Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Étude des crédits du ministère de
l'Agriculture
(Dix heures dix-huit minutes)
Le Président (M. Clair): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'agriculture est réunie pour continuer
l'étude des crédits du ministère de l'Agriculture. Les
membres de la commission sont les suivants: MM. Baril (Arthabaska),
Beauséjour (Iberville), Dubois (Huntingdon), Gagnon (Champlain), Garon
(Lévis), Giasson (Montmagny-L'Islet), Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), Rancourt (Saint-François), Vaillancourt
(Orford).
Les intervenants sont: MM. Brassard (Lac-Saint-Jean), Charbonneau
(Verchères), Chevrette (Joliette-Montcalm), Cordeau (Saint-Hyacinthe),
Larivière (Pontiac-Témiscamingue), Mercier (Berthier), Ouellette
(Beauce-Nord), Picotte (Maskinongé), Samson (Rouyn-Noranda).
Au moment où les travaux ont été suspendus, le
député de Montmagny-L'Islet avait la parole; nous en
étions rendus à quel programme?
Aide à la production agricole (suite)
M. Giasson: Programme 3, élément 1.
Le Président (M. Clair): Au programme 3.
M. Garon: Puis-je dire un mot?
Le Président (M. Clair): Oui, M. le ministre.
M. Garon: Je viens de remettre à chacun des
députés la troisième question des informations que
j'aurais dû remettre avant la commission parlementaire, sur les sommes
dépensées aux fins de publicité en 1978/79 et celles
prévues en 1979/80 pour le ministère et les organismes,
sociétés, régies et commissions rattachées au
ministère.
En même temps on dit: aux fins de publicité, il y a une
remarque dans la réponse qui commence: Dans les sommes indiquées
ci-dessus, sont dépensées ou prévues, soit pour de la
publicité, soit de l'information ou les deux à la fois, de la
promotion, etc. Je voudrais vous donner quelques explications. Les
dépenses pour l'information dans les journaux et les revues en 1978/79
$180 000, en 1979/80 $618 000, vous avez l'information dans une note
explicative en bas. Il y a une promotion de $10 000 et une promotion conjointe
avec le salon de l'agriculture pour le salon de l'agriculture à
Montréal, $308 000 pour une campagne sur la Loi de la protection du
territoire agricole et $20 000 pour la participation du ministère
à un numéro spécial dans un journal japonais Mainichi
Shimbun, tirage de 4 500 000; c'est pour la promotion du porc, du sirop
d'érable, des fromages fins québécois dans le cadre d'un
projet conjoint avec le ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. Vaillancourt (Orford): C'est un journal qui circule au
Japon?
M. Garon: Oui, un journal japonais. Nos ventes sont importantes
au Japon.
M. Vaillancourt (Orford): Un tirage de 4 500 000 ne peut exister
ici.
M. Garon: Non. Cela explique l'augmentation qu'il y a
là-dessus. Pour la publication générale, ce sont toutes
les publications du ministère, $435 000, en 1978/79, $481 000 en
1979/80. Comme vous diriez, c'est à peine l'inflation, l'augmentation.
À la participation aux expositions, il y a diminution. En 1978/79, il y
avait $177 000 et cela va passer à $117 000 en 1979/80. Pour les
expositions de comté, régionales, nous avons des dépenses
en 1978/79 que nous n'aurons pas besoin de répéter en 1979/80.
Après ça, il y a les publications scientifiques et techniques
agricoles, $6200 en 1978/79, et $72 200 en 1979/80.
En 1978/79, il y avait de l'argent supplémentaire prévu
pour des publications scientifiques et techniques agricoles, mais comme on ne
les a pas payées à ce moment-là, elles vont être
payées en 1979/80. Il ne s'agit pas d'augmentation dans les
publications. Ce sont des paiements qui n'ont pas été faits.
L'argent était prévu dans le budget de 1978/79, mais les
paiements n'ont pas été effectués; ils sont
reportés en 1979/80.
C'est la même chose pour le lait-école, on marque $5800 en
1978/79 et $161 300 en 1979/80. Il s'agit de documents d'information pour les
enfants dans les écoles, pour la sensibilisation au lait et à la
nutrition. Comme il y a eu beaucoup de discussions avec le Conseil du
trésor là-dessus, finalement, la somme qu'on avait prévue
dans le budget de 1978/79 n'a pas été dépensée et
on a eu l'autorisation à une date telle que cela ne valait plus la peine
de le faire en 1978/79, mais ça va aller pour l'année scolaire
qui commence en septembre 1979.
C'est ce qui explique la différence dans le montant, pour les
journaux de sensibilisation, c'est pour la promotion du lait dans les
écoles avec les enfants. Vous avez dû voir ça. C'est
surtout un programme éducationnel, avec la provenance du lait, c'est un
peu une forme... Ce sont des mots faits avec le mot lait, gobelet, chalet, des
choses comme ça, pour que les enfants pensent en termes de lait. Je
pourrais vous donner une copie.
Les services techniques de l'extérieur, $125 000 en 1978/79, et
$142 007 en 1979/80. Ce sont des compositions pour les publications qu'on doit
faire faire à l'extérieur occasionnellement. Ce qui explique
l'augmentation, qui a l'air assez forte à première vue, ce sont
des publications sur la protection des territoires agricoles. Les paiements
auraient dû être faits en 1978/79; ils vont être faits en
1979/80 pour des activités de 1978/79.
Après ça, vous voyez les différents organismes.
L'Office du crédit agricole, l'assurance-récol-
te, la Régie des marchés agricoles, la Commission de
protection du territoire agricole. Il s'agit de documents explicatifs, de
dépliants, d'information dans les journaux, soit dans La Terre de chez
nous, dans le Bulletin des agriculteurs, les journaux régionaux, les
dépliants dans les expositions, etc., ou les publications d'avis
légaux dans les journaux, en vertu de la loi, quand on est obligé
de le faire.
Essentiellement...
M. Vaillancourt (Orford): Le budget total est de $1 602 000?
M. Garon: En 1979/80.
M. Vaillancourt (Orford): En 1979/80.
M. Garon: Oui. Mais, normalement, il va diminuer en 1980/81.
C'est la prévision, mais, normalement, il va diminuer en 1980/81. Je
vous ai dit qu'il y a des paiements qui auraient dû être faits en
1978/79, mais, quelquefois, c'est le retard dans les C.T. Vous envoyez quelque
chose au Conseil du trésor en février, il vous demande des
explications additionnelles et, à un moment donné, quand il est
passé, l'année financière est écoulée. C'est
le cas du lait dans les écoles.
M. Vaillancourt (Orford): En 1978/79, le montant de $930 000,
est-ce qu'il y a des crédits périmés dans cela?
M. Garon: Non, ce sont les montants effectivement
dépensés.
M. Vaillancourt (Orford): C'est le montant effectivement
dépensé.
M. Garon: C'est le montant effectivement dépensé.
Les prévisions budgétaires étaient plus fortes que cela.
C'est comme le budget 1979/80, mais il s'agit de prévisions
budgétaires.
M. Vaillancourt (Orford): Quel était le montant
prévu?
M. Garon: Je peux vous dire qu'il était plus fort, parce
que le lait-école, on devait le payer en 1978/79.
Ce doit être à peu près égal.
Non, cela doit être plus fort, parce que...
M. Giasson: Vous avez $308 000 que vous n'aviez certainement pas
l'an dernier pour...
M. Garon: Non, il y a $300 000 qui n'étaient pas
là.
M. Giasson: II va y avoir plus de propagande...
M. Vaillancourt (Orford): Et la campagne pour la Loi sur la
protection du territoire, cela n'existait pas l'an passé.
M. Garon: C'est clair, c'est de là que vient la grosse
différence entre les deux chiffres.
M. Vaillancourt (Orford): Mais vous ne vous souvenez pas quel
montant était prévu au budget 1978/79, pour la
publicité?
M. Garon: On n'a qu'à vérifier dans notre budget de
l'année passée pour le savoir. Vous ne l'avez pas là?
M. Vaillancourt (Orford): Ce n'est pas assez
détaillé.
M. Garon: Non, ce n'est pas là que vous l'auriez non plus.
Ce n'est pas le budget, cela. L'année passée n'est pas
là.
Dans les publications générales, par exemple, vous avez
l'impression des cartes pour les plans provisoires sur le zonage agricole, la
petite brochure qu'on nous remettait en même temps que le
dépôt de la loi, nous disant de faire attention, que c'est une loi
rétroactive. C'est dans le montant de $435 000.
M. Dubois: La réduction à la participation aux
expositions, c'est pourquoi, cette année?
M. Garon: À quel élément? À quel
programme?
M. Dubois: C'est dans le 8-2.
M. Garon: Tantôt, M. Deschênes devrait être
là et il pourrait vous donner l'information quant au programme 8,
élément 2. On pourrait vous donner plus d'information
là-dessus.
M. Vaillancourt (Orford): Programme 8? M. Garon: Programme
8, élément 2.
M. Vaillancourt (Orford): Elément 2.
M. Garon: Pour ce qui est de la participation aux expositions, il
semble que l'an dernier, c'était la première fois qu'il y avait
le salon international au Stade olympique et il y a possiblement eu un surplus
de publicité ou d'information pour annoncer le salon.
Il y a du matériel qui a été
préparé.
Il y a du matériel qui a été préparé
également, qui a servi l'an passé et qui était
nécessaire au point de départ, mais qui ne sera pas
nécessaire par la suite. J'imagine qu'il va y avoir le kiosque je
ne sais pas si vous êtes allé au salon à la rotonde,
le gros kiosque. C'est réutilisable, toutes ces choses-là. Il est
possible que ce soit.
Mais au programme 8, élément 2, on pourra vous donner plus
d'explications à ce moment-là.
M. Vaillancourt (Orford): Dans le dépliant que vous venez
de nous distribuer, un montant de $20 000 est consacré à la
participation du ministère à un numéro spécial d'un
journal japonais.
Est-ce que vous avez eu beaucoup de...
M. Garon: Ce n'est pas fait encore.
M. Vaillancourt (Orford): Ce n'est pas fait.
M. Garon: C'est une prévision.
M. Vaillancourt (Orford): Mais l'an passé, cela n'existait
pas?
M. Garon: Non. C'est nouveau.
M. Vaillancourt (Orford): C'est une dépense nouvelle? (10
h 30)
M. Garon: C'est cela.
M. Vaillancourt (Orford): D'accord.
M. Garon: C'est-à-dire qu'il y a eu deux missions au
Japon, une à l'automne 1977, en août-septembre 1977, et une au
printemps 1978. Il y a une relation constante entre la Maison du Québec
au Japon et le ministère de l'Agriculture, parce que les ventes du
Québec au Japon, dans le domaine agricole, sont assez importantes et il
y a moyen de les accroître. Les gens ont pensé que ce serait une
bonne chose de faire une certaine publicité sur des produits du
Québec pour qu'en plus d'être dans les magasins, ils touchent
l'ensemble des gens qui, dans le fond, sont des acheteurs au détail.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que cela va paraître
souvent dans le journal japonais Mainichi Shimbun?
M. Garon: Je ne le sais pas. J'aimerais mieux vous en parler au
programme 8, quand les gars concernant cette question seront ici.
M. Giasson: Sirop d'érable, comment cela se dit en
japonais?
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: Sirop d'érable, en japonais, comment
dites-vous cela?
M. Garon: Coule plus!
On ne peut même pas vous dire comment cela se mange.
M. Vaillancourt (Orford): Cela se mange avec des baguettes.
M. Garon: Ils s'en servent pour aromatiser les cigares.
Le Président (M. Clair): Y a-t-il d'autres questions sur
le programme 3?
M. Giasson: M. le Président, avant d'entreprendre les
questions que j'ai à poser non pas sur le programme 3, mais sur le
document que nous a remis le ministre ce matin, je voudrais d'abord vous
féliciter des nouvelles responsabilités qui vous échoient.
On ne peut pas parler avant 15 heures, M. le Président?
Le Président (M. Clair): Non, pas avant 15 heures.
M. Giasson: Pourquoi? D'accord, on va respecter l'embargo.
Je constate, M. le Président, sur le document qu'on nous remet ce
matin, une augmentation fort considérable des montants qu'on veut
consacrer aux coûts de l'information, de la publicité et de la
propagande, parce que tout se retrouve à l'intérieur de tout
cela, il ne faut pas se compter d'histoire. Les dépenses
effectuées en 1978/79 pour l'information dans les journaux et revues
totalisaient $180 000. Quels sont les journaux et revues du Québec ou de
l'extérieur j'imagine que ce sont largement des journaux et
revues du Québec qui bénéficient de la
publicité du ministère de l'Agriculture et quel est l'ordre de
grandeur, le volume des montants dédiés à chacun de ces
programmes de publicité dans les revues et journaux?
M. Garon: Si vous voulez, on pourra étudier cela au
programme 8, élément 2. C'est parce que là, j'ai...
M. Giasson: M. le ministre, est-ce que vous avez l'impression
qu'on va se rendre au programme 8?
M. Garon: Cela dépend de vous autres.
M. Giasson: Non, il faut que je rétablisse cela, cela
dépend du leader du gouvernement qui ne semble pas vouloir nous
réserver de temps pour la semaine prochaine. Là, vous-même,
vous êtes pressé par un agenda, selon les conversations que j'ai
eues.
M. Garon: Je pourrais les avoir...
M. Giasson: Je pense que cela ne dépend peut-être
pas de vous, mais cela dépend beaucoup plus du gouvernement par la voix
de son leader.
M. Garon: Je vais essayer de les avoir cet après-midi. Je
peux vous dire qu'en général, l'information est habituellement
dans la Terre de chez nous, qui a un contrat lui permettant deux pages à
toutes les semaines, et dans le Bulletin des agriculteurs. Ensuite, il
s'agit...
M. Giasson: M. le ministre, si vous voulez, comme vous vous
proposez d'y revenir cet après-midi, cela va permettre à vos
collaborateurs d'aller chercher les informations. Au cours de
l'après-midi ou lors d'une prochaine séance, pour autant que nous
soyons assurés...
M. Garon: Vous allez les avoir cet après-midi.
M. Giasson: ... de cette séance-là, nous pourrons
reprendre cela.
M. Garon: J'aime mieux le faire cet après-midi pour ne pas
laisser d'ambiguïté. S'il y a quelque chose, une bonne partie de
l'information est gratuite, c'est sous forme de communiqués du service
de l'information et on ne paie pas pour l'information. Cela me fera plaisir...
J'aime autant y répondre moi-même, pour qu'on ne dise pas que ce
sont des budgets de propagande et on voudrait bien décortiquer tout
cela. D'ailleurs, j'avais demandé, si c'était possible, de tout
décortiquer par contrat, pour que vous puissiez voir que c'était
simplement de l'information pour le ministère de l'Agriculture...
M. Giasson: M. le Président, nous étions au
programme 3.
M. Garon: ... pour un budget de quasiment $300 millions, 1,6%.
Habituellement...
M. Giasson: C'est beaucoup plus que ce que le ministre des
Communications avait évoqué en Chambre, si vous vous souvenez. Il
disait que le ministère des Communications consacrait en information,
publicité et propagande même pas 0,5% du budget de la province.
Votre performance est meilleure.
Le Président (M. Clair): On revient au programme 3,
messieurs. M. le député d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, on en
était rendu à étudier la pisciculture. Est-ce que vous
aviez fini?
M. Giasson: Oui, on avait pas mal complété les
problèmes de la production ovine.
M. Vaillancourt (Orford): La production ovine, les porcs et les
volailles. Est-ce que le ministre pourrait me dire quel budget a
été consacré l'an passé à la
pisciculture?
M. Garon: Pardon?
M. Vaillancourt (Orford): Quel budget a été
consacré à la pisciculture, les poissons?
M. Garon: C'est à l'intérieur du programme...
M. Vaillancourt (Orford): Programme 3, élément
2.
M. Garon: L'an dernier, il n'y avait pas de programme comme tel
sur la pisciculture, mais il était possible de faire...
M. Vaillancourt (Orford): Quelle a été exactement
l'action du ministère de l'Agriculture dans ce secteur depuis que vous
l'avez repris du ministère du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche?
M. Garon: II était possible avec le programme Sol-plus de
faire des lacs artificiels pour l'élevage de la truite. Maintenant, ce
qui va arriver cette année, comme il ne sera pas là, il va y
avoir un programme spécial pour la pisciculture.
M. Vaillancourt (Orford): Croyez-vous que c'est suffisant, par
exemple, pour continuer l'ensemencement de nos lacs?
M. Garon: Non, ce n'est pas l'ensemencement des lacs.
M. Vaillancourt (Orford): C'est-à-dire l'ensemencement des
étangs de ferme.
M. Garon: C'est pour...
M. Giasson: L'aménagement.
M. Vaillancourt (Orford): L'aménagement.
M. Garon: La pisciculture, il s'agit de truite pour la
consommation.
M. Vaillancourt (Orford): Cette somme est consacrée
seulement à l'aménagement des étangs de ferme.
M. Garon: Non, ce n'est pas... Non, l'étang de ferme,
c'est une autre affaire. On ne parle pas de la même chose. J'ai
parlé bien spécialement des lacs artificiels pour
l'élevage de la truite.
M. Vaillancourt (Orford): Disons que le terme que j'ai
employé "étang de ferme", il s'agit de pisciculture dans les
fermes.
M. Garon: Ce n'est pas la même chose. Ce sont deux choses
différentes.
M. Giasson: Pas nécessairement. Cela peut être des
spécialités.
M. Garon: Les étangs de ferme, c'est une chose; et les
lacs artificiels pour fins de l'élevage de la truite, c'est une autre
chose. Les étangs de ferme, l'an dernier, cela a été de
$31 131.89. Pour les lacs artificiels de l'élevage de la truite,
c'était de $92 873.92. Cette année, on a une prévision
budgétaire pour les fins du développement de la pisciculture
autour de $250 000.
M. Giasson: Lorsque vous parlez d'étang de ferme et de la
pisciculture, il s'agit des travaux mécanisés.
M. Garon: II n'y avait rien qui se faisait avant.
M. Vaillancourt (Orford): C'est une politique qui était
commencée avant que vous n'arriviez là.
M. Garon: Les poissons? Non. M. Vaillancourt (Orford):
Oui.
M. Garon: Non, les lacs artificiels pour l'élevage des
poissons...
M. Giasson: C'était à l'état de projet.
M. Vaillancourt (Orford): II y avait quelques projets de
commencés.
M. Garon: II n'y avait aucun projet. Le ministère de
l'Agriculture n'avait même pas juridiction là-dessus.
M. Vaillancourt (Orford): Cela avait commencé un an avant
que vous n'arriviez là. Cette politique avait commencé en
1975/76.
M. Garon: Non, il fallait d'abord avoir juridiction
là-dessus. Tout ce qu'il y a eu, c'est un projet spécial dans un
cas qui était étudié pour faire un projet spécial,
mais ce n'était pas le ministère de l'Agriculture qui s'occupait
de cela. Il a fallu commencer par faire un protocole d'entente avec le
ministère du Tourisme pour transférer la juridiction, la
maîtrise d'oeuvre de l'élevage des poissons au ministère de
l'Agriculture plutôt qu'au ministère du Tourisme, parce qu'avant,
cela dépendait du ministère du Tourisme.
M. Vaillancourt (Orford): Actuellement, est-ce que vous avez
plusieurs demandes de la part des agriculteurs qui veulent ajouter à
leur...
M. Garon: $93 000. Cette année, on prévoit $250
000.
Une voix: Dans ce programme?
M. Garon: Non, il n'y a pas encore de programme. Le programme va
commencer ces jours-ci.
M. Giasson: Quelles sont vos prévisions? M. Garon:
$250 000 pour l'année 1979/80.
M. Giasson: Ce sont des chiffres qui apparaissent dans vos
prévisions?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Au programme 3?
M. Garon: Au programme 8.
M. Vaillancourt (Orford): Étant donné que vous avez
$250 000 pour subventionner les agriculteurs qui veulent se lancer dans la
pisciculture, c'est parce que vous avez assez de demandes pour cela ou si ce
sont seulement des prévisions.
M. Garon: Non, nous avons beaucoup travaillé avec
l'Association des pisciculteurs qui a formé une coopérative pour
la mise en marché des poissons d'élevage. Nous avons
travaillé avec eux au cours de l'année dernière et nous
avons préparé un programme pour développer
l'élevage du poisson au Québec, en consultation avec eux. En plus
on va être capable de faire le tour de la question bientôt
on a eu des amendements sur la définition parce que, dans les
produits agricoles, il faut permettre des crédits agricoles aux
éleveurs du poisson également, puisque le poisson de consommation
pour des fins commerciales est devenu un produit agricole. Alors, vous voyez
qu'il n'y avait rien de fait et on a fini de tout faire ça.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous avez fait des
études assez avancées pour connaître la rentabilité
de la pisciculture agricole comme ça sur une ferme?
M. Garon: L'an dernier, il y a eu 289 membres à cause du
programme Sol-plus qui permettait ça. Mais elles n'ont pas tout de suite
été réalisées, ces demandes. Il y en a 14 qui ont
été réalisées, parce qu'il y a une étude
technique au point de vue de l'approvisionnement en eau, la
régularité d'écoulement de l'eau. Il y a un petit service
qui s'occupe d'aider ceux qui font des demandes. Je suis convaincu que, si on
regarde le dynamisme qu'il y a dans ce secteur que les progressions vont
être très rapides.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il y en a qui vont vivre, qui
vont pouvoir gagner leur vie avec des piscicultures?
M. Garon: Oui, le sous-ministre me parlait qu'il visitait
récemment le sous-ministre adjoint en production aux affaires
régionales qui était en Abitibi il y a quelques jours. Il a
apporté quelques truites d'une pisciculture de Saint-Mathieu près
d'Amos qui produisait plus de 40 tonnes de truites pour la consommation
fraîche. Si les Japonais sont capables de vendre de la truite, on est
sûrement capable d'en produire nous-mêmes. Ils sont 100 millions
sur une île un peu plus grande que l'île d'Orléans.
M. Vaillancourt (Orford): Vous en avez dans la région des
Cantons de l'Est.
M. Garon: Peut-être que j'exagère un peu.
M. Giasson: Cela n'a pas la même grandeur que l'île
d'Orléans.
M. Garon: Non, j'exagère un peu. Mais il n'est pas normal
qu'on importe de la truite du Japon. Pour moi, les truites ne sont pas toutes
dans les ruisseaux; les poissons ne sont pas tous dans les ruisseaux.
M. Giasson: Pour moi vous avez aperçu le Japon de
l'Occident et non pas de l'Orient, vous!
Le Président (M. Clair): D'autres questions sur le
programme 3?
M. Giasson: Quel est le nombre de fermes que nous avons au
Québec où l'exploitant, le propriétaire peut vivre
déjà de son entreprise piscicole?
M. Garon: On va dans le poisson. On en a 40 qui produisent cinq
tonnes et plus et 15 qui produisent 15 tonnes et plus. À 15 tonnes et
plus, à ce moment, quelqu'un peut gagner sa vie.
M. Vaillancourt (Orford): Comment peuvent-ils évaluer
ça à la tonne?
M. Garon: C'est la même affaire. Ce sont 2000 livres par
tonne.
M. Vaillancourt (Orford): Le prix la tonne?
M. Garon: Dans le poisson ou dans la viande, c'est 2000 livres
par tonne.
M. Vaillancourt (Orford): Je ne vous demande pas combien de
livres il y a dans une tonne. Je le sais depuis longtemps.
M. Garon: $2.60 la livre.
Les truites qui se vendent pèsent à peu près huit
à dix onces chacune, pour la table c'est la belle grosseur. (10 h
45)
M. Vaillancourt (Orford): Au prix du gros.
M. Garon: Au prix du gros.
M. Giasson: Ce qui fait à peu près, selon le poids
moyen qu'on vend la truite, $1.30 la truite de 8 à 10 onces.
M. Garon: II y a un marché considérable parce qu'on
importe quasiment tout. C'est plus payant que n'importe quelle production. Il y
a beaucoup à faire dans ce secteur.
M. Giasson: C'est même plus payant que les cultures
maraîchères, l'horticulture.
M. Garon: L'acre, oui.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que les truites qui sont mises
sur le marché sont classées selon une certaine longueur, ou
si...
M. Garon: C'est ce que je vous ai dit, des truites de 10
onces.
M. Vaillancourt (Orford): C'est pas mal...
M. Garon: De 8 à 10 onces, un peu plus d'une
demi-livre.
M. Vaillancourt (Orford): Cela représente environ 11
pouces?
M. Garon: Je vais vous dire, nous ne les avons jamais
mesurées.
M. Vaillancourt (Orford): Cela a dû être
mesuré.
M. Garon: Cela varie selon les truites, il y a des truites un peu
plus grosses...
M. Giasson: C'est comme les ministres, il y en a des gros et il y
en a des petits.
M. Vaillancourt (Orford): II y en a qui sont plus épaisses
que les autres.
M. Garon: Mais pourquoi voulez-vous savoir la longueur des
truites? Voulez-vous vous acheter un poêlon?
Le Président (M. Clair): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: M. le Président, je serais bien
intéressé à revenir à l'élément 2 qui
touche presque tous les fermiers du Québec. J'aimerais savoir quel
montant fut affecté dans le dernier exercice financier aux travaux
mécanisés, au drainage des fermes, au contrôle des
eaux.
M. Giasson: Cela va venir...
M. Dubois: Cela fait partie du programme 3, on y va dans le
programme 3.
M. Giasson: Ce serait au programme 2. M. Garon:
Elément 2.
M. Dubois: Oui, mais il avait été convenu qu'on
discutait du programme en général.
Le Président (M. Clair): Messieurs, on avait convenu au
début des travaux qu'on pourrait discuter d'un programme dans son
ensemble. Bien sûr que pour les fins de la discussion il est toujours
plus facile de regrouper les sujets que de passer constamment du coq à
l'âne. Sur l'élément 1, est-ce qu'il y a d'autres
questions?
M. Giasson: Sur l'élément 1, j'aurais une autre
question, M. le Président.
Le Président (M. Clair): M. le député de
Huntingdon, est-ce que vous insistez pour maintenir votre question ou finit-on
l'élément 1?
M. Dubois: Si vous avez une autre question sur
l'élément 1, allez-y et je continuerai après cela.
M. Giasson: M. le ministre, est-il exact que vous auriez
réservé des crédits le même programme 3,
élément 1 en vue de lancer un programme de conversion
d'exploitation?
M. Garon: Je n'ai pas parlé...
M. Giasson: II n'y a aucun argent de prévu à ces
fins.
M. Garon: Je ne peux pas parler immédiatement, lancer des
choses à ce moment sans... Il est évident qu'il y a des fonds
pour de nouveaux programmes, mais je n'annonce jamais de nouveaux programmes
avant d'avoir la certitude qu'ils vont être adoptés.
M. Giasson: Je présume que, si vous avez
réservé des disponibilités financières, c'est parce
qu'effectivement il s'agit d'un programme que vous allez mettre en application
au cours de l'année.
M. Garon: Oui, mais un programme doit être approuvé
par les différentes instances, notamment le Conseil du trésor. Je
ne parle jamais des nouveaux programmes sans avoir la certitude d'avoir toutes
les approbations.
M. Giasson: Je ne comprends vraiment pas. Normalement,
l'étude des crédits du ministère de l'Agriculture a pour
but d'examiner les crédits...
M. Garon: Oui.
M. Giasson:... d'obtenir les informations et de voter ces
crédits. Or, le ministre voudrait qu'on lui vote des crédits pour
un élément de programme dont il veut absolument taire le contenu
aux membres de la commission et aux députés.
M. Garon: II est possible...
M. Giasson: C'est quelque chose d'absolument illogique, M. le
ministre.
M. Garon: II peut y avoir, il doit y avoir... On pense à
un programme pour la conversion des exploitations.
M. Giasson: Justement parce qu'on doit voter les crédits
pour ce programme, de quelle nature est-il?
M. Garon: Pour convertir des exploitations.
M. Giasson: Oui, mais, convertir des exploitations, c'est un
ternie très large. Quelle est la nature de ce programme de façon
plus précise?
M. Garon: Je ne peux pas entrer dans les détails, parce
que le programme n'est pas fait, il n'est pas terminé. Il s'agit de
convertir des exploitations dans des secteurs où on voudrait qu'il y ait
une orientation de l'agriculture. Si on a fait la protection des terres
agricoles, c'est parce qu'on veut développer certaines productions
à certains endroits. À ce moment, il va falloir penser à
remettre en valeur des terres. On ne peut pas protéger des terres en les
laissant en friche. Il va falloir penser en termes de mise en valeur des
terres, de réutilisation des terres qui n'étaient pas
utilisées ou qui étaient sous-utiiisées, de mise en valeur
selon certaines orientations. Les gens ne seront pas obligés de prendre
notre programme, mais ceux qui voudront se prévaloir du programme, dans
certains cas, il y aurait une possibilité de convertir les exploitations
dans ce nouveau type de production.
M. Giasson: Donc, il s'agit de nouveaux crédits qu'on doit
voter, qui seront mis à la disposition des agriculteurs qui voudront se
prévaloir des éléments ou du contenu de ce nouveau
programme, de manière à convertir une exploitation agricole qui
fonctionnait dans un champ d'activité donné vers un autre champ.
Combien d'agriculteurs croyez-vous pouvoir inviter à faire la conversion
recherchée à même ces crédits de $500 000?
M. Garon: ... vous savez que c'est un demi-million.
M. Giasson: Cela n'a pas d'importance, mais combien de
conversions de fermes prévoyez-vous effectuer à même ces
crédits de $500 000?
M. Garon: Combien? Vous l'avez dit: $500 000.
M. Giasson: Non, mais combien de fermes d'exploitation
agricole?
M. Garon: On peut dire entre 50 et 100 fermes.
M. Giasson: Entre 50 et 100 fermes. Est-ce que les conditions du
programme vont poser des lignes directrices indiquant que ces conversions
devront s'opérer vers la production des céréales ou vers
la production...
M. Garon: C'est justement ce qui n'est pas rédigé
dans le programme actuellement, mais il y aura des choix; pas vers le lait
cependant.
M. Giasson: Je présume que ce serait une conversion d'une
ferme laitière vers une autre spécialité, puisque
l'autosuffisance est largement atteinte du côté de la production
laitière.
M. Garon: J'espère surtout que ce soit la conversion des
champs qui sont inutilisés ou sous-utilisés, pour en faire une
utilisation plus grande.
M. Giasson: Ce serait l'utilisation d'espaces de bons sols
arables qui ne seraient pas exploités depuis X années et qu'on
voudrait retourner à l'exploitation agricole?
M. Garon: Je souhaite que ce soit utilisé en grande partie
pour ça.
M. Giasson: Donc, comme première expérience, il est
un peu logique de croire que ce serait surtout du côté de la
production des céréales qu'on inviterait les cultivateurs
à...
M. Garon: Cela pourrait être pour le boeuf, pour les
céréales, pour plusieurs choses, mais ce n'est pas encore
rédigé.
M. Giasson: Si c'est prévu surtout pour des terres qui ne
seraient pas utilisées ou en exploitation présentement, il ne
s'agit pas tellement de conversion, il s'agit de retourner à la
production agricole des espaces qui n'étaient pas utilisés
à ces fins depuis quelques années. Il ne s'agit pas de convertir
une bonne exploitation agricole,
qu'elle soit en industrie laitière, qu'elle soit du
côté de l'élevage à une nouvelle fin. Si je
comprends bien, il s'agit de retourner en production agricole des terres qui
sont en friche.
M. Garon: II y aura plusieurs choses possibles, mais ce n'est pas
encore rédigé. Je ne peux pas vous dire, je ne voudrais pas vous
dire des choses qui pourraient porter à une fausse
interprétation, mais ça peut être des changements des
travaux actuels de la ferme, vers une nouvelle production où il y aura
une possibilité de marché considérable au Québec,
parce qu'on n'était pas autosuffisant, ou encore d'une utilisation de
terres agricoles qui ne sont pas utilisées ou sous-utilisées;
ça peut être l'un ou l'autre.
Il y a aussi, actuellement, plusieurs régions où on a
beaucoup de problèmes à aller chercher le lait; il y a certains
producteurs qui sont très éloignés des usines. C'est un
coût assez important pour l'État, on paie, on finance le transport
du lait. Il est possible qu'on prenne ces producteurs et qu'on leur dise: Si
vous voulez passer de la production laitière à une autre
production, on pourrait probablement utiliser ce programme. Je pense qu'il y
aurait une utilité intelligente. On avait déjà
envisagé cela.
M. Giasson: De combien sont vos prévisions maximales, par
entreprise? $10 000?
M. Garon: II y a plusieurs éléments; ça peut
être plus que $10 000.
M. Giasson: Cela peut être plus que $10 000 dans certains
cas.
M. Garon: Le programme n'est pas fait encore, mais on
prévoit plus que $10 000, si on tient compte de tout.
M. Giasson: Non, mais puisque vous avez semblé confirmer
$500 000 et que vous parlez d'une conversion entre 50 et 100.
M. Garon: Oui, c'est-à-dire qu'on est en train de
travailler, on a un brouillon actuellement, mais il y a plusieurs
éléments là-dedans. Il peut y avoir des
éléments de désuétude par exemple, des choses comme
ça, si on tient compte de tous les facteurs, ça peut faire plus
que $10 000.
Cela ne veut pas dire que les producteurs qui vont faire des demandes
vont se rendre nécessairement au maximum; l'expérience indique
que, assez souvent, un programme a un maximum de temps et les gens utilisent
à peu près, dans l'ensemble, la moyenne peut-être du
montant qu'il est possible d'obtenir. Dans cette optique-là, M. Garon a
avancé le chiffre de 100. Ce n'est pas basé sur le maximum, si
tout le monde allait au maximum... Ce n'est pas ce que l'expérience
indique. Il faut prendre un chiffre moyen, on dit 50, on a 10 000, il y en a
qui utiliseraient moins, d'autres qui utiliseraient plus.
M. Giasson: Vous prévoyez pouvoir annoncer ce nouveau
programme de conversion vers quelle date?
M. Garon: C'est une question de le rédiger, de faire des
choix actuellement sur des productions... Au mois de juin... Après les
élections fédérales.
M. Giasson: Est-ce que ce serait du côté de Mirabel?
Vous parlez du fédéral...
Le Président (M. Clair): M. le député
d'Orford. M. Vaillancourt (Orford): M. le Président...
M. Garon: Pour Mirabel, peut-être que le
fédéral va décider qu'on serait meilleur administrateur
qu'il ne l'est. Ils ont changé le représentant au Québec,
qui, apparemment... Je ne sais pas s'il va être plus dégourdi
qu'antérieurement, mais, pour Mirabel, c'est lent. M. Fox, c'est vrai
qu'on ne sait jamais s'il faut croire ce qu'il dit, il a déjà dit
à plusieurs reprises...
M. Giasson: Mais vous pouvez croire au moins ce qu'il fait.
M. Garon: Je ne sais pas, les écrits ne sont quand
même pas sûrs. Il avait dit à plusieurs reprises que le
fédéral voulait nous transférer les terres, on n'a pas
cette impression-là dans la réalité.
M. Giasson: Combien offrez-vous l'acre?
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: Combien offrez-vous l'acre?
M. Garon: Je pense que ça va coûter assez cher de
les remettre en valeur, comprenez-vous, c'est peut-être lui qui devrait
nous payer pour les reprendre.
M. Giasson: Non.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il y a des
négociations en cours actuellement entre le...
M. Giasson: Vous n'avez qu'à payer et vous allez avoir les
terres. Quand je veux des terres, je fais des conditions...
M. Garon: Oui, mais le gouvernement...
M. Giasson: ... et si le propriétaire accepte mes
conditions, je deviens propriétaire des terres.
M. Garon: ... fédéral...
Le Président (M. Clair): S'il vous plaît, messieurs,
un à la fois!
M. Garon: ... n'a pas eu les terres dans l'état où
elles sont actuellement, ni les propriétés dans l'état
où elles sont actuellement.
M. Vaillancourt (Orford): La majorité de ces
terres-là, il a continué de les cultiver.
M. Garon: Oui, mais vous savez que cultiver une terre, avec un
bail de location d'un an, ça ne se cultive pas de la même
façon que lorsque la terre vous appartient. C'est un territoire qui est
détérioré, tout le monde est du même avis. Je n'ai
pas entendu autre chose que dire que le territoire était terriblement
détérioré et maintenant qu'on entend parler de protection
des terres, on parle de gaspilleurs du territoire, mais le plus grand
gaspilleur du territoire au Québec c'est le gouvernement
fédéral. Avec notre propre argent, il gaspille nos ressources.
Quand le ministre fédéral...
M. Giasson: M. le ministre, écoutez, des terres, ça
s'achète à toutes sortes de prix. Quand vous achetez une terre
qui n'a pas été exploitée depuis des années, vous
la payez beaucoup moins cher qu'une terre qui est en bonne condition. C'est
ainsi que ça se négocie. Vous avez beau faire tous les beaux
discours et vous lancer dans de grandes enjambées et des sorties de
tribun, il s'agit de payer du sol à sa valeur, compte tenu de son
conditionnement et de son état. C'est aussi simple que ça. On
peut faire beaucoup de propagande et beaucoup de petits jeux politiques, mais
quand on veut être sérieux... Vous avez des terres au
Québec qu'on paie jusqu'à $800 l'acre et vous en avez à
$50 l'acre. Il y a des raisons à ça, il y a la situation, la
localisation et l'état du sol que vous achetez. Si vous achetez du sol
à Mirabel qui n'est plus dans la même condition qu'au moment de
l'acquisition par le fédéral, il est normal que vous le payiez
selon les conditions dans lesquelles vous le prenez. Ce sont les règles
normales du jeu. (11 heures)
M. Garon: C'est évident que ce sont les règles
normales du jeu. Justement, il faut savoir de quel couplet on discute. Le
ministre des Affaires urbaines, après avoir annoncé sa
corporation qui s'occuperait de ces terres, a annoncé une corporation
qui était à peu près inutilisée, qui avait servi
pour acheter un terrain pour une ambassade à Londres, et qui, dans un
autre cas, avait servi pour des terres indiennes. Je ne sais pas si les...
M. Giasson: Si vous voulez, on va laisser faire les terres
indiennes, on va revenir à du bon sol qui est au Québec, qui peut
être cultivé, situé à Mirabel.
M. Garon: II est question...
Le Président (M. Clair): À l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs! Je me pose simplement la question de savoir si on est
toujours dans le programme 3. On y est bien?
M. Garon: Oui, parce qu'il est question de mise en valeur des
terres.
Le Président (M. Clair): Prenez tout le temps que vous
voulez, c'était simplement que vous avez déjà
souligné, des deux côtés, la possibilité d'avoir de
la difficulté à couvrir tous les programmes. De temps en temps,
c'est bon de l'indiquer aux membres.
M. Giasson: M. le Président, nous discutons de mise en
valeur.
M. Garon: De mise en valeur des terres. Le Président
(M. Clair): Allons-y.
M. Giasson: II arrive qu'au Québec, il y a un territoire
qui s'appelle Mirabel et qui doit être remis en valeur.
Le Président (M. Clair): Je vous permets de continuer,
c'était simplement pour porter ça à votre attention.
M. Vaillancourt (Orford): Si on a fini sur Mirabel...
M. Garon: Fini! J'allais dire également que je vais vous
donner un exemple des gamiques électorales. Le ministre annonce...
comment s'appelle-t-il maintenant... il avait les Affaires urbaines et il a
changé encore. Il démissionne, il est renommé, il appelle
les juges, il démissionne. Travaux publics. Il annonce qu'il nous avait
fixé trois postes à la société qu'il va
gérer, pour que le Québec nomme ses gens, on n'a jamais
reçu de lettre pour faire des propositions et, trois semaines plus tard,
on apprend qu'il a nommé tout le monde, que tous les postes sont
occupés.
C'est évident qu'il y avait beaucoup de nominations à
faire avant les élections. C'est le genre d'affaires, de grandes
déclarations pour dire qu'il va y avoir une société, que
trois postes vont être comblés par le gouvernement du
Québec, et le diable à quatre, on n'entend parler de rien et,
bang! les gars sont nommés! Remarquez bien que ça ne nous
dérange pas fort.
M. Vaillancourt (Orford): C'est parce que vous n'avez pas
été assez vites pour faire des suggestions.
M. Garon: Non, je n'aime pas être minoritaire à des
conseils d'administration, sur du territoire de juridiction
québécoise. Jamais le gouvernement fédéral ne s'est
comporté de la façon sauvage dont il s'est comporté
à Mirabel ou à Forillon, dans les expropriations. Il s'est
comporté comme dans le temps des gens du Far West, au XIX siècle,
dans l'Ouest américain, où on a tassé les Indiens comme si
c'était du bétail. Le gouvernement fédéral s'est
comporté de la même façon à Mirabel et à
Forillon. Il ne se serait jamais comporté dans une province anglaise
comme il s'est comporté dans la province de Québec. C'est un
comportement de sauvage, c'est un comportement de gars qui viennent nous dire:
Parle fort, Québec, avec des gens comme Jean Marchand,
qui était là quand cela s'est passé. Je vous dis
que j'avais l'impression que ces gens n'ont pas à parler fort. C'est
scandaleux.
M. Giasson: M. le ministre...
M. Garon: Que des Canadiens français aient permis ce qui
s'est fait à Mirabel et à Forillon, c'est scandaleux. Ils
resteront dans l'image de nos enfants comme des gens qui étaient des
mollusques.
