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Etude des crédits du ministère des
Affaires municipales
(Dix heures neuf minutes)
Le Président (M. Laplante): La commission parlementaire
des affaires municipales et de l'environnement se réunit pour
l'étude des crédits jusqu'en mars 1978.
Sont membres de la commission: MM. Alfred (Papineau), Beauséjour
(Iberville), Brassard (Lac-Saint-Jean). S'il y a des changements, veuillez me
les signaler, s'il vous plaît. MM. Caron (Verdun), Cordeau
(Saint-Hyacinthe), de Bellefeuille (Deux-Montagnes), Dubois (Huntingdon).
M. Cordeau: M. Russell va remplacer M. Dubois, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): MM. Russell
(Brome-Missisquoi), Dussault (Châteauguay), Gold-bloom (D'Arcy
McGee)...
M. Charbonneau: M. le Président, M. Dussault est
remplacé par M. Charbonneau.
Le Président (M. Laplante): Je le dirai après. M.
Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Lavigne (Beauharnois) remplacé par M.
Charbonneau (Verchères).
M. Charbonneau: Lavigne ou l'autre, ils sont tous les deux partis
en même temps.
Le Président (M. Laplante): MM. Léger (Lafontaine),
Léonard (Laurentides-Labelle), Ouellette (Hull), Roy (Beauce-Sud),
Saindon (Argenteuil), Tardif (Crémazie), Vaugeois
(Trois-Rivières), Verreault (Shefford).
Lors du dernier ajournement des travaux, nous en étions au
programme 11. Vous êtes d'accord pour qu'on continue afin de terminer le
programme 11? On retournera après au programme 2, élément
3, étant donné qu'on avait commencé avec le
député de Roberval...
M. Goldbloom: Je n'ai pas d'objection.
Aide financière à la construction de
réseaux d'aqueducs et d'égouts
Le Président (M. Laplante): Programme 11. La parole
était au député de Verchères à ce
moment-là.
M. Charbonneau: M. le ministre, je m'excuse d'interrompre votre
conversation sans doute fort intéressante. Hier, vous avez fait part
finalement des grandes lignes des programmes PAIRA et Liquidation, de ce qui
existait aussi pour les municipalités au-dessus de 10 000 habitants.
C'est ça.
La première question que je voudrais vous poser... J'ai un
certain nombre de questions accessoires se rattachant à ces programmes
ou à leur façon de fonctionner. Qu'arrive-t-il dans les cas de
réseaux intermunicipaux? Parce que là, semble-t-il, ça va
créer certains problèmes. Si on prend les municipalités,
parfois, individuellement, ces municipalités ne correspondent pas aux
normes individuelles des programmes PAIRA ou Liquidation. Cependant, s'il y a
des réseaux intermunicipaux... Il n'y en a pas beaucoup au Québec
et il y en a deux dans le comté de Verchères, dont un qui est un
projet pilote. Est-ce que ces réseaux intermunicipaux, qui fournissent
ou ont été organisés pour fournir plusieurs
municipalités autres que celles membres des réseaux, vont pouvoir
bénéficier éventuellement de ces programmes d'une
façon collective?
M. Tardif: M. le Président, je suis bien au courant et
conscient des problèmes de l'alimentation en eau dans les zones, dans
les endroits où il y a des relations intermunicipales le
député de Verchères a, à maintes reprises
déjà, souligné ce problème pour la vallée du
Bas-Richelieu et d'autres endroits semblables sur la rive sud je dois
dire que le principe général s'applique, en ce qui concerne les
réseaux intermunicipaux. L'alimentation en eau et l'évacuation
des eaux usées restent et demeurent des fonctions essentiellement
locales, urbaines, auxquelles peut contribuer l'Etat québécois,
dans les mesures des programmes énoncés.
Ce premier principe étant énoncé, le
deuxième élément qu'il est important de retenir, c'est
dans quelle mesure chacune des municipalités, individuellement, peut
s'inscrire à l'intérieur des programmes existants.
Il est fort probable que de petites municipalités de la rive sud,
incluses ou non dans les villes faisant partie de ce réseau
intermunicipal, puissent s'inscrire individuellement, dans l'un ou l'autre des
programmes et ainsi bénéficier de ce qui est prévu.
Le troisième élément qui est peut-être la
pierre d'achoppement de telle chose, c'est que, généralement, les
réseaux intermunicipaux supposent une espèce de coordination, que
les gens s'assoient à la même table, que possiblement, les
montants d'argent qui seraient dévolus à l'une ou l'autre, en
vertu des programmes individuels, soient mis dans une caisse commune,
gérés d'une façon commune. Jusqu'à maintenant, il
semble y avoir eu peu de volonté de la part des municipalités
pour cette forme d'action commune et collective.
Il suffit de voir que l'arrêté en conseil adopté par
l'ancien gouvernement, concernant neuf municipalités de la rive sud, est
venu à la suite de l'inaction des municipalités d'agir
individuellement et collectivement. La situation n'est pas pour autant
solutionnée. Il est presque à se demander
s'il ne faudra pas, en quelque sorte, vu l'urgence en certains endroits,
assujettir l'octroi éventuel d'une aide dans les réseaux
intermunicipaux à une forme de solution en commun des
problèmes.
C'est l'état actuel de la question. Il faudra peut-être se
demander s'il ne faudrait pas en venir là. Mais, encore une fois, le
principe général, c'est que l'alimentation en eau reste une
fonction locale.
M. Charbonneau: Je pense que ce principe est reconnu par
plusieurs municipalités. J'ai rencontré, en fin de semaine, des
représentants de certaines municipalités qui sont membres du
premier réseau en question, l'AIBR, l'Aqueduc intermunicipal du
Bas-Richelieu, et on me signalait un point particulier qui pourrait
éventuellement créer des problèmes. C'est que si,
éventuellement, les municipalités présentaient
individuellement leurs demandes et qu'elles étaient accordées
à certaines municipalités membres du réseau et
refusées à d'autres, il pourrait finalement se produire une
espèce de chicane de jalousie qui remettrait en cause le bon
fonctionnement d'une espèce d'association qui s'est bâtie au cours
des années.
Pour le bien-être et l'efficacité du réseau
intermunicipal et pour sa survie, on me signalait qu'il était
préférable, dans ce cas, de traiter surtout si on est
d'accord sur le principe des associations intermunicipales, une espèce
de principe régional de traiter collectivement avec ces
réseaux. Par exemple, dans ce cas, la plupart auraient de la
difficulté à répondre au programme PAIRA, mais pourraient
très bien être admissibles à un programme Liquidation, du
fait qu'on est à terminer, par exemple, un projet et un plan qui est
déjà en marche depuis plusieurs années.
On soulignait la difficulté éventuelle à laisser
des municipalités qui sont déjà associées, agir
individuellement, ce qui créerait un peu de désunion à
l'intérieur des groupes existants.
M. Tardif: M. le Président, le problème, encore une
fois, de la solution en commun pour un certain nombre de municipalités
est très réel; il ne s'agit pas de le minimiser. Il se peut que
la solution soit vers la création d'organismes supra ou intermunicipaux.
La question qu'il y a lieu de se poser, c'est: Est-ce que l'on va créer
des organismes intermunicipaux à vocation spécifique? Par
exemple, une commission de transport de la rive sud, une commission des eaux de
la rive sud ou encore une commission des sports et loisirs de la rive sud et
les ajouter les unes après les autres ou bien ne créer je
passe la préparation de plans d'aménagement, d'urbanisme et ses
autres fonctions qu'un seul organisme, dans ce cas et dans les autres
cas.
Je pense que c'est là autant de solutions qui ne doivent pas
venir encore une fois de la volonté de Dieu le Père à
Québec, mais bien des gens sur place même à savoir qu'ils
ont un problème d'alimentation en eau et de transport.
Ils savent pertinemment que, seuls, ils ne peuvent pas le
résoudre. Ils doivent donc s'asseoir avec le voisin. Individuellement,
chacune municipalité a droit à des subventions individuelles.
Collectivement, les gens ont droit à une subvention au regroupement des
municipalités, individuellement aussi, ou la nouvelle ville
regroupée aurait droit automatiquement à des subventions per
capita que chacune d'entre elles, ayant moins de 10 000 âmes, n'aurait
pas. A un moment donné, il y a un calcul qui doit se faire quelque part.
Quel est notre intérêt de rester tout seul avec nos
problèmes ou de se mettre ensemble pour les résoudre. C'est
cela.
Là, on veut à la fois rester seul et, à la fois
avoir l'aide de l'Etat, ou, comme disent les Anglais, manger son gâteau
et l'avoir en même temps. Ce n'est pas possible. Je pense que c'est
d'expliquer cette situation aux municipalités que pourraient s'employer
à bon escient les députés des régions où de
tels problèmes intermunicipaux existent.
M. Charbonneau: En fait, je ne suis pas certain si on s'est
compris. Dans le cas de certains de ces réseaux, j'en ai deux dans mon
comté, qui regroupent plusieurs municipalités, l'association est
déjà faite. On est d'accord sur ce principe. Même, on peut
peut-être dire que par chez nous, on est à l'avant-garde dans ce
domaine. Maintenant que ces associations sont faites, on signale que cela
mettrait en danger justement l'unité de ces regroupements si on les
considérait maintenant individuellement, c'est-à-dire que si on
considérait chaque unité de ces associations prise
individuellement.
M. Tardif: M. le Président, je suis bien conscient que
dans les cas où il existait et où il existe déjà
implantés sur le territoire des organismes intermunicipaux du type
auquel fait allusion le député de Verchères, nous sommes
devant une situation de fait. C'est à l'intérieur des programmes
existants qu'il faut essayer de trouver une solution. Comme autre fin, ou comme
autre élément à certaines solutions en commun, il faut
voir l'effet parfois néfaste que peut avoir le fait de relier ensemble
un groupe de municipalités dans un réseau intermunicipal
d'aqueduc.
Lorsqu'on a des municipalités situées à
différents points d'un territoire comme la vallée du Richelieu,
territoire éminemment propice à l'agriculture, et qu'on relie
toutes ces municipalités par un réseau d'aqueduc, vous imaginez
bien que nous venons de condamner à plus ou moins courte
échéance un certain nombre d'acres de terres arables, que le
développement va évidemment se mettre là-dedans, et que
l'Etat, qui plus est, aura subventionné en quelque sorte la plus-value
qui sera dévolue aux terres de la région ainsi
équipées d'infrastructures. Or, je dis: Avant de favoriser des
développements intermunicipaux, surtout dans ces milieux, notamment dans
le cas du territoire du député de Verchères, je serais
extrêmement prudent, et lorsque de telles ententes intermunicipales sont
justifiables et ne risquent pas d'avoir ces effets secondaires, à ce
moment-là, les autres considérations évoquées, je
pense, jouent pleinement.
De là à dire ce qui sera fait spécifiquement dans
le cas de l'AIBR, je vous inviterais à consulter les fonctionnaires du
ministère, ou enfin, je peux le faire, moi, pour vous donner les
réponses précises dans ce dossier.
M. Charbonneau: Mais je ne voulais pas nécessairement
entrer dans ce cas particulier. Vous m'avez un peu devancé en indiquant
que cela créait un problème, dans ce genre de milieux, de
régions, qui sont des régions à vocation agricole.
M. Tardif: Le député de Verchères est
peut-être en avance sur le ministre?
M. Charbonneau: Non, j'espère. Il me ferait un plaisir
immense de savoir s'il y en avait d'autres.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Shefford.
M. Verreault: Je n'ai pas tellement suivi hier, parce que
j'étais absent...
M. Charbonneau: M. le Président...
M. Verreault: ... mais, à la commission de
l'environnement, le ministre avait suggéré de demander au
ministre des Affaires municipales la liste des 87 priorités qu'il avait
reçue. Est-ce qu'il pourrait la déposer? Est-ce qu'elle a
été demandée?
M. Tardif: Oui. Je ne crois pas que cette question m'ait
été posée hier. J'ai eu deux demandes de la part du
député d'Argenteuil concernant une fusion et une du
député de D'Arcy McGee concernant mon cabinet. J'ai
répondu aux deux. S'il y en avait eu une troisième, j'y aurais
répondu volontiers, mais puisque vous la posez, je crois...
M. Verreault: Bon! La liste pourrait être
déposée? Merci. L'autre point qu'il me reste est le suivant.
Lorsque...
M. Charbonneau: Une seconde, M. le député. Est-ce
que je comprends que je ne peux pas terminer les questions que j'avais
commencées?
Le Président (M. Laplante): Absolument, vous pouvez
continuer.
M. Charbonneau: Ah bon!
Le Président (M. Laplante): Je croyais que vous aviez
fini...
M. Charbonneau: Non, ce n'était qu'une remarque...
Le Président (M. Laplante): ... de la façon dont
vous avez donné réponse au ministre...
M. Charbonneau: Non, non.
Le Président (M. Laplante):... il avait devancé vos
questions. En devançant vos questions, cela voulait...
M. Charbonneau: Pas à ce point.
Le Président (M. Laplante): ... dire que vous aviez
terminé dans mon esprit. Si vous aviez une autre question, allez-y, M.
le député de Verchères.
M. Charbonneau: M. le Président, mon collègue de
Papineau me signale qu'il aurait une question accessoire...
M. Alfred: ... sur le même sujet.
M. Charbonneau: Si je peux continuer par la suite, je pourrais
lui permettre de poser sa question...
Le Président (M. Laplante): S'il y a d'autres questions
accessoires, parce que j'irai par ordre de priorité ici, si ce sont
toutes des questions accessoires, parce qu'on est tous au programme 11 et il
n'y a seulement qu'un élément.
Pour moi, ce sont toutes des questions accessoires qui vont être
posées là-dessus. Je serai obligé d'y aller par ordre de
priorité.
M. Charbonneau: Dans ce cas, je voudrais signaler au ministre des
Affaires municipales que, dans des zones agricoles, il se pose deux
problèmes. D'une part, il y a la nécessité je pense
que, s'il y a un député qui est bien au fait et bien conscient de
cette situation-là, c'est moi de protéger le sol arable et
de conserver la vocation agricole. Par ailleurs, on me signale, surtout dans un
milieu où l'industrie laitière est bien développée,
que cela crée des problèmes parce qu'actuellement, les
agriculteurs sont obligés de s'alimenter à des puits et ils ne
peuvent obtenir que de l'eau sulfureuse ou salée qui détruit leur
équipement. Il y a donc un danger réel et je pense que, dans le
milieu de la vallée du Richelieu, qui ne regroupe pas uniquement mon
comté, les gens sont assez conscients de ce problème. Par
ailleurs, dans bien des secteurs, les réseaux intermunicipaux avaient
d'abord et souvent été conçus pour développer et
favoriser l'activité économique dans le domaine agricole. On
pourrait peut-être inciter les municipalités à
présenter éventuellement des plans de zonage pour protéger
les terres agricoles, d'une part, et demander aussi au cabinet et au
gouvernement d'accélérer l'étude de certaines lois. Cela
crée véritablement un problème. Cela coûte beaucoup
plus cher, actuellement, pour certains agriculteurs, surtout dans l'industrie
laitière, pour fonctionner.
M. Tardif: M. le Président, je suis bien heureux de
constater l'intérêt du député de Verchères
pour la préservation des sols agricoles et en même temps de
l'équipement des agriculteurs qui souffrent de la salinité ou de
la qualité de l'eau disponible. Il y a également la
nécessité de prévoir un
système d'alimentation en eau qui remplisse non seulement les
fins de la consommation humaine, mais également celles qui peuvent
être mentionnées. Il reste cependant une marge entre satisfaire ce
besoin et avoir des bornes-fontaines en plein champ qui seraient de très
peu d'utilité pour le bétail, fût-il laitier. A partir de
là, je suis ouvert à toutes formes de discussions.
M. Charbonneau: Je voudrais aussi vous signaler un autre
problème concernant les programmes éventuels que vous avez
énoncés. Il était urgent qu'on ait finalement des
programmes assez spécifiques pour l'utilisation des sommes dans le
domaine de l'alimentation en eau potable. C'est qu'il existe actuellement des
municipalités qui n'ont pas de réseau d'aqueduc ou
d'égouts et qui dépendent éventuellement des accords qu'on
pourrait donner à d'autres municipalités.
Par exemple, dans des réseaux intermunicipaux, il y a plusieurs
municipalités clientes ou potentiellement clientes qui pourraient
accéder à certains programmes, mais qui, en pratique, ne pourront
pas déboucher sur de l'alimentation en eau potable si des villes
voisines, elles aussi, n'obtiennent pas éventuellement un accord. Est-ce
qu'on va considérer ces demandes d'une façon globale? Cela
m'amène à vous poser une sous-question également, parce
que vous avez mentionné dans le programme PAIRA qu'éventuellement
vous seriez favorable à ce que des fonctionnaires aillent sur les lieux
voir les besoins, étudier les besoins. Je vous signale qu'il serait
peut-être important que dans plusieurs de ces cas, on ne se contente pas
d'une étude livresque à Québec, mais qu'on incite les
fonctionnaires et du ministère des Affaires municipales et de
l'environnement à se déplacer et à faire une étude
sur le terrain des besoins des gens pour que les réponses, qu'on
obtiendra dans un sens ou dans l'autre, soient appuyées sur une
connaissance des besoins et de la réalité.
M. Tardif: M. le Président, je pense une partie de la
réponse ne peut venir que de mon collègue de l'environnement: il
lui appartient d'envoyer des inspecteurs sur place et de faire les expertises
nécessaires; et évidemment, une partie relève de mon
ministère. Lorsque des ordonnances sont émises par les services
de protection de l'environnement enjoignant une ou plusieurs
municipalités de s'unir pour fins d'alimentation en eau ou encore
enjoignant une municipalité d'en alimenter une autre, à ce
moment-là il y a des programmes existants qui peuvent servir de la
même manière. A l'heure actuelle, le problème ne se situe
pas au niveau de la municipalité n'ayant pas de réseau d'aqueduc
et d'égouts et se faisant desservir par une autre plutôt qu'elle
ait son propre réseau, mais bien au niveau de la municipalité qui
doit desservir parce que, dit-elle, à ses propres fins elle n'aurait pas
à agrandir son usine, à faire telle dépense et alors elle
se voit contrainte de le faire pour une autre. Alors, il y a là un
problème réel, mais qu'il ne faudrait pas exagérer, encore
une fois, et qui, je pense, comme se plait à le souligner le
député de D'Arcy McGee, était d'autant plus facilement
solutionné que le député coiffait les deux casquettes,
celle à la fois de responsable de l'environnement et responsable des
Affaires municipales et qu'il y avait de longs conciliabules entre les deux, ce
qui n'est pas le cas présentement, non pas du fait qu'il soit difficile
de se rejoindre mais évidemment que ce soient deux personnes,
travaillant dans deux ministères.
Néanmoins, c'est une question qui est à l'étude
présentement, surtout par le truchement du COMPAT, où ces
problèmes sont abordés.
M. Charbonneau: En fait, ce que vous soulignez et ce que je
voulais souligner immédiatement après, c'est qu'il y a des
problèmes d'harmonisation des rapports entre les fonctionnaires du
ministère de l'environnement et les fonctionnaires des Affaires
municipales, qui mériteraient, surtout s'ils ont à travailler en
commun pour l'acceptation ou l'étude des programmes ou des demandes,
qu'on en tienne compte. Je pense que la façon dont vous venez de nous
répondre, c'est que vous êtes conscient qu'il existe un certain
nombre de problèmes de ce genre.
