu'à la fin du programme de gestion des pneus,
donc, jusqu'au 31 mars 2020, un programme
de recherche et développement pour encourager les entreprises à l'innovation
puis mettre en marché des nouveaux produits. Et c'est une activité qui
doit être faite en continu.
De la même
manière, on travaille actuellement, et l'appel d'offres a été ouvert lundi
dernier, sur un projet de veille technico-économique,
donc c'est des outils et des gens qui sont dédiés à faire de la veille sur les
débouchés possibles, les fluctuations du marché possibles pour être dans
une posture de proactivité, tel que vous l'avez mentionné. Donc, de nouveaux débouchés, des projets de recherche et
développement, et cibler aussi ce qui est important, cibler des projets
que les conditionneurs ont déjà en tête mais, parfois, qu'ils ne se sentent pas
outillés pour mettre de l'avant.
Donc, sur le
terrain, il y a des conditionneurs qui ont des projets. Et, en
les rencontrant individuellement, on s'aperçoit qu'ils peuvent effectivement, de manière plus libre, nous parler de leurs projets
et on peut à ce moment-là les aider. Donc, cibler des projets qui font déjà
partie des préoccupations des conditionneurs qui sont sur le terrain.
J'ai peut-être
oublié de mentionner que le budget initial de notre programme
de recherche et de développement
est de 500 000 $ pour cette année.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Merci. C'est déjà fini. Alors,
on passerait maintenant du côté de l'opposition officielle pour un bloc
de 10 minutes. Mme la députée de Saint-Laurent, allez-y.
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, M. le Président. Merci, et bienvenue parmi nous. Je vais
continuer exactement sur la même
lignée que mon collègue de la partie gouvernementale. Vous avez mentionné
l'Université Laval. C'est qui, votre rechercheur à l'Université Laval?
Mme Gagné (Sonia) : Pr
Rodrigue.
Mme Rizqy : O.K. Et c'est, quoi
son mandat?
M. Devernal
(Stéphane) : Je peux
répondre. Lui, actuellement, on essaie de trouver un mélange entre le
plastique et le caoutchouc pour faire des
pneus de chariot, tous les chariots qu'on a à l'intérieur des écoles, des
hôpitaux, etc. Donc, il y a un volume puis il y a surtout un potentiel
de marchés là-dessus.
Au niveau de
la recherche et développement, c'est bien d'en faire, mais il faut s'assurer
aussi que le produit qui va sortir au
bout de ça a un potentiel de vente pour ces recycleurs-là. Donc, à ce niveau-là
avec Phoenix Innovation et l'Université Laval, il y a un montant qui a été alloué pour rechercher vraiment le
mélange entre le plastique et le caoutchouc pour faire des pneus, des
pneus de chariot.
Mme Rizqy : O.K. Et c'est quoi,
le montant qui est alloué?
M. Devernal (Stéphane) : La
somme à la base, de départ a été de 75 000 $, et un autre montant
sera alloué à la phase 2.
Mme Rizqy : C'est quoi, le
montant que vous investissez en recherche-développement annuellement?
M. Devernal (Stéphane) :
Actuellement, on vient justement de lancer un programme de 500 000 $
jusqu'au 31 décembre 2020. Le programme va
commencer dans les prochains jours, et la somme de 500 000 $ est
allouée pour tous les recycleurs, justement, qui auront un projet. Ça va
être annoncé prochainement.
Mme Rizqy : Je ne parle pas des
recycleurs. Je parle à RECYC-QUÉBEC. Vous avez aussi un mandat...
M. Devernal
(Stéphane) : Également, au
niveau des universités, ce 500 000 $ là va être éligible pour eux. Donc, ils pourront présenter des
projets qui pourront être financés à même ce 500 000 $.
Mme Rizqy : Et c'est quoi, les projets que vous avez peut-être
identifiés? Parce que ça ne sera pas non plus n'importe lequel projet. Est-ce que vous avez une
vision? Parce que je me permets ici de citer, vu que vous parlez de
M. Rodrigue, qui est professeur
de l'Université Laval, il a été quand même très critique, et
je cite : «"Et on est beaucoup dans le bas de gamme, note le chercheur. Ce sont toutes des utilisations
simples, il n'y a pas vraiment eu de
réflexion pour les intégrer dans des secteurs
plus durables. Ce n'est pourtant pas parce [qu'il manque de solutions. Les
solutions existent.] En fait, c'est tout le contraire! En Europe et aux États-Unis, par exemple, le caoutchouc
récupéré est souvent ajouté à l'asphalte et au béton, ce qui permet d'en
écouler beaucoup plus." Un procédé similaire [existe également] en
Colombie-Britannique.»
Est-ce que vous vous êtes assis avec ce
chercheur pour identifier justement des axes de recherche?
M. Devernal
(Stéphane) : Vous avez
raison là-dessus. Et il y a des possibilités de le faire. On peut le faire au Québec autant qu'en Californie, qui font un mélange, effectivement, dans l'asphalte. La question, c'est le coût à la tonne au bout
de ça. C'est que la Californie va payer un
montant plus élevé à la tonne et, nous, il faut être prêts à la fin du cycle à
financer l'achat de caoutchouc à intégrer dans l'asphalte aussi, parce qu'il y
a un coût à ça. Et les entreprises d'asphalte ont évidemment des produits de
substitution là-dedans.
Mais, oui, ce
sont des projets de recherche qui pourraient être envisagés, effectivement.
Alors, les demandes vont arriver, et on pourra les appuyer.
Mme Rizqy :
Parce que vous me donnez une réponse du coût du produit final. Moi, je suis en
amont, dans le sens recherche, parce
qu'évidemment c'est quand qu'on fait de la recherche et développement qu'on est
aussi capable de réduire le coût,
mais encore faut-il avoir un bon mandat de recherche, avec des axes qui sont
aussi pour les besoins québécois. C'est pour ça, je me demande : Est-ce que M. Rodrigue, ou n'importe
qui à RECYC-QUÉBEC, a le mandat d'identifier des besoins québécois pour
être en mesure aussi d'avoir des produits qui répondent à... Puis là, quand
qu'on parle d'asphalte puis de béton, je pense qu'au Québec, avec quelques nids
de poule, les Québécois, peut-être...
M. Devernal (Stéphane) : Il y
en a quelques-uns.
Mme Rizqy :
...qu'on serait intéressés d'avoir une bonne idée d'où est-ce qu'on peut... de
mettre l'utile à l'agréable puis d'avoir de la recherche et
développement en ce sens, là.
M. Devernal
(Stéphane) : En fait, vous
avez tout à fait raison. Comme je vous ai dit, le programme va voir le
jour. Il y a un responsable de ce
programme-là. On va l'annoncer, et c'est en plein ce genre de projet là qu'on
voudra mettre de l'avant pour effectivement pouvoir recycler tous les
pneus.
Mme Rizqy :
Très contente de vous l'entendre. Merci. Et j'aimerais revenir sur le surplus
de pneus qui sont donnés par
contrats, par appels d'offres. J'aimerais savoir : Dans les contrats,
est-ce que vous faites des vérifications ou est-ce que c'est marqué noir sur blanc, le volet éthique?
Parce qu'on ne veut pas non plus avoir des pneus qui sont brûlés à
l'extérieur du Québec non plus, là.
M.
Devernal (Stéphane) : Le
volet éthique au niveau d'où on envoie actuellement nos pneus, vous voulez
dire, chez nos recycleurs actuels?
Mme Rizqy : À l'extérieur du Québec,
oui.
M. Devernal (Stéphane) : Ceux qu'on
envoie à l'extérieur du Québec.
Mme Rizqy : Oui.
M.
Devernal (Stéphane) : Bien,
écoutez, ceux qu'on envoie à l'extérieur du Québec, les contrats sont
extrêmement clairs, le contenu est très,
très clair aussi. Et on a un inspecteur aussi qui peut aller vérifier sur
place, mais le contenu des contrats
est fait par, évidemment, des avocats, et ils prévoient toutes ces clauses-là.
Maintenant, s'il y a des choses qui n'ont pas été vues, je ne peux pas
me prononcer là-dessus, mais c'est prévu dans les clauses contractuelles.
Mme Rizqy : O.K. Et votre
inspectrice est allée combien de fois à l'étranger... bien, à l'extérieur du
Québec?
M. Devernal (Stéphane) : Mon
inspecteur, il est très occupé au Québec.
Mme Rizqy : Juste au Québec?
M. Devernal (Stéphane) : Il est très
occupé au Québec.
Mme Rizqy : Est-ce que vous avez
besoin de plus d'inspecteurs?
M.
Devernal (Stéphane) : Quand
qu'on envoie... Si on a besoin de plus d'inspecteurs... Il faudrait, bien,
avant... Puis je repasserais peut-être la
parole à Mme Gagné à ce niveau-là, parce que je voudrais juste qu'on prenne le
temps de bien définir le rôle des inspecteurs des différents paliers,
alors au niveau des inspecteurs du ministère, de l'inspecteur de RECYC-QUÉBEC
et des inspecteurs municipaux. Mme Gagné, c'est...
Mme Gagné (Sonia) : Oui. En fait,
niveau des activités d'inspection, il y a trois types d'inspection. Il y a des
inspections au niveau de la conformité, donc, des lieux d'entreposage, des
lieux de conditionnement, la délivrance de certificats
d'autorisation, c'est des inspecteurs du ministère de l'Environnement, avec qui
on est en communication constante via
leurs directions régionales. Il y a des règlements municipaux qui sont
inspectés souvent par les services d'incendie des différentes municipalités, donc ceux-ci veillent à
leur conformité. Ce qu'on appelle inspecteurs chez nous, puis je...
parce qu'il y a plus une notion de prévention et de service à la clientèle que
d'inspection. Souvent, l'inspecteur va se déplacer lorsqu'il y a une question d'un détaillant, il y a eu une plainte dans
un voisinage. Donc, il visite de manière systématique les conditionneurs, mais il sillonne le Québec aussi
pour répondre aux questions des détaillants. Donc, c'est les trois
niveaux de visite ou d'inspection que je pourrais décrire.
Mme
Rizqy : Alors, si on prend un cas, par exemple, qu'on a un inspecteur
qui se déplace et qui voit qu'il y a énormément
de pneus, puis qu'il peut y avoir un risque d'incendie, puis qu'il y a un
incendie qui pourrait prendre vraiment beaucoup d'ampleur, qu'est-ce qui
se produit à ce moment-là?
Mme Gagné
(Sonia) : Si ça a été détecté chez nous, on va immédiatement aviser la
direction régionale concernée ou le
service municipal concerné s'il s'agit d'un détaillant, et, parallèlement, on
va contacter le transporteur qui est responsable de la région pour que
les pneus soient ramassés dans le meilleur délai possible.
Mme Rizqy : Puis, une fois qu'il est
ramassé, ils vont où?
Mme Gagné (Sonia) : Chez un
conditionneur, pour être transformés.
Mme
Rizqy : O.K. Puis est-ce que... Parfait. Je vais laisser la parole à
ma collègue la députée de Maurice-Richard.
Le Président (M. Leitão) : Certainement.
Vous avez pour à peu près trois minutes.
Mme
Montpetit : Oui, bien, je
pourrais juste compléter, dans le fond, l'échange, parce que
j'avais une question par rapport à
votre... Je suis un peu surprise de ce que vous dites parce que,
dans le rapport de la VG, justement, une des critiques qui est faite, c'est sur toute la question de l'objectif
zéro déchet. Et ce qu'elle... Je n'ai pas la phrase exacte, là, mais, si
je me souviens bien, c'est qu'elle dit, dans
le fond, que, l'objectif zéro déchet, vous considérez qu'il est atteint à
partir du moment où
le pneu est rendu chez le recycleur. Donc, je trouve ça un peu difficile de
concilier cet élément-là qui est porté à notre attention par le Vérificateur
général et ce que vous répondez sur
le fait qu'il y a un suivi très étroit qui semble être fait sur le
terrain puis une réactivité qui pourrait être présente, le cas échéant.
• (16 h 40) •
Mme Gagné
(Sonia) : Les deux cohabitent. En fait, M. le Président, lorsqu'on a
parlé d'inspection et de visiter des lieux
pour enlever des pneus, c'est fait avec diligence, tel que je viens de le
décrire. Lorsqu'on parle de zéro déchet, c'est... Au moment du traitement de pneu, lorsqu'il est
transformé, dans le procédé, il y a des résidus de métaux et des résidus
de fibres. Lorsqu'il y a eu des observations
sur le zéro déchet... Au programme, il est stipulé qu'on vise le zéro déchet.