M. Giasson: M. le ministre, vous avez l'accusation facile, mais
regardez donc certains dossiers d'expropriation...
M. Garon: Ils ont brûlé les maisons la nuit.
M. Giasson: ... faites au Québec, par des
ministères du Québec, qui ont dépossédé,
moyennant compensation, des cultivateurs de leurs fermes pour des besoins de
ministères. On fera des comparaisons, si vous voulez.
M. Garon: À Forillon, ils ont brûlé les
maisons la nuit pour sortir le monde de force. Écoutez, on est dans un
comportement sauvage, nazi. Les gens nous parlent des droits de l'homme.
Certainement qu'on a besoin de droits de l'homme au Canada pour nous
protéger contre le Parti libéral fédéral.
M. Vaillancourt (Orford): C'est pire que ça en Iran.
M. Garon: C'est dégoûtant. Les gens qui ont
vécu, parmi ces populations, en Gaspésie, l'expropriation de
Forillon, ceux qui ont connu l'affaire de Mirabel, et regardez le comportement
du fédéral à Pickering et ailleurs, ce n'est pas le
même comportement. Je pense que tout Québécois qui est
digne de ce nom peut l'admettre facilement.
M. Giasson: Là, vous déplorez le comportement du
fédéral dans ses politiques d'expropriation et d'acquisition de
terrains. J'ai déjà également déploré le
comportement, les conditions et les prix alloués par des
ministères du Québec qui ont dépossédé, en
vertu de règles d'expropriation, des cultivateurs du Québec.
M. Garon: C'est pas comme le gouvernement...
M. Giasson: II n'y a pas que le fédéral qui s'est
peut-être comporté de façon cavalière, il y a
également des ministères ici au Québec.
M. Garon: C'est vrai.
M. Giasson: Je pourrais ouvrir des dossiers avec vous et on
ferait des comparaisons. Vous verriez qui a été plus sauvage que
l'autre.
M. Garon: II y a eu de mauvais comportements. Je regarde, par
exemple, le Mont Sainte-Anne. Les gens, trois, quatre et cinq ans après,
n'avaient pas reçu un cent, les gens n'étaient pas
payés.
M. Giasson: Les gouvernements...
M. Garon: Mais, en plus du paiement, c'est la façon de le
faire. La façon dont cela s'est fait, on s'est comporté un peu
comme les nazis se comportaient quand ils occupaient des pays. On tassait le
monde. C'est un comportement "Forillon", c'est un comportement sauvage. Tout le
monde a admis cela. On a brûlé des maisons pour que les gens ne
puissent pas les occuper. À Mirabel, regardons ce qu'on a fait.
Comparons Pickering et Mirabel. Cela n'a pas de bon sens.
M. Giasson: Mais, M. le ministre, vous admettrez quand même
une chose. Quand quelqu'un acquiert une propriété, dans
l'hypothèse où il la paie à sa valeur réelle, il a
droit de l'occuper, sa propriété. Est-ce que vous reconnaissez
cela?
M. Garon: Mais qu'il la paie d'abord à sa valeur
réelle.
M. Giasson: Le problème que vous soulevez, c'est le prix
qu'on a accordé dans des cas d'expropriation. Une fois qu'on a convenu
d'un prix et qu'on a fait accepter des conditions par quelqu'un qui
n'était peut-être pas tout à fait au courant de la valeur
réelle de la propriété, une fois qu'on l'a acquise, on
dit: Va-t'en. Et on lui a donné un délai très
limité pour qu'il parte. S'il n'était pas parti... On a pu le
sortir quasiment de force. C'est cela qui est la réalité des
choses.
Au Québec, cela a été pratiqué par le
gouvernement du Québec, parce que les gouvernements s'en remettent
à des équipes de fonctionnaires qui, normalement, devraient
être des experts dans ce domaine, mais qui font parfois du zèle,
qui veulent servir beaucoup plus un côté de la barrière que
celui qui est exproprié et on manque d'objectivité. On profite de
l'ignorance, de la méconnaissance de la situation des
propriétaires et on l'a. C'est ainsi que cela fonctionne et ce n'est pas
toujours le ministre en cause qui a cette responsabilité. C'est une
équipe d'une des directions à l'intérieur de son
ministère qui pose ces gestes.
C'est cela, la vérité. Du moins, ce sont des constatations
personnelles que j'ai faites dans des cas d'expropriation par le
ministère des Transports, qui a pris possession de fermes
complètes. Et quand on a découvert, par la suite, les prix qui
avaient été acceptés par les propriétaires, on
pouvait tout simplement constater que ces gars-là s'étaient fait
rouler, qu'ils avaient vendu à peu près à moitié
prix la valeur de leur entreprise agricole.
M. Vaillancourt (Orford): Et, dans le cas de Mirabel, il semble
qu'il y ait des terres qui aient été
expropriées en trop, puisque, actuellement, on veut les retourner
à l'agriculture.
M. Giasson: II est évident que, sans avoir poussé
une analyse du dossier, la grande zone expropriée pour l'aéroport
de Mirabel, pour les besoins présents et les années
immédiates et futures, est beaucoup trop grande.
M. Garon: Cela a été fait par des Canadiens
français, qui sont à Ottawa et qui veulent nous
représenter.
M. Giasson: Ottawa a ses Canadiens français et le
gouvernement du Québec a ses Canadiens français aussi.
M. Garon: On n'a jamais été si maltraités
à Ottawa que lorsqu'on a élu des Canadiens français. Il
fallait qu'ils se fassent pardonner de l'être et ils nous vendaient comme
des cochons.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'on peut changer de sujet?
Le Président (M. Baril): Libre à vous.
M. Giasson: Est-il exact, M. le ministre, que les cultivateurs
qui voudraient remettre en exploitation les fermes de la zone
périphérique du grand secteur exproprié à Mirabel
ne seraient pas admissibles aux programmes du ministère de l'Agriculture
s'ils voulaient relancer la production dans ces secteurs?
M. Garon: C'est-à-dire qu'il y a deux choses. Il y a des
programmes de fonctionnement et il y a des programmes d'investissement. Les
programmes d'investissement ne sont pas disponibles sur le territoire de
Mirabel, le drainage, ou des choses comme cela, qui sont des programmes
d'investissement, s'il n'y a pas de baux à long terme. S'il y a des baux
à long terme, on va être d'accord, mais s'il n'y a pas de baux
à long terme, s'il s'agit du bail d'un agriculteur d'une durée
d'un an ou de deux ans... Prenons dix ans en montant. On a parlé de baux
emphytéotiques; à ce moment-là, pour les agriculteurs, les
programmes seraient disponibles. Mais je parle d'une période
intérimaire, pendant la négociation sur les terres de Mirabel
expropriées en trop. À ce moment-là, pendant la
négociation, pendant l'intervalle, ils seraient admissibles. Mais ce
n'est pas une situation permanente. Cela a été une
décision du Conseil des ministres, pendant une période
intérimaire, pour les programmes d'investissement, s'il y a des baux
emphytéotiques. Mais, s'il n'y a pas de baux emphytéotiques les
seules choses qui seront accessibles, ce sont des programmes concernant le
fonctionnement pour l'année, l'insémination artificielle, des
choses comme cela.
M. Giasson: Mais les autres...
M. Garon: Autrement on ne mettra pas du drain dans la terre et le
payer, alors que les deux tiers sont subventionnés à 65% par le
gouvernement, sans savoir si la terre sera agricole pendant un certain nombre
d'années.
M. Vaillancourt (Orford): D'après votre communiqué
de presse ici, vous dites que le Québec va louer à long terme par
baux emphytéotiques.
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): C'est là-dessus que vous allez
subventionner. Les politiques du ministère vont continuer
à...
M. Garon: Si le Québec a la gestion des terres, si c'est
lui qui administre les terres, son comportement il le dit d'avance aux
agriculteurs, il va y avoir des baux emphytéotiques. Évidemment,
il peut y avoir toutes sortes de modalités. Par exemple, un homme qui
aurait 25 ans qui veut s'établir à Mirabel et faire de la
location. À 25 ans, cela pourrait être un bail de trente ans. Si
le gars, par exemple, a 50 ans, on pourrait dire que ce serait un bail de dix
ans, mais un bail emphytéotique, c'est-à-dire de longue
durée, pour qu'il y ait une activité agricole normale dans le
territoire. On s'est engagé d'avance, avant d'administrer les terres,
avant de les gérer à faire cela si le Québec avait la
gestion des terres.
M. Vaillancourt (Orford): Mais pour ce faire, il va falloir que
vous adoptiez votre loi qui va créer la banque des terres.
M. Garon: Vous avez parfaitement raison. M. Vaillancourt
(Orford): On a fini sur ce...
M. Giasson: Le ministère prévoit-il apporter des
crédits en vue d'une meilleure utilisation de l'usine de
congélation de Saint-Bruno?
M. Garon: L'usine de congélation de Saint-Bruno,
actuellement, est dans une période transitoire. J'ai recommandé,
à la suggestion de tous ceux qui ont étudié ce dossier
récemment, que ce soit transféré à SOQUIA et
administré par SOQUIA. Comme il s'agit d'une entreprise qui a un conseil
d'administration, je voulais que cela devienne une entreprise qui soit
gérée normalement.
M. Giasson: Mais présentement cette usine n'est-elle pas
la propriété de la chaîne coopérative du
Saguenay?
M. Garon: Non, c'est la propriété du
ministère de l'Agriculture à 100%.
M. Giasson: Ah! c'est le ministère. Mais cela n'avait-il
pas été retourné à la chaîne ou est-ce que
cela était toujours demeuré la propriété du
ministère?
M. Garon: Du ministère, c'est cela. Comme vous connaissez
les rouages administratifs, c'est compliqué pour acheter. Il y a un
bris
d'une machine. Si cela coûte $2000, vous savez ce que c'est; le
ministère n'est pas organisé comme une entreprise. C'est pour
cela que...
M. Giasson: Combien de temps, au cours d'une année,
utilisait-on cette usine?
M. Garon: Durant presque douze mois maintenant, parce qu'il y a
des contrats de location avec des entreprises pour d'autres activités
comme la pomme de terre, l'entreposage, etc. Il y a un contrat par exemple avec
les produits du boeuf.
M. Giasson: Est-ce que vous avez en mémoire les sommes
d'argent qui avaient été investies dans cette usine? Vous ne vous
en souvenez pas?
M. Garon: Environ $1 million.
M. Giasson: Là, vous avez demandé que ce soit
SOQUIA.
M. Garon: Nous avons transféré le Centre de
distribution des médicaments vétérinaires.
Essentiellement, on peut dire que ce centre est une entreprise de gros, c'est
un grossiste au fond. C'est administré comme une entreprise. Là,
l'usine de congélation, c'est un autre genre d'entreprise. SOQUIA, sa
fonction, c'est de participer à l'administration de quelques
entreprises, celles qu'il y avait au ministère. On est en processus
actuellement pour transférer cela.
M. Giasson: Quelles seraient les nouvelles vocations ou les
nouvelles utilisations beaucoup plus imposantes, importantes, que SOQUIA
pourrait avoir par rapport à son occupation du temps du ministère
de l'Agriculture? (11 h 15)
M. Garon: En 1978, pour vous donner un exemple, son rôle
premier et principal, c'était la congélation du bleuet. Cela a
été fait pour cela et cela va demeurer ainsi. En 1978, 3 600 000
livres de bleuets traités en usine ont été
entreposées là et 60 000 livres sont allées au
marché frais. Les services d'entreposage frigorifique à
température contrôlée ont été offerts dans la
région et des produits y ont été entreposés:
bleuets, viande, volaille, légumes, crème glacée, de la
pâte à pain et à tarte. Le revenu total a été
de $350 000 et les dépenses totales de $407 000. On voudrait que ce soit
administré comme une entreprise pour que ce soit rentable. Il n'y a pas
de raison pour que ce ne soit pas rentable. Il faut que ce soit
administré exactement comme une entreprise.
M. Giasson: Très bien. En matière de bourses
d'études, on retrouve des montants, même s'ils ne sont pas
importants, qui doivent être consacrés, en vertu de
l'élément 1 du programme 3, à des bourses d'études
ou d'expérimentation. Pourquoi retrouve-t-on cela au programme 3? Est-ce
que ce ne relèverait pas plutôt de l'enseignement agricole, des
recherches agricoles, au programme 1? C'est rattaché aux serres de
Sainte-Martine, je pense.
M. Garon: Cela ne doit pas passer là, vous avez raison.
Dans le secteur des serres, vous vous souvenez, on a constaté, quand on
a discuté du programme de développement des serres, qu'une des
grandes carences, c'est l'absence de professionnels bien formés dans le
secteur de l'horticulture. À cet effet, on avait prévu offrir
deux ou trois bourses qui pourraient éventuellement être
données à des étudiants qui voudraient se
spécialiser là-dedans. Il y a déjà une bourse qui
est donnée, mais c'est dans le cadre du programme du CRESAQ, Conseil de
recherche des services agricoles, qui, lui, est un organisme attitré ou
habilité à donner des bourses greffées sur des projets de
recherche. Remarquez bien qu'il n'y a pas de fonds qui sont prévus dans
le programme 3 pour cette fin. Cela a été mentionné
seulement dans le programme 3, mais ce n'est pas cela. Cela va se faire dans le
cadre des programmes de recherche avec les universités.
M. Giasson: Dans les projets d'expérimentation, c'est
toujours pour la production en serre?
M. Garon: Toujours.
M. Giasson: N'aurait-il pas été plus utile
d'utiliser les équipements et les facilités qu'il y a
déjà à l'Université Laval pour faire ces
expériences?
M. Garon: Les serres de l'Université Laval vont jouer un
rôle complémentaire à nos programmes de serres à
Sainte-Martine, parce qu'à Sainte-Martine, en plus, la production sous
tunnel, qu'il n'est pas tellement possible de réaliser à
l'Université Laval, mais qu'il est plus possible de réaliser
à Sainte-Martine parce qu'on a des espaces, va jouer un rôle plus
important peut-être que les serres, parce que la culture sous tunnel a
vraiment plus de possibilités, en termes d'investissements. Il y a plus
de possibilités. Il y a une autre raison aussi pour laquelle on a
développé à Sainte-Martine, c'est que la production en
serres, les fleurs surtout, c'est dans la région de Montréal.
Comme on veut que les agriculteurs puissent aller physiquement sur place
discuter avec les personnes, voir, vivre, je pense que de mettre cela à
Québec, c'est bien dommage, mais il y a une possibilité
d'utiliser Québec comme complément, si vous voulez, au centre qui
se développe à Sainte-Martine. Je pense que c'est logique d'avoir
développé cela là-bas et, en plus, qu'on utilise les
serres de Laval. On leur a demandé, d'ailleurs, de nous présenter
des projets pour faire de la recherche, peut-être plus de la recherche
que de la mise au point. C'est là la différence aussi. C'est un
autre point.
Les maladies.
La recherche, les maladies.
M. Giasson: Est-ce que les sommes seront consacrées
surtout aux façons de chauffer ces serres?
M. Garon: Cela peut être un élément, mais ce
n'est pas le plus important. Le plus important,
c'est que, comme c'est une industrie qui est jeune chez nous, on aille
chercher beaucoup de technologie à l'extérieur, dans d'autres
pays. Avant de conseiller les agriculteurs de l'implanter dans leur propre
serre, on en fait nous-mêmes l'expérimentation. Cela peut
être des variétés, cela peut être des méthodes
culturales nouvelles. Ce peut être toute une gamme d'expériences.
On pense que c'est plus logique, avant que les producteurs ne l'indroduisent
dans leurs propres serres, que l'expérimentation soit faite chez nous.
S'il y a une perte qui en résulte, c'est nous qui devrons la subir, et
non pas un producteur en serres.
M. Vaillancourt (Orford): Quels montants sont consacrés
pour aider les producteurs en serres?
M. Garon: II n'y a pas de programme actuellement?
M. Vaillancourt (Orford): Vous n'avez pas de programme?
M. Garon: Non, il n'y a pas de programme actuellement. Il faut
commencer...
M. Giasson: Vous n'avez pas des subventions consacrées
directement à certains propriétaires de serres? Aucune
prévision dans votre budget.
M. Garon: On pense établir un programme au cours de cette
année.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous avez un montant
prévu au budget pour ce programme que vous avez l'intention
d'établir au cours de l'année?
M. Giasson: $190 000. Est-ce que ce seront des
propriétaires de serres partout sur le territoire du Québec?
M. Garon: II y a toujours des fonctionnaires qui se vantent en
disant: Si le parti au pouvoir change, on va être mieux si on...
On devrait poser la question pour vérifier si l'information que
vous avez obtenue est exacte.
M. Vaillancourt (Orford): Non, ce n'est pas cela, c'est parce
qu'on a de bons recherchistes, qu'on a un suivi continuel dans nos
études, dans la préparation de nos dossiers.
M. Dubois: Est-ce qu'il y a des formations politiques
privilégiées dans les renseignements?
M. Garon: Non.
M. Dubois: Je me pose la question quand même.
M. Garon: On a été au pouvoir plus
récemment, vous auriez pu faire des annulations. Les nominations datent
de plus longtemps.
M. Vaillancourt (Orford): C'est parce qu'on a gardé nos
anciens dossiers et on a un suivi continuel. Cela nous permet d'être
à point dans les questions qu'on pose.
M. Garon: Vous devez avoir une grande admiration pour les
fonctionnaires qui vous fournissent des documents alors qu'ils ont fait le
serment de loyauté.
M. Vaillancourt (Orford): II n'y a aucun fonctionnaire qui nous
fournit des documents.
M. Giasson: Combien de propriétaires de serres vont
pouvoir bénéficier de ce programme et des crédits totaux
mis à la disposition...
M. Garon: Je pense que la réponse des crédits
totaux on vous l'a donnée.
M. Giasson: Cela va toucher combien de propriétaires de
serres et est-ce que toutes les régions du Québec sont
éligibles?
M. Garon: Tout le monde est éligible. Il y a à peu
près 500 propriétaires de serres en tout au Québec. C'est
autour de 300 si on regarde la vente commerciale.
M. Giasson: Mais s'il y a 500 producteurs, ce ne sont pas les 500
producteurs qui dès la première année vont pouvoir
recevoir de l'aide.
M. Garon: Le gros problème c'est la conservation de
l'énergie. On fait des travaux considérables sur la conservation
de l'énergie. Il y a eu des mises au point. Encore récemment,
quelqu'un m'en parlait, il pensait avoir fait une découverte. Si la
découverte est bonne, elle sauverait beaucoup d'énergie. Il y a
des contrats avec le Centre de recherche industrielle également pour
essayer de mettre au point des techniques nouvelles pour conserver
l'énergie et à ce moment-là il s'agirait, quand on voit
que ces techniques sont bonnes, sont à point, de pouvoir les faire
appliquer par les producteurs et essayer de les aider pour les mettre en
application. C'est cela, essentiellement qu'on pense mettre au point.
M. Dubois: Est-ce qu'il y a un projet pilote pour le chauffage
scolaire pour les serres?
M. Garon: Non, ce n'est pas là-dedans. Il n'y a pas
vraiment de recherche sur l'énergie solaire.
M. Dubois: L'Ontario avait un projet pilote l'an dernier. Est-ce
que vous êtes au courant des résultats? Est-ce que vous avez eu
des informations en ce qui a trait au projet pilote ontarien?
M. Garon: Les gens vont voir régulièrement ce qui
se fait ailleurs. On en a trois qui sont en Europe actuellement.
M. Giasson: Est-ce que vous avez l'intention de faire
connaître de façon la plus large possible l'existence du programme
et les conditions?
M. Garon: C'est un programme comme les autres.
M. Giasson: Tous les propriétaires de serres seront
informés au même moment de l'existence du programme, des
conditions d'admissibilité et de toutes les modalités à
compléter pour être éligibles?
M. Garon: Le centre de Sainte-Martine n'est pas un centre
régional. C'est pour tout le Québec. On étudie ça
dans la région de Québec avec l'Université Laval.
M. Vaillancourt (Orford): Quels sont les légumes?
M. Garon: Les tomates, les concombres, les piments, la laitue. Ce
sont les gros légumes de serre.
Si on regarde les productions, la situation actuelle, par exemple, en
tout. Je comprends que les gens du Parti libéral riaient un peu quand je
parlais des fleurs, mais ils ne sont pas au courant de la situation, parce
qu'actuellement, ce qui rapporte le plus dans la production sous serre, c'est
justement les fleurs. La production totale sous serre est de $15 250 000, les
légumes en serre $3 millions, les légumes sous tunnel $250 000.
Les légumes en serre $3 millions, pour un taux d'autosuffisance de 19%;
les légumes sous tunnel, $250 000, l'autosuffisance est de 2%; les
fleurs en pot, les plantes vertes $3 millions, en autosuffisance c'est 30%; les
fleurs et les légumes en caissette $9 millions, pour l'autosuffisance,
on marque le 100%. Alors, le volume qui est le plus fort actuellement dans le
domaine des serres, c'est de loin la production d'horticulture ornementale. On
pense même qu'on va commencer à exporter dans ce domaine.
M. Vaillancourt (Orford): Vous en avez un surplus.
M. Garon: Pas dans tout, mais dans certains domaines. Mais c'est
un domaine dont on ne s'est jamais occupé au Québec. Grâce
aux floralies et tout ce qui se vendait autour de ça, le Québec
va être sur la carte.
M. Giasson: Vous dites qu'il ne s'est jamais fait de production
de fleurs en serre au Québec?
M. Garon: Non, j'ai dit le contraire.
M. Giasson: Parce que même dans une région aussi
nordique que la mienne, il y a des producteurs de fleurs en serre.
M. Garon: J'ai dit que c'est le secteur de production le plus
important actuellement. Vous mettiez en doute, en parlant de ça, vous
disiez que c'était une politique de grandeur. Mais ce n'est pas une
politique de grandeur. C'est un des marchés les plus
considérables. Le marché d'horticulture ornementale est beaucoup
plus important que le marché des légumes sous serre. Il est
beaucoup plus possible à réaliser pour nous. Quand vous disiez
hier qu'on ne connaissait pas ça, je voudrais que vous réajustiez
vos données, parce que...
M. Giasson: Qu'est-ce qu'on a dit qu'on ne connaissait pas
donc?
M. Garon: L'horticulture ornementale dont on parlait hier.
M. Giasson: Cela n'a jamais été dit?
M. Garon: Bien oui, vous disiez qu'on a une politique de
grandeur...
M. Giasson: Les floralies sont une politique de grandeur. Ce
qu'on discute aujourd'hui c'est du pratique. Les $2 700 000 qui étaient
dans ces programmes, là on serait dans le pratique.
M. Garon: On comparera...
M. Giasson: Mais recevoir Mme Giscard d'Estaing et faire tout une
broue avec ça, on patine vraiment. Mais prenez les mêmes $2 700
000 et placez-les dans un programme comme celui que vous avez ici et on va
dire: chapeau! d'accord.
M. Garon: Je vais vous dire une chose, on comparera les
résultats des Floralies internationales de 1980 avec votre succès
de l'exposition que vous avez faite avec les jeux olympiques.
Financièrement, on comparera ça et on jugera des administrations
du Parti libéral et du Parti québécois.
M. Vaillancourt (Orford): Comment se fait-il que vous avez
environ $200 000 dans ce programme et que vous en avez $2 700 000 dans les
floralies?
M. Garon: Quelle est la politique de grandeur? Les politiques
cosmiques.
M. Giasson: Vous allez vous retrouver encore avec l'homme des
grandes choses. C'est le même homme qui a rêver de grandeur pour
des olympiades à Montréal.
M. Garon: Mais s'il y avait eu moins de nuisance de la part du
gouvernement fédéral et si on avait été plus
aidé par tout le monde, peut-être qu'il y aurait eu moins de
choses qui se seraient passées différemment. Quand les
Québécois veulent faire quelque chose, si au moins, le
fédéral arrêtait de leur nuire, et les aidait
davantage.
M. Giasson: Non, s'il y avait eu une équipe plus forte
pour réaliser toutes les installations olympiques dès le
départ, ça aurait été beaucoup
moins dispendieux. Ce n'est pas le fédéral qui amenait
cette équipe et ce n'est pas le fédéral qui l'avait mise
en place non plus. Cela a pris un autre palier de gouvernement pour venir
sauver les jeux olympiques, parce que l'équipe qui était
là au début n'aurait même pu faire en sorte que les
olympiades se tiennent à Montréal, vous le savez d'ailleurs.
C'est une équipe désignée par le gouvernement du
Québec qui a permis que les installations se terminent à temps,
sinon la première équipe qui était en place n'aurait pu
terminer ces installations. (11 h 30)
M. Garon: À quel prix?
M. Giasson: Oui, mais à quel prix... Services
vétérinaires
M. Vaillancourt (Orford): Si vous avez fini, je vais passer aux
services vétérinaires.
M. Garon: Pardon?
M. Vaillancourt (Orford): Aux services
vétérinaires. Le 17 mai 1977, je lisais dans le journal des
Débats que vous aviez déclaré, à la page 2578
à 2580, qu'une entente avait été signée entre le
ministère de l'Agriculture et les médecins
vétérinaires. Cette entente coûterait $658 000 de plus au
trésor provincial et l'entente se terminait en 1980. J'aimerais que le
ministre fasse le point sur l'état des négociations en cours
actuellement.
M. Garon: Les négociations?
M. Vaillancourt (Orford): En ce qui concerne les médecins
vétérinaires.
M. Garon: II n'y a pas de négociation en cours
actuellement.
M. Vaillancourt (Orford): II n'y a aucune négociation.
M. Garon: Pas actuellement.
M. Vaillancourt (Orford): Cela ne retardera pas, par exemple? Si
je comprends bien, les négociations ne sont pas encore commencées
et leur convention se termine en 1980.
M. Garon: En février.
M. Vaillancourt (Orford): En février 1980.
M. Garon: Le ministère a demandé une proposition
aux médecins vétérinaires concernant le renouvellement de
la convention.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous avez une équipe
qui a commencé à préparer quelque chose pour la
négociation?
M. Garon: Non, il y a une demande verbale de faire une
proposition, quelles seraient leurs de- mandes en renouvellement, comment ils
voient cela.
M. Vaillancourt (Orford): Vous leur avez demandé combien
ils voulaient avoir dans le prochain...
M. Garon: De faire une proposition concernant le
renouvellement.
M. Vaillancourt (Orford): Mais ils ne vous ont pas fait de
demande encore?
M. Garon: Non, on n'en a pas eu encore et on leur a
demandé comment eux voyaient le renouvellement.
M. Vaillancourt (Orford): Mais il n'y a pas eu encore de
rencontre entre les deux parties?
M. Garon: Pas comme telle, pas sur la négociation.
M. Vaillancourt (Orford): Quand prévoyez-vous commencer
les négociations?
M. Garon: Le plus rapidement possible.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous avez une date
d'arrêtée pour commencer les négociations?
M. Garon: Nous, on a demandé aux médecins
vérérinaires de nous faire une proposition sur la convention
actuelle, est-ce qu'ils veulent la renouveler telle quelle ou voient-ils des
choses qui devraient être changées dans la convention actuelle. On
attend cela pour qu'il y ait des discussions.
M. Vaillancourt (Orford): Combien y a-t-il de médecins
vétérinaires qui participent à ce plan dans la
province?
M. Garon: 250... 254
M. Vaillancourt (Orford): 254?
M. Garon: 272 inscrits et 254 officiels qui pratiquent.
M. Vaillancourt (Orford): Quelle est la participation du
ministère de l'Agriculture à ce plan? Cela coûte
combien?
M. Garon: Cela ne coûte jamais plus que 50% au
cultivateur.
M. Vaillancourt (Orford): Cela représente combien de
dollars?
M. Garon: Environ $6 millions.
M. Giasson: Quelles sont vos prévisions budgétaires
pour l'année en cours?
M. Garon: L'an passé, cela a coûté $6 300
000; pour 1978/79, il a été prévu $6 515 000. Vous devez
l'avoir dans vos données?
M. Giasson: Non.
M. Garon: Vous n'êtes pas aussi bien renseigné par
tous les services, les gars ne viennent pas tous des mêmes partis.
M. Giasson: On lance ça au hasard et on frappe pile une
fois sur dix.
M. Garon: Cela dépend des services, parfois ce sont des
bleus, parfois ce sont des rouges!
M. Vaillancourt (Orford): La participation du ministère
est de $6 300 00?
M. Garon: C'est vous qui devriez avoir ça. Il faudrait
dire que ceux qui sont d'origine bleue sont plus loyaux que ceux qui sont
d'origine libérale.
M. Vaillancourt (Orford): Quelle est la participation de
l'agriculteur dans ça?
M. Garon: La participation du ministère de l'Agriculture
est de 61,9% et la participation du producteur de 38,1%.
M. Vaillancourt (Orford): Ce qui fait un montant de...
M. Garon: Si on regarde l'apport de l'agriculteur et du
ministère, c'est $9 910 418.80. Là-dessus...
M. Vaillancourt (Orford): $9 410 000?
M. Garon: $9 910418.80. La participation du ministère est
de $6 138 264.18.
Voulez-vous le nombre de visites? 416 896. Les animaux sont mieux
soignés que le monde, au fond, parce que le médecin se rend
à domicile.
M. Vaillancourt (Orford): Quels sont les animaux qui sont
couverts dans ce programme, est-ce que tous les animaux sont couverts?
M. Garon: Là, je pourrais vous passer une copie du
programme.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que ça va être
inclus dans les programmes que vous allez nous donner?
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): Ce sont tous les animaux de la
ferme?
M. Garon: Mais pas les chiens domestiques. M. Vaillancourt
(Orford): Cela, je le sais.
M. Giasson: Puisque nous discutons de services
vétérinaires au ministère, est-ce qu'il y a eu des
changements d'apportés aux programmes d'indemnisation pour les pertes de
bovins ou ovins à la suite de sinistres ou de désastres ou si le
programme est resté le même?
M. Garon: En principe, on ne paie pas pour tout ce qui est
couvert par une assurance. Le ministère ne paie pas quand c'est couvert
par l'assurance. Quand ce n'est pas couvert par l'assurance, il y a des
programmes qui prévoient des paiements.
Il y a des changements qui sont suggérés dans les montants
pour tenir compte de la valeur actuelle, mais on n'a pas encore eu les
approbations définitives.
M. Giasson: Les changements ne sont pas encore en vigueur?
M. Garon: Non.
M. Giasson: Combien comptez-vous de cultivateurs qui ont
touché des prestations, l'an dernier, en vertu de ce programme?
M. Garon: Pas beaucoup, parce que, la plupart du temps, c'est
assurable; 143 bénéficiaires...
M. Giasson: 143.
M. Garon: Pour un montant de $349 648.
M. Giasson: Tout à l'heure, M. le ministre, vous avez dit
que, lorsqu'un cultivateur détient de l'assurance sur du bétail,
que ce soit par des compagnies ou des mutuelles de paroisse, ce programme ne
peut s'appliquer sur des animaux qui sont déjà couverts par des
polices d'assurance.
M. Garon: C'est dans l'avenir.
M. Giasson: Dans le futur?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Dans le futur ou dans le passé?
M. Garon: Non, dans le futur.
M. Giasson: Dans le futur. Est-ce que ce sont des sinistres
spéciaux qui rendent les producteurs agricoles admissibles à de
l'aide ou des désastres sur lesquels l'homme n'a aucun
contrôle?
M. Garon: Les maladies non contrôlables.
M. Giasson: Les maladies. Dans les pertes par incendie, dans le
passé, même si le cultivateur détenait un contrat
d'assurance sur les animaux, il était admissible au programme
d'aide.
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Dans un troupeau, quel est le nombre maximal de
têtes que pouvait indemniser le programme du ministère?
M. Garon: Le maximum était de 25 unités animales.
Par unités animales, il faut s'entendre, ça prend deux jeunes
pour faire une unité animale.
M. Giasson: Deux jeunes bovins équivalent à une
unité animale.
M. Garon: Oui, mais un veau de trois mois, ça peut en
prendre quatre. Je n'ai pas les chiffres de conversion ici, mais... Il y a une
échelle là-dessus. Un ovin, ce n'est pas une unité
animale. Je pense que ça en prend...
M. Giasson: Cela en prend trois. M. Garon: Oui, ça
dépend de l'âge.
M. Giasson: La compensation ou l'indemnité maximale
est-elle la même lorsqu'il s'agit d'animaux croisés par rapport
à des animaux de pur-sang?
M. Garon: C'est ça, ça variait selon que
c'était du pur-sang ou que c'étaient des animaux croisés.
Il y a une variante.
M. Giasson: Quand le ministère doit payer, quels sont les
moyens de contrôle précis pour établir que l'agriculteur en
question est payé pour des croisés ou est payé pour des
animaux de pur-sang?
M. Garon: C'est l'agronome qui va sur place et qui vérifie
la qualité des animaux, pour voir si les animaux sont
enregistrés, s'il y a un enregistrement. Si les animaux sont sur le
programme NIP, un programme d'amélioration du bétail,
c'est-à-dire du pur-sang par croisement répété, il
y a aussi des dossiers qui sont tenus, c'est à partir de ces dossiers
qu'on peut évaluer la qualité du bétail. C'est le
vétérinaire qui fait ça.
M. Giasson: C'est le médecin vétérinaire.
M. Garon: En règle générale.
M. Giasson: Se peut-il qu'il y ait eu des producteurs qui,
à la suite de la perte de troupeaux, aient été
indemnisés comme si tous les animaux qui avaient péri
étaient du bétail pur-sang, mais qu'il y ait eu des
croisés à travers ça, mais tous indemnisés comme
étant des pur-sang?
M. Garon: C'est possible que si des producteurs avaient des
animaux sur le programme NIP, comme je vous parlais, qui étaient
peut-être à 85% ou 90%, à la suite de croisements
répétés, il se peut qu'ils aient été
payés sur la base d'animaux de pur sang. C'est possible.
M. Giasson: Ce que vous appelez le programme NIP, je
m'excuse...
M. Garon: C'est un programme que M. Bernier pourrait
peut-être expliquer de façon plus précise. Le programme
NIP, c'est le programme d'identification nationale de tous les bovins,
c'est-à-dire que c'est un programme qui permet l'enregistrement de
sujets provenant de taureaux du centre d'insémination ou de taureaux de
pur-sang. La progéniture est enregistrée, ce qu'on appelle
"recording" à l'intérieur d'un livre qui est différent de
celui de la généalogie normale. Les sujets, au fur et à
mesure des générations, deviennent NIP a), b), c) ou d) et il est
généralement convenu que la cinquième
génération équivaut à un animal de pur-sang.
M. Giasson: À la cinquième
génération. M. Garon: À la cinquième
génération.
M. Giasson: Si j'ai bien compris tout à l'heure,
dorénavant, avec les modifications apportées au programme, il n'y
aura plus de compensation lorsque le cultivateur détiendra des polices
d'assurance sur un troupeau, ce qui m'apparaît assez logique.
M. Garon: On le pense. (11 h 45)
M. Giasson: Oui, c'est logique parce que des cultivateurs,
étant donné que cette restriction n'existait pas, ont voulu
réclamer à deux paliers, soit de la compagnie d'assurance, une
indemnisation pour tout près de la valeur de la tête de
bétail perdue et qui pouvait, par l'existence du programme du
ministère, venir chercher une compensation. Si c'étaient de gros
bovins, dans le pur-sang, est-ce que ce n'était pas $500 par tête?
Quel est le montant de la compensation dans le pur-sang?
L'an dernier, c'était $600 par tête dans le pur-sang. Dans
le croisé?
M. Garon: $350, à peu près la moitié.
M. Giasson: Est-ce qu'il y a des meilleurs contrôles, pour
le paiement des contributions du gouvernement, service
vétérinaire, dans l'assurance contributoire de santé
animale, qu'il y en a eu dans le passé?
M. Garon: On retourne une feuille à l'agriculteur et on
lui demande de vérifier si la réclamation qu'a faite le
vétérinaire concernant les traitements faits sur la ferme de ce
producteur est conforme aux traitements effectivement donnés sur la
ferme par le vétérinaire.
M. Giasson: Est-ce qu'il peut encore se produire que les
cultivateurs qui ne sont pas des producteurs agricoles reconnus puissent
bénéfi-
cier du programme et de la contribution gouvernementale?
M. Garon: C'est possible, mais ceux-là reçoivent
une réclamation par la suite.
M. Giasson: Lorsque c'est découvert, vous adressez une
réclamation.
M. Garon: Oui. On les retrace, parce qu'ils n'ont pas de
numéros de producteurs agricoles.
M. Giasson: Au cours de la dernière année, vous
avez contribué à quel nombre de recouvrements? Est-ce que ce sera
diminué par rapport à ceux de l'année
précédente?
M. Garon: On pourrait vous fournir la réponse cet
après-midi, on va demander à M. Laporte, parce que c'est au
niveau des subventions et primes qu'on pourrait le savoir.
M. Giasson: Je vous pose la question, parce qu'encore une fois,
le Vérificateur général, dans son étude, avait
découvert 2800 cas de gens qui avaient profité du régime
contributoire de santé animale, sans y être admissibles selon les
spécifications du programme, soit l'obligation d'être un
producteur agricole reconnu.
M. Garon: II y a eu un cas qu'on me mentionne. Aux
Îles-de-la-Madeleine, il y a beaucoup de petits producteurs qui
n'étaient pas reconnus comme producteurs, parce que le montant
était inférieur à $1000, et on les couvrait quand
même, parce qu'ils sont tellement captifs. C'est peut-être un des
coins...
M. Giasson: II ne peut pas y avoir 2800 petits producteurs aux
Îles-de-la-Madeleine.
M. Garon: Je tiens à vous dire...
M. Giasson: J'ai visité les îles et j'ai vu les
fermes des îles.
M. Garon: Je peux vous dire que, pour ceux qui outrepassent la
loi, je pense qu'on est assez intraitable.
Écoutez, quand même, ils ne sont pas assez à
plaindre; on réclame chaque fois qu'on peut.
Insémination artificielle
M. Giasson: Les sommes que le gouvernement va consacrer cette
année à l'insémination artificielle des bovins, le Centre
d'insémination artificielle, est-ce que ça augmente ou si c'est
stabilisé? Le coût, les sommes d'argent que le ministère
consacre, pour l'année financière 1979/80, pour le fonctionnement
du Centre d'insémination artificielle de Saint-Hyacinthe?
M. Garon: Vous avez demandé si ça augmente pour les
producteurs?
M. Giasson: Le budget que le ministère consacre, la part
du budget qui doit aller au centre pour son fonctionnement, puisque ce ne sont
pas les producteurs eux-mêmes qui assument la totalité de
l'administration du centre d'insémination. C'est une contribution
gouvernementale fort importante.
M. Garon: $2 800 000 à peu près de transfert aux
agriculteurs.
M. Giasson: Qui devient un transfert aux agriculteurs qui
utilisent les services du centre.
M. Garon: C'est la partie d'insémination qu'on paie.
M. Giasson: Je présume facilement que la
renommée...
M. Garon: C'est pour l'an prochain. Cela a coûté
moins que cela cette année.
M. Giasson: Pour l'an prochain, c'est-à-dire pour
l'année financière pour laquelle on débat les
crédits.
M. Garon: Oui, c'est cela, pour 1979/80.
M. Giasson: Pour les crédits que nous discutons et que
nous devrons adopter. La renommée du Centre d'insémination du
Québec continue de s'étendre, j'imagine. Elle a
déjà parcouru du chemin et elle va continuer...
M. Garon: 60% du cheptel laitier du Québec est maintenant
inséminé.
M. Giasson: Et les ventes de sperme à l'extérieur
du Québec, est-ce que cela va continuer de se développer?
M. Garon: Oui. Cette année, $628 000 de vente de sperme
à l'étranger.
M. Giasson: Le centre est de plus en plus connu sur le plan
international, par ses performances.
M. Garon: 60% des vaches du Québec et à peu
près 40% de tout ce qui s'insémine au Canada, vient du centre
d'insémination.
M. Giasson: On a 60% des vaches laitières au Québec
qui sont inséminées artificiellement, contre quel autre chiffre
au pays?
M. Garon: 40%.
Sur le total des vaches inséminées au pays, le
Québec a 40%. On a dépassé l'Ontario. Il faut dire aussi
qu'on a un cheptel laitier plus gros qu'en Ontario. Je pense bien que
l'explication vient de là. Dans le domaine de la boucherie,
l'insémination est moins utilisée.
M. Giasson: Le cheptel laitier est plus gros, mais si on y va en
pourcentage, c'est quand même indicateur.
M. Garon: Oui, bien sûr.
M. Giasson: Toujours à l'intérieur de ce programme,
nous retrouvons toutes les sommes qui sont consacrées à un sujet
dont on a dit quelques mots antérieurement, soit l'apiculture et
l'acériculture. Toutes les opérations et tout le soutien
financier que le ministère veut apporter, cela doit totaliser des
chiffres nettement supérieurs à ceux qu'on nous avait
indiqués lorsqu'on avait abordé cette question.
M. Garon: Pardon?
Apiculture et acériculture
M. Giasson: Du côté de l'apiculture et de
l'acériculture quelle est la contribution totale du ministère de
l'Agriculture à ces deux activités?
M. Garon: Pour l'acériculture... En plus des
paiements...
M. Giasson: C'est cela. Tout de même, on exploite un centre
expérimental du côté de l'acériculture.
M. Garon: ...
M. Giasson: Et du côté des ruchers, est-ce qu'on a
des ruchers où le ministère fait de l'expérimentation?
