(Neuf
heures quarante minutes)
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Bon jeudi. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous
allons débuter nos travaux aux affaires courantes, à la rubrique des
déclarations des députés. Et, avant de céder la parole au premier intervenant,
je vous rappelle que vous avez un temps d'une minute pour faire votre
intervention.
Donc, sans plus
tarder, Mme la députée de Laval-des-Rapides, à vous la parole.
Souligner
le 30e anniversaire de l'Opération Père Noël
Mme Céline
Haytayan
Mme Haytayan :
Merci, Mme la Présidente. Cette
année, Opération Père Noël célèbre ses 30 ans, une initiative
empreinte de solidarité qui fait briller les yeux de nombreux enfants à
Laval-des-Rapides et partout au Québec, dans les quatre coins du Québec.
Pour
ses 30 ans, plus de 30 000 enfants défavorisés vont recevoir un
cadeau de leur choix le matin du 25 décembre. Grâce aux bénévoles dévoués
et aux donateurs généreux, des jeunes issus de milieux défavorisés auront la
chance de vivre la magie des fêtes, parfois pour la première fois.
Je
tiens à saluer chaleureusement les fondateurs, Thérèse Guillemette et Normand
Brault, ainsi que tous ceux et celles qui contribuent à cet élan d'humanité,
offrant un Noël d'espoir et de lumière à ces jeunes. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à
Mme la députée des Mille-Îles.
Souligner
la Journée nationale de l'habitation
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Merci,
Mme la Présidente. Alors, demain sera la grande Journée nationale de
l'habitation. Cette journée, bien, c'est
l'occasion de nous sensibiliser sur l'importance du logement et de l'itinérance.
C'est également l'occasion de se
rappeler que le logement joue un rôle essentiel dans nos vies et qu'il est
directement lié à la dignité humaine, et nous avons tous le devoir
d'agir.
La crise du logement
existe et persiste, au Québec. Des milliers de Québécois, familles, aînés,
étudiants peinent à se loger.
Cependant, Mme la
Présidente, tout n'est pas noir, et j'aimerais souligner les héros, trop
souvent invisibles, en habitation. Je parle
des grandes organisations en habitation comme le FRAPRU, le RQOH, les offices
municipaux d'habitation, les coopératives, les entrepreneurs et même les
propriétaires.
En
cette Journée nationale de l'habitation, je vous salue et je vous remercie.
Renouvelons tous notre engagement afin que chaque Québécois ait un toit,
mais surtout un toit décent. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je suis prête à céder la parole à Mme la
députée de Vimont.
Souligner
la victoire de la troupe de danse Stardust
à l'émission de télévision Quel talent!
Mme Valérie
Schmaltz
Mme
Schmaltz : Merci, Mme la Présidente. Alors, c'est avec une immense
fierté que je souligne aujourd'hui l'incroyable
exploit de la troupe de danse Stardust, composée de huit jeunes talents
exceptionnels : Mila Ava Montagna, Thomas Lortie, Ezeckiel Philantrope, Alicia Raposo Paiva, Jeanne Lemire,
Vanessa Perez, Francesca Marrocco et Sofia Valenzuela.
Le 14 novembre
dernier, ces danseurs et danseuses ont illuminé la scène de l'émission Quel
talent! et ont été sacrés grands gagnants en remportant
100 000 $. Ce succès est aussi le fruit du dévouement de l'école de
danse des Loisirs Saint-Bruno, de Vimont,
sous la direction du talentueux chorégraphe Médric Filion et de son
assistante-chorégraphe, Arianna Di Matteo.
Bravo à
Stardust pour leur travail acharné, leur créativité et leur passion qui inspire
la jeunesse d'aujourd'hui. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a
consentement pour permettre à M. le député
de Saint-Henri—Sainte-Anne... qu'il puisse faire la déclaration à la place de la députée de Verdun
sur un sujet différent? Consentement. Alors, allez-y, M. le député.
Saluer
la décision de la Cour pénale internationale
concernant le conflit israélo-palestinien
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M.
Cliche-Rivard : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, nous saluons la
décision historique de la Cour pénale internationale, qui a émis des mandats
d'arrêt contre le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, son
ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, et le chef de la branche armée du
Hamas, Mohammed Deif, pour des crimes de guerre et des crimes contre
l'humanité. Ces accusations sont graves et elles rappellent la souffrance
immense vécue par les populations civiles en Israël et en Palestine.
Nous appelons les
124 États membres de la CPI à respecter leurs engagements internationaux
et à appliquer ces mandats d'arrêt. La
justice internationale ne doit pas être une justice à géométrie variable. Ces
gestes sont nécessaires pour restaurer l'espoir d'une paix juste et
durable dans la région.
Ensemble,
nous devons travailler à mettre fin à l'impunité et à garantir que le droit
international pénal soit respecté. La paix et la justice sont et seront pour
toujours indissociables. C'est la seule voie vers une paix dans la région.
Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le député. Maintenant, je cède la parole à M. le député
de Saint-Jean.
Souligner
le 130e anniversaire de la Chambre de commerce
et de l'industrie du Haut-Richelieu
M. Louis
Lemieux
M. Lemieux : Mme
la Présidente, on célèbre généralement les anniversaires avec des chiffres
ronds, comme on dit, mais vous conviendrez
avec moi que, lorsqu'on est rendu à son 130e anniversaire de fondation, on
peut se permettre de ne pas attendre
150 pour célébrer. C'est le cas de la CCIHR, la Chambre de commerce et de
l'industrie du Haut-Richelieu, qui
aura 130 ans le 26 novembre prochain, et peut-être même davantage,
puisque les archivistes ont retrouvé des documents qui se contredisent
et qui, dans certains cas, parlent de 1887, et même de 1874, il y a, justement,
150 ans.
Quoi qu'il en soit,
je veux souhaiter bonne fête et longue vie à la CCIHR et à son P.D.G.,
M. Michel Milot, et le nouveau président du conseil d'administration,
M. Nicolas Thuot.
Au
coeur de notre communauté, la CCIHR est instrumentale, de l'agriculture aux
grandes industries, en passant par l'innovation et l'écologie, sans
oublier, bien évidemment, les commerces, en incarnant son fameux slogan Soyez local.
Et on est fiers de dire, chez nous, qu'on l'est, local, et fiers de la CCIHR.
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, je cède la parole à Mme
la députée de La Pinière.
Souligner
la Journée des ressources intermédiaires
Mme Linda
Caron
Mme Caron : En
cette Journée des ressources intermédiaires, je tiens à souligner le travail
exceptionnel des propriétaires et des employés de ces ressources d'hébergement.
Parmi
les 20 000 personnes hébergées en ressources intermédiaires au
Québec, environ 60 % sont des aînés en perte d'autonomie et
40 % des personnes vivant avec une déficience intellectuelle, un handicap
physique, une problématique de santé mentale ou de toxicomanie.
En
raison d'une entente-cadre quinquennale négociée en 2020, la viabilité
financière des ressources intermédiaires s'est détériorée à un point tel
que 43 % d'entre elles prévoient fermer d'ici trois ans si le gouvernement
ne se décide pas à agir rapidement pour
corriger la situation. Vivement des négociations soutenues pour moderniser
l'entente de manière à assurer la pérennité des ressources
intermédiaires et à relancer le développement.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Nous poursuivons avec Mme la députée de Huntingdon.
Souligner
la Grande semaine des tout-petits
Mme Carole
Mallette
Mme
Mallette : Merci, Mme la Présidente. En cette Grande semaine des
tout-petits, je souhaite féliciter chaleureusement
NexDev du Haut-Richelieu pour son initiative inspirante visant à soutenir les
entrepreneurs en petite enfance en offrant des bourses dédiées.
Grâce à cet appui
précieux, un nouveau service de garde de six places a vu le jour à Lacolle,
répondant ainsi aux besoins cruciaux des familles de la région.
Je tiens également à saluer la municipalité de
Sainte-Clotilde pour son geste admirable. En ouvrant les portes de son hôtel de
ville à un milieu de garde communautaire, elle démontre un engagement profond
envers le bien-être des tout-petits et de leur entourage.
