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(Douze heures trente-trois minutes)
La Présidente (Mme Bacon): À l'ordre, s'il vous
plaît! Messieurs, le mandat de cette commission est de procéder
à l'étude du projet de loi 222, projet de loi privé, Loi
concernant le Parc industriel et technologique Québec-Sainte-Foy. Je
demanderais au secrétaire de nous donner le nom des remplacements.
Le Secrétaire: Oui, Mme la Présidente. M. Gagnon
(Champlain) par M. Bertrand (Vanier), M. O'Gallagher (Robert Baldwin) par M.
Doyon (Louis-Hébert).
La Présidente (Mme Bacon): Est-ce que M. Brouillet...
Le Secrétaire: Oui.
La Présidente (Mme Bacon):... remplace quelqu'un?
Le Secrétaire: Non, non, il est membre d'office.
La Présidente (Mme Bacon): Vous êtes membre
d'office, M. Brouillet. Le député de Chauveau, oui, est membre
d'office. Alors, j'inviterais le parrain de ce projet de loi privé 222
à dire quelques mots.
Remarques préliminaires M. Raymond
Brouillet
M. Brouillet: Merci, Mme la Présidente. Alors, MM. les
maires de Québec et de Sainte-Foy, il me fait plaisir de parrainer ce
projet de loi. Depuis déjà plusieurs années, on parle dans
la région de Québec de la nécessité d'un parc
technologique. Le sommet économique de la région est revenu,
à plusieurs reprises, sur ce projet. Je suis tout heureux de voir que
les deux villes majeures de la région ont pris sur elles-mêmes
d'aller de l'avant avec cette idée, ce projet du sommet.
Pour ce faire, elles ont demandé qu'un projet de loi soit
voté pour les habiliter â procéder à la
création d'un parc technologique dans la région de Québec.
Nous savons que, dans la région de Québec, nous disposons de
multiples ressources, tant humaines qu'institutionnelles, pour marquer un pas
vers le développement de la haute technologie, en nous appuyant sur la
quantité de chercheurs que nous avons. Il était temps qu'on
puisse aller de l'avant avec ce projet.
Je suis heureux de parrainer ce projet et j'espère que, dans les
mois à venir, on verra déjà s'organiser la mise en oeuvre
de ce projet qui nous tient tant à coeur, d'un parc technologique pour
la région de Québec. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bacon): M. le ministre? Alors, MM. les
maires, si vous voulez vous présenter, ainsi que ceux qui vous
accompagnent.
M. Pelletier (Jean): Mme la Présidente, je suis Jean
Pelletier, maire de Québec. Je suis accompagné du directeur
général de la ville, M. Jacques Perreault, et du directeur du
contentieux, Me Denis Boutin.
M. Lavoie (Louis-Marie): Bonjour, madame. Louis-Marie Lavoie,
maire de Sainte-Foy. Je suis accompagné du directeur
général, M. Jacques Cloutier, en arrière et du directeur
du contentieux et son adjoint, M. Perron et M. Garon.
La Présidente (Mme Bacon): Est-ce que, MM. les maires,
vous aimeriez présenter les intentions générales de ce
projet de loi?
M. Lavoie: Allez-y, M. Pelletier. M. Jean Pelletier
M. Pelletier: Mme la Présidente, M. le ministre, MM. les
membres de la commission, je pense que M. le député de Chauveau
vient, en bref, d'indiquer quelles sont nos intentions. Il y a eu un sommet
économique. Il y a une prise de conscience que la ville de
Québec, la ville de Sainte-Foy et la communauté urbaine dans son
ensemble devraient être dotées d'un parc technologique. Il y a un
certain nombre d'institutions de recherches qui gravitent autour du CRIQ et de
l'Université Laval. Un consensus dans la région est né sur
une localisation précise, à cheval sur nos deux villes. Nous
avons donc, avec l'appui de la communauté urbaine, convenu d'unir nos
efforts pour travailler en commun à l'élaboration de ce parc
technologique. Je dois dire, en toute équité, qu'il n'y a pas que
le travail des deux administrations municipales qui est en cause. Il y a aussi
le
travail d'un regroupement qui s'appelle le GATIQ, qui est
présidé par M. le recteur de l'université, qui regroupe
chambres de commerce, Société Inter-Port, université, CRIQ
et INRS, qui, eux aussi, de leur côté, ont fait tout un travail
d'analyse et un large consensus est intervenu appuyant le projet. Je veux
remercier M. le ministre des Affaires municipales d'avoir consenti, avec ses
collègues, en dernier temps de session, au moment où tout se
bouscule un peu, de faire en sorte que ce projet de loi puisse -nous
l'espérons - être adopté avant l'ajournement de
Noël.