M. Garon: II s'en fait un peu sur les fermes. $1 278 000. C'est
pour l'an passé ou pour l'an prochain?
C'est pour 1979/80. C'est pour cette année.
M. Giasson: C'est un montant qui va servir surtout aux
propriétés du ministère de l'Agriculture où on
mène des expériences? Ce n'est pas cela.
M. Garon: Non, le système Sysvac...
M. Giasson: II y a la contribution, l'aide qu'on apporte aux
acériculteurs du Québec, dans l'installation des nouveaux
systèmes de cueillette.
M. Garon: C'est le budget global.
M. Giasson: C'est correct.
M. le Président, l'élément 1 a fait l'objet d'une
étude qu'on peut arrêter, si le président est prêt
à entamer les discussions sur l'élément 2.
Le Président (M. Clair): On peut entamer les discussions
sur l'élément 2. L'élément 1 est adopté.
M. le député de Huntingdon, sur l'élément
2.
Drainage agricole
M. Dubois: Je suis content de voir qu'on progresse rapidement. Au
niveau de l'élément 2, j'ai demandé tout à l'heure
s'il était possible d'obtenir les montants affectés dans le
dernier exercice financier, pour le drainage agricole, l'assainissement des
sols, les travaux mécanisés...
M. Garon: Vous voulez savoir quoi?
M. Dubois: Les montants qui ont été affectés
au drainage agricole, à l'hydraulique agricole?
M. Garon: Je vais vous le dire au complet. Pour le drainage
souterrain, il y a eu $19 732 000. Je vais oublier les dollars.
M. Dubois: Donnez-moi seulement les millions.
M. Garon: Les stations de pompage, $73 443; les traverses de
chemins, 2700, $31 000; les lacs artificiels, près de $93 000; les puits
artésiens, 580 687.
Une voix: Cela fait des puits!
M. Garon: Cela fait des puits; ce sont des dollars.
M. Giasson: Ce n'est pas le nombre de puits. M. Garon:
$580 000.
M. Giasson: II n'y a pas 1000 puits là-dedans. M.
Garon: Pardon?
M. Giasson: II n'y a pas 1000 puits là-dedans pour le
coût moyen.
M. Garon: Les travaux mécanisés, $11 696 000. M.
Giasson: $11 696 000.
M. Garon: Je parle des chiffres de l'an dernier. Les cours d'eau
à contrat, $7 354 000.
M. Vaillancourt (Orford): Dans les travaux
mécanisés, quelle est la moyenne du prix de l'heure, du taux de
l'heure?
M. Garon: Attendez un peu, je vais répondre à cette
question-là; après cela, on y reviendra.
M. Vaillancourt (Orford): D'accord.
M. Garon: Les cours d'eau en régie, $1 304 000.
M. Giasson: Les cours d'eau en régie, qu'est-ce que vous
entendez précisément par cela? Ah! c'est fait par le
ministère. D'accord.
M. Garon: Les programmes de grains, c'est quoi? On va continuer
les chiffres, je vais vous donner le programme complet et je vais vous
expliquer les $50 millions. La conservation des grains, le programme de
conservation des grains, $3 031 000; le programme de conservation des
fourrages, $3 694 000; la pierre à chaux agricole, $3 369 000, pour un
total de $50 962 557.36. Ce sont les dépenses totales.
M. Giasson: Les $50 millions, le dernier chiffre que vous avez
donné, c'est l'addition de tout cela?
M. Garon: Oui, $50 962 000. Vous voyez qu'il n'y a pas eu de
crédits périmés.
M. Giasson: On avait voté $52 225 000; c'est passablement
épuisé.
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: On avait voté l'an dernier $52 millions...
M. Garon: L'an passé, non.
M. Giasson: Non, $49 887 000. Il n'y a aucun crédit
périmé, vous êtes allé en supplémentaire
là-dedans.
M. Garon: C'est-à-dire qu'il y a eu des virements.
M. Dubois: Au niveau de la conservation des eaux, cela inclut les
digues, les puits artésiens? Les puits artésiens sont-ils inclus
dans la conservation des eaux?
M. Garon: Les puits, c'est un programme à part.
M. Dubois: Au niveau de la conservation des eaux, pour ce qui a
trait au district no 7 particulièrement, étant donné qu'il
y a beaucoup de systèmes d'irrigation, on a un besoin assez aigu
à ce moment-ci de l'année.
M. Garon: Vous êtes un des comtés qui ont eu le plus
d'argent.
M. Dubois: Oui, je suis d'accord, mais c'est là que la
culture maraîchère se fait; c'est là que les besoins sont
aussi.
M. Garon: Je ne sais pas si vous le méritez.
M. Dubois: Vous devez concéder, quand même, que
c'est là que les besoins sont, c'est là que les besoins se
situent.
M. Garon: On a pensé aux cultivateurs, c'est pour cela,
pas au député.
M. Dubois: C'est cela aussi que vous allez continuer à
faire, j'espère.
M. Garon: On a dit: On n'est pas pour les pénaliser,
même s'ils ne savent pas toujours bien voter.
M. Dubois: Ce sont des contribuables, n'est-ce pas?
M. Garon: Par ailleurs, ils sont de bons producteurs agricoles.
(12 heures)
M. Dubois: Ce sont des contribuables, ce sont de vrais
contribuables au niveau provincial.
M. Giasson: N'oubliez pas, M. le ministre, que ce sont ces
mêmes cultivateurs qui vous ont élu.
Le Président (M. Clair): À l'ordre, s'il vous
plaît, monsieur!
M. Garon: Je me dis parfois qu'ils sont peut-être meilleurs
dans la production que dans le vote.
Le Président (M. Clair): M. le ministre.
M. Dubois: Est-ce que vous avez l'intention d'accroître les
budgets pour fins de contrôle des eaux?
M. Garon: Pardon?
M. Dubois: Est-ce que vous avez l'intention d'accroître le
budget pour fins de contrôle des eaux ou si vous allez répondre
à toutes les demandes, parce que, ce matin encore, j'ai eu des appels
téléphoniques...
M. Garon: Actuellement, il n'y a aucune demande en retard, alors
qu'antérieurement, les demandes étaient sept ans en retard.
M. Dubois: Sept ans! Regardez les gens en face, si c'est sept
ans! Ne regardez pas de ce côté-ci, parce que je n'étais
pas là!
M. Garon: Je ne vous regarde pas.
M. Dubois: Ce matin, j'ai eu un appel téléphonique
d'un producteur de fraises qui a besoin d'un barrage pour conserver son eau,
parce qu'il n'a pas d'eau pour fins d'irrigation. On lui a dit que cela prenait
au moins trois producteurs je ne sais pas si c'est vrai ou non
pour bénéficier d'un barrage étant donné que cela
toucherait seulement un producteur en particulier, en ce moment. Même
pour un producteur...
M. Garon: C'est la même politique que pour les cours d'eau.
Cela prend une réglementation.
M. Dubois: Oui, au niveau du conseil de comté, je suis
d'accord. La procédure est assez longue, mais il s'agit de commencer
tout de suite pour qu'il puisse avoir cet équipement pour l'an prochain.
À présent, les traverses de chemin sont subventionnées
pour fins de drainage agricole, mais, pour fins d'irrigation, de contrôle
des eaux,
il n'y a pas de subventions qui sont données à un fermier
pour pouvoir traverser un chemin, en fait, passer son tuyau d'irrigation sous
un chemin. Ce sont des demandes qui sont formulées de temps à
autre, parce qu'il n'y a pas toujours un ponceau d'une terre à l'autre,
disons deux terres qui seraient séparées par une route, qui
permet de traverser le tuyau pour fins d'irrigation. Quand c'est pour fins de
drainage, c'est subventionné. Il y a une aide financière qui se
fait. Est-ce que ce serait possible d'avoir une aide financière pour
fins d'irrigation aussi bien que pour fins de drainage, parce qu'on
contrôle les eaux, on l'a ailleurs, mais il faut en remettre aussi
parfois. C'est le cas de la région no 7.
M. Garon: Les étangs de ferme, c'est pour cela.
M. Dubois: Oui, mais, les étangs de ferme, ce qui arrive,
c'est que cela sèche tout de suite. Une irrigation, et il n'y a plus
d'eau. Ce qu'il faut, c'est bloquer les cours d'eau, avoir un contrôle
des eaux, sur les cours d'eau.
M. Garon: On regarde actuellement. On étudie cela. Il y
avait des choses à refaire.
M. Dubois: Regardez en face de vous, comme toujours, même
si vous me parlez! Ces gens étaient là avant, je le sais.
M. Giasson: L'Union Nationale n'a jamais existé, je le
sais, regardez ici!
M. Dubois: L'Union Nationale n'a jamais existé! Le
meilleur ministre de l'Agriculture a été Clément Vincent!
Vous le savez aussi!
M. Garon: Dans le temps de l'Union Nationale, ils étaient
aux prises avec les fonctionnaires nommés dans le temps de
Taschereau.
M. Dubois: Probablement.
M. Vaillancourt (Orford): Étant donné le peu de
temps à notre disposition, je pense que le président devrait
venir à la charge...
Le Président (M. Clair): À l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs! M. le député d'Orford a absolument
raison. On s'éloigne vraiment de l'élément 2 du programme
3. Le député d'Orford a une question. À moins que le
député de Huntingdon en ait encore...
M. Dubois: Au niveau des traverses pour fins d'irrigation, comme
le ministre vient de le dire, vous allez vérifier si c'est possible de
fournir une aide financière?
Le Président (M. Clair): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Au niveau des puits artésiens pour fins
d'irrigation, il y a eu un cas particulier dans la région. En fait, je
pense qu'on vient de payer, cela faisait deux ans que cela traînait, un
puits artésien pour fins d'irrigation. Il y a des besoins qui se font
sentir, parce que, là, on est rendu peut-être sur le même
cours d'eau à cent systèmes d'irrigation qui pompent. Le
problème majeur, à ce temps de l'année, ce sont les
vents...
M. Garon: Cela prend un projet municipal pour ces questions.
M. Dubois: Un projet municipal? M. Garon: Oui.
M. Dubois: Encore une fois, cela touche aux conseils de
comté et aux délégués.
M. Garon: Oui, mais je peux vous dire qu'on est très
ouvert pour ces choses.
M. Dubois: Étant donné qu'il n'y avait pas de
programme qui se situait au niveau du creusage de puits pour fins d'irrigation,
c'est un...
M. Garon: C'était un projet municipal.
M. Dubois: II y a eu un projet pilote il y a deux ans au niveau
d'un puits. Il n'y avait pas de programme, alors, cela a pris deux ans avant
qu'on puisse avoir le budget pour payer ce creusage.
M. Garon: Tout cela est dans le programme d'aménagement
des cours d'eau municipaux.
M. Dubois: Cela s'en vient?
M. Garon: Non, dans le programme existant.
M. Dubois: De cours d'eau municipaux.
M. Garon: Dans l'aménagement des cours d'eau
municipaux.
M. Dubois: Alors, c'est par la municipalité qu'on va
pouvoir obtenir ces services.
M. Garon: C'est cela.
M. Dubois: Ce qui n'existait pas avant. C'est assez récent
quand même qu'aux fins d'irrigation, on puisse obtenir des puits
artésiens du conseil municipal. On doit s'adresser d'abord au conseil
municipal qui est responsable de l'égouttement. À la suite d'une
demande d'un conseil municipal en bonne et due forme et après son
acceptation par le conseil de comté et les
délégués, on va y répondre tout de suite. Est-ce
que c'est cela?
M. Garon: Oui, c'est cela. M. Dubois: D'accord.
M. Garon: Mais il faut qu'on le demande avant. Il faut qu'on le
fasse avant.
M. Dubois: Naturellement, je suis bien d'accord. Je pense que
toute la région productrice maraîchère a besoin d'eau
supplémentaire et je pense qu'il va y avoir plusieurs demandes de puits
artésiens. De toute façon, vous allez voir arriver plusieurs
demandes de creusages de puits artésiens parce qu'on manque d'eau dans
la région et les étangs ne se remplissent pas par
eux-mêmes. Aussitôt qu'ils sont vides, on n'a plus d'eau
d'irrigation. On a un problème majeur là. Il se fait de
l'irrigation présentement pour combattre le vent dans les productions de
carottes, d'oignons, de laitue et certains producteurs n'ont même plus
d'eau pour l'irrigation. Je prends le cas de M. Roland Pigeon qui m'appelle ce
matin et qui me dit: Je n'ai plus d'eau. C'est un gros producteur de fraises et
il a besoin d'un barrage. Il aurait besoin d'un puits artésien et, si le
programme le permet, il est prêt.
Le Président (M. Clair): M. le député
d'Orford avait une question sur le programme.
M. Garon: J'aimerais vous distribuer des feuilles concernant une
erreur dans les montants de publicité. Au lieu de $177 000, c'est $127
000 pour l'année 1978/79. Je vais vous distribuer les feuilles.
M. Giasson: ... les expositions.
M. Garon: Oui, c'est à peu près la même
chose. On cherchait des explications.
Le Président (M. Clair): En avez-vous remis une à
M. Dubois? Au moment où le ministre a pris la parole, je venais de la
donner au député d'Orford. M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, j'ai seulement
quelques questions à poser sur les travaux mécanisés. Tout
à l'heure le ministre nous a donné un montant de $11 696 359.
Combien d'entrepreneurs se sont prévalus de cette... Je comprends que ce
sont les cultivateurs qui choisissent les entrepreneurs qui font les travaux,
mais combien y a-t-il d'entrepreneurs qui ont fait le travail pour qu'on
dépense cette somme d'argent? Combien d'entrepreneurs et combien de
machinerie? Est-ce qu'il y a eu une augmentation, étant donné
qu'on n'a pas besoin de...
M. Garon: Ce ne sera pas long.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous avez les chiffres des
années précédentes? Est-ce que cela a augmenté en
raison de votre nouvelle politique? Combien de machines lourdes?
M. Garon: Cela a augmenté, apparemment. 2 230.
M. Vaillancourt (Orford): II y en avait combien les années
précédentes?
M. Garon: On va l'avoir cet après-midi.
M. Vaillancourt (Orford): Vous allez l'avoir cet
après-midi?
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): D'accord. Je voudrais comparer avec
votre nouvelle politique, si...
M. Giasson: Coopérative...
M. Vaillancourt (Orford): ... cela a augmenté ou si c'est
resté pas mal au même point, au point de vue du nombre
d'entrepreneurs et de la machinerie.
M. Giasson: Le nombre d'heures travaillées...
M. Garon: Non, c'est la concurrence du marché, ce n'est
pas... C'est le service qui est meilleur.
M. Vaillancourt (Orford): J'aimerais comparer si...
M. Garon: Actuellement, comme le client, c'est le cultivateur,
l'entrepreneur vient, selon les désirs de son client qui est le
cultivateur, alors qu'avant, il n'avait pas le choix, il fallait qu'il fasse
affaires avec ceux qui avaient les heures.
M. Vaillancourt (Orford): Mais il n'en manquait pas, il y en
avait beaucoup à leur disposition.
M. Garon: Oui, mais vous savez qu'ils n'avaient peut-être
pas la qualité de "bull" qu'ils voulaient avoir à ce
moment-là.
M. Vaillancourt (Orford): Non, dans les dernières
années, je pense que cette affaire-là n'est plus vraie, parce que
les entrepreneurs étaient désignés par comté et
assez souvent par région. Ils pouvaient aller un peu partout.
L'agriculteur avait le choix de prendre l'entrepreneur qu'il voulait. On ne
reviendra pas là-dessus, c'est un débat qui a eu lieu l'an
passé.
M. Garon: Combien cela coûtait-il pour avoir des
heures?
M. Vaillancourt (Orford): Cela ne coûte rien chez nous.
M. Garon: Le député de Beauce-Sud avait dit que
ça coûtait pas mal...
M. Giasson: Le député de Beauce-Sud n'a jamais
sorti un seul nom. C'est facile de lancer des accusations "at large", ça
devient vrai quand on sort des cas spécifiques.
M. Garon: Mais il disait avoir des affidavits dans son
bureau...
M. Giasson: Oui, mais il ne les a jamais produits à la
commission.
Le Président (M. Clair): II me semble avoir
déjà entendu cette discussion au cours de la même
commission...
M. Giasson: La même période d'étude.
Le Président (M. Clair): II me semble qu'on pourrait
laisser passer ça.
M. Vaillancourt (Orford): C'est facile à dire, mais ce
n'est pas facile à prouver.
Est-ce que le ministre pourrait me dire...
M. Garon: Le patronage, ce n'est jamais facile à
prouver.
M. Vaillancourt (Orford): ... quel est le taux horaire?
M. Garon: Les gars ne font pas ça avec des chèques
habituellement.
Le Président (M. Clair): À l'ordre, s'il vous
plaît, M. le ministre.
M. Vaillancourt (Orford): Quel est le taux horaire que le
ministère paie à l'agriculteur?
M. Garon: L'an dernier, le coût horaire moyen était
de $18... Le taux horaire moyen subventionné était de $18.23,
donc le prix de la machine était de $36.46.
M. Vaillancourt (Orford): $36.46 en moyenne. M. Garon:
Oui, il y a la pelle arrière...
M. Vaillancourt (Orford): Quelle est l'augmentation de 1979/80
avec 1978/79? Est-ce qu'il y a eu une augmentation dans le taux de location de
la machinerie?
M. Garon: C'est le taux des Travaux publics, c'est le taux du
répertoire officiel.
M. Vaillancourt (Orford): C'est le taux du répertoire
officiel.
M. Garon: Du Service général des achats.
M. Vaillancourt (Orford): La force requise des équipements
demeure à 60?
M. Garon: Pour la dernière année. Nous avons averti
l'association que la force va être augmenté à 80 l'an
prochain.
M. Vaillancourt (Orford): Pour les... Je pense que ça
pourrait sûrement s'appliquer, d'après moi, à un bulldozer,
un "chenillard". Mais quand on arrive au niveau des "rétrocaveuses"...
Une "rétrocaveuse" de 60 forces...
M. Garon: ...
M. Vaillancourt (Orford): Exception faite, ah bon! Une demande
avait été formulée à maintes reprises selon
laquelle 55 forces seraient acceptées pour les "rétrocaveuses".
Ce n'est quand même pas la force de moteur qui fait le travail, c'est
l'hydraulique qui fait le travail. Aviez-vous l'intention de faire des
amendements dans ce sens-là? De diminuer la force pour les
"rétrocaveuses" et de l'augmenter pour les bulldozers?
M. Garon: ... monter à 80 forces, exception pour les
pépines.
M. Vaillancourt (Orford): Une "rétrocaveuse", c'est une
pépine.
M. Garon: Vous me faites penser au médecin qui appelle des
aspirines...
M. Vaillancourt (Orford): Une pépine, ce n'est même
pas un mot du dictionnaire, ni en anglais, ni en français.
M. Garon: Alors, exception pour les pépines. Le
Président (M. Clair): M. le député d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, est-ce que le
ministre pourrait me dire combien d'heures ont été
travaillées l'année passée, en 1978?
M. Garon: 1979, 641 497 1/4.
M. Vaillancourt (Orford): En 1978, 641 000...
M. Garon: 641 497 1/4.
M. Giasson: N'oublie pas le quart d'heure... Il y a eu un peu
moins de demandes des agriculteurs.
M. Garon: C'est le quart d'heure du café.
M. Vaillancourt (Orford): Vos chiffres me semblent
précis.
M. Garon: Ah, que voulez-vous?
M. Giasson: M. le ministre, il y a eu un peu moins de
demandes...
M. Garon: Les chiffres honnêtes sont toujours
précis.
M. Giasson: M. le ministre! M. le Président! Il y a eu une
diminution du nombre d'heures travaillées sur les fermes l'an
passé dans les travaux mécanisés?
M. Garon: Je ne le sais pas.
M. Giasson: Oui, vous aviez 658 312 heures. (12 h 15)
M. Garon: Actuellement, avec le suivi dans les heures de travaux
mécanisés, c'est évident qu'on n'enlèvera pas les
mêmes buttes trois fois. Le drainage souterrain augmente
considérablement. Avec un suivi, normalement, les travaux
mécanisés vont avoir une...
M. Giasson: Une tendance à diminuer. Est-ce qu'on
aurait...
M. Garon: II est possible que, cette année, à cause
de la protection des terres agricoles, avec la mise en valeur de certaines
terres agricoles, cela amène des travaux mécanisés sur des
terres qui n'étaient plus en culture depuis des années.
Mais est-ce que ça va compenser pour la diminution des travaux
déjà effectués? Je pense que la grande
amélioration, c'est le suivi sur des photos aériennes. Au
Québec, il y a eu, depuis le début des travaux
mécanisés, combien de millions d'heures, je ne me souviens
plus?
M. Giasson: Combien?
M. Garon: Je ne me souviens plus du nombre d'heures, quel
était le chiffre, 30 millions d'heures?
M. Giasson: Plus que ça.
M. Garon: C'est 30 millions d'heures, je crois.
M. Giasson: Pour 1970/71, il y a eu 998 028 heures.
L'année suivante, 873 000 heures.
M. Garon: Vous n'avez pas le total. C'est le montant payé
qu'on a.
M. Vaillancourt (Orford): Un chiffre tellement
élevé que le ministre ne peut pas le lire.
M. Garon: Je ris, parce qu'il augmentait dans le temps de l'Union
Nationale.
M. Dubois: Effectivement, c'est ce qui arrivait. Le ministre de
l'Agriculture de l'Union Nationale était toujours plus soucieux.
M. Garon: II avait une ferme, il était plus conscient des
besoins.
M. Dubois: C'est pour cette raison que les libéraux
voulaient l'avoir avec eux entre 1970 et 1976.
M. Garon: On remarque actuellement, ce qui est assez rare quand
même, si vous regardez les chiffres, que ça se tient autour de 600
000 heures. La totalité qui a été payée dans
l'histoire du Québec, de 1937 à 1978/79, pour les travaux
mécanisés, c'est $176 231 105.67.
M. Vaillancourt (Orford): 1937. M. Garon: Depuis 1937.
M. Vaillancourt (Orford): Cela fait 40 ans, 42 ans, 41 ans.
M. Garon: On ne peut rien vous cacher. Dans le temps de la
guerre, il ne s'en est pas fait beaucoup. Pourtant, c'était un agronome
qui était premier ministre. De 1937 à 1946, il s'est fait 360000
heures.
M. Vaillancourt (Orford): Quel était le coût moyen
en 1938?
M. Garon: Je n'ai pas le coût moyen, il faudrait diviser.
Le coût de 1937 à 1946, disons 361 000 pour $1 471 000; $1 500 000
pour 360 000 heures, ça fait $5 l'heure. Subventionné.
Les tracteurs de ferme étaient plus petits que ceux que nous
avons maintenant.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que vous avez le nombre
d'agriculteurs qui se sont prévalus du programme en 1978?
M. Garon: C'est intéressant. Plusieurs milliers
d'agriculteurs.
M. Vaillancourt (Orford): Si le ministre ne l'a pas, qu'il laisse
faire.
M. Garon: Ce serait aux alentours de 20 000.
M. Vaillancourt (Orford): On va voir cela dans le rapport.
M. Giasson: ... des travaux.
M. Garon: Ce serait autour de 19 550, près de 20 000
agriculteurs.
M. Dubois: La subvention pour le creusage d'étangs de
ferme, est-ce que c'est encore $500 ou si cela a été
amendé?
M. Garon: Pardon?
M. Dubois: La subvention pour le creusage d'étangs de
ferme...
M. Garon: On propose un changement.
M. Dubois: C'était peut-être réaliste, $500,
il y a 10, 15 ou 20 ans, mais cela ne l'est plus.
M. Garon: Pardon?
M. Dubois: Un étang de ferme coûte $5000 ou $10 000
quelquefois.
M. Garon: On veut mettre cela à $1000, mais pour un seul
étang.
M. Dubois: Un seul étang. Souvent, cela prend deux ou
trois étangs sur la même ferme. Il y a des fermes de 40 acres de
long et quelquefois, c'est impossible d'avoir un étang assez grand sur
la même ferme. Et en plus, au niveau de l'équipement, de l'achat
d'équipement d'irrigation, un jardinier peut sauver $10 000 en
équipement souvent, s'il a deux étangs au lieu d'en avoir un.
Autrement, cela lui prend des longueurs de tuyau qui sont très
dispendieuses...
M. Garon: La subvention est limitée à $1000.
M. Dubois: ... si vous n'avez qu'un étang par ferme.
M. Garon: On l'augmenterait de $500 à $1000. Ce serait pas
pire.
M. Dubois: Mais il y aurait peut-être lieu d'avoir une
possibilité de deux étangs par ferme, parce qu'un étang,
souvent, c'est impraticable, dans certains cas.
M. Garon: À part cela?
M. Dubois: Cela vaudrait la peine de l'étudier.
M. Garon: Oui.
M. Dubois: Ceux qui ont besoin d'irrigation, un étang ne
les satisfait pas la plupart du temps.
M. Giasson: En matière de drainage souterrain, le ministre
nous avait dit, au cours de l'étude des crédits,
antérieurement, qu'un effort assez particulier, assez spécial,
était apporté de ce côté-là.
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Au cours de la dernière année, il y a
eu combien de fermes où le drainage souterrain a été
effectué?
M. Garon: Je peux vous dire que cet après-midi on va avoir
toutes les informations que vous pourrez demander.
M. Giasson: Est-ce que vous avez la longueur en milles du
drainage souterrain effectué?
M. Garon: 90 459 000 pieds linéaires.
M. Giasson: Vous l'avez en pieds linéaires?
M. Garon: Oui. En mètres, cela fait 27 570 696
mètres.
Une voix: En acres?
M. Garon: Et en "acrage" amélioré, cela fait 48
128,7 hectares ou 118 750 acres.
M. Giasson: 118 750 acres.
M. Garon: 120 000 acres, pour faire un chiffre rond. Cela veut
dire qu'actuellement, en 1977/78, on a fait le plus de drainage au cours de
tout l'histoire du Québec.
M. Giasson: Pas de l'histoire du Québec?
M. Garon: Oui, sans doute. Pour 1977/78...
M. Giasson: Pour 1977/78, vous aviez, superficie en acres,
superficie améliorée, selon vos propres chiffres, 92 097; et
l'année précédente, 77 304; pour 1975/76, 56 738; pour
1974/75 42 271 ; pour 1973/74, 53 009;
M. Garon: Pas 53 000...
M. Giasson: Ce sont des chiffres du ministère...
M. Garon: Où cela? Montrez donc.
M. Giasson: Le rapport annuel du ministère.
M. Garon: Montrez donc.
M. Giasson:... qu'on a colligés. Si ces chiffres sont
faux, ce sont des chiffres que nous avons cueillis dans les rapports annuels du
ministère.
M. Garon: Attendez un peu. Oui, c'est cela.
M. Giasson: Quand vous dites qu'il s'est fait autant en
superficie, en acres, autant de drainage au cours de la dernière saison
qu'il s'en est fait dans l'histoire du Québec... S'il y a des erreurs,
nous citons exactement vos chiffres produits aux rapports du ministère
de l'Agriculture.
M. Garon: Attendez un peu.
M. Giasson: Je vais vous en donner une vierge, donnez-moi la
mienne. M. Garon, je vais vous en donner une vierge, donnez-moi la mienne.
M. Garon: Pourquoi?
M. Giasson: J'ai quelques notes de prises et je veux les
garder.
M. Vaillancourt (Orford): Les chiffres que vous avez là
doivent avoir servi pour fabriquer le rapport?
M. Garon: Le total cumulatif en acres, en 1975/76, c'était
rendu à 378 000 acres drainées. Actuellement, au Québec,
on est rendu à 607 000 acres. Cela a quasiment doublé.
M. Giasson: Non, ce n'est pas cela, c'est l'acrage drainé
annuellement que vous avez là. On parle de drainage souterrain.
M. Garon: C'est cela. C'est le total cumulatif depuis le
début, en 1908. Rendu en 1975/76, on avait 318 000 acres tandis que,
rendu en 1978/79, on est rendu à 607 000 acres. Cela veut dire qu'on a
fait quasiment autant de drainage...
M. Giasson: Souterrain.
M. Garon: ... en 1977/78, au Québec, sous un bon
gouvernement...
Une voix: Que dans le temps de...
M. Garon: ... que de 1908 à 1975 inclusivement.
M. Giasson: Si vous remontez à 1908, c'est sûr. Les
superficies drainées avec des drainages souterrains en 1908, comme en
1920...
M. Garon: En 1900, il s'en faisait. M. Giasson: Oui, il
s'en faisait.
M. Vaillancourt (Orford): II devait s'en faire, si vous les avez
dans les statistiques.
M. Giasson: Allez-vous dire qu'il s'en faisait beaucoup?
M. Vaillancourt (Orford): Mais on aimerait avoir des chiffres
plus récents, si vous voulez?
M. Garon: Pardon? Non, il y a eu une amélioration
considérable. Je pense que la principale amélioration, avec le
système actuel, c'est que les agriculteurs peuvent acheter une ferme
dans l'année et, au printemps, ils peuvent faire faire les plans et la
faire drainer à l'automne, alors qu'auparavant, avec la demande, on
manquait de monde et l'exécution prenait trois ans.
M. Dubois: II faut aussi considérer la venue des
taupes.
M. Garon: Pardon?
M. Dubois: II faut considérer aussi la venue des taupes,
ce qu'on appelle les taupes, c'est l'outillage pour installer...
M. Garon: Non, il y avait des taupes aussi, ce n'était pas
les taupes, le problème.
M. Dubois: Cela ne date pas de longtemps, les taupes.
M. Garon: Le problème avant, c'est qu'il fallait passer
par les bureaux d'ingénieurs désignés par le gouvernement
et, avec toutes ces affaires-là...
M. Dubois: Je suis d'accord, mais une machine conventionnelle
comme il en existait, il y a dix ans, posait 400 000 à 500 000 pieds par
année.
M. Garon: Le problème, c'est qu'il fallait passer par les
"chums", cela prenait du temps.
M. Dubois: Du drainage comme cela... Notre compagnie a
été entrepreneur en drainage pendant huit ans.
M. Garon: Pardon?
M. Dubois: Je connais cela. Le drainage des fermes, parce qu'on
en a fait pendant huit ans. Nous étions entrepreneurs.
M. Garon: Je parle des plans.
M. Dubois: Avec une machine conventionnelle, on pouvait faire 400
000 à 500 000 pieds par année.
M. Garon: Non, le problème n'était pas la
machine.
M. Dubois: Avec une taupe, on les fait pendant une semaine
aujourd'hui.
M. Garon: Je comprends, mais le problème...
Le Président (M. Clair): À l'ordre, s'il vous
plaît, messieurs! Il est 12 h 30.
M. Garon:... n'était pas la machine, le problème,
c'était entre la demande, le plan et l'exécution.
L'exécution pouvait se faire dans l'été.
M. Dubois: Ce n'était pas seulement le problème, le
problème, c'était d'avoir de l'outillage assez rapide pour faire
du drainage.
M. Garon: II y en avait des taupes.
M. Picotte: La preuve que ce n'étaient pas seulement des
amis, il en a fait dans notre temps lui.
Le Président (M. Clair): Messieurs, il est 12 h 30, la
commission ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 30)
(Reprise de la séance à 16 h 4)
Le Président (M. Marcoux): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'agriculture est réunie pour poursuivre
l'étude des crédits du ministère. Les membres de la
commission sont: M. Baril (Arthabaska), M. Beauséjour (Iberville), M.
Dubois (Huntingdon), M. Gagnon (Champlain), M. Garon (Lévis), M. Giasson
(Montmagny-L'Islet), M. Léves-que (Kamouraska-Témiscouata), M.
Rancourt (Saint-François), M. Vaillancourt (Orford).
Les intervenants sont: M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Charbonneau
(Verchères), M. Chevrette (Joliette-Montcalm), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. Larivière (Pontiac-Témiscamingue), M.
Mercier (Berthier), M. Ouellette (Beauce-Nord), M. Picotte (Maskinongé),
M. Samson (Rouyn-Noranda).
À quel programme étiez-vous rendus?
M. Giasson: Au programme 3, élément 2.
Le Président (M. Marcoux): Vous en étiez rendus au
programme 3, élément 2.
M. Giasson: On a eu une liberté assez grande dans...
Le Président (M. Marcoux): J'en conviens moi aussi.
M. Giasson: M. le Président, avec votre permission...
Le Président (M. Marcoux): Vous discutez du programme 3 en
général; c'est cela?
Étude sur le secteur agro-alimentaire
M. Giasson: Avec votre permission, puisque vous ne
présidiez pas nos séances au moment où les demandes que
j'ai formulées au ministre n'ont pu recevoir une réponse, parce
que je ne lui fournissais pas les précisions qu'il requérait, je
voudrais signaler au ministre que ces demandes de précision sur le titre
d'un document auquel je faisais référence et qu'il semblait ne
pas connaître, parce qu'il prétendait qu'il se produit tellement
de documents à son ministère, que le titre du document se lit
comme suit: "Incidences des politiques fédérales sur le secteur
agro-alimentaire du Québec". C'est un document qui a été
produit en collaboration, c'est-à-dire que l'un des sous-ministres, M.
Dagenais, a fait appel à différents fonctionnaires au
ministère pour lui fournir toutes les précisions et les
renseignements requis dans chacune des sphères d'activités.
Est-ce que cela permet au ministre de se situer un peu par rapport audit
document?
M. Garon: Cela confirme ce que je vous disais hier, à
savoir que, si vous avez des choses à demander, ce sont justement des
monographies, des données sur des sujets particuliers.
M. Giasson: Mais colligées dans deux volumes.
M. Garon: Apparemment, ces données ont été
fournies aux Affaires intergouvernementales. Vous avez déjà
discuté de cette question en commission parlementaire avec le ministre
des Affaires intergouvernementales, qui a déjà répondu
à ces questions.
M. Giasson: M. le ministre prétend que j'aurais
discuté de cette question?
M. Garon: Pas vous personnellement.
M. Giasson: À quelle séance et à quel moment
a siégé cette commission des affaires intergouvernementales qui
aurait fait une étude exhaustive des deux reliures?
M. Garon: Pas des deux reliures, je parle des questions, des
études qui ont été faites par les Affaires
intergouvernementales.
M. Giasson: II s'agit d'un contenu qu'on retrouve dans ces deux
volumes qui sont déjà du domaine public.
M. Garon: Comment, du domaine public?
M. Giasson: Puisque vous dites que cela a fait l'objet
d'interventions, de discussions et de...
M. Garon: Apparemment, vous avez déjà
discuté de ces questions avec le ministre des Affaires
intergouvernementales dans une commission parlementaire. Mais il s'agit de
monographies sur des sujets c'est possible que ça ait
été mis à un moment donné j'en ai ici; ce
sont toutes des feuilles mobiles.
M. Giasson: Vous avez ça dans un cahier à
anneaux.
M. Garon: C'est ça.
M. Giasson: Mais les documents en question ne sont pas à
l'intérieur du type de cahier...
M. Garon: Cela peut être un cahier à anneaux ou
ça peut être un cahier avec une pince.
M. Giasson: Ce n'est pas une pince non plus, M. le ministre.
M. Garon: C'est quoi?
M. Giasson: Faites-le préciser par le sous-ministre qui a
commandé le travail et il va vous donner exactement de quoi il
relève, et le type...
M. Vaillancourt (Orford): À moins qu'il ait eu un trou de
mémoire.
M. Garon: Je le sais; on vient d'en parler. Il s'agit de
monographies sur différents sujets en agriculture, et les rapports avec
le gouvernement fédéral. J'en ai régulièrement
commandé au cours des deux années. Suite à une demande des
Affaires intergouvernementales, je reproduis un ensemble de monographies
ce n'est pas simplement relié dans un cahier.
M. Picotte: M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: Le ministre de l'Agriculture essaie de nous dire
qu'il a commandé plusieurs études sur certains points, mais ce
qu'on veut savoir, c'est qu'il y a eu une étude commandée
à laquelle a participé le sous-ministre qui s'appelle M.
Dagenais, plusieurs autres responsables également au ministère de
l'Agriculture qui sont en titre ou qui étaient en titre, et qui est
intitulée "Incidence des politiques fédérales sur le
secteur agro-alimentaire du Québec.
M. Garon: Qui étaient ceux qui participaient au document
dont vous parlez?
M. Picotte: On vous a parlé de votre sous-ministre
tantôt, à moins que le sous-ministre...
M. Garon: M. Dagenais participe à beaucoup de
comités. J'aimerais savoir les noms des membres des comités.
M. Picotte: Je vous parle de l'incidence des politiques
fédérales sur le secteur agro-alimentaire du Québec.
Possiblement, il y avait peut-être un nommé André Charland,
Gaston Grandmont, qui était directeur du service des études
économiques du MEQ, qui aurait pu participer je ne vous dis pas
qu'ils y ont participé mais qu'ils auraient pu. Il y aurait eu
des collaborateurs comme si vous voulez avoir des noms, je peux vous en
donner, mais il s'agit...
M. Giasson: M. le ministre les connaît mieux que nous.
M. Picotte: Oui, il s'agit que le ministre nous dise si c'est
exact ou pas. On demande si oui ou non, il y a eu une étude et si elle a
été faite et si son sous-ministre... Commencez par
répondre à mes premières questions et on verra pour les
autres noms après, si vous êtes capable d'y répondre. Si
vous ne voulez pas nous répondre, dites-nous que vous ne voulez pas nous
répondre. Si vous avez quelque chose à cacher, dites-nous: On a
quelque chose à cacher et on le cache. Cela vient de
s'éteindre.
M. Garon: Je ne dis pas qu'on a quelque chose à cacher.
J'ai dit que ce sont des études...
M. Picotte: Répondez-moi.
M. Garon: ... qui sont faites régulièrement au
ministère...
M. Picotte: Je sais qu'il y a plusieurs études; je vous
parle d'incidence des politiques fédérales sur le secteur
agroalimentaire du Québec.
M. Garon: Oui.
M. Picotte: Est-ce qu'il faut que je vous l'écrive, qu'on
la passe par motion par le président et qu'on vous la montre
écrite sur papier? C'est celle-là dont je vous parle.
M. Garon: Cette demande qui a été faite par le
ministère des Affaires intergouvernementales et les données qu'il
demandait d'avoir, nous les leur avons fournies.
M. Picotte: Mais pour aller plus loin, ça serait suite
à une demande du groupe Bonin, du ministère des Affaires
intergouvernementales, demande qui a été acheminée
à votre sous-ministre. Donc, il y a eu des collaborateurs de votre
ministère. On voudrait savoir le nom des collaborateurs à cette
étude qui, précisément,... Cela ne peut pas être
beaucoup plus précis que ça; on vous donne les
détails.
M. Garon: II semble que vous ayez déjà
discuté de cette question, justement, relativement aux travaux du groupe
Bonin. À ce moment, en commission parlementaire, le ministre des
Affaires intergouvernementales avait répondu concernant les travaux du
groupe Bonin.
M. Picotte: M. le Président...
M. Garon: On n'avait pas répondu pour l'ensemble.
M. Picotte: Je ne sais réellement pas si cela a
été discuté ou non au ministère des Affaires
intergouvernementales mais je sais qu'il y a une étude qui traite
d'agro-alimentaire. Il y a eu plusieurs collaborations du ministère de
l'Agriculture concernant cette étude. On est à l'étude ici
des crédits de l'Agriculture. Cela touche l'agroalimentaire et je
voudrais que le ministre soit plus explicite à ce sujet. Qu'il ne me
réfère pas à une autre commission; l'autre commission on y
verra en temps et lieu. On parle de l'agriculture présentement, cela
touche l'agroalimentaire, et c'est là-dessus que je veux avoir des
précisions du ministre. Son sous-ministre est en arrière et il
est au courant. Donc, qu'il prenne cinq minutes s'il le faut, on peut suspendre
dix minutes pour se faire éclairer par son sous-ministre et qu'il nous
dise exactement ce qui en est et on continuera. Cela n'est pas plus
compliqué que cela.
M. Garon: ... les crédits de 1979/80 que nous sommes
à étudier.
M. Picotte: Cela touche une étude qui a été
faite à l'intérieur du ministère de l'Agriculture.
M. Giasson: ... pour l'année financière, des
deniers publics.
M. Garon: Nous sommes ici pour étudier les crédits
de l'année financière 1979/80.
M. Giasson: Oui, également la réunion de la
commission parlementaire pour l'étude des crédits a toujours
été le lieu privilégié pour obtenir de
l'information sur le cheminement de chacune des directions du
ministère...
M. Garon: Alors, j'ai répondu...
M. Giasson:... et de l'information générale sur les
programmes, et de l'information également sur tout ce qui engage les
deniers publics à l'intérieur du ministère de
l'Agriculture.
M. Garon: On n'a jamais donné...
M. Giasson: On ne demande pas au ministre de nous produire des
études menées par d'autres ministères que le
ministère de l'Agriculture, parce que le comité Bonin et les
Affaires intergouvernementales couvrent à peu près tous les
champs
de l'administration publique au Québec comme au Canada, lorsque
cela a une incidence qui met en cause le fédéral. Ce qu'on
demande au ministre de l'Agriculture ce n'est pas tout le Bonin et toutes les
affaires intergouvernementales. On demande de l'information et des documents
qui ont été payés, qui ont été produits par
des fonctionnaires de son ministère payés par les fonds publics
attribués à son ministère, fonds publics qui ont
été votés par les députés de la commission
parlementaire. On sait également que ces documents ont été
colligés à partir de crédits émanant du
ministère de l'Agriculture et l'impression des documents c'est encore
avec les crédits du ministère de l'Agriculture. L'autre partie
qui touche les autres ministères, ce n'est pas à nous, membres de
la commission de l'agriculture, à s'en soucier et en obtenir les
informations et les documents. Les ministères en cause s'en chargeront.