Là, ce qu'on a constaté, c'est
qu'effectivement, dans le programme, il peut y avoir des résidus de métaux et
de fibres, et, dans l'appel à
propositions qu'on vient de faire, par exemple, ce qu'on a demandé, c'est qu'on
ait une reddition sur qu'est-ce qui est fait avec le métal et avec la fibre, pour s'assurer qu'en bout de piste, une fois que le pneu est traité, il
ne génère pas de déchet, ou le moins possible. C'est dans cette
perspective que le zéro déchet a été adressé dans le rapport.
Mme Montpetit : Il me reste
quelques...
Le Président (M. Leitão) : Une
minute.
Mme Montpetit : Une minute. Bon, peut-être aussi pour
compléter, pour revenir à la question que ma collègue
posait, vous considérez qu'il y a
suffisamment d'inspecteurs, pas suffisamment d'inspecteurs
pour ici, au Québec, pour l'étranger? Pouvez-vous peut-être
bien clarifier cette question-là aussi pour...
Mme Gagné
(Sonia) : Avant de se
prononcer sur le nombre d'inspecteurs qui est nécessaire, pour nous, c'était
très important de bien clarifier les rôles
de chacun des inspecteurs et de voir comment on se complète. S'il y a
un manque d'effectif, si c'est ça, la
conclusion de l'analyse, on l'adressera. Pour l'instant, c'est de profiter au maximum
de la complémentarité des différents
types d'inspecteurs qu'il y a sur le terrain, donc, au niveau des détaillants, ceux de RECYC-QUÉBEC
et, pour ce qu'il reste de la conformité terrain, les inspecteurs municipaux
et/ou du ministère.
Mme Montpetit : Vous n'êtes pas à même de répondre à cette question-là.
Vous n'êtes pas à même d'avoir fait cette analyse-là puis de savoir,
d'évaluer vous-même, comme organisme, si vous avez suffisamment d'inspecteurs.
Mme Gagné
(Sonia) : C'est une des
actions du plan d'action. C'est une analyse qui est en cours, mais on veut
se prononcer après avoir bien analysé comment chaque type d'inspecteur est correctement
utilisé.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci. Alors, on revient du côté gouvernemental. Mme la députée de Châteauguay,
certainement, allez-y pour un bloc d'à peu près huit minutes.
Mme Chassé : Merci, M. le
Président. Bonjour à vous. Je suis contente d'en retrouver certains.
On reconnaît
que tout le secteur de l'environnement est un secteur qui est en grande maturation actuellement, de belles opportunités. Ce sont des périodes difficiles pour
des secteurs, pour des industries en devenir. Je fais souvent la
comparaison : quand une fusée s'envole, il y a des morceaux qu'elle doit
laisser aller pour traverser, pour passer d'une atmosphère à l'autre. Alors, ces périodes de maturation sont excitantes
mais ne sont pas faciles parce qu'on doit rester centré, et en même temps il
faut avoir la lucidité de voir ce qu'on doit laisser aller dans nos façons de
faire du passé.
Je suis
contente aussi de constater que l'équipe de la Vérificatrice générale a eu
une excellente collaboration. Puis je dois
vous avouer que je n'en avais absolument aucune inquiétude. J'étais là, en poste au ministère de l'Environnement, quand on avait reçu le rapport. Et, évidemment,
je pense que c'était le lendemain ou le... en tout cas, ça a été assez
rapide à mon retour, je pense, de la
Pologne, que j'ai rencontré toute l'équipe. Et je sais très bien,
pour l'avoir vécu, qu'ils ont trouvé
ça difficile, bien sûr, ça fait partie de
faire face à la situation, mais aussi j'ai senti clairement l'engagement de
tous, tous ceux qui étaient là, le
coeur à vouloir apprendre et faire mieux. Alors, je n'ai aucune inquiétude que
l'esprit est là en place pour pouvoir faire les transformations qui sont
nécessaires.
Moi, je suis
évidemment préoccupée par comment se fera cette transformation. Je reconnais
que vous êtes un acteur qui a une
opportunité de rôle de leadership structurant important dans ce secteur-là. Le
Québec veut se positionner au niveau de
l'environnement et a certainement cette opportunité-là de le faire bien au-delà
de ses frontières. Et d'ailleurs il y a plusieurs entreprises, au Québec, qui sont des acteurs
reconnus à l'international pour leur qualité. Ça fait que vous avez des
belles opportunités dans ce sens-là.
Une des
questions que j'ai, c'est concernant le plan d'action, les 40 actions, que
vous avez fait, la réflexion qui a mené
à ces 40 actions. On peut avoir des actions qui sont très spécifiques, qui
adressent des enjeux spécifiques. Mais est-ce que, dans ces actions-là, il y a aussi des actions qui ont une portée
plus de réflexion sur la gouvernance, sur comment devenir un acteur
structurant de ce secteur-là pour lui donner une accélération et une
dynamisation? Mme Gagné.
Mme Gagné
(Sonia) : Merci. Merci, M. le Président. Cette question me permet
de faire le point aussi sur le fait que
la notion de leadership, dont vous avez parlé, sur les 40 actions du plan
d'action, il y en a 12 qui portent sur le leadership, donc c'est majeur. On est très conscients du rôle
qu'on a à jouer et, même si... Vous soulignez que c'est... Quand on
reçoit une évaluation comme celle-là, c'est
certain qu'on en prend acte, mais on a deux choix : ignorer ou prendre à
bras-le-corps et avancer, et c'est ce qu'on fait.
Donc,
au niveau du leadership et de l'influence de l'industrie, pour nous, dans les
12 actions qu'on a présentées, plusieurs
sont au niveau des rencontres et de l'écoute au niveau des parties prenantes,
qu'est-ce qu'ils vivent sur le terrain et quelles sont les opportunités
de maillage qu'il y a entre les gens qui sont sur le terrain.
Bien
entendu, quand on parle de modèle prévisionnel, de voir à long terme, d'arriver
à une maturité de ce système, c'est
une des données qui est très importante, parce que cette notion de proactivité
et de prévisibilité, elle nous habite et elle doit nous survivre, parce que, la gestion des pneus au Québec, quand je
vois les statistiques augmenter, je pense que ce n'est pas pour demain matin qu'on ne gérera plus de
pneus, donc mettre en place un système qui a une certaine pérennité,
efficacité, et de pouvoir aussi accompagner,
parce qu'il s'agit d'une industrie, à travers les différents programmes, non...
pas juste les nôtres, mais ceux du gouvernement, qui peuvent les
accompagner dans leur développement.
C'est important pour
nous aussi, donc, on l'a dit tout à l'heure à travers les différentes
questions, d'investir en recherche et développement et de mettre en place des
activités qui sont pérennes et récurrentes. Donc, la recherche et développement, c'est pérein et récurrent, le fait
de veiller... de faire de la veille technico-économique, c'est de le faire
de manière pérenne.
Mme Chassé :
...dans le sujet dans lequel vous rentrez en ce moment.
Mme Gagné
(Sonia) : Oui.
Mme Chassé :
Je peux me permettre de faire ça, M. le Président?
Le Président (M.
Leitão) : ...
Mme
Chassé : Merci. Au niveau de la recherche et développement, dans le
programme que vous parlez, est-ce que vous
êtes accompagnés par le ministère de l'Économie et de l'Innovation ou vous
faites ça sous votre gouverne uniquement?
Mme
Gagné (Sonia) : Pour nous, c'est absolument essentiel qu'à partir du
moment où ça représente une opportunité de développement d'affaires nos
collègues du ministère de l'Économie soient interpelés.
Mme
Chassé : Est-ce qu'ils vous aident à structurer vos programmes
d'innovation? Parce qu'on sait qu'il y a des vallées de la mort au niveau des programmes d'innovation. On peut
investir énormément, puis finalement ça ne mènera jamais à une
commercialisation. Puis ce qu'on veut en bout de ligne, c'est que, si on est un
acteur dynamique du secteur et à l'international, il faut que ça se retrouve
sur le plancher des vaches puis que ça soit un service ou un produit qui soit
offert. Ils vous aident dans la structuration de...
Mme Gagné
(Sonia) : Oui. On a des cas très concrets de collaboration avec le
ministère de l'Économie et/ou d'Investissement
Québec, lorsqu'il y a une opportunité à saisir, de pouvoir être plusieurs
joueurs autour de la table pour le faire, oui.
Mme
Chassé : Excellent. Parce que ça demande vraiment tout un accompagnement
des entreprises pour pouvoir se rendre jusqu'à la commercialisation.
Poursuivez. Allez-y.
Mme Gagné
(Sonia) : Je pense qu'il faudra aussi, si on ne veut pas se retrouver
dans la même situation, avoir l'humilité
d'enquêter sur la satisfaction de ce leadership. Donc, je pense qu'une des
actions, l'action 12, hein, porte sur le fait de créer un canal de communication entre ceux qui
vivent les services, qui les expérimentent, et qu'ils puissent nous
exprimer si ça correspond à leurs attentes et s'il y a une satisfaction par
rapport à ça.
Mme
Chassé : Vous avez des... Quand vous parlez d'aller sonder, j'entends
automatiquement «métrique», hein? Ne le
prenez pas mal, là, mais, tu sais, je suis juste un peu étonnée que, depuis le
nombre d'années que l'organisation est en place, le conseil d'administration n'a pas réclamé encore... Mais, regarde, on
prend acte du passé, c'est très bien, on veut le faire. Est-ce que vous envisagez mettre en place des
métriques, au-delà, là, de sonder les parties prenantes et les acteurs
influents, pour pouvoir avoir des lectures en continu de votre secteur?
Le
Président (M. Leitão) : Rapidement, vous avez peu de temps, vous
pourrez reprendre ça après, vous avez une dizaine de secondes.
Mme
Gagné (Sonia) : D'accord. Alors, depuis mon entrée en poste, il y a
des indicateurs de mesure sur le programme des pneus qui sont présentés
au conseil d'administration à chaque séance.
Mme Chassé :
Merci.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Merci. Alors, on passe du côté de
l'opposition, maintenant le deuxième groupe d'opposition. M. le député
de Rosemont, à vous la parole pour une période d'aussi à peu près neuf minutes.
• (16 h 50) •
M.
Marissal : Neuf minutes.
Merci, merci, M. le Président.
Bonjour, bienvenue. Je n'ai pas beaucoup de temps, je ne veux pas être brusque, mais je vais faire court
dans mes questions, je vais vous demander si possible de répondre aussi
le plus brièvement possible, mais de façon complète.
Il me semble,
Mme Gagné, qu'il y a une dissonance entre votre ton, qui est plutôt positif, et
les conclusions, qui ne sont pas
tellement positives, de la vérification qui a été faite par la Vérificatrice
générale. Notamment, vous avez répété à plusieurs reprises : Nous,
on est proactifs, nous, on est proactifs. C'est écrit exactement le contraire
dans la vérification de la Vérificatrice générale. Je ne vous demanderai pas la
question qui tue, «qui dit vrai?», là, mais où est-ce que vous vous rejoignez?
Mme Gagné
(Sonia) : C'est une excellente question, merci de la poser, et ça
se... Je pense qu'on se rejoint dans une certaine lucidité. Concrètement, si on a accepté la totalité des
recommandations, c'est qu'on les reconnaît. Ce n'est pas les meilleurs coups du siècle qui ont été décrits
là-dedans, là, j'en conviens avec vous, mais on était déjà en mouvement
au moment du rapport, qui, je le rappelle,
prend une photo 2012-2017. Donc, nous sommes en juin 2019, on n'a pas
attendu le rapport de la Vérificatrice
générale. Il reste que c'est un tremplin, c'est un coup de sonde qui nous
permet de prendre acte et d'avancer. Donc, oui, c'est plutôt mon ton.
M. Marissal : Sans vouloir vous
accabler, moi, en lisant l'audit de la Vérificatrice générale, je conclus que,
le programme de recyclage de pneus, tout
essentiel qu'il soit, dans la photo dont vous parlez, là, on ne peut pas
conclure à un grand succès. Est-ce que je me trompe?
Mme Gagné
(Sonia) : À partir du moment où on nous a confié la gestion des pneus
pour protéger l'environnement, faire
en sorte que les pneus soient ramassés, traités, c'est ce qu'on a fait.