Ces initiatives témoignent d'une belle
solidarité et d'une vision partagée pour l'avenir de nos enfants. Nos
municipalités se mettent à contribution afin d'offrir le meilleur des services
à nos citoyennes et citoyens, et c'est tout à leur honneur.
Ensemble, nous bâtissons des environnements
riches, stimulants et accessibles, où chaque tout-petit puisse s'épanouir
pleinement.
Bravo à tous les acteurs impliqués, et merci!
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Nous poursuivons avec M. le député de Portneuf.
Rendre hommage à M. Jérémie
Fortin
M. Vincent Caron
M.
Caron : Merci, Mme la Présidente. Je voudrais saluer
aujourd'hui le défi exceptionnel qu'a relevé Jérémie Fortin,
sergent d'infanterie dans les Forces armées canadiennes.
Les 8 et 9 novembre, Jérémie a marché
100 kilomètres, de Rivière-à-Pierre, dans Portneuf, jusqu'aux plaines
d'Abraham, à Québec, avec un poids de 100 livres sur le dos. Son but?
Soutenir son frère Jason, atteint d'un cancer, et donner de l'espoir à toutes
celles et ceux qui luttent contre cette terrible maladie. Ce défi lui a permis
d'amasser près de 40 000 $, qui ont été remis à la Société de
recherche sur le cancer.
Bravo, Jérémie! En marchant, et pour reprendre
tes propres mots, tu as ressenti le poids sur tes épaules, mais tu as également
pensé au fardeau que portent celles et ceux qui se battent contre le cancer,
comme ton frère. Tu es un exemple de courage et de détermination. Tu
transformes la douleur en espoir et la lutte en victoire. Merci, Jay.
• (9 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, M. le député de Drummond—Bois-Francs, à vous la parole.
Souligner le
40e anniversaire du Centre d'écoute
et de prévention suicide Drummond
M. Sébastien Schneeberger
M.
Schneeberger : Merci, Mme la Présidente. Alors, c'est avec
beaucoup d'émotion que je souligne aujourd'hui le 40e anniversaire
du Centre d'écoute de prévention suicide Drummond.
Depuis quatre décennies, cet organisme joue un
rôle essentiel dans notre communauté en offrant une oreille attentive et un soutien indispensable à ceux qui
traversent des moments difficiles. Le CEPS Drummond est un phare pour
les personnes en détresse, un espace de compassion et de solidarité. Grâce à
l'engagement indéfectible de sa directrice, Mme Sandrine
Vanhoutte, et de ses bénévoles et de son personnel dévoué, ils ont tous
ensemble sauvé des vies, brisé des silences, semé l'espoir dans des
situations parfois désespérées.
Je vous dis
merci. Merci d'avoir ainsi sauvé des familles de la catastrophe. Aujourd'hui,
nous rendons hommage à cette mission noble et essentielle. Merci à tous ceux
qui, au fil des ans, ont donné de leur temps, de leur énergie et du
coeur pour faire du CEPS Drummond un pilier de bienveillance dans notre région.
Aussi, je
félicite son président sortant, M. Rock Moisan, qui vient d'être nommé
personnalité engagée de l'année par l'Association québécoise de
prévention du suicide. Et, du fait même, je souligne la...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Merci. Donc, Mme la députée
de Bonaventure, à vous la parole.
Rendre hommage à M. Maurice
Quesnel
Mme Catherine Blouin
Mme
Blouin : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je
tiens à souligner la contribution exceptionnelle de M. Maurice
Quesnel, un pilier de la communauté entrepreneuriale de la Baie-des-Chaleurs et
même de la Gaspésie.
Pendant
16 années remarquables à la direction générale de la Chambre de commerce
et d'industrie Baie-des-Chaleurs, M. Quesnel a incarné un leadership
visionnaire et un engagement indéfectible envers le dynamisme économique de notre région. Sous sa gouverne, la chambre de
commerce, avec ses 400 membres, a acquis une reconnaissance enviable,
notamment en étant désigné deux fois comme chambre de commerce de l'année au
Québec.
Par son travail acharné, il a mobilisé les
forces vives de notre communauté d'affaires, donnant lieu à des initiatives
innovantes. Ses efforts ont également permis à notre région de rayonner lors
d'événements prestigieux, comme les soirées gastronomiques, qui ont promu la Gaspésie bien au-delà
de ses frontières. Lauréat de la Médaille de l'Assemblée nationale et d'autres
prix d'importance, il a laissé sa marque grâce à sa passion, sa rigueur et son
humanité.
Merci, Maurice, pour tout ce que tu as apporté à
notre région. Et je te souhaite une bonne retraite, bien méritée.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Nous poursuivons avec M. le
député de Rouyn-Noranda.
Rendre hommage à M. Philippe
Barrette
M. Daniel Bernard
M. Bernard : Merci, Mme la
Présidente. Le 10 novembre dernier, M. Philippe Barrette s'est éteint
à l'âge vénérable de 92 ans.
Philippe
s'est installé à Témiscaming en 1960. Il s'impliqua d'abord comme commissaire,
puis comme président de la commission scolaire. Il deviendra conseiller
municipal, puis maire, en 1993, poste qu'il occupera pendant 20 ans.
Il sera éventuellement préfet du Témiscamingue.
Toute sa vie,
Philippe s'est impliqué pour le bien-être de son Témiscamingue. Parmi ses faits
d'armes, Philippe Barrette a notamment contribué à la création du
parc national d'Opémican et celle de l'Organisme de bassin versant du
Témiscamingue.
Philippe Barrette était grandement respecté de
ceux et celles qui l'ont côtoyé. D'ailleurs, en 2023, il a reçu la médaille
régionale des préfets de l'Abitibi-Témiscamingue afin de souligner sa vénérable
carrière.
Je transmets
mes sincères condoléances à son épouse des 65 dernières années, Thérèse
Boucher, et à toute sa famille.
Philippe,
nous avons été privilégiés de te côtoyer et de bénéficier de tes conseils
durant autant d'années. Merci à toi, Philippe Barrette.
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, nous concluons
cette rubrique avec M. le député de Masson.
Souligner le
30e anniversaire du Club des routiers équestres
M. Mathieu Lemay
M. Lemay : Mme la Présidente, c'est
avec une grande fierté que j'accueille aujourd'hui dans nos tribunes Clément
Limoges, Christine Gagnon, Manon Boivin et Nancy Veilleux, des membres dévoués
du Club des routiers équestres de Mascouche, un joyau de notre communauté, et
ce, depuis 1994.
En effet, depuis trois décennies et
60 kilomètres de sentiers, ce club s'est imposé comme un pilier pour les
passionnés d'équitation de Mascouche et de Terrebonne, et ce, grâce à
l'engagement inlassable de ses bénévoles.
Le succès du club repose aussi sur des
partenariats précieux avec des propriétaires locaux qui généreusement ouvrent
leurs terrains, permettant ainsi aux cavaliers de s'adonner à leur passion en
toute sécurité.
Et je tiens donc à saluer particulièrement le
travail visionnaire de Mmes Boivin et Blouin, dont l'initiative a donné
naissance à ce club exceptionnel. En effet, le Club des routiers équestres est
un exemple inspirant d'engagement communautaire
et d'amour pour la nature, contribuant au rayonnement de notre belle région.
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député de Masson. Ceci met fin de la
rubrique de déclarations de députés.
Et je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 55
)
(Reprise à 10 h 05)
La Présidente : Bonjour, tout le
monde. Mesdames messieurs, bienvenue chez vous, au parlement du Québec. Alors,
messieurs dames les députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie beaucoup. Veuillez vous
asseoir.
Nous allons poursuivre les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi, M.
le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Bonjour,
Mme la Présidente. Je vous demande d'appeler l'article a du feuilleton, s'il
vous plaît.
