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(Dix heures dix minutes)
Le Président (M. Fallu): À l'ordre, s'il vous
plaîti
La commission se réunit en vertu du mandat que lui a donné
hier l'Assemblée nationale pour faire l'étude
détaillée des projets de loi 4 et 2. M. le secrétaire,
vous voulez constater que nous avons le quorum et faire lecture de là
liste des membres, s'il vous plaît!
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Desbiens
(Dubuc), M. Fallu (Groulx), Mme Juneau (Johnson), M. Le Blanc
(Montmagny-L'Islet): M. O'Gallagher remplacé par M. Caron (Verdun): M.
Saintonge (Laprairie), M. Tremblay (Chambly) et M. Marcoux (Rimouski).
Le Président (M. Fallu): Est-ce que les changements sont
indiqués?
Le Secrétaire: Oui
Projet de loi 4 (suite)
Le Président (M. Fallu): J'appelle donc l'article 14 sur
lequel nous avions ajourné nos travaux sine die, vendredi dernier.
Pouvoirs d'enquête
M. Marcoux: Alors, l'article 14 ainsi que les deux suivants
remplacent les dispositions de la loi actuelle sur les
inspecteurs-vérificateurs. La loi actuelle prévoyait, en effet,
l'existence à l'intérieur du ministère d'un bureau des
inspecteurs-vérificateurs dont les membres sont nommés par le
gouvernement et peuvent visiter les bureaux des municipalités pour
vérifier si la législation sur les finances municipales est
respectée. Ces anciennes dispositions ne sont plus adéquates pour
plusieurs raisons. Il n'est pas dans la pratique normale que l'existence d'un
service d'un ministère soit prévue par la loi. Il est inutile et
même contraire au bon fonctionnement de l'appareil gouvernemental que
soient nommées par le gouvernement des personnes qui, à tous
autres égards, sont intégrées à la fonction
publique. L'article 14 propose un mode de fonctionnement consacrant à
peu près la pratique, sans toutefois l'étape inutile de la
nomination par décret du gouvernement.
Le Président (M. Fallu): Quelques remarques sur l'article
14?
M. Saintonge: M. le Président, en Chambre, lors de la
discussion sur l'adoption du principe du projet de loi - le ministre nous dit
que cela remplace des dispositions antérieures qui étaient
peut-être devenues un peu désuètes - ce qui attirait mon
attention dans l'article 14, c'est qu'on parle de "tout fonctionnaire du
ministère que désigne par écrit le ministre. " Je crois
voir là un mandat assez large. On ne détermine pas
nécessairement un fonctionnaire précis. J'imagine que le ministre
va faire une désignation, quand même, de certains fonctionnaires
qui auront des pouvoirs d'enquête. Quand on dit: "Tout fonctionnaire que
désigne par écrit le ministre peut visiter le bureau d'une
municipalité pour s'assurer de la bonne exécution des lois dont
le ministre surveille l'administration", 'c'est un mandat large, d'abord, c'est
un mandat très large. Deuxièmement, le fonctionnaire qui est
désigné par le ministre peut être un fonctionnaire
désigné pas nécessairement à une fin
spéciale pour une enquête dans une municipalité
donnée. C'est un mandat "at large" qui peut couvrir n'importe quelle
municipalité à n'importe quel moment, semble-t-il, puisqu'on dit:
"La désignation mentionnée au premier alinéa peut valoir
pour toutes les municipalités ou ne viser qu'une ou un groupe d'entre
elles. " Je comprends que cela peut être spécifique à
certaines, mais il reste que cela pourrait être pour l'ensemble des
municipalités du Québec. "Elle peut être valide pour une
période déterminée ou jusqu'à révocation. "
Donc, cela pourrait être illimité. Ce n'est pas
nécessairement quelque chose de précis dans le temps.
Donc, finalement, ce qui m'apparaît un peu spécial dans cet
article 14, c'est le fait qu'on étend le pouvoir de l'inspecteur sans
aucun contrôle de la part du ministre. Je comprends qu'un fonctionnaire
est peut-être toujours sous la coupe du sous-ministre qui a
l'administration du ministère. On peut me répondre cela.
M. Marcoux: Et de la Loi sur la fonction publique.
M. Saintonge: Et de la Loi sur la fonction publique. Il reste
que, jusqu'à maintenant, dans une municipalité
quelconque, quand on désignait un inspecteur-vérificateur
qui allait faire une analyse de quelque chose, il y avait un cadre prévu
dans la loi, il y avait une désignation d'un mandat précis. Je me
demande pourquoi on veut ouvrir aussi largement le mandat du fonctionnaire,
d'une part, mandat ouvert, quant à son fond même, à toutes
les lois municipales, mandat qui est ouvert aussi à n'importe quelle
municipalité et mandat ouvert également dans le temps.
M. Marcoux: En fait, ce pouvoir qui serait conféré
au ministère et au ministre par l'article 14 reprend l'esprit de ce qui
était dans l'ancienne loi et qui existait simplement pour les
inspecteurs-vérificateurs, bureau qu'on abolit parce que, de toute
façon, les membres de ce bureau étaient tous fonctionnaires et
régis par la Loi sur la fonction publique. On le reprend dans la
perspective plus large du mandat qui est donné aux Affaires municipales
actuellement. Il faut voir que, quand le ministère a été
créé, la logique des articles 7, 8, 9 et 10 de l'ancienne loi, ou
de la loi actuelle, encore concernait l'objectif qu'on avait fixé au
ministère des Affaires municipales à ce moment-là, qui
était de s'assurer que les municipalités avaient des finances
saines. C'était simplement l'aspect financier des municipalités
qui était vérifié au moment de la conception de la
loi.
Il reste que le rôle des municipalités s'est
considérablement élargi depuis une soixantaine d'années et
que les lois régissant les municipalités touchent de plus larges
secteurs qu'auparavant. En ce sens-là, prévoir dans la loi qu'un
fonctionnaire peut être mandaté pour visiter un bureau d'une
municipalité, examiner certains aspects de plaintes qui pourraient nous
être faites et faire rapport au ministre en conséquence
m'apparaît tout à fait normal.
M. Saintonge: Le ministre mentionne qu'il pourrait enquêter
sur certaines plaintes ou certaines demandes qui pourraient être faites
par les municipalités. Le problème que je vois ici, ma crainte,
c'est qu'on va arriver avec un pouvoir technocratique absolu, ni plus ni moins.
C'est qu'il y a un fonctionnaire qui est désigné pour des
fonctions précises; il peut visiter des bureaux, un bureau de
municipalité. Mais il n'y a pas de limite à sa fonction. On va
même plus loin dans l'article; on en arrive au fait que le fonctionnaire,
s'il le juge opportun - ou si le ministre le lui demande, là il n'aura
pas le choix - va faire un rapport. Le problème là-dedans, c'est
qu'un fonctionnaire peut arriver dans une municipalité, faire
l'enquête qu'il voudra, au moment où il voudra, comme il voudra,
sans donner de rapport à la municipalité. Il va demander
l'accès à tous les livres; s'il vient faire une enquête sur
un point d'administration à la demande du sous-ministre, c'est normal
qu'il ait accès aux livres. Mais dans le cas où le mandat n'est
pas spécifique, le fonctionnaire pourrait venir dans une
municipalité, prendre connaissance de n'importe quoi, à son
gré, et ne pas faire de rapport, ne pas dire ce qu'il a trouvé
là-dessus. Quels commentaires peut-il faire? Au bout d'un certain temps,
s'il revient, il pourrait arriver dans une municipalité et dire: On est
déjà venu, on a constaté telle chose à tel moment,
telle autre chose à tel moment, mais il n'y a jamais eu de rapport
là-dessus à la municipalité et on peut lui en tenir
rigueur d'une certaine façon, éventuellement.
C'est dans ce sens qu'il m'apparaît qu'à l'article 14 le
mandat est large, d'une part. Deuxièmement, c'est qu'il n'y a même
pas de rapport qui doit être soumis à la municipalité;
cette dernière ne sait pas ce qui se passe chez elle. Il y a un
fonctionnaire qui vient, qui s'assoit là, qui est roi et maître.
Il claque les doigts et tout le monde lui apporte des documents. Il les
regarde; après cela, il s'en va chez lui. Qu'est-ce qui arrive?
Qu'est-ce que vous avez vérifié? Quelles sont vos conclusions? On
verra, attendez! On peut attendre longtemps, jusqu'à
l'éternité, qu'il apporte des commentaires sur les conclusions de
son inspection.
Je pense qu'il peut être utile, au niveau du ministère,
dans certains cas, même pour le ministre, pour s'assurer que les
dispositions de la loi sont bien suivies par la municipalité, que
quelqu'un du ministère vienne enquêter, même pas
enquêter, mais faire un examen de la situation, un examen des livres pour
voir ce qui se passe. Le ministre pourrait valablement demander, à la
suite des réquisitions de certaines personnes, à un fonctionnaire
d'aller examiner tel ou tel point de l'administration municipale. Mais ici, au
fond, dans la loi, on ne définit jamais un point quelconque de
l'administration municipale, c'est "at large". C'est ça qui est ma
crainte.
M. Marcoux: Oui, parce que...
M. Saintonge: Le ministre pourra me dire comment il l'entrevoit,
mais le danger pour moi, effectivement, c'est que les gens du ministère
seront rois et maîtres là-dessus dans les municipalités.
C'est un pouvoir technocratique de plus en plus considérable
confié à des gens qui ne sont pas nécessairement des
élus du peuple, des gens qui doivent voir à la bonne marche du
ministère, à l'exécution du mandat du ministère.
Ils s'adressent à des personnes qui ont également un mandat
précis, à des personnes qui sont élues et qui sont
importantes. Je pense que le service doit
être rendu à la municipalité, non pas au
fonctionnaire.
M. Marcoux: Voici la perspective dans laquelle se situe cet
article. D'abord, c'est sûr qu'il y a un élargissement du contenu
de ce que pourrait être amené à vérifier ou à
examiner un fonctionnaire. Je le répète: La loi actuelle du
ministère, qui a été conçue il y a une soixantaine
d'années, avait seulement des fins financières: surveiller la
bonne santé financière des municipalités. Sauf que
l'activité du monde municipal s'est considérablement
étendue, la participation des citoyens au monde municipal
également et il arrive aujourd'hui que des citoyens vont demander au
ministre des Affaires municipales de donner des avis, d'intervenir ou
d'examiner la situation d'une municipalité dans bien d'autres secteurs
que sur le plan strictement financier.
Je pense que, comme les municipalités sont, quand même, des
institutions politiques créées par le gouvernement, par le
ministère des Affaires municipales, il est normal qu'un pouvoir de
contrôle et de surveillance, qui est toujours exceptionnel, puisse
être accordé au ministère. Sur le fait, par exemple, de les
obliger à faire un rapport ou non, on ne veut pas obliger, non plus,
tous les fonctionnaires du ministère des Affaires municipales, qui
visitent déjà beaucoup de municipalités pour leur apporter
de l'aide en termes de soutien technique, au niveau des ressources humaines, de
conseils, etc., à faire un rapport à chaque visite qu'ils font ou
à chaque chose qu'ils observent. Souvent, des situations peuvent
être corrigées à d'autres niveaux sans qu'on ait besoin de
l'intervention du ministre par la suite.
Si vous jugez que cela faciliterait les choses, que ce serait - pas
nécessairement plus transparent parce que ce rapport n'est pas transmis
nécessairement aux municipalités - le fait de rendre le rapport
obligatoire lorsque le ministre désigne un fonctionnaire pour aller
faire une vérification, je n'aurais pas d'objection à ce qu'il y
ait un amendement dans ce sens. Est-ce qu'on peut en préparer un?
Le Président (M. Fallu): M. le ministre, dans l'ancienne
loi, il était dit que le vérificateur était,
évidemment, sous l'autorité du ministre, mais la disposition
était la suivante: "sous la direction du ministre des Affaires
municipales", il visite les bureaux des conseils municipaux. Comment
s'exerçait concrètement ce pouvoir, cette relation entre le
ministre et le vérificateur? Est-ce que c'étaient des mandats
écrits qui étaient donnés à ce moment-là au
vérificateur?
M. Marcoux: Ce que je sais, c'est qu'il y avait des rapports
écrits chaque fois, lorsque c'était en fonction de cet article.
Mais est-ce que c'était par mandat écrit? C'était soit
à la suite de demandes ou de l'observation de quelque chose de curieux
qui pouvait porter à interrogation. À l'examen du rapport
financier de la municipalité, par exemple, le directeur du service
pouvait, de sa propre initiative, envoyer un inspecteur-vérificateur
dans une municipalité et là il y avait nécessairement un
rapport écrit qui était fourni à la direction du service,
mais qui ne remontait presque jamais au bureau du ministre ou du
sous-ministre.
Le Président (M. Fallu): C'était plutôt en
termes de service que de vérification.
M. Marcoux: Oui, pour l'essentiel.
M. Saintonge: À l'ancien article 10, on disait: Chaque
inspecteur doit faire au ministre "un rapport complet de chacune de ses
inspections et consigner dans ce rapport toutes les observations qu'il juge
à propos au sujet du bureau en question et spécialement les
changements qui lui paraissent nécessaires. " Dans ce sens, ce qui
m'apparaît utile, c'est que si un vérificateur - si ce n'est pas
un vérificateur, cela devient un inspecteur ou un officier du
ministère - se présente dans une municipalité, à
tout le moins, qu'on consigne dans un rapport les considérations qui
découlent de l'inspection. Il serait également important que le
rapport complet de l'inspection soit fourni au ministre de sorte que, si la
municipalité se pose des questions, on lui dise c'est quoi.
M. Marcoux: Je vais proposer de changer le troisième
alinéa, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): En biffant "S'il le juge opportun
ou si le ministre lui en fait la demande"?
M. Marcoux: On va le changer par le suivant: Un fonctionnaire qui
effectue une visite visée au premier alinéa doit en faire rapport
au ministre. Le troisième alinéa serait remplacé par le
suivant: Un fonctionnaire qui effectue une visite visée au premier
alinéa doit en faire rapport au ministre.
M. Saintonge: J'imagine qu'on se retrouverait avec un rapport,
comme on dit...
M. Marcoux: Souvent, il va y avoir des rapports très
brefs. Cela va être seulement une ligne pour dire qu'il n'y avait pas de
problème. Je suis convaincu que, dans la majorité des cas, quand
on dit: II doit faire rapport au ministre, en pratique les rapports ne
remonteront pas jusqu'au bureau du ministre ou du sous-ministre adjoint
responsable soit du secteur de l'aménagement
ou de la santé financière des municipalités. Mais
il m'apparaît, à la suite de vos commentaires, de vos suggestions,
que l'exigence qu'il y avait dans l'ancienne loi qu'il y ait un rapport peut
être maintenue de façon utile, parce que, comme vous le dites, si
par la suite il y a des questions de ta part de la municipalité, il y a
un rapport écrit sur lequel on peut se fonder.
M. Vaillancourt: Je crois que cet amendement ne serait pas
mauvais parce que le fonctionnaire qui va avoir à faire une
enquête va savoir qu'il va y avoir un suivi, que cela peut aller jusqu'au
ministre. Donc, d'après moi, il va faire son travail beaucoup plus
consciencieusement.
M. Marcoux: Je propose l'amendement.
Le Président (M. Fallu): L'amendement est donc
adopté.
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux: Oui,
Le Président (M. Fallu): Quant à l'article tel
qu'amendé...
M. Saintonge: Simplement une question sur l'article comme tel,
à la suite de la question du député de Groulx
tantôt. Quant à la façon de procéder lorsque le
mandat était confié à un inspecteur, il semble, si j'ai
bien compris, qu'antérieurement, proprio motu, les gens du bureau
d'inspection pouvaient aller dans une municipalité sans avoir un mandat
explicite du ministre.
M. Marcoux: Oui. Cela va continuer à être comme
cela. J'espère que tous les fonctionnaires du ministère vont
respecter cela. Une des exigences de la loi, c'est que le rapport financier
annuel des municipalités soit transmis au ministère à des
fins essentiellement statistiques au point de départ. Mais c'est
évident qu'on examine ces rapports financiers annuels pour voir s'il
peut y avoir des problèmes dans les municipalités et qu'à
ce moment on avise celles-ci de corriger certaines situations ou on va les
rencontrer pour voir s'il y a des améliorations à apporter. Il y
a 1500 municipalités au Québec. Je ne suis pas pour commencer
à lire les 1500 rapports financiers. J'espère que les
fonctionnaires, qui doivent les examiner, vont pouvoir prendre des initiatives
et aller conseiller les municipalités.
M. Saintonge: Le ministre parle surtout des rapports concernant
la gestion financière des municipalités.
M. Marcoux: D'accord. Pour les autres lois, si des citoyens
m'écrivaient disant qu'ils n'ont pas eu droit de vote aux
élections parce que la liste électorale était mal faite ou
des choses du genre, c'est évident qu'il y aurait une demande de la part
du ministre pour vérifier comment la liste électorale a
été faite et conseiller la municipalité sur la
façon dont elle devrait procéder à l'avenir pour que tous
les citoyens qui ont le droit de vote puissent voter en pratique. Par exemple,
il peut y avoir des demandes de faites concernant les soumissions publiques.
Alors, l'initiative peut venir des deux côtés.
M. Vaillancourt: M. le Président, est-ce que ce projet de
loi corrige, par exemple, les oublis qui se produisent lorsqu'ils font la liste
électorale? Dans mon comté, il y a eu une municipalité
où on a oublié au-delà de 300 noms. Lorsqu'ils s'en sont
aperçus, ils ne pouvaient plus rien faire.
M. Marcoux: C'est une chose que nous aurons à discuter
lorsque je déposerai, j'espère bien...
M. Saintonge: L'an prochainl
M. Marcoux:... avant Noël, le projet de loi sur le
régime électoral municipal. Une des questions dont on a
discuté avec le monde municipal, c'est: Est-ce que le recensement doit
être obligatoire ou si on doit laisser à la discrétion de
la municipalité le fait de faire un recensement? C'est sûr que la
municipalité doit préparer une liste électorale. Mais,
actuellement, elle n'est pas obligée de faire un recensement, mettons,
à tous les quatre ans ou à chaque année électorale.
Il s'agit de savoir si on rendrait obligatoire ou pas le recensement des
électeurs, lors de l'année électorale au moins.
L'obligation de faire la liste électorale est déjà
là, mais ils peuvent procéder par les moyens que leur bon
jugement leur permet ou par les moyens qu'ils ont. Ce projet de loi ne touche
pas du tout à cela, pour répondre à votre question.
M. Vaillancourt: D'accord. Merci.
M. Saintonge: M. le Président, une autre question.
Le Président (M. Fallu): Je vous en prie. (10 h 30)
M. Saintonge: Par rapport aux pouvoirs de l'article 14 du projet
de loi 4, le projet de loi 2, qui n'est pas adopté mais qui sera
adopté, incessamment, apporte de sérieuses modifications au
rôle de la Commission municipale en tout ce qui a trait à
l'approbation des emprunts et des engagements par la commission.
Maintenant, comment va se faire
l'arrimage entre la Loi sur la Commission municipale et la loi 4
concernant, par exemple, le pouvoir d'enquête de l'article 14 de la loi 4
en contrepartie des articles 22 et 23, qui demeurent en vigueur, de la Loi sur
la Commission municipale? On sait que, à l'article 22, on dit: "La
commission peut de sa propre initiative et doit, si demande lui en est faite
par le ministre, faire une enquête sur l'administration financière
d'une municipalité. Elle doit aussi faire une enquête, chaque fois
que demande lui en est faite par le gouvernement, sur tout aspect de
l'administration qu'il indique. " Donc, la Commission municipale, au point de
vue financier, a, proprio motu, le pouvoir d'aller faire une enquête. Le
ministre a mentionné tantôt, dans le cadre de l'article 14, que le
fonctionnaire pourrait même avoir le même pouvoir d'enquête
que la Commission municipale, pourrait décider de lui-même d'aller
faire une enquête au même titre que la Commission municipale.
Comment va-t-on arrimer les deux? Qui va faire quoi?
M. Marcoux: On ne modifie pas les pouvoirs de la Commission
municipale à ce titre, mais, en pratique, historiquement, au
ministère, les enquêtes financières de la Commission
municipale ou les décisions menant à des tutelles ou autres
choses du genre, tout était fait à la suite d'enquêtes
administratives du ministère. Des rapports, parfois, prenaient six mois
ou un an à être faits. À la suite de ces rapports, ce qui
était demandé à la Commission municipale, c'est un avis et
la Commission municipale recommandait soit la tutelle, soit de l'assistance
humaine, je dirais, pour la municipalité et le ministre prenait la
décision de demander à la Commission municipale d'exercer la
tutelle ou non. Pour répondre clairement à votre question, on ne
modifie pas les pouvoirs de la Commission municipale.
M. Saintonge: Comment faites-vous? Je ne veux pas qu'on modifie
les pouvoirs de la Commission municipale.
M. Marcoux: En pratique, si la demande est adressée
à la Commission municipale, celle-ci, selon son bon jugement, peut
décider de référer le tout au ministère en disant:
Nous considérons que, nous vous demandons, nous croyons qu'il devrait y
avoir une étape préalable avant qu'on intervienne ou qu'on donne
un avis si on doit intervenir pour faire l'enquête préalable.
M. Saintonge: La Commission municipale, dans le fond, peut faire
enquête de sa propre initiative, à la demande du ministre,
à la demande d'une municipalité aussi?
M. Marcoux: On maintient tout cela.
M. Saintonge: Cela est possible. Vous maintenez tout cela. Je
vous ai parlé tantôt d'un pouvoir technocratique qui peut
s'instaurer de plus et je pense qu'il faut y faire attention; en tout cas,
c'est un voeu que le monde municipal a exprimé. Là, vous avez la
Commission municipale qui va, proprio motu, faire une enquête sur
l'administration financière d'une ville ou, à la demande d'une
municipalité intéressée, lorsqu'il y a lieu
d'exécuter des travaux utiles à plusieurs municipalités.
Cela peut être un cas, c'est l'article 22, paragraphe 2. C'est une
possibilité. Qu'est-ce qui empêcherait un fonctionnaire du
ministère -ma question est bien simple - de se mettre le nez
là-dedans? Il peut décider: Je vais aller voir ce qui se passe.
Ce n'est qu'un exemple, mais cela pourrait arriver. La municipalité qui
est prise avec cela va dire: Qu'est-ce qui se passe? Il y en a un qui est venu
hier, un autre vient aujourd'hui.
S'il n'y a pas d'arrimage entre les deux, si la Commission municipale va
là, un fonctionnaire peut bien décider d'aller enquêter
aussi dans ce sens parce qu'une demande a pu être faite au
ministère sur un point donné. On voit souvent, dans des
municipalités - on a parlé de certains cas spécifiques
l'autre jour - des cas où une lettre est envoyée au
ministère et à la Commission municipale; les citoyens demandent
de faire une action, d'enquêter ou de voir à quelque chose. Cela
peut être même un conseiller municipal qui dit: Il se passe quelque
chose dans la municipalité. Au niveau même des fonctionnaires, par
exemple, ou au niveau du maire ou de la majorité du conseil municipal,
ils disent: Faites une enquête. Ils envoient cela et à la
Commission municipale et au ministère.
À quoi arrivez-vous avec cela? Qui va faire quoi? Par qui cela
sera-t-il contrôlé? C'est le problème de l'article 14,
à mon point de vue, où le fonctionnaire agit de sa propre
initiative. Je ne veux pas enlever de l'initiative aux fonctionnaires; trop
souvent, on leur reproche de ne pas en avoir assez parfois. Mais il y a une
différence entre donner un mandat "at large", dans n'importe quelle
ville, à n'importe quel moment, d'aller faire l'enquête qu'il
voudra sans donner de rapport. Là, au moins, il va donner un rapport.
C'est corrigé; c'est appréciable. Comment va-t-on arrimer les
deux? Voilà ma question.
M. Marcoux: Quand vous dites: Cela risque d'entraîner une
croissance de la bureaucratie, il faut voir qu'il n'y aura pas plus de
croissance de la bureaucratie qu'actuellement. On ne change ni les pouvoirs de
la Commission municipale, ni son personnel qui est fort limité, ni celui
du
ministère des Affaires municipales que l'on n'a pas l'intention
d'augmenter à ces fins. Il faut distinguer complètement la notion
d'enquête - aux articles 22 et 23 de la Loi sur la Commission municipale
- de la notion d'assistance, de surveillance ou de vérification que les
fonctionnaires peuvent être appelés à faire.
Il faut dire aussi que les fonctionnaires fonctionnent avec des
directeurs de service et selon leur plan de travail de l'année. Je veux
dire qu'il y a un plan de travail qui est tracé sur le type de
priorité qui doit être accordé dans leur travail
globalement. Je pense qu'à ce moment-là on doit maintenir la
souplesse qu'il y a actuellement. Par rapport à ce qui existe
actuellement, le seul point qui va vraiment être changé, c'est que
la loi était conçue avant exclusivement dans une perspective
financière et que maintenant on l'étend à l'ensemble du
mandat du ministre des Affaires municipales. En ce sens, je ne vois pas
pourquoi cela va multiplier davantage la technocratie, puisque, dans la
pratique, le ministre des Affaires municipales était appelé dans
le passé à demander occasionnellement aux fonctionnaires de faire
une vérification dans telle municipalité conduisant à un
rapport qui pouvait entraîner des suites ou ne pas en entraîner
dans la majorité des cas.
Je pense que l'article tel que formulé ne cause pas de
problème à ce titre et n'accroîtra pas l'interventionnisme
des fonctionnaires dans la vie municipale ou la technocratisation de la vie
municipale.
M. Saintonge: De toute façon, dans un tel cas, il reste
que le ministre ou le sous-ministre pourra toujours, j'imagine, se servir de
son pouvoir pour limiter le mandat des fonctionnaires. Dans le cas
présent, c'est peut-être plus le ministre.
M. Marcoux: Oui, par rapport à l'exercice de cet
article-là.
M. Saintonge: Oui, parce qu'il reste que ce que je voulais vous
faire remarquer...
M. Marcoux: Comme on dit que "tout fonctionnaire du
ministère que désigne par écrit le ministre peut visiter
le bureau d'une municipalité pour s'assurer de la bonne exécution
des lois", si le ministre désigne un fonctionnaire à telle fin,
il va falloir qu'il indique les sujets ou à partir de quoi il demande
une vérification.
M. Saintonge: C'est cela. Il reste que, dans le fond, cela
pourrait être très très large.
M. Marcoux: Oui, mais cela peut être très
étroit, puis qu'à cette occasion le fonctionnaire note d'autres
aspects qu'il va indiquer dans son rapport.
M. Saintonge: Je n'ai pas d'autres questions, M. le
Président.
Le Président (M. Fallu): L'article 14 est-il adopté
tel qu'amendé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. L'article 15?
M. Saintonge: L'article 14 serait adopté avec les
réserves que j'ai mentionnées. Je ne veux pas aller sur division,
mais je suis tenté d'aller sur division d'une certaine façon.
M. Marcoux: On l'a amélioré à votre
suggestion.
M. Saintonge: Exactement, il est amélioré à
ma suggestion.
M. Tremblay: Est-il adopté ou pas adopté?
M. Marcoux: Il est adopté. Avec réserve, bon.
Le Président (M. Fallu): Adopté tel
qu'amendé.
M. Saintonge: Le député de Chambly vient de faire
sa première intervention en commission. C'est noté.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Chambly, j'ai bien l'honneur de vous saluer, vous qui êtes un
ex-conseiller municipal, n'est-ce pas?
M. Marcoux: Qui a été surveillé par un
fonctionnaire.
M. Tremblay: J'espère retourner à la politique
municipale dans un avenir lointain.
M. Saintonge: Nous vous le souhaitons.
M. Marcoux: La langue a failli vous fourcher.
Le Président (M. Fallu): J'appelle donc l'article 15.
M. Marcoux: Lui, il n'a pas de droit acquis comme le
député de Verdun, alors... Le député de Laprairie
n'a pas de droit acquis.
M. Saintonge: Je pensais qu'il souhaitait que ses contribuables
lui donnent la chance de retourner rapidement à la vie municipale.
M. Tremblay: Je souhaiterais prendre
encore un peu d'expérience pour les en faire profiter.
Le Président (M. Fallu): Incident clos. L'article 15. "Si
l'intérêt public le justifie, le ministre peut charger, par
écrit, un fonctionnaire du ministère d'enquêter sur la
conduite d'un fonctionnaire ou d'un employé d'une municipalité.
"
M. Marcoux: Cet article reprend, en le modernisant, le contenu de
l'article 13 de la loi actuelle au sujet des enquêtes qui peuvent
être tenues sur les fonctionnaires municipaux. L'ancien article disait:
"Tout inspecteur-vérificateur doit également, lorsqu'il en est
requis par le ministre, faire une enquête sur la conduite de tout
officier municipal, lorsqu'il est de l'intérêt public que cette
enquête ait lieu; et il a, relativement à cette enquête,
tous les pouvoirs que possède un commissaire nommé en vertu des
articles 2 à 7 de la Loi sur les commissions d'enquête. "
Le nouvel article, c'est: "Si l'intérêt public le justifie,
le ministre peut charger, par écrit, un fonctionnaire du
ministère d'enquêter sur la conduite d'un fonctionnaire ou d'un
employé d'une municipalité. " Or, c'est dans le même esprit
que l'ancien article qui n'a pas posé de problèmes et que nous
reconduisons,
M. Saintonge: On le définit comment,
l'intérêt public? Je comprends qu'il était dans l'ancien
article, mais on le maintient. Cela réfère à quoi?
M. Tremblay: Sur la base de la tradition en bon régime
britannique.
M. Marcoux: C'est large, cela me fait penser...
M. Saintonge: Cela peut dire tout, puis rien. C'est pour
cela.
M. Marcoux: C'est l'intérêt public. C'est une
question de jugement, évidemment, ce que c'est l'intérêt
public. Il faut se baser sur les précédents et sur
l'histoire.
M. Vaillancourt: Puis à la demande des contribuables aussi
des municipalités.
M. Marcoux: Oui, mais pas à toutes les demandes. Il peut y
avoir des demandes de contribuables où, à leur face même,
il n'est pas d'intérêt public d'enquêter parce qu'on voit
que ce n'est pas de notre juridiction. Encore récemment, je me souviens
de la lettre qu'on a eue d'un contribuable. On lui répondait qu'on
n'avait pas à intervenir; c'est une question de jugement du conseil
municipal. Vous pouvez être d'accord ou ne pas l'être, mais il n'y
a pas lieu de faire enquête. Quand tu lis la lettre, tu constates que tu
n'as pas d'intervention à faire. L'intérêt public ne te
justifiant pas, tu ne demandes pas d'enquêter.
