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(Onze heures quarante-quatre minutes)
Le Président (M. Beauséjour): La commission
permanente de l'aménagement et des équipements est réunie
pour procéder à l'étude détaillée du projet
de loi 6, Loi modifiant diverses dispositions législatives pour
favoriser la mise en valeur du milieu aquatique. Je demanderais au
secrétaire de nous indiquer s'il y a des changements parmi les membres
de la commission.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Tout d'abord,
les membres présents; M. Assad (Papineau); M. Beauséjour
(Iberville); M. Ciaccia (Mont-Royal); M. Fallu (Groulx); M. Saintonge
(Laprairie); M. Marcoux (Rimouski). En remplacement: M. Lincoln (Nelligan),
présent, remplace M. O'Gallagher (Robert-Baldwin).
Le Président (M. Beauséjour): Merci. Nous allons
procéder à des remarques préliminaires, s'il y en a.
M. Marcoux: En ce qui me concerne, M. le Président, je
n'ai pas de remarques préliminaires à faire. Je pense que les
objectifs du projet de loi ont été définis à
l'Assemblée nationale. Je n'ai pas de commentaires
généraux à proposer. Je serais prêt à passer
à l'étude de l'article 1.
Le Président (M. Beauséjour):; M. le
député de...
M. Saintonge: Laprairie.
Le Président (M. Beauséjour): Laprairie.
Motion pour entendre les représentants de
FAPEL
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Je pense que c'est
une coutume d'avoir certaines remarques préliminaires, mais, avant d'y
passer, je voudrais, au tout début, présenter une motion
spéciale à la commission. Je fais référence
effectivement à l'article 237 de nos règles de procédure
de l'Assemblée nationale où, à l'article 237,
deuxième alinéa, on mentionne ce qui suit: "Avant l'étude
détaillée, la commission peut procéder à des
consultations particulières. "
À la lumière de la possibilité du deuxième
paragraphe de l'article 237, je voudrais présenter la motion suivante:
Que, conformément l'article 237 de nos règles de
procédure, cette commission invite les représentants de FAPEL,
qui est la Fédération des associations pour la protection de
l'environnement des lacs, è se faire entendre devant la commission de
l'aménagement et des équipements, ce matin, afin
d'éclairer les membres de ladite commission relativement au projet de
loi 6 intitulé: Loi modifiant diverses dispositions législatives
pour favoriser la mise en valeur du milieu aquatique.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laporte.
M. Saintonge: De Laprairie.
Le Président (M. Beauséjour): Excusez! M. le
député de Laprairie. Il faudrait dans votre proposition indiquer
la date, l'heure où l'organisme serait entendu et aussi la durée.
Cela durerait combien de temps? Aussi, il faudrait indiquer à quels
articles vous voulez faire référence; cela peut-être
à un, deux, trois articles ou à tous les articles du projet de
loi. Je me base sur la commission de l'éducation que j'ai
présidée. On a demandé aussi de procéder de cette
façon et, entre autres, d'indiquer quand pour qu'on puisse,
éventuellement, si la proposition est acceptée, avertir les gens
d'avance. Je sais que parfois c'est plus facile.
M. Saintonge: Je comprends, M. le Président. Vous demandez
que je vous indique quand, c'est-à-dire l'heure exacte.
Le Président (M. Beauséjour): La date et l'heure,
la durée...
M. Saintonge: La durée.
Le Président (M. Beauséjour):... et à quel
article, au singulier ou au pluriel, du projet de loi, vous voulez que le ou
les groupes - ici, c'est le groupe...
M. Saintonge: Oui. Le groupe.
Le Président (M. Beauséjour):... fassent une
intervention.
M. Saintonge: Alors, M. le Président, est-ce que je peux
vous demander... Je dois reformuler la proposition que j'ai
présentée. Est-ce que je peux vous demander un
ajournement d'une dizaine de minutes, une suspension d'une dizaine de
minutes pour mettre au point le texte et satisfaire à votre demande?
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce qu'il y a
accord pour une suspension de dix minutes?
M. Saintonge: Cinq à dix minutes, juste le temps de...
M. Marcoux: Pour que tout soit fait dans les règles, aucun
problème.
M. Lincoln: M. le Président, est-ce que c'est possible de
demander cela? Au lieu d'un article spécifique, dans le sens même
du projet de loi, globalement. Après tout, le projet de loi a un
principe et il y a des intentions sur un principe du projet de loi plutôt
que d'aller se situer par article. Je ne vois pas pourquoi on ne peut pas dire
par rapport au principe du projet de loi 6 ou par rapport à l'ensemble
du projet de loi 6.
Le Président (M. Beauséjour): À ce
moment-là, indiquez: sur l'ensemble des articles du projet de loi.
M. Lincoln: D'accord.
Le Président (M. Beauséjour): Les travaux sont
suspendus pour dix minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 51)
(Reprise à 12 h 8)
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Suivant les remarques que vous m'avez
mentionnées tantôt, je voudrais modifier ma motion. La motion se
lirait comme suit: Conformément à l'article 237 de nos
règles de procédure, cette commission invite les
représentants de FAPEL, la Fédération des associations
pour la protection de l'environnement des lacs, à se faire entendre
devant la commission de l'aménagement et des équipements, afin
d'éclairer les membres de ladite commission relativement au projet de
loi 6 intitulé Loi modifiant diverses dispositions législatives
pour favoriser la mise en valeur du milieu aquatique.
Cette invitation vaut pour aujourd'hui même, le 11 décembre
1984, et l'organisme concerné, FAPEL, serait entendu
immédiatement après l'adoption de cette motion pour une
période n'excédant pas deux heures relativement à
l'ensemble des articles du projet de loi 6. Durant ces deux heures, FAPEL
pourra utiliser un droit de parole n'excédant pas vingt minutes pour
chacun de ses deux représentants, s'il y a lieu.
Le Président (M. Beauséjour): Je déclare la
motion recevable. Le proposeur a un droit de parole de 30 minutes, un
représentant du gouvernement de 30 minutes et les autres membres de 10
minutes sur la motion. M. le député de Laprairie.
M. Jean-Pierre Saintonge
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Nous sommes au
projet de loi 6 modifiant diverses dispositions législatives qui sont
des dispositions qui concernent des lois municipales. Ce projet de loi, en
fait, veut modifier certains articles du Code municipal, de la Loi sur les
cités et villes, des lois de la Communauté régionale de
l'Outaouais, de la Communauté urbaine de Montréal et de la
Communauté urbaine de Québec. Donc, c'est pour les lois
municipales. Ces modifications concernent les lois municipales. Le projet de
loi modifie également la Loi sur la Société
québécoise d'assainissement des eaux par trois articles
pertinents au niveau de l'exécution de certains travaux par la
Société québécoise d'assainissement des eaux.
Vous comprendrez que ce projet de loi, M. le Président,
présenté par le ministre des Affaires municipales est un projet
de loi qui a un objectif principalement environnemental. Là-dessus, on
pourrait faire référence au discours du premier ministre du
Québec, lors de son message inaugural le 16 octobre dernier, qui
mentionnait que, entre autres, le" deuxième grand projet des douze ou
dix-huit prochains mois, ce serait l'amélioration de la qualité
de l'environnement au moyen d'un vaste programme de mise en valeur du milieu
aquatique.
