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(Quinze heures trente-quatre minutes)
Le Président (M. Marquis): La commission parlementaire de
l'aménagement et des équipements est réunie afin de
procéder à des consultations particulières sur les projets
de loi d'intérêt privé 205, 218 et 209, ainsi qu'à
l'étude détaillée du projet de loi public 194. M. le
secrétaire, voulez-vous prendre les présences, s'il vous
plaît?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Comme membres
présents: Mme Bacon (Chomedey), M. Le Blanc (Montmagny-L'Islet), M.
Marquis (Matapédia), M. Perron (Duplessis), M. Saintonge (Laprairie), M.
Tremblay (Chambly), M. Vaillancourt (Orford), M. Marcoux (Rimouski) et sera
présent également M. Charbonneau (Verchères).
Projet de loi 205
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup. Nous appelons
d'abord le projet de loi d'intérêt privé 205, Loi
concernant la ville de Carignan, J'inviterais le maire, ainsi que les personnes
qui l'accompagnent à prendre place à la table, également
les intervenants qui désirent se faire entendre.
La parole est d'abord au proposeur, le député de Chambly,
M. Tremblay.
M. Tremblay: M. le Président, c'est avec beaucoup de
plaisir que j'accueille à l'Assemblée nationale et, plus
particulièrement, à la commission parlementaire de
l'aménagement et des équipements les représentants de la
ville de Carignan en la personne du maire, M. Yves Ménard, de M. Bernard
Daigneault, directeur général et de leur procureur Me Paul Adam,
ainsi que l'intervenant M. Claude Beauregard et son procureur, M. Serge
Brunet.
Vous comprendrez que c'est avec beaucoup de plaisir et avec une certaine
fierté que je dépose ce projet de loi d'intérêt
privé 205 pour la ville de Carignan, puisque Carignan est une ville en
mutation, devrais-je dire. Jusqu'ici, cela a été une ville dont
on a peu entendu parler, mais je suis persuadé que, dans un avenir
proche, elle saura faire parler d'elle par un développement harmonieux
de sa municipalité. Alors, c'est dans ce sens que c'est pour moi un
grand privilège de pouvoir déposer et défendre ce projet
de loi de la ville de Carignan.
Le Président (M. Marquis): Merci, M. le
député de Chambly. J'inviterais maintenant le maire de la ville
de Carignan, M. Yves Ménard, à nous présenter le projet de
loi.
M. Ménard (Yves): M. le Président, messieurs les
membres de la commission, madame, en fait, c'est une technicalité que la
ville de Carignan doit demander, compte tenu qu'après avoir fait une
espèce de rétrospective de ce qui se passait dans Carignan ou de
ce qui s'était passé on s'est aperçu que possiblement nos
règlements n'auraient pas force de loi à cause d'une
technicalité. Alors, cette technicalité, je pense que ce serait
beaucoup plus à notre conseiller juridique de vous l'expliquer et je
demande à M. Adam de poursuivre.
Le Président (M. Marquis): Alors, Me Paul Adam.
M. Adam (Paul): M. le Président, le but de ce projet de
loi est de remédier à une formalité qui n'aurait jamais
été respectée, ni par la ville de Carignan, ni par la
paroisse Saint-Joseph-de-Chambly qui était le prédécesseur
de la ville de Carignan. Comme l'on sait, tous les règlements municipaux
avant d'entrer en vigueur doivent être publiés conformément
à la loi, c'est-à-dire être publiés par avis public
dans un journal local et par affichage au bureau de la municipalité.
Ce qui a été fait dans ce cas-ci, c'est que la ville de
Carignan et la paroisse Sainte Joseph-de-Chambty ont toujours publié le
règlement, c'est-à-dire l'avis dans le journal local et
l'affichage au bureau de la municipalité. Le hic, c'est que le bureau de
la municipalité n'a jamais - si on peut dire entre guillemets -
existé légalement, parce que le bureau de la municipalité
doit se situer au lieu où siège le conseil municipal. La ville de
Carignan, avant octobre 1984, n'ayant pas d'hôtel de ville,
siégait à la mairie de la ville de Chambly. Donc, si on se fie
à l'article 85 ou 86 de la Loi sur les cités et villes, le bureau
du secrétaire-trésorier aurait dû être situé
à la mairie de Chambly ou à tout autre endroit
désigné par résolution du conseil.
C'est là que la formalité n'a pas été
remplie; le conseil municipal n'a jamais adopté une résolution
disant que le bureau du secrétaire-trésorier se situait au 670
rue Saint-Pierre à Chambly, dans une maison
privée dans laquelle on avait aménagé un bureau
pour le secrétaire-trésorier. Donc, à ce moment, il serait
possible, je dis bien possible, à quelqu'un devant un tribunal de
plaider que les règlements ne sont jamais entrés en vigueur,
parce qu'ils n'ont pas été affichés au bureau du
secrétaire-trésorier, parce que celui-ci n'a pas d'existence
légale, n'ayant jamais été déterminé par
résolution du conseil.
Donc, je me répète, les avis publics ont été
faits dans les journaux, dans le bureau de la municipalité qui existait
en pratique, sauf que ce bureau n'aurait pas d'existence légale,
puisqu'il n'y a jamais eu de résolution qui a été
adoptée pour dire que le bureau du secrétaire-trésorier
serait situé sur la rue Saint-Pierre à Chambly, qui était
la résidence de M. Monty. Même avant cela, dans le temps de la
paroisse Saint-Joseph-de-Chambly avant 1965, alors que le bureau du
secrétaire-trésorier était situé au bureau du
notaire Lareau à Chambly, il n'y aurait jamais eu, semble-t-il, de
résolution à cet effet.
Je sais qu'il y a un opposant dans le dossier. Par contre, c'est un
dossier qui est devant la Cour d'appel. L'honorable juge Dugas de la Cour
supérieure ne s'est pas prononcé sur la question. Par contre, le
dossier effectivement est en appel, mais je pense que l'article 4 du projet de
loi a pour effet de n'enlever aucun droit aux intervenants, puisque les causes
pendantes sont protégées. Le projet de loi privé ne pourra
affecter ces causes. Si vous avez des questions...
Le Président (M. Marquis): Je donnerais la parole
maintenant à l'intervenant, M. Claude Beauregard.
M. Brunet (Serge): M. le Président, messieurs les membres
de la commission, madame, je vais vous transmettre les prétentions de M.
Beauregard. Mon nom est Serge Brunet et je suis son procureur.
Maintenant, je voudrais juste vous mentionner que, d'après moi,
le projet de loi que vous avez présentement devant vous origine
directement d'une cause qui est pendante présentement devant la Cour
d'appel. Il s'agissait d'une requête en démolition qui avait
été présentée par un citoyen de Carignan concernant
un bâtiment que M. Beauregard avait sur sa propriété. Entre
autres, dans ce jugement, M. Beauregard plaidait que, premièrement, il
n'était pas contraire aux règlements, mais également que
les règlements n'étaient pas en vigueur; donc, il y avait des
droits acquis.
Il ne faut pas oublier, si vous le permettez, que la requête en
démolition, qui a été prise en vertu de l'article 227 de
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, n'a pas été prise
par la ville de Carignan, mais par un citoyen. Donc, la ville de Carignan n'est
pas liée par le jugement de la Cour d'appel qui pourrait intervenir. La
requête en démolition touchait un bâtiment qui était
sur ce terrain, également l'utilisation d'un terrain. Dans le jugement
qui est porté en appel, l'honorable juge Dugas n'a pas mentionné
si les règlements étaient en vigueur ou non; il a tout simplement
dit qu'il n'avait pas eu de preuve établissant que les bâtiments
et l'utilisation des terrains étaient contraires aux règlements
de la ville. On n'a pas dit que M. Beauregard avait ou non des droits; on a
tout simplement dit qu'on n'avait pas la preuve qu'il était contraire
aux règlements.
Si on revient au projet de loi que vous avez devant vous, il est certain
que l'article 4 n'affecte pas une cause pendante, ni une cause à la Cour
d'appel. Mais, étant donné qu'il s'agit d'une requête en
démolition, si le projet de loi est adopté sans réserve
aux droits que M. Beauregard peut avoir, aux droits acquis qu'il a
présentement, cela va faire en sorte qu'un citoyen, n'importe lequel, ou
la ville, demain matin, pourra prendre une requête en démolition
et, à ce moment, M. Beauregard ne pourra plus plaider qu'il a des droits
acquis. Je pense que c'est très important de comprendre que le jugement
qui est présentement devant la Cour d'appel n'est pas entre la ville et
M. Beauregard, mais entre un citoyen et M. Beauregard. Que cela soit le
jugement de la Cour d'appel, même si l'article 4 dît...