Projet
de loi n° 82
La Présidente : À l'article a du
feuilleton, M. le ministre de la Cybersécurité et du Numérique présente le
projet de loi n° 82, Loi concernant l'identité numérique nationale et
modifiant d'autres dispositions. M. le ministre.
M. Éric Caire
M. Caire : Merci,
Mme la Présidente. Donc, ce projet de loi confie au ministre de la
Cybersécurité et du Numérique la responsabilité de la gouvernance et de
la gestion centralisée de l'identité numérique nationale, cette dernière étant
un ensemble de moyens dont dispose l'État pour permettre à toute personne
d'avoir un accès sécurisé aux prestations électroniques de services
gouvernementales ainsi qu'un niveau de confiance élevé lors de ses interactions
avec les organismes publics et dans la collectivité, notamment à l'aide
d'attestations numériques gouvernementales. Il donne également au ministre la
responsabilité de fournir aux organismes publics les services relatifs à
l'identité numérique nationale. Il attribue
la fonction d'agir comme source officielle de données numériques
gouvernementales pour les besoins de
l'identité numérique nationale et institue le registre de l'identité numérique
nationale, soit un système de dépôt et de communication pour ces données
sous la charge du ministre.
Le projet de
loi précise que le ministre collabore à la mise en place du guichet
multiservice visé par la Loi sur le ministère de l'Emploi et de la
Solidarité sociale et sur la Commission des partenaires du marché du travail.
Le projet de loi donne au ministre la
responsabilité de développer et de soumettre au gouvernement une vision globale
des infrastructures et des services de télécommunications jugés utiles ou
essentiels pour la conduite des affaires de
l'État. Il confère aussi au ministre la responsabilité de développer et d'exploiter,
à des fins non commerciales, un réseau d'infrastructures et de connectivité en
lien avec les services en télécommunications que ce dernier fournit. Il prévoit
que l'autorisation du Conseil du trésor
n'est pas requise pour les contrats de location d'immeubles en matière de
télécommunications conclus par le ministre.
Le projet de
loi accorde également au ministre le pouvoir de rendre disponibles, en plus des
offres infonuagiques, certains biens et services en technologies
spécialisées.
En outre, le projet de loi prévoit l'obligation
des organismes publics de recourir aux services du ministre pour réaliser des
activités de cybersécurité et celle de l'aviser lorsqu'une ressource
informationnelle ou une information détenue
fait l'objet d'une atteinte à sa confidentialité, à sa disponibilité, à son
intégrité et que cette atteinte présente un risque qu'un préjudice
sérieux soit causé. Il confère au gouvernement le pouvoir de rendre applicable
cette dernière obligation à toute personne
ou à toute entité propriétaire ou exploitante d'un système ou d'une
infrastructure essentiel que celui-ci détermine.
Le projet de loi prévoit qu'une source
officielle de données numériques gouvernementales doit assurer la cohérence et
la qualité des données concernées. Il propose que tous les organismes publics
doivent recueillir ces données auprès de cette source, les utiliser et les
communiquer à cette dernière, tout en octroyant au gouvernement le pouvoir de
soustraire un organisme public à ces obligations.
Le projet de
loi prévoit la possibilité, pour le dirigeant principal de l'information, de
déléguer ou de subdéléguer l'exercice de l'une de ses fonctions, de l'un de ses
pouvoirs ou de l'une de ses responsabilités. Il abroge les dispositions concernant le comité d'harmonisation prévues par
la Loi concernant le cadre juridique des technologies de l'information.
Il prévoit que l'agrément d'un prestataire de services de certification doit
être délivré par le ministre plutôt que par le Conseil du trésor.
Enfin, le
projet de loi apporte des modifications de concordance et comporte des
dispositions transitoires et finales.
La Présidente : Oui, M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme la Présidente,
bien sûr, nous avons vraiment hâte à commencer l'étude de ce projet de loi.
Donc, nous souhaitons, avant, la tenue de consultations particulières sur ce
projet de loi. Merci, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La Présidente : Alors, est-ce que
l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi?
Des voix : Adopté.
La Présidente : Adopté.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre
de la Sécurité publique.
M. Bonnardel : Mme
la Présidente, permettez-moi de déposer le rapport annuel de gestion 2023‑2024
de l'École nationale des pompiers du Québec.
La Présidente : Ce document est
déposé. À nouveau, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui,
Mme la Présidente, je dépose la réponse à la question inscrite au feuilleton le
9 octobre 2024 par le député de l'Acadie. Merci.
• (10 h 10) •
La Présidente : Ce document est
déposé.
Pour ma part, je dépose le rapport de
recommandations d'Élections Québec intitulé Pour une nouvelle vision de la
Loi électorale.
Enfin, je sollicite le consentement de
l'Assemblée afin que la première vice-présidente puisse présenter dès
maintenant une motion concernant la reconduction de la composition des
commissions et du mandat de leurs présidents et
vice-présidents ainsi que le mandat des présidents de séance. Mme la première
vice-présidente de l'Assemblée nationale et députée de Saint-Hyacinthe.
Motion proposant de
reconduire la composition des commissions parlementaires
et le mandat de leurs présidents et vice-présidents, ainsi
que le mandat des présidents de séance
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la Présidente.
Que l'Assemblée nationale... Excusez-moi.
«Que
l'Assemblée reconduise, pour deux ans, la composition ainsi que le mandat des
présidents et vice-présidents de la Commission de l'administration
publique et des commissions sectorielles;
«Que l'Assemblée reconduise le mandat des
présidents de séance;
«Que la présidente de l'Assemblée puisse déposer
immédiatement les rapports visés au deuxième alinéa de l'article 174 du
règlement, ainsi que les rapports visés à l'article 4.4 des règles de
fonctionnement.»
Merci, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La Présidente : Cette motion
est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente : Adopté. En
conséquence, je dépose les procès-verbaux des séances de travail des
commissions non suivies d'une séance
publique, ainsi que le procès-verbal du comité directeur de la Commission de l'Assemblée nationale.
Dépôt de rapports de
commissions
À la rubrique Dépôt de rapports de commissions,
M. le député de la Côte-du-Sud et membre de la Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles.
Étude détaillée du projet de
loi n° 63
M. Rivest : Mme
la Présidente, je dépose le rapport de la Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles qui, les 8, 9, 10, 22, 23, 24, 29, 30 et 31 octobre
et les 5, 6, 7 et 20 novembre 2024, a procédé à l'étude détaillée du
projet de loi n° 63, Loi
modifiant la Loi sur les mines et d'autres dispositions. La commission a adopté le texte du projet
de loi avec des amendements. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Ce rapport est déposé. M. le président de la
Commission des institutions et député de Richmond.
Étude détaillée du projet de
loi n° 73
M. Bachand : Merci
beaucoup. Je dépose le rapport de la Commission des institutions qui, les 19 et
20 novembre 2024, a procédé à
l'étude détaillée du projet de loi n° 73, Loi visant à contrer le partage sans consentement d'images intimes et à
améliorer la protection et le soutien en matière civile des personnes victimes
de violence. La commission a adopté le texte du projet de loi avec amendements.
Merci.
La Présidente : Ce rapport est
déposé.
Il n'y a pas de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Je vous avise
qu'après la période des questions et réponses orales sera tenu le vote reporté
sur la motion de M. le député de Marguerite-Bourgeoys débattue hier aux
affaires inscrites par les députés de l'opposition.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant à la période de
questions et de réponses orales, et je cède la parole, en question principale,
au chef de l'opposition officielle.
Investissement du gouvernement dans Northvolt
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, depuis
des mois, Northvolt, ce qui se passe, là, ce n'était pas prévu de même. Au départ,
ce n'était pas prévu de même, Northvolt. Vous dire que ça va mal, Northvolt est
en crise. Je vais vous citer l'article de ce matin de Thomas
Gerbet : «Radio-Canada a pu obtenir la confirmation que Northvolt AB, la
maison mère de l'entreprise, n'a pas encore
réussi à conclure son appel de financement à court terme de
415 millions de dollars qui lui
permettrait de régler ses problèmes de liquidités jusqu'au début de
l'année 2025.» Vous dire que ça va mal, Mme la Présidente. Ils ne sont pas capables de trouver
415 millions, maison mère, pour survivre jusqu'au début de
l'année 2025.