Le premier ministre faisait référence, à ce
moment-là, au programme d'assainissement des eaux. Je continue à
le citer ici. C'est à la page 18 de son message inaugural. "Le programme
d'assainissement des eaux, de même que la diminution de la pollution de
sources industrielle et agricole, est une condition préalable à
cette réappropriation. " On parlait, à ce moment-là, de la
réappropriation des rives et des étangs pour la population du
Québec en général. "Or, le rythme de mise en oeuvre de ce
programme s'est dramatiquement accélérée; sur le total
estimatif du coût du programme de 4 700 000 000 $ les conventions
déjà signées avec les municipalités
s'élèvent à 3 500 000 000 $. Il est donc grand temps de
passer à la mise en valeur de toutes ces eaux qui sont
déjà ou seront très bientôt
dépolluées. "
Maintenant, M. le Président, le premier ministre continuait en
ces termes: "Ce n'est pas d'hier qu'il existe une forte demande pour un tel
programme. Dans certains bassins
versants, des organismes sans but lucratif ont commencé à
susciter des projets et à sensibiliser la population aux pertes
qu'engendre l'impossibilité d'utiliser l'eau à des fins
multiples, notamment dans le bassin de la rivière Saint-François,
dans ceux de la Jacques-Cartier et de l'Assomption. En outre, plusieurs
municipalités ont des projets visant l'amélioration de la
qualité des rives et de l'accès à l'eau, mais, à
elles seules, elles ne peuvent les réaliser que très timidement.
"
Donc, M. le Président, on en arrivait finalement au point
où le premier ministre nous dit carrément: "La maîtrise
d'oeuvre de ce programme sera confiée principalement aux
municipalités et aux communautés urbaines et les lois municipales
seront amendées en conséquence. " Donc, on constate ici que le
but du projet de loi 6, qui est un projet de loi qui vient modifier des lois
municipales présentées par le ministre des Affaires municipales,
vise quand même un impact qu'on doit qualifier de primordial au niveau de
l'environnement, au niveau de la qualité des eaux, au niveau de la mise
en valeur du milieu aquatique. Une telle mise en valeur devrait suivre, tel que
le premier ministre le mentionne, la dépollution des eaux, quand les
travaux de dépollution seront complétés. Je ne
relèverai pas ici une certaine inexactitude, à mon point de vue,
dans le discours du premier ministre, plus à fond que de souligner que,
quand le premier ministre mentionne que ces eaux sont déjà ou
seront très bientôt dépolluées, tel qu'on l'a
souligné en Chambre, lors de la deuxième lecture ou de l'adoption
du principe du projet de loi, la dépollution des eaux du Québec
n'est pas un fait acquis suivant les statistiques qu'on me mentionnait dans le
milieu de l'environnement, de ceux qui sont intéressés à
la dépollution des eaux. Les eaux dépolluées au
Québec, actuellement, seraient de l'ordre de 11% à 13%. Donc,
nous sommes loin, finalement, de dire que les eaux sont déjà ou
seront très bientôt dépolluées. Considérant
également le fait que les travaux d'assainissement des eaux à
être réalisés ne sont pas des travaux qui peuvent se faire
dans un laps de temps très court, cela va prendre un certain nombre
d'années, et même des années, avant que la
dépollution des eaux ne soit réalisée.
Donc, le projet de loi 6 concerne principalement un objectif
environnemental, un objectif au niveau de la mise en valeur du milieu
aquatique. Â cet égard, M. le Président, dans le message
inaugural du premier ministre, il y a un bout de texte que j'ai cité
tantôt où le premier ministre mentionnait effectivement que des
organismes sans but lucratif avaient commencé à susciter des
projets et travaillaient dans ce sens. Il y a un organisme qui est sans but
lucratif, qui travaille dans ce sens, et c'est l'organisme
FAPEL, la Fédération des associations pour la protection
de l'environnement des lacs. Si mon souvenir est exact, FAPEL, regroupe, je
pense, 650 associations et a au-dessus de 150 000 membres adhérant
à l'organisme FAPEL. FAPEL est donc un groupement à but non
lucratif, je le répète, qui représente un grand nombre de
membres, et ces membres, me mentîonne-t-on, sont principalement des
villégiateurs, des gens qui se présentent sur les abords des
lacs, des rivières du Québec à des fins, justement, de
détente, à des fins d'utilisation dans leurs moments de loisirs
ou durant leurs vacances. Ces gens, à mon point de vue - ça va de
soi - sont sûrement des gens concernés par la mise en valeur du
milieu aquatique.
FAPEL est un organisme qui oeuvre depuis une dizaine d'années, 10
à 15 ans, dans ce domaine, et on m'a mentionné que FAPEL a fait
adopter, à la suite de représentations auprès des
municipalités, à la suite de discussions avec le ministère
de l'Environnement, principalement avec la Direction de l'aménagement
des lacs et des cours d'eau, une espèce de règlement pilote ou un
règlement cadre qui pourrait servir aux municipalités qui veulent
bien l'adopter afin de protéger d'une certaine façon
l'aménagement des rives, actuellement, dans leur propre
municipalité depuis un certain nombre d'années.
La situation apparaît confuse à ce niveau dans le sens: Qui
a la possibilité d'intervention? Selon les informations que j'obtenais,
les municipalités, après de telles représentations, ont
adopté dans certains cas... Il y a plus de 200 municipalités qui
auraient adopté un règlement, ce genre de règlement, qui
est un modèle de règlement, si on veut, que les
municipalités pouvaient adopter afin d'assurer la protection des rives
et l'aménagement des lacs et cours d'eau sur le territoire. Cette
façon de procéder permettait aux gens de bénéficier
d'un milieu naturel protégé, dans le sens que ce milieu naturel,
on n'était pas en train de continuer à ne pas y faire attention
d'une façon propre aux normes d'entretien et aux normes pour faciliter
la conservation la meilleure possible du milieu naturel lui-même.
Donc, l'organisme FAPEL, à mon point de vue... Je relisais le
discours d'ouverture du premier ministre et il m'est apparu clairement que,
à la page 18, quand on parlait de certains organismes sans but lucratif
qui ont suscité des projets, qui ont sensibilisé la population
aux pertes qu'engendre l'impossibilité d'utiliser l'eau à des
fins multiples, c'est vraiment, à mon point de vue, une des vocations de
FAPEL, un des points premiers d'intervention de FAPEL vis-à-vis des
municipalités du Québec et du ministère de l'Environnement
pour assurer la protection des eaux.
Le projet de loi 6 a été déposé, quand
même, si mon souvenir est exact, vers le 14 ou le 15 novembre.
C'est un projet de loi qui peut circuler dans le public, mais avant que les
organismes intéressés à l'environnement et avant que tous
les organismes aient eux-mêmes pris connaissance du projet de loi,
ça prend un certain délai. Je vous dirai là-dessus que,
même des municipalités du Québec, dans certains cas, n'ont
pas reçu rapidement le projet de loi 6. On sait, par exemple, par une
question d'expérience pratique, avec même les unions
municipales... Le ministre nous dit qu'il a consulté les unions
municipales sur le projet de loi 6, comme il a pu consulter à diverses
occasions les unions municipales sur d'autres projets de loi qu'il
déposera incessamment, au moment de sa consultation.