M. Tardif: Les rapports sont très bons, M. le
Président. Ce n'est pas la question que les rapports ne sont pas bons
entre l'environnement et les Affaires municipales. Ils sont excellents, mais
les ministères n'étant pas réunis dans une seule et
même personne, évidemment, il y a des intermédiaires et
cela amène peut-être des délais.
Maintenant, ceci dit, il y a un problème peut-être plus
fondamental que les relations personnelles ou interpersonnelles, c'est celui de
la vision technique des ingénieurs et de la vision de l'administrateur
municipal. C'est-à-dire qu'un projet peut être techniquement
recommandable, peut être selon les règles de l'art, mais peut
s'avérer nettement au-dessus des moyens des municipalités.
Finalement, je pense qu'il y a un arbitrage à faire et cet arbitrage ne
saurait être laissé aux seuls techniciens de l'environnement,
fussent-ils encore les meilleurs ingénieurs, et les plans qu'ils
approuvent sont vraiment des plans en tout point conformes à toutes les
normes et aux règles de l'art, mais ça dépasse les moyens
de la municipalité.
M. Charbonneau: M. le Président, vous me signalez que je
devrais terminer. Je vais faire seulement une remarque en terminant, je
souhaiterais, M. le ministre, qu'éventuellement, lorsque vous aurez
établi vos ordres de priorité et que les fonctionnaires
procéderont à l'étude et qu'il y aura des refus, parce
qu'il y aura sans doute des refus dans certains cas, on puisse justifier
je pense que c'est le minimum auquel les citoyens peuvent s'attendre
adéquatement ces refus pour que les gens sachent exactement dans les
municipalités, pas uniquement les administrateurs municipaux, mais les
contribuables, les citoyens, pourquoi éventuellement le gouvernement et
les fonctionnaires ont opté pour telle ou telle décision. Je
pense que ce qui a fait défaut souvent dans le passé,
c'est qu'on ne justifiait pas d'une façon ou d'une autre les
décisions gouvernementales. Les gens ne savaient pourquoi on leur avait
refusé telle ou telle chose alors que, pendant des années, on
leur avait promis un certain nombre de services publics.
C'est une remarque et j'espère qu'on va en tenir compte, parce
que, chez nous, c'est important.
M. Tardif: M. le Président, je ne peux pas parler pour le
passé, je vais seulement m'engager pour l'avenir.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Shefford.
M. Verreault: Dans ce cas-là, on peut toujours convenir
que le ministre va déposer prochainement la liste des
priorités.
M. Tardif: C'est-à-dire que la demande est-elle
formulée, M. le Président?
Le Président (M. Laplante): La demande officielle des 87
priorités du ministère des Affaires municipales. M. le
ministre.
M. Tardif: M. le Président, je n'ai pas objection à
déposer la liste en question. Il reste qu'il s'agit là d'un
document de l'environnement, donc relevant de mon collègue de
l'environnement, et comme c'est un document qui émane de ses services,
ce serait peut-être plus normal que ce soit déposé par lui,
quoi qu'il ait dit à sa propre commission parlementaire. Mais comme
cette commission est finie, je veux bien la déposer puisqu'il n'y a
absolument rien là de dérogatoire. Normalement...
Le Président (M. Laplante): Je crois que si l'on suit les
coutumes des commissions parlementaires de divers ministères, je serais
obligé de dire que cette demande ne peut se faire à cette
commission parlementaire, suivant le journal des Débats du 4 juin 1975.
On ne peut pas demander, à une commission parlementaire, des documents
qui appartiennent à un autre ministère.
M. Goldbloom: M. le Président, sur cette question de
règlement, si vous me le permettez, le ministre semble indiquer qu'en
collaboration avec son collègue de l'environnement, il n'a pas
d'objection. Si le ministre avait une objection, nous pourrions formuler, soit
verbalement, soit par écrit, au feuilleton de la Chambre, la question
à son collègue de l'environnement, pour raccourcir la chose.
Le Président (M. Laplante): II reste que c'est un
précédent que cela créerait sur la recevabilité de
cette question. C'est pour cette raison que je ne voudrais pas, en tant que
président de commission parlementaire...
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Selon le texte d'alors, si on
commence à recevoir des documents d'autres ministères, ce sont
des précédents qu'on crée et des embêtements
pourraient être créés à d'autres présidents
de commissions parlementaires. C'est surtout sous cet aspect que...
M. Verreault: C'est surtout le fait de connaître la bonne
collaboration entre les deux ministères, vous savez.
Le Président (M. Laplante): Je n'aurais pas objection
à ce que vous les lui demandiez en dehors, je crois qu'il pourrait vous
les donner.
M. Verreault: De toute façon, le ministre a
accepté. Je pense que cela règle le problème.
M. Tardif: Je n'ai aucune espèce d'objection à
déposer la liste en question. Tout ce que je veux dire, c'est que je ne
puis attester de la valeur des renseignements qui sont contenus dans cette
liste qui a été préparée dans un autre
ministère.
Cependant, comme document qui m'a été remis, qui est en ma
possession, qui est en possession du ministère, un document public, je
n'ai pas objection à le remettre. Je ne puis, toutefois, expliquer
pourquoi telle ville, tel document, tel renseignement est là. Il faudra
poser la question au ministère compétent.
Le deuxième élément. M. le Président, je
tiens à souligner que cette liste n'est pas une mise à jour
récente de ce que l'on pourrait appeler les cas les plus urgents, ou
prioritaires, contrairement à ce qu'on peut penser. C'est une liste dans
laquelle il n'y a pas eu une épuration de la partie dite strictement
prioritaire. A partir du moment où il y a un problème
d'alimentation en eau dans un secteur et qu'une étude est faite pour
modifier l'ensemble d'un réseau d'aqueduc, l'ordonnance couvre
l'ensemble du réseau et non plus uniquement la satisfaction stricte du
besoin initial qui a justifié l'étude. A partir de ce
moment-là, tout est englobé là-dedans.
Le troisième élément. Cette liste, encore une fois,
ne tient pas compte si elle dit: Voilà quels sont les plans qui, sur le
plan technique, doivent ou ont été autorisés par les SPE,
cela n'implique pas qu'il y a eu ces études de rentabilité
financière et de capacité des municipalités.
Mais sous toutes ces réserves et en ne pouvant moi-même
justifier ce qui apparaît dans la liste, je suis consentant à la
déposer et cela sera fait aujourd'hui même, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): D'accord.
M. Goldbloom: M. le Président, sur la question de
règlement, je me permets de revenir là-dessus pour une raison
fondamentale. J'ai eu l'impression que vous vous apprêtiez à
rendre une décision et cette décision pourrait faire
jurisprudence. Pour cette raison, j'aimerais ajouter ceci.
Si le ministre n'était pas consentant, vous auriez parfaitement
raison de dire que cette commis-
sion n'aurait point le droit d'exiger, de sa part, le
dépôt. Il me semble cependant que, quand les relations sont
cordiales et tout va assez bien, si, mon Dieu, le ministre citait quelques
lignes du Bourgeois gentilhomme ou du Médecin malgré lui et si
nous lui demandions de déposer l'oeuvre de Molière, il pourrait
être consentant de déposer l'oeuvre de Molière pour
l'intérêt des membres de la commission. C'est une question de
volonté.
Le Président (M. Laplante): Si c'est la volonté
expresse du ministre de vouloir déposer le document, il lui est loisible
de le déposer.
M. Tardif: Je le ferai aujourd'hui même, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): M. le
député...
M. Verreault: Seulement un dernier mot, j'aimerais poser une
question au ministre. Lorsqu'un projet est formé par une
municipalité pour des travaux d'aqueduc et d'égouts, j'ai compris
tout à l'heure que cela prend l'approbation de l'environnement. Lorsque
l'environnement a ordonné à une municipalité
d'exécuter des travaux, parce qu'ils sont prioritaires et que la
municipalité n'a pas la capacité de payer, étant
donné, que l'obligation du service de l'environnement d'exécuter
ces travaux peut favoriser davantage on parle des 87
municipalités prioritaires l'obtention d'une subvention, parce
que, actuellement, avec les nouvelles directives que vous avez données,
il y a différentes subventions éligibles, mais, si on
considère des municipalités qui, dans le passé, auraient
pu être éligibles à d'autres genres de subventions, et
qu'elles ne le sont plus aujourd'hui, quels sont les avantages, de quelle
manière pourraient-elles s'en sortir?
M. Tardif: M. le Président, il faut bien comprendre que
cette liste, qui n'est pas récente d'ailleurs, que le
député de D'Arcy McGee connaît fort bien, puisqu'elle a
été confectionnée non pas ces derniers temps, mais encore
il y a déjà un moment de cela était cotée, ou il y
avait une espèce de cote qui existait A, B, C, D, E, on pourra voir dans
quelle mesure les réalisations étaient à la mesure des
cotes... Mais, indépendamment de ceci, ce que je veux bien souligner,
c'est que même si un projet est inclus dans ladite liste, peu importe sa
cote prioritaire, c'est que tout dans le projet n'est pas également
prioritaire. Un problème d'alimentation en eau très concret dans
un coin, qui peut être résolu par une mesure ponctuelle et
satisfaisante, peut parfois être l'occasion pour une municipalité
de repenser, de rebâtir entièrement son réseau, de se doter
de capacités excédentaires en prévision d'un
développement pour les quinze ou vingt prochaines années, parfois
basé sur des extrapolations de population qui sont complètement
farfelues eu égard à la diminution de population dans certains
endroits, notamment en périphérie de Montréal, par
exemple. Tout ceci nous amène donc à une ordonnance
créée au dé- part, je le dis, par un besoin réel,
mais qui couvre l'ensemble du projet sur le plan technique, lequel projet,
encore une fois, est tout à fait conforme aux règles de l'art, si
bien que ce n'est plus uniquement une analyse qui consiste à dire:
Est-ce qu'on va prendre le projet A, le projet B, le projet C, lequel parmi les
87, mais quelle partie de chaque projet allons-nous prendre comme étant
vraiment prioritaire? C'est jusque-là qu'il faut pousser l'analyse.
M. Verreault: Vous savez, M. le ministre, où je veux en
venir, c'est au dossier de Granby. Nous avons eu la chance d'en parler.
M. Tardif: Presque plus...
M. Verreault: Oui, mais, c'est parce que...i l ne faut pas
exagérer. Il n'en reste pas moins que nous en avons discuté avec
le ministre de l'environnement il y a à peu près quinze jours ou
trois semaines.
Pour la ville de Granby, c'est un problème énorme. Elle a
exécuté les travaux, elle a dépensé des millions.
Le dossier a été étudié, le sous-ministre est
peut-être au courant du dossier, il est d'une importance capitale,
provenant d'ordonnances du ministère de l'environnement, et,
actuellement, une réponse négative leur a été
donnée. La dernière fois que je vous ai rencontré, vous
m'avez dit que le dossier de la ville de Granby parce que c'est
là où j'en venais devrait être
reconsidéré et que, d'ici peut-être quelques semaines ou un
mois, je pourrais obtenir d'autres renseignements plus pertinents. Je reviens
toujours à la même question. Les relations entre l'environnement
et les Affaires municipales obligent, à un moment donné, à
faire des travaux. Il y a des études qui sont faites qui
considèrent que la capacité d'une ville est plus...
M. Tardif: M. le Président, lorsque le
député de Shefford a soulevé le problème de Granby
dans une réunion antérieure concernant la Yamaska, je n'ai pas
dit que nous allions reconsidérer le cas de la ville de Granby, mais que
j'allais demander à mes fonctionnaires de me sortir ce dossier pour voir
de quoi il s'agissait, de quoi il retournait. Dans les 1600
municipalités, je n'avais pas à la mémoire ce qu'il en
était. Ce que l'on me dit, c'est qu'il n'y a eu aucun document, aucune
autorisation, ni du Conseil des ministres, ni du Conseil du trésor, pour
ces travaux, même aucun engagement du ministre, aucun engagement
écrit du ministre. Il s'agit de travaux de l'ordre de $12 millions. Or,
la ville de Granby est une ville de 40 000 de population. Ce n'est pas un
projet de $12 millions, mais une demande de subventions de $12 millions, le
projet étant plus élevé que cela. A l'heure actuelle, la
ville de Granby, ville de 40 000 habitants, qui se signale par le dynamisme de
son maire et de ses industries locales, ne nous apparaît pas, compte
tenu, encore une fois du fait que tout ceci s'est fait sans aucun engagement
formel du gouvernement... je dois avouer que cela cause vraiment des
problèmes et que les gens de la ville, ayant décidé
d'aller de l'avant avec leur projet, devaient estimer à ce moment qu'ils
en avaient la capacité, puisqu'ils ont fait des travaux sans devoir
s'assurer au préalable d'une contribution gouvernementale.
M. Verreault: M. le Président, voici. Elle a reçu
des ordonnances de l'environnement l'obligeant à faire ces travaux,
à cause de l'aménagement de la rivière Yamaska. C'est
pourquoi elle a exécuté ces travaux, en espérant,
évidemment, dans le cadre de l'aménagement, comme pour toutes les
autres municipalités qui longent la rivière Yamaska, obtenir des
subventions, parce qu'à elles seules, les municipalités sont
incapables de payer tous ces frais.
M. Tardif: II faudrait que les municipalités fassent la
démonstration de cette incapacité de payer et, encore une fois,
l'émission d'une ordonnance des services de protection de
l'environnement, c'est-à-dire ordonner à une ville de procurer de
l'eau à ses citoyens, n'implique pas une obligation pour le gouvernement
du Québec de contribuer à la réalisation de cette fonction
municipale essentielle.
M. Verreault: Somme toute, vous voulez simplement dire que, si
les municipalités ont été échaudées, il faut
qu'elles en prennent leurs responsabilités. Mais vous ne croyez
pas...
M. Tardif: Non, je dis que la loi...
M. Verreault: ... qu'à un moment donné, ça
peut être compliqué pour le ministère de l'environnement de
continuer à poursuivre le projet de la rivière Yamaska. C'en est
un parmi cinq.
M. Tardif: Non, mais là, il ne faudrait pas
déborder...
M. Verreault: Non, sans déborder, j'en conviens.
M. Tardif: M. le Président, sur l'ensemble du
problème de la Yamaska, il y a un dossier qui est à
l'étude par mon collègue à l'environnement et, dans le
cadre des ententes régionales, il y a des montants qui sont
prévus pour le bassin de la Yamaska. C'est un problème quand
même différent de celui strictement de l'alimentation en eau dans
une municipalité et dans une ville, en particulier de l'ampleur et de la
taille de Granby. Encore une fois, le législateur fait de ces services
municipaux, d'aqueduc et d'égouts une responsabilité locale. Une
municipalité de la taille de Granby, qui se voit émettre une
ordonnance par les services de la protection de l'environnement... Parfois,
pour pallier l'insouciance que certaines municipalités ont pu manifester
de ne pas avoir, disons, pris les mesures nécessaires à temps
pour fournir l'eau potable à la population, si l'environnement
intervient pour dire: Vous allez devoir faire les travaux, à ce
moment-là, je pense qu'il n'est que normal que les municipalités
assument la responsabilité financière de ceci.
M. Verreault: ... a été fait dans le cadre de
l'OPDQ pour l'aménagement de la rivière Yamaska et, comme je le
mentionnais à une certaine réunion j'ai d'autres
collègues ici Granby est la première ville
impliquée dans le dossier. Si Granby subit, disons, ce qu'elle s'attend
de subir, c'est sûr que Saint-Hyacinthe n'embarquera pas dans le
projet.
M. Tardif: M. le Président, si on fait allusion ici
à la portion des travaux sous forme de barrages ou autrement qui
s'inscrivent dans le cadre du programme régional de l'épuration
de la Yamaska, là, il s'agit d'une chose différente pour laquelle
il y a des budgets à l'OPDQ.
M. Verreault: Mais lorsque la ville de Granby...
M. Tardif: Non, mais enfin, quand on dit que tout est
relié avec tout...
M. Verreault: ... M. le Président, a investi une vingtaine
de millions de dollars dans son sous-sol pour faire des égouts
collecteurs, des aqueducs et des choses semblables, elle l'a fait,
évidemment, sous la pression de l'OPDQ et de tout l'organisme en
question, ce qui fait qu'on va commencer l'aménagement et
l'assainissement de la rivière Yamaska. Vous avez Granby et Waterloo qui
sont à la source même de la rivière Yamaska. Donc, dans les
circonstances, vous allez faire ça parce que, quand on assainit, on
commence à la source et on va vers le fleuve. Dans les circonstances,
Granby a été la première à passer; il y a aussi
jusqu'à Saint-Hyacinthe et même plus que ça.
Saint-Hyacinthe observe je prends mon collègue à
témoin ce qui se passe à Granby. Il y a un front commum
des municipalités. D'ailleurs, il y a également mon
collègue d'Iberville qui est impliqué dans ce dossier. Soyez
persuadé qu'eux... Moi, je vois très mal mon collègue
d'Iberville dire aux municipalités: Allez, dépensez des millions
et des millions et soyez certaines que vous n'aurez pas une "maudite cenne",
comme on dit, du gouvernement pour vous aider. La plupart des
municipalités mon collègue d'Iberville peut en
témoigner ne sont pas capables d'assumer ces montants.
M. Tardif: M. le Président, nous sommes passés
assez allègrement de l'eau potable à l'eau usée, de
l'alimentation en eau à l'évacuation et à
l'épuration des eaux. Encore une fois, je dis que la fonction dite
d'alimentation en eau et qui a été entreprise par la
municipalité, qui est une de ces fonctions que lui confèrent le
législateur, comme à toutes les municipalités au
Québec, c'est une fonction municipale et nous croyons que la ville de
Granby peut assumer cette fonction. Pour ce qui est de la partie dite
d'épuration, qui s'inscrit dans le cadre de cette vaste opération
d'épuration
du bassin de la Yamaska, il se peut qu'une partie des travaux
effectués pour fins d'évacuation des eaux usées s'inscrive
dans ce cadre pour lequel des crédits sont disponibles, et que cela
puisse amener la ville de Granby à bénéficier de cette
aide gouvernementale dans le cadre de ce programme précis. On n'exclut
pas cette possibilité.
M. Verreault: En tout cas, juste pour finir, M. le
Président, ce que j'ai de la difficulté à comprendre, je
ne suis probablement pas le seul, c'est qu'il y eut une étude faite par
votre ministère, par des hauts fonctionnaires, peut-être pas de
votre temps, mais du temps de mon collègue, et on avait
déterminé que la ville de Granby, dans ce contexte, pouvait
être admissible à une subvention. Il y a même un montant qui
a été mentionné, et ce n'était pas un engagement,
je tiens à la préciser. D'autre part, si, à ce
moment-là, on avait cru bon que la ville de Granby obtienne une
subvention sur une période de dix ans, j'imagine que cela ne vient pas
seulement d'un ministre, mais surtout d'une étude faite par des hauts
fonctionnaires, je me repose la question, comment se fait-il que, maintenant,
elle ne soit plus admissible?
M. Tardif: M. le Président, je pense que j'ai dit assez
clairement qu'il n'y avait eu aucun, mais aucun engagement, ni du Conseil des
ministres, c'est-à-dire du gouvernement, ni du Conseil du trésor,
ni de l'ex-ministre des Affaires municipales. J'inviterais le
député de D'Arcy McGee, s'il le juge à propos, à
confirmer ce que je dis.