Il
y a un an, puis on l'entend encore, le premier ministre disait, puis il y
croyait, puis c'est correct qu'il y croyait, à l'époque, c'était
historique : Une grande journée pour l'économie du Québec. Hier, je l'ai
questionné là-dessus, puis le premier ministre a refusé de dire s'il croyait
encore à Northvolt. Il dit : «En affaires, on fait des bons coups puis des
moins bons coups. L'important, c'est la
moyenne au bâton.» Évidemment, aujourd'hui, on comprenait tous que Northvolt
était du côté, davantage, des moins bons coups.
L'argent
des Québécois investi là-dedans, à date, c'est 710 millions, et il y a un
300 millions qui est déjà aussi engagé contractuellement.
Ma question, on parle
de Northvolt, ici : Que va apprendre le premier ministre dans les
prochaines heures? Et est-ce qu'on pourra le savoir?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente, d'abord, je veux être clair, on attend des
informations de Northvolt. Donc, dès qu'on va avoir les informations, on va les
donner.
Maintenant, il faut
faire la distinction entre Northvolt en Suède et le projet de Northvolt au
Québec. On le sait, Mme la Présidente, au cours de la dernière année, toute
l'industrie de la filière batterie, que ce soit en Ontario, aux États-Unis, en
Europe, a souffert du fait que les prévisions de ventes de véhicules
électriques n'ont pas été à la hauteur de ce
qui était attendu. Mais, Mme la Présidente, nous, on croit à l'avenir des
véhicules électriques. On a toute une filière, donc une dizaine d'entreprises. Et, Mme la Présidente, non seulement on
a diversifié à l'intérieur de la filière batterie, mais on a diversifié
dans tout le manufacturier au Québec.
Et, Mme la
Présidente, on a deux grands outils, au Québec, pour le gouvernement,
Investissement Québec puis la Caisse de
dépôt, deux outils qui n'étaient pas utilisés, ou à peu près pas, par le
gouvernement libéral. On voit, là, que, depuis qu'on est au pouvoir, il
y a eu une augmentation, 45 % des investissements des entreprises au
Québec, il y a eu une augmentation de
45 %. Ça nous a permis, contrairement au gouvernement libéral, de
battre l'Ontario puis le reste du Canada sur tous les indicateurs
économiques importants. On n'a jamais eu un bilan aussi reluisant.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Sur tout ce que le
premier ministre a dit, Mme la Présidente, là, je l'entends, on n'est pas
d'accord là-dessus puis on pourra avoir un débat, mais là je lui parle
de Northvolt. Puis je trouve ça intéressant, la conversation, parce que, comme
disait l'annonce en 1975, on est 6 millions, il faut qu'on se parle. On se
parle, là, à matin. On est 9 millions, on se parle de Northvolt. C'est
l'argent des Québécois. 710 millions investis, un 300 millions qui
est engagé contractuellement.
Le
premier ministre dit : On attend des nouvelles. On attend des nouvelles.
Et il fait une distinction entre la maison mère puis le projet du Québec. J'aimerais
l'entendre sur la distinction qu'il fait entre la maison mère puis le Québec.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien, Mme la Présidente,
d'abord, au Québec, bien, on sait que le projet est sur la rive sud de Montréal.
On sait que non seulement on a le terrain en
garantie, mais, en plus, il s'est déjà dépensé plus de 100 millions pour
préparer l'usine. Il y a même des
maires qui nous disent, parce qu'il y a tellement de camions à tous les jours,
qu'ils veulent qu'on fasse une route spéciale.
Donc,
Mme la Présidente, il faut distinguer ce qui se passe en Suède puis ce qui se
passe au Québec. Évidemment, aussi,
il y a le programme IRA, aux États-Unis, qui va jouer... qui va avoir un impact
sur toutes les usines de batteries au monde.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Sur le programme IRA,
peut-il confirmer, le premier ministre, que, dans l'entente, le fédéral
pourrait, s'il était mis de côté, se retirer du projet? Peut-il nous
confirmer ça?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui. Bien, on le sait, les montants importants ne sont pas encore
déboursés. Il y a le deux tiers des montants qui vont venir du fédéral, puis le
tiers, du gouvernement du Québec, puis on a mis une clause : si et
seulement si le programme IRA, aux États-Unis, reste en place. On a vu
l'élection de M. Trump. Par contre, ce qu'il est important de dire,
plusieurs usines aux États-Unis sont dans des États républicains. Donc, je n'ai
pas plus de confirmation que le chef de
l'opposition officielle. Il y a des chances que l'IRA reste. Il y a une chance
qu'il soit modifié. On suit le dossier de près.
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Quel impact aurait un retrait des États-Unis du programme IRA, qui ferait
boule de neige avec le fédéral, qui se retirerait de Northvolt, sous une forme
ou une autre, quel impact ça aurait sur la viabilité du projet Northvolt au
Québec?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien, Mme la Présidente,
contrairement au Parti libéral, nous, on pense qu'on a besoin de véhicules
électriques, dans le monde, qu'on a besoin de batteries pour des véhicules
électriques. Puis je pense que tous les pays sont d'accord avec ça. Même Elon
Musk est d'accord avec ça, Mme la Présidente.
Donc,
évidemment, est-ce que les règles du jeu vont évoluer? Mais ce que je souhaite,
c'est que le Québec continue de participer à ce grand changement de
paradigme.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Pontiac.
Réforme du système de santé
M. André
Fortin
M. Fortin :
«On a décidé de ne pas faire de coupures dans les services de santé.» Ça,
c'était le premier ministre du Québec le
24 avril. Bien, sept mois plus tard, la P.D.G. de Santé Québec dit que sa
mission première, c'est de couper 1 milliard. Les établissements de
santé arrêtent les embauches de personnel soignant, puis en plus on sabre dans
les projets d'infrastructures, d'entretien
et d'achat d'équipements. Mme la Présidente, même le député de Saint-Jérôme, puis,
s'il y en a bien un, ici, qui croit à la
rigueur budgétaire, là... même le député de Saint-Jérôme, il trouve que vous
allez trop loin avec vos coupures en santé.
Ce
que le gouvernement est en train de dire aux gens qui fréquentent les hôpitaux
vétustes comme Mont-Laurier, là, aux
gens qui attendent pendant des années pour une chirurgie, aux femmes qui
attendent des mois pour une mammographie, c'est que le ministre de la Santé, il va couper la file d'attente, lui, il va
passer avant eux, alors que le premier ministre avait promis exactement
le contraire.
• (10 h 20) •
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Mme la Présidente, j'ai répondu à ça plusieurs fois et je vais continuer à
avoir le même discours. On a mis en place,
Mme la Présidente, au cours des deux dernières années... au cours des dernières
années, on a mis un ensemble de mesures qui vont permettre, au cours des
prochains mois, de converger toutes ces mesures-là pour que Santé Québec soit
capable, Mme la Présidente, de mieux travailler, par exemple, avec nos
conventions collectives qui ont été mises en place, avoir plus de personnel,
être capable de réduire notre TSO, avoir plus de personnel qui ne vont plus dans les agences, comme j'ai expliqué, mais
que, maintenant, on a engagé plus de 17 000 personnes, au cours de la
dernière année.
