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(Vingt heures huit minutes)
Le Président (M. Fallu): À l'ordre, s'il vous
plaît! Un mandat de l'Assemblée nationale nous voit ici
réunis ce soir, membres de la commission de l'aménagement et des
équipements.
Nous avons déjà terminé un premier mandat, celui de
l'étude détaillée de la loi 4, Loi sur le ministère
des Affaires municipales. Ce soir, nous continuons l'examen
détaillé du projet de loi 2, Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant les finances municipales.
M. le secrétaire, vous voulez constater que nous avons
quorum...
Le Secrétaire: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Fallu):... et faire
l'énumération des membres.
Le Secrétaire: Alors, les membres présents sont: M.
Assad (Papineau), Mme Bacon (Chomedey), M. Beauséjour (Iberville), M.
Fallu (Groulx), M. Le Blanc (Montmagny-L'Islet), M. Gauthier (Robervai) en
remplacement de M. Rochefort (Gouin), M. Saintonge (Laprairie), M. Tremblay
(Chambly), M. Marcoux (Rimouski) et, un, deuxième remplacement, M.
Brassard (Lac-Saint-Jean) remplace M. Rodrigue (Vimont), M. Vaillancourt
(Orford).
Le Président (M. Fallu): Je rappelle que quatre articles
sont restés en suspens, les articles 10, 11, 49 et 58. Je le rappelle
pour mémoire, nous y reviendrons à un moment ou à un
autre.
M. Beauséjour: Est-ce que vous pouvez
répéter? Les articles 10, 11...
Le Président (M. Fallu): Les articles 10, 11, 49 et
58.
M. Beauséjour: Merci.
Code municipal (suite)
Le Président (M. Fallu): Nous en sommes à l'article
61. Donc, il s'agit des modifications apportées au Code municipal.
M. Marcoux: À l'article 61, c'est la même
modification qu'à l'article 39 concernant les soumissions publiques.
Le Président (M. Fallu): Y a-t-il une proposition
d'amendement?
M. Marcoux: Ah oui! La proposition d'amendement, c'est de biffer
l'article. L'article 61 du projet de loi est supprimé.
M. Saintonge: On garde le statu quo. Est-ce cela?
Une voix: L'article 61 est biffé?
M. Marcoux: Oui. C'est-à-dire qu'on garde le statu quo.
Quand le conseil voudra accepter une soumission qui n'est pas la plus basse, il
devra avoir la ratification du ministre.
M. Saintonge: II y a une question là-dessus, M. le
ministre. Je comprends qu'on garde la même chose. Il semblait,
d'après des doléances qui m'ont été soumises que,
finalement, dans ces cas-là, c'est extrêmement rare qu'à
toutes fins utiles... On a même dit: Enlevez l'article. De toute
façon, on n'accorde jamais la possibilité. C'est peut-être
exagéré dans ce sens. J'imagine qu'à certains
égards le ministre peut accorder l'autorisation, mais est-ce que
c'est... La question serait la suivante: Environ combien de demandes de cet
ordre peuvent vous être présentées et combien sont
accordées?
M. Marcoux: J'en ai à peu près un cas par semaine.
Un cas, au maximum deux, mais ordinairement c'est un cas par semaine, si je me
fie depuis sept mois. Disons que 90% des cas sont refusés, en moyenne,
ou 80%. Il faut voir que, dans 50% des demandes... Admettons qu'il y a 52
demandes par année; sur l'ensemble des soumissions municipales, ce n'est
pas beaucoup. Il y a des principes en jeu. Admettons que, sur les 52 demandes
dans une année, si on dit une par semaine en moyenne, il y en a à
peu près la moitié, à mon souvenir - je n'ai pas fait de
statistiques - qui concernent le cas suivant: Vous savez, c'est quelqu'un de la
municipalité, on aurait aimé cela l'encourager. Parfois, on
téléphone au conseil municipal et ces gens nous disent: Bon, on a
voulu faire notre devoir moral pour essayer d'encourager quelqu'un de la
municipalité, mais on comprend que-Dans d'autres cas, c'est souvent sur
l'entretien des chemins d'hiver, une
insatisfaction face à la qualité de l'entretien des
chemins d'hiver par un entrepreneur. Et là, on souhaiterait accorder le
contrat au deuxième plus bas soumissionnaire. Il y a des fois, dans ces
cas, qu'on accepte. On n'accepte pas de punir à vie un mauvais
entrepreneur. S'il revient une deuxième année par la suite et
qu'il est le plus bas soumissionnaire, on suppose qu'il a
peut-être eu sa leçon et qu'il veut se corriger.
C'est tellement important la question des soumissions publiques que je
crois qu'il est utile de maintenir l'article. Il faut voir qu'il s'exerce des
pressions, qu'il peut s'exercer des pressions. Actuellement, il s'en exerce peu
parce qu'on sait que c'est très rare que c'est accepté, qu'on
déroge à la règle.
Le Président (M. Fallu): C'est accepté
également lorsque, à l'occasion, un plus bas soumissionnaire
coûterait plus cher que le deuxième plus bas. Un exemple
très précis: lorsqu'il s'agit des assurances, s'il faut refaire
les matrices, refaire les contrats, il y a des écarts quelquefois qui
deviennent intolérables.
M. Marcoux: On tient compte de la globalité,
évidemment. Des fois, il y a des coûts apparents où cela
paraît moins cher, mais, quand on fait le portrait du dossier sur
l'ensemble des années et tout cela, on voit que cela coûtait plus
cher à la municipalité.
Ordinairement, le principe est que, losqu'on va en soumissions
publiques, toutes les règles doivent être les mêmes pour
tout le monde et c'est le plus bas soumissionnaire.
Le Président (M. Fallu): Le statu quo est-il
adopté?
M. Saintonge: L'article 61 tel qu'amendé est
adopté. Je ne sais pas si on doit dire cela.
Le Président (M. Fallu): En effet. Donc, la modification
est adoptée et l'article 61 tel qu'amendé est adopté.
L'article 62?
M. Marcoux: L'article 62. Même modification qu'à
l'article 40, concernant les contrats clés en main.
Le Président (M. Fallu): Quelques remarques sur l'article
62?
M. Saintonge: Non, M. le Président. Adopté.
Le Président (M. Fallu): Cela va. Article 62,
adopté. L'article 63?
M. Marcoux: Même modification qu'à l'article 21.
C'est ce qui concerne le budget. Il y a un papillon. Je propose que l'article
964 du Code municipal, modifié par l'article 63 du projet de loi, soit
modifié par la suppression du sixième alinéa du
troisième paragraphe.
M. Vaillancourt: Ce n'est pas l'article 954?
M. Marcoux: L'article 954. J'ai mal lu? M. Vaillancourt:
Vous avez dit 964. M. Marcoux: 954.
M. Vaillancourt: Pour le Journal des débats.
M. Marcoux: C'est bien important. Vous avez bien raison, M. le
député d'Orford. On a supprimé le dernier alinéa
parce qu'il était superfétatoire. Cela ne supprime pas l'adoption
du budget. C'est l'effet rétroactif... Il n'est pas nécessaire de
dire que l'adoption du budget après le 1er janvier a un effet
rétroactif. Il l'a par lui-même. C'était de la mauvaise
logistique.
Le Président (M. Fallu): La modification est-elle
adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 63 tel qu'amendé
est adopté. L'article 64?
M. Marcoux: Article 64, mêmes modifications qu'à
l'article 22, cela concerne le déficit anticipé et le budget
supplémentaire. Il y a un papillon. Je propose que l'article 957. 4 du
Code municipal, introduit par l'article 64 du projet de loi 2, soit
remplacé par le suivant: "957. 4 Si le conseil, en cas de déficit
anticipé, n'adopte pas un budget supplémentaire, il doit porter
ce déficit au budget de l'exercice suivant, sauf s'il prévoit
que, lors de cet exercice, il consolidera le déficit par un
règlement d'emprunt. " C'est la même formule que nous avons
adoptée pour le Code des cités et villes.
Le Président (M. Fallu): Adopté? Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 64 est adopté
tel qu'amendé. L'article 65?
M. Marcoux: Mêmes modifications qu'à l'article 23.
Cela concerne les certificats de disponibilité de crédit et de
délégation du pouvoir de dépenser. J'ai un papillon.
L'article 961. 1 du Code municipal, introduit par l'article 65 du projet de loi
2, est
modifié par le remplacement, à la fin du dernier
alinéa, des mots "qui suit" par les mots "tenue après
l'expiration d'un délai de cinq jours suivant l'autorisation". On a
adopté cette modification pour le Code des cités et villes
également.
M. Saintonge: Malheureusement, je ne pourrais pas donner toutes
les représentations, mais, à ce stade-ci, je voudrais faire
simplement une remarque pour la confiner au Journal des débats. J'ai eu
un appel de la Corporation des secrétaires municipaux du Québec.
Ces gens m'ont avisé avoir reçu malheureusement le projet de loi
2 dans un délai relativement récent et avoir commencé
à examiner ce projet de loi. Il y a certains articles qui modifient le
Code municipal et qui ont modifié également le Code des
cités et villes. Entre autres, quand on parle de certificat du
secrétaire-trésorier, il y aurait eu des remarques importantes
à transmettre au ministère et au ministre principalement
là-dessus. Je sais que ces gens devaient se réunir cette semaine
là-dessus. Ils déplorent, évidemment, le fait qu'ils
n'aient pu donner leur point de vue là-dessus dans le délai de
réception du projet de loi 2.
C'est un appel que j'ai reçu. Je dois vous avouer que je l'ai
reçu hier. C'est la CSMQ. Ce serait difficile que vous ayez reçu
quelque chose de la CSMQ pour la bonne raison, comme on m'a expliqué
hier, que le projet de loi 2 ayant été déposé le
30, le délai de réception du projet de loi était quand
même...
M. Marcoux: L'engagement que je peux prendre, parce que cela fait
quand même environ trois semaines qu'il est déposé, sinon
un mois, je propose qu'on continue à l'étudier - je n'ai pas eu
ces remarques - tel qu'il a été déposé. Il n'y a
rien qui me répugne au moment de l'adoption du rapport à
l'Assemblée, ou au moment de la troisième lecture, à
proposer - pas manu militari, mais quelle est l'expression consacrée? -
des amendements en Chambre avec lesquels nous serions d'accord. On me dit que,
sur cet amendement en particulier, que je propose, ils avaient
été consultés et ils étaient d'accord.
M. Saintonge: L'amendement?
M. Marcoux: Celui de donner le délai de cinq jours, qui
permettrait que cela fasse partie du rapport. Sur l'article lui-même, ils
étaient d'accord. L'amendement...
M. Saintonge: La CSMQ?
M. Marcoux: Oui. On a consulté M. Sénéchal,
le président.
M. Saintonge: En tout cas, je peux vous dire tout simplement que
je crois bon de transmettre ce son de cloche. Je n'ai malheureusement pas
reçu de texte là-dessus. On me disait qu'on verrait
peut-être à soumettre quelque chose, mais je prends note de l'avis
du ministre. Je pense que, s'il y a des remarques que la CSMQ pouvait
présenter, s'il y avait des éléments particuliers qui
pouvaient être pris en considération pour faire certaines
modifications qui pourraient agréer aux officiers municipaux,
finalement, et qui ne seraient pas en contradiction avec les accords des autres
parties impliquées...
M. Marcoux: Je relis une chose qu'on maintient, que j'ai
déjà eu des discussions... Par exemple, cet article-là sur
la certification de crédit. Je sais que des
secrétaires-trésoriers souhaiteraient qu'on leur enlève
cette obligation, mais c'est une obligation qui a été faite il y
a déjà quelque temps et qui fait partie de la
responsabilité des hauts fonctionnaires des municipalités. Cela
n'enlève pas la responsabilité du conseil, mais il est quand
même... Vous savez que ces personnes sont protégées.
Même si elles n'ont pas de permanence légale comme les
fonctionnaires, elles ont une quasi permanence avec appel à la
Commission municipale, ce qui équivaut, en fait, à toutes fins
utiles, à la sécurité d'emploi. Je pense que, comme le
sous-ministre des Finances ou le sous-ministre du Revenu doit certifier les
revenus prévus, il est normal que ces gens certifient qu'il y a de
l'argent et que, dans les crédits votés, il reste de l'argent
pour les dépenses que le conseil voudrait autoriser. C'est un immense
débat qu'il y a déjà eu dans le passé. Ceci ne
change rien à ce qui existe. Je sais qu'ils ont déjà fait
des représentations pour que ce soit changé, mais je pense que je
ne proposerai pas de changer ce qui est dans le projet de loi, dans la loi
actuelle comme dans le projet de loi.
M. Saintonge: Relativement au certificat...
M. Marcoux: Mais globalement, s'il y a des représentations
qui nous sont faites...