Les commissions parlementaires qui étudient les crédits de ces
ministères s'en chargeront. (16 h 15)
M. Garon: Les dépenses de 1978/79 ne sont pas en
étude actuellement. Ce sont les crédits 1979/80
premièrement. Deuxièmement, il n'y a pas eu de dépenses
engagées pour ces études. Il n'y a pas eu de dépenses
particulières engagées pour ces études.
M. Picotte: M. le Président.
M. Giasson: Les fonctionnaires...
M. Picotte: Quand les fonctionnaires...
M. Giasson: ... qui ont travaillé à ces documents,
est-ce qu'ils étaient payés par les Affaires
intergouvernementales pour le temps qu'ils ont consacré à cela ou
si c'était à même les crédits qui avaient
été votés par la commission de l'agriculture?
M. Garon: Oui, mais ce sont des dépenses qui ont
été payées.
M. Giasson: À même les crédits votés
pour l'agriculture.
M. Garon: Par des fonctionnaires, les fonctionnaires qui
étaient à l'emploi avant et après. Il n'y a pas eu de
dépenses spéciales pour ces études.
M. Giasson: On ne vous dit pas cela. On vous dit que ces gens qui
ont travaillé pour préparer les documents étaient
payés par des crédits votés au ministère de
l'Agriculture. C'est tout simplement cela qu'on vous dit. Vous pouvez bifurquer
vers la droite ou vers la gauche, mais on va rester dans la
réalité.
M. Garon: Qu'est-ce que vous voulez savoir?
M. Giasson: Est-ce qu'un député de
l'Assemblée nationale...
M. Picotte: Vous n'avez pas encore compris et vous avez
enseigné à l'université. Mon Dieu, Seigneur!
M. Garon: C'est comme tous les documents de recherche qui peuvent
être faits au niveau de l'agriculture.
M. Giasson: C'est cela. On ne nie pas cela. Ce qu'on veut savoir,
c'est s'il y a des députés de l'Assemblée nationale, qui
en plus sont membres de la commission parlementaire je ne vous demande
pas de les déposer aujourd'hui mais sur demande qui peuvent
recevoir du ministre de l'Agriculture les documents auxquels on a fait
référence. On a largement commenté le fait que ce sont les
deniers publics qui ont payé les hommes qui les ont
préparés, qui ont rédigé chacun de leur
côté les documents et c'est le ministère de l'Agriculture
qui les a fait imprimer.
M. Garon: Oui, ... impression. Il y a des photocopies.
M. Picotte: M. le Président, je ne comprends pas cela. Il
y a des documents qu'on a demandé au ministre de déposer...
M. Giasson: Ce sont des rapports dactylographiés par des
secrétaires payées par le budget du ministère de
l'Agriculture. Si on a produit des photocopies, c'est encore le
ministère qui fait cela.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Maskinongé.
M. Garon: Les documents ont été acheminés
aux Affaires intergouvemementales. Je vous dis que ce sont des monographies sur
différents sujets.
M. Giasson: Ce n'est pas cela qu'on vous demande, est-ce
que...
M. Garon: II s'agit de documents de travail dont je me sers
à l'occasion, ce sont des monographies et c'est tout.
M. Giasson: Est-ce qu'un député peut obtenir de
votre ministère...
M. Picotte: Si le ministre ne veut pas... M. Garon:
Non.
M. Giasson: Vous refusez aux députés de
l'Assemblée nationale les documents qui sont la propriété
du gouvernement de la province de Québec.
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Donc, il s'agit de documents, puisque votre
réponse est non. Il s'agit de documents qui sont "top secret".
M. Garon: Non, ce sont des documents de travail qui, comme tous
les documents de travail, ne sont pas des documents pour publication.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Étant donné que le ministre ne veut pas
donner les renseignements...
M. Garon: Je les donne régulièrement. Ne dites pas
cela. Quand je vous dis que la politique fédérale du transport,
la subvention des transports des Maritimes, a massacré l'agriculture
dans le Bas-Saint-Laurent, c'est à la suite d'une étude que j'ai
demandée et qui me dit que le transport, à cause des subventions
fédérales, de Grand Falls, Nouveau-Brunswick, à
Québec, rend le coût des patates meilleur marché que les
patates de Portneuf à Québec. Je vous parle des études
concernant cette politique qui est mauvaise.
M. Giasson: Bon! Si vous êtes sérieux, M. le
ministre, les documents dont on parle, vous allez les remettre aux
députés qui vont vouloir les avoir. Celui qui n'est pas
intéressé, il n'y a pas de problème, mais je sais
qu'autour de cette table il y a des députés qui en veulent et
puisque vous confirmez qu'une politique, qu'un programme de transport soutenu
par le gouvernement fédéral a concurrencé de façon
anormale, indue ou inadmissible les producteurs de pommes de terre du
Québec, vous les avez pris quelque part les documents qui vous servent
à lancer de telles affirmations, je crois que les députés
de l'Assemblée nationale ont accès à cela et on vous
demande quels sont les motifs pour lesquels vous ne voulez pas les produire
puisque vous avez dit non tout à l'heure.
Vous me dites qu'il n'y a pas de secret d'État là-dedans.
Quelles sont les raisons pour lesquelles vous ne voulez pas les produire?
M. Garon: Ce sont des documents de travail. Vous allez en avoir
les conclusions en temps et lieu.
M. Giasson: Ce n'est pas une raison, c'est inadmissible de dire:
On ne les produit pas parce que ce sont des documents de travail.
M. Garon: Quel ministère produit ses brouillons, ses
documents de travail?
M. Cordeau: Dans quel but ces travaux sont-ils
exécutés?
M. Garon: Pour connaître la situation dans certains
domaines. Cela aurait dû être fait bien avant. Si le gouvernement
antérieur s'était interrogé plus sur ces politiques du
gouvernement fédéral...
M. Cordeau: Quelles situations vous ont poussé à
faire ces études?
M. Garon: Je demande régulièrement des
études aux affaires économiques. Évidemment, elles ne sont
pas toujours égales. Il y en a de bonnes. Il y en a de moins bonnes.
M. Picotte: On ne veut pas les donner, les moins bonnes, je
pense.
M. Garon: C'est parce qu'il y en a qui n'ont pas toujours la
perspective.
M. Picotte: J'imagine. En tout cas, ce n'est pas seulement vous.
Votre sous-ministre peut bien avoir la tête entre les deux jambes.
M. Cordeau: Les perspectives des politiques du ministre ou...
M. Garon: On est en constante négociation sur une foule de
sujets avec le gouvernement fédéral. Il faut avoir des
données. Quand on arrive, par exemple, dans le domaine de la poudre de
lait, on est en constante négociation. Sur la politique des grains que
le fédéral veut mettre en branle pour le 1er août et veut
retarder d'un an, on n'a pas les moyens de savoir de quelle façon ils
vont contingenter ou contrôler le libre marché des quotas de grain
dans l'Ouest. Tout cela, il y a des études qui se font constamment
là-dessus. Constamment.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Je changeais de sujet, moi.
M. Picotte: Sur le même sujet, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Sur le même sujet, M. le
député de Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, si ma mémoire est
fidèle, au tout début de l'étude des crédits, le
ministre a semblé nous dire qu'il n'existait pas d'étude à
cet effet. Des études n'existaient pas sur ce sujet. Moins de 48 heures
après le début de l'étude des crédits, là,
on vient de trouver qu'une étude existait et on nous dit qu'il n'y a pas
d'importance à ce qu'elle soit rendue publique. Si le ministre ne veut
pas la rendre publique, je n'improviserai pas de raison pour laquelle il
ne veut pas la rendre publique, mais je me pose énormément de
questions le ministre pourrait-il nous dire au moins, puisqu'il y a des
fonctionnaires du ministère de l'Agriculture qui ont travaillé
à même les deniers publics sur cette étude qui n'existait
pas il y a 48 heures et qui a une importance au bout de 48 heures, le ministre
pourrait-il au moins nous donner le nom de ceux qui ont collaboré
à cette étude intitulée: "Incidence des politiques
fédérales sur le secteur agroalimentaire du Québec"?
J'aimerais bien avoir une réponse. Si vous continuez à
répondre comme vous avez répondu tantôt, votre
sous-ministre qui a participé à cela, dans quelques minutes, il
ne
sera même plus ici, parce qu'on le verra disparaître
tellement il est gêné par vos réponses.
M. Garon: Je vous ai dit depuis le début qu'il y avait des
monographies sur des sujets particuliers et il est possible que tous ces
documents sur des monographies particulières aient été
regroupés dans un cahier.
M. Picotte: II est possible. C'est cela ou ce n'est pas cela?
M. Garon: Pardon?
M. Picotte: C'est cela ou ce n'est pas cela? C'est quoi?
M. Garon: Je vais vous dire bien franchement que je n'ai pas
participé à ces travaux.
M. Picotte: Vous ne le savez pas. Vous ne les avez pas vus.
M. Garon: Je les ai vus bien brièvement. Ils
étaient faits et ce n'était pas extraordinaire. Je n'ai pas
été impressionné par les études.
M. Picotte: Vos principaux collaborateurs du ministère ne
vous impressionnent pas. Le travail qu'ils ont fait n'était pas
impressionnant. C'est ce que vous me dites?
M. Garon: Non, je ne vous dis pas cela. Ce sont des monographies.
Quand on fait des monographies, on peut tirer des conclusions par rapport
à différents sujets en particulier, mais tirer des conclusions
d'ensemble, cela peut être plus compliqué.
M. Picotte: Cela suppose que lorsque le ministère des
Affaires intergouvemementales a demandé cette étude au groupe
Bonin, il portait tellement peu d'importance à cette étude que
vous auriez pu lui envoyer cela sur des feuilles de troisième ordre, du
brouillon de troisième ordre ou même des feuilles qu'il y
avait...
M. Garon: Non, non. Quand je dis "des brouillons", je ne veux pas
dire que ce sont des papiers écrits à la mine, au crayon. Ce
n'est pas ce que je veux dire. Je veux dire que ce sont des...
M. Picotte: Quand même, une étude a
été faite. Elle a été fournie au ministère
des Affaires intergouvernementales. Elle se tient ou elle ne se tient pas,
cette étude. Elle a de l'allure ou elle n'a pas d'allure. Si elle n'a
pas d'allure, dites-nous le: Elle n'a pas d'allure. On sait que cela ne vaut
pas cher. Si cela a de l'allure, on voudrait en être informé, si
cela a du bon sens, cela a du bon sens.
M. Garon: Je pense qu'il y a des sujets là-dedans qui ont
été bien travaillés et il y a des sujets qui ont
été plus effleurés. Vous savez que les économistes
qui sont dans le domaine agricole ne sont pas très nombreux. Il y a des
économistes dont les études ont été longues et
d'autres qui ont été brèves. Des économistes, par
exemple, qui ont fait des études en économique, on appelle cela
des économistes professionnels comme M. Ouellette.
M. Giasson: ... hier, que cela a beaucoup changé, et que
ce n'était plus des agronomes qui dominaient, mais qu'on avait fait
place aux économistes, M. le ministre.
M. Garon: C'est cela. Je veux dire que... M. Giasson: Qui
dit vrai?
M. Garon: Des économistes qui ont fait leur cours...
Une voix: Est-ce qu'il y en avait beaucoup... Une voix:Si le ministre de l'Agriculture...
M. Giasson: Organisez-vous, on va vous
réélire...
Une voix: J'ai dit qu'il n'y en avait pas.
M. Giasson: ... si cela avait changé. Il y avait beaucoup
plus d'économistes qu'autrefois.
M. Picotte: M. le Président...
M. Giasson: Ce n'étaient pas des agronomes qui
dominaient.
M. Picotte: ... le ministre nous mentionne que...
M. Garon: Non, il n'y en a pas beaucoup.
M. Picotte:... certaines études des économistes...
J'aimerais savoir, à ce moment-là, puisque j'ai le nom de
certaines personnes qui ont participé aux études... Je vais
être obligé de lui poser les questions une par une mais, en tout
cas, on va passer cela laborieusement. Quelles études
considère-t-il importantes, les moins importantes parmi celles qui ont
été faites? Entre autres, il y a eu des gens comme M. Jacques
Durocher.
M. Garon: Je ne le connais pas.
M. Picotte: Jean-Yves Lavoie, Laval Létour-neau...
M. Garon: Je ne connais pas cela du tout.
M. Picotte: ... Bruno Montour, Réal Cloutier, Pierre
Lévesque.
M. Garon: Oui.
M. Picotte: Parmi les gens qui ont fait ces études, il y a
de bonnes études et des moins
bonnes. J'aimerais que le ministre me dise lesquelles sont bonnes et
lesquelles étaient moins bonnes.
M. Garon: J'ai dit qu'il s'agissait de...
M. Picotte: Elles n'étaient pas bonnes ni l'une ni
l'autre?
M. Garon: Non. J'ai dit qu'il s'agissait de monographie.
Monographie, cela veut dire une étude sur un sujet particulier.
Une voix: L'étude de Durocher était bonne. M.
Garon: Alors, vous avez des sujets... Une voix:Pose-lui la
question.
M. Garon:... qui s'ajoutent. Vous avez eu une étude sur
les subventions du fédéral pour le transport dans les Maritimes.
Vous avez peut-être une étude sur les subventions
fédérales dans le domaine du lait. Cela peut être une
étude sur les subventions fédérales dans le domaine des
céréales au Canada, pour l'ensemble du Canada. Il peut y avoir un
domaine, par exemple, comme les subventions, c'est-à-dire des contrats
du gouvernement fédéral à l'ACDI. Le fédéral
n'achète que des autres provinces pour l'ACDI, par exemple. J'ai
remarqué que le chef créditiste au fédéral en avait
fait allusion. J'en ai parlé pendant toutes les conférences.
M. Picotte: Qui était le chef créditiste?
M. Garon: Le candidat dans le comté de Beauce.
M. Giasson: Le chef qu'ils ont élu. M. Picotte: Le
péquiste déguisé.
M. Garon: Le chef créditiste. Ces études ont
démontré...
M. Cordeau: Celui que vous supportez?
M. Garon: Hein?
M. Cordeau: Celui que vous supportez?
M. Garon: Je ne m'occupe jamais d'élections
fédérales. Je n'ai jamais participé aux élections
fédérales de toute ma vie.
Ces études ont démontré, par exemple, que quand il
s'agit d'achat pour les pays étrangers, le gouvernement
fédéral n'achète quasiment rien au Québec
c'est $75 millions ou $80 millions sur $1 500 000 000 d'achats au cours de dix
ans. Il n'achète quasiment rien au Québec. Cela veut dire que le
fédéral subventionne de l'aide aux pays étrangers avec nos
impôts. C'est nous qui payons pour cela et on n'a pas les commandes. Si
on regarde sur environ $1 400 000 000, cela veut dire un peu plus de 25% des
impôts payés. Si on regarde sur une période d'année,
la population s'est accrue moins rapidement depuis une dizaine d'années.
Alors, cela veut dire qu'on a dû payer environ $400 millions
d'impôt pour l'aide destinée aux pays
sous-développés.
M. Giasson: M. le Président... M. Garon: Non, je
vais terminer.
M. Giasson: Question de règlement. Nous ne sommes pas ici
pour étudier les crédits, le budget de l'ACDI.
M. Garon: Cela fait mal.
M. Giasson: Nous posons des questions sur les incidences du
fédéralisme dans le secteur agro-alimentaire.
M. Garon: On mange.
M. Giasson: C'est cela qui fait l'objet de nos questions. Vous
nous amenez dans tous les pays d'Afrique, mais on va revenir au Québec
parce que c'est au Québec que se jouent les incidences du
fédéralisme.
M. Garon: C'est cela. C'est exactement de cela qu'il s'agit. Il
s'agit d'une étude...
M. Picotte: On s'isole.
M. Garon:... particulière qui a porté
là-dessus. J'en ai parlé à deux conférences
fédérales. Il y en a une dont je suis certain. J'en ai
peut-être parlé une fois avant cela; je ne suis pas certain
au moins une fois, peut-être deux fois, peut-être trois fois
il faudrait que je revoie les horaires des conférences
fédérales-provinciales. Je vous dis qu'actuellement sur $1 400
000 000, on a payé $400 millions d'impôt, nous autres, et cet
argent a servi à faire des achats d'un montant de $325 millions dans des
provinces autres que le Québec pour de l'aide aux pays
sous-développés. Alors, on a subventionné avec nos
impôts l'achat de produits alimentaires dans d'autres provinces pour
aider les pays étrangers. Cela veut dire que cela est fort. Le
gouvernement fédéral fait son aide étrangère avec
les impôts des Québécois.
M. Picotte: Votre affaire, ce n'est pas impressionnant. Vous avez
dit tellement de choses qui n'étaient même pas la
vérité.
M. Garon: Cela est vrai.
M. Picotte: Vous avez dit au début de l'étude des
crédits qu'il n'y avait même pas d'études. Vous nous dites
ensuite... Donnez-nous des documents, on va vous croire sur présentation
de documents parce que...
M. Garon: J'ai dit qu'il y avait des monographies.
M. Picotte: ... ce que vous dites la plupart du temps n'a pas de
bon sens dans certains domaines surtout quand vous partez en peur, quand vous
grimpez dans les rideaux.
M. Garon: Hein?
M. Picotte: Donnez-nous donc les renseignements qu'on vous
demande. Je vous ai posé des questions bien précises sur des
collaborateurs. Je vous ai demandé le nom de ceux qui avaient fait de
bonnes études là-dedans...
M. Garon: Non.
M. Picotte: ... et ceux qui n'étaient pas bons. Vous
n'êtes pas capable de me le dire.
M. Garon: Mais non. Je vous dis qu'il y a des études qui
sont plus complexes, qui n'ont pas été analysées autant et
que les études...
M. Picotte: Les études qui ont été faites
par ceux que je vous ai nommés...
M. Garon: ... qui n'ont pas été faites...
M. Picotte: ... qui sont moins complexes et plus complexes. Ce ne
devrait pas être dur à dire. Cela ne doit pas être
difficile. Lesquelles sont complexes et lesquelles ne le sont pas? J'aurais
d'autres questions à vous poser sur d'autres gars, ne vous fatiguez pas.
J'en ai une page complète.
M. Garon: Je ne répondrai pas sur des individus. Je vous
dis...
M. Picotte: Vous ne voulez pas me répondre.
M. Garon: ... qu'il y a des monographies sur des sujets. (16 h
30)
M. Picotte: Vous ne voulez pas me répondre sur
l'étude qui a été faite. Vous dites qu'elle n'est pas...
Ensuite, vous impliquez des individus parmi ceux qui y ont participé. Je
vous demande si ces individus... Vous dites que vous ne voulez pas
déposer cette étude qui a été faite parce
que...
M. Garon: On manque d'économistes dans le domaine agricole
au Québec. C'est tellement vrai que pour calculer les coûts de
production et des choses comme celles-là, on n'a pas assez de personnel
pour aller aussi rapidement qu'on le voudrait.
M. Picotte: Vous en avez trouvé pour faire cette
étude. Au moins, parlez-nous de ceux que vous avez trouvés. Ne
nous parlez pas de ceux qui n'existent pas et qui ne sont pas là.
Parlez-nous au moins de ceux que vous avez trouvés, les rares qui sont
là et dites-nous si leurs études sont bonnes ou non qu'on sache
au moins à quoi s'en tenir. Dites-nous s'ils ont fait du bon travail ou
non.
M. Garon: Je vous dis qu'il y a des études qui sont
meilleures que d'autres.
M. Giasson: Comment pouvez-vous affirmer cela quand vous dites
que vous avez à peine vu les documents? Pourquoi affirmer cela?
M. Garon: Je les connais les monographies.
M. Giasson: Vous les avez vus les documents comme cela?
M. Garon: Au cours des deux ans et demi passés, j'ai
demandé moi-même plusieurs études pour des
conférences fédérales-provinciales.
M. Picotte: Vous avez eu le temps de les lire depuis avant-hier,
vous ne le saviez pas avant-hier.
M. Garon: Sur certains sujets, les études sont meilleures
que sur d'autres sujets parce qu'on n'a pas toutes les données sur
certains sujets. Je vais vous donner un exemple concret: Si on parle de la
recherche, par exemple, je sais que le gouvernement fédéral a
dépensé $42 millions dans l'Ouest, $41 millions ou $40 millions
en Ontario et $21 millions dans l'Est, c'est-à-dire le Québec et
les Maritimes. Quand je pose la question à une conférence
fédérale-provinciale, le ministre de l'Agriculture me dit: Oui,
mais les études qui se font ailleurs, cela profite aussi au
Québec. Je réponds: Pourquoi ne les faites-vous pas faire au
Québec? Elles pourront aussi servir ailleurs, si c'est
indifférent.
M. Picotte: Vous devez avoir de bien meilleures réponses
que celles que vous nous donnez, vous ne nous répondez rien!
M. Garon: Laissez-moi finir.
M. Picotte: Vous êtes encore bien chanceux, vous êtes
privilégié. Comptez-vous chanceux de participer aux
conférences!
M. Garon: Laissez-moi finir. Voir dans chacun de ces
éléments les études qui profitent ou qui ne profitent pas
au Québec, ce n'est pas aussi simple que cela parce qu'on n'a pas toutes
les données. Il y a des études qui sont publiées et
d'autres qui ne le sont pas. Je vais vous donner un exemple concret: Si un
producteur de mon comté veut avoir des plans pour produire des bleuets
et que ces plans ont été faits en Nouvelle-Ecosse avec l'aide du
gouvernement fédéral, il n'y a pas un plan accessible pour le
Québec parce qu'ils ont tous été donnés à
l'Ontario. Est-ce que ce sont des études qui profitent au Québec
ou seulement à l'Ontario? On n'a pas toutes les données. Je m'en
suis aperçu par hasard parce qu'il y a un homme qui est venu me voir
à mon bureau de comté qui voulait avoir des plans pour cultiver
des bleuets.
M. Giasson: Ils ont tous été faits en Ontario et
vous dites qu'il est allé les chercher en Nouvelle-Ecosse. Il est
chanceux, le garçon!
M. Garon: Oui, on a fait travailler du monde de la
Nouvelle-Ecosse, cela a profité aux producteurs de l'Ontario et le
Québec les a regardés passer. On n'a pas toutes les
données pour voir cela mais quand on gratte un peu, on s'aperçoit
qu'on se fait organiser royalement.
M. Giasson: On veut voir cela. Procurez-nous les documents qu'on
vous demande.
M. Grenier: Question de règlement. J'ai appris, M. le
Président, que chaque député pouvait se présenter
ici et avoir le droit de parole.
Le Président (M. Marcoux): Oui.
M. Grenier: Notre représentant ici de l'Union Nationale,
le député de Huntingdon...
Le Président (M. Marcoux): Selon le règlement, pour
toutes les commissions sur les crédits, tous les
députés...
M. Grenier: D'accord. Notre représentant, le
député de Huntingdon, m'apprend qu'on a décidé
autour de la table de prendre les programmes un par un et de passer à
travers. Je remarque que les crédits doivent se terminer ce soir et
qu'on est en train de bloquer sur un programme bien précis et l'Union
Nationale a plusieurs bonnes questions à poser. Quand je dis bonnes
questions, je veux dire d'autres sortes de questions que celles qui se posent
depuis que je suis arrivé ici, des questions intelligentes, des
questions qui peuvent renseigner la population et nous donner l'information
dont on aurait besoin comme parti politique. À partir de là, je
me demande, M. le Président, s'il n'y aurait pas lieu je le fais
comme question de règlement qu'on révise notre position et
qu'on se permette de regarder, pendant le temps qu'il nous reste, tous les
programmes et que nos députés qui sont ici prennent la parole
chacun à leur tour et utilisent leur temps à poser des questions
sur lesquelles la population s'interroge, de vraies questions. Je vous demande
de faire débattre cette question et de la mettre aux voix.
Le Président (M. Marcoux): Je suis comme vous, je viens
d'arriver. Sur la question de règlement, vous savez comme moi, M. le
député de Mégantic-Compton, que lors de l'étude des
crédits comme lors d'autres études, la commission est
maîtresse de ses travaux. Si la commission a décidé de
procéder programme par programme, si elle désire passer une
journée sur un programme ou un élément, libre à
elle, quitte à ne pas étudier les autres si la commission n'est
pas rappelée après 22 heures. Si les membres de la commission
sont d'accord pour passer immédiatement à l'étude d'autres
programmes ou d'autres éléments du même programme, cela me
fera plaisir de leur donner la parole, pourvu qu'il y ait consentement.
M. Picotte: Sur la question de règlement, le
député de Mégantic-Compton serait mieux de s'informer
auprès de son collègue de Huntingdon. Il a été
question, d'ailleurs, pour favoriser tout le monde alentour de la table, que ce
soir, on ne siégerait peut-être pas, une possibilité de ne
pas siéger et à ce moment, mon colllègue le
député de Montmagny-L'Islet avait proposé de siéger
demain dans la matinée pour reprendre les deux heures de ce soir, chose
qui ne semblait pas adonner non plus à noire collègue de
Huntingdon. À ce moment, on s'est entendu sur une procédure
à suivre, un petit peu ensemble. Moi-même j'ai participé,
j'ai discuté avec le député de Huntingdon, avec mon
collègue de Montmagny-L'Islet avec le ministre de l'Agriculture,
tantôt à l'Assemblée nationale, à savoir qu'on
pourrait donner un consentement, je pense, pour qu'on poursuive, qu'on
dépasse l'heure de 18 heures pour terminer l'étude afin de
favoriser un petit peu tout le monde qui ne peut pas venir ce soir et qui ne
peut pas venir demain. Je pense que le député de Huntingdon va
avoir toute la chance nécessaire pour poser ses questions.
Je ne pense pas que l'Opposition officielle ait brimé le droit de
parole du député de Huntingdon, du moins c'est ce que j'ai
semblé comprendre tantôt. Il n'a pas été question de
cela du tout, et, d'ici la fin des crédits, avec l'entente qu'on a
discutée, à moins que quelqu'un ne veuille plus respecter cette
entente autour de la table, avec l'entente qu'on a eue, le député
de Huntingdon aura toutes les occasions nécessaires pour poser les
questions qu'il voudra bien poser, M. le Président.
M. Dubois: M. le Président, à l'heure actuelle,
c'est la troisième fois qu'on revient au ministre de l'Agriculture pour
la même question. Au début de cette commission, les mêmes
questions ont été posées au ministre, à savoir de
déposer certains documents et des recherches qui ont été
faites par le ministère de l'Agriculture pour le ministre des Affaires
intergouvernementales. Étant donné que c'est la troisième
fois qu'on revient sur le même sujet et que le ministre ne veut pas
répondre aux demandes de l'Opposition, je me demande si on ne devrait
pas passer à l'étude des budgets ou des crédits tel qu'il
a été convenu au début. On était rendu au programme
3, élément 2, et je pense que si on veut quand même passer
d'autres programmes d'ici la fin de cette commission, on devrait
procéder quand même.
Je comprends qu'il serait intéressant pour tous les membres de la
commission d'avoir chacun en sa possession les documents dont il est question.
Je pense que cela m'intéresserait autant que cela pourrait
intéresser n'importe quel membre de la commission d'avoir accès
aux recherches qui ont été faites; que cela touche le
fédéralisme rentable ou non rentable, c'est autre chose. De toute
façon, ce sont des recherches sur l'agriculture et cela
m'intéresse de les avoir. Étant donné que le ministre dit
non, même si on continuait à discuter sur le même sujet
pendant trois jours, on n'avancerait pas. J'aimerais bien, quand même,
qu'on en finisse sur cette question
et que le ministre nous dise si oui ou non il entend les déposer
et je pense que ce serait pertinent qu'il le fasse et que ce serait pertinent
qu'il en fasse un document complet et qu'il nous le remette. J'aimerais cela et
ce serait bénéfique, je pense, pour tous les membres de la
commission. Mais si le ministre dit non, c'est final, je pense qu'il va falloir
arrêter de discuter de cette situation.
M. Giasson: M. le Président... Le Président (M.
Marcoux): Oui.
M. Giasson: ... compte tenu de la situation que vient de
décrire le député de Huntingdon, on a tenté
d'obtenir du ministre une réponse, à savoir qu'un
député membre de la commission parlementaire de l'agriculture
devrait normalement obtenir sur demande, je ne précise pas que cela doit
être déposé ici, loin de là, mais sur demande puisse
recevoir les documents en question et que le ministre préfère
patiner et refuser à des députés des documents auxquels
ils ont droit, je ne voudrais pas qu'on s'éternise, mais il y a
certainement anguille sous roche. Je serais bien curieux de voir le contenu
desdits documents puisque le ministre ne veut absolument pas les remettre au
député qui voulait les obtenir. Il y a anguille sous roche, c'est
le moins que je puisse dire.
M. Garon: II n'y a pas anguille sous roche du tout.
M. Giasson: S'il n'y a pas anguille sous roche, dites oui, on va
remettre aux députés qui les veulent lesdits documents. Ce n'est
pas compliqué.
M. Picotte: S'il n'y a rien là, pourquoi ne voulez-vous
pas nous en donner des copies?
M. Garon: À un moment donné, quand le
ministère des Affaires intergouvernementales aura complété
ses travaux, et c'est lui qui sait dans quelle perspective il voulait avoir ces
documents. C'est lui qui s'occupera de rendre publics ou non ces documents.
M. Picotte: Le moins que je puisse dire, M. le Président,
ce n'est pas parce que l'avant-propos de cette étude avait
été signé par M. Gaston Grandmont, qui était
directeur du service des études économiques du ministère
de l'Agriculture, j'espère que ce n'est pas pour cela que ce même
monsieur n'est plus directeur des études économiques du
ministère de l'Agriculture.
M. Garon: Non. Il est parti de lui-même. Il a donné
sa démission lui-même pour aller travailler pour le gouvernement
fédéral.
M. Picotte: Je vous ai dit que j'espérais que ce
n'était pas pour cela.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que le ministre peut nous
informer si le ministre des Affaires intergouvernementales déposera
à l'Assemblée nationale un document à la suite de ces
études, de ces monographies que vous avez mentionné tantôt
que vous lui avez envoyées parce qu'il n'a pas demandé cela pour
rien. Il doit avoir un but, parce que le mandat n'était pas de faire un
volume pour mettre sur les tablettes; il y en a assez.
M. Picotte: II faudrait demander cela au député de
Maisonneuve qui semble bien aller avec le député...
M. Cordeau: Est-ce que le ministre peut informer cette commission
que ces monographies qui sont faites vont faire l'objet d'un volume ou d'un
consensus au ministère des Affaires intergouvernementales?
M. Garon: II faudrait demander au ministre des Affaires
intergouvemementales.
M. Cordeau: Vous avez fait cela sans savoir pourquoi vous le
faisiez.
M. Garon: Je n'ai pas été consulté, moi,
là-dedans.
M. Cordeau: Vous avez fait faire des travaux chez vous sans
savoir pourquoi?
M. Garon: C'est que le ministère collabore dans plusieurs
travaux avec d'autres ministères.
M. Cordeau: II ne faudrait pas que vous nous preniez pour des
nouilles non plus. On est des gens sérieux ici et tous ceux qui sont ici
autour de la table ont été élus par leurs concitoyens,
pour certaines qualités pas toutes égales, mais enfin.
Il ne faudrait pas nous prendre non plus pour des imbéciles
autour de la table.
M. Garon: Loin de moi cette pensée. M. Cordeau:
Cela me rassure.
M. Garon: Je pense plutôt que ce sont des génies qui
sont autour de la table.
M. Picotte: Le ministre vient de répondre à une
question du député de Saint-Hyacinthe. Le député de
Saint-Hyacinthe a dit simplement que ce sont des études qui lui avaient
été demandées. Est-ce que le ministre de l'Agriculture
aurait pu refuser de demander à son personnel de travailler à ces
études ou de fournir des études au ministère des Affaires
intergouvemementales? Est-ce que le ministre de l'Agriculture était
libre d'accepter ou de refuser.
M. Garon: Je n'étais pas au courant. Quand je l'ai
su...
M. Cordeau: Cela je ne le prends pas.
M. Garon: Quand je l'ai su, les études étaient
terminées.
M. Cordeau: Vous faites travailler les gens de votre
ministère, et vous ne savez pas pourquoi?
M. Picotte: Vous n'êtes pas au courant de grand-chose!
M. Cordeau: Cela me dépasse!
M. Garon: Ce qui arrive souvent, c'est que les gens...
M. Cordeau: Peut-être que vos paroles ont
dépassé votre pensée.
M. Garon: Les gens du ministère travaillent d'une
façon régulière avec d'autres ministères, que ce
soit avec l'OPDQ, par exemple, qui demande des renseignements dans le domaine
agricole. Ils ne viennent pas me voir à chaque fois et me demander:
Est-ce qu'on peut donner des renseignements? Est-ce qu'on peut travailler avec
eux? C'est évident que je ne le sais pas. Il peut y avoir des rencontres
avec d'autres comités. On fait partie... Pas plus que pour les
comités fédéraux, d'ailleurs. J'ai demandé la liste
une fois des comités auxquels on participait. J'ai été
estomaqué de voir le nombre. J'ai compris pourquoi cela coûtait
cher en frais de voyage aussi. C'est un nombre épouvantable de
comités. Évidemment, dans chacun des cas, il y a des travaux qui
sont faits et il y a des gens qui travaillent à différents
niveaux au ministère, mais ils ne demandent pas la permission à
chaque fois qu'ils font quelque chose.
M. Cordeau: Mais c'est parce que tantôt, à la suite
des études qui ont été faites, vous nous avez
apporté certains cas démontrant que ce n'était pas
rentable le fédéralisme, vous avez apporté certains cas
qui ne faisaient pas votre affaire. Mais par contre, dans toutes ces
études, il y a certainement eu des études démontrant que
notre système actuel est valable. Cela, vous n'en avez pas
parlé.
M. Giasson: M. le Président.
M. Garon: Vous m'avez dit qu'il y avait différentes
monographies.
M. Cordeau: Tous les exemples que vous avez apportés
c'était contre le fédéralisme. Vous parlez des plans qui
ont passé par ici, s'il n'y avait pas de demandes peut-être qu'ils
n'ont pas arrêté.
M. Garon: Avez-vous remarqué que, quand vous parlez de
votre comté, vous ne parlez jamais des choses qui vont bien.
M. Cordeau: Attendez un peu, on n'est pas rendu là.
M. Garon: Vous ne me parlez jamais qu'Untel était bien
content pour sa subvention, cela n'a pas pris de temps. Tant de cultivateurs
ont eu leur drainage, tant d'abattoirs qui vont numéro 1, vous ne dites
jamais cela, vous ne parlez que des problèmes.
Moi, quand je vais dans les conférences
fédérales-provinciales, je ne vais pas là pour dire que
dans tel domaine cela va numéro 1, je vais là pour régler
des problèmes.
M. Cordeau: On va revenir au sujet.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Maskinongé.
M. Picotte: M. le Président, deux courtes questions en
terminant et peut-être un commentaire aussi. Si le ministre ne trouve pas
cela anormal qu'un sous-ministre adjoint implique une douzaine et
peut-être une quinzaine de personnes.
M. Garon: Oui, oui, mais...
M. Picotte: II y en a au moins une dizaine ou une douzaine. Vous
n'êtes pas au courant, vous l'avez dit tantôt...
M. Garon: Non, non.
M. Picotte:... et là vous me prouvez de plus en plus que
vous n'êtes pas au courant. Laissez-moi parler; vous vous calez
davantage. Cela va prouver que vous n'êtes pas au courant du tout, vous
êtes aussi bien de couper cela au plus court. Si vous ne trouvez pas
anormal qu'un sous-ministre adjoint engage une dizaine, une douzaine ou une
quinzaine de personnes à l'intérieur d'un ministère pour
faire des études que vous ne jugez même pas importantes et de la
façon que vous les traitez à part cela, je ne serais pas fier de
travailler à votre service au ministère de l'Agriculture, je peux
vous dire cela. De la façon que vous les traitez, si vous ne trouvez pas
cela anormal, moi je trouve cela anormal et il y en a plusieurs qui trouvent
cela anormal aussi. Est-ce que !e ministre peut me dire aujourd'hui qu'il n'y a
pas eu d'autres études à part de celle-là faites dans le
même domaine, parce qu'il y a 48 heures il n'y en avait pas et là,
il y en a une et je comprends que d'ici 24 heures vos fonctionnaires sont bien
puissants et peuvent en fabriquer trois ou quatre autres. J'aimerais avoir la
garantie pour voir qu'il n'y en a pas eu d'autres. Il pourra me dire s'il y en
a eu d'autres ou pas. Cela ne répondra pas à ma question, de
toute façon, mais au moins... (16 h 45)
M. Garon: Je vous l'ai dit et je vous redis la même chose
je ne pense pas qu'il y ait eu des études particulières qui aient
été ajoutées, ou ce serait d'une façon
exceptionnelle. Ces fonctionnaires ont regroupé des travaux qui avaient
été faits.
M. Picotte: Quand vous n'êtes pas sûr,
habituellement, vous vous tournez vers votre sous-ministre adjoint. Regardez-le
donc pour voir s'il va dire la même chose.
M. Garon: J'en ai parlé avec lui tantôt. M.
Picotte: C'est moins impliquant.
M. Garon: II s'agit de monographies qui ont été
compilées, qui ont été regroupées. Il ne s'agit
pas, en général, d'études particulières sur des
sujets où il n'y avait jamais eu d'études avant. Il ne s'agit pas
d'un "task force" qui a été réuni pour dire: Vous forgez
un document sur ce que vous venez de mentionner, vous me faites cela. Il s'agit
tout simplement de ramasser des documents qui existaient, qui avaient
été faits au cours des mois précédents concernant,
par exemple, des conférences fédérales-provinciales et des
choses comme cela.
M. Picotte: On n'est pas certain qu'il ne s'agisse pas de cela.
Vous nous avez tellement dit toutes sortes de choses contraires depuis le
début qu'il n'y a rien de certain.
M. Garon: Par ailleurs, je peux vous parler de la clarté
du ministère de l'Agriculture. Je peux vous dire que les fonctionnaires,
d'une façon générale je ne dis pas qu'il n'y a pas
des exceptions sont fiers de travailler pour un ministère qui,
depuis 1977, est considéré comme un ministère à
vocation économique et à développement. Je pense que
l'ensemble de la population du Québec peut-être que le
Parti libéral ne s'en est pas encore aperçu
considère aujourd'hui que le ministère de l'Agriculture est un
ministère qui est sur un pied d'égalité avec les autres.
Le ministre de l'Agriculture n'est pas dans la cave du gouvernement.
Auparavant, on considérait qu'il n'y avait pas de ministère de
l'Agriculture. Vos ministres étaient ridiculisés constamment et
ils passaient leur temps à dire qu'ils n'étaient capables de rien
passer au Conseil des ministres. Eux-mêmes le disaient.
Je peux vous dire que, depuis le 15 novembre 1976, cela a changé.
D'abord, la population s'en aperçoit et je pense que d'une façon
générale les fonctionnaires sont heureux de travailler en
l'absence de patronage. On a essayé de le corriger partout où il
y en avait.
M. Picotte: Ne vous mêlez pas. Vous, vous pouvez être
fier de vos fonctionnaires, mais ne parlez pas au nom de vos fonctionnaires, je
ne suis pas sûr qu'ils soient tous fiers de travailler pour vous.
M. Garon: C'est possible qu'il y en ait, comme je vous l'ai
dit...
M. Vaillancourt (Orford): Ce que vous venez de déclarer,
je pense qu'il y a seulement vous qui le pensez.
M. Garon: Ouais?
M. Vaillancourt (Orford): Ouais!
M. Garon: Peut-être.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Huntingdon.
Travaux mécanisés
M. Dubois: Est-ce qu'on est à l'élément 2?
Êtes-vous prêt? Il y a eu des modifications majeures en ce qui a
trait non pas aux appels d'offres, mais aux travaux mécanisés, au
creusage de cours d'eau puisque l'industrie privée ou les
ingénieurs-conseils, les bureaux d'ingénieurs-conseils
privés, sont maintenant les maîtres d'oeuvre en ce qui a trait
à la fabrication des plans. Est-ce une modification qui a
été apportée cette année, en ce qui a trait aux
cours d'eau? Il y a eu un arrêté en conseil, l'automne dernier.
Avant cela, c'étaient les ingénieurs du ministère qui
préparaient le plans pour les cours d'eau?
M. Garon: Non, c'étaient des firmes.
M. Cordeau: Pour l'aménagement des cours d'eau
municipaux.
M. Garon: Non.
M. Cordeau: II y avait des techniciens au ministère.
M. Dubois: À la suite d'un arrêté en conseil,
le no 3969-78...
M. Garon: C'étaient des contrats avec des firmes
privées, en général, pour les plans de ferme et les cours
d'eau.
M. Dubois: On indique que le ministère de l'Agriculture du
Québec met un terme à la coutume voulant que tous les services
techniques soient fournis par le ministère. C'est quand même assez
récent, cela, l'arrêté en conseil 3969.