Aujourd'hui, là où il y a des potentiels d'amélioration, c'est sur la prévisibilité, c'est-à-dire que,
lorsqu'il y a des variations de quantité, on ne soit pas pris au dépourvu, et
ça, je vous l'accorde complètement. Pour le reste, quand on nous confie,
en termes... Quand on nous confie cette responsabilité, effectivement, on... Pour optimiser le programme, il y a des choix qu'on
doit faire et qu'on a faits. Mais aujourd'hui, le programme, ce pour
quoi il a été conçu, c'est réalisé.
M. Marissal : D'accord. Vous disiez
tout à l'heure... J'ai bien compris que vous n'avez qu'un seul inspecteur?
Mme Gagné (Sonia) : Oui.
M. Marissal : Pour tout le Québec?
Mme Gagné (Sonia) : ...
M.
Marissal : Wow! Il doit en user, des pneus, dans une année. Combien de
plaintes... parce que vous disiez tout à l'heure que vous réagissez, par exemple, quand il y a des plaintes, je
présume, de mauvais entreposage ou de... Quels types de plaintes et
combien de plaintes par année?
Mme Gagné
(Sonia) : Oui, il peut s'agir de différents types de plaintes. Ça peut
être des plaintes de voisinage ou de
détaillants. Et c'est à ce moment-là qu'effectivement on va aller constater de
visu. Il y a des visites, aussi, préventives, proactives, donc, où on va aller simplement faire une tournée dans une
région en particulier pour voir si... Maintenant, en termes de métrique
de plaintes, peut-être Stéphane...
M.
Devernal (Stéphane) : Bien,
en termes de plaintes, dans les temps où il n'y a pas... La gestion des pneus,
puis vous le comprenez évidemment que ça
fonctionne... il y a un facteur de saisonnalité. Donc, il y a toute une partie
de l'année où l'inspecteur fait de la
prévention. Il va visiter un garage, fait tous les garages de la région, il les
visite. Et l'objectif, à ce moment-là,
c'est de leur montrer comment bien entreposer les pneus, par exemple, etc. Dans
les périodes fortes, il est appelé pour...
justement à la dernière minute souvent, parce que le garagiste veut qu'on
récupère ses pneus, l'inspecteur municipal est passé, et le transporteur est allé, par exemple, puis il n'a pas pu
récupérer parce qu'il y a un danger. L'inspecteur de RECYC-QUÉBEC va venir, va trouver une solution, va
montrer comment bien corder les pneus pour que les transporteurs
puissent les prendre. Donc, il va vraiment, ponctuellement, dans les périodes
d'achalandage, régler les problèmes sur le terrain.
Il y en a un, effectivement. Jusqu'à maintenant,
il a à intervenir dans les cas extrêmes. Sinon, on a un portail, maintenant, où les gens peuvent placer leurs
commandes de pneus. Ils vont demander qu'on récupère leurs pneus. Et, si
jamais ça n'est pas fait dans le nombre de
jours requis, ils peuvent appeler chez RECYC-QUÉBEC. Et là il y a un traitement
de la plainte différent, disant : Oh,
on dépasse le nombre de jours requis. Et il y a une action qui est prise
immédiatement. Donc, c'est après ça, si on a besoin de l'inspecteur,
qu'on lui demande son intervention.
M. Marissal : Combien de temps
me reste-t-il, M. le Président?
Le Président (M. Leitão) : Quatre
minutes.
M. Marissal :
Ah! C'est luxueux. Est-ce que vous avez une idée de l'estimation de ce que
j'appellerais des pneus fantômes qui
échappent au système puis qui se retrouvent soit dans des dépotoirs improvisés
ou... ou est-ce que vous avez la certitude que vous les retracez et les
récupérez presque tous, des pneus qui sont en circulation au Québec, en
utilisation au Québec, j'entends?
Mme Gagné
(Sonia) : La différence entre mis en marché et récupéré. Donc, si on
fait des projections puis on dit : Un pneu a une durée de vie de
trois à quatre ans, c'est... Ce qui est mis en marché est récupéré. Donc, s'il
y a des pneus fantômes, ils le seraient pour nous aussi, mais ce qui est mis en
marché est récupéré.
M. Marissal :
D'accord. Il y a une des conclusions... Vous n'avez peut-être pas ce
document-là, là. Donc, je ne vous citerai, là, pas la page, là, ça
serait inutile. Je vous la lis rapidement. Principaux constats, ça vient donc
de l'audit : «RECYC-QUÉBEC n'a pas mis
en place de stratégie ni de mécanismes de surveillance basés sur les risques,
[elle n'a pas] l'assurance raisonnable
que les pneus hors d'usage sont traités et entreposés de façon sécuritaire, en
conformité avec les ententes conclues
et le cadre réglementaire.» Ça, quiconque est assez vieux pour avoir un
souvenir vivace de Saint-Amable pourrait «freaker» facilement en lisant
un tel paragraphe. Pouvez-vous élaborer un peu là-dessus?
Mme Gagné
(Sonia) : Oui. Quand on a effectivement souvenir, parce que j'ai
probablement la couleur de cheveux nécessaire
pour m'en souvenir aussi, effectivement, quand c'est ça qui vient à l'image,
personne ne veut revivre ça, et nous non
plus. Et d'ailleurs c'est pour ça que le programme a été créé. L'assurance
raisonnable vient conjointement avec les inspections et les certificats d'autorisation qui sont délivrés par le
ministère. Le Règlement sur l'entreposage des pneus, tel qu'il est appliqué actuellement, fait en sorte
qu'une situation comme celle à laquelle vous avez fait allusion ne peut
pas se reproduire parce que les pneus sont
entreposés d'une manière réglementaire, avec des quantités limitées par
détaillant, avec une façon de
l'entreposer chez les conditionneurs. Donc, la gestion du risque par
l'application du règlement, effectivement, jusqu'à présent,
effectivement, c'est ce qu'on a constaté.
Maintenant,
les inspections réglementaires de conformité sont faites par le ministère. Et,
s'il y avait un conditionneur qui ne respectait pas l'une ou l'autre de
sa réglementation, il serait... son certificat d'autorisation en serait touché.
M. Marissal : Le tarif de
3 $, il est depuis 1999, si j'ai bien compris?
Mme Gagné (Sonia) : 1999.
M. Marissal : Il n'a jamais été
augmenté?
Mme Gagné (Sonia) : Non.
M. Marissal : Est-ce qu'il y a
des projets en ce sens?
Mme Gagné
(Sonia) : Ça fait partie... Quand on a parlé tout à l'heure d'un plan
prévisionnel long terme, on regarde et
on se compare avec ce qui se fait dans différentes provinces. On regarde aussi
ne serait-ce que l'ajustement au coût de la vie, qui pourrait être tout à fait une piste. Et, encore une fois, le
pneu, aujourd'hui, n'a pas la taille du pneu qu'on nous a confié en
1999. On s'entend que la vente de pneus de VUS et de camions légers augmente et
qu'un pneu, ce n'est pas nécessairement le
même tonnage de caoutchouc dont on parle... le même grammage de caoutchouc.
Donc, ce sont des pistes qu'on souhaiterait étudier.
M. Marissal : Une dernière.
Ti-Mé Paré, votre porte-parole, il est plus connu pour gérer ses fameuses
vidanges bien-aimées que pour recycler.
J'espère qu'il n'enverra pas le mauvais message. Mais c'est une question qui me
brûle les lèvres depuis tantôt : Vous le payez combien, votre
porte-parole?
Mme Gagné
(Sonia) : Sur une entente de trois ans, ce n'est pas une donnée que
j'ai sous la main, mais que je pourrais vous transmettre. Le porte-parole n'est pas nécessairement juste pour le
programme des pneus, aussi, là, c'est pour la totalité des gestes :
réduction, récupération, recyclage. Et il y a deux volets, donc, à son mandat,
porte-parole et auteur.
Le Président
(M. Leitão) : Très bien. Merci beaucoup, madame. Et, cette
information-là, vous pourriez toujours la
transmettre au secrétariat de la commission, et on la distribuera aux membres
de la commission. Ça serait apprécié. Merci.
Alors, on
revient du côté du gouvernement. Monsieur, madame... Encore Mme la députée de
Châteauguay. Allons-y. Allez-y. Huit minutes encore.
• (17 heures) •
Mme Chassé : Oui. J'ai des
choses à dire, mais je veux quand même laisser aussi mon collègue de Mégantic poursuivre. Dans la stimulation d'une industrie,
évidemment, bon, il y a les entreprises
qui y participent, puis on parlait tantôt de comment soutenir ces
entreprises-là dans leur processus d'innovation dont... On comprend que vous
êtes passés de 10 à quatre entreprises dans
le secteur. Maintenant, je comprends qu'il y a une sorte d'intégration
verticale qui s'est passée, probablement qu'une a acquis les autres ou... bon, peu
importe. Et on a parlé un peu plus tôt aussi de votre collaboration avec
le ministère
de l'Économie et de l'Innovation, qui
a évidemment des compétences en la matière de soutien
d'entreprises. Est-ce que vous envisagez attirer des entreprises de
l'international à venir ici, s'implanter au Québec, si elles ont la
maturité pour nous aider à accélérer la
maturation de notre secteur? Est-ce
que ce sont des moyens que vous
envisagez, que vous pourriez faire aussi, encore avec le ministère de
l'Économie et de l'Innovation?
Mme Gagné (Sonia) : Absolument, c'est tout à fait possible. Dans un premier temps,
ce qu'on a fait, c'est le balisage avec
des pratiques justement d'entreprises qui sont aux États-Unis
et en Europe, notamment dans le
rapport Deloitte, qui va nous être déposé sous peu, il y a effectivement
des comparatifs là-dedans.
Les appels d'offres
qui sont mis ou les projets qui sont mis de l'avant sont tout à fait
accessibles pour une entreprise qui serait à l'extérieur du Québec. Elle peut
postuler au même titre que les entreprises du Québec. Tu avais...
M. Devernal
(Stéphane) : Me permets-tu...
Mme
Chassé : Oui, c'est ça. Parce que l'avantage quand tu amènes une
entreprise qui a déjà une maturité, à comparer à prendre une entreprise
qui part de zéro, c'est qu'elle arrive avec un bagage, là.
M. Devernal (Stéphane) : Je trouve ça vraiment important de le souligner
puis je suis content que vous posiez cette question-là. C'est qu'avant il y avait une situation de pénurie de
pneus. On est passé au surplus, et c'est ce qui a fait justement le
résultat du rapport, parce qu'on est passé de pénurie à surplus en l'espace de
deux ans.
Avant,
les gens... Il y a une consolidation du marché, et, depuis quelques mois, en
fait depuis la sortie du rapport VGQ,
on a un paquet de promoteurs qui appellent chez RECYC-QUÉBEC, qui veulent
implanter des projets, et qui ne viennent
pas du Québec nécessairement, parce qu'ils voient une opportunité d'affaires.
Donc, ils ont toutes sortes de projets. Ils viennent chez RECYC-QUÉBEC nous rencontrer. On les supporte, on les
accompagne, on les dirige vers des programmes d'Investissement Québec, ou autres, pour qu'ils puissent réussir à
implanter ce projet-là. Alors, on en a eu... je ne sais pas, je ne suis
pas là depuis très longtemps, mais je pense qu'on n'a pas eu autant de demandes
depuis assez longtemps.
Mme Chassé :
Merci à la Vérificatrice générale.
M. Devernal
(Stéphane) : Oui.
Mme Chassé :
Je laisse mon collègue de Mégantic, M. le Président...
Le Président (M.
Leitão) : Le député de Mégantic.
Mme Chassé :
Oui.
Le Président (M.
Leitão) : Allez-y. À peu près cinq minutes encore.
M. Jacques :
M. le Président — parfait,
merci — je
vais me faire bref, mais je veux poser quelques questions rapidement. Vous avez dit que vous avez doublé la
subvention ou l'aide à... comment est-ce qu'il s'appelle? Techno Pneu.
Dans quelle mesure vous avez doublé cette subvention-là puis pour faire quoi,
dans le fond?