Alors, ce que je dis, Mme la Présidente, c'est
qu'avec toutes ces mesures-là qui se mettent en place, et incluant la négociation des médecins, qui sont faites avec
ma collègue la présidente du Trésor, je pense qu'on est capable, Mme la
Présidente, de changer la dynamique au niveau du réseau de la santé. C'est sûr
qu'en ce moment on vit une période difficile, pour
toutes les raisons qu'on connaît, avec l'augmentation de la demande, avec
l'augmentation de la population, avec le vieillissement de la population,
madame... Alors, on va continuer à travailler dans ce sens-là, Mme la
Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Le ministre de la Santé nous parle des mesures qu'il a
mises en place. En voici certaines, des mesures
qu'il a mises en place. Juste à Laval, ils ont décidé de suspendre l'affichage
de 500 postes, Mme la Présidente, des infirmières, des préposés. Moi, je suis pas mal sûr que ces gens-là,
c'est eux qui donnent des services directs à la population. Puis, à
Laval encore, ils ont suspendu l'achat de pompes à soluté. On est rendus là, au
Québec, là, on n'est même pas capables de se
payer des pompes à soluté. Santé Québec était supposé d'être là pour offrir des
services, pas pour agir comme agence de recouvrement pour le ministre
des Finances.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : C'est
une terminologie qui est un peu forte, là. Je pense que le ministre des
Finances a un rôle autre que ça et
Santé Québec aussi. Je pense qu'il faut prendre au sérieux le travail qui a été
fait par la mise en place de Santé Québec.
Maintenant, Mme la Présidente, ce que j'aimerais
bien comprendre ou expliquer au député de Pontiac, qui a été avec nous
lorsqu'on a mis en place le projet de loi n° 15,
soyons très clairs, ce que Santé Québec doit faire, c'est coordonner un réseau
de 350 000 personnes. On a toujours dit qu'un des enjeux qu'on avait
dans ce grand réseau là, qui travaillait malheureusement souvent en silos,
c'était d'avoir les bonnes mesures aux bons endroits. Là, on est en train de
regarder... Puis je pourrai revenir dans la deuxième partie, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Les bonnes mesures aux bons endroits. On vient d'annoncer
qu'on passe la hache à une résidence pour personnes autistes et à un centre de
réadaptation pour des adolescentes à Québec. Mais le comble, là, le comble, c'est à Laval encore : on suspend la
rénovation des salles de confinement aux centres jeunesse. Je vous rappelle,
Mme la Présidente, qu'à Laval ils ont des salles d'isolement où des
jeunes ont passé 10 jours, et les parents ont dénoncé ça parce qu'il n'y a pas de fenêtre puis ça ressemble
à une prison, une prison. Santé Québec, il devait être là pour les patients,
pas pour le «bottom line» du ministre des Finances.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Je vais y aller, Mme
la Présidente, parce que je veux être très clair avec le député de Pontiac, là.
C'est sûr qu'il y a eu un sous-investissement
dans nos infrastructures en santé pendant 15 ans, et ça, là, c'est les
gens d'en face qui ont fait ce
sous-investissement-là. Qu'est-ce qu'on a fait, nous? Depuis qu'on est au
gouvernement, on a fait passer le PQI
de 100 milliards à 153 milliards, ce qui veut dire... qui nous donne
une marge de manoeuvre de 15 à 18 milliards par année pour faire
des investissements. Seulement au niveau de la santé, on est passés de
20 milliards à 24 milliards.
Écoutez, Mme
la Présidente, là, on peut faire le rattrapage de ce qu'ils n'ont pas fait,
mais il faut le faire de façon rigoureuse, respecter nos engagements
financiers. On va faire le travail, Mme la Présidente.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant Mme la députée des Mille-Îles.
Construction de logements
sociaux
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci, Mme la
Présidente. Les logements hors marché, qui sont destinés principalement aux ménages les plus vulnérables, ils jouent un rôle
essentiel dans notre société. Ils offrent des loyers contrôlés qui échappent
à la spéculation immobilière et qui garantissent surtout la stabilité des
locataires.
Pour arrêter
de vivre des crises cycliques du logement, bien, il faut davantage de logements
hors marché dans notre économie.
Pourtant, le Canada, et particulièrement le Québec, Mme la Présidente, bien, ce
sont des cancres, dans l'OCDE, ici,
qu'on voit. Même les États-Unis, Mme la Présidente, font mieux que nous. Alors,
les Pays-Bas sont à 34 %, l'Angleterre à 16 %, mais nous, on
est à peine, à peine à 3 %.
En juin, nous
avons proposé que le Québec se dote d'une cible de 20 % de logements hors
marché d'ici 2050. Tous les groupes en habitation partagent cet
objectif.
Alors,
ma question pour la ministre de l'Habitation : Adhérez-vous à l'objectif
d'atteindre 20 % de logements hors marché d'ici 2050?
La
Présidente : Et je vous rappelle que vous adressez votre question à la
présidente, et la réponse de la ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Bonjour,
Mme la Présidente. Alors, je remercie ma collègue du Parti libéral de poser
cette question-là. Donc, elle
conviendra avec moi qu'il aurait fallu s'occuper de ça avant 2018, hein, le
logement, et, comme ça, probablement qu'on aurait eu des pourcentages de
logements hors marché beaucoup plus grands que ce qu'on constate aujourd'hui.
Alors, moi, j'ai le
bonheur de vous présenter mon tableau, ici, de projections de logements hors
marché. Donc, on a maintenant plus de 24 000 unités qui sont à
différentes étapes de réalisation et qui seront livrées d'ici 2028. Alors, on
prend ça au sérieux. Et on a multiplié les modèles, on ne se... on ne s'appuie
plus que sur un seul programme qui prétendra tout régler. Non. On a un
programme de financement du logement abordable. On a des partenariats avec les fonds fiscalisés, Desjardins, Fonds de solidarité,
Fondaction. On a des ententes particulières avec Société de développement
Angus, qui a été précurseure dans la livraison de logements hors marché, un
autre partenariat avec Mission Unitaînés, qui vise des clientèles très
vulnérables. On prend la situation au sérieux.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour :
Or, Mme la Présidente, depuis six ans, hein, il n'y a quand même pas eu
vraiment une grande avancée au niveau du logement hors marché. Malgré ce que
dit la ministre, les chiffres parlent. Et c'est en se donnant des cibles qu'on
atteint des objectifs. Alors, si 2050, ça apparaît trop loin, peut-être qu'on
pourrait penser à un objectif plus plus rapproché.
Alors, nous, le Parti
libéral, on s'est donné comme cible d'atteindre 12 % de logements hors
marché d'ici 2035. Et là je rappellerai que ça nous permettrait à peine d'atteindre
la moyenne. Est-ce que cette cible...
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau :
Oui. Bien, Mme la Présidente, du logement, ça ne se construit pas du jour au
lendemain. Donc, le meilleur moment, ça aurait été, idéalement, de le
construire dans les 20 dernières années, et on aurait donc des pourcentages beaucoup plus intéressants. Mais
là le deuxième meilleur moment, bien, c'est de s'y attaquer. C'est ce qu'on fait depuis 2018, en ayant investi des
sommes record, dont 1,8 milliard à la dernière mise à jour économique. Et
tout ça, bien, ça va donner des
résultats. Donc, je le répète, 24 000 unités qui sont à différentes
étapes de réalisation, avec une projection,
on n'est même plus dans... à faire des annonces d'unités, on est capables de
montrer des projections de livraison. Alors, je pense qu'il y a un grand
pas qui a été réalisé en matière de logement.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Mme
la Présidente, je n'ai toujours pas entendu de cible. Et je voudrais rappeler
que, les constructions, on sait qu'aujourd'hui ça coûte quand même
sensiblement beaucoup plus cher. Alors, il y a aussi les acquisitions. Alors, moi, j'aimerais entendre la ministre.
Est-ce qu'elle prévoit, d'abord, un fonds pour des acquisitions,
éventuellement, pour préserver du logement hors marché, pour atteindre une
cible? Et est-ce qu'elle est d'accord avec une cible d'atteindre
12 % d'ici 2035 et 20 % d'ici 2050?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau :
Oui, merci, Mme la Présidente. Alors, je le dis souvent, pour contrer la
crise du logement, en amoindrir les conséquences, il faut augmenter l'offre de
tous les types de logement, et il faut augmenter l'offre, effectivement, de logements hors marché, parce que
c'est ce qui est le rempart, dans le contexte d'une crise, pour protéger
les gens les plus vulnérables.
