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(Dix heures treize minutes)
Le Président (M. Marquis): À l'ordre s'il vous
plaît!
Je déclare ouverte la commission parlementaire de
l'aménagement et des équipements qui se réunit afin de
procéder à la vérification des engagements financiers dont
l'étude a été reportée lors des séances du
26 septembre et du 30 octobre 1984, ainsi qu'à la vérification
des engagements financiers des mois de juillet à décembre 1984
relevant de la compétence de la commission.
Je demanderais au secrétaire d'annoncer les remplacements des
membres de la commission, s'il vous plaît!
Le Secrétaire: Oui, M. le Président, un seul
remplacement: M. Lafrenière (Ungava) par M. Payne (Vachon).
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup. L'ordre du jour
de cette séance est le suivant: ouverture et organisation des travaux,
dépôt de la liste des réponses obtenues depuis la
séance du 30 octobre 1984, questions sur des engagements
déjà vérifiés et étude des engagements
financiers.
Dépôt de la liste des réponses aux
questions en suspens
Je dépose maintenant la liste des réponses obtenues aux
questions en suspens à la suite des séances du 26 septembre et du
30 octobre 1984. Est-ce qu'il y aurait, de la part de l'Opposition ou de la
part des autres membres de la commission, des questions ou des remarques sur
les engagements déjà vérifiés? Très
bien.
Engagements financiers du MLCP
Nous allons passer à la vérification des engagements
financiers du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche des
mois de juin, juillet, août, septembre, octobre, novembre et
décembre 1984. La parole est au député de
Charlesbourg.
Juin 1984
M. Côté (Charlesbourg): M. le Président, je
voudrais souhaiter la plus cordiale des bienvenues au nouveau ministre.
Je pense que, si je ne m'abuse, c'est sa première
expérience dans la vérification des engagements financiers. On
lui souhaite bonne chance, comme dans d'autres dossiers! Cela fait rire le
député de Chambly; c'est une pratique pour nos crédits qui
viendront très bientôt.
En juin, M. le Président, je pense qu'on aborderait
immédiatement la vérification de l'engagement 54. Quand on parle
d'un contrat de services pour l'approvisionnement alimentaire des pavillons de
la réserve faunique de l'île d'Anticosti pour la période du
15 mai au 15 décembre 1984, 225 000 $, comment faites-vous pour
évaluer que ça va coûter 225 000 $? II me semble que
ça doit dépendre de la fréquentation tant au niveau du
saumon qu'au niveau du chevreuil.
M. Brassard: Ce sont surtout, évidemment, les
activités de chasse qui constituent le gros du volume.
M. Côté (Charlesbourg): Ce sont les montants qui ont
été dépensés les années
précédentes. Cela veut dire que c'est un montant qui va varier
compte tenu de la commande elle-même. C'est uniquement pour
dégager des crédits pour être capable de payer?
M. Brassard: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): Adopté. Non, pas
adopté, mais vérifié.
L'engagement 55. Si je comprends bien, c'est un engagement du mois de
juin et ce sont des travaux qui ont été effectués en
décembre 1983, quand on parle de la location de quatre tracteurs de chez
Mussens?
M. Brassard: Où êtes-vous?
M. Côté (Chariesbourg): À l'engagement
55.
M. Brassard: L'engagement 55?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, le suivant. Les travaux
effectués quand?
M. Brassard: Les travaux effectués l'été
dernier, en 1984.
M. Côté (Charlesbourg): À l'été
1984? anciers
M. Brassard: Oui, à l'été X984.
M. Côté (Charlesbourg): Cela veut dire que ce sont
des travaux qui sont venus après l'installation de tous les canons. Les
canons à neige ont été installés pour
février?
M. Brassard: Oui. Si vous préférez une explication
technique, je pourrais céder la parole au sous-ministre, M. Noël de
Tilly.
M. de Tilly (Noël): Le programme d'enneigement artificiel au
Mont-5ainte-Anne est un programme prévu sur une période de deux
ans. Il y a un certain nombre de travaux qui ont été faits la
première année et les travaux dont on parle ici, c'est la phase
II qui a été réalisée au Mont-Sainte-Anne
l'année dernière et cela couvrait, notamment, sept ou huit pistes
additionnelles à celles qui avaient déjà été
faites l'année précédente. Alors, la location de la
machinerie dont on parle ici était relative aux travaux qui ont
été faits l'année dernière dans les pistes. Je ne
connais pas par coeur le nom des pistes, mais il y a sept ou huit pistes qui
ont été complétées l'été dernier au
Mont-Sainte-Anne.
M. Côté (Charlesbourg): Quand on parle d'un contrat
de location comme celui-là, on procède comment au niveau du
ministère? Règle générale, dans d'autres
engagements, vous demandez des soumissions de trois, quatre ou cinq compagnies
alors qu'à ce moment-ci, au niveau des crédits, on ne parle que
de Mussens.
M. de Tilly: Oui. Dans le cas en question, c'est le Service
général des achats qui fait les négociations pour le
gouvernement. Les ministères transmettent leurs besoins au Service
général des achats qui procède en regardant dans la
région en question quels sont les équipements disponibles.
Dans le cas en question, on nous dit: Le Service général
des achats, après avoir fait la recherche en question, a
découvert qu'il n'y avait que la compagnie Mussens équipement
Ltée qui était disponible. Il a fait un appel d'offres et les
prix que cette compagnie a fournis, si je comprends bien, se comparaient
avantageusement à ceux qu'on avait eus l'année
précédente. Dans ces cas, cela prend un CT d'achat comme celui
qui est présenté au gouvernement, qui est approuvé par
le...
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que dans votre
évaluation de la deuxième phase, puisqu'on parle d'une
deuxième phase d'enneigement au parc du Mont-Saint-Anne, cela est inclus
dans le coût global qui se situait autour de 13 000 000 $?
M. de Tilly: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Combien coûte la
deuxième phase?
M. de Tilly: 2 500 000 $ avaient été prévus
comme budget et c'est 2 500 000 $ que cela a effectivement coûté
pour faire les travaux de la deuxième phase, celle qui avait
été prévue à l'intérieur du budget qui avait
été prévu. Ce contrat est à l'intérieur du
budget de 2 500 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que dans les
prévisions des dépenses, au mont Saint-Anne, on respecte les
budgets prévus?
M. de Tilly: Tout à fait.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié.
Engagement 56: "Contrat de services pour assurer la protection du saumon dans
l'estuaire de la rivière Restigouche, pour la saison de pêche
1984, 96 000 $. " J'aimerais entendre le ministre sur le bilan qu'il tire de
l'expérience de l'an dernier et peut-être qu'il jette un peu
d'éclairage sur ce qui s'en vient parce qu'on est à l'aube,
j'imagine, d'une nouvelle négociation, d'une nouvelle saison quant au
saumon.
M. Brassard: Le bilan n'est pas négatif, compte tenu de
l'entente qui est intervenue entre le ministère et la bande de
Restigouche. Il y a toutefois certains correctifs qui pourraient être
apportés au cours de l'année qui vient, mais, dans l'ensemble, je
pense que c'est positif. Les Micmacs de Restigouche ont participé au
plan de protection du saumon de façon, je pense, correcte et
intéressante. Cela s'est fait, comme vous le savez, par l'embauche d'un
certain nombre d'auxiliaires autochtones, une douzaine, qui ont assuré
la protection de la ressource lors de la saison de pêche. Il faut dire
que ces 96 000 $ dont on parle, c'est le montant qui est prévu
exclusivement pour l'engagement des auxiliaires.
M. Côté (Charlesbourg): Des douze auxiliaires?
M. Brassard: Des douze auxiliaires. Cel3 ne comprend pas d'autres
montants qui ont été également accordés à la
bande de Restigouche pour certains travaux, en particulier, certains travaux
concernant la ressource, certains travaux sylvicoles également.
M. Côté (Charlesbourg): C'est combien, ces
montants-là? L'expérience globale de Restigouche, c'est quoi? 96
000 $ pour des auxiliaires?
M. Brassard: Plus 440 000 $ pour des
projets de création d'emplois, dont certains travaux concernaient
la ressource elle-même, certains travaux sur la ressource faunique, des
travaux sylvicoles, en particulier, des travaux de reboisement sur le
territoire de la réserve.
M. Côté (Charlesbourg): C'est uniquement sylvicole
ou si...
M. Brassard: En fait, si je ventile, des 440 000 $, il y avait
192 000 $ pour des travaux sylvicoles, 70 000 $ pour des travaux concernant la
ressource faunique - il s'agissait de dégager des parcelles pour
l'aménagement d'habitats fauniques - et 178 000 $ pour des travaux de
nature communautaire: nettoyage des abords du village, des abords du pont,
rénovation de bâtiments, des choses du genre. II s'agissait de
travaux communautaires sur les équipements ou les bâtiments de la
réserve.
M. Côté (Charlesbourg): Quant aux... M. Brassard:
Quant à ce qui vient...
M. Côté (Charlesbourg):... travaux sylvicoles, cela
a été défrayé par le ministère.
M. Brassard: Cela est venu des budgets du ministère
lui-même avec une certaine expertise, concernant en particulier les
travaux sylvicoles, provenant du ministère de l'Énergie et des
Ressources.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que cela arrive
souvent que le ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche,
compte tenu de ses budgets très restreints, se sacrifie comme cela pour
faire des travaux qui, normalement, devraient être payés par le
ministère de l'Énergie et des Ressources, maintenant le
ministère des Forêts?
M. Brassard: À ma connaissance, c'est uniquement dans ce
cas-là.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous entendez
récidiver cette année dans la nouvelle entente ou...
M. Brassard: Cette année, on souhaiterait - et cela fait
partie un peu du cadre de référence de nos négociations
avec les bandes amérindiennes - que tout ce qui concerne les projets de
création d'emplois, les travaux de nature communautaire, les travaux
sylvicoles, cela relève de l'OPDQ et de son fonds de
développement régional, et non pas du ministère du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche, étant donné que ce n'est pas
tout à fait, comme vous le soulignez, de sa juridiction.
M. Côté (Charlesbourg): Vous allez dire à M.
Le May: C'est ton point, va donc jouer dans ces talles; débrouille-toi
avec eux.
M. Brassard: C'est parce que c'est un peu aussi la vocation du
fonds de développement régional d'intervenir dans des projets de
ce type. Ce n'est pas la mission -vous le soulignez avec raison - ni de la
compétence du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche. On continuerait d'assumer la direction, la responsabilité
des négociations pour tout ce qui concerne la ressource faunique, le
saumon, mais tout ce qui concerne les travaux communautaires, les projets de
création d'emplois, ce serait plutôt l'OPDQ qui s'en
chargerait.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Comme bilan, sur
le plan financier, c'est ce que cela donne. Je pense qu'il fallait en arriver
à une entente avec les autochtones à ce niveau, en termes de
prélèvement de la ressource. On a eu l'occasion d'en discuter un
peu au budget supplémentaire. On avait parlé d'un léger
surplus quant au prélèvement de la ressource par rapport à
l'entente signée. Est-ce que vous maintenez toujours ces dires?
M. Brassard: Le rapport de la commission de surveillance indique,
pour 1984, des captures de l'ordre de 15 717 livres, alors que l'entente
prévoyait des prélèvements de l'ordre de 15 390 livres. Il
y a un léger surplus par rapport aux prises, aux captures et aux
prélèvements rapportés par la commission de
surveillance.
M. Côté (Charlesbourg): Cela, c'est un rapport de la
commission de surveillance...
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... qui - si je ne m'abuse,
j'ai eu l'occasion d'en prendre connaissance - dénonce aussi des
lacunes...
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... et qui dit qu'il peut y
avoir eu dépassement plus substantiel, mais qu'elle n'avait pas les
moyens de vérifier s'il y avait eu un dépassement plus
substantiel.
La commission de surveillance a été prête à
fonctionner ou à surveiller à partir de quel moment? Il a pu y
avoir du prélèvement avant même que la commission de
surveillance soit en poste, ce qui augmenterait le nombre de
prélèvements. Aujourd'hui, si je comprends le ministre, vous
signez un rapport que vous avez de personnes qui, je pense, ont fait leur
travail très honnêtement, mais peut-être pas
nécessairement avec tous les moyens utiles
et nécessaires pour pouvoir vérifier exactement ce qui
s'est passé. Je pense que le prélèvement de la ressource a
été de beaucoup supérieur à ce qui est
marqué dans le rapport. Je ne veux pas dire par là que les gens
du comité de surveillance n'ont pas fait leur travail, mais ils
n'avaient peut-être pas tout le soutien financier et technique du
ministère pour pouvoir surveiller exactement ce qui s'est passé.
Je pense que, si on est capable de lire entre les lignes du rapport de la
commission de surveillance, il y a des points à ce niveau qui devraient
être surveillés.
M. Brassard: Pour l'an passé, la convention, comme vous le
savez, a été signée le 5 juin et la commission de
surveillance a commencé ses opérations autour du 18 juin. C'est
sans doute même un peu tard. On vise, cette année, à ce
qu'elle soit opérationnelle, en quelque sorte, à partir au moins
du 15 mai, de la mi-mai.
M. Côté (Charlesbourg): Le rapport de la commission
de surveillance ne couvre que la période de son mandat,
c'est-à-dire à partir du 18 juin.
M. Brassard: Oui, c'est bien évident.
M. CÛté (Charlesbourg): Quand on parle de
prélèvements supérieurs à l'entente qui a
été signée, je ne pense pas qu'on fasse fausse route en
disant qu'il y a eu un prélèvement supérieur, et
très nettement supérieur, aux 15 700. Quand on dit 15 700, ce
n'est pas la réalité. Il y a eu un prélèvement
supérieur et, entre le 5 et le 18 juin où cela brassait, avant
que l'entente soit signée, il y a eu un prélèvement
substantiel de la ressource. (10 h 30)
M. Brassard: Écoutez, on peut le présumer, vous
avez parfaitement le droit de le présumer. Quant à moi, comme
ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, je dois m'en tenir au
rapport de la commission de surveillance tout en vous indiquant notre
intention, d'une part, de faire en sorte que la commission commence ses
opérations bien avant la date à laquelle elle a commencé
l'an passé, qui était le 18 juin. Notre objectif, c'est le 15
mai.
D'autre part, nous sommes conscients -et il y a un certain nombre de
recommandations qu'elle a faites à ce sujet -qu'il convient, à
l'occasion des prochaines négociations, de resserrer les
mécanismes de contrôle, d'améliorer les moyens de
contrôle, de façon à avoir un rapport plus complet et plus
exact.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, dans les correctifs
qui vont être apportés cette année, la commission va
être en place beaucoup plus tôt et va pouvoir surveiller. Pour ce
qui concerne l'entente avec la bande, est-ce qu'elle est de même nature?
Est-elle est en négociation? Qu'est-ce qui arrive à ce
niveau-là?
M. Brassard: II y a déjà eu une première
rencontre le 15 mars, la semaine dernière, entre les
représentants de mon ministère et des représentants de la
bande amérindienne de Restigouche. Les discussions, d'abord, portaient
évidemment sur le cadre de référence dans lequel se
situeraient ensuite les négociations plus précises concernant la
pêche au saumon.
Pour ce qui est du cadre de référence, je pense que, dans
l'ensemble, les points majeurs, c'est qu'on reconnaît d'abord le principe
de la participation et de l'implication des Micmacs dans l'utilisation de la
ressource. On voudrait aussi diminuer la part des gros saumons dans les
prélèvements pour les fins d'alimentation. Ce sont des objectifs,
cela fait partie de ce qu'on appellerait le cadre de
référence.
On veut, comme je le mentionnais tantôt, améliorer les
mécanismes de contrôle et de surveillance des captures et aussi
essayer de conclure un accord de plus longue durée; plutôt que
d'être contraints de négocier d'une année à l'autre,
essayer d'obtenir un accord de plus longue durée, sur trois ans par
exemple, un accord triennal.
M. Côté (Charlesbourg): Deux petites questions, M.
le Président, puisqu'on est dans le saumon et que c'est un dossier qui
est très important pour les pêcheurs sportifs et les
pêcheurs commerciaux. J'aimerais savoir de la part du ministre s'il a
été informé du jugement en appel concernant la cause
André Roy. C'est un pêcheur commercial, donc avec tenture, et la
cour l'a reconnu en appel comme ayant des droits puisque cette
pêche-là se faisait depuis 1943, étant transmise de
père en fils. Le délai de porter devant les tribunaux
supérieurs cette cause-là est maintenant dépassé.
Le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
n'a pas cru bon d'aller plus loin au plan juridique et, de fait, vous avez un
pêcheur commercial qui, de par la pratique et les indemnités qu'il
a reçues du fédéral dans le passé et du provincial,
est maintenant légalement autorisé à pêcher, parce
que son droit est reconnu.
Il reste 39 pêcheurs de saumon commerciaux en Gaspésie qui
ont maintenant, de par ce jugement, des droits. Je ne sais pas si le ministre a
été sensibilisé à cette situation. C'est une
situation qui risque d'éclater très bientôt et je ne pense
pas que ça fasse l'affaire des pêcheurs de saumon sportifs.
M. Brassard: Je ne suis pas un éminent
juriste, mais ce qu'on signale dans ce cas précis, c'est que ce
qui a été reconnu par le tribunal, c'est un droit de pêche,
comme vous le mentionnez. Cependant,.. ça n'oblige pas le
ministère à émettre un permis pour l'exercice de ce droit
de pêche, même s'il a été reconnu par les
tribunaux.
M- Côté (Charlesbourg): Si je comprends bien, pour
avoir passé à travers le jugement qui, en première
instance, était devant Je juge Quimper, qui a donné raison
à M. Roy, plus l'appel aussi, on a reconnu là-dedans l'existence
d'un droit de pêche à un individu qui le faisait depuis 1943 et
cela, confirmé par des témoignages quant à
l'indemnité que ces gens-là ont reçue au fil des ans du
fédéral et, par la suite, en 1981-1982, du provincial. C'est ce
droit-là qu'on a reconnu.
Pour faire en sorte que l'individu ne pêche pas, si j'ai une bonne
compréhension du jugement, il faudrait que le ministère entame
des négociations pour racheter des droits ou pour indemniser la perte
découlant du non-exercice de ce droit. À partir de ça, si
le ministère ne fait rien, l'individu peut tendre ses filets demain
matin et aller pêcher. Vous allez faire une infraction; vous allez vous
retrouver comme vous vous êtes retrouvés au niveau des jugements,
parce que ce sont ces jugements qui ont été invalidés par
la cour, en disant qu'il n'y avait pas d'infraction, parce que le droit
existait. Comme, par le passé, il y avait eu compensation de la perte de
ces droits-là ou de la suspension d'exercice du droit, vous vous
retrouvez devant le même phénomène aujourd'hui.
André Roy va aller à l'embouchure, près de la
rivière Matane. Il va tendre ses filets pour prendre du saumon et le
ministère ne pourra rien faire sur le plan juridique.
M. Brassard: Un petit instant, s'il vous plaît! Si vous me
permettez, sur la question juridique, je demanderais à M.
Côté...
M. Côté (Charlesbourg): On va le laisser et on y
reviendra après.
M. Brassard: Oui, d'accord.
M. Côté (Yvon): Dans la décision du juge,
selon les consultations qu'on a eues auprès des juristes, il faut
interpréter le jugement dans le cadre suivant: Le juge avait à se
prononcer, à dire si M. Roy était coupable ou non d'une
infraction technique qui relève du Code pénal. À cela, le
juge, semble-t-il, aurait relevé M. Roy de toute accusation
possible.
Par contre, lorsque le juge a élargi son jugement pour parler de
possibilité de droits acquis, à ce moment-là, il s'est
introduit dans le Code civil. Pour cette partie du jugement, les
prétentions de nos juristes sont à savoir que cette partie du
Jugement pourrait être mise au défi éventuellement parce
que le juge, au niveau du tribunal où il était, n'avait pas
à juger en fonction du Code civil, mais avait à juger uniquement
en fonction du Code pénal, de sorte que ça recoupe toute la
question des droits acquis.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas avocat...
M. Brassard: Moi non plus.
M. Côté (Charlesbourg):... je suis un simple
professeur, comme le ministre. Une chose est certaine, c'est que ce que j'ai
compris en lisant le jugement, c'est que, effectivement, le ministère a
porté une plainte vis-à-vis d'André Roy qui avait
pêché au saumon.
M. Brassard: C'est le MAPAQ, oui, d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): C'est ça. Comme la
ressource saumon... Il va falloir, à un moment donné,
préciser de qui ça dépend. Les permis sont émis par
le MAPAQ, mais je pense qu'il y a là une importance capitale compte
tenu, d'un côté, des pêcheurs sportifs de saumon qui sont
très nombreux au Québec, et vis-à-vis des pêcheurs
commerciaux qui sont 39 maintenant. On se retrouve devant un jugement qui, si
je ne m'abuse, est final. On n'est pas allé à un niveau
supérieur et le délai d'appel est passé, à moins
que je ne m'abuse.
Qu'on vienne me donner une interprétation juridique en disant,
à ce moment-ci, que le juge a erré dans son jugement, je
m'excuse, il est trop tard "next game". Quand il y en aura un autre qui se fera
prendre, vous recommencerez l'exercice mais, à ce moment-ci, il est trop
tard; les délais d'appel sont passés.
À partir de ça, on se retrouve dans une situation
où, effectivement, le gars est allé pêcher, le
ministère dit: II y a une infraction à nos lois et nos
règlements, infraction que le juge invalide, et il va même plus
loin que ça: dans son jugement, il reconnaît que l'individu
André Roy a des droits, parce que le ministère les a reconnus en
l'indemnisant tant du côté fédéral que du
côté provincial; ils ont reconnu ses droits de pêche, ce
sont presque des droits exclusifs de pêche.
On se retrouve devant la situation, aujourd'hui, que vous du
ministère, si le gars va tendre ses filets demain matin, vous allez
envoyer un agent de conservation lui mettre un "ticket" au fond de culotte, et
c'est le mécanisme qui recommence; cela a déjà
été invalidé. On est devant une situation où, sur
la plan politique, il faudra qu'on prenne une décision quelque part.
Vous ne pouvez pas, comme ministre, être le défenseur du
saumon
pour les pêcheurs de saumon sportifs pendant que le gros Garon
pile dans les plates-bandes de tout le monde, un peu partout, et décide,
avec ses opérations commerciales, d'aller régler le
problème. Il va falloir qu'on règle le problème
tantôt.
Si on veut éliminer les pêcheurs de saumon commerciaux, il
faudrait que le ministère chausse ses bottes, les indemnise et les
élimine. C'est ça, la solution. Celle-là, c'est une
décision politique; c'est pour ça qu'on en arrive à
ça. Sur le plan juridique, on pourrait en parler indéfiniment, je
pourrais être mêlé passablement aussi...
M. Brassard: Moi aussi, probablement.
M. Côté (Charlesbourg):... mais il y a une
décision politique à prendre.
M. Brassard: Sur la décision politique, il y a une chose
qu'il faut bien distinguer, c'est le droit de pêche et l'exercice du
droit de pêche. Pour ce qui est de l'exercice du droit de pêche, je
pense que nous avons parfaitement le pouvoir et la juridiction de poursuivre
pour l'année qui vient et pour les années subséquentes
l'interdiction de la pêche commerciale dans certains territoires, d'une
part.
D'autre part, la question des juridictions entre le MAPAQ et le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche que vous jugez
pas très claire l'est, à mon point de vue, dans le sens suivant:
La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune reconnaît
comme pouvoir au ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
de préparer annuellement ce que l'on appelle le plan de pêche dans
lequel on prévoit en particulier les espèces qui pourront
être pêchées et on prévoit aussi les quotas, le
contingentement des espèces et aussi l'interdiction pour certaines fins,
des fins commerciales, par exemple.
C'est une responsabilité du ministère qui provient de la
nouvelle Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune et que nous
avons assumée. Nous avons préparé un plan de pêche
qui sera bientôt, comme la loi nous y oblige, adopté par le
Conseil des ministres et qui va s'appliquer et le ministère de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation se doit de respecter ce
plan de pêche dans l'émission de ses permis pour des fins
commerciales.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la théorie.
M. Brassard: C'est la théorie et ce sera aussi la
pratique.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le verbe. Comme il se
devait de respecter les habitats fauniques dans la baie Lavallière un
peu partout et il ne les a pas trop respectés. On va avoir l'occasion
d'y revenir.
M. Brassard: C'est la pratique aussi. M. Côté
(Charlesbourg): Ah oui, mais...
M. Brassard: Le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation se doit de délivrer des permis en
fonction du plan de pêche.
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre est un jeune
ministre à la tête de son ministère; il va apprendre qu'il
y en a de plus rusés que lui qui sont là depuis 1976 et qui
pataugent assez aisément. On verra à l'exercice.
M. Brassard: M. le député de Charlesbourg, si le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
délivra des permis en contradiction avec le plan de pêche, vous me
le signalerez.
M. Côté (Charlesbourg): Certainement, avec grand
plaisir. De toute façon, je prends la parole du ministre et je pense
qu'il est bien intentionné quand il nous dit cela.
Je vais seulement revenir sur le saumon, un droit et l'exercice d'un
droit. Ce que la cour a effectivement reconnu c'est le droit, pas
nécessairement l'exercice, j'en conviens avec vous. Mais, votre plainte
ou la plainte du MAPAQ - je pense qu'elle venait du MAPAQ - était
à savoir que c'était l'exercice de ce droit qui provoquait
l'infraction, mais la cour a rejeté cette partie. C'est cela.
Finalement, la plainte n'a pas été retenue par la cour.
Ce que je comprends du jugement, c'est que, si vous voulez suspendre
l'exercice de ce droit, soit le MAPAQ ou le MLCP ou, de toute façon, le
gouvernement, on se doit vis-à-vis des pêcheurs commerciaux de
dédommager les individus pour la perte de l'exercice du droit pour un
temps déterminé. C'est ce que j'ai compris du jugement, à
moins que je sois totalement dans l'erreur. De toute façon on ne passera
pas tout l'avant-midi là-dessus parce qu'il y a d'autres choses à
étudier; c'est un avertissement pour les crédits qu'on aura
très bientôt.
M. Brassard: Je suppose que vous allez surveiller
étroitement le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation dans l'émission de ses permis.
M- Côté (Charlesbourg): Non, ce que j'aimerais
entendre... (10 h 45)
M. Brassard: Aux crédits vous allez me signaler les permis
qui ont été émis par le ministère de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation en contradiction avec le
plan de pêche. N'oubliez pas cela.
M. Côté (Charlesbourg>. Ce que j'aimerais ce
matin du ministre qui, lui, est le protecteur de la ressource qui est en
difficulté actuellement - ce qui a été admis par son
prédécesseur, M. Chevrette - c'est qu'il s'installe en
défenseur et en protecteur de la ressource comme la Loi sur la
conservation de la faune le lui permet et qu'il me dira aujourd'hui que, demain
matin, il se met à table pour négocier avec le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation pour la suspension de
l'exercice du droit de pêche commerciale. C'est un minimum qu'il faut
faire demain matin et s'il faut dédommager pour cela les pêcheurs
de saumon commerciaux - ils l'ont déjà accepté dans le
passé - ils seraient prêts à l'accepter dans la mesure
où on s'assoit à une table, qu'on ne les provoque pas et qu'on
négocie comme on négocie avec les autochtones. C'est cela que
j'aimerais entendre.
M. Brassard: Mme la Présidente et M. le
député de Charlesbourg, s'il y a une chose dont je peux assurer
le député de Charlesbourg, c'est que je suis très
conscient de la fragilité de cette ressource et que je suis
également pleinement d'accord avec les mesures qui ont été
prises par mon prédécesseur pour en assurer la conservation. Je
peux assurer qu'en étant conscient de la fragilité de cette
ressource j'ai bien l'intention de poursuivre dans la même direction que
mon prédécesseur en matière de mesures restrictives, il
est vrai, mais qui ont comme fin et comme objectif d'en assurer la conservation
au Québec. Je vais poursuivre dans cette direction et, pour ce qui est
de la pêche commerciale, il n'est pas de mon intention de la permettre
dans les territoires où elle était interdite l'année
dernière.
M. Côté (Charlesbourg): Non seulement il y a un
droit, il y a l'exercice du droit. Est-ce qu'il est de votre intention de
négocier avec les 39 détenteurs de permis pour la suspension de
leurs droits, de négocier avec eux des ententes? Si vous n'arrivez pas
avec une entente, vous allez payer la suspension de l'exercice et on va avoir
encore des problèmes.
M. Brassard: Ce que je vous dis, M. le député de
Charlesbourg, c'est que l'objectif est la conservation de la ressource et
qu'une des mesures importantes pour atteindre cet objectif, c'est
l'interdiction de la pêche commerciale et même aussi certaines
mesures restrictives concernant la pêche sportive, mais surtout
l'interdiction de la pêche commerciale.
Si cet objectif, pour être atteint, exige qu'on entame, comme vous
le dites, des pourparlers, des discussions, qu'on adopte des mesures à
l'égard des pêcheurs commerciaux, on le fera, mais ce dont on peut
être assuré aujourd'hui, c'est qu'on a bien l'intention d'utiliser
cette mesure de l'interdiction de la pêche commerciale pour atteindre
l'objectif sur lequel, je pense, tout le monde est d'accord, qui est la
conservation de la ressource saumon.
M. Côté (Charlesbourg): Une dernière
question. Après vous avoir dit que c'est vérifié, on sait
qu'en fin de semaine se tiendra le congrès annuel de la
Fédération des pêcheurs de saumon sportifs du
Québec. Est-ce que le ministre entend rendre visite à ces
pêcheurs qui ont subi...
M. Brassard: Je m'en ferai un devoir, M. le
député.
M. Côté (Charlesbourg): Le ministre sera là
quand? Samedi? Dimanche?
M. Brassard: Samedi.
M. Côté (Charlesbourg): Avec un message particulier
à livrer?
M. Brassard: J'espère, en tout cas, leur dire des choses
qui vont les intéresser.
M. Côté (Charlesbourg): Comme je suis un
pêcheur de saumon sportif...
M. Brassard: Est-ce que M. le député de
Charlesbourg sera présent, également?
M. Côté (Charlesbourg): En tant que pêcheur de
saumon sportif j'aurai beaucoup d'intérêt à écouter
le ministre. Alors, je serai là samedi.
M. Brassard: Très bien.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié, M. le
Président. Engagement 57. Shawinigan, c'est un nom qui revient souvent.
Corporation du parc des Chutes de Shawinigan Inc., contrat de services pour
l'opération du parc des Chutes, 65 000 $. C'est quoi le but de tout
cela? Je suis allé faire un tour en Mauricie et j'ai appris qu'il y
avait, comme par hasard, beaucoup d'argent investi de la part du
ministère depuis quelques années. Je ne sais pas si c'est
relié à l'influence du ministre qui est dans le coin, mais
toujours est-il que, dernièrement, il y aurait eu un montant de 50 000 $
de dégagé pour payer le dû à une caisse populaire.
J'aimerais bien avoir la situation assez claire de ce parc et aussi,
peut-être, la réponse à ceci: Qu'est-ce qui fait que cet
équipement n'a pas été ou ne sera pas
transféré à la nouvelle société
d'État alors que, dans d'autres coins, cela
l'est?
M. Brassard: Parce qu'il s'agit d'un parc urbain.
M. Côté (Charlesbourg): Un des rares que vous
avez.
M. Brassard: Oui et dont on voudrait, vous le savez
peut-être, se départir parce qu'on ne pense pas que ce soit notre
mandat de gérer des parcs urbains. Cela devrait être fait par des
municipalités ou une régie intermunicipale. Or, dans le cas
précis qui nous occupe, on n'a jamais pu véritablement s'entendre
avec les municipalités concernées pour leur céder la
gestion de ce parc. Compte tenu de cela, on confie la gestion à cet
organisme sans but lucratif et, forcément, puisqu'il nous appartient et
continue de nous appartenir, alors on prévoit
régulièrement des investissements, des immobilisations et des
fonds, également, pour des fins de fonctionnement.
M. Côté (Charlesbourg): Cela ne répond pas
totalement à ma question.
M. Brassard: Votre dernière était...
M. Côté (Charlesbourg): La dernière
était: Combien le gouvernement du Québec a-t-il investi dans ce
parc?
M. Brassard: Globalement?
M. Côté (Charlesbourg): En immobilisations, en
entretien, et la dernière question était celle de...
M. Brassard: De SEPAQ.
M. Côté (Charlesbourg):... 50 000 $. Non, pour
SEPAQ, vous avez répondu en me disant que ce n'est pas
nécessairement à la SEPAQ qu'on veut le transférer mais
à...
M. Brassard: C'était... Oui...
M. Côté (Charlesbourg):... une corporation
municipale ou intermunicipale.
M. Brassard: C'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, il y a 50 000 $ qui
ont été votés concernant le parc des Chutes, il n'y a pas
tellement longtemps et qui visaient à payer la Caisse populaire de
Shawinigan; 50 000 $. Comment est l'état, la situation des
investissements du gouvernement dans ce parc?
M. Brassard: On me signale que, pour ce qui est des
immobilisations, des investissements, cela doit se rapprocher à environ
2 000 000 $ depuis 1977 dans ce parc.
M. Côté (Charlesbourg): Que reste-t-il à
venir, parce qu'on parle d'une auberge qui est là-dedans, qui est assez
désuète et on dit qu'il faut y investir passablement d'argent?
Qu'est-ce qu'on prévoit, éventuellement?
M. Brassard: Pour ce qui est des investissements dans le parc
lui-même, je pense que cela tire pas mal à sa fin. En termes
d'aménagements prévus, c'est pas mal terminé, pas mal
parachevé. Pour ce qui est de l'auberge elle-même, cela ne fait
pas partie directement du parc, cela a été acquis l'an
passé par le ministère et il y a des fonds de prévus pour
des fins d'aménagement et de... Pour l'exercice financier actuel,
d'ailleurs, il y a des crédits qui ont été accordés
pour des immobilisations sur cet équipement.
M. Côté (Charlesbourg): Cela ne fait pas partie du
parc, mais c'est propriété du ministère.
M. Brassard: C'est propriété du
ministère.
M. Côté (Charlesbourg): Et il y a de
l'investissement de prévu, éventuellement...
M. Brassard: II y en a eu cette année.
M. Côté (Charlesbourg): Et il y en a encore de
prévu?
M. Brassard: Pour l'an prochain, ce n'est pas
déterminé encore. Cette année, il y en a eu.
M. Côté (Charlesbourg): Le montant de 50 000 $ qui a
été versé, il n'y a pas longtemps, et qui a servi à
la caisse populaire, quel était le but de la subvention de 50 000 $?
M. Brassard: Les 50 000 $, M. le député, c'est pour
des fins d'acquisition. Cela a été versé l'an
passé. Les 150 000 $ cette année, c'est pour des fins de
restauration, d'aménagement. Mais, j'ai commis une erreur tantôt,
c'est que la propriété de l'auberge appartient à la
corporation et non pas directement au ministère. C'est une petite erreur
que j'aimerais bien corriger.
M. Côté (Charlesbourg): 50 000 $, 150 000 $, est-ce
qu'il y a d'autres montants de prévus...
M. Brassard: Pour un prochain exercice?
M. Côté (Charlesbourg): 50 000 $, 150 0000 $, est-ce
qu'il y a d'autres sommes de prévues?
M. Brassard: Pour le prochain exercice, pour ce qui est du parc,
il y a des subventions de fonctionnement. Pour ce qui est de l'auberge
elle-même, on prévoit par l'OPDO, par le fonds de
développement régional, 75 000 $ pour parachever sa
restauration.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié, M. le
Président. Les engagements 58 et 59, on peut les considérer comme
vérifiés. L'engagement 60: 160 000 $ pour l'acquisition de
terrains pour agrandir le parc que vous appelez le Parc national du Saguenay.
On n'a pas d'information à savoir quelle est la superficie
achetée, quel est le prix au pied. Quel est le coût? C'est bien
beau 160 000 $, mais, si c'est pour une cour, cela fait cher.
M. Brassard: C'est dans le canton de Tadoussac...
M. Côté (Chariesbourg): Oui.
M. Brassard: Cela porte sur une superficie de 427 acres.
C'était déjà prévu à l'origine, quand le
parc a été créé.
M. Côté (Charlesbourg): Quelle est l'utilité
d'acquérir ces espaces? Sont-ils adjacents au parc ou...
M. Brassard: C'est le fameux secteur des dunes de Tadoussac qui
constitue, dans l'ensemble du parc du Saguenay, un élément
naturel caractéristique qu'on entend mettre en valeur et
protéger. Alors, c'est ce secteur qu'on...
M. Côté (Charlesbourg): 427 acres, je ne sais pas le
coût à l'acre, mais est-ce que c'est un prix qui est normal, qui
est régulier ou si c'est un prix plus... Vous vous basez sur quoi pour
évaluer...
M. Brassard: À l'époque où le
ministère existait - maintenant, il n'existe plus - cela a
été évalué par le ministère des Travaux
publics et de l'Approvisionnement à l'époque, selon les
méthodes habituelles utilisées par ce ministère et
maintenant utilisées par le ministère des Transports qui a
hérité de cette responsabilité. C'est selon les
méthodes habituelles pour, dans ce cas, les fermes.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié, M. le
Président. Mme la Présidente, excusez-moi, je suis
mêlé ce matin.
Mme la Présidente, considérez l'engagement 61
vérifié. On pourrait aborder l'engagement 62: "Subvention
à la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal,
représentant la contribution du gouvernement du Québec à
la célébration du 150e anniversaire de fondation de cette
société nationale. " J'ai presque envie de demander au ministre
si M. Rhéaume lui a demandé de l'argent pour sa marche de
Québec à Montréal?
M. Brassard: Non. Étant donné qu'il marchait, qu'il
prenait ni l'autobus, ni le train, ni l'avion, on n'a pas eu à le
subventionner pour sa marche.
M. Côté (Charlesbourg): C'était une bonne
cause.
M. Brassard: Oui, c'est une excellente cause, la
souveraineté du Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Quel beau risque, 25 000 $,
donnés en assurance. Est-ce que la société était
tenue de vous produire un rapport sur l'utilisation de ces sommes? Si oui,
est-ce que cela a été fait?