M. Devernal (Stéphane) : Bien, écoutez, le remouleur a une capacité de
production limitée. Alors, c'est évidemment notre priorité. Dans la répartition de nos pneus, les premiers pneus,
s'il y a de la place, doivent aller chez Techno Pneu à Rimouski
pour prioriser les 3RV. Depuis plusieurs années, il y avait une aide financière
relativement stable par pneu. Et puis on
l'a rencontré, il nous a fait état de ses demandes, et on l'a doublé pour
l'aider à faire croître son entreprise, tout simplement, à l'aider financièrement et à le faire croître,
parce que c'est notre seul remouleur, puis on est à l'écoute de projets pour
pouvoir le supporter. Alors, c'est la raison
principale pour laquelle... la stagnation depuis un certain moment, c'était le
bon moment pour doubler son aide financière et le supporter.
M. Jacques :
Puis, ce monopole-là, vous vivez bien avec?
M. Devernal (Stéphane) : En fait, on veut... Bien, dans le plan d'action,
on veut lancer des appels de propositions. On a lancé un appel de propositions de 2 millions, qui a généré
quatre projets, qui a aidé un nouveau recycleur à commencer ses activités, et on voit que ça fonctionne. Donc,
évidemment, dans le plan d'action, on se dit : On va
lancer régulièrement des appels de
propositions, et un de nos objectifs, c'est d'avoir un deuxième remouleur puis
de le positionner aussi à un autre endroit du Québec. Le seul est à
Rimouski. Ça fait de la distance.
M.
Jacques : En avez-vous déjà eu d'autres qui ont été achetés par...
entre autres, certains par Michelin puis des grandes compagnies, pour un
peu s'en débarrasser aussi, là.
M. Devernal
(Stéphane) : Est-ce que c'était au niveau du rechapage ou du
remoulage?
M. Jacques :
Du rechapage. Ce n'était pas du remoulage, c'était du rechapage.
M. Devernal (Stéphane) :
O.K. Oui, c'est ça. Puis le rechapage, ce n'est pas dans le programme de pneus spécifiquement.
M. Jacques :
O.K. Je veux revenir sur ce que mon collègue de Rosemont disait tantôt, il
parlait du 3 $. Moi, j'aurais une autre
question sur le 3 $, là. Est-ce que vous êtes capables de démontrer que le
3 $, c'est vraiment ce que ça coûte pour revaloriser le pneu à la fin? Est-ce
que c'est vraiment 3 $? Est-ce que c'est moins que 3 $? Est-ce que
c'est plus que 3 $ Est-ce qu'on
pourrait avoir une donnée exacte de ce que va coûter ou ce que coûte remouler
ou faire d'autre chose avec le pneu, là?
M. Devernal (Stéphane) : Écoutez — et, encore une fois, merci au VGQ — on a travaillé sur des prévisions
long terme, qu'on a ventilées par type
d'activité, remoulage, recyclage, valorisation, pour voir justement... pour
pouvoir vraiment identifier le nombre
de sous qui va dans chacune de ces activités et également dire au bout de
l'année combien coûte le pneu, si on a récupéré 10 millions de
pneus, combien ils coûtent. Et ça, on est en mesure de le dire.
On
pourrait vous dire également qu'on est rentrés dans le 3 $ pendant de
nombreuses années et qu'il n'est pas dit que, dans les futures années, on ne rentrerait pas encore dans le
3 $, mais ça devient de plus en plus difficile. Il faut savoir qu'au Québec le droit de 3 $ est le plus bas
au Canada et il est uniforme sur tous les types de véhicules. Sachant qu'il
y a beaucoup de camions, de VUS qui ont
grandi en popularité, les pneus, ce n'est plus ce que c'était en 1999, c'est
beaucoup plus volumineux. Et on peut voir
dans d'autres provinces des droits pour des camionnettes à 12 $, par
exemple, puis un droit d'auto autour
de 3 $ ou 4 $, mais il y a une modulation par type de véhicule. Ça
fait que c'est une piste intéressante qu'on va travailler, qu'on va
étudier, évidemment.
M. Jacques :
Mais vous n'avez aucune idée présentement ce que ça vous coûte.
M. Devernal
(Stéphane) : Oui, j'ai une idée, j'ai tous les chiffres de combien ça
coûte.
M. Jacques :
On peut avoir une idée?
M. Devernal
(Stéphane) : Oui, tout à fait, écoutez...
Mme Gagné
(Sonia) : On pourra les déposer...
M. Devernal
(Stéphane) : On pourra les déposer.
Mme Gagné
(Sonia) : ...les formaliser et les déposer.
Le Président (M.
Leitão) : ...les déposer auprès du secrétariat de la commission.
M. Devernal
(Stéphane) : Oui, on pourra les déposer, tout à fait.
Le
Président (M. Leitão) : Comme ça, tous les membres de la commission
pourraient en bénéficier. Vous avez encore à peu près une quarantaine de
secondes, M. le député, ou on peut passer à l'autre côté.
(Consultation)
Le Président (M.
Leitão) : Une trentaine de secondes.
M.
Skeete : J'avoue que ma question... Je vais vous dire, vite, vite,
puis, peut-être, ça va vous donner le temps de vous préparer pour ma question, quand qu'on va revenir, je vais aussi
revenir sur le 3 $. J'avoue que je suis inquiet que ça n'a pas bougé, quand qu'on pense que l'indice des prix
a augmenté de 50 % en 20 ans, donc votre 3 $, il est 1,50 $. Je
serais curieux de voir comment que vous rentrez dans votre prix.
Également,
j'aimerais ça parler des métriques que vous utilisez, les métriques de gestion
préenquête de la VG et post. J'aimerais
avoir une idée des métriques que vous utilisez, d'affaires, pour voir c'est
quoi qui est sur votre tableau de bord, qu'est-ce que vous suivez et
comment vous gérez ça. Mais après la pause.
Le Président (M.
Leitão) : On pourrait voir ça après. Maintenant... parce que ça
reviendra de votre côté aussi. Maintenant,
on passe du côté du troisième groupe d'opposition. M. le député des
Îles-de-la-Madeleine, la parole est à vous pour à peu près neuf minutes.
M.
Arseneau : Ah! Merci beaucoup, M. le Président. Merci pour vos
présentations respectives. Moi aussi, j'ai peu de temps, et ce qui me frappe, c'est la différence ou la divergence de
ton et de vision de ce qui se fait chez RECYC-QUÉBEC entre le rapport et
votre présentation.
J'ai
quelques questions. En fait, plus précisément, on semble dire que l'objectif
d'autofinancement, ce n'est pas votre
priorité. Est-ce que ce n'était pas votre priorité puis qu'elle l'est devenue,
ou est-ce que vous êtes en train de travailler là-dessus pour que ça le devienne, ou est-ce que l'affirmation qu'on
nous a faite ne serait pas adéquate, ne serait pas correcte?
Mme
Gagné (Sonia) : Au niveau de l'autofinancement, c'est une priorité,
effectivement, parce que c'est au sein même
de notre ADN, c'est-à-dire que les programmes qui nous sont confiés nous sont
confiés sur une base d'autofinancement. Si je prends un pas de recul par rapport à la première fois où on a
confié la responsabilité de gérer des pneus, en 1993, et le droit, qui date de 1999, alors je fais une image,
puis après on pourra discuter de cette analyse, aujourd'hui, au moment
où on se parle et depuis le début du programme, nous avons reçu des droits pour
traiter...
M.
Devernal (Stéphane) : 154 millions de pneus.
Mme Gagné (Sonia) :
154 millions de pneus.
M. Devernal
(Stéphane) : En fait, 150 millions de pneus.
Mme
Gagné (Sonia) : 150 millions de pneus. Nous en avons traité 154.
Donc, quand on prend un pas de recul, sur la totalité de la somme qui
nous a été confiée, on a traité plus de pneus...
M. Devernal (Stéphane) : Oui. On a traité les 154 millions de pneus
plus 46 millions de pneus qui étaient dans des sites de vidage, des sites... donc des amoncellements de pneus, pour
lesquels il n'y a jamais eu de 3 $ aussi. On parle de
46 millions de pneus, donc, qui ont été traités sans financement de
3 $.
• (17 h 10) •
Mme
Gagné (Sonia) : Donc, il y a un avant audit, il y a la période
d'audit, qui est exactement comme celle qui est décrite, et il y a l'après. Et le «peak» le plus important a été
effectivement sous la loupe de la période d'audit. Ce qui fait que, oui, oui, l'objectif d'autofinancement, il
est là depuis le tout début, que, jusqu'en, approximativement, 2016, on
entre dans le 3 $ et que les mesures
qui ont été mises en place pour faire face à la musique au moment où les
quantités ont augmenté ont fait en sorte que ça dévie légèrement, mais
on est toujours sur l'objectif d'autofinancement.
M.
Arseneau : Mais il y avait des exemples, par exemple le fait que la
concurrence diminue, ça ne doit pas augmenter, évidemment, là, la capacité pour vous de vous autofinancer, au
contraire. La logique est telle que le monopole a tendance à imposer ses prix, et on dit aussi que vous allez
dans des contrats de gré à gré, ce qui, habituellement, ne favorise pas
le jeu de la libre concurrence. Comment on
peut réconcilier ces pratiques avec l'objectif d'aller chercher le maximum du
financement que vous avez pour éviter, parce
que ça, c'est ma préoccupation, que, d'ici un an ou deux, vous disiez :
Bien, on n'a pas suffisamment d'argent, et ce n'est pas 3 $ qu'il
faut aller chercher dans la poche du contribuable, mais c'est plutôt 6 $?
Mme
Gagné (Sonia) : Vous avez
raison, dans ce contexte-là, effectivement, il y a... Dans des contextes où on doit mettre en place des mesures temporaires, oui, là,
il y a un... ça coûte plus cher. Mais le retour ou la... Les mesures qui
ont été mises en place, quand elles
commencent à porter fruit, on retrouve un certain équilibre. Et il n'y aura pas
de surprise par rapport à notre évaluation.
M. Devernal (Stéphane) : Exact. Puis cette année-là, justement,
où il y a eu du gré à gré qui ont fait augmenter les coûts, vous avez tout à fait raison, ça ne
donne pas un grand rapport de force à
ce moment-là. Et la Vérificatrice générale a souligné qu'on était réactifs, et on l'a été à
cette période-là. Là, en ce moment, on est proactifs. On posait une question
sur les cimenteries. On cherche à signer des
contrats avec les cimenteries du Québec pour assurer un plan de contingence, donc toujours
fournir les cimenteries à un minimum, parce
que ce n'est pas dans notre 3RV, mais
pour avoir une porte ouverte, pour ne
pas être pris après avec une situation d'urgence. Et c'est exactement
ce qu'on est en train de mettre en place cette année. Alors, on devrait mettre... on devrait avoir... Avec le plan d'action qui a été inspiré du VGQ et qui est déjà commencé, on ne devrait
plus se faire prendre à contrepied comme ça, il ne devrait plus y avoir de gré
à gré. Ceci étant dit, il faut favoriser la concurrence entre les
transporteurs et les conditionneurs pour effectivement maintenir les prix
raisonnables.
M.
Arseneau : D'accord. Est-ce que
vous avez des objectifs chiffrés? Par exemple, vous devez favoriser
les 3RV, là, ce qui est de la
réduction, du réemploi ou du recyclage. La valorisation énergétique, vous
venez d'en parler. Est-ce que votre objectif... Est-ce
que vous êtes en mesure de dire aujourd'hui : La réduction de la quantité de pneus qui circulent, on a un pouvoir là-dessus? Actuellement, on peut le chiffrer à tant, et, dans cinq ans, dans 10 ans, voici
notre objectif et voici les moyens qu'on met en place pour le déployer? Vous comprenez le sens de ma
question? Pour chacun des trois. Parce
qu'à mon point de vue il serait beaucoup
trop facile de dire : On va faire brûler ces pneus-là dans les
cimenteries. Je ne pense pas que le développement
durable appelle à faire brûler plus de pneus dans les cimenteries. Moi, je
préférerais qu'on travaille plutôt sur les 3R. Est-ce que vous avez un
plan, donc, et des cibles à atteindre?
Mme Gagné
(Sonia) : Je peux aller... puis je t'invite à me compléter. Il y a
deux choses qui sont extrêmement importantes. La première, c'est d'utiliser la
science et notamment l'analyse de cycle de vie pour prendre des décisions appropriées. Donc, chacun des modes de traitement
de pneus appelle des coûts sociaux, environnementaux et économiques, donc, au niveau de la réduction, du recyclage, du
remoulage et de la valorisation, et les décisions doivent être prises en
fonction, un, effectivement, de ce que peut
nous dire une analyse de cycle de vie. Ça, c'est pour l'objectif.