Alors,
on a déposé, au mois d'août, notre stratégie en habitation. Il y a une cible de
560 000 logements sur 10 ans. Et on s'est surtout attardés, Mme la Présidente, à donner des outils aux
municipalités pour faire en sorte de construire plus vite tous les types
de logements. Alors, on est sur la bonne voie, Mme la Présidente. Merci.
• (10 h 30) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Révision du système de protection de la jeunesse
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard :
Merci, Mme la Présidente. Suite aux révélations et aux scandales récents à
la DPJ, Mme Régine Laurent nous adresse à tous et toutes ici, en cette
Chambre, une lettre qui dénonce le fait que le Québec ne se soit pas encore
doté d'une charte des droits de l'enfant pour mieux protéger nos plus
vulnérables. Imaginez. Mme Laurent, qui
siège au C.A. de Santé Québec, avec un accès direct au gouvernement, n'a plus
d'autre choix que de publier une lettre ouverte dans le journal pour se faire
entendre. On est rendus là, Mme la Présidente, une membre du C.A. de Santé
Québec forcée de prendre la plume dans le journal. La charte des droits de
l'enfant, ça fait trois ans qu'elle la demande, le commissaire au bien-être aussi. C'est maintenant
clair, le gouvernement refuse de mettre en oeuvre le rapport Laurent.
Mme
la Présidente, il va falloir qu'elle en écrive combien, des lettres ouvertes,
Mme Laurent, pour que le ministre l'écoute enfin?
La
Présidente : La réponse du ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant : Bien, merci beaucoup, Mme
la Présidente. Je tiens à rappeler au député de Saint-Henri—Sainte-Anne
que dernièrement Mme Laurent disait que les choses avançaient bien avec le
déploiement du rapport Laurent. Ce qu'on se rappelle, c'est que la phase I,
la phase où on fait les choses en amont de la protection de la jeunesse, on l'a
complétée, Mme la Présidente. Toutes les
mesures qu'on a mises en place, d'ailleurs, ont permis un ralentissement, voire un
plafonnement, voire une diminution du
nombre de signalements que l'on reçoit à chaque année, et ça, c'est juste du
positif pour nos jeunes.
Là,
on est en train de faire la phase II, Mme la Présidente, phase qui est
caractérisée par la nomination du commissaire. J'ai promis que cette nomination sera faite d'ici la fin de la session
et je tiens bien à tenir ma promesse, Mme la Présidente. Donc, on
travaille là-dessus.
Maintenant,
pour la suite des choses, je pense qu'il faut continuer à travailler sur nos
priorités. Il y a deux semaines, je vous rappelle tout ce qui s'est
passé ici, là, le branle-bas de combat sur les centres de réadaptation. J'ai
pris note, il y a une urgence là, on y
travaille. J'ai rencontré l'APTS pour voir ce qu'on peut faire au niveau des embauches.
On est en train de travailler avec la sécurité publique, les
criminologues ainsi que d'autres professionnels pour mieux encadrer nos jeunes
intervenantes en centre de réadaptation. C'est notre priorité.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Guillaume Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Mme la Présidente,
vraisemblablement, si Mme Laurent a besoin d'écrire une lettre ouverte
dans le journal, c'est qu'elle n'est pas
satisfaite. Avec tout ce qui se passe à la DPJ, vraisemblablement, si le
ministre est en action, ça ne fonctionne pas et ce n'est pas suffisant.
Elle
est où, la charte des droits de l'enfant? Il est où, le commissaire au
bien-être? Ça fait plus de trois ans qu'on en parle. Pourquoi le ministre refuse d'écouter Régine
Laurent? Elle envoie un message clair. Comment le ministre peut-il l'ignorer?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Mme
la Présidente, je n'ignore rien. On fait les choses en ordre. On avait décidé
que, dans la phase II, ce serait la nomination du commissaire, et ça va se
faire très bientôt, très, très, très bientôt, Mme la Présidente.
Maintenant, ce qu'on
m'a... le message qui a été envoyé ici par la population, c'est qu'il faut agir
rapidement pour rétablir la situation au
niveau des centres de réadaptation. On travaille sur l'aspect des jeunes
contrevenants, on travaille sur
l'aspect de l'encadrement de nos intervenantes, de nos jeunes intervenantes. On
veut s'assurer que les milieux soient sécuritaires pour les jeunes ainsi
que pour nos employées.
Donc, Mme la
Présidente, c'est ce qu'on fait. On travaille de façon très active sur ce
dossier.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Guillaume Cliche-Rivard
M.
Cliche-Rivard : Je reviens là-dessus, Mme la Présidente, là, c'est
quand même assez phénoménal. On a une membre
du C.A. de Santé Québec qui, incapable d'avoir l'oreille du côté
gouvernemental, n'a pas d'autre choix que de publier une lettre ouverte
avec d'autres signataires dans le journal pour se faire entendre. C'est là
qu'on est rendus. On ne nous dit pas rien par rapport à la charte des droits de
l'enfant. On nous dit encore : Le commissaire, ça viendra. Ça fait plus de
trois ans, Mme la Présidente. Quand est-ce que le ministre va écouter
Mme Laurent?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Mme la Présidente, je
me répète, le commissaire, on y travaille, il devrait être nommé très bientôt.
Je pense que tout le monde va applaudir cette première, au Québec, où on va
avoir quelqu'un qui va être le porte-voix de tous les enfants du Québec, une
personne qui, en plus, on s'est assurés que ce porte-voix-là ait un oeil
particulier sur la protection de la jeunesse, comme ça m'a été demandé, en
commission parlementaire, par les membres des
oppositions, Mme la Présidente. Donc, j'ai bien écouté, on a travaillé ensemble
avec eux, puis on va avoir un résultat très, très, très prochainement.
Maintenant, ce qu'on dit également, c'est qu'il
faut travailler sur nos priorités. Et notre priorité, actuellement, c'est la
réadaptation de nos jeunes. C'était également une demande prioritaire.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Taschereau.
Encadrement de l'hébergement
touristique collaboratif
M. Etienne
Grandmont
M.
Grandmont : Merci, Mme la Présidente. On est en pleine crise
du logement, puis il y a une enquête qui révèle qu'il y a des centaines
d'annonces Airbnb qui contournent ou brisent la loi du... de la ministre du Tourisme. Des habitations vides sont faussement déclarées comme des résidences
principales, des numéros de permis sont recyclés, volés ou carrément inventés. En tout et pour tout,
c'est plus de 1 500 maisons ou appartements qui sont illégalement
affichés sur le site d'Airbnb.
La ministre
nous jurait, l'année dernière, qu'elle allait donner un coup de vis sérieux à
l'hébergement touristique illégal, elle nous jurait que les plateformes comme
Airbnb seraient tenues responsables des annonces illégales, jusqu'à
100 000 $ d'amende pour les numéros de permis frauduleux, Mme la
Présidente. Dans la loi, c'est écrit noir sur blanc.
Est-ce que la
ministre du Tourisme peut nous dire combien d'amendes ont été données
à Airbnb depuis l'adoption de sa loi?
La Présidente : La réponse de la ministre
du Tourisme.
Mme Caroline
Proulx
Mme Proulx : Merci, Mme la
Présidente. Important de rappeler qu'on a été le premier gouvernement à
s'attaquer, donc, sur l'hébergement touristique illégal avec la loi n° 25, qui est entrée, donc, en fonction au mois de
septembre 2023, encadrer l'hébergement touristique illégal, qui d'ailleurs, Mme
la Présidente, important de le préciser, a inspiré de nombreuses provinces canadiennes
à imiter l'action du gouvernement du Québec et de resserrer les règles
entourant, donc, les plateformes d'hébergement touristique.
Il va rester,
Mme la Présidente... Aucune loi n'est pas perfectible. Il n'y a aucune loi qui
est parfaite. Mais, au fur et à mesure qu'on avance dans le déploiement des
règlements entourant le projet de loi n° 25, et contrer l'hébergement
touristique illégal au Québec, bien, on resserre les normes au fur et à mesure.