La Présidente (Mme Bacon): M. le ministre.
M. Louis-Marie Lavoie M. Lavoie: Mme la Présidente-La
Présidente (Mme Bacon): Oui, M. Lavoie.
M. Lavoie:... je ne dirai qu'un mot, si vous me le permettez,
pour dire à la population que c'est quasiment un exemple à
donner, à citer, que deux villes qui, tout en étant en
collaboration, sont, parfois, aussi en concurrence, s'unissent pour
réaliser quelque chose. Puis-je ajouter que, lors d'un colloque qui a eu
lieu à l'Université Laval le 6 décembre dernier,
l'unanimité s'est faite pour appuyer ce projet de parc technologique, le
situer là où nous espérons qu'il soit et pour appuyer nos
deux villes dans les efforts qu'elles faisaient pour réaliser ce
projet?
La Présidente (Mme Bacon): M. le ministre.
M. Alain Marcoux
M. Marcoux: Brièvement, je pourrais commencer par une
boutade. Les deux maires se réjouissent de l'entente qu'il y a eu entre
Sainte-Foy et Québec pour la création de ce parc technologique.
Cela aurait été encore plus beau s'il y avait eu une entente des
quatorze municipalités de la Communauté urbaine de Québec,
mais, puisque nous en sommes là et que vous avez déposé un
projet de loi privé en juin, qui, on s'en souvient -il faut
peut-être faire un petit historique en deux ou trois minutes - au
début de juin dernier ou à la fin de mai, les deux villes
déposaient conjointement ce projet de loi privé et, à ce
moment-là, le ministre de la Science et de la Technologie avait
souhaité qu'il ne soit pas utilisé immédiatement, compte
tenu qu'il comptait élaborer une politique globale de
développement des parcs technologiques au Québec. Or,
récemment, à la suite de l'évolution des projets
précis, des projets concrets de développement de centres de haute
technologie, tant de la part du gouvernement fédéral que du
gouvernement du Québec, et compte tenu, comme vous l'avez
souligné, de l'important colloque qui s'est tenu par le groupe GATIQ
dans lequel sont impliqués très fortement l'Université
Laval, l'INRS, etc., il y a eu un désir plus pressant que ce projet de
loi soit adopté immédiatement pour permettre aux deux
municipalités de concrétiser véritablement cette entente
intermunicipale, soit de créer un parc industriel dont elles seraient
copropriétaires et cogestionnaires.
Je suis heureux que nous ayons pu, même si les décisions
ont été prises au tout début de la semaine de donner suite
à ce projet de loi privé, de se coordonner avec les experts de la
ville de Québec, de la ville de Sainte-Foy et du ministère pour
voir les amendements qui pouvaient être faits au projet initial. Je suis
très heureux, au nom du gouvernement, de concourir à l'adoption
du projet de loi 222 immédiatement, quitte à ce que, s'il y a des
ajustements à adopter dans les mois à venir, au moins les
étapes franchies aujourd'hui permettront de concrétiser une bonne
partie de l'essentiel, probablement, à partir de l'adoption de ce projet
de loi. Voilà, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Mme la Présidente...
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Je veux souhaiter la bienvenue au nom de
l'Opposition et nous sommes heureux de pouvoir tenter de lui donner
satisfaction ce matin, à la dernière limite du temps. Je vais
laisser parler davantage mon confrère de Louis-Hébert qui a suivi
le dossier beaucoup plus à fond que j'ai pu le faire.
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Réjean Doyon
M. Doyon: Merci, Mme la Présidente. Un mot de bienvenue
envers le maire de Sainte-Foy et le maire de Québec, ainsi qu'aux
personnes qui les accompagnent. Je suis extrêmement heureux de voir que,
finalement, nous soyons rendus à l'étape où le projet de
loi, qui est souhaité vivement depuis de nombreux mois par les
principaux intervenants en ce qui concerne l'implantation d'un parc
technologique à Sainte-Foy et Québec puisse voir une
réalisation concrète à ce niveau.