Deuxièmement, il y a un des livrables du plan d'action qui est une stratégie
globale basée sur les 3RV.
Donc,
aujourd'hui, est-ce que la cible existe formellement? Non. On tente cependant
de toujours se maintenir en bas de
10 % de pneus en valorisation. C'est une cible qu'on n'a pas réussi à
atteindre quand on était en situation d'urgence, mais ce sont des objectifs. Cette année, on est dedans,
par exemple. Donc, on a atteint cet objectif-là sur la durée globale de
vie du programme.
Mais
vous avez raison que l'objectif n'était pas formalisé aussi clairement qu'il
aurait pu l'être et qu'il le sera dans le plan d'action qu'on dépose.
M.
Arseneau : D'accord. Question rapide : Est-ce que j'ai bien
compris qu'il y a un inspecteur pour 12 000 points
d'entreposage ou de gestion? Je ne sais pas comment on les appelle, là.
M. Devernal
(Stéphane) : Dans les garages, les détaillants.
Mme Gagné (Sonia) : C'est
11 000?
M.
Arseneau : Mais, s'il voulait faire le tour dans une année, il en
aurait une trentaine par jour qu'il devrait visiter, là. Est-ce que
c'est suffisant? Ça me semble très, très faible comme potentiel, là, de
vérification et d'inspection réelle.
M.
Devernal (Stéphane) : L'inspecteur va quand même faire une vingtaine
de détaillants par jour. Comme je vous ai
dit, dans les périodes où on n'est pas dans les pointes, lui, il se
stationne... Puis vous le savez comment c'est, les garages, dans les villes, hein? Ils sont tous un à côté de
l'autre. Il en fait un, un à côté de l'autre, il va porter sa carte, il
dit : Si vous avez des
problèmes... Puis il fait également... Il a un mandat d'éducation. Il doit,
quand il rentre chez les garagistes, parler du portail pneus, dire : Avez-vous dans vos favoris le portail pneus
pour placer votre bon de récupération pour la récupération des pneus,
etc.? Est-ce que l'entreposage est fait de façon correcte, dans le cadre
réglementaire?
M. Arseneau : Une vingtaine par
jour?
M. Devernal (Stéphane) : Une
vingtaine par... bien...
M. Arseneau : Il ne passe pas une
heure avec chaque détaillant, là.
M.
Devernal (Stéphane) : Bien,
le détaillant... puis vous avez tout à fait raison, mais le détaillant n'a
généralement pas envie de passer une heure
avec lui non plus. Alors, lui-même, il écoute quelques minutes, et il repart
dans son auto, puis il fait une tournée, parce que lui, le temps de
l'année, il doit l'occuper.
Par contre,
c'est dans le plan d'action. On doit analyser est-ce que, dans les périodes, il
pourrait y avoir un deuxième... dans
les périodes de pointe, il pourrait y en avoir un deuxième. On est en train de
le regarder. Donc, on ne dit pas qu'il en faut juste un, mais, à
longueur d'année, peut-être pas, mais, dans les périodes de pointe, on
l'analyse actuellement, là.
Le
Président (M. Leitão) : Merci. On revient du côté du gouvernement. M.
le député de Sainte-Rose, c'est ça? Alors, vous avez pour sept minutes
cette fois-ci.
M.
Skeete : Merci. J'aimerais revenir, comme j'ai promis, sur le
3 $. Mon collègue de Mégantic parlait du coûtant, là, pour recycler
ou travailler un pneu. Là, vous avez... supposé de nous envoyer les données,
mais... Moi, j'ai déjà été entrepreneur dans
une autre vie, on parle de votre «cost», moi, mon «cost», je le connais par
coeur, là. Je me demande quelle variable fait en sorte que vous ne le
savez pas d'emblée.
M. Devernal (Stéphane) : Je vais
juste vous demander le sens de votre question. Le «cost» pour nous?
M. Skeete : Oui. Bien, dans le fond...
M. Devernal
(Stéphane) : Nous, on gère
le droit. Eux ont un «cost», mais, nous, ce qu'on sait, c'est, au bout
de l'année, combien chaque pneu a coûté. Ça,
on l'a, ce «cost» là que vous parlez. Combien, on le sait, ça. On l'évalue,
on l'a. Peut-être qu'on ne l'avait pas avant, mais, depuis la
visite du VGQ, on l'a travaillé et on a un tableau avec des prévisions
pour le futur prix coûtant des pneus, justement.
M. Skeete : Donc, vous avez le
«cost». Vous savez combien ça vous coûte être en business par transaction?
M.
Devernal (Stéphane) : On
sait combien coûte effectivement chacun des pneus qui est traité pour tout son
cycle, c'est-à-dire du transport jusqu'à ce qu'il soit transformé.
M.
Skeete : Puis est-ce que
c'est une variable qui change selon le pneu? C'est-u une donnée ou c'est plusieurs
données?
M. Devernal (Stéphane) : Là, c'est
un prix par pneu, par année, donc tous les pneus confondus.
M. Skeete : Mettons un R ou
«whatever», là.
M. Devernal (Stéphane) : Exact.
M. Skeete : 235/18, ça a un coût x. O.K.
M.
Devernal (Stéphane) : Exact.
Par exemple, si on a traité 9,5 millions de pneus, on
peut dire que le pneu nous a coûté cette année 2,98 $ par pneu.
M. Skeete : O.K. Est-ce que vous le
savez, c'était quoi, l'année passée?
• (17 h 20) •
M. Devernal
(Stéphane) : L'année passée, 2017, 3,02 $.
M. Skeete : 3,02 $. O.K. Le
collègue de Rosemont parlait des pneus fantômes, puis tantôt je vous parlais
des métriques d'affaires, là, le tableau de
bord. Quand que vous regardez, mettons... On disait : Mais on ne sait pas
ou on présume qu'il n'y a pas de
pneus fantômes. À mon sens encore, c'est une question de dire : Bien, un
pneu, ça a une moyenne de vie de trois ans et demi. On regarde en arrière
combien de pneus qu'il s'est vendu il
y a trois ans et demi, on divise par
le nombre qu'on a traité cette année, puis on a un ratio. Ça, est-ce que
vous l'avez ou c'est quelque chose que vous travaillez?
M. Devernal
(Stéphane) : Écoutez,
on a à chaque mois tous les pneus qui ont été récupérés, qui ont été
transportés dans chacun des centres de traitement. On sait le centre de
traitement, il en a récupéré combien, les recycleurs, les valorisateurs. On est en mesure
de dire combien il y a de tonnes par terre, au moment où on se parle,
qui doit être récupéré par les
transporteurs, on peut vous le dire. Ce qu'on ne peut pas vous dire, c'est le
garagiste qui n'a pas rentré une demande de récupération dans le système puis qui a des pneus. Ça, on ne le sait pas.
Mais, s'il l'a mis dans le système, on peut vous dire exactement par région combien il y a de pneus à ramasser et
combien on en a ramassé par tonnes, par pneus. Et, à chaque mois, on le
met à jour, au 30e jour du mois, on dit combien de tonnes on a ramassé,
quelle est la proportion en recyclage, en
remoulage, en valorisation, est-ce
qu'on est dans nos objectifs. Parce que
ce n'est pas des objectifs officiels, mais
évidemment on veut minimiser au maximum
la valorisation, puis l'équipe, quand on se rencontre en début
d'année, on se donne des petits défis. Et
donc on a vraiment toutes les métriques, quelles sont les parts de
marché des recycleurs, quels sont leurs potentiels de vente. Moi, je les
rencontre un à un pour savoir ils s'en vont où, est-ce que l'entreprise est en
croissance ou en décroissance. On a tout ça.
M. Skeete : Donc, si on voulait savoir, mettons, si on a un
taux de récupération de 100 %,
c'est possible en prenant ces deux variables-là.
M. Devernal (Stéphane) :
D'avoir un taux de récupération de... oui, tout à...
M. Skeete : Je reviens à mon
ratio, là, mon fameux ratio de fantômes, là.
M. Devernal
(Stéphane) : Oui. Pour
revenir aux pneus fantômes, écoutez, si on voit la courbe, justement,
d'année en année, logiquement on se
dit : Ça suit la courbe de croissance du parc automobile. On sait que le
parc automobile va augmenter de 1,5 % à 2 % par année. On regarde notre
récupération de pneus, elle augmente de combien. Il y a le 20 % qui
nous a surpris, évidemment. Et là on suit la
courbe de croissance. Est-ce qu'il y avait eu, dans le site, des... Il y a des
sites de construction, des fois, qui vont
découvrir des pneus, mais ils peuvent être là depuis 60 ans, ces pneus-là.
Et on est appelés... On n'a pas eu le
3 $ et on est appelés pour les ramasser. Le site d'IKEA de Québec a eu ça.
Ils ont découvert je ne sais pas combien
de pneus, qui dataient de plusieurs dizaines d'années, et, ceux-là, évidemment,
on ne les a pas. Mais, au-delà de ça, on a toutes les métriques
nécessaires pour suivre ce qui se passe sur le terrain.
M. Skeete :
Puis c'est quelles autres variables que vous utilisez? Parce qu'à mon sens ces
variables-là puis le... ça nous aide,
mettons, à rester sur la mission. Et le rapport du vérificateur, de la
vérificatrice plutôt, nous avise que, des fois, il y a un peu d'éparpillement sur la mission, là. Des fois, on va
prendre des pneus, on n'est pas tout à fait dans notre mission, il y a des coûts plus élevés qu'on pensait.
Qu'est-ce que vous faites dans votre quotidien pour être sûrs que vous restez
sur la mission, pour être sûrs que vraiment vous ne vous éparpillez pas?
M. Devernal
(Stéphane) : Oui. Puis elle
avait bien fait de le souligner, effectivement. Ce qu'on fait, c'est
qu'on s'assure, justement, d'imaginer le
pire des scénarios. On travaille en se disant : Qu'est-ce qui se passe si
demain j'ai un recycleur qui a
30 % du marché qui ferme ses portes? Comment on peut ne plus se faire
prendre à contre-pied puis réagir en gré à gré? Et on prend les actions,
on les met en place pour s'assurer qu'on a des portes de sortie pour y
répondre.
M. Skeete :
Puis qu'est-ce que vous avez changé suite... parce que, d'emblée, vous avez
parlé de... Il y a un portrait, une
photo de 2012 à 2017. Puis c'est vrai, hein, c'est toujours un peu plate, les
rapports de vérification, parce que c'est un portrait qui ne nous donne pas justice de nos efforts des dernières
années. Qu'est-ce que vous avez changé depuis qui serait peut-être
pertinent pour qu'on sache... dans le rapport, qui n'était pas écrit dans le
rapport?
M. Devernal
(Stéphane) : Bien, on a tout
d'abord pris des actions pour augmenter le volume de production des recycleurs actuels, donc, avec l'appel de propositions
de 2 millions. On a également... Puis ça a aidé le nouveau
recycleur. On a également signé... on est en
processus de signature avec des cimenteries, ce qu'avant on était un peu plus
réticents à faire, pour assurer un
plan d'urgence, justement. Il y en a une de signée, il y en a une autre sur le
point de signer, justement dans votre
secteur, Ciment Québec, et il y en a une autre que j'ai rencontrée il y a à
peine deux semaines pour, justement, tenter d'avoir une entente. Oui?
Le Président (M. Leitão) : En
terminant.
M. Devernal
(Stéphane) : Oui, oui, on
accélère. Le portail pneus, également, qui nous permet... qui a été
implanté dernièrement. C'est toutes des
actions qui ont été prises entre l'audit et aujourd'hui. Et on continue. Et là,
avec le plan d'action, bien, on le suit. On l'a élaboré, il a été approuvé, puis je pense que
c'est une bonne recette, et on va le
suivre à la lettre. Puis on a des objectifs dedans et on a déjà commencé
plusieurs de ces actions, justement.
Le
Président (M. Leitão) : Très
bien. Merci beaucoup. Alors, on revient du côté de l'opposition officielle, Mme la députée de Saint-Laurent. Alors,
vous avez pour à peu près huit minutes.
Mme
Rizqy : Merci beaucoup.
J'aimerais juste revenir sur... Tantôt, vous parliez de l'argent pour votre
financement. J'ai compris qu'au fond vous en manquez présentement, ou non?
