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(Dix heures trente minutes)
Le Président (M. Marquis): La commission permanente de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux afin de
poursuivre l'étude des crédits du ministère des Affaires
municipales.
M. le député de Laprairie. Je m'excuse. M. le
secrétaire, voudriez-vous vérifier la présence des
membres, s'il vous plaît?
Le Secrétaire: Les membres présents sont M.
Beauséjour (Iberville), M. Le Blanc (Montmagny-L'Islet), M.
Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), M. Marquis (Matapédia),
M. Perron (Duplessis), M. Saintonge (Laprairie) et M. Tremblay (Chambly).
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
Évaluation foncière (suite)
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Je vais poursuivre
avec certaines questions. Tel que convenu, on ne s'astreindra pas
nécessairement à faire l'étude programme par programme. On
était rendu au programme 3 concernant l'évaluation
foncière. J'avais indiqué au ministre que j'avais certaines
questions concernant un problème particulier survenu à
Montréal en 1980 relativement à une question d'application de la
médiane. Un récent jugement du BREF a été
confirmé, après avoir été en appel à la Cour
provinciale, à la Cour d'appel; la Cour suprême ayant
refusé d'entendre l'appel final, le jugement est donc définitif.
La ville de Montréal se trouverait condamnée à rembourser
un certain montant important, de l'ordre de près de 10 000 000 $. Non
pas la ville de Montréal, mais les villes de la CUM; il faut être
clair. Je pense que Montréal est touché pour 8 000 000 $ et 2 000
000 $ pour les autres municipalités de la CUM quant à
l'application de la proportion médiane.
Le ministre peut-il nous dire si, à sa connaissance, d'autres
municipalités du Québec sont touchées par le même
problème, d'autres municipalités que les villes de la CUM?
Application de la médiane
M. Marcoux: Il y a d'autres municipalités au Québec
où les citoyens ont contesté leur rôle d'évaluation
en invoquant, entre autres, le facteur de la médiane. Moi, en tout cas,
je connais des citoyens de mon comté qui l'ont fait. Le BREF a
jugé cas par cas pour savoir si l'évaluation d'une
propriété était en équité par rapport aux
autres et si, dans certains cas, on avait fait des réajustements et,
dans d'autres cas, non.
Le changement législatif est intervenu en 1979 et faisait que non
seulement fallait-il tenir compte de la valeur réelle, mais d'une
même proportion de la valeur réelle. C'est cela, la notion de la
médiane, une même proportion de la valeur réelle quant
à l'évaluation. Cette loi s'est appliquée au Québec
partout en même temps. Il est arrivé que des citoyens, ailleurs
qu'au Québec, ont invoqué cette argumentation pour remettre en
question leur évaluation.
Il ne faut pas oublier, de façon plus générale,
que, lorsque le Bureau de révision de l'évaluation
foncière modifie à la baisse l'évaluation d'une
propriété, cela entraîne des remboursements de taxes et
cela se passe comme cela dans toutes les municipalités au
Québec.
M. Saintonge: Je comprends que le même problème a pu
se produire dans d'autres municipalités hors du territoire de la
CUM.
M. Marcoux: Cela dépend de quel problème on veut
parler.
M. Saintonge: Je parle du problème particulier de
Montréal, dans le fond; si on ne peut pas l'étendre, je parlerai
simplement...
M. Marcoux: Le problème particulier de
Montréal...
M. Saintonge: Je m'excuse, de la CUM.
M. Marcoux: De la Communauté urbaine de Montréal,
bon. Tout citoyen au Québec, en 1980, a pu invoquer comme un des
arguments pour faire changer son évaluation par le Bureau de
révision de l'évaluation foncière, la situation où
il se trouvait par rapport à la proportion de la valeur médiane
dans sa municipalité. Dans ce sens, Montréal n'était pas
dans une situation particulière.
M. Saintonge: Le problème qui,
finalement, s'est posé au niveau de la CUM relativement à
la décision du BREF... Le ministre a semblé mettre la faute sur
les procureurs de Montréal. J'ai bien vu dans un article, je n'ai pas vu
d'autre déclaration, qu'il disait que...
M. Marcoux: Il ne faut pas chercher de coupables.
M. Saintonge:... "Marcoux soutient que Québec ne peut rien
pour les contribuables montréalais. Alors que la ville de
Montréal faisait porter la responsabilité sur le gouvernement du
Québec, Marcoux rend au contraire les procureurs de la communauté
urbaine responsables de l'imbroglio. " En soutenant que les procureurs avaient
mal plaidé, j'imagine, d'après ce que je peux comprendre.
M. Marcoux: Ils avaient mal plaidé, c'est-à-dire...
Que quelqu'un plaide mal ou pas, il y a un jugement qui est rendu au bout par
le BREF, mais...
M. Saintonge: Au niveau de l'argumentation,
M. Marcoux: Il reste qu'ils ont plaidé que
l'évaluation inscrite au rôle en 1980 était à 100 %
de la valeur réelle, alors que le bureau d'évaluation
foncière a décidé qu'on devait tenir compte de la
médiane, c'est-à-dire que les évaluations des
bâtiments contestées devaient être dans une même
proportion que les autres bâtiments de la valeur réelle inscrite
au rôle. C'est bien sûr que, si on plaide que, pour tel hôtel
évalué à 5 000 000 $, il est à 100 % de sa valeur
-cela a été le plaidoyer de la communauté -et que, d'autre
part, quand on regarde la valeur réelle ou marchande d'un tel
établissement, on constate qu'il est à 82 % de la valeur au
marché, le bureau d'évaluation foncière était
justifié de faire le réajustement.
M. Saintonge: C'est dans ce sens qu'on dit que vous aviez soutenu
que les procureurs étaient responsables de l'imbroglio. Maintenant, il
reste que le problème de la Communauté urbaine de Montréal
avait été porté à l'attention du ministre des
Affaires municipales à l'époque, en 1980. On a soutenu, à
cette époque, après certaines discussions, semble-t-il, et
même un échange de correspondance, que l'effet de la
médiane... Justement, à Montréal, le rôle de
l'évaluation, selon les informations que j'ai, se situait à une
variante de 85 % à 90 % de la valeur marchande, soit 85 % pour les
propriétés résidentielles et 90 % pour les autres
propriétés. Ce qui fait que la valeur médiane a
été fixée par le ministre, au mois d'avril 1980, à
81 %. L'écart n'était donc pas de 19 % tel qu'il apparaît
suivant les termes du jugement. Avec les remboursements potentiels de la ville,
il reste qu'à l'époque, à la CUM, dans le rôle
évalué à 85 % ou 90 % des immeubles, on se rapprochait
beaucoup plus près de la valeur de la médiane à 81 %. La
différence se situe à 4 % au niveau des propriétés
résidentielles et à 9 % pour les autres
propriétés.
Le fondement de toute l'argumentation de Montréal, la
différence d'interprétation entre ce que le tribunal a
interprété et ce que la CUM a soutenu est de savoir à quel
moment la médiane va s'appliquer. Lorsque la Loi sur l'évaluation
foncière qui a été déposée...
M. Marcoux: Le 21 décembre 1979. M. Saintonge:... le
21 décembre 1979... M. Marcoux: En octobre, novembre.
M. Saintonge: La loi 57 qui a été
déposée le 20 novembre 1979 à l'Assemblée nationale
est venue en deuxième lecture le 4 décembre et a
été santionnée le 21 décembre. Cette loi est
entrée en vigueur. À l'époque, le rôle
d'évaluation avait été déposé pour le 15
novembre; donc, le rôle d'évaluation pour l'année 1980 pour
Montréal étant déposé le 15 novembre, avec les
prescriptions qui s'appliquaient à cette époque, la loi 57, avec
l'application de la proportion médiane, venait quand même modifier
la situation, d'une part. D'autre part, le budget de la ville de
Montréal, selon les informations que j'ai pu obtenir, avait quand
même été présenté, on devait le
préparer pour le mois de décembre et tous ces calculs, ces
aménagements étaient faits avant l'adoption de la loi 57. La CUM
et Montréal l'avaient fait, mais la CUM également, par
l'intermédiaire du président du comité exécutif,
avait fait des représentations auprès du ministère en
mentionnant finalement que l'application de la médiane pour les taxes de
1980 faisait en sorte de donner un effet rétroactif à la loi 57,
puisqu'on devait tenir compte de l'application de la médiane dans ce cas
alors que le rôle avait été préparé sous
l'ancienne loi ou même déposé, à ce
moment-là, les prévisions budgétaires de la ville ayant
été faites. Dans un tel contexte, est-ce que le ministre peut
nous dire si, à sa connaissance, il a pu voir, effectivement, s'il y
avait eu des discussions entre les représentants de la CUM et le
ministère, antérieurement, sur ce point précis et s'il n'y
avait pas eu certains engagements de pris par le ministre à
l'époque ou par des responsables du ministère dans le domaine de
l'évaluation foncière pour faire en sorte de corriger ces
difficultés et même, pour la ville de Montréal, pour
faire
en sorte d'éliminer toute possibilité de contestation,
pour clarifier l'interprétation de la loi pour l'année 1980
particulièrement.
M. Marcoux: Je sais qu'il y avait eu des représentations
de la ville de Montréal ou de la communauté urbaine disant que
cela leur poserait des problèmes. Ces argumentations n'ont pas
convaincu, à ce moment-là, le ministre des Affaires municipales
et le projet de loi a été adopté tel que
proposé.
Il faut voir que, pour le citoyen, que la médiane soit à
90 %, 82 %, 95 % ou 78 %, il n'y a pas d'injustice pourvu qu'elle se situe dans
le même ordre de grandeur et que sa propriété ait le
même type d'écart par rapport à la médiane; si, dans
l'ensemble, les propriétés sont évaluées à
peu près à 80 % de leur valeur, que la sienne soit
évaluée aussi à 80 % de sa valeur. En somme, pour toutes
les autres municipalités du Québec, le 1er janvier 1980, il y
avait des rapports; cela a été la même chose pour
Montréal. La date différait, mais c'était la même
chose pour Montréal. Les rôles d'évaluation, dans les
autres municipalités, avaient été déposés le
30 septembre 1979 et ils servaient pour le budget de l'année 1980. Il
n'y a pas d'injustice dans cela. Vous aviez - je ne sais pas - à
Sainte-Blandine, dans le comté de Rimouski, un rôle dont la
médiane était peut-être, à ce moment-là, de
79 %, mais, pour les citoyens de Sainte-Blandine, l'un par rapport à
l'autre, il n'y avait pas d'injustice à être taxés sur la
base de ce rôle puisque l'ensemble des propriétés devait
être évalué avec le même écart. Alors, en
1980, les gens ont payé des taxes sur la base du rôle
d'évaluation déposé le 30 septembre 1979. Ce qui
s'ajoutait, c'est une information pour eux disant: La valeur marchande de votre
propriété, si on se base sur les transactions de l'année
précédente, est à 90 %, à 80 % ou à 75 % de
la valeur marchande. On donnait une information supplémentaire au
citoyen et ce dernier pouvait dire: Je suis évalué à 40
000 $, je considère que je suis à 100 %; je ne suis pas à
80 %. Je vais contester devant le bureau d'évaluation foncière
pour que mon évaluation soit baissée parce que, dans mon cas, je
considère que l'évaluation qui m'est donnée n'est pas
à 80 % de la valeur marchande.
Tous les citoyens du Québec, en janvier et en février
1980, ont eu une information supplémentaire sur leur compte de taxes
leur disant: Pour la valeur de votre propriété, la
médiane, dans votre municipalité, est celle-ci. Sur la base de
cette information, ils pouvaient décider de contester ou non, en
invoquant ce motif ou d'autres. Des contestations, dans le BREF, il y en a
toujours eu et il y en aura toujours. Il peut y avoir des contestations pour
différents motifs. Certains ont invoqué la médiane en
disant: Le rôle de ma municipalité - Sainte-Blandine - est
à 75 %, la médiane; ma maison est évaluée à
40 000 $. Je considère que je ne suis pas évalué à
75 % de la valeur de ma propriété; je suis évalué
à 100 %. Je vais aller devant le BREF pour faire baisser de 25 % mon
évaluation. Les citoyens, ailleurs au Québec, ont invoqué
cet argument et ont eu gain de cause, dans certains cas; d'autres n'ont pas eu
gain de cause. Sur 2500 causes inscrites à Montréal, il y en a
300 qui ont eu gain de cause. Il y en a 2200 dont la valeur n'a pas
été changée ou dont la valeur a été
augmentée plutôt que diminuée. C'était un
élément dont tenait compte le bureau d'évaluation
foncière dans son évaluation. Il n'y a pas
d'inéquité au point de départ. Ce n'est pas parce qu'on a
ajouté la médiane que les budgets et les taux de taxation des
municipalités devenaient injustes. (10 h 45)
M. Saintonge: Ce n'est pas la question. La question n'est pas
là.
M. Marcoux: Montréal, en ce sens-là, nous avait
fait valoir, avait fait valoir à mon prédécesseur que la
médiane lui poserait des problèmes. Le ministre, à ce
moment-là, le gouvernement avait décidé d'introduire la
médiane et que les citoyens en soient informés. Certains de ces
citoyens, citoyens corporatifs comme individus, se sont servis de cet
élément pour contester leur évaluation. Or, dans le cas de
la Communauté urbaine de Montréal, celle-ci a plaidé que
la valeur de ces bâtiments n'étaient pas à 82 %, à
85 % ou à 86 %, mais qu'elle était à 100 %. Tenant compte
de ce facteur et des autres facteurs d'analyse, le BREF a décidé,
dans plusieurs cas, de dire: C'est vrai, votre valeur inscrite est de 100 %.
Comme la valeur de l'ensemble des autres propriétés est de 82 %
ou 81 %, on va vous baisser de 19 %. Là, vous allez être
évalués dans une juste proportion de la valeur réelle par
rapport aux autres. C'est cela qui s'est passé en 1980, à
Montréal comme ailleurs au Québec.
M. Saintonge: La question fondamentale, c'est que c'est
évident qu'à Montréal on a mentionné, au niveau du
rôle d'évaluation, qu'on devait évaluer à 100 % de
la valeur, présumément. Dans les faits, cela n'était pas
le cas. La proportion médiane rapporte un pourcentage, mais, dans les
faits, Montréal même mentionnait que c'était à 85 %
des propriétés résidentielles, 90 %. Mais le
problème principal qui a été soulevé à ce
moment-là avec le ministre des Affaires municipales était le fait
qu'il y avait une rétroactivité à la loi, qu'il y avait
des problèmes. La loi 57, si je me souviens bien, toute la question de
la loi 57, alors que plus de la moitié de la loi parlait d'un
nouveau
régime d'évaluation foncière, entre autres la
question de la médiane, cela entre dans le régime
d'évaluation foncière, c'était quelque chose de nouveau.
Les discussions, à l'époque, en 1979, avec le ministère,
ne portaient pas nécessairement sur la modification du régime
d'évaluation foncière. Cela portait sur la fiscalité. On
est arrivé avec la nouvelle loi 57 sans consultation sur la question de
l'évaluation. Le ministre des Affaires municipales a
déposé - je l'ai dit tantôt - en date du 20 novembre, une
nouvelle loi où plus de la moitié des articles concernaient le
régime d'évaluation foncière. Les arrimages
n'étaient pas faits. C'était nouveau. Tout le domaine municipal a
été vraiment perturbé par cela, à ce
moment-là. Il y a des critiques que l'Opposition avait fait valoir,
justement. C'était M. Ryan qui mentionnait qu'à vouloir aller
trop vite dans l'examen de ces questions techniques on risque gros d'être
l'objet d'irrégularités pires encore que celles qu'on voulait
corriger. Donc, en d'autres mots, vous aviez une nouvelle loi avec de nouvelles
normes qui devaient s'appliquer, de nouvelles dispositions et les
municipalités n'avaient pas été consultées pour
mettre cela en application, au départ. On ne donnait même pas de
commentaires là-dessus. On peut arriver avec des difficultés
d'interprétation.
C'est justement le cas qui a été soulevé par les
décisions des tribunaux dans le cas de la ville de Montréal
puisque Montréal devait préparer un rôle, la CUM devait
préparer un rôle déposé au mois de novembre. Ce
rôle devait être fait suivant les dispositions de la loi
applicable, ce qui a été fait. Dans ce temps-là,
Montréal évaluait, comme j'ai mentionné, à 85 % ou
90 % de la valeur marchande.
Mais, avec le jeu de la médiane qui a été
introduite et qui a été confirmée, la
réglementation a suivi l'entrée en vigueur de la loi. La loi est
entrée en vigueur le 21 décembre. La réglementation
possible suivant la loi pour l'application de la médiane et la fixation
de la médiane est quand même arrivée, si ma mémoire
est fidèle, au mois d'avril. Dans les rôles, il y avait une
disposition qui indiquait que, dans le compte de taxes, on devait indiquer la
valeur de la médiane, ce qui a été fait dans les
municipalités de la CUM.