M. Brassard: Oui, elle était tenue de nous produire un
rapport et on me signale que cela a été fait.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que le rapport a
été fait?
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Est-pe satisfaisant pour le
ministère? (11 heures)
M. Brassard: Conforme au protocole et conforme à nos
exigences, puisque le dernier versement a été fait, celui de 12
500 $ par le Conseil exécutif. Si le dernier versement a
été fait, c'est donc dire que le rapport est conforme aux
exigences.
M. Côté (Charlesbourg): Aux attentes. M.
Brassard: Aux attentes, d'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié 63,
Mme la Présidente.
Subvention de la Société d'aménagement des sites
touristiques de Desbiens. C'est dans le coin du lac? Évidemment on ne
peut pas relier...
M. Brassard: C'est vraiment une dépense judicieuse.
M. Côté (Charlesbourg):... le ministre à
cette subvention puisqu'il n'était pas ministre à
l'époque.
M. Brassard: Non, mais j'y ai travaillé beaucoup.
M. Côté (Charlesbourg): Vous y avez travaillé
beaucoup.
M. Brassard: Oh oui!
M. Côté (Charlesbourg): Cela paraît
d'ailleurs, parce que le pourcentage de subvention de 225 000 $ sur un
coût de 281 000 $ me paraît évidemment assez
élevé. Qu'est-ce qui justifie un pourcentage aussi
élevé de subvention à un projet comme celui-là
comparativement à... Je me souviens le député de
Montmagny-L'Islet se plaignait, lors de la dernière étude des
crédits, alors que, lui, dans son cas, ce n'était pas si
élevé que cela. Est-ce que c'est le seul critère de
l'intervention du député auprès de son ministre?
M. Brassard: C'est un bon critère tout de même, mais
ce n'est pas le seul.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas seul.
M. Brassard: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Mais cela en est un qui est
considéré...
M. Brassard: Je pense que c'est un excellent critère mais
ce n'est pas le critère unique.
M. Côté (Charlesbourg): Vous pensez. Est-ce que vous
le mettez en application?
M. Brassard: Je me fie beaucoup à mon jugement, surtout
dans les dossiers qui concernent mon comté.
M. Côté (Charlesbourg): Jugement politique.
M. Brassard: Mon jugement tout court. II faut dire qu'autour du
lac il n'y a pas beaucoup ce que j'appellerais de fenêtres
d'accès. C'est très privatisé autour du lac Saint-Jean
comme vous le savez. Il y a beaucoup de chalets, beaucoup de résidences
secondaires, mais il n'y a pas beaucoup de fenêtres d'accès
public. Il y en avait une là possible. La municipalité de
Desbiens y avait déjà investi de l'argent pour y aménager
un camping et permettre l'accès à la plage qui est une des
très belles plages autour du lac Saint-Jean. Donc, c'est important sur
le plan touristique, sur le plan de l'accès public au lac Saint-Jean.
C'est important de prévoir un aménagement intéressant et
attrayant à cet endroit; c'est pourquoi le gouvernement, par l'OPDQ, y
est allé, d'une part. D'autre part, pourquoi un taux de subvention aussi
élevé? C'est que tout simplement - je ne sais pas si vous le
savez - la municipalité de Desbiens est une des municipalités
éprouvées de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, parce
que toute son économie reposait sur une seule industrie qui était
une usine de pâte appartenant à la St. Raymond Paper et qui est
fermée depuis plus de trois ans. Je n'ai pas besoin de vous faire un
grand portrait et un portrait détaillé de l'état de
l'économie et de la situation sociale à Desbiens et aussi de
l'état des finances de la municipalité. La municipalité de
Desbiens a vu ses finances, à la suite de la fermeture de l'usine, se
détériorer parce que la St. Raymond a réduit de
façon considérable ses taxes foncières à la
municipalité. Donc, on a accepté d'augmenter substantiellement la
participation gouvernementale à cause de la capacité
financière et de la situation financière de la
municipalité de Desbiens.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié, Mme
la Présidente, 64, subvention à la Corporation 1830 des
Îles-de-la-Madeleine. Ce qui me chatouille un peu ce n'est pas le fait
qu'on donne 41 000 $ mais c'est pour fins d'amélioration de
l'équipement de terrains de camping: De Gros-Cap, cela va, et pour
combler le déficit d'exploitation potentielle. Comment fait-on pour
donner une subvention sur un déficit d'exploitation potentielle? On se
base sur quoi? Sur l'année précédente?
M. Brassard: En se basant par rapport aux années
précédentes.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que cela implique
qu'il y ait des ajustements par la suite ou non?
M. Brassard: C'est une première année
d'expérience, on voulait permettre l'amélioration de
l'équipement et combler le déficit d'exploitation potentiel.
M. Côté (Charlesbourg): Le déficit potentiel
était de combien?
M. Brassard: Quand c'était sous notre
responsabilité, cela se situait entre 40 000 $ et 50 000 $ de
déficit.
M. Côté (Charlesbourg): Cela veut dire que
finalement le déficit potentiel, l'argent va uniquement pour cela. Il
n'y a rien qui va dans l'amélioration de l'équipement sur le
terrain.
M, Brassard: Ils ont quand même fait certains aménagements,
donc le déficit d'opération a été moindre que
prévu puisqu'ils ont fait certains aménagements, certaines
immobilisations à partir de la subvention.
M. Côté (Charlesbourg): Au moment où l'on se
parle, le camping est fermé. Je pense qu'il ne doit pas y avoir grand
monde. Vous devez avoir un bilan d'opération annuel. C'est quoi le
revenu d'un tel camping par rapport aux coûts d'exploitation?
M. Brassard: On ne l'a pas reçu encore.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un exercice financier
qui se termine le 31 mars, j'imagine. Vous allez recevoir cela
éventuellement. C'est par l'administration du Bas-Saint-Laurent, de
Rimouski?
M. Brassard: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): C'est M. Harvey qui est
responsable, n'est-ce pas? Vérifiez, M. le Président. Excusezl
Mme la Présidente. Si je dis M. le Président, considérez
que je dis Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bacon): C'est une vieille habitude.
M. Côté (Charlesbourg): 65, vérifié,
puisqu'il faut avancer; 66 également. L'engagement 67. "Subvention au
Mouvement québécois des chantiers à titre d'aide
financière pour la réalisation du programme d'assistance
financière au chantier de Jeunes bénévoles. " Cela mange
quoi en hiver? Cela fait quoi?
M. Brassard: Le Mouvement québécois des
chantiers.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que cela fait partie
du mouvement spontané de création de 50 000 emplois pour les
jeunes au Québec que votre gouvernement a si bien réussi?
M. Brassard: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Avec des projets comme le
nettoyage des berges du fleuve Saint-Laurent, à trois semaines par
emploi? C'est quoi?
M. Brassard: Cela n'en fait pas partie, c'est vous dire qu'on ne
compte pas tous les emplois qu'on crée.
M. Côté (Charlesbourg): Et pas nécessairement
tous ceux que vous ne créez pas non plus.
M. Brassard: Le Mouvement québécois des chantiers
est un organisme d'encadrement des promoteurs de projets de chantiers. Le
Chantier-Jeunesse, c'est un programme de notre ministère qui est offert
aux jeunes qui conçoivent des projets et qui les réalisent, je
dirais, dans un contexte bien particulier. Alors, pour faire la
différence un peu avec les travaux communautaires ou les Jeunes
Volontaires, alors que dans le cas des travaux communautaires ou les Jeunes
Volontaires, ce sont des jeunes qui continuent de vivre dans leur milieu de
vie, chez eux, qui vont participer au projet et qui retournent dans leur milieu
familial après. Dans le cas des chantiers, c'est un groupe de jeunes, en
quelque sorte, qui vivent une expérience en dehors de leur milieu de
vie. C'est un peu similaire à ce qu'on retrouve au niveau
fédéral. Je ne sais pas si vous connaissez le projet Katimavik,
c'est un peu similaire à cela, c'est un peu dans le même esprit.
Il y a donc une vie de groupe assez intense, les jeunes vivent ensemble, ils
sont hébergés au même endroit, ils vivent en dehors de leur
milieu, ils vivent une expérience communautaire, une expérience
intéressante, enrichissante et formatrice, mais vraiment avec un mode de
vie différent. Des jeunes qui s'engagent, par exemple, dans les
programmes des Jeunes Volontaires, ou programmes de travaux communautaires.
M. Côté (Charlesbourg): Avez-vous un exemple
précis de ce qui peut être fait?
M. Brassard: De chantiers? Par exemple, des groupes vont
aménager des pistes de ski de fond pour un club de ski de fond. J'ai
à la mémoire un groupe de jeunes - j'ai vu des photos,
c'était admirable - qui se sont chargés de restaurer une
église, je ne sais plus dans quelle paroisse, mais ils ont conçu
le projet de restaurer l'intérieur de l'église et ils l'ont fait
en groupe. Évidemment, ils étaient hébergés dans un
village. Ce sont des groupes, des projets, surtout de nature vraiment
communautaire.
En termes de nature des projets, cela ressemble. beaucoup aux projets
qu'on retrouve chez les Jeunes Volontaires, sur la nature des projets. Ce qui
diffère pour les jeunes qui s'engagent dans le mouvement de
Chantier-Jeunesse, c'est le mode de vie et aussi le fait qu'ils sont vraiment
responsables du projet qu'ils lancent
Alors, le Mouvement québécois des chantiers, c'est le
mouvement d'encadrement, d'animation des chantiers. Il apporte une assistance
technique, professionnelle aux promoteurs de projets à travers le
Québec et on le subventionne pour assurer cette coordination et cette
assistance aux promoteurs et aux groupes,
M. Côté (Charlesbourg): J'ai vérifié,
Mme la Présidente. À 68, Maski-Courons Inc., 35 000 $ de
subventions par rapport aux années antérieures. Qu'est-ce que
c'est? Est-ce que c'est une augmentation ou si c'est la même chose?
M. Brassard: C'est la même chose qu'il y a deux ans et la
même chose que l'année passée.
M. Côté (Charlesbourg): Là, ça fait
trois ans qu'ils ont la même subvention?
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Par rapport au
marathon de Montréal, c'est quoi la différence pour deux
semaines?
M. Brassard: Par rapport au marathon de Montréal,
Montréal, je pense que c'est 300 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Mais est-ce que
c'était 300 000 $ l'année dernière, l'année
précédente?
M. Brassard: Oui, même niveau.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que dans le prochain
exercice financier vous allez être plus généreux, compte
tenu de l'approche des élections, ou si ça va rester pareil?
M. Brassard: Oh, vous savez très bien, M. le
député de Charlesbourg, que le ministre du Loisir, de la Chasse
et de la Pêche n'a absolument aucune intention électoraliste dans
l'établissement de son budget. Vous le savez.
M. Côté (Charlesbourg): On en a trouvé un,
toujours! La sauvegarde de l'espèce! C'est pour vérifier, Mme la
Présidente, à l'engagement 69, rivière Jacques-Cartier,
200 000 $. Je pense que ça s'inscrit très nettement dans des
projets de revitalisation des rivières pour permettre au saumon de
monter. Il y a eu des négociations passablement ardues avec la Domtar.
Les discussions, si je ne m'abuse, sont complétées? Est-ce
qu'elles sont complétées dans toutes leurs phases ou s'il n'y a
pas des problèmes avec Énergie et Ressources quant aux limites
forestières? Je sais que ce n'est pas de votre domaine, mais cela doit
vous inquiéter un peu, parce qu'il y a du troc là-dedans.
M. Brassard: Elles sont complétées.
M. Côté (Charlesbourg): En ce qui concerne le
ministère?
M. Brassard: Quant à nous, en tout cas, il reste au
Conseil des ministres à adopter le décret pour... Il a
été acheminé au Conseil des ministres pour finaliser
toutes les transactions concernant ce dossier.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'il est exact,
selon les informations que j'ai reçues des spécialistes du
ministère dans le domaine du saumon, qu'on a découvert du saumon
qui venait tenter, avant même l'aménagement, de remonter la
rivière? On parle de saumon - ça devient très technique -
des mères... On parle de générations dans le saumon aussi.
On me dit qu'on a constaté, et ce qu'on ne savait pas avant même
de...
M. Brassard: À partir de l'ensemence- ment, non?
M. COté (Charlesbourg): Pas de l'ensemencement, de saumons
de différentes générations qui se sont butés le nez
auprès de sources qui seraient à l'embouchure de la
rivière. Je ne sais pas si mes informations sont exactes, mais, comme ce
sont des bribes d'information, peut-être que le ministre peut m'en dire
plus.
M. Brassard: Des saumons qui ne seraient pas le fruit des
ensemencements qui ont été faits dans la rivière
Jacques-Cartier?
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Brassard: Ce n'est pas des retours d'ensemencement que vous
parlez?
M. Côté (Charlesbourg): Non, ce n'est pas des
retours d'ensemencement.
M. Brassard: On dit que c'est possible, mais que cela pourrait
même être - cela m'étonne de trouver ça dans ce
coin-là - des ouananiches.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, je
pose la question au ministre. On la laisse en suspens, on y reviendra bien plus
pour allumer...
M. Brassard: Oui, elle est enregistrée, on la
regardera.
M- Côté (Charlesbourq): On regardera cela lorsqu'on
y reviendra. A vérifier, M. le Président. Dans le cas de
l'engagement 70, subvention à la Société Cascapédia
pour la gestion de la faune. J'ai l'impression que cela fait
référence au saumon. Est-ce que ces gens déposent un
bilan, compte tenu de la subvention? (11 h 15)
M. Brassard: Un état de l'utilisation de leur subvention,
pas un bilan vérifié, mais ce qu'ils ont fait avec la
subvention.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié, et
l'engagement 71, vérifié. Cela compléterait le mois de
juin, Mme la Présidente.
Juillet
La Présidente (Mme Bacon): On pourrait passer au mois de
juillet, M. le député de Charlesbourg''
M. Côté (Charlesbourg): C'est un mois... Tout le
monde pense que le monde politique est en vacances au mois de juillet...
M. Brassard: Erreurl Erreurl
M. Côté (Charlesbourg):... et, à
considérer l'épaisseur des engagements 80 au niveau du
ministère, il y a deux possibilités: ou tout le monde travaille,
ou tout le monde essaie d'en passer pendant que les gens sont en vacances.
M. Tremblay: Méfiant?
M. Côté (Charlesbourg): Méfiant? Oui, je suis
très méfiant; on a appris à être méfiant avec
vous. L'emballage y est, mais pas toujours le contenu.
M. Tremblay: Pourtant, vous n'avez jamais rien trouvé.
M. Côté (Charlesbourg): Trouvé dans quoi?
M. Tremblay: De pas correct.
M. Côté (Charlesbourg): Déjà, le fait
que vous posiez la question, c'est étonnant.
À l'engagement 27, contrat de services négocié pour
conseiller le Service de l'aquaculture en matière de santé du
poisson, en évaluer l'état dans les stations piscicoles
gouvernementales et prescrire les mesures pour enrayer les maladies du poisson.
Cela se marie comment avec les velléités de M. Garon quant
à l'aquaculture? Il me semble que je l'ai entendu parler d'un projet de
loi, en Chambre, il n'y a pas bien des années, alors qu'il disait que
l'aquaculture, c'était son affaire à lui.
M. Brassard: Ce n'est pas particulièrement sur le contrat
que vous posez votre question, si je comprends bien.
M. Côté (Charlesbourg): Cela déborde un peu.
C'est pour ça que le ministre peut laisser la lecture de ses,.. Est-ce
que vous pouvez nous donner de l'information quant au contrat?
M. Brassard: En fait, relativement à Ja pisciculture, vous
savez qu'en vertu de la loi qui devrait être promulguée, mais qui
ne l'est pas encore, les permis en ce qui concerne la pisciculture commerciale
seraient émis par le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation. On continuerait d'avoir une
responsabilité sur les étangs de pêche.
M. Côté (Charlesbourg): Sur les?
M. Brassard: Sur les étangs de pêche et les
piscicultures privées. Mais, pour ce qui est des piscicultures
commerciales, si la loi que nous avons adoptée en décembre
dernier est promulguée, entre en vigueur, pour les piscicultures
commerciales, ce serait le ministère de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation qui émettrait les permis, des
permis en fonction, cependant, d'un zonage élaboré par
règlement par le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche; un zonage et, également, l'identification des
espèces à commercialiser.
M. Côté (Charlesbourg): Lorsqu'on parlait du plan de
pêche, cela me rappelle, à la même table, lors de
l'étude de la loi 9, au niveau de l'article 54, que le ministre avait
introduit une mesure ou un papillon très rapide avant que la loi du
ministre de l'Agriculture ne soit adoptée, de façon que la
juridiction du ministère soit très bien établie. Vous
l'avez entre les mains quant à l'exercice. On va surveiller cela de
très près.
M. Brassard: Sauf que la loi qui relève du ministre de
l'Agriculture n'est pas encore promulguée. Il y a une certaine urgence,
je dois l'admettre, concernant les piscicultures parce qu'en vertu du
règlement de pêche du Québec toujours en vigueur, tant que
d'autres règlements ne viennent pas le remplacer, c'est le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui
émettait dans le passé les permis pour toute forme de
pisciculture, II faudrait, dans les semaines qui viennent, ou que la loi de M.
Garon soit promulguée et que les nouvelles règles du jeu
s'appliquent ou alors que les permis soient émis, conformément
aux règlements de pêche actuellement en vigueur.
M. Côté (Charlesbourg): J'ai une question qui porte
à la fois pour les engagements financiers de 27 à 33. Je remarque
"contrats négociés" et apparaît ici comme information
uniquement celui avec qui on a négocié le contrat. Dans certains
cas, on arrive toujours avec trois ou cinq, suivant celui avec qui on
négocie. Est-ce que dans des cas comme ceux-là cette
personne-là a été choisie et, bonjour, on négocie
avec, on s'entend et c'est fini, ou si on a négocié avec
d'autres?
M. Brassard: Dans le cas de l'engagement 27, c'est un seul. C'est
tellement spécialisé que c'était vraiment la seule firme
qui avait l'expertise à cette fin. Dans le cas de l'engagement 28, pour
assurer la protection de la ressource saumon, c'est avec la bande montagnaise
cela aussi. L'Université du Québec à
Trois-Rivières, c'est également le seul intervenant avec qui on a
négocié.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié, M. le
Président.
M. Beauséjour: Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bacon): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Je voudrais poser une question au ministre
sur l'engagement 27, à savoir si cette évaluation des maladies
est surtout dans le sens des maladies qui peuvent exister. Par exemple, ceux
qui élèvent de la truite commerciale qu'on peut aller
pêcher, est-ce que les rapports leur sont transmis?
M. Brassard: Oui.
M. Beauséjour: Est-ce qu'il y a des évaluations
dans ce sens-là?
M. Brassard: M. le Président, l'étude en question
ne porte pas uniquement sur le diagnostic ou sur l'évaluation des
espèces, mais on détermine également les traitements a
appliquer en cas de maladie.
M. Beauséjour: Mais surtout l'élevage en
pisciculture.
M. Brassard: Non, sur les stations piscicoles gouvernementales.
Dans le cas de l'engagement 27, ce sont les stations piscicoles
gouvernementales.
M. Beauséjour: Mais je veux savoir s'il y a un rapport
avec ceux qui élèvent du poisson. Je pense, entre autres,
à la truite.
M. Brassard: Dans le secteur privé?
M. Beauséjour: Oui. Est-ce qu'on veut faire un lien ou
s'il y a une aide à leur apporter?
M. Brassard: C'est bien évident que, si la même
maladie diagnostiquée se retrouve dans les piscicultures privées
et qu'on a pu identifier dans les piscicultures gouvernementales le traitement
à appliquer pour enrayer la maladie, que cela peut servir aux
pisciculteurs privés.
M. Beauséjour: Mais je veux savoir si l'intention du
pisciculteur, c'est que cela puisse servir ou si cela reste fermé
à l'intérieur du ministère.
M. Brassard: Non, cela ne reste pas fermé, cela peut
être utilisé. En quelque sorte, les résultats de cette
recherche peuvent être utilisés par les pisciculteurs
privés.
M. Beauséjour: Merci.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié, Mme
la Présidente?
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Charlesbourg.
M. Côté (Charlesbourg): L'engagement 28, c'est une
entente annuelle cela aussi qui est en renégociation avec le Conseil de
bande de Sept-Îles/Maliotenam.
M. Brassard: Oui.
M, Côté (Charlesbourg): C'est en
renégociation actuellement?
M. Brassard: Ce n'est pas encore amorcé, mais cela devra
se faire.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que dans ce
cas-là aussi vous visez trois ans ou un plus long terme?
M. Brassard: Ce serait souhaitable.
M. Côté (Charlesbourg): L'engagement 29,
vérifié, Mme la Présidente.
Engagement 30: "Contrat de location d'un tracteur léger sur
chenilles, dans le cadre des travaux d'enneigement artificiel au parc du
Mont-Sainte-Anne. " Il y a une personne: Yvon Boilard, de
Sainte-Anne-de-Beaupré: 25 000 $. N'y a-t-il pas d'autres tracteurs sur
chenilles dans le coin ou si c'est un gars qui était déjà
là?
M. Brassard: Cela a été négocié par
le Service général des achats à partir du fichier.
M. Côté (Charlesbourg): Mais cela ne me dit pas
si... On peut bien renvoyer à Rosalie le défaut de tout cela,
mais est-ce qu'il y a eu des négociations avec quelqu'un d'autre?
M. Brassard: II faudrait vérifier avec le Service
général des achats. Dans le cas de ce contrat, de même que
dans le cas du contrat suivant, cela a été négocié
par le Service général des achats selon la procédure
habituelle, j'imagine.
M. Côté (Charlesbourg): Ce que je veux dire au
ministre, c'est que dans le cas suivant je n'avais même pas de question
parce qu'une grue hydraulique télescopique, cela ne se trouve pas dans
toutes les cours de Charlesbourg. Armand Guay, c'est quelqu'un qui est connu
dans le milieu pour cela, mais, quand on arrive à Yvon Boilard,
Sainte-Anne-de-Beaupré, c'est probablement un très bon gars, mais
un tracteur à chenilles, j'imagine qu'il n'y a pas rien que lui qui en a
un dans le coin.
M. Brassard: Non, c'est sûr. C'est à partir du
fichier gouvernemental. Ils sont rendus à ce point; alors, c'est
accordé à cet entrepreneur.
M. Côté (Charlesbourg): II me semble qu'il manque
d'informations.
M. Brassard: Ils suivent la liste.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends le ministre de
me répondre cela s'il n'a pas d'information, mais il me semble que t'as
beau suivre la liste...
M. Brassard: C'est parce que vous vous imaginez qu'on suit les
mêmes habitudes que vous suiviez dans le temps.
M. Côté (Charlesbourg): Je pourrais vous dire, M. le
ministre, si vous voulez embarquer sur ce terrain, que vous risquez de passer
bien des heures et des journées à étudier les
crédits. C'est un terrain qui est bien glissant.
M. Brassard: Et on pourrait relever des morts.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, des
morts, et, dans votre cas, bien des cadavres.
M. Brassard: Dans le vôtre, cela ne sentirait pas bon.
M. Côté (Charlesbourg): Je peux vous dire une chose,
c'est que, si vous vous embarquez sur cette pente, vous vous embarquez pour
longtemps. Je n'ai pas voulu, depuis le matin, faire cela. Je pose des
questions au ministre et je me dis: Y a-t-il seulement Yvon Boilard?
M. Brassard: Je réponds aux questions aussi.
M. Côté (Charlesbourg): - Oui, vous répondez
aux questions en me disant...
M. Brassard: Vous mettez en doute le système du Service
général des achats.
M. Côté (Charlesbourg):... que c'est du fichier.
M. Brassard: Bien oui.
M. Côté (Charlesbourg): Le fichier, vous pouvez lui
en mettre bien gros sur le dos, mais il me semble qu'on pourrait savoir s'il y
a eu des appels d'offres ailleurs.
M. Brassard: Pas dans ce cas.
M. Côté (Charlesbourg): Vous savez,
l'économie du Québec étant tellement sur le
derrière qu'il y en a un maudit paquet de tracteurs à chenilles
qui sont chez eux et qui travailleraient peut-être à meilleur
marché que ce que vous avez là. Il n'y a rien que cela.
M. Brassard: Là, on était rendu au tour de M. Yvon
Boilard.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. J'aimerais avoir
l'information. Vous devez avoir les moyens de vous informer au fichier pour
savoir si, effectivement, il y a eu des négociations avec quelqu'un
d'autre. J'aimerais avoir l'information si c'était possible.
Probablement qu'ils vont nous répondre oui ou non. De toute
façon, on en aura le coeur net. Il n'y a rien que cela.
Engagement 32 - c'est certainement un dossier qui retient l'attention du
député de Chambly - contrats pour l'acquisition de certains
terrains pour fins d'agrandissement du parc du Mont-Saint-Bruno. On ne sait
plus si c'est un parc de récréation, un parc de conservation ou
un parc...
M. Brassard: Cela, c'est la grande question.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, dans
les prochains jours, on va le savoir.
M. Tremblay: Pour votre information, M. le député,
c'est un très beau parc.
M. Côté (Charlesbourg): Sans aucun doute.
M. Tremblay: Les citoyens du comté en sont très
fiers.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour cela qu'ils
veulent le conserver.
M. Tremblay: Comme il est présentement, voua avez bien
raison.
M. Côté (Charlesbourg): Sur le plan de la
conservation, le député nous jette de l'éclairage sur sa
position. Cela évolue. Lorsqu'on parle de 1 900 000 $ pour tous ces
terrains, cela veut dire quoi en termes de négociation? Cela a-t-il
été mené par le ministère? Cela a été
mené par qui, les négociations? Cela coûte quoi? Est-ce que
toutes les personnes ont été réglées sur une
même base, tant l'acre ou... ?
M. Brassard: Oui, cela a été négocié
par le ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement avant sa
disparition, d'après l'évaluation du Service d'acquisition
d'immeubles de ce même ministère, un peu comme pour ce qui
était du cas de parc Saguenay. C'est la même méthode
d'évaluation. C'est la dernière phase d'acquisition dans le cas
du parc du Mont-Saint-Bruno.
M. Côté (Charlesbourg): La superficie est quoi?
M. Brassard: Cela veut dire, comme
superficie, approximativement... On va trouver la réponse, M. le
député, ce ne sera pas bien long. On a finalement consacré
à peu près une dizaine de millions pour l'acquisition de terrains
dans le cas de ce parc.
M. Côté (Charlesbourg): Une dizaine de millions?
M. Brassard: Oui, depuis le début, en tout et partout. Si
vous voulez patienter quelque peu, on pourra vous trouver la superficie
acquise.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. De toute
façon, j'imagine que c'est le même problème. On a, dans le
cas de l'engagement suivant, l'engagement 33, parc Saguenay, la superficie:
1130 hectares. Tantôt, vous nous avez parlé d'acres. Nous, on a
des hectares. (11 h 30)
M. Brassard: C'est vrai...
M. Côté (Charlesbourg): Je ne sais pas ce qui fait
qu'on parle d'hectares et d'acres, à un moment donné, mais...
M. Brassard: On est passé au système
métrique de juin à juillet.
M. Côté (Charlesbourg): De juin à juillet.
Mais, d'après ce que je peux voir, avec tous les contrats qui s'en
viennent sur le plan de l'informatique, vous allez être capable de donner
les mêmes comparaisons.
M. Brassard: Les équivalences.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, disons que
c'est vérifié en attendant la réponse, peut-être,
sur la superficie.
L'engagement financier 34: "Contrat de services pour la
préparation des plans et devis et la surveillance des travaux de
rénovation des bâtiments du Gîte du Mont-Albert dans le parc
de la Gaspésie. " Alors, fichier des fournisseurs, le fameux
fichier...
M. Brassard: Mais là, je peux vous donner satisfaction, M.
le député.
M. Côté (Charlesbourg): Déjà, oui.
M. Brassard: Oui, il y a eu cinq firmes qui ont
été...
M. Côté (Charlesbourg): Qu'est-ce qui fait
que...
M. Brassard:... approchées.
M. Côté (Charlesbourg):... dans un cas comme
celui-là, vous avez la réponse et, dans l'autre, vous ne l'avez
pas?
M. Brassard: Ah! c'est le système qui n'est pas le
même. Dans le cas qui nous intéressait tantôt, c'est le
système de location d'équipement où on a une tarification
déterminée d'avance. Dans le cas qui nous intéresse,
concernant le Gîte du Mont-Albert, il s'agit de rénovation. Par
conséquent, cela peut varier. Cela n'est pas soumis à une
tarification fixe. Or, donc, on demande à plusieurs firmes de faire une
soumission, de présenter leur offre de service.
M. Côté (Charlesbourg): Lorsque vous avez dit
tantôt que vous pouviez me donner satisfaction, je suis encore suspendu
à Gaston Martin. J'imagine que vous en aviez d'autres.
M. Brassard: Oui, Firmin Lepage, Casgrain-Pelletier, Gaston
Martin, Charles Ross, Georges Lagacé.
M. Côté (Charlesbourg): Quelles sont les
différences de coût des propositions? C'est 50 000 $ dans le cas
de Gaston Martin. J'imagine que les autres sont plus élevées.
M. Brassard: La firme B, c'est-à-dire Casgrain-Pelletier,
60. Ce sont les notes. On l'a évaluée à partir de certains
critères. Les critères retenus sont: critère 1, n'a
pratiquement aucune expérience dans le domaine; critère 2,
présente une organisation à structure faible; critère 4,
expérience dans le domaine également. Il y a donc eu une notation
qui s'est faite à partir de certains critères...
M. Côté (Charlesbourg): C'est le plus bas
soumissionnaire qui l'a eu?
M. Brassard: C'est la firme qui a obtenu la meilleure
notation.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que c'était le
plus bas soumissionnaire?
M. Brassard: Parmi les firmes qui ont été le mieux
notées, c'est le plus bas soumissionnaire.
M. Côté (Charlesbourg): Parmi les cinq que vous
aviez tantôt, c'est lui qui est le plus bas soumissionnaire. C'est
cela?
M. Brassard: À partir de la notation faite, les firmes
retenues sont celles qui obtiennent au moins 60 points à partir de
l'évaluation et, parmi les firmes qui ont obtenu au moins 60 points,
c'est le plus bas soumissionnaire. Effectivement, il y en a quatre. La firme A
a eu 54 points. Il y a quatre firmes qui ont eu 60 points et plus et, parmi les
firmes qui ont eu 60 points et plus, c'est la firme Gaston Martin qui
était le plus bas soumissionnaire.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, vous envisagez de
faire des travaux majeurs de réparation au niveau, de quoi, de
l'hôtel du Gîte du Mont-Albert, au niveau de l'hébergement
ou de la salle à manger? Qu'en est-il?
M. Brassard: Ce sont des rénovations, des
aménagements, des travaux qui sont requis pour se conformer à la
Loi sur la santé et la sécurité du travail; donc, pour se
conformer aux règles de sécurité publique.
M. Côté (Charlesbourg): Les 50 000 $ ne comprennent
que la préparation des plans et devis.
M. Brassard: Oui, c'est sûr.
M. Côté (Charlesbourg): Quelle est l'estimation des
travaux à faire?
M. Brassard: Environ 500 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Cela concerne
l'édifice où il y a hôtel ou la salle à manger,
j'imagine. Est-ce que cela comprend les édifices où logent les
employés?
M. Brassard: Les chalets également.
M. Côté (Charlesbourg): Les chalets. Ce sont quand
même des vieux chalets, ce ne sont pas les neufs que vous avez
construits.
M. Brassard: Les anciens qui datent d'une cinquantaine
d'années. C'est évident que ce n'est pas très conforme au
code de sécurité.
M. Côté (Charlesbourg): Une cinquantaine
d'années, êtes-vous sûr de cela?
M. Brassard: Certain.
M. Côté (Charlesbourg): Je ne suis pas sûr de
cela du tout. C'est Maurice Duplessis qui est arrivé dans le parc de la
Gaspésie. Si je calcule un peu, cinquante ans, cela nous reporte en
1933, vous allez peut-être avoir un peu de problèmes. On peut
peut-être négocier cela pour une quarantaine d'années.
M. Brassard: Peut-être un peu moins de cinquante ans, le
parc a été créé en 1937, mais cela fait
déjà...
M. Côté (Charlesbourg): C'était une "trail",
on montait avec notre "packsack" sur le dos. Il n'y avait pas grands chalets
là. C'est habité aujourd'hui. C'est un coin que je connais
bien.
M. Brassard: Vous y êtes allé, mais pas en 1937 ou
1938, j'imagine.
M. Côté (Charlesbourg): Non. Le ministre non
plus.
M. Brassard: Sûrement pas.
M, Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous envisagez de
faire le tour de ces équipements avant les élections pour
être capable de voir ce qu'il y a à faire? Parce que votre
prédécesseur, pas immédiat, mais celui qu'on a
appelé Duhaime les assiettes, était allé faire un tour en
hélicoptère et il a invité beaucoup de monde pour annoncer
un développement spectaculaire du parc de la Gaspésie, neuf beaux
millions de dollars, ou 5 000 000 $, 10 000 000 $. En regardant les
crédits, c'est drôle comme il y a des crédits qui tombent,
qui ne sont pas utilisés. Je ne sais pas ce qui se passe, mais cela a
l'air loin de l'administration, pour être capable d'investir des sommes
là-dedans.
Le ministre pourrait probablement s'y rendre, mais plus modestement que
son prédécesseur, afin de constater de viser ce qui se passe
là.
M. Brassard: C'est un beau sujet. À l'occasion de
l'étude des crédits, on pourra examiner les investissements qui
ont été faits dans le parc de la Gaspésie.
M. Côté (Charlesbourg): Certainement, M. le
ministre. Vous allez en prendre connaissance d'ici ce temps, on pourra en
parler au même niveau parce que je les ai déjà.
M. Brassard: Pour voir s'il y a un écart entre ce que mon
prédécesseur a annoncé et ce qui a été
fait.
M. Côté (Charlesbourg): Un écart, on
verra.
M. Brassard: Oui, on verra.
M. Côté (Charlesbourg): On aura l'occasion de s'en
reparler.
M. Brassard: Bien sûr.
M. Côté (Charlesbourg): Mais pour être capable
de bien en parler, j'invite le ministre à aller voir sur place.
M. Brassard: Si j'en ai le temps.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié. Des
battements de coeur! L'engagement 35 est vérifié, Mme la
Présidente. L'engagement 36: "Contrat de services pour inventorier et
comparer les méthodes et techniques de travail utilisées par le
personnel des différents organismes qui oeuvrent dans le domaine de la
conservation de la faune. Fournisseur: Les conseillers en administration
SICA Inc., 34 690 $. " L'autre soumissionnaire est M. Jacques Cantin, 33
000 $. Même s'il y a seulement 1690 $ de plus, ce sont Les conseillers en
administration SICA qui ont obtenu le contrat.
M. Brassard: À cause du système dont on parlait
tantôt. À partir de certains critères, on procède
à une notation, en quelque sorte, à un pointage des firmes et
seules les firmes qui obtiennent au moins 60 points, selon ce système de
pointage, sont retenues. Parmi les firmes qui obtiennent 60 points et plus,
c'est le plus bas soumissionnaire qui est retenu. Dans le cas présent,
il y a une seule firme qui a obtenu plus de 60 points, c'est la firme A qui a
obtenu le contrat. La firme B n'a pas obtenu le pointage...
M. Côté (Charlesbourg): Combien a eu la firme A?
M. Brassard: 72%.
M. Côté (Charlesbourg): L'autre?
M. Brassard: 47, 6%.
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine qu'on tient compte
de l'expérience...
M. Brassard: L'expérience pertinente.
M. Côté (Charlesbourg):... et des contrats obtenus
auparavant.
M. Brassard: De la méthodologie également.
M. Côté (Charlesbourg): Rosalie nous répond
cela à l'occasion, qu'on tient compte de ce que les gens ont
déjà obtenu auparavant et de l'expérience, de tous ces
critères.
M. Brassard: L'expérience pertinente de la firme, c'est un
des critères, le troisième critère.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une étude qui
va vous être livrée quand? Cela me paraît inquiétant
qu'on compare les méthodes et les techniques de travail utilisées
par le personnel, en termes de conservation de la faune, et que ces techniques
soient différentes dans Lanaudière à celles
utilisées en Gaspésie.
M. Brassard: Je peux dire qu'actuellement on a l'étude en
main. Donc, la firme a fait son travail. Au ministère, actuellement, on
est en train d'analyser l'étude de la firme en question.
M. Côté (Charlesbourg): Vous avez constaté
qu'au ministère, en termes de con- servation de la faune, il y avait des
techniques qui étaient différentes de la Gaspésie à
Lanaudière - je prends deux exemples; je ne sais même pas si c'est
cela - selon les régions.
M. Brassard: C'était surtout afin d'examiner les
méthodes utilisées, soit dans d'autres provinces, soit dans
d'autres États, de façon à les comparer à celles
qu'on utilise au Québec. L'essentiel de l'étude a porté
surtout sur cela, c'est-à-dire la comparaison entre les méthodes
utilisées ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas clair que c'est
à l'extérieur.
M. Brassard: Non, ce n'est pas évident.
M. Côté (Charlesbourg): J'avais plutôt
l'impression que c'étaient des méthodes différentes dans
différents coins du Québec.
M. Brassard: À l'intérieur du Québec,
surtout.
M. Côté (Charlesbourg): À l'intérieur
du Québec. Cela va, vérifié.
Engagement 37. Encore là, on se retrouve avec un soumissionnaire
plus élevé que le plus bas qui obtient le contrat. J'imagine que
c'est la même grille, c'est la même chose, c'est le même
principe.
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, cela ne me donne rien
de poser la question.
On parle d'un contrat de services pour procéder à
l'élaboration des critères pour effectuer le choix de territoire
destiné à devenir réserves fauniques ou refuges fauniques.
Est-ce que le mandat couvre toute la province ou si ce sont des endroits
spécifiques?