Effectivement, quand un projet de loi est déposé, on sait
que ça prend toujours un certain nombre de jours, 3, 4, 5 jours, parfois
une semaine, avant que même les unions puissent recevoir ce projet de loi
à leur bureau afin de pouvoir l'examiner et l'étudier. Il y a une
chose entre un principe général d'un projet de loi et examiner
carrément le contenu.
Donc, le but pour lequel j'ai soulevé ce point, c'est que, quand
le projet de loi est déposé, ce n'est pas le lendemain que les
gens intéressés ont copie du projet de loi. Ce n'est pas le
lendemain qu'on sait publiquement qu'un tel projet de loi, avec certaines
caractéristiques, avec certaines visées, est
déposé. Parfois, on ne peut pas savoir exactement dans quel sens
on peut intervenir sur le projet de loi tant qu'on n'a pas vu carrément
les textes mêmes des amendements que le projet de loi propose sur les
autres lois existantes.
Là-dessus, M. le Président, FAPEL, comme organisme
intéressé à l'environnement, comme tout autre organisme,
n'a pas reçu le projet de loi dès son dépôt en
Chambre. Cela a pris une couple de jours avant qu'elle ait pu prendre
connaissance de ce projet de loi. Quand elle a pris connaissance de ce projet
de loi, on sait que FAPEL a envoyé un télex au ministre de
l'Environnement. Le télex que FAPEL a envoyé au ministre de
l'Environnement est daté du 4 décembre 1984 et est dans les
termes suivants: "M. Adrien Ouellette, ministre de l'Environnement, Hôtel
du Parlement, Québec. M. le ministre, je viens tout juste de prendre
connaissance du projet de loi no 6 modifiant diverses dispositions
législatives pour favoriser la mise en valeur du milieu aquatique.
Quoique ce projet ait été déposé par le ministre
des Affaires municipales, c'est vers celui qui a pour mission de
protéger l'environnement que FAPEL se tourne pour obtenir les
explications qui s'imposent. " J'ai remarqué, M. le Président,
que le télex était du 4 décembre et qu'on indique qu'on
vient tout juste de prendre connaissance du projet de loi. C'est environ deux
semaines après le dépôt, effectivement.
Je continue la lettre de l'organisme: "Le projet de loi modifie le Code
municipal en ajoutant un nouvel article qui accorde à toute corporation
locale le pouvoir de faire modifier ou abroger des règlements pour
ordonner des travaux d'aménagement du lit, incluant les rives, et des
terrains en bordure des rives des lacs et des cours d'eau municipaux ou autres,
situés sur son territoire, et des travaux de régularisation de
leurs niveaux dans le but d'améliorer la qualité du milieu
aquatique et de favoriser l'accès à ce milieu. "FAPEL a
contribué à faire adopter des règlements pour la
protection des rives et du littoral dans la plupart des MRC et des
municipalités du Québec. Nos associations ont mis quinze ans
d'effort à sensibiliser les citoyens du Québec sur l'importance
de conserver les rives et le littoral de nos lacs et cours d'eau ainsi que les
plaines d'inondation. Des milliers de villégiateurs organisent
annuellement un vaste programme de renaturalisation des rives dans la plupart
des régions touristiques du Québec. "Le projet de loi no 6,
préparé sans aucune consultation, nous apparaît donc comme
un sérieux recul. En utilisant le vague prétexte de favoriser la
mise en valeur du milieu aquatique, on risque d'annuler les efforts de milliers
de citoyens et d'ouvrir une porte facile à tous les promoteurs
désireux de modifier, à leur façon, les rives et le
littoral des lacs et cours d'eau. FAPEL aurait préféré que
le gouvernement adopte plutôt le règlement-cadre qui se fait
toujours attendre sur la protection des rives et du littoral. "En attendant des
précisions de votre part sur la véritable nature et les
conséquences du projet de loi no 6, j'espère que vous prendrez
toutes les mesures qui s'imposent pour qu'il ne franchisse pas l'étape
finale à l'Assemblée nationale. "
Et c'était signé: Hélène-Louise Élie,
présidente, Fédération des associations pour la protection
de l'environnement des lacs, FAPEL, 1415 est, rue Jarry, Montréal, H2E
2Z7, et le téléphone: 374-4700, poste 389. Copie conforme
à M. Alain Marcoux, ministre des Affaires municipales.
Donc, c'était, M. le Président, le
télégramme que FAPEL envoyait au ministre de l'Environnement
à ce moment-là, requérant ni plus ni moins que de se faire
entendre là-dessus. Parce que cela a été fait sans
consultation. Cela a été fait après un certain nombre
d'années où dans le milieu, FAPEL intervenait réellement.
On parle d'une quinzaine d'années, quinze ans d'efforts que le milieu a
mis. C'est un organisme sans but lucratif, un organisme qui se dévoue
à la protection de l'environnement et à l'aménagement des
rives.
Ce que je ne comprends pas dans ce cas-là, M. le
Président, si le ministre a vraiment à coeur la qualité du
milieu de vie, a à coeur la protection de l'environnement, il a
également à coeur de travailler à l'amélioration de
l'ensemble de l'environnement pour les Québécois en
général, comment se fait-il qu'un ministre de l'Environnement ne
se soucie pas de contacter au minimum un organisme qui, depuis quinze ans,
oeuvre bénévolement dans ce milieu, qui est un des pionniers pour
la protection de l'environnement au Québec? Cela m'étonne
grandement. Si on se rend compte finalement, à cet
égard-là, qu'on n'a pas entendu ces gens qui peuvent avoir des
choses importantes à dire, qui peuvent avoir à faire part de leur
expertise et de leur expérience réalisée au cours de ces
nombreuses années dans ce domaine précis, je pense que c'est un
minimum de respect qu'on a à donner à ces organismes que de les
entendre et de voir si on ne peut pas, d'une certaine façon, bonifier le
projet de loi, essayer de voir si on ne peut pas, dans le cadre très
général des articles du projet de loi, arriver à mettre
certaines normes, certains critères ou certaines conditions qui feraient
en sorte d'assurer la continuation de l'oeuvre qu'un organisme comme FAPEL a pu
entreprendre au cours des dix ou quinze dernières années et ce,
toujours bénévolement.
Donc, à la lumière de ce télex, M. le
Président, qui, d'ailleurs, a été envoyé à
l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale, qui ont
reçu la même documentation donnant les interventions de FAPEL et
soulignant que FAPEL aimerait être entendue... J'ai moi-même, M. le
Président, mardi dernier, questionné le ministre des Affaires
municipales relativement à une demande d'entendre, à tout le
moins, les organismes intéressés par le projet de loi, à
venir en commission parlementaire s'expliciter. J'ai eu la réponse du
ministre, M. le Président. Je vais trouver ça dans deux secondes.