Je signale, Mme la Présidente, que, depuis le 23 octobre - si ma
mémoire est
exacte - apparaît au feuilleton de l'Assemblée ce projet de
loi qui, malheureusement, n'a pu être appelé avant pour une raison
ou pour une autre. Le ministre nous explique qu'on visait à
établir une politique d'ensemble. Je pense que les raisons sont beaucoup
plus terre à terre que cela. On me permettra, rapidement, de les
évoquer. On sait que le ministre de la Science et de la Technologie a
démissionné et que, par voie de conséquence, un certain
nombre de ses projets se sont vus mis au congélateur, au frigo, ce qui
peut avoir dérangé l'échéancier.
Il est dommage que nous n'ayons pas eu tout le temps que
mériterait un tel projet de loi pour en discuter à fond.
L'Opposition concourt actuellement, par son consentement, à ce que ce
projet de loi soit adopté avant la fin de la session. Il s'agit
là, cependant, d'une situation anormale. Si les projets de loi, Mme la
Présidente, étaient présentés au bon moment, en
temps utile, ailleurs qu'aux dernières heures d'une session qui
s'achève, qui expire, on pourrait faire un travail beaucoup plus
à fond, beaucoup plus sérieux et on n'aurait pas à
être saisi, la veille même, d'un document, le projet de loi 222,
que j'ai reçu hier soir et qui, ce matin, est de nouveau
complètement changé, avec de nouveaux articles qui font que le
projet de loi 222 n'est plus du tout le même. Cela met les parlementaires
- il faut le souligner - dans une situation où ils se sentent un peu
bousculés. Ce que nous acceptons, nous, de l'Opposition, c'est de
faciliter l'acceptation du projet de loi sans, cependant, manquer de souligner
qu'il aurait été possible de procéder autrement. Depuis le
23 octobre, tel que je le disais, le député de Chauveau avait
inscrit ce projet de loi au feuilleton de l'Assemblée nationale. On
aurait donc eu tout le loisir pour qu'il soit appelé en temps utile et
qu'on puisse passer le temps nécessaire à son étude, aussi
bien en commission parlementaire qu'à l'Assemblée nationale.
Il est remarquable aussi que les efforts, qui ont été
faits par le milieu pour obtenir ce qu'on recherche, c'est-à-dire un
parc technologique, n'aient pas reçu, dans la pratique, les appuis
gouvernementaux auxquels on est droit de s'attendre. M. le maire de Sainte-Foy
mentionnait tout à l'heure que le GATIQ, c'est-à-dire le Groupe
d'action pour l'avancement technologique et industriel de la région de
Québec, a tenu un colloque extrêmement important, il y a une
quinzaine de jours, à l'Université Laval. Il y avait une centaine
de personnes intéressées à tous les titres au
développement économique de la région de Québec.
Les journalistes ont souligné - je ne peux le passer sous silence
-l'absence de représentants du Parti québécois, du parti
ministériel. Personne d'entre eux n'était là. Personne n'a
jugé bon, compte tenu de l'importance du sujet, d'aller consacrer une
demi-journée, quelques heures, à discuter avec les personnes qui
sont les plus intéressées dans ce domaine et à voir
à ce que les décisions qui se prennent soient dans le meilleur
intérêt de tous. Je m'étonne de cette absence et je la
déplore, tout comme les journalistes ont eu l'occasion de le faire. (12
h 45)
L'accord que donne l'Opposition à la présentation de ce
projet de loi tient aussi à l'imminence d'une annonce qui va être
faite très probablement demain par le gouvernement fédéral
concernant le Centre national d'optique. Il est important que cette annonce
puisse situer géographiquement le centre en question. Si nous
n'agissions pas maintenant, le centre devrait rester quelque part dans les
limbes; ce ne serait pas désirable et ce serait risqué que nous
ayons la possibilité de perdre ce centre.
Il y a aussi de l'inquiétude, M. le Président, en ce qui
concerne les intentions du gouvernement du Québec pour ce qui est de
centres importants de recherche qui sont dans l'air, quelque part, et dont
l'implantation dépend du gouvernement du Québec. Je fais
référence plus particulièrement au centre de recherche sur
la biomasse. On sait qu'actuellement ce centre doit faire l'objet d'une
décision par le gouvernement du Québec d'ici peu de temps. Si on
parle de parc technologique, parce que le parc technologique, c'est le
contenant, il faut parler aussi de contenu. Concernant le contenu, autant il
est important que le Centre national d'optique et de laser s'installe à
Québec, plus particulièrement dans le parc technologique, autant
il est important que le centre de recherche sur la biomasse soit aussi
localisé dans le même parc technologique, parce que, si on ne fait
qu'établir le contenant et qu'on n'a pas de contenu à mettre
dedans, ce sera une coquille vide.