M. Brassard: C'est pour sélectionner les critères
qui vont nous permettre par la suite...
M. Côté (Charlesbourg): Ah bon!
M. Brassard:... d'identifier les refuges fauniques et les sites
possibles pour des réserves et des refuges fauniques.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
La Présidente (Mme Bacon): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Est-ce que le rapport vous a
été remis à ce sujet?
M. Brassard: C'est la même chose que pour le sujet
précédent. Le rapport a été
remis et il est actuellement sous analyse. M. Beauséjour:
Merci.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié.
Soumissions sur invitation, à 38: "Contrat de services pour la
fourniture d'un technicien en informatique pour effectuer des travaux de
programmation sur différents systèmes informatiques du
ministère. " Si je comprends bien, c'est une soumission qui avait
été demandée à un taux horaire. On se retrouve avec
un soumissionnaire à 33 $ l'heure, que vous avez retenu par rapport
à Service EGB Enr., à 23 $ l'heure, qui n'a pas été
retenu.
Est-ce qu'on vient de comprendre que c'est le véritable boss au
ministère?
M. Brassard: Dans ce cas-là, c'est vrai qu'il y a un
écart important pour ce qui est du tarif horaire, mais le seul candidat
qui répondait vraiment à toutes les exigences, c'était
celui-là.
M. Côté (Charlesbourg): Alors, cela m'étonne
un peu parce qu'en relation avec les autres engagements financiers qui s'en
viennent EGB, si je ne m'abuse, n'est pas retenu ici parce qu'il ne correspond
peut-être pas aux critères, mais on le retrouve ailleurs - on le
verra tantôt - là où il a la compétence et les
critères, dans d'autres domaines, retenus au niveau de l'informatique.
Si je comprends bien, on est en informatique. II va y avoir des techniciens,
des programmeurs, des analystes, tout ce monde-là. Il me semble que cela
fait une différence énorme, 10 $ l'heure.
M. Brassard: Dans le cas d'EGB, le candidat proposé ne
connaissait pas, n'avait pas une connaissance pratique pour ce qui est du
système qui est implanté, le système IDMSDB. Est-ce que
cela vous dit quelque chose?
Des voix: Non.
M. Brassard: À moi non plus.
M. Côté (Charlesbourg): C'est un mandat bien clair,
précis. Quand le mandat est fini, il s'en va. (11 h 45)
M. Brassard: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que, dans un contrat
comme celui-là, il doit entrer dans le nombre d'heures qui est
déterminé? On n'a qu'à diviser 37 000 $ par 33 et on aura
le nombre d'heures, mais il n'y a pas d'extension au contrat, c'est ça?
C'est ferme.
M. Brassard: C'est ça.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié; 39,
vérifié; 40, vérifié. C'est moins compliqué
quand ce sont des soumissions publiques.
M. Brassard: Oui, sans doute.
M. Côté (Charlesbourg): 41: "Contrat de services
pour le lavage, le repassage et le nettoyage de la literie, de la lingerie et
des vêtements du personnel de cuisine et d'entretien à l'auberge
Fort-Prével, Prével, comté de Gaspé. " Si je
comprends, ce sont juste les culottes du chef avec ses tabliers tout sales et
compagnie. Ce n'est pas la literie des motels qu'il y a là. Cela, c'est
traité par quoi? Par des employés qui travaillent là ou si
c'est un contrat à part?
M. Brassard: Cela concerne ta literie aussi.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends. Le personnel
occupe des chambres là-bas. Contrat de services pour le lavage, le
repassage et le nettoyage de la literie, cela comprend la literie de tout
l'hôtel, de l'hébergement?
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): On a un beau petit cas
intéressant. Le ministre se souviendra certainement des discussions
qu'on a eues avant les fêtes concernant le projet de loi 88. À ce
moment-là, on a discuté du moyen d'économiser des sous et
de quelle façon pourrait s'y prendre la nouvelle société
d'Etat pour économiser de l'argent. À l'époque, je lui ai
dit: Un moyen, cela va être de donner des contrats de services pour les
vidanges, le nettoyage, pour la literie. On en a un cas là. C'est une
pratique qui existe depuis déjà un bon moment, j'imagine.
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends que...
M. Brassard: Ce n'est pas inédit.
M. Côté (Charlesbourg):... ce n'est pas
inédit.
M. Brassard: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Donc, au niveau de la
société d'État, il y a toutes sortes de noms qui ont
circulé comme président. Je ne sais pas si les
négociations sont terminées avec mon prédécesseur.
Il paraît que, quant au salaire, cela ne marchait pas trop, trop.
Évidemment, quand on va travailler à l'étranger, c'est
toujours un petit peu plus dispendieux. On revient avec des demandes un peu
plus exigeantes.
Je ne sais pas si c'est fini, là, mais ce serait le temps que
ça aboutisse, si vous voulez la mettre en marche très
bientôt, votre société d'État. Toujours est-il
qu'elle n'est pas en opération, n'ayant pas sa tête.
M. Brassard: Vous avez donc raison!
M. Côté (Charlesbourg): À ce niveau, dois-je
comprendre que la nouvelle société d'État ne fera pas
d'économie quant à cet élément-là? Parce
qu'on est allé en soumissions publiques.
M. Brassard: Oui, le contrat va sûrement être
respecté par la société d'État.
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Si jamais la
société d'État récupère l'auberge
Fort-Prével aussitôt qu'elle est fondée, cela veut dire que
le contrat signé par le ministère serait respecté par la
société d'État. Donc, pas d'économie là.
M. Brassard: Je vous avoue que les oreillers et les lits, il faut
les laver.
M. Côté (Charlesbourg): Ah bon!
M. Brassard: Alors, ce n'est sûrement pas là-dessus
qu'on va faire des économies.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, parfait. C'est
juste le point que je voulais... Pour ma bonne compréhension et la suite
logique du dossier de la loi 88, j'enregistre les propos du ministre et je
considère l'engagement vérifié, Mme la
Présidente.
M. Brassard: Vous prenez acte que les lits vont être
propres à l'auberge Fort-Prével?
M. Côté (Charlesbourg): Non, à
Fort-Prével comme au Gîte du Mont-Albert, cela a toujours
été très propre.
M. Brassard: Oui, c'est ça. C'est exact.
M. Côté (Charlesbourg): J'y ai travaillé
moi-même et ce sont des sites exceptionnels.
M. Brassard: Qui vont continuer de l'être.
M. Côté (Charlesbourg): Assurément, je ne
suis pas inquiet de ce côté-là. C'est
l'économie...
M. Brassard: Oui, d'accord.
M. Côté (Charlesbourg):... attendue, avec le beau
comité qui siégeait sur Grande-Allée et qui nous
promettait, au niveau de la société d'État, des
économies. On va suivre ça de près, parce que ce sont des
engagements du ministre; ce n'est pas de son prédécesseur, c'est
de lui.
M. Brassard: Oui, ça viendra à d'autres
éléments que le lavage, le repassage et le nettoyage.
M. Côté (Charlesbourg): On verra, on pourra analyser
ça éventuellement. Engagement 42, ça va,
vérifié. Engagement 43: "Contrat pour travaux d'entretien des
terrains aux campings de Coteau-Landing et de Pointe-des-Cascades, pour une
période de trois ans. "
Si j'ai bonne souvenance, il y en a au moins un des deux qui va
être transféré à la société
d'État.
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Avez-vous
décidé lequel?
M. Brassard: Les deux.
M. Côté (Charlesbourg): Les deux vont être
transférés?
M. Brassard: C'est en annexe à la loi 88.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que c'était en
annexe à...
M. Brassard: La loi 88.
M. Côté (Charlesbourg): Ah boni J'avais l'impression
que c'était seulement un. Vous voyez, les informations, des fois, il
faut toujours les vérifier auprès du ministre qui, lui,
connaît ses dossiers. Est-ce que c'est un premier contrat ou si cela a
déjà été fait précédemment, dans ce
cas-là?
M. Brassard: Comme pour ce qui est du lavage et du repassage
à Fort-Prével, c'est habituel.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, comme ça,
il n'y aura pas d'économie là non plus au niveau de la
société d'État.
M. Brassard: Il faut entretenir.
M. Côté (Charlesbourg): II faut entretenir, mais il
n'y aura pas d'économie par rapport à ce qu'on avait
prétendu quant à l'application de ta loi 88. J'en prends note et
on pourra se revoir ultérieurement. Vérifié, M. le
Président.
Engagement 44. Là, je dois dire que ça me cause bien des
problèmes, étant issu de toute la révolution du monde de
l'éducation au niveau de cégeps, avec la nouvelle "gang" des
cégeps, l'informatique n'était pas très avancée
à ce moment-là; c'est venu par la
suite. Alors, il y a des bouts que j'ai de là misère
à comprendre.
M. Brassard: On va se comprendre aussi. Mot, je ne suis pas
très familier avec ça non plus. Je fais partie de la même
génération, M. le député.
M. Beauséjour: Je reconnais que ce n'est pas juste dans ce
domaine-là que, des fois, vous ne comprenez pas.
M. Côté (Charlesbourg): Ah bon! Le
député d'Iberville devrait rester dans les stations piscicoles.
J'ai suivi avec intérêt, tantôt, sa bonne
compréhension du monde piscicole; il devrait se limiter à
ça dans le domaine de la chasse et de la pêche.
M. Beauséjour: J'en ai dans mon comté,
d'ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Ah!
M. Beauséjour: Des poissons rouges, même, et ils ont
des maladies parfois.
M. Côté (Charlesbourg): Les poissons rouges? Ils ont
des maladies, les paissons rouges. De toute façon, je pense qu'il y en a
d'autres qui ont des maladies, mais ils ne s'en rendent pas compte. Cela, c'est
drôlement dangereux.
Dans le cas de l'engagement 44 et ce n'est pas le seul cas, on l'a vu
dans le cas des engagements 42, 53, 54, 55... Ne vous inquiétez pas de
ma haute pression, il n'y a aucun problème de ce
côté-là.
M. Tremblay: On pourrait nous en mettre un meilleur.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas du
député de Chambly, en termes de meilleur, on a vu ça comme
président de la commission. On en a mis définitivement un
meilleur.
M. Tremblay: Ce ne fut pas votre décision, ce fut la
mienne.
M. Côté (Charlesbourg): Les engagements 42, 53, 54,
55, ce sont des contrats d'informatique. Il y a des sommes très
Importantes investies là-dedans. Êtes-vous en train de nous dire
que vous êtes à dépoussiérer le ministère,
que vous êtes à l'informatiser aux dents? Je prends juste
l'engagement 44: "74 000 $, contrat de services pour la fourniture d'un
analyste en informatique qui effectuera des travaux de conception
administrative de système, d'élaboration d'architecture
fonctionnelle, etc. " C'est un engagement pour quoi? Un an? Cela coûte 74
000 $?
M. Brassard: Oui, pour un an.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le concret, il va
produire quoi? Le ministre conviendra avec moi qu'on ne s'est pas lancé
dans les bonnes branches.
M. Brassard: Vous savez comme moi qu'à l'époque
où on faisait nos études l'informatique, ce n'était pas
particulièrement à l'ordre du jour.
M. Côté (Charlesbourg): De toute façon, 74
000 $, c'est un salaire qui équivaut au vôtre, pas au mien.
M. Brassard: Dans le monde de l'informatique, on me dit que c'est
habituel.
M. Côté (Charlesbourg): C'est pour une
période de combien? Un an?
M. Brassard: Un an.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va donner quoi? Dans le
concret, c'est quoi, en termes que puissent comprendre deux gars qui ne
connaissent pas l'informatique, là.
M. Brassard: Comme je ne connais pas l'informatique, je vais
demander à M. Paré de vous indiquer exactement en quoi ça
va consister.
M. Paré (Pierre-André): C'est pour assister un chef
de projet au développement du système de tirage, de
renseignements, de réservations de ressources du plein air et des parcs.
C'est aussi pour développer une conception administrative et une
documentation pour les systèmes de tirage, de réservations,
etc.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord.
M. Paré (Pierre-André): Ce qui arrive, c'est que
dans les contrats donnés en informatique il y a beaucoup de points qui
sont accordés à la valeur des chargés de projet. Je ne
suis pas un spécialiste moi-même, mais selon les techniques
utilisées au ministère ou au gouvernement en
général -tantôt, on parlait de CICS et de ITMS; ce sont
toutes des techniques - si on engage des consultants qui ne connaissent pas ces
techniques, si on a une firme qui soumissionne avec quelqu'un qui ne
connaît pas ces techniques, même si l'autre est à 2 $ de
plus, on perd du temps à lui montrer. C'est pour cela qu'on est
obligé de prendre l'autre.
M. Côté (Chariesbourg): Dans ce cas-là, c'est
pour mettre en place un système de tirage des réservations.
Est-ce cela?
M. Paré (Pierre-André): En partie. C'est un des
éléments.
M. Côté (Charlesbourg): Ce qui veut dire,
finalement, l'orignal, le saumon. Cela veut dire qu'on s'apprête à
changer le mode de réservations.
M. Paré (Pierre-André): Étant donné
qu'il y a eu des changements technologiques, les vieux programmes qu'on avait
avec les ordinateurs qu'on avait, il faut les mettre à jour, les
intégrer et être capables de les faire fonctionner avec les
nouveaux logiciels et progiciels qui sont sortis. Sinon, on arrive pour faire
un tirage, il y a une nouvelle version d'un logiciel ou de ce qu'on appelle un
"software" et on ne peut pas faire fonctionner le programme. Donc, vous devez
mettre cela à jour et cela prend des spécialistes assez
versés. C'est de la technique pure.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Est-ce que cela
amène des changements quant à la méthode que l'on
connaît des tirages, par exemple, de l'orignal?
M. Paré (Pierre-André): Cela ne change pas de
technique, à moins que M. le ministre... C'est une partie...
M. Côté (Charlesbourg): Y a-t-il des statistiques
qui existent au ministère, par exemple, sur l'orignal, quant à
ceux qui font une demande et à ceux qui sont retenus? Est-ce qu'on a des
statistiques sur le nombre de ceux qui sont plus chanceux que d'autres, qui
gagnent plus souvent à la loterie que d'autres?
M. Brassard: On ne les a pas sous la main, mais on les a, ces
renseignements-là. On peut vous les fournir, si cela vous
intéresse.
M. Côté (Charlesbourg): Je trouverais cela
intéressant parce qu'on rencontre beaucoup de chasseurs qui s'inscrivent
chaque année au tirage. Moi-même, je le fais et je n'ai jamais eu
la chance de sortir.
M. Brassard: Vous n'avez pas été chanceux.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis un gars malchanceux,
je présume. Je préfère gagner mes élections et
perdre ces tirages-là, mais il y en a qui semblent un peu plus chanceux
que d'autres au niveau du tirage.
M. Brassard: Moi aussi, vous n'êtes pas tout seul à
penser cela.
M. Côté (Charlesbourg): Non, n'est-ce pas?
M. Brassard: On est du même avis.
M. Côté (Charlesbourg): On est du même avis
là-dessus. C'est parce qu'on entend des noms qui reviennent assez
régulièrement; c'est probablement l'effet du hasard, des gens qui
sont plus chanceux, mais il y aurait peut-être des statistiques à
sortir à ce niveau-là. Donc, on pourrait s'attendre que ce soit
déposé è la commission?
M. Brassard: Cela m'intéresse moi-même. D'ailleurs,
je peux même vous inviter, au moment où on fait le tirage,
à regarder cela. Cela m'intéresse de voir comment cela
fonctionne.
M. Côté (Charlesbourg): Je suis un petit gars
très ouvert.
M. Brassard: Si cela vous intéresse.
M. Côté (Charlesbourg): J'attendrai l'invitation du
ministre et c'est avec plaisir qu'on ira voir cela.
M. Brassard: Parfait! D'accord.
M. Côté (Charlesbourg): Mais, en termes de
réservations, il n'y a rien de changé?
M. Brassard: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Le principe reste le
même.
M. Brassard: C'est cela. C'est vraiment le système
informatique qui est changé.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié. Pour
autant que le ministre nous dise que ce sont des engagements de montants
d'argent qui sont conformes aux normes et à ce qu'on paie dans le
milieu, cela va. De toute façon, je vous poserais la question concernant
l'engagement 45 et vous me diriez: 50 000 $, c'est ce qu'on paie dans le
milieu. Après avoir payé un analyste 74 000 $, un technicien en
informatique, on va le payer 50 000 $.
M. Brassard: Là-dessus, vous savez qu'on siégeait
au Bureau de l'Assemblée nationale où on a discuté, en
particulier, de ce dossier de l'informatique. Effectivement, une des
constatations qu'on a faites, du moins quand moi-même je siégeais
au Bureau de l'Assemblée nationale, c'était justement que la
demande est tellement forte dans ce domaine, en matière
d'informatisation, que cela a des effets sur le coût du personnel et de
l'expertise dans ce domaine. Cela a des effets évidents sur le
coût de l'expertise. (12 heures)
M. Côté (Charlesbourg): Cela va.
M. Brassard: II faut vivre avec cela.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié.
Engagement 46: "Contrat de services pour la production d'un film 16 mm sur le
parc du Mont-Sainte-Anne. " Est-ce que c'est un film qui est fait,
déjà? Non. C'est pour 1984-1985 et 1985-1986.
M. Brassard: II est en voie de se réaliser. C'est pour
faire la promotion, me dit-on, du ski aux Américains.
M. Côté (Charlesbourg): Aux Américains.
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié.
Engagement 47, vérifié. Engagement 48, vérifié, de
même que l'engagement 49. On n'a plus les lave-vaisselle qu'on avait
à l'engagement 50, 36 000 $. J'imagine qu'il y a autre chose
là-dedans. Lorsqu'on parle des équipements de cuisine, c'est
quoi?
M. Brassard: Ce n'est pas le lave-vaisselle de la
résidence privée, c'est un système assez coûteux, en
effet. Cela demande des modifications aux autres équipements parce que
c'est intégré.
M. Côté (Charlesbourg): Quand an parle du Manoir
Montmorency, est-ce que les intentions du ministre sont arrêtées
au niveau de la vocation, des immobilisations nécessaires? On en a
parlé précédemment, mais il y avait des problèmes
majeurs au niveau du manoir. Est-ce qu'à ce niveau la réflexion
du ministère est faite?
M. Brassard: II y a des investissements qui ont été
faits cette année et, comme vous le savez, on l'a exploité toute
l'année cette année. Pour ce qui est du reste, ça fait
partie, comme vous le savez, des équipements qui vont être
transférés à la Société des
établissements de plein air et ce sera à la société
de déterminer, par la suite, les immobilisations qu'il est urgent de
faire, qu'il est prioritaire de faire au manoir.
M. Côté (Charlesbourg): Comme vous évoquez
à nouveau la société, est-ce que ça va finir par
accoucher? C'est un enfantement qui dure déjà depuis quatre ans;
ça risque de vous faire un gros bébé à administrer,
on va surveiller.
M. Brassard: Effectivement, il devrait y avoir des
décisions qui vont être prises incessamment quant à la
nomination du conseil d'administration et du P. -D. G. de la
société. Je suis bien conscient du fait qu'on a quelque retard
à ce sujet. On devrait procéder dans les jours qui viennent
à faire des nominations pour le conseil d'administration et le poste de
président-directeur général.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que, pour le conseil
d'administration, vous allez réussir à vous entendre avec M. de
Belleval? Est-ce que le ministre a retenu quelques suggestions que lui faisait
le député de Charlesbourg quant à certaines personnes qui
devraient siéger au conseil d'administration: un représentant des
employés, un représentant du monde du ski, un représentant
du monde du camping, un représentant de l'hôtellerie?
M. Brassard: J'avais jugé intéressantes ces
suggestions. Maintenant, tout en les jugeant toujours intéressantes, je
dois dire que...
M. Côté (Charlesbourg): Cela prend seulement une
volonté politique d'application.
M, Brassard: Oui, mais ce que j'ai recherché dans la
composition du conseil d'administration de la SEPAQ, c'est d'abord la
compétence des personnes, pas nécessairement une
spécialisation des personnes dans les secteurs que vous venez de citer,
mais une expérience en administration, une expérience en gestion
et une compétence asussi dans ce domaine. Ce sont les critères
qui m'ont guidé.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous avez
trouvé un représentant des employés assez compétent
pour siéger au conseil d'administration?
M, Brassard: Pour le moment, pour les prochaines années
d'existence de la société, je n'ai pas retenu - pas pour des
raisons de compétence - la suggestion du député de
Charlesbourg de faire siéger un représentant des employés
au conseil d'administration.
M. Côté (Charlesbourg): Pour quelle raison
n'avez-vous pas retenu cela?
M. Brassard: Parce qu'il ne m'est pas apparu opportun ou
pertinent, pour le moment, de faire en sorte qu'un représentant des
employés, des travailleurs participe à la gestion, à
l'administration, au développement, à la mise au point du
fonctionnement et à l'élaboration d'un plan de
développement de la société.
M. Côté (Charlesbourg): J'aime autant laisser le
ministre avec sa décision. On verra quand cela va accoucher. Il vous
reste encore, j'imagine, quelques jours parce que, selon les propos que vous
nous aviez tenus avant les fêtes, c'était incessamment.
M. Brassard: Sauf que si la suggestion du député
est pertinente, je lui signale que je n'ai pas eu de requête ou de
revendication formelle de la part des employés pour appliquer une telle
suggestion.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, comme la
décision est incessante...
M. Brassard: Cela m'apparaît quand même important.
Même si je ne veux pas nier l'intérêt d'une telle
suggestion, il semble bien que les employés eux-mêmes ne sont pas
disposés, pour le moment, en tout cas, à aller dans cette
voie-là.
M. Côté (Charlesbaurg): Mais, là-dedans, M.
le ministre, je vous invite à être prudent parce que je me
souviens, lorsqu'on a étudié le projet de loi, que le
président du Conseil du trésor, le député de
Drummond, s'est levé en Chambre pour venir dire qu'au parc des
Voltigeurs c'était presque l'enthousiasme des travailleurs là-bas
quant au projet du gouvernement et qu'ils attendaient avec impatience la mise
en place de cette structure afin d'être capables d'opérer. Mais
j'ai vu dans le journal qui est publié là-bas -des hebdos, des
fois, nous révèlent certaines choses - des mises au point de
travailleurs qui ne correspondaient pas tout à fait au rapport que __
nous avait fait le député de Drummond. À ce niveau, je dis
au ministre: C'est incessant, donc vous avez encore le temps de réviser
votre position. Si j'ai bonne souvenance, dans la composition du conseil
d'administration, c'était sept personnes dont au moins cinq du
Québec. Là, on avait discuté longuement sur la
nécessité d'avoir un Français, ou un Américain, ou
un Ontarien au conseil d'administration, ou peut-être un gars du Colorado
où on est allé voir comment fonctionnaient les canons à
neige.
M. Brassard: Ils sont venus, aussi, eux autres,
M. Côté (Charlesbourg): Pardon? Ils sont venus
aussi. Je pense que dans ce sens-là...
M. Brassard: Ils ont été enchantés de leur
séjour, d'ailleurs.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que les sept membres
du conseil d'administration seront du Québec?
M. Brassard: Pour le prochain mandat du conseil de la
société, ma réponse est oui. J'avais d'ailleurs
signalé au moment de l'étude de cet article au
député de Charlesbourg qu'on souhaitait le maintenir tel que
libellé, mais que cela ne signifiait pas que, nécessairement, il
y aurait des étrangers qui siégeraient au conseil
d'administration.
C'était simplement une possibilité.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Quand vous parlez
d'incessamment, cela veut dire quand? Est-ce dans une semaine ou faut-il que
cela soit soumis au Conseil des ministres?
M. Brassard: D'ici une quinzaine de jours, le conseil devrait
être mis sur pied et en état d'opérer, donc, aussi avec
à sa tête un P. -D. G.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié, M. le
Président. L'engagement financier no 51, vérifié, de
même que l'engagement no 52. On retrouve aux engagements financiers no 53
et no 54, EGB qui, tantôt, n'était pas compétent pour un
contrat parce qu'il demandait 23 $ l'heure alors que le plus haut
soumissionnaire qui demandait 33 $,c'est lui qui l'a obtenu.
Là, on se retrouve. On dit: Parfait, ils sont compétents et on va
aller chercher un technicien chez eux à 50 000 $ et un analyste à
74 000 $, selon les mêmes règles que ce qu'on a vu
précédemment.
M. Brassard: C'est cela. Cela dépend du chargé de
projet.
M. Côté (Charlesbourg): Si je comprends, M. le
ministre, et il y en a un autre...
M. Brassard: Et du logiciel, me dit-on. Cela dépend du
chargé de projet...
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Brassard:... qui est présenté et cela
dépend aussi du logiciel.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. À 55, on en
a un autre encore à 74 000 $. Trois fois 74 000 $, deux fois 50 000 $,
cela commence à faire du bacon un peu. Cela fait 350 000 $. Quel est le
coût du dépoussiérage de vos logiciels et de vos
programmes? Combien cela coûte-t-il, demain matin?
M. Brassard: Cette année, cela monte à environ 350
000 $ et probablement un même montant l'an prochain.
M. Côté (Charlesbourg): Cela veut dire 700 000 $
pour...
M. Brassard: C'est sur deux ans. On me dit que les
réservations et renseignements n'étaient pas informatisés,
il faut le faire. C'est ce qu'on fait également dans le cadre de ces
projets.
M. Côté (Charlesbourg): On peut
supposer que les contrats qui sont là pour cette année
pourraient être prolongés l'an prochain ou si ce seront d'autres
contrats?
M. Brassard: On va revenir avec de nouvelles étapes.
M. Côté (Charlesbourg): J'imagine que, dans la mise
en place de ce système, si on veut avoir une suite logique, les gens qui
sont déjà dans la boîte ont des bonnes chances d'être
confirmés par le fichier ou qu'on arrive avec un contrat
négocié,
M. Brassard: Ce n'est pas nécessairement ceux-là
qui vont être retenus. Cela dépend des étapes qu'on a
à franchir.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va. Pour information,
il y avait une note au bas de l'engagement 53. "Les candidats
présentés par EGB et BIRO sont qualifiés". C'est votre
système de 60 et plus, j'imagine? Est-ce qu'ils sont ex aequo ou s'il y
en a un qui a plus que l'autre?
M. Brassard: L'expérience du candidat d'EGB apparaît
plus évidente à la lecture des documents d'appui qui sont joints
aux soumissions que celle de la candidature qui est présentée par
BIRO.
M. Côté {Charlesbourg}: C'est uniquement une
question d'expérience. Dans la notation qu'est-ce qui apparaissait?
Est-ce que EGB était...
M. Brassard: C'est le même taux horaire, donc c'est
l'expérience qui a fait pencher la balance.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le cas de la notation,
qu'est ce que c'est par rapport à ce que vous nous disiez tantôt
sur d'autres cas, 60, 64, 72? Un par rapport à l'autre, j'imagine que
cela doit apparaître dans la note globale.
M. Brassard: Je n'ai pas les notes ici.
M. Côté (Charlesbourg): C'est le fichier qui ne vous
les a pas fournies, j'imagine.
M. Brassard: Ils ont plus de 60, c'est sûr.
M. Côté (Charlesbourg): Qu'est-ce qui fait que, dans
un cas comme celui-là, il ne vous les fournisse pas et qu'il vous les
fournisse dans d'autres cas?
M. Brassard: On ne me les a pas fournies, M. le
député.
M. Côté (Charlesbourg): C'est la faute du
fichier.
M» Brassard: Non, mais on va demander qu'à la prochaine
séance des engagements financiers cet élément apparaisse
dans les renseignements.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va. Les engagements 53
et 54 sont vérifiés. À l'engagement 55, il y a juste une
chose, c'est qu'on parle de trois autres soumissionnaires. On a Systematix
Consultants Inc., et les Conseillers en informatique Inc., et il n'y a pas de
montant. Est-ce parce qu'ils ne vous les ont pas fournis non plus?
M. Brassard: M. Paré va répondre à cette
question sur le plan technique.
M. Paré (Pierre-André): Dans ce cas, on faisait une
soumission pour obtenir un certain nombre de conseillers qui constituaient une
base au lieu d'y retourner à la pièce, car chaque fois qu'on en
avait besoin, on était pris avec un long processus. On a fait appel
à une firme, avec un montant d'argent, pour être capables d'aller
piger dans une banque jusqu'à un montant maximum de 74 000 $; on les
appelle sur demande.
M, Côté (Charlesbourg): Dans ce cas, si je
comprends, les trois ont été appelées. (12 h 15)
M. Paré (Pierre-André): Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Dans ce cas. C'est
Ressources informatiques Quantum Limitée qui a répondu à
ce que vous attendiez selon une grille d'évaluation de la même
manière. Avez-vous la grille?
M. Paré (Pierre-André): Dans le cas de
l'informatique, malheureusement, on contaste qu'on ne les a pas
apportées sauf pour un cas tantôt. On peut les sortir.
M. Côté (Charlesbourg): M. le ministre, le
même engagement vaut pour celui-ci?
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Engagement 56. "Contrat de
services pour la réalisation d'une étude sur la demande, les
motivations et les mouvements interrégionaux des skieurs alpins au
Québec. " SORECOM - une très bonne firme - 63 500 $. Est-ce que
vous avez le résultat entre les mains?
M. Brassard: Oui, je l'ai dans ce cas. C'est le plus bas.
M. Côté (Charlesbourg): Moi aussi, j'ai vu cela.
Cela saute aux yeux par rapport à IQP, il y a une différence de
34 000 $.
M. Brassard: C'est le plus bas parmi
celles qui sont cotées au-dessus de 60. M. Côté
(Charlesbourg): Pardon!
M. Brassard: C'est le plus bas parmi les firmes qui sont
cotées...
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Avez-vous le
résultat du sondage?
M. Brassard: Oui, SORECOM? Du sondage?
Une voix: Oui, il a été rendu public.
M. Brassard: Le sous-ministre me signale qu'il a
été rendu public.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, on
vérifiera. Est-ce que le ministère a une politique concernant les
sondages? Est-ce qu'il en fait beaucoup de ce type ou combien le
ministère fait-il de sondages en règle générale,
des publics et des non publics?
M. Brassard: On en fait quand même plusieurs, mais,
à ma connaissance, il n'y en a pas qui sont tenus confidentiels et
secrets. Ils sont tous disponibles.
M. Côté (Charlesbourg): Dans le dernier exercice
financier - on finit à la fin de mars - le ministère a fait
combien de sondages?
M. Brassard: Je retiens la question, mais je ne peux pas donner
la réponse immédiatement. Lors de l'étude des
crédits, on pourra fournir une liste...
M. Côté (Charlesbourg): Les coûts...
M. Brassard:... avec les coûts et les sujets.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié.
Engagement 57. "Contrat pour le nolisernent d'un aéronef pour les fins
de l'étude de faisabilité de la commercialisation de la viande de
caribou. " Votre rapport sur le caribou, est-ce pour bientôt? Il y a eu
une fuite de panache; vous avez démenti la veille que c'était
cela et vous avez dit: Cela va venir. Allez-vous finir par rendre cela public
bientôt? On avait l'impression que c'était un biologiste du
ministère qui avait parlé à un journaliste...
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg):... qui avait
déjà donné une bonne partie des conclusions de
l'étude et vous vous êtes dépêché, le
lendemain, de dire à votre attaché de presse non.
M. Brassard: Que c'était incomplet.
M. Côté (Charlesbourg): Pardon!
M. Brassard: Que c'était incomplet. Le rapport est
terminé. Il devra être transmis au SAGMAI, à M. Gourdeau,
parce qu'on le faisait pour le SAGMAI. C'est le SAGMAI qui a la
responsabilité de faire un rapport plus global sur cet
événement. Notre rapport sera soumis...
M. Côté (Charlesbourg): Vous n'êtes pas en
train de me dire que le SAGMAI a autorité sur le ministère quant
à la conservation de la faune?
M. Brassard: Non.
M. Côté (Charlesbourg): Non.
M. Brassard: II y a eu une décision du Conseil des
ministres sur l'événement en question, la catastrophe, soit la
mort des caribous. Il y a eu une décision du Conseil des ministres en ce
sens que SAGMAI était mandaté pour faire une étude
complète, globale sur cet événement. Nous avons fait notre
part à ce point de vue.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, c'est
inquiétant. Lorsque cela a sorti, j'ai vu, moi aussi, que c'était
le SAGMAI qui avait la responsabilité de l'étude par la
volonté du premier ministre, à l'époque. Cela
m'inquiète un peu de voir le ministère du Loisir, de la Chasse et
de la Pêche qui a la responsabilité de la faune presque en tutelle
du SAGMAI à ce niveau.
M. Brassard: Bon! M. le député, allons donc! Il ne
s'agit pas de tutelle, il s'agit simplement de...
M. Côté (Charlesbourg): De se rapporter
à...
M. Brassard: II y a un événement qui s'est produit.
Le Conseil des ministres a mandaté le SAGMAI pour faire une étude
globale sur ce dossier. Dans la partie qui nous intéresse, on a fait
l'étude concernant les ressources fauniques et Hydro-Québec aussi
va également faire sa partie.
M. Côté (Charlesbourg): Son lobby, comme elle l'a
fait au moment des événements.
M. Brassard: Elle va déposer une étude qui concerne
ses juridictions. L'Environnement également va faire sa part pour
constituer un dossier complet. Je ne pense pas qu'on puisse dire que le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche est sous la
tutelle du SAGMAI, pas plus que le ministère de l'Environnement, pas
plus qu'Hydro-Québec.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce que vous entendez
rendre public le document émanant du MLCP quant à votre
interprétation de ce qui s'est passé ou si cela va être
partie intégrante du grand rapport du grand chef du SAGMAI, M. Gourdeau,
qui aura bien réparti les différentes responsabilités,
bien habillé cela pour que personne ne soit responsable.
M. Brassard: On va d'abord permettre au rapport complet
d'être rendu public et après, si c'est opportun, on verra, on
avisera s'il y a lieu de déposer le rapport spécifique du
MLCP.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'il est entre les
mains du SAGMAI au moment où l'on se parle?
M. Brassard: Oui, on l'a transmis.
M. Côté (Charlesbourg): Êtes-vous
informé à quel moment le SAGMAI déposera son rapport
global?
M. Brassard: Au printemps, peut-être, hypothèse de
travail, c'est autour de mai possiblement. C'est leur objectif. Est-ce qu'ils
vont l'atteindre?
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Quant à
l'aspect de la commercialisation, si on engage de l'argent pour commercialiser,
on se rappellera que, quand ces événements-là sont
arrivés, pour tenter de dévier un peu le focus de
l'événement lui-même, on a sorti au ministère une
étude sur la commercialisation, une technique de diversification
très connue dans Le monde de la presse. Alors, on a coulé
l'étude sur la commercialisation du caribou qui avait été
faite au ministère. À ce moment-là, on a mis le focus plus
sur la commercialisation que sur la sauvegarde du troupeau. J'imagine que,
lorsqu'on investit de l'argent comme on en a investi là, vous devez
déjà savoir où vous allez en termes de commercialisation
parce qu'on avait déjà abordé le dossier au moment de la
commission parlementaire de Schefferville. Cela fait déjà quelque
temps. Cela a abouti quand, cette histoire-Ià, en termes de position
ferme du ministère sur la commercialisation?
M. Brassard: C'est maintenant plus qu'une position du
ministère. C'est maintenant une position du gouvernement.
Récemment, en date du 12 février 1985, le Conseil des ministres a
adopté la position suivante à la suite de mes recommandations et
à partir, évidemment, de l'étude de faisabilité qui
avait été réalisée. Le Conseil des ministres a,
d'une part, d'abord, endossé le principe de la commercialisation du
caribou, tout en privilégiant le site de Kuujjuaq pour un premier
établissement.
D'autre* part, il a également autorisé le ministère
à poursuivre des études parce qu'il y a encore un certain nombre
d'études à faire avant d'en arriver à implanter une
entreprise d'abattage, de commercialisation et de mise en marché du
caribou. Il y a encore des études à faire, en particulier sur des
connaissances plus précises sur le troupeau de caribous lui-même,
en termes d'inventaire, de connaissance du troupeau, des différents
segments du troupeau, femelles, mâles, jeunes caribous. Donc, il faut
poursuivre les études sur la connaissance du troupeau. On est
autorisé à le faire en vertu de cette
décision-là.
Évidemment, il faut amorcer des discussions à ce sujet,
dans le cadre et par le biais du comité conjoint de chasse et
pêche, des discussions avec les Amérindiens et les Inuit puisqu'on
se trouve en territoire dit conventionné, alors il faut obtenir leur
accord.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Ultimement, votre
objectif, quant au premier abattoir, c'est quand?
M. Brassard: Avant que toutes ces études soient faites, on
va se retrouver autour de 1987. Entre-temps, cependant - il faudra en discuter
avec le MAPAQ - tout en poursuivant les études, en particulier, sur le
troupeau, il y a peut-être une possibilité de tenter une
première expérience d'abattage -cela pourrait tourner autour de
4000 à 5000 têtes - pour vérifier la technologie et,
également...
M. Côté (Charlesbourg): La qualité aussi?
M. Brassard:... la mise en marché; comment mettre en
marché.
M. Côté (Charlesbourg): Une expérience
pilote.
M. Brassard: Une expérience pilote. Alors que
l'étude de faisabilité parle d'au moins 20 000 têtes, avant
d'implanter un établissement de cet ordre, on pourrait peut-être
tenter une expérience sur 4000 à 5000 têtes, pour
vérifier les techniques et vérifier la mise en marché.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va. Une dernière
question, tandis qu'on est à l'engagement 57. Vous avez deux
soumissionnaires qui ont soumissionné à 375 $ l'heure et vous
avez retenu Les hélicoptères LaVérendrye. Qu'est-ce qui
fait que vous avez retenu Les hélicoptères LaVérendrye?
Est-ce que c'est juste le "plus autres frais"?
M. Brassard: Oui, c'est ça, il y a des
différences pour les autres frais et quand on fait le total,
c'est Les hélicoptères LaVérendrye qui nous offre le
moindre coût.