M. Saintonge: Oui.
M. Marcoux:... sur des points précis, on les prendra
et...
M. Saintonge: Votre attitude quand vous parlez du certificat de
disponibilité de fonds, par exemple, entre autres...
M. Marcoux: C'est ça. Oui, c'est ça. M.
Saintonge: Vous ne changerez pas
votre attitude là-dessus. C'est fondamental pour vous, à
ce moment-ci.
M. Marcoux: Non, parce qu'il y a un équilibre de droits et
de devoirs. Je pense que l'Assemblée nationale, depuis des
années, a été amenée à reconnaître de
plus en plus de droits aux directeurs généraux, aux
secrétaires-trésoriers, tellement que - vous le savez
vous-même - plusieurs conseillers municipaux se disent: Ce n'est plus
nous autres qui avons la responsabilité d'engager ou de licencier notre
personnel. On n'a plus rien à dire. Eux autres, ils sont permanents et
nous autres, on est temporaires. Il y a quand même des
responsabilités et des devoirs qui doivent aller en fonction des droits
acquis. Comme les secrétaires-trésoriers ne demandent pas de
remettre en question la quasi-permanence qu'ils ont, en comparaison, je pense
qu'il y a des devoirs qu'ils doivent assumer.
M. Saintonge: La permanence, je pense que, pour les
secrétaires-trésoriers, c'est quand même plus long qu'au
niveau de la Loi sur les cités et villes.
M. Marcoux: Quoi?
M. Saintonge: Je pense que l'acquisition de leur permanence n'est
pas... Est-ce que cela a été ramené à la même
chose? Je ne suis pas sûr.
M. Marcoux: Je ne sais pas si c'est dans l'autre... Oui, cela a
été ramené au même niveau.
M. Saintonge: II y avait eu une demande l'an dernier. À
l'article 45, oui, c'est ramené au même niveau.
M. Marcoux: En décembre dernier, cela a été
ramené au même niveau.
M. Saintonge: D'accord. Je sais qu'il y avait eu une demande en
ce sens. Cela a été agréé à l'article 45.
D'accord.
Le Président (M. Fallu): La modification à
l'article 65 est-elle adoptée, sous les réserves,
évidemment, qui ont été faites?
M. Marcoux: L'amendement de cinq jours?
M. 5aintonge: Oui, ce à quoi je m'engage, en tout cas,
c'est que j'ai demandé de recommuniquer avec eux. Je n'ai
malheureusement pas pu les rejoindre aujourd'hui, mais je tenterai d'avoir les
observations qu'ils ont pu faire là-dessus, quitte à ce que, si
on les a demain, si le projet de loi n'est pas fini, on puisse revenir à
ces articles-là.
Le Président (M. Fallu): En tout temps, la commission peut
rouvrir un article déjà adopté.
M. Saintonge: D'accord.
M. Marcoux: L'amendement à l'article 65 est-il
adopté?
Le Président (M. Fallu): Donc, l'amendement est
adopté. L'article 65 tel qu'amendé est donc adopté
également. Article 66?
M. Marcoux: Mêmes dispositions qu'à l'article 11.
Cela a trait au vérificateur. Nous suspendons également
celui-là, si vous le voulez bien. Il est suspendu pour la Loi sur les
cités et villes.
Le Président (M. Fallu): Parfaitl Nous suspendons donc
l'article 66. J'appelle l'article 67.
M. Marcoux: Pour l'article 66, après réflexion -
parce qu'on a eu des représentations sur cette question - je serais
prêt à proposer qu'on revienne à l'article sur la Loi sur
les cités et villes - je ne me souviens pas du numéro - et
à l'article 66 qui y correspond dans le Code municipal pour proposer
qu'ils soient adaptés tel que présentés.
Le Président (M. Fallu): Vous nous faites une proposition
d'abord à l'article 11.
M. Beauséjour: Qu'est-ce qui avait amené le
ministre à demander la suspension de l'article 11?
M. Marcoux: Pardon?
M. Beauséjour: Qu'est-ce qui avait amené le
ministre à demander la suspension de l'article 11?
M. Marcoux: Ce qu'on fait ici, c'est qu'on détermine
qu'une municipalité ne pourrait pas donner le contrat de
vérification à une firme à laquelle elle accorde soit des
contrats de gestion, soit des contrats d'informatique. En somme, vous avez de
plus en plus des firmes polyvalentes qui exercent à la fois des
rôles de vérification, de comptabilité, de
développement de système informatique au service de firmes ou de
municipalités. L'article prévoit qu'une municipalité ne
pourrait pas donner le contrat de vérification à une même
firme qui a d'autres contrats de la municipalité. C'est de nature
à éviter les conflits d'intérêts,
évidemment.
Nous avons eu des représentations de la communauté urbaine
et de la ville de Montréal s'inquiétant ou mettant des
réserves
à cette proposition. C'est pour cela que j'ai fait suspendre
l'article la semaine dernière. J'ai relu la lettre. J'en ai
rediscuté. Nous avons également demandé un avis au
président de l'Office des professions. À la lecture de ses
commentaires, tout bien pesé, en s'inspirant du dossier de
Madelipêche qui est d'ailleurs cité par M. Desgagné, le
président de l'Office des professions, je crois qu'il est sage qu'une
municipalité ne puisse donner un contrat de vérification à
une même firme qui a d'autres contrats dans d'autres secteurs
d'activités de la même firme, de façon à
éviter au maximum les conflits d'intérêts.
Le Président (M. Fallu): Vous nous proposez, en
conséquence, d'adopter l'article 11...
M. Marcoux: L'article 11 et l'article 66,
Le Président (M. Fallu):... et l'article 66, tels que
libellés.
M. Marcoux: M. le député de Laprairie, dans le
journal Les Affaires du 24 novembre - ce n'est pas très récent -
il y a un grand titre: "La commission Marceau et le dossier de Raymond, Chabot,
Martin & Paré. Un grand débat fait rage dans les firmes de
comptables et de conseillers en gestion sur les conflits
d'intérêts qui résultent de mandats multiples. " Voici ce
qui est dit, entre autres: "Mais qu'est-ce au juste un conflit
d'intérêts pour un professionnel? demande RCMP -
c'est-à-dire Raymond, Chabot, Martin & Paré.
L'expérience enseigne que les conflits d'intérêts
potentiels sont innombrables dans l'activité quotidienne, II est
toutefois très difficile de cerner techniquement dans un code de
déontologie les situations précises et exactes de conflits
d'intérêts répréhensibles. " Ce qu'on remarque,
c'est que les codes de déontologie affirment souvent des principes,
mais, je dirais, l'attachement légal est ténu. Ce que nous
faisons ici, c'est de rendre très clair et imperméable, en tout
cas nous le souhaitons, le fait qu'il y a suffisamment de firmes qui ont des
services polyvalents, soit de vérification, de gestion, d'informatique,
de comptabilité, de tenue de livres comptables pour les
municipalités, pour faire en sorte qu'on choisisse des firmes
différentes dans de telles situations.
M. Saintonge: Mais dans le cas que vous alléguez, je pense
que la même compagnie comptable agissait pour les deux clients en
même temps.
M. Marcoux: Pas pour les mêmes fins. M. Saintonge:
Pas pour les mêmes fins.
M. Marcoux: C'est exactement ce qu'on veut éviter. Une
pour le secteur de gestion et l'autre pour le secteur de
vérification.
M. Saintonge: Ce sont deux firmes distinctes.
M. Marcoux: Non. La même firme surveillait les
intérêts de Pêcheurs unis et surveillait les
intérêts de la Banque Nationale...
M. Saintonge: C'est ce que je veux dire exactement.
M. Marcoux:... par rapport au même dossier et elle faisait
la gestion en plus.
M. Saintonge: Mais le problème est quand même
distinct de ce qu'on retrouve à l'article 108. 5, alinéa 4, d'une
certaine façon. Vous parlez de conflits d'intérêts dans le
cas où, par exemple, une firme qui donne des services multiples à
la municipalité se trouve à donner un autre service, si je
comprends bien, à la municipalité. (20 h 30)
M. Marcoux: De plus en plus de municipalités font faire
leur gestion comptable par des firmes spécialisées à
contrat plutôt que de le faire faire en régie.
Si la municipalité choisit comme firme de vérification le
même groupe, dans l'autre section, vous avez le vérificateur qui
doit faire des commentaires. C'est très important par rapport à
la transparence de la gestion de la fonction publique, c'est vraiment une
question de principe fondamentale qui est incluse souvent dans les codes de
déontologie qui, au niveau de la pratique, ne disent pas exactement
comment ça peut s'articuler.
Je pense qu'il y a une question de fond qui est posée
là.
M. Saintonge: Ce que je veux dire, par rapport au point que vous
avez soulevé, l'article du journal Les Affaires, relativement à
la compagnie de comptables mentionnée qui était pour
Madelipêche et également pour la BCN, c'est dans le cas que la
firme de gestion...
M. Marcoux: C'est encore pis parce que c'est la même.
M. Saintonge: Cela va être le même client, dans le
fond.
M. Marcoux: Oui, c'est encore pis.
M. Saintonge: Sauf que, dans certains cas, certaines compagnies
peuvent diversifier leurs services, donner des services connexes en plus de la
comptabilité qui pourraient être utiles sans nécessairement
générer un conflit d'intérêts. Par l'article
présent, vous
enlevez complètement cette possibilité-là à
des compagnies qui ont déjà oeuvré pour élaborer
des services plus grands et plus satisfaisants pour leurs clients.
M. Marcoux: II y a autre chose qu'on vient de m'indiquer. Les
grandes firmes admettent elles-mêmes que les contrats de
vérification, c'est l'aspect le moins payant. Ce qui est payant, c'est
le contrat de gestion. Si vous avez la même firme qui doit faire la
vérification de la gestion qu'elle a faîte, à ce
moment-là, les commentaires qu'elle doit porter sur la
vérification, c'est pour un aspect moins payant de sa tâche alors
que la gestion qu'elle pourrait remettre en question, c'est l'aspect le plus
payant.
Je pense que ce sont vraiment les questions de principe qui sont en jeu.
Il y a suffisamment de firmes de vérification qui ont des services
polyvalents et qui peuvent faire cette tâche-là pour faire en
sorte que la loi essaie d'éviter ou empêche les conflits
d'intérêts.
On m'indique que la ferme de vérification pourrait recommander
qu'on révise les modes de gestion informatique et ensuite solliciter
elle-même le contrat de gestion informatique. C'est le genre de choses
qui peut se passer.
M. Saintonge: Vous dites quand même: "directement ou
indirectement, par elle-même ou son associé... " On s'en va,
finalement...
M. Marcoux: Au niveau juridique...
M. Saintonge: Ça me rappelle la loi 38, M. le
Président. Je suis d'accord avec vous, M. le ministre, que les conflits
d'intérêts potentiels, il faut tenter de les éliminer, mais
il me semble que vous y allez avec un marteau ou une masse pour détruire
une possibilité quelconque.
M. Marcoux: Non, non, on m'indique...
M. Saintonge: On n'a jamais soulevé de cas semblable.
Est-ce qu'à la connaissance du ministre il y a eu des cas semblables qui
lui ont été rapportés au niveau municipal qui ont fait en
sorte que des municipalités ont pu vraiment être prises dans un
schéma semblable, où, par exemple, il y avait un service d'une
firme comptable et, en même temps, un service au niveau de
l'informatique, par la même firme, et que cela a apporté un
conflit d'intérêts?
M. Marcoux: M. le député de Laprairie, on m'indique
qu'au niveau des lois qui traitent des conflits d'intérêts les
mêmes termes sont utilisés. Il n'y a pas d'innovation dans ce
sens-là.
M. Saintonge: Je considère que certaines remarques ont
été données, entre autres sur le fait que, dans certains
cas, ça peut peut-être être plus payant. C'est
peut-être vrai, mais ce n'est pas une raison. Si, par exemple, au niveau
d'une firme quelconque à services multiples, on a
développé des services pour la plus grande satisfaction du
client, on présume qu'on aura un conflit d'intérêts... Il
reste que ces gens-là sont des professionnels qui obéissent
à un code de déontologie et on n'a pas, j'imagine, à
sanctionner plus loin que ce que le code de déontologie de la profession
peut donner. Je n'ai pas d'exemple patent. J'aimerais que le ministre me dise
si, dans des cas particuliers, il y a eu des exemples de cas qui ont
amené vraiment des conflits d'intérêts et où les
municipalités ont été desservies. À la demande de
qui cet article-là a-t-il été présenté?
Est-ce que vous avez eu des plaintes des municipalités pour apporter une
telle correction à la loi?
M. Marcoux: Ce n'est pas à la suite de plaintes comme
telles, c'est à la suite de discussions qu'on a eues sur la
vérification.