Mais le problème particulier qui avait été
porté à l'attention du ministre et où il y avait eu des
discussions avec le président de la CUM, c'étaient justement les
répercussions qui pouvaient être amenées sur les
rôles d'évaluation, sur les comptes de taxes dans des questions
d'interprétation puisque la loi 57 avait effectivement, d'après
la CUM, une portée rétroactive, dans le sens qu'on venait
appliquer la valeur médiane à un rôle déposé
antérieurement.
M. Marcoux: Vous avez raison, M. le député.
M. Saintonge: C'était la proposition de la CUM à
cette époque. Les demandes ont été faites par la CUM, par
le président de la CUM pour faire des modifications en ce
sens-là. Cela a été confirmé, affirmé aussi
par les municipalités de la CUM et même par le président
actuel de l'UMQ, M. Corbeil, maire de la ville d'Anjou, qui, à
l'époque, était président de la conférence des
maires, je pense. Il avait soulevé dans un communiqué de presse
daté du 3 avril dernier... Il disait que les municipalités en
général et la ville de Montréal en particulier n'ont pas
à faire les frais de l'incurie de la Direction générale de
l'évaluation foncière du ministère des Affaires
municipales dans le dossier du remboursement des taxes pour l'exercice
financier de 1980 de la ville de Montréal.
Mais M. Corbeil a rappelé alors que la Communauté urbaine
de Montréal et la ville de Montréal ont à maintes reprises
réclamé une modification à la loi là-dessus pour
éviter la portée rétroactive des dispositions de la loi
57. C'est cela qui était le plus fondamental. Mais, finalement, il
semble bien qu'après certaines discussions et certaines ententes,
certaines discussions qui ont eu lieu entre les représentants de la CUM
et de la ville de Montréal et le ministre de l'époque, certains
engagements auraient pu être pris où on s'attendait qu'on clarifie
l'article en question pour qu'éventuellement tes dispositions de la
médiane et l'impact que cela avait sur la taxation éventuelle
n'affectent pas le rôle déposé antérieurement, en
1979, ce qui n'a pas été fait. C'est en ce sens, je pense, qu'on
a dénoncé l'incurie de la Direction générale de
l'évaluation foncière du ministère et le manque d'action
du ministre. La question était dans ce sens. Le ministre peut-il me dire
si, oui ou non, il a confirmé qu'il y avait eu certaines discussions?
Ces répercussions de la loi, n'est-il pas exact que cela avait une
portée rétroactive? C'est quand même exceptionnel en loi et
en droit; généralement, les lois n'ont pas de portée
rétroactive.
Dans ce sens, la CUM pouvait, considérant tout le processus
où se trouvaient les discussions entourant la loi 57, le peu
d'information avant le dépôt de la loi, le peu de discussions qui
ont eu lieu à ce moment, la loi a été adoptée en un
mois... Donc, il est évident qu'il pouvait se produire certaines
interrogations. Certaines décisions administratives ont pu être
prises et on s'est rendu compte que les tribunaux ont interprété
différemment de ce que le service d'évaluation de la CUM pouvait
penser.
M. Marcoux: M. le député de Laprairie,
c'est précisément l'autre point. Il y a deux points; vous
abordez le deuxième, la rétroactivité. C'est fondamental.
C'est le point qui a été plaidé par la communauté
urbaine, que le bureau d'évaluation foncière n'a pas reconnu, que
la Cour d'appel et la Cour supérieure n'ont pas reconnu, à savoir
que ce n'était pas rétroactif puisque le rôle
déposé à l'automne 1979, c'était pour le budget de
1980. Or, la médiane adoptée en 1979 s'appliquait au budget de
1980.
M. Saintonge: En 1980, M. le ministre. Il faut être
précis.
M. Marcoux: Ce que je dis, c'est que vous avez peut-être
raison comme bon avocat de plaider qu'il y avait un élément de
rétroactivité, mais ce que je dois vous dire, c'est que les
tribunaux ont décidé qu'il n'y avait pas d'élément
de rétroactivité puisque, comme le rôle
déposé à l'automne 1979 s'appliquait pour le budget de
1980, que la Loi sur l'évaluation foncière modifiée en
1979 s'appliquait pour 1980, il n'y avait pas de rétroactivité.
Je dis que votre point de vue se défend, mais qu'il n'a pas
été reconnu par les tribunaux.
M. Saintonge: Les tribunaux ont interprété la loi
telle qu'elle était. Je n'ai pas à plaider une cause. Il y a un
montant d'argent qui est en jeu. Il y a un montant d'argent de 10 000 000 $
pour la ville de Montréal, à la suite d'une position du
gouvernement qui n'a pas été clarifiée à
l'époque. Unanimement, la CUM, la ville de Montréal, le
président du conseil des maires, qui est président de l'UMQ
aujourd'hui, mentionnent qu'à cette époque, justement, toute la
question avait été soulevée à l'attention du
ministre..,
M. Marcoux: Je l'ai reconnu tantôt.
M. Saintonge:... et on voulait faire en sorte de clarifier la
situation. On s'attendait que le ministre le fasse. Il semble que,
d'après certaines discussions, la chose devait se faire. J'imagine que
c'est pour cela qu'on parle d'incurie concernant la direction
générale ou même le ministre de l'époque.
Deuxièmement, le ministre me dit que la ville de Montréal
a plaidé et que cela n'a pas été reconnu. N'est-il pas
exact aussi que les procureurs qui étaient au dossier pour la CUM ont
été assistés et soutenus dans leurs représentations
par des procureurs affectés par le Procureur général dans
ce dossier, reconnaissant ainsi implicitement les arguments que la ville de
Montréal faisait valoir à l'égard de
l'interprétation de la loi?
M. Marcoux: Il est vrai que le procureur public a assisté
la communauté urbaine dans la contestation, mais c'est simplement que le
ministère public voulait faire trancher une fois pour toutes
l'interrogation à cet égard et l'interrogation a
été tranchée par les tribunaux.
M. Saintonge: Je comprends que le ministre sanctionne les actions
de son prédécesseur et n'ait pas l'intention d'intervenir dans le
dossier au sujet de la CUM pour, justement, tenir compte de la portée
rétroactive, qui est quand même exceptionnelle en droit, d'une loi
qui venait affecter des dispositions antérieures.
M. Marcoux: La réponse à votre question, c'est oui.
Quant à la deuxième partie, l'interprétation que vous
donnez, je ne la partage pas.
M. Saintonge: Le ministre est au courant qu'il semblerait...
Peut-être qu'il pourra me donner la réponse, cela serait une bonne
chose, parce que c'est le ministre de l'époque qui a fixé la
valeur de la médiane à 81 %. La période sur laquelle les
calculs du ministère auraient été basés pour
établir la médiane, est-ce que cette période
s'étendait du 1er juillet 1978 au 30 juin 1979, effectivement?
M. Marcoux: La valeur de la médiane n'a pas
été corrigée par le ministère ou par le ministre.
Nous avons approuvé le rapport de la communauté urbaine sans la
corriger.
M. Saintonge: Mais la médiane a été
fixée, à ce moment-là...
M. Marcoux: La médiane est établie... La Loi sur
l'évaluation foncière est très claire. L'évaluateur
de chacune des municipalités régionales de comté qui
reçoit une évaluation, ou l'évaluateur de la
communauté urbaine, ou l'évaluateur des communautés ou des
municipalités régionales de comté nous indiquent quelle
est la médiane; ils ont des critères pour la calculer. Le
ministre a le pouvoir de la changer, mais, dans ce cas-là, il ne l'a pas
changée, il a pris celle fixée par l'évaluateur de la
communauté.
M. Saintonge: Mais, dans la réglementation, pour mesurer
cette proportion médiane, c'est le gouvernement qui imposait la
période de référence. Est-ce que c'est exact?
M. Marcoux: Oui, oui.
M. Saintonge: Est-ce que la période de
référence en question correspondait bien au 1er juillet 1978
jusqu'au 30 juin 1979?
M. Marcoux: C'est la même pour tout le Québec.
M, Saintonge: C'est la même pour tout le Québec.
Est-ce que cela n'amenait pas, à ce moment-là, une distorsion du
fait que le rôle de Montréal, qui a été quand
même déposé en 1979, devait tenir compte des valeurs entre
le 1er janvier et le 31 décembre 1978, car à la CUM le rôle
de Montréal est déposé au mois de novembre, tandis que
pour les autres municipalités il est déposé
antérieurement à cela; c'est au mois de...
M. Marcoux: Juin, si ma mémoire est bonne.
M. Saintonge: Avril ou mars? Dans ce cas-là, les
barèmes de comparaison, en ce qui concerne l'évaluation, pour
déterminer les évaluations, la valeur marchande, le marché
sur lequel on se référait était celui du 1er janvier au 31
décembre 1978.
M. Marcoux: Vous avez raison; dans ce cas-là, le
rôle a été déposé en mai ou avant pour la
communauté urbaine; mais, pour éviter le problème, on lui
a permis de prendre toutes les ventes et pas simplement un tri de ventes ou un
échantillon de ventes.
M. Saintonge: Toutes les ventes du 1er juillet 1978 au 30 juin
1979, pour l'établissement de la médiane à cette
époque.
M. Marcoux: Oui, c'est cela.
M. Saintonge: Est-ce que cela ne venait pas apporter un
décalage supplémentaire, puisque certaines représentations
de la CUM, du directeur général adjoint, mentionnaient que la
différence de période pour le rôle d'évaluation
déposé en 1979... Puisque, à la CUM, on avait le partage
du marché, qu'on se fiait au marché entre le 1er janvier et le 31
décembre 1978 et que la période de référence pour
calculer la médiane était celle du 1er juillet 1978 au 30 juin
1979, un écart de six mois, et que, semble-t-il, à cette
époque, le marché a augmenté de 10 %, la CUM se trouvait
alors, d'une certaine façon, à subir un écart
supplémentaire de 10 %.
M. Marcoux: Pas du tout par rapport à
l'équité interne du rôle d'évaluation
lui-même. Vous avez un rôle qui est déposé telle
date. Pour fixer la médiane, vous prenez les mêmes dates pour voir
l'écart entre les valeurs fixées au rôle et les valeurs
marchandes. À ce moment-là, il n'y a pas
d'inéquité.
M. Saintonge: La médiane... Si vous avez un marché
qui a augmenté de 10 %...
M. Marcoux: Bien, c'était la médiane par
rapport....
M. Saintonge: Votre médiane ne sera pas à 81...
M. Marcoux:... aux dates où le rôle avait
été fait. Si on dit pour l'année 1979, d'avril 1978
à avril 1979, on établit une valeur au rôle. Ce qu'on a
exigé par la loi, c'est d'établir une médiane pour les
mêmes dates. Alors, cela informe le citoyen que, de telle date à
telle date, il y avait... Si la médiane n'était pas intervenue,
la valeur inscrite au rôle n'aurait pas été
réajustée de 10 %, elle aurait été basée sur
l'évaluation faite entre avril 1978 et avril 1979. Tout ce qu'on
indique, c'est que, pour cette même période, par rapport au
marché, vous étiez à 81 % de la valeur au marché.
Alors, il n'y a pas d'injustice et pas d'inéquité.
M. Saintonge: À ce moment-là, si le marché a
évolué de 10 %, votre médiane, au lieu d'avoir
été à 81 % de la valeur marchande...
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge:... vous avez reconnu que cela aurait
peut-être été à 91 % de la valeur marchande.
M. Marcoux: Oui, mais le citoyen...
M. Saintonge: Parce que la période de
référence aurait été différente. Cela ne
change rien pour le citoyen, mais, dans le. contexte actuel des choses, au lieu
d'une poursuite contre la municipalité, c'est 10 % de différence
en ce qui concerne les montants que la ville aurait à rembourser.
M. Marcoux: Non, parce que c'est l'ensemble des citoyens dont la
valeur de la propriété aurait été rehaussée.
(11 heures)
M. Saintonge: Si votre proportion médiane est
calculée suivant une période de référence à
81 % de la valeur marchande...
M. Marcoux: Oui, mais la logique, c'est de calculer la valeur
médiane par rapport au moment où le rôle a
été fait.
M. Saintonge: Oui, mais le rôle a été fait en
se basant sur la période du 1er janvier au 31 décembre 1978. La
période de référence du calcul de la médiane est
décalée de six mois. À l'intérieur de ces six mois,
selon les représentations du bureau d'évaluation de la CUM, le
marché a eu une incidence montante de l'ordre de 10 %. Je ne suis pas un
expert en évaluation, mais je comprends que ce qu'on me dit, c'est
à peu près cela. Si c'est le cas exactement, par rapport aux
valeurs déposées au rôle, si vous
comparez pour établir la proportion médiane dans une autre
période, il y a quand même un décalage important qui va
fausser les données. Si la valeur de la médiane avait
été calculée pour la même période, elle
n'aurait probablement pas été de 81 %, elle aurait pu être
à 91 % de la valeur du marché. Cela démontre une chose...
Ce que je veux souligner, c'est que vous avez une règle du gouvernement
qui a été établie en 1980, à la suite d'une loi
adoptée en fin d'année, te 21 décembre 1979, pour
être applicable en 1980. Dans ce contexte, il y avait déjà
un rôle d'évaluation de la CUM qui avait été
déposé, ainsi qu'un budget déjà adopté par
la ville de Montréal basé sur un tel rôle
d'évaluation; toutes les règles du jeu se trouvaient
changées. Pourquoi le ministère des Affaires municipales, et plus
particulièrement le ministre des Affaires municipales, n'a-t-il pas
considéré la possibilité...
M. Marcoux: Si ce que vous dites est vrai, normalement, au lieu
d'être de 81 %, la valeur au rôle aurait été de 71 %.
Le remboursement aurait été plus élevé. Si vous
dites qu'il y a eu une inflation de 10 %, la valeur inscrite aurait
été l'équivalent de 71 % au lieu de 81 %. Donc, les
remboursements auraient été plus élevés.
M. Saintonge: Bien non. Cela aurait correspondu à la
valeur que la ville fixait. La ville de Montréal la fixait à 90
%. Elle disait elle-même qu'elle fixait le rôle à 90 % de la
valeur marchande pour l'ensemble des propriétés. C'est le but de
la médiane. Dans le cas présent, puisque la médiane est
descendue, pour une période de référence plus longue,
à 81 %, le jeu s'est fait inversement, à mon point de vue. Mais,
fondamentalement, le principe demeure qu'une rétroactivité a
été appliquée. Le ministre reconnaît qu'il y a eu
rétroactivité d'une certaine façon dans l'application de
la loi sur un rôle d'évaluation antérieur. Est-ce que le
ministre reconnaît cela?
M. Marcoux: Non. J'ai dit tout à l'heure que je
répondais oui à la première partie de votre question et
que je ne partageais pas la deuxième partie de vos commentaires.
M. Saintonge: Je vous demande... M. Marcoux: Ce n'est pas
rétroactif.
M. Saintonge: Il y a un rôle d'évaluation qui est
déposé selon la loi, telle qu'elle était en 1979.
L'obligation des évaluateurs est de déposer un rôle au mois
de novembre. Dans le cas de la ville de Montréal, ce rôle a
été déposé le 15 novembre. Deuxièmement, le
budget de la ville de Montréal a été adopté le 15
décembre selon le rôle déposé en novembre. La
question était simplement que la ville de Montréal, par rapport
aux nouvelles dispositions de la loi que la ville ne connaissait pas à
ce moment-là et qui disaient clairement que la loi 57 avait un effet
rétroactif par rapport à toute la situation applicable à
la CUM...
M. Marcoux: En fait, ce qu'on constate, c'est que l'augmentation
de 10 % dont vous parlez ne s'est pas fait sentir dans tous les secteurs de la
communauté urbaine et pour toutes les catégories d'immeubles.
C'est pour cela que, selon les tests qu'on a faits, on a demandé
à la communauté urbaine de prendre l'ensemble des transactions,
et pas seulement un tri des transactions pour avoir une médiane qui soit
la plus correcte possible.
M. Saintonge: Est-ce que le ministre a l'intention de
réexaminer le dossier avec les autorités de la CUM plus
particulièrement sur cette question principale, sur le remboursement de
l'ordre de 10 000 000 $, plus la possibilité... Le ministre n'est
sûrement pas sans savoir que l'effet de la publicité du jugement
de la Cour suprême qui a reconnu les jugements précédents,
en fait, celui du BREF qui pourrait avoir une incidence de près de 60
000 000 $, d'après ce qu'on me dit, sur les contribuables de la ville de
Montréal... Est-ce que le ministre a l'intention d'examiner la situation
à nouveau avec les gens de la CUM? Il y a un recours collectif qui est
dans l'air, qui pourrait se chiffrer par environ 60 000 000 $, semble-t-il.