Est-ce que vous êtes assez financés?
Mme Gagné (Sonia) : Pour la gestion
du programme des pneus?
Mme Rizqy : Oui.
Mme Gagné
(Sonia) : En fait, ce qui se
produit, c'est qu'effectivement le droit de 3 $, dans les années où le pneu a été géré... comment dirais-je, quand le pneu... que le coût dépassait
celui de la perception du droit, on a eu accès à des revenus reportés qui nous ont permis de faire face à la
mission, mais, pour le moment, on rentre dans le 3 $. Et ce qui est sur
la table actuellement, c'est de voir sur une
projection qui nous mènerait, par exemple, jusqu'à 2030 dans le prochain
programme. Pour maintenir des programmes de recherche et développement
récurrents, pour faire en sorte qu'il y a un soutien à l'innovation récurrent,
est-ce que ces fonds-là sont suffisants? La réflexion est en cours.
Mme
Rizqy : ...la question parce que, tantôt, vous avez dit que vous avez
un nouveau plan d'action, et comment vous
pouvez réaliser un nouveau plan d'action si présentement vous arrivez à... Vous
rentrez en ce moment dans votre argent, mais, si vous avez un nouveau plan d'action, il m'apparaît que ça peut
être un peu hasardeux d'être, en ce moment... d'être en mesure de
remplir les actions du nouveau plan d'action.
Mme Gagné
(Sonia) : Vous avez raison. Il y a un moment de transition qu'il va
être nécessaire de planifier. Le pari
est que les optimisations faites peuvent nous permettre de financer des
actions, mais, sur la planification qu'on va déposer, le prévisionnel
cinq ans, il y aura des recommandations en ce sens-là.
Mme
Rizqy : O.K. Parce qu'en recherche, pour en avoir fait, on n'optimise
pas vraiment, là. Au contraire, c'est des investissements, de la
recherche, alors c'est pour ça que je me pose la question. Par exemple, le
11 avril, vous aviez l'entente avec
l'Université Laval. Est-ce que le ministre du Développement économique, qui est
aussi responsable de la recherche...
est-ce qu'il a pris part aux discussions? Est-ce qu'il est au courant du
dossier? Est-ce qu'il vous donne un coup de main? Est-ce qu'il a déjà mentionné que, par exemple, il allait vous
épauler pour justement être en mesure de se doter des moyens de continuer à faire davantage de
recherches et développement et développer toujours plus une expertise
québécoise?
Mme Gagné
(Sonia) : Ça fait partie du plan qu'on va déposer, parce que ce qu'on
nous a demandé... Puis c'est une
action sur laquelle on travaille actuellement, donc, comment, en prévisionnel...
quel type de financement on a besoin pour
soutenir ces actions-là et qu'elles ne soient pas ponctuelles, mais qu'elles
puissent être, dans le temps, reconduites. Et, lorsque je parlais d'optimisation tantôt, je faisais plutôt allusion aux
différentes recommandations qui nous ont été faites, par exemple, sur l'optimisation des transports. Donc,
on essaie de voir comment là, des coûts qui ont été engendrés en 2017, s'ils ne sont pas récurrents, ces sommes-là
peuvent être, justement, transférées à des actions qui sont plus de l'ordre
du soutien au développement.
Mme
Rizqy : Et est-ce que vous avez eu des communications avec le ministre
de l'Économie, qui est aussi en charge de la recherche?
Mme Gagné
(Sonia) : Sur ce dossier-là, à ma connaissance, pas maintenant, pas en
particulier. Ça ne veut pas dire qu'on n'en aura pas.
Mme Rizqy : O.K. Parce que je me
permets parce que je suis aussi porte-parole en matière d'Éducation et Enseignement supérieur, mais aussi de la
recherche. Et, étant donné que vous faites un virage très important, qui
s'inscrit dans une volonté gouvernementale
aussi, d'assurer de remplir votre mission pleinement, je pense qu'il m'apparaît
évident que le ministre de... bien,
pardon, le ministre de la Recherche mais aussi avec l'Innovation soit aussi, à
tout le moins, ou à son cabinet, impliqué
pour s'assurer que vous avez tous les moyens de vos ambitions puis bien remplir
votre mission, là. Donc, ça, ce n'est pas une question, c'est juste un
commentaire que j'ai à vous faire.
Mme Gagné (Sonia) : Bien noté,
merci.
Mme Rizqy : Merci. Puis je vais
céder la parole à ma collègue.
Mme
Montpetit : Je vais revenir, parce qu'on n'a pas eu la réponse tout à
l'heure, sur la question des inspections à l'étranger. Votre collègue nous répondait... donc, il y avait des normes
éthiques bien établies, des contrats très rigoureux, des normes très
rigoureuses. Mais là, à la lumière de ce qu'on entend, je comprends que vous
avez un inspecteur?
M. Devernal
(Stéphane) : Oui.
Mme Montpetit : Il y a eu combien
d'inspections qui ont été faites à l'étranger?
Mme Gagné (Sonia) : À l'étranger, on
parle de l'Ontario et des États-Unis?
• (17 h 30) •
M.
Devernal (Stéphane) : Non,
je pense qu'on parle juste des États-Unis là. Je ne pourrais pas vous affirmer qu'il est allé aux États-Unis.
Mais, vous, votre préoccupation, c'est s'il y a des choses qui ont été... si ça
a été brûlé aux États-Unis?
Mme
Montpetit : Ce que je veux
savoir, c'est dans quelle mesure vous êtes capables de faire un suivi des
pneus qui sortent du Québec en termes de gestion environnementale.
M. Devernal (Stéphane) : C'est une
excellente question. Je ne pourrais pas vous dire qu'on l'envoie...
Mme
Montpetit : Donc, je vous
invite à vous pencher sur cette excellente question dans votre plan d'action
et dans votre rapport...
M. Devernal (Stéphane) : Oui, mais
je peux...
Mme
Montpetit : ...parce je ne
suis pas très... je me permets, je m'excuse, je vous coupe la parole, mais il
ne me reste pas beaucoup
de temps. Je partage les commentaires qui ont été faits. Quand on voit que
RECYC-QUÉBEC, là... je regardais votre mission, là, qui se doit d'être — là,
je lis — «la
référence pour tout ce qui touche la gestion des matières résiduelles au Québec» et dont la vision est
de «devenir un partenaire déterminant d'un Québec sans gaspillage». C'est
bien d'avoir un excès d'enthousiasme, vous
nous avez répondu avec beaucoup d'enthousiasme sur le fait que vous aviez
des normes éthiques très, très, très
rigoureuses. Vous avez beaucoup d'enthousiasme sur la suite des choses, mais
c'est vrai que le ton est extrêmement discordant avec le rapport qui est fait par la Vérificatrice générale. Moi, j'ai des inquiétudes peut-être sur
une certaine autocritique interne par rapport à la gestion. Et je vous invite à
être très autocritique aussi par rapport à ce que vous faites. Et, quand
on se dit un modèle de référence par rapport à un Québec sans déchet, c'est
quand même assez questionnable.
Puis je vais
revenir à notre échange sur le zéro déchet qui a comme modèle de référence...
ça vous a pris un rapport de la Vérificatrice générale pour réaliser que, dans les pneus, il n'y avait
pas que le caoutchouc, mais il y avait des éléments sur lesquels vous n'aviez jamais fait de suivi.
Et, qui plus est, là je regarde dans le rapport que vous vous êtes donné
comme échéance le 31 décembre, pas 2019, 2020, juste pour définir le
concept de zéro déchet.
Mme Gagné
(Sonia) : J'entends bien la
question, puis je reviens sur cette notion d'optimisme et
d'autocritique, mais je rappelle qu'on a
accepté et pris acte sur la totalité des recommandations. Donc, on les a faites
nôtres, toutes les recommandations, on les a faites nôtres, et ça a
donné lieu à un plan d'action de 40 actions.
Ceci dit, ce
qui est dit dans le rapport, c'est qu'il n'y a pas de suivi systématique et
formel ou formalisé. Ça ne veut pas
dire que ça ne se fait pas. Donc, ce qu'il nous reste à faire, c'est de
démontrer que nous le faisons ou qu'il y a une approche formelle et
systématisée. Mais ça ne veut pas dire que ça ne se fait pas. Et ça, c'est une
nuance importante.
Et, en termes de maturité, comme n'importe
quelle organisation, chez RECYC-QUÉBEC, on traverse la même période où là nos processus d'affaires, de prises
de décision prennent de la maturité. Et là ce qu'on nous demande après
l'audit, c'est de pouvoir avoir un processus
qui nous permet de démontrer qu'on le fait. Mais ça ne veut pas dire qu'on ne
le fait pas. Et c'est la nuance que j'aimerais apporter.
Le
Président (M. Leitão) : Très
bien. (Interruption) Excusez-moi, très bien, je m'excuse. On est
arrivés à la fin de cette... Il y a encore un autre bloc après, mais on
passe maintenant du côté gouvernemental. M. le député de Gatineau.
M.
Bussière : Oui. Merci, M. le Président. Madame, messieurs, merci d'avoir pris le temps de venir nous
rencontrer. On a discuté tantôt du fait qu'on est passé de 10 entreprises
qui font de la transformation à quatre, maintenant il y a un nouveau joueur. Mais qu'est-ce qui a fait qu'il y
en a qui ont abandonné? Je sais qu'il y a eu des ventes qui ont été
faites, mais pourquoi tout ça est arrivé, là? C'est parce que ce n'est
pas rentable pour ces entreprises-là de la faire ou... Parce que, là, il
y a un danger d'avoir... de créer un monopole aussi, là, si on s'en va vers une
seule entreprise, là. Il y a l'autre danger. Donc, avez-vous des réponses à me
donner à ce sujet-là?
Mme Gagné
(Sonia) : Il y a quelques
pistes de solution que... Stéphane, je t'inviterais à compléter, mais les
premières constatations qu'on a faites,
c'est qu'effectivement la variation du nombre de pneus faisait en sorte
que leur approvisionnement était
incertain. Donc, de ça a découlé une concentration, une centralisation,
certaines fermetures. Ce n'est pas un milieu qui est facile, c'est un milieu assez difficile. Le geste à poser, la
manutention, le traitement, c'est une industrie assez difficile.
Ce qu'on
observe aussi, c'est que, pour pouvoir survivre, elles vont s'intégrer ou
pouvoir... vont faire face à plusieurs... ils vont prendre plusieurs responsabilités, leur mission va augmenter. Donc, de 10, passer à
quatre, il y a eu des fusions, des acquisitions, même des
consolidations où ils font plus d'étapes de la chaîne de valeur pour une seule
et même organisation.
M.
Devernal (Stéphane) : Bien,
ils manquaient de pneus, monsieur. Ils n'avaient pas suffisamment de pneus, ils n'avaient pas
assez... suffisamment d'aide
financière, et, de leur côté, probablement qu'ils n'avaient pas nécessairement assez de revenus, assez de
clients pour survivre. Donc, il y a eu fusion, acquisition, tout simplement.
Et c'est tout
le contraire qui se passe actuellement avec le surplus, justement, on a des appels, on
a des gens qui veulent. Et cette aide financière là, évidemment, ils en ont besoin pour survivre, parce que
les prix du marché sont dictés en
fonction de cette aide financière là à travers le Canada, puisque l'industrie est supportée à travers le Canada
par une aide financière. Donc, pas assez de pneus, pas assez d'aide
financière.
M.
Bussière : Maintenant
qu'il y a moins d'entreprises, on a un autre problème, justement. On a les inventaires un peu partout. Les
garagistes ont énormément de difficultés à faire ramasser les pneus, souvent.
Ça arrive régulièrement.
M.
Devernal (Stéphane) : Oui.
En fait, c'est deux défis. En ce
moment, les centres de traitement
manquent de pneus. Ils appellent chez RECYC-QUÉBEC pour dire : Mes
îlots sont vides. Qu'est-ce qui se passe? Ils ont des craintes actuellement de manquer de pneus. Ils voient
l'arrivée d'un nouveau... Parce que leur production augmente, ils sont
en croissance, il y a un nouveau recycleur qui arrive. Donc, ça, c'est
extrêmement positif.
La
récupération des pneus, c'est un autre enjeu, c'est-à-dire que le volume chez
les détaillants augmente en même temps, et il faut les récupérer dans un
court laps de temps. Alors, il faut les flottes de camions nécessaires sur les
routes pour le faire.