M. Verreault: II n'y a eu aucune confirmation écrite. Mais
on a fait une étude et on a sorti un montant. C'est ce non-sens que j'ai
de la difficulté à gober. Il n'y a eu aucune confirmation, mais
on sort un montant, peut-être très imaginaire, de $12 millions sur
dix ans. Si on parle de $12 millions sur dix ans, c'est parce qu'on calcule
quand même... Cela ne vient pas de moi, ce n'est pas moi qui ai fait
l'étude, je crois que le sous-ministre sait pertinemment ce que je veux
dire. Je ne l'ai pas inventé. Il n'y a pas un de mes collègues ou
un député qui va refuser pour une municipalité de son
comté une subvention, qu'elle soit de $12 millions ou de $1 million, M.
le Président. Connaissant la charge, le fardeau fiscal des
municipalités... Si le ministère des Affaires municipales n'est
plus capable d'envisager un montant aussi important en subventions, qu'il soit
moindre, cela n'a pas d'importance, mais je sais que tout montant qui pourrait
être donné en supplément à la ville de Granby dans
les circonstances, dans le dossier dont je fais mention, serait fortement
apprécié.
M. Tardif: Pourrais-je demander au député de
Shefford à partir de quel moment il a été saisi de cette
requête de la municipalité au montant de $12 millions?
M. Verreault: Depuis trois à quatre ans. M. Tardif:
Depuis trois à quatre ans.
M. Verreault: Le dossier a été étudié
et réétudié.
M. Goldbloom: M. le Président, si je peux intervenir, je
dois confirmer, comme le député de Shefford l'a fait, qu'il n'y a
pas eu d'engagement à l'endroit de la ville de Granby. Je voudrais
cependant souligner que le montant évoqué de $12 millions ne
m'est pas familier. Le dossier que j'ai vu ne comportait pas un montant aussi
élevé. Sans doute qu'avec l'inflation et d'autres facteurs, le
coût des travaux a grimpé dans l'intervalle. Mais je dois en
même temps confirmer ce que vient de dire le député de
Shefford, c'est que la rivière est là. Les municipalités
ont une responsabilité à l'égard de la rivière, de
la qualité de ses eaux. Les municipalités, notamment Granby et
Saint-Hyacinthe, ont posé des gestes. Saint-Hyacinthe a commencé
la construction d'un important collecteur d'égout par rapport à
la construction d'un mur de soutènement qui a été
exigé par le ministère des Richesses naturelles, toujours dans le
cadre du programme de la récupération et du
réaménagement de la rivière Yamaska, et cela de bonne foi.
Il y a eu des pourparlers qui ont quand même laissé entrevoir une
aide aux municipalités.
Comme dit le député de Shefford, que le ministre, ayant
adopté une nouvelle attitude qui lui est propre, refasse des calculs et
arrive à d'autres chiffres, c'est une chose, mais qu'il rejette
entièrement sur les épaules des municipalités et surtout
sur les épaules de municipalités qui ont déclaré
carrément, publiquement, à plus d'une reprise, qu'elles sont
incapables d'assumer seules le fardeau impliqué pour la
récupération de la rivière Yamaska, il me semble que le
ministre va trop loin en prenant cette position. Donc, à l'instar de mon
collègue de Shefford, j'aimerais inviter le ministre à repenser
le problème de Granby. Il me semble que, s'il accepte de le faire, il
devra fatalement revoir le dossier dans le contexte du problème de la
Yamaska. Si, en répondant à la ville de Granby comme probablement
à la ville de Saint-Hyacinthe qu'il n'est pas en mesure d'offrir de
l'aide à même son propre budget, il invoque certaines
disponibilités à l'OPDQ, il me semble que les
municipalités, leurs citoyens et tous ceux qui habitent le bassin de la
Yamaska auraient droit à un portrait clair de ce qui est disponible de
la part du gouvernement et à quelles fins précises, pour
qu'ensemble, on puisse récupérer une des importantes
rivières du Québec.
M. Charbonneau: M. le Président, est-ce que vous me
permettriez une question au député de Shefford pour obtenir une
précision, parce que je n'ai pas trop saisi tantôt une de ses
remarques et je voudrais être certain d'avoir bien compris?
Le Président (M. Laplante): Le député de
Verchères.
M. Charbonneau: Lorsque vous avez dit tantôt qu'il n'y a
pas un député qui va refuser une subvention, est-ce que vous
vouliez dire par là que,
finalement, c'était vous qui donniez les accords ou qui
acceptiez...
M. Verreault: Voyons!
M. Charbonneau: C'est parce que c'est ce que vous avez dit
tantôt.
M. Verreault: Non, écoutez. S'il y a une subvention qui
doit être donnée dans votre comté, c'est sûr et
certain que vous ne ferez de vos mains et de vos pieds pour dire au ministre:
Ne le faites pas.
M. Charbonneau: C'est bien certain.
M. Goldbloom: M. le Président, si le député
de Shefford ou tout autre député avait eu entre ses mains la
possibilité de prendre une décision, la ville de Granby aurait eu
sa subvention il y a plusieurs années. Soyons logiques.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Papineau. Vous avez fini, M. le député? Le député
de Papineau.
M. Alfred: M. le Président. Le problème des
égoûts et de l'aqueduc pose d'emblée le problème de
la gestion municipale. Nous savons très bien que, dans ce nouveau
gouvernement, nous essayons d'avoir une saine gestion nationale et, quand je
parle de saine gestion nationale, je parle de l'Etat québécois.
Cette saine gestion nationale implique aussi une saine gestion municipale. Or,
le problème posé par les municipalités qui veulent rester,
bien sûr, dans leur vase clos avec des élus locaux à
l'esprit de clocher, empêche, bien sûr, une saine gestion
municipale. Est-ce qu'il ne faudrait pas, dans cette affaire, que le
gouvernement intervienne pour arriver à une interrelation entre les
municipalités, que le gouvernement repense la façon dont ces
interrelations ont été faites pour préciser les objectifs
visés, quand on parle de collaboration et d'interrelation, et même
les buts poursuivis, en vue d'amener les municipalités à penser,
non pas en fonction des élus qui, par définition, parlent
uniquement en termes de votes, mais en fonction de la population, bien
sûr, qui peut être victime de l'esprit de clocher de ces
élus locaux? Donc, est-ce que le gouvernement n'a pas le mandat
précis d'informer la population quand, par exemple, ces problèmes
d'esprit de clocher sont posés et empêchent, bien sûr, une
véritable relation entre les municipalités, problèmes qui
peuvent durer, comme cela s'est fait dans le passé? Tel est le devoir,
d'après moi, de l'Etat Québécois, dans cette nouvelle
relation entre les municipalités. C'était aussi un
commentaire.
M. Tardif: M. le Président, si on peut en terminer avec ce
cas particulier, je tiendrais à apporter ici des précisions sur
la façon dont se composent ces $12 millions, puisqu'il ne s'agit pas
uniquement d'augmentation des coûts à cause de l'inflation, mais
bien de deux projets.
Le premier projet en vertu d'un règlement 927-74, donc au cours
de l'année 1974, pour un montant de $5 577 557, encore une fois,
couvrait "extension du réseau d'égout sanitaire par la pose d'un
égout collecteur sur une longueur de 7900 pieds et du réseau
d'acqueduc sur 6490 pieds." Donc, on extensionnait les réseaux existants
et il s'agissait essentiellement, dans le cas du réseau d'acqueduc,
d'extension pour développement nouveau.
Dans le cas des règlements d'emprunts suivants, 945-74, 946-74 et
954-74, pour un montant de $7 160 257 et les fins du projet, des
règlements, étaient les suivantes: agrandissement de l'usine de
filtration, station de pompage d'eau brute et conduite d'amenée à
l'usine de filtration. Voilà les deux projets qui nous donnent ce
montant de $12 millions dans le cas de la ville de Granby.
Je tiendrais à souligner qu'une ville de taille à peu
près identique, soit celle de Saint-Jean, est aux prises avec un
même problème présentement, donc agrandissement d'une usine
de filtration, station de pompage, et cette municipalité de même
taille, avec substantiellement la même situation financière,
réussit à s'organiser par ses propres moyens.
Le Président (M. Laplante): Le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, le 2 septembre
1975, l'ancien ministre des Affaires municipales indiquait la
possibilité à la paroisse de Saint-Ange-Gardien d'Iberville
d'avoir une subvention pour contribution pour fins d'acqueduc et
d'égouts. A la suite de plusieurs communications avec le
ministère, le 18 février 1977, le ministre m'indiquait que le
ministère respectera l'engagement pris précédemment. En
février 1976, les intérêts étaient de $18 000;
actuellement, ils sont d'environ $30 000. Par téléphone, j'ai
communiqué avec à peu près tous les bureaux du
ministère, encore les 5 et 6 mai. Or, je me pose toujours la question,
à savoir ce qu'il manque pour que la municipalité puisse avoir la
subvention avant qu'il n'en reste plus.
M. Tardif: M. le Président, le cas de Saint-Ange-Gardien
d'Iberville est sans doute dans nos dossiers. Je ne l'ai pas à la
mémoire, mais on est en train de me le procurer.
M. le Président, on m'informe que dans le cas de
Saint-Ange-Gardien paroisse, comté d'Iberville, une somme de $201 883 a
effectivement été autorisée, a reçu toutes les
approbations et le chèque devrait être émis incessamment,
dès la fin de l'adoption des crédits.
M. Beauséjour: Merci, ça presse.
M. Tardif: A bon entendeur salut. M. Saindon: M. le
Président...
Le Président (M. Laplante): Le député
d'Argenteuil.
M. Saindon: M. le Président, j'ai deux dossiers qui
traînent déjà depuis plusieurs années, ils sont
partiellement réglés, mais non pas définitivement. Dans le
cas de la municipalité de Saint-Adolphe-d'Howard, ce dossier remonte
à 1963. C'est pour vous dire qu'il traîne depuis un petit bout de
temps. La première étude dans le dossier de Saint-Adolphe
remonte...
M. Tardif: Plusieurs gouvernements.
M. Saindon: ...à 1963. Le cas de Saint-Adolphe est un peu
particulier, parce que Saint-Adolphe est une municipalité touristique
qui compte, si je ne me trompe pas, à peu près 800 habitants
permanents et durant l'été, avec les environs, cette population
peut passer de 25 000 à 30 000.
Le lac Saint-Joseph est au coeur du village. C'est un lac qui a à
peu près cinq milles de long. C'est un très beau lac, mais il est
en train de se faire polluer de façon permanente, si on peut
dire-permanente.
De toute façon, deux ordonnances ont été
émises pour la construction d'un système d'épuration des
eaux usées et d'un système d'égouts. La première
ordonnance a été émise en 1968. Il y a eu, par la suite,
révision des plans. La deuxième ordonnance remonte au 9 octobre
1973.
M. Tardif: Je m'excuse. Est-ce que je peux répondre
immédiatement au député d'Argenteuil?
M. Saindon: Oui.
M. Tardif: On m'informe que dans le cas de
Saint-Adolphe-d'Howard, dans le comté d'Argenteuil, une subvention
globale de $2 645 000 a dûment été approuvée,
échelonnée sur une période de dix ans, le premier
versement devant être effectué au cours de l'exercice 1977/78, au
montant de $264 500, etc., pendant dix ans. Est-ce que cela...
M. Saindon: J'en venais justement à ça, M. le
ministre.
Le Président (M. Laplante): Vous êtes chanceux, deux
sur deux.
M. Saindon: J'en venais juste à ça. Cela ce sont
les chiffres de 1973. Vous pouvez vous imaginer qu'avec l'inflation qu'il y a
eue depuis ce temps, les chiffres ne seront certainement pas les mêmes.
Ce montant avait déjà été supérieur à
cela. En 1973, pour l'évaluation des travaux le chiffre avait
diminué, parce qu'on avait changé les plans. On a opté
pour des plans un peu moins co-phistiqués.
Que la municipalité reçoive une subvention de l'ordre de
quelque $200 000 par année, échelonnés sur dix ans, je
suis d'accord. Mais une petite municiaplité de 800 habitants permanents,
comment pensez-vous qu'elle soit capable de financer un emprunt de cet ordre?
C'est justement ce que le conseil municipal a toujours dit et
répète encore, qu'il leur est impossible de financer un projet de
cette envergure.
C'est la raison pour laquelle aujourd'hui, les travaux ne sont pas
commencés. Ils ne veulent pas les exécuter, parce que,
disent-ils, ils n'ont pas les ressources financières.
M. Tardif: M. le Président, je suis presque heureux
d'entendre que les travaux ne sont pas commencés, parce que si j'avais
à réétudier ce dossier, la réponse serait
négative. Je me demande s'il appartient à l'Etat du Québec
de subventionner des vacanciers montréalais qui s'en vont passer leurs
vacances à Saint-Adolphe-d'Howard et si on peut demander à l'Etat
québécois de payer une subvention moyenne, pour chacun de ces
vacanciers qui, au cours de l'été, s'en va dans cette
région, des montants de $3000, $4000 ou $5000 par année, pour
leur fournir de l'eau potable.
Lorsque vous parlez d'un fardeau considérable pour une population
de 800 âmes, je veux bien. Mais ce fardeau ne devrait pas être
imputable et imputé uniquement à la population résidant
à l'année, mais à l'ensemble des vacanciers qui vont
là.
Je dois dire, encore une fois, que l'arrêté en conseil
concernant cette municipalité et conformément à ma
déclaration ministérielle, était un arrêté en
conseil adopté par l'ancien gouvernement. Le numéro de
l'arrêté en conseil autorisant ces travaux est 4191-75 et c'est
pour cette raison, uniquement, qu'ils ont été autorisés et
qu'une lettre de confirmation a été envoyée à la
municipalité.
Je dois vous dire encore une fois, que c'est en raison de ces
engagements du gouvernement que la subvention est honorée et si le cas
était réétudié aujourd'hui, en fonction des
critères existants, elle ne le serait sûrement pas à
nouveau.
M. Saindon: M. le Président, j'aimerais faire remarquer au
ministre que je comprends que l'été la population peut aller
jusqu'à 25 000 ou 30 000, mais cette population ne réside
même pas là, l'été. Elle peut être là
pour la fin de semaine, elle peut se loger ou s'abriter de toutes les
façons possibles et imaginables au monde.
Mais lorsque le ministre dit qu'il ne croit pas qu'il soit de la
responsabilité du gouvernement d'aider, dans ces circonstances, les
vacanciers de Montréal qui passent les fins de semaine ou
l'été à Saint-Adolphe, je ne suis pas d'accord. A ce
moment-là, il s'agit de protéger l'environnement.
Qui, à part l'Etat, va prendre le contrôle de la protection
de l'environnement? Il n'y a personne. C'est sûr que la
municipalité serait heureuse de le faire, si elle pouvait le faire
financièrement, mais elle n'est pas capable de le faire, alors qui reste
pour en assurer le contrôle? C'est sûrement le gouvernement.
Je dis que le gouvernement a une obligation dans ces cas et dans ce cas
précis, parce que c'est un des beaux coins de villégiature de la
province et, de la façon dont vont les choses, ce lac et les autres lacs
qui en découlent seront pollués pour des années et des
années à venir si jamais ils sont récupérables.
Entre-temps, c'est la santé du public qui est mise en danger.
M. Tardif: M. le Président, un calcul rapide nous indique
qu'une subvention globale de $2 645 000 pour une population résidante
à l'année de 800 âmes nous donne une subvention par
tête de $3200. Si on calcule une moyenne de quatre personnes par
résidence, par unité de logement, ceci signifie effectivement que
l'Etat québécois subventionnerait $14 000 par résidence
pour fournir de l'eau à cette population.
Lorsqu'on parle de problèmes de pollution du lac, il y a lieu, je
pense, de faire une distinction entre la pollution, l'épuration et
l'évacuation des eaux usées, d'une part, et l'alimentation en eau
potable, d'autre part. Je ne vois pas pourquoi les vacanciers, les
propriétaires de chalets ne pourraient pas s'équiper
individuellement de petits systèmes d'épuration qui, respectant
le principe du pollueur-payeur, éviteraient cette pollution du lac. Il
existe, en dehors des fosses septiques traditionnelles, de petites usines
d'épuration qui, comme nous le soulignait dans une commission
parlementaire, celle de l'environnement plus précisément, le
député de Beauce-Sud, sont précisément
fabriquées dans son comté et qui sont adaptées à
ces problèmes d'évacuation ou d'épuration des eaux
usées sur une base individuelle de 1, 2, 10, 20, 50
résidences.
Il est possible de concevoir des systèmes d'épuration
semblables qui éviteraient ce phénomène et qui est
distinct, de celui de l'alimentation en eau. Encore une fois, pour des
vacanciers étalés dans un décor enchanteur des Laurentides
et que je connais bien, je suis tout à fait d'accord, dans le beau
comté d'Argenteuil, mais qui impliquent des coûts
considérables à partir du moment où des chalets
perchés à flanc de montagne doivent être alimentés
en eau potable et en eau usée, avec des coûts
considérables, puisqu'il faut faire les installations dans le roc et
tout, je dis, à ce moment, si ces gens ont voulu aller s'installer dans
ce décor, il y a évidemment des coûts à cela et ces
coûts, ils doivent les supporter.
M. Saindon: M. le Président, je comprends très bien
ce que le ministre vient de dire.
M. de Bellefeuille: Une question accessoire.
M. Saindon: Je dois cependant lui faire remarquer... Remarquez
bien que je ne veux pas commencer une polémique ni une discussion, loin
de là, mais vous venez de mentionner les chalets sur la montagne, c'est
sûr qu'il y en a trois ou quatre, mettez en une douzaine, si vous voulez,
qui ont une valeur plus que certaine. Je ne parle pas de ceux-là. La
concentration des bâtisses au tour du lac n'est pas sur la montagne. La
montagne, c'est un champignon, cette affaire. La concentration des
bâtiments est sur le platin alentour du lac. Les constructions de
réelle valeur sont plutôt rares. Il s'agit plutôt de
constructions, de chalets qui appartiennent aux ouvriers de Montréal, ce
sont des constructions bien humbles et ces gens ne peuvent sûrement pas
se payer le luxe d'une taxe d'égouts surtout qui va jouer dans $700,
$800, $1000 ou $1200, cela se comprend.
La population différente dont on parle, la population
vacancière, c'est une population qui va là les fins de semaine,
qui vit sous la tente, et je crois qu'on se plaint toujours que les endroits de
villégiature sont tellement rares que ceux que nous avons doivent
être préservés et, surtout, ces endroits sont à
offrir à qui? Non pas à la population de Saint-Adolphe ou de
Lachute ou de Weir ou des petites municipalités environnantes, parce que
des lacs, elle en a. Ces endroits de villégiature sont,
premièrement, pour les populations des centres urbains comme
Montréal ou Saint-Jérôme ou ailleurs.
Dans ces conditions, ce sont justement des installations pour desservir
la population ouvrière des grands centres et c'est ce qui arrive, et,
dans 95% des cas, ce ne sont pas des "mansions", ce ne sont pas de petits
châteaux, ce sont des constructions bien modestes.
C'est pour cela qu'on se pose la question, et je pense que le conseil
municipal de Saint-Adolphe a tout à fait raison lorsqu'il dit qu'il ne
prévoit pas la possibilité d'imposer un tel fardeau à ces
petits propriétaires.
M. Tardif: M. le Président, je partage le souci du
député d'Argenteuil pour procurer des possibilités de
vacances et de plein air à la classe ouvrière. Cependant, je me
demande si, en subventionnant à raison de $14 000 par résidence,
il n'y a pas d'autres moyens d'y parvenir, et je crois personnellement que
oui.
M. Saindon: S'il y en a, c'est justement pour cela que
j'amène ce cas aujourd'hui devant la commission. C'est pour trouver une
solution. Cela fait suffisamment longtemps que ce cas traîne. Je pense
qu'il commence à être un peu urgent qu'il soit résolu.