M. Saintonge: C'est bien élastique, cela.
L'intérêt public, par exemple, cela pourrait être un
comité de citoyens qui va demander de faire une enquête sur un
point précis de l'administration municipale. Si le comité de
citoyens regroupe douze ou quinze personnes qui sont de l'opposition au conseil
et qu'elles sont...
M. Marcoux: J'ai donné un exemple. J'en ai un qui me vient
à l'esprit.
M. Saintonge: Je vais vous donner mon exemple; j'espère
que ce ne sera pas d'intérêt public, dans ce cas, s'il y a douze
contribuables qui se regroupent dans un comité de citoyens avec un beau
grand titre et qu'ils contrôlent cette patente. Ce sont les opposants au
régime municipal qui est là et qui a été élu
à 80% ou 90% par les gens. Si les douze continuent à faire une
lutte de personnalité contre un conseil municipal, il n'y a pas
d'intérêt public là-dedans et j'imagine que le ministre
n'interviendra pas, il ne demandera pas à un fonctionnaire de faire une
enquête quelconque. C'est cela que je veux dire: L'intérêt
public, c'est bien élastique.
M. Marcoux: Cela ne touche pas l'article 16. Depuis que je suis
ministre, je n'ai pas eu à vivre des demandes par rapport à des
fonctionnaires municipaux. À ce moment, cela touche plutôt
l'article 15; c'était un comité de citoyens qui se plaignait que
la municipalité, même ayant des surplus accumulés
importants, avait augmenté les taxes de 0, 05 $ ou de 0, 10 $ les 100 $
d'évaluation. J'ai répandu que la Loi sur le ministère des
Affaires municipales interdisait aux municipalités de faire des surplus;
elles n'étaient pas là pour servir de banque et pour placer
l'argent des citoyens à la place des citoyens. Je disais que
c'était question d'évaluation. Évaluer ce qu'est un
surplus qui est reporté à l'exercice financier suivant, ce qu'est
un fonds de roulement, c'est une question de jugement de la part du conseil
municipal. Même si ses surplus ont augmenté de 60 000 $ è
90 000 $ ou 100 000 $ pour une municipalité, est-ce qu'elle peut porter
le jugement qu'il faut quand même augmenter les taxes foncières de
5%?
J'indiquais que la nature de la loi ne permettait pas aux
municipalités de thésauriser. Mais évaluer ce qu'est un
fonds de roulement et sa dimension, cela, c'est une question de jugement et
c'est à eux de faire le débat public dans leur
municipalité. Je n'ai pas déclenché d'enquête. On
s'est basé sur le rapport financier de la municipalité
afin de voir les ordres de grandeur. Mais par rapport aux fonctionnaires
ici, je n'ai pas eu à le vivre depuis sept mois. Je ne sais pas si dans
les dernières années... Je pense que c'est une précaution
importante parce que les fonctionnaires municipaux ont des
responsabilités.
M. Saintonge: Parfois, ils ont le pouvoir réel à
l'intérieur du conseil.
M. Marcoux: On n'a pas eu à imposer cela depuis plusieurs
années, mais je pense que c'est normal que le ministre des Affaires
municipales ait ce pouvoir.
M. Saintonge: Je ne vous dis pas le contraire. Je m'interrogeais
sur certains points de l'article. C'est le moment de clarifier les choses.
Quand on parle "d'un fonctionnaire ou d'un employé d'une
municipalité", à ce moment il y a une distinction entre les deux
ou si c'est un ou? Par exemple, est-ce que cela peut être quelqu'un qui
est engagé par la municipalité pour un travail
spécifique?
M. Marcoux: C'est une technique légistique»
M. Saintonge: Je comprends, mais quand on dit: Un fonctionnaire
ou un employé, est-ce...
M. Marcoux: C'est la même chose, mais ce sont les deux
façons de les désigner dans nos lois.
M. Saintonge: Oui, mais cela pourrait être un
employé d'une municipalité, quelqu'un qui a un contrat avec la
municipalité, est-ce qu'il devient employé dans ce sens?
M. Marcoux: Non, ce n'est pas un employé, c'est un
contractuel. Quelqu'un qui est engagé par contrat, ce n'est pas un
employé de la municipalité.
M. Saintonge: C'est ce que je veux savoir. Tantôt, le
ministre a parlé de l'intérêt public, "si
l'intérêt public le justifie". C'est sur le bon jugement du
ministre qui va s'appliquer dans ce cas, éclairé par une certaine
tradition où on a défini l'intérêt public dans
certains cas précis. Quand on parle d'un fonctionnaire ou d'un
employé, cela pourrait être la même chose. On peut
élargir un terme pour arriver à comprendre...
M. Marcoux: Souvent, "fonctionnaire" va désigner col
blanc, alors que "employé" va désigner l'ensemble des
employés. C'est vraiment une question de vocabulaire juridique.
Une voix: C'est la même chose.
M. Marcoux: Oui, c'est l'ensemble des employés de la
municipalité.
M. Vaillancourt: Un fonctionnaire qui a un col blanc et un
fonctionnaire qui porte une paire d'"overall", cela doit être la
même chose. (10 h 45)
M. Saintonge: Cela veut dire que, dans le cadre de cet article
15, on avait eu un beau problème et on en avait discuté lors de
l'étude des crédits l'an passé, au printemps. Entre
autres, je me souviens fort bien de la fameuse question de Dunham où il
y avait un contribuable qui se plaignait des interventions de
l'évaluateur dans le rôle d'évaluation, parce qu'il avait
une espèce de dent contre lui, pas nécessairement contre lui,
mais contre quelqu'un de sa famille, et que, chaque année, il lui
remettait une évaluation plus grande. Dans ce sens-là, il n'est
pas considéré comme un employé d'une municipalité;
donc, cela ne peut pas être couvert par l'article 15. Le ministre ne
pourrait pas intervenir.
M. Marcoux: II y a certains évaluateurs qui sont des
employés de municipalité.
M. Saintonge: D'accord.
M. Marcoux: Dans ce cas-là, ce n'était pas un
employé de la municipalité.
M. Saintonge: C'est cela. Cela veut dire que vous pouvez couvrir
certains cas si un contribuable faisait une plainte exactement dans ce sens par
rapport à l'évaluation municipale sur la façon de
procéder de l'évaluateur. Si l'évatuateur a
été engagé par la municipalité, s'il est un
employé permanent, vous avez le pouvoir par l'article 15 d'intervenir,
d'aller voir, par quelqu'un de votre ministère, exactement si c'est
fondé ou non, ou si la façon dont ce fonctionnaire travaille est
valable, si cela correspond à son mandat, à ce qu'il devrait
faire au sens de la loi. Maintenant, s'il n'est pas un évaluateur
permanent de la municipalité, vous ne pouvez pas. le faire. II n'y a pas
d'autres dispositions qui vous permettraient de le faire, à ma
connaissance. Je ne sais pas.
M. Marcoux: II y a d'autres lois eu niveau des corporations
professionnelles. Si cela a influencé la valeur comme telle, devant le
bureau de l'évaluation foncière, ces arguments peuvent être
certainement invoqués. Si quelqu'un dit: II était juge et partie.
Le cultivateur d'à côté, qui était un de ses
parents, il évaluait sa ferme à 75 000 $; moi, j'ai la même
valeur de ferme, la même production et il m'évalue à
300 000 $, je ne suis pas parent avec lui, je suis convaincu que cela
pourrait être invoqué devant le BREF comme argumentation ou devant
la loi de la corporation professionnelle.
M. Saintonge: Ce ne serait pas le ministre, à ce
moment-là. Le pouvoir qu'on réserve au ministre ici, à
l'article 15, ne s'étend pas à cela.
M. Marcoux: Non.
M. Saintonge: Bon, c'est cela.
M. Marcoux: Vous êtes rassuré?
M. Saintonge: Non, pas nécessairement. Cela aurait pu
être possible de le faire, dans certains cas. C'est cela que je me
demandais.
M. Marcoux: Je n'y tiens pas. M. Saintonge: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'article 15 est
adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. le Président. Le
Président (M. Fallu): L'article 16?
M. Marcoux: Cet article nouveau introduit l'obligation pour un
fonctionnaire qui visite une municipalité où il fait une
enquête dans le cadre de la présente loi, de présenter une
preuve qu'il a bien été désigné pour ce faire par
le ministre.
M. Saintonge: D'accord.
Le Président (M. Fallu): D'accord. Adopté.
À l'article 17, nous tombons à la section III, documents
du ministère.
Documents du ministère
M. Marcoux: Cet article 17 et les deux suivants élaborent
le contenu de l'article 6 de la loi actuelle. L'article 17 indique qui peut
signer un document pour qu'il engage le ministre. Alors, on trouve cela dans
toutes les lois constituant les ministères. Adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 17, adopté.
M. Vaillancourt: Dans tous les ministères.
M. Marcoux: Oui, c'est cela. L'article 18, adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté.
M. Marcoux: L'article 19, adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Maintenant, la section IV,
vérificateurs des municipalités, un seul article, l'article
20.
Vérificateurs des municipalités
M. Marcoux: Dans le projet 2, on abroge les articles 85 et 86 de
la Loi sur la Commission municipale portant sur les vérificateurs
municipaux, car la commission perd juridiction dans ce domaine. L'article 20
reproduit substantiellement le sens des articles abrogés quant à
ceux qui peuvent faire la vérification des comptes municipaux, sauf que
la Commission municipale ne pourra plus émettre de permis de
vérification pour des personnes qui ne font pas partie d'une corporation
professionnelle de comptables.
M. Vaillancourt: Est-ce que cela veut dire qu'ils doivent
être CA?
M. Marcoux: CA, CGA, RIA. C'est-à-dire qu'elle pouvait
accréditer des comptables et là, cela ne sera plus sa fonction.
L'article que nous avons proposé dit que "tout membre d'une corporation
professionnelle de comptables mentionnée au Code des professions peut
agir comme vérificateur d'une municipalité. " C'est ce qui se
passe dans la réalité.
M. Vaillancourt: CA, CGA et tout cela.
M. Marcoux: Nous avons eu une représentation pour le
limiter et je ne suis pas d'accord. Je suis d'accord avec ce que nous avons
proposé.
M. Saintonge: Vous avez eu une représentation pour limiter
cela aux CA, par exemple, quelque chose comme cela.
M. Marcoux: Disons.
M. Saintonge: Est-ce que ça existait souvent, les permis
de vérification pour d'autres personnes émis par la Commission
municipale? Pardon!
M. Marcoux: Je ne veux pas que les rires soient
enregistrés à mon nom.
M. Saintonge: Ce n'est pas le ministre.
M. Vaillancourt: Est-ce que cela élimine les CGA?
M. Marcoux: Cela n'élimine personne qui est
accrédité en vertu d'une corporation professionnelle.
M. Vaillancourt: Parce que vous auriez des "come-back".
M. Marcoux: Cela va? Article 20 adopté.
M. Saintonge: La seule question que je me posais, quand on disait
que la Commission municipale ne pourrait plus émettre de permis de
vérification - vous avez mentionné cela tantôt - à
certaines autres personnes, c'est: Est-ce que c'était
fréquent?
M. Marcoux: Cela fait 20 ans que le pouvoir n'avait pas
été utilisé. C'est du rajeunissement.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'article 20 est-il
adopté?
Une voix; Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté.
M. Marcoux: Tout le monde se sent plus jeune à la
Commission municipale depuis cette loi.
Dispositions finales
Le Président (M. Fallu): Nous arrivons maintenant à
la section V, les dispositions finales de la loi qui s'étendent de
l'article 21 au dernier article, l'article 34. L'article 21?
M. Marcoux: L'article 21.. La présente loi remplace
l'actuelle loi. Adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 21 est adopté.
L'article 22?
M. Marcoux: On s'est inspiré ici du même principe
que pour le Bureau des inspecteurs-vérificateurs. Il n'était pas
normal qu'un service du ministère soit créé par la loi. De
même, il n'est d'aucune utilité de préciser, comme le fait
l'article 2 de ta Loi sur la prévention des incendies, que le Directeur
général de la prévention des incendies et ses
employés sont nommés suivant la Loi sur la fonction publique.
L'abrogation de ces articles ne signifie évidemment pas la disparition
de la Direction de la prévention des incendies; on cesse tout simplement
de reconnaître par la loi son existence. Elle sera maintenant sur le
même pied que les cinq autres directions générales du
ministère. Adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 22 est adopté.
Article 23?
M. Marcoux: En vertu de cette modification, c'est le ministre des
Affaires municipales, et non le directeur général, qui sera
chargé de la prévention des Incendies. Encore ici, on veut
indiquer que c'est le ministre, membre de l'exécutif et chef du
ministère, qui a la responsabilité première d'appliquer la
loi.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 24?
M. Marcoux: Cet article supprime la mention que les
règlements que le ministre adopte en vertu de la loi doivent
l'être sur recommandation du directeur général. Il
était anormal de lier l'exercice de sa discrétion par le ministre
à la recommandation de son subordonné. Il reste qu'en pratique
aucun règlement ne sera adopté sans que le directeur
général et ses employés ne soient intimement
mêlés à son élaboration.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 24 est adopté.
Article 25?
M. Marcoux: Cette modification est dans le même esprit que
les précédentes.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 25 est adopté.
Article 26?
M. Marcoux: Mêmes commentaires qu'à l'article
25.
M. Saintonge: Les rires sont communs à tout le monde.
Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 26 est adopté.
Article 27?
M. Marcoux: Ce sont les mêmes commentaires qu'à
l'article 25. Â l'article 28 également, mêmes commentaires
qu'à l'article 25.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. L'article 28 est
adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 29?
M. Marcoux: On supprime ici une disposition inutile. La Loi sur
les poursuites sommaires s'applique de toute façon.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 30?
M. Marcoux: À l'article 30, ce sont les mêmes
commentaires qu'à l'article 25.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 31?
M. Marcoux: II s'agit ici de la clause habituelle
préservant les actes faits en vertu d'une disposition remplacée
ou abrogée.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 32?
M. Marcoux: Cet article vise les inspecteurs-vérificateurs
nommés en vertu de l'actuelle loi sur le ministère et consacre
leur intégration à la fonction publique.
M. Saintonge: Au titre de fonctionnaires uniquement.
Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 33, qui
existe déjà dans la loi, soit dit en passant.
M. Marcoux: L'article 33. "La présente loi a effet
indépendamment des dispositions des articles 2 et 7 à 15 de la
Loi constitutionnelle de 1982. "
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Fallu): L'article 33 existe tel quel dans
la loi. Pourquoi le ministère a-t-il senti le besoin de le
réinscrire?
M. Saintonge: L'autre loi est abrogée.
M. Marcoux: On abroge l'ancienne loi, alors...
Le Président (M. Fallu): Parfait.
M. Marcoux: II faut adopter tous les articles qui abrogent
l'ancienne; sinon, ce n'est pas beau en termes légaux.
M. Saintonge: Je n'ai pas d'objection à ce qu'on
l'enlève.
Le Président (M. Fallu): Donc, adopté. L'article 34
qui signifie que...
M. Marcoux: Certaines dispositions de la loi remplacée ont
rapport avec les finances municipales et sont remplacées par des
articles édictés dans le projet de loi 2. Pour ces raisons, le
projet de loi 4 entrera en vigueur, comme le projet de loi 2, le 1er janvier,
date du début de l'exercice financier municipal. On propose que la
présente loi entre en vigueur le 1er janvier 1985 comme le projet de loi
2.
Le Président (M. Fallu): Et l'article 34 est
adopté. Les titres des sections sont-ils adoptés?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Le titre du projet de loi, Loi
sur le ministère des Affaires municipales, est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Et le projet de loi 4 tel
qu'amendé est adopté.
M. Saintonge: Adopté.
M. Caron: M. le Président...
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le député
de Verdun.
M. Caron: L'article 33 n'est plus nécessaire,
maintenant.
M. Marcoux: II y a la motion de renumérotation.
Le Président (M. Fallu): Une motion de
renumérotation, est-ce vraiment nécessaire'?
Des voix: Oui.
Le Président (M. Fallu): Parce que nous avons
ajouté un article. La motion de renumérotation est
adoptée.
M. Caron: L'article 33, M. le ministre, n'est plus
nécessaire.
M. Marcoux: Disons que le projet de loi est adopté.
M. Caron: Je dis cela pour vous taquiner.
Le Président (M. Fallu): Nous avons terminé le
premier mandat qui nous a été confié par
l'Assemblée nationale, celui d'étudier le projet de toi 4.
Maintenant, nous entamons un travail plus considérable, l'étude
du projet de loi 2.
M. Marcoux: Mais davantage passionnant.
Le Président (M. Fallu): Nous suspendons pour quelques
instants.
Des voix: Oui. (Suspension de la séance à 10 h
57)
(Reprise à 11 h 6)
Le Président (M. Fallu): La commission reprend ses travaux
pour l'étude du projet de loi 2.
Une voix: Cela va aller, aujourd'hui.
Projet de loi 2
Le Président (M. Fallu): Le projet de loi 2 est
intitulé: Loi modifiant diverses dispositions législatives
concernant les finances municipales. Quelques remarques préliminaires,
M. le ministre?
Remarques préliminaires M. Alain
Marcoux
M. Marcoux: Pour deux minutes et quart, environ.
J'avais commencé mon discours en deuxième lecture, M. le
Président, en disant que c'était un bijou de loi. Depuis quinze
jours, j'ai eu l'occasion de rencontrer plusieurs élus du monde
municipal et à chaque fois, j'ai eu l'occasion de réaliser que le
monde municipal souhaite ardemment que cette loi soit adoptée et mise en
vigueur pour le 1er janvier 1985. Il l'accueille de façon très
positive, y voyant une preuve concrète de l'attitude du ministère
des Affaires municipales en ce qui concerne l'aide et le soutien
apportés aux municipalités, le fait qu'on va mettre davantage
l'accent sur la surveillance, l'esprit de confiance face aux
muncipaiités, l'esprit d'écoute qu'on veut avoir à leur
endroit et que l'adoption de cette loi va entraîner des économies
de ressources humaines pour les municipalités, d'énergie pour les
fonctionnaires du monde municipal et les élus. Je peux vous assurer que
le monde municipal perçoit de façon très positive ce
projet de loi. C'est pourquoi je souhaite qu'il soit adopté dans des
délais acceptables par l'Assemblée nationale, afin que nous ayons
le temps de faire toute l'information nécessaire au cours du mois de
décembre, auprès des municipalités.
Évidemment, comme ce ne sont pas de nouvelles contraintes,
l'exigence de la rapidité de l'information est peut-être moins
forte, parce qu'on dit aux municipalités: Vous aurez moins
d'approbations à obtenir, moins de contrôles, donc, on ne leur
ajoute pas des choses à faire à partir du 1er janvier, on leur
enlève des choses à faire, comme au ministère, comme
à la Commission municipale du Québec.
Mais, pour permettre une mise en application la plus harmonieuse
possible, je souhaite que le projet de loi soit adopté dans les semaines
à venir par l'Assemblée nationale et qu'il puisse entrer en force
en même temps, le 1er janvier 1985, que la nouvelle loi du
ministère.
Ceci pour dire qu'en résumé, je pense que le monde
municipal est très heureux de cette loi que nous allons essayer
d'améliorer ensemble durant les heures à venir.
Le Président (M. Fallu): Quelqu'un d'autre voudrait-il
faire des remarques préliminaires?
M. Jean-Pierre Saintonge
M. Saintonge: Moi, M. le Président, Évidemment, le
ministre nous dit que le nombre d'approbations ayant diminué, cela
satisfait le monde municipal. C'est vrai, mais il faut dire aussi que parmi les
approbations qui disparaissent, il y en a beaucoup qui sont des doubles
approbations. Donc, ce que cela change, cela va être un papier de moins
pour les municipalités. Cela paraît énorme 13 000 à
4000.
M. Marcoux: Ce sont des délais.
M. Saintonge: Ce sont des délais, oui. En tout cas, on les
examinera au cours de l'étude du projet de loi. On a accueilli
positivement, du côté de l'Opposition, la loi 2. La seule
réserve que nous avions émise -et peut-être qu'en discutant
en commission parlementaire, on pourra avoir des précisions qui pourront
nous faire voir le pourquoi -c'était le fait de l'abolition du
rôle de la Commission municipale quant aux approbations de nature
financière.
J'avais spécifié, dès le printemps dernier, dans la
loi 61 sur les immeubles industriels et j'ai renouvelé la même
remarque lors de l'étude sur l'adoption de principe du projet de loi en
Chambre, il y a une semaine, la position que nous prenions sur l'abolition du
rôle de la Commission municipale au lieu d'abolir l'approbation du
ministre. C'était la question que nous nous posions sérieusement.
Je ne veux pas faire un débat au départ, reprendre le discours de
deuxième lecture ou d'adoption du principe, il reste que
l'inquiétude qui s'était manifestée de notre part
était: Est-ce qu'en abolissant l'approbation de la Commission municipale
on ne risque pas de créer une inquiétude dans le milieu financier
par rapport à la vérification des règlements d'emprunt, ce
qui pourrait amener, à ce moment-là, disons, un climat de
confiance moins grand dans le milieu des obligations et
dans le milieu financier, vis-à-vis les municipalités?
C'est le point majeur que nous soulevions au ministre, du côté de
l'Opposition, et j'imagine qu'au cours de l'étude du projet de loi, nous
arriverons à ces dispositions spécifiques. On y reviendra plus
à fond et nous tenterons d'avoir des explications qui justifieront
l'abolition du rôle de la Commission municipale. Si je regarde, le
ministre mentionnait tantôt que cela épargne certains
délais. Les délais, d'après ce qu'on m'a dit, au niveau
des municipalités, ce n'était pas la Commission municipale qui
contribuait à les augmenter de façon sensible. C'est ce qu'on m'a
donné comme information.
M. Marcoux: Cela ne contribuait pas à les diminuer non
plus.
M. Saintonge: Non. C'étaient deux approbations, le
ministre d'une part, la Commission municipale d'autre part. Ce n'était
pas la Commission municipale qui était la plus longue à donner
son accord. Cela va plus loin. On verra la façon dont le ministre...
M. Marcoux: Je vous comprends. C'est le ministère qui
faisait toute l'étude légale et toute l'étude
financière. Alors, la commission avait, à ce moment-là,
à lire les deux rapports légaux et financiers et à dire si
elle acceptait la recommandation là-dessus.
M. Saintonge: D'accord, mais la commission, à la suite de
ces deux rapports, avait quand même un rôle à jouer. Elle
devait examiner, respecter certains critères et dire finalement si elle
donnait son accord ou pas et le ministre avait aussi à donner son
accord. On verra de quelle façon cela procédait. À ce
niveau, à partir de l'étude du point de vue financier et
juridique par le ministère, l'approbation de la Commission municipale
qui s'ensuivait n'était pas plus longue que celle que le ministre devait
faire. Je ne sais pas de quelle façon c'était embranché
mais peut-être qu'on aura l'occasion d'avoir des précisions au
cours des discussions. Tout ce qu'on peut souhaiter finalement - c'est la
crainte qu'on avait, je l'ai dit et je le répète - c'est que la
confiance que le milieu financier manifestera à l'égard des
obligations municipales et des règlements d'emprunt tels
qu'approuvés, va être maintenue. Souhaitons-le, puisque je pense
que dans les autres provinces canadiennes, les approbations de commissions du
genre de la Commission municipale sont demeurées.
M. Marcoux: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Pour l'organisation de nos
travaux, j'aimerais simplement rappeler l'organisation même de ce projet
de loi. Il s'agit donc de transformer, non seulement la Loi des cités et
villes et le Code municipal, mais bien au-delà. Ce projet de loi va
toucher directement 23 lois, depuis la Loi de l'aménagement, en passant
par les codes et les grandes chartes et, par le biais de l'article 312, va
également abroger un certain nombre de dispositions dans quelque 103
lois municipales. Donc, il faudra bien toujours se rappeler que des
dispositions abrogées dans une loi vont, effectivement, se
répercuter de loi en loi.
Donc, même si le projet de loi a très officiellement,
actuellement, 324 articles, il faut savoir qu'il s'agit d'un
procédé répétitif. Lorsque nous aurons passé
à travers une première série...
M. Marcoux: Vous aurez l'expression et les mots à la
bouche: Même commentaire.
Le Président (M. Fallu): Même commentaire, etc. De
telle sorte que je pense que pour l'organisation de nos travaux, il n'y a pas
de panique à avoir en ces lieux, il s'agit finalement d'une loi
relativement courte, soit dit en passant.
M. Marcoux: II n'y a qu'une personne qui n'est pas d'accord avec
vous, c'est l'attaché politique du député de
Laprairie.
M. Saintonge: Je ne suis pas d'accord non plus. Même si la
loi est très courte, je pense que certains rires ou certaines
réactions de vos fonctionnaires ont confirmé que ce n'est pas une
loi très courte. D'abord, le ministre avait mentionné que cela
avait été un travail de moine pour arriver à faire la loi.
Cela a été un travail de moine d'essayer de retrouver...
Le Président (M. Fallu): Un travail de concordance
notamment, oui.
M. Saintonge: Oui. Mais, quand même, il fallait le
faire.
Le Président (M. Fallu): Pour l'organisation de nos
travaux, il reste que l'aspect répétitif va donc
accélérer de beaucoup la procédure.
M. Marcoux: Nous avons eu des félicitations du
comité de législation sur notre travail.
Le Président (M. Fallu): Bon. Que grand bien nous fasse,
M. le ministre.
En appelant l'article premier, nous allons réaménager la
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme; ces modifications courent de
l'article 1 à l'article 3. Ensuite, il y a la
Loi sur les cités et villes, le Code municipal, etc.
D'abord, la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, l'article
1.
Étude détaillée
Loi sur l'aménagement et l'urbanisme
M. Marcoux: L'article 1. Cet article est une disposition de
concordance, puisque le seul but de la modification est de supprimer une
référence à l'approbation d'un règlement d'emprunt
par la Commission municipale du Québec.
Plusieurs articles de ce genre se rencontreront tout au long du projet
de loi, l'un des effets de ce projet de loi étant de retirer à la
Commission municipale les pouvoirs d'approbation et d'autorisation qu'elle
possède sur les finances municipales, y compris sur les
règlements d'emprunt municipaux. On lui conserve cependant ses pouvoirs
d'enquête et de tutelle.
Le Président (M. Fallu): Donc, je conclus que lorsque nous
aurons débattu cet article...
M. Marcoux: Et on pourrait ajouter qu'à la suite de
l'amendement que j'ai proposé dans le projet de loi 4, on lui conserve
les pouvoirs de donner des avis, è la demande du ministre, y compris sur
les règlements d'emprunt.
Le Président (M. Fallu): Donc, lorsque nous aurons
adopté tel quel ou modifié l'article 1, le grand débat qui
serait à faire serait donc terminé.
M. Saintonge: Bien, en principe, j'imagine.
Le Président (M. Fallu): Je vous cède la parole, M.
le député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président...
M. Marcoux: On pourrait attendre à l'article 15, ou
l'article 20, ou l'article 301
M. Saintonge: Tout à coup que le ministre changerait
d'idée, est-ce que cela se peut? Cela me surpendrait.
Mais la première question que je voudrais poser...
M. Marcoux: On ne peut rien vous cacher.
M. Saintonge: Bien oui!... là-dessus concernant
l'abolition du rôle de la Commission municipale, est à savoir si
cette demande vient des municipalités et du milieu municipal comme tel?
Comment cette modification est-elle venue sur le tapis? Je sais qu'on en a
parlé; j'ai fait référence, dans mon discours en Chambre,
qu'on peut remonter à 1980, au mois de septembre; si mon souvenir est
exact, c'était le 26 septembre 1980 à l'Université de
Sherbrooke, dans un colloque sur le droit municipal, où on faisait le
point. Le sous-ministre de l'époque, M. Kenniff, avait fait le discours
d'ouverture et avait parlé des développements récents dans
le domaine municipal, avait fait une revue des lois précédentes,
des commissions qui avaient été mises sur pied, des rapports qui
avaient été donnés, des consultations et des
concertations. Il avait fait une analyse des lois.
À la suite de cela, il avait parlé, évidemment, des
propositions éventuelles qui devraient venir sur la table. On
mentionnait, à cette époque, la modification du rôle de la
Commission municipale et la modification à la loi sur le
ministère. On arrive, aujourd'hui, disons quatre ans après,
à discuter de ces projets de loi à l'Assemblée nationale.
Donc, c'est quelque chose qui était quand même dans les parages
depuis longtemps. C'était le sous-ministre qui mentionnait le voeu de
modifier le râle de la Commission municipale et de clarifier le
rôle du ministère.
Ma première question: Est-ce que l'abrogation du rôle de la
Commission municipale est le résultat d'une demande du monde municipal
comme tel ou des élus municipaux ou cela vient d'ailleurs? D'où
est-ce que cela vient?
M. Marcoux: Cela vient du ministère. M. Saintonge:
Cela vient du ministère.
M. Marcoux: C'est une idée qui était au
ministère depuis quelques années déjà, qui a
été conçue dans la perspective suivante: C'est que, de
toute façon, c'est le ministère des Affaires municipales qui fait
le travail à la fois sur l'approbation légale et l'approbation
financière, l'étude légale et l'étude
financière de ces différents règlements. Comme
c'était nous qui faisions le travail, la rectification de la Commission
municipale apparaissait comme un dédoublement d'activités.
L'autre motif qui, je pense, n'est pas... Pour répondre à
votre question - peut-être que la meilleure façon, c'est de
procéder par questions et réponses - c'est de dire que cette
idée vient du ministère des Affaires municipales.
M. Saintonge: Du ministère. Maintenant, j'imagine que le
ministère a dû examiner, si ce n'est pas le ministre, les
conséquences éventuelles de l'abrogation du rôle de la
Commission municipale. Je vais juste vous donner un petit exemple, une
citation d'un texte de la Presse du 18 octobre 1983, de M. Alain Dubuc, qui est
quand même un critique économique reconnu. L'article s'intitulait:
Les cotes des villes. On faisait référence aux différentes
cotes financières des villes, qui permettent aux municipalités
d'emprunter à des taux moins élevés dans certains cas et
de bénéficier de taux privilégiés. Finalement, il y
a un bout de l'article que je veux citer; le ministre en a peut-être pris
connaissance, sinon il l'entendra. On dit: "En fait, l'acheteur - le paragraphe
s'intitule "Une absence d'inquiétude " - d'obligations municipales veut
d'habitude des titres municipaux en général, qui seront
disponibles au moment de l'achat, sans se soucier si c'est Longueuil ou
Boucherville. Ce sont des placements de bon père de famille qui ont
l'avantage d'être plus payants que ceux d'Hydro-Québec ou de la
province. " En d'autres mots, quand un acheteur d'obligations va pour acheter
des obligations dans une ville, il ne regarde pas nécessairement quelle
est la ville, en principe, d'après ce qu'on dit là-dessus. Il est
évident que cela peut influencer si la cote de la ville est meilleure ou
pas, mais il semblerait que d'après l'enquête que M. Dubuc avait
faite, cela n'était pas le cas.