J'avais demandé au ministre de l'Environnement et je me suis
retourné finalement vers le ministre des Affaires muncipales, puisque
c'est le ministre des Affaires municipales qui, m'a dit, le ministre de
l'Environnement est responsable du projet de loi. C'est vrai, c'est le ministre
qui a présenté le projet de loi. Le ministre -je le cite, M. le
Président, dans le Journal des débats; ce sont, les
galées, si on veut, de la page 16 à 77, page 2, le 4
décembre 1984, 11 h 45. Marcoux disait: Si j'ai des
représentations qui me sont faites, à savoir que des opinions
peuvent être émises sur la loi comme telle ou sur les amendements
qui sont apportés au Code municipal, au code des cités et villes,
aux lois des communautés urbaines, je veux bien recevoir ces
représentations peut-être après la deuxième lecture
ou recevoir les mémoires qui pourraient m'être
présentés.
Donc, M. le Président, on se situe aujourd'hui, après la
deuxième lecture, au début de la commission parlementaire. Le
ministre avait, à mon point de vue, donné une ouverture manifeste
au fait qu'il voulait bien recevoir ces représentations peut-être
après la deuxième lecture ou recevoir les mémoires qui
pourraient être présentés.
Le groupe FAPEL, M. le Président, n'a pas, à ma
connaissance, un mémoire écrit. J'ai vérifié avec
les représentants de FAPEL qui sont ici présents ce matin et j'en
profite pour saluer la présence à nos travaux de Mme Louise
Lepage et la présence de M. Benoît Roy, vice-président de
FAPEL, qui se sont déplacés pour venir assister aux travaux de la
commission parlementaire sur l'étude en deuxième lecture, article
par article, du projet de loi en question.
Comme le ministre le mentionnait, recevoir des mémoires ou
même entendre des représentations, peut-être après la
deuxième lecture, on a l'occasion idéale, rêvée, de
le faire ce matin. Les gens de FAPEL se sont déplacés. Ils n'ont
pas un mémoire écrit, mais ils peuvent nous faire part de leurs
représentations verbalement. Ce n'est pas quelque chose qui va prendre-
des mois. Ce n'est pas quelque chose qui va prendre des années. Ce n'est
pas quelque chose qui va prendre des jours. On demande, dans notre motion, un
maximum de deux heures.
J'ai demandé aux gens de FAPEL, aux représentants de
FAPEL, s'ils avaient à se faire entendre, si un délai de deux
heures leur agréait et s'ils avaient suffisamment de temps pour donner
leurs représentations et répondre à certaines des
questions qu'on pourrait leur poser. Ce temps-là leur agrée, M.
le Président, et c'est la raison pour laquelle j'ai mentionné un
maximum de deux heures, donnant la chance à chacun des deux
représentants de FAPEL de nous donner leur point de vue.
J'ai limité leur intervention, dans ma motion, à vingt
minutes, tout comme on a un droit de parole de vingt minutes chacun ici, un
maximum de vingt minutes. Ils n'en auront peut-être pas pour vingt
minutes à nous parler; cela peut se condenser dans un plus court
délai, mais, à tout le moins, on leur donnera la
possibilité, tout comme nous, de se faire entendre sur le projet de loi
pendant un minimum de vingt minutes chacun, s'il y a lieu, pour donner leurs
représentations effectives.
Là-dessus, je dois vous dire que vis-à-vis du projet de
loi, ce serait peut-être intéressant pour le ministre des Affaires
municipales d'entendre FAPEL. Le ministre de l'Environnement n'est pas
présent à cette commission. Même nous, du côté
de l'Opposition, on aurait peut-être eu des questions à poser au
ministre de
l'Environnement sur certains articles de loi. On les adressera au
ministre des Affaires municipales; s'il peut nous répondre, tant mieux.
Peut-être que FAPEL, au niveau de l'environnement, pourra donner certains
éclaircissements au ministre qui pourra faire en sorte que certaines
balises soient intégrées dans la loi, même pour faire en
sorte que la loi soit mieux applicable et donne plus d'assurance de la
protection de l'environnement au Québec. (12 h 30)
M. le Président, vis-à-vis d'une telle motion, maintenant,
on dit souvent, au niveau parlementaire, qu'on regarde certains
précédents qui ont eu lieu par rapport à des
événements antérieurs. Sur la question d'entendre un
organisme, avant le début de la commission parlementaire, qui n'a pas
produit de mémoire et qui serait présent, je me souviens fort
bien et je vais vous donner la référence exacte, qu'en
décembre 1982, exactement le 17 décembre 1982, sur un projet de
loi qui concernait les SIDAC - je pourrais vous donner le titre exact du projet
de loi - le projet de loi 103, Loi sur les sociétés d'initiative
et de développement d'artères commerciales, ce projet de loi est
venu en étude article par article après la deuxième
lecture, telle qu'on l'entendait à l'époque, en décembre
1982, en commission parlementaire des affaires municipales. On se trouve donc
exactement au même point actuellement avec le projet de loi 6. À
cette époque, le député de Groulx avait salué la
présence dans la salle d'un représentant, M. Jean-Pierre
Blackburn, qui était président du RCVQ, le Rassemblement des
centres-villes, et qui menait partout au Québec le débat sur la
revitalisation des centres-villes en s'appuyant surtout sur les SIDAC comme
moyen de revitalisation. À cette époque, certaines SIDAC
existaient dans les municipalités selon des lois privées. M.
Blackburn, qui était président du Rassemblement des
centres-villes, s'était informé au niveau du fonctionnement des
SIDAC, etc. 11 était venu à cette commission parlementaire et je
me souviens fort bien que je n'avais eu aucun avis comme membre de l'Opposition
qu'il serait présent et que je n'avais eu aucun avis, de toute
façon, du RCVQ ou de quoi que ce soit me disant qu'il pourrait
intervenir pour donner certains éclaircissements sur le projet de loi
des SIDAC, sur l'expérience acquise à la lumière de la
vitalité manifestée par des SIDAC antérieurement qui
avaient été autorisées par des projets de loi
privés. M. Blackburn est arrivé là le 17 décembre
1982, en fin de session, si mon souvenir est exact, et il était assez
tard en soirée; c'était aux environs de minuit, quand M.
Blackburn est arrivé à cette commission avec le début du
projet de loi 103 sur les sociétés d'initiative et de
développement d'artères commerciales.
Étant donné que M. Blackburn avait l'expertise, il avait
manifestement vu comment certaines SIDAC fonctionnaient ailleurs. Il avait des
représentations à nous faire qui pouvaient nous permettre de
mieux juger du projet de loi qu'on avait devant nous, de nous donner certaines
recommandations particulières qui pourraient même amener des
modifications au projet de loi, etc., et il pouvait être bon que la
commission entende les représentations de M. Blackburn. Si mon souvenir
est exact, c'est le député de Groulx qui avait fait cette
proposition à laquelle le ministre des Affaires municipales de
l'époque, qui était le député de Labelle, avait
acquiescé avec empressement. L'Opposition, malgré notre surprise
et le fait qu'on n'avait jamais entendu parler de M. Blackburn avant et de son
rassemblement concernant son intervention possible sur ce projet de loi, nous
avons accepté de bonne grâce, même malgré l'heure
tardive, aux environs de minuit, de prendre le temps qu'il fallait pour
entendre les commentaires et l'expertise que M. Blackburn pouvait nous donner
là-dessus.