Les inquiétudes que nous avons et qui sont manifestées
aussi par plusieurs intervenants sont des inquiétudes en ce qui a trait
à l'implantation de ce centre de recherche sur la biomasse. Le ministre
de l'Agriculture et député de Lévis faisait, dans une
entrevue récente, des affirmations qui sont inquiétantes à
ce niveau-là, Mme la Présidente. Alors, avec le langage qui lui
est particulier, le ministre de l'Agriculture s'exprimait comme suit dans une
interview à la radio, et la journaliste qui l'interrogeait lui
demandait: Au moment où plusieurs rêvent d'un parc technologique
à Sainte-Foy, le ministre de l'Agriculture, Jean Garon, vante les
mérites du comté de Lévis pour accueillir le Centre de
valorisation de la biomasse. M. Garon trouve logique le site de Lévis
puisque toute l'industrie, prétend-il, agro-alimentaire se trouve sur la
rive sud. Jean Garon - et là on ouvre les guillemets:
"II s'agit de valoriser les fumiers, les déchets alimentaires ou
encore les déchets de carcasses impropres à la consommation
humaine- Je ne vois pas les camions de déchets pénétrer
dans la ville de Québec pour se faire analyser. Je pense qu'il sera plus
facile de faire voyager les rechercheurs que de faire voyager les
déchets. " Le ministre de l'Agriculture, par ces paroles, indique qu'il
est en train de tenter de soustraire au parc technologique
Sainte-Foy-Québec un élément extrêmement important,
qui est le Centre de valorisation de la biomasse.
J'ai eu l'occasion de faire des déclarations à ce sujet et
je le répète ici, en commission parlementaire: il est important
que le parc technologique Sainte-Foy-Québec atteigne rapidement une
masse critique qui va permettre d'attirer les autres industries de pointe, les
autres centres de recherche. Si on procède à un saupoudrage un
peu partout de différents centres de recherche de toute nature, on passe
à côté du parc technologique, parce qu'on ne peut parier
d'un parc technologique si on ne parle pas en même temps d'une
concentration de centres de recherche, d'une concentration d'industries de
pointe et d'industries de haute technologie. Les inquiétudes dont je
fais part, ces préoccupations, sont aussi partagées par certaines
personnes qui sont des observateurs de la scène politique. M. Raymond
Giroux, dans le journal Le Soleil, indiquait, le 8 décembre 1984, le
même genre d'inquiétude dans un article editorial qui s'intitulait
"Saupoudrage ou haute technologie". Je pourrais reprendre les arguments qu'il
élabore dans cet article, mais je ne voudrais pas prendre le temps de la
commission pour le faire. Je pense qu'il est important de souligner la
nécessité qu'il y a d'aller au-delà du contenant, d'aller
au-delà de la structure, d'aller au-delà des possibilités
juridiques de mettre en place un parc. Il faut que, du côté du
gouvernement, nous ayons certaines assurances qu'on va mettre quelque chose de
significatif à l'intérieur de ce parc. Les citations du ministre
de l'Agriculture peuvent nous laisser songeurs jusqu'à un certain point.
J'aimerais bien que, premièrement, le gouvernement reconnaisse que le
parc technologique, s'il veut avoir une vocation réelle, doit avoir un
certain nombre de centres, de laboratoires, d'industries et, en même
temps, que le gouvernement reconnaisse qu'il aurait pu agir en temps utile de
façon que nous ne soyons pas, en toute fin de session, comme je le
disais au début de mon intervention, forcés d'agir à la
vapeur et forcés jusqu'à un certain point, en tant qu'Opposition,
de donner des consentements qui font qu'on procède très
rapidement dans ce domaine sans avoir tout le temps voulu, ce qui tient,
jusqu'à un certain point - je ne le cache pas - l'Opposition en otage
là-dedans. On est pris dans une situation où on ne peut pas
refuser ce consentement-là. Cela va de soi. On est pris en otage. Cela
est mauvais pour le fonctionnement du parlementarisme. Ce n'est pas normal,
pour un projet de loi qui a de la valeur et dont le gouvernement a
l'entière liberté de manoeuvre, d'attendre à la
dernière minute, de nous présenter un projet de loi hier soir et
d'arriver ce matin avec un autre projet de loi où les articles, les uns
après les autres, sont remplacés. Il est possible que ce soit
nécessaire de remplacer ces articles, mais c'est le signe de la
précipitation. Pourquoi est-on obligé d'agir comme cela chaque
fois? Pourquoi est-il nécessaire que l'Opposition soit prise dans cette
situation où elle doit donner son consentement sous peine d'être
accusée d'avoir bloqué le développement économique
de la région de Québec? C'est dommage que nous soyons
obligés de faire cela.