M. Cordeau: ... du 11 mai 1979. J'ai découvert cela hier
soir. On a l'arrêté en conseil du 22 décembre 1978
concernant les règlements, concernant les contrats de construction du
gouvernement. Les contrats, dorénavant, seront donnés à
prix unitaire, à prix forfaitaire ou au kilomètre de longueur et
ce seront les compagnies qui devront enquêter, préparer les plans
pour l'amélioration ou l'entretien des cours d'eau municipaux. On peut
lui donner celle-là, parce que j'ai des questions sur l'autre. Je suis
bien ouvert...
M. Garon: C'est un changement dans le cahier des charges pour
l'exécution des cours d'eau. Dans le passé, les techniciens du
ministère étaient responsables de déterminer à
l'avance la quantité de terre ou la quantité de travaux à
exécuter selon le projet qui avait été soumis par
l'entrepreneur. La seule responsabilité que l'entrepreneur avait,
c'était de creuser le cours d'eau selon les plans et devis et selon les
directives du ministère. En 1979, l'entrepreneur a la
responsabilité de respecter le projet qu'il a lui-même soumis en
déterminant lui-même les travaux qu'il a à faire et en
soumission-
nant sur les quantités de terre qu'il y a à extraire ainsi
que tout le reste des travaux.
M. Cordeau: De quelle façon vont se donner les
contrats?
M. Garon: En soumissions publiques.
M. Cordeau: Tous les soumissionnaires vont aller partout dans les
champs, pour faire les relevés techniques?
M. Garon: Non, non. Le projet est préparé par une
firme; ils font appel chez nous pour avoir le projet.
M. Cordeau: Oui.
M. Garon: Après qu'ils aient le devis du cours d'eau, ils
vont voir comme dans le passé d'ailleurs sur place, la
quantité de travaux. Si cela leur semble conforme, ils feront leur
soumission à partir de là. Ils n'ont pas à se rendre sur
place pour faire les arpentages à la place des ingénieurs.
M. Dubois: La surveillance se fait quand même par les
officiers du ministère?
M. Garon: Nous faisons une inspection au fur et à mesure
que les travaux avancent. On fait continuellement des inspections pour savoir
si les travaux vont bien.
M. Cordeau: En changeant vos politiques, quelle somme d'argent
croyez-vous pouvoir économiser?
M. Garon: Le but de ces travaux a été surtout de
remettre la responsabilité entre les mains des entrepreneurs,
responsabilité qui appartenait anciennement au ministère. La
responsabilité professionnelle.
M. Cordeau: Est-ce qu'il y a des contrats qui ont
déjà été donnés selon la nouvelle
réglementation?
M. Garon: Pas encore.
M. Cordeau: Les cours d'eau qui seront faits cette année,
ont été donnés l'an passé?
M. Garon: Oui.
M. Cordeau: Selon l'ancienne méthode de travail.
M. Garon: Cette année, il y a trois méthodes de
contrat. Il y a, comme l'ancienne méthode de travail,
c'est-à-dire au prix unitaire, le kilomètre de longueur et aussi
le prix forfaitaire.
M. Cordeau: Qui définit le genre de contrat? M. Garon:
L'ingénieur qui prépare le projet.
M. Cordeau: Est-ce un ingénieur du ministère ou une
firme indépendante?
M. Garon: C'est une firme indépendante qui est
supervisée par un ingénieur du ministère et c'est
l'ingénieur du ministère qui recommande le type de soumission et
on s'en va là-dessus.
M. Cordeau: La firme indépendante est choisie par qui?
M. Garon: II y a tout un mécanisme au
ministère...
M. Cordeau: Ah! C'est Rosalie.
M. Garon: C'est cela. C'est un ordinateur.
M. Cordeau: Ils l'ont baptisé Rosalie, l'ordinateur qui
fait le choix.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions sur ce même thème?
M. Cordeau: Quels motifs vous ont incité à agir de
cette façon?
M. Garon: C'est pour faciliter, hâter l'exécution de
creusage. Dans le passé, cela prenait une quantité énorme
de personnel pour superviser les travaux. Cette année, on va
réduire le personnel, ce sont des exigences à l'intérieur
du gouvernement et, en plus, cela va permettre à l'entrepreneur
d'être plus rapide.
M. Cordeau: Étant donné qu'il va y avoir moins
d'employés, moins de fonctionnaires, il va y avoir moins de salaires;
par contre, pour les coûts d'exécution, il va y avoir une
majoration, parce que les firmes qui vont faire cela ne le feront pas pour des
"peanuts".
M. Garon: Elles le faisaient avant. Les firmes préparaient
les projets avant, la même chose. La seule différence qu'il y a,
c'est que l'entrepreneur est obligé, pour parler en termes de jargon
d'entrepreneur, de se donner ses cotes, ce que le ministère faisait dans
le passé.
M. Cordeau: Mais tout est supervisé par le
ministère encore?
M. Garon: On supervise pour le ministère. Nous autres,
cela ne nous oblige pas... d'abord, on nous accusait d'être sur les lieux
à neuf heures le matin et d'être partis à quatre heures, le
soir. Là, ils seront libres de commencer à cinq heures le matin
s'ils le désirent et terminer à dix heures le soir s'ils le
désirent. Nous autres, nos inspecteurs pourront aller visiter les
travaux dans le courant de la journée.
M. Dubois: Tout comme l'entrepreneur en drainage faisait.
M. Garon: La même chose. C'est le même
système, le même principe que l'entrepreneur en drainage
souterrain.
M. Beauséjour: M. le Président...
M. Giasson: M. le Président, j'avais demandé la
parole.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Montmagny-L'Islet, sur le même sujet?
M. Beauséjour: Oui, oui.
M. Giasson: Oui, sur le même sujet.
Le Président (M. Marcoux): Vous aussi sur le même
sujet? M. le député de Montmagny-L'Islet...
M. Giasson: Oh! allez-y donc, M. le député
d'Iberville. Vous n'êtes pas intervenu souvent, on va être gentil
avec vous.
M. Beauséjour: Pour faire changement. Je voudrais demander
au ministre, au sujet des cours d'eau municipaux. Dans certaines
régions, étant donné que le cours d'eau passe dans des
municipalités de villes, il semble qu'il soit difficile d'avoir l'accord
de la ville pour participer aux travaux des cours d'eau. Est-ce qu'au niveau du
ministère, il y a une étude qui a été faite pour
essayer de résoudre ce problème?
Il y a des cours d'eau qui passent dans des villes et les villes ne sont
pas prêtes à participer au coût de ces travaux. Ce qui
bloque tous les travaux, pour ce qui est des cours d'eau municipaux... Est-ce
que vous voyez une solution à ce problème?
M. Garon: Le ministère de l'Agriculture fait des travaux
et subventionne les travaux à cent pour cent, quand c'est à des
fins agricoles. Si c'est un cours d'eau qui doit traverser une ville et qui
sert à des fins agricoles, on va le faire, mais ça prend un
règlement de la municipalité.
M. Beauséjour: Oui, mais c'est justement, elles ne le
veulent pas.
M. Dubois: Le projet de loi 125 va régler cela.
M. Garon: Mais les cours d'eau relèvent de leur
administration.
M. Giasson: II ne s'agit pas du nouveau programme que vous aviez
annoncé l'an passé, programme où vous apportiez une
participation plus grande des municipalités?
M. Garon: On leur permet de faire ça. Une voix:
...
M. Garon: Non, ce n'est pas de ça dont il parle, il parle
d'une ville qui ne veut pas s'occuper de la question du cours d'eau de sa
municipalité, qui ne veut rien faire. Qu'est-ce qui arrive? De toute
façon, la juridiction relève de la municipalité. Le
ministère de l'Agriculture, pour des raisons historiques... À un
moment donné, on a pensé remettre ça aux
municipalités. Remarquez bien que je ne l'ai pas vérifié,
mais des fonctionnaires qui ont été au ministère pendant
plusieurs années m'ont dit que ça avait déjà
été tenté dans le passé mais que ça n'avait
pas fonctionné parce que les municipalités ne s'occupaient pas
des cours d'eau et c'étaient les cultivateurs qui étaient
pénalisés. Dans certains cas, ça n'embarrasse pas la
municipalité, c'est le cultivateur qui est embarrassé
essentiellement. C'est pour ça que le ministère de l'Agriculture
a les budgets, afin de faire un programme pour aménager les cours d'eau,
mais suivant la réglementation municipale. Ce n'est pas le
ministère qui fait la réglementation.
M. Vaillancourt (Orford): Mais les municipalités ont
à participer?
M. Garon: Elles ne paient pas.
M. Vaillancourt (Orford): II faut qu'elles adoptent une
réglementation.
M. Garon: II faut qu'elles adoptent un règlement.
M. Beauséjour: La municipalité rurale souvent est
d'accord, ça fonctionne bien, c'est quand il y a une ville et que le
cours d'eau traverse la ville.
M. Cordeau: Pour les services de la ville, c'est correct, mais
souvent il arrive que, dans les municipalités, on veuille que le cours
d'eau soit plus creux parce qu'il y a du drainage agricole. Dans la
municipalité même, le cours d'eau est assez creux, mais, si on
creuse en amont, quand on arrive en bas, il est sûr que le cours d'eau
n'est pas assez creux et la municipalité qui n'en a pas tellement besoin
rouspète qu'elle n'en veut pas, qu'elle n'est pas prête à
dépenser...
M. Garon: Elle n'a pas besoin...
M. Beauséjour: C'est là le problème, c'est
que les producteurs agricoles n'ont pas le service.
M. Garon: Elle n'a pas besoin de dépenser.
M. Cordeau: Même les villes? Oui, mais dans une ville,
à des fins agricoles, si un cours d'eau doit être creusé,
c'est le gouvernement qui paie?
M. Garon: Oui. M. Cordeau: Merci.
M. Garon: Me Gagné, qui est directeur du contentieux, va
ajouter un mot concernant cette question.
M. Giasson: Le problème qui en découle, c'est que,
quand c'est un cours d'eau qui traverse plusieurs municipalités,
ça prend une résolution du conseil de comté
habituellement. Comme les municipalités régies par la Loi des
cités et villes ne sont pas membres des conseils de comté, elles
ne sont pas parties à ce moment.
M. Beauséjour: À moins qu'il y ait soumissions
suivant la loi 125.
M. Garon: II y a, dans le Code municipal, un mécanisme qui
oblige les municipalités de villes à participer à
l'adoption d'un règlement pour régir ces travaux.
M. Cordeau: Qui doit payer?
M. Garon: Le ministère. Cela prend une
réglementation et le ministère, à la suite d'un
règlement municipal, étudie et accepte de subventionner, mais
ça prend un règlement municipal.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, l'an dernier, le ministre
nous avait fait part qu'il...
M. Garon: Justement, le député d'Iberville a
rencontré... Peut-être est-il au courant des dispositions du Code
municipal et il pourra donner des informations à son comté.
M. Beauséjour: À mon comté et au
comté de Missisquoi.
M. Giasson: M. le Président, l'an dernier, le ministre
avait fait part d'un nouveau volet dans le programme des cours d'eau, dans le
sens qu'il voulait apporter une plus grande participation aux collaborations
des municipalités qui voulaient aller plus vite. On avait adopté
des crédits pour ce programme... On avait dit que $7 millions de
crédits pourraient être mis à la disposition des
municipalités qui voudraient s'en prévaloir. Sur ces $7 millions
qu'on prévoyait mettre à la disposition des municipalités,
combien a-t-on octroyé et à combien de municipalités? (17
heures)
M. Garon: On a eu seulement deux demandes.
M. Giasson: Combien d'argent a été
consacré?
M. Garon: Sur 1600 municipalités. C'est pour
l'année qui s'en vient. Le projet n'est même pas
réalisé. Ils viennent de nous soumettre les projets, ces deux
petits projets. Cela va peut-être représenter une quinzaine de
milliers de dollars l'an prochain lorsqu'on les réalisera.
Une voix: C'est un projet pilote de $25 000 au moins.
Le Président (M. Marcoux): Un autre projet? Un autre
thème?
M. Garon: Les demandes à l'avenir vont êtres faites
au Bureau des renseignements agricoles. Les gens du Bureau des renseignements
agricoles vont aller rencontrer les agriculteurs et la municipalité
également pour leur expliquer comment cela fonctionne. On va essayer de
plus en plus d'impliquer les municipalités graduellement avec le
temps.
M. Giasson: Est-ce que les tests de perméabilité
cela tient toujours? Je sais qu'autrefois il y a eu une assez grande importance
attachée à cela.
M. Garon: Bien, importante. Pour le test, cela coûtait
quelques piastres de plus, mais il n'était pas suivi.
M. Giasson: II n'était pas respecté.
M. Garon: Les tests de perméabilité cette
année, il y en a tellement de faits qu'on se sert, dans la mesure du
possible, de ceux qui sont déjà faits. Ceux qui ont besoin
d'être faits, ils les font au fur et à mesure, l'entrepreneur ou
l'ingénieur les fait au fur et à mesure qu'il en a besoin. Mais
on se sert de ceux déjà faits, parce qu'il y en a beaucoup de
faits.
M. Giasson: Bien. Lors de l'étude des crédits
antérieurement, le ministre avait fait état d'une banque de plans
pour les questions de drainage. Est-ce qu'on se sert encore des
disponibilités de cette banque?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: On utilise toujours cela.
M. Vaillancourt (Orford): En reste-t-il beaucoup dans la
banque?
M. Garon: II y en avait pour je ne sais pas combien de centaines
de millions. Je ne me rappelle pas. La banque contenait sur les choses de
drainage, je ne me rappelle pas si c'est quelque 350 millions ou quelque 550
millions. C'est l'un ou l'autre. Il y en avait à peu près pour 30
ans. Le problème c'est que c'est de l'argent gaspillé parce que
beaucoup de ces plans ne sont plus à jour. Il faut les remettre à
jour. Comme ils étaient toujours aux 45 pieds, il n'était pas
nécessaire d'avoir beaucoup de plans pour cela. Je trouve cela un peu...
C'est jeter beaucoup d'argent dans le dalot.
M. Cordeau: Cela ressemble-t-il aux petites enquêtes que
vous faites au ministère des Affaires intergouvernementales?
M. Picotte: Dans le dalot. Pour la considération que vous
avez semblé avoir, le sous-ministre adjoint, tantôt, n'est pas
allé ailleurs que là.
M. Garon: Des projets en réserve, il y en a pour
près de 100 millions de mètres. En hectares, cela veut dire 1 149
967 hectares. Multiplié par deux et demi, cela vous donne une
idée, c'est 1,5, mais il y en a pour plusieurs années. Cela
serait pour 2 750 000 acres. Il y en aurait au moins, en route, actuellement,
pour dix ans.
M. Vaillancourt (Orford): II y en a plusieurs qui ne sont pas
utilisables.
M. Garon: Au rythme actuel, ce serait pour dix ans, mais il y a
eu tellement de changements dans la structure du territoire...
M. Vaillancourt (Orford): Je pense que le ministère avait
des prévisions, des plans pour quatre ou cinq ans. Il était rare
qu'il dépassait ce temps. Étant donné que cela change un
peu dans le domaine de l'agriculture et de la machinerie, il y a
peut-être certains plans qui ne sont pas utilisables. Il y a des
pertes.
M. Garon: Je m'excuse, il y a une erreur dans mes données
et je ne sais pas où elle est.
M. Giasson: On va vous donner une chance, M. le ministre, on va
passer à autre chose.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): M. le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): ... j'aimerais demander au
ministre...
M. Cordeau: Je pense que cela ne réglera rien.
M. Giasson: M. le ministre, ne pourriez-vous pas vous entendre,
après les travaux de la commission, pour trouver un autre sujet?
M. Garon: Oui.
M. Cordeau: Si c'est difficile à calculer, donnez cela
à Rosalie, elle va vous calculer tout cela.
M. Garon: Je ne sais pas si les chiffres que je viens de donner
concernant les hectares sont exacts ou non. Je crois que cela ne correspond pas
si on tient compte du nombre de pieds ou de mètres que cela prend
à l'acre ou à l'hectare.
M. Picotte: Une fois de plus, que ce ne soit pas exact, ce n'est
pas grave; il n'y a pas de problème là. On ne passera pas de
remarque.
Le Président (M. Marcoux): M. le député
d'Orford.
M. Garon: Je le dis, moi, quand je vois qu'il y a des choses que
je ne pense pas exactes dans les données. Vous savez, il y a des effaces
au bout des crayons, c'est parce que le monde peut se tromper; autrement, il
n'y aurait pas d'effaces.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que le ministre peut me dire
quel montant il prévoit dépenser dans l'aménagement des
cours d'eau et dans l'installation de système de drainage à la
ferme cette année?
M. Garon: Dans le budget, on a prévu $12 250 000 pour les
travaux mécanisés; vous avez une augmentation par rapport au
budget actuel.
M. Vaillancourt (Orford): Les cours d'eau? M. Garon: Les
cours d'eau, $7 800 000. M. Vaillancourt (Orford): Combien?
M. Garon: $7 800 000 plus $1 075 000 en régie; cela veut
dire tout près de $9 millions.
M. Giasson: Et pour le drainage souterrain? M. Garon: $19
060 000.
M. Vaillancourt (Orford): Ce qui fait un montant d'environ $26
millions ou $27 millions.
M. Giasson: Le drainage souterrain; on ne parle pas des travaux
mécanisés.
M. Garon: Le drainage souterrain, $19 millions.
M. Vaillancourt (Orford): $19 millions pour les travaux
souterrains et $8 millions pour les cours d'eaux.
M. Garon: Cela fait $27 millions.
M. Vaillancourt (Orford): C'est un programme
fédéral-provincial. Le ministre peut-il me dire quelle est la
contribution du gouvernement fédéral, du MEER, dans ce
programme?
M. Garon: II faudrait le demander au gouvernement
fédéral.
M. Vaillancourt (Orford): Je pense que vous avez les chiffres,
vous pouvez répondre à ma question.
M. Garon: Vous pourriez le demander au gouvernement
fédéral.
M. Vaillancourt (Orford): Étant donné que je suis
député du gouvernement provincial et que je m'adresse
actuellement au ministre du ministère de l'Agriculture provincial,
j'aimerais qu'il réponde à la question que je lui pose. Quel est
le montant de la participation du gouvernement fédéral dans ce
programme? Combien le gouvernement du Québec reçoit-il du
gouvernement fédéral?
M. Giasson: Tu l'as dans ton livre.
M. Garon: Pardon?
M. Giasson: D'après moi, il l'a dans son livre.
M. Garon: Vous comprenez qu'il peut y avoir des fonctionnaires
malheureux, ceux qui vous fournissent ces documents. C'est bien mieux que ce
soit vous qui soyez au pouvoir.
M. Vaillancourt (Orford): Je ne sais pas. Je n'ai pas eu de
document de qui que ce soit.
M. Dubois: C'était environ $40 millions pour
l'assainissement des fermes au complet.
M. Cordeau: Cherchez dans vos monographies. Vous devez
l'avoir.
M. Garon: II n'y a pas d'argent du gouvernement
fédéral. Il y a tout simplement des impôts
québécois.
M. Giasson: Aucun cent de contribution du fédéral
dans ce...
M. Garon: Ce sont des taxes qu'on paie au gouvernement
fédéral.
M. Giasson: Oui, mais...
M. Vaillancourt (Orford): Qui reviennent... C'est entendu qu'on
paie des taxes au gouvernement fédéral, mais il y en a un peu qui
revient.
M. Garon: Dans l'ensemble des crédits du programme
d'amélioration foncière, le programme 2, sur $52 225 000, le
total du MEER est de $17 millions.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, c'est le montant
total qui est dépensé pour les cours d'eau, qui est de $27
millions. Le gouvernement fédéral participe à $17 millions
sur $27 millions.
M. Garon: Le MEER participe à $17 millions. Le
ministère de l'Expansion économique régionale.
M. Vaillancourt (Orford): $17 millions sur $27 millions, c'est
plus que 50%.
M. Garon: $17 millions sur $52 millions.
M. Giasson: Non, ce n'est pas cela. Ce ne sont pas tous les
programmes qui sont admissibles. C'est le drainage souterrain et les cours
d'eau qui sont admissibles, qui sont prévus dans l'entente, sauf
erreur.
M. Vaillancourt (Orford): Le ministère de l'Agriculture
prévoit $27 millions dans l'aménagement des cours d'eau et dans
l'installation du système de drainage à la ferme. Le gouvernement
fédéral participe vous venez de le dire pour un
montant de $17 millions. Cela veut dire que le gouvernement
fédéral paie $17 millions sur une dépense de $27 millions
en ce qui concerne le drainage, l'aménagement des cours d'eau, et
l'installation du système de drainage à la ferme.
Le Président (M. Marcoux): Sur un autre sujet ou sur le
même sujet?
M. Vaillancourt (Orford): J'ai fini sur ce sujet-là.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Je ne sais pas si cela s'inscrit dans le programme
ici. Le budget sur les chemins à vocation agricole.
M. Giasson: Non, c'est plus loin. M. Dubois: C'est plus
loin? M. Giasson: Oui.
M. Dubois: On n'y touchera peut-être pas, par exemple.
M. Giasson: Les crédits viennent d'être
adoptés pour le ministère des Transports.
M. Dubois: Oui, mais c'est un budget qui est versé par le
ministre des Transports pour être administré par l'Agriculture.
C'est cela?
Une voix: Oui.
M. Dubois: On va pouvoir se rendre là?
M. Giasson: Oui... M. le Président, le centre d'essai de
machinistes à Sainte-Martine fonctionne-t-il?
M. Garon: II n'y a pas de centre d'essai de machinistes...
M. Giasson: Vous n'avez pas de projet là?
M. Garon: Pas que je sache. À moins que j'aie d'autres
informations.
M. Giasson: II n'y a rien de prévu? M. Garon:
Non.
M. Giasson: II n'y a rien de fait et il n'y a pas de
prévision de crédits à ces fins?
Une voix: Absolument pas.
M. Giasson: D'accord. Pour les centres d'entreposage de grain
à la ferme et de fourrage, quels ont été les montants
consacrés à cela, à la ferme?
M. Garon: On vous l'a dit ce matin.
M. Giasson: $3 millions?
M. Garon: On vous l'a déjà donné ce
matin.
M. Giasson: D'accord. Y a-t-il eu une participation du
fédéral à ce programme?
M. Garon: On a répondu à tout cela l'an dernier.
Pardon?
Une voix: ... l'an dernier.
M. Garon: C'est à la suite de l'entente que le
gouvernement fédéral a coupé les subventions pour le
transport, les subventions qu'il payait antérieurement pour le grain qui
venait de l'Ouest vers le Québec. Il y avait des subventions de $10
millions. Le fédéral a coupé $6 700 000 d'une façon
finale et à la suite de nombreuses discussions, de nombreuses
négociations qui ont duré quelques mois de votre temps et qui ont
duré au total 19 mois. (17 h 15)
Finalement, en février 1978, on a pu signer une entente dans
laquelle le gouvernement fédéral acceptait de continuer à
verser $6 700 000 pendant cinq ans pour des fins qui étaient
déterminées par le gouvernement du Québec dans l'entente,
après s'être entendu avec le gouvernement fédéral,
pour compenser temporairement la coupure de subvention.
M. Giasson: Mais l'entente mentionnait qu'il fallait que ce soit
de l'argent qui soit consacré pour la production ou l'entreposage des
céréales. Je pense que...
Une voix: Fourrage.
M. Giasson: Pour le fourrage également. M. Garon:
Pour l'alimentation animale. M. Giasson: Pour l'alimentation
animale. Une voix: C'est cela.
M. Giasson: D'ailleurs, c'est dans ce programme-là,
à la suite de la signature de ces ententes entre les deux paliers de
gouvernement, que vous avez rendu admissible de l'aide pour l'achat de
moissonneuses-batteuses.
M. Garon: C'était un des volets. Une voix:
C'était un des volets. M. Giasson: C'était un des
volets.
M. Garon: C'était un des quatre volets, je crois.
M. Giasson: Les moissonneuses-batteuses, c'est dans le programme
qu'on discute maintenant.
M. Picotte: M. le Président, j'ai reçu
dernièrement une résolution de la Fédération de
l'UPA de la Mauricie.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que c'est sur le
même sujet?
M. Picotte: Apparemment, c'est ce qu'on vient de me dire.
Le Président (M. Marcoux): D'accord.
M. Picotte: Si ce n'est pas cela, vous me le direz. Attention!
D'ailleurs, le député de Champlain a également reçu
une copie de la Fédération de l'UPA de la Mauricie, ainsi que
vous-même. Il y en a cinq ou six qui en ont reçu une copie disant
qu'il serait urgent que, dans la Mauricie, du moins, on prolonge le programme
d'aide, le programme de subvention qu'on appelle, pour l'achat de
moissonneuses-batteuses. Est-ce que c'est l'intention du ministère
d'étendre ce projet dans la Mauricie, à tout le moins? Pas
à Saint-Hyacinthe car ils en ont assez du côté
agricole.
M. Garon: On ne veut pas faire de mesquinerie. Nous autres, on ne
veut pas faire de discrimination.
M. Picotte: Parlez-moi de la Mauricie si vous ne voulez
pas...
M. Garon: Hein?
M. Picotte:... faire de discrimination. Cela fait assez longtemps
que vous nous défavorisez. Parlez-moi de la Mauricie.
M. Garon: On ne veut pas rapetisser Saint-Hyacinthe, mais
agrandir tous les autres. À ce moment-là, je vais vous dire ceci.
Nous avons demandé l'opinion de chacune des régions l'an dernier
parce qu'on ne voulait pas qu'il y ait à la suite des
représentations d'ailleurs, qui nous avaient été faites
par des représentants des producteurs agricoles un danger de
surmécanisation. À ce moment-là, on a communiqué
avec chacune des régions, on a demandé à chacune des
régions de nous indiquer si elle souhaitait bénéficier de
ce programme. L'an dernier, il y a eu quatre régions, je pense, qui en
ont bénéficié. Maintenant, cette année, nous sommes
d'accord pour étendre le programme à l'ensemble du Québec.
Mais comme il s'agit d'une entente fédérale-provinciale, nous
avons communiqué avec le gouvernement fédéral lui
indiquant que nous aimerions étendre le programme à l'ensemble du
Québec, mais dans le cadre de la même entente, des mêmes
sommes en négociation actuellement. Nous n'avons pas eu de
réponse.
Une voix: C'est à négocier.
M. Dubois: Au moment de l'entente...
M. Garon: En négociation actuellement.
M. Picotte: Justement, au moment de l'entente...
M. Garon: Oui.
M. Picotte: ... est-ce que l'entente était uniquement pour
les quatre régions que vous autres, le ministère de
l'Agriculture, aviez décidé d'implanter ou si c'était "at
large"?
M. Garon: Non, mais...
M. Picotte: C'est-à-dire que...
M. Garon: Dans une entente, vous avez le principe
général. Après cela, il y a le programme
lui-même.
Une voix: II y a différents programmes.
M. Garon: II y a différents programmes. Il y a un
comité conjoint qui est formé-Une voix: Un comité
fédéral-provincial.
M. Garon: Un comité fédéral-provincial.
C'est l'avis que j'ai eu des fonctionnaires et je n'ai pas de raison de croire
que le fédéral va refuser, remarquez bien. Je ne voudrais
pas...
M. Giasson: C'est votre proposition de...
M. Garon: Non.
Une voix: C'est exactement cela.
M. Giasson: Concernant les régions, c'est une proposition
du gouvernement du Québec.
M. Garon: Oui, à la suite de la représentation des
associations agricoles.
M. Giasson: C'est dans ce sens-là que le
député de Maskinongé voudrait savoir...
M. Garon: C'est pour cela que je dis... M. Giasson:... si
vous voulez. M. Garon: Oui, alors...
M. Picotte: si vous aviez décidé, l'an dernier, que
la Mauricie était une des quatre régions, à ce
moment-là, notre cas serait réglé. C'est dans ce
sens-là que je le demande.
M. Garon: Ce que je dis, c'est ceci: Comme l'an dernier, le
programme qui a été accepté, c'est avec quatre
régions. Pour le modifier, nous retournons devant le comité
conjoint avec le gouvernement fédéral pour dire: Seriez-vous
d'accord qu'on modifie le programme qui avait été accepté
pour quatre régions pour l'étendre au Québec?
M. Picotte: Dans les prévisions du ministre, est-ce
que...
M. Garon: Je n'ai pas de raison de croire qu'ils vont le refuser,
remarquez bien.
M. Picotte: Est-ce que vous êtes optimiste à savoir
que cela pourrait se régler...
M. Dubois: C'était la proposition originale du
fédéral...
M. Garon: Non.
M. Dubois: ... que cela couvre toutes les régions du
Québec...
M. Garon: Non.
M. Dubois: ... au niveau des subventions sur les
moissonneuses-batteuses.
M. Giasson: Le fédéral n'avait pas posé ces
conditions-là. Ce sont des choix qui ont été faits par le
ministère de l'Agriculture du Québec.
M. Dubois: À ce moment-là, pourquoi...
M. Garon: II y a un principe. Le fédéral
là-dessus aussi, comme le Québec, je pense, ne veut pas que cela
provoque une surmécanisation.
Une voix: C'est cela.
M. Garon: C'est cela le problème. Ce n'est pas simplement
une affaire de...
M. Giasson: C'est le danger que vous aviez vu à ce moment
quand vous avez limité...
M. Garon: Ce n'est pas nous qui l'avions vu. On était
conscients qu'il pouvait y avoir un problème, mais quand on a
annoncé aux organismes agricoles, l'Union des producteurs agricoles,
entre autres, qu'on s'en venait avec un programme comme celui-là, la
crainte qu'il y ait surmécanisation et l'inflation dans les prix,
à cause d'une demande accrue, etc., a été
manifestée. À ce moment, on avait convenu que nous demanderions
à chacune des régions agricoles du Québec, aux producteurs
agricoles s'ils souhaitaient la mise en oeuvre du programme dans leur
région. On l'avait mis dans des régions où cela avait
été accepté de façon formelle par des associations
régionales.
M. Picotte: Par pure hypothèse que le programme ne
pourrait s'étendre à l'ensemble du Québec, tel que
demandé, mais qu'une entente pourrait intervenir à un moment
donné, à savoir qu'on choisisse deux ou trois autres
régions au lieu de prendre l'ensemble pour cette année, si c'est
un programme triennal qui pourrait arriver, par exemple, en supposant que
l'entente pourrait être comme cela, par pure hypothèse, est-ce que
le ministre serait prêt à considérer que la Mauricie serait
prioritaire parmi les régions à être desservies par ce
programme?
M. Garon: On a fait faire une étude au cours de l'hiver
pour voir quelles étaient les régions qui,
par rapport aux superficies ensemencées, pouvaient avoir des
carences ou un besoin de moissonneuses-batteuses. C'est clair et net qu'on a
demandé de l'étendre à toute la province parce que c'est
moins discriminatoire. Par contre, s'il faut privilégier des
régions, je pense bien qu'à ce moment, il faudra s'appuyer sur
les résultats de l'étude qu'on a fait faire. Je ne l'ai pas ici,
mais on pourra vous dire les régions qui seraient les premières
à passer...
M. Picotte: J'aimerais savoir...
M. Garon: C'est possible que la vôtre soit dans ce
projet.
M. Picotte: ... quelles sont les régions où il
semblait y avoir...
M. Garon: Ce que je sais, c'est que les régions qui n'en
auraient pas, c'est Châteauguay, où il y a beaucoup de
moissonneuses-batteuses, parce que c'est une région à
céréales, où il y a beaucoup d'entrepreneurs en plus, et
la région de Saint-Hyacinthe où il y a beaucoup d'entrepreneurs
et parce que cela fait longtemps que les céréales y sont
implantées. Les régions qui sembleraient plus
défavorisées sont celles où les superficies sont plus
petites. Cela s'est bien manifesté dans le cas de nos régions du
Bas-du-Fleuve, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Portneuf.
M. Picotte: Est-ce que le ministre accepterait de m'envoyer cette
étude pour que je puisse voir...
M. Garon: ... l'an dernier.
M. Picotte: II n'écoute pas dans ce temps-là.
Est-ce que le ministre accepterait de m'envoyer cette étude pour savoir
quelles sont les régions qui sont plus prioritaires dans ce domaine?
M. Garon: On va regarder quelles sont les implications de cette
étude et, s'il n'y a pas d'objection, sur le plan de
l'intérêt public, cela me fera plaisir.
M. Picotte: Est-ce que je peux compter que si le ministre peut me
l'envoyer, il va me l'envoyer? Il ne fera pas comme pour les contrats du
père Gédéon l'année passée, où j'ai
reçu l'information six mois après.
M. Garon: J'ai répondu avec précision. S'il n'y a
pas de problème sur le plan de l'intérêt public, parce
qu'il faut protéger l'intérêt public dans l'administration
du ministère.
M. Picotte: Voulez-vous charger votre sous-ministre adjoint de
m'envoyer cette étude, il semble faire diligence quand il est question
d'études. Il pourrait peut-être prendre cette
responsabilité.
M. Garon: II n'y a pas grand-chose d'intérêt public
dans un tel rapport.
M. Picotte: Je vais l'avoir, comme cela, M. le ministre?
M. Dubois: Sur le même sujet, on me dit qu'il n'y a pas de
discrimination à l'exception de la région 07. Vous avez dit que
la région de Châteauguay n'aurait pas de subvention sur la
machinerie.
M. Garon: Ce que le sous-ministre a dit, c'est que s'il fallait
marcher avec des priorités. Si le gouvernement fédéral dit
qu'il n'est pas d'accord pour qu'on mette toute la province, on pourrait
ajouter par exemple, trois ou quatre régions. Le sous-ministre disait
que, comme la région de Châteauguay et la région de
Saint-Hyacinthe sont mieux pourvues en équipement pour la récolte
des céréales, à ce moment, elles ne seraient
peut-être pas dans le nombre.
M. Dubois: D'ailleurs, je pense que des plaintes ont
été formulées par la Fédération des
producteurs agricoles de Saint-Jean et Valleyfield l'an passé.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: M. le Président, relativement à l'achat
des moissonneuses-batteuses subventionnées par un programme du
ministère le sous-ministre sourit, son sourire m'indique que le
problème est réglé ...
M. Garon: II y a quelqu'un au moins qui...
M. Giasson: ... il y avait un problème majeur. C'est que
le programme du ministère demandait que les producteurs s'associent ou
forment une société. À partir de cette situation, le
ministère du Revenu du Québec oblige la société
à payer la taxe de vente de 8%. Je vous en avais parlé, M. le
ministre, et j'en avais parlé à votre sous-ministre. Où en
est l'état de cette discussion avec le ministre des Finances?
M. Garon: On travaille dessus.
M. Giasson: Vous comprenez que la subvention que vous donnez est
en partie annulée, grugée, par le paiement de la taxe de 8%, ce
qu'un cultivateur individuel ou même en société, mais en
dehors du programme de la moissonneuse-batteuse, n'a pas à payer.
M. Garon: C'est $300 qui partent pour la taxe. M. Giasson:
C'est cela.
M. Garon: Une moissonneuse-batteuse, c'est $40 000.
M. Giasson: II y en a de plus grosses. M. Garon: Une
moyenne de $40 000.
M. Giasson: C'est cela. Les cultivateurs qui ont acheté en
vertu du programme, à qui le vendeur a été obligé
de faire payer la taxe de vente, s'il y a une solution au problème,
est-ce qu'ils seront remboursés?
M. Garon: Je ne peux pas présumer de l'entente qu'il va y
avoir avec le ministre du Revenu.
M. Giasson: Si le ministre du Revenu consent à apporter
une modification à la réglementation?
M. Garon: Est-ce qu'il va l'apporter rétroactivement? Je
ne le sais pas.
M. Vaillancourt (Orford): Mais vous pourriez lui en parler.
M. Garon: Oui, mais je ne peux pas présumer. On
étudie cette question avec le ministre du Revenu, mais je ne peux pas
présumer des résultats des discussions pour essayer de trouver
une solution à ce problème. Je peux vous dire que le ministre du
Revenu, qui a enlevé des taxes aux producteurs horticoles cette
année qui a également enlevé des taxes aux gens dans le
domaine des conserveries, regarde avec beaucoup de
générosité habituellement les demandes du secteur
agricole.
M. Picotte: On a vu cela avec la coupure de budget.
M. Garon: Non, le budget n'a pas été coupé
en agriculture, il a augmenté. On a un budget de presque $100 millions
de plus que celui de l'Ontario.
M. Picotte: Vous nous parlerez de vos crédits
périmés!
M. Giasson: Qu'est-ce qu'on doit dire à nos agriculteurs
qui ont formé ces sociétés?
M. Garon: II y a très peu de crédits
périmés en 1978.
On va faire des démarches, on s'en occupe de toute
façon.
M. Giasson: Vous vous en occupez, mais est-ce que la taxe de
vente qui leur est demandée par les vendeurs et les distributeurs sera
remboursée?
M. Garon: Tout ce qu'on peut faire, c'est une demande. On va
sûrement la faire.
M. Giasson: Dans un autre domaine, nous savons tous que les
services de protection de l'environnement ont établi des normes assez
sévères, des normes rigoureuses s'appliquant à la
construction de plates-formes à fumier ou de citernes à fumier.
L'application de ces normes nouvelles va obliger à des
déboursés fort importants au cours des années
immédiates. Il y a même des culti- vateurs qui,
déjà, ont dû assumer des coûts découlant de
ces exigences des Services de protection de l'environnement.
Est-ce que le ministère de l'Agriculture prévoit verser
des subventions aux agriculteurs assujettis à la réglementation
des Services de l'environnement, puisqu'il s'agit de coûts qui seront
fort élevés dans certains cas? Est-ce que le ministère se
propose d'apporter une aide devant ces nouvelles exigences? Selon une
étude, une recherche menée par l'UPA, on prévoyait que,
pour rencontrer les normes des Services de protection de l'environnement, pour
les citernes et les plates-formes, cela allait se traduire par environ $150
millions de coût aux agriculteurs.
M. Garon: II y a des programmes qui en comprennent
déjà. Dans les parcs et les parquets d'engraissement, par
exemple, quand on parle de $100 de subvention par bouvillon, jusqu'à 50%
des investissements ou jusqu'à $20 000 par bénéficiaire,
ce qu'on souhaite voir augmenter comme maximum, c'est déjà
compris.
M. Giasson: Oui, dans les parcs d'engraissement, mais c'est
très marginal par rapport à l'ensemble, vous le savez.
M. Garon: Marginal?
M. Giasson: Quel pourcentage? Quel est le pourcentage des
investissements pour les plates-formes?
M. Garon: II y en a une partie, là-dedans, qui va...
M. Giasson: Ce n'est seulement pas 1% des coûts qui va
être imposé aux cultivateurs qui sont dans l'industrie
laitière, qui sont dans l'élevage du porc.
M. Garon: On a fait une évaluation de ce que cela pourrait
coûter pour faire des plates-formes dans le cas des animaux de type
laitier. Cela pourrait coûter, évidemment, dépendant des
fermes, pour une bonne exploitation, jusqu'à $4000 pour un
système de conservation des fumiers, qui protégerait aussi...
Cela dépend de bien des facteurs. (17 h 30)
M. Giasson: Et vous croyez que les normes qu'entendent imposer
les Services de protection de l'environnement sur une ferme la moindrement
importante, cela se limite à $4000?
M. Garon: On ne parle pas du cochon, on parle...
M. Giasson: Non, non. Je ne parle pas des citernes. Je parle des
plates-formes pour l'industrie laitière.
M. Garon: Oui, oui. On ne parle pas d'une ferme de 100 vaches. On
parle d'une ferme moyenne.
M. Giasson: Oui, mais une ferme de 100 vaches, cela
coûterait combien?
M. Garon: Les fermes de 100 vaches, ce n'est pas dans la moyenne,
en tout cas. On peut vous l'assurer. 35 à 40 vaches, oui. Ce serait un
bon équipement. Il faut dire aussi que par ce système-là,
l'agriculteur a une incitation assez forte de construire ces plates-formes
à fumier parce que c'est quand même pour lui une
amélioration assez importante de la qualité de son fumier. La
récupération, par exemple, de toute la valeur nutritive dans le
fumier est de beaucoup supérieure si vous avez une plate-forme
d'engrais. Cela nourrit le sol. C'est cela. La valeur nutritive, cela nourrit.
Je ne retire pas mes paroles. Je connais mon français, j'espère.
C'est assez important. On calcule que sur trois ans, une plate-forme comme
celle-là, un investissement comme celui-là est rentabilisé
parce qu'il récupère. Remarquez bien qu'il faut convaincre le
cultivateur de cela, mais c'est évident qu'il y a une très grande
amélioration dans la valeur fertilisante du fumier, si bien que cela
pourrait se rentabiliser.
M. Giasson: Le ministère n'entend d'aucune manière
apporter une aide.
M. Garon: Ce n'est pas la réponse que j'ai faite.
M. Giasson: Ce n'est pas la réponse, mais les propos que
vous venez de tenir sont assez révélateurs.
M. Garon: J'explique qu'il y a une dimension importante à
retenir. Il y a un élément de rentabilité dans cette
opération de la part de l'agriculteur, même s'il le faisait
lui-même. Cela ne veut pas dire qu'on n'aurait pas d'autres raisons
d'intervenir.
M. Vaillancourt (Orford): Certains agriculteurs vous ont-ils
demandé des subventions pour répondre aux normes de...