Le Président (M. Marquis): Un instant, M. Brunet. Comme
président, je voudrais faire appel aux gens qui sont ici dans la salle
et qui ont des caucus, parce que cela nuit au bon fonctionnement de la
commission. Alors, soyez-en avisés. Je redonne la parole à M.
Brunet.
M. Brunet: Alors, pour continuer, c'est que l'article 4 du projet
de loi ne fait que toucher le jugement qui est en Cour d'appel. Je suis
d'accord avec cette prétention, sauf que je demande à la
commission d'aller plus loin et de préserver les droits acquis de M.
Beauregard, parce qu'il a plaidé - et je pense que c'est à bon
droit qu'il a plaidé -que les règlements n'étaient pas en
vigueur, ce qui a permis à la ville de présenter le projet de
loi. Je vous demanderais, à ce moment-là, de ne pas le
pénaliser d'avoir soulevé ce point de droit.
Enfin, vous savez très bien que le législateur a
imposé aux villes des procédures pour adopter ces
règlements et les mettre en vigueur. Le projet de loi que vous avez
devant vous veut bonifier les actes antérieurs du conseil de ville de
Carignan et leur donner une rétroactivité.
M. Beauregard et Pavages citadins inc., les deux personnes que je
représente, n'ont
pas d'objection à ce que le projet de loi soit adopté tel
quel, sauf qu'on vous demande de réserver les droits que M. Beauregard
et Pavages citadins ont présentement sur l'utilisation des
bâtiments et sur les terrains. La loi, même si elle est
rétroactive, je pense qu'elle ne devrait pas porter préjudice aux
droits de M. Beauregard.
Enfin, en ce qui a trait au précédent, je pense que ce
n'est pas un précédent de demander à la commission de
faire une exception. Je vous réfère à un projet de loi que
le Parlement a adopté, qui a été sanctionné le 22
juin 1983 pour la ville de Beaconsfield, qui est le chapitre 69. Dans ce projet
de loi, l'article 3 disait: La rétroactivité découlant de
l'article 2 n'affecte pas un jugement rendu avant le 22 juin 1983 lié
à une cause pendante. Maintenant, à l'article 4, le Parlement est
allé plus loin que cela et on a fait une exception particulière
en mentionnant que, malgré la rétroactivité de l'article
2, l'inspecteur des bâtiments de la ville - en l'occurence,
c'était la ville de Beaconsfield -doit émettre le permis de
construction faisant l'objet d'un jugement et on donne le numéro de la
cour. Je pense que ce n'est pas un précédent que M. Beauregard et
Pavages citadins vous demandent de faire. Le Parlement l'a déjà
fait dans le passé. Ce qu'on vous dit, c'est que, si vous adoptez le
projet de loi comme tel, demain matin, M. Beauregard va être privé
carrément de droits acquis qu'il a présentement. Je vous
remercie.
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup. M. le ministre,
avez-vous des commentaires?
M. Marcoux: Oui, j'ai simplement une question. On s'entend sur
l'objectif soumis par l'avocat qui vient de parler, dont j'ai oublié de
prendre le nom tantôt, qui est de...
M. Brunet: Serge Brunet.
M. Marcoux: Me Brunet. C'est évident que l'intention du
projet de loi, c'est de légaliser des règlements pour lesquels il
a manqué un certain nombre de formalités. Vous êtes
d'accord avec cela. Nous voulons aussi protéger les causes pendantes
devant les tribunaux pour lesquelles des jugements auraient déjà
été rendus. Il s'agit simplement de s'entendre sur la
façon de formuler ceci parce qu'il m'apparaissait que l'article 4, tel
que formulé... C'est la formulation habituelle que nous prenons dans les
projets de loi privés semblables; on dit: "Les articles 1 et 2
n'affectent pas une cause pendante, une décision ou un jugement rendu au
23 février 1985. " En pratique, cette formulation protégeait les
droits acquis des personnes que vous défendez puisqu'en somme, ce qu'on
dit, c'est qu'on légalise les règlements, bien sûr, mais on
se trouve à les légaliser pour les autres, pour qu'il n'y ait pas
de nouveaux recours. Mais pour les recours intentés, si les recours
donnent raison aux corporations que vous défendez, à ce
moment-là, les immeubles ou les droits de ces personnes seront
inattaquables. Il m'apparaissait que la formulation de l'article 4 permettait
de rejoindre l'objectif que vous avez et que nous partageons.
M. Brunet: Avec le respect que je vous dois, je pense que,
lorsque l'article 4 dit les causes pendantes, normalement dans ce genre de
projets de loi, c'est pour des causes où la ville est impliquée
avec un citoyen en ce qui a trait aux règlements de zonage ou de
construction. La cause pendante qui est présentement devant la Cour
d'appel, il s'agit d'une cause où la ville n'est que mise en cause.
C'est un citoyen qui a pris une procédure contre M. Beauregard. Alors,
même avec l'article 4, même si le jugement de la Cour d'appel
arrive à la même conclusion que le jugement de la Cour
supérieure, c'est-à-dire rejette la requête en
démolition, et si le projet de loi 205 est adopté comme il vous
est présenté, un citoyen, demain matin, pourra faire une nouvelle
requête et enlever, à ce moment-là, dans les moyens de
défense de M. Beauregard, le droit qu'il a déjà
invoqué en Cour supérieure de dire: J'ai des droits acquis parce
que mon commerce était là, mon bâtiment était
là avant l'entrée en vigueur des règlements. C'est une
requête en vertu de l'article 227; ce n'est pas une action à
laquelle la ville et le citoyen sont parties.
J'ai donné à un monsieur tantôt - je ne me rappelle
pas son nom - une copie du jugement. Si vous regardez, vous voyez très
bien que le juge, au niveau de la légalité, de la mise en vigueur
du règlement, ne s'est pas prononcé. Il ne dit pas que M.
Beauregard avait des droits; il dit tout simplement que, selon la preuve qui a
été faite devant le tribunal, il ne pouvait pas arriver à
la conclusion que M. Beauregard était contraire aux
règlements.
Mais si, pour les fins de la discussion, si le règlement, tel que
vous l'adoptez, est en vigueur rétroactivement et si vous avez une
preuve que M. Beauregard était construit ou avait l'usage d'un
bâtiment contrairement aux règlements municipaux, vous lui enlevez
' directement, par ce projet de loi, le droit qu'il a déjà
plaidé devant la Cour supérieure, à savoir qu'il avait un
commerce, un bâtiment, qu'il était établi dans la ville de
Carignan depuis plus de dix ans. Il dit: J'avais le droit d'être
là parce qu'il n'y avait aucun règlement de la ville en vigueur,
quand je me suis établi, qui m'empêchait d'avoir ce commerce et
d'ériger ce bâtiment.
L'article 4 ne règle pas le problème. Cela ne fait que lui
enlever ce droit.
M. Marcoux: Je partage entièrement votre point de vue,
votre souci. Ce n'est pas la question de principe; c'est juste la question de
la rédaction légale parce qu'on a déjà eu, sur la
question de protection des causes pendantes ou des droits acquis, en cette
Chambre, dans d'autres projets de loi privés, des formulations
différentes. J'ai demandé qu'on vérifie les autres
formulations qu'on avait eues dans le passé, parce qu'idéalement,
quand la législation se ressemble, c'est préférable pour
le citoyen.
Alors, sur l'objectif, si le texte de la loi tel que
présenté, tel que déposé, ne permet pas de
l'atteindre, on va être d'accord pour l'amender è votre suggestion
pour qu'il protège les droits acquis tels que vous les avez
définis.
M. Brunet: Je vous remercie.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Vous voulez simplement, Me Brunet, faire confirmer,
finalement, les droits acquis de votre client par rapport à tout moment
dans l'avenir. C'est bien cela?
M. Brunet: C'est cela.
M. Saintonge: Est-ce qu'il, existe d'autres causes pendantes
contre la municipalité ou dans lesquelles la municipalité aurait
pu être mise en cause?
M. Adam: Il n'y a pas d'autres causes pendantes contre la
municipalité où on a soulevé cet argument.
M. Saintonge: Ni d'autres causes, par exemple, où la
municipalité aurait pu être mise en cause uniquement?
M. Adam: Non plus.
M. Saintonge: Non plus. Quant à nous, on rejoint,
évidemment, votre demande. On est d'accord avec cela, comme le ministre
l'a mentionné également, de protéger au minimum les droits
acquis de votre client, autrement dit, de faire en sorte que l'utilisation du
terrain et du bâtiment en question soit reconnue comme étant un
droit acquis à tout moment, finalement. Même si on
rétroagit antérieurement à cela, on ne pourra jamais
attaquer le droit de votre client d'utiliser le terrain et le bâtiment
dans la condition actuelle de fonctionnement.
M. Adam: Oui.
Le Président (M. Marquis): M. le ministre.