M, Marcoux: Depuis que je suis ministre des Affaires municipales,
j'ai eu l'occasion de discuter à quelques reprises avec la
communauté urbaine de cette question. Il n'est pas question pour le
ministère des Affaires municipales ou pour moi d'intervenir, de changer
quoi que ce soit ou d'intervenir à nouveau dans cette question. Quant au
droit du citoyen de revenir, vous parlez d'un recours collectif, j'ai lu les
journaux comme vous, ce qu'on sait, c'est que la loi sur l'évaluation
foncière permet au citoyen de contester son évaluation jusqu'au
30 avril; dans ce cas, 30 avril 1980. Cela fait déjà cinq ans que
les échéances sont passées. Quant au remboursement...
M. Saintonge: II y a d'autres recours que la loi sur
l'évaluation foncière. Je ne veux pas être procureur des
gens de Montréal, mais il y a peut-être d'autres recours qui
peuvent exister légalement, certains recours qui pourraient ne pas
être prescrits, qui pourraient être plaidés dans ce sens. H
reste que, si je regarde la lettre adressée par le président du
comité exécutif,
M. Pierre Des Marais II, en date du 16 avril 1980, au ministre de
l'époque, M. Tardif, il disait simplement: Dans le cadre des discussions
que nous avons eues dans le passé au sujet du projet de loi 57 et de ses
répercussions sur les municipalités, vous nous aviez
indiqué que le gouvernement du Québec serait prêt à
considérer toute modification dans l'application de cette
législation. À partir de cette lettre - évidemment que
c'étaient des discussions, il ne semble pas qu'il y ait d'écrit -
c'était, je pense, l'entendement des gens de Montréal que des
discussions pouvaient être possibles pour enlever le caractère
rétroactif que Montréal ou que la CUM mentionnait sur la loi 57.
Il a été confirmé également, non seulement par les
gens de Montréal qui sont aux prises avec le problème, mais par
le président du comité exécutif et aussi par le
président de l'UMQ, qui était maire de la ville d'Anjou et qui
siégeait au conseil des maires. C'était l'interprétation
que ces gens avaient saisie dans leurs discussions avec le ministère
puisque c'était une nouvelle loi, puisque l'interprétation de
cette loi n'était pas facilement identifiable. Cela même avait
été soulevé - je l'ai dit tantôt - par l'Opposition
de l'époque, lors de la discussion du projet de loi en décembre
1979. Il ne semble pas qu'il y ait eu de suite à cela. On a
laissé aller les choses purement et simplement, de sorte que
Montréal se trouve aux prises avec un problème, principalement
Montréal, mais les villes de la CUM aussi. Cela affecte plus
particulièrement Montréal puisque c'est de l'ordre de 10 000 000
$ à Montréal et de 2 000 000 $ pour les autres villes de la
CUM.
Dans un tel cas, il me serait apparu essentiel que le ministre puisse au
moins s'asseoir avec les gens de Montréal et qu'il puisse
vérifier exactement si, oui ou non, la responsabilité qu'on
impute à la CUM... À mon point de vue, ce n'est pas la
responsabilité de la CUM. C'est une responsabilité du
gouvernement qui, encore une fois, malgré... J'ai relu certaines
représentations faites au ministère à l'époque,
certaines critiques qui avaient été faites à
l'époque, en 1979, lors de la mise en vigueur de la loi 57, et on notait
justement que cette loi, qui venait modifier le régime
d'évaluation d'une façon importante dans un très court
laps de temps, en moins d'un mois, ne permettait pas à l'ensemble des
municipalités de se retourner de bord, de voir les conséquences
éventuelles que cela pouvait avoir.
C'est dans ce sens qu'on a parlé de l'incurie du ministère
et du gouvernement dans l'application de la loi. Quand on parle d'une
portée rétroactive de la loi, c'est dans ce sens qu'il faut
l'identifier. Je considère que les dangers qui avaient été
soulevés à l'époque, en 1979, dans l'application
carrément d'une nouvelle politique d'évaluation foncière
pour les municipalités, le gouvernement a une responsabilité
importante dans ce dossier. Aujourd'hui, le gouvernement la balaie du revers de
la main, malheureusement. Le dossier n'est sûrement pas clos. On aura
probablement l'occasion d'y revenir.
Rôle d'évaluation de Dunham
J'aurais, dans le même programme de l'évaluation, au niveau
de l'évaluation foncière, une autre question. On a discuté
la semaine dernière du dossier des plaintes qui étaient
portées d'année en année, qui étaient
renouvelées. Le ministre nous a dit que l'évaluateur peut avoir
la possibilité, qu'il y a des mécanismes possibles pour changer
cela. Il y a un cas particulier qui fait la manchette des journaux. C'est le
cas de Dunham avec principalement un des conseillers, M. Duchesneau, qui a
soulevé justement un cas de nature semblable où la
propriété d'un certain contribuable, d'année en
année, est toujours portée au rôle d'une façon
importante. Je pense qu'elle est évaluée à 280 000 $.
C'est descendu à 170 000 $. L'année suivante, on revient, on
recommence le mécanisme pendant trois ans consécutifs. Cette
année, c'est le même problème qui se pose de nouveau.
À la suite de plusieurs représentations que M. Duchesneau a
faites auprès des différentes instances du ministère, le
ministre des Affaires municipales a envoyé une lettre qui concernait ce
sujet. C'est une lettre qui n'a pas été envoyée à
M. Duchesneau, quand même. C'est une lettre qui a été
envoyée au préfet en date du 22 février 1985 qui parle de
la responsabilité des élus à l'égard du service
d'évaluation foncière, et je cite le texte de la lettre du
ministre à la page 2: "S'il est vrai qu'un maire ne peut dicter è
l'évaluateur le contenu d'un rôle d'évaluation, il a le
devoir de s'assurer que le travail est effectué professionnellement et
que l'évaluateur suit toutes les prescriptions de la loi. " De quelle
façon, à ce moment-là, le ministre entend... À quoi
le ministre fait-il référence au devoir du conseil, justement,
à cet égard?
M. Marcoux: Je n'ai pas l'intention d'intervenir autrement que je
l'ai fait en écrivant à l'ensemble des préfets comme je
l'ai fait à la fin de février pour les sensibiliser aux
responsabilités à la fois de l'évaluateur et des
municipalités régionales de comté par rapport à
l'évaluation. Dans un cas comme celui que vous soulevez, dans la mesure
où le citoyen a raison, c'est pour cela qu'il y a un Bureau de
révision de l'évaluation foncière pour apporter les
corrections à des erreurs qui sont commises ou qui auraient
été commises par des
évaluateurs. Mais il n'y a pas de moyen légal pour dire
que... Il y a un moyen légal. C'est qu'un évaluateur doit
respecter son code d'éthique de membre d'une corporation
professionnelle. C'est du côté de la formation qu'il faut agir et
du code d'éthique, je pense, de la corporation des évaluateurs
agréés. C'est le genre de choses que j'aurai l'occasion d'aborder
bientôt puisque j'ai été invité par les membres de
la corporation des évaluateurs agréés - ou l'association
des évaluateurs agréés? - à leur adresser
bientôt la parole. C'est le genre de situation ou de problème que
je veux aborder à cette occasion avec eux, mais ce que je dois
reconnaître - d'ailleurs, je reconnais qu'il y a encore des
problèmes - c'est que les évaluateurs dans leur ensemble au
Québec ont considérablement amélioré leur attitude
face à ce genre de problème. Il reste encore quelques cas
à corriger, mais je pense que c'est par la voie de la persuasion, de la
corporation professionnelle ou de la responsabilisation des élus qu'on
peut y arriver.
M. Saintonge: Vous êtes persuadé de quoi quand vous
parlez de cela? À quoi faites-vous allusion?
M. Marcoux: Persuadé, dans le cas que vous citez... Si,
d'année en année, le BREF corrige une évaluation et qu'il
n'y a pas eu d'autres modifications sur la valeur marchande dans une
municipalité ou tout cela, c'est de faire appel aux évaluateurs
pour qu'ils corrigent d'office leur évaluation et qu'ils la corrigent
pour tout le temps.
M. Saintonge: C'est la mesure possible d'intervention que vous
avez notée l'autre jour, mais sans la rendre obligatoire. (11 h 15)
M. Marcoux: Je peux vous dire qu'à la suite de la lettre
que j'ai envoyée aux MRC j'ai reçu avant-hier la lettre d'un
évaluateur de la pratique privée, qui a agréé dans
le même sens que je l'avais indiqué quant aux moyens à
prendre et qui ajoutait, puisqu'on parlait du cas de Westmount aussi, qu'a
priori le BREF, comme le citoyen ne peut pas supposer qu'il n'y a pas eu... Ce
n'est pas parce qu'il y a eu une correction une année que le BREF va
corriger nécessairement les autres années. Il peut y avoir eu des
modifications au marché, à la résidence, à la
propriété elle-même, qui font qu'il y a des corrections
à faire l'année suivante et que l'évaluateur est convaincu
qu'il a la bonne évaluation pour l'année suivante, même si
elle a été corrigée l'année
précédente. C'est peut-être exceptionnel, mais je pense
qu'il n'y a pas de moyen législatif dans ce genre de cas; il y a les
recours devant le Bureau de révision de l'évaluation
foncière.
M. Saintonge: Alors, il n'y a pas de correctifs
législatifs qui peuvent s'imposer dans ce cas-là. Vous laissez la
loi telle qu'elle est actuellement, en espérant que les
évaluateurs puissent simplement y donner suite.
M. Marcoux: Dans le cas particulier de Dunham, peut-être
que l'amélioration ne s'est pas encore fait sentir, mais il faut voir
qu'un changement d'évaluateurs a été fait à la
municipalité. Ils ont appartenu à une autre MRC; la
municipalité a mandaté la municipalité régionale de
comté de procéder à une révision complète du
rôle dans cette municipalité. L'amélioration ne s'est
peut-être pas fait sentir jusqu'à maintenant, mais j'espère
bien qu'elle se fera sentir dans l'avenir.
M. Saintonge: Il semble qu'au contraire, selon ce que j'ai cru
comprendre, on est revenu avec la même valeur que celle qu'il y avait
antérieurement. Le problème est le même. Le ministre nous
avait dît, l'année dernière: Dans un cas comme cela, ce
sera bien simple, les gens changeront de conseil municipal en votant aux
élections. Là, il nous dit: Ils changeront d'évaluateur si
ce n'est pas satisfaisant. Ce qui est curieux pour un contribuable, c'est la
réponse que le ministre me donne dans ce cas-là. Si je regarde ce
qui se passe à Dunham dans le cas de M. Duchesneau, je sais que les
chiffres étaient approximativement de l'ordre de 280 000 $; cela a
été réduit à 170 000 $. Pendant trois ans de temps
il est allé au BREF; finalement, cette année, on s'en va à
la MRC pour faire l'évaluation. On réévalue non pas
à 170 000 $, non pas à 280 000 $, mais à 289 000 $; il est
chanceux, il augmente. On arrive au même problème. Le
problème que j'ai soulevé tantôt, le cas de Dunham
ramène le même problème que celui que le maire de Westmount
a soulevé au ministre, que celui que le député de
Westmount, M. French, est venu...
M. Marcoux: Oui, je peux compléter ma réponse parce
que j'ai eu des informations nouvelles que je voudrais vous transmettre.
M. Saintonge: Ce que je veux dire -cela pourrait peut-être
compléter votre réponse - c'est que les mêmes
problèmes... Si, à Westmount, par exemple, pendant trois ou cinq
ans, les mêmes problèmes se répètent et que le
ministre nous dit: Si l'évaluateur ne change pas sa façon de
procéder... Et si une possibilité lui est donnée dans la
loi, qui n'est pas mandatoire, mais qui est à sa discrétion, de
faire les corrections nécessaires, qu'il le fasse ou que la ville change
d'évaluateur. Si la ville change d'évaluateur, on peut se
retrouver
dans la même situation où le contribuable, pour une autre
année - même, si cela fait cinq ans, pour une sixième
année - arrivera encore une fois avec une évaluation qui ne
correspondra pas à ce qu'il avait pu plaider devant le BREF
l'année d'avant et où on avait diminué l'évaluation
tout en maintenant le fait que les propriétés n'ont pas subi de
changements importants qui feraient en sorte d'augmenter
l'évaluation.
M. Marcoux: M. le député de Laprairie, c'est un cas
où il semblerait qu'il y a eu des abus ou tout au moins des erreurs
cumulatives. Puisque le tribunal n'arrive pas à se faire entendre et
à obtenir justice, le rôle d'évaluation de Dunham sera
analysé en profondeur en juin prochain par la Direction de
l'évaluation foncière du ministère des Affaires
municipales. Nous allons faire la critique du rôle dans le cas de Dunham.
Nous allons faire des recommandations au conseil de la municipalité
régionale de comté et à l'évaluateur pour qu'il
corrige la situation et, s'il y a lieu, il faudra peut-être aussi mettre
en cause le permis de fonctionnement de l'évaluateur concerné. Il
y a eu plusieurs échanges téléphoniques, des rencontres
individuelles avec M. Duchesneau et nous allons intervenir au maximum, mais
dans une perspective de conseil et de soutien, selon notre attitude
générale au ministère, pour essayer de régler ce
problème particulier.
M. Saintonge: J'en suis très reconnaissant au ministre.
Vous êtes sûrement au courant que M. Duchesneau est quelqu'un qui
est assez tenace dans ses représentations, d'une part...
M. Marcoux: Il semble qu'il ait raison.
M. Saintonge: Oui, il semble qu'il ait raison. Cela vient de fait
que, l'an dernier, le ministre m'avait mentionné, entre autres choses:
Si un rôle d'évaluation est déposé, qu'il y a de
nombreuses plaintes et tout cela, il y a une possibilité pour un conseil
municipal de demander au BREF justement d'examiner la situation.
M. Marcoux: De demander à un évaluateur de faire
des corrections d'office, oui.
M. Saintonge: C'est cela, dans le rôle du BREF. Mais, par
exemple, c'est le conseil municipal qui peut décider de faire en sorte
de demander cet examen du rôle. Si le conseil municipal ne le demande
pas, il n'y a pas d'autre possibilité. J'avais demandé au
ministre, au cas où le conseil municipal ne réagit pas, alors
que, par exemple, on peut démontrer qu'il y a certaines
irrégularités importantes qui pourraient se produire, s'il n'y
aurait pas lieu d'introduire un mécanisme dans la loi pour que, si un
contribuable arrive, par exemple, à attirer l'attention du ministre sur
certains points importants, si un contribuable peut attirer l'attention du
ministère ou même de la Direction générale de
l'évaluation foncière sur des écarts importants dans le
rôle d'évaluation et que le conseil municipal décide de ne
pas bouger, de ne pas se prévaloir des articles de la loi en question,
j'ai demandé s'il n'y aurait pas lieu, dans un tel cas; dis-je, que la
Commission municipale examine la situation afin de voir si oui ou non, à
sa face même, il n'y aurait pas lieu de faire en sorte que ce
mécanisme entre en application. On m'avait répondu que vous
n'aviez pas considéré la possibilité de le faire, mais je
me rends compte aujourd'hui qu'indirectement on arrive à ce
mécanisme.
M. Marcoux: Oui, vous avez raison. Le conseil de la
municipalité régionale de comté a refusé d'utiliser
l'article 156 pour que le BREF analyse ce cas. Quant à la question de la
possibilité de suspendre le permis de l'évaluateur, je vais vous
lire l'article 156 de la Loi sur la fiscalité municipale: "À la
demande de la corporation municipale, le président de la section peut,
entre la date du dépôt du rôle et la fin de l'exercice
financier pour lequel il est fait, demander à l'évaluateur de
soumettre au bureau un rapport motivé concernant l'exactitude, la
présence ou l'absence d'une inscription au rôle.
L'évaluateur transmet ce rapport au secrétaire de la section, au
greffier de la corporation municipale et, s'il y a lieu, à celui de la
municipalité dans les 60 jours de la demande. Dans ce rapport,
l'évaluateur peut faire une enquête en vertu de l'article 151,
auquel cas les articles 152 à 155 s'appliquent. "
C'est cette procédure que nous avons tenté d'utiliser et
qui n'a pas réussi, qu'ils ont refusé. Quant à l'autre
possibilité de suspendre le permis de l'évaluateur, il suffit
qu'il y ait une plainte devant la Commission municipale du Québec qui
peut enquêter. Si nous ne réussissons pas, dans les semaines
à venir, dans les mois à venir, à régler le
problème à la suite d'une analyse complète qui sera faite
par le ministère, M. Duchesneau est prêt à porter plainte
devant la Commission municipale et il y aura enquête, à ce
moment-là.