M. Côté (Charlesbourg): Engagement 58,
vérifié. Engagement 59, vérifié, M. le
Président. Engagement 60, vérifié. Engagement 61,
vérifié. Engagement 62, vérifié.
M. Beauséjour: Engagement 62, Mme ia
Présidente.
M. Côté (Charlesbourg): On va sortir des poissons
rouges.
M. Beauséjour: Non, pas dans le parc de la Yamaska. Ils
peuvent être malades, si la...
La Présidente (Mme Bacon): La parole est à vous, M.
le député d'Iberville.
M. Beauséjour:... correction de l'eau n'a pas
été complétée. "Contrat pour travaux de
construction d'un casse-croûte et d'un bâtiment de nautisme dans le
parc de la Yamaska, comté de Shefford. " Je voudrais savoir si un
bâtiment de nautisme, c'est pour entreposer tous les équipements
qui concernent le nautisme ou si c'est pour l'association responsable. II y a
un groupe responsable?
M. Brassard: Comme vous le dites, c'est un bâtiment pour
abriter les embarcations, les canots, les dériveurs, les planches
à voile, etc. C'est une sorte de remise, quoi.
M. Côté (Charlesbourg): Engagement 63,
vérifié. Engagement 64, vérifié. Engagement 65,
vérifié. Avec votre permission, Mme la Présidente, on
pourrait peut-être compléter juillet.
La Présidente (Mme Bacon): Oui, il vous reste quelques
minutes.
M. Côté (Charlesbourg): Subvention à la
Société des sports du Québec, 2 000 000 $. Est-ce qu'il
est possible d'avoir la ventilation de ces subventions, qu'elle puisse
être déposée éventuellement? Vous ne l'avez
peut-être pas entre les mains, mais si c'était possible de la
faire parvenir à la commission...
M. Brassard: On peut vous la faire parvenir. Il y a quand
même quelques éléments qui sont inclus dans le CT. Il y a 1
523 000 $ qui vont aux fédérations sportives pour le
développement de l'élite.
M. Côté (Charlesbourg): En tout cas, l'élite,
on s'en reparlera.
M. Brassard: II y a 125 000 $ qui vont pour l'assistance
financière aux athlètes étudiants.
M. Côté (Charlesbourg): L'élite, on s'en
reparlera et de la ventilation aussi, parce qu'il y a des problèmes
majeurs. Ce n'est pas n'importe quelle élite qui a accès aux
subventions.
M. Brassard: II y a 487 000 $ pour l'organisme lui-même, le
fonctionnement de la Société des sports.
M. Côté (Charlesbourg): L'administration?
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): II y a 20% en
administration, même, il y a 25% en administration.
(12 h 30)
M. Brassard: II y a quand même des projets
spécifiques dans les 487 250 $. On pourra ventiler cela.
M. Côté (Charlesbourg): Vous déposez la
ventilation?
M. Brassard: Oui, on pourra ventiler cela.
M, Côté (Charlesbourg): Cela va. Si c'était
possible de l'avoir avant qu'on fasse les crédits du
ministère.
L'engagement 67, on s'en est parlé tantôt, c'est l'argent
qui a servi au Conseil de bande de Restigouche pour les travaux sylvicoles.
M. Brassard: Oui, c'est cela.
M. Côté (Charlesbourg): L'engagement 68, 140 000 $
de subvention pour la rénovation de la base de plein air. C'est sur un
coût de quoi? 140 000 $ sur 140 000 $ ou 140 000 $ sur... C'est pour
savoir l'importance des représentations d'un député et
d'un ministre.
M. Brassard: Le montant total?
M. Côté (Charlesbourg): Oui, des travaux. Dans le
cas de Desbiens, c'était clair; c'étaient 225 000 $ sur 281 000
$. Alors, au niveau de Matane, on va voir l'influence d'un ministre par rapport
à un député à l'époque.
M. Brassard: La base de plein air s'est impliquée pour 46
980 $, disons 47 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Cela veut dire que c'est 187
000 $. Est-ce cela, les travaux?
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié. C'est
l'entente que vous aviez au niveau de la protection de la rivière du
saumon, de la ressource?
M. Brassard: C'est cela, pour une période de trois
ans.
M. Côté (Charlesbourg): Cela va.
Vérifié. Ah! On est revenu, à l'engagement 70, sur ce
qu'on dénonçait dans le temps des libéraux, les
subventions à des clubs de golf. Je me souviens encore de
l'ex-député de Saguenay qui parlait du club de golf de Fauvel, le
golf à Gérard D. C'était épouvantable à
l'époque. Je m'aperçois que vous êtes encore revenus dans
le golf. 125 000 $ au club de golf de Bellechasse inc.
M. Brassard: Le milieu s'est quand même impliqué
aussi...
M. Côté (Charlesbourg): Dans le temps aussi pour
l'autre aussi.
M. Brassard:... fortement pour 105 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Combien le milieu?
M. Brassard: 170 personnes ont contribué pour 125 000 $ -
probablement les membres, évidemment - et le milieu des affaires s'est
impliqué pour 105 000 $. Alors, il y a une forte contribution du milieu
quand on associe le milieu des affaires lui-même, probablement par le
biais d'une souscription, et les 170 personnes membres.
M. Côté (Charlesbourg): Je comprends de cela que le
ministère est prêt à investir dans les clubs de golf.
M. Brassard: Dans le cas qui nous intéresse, c'est un
virement qui vient du fonds de développement régional.
M. Côté (Charlesbourg): Même si cela vient de
l'OPDQ, vous avez votre petit mot à dire. Ce sont vos
crédits.
M. Brassard: On a sûrement donné un avis favorable
et l'un des éléments qui ont déterminé notre
position, c'est sans doute la très forte implication du milieu.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord. Je tire juste
comme conclusion que c'est une tradition qui se maintient. L'engagement 71,
vérifié. L'engagement 72, vérifié, de même
que les engagements 73 et 74. Ah! on vient de retrouver un petit montant
d'argent de 95 000 $. On est rendu à environ 400 000 $ au niveau de
l'informatique.
M. Brassard: Ah oui?
M. Côté (Charlesbourg): Ah oui! M. le ministre, on
avait oublié cela. On était rendu à 350 000 $, donc on
ajoute 95 000 $?
M. Tremblay: 372 000 $.
M. Côté (Charlesbourg): Merci, M. le
député de Chambly. Alors, cela fait environ 460 000 $.
M. Tremblay: 469 000 $.
Une voix: C'est quel engagement?
M. Côté (Charlesbourg): C'est l'engagement 75. C'est
un autre programme. Ce sont les programmes municipaux. Ce doit être un
autre logiciel.
M. Brassard: Oui, c'est cela. On vérifie pour savoir
combien on a versé cette année à ce titre-là, mais
ce n'est pas terminé.
M. Côté (Charlesbourg): Ce n'est pas terminé.
On aura les informations. Vérifié. Engagement 76,
vérifié. Engagement 77, vérifié. Il y a bien des
suppléments au niveau du Mont-Sainte-Anne. Cela rentre toujours dans le
budget, cela?
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Le supplément' de la
phase 2. Engagement 78.
M. Brassard: Oui, cela rentre dans le budget prévu.
M. Côté (Charlesbourg): Vérifié.
Engagement 79. Oh, c'est de l'argent, cela! Cela veut dire que le
ministère, dans le cas du parc de la Gaspésie, élimine
tous les propriétaires de claims et que le ministère de
l'Énergie et des Ressources ne donnera plus d'autorisation de "claimage"
pour garder l'intégrité du parc.
M. Brassard: II le faut. C'est interdit par la Loi sur les
parcs.
M. Côté (Charlesbourg): Oui, c'est interdit, mais
quand les pressions sont arrivées pour développer les Mines
Madeleine, la pression a fait qu'à un moment donné tu avais beau
avoir des règlements et un parc qui était là, on a fait
une enclave dans le parc de la Gaspésie pour permettre l'exploitation
des Mines Madeleine. On sait maintenant que la mine est fermée, mais il
y a d'autres pressions, aussi, qui ont été faites par le
député de Matane d'aujourd'hui
pour l'exploitation d'une mine d'agate.
Une voix: Une mine d'olivine.
M. Côté (Charlesbourg): Je cherchais le nom,
d'olivine. Les pressions doivent être encore là parce qu'il y a de
l'argent investi dans le milieu. Est-ce que cela veut dire, dans ce cas, que
les claims qui étaient détenus par la mine d'olivine à
l'intérieur du parc de la Gaspésie seraient inclus
là-dedans?
M. Brassard: Oui.
M. Côté (Charlesbourg): Et tout cela a
été payé. C'est réglé; les
négociations sont finies.
M. Brassard: À même le budget 1984-1985.
M. Côté (Charlesbourg): Est-ce qu'il reste d'autres
claims? Tout est lavé, au niveau du parc de la Gaspésie?
M. Brassard: À l'intérieur du parc.
M. Côté (Charlesbourg): À l'intérieur
du parc. Qu'est-ce qui arrive des Mines Madeleine? C'est fermé de toute
façon.
M. Boucher (Pierre): Pour nous, les Mines Madeleine ne sont pas
localisées à l'intérieur des limites du parc.
M. Côté (Charlesbourg): C'est une enclave. C'est
cela.
M. Boucher (Pierre): Vous avez vous-même signalé,
tout à l'heure, qu'une entaille avait été faite pour
permettre à la compagnie de continuer à exploiter. La, la mine
est fermée.
M. Côté (Charlesbourg): Oui.
M. Boucher (Pierre): La compagnie doit suivre les prescriptions
du ministère de l'Environnement pour remettre le milieu dans un
état potable. Nous aurons, éventuellement, à nous poser la
question à savoir si ce territoire que nous envisagions mettre dans les
limites du parc au départ ultérieurement, il faudrait le mettre
ou pas.
M. Côté (Charlesbourg): D'accord, mais c'est
envisagé de revenir à l'intégrité de tout le
territoire à l'intérieur du parc parce que je pense bien qu'il
n'y a pas grand mines qui vont aller réinvestir. Le meilleur du cuivre
est sorti de là. D'ailleurs, si le ministre vient visiter cela, on
pourrait y aller ensemble. J'ai travaillé là aussi.
M. Brassard: Oui?
M. Côté (Charlesbourg): Oui. Mme la
Présidente?
La Présidente (Mme Bacon): Les engagements financiers de
juillet sont terminés. J'aimerais faire remarquer à la commission
qu'il reste encore les engagements financiers des mois d'août, septembre,
octobre, novembre et décembre. Est-ce que la commission est d'accord
pour que les travaux reprennent à une date ultérieure qui sera
décidée très bientôt?
Des voix: Adopté.
M. Tremblay: Pas cela. On adopte tous les autres...
La Présidente (Mme Bacon): Non, non. Est-ce que la
commission est d'accord pour reprendre l'étude des engagements
financiers du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche
pour les mois d'août, septembre, octobre, novembre et
décembre?
M. Côté (Charlesbourg): Quant à nous, vous
avez notre accord, Mme la Présidente.
M. Tremblay: Attendez un peu. C'est quoi, le règlement
là-dessus?
La Présidente (Mme Bacon): On peut reprendre. Les
règlements stipulent que nous pouvons reprendre les travaux des mois
d'août, septembre, octobre, novembre et décembre qui ne sont pas
encore étudiés. L'équipe ministérielle a besoin de
se consulter.
M. Tremblay: Adopté.
La Présidente (Mme Bacon): Pour reprendre à une
date ultérieure? Très bien, merci. Fin des travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 40)
(Reprise à 15 h 31)
Engagements financiers du ministère de
l'Environnement
Le Président (M. Marquis): La commission parlementaire de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux afin de
vérifier les engagements financiers des mois de juillet, août,
septembre, octobre, novembre et décembre 1984 du ministère de
l'Environnement, avec le ministre de l'Environnement. La parole est à
Mme la députée de Chomedey.
Juillet 1984
Mme Bacon: M. le Président, le mois de juillet 1984, au no
13, est-ce qu'il y avait des raisons spéciales pour que le contrat qui a
été accordé soit un contrat négocié et non
pas un appel d'offres?
M. Ouellette: C'est un contrat qui a été
accordé en conformité avec l'article 83 de la section XII. Cet
article stipule que l'octroi d'un contrat de services à une corporation
sans but lucratif ou à une institution publique ou parapublique n'est
pas assujetti aux dispositions des sections III à XI. Cet article permet
au ministère d'accorder le contrat sans faire de demande au fichier
central des fournisseurs du gouvernement. Toutefois, il doit recevoir
l'approbation du Conseil du trésor, étant donné que le
montant du contrat est supérieur à 5000 $. Je rappelle qu'il
s'agit ici d'un contrat qui a été donné conjointement par
l'Office de planification du Québec et le ministère de
l'Environnement.
Mme Bacon: Est-ce qu'il existait dans la région une firme
qui aurait pu fournir les mêmes services? D'où vient cette
firme-là, la Société québécoise de la
spéléologie?
M. Ouellette: Comme on est dans un secteur hautement
spécialisé, celui de la spéléologie, je douterais
fortement qu'il existe dans la région une firme
spécialisée dans ce domaine. On les retrouve plutôt dans la
région de Montréal.
Mme Bacon: Mais est-ce qu'on a regardé dans la
région avant ou s'il n'y en a pas du tout?
M. Ouellette: II est apparu aussi bien aux officiers de l'OPDQ
qu'à ceux du ministère de l'Environnement que cette firme
était la mieux spécialisée pour faire le travail de
recherche dans le domaine des cavernes.
Mme Bacon: Dans te fichier des fournisseurs, est-ce que c'est la
seule société qui pouvait fournir ces services, ou s'il y en a
d'autres qui peuvent fournir le même genre de services?
M. Ouellette: Je ne saurais pas répondre à cette
question; je vais vérifier et on vous transmettra l'information.
Mme Bacon: C'est très bien pour l'engagement 13, M. le
Président. L'engagement 14: même question. Est-ce qu'il y a des
raisons spéciales pour que le contrat soit un contrat
négocié: les installations de captage?
M. Ouellette: C'est cela. En fait, il s'agissait là de
travaux nouveaux qui n'avaient jamais été effectués au
Québec. Nous nous sommes adressés à plusieurs firmes parmi
les plus grandes au Québec, SNC, Lavalin et autres, pour obtenir une
technologie et un contrat dit clé en main avec opérations pour la
première des cinq années. C'est cette firme qui a offert ses
services en nous offrant également la technologie requise pour le
pompage et le nettoyage de la nappe d'eau contaminée de la ville de
Mercier.
Mme Bacon: Vu que c'est réparti pour deux ans, est-ce que
le prix mentionné à l'engagement 14 est un prix définitif
ou si on peut s'attendre qu'il y ait un accroissement des coûts au bout
de deux ans?
M, Ouellette: C'est un contrat global de 4 595 000 $ qui se
détaille de la façon suivante: en 1983-1984, location du terrain
et construction de l'usine, 2 500 000 $; pour 1984-1985, toujours la location
du terrain qui se répète, fin de la construction de l'usine et
exploitation de l'usine à compter de juillet 1984, 940 000 $; en
1985-1986, encore la location du terrain retenue sur les contrats de
construction et exploitation de l'usine pour la deuxième année, 1
155 000 $, pour un coût total de 4 595 000 $. Pour 1984-1985 et
1985-1986, il s'agit, bien sûr, de prévisions de
dépenses.
Mme Bacon: Ce qui veut dire que le coût peut être
plus élevé.
M. Ouellette: Peut varier légèrement, à la
hausse ou à la baisse.
Mme Bacon: Est-ce que vous avez imposé une limite quant au
coût possible, si c'était à la hausse? Est-ce qu'il y a une
limite ou si c'est illimité?
M. Ouellette: Ce n'est pas censé aller à la hausse.
Je vous ai donné, tout à l'heure, des montants de 940 000 $ en
1984-1985 et il y a une hausse à 1 155 000 $ pour l'année
suivante. La différence de coût vient du fait qu'en 1984-1985
l'usine ne fonctionnera que 9 mois, alors que l'année suivante elle
devra fonctionner 12 mois.
Mme Bacon: Cela va pour l'engagement 14, M. le
Président.
Le Président (M, Marquis): Bien.
Mme Bacon: Engagement 15: "Contrat de services en vue d'assurer
le soutien du secrétariat du Comité consultatif pour
l'environnement Kativik et la Commission de la qualité de
l'environnement Kativik. "
Est-ce qu'il s'agit d'un soutien technique ou de création
d'emplois? S'il y a création d'emplois, il y en a combien?
M. Ouellette: En fait, c'est l'article 169 de la Loi sur la
qualité de l'environnement qui prévoit la création du
Comité consultatif pour l'environnement
Kativik. L'article 173 de la Loi sur la qualité de
l'environnement prévoit que le Comité consultatif pour
l'environnement Kativik dirige un secrétariat; l'article 181 de la Loi
sur la qualité de l'environnement pourvoit à la création
de la Commission de la qualité de l'environnement Kativik. La commission
dirige un secrétariat situé à Kuujjuaq, qui est son
siège principal. Donc, ce sont des choses qui découlent de la Loi
sur la qualité de l'environnement.
Mme Bacon: Cela va. À l'engagement 16, est-ce qu'on
pourrait avoir une copie du contrat qui a été accordé au
Laboratoire de béton Ltée?
M. Ouellette: Oui, M. le Président.
Mme Bacon: Cela va. Toujours dans le mois de juillet,
l'engagement 17, cela va. Engagement 18, cela va. Engagement 19: "Contrat pour
travaux de construction d'un barrage en enrochement au lac Caribou dans le parc
du Mont-Tremblant. " Est-ce qu'on peut avoir une copie de ce contrat?
M. Ouellette: Oui, M. le Président.
Mme Bacon: De quelle façon en est-on arrivé
à la conclusion qu'un barrage en enrochement était
nécessaire? Est-ce qu'il y a des raisons bien spécifiques qui ont
fait qu'on a fait un barrage en enrochement?
M. Ouellette: C'est un barrage qui visait la protection de la
faune. C'est un barrage mineur, donc qui n'a pas besoin d'une très forte
élévation, et le moyen le plus économique de le
réaliser est encore l'utilisation des pierres qu'on trouve dans le
milieu.
Mme Bacon: Est-ce que le projet est réalisé au
moment où on se parle? Est-ce terminé?
M. Ouellette: Je vais vérifier et on vous donnera la
réponse tout à l'heure. On me dit oui. On me dit qu'il est
terminé.
Mme Bacon: II est terminé. Est-ce que le ministre peut me
donner le coût total du projet?
M. Ouellette: Le plus bas soumissionnaire était à
55 950 $ et, avec les imprévus et les variations, 5550 $, pour un
montant de l'engagement de 61 500 $. Finalement, la dépense
réelle s'est avérée un peu plus basse, à 53 401, 90
$.
Mme Bacon: D'accord. Cela va, M. le Président. Engagement
20. À "imprévus et variations", on indique 2090 $. Qu'est-ce qui
se passe si les imprévus et variations dépassent 2090 $?
M. Ouellette: Nous avons droit à une enveloppe de 10% du
coût des travaux pour les imprévus et variations. Dans le cas
présent, c'est inférieur à 10%, cela n'a donc posé
aucun problème. 5i, par contre, les imprévus devaient
excéder ces 10%, on devrait retourner au Conseil du trésor pour
faire approuver la dépense.
Mme Bacon: Comment a-t-on pu en arriver à un montant aussi
juste en disant: Il y a des imprévus et des variations de 2090 $?
M. Ouellette: La dépense réelle s'est
avérée, encore une fois, inférieure au coût
prévu. Le coût prévu était de 29 910 $, les
imprévus et variations étaient de 2090 $ pour un total de 32 000
$, mais les coûts réels se sont révélés
être à 27 910 $, donc inférieurs aux prévisions.
Mme Bacon: Qui détermine que c'est 2090 $
d'imprévus?
M. Ouellette: Ce sont les spécialistes, les
ingénieurs du ministère de l'Environnement qui supervisent les
plans et devis ou souvent travaillent à leur préparation.
Mme Bacon: Est-ce que c'est inclus dans les soumissions quand on
demande des soumissions? Est-ce qu'on fait une part pour les imprévus et
variations?
M. Ouellette: II est de tradition populaire qu'une variation de
10% puisse être acceptable. Je ne crois pas que ce soit
nécessairement inscrit dans les appels d'offres, mais c'est une
règle de convenance généralisée dans
l'ensemble.
Mme Bacon: On ne refuserait pas quelqu'un qui ferait une offre de
10% de plus?
M. Ouellette: Non. Lorsqu'on fait une évaluation d'environ
30 000 $, on convient qu'il puisse y avoir un écart en plus ou en moins
d'environ 10%. Si cet écart devait être en plus,
évidemment, il faut justifier la dépense qui excède le
coût prévisible du contrat.
Mme Bacon: Est-ce que le projet est réalisé en ce
moment? Est-ce que c'est terminé?
M. Ouellette: Oui. Le projet est terminé puisque les
dépenses réelles sont connues.
Mme Bacon: Si toutefois un projet
comme celui-là ou d'autre nature, peut-être une autre sorte
de projet, arrivait vers la fin de sa réalisation et que ces
imprévus et variations dépassaient largement ou assez largement
les 10%, est-ce que la compagnie ou les gens qui sont responsables de ce
contrat sont aussi responsables en deçà des 10%?
M. Ouellette: C'est-à-dire qu'ils doivent nous faire la
preuve que la dépense au-delà des 10% est justifiée et le
ministère de l'Environnement doit faire cette preuve également
devant le Conseil du trésor pour obtenir un accroissement de
l'enveloppe. Si une telle preuve n'était pas faite, ce serait un refus
systématique de payer davantage.
Mme Bacon: Le mécanisme pour faire la preuve de cela, ce
sont les gens du ministère ou si ce sont des...
M. Ouellette: Évidemment, l'entrepreneur doit
démontrer, à la satisfaction des fonctionnaires du
ministère, que les dépenses réalisées sont
nécessaires, qu'elles ne sont pas occasionnées par de la mauvaise
administration de sa part, mais par des surprises non prévues sur le
terrain.
Mme Bacon: D'accord. Cela va, M. le Président.
L'engagement 21, cela va. Il y aurait peut-être une question à
l'engagement 21, si vous me permettez. Est-ce que la soumission de Aurel Harvey
et Fils incluait aussi les imprévus et variations à 101 517, 50
$?
M. Ouellette: Chaque soumissionnaire est libre de prévoir
des imprévus de plus ou moins 10%, ce n'est pas nécessairement
indiqué dans l'offre qu'il fait. Les analystes doivent tenir compte du
coût global de l'offre sans tenir compte de ces imprévus de plus
ou moins 10% selon que le soumissionnaire en a tenu compte, peut-être
même sans le dire. Comme, dans ce cas, le plus bas était à
89 704, 60 $ et le second était à 94 885 $, cela plaçait
Aurel Harvey et Fils à 101 517, 50 $, plus ou moins 10%, selon qu'il l'a
prévu ou non, ce qui obligeait nos fonctionnaires à retenir la
plus basse des soumissions conformes. (15 h 45)
Mme Bacon: À cause de l'autre non conforme.
M. Ouellette: Oui; en fait, dans le cas présent, la
soumission la plus basse, celle qui a été présentée
par Gérobec, était non conforme. Elle n'était pas conforme
à l'article 3. 9; c'est pourquoi on a retenu la deuxième plus
basse, celle de Chartes Roy Inc.
Mme Bacon: D'accord. Cela va pour 21.
Est-ce que les travaux sont réalisés aujourd'hui, à
22?
M. Ouellette: Les dépenses réelles étant de
94 949, 54 $ par rapport à 94 885 $, oui, les travaux sont
terminés.
Mme Bacon: Merci, M. le ministre, cela va.
M. Ouellette: Vous me parlez du contrat 10, le numéro
22.
Mme Bacon: Oui, 22.
M. Ouellette: Je m'excuse. Oui, pour la même raison, on
peut dire que c'est terminé.
Mme Bacon: Le coût total est-il différent?
M. Ouellette: 80 025, 55 $ par rapport au montant de l'engagement
qui était de 82 300 $.
Mme Bacon: Oui. Cela va. 23: La soumission de Les entreprises
Barobec Ltée de Québec, c'est pour la construction d'un barrage
en enrochement aussi pour, le lac Cinq Doigts dans le parc du Mont-Tremblant.
Est-ce qu'on peut avoir une copie de ce contrat?
M. Ouellette: Oui.
Mme Bacon: Quelles ont été les raisons pour la
décision de prendre ce plus bas soumissionnaire?
M. Ouellette: Le plus bas soumissionnaire était Les
entreprises Barobec Ltée et sa soumission était
entièrement conforme. Donc, on a retenu la plus basse.
Mme Bacon: C'est seulement basé sur la plus basse,
d'accord. Pour 24, cela va. 25: "Subvention spéciale de fonctionnement
à la Fédération des associations pour la protection de
l'environnement des lacs (FAPEL) pour l'année financière
1984-1985". Est-ce un contrat spécial que vous avez donné pour un
travail spécial ou est-ce que cela fait partie des subventions que vous
donnez à la FAPEL?
M. Ouellette: C'est une subvention annuelle de fonctionnement que
nous offrons à la FAPEL pour l'action qu'elle mène sur le
terrain. Un contrat additionnel lui aura été accordé au
montant de 15 000 $, je le dis de mémoire, pour une de ses
activités pour la promotion du "programme avec la nature". On leur a
accordé 15 000 $ additionnels. C'est 20 000 $ qu'on a
accordés..
Mme Bacon: Cela veut dire que la
FAPEL reçoit 45 000 $ du ministère. M. Ouellette:
Voilà.
Mme Bacon: Par rapport à l'an dernier, est-ce une grande
différence?
M. Ouellette: Je crois qu'il y a une légère
augmentation, je n'ai pas les chiffres de l'année
précédente. Les 20 000 $ pour le programme "Avec la nature" ont
été maintenus; quant aux 25 000 $, je crois également que
c'est le statu quo.
Mme Bacon: Est-ce que ce sont les seules sources de financement
de la FAPEL, ce que vous lui donnez?
M. Ouellette: Ces gens sont toujours susceptibles de demander des
contributions à leurs associations de lacs mais, en ce qui concerne le
ministère de l'Environnement, ce sont les deux seuls montants qu'on leur
a accordés.
Mme Bacon: Est-ce qu'il va y avoir une augmentation de
crédit cette année? Est-ce que vous prévoyez une autre
augmentation?
M. Ouellette: Je le souhaiterais, remarquez, mais je dois
attendre les nouveaux budgets avant de me prononcer.
Mme Bacon: Cela veut-il dire qu'il peut y avoir des coupures?
M. Ouellette: Le problème qu'on me signale - et c'est vrai
à chaque fois qu'on a à faire le partage de ces budgets - c'est
qu'on a essayé d'établir une équité entre
différents types d'intervenants dans le domaine de l'environnement et,
lorsqu'on rehausse la subvention à l'un d'eux, il faut le faire pour les
autres si on veut maintenir ce principe d'équité. Alors, dans la
mesure où nos budgets pourraient être augmentés, nous le
ferions pour chacun d'eux pour maintenir cette équité
intergroupe.
Mme Bacon: Est-ce que le ministre prévoit des coupures? Il
a l'air inquiet un peu.
M. Ouellette: Je souhaite bien que non; il est un peu tôt
pour me prononcer, mais je souhaite bien qu'il n'y en ait pas.
Mme Bacon: Le minimum, c'était le statu quo.
M. Ouellette: Le minimum, c'est le statu quo.
Mme Bacon: C'est un engagement que le ministre prend?
M. Ouellette: C'est un voeu que le ministre exprime.
Mme Bacon: II ne peut pas aller plus loin que cela?
M. Ouellette: Non, je n'ai pas encore les finances.
Mme Bacon: Cela va pour 25. 26 aussi. Au mois d'août...
Le Président (M. Marquis): Les engagements financiers du
ministère de l'Environnement pour le mois de juillet sont
vérifiés. Je pense que les copies de contrats qui ont
été demandées par Mme la députée ont
été déposées au secrétaire de la commission.
Nous passons à l'examen des engagements financiers pour le mois
d'août 1984. Mme la députée de Chomedey.
Août
Mme Bacon: Merci, M. le Président. Le contrat de services
pour la réalisation d'une étude sur modèle réduit
d'un aménagement à l'exutoire Sainte-Anne, une des cinq sorties
du lac des Deux-Montagnes, de quel type d'aménagement s'agit-il? On
parle d'un aménagement.
M. Ouellette: Cela s'inscrit dans le programme Archipel et ce
sont des instruments de contrôle des exutoires du lac des Deux-Montagnes.
On sait que, sur la rivière des Mille-Îles, nous sommes à
construire actuellement un barrage de contrôle des eaux pour
protéger les résidences sises en aval. La même chose existe
sur la rivière des Prairies, qui est propriété
d'Hydro-Québec, qui est d'ailleurs en réparation actuellement.
Nous voulons également contrôler les deux exutoires du lac des
Deux-Montagnes pour pouvoir en maintenir un niveau acceptable à longueur
d'année et, ce faisant, également contrôler les risques
d'inondation dans tout l'archipel de Montréal.
Mme Bacon: Est-ce que, dans un dossier comme celui-là, on
respecte les échéanciers et l'ordre des travaux? Est-ce qu'on
peut arriver à les respecter?
M. Ouellette: Vous savez, c'est un programme qui est à
l'étude depuis fort longtemps dans plusieurs ministères et le
contrôle du programme Archipel relève du ministère de
l'Aménagement. Le ministère de l'Environnement, lui, joue un
rôle puisque, dans l'hypothèse où des travaux importants
seraient faits, il pourrait arriver que l'environnement en souffre. Nous
participons à un certain nombre d'études qui sont reliées
aux conditions environnementales et le niveau
des eaux en fait partie, bien sûr.
Maintenant, les échéanciers que vous me demandez, je ne
les ai pas sous les yeux, sinon que nous respectons, en somme,
l'échéancier du maître d'oeuvre, à savoir que, au
fur et à mesure que ces hypothèses avancent, nous soutenons les
études pour faire face aux conséquences des différentes
hypothèses.
Mme Bacon: Est-ce qu'il est possible d'avoir une copie des
échéanciers de l'ordre des travaux? Du maître d'oeuvre, au
fond, parce que ce n'est pas le ministère de l'Environnement qui va
déterminer quels sont les échéanciers. Vous devez avoir
vos propres échéanciers aussi.
M. Ouellette: Oui, on peut vous fournir ces
échéanciers.
Mme Bacon: D'accord. Pourquoi avoir négocié un
contrat?
M. Ouellette: Je vais vous donner cela ici. C'est une
dérogation à la directive 378, Services professionnels
reliés à la construction, au génie général
et aux sciences physiques, car le ministère n'a pas fait appel au
fichier central des fournisseurs du gouvernement pour le choix de la firme.
L'étude sur modèle réduit sera confiée au
Laboratoire d'hydraulique LaSalle Ltée pour les raisons suivantes. Le
Laboratoire d'hydraulique LaSalle Ltée était la seule firme
spécialisée dans ce domaine au Québec, en faisant
exception des universités. Cette firme avait une très bonne
connaissance du projet Archipel car elle avait déjà
préparé une étude sur modèle réduit pour
Hydro-Québec et participé à la réalisation
d'études sectorielles pour le rapport d'étapes de l'étude
de faisabilité.
L'étude sur modèle réduit constituait la
tâche critique de l'échéancier de l'étude de
faisabilité. Cet échéancier très serré
prévoyait le dépôt du rapport de faisabilité pour
décembre 1985 - on vous donne déjà des
éléments de cet échéancier - et requérait
à la fois cette compétence et cette connaissance, de même
que la disponibilité immédiate du personnel confirmée avec
cette firme.
De plus, comme l'étude sur modèle réduit doit se
poursuivre pour quelques analyses spéciales sur d'autres modèles
réduits déjà exploités par le Laboratoire
d'hydraulique LaSalle Ltée pour le compte d'Hydro-Québec, la
liaison nécessaire entre les modèles s'effectuera très
facilement. Cette sous-spécialité n'est pas inscrite au fichier
central des fournisseurs du gouvernement.
Mme Bacon: Est-ce que c'est le ministère de
l'Environnement qui prend la décision de négocier le contrat ou
s'il y a d'autres ministères ou d'autres impératifs qui entrent
en ligne de compte?
M. Ouellette: Pour cette partie du dossier, c'est le
ministère de l'Environnement qui a pris la décision, oui.
Mme Bacon: D'accord. Cela va pour l'engagement un, M. le
Président.
A l'engagement 2, on voit ici, M. le Président, le montant
d'engagement de Sanivan Inc. comme fournisseur et vous avez indiqué
d'autres soumissionnaires, mais on ne voit pas les montants qui ont
été soumis par les autres. Est-ce qu'il est possible d'avoir les
montants?
M. Ouellette: Oui, en fait..
Mme Bacon: Est-ce qu'ils étaient conformes aux demandes
qui ont été faites ou s'il n'y avait que Sanivan Inc. qui
l'était?
M. Ouellette: Je peux répondre à cela en vous
disant qu'il y a trois firmes qui ont fait des propositions pour la
réalisation des travaux de récupération, transport,
manipulation et remisage des contaminants. Ces trois firmes sont: Sanivan Inc.,
TDM Transport Ltée, B and B Waste Recycling. C'est la firme Sanivan Inc.
qui fut retenue, ayant la soumission la moins coûteuse. Pour la prise en
charge finale du traitement des eaux usées et l'entreposage permanent
des liquides et des solides contaminés et hors norme, deux firmes ont
fait des propositions. Ce sont Sanivan Inc. et André Marsan. C'est la
firme Sanivan Inc. qui a été retenue, ayant proposé, elle
aussi, encore une fois, la soumission la moins coûteuse. Je peux vous
fournir les chiffres de chacune des soumissions.
Mme Bacon: D'accord, ça va, M. le Président.
À l'engagement 3, c'est une subvention à l'Institut
Armand-Frappier pour la poursuite du projet de recherche et de
développement sur le traitement du fumier. Comme députée
de Chomedey, je vous encouragerais à en donner encore à
l'Institut Armand-Frappier. Cela va pour l'engagement 3.
M. Beauséjour: M. le Président, à
l'engagement 3, justement, est-ce que c'est dans le cadre d'un
procédé quelconque de traitement du fumier?
M. Ouellette: Avant de répondre à votre question,
je voudrais répondre à Mme la députée de Chomedey.
J'espère qu'elle ne m'invite pas à ne pas respecter le fichier
central, en faisant une remarque comme ça.
Mme Bacon: Armand-Frappier est
tellement unique, M. le Président.
M. Ouellette: C'est vrai, M. le député, j'ai
manqué la fin de votre question, je m'en excuse.
M. Beauséjour: M. le Président, ce que je voulais
savoir du ministre, c'est si les recherches faites par l'Institut
Armand-Frappier correspondent à un procédé précis
qui existe ailleurs.
M. Ouellette: C'est le procédé de nitrification et
de dénitrification qui s'inscrit dans l'usine pilote qu'on est en train
d'ériger dans la vallée de L'Assomption. C'est donc un des
procédés inclus à l'usine de traitement régional
qu'on voulait faire étudier de façon particulière par
l'Institut Armand-Frappier,
M. Beauséjour: Merci.
Le Président (M. Marquis): Cela va?
Mme Bacon: Oui. À l'engagement 4, c'est une subvention, M.
le Président, à l'Administration régionale crie du
Québec représentant la contribution du Québec au
financement des activités des administrateurs locaux cris de
l'environnement. Est-ce que ce ne serait pas, au fond, beaucoup plus au MLCP
à subventionner des organismes comme ça? Est-ce que ce sont des
activités qui étaient strictement ou spécifiquement
reliées à l'environnement ou si ce sont des activités qui
vont plus loin que l'environnement, au-delà de l'environnement, de cette
dimension environnementale?
M. Ouellette: Comme il s'agit d'activités essentiellement
reliées à la prise en charge de l'hygiène du milieu,
ça n'a pas un caractère faunique, mais plutôt sanitaire,
donc, environnemental.
Mme Bacon: D'accord. Cela va, M. le Président. Engagement
5. C'est une subvention à Enjeu et Environnement Jeunesse pour
l'année financière 1984-1985. Est-ce qu'on pourrait avoir une
description des activités qui sont subventionnées par les 25 000
$?
M. Ouellette: On pourrait vous faire parvenir la demande qui a
été acceptée par le ministère, en provenance du
groupe Enjeu, qui vise essentiellement à l'éducation; c'est un
mouvement de jeunes. Alors, on peut vous faire parvenir leur demande et c'est
la même qui a été autorisée.
Mme Bacon: Est-ce que cet organisme relevait d'un
ministère en particulier?
M. Ouellette: Non, c'est un organisme de jeunes, tout à
fait autonome, qui s'est adressé à nous et qui vise
l'éducation de la population en général et, en
particulier, des jeunes.
Mme Bacon: D'accord. Cela va, M. le Président,
M. Beauséjour: M. le Président.
Le Président (M. Marquis): Oui, M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Sur la question de Enjeu et Environnement
Jeunesse, ça existe depuis combien de temps, cet organisme?
M. Ouellette: Je suis au ministère de l'Environnement
depuis bientôt trois ans. Ce groupe existait, mais je ne saurais dire sa
date d'origine. On peut vous fournir l'information, cependant.
M. Beauséjour: Est-ce qu'il oeuvre au niveau national ou
s'il oeuvre aussi au niveau local?
M. Ouellette: II a des ramifications sur à peu près
tout le territoire du Québec. Mais, comme c'est le cas de bien des
organismes nationaux, ses efforts, en ce qui concerne Enjeu, portent surtout
sur la région de Montréal; mais il profite de l'été
pour faire de l'éducation un peu partout sur le territoire du
Québec. Son activité maîtresse se retrouve à
Montréal, nécessairement.
Le Président (M. Marquis): Cela va? M.
Beauséjour: Oui, merci.
Le Président (M. Marquis): Merci, M. le
député. Cela complète, je crois, la vérification
des engagements financiers du ministère de l'Environnement pour le mois
d'août 1984, sous réserve de certains documents à
être fournis aux membres de la commission. Nous passons donc à la
vérification des engagements financiers pour le mois de septembre 1984.
La parole est à Mme la députée de Chomedey.