M. Marcoux: M. te Président, je voudrais faire une
suggestion. Je ne sais pas si l'Opposition serait d'accord pour suspendre
l'adoption de ce projet de loi, peut-être une demi-heure ou trois quarts
d'heure. En tout cas, j'aimerais qu'on trouve certains autres projets de loi
privés dont je me souviens pour comparer les textes, pour voir si cela
visait les mêmes fins ou si c'était le même type de
situation. Peut-être que dans une demi-heure ou trois quarts
d'heure on pourrait revenir. Je peux vous dire, que sur le principe, on partage
entièrement à la fois l'objectif de Carignan qui veut
légaliser des règlements pour lesquels il manquait des
formalités, ce qui faisait qu'ils n'étaient pas en vigueur. On
est d'accord avec votre objectif qui est de protéger entièrement
les droits acquis de vos deux clients. C'est sur la formulation juridique. Si
on change la formulation juridique chaque fois qu'on fait un nouveau projet de
loi, cela veut dire qu'il y a des intentions différentes et je veux voir
si c'étaient des cas différents dans le passé.
M. Brunet: Merci.
Projet de loi 218
Le Président (M. Marquis): Nous suspendons les
consultations particulières sur le projet de loi 205 et j'appelle,
à ce moment, le projet de loi d'intérêt privé 218,
Loi concernant la corporation municipale de la paroisse de
Saint-Augustin-de-Desmaures, comté de La Peltrie. J'invite le maire, M.
Raymond Juneau, le procureur, Me Pierre Delisle et le
secrétaire-trésorier, M. Jean-Paul Thériault, à
prendre place à la table, s'il vous plaît.
M. Tremblay: C'est moi qui suis chargé...
Le Président (M. Marquis): Au lieu du député
de Limoilou, ce sera le député de
Chambly qui fera la présentation de ce projet de loi.
M. Tremblay: M. le Président, compte tenu que le
député de Limoilau est retenu ailleurs par des problèmes
personnels, il m'a demandé de le remplacer et c'est avec plaisir que
j'ai accepté d'accueillir le maire de Saint-Augustin-de-Desmaures, M.
Raymond Juneau, ainsi que son procureur, Me Pierre Delisle, et le
secrétaire de la ville, M. Jean-Pau! Thériault. Je laisse
immédiatement au maire de la ville le soin d'expliquer son projet de
loi.
Le Président (M. Marquis): M. le maire, Raymond
Juneau.
M. Juneau (Raymond): M. le Président, mesdames et
messieurs, ce qu'on vise par un projet de loi semblable, c'est d'avoir,
à l'automne 1985, à Saint-Augustin, une représentation par
quartier, une élection en bloc et des mandats de quatre ans pour tous
les élus.
Si vous me donnez quelques minutes, pour se replacer dans le contexte,
la municipalité de Saint-Augustin est représentée par un
maire et six conseillers, lesquels sont tous élus pour des mandats de
deux ans actuellement, au suffrage universel. Cela veut dire qu'une
année, par la procédure de l'alternance, c'est le maire et trois
conseillers et, l'année suivante, ce sont les trois autres conseillers
qui sont élus, ainsi de suite.
Cela signifie des élections potentielles chaque année
à Saint-Augustin, avec toutes les conséquences que cela peut
avoir dans le système actuel. Ce système était
peut-être bon il y a quelques années, avant 1970, mais, comme
Saint-Augustin est une municipalité en banlieue de Québec, qui
regroupe une population en grande partie semi-urbaine, elle s'est
transformée de municipalité rurale à municipalité
semi-urbaine depuis 1970, de sorte que géographiquement, avec les
pôles de développement qu'on connaît, on est presque
divisé en quartiers sans l'être dans les faits.
Bien des citoyens et même le conseil en sont venus à la
conclusion que cela devait changer. Une association de propriétaires,
qui existait à Saint-Augustin au début des années
quatre-vingt, est venue rencontrer le conseil à la fin de l'année
1981 pour lui signifier que les citoyens qu'elle représentait aimeraient
que la municipalité soit divisée par quartiers.
Ils nous ont présenté un projet, en juin 1982, de division
par quartiers, nous demandant d'enclencher le processus pour qu'on puisse avoir
des mandats de quatre ans et des élections en bloc avec division par
quartiers, ce qu'on a fait à partir d'avril 1983 par une
réglementation que nous avons adoptée, le règlement
415-83, qui décrétait des élections en bloc et des mandats
de quatre ans. L'année suivante, en mai 1984, nous avons adopté
le règlement 453-84 touchant la division par quartiers à
Saint-Augustin.
Ces réglementations ont été adoptées
à l'unanimité à Saint-Augustin. Tel que la loi est
formulée, il semblerait que certaines technicalités retarderaient
jusqu'en 1989 la possibilité d'avoir à Saint-Augustin des mandats
de quatre ans pour tout le monde, des élections en bloc et division par
quartiers. On trouve cela très loin puisqu'on travaille le processus
depuis 1982 ou 1983. Alors, on demande à l'Assemblée nationale
l'autorisation, pour l'automne 1985, d'obtenir ce qui est recherché.
Pour toutes les technicalités légales, je suis
accompagné par Me Pierre Delisle, du bureau de Pothier et
Associés, et de Jean-Paul Thériault, notre
secrétaire-trésorier, qui pourraient peut-être
répondre à certaines de vos questions.
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup. M. le
ministre.
M. Marcoux: M. le Président, je veux saluer M. le maire et
indiquer qu'en ce qui nous concerne nous sommes d'accord avec l'adoption du
projet de loi. Au lieu de retarder jusqu'en 1989 le fait que les
élections se tiennent tous les quatre ans et qu'on élise tout le
monde en même temps, vous souhaitez que ce soit immédiatement.
Comme la Commission de la représentation électorale est
également d'accord pour donner suite au travail que vous avez fait pour
la division en districts électoraux de la municipalité, il n'y a
pas de problème et nous sommes d'accord pour l'adoption du projet de loi
tel que présenté.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie. (16 heures)
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Je voudrais
également saluer M. le maire, le secrétaire-trésorier,
ainsi que le procureur de la municipalité et vous affirmer que nous
sommes aussi d'accord avec vos demandes. Comme le ministre l'a
mentionné, je pense que le voeu de la population est d'élire un
conseil municipal composé de six conseillers à tous les quatre
ans. Nous adopterons le projet de loi avec plaisir pour nous rendre aux
volontés non seulement du conseil, mais également des citoyens de
la municipalité.
Le Président (M. Marquis): Merci. Oui, M. le maire.
M. Juneau: Je veux tout simplement vous remercier de cette bonne
réception.
Le Président (M. Marquis): J'appelle l'article 1. Est-ce
que l'article 1 est adopté?
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 2. Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 3. Est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: Ce sera sur division. Simplement pour le
bénéfice des gens de Saint-Augustin, c'est la clause
constitutionnelle et nous considérons, nous de l'Opposition, qu'une
telle clause ne devrait pas s'appliquer dans un projet de loi. Nous votons donc
cette disposition sur division.
Le Président (M. Marquis): Alors, l'article 3 est
adopté sur division. J'appelle l'article 4. Est-ce que l'article 4 est
adopté?
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
préambule du projet de loi 218 est adopté?
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi 218 est adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
projet de loi dans son entier est adopté?
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté,
Le Président (M. Marquis): Le projet de loi privé
218 est adopté. Merci beaucoup.
M. Juneau: Merci bien.
Projet de loi 194
Le Président (M. Marquis): J'appelle maintenant le projet
de loi public 194, Loi concernant la municipalité de
Rivière-Saint-Jean, et je donne la parole au proposeur, M. le
député de Duplessis.
M. Perron: Merci, M. le Président. Si vous me le
permettez, compte tenu des finances municipales de cette petite
municipalité du comté de Duplessis, à une centaine de
milles à l'est de Sept-îles, je voudrais présenter au nom
de cette municipalité le projet de loi concernant la municipalité
de Rivière-Saint-Jean.
M. le Président, en date du 13 septembre 1984, la
secrétaire-trésorière de la municipalité informe le
ministre des Affaires municipales qu'à la suite de démissions le
conseil n'a plus quorum et, tant que dure cette situation, l'administration
courante de la municipalité est faite par la Commission municipale du
Québec en vertu de l'article 100 de la Loi sur la Commission municipale
du Québec. Dans ce genre de situation, lorsque les circonstances le
justifient, le ministre ordonne la tenue d'une élection dans les
délais appropriés pour remplir les vacances, conformément
à l'article 33. 10 de la Loi sur les élections dans certaines
municipalités.
Cependant, la municipalité de Rivière-Saint-Jean constitue
un cas particulier pour différentes raisons qu'il y a lieu d'expliquer
et dont il faut tenir compte avant de décréter une
élection. Premièrement, le 30 août 1972, le
lieutenant-gouverneur en conseil a approuvé le règlement no 5
fixant la durée du mandat des membres du conseil à trois ans.