M. Saintonge: D'accord, mais cela ne règle pas le
problème...
M. Marcoux: En tout cas, on est décidé è le
régler.
M. Saintonge: C'est cela, en partie, mais il reste un
problème, comme dans le cas de Westmount que j'ai souligné la
semaine dernière.
M. Marcoux: C'est à peu près la même
chose.
M. Saintonge: C'est à peu près la même chose,
sauf qu'il n'y a pas d'obligation fondamentale d'agir dans la loi sur les
évaluateurs. C'est cela qui peut être un des problèmes de
certaines municipalités et qui peut causer un préjudice au
contribuable. C'est le contribuable qui, chaque année, doit investir
temps et argent là-dedans.
M. Marcoux: Oui, mais en tout cas, quand je vais rencontrer les
évaluateurs... Il y a des comités de discipline dans les
corporations et ce doit être autre chose qu'un symbole; on va leur
demander de faire leur job.
Les "en lieu" de taxes
M. Saintonge: D'accord. Je vais passer à un autre sujet,
les "en lieu" de taxes. L'an dernier, on avait parlé des engagements du
gouvernement lors de la réforme de la fiscalité municipale. On a
parlé tantôt de la loi 57. Des engagements avaient
été pris à l'époque afin que, dans une
période de cinq ans, le gouvernement paie 100 % des "en lieu" de taxes
non seulement sur ses immeubles, mais également sur les immeubles des
réseaux des affaires sociales et de l'éducation. On sait que,
pour les affaires sociales et les universités, c'est 80 %; quant aux
immeubles du réseau de de l'éducation, du primaire et du
secondaire, c'est passé de 40 % à 50 % l'an dernier. Le ministre
n'avait pas pu s'engager à promettre un échéancier
où le gouvernement arriverait éventuellement à payer 100 %
de ces évaluations, comme il s'y était engagé en 1979,
promesse renouvelée par le ministre des Finances en 1981 dans son budget
préélectoral. M. Parizeau avait confirmé qu'on
s'organiserait pour donner un échéancier et arriver dans le temps
prescrit des cinq ans. Les cinq ans: 1980, 1981, 1982, 1983, 1984...
M. Marcoux: C'est proche, en tout cas.
M. Saintonge:... 1985. Ce serait cette année. Cette
année, cela n'a pas été modifié.
M. Marcoux: Cela aurait dû l'être hier.
M. Saintonge: Cela aurait pu l'être hier, mais ça ne
l'a pas été hier, justement. On a demandé au ministre s'il
était prêt à tenter d'établir un
échéancier là-dessus et on n'a pas eu de nouvelle sur
l'échéancier qu'il pourrait proposer. J'ai dit au ministre
tantôt que j'ai vérifié certaines déclarations lors
de l'étude de la loi 57 et je pense qu'à l'époque l'Union
des municipalités du Québec, par la voix de son président,
qui est assis tout près de vous, à votre droite immédiate,
M. le ministre, pour ne pas le nommer, le président de l'UMQ à
l'époque, M. O'Bready, avait quand même demandé au ministre
Tardif s'il n'y avait pas lieu de prévoir dans la loi une disposition
législative pour que (e gouvernement s'engage à respecter son
échéancier au lieu de laisser cela à la discrétion
ministérielle. Cela avait aussi été soulevé par
d'autres personnes, dans le cadre du projet de loi. J'ai vu que l'UMQ avait
fait des propositions, à cette époque, et le ministre avait
décidé de laisser cela à la discrétion
ministérielle et à la bonne foi du gouvernement qui ferait en
sorte de respecter ses engagements. Cela n'a pas été fait
jusqu'à maintenant. Est-ce que le ministre peut nous dire si un
échéancier pourra être rendu public incessamment sur cette
question qui était un des avantages de la réforme, mais qui
était quand même un engagement du ministère dans le domaine
de la réforme de la fiscalité municipale?
M. Marcoux: La réponse est la même que celle de l'an
dernier, M. le député de Laprairie. Vous m'aviez posé la
question et c'est bien normal que vous y reveniez cette année.
M. Saintonge: Cela me surprend beaucoup.
M. Marcoux: Je ne suis pas étonné que vous reveniez
sur le sujet. Ce qui est arrivé, c'est que ce n'est pas un
problème; c'est une solution. La réforme de la fiscalité,
qui avait été conçue pour être bonne pour le plus
grand nombre d'années possible, s'avère avoir été,
dans les faits, bien meilleure peut-être que ses concepteurs mêmes
ne l'avaient imaginé. Vous comprendrez bien que, dans la situation
où le taux d'endettement des municipalités a baissé de 26
% durant les quatres dernières années - en pleine période
de crise économique et de hausse des taux d'intérêt -
passant de 5, 75 $ les 100 $ d'évaluation à 4, 50 $, dans la
situation où, les surplus accumulés des municipalités sont
passés de 150 000 000 $ en trois ans à 389 000 000 $, dans la
situation où, malgré une hausse de 60 % des dépenses des
municipalités, dans les cinq dernières années, il y a eu
une hausse des taxes locales - vous voulez entendre mon disque? - une hausse de
32 % des revenus locaux...
M. Saintonge: Ma question n'est pas là.
M. Marcoux: N'ayez pas peur, j'arrive à la réponse.
Vous comprendrez que, la situation financière des municipalités
étant excellente, l'assiette fiscale qu'elles ont, pour le moment,
étant suffisante, je n'ai pas
l'intention de préparer un échéancier concernant
les hausses qui pourraient être faites pour en arriver à 60 %, 70
%, 80 %, etc., du paiement, sur les propriétés, de taxes
foncières - d'"en lieu" de taxes - de la part du gouvernement du
Québec. Je crois que la réforme est si excellente qu'elle donne
un coussin et une marge de manoeuvre pour peut-être cinq, dix, quinze ans
à venir encore. Cela démontre que les choix qui avaient
été faits à ce moment-là étaient
véritablement les bons. Je pense que le monde municipal comprend cela et
l'accepte, de façon générale.
M. Saintonge: Donc, je prends bonne note que les engagements,
quand même... À l'époque, on parlait des grands principes
de la réforme. C'était une...
M. Marcoux: Il y a une chose que l'ancien président de
l'Union des municipalités du Québec me suggère comme
réponse - il est incidemment sous-ministre -c'est qu'on est en train de
compléter et de mettre à jour une étude, au
ministère, sur un taux véritable de taxation plutôt qu'un
taux global. Vous savez qu'actuellement on paie les "en lieu" de taxes sur le
taux global de taxation de la municipalité plutôt que sur le taux
véritable de taxation. Cela nous amène à la conclusion
qu'actuellement, par exemple, pour les 80 % de taxes qu'on paie pour les
hôpitaux et les cégeps, cela équivaudrait probablement
à plus de 100 % si on prenait le taux véritable de taxation de la
municipalité. À ce titre, le gouvernement paie déjà
100 % de ses taxes sur les immeubles comme les cégeps et les
hôpitaux. C'est parce qu'on se base sur le taux global de taxation, qui
est différent du taux véritable, qu'on paie plus de taxes que si
c'était basé sur le taux véritable. Si on payait sur le
taux véritable de taxation, pour ces immeubles, on serait
déjà à plus de 100 % du taux de taxation des
municipalités.
M. Saintonge: Est-ce qu'il y en a d'autres qui seraient dans la
même situation que le gouvernement?
M. Marcoux: Pardon!
M. Saintonge: Il y aurait peut-être des contribuables qui
seraient dans la même situation que le gouvernement.
M. Marcoux: Non, parce que les contribuables ne paient pas sur la
base du taux global de taxation, ils paient sur le taux de chaque taxe de
services et sur le taux de la taxe foncière. (11 h 30)
M. Saintonge: On prend bonne note de votre réponse, mais
il reste quand même qu'au gouvernement actuel, peu importent les
ministres, on parle toujours du souci, du plus grand respect possible des
principes de base de la réforme de la fiscalité municipale.
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: Un des principes de base était que le
gouvernement devenait un contribuable à part entière, qu'il
paierait ses "en lieu" de taxes sur tous ses immeubles dans un délai de
cinq ans. Les municipalités ont accepté cette réforme, en
principe, à cause de cela. Qu'il y ait des surplus, actuellement, qu'il
y ait un taux d'endettement qui est moindre, c'est une bonne administration
municipale possiblement qui le permet. On n'a pas à les pénaliser
par rapport aux engagements antérieurs du gouvernement, à mon
point de vue. Et si le gouvernement...
M. Marcoux: On ne les pénalise pas. Leurs
dépenses...
M. Saintonge:... se glorifie de la réforme
municipale...
M. Marcoux:... ont augmenté de 60 % et la hausse des taxes
locales a été de 32 % ou 33 %. Alors...
M. Saintonge: C'est un des principes de base de la réforme
et je le note ici.
M. Marcoux: On ne pellette vraiment pas notre neige dans la cour
des municipalités.
M. Saintonge: Non. Mais, dans certains cas, les
municipalités, cependant, sans que vous ne fassiez cela, se sentent de
plus en plus en danger par rapport à l'attitude du gouvernement qui veut
leur refiler des factures en disant: Vous avez justement une bonne santé
financière. Vous avez des surplus, etc. Si la fiscalité
municipale a été aussi bonne que cela pour les
municipalités, dans certains cas, tant mieux! C'est un choix du
gouvernement. C'est une réforme que le gouvernement a
réalisée, qui a eu des effets positifs. Dans certains autres cas,
il peut y avoir eu des effets négatifs. Je rencontrais des
représentants de municipalités qui, justement, me parlaient de
certains effets négatifs de la réforme municipale à leur
égard. Cela peut être possible.
M. Marcoux: Il y en a qui payaient 0, 30 $ les 100 $
d'évaluation en taxes. S'ils ont monté à 0, 63 $, ils ne
trouvent pas cela avantageux, bien sûr.
M. Saintonge: Non, mais en tout cas...
M. Marcoux: Mais de là à dire que c'est injuste...
Je veux vous donner un
exemple.
M. Saintonge:... je veux parler du principe de base.
M. Marcoux: J'ai lu le budget de la ville de Québec -
même sur le principe de base - de 1985, où le maire de
Québec a réussi à faire un budget sans hausse de taxes.
Pourquoi a-t-i! pu le faire? C'est que les "en lieu" de taxes du gouvernement
augmentent de 10 % cette année, dans la ville de Québec. C'est
pour cela qu'il a réussi è faire un budget sans hausse de taxes.
Quand on regarde l'évolution depuis cinq ans, les "en lieu" de taxes que
le gouvernement paie ont augmenté beaucoup plus que l'inflation. Pour
l'ensemble des municipalités, quand on regarde les "en lieu" de taxes
que le gouvernement du Québec paie aux municipalités depuis cinq
ans, ils ont augmenté plus que l'inflation à chaque année,
alors que les municipalités ont augmenté leurs taxes locales
moins que l'inflation.
Alors, la réforme de la fiscalité, sa structure fait que
le gouvernement augmente de plus en plus, proportionnellement, ses transferts
fiscaux aux municipalités et améliore leur situation
financière de jour en jour. Vous pourrez lire les budgets des
municipalités, ce que je vous dis là se confirme.
Information et publicité
M. Saintonge: Je voudrais passer à une question
particulière sur un autre programme. Ce serait probablement le programme
4, je pense.
M. Marcoux: Dans les chiffres de Québec, les "en lieu" de
taxes de Québec, c'était 32 000 000 $ l'an dernier, cela va
être 35 000 000 $ cette année, 3 000 000 $ de plus, 10 % de plus.
Les taxes de la ville de Québec n'ont pas augmenté d'un cent, la
taxe foncière aux citoyens.
M. Saintonge: J'aurais une question à poser, M. le
Président, sur... J'ai un problème, je cherche mon dossier, je
l'avais mis de côté tantôt. Si je vais au programme 4, cela
concerne les communications...
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge:... où on a une augmentation, par rapport
à l'an dernier, de l'ordre de 36, 1 %.
M. Marcoux: Je vais vous faire distribuer à la fois le
budget de communications de l'an dernier et celui de cette année, ce qui
est prévu. La raison est bien simple, c'est que c'est une grosse
année... L'année 1985 est une année très importante
en termes de nombre de municipalités et de quantité de gens qui
sont en élections municipales. Alors, on a prévu un budget
considérable de publicité pour la participation aux
élections municipales. Deuxièmement, on veut mettre sur pied un
programme d'information spéciale pour les MRC afin qu'elles informent
davantage les élus et la population sur la préparation des
schémas. Ce sont les deux gros éléments qui font que le
budget augmente considérablement. On veut accroître l'information
et la publicité sur la préparation des schémas
d'aménagement et, deuxièmement, comme c'est une grosse
année électorale municipale, on a considérablement
augmenté le budget de publicité pour inviter les citoyens
à participer aux élections municipales.
Je viens de vous faire distribuer le tableau mis è jour au 15
mars 1985 pour les dépenses de publicité de la dernière
année, pour un total de 131 000 $, et ce qui est prévu pour l'an
prochain. Voici la répartition: 12 000 $ pour sensibiliser les
clientèles spécialisées à l'urbanisme et à
l'aménagement par le biais de revues spécialisées; 84 500
$ pour amener la population à participer à la phase de
sensibilisation concernant la mise en place d'un schéma
d'aménagement des municipalités régionales de
comté; un autre gros montant pour sensibiliser le grand public aux
causes et aux dangers d'incendie par une campagne dans les journaux et à
la radio, soit 30 000 $; semaine de prévention des incendies, 20 000 $;
pour favoriser une plus grande participation à la formation des cours de
pompiers, pour le programme de formation des pompiers, 10 000 $; 100 000 $ pour
la consolidation de la réforme de la démocratie municipale, qui
est une des priorités du ministère, 100 000 $, donc, pour amener
les citoyens à réaliser l'importance de la municipalité
comme agent de gestion du milieu et à participer aux prochaines
élections municipales; 6000 $ pour la publicité de soutien aux
expositions, congrès et salons, et 20 000 $ pour la publicité de
soutien concernant les programmes de subventions générant de
l'emploi: travaux communautaires, stages en milieu de travail, programmes qui
sont disponibles aux municipalités.
Alors, vous avez la répartition, pour les deux années, des
budgets d'information et de publicité. C'est parce que vous n'avez pas
la liste des publications régulières du ministère,
Mini-Express et la revue Municipalités.
M. Saintonge: Dans certains cas, les dépenses pour la
publicité s'appliquent aux municipalités. Je regarde cela:
semaine de prévention des incendies, démocratie municipale. C'est
un programme d'information aux
citoyens comme tels, par la voix des municipalités,
souventefois.
M. Marcoux: Ce sont souvent des dépliants, ce sera de la
publicité à la radio ou à la télévision.
Toutes sortes de moyens. Il y a beaucoup de dépliants qui sont
imprimés par la Direction générale de la prévention
des incendies, etc. Il faut dire qu'il y avait certains stocks
épuisés. Une des priorités du ministère, à
la Direction générale de la prévention des incendies, est
de faire en sorte que les municipalités adoptent de plus en plus des
règlements sur les détecteurs de fumée. On sait
qu'actuellement environ le tiers des municipalités ont des
règlements à ce sujet, et on constate une très grande
diminution des incendies et des effets des incendies dans ces
municipalités. On veut faire une campagne spéciale, par exemple,
sur l'utilité pour les municipalités d'adopter des
règlements sur les détecteurs de fumée, etc. C'est le
genre de mesures qu'on prend.
M. Saintonge: Pour les communications comme telles, maintenant,
combien de personnes de votre cabinet s'occupent du secteur des
communications?
M. Marcoux: J'ai mon attaché de presse.
M. Saintonge: Seulement un attaché de presse? Vous n'avez
pas d'attachés politiques autres que... ?
M. Marcoux: Non.
M. Saintonge: Avez-vous des agents d'information qui s'occupent
de publicité?
M. Marcoux: Non.
Le zonage agricole et les municipalités
M. Saintonge: Non plus? C'est peut-être mieux qu'il n'y en
ait pas, M. le député!
Puisque la question de la publicité est réglée,
j'aurais une question concernant les problèmes de zonage agricole. On
sait qu'il y a eu certaines déclarations du ministre, je vais retrouver
les endroits exacts... Je voulais souligner le fait que, concernant
l'amélioration possible de la Commission de protection du territoire
agricole, dans les cas qui lui sont soumis, il y a certaines
représentations qui ont été faites par l'Union des
municipalités du Québec, entre autres. On voulait que certains
critères soient applicables par la commission et qu'on précise
ces critères dans une perspective d'aménagement plus globale, en
tenant compte de certains impératifs d'ordre économique ou social
d'environnement ou d'aménagement. Le ministre aurait rencontré,
en novembre dernier, des représentants de la MRC d'Avignon et de la MRC
de Bonaventure. Il y a eu certaines représentations relativement
à des critiques sur la loi 90, et le ministre aurait dit que les
critères de la loi 90 devraient être révisés parce
que des dispositions de cette loi empêchent la réalisation de
certains projets. Vous aviez parlé à ce moment-là, selon
ce qu'on a pu lire dans les journaux, de l'assouplissement important qui
pouvait être apporté à la loi 90. Je ne sais pas si cela
vous rappelle un souvenir. On a pu lire, dans le journal L'Aviron du 6 novembre
1984, certains engagements du ministre reconnaissant la nécessité
d'apporter un assouplissement à la loi. Ma question est: Dans quel sens
vos recommandations pourraient-elles aller dans ce cadre?