M. Tardif: M. le Président, cela fait peut-être
depuis 1963, comme dit le député d'Argenteuil, que le cas
traîne...
M. Saindon: Cela prouve que le problème est complexe.
M. Tardif: Cela fait cinq mois que je suis là,
monsieur.
M. Saindon: Je le sais bien.
M. Tardif: Le gouvernement a néanmoins consenti un montant
mentionné de $2,6 millions. Je respecte, conformément à ce
que j'ai dit, l'engagement du gouvernement antérieur. Maintenant, je
pense qu'il appartient à la population de décider, eu
égard à cette contribution, je dis, fort substantielle et fort
généreuse de l'Etat, si c'est encore en deçà de ses
moyens. Si la réponse est négative, je peux vous dire qu'il y a
énormément d'endroits au Québec où des besoins sont
drôlement criants et où ces sommes pourraient être
affectées, M. le député.
M. Saindon: C'est sûr, cela. Je suis d'accord
avec le ministre. J'espère que le ministre, lorsqu'il fera un
effort pour trouver une solution, se rappellera la très forte
concentration de population qu'il y a là, et, sans cette concentration,
j'imagine qu'une solution rationnelle aurait pu être obtenue; mais c'est
justement là le gros problème. J'espère qu'il sera
possible, dans un avenir rapproché, de trouver une solution
remarquez bien que si cela fait seulement cinq mois que vous êtes
là, je suis bien prêt à attendre encore cinq mois, vous
savez. J'ai un autre problème. Il s'agit du problème de
raccordement du système d'égouts de Chatham, autrement dit la
partie de la municipalité de Chatham qu'on appelle Whistletown, à
l'égout collecteur de Lachute. Maintenant le problème, c'est que
les travaux dans la municipalité de Chatham, le secteur Whistletown,
sont terminés. Il faut, d'après le plan directeur de Lachute et
de la région, que ce système d'égouts se rattache à
l'égout collecteur de Lachute. Maintenant, les travaux sont rendus
jusqu'à la limite de Lachute. Lachute dit: Nous n'avons pas d'objection
à ce que le réseau de Chatham, Wistletown, soit
raccordé au nôtre, mais nous n'avons pas à payer les
travaux de raccordement de ce système au nôtre. C'est ce que la
ville de Lachute dit. Maintenant, le système de Chatham
Whistletown est fini, il est construit. Il reste aujourd'hui, le raccordement
à partir de la fin du système de Whistletown à celui de
Lachute qui n'est pas fait. Qu'est-ce qui arrive dans ce cas?
M. Brassard: M. le Président, j'aurais un point d'ordre,
un renseignement, un point de règlement à soulever. J'imagine un
peu que si on passe les 1500 municipalités du Québec à
cette commission parlementaire, la plupart des municipalités ont des
problèmes d'acqueduc et d'égouts, cela va durer longtemps. Est-ce
que c'est le lieu ici, à cette commission parlementaire qui
étudie les crédits du ministère des Affaires municipales,
d'apporter des cas bien spécifiques, bien précis de
problème d'acqueduc et d'égouts, parce que j'en ai plusieurs, je
peux en apporter plusieurs dans mon comté. Je peux prendre ceux des
comtés de mes collègues voisins; cela va faire un joli paquet et
cela peut durer longtemps.
Le Président (M. Laplante): Je peux répondre tout
de suite là-dessus sans soulever de débat, qu'il est coutume dans
les commissions parlementaires, à l'étude des crédits,
à ce que chaque membre puisse même parler jusqu'à 20
minutes sur un même sujet, pour autant qu'il ne déborde pas le
sujet. Le programme qui est actuellement à l'étude touche
justement à ce que le député d'Argenteuil mentionne. Il
peut parler durant 20 minutes de tout ce qu'il y a dans son comté, en
fait de problèmes d'aqueduc, sans qu'on puisse rien y faire. Il n'est
même pas obligé de poser une question à la fin. Les
règlements sont ainsi faits...
M. Brassard: II serait bien plus simple que les conseils
municipaux de ces municipalités aillent rencontrer les fonctionnaires du
ministère pour discuter de leurs problèmes. En tout cas...
Le Président (M. Laplante): Oui, mais, on ne peut rien
changer actuellement. Parfois, par son exposé, il peut toucher à
d'autres problèmes...
M. Brassard: S'il a le droit, d'accord, très bien.
Le Président (M. Laplante): ... et d'autres membres
peuvent en bénéficier.
M. Saindon: M. le Président... M. Goldbloom: M. le
Président...
Le Président (M. Laplante): Le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: ... sur la question de règlement, je pense
que la réponse à la question de l'honorable député
est justement celle que vous lui avez donnée. Elle est simple. La
réponse est: Oui, et c'est la seule. Si un député voulait
soulever une telle question, à quelque autre moment des travaux
parlementaires, il se verrait refuser la possibilité d'en parler. Donc,
toutes ces questions sont accumulées pour l'étude des
crédits.
Une Voix: Je ne crois pas...
M. Goldbloom: Ayant dit cela, M. le Président, je voudrais
cependant ajouter que, si nous repassons le débat de ce matin, nous
constaterons que de telles interventions ont été faites des deux
côtés de la table, et puisque je pense que nous pourrons, une fois
le programme 11 adopté, aller assez rapidement jusqu'à la fin de
l'étude des crédits, je serai, pour ma part je ne voudrais
pas brimer le droit d'expression de qui que ce soit disposé
à accepter que nous ne nous éternisions pas sur ces questions et
que nous revenions assez rapidement, à moins que des collègues
n'aient des problèmes urgents et majeurs, à la
considération générale des crédits.
Le Président (M. Laplante): Merci de votre
coopération, M. le député de D'Arcy McGee. M. le
ministre.
M. Tardif: Je peux donner, brièvement, une réponse
à la question en ce qui concerne le cas de Chatham et de WhistleTown.
Encore Ià, un arrêté en conseil a autorisé, à
cette municipalité, une subvention municipalité de 3557
personnes en 1976 de $3 530 535 et le tout réparti sur dix ans,
premier paiement à être effectué au cours de l'année
1977/78. Est-ce que ça répond à votre question?
M. Saindon: M. le Président, je suis parfaitement d'accord
avec le ministre, mais, avant de porter quelques points à son attention,
j'aimerais faire remarquer au député de Brassard, je crois...
M. Brassard: Lac-Saint-Jean.
M. Saindon: ... du Lac-Saint-Jean... De toute façon, si le
député a des dossiers à discuter, il n'a
qu'à les apporter et à en discuter avec le ministre, s'il
pense qu'il ne peut pas se faire entendre autrement. Moi, j'avais deux cas
particuliers. Ces deux cas n'entrent pas dans le groupe des 1500 que vous avez
mentionnés. De toute façon, M. le ministre, ce sont deux cas
problèmes.
M. Tardif: Ce sont tous des cas spéciaux, M. le
Président.
M. Saindon: Qu'il arrive une subvention de $3,5 millions, je suis
d'accord, mais il reste quand même que l'investissement est fait et il
manque le raccordement entre les travaux exécutés et la
disposition des eaux usées. Il manque un tout. Maintenant, Lachute
prétend que ce n'est pas sa responsabilité de rendre service
à la municipalité de Whistle Town qui n'a pas un sou à
dépenser. Qui a raison? Il y a des travaux d'exécutés qui,
aujourd'hui, ne servent absolument à rien. Ces travaux ont
été exécutés justement pour prévenir la
contamination, pour sauvegarder la santé du public. C'est juste. Il
faudrait des dispositions pour rendre ces travaux utiles à quelque
chose.
Il reste un autre point, c'est que, dans les travaux d'aqueduc qui ont
été exécutés, qui desservent la population du
village de Saint-Philippe, de même que celle de Whistle Town, il reste
que, vis-à-vis de certains propriétaires qui sont des fermiers,
leur taxe d'eau annuelle joue entre $1000 et $2000. Est-ce que c'est
raisonnable, ça? Où, ailleurs, voit-on la même situation?
C'est ce à quoi les gens s'opposent.
M. Tardif: M. le Président, je prends avis de
l'observation du député d'Argenteuil en ce qui concerne ce
raccordement des deux réseaux, celui de Whistletown et de Lachute.
M. Saindon: Le collecteur de Lachute.
M. Tardif: Qui vraisemblablement, par suite d'une planification,
qualifions-la de pour le moins douteuse ou problématique, n'aurait pas
prévu de ce raccordement si bien que les égouts, me dit-on, se
déverseraient en plein champ.
M. Saindon: C'est cela, c'est justement ce qui arrive.
M. Tardif: Et il y a un problème
d'intermunicipalités puisque ce collecteur devrait passer sur le
territoire d'une autre municipalité. On m'informe que, pour cette partie
du projet qui avait été laissée en plan, lors du plan
initial, il y a des échanges réguliers entre mon ministère
et la municipalité pour essayer d'en arriver à une solution.
M. Saindon: Oui, mais cela fait un an que les échanges se
font.
M. Tardif: Encore une fois, je ne suis pas partie à ces
échanges depuis un an, monsieur.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le président, avant de faire
l'intervention que j'allais faire et qui ne durera pas 20 minutes, je voudrais
ajouter un mot au sujet de Saint-Adolphe-d'Howard. D'emblée, je voudrais
déclarer mon intérêt personnel dans la question puisque je
suis un des vacanciers qui possèdent une résidence secondaire
à Saint-Adolphe-d'Howard. Non pas sur le lac Saint-Joseph, dont le
député d'Argenteuil a parlé, mais sur le lac Vingt-Sous
dont le nom indique les dimensions modestes. Je possède là une
maison secondaire, qui est également de dimensions modestes.
M. Saindon: II ne manque pas de lots pour l'agrandir.
M. de Bellefeuille: Vu cet intérêt personnel, je
vais laisser au député d'Argenteuil le soin de plaider la cause
de la municipalité, mais je voudrais seulement faire observer au
ministre que les calculs rapides qu'il a faits pour notre
bénéfice prêtent peut-être à caution, puisque
les propriétaires de résidences secondaires qui ne comptent pas
parmi la population fixe, permanente et dont le député
d'Argenteuil a parlé en la chiffrant à 800, paient
également des taxes. Il faudrait par conséquent ne pas laisser
passer ces chiffres sous silence puisqu'en faisant les divisions que le
ministre a faites rapidement, il faudrait tenir compte du fait qu'une certaine
proportion de la population non permanente verse également des taxes
à la municipalité.
M. Tardif: Pourrais-je demander au député de
Deux-Montagnes combien il paie de taxes annuellement pour cette
résidence?
M. Cordeau: C'est la question que je voulais poser.
M. Goldbloom: Est-ce que...
M. de Bellefeuille: Je voudrais informer le ministre que je
prends avis de sa question, tout simplement parce que je ne m'en souviens
pas.
M. Tardif: Cela ne doit pas être tellement
élevé.
M. Cordeau: Cela ne doit pas faire mal au portefeuille.
M. de Bellefeuille: Cela ne fait pas mal.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que le
député de Deux-Montagnes a plusieurs résidences, s'il ne
se souvient pas de laquelle?
M. de Bellefeuille: J'en ai deux, M. le Président. Une
à Saint-Eustache et l'autre, secondaire, à
Saint-Adolphe-d'Howard.
M. Saindon: Le député de Deux-Montagnes aurait
été bien mieux de rester dans son comté.
M. de Bellefeuille: Ceci dit, M. le Président, je voudrais
en venir à l'autre question dont je voulais parler brièvement.
Les interventions du ministre et d'autres députés, notamment le
député de Verchères, ont bien montré que ces
questions d'aqueduc et d'égouts engagent des problèmes
d'aménagement du territoire. Je reconnais que ces questions ne
relèvent pas seulement du programme 11, mais aussi d'autres programmes.
Je voudrais quand même profiter des interventions déjà
faites pour glisser ici quelques mots à propos d'un vaste programme
d'aménagement qui implique des questions d'aqueduc et d'égouts et
qui implique aussi beaucoup d'autres considérations. Le programme qui a
été dirigé et établi par ce qui s'est appelé
SATRA, le Service d'aménagement du territoire de la région
aéroportuaire. A la suite des travaux du SATRA, il y a eu un
schéma d'aménagement qui a été établi pour
l'ensemble d'un territoire qui comprend la totalité du comté des
Deux-Montagnes et qui touche une zone dont font également partie des
secteurs du comté d'Argenteuil, du comté de Prévost et du
comté de Terrebonne.
Les travaux de SATRA ont donné lieu à la création
d'un programme de planification du territoire dont le succès est, je
crois, sans précédent dans l'histoire récente, dans
l'histoire du Québec. Nous avons connu d'autres expériences
d'aménagement régional dont le succès a été
beaucoup plus modeste. La valeur du schéma d'aménagement
établi par la SATRA et des plans directeurs établis par toutes
les municipalités touchées par ce schéma
d'aménagement, la valeur en est généralement reconnue.
C'est une expérience dont il importe de...
Le Président (M. Laplante): Est-ce que je pourrais
demander au député de Deux-Montagnes de revenir au sujet, s'il
vous plaît, du programme 11?
M. de Bellefeuille: J'ai déjà expliqué, M.
le Président, que le schéma d'aménagement et les plans
directeurs établis dans le cadre des travaux de SATRA impliquent des
travaux considérables de construction d'aqueduc et d'égouts et
que c'est par conséquent pertinent à ce débat. D'ailleurs,
j'ai déjà signalé, M. le Président, que le ministre
lui-même, de même que d'autres membres de cette commission, comme
le député de Verchères, ont déjà, ce matin,
parlé de questions telles que la protection des sols agricoles, qui ne
relèvent pas, au premier chef, du programme 11, mais qui y sont
reliés de très près. Je me prévaux de ces
précédents qui ont été créés ce matin
durant notre discussion, M. le Président, pour continuer mon
intervention à propos de SATRA.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Deux-Montagnes, ce n'est pas pour vous brimer que je fais cette intervention,
c'est parce que j'aimerais que vous fassiez le lien le plus direct, sans faire
le tour complet de l'autre ministère avant d'en arriver à votre
point. C'est parce que vous exposez, en somme, une politique d'un autre
ministère, largement. J'aimerais que vous en veniez au programme 11 par
votre énoncé.
M. Saindon: M. le Président, je pourrais vous parler de
SATRA, moi aussi. J'étais là au tout début de la fondation
de SATRA, depuis 1968, 1969.
Le Président (M. Laplante): Ce propos n'est pas conforme
au règlement, monsieur. Je voudrais donner la parole au
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Je voudrais demander l'indulgence de la
commission. Certains aspects de ce dont je voulais parler relèvent
plutôt du programme 3 je m'en rends parfaitement compte le
programme 3 que nous n'avons pas encore abordé, mais il m'arrive, comme
il arrive à d'autres membres de cette commission, d'être
également membre d'autres commissions. Or, je prévois que dans
les jours qui viennent, je serai appelé à participer
intensivement aux travaux de la commission de l'éducation, des affaires
culturelles et des communications qui étudiera les crédits du
ministère des Affaires culturelles où je suis adjoint
parlementaire du ministre. Il faudra par conséquent que je sois
très assidu aux travaux de cette autre commission, ce qui risque de
m'empêcher de participer à la suite des travaux de cette
commission-ci.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Deux-Montagnes. Il a été entendu que sur les programmes
passés, avec l'assentiment unanime des membres de cette commission, on
avait la permission de revenir au programme 1, ainsi qu'au programme 4. Le
programme 3 n'est pas encore à l'étude. Je m'opposerais à
ce que vous l'abordiez à ce moment-ci.
M. de Bellefeuille: M. le Président, j'ai droit aux 20
minutes dont vous avez parlé et je m'engage formellement à en
venir, au cours de ces 20 minutes, avant qu'elles ne s'épuisent, au
programme 11, de façon claire et précise.
Le Président (M. Laplante): A la condition que vous
restiez au programme 11, sans cela, je me verrai obligé de vous
interrompre encore une fois.
M. de Bellefeuille: J'ai dit, M. le Président, que je vais
en venir au programme 11. Cela dit, M. le Président, pour revenir
à SATRA, l'observation particulière que je voulais faire à
propos de SATRA, après avoir fait l'éloge du schéma
d'aménagement et des plans directeurs qui ont résulté des
travaux de SATRA... je veux signaler qu'il y a, à l'heure actuelle, un
risque que cet excellent programme ne reçoive pas l'attention qu'il
mérite. Cet excellent programme exige un suivi, parce qu'un
schéma d'aménagement et des plans directeurs, ce sont des choses
vivantes, ce sont des choses qui doivent s'appliquer à des
sociétés vivantes. Il y a par conséquent toujours une
continuité à assurer, un suivi à assurer.
Je voudrais signaler au ministre qu'à l'heure actuelle, le suivi
des travaux de SATRA n'est assuré, à l'intérieur de son
ministère, que par trois fonctionnaires qui ont leur bureau au bureau
du
ministère à Montréal, trois fonctionnaires dont au
moins un, si mes renseignements sont exacts, n'est même pas permanent,
est purement occasionnel.
Je considère, M. le Président, c'est ce dont je voulais
informer le ministre, qu'à mon avis, cet effectif est insuffisant pour
assurer le suivi qui s'impose dans le cas de ce schéma
d'aménagement et des plans directeurs. Pour en venirpuisque je m'y
suis engagé plus précisément au programme 11, ayant
dit qu'un schéma d'aménagement et qu'un plan directeur doivent
être conçus comme des choses vivantes qui correspondent à
l'avenir, au présent et à l'avenir de collectivités
vivantes, je considère que ce schéma et ces plans doivent
connaître une évolution qui ne doit pas se faire au hasard, cette
évolution qui doit être soigneusement consentie, voulue par la
population intéressée et cela implique la
réévaluation, selon les besoins, de divers aspects du
schéma et des plans directeurs.
Dans certains cas ou dans tous les cas, ces plans directeurs
déterminent les zones d'urbanisation et les zones agricoles,
déterminent par conséquent où il y aura implantation de
réseaux d'aqueduc et d'égouts. Pour exprimer une opinion
personnelle à laquelle j'en suis arrivé en examinant la situation
dans mon comté, je suis, quant à moi, d'avis qu'il faudrait
réévaluer certains des plans directeurs dans le comté de
Deux-Montagnes en vue de voir s'il ne faudrait pas réduire certaines
zones prévues pour l'urbanisation et accroître certaines zones
où la protection des sols agricoles s'impose.
Je considère, M. le Président, que les trois
fonctionnaires qui sont chargés à l'heure actuelle d'examiner,
d'approuver et d'acheminer les projets municipaux, peuvent difficilement
suffire à la tâche, si on souhaite que cette
réévaluation se fasse. Cet effectif, à l'heure actuelle,
ne peut exercer qu'une action plus ou moins mécanique, faute de temps.
Il n'est pas assez nombreux pour étudier les dossiers assez
attentivement, pas assez nombreux pour s'assurer que le suivi des travaux de
SATRA va comporter ces indispensables réévaluations quant aux
zones d'urbanisation et aux zones agricoles à protéger.
Je vous remercie, M. le Président.
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Vous avez une réponse,
M. le ministre.
M. Tardif: ...je pense que la suggestion du député
de Deux-Montagnes est ce genre de suggestion que j'aimerais recevoir de la
commission parlementaire à savoir repenser certains projets de
développement, notamment comme c'est le cas pour le territoire inclus
dans ce qu'on appelle Mirabel et le projet SATRA qui impliquent encore une
fois, que des terres arables dont on sait qu'à peine quatre
dixièmes pour cent du sol québécois constitue de la bonne
terre à culture, puissent être protégées.