Septembre
Mme Bacon: Nous en sommes au no 23. C'est un contrat pour l'achat
de huit systèmes automatiques d'acquisition de données. Pourquoi
avoir négocié ce contrat? (16 heures)
M. Ouellette: Lors de la négociation de ce contrat par le
Service des achats, il y a eu un seul soumissionnaire, la compagnie
Hydrométéo Inc. Cette compagnie est le seul distributeur canadien
pour le système requis. C'est donc dire qu'on a dû négocier
avec la firme pour obtenir des prix meilleurs.
Mme Bacon: Cela va, M. le Président. Le no 24: "Contrat
pour l'achat de six balises pour télétransmission de
données par satellite et accessoires. " Est-ce que ce fournisseur, qui
est mentionné ici, est un fournisseur exclusif de ces produits ou s'il y
en a d'autres?
M. Ouellette: Dans ce cas, également, il y a eu un seul
soumissionnaire, qui a été la compagnie Geneq Inc. Quant è
savoir s'il existe des compétiteurs à cette compagnie, on dit que
c'est le seul fournisseur de ce produit. La prochaine fois, je vais apporter le
fichier central avec moi pour avoir tout le tableau.
Mme Bacon: Vous donnez beaucoup de contrats, M. le ministre,
c'est pour ça. À l'engagement 25, est-ce à cause de
l'expertise que M. Polese a été engagé à titre de
membre additionnel du Bureau des audiences publiques?
M. Ouellette: M. Mario Polese est directeur de
l'INRS-Urbanisation à Montréal. Il a été
nommé membre additionne! du Bureau des audiences publiques sur
l'environnement pour les audiences relatives au programme de
pulvérisation aérienne contre la tordeuse. M. Polese est un
spécialiste dans le domaine et on a fait appel à ses services
pour cette raison.
Mme Bacon: Cela va. À l'engagement 26, ça va.
À l'engagement 27, le seul soumissionnaire était Lavalin
International pour un contrat de services pour la préparation des plans
et devis d'une usine pilote de traitement en ce qui touche le purin de porc.
Est-ce que c'est M. de Belleval qui a négocié le contrat?
M. Ouellette: Oh non! quand je suis arrivé au
ministère de l'Environnement... Ah, je m'excuse, vous faites allusion
à M. de Belleval devenu membre de Lavalin.
Mme Bacon: Votre ancien collègue, qui est peut-être
une des prochaines nominations du gouvernement dans un autre poste.
M. Ouellette: Je n'ai pas personnellement participé aux
négociations, mais on m'indique que M. de Belleval non plus.
Mme Bacon: II est peut-être encore pour Lavalin pour
quelques jours.
M. Ouellette: Remarquez que ça s'est fait par la voie du
fichier central.
Mme Bacon: D'accord. Est-ce qu'il y a d'autres compagnies qui ont
soumissionné?
M. Ouellette: Lavalin International a soumis, Géomines
Ltée n'a pas présenté d'offre de services, Frigon non
plus, Régis Trudeau et Associés Inc. n'a pas répondu
à notre appel d'offres et Consad Inc. n'y a pas répondu non
plus.
Mme Bacon: Cela va.
Le Président (M. Marquis): Oui, M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Le no 27: "Contrat de services pour la
préparation des plans et devis d'une usine pilote de traitement
aérobie/anaérobie et de valorisation du lisier de porc. " Cette
usine pilote se trouve à quel endroit?
M. Ouellette: L'usine à caractère régional
se retrouve dans la vallée de L'Assomption, Le site exact n'a pas
été arrêté encore ou, s'il l'a été,
c'est très récent. L'alternative est Saint-Roch ou
Saint-Roch-Ouest dans la vallée de L'Assomption. Quant à l'usine
beaucoup plus modeste de traitement è la ferme qui sera située
dans la Chaudière, elle sera localisée à la limite de
Saint-Elzéar-de-Beauce et de Saint-Bernard, mais sur le territoire de
Saint-Elzéar. Le terrain a été retenu par un comité
formé de gens de la municipalité régionale de comté
de Nouvelle-Beauce et a fait l'objet d'un consensus à partir de
critères préétablis.
M. Beauséjour: II me reste une interrogation. À
Sainte-Brigitte, dans le-comté d'Iberville, il y a des
expériences qui se font dans le même sens; elles ont
été subventionnées, pas énormément,
légèrement, par je ne me souviens pas quel ministère.
M. Ouellette: Lorsque le Conseil des ministres a pris la
décision d'aller de l'avant avec ce projet de revalorisation du lisier,
on a identifié les deux plus grandes concentrations d'élevage
porcin au Québec, et il s'avère que c'est le haut de la
vallée de L'Assomption et de la rivière de l'Achigan, et il y a
une concentration très éloquente dans l'aval de la rivière
Chaudière, à la hauteur de Saint-Elzéar, Saint-Bernard,
Saint-Isidore, Sainte-Hénédine et Sainte-Marie de Beauce; il y a
une concentration gigantesque. C'est donc à ces deux endroits qu'on
s'est adressé pour localiser nos usines puisque c'est là qu'on
retrouvait le plus de gens intéressés, d'ailleurs, à y
participer. On fait appel aux agriculteurs éleveurs de porcs pour mener
à bien ces deux projets.
M. Beauséjour: Cela veut dire que ces deux régions
battent un record dans le domaine du purin de porc, j'imagine, tout ce qu'il y
a le long de la Yamaska.
M. Ouellette: Je pense que les bassins réduits de
concentration comptent beaucoup plus d'éleveurs et beaucoup plus
d'unités animales que ce qu'on retrouve dans l'ensemble de la
rivière Yamaska. Je voudrais vous encourager en vous disant que ce sont
là deux projets pilotes qui, lorsqu'ils auront fait leur preuve, seront
multipliés, soit sous forme d'usines régionales ou d'usines
à la ferme, et c'est à ce moment-là qu'on pourra envahir
également, avec les deux types d'usine, la vallée de la Yamaska
et d'autres régions au Québec qui sont peut-être moins
renommées, mais où on retrouve également des
concentrations d'élevage de porcs et, donc, des surplus de purin et du
manque de sol pour fins d'épandage.
M. Beauséjour: Est-ce que cette usine pilote de traitement
aérobie/anaérobie a ont un procédé qui existe
déjà ailleurs? Si je dis cela, c'est parce que je sais ce qui a
été expérimenté par M. Benoît à
Sainte-Brigitte, dans le comté d'Iberville, j'ai vu des rapports je
crois que c'est de l'Agriculture -indiquant qu'il avait quand même
développé un procédé qui était assez unique
et qui avait aussi certains avantages. Est-ce que ce qui va être
développé ici existe sous une certaine forme ailleurs, soit ici
au Québec ou dans d'autres pays?
M. Ouellette: En fait, ce qu'on va faire, dans l'usine
régionale de L'Assomption, c'est de reprendre les sept méthodes
les mieux connues à travers le monde - pour n'en nommer qu'une, par
exemple, le procédé Fuch - et des les expérimenter toutes,
mais à la chaîne, c'est-à-dire que, par exemple, en phase
I, j'imagine qu'on va retirer le gaz méthane pour, quelque part - dans
le processus, aller vers la fabrication du compost, de l'énergie, etc.
Alors, dans l'usine de L'Assomption, on reprend les sept méthodes les
mieux connues en les plaçant les unes à la suite des autres pour
expérimenter la totalité de ce qui existe et de ce qui est
réalisable - nous semble-t-il, en tout cas - dans le climat du
Québec. Le procédé dont vous parlez qui a
été expérimenté chez vous est sans doute repris
dans la chaîne des sept méthodes de traitement.
M. Beauséjour: Je vais me faire un devoir de faire une
vérification.
M. Ouellette: Ensuite, j'ajouterais qu'un laboratoire est
également créé, qui permettra de faire toutes les analyses
en rapport avec chacun de ces éléments de la chaîne de
traitement.
Le Président (M. Marquis): Merci, M. le
député. Mme la députée de Chomedey.
Mme Bacon: J'aurais une question au ministre. D'abord, il y a un
seul soumissionnaire. Est-ce que c'est parce que les autres ne veulent pas, se
refusent à faire des soumissions dans un tel dossier? Ce n'est pas
suffisamment intéressant pour eux? C'est ma première
question.
Deuxième question: Pourquoi avoir pris autant de temps à
prendre une décision et pourquoi avoir fait un contrat de services pour
une usine pilote? Je ne peux pas comprendre qu'on fasse une usine pilote. On
n'est pas en mesure de faire une usine qui va fonctionner et qui va donner des
résultats le plus rapidement possible.
M. Ouellette: Je réponds à la dernière
question en vous disant que l'usine s'appelle pilote justement pour faire la
preuve qu'elle puisse fonctionner. On sait qu'on a essayé d'implanter au
Québec le procédé Fuch qui a connu des succès en
Allemagne, mais le succès a été mitigé, soit que le
climat s'y prêtait mal ou encore que la technologie qui a
été traduite au Québec ne l'a pas été en
conformité avec les changements de climat. Alors, on a donc
décidé finalement de regrouper les sept méthodes les mieux
connues pour les expérimenter, non plus à l'échelle, mais
à l'échelle nature, si on veut, sur une base véritablement
industrielle.
À la première partie de la question: Pourquoi n'y a-t-il
eu que Lavalin International, ce sont les seuls gens, a ma connaissance, qui
ont accepté de mettre cela en plan. Géomines n'a pas
présenté d'offre de services, Frigon et Associés n'a pas
répondu, Régis Trudeau non plus et Consad non plus. Alors,
finalement, il n'y a que Lavalin International qui se soit montrée
intéressée à ce genre d'expérience.
Mme Bacon: Le ministre mentionne qu'il y aura des
résultats dans deux ans, c'est-à-dire qu'il va falloir attendre
encore deux ans avant de faire autre chose, de savoir si cela est efficace.
Cela va prendre encore deux ans de pollution.
M. Ouellette: Au moment où on l'a annoncé, il y a
de cela tout près d'un an maintenant, on parlait d'un
échéancier de cinq ans parce que, avant de multiplier un ou tous
les traitements expérimentés dans cette usine, on veut être
certain de leur efficacité. 11 faut le faire sur une base d'un certain
nombre d'années parce que des études parallèles doivent
être conduites. On voyait tout à l'heure un contrat qu'on a
donné, je ne me souviens plus à quelle firme je pense que c'est
les Laboratoires hydrauliques LaSalle, pardon, c'est l'Institut Armand-Frappier
- sur un élément précis. Alors, pendant qu'on conduit
l'expérience des sept méthodes, il va arriver qu'on est
obligé de donner des contrats très spécialisés
à des
laboratoires spécialisés eux-mêmes, pour nous
assurer que tout fonctionne rondement avant de multiplier le nombre d'usines
pour répondre aux besoins des trois grands bassins, en particulier.
Mme Bacon: Quand le ministre mentionne cinq ans, est-ce que c'est
cinq ans avant de savoir si cela est efficace, cette opération, ou si
c'est après la mise en marche de l'opération?
M. Ouellette: Voyez-vous, déjà, à partir du
moment où le Conseil des ministres a décidé d'affecter
plus de 5 000 000 $, il fallait procéder d'abord à l'acquisition
des terrains. Il fallait également faire les appels d'offres pour la
construction de l'usine. Il fallait procéder à la construction
comme telle, ce qui veut dire que la construction finale va commencer en
août 1985 et se terminera seulement au début de 1986. C'est donc
à partir de cette date que l'expérimentation va débuter et
on prévoit trois bonnes années d'expérimentation.
Évidemment, si on obtient des résultats tangibles avant la fin de
l'échéancier, on s'empressera de passer à l'action
suivante. On a mis tout le temps nécessaire, selon les conseils qui nous
ont été donnés par les spécialistes, pour ne pas
avoir à annoncer un retard additionnel. Alors, on a pris un bloc de cinq
ans et, si on termine en quatre ans, bravo!
Mme Bacon: Est-ce que le ministre s'engage à
déposer des rapports d'étapes de toute cette
opération?
M. Ouellette: II n'y a aucun problème. Je serais
même très heureux de pouvoir...
Mme Bacon: Le prochain ministre.
M. Ouellette:... le faire très rapidement.
Mme Bacon: Le prochain gouvernement pourra le faire. Cela va pour
l'engagement 27.
M. Ouellette: Oui, mais cela vous conduit plus loin que cinq ans.
Attention!
M. Beauséjour: M. le Président, sur...
Le Président (M. Marquis): Oui, M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour:... l'engagement 27. Ceci veut dire que le
maître d'oeuvre de cette usine pilote, c'est le ministère de
l'Environnement.
M. Ouellette: Exactement.
Le Président (M. Marquis): Merci.
Mme Bacon: Le député d'iberville avait tout
compris.
M. Beauséjour: Mais, des fois, cela aurait pu être
confié à un autre.
Mme Bacon: À l'engagement 28, est-ce qu'une copie du
contrat peut être déposée?
M. Ouellette: Oui, M. le Président.
Mme Bacon: Le renouvellement du contrat à
l'Université Laval, cela va? Peut-être la même chose que
pour Lavalin qui précède, l'engagement 27?
M. Ouellette: Oui, M. le Président.
Mme Bacon: À l'engagement 29, c'est encore les Entreprises
Barobec, le plus bas soumissionnaire. Est-ce que les travaux sont
entièrement réalisés à l'engagement 29?
M. Ouellette: Oui, les travaux ont été
complétés pour un montant de 104 938, 93 $, alors que...
Mme Bacon: Alors, c'était pas mal...
M. Ouellette:... le montant de l'engagement était
légèrement supérieur, 105 000 $.
Mme Bacon: Cela va, M. le Président. L'engagement 30, cela
va. Cela termine septembre.
Le Président (M. Marquis): Alors, les engagements
financiers de septembre 1984 pour le ministère de l'Environnement sont
vérifiés avec certains dépôts de documents. Nous
passons donc à octobre 1984.
Mme la députée de Chomedey.
Octobre
Mme Bacon: M. le Président, un contrat de services qui a
été donné pour la préparation des plans et devis
d'une autre usine pilote de traitement sur le purin de porc. Il y a une
différence, quand même, de prix dans le cas de l'engagement 27;
quand on regarde précédemment, c'était 149 690 $ et, ici,
cet engagement est de 55 500 $. Est-ce qu'il y a des raisons bien
spécifiques pour une si grande différence dans les montants?
Est-ce à cause du type de projet ou... (16 h 15)
M. Ouellette: C'est le type d'usine même. Dans le cas de
L'Assomption, il s'agit de sept méthodes de traitement qui sont
expérimentées à la chaîne alors que, dans le cas de
la Beauce, il s'agit d'une usine à la
ferme, donc, beaucoup plus modeste, et qui ne vérifie qu'une
seule méthode de traitement.
L'objectif de cela est de faire en sorte que, si jamais cela devait
s'avérer un succès, on pourrait multiplier chez les gros
producteurs ce type d'usine à la ferme, ce qui leur permettrait
d'utiliser, après transformation, leur purin pour des fins
personnelles.
Mme Bacon: Est-ce qu'on pourrait avoir une copie du contrat
23?
M. Ouellette: Oui, M. le Président.
Mme Bacon: Est-ce qu'il y a eu d'autres soumissions ou si cela a
été la seule?
M. Ouellette: II y a Després, Landry et Associés,
Couture, Leclerc et Associés Inc., Hallissey, Asselin et Daigle Inc.,
Jacques Leblond Conseils Inc., n'a pas présenté d'offre et
Gilbert Létourneau et Associés non plus. C'est Hallissey, Asselin
et Daigle Inc. qui a été retenue par le jury qui lui a
affecté 74 points, donc beaucoup plus que pour les autres.
Mme Bacon: Est-ce à cause du type de projet qu'il y en a
autant qui se sont présentées pour celui-ci par rapport à
l'autre qui ne semblait pas intéresser les soumissionnaires?
M. Ouellette: Dans les deux cas, on a fait appel à cinq
firmes et, dans le cas de l'usine de la Beauce, étant donné
qu'elle est beaucoup plus modeste, elle était accessible probablement
à plus de soumissionnaires...
Mme Bacon: De la région ou... Est-ce qu'il y en avait de
la région?
M. Ouellette: Je vous avoue qu'il n'y a aucun nom dans cela qui
m'est familier. C'est la région de Québec.
Mme Bacon: C'est à cause du type même du projet qui
fait qu'il y a plus de monde.
M. Ouellette: C'est cela. C'est limité à une seule
expérience au lieu de sept. Donc, cela fait appel à moins
d'expertises diversifiées. C'est la raison pour laquelle il y a eu plus
d'offres.
Mme Bacon: Cela va, M. le Président.
M. Beauséjour: M. le Président, l'engagement
23.
Le Président (M. Marquis): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: L'usine pilote de traitement aérobie
et de valorisation du lisier de porc. Est-ce que c'est quelqu'un du
Québec qui a expérimenté ce procédé ou si
c'est un procédé qui vient d'autres pays?
M. Ouellette: Il s'agit d'un procédé qui a
été expérimenté par les fonctionnaires du
ministère de l'Environnement du Québec, mais qui n'a pas encore
été expérimenté à l'échelle nature;
donc, c'est ce qu'on vise par le projet de 55 500 $ de la Beauce.
M. Beauséjour: On ne peut pas mettre de nom à un
spécialiste qui l'a inventé ou quoi?
M. Ouellette: II ne semble pas.
M. Beauséjour: Collaboration d'une équipe?
Mme Bacon: J'aurais peut-être une dernière question,
M. le Président, puisqu'on ouvre des portes. Est-ce que les
universités sont mises à contribution dans un tel projet?
M. Ouellette: Sans le savoir, Mme la députée, vous
venez de donner la réponse au député d'iberville parce
qu'on m'indique que la technologie et le procédé qui seront
expérimentés dans l'usine de la Beauce, c'est le fruit de
l'expertise qu'on a développée au ministère et dans les
universités par des contrats de services qu'on a donnés au cours
des cinq dernières années.
Mme Bacon: Cela va.
M. Beauséjour: Et surtout dans quelles
universités?
M. Ouellette: J'imagine que l'Université Laval a
été mise à contribution et le Collège
Macdonald.
M. Beauséjour: Pardon!
M. Ouellette: Le Collège Macdonald qui est devenu
l'Université McGill qui fait partie de...
Le Président (M. Marquis): Cela va!
Mme Bacon: L'engagement 24, cela va, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): L'engagement 24 est
vérifié.
Mme Bacon: L'engagement 25, c'est un "contrat pour la fourniture
de deux vannes segments et équipements connexes au barrage Allard de
Disraeli dans le comté de Frontenac. " Est-ce qu'on peut avoir une copie
du contrat? Est-ce que les travaux
sont réalisés et à quel coût?
M. Ouellette: On peut facilement fournir une copie du contrat, M.
le Président. Quant aux travaux, ils ne sont pas terminés
à moins que la question ne s'adresse au contrat spécifique,
à savoir la construction de vannes, si j'ai bien compris; c'est cela? II
est possible que les vannes, elles, soient terminées, mais le barrage
Allard ne l'est sûrement pas.
Mme Bacon: Est-ce qu'il y a eu des audiences publiques sur ce
dossier?
M. Ouellette: Je m'excuse.
Mme Bacon: Est-ce qu'il y a eu des audiences publiques sur ce
dossier?
M. Ouellette: Non, puisqu'il s'agit d'une réparation
majeure à un barrage existant pour fins de sécurité et qui
ne modifie en rien, notamment, les niveaux d'eau.
Mme Bacon: Cela va.
Le Président (M. Marquis): Cela termine le mois d'octobre.
Les engagements financiers du mois d'octobre sont donc vérifiés
sous réserve de certains dépôts de documents. Nous passons
au mois de novembre 1984. Mme la députée de Chomedey.
Novembre
Mme Bacon: À 18: Soumissions sur invitation: "Contrat de
services pour assurer le contrôle qualitatif de la fabrication et de
l'installation de deux vannes segments et équipements connexes... "
C'est le même barrage Allard à Disraeli. Est-ce qu'on peut avoir
le montant des autres propositions?
M. Ouellette: Oui, nous pouvons vous les fournir; puisqu'il
s'agit ici de consultants et non pas d'entrepreneurs en travaux, nous jugeons
sur la base d'une grille d'évaluation. Sans pour autant
révéler le pointage qui a été affecté
à chacun des consultants, je peux vous dire que les Laboratoires
Ville-Marie ont été légèrement supérieurs
à leurs compétiteurs. C'est pourquoi on a retenu cette firme.
Le Président (M. Marquis): Vérifié. 19 est
vérifié. Cela complète la vérification des
engagements de novembre 1984. On passe à décembre 1984.
Décembre
Mme Bacon: 18: "Contrat afin d'assurer le suivi de services
techniques du modèle réduit et de participer au calibrage des
modèles mathématiques à être utilisés dans le
cadre des études du projet Archipel. "
Est-ce qu'il y a des raisons spéciales de négocier le
contrat?
M. Ouellette: C'est la même raison que tout à
l'heure, c'est-à-dire une dérogation à la directive 378
des services professionnels reliés à la construction, au
génie en général et aux sciences physiques; car le
ministère n'a pas fait appel au fichier central des fournisseurs du
gouvernement pour le choix de cette firme. Le choix de la firme ABBDL-Tecsult
se justifie par le fait que ladite firme possède à son service un
spécialiste, M. Bertrand Côté, ingénieur de ces
questions, qui a été un des membres du comité
chargé de la supervision technique de l'étude sur modèle
réduit, projet de la centrale aux rapides de Lachine du projet Archipel
et qui a eu le rôle de coordonnateur des études de mélange
des eaux à l'intérieur de ce même projet. De plus, les
services de cette personne nous assurent, d'une part, de la haute
qualité du travail qui sera fourni et, d'autre part, de la
rapidité d'intégration de la firme dans ce dossier.
Mme Bacon: Est-il possible d'avoir une copie du contrat et aussi
la liste des administrateurs de la compagnie qui a été choisie?
Dans le mois d'août, on voyait dans les engagements financiers le
Laboratoire d'hydraulique LaSalle Ltée, est-ce que tout cela est connexe
ou si ce sont deux projets bien spécifiques?
M. Ouellette: Tout est interrelié, oui.
Le Président (M. Marquis): 19, vérifié.
20.
M. Ouellette: C'était 18.
Mme Bacon: 19: Ce sont des contrats de travaux pour
récupérer du mazout lourd à la suite du déversement
survenu dans le fleuve Saint-Laurent.
M. Ouellette: C'est cela.
Mme Bacon: On indique: Plus: Intérêts... À
quoi est dû le fait qu'il y a des intérêts de 43 000 $, 43
026, 22 $? Est-ce que ce sont des retards?
M. Ouellette: Il s'agissait de travaux d'urgence et nous avons
dû mettre les gens à l'oeuvre avant même d'avoir
dégagé les sommes nécessaires, ce qui veut dire qu'on a
dû s'adresser au Trésor et avec certains délais, ce qui a
généré des coûts d'intérêts pour payer
les gens, Environcorp Inc. et Sanivan.
Mme Bacon: Cela va, 19.
Le Président (M. Marquis): 19, vérifié.
20.
Mme Bacon: C'est le contrat des fameux guides de
l'aménagement des rives que vous déposiez la semaine
dernière en commission parlementaire. Est-ce qu'on peut avoir une copie
du contrat qui est donné à Dimension Environnement Ltée?
Et à qui seront distribués ces guides? Est-ce que c'est seulement
aux municipalités ou s'il s'agit de guides qui sont des programmes qui
peuvent être annoncés dans d'autres circonstances?
M. Ouellette: Pour ce qui est d'une copie du contrat, oui, il n'y
a pas de problème, on va vous remettre cela. Ces guides doivent
principalement s'adresser aux municipalités qui sont les seuls
organismes habilités à participer au programme Berges neuves.
Mais comme nous savons que de nombreux groupes environnementaux sont
intéressés, nous aurons également des copies qui seront
disponibles pour préparer des dossiers qu'ils devront adresser à
leurs municipalités pour nous faire la demande d'une participation
à Berges neuves.
Mme Bacon: Combien y a-t-il eu de copies qui ont
été commandées chez Dimension Environnement
Ltée?
M. Ouellette: On me signale que la commande se situe entre 3000
et 4000 copies. Si on considère que...
Mme Bacon: A-t-on prévu comment se feraient les paiements
si un surplus était demandé après les 4000 copies? Disons
que vous en avez un total de 4000, comment va-t-on payer les autres
demandes?
M. Ouellette: Nous disposons d'une enveloppe budgétaire
assez impressionnante dans le cadre de Berges neuves. Il demeurera toujours
possible d'ajouter un certain nombre de copies, mais je pense que 3000 à
4000 copies vont être suffisantes. Il y a 1550
municipalités...
Mme Bacon: Oui.
M. Ouellette:... alors on en a le double.
Mme Bacon: II y a beaucoup de groupes environnementaux dans
chacune des municipalités.
M. Ouellette: En fait, la marge de manoeuvre à
l'intérieur de l'enveloppe budgétaire du programme nous
permettrait d'en imprimer davantage si le besoin s'en faisait sentir.
Le Président (M. Marquis): Pour obtenir des copies
supplémentaires pour les organismes, à quel point de service
sont-elles disponibles?
M. Ouellette: À chacune des directions régionales
du ministère de l'Environnement de même qu'au ministère,
comme tel, à Québec. Chaque municipalité en recevra une
copie également.
Le Président (M. Marquis): Donc, l'engagement 20 est
vérifié. L'engagement 21.
Mme Bacon: L'engagement 21.
Le Président (M. Marquis): C'est cela.
M. Ouellette: Les caribous.
Mme Bacon: Le montant de l'engagement est de 760 000 $.
Pourrait-on avoir une brève description peut-être des achats
divers qui sont mentionnés à D, pour 21 891 $? On mentionne les
maisons qui ont fourni ces objets, mais on ne mentionne pas les achats. Quels
sont ces achats divers?
M. Ouellette: Voulez-vous avoir cela verbalement ou par
écrit? Je peux vous donner sommairement...
Mme Bacon: Juste une idée bien sommaire et peut-être
l'avoir par écrit par la suite.
M. Ouellette: D'accord. Dans les grandes lignes,
c'étaient...
Mme Bacon: Est-ce que c'étaient des types
d'équipements nécessaires à...
M. Ouellette: Ce sont surtout des câbles, par exemple, des
câbles de jute et non pas de nylon, parce qu'on les voulait
biodégradables pour lier par bande de cinq à dix le nombre de
caribous; des anneaux de métal aussi qui sont requis pour éviter
le tortillement des câbles dragués ou drainés par les
hélicoptères; il y a certaines autres choses que je n'ai pas
à la mémoire, on peut vous les fournir par écrit.
Mme Bacon: Hydro-Québec ne possédait pas ce genre
de matériaux?
M. Ouellette: Non. De toute façon, le cordage de
même que les anneaux étaient abandonnés sur le champ avec
les caribous. En somme, on les attachait par bande de cinq, disons, un
hélicoptère les larguait, les emportait et les laissait tomber
dans le milieu...
Mme Bacon: Oui, j'ai vu cela à la
télévision, mais...
M. Ouellette:... en des endroits bien choisis, les cordes
avec.
Mme Bacon:... est-ce que cela ne pouvait pas être fourni
par un autre ministère du gouvernement? On ne voyait pas cela ailleurs?
Par exemple, le ministère des Transports n'avait-il pas ces
choses-là?
M. Ouellette: On me signale que, de toute façon, sur
place, il n'y avait aucune de ces... Je cherche le mot, voyez-vous. Enfin, il
n'y avait ni corde ni...
Mme Bacon:... cordage...
M. Ouellette:... cordage de jute, ni anneaux de métal; ou
bien Hydro-Québec les achetait et les payait, ou bien c'était
nous; alors, comme on était maître d'oeuvre, on a choisi de les
acheter nous-mêmes.
Mme Bacon: Au paragraphe G dans votre rapport, il y a un
coût de 6870 $ pour frais de déplacements reliés à
l'opération. En quoi ont consisté ces déplacements? Et qui
s'étaient déplacés? Étaient-ce des gens du
ministère?
M. Ouellette: Oui. C'est le déplacement des gens de la
région du Grand-Nord, donc de Radisson vers Kuujjuaq, et de certains
fonctionnaires de Québec vers Kuujjuaq.
Mme Bacon: Savez-vous combien de fonctionnaires se sont
déplacés comme cela pour 6000 $?
M. Ouellette: Le nombre est relativement peu élevé,
mais on peut vous fournir la liste des voyages. (16 h 30)
Mme Bacon: Il y a aussi une dépense dites Divers à
H: 3811 $. Est-ce que le ministre peut m'en dire la nature?
M. Ouellette: Je ne peux pas vous le donner spontanément
comme cela, mais on vous fournira le détail de ces dépenses. S'il
y avait un "d" apostrophe "h", je comprendrais, mais tel que
rédigé...
Mme Bacon: Est-ce que le ministre peut confirmer l'existence d'un
rapport du MLCP dont faisait état le quotidien Le Devoir, il y a
quelques semaines, voulant que la catastrophe écologique soit
essentiellement l'effet de causes naturelles?
M. Ouellette: En fait...
Mme Bacon: Je n'ai pas terminé, je m'excuse.
Également, que les responsables d'Hydro étaient, à toutes
fins utiles, exonérés de tout blâme. En définitive,
le ministre croit-il toujours que seules les causes naturelles expliquent ce
désastre?
M. Ouellette: Vous vous souviendrez très bien qu'au moment
de l'hécatombe bien des gens, dont l'Opposition, ont demandé une
enquête. Le premier ministre a confié au SAGMAI le soin de
procéder à l'étude des causes et des conséquences
de cette hécatombe. Le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, qui est gestionnaire de la faune, a été mis è
contribution et il a dû préparer un rapport conformément
à la demande du SAGMAI. Ce rapport est maintenant sur le point
d'être terminé et il sera remis incessamment au SAGMAI de
même que le rapport du SAGMAI comme tel. Le tout devrait être remis
au premier ministre très prochainement, au début d'avril.
Mme Bacon: Est-ce que le ministre a quand même une opinion?
Est-ce que le ministre croit que ce n'est là que l'effet de causes
naturelles?
M. Ouellette: En fait, je dois attendre le résultat de ces
rapports pour me former une opinion même personnelle, quoique, lors de ma
visite sur les lieux, j'aie appris de la bouche même de certains Inuit
évidemment, ce n'est pas scientifique, ce que je vous dis -. que, compte
tenu des pluies qui sont tombées dans la région en amont de la
rivière Caniapiscau, si Hydro-Québec n'avait pas eu de barrage,
la rivière Caniapiscau aurait eu un débit supérieur
à celui qu'elle avait à ce moment-là. Quant à
savoir si" l'opération du barrage peut en être la cause, j'avoue
ne pas avoir la compétence pour juger et j'ose espérer que les
rapports en question vont m'éclairer sur ce point.
Mme Bacon: Vous vous étiez quand même posé la
question à ce moment-là. Est-ce que vous avez posé la
question à Hydro-Québec?
M. Ouellette: En fait, il s'est posé beaucoup de
questions. Certains ont prétendu que cela pouvait être les avions
de NORAD qui volaient à basse altitude. D'autres ont prétendu que
c'était le détournement des eaux de la rivière
Caniapiscau, d'autres ont affirmé que c'étaient les pluies. Je
pense que seul le rapport pourra nous éclairer avec précision sur
la ou les causes de cette noyade.
Mme Bacon: Combien de rapports ont été
rédigés après cette catastrophe et par quels
ministères?
M. Ouellette: II y a sans doute eu plusieurs notes de service qui
ont pu circuler à l'intérieur d'un certain nombre de
ministères; mais des rapports comme on l'entend, au sens de ce
qui a été demandé à l'époque, il y a celui
du ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche et celui du
SAGMAI. Ce dernier rapport a été demandé par le premier
ministre. À ma connaissance, il n'y a pas d'autres rapports, qui
méritent de porter ce nom avec toute l'emphase qu'on veut leur donner,
que ces deux-là.
Mme Bacon: Est-ce que le rapport du SAGMAI va être
déposé à l'Assemblée nationale?
M. Ouellette: Je l'ignore. Il deviendra la
propriété du premier ministre puisque c'est lui qui en a fait la
demande. Je ne sais pas ce que le premier ministre en fera.
Mme Bacon: On a parlé de 10 000 caribous qui ont
été transportés à Montréal en vertu d'un
projet des Inuit pour en faire de la nourriture pour les chiens et pour les
chats. Est-ce que c'est vrai ce qu'on a dit? Est-ce que le ministre de
l'Environnement a accordé des permis qui étaient requis à
ce moment-là, parce qu'il s'agissait ici, je pense bien, du transport de
rebut, dans le fond? Est-ce que le ministre de l'Environnement a
été tenu de délivrer un permis à cette fin avant de
commencer les opérations?
M. Ouellette: Lorsque les travaux de récupération
et de dispersion des bêtes ont été terminés, c'est
ce qui fait l'objet de la facture qu'on a ici, il s'est trouvé que la
communauté inuit a fait une demande auprès du gouvernement
fédéral pour la mise en place d'un programme de création
d'emplois qui visait à la récupération de ces bêtes,
à leur dépècement et à leur transport à
Montréal. Les derniers chiffres que j'ai sont les suivants.
Évidemment, le ministère de l'Environnement a jugé bon
d'émettre un certificat d'autorisation avec des conditions bien
précises. Les travaux ce sont enclenchés en date du 19 mars; 17
palettes, c'est-à-dire des groupes de bêtes, ont été
transportées à Montréal, pour un total de 415 carcasses.
Le 19 mars, environ 400 à 500 carcasses ont été
entreposées sur le lieu d'entreposage, situé à un mille de
l'aéroport de Kuujjuaq. Ce sont les derniers rapports que j'ai à
cet effet.
Mme Bacon: Est-ce qu'il est possible d'avoir une copie du permis
émis par le ministère de l'Environnement?
M. Ouellette: Oui, on pourra même vous le remettre
aujourd'hui même, en vous soulignant les conditions qui ont
été... Vous ne l'avez pas en français, vous?
Mme Bacon: On peut comprendre que ça se reproduise.
M. Ouellette: Je vais vous en remettre une copie. Mais, elle est
en anglais. Je vais quand même vous lire les conditions qui ont
été introduites dans l'accord de ce permis. Toutes les carcasses
récupérées seront expédiées dans le Sud, au
plus tard, pour le 30 avril prochain; deuxièmement, que l'on nettoie
entièrement un nombre plus restreint de sites d'élimination de
carcasses plutôt que de nettoyer un plus grand nombre de sites de
façon sommaire; troisièmement, une garantie financière de
40 000 $ sera retenue sur la subvention qui serait gelée par le
ministère de l'Emploi et de l'Immigration jusqu'à ce que le
ministère de l'Environnement du Québec se déclare
satisfait des travaux; quatrièmement, que l'ensemble des structures
temporaires, équipement et meubles, y inclus les barils de mazout et
d'essence, seront démantelés et enlevés à la fin du
projet, au plus tard le 15 mai 1985; que les conditions générales
de salubrité et d'hygiène seront maintenues sur l'ensemble du
territoire du village de Kuujjuaq et ce, pour l'ensemble des opérations
ayant trait à l'entreposage des carcasses, au débitage et au
transport des carcasses et ce, en conformité avec les lois et
règlements des ministères de l'Environnement, ainsi qu'avec ceux
des autres organismes concernés.
On va vous en remettre une copie.
Mme Bacon: Qui a assuré le contrôle de ça et
est-ce que ce n'est pas une dérogation aux règlements?
M. Ouellette: Non.
Mme Bacon: Un recours exceptionnel, par exemple. Ce n'est pas
ça?
M. Ouellette: Non, parce qu'il s'agissait uniquement de
déplacer des carcasses. La demande qui nous a été faite et
qui a été entérinée par les groupes
environnementaux nordiques allait dans le sens de leur accorder ce permis, en
nous rappelant que le tout n'était pas assujetti aux études
d'impact, compte tenu qu'il s'agissait uniquement de transport de carcasses
d'un lieu d'élimination vers l'aéroport.
Mme Bacon: D'accord.
M. Ouellette: On pourrait même ajouter la lettre de la
Commission Kativik qui a émis son opinion, tel que requis par la loi,
qui allait dans le même sens.
Mme Bacon: Est-ce que le ministre ne serait pas d'accord pour
dire que le rapport de la SEBJ, en date du 11 octobre 1984, portait davantage
sur le point de vue hydraulique plus que sur le point de vue de la gestion, de
la dimension de la gestion du territoire, par exemple? Est-ce que vous
n'aimeriez pas qu'une étude ait été faite? À
ce moment-là, est-ce que vous n'auriez pas préféré
que cette étude qui a été faite tienne compte de la
gestion du territoire ou de tous les facteurs, non seulement le facteur
hydraulique, mais de toute la gestion du territoire?
M. Ouellette: Hydro-Québec n'a répondu qu'aux
questions qui relevaient de sa compétence. C'est d'abord et avant tout,
bien sûr, le domaine hydraulique. Mais, j'ose croire que la SAGMAI qui a
pris le dossier, tel que demandé par le premier ministre, touchera un
aspect beaucoup plus global qui sort nettement du domaine hydraulique pour
couvrir l'ensemble de la faune, l'environnement, la salubrité, les
pluies, etc., pour qu'on ait une vue globale de la situation.
Mme Bacon: Ce qui m'amène à demander ça au
ministre, c'est qu'on peut bien dire que des conditions naturelles ont pu
contribuer à une catastrophe pareille, mais on aurait peut-être pu
éviter une telle catastrophe s'il y avait eu une meilleure gestion du
territoire. C'est un problème important.
M. Ouellette: Dans le fond, la question que vous posez, c'est la
question globale et, à mon avis, le rapport du SAGMAI devrait nous
éclairer très nettement sur chacun des
éléments.
Mme Bacon: Est-ce qu'il y a eu des études
spécifiques qui ont permis aux gestionnaires d'évaluer
l'incidence du déversement massif des eaux en période de
migration du caribou?
M. Ouellette: C'est une des responsabilités qui
relèvent du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche et je crois bien, sans l'avoir vu, que le rapport du
ministère va tenir compte de ces éléments.