Deuxièmement, le 27 février 1976, six conseillers
démissionnaient en même temps. Troisièmement, le 24 mars,
le lieutenant-gouverneur en conseil ordonne une élection pour remplir
les vacances aux six postes de conseiller. Cette élection a eu lieu le
25 avril 1976. Quatrièmement, le 21 juillet 1976, le service juridique
du ministère des Affaires municipales, et ce selon les informations
obtenues, en venait à la conclusion que le règlement no 5
adopté en 1972 avait été mal appliqué depuis son
entrée en vigueur et que le mandat des membres du conseil demeurait
à deux ans. La seule façon de rétablir cette situation
consistait dans l'adoption d'un projet de loi privé qui fixerait la
durée du mandat et légaliserait rétroactivement les actes
du conseil. En attendant, la municipalité a continué à
fonctionner comme elle l'avait toujours fait. Cinquièmement, le 12
septembre 1978, le service juridique adressait une lettre au maire de la
municipalité résumant la situation et indiquait que la seule
façon de régulariser la situation était l'adoption d'une
loi. Entre-temps, la municipalité n'avait d'autre choix que de continuer
à fonctionner comme elle l'a fait.
À la suite de la démission des trois conseillers et du
maire en 1984, on peut évoquer les possibilités suivantes: dans
un premier temps, le ministre décrète une élection pour
remplir les vacances. Cette solution ne devait pas être retenue parce
qu'on n'est pas en mesure de déterminer quelle sera la durée du
mandat de ces nouveaux élus. Selon les renseignements faisant
état des élections, depuis 1972, il apparaît clairement que
la situation est irrégulière. On constate qu'à certains
sièges le mandat est de trois ans et qu'à d'autres sièges
le mandat est de deux ans. Le conseil procède à des tirages au
sort pour déterminer le mandat alors qu'en vertu du Code municipal il ne
devrait plus y avoir de
tirages au sort depuis 1975.
La secrétaire-trésorière n'est pas en mesure, non
plus, de déterminer la durée du mandat. Une élection
contribuera à faire durer une situation irrégulière
'connue du ministère depuis 1976. La légalité des actes
posés par le conseil demeurera fort discutable. Donc, que le ministre ne
décrète pas d'élection immédiatement et on se doit
de faire adopter un projet de loi à l'Assemblée nationale pour
régulariser de façon définitive cette situation qui dure
depuis 1972. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): Merci, M. le
député de Duplessis. M. le ministre.
M. Marcoux: Nous sommes d'accord avec la présentation de
ce projet de loi qui vise à légaliser ou à restaurer le
fonctionnement de la municipalité de Rivière-Saint-Jean. Le
député de Duplessis a raconté l'historique des
événements qui faisaient qu'il y avait des mandats de deux ans et
des mandats de trois ans. En fait, finalement, il y a eu des problèmes
à savoir s'il y avait existence du conseil à certaines
époques. Il faut, en somme, légaliser les gestes qui ont
été posés, les gestes que la Commission municipale a
posés également. Nous sommes favorables à l'adoption du
projet de loi te! que présenté.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, nous le sommes
également de notre côté, avec certaines réserves
cependant. On parle de légaliser des actes qui ont pu être
posés, soit par l'ancien conseil, soit par la Commission municipale. Ma
question est la suivante: Est-ce qu'à la connaissance du ministre, du
parrain du projet de loi ou du ministère il y a eu certaines
contestations d'introduites à l'égard des actes posés
jusqu'à maintenant?
M. Marcoux: Non, il n'y a aucune contestation devant les
tribunaux actuellement.
M. Saintonge: Est-ce qu'il y a eu certaines
représentations des citoyens de la municipalité de
Rivière-Saint-Jean ou d'anciens membres du conseil municipal
relativement à ce projet de loi?
M. Perron: Il y a effectivement eu des discussions vers 1978,
à savoir si la municipalité devait présenter un projet de
loi pour légaliser sa situation. Il y avait un imbroglio à savoir
si elle devait présenter ce projet de loi ou non. À ce
moment-là, les choses sont restées pendantes. Il y a une
étude qui a été entreprise par le ministère des
Affaires municipales pour essayer de trouver ce qui avait été
fait qui aurait pu apporter des objections de la part d'un citoyen ou d'une
citoyenne, ou d'un groupe de citoyens ou de citoyennes. C'est demeuré
pendant durant un bon bout de temps et, à un moment donné, je
croîs que le ministère des Affaires municipales se doit de
procéder pour régulariser cette situation. Il n'y a eu vraiment
aucune objection, sinon que les gens ont discuté entre eux, mais jamais
rien de concret en rapport avec le projet de loi qui aurait été
susceptible d'être présenté et même demandé
par la population.
M. Marcoux: La population veut tenir une élection.
M. Perron: Oui.
M. Marcoux: Pour que cela soit tenu selon les règles, il
faut adopter le projet de loi.
M. Saintonge: Simplement, ma question était à
savoir si, auprès du ministère ou du bureau du ministre, il y
avait eu des représentations à la suite de l'introduction du
projet de loi 194, par des gens de la municipalité.
M. Marcoux: À ta suite de la présentation, non.
Avant, oui.
M. Saintonge: Pour demander, justement, de légaliser la
situation et d'arriver à des élections. D'accord.
M, Marcoux: C'est ça.
M. Saintonge: Dans ces conditions-là, nous sommes
prêts à accepter les prétentions et les dispositions du
projet de loi pour légaliser la situation.
M. Perron: Juste une information pour le bénéfice
du député qui vient d'adresser la parole, le député
de Laprairie, je crois. Le maire, qui est demeuré pratiquement seul sur
place, a demandé effectivement au ministère des Affaires
municipales et au ministre de voir à régulariser cette situation
et d'en profiter en même temps pour régler tous les
problèmes pendants.
M. Saintonge: D'accord.
Le Président (M. Marquis): J'appelle l'article 1. Est-ce
que l'article 1 est adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 2. Est-ce que l'article 2
est adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 3. Est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 4. Est-ce que l'article 4 est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 5. Est-ce que l'article 5 est adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 6. Est-ce que l'article 6 est adopté?
M. 5aintonge: Adopté. M. Perron: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 7. Est-ce que l'article 7 est adopté?
M. Saintonge: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): L'article 7 est adopté
sur division. J'appelle l'article 8. Est-ce que l'article 8 est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 8, adopté.
Est-ce que le titre du projet de loi 194 est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
projet de loi 194, Loi concernant la municipalité de
Rivière-Saint-Jean, est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Merci beaucoup.
Sur ce, les travaux de la commission sont suspendus pour quelques minutes avant
d'aborder les autres projets de loi qui nous sont soumis. (Suspension de la
séance à 16 h 11)
(Reprise à 16 h 30)
Projet de loi 209
Le Président (M. Marquis): La commission parlementaire de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. J'appelle
le projet de loi d'intérêt privé 209, Loi concernant la
Commission d'aqueduc de la Vallée du Richelieu. Comme intervenants, j'ai
trois noms sur ma feuille et il y en a deux de présents: M. Marcel
Lacoste, c'est le maire probablement, ainsi que M...
M. De Grandpré (François): François De
Grandpré.
Le Président (M. Marquis): François De
Grandpré.
Une voix: Avocat.
Le Président (M. Marquis): Avant de leur laisser la
parole, j'inviterais le proposeur du projet, M. le député de
Verchères, à faire les présentations
nécessaires.
M. Charbonneau: M. le Président, simplement pour, d'abord,
spécifier que M. Lacoste est maire d'Otterburn-Park et président
du comité d'aqueduc, en fait, de la commission d'aqueduc, je ne sais
pas. Est-ce que c'est la commission ou le comité?
M. Lacoste (Marcel): C'est ce qu'on va vous faire décider
aujourd'hui.
M. Charbonneau: On a toujours appelé cela le CIAVR, dans
le coin, de toute façon, le Comité intermunicipal d'aqueduc de la
Vallée du Richelieu. Lorsqu'on a déposé ce projet de loi
à l'Assemblée nationale, il y a quelque temps déjà,
on parlait, à ce moment-là, dans le milieu, d'une entente
à intervenir et de discussions à avoir lieu entre les
municipalités qui sont membres de la commission ou du comité et
les municipalités qui sont clientes. Depuis ce temps, grâce
à l'aide de la Commission municipale du Québec et aussi du
ministère des Affaires municipales, je pense que les
municipalités concernées ont réussi à s'entendre.