M. Garon: Nous avons demandé aux services d'information de
préparer les documents nécessaires pour que les agriculteurs
soient plus au courant de la valeur qu'il y a dans leur fumier et qui est
perdue en l'absence de plate-forme. S'ils avaient une plate-forme, ils le
recouvreraient pour qu'il ne soit pas tout délavé par la pluie et
envoyé dans la rivière. Avec une plate-forme, la valeur, pour les
fins d'engrais du sol, est grandement accrue, les Services de l'environnement
sont contents et l'agriculteur récupère son investissement
très rapidement. C'est ce qu'on veut essayer de vulgariser au cours des
mois qui viennent.
M. Giasson: Est-il vrai que le ministre aurait
déposé auprès du Conseil du trésor un programme en
vue d'apporter une aide à la construction des plates-formes et des
citernes et que le Conseil du trésor aurait refusé ce
programme?
M. Garon: On parle des crédits de 1979/80 et non pas de
spéculations.
M. Giasson: Ce ne sont pas des spéculations.
M. Garon: Des hypothèses.
M. Giasson: C'est vrai ou ce n'est pas vrai.
M. Garon: Non, je pense que cela ne fait pas partie des
crédits.
M. Giasson: Comme ça, c'est vrai! Là, je constate
que c'est vrai parce que si ce n'était pas vrai, le ministre se serait
empressé de dire que c'était faux.
M. Garon: Un programme?
M. Giasson: Un plan en vue de faire accepter par le Conseil du
trésor le principe d'une aide, d'une subvention possible aux
agriculteurs qui devraient aménager, pour répondre aux
critères, aux normes du ministère de l'environnement, des
plates-formes ou construire des citernes ou rénover certaines
citernes.
M. Garon: Non, je pense qu'il n'y a pas eu de demande au Conseil
du trésor.
M. Giasson: Cela n'a été d'aucune manière...
Rien n'aurait été soumis au Conseil du trésor?
M. Garon: Au Conseil du trésor, vous savez qu'on soumet
souvent des projets concrets, précis et pour exécution.
M. Giasson: Mais il reste tout de même que le Conseil du
trésor, même s'il n'a pas jugé opportun d'accepter les
besoins ou les demandes de l'agriculture, l'a fait dans le cas d'aide à
apporter dans le secteur industriel.
M. Garon: Je ne suis pas au courant des demandes dans le secteur
industriel parce que, même si je dois siéger au Conseil du
trésor, je ne peux pas vous dire s'il y a eu des demandes dans le
domaine industriel.
M. Giasson: II y a eu des demandes... M. Garon: Nous
l'avons fait, par ailleurs...
M. Giasson: ... dans le cas de quelques industries afin de les
aider à satisfaire aux exigences des Services de protection de
l'environnement.
M. Garon: On l'a fait dans le cas d'une laiterie dans le
comté de Matapédia, à Amqui, où une fromagerie a
été organisée en 1977/78. Nous avons subventionné
la laiterie. Il y avait une partie là-dedans qui couvrait une grande
partie des subventions pour la question de l'environnement.
Dans le cas qui nous intéresse, je pense qu'il faut faire
comprendre d'une façon démagogique... On pourrait dire, par
exemple, que le gouvernement doit payer, etc. Mais je pense qu'il est important
de faire connaître aux agriculteurs qu'actuellement il y a des pertes
d'argent qui sont subies et qu'une plate-forme leur fait
récupérer des sommes considérables d'argent et que leurs
investissements seraient payés entièrement en très peu
d'années. Les études économiques nous disaient même
qu'il était question de récupérer tous les investissements
pour des plates-formes à fumier en une période de trois ans.
M. Giasson: Est-ce qu'on pourrait obtenir une copie de ces
recherches, de ces études?
M. Garon: C'est cela qu'on va vulgariser au cours de
l'été. Vous voyez qu'il y a beaucoup d'études.
M. Picotte: Beaucoup de monographies.
M. Giasson: Quel est le montant des crédits
spéciaux...
M. Garon: Trois ans, c'est...
M. Giasson: ... que le ministre entend consacrer à des
travaux sur la rivière Yamaska au cours de l'année? M. le
ministre.
M. Garon: C'est bien trois ans.
M. Giasson: Quel est le montant des crédits
spéciaux que vous prévoyez pour la rivière Yamaska?
M. Garon: La rivière Yamaska, $4 260 000.
M. Giasson: Pourquoi ce montant n'apparaît-il pas dans les
crédits du ministère? Pourquoi les crédits ne figurent-ils
pas dans le manuel des crédits?
M. Garon: Parce que ce sont des crédits qui apparaissent
dans le budget de l'Office...
M. Giasson: De l'OPDQ.
M. Garon: De l'OPDQ. Ils ont toujours apparu là
apparemment.
M. Giasson: Ils sont dans le budget de l'OPDQ, mais les travaux
vont être exécutés sous le contrôle du
ministère de l'Agriculture.
M. Garon: C'est le ministère de l'Agriculture qui fait
tout le travail. Il y a des virements de fonds à ce
moment-là.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: Oui, j'avais une question additionnelle en ce qui a
trait aux travaux mécanisés. Les mêmes normes s'appliquent
pour tous les genres de sols en ce qui a trait aux travaux
mécanisés, je crois. L'on sait que, dans les terres noires, la
fréquence des travaux devrait être beaucoup plus enfin
on devrait revenir plus souvent dans les cours d'eau pas dans les
cours d'eau dans les fossés...
M. Garon: Oui.
M. Dubois: ... que dans les terres noires. Je pense que cela est
reconnu des gens du ministère. À présent, est-ce qu'il y
aurait lieu d'apporter des modifications aux normes actuelles? À tous
les trois ans, il faut revenir dans les fossés et parfois à tous
les deux ans, au niveau des terres noires. Tandis que, dans les sols glaiseux,
on peut revenir à tous les 15 ou 20 ans. Est-ce qu'il y aurait lieu
d'apporter des normes spécifiques pour les terres noires, à
savoir qu'ils soient subventionnés dans leurs travaux de drain agricoles
plus fréquemment que dans d'autres sols?
M. Garon: II n'y a pas encore eu de demandes qui ont
été refusées.
M. Dubois: Même au niveau de la fréquence? Aucune
demande n'a été refusée?
M. Garon: Pas encore.
M. Dubois: Parce qu'il y a eu une tempête.
M. Garon: Hein?
M. Dubois: II y a eu une tempête, beaucoup de remous dans
les terres noires et les fossés se remplissent. C'est pour cela que je
pose la question.
M. Garon: Les terres noires, il va falloir regarder cette
question-là plus... Il fallait faire un peu de ménage dans la
bergerie. Après cela, il va falloir regarder un peu le
développement éventuel des terres noires. Cette année,
pour la première fois, il y a eu des travaux d'hiver dans les terres
noires, qui se font pendant l'hiver, parce que, avec les "bulls", cela peut se
faire plus facilement à cause de la légèreté du
sol.
M. Dubois: Oui, parce qu'on voit des fossés qui se
remplissent le lendemain du creusage dans les terres noires.
M. Garon: Les travaux ont été arrêtés
beaucoup plus tard qu'ailleurs, dans la question des terres noires.
M. Dubois: II n'y a aucune demande de refusée à
cause de la fréquence des travaux.
M. Garon: Les terres noires au Québec, il va falloir
penser à les mettre davantage en valeur.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que le programme 3 sera
adopté?
M. Garon: En pensant en termes, par exemple, peut-être de
drainage, mais aussi d'irrigation parce qu'apparemment cela va être plus
l'irrigation, et il va y avoir beaucoup moins de terre noire par
l'érosion éolienne.
M. Dubois: Le "northern creek". M. Garon: Pardon?
M. Dubois: C'est le point principal dans les terres noires, le
"northern creek". Il y a des années qu'il en est question.
M. Garon: II y a beaucoup d'érosion éolienne.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a d'autres
questions ou commentaires à l'élément 2? Elément
3?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Elément
4?
M. Garon: On a acheté une machine spéciale pour
pouvoir régler la question du "northern creek" et la machine est
déjà rendue sur place pour pouvoir travailler aux réseaux,
cours d'eau.
M. Dubois: C'est une machine qui vient de l'Ontario, je pense,
qui est dans la rivière même.
M. Garon: Oui.
Le Président (M. Marcoux): Elément 4?
M. Garon: C'est un des premiers dossiers dont les gens m'avaient
parlé. Les gens du ministère de l'Agriculture qui sont
aujourd'hui à Québec, c'était dans la région de
Châteauguay qu'ils m'avaient parlé de cette question du "northern
creek" quand j'étais allé dans la région. C'est un
problème important dans la région de Châteauguay.
M. Dubois: II y a eu plusieurs causes à ce niveau. Il y en
a encore une pendante. Merci.
Le Président (M. Marcoux): Elément 4,
administration et services régionaux, est-ce qu'il y a des
questions?
Administration et services régionaux
M. Picotte: Administration et services régionaux, M. le
Président. Les centres de cet élément, il y en a
plusieurs, j'ai remarqué une augmentation de $618 800 sur le budget de
l'an passé. Est-ce que le ministre pourrait me dire en gros à
quoi est attribuable cette augmentation de $618 800? À cet
élément, plus particulièrement, il y a eu une augmentation
sur le budget de cette année de $618 800.
M. Vaillancourt (Orford): Administration et services.
M. Picotte: Non, élément 4, programme 3, à
l'étude des crédits du ministère de l'Agriculture.
M. Garon: Je voudrais en profiter pour dire, avant que les
fonctionnaires de ce service partent, que le service du génie et
l'hydraulique agricole ont fait un travail considérable au cours des
deux dernières années pour refaire les programmes, pour refaire
le cahier de charges, de nouvelles façons de suivre les travaux. C'est
un des secteurs du ministère où il y a eu beaucoup de
remue-ménage de fait; l'ensemble des agriculteurs sont très
satisfaits de ce qui s'est fait là. Je voudrais en même temps en
profiter pour dire que M. Char-bonneau, qui est sous-ministre adjoint dans ce
secteur, M. Mélançon, qui travaille dans ce secteur, et M. Vinet,
surtout, qui est responsable du génie, ont fait un travail
considérable. Je pense que l'amélioration du secteur agricole, en
ce qui concerne le génie, est redevable en grande partie au travail qui
a été fait par ces gens, principalement par M. Vinet.
L'indexation des traitements...
M. Giasson: M. le ministre, je crois, à la suite de vos
propos, qu'il y a eu vraiment un travail véritable qui a
été fait dans tout le secteur du génie. Il y a des
régions qui n'ont pas été en mesure de l'évaluer
autant à cause du type de travaux qui se font pour un mois. Dans ma
région, je n'ai pas à me plaindre, sauf si on apportait un
correctif dans les travaux mécanisés en ce qui a trait aux
érabliè-res et boisés de fermes, même s'ils ne sont
pas situés sur la ferme de l'agriculteur. Est-ce qu'on peut
espérer que cela va se corriger? (17 h 45)
M. Garon: On peut regarder. Il y a beaucoup de choses encore en
projets dans ce secteur. On peut regarder ce secteur également. Il y a
beaucoup de choses en projets. Maintenant qu'on a la protection des terres,
maintenant qu'on a protégé les sols organiques, il va falloir
penser aussi à les mettre en valeur. Il y a différentes choses
qu'il va falloir regarder dans les mois qui viennent, dans les années
qui viennent. Cela suppose aussi une technologie améliorée pour
mettre en valeur les sols organiques. On a eu une rencontre avec l'Association
des propriétaires de machinerie lourde et ils sont, je pense,
très contents des changements qui ont été apportés.
Il y avait une certaine anxiété au début, une certaine
inquiétude parce que les paiements seraient faits à l'agriculteur
plutôt qu'à l'entrepreneur; aujourd'hui, avec le crédit
agricole qui a connu des transformations, avec le financement à court
terme et à moyen terme, et surtout à long terme, auprès
des institutions privées, les institutions privées s'habituent
davantage à faire du crédit. S'il y a une chose, l'entrepreneur
est payé plus rapidement qu'auparavant parce que l'agriculteur peut
financer tous ses travaux à l'avance, il reçoit directement son
chèque du ministère.
Encore là, vous pouvez dire: Chapeau! Cela prenait six ou sept
mois avant pour faire les chèques. Jusqu'à l'automne dernier
là il est arrivé un problème administratif qui
n'est pas dû aux gens du ministère la moyenne des
paiements
était en bas de trente jours, à 20,7 jours. Quand on a
fait le calcul, cela prenait moins de trente jours pour faire les paiements aux
agriculteurs dans le domaine du drainage et des travaux
mécanisés, ce qui veut dire que c'est bon pour l'entreprise
privée. Je pense qu'être passés de six ou sept mois de
délai à moins de trente jours, c'est...
M. Giasson: Le ministre sait-il qu'en dépit de tout cela,
il y a encore des entrepreneurs qui mettent plus de temps à être
payés par certains agriculteurs que le temps que le ministère
mettait à l'époque lorsqu'il versait la quote-part à
l'entrepreneur?
M. Garon: C'est possible dans certains cas individuels, je ne le
nie pas.
M. Giasson: II y a des cas où l'agriculteur touche la
participation du ministère, mais il oublie de payer son
entrepreneur.
M. Garon: Mais la moyenne de paiement est plus rapide
qu'auparavant.
M. Giasson: Pour l'agriculteur, il n'y a aucun problème,
aucune discussion possible, c'est à d'autres niveaux de
fonctionnement.
M. Garon: Oui, mais si on tient compte de l'ensemble des
sommes... On parle d'individus; des gens qui paient mal, il y en a dans tous
les secteurs. Je pense qu'il y a une grande satisfaction de la part de tous
ceux qui sont impliqués dans ce domaine, avec le nouveau système.
On va encore, au cours de cette année, essayer de standardiser davantage
les formules, les formulaires pour que tout se fasse encore plus rapidement, si
c'est possible. Il peut arriver que cela se produise individuellement, qu'il y
en ait qui ne sont pas de bons payeurs, mais c'est rare. Habituellement, les
cultivateurs de profession sont des gens qui paient assez bien. On n'a
qu'à regarder le niveau des pertes du crédit agricole;
d'ailleurs, les membres de la commission ont souligné à quelques
reprises qu'habituellement les cultivateurs sont des gens qui paient bien.
M. Picotte: M. le Président, à
l'élément 4, le ministre nous a dit que l'augmentation du budget
était due à des salaires. Le ministre nous a dit aussi que cette
administration était sous l'égide du sous-ministre, M.
Charbonneau. Depuis quand M. Charbonneau est-il à l'emploi du
ministère à titre de sous-ministre? À quel endroit
était-il auparavant? Était-il à l'emploi du
ministère et dans quel coin, dans quelle région?
M. Garon: M. Charbonneau est fonctionnaire depuis quinze ans au
ministère de l'Agriculture. Il est devenu sous-ministre en
décembre 1977. Avant cela, il était coordonnateur dans la
région de Châteauguay.
M. Picotte: Est-ce que le ministre pourrait me dire, à
titre de curiosité, si M. Charbonneau a bénéficié
d'une indemnité de déplacement lorsqu'il a dû partir de
Châteauguay pour Québec? Combien de temps cela a-t-il duré
et à quel taux?
M. Garon: II y a eu le déplacement de quelques meubles de
M. Charbonneau à Québec et il a eu une indemnité pour
cela.
M. Picotte: Combien de temps et quel montant?
M. Garon: Apparemment...
M. Picotte: Le temps, en fait, que... Y a-t-il eu une
indemnité de déplacement, vu qu'il était rattaché
auparavant à Châteauguay, vers Québec? Cela s'est-il
soldé en montant d'argent par semaine durant tant de semaines ou...
M. Garon: II y a une indemnité de séjour en
fonction des normes gouvernementales, à ce qu'on me dit.
M. Picotte: Mais vous ne pouvez pas me dire combien cela a
duré de semaines et quel est le montant? Le ministre pourrait-il
s'informer?
M. Garon: Cela se termine au mois de juin à ce qu'on me
dit, le 30 mai.
M. Picotte: Cette année? M. Garon: Cette
année.
M. Picotte: De décembre 1977 au 30 juin cette
année. C'est un montant d'indemnité par semaine, par mois, par
année?
M. Garon: Par semaine. M. Picotte: Quel montant? M.
Garon: $140.
Le Président (M. Marcoux): Y a-t-il d'autres questions sur
l'élément 4? L'élément 3. M. le
député de Huntingdon.
M. Dubois: Merci, M. le Président. On a sauté tout
à l'heure l'élément 3.
M. Garon: II avait été convenu, quand M.
Charbonneau avait discuté de son salaire, à ce moment-là,
qu'il aurait une indemnité et un salaire moins élevé.
M. Vaillancourt (Orford): Ce n'est pas une politique
générale du gouvernement...
M. Garon: Non.
M. Vaillancourt (Orford):... de payer $150 par semaine pendant un
an, un an et demi comme cela?
M. Picotte: Autrement dit, est-ce que, de la façon dont le
ministre vient de me répondre, cela veut dire que...
M. Garon: Pour être bien franc, je n'étais pas au
courant.
M. Picotte: Non, mais je veux que ce soit bien clair dans mon
esprit. Est-ce que cela veut dire, de la façon dont le ministre vient de
me répondre, que ce n'est pas nécessairement selon la convention
des fonctionnaires, des cadres, mais que cela a été une entente
faite entre le sous-ministre en question et le ministère? C'est ce que
cela veut dire?
M. Garon: Non. Le Conseil exécutif...
M. Picotte: Le Conseil exécutif et le ministère.
C'est une entente particulière?
M. Garon: Ce n'est pas une entente. Aucun papier n'a
été signé.
M. Picotte: Vous n'avez pas de papier signé.
M. Garon: Non, non. Ce n'est pas une entente. J'ai demandé
d'avoir une allocation.
M. Picotte: Ce n'est pas une entente, mais les deux parties
étaient d'accord.
M. Garon: On me l'a accordée, tout simplement. On avait
discuté les conditions salariales, les conditions pour occuper la
fonction. Cela avait été discuté à ce
moment-là avec celui qui s'occupait des discussions avec les hauts
fonctionnaires. C'est ce qui avait été
déterminé.
M. Dubois: M. le Président, je voudrais savoir du ministre
s'il y a des modifications au programme de soutien à l'emploi agricole
cette année.
M. Garon: Je l'ai demandé, mais je ne l'ai pas eu. On a
discuté de conditions, mais ce n'est pas une entente. Il y a des normes
salariales même pour un sous-ministre.
M. Picotte: Cela ne donne rien d'enregistrer cela au journal des
Débats.
Une voix: ... raison.
M. Dubois: Y a-t-il des modifications apportées au
programme de soutien à l'emploi agricole cette année ou est-ce le
même programme que l'an dernier qui continue?
M. Garon: II y a des technicités, des choses. Je veux
dire, par exemple, pour l'âge, je pense que c'est à partir de 18
ans. Il y a des choses comme cela, mais en gros, ce sont les mêmes
programmes.
M. Dubois: Les personnes qui reçoivent des prestations du
ministère des Affaires sociales ou de l'assurance-chômage ont le
droit de travailler sur la ferme sans pénalité, je crois? Ceux
qui reçoivent des prestations du ministère des Affaires sociales
ou un chèque de l'assurance-chômage ont le droit de travailler sur
la ferme sans être pénalisés, c'est cela?
M. Garon: Qu'est-ce que cela veut dire, "sans être
pénalisés"?
M. Dubois: Sans qu'on leur retire leurs prestations.
M. Garon: Là, je ne peux pas vous le dire. Ce n'est pas
moi qui administre le bien-être social ni l'assurance-chômage.
M. Dubois: Non, mais je pense qu'il y avait eu une entente avec
le ministère de l'Agriculture, si je me souviens bien, l'an dernier ou
il y a deux ans.
M. Garon: II n'y a pas eu d'entente. Celui qui commence à
travailler, s'il était chômeur, il n'est plus chômeur s'il
commence à travailler. Celui qui recevait une aide sociale, s'il
commence à travailler, il n'est plus assisté social. Il n'y a pas
eu d'entente.
M. Dubois: Aucune entente? M. Garon: Pas que je sache.
M. Dubois: L'an passé, j'avais demandé au service
de recherche de l'Assemblée nationale de m'indiquer, dans le groupe
d'âge 18-34 ans, combien de personnes recevaient une prestation. La
réponse fut 196 000 chèques mensuellement.
M. Garon: Hein?
M. Dubois: 196 000 chèques mensuellement sont
envoyés à des personnes, au Québec, dans le groupe
d'âge 18-34 ans. Cela nous provient des services de recherche de
l'Assemblée nationale. À la suite de cette réponse que
j'ai obtenue du service de recherche, j'ai pu quand même vérifier
chez les jardiniers maraîchers et plusieurs d'entre eux importent de la
main-d'oeuvre mexicaine ou d'autres pays. J'ai des exemples frappants, à
ce sujet, de jardiniers maraîchers qui font venir des Mexicains, soit 20
ou 25 Mexicains, chez eux. Quand on sait que le Québec envoie de l'aide
financière à 196 000 personnes dans le groupe d'âge 18-34
ans, je trouve aberrant qu'on doive importer de la main-d'oeuvre agricole. Je
ne suis pas contre le fait que des gens de certains pays...
M. Garon: Le député de Notre-Dame-de-Grâce
préfère cela.
M. Dubois: Je ne suis pas contre le fait que des gens de certains
pays viennent travailler au Québec, loin de là.
M. Garon: Oui.
M. Dubois: Mais il reste que 196 000 chèques par mois sont
envoyés à des personnes d'un groupe d'âge assez important,
qui est celui des 18-34 ans. Je pourrais citer des noms de jardiniers
maraîchers qui, cette année, vont avoir 20 Mexicains chez eux.
M. Garon: Vous avez parfaitement raison.
M. Dubois: Alors, je ne sais pas s'il n'y aurait pas lieu
d'amender un programme quelconque, à quelque part, mais je trouve que
c'est même inacceptable.
M. Garon: C'est-à-dire que je ne suis pas responsable du
bien-être social...
M. Dubois: Non.
M. Garon: ...ou de l'assurance-chômage.
M. Dubois: Je suis d'accord là-dessus. Mais cela touche
quand même l'aide...
M. Garon: Oui.
M. Dubois: ...à l'emploi sur la ferme.
M. Garon: Dans l'état actuel des réglementations,
je ne sais pas si quelqu'un, à qui du travail est offert, doit
l'accepter au risque de perdre les prestations d'assurance-chômage ou de
bien-être social.
Qui a conclu cette entente-là? On me dit sous réserve que
le gouvernement fédéral, par l'entremise de son ministre Bud
Cullen, a indiqué que le quota maximal d'importation de main-d'oeuvre
saisonnière pour les fins agricoles serait de 94 cette année. Je
vous dis cela...
M. Dubois: 94 au maximum. J'ai compris, mais il reste quand
même que le problème existe.
Une voix: C'est cela.
M. Dubois: II y a 196 000 personnes au Québec qui
reçoivent une prestation dans un groupe d'âge de 18-34 ans, mais
ces personnes ne veulent pas travailler sept jours par semaine comme les
Mexicains le font. C'est cela qui arrive.
M. Garon: II y a des récoltes pour lesquelles on est
obligé de travailler sept jours par semaine, comme le brocoli, par
exemple.
M. Dubois: Je connais le problème, mais il reste qu'on
subventionne des Québécois à ne rien faire et on fait
venir la main-d'oeuvre de l'extérieur.
M. Garon: Les Québécois ne travaillaient pas
toujours sept jours par semaine de l'aube au crépuscule.
M. Dubois: On a les reins moins solides ici que dans d'autres
pays, j'imagine.
M. Garon: Hein? Le besoin crée l'organe. Les
maraîchers de tout le Canada en convention, dans un séminaire sur
les années quatre-vingt, ont dit que si on voulait se développer
en horticulture, brocoli, chou-fleur et chou de Bruxelles, qui sont les
récoltes les plus payantes, il fallait absolument avoir de la
main-d'oeuvre parce que ce sont des récoltes qui ne sont pas
mécanisées du tout.
M. Dubois: Je suis d'accord avec cela.
M. Garon: C'est seulement pour ces récoltes-là
qu'on a permis.
M. Dubois: Je sais où cette main-d'oeuvre va. Il reste que
le problème existe. (18 heures)
M. Garon: II faudrait en parler au ministre des Affaires
sociales, à ce moment, si on lance des travaux pour ramasser les
légumes, ou aux bureaux d'assurance-chômage. Il faut dire aussi
que dans le ramassage des légumes, souvent les gens se plaignent qu'ils
engagent quelqu'un mais qu'une heure après le gars est parti.
M. Giasson: S'ils avaient un meilleur rendement en engageant les
Québécois, ils ne feraient venir personne de l'extérieur.
Ils se serviraient des Québécois.
M. Dubois: C'est cela qui est le problème. Par ricochet,
on a un autre problème aussi.
M. Garon: Je me rappelle quand j'étais petit gars et qu'on
ramassait des fraises. On commençait la journée et on
était un certain nombre à 6 heures le matin, rendu au dîner
le midi, on était pas mal moins nombreux. À la fin de la
journée, des fois, on n'était pas nombreux.
M. Dubois: C'est ceux qui avaient trop mangé de fraises
qui étaient partis.
M. Garon: Vous avez dû être élevé dans
ce bout. Avec la fraise que vous avez. Il rougit comme une fraise.
M. Picotte: II y en avait trois ou quatre qui mangeaient des
fraises aux alentours.
M. Giasson: II s'agit d'un problème qui se situe à
un autre niveau que celui des ministères concernés soit des
Affaires sociales, soit de l'Agriculture. Si le député de
Huntingdon est un maraîcher spécialisé dans les productions
telles que le brocoli et qu'il avait à vivre des expériences de
meilleur rendement d'une main-d'oeuvre qui vient de l'extérieur, il
ferait son choix lui-même. Par contre, s'il était mieux servi par
une main-d'oeuvre québécoise, il s'empresserait d'engager des
Québécois.
M. Dubois: J'entends, pas au niveau maraîcher... Je suis
d'accord qu'il faut qu'il sorte ses
récoltes, mais la situation existe quand même qu'il y a 196
000 chômeurs entre 18 et 34 ans au Québec. Quand on dit: II manque
de main-d'oeuvre agricole, c'est un manque. Il n'y a pas de
Québécois.
M. Giasson: II manque de gens qui veulent travailler. C'est
différent.
M. Dubois: On dit toujours qu'il manque de main-d'oeuvre
agricole. C'est la réponse qu'on nous donne. Il ne manque pas de gens,
mais il manque des gens qui veulent travailler, je suis d'accord.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que le programme 3 sera
adopté?
M. Picotte: J'avais encore une question, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Éléments 1, 2, 3
et 4 du programme 4... Je m'excuse.
M. Picotte: Très rapidement, M. le Président. Le
Président (M. Marcoux): Un instant.
M. Picotte: Très rapidement, M. le Président.
D'ailleurs, le ministre pourra me fournir cela, peut-être pas dans les
jours qui viennent, mais dans les semaines qui vont suivre. À la suite
de la décentralisation, j'aimerais que le ministre puisse fournir aux
membres de la commission le coût total des déplacements des
fonctionnaires affectés par la décentralisation, la liste des
fonctionnaires qui ont été déplacés, le coût
pour chacun. D'accord? Ce que vous avez à ce sujet. On aimerait bien
cela s'il y avait possibilité d'envoyer cela à chacun des membres
de la commission. En ce qui me concerne, c'est tout. Le député de
Kamouraska n'en veut pas, mais nous, nous en voulons.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il y a une entente pour qu'on
continue après 18 heures?
M. Giasson: Pour accomoder le ministre. M. Garon: Est-ce
qu'on les a demandés?
M. Giasson: Le député de Maskinongé, M. le
ministre...
M. Garon: On va tout vérifier cela et vous allez nous les
donner.
M. Dubois: Oui, d'accord.
M. Giasson: Puisqu'on parle de déplacement de
fonctionnaires, cela s'est appliqué dans la décentralisation
qu'on avait faite vis-à-vis des gens qui travaillaient pour le
génie et qui étaient cantonnés dans trois postes au
Québec; on les a retournés dans les bureaux locaux. J'aimerais,
encore une fois, savoir du ministre si cette opéra- tion
décentralisation va vraiment se poursuivre au palier justement des
bureaux régionaux?
M. Garon: II est trop tôt pour parler de cela. M.
Giasson: II est trop tôt pour parler de cela.
M. Garon: Je n'ai pas encore regardé le dossier
personnellement. Il y a eu des travaux faits au ministère pour examiner
de quelle façon les services aux agriculteurs pourraient être plus
efficaces. Par exemple je regardais... en posant votre question, M. le
député de Maskinongé... vous pensez qu'on va regarder en
même temps le millage. Avant, les gars partaient de Montréal et
faisaient du millage. On va regarder le millage qu'on a sauvé avec la
réforme de la décentralisation. Il faut regarder l'ensemble de la
question, mais il n'y a rien de décidé. On étudie la
question afin de voir de quelle façon les services à
l'agriculteur pourraient être mieux organisés, avoir un meilleur
service, plus rapide et à meilleur coût.
M. Giasson: Cela fait l'objet de recherches et d'études au
ministère, si je comprends bien les remarques du sous-ministre.
M. Garon: On regarde si on peut améliorer les services
dans les bureaux locaux, la localisation des bureaux locaux.
M. Giasson: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Le programme 3 est-il
adopté? Adopté.
Régie de l'assurance-récolte
J'appelle le programme 4, Régie de l'assurance-récolte du
Québec.
Pas de questions sur le programme 4?
M. Giasson: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Pour quand sera la fusion entre la régie avec
la commission administrative des régimes d'assurance stabilisation?
M. Garon: Vous avez été avisé, cela prend
une loi.
M. Giasson: C'est pour quand, la loi?
M. Garon: Quand la loi va être déposée, elle
sera votée par trois lectures et sera ensuite mise en vigueur.
M. Giasson: C'est une vérité de La Palice! Le
ministre sait fort bien que ce n'est pas là l'objet de mes demandes.
Est-il question que cela se fasse d'ici un an, d'ici deux ans?
M. Garon: Cette année.
M. Giasson: Ce sera fait cette année?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: Quelle est la part de la participation du
gouvernement fédéral dans l'assurance-récolte? C'est de
l'ordre de quel pourcentage?
M. Garon: Ce sont 50% des frais administratifs. Comme la prime
est payée à 50% par l'agriculteur et à 50% au niveau
gouvernemental, il y a 25% par le fédéral et 25% par le
gouvernement du Québec.
M. Giasson: On a déjà dit que les coûts
d'administration dans notre régime d'assurance étaient nettement
plus élevés que le coût des régimes qui pouvaient
exister ailleurs. Y a-t-il eu correction là-dedans? Est-ce qu'on se
rapproche d'une comparaison des coûts?
M. Garon: Si on compare les primes payées et les frais
administratifs en 1975, les primes payées étaient de $2 535 000,
si on arrondit, alors que les frais étaient de $2 581 000.
M. Giasson: Les frais d'administration.
M. Garon: Oui.
M. Giasson: D'accord.
M. Garon: En 1976, les primes étaient de $2 720 000 et les
frais administratifs étaient de $2 638 000. Alors, c'est à peu
près équivalent. En 1977, les primes étaient de $2 940 000
et les frais administratifs étaient de $2 709 000. En 1978, les primes
étaient de $3 666 000 et les frais administratifs de $3 099 000, de $3
100 000. Alors, ça veut dire que par rapport aux primes, les frais
administratifs, l'écart entre les primes et les frais administratifs
s'accroît à l'avantage des primes. Cela veut dire que les frais
administratifs sont dans une proportion moins élevée, par rapport
aux primes payées.
Il semble que pour beaucoup de productions on peut se comparer à
ce qui se passe dans les autres provinces. Par ailleurs, dans le secteur des
grandes cultures où la prime payée est à peu près
de $100, il peut y avoir trois ou quatre visites par année de
l'assurance-récolte. À ce moment, c'est plus cher.
C'est le service au petit exploitant qui coûte cher, ce que les
autres provinces n'ont pas en très grande majorité. J'ai fait un
calcul pour l'année qui s'en vient.
M. Giasson: L'organigramme du ministère c'est...
M. Garon: La régie? M. Giasson: Non. Non.
M. Garon: Vous cherchez des espions? Voici le coût
calculé par dollar de prime par région pour l'année qui
vient.
M. Giasson: Les espions ne sont pas du côté que vous
croyez, M. le ministre.
M. Garon: Rimouski, $0.46; la Pocatière, $0.52;
Québec, $0.64.
Dans le domaine agricole, je ne vous crois pas.
M. Giasson: Vous êtes libre de croire ce que vous
voulez.
M. Garon: Vous avez ici le coût total versus les primes
payées par les exploitants...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: M. le Président, au niveau de
l'assurance-récolte, il y a un programme très défini pour
les producteurs maraîchers. Il semblerait que dans la région la
plus productrice, vos mesures ne reçoivent pas la faveur du public ou
celle des producteurs maraîchers. J'aimerais en connaître les
raisons. Un taux trop élevé? En tout cas, il peut y avoir
d'autres raisons. Je ne le sais pas, mais il semblerait que la majorité
des producteurs maraîchers, du moins dans la région au sud de
Montréal, ne sont pas intéressés à votre programme.
Alors, y a-t-il lieu de le modifier ou de l'éliminer? Est-ce que vous
avez un taux de participation au niveau des producteurs maraîchers?
M. Garon: C'est un fait, messieurs, qu'on a à peine une
centaine de producteurs assurés dans la région dont vous faites
mention, sur une possibilité assez importante. J'attribue ça
à deux facteurs. Le premier facteur c'est qu'autrefois, pour les
dommages aux récoltes, il n'y avait pas de prime à payer,
jusqu'en 1977. On a établi l'assurance seulement en 1978. Donc, je
considère ça comme le premier facteur. Les gens n'ont pas
l'habitude de payer pour l'assurance. Beaucoup nous demandent encore pourquoi
il n'y a pas encore les dommages aux récoltes alors que cela ne
coûtait rien. (18 h 15)
Deuxième point que je vois comme assez important, c'est qu'on a
absolument copié le programme de dommages aux récoltes. On paie
à 70% exactement comme le dommage aux récoltes faisait, 30%
déductibles sur une perte. Sauf que ceux qui se sont assurés l'an
passé sont montés à 75% cette année, parce qu'on a
maintenant une certaine connaissance de leur exploitation. Or, plusieurs nous
disent que notre façon de compter les 30% est plus précise. On
mesure le champ, on mesure la récolte vraiment vendue, on exige que le
cultivateur nous appelle avant que la récolte soit
déplacée, quand elle est encore sur le champ. Les gars trouvent
que nos méthodes sont beaucoup plus rigides, donc que l'assurance avec
nous est
moins rentable. C'est une chose, je pense, qui va s'amenuiser
d'année en année. On n'a pas eu de critiques directes
excepté qu'ils trouvent que cela n'est pas assez avantageux.
On se dit qu'avec les années d'assurance on va pouvoir
probablement je ne pense pas baisser tellement la prime parce que ces
cultures sont assez risquées augmenter le pourcentage de
garantie, augmenter peut-être même la garantie à l'acre dans
certains cas, les habituer petit à petit, donc, à
considérer qu'ils doivent s'assurer, que cela n'est plus un service
gratuit du gouvernement, ce qui, à mon avis, était devenu
très difficile pour nous. J'ai entendu des cultivateurs se plaindre
carrément qu'ils avaient payé $2000 ou $3000 de prime pour leur
maïs-grain, tandis que leur voisin qui produisait des fraises ou des
carottes avait touché autant de l'assurance ou enfin des dommages aux
récoltes, dans le temps, sans avoir à verser de prime et sans
avoir surtout à se conformer à un règlement. Donc, je
crois qu'il y a une question de justice distributive. Aujourd'hui, tous les
cultivateurs ou à peu près peuvent bénéficier de
l'assurance-récolte au Québec, selon des conditions qui sont les
mêmes pour tous.
M. Dubois: La distribution était discrétionnaire
avant.
M. Garon: Voilà.
M. Dubois: Souvent, les producteurs n'étaient pas
avisés qu'ils auraient une aide financière quelconque. Alors, il
y en a qui arrivaient trop tard. La période était
définie.
M. Garon: Tous les dossiers de l'an passé ont
été réglés à l'exception d'un pour les
cultures maraîchères. Tous ont accepté nos chèques
sans demander de révision de dossier. Tous peuvent se prévaloir
d'une révision auprès de leur syndicat, mais on n'a pas
actuellement de révision qui a été refusée. Toutes
ont été acceptées, excepté un cas. Je dis donc que,
pour un programme neuf, ce n'est pas si mal. On espère bien
l'améliorer, mais surtout le vendre mieux, l'expliquer mieux aux gens
dans les années qui vont venir.
M. Dubois: Le programme a commencé au début de
1978; alors, ce serait la deuxième année. L'expérience de
1979 serait la deuxième année. Est-ce que vous avez eu plus
d'adhérents cette année que l'an passé?
M. Garon: On a à peu près le même nombre
d'adhérents, mais peut-être si on peut dire plus de
cultures importantes. Les gens ont choisi, par exemple, d'assurer leur 25 ou 50
acres de carottes. Ils ont laissé tomber les 10 acres de laitue ou les 5
acres. Ils ont assuré les plus importantes au lieu d'assurer toutes
leurs cultures, comme ils l'ont fait l'an passé. Donc, on reste avec un
volume d'assurance peut-être un peu plus important, mais à peu
près avec la même quantité de participants, le même
nombre.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que toutes les cultures sont
assurées par vous?
M. Garon: II reste les serres et les érables. Cela devrait
être mis en vigueur cette année. Cela doit être
présenté... Oui, mais ce sont les deux seuls programmes qui
restent actuellement.
M. Vaillancourt (Orford): Les érablières... M.
Garon: Et les serres.
M. Vaillancourt (Orford):... et les serres. Mais il ne peut pas y
avoir grands dommages aux serres.
M. Garon: Cela n'est pas ce que les gens nous disent.
L'association des serriculteurs est venue déjà à trois ou
quatre reprises rencontrer la régie, discuter de leurs problèmes.
On considère qu'ils ont des problèmes.
M. Vaillancourt (Orford): Ils ne peuvent pas se taire
dévaster par la mauvaise température; ce serait plutôt les
maladies.
M. Garon: Le problème, c'est qu'ils peuvent assurer leur
structure et non la récolte qu'il y a dedans, dans la majorité
des cas, parce que la Flowers Mutual qui les assurait autrefois refuse
maintenant d'assurer au Québec. Ils sont absolument sans protection pour
leurs cultures. Vous avez, par exemple, une serre pleine de tomates. La veille
de la récolte, il y a un bris par le vent ou une panne quelconque de
chauffage et vous perdez votre récolte. Ils vont vous payer votre
structure, mais ils ne vous paieront pas votre récolte. Ces gens
risquent gros actuellement parce qu'ils ne peuvent pas se faire protéger
nulle part pour la culture qu'ils produisent, seulement pour leur
structure.
M. Vaillancourt (Orford): II y a le problème de la
maladie.
M. Garon: Oui, il y a aussi l'humidité dans certaines
périodes de l'hiver qui est difficile à combattre, s'il n'y a pas
de soleil.
M. Vaillancourt (Orford): Je n'ai pas d'autres questions.
Le Président (M. Dussault): Le programme 4 est-il
adopté?
M. Vaillancourt (Orford): Adopté. Le Président
(M. Dussault): Adopté.
Commercialisation des produits
agro-alimentaires
J'appelle le programme 5 relatif à la commercialisation des
produits agro-alimentaires.
M. Giasson: M. le Président...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: ...II y a des éléments, dans le
programme 5, qui subissent des augmentations de budget et d'autres, par contre,
qui subissent des baisses. À l'élément 1,
développement des entreprises de transformation, ça se traduit
par une augmentation...
Une voix: Une baisse.
M. Garon: II n'y a pas vraiment de baisse.
M. Giasson: II y a une hausse.
M. Garon: Non, c'est qu'auparavant, en 1978/79, il avait
été prévu $6 millions pour les silos régionaux.
Donc, il y a eu $1 million dépensés en 1978/79. Pour le passage
des bidons au vrac, un montant de $800 000 avait été versé
en 1978/79, qui est une dépense non récurrente. On avait
liquidé dans une seule année des paiements qui devaient
s'échelonner sur plusieurs années, comme je l'ai annoncé
au début de la commission parlementaire.
C'est ce qui explique la différence entre 1978/79 et 1979/80.
Dans le domaine des silos régionaux, il est évident qu'on a de
grosses chances d'avoir à adopter un budget supplémentaire,
à moins qu'il n'y ait des virements qui puissent combler. Mais je suis
convaincu qu'on va devoir adopter un budget supplémentaire dans ce
programme.
M. Giasson: Dans le programme 5, mais, à
l'élément 1, prévoyez-vous le faire?
M. Garon: À l'élément 1 en particulier.
M. Giasson: Pourquoi avez-vous réquisitionné des
crédits nettement inférieurs à l'an dernier.
M. Garon: C'est que, lorsque les budgets se font, on commence
à les faire tôt dans l'année, à la fin même de
l'année précédente. À ce moment, on avait
remarqué qu'on avait eu des crédits périmés,
l'année antérieure, pour les silos régionaux, alors que
les demandes n'avaient pas fonctionné aussi rapidement qu'on l'avait
prévu. Au cours de l'automne, on avait constaté que certains
projets n'étaient pas aussi assurés qu'on le pensait, parce que
les gens souhaitent qu'il y ait une réglementation des silos, une
classification des grains; au fond, une régie comblerait bien des
aspirations au plan de la réglementation de ces centres
régionaux. À ce moment, on ne pouvait pas anticiper le montant
qui pouvait être véritablement dépensé dans ce
secteur en 1979, mais maintenant cela a évolué beaucoup plus
rapidement que prévu au cours de l'automne dernier. C'est ce qui
explique que...