M. Saintonge: II n'y a pas eu de cas particulier soulevé
à l'attention du ministre dans ce sens.
M. Marcoux: Non, c'est au niveau des principes. Ce n'est pas
à partir d'un cas particulier que cet amendement ou que cet article a
été proposé.
M. Saintonge: Je ne sais pas si je fais erreur, mais je peux
donner des exemples de firmes comptables qui, par exemple - on parle de
services informatiques - peuvent amener, à l'intérieur de
diversifications de services qu'elles vont offrir à une
municipalité, des services d'informatique pour faire en sorte que la
gestion comptable, l'examen du rapport financier de la municipalité et
la vérification complète des finances de la municipalité
va être plus simple, va prendre moins de temps si c'est fait de telle et
telle façon, de sorte qu'à la limite vous pouvez épargner
des milliers de dollars à la municipalité, au moment de la
vérification, en temps purement et simplement. Des stagiaires ou
même des comptables viennent vérifier eux-mêmes des
chiffres, des données sur la méthode à employer, parce
qu'on veut s'assurer de tel ou tel point avant de donner le certificat final de
vérification. À ce moment, des compagnies de comptabilité
ont pu établir une diversification de services pour fournir à la
municipalité des potentialités de répondre à ce
besoin en donnant, par exemple, des services intégrés au niveau
de l'informatique, ce qui fait en sorte qu'à la vérification cela
épargne du temps et de l'argent. Ce n'est
pas un conflit d'intérêts. Potentiellement, on supprimerait
cette possibilité qui pourrait être à l'avantage des
municipalités, sous prétexte d'un danger possible d'un conflit
d'intérêts. Parce que la loi va être claire. C'est
directement ou indirectement. Cela m'apparaît aller assez loin pour un
problème qui ne s'est pas manifesté jusqu'à maintenant
dans le domaine municipal.
Dans ce sens, je vais vous dire que je vais enregistrer ma dissidence
sur cet article pour ce point.
Le Président (M. Fallu): De ce point de vue, ne serait-il
pas plus simple pour deux parties devant la cour de se munir de la même
firme d'avocats qui, connaissant bien l'ensemble du dossier, connaissant
l'ensemble des preuves, l'ensemble de l'argumentation, pourraient justement
plaider pour les deux à la fois? Par sa nature même, la
vérification je dis bien la vérification externe -externe doit
pouvoir prendre une distance absolument fondamentale par rapport à
l'ensemble des gestes posés pendant l'année. Il appert, en
conséquence, que la vérification ne peut pas se servir des
mêmes outils que ceux dont le premier comptable s'est servi
lui-même pour faire la gestion.
M. Marcoux: Je dirais que c'est une transposition au niveau des
municipalités. L'esprit de la loi du Vérificateur
général au niveau du Canada comme du Québec, qui distingue
complètement le rôle, le degré d'autonomie du
Vérificateur général du Canada comme du
Vérificateur général du Québec, est très
large par rapport aux services des ministères, au service de
vérification interne qui est dans chaque ministère. C'est une
condition essentielle, je dirais, de la transparence de la gestion des fonds
publics. Je peux vous dire que les discussions qu'on a eues dans la
préparation de la loi et aussi à la table
Québec-municipalités allaient dans ce sens. Il valait mieux plus
de précautions que moins dans ce type de dossier.
Le Président (M. Fallu): D'ailleurs, si vous me permettez
une remarque qui n'est pas nécessairement prétentieuse de ma
part, mais peut-être un peu savante. Dans l'histoire de la
comptabilité publique, il n'y a que chez les Romains qu'il n'y a pas eu
de vérification externe, pour la bonne et simple raison que leur
système comptable comprenait une vérification politique continue
avec un suivi. Je vous référerai à mes articles savants de
l'époque. Dans l'histoire de la comptabilité, c'est le seul
moment où nous puissions voir qu'il n'y a pas eu de vérification
externe et ça je vous l'assure.
M. Saintonge: Je serais quasiment tenté de vous demander
s'ils avaient inventé l'ordinateur à bras dans ce
temps-là.
Le Président (M. Fallu): Non, mais ils avaient
déjà l'abaque, M. le député, qui leur servait de
boulier compteur avec une rapidité assez extraordinaire.
M. Saintonge: Ce que j'ai dit, M. le Président, reste dit
et je maintiens quand même, quand vous mentionnez que ce serait plus
simple pour deux parties de prendre le même avocat pour régler
leur cas, que cela devient une remarque - en tout cas, je ne sais pas comment
je pourrais la qualifier -qui est un peu grossière, à mon point
de vue, par rapport à ce dont on parle ici, une firme qui donne des
services multiples à un même client. Disons que, pour les raisons
que j'ai données, je vais inscrire ma dissidence sur cet
article-là et on le votera sur division.
M. Marcoux: Indépendamment du maintien de l'opinion ou de
la décision du porte-parole de l'Opposition, je voudrais dire que, dans
un autre secteur, j'ai déjà eu l'occasion, comme administrateur
dans une institution parapublique, de participer à des jurys de
sélection. Il m'est arrivé, entre autres, de participer à
des jurys de sélection où des personnes de ma parenté
postulaient un emploi. Je me croyais objectif. Je pensais que je pouvais
participer à ces jurys-là et classer les gens qui postulaient un
emploi avec objectivité, mais il y avait une règle qu'on avait
établi, c'est que je sortais au moment de la classification des gens,
une fois qu'on les avait interviewés. Je me suis vu concrètement
avoir un jugement différent de celui de mes collègues professeurs
-j'étais administrateur - et je me suis rendu compte - c'est par
l'expérience qu'on apprend - que, même si j'avais voulu être
le plus objectif possible, dans le fond, je ne l'étais pas. C'est un peu
le même type de choses lorsqu'une firme de vérification a à
examiner le travail des services comptables, des services de gestion ou des
services informatiques, des services qui ont été fournis par la
même entreprise pour la même municipalité, ce sont des
collègues de travail, même s'ils appartiennent à une autre
section ou à une autre branche de la firme. Souvent, ce ne sont pas des
firmes de 1000 ou 2000 employés. Au plan humain, c'est une question
humaine. En plus, j'ai parlé de la question financière
tantôt, mais il y a une question humaine tout à fait normale et
simple. En tout cas, je suis un peu désolé -je respecte son
opinion - que le député de Laprairie ne concoure pas à
l'adoption de cet article.
M. 5aintonge: C'est pour les motifs quand même que j'ai
invoqués tantôt. Je n'ai pas analysé au fond toute la
situation - ce
que vous avez mentionné - même d'autres points, sauf que,
par expérience personnelle, je peux soutenir que, dans certains cas, des
services accessoires peuvent être fournis par une firme de comptables.
Entre autres, on parle d'informatique, dans le siècle où on est
rendu. Il reste évident que cela peut diminuer certains coûts et,
par expérience personnelle, dans un bureau où je travaillais, qui
n'était pas un bureau de 200 personnes, je peux vous dire que ce qu'un
service de comptabilité pouvait nous offrir comme services accessoires,
cela diminuait les coûts de vérification de façon
importante. On parle de quelques milliers de dollars. Pour une
municipalité qui peut avoir des budgets beaucoup plus gros à
considérer, des services accessoires qui peuvent être fournis par
les vérificateurs dans certains cas, qui sont des services responsables,
qui sont également sous leur serment d'office comme professionnels, on
ne peut pas préjuger d'avance qu'il y aura des conflits
d'intérêts. Je pense que, dans certains cas de services que cela
pourrait couvrir, effectivement, on pourrait se retrouver dans des situations
où cela pourrait être bénéfique à la
municipalité d'avoir un service accessoire de la même entreprise
et elle ne pourra plus en bénéficier.
M. Marcoux: Ce que je dois ajouter, c'est que l'ordre des
comptables qui a lu le projet de loi nous a envoyé un
télégramme disant qu'il était d'accord avec cet article du
projet de loi.
M. Saintonge: N'ayant pas vu cette chose-là, je vais voter
sur division quand même pour les motifs que j'ai
énoncés.
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Alors, l'article 11...
M. Saintonge: C'est l'ordre des CA que vous avez
mentionné. C'est cela? L'ordre des comptables
agréés?
M. Marcoux: Oui, l'ordre des comptables agréés.
Le Président (M. Fallu): L'article 11 est adopté
sur division.
M. Saintonge: Sur division, M. le Président.
M. Marcoux: L'article 66 également. M. Saintonge:
Également sur division.
M. Marcoux: Article 67. Cet article de concordance avec l'article
48 appelle désormais "budget" le budget de la MRC en remplacement des
termes "estimations de dépenses et de revenus".
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 67 est adopté.
Article 68?
M. Marcoux: C'est la même modification qu'à
l'article 24. Cela concerne les coûts excédentaires d'un
règlement d'emprunt et j'ai un papillon. (20 h 45)
Pour que ce soit intelligible, je vais faire la lecture au complet.
L'article 68 se lirait comme suit: Premier alinéa, l'article...
Une voix: La modification à l'article 68 se lirait comme
suit. C'est une modification à l'article 68.
M. Marcoux: La modification à l'article 68 se lirait comme
suit: Premier alinéa. L'article 980. 1 du Code municipal, introduit par
l'article 68 du projet de loi, est modifié par le remplacement, à
la dernière ligne du deuxième alinéa, des mots "dix ans"
par les mots "la période de remboursement de l'emprunt". C'est
exactement comme on l'avait fait au Code...
Une voix: À la Loi sur les cités et villes.
M. Marcoux: À la Loi sur les cités et villes. On
ajoute un deuxième alinéa. L'article 980. 2 de la Loi sur les
cités et villes, introduit par l'article 68 du projet de loi, est
modifié...
Une voix: II y a une erreur dans le papillon ici. C'est l'article
980. 2 du Code municipal.
M. Saintonge: M. le Président, ce serait l'article 68.
1.
Une voix: C'est une modification à l'article 68.
M. Marcoux: L'article 68. À l'article 68 tel que
libellé dans le projet de loi, on remplace, à la fin du
deuxième alinéa, les mots "dix ans" par les mots "la
période de remboursement de l'emprunt". "Cette taxe peut être
imposée sur une période n'excédant pas dix ans" est
remplacé par "Cette taxe peut être imposée sur une
période n'excédant pas la période de remboursement de
l'emprunt. "
On modifie, de plus, l'article 980. 2 du Code municipal, introduit par
l'article 68 du projet de loi 2, par le remplacement des mots
"l'exécution de l'objet du règlement n'est pas commencée"
par les mots "aucune dépense excédentaire n'est encore
effectuée".
Ce sont les deux modifications qu'on avait apportées.
Le Président (M. Fallu): Aucune remarque
supplémentaire? La modification est donc adoptée et
l'article...
M. Marcoux: Dans le texte ici, sur la photocopie, il manque
l'article 980. 2. On l'a dans le projet de loi.
M. Saintonge: M. le Président, je me souviens qu'à
l'article de la Loi sur les cités et villes, pour la question des "dix
ans", vous repreniez une remarque que j'avais faite...
M. Marcoux: Oui, c'est cela.
M. Saintonge:... pour modifier et remplacer par le terme de
l'emprunt. J'avais fait remarquer également qu'à cet article il
n'y avait pas de limite à l'augmentation de la taxe. On pouvait, dans le
fond, amener des montants qui pouvaient être de beaucoup
supérieurs au coût initial des travaux.
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: La modification que vous apportez à
l'article 980. 2...
M. Marcoux: Ne change pas cela.
M. Saintonge:... où il est stipulé qu'aucune
dépense excédentaire n'est encore effectuée, donne la
possibilité à la municipalité d'aller en règlement
d'emprunt, ce qui n'était pas le cas avant la modification.
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: Donc, les mêmes remarques s'appliquent. C'est
ce que je veux noter. La modification serait donc adoptée.
Le Président (M. Fallu): La modification est donc
adoptée.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 68 tel qu'amendé
est adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 69?
M. Marcoux: À l'article 69, même modification
qu'à l'article 25. Cette modification a trait au rôle
spécial de perception lorsqu'il y a un budget supplémentaire.
Le Président (M. Fallu): Adopté. L'article 70?
M. Marcoux: La modification au paragraphe 8 est de concordance
avec l'article 79 qui abroge l'article 1080 du Code municipal. La modification
au paragraphe 9 fera en sorte que les emprunts des MRC n'auront plus en aucun
cas à recevoir l'approbation des propriétaires. Cela est dû
à deux raisons. D'une part, plusieurs dispositions particulières
faisaient en sorte que la majeure partie des emprunts des MRC étaient
déjà exempts de cette approbation. D'autre part, il était
très complexe et onéreux d'organiser une consultation de tous les
propriétaires d'une MRC entière.
M. Saintonge: Ça veut dire qu'il y a un
règlement...