M.
Bussière : Donc, si je
comprends bien, avec l'arrivée d'un nouveau joueur maintenant, le problème
qu'on a d'inventaire un peu partout,
de difficulté de cueillette de pneus parce qu'on ne veut pas en avoir trop en
inventaire dans nos entrepôts avant qu'ils soient transformés ou...
M. Devernal (Stéphane) : Il faut
profiter...
M. Bussière : ...ça devrait se régler sous peu. Mais il ne faut
pas oublier que le nombre de pneus est en croissance aussi.
M.
Devernal (Stéphane) : On est
en meilleure position qu'on était il
y a un an, mais il faut continuer sur
la même erre d'aller, il faut continuer à attirer des entreprises.
M. Bussière : Donc, il faut
continuer à faire des recherches de nouveaux joueurs.
M. Devernal (Stéphane) : Oui, tout à
fait.
M. Bussière : C'est bien ça?
M. Devernal (Stéphane) : Il faut
continuer, oui.
M.
Bussière : O.K. Maintenant,
en ce qui a trait aux pneus surdimensionnés, on ne semble pas se
préoccuper ou s'occuper... ainsi que des pneus de vélo. Il y a-tu quelqu'un,
au Québec, qui s'en occupe?
M. Devernal (Stéphane) : Oui... Ah!
Vas-y, avec plaisir.
Mme Gagné
(Sonia) : Juste faire une
petite introduction. Effectivement, au niveau du pneu surdimensionné, il
n'est pas aujourd'hui couvert par le programme. C'est une des pistes...
Paradoxalement, c'est une des pistes qu'on regarde, c'est-à-dire : Est-ce que
le programme peut être étendu à différents types de pneus, pour permettre qu'on
contrôle mieux le gisement des pneus un petit peu partout au Québec puis que ça
devienne une matière, un approvisionnement, puis stimuler l'ouverture de nouveaux joueurs? Donc, on peut
avoir aussi... Paradoxalement, même si on a eu beaucoup de pneus sur les
bras, on peut décider d'en vouloir plus pour...
M. Bussière : Pas sur les bras,
j'espère.
Mme Gagné (Sonia) : Non, pas sur les
bras, mais à traiter. Ça, c'est pour les pneus surdimensionnés.
Les pneus de vélo, alors là on...
M. Devernal (Stéphane) : On les
récupère, même s'ils ne font pas partie du programme.
Mme Gagné
(Sonia) : ...on les prend en
charge, on les prend en charge, mais ils ne font pas partie du
programme, et on les prend en charge. Donc, on les a pris en charge par le
programme.
Ensuite, au
niveau de différents audits, on est venus à la conclusion qu'on continuait de
les prendre en charge, même s'ils
n'étaient pas couverts par le programme, puis qu'on assumait les frais de ça.
Pour nous, ça nous semble important. Si on veut stimuler le transport actif, diminuer... essayer de contrer une
certaine utilisation de la voiture, pour nous, la prise en
charge des pneus de vélo, c'est un incontournable. Donc, actuellement, c'est
fait par RECYC-QUÉBEC.
M. Bussière : O.K.
C'est bien.
Le
Président (M. Leitão) : Oui,
allez-y, M. le député de Beauce-Sud, mais vous avez une vingtaine de secondes.
M. Poulin : Et les rumeurs me disent
qu'il nous reste seulement quelques secondes.
Le Président (M. Leitão) : Quelques
secondes, mais ça...
M.
Poulin : Je ne peux même pas
vous parler du réseau de transport des pneus. Je vais vous parler d'une
rencontre que vous allez avoir le
27 juin prochain avec le réseau des Banques alimentaires du Québec. Et
c'est un sujet qui me tient particulièrement à coeur, parce que vous
allez avoir un projet de société incroyable pour s'assurer que nos banques alimentaires puissent avoir toutes les ressources
pour récupérer et nourrir des bouches, plus de bouches, de jeunes
familles et de gens dans le besoin. Alors,
on a besoin de vous. Il y a de l'argent qui a été déposé dans le prochain budget, et on a
un beau projet de société
qui s'en vient avec le réseau des Banques alimentaires. Donc, ça me tient à
coeur, et je serai au rendez-vous pour les supporter. C'est ce qu'il me
restait à dire.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien.
Merci beaucoup. Il y aurait... Vous avez encore... Votre parti gouvernemental,
vous avez encore une autre période après, mais pas tout de suite. Maintenant,
on passe du côté du député indépendant. M. le député de Chomedey, à vous pour
sept minutes.
• (17 h 40) •
M.
Ouellette : Merci, M. le Président. C'est toujours agréable
de vous recevoir. Vous devez penser : bien, ce n'est rien à côté d'avoir eu la visite du VG pendant
quelques semaines, là, c'est la fin du purgatoire aujourd'hui, et je pense
qu'il va falloir que vous fassiez tout en votre pouvoir pour ne pas qu'elle
revienne.
Et la première question que je vais vous poser...
C'est très ambitieux, un plan de 40 actions. On n'a pas vu ça souvent. Il y a plusieurs organismes qui ont été
visités par le VG. Puis 40 actions, là... Puis je regardais, 90 % de
vos actions avant le milieu de 2020.
Vous allez faire ça comment? C'est vraiment très ambitieux. Je vais vous parler
des inspecteurs tout de suite après,
là, mais je veux vous entendre sur les 40 actions. Est-ce qu'on aurait été
mieux d'en avoir moins pour ne pas... on a parlé de s'éparpiller tantôt,
là, avoir... focusser un peu plus... Je ne le sais pas, là, je suis un peu
abasourdi par 40 actions dans un plan après une visite d'audit du
Vérificateur général.
Mme Gagné
(Sonia) : Merci. Alors, M. le Président, je remercie qu'on se
préoccupe de nous et de notre charge de travail. En fait, dans les
40 actions, il y a une logique, parce qu'il y en a qui viennent avant,
après, puis on sait que, s'il y en a... on
en tire une, il y en a trois, quatre qui se mettent en place. Donc, elles sont
structurées de manière à être cohérentes puis qu'une appelle l'autre.
Alors, on
peut présenter... Le travail, à mon point de vue, serait resté le même, on
aurait présenté moins d'actions, mais
elles auraient eu des sous-ensembles. Donc, on a décidé de faire ces huit
familles d'actions pour suivre les recommandations.
Elles sont intégrées dans notre plan de match, elles sont suivies, elles sont
suivies par notre comité de vérification
puis notre conseil d'administration. Donc, en ce sens-là, nous, on considère
que c'est un outil de travail puis ça fait partie de notre façon de
travailler à partir de maintenant.
M. Ouellette : Donc, M. le
Président, il faudra vous faire revenir au début de 2021 pour que vous veniez
nous expliquer que vous avez atteint les objectifs que vous vous étiez fixés
avec vos 40 actions.
Je vais aller
à l'inspecteur maintenant. Là, j'ai l'impression que, l'inspecteur, vous ne
savez pas ce qu'il fait, puis il ne
le sait pas lui non plus, parce que, dans votre plan d'action, là, il y en a
quatre pour lui. Vous êtes en train de lui dire que ce qu'il va faire,
ça va être noté en quelque part, ça va être planifié, il va vérifier les
contrats. Parce que j'écoutais les collègues
à l'alentour de la table cet après-midi puis je me disais : Bon, c'est une
grosse machine, mais il n'y a pas personne qui ne vérifie rien. Tout le
monde qui est dehors, là, il n'y a pas personne qui vérifie, là. J'avais cette
impression-là.
Je regarde
les quatre actions qui sont pour l'inspecteur. Parce que vous m'avez dit :
Il ne faut pas qu'il reste là trop longtemps à faire 20 visites par
jour. Non, mais, s'il en profitait pour regarder les prévisions de cueillette
de pneus qui pourraient se faire puis que
c'était alimenté, ça vous sauverait énormément de travail. Je n'ai pas
l'impression, là... Tu sais, faire de
la prévention, faire 20 visites de garage par jour, à Montréal, peut-être,
c'est facile, mais 20... si vous allez dans n'importe quelle région du Québec, là, pour avoir travaillé en région
dans une autre vie, je vous dirai que 20, ça peut vous prendre une
semaine pour voir 20 garagistes.
Et je pense
qu'on a tous besoin d'être rassurés sur le travail de l'inspecteur.
Présentement, j'ai l'impression qu'il ne fait pas sa job puis j'ai l'impression que ça ne vous aide pas. Je
comprends que vous en avez parlé dans votre plan d'action, mais ça, c'est une des choses pour qu'on puisse,
comme contribuable puis comme citoyen, avoir confiance au système. Là, il y a plein de monde qui transporte des choses,
personne ne vérifie rien. J'ai 12 000 points de cueillette. Ça vous
aiderait d'avoir des prévisions et... Mais
j'ai quelqu'un qui se promène, qui en fait 20, 30 par jour et je pense qu'il
fait de la quantité, il ne fait pas
de la qualité. C'est plus un commentaire que je voulais partager avec vous,
parce que je pense qu'on a tous ces mêmes préoccupations là, et c'est
pour ça d'ailleurs qu'on est allés sur les nombres, là, pour vous aider encore
plus à atteindre vos objectifs.
Je veux revenir, parce que j'ai juste quelques
minutes... Dans le rapport du Vérificateur, de la Vérificatrice, à la page 8, on parle des budgets, on parle des
ventilations des postes, et je trouve qu'il y a eu une très grosse
augmentation dans vos... des coûts de
transport, des coûts de traitement, particulièrement en 2017, là. Tout ce qui avait toujours été stable,
tout d'un coup, a
augmenté, a augmenté assez pour me questionner. Je regarde les coûts de
transport à 14,8 millions, les coûts de traitement, 7,2 millions, alors que ça avait toujours
été très stable, tout le temps. Les frais de gestion aussi, ça a pris
une courbe très vertigineuse. Vous expliquez ça comment?
M.
Devernal (Stéphane) : Au
niveau des... Mais est-ce que c'était une question pour l'inspecteur ou c'est
juste un commentaire?
M.
Ouellette : Bien, je vous laisse
une réponse là-dessus. C'était plus un commentaire, mais peut-être
que ça peut... Si vous avez une réponse qui pourrait être éclairante
pour les membres de la commission...
M.
Devernal (Stéphane) : Bien,
je veux juste rassurer tout le monde sur le fait qu'on va se pencher là-dessus. Et,
s'il y a un besoin de plus d'inspecteurs, on
va mettre plus d'inspecteurs. Et le cycle de la cueillette part par la
sensibilisation et l'éducation du
détaillant. Alors, c'est d'une importance capitale qu'il y ait ces visites de
prévention là. Et ça, il sait très bien
comment le faire et il performe là-dedans. Et sa présence est essentielle également
pour la résolution de plaintes sur le terrain.
Quand on a un transporteur de pneus puis un garagiste qui n'est pas content, il
faut qu'il y ait quelqu'un, entre les deux, qui vienne trouver une
solution.
Pour le coût
des... qui a augmenté au niveau du transport... Le transport a significativement augmenté, effectivement, en 2017 puis il a pris une bonne partie, 60 %,
si je me souviens bien, justement, des coûts du programme parce qu'on a
été pris à contrepied puis qu'on l'a...
Parce qu'on a été pris à contrepied, puis qu'on l'a évidemment reconnu dans le
rapport, ça fait en sorte qu'on a dû faire
des contrats de gré à gré. Puis, pour traiter ces pneus-là, on a dû les envoyer
aux États-Unis pour qu'ils soient
traités là-bas. Mais, pour les envoyer aux États-Unis, il fallait les
transformer en copeaux, en petits morceaux. Donc, on devait les transporter, les transformer, les retransporter, ce
qui a fait augmenter, dans une situation exceptionnelle pour cette
année-là, les coûts de transport, ce qui ne se répète pas cette année.
Le Président (M. Leitão) : ...une
minute, M. le député.
M. Ouellette : Je pense que ça
aurait été bon de mettre une petite note en bas de page pour expliquer, parce
que ça...
M. Devernal (Stéphane) : Oui, je
comprends.
M. Ouellette : O.K. Et j'avais dit à
M. le Président que je la poserais, la question. Ce n'est pas le seul programme
que vous gérez, là. Tous les programmes d'écofrais, vous les gérez
individuellement aussi.