Cette absence d'inquiétude s'explique par l'importante
réglementation qui régit le financement municipal. Tout d'abord,
toute émission doit être approuvée par la Commission
municipale du Québec. Celle-ci donnera le feu vert à l'emprunt
après avoir analysé les finances de la ville avec des
critères semblables à ceux qu'a utilisés le CBRS, une
firme spécialisée dans l'évaluation de la santé
financière des municipalités.
En outre, ces titres qui ne sont pas garantis formellement par le
gouvernement comme ceux d'Hydro-Québec, proviennent néanmoins
d'emprunteurs sous juridiction provinciale. Si une ville a des
problèmes, le gouvernement la met en tutelle et rectifie sa situation
financière.
Donc, en d'autres mots, ce que je veux faire ressortir par cet article
de M. Dubuc, c'est une chose qui était courante dans le monde municipal
et des remarques qui m'ont été faites également par
certaines personnes, au niveau du marché des obligations, par des gens
qui sont actifs dans le domaine municipal actuellement, soit au niveau
légal ou à quelque niveau d'administration.
La Commission municipale qui avait été créée
en 1932 avait comme principal objectif d'enquêter ou de vérifier
des questions financières des municipalités. À cette
époque, c'était une tangente qui avait été
adoptée par les gouvernements puisqu'à travers le Canada, dans
d'autres provinces, des institutions semblables avaient été mises
sur pied. Ce que je veux dire, c'est que la Commission municipale avait quand
même une certaine intégrité et une
crédibilité qui étaient fortement établies dans le
milieu financier. Cela contribuait, d'une façon certaine, à
créer un climat de confiance.
Évidemment, le ministre va me dire qu'il y avait une partie du
travail qui était effectuée par des officiers du ministère
au niveau de la vérification sur les impacts financiers, mais
également au niveau juridique. J'en suis que, probablement dans cette
procédure, je ne suis pas familier autant que le ministre peut
l'être, mais je sais que cela existait quand même. Sauf que la
Commission municipale, à partir de cette enquête faite par
l'administration financière du ministère et faite par le
contentieux du ministère, avait un rôle à jouer. Dans les
dispositions des articles 25 et suivants, au niveau de l'approbation
d'emprunts, la Commission municipale, je pense, avait certains critères
pour accepter ou refuser de donner son approbation. Ce n'était pas une
approbation "rubber stamp" comme on dit, une approbation de principe de la
Commission municipale. J'ai toujours entendu dire, cela a toujours
été la perception du milieu en général, que la
Commission municipale regardait la situation avec, comme je l'ai dit
tantôt, des critères fort particuliers, fort précis pour
adopter les règlements d'emprunt et donner le feu vert à tout
cela.
C'était dans la procédure qui s'ensuivait par la
Commission municipale qui est quand même un organisme indépendant,
qui n'est pas un organisme. Je comprends que les membres sont nommés par
le ministre, mais ce n'est pas le ministère...
M. Marcoux: Par le gouvernement.
M. Saintonge: Par le gouvernement, sous recommandation du
ministre, j'imagine. Par le gouvernement, c'est une distinction qui
était importante. C'est nommé par le gouvernement, mais la
Commission municipale n'était pas perçue comme un corps
politique. C'était un corps administratif, indépendant donc, qui
a contribué à générer le climat de confiance qu'on
retrouvait dans le milieu financier à l'égard des obligations
municipales.
La question qu'on se pose: N'y a-t-il pas un danger d'une diminution de
cette confiance du fait que, maintenant, la seule approbation qui va demeurer,
sera celle du ministre et le ministre, c'est le pouvoir politique qui s'exerce?
Il peut y avoir une influence quelconque, une emprise du pouvoir politique dans
la question de l'approbation des emprunts municipaux. Est-ce qu'à un
moment donné, on pourra penser que le ministre pourra subir certaines
pressions pour exercer une certaine discrétion? Dans
certains cas précis, on peut parler de chantage concernant les
municipalités, sans vouloir dire que l'approbation va être
donnée même si la situation n'est pas bonne. Même si la
situation financière de la ville est bonne, n'y aurait-il pas danger que
le ministre, dans certains cas, puisse exercer un certain chantage à
l'endroit des municipalités? Cela paraît peut-être curieux
de dire cela aujourd'hui, mais qu'on se réfère à la loi
38. J'en avais déjà parlé antérieurement mais il
est évident que des municipalités, qui lutteraient contre le
gouvernement sur ce projet de loi, seraient peut-être des leaders. II est
évident qu'il y a des délais dans l'approbation de
règlements d'emprunt. Cela pourrait être une façon
d'exercer un chantage sur les municipalités, de ne pas être rapide
à donner des approbations financières et de laisser savoir aux
municipalités que dans certains vis-à-vis des positions qu'elles
prennent, le ministre examine la situation. Ce n'est peut-être pas
écrit noir sur blanc, mais ces choses sont perceptibles. C'est dans ce
sens-là que je disais que le ministre peut exercer une certaine
discrétion. Cette approbation qui origine uniquement du
ministère, pourrait d'une certaine façon permettre à un
ministre des Affaires municipales à un moment donné d'exercer un
certain chantage auprès des municipalités.
Je ne sais pas si le ministre veut réagir aux propos que j'ai
donnés, mais je pense que, fondamentalement, mes questions ont trait
à l'intégrité et à la crédibilité de
la Commission municipale, une institution indépendante
créée à cette fin-là au niveau du contrôle
financier et l'examen des finances municipales qui, après un certain
temps... Je comprends que la Commission municipale a évolué mais
on fait disparaître du rôle de la Commission municipale ce pourquoi
elle a été créée. Pourquoi cette chose-là?
Et le danger qui est soulevé, le ministre ne croit-il pas qu'il est
réel? De quelle façon peut-on l'endiguer?
M. Marcoux: D'abord, il y a un certain nombre de corrections que
je dois faire aux propos tenus par le député de Laprairie parce
que certains faits ou certains énoncés qu'il a faits ne sont pas
exacts. Ce n'est peut-être pas ce qui se passe en réalité.
Premièrement, quand Alain Dubuc, dans l'article de la Presse, dit que
parce qu'il y a une garantie gouvernementale dans la commission municipale, les
municipalités peuvent emprunter au même taux, c'est une erreur, ce
n'est pas vrai. Les municipalités du Québec ont des cotes
différentes qui font qu'elles empruntent à des taux d'emprunt
différents, parce que le risque financier évalué par des
émetteurs d'obligations et les acheteurs d'obligations par de telles
municipalités par rapport à d'autres n'est pas le même.
Alors, au point de départ, il y a une erreur qu'il faut corriger. Ce
n'est pas vrai que l'ensemble des municipalités du Québec
empruntent au même taux. Parce qu'elles ont la garantie de la Commission
municipale ou du ministère, elles ont des taux différents selon
la cote qu'elles ont. De toute façon, c'est tellement vrai que dans les
journaux, à l'occasion, on va voir: Montréal a eu sa cote
augmentée. Récemment, Laval, je crois, a eu sa cote
augmentée. Je me demande si ce n'est pas Alma, Jonquière ou
Chicoutimi récemment qui a vu sa cote augmentée également.
Alors, s'il y a des municipalités dont la cote augmente, cela veut dire
qu'il y en a d'autres dont la cote reste stable ou d'autres dont la
municipalité... Je pense...
M. Saintonge: M. le Président, juste, par exemple.,. C'est
enregistré aussi, je n'ai pas dit de cause à effet que les
municipalités d'ensemble empruntaient au même taux et M. Dubuc n'a
pas dit cela. Ce qu'il a voulu dire par son article sur l'absence
d'inquiétude, c'est que généralement, dans la population,
quand un citoyen veut acheter une obligation municipale, il ne va pas analyser
nécessairement toutes les cotes des villes. Il y a un acquis, une
confiance qu'au niveau des municipalités, vu les contrôles
exercés sur les municipalités là-dessus, on arrive
à ce moment-là à acheter d'une façon plus facile
les obligations municipales. On dit: C'est plutôt un placement de bon
père de famille. C'est dans ce sens-là. Il y a des
municipalités...
M. Marcoux: C'est comme quelqu'un qui achète des
obligations du Québec, ou des obligations du Canada, ou des obligations
des commissions scolaires et qui dit: C'est gouvernemental, donc le risque que
le gouvernement fasse faillite, ou que les commissions scolaires fassent
faillite, ou que le gouvernement du Canada fasse faillite, même s'il
était en faillite technique en 1992, selon certains experts, en pratique
les gens se disent: II n'y a pas de risque.
Il y a une autre chose qu'il faut préciser, c'est que la
Commission municipale du Québec n'a aucun rôle à jouer dans
l'émission des obligations. Toutes ces opérations sont faites au
ministère des Affaires municipales. Celui qui signe les obligations,
c'est le ministre des Affaires municipales. J'en signe des millions chaque
année par autorisation interposée, manuellement d'ailleurs. Ma
signature est manuelle; elle n'est pas mécanique...
M. Saintonge: Mais vous l'avez rappelé l'an passé
en commission; je me souviens de cela.
M. Marcoux: Je passe des journées entières à
signer à Montréal presque dans des voûtes des
émissions d'obligations. C'est le ministère des Affaires
municipales qui fait l'émission des obligations, qui fait toute
l'analyse et c'est le ministre qui les signe. (11 h 30)
C'est indiqué que le milieu financier, le milieu des
émetteurs d'obligations est très familier avec cette
procédure et n'est aucunement inquiété par le changement
que nous proposons. D'ailleurs, avant de proposer ces changements, qui
étaient discutés depuis quelques années au
ministère, qui ont été discutés depuis que je suis
arrivé, nous avons fait des vérifications auprès des
professionnels des milieux financiers et ils ne sont pas du tout inquiets du
changement que nous proposons. D'ailleurs, je n'ai eu aucune - et le
ministère non plus - représentation, à la suite de cette
intention qui est connue déjà depuis un certain nombre de mois et
qui est public à travers le projet de loi depuis un certain nombre de
semaines.
Alors, première précision: Les municipalités
n'empruntent pas toutes au même taux. Deuxième précision:
La Commission municipale n'avait et n'a jamais eu de rôle au niveau de
l'émission des obligations. C'est le ministère et le ministre qui
en avaient.
Quant au certificat de validité, pour continuer dans le domaine
des obligations -je n'ai pas utilisé l'expression tantôt, mais
c'est ce que je voulais dire - le certificat de validité des obligations
est émis par le ministre lui-même.
Les relations avec le milieu financier. Nous avons fait des
vérifications et toutes les relations par rapport au règlement
d'emprunt et par rapport à l'émission des obligations, toutes les
relations avec le milieu financier sont faites avec le ministère des
Affaires municipales depuis toujours. Alors, à ce titre-là, pour
le milieu financier, ça ne représente aucun changement, puisque
c'est le ministère qui faisait tout le travail d'émission des
obligations et le ministre signait.
Pour le milieu financier, nous ferions changement sans adopter la loi;
je veux dire, sans qu'il y ait eu nécessité de changement
législatif, le milieu financier n'aurait pas réalisé ce
changement-là, puisque dans la pratique, il n'a pas de relations avec la
Commission municipale du Québec en ce qui concerne les émissions
d'obligations et la validation de ces obligations.
D'ailleurs, nous avons prévu dans le plan de communication que je
viens de demander qu'on élabore autant pour le municipal qui sera
touché par ce projet, le ministère et le milieu externe, nous
avons prévu dans ce plan des contacts avec les milieux financiers pour
les informer du contenu de la loi que, j'espère, nous adopterons.
Quant à l'autre aspect fondamental de la politisation
éventuelle, de l'approbation des règlements d'emprunt, à
la suite des faits que la Commission municipale ne sera plus impliquée,
je peux vous dire que les critères d'approbation des règlements
d'emprunt sont connus du monde muncipal. Ils sont basés sur la charge
fiscale des citoyens. Ce sont les critères connus du monde municipal,
des municipalités et lorsqu'une municipalité nous soumet un
virement d'emprunt et que nous croyons que cela met en danger la situation
financière de la municipalité, les fonctionnaires du
ministère ont des discussions directes avec les municipalités
impliquées déjà et ce n'est pas à partir de
critères politiques que cela se fait.
Si un jour, un ministre pouvait être tenté de politiser la
question de l'approbation des règlements d'emprunt, parce que la
Commission municipale ne serait pas présente, cela se réglerait
rapidement, cela se réglerait sur la base des faits, puisque c'est sur
la base de critères de taux de rentabilité d'un investissement
que le monde municipal veut faire, de la charge fiscale des citoyens, que les
approbations sont données ou refusées.
Il y a un argument que je voulais évoquer plus tard, mais je vais
l'invoquer tout de suite, parce qu'il a été l'argument principal
qui m'a convaincu. J'ai déjà indiqué que les études
légales ou financières ont toujours été faites au
monde municipal. La commission ratifiait. Contrairement à ce qu'on a
dit, dans le fond, elle faisait du "rubber stamping", si vous me permettez
l'expression. Elle ratifiait - le mot français, je vois, est
ratifié - les recommandations faites par la Direction de
l'administration financière du ministère au-delà de
l'économie de personnel que cela peut entraîner, de la
simplification administrative que cela va entraîner. Moi, l'argument
fondamental qui m'a convaincu, c'est que la commission qui -vous avez raison,
M. le député de Laprairie -a été
créée initialement à cette fin, son râle a
évolué dans le temps et je l'ai cité à
l'Assemblée nationale, en commentaires aux propos du
député de Verdun dans son discours de deuxième lecture,
lorsqu'il félicitait à bon droit la Commission municipale pour
tout le travail qu'elle a fait depuis des années dans le monde
municipal. Il pouvait laisser entendre que son rôle deviendrait
insignifiant dans le futur ou allait presque disparaître. J'ai
indiqué et j'ai cité à l'Assemblée nationale les
dix fonctions importantes que la Commission municipale va continuer d'avoir.
Même nous lui avons ajouté une fonction importante à
l'Assemblée nationale, en juin dernier, en supprimant la Commission
nationale de l'aménagement. Il n'est pas du tout de mon intention de
diminuer à la fois
le prestige et l'importance, le rôle de la Commission municipale
dans le monde municipal. J'arrive à l'argument qui m'a convaincu en
définitive: La Commission municipale peut être, dans la situation
actuelle, dans certains cas, juge et partie. Pour ne citer qu'un dossier qui
est public actuellement et qui m'a conduit à cette réflexion. La
Commission municipale, une fois qu'elle a approuvé des règlements
d'emprunt, par exemple, qui seraient illégaux, que les fonctionnaires du
ministère ont approuvés eux-mêmes ou que le ministre aurait
approuvés, quelle est l'ambiguïté dans laquelle elle est
plongée, elle qui doit faire enquête dans une municipalité
à la suite de plaintes qui sont faites par des citoyens ou à la
demande du ministre et qui doit se prononcer? Les commissaires de la Commission
municipale devraient se prononcer sur des règlements d'emprunt
illégaux qui ont été ratifiés par la Commission
municipale. Je vais prendre l'exemple de 5aint-Césaire, toute la
question de l'achat du golf dont je suis convaincu que mon homologue, le
député de Laprairie, a sûrement entendu parler en lisant
les journaux, la revue de presse doit lui être fournie par ses services
de recherche. Dans le cas de Saint-Césaire il y a eu un certain nombre
de règlements d'emprunts illégaux qui ont été
approuvés par le ministère des Affaires municipales,
ratifiés par la Commission municipale du Québec...
M. Saintonge:... aussi.
M. Marcoux: Oui. La Commission municipale a été
mandatée pour étudier la situation, enquêter et faire
rapport au ministre et le conseiller sur les meilleures solutions possible.
C'était vraiment un cas de juge et partie. Je crois que la Commission
municipale du Québec aurait été beaucoup mieux
placée dans l'analyse de ce dossier si elle n'avait pas eu a
étudier des règlements d'emprunts qu'elle a ratifiés, et
des règlements d'emprunts illégaux qu'elle a ratifiés.
Elle aurait été beaucoup mieux placée dans l'analyse des
recommandations qu'elle aurait pu faire au ministère des Affaires
municipales puisque là, elle est vraiment placée dans une
position de juge et partie. Dans les discussions que j'ai eues avec le
président de la Commission municipale c'est de ce type de principe que
nous avons parlé. Également à la table
Québec-municipalités c'est de ce type de principe que nous avons
parlé.
En somme ce que nous proposons ne crée aucune
insécurité financière pour le milieu des prêteurs
des obligations et ne met pas en danger l'analyse objective qui a toujours
été faite et continuera d'être faite des approbations que
le ministère doit donner à ces règlements d'emprunt au
niveau du monde municipal. Par rapport à l'avenir de la Commission
municipale, dont nous continuerons d'enrichir le rôle, au fur et à
mesure de l'évolution du monde municipal, la commission de
l'aménagement n'était pas une fonction que la Commission
municipale avait, il y a quelques années, parce qu'il n'y avait pas de
loi 125 et il n'y avait pas d'avis de conformité à donner entre
les schémas d'aménagement, les plans de zonage, les plans
d'urbanisme des municipalités. C'est un rôle très
important, peut-être pas tellement important en termes de quantité
mais en termes de fonction que nous avons donnée, il y a quelques mois,
à la Commission municipale.
Tout ceci pour indiquer clairement qu'au-delà des neuf
rôles fondamentaux qu'avait la Commission municipale, nous,
l'Assemblée nationale, lui avons ajouté ce rôle. Je crois
que, globalement, l'attitude que nous continuons d'avoir face à la
Commission municipale est très positive mais que nous évitons des
dédoublements et que nous ne faisons en somme que confirmer au niveau de
la loi ce qui se faisait dans le passé.
Le Président (M. Fallu):...
M. Saintonge: J'aurais quelques questions. Pour commencer, -
lorsque le ministre nous dit "un dédoublement", je veux une
clarification par rapport à ce qui se passait. On verra peut-être
ce que cela va donner, mais à la Commission, quand un règlement
d'emprunt arrivait au ministère, l'analyse financière, l'analyse
légale, cela s'en va à la Commission municipale et cela continue
au ministère pour l'approbation, j'imagine. Ce n'était pas une
approbation qui était donnée plus tôt, il y avait une
espèce d'examen prima facie, un examen préliminaire qui
s'effectuait et on confirmait certains points au point de vue financier et la
légalité des choses. Quand cela va à la Commission
municipale, est-ce qu'elle n'avait pas un rôle à jouer? Est-ce
qu'elle n'examinait pas les règlements d'emprunt sur la base, par
exemple, d'un certain nombre de critères, de certaines conditions pour
autoriser l'emprunt? Est-ce qu'il n'y avait pas une analyse spécifique
de faite par la Commission municipale?
M. Marcoux: Elle examinait simplement le rapport qui était
fait par le ministère et qui lui était soumis.
M. Saintonge: C'était son seul point. Et qu'est-ce que
faisait le ministre, à ce moment-là?
M. Marcoux: Je peux vous dire que cela fait sept mois que je suis
ministre des Affaires municipales et je n'ai jamais vu un règlement
d'emprunt sur mon bureau. C'est
un pouvoir délégué au sous-ministre,
M. Saintonge: D'accord. Mais quand je parle du ministre, je veux
dire au niveau du sous-ministre. Je sais que c'est le sous-ministre qui donnait
l'approbation, je pense, qui signait les lettres pour les
municipalités.
M. Marcoux: C'est cela. Alors, tout ce que faisait la commission,
c'était de prendre connaissance du rapport qui était fait par les
fonctionnaires. Si, dans un cas donné, on considérait que le
règlement d'emprunt pouvait accroître trop lourdement la charge
fiscale de la municipalité, le dossier ne se rendait même pas
à la Commission municipale. Les fonctionnaires communiquaient
directement avec la municipalité pour lui dire ce qui en était.
Même au niveau juridique - cela est beaucoup plus fréquent... Ce
qui est très fréquent, c'est que les règlements d'emprunt
doivent être modifiés au niveau juridique parce qu'il y a des
erreurs de rédaction, des erreurs techniques. Alors, il y a des
communications continues; souvent les délais viennent de là.
Je sais bien que le monde municipal se plaint souvent de certains
délais qui sont entraînés à ce niveau. C'est parce
que, souvent, il y a des modifications qui sont demandées au texte des
règlements d'emprunt adoptés par les municipalités pour
les rendre légaux, pour leur donner toute la sécurité
juridique dont ils ont besoin, spécialement... Ce n'est peut-être
pas au niveau de la sécurité juridique ce qui est demandé,
c'est surtout au niveau du mode de paiement par les utilisateurs, afin que cela
respecte la loi. Le règlement d'emprunt doit prévoir le mode de
remboursement et aussi la distribution de la charge fiscale chez les citoyens.
5ouvent, il y a des modifications à apporter à ce niveau. Tout
cela se fait au niveau du ministère. Une fois que tout cela est fait, en
somme, il y a un rapport qui est rédigé et envoyé à
la Commission municipale.
Alors la Commission municipale prend connaissance simplement du rapport.
Elle ne fait pas de recherche, elle ne fait pas d'étude, elle ne
communique pas avec les municipalités pour dire: Changez votre
règlement d'emprunt. On me dit que si l'avis du ministère est
négatif, cela ne se rend même pas à la Commission
municipale.
M. Saintonge: Bon. C'est donc dire que, finalement, la fonction
au niveau de l'approbation des emprunts et des engagements par la commission,
tel que cela existait aux articles 25 et suivants, ce n'était pas fait
par la commission, mais bien par le service financier du ministère,
carrément.
M. Marcoux: Exactement.
M. Saintonge: Donc le rôle de la Commission municipale
était...
M. Marcoux: Parce que la commission n'avait aucun personnel
à cet effet-là.
M. Saintonge: D'accord. Le ministre confirme donc qu'il n'y a pas
de critère à la Commission municipale. Ce qui veut dire que la
Commission municipale faisait ni plus ni moins qu'une
vérification...
M. Marcoux: Une lecture des rapports...
M. Saintonge:... qu'une lecture des rapports et elle donnait un
accord au rapport que le ministère faisait.
M. Marcoux: C'est cela.
M. Saintonge: L'approbation du ministre qui suivait, qui
était déléguée au sous-ministre... Une fois que le
rapport du service financier du ministère et du contentieux était
donné, que la Commission municipale donnait son feu vert après
examen dudit rapport, le sous-ministre signait les yeux fermés.
M. Marcoux: C'est cela. Bien, les yeux fermés! Les yeux
ouverts, j'espère, mais il signait et ratifiait également.
M. Saintonge: II ratifiait également. Non, mais ce que je
veux dire...
M. Marcoux: Mais lorsqu'il y avait un avis négatif...
M. Saintonge: D'accord. Quand je parle des yeux....
M. Marcoux:... il y avait une communication avec la
municipalité...
M. Saintonge: Oui.
M. Marcoux:... dans laquelle on lui donnait notre recommandation.
Le service juridique dit: Je ne peux pas recommander l'approbation de votre
règlement, il est illégal. Parce que, par exemple, une
municipalité peut oublier de spécifier le mode de paiement, par
les citoyens, du règlement d'emprunt. Alors, le règlement doit le
spécifier. On dit: Votre règlement est illégal, donc on
vous Je retourne, corrigez-le pour qu'il atteigne telle et telle fin. Tant que
le règlement n'est pas considéré comme légal, il ne
franchit pas les autres étapes. Quant au niveau de l'évaluation
financière, là aussi il y a des discussions avec la
municipalité. À ma connaissance, on ne m'a jamais rapporté
qu'une municipalité a
continué de pousser l'approbation d'un règlement d'emprunt
qui aurait mis en danger la situation fiscale de la municipalité. (11 h
45)
Pour ajouter à ce que j'ai dit, et cela ne contredit pas ce que
j'ai indiqué, il va arriver que le ministère va approuver des
règlements d'emprunt qui, je dirais, confirment la situation
financière périlleuse des municipalités. Souvent, les
municipalités vont avoir fait des dépenses sans y être
autorisées, etc. Par exemple, dans le cas de Bromont ou d'autres
municipalités, on approuve des règlements d'emprunt de
consolidation de situation financière qui illustrent que la situation
financière de la municipalité est mauvaise. C'est pour corriger
la situation qu'on approuve ces règlements d'emprunt. Souvent la tutelle
suit ou précède...
Le Président (M. Fallu): De mémoire, au dernier
rapport du ministère des Affaires municipales, la Commission municipale
avait 32 personnes qui émargeaient à son budget. Est-ce que je
fais erreur ou si c'est toujours du même ordre de grandeur?
M. Marcoux: On pensait économiser l'équivalent
d'environ 10 postes.
Le Président (M. Fallu): Au ministère.
M. Marcoux: Au ministère. C'est cela. N'ayez pas peur, ils
ne disparaîtront pas dans les nuages, on va leur faire faire autre
chose.
M. Saintonge: Au niveau de la Commission municipale?
M. Marcoux: Non. Au niveau du ministère. La Commission
municipale reste avec le même personnel qu'actuellement.
M. Saintonge: Oui, mais, au ministère vous "sauvez" 10
postes à cause de quoi? Si...
M» Marcoux: Parce que c'est sur la totalité. C'est
parce qu'on supprime. Il y a beaucoup de...
M. Saintonge: D'accord.
M. Marcoux: Si je parle de l'ensemble des approbations, on en
supprime beaucoup et, deuxièmement, il y aura deux sortes d'analyses:
une analyse brève et une analyse longue. Une analyse brève c'est
pour une municipalité soumise à un règlement d'emprunt,
son taux d'endettement est à 1% et elle soumet un règlement
d'emprunt qui accroîtrait son taux d'endettement à 2% alors que la
moyenne de l'endettement au Québec est à 4, 50%, l'approbation va
être...
On ne fera pas d'analyse de rentabilité de l'investissement. Ce
sera une analyse brève et l'approbation sera raccourcie. Cela va
nécessiter moins de personnel.
En plus d'avoir moins d'approbation à faire, on modifie le type
d'analyse qu'on va faire alors que, selon la situation financière des
municipalités, il pourra y avoir une étude de rentabilité
de l'investissement. Par exemple, une municipalité fait un
règlement pour équiper un nouveau quartier d'aqueduc et
d'égout, etc., et qu'elle ait déjà un taux d'endettement
de 7%, 8% ou 9% de son évaluation foncière, on va faire une
étude de rentabilité de ce règlement. Est-ce que ce
règlement va augmenter la charge fiscale de la municipalité trop
fortement et mettre en danger sa situation financière? Il y aura une
analyse plus détaillée, avec avis à la
municipalité. C'est dans ce sens que je dis que l'ensemble du projet de
loi va nous permettre de réaffecter environ une dizaine de personnes
à d'autres tâches au ministère.
M. Saintonge: Une correction sur ce que j'ai dit tantôt
pour ne pas faire sursauter. Quand je dis que le sous-ministre signait les yeux
fermés, ce que je voulais dire c'est que...
M. Marcoux: J'ai compris. C'est une image, un style d'image, une
image de style.
M. Saintonge: C'était dans le sens que l'approbation qu'il
venait donner, à partir du moment où le service financier du
ministère et le service juridique donnaient leur approbation,
l'approbation du sous-ministre devenait pratiquement automatique. C'est dans ce
sens. Est-ce que c'est bien exact?
M. Marcoux: Que?
M. Saintonge: Quand je disais que le sous-ministre signait les
yeux fermés, ce que je voulais dire c'est qu'il n'y avait pas d'autre
étude.
M. Marcoux: C'est-à-dire, quand l'avis légal est
positif et que l'avis financier est aussi positif, le sous-ministre ratifie
assez rapidement la recommandation du ministère. Si...
M. Saintonge: Surtout qu'il y avait l'approbation de la
Commission municipale qui avait vérifié les approbations qui
précédaient sa signature.
M. Marcoux: Dans d'autres cas - le sous-ministre vérifiait
l'ensemble - où les ministères recommandaient de ratifier le
règlement, même si cela mettait en danger ou si cela confirmait la
situation financière difficile ou si cela donnait suite à des
engagements pris illégalement ou à des
règlements d'emprunt qui avaient été adoptés
illégalement dans le passé pour les consolider ou autre chose,
évidemment, l'analyse du sous-ministre est plus
détaillée.
M. Saintonge: Cela veut dire que les critères ou tout ce
qu'on retrouvait dans la Loi de la Commission municipale aux articles 25 et
suivants qui sont abrogés, concernant les conditions, etc., c'est en
marche. C'est quand même maintenu par le service d'analyse
financière du ministère.
M. Marcoux: C'est maintenu, je dirais, comme critère
administratif.
M. Saintonge: C'est cela.
M. Marcoux: Ce n'est pas dans une loi, ni dans un
règlement, et je n'ai pas l'intention de commencer à proposer
l'adoption...
M. Saintonge: De toute façon, ce sont des critères
administratifs dont les municipalités sont informées, que les
municipalités connaissent jusqu'à maintenant.
M. Marcoux: Oui. Une municipalité qui a un taux
d'endettement de 15% sait qu'au ministère, cela vient avec un nouveau
règlement d'emprunt qui avait été étudié
longuement.
M. Saintonge: Je comprends aussi que le ministre a fait
l'étude ou a fait des vérifications auprès des milieux
financiers concernant le fait que ces approbations sautent; il n'y a pas de
problème à ce niveau.
M. Marcoux: Également, auprès du ministère
des Finances. Hier, le ministère des Finances a regardé
attentivement l'ensemble du projet de loi parce que, comme il y a une garantie
gouvernementale, la validation des certificats est faite par le ministre des
Affaires municipales et je peux vous assurer que le ministère des
Finances approuvait entièrement le projet de loi.
M. Saintonge: Quant à l'autre question qui se posait,
finalement, ce que je réalise, c'est que le rôle que la Commission
municipale aurait dû être appelée à jouer à
l'origine, avec le temps, a été transféré aux
organismes du ministère.
M. Marcoux: Je ne peux pas vous dire si elle a déjà
vraiment joué le rôle qui est prévu par la loi. Je ne peux
pas vous dire si elle a déjà eu du personnel qui faisait cela.
À ma connaissance, non, mais... Est-ce que la Commission municipale a
déjà eu du personnel pour faire l'analyse financière,
l'analyse légale des règlements d'emprunt, etc. ?
Pour l'analyse financière, cela a toujours été au
sein du ministère, mais au temps où il y avait des
inspecteurs-vérificateurs la Commission municipale a déjà
eu des inspecteurs-vérificateurs qui étaient ses employés
réguliers ou qu'elle engageait elle-même, à contrat, je
suppose. Maintenant, tout cela est fait au niveau du ministère depuis
une quarantaine d'années.
M. Saintonge: Ce qui veut dire que même le rôle de la
Commission municipale, à son origine qui remonte à 1932, c'est un
dédoublement... Peut-on dire qu'au niveau des fonctionnaires du
ministère, c'est un dédoublement de la fonction qui était
exercée par le ministère à cette époque?