Je vous ferai remarquer respectueusement que, dans le cadre du
présent débat, nous avons aussi un organisme ici; on disait que
M. Blackburn oeuvrait depuis plusieurs années dans ce milieu comme
président du RCVQ. C'était quand même un nombre
d'années inférieur à celui que FAPEL exerce dans le milieu
de l'environnement. FAPEL dit depuis une quinzaine d'années qu'elle a
l'expertise du milieu. Depuis plus de 10 à 15 ans, FAPEL oeuvre avec les
municipalités afin d'assurer la protection des lacs et des rives et
l'accès aux lacs et cours d'eau du Québec.
Donc, on a ici des gens qui ont une expertise, tout comme M. Blackburn
en avait une pour le rassemblement des centres-villes. L'expertise de FAPEL est
peut-être plus étendue d'une certaine façon que celle de M.
Blackburn, sans préjudice à celle de M. Blackburn puisque les
rassemblements des centres-villes étaient quand même assez
récents. C'est un regroupement récent puisque les
développements des centres-villes pour les revitalisations
étaient quelque chose de tout nouveau dans le domaine du droit
municipal.
Donc, dans ce cas, on se retrouve dans une situation un peu analogue et
même avec des gens qui ont une expertise plus poussée dans le
temps, qui sont peut-être l'un des seuls organismes qui travaillent
à ce niveau-là, au niveau de la protection des eaux et des cours
d'eau. À ce moment-là, il m'apparaîtrait vital et
même essentiel qu'on entende les représentations de FAPEL, pas
pendant un temps indéterminé, des heures et des heures, mais au
minimum pendant deux heures pour voir ce qu'elle a à nous dire
là-dessus, quelles prétentions elle a à sur la
question du projet de loi.
À titre d'exemple, M. le Président, pour convaincre le
ministre d'accepter d'entendre FAPEL: si la lettre qu'il a reçue, tout
comme l'ensemble des députés, adressée au ministre
Ouellette, ne le satisfait pas, on pourrait juste noter quelques points dans le
projet de loi qui pourraient sûrement bénéficier
d'éclaircissements du rôle que FAPEL exerce. On se rend compte, M.
le Président, que le projet de loi modifie la Loi sur les cités
et villes, le Code municipal et des lois sur les communautés urbaines et
régionales, et on parle de règlements pour ordonner des travaux
d'aménagement du lit, incluant les rives, et des terrains en bordure des
rives des lacs et des cours d'eau municipaux ou autres, situés sur le
territoire de la municipalité ou de la communauté, et,
également, des travaux de régularisation de leurs niveaux.
M. le Président, au niveau des travaux d'aménagement du
lit, incluant les rives, on sait qu'il y a un certain débat, dans le
milieu, sur les rives des lacs. On parle simplement de travaux
d'aménagement du lit; FAPEL a fait adopter des règlements. Il
serait pertinent de nous dire quels genres de règlements, dans quel
cadre, à quelles conditions cela pourrait s'appliquer et quels sont les
dangers au niveau d'assurer une espèce d'uniformité partout,
parce qu'un lac cela ne tient pas dans les airs comme cela; c'est sur un
territoire. Le territoire peut regrouper plusieurs municipalités dans
certains cas. Il y a de grands lacs au Québec, il y a de grandes
rivières au Québec et une rivière circule dans plus d'une
municipalité. Il serait important, si on donne la possibilité
à une municipalité de faire certains règlements pour des
travaux, qu'on voie ce qui se passe dans l'ensemble des municipalités du
Québec. Une certaine régularisation est nécessaire dans
l'ensemble des municipalités, une certaine uniformité, un minimum
est nécessaire, et FAPEL pourrait nous faire part, à mon point de
vue, si elle vient intervenir devant nous, justement, de la
nécessité d'assurer une certaine uniformité dans les
municipalités et, effectivement, de nous donner son expertise dans le
temps, en tout cas, depuis une quinzaine d'années là-dessus.
On parle également de travaux, quand on parle
d'aménagement au niveau des lacs. II y a toute la question du
reboisement qui est importante là-dessus. C'est le ministre de
l'Environnement lui-même qui y a fait allusion en Chambre, lors de son
discours de deuxième lecture. Au niveau du reboisement, je laisserai
cela à mes confrères qui vont souligner certains points
là-dessus, mais il y a des points essentiels qu'il faudra surveiller. II
faut, encore une fois, s'assurer d'un minimum d'uniformité. Souvent, au
niveau des affaires municipales, on dit que le gouvernement actuel a une
tendance à dire que tout le monde devrait s'habiller avec le même
habit, un 42 pour tout le monde. Ceux qui prennent un 38, bien, qu'ils
grossissent un peu pour que le 42 leur fasse et, ceux qui sont trop gros,
qu'ils diminuent, qu'ils maigrissent un peu pour prendre le 42.
Pourquoi on reprocherait au gouvernement, justement, de faire des lois,
des règlements qui seraient les mêmes pour tout le monde... Dans
ce cadre, M. le Président, on donne l'occasion aux municipalités
d'avoir la possibilité de faire des règlements, mais ces
règlements, étant donné que c'est pour la protection de
l'environnement et qu'il est nécessaire, à ce moment, de faire
une étude d'uniformité, il faudrait que le gouvernement, dans un
cas comme celui-ci, ait le souci d'une norme qui s'applique à tout le
monde, qui soit existante. Cela peut se faire de certaines façons et je
suis convaincu que FAPEL pourrait nous faire profiter de l'expérience
qu'elle a eue antérieurement.
La question de la régularisation des niveaux d'eau pose des
problèmes importants également. Possiblement que FAPEL a eu
à oeuvrer dans ce domaine et a eu une expérience dans ce cadre
qu'elle pourrait transmettre au ministre.
M. le Président, en conclusion, puisqu'il me reste peu de temps,
je dirai que la motion que je présente n'est pas une motion qu'on peut
considérer comme dilatoire, ce n'est pas une motion pour empêcher
la commission de siéger, ce n'est pas une motion qui va retarder les
travaux de sorte qu'on ne puisse pas, éventuellement, s'assurer du
mandat que l'Assemblée nationale nous a confié d'étudier
article par article le projet de loi, mais la motion que je présente est
de demander une interruption d'environ deux heures pour permettre à
FAPEL de se faire entendre, de donner son point de vue. Je rappellerai
là-dessus le précédent que nous avons obtenu au niveau de
la loi 103, qui existe, qui s'est fait, même si c'était à
une heure tardive et beaucoup plus près de la fin de la session que ce
qu'on connaît actuellement.