Mme la Présidente, il est important que nous disions certaines
choses. Il est important que nous fassions valoir notre point de vue à
ce sujet-là. Maintenant, après avoir fait ces remarques, Mme la
Présidente, je serais disposé à passer à
l'étude article par article du projet de loi.
Étude détaillée
La Présidente (Mme Bacon): Le préambule: "Attendu
qu'il est dans l'intérêt de la ville de Québec et de la
ville de Sainte-Foy qu'elles puissent poursuivre leur développement
économique".
Des voix: Adopté, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bacon): Article 1.
M. Marcoux: Mme la Présidente, je propose que l'article 1
du projet de loi 222 soit remplacé par le suivant: "1. Malgré
toute disposition inconciliable d'une loi générale ou
spéciale, la ville de Québec et la ville de Sainte-Foy peuvent
conclure une entente dont l'objet est de favoriser l'implantation d'entreprises
à caractère technologique ou d'entreprises qui poursuivent des
activités de recherche et de développement, sur un territoire
appelé "Parc industriel et technologique Québec-Sainte-Foy" et
situé dans les deux villes. "
La Présidente (Mme Bacon): L'amendement est-il
adopté? M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui, Mme la Présidente. J'aimerais savoir de la
part du ministre, quand on indique "sur un territoire appelé Parc
industriel et technologique Québec-Sainte-Foy et situé entre les
deux villes", ce territoire fait-il l'objet d'une définition
quelconque, quelque part?
M. Marcoux: À l'article 4, on donnera le mandat au
gouvernement d'adopter par décret l'étendue du territoire.
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Mme la Présidente, quant à
l'étendue du territoire, c'est le gouvernement qui la fixe par
décret. J'imagine que le ministre fera les consultations utiles avec les
deux municipalités.
M. Marcoux: En trois jours, on n'avait pas le temps de
définir, faire l'arpentage, etc., alors que cela peut être un parc
qui peut partir avec une dimension X et, dans un, deux ou trois ans,
évoluer I une dimension Y. Tout le monde était d'accord que cela
puisse être déterminé dans un décret, à la
suite des consultations de la ville de Sainte-Foy et de la ville de
Québec.
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui. En ce qui concerne le territoire, le ministre
est-il en mesure de nous dire ce qu'il en est de la propriété du
fonds de ce territoire-là qui est envisagé?Vous devez
avoir une idée des terrains qui sont visés. Qu'en est-il de la
propriété du fonds de terrain?
M. Marcoux: Actuellement, des propriétés
appartiennent au gouvernement du Québec sur le territoire
envisagé. Si ma mémoire est bonne, il y en a au gouvernement
fédéral et à l'entreprise privée. Le territoire
sera défini et, une fois défini, les transactions auront lieu
selon les procédures. Si ce sont des propriétés du
gouvernement du Québec, elles pourront être
transférées à partir des terrains qui appartiennent
à la Société immobilière du Québec, de par
le rôle que joue le ministère des Transports dans
l'aliénation de biens du gouvernement; la même chose pour le
gouvernement fédéral. Pour les territoires privés, ils
pourront être acquis par la corporation.
M. Doyon: En ce qui concerne les terrains qui appartiennent au
gouvernement du Québec et qui sont en forte proportion là-dedans,
si je comprends bien, le ministre est-il prêt à dire dès
maintenant que ce transfert-là se fera à titre gratuit, sans
compensation, pour permettre l'implantation du parc?
M. Marcoux: Je ne peux pas le dire aujourd'hui.
M. Doyon: Est-ce une possibilité que vous êtes
prêt à envisager?
M. Marcoux: Je ne peux pas le dire aujourd'hui.
La Présidente (Mme Bacon): Est-ce que l'amendement
à l'article 1 est adopté?
M. Doyon: Adopté.
La Présidente (Mme Bacon): Adopté. L'article
1...
M. Marcoux: Article 2, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bacon):... tel qu'amendé est-il
adopté?