C'est la raison pour laquelle, d'ailleurs, vous retrouvez, pour à peu
près chacun des articles du projet de loi initial, des amendements ou
des papillons qui, finalement, vont faire en sorte qu'on aura à peu
près réécrit le projet de loi qui n'est pas très
long. Cela va à la fois permettre de régulariser des situations
qui ont prévalu dans le passé et de partir sur des nouvelles
bases quant à l'approvisionnement en eau potable pour les
populations concernées dans les différentes municipalités
qui sont actuellement approvisionnées par le système d'aqueduc du
comité.
Je pense, M. le Président, au lieu d'ajouter d'autres
commentaires, que M. Lacoste et Me De Grandpré vont pouvoir donner les
précisions additionnelles qui s'imposent.
Le Président (M. Marquis): Merci, M. le
député de Verchères. M. Lacoste.
M. Lacoste: Je tiens simplement à remercier la commission
de nous avoir reçus aujourd'hui. M. le ministre et MM. les membres de la
commission, le projet de loi qui sera expliqué par notre procureur
traîne depuis longtemps pour nous, c'est un problème qu'on voulait
solutionner. Sans plus de préambule, je vais laisser notre procureur
expliquer la situation. Je remercie aussi M. Jean-Pierre Charbonneau d'avoir
bien voulu parrainer ce projet de loi.
Le Président (M. Marquis): Me De Grandpré.
M. De Grandpré: M. le ministre, MM. les
députés, essentiellement, l'objet du projet de loi est de
clarifier une situation qui est pour le moins nébuleuse à l'heure
actuelle concernant l'administration et la distribution de l'eau pour les
quatre villes concernées. Comme il a été souligné
tantôt, les quatre municipalités ont décidé de
créer une régie pour continuer l'approvisionnement en eau et il
devenait nécessaire, à ce moment-là, d'abord, de bonifier
les actes posés par l'actuel Comité intermunicipal d'aqueduc de
la Vallée du Richelieu, vu que l'existence même du comité
est douteuse. Le comité a été formé aux termes
d'une ordonnance de la Régie des eaux du 28 juin 1968 et il y a
énormément de doutes, à l'heure actuelle, quant à
la légalité de la création du CIAVR par cette ordonnance
de la Régie des eaux.
Le premier volet, c'est donc de valider les actes posés par le
CIAVR et, ensuite, il fallait mettre un terme à la loi qui avait
créé la commission d'aqueduc. La commission est l'organisme qui a
été remplacé par le CIAVR, par l'ordonnance de la
Régie des eaux. C'étaient les deux principaux objets qui
étaient recherchés au départ et cela faisait l'objet du
projet.
Il y a eu des papillons qui ont été
préparés, vous les avez tous devant vous. Nous avons
regardé cela tantôt avec les gens qui ont analysé notre
projet de loi. Quant à nous, les modifications qui sont
suggérées sont tout à fait acceptables. Je pense que je
n'ai pas autre chose à ajouter à moins que vous n'ayez des
questions particulières à poser à ce sujet.
Le Président (M. Marquis): M. le ministre.
M. Marcoux: M. le Président, nous sommes d'accord avec la
présentation de ce projet de loi qui fait suite à plusieurs
années de discussions dans votre milieu. Je voudrais souligner le
travail de la Commission municipale du Québec qui est intervenue, comme
médiatrice, pour faciliter une entente entre les municipalités
impliquées, pour légaliser tout ceci et que, dorénavant,
ce soit une régie plutôt que la commission qui avait
créé un comité d'élus qui administraient ceci, sans
qu'il ait été créé par la loi.
Je ne serai pas plus long. Nous sommes prêts à
procéder à l'étude de chacun des articles. Nous avons fait
beaucoup de changements dans la rédaction, mais cela ne change pas
l'intention initiale du projet de loi.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Simplement quelques
questions en souhaitant la bienvenue au maire et au procureur de la
municipalité. En ce qui concerne les dispositions, quand on va dire que
le 'présent article n'affectera pas de cause pendante, par exemple, de
décision ou de jugement rendu avant la date du 2 mars 1985, la date du
dépôt du projet de loi à l'Assemblée nationale,
est-ce que, à votre connaissance, il y a, justement, des causes
pendantes actuellement ou s'il y a des jugements rendus relativement à
toute cette question?
M. De Grandpré: Il y a, actuellement, deux causes
pendantes, une dans laquelle les quatre municipalités et le CIAVR sont
parties demanderesses. C'est une action en réclamation d'un compte d'eau
dû par la municipalité de Saint-Basile. Le solde du compte est en
débat seulement, puisque, en fait, le solde n'est pas exact. Ce sont les
intérêts seulement; le capital a déjà
été payé.
L'autre action est intentée par un employé du CIAVR et
l'action n'est dirigée que contre le CIAVR. Les municipalités n'y
sont pas nommées comme parties défenderesses. À ma
connaissance, M. le député, ce sont les deux seules actions
pendantes à l'heure actuelle.
M. Saintonge: D'accord. Quand vous parlez des quatre
municipalités qui sont dans le CIAVR, quelles sont-elles?
M. De Grandpré: Demanderesses? Il s'agit d'Otterburn-Park,
McMasterville, Beloeil et Mont-Saint-Hilaire.
M. Saintonge: Quant au contenu du projet de loi comme tel, le
ministre a mentionné qu'il y a eu une entente entre les quatre
municipalités relativement à la présentation dudit projet
de loi. Je pense que vous représentez les quatre municipalités
aussi?
M. De Grandpré: Oui, je représente les quatre
municipalités. L'entente à laquelle le ministre a fait
référence a été signée jeudi soir dernier
par sept municipalités...
M. Saintonge: Les autres, ce sont les municipalités
desservies, j'imagine?
M. De Grandpré:... qui sont toutes des
municipalités desservies par le CIAVR à l'heure actuelle.
M. Saintonge: D'accord, je vous remercie beaucoup.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: M. le procureur, vous avez fait mention de cette
action qui est pendante entre le CIAVR et la ville de Saint-Basile. Est-ce que
cela n'a pas été réglé en même temps que les
autres choses dans les travaux avec la Commission municipale?
M. De Grandpré: Les renseignements que j'ai aujourd'hui
sont que l'action n'est pas encore réglée. Vous avez raison quand
vous mentionnez qu'il y a eu des tractations relativement à
l'adhésion de la ville défenderesse à l'entente
relativement à ce compte. Mais, je pense qu'aujourd'hui, au moment
où nous vous parlons, l'action n'est pas encore
réglée.
M. Tremblay: Est-ce que cela a fait partie des discussions lors -
devrais-je appeler cela ainsi - des négociations?
M. De Grandpré: Effectivement, cela a fait partie des
discussions.
M. Tremblay: Est-ce que Saint-Basile est au courant que cette
cause est encore là et est-ce qu'ils ont donné leur accord sur le
projet de loi, malgré cette cause qui est pendante?
M. De Grandpré: Je dois vous répondre
affirmativement. Je n'ai pas été partie à des discussions
avec Saint-Basile. Saint-Basile est parfaitement au courant du projet de loi.
Je dois également assumer que Saint-Basile est au courant de l'action
qui existe contre elle à l'heure actuelle.
M. Tremblay: La ville de Saint-Basile a signé
l'entente.
M. De Grandpré: Saint-Basile a signé l'entente, M.
le député.
M. Tremblay: J'ai ici le protocole d'entente, M. le
Président. Entente de principe visant la création de la
Régie de l'eau de la Vallée du Richelieu. Il y a les attendus.
"En conséquence, la ville de Saint-Hilaire, Otterburn-Park, la ville de
Saint-Basile-le-Grand, etc., conviennent, par les présentes, ce qui
suit. " C'est le contenu de l'entente créant la régie. "En foi de
quoi, les municipalités ont signé à Otterburn-Park ce
trentième jour de mai 1985. Pour la ville de Saint-Basile, il y a deux
signatures, M. Abbott et M. Carrière; ils ont signé l'entente au
nom de Saint-Basile.
M. Saintonge: L'entente ne faisait pas mention du litige entre la
ville et le comité intermunicipal.
M. Charbonneau: Sauf que l'entente...
M. Saintonge: Ce sera bon pour l'avenir; autrement dit, ils
acceptent qu'éventuellement ils seront régis de telle
façon.
M. Charbonneau: Le litige dont on a parlé faisait suite
aux discussions qui étaient plus ardues à ce moment-là.
Par la suite, il y a eu médiation ou intervention de la Commission
municipale et, finalement, Saint-Basile s'est ralliée au projet qui a
été élaboré conjointement par toutes les
parties.
M. Saintonge: Oui, mais la cause demeure toujours pendante. Le
litige n'est pas réglé, il n'y a pas de déclaration de
règlement.