Mme Bacon: Est-ce que vous avez une date?
M. Ouellette: Oui, on me dit qu'il est presque prêt et
qu'il sera remis à la société, au groupe SAGMAI, au
début du mois d'avril.
Mme Bacon: Est-ce que des mesures ont été
prévues et déposées auprès du ministère de
l'Environnement pour minimiser les impacts de l'exploitation du
réservoir, au nord du 55e parallèle?
M. Ouellette: En rapport avec l'hécatombe des caribous,
lorsque j'ai rencontré les Inuit, que ce soit le maire de Kuujjuaq ou
encore les groupes du coin, on m'a fait la demande de voir à mettre en
place une clôture rouge, de chaque côté de la rivière
Caniapiscau, d'un mille de longueur pour éviter que le troupeau, que
l'on soupçonnait de voir continuer de circuler, en particulier dans
cette direction ne puisse pas franchir la rivière à la hauteur de
la chute du Calcaire. C'est la seule demande qui m'a été faite
dans ce sens, et nous avons répondu affirmativement dans des
délais très courts.
Mme Bacon: Est-ce que des mesures ont été prises
à votre ministère pour minimiser les impacts de l'exploitation du
réservoir à Caniapiscau, au nord du 55e parallèle?
M. Ouellette: À ma connaissance, non, si ce n'est la mise
en place de cette clôture pour éviter que d'autres bêtes ne
se précipitent dans la rivière à cette hauteur.
Mme Bacon: Est-ce qu'il y a des raisons qui laissent croire au
ministère de l'Environnement qu'il y a des possibilités
d'évacuation massive d'eau pendant la période de migration qui
est arrivée?
M. Ouellette: Moi, je n'ai aucune indication - mes fonctionnaires
non plus -que la gestion du barrage puisse être telle que l'eau quitte le
lit de la rivière, en particulier dans cette région de la
rivière Caniapiscau, puisqu'on est à l'embouchure de gorges
très profondes. Il est peu probable, même si le barrage
était mis en fonction brusquement, que l'eau puisse sortir du lit de
cette rivière bien enclavée dans ces gorges. Mais je ne crois pas
non plus que ce soit de l'intérêt d'Hydro-Québec de faire
en sorte que la manipulation des barrages provoque des catastrophes
écologiques.
Mme Bacon: Est-ce que... Oui.
M. Ouellette: En fait, le barrage comme tel, selon la
compréhension que j'en ai, ne peut que régulariser les eaux, non
pas provoquer des inondations artificielles.
Mme Bacon: Est-ce qu'il y a un régime de surveillance qui
est mis sur pied par les différents ministères concernés
pour tenir compte des déversements soutenus dans un cours d'eau qui
aurait normalement dû être détourné?
M. Ouellette: En fait, le ministère de l'Environnement
exploite tout un réseau de stations hydrométriques -
j'espère que j'ai le bon mot - et l'opération de ce réseau
se fait en collaboration avec Hydro-Québec qui a également des
intérêts à connaître les niveaux de la pluie qui peut
être déversée dans ces grandes régions. C'est
là, je pense, l'activité principale du ministère de
l'Environnement dans le domaine hydrique du coin, dans le domaine de
l'eau en général et des pluies.
Mme Bacon: Je me demande si ça relève de votre
ministère, mais est-ce qu'un plan de gestion prévoyant la
réduction ou la coupure intégrale du débit en
période de migration des caribous aurait pu avoir des
conséquences différentes? Est-ce que ça relève du
ministère de l'Environnement ou d'un autre ministère?
M. Ouellette: En fait, Hydro-Québec se doit de maintenir
un plan de gestion, ne serait-ce que pour la gestion de ses centrales
électriques. Hydro-Québec ne pourrait pas vider brusquement ses
réservoirs, par exemple, pour les fins que je viens d'énoncer,
non plus sans l'accord des principaux intervenants dans le Grand-Nord, ce qui
implique les Inuit, le ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche et, bien sûr, le ministère de l'Environnement.
Mme Bacon: Ce serait le ministère de l'Energie et des
Ressources qui serait responsable de cela?
M. Ouellette: Je vous signale, Mme la députée, que
le plan de gestion mis en place par Hydro-Québec a été
discuté à Montréal avec les intervenants du milieu, y
compris les Inuit eux-mêmes.
Mme Bacon: Cela va.
Le Président (M. Marquis): Mme la députée de
Johnson. (16 h 45)
Mme Juneau: Merci, M. le Président. C'est une question au
ministre concernant une absence de crédit qui me surprend. À
l'engagement 25, vous aviez accordé 25 000 $ à FAPEL puis 20 000
$ supplémentaires pour la caravane, selon ce que vous avez dit. Je me
demande, M. le ministre, comment il se fait que cela n'apparaît pas au
nom de l'Association des inspecteurs municipaux. Vous êtes bien conscient
que, cette année, il y a eu une permanence de demandée
étant donné qu'elle est rendue, si je ne me trompe pas, à
700 ou 800 membres dans l'association. J'aurais bien aimé retrouver un
crédit inscrit à son nom pour l'aider à avoir une
permanence dans tout le Québec. Quand on est rendu à 800 membres,
c'est assez important, il me semble, et avec la protection de l'environnement
que ces inspecteurs font dans chacune des municipalités, je ne sais pas
si vous ne pouvez pas trouver une façon ou une manière de les
aider à au moins avoir une permanence.
M. Ouellette: C'est déjà fait, dans ce sens qu'on
leur a versé un montant de 20 000 $. Ce montant-là
n'apparaît pas aux crédits, parce que cela a dû être
fait en janvier ou en février. Donc, on n'est pas rendu là dans
l'étude des crédits. De plus, la provenance de ces 20 000 $ n'est
pas une source unique. Je crois qu'il y a 10 000 $ qui viennent du
ministère de l'Environnement, le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche y a contribué pour 5000 $ et le
ministère des Affaires municipales également, je crois.
Mme Juneau: M. le ministre, est-ce que cela voudrait dire,
étant donné que vous avez fait un premier geste en ce
sens-là cette année, qu'il y aurait lieu de croire que, l'an
prochain, l'association pourrait jouir d'un tel privilège encore?
M, Ouellette: J'avais bien l'impression -je l'avais nettement au
moment où j'ai pris la décision de susciter cette contribution de
mes collègues et d'y ajouter la contribution de l'Environnement - que je
me mettais un bras dans le tordeur, mais je pense que c'est un bon bras et un
excellent tordeur parce que le groupe des inspecteurs municipaux de
l'environnement a un rôle éminemment important à jouer
aujourd'hui et davantage dans l'avenir. II est tout à fait normal que le
ministre de l'Environnement se préoccupe de son
développement.
Je voyais en fin de semaine qu'ils revendiquaient un statut
spécial reconnu et officiel pour pouvoir exercer leur métier en
toute sécurité, je parle d'emplois» par exemple. En ce qui
a trait aux principes de leur reconnaissance, personnellement, ils ont mon
appui. Je transmettrai incessamment d'ailleurs une lettre au ministre des
Affaires municipales l'enjoignant de faire en sorte que ces gens-là
aient leur statut officiel pour qu'ils jouissent de la protection reliée
à ce statut.
Mme Juneau: Je vous remercie beaucoup, M. le ministre.
M. Ouellette: Cela me fait plaisir.
Mme Bacon: J'aurais une question là-dessus pour
enchaîner, M. le Président. Il y a un an et demi, je ne sais pas
si le ministre s'en souvient, è l'occasion des crédits, on avait
parlé de la fameuse définition du statut juridique qui
était demandé. Il n'y a rien de fait depuis par le ministre de
l'Environnement pour faire des pressions auprès de son collègue,
le ministre des Affaires municipales?
M. Ouellette: J'ai transmis la demande ou l'information à
mon collègue, le ministre des Affaires municipales, et je n'ai pas
l'information à savoir jusqu'où sa réflexion
est rendue, mais je vais répéter ma demande au ministre
des Affaires municipales pour que, dans les plus brefs délais, ils aient
cette reconnaissance officielle pour leur permettre d'exercer leur profession
sans être menacés de congédiement, si jamais, par leur
sévérité, ils suscitaient des inimitiés dans le
milieu. Je pense que c'est essentiel qu'ils aient cette protection pour faire
leur métier à l'abri de toute menace.
Mme Bacon: Dois-je comprendre que le ministre a fait des
pressions auprès de son collègue il y a un an et demi et qu'il
n'y a pas eu d'accusé de réception ou de réaction de la
part de son collègue?
M. Ouellette: Remarquez que j'en ai peut-être eu, mais,
comme vous le dites, cela fait un an et demi, je n'ai pas cela
fraîchement à la mémoire; mais je me souviens de la
réaction du ministre des Affaires municipales de l'époque qui
s'était montré très intéressé. Il y avait
une certaine ambiguïté dans la dénomination même de ce
groupe puisqu'on parle d'inspecteurs municipaux de l'environnement. On sait
très bien que ces inspecteurs-là sont appelés à
appliquer la loi sur les mauvaises herbes. Souvent, ils s'occupent
également des règlements de zonage et des règlements de
construction. Alors, finalement, ils sont très polyvalents et,
même s'ils portent dans leur titre les mots "de l'environnement", je
pense qu'il serait sage que tous les ministères pour lesquels ils
travaillent, à toutes fins utiles, dans le milieu local, soient
impliqués dans leur reconnaissance et dans l'aide qu'on doit leur
apporter au niveau financier pour leur permettre de se structurer
convenablement.
Mme Bacon: C'est quand même un rôle clé pour
l'environnement que ces gens-là doivent jouer. Jusqu'où le
ministre est-il prêt à aller pour mettre une pression sur son
collègue pour que ce statut soit réglé?
M. Ouellette: Je ne pense pas que j'aurai besoin d'exercer
beaucoup de pression, parce que l'actuel ministre des Affaires municipales est
très convaincu de la nécessité de ce groupe. Je me suis
également ingénié, si vous me permettez l'expression,
à convaincre mes collègues du ministère de l'Agriculture
et en particulier du ministère de l'Habitation, pour nous assurer que ce
groupe-là puisse faire son travail qui, encore une fois je le
répète, m'apparaît très important, non seulement au
niveau de l'environnement, mais au niveau de l'aménagement du
territoire. Ils ont notamment à appliquer le règlement sur les
fosses septiques qui est maintenant de juridiction municipale depuis janvier
1983, si ma mémoire est bonne, et il est important que les
municipalités exercent ce rôle de surveillant, puisque cela vise
exclusivement, dans un premier temps, à éviter la
prolifération des pollueurs et, dans un deuxième temps, bien
sûr, il faudra revenir en arrière pour apporter des correctifs aux
résidences implantées avant l'entrée en vigueur du
règlement, et c'est leur rôle.
J'ajouterais que nous leur donnons des cours de formation pour leur
permettre de se perfectionner de façon à faire leur travail avec
le plus de professionnalisme possible.
Mme Bacon: Est-ce qu'il s'agirait d'une simple modification
à la loi pour régler ce problème ou si cela va plus loin
que cela?
M. Ouellette: Selon les informations que j'ai, c'est
peut-être assez complexe. Il faut sûrement une modification au Code
municipal, à la Loi sur les cités et villes et,
vraisemblablement, à la communauté régionale, aux unions,
enfin, Montréal et Québec, et même les MRC peut-être.
Il y a tout un travail juridique à faire et je n'ai pas actuellement
toutes les informations, mais il n'en demeure pas moins que, même si le
travail paraît pénible, je vais pousser pour qu'il se fasse parce
que j'y crois.
Mme Bacon: II n'y a pas d'avant-projet de loi qui serait
prêt déjà à être déposé?
M. Ouellette: Peut-être que le ministre des Affaires
municipales a commencé à faire travailler ses hauts
fonctionnaires là-dessus, mais je n'ai pas d'information
récente.
Mme Bacon: Une dernière question. Au niveau de
l'opération caribou ici: nolisement d'avions et
d'hélicoptères. Est-ce que c'était à forfait ou
à l'heure qu'on nolisait ces avions, parce que c'est quand même
405 000 $?
M. Ouellette: C'était à l'heure. Mme Bacon:
À l'heure? M. Ouellette: Oui.
Mme Bacon: Très bien. Cela va, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): Merci, Mme la
députée de Chomedey. Nous avons donc vérifié les
engagements financiers de juin à décembre 1984. Le
secrétaire verra à expédier des copies des
différents documents qui n'ont pas été remis séance
tenante à chacun des membres de la commission.
Nous ajournons donc les travaux de la commission de l'aménagement
et des équipements, pour le mandat d'étudier ou de
vérifier les engagements financiers, au 28 mars 1985, à 10
heures.
(Suspension de la séance à 16 h 53)
(Reprise à 20 h 15)
Étude détaillée du projet de loi
6
Le Président (M. Marquis): La commission de
l'aménagement et des équipements est réunie pour
procéder à l'étude détaitlée du projet de
loi 6, Loi modifiant diverses dispositions législatives pour favoriser
la mise en valeur du milieu aquatique.
M. le secrétaire, voudriez-vous faire l'appel des membres de la
commission s'il vous plaît?
Le Secrétaire: M. le Président, les membres
présents sont: Mmes Bacon (Chomedey), Juneau (Johnson), MM, Le Blanc
(Montmagny-L'Islet), Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), Marquis
(Matapédia), Payne (Vachon), Saintonge (Laprairie), Tremblay (Chambly)
et Marcoux (Rimouski).
Le Président (M. Marquis): Merci. S'il y a lieu, nous
allons maintenant procéder à des remarques préliminaires.
M. le ministre.
Remarques générales M. Alain
Marcoux
M. Marcoux: Je serai très bref, M. le Président. Je
suis prêt à procéder à l'étude article par
article. Je voudrais faire distribuer quelques projets d'amendement, quatre
projets d'amendement qui, je pense, ne changent pas le fond du projet de toi.
Ce sont des ajustements qu'on pourrait étudier à chacun des
articles. En ce qui me concerne, je suis prêt à procéder
à l'étude article par article.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Jean-Pierre Saintonge
M. Saintonge: M. le Président, je ne sais pas si cela est
contenu dans les règles de procédure, mais j'aurais aimé
avoir les commentaires du ministre des Affaires municipales et,
également, du ministre de l'Environnement sur les conclusions qu'on tire
des consultations qu'on a menées pendant deux jours, la semaine
dernière. Nous avons entendu 12 organismes qui sont venus donner leur
point de vue sur le projet de loi 6. Sur les 12 organismes, plusieurs
commentaires négatifs ont été émis et plusieurs
questions ont été posées. On n'a pas eu de réponse
à ces questions-là. Je vous dirai un peu mon étonnement -
il faut dire qu'il faut être prêt à légiférer
- qu'on appelle aujourd'hui, le mardi 19 mars, quatre jours à peine
après la fin des consultations qui se sont terminées jeudi
dernier à 22 heures, le projet de loi 6 pour son étude article
par article. À mon point de vue, si le dessein du gouvernement
était de mener des consultations auprès des organismes
intéressés dans le milieu de l'environnement, auprès des
organismes qui, dans la plupart des cas, sont des organismes menés par
des bénévoles, je pense à la Fédération
québécoise de la faune, région 6 Sud, la
Fédération québécoise de la faune, région 6
Nord, FAPEL, À court d'eau, des organismes qui, pour la plupart,
comptent sur des gens bénévoles pour faire ce travail-là,
des organismes aussi qui ont oeuvré dans le milieu d'une façon
positive, si j'en crois les remarques que le ministre de l'Environnement avait
données à ce moment-là en mentionnant que ces
organismes-là avaient joué un rôle important au cours des
dernières années afin d'améliorer toute la question de
l'environnement, principalement au niveau de la protection des eaux dans ces
cas-là... Il y a eu des mémoires qui ont été quand
même, je dirais, peut-être pas assez virulents, mais qui
étaient quand même d'un ton assez ferme, concernant les dangers
que la loi 6 pouvait amener. Je pense aussi à d'autres organismes qui
sont venus, entre autres, SVP, la Société pour vaincre la
pollution, représentée par M. Daniel Green, qui a fait certains
commentaires et qui a posé des questions précises au ministre
qui, malheureusement, n'y a pas répondu... Je me serais attendu, avant
qu'on ne procède plus loin, si on voulait vraiment jouer le jeu de la
consultation, faire vraiment une démonstration de respect envers ces
organismes, qu'on aurait pu au moins assurer la réponse aux questions,
voir de quelle façon les interrogations qui ont été
posées nécessitaient des amendements peut-être au projet de
loi. Le ministre nous parle de quelques amendements, peut-être quatre
amendements qui ne changeront pas en règle générale les
grands principes du projet de loi. Je devrais pratiquement comprendre que si le
ministre de l'Environnement nous avait mentionné qu'il y avait des
guides techniques au niveau de l'application des programmes de subvention de
Berges neuves, il va rester que les municipalités ne seront pas soumises
à des normes de ce genre-là pour toute intervention dans le
milieu, sauf ce qui va être prohibé par la loi 125 au niveau du
contrôle intérimaire qui gêne en fait les interventions sur
les rives. Je le comprends. Mais si j'ai compris aussi les interventions que
nous avons eues à ce moment-là au cours de la commission
parlementaire, on dénonçait justement le fait qu'actuellement,
dans les MRC, dans les municipalités, plusieurs personnes pouvaient
faire des interventions sur les rives et sans sanction; à tout le moins,
dans certains cas, on a réussi à arrêter des travaux. Il y
a eu des injonctions, je pense, qui ont été prises, mais dans
d'autres cas... Il reste que dans ces cas-là, c'est-à-dire
même là où on a arrêté
certains travaux de remplissage qui venaient perturber le milieu
aquatique, qui étaient au détriment de l'environnement comme tel,
ou même de la qualité de l'eau, il n'y a pas eu de sanctions pour
ceux qui ont fait cela; c'est ce que la Fédération
québécoise de la faune a mentionné au tout départ.
À ce moment-là, quelles garanties a-t-on si on n'est pas... Si on
est dans Berges neuves, on aura des guides techniques. On ne connaît pas
la teneur des guides techniques. Si on n'est pas dans Berges neuves, les guides
techniques ne s'appliquent pas. On va être dans la même situation
qu'actuellement, soumis au règlement de contrôle
intérimaire, soumis à certaines lois de l'environnement, mais
qui, jusqu'à maintenant, n'ont pas donné les résultats
escomptés; on n'a pas pu appliquer d'une façon impérative
les prescriptions de la loi. À ce moment-là, à quoi
va-t-on arriver? Qu'est-ce qu'on veut viser au niveau de l'implantation de ce
programme?
La question que je me pose est: Est-ce que vraiment M. Green n'a pas
raison en disant que c'est simplement un beau programme
préélectoral? J'ai quasiment l'impression que oui, surtout que le
projet de loi n'est pas adopté et, en fin de semaine, un peu comme tout
le monde, je fais un peu d'automobile et je me déplace dans mon
comté aussi. Je trouvais cela bien curieux, après avoir eu deux
jours d'audience, ne sachant pas ce qui adviendrait des recommandations qu'on
nous a données, mais je vous dirai que dans les postes de
Montréal, la petite musique, la petite publicité sur Berges
neuves, je l'ai entendue souventefois en fin de semaine, souventefois. Je l'ai
entendue même hier après-midi, alors que j'étais à
l'extérieur. En roulant, au moins à deux occasions dans
l'après-midi, j'ai entendu la publicité sur Berges neuves. On
prône la qualité de vie, on prône la reprise de possession
des rives et, amenez-en, des plages, tout ce que vous voulez. Mais dans quel
cadre est-ce que cela va se situer? On n'a pas de réponse. Sur le peu de
questions qu'on a posées jusqu'à maintenant au ministre de
l'Environnement, je n'ai pas eu de réponse. La semaine dernière,
j'ai mentionné qu'au moment des discussions sur le projet de loi avec
les groupes, pour donner la chance aux groupes dont on avait convenu que le
temps d'intervention était limité à une heure et, dans
certains cas, il a fallu le diminuer à 50 minutes et même à
45 minutes à cause du contingentement du temps... On ne voulait pas
faire de discussions avec le ministre de l'Environnement directement sur toute
cette question des eaux, de l'aménagement des rives relié
à l'assainissement des eaux. J'avais dit au ministre: J'espère
qu'on aura l'occasion, lors de la reprise de la commission parlementaire, de
pouvoir vous poser des questions, qu'on aura peut-être des
réponses à ce qu'on avait demandé, parce qu'il y a
beaucoup de choses qui sont en suspens, beaucoup de choses sur lesquelles on
ignore les visées du ministre de l'Environnement. Ce n'est pas le
ministre des Affaires municipales qui peut répondre aux interrogations
et donner les éclaircissements que le ministre de l'Environnement
devrait être capable de nous donner.
À titre d'exemple, on parle dans ce domaine de toute la question
d'une politique de conservation pour le littoral du Québec. On est
supposé en venir à une politique au niveau de
l'aménagement des rives, sur toute la question de la politique
d'encadrement forestier des lacs et des cours d'eau. Ce sont des questions
qu'on a posées au ministre de l'Environnement, à savoir que
va-t-il faire. Il a dit: Cela ne sera pas long, cela s'en vient. On va avoir un
projet de loi, peut-être, une politique qui pourrait être
énoncée. Il a parlé du printemps, possiblement. Cela
intéressait les gens qui étaient présents de savoir
qu'éventuellement on aurait au minimum quelque chose, parce que, dans le
projet qu'il veut nous amener, que le projet de loi 6 va nous amener, qui est
Berges neuves, il y a des possibilités d'intervention pour
l'assainissement des eaux, pour la qualité des eaux. C'est important
parce que la pollution des eaux, ce n'est pas simplement une pollution qui
découle des eaux usées municipales. Tout le monde est d'accord
avec cela. Il y a toute la question de la pollution agricole qui n'est pas
réglée. J'ai demandé ce qu'il advenait de cela, où
on était rendu dans la dépollution agricole. On n'est pas rendu
bien loin.
On n'est pas rendu loin non plus dans la question de la pollution
industrielle, d'après ce que je peux voir, même si le ministre me
faisait de grands signes de tête que cela allait très bien, qu'il
n'y avait pas de grands problèmes. M. Green, de SVP, nous a quand
même déroulé une belle carte que j'ai pris la peine de
consulter, que j'ai même achetée au kiosque, lors du
congrès de l'AQTE, il y a deux semaines à Montréal. Cette
carte fait peur quand on la regarde. Je me demande où on s'en va. On
parle d'aménagement des rives, de possibilité de donner des
installations qui pourront servir dans combien de temps'? C'est cela mon
problème, on est dans un temps de compression budgétaire, dans un
temps où le gouvernement nous dit qu'il a besoin d'argent pour mettre en
place ses programmes. On nous dit qu'il faut dépenser d'une façon
très éclairée les montants d'argent qu'on veut mettre
à la disposition des gens. Maintenant on arrive avec un programme
où on va dépenser 170 000 000 $ d'argent gouvernemental, mais
l'argent des contribuables, c'est 260 000 000 $. Si le gouvernement met 170 000
000 $, il y en a 90 000 000 $ qui vont venir des villes. L'argent des villes,
c'est l'argent des
contribuables, encore une fois. C'est 260 000 000 $ qu'on
s'apprête à dépenser d'une façon
inconsidérée, à mon point de vue, sans planification,
C'est clair qu'on parle d'intervention sur le milieu, mais est-ce que, dans le
cas présent, avec le projet de loi 6, au niveau du programme de Berges
neuves on veut amener les municipalités... Le ministre des Affaires
municipales nous a dit qu'il avait un rôle de soutien auprès des
municipalités et qu'un des rôles fondamentaux qu'il voulait jouer,
c'était toute la question d'ombudsman avec ses confrères
ministres. C'est un cas justement où le ministre va avoir à jouer
un certain rôle auprès du ministère de l'Environnement.
La question que je me pose vis à vis de tout cela... Les
municipalités vont appliquer un des programmes de Berges neuves. La
première année, sur les 170 000 000 $ que le gouvernement est
prêt à dépenser, je ne me souviens pas exactement, c'est 50
000 000 $, je pense, qu'on est prêt à dépenser la
première année. Mon souvenir n'est pas exact sur le montant qu'on
veut amener... 40 000 000 $? On va dépenser 40 000 000 $ la
première année sur les 170 000 000 $. Comment va-t-on faire au
niveau de la distribution de l'argent? C'est cette question que je me pose.
Le ministre des Affaires municipales a maintes fois dit, son
prédécesseur l'avait aussi maintes fois
répété - en tout cas, depuis les quatre dernières
années et sûrement antérieurement à cela - mais je
l'ai entendu assez souvent en commission parlementaire et en Chambre dire que
la réforme de la fiscalité municipale avait pour but d'enlever
les subventions discrétionnaires. Elle avait pour but de mettre les
municipalités sur le même pied.. Elle avait pour but de faire en
sorte que les montants d'argent puissent être distribués
équitablement dans l'ensemble des municipalités du Québec.
Dans le cas présent, comment pourrait-on justifier que Berges neuves
puisse s'appliquer à l'ensemble des municipalités du
Québec de la même façon? Il est évident que les
municipalités ne sont pas avancées dans l'assainissement des
eaux. Elles sont peut-être inscrites au programme, mais, pour diverses
raisons, le programme n'a pas commencé ou a à peine
commencé. Comment ces municipalités pourraient-elles appliquer
immédiatement et recevoir valablement des subventions du programme
Berges neuves dans un court laps de temps pour réaliser des travaux qui,
d'autre part, pourront servir à leurs concitoyens dans dix ou douze ans?
Il est sûr que les administrations municipales qui verraient des projets
importants chez elles pour, par exemple, 300 000 $ en investiraient 100 000 $,
comment pourrait-on justifier un investissement d'argent, dans une
période relativement restreinte, alors que l'assainissement des eaux
sera complété peut-être dans dix ans? Quand je parle de dix
ans, je ne pense pas me tromper beaucoup en disant qu'au Québec
l'assainissement des eaux n'est pas rendu loin. Le ministre de l'Environnement
devait me donner des réponses. H avait des grands sourires ou des grands
signes de tête quand je posais des questions sur le programme
d'assainissement des eaux, un programme de 5 700 000 000 $, dont il y avait 1
100 000 000 $ de travaux de réalisés. Cela veut dire qu'il
restait 4 600 000 000 $ de travaux à réaliser. Des ententes ont
été signées. Si ma mémoire est bonne, on parlait
d'un montant de 3 600 000 000 $ ou 3 700 000 000 $. J'avais mentionné au
ministre à ce moment-là, par rapport à l'exécution
actuelle des travaux dans les municipalités du Québec, que, quand
on dit que dans deux ans il y aura 77% des eaux du Québec qui seront
dépolluées, j'ai dit au ministre que c'était
complètement irréaliste. J'aurais aimé qu'il me
démontre comment et il m'a dit: Je vous l'expliquerai. Il ne l'a pas
expliqué et il n'est pas là pour l'expliquer.
Je pense que c'est important de répéter ma question.
Comment peut-on considérer que dans deux ans on aura 77% des eaux qui
seront dépolluées au Québec, alors qu'actuellement on se
trouve à 11, 2% d'eaux dépolluées, suivant une statistique
que M. Green nous a donnée et que le ministre n'a pas pu contredire? Si
je regarde l'ensemble du programme, si on a 1 100 000 000 $ de travaux
réalisés, et là-dessus, si mon souvenir est bon, c'est
environ 800 000 000 $ dans la région de Montréal. Il en reste 300
000 000 $ pour le reste du Québec. Si on a 3 600 000 000 $ d'ententes
signées et qu'il reste à faire, sur la projection actuelle des
travaux qui vont être réalisés... Cette projection des
travaux, la dernière année, a été un peu moins de
300 000 000 $, alors que l'AQTE nous disait qu'on pouvait aller jusqu'à
500 000 000 $ ou 600 000 000 $ par année, mais l'Ordre des
ingénieurs du Québec a mentionné qu'un rythme de
croisière de travaux à réaliser de 400 000 000 $, c'est
à peu près le plus qu'on pouvait faire actuellement, avec les
disponibilités qu'on a au niveau des personnes compétentes, d'une
part, et au point de vue des fournisseurs de matériaux. C'est 400 000
000 $ au maximum si on ne veut pas faire de compromis sérieux sur la
qualité des infrastructures et des travaux à réaliser. Ce
qui veut dire, même en le mettant à 400 000 000 $ par
année, ce qu'on n'a jamais réalisé jusqu'à
maintenant, qu'avec 3 600 000 000 $ de travaux à faire, c'est neuf ans
avant que les eaux du Québec soient dépolluées. On vient
dire aux gens: On va vous vendre cela, il n'y a pas de problème.
L'aménagement des rives, c'est le
temps de le faire. On va le faire pour dans dix ans. Dans certains cas,
c'est peut-être moins, mais des municipalités qui sont
empêchées de compléter l'assainissement des eaux dans un
court délai ou qui ne veulent pas embarquer dans l'assainissement des
eaux rapidement parce qu'elles ne savent pas, sur leur bassin, comment cela va
fonctionner, elles ne savent pas que, si elles mettent de l'argent dans
l'assainissement des eaux, l'implantation d'usines, dépenser des
montants importants... Même si demain matin l'usine entrait en
exploitation, si, plus haut qu'elles, les eaux sont polluées et qu'on
envoie de l'eau polluée dans la rivière, même si elles
assainissent leurs eaux municipales, cela ne changera pas grand-chose à
la qualité de l'eau pour aller se baigner. Cela ne changera pas
grand-chose non plus pour les municipalités qui sont affectées
par une pollution agricole importante à cause du purin de porc. (20 h
30)
Je me mets sur le bord de la rivière L'Assomption: comment est-ce
qu'une ville située sur le bord de cette rivière va vendre
à ses citoyens l'idée de dépenser un montant d'argent
important pour aménager des structures sur le bord de la rivière
L'Assomption, alors qu'elle est polluée à l'extrême, que la
pollution agricole qui arrive là est à un point tel que
l'été on dit aux gens de ne plus boire d'eau parce que cela n'a
plus de bon sens, qu'ils vont être malades? Ils ne peuvent même
plus prendre leur douche parce que l'eau est jaune.
Comment est-ce que ces gens vont pouvoir s'intégrer à
Berges neuves? Est-ce que ce n'est pas porter préjudice à ces
municipalités que de leur dire: Vous avez un beau programme, mais la
mise en vigueur, pour vous, ce sera remis à plus tard? Parce que,
même si elles font des travaux, cela ne pourra pas servir avant
longtemps. Les municipalités, là-dessus, c'est sûr
qu'elles... Je regarde la réaction de l'Union des municipalités
du Québec qui me dit: On n'est pas contre le projet de loi Berges
neuves. Elles sont contentes que cela arrive et je les comprends. Les
municipalités qui peuvent, éventuellement, avoir des pouvoirs,
elles ne les refuseront pas, d'une part. Deuxièmement, si le
gouvernement peut leur donner de l'argent, dans certains cas, elles vont
l'accepter de bonne grâce. Elles vont dire: Le gouvernement va financer
les deux tiers des travaux, il va en rester un tiers à financer, mais
pour le tiers en question, ce seront les municipalités les plus riches
qui pourront participer au programme Berges neuves, pas celles qui sont dans
les moments difficiles.
On sait qu'il y a des municipalités, au point de vue de
l'assainissement des eaux, qui sont en difficulté, elles ne peuvent pas
participer au programme. Il n'y en a peut-être pas un nombre
incalculable, c'est peut- être limité à certaines
municipalités, mais celles-ci devront s'intégrer au programme
d'assainissement des eaux. C'est dans ce sens que je me disais qu'au niveau des
dépenses que le gouvernement doit faire, actuellement, la
priorité devrait être plus à l'assainissement des eaux.
Toute la question de l'aménagement des rives, toute la question de
l'encadrement forestier essentiel, des travaux sur le bord des rivières
et des lacs, avec des normes précises à respecter dans un
règlement-cadre... Par exemple, au niveau de la protection des habitats
fauniques, le ministre nous a annoncé qu'il y a une loi qui arriverait
incessamment. Ce que je ne comprends pas dans tout cela: comment se fait-il
que, si toutes ces lois s'en viennent, sont préparées, qu'on ne
prend pas le temps au niveau du ministère de l'Environnement, parce
qu'il n'y a pas une urgence criante d'aménager les rives... Qu'au niveau
de l'Environnement on arrive avec une politique d'encadrement forestier, qu'on
attende que le MLCP, en collaboration, j'imagine, avec l'Environnement, nous
amène une loi sur les habitats fauniques, qui va satisfaire les gens du
milieu qui sont intéressés à cette, protection... Qu'on
règle définitivement toute la question des interventions
éventuelles sur le bord des cours d'eau.
À titre d'exemple, hier, à tout hasard, j'étais
dans le comté d'Iberville et je rencontrais des gens qui font des
travaux sur le bord des rivières, au niveau du remblaiement, pas
nécessairement du remblaiement, mais de s'organiser pour faire en sorte
que les cours d'eau... j'oublie le terme exact, mais, au niveau des berges, des
rives, creuser un peu le long de certaines rivières ou le long de
certains lacs pour permettre l'écoulement des eaux davantage. Il y a des
interventions qui se font dans ce domaine par, ce qu'on appelle
communément, des bulldozers et de l'appareillage mécanique
important. Je demandais à ces gens: Quelles normes suivez-vous pour
cela? Ils me disaient: C'est sûr que le monde et ceux qui s'occupent des
poissons et de la nature n'aiment pas bien cela nous voir arriver avec des
bulldozers et ils se plaignent. Des fois, on est surveillés, mais bien
souvent on n'est pas surveillés. Cela veut dire qu'au niveau des
habitats fauniques il y a sûrement une détérioration qui se
fait, mais il n'y a pas de normes. Il y a une loi, mais il semble bien,
d'après un bonhomme qui fait des travaux de cet ordre, qu'il y a
quelques normes, mais qu'on s'arrange pour limiter les dégâts. On
enlève des branches d'arbres, on fait n'importe quoi et on s'en va comme
cela. Cela m'a surpris. Cela m'a étonné et cela m'a
confirmé... La question que je lui posais, c'était: Suivant les
réactions qu'on a eues en commission parlementaire de la
Fédération québécoise de la faune, par
exemple, et de FAPEL sur cela, je me rends compte que les
réactions que ces organismes ont eu c'étaient des
réactions qui avaient leur raison d'être, d'après ce que
j'ai pu comprendre, de ce que j'ai vu et de ce qu'on me disait des
règlements d'intervention sur les berges.
La même personne me disait: C'est sûr que c'est important
à ce niveau et qu'on a peut-être des principes et un
règlement pour faire en sorte que nos interventions soient d'une
certaine façon dirigées par un encadrement quelconque et qu'on
assure une protection au niveau des habitats fauniques et au niveau de la
protection du littoral. Simplement sur la question des arbres et de tout
l'encadrement forestier, il n'y a pas de politiques et le ministre nous dit que
cela s'en vient. Mais, si cela s'en vient, je ne comprends pas que dans tout ce
domaine on soit pressé d'adopter la loi 6 et de donner des pouvoirs aux
municipalités. Les municipalités pourront les exercer dans un
cadre précis, avec des normes que le ministre de l'Environnement va
donner dans ses quatre cahiers, mais en dehors des interventions de Berges
neuves. Dans ce programme, les municipalités pourraient
éventuellement permettre des interventions en modifiant le
règlement de contrôle intérimaire et en s'organisant pour
permettre certaines interventions qui ne seront pas dans le cadre précis
de Berges neuves, qui n'auront donc pas les mêmes normes et dont on
pourrait éventuellement perdre le contrôle.
Il y a peut-être beaucoup de questions sur lesquelles le ministre
pourrait commencer à me répondre, mais fondamentalement mon
interrogation est là: Cela nous a donné quoi pendant deux jours
d'entendre douze organismes qui sont venus nous dire qu'ils ont de grandes
questions à poser sur cela? Ils se demandent ce qui se passe. On n'a pas
de réponse, on arrive à cela et on continue le projet. Autrement
dit, on vous entend et, après cela, on roule. Le ministre nous a quand
même bien dit que ces guides techniques qui vont spécifier les
normes seraient déposés pour consultation d'une certaine
façon et qu'on attendra les arguments de ceux qui auraient des
commentaires à faire ou même des propositions de modifications, si
j'ai compris l'intervention du ministre qui semblait donner une ouverture
à cela. Entre autres, l'Association des biologistes du Québec
nous a mentionné qu'elle serait fortement intéressée
à regarder ces normes. Ce qui m'étonne et ce qui me surprend dans
cela, c'est que le ministre nous ait dit qu'il y avait 17 personnes qui ont
travaillé à l'élaboration du guide; il y avait huit
aménagistes, il y avait six urbanistes. C'est drôle qu'il y ait
une association...
M. Marcoux:... des ingénieurs et des biologistes.
M. Saintonge: Mais il a parié, si je me souviens bien, de
six... J'aimerais relever les choses, mais d'au moins six biologistes. Ce qui
m'a étonné, c'est que, s'il a consulté des biologistes
pour être au courant et pour avoir leurs réactions,
peut-être juste ceux du ministère, il y a une association des
biologistes du Québec qui se penche sur le problème. Comment se
fait-il qu'on n'ait pas pensé à la consulter? Dans le cadre d'une
loi, souventefois, en environnement - je n'ai pas en mémoire les
règlements - on publie un avis de règlement où vous avez
30 jours, 60 jours pour donner des commentaires. Là, c'est dans la
Gazette officielle, les gens réagissent à cela, mais le ministre
fait une correction, retire son règlement ou le modifie, avant de le
redonner et qu'il ait force de loi, à la suite des réactions du
gens du milieu. Dans ce cas, on n'a pas cela; ce n'est pas un règlement,
ce sont des normes. On va se retrouver dans une situation semblable à
celle qu'on a vécue avec le contrôle intérimaire. Le
ministre pourrait nous répondre sur cela, mais son
prédécesseur était là et je me souviens qu'à
cette époque, en 1983, à la fin de 1983 principalement, dans le
temps où le contrôle intérimaire est entré en
vigueur, combien de MRC, combien de municipalités avaient
travaillé pour tenter de faire une consultation chez leurs gens pour
voir ce qu'on pourrait amener au niveau de la question du schéma
d'aménagement et fixer des normes au point de vue du contrôle
intérimaire! Quand on a transmis cela au ministère, on a dit:
Oups! les normes, nous, c'est cela. Il n'y avait plus de discussions. Pourquoi
ne les a-t-on pas données avant? On va retrouver la même chose
avec cela, peut-être avec des normes sur lesquelles les gens ne seront
pas d'accord. Ces gens auraient voulu faire des commentaires, faire des
modifications pour assurer le respect de certaines valeurs qu'eux veulent
défendre et qu'ils défendent depuis, par exemple, vingt ans dans
le cas de FAPEL et de la Fédération québécoise de
la faune.