M. Marcoux: Quand je suis arrivé au ministère et
que j'ai fait le tour des unions et de plusieurs municipalités
régionales de comté, on m'a indiqué - je l'ai dit à
plusieurs reprises - qu'une des orientations qu'on voulait que je prenne
à titre de ministre, c'était de faire de la coordination
interministérielle. On identifiait deux ministères en particulier
où les relations entre les municipalités et les ministères
posaient des problèmes: le ministère de l'Environnement, d'une
part, et le ministère de l'Agriculture, d'autre part.
En ce qui concerne l'Environnement, le ministre est venu à trois
reprises à la table Québec-municipalités. Une
première fois pour parler des amendements à la Loi sur la
qualité de l'environnement adoptés en juin dernier à
l'Assemblée nationale; une deuxième fois pour parler du programme
d'assainissement des eaux, du règlement sur l'eau potable et de la
réglementation en général du ministère de
l'Environnement, qui pouvait avoir des effets sur le monde municipal et, en
novembre dernier, pour parler de la Loi sur la mise en valeur du milieu
aquatique ainsi que du programme Berges neuves. Je pense pouvoir dire que les
rapports entre le monde municipal et le ministère de l'Environnement se
sont améliorés considérablement... se sont
améliorés, en tout cas, au cours de la dernière
année.
En ce qui concerne l'autre problème identifié par le monde
municipal, c'est-à-dire les relations entre le ministère de
l'Agriculture et le monde municipal, le ministre est venu à la table
Québec-municipalités, lors d'une rencontre qui a duré
environ trois heures, pour parler de la situation de l'agriculture en
général par rapport au milieu municipal et des
préoccupations du ministère de l'Agriculture, pour faire en sorte
que les municipalités, dans toute la mesure du possible, par leurs
mesures réglementaires et tout cela, ne
défavorisent pas l'expansion agricole au
Québec.
(11 h 45)
Deuxièmement, il a été largement question de
l'harmonisation de la loi 90 et de la loi 125. Or, je peux vous dire que le
travail se poursuit à cet égard et, dans le discours inaugural de
l'automne dernier, M. Lévesque a annoncé des amendements à
la Loi sur la protection du territoire agricole. À l'occasion des
amendements à la Loi sur la protection du territoire agricole, nous
comptons faire en sorte d'améliorer la situation en ce qui concerne le
zonage agricole par rapport au rôle que les municipalités ou les
MRC en particulier pourraient devoir y jouer.
Cela touche l'aspect légal, mais il y a l'aspect administratif
qui est important. Récemment, il y a environ un mois, un mois et demi,
j'ai écrit à l'ensemble des maires du Québec, des
secrétaires-trésoriers et des directeurs généraux
pour leur faire connaître un service qui existe au ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation et j'ai
été renversé de voir qu'il était très peu
connu, même par des communautés régionales très
importantes. J'ai envoyé une lettre où j'ai fait part de
l'existence de la Direction de la protection du territoire agricole, où
des fonctionnaires du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation peuvent aider, conseiller les municipalités
lorsqu'elles ont des projets d'équipements municipaux qui pourraient
devoir s'établir en zone verte en particulier.
Je pense que, là aussi, il y a eu une amélioration
considérable des rapports entre les municipalités et le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, en
particulier la Direction de la protection du territoire agricole.
Dans cette lettre, j'étais très clair, très
précis. Lorsque vous avez un projet d'épuration des eaux avec le
site d'épuration des eaux qu'il faut, un projet de construction
d'aréna, de centre de loisirs, etc. et que vous pensez qu'il peut
empiéter sur la zone agricole, lorsque vous donnez un mandat - je
devrais même précéder cette phrase d'une autre - c'est que
la municipalité qui décide de construire un équipement
municipal, confie un mandat à un ingénieur pour préparer
des plans, faire une localisation, etc.
Or, cela fait 20 ans que les ingénieurs sont habitués
à faire affaires avec la Direction de l'environnement dans le temps, au
ministère des Affaires municipales, et maintenant avec le
ministère de l'Environnement. C'est tout naturel pour un
ingénieur de se préoccuper des critères et des exigences
du ministère de l'Environnement sur la qualité, la grosseur des
tuyaux, toutes les contraintes de la protection de l'environnement; mais comme
la Loi sur la protection du territoire agricole est quand même
relativement récente, ce n'est pas tout aussi naturel pour les
municipalités, lorsqu'elles confient un mandat à leur
ingénieur municipal ou à un ingénieur de la pratique
privée pour développer un équipement municipal, de lui
dire: Mets à une même table en même temps... C'est ce que
j'ai proposé aux munipalités, lorsqu'elles confient un mandat
à un ingénieur, c'est-à-dire de demander à cet
ingénieur de mettre à une même table, en même temps,
des gens du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation et du ministère de l'Environnement pour qu'ils essaient
de trouver la solution qui satisfasse aux règles de l'environnement,
mais qui en même temps soit la moins pénalisante par rapport
à la protection du territoire agricole.
Je peux vous assurer que cette nouvelle approche, de mettre le monde
à une même table, qu'on a expérimentée dans des
grands projets comme le gazoduc, cette approche est en train de donner des
fruits positifs. Je veux donner l'exemple du gazoduc parce que c'est vraiment
un exemple passionnant.
Les premiers projets de Gaz Métropolitain et d'autres compagnies
qui voulaient développer le gazoduc au Québec étaient de
passer en plein dans la zone agricole. Les agriculteurs pensaient qu'ils
pourraient se brancher sur cela directement et se mettre à vendre du gaz
et des choses du genre. Certains paniquaient parce que le gazoduc passait sur
leur terre agricole, d'autres y voyaient un bénéfice
éventuel miraculeux. Ce qui a été fait, c'est que le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, te
ministère de l'Environnement et la compagnie de gaz se sont mis à
une même table et ils ont négocié un parcours du gazoduc.
Ils l'ont négocié, autant que possible, le long, par exemple, de
l'autoroute 40 ou même dans les emprises publiques, ce qui a
évité des problèmes agricoles, des problèmes
d'environnement, à la satisfaction de tout le monde. Le gazoduc s'est
construit dans les délais prévus et même, peut-être,
qu'il s'est construit plus vite alors qu'on craignait que cela prenne des
années à cause de tous les problèmes de permis
d'environnement, de permis dans le monde agricole. Évidemment, c'est un
grand projet national. C'est la même méthode que j'ai
proposée au monde municipal dans l'approche des dossiers et cela
fonctionne.
M. Saintonge: Ce sont des assouplissements à la loi que
vous avez...
M. Marcoux: Non, c'est parce que... Bien oui.
M. Saintonge: On est dans les services qui existent...
M. Marcoux: Vous êtes maître de la question, je peux
être maître de la réponse aussi. Vous savez, c'est notre
vieille habitude parlementaire. C'est-à-dire que le problème
agricole... Je pense que, dans le problème des relations entre
l'agriculture et le monde municipal, il y a les amendements législatifs
qui peuvent aider à régler des situations. Mais il n'y a pas
seulement les amendements législatifs. Il y a le fonctionnement d'une
machine administrative. Dans le fonctionnement de la machine administrative, il
y a des "habitus" qui ont été pris depuis deux décennies
par le monde des ingénieurs au Québec et par le monde municipal,
qui doivent être modifiés pour tenir compte de la priorité
que le gouvernement du Québec accorde à l'agriculture et qu'il
accorde au zonage agricole, en particulier.
Alors, tous les problèmes qu'on peut régler par la voie
administrative, réglons-les par la voie administrative. Quant aux
amendements administratifs, je vous ai dit que, dans le cadre des amendements
à la loi 90, nous travaillons à l'harmonisation de la loi 90 et
de la loi 125.
M. Saintonge: Est-ce qu'il y a une date de prévue pour ces
amendements, éventuellement, ou ces assouplissements? Cela avait
été annoncé dans le discours inaugural. Est-ce que
l'état des discussions actuelles qui ont lieu au Conseil des
ministres...
M. Marcoux: II y a des discussions qui ont eu lieu jusqu'à
maintenant, etc. Quant au discours inaugural, pour le réaliser, on a
jusqu'au 13 avril 1986...
M. Saintonge: Ou moins.
M. Marcoux:... ou moins. Mais j'espère que, dans les
prochaines semaines, l'Assemblée nationale sera saisie d'un projet de
loi concernant les amendements à la Loi sur la protection du territoire
agricole et, en même temps...
M. Saintonge: Il y a rien de précis sur lequel vous pouvez
nous informer.
M. Marcoux: Pour les dossiers qui dépensent exclusivement
de moi, quand je dis incessamment, c'est incessamment. Comme c'est un dossier
interministériel et que cela doit aller au Conseil des ministres, etc.,
je ne peux pas vous donner de date précise. Mais, normalement, on peut
s'attendre que ce soit dans les prochaines semaines.
Aide et surveillance administratives et
financières
M. Saintonge: Je voudrais passer à quelque chose qui
pourrait peut-être se situer dans le programme 2, je pense: Aide et
surveillance administratives et financières.
Quand nous avons analysé, non pas analysé, mais lors de
l'adoption de la loi 4, je pense, la loi du ministère comme telle, on a
vu qu'il y a des possibilités de demandes d'enquête qui peuvent se
faire par le ministère dans certaines municipalités, sur demande,
sur décision du ministre et tout cela. Qu'advient-il quand une demande
d'enquête est présentée au ministère et que
l'enquête est faite, effectivement? Est-ce que le rapport d'une telle
enquête est rendu public ou est-ce que le ministre va informer les
citoyens qui ont demandé une telle enquête du résultat de
l'enquête?
M. Marcoux: Le jugement sera porté selon chaque dossier et
la nature des informations qui sont transmises, etc. Je peux vous dire que,
à ma connaissance, je n'ai pas eu à vivre cette expérience
de l'application de cet article de la loi 4 depuis qu'elle est en vigueur,
depuis le 1er janvier 1985. Mais la façon dont cela va se passer, cela
dépend de la nature de l'enquête.
Dans le passé, j'en ai eu avant la loi 4, lorsqu'il y a eu des
enquêtes de faites dans une municipalité. Je prends l'exemple de
Chertsey dont on a déjà parlé ensemble. On écrit au
conseil municipal, etc. Si c'est un comité de citoyens qui nous a
demandé de faire enquête, on communique aussi avec lui pour lui
faire part des résultats. Cela ne veut pas dire qu'on transmet le
rapport de l'enquête. Il y a une évaluation qui doit être
faite, je pense, dans chaque dossier; ils n'ont pas tous la même
importance. Je pense qu'il faut examiner cas par cas, puisque ce sont des
enquêtes cas par cas. La réaction du ministère et du
ministre doit être cas par cas. Disons qu'il n'y a pas de règles
jusqu'à maintenant. Je ne pense pas qu'il soit possible d'en faire non
plus.
M. Saintonge: Par exemple, c'est un cas sur lequel on a
attiré mon attention, dans la municipalité de Péribonka du
comté de Roberval, où il y a eu une demande d'enquête sur
le maire et un ou deux conseillers...
M. Marcoux: Je ne suis même pas informé de cela.
M. Saintonge: Il y aurait eu une enquête et, finalement, le
résultat de l'enquête... Les gens ne sont pas
nécessairement informés du résultat de l'enquête,
ils voudraient tenter d'avoir une copie du rapport, de savoir ce qui s'est
passé à la suite de leur...
M. Marcoux: Vous dites qu'il y a eu une demande
d'enquête?
M. Saintonge: II y a eu une demande d'enquête.
M. Marcoux: Il y a une enquête qui a été
faite?
M. Saintonge: Oui, sur une question de conflits
d'intérêts par rapport au maire et un ou deux conseillers...
M. Marcoux: D'accord.
M. Saintonge:... de l'endroit. Maintenant, l'enquête a
progressé, j'imagine, au ministère. Les personnes qui avaient
demandé une enquête l'avaient sollicitée pour que le
ministère regarde ce qui se passait attentivement; elles n'ont pas eu
les résultats de cette enquête. On voudrait bien savoir, par
exemple, ce qui est arrivé exactement? Le rapport de l'enquête a
donné quoi? Cela pourrait être intéressant pour les
contribuables qui ont soulevé des points au ministère d'avoir le
résultat de leur demande, le résultat de l'enquête
menée dans cette municipalité sur des irrégularités
qu'on aurait pu signaler à l'attention de l'enquêteur.
M. Marcoux: Dans le cas de Péribonka, ni moi ni ceux qui
m'accompagnent ne sont informés qu'on a fait une enquête ou qu'il
y avait eu une demande d'enquête. C'est possible qu'il y ait eu une
lettre des citoyens qui nous a été transmise. Elle a
été transmise au service de la vérification. On a
peut-être envoyé un fonctionnaire pour examiner l'ensemble du
dossier. Compte tenu des rapports qu'on nous a faits, on a écrit soit au
conseil municipal ou au maire, mais, dans le cas que vous citez, ce n'est pas
une enquête en vertu de l'article 4 de la loi.
M. Saintonge: On en avait parlé au moment...
M. Marcoux: Oui, c'est ça. Je me souviens très
bien.
M. Saintonge: Ce que j'ai noté tantôt par rapport
à la loi 4, c'est qu'on avait parlé des enquêtes possibles.
À un moment donné, ce que j'avais porté à
l'attention du ministre, c'est qu'il y avait un pouvoir assez large
d'enquête qu'on voulait amener et je pense que la loi avait
été modifiée dans le sens qu'après une
enquête un rapport devait être fait, de toute façon, au
ministre. Il y avait même eu des dispositions où, dans certains
cas, le rapport était publié, etc. C'est un cas, j'imagine, qui
peut être analogue. Je ne sais pas si c'est dans le cadre précis
de cet article. D'après ce que j'ai pu comprendre, c'est peut-être
avant la loi 4. Cela remonte avant la loi 4. La demande d'enquête a eu
lieu. Les citoyens qui ont demandé l'enquête ou ceux qui se sont
regroupés pour demander une telle enquête voudraient bien avoir
certains résultats.
On m'informe, finalement, qu'il y a même eu une demande... Il y a
eu une enquête policière qui a été confiée
à un service en particulier, mais les gens qui ont demandé
l'enquête ne savent pas ce qui se passe. Ils voudraient connaître
les résultats.
M. Marcoux; L'enquête policière aurait
été faite à la demande du ministère des Affaires
municipales?
M. Saintonge: Pardon?
M. Marcoux: L'enquête policière aurait
été faite...
M. Saintonge: Oui, semble-t-il. L'enquêteur du
ministère qui est allé sur les lieux a fait un rapport et ce
rapport a été confié pour enquête à la
Sûreté du Québec, division des crimes économiques,
selon ce qu'on me dit. Le dossier suit son cours. Mais les citoyens qui ont
demandé l'enquête en question, qui ont dénoncé une
certaine situation de fait...
M. Marcoux: II n'ont pas eu de nouvelles?
M. Saintonge: Ils n'ont jamais eu de nouvelles. Ces gens
voudraient bien tenter...
M. Marcoux: Vous leur direz une chose, c'est que, pour avoir des
nouvelles, ils seraient mieux de s'adresser à nous autres que de
s'adresser à l'Opposition.
M. Saintonge: Ils l'ont demandé. Le ministre peut me
répondre...
M. Marcoux: En tout cas, je vous dis: Je ne me souviens pas
d'avoir eu une lettre des citoyens de Péribonka. La personne qui
m'accompagne et le bureau du sous-ministre non plus n'ont jamais eu de lettre
à leur connaissance ou d'appels de citoyens de Péribonka qui
aient demandé une enquête. Cela ne veut pas dire que ce n'est pas
vrai qu'il y a eu une demande d'enquête.
M. Saintonge: Je m'informerai pour savoir exactement. Je ne peux
pas vous dire aujourd'hui même que la copie du rapport d'enquête
existe et qu'on n'a pas voulu la donner ou informer les citoyens du
résultat de l'enquête. C'est ce qu'on m'a rapporté. Je vous
donnerai les coordonnées exactes.
M. Marcoux: Pour donner un rapport d'enquête comme
ça, il faudrait que ce soit fait par le sous-ministre ou par moi,
normalement.