M. Marcoux: Oui, c'est la même chose, c'est ce qu'on veut
supprimer.
M. Saintonge: L'autre point que je voudrais soulever et discuter,
c'est quand on dit que la Commission municipale est juge et partie. Vous donnez
l'exemple de Samt-Césaire; je connais un peu ce cas. J'en ai entendu
parler, comme tous les députés de l'Assemblée nationale
qui ont tous reçu une résolution de !a ville de
Saint-Césaire; ce n'est une cachette pour personne. Concernant la
Commission municipale, qui est juge et partie, sur l'approbation
financière d'un règlement d'emprunt, si le règlement est
fatt à des fins d'approbation pour des espaces d'eau et qu'on arrive au
point où on se rend compte que ce n'est pas juste cela, qu'on fait un
règlement d'emprunt pour aller faire autre chose sur ces terrains que
juste les avoir à des fins de réserve d'eau, le rôle
premier de la Commission municipale... Je ne verrais pas son rôle de juge
et partie si elle examine ultérieurement, parce que sur un
règlement d'emprunt... Même au niveau du ministère,
actuellement, c'est peut-être bien difficile de prévoir, quand la
ville soumet un dossier, un règlement d'emprunt afin d'acheter tel et
tel terrain en dehors de son territoire, à telle fin précise. La
journée où on se rend compte qu'on s'en va en dehors des fins
qu'on a réalisées, qu'on n'est plus dans le même cadre et
que ce n'est pas régulier, ce n'est pas le règlement qui devient
régulier, mais c'est ce qu'on veut faire par l'intermédiaire du
règlement qui est irrégulier. Ce n'est pas autorisé aux
mêmes fins.
Je vous cite un autre exemple: au niveau du ministère, vous
donnez un règlement d'emprunt à des fins de travaux de voirie et
cela vous permet d'exproprier des terrains. Vous vous appropriez des fonds
à cette fin. C'est sûr que vous devez exproprier la largeur de
terrain nécessaire pour l'élargissement de la rue, mais vous
pouvez en exproprier plus que cela. Si
personne ne dit quoi que ce soit, vous allez marcher, mais la
journée où quelqu'un soulèvera le fait que vous en achetez
plus que ce dont vous avez besoin et que vous dépassez le mandat que le
règlement vous accordait, là, vous êtes irréguliers.
C'est dans ce sens, je pense...
M. Marcoux: Dans ce cas, le règlement n'était
peut-être pas rédigé inégalement. Ce qui
était illégal, c'est que des fonctionnaires du ministère
savaient que l'utilisation que voulait en faire la municipalité
était illégale et ils le ratifiaient quand même. Quand la
commission, par la suite, a examiné tout cela, a entendu du monde, a
enquêté et qu'elle a, à la lecture des rapports qui lui
étaient donnés, pris connaissance de ces faits et a
ratifié quand même et qu'ensuite elle a à juger et à
conseiller le ministre quant aux solutions à apporter pour s'en sortir,
pour régler le problème, vous voyez que c'est plus difficile pour
elle de dire: "M. le ministre, dans votre cour, il y a un petit ménage
à faire sur telle procédure; des fonctionnaires ont
dépassé leurs pouvoirs ou, même en connaissant certains
faits, ils ont fait des recommandations qu'ils n'auraient pas dû vous
faire", alors qu'elle-même a déjà eu à ratifier des
règlements à partir de ces faits.
M. Saintonge: J'imagine que dans ces circonstances, si
c'était à la connaissance des fonctionnaires, ce n'était
peut-être pas consigné dans un rapport et la Commission municipale
n'était peut-être pas au courant que c'était à des
fins autres que celles spécifiées dans le règlement.
 ce moment-là, si c'était le cas, elle aurait agi
illégalement, c'est vrai, mais ça ne change pas le fait que si
elle a à donner un avis, à examiner une situation, si c'est
légal ou si c'est illégal, elle donnera son opinion. Cela voudra
dire que le contrôle du ministère dans...
M. Marcoux: C'est plus difficile, quand même.
M. Saintonge: Oui, mais on a des cas beaucoup plus flagrants
où les décisions sont envoyées en appel par leur propre
institution, leur propre organisme. On pense à l'OCQ qui va en appel de
ses décisions. On a la Régie du logement qui fait la même
chose, la Commission de protection du territoire agricole qui va aussi en appel
de ses décisions; c'est bien plus flagrant que la Commission municipale
dans ce sens. Le rôle de la Commission municipale, c'était quand
même deux choses distinctes au niveau de la légalité comme
telle de l'utilisation de l'argent par le règlement d'emprunt, par
rapport à l'approbation comme telle du règlement d'emprunt.
À ce moment-là, si le ministre me parle du cas qu'on vient
de soulever à Saint-Césaire et qu'il me dit que, même au
niveau des fonctionnaires du ministère, on était au courant que
c'était illégal, qu'on l'a approuvé dans le rapport des
officiers du ministère, au niveau de la commission financière,
c'est sûr que la Commission municipale aura raison de dire qu'il y a un
ménage à faire si, effectivement, les fonctionnaires
étaient au courant de l'illégalité qui était en
train de se créer.
M. Marcoux: L'article 1 est-il adopté?
Le Président (M. Fallu): Avant d'adopter l'article 1, on
va plutôt demander si le débat - puisque c'est le débat
central, sans doute, que nous aurons sur ce projet de loi - est terminé,
pour que nous n'ayons pas à le reprendre constamment à chacun des
articles.
M. Vaillancourt: M. le Président...
Le Président (M. Fallu): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt: J'aurais seulement une question à poser
au ministre. Pourquoi les municipalités n'ont-elles pas le même
taux quand elles empruntent? Pour quelle raison?
M. Marcoux: Parce qu'elles ne sont pas toutes dans la même
situation financière. Il y a des municipalités qui sont
endettées à 1% ou à 2%, de très petites
municipalités qui ont un petit budget; d'autres municipalités
sont endettées à 5%, à 10% ou à 15%. Alors...
M. Vaillancourt: Cela change quoi?
M. Marcoux: Par exemple, New York a déjà fait
faillite.
M. Vaillancourt: La population est toujours responsable, c'est
rare qu'une municipalité fait faillite, elle augmente ses taxes ou le
gouvernement arrive et va lui aider indirectement.
M. Marcoux: Depuis ce qui est arrivé à New York -
et je suis convaincu que c'était la même chose avant - où
le gouvernement fédéral américain et New York ont dû
prendre des mesures draconiennes, New York était techniquement en
faillite...
M. Vaillancourt: Oui, mais il n'y a pas eu de faillite.
M. Marcoux: II n'y a pas eu de faillite, mais il y a eu, un peu
comme à Bromont, des règlements d'emprunt et des consolidations
de la situation financière, la réorganisation de toute la
structure fiscale
de New York, etc. I! reste que c'est absolument normal. D'ailleurs, on
n'a pas le pouvoir légal de changer ça, et je n'en veux pas non
plus. C'est normal que pour n'importe quel achat d'obligations on dise:
Montréal est-elle en meilleure santé financière que Laval?
Si Montréal est en meilleure santé financière, je
préfère acheter les obligations de Montréal plutôt
qu'acheter les obligations de Laval. Les citoyens peuvent aussi avoir le droit
d'acheter les obligations de la municipalité qu'ils choisissent, en ce
sens, et tenir compte de la santé financière de telle ou telle
municipalité.
C'est sûr que, juridiquement, vous avez raison. En pratique,
à terme, il n'y a jamais de règlement d'emprunt ou d'obligations
émises par une municipalité qui ne seront pas honorés.
M. Vaillancourt: D'après moi, ce n'est pas là
qu'est le problème. C'est le jeu de compétition des
prêteurs, plutôt. (12 heures)
M. Marcoux: On m'indique, en plus, qu'il y a un jeu d'offre et de
demande dans ça. C'est une autre façon de dire la même
chose. Comme il n'y a pas d'argent indéfiniment pour acheter des
obligations, les citoyens vont vouloir acheter les obligations de
municipalités dont la santé financière est meilleure.
Celles dont la santé financière est moins bonne vont être
obligées de payer un peu plus cher parce qu'il y a moins de demande
d'achat d'obligations pour certaines municipalités que pour d'autres.
Ces municipalités sont obligées d'emprunter un peu plus.
M. Vaillancourt: C'est plutôt l'offre et la demande, parce
que les municipalités, d'après moi, sont toutes responsables.
M. Marcoux: Oui, mais l'offre et la demande, c'est du
phénomène financier psychologique et de la confiance. L'offre et
la demande vont être liées - et tous ces rapports sont publics,
les rapports financiers des municipalités... La demande d'acheter des
obligations va être liée à l'analyse de ces rapports, pour
les grands acheteurs d'obligations. Merci.
Alors, l'article 1 est adopté?
M. Saintonge: C'est adopté, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): L'article 1 est adopté.
L'article 2.
M. Marcoux: Cette disposition est exactement au même effet
qu'à l'article 1. L'article 2 vise la période de contrôle
intérimaire, tandis que l'article 1 vise la période suivant
l'entrée en vigueur du schéma d'aménagement.
Adopté. M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 2, adopté.
L'article 3.
M. Marcoux: II s'agit d'une modification de concordance! En
effet, la Commission municipale n'aura plus à approuver les
aliénations de biens faites par les municipalités, même
lorsque ces aliénations ne seront pas faites à l'enchère
ou par soumission publique. Par conséquent, on précise que, dans
cette disposition portant sur les terrains cédés à la
municipalité pour être utilisés comme parc, cette
municipalité peut aliéner ces terrains de la manière
prévue par la loi qui la régit, c'est-à-dire, pour la
plupart des municipalités, la Loi sur les cités et villes ou le
Code municipal. C'est plus loin que l'on verra comment le projet de loi modifie
les lois générales à ce sujet. Articles 5 et 42.
M. Saintonge: Le débat va se faire...
M. Marcoux: C'est le fait que la Commission municipale
n'approuvera plus les aliénations. Le débat sur les
aliénations va venir plus tard.
M. Saintonge: C'est curieux d'adopter cela alors qu'on va revenir
à l'article 5 plus loin.
M. Marcoux: Même si on refusait d'adopter l'autre, on
pourrait maintenir l'approbation pour les aliénations, mais seulement
par le ministère et non la commission. Ce qu'on abolit ici, c'est que la
commission ait à approuver les aliénations.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 3 est adopté.
L'article 4.
M. Marcoux: Encore ici, disposition de concordance. Comme tout
autre emprunt municipal, les règlements d'emprunt des MRC en
matière d'urbanisme ne requerront plus l'approbation de la Commission
municipale.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Et maintenant, les articles 5 et
suivants, jusqu'à Al, portent sur la Loi sur les cités et villes.
J'appelle donc l'article 5.
Loi sur les cités et villes
M. Marcoux: Sont-ils adoptés? Article 5. Lorsqu'elles
aliéneront un bien - vente, échange, emphytéose - les
municipalités
n'auront plus, en aucun cas, à recourir à la Commission
municipale. En effet, la loi actuelle dit que, si l'aliénation n'est pas
faite à l'enchère, ni par soumission publique, la commission doit
approuver la façon dont l'aliénation est faite. L'amendement
proposé remplacera cette approbation par une procédure de
publicité faite après l'aliénation.
Ainsi, la municipalité verra son autonomie respectée et
n'aura plus à suspendre sa transaction pendant le temps
nécessaire pour que la commission donne son approbation. D'un autre
côté, les citoyens auront en main l'outil nécessaire pour
s'assurer de la légalité des ventes faites par la
municipalité.
Cette disposition supprime l'obligation qu'ont les municipalités
de faire approuver par le ministre des Affaires municipales et la Commission
municipale la part de leur budget qu'elles peuvent consacrer à des fins
de subventions.
Le deuxième paragraphe: Cette disposition supprime l'obligation
qu'ont les municipalités de faire approuver par le ministre des Affaires
municipales et la Commission municipale la part de leur budget qu'elles peuvent
consacrer à des fins de subventions. Ces subventions sont versées
à des organismes sans but lucratif poursuivant des objectifs de loisir
et de culture. C'est vraiment un archaïsme.
Le paragraphe trois, qui porte sur le cas où une
municipalité peut se porter caution d'un organisme à but non
lucratif, a deux effets. Il supprime l'approbation de la Commission municipale
pour ne laisser que celle du ministre et fait en sorte que, comme un engagement
de crédit, le ministre puisse exiger avant d'approuver que le
cautionnement soit soumis è l'approbation des personnes habiles à
voter. II fait en sorte que, comme pour les engagements de crédits, le
ministre puisse exiger, avant de l'approuver, que le cautionnement soit soumis
à l'approbation des personnes habiles à voter, comme pour un
règlement d'emprunt. On sait qu'on peut cautionner plusieurs centaines
de milliers de dollars. C'est l'équivalent de l'accroissement d'un taux
d'endettement.
Le paragraphe quatre est devenu inutile à cause du changement de
procédure effectué par le présent à l'égard
des aliénations. Il est donc supprimé.
M. Saintonge: J'aurais une question au ministre. On augmente
l'autonomie de la municipalité d'une certaine façon en disant
que, dans l'aliénation... On va prendre juste un cas simple:
l'aliénation, à l'article 5. On dît: Lorsqu'elle n'a plus
besoin de ses biens -en parlant de ses biens meubles ou même immeubles -
elle peut les aliéner à titre onéreux, d'une part. Cette
aliénation ne se fait pas... Maintenant les modalités... Plus
loin dans le paragraphe, on voit qu'il y a trois façons de
procéder: Par enchère, soumission publique ou de toute autre
façon. Mais dans les autres façons, à ce moment-là,
il faudra donner un avis public.
Je pense que les remarques que j'ai à faire, c'est
peut-être... Ce n'est pas un abus d'avis publics, mais, un avis public,
je ne vois pas bien à quoi cela va servir en ce sens-là au niveau
de la transaction. Je voudrais que le ministre me dise de quelle façon,
si une situation est irrégulière, on donne un avis public.
Lorsqu'elle est irrégulière, on fait quoi? On va arriver è
quoi?
M. Marcoux: Irrégulière ou pas, il y a toujours
avis public. En fait, le but est le suivant. On donne le pouvoir aux
municipalités d'aliéner sans aller en soumission publique.
Mettons qu'ils veulent vendre dix chaises, on n'exigera pas qu'ils aillent en
soumission publique. Mais pour éviter des abus et mettre de la
transparence par rapport à qui les a achetées et è quel
prix, on exigera de la municipalité que lorsqu'elle n'aliénera
pas par enchère ou par soumission publique elle publie un avis disant:
On a vendu tel bien à tel prix et à telle personne ou à
tel organisme. Au lieu de faire exercer le contrôle par le
ministère des Affaires municipales, la municipalité sera
chargée d'aviser ses citoyens de cette situation.
M. Saintonge: Le ministère donne le contrôle aux
citoyens. Il dit: C'est achalant un peu. On va vous l'envoyer chez vous.
Organisez-vous avec cela. Mais mon problème, c'est...
M. Marcoux: Ce n'est pas parce que c'est achalant. Bon, c'est
achalant.
M. Saintonge: Parce qu'il y a deux types... Je vais vous donner
le but de mon argumentation. Dans le fond, il y a deux types d'approbation
à la Commission municipale. Dans certains cas, cela peut vraiment
être un genre d'approbation qui était donné avec un paquet
de paperasse; on prenait du temps et peut-être qu'on pouvait
considérer, finalement, que cela ne servait pas à grand-chose, le
genre d'approbation que la Commission municipale donnait dans le cas
d'aliénation d'immeubles ou de biens meubles.
Le ministre parle d'une couple de chaises. Cela n'est pas bien grave. Je
comprends. Téléphoner à la Commission municipale pour dire
qu'on a dix chaises usagées à vendre qui valent 50 $ chaque quand
elles sont neuves et qu'on les laisse aller à 5 $ parce qu'elles ne sont
pas très belles... Cela prend toute une remise en état de ces
chaises. Cela va coûter 25 $ chaque. La municipalité les vend 5 $.
Il n'y a pas de
problème.
Si on arrive devant un cas particulier avec un immeuble, par exemple,
que la municipalité veut aliéner. Dans le cas d'une autorisation
de la Commission municipale, c'était un genre d'autorisation qui
était bénéfique, je pense, à la
municipalité, et bénéfique aussi aux acheteurs, aux
professionnels, par exemple, les notaires qui auront à travailler
à ces contrats. Je m'explique.
Je l'ai mentionné en Chambre, il y a une espèce de test
d'objectivité que la Commission municipale voulait passer dans ces
genres de transactions. Avant de faire la transaction, cela s'en va au
ministère, puis à la Commission municipale. On dit: D'accord. Tel
immeuble, cela vaut combien? C'est 100 000 $. Parfait. On examine le cas. La
transaction est régulière et tout cela. À partir de ce
moment-là, quand la Commission municipale autorise la transaction, c'est
là que je dis qu'il y a test d'objectivité. Pour les citoyens, il
reste qu'il y avait un organisme indépendant, non politique, qui venait
sanctionner un geste d'une administration municipale. Ce geste,
vis-à-vis des citoyens, bonifiait la transaction. Cela faisait en sorte
qu'au niveau du marché principalement immobilier on ne se retrouve pas
avec le pied en l'air, à un moment donné. Est-ce que cette
transaction-là, à titre onéreux pour valable
considération, cela respecte tous les éléments que la
ville aurait dû respecter et qu'on ne mettra pas en doute la
transaction?
Actuellement, un citoyen regarde une transaction immobilière ou
même mobilière qui aurait pu être faite. À la fin du
mois, la ville donne un avis public. Le citoyen arrive, il prend l'avis public,
il regarde tout cela. Cela vaut combien? Et tout le monde se met à
spéculer. Cela vaut-il bien le prix? Est-ce 100 000 $ ou 125 000 $?
Y-a-t-il une passe? On se met à contester. Quelqu'un trouve un
problème dans la transaction et décide d'en contester la
validité. Prenez une action. C'est l'insécurité du
marché immobilier qui peut s'ensuivre par rapport aux transactions que
la municipalité peut faire. Pour la municipalité, cela peut
mettre en péril certaines transactions éventuelles avec des
personnes qui vont dire: Cela va faire quoi? N'importe qui pourra venir
contester n'importe quoi dans cette transaction. Autrement dit, il n'y a plus
l'espèce d'objectivation par la Commission municipale qui bonifiait la
transaction, qui faisait en sorte, ni plus ni moins, qu'en faisant cela, au
niveau de l'ensemble de la municipalité, non seulement des citoyens,
mais du conseil municipal et des acheteurs, éventuellement, la
transaction était validée. C'est de cela que je veux parler en
disant que l'avis public ne règle rien. Il ne faut pas se faire
d'histoires non plus.
Le contrôle qui a été enlevé quand on dit:
Vous le faites par soumissions publiques ou par enchère... Si vous le
faites d'une autre façon, vous donnez un avis public. Cela donne lieu,
dans certains cas, à une contestation de la décision du conseil
municipal dans la vente de tel bien meuble ou de tel bien immeuble, je
pense.
M. Marcoux: Même si la commission donnait une caution
écrite, juridique ou morale, cela n'enlevait aucunement les droits aux
citoyens de contester la légalité...
M. Saintonge: Ah non.
M. Marcoux:... de la transaction. Entre la Commission municipale
qui vérifiait de Québec, è savoir si on accepte telle
aliénation en dessous du prix du marché ou par entente, si vous
voulez, entre l'acheteur et la municipalité, et la vérification
ou l'information qu'il est normal que le citoyen ait, je pense que la
vérification faite par le citoyen, l'information au citoyen est de
nature à rendre cette situation bien plus démocratique et cela ne
change rien à la valeur juridique de la transaction qui, de toute
façon...
M. Saintonge: Non, non.
M. Marcoux:... peut être contestée par les citoyens.
En fait, on remet aux citoyens une chose qui est normale, qui est la
surveillance et le contrôle des gestes posés par les
élus.
M. Saintonge: De ce côté-là, je suis d'accord
avec vous, que les citoyens viennent regarder cela. Il y avait quand même
la possibilité, antérieurement, de le regarder, comme vous le
mentionnez; il y avait la possibilité de contester d'une certaine
façon, parce que, même au niveau du ministère, c'est connu.
Quand vous demandez un avis au contentieux du ministère, on vous dit:
Bien, nous...
M. Marcoux: II va aller voir votre bon avocatl
M. Saintonge: Nous pensons cela. Mais, si vous vous adressez au
ministère pour avoir l'avis, on va vous dire: Vous ne pouvez pas faire
cela parce que, juridiquement, c'est notre point de vue. Mais, à partir
du moment où ces gens n'ont pas d'autorisation à donner et que la
municipalité pose un geste quelconque, ils vont dire: Allez voir votre
avocat; si on vous donne un avis juridique, ne salissez personne,
faites-vous-le confirmer par un avocat.
D'un autre côté, ce n'est pas mauvais non plus. Ce n'est
pas le rôle du ministère de bonifier toutes les transactions. Mais
il
restait quand même que la légalité de ta
transaction, que l'approbation que la Commission municipale apportait, cela
avait un gros poids dans la balance. Parce que ia Commission municipale, quant
à l'examen de la situation qui était fait en détail avant
de donner l'approbation, il y avait... On a parlé tantôt de la
confiance et de la crédibilité de la Commission municipale. C'est
comme cela qu'elle a bâti sa confiance et sa crédibilité
envers les gens et le monde extérieur. C'est dans ce
sens-là...
M. Marcoux: II y a une chose dans cela...
M. Saintonge:... que, même si le citoyen peut le faire, au
niveau de la légalité, cela donnait quand même un premier
point; cela amenait la stabilité de la transaction...
M. Marcoux: Oui, oui.
M. Saintonge:... et qu'on perd aujourd'hui.
M. Marcoux: Mais il faut voir aussi que la commission, souvent, a
ratifié des aliénations pour des valeurs nominales alors que la
loi ne permettait pas de ratifier pour des valeurs nominales, qui
étaient, à toutes fins utiles, un don. Alors que là, si la
municipalité veut faire un don, tout ce qu'elle aura faire, c'est de
publier le fait qu'elle a fait un don.
M. Saintonge: Là, il y a la possibilité de le
faire. Finalement, avec la loi, il va être possible pour la
municipalité de le faire; avant, ce ne l'était peut-être
pas.
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: Disons que...
M. Marcoux: On a assoupli de ce côté-là.
M. Saintonge:... ce n'est pas par rapport à l'avis
public...
M. Marcoux: II faut dire une chose. C'est que la chose se
passait...
M. Saintonge:... ou par rapport à l'approbation de la
Commission municipale.
M. Marcoux:... par voie détournée plutôt
que...
M. Saintonge: Oui.
M. Marcoux:... de façon transparente.
M. Saintonge: Oui, mais aujourd'hui, on le légalise.
M. Marcoux: Une municipalité était dans une
situation où, lorsqu'elle voulait donner tel édifice à un
club de l'âge d'or et qu'elle ne voulait pas le vendre à la valeur
de l'évaluation foncière, qui était de 60 000 $, par
exemple, parce que le club de l'âge d'or n'avait pas les moyens d'acheter
cela, elle intervenait auprès de la commission pour accepter une vente
hors marché, à 100 $ ou quelque chose du genre. Comme
c'était une bonne oeuvre, ou quelque chose du genre, la commission
l'acceptait, alors que la loi ne permettait pas d'aliéner de cette
façon. Là on permet d'aliéner en faisant confiance
à la municipalité, mais on dit: II y a une seule condition
à remplir, c'est de donner un avis public par la suite. Et une personne
qui va voir dans le journal que telle ancienne école, qui était
propriété de la municipalité, a été
aliénée pour 100 $ à tel club de l'âge d'or, va
dire: C'est aliéné pour 100 $ au club de l'âge d'or, c'est
la même municipalité; il n'y a pas de problème. Mais si
elle avait aliéné un autre type d'édifice pour 100 $ pour
le bureau des assurances ou telle autre chose, il y aurait peut-être
quelques questions qui seraient posées. (12 h 15)
M. Saintonge: Mais il ne faut pas mélanger les choses.
Quand vous parlez de cela...
M. Marcoux: Mais c'est ce qui se passait dans le temps.
M. Saintonge: Cela se passait peut-être comme cela dans le
temps, mais aujourd'hui...
M. Marcoux: Dans le temps, jusqu'au 31 décembre.
M. Saintonge: Là, ce sera quand même possible de
donner quelque chose de ce genre-là. La loi va donner une ouverture;
cela ne change pas l'approbation de la Commission municipale.
M. Marcoux: Combien de représentations avez-vous eues...
J'en ai eu du monde municipal pour dire: On voudrait céder cet
immeuble-là qui nous emmerde à tel organisme sans but
lucratif...
M. Saintonge: Oui.
M. Marcoux:... et votre sacrifice de loi ne nous le permet pas.
Là on disait: Faites un truc...
M. Saintonge: Je suis pleinement d'accord avec vous...
M. Marcoux: Vous le savez, j'en parle franchement, j'ai
hésité, parce que tout le monde connaît le vieux truc dans
le monde municipal.
M. Saintonge: Oui.
M. Marcoux: C'est: adressez-vous à la Commission
municipale et dites que c'est une vente. Vous le vendez pour 100 $ ou 1 $; ce
n'est pas un don, c'est une vente. Mais, voyons, en pratique, c'est un don.
Alors, cela va pouvoir se faire comme cela se fait, mais au grand jour.
M. Saintonge: C'est cela. Je suis d'accord avec vous, mais ce que
je veux vous dire par rapport aux problèmes que j'ai soulevés,
c'est qu'on n'est pas dans cette situation-là. Maintenant, de par la
loi, ce sera possible de légaliser ce qui se faisait par en dessous de
la couverte, si vous voulez. On fonctionnait d'une façon qui
n'était pas légale complètement. Le point que j'ai
soulevé, c'est la question d'aliénation à titre
onéreux, où un genre d'autorisation comme celle-là pouvait
bonifier une transaction. C'est le point que j'ai voulu soulever et qui,
à juste titre, a été porté à mon attention
par d'autres personnes du monde municipal. Évidemment, on abolit le
rôle de la Commission municipale. Est-ce qu'il serait souhaitable qu'au
niveau du ministère on puisse maintenir cette chose-là? J'imagine
qu'avec le temps, si on se rend compte que l'approbation que la Commission
municipale donnait avait vraiment un effet positif et qu'en enlevant cette
approbation ce serait simplement l'avis public qui pourrait permettre des
contestations sur certaines transactions, qu'il n'y a plus de bonification et
qu'il n'y a plus de... On pourrait dire pour assurer la sécurité
des transactions et aussi une stabilité des transactions. On pourra
revenir pour corriger la loi et amener quelque chose qui viendra pallier cela.
Mais je voulais quand même dire qu'à ce niveau-là le genre
d'approbation que la Commission municipale donnait dans ce cas précis
était valable pour le monde municipal et c'est un genre d'approbation.
Le ministre a dit qu'il a enlevé beaucoup d'approbations, dans certains
cas, qui étaient contraignantes. Un genre d'approbation comme
celui-là n'était pas contraignant et, à mon point de vue,
il aurait pu être facilement maintenu sans grand problème pour
faciliter, comme je l'ai dit, et assurer la stabilité éventuelle
de ces transactions.
M. Marcoux: Je disais qu'il restait environ 18 approbations, on
en a supprimé 42. Pour chacune la question que je me suis
posée... On a discuté à la table avec quelques
municipalités et on s'est dit: Est-ce vraiment nuisible, utile,
nécessaire? Est-ce que ce serait bon, théoriquement7
Ce qu'on a essayé de garder, c'étaient vraiment les approbations
nécessaires. Quand on disait que c'était utile, on se disait: On
va confier aux gens le soin de vérifier localement si cela a
été utile ou nuisible pour la municipalité. C'est pour
cela qu'on a gardé les séries d'approbations qui sont
jugées nécessaires. En ce sens-là, je ne vous dis pas que
les interrogations ou l'attitude que vous proposez... Il n'y a pas d'absolu
dans cela; ce n'est pas bon en soi et ce n'est pas mauvais en soi. Il ne
m'apparaissait pas nécessaire de maintenir cette approbation, ainsi
qu'aux personnes avec lesquelles j'en ai parlé dans le monde
municipal.
M. Saintonge: J'ai soulevé le point et je pense qu'on
verra avec le temps, mais il reste que, dans certains cas, ce qui est curieux,
c'est que des fois le ministre nous dit: L'autonomie municipale, on supprime
des approbations; on fait confiance aux élus municipaux, mais le pendant
de cela, c'est qu'on donne aux citoyens une façon d'entrer dans le
décor et de venir vous "blaster". Dans le fond, cela veut dire
quoi7 Est-ce que le ministère, dans certains cas, veut se
décharger de responsabilités de contrôle qu'il
exerçait pour les envoyer aux citoyens, parce que cela lui
économise des coûts et aussi des emmerdements dans certains
cas7 II reste qu'à ce niveau-là le contrôle
qu'on enlève est quand même là indirectement, parce qu'on
donne des moyens aux citoyens, finalement, de toujours suspecter que la
manière d'agir du conseil municipal est illégale ou qu'il y a un
danger: Faites attention à cela. C'est un peu dans ce sens-là que
je veux mentionner le fait que le changement de contrôle... On abolit des
contrôles, mats on crée d'autres processus où, au niveau du
citoyen, on l'invite pertinemment à venir là et même, dans
certains cas, on pourrait se demander si le ministère ne veut pas
purement se décharger.
M. Marcoux: C'est un principe. Par rapport à la refonte
des lois municipales, on a discuté des principes sur lesquels serait
fondée cette refonte ou cette révision. On en a accepté
neuf. Un de de ceux-là était que la refonte ou la révision
des lois municipales devait se faire dans la perspective ou un peu en
équilibre - je ne dis pas en contrepartie - avec le fait que le
ministère se délestera de certaines responsabilités de
contrôle et de surveillance. En contrepartie ou en équilibre avec
cette décision, il faudrait faciliter la participation du citoyen aux
décisions ou l'information du citoyen dans une certaine mesure, la
favoriser davantage. C'est un peu dans cet esprit qu'est proposé cet
article, sur ce principe établi.
M. Saintonge: D'accord. Les remarques sont faites dans un but
positif.
M. Marcoux: Je comprends.
M. Saintonge: Comme j'ai dit tantôt, on verra
peut-être, avec le temps, si un genre d'approbation de cette nature, qui
était donnée antérieurement par la Commission municipale,
était une approbation positive. J'imagine qu'avec le temps, si on se
rend compte que cela cause plus de problèmes qu'elle ne soit pas
là, on la ramènera.
M. Marcoux: D'accord. L'article 5, adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 5, adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): On appelle l'article 6.
M. Marcoux: L'article 6. Cet article apporte une modification de
concordance. II supprime en effet une référence aux approbations
d'aliénation de biens par la commission.
M. Saintonge: C'est dans quel cadre, M. le Président?
M. Marcoux: C'est dans le cadre de la revitalisation des
centres-villes.