Je voudrais toutefois souligner, malgré qu'il n'y ait que trois
personnes affectées à mon ministère à
Montréal, au suivi de ce programme SATRA, qu'un sous-ministre adjoint de
mon ministère, M. Laliberté, a été pendant
longtemps au SATRA et au BANAIM, Bureau d'aménagement du nouvel
aéroport international de Mirabel et qu'aussi M. Jean-Paul Arsenault,
directeur et responsable de la direction générale de l'urbanisme
à mon ministère était à SATRA, si bien que la
préoccupation de l'aménagement de ce territoire n'est pas
uniquement le fait que des trois fonctionnaires immédiatement
attachés à la fonction à Montréal, mais aussi dans
les échelons du ministère et je prends bonne note de cette
suggestion tout à fait pertinente, selon moi.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Brome-Missisquoi.
M. Russell: M. le Président, je vous remercie, je vous
promets à l'avance que je ne parlerai pas aussi longtemps que j'ai
attendu pour prendre la parole. Je ne vous fais pas de reproche, mais quand
même c'est pour vous dire que j'ai été un Deu surpris au
début, à mon arrivée.
J'entendais le ministre qui était un peu scandalisé de
voir des bornes-fontaines à travers des terres arables, en culture. Je
voudrais simplement le rassurer afin qu'il ne soit pas trop scandalisé,
parce que certaines municipalités s'étendent à des milles
et des milles pour aller chercher de l'eau potable, pour alimenter leurs
contribuables. Il s'agit de cas comme Bedford, Valcourt et d'autres. Cela a
été quand même le moyen le plus économique pour
réaliser des projets.
Je cite ces deux-là comme exemple, mais dans d'autres
municipalités, il serait peut-être plus économique de faire
exactement la même chose, que de les laisser travailler au petit bonheur,
comme on le fait actuellement, chose qui peut arriver, j'ai bien peur, si on
persiste à appliquer la politique qu'on semble vouloir adopter aux
Affaires municipales.
M. le Président, je suis peut-être aussi "conservateur" en
action que le ministre et je comprends, sur certains points, son
inquiétude. Mais il y a des choses qu'il faut placer dans un contexte
réaliste.
M. Saindon: Le ministre n'est pas conservateur, il est
libéral.
M. Russell: En action. M. Saindon: Oui, oui.
M. Russell: Je sais qu'il a visité la région du
nord, il l'a avoué tout à l'heure. S'il n'a pas visité les
Cantons de l'Est, il a certainement manqué quelque chose. Je l'invite et
je suis convaincu que, soit le député de Shefford ou
moi-même, on lui fera visiter la région et on lui expliquera les
problèmes qui existent dans cette région. C'est une région
un peu particulière; elle est touristique,
agricole, industrielle. Il y a des problèmes, dans chacune des
municipalités, qui ne sont pas tout à fait les mêmes; il
est impossible de régler ces problèmes suivant une politique
uniforme, comme on tente de vouloir en établir une dans le domaine de
l'aqueduc et de l'égout et de l'aide qu'on peut apporter à ces
municipalités, suivant des besoins bien particuliers.
Je pense que chacun des cas doit être examiné à sa
juste valeur. On ne peut pas, par un barème uniforme, régler ces
problèmes. On impose des problèmes à des
municipalités qui ne pourront survivre et qui vont peut-être
contribuer à les écraser plutôt que de les aider à
se réanimer.
Je sais que certaines municipalités ont peut-être fait un
peu d'abus sur leur étendue de territoire. Le ministre peut
peut-être me référer à Bromont. On pourrait en
discuter longtemps, de Bromont. J'ai voulu le rencontrer pour en parler, pour
l'informer des faits, que je connais très bien, aussi bien de ceux de
Cowansville. Je pourrais peut-être lui en parler ici. Je lui ai fait
parvenir des photocopies de compte de taxes d'un retraité je vous
l'aidéjà mentionné qui payait $299 de taxes. Cette
année, il a reçu une facture de $1228. Cela rend un vieillard un
peu nerveux. Ce n'est pas le seul cas, je pourrais lui en donner d'autres.
C'est parce que la ville de Cowansville a fait des travaux nécessaires
et qu'elle a une dette un peu plus élevée que la normale, sur
laquelle le gouvernement devrait peut-être se pencher. Il y a encore
d'autres travaux à faire. Je ne veux pas mêler l'environnement
dans cela, je sais que c'est un autre domaine. Mais on impose des obligations
à cette municipalité sans lui fournir une garantie d'aide, ce qui
rend les contribuables nerveux, car ils sont déjà
saturés.
Je parle de Cowansville, je pourrais aussi bien parler de la
municipalité du lac de Brome. Je ne veux pas prendre un cas particulier,
parce que je pourrais tous les passer les uns après les autres. Un
bassin de la rivière Yamaska est un cas bien particulier. Il y a trois
branches à la rivière Yamaska. Cowansville prend son eau dans la
rivière Yamaska, contrairement à ce que pense le
député de Mercier qui parlait l'autre jour lors d'une
assemblée publique. L'eau n'est pas tout à fait polluée,
parce qu'elle est puisée dans la rivière Yamaska. Elle n'est pas
filtrée, elle est simplement chlorée et on la vend aux
contribuables.
C'est pour vous dire que, demain, il faudra une usine de filtration.
Mais la ville de Cowansviile n'a pas les moyens de la construire.
Vous avez une municipalité comme Dunham qui pourrait s'annexer,
non pas en territoire administratif, mais pourrait s'alimenter au réseau
de Cowansville si elle avait la coopération du ministère, et
s'entendre entre eux, plutôt que de recommander ce que tentent de faire
certains pseudo-spécialistes qui sont fonctionnaires ou autres, qui
veulent imposer, à des municipalités comme Dunham un fardeau de
$5 millions, $6 millions ou $7 millions, avant que les travaux soient
terminés, avec le prétexte d'épurer un lac pour
s'alimenter en eau.
Ce sont ces situations qu'il faut regarder les unes après les
autres. J'aurais aimé rencontrer le ministre personnellement. Mais
malheureusement, on m'a remis de temps à autre et je n'ai pu rencontrer
le ministre. J'aurais aimé lui faire part de tous ces cas. Je sais que
le ministre a à coeur de régler tous ces problèmes, qu'il
veut les connaître, les uns après les autres. Ce n'est pas souvent
la meilleure façon, par des rapports de fonctionnaires et des gens
intéressés d'être informé des faits réels. Je
parle de la municipalité du lac Brome. C'est une municipalité
qu'on a laissé annexé à un territoire qui est immense. Le
lac Brome est un lac qui est reconnu dans l'histoire des Cantons de l'Est.
Actuellement, il y a une partie des égouts qui sont contruits. Il y a
une dette qui est énorme, sur le dos de la municipalité, du
contribuable. Il y a encore beaucoup de travaux à faire pour
compléter le réseau nécessaire pour éviter la
pollution du lac Brome. Je sais qu'on va me dire: que les gens de
Montréal qui vont là paient pour cela. Les gens de
Montréal paient amplement. Il y a des plages et il y a des gens de
Montréal qui sont heureux de venir là, cela ne coûte pas
trop cher, sans cela, ils seraient peut-être obligés de rester
à Montréal. On n'a pas le droit de leur refuser l'accès
à ces lacs. Ceci est simplement pour vous dire, M. le Président,
que je demanderais au ministre je ne veux pas discuter de cas
particuliers de regarder un peu la politique générale
à établir pour voir si cela ne ferait pas un ghetto d'une
région comme celle des Cantons de l'Est, qui a des cas bien
particuliers.
J'ai demandé une entrevue pour une municipalité de chez
nous. Malheureusement, chez nous, M. le Président, on a des maires qui
ne parlent pas français. Ils ont été élus quand
même. Ce n'est pas moi qui les ai élus, mais je suis obligé
de travailler avec eux et je viens à bout de m'entendre avec eux. Au
ministère, on m'a demandé de trouver quelqu'un qui parlait
français pour obtenir une entrevue du ministre. C'est malheureux, c'est
gênant de téléphoner au maire et de lui dire: Trouve
quelqu'un qui parle français pour avoir une entrevue. Ce sont, il me
semble, des choses qui ne sont pas nécessaires, de créer un
climat comme celui-là pour essayer de régler des problèmes
qui sont des problèmes de contribuables.
J'ai des municipalités comme celle de Eastman, qui a
été mêlée à un autre problème que je
ne voudrais pas étaler ici, mais, encore là, on semble faire la
sourde oreille lorsqu'on présente ces problèmes. Il y a une chose
importante. Il y a des conseils municipaux qui ne connaissent pas tellement les
lois municipales, qui ne connaissent pas la façon de s'y prendre; qui ne
savent pas exposer leurs problèmes. Je pense qu'on pourrait rendre
service au ministre et à ses fonctionnaires s'ils voulaient simplement
nous écouter. Je pense que cela aiderait un peu. On est prêt
à le faire. Je suis prêt aussi à m'abstenir d'y aller,
parce que c'est un problème de moins si on ne veut pas nous recevoir,
mais je serais prêt à y aller avec les conseils municipaux et
à prendre les points un par un. On ne veut rien arracher au
gouvernement, on veut simplement tâcher de trouver des solutions.
Des réseaux d'aqueduc, cela regarde aussi l'incendie. On n'a pas
le droit de laisser des muni-
cipalités s'enterrer dans l'antiquité, avec des
systèmes comme il en existe actuellement. Elles ont le droit à la
même protection que la ville de Montréal, dans certains milieux,
parce qu'on dépense pour la question de l'aqueduc et des égouts,
à Montréal, quelques milliards. Il me semble que si on regardait
les petites municipalités qui ont des problèmes peut-être
plus graves que ceux de Montréal et qui n'ont pas les moyens de la ville
dé Montréal, on pourrait peut-être résoudre ces
problèmes d'une façon plus rapide, conserver un meilleur climat
et éviter souvent que certaines municipalités fassent des
erreurs.
M. le Président, je dis ceci dans un esprit de coopération
et j'espère que ce sera reçu dans le même esprit. Je
demande simplement au ministre de dire à ses fonctionnaires qui
l'entourent de tâcher de nous donner la même coopération
qu'il nous offre, lui, quand on le rencontre en privé.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, vous avez une
réponse à l'énoncé du député?
M. Tardif: Oui, M. le Président, je vais tout de suite
informer le député de Brome-Missisquoi qu'il me fera
extrêmement plaisir, après cette période laborieuse de
l'étude des crédits, de visiter différents coins du
Québec, notamment le sien: Tantôt, lorsque j'ai fait ces
commentaires sur les Laurentides que je connais mieux, je n'impliquais pas pour
autant qu'il n'y avait pas d'autres beaux coins au Québec et notamment
cette région des Cantons de l'Est.
J'aimerais quand même apporter ici deux éléments de
réponse, puisqu'on n'a pas étudié, et j'en suis fort aise,
des cas particuliers d'aqueduc et d'égouts. Le député de
Brome-Missisquoi a fait allusion aux fonctionnaires qui ne travailleraient que
sur des dossiers et dit également que je ne devrais pas m'en remettre
qu'à l'avis des fonctionnaires. Il a presque laissé entendre
qu'ils étaient des personnes intéressées. Je ne sais pas
à qui se référaient les mots "personnes
intéressées", mais c'est précisément le genre
d'allégation qui ne saurait, je pense, être faite...
M. Russell: Je me dois de soulever un point de règlement.
Je ne veux pas indiquer que les fonctionnaires étaient
intéressés, je dis que des personnes pourraient être
intéressées, en voulant dire d'autres gens qui y viendraient par
intérêt personnel. C'est pour renseigner le ministre.
M. Tardif: M. le Président, il est important de clarifier
cette situation, parce qu'il ne saurait être question de
considérer les fonctionnaires comme étant
intéressés dans ces dossiers. Ils ne sont pas à
commission, en fonction des subventions accordées ou refusées.
Leur intérêt est de servir l'Etat et de le servir au mieux de leur
connaissance ou de leur compétence. Si personnes
intéressées il y a, ce sont évidemment les conseils, d'une
part, les populations concernées. Il y a aussi, il ne faut pas
l'oublier, l'ensemble de tout ce monde qui vit de la production, de la
construction de ces réseaux d'infrastructure d'égouts et
d'aqueduc. Ce sont des gens qui sont intéressés au premier chef
et qui défendent, c'est tout à fait normal, des
intérêts corporatistes qui peuvent être assez divergents des
intérêts de la population en général.
Deuxième remarque en ce qui concerne le caractère unilingue de
certaines municipalités ou de certains conseils de ville, je puis vous
affirmer que cela ne constitue aucunement un empêchement pour le ministre
des Affaires municipales. Ayant été malgré moi
plongé dans une mer anglophone pendant quelque cinq ans, alors que j'ai
vécu dans l'Ouest, je comprends très bien la langue de
Shakespeare, et on pourra me faire des représentations dans cette
langue, et même, pour quelques cas, en espagnol, si besoin est. Je n'ai
aucune réserve à ce sujet.
Je ne voudrais pas élaborer sur ce sujet outre mesure, mais il ne
faudrait quand même pas exagérer. Dans le cas des
municipalités de Brome-Missisquoi, l'on m'informe qu'aucune d'entre
elles ne s'est prévalue jusqu'à maintenant des programmes
existants. Le programme PAIRA et le programme Liquidation leur ont
été envoyés. Le député de Brome-Missisquoi
dit: Tous les conseils municipaux ne connaissent pas l'ensemble de la
législation, des règlements du ministère, et tout; c'est
précisément pour remédier à cela, pour
remédier à cette situation, appelons-la pour le moins floue, peu
connue, que des programmes ont été écrits en noir sur
blanc. Ils ont été envoyés à l'ensemble des
municipalités ainsi qu'aux députés qui pourraient, dans le
cas des municipalités qui seraient incapables de comprendre le sens de
ces programmes, leur apporter peut-être leur propre lumière ou
leur éclairage, si besoin était. Il y a aussi indiqué,
à la fin de chacun des programmes qui ont été
publiés et envoyés à chacune des municipalités, le
nom d'une personne de mon ministère responsable de l'administration de
ce programme et un numéro de téléphone précis. Je
pense qu'il est difficile, dans les circonstances, de faire plus que d'envoyer
tout cela aux municipalités et de dire: Ecoutez, veuillez remplir les
formulaires requis. Si vous ne comprenez pas, communiquez avec nous, on vous
aidera à le faire.
M. Russell: M. le Président, de façon très
sommaire, je veux tout simplement dire ceci au ministre que les
municipalités qui avaient déjà des travaux presque
amorcés et qui ont été remis en cause, lorsqu'elles ont
reçu les directives du ministère, se sont assises et ont dit
qu'après avoir expliqué et discuté ces directives, c'est
impossible pour elles de réaliser les programmes. Je leur ai
demandé quand même de faire des démarches auprès du
ministère. Est-ce qu'elles le feront? Je ne le sais pas, mais je sais
qu'il y en a trois, en particulier, qui les ont complètement mis de
côté. On a dit: On va attendre. L'autre ministère, qui est
exigeant, agira. Il prendra les moyens qu'il a à sa disposition et il
agira. Quand on sera devant la cour, on parlera, mais on ne fera pas ce qu'ont
fait d'autres municipalités, comme Cowansville, on ne veut imposer un
fardeau aux contribuables et
créer une situation comme celle qui existe à Co-wansville.
Donc, cela veut dire que tous les travaux dans cette région, sont
paralysés actuellement. Il serait bon quand même, et j'ai
invité les municipalités à le faire, qu'elles viennent
rencontrer le ministre et ses fonctionnaires et discuter de chacun de leurs
cas, parce que ce sont des cas particuliers.
M. Tardif: M. le Président, je n'ai aucune espèce
d'objection à rencontrer, au besoin, des municipalités, ou enfin
un groupe de municipalités. Mais, encore une fois, je tiens à
préciser qu'il n'est aucunement nécessaire, pour une
municipalité, de faire ce déplacement et de venir à
Québec. Il suffit de remplir les formulaires en question et de nous les
retourner. La visite comme telle, je ne puis que dire aux conseils qui
viendront me voir: Est-ce que vous avez effectivement formulé une
demande dans les formes? Si oui, elle est à l'étude à mon
ministère présentement et vous recevrez une réponse en
temps et lieu.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Brassard: Merci, M. le Président. Donc, il y a le
programme PAIRA qui concerne les municipalités de 3000 habitants et
moins et, également, tout récemment, le programme Liquidation qui
concerne les municipalités dont la population se situe entre 3000 et 10
000. Pour les municipalités dont la population est de 10 000 habitants
et plus, est-ce que le ministère des Affaires municipales a l'intention
de préparer, d'élaborer un programme d'aide à ces
municipalités, pour des projets d'aqueduc et d'égoûts? Si
oui, est-ce qu'il est en préparation? Si non, est-ce que ça
signifie que ces municipalités devront appliquer le principe de la CSN,
c'est-à-dire ne compter que sur leurs propres moyens? Ou, s'il n'y a pas
de programme, est-ce que ces municipalités pourront, malgré tout,
quand même bénéficier de subventions, mais, à ce
moment-là, ce sera la méthode du cas-par-cas qui sera
appliquée?
M. Tardif: M. le Président, je vais commencer par le
dernier élément de la question. Ce ne sera sûrement pas la
méthode du cas-par-cas, qui n'est pas ma façon de travailler et
d'agir. Ce n'est pas, non plus, par le biais d'un programme particulier,
analogue à PAIRA pour les municipalités rurales ou au programme
Liquidation, mais bien uniquement en considération du fait que les
municipalités de 10 000 âmes et plus deviennent, lorsqu'elles
atteignent ce seuil de population, admissibles à un per capita qui leur
donne des moyens financiers et qui leur donne, en quelque sorte, des revenus
qui ne sont pas attachés à la réalisation d'un projet
particulier qu'elles peuvent affecter à la réalisation de travaux
d'égoûts et d'aqueduc.
Il y a donc le PAIRA pour les municipalités rurales. Il y a, pour
les municipalités entre 3000 et 10 000 de population, le programme
Liquidation, et pour les municipalités de 10 000 et plus, il y a le per
capita qui leur donne des moyens et des moyens d'autant plus
intéressants qu'ils ne sont pas attachés à un type
d'activité en particulier.
Cependant, j'aimerais ajouter que, pour les trois types de
municipalités: rurales admissibles au PAIRA, Liquidation, entre 3000 et
10 000 et celles admissibles au per capita, il existe, pour ce qui est... Il
faut bien concevoir que ces deux programmes, PAIRA et Liquidation, ont
été conçus pour répondre à des besoins
d'alimentation en eau pour des populations existantes. En aucun cas, il ne
s'agit pas de subventionner du développement nouveau. Pour ce qui est du
développement nouveau, peu importe la taille de la municipalité,
qu'il s'agisse des municipalités rurales, intermédiaires ou
celles admissibles au per capita, il existe le programme de Participaction,
administré par mon ministère, mais qui a été mis au
point par la Société centrale d'hypothèques et de
logement, qui prévoit, pour les municipalités, une subvention de
$1000 par unité de logement, moyennant que des normes de densité
pouvant varier, selon qu'il s'agit de développement ou de lotissement
déjà effectué de plus ou moins cinq ans, entre 10 et 45
unités de logement à l'acre, auxquels cas elles sont admissibles
à cette forme d'aide. Evidemment, il n'est pas inscrit de façon
expresse que cette aide doit aller au coût des égoûts et des
aqueducs, mais j'espère qu'elles l'affecteront à ces fins et
qu'elles n'iront pas construire d'abord une aréna et, après
ça, se plaindre qu'elles n'ont pas d'eau pour leurs nouveaux
développements. Mais ceci dit, il existe, donc, ce programme qui, l'an
dernier, a valu aux municipalités du Québec, environ $20
millions, c'est-à-dire qu'il y a eu à peu près 20 000
unités de logement construites en vertu de ce programme et, cette
année, nous prévoyons des déboursés de l'ordre de
$25 millions dans le cadre de ce programme de $1000 par unité de
logement pour le développement nouveau.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Brassard: Un instant, M. le Président! J'aurais des
questions et des sous-questions à poser. Cela signifie, à ce
moment-là, que pour les municipalités de 10 000 âmes et
plus, il est absolument inutile pour elles de faire des pèlerinages
à Québec pour des subventions à des fins d'aqueduc et
d'égoûts.