On vient d'ailleurs, et c'est dans la Gazette officielle, de lancer,
donc, la plateforme où tous les Québécois auront accès très prochainement à
l'adresse, le numéro d'enregistrement, le certificat signé par la ministre,
l'autorisation de la municipalité, l'adresse précise, et ainsi, Mme la
Présidente, pourront dénoncer toute forme d'illégalité au Québec.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Etienne
Grandmont
M.
Grandmont : Merci. La ministre ne répond pas à la question. La
question est simple. Combien d'annonces... Combien d'amendes données à
Airbnb? Est-ce que la réponse, c'est zéro amende donnée à Airbnb?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Caroline
Proulx
Mme Proulx : Bien, Mme la
Présidente, vous savez que les amendes sont sous la responsabilité du ministre
des Finances du Québec. Ce n'est pas la ministre du Tourisme qui établit,
premièrement, les amendes qui sont déposées aux plateformes qui sont dans
l'illégalité, c'est des enquêtes qui sont menées par le ministère des Finances,
par les enquêteurs de Revenu Québec. On ne dévoilera pas ici, Mme la
Présidente, les stratégies qui sont mises en place par le ministère du Revenu du Québec pour aller pincer, donc, ceux qui se...
travaillent dans l'illégalité. Ce qu'on peut dire, c'est que, jusqu'à présent, en fait, en date de
septembre passé, c'est près de 5 millions de dollars d'amendes qui
ont été imposées aux gens qui travaillent dans l'illégalité.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Etienne Grandmont
M.
Grandmont : Elle n'a pas répondu à ma question. Combien
d'annonces données à Airbnb? Je comprends de son silence que la réponse,
c'est zéro. L'article était donc... était donc solide, zéro amende à Airbnb,
qui héberge encore des centaines d'annonces illégales au Québec. La vis n'est
pas serrée, elle est strippée, Mme la Présidente.
Qui fait la loi au Québec? Est-ce que c'est la
ministre du Tourisme ou si c'est Airbnb?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Caroline
Proulx
Mme
Proulx : Merci, Mme la Présidente. On devrait s'occuper des
cas illégaux qui ont été permis par l'arrondissement, du côté du
collègue, et voir comment ça se passe de leur côté.
Mme la Présidente, 1er avril 2023 au
31 mars 2024, 1 658 constats d'infraction, 1 658.
Maintenant, on ne fera pas le détail d'à qui ont été déposés ces avis de
non-conformité là, mais preuve... on doit démontrer aujourd'hui, donc, que la
loi fonctionne. Les enquêteurs sont là. Les gens et les plateformes qui ne
jouent pas dans les règles du Québec sont pincés par Revenu Québec, et il y a
des amendes qui sont signifiées aux plateformes, à travers leurs représentants
au Québec, qu'on a exigées également dans la récente loi.
• (10 h 40) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée de D'Arcy-McGee.
Soutien aux banques
alimentaires
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw : Notre-Dame-de-Grâce.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : ...je reconnais maintenant
la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme
McGraw : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, le
gouvernement présente sa mise à jour économique, mais que dire du bilan
fin 2024 qui met en lumière une réalité profondément troublante au Québec?
Près de 3 millions de demandes d'aide sont répondues par les banques
alimentaires à chaque mois. Mme la Présidente, c'est une hausse de
55 % sur trois ans, sous la CAQ. C'est vraiment flagrant que même la
classe moyenne peine à remplir leur frigo.
Le
gouvernement aime répéter qu'il a investi comme jamais dans les banques
alimentaires, mais ce qui augmente comme
jamais, c'est la détresse alimentaire. Les organismes disent manquer de denrées
et peinent à répondre à la demande. Pendant ce temps, le gouvernement
affiche un déficit record.
Mme la
Présidente, est-ce que le gouvernement reconnaît qu'il s'agit non seulement
d'une urgence humanitaire, mais d'un échec économique?
La Présidente : La réponse de la
ministre responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire.
Mme Chantal
Rouleau
Mme Rouleau : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Je remercie la députée de Notre-Dame-de-Grâce pour cette question,
et je la remercie aussi pour le travail de collaboration pour arriver à une
éventuelle adoption d'un projet de loi extrêmement important qui porte sur la
réforme de la... en fait, la modernisation du régime d'aide sociale, chose très
importante, parce qu'il fait partie, ce projet de loi, du plan de lutte à la
pauvreté et à l'exclusion sociale que j'ai pu déposer en juin dernier et qui
est axé sur l'accompagnement des personnes et comment on peut mieux les amener
vers l'emploi, vers l'amélioration de leurs conditions de vie.
Évidemment, la question de la sécurité
alimentaire, c'est une grande préoccupation pour nous. C'est arrivé brutalement
après la pandémie avec la hausse du coût de la vie, et il a fallu que nous
agissions rapidement pour aider les gens. Et nous continuons à le faire, des
investissements records, Mme la Présidente, et surtout des gestes très précis
pour travailler avec les organismes et s'assurer que personne ne manque de
nourriture au Québec.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw : Merci. Plus de
15 % de la population québécoise souffre de l'insécurité alimentaire, et
la réponse du gouvernement, c'est qu'on a investi des sommes records dans les
banques alimentaires. Mais le résultat est que de plus en plus de personnes
vivent dans la précarité, et les demandes ne cessent d'exploser.
Mme la
Présidente, comment expliquer que les annonces du gouvernement ne concordent
pas avec la réalité sur le terrain?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau :
J'ai de la difficulté à comprendre cette question de la députée, parce que,
lorsque Banques alimentaires Québec vient nous voir, depuis 2022, parce
que ça n'était pas le cas avant, mais, depuis 2022, vient nous voir pour nous
demander de l'aide pour acheter de la nourriture, parce que Banques
alimentaires Québec distribue auprès de
1 300 comptoirs alimentaires à travers le Québec, nous répondons
présent et nous répondons exactement à la demande de Banques
alimentaires Québec.
Et, dans le plan de
lutte à la pauvreté et à l'exclusion sociale, il y a tout un volet de sécurité
alimentaire. Il faut rapprocher la nourriture des gens. Il faut que les gens
puissent aussi... puissent la cuisiner, cette nourriture-là. Ce n'est pas
seulement que donner des lunchs gratuits, c'est aussi, Mme la Présidente, faire
en sorte que...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw : Merci.
Aujourd'hui, je me lève au nom des travailleurs qui ont faim, des gens comme
nous qui se lèvent à chaque jour pour gagner
leur vie, mais qu'aujourd'hui ils doivent se tourner vers les banques
alimentaires pour manger. C'est inacceptable au Québec.
Ma question au
gouvernement est très simple : Comment explique-t-il qu'aujourd'hui au
Québec tant de gens doivent choisir entre nourrir leur famille ou payer leur
loyer?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau :
Mme la Présidente, le coût de la vie a augmenté drastiquement. Je ne pense
pas que ce soit le gouvernement du Québec qui soit responsable de cette
situation. Au contraire, nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir, depuis cette pandémie, pour aider les
Québécois et les Québécoises à améliorer leurs revenus et pouvoir se loger,
se nourrir. C'est notre grande préoccupation.
Mais nous ne sommes pas responsables de tout. Et nous agissons, Mme la Présidente, avec les organismes du milieu, avec
l'ensemble de la population pour s'assurer que les gens mangent à leur faim et qu'ils soient bien logés, parce que c'est
ça, l'essentiel. Et le plan de lutte à la pauvreté, c'est 4,3 milliards de
dollars d'investissement pour s'assurer que les gens aient un logement,
pour lutter contre l'itinérance...
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mesures pour favoriser la réussite éducative chez les
élèves autochtones
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci,
Mme la Présidente. Le ministre de l'Éducation a certainement pris connaissance,
hier, du rapport dévastateur de la Vérificatrice générale. Je la cite :
«Près de 20 ans après avoir fait le constat d'un écart de réussite chez
les élèves autochtones, le ministère met encore peu d'actions en oeuvre pour
favoriser leur réussite.»