M. Saintonge: C'est ma question principale, je prends cela
à titre d'exemple, cela me rappelait la discussion que nous avions eue
lors de l'étude de la loi 4. Si un comité de citoyens ou un
groupement de citoyens demande justement au ministère, signale des
irrégularités, selon leur point de vue, peut-être que
l'analyse de la situation pourra conclure qu'il n'y a rien d'irrégulier,
mais, dans d'autres cas, cela peut mener à quelque chose
d'irrégulier. Ces gens, j'imagine, qui ont suivi l'administration
municipale, qui en sont informés, qui ont voulu voir ce qui arrivait,
qui ont soumis au ministre ou à la commission ou, disons, au service du
ministère en question les irrégularités, selon leur point
de vue, demandant qu'une enquête soit faite, est-ce que ces gens ne
devraient pas au moins être informés du résultat de
l'enquête, suivant les prétentions qu'ils ont
soulevées?
M. Marcoux: Je pense qu'il est absolument normal que ces gens
aient une réponse à la suite de l'enquête faite. Pour moi,
quand je dis qu'il est normal qu'ils aient une réponse, cela ne veut pas
dire qu'ils aient le rapport de l'enquête parce que je sais, pour avoir
connu d'autres dossiers dans le passé, non pas comme ministre des
Affaires municipales, je pense qu'il ne va pas toujours de soi, s'il y a des
enquêtes qui peuvent être faites pour un nombre de citoyens par le
ministère, que le rapport de l'enquête soit communiqué ou
rendu public, etc. Mais que ces gens-là aient des nouvelles pour savoir:
Y a-t-il eu enquête? Est-elle terminée? Y a-t-il eu des
recommandations de faites? Qu'arrive-t-il? Cela m'apparait absolument normal.
Il y a évidemment un jugement à porter, mais ce que je peux vous
dire, c'est qu'on va faire sortir le dossier. (12 heures)
M. Saintonge: D'accord. Je ne veux pas aller plus loin que
nécessaire, mais on se souvient de l'an dernier, dans le cas de
Chertsey, te rapport d'enquête avait même recommandé une
tutelle; ce rapport était sorti quatre ou cinq mois après que la
recommandation de l'enquête avait été faite au ministre.
Puisque c'est arrivé...
M. Marcoux: À ce moment-là, j'avais écrit au
conseil municipal. Cela avait été public, compte tenu des faits;
j'avais écrit au conseil municipal lui demandant de faire la lecture de
la lettre que je lui transmettais lors d'une réunion du conseil
municipal.
M. Saintonge: Mais il y a eu un délai pour les gens entre
la demande d'enquête et le résultat, c'est-à-dire les
recommandations pour souligner des points importants de non-conformité
à la loi, la possibilité de tutelle qu'on suggérait. Si
les gens l'ont su au mois d'août ou de septembre, comme les
élections étaient en novembre, il y a eu un impact à deux
mois des élections.
M. Marcoux: Je peux vous assurer que dans le cas de Chertsey, il
y a eu deux étapes. Il y a eu une première enquête
très sommaire nous montrant qu'il y avait quelque chose. C'est à
partir de ce moment-là qu'il y a eu une enquête plus approfondie
en scrutant les documents de la municipalité, les contrats, les
soumissions, les règlements municipaux, les séances du conseil,
les procès-verbaux, etc., et qu'il n'y a pas eu de retard par la suite.
Je ne voudrais pas qu'on laisse entendre que le ministre des Affaires
municipales aurait reçu un rapport, mettons, en janvier et aurait
tellement traîné à y donner suite que, finalement, il ne
valait plus la peine de faire une tutelle et que j'aurais recommandé
d'attendre l'élection pour que les citoyens règlent le
problème. En tout cas, en ce qui me concerne, de mémoire, cela
n'a traîné ni au ministère ni à mon bureau.
Dès que le deuxième rapport d'enquête a été
fait, on a lui a donné suite; évidemment, il y avait un jugement
d'opportunité pour savoir: Est-ce qu'on fait une tutelle pour quelques
mois ou si on informe le conseil municipal de toutes les
irrégularités et qu'on laisse les citoyens régler le
problème eux-mêmes? Je suis allé du côté de
cette orientation et je ne le regrette pas.
M. Saintonge: J'attends le suivi là-dessus pour les gens
de Péribonka. J'aviserai le ministre en conséquence. Je ne
voulais pas" non plus affirmer que cela traînait nécessairement
dans le cas de Chertsey. Lorsque l'enquête est terminée, cela va
au bureau du ministre, il se produit certains délais pour les lettres
qui parviennent à la municipalité sur le contenu même du
rapport d'enquête. Si un inspecteur suggère, vu les circonstances,
d'en arriver, par exemple, à une tutelle, s'il faut quatre ou cinq mois
avant que, finalement, les gens qui ont demandé l'enquête, qui ont
suivi cela, en soient informés, il est évident que cela peut
faire en sorte, le délai avant les élections étant plus
restreint, que ces gens-là vont moins insister pour que, par exemple, la
tutelle soit mise en place, etc. C'est dans ce sens que je voulais le noter et
qu'il m'apparaît essentiel que ceux qui ont demandé une
enquête du ministère puissent être informés des
résultats pertinents.
Le terrain de golf de Saint-Césaire
Une question, M. le ministre, sur un autre dossier - le temps avance
rapidement -qui est sûrement soumis à votre attention -je sais que
le député d'Iberville qui est
devant moi sera sûrement intéressé - c'est le cas de
Saint-Césaire où les citoyens ont demandé de tenter de
régler le problème du terrain connu sous le nom de "golf
municipal". La situation avait été soumise -il y a quelques
années que cela dure... Même la Commission municipale, par
l'intermédiaire du juge Beaulieu et de M. Trottier, membres en date du
13 novembre 1979, avait fait part de certaines recommandations, de certaines
possibilités pour tenter de régler le dossier. Certaines avenues
étaient recommandées dont l'une était une entente
intermunicipale, une autre était l'annexion d'une partie du territoire
pour en arriver, finalement, à ce que le terrain de golf soit dans la
municipalité; cela pouvait régler d'autres problèmes.
Finalement, l'une des façons de procéder était un projet
de loi privé. Disons qu'à cet égard c'étaient des
propositions. La municipalité avait quand même examiné
antérieurement la possibilité d'ententes intermunicipales; cela
avait achoppé. La municipalité avait tenté de
procéder par voie d'acquisition de terrains, éventuellement par
expropriation, afin de régler son problème; cela a
achoppé. On a tenté de présenter un projet de loi
privé et il semblerait que la position du ministre serait de ne pas
l'accepter. Est-ce que le ministre pourrait me donner davantage son opinion
là-dessus?
M. Marcoux: La raison pour laquelle j'ai dit à
Saint-Césaire que je ne pourrais pas recommander l'adoption d'un projet
de loi privé est bien simple, c'est parce que c'est devant les
tribunaux. Il y a eu un premier jugement et c'est en appel. Le projet de loi
privé aurait eu pour effet précisément de décider
ce qui était devant les tribunaux. Or, l'habitude de cette commission
parlementaire - que je partage entièrement - est toujours de mettre une
clause, lorsqu'on fait des projets de loi privés, indiquant que les
causes pendantes devant les tribunaux suivent leur cours. Cela aurait
été un projet de loi inutile, il aurait été sans
effet. On aurait pu l'adopter, mais en ajoutant la clause que les causes
pendantes devant les tribunaux ne sont pas altérées par le projet
de loi. Le problème était insoluble. C'est la seule raison, c'est
une raison juridique qui fait que je ne pouvais dire à
Saint-Césaire de venir avec un projet de loi pour qu'on l'adopte.
Même si on l'avait adopté, il aurait été sans
effet.
M. Saintonge: Mais la question du projet de loi privé,
cela avait comme conséquence indirecte de rendre ni plus ni moins que
caduques les poursuites puisque, si la municipalité venait à
régler le problème et que les terrains en question étaient
considérés comme des terrains appartenant à la
municipalité, les investissements qui pouvaient être faits
potentiellement sur ces terrains, disons, en matière de loisirs,
pouvaient être valides et certains engagements municipaux auraient pu
être renouvelés d'une certaine façon.
Dans le cas présent, je ne pense pas que le recours judiciaire
est un recours collectif, c'est une demande de recours collectif qui est en
appel. Il est présenté par un certain nombre de citoyens qui,
selon mes informations, est minime. Une des raisons de la décision
rendue en première instance sur la demande de recours collectif est
qu'on mettait en doute, je pense, non pas la légitimité, mais la
représentativité des citoyens en question.
Maintenant, il reste que, dans la ville de Saint-Césaire,
concernant cette question, il semble bien qu'un nouveau groupe, la Ligue des
électeurs de Saint-Césaire, est en place maintenant et plusieurs
de ses citoyens, 1500 citoyens, ont signé une pétition pour que
ce problème soit réglé le plus rapidement possible,
puisque cela traîne déjà depuis un certain nombre
d'années. Depuis 1975, justement. On ne s'est rendu compte du
problème que quelques années plus tard. Je ne pense pas que le
projet de loi privé pourrait avoir pour effet...
M. Marcoux: L'avis juridique que j'ai eu est très clair
à cet effet. La cause devant les tribunaux conteste le pouvoir de la
municipalité de faire des règlements d'emprunt pour faire ce
qu'elle a fait. Or, le projet de loi privé vise à
légaliser des règlements d'emprunt pour faire ce qu'elle a fait.
Adopter le projet de loi équivaudrait à dessaisir en pratique les
tribunaux de n'importe quel jugement qu'ils pourraient porter sur la
légalité des règlements d'emprunt qui ont
été faits. Il est au même effet et, en ce sens, cela ne
préjuge pas des causes pendantes, mais les causes pendantes portent sur
le même sujet exactement ou sont au même effet.
L'avis juridique que j'ai eu est que, si on ajoutait la clause que cela
ne préjuge pas des causes pendantes, le projet de loi serait sans effet.
Alors, cette solution ne peut être retenue tant que les tribunaux n'ont
pas décidé.
M. Saintonge: Ce qui veut dire que la seule solution que le
ministre pourrait accepter d'envisager serait une entente intermunicipale,
pratiquement.
M. Marcoux: C'est une chose que nous allons examiner.
M. Saintonge: Ce n'est pas définitif. Si, par exemple, la
municipalité de Saint-Césaire en arrivait à s'entendre
avec les municipalités voisines et si cette entente était
acceptée par le ministère, elle pourrait être
ratifiée valablement.
M. Marcoux: C'est une voie qui avait été
suggérée il y a quelques années et qui avait
été refusée, à ce moment-là, par les autres
municipalités. Il semble que, maintenant, les autres
municipalités soient ouvertes à cette possibilité. Alors,
nous allons examiner la possibilité que, s'il y avait une telle entente
intermunicipale, selon ce que pourrait inclure cette entente, elle serait
ratifiée par le ministre.
M. Saintonge: Maintenant, vous avez mentionné... Cette
voie d'entente intermunicipale, qui n'a pu être réalisée,
avait été proposée par le juge Beaulieu et M. Trottier de
la Commission municipale. Le ministre mentionne qu'un avis juridique pour un
projet de loi privé semble défavorable à la
présentation d'un tel projet de loi privé. II reste quand
même que, en 1979, le rapport du juge Beaulieu recommandait, faisait
allusion...
M. Marcoux: À cette époque, le projet de loi aurait
pu être adopté...
M. Saintonge:... à la loi spéciale.
M. Marcoux:... parce qu'il n'y avait pas de causes devant les
tribunaux. Mais, quand je suis arrivé au ministère des Affaires
municipales et que j'ai voulu régler le dossier, la possibilité
d'adopter un projet de loi ne devenait plus possible parce que la cause
était pendante devant les tribunaux. Mais, au moment où la
Commission municipale a recommandé cette solution, légalement, il
aurait été possible d'adopter ce projet de loi privé.
M. Saintonge: Est-ce que le ministre a mentionné qu'il y a
une possibilité, pour Saint-Césaire, en ce qui concerne l'entente
intermunicipale? Est-ce qu'il y a d'autres avenues qui ont pu être
examinées par le ministère pour régler ce problème,
qui dure depuis presque dix ans maintenant, mais, disons, d'une façon
plus cruciale, depuis au moins six ou sept ans?
M. Marcoux: Je pense que l'entente intermunicipale est la seule,
actuellement, qui est examinable et qui est possible. Mais, en disant cela, je
dis "possible", je ne dis pas "probable", parce qu'il faut que j'examine le
dossier. Évidemment, les municipalités ne veulent pas s'engager
dans le processus d'une entente intermunicipale sans savoir d'avance si le
ministre des Affaires municipales va la ratifier. Je veux dire qu'ils ne
veulent pas travailler cinq ou six mois et se péter la gueule au
bout.
M. Saintonge: Oui, oui.
M. Marcoux: Alors, c'est cela qu'on va regarder.
M. Saintonge: Même au point de vue de l'acquisition de
terrains, éventuellement, par expropriation, pour faire en sorte que la
ville de 5aint-Césaire puisse en arriver à faire une
espèce d'annexion de territoires ou... Est-ce que, pour le ministre,
cette possibilité demeure et peut être considérée,
si la municipalité en arrivait à régler des
problèmes auxquels elle a fait face en tentant de réaliser cette
avenue?
M. Marcoux: Pour le moment, ce que l'on va examiner, c'est la
possibilité de régler le problème par une entente
intermunicipale et ce que pourrait inclure ladite entente afin que ce soit
acceptable pour le ministère.
Le Président (M. Marquis): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Si M. le député de... M.
Saintonge: Laprairie.
M. Beauséjour:... Laprairie me permet des remarques
à ce sujet, cela va peut-être l'éclairer un peu, c'est sur
la question de l'entente intermunicipale, qui a déjà
été essayée par la municipalité.
Même si on dit qu'il y a un pourcentage de citoyens qui seraient
d'accord pour un règlement du dossier, je dirais que le
développement qui a été fait, soit de faire un
développement autre que l'eau potable en dehors du territoire de la
ville de Saint-Césaire, ce n'est pas justifié.
Je vais prendre un exemple pour expliquer cette situation. Supposons que
d'une part la paroisse de Sainte-Angèle-de-Monnoir décidait de
construire un aréna dans la ville de Saint-Césaire - il y en a
déjà un dans cette ville - et que d'autre part la paroisse de
5atnt-Césaire décidait elle de construire une piscine dans la
ville de Saint-Césaire - il y en a déjà une - j'ai
l'impression que même avec l'accord d'un fort pourcentage de leurs
contribuables, ces deux municipalités ne seraient pas justifiées
d'aller construire de telles installations dans la ville de
Saint-Césaire.
S'il y a une entente intermunicipale, ils feront ce qu'ils veulent parce
que, par une telle entente, on peut faire beaucoup de choses. Dans le rapport
du juge Beaulieu, dans les propositions, bien sûr, il parle d'entente
intermunicipale. Il y a quatre solutions qui sont proposées. Si le
député qui a le dossier du juge Beaulieu peut n'en résumer
les différents aspects, cela va être plus facile que d'aller le
chercher à mon bureau. (12 h 15)
M. Saintonge: J'ai entendu parler d'une question
d'opportunité politique. Le but de ma question au ministre était
de tenter de voir la volonté politique de faire régler le dossier
rapidement. C'est cela qui est en cause. Il y a un paquet de questions.
Il reste qu'à Saint-Césaire c'est un problème qui a
été amené par une décision administrative d'un
conseil municipal qui date de quelques années. Le maire en question
n'est même plus là. De toute façon, il y avait
peut-être une chicane politique, des règlements de comptes
politiques entre l'ancien maire et certaines personnes qui sont
présentes. C'est réglé. Vous avez l'administration
municipale actuellement qui est prise avec un problème, un
investissement de presque 500 000 $, le fameux terrain de golf, peut-être
même plus que cela. Les travaux ont été
exécutés, même par certaines corvées municipales.
Vous avez ce bâtiment d'une valeur d'un demi million qui est en place et
qui ne sert pas, c'est fermé. C'est complètement ridicule.
L'administration municipale a un problème dans les mains et elle veut le
régler pour tenter de donner satisfaction aux citoyens de
Saint-Césaire et aussi afin que les investissements publics puissent
servir à des fins propices. On n'investit pas 500 000 $ pour laisser
cela et garder cela fermé longtemps. C'est ça le problème.
Cela prend une volonté politique pour régler le dossier.
Le but de ma question est de demander au ministre s'il est prêt
à tenter d'apporter une solution à ce dossier. Si un projet de
loi privé a été refusé et n'a pas été
patronné par le député du coin, et peut-être pas par
d'autres non plus pour certaines autres raisons, je ne veux pas en discuter
fondamentalement. Ma question s'adressait au ministre pour tenter de voir la
volonté éventuelle du gouvernement de donner satisfaction non
seulement au conseil actuel de Saint-Césaire, mais à plus de 1500
citoyens qui veulent que ce dossier qui a assez traîné puisse
être réglé, que les investissements faits à
même les fonds publics puissent servir aux gens du milieu. C'est le point
que je voulais soulever.