Deuxièmement, je rappellerai également l'ouverture que le
ministre avait donnée sur la possibilité d'entendre des
représentations. Si le ministre des Affaires municipales nous a
mentionné en Chambre, lors du débat d'adoption du principe, qu'il
avait eu des représentations, qu'il s'était concerté avec
le monde municipal, avec les unions municipales au niveau du principe seulement
du projet de loi, pas du contenu, mais du principe - c'est ce que le ministre
avait mentionné, qu'il y avait eu une concertation avec le monde
municipal - à mon sens, il n'y a pas eu de consultation avec le milieu
de l'environnement puisque cette loi concerne effectivement l'environnement,
vise carrément, te!
que le premier ministre le reconnaissait dans son discours d'ouverture,
la question de l'accessibilité aux rives, un programme de mise en valeur
du milieu aquatique, qui est un programme environnemental. A ce moment, le
minimum qu'on puisse faire, M. le Président, ce n'est pas seulement
d'entendre des représentants du monde municipal, mais d'entendre
également ceux qui sont le plus concernés, ceux qui oeuvrent dans
ce domaine et de façon bénévole depuis de nombreuses
années, un organisme comme FAPEL.
Le Président (M. Beauséjour): Merci. Un
représentant du gouvernement. M. le ministre?
M. Alain Marcoux
M. Marcoux: Mes remarques seront très brèves, M. le
Président, pour dire que je considère que le groupe FAPEL, compte
tenu de sa feuille de route par rapport à la protection des lacs, des
rives, des berges, a sûrement le droit de se faire entendre, mais ce que
je propose aux membres de cette commission, c'est que les remarques qui
pourraient être faites par FAPEL, l'endroit pour les faire est au
ministère de l'Environnement, qui est train d'élaborer le
programme d'accessibilité et d'amélioration du milieu aquatique.
En ce sens, ce que le projet de loi propose, c'est de donner de nouveaux
pouvoirs habilitants aux municipalités et que le monde municipal est
d'accord pour bénéficier de ces nouveaux pouvoirs.
Quant aux remarques qui pourraient être faites sur le programme
lui-même qui sera administré et mis en oeuvre par le
ministère de l'Environnement, je crois que le groupe FAPEL doit
acheminer ses remarques, ses propositions, ses suggestions au ministère
de l'Environnement qui, lui, est en train d'élaborer le programme, est
en train d'élaborer les critères auxquels seront soumis ceux qui
présenteront des projets dans le cadre de ce nouveau programme que la
Loi sur le ministère de l'Environnement permet de mettre en oeuvre.
Ici, il s'agit de donner de nouveaux pouvoirs aux municipalités
pour leur permettre de faciliter la mise en oeuvre de ce programme. Je l'ai
déjà dit: quant aux inquiétudes qui peuvent être
soulevées par le groupe FAPEL, la mise en oeuvre de ce programme
n'enlève pas le fait que les municipalités seront assujetties aux
autres lois du ministère de l'Environnement, la Loi sur la
qualité de l'environnement, la Loi sur le régime des eaux, la loi
125 sur l'aménagement du territoire, la loi sur l'aménagement et
la mise en valeur de la faune. Elles devront respecter l'ensemble de ces lois
pour voir leur projet accepté par le ministère de
l'Environnement.
En ce sens, en n'acceptant pas d'entendre le groupe FAPEL ici, au moment
de cette commission sur ce projet de loi et sur les articles qui sont
proposés, ce n'est pas une contestation du droit de FAPEL de faire
entendre son point de vue sur le programme d'amélioration du milieu
aquatique et d'accessibilité au milieu aquatique, il s'agit simplement
de faire en sorte que la commission accomplisse principalement le mandat qui
lui a été confié. Cela ne rejette en rien le droit et la
possibilité pour le groupe FAPEL de faire entendre son point de vue
là où il doit être entendu, c'est-à-dire au
ministère de l'Environnement, sur le contenu du projet de programme qui
est en train d'être élaboré par le ministère de
l'Environnement. En ce sens, je pense que nous pourrions avantageusement
procéder immédiatement à l'étude de ce projet de
loi article par article.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Nelligan.
M. Clifford Lincoln
M. Lincoln: M. le Président, après avoir
écouté le ministre des Affaires municipales, je suis plus
convaincu que jamais du bien-fondé de notre intervention sur le projet
de loi 6, en deuxième lecture. Je trouve ça presque
extraordinaire que le ministre puisse dire: FAPEL est ici aujourd'hui, mais
qu'elle aille se faire entendre par le ministère de l'Environnement
parce que, lui, il est en train de présenter un programme. Or, c'est
justement la contradiction dans l'approche du gouvernement que nous avons
soulignée le plus fortement possible en deuxième lecture d'aller
dire au ministre des Affaires municipales: Comment voulez-vous présenter
une loi donnant des pouvoirs à des municipalités dans un
programme qui touche principalement l'environnement? Le milieu aquatique, c'est
l'environnement. Vous allez adopter une loi donnant des pouvoirs à des
municipalités pour appliquer quelque chose dont on ne sait rien encore.
Or, le ministre de l'Environnement, lors de l'étude du projet de loi 6,
a eu le temps de s'exprimer, il a fait des discours. Est-ce qu'il nous a
présenté un programme? Est-ce qu'il nous a dit ce qu'il allait
faire dans une loi-cadre? Est-ce qu'il nous a présenté un projet
quelconque? (12 h 45)
Ce que nous avons essayé de souligner au ministre durant la
deuxième lecture du projet de loi 6, c'est que la loi 6 met la charrue
devant les boeufs. Il nous semblerait, logiquement, que, si l'on veut qu'on
accepte le principe de la loi 6, on nous dise en même temps ou avant:
Voilà, nous allons
donner des pouvoirs à des municipalités de changer la
chose environnementale. On leur donne des pouvoirs de faire du travail sur les
rives et sur les cours d'eau. Mais pour cela il faut que nous sachions è
l'avance quelles seront les balises, quels seront les critères, quelles
seront les normes dans lesquelles ces municipalités vont pouvoir
travailler. Est-ce que c'est une bonne chose que de donner des pouvoirs
à une municipalité sans qu'on sache quelle va être
l'étendue de ces pouvoirs? Le ministre nous dit: Bon, FAPEL est ici,
mais ce n'est pas son affaire ici, il faudrait qu'elle aille se faire entendre
par le ministère de l'Environnement. Est-ce que le ministre a peur de
l'écouter pendant deux heures seulement de son temps? Deux heures
pendant lesquelles on demande aux gens de la commission de se faire
éclairer, de faire éclairer leur lanterne. Est-ce que le ministre
a peur que FAPEL lui dise des choses qu'il ne voudrait pas entendre? Est-ce que
le ministre a peur que FAPEL répète les mêmes arguments qui
ont été apportés en Chambre, que cette loi 6 n'a aucune
logique en soi parce qu'elle concerne des pouvoirs complètement
inexpliqués des municipalités?