M. De Grandpré: L'histoire du litige, je peux vous le
dire, c'est que Saint-Basile, qui doit payer son eau au CIAVR, a cessé
de payer au mois d'août dernier, je pense. Au moment où l'action a
été intentée, Saint-Basile devait huit mois,
l'équivalent d'à peu près 120 000 $. Le jour où
l'action a été signifiée, Saint-Basile a payé le
capital, mais il reste un solde qui est constitué des
intérêts sur le montant dû. C'est simplement ça, le
litige qui est actuellement pendant. J'ai des raisons de croire que le
règlement va s'effectuer très prochainement.
M. Saintonge: La question qui se pose -je ne sais pas,
peut-être que le ministre pourrait me répondre - c'est que, dans
le projet de loi initial, il y avait quand même l'article 1 où on
disait: "Le présent article n'affecte pas une cause pendante, une
décision ou un jugement rendu au 2 mars 1985. " Je regarde rapidement
dans les
amendements qui nous sont soumis et il n'y a pas de telle disposition.
Ce sera rajouté?
Une voix: Ah oui.
M. Saintonge: D'accord. Je veux quand même m'assurer - par
rapport au litige, on ne voudrait pas intervenir comme tribunal -qu'on ne va
couper un droit quelconque ou rendre une décision, finalement,
là-dessus.
M. De Grandpré: Je pense qu'on vous remet les amendements.
Tantôt, en discutant du projet de loi, je vous ai fait remarquer que la
clause qui existait dans le projet original n'y était plus et là
je pense qu'on vous remet l'amendement qui a pour but de couvrir ce manque.
M. Charbonneau: C'était la dernière partie de
l'article 2 initial.
M. De Grandpré: C'est ça, et l'amendement devrait
se retrouver, normalement, après l'article 1 et, de même,
après l'article 2.
M. Tremblay: M. le Président, si vous !e permettez,
ça ne me suffit pas parce que cette clause a pour effet de
protéger le CIAVR et non la ville de Saint-Basile contre cette chose. Et
tant et aussi longtemps que je n'aurai pas la confirmation de la ville de
Saint-Basile que cette situation la satisfait, je ne pourrai pas endosser ce
projet de loi. Je demanderais que la commission suspende ses travaux pour une
dizaine de minutes.
Le Président (M. Marquis): M. le député,
est-ce que vous avez le texte de l'amendement, avant de demander la suspension
des travaux?
M. Tremblay: C'est un amendement pour prévoir que le
projet de loi n'affectera pas les causes pendantes.
Le Président (M. Marquis): Je vous demanderais de lire le
texte avant d'aller plus loin. M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: M. le Président, j'ai l'impression que,
finalement, il y a peut-être un malentendu. Dans la mesure où
c'est le CIAVR qui est la partie demanderesse et que les porte-parole du
CÎAVR pourraient penser, si on adoptait le projet sans l'amendement, que
leurs droits seraient mis en cause et que, de toute façon, il y aura
l'amendement qui permettra au CIAVR de conserver ses droits, le reste,
finalement... On nous indique, du côté de la partie demanderesse,
qu'il est possible que, prochainement, on en arrive à une entente sur le
litige qui demeure, parce qu'une bonne partie du litige initial est
réglée. Donc, je ne vois pas pourquoi on serait maintenant
obligé de retarder l'adoption du projet de loi. Ce n'est pas
Saint-Basile qui est demanderesse.
M. Saintonge: Cependant, le demandeur doit prouver qu'il a un
droit. S'il n'a pas de droit à cause d'un défaut de juridiction
quelconque et que la loi le lui donne, évidemment qu'en défense
l'autre ne pourra soulever d'irrégularité.
M. De Grandpré: Ce n'est pas le but de l'amendement de
faire naître des droits qui n'existaient pas avant. Cela, ça joue
des deux côtés, tant pour le demandeur que pour le
défendeur. Je pense que l'amendement répond aux questions
soulevées.
M. Saintonge: Quant à moi, c'est satisfaisant; je vous
dirai tout de suite que je n'ai pas de problème avec. (16 h 45)
M. Marcoux: On peut procéder à l'étude
article par article.
Le Président (M. Marquis): Si vous le permettez, en
attendant que certaines informations soient confirmées, je vous
proposerais d'appeler l'article 2 et les suivants, quitte à revenir
à l'article 1. On va suspendre l'article 1? Non.
M- Marcoux: On va l'adopter avec l'amendement qui est dans le
texte original.
Le Président (M. Marquis): D'accord. Alors, j'appelle
l'article 1 et, comme il y a plusieurs papillons qui apportent des' changements
au projet de loi, je vais lire chacun des articles pour que ce soit bien
clair.
M. Saintonge: M. le Président, le député de
Chambly vient de se retirer. Il avait manifesté...
M. Marcoux: D'accord. Il est parti faire des vérifications
pendant qu'on continue l'étude. 11 va revenir. On ne l'adoptera pas sans
qu'il soit revenu.
M. Saintonge: Dans mon grand souci de protéger mon
confrère de Chambly...
Le Président (M. Marquis): Alors, l'article 1 se lirait
comme suit: "L'ordonnance no TC-36 de la Régie des eaux du Québec
adoptée le 28 juin 1968 et ayant pour objet la création du
Comité intermunicipal d'aqueduc de la Vallée du Richelieu est
déclarée valide et incontestable. "Le présent article
n'affecte pas une cause pendante, une décision ou un jugement
rendu...
M. Marcoux: Il y a un autre paragraphe entre les deux.
Le Président (M. Marquis):... au 2 mars 1985 et
fondé sur le défaut de juridiction du Comité
intermunicipal d'aqueduc de la Vallée du Richelieu. "Toutefois, la
juridiction et les pouvoirs attribués è la Régie des eaux
en vertu de cette ordonnance sont transférés à la
Commission municipale du Québec. "
M. Marcoux: Au lieu d'être le troisième
alinéa, c'est le deuxième, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): Alors, je corrige.
M. Saintonge: Vous inversez les deux alinéas.
Le Président (M. Marquis): J'inverse les deux
alinéas, celui que j'ai lu en troisième lieu qui commence par
"toutefois" devient en deuxième place et le troisième qui
commence par "le présent article" vient à la suite.
M. Charbonneau: Est-ce qu'il a des copies qui pourraient
être remises?
M. Marcoux: M. le Président, le premier article, en somme,
a pour effet de valider la création du Comité intermunicipal
d'aqueduc de la Vallée du Richelieu qui a agi à la place de la
Commission d'aqueduc de la Vallée du Richelieu. Évidemment, on
protège les causes pendantes, les décisions ou jugements rendus
jusqu'au 2 mars 1985. Est-ce que l'article est adopté?
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'amendement
à l'article 1 est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que
l'article 1, tel qu'amendé, est adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 2. Le nouvel article 2 se lirait comme suit: "Aucune
illégalité ou irrégularité pouvant résulter
du défaut pour la Commission d'aqueduc de la Vallée du Richelieu
d'avoir agi conformément à la Loi concernant la Commission
d'aqueduc de la Vallée du Richelieu, Richelieu Valley Waterworks
Commission (1958-1959, chapitre 182... "
M. Saintonge: C'est un texte bilingue,
M. le Président.
Le Président (M. Marquis): Je vois cela, "... ne peut lui
être opposée du fait que les résolutions,
règlements, contrats, engagements et actes ont été
adoptés ou exécutés par le Comité intermunicipal
d'aqueduc de la Vallée du Richelieu. "Le présent article
n'affecte pas une cause pendante, une décision ou un jugement rendu au 2
mars 1985 et fondé sur le défaut de juridiction du Comité
intermunicipal d'aqueduc de la Vallée du Richelieu. " Est-ce que
l'amendement à l'article 2 est adopté?
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que
l'article 2 tel qu'amendé est adopté?
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M, Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 3 qui est un nouvel article et qui se lit comme suit: "Les
municipalités visées à l'ordonnance TC-36, ainsi que la
ville de Saint-Basile-le-Grand et les paroisses de Saint-Mathias et de
Saint-Jean-Baptiste doivent, au moyen d'une entente autorisée par
règlement et assujettie aux articles 468. 3 à 468. 6 de la Loi
sur les cités et villes (L. R. Q., chapitre C-19) demander au ministre
des Affaires municipales de continuer l'existence du comité visé
à l'article 1 en régie intermunicipale en vertu de cette loi. "Le
ministre peut approuver cette entente et décréter la continuation
du comité en régie intermunicipale en vertu de la Loi sur les
cités et villes. Les deuxième, troisième et
quatrième alinéas de l'article 468. 11 de la Loi sur les
cités et villes s'appliquent à ce décret compte tenu des
adaptations nécessaires. "Cette entente requiert également
l'approbation du ministre de l'Environnement. "Les droits, obligations et actes
du comité ne sont pas affectés par la continuation. "Si le
ministre des Affaires municipales n'a pas reçu, le 15 novembre 1985,
l'entente visée au premier alinéa, il peut décréter
la continuation du comité en régie intermunicipale. Le
décret tient lieu de l'entente et les alinéas 1, 2 et 4
s'appliquent à cette fin compte tenu des adaptations nécessaires.