M. Tardif: Pour toutes les municipalités, il est inutile
de faire un pèlerinage à Québec.
M. Brassard: On me signale un problème particulier. Pour
les réseaux intermunicipaux, lorsqu'il y a des municipalités de
différentes catégories qui appartiennent à ces
réseaux, que se passe-t-il? Des municipalités, par exemple, de
3000 âmes et moins, des municipalités entre 3000 et 10 000 et des
municipalités de 10 000 et plus qui n'ont pas droit à des
subventions, mais qui, quand même, appartiennent à un
réseau intermunicipal...
M. Tardif: M. le Président, j'ai partiellement
répondu à cette question avant l'arrivée du
député, ce matin, suite à la question du
député de Verchères. Lorsque des ordonnances sont
émises, impliquant plus d'une municipalité, et que ces
ordonnances peuvent affecter des municipalités de taille
différente, et que la construction du réseau incomberait à
la municipalité principale, qui, elle, aurait plus de 10 000 de
population, pour les fins de l'alimentation en eau dans le territoire d'une
municipalité rurale, la municipalité de plus grande importance
pourrait se prévaloir, agissant pour et au nom de l'autre, du programme
PAIRA. C'est également la même chose pour le programme
Liquidation. Pour l'ensemble des municipalités qui pourraient être
impliquées dans un tel réseau, ces programmes individuels
existent. Il leur appartient, à partir du moment où un ensemble
de municipalités de 3000 ou 4000 de population chacune, cinq ou six
municipalités individuellement, pourraient se prévaloir de ces
programmes existants et considérer ce qu'un regroupement pourrait leur
procurer en vertu de l'aide statutaire au regroupement déjà
prévu dans la loi, qui est de $15 par habitant sur une période de
cinq ans, et qui, généralement, est doublée en fonction de
critères qu'on verra plus loin dans un autre élément de
programme. Cela pourrait faire également qu'un regroupement de
municipalités de 3000, 4000 ou 5000 âmes chacune leur permettent
de franchir le seuil de 10 000 de population, devienne éligible
également à une subvention per capita. Tout ceci pour dire qu'il
appartient à cet ensemble de municipalités reliées entre
elles, proches géographiquement, d'évaluer tout ceci et de dire:
Est-ce que vraiment c'est individuellement qu'on doit solutionner nos
problèmes ou collectivement? Si on le fait collectivement, en vertu des
lois, des règlements et des programmes existants, de quoi peut-on
bénéficier à l'heure actuelle? A quoi a-t-on droit, ce
n'est pas une question de privilège, à quoi a-t-on droit en vertu
des programmes existants?
M. Brassard: J'aurais une dernière question au sujet
toujours des réseaux d'aqueduc et d'égouts. Pour éviter
les aberrations dont on parlait tantôt, c'est-à-dire une
municipalité de 800 habitants qui est subventionnée pour $2
millions et plus, $2,6 millions, ce qui est proprement aberrant quand on fait
le calcul per capita. Votre ministère a-t-il l'intention, en
étudiant les projets aussi bien dans le cadre de PAIRA que dans le cadre
de liquidation, de couper, de sabrer dans les coûts pour réduire
les projets qui lui apparaîtront vraiment luxueux ou dont les coûts
sont jugés excessifs? Y aura-t-il des coupures? Le ministère
prendra-t-il l'initiative de faire des coupures?
M. Tardif: Les programmes qui ont été
publiés jusqu'à maintenant ont été conçus de
façon telle qu'en ne prenant pas à la charge de l'Etat les
coûts, en ne prenant que 75% au maximum, en laissant 25% à la
municipalité, et en établissant des normes de densité, de
créer une pression telle que le milieu devra décider vraiment
s'il veut se payer ces réseaux. Dans le cas des municipalités de
Saint-Adolphe et d'ailleurs, il est évident qu'en vertu du nouveau
programme il n'y aurait même pas lieu de soumettre un formulaire au
ministère.
Le Président (M. Laplante): Le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Qu'est-ce qui arrive dans ces cas-là?
M. Russell: M. le Président, sur le même
sujet...
Le Président (M. Laplante): S'il vous plaît. Il y en
a plusieurs qui n'ont pas encore parlé, dont le député de
Saint-Hyacinthe et le député de D'Arcy McGee. Cela fait
près de huit fois que je saute son tour. Il voudrait conclure à
ce sujet. C'est pour vous. Vous voulez avancer dans les crédits et le
député de D'Arcy McGee me dit qu'il aimerait avancer beaucoup
plus rapidement dans les crédits.
M. Cordeau: M. le Président, il s'agirait de clarifier
plutôt que de poser des questions ambiguës. De toute façon je
vais céder mon tour au député de Saint-Hyacinthe.
Le Président (M. Laplante): Demandez-le au
député de Saint-Hyacinthe, ce sera plus simple.
M. Cordeau: M. le Président, peut-être que le
député de D'Arcy McGee n'a pas les mêmes problèmes
que les représentants des comtés avec des
municipalités...
Le Président (M. Laplante): Je m'excuse. Je voudrais
enlever toute ambiguïté et décharger le député
de D'Arcy McGee, parce qu'il n'a pas été question de cela du
tout. Je veux être honnête avec lui.
M. Cordeau: Oui, d'accord. Moi aussi, je veux avancer aussi vite
que M. le député de D'Arcy McGee aimerait avancer. Par contre, en
ce qui regarde la Yamaska, tantôt, mon collègue de Shefford a
mentionné que Granby était aux prises avec une somme astronomique
à payer pour les infrastructures. A Saint-Hyacinthe, nous en sommes
restés aux plans ence qui concerne les égouts collecteurs. Bien
sûr, nous avons une ordonnance du ministère de l'environnement
nous demandant de procéder, mais, étant donné
l'incapacité de la ville de payer, nous en sommes restés aux
plans.
M. le ministre, tantôt, a reçu une invitation d'aller
rencontrer, d'aller visiter les Cantons de l'Est. Je l'inviterais
peut-être à explorer en même temps la Yamaska en montant. Il
va se rendre dans les Cantons de l'Est, mais je lui dis d'avance de bien
vouloir se munir d'un masque à gaz parce qu'étant donné
qu'elle est considérée comme un égout collecteur, ce ne
sera pas facile de se rendre à sa source.
En ce qui regarde un cas un peu particulier...
Chez nous, c'est une municipalité qui a reçu je
crois que M. le ministre est au courant, c'est Saint-Thomas-d'Aquin une
lettre en date du 23 novembre lui garantissant une subvention de $144 000, mais
il manquait encore l'étape finale. On dirait que tous les projets
s'arrêtent là. C'est le Conseil du trésor ou le Conseil des
ministres. Il y a eu un tas de bonnes décisions prises avant, mais
là, on dirait que c'est un cul-de-sac et ça ne marche plus.
Alors, sur la foi de cette lettre qui a été envoyée le 23
octobre, le député du comté, mon
prédécesseur, écrivait à la municipalité, en
date du 2 novembre: Cette lettre d'intention vous autorise à
procéder aux travaux à votre discrétion.
M. Charbonneau: On en a eu, nous aussi, des lettres comme
cela.
M. Cordeau: Alors, le conseil municipal, avec une telle
permission, a procédé à l'exécution des travaux et
les travaux sont à moitié complétés, les autres
tuyaux d'aqueduc sont sur le bord de la route et tout est arrêté.
Alors, je demande à M. le ministre: Que va-t-il arriver dans un cas
semblable?
M. Tardif: M. le Président, je pense que la question
posée par le député de Saint-Hyacinthe nous pose vraiment
un problème très délicat, à savoir: Est-ce que
c'est le député du comté qui autorise des travaux? Je
pense que cela dépasse l'entendement.
Dans le cas de Saint-Thomas-d'Aquin, je pense que le docteur, comme on
appelait saint Thomas, c'était le docteur angélique, s'il
revenait sur terre et s'il voyait ce cas-là, en frémirait. La
municipalité de Saint-Thomas-d'Aquin a effectivement adopté le
règlement d'emprunt no 230-76, qui décrétait des travaux
d'aqueduc et d'égouts pour desservir un rang de la municipalité,
en grande partie habité par des cultivateurs, donc, très
dispersés, et un emprunt de ce règlement de $178 831. Il
s'agissait de travaux pour la pose d'aqueduc sur une longueur de trois milles,
dont 27 000 pieds seulement étaient imposables... le 21 octobre 1976, le
député de D'Arcy McGee, ex-ministre des Affaires municipales,
avait promis, effectivement, une subvention au comptant de $144 611. Cette
subvention était par la suite refusée par le ministre des
Affaires municipales, dans le sens de l'arrêté en conseil qui
avait été adopté, parce qu'il n'y avait pas eu
d'autorisation par le Conseil du trésor et le Conseil des ministres. Le
2 novembre 1976, le député de Saint-Hyacinthe, M. Fernand
Cornellier, a effectivement autorisé la municipalité à
faire les travaux sans avoir les approbations requises et, à ce jour, le
règlement n'est toujours pas approuvé et les travaux sont
exécutés à plus de 50% et environ $80 000 ont
été investis. Les fournisseurs attendent évidemment les
paiements de ces travaux et les travaux sont arrêtés, la
municipalité attend la décision du ministère pour prendre
position. Voilà quelle est la polition du ministère en date de ce
jour. J'ai demandé à la Commission municipale de faire en-
quête sur cette question et de voir quelles mesures peuvent être
prises contre les autorités municipales qui font des travaux sans
autorisation, qui les décrète, qui les fait même sans
règlement d'emprunt dûment autorisé.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est évident que
l'ancien député n'avait pas d'autorité pour donner un feu
vert à qui que ce soit. Je me rappelle cependant que ce même
député avait subi pendant plusieurs semaines l'occupation de son
bureau de comté par des représentants de deux
municipalités. Ma mémoire n'est pas assez fidèle pour me
permettre de me rappeler si Saint-Thomas-d'Aquin était une de ces deux
municipalités. Mais ce sont des personnes que je ne suis pas en
mesure d'identifier le député est venu et, je
n'exagère pas, il était en larmes, en me disant qu'il
était, semaine après semaine, empêché de faire son
bureau de comté, de recevoir les citoyens de son comté à
cause de cette occupation.
Pardon?
M. Alfred: II pleurait?
M. Goldbloom: Oui.
M. Alfred: Le député pleurait.
M. Goldbloom: C'est ce que j'ai dit et c'est
compréhensible, c'est inhumain pour un député
sincère, d'être soumis à de telles pressions.
J'espère que cela n'arrivera jamais au député de
Papineau.
M. Alfred: Je l'espère aussi.
M. Goldbloom: Très bien, nous pouvons nous entendre, ce
n'est pas une chose agréable, pendant de nombreuses semaines,
d'être soumis à une tension extrême. Si, dans de telles
circonstances, l'ancien député a exagéré un peu de
façon à se soulager de cette pression que je qualifie
d'inhumaine, ce n'est pas ce que l'on fait décemment à un autre
être humain qui a des responsabilités publiques. Je pense que
même si ce n'est pas légitime, c'est au moins
compréhensible.
M. Cordeau: M. le Président, j'aimerais ajouter quelque
chose aux commentaires de M. le ministre. Je crois que, dans le cas de
Saint-Thomas-d'Aquin, il n'y a pas de mauvaise intention de la part des
administrateurs de cette municipalité. Je crois qu'ils ont agi de bonne
foi, ce sont des gens de bonne foi. J'en connais plusieurs personnellement,
même si cette paroisse ne m'a pas été favorable, lors du
dernier scrutin. Par contre la majorité, c'est-à-dire une
partie... vous savez, je ne veux pas faire de politique à
l'intérieur de ce cas particulier.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président, mais je voudrais
immédiatement relever ce point, ça n'est aucunement, mais
aucunement entré en ligne de compte, et j'en veux pour preuve le fait
que
deux subventions de $2 millions et $3 millions ont été
accordées dans le comté d'Argenteuil à des
municipalités. Je voudrais, s'il vous plaît, M. le
Président...
M. Cordeau: Je n'ai pas fait allusion à ça. Ma
pensée ne fait pas allusion à cela. C'est pour dire que les
administrateurs de cette municipalité sont des gens intègres, je
crois bien, et je ne voudrais que l'on pénalise des gens pour une
incompréhension dans les communications ou l'interprétation de
certains règlements. Il y a eu certainement erreur ou ils sont fautifs,
mais de là à les pénaliser outre mesure, ce serait...
M. Charbonneau: C'est la commission qui voulait qu'on
procède comme ça.
M. Russell: M. le Président, quelques mots pour qualifier
ces cas, en particulier. Il y a une municipalité que je veux citer en
exemple simplement. La municipalité a entrepris des travaux, non pas en
s'appuyant sur une lettre du député, mais sur la lettre d'un
secrétaire qui envoyait une coupure de journal où le
député avait déclaré que la municipalité
avait droit à une subvention à 100% pour compléter ses
travaux. Le conseil municipal a procédé, comme le disait le
ministre tout à l'heure, même sans avoir de règlement,
à un emprunt temporaire. C'est la situation dans laquelle nous sommes
placés.
Ce conseil a certainement changé à l'échelon
municipal, le nouveau conseil est aux prises avec le problème.
Le Président (M. Laplante): Le député de
D'Arcy McGee.
M. Alfred: Une question seulement.
Le Président (M. Laplante): Le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai offert tout à
l'heure, et vous l'avez mentionné, ma collaboration, je crois l'avoir
offerte depuis le début de nos travaux. J'offre au ministre, quant
à nous, de l'Opposition officielle, mais je ne veux pas limiter le droit
de parole des collègues d'autres formations, la possibilité de
terminer l'étude des crédits d'ici approximativement 13
heures.
Je voudrais souligner, sans le moindre reproche, que même si tous
sont égaux à cette table, les députés du
côté ministériel doivent avoir exactement la même
liberté de s'exprimer et de poser des questions au ministre, que quand
même, la nature de ce débat est principalement entre les deux
côtés de la table et l'on présume, je ne voudrais pas
laisser entendre qu'il y a des frictions au sein du parti ministériel,
même s'il y en a...
M. Charbonneau: C'est une hypothèse.
M. Goldbloom: C'est une hypothèse. Bon! Alors, on peut se
nourrir d'hypothèses.
M. Charbonneau: On peut en mourir aussi. M. Goldbloom:
Très bien.
M. Vaugeois: Tenez cela pour acquis, M. le
député.
M. Goldbloom: Pardon?
M. Vaugeois: Nous discutons entre nous.
M. Goldbloom: Je constate cela et je vous en félicite.
M. Vaugeois: Notre programme est en marche, il n'est pas
arrêté.
Le Président (M. Laplante): A l'ordre!
M. Goldbloom: J'espère que cela vous permettra de vous
rendre au bout de votre mandat.
M. Vaugeois: Je vais le renouveler, soyez-en certain.
Une Voix: Vingt ans, M. le ministre.
M. Goldbloom: Ce que je voulais dire, M. le Président
tout ce qui précède ayant été dit avec le
sourire, évidemment c'est que l'on présume que les
députés ministériels ont des contacts quotidiens avec les
divers ministres et peuvent exprimer les préoccupations qu'ils ont pour
les municipalités de leur comté. C'est simplement dans cet esprit
que j'aimerais suggérer que nous puissions aller assez rapidement.
Le député de Papineau, je l'ai remarqué comme vous,
M. le Président, a demandé la parole, et je voudrais lui offrir
de passer avant moi. Après cela, j'essaierai de faire diligence pour
terminer.
M. Alfred: Ma question est brève.
Le Président (M. Laplante): Merci, M. le
député de D'Arcy McGee. Le député de Papineau.
M. Alfred: M. le Président, ma question au ministre va
être très brève. Lors du discours sur le budget
supplémentaire, le ministre avait annoncé un complément
budgétaire pour la ville de Gatineau et pour la ville de
Jonquière.
La ville de Gatineau a deux secteurs qui, malheureusement, sont
surtaxés à la suite de la mauvaise administration...
M. Tardif: M. le Président, je m'excuse. Ceci n'entre pas
dans le cadre du programme "Aide financière à la construction de
réseaux d'aqueduc et d'égouts", mais "Aide au regroupement des
municipalités" qui est dans un autre programme.
M. Alfred: C'est pour les aqueducs. Cela entre là-dedans,
M. le ministre?
M. Tardif: A ce moment-là, il ne faut pas faire
référence à la déclaration ministérielle
lorsque j'ai parlé de Jonquière et de Gatineau, je parlais d'aide
aux municipalités ayant vécu des regroupements, donc aide
complémentaire à la subvention statutaire prévue dans la
loi et qui est, elle, dans un autre programme.
M. Alfred: Je suis d'accord avec vous là-dessus. Je vais
comprendre ma question. A cause des installations d'égouts et d'aqueduc
de ces deux villes regroupées, malheureusement, les gens sont
surtaxés. Le complément budgétaire annoncé
allégerait leur fardeau fiscal.
Comme cette question viendra après, je voudrais savoir maintenant
quand viendra ce complément budgétaire, pour soulager les
contribuables du coût de ces installations d'égouts et d'aqueduc
qui ont été faites, malheureusement, à cause de la
mauvaise administration?
M. Tardif: M. le Président, je peux apporter des
éléments de réponse en ce qui concerne la reconduction des
engagements de l'ancien gouvernement en matière d'égouts et
d'aqueduc dans les municipalités intégrées de Gatineau,
Pointe-Gatineau, Templeton et autres. Pour ce qui est de l'aide
spécifique au regroupement, à ce moment-là, à
l'intérieur du programme en question, je pourrai y répondre.
Voici, M. le Président, en ce qui concerne la ville de Gatineau,
sur le plan des infrastructures d'égouts et d'aqueduc, les montants qui
ont été reconduits sont les suivants et je cite: $1 169 816, $570
000, $129 560, $608 190, $450 410, $412 800, et ceci, au titre de la nouvelle
ville de Gatineau, attendu qu'il s'agit là d'un regroupement de six
municipalités, de sept municipalités, pardon. Je n'incluais pas
Gatineau, spécifiquement, c'est-à-dire que je pensais aux six
autres qui s'étaient jointes et qui avaient trait à des projets
d'égouts et d'aqueduc dans le territoire de ces municipalités
individuelles.
Voilà pour ce qui est de l'aide apportée, de la
contribution gouvernementale au réseau d'égouts et d'aqueduc dans
ce territoire. Pour l'autre partie, j'y reviendrai tantôt, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): C'est bien.
M. Charbonneau: Est-ce que le député de D'Arcy
McGee me permettrait deux petites questions d'aspect général qui
éclaireraient l'ensemble des membres de la commission et ne concernent
absolument pas des cas particuliers.