M. Beauséjour: C'était justement dans le sens qu'il
faut respecter les responsabilités des municipalités sur le
territoire desquelles des équipements de loisirs sont installés,
Sainte-Angèle-de-Monnoir et Saint-Césaire paroisse, où il
y a des équipements de loisirs qui ont été
installés par une autre municipalité. Aussi, à la limite,
quand on arrive avec un projet de loi privé, si la ville de
Saint-Césaire, qui a toujours l'intention de poursuivre et de faire un
golf à cet endroit, croit à la rentabilité d'un golf,
qu'elle réussisse, à ce moment-là, à convaincre les
deux municipalités sur le territoire desquelles elle...
M. Saintonge: C'est votre opinion, M. le député, ce
n'est pas l'opinion de la ville. Ce sera alors une question politique à
débattre.
M. Beauséjour: Exact. M. Saintonge: D'accord.
M. Beauséjour: C'est sûr que ce n'est pas l'opinion
de la ville. Mais je me dis qu'il y a une loi municipale qui doit être
respectée. Quand on installe des équipements de loisirs chez des
voisins, il faut respecter les gens chez qui on est et il faut leur demander
l'autorisation. Si on a fait les travaux... Au moins l'autorisation
après, pour voir s'ils sont d'accord. Dans le cadre de l'administration
de l'équipement qu'il y a là, je suppose que la Loi sur les
cités et villes doit au moins permettre de subvenir à l'entretien
des édifices qui sont là. Pour ce qui est des taxes municipales,
c'est sûr que cela reste des points d'interrogation à savoir qui
doit payer les taxes municipales où se trouvent ces
édifices-là. Aux Affaires municipales, ce sont toutes des choses
qui doivent être regardées attentivement.
L'assainissement des eaux
M. Saintonge: M. le Président, j'aurais peut-être
deux ou trois questions finales avant de passer la parole à mon
confrère. L'assainissement des eaux. Le programme des primes à
l'accélération se termine le 31 mars 1986. Est-ce que le ministre
a l'intention de discuter avec son confrère du ministère de
l'Environnement et le Conseil des ministres pour pouvoir annoncer aux
municipalités si le gouvernement a l'intention de prolonger ce programme
au niveau du pourcentage supplémentaire payé par le gouvernement,
c'est-à-dire pour aller jusqu'à 90 % des investissements? Est-ce
l'intention du ministre de faire des représentations dans ce sens au
Conseil des ministres, considérant que plusieurs des
municipalités ont souhaité que le programme en question soit
prolongé?
M. Marcoux: J'ai l'intention de continuer à en discuter
puisque j'ai déjà eu l'occasion d'en discuter avec mon
collègue du ministère de l'Environnement. Je peux vous avouer que
nous sommes sensibles aux représentations du monde municipal à
cet égard. Les discussions se poursuivent dans un climat positif. Mais
je ne sais pas quelle sera la nature de la décision du gouvernement
à cet égard. Je pense que, pour le moment, les
municipalités doivent tout faire pour accélérer leurs
travaux pour en profiter d'ici le 31 mars 1986.
M. Saintonge: D'accord. Concernant la question de
l'assainissement des eaux, un dossier qui était en discussion, en
suspens et
qui a été soulevé à plusieurs occasions lors
du débat sur la loi 38 et ultérieurement à cela, c'est
toute la question d'ententes fédérales-provinciales pour ce qui
est d'une possibilité de financement du gouvernement
fédéral au chapitre de l'assainissement des eaux pour les
municipalités du Québec. Est-ce que ce dossier a
progressé?
M. Marcoux: Non, en ce sens que, pour le gouvernement
fédéral, dans les rencontres entre le ministre
fédéral de l'Expansion industrielle régionale, dans le
renouvellement de l'entente Canada-Québec, il était clair que des
types de projets qui avaient priorité ou des secteurs dans lesquels il y
aurait des ententes, ces secteurs où on en a déjà conclu -
par exemple dans le secteur de la forêt, des communications, du
développement touristique, peut-être de l'agriculture, du
développement technologique - mais que les équipements et les
infrastructures municipales... M. Wilson, le ministre des Finances d'Ottawa,
qui a rencontré les représentants de la Fédération
canadienne des municipalités a été, si on peut dire,
plutôt glacial sur la possibilité que le gouvernement
fédéral subventionne des équipements, dans le domaine
municipal, dans l'ensemble des provinces canadiennes.
Alors, en ce qui concerne l'assainissement des eaux, il n'y a pas...
M. Saintonge: Est-ce qu'une demande précise a
été faite au gouvernement fédéral à cet
égard?
M. Marcoux: Oui, il y a eu une demande de faite, en ce sens qu'il
y a eu la première rencontre d'orientation générale entre
le gouvernement du Québec, sur l'entente Canada-Québec, et le
gouvernement fédéral. Le gouvernement fédéral a
indiqué dans quels secteurs il souhaitait pouvoir intervenir
financièrement et le secteur des équipements municipaux ou de
l'assainissement des eaux n'est pas jugé prioritaire, pour le moment,
pour lui.
M. Saintonge: Est-ce que le gouvernement du Québec a fait
des représentations pour tenter d'orienter la décision du
fédéral vers le secteur de l'assainissement des eaux, pour le
Québec à tout le moins?
M. Marcoux: Il l'a fait au point de départ de ces
discussions, mais, compte tenu de la nature des objectifs fixés par
l'entente Canada-Québec, cela n'a pas été retenu pour le
moment.
M. Saintonge: Une dernière question sur l'assainissement
des eaux. Certaines municipalités avaient reçu un avis financier
du ministère relativement è la non- recommandation pour elle de
s'inscrire au programme d'assainissement des eaux puisque leur charge
financière serait trop élevée. Il y a un certain nombre de
municipalités qui ont reçu un avis non favorable en ce sens; il y
en a peut-être une trentaine, je pense. Je ne suis pas sûr,
peut-être pas autant que cela.
M. Marcoux: C'est plutôt de l'ordre de douze ou quinze.
M. Saintonge: Disons une quinzaine, je ne me souviens pas. Il y
en a où c'était non favorable; il y en a certaines où
c'était peut-être discutable, c'était peut-être bien
coûteux, etc. Est-ce que le ministre des Affaires municipales a
l'intention, dans le cas de ces municipalités qui ont peut-être
certaines difficultés ou dont la capacité financière est
peut-être réduite et qui pourraient avoir certaines
difficultés à participer au programme d'assainissement des eaux,
est-ce que le ministre peut considérer un programme d'aide particulier
pour leur permettre de progresser en matière d'assainissement des eaux
considérant le fait, par exemple, dans certains cas précis,
où ces municipalités pourraient se situer dans un bassin
donné, faisant en sorte que leur non-participation au programme
d'assainissement des eaux pourrait mettre en péril des travaux
exécutés par des voisins? Si, pour une ou deux
municipalités dans un bassin donné, il est difficile de
participer au programme d'assainissement des eaux, cela peut compromettre
l'efficacité des systèmes mis en vigueur par les
municipalités voisines, dans ce bassin. Est-ce que le ministre peut
considérer la possibilité d'une aide financière
particulière à certaines municipalités prises dans une
situation semblable?
M. Marcoux: Je peux vous dire que, jusqu'à maintenant, on
ne l'a pas envisagé. Lorsque nous avons décidé d'adopter
cette nouvelle attitude face au programme d'assainissement des eaux et
d'informer les municipalités que, si elles participaient au programme
d'assainissement des eaux, puisqu'elles étaient incluses, elles
pouvaient le faire, mais elles auraient à faire des choix
d'investissements prioritaires pour leurs municipalités pour ne pas
augmenter trop fortement leur taux d'endettement.
Or, c'est plutôt par cette voie de choix des meilleurs
investissements ou des investissements les plus importants qu'il faut
procéder, mais je peux vous dire que, jusqu'à maintenant, je n'ai
pas envisagé la possibilité d'une aide financière
supplémentaire ou spéciale pour les municipalités,
fussent-elles, comme vous le dites, situées dans des bassins importants
ou dans des bassins où le reste du bassin serait épuré; la
possibilité d'une intervention financière spéciale
à cet égard.
M. Saintonge: D'accord. Considérant le temps, M. le
Président, il y a un programme qui reste et qui relève de mon
confrère de Robert Baldwin. On pourrait procéder à
l'adoption systématique, à l'appel pour l'adoption des
crédits des différents programmes.
Le Président (M. Marquis): Très bien. Est-ce que le
programme 1: Aménagement du territoire municipal, est adopté?
M. Saintonge: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): Adopté sur division.
Est-ce que le programme 2: Aide et surveillance administratives et
financières, éléments 1 à 4, est adopté?
M. Saintonge: Sur division également.
Le Président (M. Marquis): Adopté sur division.
Est-ce que le programme 3:
Évaluation foncière, éléments 1 à 5,
est adopté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Adopté sur division.
Est-ce que le programme 4:
Administration générale, éléments 1 et 2,
est adopté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Adopté sur division.
Est-ce que le programme 5: Aide institutionnelle et restructuration du
territoire, éléments 1 à 3, est adopté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Adopté sur division.
Est-ce que le programme 6: Aide financière à la construction de
réseaux d'aqueduc et d'égouts, est adopté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Adopté sur division.
Est-ce que le programme 7: Aide financière à la
Société d'aménagement de l'Outaouais, est
adopté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Adopté sur division.
Est-ce que le programme 8:
Sécurité-incendie, éléments 1 et 2, est
adopté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Adopté sur division.
Nous passons, a ce moment, à l'étude du programme 9:
Exécution des obligations des ministères et organismes envers la
Société immobilière du Québec. La parole est au
député de Robert Baldwin.
Société immobilière du
Québec
M. O'Gallagher: Merci, M. le Président. Je vais attendre
que les experts du ministre s'approchent de la table. Nous avons reçu un
budget détaillé de la Société immobilière du
Québec. Je voudrais demander au ministre de nous expliquer les grandes
lignes de son budget, les revenus, les dépenses, la capitalisation, les
emprunts et le financement de ces emprunts et toute l'histoire du transfert des
actifs du gouvernement vers la SIQ, les grandes lignes du premier budget de
cette société qui commence sa première année
complète le 1er avril. Peut-être qu'il pourrait déposer son
budget qu'on pourrait suivre pendant l'explication. (12 h 30)
M. Marcoux: Je vais faire distribuer le document complet de
l'étude des crédits en commission parlementaire. Je m'excuse que
vous ne l'ayez pas reçu auparavant. On va le regarder ensemble.
M. O'Gallagher: Dommage qu'on ne t'ait pas reçu
auparavant, on aurait été mieux...
M. Marcoux: Je m'excuse.
M. O'Gallagher:... informé, M. le ministre.
M. Marcoux: Oui, c'est cela. On me dit qu'il était
prêt hier. Probablement qu'on ne pensait pas être
convoqués.
M. O'Gallagher: Cela prendrait des...
M. Marcoux: On peut regarder ensemble...
M. O'Gallagher: Cela prendrait quasiment un expert comptable pour
regarder cela...
M. Marcoux: Non, non. Vous allez voir...
M. O'Gallagher:... dans les quelques minutes que nous avons..
M. Marcoux:... qu'on va se retrouver tout de suite. Regardez
à l'élément Fonctionnement. Il y a une page qui va
répondre à toutes les questions que vous venez de me poser.
D'abord, je voudrais vous présenter... Vous connaissez M.
Jean-Yves Gagnon, le président-directeur général de la
société; M. Forcier est le vice-président à
l'administration; M. Lorain Groleau est vice-
président à l'attribution de l'espace et à la
planification; M. Éric Martin, vice-président à
l'exploitation; M. Vachon, vice-président à la construction; M.
Baribeault, directeur des finances; M. Tardif, à la direction du budget;
M. Dufour, au budget, et Mme Michèle Auclair de mon cabinet.
Alors, si on regarde le budget comparativement à 1984-1985, ce
sont des réaménagements importants. Le loyer de base qui sera
comme revenus sera de 101 528 000 $. Les services d'exploitation... Le loyer de
base, c'est celui qui sera transmis au ministère sur la base, comme on
paie un loyer de base dans l'entreprise privée, s'ajoutent les revenus
du ministère, mais pour les frais d'exploitation, le gardiennage,
l'entretien des immeubles, etc. La récupération de taxes, c'est
pour payer les 61 000 000 $ qui sont là. C'est ce qui était
payé avant et qui était au compte d'un autre programme du
ministère des Affaires municipales pour les taxes sur les immeubles du
gouvernement. Les subventions, c'était pour l'équilibre
budgétaire en 1984-1985. Mais là, la Société
immobilière ne recevra pas de subventions. Intérêts: 2 200
000 $. Travaux d'aménagement: ce sont les paiements qui seront faits
pour des travaux d'aménagement dans les bâtiments du
ministère par les ministères et qui seront payés à
la Société immobilière. Travaux de construction sur les
propriétés n'appartenant pas à la Société
immobilière, mais qui sont facturables: par exemple l'Assemblée
nationale, surtout l'Assemblée nationale: 6 675 000 $. C'est fait par la
Société immobilière mais facturé à
l'Assemblée nationale.
Maintenant, les dépenses. Le traitement de l'ensemble du
personnel: 46 000 000 $. Loyers à payer à des tiers: 104 000 000
$. Impôts fonciers et taxes: 53 000 000 $. Les paiements
d'intérêt sur les emprunts de la société: 19 000 000
$. Amortissement: 10 000 000 $. Travaux d'aménagement: 5 800 000 $. Le
reste, la différence entre les 13 000 000 $, aux travaux
d'aménagement, de revenus et les frais d'exploitation: c'est qu'il y en
a qui sont payables en une année et d'autres qui sont payables sur
plusieurs années, sur cinq ans. Les frais d'exploitation,
énergies et autres: 23 000 000 $. Travaux de construction sur des
propriétés n'appartenant pas à la Société
immobilière: 6 675 000 $, c'est l'Assemblée nationale surtout. Et
autres dépenses: 6 900 000 $, moins les charges capitalisées de
13 220 000 $, ce qui fait un budget de 305 914 000 $ pour un équilibre
budgétaire.
Les notes en bas, on peut les lire. La répartition du budget, par
contre, pourra varier légèrement puisque la ventilation des
données n'est pas complétée. Toutefois, cela n'affectera
en rien l'enveloppe globale autorisée par décret.
La note 2 se réfère aux 122 000 000 $ de subventions
reçues en 1984-1985: C'était dans la phase transitoire, parce que
la société est entrée en vigueur le 1er octobre et
c'était dans les budgets des ministères. Le gouvernement a
donné une subvention de 122 000 000 $, une subvention de fonctionnement
et d'implantation à la Société immobilière.
La note 3 se réfère aux travaux de construction sur les
propriétés n'appartenant pas à la Société
immobilière, entre autres à l'Assemblée nationale. Travaux
sur propriétés n'appartenant pas à la
Société immobilière, 1 800 000 $, moins des crédits
obtenus à même une subvention pour le Musée du
Québec et le Grand Théâtre.
La quatrième note concerne les travaux d'aménagement en
1984-1985. En 1984-1985, tous les travaux d'aménagement ont
été considérés au budget de fonctionnement,
étant donné l'inexistence d'entente d'occupation. En 1985-1986,
la valeur des aménagements supérieurs à 100 000 $, soit 14
675 000 $, a été considérée au budget
d'immobilisation et sera facturable aux clients sur une période
supérieure à un an.
Voilà le budget.
M. O'Gallagher: M. le Président, il est pas mal difficile
de poser des questions logiques sur un tel budget, car il nous a
été remis si tard qu'on n'a pas eu le temps de l'étudier
en" détail et cet important budget comprend plusieurs articles
extrêmement compliqués. Mais tout de même, on va essayer de
demander d'autres explications.
D'abord, toute la question du transfert des actifs du gouvernement
à la société. Peut-être pourriez-vous nous expliquer
la relation directe entre les intérêts de la société
et le gouvernement. Quels sont les profits qui seront
générés? Des profits vont être
générés?
M. Marcoux: Le gouvernement a demandé à la
Société immobilière de faire un budget sans profit,
c'est-à-dire un budget équilibré, sans profit.
M. O'Gallagher: Au moment de la création de la
société, celle-ci s'est vu autoriser un capital-actions de 100
000 000 $. De cela, 80 000 000 $ furent émis. En plus, un billet de
l'ordre de 448 000 000 $ fut émis par le ministre des Finances. Un an
plus tard, la société s'apprêterait à financer ce
billet. Pourriez-vous nous expliquer les conditions du financement de ce
billet?