M. Marcoux: Avant, il y avait un plafond de 50 000 $. La MRC
pouvait faire adopter des règlements d'emprunt pour ses propres fins
d'évaluation, comme l'aménagement, avec le plafond de 50 000 $.
On enlève le plafond.
M. Saintonge: Pour quelle raison vous enlevez le plafond?
J'aimerais avoir des explications du ministre.
M. Marcoux: Pourquoi maintenir le plafond de 50 000 $? Vous avez
autour de la table des MRC des gens qui ont tous été élus;
comme c'est pour leurs propres fins, ils vont avoir à payer le
coût des emprunts, le coût des intérêts, etc. À
ce moment-là, il n'était pas justifié de maintenir ce
plafond.
M. Saintonge: Sauf que, comme vous venez de le mentionner
auparavant, les règlements de la MRC ne sont soumis à aucune
approbation des personnes habiles à voter sur les règlements dans
les municipalités. La MRC adopte...
M. Marcoux: C'est ce qui existe actuellement.
M. Saintonge: On a eu une brève discussion
là-dessus...
M. Marcoux: Je sais bien, mais on ne peut pas faire moins
confiance aux 10, 15 ou 16 maires élus qui vont avoir à assumer
la totalité du règlement d'emprunt au-dessus de 50 000 $ qu'on ne
le faisait en bas de 50 000 $. D'abord, c'est pour leurs propres fins, ce n'est
pas pour des...
M. Saintonge: Vous ne jugez pas utile de maintenir un certain
plafond à un tel règlement d'emprunt? Par ricochet, on revient un
peu à la même chose. Finalement, la MRC, ça va aller dans
les quotes-parts au niveau des municipalités. Il reste que des
municipalités pourraient s'opposer à un tel règlement
d'emprunt, mais ça pourrait être
battu par la majorité, d'une part. Deuxièmement, vous avez
des dépenses qui reviennent aux municipalités et qui vont grever
les budgets des municipalités directement, au niveau de leur
capacité d'emprunter éventuellement.
M. Marcoux: C'est pour les pouvoirs des anciens conseils de
comté qui sont des pouvoirs très limités sur
l'évaluation ou des choses comme ça.
Sur tous les règlements d'emprunt au-dessus de 50 000 $
adoptés par les MRC, il y en a un seul qui dépassait 50 000 $ et
qui aurait exigé l'approbation du ministre. C'est un cas au
Lac-Saint-Jean-Est pour un site d'enfouissement sanitaire, 200 000 $. Personne
ne s'est présenté pour demander qu'il soit soumis au
propriétaire. Alors, c'est un vestige...
M. Saintonge: Un vestige qui pourrait être important dans
certains cas. Je comprends que vous avez soumis le cas à la table de
Québec-municipalités, aux unions.
M. Marcoux: L'ensemble du projet de loi a été
soumis et discuté en comité technique.
M. Saintonge: J'ai reçu un télégramme
aujourd'hui. Vous avez dû le recevoir aussi.
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: C'est une interrogation que j'avais soulevée
dans mon discours, lors de l'adoption du principe, justement le fait d'abolir
le plafond de 50 000 $ et de ne pas le limiter d'une certaine façon.
J'avais déjà annoncé mes couleurs là-dessus. Je
trouvais ça un peu téméraire d'enlever complètement
le plafond de 50 000 $. On peut reconsidérer d'une certaine façon
un plafond peut-être plus élevé, mais non pas enlever
complètement un plafond au niveau des MRC. Le problème, c'est que
cela affecte les budgets des municipalités et les citoyens ne peuvent
pas venir se prononcer sur un règlement d'emprunt régulier, comme
dans le cas des municipalités. Effectivement, ils vont être
taxés là-dessus. Je n'ai pas besoin de vous dire que, dans
certaines MRC au Québec, c'est connu, il y a des contestations, il y a
des gens qui ne participent pas nécessairement aux réunions des
MRC, on ne siège pas, on envoie de quotes-parts, on saisit des camions
d'incendie; cela s'est réglé, mais ce sont des exemples patents
que l'on peut donner, qui ont existé. Et, dans un cas comme
celui-là, vous allez arriver avec une dépense qui peut être
importante; on va facturer aux municipalités un montant important
d'argent, qu'elles vont refiler à leurs contribuables alors que ceux-ci
n'ont pas participé à la prise de décision. Dans certains
cas, des municipalités pourraient s'opposer à l'adoption d'un
règlement de ce genre-là, mais, ne réussissant pas
à bloquer le règlement, étant dissidentes, le
règlement est adopté quand même, la quote-part va venir
quand même aux municipalités.
M. Marcoux: II faut voir que cet article ne touchait que les
municipalités rurales et que l'UMRCQ est d'accord avec ce changement. Il
y a une chose aussi. Sans poser toute la question de principe, quand on dit
qu'on ne peut pas contrôler chacun des gestes particuliers posés
par les élus, ce genre de règlement d'emprunt, qui est
adopté à l'intérieur des pouvoirs limités des MRC,
actuellement, ne peut pas dépasser les fins pour lesquelles il est
adopté. Cela ne pose pas tout le problème, je le sais bien, si on
veut étendre le sujet, de l'avenir des MRC...
M. Saintonge: Bon.
M. Marcoux:... et tout cela. Il se posera en temps et lieu, pas
avant deux ou trois ans.
M. Saintonge: Mais la journée, M. le Président,
où on décidera d'augmenter les pouvoirs des MRC d'une quelconque
façon, il reste que l'article sera là, il n'y aura pas de plafond
et on pourra faire des dépenses dans un ordre de grandeur qu'on ne
pourra pas contrôler.
M. Marcoux: Mais cela, ce n'est pas demain la veille.
M. Saintonge: M. le Président, ce n'est peut-être
pas demain la veille, mais il y s bien des choses où on ne pensait pas
que c'était demain la veille! On ne pensait pas qu'on était pour
aligner les CLSC sur les MRC; on ne pensait pas qu'on était pour aligner
sur les MRC la question des centres Travail-Québec, toute la question de
l'aide sociale, toute la question de l'éducation, comme cela s'en vient.
Vous allez me dire que je parle trop, que ce n'était pas demain la
veille. On n'a pas dit cela aux représentants municipaux, à
l'époque. Et, aujourd'hui, dans certaines municipalités, qui se
rendent compte qu'elles sont prises avec la situation, on parle de cela, on
parle même de loisirs; c'est rendu, au niveau du hockey, dans certaines
régions, que les jeunes sont déplacés, qu'ils doivent
jouer è telle place: Vous êtes dans telle MRC, vous allez jouer
à telle place. Les gens n'ont pas accepté cela. Au début
de la MRC, ce n'était pas cela, c'était la région
d'appartenance. Le choix qu'ils pouvaient peut-être poser aurait
été différent, à cette époque-là, si
on les avait informés, effectivement, de ce qui arrive aujourd'hui. Ce
n'est peut-être pas demain la veille, mais cela ne fait pas longtemps
qu'on
a ces consultations et on se retrouve aujourd'hui avec cela sur les
bras. On ne peut plus rien faire, on dit au ministre: Dans ce cas-là, si
c'est cela la MRC, on veut changer de région d'appartenance, on veut
changer d'affectation. Mais ce n'est pas passible. Donc, on a des situations
qui sont pénibles dans certains cas et une affaire comme celle-là
accentue les choses, à mon point de vue. Il n'y a pas de garantie. Quand
les pouvoirs seront-ils modifiés? On ne le sait pas.
Il reste quand même, M. le Président, que je voudrais
donner à la commission parlementaire, pour l'inscrire au Journal des
débats, la teneur du télégramme envoyé par le
président de l'Union des municipalités du Québec au
ministre des Affaires municipales, dans les termes suivants: "M. le ministre,
suite à l'analyse du projet de loi 2 sur les finances municipales, nous
constatons que les articles 70 à 78 du projet de loi, lesquels modifient
l'article 1061, paragraphe 9, et abroge l'article 1079 du Code municipal ont
pour effet d'abolir tout plafond à l'endettement des MRC. "Or, compte
tenu que la question de la représentativité au sein des MRC
demeure entière, nous sommes d'avis que ces plafonds doivent demeurer
ou, tout au moins, être augmentés raisonnablement. " C'est
signé: Jean Corbeil, président de l'Union des
municipalités du Québec. Un télégramme en date du
26 novembre courant.
Alors, je vous dirai qu'à la suite de ce que j'avais
mentionné...
M. Marcoux: II ne faut pas oublier...
M. Saintonge:... dans mon discours sur l'adoption du principe, en
Chambre, ce qu'on appelait la deuxième lecture auparavant, cela rejoint
un peu ce que j'ai mentionné à ce moment-là. Cette
demande, je pense, m'apparaîtrait conforme, en tout cas, à ce que
j'avais déjà annoncé, m'apparaîtrait conforme
à une réalité qu'on devrait maintenir au niveau des MRC
pour l'ensemble des municipalités du Québec, autant les petites
que les grosses; même les petites municipalités peuvent être
affectées dans une MRC; le monde rural, éventuellement, par des
règlements d'emprunt de la MRC, a une quote-part à payer qui peut
être importante. J'ai juste à rappeler que, dans certains cas
récents, au niveau des règlements d'emprunt, par rapport au taux
d'endettement des municipalités, on a déjà dit à
certaines municipalités: Considérant votre taux actuel
d'endettement, le programme d'assainissement des eaux, il n'est pas sûr
qu'il serait bon que vous embarquiez là-dedans; pensez-y
sérieusement auparavant. Il y a des lettres de mise en garde qui
viennent du sous-ministre actuel aux municipalités. Ces mêmes
municipalités peuvent être aux prises, dans la MRC, avec un
règlement d'emprunt et des suspensions, etc.
(21 heures)
M. Marcoux: Vous voyez qu'on se réajuste bien. Au lieu de
dire au ministère de l'Environnement: On refuse que vous invitiez ces
municipalités à s'intégrer au programme d'assainissement
des eaux, on les informe que, d'après nous...
M. Saintonge: C'est-à-dire que...
M. Marcoux:... on aimerait discuter avec elles de leur situation
financière et on les avise qu'elles devraient faire des choix. Si elles
ont un choix entre investir dans un centre communautaire ou un centre sportif
ou ailleurs, il faudrait qu'elles fassent des choix dans leurs investissements
pour trouver le meilleur investissement qui correspond à leurs
priorités.
Dans ce cas, il y a une chose qu'il faut préciser, c'est que le
ministre doit approuver tous les règlements d'emprunt. Alors, s'il y a
des protestations et tout cela, le ministre pourra intervenir ou poser des
questions qui pourraient amener la MRC à reconsidérer son
règlement d'emprunt. On peut même demander l'avis de la Commission
municipale, mais je crois que, dans ce type de choses, comme c'est pour les
fins des anciens conseils de comté, les maires des municipalités
ne sont pas ceux qui recherchent le plus l'endettement collectif.
Le Président (M. Fallu): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, je voudrais savoir
une chose du ministre. Tantôt, il a indiqué qu'il y a eu une
municipalité qui a eu un règlement en haut de 50 000 $.
M. Marcoux: Pour les fins de ceci.
M. Beauséjour: Combien y avait-il de municipalités
régionales de comté qui ont atteint les 50 000 $? Il y en a,
j'imagine...
M. Marcoux: II y en a qui ont fait d'autres règlements
d'emprunt au-delà de 50 000 $, mais dans d'autres secteurs, et ils
n'avaient pas besoin de l'approbation des propriétaires.
M. Beauséjour: Dans ce cas, est-ce qu'il y en a beaucoup
qui ont atteint les 50 000 $?
M. Marcoux: II y a d'autres règlements d'emprunt qui ont
été faits par les MRC pour d'autres fins et qui
dépassaient les 50 000 $, mais, pour ces autres fins, cela ne prenait
pas l'approbation des propriétaires. Il
y a un seul règlement d'emprunt qui dépassait 50 000 $ et
les fins pour lesquelles il a été fait, cela prenait
l'approbation des propriétaires.
M. Beauséjour: Je vais vous poser la question d'une
façon différente. Peut-être que vous allez saisir ce que je
veux savoir. Étant donné que, dans l'article qui est ici, c'est
indiqué que cela n'excédait pas 50 000 $, à ce
moment...
M. Marcoux: J'ai la liste de ceux qui dépassaient 50 000
$...
M. Beauséjour:... ce que je veux savoir, c'est s'il y a un
nombre considérable de municipalités qui se sont dit: Si on ne
veut pas demander d'autorisation au ministre, on va arrêter à 50
000 $ et on n'aura pas besoin d'autorisation.
M. Marcoux: On me dit qu'il y a une quarantaine de MRC qui ont
une dette au-dessus de 50 000 $.