Ils vont faire quoi? Ils ne seront pas plus entendus, ils n'auront pas
plus de considération de la part du ministre. Ils en ont eue, je pense,
à la suite des consultations des deux jours. J'irai même plus loin
que cela: Comment est-ce qu'on peut dire qu'on veut faire quelque chose de
sérieux et d'intelligent dans l'analyse du projet de loi 6? Cela a fini
jeudi soir à 10 heures.
J'ai reçu à mon bureau et j'ai reçu
également à Québec aujourd'hui de la documentation et de
l'information de certaines associations qui sont venues, sur des interventions
qu'elles ont pu faire il y a
quelques années. On remonte à 1971 ou qu'on remonte
à d'autres époques, en 1978, en 1981. Je reçois cela et je
n'ai même pas le temps d'en prendre connaissance et de voir ce qui arrive
par rapport aux représentations qu'elles ont faites en commission
parlementaire. On est déjà rendu au point où l'on va
étudier le projet de loi 6 article par article pour le mettre en vigueur
pratiquement de la même façon qu'on l'a déposé. Dans
ce sens-là, est-ce que le ministre peut me dire comment on peut
témoigner du respect envers ces organismes-là?
J'apprécierais voir comment. Peut-être qu'il pourrait
éclairer ma lanterne. Je l'apprécierais.
Il y a un cas. On va peut-être me parler du cas des deux
dernières associations qui sont venues nous donner leurs commentaires:
le Comité d'assainissement du bassin de la rivière
Saint-François et le Comité d'hygiène et
d'aménagement de la rivière Magog. Je comprends que ces gens
soient beaucoup plus avancés que ce qu'on a vu ailleurs au Québec
dans ce domaine particulier, au niveau de l'aménagement des rives. Cela
fait vingt ans que ces gens y travaillent. Vis-à-vis de
l'expérience qu'ils ont démontrée, si je regarde juste le
premier des deux organismes que j'ai cités: le Comité
d'assainissement du bassin de la rivière Saint-François, on a
trouvé important dans ces cas-là, c'est ce qui s'est
dégagé de la présentation qu'on nous a donnée... Ce
sont deux organismes qui ont travaillé au niveau de la rivière
Saint-François et de la rivière Magog sur le bassin de la
rivière pour tenter d'apporter des solutions qui feraient en sorte que
la qualité de l'eau serait améliorée, que des
aménagements au niveau de ces rivières soient bâtis suivant
un certain ordre logique, suivant des plans d'intervention qui soient
structurés et qui rejoignent en cela des remarques que l'Association des
biologistes nous faisait. L'Association des biologistes nous disait que ce qui
est important au niveau du programme Berges neuves qui sera instauré par
la loi, c'est qu'il fallait s'assurer de personnes spécialisées
dans divers domaines pour justement gérer les interventions sur les
rives. Il fallait assurer une direction et une orientation communes à
l'ensemble des projets au niveau des bassins d'une rivière ou d'un lac.
C'est ce que je pense que les deux derniers comités, CHARMES et celui de
la rivière Saint-François, nous ont donné. C'est
exactement cela. Il m'a semblé clair qu'ils ont réalisé
cela dans un objectif commun d'intervention commune sur le bassin.
De notre côté, je vous dirai qu'au niveau du principe de la
loi, au niveau de l'aménagement des rives, on n'a rien contre. Je pense
qu'il est important que les citoyens reprennent les rives, qu'ils retournent
aux rives, mais c'est une question de temps.
C'est une question de planification, d'une part, et c'est une question
aussi de priorité au niveau du gouvernement, que l'assainissement des
eaux soit quand même assez avancé avant qu'on fasse cela pour
donner la chance à l'ensemble des municipalités du Québec
de participer au programme Berges neuves d'une façon positive, non pas
en investissant de l'argent qui ne servira pas à brève
échéance, parce que les travaux qu'on pourrait réaliser ne
seront pas en accord avec le degré de qualité des eaux au niveau
des rivières et des lacs qui sont concernés.
En tout cas, c'étaient mes quelques remarques. Je vais attendre
les réponses du ministre. Je remarque l'arrivée du ministre de
l'Environnement qui pourra peut-être me donner des réponses aux
questions qu'il n'a pas entendues, mais dont il doit se douter. Peut-être
pourra-t-il répondre aux questions qui ont été
posées lors de l'étude des mémoires. J'attends avec
impatience de voir les réactions du ministre des Affaires municipales et
du ministre de l'Environnement à mes propos.
Le Président (M. Marquis): M. le ministre des Affaires
municipales. (ZO h 45)
M. Alain Marcoux
M. Marcoux: Premièrement, la question la plus fondamentale
ou le commentaire le plus fondamental du député de Laprairie a
trait au respect des mémoires qui nous ont été
présentés. Je pense que, déjà, d'avoir
accepté la demande de l'Opposition, en décembre, au lieu
d'adopter le projet de loi immédiatement, de recevoir des groupes qui
pourraient être intéressés à faire valoir leurs
points de vue sur le projet de loi et sur le programme Berges neuves, c'est une
première marque de respect face au travail de ces groupes.
Une marque de respect face à ces groupes c'est aussi de ne pas
tirer la couverte du même bord, par rapport à
l'interprétation des mémoires qui ont été faits.
J'ai assisté à l'ensemble, sauf trois mémoires qui ont
été présentés. Je ne partage pas
l'interprétation unilatérale donnée par l'Opposition du
sens de ces mémoires. Je note, par rapport à ces mémoires,
que quant au projet de loi lui-même ainsi qu'aux amendements à la
Loi sur les cités et villes, au Code municipal que nous entendons faire,
aucun des groupes ne s'est opposé à ces pouvoirs que nous voulons
confier aux municipalités.
De plus, les deux unions des municipalités se sont dites
entièrement d'accord avec le contenu du projet de loi, sauf un point
où l'UMRCQ aurait souhaité que les municipalités
régionales de comté
puissent être maîtres d'oeuvre des travaux à
réaliser.
Quant aux autres aspects qui ont été abordés dans
ces mémoires, il y a des groupes - vous l'avez souligné - qui ont
indiqué qu'ils étaient près à passer à
l'action, qu'ils étaient près à investir. Ils ont
été soutenus par le député de Shefford dans leurs
représentations, lequel a compris que des groupes étaient
prêts à passer à l'action et que c'était important
de les soutenir.
Quant aux autres groupes, ça a été l'occasion pour
eux de faire valoir leurs préoccupations générales, par
rapport à l'ensemble des questions environnementales. Il est bien normal
pour des groupes qui vivent des préoccupations environnementales de
souhaiter des politiques globales, des politiques à long terme, la
solution de tous les problèmes environnementaux - de pollution
industrielle, de pollution agricole, de pollution municipale - de tout vouloir
que ceci se fasse en même temps, dans le cadre de politiques globales,
générales où tout serait défini une fois pour
toutes.
Mais, il y a une chose qui est bien concrète, c'est que ce n'est
pas toujours possible d'avoir des politiques finales, globales, parfaitement
déterminées. Et il faut savoir ajuster l'action gouvernementale
et, ici l'action municipale en particulier, à l'évolution des
préoccupations et des moyens que nous avons.
Si on reprend les différents mémoires, les trois premiers
mémoires qui avaient trait à la protection de la faune, le
gouvernement est dans une démarche pour voir comment on pourrait assurer
davantage la protection des habitats fauniques, ce qui devrait aboutir, dans
les semaines ou les mois à venir, à un projet de loi et des
projets de réglementation dans ce secteur.
Quant aux préoccupations de la FAPEL, dans son mémoire -
j'ai parlé de paradoxe -je pense avoir utilisé un
euphémisme, parce qu'on aurait pu parler de certaines contradictions; en
même temps qu'on nous faisait le plaidoyer de comment 400
municipalités au Québec s'étaient bien impliquées
dans la protection des berges, des rives, etc., on nous disait de ne pas faire
confiance aux municipalités pour protéger l'environnement, on
nous disait qu'il n'y avait pas de règlements qui s'appliquaient dans ce
secteur, alors qu'il y en avait, et des règlements imposés par
les ministères des Affaires municipales et de l'Environnement.
C'est sûr que ces réglementations peuvent être
perfectibles, il peut s'en ajouter d'autres. Mais, nous croyons qu'il y a des
réglementations suffisantes pour atteindre les objectifs que poursuit ce
groupe en particulier.
Le groupe À court d'eau ne nous a pas dit que ce n'était
pas le temps d'agir. Dans le fond, j'ai bien compris qu'il regrettait
plutôt qu'on ait pris autant de temps pour agir. Sa préoccupation
était peut-être davantage axée sur l'assainissement des
eaux. Je comprends très bien que ceux qui vivent le long du bassin de la
rivière de L'Assomption étaient peut-être davantage du
côté de l'assainissement des eaux que disposés à
apporter des objections à ce que le gouvernement facilite aux
municipalités l'intervention dans la protection des berges.
Je crois que ce qu'il faut bien voir, c'est qu'il y a peut-être
une mauvaise compréhension du contenu du type de travaux qui seront
subventionnés et des objectifs du programme Berges neuves. Quand on dit
qu'on veut intervenir sur le bord des rives en faisant du reboisement, en
empêchant l'érosion, en dépolluant par différents
travaux de dépollution des cours d'eau ou des berges, ce sont toutes des
choses qui peuvent être faites prallèlement à la
préoccupation dominante qui est celle de l'assainissement.
Plusieurs points pourront être abordés par mon
collègue de l'Environnement. Quant à mon rôle de ministre
des Affaires municipales, je pense l'avoir joué dans la perspective que
vous avez bien comprise. Il y a eu des rencontres de concertation entre le
monde municipal et le ministère de l'Environnement, et le projet de loi
qui est déposé est le fruit d'un consensus du monde
municipal.
Quant à mon rôle face à la concertation
interministérielle, il ne se poursuit pas seulement... À
l'occasion de l'élaboration du programme Berges neuves, je peux vous
dire qu'il y a eu de la concertation entre le ministère du Loisir, de la
Chasse et de la Pêche, le ministère des Affaires municipales et le
ministère de l'Environnement. Cette concertation se poursuit en ce qui
concerne l'ensemble des zones riveraines ou la protection des rives, travail
qui se continue parallèlement à ceci. La concertation
interministérielle que doit effectuer le ministère des Affaires
municipales et le Comité ministériel de l'aménagement et
du développement régional se poursuit également dans cette
perspective.
Vous avez parlé de la réforme de la fiscalité.
Quand le gouvernement a indiqué, en faisant la réforme de la
fiscalité, qu'il voulait diminuer au minimum les subventions
conditionnelles ou mêmes inconditionnelles aux municipalités, le
gouvernement ne s'interdisait pas pour autant le pouvoir d'intervenir
auprès des municipalités par des subventions par rapport à
des priorités gouvernementales ou des priorités
québécoises. J'admettrai toujours qu'il faut que les
Québécois lisent davantage. Pour lire davantage, ça prend
des biliothèques publiques. Or, on sait que ce n'est pas une
préoccupation municipale dominante spontanée. Je reconnais le
pouvoir au gouvernement, malgré la philosophie de la
réforme de la fiscalité municipale, de dire: Je vais
créer un programme de subventions pour inciter les municipalités
a investir dans la construction de bibliothèques. Dans le même
esprit, l'assainissement des eaux est devenu une priorité
gouvernementale depuis quelques années.
Là aussi, je trouve normal que le gouvernement subventionne
à 80% ou 90% les municipalités pour les inciter à investir
dans l'assainissement des eaux. Je pourrais donner quelques exemples du genre
qui illustrent qu'il n'y a pas de contradiction entre la réforme de la
fiscalité, qui a accru considérablement le champ fiscal des
municipalités pour leur donner plus d'autonomie financière, le
pourcentage de subvention de revenus autonomes des municipalités qui est
passé de 72% à 95% dans l'espace de quelques années...
L'objectif d'autonomie financière des municipalités est
largement atteint dans le cadre de la réforme de la fiscalité.
Mais cela n'interdit pas au gouvernement, dans une perspective nationale,
d'établir des priorités - l'expansion des biliothèques
publiques, l'assainissement des eaux, d'autres exemples qui pourraient venir en
temps et lieu - d'intervenir par la voie de subventions. Dans ce sens, l'appui
que le monde municipal a donné au projet de loi et au programme Berges
neuves, aux deux, je pense, est parfaitement cohérent.
Quant au point spécifique que vous avez abordé concernant
l'environnement, vous ne croyez pas le ministre de l'Environnement lorsqu'il
dît que, dans trois ans environ, la pollution sera diminuée de
70%, mais il faut voir que des investissements majeurs ont été
faits depuis quelques années et continueront de se faire dans les plus
gros bassins polluants. Â partir du moment où le versant nord de
Montréal sera dépollué, par exemple - cela sera fini dans
deux ans - cela hausse considérablement le pourcentage de
dépollution. Les gens de Magog et de Sherbrooke ont répondu
à votre question. Ils ont dit: actuellement le taux de
dépollution est de 11% dans notre bassin et dans deux ans il sera de
90%, si ma mémoire est bonne. Vous avez demandé: Pourquoi? Et ils
ont répondu: Ce n'est pas compliqué. Dans environ six mois ou un
an les usines principales vont entrer en oeuvre et d'un seul coup ce sont 90%
des sources de pollution dans notre bassin qui seront
éliminés.
Alors il faut bien voir qu'il n'y a pas de correspondance
immédiate entre le total des subventions ou le total des investissements
ou des travaux réalisés à ce jour, ou même des
travaux qui seront réalisés dans deux ou trois ans, et le
pourcentage de dépollution. A partir du moment où vous avez
dépollué considérablement Montréal ou que des
grands bassins comme ceux de la rivière Saint-François ou de la
rivière Richelieu sont dépollués, vous avez des
pourcentages importants atteints dans la dépollution. Cela a
été dit en commission parlementaire.
Quand vous dites que vous n'avez pas eu de réponse à vos
questions en commission parlementaire ou que des groupes qui sont venus n'ont
pas eu de réponse, encore là je crois que c'est une question
d'évaluation, quoique autant de mon côté que de la part du
ministre de l'Environnement, chaque fois qu'il en a été
donné l'occasion durant cette commission parlementaire nous avons
répondu aux préoccupations des groupes qui sont venus nous
voir.
Il m'est apparu que la plupart des groupes qui sont venus nous voir sont
partis satisfaits des réponses qu'ils avaient eues de la part du
ministre de l'Environnement ou de la part du ministre des Affaires municipales.
Car je pense qu'ils ont compris à l'occasion de cette commission qu'au
lieu de tout voir en succession dans le temps, le gouvernement pouvait agir de
façon parallèle dans plusieurs secteurs d'activité.
Ce n'est pas parce que tous les problèmes de pollution
industrielle ne sont pas réglés qu'il ne faut pas agir dans le
domaine municipal ou parce que les problèmes de production agricole sont
plus difficiles qu'il faut s'interdire d'agir sur les problèmes
d'environnement relatifs aux berges et tout cela. Quand on dit que ce programme
Berges neuves est pour rendre accessibles aux Québécois les bords
des cours d'eau, ce n'est pas seulement l'accessibilité, c'est aussi des
travaux de protection de l'environnement ou de valorisation de l'environnement.
Quand on parle de travaux pour diminuer l'érosion, de travaux de
reboisement, etc., ce sont des travaux directement reliés à
l'assainissement des eaux et à la dépollution. Si
j'interprète bien les propos de l'Opposition, je crois que si on
adoptait votre démarche, on reviendrait au temps où on ne
réglait pas tellement de problèmes dans l'environnement parce
qu'on ne se croyait pas capables, dans votre temps, d'affronter
parallèlement différents problèmes, différents
types de pollution. Nous, nous croyons qu'avec la mise en place du
ministère de l'Environnement, depuis quelques années, les
équipes d'experts qui ont été développées,
également dans le monde municipal et dans l'ensemble du milieu
professionnel privé, qui se préoccupent des questions
environnementales, il y a maintenant au Québec toute l'expertise, tous
les moyens techniques, professionnels et financiers en somme pour affronter les
différents problèmes de pollution parallèlement.
Ce n'est pas parce que nous n'avons pa3 toutes les réponses
à toutes les questions dans le secteur de l'environnement que nous
ne sommes pas prêts à agir dans le domaine de la protection
des rives et de la revalorisation des berges au Québec.
Dans ce sens-là, je crois que vous interprétez de
façon trop étroite les réponses qui ont été
données aux préoccupations des groupes qui sont venus nous
rencontrer. Il y a très peu de groupes qui sont venus nous rencontrer
qui nous ont dit: Attendez. La politique attentiste et la politique du
laisser-faire, la politique attentiste c'est la politique du laisser-faire: si
on attend, les berges, les rives et les cours d'eau vont continuer à se
détériorer. (21 heures)
Je ne voudrais pas tomber dans ce type de discussions à cette
commission parlementaire, ce n'est pas la tradition que j'aime dans les
commissions parlementaires auxquelles je participe. Mais puisque vous semblez
avoir pris à votre compte les affirmations de M. Green, de la
Société pour vaincre la pollution, la société
SVP... Il y a eu d'autres gouvernements qui ont eu comme politique fondamentale
l'attentisme et le laisser-faire. En ce qui nous concerne, nous crayons que,
même si nous n'avons pas toutes les solutions è tous les
problèmes, la politique de l'attentisme et du laisser-faire c'est la
pire des politiques, et que dans le milieu québécois actuellement
il y a beaucoup de groupes qui sont prêts à agir pour
dépolluer les rives et les berges et faire en sorte que, par ce biais -
ce n'est peut-être pas le biais fondamental autant que l'assainissement
des eaux - aussi, on contribue à améliorer la qualité de
notre environnement.
Nous sommes convaincus que si on attend un an, deux ans, trois ans, ce
milieu va continuer à se détériorer davantage. C'est pour
cela qu'on agit par différents moyens. Il y a trois ans, on a agi en
imposant aux municipalités régionales de comté la norme
des dix mètres ou quinze mètres de protection des berges et des
rives en ce qui concerne le déboisement. Là, on agit par d'autres
moyens, par des moyens positifs et non des moyens négatifs. On veut
inciter à reboiser ou à éliminer l'érosion, etc.
Dans ce sens, à l'encontre d'une politique attentiste, d'une politique
de laisser-faire, on croit qu'au Québec il y a, dans l'entreprise
privée, dans les municipalités régionales de comté,
dans les villes du Québec, toute l'expertise pour apporter de
façon positive et constructive la protection des berges et des rives et
leur revalorisation et, par conséquent, pour faciliter
l'accessibilité à nos eaux. Dans ce sens, je regrette que
l'Opposition préfère - en tout cas indirectement, je ne sais pas
si c'est volontairement - une politique attentiste, une politique de
laisser-faire plutôt qu'une politique dynamique qui implique le milieu,
les groupes de citoyens et les villes dans l'action immédiate.
Quant à la justification, je crois que le mémoire de l'UMQ
l'a dit à sa façon. Peut-être que le ministre de
l'Environnement et moi-même l'avons indiqué à plusieurs
reprises depuis décembre dernier d'une autre façon, mais je crois
que le président de l'UMQ l'a peut-être dit d'une façon
beaucoup plus pédagogique que le ministre de l'Environnement et
moi-même. Concernant la justification immédiate de ce programme,
il a dit: C'est beau de demander à nos concitoyens de consentir des
efforts financiers énormes pour assainir les eaux du Québec, mais
encore faudrait-il qu'ils en voient les avantages immédiats ou qu'ils en
perçoivent Ies avantages bientôt; et la façon de leur en
faire percevoir les avantages c'est de leur donner accès à ces
cours d'eau et c'est qu'ils voient que si on protège et on
dépollue nos eaux, ce n'est pas inutilement. Il a donné l'exemple
qui m'a beaucoup frappé: Si vous avez à construire un chalet
quelque part et que vous voulez qu'il soit agréable, au lieu de poser la
question: Est-ce que je fais uniquement le dedans de mon chalet et je ne
m'occupe pas du dehors, du parterre, ni des arbres, ni de l'environnement
autour? Il a ajouté: On peut poursuivre ensemble ces deux fins et cela
va être utile aux deux, ceux qui vont voir qu'il y a un
aménagement extérieur agréable, un aménagement
agréable du terrain vont être invités à venir
visiter beaucoup plus facilement la maison, vont trouver beaucoup plus
agréable de venir nous rendre visite, de nous voir. Ainsi, cela va
inciter le propriétaire à faire en sorte que son intérieur
soit complété de la plus belle façon, le plus vite
possible.
Vous allez dire: C'est un exemple trivial. Je pense que cela
m'apparaît un exemple tout simple, comme nos concitoyens le voient.
Pourquoi investir autant dans des travaux dont on ne voit pas
immédiatement les effets, alors qu'on pourrait aussi investir une somme
quand même marginale, 250 000 000 $ de fonds publics sur trois ans,
comparés à 4 700 000 000 $ dans l'assainissement? Pourquoi ne pas
investir cette somme immédiatement et progressivement pour que nos
concitoyens puissent percevoir les effets bénéfiques de
l'assainissement des eaux?
Vous avez réduit ce témoignage à une volonté
de l'UMQ de faire du marketing -avec l'aspect un peu péjoratif du mot -
alors que je pense que la présentation qui avait été faite
de l'intention des muncipalités en participant à ce programme, en
le cautionnant et en acceptant les amendements législatifs était,
je pense, beaucoup plus pédagogique à court et à moyen
terme par rapport à l'évolution de l'environnement au
Québec. Je reprenais le mémoire de FAPEL et je constatais sa
volonté que nos
concitoyens prennent conscience des problèmes environnementaux et
des meilleures solutions, et qu'en même temps elle nous disait qu'elle ne
participerait jamais à des audiences publiques qui poseront ce
problème, par exemple, à Longueuil. Je voyais, d'autre part, le
président de l'UMQ dire: Berges neuves, pour nous en somme, cela va
être un excellent instrument pédagogique auprès de nos
concitoyens pour leur expliquer l'importance des investissements publics
consentis et l'importance de les faire pour l'avenir de la qualité de la
vie dans nos municipalités. Je pense qu'on se trouve à avoir
peut-être là une intention globale respectable à laquelle
le gouvernement doit donner suite immédiatement.
Le Président (M. Marquis): M. le ministre de
l'Environnement.
M. Adrien Ouellette
M. Ouellette: Oui, merci, M. le Président. J'ai
malheureusement manqué le début de cette séance, mais on
me rapporte qu'un des premiers points soulevés par l'Opposition est une
chanson - je ne sais pas si je dois employer le mot, c'est peut-être mal
perçu, mais en tout cas, quelque chose qui ressemble à cela -
è savoir que le projet de loi 6, à leurs yeux, venait trop vite.
Je pensais qu'on avait répondu à cette question au moment de
l'audition des mémoires. Je m'aperçois que la réponse est
tombée dans l'oreille de plusieurs sourds.
Si ce projet de loi vient trop vite, c'est sûrement par rapport
à autre chose, par rapport à certaines choses. Et l'une de ces
choses évoquée par l'Opposition, c'est l'état d'avancement
du programme d'assainissement des eaux. Mais là, il faudrait que
l'Opposition fasse au moins semblant d'être cohérente, puisqu'on
s'est écrié, après avoir entendu l'exposé
présenté par le comité CHARMES: Ah! voilà une
région qui est prête à appliquer le programme Berges
neuves. Par la suite, par le moyen de questions et de réponses, on a
obtenu du spécialiste en ingénierie de ce comité CHARMES
une réponse à l'effet que l'état d'avancement,
c'est-à-dire l'état de dépollution des eaux sur la
rivière Saint-François était d'environ 11% - entre 11% et
15%, a-t-il dit; je cite de mémoire, mais je suis à peu
près certain de ne pas me tromper - alors qu'il avait été
préalablement établi devant cette commission que l'état
d'avancement de la dépollution des eaux au Québec était de
11, 2% - j'insiste sur mon virgule 2. Donc, l'état d'avancement dans
cette région est tout à fait semblable à ce qu'on retrouve
dans le reste du Québec, mais les libéraux disent que cela
convient alors que dans le reste du Québec, cela ne peut pas convenir.
Première contradiction. Je vous rappelle que c'est toujours ce
même parti politique qui, il y a un an d'ailleurs, nous demandait de
mettre un moratoire sur le programme d'assainissement des eaux sous
prétexte qu'il n'allait pas assez vite.
Mme Bacon: Ce n'est pas cela.
M. Ouellette: Je n'ai pas le texte devant moi...
Mme Bacon: Sur Clés en main.
M. Ouellette:... je vous le citerai à la prochaine
occasion.
Mme Bacon: Sur Clés en main, vous le savez que c'est
cela.
M. Ouellette: Après avoir fait un triple saut
arrière avec double vrille, on a fini par comprendre...
Mme Bacon: Non, non.
M. Ouellette:... que cela voulait dire Clés en main, mais
dans la première partie...
Mme Bacon: C'est de Clés en main.
M. Ouellette:... c'était bien clair qu'on demandait un
moratoire sur le programme d'assainissement des eaux.
Mme Bacon: Ce n'est pas vrai cela. M. Ouellette: Donc,
ceci étant dit... Mme Bacon: Est-il menteur?
M. Ouellette:... on ne peut pas dire que le projet Berges neuves
qui convient à la région de l'Estrie parce qu'ils ont 11%
d'assainissement des eaux de réalisé ne convient pas au reste de
la province, qui lui aussi a 11% de réalisé. Je pense qu'on va
procéder par questions puisque les réponses ne sont pas
comprises. Est-il nécessaire d'attendre que toutes les eaux du
Québec s'appellent H2O ce qui n'arrivera jamais -cela ne se
fait qu'en laboratoire de toute façon - pour planter des arbres en
bordure des rivières? Je ne croîs pas qu'il soit nécessaire
que l'eau ait atteint un niveau de pureté tel pour attendre d'y planter
des arbustes et des arbres.
M. Marcoux: Pour y arriver, il faut faire des gestes.
M. Ouellette: Oui. Deuxièmement, est-il nécessaire
d'attendre que l'eau soit parfaitement pure pour aménager des
constructions qui arrêtent l'érosion, ou pire encore, des
glissements de terrains? Est-il
nécessaire d'attendre que l'eau soit pure pour aménager
des sentiers qui permettent aux gens de s'approcher des cours d'eau? Au cas
où on ne comprendrait pas mes questions, je vais donner les
réponses telles que je les conçoie. Les arbres, cela prend entre
quelques années et 75 ans avant d'atteindre leur maturité,
Va-t-on attendre encore trois, quatre ou cinq ans pour donner naissance
à ces arbres en bordure de nos cours d'eau? Les arbustes, bien sûr
que cela pousse plus rapidement que des épinettes ou quelque
conifère que ce soit, ou encore plus que des feuillus, mais cela prend
quand même quelques années à atteindre un état de
maturité et à nous en assurer la vitalité. Donc, cet
argument qui veut que le projet de loi 6 vienne trop vite, de même que le
projet Berges neuves, quant à moi, il ne tient pas. Il frôle
même l'absurde.
On nous dit que la plupart des groupes qui sont venus témoigner
ici manifestaient des inquiétudes soit, mais encore faut-il distinguer
entre les inquiétudes manifestées par chacun des groupes. C'est
sûr que les gens qui s'intéressent à la faune regrettent
qu'il n'y ait pas au Québec un règlement qui protège les
habitats fauniques. Je pensais qu'on leur avait donné satisfaction en
leur disant que le ministre responsable de ce secteur, le ministre du Loisir,
de la Chasse et de la Pêche allait procéder, dès ce
printemps, à des audiences publiques pour en venir à
déposer par la suite, et le plus tôt possible, un projet de
règlement visant à protéger les habitats fauniques.
C'est sûr que si cela avait été fait sous le
régime Bourassa, on n'aurait pas de problème. Mais comme on
attendait à l'époque et qu'il nous a fallu, en huit ans de
travail acharné, effectuer le rattrapage y compris dans l'assainissement
des eaux qui avait été fait ailleurs au Québec, on ne
pouvait pas tout faire en même temps. Chose étonnante, au
printemps nous serons prêts à travailler dans ce secteur, en
consultant la population, pour répondre aux aspirations de ceux qui
s'inquiètent de l'absence de réglementation visant à
protéger les habitats fauniques.
Est-il nécessaire d'attendre que les eaux soient parfaitement
propres dans nos rivières pour faire le ménage de nos berges,
pour ramasser les traîneries qu'on a été habitués
à y déposer. Je n'ai pas la source d'information précise,
mais j'ai déjà lu quelque part qu'en 1818, le gouvernement du
Bas-Canada adoptait un règlement ou une loi qui obligeait les
municipalités à se départir de leurs déchets
domestiques nulle part ailleurs que dans les cours d'eau. C'est donc dire que
durant peut-être cinquante ans on s'est habitué à suivre la
loi et à souiller nos rives. On me dit même que dix ans plus tard,
en 1828, la ville de Québec adoptait un règlement semblable qui
visait les bouchers, les obligeant à jeter leurs abats dans la
rivière Saint-Charles, nulle part ailleurs.
Donc, il s'en est accumulé des saloperies sur le bord de nos
rives et on veut les nettoyer. Est-ce qu'on doit attendre que l'eau soit propre
pour ramasser les pneus, les silencieux d'automobiles, les éviers, les
sommiers, les bouts de tuyau de métal qui ont été
jetés là au cours du dernier siècle ou du dernier
siècle et demi. Je pense que la réponse va de soi et qu'il n'est
pas nécessaire d'attendre la fin du programme d'assainissement des eaux
pour ramasser ce genre de traîneries. Puisqu'on sait très bien que
la propreté entraîne la propreté et la saleté
entraîne la saleté, dépêchons-nous de nettoyer nos
rives pour montrer aux Québécois qu'on a intérêt
à procéder à l'assainissement des eaux.
Un dernier point, M. le Président, et j'aimerais bien que
l'Opposition en tienne compte puisque tous les spécialistes s'accordent
pour le reconnaître, l'une des formes de pollution les plus graves pour
nos cours d'eau, c'est l'érosion. L'érosion est née de
l'abattage des arbres, du déboisement qu'on a fait tantôt pour des
fins agricoles, tantôt pour du développement
urbain-Déboisement qui entraîne l'érosion qui fait
qu'après chaque pluie ou à la fonte des neiges, bien des choses
sont- transportées dans les cours d'eau alors qu'elles ne devraient pas
s'y retrouver.
Les produits chimiques utilisés en très grande abondance
dans l'agriculture, à cause de l'érosion, à cause du
déboisement, se retrouvent dans les cours d'eau. Cela devient donc une
forme de pollution de plus. À quoi servirait-il de dépenser 6 000
000 000 $ -c'est quand même beaucoup d'argent - pour dépolluer nos
cours d'eau de ce que les municipalités y jettent par leurs eaux
usées; pour dépolluer les industries qui jettent aussi des eaux
usées contenant souvent des toxiques; pour dépolluer nos cours
d'eau de ce que l'agriculture y met, si on laisse l'érosion continuer
à draguer des quantités importantes de produits chimiques
notamment, ou de surplus de purin de porcs dans certaines régions, ou de
surplus de fumier dans d'autres? C'est parfaitement incohérent comme
raisonnement. (21 h 15)
Au contraire, nous voulons nous attaquer à toutes les causes:
industrielle, agricole, municipale et l'érosion. Et il n'est pas
nécessaire - et les spécialistes s'accordent pour le dire -
d'attendre que tout soit fait avant de procéder à cette
étape. Ce ne serait pas logique. Voilà pourquoi - ce n'est pas
pour des fins électorales - on a amené le programme Berges neuves
qui, de toute façon, nous le savions, répond à des
demandes nombreuses partout dans le territoire de procéder de cette
façon pour reboiser nos cours d'eau et
pour éviter l'érosion.
Je ne sais pas si cela répond à la plupart des questions
mais je rappellerais comme dernier point que, par exemple, l'Union des
municipalités régionales de comté est venue
témoigner et le président n'a jamais dit que le programme Berges
neuves n'était pas bon, au contraire. H n'a jamais dit que les
municipalités étaient trop incompétentes pour faire ces
travaux. Il n'a pas dit qu'il était trop tôt pour les faire les
travaux; au contraire, il s'est dit d'accord avec tout le processus et avec le
contenu du programme. Ce qu'il a regretté - et c'est son droit - c'est
de voir que les municipalités régionales de comté
n'étaient pas habilitées par la loi 6 à être
maîtres d'oeuvre, voilà ce qu'il a regretté.
Quant aux deux autres groupes de l'Estrie qui sont venus ils se sont
dits enchantés du programme, et ils nous ont fait une
démonstration éloquente que dans la région de
l'Estrîe on avait un souci profond de l'environnement et qu'on s'en
préoccupait depuis longtemps puisqu'on avait mi3 une bonne dizaine
d'années à préparer un projet magnifique,
L'Opposition ne le sait peut-être pas mais il n'y a pas que le
comité CHARMES, il n'y a pas que le comité du bassin de la
rivière Saint-François qui travaille dans ce sens depuis
plusieurs années, on en retrouve dans presque toutes les
municipalités. À titre d'exemple, l'an dernier des détenus
de la prison de Saint-Joseph-de-Beauce ont accepté d'effectuer du
nettoyage sur les rives de la rivière Chaudière entre
Saint-Joseph et Beauceville. En un seul endroit ils ont sorti du lit de la
rivière Chaudière rien de moins que 4000 pneus d'automobiles.
Vous me direz comment se fait-il qu'ils étaient là? Il faudrait
aller faire une petite enquête pour découvrir vite la source de
ces pneus, et évidemment ce n'est pas un individu qui a jeté cela
là. Un travail semblable a été fait, je pense, à
l'île de Laval ou en tout cas sur la rivière des Mille-Îles,
et on a été surpris de voir l'accumulation des déchets qui
s'était effectuée sur les bords de cette rivière. C'est
peut-être la rivière des Prairies, je m'excuse. La même
chose a été faite à Québec, ici, sur la falaise,
près du boulevard Champlain, et des amoncellements de détritus
ont été laissés volontairement sur place pour montrer aux
automobilistes de la région de Québec à quel point nos
rives et nos falaises étaient remplies de déchets. Va-t-on
attendre la fin du programme d'assainissement des eaux? Voyons donc! Ce n'est
pas nécessaire.
Si le raisonnement de l'état d'avancement d'assainissement des
eaux était bon cela donnerait une drôle de situation dans l'une
des rivières les plus affectées par la pollution - et je parle de
la rivière L'Assomption de même que la rivière de l'Achigan
qui s'y déverse. Les spécialistes au ministère nous disent
qu'il y a eu des déversements directs ou indirects, notamment en bonne
partie par l'érosion, de surplus de purin de porc, tantôt par des
déversements sauvages, tantôt par de l'écoulement de
surface, les eaux de surface, et que la pollution est è un niveau tel
que même si on cessait demain matin d'y déverser la moindre
gouttelette de purin il faudrait au bas mot sept ans avant que la
rivière retrouve des eaux acceptables. Il y a là-dedans des
quantités faramineuses d'azote ammoniacal. On sait très bien que
l'assainissement des eaux dans L'Assomption ne pourra se réaliser que
dans un délai de deux ou trois ans, dépendant qu'on se situe en
amont ou en aval. Donc, attendons ces trois ans, attendons ensuite les sept
années qu'il faut pour soulager l'eau de l'azote ammoniacal qui provient
du purin, intervenons immédiatement pour stopper le purin, et dans
quinze ans ou à peu près la rivière L'Assomption
commencera peut-être à connaître une eau un peu plus propre,
un peu plus belle et un peu plus accueillante. Mais quinze ans pour moi c'est
loin. Et je préfère qu'on commence à faire tout ce qui est
faisable immédiatement grâce à Berges neuves, et pour ce
faire les municipalités ont besoin de pouvoirs additionnels qui 'ne sont
pas prévus actuellement dans les lois municipales. Ce que vise
essentiellement le projet de loi 6, M. le Président, c'est de donner aux
municipalités le droit d'effectuer des travaux sur les rives, y compris
sur les terrains privés avec l'accord des propriétaires.
La question qu'il faut se poser, c'est: Est-ce que les
municipalités sont suffisamment compétentes? Les élus
municipaux sont-ils assez intelligents pour faire de tels travaux? Moi, je
réponds, sans ambages, oui. J'ai vécu huit ans au poste de maire
de ma ville. J'ai travaillé avec des concitoyens éclairés
et je suis convaincu qu'il en est de même dans l'ensemble du territoire
québécois.
Je vous avouerai, en terminant, mon étonnement de voir le
critique de l'Opposition en matières municipales entretenir certains
doutes à cet égard. Je trouve que ce n'est pas flatteur pour nos
élus municipaux. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): Je ne sais pas si notre mandat
ou le mandat de la commission est d'étudier le projet de loi 6 article
par article. Il y a eu débat en Chambre sur le principe, après la
deuxième lecture. Maintenant, me fiant à une tradition qui
existe, pas tellement dans le règlement, parce que le règlement
aurait fait en sorte qu'on serait passé immédiatement à
l'article 1, mais me fiant à une tradition qui existe dans les
commissions parlementaires, j'ai
permis des remarques préliminaires et c'est très bien. Ce
ne serait peut-être pas la meilleure des choses qu'il s'engage, avant
d'aborder l'article 1, des discussions, des dialogues, de part et d'autre.
Ceci étant dit, comme il y a peut-être un certain nombre de
choses que le critique de l'Opposition, le député de Laprairie
veut ajouter, je lui donne la parole, avec plaisir. M. le député
de Laprairie.