M. Saintonge: À ce moment l'aliénation de
l'immeuble va être soumise au régime général qu'on a
vu précédemment: enchère, ou soumissions publiques, ou
avis publics.
Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 6, adopté.
L'article 7?
M. Marcoux: En vertu de cet article, les baux et actes de cession
d'une municipalité à l'égard d'un organisme de services
sociaux n'auront plus à être approuvés par la Commission
municipale, mais seront soumis aux mêmes formalités que les
aliénations de biens en général.
M. Saintonge: Avis publics.
Le Président (M. Fallu): Adopté.
M. Marcoux: Ou enchère.
M. Saintonge: C'est cela, entre autres, la modification
principale s'en vient dans ce sens.
M. Marcoux: L'article 8. Cet article a pour effet de
transférer de la Commission municipale au ministre des Affaires
municipales l'autorisation préalable donnée à un contrat
engageant le crédit d'une municipalité; de faire en sorte que
seuls les contrats s'appliquant à plus de trois ans soient soumis
à l'autorisation plutôt que ceux s'appliquant à plus d'un
an; d'exempter de l'autorisation...
M. Vaillancourt: Des contrats de travaux comme l'ouverture des
chemins d'hiver...
M. Marcoux:... des contrats d'engagement de crédits,
seulement ceux de plus de trois ans devront être approuvés par le
ministre, alors qu'actuellement c'était d'un an et plus. Tous les
contrats de déneigement qui étaient de plus d'un an, il fallait
les approuver, mais là on va avoir la paix.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que cela stipule
également les emprunts sur billet dont l'échéancier du
remboursement est plus de trois ans?
M. Marcoux: Oui. Tout ce qui est un engagement... C'est la
disposition sur les emprunts. Là, on parlait des contrats. Alors, quand
ce sera un billet de moins d'un an, il n'y aura pas d'approbation, il sera
considéré comme un emprunt à court terme ou temporaire, et
lorsqu'il sera de plus d'un an il sera considéré comme un emprunt
à long terme et devra suivre la même procédure que les
règlements d'emprunt.
L'article a également pour but, troisièmement, d'exempter
de l'autorisation, en plus des contrats pour services professionnels, les
contrats individuels de travail et les ententes intermunicipales, ces
dernières devant de toute façon recevoir l'approbation du
ministre des Affaires municipales après leur signature; d'inclure dans
la Loi sur les cités et villes une disposition qu'il n'était plus
justifié de laisser dans la Loi sur la Commission municipale puisque la
commission n'a plus aucun rôle à jouer dans le domaine des
engagements financiers.
Le Président (M. Fallu): Quelques remarques sur l'article
8.
M. Saintonge: Dans ce cas, les conditions de trois ans â un
an, la modification importante d'un an à trois ans, c'était
demandé, j'imagine, par les municipalités. Mais quand le
ministre...
M. Marcoux: Tous les contrats d'entretien des
municipalités, les contrats de constable, les contrats de
déneigement, les ordures ménagères.
M. Saintonge: Cela devient de l'administration presque courante,
comme on dit, pour la municipalité. Dans les cas où le ministre
peut demander l'approbation: "Le ministre peut exiger que la résolution
ou le règlement décrétant l'engagement soit soumis
à l'approbation des personnes habiles à voter", est-ce qu'il y a
certains critères que le ministre a établis là-dessus?
C'est le deuxième paragraphe de l'article 29. 3. Dans quel cas, par
exemple, le ministre l'exigera-t-il? Est-ce qu'il y a des conditions qui sont
déterminées, qui sont fixées au niveau de la régie
interne?
M. Marcoux: Ce sera le même type d'exigences que pour un
règlement d'emprunt, il y a la possibilité d'un
référendum. En fait, on reprend un pouvoir que la commission
avait, on le donne au ministre, et c'est selon les mêmes critères.
C'est à la discrétion du ministre.
M. Saintonge: Les critères? II n'y en a pas de
critère. Ma question précise, c'était ça: Quels
sont les critères?
M. Marcoux: Par exemple, s'il y avait une opposition du milieu
à tel...
M. Saintonge: C'est d'intérêt public.
M. Marcoux: Non, mais je pensais tantôt à l'exemple
du cautionnement. Cela m'est arrivé récemment qu'une
municipalité voulait donner un cautionnement de 300 000 $ à un
organisme sans but lucratif. Dans un tel cas, on aurait pu exiger qu'il soit
soumis à la procédure des règlements d'emprunt, s'il y
avait contestation du milieu à cet égard.
M. Vaillancourt: En l'absence du ministre, c'est le sous-ministre
qui prend la décision?
M. Marcoux: C'est le ministre par intérim qui prend la
décision.
M. Vaillancourt: Ce n'est pas le sous-ministre?
M. Marcoux: Non. M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 8 est adopté.
L'article 9, qui abrogerait les articles 94 et 95.
M. Marcoux: Cette disposition fait disparaître les
dispositions désuètes relatives au rapport du greffier de la
municipalité; l'article 10 introduit des dispositions mieux
adaptées à la gestion contemporaine.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 10?
M. Marcoux: II y a un papillon à l'article 10, qui se lit
comme suit: L'article 105. 5 de la Loi sur les cités et villes,
introduit par l'article 10 du projet de loi 2, est modifié par le
remplacement des mots "de sa dernière reddition de comptes" par les mots
"du dernier rapport financier qu'il a dressé". Cette modification est
faite dans un but de concordance. En effet, l'article 105. 5 reproduit
textuellement le paragraphe 2 de l'actuelle loi 105. Les mots "reddition de
comptes" se référaient à l'expression utilisée au
paragraphe 1 pour décrire le rapport remis par le trésorier au
conseil. Comme le nouvel article 105 parle de faire un rapport financier
plutôt que de rendre des comptes, il importe de faire la concordance
à l'article 105. 5. C'est une modification de concordance que je propose
d'introduire à l'article 10.
Quant à l'article 10 lui-même, cet article introduit des
dispositions précises concernant le rapport financier que le
trésorier, après chaque exercice financier, transmet au conseil
municipal et au ministre des Affaires municipales. Le rapport financier qui
comprend, entre autres, les états financiers est déjà
dressé sur les formulaires fournis par le ministère et la
nouvelle disposition ne fait que clarifier l'ancien texte de la Loi sur le
ministère des Affaires municipales qui exigeait ce rapport. Le rapport
financier devra être déposé au conseil en même temps
que le rapport du vérificateur, et la séance de ces
dépôts devra être précédée d'un avis
public.
L'article 10 introduit aussi, à l'article 105. 4, l'obligation
pour le trésorier de déposer au conseil tous les trois mois des
états comparant la situation financière et les prévisions
du budget. (12 h 30)
M. Saintonge: Relativement à ce dernier point, c'est 105.
4, on parle d'un état des revenus et dépenses et aussi de deux
états comparatifs. Un état des revenus et dépenses,
finalement, j'ai eu certains commentaires là-dessus, puisque c'est
à tous les trois mois. Dans certains cas, on me disait plutôt
qu'il serait peut-être préférable, au lieu d'avoir un
état des revenus et dépenses, d'avoir un rapport de progression
budgétaire. Le danger qu'on y voyait, c'est que, finalement, au niveau
d'un état des revenus et dépenses qui a à être
préparé, c'est un travail... D'après les informations des
gens qui auront à faire cela au niveau de la trésorerie
municipale et des conseils municipaux, on me dit que le travail va être
aussi long, dans le fond, que la préparation d'un budget. Cela va donner
à peu près le même travail qu'un rapport annuel. Cela
va
être aussi long.
Alors, vu qu'il y a l'obligation de le faire, finalement, on se dit:
pour éviter d'obliger une personne à temps plein, dans une
municipalité, à mettre à jour ces rapports, à les
préparer d'une façon aussi longue, d'une part, et,
deuxièment, à rediscuter, ni plus ni moins, les postes
budgétaires qui sont adoptés une fois par année par un
conseil municipal, il serait peut-être mieux de parler de rapport de
progression budgétaire ou ce serait peut-être moins...
M. Marcoux: Un rapport de progression budgétaire, je n'ai
jamais vu cela nulle part dans l'administration publique. Il y a des revenus et
des dépenses et on les compare aux prévisions budgétaires
qui ont été adaptées par le conseil.
Deuxièmement, ce qu'on proposait au point de départ, nous,
c'était à tous les mois. À la suite de la discussion
à la table avec les municipalités, on s'est rallié
à trois mois. De toute façon, les grandes municipalités le
font toutes déjà à tous les mois.
M. Saintonge: Un état des revenus et dépenses comme
tel, de cette nature-là?
M. Marcoux: Oui, parce que c'est déjà sur
informatique dans toutes les grandes municipalités, et il y a des
rapports mensuels qui sont fournis sur l'évolution, puisqu'il y a des
millions de dollars en jeu. Comme on voulait uniformiser - la même
proposition va se retrouver dans le Code municipal bientôt - on a
accepté que ce soit à tous les trois mois. La plupart des grandes
municipalités le font déjà à tous les mois. Alors,
à tous les trois mois, cela ne leur faisait pas un problème. Pour
le conseil municipal, cela peut éviter... Je voyais dans les coupures de
presse que des petites municipalités avaient eu la surprise de se
réveiller avec quelque 100 000 $ de dépassement. Les conseils
municipaux l'apprenaient trop tard pour apporter les correctifs. Alors, en le
faisant à tous les trois mois, ils peuvent apporter des correctifs en
cours d'année.
Je pense qu'il est important de maintenir... Tout le monde sait ce
qu'est un état des revenus et dépenses, d'autant plus que leur
budget est préparé avec ces termes et ces identifications.
Le Président (M. Fallu): II est certain que maintenant
l'entrée de l'informatique dans le monde municipal simplifie la
préparation d'un tel document.
M. Marcoux: Les petites municipalités ne s'embarqueront
sûrement pas dans l'informatique avant quelques années, sinon
jamais. À tous les trois mois, je suis convaincu que les bons
secrétaires-trésoriers le font actuellement, de toute
façon.
Le Président (M. Fallu): II faudrait demander avis
à notre secrétaire, qui fut secrétaire-trésorier,
pour savoir combien de temps il mettait, de nous donner une
évaluation.
M. Marcoux: Je serais très heureux d'avoir son avis. Vous
êtes d'accord, M. le secrétaire-trésorier?
M. Saintonge: Cela peut dépendre de ce qu'on entend par un
état des... Dans le fond, tout est dans la question, M. le
Président, de ce qu'on entend par un état des revenus et
dépenses, tout autant que quand je vous parle d'un rapport de
progression budgétaire; le rapport des revenus et dépenses,
justement, montre que c'est une progression... C'est aux trois mois, vous venez
de le dire. C'est pour voir, en comparaison, ce que c'est. Mais le danger de la
formulation dépend de ce qu'on entend par revenus et
dépenses.
Ce qu'on avait soulevé, c'était de reprendre une
discussion qui avait eu lieu lors du budget, mais aussi de diminuer, si on
veut, un tel rapport, le contenu du rapport. Il n'y a pas de formule
préétablie sur l'état des revenus et dépenses.
M. Marcoux: II n'y a aucune contrainte sur les revenus et
dépenses, mais ce qui va être plus simple pour le
secrétaire-trésorier, c'est de prendre les formulaires qu'il
prend habituellement pour préparer son budget.
M. Saintonge: Suivre l'évolution des dépenses, dans
le fond, ni plus ni moins, cela devient un rapport progressif.
M. Marcoux: Cela va. Adopté.
M. Saintonge: D'accord. L'autre point que je voulais soulever,
à l'article 105. 5: "Les actions, droits aux réclamations contre
le trésorier, résultant de sa gestion, se prescrivent par cinq
ans à compter du dernier rapport financier qu'il a dressé. " Dans
ce cas-là, la seule interrogation que j'ai - les légistes sont
là; ils pourront peut-être nous donner la réponse - c'est:
Est-ce que cela voudrait dire qu'un secrétaire-trésorier, dans le
cadre de sa gestion, aurait pu faire certains actes de fraude, par exemple?
Je ne l'ai pas vu dans la loi. Peut-être que c'est couvert
ailleurs.
M. Marcoux: L'article 105. 2 dans la loi actuelle. On dit: Les
actions, droits ou réclamations contre le trésorier,
résultant de sa gestion, se prescrivent par cinq ans à compter de
la reddition de comptes de ce
fonctionnaire ou employé. On ne change rien à ce qui
existe dans la loi. À la place de "reddition de comptes", on inscrit
"rapport financier".
M. Saintonge: Dans un cas comme celui-là, à mon
point de vue, cela me semble... Peut-être que je me trompe, c'est le
réflexe que j'ai eu et je voulais quand même poser la question au
ministre. Est-ce qu'on a prévu, dans un cas de fraude, par exemple, si
un trésorier a fait certaines actions par fraude, pour détourner
les fonds, de faire une réclamation contre le trésorier? Il y
aurait une plainte au criminel contre lui. Ultérieurement, si on se rend
compte, cinq ou six ans après, qu'il s'est passé quelque chose,
c'était bien monté, quel est le dernier recours civil?
M. Marcaux: C'est laissé au civil.
M. Saintonge: Une prescription civile, on vient de...
M. Marcoux: Celle du Code criminel.
M. Saintonge: Le Code criminel, je suis d'accord. Vous le
condamnez parce qu'il a fait un détournement de fonds, il est
condamné par la loi et il a dix ans de prison. C'est bien beau, mais,
pour la municipalité, y a-t-il un moyen d'aller chercher cet argent par
une action civile7 On dit que: "Les actions, droits ou
réclamations contre le trésorier, résultant de sa gestion,
se prescrivent par cinq ans". Au Code civil, il y a une prescription. Au niveau
de la loi, on dit: c'est cinq ans.. Si cela fait sept ans, même si c'est
une fraude, vous allez arriver au civil et on va vous opposer la prescription
que l'article 105. 5 établit. À l'égard du
trésorier, il s'en tire, même s'il n'a pas dépensé
l'argent, il s'en tire.
M. Marcoux: Je propose qu'on le suspende parce que je ne suis pas
intéressé à bannir des gestes.
M. Saintonge: La question que je me suis posée en lisant
l'article de la loi... Je ne sais pas si c'est couvert par une autre
disposition, mais il reste qu'à ce niveau il faudrait éviter de
faire en sorte qu'on enlèverait un recours civil à la
municipalité.
M. Marcoux: On va vérifier certaines choses, je vous
proposerais de le suspendre.
Le Président (M. Fallu): Le premier amendement, même
l'amendement, en question que je n'ai pas déclaré...
M. Marcoux: On peut adopter l'amendement immédiatement
et...
Le Président (M. Fallu): Est-ce que cela vous convient?
Nous adoptons l'amendement au paragraphe 105. 5 et nous suspendons l'ensemble
de l'article 10. J'appelle l'article 11.
M. Marcoux: L'article 11 introduit diverses améliorations
et précisions quant à la nomination et au travail du
vérificateur. Ainsi, la période de nomination est
allongée. En plus du mois de décembre comme le prévoit la
loi actuelle, le conseil peut attendre jusqu'au 15 avril pour nommer son
vérificateur, ce qui permet au conseil, s'il le désire, de voir
le rapport du vérificateur avant de décider de le renommer ou de
le remplacer. La nouvelle disposition prévoit aussi le cas de retard
dans la nomination ou de vacance de la charge.
Je souhaiterais qu'on suspende l'article 11.
Le Président (M. Fallu): Me permettez-vous une
question7 Vous souvenez-vous de la technique législative? Le
paragraphe 108 indique: "Le vérificateur n'est pas tenu de prêter
le serment d'office". Est-ce qu'il y était tenu
précédemment par la loi7 Si tel est le cas, il
s'agirait simplement de formuler, de suspendre telle expressipn de la loi.
Parce que, dorénavant et pour les 100 ans à venir, nous pourrons
lire, dans la Loi sur les cités et villes: "Le vérificateur n'est
pas tenu de prêter le serment d'office".
M. Marcoux: L'objectif, c'est de distinguer clairement qu'il
n'est pas considéré comme un fonctionnaire municipal et
qu'à ce moment il est soumis aux règles du Code des professions.
C'est dérogatoire aux règles habituelles de logistique, mais il
fallait vraiment l'indiquer.
Le Président (M. Fallu): D'accord. Merci. Donc, nous
suspendons également l'article 11. J'appelle l'article 12.
M. Marcoux: Cet article supprime une disposition
désuète selon laquelle la Commission municipale ou les
propriétaires doivent approuver une subvention à une institution
charitable si cette subvention s'échelonne sur plusieurs années.
Rien ne justifie le maintien de cette disposition dérogatoire alors
qu'ailleurs dans la loi on prévoit des dispositions précises sur
les subventions et les engagements de crédits. Adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): 12, adopté. Article
13?
M. Marcoux: Cette disposition supprime l'approbation par le
ministre des Transports
d'un règlement établissant un service de transport en
commun. Adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 14?
M. Marcoux: Cette disposition supprime la possibilité de
désaveu par le ministre des Transports d'un règlement modifiant
un service de transport en commun.
Le Président (M. Fallu): Simple dépôt de
règlement auprès du ministre.
M. Saintonge: Avant, il y avait un pouvoir de désaveu. Si
un problème est soulevé, comment cela se règle-t-il, quand
on enlève une disposition comme celle-là7 Je ne veux
pas dire que je suis contre cela, mais mon interrogation se pose; Avant, il y
avait un pouvoir de désaveu; maintenant, il n'y en a plus.
M. Marcoux: C'est parce qu'on veut simplement conserver... Le
ministre des Transports va continuer à approuver les règlements
d'emprunt des corporations de transport public, etc. C'est le contrôle
financier. Mais tout ce qui touche le service comme tel, je souhaite que ce
soit la responsabilité des municipalités.
M. Saintonge: Merci.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 15?
M. Marcoux: Cette disposition est en concordance avec le fait que
les ententes intermunicipales seront dorénavant toutes exemptées
de l'autorisation préalable requise par un engagement de
crédits.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 16?
M. Marcoux: Cet article supprime la mention expresse d'un pouvoir
de nomination d'un vérificateur pour les régies intermunicipales.
Ce pouvoir de nomination et les obligations du vérificateur se
retrouveront maintenant à l'article 468. 51, article 20 du projet de
loi, qui constitue un renvoi à la Loi sur les cités et villes.
Cela a pour but que les améliorations qu'on apporte pour les villes
soient applicables aux régies întermunicipales.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. L'article 17?
M. Marcoux: Cette modification reprend, pour les régies
intermunicipales, la nouvelle procédure à suivre lors des
aliénations déjà étudiées pour les villes
à l'article 5 du projet de loi.
M. Saintonge: Si je puis dire, à ce moment-là,
c'est de s'assurer que...
M. Marcoux: Que ce soit connu.
M. Saintonge:... l'avis public va être dans un journal qui
va circuler dans toutes les municipalités parties à
l'entente.
M. Marcoux: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Fallu): 17, adopté.
M. Saintonge: Les mêmes remarques pourraient s'appliquer
à ce qu'on a fait précédemment. Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 18?
M. Marcoux: Cet article supprime l'approbation par la Commission
municipale des emprunts des régies intermunicipales.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 19?
M. Marcoux: Le but principal de cet amendement est de modifier la
procédure d'approbation des règlements d'emprunt des
régies, afin de tenir compte de l'élimination de l'approbation de
la Commission municipale.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 19, adopté.
Article 20?
M. Marcoux: L'article 468. 51 du Code des cités et villes
qui est modifié ici rend plusieurs dispositions applicables par renvoi
à la régie intermunicipale. On y ajoute maintenant des
dispositions sur le vérificateur et une disposition sur la modification
des règlements d'emprunt.
M. Saintonge: Je vais vous avouer franchement que, dans ce genre
d'article-là, je ferais presque un acte de foi en disant
adopté.
Le Président (M. Fallu): Les fonctionnaires qui l'ont
préparé ont un serment d'office, M. le député.
M. Marcoux: S'il y a des erreurs, on mettra cela dans un
omnibus.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 20, adopté.
M. Marcoux: Article 21, nous avons un projet d'amendement. Le
projet d'amendement est le suivant: L'article 474 de la Loi sur les
cités et villes, modifié par l'article 21 du projet de loi 2, est
modifié par la suppression du sixième alinéa du paragraphe
3.
Le Président (M. Fallu): Et qui a pour effet...
M. Marcoux: Cela supprimerait: "L'adoption du budget après
le 1er janvier a un effet rétroactif à cette date. Il en est de
même des règlements et résolutions qui en découlent.
" C'est de supprimer ce paragraphe. (12 h 45)
M. Saintonge: Qu'est-ce qui justifie votre changement
d'opinion?
M. Marcoux: Après une étude approfondie du droit
relatif à la rétroactivité des mesures financières
et fiscales prises par la municipalité, les juristes du ministère
en sont venus à la conclusion, se basant sur l'arrêt de la Cour
d'appel Outremont, que les budgets et les règlements de taxation,
même adoptés après le 1er janvier, n'ont pas à
être décrétés rétroactifs à cause du
principe de l'indivisibilité des taxes. Est-ce clair?
M. Saintonge: On ne peut pas demander mieux. J'aurais une
question avant l'amendement pour régler la question de l'article...
M. Marcoux: Cet article, en plus d'apporter des
améliorations techniques, fera en sorte que, si une municipalité
n'adopte pas son budget avant le 1er janvier, le douzième des
crédits du budget de l'exercice financier précédent sera
censé être adopté au début de chaque mois
jusqu'à l'adoption du nouveau budget.
M. Caron: M. le Président...
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le député
de Verdun.
M. Caron: Dans la loi, on a le droit d'envoyer jusqu'à
quatre comptes de taxes. Dans un cas comme celui-là, si, pour une raison
ou une autre, une municipalité décidait de ne pas s'entendre, si
le conseil ne s'entendait pas pour l'adoption du budget et que cela
traînait pendant six mois, au point de vue d'envoyer des comptes de
taxes, la municipalité peut emprunter jusqu'à un certain montant,
mais elle ne peut pas emprunter tout le temps, cela coûte de l'argent.
Qu'arrive-t-il dans un cas comme celui-là?
M. Marcoux: Cela va forcer le conseil à s'entendre.
M. Saintonge: II n'y a pas de date, dans le fond. Il n'y a pas de
moment précis. Avant, cela n'existait pas du tout. Il fallait le faire
avant le 31 décembre. Là, on peut le reporter...
M. Marcoux: Le ministre des Affaires municipales passait son
temps, en janvier, à signer des permissions.
M. Saintonge: Maintenant, en disant que, justement, la permission
va demeurer, en disant qu'un douzième des crédits à chaque
mois... Est-ce que, finalement, il n'y aurait pas lieu de déterminer une
période maximale où on pourra reporter ces adoptions
mensuelles?
M. Marcoux: Disons que l'obligation d'adopter un budget avant le
31 décembre demeure. C'est que, si une municipalité ne le fait
pas, on prévoit qu'il n'y a pas un vide de crédit, un peu comme
on le fait à l'Assemblée nationale. On prévoit qu'il n'y
ait pas un vide de crédit: le douzième du budget
précédent est accordé. Or, à cause de
l'augmentation des coûts, etc., avec le douzième du budget
précédent, elle ne risque pas de se rendre au 31 décembre
de l'année suivante, même douzième par douzième.
Elle ne pourrait pas envoyer de comptes de taxes basés sur le budget
précédent. Il faut qu'elle adopte un budget avant d'envoyer un
compte de taxes.
Le Président (M. Fallu): D'ailleurs, le ministre
lui-même, dans son autorisation qui est prévue au paragraphe
troisième, j'imagine, lui donne une date limite qui n'est pas dans six
mois.
M. Saintonge: Sauf que, j'imagine, l'autorisation du ministre de
reporter l'approbation du budget... Le conseil a l'obligation d'adopter le
budget de la municipalité pour le 31 décembre. S'il ne l'adopte
pas, ça prend une autorisation du ministre. Le ministre peut,
peut-être, j'imagine, arriver et dire: Après telle date, je ne
donnerai pas d'autorisation; entendez-vous, sinon... Est-ce qu'il y a un
processus qui dit que c'est adopté? Qu'arrive-t-il à ce
moment-là?
M. Marcoux: La municipalité est dans
l'illégalité. Bon, quand...
M. Saintonge: C'est parce qu'on couvre une situation, mais...
M. Marcoux:... la municipalité est dans
l'illégalité, le ministre peut demander la tutelle, etc. Toutes
les autres procédures déjà en place à ce
titre-là ne modifient rien.
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le Président, je vais poser ma question d'une
autre façon au ministre.
M. Marcoux: Ce qu'on prévoit, en somme... Je crois que
tantôt j'ai commis une erreur. On maintient l'obligation de demander un
délai, sauf qu'il n'y a pas de vide financier, il n'y a pas de vide de
crédits.
M. Saintonge: Cela légalise quelque chose qui
était, en fin de compte, ni plus ni moins...
M. Marcoux: Mais, par rapport à la question du
député de Verdun sur les comptes de taxes, est-ce que...
M. Caron: Je pose ma question d'une autre façon au
ministre.
M. Marcoux: II pourrait envoyer un compte de taxes basé
sur l'ancien budget.
M. Caron: Oui, parfait.
M. Marcoux: Non, il pourrait le faire pour douze
douzièmes, mais basés sur l'ancien budget. S'il envoie un nouveau
compte de taxes plus tard et que les dépenses sont augmentées, il
pourrait rajuster le compte de taxes à ce moment-là.
M. Caron: Si je vous dis cela, M. le ministre, c'est que,
dans...
M. Marcoux: Sauf qu'ils vont tellement être emmerdés
que...
M. Caron: Je sais.
M. Saintonge:... pour envoyer un compte de taxes, il faudrait que
les crédits soient adoptés.
M. Marcoux: Ils vont être réputés
adoptés avec la loi.
M. Saintonge: Mais si c'est douzième par douzième,
ce ne sera pas l'ensemble du compte de taxes qu'il faudra envoyer; il faudra
envoyer simplement la partie...
M. Marcoux: On peut tenir pour acquis que, chaque mois, tant
qu'il n'y a pas de budget d'adopté, ils ont un douzième du
budget...
M. Saintonge: Ils ne pourraient quand même pas envoyer un
compte de taxes en prévoyant douze douzièmes.
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: Parce qu'il n'y a rien qui dit que cela ne pourrait
pas être moins. La technicité qui est possible chaque mois est un
douzième. Il n'est pas dit qu'à la fin de l'année ce
seront les douze douzièmes, cela peut être les onze
douzièmes au total pour cette année-là. Ce seraient
peut-être des cas bien spéciaux dans les temps qui courent,
mais...
Le Président (M. Fallu): M. le député de
Verdun, vous n'avez toujours pas pu poser votre question. Je m'en excuse.
Dès que le ministre aura fini ses consultations
particulières...
M. Caron: C'est parce que je veux que le ministre
écoute.
M. Marcoux: À ce moment-là, si le budget de
l'année suivante était inférieur, par exemple, passait de
5 000 000 $ à 4 000 000 $, il retournerait de l'argent aux
concitoyens.
M. Caron: Si je comprends bien la réponse du ministre, si,
pour une raison ou pour une autre, à un conseil de ville, on
décide de voter contre le budget - ce n'est pas majoritaire -
automatiquement, c'est l'ancien budget qui prime temporairement en attendant
que...
M. Marcoux: C'est cela.
M. Caron:... les esprits reviennent à la normale. Alors,
c'est l'ancien budget qui est automatiquement adopté.
M. Marcoux: D'accord. Et il y a une chose qui va les inciter
à l'adopter, c'est un seul douzième par mois... Comme on sait
qu'en janvier les dépenses des municipalités sont très
élevées à cause de l'entretien des chemins d'hiver, etc.,
cela va les inciter à l'adopter.
M. Saintonge: C'est justement. La question que je voulais poser,
c'était cela: c'était de prévoir un douzième. Un
douzième, ce n'est peut-être pas... Ce qu'on demande, c'est le
douzième de chacun des crédits prévus au budget. Quand on
arrive à l'entretien d'hiver, ce n'est pas réparti sur douze
mois. Un douzième, cela peut valoir, par rapport à la
dépense totale, pas mal...
M. Marcoux: On fait la même chose à
l'Assemblée nationale lorsqu'on adopte 16% ou 25% des crédits. On
se force pour en
adopter le moins possible pour adopter le budget de façon
finale.
M. Saintonge: Ce qui veut dire...
M. Caron: Adopté!
M. Marcoux: Avec amendements.
M. Saintonge: Non, mais ma question se posait quand même
dans ce sens-là.
M. Marcoux: Je ne veux pas faire une chicane dans
l'Opposition.
M. Saintonge: Non, non.
M. Marcoux: Je m'excuse. J'ai fait mon possible jusqu'à
maintenant pour que vous vous entendiez entre vous.
M. Saintonge: Quand on parle de chacun des crédits...
L'incitation au niveau de chacun des crédits, dans ma question, je me
demandais pourquoi ce n'est pas un quart. Par exemple, j'avais lu dans le cas
de la CRO qu'à un moment donné on parle d'un quart d'un
crédit prévu au budget. L'approbation vaut pour trois mois,
cependant. Dans ce cas-là, il y aurait peut-être eu lieu, dans
certaines dépenses, d'avoir, en plus d'un douzième, un montant
supplémentaire: un quart, par exemple.
M. Marcoux: Si on se fie à la convention du Parti
libéral, le problème ne se posera plus dans l'avenir.
M. Saintonge: On ne reprendra pas la discussion là-dessus.
Mais ce que je veux dire, c'est que les dispositions provisoires qui sont
là, au niveau d'une partie des crédits dans la CRO, dans le cas
du déneigement, entre autres, cela peut être un cas bien pratique:
au mois de janvier, si on dit un douzième du crédit, ils n'iront
même pas une semaine, peut-être deux semaines. C'est
évident. C'est réparti...
M. Marcoux: Ils vont être obligés de l'adopter.
M. Saintonge: C'est une incitation à l'adopter rapidement,
sauf que la mesure que vous apportez pour éviter ces
problèmes-là, ce n'est pas juste dans...
M. Marcoux: Ils peuvent arriver à des ententes de
paiement.
M. Saintonge: C'est quand même bien
tempéré.
M. Marcoux: Les municipalités peuvent aussi retarder
certains paiements.
M. Saintonge: Oui, j'imagine. À mon point de vue,
l'utilité de la mesure que vous apportez...
M. Marcoux: Si on rend cela trop facile...
M. Saintonge: Ce que je veux dire, c'est que l'utilité de
la mesure que vous apportez est quand même exacte, elle est vraie. Le
député de Verdun a souligné le cas d'un conseil municipal.