Toutefois, ce décret doit être publié à la Gazette
officielle du Québec et entre en vigueur à la date de sa
publication ou à toute autre date ultérieure qui y est
indiquée. Une modification à ce décret est soumise aux
formalités prévues par les articles 468 et 468. 1 de la Loi sur
les cités
et villes et à l'approbation du ministre de l'Environnement.
"
M. Saintonge: Tout simplement, M. le Président, pour le
Journal des débats, les municipalités visées par
l'ordonnance sont les quatre municipalités mentionnées
antérieurement, c'est-à-dire Otterburn-Park...
M. Marcoux: Mont-Saint-Hilaire,
Otterburn-Park, Beloeil et McMasterville.
M. Saintonge: D'accord, merci. Une voix: Fiez-vous aux
députés!
M. De Grandpré: Non, un instant. Dans l'ordonnance,
Beloeil était une intimée. Les conclusions de l'ordonnance font
en sorte que Beloeil doit être considérée comme partie
à cette ordonnance, j'imagine. Enfin, l'histoire est qu'au moment
où l'ordonnance a été rendue Beloeil avait son
système. Le but de l'ordonnance, entre autres, c'était
d'intégrer tout ce monde ensemble et de créer le comité
avec les quatre municipalités, d'ajouter, en fait, Beloeil. Alors, quand
on parle des municipalités visées à l'ordonnance, Beloeil
est incluse.
M. Saintonge: Ce sont donc les quatre municipalités telles
que mentionnées.
M. De Grandpré: Oui, les quatre sont là.
M. Saintonge: D'accord.
Le Président (M. Marquis): Pour la simplification des
procédures, le nouvel article 3 que je viens de, lire serait
numéroté article 2. 1 et ainsi cela faciliterait la suite de
l'adoption du projet de loi.
Est-ce que l'article 2. 1 est adopté?
Des voix: Adopté. M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Article 3?
L'article 3 se lirait comme suit, puisque c'est un papillon: "La Loi
concernant la Commission d'aqueduc de la Vallée du Richelieu, Richelieu
Valley Waterworks Commission (1958-1959, chapitre 182) est abrogée. "Les
biens meubles et immeubles de la commission sont transférés au
comité visé à l'article 1. "
Est-ce que l'amendement à l'article 3 est adopté?
Des voix: Adopté. M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'amendement à l'article
3 est adopté. Est-ce que l'article 3 tel qu'amendé est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 3 tel
qu'amendé est adopté.
Article 4? Le nouveau texte de l'article 4 est le suivant: "La
présente loi a effet indépendamment des dispositions des articles
2 et 7... " D'accord, avec la renumérotation de tantôt, il n'y a
pas besoin de papillon. Nous l'enlevons. J'appelle l'article 4 tel que
présenté dans le projet de loi. Est-ce que cet article est
adopté?
M. Saintonge: La clause constitutionnelle, M. le
Président, ce sera adopté sur division.
Le Président (M. Marquis): Alors, l'article 4 est
adopté sur division. J'appelle l'article 5. Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 5 est
adopté.
M. Marcoux: Il faudrait adopter l'attendu.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que le préambule
du projet de loi 209 est adopté?
Une voix: Adopté.
Une voix: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que le titre du projet
de loi 209 est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
projet de loi tel qu'amendé est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
M. Marcoux: Je proposerais qu'on suspende l'adoption pour
quelques minutes, s'il vous plaît!
Le Président (M. Marquis): Est-ce que la motion de
renumérotation est adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Avant l'adoption finale, on
attend quelques minutes.
M. Saintonge: Le retour du député de Chambly.
M. Marcoux: Oui, on peut revenir au premier projet.
Le Président (M. Marquis): Alors, la séance est
suspendue pour quelques minutes.
M. Marcoux: Non, non. On peut adopter l'autre projet de loi, par
exemple.
M. Saintonge: Mais, ils ne sont pas là. M. Marcoux:
Il ne sont pas là. (Suspension de la séance à 16 h
57)
(Reprise à 17 h 2)
Le Président (M. Marquis): La commission reprend ses
travaux. Est-ce que le projet de loi tel qu'amendé est
adopté?
M. Marcoux: Adopté. M. Charbonneau:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Merci beaucoup.
Merci, messieurs.
M. Marcoux: Merci. Le Président (M. Marquis): C'est
prêt. M. Marcoux: On commence.
Projet de loi 205 (suite)
Le Président (M. Marquis): J'appelle maintenant le projet
de loi d'intérêt privé 205 dont l'étude avait
été commencée. Alors, M. le ministre.
M. Marcoux: Carignan. Alors, on peut adopter l'attendu ou le
préambule.
Alors, M. le Président, je propose l'adoption de l'article 1 du
projet de loi 205.
Le Président (M. Marquis): Alors, est-ce que l'article 1
est adopté?
M. Saintonge: M. le Président, je veux bien qu'on
s'entende. On s'en va à l'article 1, mais il y aura une clause pour
protéger les droits acquis.
M. Marcoux: Cela va être à l'article 4.
M. Saintonge: Cela va être à l'article 4.
M. Marcoux: Oui, on va changer l'article 4 pour faire un article
4. 1.
M. Saintonge: En faisant référence, justement, aux
articles 1 et 2.
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: D'accord.
M. Marcoux: C'est exactement cela, M. le
député.
M. Saintonge: Est-ce que l'amendement qui va être
proposé a été distribué aux...
M. Marcoux: C'est le même amendement...
M. Saintonge:... représentants de la
municipalité?
M. Marcoux:... que je vous avais proposé tout à
l'heure.
Le Président (M. Marquis): Un à la fois, s'il vous
plaît! M. le député de Laprairie, continuez.
M. Saintonge: Je voudrais savoir si l'amendement a
été distribué aux représentants de la
municipalité, ainsi qu'aux intervenants. Je ne veux pas présumer,
mais si on adopte l'article 1 et qu'on revient en préservant les droits,
je veux qu'on s'assure de ce dont on parle.
Le Président (M. Marquis): Je vais faire la lecture de
l'amendement à l'article 4 ou du nouvel article 4 tel qu'amendé,
c'est-à-dire l'article 4. 1. C'est donc un nouvel article qui se lirait
ainsi: Insérer l'article 4. 1 suivant. "Les articles 1 et 2 ne
s'appliquent pas à l'égard d'un recours intenté en vertu
de l'article 227 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme (L. R. Q.,
chapitre A-19. 1) quant à l'immeuble faisant l'objet du jugement de la
Cour supérieure du district de Montréal portant le numéro
500-05-009711-845, rendu le 1er novembre 1984. "
M. Saintonge: Cela satisfait les intervenants?
M. Brunet: Je m'excuse. Comme je vous l'ai expliqué
tantôt, l'amendement que vous proposez ne règle pas le
problème. Avec tout le respect que je vous dois, l'article 4. 1 ne fait
qu'expliciter l'article 4 en ce qui concerne la cause qui est
présentement pendante. Mais cela ne règle pas le problème
que je vous ai soumis à savoir qu'un tiers, demain matin, va pouvoir
reprendre la même requête parce qu'il n'y a pas de chose
jugée dans la requête que vous avez présentement.
M. Saintonge: Je pense que là-dessus même un tiers
ou la même personne peut reprendre un recours semblable.
M. Brunet: Demain matin. Alors,
l'amendement que vous proposez, avec tout le respect que je vous dois,
ne change absolument rien, selon moi, à l'article 4. C'est exactement
les mêmes termes que vous reprenez de façon différente.
Alors, le problème que je vous soulevais tantôt à savoir
que votre projet de loi causait directement un préjudice aux droits de
M, Claude Beauregard et de Pavages citadins n'est pas réglé parce
que c'est exactement la même chose qui est reprise. Je suis dans la
même situation que j'étais avec le projet de loi que vous avez
devant vous.
M. Marcoux: Alors, ma prétention, M. le Président,
c'est que ce que le procureur vient de dire n'est pas exact puisque, dans
l'article 4. 1 tel qu'on le propose, on protège les droits acquis quant
à l'immeuble faisant l'objet du jugement de la Cour supérieure du
district de Montréal, qui porte tel numéro,
indépendamment, en somme, de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme. Alors, on protège les droits acquis de la personne qui a
une cause devant les tribunaux ou a eu gain de cause devant les tribunaux.
Alors, ce n'est pas la même chose que l'article 4 où on dit: "Les
articles 1 et 2 n'affectent pas une cause pendante - en général -
une décision ou un jugement rendu au 23 février 1985. "
Là, on protège l'immeuble comme tel, le droit acquis concernant
l'immeuble. Votre intention est parfaitement réalisée par cet
article.