Par exemple, il s'est passé quelque chose et peut-être que
le ministre devrait prendre connaissance de ce qui se fait. Il y a eu un
article dans un journal de la rive sud le 7 novembre 1984, Le Courrier du sud,
qui parlait d'un gros travail qui va être fait pour la
réhabilitation du réseau d'égout pluvial et sanitaire, la
construction d'un intercepteur régional le long du fleuve Saint-Laurent,
travail qui devrait commencer d'ici à quelques semaines, un travail au
cours de l'hiver dont les coûts seront d'environ 3 500 000 $. Dans cela,
on dit quelque chose de très frappant: En ce qui concerne la section
d'un intercepteur régional qui ira au boulevard Roland-Therrien et la
station de pompage Lafrance située près du pont-tunnel, une
étude d'impact est présentement en cours afin de localiser dans
et le long du fleuve Saint-Laurent au moyen d'un remblai... Là, on va
donner le pouvoir aux municipalités de faire des remblais dans le
fleuve. On va donner des pouvoirs presque extrêmes aux
municipalités avant qu'on sache même que le ministère de
l'Environnement fait quelque chose pour situer le cadre et les balises de ce
programme. Le ministre de l'Environnement nous dira: On a la Loi sur la
qualité de l'environnement, je veux protéger l'environnement.
Est-ce que c'est comme cela qu'il protège l'environnement en faisant des
remblais sur les rives mêmes du fleuve Saint-Laurent? Je pourrais aussi
citer l'éditorial écrit par Guy Pagé, une personne dont la
crédibilité a été faite depuis bien longtemps,
depuis des années. H est reconnu au Québec pour sa défense
des intérêts de la nature. Voilà ce qu'il disait: Quant
à FAPEL, nous la félicitons également pour avoir mis tout
le monde au courant de ce projet de loi qui n'est pas clair; même que
certains avocats consultés ne savent pas ce que ce projet de loi
signifie. C'est cela qui nous fait peur. On ne sait pas ce qui est en
arrière de cela. Il disait plus loin: En plus, le projet du parc de
l'Archipel étant presque en marche, il semblerait que ce projet de loi
ouvrirait la porte à un certain nombre d'abus du fait que rien ne
protégerait cet aménagement des rives. On pourrait alors
construire des pistes cyclables, des rampes d'accès, enfin, tout projet
susceptible d'injecter de l'argent au cours des prochains mois sans aucun
contrôle.
C'est cela la question. Une fois qu'on aura donné un
chèque en blanc aux municipalités d'avoir des pouvoirs presque
extrêmes pour changer les rives, qui va faire la coordination de ce
travail? Une municipalité va faire des remblais dans la rivière,
une autre municipalité va faire quelque chose de différent. Qui
va coordonner le travail? Nous n'avons aucune norme, nous n'avons aucun cadre
de règlement.
Dans l'éditorial du Dimanche-Matin, je pense qu'il situe bien:
Réalisons que de plus en plus les considérations biologiques sont
détournées et, dans la plupart des cas, ignorées du
gouvernement. Nos frayères sont détruites. Et là, on peut
parler du lac Saint-Pierre, on peut parler de Kamouraska. Récemment, on
a eu trois cas de frayères détruites. Les poissons perdent les
endroits où ils se reproduisaient jadis. Il en est de même des
terres humides et des marais où pullulent la sauvagine et toute cette
vie animale et végétale essentielle à la survie de notre
faune sportive.
Le gouvernement actuel à Québec se prétendait celui
de la protection de l'environnement lorsqu'il désirait accéder au
pouvoir. On se souviendra justement des 6 000 000 de citoyens que M.
Léger allait mettre au travail, et là, aujourd'hui, il y a 150
000 citoyens qui veulent se faire entendre et on ne veut même pas les
écouter. Aujourd'hui, nous réalisons qu'il n'était
question que de voeux pieux et de démagogie pour s'attirer les faveurs
du public et plus particulièrement de cette jeunesse pour qui
l'environnement est tellement important.
Ce n'est pas le Parti libéral qui dit cela, ce sont des
éditorialistes, des chroniqueurs de la faune respectés par-dessus
tout au Québec. Ce que nous demandons, ce n'est pas quelque chose
inventé de toutes pièces. Le conseil consultatif lui-même,
dans un écrit: "Politique d'encadrement forestier des lacs et des cours
d'eau du Québec", publié en décembre 1982, faisait des
constatations et disait: "Au niveau de l'encadrement général - on
parle des rives et des cours d'eau - le conseil estime que les
ministères suivants devraient assumer un leadership certain tant
au point de vue politique qu'administratif, " On parle de l'usage sylvicole: le
ministère de l'Energie et des Ressources; usage faunique: le
ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche; usage de
villégiature: le ministère de l'Environnement; usage agricole: le
ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation,
etc.; usage urbain: le ministère des Affaires municipales. On
reconnaît que tous ces ministères devraient être
impliqués, mais pourtant il dit: Le conseil en arrive à
privilégier celle qui consiste à maximiser les efforts
déjà engagés au sein du ministère de
l'Environnement. Ainsi, sur les terres privées, il y aurait lieu que le
ministère de l'Environnement devienne et reste le seul interlocuteur
auprès des utilisateurs et/ou propriétaires du milieu riverain.
Quant à l'encadrement forestier immédiat sur les terres
publiques, le conseil est d'opinion qu'il serait souhaitable de laisser aux
ministères gestionnaires des ressources la responsabilité de voir
à la protection du milieu riverain selon des programmes et des normes
acceptés par le ministère de l'Environnement. " C'est tout
à fait logique. Comment peut-on faire des lois qui donnent des pouvoirs
sans qu'on les encadre et sans qu'on sache quels sont les critères et
les normes? "En terminant, le conseil recommande au ministère de
l'Environnement de voir à faire accepter par le gouvernement une
politique relative è l'encadrement forestier des lacs et cours d'eau du
Québec en s'inspirant du présent avis. " C'était en 1982.
Depuis 1982, qu'a fait le ministère de l'Environnement? Il n'a rien
fait. Il parle d'assainissement des eaux qui est en retard. Notre
collègue a expliqué qu'on a fait seulement 13% de progrès
dans l'assainissement des eaux. Tout est en retard. Il devrait s'arrêter
et dire: Le projet de loi 6 sera accepté seulement quand on aura fait un
règlement-cadre pour situer les balises et les critères.
Aujourd'hui, le ministre ne veut même pas entendre des gens qui
représentent 150 000 citoyens actifs dans l'environnement au
Québec sous prétexte que c'est une loi des affaires municipales.
Est-ce que cela tient debout? Est-ce que la loi sur les affaires municipales
elle-même ne concerne pas purement et simplement l'environnement? M. le
Président, est-ce que cela aurait fait mal au ministre d'écouter
pendant deux heures ces gens-là qui auraient eu 20 minutes chacun pour
expliquer leur point de vue? Est-ce que cela ne choque pas les autres membres
du parti ministériel ici quand il y a des gens qui sont ici pour se
faire entendre? Je trouve cela presque insultant pour les citoyens du
Québec qui font du bénévolat dans l'environnement de se
faire refuser quelque chose et de se faire dire: Allez plaider avec le
ministère de l'Environnement, qui ne veut même pas donner un
subside à cette organisation-là et qui est en train de lui faire
la guerre depuis des mois et des mois. C'est ce que l'on demande ici. Je trouve
cela déplorable que le ministre se serve de sa majorité
ministérielle, qui votera toujours avec lui, pour aller refuser quelque
chose que le citoyen du Québec demande. C'est pour cela que les citoyens
du Québec sont en train de nous dire bien clairement de quel
côté ils se penchent en ce moment.