M. Goldbloom: Volontiers, M. le Président.
M. Charbonneau: ... qui seront assez brèves. Je vais les
poser toutes les deux et cela permettra d'accélérer. La
première, c'est: Comment les municipalités, actuellement,
peuvent-elles vérifier la valeur des projets soumis par les
ingénieurs? Est-ce que le ministère des Affaires municipales a
des projets en tête pour donner un certain support lo- gistique aux
municipalités afin de pouvoir vérifier ce que leur
présentent les firmes d'ingénieurs qu'elles engagent?
Deuxièmement, compte tenu de l'ampleur des problèmes
d'alimentation en eau au Québec, je suis conscient qu'il va certainement
y avoir des refus, parce que c'est indiqué dans les programmes,
éventuellement, compte tenu des possibilités budgétaires.
Est-ce qu'on peut s'attendre, dans ce cas, à ce que les
municipalités qui étaient admissibles mais qui ne pourront pas
être acceptées, parce qu'il y a un ordre de priorités
d'établi, est-ce que l'an prochain, au niveau de budgets
supplémentaires pour la prochaine année financière, on
peut espérer, pour ces municipalités qui étaient
admissibles, qu'on prendra en considération leurs besoins qui seront
toujours là par la suite?
M. Tardif: M. le Président, en ce qui concerne la
première partie de la question, c'est-à-dire relativement au
support dit logistique que pourrait fournir le ministère dans
l'évaluation des projets, ce que nous avons fait jusqu'à
maintenant, plutôt que de nous bâtir une équipe distincte au
ministère, cela a été de travailler de concert avec les
services de protection de l'environnement.
C'est d'ailleurs prévu et décrit dans le programme PAIRA,
dans l'un des derniers paragraphes et c'est ce que je cherchais j'avais
l'impression que cela avait été écrit là-dedans
en écoutant la question du député de
Verchères, mais il y a effectivement une procédure interne qui
implique que dorénavant les études se feront conjointement par le
ministère, la direction générale de l'urbanisme et les
services de protection de l'environnement, et, évidemment, notre
direction générale de l'administration financière.
Le Président (M. Laplante): Le député
d'Argenteuil. Ah! vous n'aviez pas posé les deux questions
ensemble...
M. Charbonneau: Quant à la deuxième question, je
voudrais demander au ministre peut-être parce qu'il cherchait, il
n'a pas pu entendre au sujet des municipalités qui seraient cette
année admissibles, parce qu'il y aura éventuellement un ordre de
priorités d'établi et, malgré tout, une possibilité
budgétaire toujours limitée, est-ce qu'on peut escompter que dans
des budgets supplémentaires des années ultérieures, ces
municipalités, qui auront toujours les mêmes besoins et qui
étaient admissibles, verront leurs besoins, leur demande prise en
considération de façon prioritaire, par rapport à de
nouvelles demandes qui pourraient être présentées d'autres
années?
M. Tardif: Effectivement, M. le Président, les demandes
des municipalités qui nous apparaissent justifiées... compte tenu
que dans le cadre du programme PAIRA, par exemple, un montant de $6 millions a
été prévu et s'il y avait des demandes
excédentaires, il est tout indiqué que d'autres critères
soient ajoutés, notamment le bassin de population desservi. Il est bien
évident que les de-
mandes reçues seront reportées l'année suivante,
compte tenu des disponibilités budgétaires.
Le Président (M. Laplante): Le député
d'Argenteuil.
M. Saindon: M. le Président, vu que SATRA n'existe plus
depuis à peu près trois ans, je suis obligé d'adresser ma
demande d'information au ministre. Vers le 20 septembre 1975, dans le cadre des
ententes Canada-Québec, une entente a été signée au
montant d'approximativement $900 millions pour des travaux d'infrastructure
d'aqueduc et d'égouts dans la province. De ce montant, $17 millions
étaient retenus pour la mise en place des infrastructures,
l'épuration de la rivière du Nord et du bassin de la
rivière du Nord, dans la grande région de Lachute.
Ce que je voudrais savoir du ministre, c'est qu'il reste quelque chose
ou une somme quelconque disponible de ce montant de $17 millions qui avait
été retenu pour cette région.
M. Tardif: M. le Président, le programme auquel fait
allusion le député d'Argenteuil, si je ne m'abuse, est le
programme non pas d'alimentation en eau, mais d'épuration des eaux
usées, mis...
M. Saindon: D'épuration.
M. Tardif: ... mis de l'avant par le gouvernement
fédéral et qui est administré, non pas par nous, mais bien
par les services de protection de l'environnement, et, donc, maintenant, par le
ministre délégué à l'environnement, programme qui
prévoit une contribution fédérale de 16 2/3% du coût
de réalisation d'usines d'épuration et autres, et qui,
présentement, a été retenu à l'intérieur de
cinq grands projets, c'est-à-dire celui de Montréal, celui de
Québec, celui de Hull, le bassin de la Yamaska et la rive nord et la
rive sud de Montréal; dans un premier temps, Montréal
étant divisé en deux, l'île et le reste. Donc, ce programme
est en marche présentement. Nous avons eu l'occasion récemment,
au comité ministériel de l'aménagement du territoire, de
revoir l'échéancier et le calendrier de réalisation de ce
programme, parce que ce n'est pas tout de dire que le fédéral est
prêt à investir $17 millions dans ce programme. Je vous
rappellerai que cette contribution de $17 millions n'implique qu'une
contribution effective du fédéral de 16 2/3%, le reste
étant partagé de la façon suivante: 50% par le
Québec et 33 1/3% par les municipalités. Je n'ai pas besoin de
vous dire, lorsque vous estimez déjà que le fardeau de
construction d'usines de filtration et d'alimentation en eau de 25% inclus dans
PAIRA constitue un fardeau très lourd pour les municipalités, je
n'ai pas besoin de vous dire que le programme fédéral existant
n'est pas non plus un cadeau à l'Etat du Québec, non plus qu'aux
municipalités, et que nous pouvons avoir au Québec
présentement d'autres priorités que celles-là. Ce n'est
pas parce que le gouvernement met $0.16 pour chaque dollar que nous devons nous
laisser entraîner néces- sairement dans une dépense de
$0.83, parce qu'il y a cet argent.
M. Saindon: M. le Président, ce que je retiens des propos
du ministre, c'est que ces $17 millions qui étaient disponibles pour ce
secteur, pour cette région sont aujourd'hui disparus.
M. Tardif: M. le Président, je pense que j'ai
précisé que ces montants sont administrés par
l'environnement et non pas par mon ministère.
M. Saindon: Oui, je comprends.
M. Tardif: Je ne saurais dire exactement où en est rendu
l'emploi des crédits.
Le Président (M. Laplante): C'est pour cette raison, M. le
ministre, que vous pouvez refuser de répondre à cette question,
de la faire poser à la commission de l'environnement.
M. Saindon: Si le ministre ne veut pas répondre, c'est
bien mieux.
M. Tardif: Ce n'est pas que je ne veux...
M. Saindon: Non, mais cela touche les deux.
Le Président (M. Laplante): II ne peut répondre
parce que ce n'est pas son ministère.
M. Saindon: Cela touche les deux ministères. Au
départ, il y avait $600 millions qui avaient été retenus
pour Montréal, pour l'île de Montréal, il y avait $100
millions pour Hull, sur les $900 millions. Il y avait 10% qui avaient
été retenus pour les imprévus. Il y avait $17 millions
pour la rivière du Nord et son bassin qui avaient été
affectés, à ce moment...
Le Président (M. Laplante): Ce que je voudrais vous faire
comprendre, M. le député d'Argenteuil, c'est qu'il a
répondu à la première partie qui touchait au municipal. A
la deuxième, il se refuse de répondre parce que cela touche
à l'environnement. C'est là que vous pourriez avoir la
réponse finale à votre intervention.
M. Saindon: Oui, je comprends, mais cela touche les deux, pour
autant que les travaux...
Le Président (M. Laplante): Oui, mais il a répondu
à la première. Est-ce que vous avez une autre question? Le
député de Beauce-Sud.
M. Tardif: M. le Président, ce n'est pas que je ne veux
pas ou que je refuse de répondre, c'est que je n'ai pas la
responsabilité de l'administration de ce programme et que, même si
je voulais me tourner vers mes fonctionnaires et dire: Donnez-moi les dossiers,
nous ne les avons pas. C'est à l'environnement.
M. Roy: M. le Président, la question que
j'avais à poser au ministre concerne ce montant de $48 215 900.
J'aimerais savoir quels sont les montants qui sont déjà
engagés par les administrations antérieures et quel est le
montant net dont le gouvernement dispose cette année pour les nouveaux
programmes. Je ne sais pas si cette question a déjà
été posée. Si elle a été posée, je
m'en excuse, parce que j'étais à la commission parlementaire des
engagements financiers ce matin, depuis 9 h 30.
M. Tardif: M. le Président, de ce montant global de $48
millions, il y a, de fait, un montant de $6 millions qui est déjà
engagé, c'est-à-dire qui découle d'engagements
antérieurs qui seront échelonnés, enfin, soit payés
sur une période de dix ans, soit encore par un versement d'un coup,
comme on l'a établi dans la nouvelle politique prévue dans ma
déclaration ministérielle pour les montants inférieurs
à $100 000. Donc, il y a, sur ce montant additionnel de $22 millions
apparaissant aux crédits, un montant de $6 millions déjà
engagé par le gouvernement et qui sera honoré.
Il y aura, globalement, $16 millions pour des projets nouveaux, et ces
$16 millions se répartissent de la façon suivante: $6 millions
pour le programme PAIRA et $10 millions pour le programme Liquidation.
M. Roy: Maintenant, pour l'autre programme dont vous avez
parlé, un programme plus souple j'ai été
tenté de l'appeler le programme PS, programme plus souple pour
répondre aux autres demandes que vous pouviez avoir pour permettre de
compléter les travaux déjà commencés, et ainsi de
suite, il n'y a aucune somme de prévue. Ces montants seront-ils pris
à même d'autres postes budgétaires dans le budget global du
ministère?
M. Tardif: M. le Président, il faudrait quand même
m'éclairer. Est-ce qu'il s'agit de demandes qui seraient
déjà dans le moulin, comme on dit dans le langage des
fonctionnaires, et non pas de nouvelles demandes qu'on ferait de toutes
pièces, si je comprends bien?
M. Roy: C'est ça.
M. Tardif: Pour ces demandes, je vous l'ai dit, il y a un montant
de $6 millions de ces demandes qui est pour des engagements et les projets
déjà en marche.
M. Roy: Quels sont les montants? Je m'excuse, mais je veux
compléter ma question. Vous avez parlé de $6 millions sur les $22
millions additionnels qui viennent s'ajouter, ce qui veut dire qu'il y a
déjà $26 millions à la base qui étaient
déjà engagés. Des engagements globaux, pour le budget qui
est prévu, de $48 millions cette année, il y aurait $32 millions
qui sont engagés effectivement par les administrations
antérieures. Est-ce exact?
M. Tardif: Exactement, M. le Président. $31 millions et
quelques centaines de milliers de dollars.
M. Roy: Bon! J'aimerais savoir aussi si le
ministère dispose de ces chiffres quels sont les montants
globaux, jusqu'à maintenant engagés, couvrant l'administration de
l'année qui est commencée et les années
subséquentes.
M. Tardif: La somme totale des montants engagés avec cet
élément de dix ans s'élève à la modique
somme de $177 millions pour les dix prochaines années en matière
d'égouts et d'aqueduc, sans compter, évidemment, les programmes
nouveaux.
M. Roy: Oui. Alors, je remercie le ministre de ces
précisions. Je pense que c'est bien important que les membres de la
commission le sachent et que tous les députés sachent,
connaissent les engagements gouvernementaux en ce qui a trait aux années
à venir.
J'aurais une dernière question à poser sur cet
élément, M. le Président. Est-ce que, au niveau du
ministère des Affaires municipales, dans ce secteur-là en
particulier, on tient compte d'une masse budgétaire par région,
de façon à voir à la distribution du budget, en quelque
sorte, à la grandeur du Québec, ou si on tient compte uniquement
des demandes par ordre de demande, par ordre de priorité, sans tenir
compte des régions ou des comtés? Les comtés,
évidemment, c'est encore plus petit, parce que c'est une subdivision des
régions.
J'aimerais savoir, par exemple, si on prend la région du
Saguenay-Lac-Saint-Jean, ils sont assurés au départ... ou si on
prend la région de la Chaudière, du Bas-du-Fleuve, de la
Mauricie, de l'Estrie, des Cantons de l'Est, des Bois-Francs, de la Beauce,
si...
M. Tardif: De l'Outaouais.
M. Roy: Sans oublier, évidemment, la région de
l'Outaouais, si on prévoit quand même une... si on protège,
en quelque sorte, une masse minimale de façon à s'assurer d'une
distribution des équipements dans toute la province.
M. Tardif: M. le Président, il m'est difficile de dire
quelle était la politique suivie auparavant par mon
prédécesseur pour décider de l'octroi d'une subvention et
s'il tenait compte de cette répartition géographique ou
territoriale.
Cependant, une analyse des cas et la façon de procéder
nous indiquent qu'il s'agissait d'une analyse cas par cas, selon les besoins
des gens et selon que l'on je ne veux pas être méchant en
disant ça pleurait plus ou moins sur l'épaule du
ministre.
M. Goldbloom: Je m'excuse, M. le Président, c'est
absolument faux!
M. Tardif: Je fais allusion, M. le Président, aux
commentaires, tantôt, d'un député qui était venu
le voir en pleurant. J'ai dit: sous toutes réserves, en le disant
plus ou moins méchamment. Je n'ai pas cité le cas du
député qui pleurait, mais c'est bien le député de
D'Arcy McGee qui l'a fait.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais intervenir pour
préciser que le fait que ce député se trouvait dans une
situation extrêmement difficile n'a eu aucune influence sur la
décision d'accorder ou de ne pas accorder une subvention, ni sur le
montant. J'ai expliqué que, si cet ancien député a pris
sur lui d'écrire à une municipalité en dépassant ce
qui était le vrai état des faits, c'était possiblement une
explication, mais je veux qu'il soit absolument clair que les fonctionnaires
ont analysé chaque dossier selon une formule. Le nouveau ministre peut
trouver que cette formule n'est pas celle qu'il voudra utiliser. Il a
déjà décidé cela, mais je ne voudrais pas qu'il
demeure la moindre suggestion que c'était par pèlerinage et par
larmes ou par quelque influence que ce soit que le fait d'une subvention ou que
le montant d'une subvention ait été décidé. Tout a
été fait au sein du ministère par les fonctionnaires
dûment autorisés, sans la moindre ingérence.
M. Tardif: Je remercie le député de D'Arcy McGee de
ses précisions. C'était encore une fois sa
référence à cette visite pénible qu'il avait
reçue qui me faisait l'utiliser en réponse à la question
du député de Beauce-Sud.
Ceci dit, je pense, puisque le député de D'Arcy McGee a
fait allusion au travail des fonctionnaires... C'est une chose que les
fonctionnaires puissent, au moyen de formules, comme vous le dites,
procéder à des analyses, mais il y avait une autre chose qui
s'appelait la décision du ministre et je pense que le
député de D'Arcy McGee peut faire la distinction entre l'analyse
des fonctionnaires et la décision ministérielle.
Ceci dit, il semblerait que, jusqu'à maintenant, on n'ait pas
tenu compte de ce critère d'une répartition plus ou moins
équitable régionalement. Il serait peut-être possible de
faire, rétrospectivement, une telle analyse pour voir où sont
allées effectivement les subventions par région, par comté
et tous les critères géographiques qu'on voudrait bien
retenir.
Je dois dire que, dans les programmes qui ont été
envoyés depuis que je suis là, cette dimension n'est pas
entrée en ligne de compte puisque, encore une fois, l'essence même
du programme PAIRA et du programme Liquidation vise non pas à favoriser
une région au détriment d'une autre, mais vise à
répondre à un besoin urgent d'alimentation en eau dans une
municipalité qui en manque ou dont la qualité de l'eau pourrait
faire craindre pour la santé des gens.
M. Roy: J'aimerais demander au ministre, justement, s'il n'aurait
pas l'intention d'en tenir compte je ne dis pas de se renfermer dans un
cadre extrêmement rigide parce qu'il arrive qu'une quantité
assez considérable de demandes identiques, tout aussi urgentes les unes
que les autres, viennent d'un peu partout. Si je pose cette question, ce n'est
pas pour analyser ou juger les administrations passées, mais je pense
qu'il y a là une question de justice distributive dont le gouvernement
et le ministère des Affaires municipales doivent tenir compte.
Encore une fois, je serais le premier à déplorer que le
ministère s'enferme dans un carcan, dans une considération
extrêmement rigide de cette nature. Je pense qu'il y aurait lieu de
l'évaluer pour s'assurer au moins d'un minimum, je dis bien d'un minimum
d'équilibre, parce que je suis convaincu, actuellement et mes
collègues tant d'un côté de la table que de l'autre...
qu'il y a des problèmes qui attendent dans plusieurs
municipalités du Québec qui sont quasiment identiques. Il y en a
dans tous les comtés, dans toutes les régions de la province.
Alors, je pense que c'est une question qui mérite
considération et c'est pourquoi je soumets cette suggestion bien
humblement au ministre.
M. Tardif: Je partage le souci d'équité du
député de Beauce-Sud et je prends bonne note de ses
commentaires.
Le Président (M. Laplante): Le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: J'aimerais d'abord avoir un éclaircissement
du ministre. Il a mentionné une prévision, c'est-à-dire
qu'il y aura une somme d'approximativement $25 millions qui sera
consacrée par le gouvernement fédéral à son
programme qui accorde $1000 par unité de logement selon certains
critères que nous connaissons. Si j'ai bien compris l'intention du
gouvernement fédéral et l'entente qui a été conclue
à cet égard, ce montant doit être versé à la
municipalité. J'ai quand même eu l'impression, hier, que le
ministre indiquait que ces $25 millions se retrouvaient dans son budget. C'est
simplement un éclaircissement. Ces $25 millions n'ont pas
été assimilés au budget par une modification de l'entente
avec le gouvernement fédéral? L'argent ira toujours aux
municipalités directement, plutôt qu'au gouvernement du
Québec?
M. Tardif: En effet, M. le Président, le montant de $25
millions n'apparaît pas aux crédits du ministère. Le
programme est administré par mon ministère, il y a des normes
d'admissibilité établies par le fédéral et par
Québec et ces montants sont distribués, en effet, par la
Société centrale d'hypothèques et de logement, sur
approbation du ministère des Affaires municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre a
étalé ses programmes pour les municipalités de moins de 10
000 âmes et il a comblé la marge entre la population de 10 000 et
celle de 15 000 par un élargissement du programme de subventions
statutaires per capita. Ce que j'aimerais lui demander, c'est: Est-ce qu'il a
fait des calculs pour être en mesure de dire si l'application du pro-
gramme Liquidation à cette tranche, entre 10 000 et 15 000 de
population, aurait coûté plus ou moins que le montant additionnel,
la somme d'argent additionnelle représentée par les subventions
statutaires à ces mêmes municipalités?
M. Tardif: M. le Président, je pense qu'il s'agit
là de calculs basés sur des hypothèses puisque les besoins
d'alimentation en eau dans ces municipalités doivent nous être
soumis. Il s'agit de nouveaux projets et, à l'heure actuelle, nous avons
effectivement en main un certain nombre de dossiers de municipalités, de
cas très chers, notamment le cas de la ville de Mascouche, que le
député de D'Arcy McGee connaît très bien, je pense.