M. Brunet: Je ne sais pas comment vous fonctionnez?
M. Marcoux: En fait, la validation rétroactive du
règlement ne s'applique pas à cet immeuble. Donc, le droit acquis
est protégé. C'est cela que dit la formulation.
M. Brunet: Est-ce que je peux vous... M. Marcoux: Oui,
bien sûr.
M. Brunet: Je m'excuse. Dans votre article 4. 1, vous mentionnez
tout simplement, en plus de ce qui était à l'article 4, le
numéro de cause du jugement.
M. Marcoux: Non. C'est pour identifier l'immeuble. C'est pour
pointer l'immeuble.
M. Brunet: Oui, d'accord, mais...
M. Marcoux: "Quant à l'immeuble faisant l'objet de".
M. Brunet:... je vais vous donner un exemple concret. Disons que
votre projet de loi est adopté comme il est là dans le moment.
Demain matin, un contribuable s'adresse à la Cour supérieure,
présente une requête en démolition, d'accord, et M.
Beauregard ou Pavages citadins ne peuvent invoquer le fait que les
règlements n'étaient pas en vigueur. À ce
moment-là, les droits qu'il avait, parce que c'est un nouveau dossier,
c'est une nouvelle cause...
M. Marcoux: Non, il peut les invoquer. L'article dit exactement
l'inverse. C'est qu'il peut invoquer le fait que les règlements
n'étaient pas en vigueur. L'article dit: Les articles 1 et 2 ne
s'appliquent pas à l'égard d'un recours intenté en vertu
de l'article 227 de la loi sur l'aménagement quant à l'immeuble
un tel. Les articles 1 et 2, c'est quoi? Les articles 1 et 2 disent que tous
les règlements que vous avez adoptés avant, ils ont force de loi.
Là, on dit: Ces articles ne peuvent pas être invoqués;
donc, ils n'ont pas force de loi quant à l'immeuble. C'est cela que dit
l'article 4. 1. C'est dans ce sens-là que je dis que votre immeuble est
protégé. On dit: Les articles 1 et 2, dans ce cas-là, ne
donneront pas force de loi à des règlements qui avaient
été adoptés avant le 1er novembre 1984.
M. Brunet: Je m'excuse. Je pense que vous avez raison. Juste deux
secondes, je veux vérifier.
M. Marcoux: D'accord.
M. Saintonge: Qu'est-ce qui arrive s'il y a d'autres recours en
vertu de l'article 227? Il peut y avoir d'autres recours ailleurs.
Le Président (M. Marquis): Les travaux sont suspendus pour
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 11)
(Reprise à 17 h 37)
Le Président (M. Marquis): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission parlementaire reprend ses travaux. J'appelle de
nouveau l'article 1.
M. Marcoux: M. le Président, je propose que la commission
adopte l'article 1. Je reviendrai sur les autres tantôt. Je vais indiquer
le sens général que je souhaiterais que la commission prenne,
c'est d'adopter les articles 1, 2, 3, 4 pour bien indiquer la volonté
des membres de la commission de légaliser les règlements
adaptés par le conseil de la paroisse de Saint-Joseph-de-Chambly et ceux
du conseil de la ville de Carignan avant le 1er novembre 1984. C'est pour bien
montrer la volonté du législateur de légaliser les
règlements qui ne sont pas légaux en fonction d'une erreur
technique.
Par contre, concernant les droits acquis d'une cause qui a
déjà été plaidée, comme nous ne pouvons pas
avoir la rédaction finale
du texte sous cet aspect, ce qui deviendrait un nouvel article,
l'article 4. 1, je suggérerais que nous n'adoptions pas le projet de loi
aujourd'hui. Mais, je pense qu'il est important d'indiquer aux
autorités, au conseil municipal de la ville de Carignan la
volonté de l'Assemblée nationale de légaliser les actes
posés par ces municipalités avant le 1er novembre 1984. J'inclus
l'article 4 pour qu'on sache que cela n'affecte pas les causes pendantes, les
décisions ou les jugements rendus avant le 23 février 1985, qui
sera la date choisie pour légaliser ces règlements.
Je proposerais que l'article 1 soit adopté.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Avant cela, au niveau de la municipalité -
je ne sais pas, j'ai peut-être posé la question, c'est le
quatrième projet de loi, on est revenu - est-ce qu'il y a d'autres
causes pendantes que celle à laquelle on a fait allusion ici, dont la
partie est présente?
Une voix: Non.
M. Ménard: Aucune.
M. Saintonge: Aucune autre cause pendante, aucune
décision, aucun jugement rendu relativement à ces
règlements.
M. Adam: Non. C'est-à-dire dans laquelle cet argument
aurait été soulevé...
M. Saintonge: C'est cela.
M. Adam:... il n'y eh a aucune autre.
M. Saintonge: Il n'y en a aucune autre.
M,
Adam: Il n'y en a aucune autre.
M. Saintonge: Le seul danger qui demeure, c'est qu'il y aurait
d'autres actions qui pourraient être intentées, actuellement, en
regard de cela.
M. Adam: Il n'y en a aucune.
M. Vaillancourt: Il n'y en a aucune possible?
M. Adam: Non.
Le Président (M. Marquis): Alors, est-ce que l'article 1
est adopté?
M. Saintonge: Juste un instant, M. le Président. Cela ne
change rien d'adopter les articles en question. Simplement, c'est qu'on
légifère à la pièce, pas à la pièce,
mais on adopte une partie du projet de loi. D'autre part, il n'est pas en
vigueur tant qu'il ne sera pas sanctionné, tant qu'on ne reviendra pas
devant la commission. En sachant fort bien, cependant, qu'on reviendra en
commission avant de pousser plus loin, on suspend notre mandat ici, à la
commission, pour revenir avec, éventuellement, un article 4. 1 pour
satisfaire les prétentions de l'opposant actuel qui est ici.
Une voix: Oui.
Le Président (M. Marquis): Avec ces réserves,
est-ce que l'article 1 est adopté?
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 2. Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 2 est adopté.
J'appelle l'article 3. Est-ce que l'article 3 est adopté?
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: "À la suite de chaque règlement
enregistré", on veut dire actuellement, pas pour l'avenir. C'est bien le
sens de l'article 3?
M. Marcoux: Oui. "Le secrétaire-trésorier doit
inscrire dans le livre des règlements du conseil de ville, à la
suite de chaque règlement enregistré, le renvoi à la
présente loi. " Alors, c'est pour les règlements
antérieurs au 1er novembre 1984.
M. Saintonge: Parce que l'obligation est quand même
écrite: pour tout règlement. Cela voudrait dire même les
règlements futurs, ce qui n'aurait pas de sens, finalement. À la
suite de chaque règlement enregistré avant le 1er novembre
1984.
M. Marcoux: Comme une loi s'interprète dans son contexte
et que le contexte de l'article 1, qui définit l'essentiel de la loi,
réfère à des actes posés antérieurement au
1er novembre 1984, alors...
M. Saintonge: Je comprends tout cela.
On sait ce que cela vise, mais c'est de l'interprétation, cela
peut soulever des causes.
M. Marcoux: Oui, oui, cela peut soulever...
M. Saintonge: C'est une obligation quand même.
M. Marcoux:... des chicanes de rédaction aussi.
M. Saintonge: Oui. C'est une obligation qui ne peut pas
entraîner de nullité, de toute façon.
Le Président (M. Marquis): Alors, l'article 3 est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 4. Est-ce que l'article 4 est adopté? '
M, Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 4 est
adopté.
M. Saintonge: Nous allons suspendre le projet de loi.
M. Tremblay: Un papillon, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): L'article 5 est suspendu.
M. Tremblay: Oui, mais c'est un article 4. 2 que je veux
introduire, par ce papillon. Il va se lire: "La présente loi a effet
indépendamment des dispositions des articles 2 et 7 à 15 de la
Loi constitutionnelle de 1982 (annexe B de la Loi sur le Canada, chapitre 11 du
recueil des Lois du Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982). "
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: Est-ce que la municipalité est d'accord pour
qu'on inclue un tel article?
M. Adam: Aucune objection. Une voix: Cela ne change
rien.
M. Saintonge: Avez-vous un mandat? Avez-vous une
résolution du conseil qui vous permet de faire cela?
Le Président (M. Marquis): Alors...
M. Saintonge: C'est important, M. le Président. On peut
partir un débat, on pourrait parler durant des heures comme on l'a
déjà fait. En tout cas, si vous l'intégrez, ce sera sur
division.
Le Président (M. Marquis): L'article 4. 2, adopté
sur division. L'article 5 est suspendu. L'adoption du projet de loi 205, Loi
concernant la ville de Carignan, est suspendue jusqu'à une prochaine
séance ou à une séance subséquente.
Là-dessus, les travaux de la commission de l'aménagement et des
équipements sont ajournés sine die.
(Fin de la séance à 17 h 43)