M. Beauséjour: Pardon?
M. Marcoux: On m'indique qu'il y a une quarantaine de MRC qui ont
une dette au-dessus de 50 000 $; cela peut être après plusieurs
règlements d'emprunt. Ce peuvent être des règlements de 10
000 $ ou 20 000 $, etc.
M. Saintonge: Dans la loi actuelle, telle qu'elle existe, le
paragraphe 9 de l'article 1061, ce n'est pas un emprunt de 50 000 $, c'est tout
emprunt à long terme dont le capital ajouté au solde en capital
des autres emprunts contractés par la même corporation en vertu du
présent paragraphe n'excède pas 50 000 $. Ce n'est pas un
règlement de 50 000 $; il peut y avoir un règlement de 10 000 $,
un de 20 000 $ et vous êtes rendus à 30 000 $. Si vous en faites
un autre de 30 000 $ vous dépassez; donc, vous avez l'autorisation
nécessaire à demander, même si le règlement est de
30 000 $. Cela veut dire dans le fond, au niveau des dépenses, qu'il y
avait un contrôle précis, à tout le moins, qui devait
être fait, j'imagine. On nous a tellement vanté le rôle du
service financier des Affaires municipales au niveau de l'endettement, qu'il
avait le personnel requis et qu'il était capable de l'examiner.
Je rejoins ce que vous me disiez tantôt, dans ce sens. Je pense
que ce serait important de le maintenir pour différentes raisons, dont
ce que j'ai noté tantôt. Vous parliez des choix sur
l'assainissement des eaux. On vient dire à une municipalité: Vous
avez à décider d'un centre communautaire, éventuellement,
ou de telle autre chose, ou de l'assainissement des eaux. Dans ce cas, les
choix des municipalités, elles n'ont même pas de contrôle
là-dessus; dans le fond, c'est adopté, même si elles votent
contre. Le règlement d'emprunt pourrait être adopté; il y a
une charge à la corporation municipale qui s'en vient, des montants
importants. Avant, on le limitait à 50 000 $. Il y avait au moins un
holà. Aller au ministre directement, actuellement, il ne va pas au
ministre. Cela permettait à la municipalité...
M. Marcoux: II va aller au ministre quand même, même
quand c'est en bas de 50 000 $. Tous les règlements d'emprunt...
M. Saintonge: Tous les règlements vont au ministre,
excepté que le solde, à un moment donné, quand vous
arrivez à 50 000 $, il faudrait que vous l'examiniez davantage. Il y
avait une espèce de barrière, une cloche sonnait, à ce
moment.
M. Marcoux: II n'y avait pas de cloche qui sonnait à cause
de cela. C'est que simplement, quand cela dépassait 50 000 $, ce
règlement d'emprunt devenait approuvable par les
propriétaires.
M. Saintonge: À ce moment, cela veut dire que les
propriétaires avaient, à tout le moins, la capacité de
décider eux-mêmes, en haut d'un certain seuil, à quelle
place on allait, quels allaient être les choix, si on acceptait de
limiter ces choix. Parce que peu importe ce qu'on nous dit, même pour les
petites municipalités, cela va limiter des choix futurs. Cela va
entraîner des dépenses, éventuellement, et cela va grever
le budget des municipalités et le taux d'endettement possible.
Même si j'étais partisan, je vais vous dire honnêtement
qu'on fixe une limite importante.
M. Marcoux: Ce que je vais vous suggérer, parce que dans
cela je veux le moins d'embêtements possible pour qu'il y ait le plus de
transparence, c'est qu'on pourrait faire le même type d'amendement que
celui que j'ai suggéré, qu'on est en train d'élaborer pour
les régies intermunicipales. C'est-à-dire obliger la MRC à
faire un avis public. S'il y a des gens qui ont à protester, ils
protesteront... Tel que présenté, M. le Président.
M. Saintonge: Je vous dirai - je vais maintenir ma remarque - que
je ne suis pas d'accord pour qu'on enlève cette limite. Qu'on ne la
réajuste pas, même d'une certaine façon, peut-être,
un peu à la hausse, considérant que les coûts sont
peut-être plus grands, mais, en tout cas, j'aurais souhaité qu'on
garde cette limite. Pour ces motifs, sur division.
Le Président (M. Fallu): L'article 70 est adopté
sur division.
M. Saintonge: Tout en notant aussi les représentations de
l'UMQ sur ce sujet précis, qui aurait souhaité le maintien de la
situation actuelle ou à tout le moins de réajuster la limite
légèrement à la hausse, de réajuster
raisonnablement la limite.
Le Président (M. Fallu): J'appelle l'article 71.
M. Marcoux: Comme à l'article précédent, il
s'agit d'une modification de concordance avec l'abrogation de l'article 1080 du
code par l'article 79 du projet de loi.
Le Président (M. Fallu): À savoir...
M. Marcoux: Vous n'avez pas compris ce que j'ai dit? On supprime
une référence à l'article 1080 parce que l'article 1080 a
été abrogé. Il va l'être dans quelques minutes.
Le Président (M. Fallu): Vous dites l'article 1080 ou
1084?
M. Marcoux: 1080.
Le Président (M. Fallu): En conséquence de
l'abrogation de l'article 1080, d'accord, que nous abrogerons
éventuellement à l'article 78.
M. Marcoux: C'est cela. M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 71 est adopté.
Article 72.
M. Marcoux: Je proposerais de suspendre l'article 72, s'il vous
plaît. Article 73.
Le Président (M. Fallu): L'article 72 est suspendu.
M. Marcoux: Mêmes modifications qu'à l'article 27,
et cela a trait à la diminution du taux d'intérêt.
M. Saintonge: Un instant.
Le Président (M. Fallu): Article 73.
M. Saintonge: Je reviens à l'article 71, M. le
Président, 71 a pour but... Vu l'abrogation éventuelle des
articles 1079 et 1080, on ne fait plus de référence étant
donné que 1080 sera supprimé éventuellement. Donc,
l'article 71, sur division, M. le Président.
Je vais m'opposer à 78, j'y ai fait mention tantôt.
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Parfait. Donc, 71 est
adopté, mais sur division.
M. Saintonge: C'est cela.
M. Marcoux: Article 73. Je répète, même
modification qu'à l'article 27 et ceci a trait à la diminution du
taux d'intérêt.
Le Président (M. Fallu): L'article 72 est suspendu.
Article 73.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 74.
M. Marcoux: Même modification qu'à l'article 35 et
ceci a trait aux approbations des conditions d'un emprunt par billet.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 75.
M. Marcoux: Même modification qu'à l'article 28 et
ceci a trait à la perception de la taxe spéciale imposée
par un règlement d'emprunt.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 76.
M. Marcoux: Même modification qu'à l'article 34 et
ceci a trait aux documents joints au règlement d'emprunt.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 77.
M. Marcoux: Je proposerais de le suspendre, M. le
Président.
Le Président (M. Fallu): Nous suspendons 77. Article
78.
M. Marcoux: Pour les raisons exprimées lors de
l'étude de l'article 33, cet article effectue deux abrogations. L'une
supprime le plafond de 5% de l'évaluation imposé aux emprunts des
MRC, l'autre supprime des règles plus restrictives pour l'approbation,
par les propriétaires, d'un emprunt d'une municipalité locale
dont la dette égale 15% de l'évaluation.
M. Saintonge: Qu'est-ce qui justifie l'abolition de ces...
M. Marcoux: Du plafond de 5%?
M. Saintonge: Oui.
M. Marcoux: Comme on le fait pour les municipalités
locales, on le fait, par analogie, dans le même esprit, pour les MRC.
Leur taux d'endettement réel, actuellement, est d'à peu
près 1%.
M. Saintonge: Cela ne poserait pas de problème de laisser
le 5%.
M. Marcoux: Cela ne pose pas de problème de l'enlever non
plus.
M. Saintonge: Je comprends mais on dit que les MRC... Je dois
vous avouer que je deviens "suspect" parce qu'on dit tellement que les pouvoirs
sont limités. Un moment donné, on ouvre les portes, on s'en va et
il n'y a plus de limite. Comment va-t-on contrôler cela un jour?
M. le Président, j'exprime les mêmes réserves que
j'ai exprimées tantôt lors de l'étude de l'article 70.
C'est-à-dire qu'au niveau des MRC je souhaiterais que les limites
relatives au taux d'endettement, dans le cas des MRC, soient maintenues parce
que les MRC sont des créations particulières. Ce ne sont pas des
gouvernements régionaux. Cela est une façon de contrôler
plus adéquatement, je pense, les limites d'endettement qui sont
transférées éventuellement aux municipalités. (21 h
15)
Dans un tel cas, même quand on arrive à 1080, c'est 15% de
la valeur des biens fonds imposables de la MRC comme telle. Si cela
dépassait, il y avait un mécanisme qui entrait en jeu au niveau
des propriétaires, c'est-à-dire qu'il y avait une approbation en
nombre et en valeur, je pense, qu'on supprime aujourd'hui. Cela
m'apparaît important; dans l'article 1080, la limite qui était
fixée si on la dépassait, on devait aller à ce moment
directement au niveau des propriétaires. À ce moment, je
maintiendrai que l'important, dans ce cas, c'est le respect de l'autonomie
locale par rapport à l'autonomie régionale et de garder ces
limites et ces possibilités de consultation telles qu'établies
par le paragraphe 2 de l'article 1080. Je pense que ces deux façons de
supprimer les limites en vigueur actuellement avaient été
notées par le président de Î'UMQ, qui demandait que ces
limites soient conservées également ou, à tout le moins,
augmentées de façon raisonnable.
Dans le cas présent, si le taux d'endettement des MRC est
à 1%, comme on a un plafond à 5%, je pense que ce n'est pas
déraisonnable de le conserver pour démontrer, effectivement,
qu'on veut limiter les dépenses et ne pas aller plus loin que cela. Les
5% seraient une exception si on va plus loin. On pourrait contrôler
beaucoup plus facilement. Même les 15% de la valeur des biens fonds
imposables à 1080... Cela est important, je pense qu'on devrait
maintenir un tel plafond.
M. Marcoux: Brièvement. Je ne partage pas le point de vue
du député de Laprairie, Un des soucis qu'on a dans toute la
refonte des lois - et, même si cela ne fait pas partie de la refonte de
l'ensemble des lois municipales, nous l'avons conçu dans le même
esprit - c'est aussi d'harmoniser en simplifiant pour que ce soit sensiblement
les mêmes règles qui s'appliquent dans le monde municipal en
général. Ceci, dans le but de simplifier l'administration
municipale, la connaissance des lois, la perception et la gestion de ces
lois.
Le Président (M. Fallu): Est-ce qu'on peut vous
interrompre, M. le député de Laprairie? M. le
député de Montmagny-L'Islet, ex-maire de Saint-Pamphile.
M. Le Blanc: Une interrogation à savoir si cette
modification a été l'objet d'une demande expresse des
municipalités, ou de l'Union des municipalités, ou de
l'UMRCQ?
M. Marcoux: Disons que dans l'ensemble de la consultation qu'il y
a eu à la table Québec-municipalités, comme dans les
comités techniques qui ont précédé, parce que ce
projet de loi est élaboré depuis plusieurs mots, ce type de
position n'avait pas été manifesté. Hier, il y a eu un
télégramme à cet effet. Je ne pense pas qu'il faille
retenir la demande qui est faite par l'UMQ. Je croîs que cela fait partie
-quand on parle de la confiance des élus, à l'intérieur
des pouvoirs qu'ils ont - de la confiance des élus des MRC, Pas
simplement des élus locaux, des élus des communautés
urbaines ou des élus des communautés régionales à
l'intérieur des pouvoirs qu'ils ont.
M. Beauséjour: M. le Président, est-ce que je dois
supposer que vous me donnez la parole?
Le Président (M. Fallu): Oui;
M. Marcoux: Le secrétaire vous la donne.
M. Beauséjour: C'est tout simplement que je voudrais
indiquer au ministre que les municipalités régionales de
comté, dans leur forme actuelle, c'est assez récent, et je me dis
qu'il faut quand même s'assurer, dans leur fonctionnement,
d'éviter qu'il y ait des fois des exagérations par manque
d'habitude, je dirais, de travail. Là-dessus, je m'interroge s'il ne
devrait pas, à un moment donné, y avoir des plafonds qui
soient
conservés encore pour un certain temps pour permettre aux
municipalités régionales, je dirais, de s'habituer è
travailler.
M. Marcoux: Disons que comme les MRC...
M. Beauséjour: J'ajouterais une chose. J'ai ici une
résolution de la municipalité d'Iberville qui avait
déjà demandé à la Commission municipale une
enquête sur le fonctionnement de la municipalité du
Haut-Richelieu. Vos fonctionnaires sont allés vérifier.