Et il nous a semblé tout à fait dans la ligne de notre programme
de viser à donner aux municipalités des sources de revenus
autonomes plutôt que des revenus attachés à des subventions
et eu égard au fait qu'un bon nombre de ces municipalités dites
en croissance rapide, se situant dans ce chiffre entre 5000 et 15 000 de
population, peuvent, si elles veulent favoriser un développement sur
leur territoire généralement il s'agit de
municipalités parfois satellites de Montréal, parfois dans la
périphérie bénéficier de ce programme de
$1000 par unité de logement.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je dois
comprendre que le cas de Mascouche n'est pas réglé encore?
M. Tardif: Vous avez bien compris, M. le Président.
M. Goldbloom: Et cela, malgré le fait que l'actuel
député de l'Assomption, aujourd'hui ministre des Finances, a dit
pendant sa campagne électorale, qu'un mois après
l'élection d'un gouvernement péquiste, le cas serait
réglé? Qu'est-ce qui se passe, M. le Président?
M. Tardif: Cela prouve, M. le Président, que
l'allégation du député de Saint-Hyacinthe était
tout à fait injustifiée et quant au comté, soit-il
représenté par le ministre des Finances, ça ne change pas
la situation. Il reste que le cas de Mascouche entre dans le cadre du programme
liquidation et que les intéressés pourront soumettre un projet,
comme toute autre municipalité au Québec.
M. Roy: M. le ministre des Affaires municipales veut dire par
là qu'il n'y a rien de changé au Québec.
M. Tardif: Au contraire.
M. Caron: M. le Président, peut-être pas au
ministère des Affaires municipales, mais dans un autre ministère,
les professionnels ont eu des ordres d'aller plus vite dans les travaux, vu que
c'était le comté du premier ministre. Je tiens à vous dire
ça en passant. Je ne parle pas de chez vous.
M. Tardif: M. le Président...
M. Caron: Ne t'inquiète pas, les preuves...
Le Président (M. Laplante): II faudra retourner, M. le
ministre...
M. Caron: ...tu en as déjà marqué dans le
journal à propos de Loto-Québec et tu n'as rien sorti encore. Tu
devrais les sortir.
Le Président (M. Laplante): ...quoique c'est tentant de
répondre, mais je voudrais qu'on revienne au programme 11.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais revenir à
la question que j'ai posée tout à l'heure au ministre pour la
raison suivante. Quand on prend une tranche de population, selon l'organisation
des municipalités, et l'on dit que l'on accordera à un groupe de
municipalités qui compte entre 10000 et 15 000 âmes chacune pour
parler du cas précis des subventions statutaires, il est évident
que ces municipalités varient énormément quant à
leurs besoins. Il y en a même qui n'ont pas de besoins du tout, qui sont
en mesure, avec leur niveau actuel de taxation, de financer leurs
activités. Pourtant, le ministre a décidé de leur accorder
une subvention annuelle, besoin pas besoin. Pourtant,
Il y a d'autres municipalités qui ont des besoins très
importants et le ministre dit: C'est dommage, nous avons décidé
de ne pas accorder de subvention selon ces besoins et plusieurs cas ont
été soulevés par divers collègues autour de la
table nous allons essayer de rendre les municipalités
autosuffisantes dans toute la mesure du possible.
L'objectif est louable et nous pouvons, en principe, le partager. Parce
que ce n'est pas une chose qui sera réalisée du jour au
lendemain, cependant, nous avons dû souligner le fait que le budget qui
est devant nos yeux ne représente pas la mise en application du
programme du Parti québécois.
Quand même, il y a une marge importante entre la
réalisation de ce qui a été envisagé et ce qui est
contenu dans le budget.
En attendant, M. le Président, il y a des municipalités
qui se voient refuser de l'aide. A cause de ce refus, elles devront augmenter
considérablement leur niveau de taxation.
Pour cette raison, M. le Président je ne veux pas
recommencer le débat sur la question fondamentale je voudrais
seulement réitérer ma demande au ministre qu'il obtienne une
évaluation de ce qu'aurait coûté l'application du programme
Liquidation à ce groupe de municipalités entre 10 000 et 15 000,
plutôt que l'octroi de subventions statutaires et qu'à un moment
utile il fournisse ce renseignement aux membres de la commission.
M. Tardif: M. le Président, pour la plupart des
municipalités de l'importance indiquée par le
député de D'Arcy McGee, à savoir entre 10 000 et 15 000 de
population, il faut bien comprendre qu'il s'agit de municipalités
déjà dotées d'un réseau de base. Il y a
déjà là une usine de filtration, il y a déjà
là un réseau d'aqueduc et parfois, il s'agit d'ac-
croître la capacité de filtration de l'usine ou son
débit quotidien.
Il ne s'agit pas d'opérations aussi majeures que dans le cas de
l'implantation d'un réseau, à partir de rien. Dans ce
cas-là, il nous semble que l'aide à apporter pour ces
municipalités n'est pas du même ordre que lorsqu'il s'agit
vraiment de changer complètement d'échelle.
Deuxième élément, je connaissais l'argument qu'on
pouvait invoquer en faveur, le fait de dire: Ecoutez, si vous donnez une
subvention statutaire à tout le monde, vous allez en donner
automatiquement à des municipalités qui n'ont pas de besoins et,
automatiquement, il y a des municipalités qui, à
côté, en ont.
C'est le principe de la justice distributive qui est utilisé dans
l'ensemble des programmes sociaux. L'assurance-maladie est créée
pour tous, et non pas uniquement pour les pauvres et les diverses formes d'aide
sociale, comme les pensions de vieillesse, sont accessibles à tous.
Troisième point, M. le Président, et je pense qu'il est
d'autant plus justifiable dans le cas de municipalités... La longue
expérience du député de D'Arcy McGee au ministère
aurait dû sans doute lui apprendre que la progression des dépenses
des municipalités s'accroît de façon plus que
proportionnelle à l'accroissement de la population. C'est-à-dire
qu'une municipalité de 10 000 âmes a un taux de dépenses
per capita substantiellement plus élevé qu'une
municipalité de 5000 âmes et ceci progresse de façon,
encore une fois, plus que directement proportionnelle.
C'est en considération de ce fait que les municipalités
qui doivent se doter, à mesure que leur taille s'accroît, de
services à des coûts d'administration afférents plus
considérables, se sont vues inclure dans la tranche des
municipalités admissibles à une aide statutaire.
Je voudrais souligner que cette aide statutaire aux municipalités
entre 10 000 âmes et 15 000 âmes, à un taux de $6.40 par
personne, représente pour elles $64 000 des subventions annuelles
statutaires indexées au coût de la vie. Ceci représente
si on pense au financement et tout entre $500 000 et $600 000 de
travaux d'aqueduc et d'égouts à des fins d'agrandissement et
autres.
Je pense que cela explique un petit peu le choix que nous avons fait de
rendre statutaires des subventions qui, auparavant, ne l'étaient pas
pour cette tranche, tout comme l'ancien gouvernement l'avait fait en descendant
cette subvention statutaire de 25 000 à 15 000 il y a quelques
années.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président, et c'était un
geste qui a été longuement discuté, parce qu'il y avait
justement, dans la tranche entre 25 000 et 15 000, des municipalités
qui, clairement, n'avaient pas besoin d'aide. C'était avec une certaine
hésitation que cette décision avait été prise.
Je ne crois pas, je le dis très amicalement et respectueusement,
que nous ayons trouvé un terrain d'entente et que la conviction soit
établie dans mon esprit que le cas par cas est une mauvaise chose qui
doit être proscrite à tout prix.
M. le Président, parce que le ministre, au début de notre
étude de ses crédits, a fait une intervention assez
complète, nous avons passé en revue de nombreux
éléments de la politique gouvernementale dans le domaine des
affaires municipales. Il me reste essentiellement deux ou trois questions. Je
pourrai les poser assez rapidement. Si vous voulez, quant à moi,
déclarer adopté le programme 11, je suis prêt à ce
que cela soit décidé.
Le Président (M. Laplante): Adopté?
M. Russell: M. le Président, avant d'adopter le programme
11, il y a seulement une question que je voudrais poser au ministre. Tout
à l'heure, j'ai cru comprendre, dans ses paroles, qu'il précisait
d'une façon claire et nette, pour que ce soit compris de tout le monde,
que des pèlerinages à Québec, pour les
municipalités, c'était complètement inutile. Je voudrais
savoir si le même critère s'applique aux députés qui
représentent des régions rurales dans la province.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais qu'il soit clair,
net et précis qu'il me fera toujours plaisir de rencontrer socialement
les membres des conseils municipaux, les délégations qui seront
conduites par les députés et les députés
eux-mêmes. Cependant, ce que je maintiens, c'est qu'il y a encore une
fois une procédure qui décrit pas à pas ce qu'il faut
faire lorsqu'on veut se rendre admissible à une aide gouvernementale
dans le cadre des programmes élaborés et que la visite ne
changera rien, si ce n'est de nous permettre de faire connaissance et
d'échanger des idées, mais cela n'influencera pas du tout
l'analyse du document qui est là.
C'est dans ce sens que je dis qu'elle est inutile, si on pense que cela
pourra modifier, infléchir cette politique. S'il y avait lieu de la
modifier, de l'infléchir et de la changer, il me fera plaisir de le
faire sur représentation d'un nombre de personnes suffisant, mais
à ce moment, une nouvelle politique sera écrite, sera
diffusée, transmise à tous: les maires, les municipalités,
les conseils et les députés. Encore une fois, je m'en tiendrai
à cette politique.
M. Russell: En somme, si je comprends bien le ministre, la
décision, les normes qui sont établies, existent pour tout le
monde. Inutile à quiconque de venir les discuter pour dire que sa
municipalité ne peut s'adapter à ces normes qui sont
établies, comme j'ai tenté de l'exposer tout à l'heure. On
tire une ligne égale pour toutes les municipalités. On les met
dans la même boîte, les mêmes cadres. Une municipalité
de la région des Cantons de l'Est peut avoir un problème bien
particulier, même si elle tente de venir à Québec pour
l'exposer au ministre, elle perd son temps, elle est avertie d'avance que si
elle vient ici, c'est simplement pour une discussion très sociale.
Alors, je me demande, à ce moment, où on est rendu en
démocratie.
M. Roy: M. le Président...
M. Tardif: M. le Président, je pense qu'il est tout
à fait injuste qu'on joue sur les termes lorsqu'on dit: Cela ne sert
à rien de venir voir le ministre pour essayer de faire changer le
programme. Au contraire, si c'est pour faire modifier le programme pour
l'ensemble des villes au Québec, je suis tout ouïe, tout oreille.
S'il s'agit de faire une entorse au programme pour un cas particulier ou un
passe-droit, je dis non. Est-ce assez clair?
M. Russell: M. le Président, il ne s'agit pas de
passe-droit. Je ne voudrais pas que le ministre pense que les
municipalités viennent demander un passe-droit. Je voudrais qu'on
comprenne ceci. Il y a 1500 municipalités dans la province de
Québec. Il y a certainement quelques municipalités qui ont des
cas particuliers. Alors, je pense qu'il y a moyen d'en discuter.
M. Tardif: II y a des membres ici, autour de la table, qui ont
plaidé en faveur de cas particuliers. Je verrais les 110
députés, chacun me dirait qu'il a des cas particuliers dans son
comté. Je suis convaincu que les 1600 maires considèrent qu'ils
sont des cas particuliers. Je m'excuse, mais je veux bien essayer
d'établir de la façon la plus équitable possible pour tous
ces cas particuliers une règle générale.
M. Russell: Je prends note des remarques du ministre.
M. Charbonneau: M. le Président, avant que le programme ne
soit adopté, je veux seulement faire une remarque, en terminant, au
ministre au sujet de l'agrandissement de certaines usines de filtration et lui
signaler que j'espère que dans les évaluations des demandes qui
seront faites, on tiendra compte que dans plusieurs cas, des
municipalités sont regroupées, d'une part et sont obligées
de fournir de l'eau à des municipalités clientes et si elles
n'étaient pas obligées de fournir de l'eau à des
municipalités clientes, elles pourraient suffire à leurs propres
besoins.
Dans ce sens, de deux choses l'une, il faudrait aussi que les
municipalités clientes contribuent de la même façon que les
autres concitoyens au paiement des services d'aqueduc et des
équipements, parce qu'il y a une injustice parfois criante quand on
demande à certaines municipalités de défrayer une bonne
partie des frais des équipements, et celles qui en profitent peuvent
bénéficier de ces services à un coût moindre, mais
en même temps, provoquent éventuellement une difficulté
d'utilisation de ces services parce qu'ils deviennent trop
considérables.
M. Roy: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: ... j'aurais seulement une petite remarque à
faire, peut-être une petite précision de la part du ministre,
suite à une déclaration qu'il a faite tout à l'heure et
qui, j'estime, est une déclaration très pertinente il a
dit que la dépense per capita dans les municipalités était
plus élevée et augmentait graduellement avec l'agrandissement de
la municipalité. Je voudrais avoir bien compris. Pardon?
M. Tardif: ... de façon plus que proportionnelle à
l'accroissement de la population.
M. Roy: Plus que proportionnelle à l'accroissement de la
municipalité, d'où, je pense, la décision du ministre de
mettre un terme au regroupement des municipalités.
M. Tardif: D'où la décision de mettre un terme au
regroupement.
M. Roy: Cela a pu peut-être en tenir compte, si ça
coûte beaucoup plus cher dans les municipalités plus grandes, je
comprends, et d'ailleurs, je suis d'accord avec le ministre là-dessus.
Lorsque ces lois ont été votées pour tâcher de
favoriser le regroupement obligatoire des municipalités du
Québec, ceux qui étaient ici, à l'Assemblée
nationale, se rappellent les luttes que nous avons livrées et les
interventions qu'on a faites à ce moment-là. J'aimerais quand
même le faire préciser, parce que je pense que c'est la
première fois que j'entends un ministre des Affaires municipales nous le
dire, franchement.
M. Tardif: M. le Président, il ne faudrait quand
même pas qu'on interprète de façon absolue ces propos. Ils
sont vrais; ils sont fondés; ils sont véri-fiables
statistiquement. Mais, ceci dit, ce à quoi j'ai mis un terme, c'est le
regroupement forcé, M. le Président, et si la population veut se
payer un regroupement, considère que les relations de bon voisinage
seraient améliorées par un regroupement, il y a des coûts
à cela. L'Etat y contribue pour une partie et la population
également.
Le Président (M. Laplante): Programme 11,
adopté?
M. Roy: Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais demander le
consentement unanime pour continuer quelques minutes encore. Je vous explique
que j'ai été obligé de retourner hier soir à la
région métropolitaine, que je me suis levé avant 6 heures
ce matin pour prendre l'autobus de 7 heures afin d'être ici pour ce
débat, et que je ne suis pas en mesure d'être ici ce soir. J'ai
indiqué que j'avais quelques questions seulement et que j'offrais
maintenant au ministre après onze heures et demie de débats,
d'adopter ses crédits.
Quant à moi, avec ces questions additionnelles, j'aimerais
demander ce consentement.
M. Roy: Je n'ai pas d'objection à donner un consentement
au député de D'Arcy McGee puisque cela prend un consentement
unanime. J'aime-
rais quand même qu'on puisse avoir le temps d'examiner au
programme 2 l'élément 5 et l'élément 6, mais
surtout l'élément 5. Puisqu'on a onze heures et demie
effectivement, je ne voudrais pas...
Le Président (M. Laplante): Non. Le programme 2 n'est pas
adopté...
M. Roy: II n'est pas entièrement adopté.
Le Président (M. Laplante): ...mais vu qu'il n'y a pas
unanimité actuellement à la table et que les objections du
député de Beauce-Sud nous placeraient peut-être... compte
tenu des débats qui viennent d'avoir lieu... peut-être à 15
heures...
M. Tardif: On informe qu'il n'y aura pas de commission
parlementaire des affaires municipales cet après-midi vu que la
commission de la justice siégera, et très probablement pas ce
soir non plus.
M. Caron: Est-ce qu'on remet cela à la semaine
prochaine?
M. Tardif: Je n'en sais rien. Ce n'est pas moi évidemment
qui...
M. Goldbloom: J'avais été informé que nous
devions revenir ce soir et cela pose un problème pour celui qui vous
parle. C'est l'information que j'ai eue du bureau du leader parlementaire de
l'Opposition qui l'a eue évidemment du leader parlementaire du
gouvernement.
Si tel n'est pas le cas, le problème ne se pose pas, mais si
c'est pour ce soir, j'aurais préféré continuer quinze ou
vingt minutes et terminer notre étude. Si ce n'est pas possible et si
l'on ne siège pas ce soir, de toute façon...
Le Président (M. Laplante): Si le député de
D'Arcy McGee veut bien, j'informerai le leader gouvernemental. S'il y a
possibilité, au lieu de siéger ce soir, de siéger un autre
jour, avec le consentement des membres ici, cela me fera plaisir de le
faire.
En ce moment, je suis forcé d'ajourner les travaux sine die.
M. Tardif: Je demande d'ajourner les travaux sine die, avec
reprise préférablement mardi prochain, si je comprends bien.
M. Roy: Cela irait très bien puisque, demain, nous avons
quand même les crédits de l'Assemblée nationale. Ces
crédits s'étudient toujours en commission plénière,
en Chambre, et il y a un certain nombre de députés qui aiment y
participer. C'est plus difficile peut-être de faire siéger deux
autres commissions en même temps. C'est mon opinion et cela
m'accommoderait fort qu'on reprenne mardi prochain les crédits du
ministère des Affaires municipales.
Le Président (M. Laplante): Est-ce que je peux vous faire
une suggestion? Vu que les trois partis sont ici, le parti de M. le
député D'Arcy McGee, l'Union Nationale et M. le
député de Beauce-Sud, je suis certain que M. Burns, leader du
gouvernement, ne refuserait pas vos arguments, vos doléances.
M. Goldbloom: J'aimerais avoir votre confiance, M. le
Président. J'avais essayé d'éviter cette obligation de me
lever à six heures, ce matin, et sans succès.
Le Président (M. Laplante): J'en parlerai moi-même
à M. Burns.
M. Goldbloom: D'accord. Maintenant, s'il dit que cela doit
être ce soir, j'essaierai de refaire mon horaire en
conséquence.
M. Brassard: M. le Président, je n'ai pas très bien
compris. Est-ce que cela signifie que la commission ne peut pas,
elle-même, déterminer le jour où elle va siéger?
Le Président (M. Laplante): Cela signifie que cela revient
toujours à un ordre de la Chambre. Chaque fois qu'on ajourne sine die,
c'est un ordre de la Chambre. Mais si on siégeait ce soir, la commission
peut ajourner ses travaux au lendemain matin à une heure...
M. Tardif: On peut donc conclure, M. le Président, de ce
qui a été dit ici, qu'il y aurait consensus pour recommander au
leader du gouvernement que la commission ne siège que mardi.
Le Président (M. Laplante): Ne siège que mardi si
on peut...
M. Roy: Si cela pouvait éclairer et apporter plus de
garantie au leader du gouvernement, en ce qui me concerne, puisque le
député de D'Arcy McGee a dit lui-même qu'il avait seulement
quelques questions à poser et qu'il était prêt à
adopter les crédits, mon opinion est qu'à la prochaine
séance, une seule séance serait suffisante pour...
Le Président (M. Laplante): Une séance de deux
heures.
M. Roy: Une séance de deux heures serait suffisante pour
adopter de façon définitive les crédits du
ministère.
Le Président (M. Laplante): Merci.
M. Cordeau: Pour venir de nos comtés, le mardi matin, il
faut partir très tôt pour être ici à dix heures. Ce
serait peut-être mardi après-midi.
Le Président (M. Laplante): On va essayer. Le dimanche
à la place des vêpres.
(Fin de la séance à 13 h 6)