Au cours du printemps, il y a eu des demandes qui ont avancé
très rapidement. Un dossier peut être long. Je pense à un
cas, entre autres, qui n'a pas encore été annoncé, mais
qui est tout près d'ici, où le dossier a été
complété en quelques semaines. On ne pouvait pas prévoir
une aussi grande rapidité.
Il faut dire aussi qu'avec l'expérience acquise avec les premiers
silos qui ont été faits tant dans le Bas-Saint-Laurent
qu'à Sainte-Rosalie il y a plus de connaissances concernant ces centres
régionaux. Cela permet d'aller beaucoup plus rapidement. D'ailleurs,
c'est ce qui avait été prévu au début; par exemple
que Sainte-Rosalie permettrait d'en savoir davantage dans le domaine des
centres d'entreposage, c'est-à-dire de développer le "know-how"
québécois.
M. Giasson: Dans le secteur du développement des
conserveries de légumes, est-ce que le ministère engage des
crédits dans ce secteur?
M. Garon: Oui. À peu près $100 000.
M. Giasson: Mais on nous dit qu'il y a des conserveries qui
songent à quitter le Québec pour aller vers l'Ontario. Quels
seraient les motifs qui les amènent à faire ces choix? Est-ce que
c'est un coût de produits trop élevé qu'ils doivent
payer?
M. Garon: À quoi faites-vous allusion en particulier?
M. Giasson: C'est peut-être seulement un article de
journal, vous allez me dire que ce sont les journalistes qui ont
supputé, mais...
M. Garon: Non, je pense qu'on verra des conserveries qui
décideront... On ne fermera pas les portes avant qu'elles ne les
ferment.
M. Giasson: Est-ce qu'il y a un programme particulier du
ministère suite à des...
M. Garon: Ce sont plutôt des investissements dans le
domaine des conserveries, actuellement. Par exemple, le Géant Vert,
à Sainte-Martine a investi $2 millions depuis trois ans dans les
conserveries, et le programme de drainage souterrain s'est
accéléré. La qualité des légumes
québécois pour les fins de conserverie est de première
qualité; c'est le président du Géant Vert lui-même
qui nous le disait.
M. Giasson: Du côté de David Lord, est-ce que c'est
le même phénomène?
M. Garon: C'est autre chose, ce n'est pas la même
chose.
M. Giasson: Est-ce qu'il y a eu des investissements faits, ces
récentes années?
M. Garon: David Lord également, depuis deux ou trois ans,
investit des sommes chaque année.
M. Dubois: C'est la Société générale
de financement, par exemple.
M. Garon: Non, pas aujourd'hui. Apparemment, cela a
été vendu à la famille de M. Jules Tourbillon, il y a
quatre ou cinq ans. Dans le domaine des conserveries, essentiellement, ce sont
des transformations qui se font actuellement. La conserverie classique, la
boîte de conserve, il n'y a pas de grande expansion de marché
là-dedans, c'est plutôt stationnaire. Ce n'est pas typique du
Québec, c'est général, parce qu'il y a un accroissement
important dans de nouvelles formes, soit le surgelé ou le
déshydraté ou d'autres types. Les soupes en boîtes, par
exemple, auparavant, on trouve de plus en plus des soupes sous forme
déshydratée ou de nouveaux types de produits, ce qui fait que la
conserverie classique est plus stationnaire et il doit se développer de
nouveaux produits. Il y en a d'autres, comme Snyder, à Bedford, qui a
pris de l'expansion, mais c'est un secteur où on peut dire
qu'actuellement il est en train de déterminer quelle sera sa voie
d'avenir. Il y a des interrogations à cause des marchés qui sont
différents, des goûts des consommateurs qui se transforment,
concernant ce type de produits. Au Québec également le
Québécois consommait beaucoup de produits... On prend le
marché Québécois, parce que les conserveries vendent sur
un marché international. Le Québécois mangeait beaucoup de
produits frais. Il commence à s'habituer de plus en plus aux produits
congelés. Il y a une croissance importante, depuis très peu
d'années, des produits congelés, au Québec. Souvent la
meilleure façon d'avoir des produits frais, c'est d'avoir des produits
congelés. (18 h 30)
Le Président (M. Dussault): Avez-vous terminé, M.
le député de Montmagny-L'Islet?
Une voix: Au Québec, oui.
M. Giasson: Je pourrais résumer...
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Huntingdon.
M. Dubois: J'aimerais, M. le Président, que le ministre
fasse le point sur la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire.
M. Garon: C'est trop tôt. Je ne pourrais pas le faire
actuellement.
M. Dubois: Êtes-vous au courant du nombre d'acres qui
seront cultivées cette année en betterave à sucre? Y en
a-t-il plus que l'an dernier?
M. Garon: ... crédits du ministère.
M. Dubois: Quand on parle de développement des entreprises
de transformation, transformer de la betterave à sucre en sucre, c'est
de la transformation, je pense.
M. Garon: Oui, mais je n'ai pas d'argent sur cet
élément-là pour la raffinerie.
M. Dubois: Vous n'avez aucun élément qui touche la
raffinerie de sucre à Saint-Hilaire ici?
M. Garon: C'est une corporation autonome, cela.
M. Dubois: Je suis d'accord, mais il y a certainement des budgets
du ministère de l'Agriculture qui sont versés à la
raffinerie de sucre.
M. Garon: La garantie du prix de soutien, le prix
stabilisé.
Le Président (M. Dussault): C'est au programme 7, si je ne
me trompe pas.
M. Giasson:... parlé d'assurance-stabilisation.
M. Garon: Pas dans la raffinerie de sucre. C'est un programme
spécifique.
M. Dubois: II y a eu une déclaration ministérielle
selon laquelle des équipements américains avaient
été achetés pour moderniser...
M. Garon: C'est-à-dire que...
M. Dubois: Cela touche quand même l'évolution du
dossier de la betterave.
M. Garon: Oui.
M. Dubois: L'équipement est-il en place?
M. Garon: Non, non. Il est encore aux États-Unis.
M. Dubois: Ah! Il est encore aux États-Unis.
M. Garon: Oui. Avant cela, il faut faire une étude de
préfaisabilité, une étude d'ingénierie, parce que
les équipements qui se vendaient aux États-Unis se vendaient
à une époque, à une période donnée. C'est ce
qu'il faut faire actuellement avant de faire...
M. Dubois: Présentement, c'est stable, la production, le
nombre de producteurs, le nombre de tonnes.
M. Garon: En 1979, la production sera à peu près
identique à celle de 1978, mais je ne pourrais pas vous dire cela de
façon plus précise d'après le nombre d'acres, parce que,
apparemment, il y a eu un surplus de graines comme on me l'a dit
qui ont été vendues en 1978. Elles n'ont pas été
ensemencées. Les graines sont bonnes pour un certain nombre
d'années. Il y a un certain nombre de graines fournies par la
raffinerie. On n'a pas encore les chiffres. Ce sera environ 5000 acres, un peu
plus de 5000 acres, environ 5000 acres.
M. Dubois: Les petits abattoirs, cela entre dans
l'élément 1?
M. Garon: Les petits abattoirs...
M. Vaillancourt (Orford): À l'élément 1,
programme 5.
Avant d'aller là, M. le Président, j'ai...
M. Dubois: À quel élément se situent les
abattoirs?
M. Vaillancourt (Orford): 2 ou 3.
M. Garon: C'est là.
Abattoirs
M. Dubois: C'est l'élément 1. Le ministre a
certainement pris connaissance d'une demande de l'Association pour la
conservation des petits abattoirs pour que les abattoirs de classe B puissent
être transmis de père en fils. Je ne sais pas si le ministre a
pris connaissance d'une demande de l'association signée par le
président des petits abattoirs du Québec. J'aimerais savoir si le
ministre entend répondre à cette demande.
M. Garon: La loi est votée. Elle est en application.
M. Dubois: Cela peut mettre en cause de 100 à 120
abattoirs au Québec.
M. Garon: Cela ne met pas en cause les abattoirs. C'est
évident que, quand on a annoncé...
M. Dubois: La non-transmission, premièrement, de
père en fils et l'impossibilité de vendre à une autre
personne. Cela met en cause quand même de 100 à 120 abattoirs.
C'est quand même une bonne partie des abattoirs existants et cela touche
certaines régions où il n'y aura pas d'autres abattoirs. La loi
va suivre son cours, intégralement.
M. Garon: C'est dans la loi. La loi est adoptée et elle
est en vigueur... Même si je voulais changer cela, je ne le peux pas!
M. Picotte: Vous ne pouvez pas la modifier?
M. Garon: Vous autres, vous vouliez les fermer tous en janvier
1977. Tenez-vous tranquille!
M. Picotte: Même si on voulait tous les fermer, cela ne
vous empêche pas de modifier la loi.
M. Dubois: Le ministre sait bien que, dans certaines
régions, il y a un besoin peut-être pas pour un gros abattoir,
mais pour un petit abattoir; il peut y avoir des besoins où des grosses
sommes d'argent ne seront pas investies. À ce moment-là, comme je
le disais hier, on va recommencer à tuer les animaux dans les granges.
Dans certaines régions du Québec, on va recommencer à tuer
les animaux dans les granges à cause du manque de petits abattoirs
locaux qui font peut-être un bon travail présentement où la
propreté existe, la salubrité. Mais, selon la loi, dans le cadre
de la loi, on va les fermer quand même. Mais il va s'en tuer plus. C'est
ce qui va arriver. Le ministre ne pourrait-il pas regarder de plus près
cette modalité de la loi, quitte à apporter un amendement ou
à retarder son application pour qu'il y ait une expansion possible dans
certains abattoirs?
M. Garon: On a donné un délai de transition. Les
petits abattoirs vont pouvoir continuer à fonctionner avec leur
clientèle restreinte. Je pense qu'une décision par la loi a
été prise. Tout le processus est en branle. Actuellement, il y a
plusieurs regroupements, il y a plusieurs modernisations. J'ai plutôt
l'impression que le monde est assez content.
M. Dubois: Le problème ne se pose peut-être pas dans
toutes les régions du Québec, mais, dans certaines
régions, il se pose. Je comprends que, dans la région avoisinante
de Montréal ou dans les grands centres, il n'y a pas de
problème.
M. Garon: Surtout dans votre région, hein?
M. Dubois: Je ne parle pas de notre région. Il y a des
régions du Québec qui vont être affectées par
cela.
M. Garon: II y a drôlement eu de modernisation. Vous pouvez
en faire du boeuf.
M. Dubois: Je ne parle pas du tout de la région no 7. Je
parle pour l'ensemble du Québec. Il y a des régions comme le
Lac-Saint-Jean...
M. Garon: À Vaudreuil-Soulanges. M. Dubois: ... par
exemple, l'Abitibi... M. Garon: Valleyfield. M. Dubois: ...
où il y a des problèmes. M. Garon:
Saint-Louis-de-Gonzague.
M. Dubois: Oubliez cette région-là. Allez-vous-en
plus loin.
M. Garon: Vous en avez à bien des places, des
abattoirs.
M. Dubois: Allez-vous-en plus loin au nord du Québec.
M. Garon: Où?
M. Dubois: Dans l'Abitibi, au Lac-Saint-Jean, il y a des
problèmes présentement.
M. Garon: En Abitibi, il n'y a pas de problème. On est en
train de moderniser. Ils peuvent faire du boeuf en quantité.
M. Dubois: Normandin, cela en est un exemple. Normandin, c'est
dans la région du Lac-Saint-Jean.
M. Garon: Hein?
M. Dubois: Des régions comme celle-là.
M. Garon: Le cultivateur a le droit d'abattre son animal.
M. Dubois: Oui. Parfois, il va en abattre une dizaine aussi.
M. Garon: Moi, est-ce que j'aurais le droit de m'acheter un boeuf
et de le tuer?
M. Dubois: Tuer le ministre, on en a le droit, oui.
M. Garon: Vous-même, vous auriez le droit de prendre un
animal, de vous acheter un boeuf.
M. Dubois: Je pensais que vous aviez dit "tuer le ministre".
Une voix: Cela s'adonne que j'en ai à vendre.
M. Garon: Vous ne seriez pas capable de me digérer.
M. Dubois: Non, vous avez raison. Cela se vendrait
peut-être pour d'autres fins.
M. Picotte: II ne passerait peut-être pas à "Canada
Approved".
M. Vaillancourt (Orford): Sur les abattoirs...
M. Garon: Hein? J'aime autant ne pas passer parce que, quand il y
a eu des problèmes au cours des deux dernières années, ce
n'était pas au Québec, c'était plutôt là.
M. Picotte: Le monde aimait mieux acheter "Canada Approved" que
"Québec Approved".
M. Garon: Vous avez même, dans votre temps,
dégradé le nom de "Québec Approuvé". Ce n'est pas
à cause de nous autres si le nom de "Québec Approuvé" a
été dégradé. On fait tout actuellement Dour le
réhabiliter.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce que tous les nouveaux abattoirs
répondent aux normes de salubrité du ministère
actuellement. Les abattoirs d'Amos, de La Sarre, et de Lorrainville, est-ce
qu'ils répondent exactement aux normes de salubrité du
ministère?
M. Garon: Pas actuellement. Il va falloir faire des travaux pour
qu'ils répondent aux normes. Des budgets ont été
approuvés et les travaux vont se faire au cours de l'été.
Ils devront être prêts au cours de l'automne, au début de
l'automne.
M. Giasson: Ce sont des abattoirs de construction
récente.
M. Garon: Oui.
M. Giasson: En quelle année ont-ils été
construits?
M. Garon: En 1976.
Une voix: Ils ont été commencés avant
cela.
M. Giasson: Quand ont-ils commencé à
fonctionner?
M. Garon: Avant 1975. Ils n'ont jamais fonctionné
véritablement.
M. Giasson: Ils n'ont pas commencé à fonctionner
encore.
M. Garon: Ils ont fonctionné, mais cahin-caha. Il s'est
construit des abattoirs sans plans.
Une voix: Ce n'est pas un chef-d'oeuvre.
M. Garon: Ce n'est pas un chef-d'oeuvre. Si vous voulez qu'on
sorte le dossier, on peut le sortir, mais il a fallu faire faire les plans
parce que...
M. Vaillancourt (Orford): Qui a été chargé
des plans?
M. Garon: II aurait fallu qu'ils soient faits. Apparemment, il y
a eu des croquis. Cela s'est fait sur croquis.
M. Vaillancourt (Orford): Cela s'est fait vite? M. Garon:
Hein?
M. Vaillancourt (Orford): Cela s'est fait vite?
M. Garon: Non, si cela s'était fait vite, cela aurait
été bien fait. Cela s'est fait longtemps plutôt. C'est
là qu'a été le problème. Cela a été
fait longtemps. Je peux vous donner l'exemple d'un de ces abattoirs, entre
autres. Il y a des rails au plafond, mais on n'a pas calculé les
capacités en partant du plafond. Il n'y avait pas de plan,
c'était un peu à l'image du régime. Pour les abattoirs de
l'Abitibi, ce n'était pas drôle; il a fallu faire faire des plans
et faire faire des calculs d'ingénieurs. Je n'ai jamais vu ça,
faire faire des plans après que les abattoirs sont faits, quand vous
avez $2 millions de dépensés. Il faut s'assurer qu'ils ne tombent
pas, parce que, au fond, ça peut être dangereux; on peut dire: On
va mettre des carcasses. Mais des carcasses de boeuf, c'est pesant. Voyez-vous
tout ça s'écraser? Il y avait même un abattoir
parmi eux est-ce assez fort où le boeuf, pour aller
se faire tuer, doit descendre un escalier de onze marches. Je vous assure que
s'il y a un troisième film de Mondo Cane qui se fait, je les envoie
là. Il y a un escalier parce que l'abattoir est en bas du sol, le boeuf
arrive et il faut qu'il descende huit marches. On me dit que, comme l'escalier
n'a pas été construit très large, on est certain que le
boeuf ne peut pas retourner de bord et se sauver.
M. Picotte: Avec une petite musique "western"!
M. Vaillancourt (Orford): Êtes-vous allé visiter
ça?
M. Garon: J'en ai visité deux.
M. Vaillancourt (Orford): Dont celui-là?
M. Garon: Dont celui-là. J'ai vu l'escalier.
M. Vaillancourt (Orford): Si vous avez été
obligé de descendre en bas, vous n'avez pas pu revirer de bord!
M. Garon: Quand on a descendu l'escalier, je me demandais
où on s'en allait, mais c'est après, une fois rendu en bas, j'ai
bien vu qu'on était dans la salle d'abattage. J'ai demandé: Par
où entre le boeuf? Il m'a dit: Vous venez de passer par où il va
passer.
C'est drôle et c'est triste à la fois, parce que de grosses
sommes d'argent avaient été dépensées là.
Maintenant, il y a des plans d'ingénieurs qui ont été
faits et les travaux vont être faits selon un
échéancier.
Une voix: C'était pour éviter la pollution par le
bruit; pour ne pas entendre le boeuf qu'on tue!
M. Giasson: S'agit-il d'abattoirs qui sont
propriétés du ministère ou si c'est...
M. Garon: C'est un abattoir qui est utilisable seulement en cas
d'attaque nucléaire, il est en dessous du sol!
Ils sont administrés par des coopératives.
M. Vaillancourt (Orford): En quelle année ça a
avait commencé?
M. Garon: En 1974, 1975, 1976. On ne peut pas blâmer les
gens non plus, ils voulaient en avoir un, ils avaient de l'argent pour le faire
et ils l'ont fait.
M. Giasson: Oui, je comprends, mais des escaliers pour faire
descendre les boeufs.
M. Garon: Si au moins il y avait eu un ascenseur.
M. Giasson: Ou une dalle. S'il fallait changer de niveau, au lieu
de faire des marches on aurait pu faire une descente.
M. Vaillancourt (Orford): Mais, cet escalier n'avait pas dû
être prévu pour descendre des boeufs, c'est impossible.
M. Giasson: Le ministère ne possède pas de photo de
cet abattoir, lorsque les boeufs descendaient?
M. Garon: Non, il n'y en a pas encore qui sont descendus, je
pense.
M. Giasson: Comme ça, le premier qui ait descendu les
marches, c'est le ministre?
M. Garon: II n'a pas servi beaucoup.
Une voix: II a quand même été
précédé par les personnes qui l'ont invité.
M. Giasson: Effectivement, depuis deux ans, combien de petits
abattoirs ont fermé, au Québec, par la volonté des
propriétaires qui se sont prévalus de la prime de
désaffectation?
M. Garon: Indemnisés, complètement
réglés, c'est 157.
M. Giasson: II y a 157 propriétaires qui se sont
prévalus de l'indemnisation du programme?
M. Garon: Oui, mais il y en a plus que ça qui ont fait la
demande. Il y a eu 247 demandes d'indemnité.
M. Giasson: II y a eu 247 demandes et il y a eu 157 paiements
d'indemnisation?
M. Garon: Oui.
M. Giasson: La différence entre les deux, ce sont des
dossiers toujours ouverts. (18 h 45)
M. Garon: Assez souvent, ils ont fait une demande, mais ils n'ont
pas été plus loin eux-mêmes; ils n'ont pas
procédé. Ils ont fait une demande pour s'assurer qu'ils
étaient sur la liste, protégés, mais ils attendent. Il y a
247 demandes d'indemnité.
M. Giasson: II reste 90 propriétaires de petits abattoirs
qui sont en attente de leur décision finale de se prévaloir de
l'aide...
M. Garon: 70. Attendez un peu. 90. M. Giasson: 247 moins
157, ça fait 90.
M. Garon: Mais regardez ce qui se passe: il y a une demande
d'indemnité. Avant que quelqu'un aille rencontrer la personne, qu'il ait
toute l'indemnité et tout ça, il y a un certain délai, il
y a une formule d'engagement à la désaffectation. Tout ça
prend un certain temps. Il y a 247 demandes à l'heure actuelle. Il y a
une chose également: le nombre s'est accru considérablement dans
les dernières semaines, dans les derniers mois. Pour-
quoi? Parce qu'on est dans une phase à ce moment où le
boeuf est plus payant qu'il ne l'a jamais été. Alors, les gens
veulent en faire le plus longtemps possible.
M. Giasson: Au-delà des 247 demandes de
désaffection, il reste combien d'abattoirs qui ne sont pas sous
inspection?
M. Garon: Si ceux qui ont fait une demande d'indemnité et
tout ça se rendent jusqu'au point final 247, comme il y avait 486
abattoirs B, ça veut dire 239.
M. Giasson: II en reste 239.
M. Garon: II resterait. Mais le délai n'est pas
terminé. Il reste encore quelques mois pour les demandes.
M. Vaillancourt (Orford): II y en avait combien au
début?
M. Giasson: 486.
M. Vaillancourt (Orford): 486
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): 157 ont été
indemnisés et il y a 247 demandes. Est-ce qu'il en reste encore
plusieurs à venir?
M. Garon: On ne le sait pas. Ceux qui restent n'ont pas fait de
demandes d'indemnité, il y en a 239.
M. Giasson: Depuis deux ans, il y a eu combien d'abattoirs qui se
sont modernisés au point de rencontrer les normes pour l'inspection
obligatoire et l'utilisation du sceau "Approuvé Québec"?
M. Garon: ... qui ont eu une lettre d'offre, 64 projets.
M. Giasson: 64 projets ont été accueillis, qui se
sont modernisés au point de répondre aux normes.
M. Garon: Ils sont en train de le faire pour répondre aux
normes.
M. Giasson: Cela laisse combien de petits abattoirs?
M. Garon: II y a de tout là-dedans; il n'y a pas seulement
des abattoirs. Il y a des charcuteries, des salaisons, des salles de coupe. Il
y a de tout là-dedans. Ce qui arrive, c'est que les gens...
M. Giasson: Dans les statistiques que vous avez, est-ce que vous
avez le volume des charcuteries, des salles de coupe et des postes d'abattage
pur?
M. Garon: Vous ne pouvez pas parler en ces termes, parce qu'il y
a des gens qui font les deux. Il y a une spécialisation...
M. Giasson: Quand ils font les deux, c'est un seul
établissement, j'imagine?
M. Garon: Qui ont déjà reçu leur subvention
et qui se sont modernisés, 59 et qui ont eu une offre de subvention, 64.
Les investissements admissibles seront de $6 millions et le ministère de
l'Agriculture a versé des subventions pour presque $4,5 millions.
M. Giasson: Le montant qui a été versé par
le ministère:..
M. Garon: Dans les projets pour acceptation, il y en a plus que
ça.
Il y aurait une quarantaine de dossiers en cours actuellement.
M. Vaillancourt (Orford): Quelle est la participation
fédérale dans les $4 millions?
M. Garon: Pardon?
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il y a une participation du
fédéral dans les $4 millions?
M. Garon: Non, pas dans ces $4 millions. Mais ce qu'on garantit,
c'est un certain montant, 35%. On demande à l'abattoir de faire sa
demande au fédéral, parce que le MEER paie, dans certains cas,
dans certaines régions. C'est une obligation du programme provincial et
on aide le gars. Pour aller chercher le maximum d'argent qu'on peut aller
chercher au fédéral, il faut qu'il fasse la demande, c'est une
condition, de l'aide fédérale. Alors il y a 35% de garantis et
s'il reçoit une subvention du fédéral, on la déduit
du montant à verser. Supposons que le fédéral verse 20%,
le Québec donnera 15%. Si le fédéral verse 15%, le
Québec donnera 20%. Cela va jusqu'à 35% des investissements. Cela
veut dire, au fond, que quand quelqu'un se modernise, s'il a 35% de
subventions, il peut emprunter la différence à la banque.
M. Vaillancourt (Orford): Le maximum est de 35%. Si le
fédéral ne donne pas, le provincial paie.
M. Garon: C'est cela, il paie.
M. Giasson: Combien y a-t-il eu d'abattoirs sous inspection du
Québec qui sont passés sous inspection fédérale
depuis deux ans?
M. Garon: Je dois dire que le principal critère qui fait
passer les gens à l'inspection fédérale, c'est quand il y
a de l'exportation. Quand il y a de l'exportation, à ce moment, on leur
recommande l'inspection fédérale, parce qu'ils n'ont pas le choix
tout simplement. Un cas du genre serait une charcuterie qui exporte. On
n'essaie pas d'encou-
rager les gens à être sous un sceau "Approuvé" ou
sous un autre. C'est simplement en fonction des besoins.
Il y en a cinq pour les abattoirs et puis dans les charcuteries il y en
a six, pour un total de onze.
M. Giasson: Ce sont les abattoirs de boeuf ou de porc en
majorité, là-dedans?
M. Garon: C'est pour les deux, la plupart.
M. Giasson: Avez-vous des abattoirs de volailles aussi qui se
sont prévalus de l'inspection fédérale?
M. Garon: Un.
M. Giasson: Un à Saint-Roch-des-AuInaies?
M. Garon: À Saint-Roch-des-Aulnaies, oui.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il y en a qui ont fait la
demande pour moderniser des abattoirs à volailles?
M. Garon: On n'a pas appliqué le programme jusqu'à
maintenant dans les abattoirs à volailles. Il y en a peu dans ce
domaine.
M. Giasson: C'est sous inspection fédérale les
abattoirs à volailles?
M. Garon: II y en a sous inspection provinciale,
c'est-à-dire...
Non.
Il n'y a aucune inspection...
Le programme, on ne l'a pas appliqué actuellement dans le secteur
avicole.
M. Vaillancourt (Orford): J'en ai un chez nous qui a reçu
une lettre disant de fermer ses portes ou de se moderniser, alors le
programme...
M. Garon: Un abattoir avicole? Il y a deux types de subventions,
il ne faut pas mélanger. Il y a des subventions d'indemnisation pour
celui qui ferme son établissement qui n'a pas d'inspection et il y a des
subventions de modernisation pour celui qui essaie de bâtir une
entreprise modernisée. On veut donner la préférence
d'abord on ne veut pas bâtir des éléphants blancs
non plus à celui qui était dans ce champs. Il y a des
endroits où cela peut être intéressant de bâtir, tout
cela. À ce moment, on donne la préférence à ceux
qui sont déjà dans le champ, plutôt qu'à d'autres.
Il y a un cas, entre autres, où il y a deux ou trois personnes qui
veulent bâtir un abattoir et qui n'étaient pas dans ce secteur
auparavant.
M. Vaillancourt (Orford): La politique de subvention s'applique
aux abattoirs avicoles comme aux abattoirs de boeufs ou de tout autre
genre.
M. Garon: On l'a appliquée pour ceux qui ne
répondaient pas à la nouvelle norme.
M. Vaillancourt (Orford): Cela répond à ma
question.
M. Giasson: Mais, effectivement, vous avez au Québec, au
moment où on se parle, combien d'abattoirs qui font l'abattage et qui
vendent le produit au gros et non pas au détail? Parce que vous avez de
petits postes d'abattage qui font le détail...
M. Garon: Ils font les deux.
M. Giasson: Non, non, vous avez les abattoirs qui
détaillent toute la viande abattue.
M. Garon: On peut dire présentement que dans ceux qui
n'ont pas fermé, qui sont là, que tous ces abattoirs sont
susceptibles dans le moment de vendre un peu n'importe comment.
C'est-à-dire comme avant, sans que rien ne soit changé.
M. Vaillancourt (Orford): En gros ou en détail.
M. Garon: Parce que la limite du permis et de l'exemption qui
avait été prévue à la loi pour le détail, on
n'est pas arrivé à ce terme. Donc, dans le moment, tous ceux qui
sont là font à peu près tout cela. Maintenant, ce qui se
produit, c'est que parmi ceux qu'on appelait les "B", ceux qui n'étaient
pas "Approuvé Québec", avant la loi 43, il y en a 63 qui ont fait
approuver des plans et devis. J'entends 63 au total, ce qui comprend les
abattoirs et les charcuteries. Dans ce nombre, il y a 42 abattoirs, dont deux
ont manifesté le désir de passer au fédéral, et 21
charcuteries de gros, dont cinq ont manifesté le désir de passer
au fédéral. Ce sont d'autres chiffres que ce qu'on vous donnait
il y a un instant et qui portaient sur des établissements qui
étaient déjà sous inspection dans l'ancien système
facultatif.
M. Giasson: Mais que prévoyez-vous qui va advenir de tous
ces établissements qu'on disait de catégorie B anciennement?
Aucune inspection mais un peu de surveillance, c'était la règle.
Qu'est-ce qui va advenir, selon vos prévisions, de ces
établissements? Est-ce qu'ils vont se moderniser ou s'ils vont fermer
leurs portes?
M. Garon: II y a des deux. Il y en a qui se groupent, qui se
modernisent, c'est ce qu'on vous mentionne, ce sont des cas de modernisation.
Je pense à un cas dans l'Outaouais où il y en a trois ou quatre
qui se regroupent pour former un abattoir sous inspection. Il y a de tous les
cas là-dedans. Il y en a qui ferment, qui ne se modernisent pas. Tout
cela dépend un peu de la situation. Il y a aussi une chose qu'il faut
dire. Dans certaines régions actuellement, l'abattoir est à
moderniser. Il a agrandi un peu sa capacité de production. Il va
traîner le boeuf. Je pense à un abattoir comme dans la
région de Témiscouata; ce qu'il souhaite, c'est qu'il y ait une
augmentation de la production du boeuf. Ces capacités d'abattage
créent en même temps une demande pour le boeuf avec un
meilleur prix. Mais on peut dire qu'il y a de tout dans cela.
M. Giasson: La date limite pour placer une demande de
modernisation c'est en juillet. Quelle est la date limite pour placer une
demande de modernisation par un propriétaire d'abattoir? Est-ce que
c'est juillet?
M. Garon: Non, pas pour la modernisation. C'est pour
l'indemnité.
Vous voulez dire la subvention.
M. Giasson: De fermeture. Mais pour continuer d'exploiter un
abattoir de type B?
M. Garon: II n'y a pas de date. Il peut continuer.
M. Giasson: II ne peut pas vendre en gros?
M. Garon: II ne peut pas vendre en gros.
M. Giasson: À quel moment va-t-on l'amener... S'il veut
continuer à faire du détail seulement, il ne pourra plus vendre
dans le gros?
M. Garon: Le 1er janvier 1980.
M. Vaillancourt (Orford): Et il va pouvoir continuer à
vendre au détail dans sa salle de coupe, dans sa boucherie?
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): Mais il n'aura pas le droit de faire
aucune vente en gros.
M. Garon: Non.
M. Vaillancourt (Orford): Mais il va falloir que son abattoir
soit conforme à la salubrité exigée.
M. Garon: Une inspection périodique.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il y a eu beaucoup de
poursuites au cours de l'année?
M. Garon: II y a eu une enquête l'an dernier au
ministère et on calculait qu'il restait à peu près 150
abattoirs B après la date limite.
M. Giasson: Mais vous n'avez pas l'impression qu'à partir
du 1er janvier 1980 il va y avoir encore un grand nombre d'abattoirs qui vont
continuer à abattre et qui vont faire des ventes qui ne sont pas
nécessairement de détail? Qu'est-ce qui va se produire avec le
début de l'année 1980? On va mettre un paquet de monde à
l'amende?
M. Garon: II n'y en aura pas tant que cela.
Au fur et à mesure qu'il y en a de ceux-là qui ont fait
approuver des plans et qui seront prêts, on n'attend pas la date du
permis pour leur donner l'estampille. Ils ont le droit tout de suite de se
servir de l'estampille.
M. Giasson: Pour autant qu'ils ont fait approuver les plans?
M. Garon: Non, qu'ils ont fait approuver les plans et qu'ils ont
construit selon ces plans.
M. Giasson: Qu'ils ont modernisé.
M. Garon: II y en a qui n'attendront pas la limite, si vous
voulez, pour faire cela. Là-dessus, il y en a qui ont peut-être
reçu de l'argent, mais il y en a qui n'en ont peut-être pas
reçu non plus, parce que les critères sont différents.
Vous savez que la subvention dépend de la région aussi. On ne
donne pas de l'argent à deux qui sont un à côté de
l'autre. On a déjà expliqué cet aspect. Quant au terme, la
disposition est là en fonction de l'application. Qu'est-ce qui va
arriver à cette date-là, cela va dépendre. (19 heures)
Évidemment, il va y avoir nécessairement une
précipitation qui va s'accentuer, plus la date du délai, pour
ceux qui se font compenser, va approcher, c'est-à-dire le 25 juillet.
Autrement dit, ceux qui ne se sont pas encore manifestés vont se
manifester soit pour fermer ou pour faire approuver des plans et
compléter. C'est d'ailleurs pour ça que la limite pour la
compensation était le 25 juillet, pour permettre aux autres de se situer
par rapport au 1er janvier. Maintenant, qu'est-ce qui va arriver...
La première année, ce furent les plus gros qui ont fait
leurs projets, mais actuellement, ceux qu'on a, ce sont des petits projets. Par
contre, il y a, dans des comtés, je ne donnerai pas de nom, mais
on parle d'exemples deux ou trois qui se regroupent pour former un
abattoir sous inspection; on a plusieurs projets de ce genre.
M. Vaillancourt (Orford): Mais pensez-vous que le réseau
complet va être sous inspection?
M. Garon: Non, on ne peut pas parler dans ces termes, je pense
que...
M. Vaillancourt (Orford): Le 25 juillet, c'est la date limite
pour la demande de fermeture?
M. Garon: Pour avoir une compensation d'indemnité.
M. Vaillancourt (Orford): Pour avoir une compensation de
fermeture?
M. Garon: Oui, mais ça ne veut pas dire qu'ils ferment
immédiatement.
M. Vaillancourt (Orford): Non, je comprends, mais est-ce qu'on va
les obliger à fermer le 31 décembre 1979 ou s'ils peuvent
continuer encore?
M. Garon: Pour la compensation, la date limite est pour la
demande et en même temps pour la désaffectation, parce que
ça existe depuis un an et demi ou deux ans déjà. Il y en a
qui ont attendu à la dernière minute. En fait, on peut dire que
la date
limite du 25 juillet, c'est la date de désaffectation pour avoir
droit à la compensation. Une fois qu'il a reçu son argent, il l'a
reçu pour fermer, il doit fermer. D'ailleurs c'est...
Il faut qu'il ferme quand il a reçu son argent, ce n'est pas
quand il fait sa demande. Présentement, il y en a qui ont fait leur
demande parce qu'on a demandé, à ceux qui entrevoyaient faire ces
demandes et qui voulaient en même temps, pour faire leur choix, savoir
combien ça leur donnerait, de faire la demande quand même.
Lorsqu'on a fait les tournées, on leur a demandé ça, alors
ils la font quand même présentement. Mais il y en a qui ont fait
une demande mais qui n'ont pas été plus loin dans le processus,
c'est-à-dire qu'ils n'ont pas encore pris la décision. Tant que
le gars n'a pas désaffecté de façon définitive ou
qu'il n'a pas reçu son chèque pour la désaffectation et
qu'il n'a pas été désaffecté, il peut continuer
encore, mais après le 25 juillet, ce ne sera plus possible, cette
programmation n'existera pas.
M. Vaillancourt (Orford): Ce que je voudrais qui soit bien clair,
c'est que le propriétaire d'un abattoir non conforme et qui veut
être indemnisé pour le fermer a jusqu'au 25 juillet. Mais peut-il
continuer encore un bout de temps, avez-vous une date limite pour qu'il
ferme?
M. Garon: Pour avoir droit au programme de désaffectation,
il faut qu'il ait désaffecté avant le 25 juillet.
M. Vaillancourt (Orford): Mais, dans certaines régions, si
on n'a pas les abattoirs nécessaires pour l'abattage, qu'allez-vous
faire? Il doit y avoir des régions qui n'auront pas d'abattoir.
M. Garon: C'est traverser la rivière avant d'y être
rendu.
M. Vaillancourt (Orford): Je la traverse avant d'être rendu
parce que ça s'en vient vite.
M. Garon: Cela s'en venait bien plus vite, dans votre temps, le
1er janvier 1977. Vous auriez dû vous inquiéter dans ce
temps-là, d'autant plus que vous étiez ministre d'État
à l'Agriculture.
M. Vaillancourt (Orford): On s'est inquiété aussi;
parlez-en avec M. Ducharrne, il était au courant.
Le Président (M. Dussault): M. le député
d'Orford, si vous permettez. Sur la même question, le
député de Huntingdon a demandé d'être mis sur la
liste, il y a pas mal longtemps.
M. Dubois: Sur la même question que celle posée par
le député d'Orford, on m'avise que, à partir de la
région du Bic, en passant par la Gaspésie, la Matapédia,
Matane, il va rester un abattoir au Bic, ça va s'arrêter
là, à la suite des dispositions de la loi 43.
M. Garon: Combien pensez-vous qu'il y en a actuellement?
M. Dubois: Je ne sais pas combien il y en a, mais je sais qu'il
n'en restera plus.
M. Garon: II n'y en a pas beaucoup non plus actuellement.
M. Dubois: II doit y en avoir quelques-uns quand même;
puisqu'il n'y en aura plus, c'est qu'il y en a.
M. Garon: II n'y en a à peu près pas en
Gaspésie, vous le savez comme moi.
M. Giasson: Je suis bien d'accord, mais ce n'est pas
là...
M. Dubois: II n'y aura plus de service d'abattage dans cette
région.
M. Garon: II y en a même un à Carleton qui n'est pas
exploité. On préfère recevoir la viande en carcasse.
Alors, ça vous donne un exemple. Les abattoirs de classe B vont pouvoir
continuer à faire leur détail. Mais pensez-vous que les abattoirs
qui ne sont pas soumis à inspection devraient vendre de la viande
à l'hôpital de Gaspé, à l'hôpital de Rimouski
et à l'hôpital de Montmagny? Ne pensez-vous pas qu'il est normal
que, quand on vend de la viande aux hôpitaux, elle soit inspectée,
dans le circuit commercial, dans le circuit de la restauration? C'est ce que
ça veut dire au fond. Il y a une période transitoire. Mais,
actuellement, les abattoirs B qui vont continuer d'avoir une clientèle
de détail.
M. Dubois: Même s'il y en a deux sur trois.
M. Garon: II y aura une clientèle de détail. Ils
pourront abattre pour les cultivateurs qui voudront faire abattre leur viande
là pour la rapporter chez eux pour leurs besoins.
M. Vaillancourt (Orford): Ils vont pouvoir abattre pour les
congélateurs également?
M. Garon: C'est ça, c'est du détail.
M. Dubois: Même après la date
d'échéance?
M. Giasson: Mais, pour ces cas, il n'y aurait pas lieu de
réviser la réglementation et de permettre à celui qui a un
établissement B, qui veut faire uniquement du détail ou de
l'abattage pour les cultivateurs, de modifier la réglementation de
manière qu'on permette la transmission de cet abattoir de type B de
père en fils? Si vous aviez au moins cette ouverture, ça
permettrait de soulager plusieurs propriétaires de petits abattoirs.
M. Garon: Qu'est-ce que vous dites?
M. Giasson: on permet, pour les prochaines années, aux
anciens établissements qu'on disait de type B, de continuer
d'opérer, à condition de se limiter à la vente au
détail de la viande abattue au poste d'abattage, abattage possible pour
le cultivateur qui a une tête à faire abattre ou encore pour le
citoyen qui veut remplir un congélateur. C'est cela? Est-ce qu'il n'y
aurait pas possibilité de revoir la réglementation de
manière à permettre la transmission de ce poste d'abattage?
Qu'est-ce qu'il y a de si terrible? Expliquez-moi ça.
M. Garon: Ce qu'il y avait de si terrible dans votre temps, c'est
que vous vouliez tous les fermer.
M. Giasson: On ne parlera pas de l'autre temps, on va parler d'un
problème qui se vit en 1979.
M. Garon: En 1979, c'est dans la loi. Avez-vous voté
contre ou pour?
M. Giasson: La réglementation, M. le ministre.
M. Garon: Ce n'est pas la réglementation, c'est la
loi.
M. Giasson: Une loi, ça s'amende également. Ce
n'est pas seulement une réglementation qui se modifie. Une loi,
ça s'amende et on en amende chaque semaine, ici, à
l'Assemblée nationale. Ce n'est pas une impossibilité que
d'amender une loi, M. le ministre. Vous savez ça.
M. Garon: Vous mettrez ça dans votre programme
électoral.
M. Vaillancourt (Orford): Vous n'avez pas l'intention de le
mettre...
M. Giasson: Ce n'est pas le programme électoral d'un autre
parti. Je vous pose des questions sur une réalité de 1979. Vous
pouvez essayer de vous glisser en faisant des calembours et des pirouettes, ce
n'est pas ça qui règle le problème.
M. Garon: Au contraire, on a pris une position à la face
de la population et nous sommes en train de l'appliquer. Tout le monde a dit
à ce moment que c'était un jugement de Salomon, que
c'était un bon jugement.
M. Giasson: M. le ministre, si ce n'est pas inadmissible ou
inconcevable de permettre qu'on maintienne des établissements, les
anciens de type B, en limitant la vente au détail, si ce n'est pas un
péché capital de le faire, et il va y avoir des
établissements qui vont durer sur cette base pendant 15, 20, 25 ans,
suivant l'âge de l'actuel propriétaire, si on n'empoisonne pas le
monde en faisant ça et que les propriétaires ont compris que les
règles du jeu sont changées, qu'il va falloir être beaucoup
plus prudent, vigilant dans la salubrité et tout ça, pourquoi ne
pourrait-on pas permettre par des amendements à la loi que ces
établissements puissent se transmettre au moins de père en fils?