Mme Gagné (Sonia) : Oui. En fait,
notre responsabilité, c'est d'agréer des organismes comme Arpe-Québec, la SOGHU, pour la peinture, etc. Donc, on agrée et
on a la reddition de comptes de ces organismes-là dont on fait rapport
au ministre annuellement.
M. Ouellette : Vous ne gérez pas
l'argent.
Mme Gagné (Sonia) : Non.
M. Ouellette : O.K.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Merci. Alors, on revient du côté du
gouvernement pour un bloc de six minutes. C'est votre dernier bloc. M.
le député de Beauce-Sud.
M.
Poulin : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, j'étais habitué de
faire des spots radio dans mon ancienne vie. Donc, tout à l'heure, j'en ai fait un de 20 secondes. Mais sachez
une chose que... Je vous parlerai dans quelques minutes du réseau des
transports de pneus, parce qu'il y a un volet très important dans le rapport de
la Vérificatrice générale.
Je veux
simplement revenir sur la rencontre que vous aurez le 27 juin parce qu'en
mars 2017 RECYC-QUÉBEC avait
donné un montant de 395 000 $, sous l'ancien gouvernement, très, très
bon geste, concernant un projet pilote avec le réseau des Banques alimentaires du Québec. Et il est juste important de
se rappeler des faits qui sont importants, là, c'est 1,9 million de demandes d'aide alimentaire
par mois au Québec. Et c'est la base, dans une société, de se nourrir. Et
tout le volet de récupération des viandes,
qui fait également partie de la grande mission de RECYC-QUÉBEC, elle est fort
importante, compte tenu du fait qu'on a des
supermarchés au Québec qui doivent récupérer davantage, donc moins jeter
de nourriture. Il y a également un volet au
niveau de la restauration, qui est extrêmement important. Mais ils ont un beau
projet de société à vous présenter qui,
selon moi, n'est pas très dispendieux face à la force de frappe des banques
alimentaires que nous avons dans
toutes nos circonscriptions, sans savoir également que la pauvreté, elle existe
de nos jours. Alors, un projet qui
lutte contre la pauvreté et qui encourage l'environnement : Wow! Wow! Vous
devez être partenaire de ça. Et vous me connaissez peu, mais je serai au rendez-vous pour pouvoir les appuyer.
Donc, le 27 juin, j'ai une alarme sur mon agenda. Je tenais à vous
le dire. Je ne vous appellerai pas en fin de journée, là, mais sachez que j'ai
un souhait que ce projet-là puisse fonctionner.
• (17 h 50) •
Maintenant,
j'aimerais revenir sur la page 21 du rapport du Vérificateur général du
Québec. On l'a effleuré, là, de façon
assez importante, l'efficience du transport des pneus hors usage. On dit : «Les pneus hors d'usage sont
transportés [dans] 12 000 points de récupération vers les
centres de traitement et [...] parcourent ainsi des millions de kilomètres
à travers [le Québec].» Et d'ailleurs on
dit : «En raison des incidences environnementales et financières liées au
réseau de transport, il s'avère
essentiel que RECYC-QUÉBEC veille à son efficience. Un réseau optimal assure
l'acheminement des pneus hors d'usage
ayant la qualité requise au bon endroit et en quantité suffisante[...]. De
plus, il permet d'atténuer les pics saisonniers,
il permet également de réduire les émissions de gaz à effet de serre en
minimisant le nombre de voyages requis pour
le transport de pneus hors d'usage.» Alors, on voit quand même que vous avez
une stratégie, là, pour réduire votre empreinte
écologique, je vais le dire de cette façon-là, au niveau du transport, et on
sait qu'on ne peut pas faire de miracle non plus, là, à un moment donné,
il faut transporter le tout.
Cependant,
l'élément 58 dit : «RECYC-QUÉBEC ne s'assure pas de l'efficience du
réseau de transport, même si, au
31 mars 2017, les coûts de transport représentaient près de 60 %
des coûts totaux du programme sur les pneus hors d'usage. En fait, ce réseau, créé en 1997, n'a jamais été
évalué.» Depuis le rapport, vous l'avez bien dit tout à l'heure, il y a une
photo qui a été prise. Alors, j'imagine que
vous avez déjà un chantier de fait pour améliorer le transport des pneus.
Alors, expliquez-moi peut-être ce qui
a été fait depuis et quelle direction, là, vous vous donnez... vous vous dotez
pour que ça puisse réduire, du moins, l'empreinte écologique.
Mme Gagné (Sonia) : Très bien.
Le Président (M. Leitão) : ...à peu
près.
M. Poulin : ...
Mme Gagné (Sonia) : Parfait. Oui, en
fait, l'efficacité du réseau de transport, ça fait l'objet, effectivement, de six actions dans le plan d'action. Je parlerais de
l'étude de Deloitte qui nous a été déposée, où on leur demande de nous baliser les meilleures pratiques. Il y a déjà... Il
n'est pas public, mais je pense qu'on peut déjà donner des exemples
d'optimisation qui pourraient être mis en place, notamment dans les règles
d'appel d'offres où on peut exiger que le transporteur
ait un logiciel d'optimisation des routes qui est reconnu, parce que c'est des
outils technologiques qui
existent, qui sont à la disposition, des
critères environnementaux aussi, parce qu'il y a le secteur municipal qui a
déjà des avancées et dont on peut s'inspirer à ce niveau-là.
Vous l'avez
dit tout à l'heure, l'efficacité du transport, les pneus ronds, ça prend
beaucoup de place, et on regarde si, dans
notre processus de mise en valeur du pneu... si sa transformation peut être un
petit peu plus en amont ou plus tôt, ça peut permettre de faire en sorte que les routes soient optimisées et qu'on
puisse transporter un plus grand volume de caoutchouc dans un seul et
même camion.
Donc, il y a
différentes pistes d'amélioration qui sont explorées et notamment avec l'aide
du rapport qui a été fait. On l'a dit
tout à l'heure, il y a un portail qui existe pour la planification des
ramassages, et ça, ça nous aide énormément dans la planification puis l'optimisation des routes. Et
notre plus grand défi, c'est la caractéristique saisonnière de notre
programme, il y a des pics et des pointes. Et
il y a des lieux de transport aussi, aller chercher des pneus dans un garage
sur Le Plateau—Mont-Royal,
ça représente d'autres types d'enjeux, d'autres tailles de camion, versus
offrir un service où on a de l'espace pour
pouvoir opérer. Donc, ce sont ces différents enjeux là qui sont pris en
considération dans le plan d'optimisation de transport.
M.
Poulin : Je n'ai pas
analysé, vous comprenez bien, les appels d'offres qui sont faits et les coûts,
là, qui sont reliés, malgré que la Vérificatrice générale nous parle de coûts fort importants
au niveau du transport. Le fait qu'il y a
des «peaks», rassurez-moi que ça ne
vous coûte pas plus cher en transport, exemple que nous savons pertinemment que
la période du mois de mai ou de juin est particulièrement achalandée ou
encore celle du mois de décembre.
Mme Gagné
(Sonia) : Les contrats sont
au poids transporté. Donc, l'idée, c'est qu'on a besoin d'avoir tous les
camions en même temps à peu près partout, c'est ça qu'il faut gérer de manière
plus optimale.
Le Président (M. Leitão) : Très bien.
C'est déjà tout le temps. Merci beaucoup. Alors, on revient du côté de l'opposition
officielle pour un dernier bloc. Vous avez six minutes. Mme la députée de Maurice-Richard, allez-y.
Mme
Montpetit : Je vous remercie. Je vous remercie. Je vais être brève,
puis ma collègue me fera signe si elle veut prendre quelques minutes. Je veux juste compléter sur la question du
zéro déchet. À l'action 18, il est bien écrit que ça a été débuté, cette action-là, en octobre 2018,
donc c'est déjà... je comprends, vous êtes déjà en action depuis huit mois, et
que vous vous êtes donné un échéancier assez
court par rapport à ça. Votre indicateur, c'est le nombre de projets soutenus.
Donc, j'imagine que vous êtes déjà, en huit mois, peut-être en mesure de nous
indiquer la direction que vous prenez, combien il y a de projets qui sont
soutenus à l'heure actuelle.
Mme Gagné
(Sonia) : Bien, actuellement, concrètement, notre nouveau joueur,
donc, qui a répondu à l'appel
de propositions, avait, à même sa proposition de service, un projet à l'étude
qui fait en sorte qu'il valorise ou qu'il granule la fibre. Donc, il y a un produit, déjà à l'appel d'offres, un produit dérivé de la fibre, qui est prévu dans sa façon de
délivrer le service. Donc, le sous-produit du pneu fait partie de sa méthode de
traitement.
Mme Montpetit :
Donc, je comprends qu'il y a un projet à l'heure actuelle.
Mme Gagné (Sonia) : Qui est débuté.
Mme Montpetit : Donc, pour
l'acier...
M. Devernal
(Stéphane) : L'acier est
vendu. En fait, quand qu'on traite des pneus, il y a le caoutchouc, il y a l'acier, il y a la fibre, c'est ce
qui ressort. Et l'acier est vendu, donc les recycleurs en tirent un revenu,
alors...
Mme
Montpetit : O.K. Est-ce que
vous avez un objectif par
rapport à un certain nombre? Comme
vous l'avez mis comme indicateur, le nombre de projets soutenus, est-ce
que vous vous êtes fixé un objectif?
Mme Gagné
(Sonia) : Pour le moment,
non. Il reste que la première étape, c'est de faire un état de situation,
un bilan annuel de, justement, là, qu'est-ce qui est vendu, formaliser les pratiques
qui sont en cours puis faire en sorte qu'elles soient répétables chez nos autres conditionneurs. Donc, la première
étape est de faire le bilan annuel de ce qui est produit et vendu :
acier, fibre... acier, fibre, parce que, caoutchouc, on le sait.
Mme
Montpetit : Je vous remercie. Moi, M. le Président, pour moi, pour
nous, ça va être tout au niveau de nos questions.
Je suggérerais peut-être... Mon collègue de Chomedey suggérait qu'on fasse un
suivi en 2021. Je me permettrais de
suggérer, puis on aura l'occasion de refaire une discussion, mais qu'on fasse
peut-être un suivi dès la prochaine année. Parce que vous avez des défis qui sont importants, mentionnons-le, et je
pense qu'il serait intéressant de pouvoir évaluer assez étroitement
comment ça avancera pour l'avancement des 40 objectifs que vous vous êtes
fixés. Merci.
Le Président (M. Leitão) : Très
bien. Puisqu'il reste... Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui. En conclusion,
nous, vous comprendrez qu'en matière de recherche et développement nous sommes
très intéressés. Et, si vous êtes en mesure de nous faire un suivi dès lors que
votre plan sera plus détaillé, on apprécierait être aussi parmi vos échanges.
Merci beaucoup.
Le
Président (M. Leitão) : C'est bien. Et, puisqu'il reste encore
quelques secondes, moi, j'aurais une question, parce qu'on en a... je
prends le temps qui appartient à l'opposition officielle, une question qui est
revenue plusieurs fois, le fameux 3 $.
Est-ce que c'est beaucoup, ce n'est pas beaucoup, c'est assez, ce n'est pas
assez? À qui appartient la décision d'actualiser
ce frais-là? Est-ce que c'est RECYC-QUÉBEC, le ministère de l'Environnement?
Qui prend la décision qu'on devrait passer à 3 $ plus x?
Mme Gagné
(Sonia) : Alors, les droits sont perçus par Revenu Québec. La décision
est au ministère des Finances. Nous,
on peut faire des recommandations sous... Et, suite à l'action qui est en cours
et l'étude qui sera faite, ces recommandations-là seront effectivement
acheminées. La décision est, si je ne m'abuse, aux Finances.
Le
Président (M. Leitão) : Donc, une recommandation de votre part au
ministère des Finances, et puis le ministère des Finances prendrait la
décision de l'actualiser, le frais, ou pas.
Mme Gagné (Sonia) : C'est ma
compréhension du processus.
Le
Président (M. Leitão) : Très bien. Voilà, alors merci beaucoup, c'est
déjà tout le temps que nous avions. Alors, merci beaucoup, Mme Gagné,
merci, et à toute votre équipe, pour votre collaboration aux travaux de la
commission.
Alors, la
commission suspend ses travaux quelques minutes avant de se réunir en séance de
travail afin de statuer sur ses observations, ses conclusions et ses
recommandations. Merci beaucoup.
(Fin de la séance à 17 h 59)