M. Saintonge: La MRC du Haut-Richelieu?
M. Beauséjour: Oui. Vos fonctionnaires sont allés
vérifier et ce qu'ils indiquent, c'est que la MRC du Haut-Richelieu
commence à peine ses opérations, en voulant dire qu'il faut lui
laisser le temps de fonctionner. Ils ont même indiqué quatre
choses qu'ils devraient modifier dans leur façon de fonctionner.
Étant donné que c'est assez nouveau au niveau des
dépenses, cela arrive qu'il y ait des municipalités qui trouvent
que cela fait beaucoup de dépenses. Je dirais que conserver certaines
choses, c'est peut-être une certaine prudence.
M. Marcoux: II faut voir que le budget total des MRC du
Québec est actuellement, si ma mémoire est bonne, de 35 000 000 $
ou 45 000 000 $ par rapport au budget total des municipalités du
Québec qui est de 4 400 000 000 $. 45 000 000 $ par rapport à 4
400 000 000 $, cela veut dire 1% du budget du monde municipal qui est
administré par les MRC. Dans ce 1%, les 35 000 000 $ ou 45 000 000 $,
à peu près 40% a trait à l'aménagement, qui est
subventionné presque à 100%. Un tiers est pour les rôles
d'évaluation et est payé par les municipalités,
automatiquement. Il reste à peu près 7% ou 8% pour certaines
places où il y a des sites d'enfouissement gérés en
commun.
J'ai lu cette analyse récente, il y a à peu près
quinze jours, trois semaines. On parle de 1% du budget du monde municipal, 45
000 000 $ ou 35 000 000 $, il faudrait le vérifier, par rapport à
4 400 000 000 $, dont 40% est subventionné dans le cadre de
l'aménagement et 30% dans les rôles d'évaluation qui sont
fabriqués traditionnellement par les anciens conseils de comté,
par les MRC maintenant. Donc, la possibilité que des dépenses,
compte tenu des deux pouvoirs, des pouvoirs très limités qui sont
confiés aux MRC, mettent en danger la santé financière des
municipalités par effet secondaire, si vous voulez c'est absolument
marginal ou presque inexistant. Il faut voir de quel ordre de grandeur on parle
ici. C'est toujours cela qui arrive dans les lois; lorsqu'on veut faire des
critères différents, multiplier, on complexifie et, plus tu
complexifies les lois, plus tu complexifies l'administration, la
compréhension par les élus eux-mêmes. Alors, quand ce sont
les mêmes règles qui s'appliquent au niveau de la
municipalité elle-même, et que ce sont les mêmes
règles au niveau de la MRC, les élus peuvent comprendre ce qui se
passent davantage et, à ce moment-là, peut-être, être
moins dépendants de ce qu'on pourrait appeler la fonction publique
municipale ou du "red tape".
C'est dans ce sens-là qu'on va voir ce qui est proposé
ici. Le taux d'endettement des MRC est inférieur à 1%,
inférieur à ce 1%. On fait sauter cette barrière de 5%
comme on l'a fait au niveau des municipalités locales. C'est simplement
de la bonne législation que de simplifier les lois pour simplifier la
compréhension que les élus en ont, la connaissance qu'ils en ont
et la gestion qu'ils peuvent faire à partir de lois plus simples.
Évidemment, l'Union des municipalités du Québec,
à l'occasion, va revenir sur le sujet parce que l'Union des
municipalités du Québec - c'est son droit - souhaiterait que nous
fassions immédiatement le débat sur l'ensemble des pouvoirs des
MRC. Mais le gouvernement a choisi à Fort Prével, fin août,
début septembre, que ce débat ne serait pas dans un avenir
prévisible, certainement pas avant deux ans, deux ans et demi, quelque
chose du genre. Peut-être trois ou quatre ans, je ne sais pas. En tout
cas, pas dans un avenir prévisible, c'est-à-dire deux ans, deux
ans et demi, et peut-être pas après cela immédiatement.
Évidemment, je pense que c'est de bon aloi que l'UMQ revienne sur
ce sujet pour indiquer les appréhensions qu'elle pourrait avoir
éventuellement. Je ne crois pas qu'adopter ce texte ici mette en jeu les
pouvoirs des MRC.
M. Le Blanc: Mon interrogation, M. le Président, ne
mettait nullement en cause la compétence ou la capacité
administrative des élus municipaux. C'était seulement une
interrogation, une curiosité pour en savoir plus.
M. Marcoux: Je ne l'ai pas interprété en ce
sens-là, M. le député.
M. Le Blanc: Surtout, la première partie qui fait
référence au 5%, est-ce que c'était hérité
de la réglementation des anciens conseils de comté, de la loi qui
régissait les conseils de comté anciennement, ce plafond de
5%?
M. Marcoux: Oui, c'est un vestige.
M. Le Blanc: Bon, voilà,
M. Marcoux: On essaie de voir les anciennes lois pour faire en
sorte...
M. Le Blanc: Les moderniser.
M. Marcoux:... qu'il n'y ait pas de vestige qui reste. C'est pour
harmoniser. C'est toujours ce qu'on reproche. C'est une loi qui essaie de
moderniser et de simplifier l'ensemble. On dit que l'objectif principal est de
supprimer environ 42 types d'approbation et de diminuer la quantité de
ces approbations dans plusieurs secteurs. Dans ce sens, c'est un autre exemple
où on essaie d'harmoniser et de simplifier l'ensemble de la situation.
Bien sûr, on pourrait prendre prétexte de ce petit article pour
poser tout le débat, à nouveau, du passé et de l'avenir
des MRC par rapport aux conseils de comté et par rapport à la
décentralisation mais je ne crois pas que, véritablement, ce soit
le moment ou le lieu de poser tout ce débat à partir de ces 5%.
Comme on enlève le plafond pour les municipalités locales, parce
qu'on a d'autres mécanismes de contrôle, de surveillance et
d'avis, on fait la même chose pour les municipalités
régionales de comté, en s'inspirant des mêmes principes de
simplification des lois, de simplification administrative et également
de confiance face aux élus municipaux. Qu'ils fonctionnent
regroupés dans les MRC pour les pouvoirs qu'ils ont, par analogie avec
les conseils municipaux.
M. Beauséjour: M. le Président, au niveau des
municipalités, est-ce dans la loi actuelle? À quel article a-t-on
enlevé cela? C'est dans une...
M. Marcoux: C'est le plafond.
M. Beauséjour: Ici, c'est au niveau des
municipalités régionales de comté, mais à quel
moment cela a-t-il été enlevé pour les
municipalités?
M. Marcoux: Non, c'est dans ce projet de loi ci.
M. Beauséjour: C'est dans ce projet, le projet actuel.
M. Saintonge: L'article précédent, 70 M. le
Président, là-dessus, vous me permettrez une brève
intervention. On parle de vestige, il reste quand même que les MRC, cela
n'est pas bien vieux et ces articles s'appliquaient aux MRC, alors...
M. Marcoux: Les conseils de comté.
M. Saintonge: Les conseils de comté ne sont pas les MRC.
Cela n'est pas la même chose. Ce n'est pas la même situation. Vous
avez regroupé, dans les MRC, des municipalités rurales et des
municipalités urbaines dans certains cas. Ces dispositions
s'appliquaient pour la protection, parfois, des municipalités rurales
par rapport aux municipalités urbaines dans des schémas de
dépenses et de partage de coûts, etc. Je peux vous dire que, d'une
certaine façon, depuis que je suis député en tout cas, je
me suis promené un peu dans le Québec. J'ai rencontré, de
par mes fonctions, des représentants municipaux mais il y a une
constante qui se dégage et qui s'est toujours dégagée.
Même très récemment et dans le coin du ministre, à
Rivière-du-Loup, j'ai rencontré des maires qui sont dans les MRC
et le message que j'ai toujours entendu, depuis quelques années, en ce
qui concerne les MRC, c'était: II y a certains pouvoirs qui sont
accordés actuellement; principalement, l'aménagement et quelques
autres pouvoirs. Limitez les MRC à ces pouvoirs - il y en a quatre, si
ma mémoire est fidèle - et aussi limitez les dépenses des
MRC. C'est une constante qu'on entend partout et que j'ai entendue partout,
nonobstant ce que votre prédécesseur a pu dire dans certains cas
ou quoi que ce soit sur les questions de l'administration des MRC. Je peux vous
le dire, et mes confrères aussi ont pu avoir les mêmes remarques
des maires de municipalités dans leur propre région. On veut
s'assurer que les MRC n'auront pas des budgets énormes car les
coûts seront répartis par quotes-parts aux municipalités
constitutives de la MRC. Dans certains cas, c'est un contrôle des
dépenses qu'on ne peut pas exercer, dans le sens qu'une
municipalité pourrait s'opposer à tel genre de dépense.
Même si elle s'y oppose et que c'est adopté par les MRC, elle va
participer quand même au paiement de cette dépense. Les citoyens
devront payer des montants d'argent sans avoir été
consultés, à plusieurs égards, au niveau des
règlements que les MRC peuvent amener.
Donc, on parle de limite de pouvoirs, on parle de limite de
dépenses des MRC, on parle d'une nouvelle structure qui est en place. Le
ministre vient de nous confirmer que l'évaluation des budgets des MRC
représente environ 1%, et on dit: On va supprimer la limite de 5% et on
va supprimer le 15% aussi de la valeur des biens fonds imposables au niveau de
l'endettement de la corporation locale. Je m'opposerais à cela
fortement. Je pense que les demandes du monde municipal sont constantes sur ces
points. Le ministre nous dit que l'UMQ voudrait peut-être profiter de
l'occasion pour lancer tout le débat sur cela, la
décentralisation, etc.; je suis convaincu qu'à un moment
donné il va falloir que ce débat se fasse. Je ne sais pas
à quel moment. On semble le reporter dans le
temps. (21 h 30)
Je me souviens qu'il y a deux ans, on avait promis au monde municipal
une conférence sur la décentralisation. Elle devait se tenir
à l'automne 1982. On est rendu à l'automne 1984, cela fait deux
ans, et on n'a pas eu ce débat sur la décentralisation. Cela
inquiète le monde municipal, d'une part. Deuxièmement, on se rend
compte que, dans certaines circonstances, à titre d'exemple, la voirie
tertiaire, actuellement, des projets pilotes qui s'en vont dans les MRC, on en
suscite d'un côté puis de l'autre. Il y a des endroits où
l'on s'est opposé à ces projets pilotes, aux conclusions qui vont
être adoptées là-dessus de remettre cela aux MRC. Bien, je
pense que c'est quand même fondamental. Éventuellement, ce sont
des dépenses, si jamais ce projet pilote arrivait à point, si on
l'imposait, si on le mettait en place dans une, dans deux ou dans trois MRC. Ce
sont des dépenses que les MRC vont avoir à subir et à
répartir au niveau de leurs municipalités constituantes.
Donc, à ce moment-là, on étend des pouvoirs, on
augmente l'endettement de la MRC, on augmente le partage des dépenses au
niveau des municipalités locales qui voient leur budget grevé, ce
qui peut limiter ces municipalités dans des choix éventuels
qu'elles auraient à faire sur leur propre territoire. Il
m'apparaît important, à ce moment-là, de garder les limites
qu'on avait établies. Je pense que, dans ce sens-là,
l'argumentation du ministre, c'était peut-être un peu contraire,
d'une certaine façon, parce que l'autonomie municipale, pour les
corporations locales, c'est une chose; au niveau des MRC, c'est une autre
chose. Cela n'a pas le même effet, à mon point de vue, sur les
finances de la municipalité, directement. La décision locale et
la décision régionale, ce n'est pas pareil. Cela n'a pas les
mêmes conséquences. Je maintiendrais qu'on devrait
là-dessus non pas supprimer les limites, mais les maintenir. C'est
carrément le voeu de l'UMQ dans cela.
C'est un appui important, je pense, à une telle demande. L'UMQ
représente quand même 85% de la population, si je ne me trompe
pas, au niveau de l'ensemble des municipalités du Québec. C'est
une demande du monde municipal qu'on ne doit pas traiter à la
légère.
M. Marcoux: Ce que j'ai indiqué tantôt, on m'en a
fait dire plus que je n'en ai dit, c'est que l'UMQ profite de
différentes occasions pour souligner cette question qui lui tient
à coeur. Vous avez raison de dire que, à un moment donné,
le gouvernement pensait pouvoir tenir une conférence sur la
décentralisation. Il a décidé de la reporter. Maintenant,
il a décidé de la reporter indéfiniment, parce qu'il
considère que ce n'est pas une priorité de l'heure et qu'il n'y a
pas d'urgence de ce côté-là, que cela ne correspond pas aux
besoins du monde municipal.