Est-ce que les gens qui vont être nourris à partir de stocks
provenant des petits abattoirs qui vendent au détail vont s'empoisonner
ou croyez-vous à la capacité et au bon sens de ces
propriétaires de servir une viande de qualité? Est-ce que vous
croyez à ça, M. le ministre?
M. Garon: Alors, dites-moi pourquoi vous avez demandé dans
le temps du Parti libéral...
M. Giasson: Ce n'est pas le temps du Parti libéral, c'est
passé, ça a été réglé le 15 novembre
1976. Vous ne savez pas ça?
M. Garon: Non, attendez un peu...
M. Giasson: Là, on est au temps du Parti
québécois et on a un problème avec des
échéances qui viennent vite.
M. Garon: C'est ça que je vous dis. Le Parti
québécois, justement a pris sa décision. Il a
présenté une loi et il a fait des règlements et si vous
n'êtes pas d'accord, vous mettrez dans votre programme électoral
ce que voulez à la place. On viendra voir, à ce moment, les gens
qui ont fait des investissements dans chacun des comtés. Vous donnez un
service à la population... Vous viendrez leur dire que vous allez
recréer des abattoirs sans inspection pour les concurrencer, eux qui ont
dépensé de l'argent pour investir.
M. Giasson: Créer des abattoirs, vous êtes à
côté de la "track". Il n'est pas question de créer des
abattoirs qui n'existent pas.
M. Vaillancourt (Orford): Ils existent actuellement.
M. Giasson: C'est du charriage, votre affaire.
M. Garon: Non! Ce ne sont pas les gens qui voulaient tout fermer
en 1976 qui vont parler de charriage.
M. Giasson: S'il y a possibilité de donner une bonne
garantie au public qui achète de la viande abattue dans de petits
abattoirs qui font de la vente au détail, si c'est possible et
admissible qu'on puisse faire cela, vous ne me ferez pas croire qu'il n'y a pas
de possibilité, par des amendements ou des modifications à des
lois, de faire en sorte que cela puisse se continuer dans une transmission
d'emploi du père au fils.
M. Garon: Je vais vous dire une chose. Je suis allé dans
différentes régions, j'ai entendu ce que les gens me disaient et
je connais un peu la situation des régions, mais actuellement, alors que
les gens prennent leur décision, font du regroupement, vous pouvez
être certain que je n'irai pas les arrêter. Ils font de la
rationalisation. Des gens qui
s'unissent, trois ensemble, je sais à quel point cela peut
être difficile pour ceux qui font cela actuellement. Ils vont se
moderniser pour pouvoir entrer dans le réseau commercial, ce qui va leur
donner des possibilités accrues dans leur région pour la
commercialisation et l'élevage du boeuf. Vous pensez que je vais
commencer à "zigonner" là-dedans alors qu'ils ont fait leur choix
et qu'ils sont en train de se moderniser? Jamais!
M. Giasson: Cela n'empêchera pas les personnes qui vont
vouloir se moderniser, cela n'empêchera pas le regroupement, la fusion de
personnes qui veulent travailler ensemble, tenant compte d'une capacité
de marché ou d'approvisionnement dans une région donnée.
Ce que je vous dis là ne va rien changer. Ceux qui ont le goût de
progresser par une fusion, un regroupement, vont le faire quand même, M.
le ministre. Et vous le savez fort bien. Ce n'est pas de cela qu'il est
question.
M. Garon: C'est exactement de cela qu'il est question. Il y a une
question de capacité d'abattage aussi.
M. Vaillancourt (Orford): Est-ce qu'il y a plusieurs cas
d'abattoirs qui pourraient se transmettre de père en fils dans la
province?
M. Garon: Lors des tournées, il y a eu à peu
près trois ou quatre cas où on a eu une affaire comme
celle-là à travers toute la province où des gens disaient:
La loi dit que les personnes qui, au 14 juin 1977 exploitaient un abattoir...
donc c'est un droit personnel, et il y avait soit des gens qui avaient fait une
vente après la date, soit la situation dont vous me parlez,
c'est-à-dire une personne était décédée.
C'est arrivé, il y a eu ces cas-là. Mais, présentement, ce
dont on discute c'est plus une situation future qu'une situation
présente. L'objectif qui existait avant 1976 c'était, au niveau
des abattoirs, l'inspection permanente; c'était l'objectif. Lorsqu'on
est arrivé avec l'exemption on a examiné les situations
créées par les représentations de l'association
effectivement, on a pris en considération les désirs que le
ministre de l'Agriculture voulait d'exempter les abattoirs qui ne feraient que
leur détail, c'est-à-dire qui détaillaient eux-mêmes
leurs produits. Fin août 1977, début septembre, lorsque cela a
été discuté ici en commission parlementaire je
pense, M. Giasson, que vous y étiez j'étais ici, c'est moi
qui ai présenté tout le schéma global, la façon
dont cela fonctionnait, et on a mentionné que l'objectif à long
terme demeurait l'inspection permanente, mais qu'on voulait prendre en
considération les gens qui avaient ces choses-là et qui, en
raison de leur âge ou en raison de toutes sortes d'autres motifs,
n'étaient pas désireux de s'embarquer dans les normes de
construction qu'impliquait cette inspection. C'est comme cela qu'est venue
l'exemption.
Aujourd'hui, vous soulevez une autre hypothèse, à savoir
que ceux qui ont obtenu l'exemption puissent par la suite transférer ce
droit, c'est-à-dire que le droit serait transmissible. À ce
moment-là l'objectif change. Évidemment, ce sont des choix,
toutes ces choses. Il y a eu un choix politique. Nous appliquons ce choix.
Est-ce possible? Est-ce impossible? Ce n'est pas à moi à
déterminer ce qui est possible ou pas possible.
M. Giasson: Mais dans votre évaluation de cette situation,
croyez-vous que...
M. Garon: Je vais répondre à cela.
M. Giasson: Là, vous avez le goût de
répondre. Ce n'était pas le cas tout au long de nos travaux. Vous
vous êtes esquivé sur d'autres questions. (19 h 15)
M. Garon: Je ne me suis pas esquivé, mais on répond
aux questions. C'est évident que lorsque vous administrez des choses
comme cela, vous êtes responsable de la politique qui s'applique chez le
nombre de personnes qui, actuellement sont en train de faire des projets. Sur
le nombre, dans certaines régions, je peux vous dire qu'il ne restera
pas beaucoup d'abattoirs sous inspection. Il n'y aura pas beaucoup de gars qui
vont être disparu du secteur. Il va y avoir du regroupement...
M. Giasson: Peut-être dans des régions,... M. le
ministre.
M. Garon: Oui, mais c'est en train de se faire actuellement.
M. Vaillancourt (Orford): Mais est-ce que vous avez des
statistiques? Est-ce que vous êtes au courant du nombre d'abattoirs qui
va demeurer pour faire l'abattage exclusivement de leur bétail? Est-ce
qu'il y en a plusieurs dans la province?
M. Garon: On va le savoir à la fin.
M. Vaillancourt (Orford): Vous n'avez pas encore...
M. Garon: II devrait y en avoir de 100 à 150,
d'après ce qu'on voit. Parmi ceux qui restaient, qui n'ont pas fait de
demande, on en attend environ 100 à 150 qui vont continuer
d'abattre.
M. Giasson: Qui vont demander à se moderniser...
M. Garon: Qui vont continuer à bénéficier de
l'exemption tout en respectant les normes d'inspection. Si jamais ils trouvent
que le sacrifice est trop grand et qu'ils veulent maintenir d'autres exigences,
cela devient leur choix de se moderniser.
M. Vaillancourt (Orford): Mais tout de même, il faut qu'ils
se modernisent un peu, pour qu'ils arrivent...
M. Garon: D'une façon ou d'une autre, il est
évident qu'il faut qu'ils répondent aux normes gé-
nérales de propreté et d'hygiène. Cela implique
évidemment... On a fait la tournée des abattoirs. On a
visité 23 endroits dans la province, toute la province au complet, pour
expliquer toute la réglementation afin qu'elle soit connue. On a
expliqué les nouvelles exigences, tout ce qui avait été
dit en commission parlementaire, ce qu'ils peuvent faire, le réseau au
complet. On a parlé de ceux qui pouvaient bénéficier de
l'aide pour les subventions de modernisation, de même que le programme,
pour la limite du 25 juillet. Cela a été fait l'an passé,
en octobre et novembre. Cela a duré deux ou trois mois. Dans l'ensemble,
ces réunions n'ont pas posé de problèmes particuliers.
Comme je vous ai signalé, il y a eu trois ou quatre cas. La question a
été posée, mais elle était posée pas pour
des cas présents qui étaient impliqués, si on fait
exception des trois ou quatre dont je vous ai parlé.
M. Giasson: On va prendre un exemple précis pour nous
aider à comprendre. Un abattoir comme celui de Richard Morin,
Saint-François-de-Montmagny, qui abat uniquement du boeuf et qui fait du
découpage. Installé en plein coeur du village, son système
de disposition des eaux usées ne répond pas présentement
aux exigences des services de l'environnement. Il y en a parmi vous qui
connaissent l'établissement, le ministre l'a même visité.
J'ai eu le plaisir de le visiter en sa compagnie.
Il s'agit d'un établissement qui n'est pas sous inspection, qui
ne répond pas assez aux exigences pour se prévaloir de
l'inspection obligatoire et utiliser le sceau "Approuvé Québec".
Par contre, c'est un établissement qui vend uniquement au détail,
avec une flotte de camions qui va faire la distribution dans les foyers, dans
les familles. Le père est rendu à un âge où il doit
transmettre sa propriété.
M. Garon: II n'est pas vieux.
M. Giasson: II n'est pas vieux, mais il a sa pension de
vieillesse. Il est rendu...
M. Garon: Sa pension de vieillesse, il n'avait pas l'air
tellement âgé quand je l'ai vu.
M. Giasson: II est au point de transmettre cela à un de
ses fils, Norbert.
M. Garon: II a deux fils en tout qui sont avec lui.
M. Giasson: Oui, mais le meneur de jeu entre les deux fils, c'est
celui que je viens de nommer. Qu'est-ce qu'il advient d'une telle
entreprise?
M. Garon: ...
M. Giasson: II demande la prime de désaffectation ou il va
se construire en dehors de son site actuel?
M. Garon: Non, il demande l'indemnisation et il modernise
celui-là. Il peut bénéficier des deux.
S'il désaffecte ce qui ne tient pas debout, la modernisation
va...
D'autant plus que j'ai envoyé des fonctionnaires le rencontrer,
ils sont allés lui dire...
M. Giasson: II ne peut pas être les deux...
M. Garon: ... qu'il ne s'agit pas de montants
considérables...
M. Giasson: Le père ne peut pas transmettre à son
fils parce que c'est un établissement d'abattage qui ne répond
pas aux exigences de l'inspection. Quand vous avez un établissement qui
vend uniquement au détail, vous ne pouvez pas transmettre du père
au fils. Il n'a pas le choix, s'il veut continuer il va falloir qu'il parte de
là.
M. Garon: Je l'ai rencontré, M. Morin... M. Giasson:
Je vous cite un cas pratique... M. Garon: J'ai envoyé...
M. Giasson:... que je connais bien, parce qu'il est de chez nous.
Vous le connaissez, vous l'avez visité.
M. Garon: Oui, j'ai envoyé un fonctionnaire le rencontrer;
M. Hamel l'a rencontré et il m'a dit que c'était les coûts
de modernisation qui l'inquiétaient. Il avait peur de devoir
déplacer son entreprise ailleurs. On m'a dit qu'il pourrait faire cela
sur place c'était sa grande inquiétude et que les
coûts pour répondre aux normes ne seraient pas très
élevés dans son cas. Alors, cela veut dire...
M. Giasson: Pour régler le problème, quels seront
les coûts, chez Richard Morin, pour rencontrer les exigences des Services
de l'environnement?
M. Garon: Je n'ai pas les montants ici, mais on m'a dit que ce ne
seraient pas des montants très élevés.
M. le député de Montmagny-L'Islet, on n'exige pas, nous,
le passage par l'environnement quand il n'y a pas de permis. C'est la loi qui
dit de nous fournir une attestation avec la demande de permis, qu'il
répond à l'environnement ou qu'il va y répondre. Dans
l'exemple que vous donnez, on n'exige pas cela. Qu'on ait quoi que ce soit
là-dessus ou que survienne ce que vous avez soulevé tantôt,
ça n'empêchera pas ces coûts d'être là, quand
même, en vertu des exigences de l'environnement et non à cause du
ministère de l'Agriculture. Alors, ça ne changera rien. Quelle
que soit la décision que le ministre pourrait prendre, ça
n'aurait pas pour effet d'affecter les lois de l'environnement qui s'appliquent
de toute façon.
M. Giasson: Jusqu'à maintenant, le type en question n'a
pas de problème avec l'environnement; mais, le jour où il va
demander à se moderniser, qu'est-ce qui va arriver vis-à-vis de
l'environnement?
M. Garon: II va devoir les rencontrer et...
M. Giasson: Parce que Richard ne peut pas transmettre à
Norbert, ce n'est pas possible.
M. Garon: ... l'aide financière que le gouvernement
accorde, s'il y est admissible, sert à défrayer une partie de ces
coûts. C'est compris dans l'ensemble global. Dans les investissements
admissibles pour la modernisation vous êtes sous inspection
les coûts pour rencontrer les règlements de l'environnement sont
compris. C'est subventionné.
M. Giasson: En tout cas, M. le Président, je constate
qu'on a atteint un point de non-retour en ce qui a trait aux
établissements de type B dans une capacité d'amender la loi pour
permettre la transmission du père au fils. C'est ça qui est la
réalité, d'après les réponses que le ministre nous
a servies aujourd'hui. D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Dussault): Le programme 5 est-il
adopté? Adopté. J'appelle le programme 6 relatif à...
M. Giasson: M. le Président, un instant relativement au
programme 5.
Le Président (M. Dussault): Oui, M. le
député de Montmagny-L'Islet. Le programme 5 n'est donc pas
adopté.
M. Giasson: Les centres régionaux de grains pour le
criblage et toutes ces choses sont subventionnés uniquement par le
Québec?
M. Garon: À cent pour cent.
M. Giasson: Est-ce vrai également pour les centres tels
que...
M. Garon: Malgré de nombreuses demandes...
M. Giasson: ... L'Isle-Verte, Saint-Philippe, Amqui?
M. Garon: Nous avons demandé au gouvernement
fédéral que son programme puisse s'appliquer aux centres
régionaux. On aurait été d'accord sur un programme
fédéral-provincial, mais le fédéral n'a jamais
voulu ajuster son programme pour les centres régionaux.
M. Giasson: Est-ce que dans les centres régionaux d'Amqui,
Trois-Pistoles, L'Isle-Verte, Saint-PhiIippe-de-Néri...
M. Garon: II y a une participation fédérale. M.
Giasson: II y a une participation fédérale.
M. Garon: Pour celui de Rivière-du-Loup, on est
arrivé trop tard; c'est nous qui avons payé.
M. Giasson: À L'Isle-Verte?
M. Garon: Non, à Rivière-du-Loup.
M. Giasson: À Rivière-du-Loup?
M. Garon: À L'Isle-Verte, cela a été
payé à cent pour cent par le Québec.
M. Giasson: C'est ça. Dans la politique de subventions que
vous accordez, il est requis, je pense, que les grains entreposés
soient, dans une proportion de 70%, québécois. Est-ce que cette
norme est respectée dans le cas de tous les centres de grains
présentement?
M. Garon: Cela vient de commencer, avec Sainte-Rosalie, l'an
dernier. Alors, c'est évident... D'ailleurs, ce sera un des rôles
de la régie, justement.
M. Giasson: Qui a mené les études qui ont
amené la décision de construire à Amqui et Trois-Pistoles?
En passant, M. le ministre!
M. Garon: Est-ce que vous croyez que ça n'a pas
été bien fait?
M. Giasson: C'est par curiosité, pour savoir.
Le Président (M. Dussault): M. le député de
Huntingdon.
Développement des marchés
M. Dubois: À l'élément 2, M. le
Président, en ce qui a trait au développement des marchés,
j'aimerais connaître les volumes en dollars d'exportation en ce qui a
trait aux produits de l'érable, aux produits maraîchers vers
l'extérieur du Québec. Est-ce que vous avez ces
données?
M. Garon: ... de l'ordre de $600 millions d'après les
études que le ministère vient de faire.
M. Dubois: ... est-ce que le porc a un gros volume
là-dedans?
M. Garon: Le porc représenterait $130 millions sur $600
millions. C'est-à-dire $60 millions au Japon et $70 millions aux
États-Unis.
M. Dubois: Les produits de l'érable représentent
à peu près combien de millions?
M. Garon:... $22 millions dans les produits de
l'érable.
Principalement aux États-Unis, mais on vient d'ouvrir le
marché japonais. Plus de $10 millions.
M. Dubois: Le ministre nous a fait part au tout début de
ses remarques préliminaires...
M. Garon: ... dans des céramiques
québécoises; on exporte de la céramique en même
temps.
M. Dubois:... qu'on avait fait une percée sur le
marché ontarien en ce qui a trait à certains produits
maraîchers. Je sais pertinemment que du céleri a été
exporté vers l'Ontario et de la laitue. Le volume serait d'environ de
quel ordre?
M. Garon: Ce ne sont pas de grosses quantités encore. 20
remorques, 20 vans.
M. Dubois: Dans l'exportation, pour ce qui a trait
à...
M. Garon: Dans le maïs, c'est-à-dire.
M. Dubois: Oui, le maïs sucré de table, d'accord. Pas
le maïs à animaux.
M. Garon: Prérefroidi.
M. Dubois: Prérefroidi, c'est ça. En ce qui a trait
aux produits maraîchers vers les États-Unis, le volume est de
combien?
M. Garon: Cela aussi, ce ne sont pas de grosses quantités.
Je ne peux pas le donner en dollars. 40 millions à 60 millions de
livres, pour les carottes.
M. Dubois: Est-ce qu'il y a de nouveaux programmes pour pousser
l'exportation des produits maraîchers? Est-ce que vous mettez plus
d'efforts cette année que l'an passé?
M. Garon: Pour pouvoir exporter dans le domaine des produits
maraîchers, il faut être capable d'abord de faire de la
classification, de l'emballage, du prérefroidissement ou du
glaçage, de faire refroidir les légumes à l'eau
glacée ou des choses comme ça.
M. Dubois: "Light or cool". C'est ça.
M. Garon: Oui. C'est la première phase. Actuellement,
ça va très rapidement.
M. Dubois: Est-ce qu'il y a plusieurs demandes formulées
pour l'année 1979 pour faire de l'installation "light or cool" et de
"vacuum"?
M. Garon: II y a eu une mauvaise année et les gars ont
arrêté. Depuis la bonne année, ils commencent à
considérer ça. Il y a deux ans, l'année
maraîchère a été très mauvaise. L'an
passé ça a été bon. Ensuite, on a deux postes de
conditionnement et de glaçage qui s'installent dans les
échalottes.
Deux postes en tout ou en plus des deux autres?
Il y a des plans pour Trois-Rivières.
Il y en a qui sont en train de s'organiser, mais dans différentes
régions.
M. Dubois: Le programme pour la construction d'entrepôt de
longue conversation; il y a un programme mixte
fédéral-provincial. Est-ce qu'il existe encore?
M. Garon: Bien, le programme fédéral est
tombé quand il y a eu des coupures budgétaires l'an dernier. Mais
là, il vient de réapparaître dans la campagne
électorale, apparemment, il y a quelques jours.
M. Dubois: Ferme pour combien de temps?
M. Garon: Cela va dépendre... Apparemment, il y aurait $3
millions pour tout le Canada et on a mis $1 100 000 pour le Québec
seulement, l'an dernier. Alors, je ne sais pas, quand l'Ontario aura
mangé le crémage, ce qui va rester. (19 h 30)
M. Dubois: Au niveau, M. le ministre, de l'inspection et du
contrôle de la qualité des produits, on a pu remarquer dans le
passé que quand le Québec essaie d'expédier des produits
maraîchers vers l'Ontario, à moins qu'ils n'aient rien à
manger, ils les refusent généralement parce qu'ils laissent
traîner les expéditions et quand ils inspectent, la qualité
est diminuée, tandis que nous, au Québec, on ne donne pas le
même traitement aux gens de l'Ontario qui viennent sur le marché
de Montréal nous inonder, souvent, de leurs produits quand on en a
par-dessus la tête ici.
M. Garon: Je suis content que vous souleviez la question. Je vais
demander justement au directeur du service de l'inspection de répondre.
Je lui ai souvent fait part de ce que vous me dites aujourd'hui.
Je pense qu'on a exagéré le refus de l'Ontario de recevoir
nos produits. En ce qui concerne les produits de l'Ontario qui entrent au
Québec, lorsqu'il répondent aux normes de qualité
parce que les produits importants doivent subir une inspection
fédérale on ne peut pas se servir de l'inspection comme
d'une loi antidumping.
M. Dubois: On a droit à la deuxième inspection. Si
je prends la question des produits importés des États-Unis, nous
avons droit à la deuxième inspection chez le distributeur.
M. Garon: C'est-à-dire que lorsque le receveur constate
qu'il y a un problème, il fait appel à nous et on lui accorde une
deuxième inspection, mais c'est toujours sur demande du receveur, qui
peut être un marchand.
M. Dubois: Seulement. Les inspecteurs ne vont jamais
vérifier les produits importés qui ont été
inspectés par l'inspection fédérale lors de
l'entrée. Ils ne retournent jamais, de temps à autre ou
périodiquement, vérifier la qualité des produits.
M. Garon: Oui. On y va de temps à autre.
M. Dubois: Vous dites qu'on peut exagérer le
problème. Oui. Jusqu'à un certain point, mais on a des cas
pratiques où certains maraîchers du Québec ont
essayé de vendre sur le marché de Toronto en particulier. Je ne
parle pas de l'année 1978. Il y a eu du céleri, là-bas, il
y a eu de la laitue un peu, pas beaucoup. Ottawa reçoit des produits
du Québec en grosses quantités, je suis d'accord. Je
connais des expéditeurs. Mais quand même on est tout près
du marché d'Ottawa. On voit des tomates de l'Ontario nous inonder en
pleine saison. Je suis d'accord qu'il n'y a pas de contrôle, qu'il n'y a
pas de douane entre le Québec et l'Ontario, mais je me suis
aperçu que les inspecteurs ontariens sont plus protectionnistes que ne
le sont nos inspecteurs québécois. À tort ou à
raison, à certains moments, ils vont jusqu'à confisquer des
expéditions.
M. Garon: La distinction est toujours là entre la partie
commerciale, les opérations commerciales, et le respect d'un minimum de
qualité. Cela se peut. S'ils ont pratiqué cela, ils l'ont
peut-être pratiqué aussi vis-à-vis de certains autres
produits importés chez eux. Je parle de l'Ontario. Pour ma part, je
demeure toujours convaincu qu'en Ontario, pour les marchés qui nous sont
accessibles facilement, à part quelques cas, il n'y a pas eu de
discrimination. Je pense que c'est une question commerciale, à savoir
est-ce qu'on peut y aller et à quel prix.
M. Dubois: C'est une question que je pose souvent.
M. Garon: Encore une fois, il y a eu des accidents, comme il a pu
y en avoir, à ma connaissance...
M. Dubois: Je suis parmi les gros jardiniers maraîchers de
la région sud de Montréal et je leur demande souvent: Pourquoi
n'attaquez-vous pas le marché de Toronto? Le volume est là quand
même. En dehors du Québec, le volume est là. Ils me disent:
Leurs services d'inspection sont tellement sévères, ils sont si
salauds, protectionnistes et nationalistes le nationalisme
économique que les gens n'osent même pas y aller, parce
qu'ils sont presque sûrs que leurs produits, même s'ils offrent la
meilleure qualité, seront refusés ou qu'on attendra pour faire
l'inspection.
M. Garon: II faut admettre qu'ils sont de gros producteurs, et
qu'à quelques milles de Toronto vous avez une zone importante, Bradford,
etc., où quand même, sans être protectionnistes, ils font ce
qu'on fait chez nous. On achète de plus en plus de produits du
Québec. Eux tentent d'acheter des produits ontariens. Remarquez qu'il y
a d'autres choses qui manquent aussi, peut-être...
Une voix: Oui, on enlève à l'Ontario le
marché des Maritimes.
M. Garon: Oui, mais là, c'est la mise en marché, ce
n'est pas de l'inspection. Je peux vous le dire tout de suite, on a pris le
marché des Maritimes quand même, dans une forte proportion,
grâce à la qualité des produits du Québec. Ce que je
voulais signaler c'est que les Ontariens utilisent des outils... Au lieu de se
servir uniquement de la qualité, ils utilisent les outils qui leurs sont
don- nés, soit des "marketing boards" ou offices des producteurs,
appelez-les comme vous voulez. Ils utilisent ces outils-là. Des plans
conjoints, en bon français, oui. Ils sont très forts
là-dessus et ce sont les producteurs qui se donnent ces services, que
les nôtres pourraient se donner, je pense, en utilisant...
M. Giasson: Vous avez bien dit que les Ontariens se donnent des
outils tels que les offices de mise en marché, les "marketing
boards"?
M. Garon: C'est-à-dire des offices, ils en ont, M.
Desjardins, c'est son secteur, la mise en marché.
M. Giasson: Le député de Huntingdon pensait que
c'étaient des choses qui n'existaient qu'au Québec?
M. Garon: Je pense même qu'il vient de se voter un plan
conjoint sur la pomme de terre.
M. Dubois: Je n'ai jamais fait part de cela. Ce que j'ai dit qui
n'existait qu'au Québec, c'était une fédération qui
chapeautait toutes les autres fédérations. Ce qui est souvent
choquant pour les producteurs du Québec, c'est quand on voit les oignons
et les carottes de Brantford inonder le marché de Montréal, quand
on en a suffisamment ici ou que cela déborde ici. Le contraire ne se
produit pas, malheureusement; c'est là qu'est le problème. C'est
qu'on ne voit pas quand même les Québécois inonder le
marché ontarien.
M. Garon: Mais ce n'est pas uniquement le facteur qualité.
En fait, ces produits rencontrent la qualité.
M. Dubois: Oui.
M. Garon: Vous êtes d'accord?
M. Dubois: Je suis d'accord. Mais je sais qu'on travaille
beaucoup, en Ontario, sur l'inspection pour essayer d'éliminer autant
que possible les produits étrangers, surtout les produits qui viennent
du Québec, malheureusement.
M. Garon: Encore une fois, c'est vrai. À l'exception de
quelques cas qui se sont produits, je peux vous dire une chose, c'est que les
Ontariens qui tentent de venir ici avec une laitue d'une certaine
qualité ne viennent pas parce qu'ils savent qu'ils vont se faire
refouler.
M. Dubois: Je suis d'accord.
M. Garon: Vous êtes d'accord là-dessus.
M. Dubois: Je ne parle pas de la qualité des produits
offerts ni par l'Ontario, ni par le Québec, mais enfin, ils ont un sens
du protectionnisme, ces gens.
M. Garon: Ils ont un sens de l'utilisation des règlements,
vous voulez dire, qu'on n'a pas.
M. Dubois: C'est-à-dire qu'ils vont plus loin que les
règlements. Ils débordent les règlements souvent. Ils sont
souvent salauds envers les producteurs québécois qui essaient de
vendre en Ontario.
M. Garon: De moins en moins. Ils deviennent très
polis.
M. Dubois: J'ai eu un cas récemment avec l'Ontario sur une
soumission d'équipement; cela ne touchait pas un produit
maraîcher, mais 10% meilleur marché, je n'ai pas eu la commande
parce qu'on a dit: On protège les distributeurs de chez nous. Cela
n'était pas gouvernemental; c'était l'entreprise privée.
Un Québécois ne le ferait peut-être pas, mais les Ontariens
le font. Ils ont un sens protectionniste qu'on n'a pas envers les leurs.
M. Garon: Peut-être qu'on va avoir la réponse tout
à l'heure.
Le Président (M. Dussault): Y a-t-il d'autres
interventions sur le programme 5?
M. Giasson: M. le Président, on aurait eu d'autres
interventions, mais on me dit que le ministre doit quitter. Est-ce qu'il est
parti?
Une voix: II est allé à la toilette.
M. Giasson: Y a-t-il des choses que vous êtes prêts
à faire?
M. Garon: II y a des choses qu'on ne peut pas faire à la
place du ministre.
M. Giasson: Puis, beaucoup à part de cela.
Le Président (M. Dussault): II est vrai que la convention
établie était de terminer les travaux pour 19 h 30. Est-ce qu'il
est toujours dans l'intention de la commission de respecter cette convention ou
quoi?
M. Giasson: Voici, le ministre a dit tout à l'heure
je l'ai entendu le dire à son directeur de cabinet qu'il
préférait filer jusqu'à 20 heures pour remplacer les deux
heures que nous devions avoir en soirée. Mais c'est son départ
pour Montréal, je pense bien, qui va guider tout cela.
Le Président (M. Dussault): Alors, je suspens pour une
minute, le temps d'attendre le retour du ministre.
Alors, nous reprenons. M. le ministre, d'autres interventions pourraient
être conditionnées par le fait qu'on continue ou qu'on
arrête les travaux. Selon la convention établie, je me dois de
poser la question parce qu'il y a eu un consentement de la commission pour
différer les travaux. La conven- tion était d'arrêter
à 19 h 30; je pose donc la question.
M. Garon: II est 19 h 45; j'aime autant aller jusqu'à
vingt heures pour qu'on ait fait tout notre temps.
M. Vaillancourt (Orford): Non, on aimerait mieux arrêter et
revenir.
M. Garon: Non, j'aimerais mieux finir. Comme il ne reste que 15
ou 20 minutes.
M. Vaillancourt (Orford): On aimerait mieux arrêter
immédiatement; il nous resterait encore une demi-heure et
peut-être pourriez-vous nous donner une couple d'heures de plus, si on
revenait la semaine prochaine.
M. Garon: C'est justement, comme il ne reste que 15 minutes, cela
ne donne rien. J'aime autant finir dans 15 minutes.
M. Vaillancourt (Orford): Cela n'est pas selon l'entente.
Personnellement, je suis prêt à aller jusqu'à 20
heures.
M. Garon: L'entente, c'était 19 h 30 et il est 19 h
45.
M. Dubois: À moins que le ministre ne décide qu'on
continuera ces travaux mercredi prochain.
M. Giasson: De toute façon, nous aurons à peine le
temps d'aborder le programme de la Régie des marchés agricoles et
il reste le programme de l'assurance-stabilisation, la protection du territoire
agricole. J'ai l'impression qu'on va à peine effleurer l'un et l'autre
de ces programmes. Dans ce contexte, je n'aurais pas d'objection qu'on mette
fin à nos travaux, parce qu'on ne pourra pas vraiment faire le tour de
chacun des programmes.
Le Président (M. Dussault): C'est le voeu de la
commission? Je pose donc la question...
M. Giasson: Seulement à la Régie des marchés
agricoles, on n'aura pas suffisamment de temps d'ici vingt heures pour faire le
tour de la question.
Le Président (M. Dussault): Je pose quand même la
question: Est-ce que le programme 5 sera adopté?
M. Giasson: Non, pas adopté, mais vous devrez faire
rapport en conséquence, puisque ni les programmes 5, 6, 7, 8 et 9 ne
seront adoptés.
M. Dubois: En ce qui a trait au programme 5, il y aurait encore
du travail à faire. Si c'est le voeu de la commission de
déterminer les travaux immédiatement, je dois me plier à
ce voeu, mais personnellement je suis prêt à aller jusqu'à
20 heures. Cela prend un consentement.
Le Président (M. Dussault): M. le ministre,
êtes-vous au courant si on devait mettre d'autres heures de travail?
M. Garon: II y a eu des ententes entre les leaders, mais je ne
suis pas au courant; évidemment, je ne peux pas assister à
ça. Je sais qu'il y a eu des conventions entre les leaders des partis
et...
M. Dubois: J'ai posé la question à mon leader, ce
midi, et il m'a dit qu'il n'y a pas eu d'entente.
M. Giasson: J'ai posé la même question au leader
présent, comme celui qui m'a précédé, et il ne m'a
fait part d'aucune entente.
M. Beauséjour: Jusqu'à 20 heures, ça donne
combien d'heures de travaux?
M. Garon: ... qui a été fait.
M. Dubois: Trois jours, séances normales d'une
semaine.
M. Giasson: Ce n'est pas un échéancier absolu, ce
sont des ajustements. Si une commission parlementaire siège plus
longtemps, une autre devra se limiter davantage.
M. Garon: Qu'est-ce qui accroche au programme 5 exactement?
M. Dubois: Au niveau du développement des marchés,
on pourrait quand même élaborer là-dessus.
M. Garon: Vous en étiez rendus au contrôle de la
qualité, c'est pour ça que je pensais que le programme 2
était adopté.
M. Dubois: Non, mais c'est qu'on parle en général
sur le programme. D'ailleurs, ça a été discuté, au
début de la commission, qu'on pouvait parler en général
sur un programme complet, sauter d'un élément à un autre.
On adopte...
M. Garon: On n'a pas sauté d'un élément
à l'autre, on les a passés un par un.
M. Dubois: J'aurais aimé que votre chef de service de la
mise en marché élabore sur les possibilités du
Québec vers les marchés extérieurs. Je savais qu'il ne
restait pas beaucoup de temps, alors je me suis dit: Si le représentant
de la formation libérale veut poser des questions sur la mise en
marché, libre à lui. Mais, si on continue les travaux
jusqu'à 20 heures, j'aurais aimé...
Une voix: Posez vos questions.
M. Dubois: ... que M. Desjardins précise les
possibilités d'exportation je pense qu'il est ici sur les
marchés extérieurs pour les producteurs québécois.
Je pense que...
M. Garon: II ne s'ouvre rien!
M. Dubois: ... M. Desjardins travaille à longueur
d'année là-dessus; alors il peut peut-être nous donner un
compte rendu des possibilités, des perspectives d'avenir sur les
exportations des produits maraîchers.
M. Garon: Vous comprendrez que je n'aime pas parler sur des
prévisions, des prophéties. Ensuite, c'est à mon nom dans
le journal des Débats. Si on dit que les possibilités
étaient épouvantables, on dira: Vous voyez, il n'en a
réalisé que la moitié. Je ne m'embarquerai pas dans de
telles choses.
M. Dubois: Sans charrier, des faits concrets, j'imagine qu'il y
en a.
M. Vaillancourt (Orford):... prendre le micro...
M. Garon: Je sais bien! C'est même indiqué au
journal des Débats que ma femme élève du boeuf!
M. Dubois: Et qu'elle a eu une subvention, n'est-ce pas?
M. Garon: Non.
M. Dubois: Non?
Une voix: Mais ce n'est pas péjoratif.
M. Giasson: II n'y a pas de mal à ce que votre femme soit
dans le domaine du boeuf.
M. Garon: Non, mais ce n'est pas exact. Elle
n'élève pas de boeuf; c'est la femme du sous-ministre, M.
Ouellette, qui élève du boeuf. Ce n'est pas
dévalorisant.
M. Vaillancourt (Orford): Étant donné que le boeuf
est cher, c'est une bonne politique d'en produire.
M. Dubois: Au niveau des entrepôts pour longue
conservation, y a-t-il eu de nouvelles implantations en 1978?
M. Garon: Oui, plusieurs, 90. Entre autres, des entrepôts
pour pouvoir entreposer 10 millions de livres de choux, à 85% de
l'entreposage réfrigéré. La même chose pour 10
millions de livres de patates.
M. Dubois: 10 millions de livres de patates, ce n'est pas
beaucoup. Notre point d'autosuffisance est de combien?
M. Garon: C'est avec température contrôlée,
c'est 100 000 poches.
M. Dubois: Notre autosuffisance dans la pomme de terre est de
45%? (19 h 45)
M. Garon: 200 000 poches. Dans la pomme de terre on est rendu
quasiment à 60%, voyez-vous, en 1976 on était à 48% et
quelque chose.
M. Dubois: On a déjà eu ces taux
d'autosuffisance-là dans le passé. Il y a plusieurs
années, je crois.
M. Garon: II y a bien longtemps.
M. Dubois: Pas mal longtemps. Oui. Est-ce qu'il y a un effort de
fait par le ministère pour inciter à la construction
d'entrepôts à longue conservation, pour la pomme de terre? Est-ce
que les budgets en prévision, les subventions... Est-ce qu'il y a eu des
budgets périmés en ce qui a trait au programme d'aide à
l'entreposage?
M. Garon: Non! Ah non! On a fait des transferts. Il y a eu des
subventions pour $1 090 000, c'est-à-dire des investissements totaux de
$4 335 000, et cela pour 90 producteurs. Cela concerne la construction, soit
implantation, rénovation ou agrandissement; l'équipement, soit de
réfrigération, de ventilation, d'atmosphère
contrôlée ou de lignes de conditionnement. Au point de
départ, le budget était de $300 000 et il y a eu $1 090 000 de
subventions de versées. Ceci veut dire que le programme a
fonctionné beaucoup plus qu'on ne l'avait anticipé. On avait
anticipé plus en 1977 pour la première année. Cela a
été moins fort que prévu en 1977 et beaucoup plus fort en
1978. Cette année, les fonctionnaires pensent que ce sera beaucoup plus
fort en 1979.
M. Dubois: Au niveau de la transformation...
M. Garon: Tellement, que quand vous rencontriez des producteurs
de produits maraîchers ils disaient comme vous, en 1977, qu'ils
craignaient la concurrence de l'Ontario. Quand je les ai rencontrés en
1978 ils disaient qu'au contraire ils repousseraient les Ontariens chez eux et
qu'eux envahiraient l'Ontario, parce que maintenant ils sont organisés
pour le faire.
M. Dubois: Je n'ai pas dit qu'on a peur de la compétition
de l'Ontario, mais il y a des mesures à prendre quand même pour
améliorer...
M. Garon: C'est pour cela que le gouvernement
fédéral veut établir son programme une fois qu'on est
avancé dans le nôtre. Je ne trouve pas cela bien
extraordinaire.
M. Dubois: II y a eu, M. le ministre, des essais, je crois, pour
essayer de conserver la laitue 15 jours de plus l'automne. Certains groupes, au
Québec, travaillent pour essayer de développer une technique de
conservation en entreposage quinze jours de plus. Je ne sais pas si
c'est...
M. Garon: Quinze jours de plus.
M. Dubois: C'est l'an passé qu'on m'a dit cela, cela ne
vient pas du ministère quand même.
M. Garon: C'est une technique française qui n'est pas
encore complètement au point. Il y a des gens qui sont allés voir
sur place, mais la technique est encore à l'état
expérimental.
M. Dubois: Est-ce qu'on entrevoit des possibilités? Est-ce
qu'il y a eu un budget là-dessus?
M. Garon: II y a une mission qui est allée constater sur
place.
M. Dubois: Mais il n'y a pas de budget pour des recherches
spécifiques ici au Québec par les techniciens du
Québec?
M. Garon: Ce n'est peut-être pas nécessaire. M.
Dubois: Avez-vous des questions à poser?
M. Giasson: On a convenu que quant à ne pas terminer
l'étude des programmes, on était prêt à fermer cela.
C'est vous qui tenez le fort.
M. Dubois: Je croyais quand même que vous aviez des
questions à poser sur la mise en marché.
M. Giasson: Non, on vous a laissé tout le plancher.
M. Garon: Le parti libéral ne connaît pas ce
secteur-là. Il ne s'intéresse pas aux fruits et
légumes.
M. Dubois: La situation actuelle au niveau des bleuets...
Une voix: Est-ce qu'on peut recommencer?
M. Dubois: ... il y a un marché d'exportation
là-dessus?
M. Garon: Dans quoi? M. Dubois: Dans le bleuet. M.
Garon: Dans le bleuet, oui.
M. Dubois: On a des entrepôts frigorifiques pour le
conserver?
M. Garon: À Saint-Bruno, au lac Saint-Jean.
M. Dubois: On exporte vers le Japon ou vers d'autres pays?
M. Garon: Tout en bouteilles... Je m'excuse, je pensais qu'on
avait exporté des liqueurs faites à base de bleuets, mais je
m'étais trompé. On en a exporté congelé. Ils disent
qu'à la suite des programmes gouvernementaux, le rendement des bleuets a
augmenté considérablement, de 50 à 400 livres, la
première année. On veut monter à 700 livres, à
cause des programmes gouvernementaux. On a exporté plusieurs conteneurs
de bleuets congelés, en France et aux États-Unis.
Le Président (M. Dussault): Est-ce que le programme 5 est
adopté?
M. Dubois: J'aurais aimé parler d'identification de
produits...
M. Garon: C'est ce qu'on veut, les identifier. M. Dubois:
Oui, cela règle le problème?
M. Garon: Non, il faut trouver la technique, la
manière.
M. Dubois: II avait été question de cela, au sommet
agro-alimentaire et je pense qu'il serait intéressant d'en parler. Il
semble que tout le monde est prêt à partir. Je me plie aux
exigences de la commission.
Le Président (M. Dussault): Je repose la question, est-ce
que le programme 5 est adopté?
M. Dubois: Non, pas adopté.
Le Président (M. Dussault): Alors, il n'est pas
adopté, pour le moment, est-ce qu'il est prévu que...
Alors, j'ajourne les travaux de cette commission, sine die.
(Fin de la séance à 19 h 52)