M. Marcoux: Adopté. M. Doyon: Adopté.
La Présidente (Mme Bacon): Adopté. Article 2?
M. Marcoux: L'article 2 du projet de loi 222 est remplacé
par le suivant: "2. L'entente est régie par les articles 468 à
469. 1 de la Loi sur les cités et villes (L. R. Q., chapitre C-19),
compte tenu des adaptations nécessaires. "Toutefois "1° l'entente ne
peut prévoir un autre mode de fonctionnement que celui de la
régie întermunicipale; "2° malgré l'article 468. 16 de
cette loi, les villes peuvent choisir un ou plusieurs
délégués qui ne sont pas membres de leur conseil, pourvu
que ces délégués ne forment pas la majorité des
membres du conseil d'administration de la régie. "
La Présidente (Mme Bacon): Est-ce que l'amendement
à l'article 2 est adopté, M. le député de
Louis-Hébert?
M. Doyon: Oui. En ce qui concerne la modification que l'on a par
rapport à ce que l'on avait comme projet de loi qui était une
corporation, est-ce que le ministre pourrait élaborer sur les raisons
qui... ?
M. Marcoux: C'est que nous avons préféré
procéder autant que possible dans le cadre des lois existantes qui
permettent la création de régies intermunicipales. Or, les
régies intermunicipales ne sont composées que de membres des
conseils municipaux. Alors, là, il était utile, compte tenu de la
nature du projet et parce que c'est un parc industriel intermunicipal, qu'il
puisse y avoir des experts du milieu technologique, etc., de
l'Université Laval ou d'autres groupes dans ce conseil d'administration.
C'est pourquoi
nous permettons que, minoritairement, il puisse y avoir d'autres membres
que des membres des deux conseils.
M. Doyon: C'est très sage de prévoir qu'à
cette régie intermunicipale il puisse y avoir des gens qui sont
intéressés depuis assez longtemps à l'implantation d'un
parc technologique. Je pense aux participants au GATIQ, c'est-à-dire au
Groupe d'action pour l'avancement technologique et industrielle de la
région de Québec. Je pense qu'il est nécessaire que ces
gens-là puissent se retrouver quelque part au sein de la régie
intermunicipale. Je me réjouis de voir que cette possibilité est
offerte.
D'un autre côté, en ce qui concerne les pouvoirs de cette
régie intermunicipale, est-ce que le ministre pourrait me dire si cette
régie intermunicipale permettra, si besoin est, de procéder
à l'expropriation et à l'acquisition de terrains?
M. Marcoux: Oui.
M. Doyon: En vertu des articles qui régissent le
fonctionnement des régies intermunicipales?
M. Marcoux: Oui.
La Présidente (Mme Bacon): Alors, l'amendement à
l'article 2 est adopté?
M. Doyon: Adopté. M. Marcoux: Adopté.
La Présidente (Mme Bacon): Adopté. L'article 2 tel
qu'amendé est-il adopté?
M. Marcoux: Oui.
La Présidente (Mme Bacon): Adapté. Article 3?
M. Marcoux: L'article 3 du projet de loi 222 est remplacé
par le suivant: "3. Aux fins de l'entente, la Loi sur les immeubles industriels
municipaux (1984, chapitre 10) s'applique, compte tenu des adaptations
nécessaires, à la régie intermunicipale constituée
aux fins de la présente loi. "Cependant, malgré l'article 1 de la
loi mentionnée au premier alinéa, c'est dans l'entente qu'est
fixé le montant que la régie peut dépenser aux fins de
cette loi et l'entente et le règlement qui l'autorise ne sont pas pour
autant soumis à l'approbation des personnes habiles à voter sur
un règlement d'emprunt dans la ville. 1'
La Présidente (Mme Bacon): Est-ce que l'amendement
à l'article 3 est adopté?
M. Doyon: Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer...
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon:... la raison d'être de cette disposition
législative ici? Je comprends qu'il vient de nous la lire, mais j'aurais
besoin de ses explications.
La Présidente (Mme Bacon): M. le ministre.
M. Marcoux: Vous savez que les règlements d'emprunt dans
la ville de Québec ne sont pas assujettis à l'approbation de la
population. Il n'y a pas de référendum possible sur les
règlements d'emprunt de la ville de Québec, selon la charte de la
ville de Québec, alors que, pour Sainte-Foy, les règlements
d'emprunt que la ville de Sainte-Foy pourrait être amenée à
voter pour financer des achats de terrains ou autres, si nous n'amendions la
loi, devraient être assujettis à la procédure
référendaire, etc. Alors, nous voulons harmoniser à ce
titre-là la gestion qui peut être faite du parc.