M. Jean-Pierre Saintonge
M. Saintonge: Merci, M. le Président. J'ai une couple de
mises au point importantes à faire. On parle de politiques attentistes.
Je n'ai jamais mentionné qu'il n'y avait rien à faire, qu'il
fallait attendre. Ce n'est pas ça que j'ai mentionné. Le ministre
a parlé d'encadrement forestier. Je vais y revenir; je vais le citer. Je
vais citer juste quelques points pour faire comprendre la situation des choses
que je voulais mettre en évidence au niveau du débat. Les
municipalités, on ne veut pas leur manquer de respect et on ne dit pas
que les maires des municipalités ne sont pas assez intelligents pour
savoir ce qu'ils ont à faire. Ce n'est pas ça du tout.
Je fais juste remarquer au ministre de l'Environnement que quand le
président de l'UMRCQ a demandé qu'on donne des pouvoirs
d'intervention, non pas aux municipalités, mais aux MRC, les motifs
principaux qu'il a allégués, malheureusement - je le dis et je le
répète - j'aurais bien aimé, quant à moi, pour le
citer comme il faut et ramasser tout ce qui s'est dit pendant deux jours de
commission parlementaire, avoir le temps, au minimum, de relire certaines
interventions, ce que je n'ai pas eu le temps de faire, parce que je n'ai pas
les galées encore. Elles ne sont pas sorties. On se retrouve,
aujourd'hui, là-dedans.
Mais, ce que le président de l'UMRCQ mentionnait, c'est que les
municipalités, les petites municipalités n'ont pas le personnel,
elles n'ont pas les compétences pour agir là-dedans. C'est lui
qui l'a dit.
M. Marcoux: Cela va être prévu dans les 25% de frais
et incidents.
M. Saintonge: Bien oui. Il y a des pourcentages qui vont
être payés par le gouvernement. Mais, il reste un fait
là-dessus, c'est que les municipalités vont avoir à charge
de faire, à mon point de vue, certaines études techniques
importantes et qui peut-être ne devraient pas rester aux
municipalités à faire. Cela devrait être dans une politique
d'encadrement globale.
M. Marcoux: Me permettez-vous une parenthèse?
M. Saintonge: Oui.
M. Marcoux: Les petites municipalités, à ce
compte-là, je pense, n'auront jamais le personnel pour répondre
à ce type de besoin. C'est pour ça que lorsqu'ils vont vouloir
réaliser les travaux, ils feront toujours appel à de l'expertise
extérieure et ce sont des frais admissibles. Je crois que si on attend
le jour où les petites municipalités auront chacune un
aménagiste, un biologiste et un ingénieur...
M. Saintonge: Non, ce n'est pas ça que je veux dire. C'est
bien évident qu'il n'y aura pas une petite municipalité qui va
avoir ça. Mais, l'important dans toute cette situation, ce que j'ai
voulu dire dans tout ce débat depuis le début, j'ai simplement
dit: considérant l'état d'avancement des travaux au niveau de la
dépollution des eaux, considérant la capacité de
réalisation des travaux, on a beau mentionner que dans le cas de la
rivière Saint-François et de la rivière Magog, on ne parle
pas de toute l'Estrie, M. le ministre, dans le projet qu'ils nous ont
présenté. On parlait de Sherbrooke. Ce n'est pas bien
compliqué. Si j'ai compris leur présentation, les
aménagements qu'ils veulent faire, les structures qu'ils veulent mettre
en place, ce n'est pas sur une distance de 500 milles, cette affaire-là.
C'est sur une assez courte distance d'intervention.
M. Ouellette: La ville de Sherbrooke ne dépollue pas ses
eaux, actuellement.
M. Saintonge: Non, mais il reste quand même qu'à des
endroits où, aujourd'hui, ils peuvent se baigner le taux de coliformes,
qui est important, a diminué de façon très sensible, de
telle sorte qu'on permette la baignade. J'imagine que ce n'est pas à
deux pieds de là que la ville de Sherbrooke envoit ses égouts
dans la rivière Saint-François. Je ne suis peut-être pas
très intelligent, je ne suis pas un gros connaisseur en environnement,
mais j'imagine que ce n'est pas comme ça que ça marche. Si on a
réussi à diminuer le taux de coliformes dans l'eau dans ce
coin-là pour permettre la réouverture d'une plage après
quelques années de travaux, c'est parce qu'il s'est passé quelque
chose et qu'on ne déverse plus dans la rivière ce qu'on y
déversait auparavant. Cela m'apparaît bien clair, mais c'est dans
le coin de Sherbrooke.
Ce que j'ai voulu dire principalement, si on regarde le niveau actuel
des choses, avec le projet de loi 6 par lequel on veut amener les
municipalités à faire des interventions, je ne présume pas
que les municipalités ne sont pas compétentes, ne sont pas assez
intelligentes pour être capables de regarder les choses en face. Ce
que je dis, c'est qu'au niveau d'une intervention en matière
d'assainissement des eaux il y a l'assainissement municipal, agricole,
industriel, on s'en vient là-dedans. Je vous dis que ce n'est pas demain
matin la veille que ça va être dépollué partout. Je
n'ai jamais dit, dans tous les débats qu'on a faits jusqu'à
maintenant, d'attendre que toutes les municipalités aient réussi
à mettre en place un système d'assainissement des eaux
usées pour commencer à regarder pour aménager les
rives.
Ce n'est pas ça que j'ai dit, pas plus que j'ai dit: Attendons
qu'on ait toutes les solutions à la pollution agricole, attendons
d'avoir toutes les solutions à la pollution industrielle, qu'on ait
réglé tout ça pour faire l'aménagement des rives.
Je n'ai pas dit ça, je n'ai jamais dit ça. J'ai dit simplement
qu'au niveau de la loi il faut distinguer certaines choses, d'après ce
que j'ai pu comprendre des débats. Ce que j'ai pu comprendre des
débats, finalement, c'est qu'au niveau de Berges neuves, quand le
ministre vient nous dire qu'il englobe tout ça dans le même
pétrin, on va aller enlever des pneus, des vieux radiateurs, des
râteaux, n'importe quoi dans l'eau. C'est sûr, ça ne prend
pas Berges neuves pour faire ça, ça ne prend pas le projet de loi
6 pour permettre à une municipalité d'aller nettoyer des eaux;
ça s'est fait ailleurs, dans certaines circonstances. Les
municipalités n'étaient pas dans l'illégalité. Dans
le coin de Sherbrooke, sur la rivière Saint-François, j'imagine
qu'ils ont dû enlever un peu d'affaires dans les eaux avant d'arriver
à ça.
M. Oueilette: Ce ne sont pas les municipalités qui ont
fait ça, ce sont des groupes, des individus qui, eux, n'étaient
pas barrés par la loi.
M. Saintonge: Au niveau municipal, je ne pense pas
qu'actuellement des groupes, ou même une municipalité, qui
voudraient faire certains travaux au niveau des eaux puissent être
empêchés de faire ça complètement. Il y a
peut-être des éclaircissements à apporter.
Là, on parle d'un cas particulier. On parle de nettoyer les
rives; ça, c'est une chose. Mais quand on nettoie les rives, la
Fédération québécoise de la faune - même
FAPEL a repris ça, je ne me souviens pas si SVP l'a souligné...
Dans ces cas, au niveau du nettoyage des rives, il y a des arbres là
aussi, il y a certains éléments naturels qui sont là,
qu'on peut enlever, nettoyer tout ça. Mais si on enlève tout
ça, ça peut détruire, au niveau faunique, certains
aménagements existants. C'est là qu'on disait, au niveau de la
Loi sur la protection des habitats fauniques, que c'était important
d'arriver, éventuellement, à une situation qui permettrait une
intervention éclairée.
Il est sûr que, s'il y avait une Loi sur la protection des
habitats fauniques actuellement, si le ministre du Loisir, de la Chasse et de
la Pêche avait finalement présenté son projet, on pourrait,
dans un cadre d'intervention au niveau du nettoyage des rives, respecter
certaines données fondamentales que les environnementaux veulent qu'on
respecte. Quand on parle de ça, on parle des groupes de pression dans ce
sens.
Le ministre nous dit qu'il y a de l'érosion, que c'est important
d'assurer un reboisement parce que ça s'est fait d'une certaine
façon. À un moment donné, l'érosion peut être
une cause de pollution; il faut faire des travaux, entre autres, au niveau de
l'encadrement forestier. C'est nécessaire, c'est ce qu'il nous a dit
tantôt. Là-dessus, je vais vous référer à
"Politique d'encadrement forestier des lacs et cours d'eau du Québec",
publiée par le Conseil consultatif de l'environnement, gouvernement du
Québec, en décembre 1982. Il y a une lettre au ministre, M.
Adrien Oueilette, ministère de l'Environnement, en date du 13
décembre 1982. (21 h 30)
On lit, à la page 141 - je veux citer juste certains points
globalement, comme idée globale sur les conclusions et les
recommandations - "Pour le conseil, une politique d'encadrement forestier des
lacs et cours d'eau du Québec méridional s'impose à
brève échéance. "Comme préalable à la mise
en place d'une politique d'encadrement forestier, il semble primordial au
conseil que tous les utilisateurs du territoire, privé et public, en
viennent à adopter le bassin versant comme l'unité de base
fonctionnelle. Le bassin et le versant, ou l'eau et la forêt, doivent
être considérés comme un seul écosystème
global à gérer plutôt que deux entités à
exploiter isolément et en continuelle opposition. Le découpage du
Québec méridional en bassin versant apparaît donc comme une
opération environnementale qui doit être reprise par le
ministère avec tous les partenaires socio-économiques et
politiques. Pour le conseil, il est primordial que la population participe
à bien définir la superficie hydrographique qui
l'intéresse et à laquelle elle s'identifie ou peut s'identifier
à l'avenir. "
Un peu plus loin, on dit: "Par ailleurs, les grands usages que l'on fait
ou entend réserver aux divers bassins versants vont déterminer
dans une certaine mesure l'encadrement forestier requis pour assurer notamment
la qualité et la quantité de l'eau au niveau du bassin. Pour une
grande superficie du Québec, un macrozonage sylvicole, faunique, de
villégiature, agricole et urbain existe déjà; il convient
de le revoir en détail dans le cadre de la vaste opération
d'aménagement menée présentement par les
municipalités régionales de comté. Mais quels que
soient les usages prioritaires du territoire, le conseil croit qu'un minimum
d'encadrement forestier, tant général qu'immédiat, doit
être maintenu ou restauré. "
À la page 145: "Au niveau supramunicipal et municipal, la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme permet la venue de structures
administratives aptes à assumer la mise en place d'une politique
d'encadrement forestier des lacs et cours d'eau. Le moment paraît donc
venu que le gouvernement communique aux MRC et aux municipalités
l'essentiel d'une politique d'encadrement forestier. "Toutefois, au niveau
provincial, une certaine réforme est requise. Une politique
d'encadrement forestier général et immédiat des plans
d'eau concerne pratiquement tous les bassins versants du Québec dans
lesquels oeuvrent présentement plusieurs ministères et agences
gouvernementales. Pour assurer le succès d'une telle politique à
moyen et très long terme, le conseil estime qu'il faille
reconnaître au niveau provincial un coordonnateur principal. À son
avis, le ministère de l'Environnement devrait être le premier
responsable au Québec de l'élaboration d'une politique
d'encadrement forestier. " On parle de coordonner et de stimuler les
collègues du ministre qui sont en jeu et on mentionne différents
ministères concernés dans différents domaines.
Je pense que c'est cela qui est important. Je regarde ce que le ministre
nous dit et ce que je déplore dans tout ce phénomène,
quand je parle d'urgence... Pourquoi l'urgence, tout de suite, de partir et de
dire à des municipalités du Québec: On met un programme en
place, c'est Berges neuves. On lui donne une belle promotion et on dit aux
villes: Mes amis, - maintenant, venez-vous-en. Il y en a 1550
municipalités au Québec. Venez-vous-en, on fait de
l'aménagement. Dans certains coins, il y a de l'érosion. Cela
contribue à la pollution des lacs et des cours d'eau. Il faut corriger
cela. Cela nous prend un encadrement forestier. Il faut protéger les
habitats fauniques en même temps. On va émettre des normes. Mais
tout le monde s'en va de son bord.
Quand je dis que tout le monde s'en va de son côté, c'est
la façon suivante d'opérer. Avec le programme Berges neuves, au
niveau d'interventions nécessaires parfois dans les grands bassins, j'ai
l'impression que cela va prendre - et c'est ce que les biologistes ont dit -
une certaine unité d'intervention. Cela prend une coordination des
interventions pour assurer, à différentes phases, qu'on fasse les
travaux dans le bon ordre et qu'on implique une suite aux travaux. Ce n'est pas
chacune des municipalités du Québec qui va décider
d"'embarquer" ou pas dans un programme, à un moment donné.
Le ministère de l'Environnement devrait avoir une politique
d'encadrement forestier des lacs et des cours d'eau et devrait aussi faire en
sorte qu'on arrive avec une loi sur la protection des habitats fauniques, par
l'entremise de son confrère du MLCP. Il faudrait que le ministre de
l'Environnement arrive avec une politique d'aménagement des rives
clairement établie, pour faire en sorte que l'ensemble des
municipalités puisse se rendre compte dans quel cadre il devrait
oeuvrer, d'une part. Le ministre pourrait jouer son rôle de coordonnateur
et dire: On commence par le commencement. Ce qui est important dans tel bassin,
les travaux se réalisent là et on va arriver à certains
autres endroits ultérieurement. C'est ce que je vois comme politique qui
serait orientée d'une façon positive.
Quand je vous dis de le remettre, je ne vous dis pas de !e remettre aux
calendes grecques. Donnez-nous donc la politique des habitats fauniques que
vous avez promise au milieu depuis longtemps par le MLCP. Apportez votre
politique d'encadrement forestier, dont on vous dit que c'est urgent depuis
1982. Apportez la protection du littoral, la protection des rives, une loi
là-dessus, et après vous amènerez votre loi 6, Berges
neuves, et vous ferez en sorte que les municipalités du Québec,
à tour de rôle et suivant un échéancier fonctionnel
précis, mais continuel aussi et dans une ligne progressive de
pensée, viennent faire des interventions.
C'est le but de ce que je veux faire comprendre dans le cadre de ce
débat. C'est dans ce sens que je dis qu'on met la charrue avant les
boeufs. C'est dans ce sens que je le dis. La dépollution des eaux est
avancée, d'une certaine façon, mais pas au point de dire que,
dans deux ans -j'ai hâte de voir cela - 77% des eaux du Québec
vont être dépolluées.
M. le ministre, dans mon comté, le comté de Laprairie, en
1980, on devait avoir le Plattsburgh québécois. C'est votre
prédécesseur qui avait dit cela après les
élections, en 1977 ou 1978, au début de son programme. Dans deux
ans, en 1980, 1981 au plus tard, on devait avoir le Plattsburgh
québécois à Laprairie. C'était beau, cela! Cela a
fait la première page de la Presse en 1981, au mois de février,
juste avant les élections. Nous sommes exactement le mardi 19 mars 1985,
cela fait plus de cinq ans, et je vous jure une chose, le Plattsburgh
québécois, il n'est pas à Laprairie et il n'arrivera pas
là demain matin.
Je parlais, pas plus tard qu'aujourd'hui, avec des gens directement
concernés par toute la question de l'assainissement des eaux dans ce
coin-là et, les réponses, on ne les a pas. Dans combien de temps
cela va-t-il fonctionner? Je ne le sais pas. Tout ce que je sais de
l'assainissement des eaux, tout
ce que je peux vous dire... On parle de politiques au niveau de
l'incitation, mais, au niveau des municipalités, on permettra à
celles-ci de bénéficier d'une surprime; 90%, en moyenne. Cela
finit en mars 1986. Le ministre va-t-il prolonger cette date? Le ministre ne le
sait pas, mais il reste que le milieu municipal pose la question, les
ingénieurs ont posé la question, tout le monde, dans ce domaine,
se demande ce qui va arriver avec cela. Qu'est-ce qu'on fait? Est-ce que cette
fameuse politique d'incitation et la prime à
l'accélération vont être portées plus loin? Est-ce
qu'on va permettre aux municipalités qui n'ont pas pu commencer des
travaux parce qu'elles ont jugé, dans certaines circonstances, qu'il
était préférable d'attendre, de pouvoir en profiter? On ne
le sait pas. Est-ce que les coûts d'augmentation que les
municipalités vont avoir à subir pour la mise en place des
structures d'assainissement des eaux, le ministère de l'Environnement va
les subventionner au même montant?
À Laprairie, sur le bassin de Laprairie, le coût potentiel
était de 40 000 000 $; il est rendu à 60 000 000 $. Les
municipalités ont envoyé une résolution au ministre pour
demander ce qui arrivait avec cela, comment cela marchait. Allez-vous accepter
de subventionner les 60 000 000 $ au lieu des 40 000 000 $? Les coûts ont
augmenté. C'est passé de 40 000 000 $ à 60 000 000 $.
M. Ouellette: On a mis 90% au lieu de 80%.
M. Saintonge: Jusqu'à 60 000 000 $? M. Ouellette:
Jusqu'au coût réel.
M. Saintonge: Jusqu'au coût global, jusqu'au bout. Elles se
posent la question; elles ne le savent pas.
M. Ouellette: Je ne vois pas pourquoi elles se posent la
question, le programme est assez clair quand même. On me dit que c'est 51
000 000 $.
M. Saintonge: À Laprairie? En tout cas, leurs chiffres
sont peut-être de 51 000 000 $. Vous avez peut-être des
données plus précises; moi, j'ai la résolution du conseil
qui parle de 60 000 000 $♦ Je parlais à quelqu'un qui est dans le
domaine, aujourd'hui, qui, globalement, chiffrait cela à 60 000 000 $.
C'est peut-être un peu moins; tant mieux si c'est moins,
M. Ouellette: 90% de cela.
M. Saintonge: Ce sont quand même des points que je voulais
mentionner. Ce n'est pas grave, c'est seulement de l'argent.
M. Ouellette: Je n'ai pas dit que ce n'est pas grave. C'est
clair, le programme est là et le programme est très clair en soi.
Il a été appliqué uniformément et on fonctionne au
pourcentage des coûts.
M. Saintonge: Tant mieux si cela va être aussi aisé.
Ce sont des questions qu'on a posées et auxquelles on me dit ne pas
avoir eu de réponse. Je trouve cela drôle. Ce sont peut-être
des gens qui n'ont pas entendu les représentations du ministre. Je suis
content. Je transmettrai cela aux gens de mon milieu qui m'ont posé la
question et cela me fera bien plaisir. Vous comprenez dans quel cadre
d'intervention j'ai voulu procéder dans ce projet de loi. C'est cela que
j'ai voulu mentionner et ce n'est pas la question, comme le ministre des
Affaires municipales l'a dit, de politique d'attentisme. Ce n'est pas une
question, comme le ministre de l'Environnement l'a mentionné, qu'on
pense que les gens du monde municipal ne sont pas intelligents et n'ont pas la
capacité de faire cela, pas du tout.
La question est claire et simple. Ne vous servez pas d'exemples
particuliers comme la question de la rivière Saint-François, dans
le coin de Sherbrooke, où ce n'est pas sur toute la distance du bassin,
mais dans le coin de Sherbrooke que sont concentrés les
aménagements qu'on veut. C'est dans ce sens que je dis que, d'une
certaine façon, votre programme est discrétionnaire. Ce sont des
municipalités comme cela qui sont avancées dans leurs travaux,
qui sont rendues à une certaine phase et qui vont pouvoir profiter du
programme Berges neuves qui s'échelonne sur une période de trois
ans, mais celles qui ne sont pas rendues là ne pourront pas
bénéficier au même point des subventions, parce qu'elles ne
sont pas aptes à commencer à faire certains aménagements
ou ne se sentiront peut-être pas aptes à commencer certains
travaux parce qu'elles vont plutôt être concernées par toute
la question de la mise en place de la dépollution comme telle. Elles en
sont rendues à cette phase.
Qu'on se comprenne bien, je ne veux pas dire qu'il faille
pénaliser des gens qui ont pris de l'avance, pas du tout. Ceux qui ont
été capables depuis longtemps et dont un comité s'est
chargé de cela. Dans le cadre de ce programme, le comité CHARMES,
il faut regarder qui est là-dedans. Ce ne sont pas des deux de pique qui
sont là; ce sont des gens qui ont des compétences
extraordinaires, qui ont été regroupés dans le cadre de
ces études, dans le cadre des groupes d'intervention, et cela a pris un
certain nombre d'années à amener à déboucher tout
ce problème.
Dans ce sens-là, c'étaient mes interrogations, à la
lumière des interventions
qu'on a eues, par rapport à certains groupes qui sont
préoccupés d'une certaine façon par la protection du
littoral, certains groupes qui sont préoccupés par la protection
des habitats fauniques, certains groupes qui ont parlé, par exemple, de
l'aménagement forestier, qui sont préoccupés par la
pollution qui existe actuellement dans tout ce domaine et qui se demandent
quelle est la priorité. Je pense que c'est cela, c'est ce que j'ai dit,
c'est ce que j'ai répété. Ce n'est pas de dire qu'on
attendra que l'eau soit complètement dépolluée et
qu'après on aménagera. Ce n'est pas d'attendre, s'il y a de
l'érosion, s'il y a des problèmes causés par
l'érosion, qu'on arrive à faire des travaux.
C'est dans le cadre de l'assainissement des eaux; je suis d'accord avec
vous. Si c'est si grave que cela, comme vous le mentionnez, si fondamental de
faire des interventions pour éviter des questions d'érosion qui,
éventuellement, amènent une pollution des eaux plus grande,
comment se fait-il que le ministre n'identifie pas les endroits prioritaires
d'intervention, où c'est nécessaire que les municipalités
interviennent, où c'est nécessaire que le gouvernement
intervienne pour faire des corrections utiles non pas arbitrairement, mais par
des expertises? C'est cela qui est dit dans ce programme. Ce n'est pas les
libéraux qui l'ont dit, c'est le Conseil consultatif de
l'environnement.
J'interprète peut-être mal les choses, vous allez me dire
cela. Je ne le pense pas. On parle de la nécessité d'en arriver
à un bassin et je vous ferai remarquer que l'Association des biologistes
du Québec a dit cela aussi, que l'intervention au niveau des bassins
était essentielle. À ce moment-là, si cela se fait,
ça prend un leader, ça prend quelqu'un qui va décider
où les travaux doivent se faire en priorité et il ne faut pas
laisser à chacune des municipalités, à un moment
donné, le soin de poser sa candidature ou non au programme. C'est cela
qui va arriver. Je ne comprends pas votre attitude. Si vous pouvez
m'éclairer, je vais l'apprécier grandement.
Le Président (M. Marquis): Mme la députée de
Chomedey.
Mme Lise Bacon
Mme Bacon: Merci, M. le Président. Je remarque la
nervosité du ministre de l'Environnement qui fait que... Non, il manque
un peu de sérénité par rapport au débat qu'on a
l'habitude d'avoir en cette commission parlementaire, M. le Président.
C'est peut-être le fait que... Cela me fait penser au titre "Moment
sombre en assainissement des eaux", qui est une déclaration du ministre
lui-même, en janvier dernier. C'est peut-être cela qui le
dérange un peu, qui le rend nerveux. Il va même jusqu'à
dire, dans cet article, qu'il est pensable de devoir s'approvisionner en
territoire américain au cours de l'année 1986. Il y a
énormément de problèmes au niveau des matériaux, au
niveau de la main-d'oeuvre, du roulement, au niveau de son personnel. Cela le
dérange aussi. Alors, c'est peut-être tout cela qui fait qu'il est
un petit peu nerveux, qu'il connaît des moments sombres encore ce
soir.
M. Ouellette: Je ne comprends pas vos allusions.
Mme Bacon: Je ne l'invente pas, il est là. Afin
qu'il...
M. Ouellette: Oui, mais c'est un article de journal. Ce qu'a dit
le journaliste, je ne le sais pas.
Mme Bacon:... ne brise pas un peu les paroles ou le message que
je voudrais livrer, je pense que je vais m'en tenir à certaines notes
que j'avais d'ailleurs préparées, si on les rapporte par la
suite. Même un an après, j'aurai quand même la preuve de ce
que j'ai dit.
Il faut, évidemment, comprendre que le projet de loi que nous
avons devant nous et qui est un peu poussé, je dois dire, pour
l'adoption... Je n'ai qu'à penser à décembre dernier,
alors que, malheureusement, je devais assister - ce n'est pas
l'événement qui est malheureux - à Washington à un
colloque sur les pluies acides. On s'était informé, à ce
moment-là, mon collègue, votre prédécesseur, M. le
Président, et moi, quant à la possibilité que le projet de
loi 6 soit déposé en Chambre pour étude. On avait dit:
Non, non, non, vous pouvez faire votre voyage; il n'y a pas de problème.
Or, pendant le voyage à Washington, mon collègue de Laprairie a
dû prendre la relève et faire le nécessaire, avec certains
autres collègues, pour être présent au moment de ces
débats sur le projet de loi 6. Ce soir, on nous arrive très
rapidement... Ce ne devait pas être l'étude du projet de loi 6, ce
soir. On ne nous avait pas mentionné cela la semaine dernière. On
devait continuer les engagements financiers au cours de cette semaine. On
n'avait pas parlé du projet de loi 6. On arrive, ce soir, très
rapidement avec ce projet de loi. (21 h 45)
II est évident que ce projet de loi comporte un enjeu important.
L'enjeu, c'est un enjeu financier. II ne faut pas se le cacher. Ce programme
sera certainement un prolongement du programme d'assainissement des eaux. On
sait que le programme d'assainissement des eaux risque de prendre une ampleur
considérable et, celui-ci, on veut lui donner aussi une ampleur
considérable. Quand on pense au programme d'assainissement des
eaux, on parle toujours des 4 700 000 000 $. On a oublié que le premier
ministre de l'Environnement mentionnait toujours - on l'appelle l'homme de 6
000 000 000 $ - les 6 000 000 000 $. Je sais tout cela, M. le ministre, mais on
en reste toujours aux 4 700 000 000 $ qui sont quand même répartis
sur une dizaine d'années et financés, comme on le sait, en partie
par le gouvernement du Québec.
L'essentiel de la loi 6 consiste à nettoyer les rives et les
berges de manière que ces rives et ces berges soient rendues accessibles
aux citoyens après la dépollution des cours d'eau. C'est
précisément là que se pose le problème à
savoir que l'opération -j'y reviens, cela peut être de la
redondance, mais je pense que c'est bon de le redire; si cela dérange le
ministre de l'Environnement, il peut quitter pour quelques minutes - qui vise
à dépolluer nos eaux...
M. Ouellette: Madame, j'étais parfaitement silencieux et
même un peu perdu.
Mme Bacon:... est loin d'être terminée. On le sait,
ce n'est pas terminé, on parle de dix ans et cela peut être plus
que cela. Sans que cela soit terminé, le gouvernement s'engage
immédiatement - et je reviens encore là-dessus - et engage les
municipalités dans une vaste opération pour nettoyer les rives et
les berges.
C'est évident que ce projet qui nous est soumis est
intéressant aux yeux des citoyens, du fait que les réalisations
qui découleront de ce projet de. loi seront caractérisées
par une visibilité qui est davantage remarquable que dans
l'opération de l'assainissement des eaux. Cela aussi, on sait que cela
va paraître davantage. Quand on empile les pneus, les
réfrigérateurs, quand on nettoie et qu'on essaie de rebâtir
les rives, cela paraît souvent davantage que quand on fait
l'assainissement des eaux.
On rejoint une autre préoccupation, qui est celle de la mise en
application d'un programme qui est destiné à créer des
emplois - on appelle cela des emplois communautaires - et dont une grande
partie des coûts seront subventionnés par le gouvernement. Seront
également subventionnés par le gouvernement, par le programme
d'accessibilité au milieu aquatique, d'autres types de travaux, c'est
évident. Les équipements de base servant aussi à des fins
de récréation, cela fait partie de tout ce programme. Le
reboisement, on en a parlé beaucoup, l'aménagement des plages,
l'accès aux lacs et, évidemment, aux cours d'eau.
Pour ne pas inquiéter les municipalités du Québec,
le ministre des Affaires municipales nous a déjà fait preuve -
encore ce soir, on en a eu la démonstration - de son optimisme dans le
sens que les surplus qui sont enregistrés par les municipalités
du Québec sont passés en trois ans, vous l'avez
déjà mentionné, de 150 000 000 $ à 389 000 000 $,
si les chiffres sont exacts. Je pense que le ministre veut démontrer,
avec orgueil et il a raison - que la situation financière des
municipalités peut leur permettre de participer à un tel
programme. Il le mentionnait lui-même la semaine dernière,
à l'occasion des rencontres que nous avons faites avec les groupes qui
se sont présentés.
Cet effort collectif de mise en valeur du milieu aquatique risque de
connaître quand même certains ratés, des ratés dans
la mesure où ce programme aura pour effet de renverser une situation de
fait. Comment concevoir que l'on puisse réaliser un tel programme de
façon permanente, de façon durable dans le temps, si
l'opération visant à assainir les eaux n'est même pas
terminée au moins à 80%?
Comme on l'a déjà démontré dans le
passé, de l'aveu même du ministre de l'Environnement, on sait que
le programme d'assainissement des eaux a connu des retards pour plusieurs
raisons. Ces retards sont dans certains cas, à mes yeux, à ce
point insurmontables que la date limite pour les municipalités de se
prévaloir de la prime offerte par le gouvernement dans le cadre du
programme d'assainissement, dont l'échéance demeure le 31 mars
1986, risque tout simplement de tomber si les travaux de réalisation ne
sont pas concrétisés avant cette date. C'est ce qu'on a dit aux
municipalités.
C'est une donnée fondamentale qui a caractérisé une
partie du problème survenu dans le vaste programme d'assainissement des
eaux et qui pourrait se répéter, si de telles offres survenaient,
dans celui de l'amélioration des rives et des berges. Si on
connaît la même situation et qu'on demande aux municipalités
de hâter les travaux, je crois qu'on pourrait connaître les
mêmes problèmes que ceux qu'on a connus dans l'assainissement des
eaux. C'est un peu pour cela qu'on peut retrouver, à certains endroits,
des inquiétudes de la part des municipalités.
L'Opposition a tout de même souligné que le programme
d'épuration des eaux est fort peu avancé; cela, mes
collègues l'ont fait au mois de décembre. Ils ont souligné
aussi que le programme d'assainissement aux niveaux industriel et agricole
restait à faire et cela a été souligné à
plusieurs reprises. Est-il nécessaire de souligner, une fois de plus,
que, depuis le lancement du programme, son coût a constamment
augmenté de sorte que c'est vraiment plus de 6 000 000 000 $? II sera de
11 000 000 000 $ quand cela sera terminé.
L'Opposition - à juste titre, je pense - a demandé
d'où proviendrait tout cet argent. On sait que les coûts
augmentent d'une année à l'autre.
Nous partageons toujours l'objectif qui veut que l'assainissement des
eaux doive être le véritable objectif du gouvernement et
correspondre à un besoin réel - on n'a pas à faire la
preuve de cela - et, conséquemment, un besoin réel pour l'avenir
des générations qui vont nous succéder. C'est pour cela
qu'on le fait. Quant à l'aménagement des rives, on pourra
toujours fixer une priorité après que l'opération visant
à assainir les eaux sera réalisée parce que, avant d'en
arriver aux rives, de faire des travaux d'aménagement des rives et des
travaux de régularisation des niveaux de l'eau, il faut que l'eau soit
quand même assainie. Je pense qu'on doit constater que ce n'est pas la
situation au moment où on veut mettre en application une telle loi,
comme celle qui nous est présentée.
La présentation de ce projet de loi, on doit en conclure qu'elle
constitue une véritable opération, au moins un peu, de maquillage
en faisant croire aux Québécois qu'ils pourront vivre dans un
environnement sain grâce à la mise en valeur du milieu aquatique.
Avant que le programme d'assainissement des eaux soit terminé, l'enjeu
est donc, d'après moi, un aspect logistique davantage
qu'environnemental. Je voudrais signifier que le gouvernement devra être
prudent avant de se lancer dans des vastes opérations et prouver que les
modalités appliquées répondront à une logique de
base qui veut qu'une étape ne survienne pas avant une autre qui lui est
préalable. En matière environnementale, il me semble que la
logique de mise, dans la mesure où on souhaite assainir le milieu
aquatique ou le milieu riverain et également dans la mesure où
l'on souhaite un avenir meilleur qu'on n'aura pas à refaire en raison
d'un manque de logique fondamentale... Cette logique vaut également pour
le programme d'assainissement des eaux. On l'a dit et mon collègue de
Laprairie aussi ne cesse de le rappeler au gouvernement depuis le lancement ou
plus exactement l'accélération des programmes en question.
Il faut se souvenir que, depuis toute cette cascade de signatures de
protocoles d'entente, le ministre est quand même resté silencieux
quant aux réalisations des travaux, sinon pour nous dire qu'il craint
certains aspects du programme. C'est un peu ce qu'il disait dans cet article
que je rapportais tantôt, lors d'une de ses visites au
Saguenay-Lac-Saint-Jean. Bien conscient que les travaux de réalisation
des ouvrages ne pourraient pas atteindre les objectifs prévus, le
gouvernement a choisi d'offrir une prime d'accélération, un
système que les ingénieurs craignent pour l'avenir car, d'ici
à la date limite, il est évident que les travaux devront se
poursuivre è un rythme susceptible de mettre en péril certaines
qualités des travaux. Ce n'est pas pour rien qu'on demande maintenant
qu'il y ait un ingénieur sur place pour les travaux qui ait dix ans
d'expérience. C'est parce qu'il y a certainement eu - et ce sont des
questions qu'il faut se poser - des problèmes dans certains travaux
d'assainissement des eaux pour qu'on demande que ces ingénieurs
d'expérience soient présents.
Encore là, je pense que c'est au nom de la logique que les
ingénieurs ont récemment demandé à Québec de
prolonger la durée du programme. Il me semble qu'en matière
d'assainissement des eaux les ressources en génie conseil ne sont pas
élastiques, on l'a mentionné la semaine dernière. Je pense
que cela doit être pris plus sérieusement que cela ne l'est en ce
moment. Je me rapporte au ministre qui dit qu'il faudra peut-être aller
chercher des talents américains pour compléter certains travaux.
C'est dans le Quotidien, je cite le Quotidien.
Une certaine logique nous conduit à devoir considérer des
chiffres aussi concrets que ceux voulant que les bureaux des ingénieurs
soient en mesure de produire 500 000 000 $ de travaux par année, dans la
mesure où le programme fonctionnerait parfaitement. Dans un programme
aussi vaste et d'une aussi grande ampleur que celui du nettoyage des rives et
des berges, il ne faudrait pas qu'au nom de la qualité de
l'environnement et des travaux à réaliser ce même
gouvernement fixe des objectifs qu'on ne peut atteindre en termes de
réalisations au cours des prochaines années, en raison,
peut-être, d'une mauvaise planification et de certaines
défaillances au niveau de la mise en application du programme.
Personnellement, je souhaiterais que ce volet ou ce prolongement au
programme d'assainissement des eaux soit étudié avec toute la
lucidité et la logique que commande une telle opération et que
les échéances des travaux ne soient pas considérées
sous le seul aspect d'un échéancier politique, mais bien en
fonction de la capacité du milieu à absorber l'ensemble des
opérations devant survenir le long des rives et des berges du
Québec.
Il faudrait aussi qu'une marge de manoeuvre soit laissée
suffisamment grande aux municipalités quant à l'application du
programme. Nous la souhaitons réelle, cette marge de manoeuvre, dans la
mesure où les municipalités pourraient être les
maîtres d'oeuvre du projet, contrairement à la situation
observée dans le cadre du programme d'assainissement des eaux.
Enfin, au chapitre du financement, nous espérons que le
gouvernement fasse preuve de réalisme et puisse être en mesure
d'instaurer un processus d'évaluation des
projets de manière qu'au fil de l'opération les
coûts ne viennent évidemment pas gonfler les factures
prévues dans le cadre de la signature de protocoles d'entente, par
exemple, ou toute autre forme d'entente qui serait paraphée entre le
gouvernement et les municipalités.
Je pense que, faute de mauvais ordre... M. le Président, j'ai
encore la parole?
Le Président (M. Marquis): Oui, Mme la
députée.
Mme Bacon: II faudrait peut-être rappeler à l'ordre
le député de Chambly.
M. Tremblay: J'attendais qu'on ait terminé. M. le
Président, c'est juste que je pense qu'ils sont en train de
réaliser leur projet de 1972. Ils ont de la misère à
suivre un peu, j'ai l'impression.
Mme Bacon: Je pense qu'il y a quand même des
préoccupations que nous avons tous, et la population aussi. Je pense que
les populations qui sont aux prises avec des contentieux à
caractère environnemental le comprennent. C'est
précisément là qu'on devrait avoir une priorité
gouvernementale d'assumer la mise en application des programmes de
manière ordonnée, logique et rationnelle, parce qu'en fin de
compte la pire catastrophe à éviter, ce sera celle de
décourager ou de démotiver les efforts de tous et chacun en vue
d'éliminer les causes réelles des différentes formes de
pollution et cela, jusqu'à ce qu'une majorité de
Québécois soient rendus à ce point sceptiques
vis-à-vis de la cause environnementale qu'ils ne croient plus utile de
consacrer des ressources à cette fin.
On a vu, la semaine dernière, que des gens d'une région
ont consacré des années et des années - on a parlé
de quinze ans - à la cause environnementale et je pense qu'il ne
faudrait pas décourager le reste des régions. Je pense qu'on
devrait aborder ce projet de loi avec toute la logique et la rationalité
qui est nécessaire pour qu'on ne connaisse pas de ratés au cours
de ce programme.
Le Président (M. Marquis): Merci, Mme la
députée de Chomedey. Sur ce, les travaux de la commission sont
ajournés sine die sur l'étude article par article du projet de
loi 6. Cependant, dès demain matin, à 11 heures, la commission se
réunit pour entendre les mémoires sur le projet de loi 13.
(Fin de la séance à 22 heures)