Alors, que le débat reste en perspective ou dans l'air, c'est
bien sûr qu'un jour la question se posera. Mais elle ne se posera pas
à court terme, certainement pas tant que les schémas
d'aménagement ne seront pas finis, ainsi que la mise en place des plans
d'urbanisme et de zonage en fonction de ces schémas
d'aménagement, ce qui donne beaucoup de temps pour en parler.
M. le Président, compte tenu du débat, je proposerais
qu'on suspende l'article, je vais continuer à parfaire ma
réflexion.
Le Président (M. Fallu): En conséquence, l'article
78, s'il agrée aux membres de la commission...
M. Saintonge: Est-ce qu'on peut s'opposer à la suspension?
Est-ce qu'on peut demander le vote, M. le Président?
M. Marcoux: Je m'oppose. Je ne sais pas si l'on peut s'opposer
à la suspension, mais je souhaiterais qu'on suspende.
M. Saintonge: Disons qu'on va accepter la suspension, M. le
Président. Si le ministre nous dit qu'il va continuer sa
réflexion, peut-être que la nuit portera conseil et qu'on pourrait
espérer qu'il révise sa position du côté de
l'Opposition.
Le Président (M. Fallu): Donc, vous acquiescez à ce
que l'article soit suspendu. L'article 78, en conséquence, est
suspendu.
M. Saintonge: Je vous ferai remarquer, M. le Président,
avant d'aller plus loin, que si on regarde la composition actuelle de la
commission, on est un, deux, trois, quatre membres du côté de
l'Opposition pour un, deux, trois, quatre, cinq membres du côté
ministériel.
Le Président (M. Fallu): Je pourrais vous rappeler, M. le
député de Laprairie, qu'en vertu de l'article 135, le
président - je ne lis pas l'article en entier - prend part à ces
délibérations...
M. Saintonge: Oui, vous votez aussi.
Le Président (M. Fallu):... et a un droit de vote
prépondérant, du moins jusqu'à maintenant, car la
sous-commission de l'Assemblée nationale a déjà
décidé de lui retirer ce vote prépondérant. Du
moins, pour le moment, vous devez compter le président...
M. Saintonge: Votre vote prépondérant
s'appliquerait, M. le Président, si le vote était
égal.
Le Président (M. Fallu): Égal, oui.
M. Saintonge: Mais d'après les interventions que j'ai
entendues de la part des ministériels, il y aurait eu de bonnes chances
qu'un vote sur cet article précis amène des problèmes du
côté du ministre!
M. Marcoux: On a suspendu les problèmes!
Le Président (M. Fallu): J'appelle l'article 79.
M. Marcoux: Cet article est de concordance avec l'article 78, qui
supprime une référence à l'article 1080 du code.
M. Saintonge: M. le Président, le but de cet article c'est
quoi exactement?
M. Marcoux: II abroge une disposition désuète
portant sur les emprunts effectués... Pardon, j'étais rendu
à l'autre. Cet article est de concordance avec l'article 78 et supprime
une référence à l'article 1080 du code.
M. Saintonge: Qui est abrogé, c'est cela?
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Fallu): L'article 79 est adopté
sur division. Article 80.
M. Marcoux: Cet article abroge une disposition
désuète sur les emprunts effectués avant le 1er novembre
1916.
M. Saintonge: Concordance avec la Loi sur les cités et
villes.
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: D'accord. Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 80, adopté.
Article 81.
M. Marcoux: Cet article abroge les dispositions
particulières qui exemptent un emprunt de l'approbation des
propriétaires lorsqu'il décrète l'achat
d'équipement pour la protection contre les incendies pour une somme
n'excédant pas 12 000 $. Rien ne justifie de conserver cette exemption
et il est approprié que pour cet emprunt, comme pour la plupart des
autres, la règle générale de l'approbation des
propriétaires s'applique.
Le Président (M. Fallu): C'était, à
l'époque, l'art de protéger les gens malgré eux.
M. Marcoux: C'est cela. M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 81 est adopté.
Article 82.
M. Marcoux: La modification va dans le même sens que celle
effectuée par l'article 37, sauf qu'au Code municipal il existe
déjà une disposition portant sur les emprunts temporaires, qu'on
remplace, ici, par le nouvel article.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 82, adopté.
Article 83. Vous avez, je crois, un papillon, M. le ministre.
M. Marcoux: C'est la même modification qu'à
l'article 38 concernant le fonds de roulement et nous avons également un
papillon. L'article 1094 du Code municipal, modifié par l'article 83 du
projet de loi 2, est modifié par le remplacement du deuxième
alinéa du paragraphe 1 par le suivant: "Dans le cas du paragraphe b), le
montant des fonds ou de son augmentation est égal aux revenus de la taxe
spéciale, au fur et à mesure de leur perception. Dans le cas du
paragraphe c), cette règle s'applique à la part du fonds ou de
son augmentation attribuable aux revenus de la taxe spéciale. "
M. Saintonge: D'accord, adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Fallu): Donc, la modification est
adaptée et l'article 83, tel qu'amendé, est adopté.
M. Marcoux: Article 84, même modification qu'à
l'article 41 qui concerne les emprunts à la suite d'un jugement rendu
contre la municipalité.
M. Saintonge: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Alors l'article 84 est
adopté.
M. Marcoux: Article 85.
Loi sur la Commission municipale
Le Président (M. Fallu): À l'article 85, il s'agit
de trois modifications par les articles 85, 86 et 87 à la Loi sur la
Commission municipale.
M. Marcoux: L'article 85. La section V de la Loi sur la
Commission municipale porte sur l'approbation des emprunts et des engagements
de crédit. Comme toute juridiction de la commission en ces
matières est éliminée, il fallait abroger la section au
complet. Cependant, on transfère ailleurs certaines dispositions qu'il
était nécessaire de conserver: 1° l'approbation des
engagements de crédit, dans les lois constitutives des
municipalités et autres organismes à caractère municipal;
2° le pouvoir municipal d'emprunter temporairement, également dans
les lois constitutives; 3° le pouvoir d'emprunter jusqu'à
concurrence d'une somme n'excédant pas 50% des montants annuels
échus transférés à la Loi sur les dettes et les
emprunts municipaux et scolaires - ceci sera étudié à
l'article 151 - et les ententes entre le gouvernement et la municipalité
lorsque cette dernière est endettée envers le gouvernement. Ce
pouvoir est également transféré à la loi sur les
dettes et les emprunts et sera étudié à l'article 152.
Le Président (M. Fallu): Quelques remarques sur l'article
85?
M. Saintonge: Une seconde, M. le Président. En fait, c'est
tout le débat qu'on a fait au début du projet de loi sur les
articles...
M. Marcoux: À l'article 1.
M. Saintonge:... à l'article 1 où on est
arrivé au rôle de la Commission municipale, le changement du
rôle de la Commission municipale au niveau des contrôles
financiers.
J'avais exprimé, je pense que mon confrère de Hull l'avait
repris ici, en commission parlementaire, un peu les points que pour nous...
C'est un choix du ministre, en fait, c'est un choix du gouvernement d'abolir le
rôle de la Commission municipale. Du côté de l'Opposition,
on avait manifesté notre interrogation là-dessus et
peut-être que notre choix aurait été différent. On
aurait souhaité conserver le rôle initial de la Commission
municipale. Cela a été clairement exprimé; je ne
reprendrai pas tout le débat.
Sur les articles 85, 86 et 87, considérant la teneur de nos
discours en deuxième lecture, considérant les remarques faites
à cette commission parlementaire lors de la discussion de l'article 1,
nous allons voter sur division, sans, évidemment, se
référer à chacun des articles où on dit changer la
Commission municipale, et le faire sur division à chacune des fois pour
établir le principe du rôle de la Commission municipale, soient
les articles 85, 86 et 87 qui le prévoient. À ce moment, pour
manifester un peu notre position, nous votons sur division tout en
reconnaissant que c'est le choix du gouvernement d'abolir le rôle de la
Commission municipale, tel qu'il l'a entendu.
M. Marcoux: Adopté?
Le Président (M. Fallu): Alors, si vous me le permettez,
j'appelle donc les trois articles 85, 86 et 87 et nous les adoptons sur
division.
M. Saintonge: Sur division.
Loi sur la Communauté régionale de
l'Outaouais
Le Président (M. Fallu): La Loi sur la Communauté
régionale de l'Outaouais. Les articles 88 à 98, soit onze
articles, portent sur cette communauté. Article 88.
M. Marcoux: Cet article effectue pour la CRO, en faisant les
changements nécessaires, la même modification que celle qui a
été effectuée pour les villes de l'article 5 concernant
les aliénations de biens par les communautés. J'ai un papillon
qui est le suivant: L'article 82 de la Loi sur la Communauté
régionale de l'Outaouais, remplacé par l'article 88 du projet de
loi, est modifié: 1° par la suppression, au premier alinéa,
des mots "à titre onéreux"; 2° par le remplacement, dans la
première ligne du deuxième alinéa, des mots "Si cette
aliénation" par les mots "À l'égard d'un bien meuble dont
la valeur excède 2000 $ ou d'un bien immeuble, si l'aliénation";
3 ° par l'insertion, à la quatrième ligne du deuxième
aliéna, après le mot "bien", des mots "de cette valeur". (21 h
45)
Cette modification a pour but de faire en sorte - les amendements qui
ont été apportés - que le projet de loi 2 ne prive pas la
communauté régionale d'une souplesse qui existe
déjà à l'égard de la façon dont elle
aliène les biens. En effet, la loi actuelle n'oblige pas les
communautés, les grandes commissions de transport, la ville de
Montréal et, avec certaines restrictions, la ville de Québec
à aliéner leurs biens à titre onéreux. Après
mûres réflexions, on a constaté que le texte du projet de
loi 2, qui est censé diminuer les contrôles et les contraintes
administratives, faisait ici le contraire. Le papillon présenté
ici laisse donc à la communauté les droits qu'elle possède
actuellement, y compris quant au fait qu'elle peut aliéner sans
formalité un bien meuble dont la valeur n'excède pas 2000 $.
Le Président (M. Fallu): Adopté?
M. Saintonge: Oui, M. le Président, je vais prendre...
Le Président (M. Fallu): Bref, on revient au statu
quo.
M. Saintonge:... deux secondes.
M. Marcoux: On revient au statu quo, mais quand même en
donnant les mêmes règles que pour les municipalités, sauf
pour les avantages qu'ils avaient déjà. Parce qu'on
élimine la Commission municipale, qui devait approuver les
aliénations auparavant.
M. Saintonge: Les 2000 $ qui étaient prévus
anciennement, cela demeure toujours 2000 $...
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge:... actuellement; on ne modifie rien dans ce
sens-là. Tout ce qu'on enlève, c'est l'approbation de la
Commission municipale, justement pour la remplacer par la publication d'un avis
public.
M. Marcoux: C'est cela. M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 88 est
adopté.
M. Saintonge: L'amendement, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Pardon, l'amendement d'abord est
adopté. Et l'article 88 est adopté, tel qu'amendé.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 89?
M. Marcoux: L'article 89, même modification qu'à
l'article 39 concernant les demandes de dérogation à la
règle de l'adjudication des contrats au plus bas soumissionnaire, avec
l'amendement suivant: L'article 89 du projet de loi est supprimé. La
raison, c'est la même modification que celle apportée à
l'article 39.
M. Saintonge: On garde le statu quo. M. Marcoux: C'est
cela. M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'amendement est
adopté. L'article 89 est adopté.
Article 90?
M. Marcoux: Même modification qu'à l'article 40
concernant les contrats clé en main, suppression de l'approbation du
financement par la Commission municipale.
Le Président (M. Fallu): L'article 90, est-ce que cela
va?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 91?
M. Marcoux: L'article 91, même modification, en substance,
qu'à l'article 8 concernant les engagements de crédit,
l'approbation du ministre plutôt que celle de la commission et la
diminution du nombre d'engagements de crédit requérant une
approbation.
Le Président (M. Fallu): M. le ministre...
M. Marcoux: Et l'article 91, nous proposons qu'il soit
supprimé. La raison est la suivante: comme le but du projet de loi n'est
pas d'augmenter les contrôles pesant sur les organismes mais plutôt
de les alléger, il n'apparaît pas opportun, en dernière
analyse, d'imposer un contrôle sur les engagements de crédit des
communautés puisqu'un tel contrôle n'existe pas en vertu de la loi
actuelle.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que la modification
à l'article 91 est adoptée?
M. Saintonge: Tantôt, M. le Président, on parlait
d'uniformiser la même procédure au niveau des corporations
municipales et des communautés, ou des communautés
régionales. Là, le ministre nous dît qu'il n'y avait pas ce
contrôle; on l'a pour les municipalités mais, pour les
communautés, on ne l'a pas, donc on l'inclut. Cela me semble contraire
au principe que vous avez énoncé tantôt.