Il y a des conseils municipaux - au nombre de conseillers, c'est rendu, dans
certains endroits, à 19 - où le maire n'est pas en
majorité et où c'est quand même le maire avec une
équipe qui est responsable d'établir un budget; à un
moment donné, si l'Opposition veut bloquer -elle compte plus de
conseillers que le parti du maire - elle peut bloquer. Ces gens peuvent avoir,
une opposition systématique, c'est vrai. Cela permet de légaliser
une certaine situation, mais le point majeur qui est important quant au nouvel
article 474, c'est dans le cas où on se trouve actuellement. Vous avez
des municipalités qui sont en élection au 1er novembre; vous vous
retrouvez avec des conseils municipaux qui sont complètement nouveaux.
Quand même il n'y aurait que six conseillers, il y a un maire et six
conseillers pour qui c'est le premier mandat. Si on demande d'adopter un
budget, avant qu'ils soient au courant de tout le processus
réglementaire qui entoure cette adoption, de toutes les obligations que
les conseillers et le maire sont tenus d'appliquer en vertu des dispositions
fiscales, on leur demande un méchant départ, un méchant
"sprint" au départ de leur mandat, soit d'approuver cela rapidement.
Cette mesure va permettre, je pense, dans un cas précis comme
celui-là, au nouveau conseil municipal d'examiner la situation; si,
rendu au 31 décembre, ils n'ont pas pu adopter le budget, ils auront un
mois de grâce ou ils auront l'autorisation du ministre; cela leur
permettra au moins de légaliser la situation pour le mois de janvier et
d'avoir des crédits. Â mon point de vue, c'est excellent.
Autrement, dans certaines municipalités, les budgets sont
préparés quand même - c'est un travail de longue haleine -
par le directeur général, le trésorier, etc.; et c'est
pratiquement un acte de foi de la part des nouveaux arrivants sur la
scène municipale, des conseillers et du maire, d'approuver un budget
préparé en partie par l'administration précédente
ou par les fonctionnaires municipaux.
Cette disposition est valable dans ce sens-là, je suis bien
d'accord. C'est dans un cas comme cela qu'on dit: Un douzième des
crédits. Pour le déneigement, ce sera vraiment insuffisant pour
le mois de janvier. Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas réaliste
par rapport à la situation, dans
certains des crédits qui ont à être
adoptés.
M. Marcoux: Non, je partage votre point de vue.
M. Saintonge: Donc, il n'y a pas de...
M. Marcoux: C'est parce qu'on veut régler un vide
financier et on ne veut pas allonger le problème.
M. Saintonge: Sauf qu'il semble qu'il y a des interrogations qui
se posent, qui peuvent poser des problèmes, justement, comme le
député de Verdun le disait.
M. Marcoux: Si on voulait étirer, on pourrait dire: Un
douzième du budget du mois précédent, du mois de
l'année précédente. Cela faciliterait l'extension. C'est
justement pour cela qu'on veut assurer le minimum de revenus pour payer les
salaires des employés et les choses comme cela.
M. Caron: Mais le danger que je voulais souligner, c'est que si,
pour une raison ou pour une autre, le maire n'est pas en majorité,
certains conseillers, soit politiquement, peuvent dire: On va baisser le budget
pour baisser les taxes, pour qu'elles soient normales pour les dépenses
administratives de l'année. D'autres peuvent dire: Pour caler la partie,
à une veille d'élection, on va arriver avec un budget qui est
soufflé afin qu'il y ait une augmentation de taxes pour pénaliser
certaines personnes. Cela joue des deux côtés.
Par contre, le fait qu'un douzième est adopté, à un
moment donné, il y aura une décision à prendre. Ceux qui
ne prendront pas leurs responsabilités seront jugés en
conséquence, pour autant que c'est pris sur le budget de l'année
qui vient de passer.
Le Président (M. Fallu): Vous devez vous souvenir
d'ailleurs que nous avons adopté des dispositions de douzième
provisionnel comme cela, ici à l'Assemblée nationale, pour les
villes de Montréal et de Québec, tout au moins.
Étant donné l'heure qui avance, est-ce que nous sommes
prêts à voter cet article-là?
M. Caron: Adopté.
M. Saintonge: On l'adoptera en revenant, au cas où.
Une voix: II reste une minute. M. Marcoux: On peut
l'adopter.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que la discussion est
à peu près terminée?
M. Saintonge: J'imagine.
Une voix: II avait été déclaré
adopté.
Le Président (M. Fallu): Oui. Donc, j'appelle la
modification, l'amendement à l'article 21, la suppression du
sixième alinéa.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. J'appelle, en
conséquence, l'article 21 tel qu'amendé?
M. Caron: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté.
Nous suspendons nos travaux sine die puisque notre mandat prévu
par l'Assemblée nationale est terminé.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 16 h 26)
Le Président (M. Fallu): Puisqu'il s'agit d'une nouvelle
séance de la commission de l'aménagement et des
équipements, nous devons donc faire les rituels qui nous sont
familiers.
Le Secrétaire: Non, pas nécessairement.
Le Président (M. Fallu): Pas vraiment, M. le
secrétaire? Vous témoignez que nous avons largement quorum et que
les membres, comme d'habitude, très fidèlement, sont
présents. C'est bien. Avec la bénédiction de Mme la
vice-présidente, j'appelle donc l'article 22 du projet de loi 2. Est-ce
que nous revenons sur les deux articles que nous avions suspendus
momentanément ou si nous étudions l'article 22?
M. Marcoux: Oui, nous sommes rendus à l'article 22.
Le Président (M. Fallu): Nous avons toujours deux articles
en suspens; les articles 10 et 11. Les gardons-nous en suspens pour le
moment?
M. Marcoux: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): C'est bien. Article 22. M. le
ministre, vous avez la parole.
M. Marcoux: Â l'article 22, j'ai un papillon. Vous l'avez
reçu, sauf erreur...
Le Président (M. Fallu): Oui, voulez-vous nous
présenter l'article et le papillon tout à la fois?
M. Marcoux: L'article d'abord; cela rendrait peut-être plus
intelligible le papillon. Cet article 22 traite des déficits
anticipés. La municipalité pourra, dans ce cas, en vertu des
amendements proposés, adopter un budget supplémentaire en cours
d'exercice, lequel devra être suivi d'une taxe spéciale, ou bien
reporter le déficit au budget de l'exercice suivant et le combler alors
au moyen de la taxe générale ou par emprunt. Le papillon est
à l'effet suivant: L'article 774, 7 de la Loi sur les cités et
villes, introduit par l'article 22 du projet de loi 2 - 474. 7, je me suis
trompé - est remplacé par le suivant: "474. 7 Si le conseil, en
cas de déficit anticipé, n'adopte pas un budget
supplémentaire, il doit porter ce déficit au budget de l'exercice
financier suivant, sauf s'il prévoit que, lors de cet exercice, il
consolidera le déficit par un règlement d'emprunt. "
Explication de cet amendement que je propose: cette modification est
apportée pour tenir compte du fait que le emprunts ne sont pas
portés au budget d'une municipalité. Il faut donc retirer la
mention selon laquelle un déficit est porté au budget, même
s'il est consolidé par un règlement d'emprunt. Je
répète? Il faut donc retirer la mention selon laquelle un
déficit est porté au budget -parce que les emprunts ne sont pas
portés au budget - même s'il est consolidé par un
règlement d'emprunt. C'est un argument technique en fait.
M. Beauséjour: Est-ce qu'on peut avoir l'amendement?
M. Marcoux: Oui, on va vous donner tout... Vous ne l'avez pas? On
a tous les amendements, qu'on va donner. Ah! Je m'excuse, vous n'étiez
pas là cet avant-midi.
M. Beauséjour: Non, je travaillais. M. Marcoux:
C'est cela.
Le Président (M. Fallu): Nous aussi, M. le
député.
M. Saintonge: Conclusion, vous ne travaillez pas
présentement.
M. Marcoux: C'est dommage parce qu'on a parlé du dossier
de Saint-Césaire.
M. Beauséjour: On peut revenir, M. le ministre, à
ce sujet là.
M. Saintonge: Cela le concerne?
Le Président (M. Fallu): Une question, M. le ministre, sur
l'article 474. 8. Lorsque vous dites: "sauf à la ville de
Montréal", c'est donc dire que même la ville de Québec est
incluse.
M. Marcoux: C'est cela. C'est parce que c'était
déjà prévu; si ma mémoire est bonne, s'il n'y a que
Montréal qui est exclue ici c'est parce que c'était
déjà comme possibilité dans la charte de la ville de
Montréal alors que cela ne l'était pas dans celle des autres
municipalités du Québec.
Le Président (M. Fallu): Quelques commentaires sur
l'amendement ou sur l'article lui-même?
M. Marcoux: Adopté?
M. Saintonge: Oui, la seule chose que je me demandais sur le but
de l'amendement proposé - "sauf s'il prévoit que" - il reste
quand même qu'il y aurait possibilité que le montant en question
soit payé à même le fonds général, à
ce moment-là, sans qu'il y ait de référence
spécifique. Antérieurement, dans l'ancien article 474. 7, on
disait: "peut soit prévoir que la taxe foncière
générale servira à combler le déficit, soit
contracter un emprunt à cette fin. " Cela supposait qu'il y avait une
mention spécifique relativement au déficit.
M. Marcoux: Dans le prochain budget, s'ils n'ont pas...
M. Saintonge: Avec une référence...
M. Marcoux:... comblé le déficit, il peut y avoir
dans le budget mention du déficit. Ils l'ont déjà cette
mention quand ils préparent leur budget et ce déficit pourrait
être comblé de deux façons, soit par un emprunt ou soit par
l'augmentation de la taxe foncière générale.
M. Saintonge: On supprimait ici: "la taxe foncière
générale servira à combler le déficit". Cela va de
soi dans le fond, c'est pour cela, de toute façon. S'il n'y a pas de
règlement d'emprunt, cela va être pris à même la taxe
foncière générale. C'est bien cela. Le truc, c'est que je
ne comprends pas le sens de l'amendement, au point de dire: Pourquoi
enlève-t-on la mention qu'on avait prévue? Des deux
façons, on en laisse seulement une maintenant.
M. Marcoux: La seule chose qu'on enlève, c'est que, dans
le cas d'un emprunt, ce soit prévu au budget. On n'enlève pas que
cela doit être... C'est parce que les emprunts ne sont pas prévus
au budget. De la façon que c'était rédigé, c'est
qu'on aurait pu combler le déficit de deux façons alors que c'est
par l'une ou par l'autre.
M. Saintonge: Cela ne fait rien, mais vous n'avez pas besoin de
le mentionner expressément; c'est cela. Dans l'autre cas, d'accord.
Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'amendement à l'article
474. 7 est adopté et, en conséquence, l'article 22 tel
qu'amendé est adopté.
L'article 23. Il y a un papillon.
M. Marcoux: II y a un papillon également. D'abord,
l'article, le sens. La modification à l'article 477. 1 traite du
certificat du trésorier. Elle apporte des clarifications, notamment en
précisant que le certificat porte sur des crédits
budgétaires et non sur l'argent en main. Cette dernière
précision est très importante, le texte actuel ayant causé
des difficultés d'application. La modification prévoit aussi que,
pour un contrat impliquant des dépenses étalées sur
plusieurs années, un certificat devra être émi3 à
chaque année.
L'article 477. 2, quant à lui, permettra que le conseil, à
l'intérieur de balises précises, délègue un pouvoir
de dépense à un fonctionnaire de la municipalité. La
proposition d'amendement est à l'effet que l'article 472. 2 de la Loi
sur les cités et villes, introduit par l'article 23 du projet de loi 2,
est modifié par le remplacement, à la fin du dernier
alinéa, des mots "qui suit" par les mots "tenue après
l'expiration d'un délai de cinq jours suivant l'autorisation".
L'explication de cet amendement: si une autorisation de dépense
n'est faite que quelques jours avant le rapport que doit fournir le
fonctionnaire au conseil, cela lui laisse peu de temps pour l'inscrire au
rapport, ce qui pourrait être long et complexe. Il vaut donc mieux donner
un délai supplémentaire d'un mois dans ce cas, pour le porter au
rapport.
M. Saintonge: Cela ne donne pas un mois, en fait. Au minimum,
cela peut aller au mois suivant, si c'est dans les cinq derniers jours avant la
séance, c'est cela. Cela reporte, finalement, d'une semaine si c'est
dans la dernière semaine précédant l'assemblée; si
l'assemblée est le lundi, par exemple, ce sera le mois suivant. J'avais
mis une note pour demander un délai de 30 jours, à tout moment
là-dessus. Là, cela peut supposer que, même si on est la
sixième journée avant la séance du conseil, il a
peut-être le temps de le faire, à condition qu'on n'ait pas - cela
dépend de la municipalité, j'imagine dans les villes les plus
grosses... Je ne sais pas si c'est plus facile dans les plus grosses villes.
Mais, avant que le processus se suive, il reste qu'il ne faudrait pas, pour une
question d'un ou deux jours de délai, qu'on arrive avec un
problème face au trésorier.
Finalement, j'aurais pensé que, en pratique, on aurait dit: la
séance qui se tiendra dans les 30 jours suivants.
M. Marcoux: Dans les cinq derniers jours avant le conseil, cela
donne un mois.
M. Saintonge: Cela veut dire que si une dépense est faite
un lundi et que l'assemblée du conseil est le mardi de l'autre semaine,
à ce moment...
M. Marcoux: II a le temps de le faire.
M. Saintonge:... il a le temps de le faire mais il faut qu'il le
fasse dans cette même semaine.
M. Marcoux: C'est cela.
M. Saintonge: II reste, j'imagine, que le fonctionnaire en
question ou l'employé, quand il fait un rapport comme celui-là,
ce n'est peut-être pas le lendemain qu'il est possible de venir donner sa
note et qu'on puisse faire le rapport à l'assemblée du conseil.
Cela peut prendre des fois quatre ou cinq jours justement.
M. Marcoux: II y a beaucoup de municipalités au
Québec, encore, qui ont des séances seulement à chaque
mois.
M. Saintonge: Oui.
M. Marcoux: À ce moment, cela ferait un délai
beaucoup trop long à l'autre bout.
M. Saintonge: Je vous ferai remarquer que c'est une séance
ordinaire; c'est la séance mensuelle. Même si vous avez une
séance spéciale, vous n'avez pas d'obligation de le donner.
M. Marcoux: Non, non, mais il peut y avoir des
municipalités où il y a des séances ordinaires aux quinze
jours, à toutes les semaines. Dans la plupart des municipalités
au Québec, les villes ont des séances ordinaires à tous
les quinze jours.
M. Saintonge: D'accord, cela va pour les cinq jours. J'aurais
pensé qu'on aurait dit que cela aurait été un minimum de
trente jours, mais cinq jours c'est déjà cela d'acquis, c'est un
délai d'une semaine finalement.
Le Président (M. Fallu): Cinq jours ouvrables en
conséquence, selon l'interprétation des lois.
M. Marcoux: Est-ce que l'amendement est adopté?
Le Président (M. Fallu): Donc, l'amendement et l'article
23 sont adoptés.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 24.
M. Marcoux: L'article 24: Les nouvelles dispositions introduites
par cet article régiront les cas où la municipalité
constate que le montant d'un emprunt effectué en vertu d'un
règlement est insuffisant pour payer la totalité de la
dépense décrétée par ce règlement. Lorsqu'on
n'aura pas commencé les travaux ou qu'on n'aura pas effectué
l'achat décrété par les règlements, la
municipalité pourra adopter un autre règlement d'emprunt pour se
procurer la somme manquante. Quand la municipalité aura commencé
à exécuter le règlement, la municipalité devra
prendre l'argent manquant au fonds général de la
municipalité, quitte à rembourser le fonds général
par une taxe sur un secteur de la municipalité si l'emprunt original
était remboursé par ce seul secteur. Ces mofidications ont pour
but d'accorder la gestion municipale avec les règles comptables
modernes.
L'amendement proposé à l'article 24 se lit comme suit:
L'article 488. 2 de la Loi sur les cités et villes, introduit par
l'article 24 du projet de loi 2, est modifié par le remplacement des
mots "l'exécution de l'objet du règlement n'est pas
commencée" par les mots "aucune dépense excédentaire n'est
encore effectuée". Cela va un peu de soi.
La modification proposée laisse plus de souplesse aux
municipalités et est, de toute façon, conforme aux pratiques
administratives déjà bien établies entre le
ministère et les municipalités. Le règlement d'emprunt
supplémentaire pourra donc être utilisé dans le cas
où, peu après que des travaux sont commencés et avant
même que des dépenses ne soient faites, on découvre que
pour diverses raisons les travaux coûteront plus cher que prévu,
par exemple, si on découvre qu'un sol à creuser est rocheux
plutôt que sablonneux.
M. Saintonge: Une question, M. le Président. On
prévoit que si les travaux sont commencés, disons que le
processus c'est que c'est à même le fonds général,
quitte à aller compenser pour les gens d'un secteur donné si les
travaux affectent un secteur donné de la municipalité. La seule
question qui me vient à l'esprit est le fait que le pourcentage
d'augmentation des travaux n'est pas limité. On peut arriver dans un
cas, par exemple, où les travaux sont dans une partie de la
municipalité. Ce sont des travaux de l'ordre de 100 000 $. On se rend
compte d'une augmentation et que les travaux ne sont plus de l'ordre de 100 000
$, cela passe à 150 000 $ ou à 160 000 $. On pourrait
procéder par cet article, pour prendre à même le fonds
général les 50 000 $ ou 60 000 $ qui manquent; après coup,
vu que c'est pour un secteur donné, j'introduis une autre taxe
spéciale afin d'amener les dépenses à ces gens.
Le problème qui se pose, c'est que les gens, qui ont
accepté un règlement d'emprunt ou qui n'ont pas voté
contre, pour des travaux donnés - et j'ai mis un ordre de grandeur de
100 000 $ - ils peuvent se retrouver, finalement, sans être
consultés et la dépense faite, avec 50 000 $ ou 60 000 $ de plus.
Remarquez que la mesure est bonne en soi...
M. Marcoux: Je comprends...
M. Saintonge: Je considère que la mesure est
excellente.
M. Marcoux:... la question et c'est cela qui peut se passer.
Évidemment quand les gens n'ont pas refusé de règlement
d'emprunt, ils l'ont fait sur la base de deux choses: sur
l'admissibilité - le fait qu'ils étaient d'accord pour que ces
travaux se fassent, compte tenu de tel prix, bien sûr... Sauf que, dans
la réalité, il arrive l'évolution des dossiers, ce qui
fait que cela coûte plus cher que prévu. C'est cela qu'on a voulu
prévoir. J'admets que le genre de situation que vous décrivez
peut se passer. Mais il reste que le principe que cela puisse être
reporté sur une taxe de secteur doit être maintenu, parce que ce
sont des travaux en cours. De toute façon, la solution ne peut
être qu'a posteriori dans cela, puisque les travaux déjà
faits - s'il y a déjà 100% des travaux autorisés par le
règlement d'emprunt qui sont exécutés - devront être
assumés. Et si on ne fait pas le reste... C'est une possibilité.
En somme...
M. Saintonge: Cela veut dire que les gens...
M. Marcoux:... on permet de faire quelque chose, on n'incite pas
à faire quelque chose.
M. Saintonge: Vous permettez. Sauf que les gens n'auront pas
à se reprononcer là-dessus et à voter, même si
c'est, par exemple, dans un coin précis de la municipalité.
Même si cela doublait, ils n'auraient pas un mot à dire. Parce
qu'on peut arriver, dans le fond, à faire en sorte que dans des cas de
travaux que la municipalité veut amener, où il pourrait y avoir
des oppositions de la part de la population, on pourrait sous-budgétiser
les travaux en question et arriver, les travaux sont entrepris, bien cela a
augmenté, on s'en va et cela double.
M. Marcoux: Ce qui pourrait arriver, c'est que si l'on ne
permettait pas cela, si on obligeait que les citoyens soient de nouveau
consultés et qu'ils bloquent le règlement...
M. Saintonge: Oui.
M. Marcoux:... à ce moment-là, l'entrepreneur
pourrait revenir contre la municipalité. L'entrepreneur revient en Cour
supérieure, se fait rendre justice et la municipalité, de toute
façon, aurait à payer la différence, sans que les
propriétaires... À ce moment-là, quand c'est imposé
par la Cour supérieure, de toute façon les propriétaires
n'ont pas à se prononcer. (16 h 45)
M. Saintonge: Ce que je veux dire, c'est que cela est dans des
cas limites. À supposer que, en cours de travaux, on se rend compte, par
exemple, qu'on n'avait pas prévu - on a commencé à
creuser, vous avez parlé du roc tantôt - un problème
particulier et que cela peut doubler le coût des travaux, on s'en va...
Disons que c'est le seul élément qui est négatif
là-dessus; il n'y a pas de disposition pour protéger le
contribuable dans ce sens-là. J'ai vu un cas qui avait été
soulevé, même dans la municipalité de Chertsey, dont on a
abondamment parlé. Il y a un règlement d'emprunt qui était
soumis à la considération du ministre, dans un autre
problème; on prévoyait justement que les plans... Le
règlement d'emprunt, qui était approuvé, était de
22 500 $; on a voulu changer le mode de taxation. Ce règlement d'emprunt
est actuellement arrêté au ministère, il y a toutes sortes
de rumeurs qui ont circulé dans la ville. On voulait changer le mode de
taxation. Mais, de toute façon, d'après les informations que
j'avais, c'est que le coût des plans qu'on a demandé aux
ingénieurs de faire pour 22 500 $, les gens disent: "C'est
complètement ridicule, ça ne sera jamais cela. Cela va être
le double ou le triple de cela, si ce n'est pas plus". Les contribuables qui
vont être pris pour payer 22 500 $, ce n'est pas bien cher. Ils sont dix
à payer cela.
M. Marcoux: Quelque mesure qu'on prenne, les contribuables
auront, de toute façon, à payer au bout. Cela est
évident.
Une voix: Oui, d'accord.
M. Marcoux: II s'agit de savoir si on facilite la tâche aux
municipalités pour régler cela dès le point de
départ ou si, en ne bougeant pas, on entraîne des
procédures judiciaires qui vont coûter plus cher à la
municipalité et, finalement, plus cher au citoyen. Le principe dans
cela, c'est vraiment une question de confiance.
Une voix: De confiance.
M. Beauséjour: M. le Président, pourquoi y
aurait-il des procédures judiciaires7 Je suppose que
l'entrepreneur a soumissionné à un prix.
M. Marcoux: Non, si je...
M. Beauséjour: Quand tu soumissionnes à un prix, tu
prends un risque.
M. Marcoux: Non! Non! C'est ce qu'on appelle...
M. Saintonge: C'est un décret ouvert.
M. Marcoux: C'est ce qu'on appelle les imprévus dans un
contrat, par exemple s'il soumissionne pour charger 1000 tonnes de sable et 2
ou 3 tonnes de roche et que, dans la pratique, c'est beaucoup plus de roche
qu'il y a, et à tel prix. Souvent, ce sont des prix forfaitaires au
tonnage ou quelque chose comme cela. Dans le fond, cela ne change pas la
soumission elle-même ou la nature de la soumission, mais cela peut
changer le coût final.
M. Beauséjour: Mais, à ce moment-là,
pourquoi la loi ne préciserait-elle pas que c'est bon pour ces cas
précis? S'il y a des cas précis à régler, qu'on les
indique. Pourquoi les étendre? À ce moment-là, de la
façon que je comprends ici, on l'étend à n'importe quoi.
Il y a peut-être des cas où ils en ont besoin, mais si on
l'étend, pas juste à du sable, cela peut être n'importe
quoi...
M. Marcoux: N'importe quoi. Alors, ce sont des travaux qui sont
susceptibles d'être faits par règlement d'emprunt. Donc, cela
délimite déjà considérablement le champ de ce que
cela peut être.
M. Beauséjour: Oui, mais si on indiquait, je ne sais pas,
por des contrats la fameuse clause si les coûts sont plus
élevés à ce moment-là; c'est cela qu'on veut
régler. C'est tellement large que je me dis qu'il y a possiblement
d'autres domaines...
M. Marcoux: On m'indique ici que...
M. Beauséjour: Cela n'aura pas la même
répercussion.
M. Marcoux: On m'indique ici qu'il y a déjà un
arrêt de la Cour suprême qui indique que, lorsqu'il y a des
dépenses supplémentaires à la suite d'un contrat, des
accessoires, la municipalité est obligée de les payer.
M. Saintonge: De toute façon, je m'étais mis une
note, je ne veux pas aller contre l'argument que j'ai soulevé
tantôt, mais...
Une voix: Une réponse...
M. Saintonge: Mais je me dis qu'il n'y
a aucune dépense excédentaire qui a été
effectuée, en ayant apporté cet amendement à l'article
488. 2. Avant, on disait dans l'article 488. 2 "Si l'exécution de
l'objet du règlement n'est pas commencée", on peut aller en
règlement d'emprunt.
Maintenant, en mettant cette disposition, je me rends compte par
l'amendement que de toute façon, si aucune dépense
excédentaire n'est encore effectuée, même si l'objet du
règlement est déjà commencé, on pourra aller sur un
règlement d'emprunt, de sorte qu'un conseil municipal peut toujours se
prémunir contre une augmentation plus grande et aller en
règlement d'emprunt. Je pense que, politiquement, cela serait
acceptable. Dans l'autre cas, auparavant, on n'avait pas cette
possibilité.
J'avais une note pour 488. 2 - je n'étais pas arrivé
là - pour justement soulever la question: Qu'arriverait-il si on disait
que l'exécution de l'objet du règlement n'est pas
commencée? J'aurais pu soulever l'exécution du supplément
qui était amené, mais, avec les dispositions que vous avez
introduites, je pense que cela répond à une partie de l'objection
que j'ai faite tantôt. Mais cela demeure quand même qu'il y a un
élément incertain sur le coût d'augmentation et nous
n'avons pas de contrôle là-dessus. C'est le conseil municipal qui
verra à prendre les décisions.
M. Marcoux: Pour les contrats ordinaires, il n'y a pas de
problème parce que les règlements d'emprunt sont toujours faits
avec une marge de 10% ou 15% ou 20% de plus. Alors, souvent, à la
soumission, ce n'est pas là que se pose le problème, c'est en
cours de réalisation des travaux. Là, il faut des
décisions rapides et souvent tout retard augmente les coûts
davantage. Si vous commencez à construire une rue et que, parce qu'il y
a un problème juridique, vous êtes obligé de retarder les
travaux d'une semaine, quinze jours, trois semaines, parce qu'il n'y a pas de
possibilité pour la municipalité de financer, les coûts que
peut facturer l'entrepreneur sont augmentés d'autant.
M. Saintonge: J'aurais une autre question à 488. 1,
deuxième alinéa, quand on parle de la taxe spéciale qui
est imposée pour le montant excédentaire. À 488. 1,
deuxième alinéa, on dit: "Cette taxe peut être
imposée sur une période n'excédant pas dix ans. " C'est la
taxe supplémentaire pour les travaux excédentaires. On peut, dans
un cas de règlement d'emprunt, par exemple, l'objet du règlement
d'emprunt peut être réparti sur 20 ans ou sur 15 ans et on fait
les travaux la première année du règlement. Pourquoi
limite-t-on à 10 ans et ne fait-on pas en sorte que la taxe
supplémentaire ne soit pas également répartie sur le
même terme que le règlement original? Parce que, finalement,
à toutes fins utiles, c'est comme si on augmentait le règlement
d'emprunt d'un certain montant.
M. Marcoux: Je partage votre suggestion. On devrait rendre
possible que cela soit sur le même terme. On va le suspendre pour
l'écrire dans ce sens.
Le Président (M. Fallu): Donc, nous le suspendons tout
simplement. Quant à l'amendement à l'article 24, convient-il aux
membres de la commission? Oui. Donc, nous allons adopter l'amendement à
l'article 24 et nous allons suspendre l'article 24. Article 25?
M. Marcoux: Cette modification à l'article 25 est de
concordance et assurera que, lorsque la municipalité adopte un budget
supplémentaire, le rôle de perception spécial dressé
pour financer ce budget reste bien séparé du rôle
général.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 26?
M. Marcoux: II s'agit ici d'une modification de concordance
puisque la Commission municipale n'a plus de contrôle sur les
aliénations de biens par la municipalité.
M. Saintonge: Pour prolonger l'année, c'est bien cela?
L'immeuble racheté pour taxes, donc dans... Est-ce que l'autorisation du
ministre dans un tel cas est facile à obtenir ou si vous êtes
assez large pour autoriser les...
M. Marcoux: Pour ne pas. vendre des immeubles pour taxes?
M. Saintonge: C'est-à-dire, ce sont des immeubles...
M. Marcoux: Pour retarder la vente?
M. Saintonge: Ce sont des immeubles qui ont été
rachetés par la municipalité pour défaut de paiement de
taxes et la loi dit qu'il faut, dans l'année qui suit, qu'elle les
revende. La question que je me pose est: Est-ce que le ministre accorde
facilement ces permissions?
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: Bon, d'accord. Je trouvais important de le
vérifier. Dans certains cas, on ne peut pas obliger les villes à
vendre s'il n'y a pas d'acheteur.
Le Président (M. Fallu): Article 26,
adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 27?
M. Marcoux: On supprime ici une disposition
désuète. En effet, depuis plusieurs années, le ministre
des Affaires municipales n'a plus à autoriser les emprunts à un
taux moindre que celui prescrit dans le règlement. Cela est dû au
fait que les règlements d'emprunt mentionnent un taux maximum seulement
et non un taux fixe. La municipalité a donc, en vertu du
règlement, toute la marge de manoeuvre voulue.
Le Président (M. Fallu): Adopté? Adopté.
Article 28?
M. Marcoux: II y a un papillon à l'article 28. Les deux
modifications contenues dans cet article ont pour but de permettre que la taxe
spéciale imposée par un règlement d'emprunt puisse
être prélevée dès l'entrée en vigueur du
règlement alors que, d'après la loi actuelle, il faut attendre
que î'emprunt soit émis. L'avantage qu'apporte cette modification
est que la taxe pourra servir, au début, à payer les frais
incidents: emprunts temporaires, impression des obligations, frais de courtage,
etc. L'amendement que j'ai apporté est: L'article 28 du projet de loi 2
est modifié par l'insertion, à la quatrième ligne du
deuxième alinéa de l'article 547 de la Loi sur les cités
et villes, après le mot "propriétaires", des mots "ou occupants".
Cet article corrige une erreur de transcription, les mots "ou occupants" se
trouvent déjà dans le texte actuel de la Loi sur les cités
et villes.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'amendement est
adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article lui-même?
M. Saintonge: Un instant, M. ie Président.
Le Président (M. Fallu): Volontiers. M. Saintonge:
D'accord, adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 28 est adopté
tel qu'amendé. Article 29? 3e voudrais, M. le ministre...
M. Marcoux: En vertu de l'article 29...
Le Président (M. Fallu):... vous remercier d'introduire
cette autorisation pour les villes puisque déjà le Code municipal
le prévoyait. Il y avait une sorte d'incohérence alors qu'un
village pouvait emprunter sur billet et la ville voisine ne pouvait pas le
faire. C'est fort utile.