M. Marcoux: M. Gagnon, si vous permettez.
M. Gagnon (Jean-Yves): Les conditions de financement ne sont pas
encore
complètement fixées de façon définitive.
Nous avons formé un comité avec le ministère des Finances
pour discuter du moyen de faire le financement de la société
à long terme. Vous avez d'ailleurs dans le document la liste des gens
qui sont membres de ce comité. Le montant de 448 000 000 $, le ministre
des Finances nous a demandé de le lui rembourser sur une période
de trois ou quatre ans. La période exacte n'est pas encore fixée,
ce peut être trois ou quatre ans, cela pourrait peut-être
même aller à cinq ans, selon les capacités d'emprunt de la
société, mais les modalités ne sont pas encore
déterminées de façon définitive. Le comité
n'a siégé qu'une fois jusqu'à maintenant et, de toute
façon, le ministre des Finances nous a demandé de lui faire le
premier remboursement sur ce montant le 31 mars 1986. Alors, on a jusqu'au 31
mars 1986 pour lui faire un premier remboursement.
M. O'Gallagher: Cela veut dire que vous allez sur le
marché public faire des emprunts...
M. Gagnon (Jean-Yves): Oui.
M. O'Gallagher:... garantis par le gouvernement.
M. Gagnon (Jean-Yves): Non, les gens du ministère des
Finances nous ont dit qu'ils ne voulaient pas garantir nos emprunts. À
moins évidemment qu'on n'ait de grandes difficultés à
emprunter, ils ne seraient pas garantis par le gouvernement, mais plutôt
par nos actifs ou par les baux que nous avons avec le gouvernement. Pas de
garantie directe.
M. O'Gallagher: Dans le moment, cette note de 448 000 000 $
est-elle sans intérêt?
M. Gagnon (Jean-Yves): Oui.
M. O'Gallagher: Sans intérêt. Comment le ministre
des Finances est-il compensé pour le manque à gagner de ce
prêt depuis un an?
M. Gagnon (Jean-Yves): Nous avons acheté les
édifices du gouvernement et on a négocié un prix. C'est ce
qu'il nous reste à rembourser au ministre des Finances. Celui-ci nous a
dit qu'il nous faisait un prêt sans intérêt pendant une
période d'un, deux, trois ou quatre ans. Pendant cette période,
le gouvernement n'est pas remboursé, mais, par contre, il n'encourt pas
de dépenses. C'est un équilibre. Si on avait emprunté les
448 000 000 $, nous aurions à rembourser les intérêts sur
ce montant, maïs, comme on ne l'a pas emprunté sur le marché
et qu'on n'a pas à payer d'intérêts, on ne facture pas de
loyer pour compenser ces intérêts-là. On a réduit
notre loyer d'un montant équivalant à l'intérêt
qu'on aurait normalement payé sur les 448 000 000 $. Donc, pour le
gouvernement, il n'y a pas de dépenses, mais il n'y a pas de revenus;
c'est un équilibre pour le moment.
M. O'Gallagher: Vous me dites que vous allez rembourser ce
montant sur une période de quatre ou cinq ans?
M. Gagnon (Jean-Yves): Cela peut aller jusqu'à quatre ou
cinq ans; cela peut être trois ans aussi selon les facilités
d'emprunt de la société.
M. O'Gallagher: Dans votre budget de cette année, quel
montant d'intérêt avez-vous... C'est les 19 000 000 $ que vous
avez...
M. Gagnon (Jean-Yves): Non. Ces 19 000 000 $ sont pour nos
emprunts courants de l'année, pour financer nos projets d'immobilisation
de l'année. Mais, sur la dette de 448 000 000 $ comme telle, il n'y a
aucun montant d'intérêt de prévu cette année. Nous
ne pensons pas en payer avant le prochain budget, celui de 1986-1987.
M. O'Gallagher: Ah bon! D'accord. Depuis le 1er avril, vous
commencez à avoir des recettes des ministères auxquels vous
fournissez les espaces. Sur le total de votre budget, pourquoi le gouvernement
est-il obligé de vous donner des crédits encore cette
année?
M. Gagnon (Jean-Yves): Aucun crédit n'a été
voté cette année chez nous, directement.
M. Marcoux: C'est simplement une mesure transitoire parce que,
l'an prochain, la totalité du budget de la Société
immobilière du Québec va se retrouver dans le budget des
ministères. Comme le système de facturation commence le 1er avril
et qu'on n'était pas assez avancé dans la préparation du
système de facturation pour savoir combien il en coûterait
à chaque ministère, la totalité de la facture ne pouvait
pas être déterminée ministère par ministère.
C'est pour cela qu'on l'a globalisée de façon très...
M. O'Gallagher: Ce n'est pas dans les crédits des autres
ministères?
M. Marcoux: Non, ce n'est pas dans les crédits des autres
ministères, mais au programme 9 du ministère des Affaires
municipales. Cela n'a aucun lien avec les affaires municipales. C'est parce que
je suis ministre de tutelle et ministre des Affaires municipales en même
temps, et on s'est
demandé dans quel trou le mettre? On l'a mis là
temporairement.
M. O'Gallagher: Pour cette année, vous, comme ministre des
Affaires municipales, vous payez le loyer de tous les autres ministères
au lieu de...
M. Marcoux: Cela sera réparti parce que le système
de facturation commence à jouer. Mais il fallait le présenter
quelque part. Comme on n'avait pas une répartition par ministère,
on n'a pas mis 10 000 000 $ à tel ministère et 5 000 000 $
à tel autre, parce qu'on ne savait pas exactement ce qu'on facturerait
à tel ministère. On l'a globalisé dans une enveloppe, au
programme 9 du ministère des Affaires municipales. Ces 305 000 000 $
sont maintenant distribués entre les ministères. Au moment
où on a préparé le budget, aux mois de novembre et
décembre derniers, le système de facturation n'était pas
assez avancé, mais, depuis le 1er avril, il est en vigueur. (12 h
45)
M. O'Gallagher: M. le Président, j'aurais quelques
questions à poser sur les projets d'immobilisation pour 1985-1986.
Semble-t-il que la société a des projets d'immobilisation pour
près de 100 000 000 $. S'agit-il de projets d'acquisition pour augmenter
le ratio propriétaire-locataire de son parc immobilier?
M. Gagnon (Jean-Yves): Notre intention n'est pas d'augmenter le
ratio propriétaire-locataire. C'est simplement de donner suite aux
demandes qu'on a reçues de nos ministères clients pour construire
des immeubles pour les besoins du gouvernement.
M. O'Gallagher: Avons-nous des détails sur ces montants
dans...
M. Gagnon (Jean-Yves): Vous avez la liste de tous les
projets...
M. Marcoux: À l'étiquette orange: Immobilisations,
vous avez la réponse à cette question. Tous les projets sont
là.
M. O'Gallagher: Lors de l'étude des crédits du
ministère des Travaux publics, le ministre se vantait de l'objectif
qu'il a de réduire l'espace sur une période de cinq ans, pour une
rationalisation de l'espace que vous avez déjà dans votre parc,
dont une partie n'est pas utilisée. Où en est rendu ce programme
de réduction d'espace face à cette augmentation qu'on semble
avoir ici?
M. Marcoux: Cela va très bien de ce côté.
Quand vous dites que je m'étais vanté, c'est un peu fort. J'avais
dit qu'on avait un plan de réduction des espaces en location pour la
région de Québec. Nous avions, sur cinq ans - d'ailleurs cela
fait deux ou trois ans que j'en parle - un projet de réduction de 70 000
mètres carrés en location à Québec,
c'est-à-dire 15 % de l'espace. Il y a à peu près 1 000 000
de mètres carrés à Québec, une moitié en
propriété, l'autre moitié en location. On voulait
réduire de 70 000 mètres l'espace en location, sur à peu
près 450 000 mètres, ce qui veut dire 15 %.
Où en sommes-nous actuellement? De 1982 à 1984, on a
réduit de 26 500 mètres carrés - c'est fail - notre espace
en location dans Québec. Le plus gros projet - si vous demandez des
exemples - a été le regroupement de tout le ministère de
l'Environnement qui était au centre commercial Innovation et dans trois
autres endroits différents de Québec et qu'on a regroupé
au ministère du Revenu, sur la rue Marly, à Sainte-Foy. C'est le
gros projet. Le reste, ce sont des morceaux ici et là. Seulement pour ce
projet, c'est 15 000 mètres sur la rue Marly, mais c'était
peut-être 17 000 ou 18 000 ailleurs, répartis un peu partout,
quelque chose du genre. En plus de ces 26 500 mètres carrés, les
projets qui sont en train d'être terminés, c'est 9000
mètres de réduction et ils seront faits dans le cours de
l'année. De sorte que, normalement, à la fin de l'année,
on aura 35 500 mètres de location de moins à Québec. Il y
a un peu de propriétés, on en a vendu quelques-unes.
Par contre, l'Assemblée nationale nous a manifesté de
nouveaux besoins pour 4000 mètres. L'Assemblée nationale va
prendre de l'expansion pour 4000 mètres, ce qui fera que le
bénéfice net à la fin de l'année, en termes de
réduction, sera de 29 500 mètres au 31 mars 1986.
M. O'Gallagher: Dans le cas d'un ministère qui fait des
demandes d'espace ou quand l'Assemblée nationale elle-même fait
des demandes d'espace, avez-vous un comité qui fait une analyse de ces
demandes pour connaître l'utilisation de l'espace déjà
disponible dans ces ministères et même à l'Assemblée
nationale, ou si vous répondez simplement aux besoins des
ministères qui, peut-être, n'ont pas les experts pour leur
recommander une meilleure utilisation ou une utilisation plus efficace des
espaces qu'ils utilisent déjà?
M. Marcoux: Pour tous les autres ministères, on applique
les normes d'attribution de l'espace qui ont été
préparées par le ministère et approuvées par le
Conseil du trésor. Les ministères sont bien informés de
ces critères pour établir la quantité d'espace.
En ce qui concerne l'Assemblée nationale, celle-ci étant
souveraine, nous obéissons à ses désirs.
M. O'Gallagher: Avez-vous déjà refusé des
demandes de ministères?
M. Marcoux: Ah, bien oui, souvent. Quand cela dépasse les
normes, on les réfère au Conseil du trésor et d'habitude
le Conseil du trésor nous consulte; alors, cela revient au
même.
M. O'Gallagher: Les 4000 mètres carrés que
l'Assemblée nationale vous demande...
M. Marcoux: On ajoute l'élément suivant: pour toute
augmentation d'espace qui aurait l'effet d'augmenter son loyer de 150 000 $, un
ministère doit aller au Conseil du trésor pour la faire
approuver. En bas de cela, disons qu'on applique les normes et le
ministère peut piger dans son budget pour réaffecter des sommes
à ce besoin.
M. O'Gallagher: Les 4000 mètres carrés qui sont
demandés par l'Assemblée nationale, c'est à quel
endroit?
M. Marcoux: C'est l'édifice D. Ce n'est pas une nouvelle
construction, c'est que l'Assemblée nationale demande 4000 mètres
carrés. Il faut réaménager le vieux palais de justice,
là où on veut envoyer le ministère des Finances. Quand le
ministère des Finances va être rendu là... Ah non!
l'édifice D c'est différent, ce n'est pas le C. L'édifice
D, c'est 5000 mètres carrés qui sont actuellement en cours de
rénovation.
M. O'Gallagher: L'édifice D, c'est l'édifice qui
est en rénovation dans le moment?
M. Marcoux: En rénovation, c'est cela. Là, il va y
avoir tout un jeu. Finalement, dans deux ou trois ans, je ne sais pas où
ce sera rendu et qui occupera quoi. Mais on sait que, finalement, il y aura
4000 mètres carrés de plus d'occupés par
l'Assemblée nationale, d'ici deux ou trois ans. Pour le moment elle va
occuper l'édifice D et, lorsque le ministère des Finances aura
libéré l'édifice C, il y aura certainement une partie de
l'Assemblée nationale qui va s'en aller dans l'édifice C et on
pourra récupérer une partie de l'édifice D, de
l'édifice G et de l'édifice H.
M. O'Gallagher: En 1983-1984, dernière année
complète du ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement, le budget total était de 270 000 000 $. De plus, ce
ministère employait 1776 personnes. Deux ans plus tard et après
la création de la SIQ, avec des objectifs de rentabilité et
d'efficacité, la SIQ emploie aujourd'hui 1200 personnes. Il y a eu des
transferts à d'autres ministères et il y a un budget de plus de
300 000 000 $, soit une augmentation de 11 %. Quels sont maintenant les
objectifs de rentabilité et de personnel pour les prochains cinq
ans?
M. Marcoux: Sous l'aspect budgétaire, quand vous parlez de
271 000 000 $ l'an dernier, cela n'incluait pas les 60 000 000 $ de taxes qui
étaient au compte du ministère des Affaires municipales pour
payer les "en lieu" de taxes. Il faut comparer les mêmes choses. Dans le
document qu'on vient de vous donner, je voudrais qu'on regarde ensemble les
deux dernières pages. Vous verrez que l'objectif de rationalisation et
d'économie est en train d'être atteint, M. le député
de Robert Baldwin. Dans les deux dernières pages, la
Société immobilière du Québec a
préparé une comparaison. Si le MTPA avait continué,
qu'est-ce que cela aurait coûté si on inclut l'ensemble des
dépenses? Cela aurait été 308 000 000 $, sur la même
base de comparaison, et sur cette même base de comparaison, le budget de
la Société immobilière du Québec, cette
année, est de 305 000 000 $. Donc, il y a eu une réduction de 3
000 000 $. Alors que le budget du gouvernement dans son ensemble a
augmenté de 5, 5 % cette année, ou 5, 1 %, ici, vous avez une
diminution de 1 % des coûts, si on compare les mêmes choses. Alors,
si on compare les mêmes choses, il y a eu une compression de 3 000 000
$.
Pour la comparaison des effectifs, je vous demanderais de regarder la
dernière section, à la première page, SIQ comparée
à MTPA. Je ne sais pas si vous avez la dernière page. Pour le
dernier budget autorisé, en 1984-1985, les effectifs au MTPA
étaient de 1540. Il y a eu des responsabilités additionnelles et
des effectifs additionnels ont été autorisés. Si vous
regardez les transferts de responsabilité, vous avez les moins. La
compression des effectifs, en 1985-1986, équivalait à 1370. Quand
vous voyez aussi "compression", il y a eu de nouvelles responsabilités,
75 postes de plus pour la comptabilité, etc., mais il y a eu une
compression à l'intérieur du ministère des Travaux publics
et de l'Approvisionnement de 75 postes, ce qui signifie que tous les nouveaux
services qu'a développés la Société
immobilière du Québec, comptabilité, facturation, surtout
informatique, etc., ont été complètement financés
grâce aux compressions qu'a faites le MTPA ailleurs. Je suis heureux de
constater que le président a satisfait à ma demande.
Le Président (M. Marquis): Il ne reste que quelques
minutes à la commission si on arrête à treize heures.
M. Marcoux: Si vous voulez avoir le nombre de postes
occupés actuellement, c'est 1255 comparativement à 1370
postes
autorisés. Les postes occupés sont de 1255.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que la commission est
prête à adopter les crédits du programme 9.
M. O'Gallagher: Dans deux minutes. C'était combien dans le
dernier budget?
M. Marcoux: Les effectifs? M. O'Gallagher: Oui, oui.
M. Marcoux: C'est-à-dire qu'en 1984-1985, dans les
derniers crédits complets, c'était 1540, puis cela a
été baissé à 1370.
M. O'Gallagher: D'accord.
M. Marcoux: Cela a été baissé à 1370
et, actuellement, il y a 1255 postes occupés. En somme, les postes
autorisés sont de 1370 et les postes occupés sont de 1255.
M. O'Gallagher: M. le Président, c'est difficile de voir
s'il y a une économie réelle jusqu'à maintenant pour la
première année. Les chiffres de la dernière page, sans
tenir compte de tous les autres chiffres qui masquent peut-être les
valeurs réelles, pour le ministère des Travaux publics, incluant
l'addition des services aux autres ministères, indique 377 000 000 $ par
rapport à 377 000 000 $ pour le budget de la SIQ, cette année.
Nous espérons que, dans les prochaines années, on va avoir une
meilleure performance. On peut peut-être s'attendre à cela la
première année, mais, quand même, je souhaiterais voir un
budget qui démontrerait un meilleur avantage.
Adoption des crédits
Le Président (M. Marquis): Est-ce que le programme 9,
Exécution des obligations des ministères et organismes envers la
Société immobilière du Québec, est
adopté?
Une voix: Adopté.
M. O'Gallagher: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Adopté sur division.
Est-ce que les crédits budgétaires du ministère des
Affaires municipales, programmes 1 à 9, pour l'année
financière 1985-1986, sont adoptés?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. La commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 2)