M. Marcoux: C'est parfaitement cohérent. C'est dans le
sens d'alléger et simplifier. Quand c'est dans le sens d'en ajouter ou
de complexifier la vie des communautés, les droits qu'elles avaient
déjà, on n'en ajoute pas, suite aux représentations qui
nous ont été faites.
M. Saintonge: Oui, mais, quand même, je ne sais pas. Vous
mainteniez tantôt qu'il était important, pour que les gens se
retrouvent, de garder la même sorte d'approbation, la même sorte de
contrôle. Là, vous me confirmez qu'il n'y avait pas de
contrôle, vous n'en mettrez pas plus!
M. Marcoux: Dans les deux cas...
Tantôt, on satisfaisait aux désirs des gens des
communautés que sont les municipalités régionales de
comté et là on satisfait aux désirs des communautés
urbaines.
M. Saintonge: Sauf l'Union des municipalités du
Québec.
Une voix: C'est suspendu.
M. Saintonge: Oui, c'est vrai, mais je n'ai pas grand espoir. Je
vais vous avouer, M. le Président, que j'ai pas des espoirs bien forts
d'avoir gain de cause là-dessus.
M. Marcoux: Bon, on pourrait revenir immédiatement!
M. Saintonge: Étant donné qu'on garde le statu quo
encore une fois là-dessus, si on enlève l'article 91, finalement,
on n'impose pas plus de contrôles qu'auparavant, on est d'accord, M. le
Président.
Le Président (M. Fallu): Alors nous adoptons la
modification qui a comme conséquence que nous adoptions l'article 91,
qui n'existe plus.
M. Marcoux: C'est cela.
M. Saintonge: Exactement.
Le Président (M. Fallu): Article 92?
M. Marcoux: Cette disposition fera en sorte que la
communauté transmette au ministre des Affaires municipales son budget et
celui de la commission de transport qu'elle adopte. Les municipalités
ont déjà cette obligation et cette modification permettra au
ministre de mieux suivre l'évolution financière de la
communauté.
M. Saintonge: Donc, c'est nouveau qu'on transmette cela au
ministre des Affaires municipales, si je comprends bien. Auparavant,
c'était seulement le ministre des Transports qui avait la copie.
M. Marcoux: Avant, elle ne transmettait à personne le
budget de la communauté. Le budget de la commission de transport
était certainement transmis à la Commission des transports et au
ministre des Transports. Il sera transmis également au ministre des
Affaires municipales. Plus loin, nous allons voir qu'on abolit l'obligation de
le transmettre à la Commission des transports puisqu'elle n'a pas
à examiner les budgets des municipalités.
M. Saintonge: Vous enlevez la Commission des transports mais vous
ajoutez le ministre des Affaires municipales.
M. Marcoux: C'est cela. Parce que l'état de la
fiscalité des municipalités, c'est globalement qu'on le
regarde.
M. Saintonge: Le ministre s'ennuie, il a besoin de lecture.
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: Non, je pense que... D'accord.
M. Marcoux: Je suis insatiable de lecture de chiffres.
M. Saintonge: Je suis d'accord avec la disposition, M. le
Président.
M. Marcoux: La Commission des transports était
emmerdée par ce...
Le Président (M. Fallu): Alors, l'article 92 est
adopté. Article 93.
M. Marcoux: Cette modification reformule, en les clarifiant, les
dispositions permettant à la communauté d'effectuer des emprunts
à long terme et temporaires. Elle élimine aussi l'approbation de
la Commission municipale pour ces emprunts.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 93, adopté.
Article 94.
M. Marcoux: II s'agit ici d'une modification de concordance afin
de tenir compte des changements apportés par le projet de loi sous
étude à la Loi sur les dettes et les emprunts municipaux et
scolaires. J'en avais parlé tantôt.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 95.
M. Marcoux: Ces dispositions apportent de nombreuses
précisions quant au rapport financier de la communauté et
à la vérification de ses comptes. Elles reprennent de
façon générale le contenu de ce qui est proposé
à ce sujet pour les villes - articles 10 et 11 du projet de loi - en
faisant les adaptations nécessaires.
J'ai un papillon à proposer: L'article 95 du projet de loi 2 est
modifié par le remplacement des mot et nombre "15 avril" par les mot et
nombre "1er mai", premièrement, à l'article 153. 2 de la Loi de
la Communauté régionale de l'Outaouais, deuxièmement,
à la première ligne et à la troisième ligne du
premier alinéa de l'article 153. 4 de cette loi.
La date limite du 15 avril pour le
dépôt auprès du ministre des Affaires municipales du
rapport financier et du rapport du vérificateur peuvent causer une
situation difficile au conseil d'une communauté puisque celui-ci doit
prendre connaissance des rapports lors d'une assemblée avant l'envoi de
ces rapports au ministre, Vu la fréquence et la date des
assemblées du conseil, il devenait extrêmement difficile de
respecter les délais. Pour les communautés, donc, et pour les
commissions de transport qui en dépendent, la date a été
retardée au 1er mai, et, par concordance, on fait se terminer à
la même date le délai de nomination du vérificateur.
Le Président (M. Fallu): La modification est-elle
adoptée?
M. Saintonge: Oui, la modification est adoptée, M. le
Président.
Le Président (M. Fallu): Quant à l'article
lui-même, l'article 95, tel que modifié?
M. Saintonge: L'article 95, M. le Président, les
mêmes remarques que j'ai faites tantôt concernant l'article
précédent. Sur la question des vérificateurs, la Loi sur
les cités et villes et le Code municipal s'appliquant, ce sera
voté sur division. Je réfère au nouvel article 153. 9.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'article 95 est
adopté, tel qu'amendé, sur division. Article 96.
M. Marcoux: En vertu de cet article, l'acquisition d'un service
de transport en commun par la CTCRO devra être approuvée, non plus
par la communauté et la Commission municipale, mais par la
communauté, le ministre des Affaires municipales et celui des
Transports. Le maintien de telles approbations s'explique par les coûts
parfois très élevés de ces acquisitions, coûts
subventionnés en bonne partie par le gouvernement du Québec.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): 96, adopté. L'article
97.
M. Marcoux: Cet article rend applicables à la CTCRO les
modifications apportées aux dispositions régissant la CRO, en
matière d'emprunt, de rapport financier et de vérification. Il
élimine également la transmission automatique du budget de la
commission de transport à la Commission des transports du Québec,
pour qui ce document présente peu d'utilité.
J'ai un papillon: L'article 194 de la Loi sur la Communauté
régionale de l'Outaouais, remplacé par l'article 97 du projet de
loi 2, est modifié par le remplacement, à la troisième
ligne du troisième alinéa, du mot "leur" par le mot "lui".
L'amendement corrige une erreur de transcription.
Le Président (M. Fallu): L'amendement est
adopté.
M. Saintonge: Je n'ai pas trouvé cela, M. le
Président.
Le Président (M. Fallu): C'est à ta
troisième ligne du troisième alinéa, le premier mot.
M. Saintonge: La modification est adoptée.
Le Président (M. Fallu): Quant à l'article
lui-même, tel qu'amendé?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Le dernier article sur la CRO,
l'article 98.
M. Marcoux: Cette disposition apporte des modifications de
concordance à un article portant sur le rapport d'activité de la
communauté et de la commission de transport. Le nouveau texte tient
compte des changements apportés ailleurs dans la loi.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 98 est adopté.
Maintenant, nous passons à la Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal, l'article 99.
Loi sur la Communauté urbaine de
Montréal
M. Marcoux: Mêmes modifications en substance qu'à
l'article 88 sur le pouvoir général d'aliénation des biens
par la communauté, et j'ai le papillon suivant. L'article 119 de la Loi
sur la Communauté urbaine de Montréal, remplacé par
l'article 99 du projet de loi 2, est modifié: 1° par la suppression,
au premier alinéa, des mots, "à titre onéreux"; 2° par
le remplacement, à la première ligne du deuxième
alinéa, des mots "Si cette aliénation" par les mots "À
l'égard d'un bien dont la valeur excède 10 000 $, si
l'aliénation"; 3° par l'insertion, à la quatrième
ligne du deuxième alinéa, après le mot "bien", des mots
"de cette valeur".
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 99 est adopté
tel qu'amendé.
M. Saintonge: Adapté.
M. Marcoux: L'article 100 du projet de loi, je propose qu'il soit
supprimé.
M. Saintonge: Pour quelles raisons, M. le Président?
M. Marcoux: Pour garder le statu quo.
M. Saintonge: Le ministre va tellement vite, je voulais juste
m'assurer... D'accord.
M. Marcoux: Je m'en voudrais de...
M. Saintonge: Concordance avec le projet de loi. D'accord.
Le Président (M. Fallu): Donc, adopté. L'article
100 en conséquence est adopté tel que modifié,
c'est-à-dire supprimé. L'article 101.
M. Marcoux: Mêmes modifications qu'à l'article 40.
Contrat clé en main. Relativement au contrat clé en main,
suppression de l'approbation du financement de la Commission municipale du
Québec.
M. Saintonge: Adopté.
M. Marcoux: L'article 102. Même modification. L'article 102
du projet de loi est supprimé, s'il vous plaît, si possible.
Le Président (M. Fallu): De la même façon. La
modification est adoptée et, en conséquence, l'article
lui-même tel qu'amendé est adopté...
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu):... voire même
supprimé.
M. Marcoux: Article 103. Cet article supprime l'approbation par
la Commission municipale du Québec de l'acquisition par la
Communauté urbaine de Montréal d'un ouvrage d'assainissement des
eaux.
M. Saintonge: D'accord. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Fallu): L'article 103 est adopté.
Je dois constater qu'il est...
M. Marcoux: Non.
Le Président (M. Fallu): Pas tout à fait.
M. Marcoux: Alors, l'article 104. Cet article supprime
l'approbation par la Commission municipale du Québec... Non, ça
été adopté. Article 104. Même modification
qu'à l'article 92 relativement aux transmissions de budgets.
M. Saintonge: Adopté.
M. Marcoux: Article 105. Cette modification supprime la mention
de l'approbation par la Commission municipale du Québec d'emprunts
effectués par des municipalités membres de la Communauté
urbaine de Montréal.
Le Président (M. Fallu): 105, adopté. M.
Saintonge: Adopté.
M. Marcoux: L'article 106. Même modification en substance
qu'à l'article 93 relativement aux emprunts de la communauté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 106, adopté.
Article 107.
M. Marcoux: Cet article substitue à l'approbation de la
Commission municipale celle du ministre des Affaires municipales dans le cas
d'un règlement relatif au fonds de roulement de la Communauté
urbaine de Montréal.
Le Président (M. Fallu): 107 est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): 108.
M. Marcoux: J'ai un papillon à 108. Même
modification qu'à l'article 93 relativement aux emprunts temporaires de
la communauté. Article 108. L'article 226 de la Loi sur la
Communauté urbaine de Montréal, remplacé par l'article 108
du projet de loi 2, est modifié: 1° par le remplacement, à la
première ligne du premier alinéa, des mots "La communauté"
par les mots "Le comité exécutif"; 2° par le remplacement,
à la troisième ligne du premier alinéa, du mot "elle" par
le mot "il"; 3° par le remplacement, à la première ligne du
deuxième alinéa, du mot "elle" par le mot "il"; 4° par le
remplacement des deuxième et troisième alinéas par le
suivant:
Elle peut aussi contracter de tels emprunts pour la paiement de
dépenses effectuées en vertu d'un règlement d'emprunt.
M. Saintonge: Pourquoi cette...
M. Marcoux: Cette modification fait suite à des
discussions tenues entre les représentants de la Communauté
urbaine de Montréal et ceux du ministère. Elle est
effectuée pour tenir compte du fait que le comité est celui qui,
en réalité, effectue les emprunts temporaires à la
Communauté urbaine de Montréal. De même, vu le mode
particulier d'emprunter qu'utilise la Communauté urbaine de
Montréal, la limite de 90% aux emprunts temporaires est inapplicable et
il y a donc lieu de le supprimer.
M. Saintonge: Inapplicable dans le sens qu'on ne se limite pas
à 90%?
M. Marcoux: Parce qu'ils font des règlements d'emprunts
globaux. Ce n'est pas par projet.
Le Président (M. Fallu): La modification est
adoptée?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Et l'article 108, tel
qu'amendé, est adopté?
M. Saintonge: Adopté, M. le Président. Et on est
rendu à 22 heures.
Le Président (M. Fallu): Alors, nous cessons ici nos
travaux...
M. Marcoux: À peine.
Le Président (M. Fallu):... compte tenu de l'heure et nous
travaillerons demain matin, à 10 heures, à partir de l'article
109.
Une voix: À la même salle?
Le Président (M. Fallu): Dans la même salle. Alors,
bonne nuit à chacun et merci. Nous ajournons nos travaux à
demain, 10 heures.
(Fin de la séance à 22 h 2)