M. Marcoux: J'ai eu l'occasion de constater à quelques
reprises que le Code municipal est en avance sur le Code des cités et
villes. En vertu de cet article, les villes pourront désormais emprunter
non pas seulement par obligation mais aussi par billet.
M. Saintonge: J'aurais juste une question. Quand on dit par
obligation ou par billet, c'est déjà bon, mais - c'est un
élément que quelqu'un m'a fait remarquer -on me disait que la
référence était bien recherchée. J'imagine que
c'est quelqu'un qui a eu affaire à la loi des emprunts municipaux et
scolaires où on dit, à l'article 2, que toute municipalité
constituée en corporation par une loi spéciale ou en vertu des
dispositions de la loi générale peut, au moyen d'une
résolution approuvée par le ministre des Affaires municipales,
émettre des obligations ou d'autres effets négociables pour des
termes plus courts que ceux originalement fixés.
En permettant aux municipalités, par l'article 549, d'y aller non
seulement par obligation mais aussi par billet, voici la question qui se pose:
Est-ce qu'il n'y aurait pas lieu aussi de permettre, on ne sait pas...
M. Marcoux: D'autres effets négociables.
M. Saintonge:... d'autres effets négociables.
M. Marcoux: On peut permettre des largesses comme cela dans le
monde scolaire; il est tellement contrôlé ailleurs.
M. Saintonge: La question qui se pose... On transmettra cela aux
institutions scolaires. Elles vont sûrement vous confirmer que c'est
vrai.
Le Président (M. Fallu): Certainement, M. Marcoux:
Je le répète sans gêne.
M. Saintonge: Je veux dire qu'il pourrait quand même y
avoir d'autres types de créances, à un moment donné. Il y
a des billets, mais il pourrait peut-être y avoir d'autres choses au
niveau des institutions bancaires qui pourraient être possibles.
M. Marcoux: Disons qu'on va essayer d'accorder ce qui nous est
demandé pour le moment.
M. Saintonge: D'autres types de
créances... La question qu'on soulevait, c'est qu'on me disait:
D'accord, dans les banques, il y a des obligations, des billets, mais, dans les
institutions financières, on pourrait avoir d'autres types de
créances qu'on pourrait négocier, c'est quelque chose qui
pourrait arriver. Cela ouvrirait d'autres possibilités. (17 heures)
Le Président (M. Fallu): Maintenant, si...
M. Marcoux: On pourra éventuellement examiner cela. Mais,
pour le moment, ce n'est pas ce qui nous est demandé et il faudrait
quand même avoir une certaine prudence sur les nouveaux moyens
d'emprunter qu'on pourrait permettre aux municipalités.
Le Président (M. Fallu): Maintenant, lorsque la
municipalité, la ville en l'occurrence ici, emprunte sur billet, elle
est néanmoins soumise aux règles générales
d'approbation, à savoir que, dès que la durée
prévue pour la remise du billet dépasse un an, il faut donc une
approbation.
M. Saintonge: Trois ans, maintenant.
Le Président (M. Fallu): Trois ans, maintenant, oui.
M. Marcoux: Trois ans si c'est un contrat. Si c'est un
règlement d'emprunt, c'est un an. Si c'est pour s'engager par contrat
pour des services professionnels et des services de toutes sortes, c'est trois
ans. Mais pour un règlement d'emprunt, c'est un an.
Le Président (M. Fallu): Mais pour un billet?
M. Marcoux: Pour un billet, est-ce trois ans?
Le Président (M. Fallu): Pour un billet, trois ans, en
vertu des nouvelles dispositions.
M. Marcoux: Ce que j'avais dit est exact.
Le Président (M. Fallu): Un an.
M. Marcoux: Pour un règlement d'emprunt.
Le Président (M. Fallu): Et donc pour un billet...
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Fallu):... puisque c'est un
règlement d'emprunt. C'est le mode de financement.
M. Marcoux: Enfin, si on finance un règlement d'emprunt
par billet au-delà d'un an, cela devra prendre l'approbation. Si c'est
pour assumer des contrats, dont je parlais tantôt, c'est trois ans. Pour
l'engagement de crédits, c'est trois ans, mais pour ceci, c'est pour un
an.
Le Président (M. Fallu): Merci de la réponse.
L'article 29 est adopté?
M. Saintonge: Ce n'est pas un amendement... À l'article
549, on modifie le premier alinéa. Mais dans un alinéa
subséquent à l'article 549, le quatrième alinéa, on
dit: "Les obligations peuvent être nominatives, à ordre ou au
porteur, elles sont payables aux dates fixées dans le règlement
et portent intérêt payable semi-annuellement aux dates aussi
fixées dans le règlement. " Est-ce que cela ne pourrait pas
être des intérêts payables annuellement, dans certains cas?
Pourquoi est-ce qu'on dit simplement semi-annuellement et qu'on n'a pas
annuellement?
M. Marcoux: C'est une chose qu'on est en train d'examiner. Mais
comme on n'avait pas complété l'analyse et la rédaction
éventuelle, peut-être qu'à l'omnibus du printemps, cela
pourrait venir.
Le Président (M. Fallu): Est-ce que je pourrais souligner
que cette possibilité pour une ville d'emprunter sur billet est
très bien vue, notamment des caisses populaires? Car voilà un
nouveau champ de crédit et de relations intimes avec les
municipalités qui peut s'instaurer, alors que, règle
générale, vous êtes obligés d'y aller par
obligations et ce marché-là disparaissait de la
municipalité. Les citoyens pourront davantage...
M. Marcoux: C'est peut-être pour cela...
Le Président (M. Fallu):... financer leur
municipalité.
M. Marcoux:... historiquement - je n'ai jamais cherché
l'explication, quoique, dans le Code municipal, ce soit possible - pendant que
les municipalités rurales sont très proches de leur caisse
populaire, les villes font souvent affaires, pas nécessairement avec les
caisses, mais avec d'autres institutions financières. Elles ont plus de
choix.
Le Président (M. Fallu): Je saurai même vous dire
une ville qui entend bientôt se prévaloir de cet article...
M. Marcoux: À partir du 1er janvier 1985.
Le Président (M. Fallu):... mais qui, justement,
s'adressent à la caisse populaire, a non seulement eu la certification
qu'elle aurait les fonds, mais à condition qu'elle transfère son
compte d'une banque à la caisse populaire.
M. Saintonge: La vie en rose!
M. Marcoux: Mais disons que ce n'est pas un article
rédigé contre les banques, c'est pour toutes les institutions
financières.
Le Président (M. Fallu): Non, en effet.
M. Marcoux: On examine cela et on va...
M. Saintonge: Donner suite...
M. Marcoux: Normalement au printemps.
M. Saintonge: Possiblement au printemps.
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Fallu): Article 29, adopté.
Article 30?
M. Marcoux: L'article 553 de la loi permet de verser les
intérêts annuellement... C'est dans un autre article. Il y a
peut-être quelque chose à ajouter quand même, on va regarder
cela.
L'article 30. Cet article supprime des dispositions
désuètes. En effet, il traite de la possibilité pour une
municipalité de contracter un emprunt remboursable par paiements
réguliers, même lorsque le règlement prévoit un
emprunt remboursable en un seul versement. En pratique, les
municipalités ne décrètent plus depuis longtemps des
emprunts remboursables en une seule fois. Alors, nous abrogeons l'article.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. L'article 31.
M. Marcoux: Cet article supprime une disposition
désuète relative à l'acceptation par le conseil municipal
d'une soumission pour l'achat d'obligations, lorsque cette soumission ne
contient pas la mention concernant les intérêts accrus sur les
obligations au moment de leur livraison.
En fait, les soumissionnaires respectent toujours l'obligation qui, de
toute façon, leur est faite, en vertu d'un autre alinéa de
l'article 554, de préciser si leur prix comprend ou non les
intérêts accrus. L'alinéa supprimé n'a donc aucune
utilité. En somme, on supprime l'inutile.
J'aurais un amendement à proposer à l'article 31. Je n'ai
pas de copie. Je vais vous le lire.
L'article 31 du projet de loi 2 est remplacé par le suivant -
nous prenons l'abrogation à l'alinéa 2 - L'article 554 de cette
loi est modifié: 1. Par l'addition, à la fin du premier
alinéa, de la phrase suivante: "Le ministre des Affaires municipales
peut toutefois prescrire tout autre moyen de publication et fixer dans ce cas
d'autres délais; " 2. Par la suppression du cinquième
alinéa dont je parlais tantôt.
Qu'est-ce que cela veut dire? C'est que l'article 554 de la Loi sur les
cités et villes prévoit que les appels d'offres pour vente
d'émission d'obligations soient publiés dans la Gazette
officielle du Québec 15 jours au moins avant la date fixée pour
l'examen des soumissions. Pour plus de rapidité et d'efficacité
et avec l'accord des organismes concernés, nous nous proposons, dans un
prochain avenir, de publier ces appels d'offres au moyen du système
électronique à écran cathodique "telerate". À ces
fins, nous demandons que les deux articles cités ci-haut soient
modifiés de la façon suivante, ce que j'ai indiqué. Nous
avons consulté les deux unions et elles sont d'accord.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): "Telerate", adopté. Donc,
si vous voulez bien, nous allons considérer que... Non, pour ne pas
compliquer, c'est un nouvel article 31. L'article 32.
M. Marcoux: L'article 32. Le paragraphe 1, en supprimant une
référence aux articles 558 et 559, est de concordance avec
l'article 33 qui abroge ces articles. Le paragraphe 2, quant à lui,
reprend le texte de l'article 560 également abrogé par l'article
33. Cet article 560 édictait une disposition interprétative
applicable aux articles 557, 558 et 559. Comme les deux derniers disparaissent
et que, de toute façon, on doit modifier l'article 557, il devenait plus
clair d'intégrer le contenu de l'article 560 au seul article auquel
désormais il s'applique. Je ne sais pas si les auditeurs ont
compris.
Le Président (M. Fallu): Félicitations au
rédacteur. Article 33?
M. Saintonge: Je comprenais avant, maintenant je ne comprends
plus.
M. Marcoux: C'est parce que vous avez fait trop de droit
municipal, M. le député.
Le Président (M. Fallu): L'article 32 est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Article 33?
M. Marcoux: Je vais répéter le même texte.
Les articles 558 et 559 dont il a été question
précédemment prescrivent des règles particulières
sur l'approbation, par les propriétaires, des règlements
d'emprunt lorsque la somme totale des emprunts contractés égale
20% de l'évaluation totale de la municipalité ou la dette
annuelle égale 50% des revenus généraux.
Ces règles, plus sévères que la règle
générale, n'ont plus tellement de raison d'être
aujourd'hui. D'une part, les municipalités sont mieux
gérées que jamais et il arrive très rarement que les cas
prévus dans les articles abrogés se présentent. D'autre
part, le ministre des Affaires municipales possède toujours son pouvoir
d'approbation et c'est justement dans les rares cas où la santé
financière des municipalités est en jeu qu'il pourra exercer sa
discrétion de refuser une approbation.
Quant à l'abrogation de l'article 560, j'en ai déjà
parlé lors de l'étude à l'article 32. Adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 34?
M. Marcoux: Non, à l'article 33. 1, à ajouter. Le
projet de loi 2 est modifié par l'insertion, après l'article 33,
du suivant: "33. 1: L'article 561 de cette loi est modifié par
l'insertion, à la sixième ligne du premier alinéa,
après le mot "obligations", des mots "ou des billets".
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 34?
M. Marcoux: Article 34. Cette modification ajoute un document
à ceux que le greffier doit envoyer au ministère lorsque la
municipalité demande l'approbation d'un règlement. Ce document
indiquera que la municipalité n'a pas commencé à
exécuter le règlement avant même qu'il ne soit en vigueur.
Il est parfois arrivé qu'une municipalité soumette un
règlement au ministère pour approbation alors que tout ou partie
des travaux décrétés par le règlement était
déjà effectuée. La modification aidera à
prévenir des situations illégales.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 35?
M. Marcoux: Article 35. Cet article est un corollaire de
l'article 29 qui permet aux villes d'emprunter par billet. Lorsque, une fois
l'objet du règlement d'emprunt exécuté, la
municipalité s'apprêtera à émettre les billets, elle
devra faire approuver les conditions de l'emprunt par billet. Ce qui semble
être un contrôle inutile et supplémentaire imposé aux
municipalités est plutôt le contraire. En effet, plus encore que
pour les obligations, if faut être prudent et avisé lorsqu'on
emprunte par billet. Il faut parfois chercher longtemps et négocier pour
obtenir les conditions les plus favorables ou même attendre que les
conditions du marché s'améliorent.
L'expertise du ministère peut alors s'avérer
indispensable. Déjà, les obligations de la quasi-totalité
des municipalités du Québec sont émises avec notre aide et
il est au moins aussi important que nous assistions les municipalités
lorsqu'elles empruntent par billet. C'est au-delà d'un an.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté.
M. Marcoux: À l'intérieur d'un an, cela doit
être fait à l'intérieur de leurs crédits.
Le Président (M. Fallu): Article 36?
M. Marcoux: Cet article qui traite des modifications à un
règlement d'emprunt apporte une grande réduction de
contrôles gouvernementaux par rapport à la loi actuelle. En effet,
alors qu'en vertu de la loi actuelle aucune modification ne peut être
faite sans l'approbation de la Commission municipale ou l'approbation conjointe
du ministre et de la commission, la nouvelle disposition prévoit que,
lorsque la modification ne change pas l'objet de l'emprunt et n'augmente pas la
charge des contribuables, la modification peut se faire par simple
résolution et sans aucune approbation. Cela est même possible s'il
y a augmentation de la charge des contribuables par l'augmentation du taux de
l'intérêt ou par la réduction du terme de
remboursement.
Pour les autres modifications, la règle générale
pour tous les règlements continuera de s'appliquer, c'est-à-dire
qu'un règlement ne peut être modifié que par un autre
règlement ayant reçu les mêmes approbations que le
règlement modifié.
M. Saintonge: Ce sera en vigueur à compter du 1er
janvier...
M. Marcoux: 1985.
M. Saintonge:... 1985, ce qui veut dire que, dans l'ancien
article 565, il y avait des possibilités de modifier un
règlement
d'emprunt, même si cela modifiait la charge des contribuables, par
l'autorisation de la Commission municipale qui, elle, pouvait tenir une
enquête. Je vais le vérifier pour ne pas me tromper. C'est cela;
il y avait une possibilité de modifier et de donner un avis de
modification du règlement, il y avait 30 jours pour s'adresser à
la Commission municipale et la Commission municipale pouvait tenir une
enquête. Le processus est aboli. Ce processus étant aboli,
è l'avenir, cela prendra un autre règlement d'emprunt, suivant
toutes les approbations requises. Mais il peut y avoir des cas, actuellement,
en suspens au ministère. Est-ce qu'à ce moment-là vous
allez vous référer automatiquement à la nouvelle loi ou
est-ce que vous allez attendre? (17 h 15)
M. Marcoux: II y a une disposition transitoire qui dit que: "Les
formalités d'adoption et d'approbation relatives à un
règlement ou à une résolution d'emprunt d'un organisme
visé par ta présente loi qui ont été accomplies
avant la prise d'effet de cette loi, conformément à une
disposition qui est abrogée, remplacée ou modifiée, sont
valides même si le règlement ou la résolution n'est pas en
vigueur au moment où la présente loi prend effet. "Si une partie
seulement de ces formalités est accomplie lorsque la présente loi
prend effet, les procédures d'adoption et d'approbation se continuent
conformément aux modifications apportées par cette loi. "
En somme, s'ils ont eu toutes les autorisations avant, cela continue
sous l'ancienne loi. S'il y en a une partie seulement de faite, cela continue
sous la nouvelle. C'est dans les dispositions transitoires, à l'article
319.
M. Saintonge: Je sais que, dans le cas de Chertsey, justement, il
y a eu - cela me vient à l'esprit automatiquement - un cas.. Ce
n'était pas dans l'enquête...
M. Marcoux: Disons que le cas de Chertsey...
M. Saintonge:... que cela avait été soulevé,
mais ultérieurement à celle-ci.
M. Marcoux:... est, si on peut dire... En sociologie, on appelle
cela un phénomène social total.
M. Saintonge: Oui.
M. Marcoux: En l'examinant bien...
M. Saintonge: On trouve tout.
M. Marcoux:... on peut tout trouver ce qu'il nous faut pour faire
de bonnes lois.
M. Saintonge: Non, mais ce dont je veux m'assurer par là,
je ne dirai pas la moitié de la situation... C'est qu'il y a un des
contribuables qui était visé par un règlement d'emprunt
qui prévoyait que la taxation, pour un règlement de je ne sais
pas combien - je pense que c'était de 22 500 $ ou 25 000 $ -
était répartie suivant la superficie des terrains. Le
règlement a été adopté. Mais, dans les avis
publics, il y a eu certains défauts et tout cela. En tout cas, il
semblait que le règlement pouvait passer quand même. Mais
là, le conseil municipal a décidé de modifier ce
règlement et de changer le mode de taxation; non pas de le faire suivant
la superficie, mais de le faire par l'évaluation, avec comme
conséquence que 95% des gens avaient simplement des terrains et que 5%
avaient des bâtiments. Cela changeait drôlement la
répartition de la taxe.
M. Marcoux: C'est illégal d'avance, alors cela resterait
illégal.
M. Saintonge: C'est illégal d'avance! Bien...
M. Marcoux: Bien oui.
M. Saintonge: En tout cas, c'était soumis au
ministère. Suivant les renseignements que les citoyens avaient obtenus,
semble-t-il que les gens de l'ancien conseil municipal avaient même dit
que, de toute façon, à Québec, on avait garanti que
l'approbation viendrait, qu'il n'y aurait pas de problème. J'ai
trouvé cela un peu curieux.
M. Marcoux: II y a beaucoup de choses que ce maire a dites...
M. Saintonge: Ce n'était pas le maire, par exemple.
C'était un conseiller. Sans attaquer et nommer personne, c'était
au niveau des conseillers. C'était une discussion sur la place publique,
dans ce cas-là. Disons que, effectivement, en modifiant le
règlement, l'approbation de la Commission municipale était
nécessaire parce qu'on modifiait la façon de taxer. Ce qui veut
dire que, dans le nouveau...
M. Marcoux: Avec l'approbation du ministre.
M. Saintonge: Actuellement, ce serait avec l'approbation du
ministre.
M. Marcoux: Avec la nouvelle loi, cela va être avec...
M. Saintonge: Avec la nouvelle loi.
M. Marcoux:... l'approbation du ministre.
M. Saintonge: C'est-à-dire même pas, parce que, avec
la nouvelle loi, cela va être un nouveau règlement...
M. Marcoux: C'est cela, un nouveau règlement
d'emprunt.
M. Saintonge:... d'emprunt. Ils ne pourront pas modifier le
règlement de cette façon. Autrement dit, on se basait sur
l'article 565 pour faire la modification.
M. Marcoux: Cela est un nouveau règlement d'emprunt, il va
falloir qu'ils fassent un nouveau règlement...
M. Saintonge: Un nouveau règlement. Pour autant qu'on
n'approuve pas...
M. Marcoux:... approuvable par le ministre.
M. Saintonge:... le changement de ce règlement avant le 31
décembre. En tout cas, j'attire votre attention là-dessus.
M. Marcoux: D'accord.
M. Saintonge: Je ne sais pas ce qui est arrivé au niveau
du règlement, je n'ai pas eu de nouvelle. Mais je sais que c'est un cas
particulier. Puisque l'occasion se présente...
M. Marcoux: De deux choses l'une: Si le règlement est
légal, il va être approuvé par la Commission municipale et
le ministre avant le 31 décembre. S'il est illégal, on va leur
demander de le modifier.
M. Saintonge: Oui.
M. Marcoux: À la suite de la modification, s'il arrive
avant le 31 décembre, la Commission municipale et moi-même allons
l'approuver. Sinon, ce sera seulement le ministre qui va l'approuver,
après le 1er janvier.
M. Saintonge: Oui, c'est cela. Disons que la commission est
obligée de faire une enquête, à ce moment-là. De
toute façon, s'il y a des gens qui veulent s'opposer au règlement
après l'avis public...
M. Marcoux: D'accord.
M. Beauséjour: M. le Président, si c'est un
règlement qui a été approuvé pour quelque chose
d'illégal, mais qui a été approuvé par la
commission, est-ce que cela se trouve à le légaliser dans le
projet de loi qui est ici?
M. Marcoux: Non. M. Beauséjour: Non.
Le Président (M. Fallu): Alors, l'article 36 est
adopté?
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: Adopté. Mais il reste que j'ai soumis
à votre attention ce cas-là.
M. Marcoux: Oui, à l'article 319, on va clarifier
l'article que...
M. Saintonge: D'accord.
Le Président (M. Fallu): Article 37?
M. Marcoux: Article 37. Le remplacement du paragraphe 2 a un
double effet. Premièrement, il supprime une disposition spéciale
qui permet à une ville d'emprunter, par obligation ou billet, pour la
confection de la liste électorale, sans approbation des
propriétaires. Cette disposition devenait en partie inutile par le fait
qu'on accorde aux villes le pouvoir général d'emprunter par
billet. D'autre part, il devenait difficilement justifiable dans une
perspective de démocratie locale d'exempter cet emprunt de la
règle générale de l'approbation des
propriétaires.
Deuxièmement, il introduit dans la loi générale,
puisqu'on le retire par ailleurs de la Loi sur la Commission municipale, le
pouvoir de faire des emprunts temporaires. Encore ici, on fait confiance aux
municipalités puisqu'on supprime presque entièrement les
contrôles gouvernementaux, ne maintenant une autorisation du ministre des
Affaires municipales que dans le cas précis et peu fréquent
où une municipalité voudra emprunter temporairement, en attendant
l'émission d'un emprunt à long terme, plus que 90% du montant de
l'emprunt autorisé. En somme, si une municipalité veut emprunter
plus de 90% du montant autorisé, à court terme, avant d'aller sur
le marché des obligations, elle devra obtenir l'approbation du ministre
des Affaires municipales.
Dans le paragraphe 3, la seule modification en est une de concordance
puisqu'on supprime une référence à l'approbation d'un
règlement d'emprunt par la Commission municipale du Québec.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 37 est adopté.
Article 38?
M. Saintonge: À l'article 37, je m'excuse, j'avais une
question. J'ai deux textes.
M. Marcoux: C'est à l'article 38 qu'il y a un
papillon.
M. Saintonge: J'ai une question è l'article 37, paragraphe
3. On dit: "Une municipalité qui fait exécuter des travaux
subventionnés en tout ou en partie par le gouvernement ou l'un de ses
ministres ou organismes peut, par règlement qui ne requiert que
l'approbation du ministre des Affaires municipales, décréter un
emprunt dont le montant n'excède pas celui de la subvention.
"
M. Marcoux: C'est-à-dire pour des travaux
entièrement subventionnés. Pour des travaux subventionnés,
la municipalité peut décréter un règlement
d'emprunt qui n'a pas besoin de l'approbation du ministre.
Une voix:...
M. Marcoux: Oui n'a pas besoin de l'approbation des
propriétaires, En somme, si on subventionne une municipalité pour
construire un chemin municipal, si on lui donne 50 000 $, elle peut emprunter
sans l'approbation des propriétaires pour réaliser ces
travaux,
M. Saintonge: D'accord.
M. Marcoux: Parce qu'ils n'auront pas à payer...
M. Saintonge: Mais concernant la subvention, parfois il peut y
avoir des frais incidents. Vous subventionnez simplement les travaux comme
tels. Si ce sont des travaux de 50 000 $ et que la municipalité fait un
emprunt qui va entraîner des frais incidents, ce ne sera pas couvert.
Elle va être obligée d'aller aux contribuables...
M. Marcoux: C'est cela. Cela irait aux contribuables.
M. Saintonge:... même si les frais incidents étaient
minimes, par exemple 2000 $ ou 5000 $.
M. Marcoux: Non, elle peut aller au fonds
général.
Le Président (M. Fallu): Mais, depuis ces récentes
années...
M. Marcoux: Pour de tels frais, elle peut aller au fonds
général.
Le Président (M. Fallu):... par ailleurs,
l'intérêt est calculé à même la
subvention.
M. Marcoux: Cela dépend des subventions. Pour les chemins
municipaux, il n'y a pas d'intérêt.
Le Président (M. Fallu): Non, mais, enfin, dans PAIRA.
M. Marcoux: II y a des programmes normes qui comprennent
l'intérêt, mais, dans un cas comme celui-là...
M. Saintonge: C'est la subvention pour une partie. C'est
subventionné en partie, à ce moment-là. Elle pourra payer,
commencer les travaux sans aller aux propriétaires, disons...
M. Marcoux: C'est cela.
M. Saintonge:... aux personnes pour la partie des travaux
correspondant à cela. Cela fait une drôle de situation quand
même parce qu'elle va quand même être obligée d'aller
aux contribuables, à un moment donné, et ses travaux sont faits
à moitié.
M. Marcoux: Pas nécessairement, si elle a
déjà des crédits. Elle peut déjà avoir des
crédits. Il peut arriver que des municipalités aient des
crédits. Je vais vous donner un exemple. Les chemins municipaux, je
pense que c'est le meilleur exemple à ce sujet. C'est pour cela que j'ai
été convaincu. Je peux vous dire que je l'ai regardé
longtemps parce que cela me chatouillait l'esprit.
Souvent, pour les chemins municipaux, une municipalité aura
prévu à son budget un montant de 20 000 $ pour " l'entretien et
quelques constructions de ponceaux, etc. S'ajoutent, au cours de
l'année, 30 000 $ de subventions de la part du ministère des
Transports sur la recommandation du député et la
municipalité est obligée de faire un règlement d'emprunt
soumis aux propriétaires. C'étaient des délais de trois
semaines ou un mois. Souvent, ces subventions pour les chemins municipaux
arrivent au mois d'août ou en septembre. Comme député, j'ai
souvent des plaintes sur les délais. Je disais même à des
représentants de municipalité: Adoptez votre règlement
d'emprunt avant même d'avoir la lettre du ministre des Transports parce
que cela va venir. Je suis sûr que d'autres députés ont
vécu cela aussi. Alors, on enlève ce problème puisqu'on
n'aura pas besoin du délai d'approbation des propriétaires pour
ce qui est subventionné et la municipalité, la plupart du temps,
a déjà à son budget des crédits votés pour
une partie des travaux.
M. Beauséjour: Ce qui veut dire que le montant maximal,
c'est pas plus que le montant de la subvention, selon ce qui est indiqué
ici.
M. Marcoux: Pour le règlement d'emprunt.
M. Beauséjour: Oui.
M. Marcoux: Le règlement d'emprunt de la
municipalité peut être de 30 000 $
cautionné par une subvention de 30 000 $, mais les travaux
peuvent coûter 50 000 $. La municipalité a déjà
voté dans ses crédits, depuis le début de janvier, un
montant de 20 000 $ pour des travaux de voirie. À ce moment-là,
elle l'a déjà prévu dans ses dépenses, elle n'a pas
besoin de faire un règlement d'emprunt à cette fin, alors que,
dans la situation actuelle, pour faire les travaux, il faut qu'elle fasse un
règlement d'emprunt et il y a les délais d'approbation des
propriétaires, etc. Là, ils étaient dans la bouette au
mois d'octobre pour faire les travaux.
M. Saintonge: II était trop tard et le ministre des
Transports disait qu'il fallait que les travaux soient faits avant telle
date.
M. Marcoux: Des crédits périmés. C'est cela.
D'accord?
M. Saintonge: Pour autant que le ministre des Transports nous
donne de l'argent.
Des voix: Ah!
Le Président (M. Fallu): Donc, l'article 37...
M. Marcoux: II suffit d'en demander. Si j'ai bien compris, ce
sont les réponses à l'Assemblée nationale.
M. Saintonge: Je peux vous dire que j'en ai déjà
demandé et je n'en ai pas eu.
M. Marcoux: Je comprends que, dans votre...
Le Président (M. Fallu): C'est tout pavé,
j'imagine, chez vous.
M. Marcoux: Idéalement, c'est fait pour les
municipalités plus petites.
M. Saintonge: Non, c'est un petit problème que j'ai
eu.
M. Marcoux: Vous êtes un député de vilte.
M. Saintonge: II y a des municipalités dans mon
comté, M. le ministre. Il y en a au moins une.
M. Marcoux: D'accord? L'article 37 est adopté.
Le Président (M. Fallu): Ces commentaires conviennent
à une autre séance...
M. Marcoux: Ou séance subséquente.
Le Président (M. Fallu):... des engagements
financiers.
L'article 37 est adopté. Article 38, avec un papillon.
M. Marcoux: Est-ce que c'est de Chertsey que vous vous
occupez?
M. Saintonge: Non. Ce n'est pas Chertsey. Je peux vous garantir
que ce n'est pas Chertsey.
Le Président (M. Fallu): Saint-Rémi de
Napierville?
M. Saintonge: Non plus. C'est dans un autre comté. C'est
Saint-Philippe de Laprairie.
Le Président (M. Fallu): Saint-Philippe.
M. Marcoux: II y a un papillon à l'article 38. Cet article
effectue diverses modifications au pouvoir qu'ont les villes de constituer un
fonds de roulement et d'y emprunter. Premièrement, le règlement
de constitution du fonds, celui augmentant ce fonds et la résolution y
empruntant n'auront plus à recevoir aucune approbation
gouvernementale.
Deuxièmement, il ne sera plus possible de faire un emprunt
à long terme pour constituer ou augmenter le fonds. Comme la loi le
prévoit maintenant, il sera toujours possible de le constituer ou de
l'augmenter à même les surplus accumulés.
Le nouvel article ajoute aussi la possibilité d'imposer une taxe
spéciale prévue au budget à ces fins. Ces modifications
tiennent compte des règles courantes de gestion
généralement reconnues selon lesquelles un fonds de roulement ne
peut être constitué par emprunt, mais doit habituellement
être le résultat de surplus.
Une troisième modification limite à 10% du budget le
montant que peut contenir le fonds de roulement. Cette limite, qui est, de
toute façon, largement au-delà des fonds de roulement
déjà existants dans les municipalités, consacre la norme
administrative déjà reconnue au ministère.
Enfin, le nouvel article prévoit que, dorénavant, les
dépenses d'administration courantes ne pourront plus, de façon
générale, être financées par un emprunt au fonds de
roulement. Cette modification est de concordance avec la libéralisation
des pouvoirs d'emprunt temporaire et les nouvelles dispositions sur le
déficit anticipé et le budget supplémentaire.