M. Doyon: Et à ce moment-là...
M. Marcoux: Comme dans le paiement des infrastructures pour un
tel parc, il est possible de penser que, comme il est fort probable que
l'entente sur les infrastructures industrielles entre le gouvernement
fédéral et le gouvernement du Québec sera signée
bientôt... On sait que pour les infrastructures dans un parc industriel,
normalement, la très large part est subventionnée par les
gouvernements supérieurs et probablement peut-être dans cette
entente. Â ce moment-là, il n'y a pas d'inconvénient
à ce qu'il n'y ait pas de procédure référendaire
s'il y a un règlement d'emprunt d'adopté par la ville de
Sainte-Foy à cette fin. De toute façon, la procédure
référendaire ne s'applique pas pour un tel type de
règlement d'emprunt pour la ville de Québec
déjà.
M. Doyon: Adopté.
La Présidente (Mme Bacon): L'amendement est adopté.
L'article 3 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Doyon: Adopté.
La Présidente (Mme Bacon): Adopté. Article 4? M. le
ministre.
M. Marcoux: L'article 4 du projet de loi 222 est remplacé
par le suivant: "Le gouvernement détermine par décret les limites
du territoire mentionné à l'article 1. Ce décret est
publié à la Gazette officielle du Québec. "
La Présidente (Mme Bacon): Est-ce que l'amendement est
adopté? M. le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Là-dessus, Mme la Présidente, tel que
l'exprimait le député de Laprairie tout à l'heure, le
ministre s'engage à ce que les consultations nécessaires soient
faites, en temps utile, pour que le décret puisse correspondre aux
besoins et aux désirs des municipalités et des villes, et aussi
aux besoins du parc technologique.
M. Marcoux: Je peux vous donner cette assurance.
M. Doyon: Dès maintenant, je pense que le ministre devrait
faire le nécessaire, parce que, quand on parle d'un parc, ce
parc-là doit être continu, c'est-à-dire s'étendre
sur une portion de territoire qui n'est pas interrompue par de l'habitation ou
quelque chose comme ça.
M. Tremblay: M. le député de Louis-Hébert,
si vous continuez à parler, on va être obligé d'ajourner
sans adopter la loi.
M. Doyon: Monsieur, on ajournera...
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Chambly.
M. Doyon: Est-ce que vous avez quelque chose à dire?
M. Tremblay: Non.
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci. Est-ce que ça valait la peine qu'il
intervienne, Mme la Présidente? Je disais qu'il est important de
prévoir, de façon qu'on ne se retrouve pas avec un territoire qui
puisse être interrompu et de garder des terrains en réserve. Si
ça prend une banque ou quelque chose comme ça, il faudrait y
penser dès maintenant.
La Présidente (Mme Bacon): Est-ce que l'amendement
à l'article 4 est adopté?
M. Doyon: Adopté.
La Présidente (Mme Bacon): Est-ce que l'article 4 tel
qu'amendé est adopté?
M. Doyon: Adopté.
M. Marcoux: L'article 5...
La Présidente (Mme Bacon): Article 5.
M. Marcoux:... du projet de loi 222 est remplacé par le
suivant: "5. La présente loi a effet indépendamment des
dispositions des articles 2 et 7 à 15 de la Loi constitutionnelle de
1982 (annexe B de la Loi sur le Canada, chapitre 11 du recueil des lois du
Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982). "
La Présidente (Mme Bacon): Est-ce que l'amendement
à l'article 5 est adopté?
M. Doyon: Sur division.
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Je remarque, Mme la Présidente, que, dans le
projet de loi soumis par les villes, on n'avait pas un tel article. Est-ce que
cet article-là agrée aux villes? Vous avez consenti, après
des représentations, j'imagine, du gouvernement ou quoi?
La Présidente (Mme Bacon): M. le maire de Sainte-Foy.
M. Lavoie: Voici, si vous me permettez: hier, les contentieux des
deux villes se sont rencontrés; ils se sont rencontrés ce matin.
Je pense qu'ils ont rencontré également les gens du contentieux
du ministère des Affaires municipales. C'est le fruit d'un consensus qui
vous est présenté ce matin.
La Présidente (Mme Bacon): Est-ce que vous ajoutez quelque
chose, M. le maire de la ville de Québec?