Le Président (M. Beauséjour): Merci, M. le
député. La parole est au député de Groulx.
M. Élie Fallu
M. Fallu: Rapidement, M. le Président, deux points. Le
premier: j'aimerais d'abord rectifier des faits. Lorsque le
député de Laprairie évoque pour une consultation
particulière celle que nous avions faite en cette nuit de Noël
à propos de la loi 103, je voudrais dire à la commission qu'il a
oublié de situer dans quel cadre une telle audition s'est faite. Le
député de Laprairie, ne connaissant pas à l'époque
la nature même du projet de loi qui était devant la commission, ne
connaissant pas, puisqu'il s'agissait de droit nouveau, de pouvoirs
accordés aux municipalités en vue de créer
elles-mêmes des règlements, ne connaissant pas - il l'a
avoué tout à l'heure en disant qu'il n'avait jamais entendu
parler du RCVQ - le dossier et étant en train de littéralement
bousiller le travail parlementaire, nous avons accepté qu'un
témoin, le plus important au Québec à ce moment-là,
puisse s'exprimer devant la commission pour convaincre le député
de Laprairie lui-même, c'est-à-dire l'Opposition, de la
nécessité absolue de cette loi. Voilà pourquoi nous avons,
comme ça, en pleine nuit, entendu un témoin un peu par surprise,
parce que, si on ne l'avait pas fait, la loi n'aurait pas abouti.
La deuxième remarque porte sur le fond, cette fois. 11 nous
faudrait, ce matin, aux dires de l'Opposition, étudier deux choses
à la fois: il nous faudrait étudier le problème
posé par la loi 6 et, en même temps, étudier un
problème d'environnement. Or, je pense qu'il y a des gens qui se
trompent d'adresse. Ce que nous devons faire au niveau municipal, c'est une
loi, puisqu'il s'agit de pouvoirs délégués. Seule
l'Assemblée nationale est habilitée à
déléguer des pouvoirs; ce sont des pouvoirs qui lui appartiennent
déjà. Donc, il faut le faire par voie législative. Au
même moment et ailleurs, c'est-à-dire au Conseil des ministres,
puisqu'il s'agit là de décret du Conseil des ministres, le
ministère de l'Environnement
prépare la réglementation relative aux rives et, en
conséquence, ce n'est pas à cette commission à qui il faut
s'adresser, mais bien au ministère de l'Environnement, On connaît
les mécanismes de consultation. Des projets de règlements sont
d'abord étudiés par des comités ministériels et,
ensuite, par le Conseil des ministres, et il y a consultation avant même
la publication à la Gazette officielle. Les projets de règlements
sont en avis dans la Gazette officielle, les commissions de l'Assemblée
nationale peuvent se saisir elles-mêmes de ces projets de
règlements, notre commission pourra s'en saisir lorsque de tels
règlements seront en avis dans la Gazette officielle; elle pourrait
même s'en saisir après que le Conseil des ministres l'aurait
adopté. Il ne faut pas mélanger notre technique
législative. Vous êtes en train d'embrouiller les gens et de leur
faire croire que, s'ils ne s'expriment pas ici, ils n'ont aucune chance de
s'exprimer quelque part ailleurs dans le monde. C'est pour cela que, ce matin,
je ne puis pas être en accord avec la motion qui est devant nous.
Le Président (M. Beauséjour): Merci. La parole est
au député de Mont-Royal,
M. Ciaccia: M. le Président, vu qu'il est presque 13
heures, est-ce que je peux demander la suspension...
M. Tremblay: Non, on va continuer jusqu'à 13 heures et,
après 13 heures, on fermera.
M. Saintonge: Etes-vous président?
M. Ciaccia: II est 13 heures moins deux minutes, M. le
Président.
Le Président (M. Beauséjour): Un instant!
M. Tremblay: Non, mais je suis membre de la commission, j'ai le
droit de m'opposer à ce qu'on ferme. Non?
Le Président (M. Beauséjour): Un instant! Il
demande la suspension.
M. Ciaccia: M. le Président, je demande la suspension du
débat,
M. Saintonge: Il est président, lui. Est-ce que je
peux poser une question?
M. Tremblay: Il n'y a pas de consentement.
M. Saintonge: Est-ce que je peux faire une question de
règlement?
M. Tremblay: On a le mandat de l'Assemblée nationale de
siéger jusqu'à 13 heures, on va siéger jusqu'à 13
heures.
M. Ciaccia: On va faire des questions de règlement.
M. Saintonge: J'ai une question de règlement. Le simple
bon sens, M. le Président, il reste deux minutes avant 13 heures.
M. Marcoux: Je suis convaincu que le député de
Mont-Royal pourrait nous dire en deux minutes l'essentiel de son propos.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
ministre.
M. Ciaccia: Je peux faire une question de règlement.
Le Président (M. Beauséjour): M, le
député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, il nous reste deux minutes
jusqu'à 13 heures. On sait qu'un porte-parole, M. le
député de Mont-Royal, aura dix minutes de propos à faire
entendre. Je pense qu'on sait fort bien que, même en Chambre, demander
à un député de commencer des propos pendant deux minutes,
de les suspendre et de reprendre huit minutes ultérieurement, il n'y a
pas tellement de suite dans les idées au niveau même du Journal
des débats. Surtout, M. le Président, je vous ferai remarquer une
autre chose: la commission devra être ajournée sine die; on n'a
pas d'autre mandat de siéger. Elle est suspendue? Parce que l'ordre de
la Chambre, pour la commission, aux fins du projet de loi 6, était de
siéger jusqu'à 13 heures précisément et,
après cela, on n'a pas d'autre mandat de la commission.
Le Président (M. Beauséjour): Oui. M. Saintonge:
Considérant ces... M. Tremblay: M. le Président.
Le Président (M. Beauséjour): Un instant! Nous
avons un autre mandat pour... M. le député de...
M. Tremblay: Si l'Opposition est de bonne foi, je donnerais mon
consentement pour qu'on continue jusqu'à 13 h 10 et que le
député puisse faire toute son intervention.
M. Saintonge: Est-ce que je peux...
Le Président (M. Beauséjour): Nous avons un autre
mandat ce soir.
M. Saintonge: M. le Président, est-ce que je peux
compléter mon idée? Le mandat
de la commission, su niveau de l'étude du projet de loi 6, est de
siéger jusqu'à 13 heures. La commission continuera ce soir sur un
autre projet de loi, le projet de loi 8, si ma mémoire est bonne. Donc,
je veux simplement, dire que, dans le cadre du projet de loi 6, demander au
député de Mont-Royal de commencer une intervention pour deux
minutes et la suspendre pour huit minutes...
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie, je suis obligé de vous arrêter,
puisqu'il est...
Une voix: II est 13 heures.
M. Tremblay: M. le Président, sur une question de
règlement.
Le Président (M. Beauséjour): Non. Le temps est
terminé.
M. Tremblay: C'est une question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Beauséjour): Non. Je suspends les
travaux jusqu'à 20 heures.
(Fin de la séance à 13 heures)