L'amendement que j'ai à proposer est le suivant. L'article 569 de
la Loi sur les cités et villes, modifié par l'article 38 du
projet de loi 2, est modifié par le remplacement du deuxième
alinéa du paragraphe 1 par le suivant: "Dans le cas du
paragraphe b, le montant du fonds ou de son augmentation est égal
aux revenus de la taxe spéciale au fur et à mesure de leur
perception. Dans le cas du paragraphe c, cette règle s'applique à
la part du fonds ou de son augmentation attribuable aux revenus de la taxe
spéciale. "
Cette modification a pour but de rendre mieux applicable le changement
proposé à l'article 38. En effet, si l'on n'adoptait pas ce
papillon, il faudrait attendre la perception du montant total de la taxe
à prélever pour que le fonds de roulement soit en vigueur.
Lorsque la municipalité choisit de constituer le fonds au début
d'une taxe, avec la modification, elle pourra utiliser le fonds dans la mesure
où la taxe aura été perçue. C'est une
amélioration.
M. Saintonge: II y a déjà des municipalités
qui ont des fonds de roulement.
M. Marcoux: Oui, elles en ont toutes. Il y en a pour 389 000 000
$.
M. Saintonge: Elles en ont toutes. Ce ne sont peut-être pas
toutes les municipalités qui en ont. On reconnaît le fait qu'il y
a des municipalités qui n'ont peut-être pas de fonds de roulement
actuellement. 3e ne le sais pas, j'imagine. Disons que celles qui n'en ont pas,
la seule façon d'en constituer un, ce serait par un surplus
accumulé de leur fonds général à la fin de
l'année ou par une taxe spéciale pour l'année qui vient.
Mais cela va leur prendre un bout de temps avant d'en arriver au maximum ou aux
10% ou d'avoir un fonds de roulement qui va être équivalent
à ce que d'autres municipalités se sont constitué depuis
quelques années. (17 h 30)
M. Marcoux: Elles peuvent imposer une taxe spéciale, pour
un an, pour se créer un fonds de roulement. C'est cela qu'on ajoute.
Cela peut arriver souvent et d'ailleurs des municipalités l'ont
déjà fait, peut-être sans l'appeler taxe spéciale.
Elles disaient: Cette année, on augmente de dix cents pour nous
constituer un fonds de roulement. Je ne sais pas si c'était
légal, mais, 'en tout cas, elles le faisaient.
M. Saintonge: II aurait pu y avoir une façon pour des
municipalités qui n'ont pas de fonds de roulement actuellement de
permettre un règlement spécial pour se constituer un fonds de
roulement, pour autant qu'elles l'auraient remboursé sur une
période de cinq ans, par exemple.
M. Marcoux: II y a 1250 municipalités qui ont des surplus
au Québec sur 1500. Les autres peuvent constituer leur fonds par taxe
spéciale.
Le Président (M. Fallu): La modification à
l'article 38 est adoptée.
M. Marcoux: Quand je parle du monde municipal, au niveau des
crédits...
M. Saintonge: C'est différent un peu. Elles n'ont pas le
choix de faire un budget équilibré ou pas, leurs revenus et leurs
dépenses, c'est pourquoi elles ont des surplus. Elles ne vont pas faire
des budgets où elles vont s'organiser pour budgétiser leurs
revenus à un coût moindre. Dans certains cas, cela peut
peut-être se faire.
M. Marcoux: C'est une question de jugement sur le pourcentage du
fonds de roulement. Je pense que tout le monde va reconnaître que c'est
un bon principe de gestion municipale.
M. Saintonge: Disons qu'au niveau de la constitution du fonds,
vous laissez cela à ces éléments. Vous n'avez pas
pensé à la possibilité de le permettre dans un
règlement spécial qu'elles auraient pu créer. Il y en a
peut-être 1300 qui en ont, mais disons que c'est une demande qui m'avait
été présentée de voir si, par exemple, il n'y avait
pas possibilité...
M. Marcoux: Comment cela serait-il financé? Je voudrais
comprendre.
M. Saintonge: Cela pourrait être par une taxe
générale, par exemple, qui...
M. Marcoux: Mais c'est cela qui est dans la loi.
M. Saintonge: Oui, mais sur une période de cinq ans.
Autrement dit, par un règlement d'emprunt, sur une période de
cinq ans, vous pouvez créer un fonds de roulement. Vous n'en avez pas
actuellement ou il est minime et vous voulez l'élargir avec une
possibilité d'aller jusqu'à 10%...
M. Marcoux: D'accord.
M. Saintonge: Pour le faire, vous dites qu'au lieu de faire une
taxe spéciale annuellement pendant cinq ans le conseil pourrait dire: On
fait un règlement d'emprunt de 2 ans, 3 ans, 4 ans ou 5 ans.
M. Marcoux: C'est cela qu'on a rejeté. C'est très
lourd et c'est cela qu'on a rejeté dans la rédaction du projet de
loi, de pouvoir créer, par règlement d'emprunt, un fonds de
roulement. C'est comme pelleter sa neige en avant. Il n'y a que les
gouvernements supérieurs qui peuvent se permettre cela.
M. Saintonge: Disons que cela avait été
discuté. La demande avait été transmise et je voulais
quand même la soulever et avoir
le motif pour lequel le gouvernement ne l'acceptait pas. De toute
façon, c'est qu'on avait limité un règlement d'emprunt
à un certain nombre d'années. Cela revient à la même
chose que de mettre une taxe spéciale pendant cinq ans» sauf que
cela prend cinq ans pour constituer le fonds de roulement tel qu'on veut
l'amener, à son montant global.
M. Marcoux: À ce moment-là, cela couperait les
intérêts. Le principe du fonds de roulement, c'est
évidemment d'éviter d'avoir à payer des
intérêts à court terme et d'avoir recours au billet
à court terme constamment.
M. Saintonge: D'accord.
Le Président (M. Fallu): La motion d'amendement à
l'article 38 est adoptée?
M. Saintonge: Adopté. Pour l'article 38, M. le
Président, j'ai cependant une autre question. Â 569. 2, quand on
parle des dépenses d'immobilisation, à quoi exactement ces
dépenses se réfèrent-elles?
M. Marcoux: 569. 2. "Le conseil peut, par résolution,
emprunter à ce fonds les deniers... " Ce sont les dépenses en
nature capitale dont la durée est plus longue qu'un an.
M. Saintonge: Vous avez dit: Les dépenses...
M. Marcoux: Les dépenses en nature capitale dont la
durée est plus grande qu'un an.
Le Président (M. Fallu): Avez-vous d'autres questions sur
l'article 38?
M. Saintonge: Pour les dépenses d'immoblisations, le
problème qui peut se poser, c'est que, des fois, dans certains cas, on
peut se demander... La question était que, pour des
municipalités, on peut se demander si c'est un certain genre de
dépenses. Est-ce que c'est une dépense qu'on appelle
d'immoblisations ou pas? Cela ne semblait pas clair. Par exemple, si vous avez
des travaux à effectuer pour la réparation d'un système
d'aqueduc, est-ce que cela devient une dépense d'immobilisations? Est-ce
une dépense courante ou une dépense d'immobilisations?
M. Marcoux: Cela dépend si c'est de l'entretien. Cela
dépend encore là...
M. Saintonge: Bien oui, mais...
M. Marcoux:... de la nature des travaux d'aqueduc.
M. Saintonge: C'est cela.
M. Marcoux: Par exemple, des travaux d'entretien pour nettoyer
les tuyaux, tout cela est évidemment de l'entretien.
M. Saintonge: S'il y a un bris, par exemple, et que vous
réparez.
M. Marcoux: Ce sont les niveaux de dépenses qui
déterminent cela. C'est capitalisable, donc c'est empruntable. C'est le
conseil qui juge la différence entre l'entretien...
M. Saintonge: II va pouvoir...
M. Marcoux:... et ce qui est capitalisé.
M. Saintonge: II peut emprunter pour des dépenses
d'immoblisations. Si cela n'en est pas, il ne pourra pas le faire, emprunter
à même ce fonds-là.
Le Président (M. Fallu): Ou encore il empruntera sous
prétexte que sa perception de revenus n'est pas complète, s'il a
déjà budgétisé des crédits pour l'entretien
de ses réseaux.
M. Saintonge: En fait, ce que l'on veut, ce sont seulement des
dépenses qu'on appelle d'immobilisation, où la
municipalité pourra emprunter à ce fonds-là; c'est
simplement pour des dépenses d'immoblisations et pas autre chose. C'est
de clarifier les dépenses d'immobilisations et, dans certains cas, cela
peut être inquiétant de savoir sit oui ou non, ce sont
des dépenses d'immoblisations.
M. Marcoux: En fait, on ne pourra pas se servir du fonds de
roulement pour traîner un déficit de façon continuelle;
c'est l'objectif de cet article.
M. Saintonge: Sauf que cela ne précise pas plus si, dans
certains cas... En tout cas, la réponse ne me satisfait pas concernant
la définition de "dépenses d'immobilisations". Qu'est-ce qu'une
dépense d'immobilisations?
M. Marcoux: Bien...
M. Saintonge: Dans certains cas, c'est marginal.
M. Marcoux:... la notion d'immobilisation dans les règles
comptables était certainement précise parce que c'est la
définition de ce qui peut être porté en capital. En tout
cas, je suis moins familier avec les rapports comptables des
municipalités, mais je sais que, comme ministre des Travaux publics,
c'était très clair dans tous les rapports financiers du
gouvernement, ce qui était des dépenses en capital, des
dépenses en salaires,
etc. Alors, la notion de dépenses en capital, au niveau de la
vérification comptable, est très claire.
M. Saintonge: Oui, parce que, dans le fond, à l'article
569. 1, on dits "Le conseil peut, dans le but de mettre à sa disposition
les deniers dont il a besoin pour toutes les fins de sa compétence,
constituer un fonds connu sous nom de "le fonds de roulement". Quand on arrive
à 569. 2, on dit: "Le conseil peut, par résolution, emprunter
à ce fonds les deniers dont il peut avoir besoin pour des
dépenses d'immobilisations", pas pour des dépenses pour les fins
de sa comptétence, on dit pour des dépenses d'immobilisation. Il
reste qu'à l'article 569. 1 on dit bien pour les dépenses
concernant toutes les fins de sa compétence, donc "les deniers dont il a
besoin pour toutes les fins de sa compétence"; tandis qu'à
l'article 569. 2 on parle de dépenses d'immobilisations. Pourquoi ne
dit-on pas pour les dépenses pour les fins de sa compétence?
M. Marcoux: Toutes les dépenses de sa compétence,
mais aux fins d'immobilisations.
M. Saintonge: J'imagine que vous ne pouvez pas faire des
dépenses d'immobilisations si elles ne sont pas aux fins de votre
compétence. De toute façon, ce serait illégal.
M. Marcoux: Non, mais il y a d'autres compétences que
l'immobilisation.
M. Saintonge: Bien oui, je suis d'accord avec vous, mais des
dépenses d'immobilisations pour les fins de sa compétence, quand
même. Mais quelle différence fait-on entre cela, dans le cas
précis? On dit qu'on peut constituer un fonds connu sous le nom de fonds
de roulement dans le but de mettre à sa disposition les deniers dont il
a besoin pour toutes les fins de sa compétence. Quand on fait la
dépense, maintenant, on dit: les dépenses d'immobilisations
seulement.
M. Marcoux: Le fonds de roulement est constitué pour
toutes les fins de sa compétence, mais les seules dépenses
relatives à sa compétence dont il peut se servir pour le fonds de
roulement, ce sont les dépenses d'immobilisations. Il ne peut pas s'en
servir pour payer les salaires réguliers des employés.
M. Saintonge: J'imagine que non.
M. Marcoux: C'est cela. Par exclusion, c'est cela. Par exemple,
il peut avoir des compétences dans le domaine du loisir, mais, pour
payer le salaire de son animateur culturel, son animateur de loisir, il ne
pourra pas se servir du fonds de roulement. Il va pouvoir s'en servir pour
l'immobilisation aux fins de loisir. Dans le domaine de l'aqueduc et
égout, il ne pourra pas s'en servir pour payer le salaire des
employés d'entretien de son réseau, mais il va pouvoir se servir
du fonds de roulement pour les dépenses d'immobilisations d'aqueduc et
d'égout. Pour toutes les fins de sa compétence, il peut se servir
du fonds de roulement, les aspects de sa compétence reliés
à l'immobilisation.
M. Beauséjour: Ce ne sont pas des dépenses de
voyage, etc.
M. Marcoux: Non, cela n'entre pas encore dans l'immobilisation.
Cela déplace plutôt les meubles que cela n'immobilise.
M. Saintonge: Ce que je trouve drôle dans l'explication -
je ne le sais pas, je suis peut-être fatigué - c'est quand on dit
qu'il peut créer un fonds de roulement dans le but de mettre à sa
disposition les deniers dont il a besoin pour toutes les fins de sa
compétence. Quand on arrive à l'utilisation de ce fonds, on dit
que c'est simplement pour les dépenses d'immobilisations. Qu'on dise
peut-être au paragraphe 1: "Le conseil peut, dans le but de mettre
è sa disposition les deniers dont il a besoin pour les fins de
dépenses d'immobilisations", et, à ce moment-là,
constituer un fonds connu sous tel nom. Ce serait sous le nom de fonds de
roulement. Ce serait bien plus logique. Là, on dit: Pour toutes les fins
de sa compétence, et quand on dépense, c'est pour les fins de
dépenses d'immobilisations seulement.
Une voix: Cela peut être n'importe quoi.
M. Saintonge: On laisse cela comme ça sans autre
explication. Je n'ai pas eu satisfaction quant à ma réponse. Je
vais l'adopter sur division, M. le Président.
M. Marcoux: Ce qu'on peut ajouter, c'est ceci.
M. Beauséjour: M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Oui, M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: Je voudrais bien avoir la réponse
aux questions du député de Laporte.
Une voix: Laprairie.
M. Saintonge: S'il n'y en a pas.
M. Beauséjour: Je veux bien croire qu'il est
fatigué, mais...
Une voix: Ne l'insulte pas...
M. Saintonge: Ce n'est pas parce que je suis fatigué. Si
on n'a pas de réponse à me donner, je ne vais pas me battre
contre rien. J'ai posé une question et on ne peut pas m'éclairer
davantage.
M. Beauséjour: On va les laisser chercher.
M. Marcoux: Est-ce que vous me permettez?
M. Saintonge: Oui, je vous permets. M. Marcoux: M.
Gagnon.
M. Gagnon (François): Le paragraphe 2, finalement,
explicite le paragraphe 1, parce que le paragraphe 2 ne parle pas seulement des
dépenses d'immobilisations, mais également de la
possibilité d'emprunter au fonds de roulement en attendant la perception
des revenus. Par exemple, quand les comptes de taxes sont envoyés, les
taxes ne sont pas encore perçues. Par conséquent, trop
préciser le paragraphe 1 ne serait pas utile et les deux
éléments du paragraphe 2 doivent se comprendre et doivent se lire
en rapport avec le paragraphe 1, donc pour toutes les fins de la
compétence de la municipalité. Il y a deux pouvoirs d'emprunt au
fonds de roulement qui sont précisés au paragraphe 2,
c'est-à-dire, d'une part, les immobilisations et, d'autre part, en
attendant la perception des revenus.
M. Saintonge: D'accord. Cela veut dire, finalement, que dans le
cas des dépenses d'immobilisations, si on ne sait pas si c'est une
dépense d'entretien ou d'immobilisation, si ce n'est pas
clarifié, il sera obligé carrément d'être dans le
cas où...
M. Gagnon (François): Le manuel de normalisation, le
manuel de comptabilité qui est préparé par le
ministère contient une définition précise et
complète qui est suivie généralement par les
municipalités.
M. Saintonge: C'est simplement pour éviter de
l'interprétation. Il reste que, même si on définit le cadre
de la dépense, je n'ai pas vu le manuel, mais on doit dire que les
dépenses d'immobilisation sont de telle nature et les autres
dépenses de telle autre nature.
M. Gagnon (François): Non. C'est ce que le ministre a dit
tantôt, c'est-à-dire les dépenses pas pour des biens qui
ont une une vie utile de plus d'un an. C'est assez clair tout de même.
(17 h 45)
M. Marcoux: Dans le manuel de normalisation, la
vérification, c'est indiqué, la comptabilité, les
définitions sont indiquées.
M. Saintonge: Vous voulez vous en tenir simplement à ces
dépenses, telles qu'inscrites au manuel, carrément des
dépenses d'immobilisations pour utiliser le fonds de roulement.
D'accord.
Le Président (M. Fallu): L'article 38 est
adopté...
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu):... tel qu'amendé.
L'article 39. Voulez-vous d'abord me rappeler, s'il vous plaît...
M. Marcoux: On va aller au papillon immédiatement.
L'article 39 du projet de loi 2 est supprimé.
M. Beauséjour: Quelle est la raison?
M. Marcoux: La raison c'est que l'article 39 apportait une
précision qui se révèle, après un examen attentif,
superflue. Il y a donc lieu de la supprimer.
M. Tremblay: M. le Président, c'est
"superfétatif".
Le Président (M. Fallu): Superfétatoire.
Une voix: C'est un euphémisme, superfétatoire.
Le Président (M. Fallu): D'accord. Néanmoins, il
faudra, un de ces jours, reprendre notre débat sur les politiques
d'achat dans le monde municipal.
M. Marcoux: Vous savez, M. le Président, que c'est une de
mes priorités de travail pour les deux prochaines années toute la
question de regroupement des achats et de la politique d'achat.
Le Président (M. Fallu): Je prends encore une fois votre
parole.
M. Marcoux: Et mes actes.
Le Président (M. Fallu): Je sais qu'entre-temps...
M. Marcoux: Nous avons déjà posé des actes
en juin dernier, en votre présence, nous avons modifié les lois
de la
Communauté urbaine de Québec, la CROt la
Communauté urbaine de Montréal pour leur permettre de
faire des regroupements d'achats.
Le Président (M. Fallu): De plus, des colloques se
tiennent sur le territoire.
M. Marcoux: Je peux vous assurer de ma volonté ferme,
d'ici deux ans, de légiférer dans le domaine.
Le Président (M. Fallu): Nous apprécions.
L'amendement qui retire, à toutes fins pratiques, l'article 39 est-il
adopté?
M. Saintonge: D'accord. Cela veut dire qu'on reste avec l'article
573. 7 tel qu'il est actuellement.
Le Président (M. Fallu): Adopté. L'article 40.
M. Marcoux: L'article 40. Cette disposition qui porte sur les
contrats clé en main supprime l'autorisation, par la Commission
municipale, du financement à long terme de tels contrats.
M. Beauséjour: La différence''
M. Marcoux: La Commission municipale approuvait avant ces
contrats, maintenant elle n'aura pas à les approuver.
M. Saintonge: Le ministre a déjà approuvé,
finalement, le projet de contrat. La municipalité doit soumettre au
ministre le projet de contrat clé en main qu'elle a
négocié à la suite de la convention. J'imagine que le
contrat est déjà approuvé par le ministre. Donc, c'est
superflu qu'il y ait une autre approbation.
M. Beauséjour: Est-ce que cela fait une grande
différence?
M. Marcoux: C'est pour cela qu'on le supprime.
M. Beauséjour: Non, mais par rapport à ce qui se
passe actuellement...
M. Saintonge: Cela relève de la Commission municipale.
M. Marcoux: Cela relève de la Commission municipale, M. le
député.
M. Beauséjour: Ce qui veut dire que la
vérification, au lieu de se faire au niveau de la Commission municipale,
devrait se faire au niveau du ministre.
M. Saintonge: C'est vrai que vous travailliez ce matin.
M. Marcoux: On va vous faire parvenir les galées de ce
matin. À l'article 1, nous avons raisonnablement longuement
discuté du rôle de la Commission municipale et des fonctions qu'a
à remplir le ministère à ce titre et déjà,
pour résumer en une phrase, toutes les études juridiques et
financières concernant tous les règlements d'emprunt sont faites
au ministère. Ce que la commission fait, c'est de lire le rapport qui
lui est fait et de l'approuver.
M. Beauséjour: Elle ne fait que les lire en vitesse, en
diagonale.
Une voix: Même pas.
M. Beauséjour: Même pas. Est-ce que ce sera la
même chose?
Le Président (M. Fallu): Sauf dans le cas de
Saint-Césaire, comme nous l'avons dit ce matin.
M. Beauséjour: Non, M. le Président, si on a
l'expérience, si c'est...
M. Tremblay: Je trouve que vous ouvrez-Le Président (M.
Fallu): Excusez-moi, c'est de la provocation. Je retire mes paroles.
L'article 40 est-il adopté?
M. Beauséjour: M. le Président, vous me permettrez
de dire que si, au niveau du ministère, il se fait le même
travail, je comprends qu'au niveau de la Commission municipale elle avait
probablement et elle aura encore pour un bout de temps beaucoup de choses
à passer. Je dis passer au lieu de vérifier parce que je ne suis
pas sûr jusqu'où on fait des vérifications avec le nombre
de demandes qui peuvent être faîtes. J'ai l'impression qu'au niveau
du ministre cela va se rassembler au niveau de la surveillance,
c'est-à-dire qu'il peut y avoir un paquet de demandes et les signatures
vont tomber, comme la neige l'automne ou l'hiver.
M. Saintonge: Si je comprends, M. le Président, pour le
cas de Saint-Césaire, le député d'Iberville n'aurait pas
à s'en prendre à la Commission municipale mais plutôt au
ministre, d'après ce que j'ai compris ce matin. Si l'approbation,
effectivement, avait eu lieu dans les termes qu'on m'a dit, si c'est exact, la
Commission municipale faisait simplement prendre les rapports du
ministère et c'était fini.
M. Tremblay: En l'occurrence, c'eût été le
ministre Goldbloom,
M. Saintonge: Non, monsieur, pas le ministre Goldbloom dans ce
cas-là. L'autorisation était venue du ministre Goldbloom.
M. Marcoux: Goldbloom, d'abord, et les autres ensuite.
M. Saintonge: Mais, c'était simplement l'autorisation de
départ; ce n'était pas le règlement d'emprunt.
Le Président (M. Fallu): Alors, incident clos. L'article
40 est adopté, je le déclare, de consentement unanime.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 41?
M. Marcoux: Cette modification de concordance supprime
l'approbation par la Commission municipale d'un règlement d'emprunt fait
à la suite d'un jugement condamnant la ville à payer une somme
d'argent.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Article 42?
M. Marcoux: Est-ce qu'on pourrait revenir à l'article 24,
vu qu'on a fini la Loi sur les cités et villes?
Le Président (M. Fallu): Oui, très volontiers.
M. Marcoux: L'article 24 sera amendé de la façon
suivante. C'est un deuxième amendement parce qu'on en a
déjà adopté un, je pense.
Une voix: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Fallu): L'amendement, oui, pardon.
M. Marcoux: L'article 488. 1 de la Loi sur les cités et
villes, introduit par l'article 24 du projet de loi 2, est modifié par
le remplacement, à la dernière ligne du deuxième
alinéa, des mots "dix ans" par les mots "la période de
remboursement de l'emprunt".
Le Président (M. Fallu): Cela répond à votre
demande, M. le député de Laprairie?
M. Saintonge: Sur une période de... D'accord.
Le Président (M. Fallu): Donc, l'amendement est
adopté et...
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu):... l'article 24 est adopté
également tel qu'amendé.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Nous avions également
gardé en plan les articles 10 et 11.
M. Marcoux: Je ne suis pas prêt à y revenir.
Le Président (M. Fallu): Donc, nous les laissons en plan.
Alors, nous avons terminé l'étude de la Loi sur les cités
et villes. Nous allons maintenant, sans doute en grande partie, retrouver les
mêmes termes des articles au Code municipal. L'article 42?
Code municipal
M. Marcoux: Cet article apporte au Code municipal les mêmes
modifications que celles qui ont été apportées à la
Loi sur les cités et villes par les paragraphes 1 et 4 de l'article 5.
Elles portent sur l'aliénation de biens par la municipalité.
Aucun commentaire.
M. Saintonge: Je ne veux pas renouveler les commentaires que j'ai
faits ce matin là-dessus. Pour la formalité de la chose, i ce
sont les mêmes commentaires que j'avais faits sur l'article 5; dans le
fond, c'est un pendant de l'article 5.
Le Président (M. Fallu): Et quant au vote, il est le
même'
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Donc, c'est adopté.
L'article 43?
M. Marcoux: Même modification qu'à l'article 7. Cela
concerne la location ou cession d'immeubles à des fins de services
sociaux.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. L'article 44?
M. Marcoux: Même modification qu'au paragraphe 2 de
l'article 5. Ceci a trait à l'approbation du pourcentage
budgétaire consacré aux subventions.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté.
M. Marcoux: Article 45. Même modification qu'au paragraphe
3 de l'article 5. Ceci a trait au cautionnement par une
municipalité.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté.
M. Marcoux: Article 46. Même modification qu'à
l'article 6. C'est un article de concordance.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté, article 46.
Article 47?
M. Marcoux: Même modification qu'à l'article 8 et
ceci a trait à l'engagement de crédits,
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. À l'article
48, il y a un papillon.
M. Marcoux: D'abord, l'article 48. Cette modification a deux
buts: d'abord, de remplacer le terme désuet "estimation" par le mot
"budget", puisqu'il s'agit effectivement ici du budget de la MRC;
deuxièmement, de permettre qu'une demande de délai additionnel
adressée au ministre puisse l'être avant que la MRC soit en
défaut.
Là, il y a un papillon. L'article 48 du projet de loi 2 est
modifié par le remplacement, dans la deuxième ligne du dernier
alinéa de cet article, constituant le quatrième alinéa de
l'article 148 du Code municipal, des mots "a été" par le mot
"est". Le sens de cet amendement: par une erreur de copiste, le but principal
de l'article 48, qui est de faire en sorte qu'une municipalité
régionale de comté qui ne peut adopter son budget à temps
puisse demander un délai avant qu'elle soit en défaut, ne se
trouvait pas accompli. La correction est faite par la modification
proposée.
Le Président (M. Fallu): L'amendement est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 48, tel
qu'amendé?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. Nous appelons donc
l'article 49.
M. Marcoux: À l'article 49, même modification
qu'à l'article 10; ceci a trait au rapport financier. On a suspendu
l'article 10; donc, je proposerais qu'on suspende également l'article
49.
Le Président (M. Fallu): L'article 49 est suspendu
provisoirement. L'article 50?
M. Marcoux: Même modification qu'à l'article 9; ceci
a trait à la suppression de rapports désuets.
Le Président (M. Fallu): Adopté. L'article 50 est
adopté.
M. Saintonge: Adopté, M. le Président.
M. Marcoux: Je ne sais pas si vous avez remarqué qu'on va
raccourcir le code avec cela, parce qu'on supprime plusieurs pages.
M. Saintonge: Je vois cela, là. Il faudrait en supprimer
plusieurs pour le raccourcir vraiment.
M. Marcoux: Notre volonté est ferme de continuer dans ce
sens-là.
Une voix: Cela ne prend pas juste de la volonté, M. le
ministre.
M. Marcoux: C'est la réalité, on le fait à
chaque instant.
Article 51, même modification qu'à l'article 12;
suppression d'une approbation désuète sur l'étalement de
certaines subventions. Sauf qu'ici l'approbation était même
donnée par le gouvernement.
Le Président (M. Fallu): Adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 52?
M. Marcoux: Même modification qu'à l'article 13;
ceci a trait à la suppression de l'approbation d'un règlement de
transport en commun.
Le Président {M. Fallu): Adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 53?
M. Marcoux: Même modification qu'à l'article 14;
modification d'un règlement de transport en commun.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté. L'article 54?
M. Marcoux: Même modification qu'à l'article 15;
donc, c'est de la concordance.
Le Président (M. Fallu): L'article 54, adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 55?
M. Marcoux: L'article 55, même modification qu'à
l'article 16; ceci a trait au vérificateur des régies
intermunicipales.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): Adopté.
M. Marcoux: L'article 56, même modification qu'à
l'article 17; ceci a trait à l'aliénation de biens par les
régies.
Le Président (M. Fallu): L'article 56, adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 57?
M. Marcoux: L'article 57, même modification qu'à
l'article 17; ceci a trait aux emprunts des régies.
Le Président (M. Fallu): Adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Fallu): L'article 58?
M. Marcoux: L'article 58, même modification qu'à
l'article 19; ceci a trait à la procédure d'emprunt des
régies.
Le Président (M. Fallu): Adopté.
M. Saintonge: Une seconde, M. le Président.
Le Président (M. Fallu): Pardon, "ô temps, suspends
ton vol", jusqu'à 18 heures, du moins!
M. Saintonge: Parce que, avant, la Commission municipale pouvait
faire une enquête sur le bien-fondé du règlement.
Le Président (M. Fallu): La grande différence,
c'est que ce sont les élus maintenant qui gèrent les commissions
de transport.
M. Marcoux: Oui. Mais ils vont être soumis aux mêmes
procédures de règlements d'emprunt que les municipalités,
avec l'approbation du ministre, sauf qu'on enlève l'approbation de la
Commission municipale.
Le Président (M. Fallu): Mais pas en ce qui a trait
à leurs autres règlements, ceux sur la tarification, sur le
transport et autres.
M. Marcoux: Ce sont des régies intermunicipales,
là.
M. Saintonge: Oui. Attendez un peu. C'est que, auparavant, quand
c'était adopté, il y avait un avis dans le journal et les gens
qui s'opposaient pouvaient faire valoir leur objection. Il y avait une
enquête à ce moment-là de la Commission municipale sur le
bien-fondé du règlement. Cela est disparu. Finalement, il n'y a
plus de possibilité d'avoir ce processus. Savez-vous si le processus
antérieur était utilisé fréquemment?
M. Marcoux: II y a tellement peu d'emprunts de régies; les
régies, c'est un phénomène très récent.
M. Saintonge: II y a une possibilité pour le ministre
de...
M. Marcoux: De demander un référendum.
M. Saintonge:.... demander un référendum, sauf que
ce n'est pas obligatoire; cela reste discrétionnaire pour le ministre de
le demander. Chaque municipalité approuve le règlement;
c'était le même processus, auparavant. Il était
approuvé et, après l'avis public, les gens pouvaient exprimer
leur opposition, dire qu'ils s'opposaient, et il y avait une enquête
obligatoire. On supprime complètement ce processus. Même si on a
enlevé le pouvoir à la Commission municipale, qu'on l'a
transféré au ministre, cette possibilité pour un
contribuable de s'opposer au règlement tombe, purement et
simplement.
M. Marcoux: Le contribuable peut toujours s'adresser au ministre
pour demander qu'il soit soumis à l'approbation des
propriétaires.
Le Président (M. Fallu): Nous allons constater qu'il est
18 heures et nous devons ajourner nos travaux....
M. Marcoux: On reviendra à l'article 58.
Le Président (M. Fallu):... au moment où nous
sommes à l'étude de l'article 58. Nous reprenons nos travaux, je
le rappelle aux membres, à 11 h 30 demain matin, en cette salle. Bonne
soirée à chacune et à chacun.
(Fin de la séance à 18 heures)