M. Pelletier: Mme la Présidente, cela va de soi - le
ministre a indiqué son ouverture à cet égard - que
ça va nous permettre de faire un premier pas. Je suis heureux de savoir
que le ministre ne ferme pas la porte à certains amendements qui
pourraient ultérieurement être apportés au projet de loi
qui sera adopté dans sa forme actuelle. Cela semble bien, mais, à
l'usage, on verra. On s'ajustera. Je pense bien que ce n'est pas une loi qui,
dans notre pensée à nous, est absolument finale,
définitive pour les vingt prochaines années. Cela va nous
permettre de partir et c'est cela qui était important.
La Présidente (Mme Bacon): Est-ce que l'amendement
à l'article 5 est adopté?
M. Doyon: Sur division.
La Présidente (Mme Bacon): Est-ce que l'article 5 tel
qu'amendé est adopté?
M. Doyon: Sur division.
La Présidente (Mme Bacon): Article 6.
M. Marcoux: L'article 6 du projet de loi 222 est
supprimé.
M. Doyon: La suppression de cet article, Mme la
Présidente, est due au fait que le pouvoir d'emprunter se retrouve comme
pouvoir intrinsèque à la régie intermunicipale.
Adopté.
M. Marcoux: Exactement, oui.
La Présidente (Mme Bacon): Adopté.
M. Marcoux: Article 7: "La présente loi entre en vigueur
le jour de sa sanction. "
La Présidente (Mme Bacon): Est-ce que l'article 7 est
adopté?
M. Doyon: Adopté.
M. Marcoux: J'aurais une proposition de renumérotation,
Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bacon): Oui, mais on va commencer par
adopter le titre du projet de loi, si vous voulez bien, M. le ministre.
M. Marcoux: D'accord.
La Présidente (Mme Bacon):... Loi concernant le Parc
industriel et technologique Québec-Sainte-Foy? Est-ce que le titre est
adopté?
M. Doyon: Adopté.
La Présidente (Mme Bacon): La motion de
renumérotation. L'article 1... Vous avez cette motion, M. le
ministre?
M. Marcoux: Proposition de renumérotation.
La Présidente (Mme Bacon): Oui.
M. Marcoux: Adopté. M. Doyon: Adopté.
La Présidente (Mme Bacon): Cela va, adopté. Le
projet de loi tel qu'amendé est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté. M. Doyon: Adopté.
La Présidente (Mme Bacon): Ayant étudié le
projet de loi et ayant rempli son mandat, je pense que la commission... Oui, M.
le ministre.
M. Marcoux: Mme la Présidente, je voudrais prendre
simplement trente secondes pour remercier tout spécialement mon
sous-ministre, M. O'Bready, Mme la sous-ministre à la
législation, Mme Louise Robert-Thibault, et également M. Gagnon,
de mon ministère, qui ont élaboré très rapidement
ce projet de loi et qui, je pense, ont eu des idées fort pertinentes qui
ont permis de dénouer rapidement l'enjeu du projet de loi, à la
satisfaction des deux villes impliquées et du ministère. Ils ont
fait oeuvre fort utile en essayant de voir ce qui existait déjà
dans nos lois, qui permettait d'atteindre les objectifs sans qu'on soit
obligé d'inventer toute une nouvelle législation, qui aurait
été peut-être beaucoup plus compliquée.
Alors, je veux les remercier tout spécialement puisque cela a
été un travail supplémentaire qui leur a été
demandé - on l'a indiqué tantôt - rapidement et il y a peu
de temps. Je veux aussi remercier la ville de Québec et la ville de
Sainte-Foy de leur collaboration, ainsi que les directeurs
généraux et les responsables du contentieux de ces deux villes de
leur coopération et remercier l'Opposition de sa collaboration à
l'adoption de ce projet de loi.
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Louis-Hébert.
M. Doyon: Merci, Mme la Présidente. Quelques mots pour
remercier le maire de Sainte-Foy et le maire de Québec, ainsi que leurs
collaborateurs. L'Opposition a été heureuse d'apporter sa
collaboration dans l'adoption de ce projet de loi. Nous souhaitons maintenant
que le gouvernement, au-delà des projets de loi, pose des gestes
concrets et le prochain test sera l'implantation du Centre de valorisation de
la biomasse, dans le parc technologique de Sainte-Foy, et c'est au fruit que
nous jugerons l'arbre, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bacon): Alors, ayant rempli son mandat,
la commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 13 h 7)