J'aimerais que le
ministre m'explique comment ça se fait qu'au Québec on accepte qu'un tiers des
jeunes autochtones sortent sans diplôme, alors que dans le reste du Canada
c'est moins de 20 %. Ces enfants-là, là, ils ont le droit aux mêmes
chances que les autres. Ils ont le droit à des ressources pour leur réussite.
Ils ont le droit aussi d'avoir des espaces culturellement adaptés pour leur
réussite scolaire.
Ces
enfants-là ne sont pas voués à l'échec. On le sait depuis 20 ans. Comment
le ministre peut-il accepter qu'une telle situation perdure?
La Présidente :
La réponse du ministre
responsable des Relations avec les Premières Nations... Oh! Non. La réponse
du ministre de... Décidez-vous.
Des voix :
...
La Présidente :
Le ministre de l'Éducation.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : C'est bon, Mme la Présidente? Super!
Alors, la réponse à
la question, c'est qu'on ne l'accepte pas. Et c'est pour ça qu'on met en oeuvre
toutes sortes de façons, toutes sortes de
moyens pour, justement, faire en sorte que la réussite scolaire de nos enfants,
y compris les enfants autochtones, continue de s'améliorer.
Quand je regarde les
mesures qui ont été mises en place, Mme la Présidente, je note, par exemple,
parce que ça, c'est un des enjeux qui est soulevé par le rapport de la V.G., je
note, par exemple, qu'on a créé des formations de sensibilisation aux réalités
autochtones à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Ce sont des
formations qui visent
à sensibiliser, donc, toutes les personnes qui travaillent dans les écoles aux
réalités autochtones, aux perspectives autochtones, pour, justement,
s'assurer que l'enseignement soit le plus adapté possible aux besoins de ces
enfants-là. Alors, c'est un exemple parmi
d'autres que nous avons mis en place. On a également signé une entente, par
exemple, avec le Conseil innu d'Uashat Mani-Utenam pour la création d'un
comité de coordination pour l'éducation afin de les rendre plus autonomes dans la gestion de leurs programmes
éducatifs. Il y a toutes sortes d'initiatives comme celles-là, Mme la
Présidente, que nous mettons en place pour améliorer la réussite scolaire des
élèves autochtones.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Un
des éléments fondamentaux, c'est la capacité de maîtriser le français. Un des
éléments fondamentaux, c'est d'enlever les
barrières à l'entrée pour la diplomation. Ça, vous n'avez pas bougé. Il y a
encore seulement 450 $ qui est
mis par enfant autochtone pour des services linguistiques, alors que les
enfants de l'immigration, eux autres, c'est 7 000 $ par enfant.
Alors, je me
demande : Est-ce que le ministre de l'Éducation va aller se battre corps
et âme pour s'assurer que, dans le prochain budget, ça va être là?
La Présidente :
Et je vous rappelle, Mme la
députée, que vous vous adressez à la présidente. La réponse du ministre
de l'Éducation.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : Mme la Présidente, d'autres exemples des mesures que nous
prenons pour améliorer la réussite scolaire des élèves autochtones. Par
exemple, on a intégré des contenus qui touchent les réalités des autochtones
dans les programmes... dans plusieurs
programmes, en fait, de la formation générale des jeunes. On l'a fait pour le
programme d'histoire du Québec et du Canada. On l'a fait également dans
le programme Culture et citoyenneté québécoise. C'est très important, c'est un
nouveau programme, un nouveau cours qui est donné obligatoirement dans toutes
les écoles depuis septembre. Et on travaille présentement sur une... un nouveau
programme d'enseignement du français qui va inclure aussi les réalités
autochtones.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Manon Massé
Mme Massé : La Vérificatrice générale nous disait que la
majorité du personnel enseignant n'avait pas suivi de formation sur les réalités des élèves autochtones.
Je veux bien qu'on s'y mette maintenant, là, mais il y a une maudite gang
qui sont déjà à l'emploi et qui n'ont pas ça devant eux.
Un des enjeux quand
on laisse les enfants autochtones, le tiers des enfants autochtones, ne pas
être diplômés, c'est comme si on les voue à l'échec. Moi, je n'accepte pas ça
dans le Québec d'aujourd'hui. Qu'allez-vous faire?
La
Présidente : La réponse du ministre responsable des relations avec les
Premières Nations et les Inuit.
M. Ian Lafrenière
M.
Lafrenière : Merci beaucoup, Mme la Présidente. On travaille en
équipe. Ma collègue le sait bien, ce qu'on a
fait. On a fait des milieux de vie, c'était du jamais-vu, Mme la Présidente.
Partout au Canada, on regarde ce qui s'est fait, des milieux de vie
étudiants autochtones, on l'a présentement à Sept-Îles, on l'a à Trois-Rivières
et bientôt à Québec. Ce n'est pas des plans, ce n'est pas des prévisions, c'est
fait, et les gens peuvent le voir. Ça contribue à la réussite des étudiants
autochtones. Pour nous, c'est important.
Ce
n'est pas la seule mesure, mon collègue en a parlé largement tantôt, on veut
aider. Il faut juste faire la distinction, il y a trois niveaux. Il y a les communautés qui sont conventionnées. En
communauté autochtone, c'est le fédéral qui s'occupe de l'éducation. Et
là ce qu'on parle, c'est hors communauté.
Alors, nous sommes
là, nous sommes au rendez-vous. On ne baisse pas les bras, puis ce n'est pas
terminé, Mme la Présidente, on va continuer.
• (10 h 50) •
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Matane-Matapédia.
Gestion
des finances publiques
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : L'argent
durement gagné des Québécois et des Québécoises, c'est à propos de ça, la mise
à jour économique. Ça permet de valider la
saine gestion, ça permet de valider les choix, également, puis c'est ce qu'on
connaîtra un peu plus tard aujourd'hui.
Par
contre, il y a des données qui sont connues. 11 milliards de déficit,
certainement un effort considérable à faire pour retourner à l'équilibre
budgétaire, donc des compressions commencent à filtrer.
Avant d'annoncer ces
compressions, regardons ce qui a été fait en termes de dépenses. Nous avons
identifié, au Parti québécois, pour près de
6 milliards de dépenses qui sont questionnables, selon nous, elles sont en
ligne présentement : 10 millions
pour le bijoutier Birks, de luxe, 70 millions dans des entreprises
insolvables, 124 millions dans les Espaces bleus, SAAQclic
41 millions, 89 millions pour une entreprise d'Elon Musk — je le
dis pour le premier ministre, qui parle en même temps que moi — et
même son directeur de cabinet a obtenu 70 000 $ d'un coup. Avant
d'obtenir davantage de moyens...
La
Présidente : La réponse de la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Oui.
Bien, merci, Mme la Présidente. Comme le dit mon collègue d'en face, on aura le
privilège tantôt de découvrir qu'est-ce qu'il y a dans la mise à jour
économique et de voir quelles sont les prédictions du ministre des Finances sur
le budget de cette année.
Quand on parle des
dépenses, de l'optimisation des dépenses, du retour à l'équilibre budgétaire,
du choix qu'on va faire dans les dépenses, tout le monde sait qu'on est en
train de travailler, au Trésor, avec le ministre des Finances, un plan de
retour à l'équilibre qui sera présenté au prochain budget, en mars prochain.
Ceci étant dit, on
est en train, justement, de faire la révision des programmes, l'optimisation
des dépenses. On regarde avec chacun des ministères comment on peut assurer la
mission adéquatement de chacun des ministères des collègues tout en s'assurant
que l'argent des Québécois est dépensé adéquatement et qu'ils profitent au
maximum de chaque dollar, parce que c'est
leur argent, nous en sommes conscients et nous travaillons dans ce sens, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire. Et, pour ce faire, je reconnais
le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
Mme la Présidente, le gaspillage de la CAQ a des conséquences réelles sur
les services à la population. Le gouvernement doit maintenant aller chercher
1,5 milliard de dollars de compressions dans le domaine de la santé sans
toucher aux services. Vraiment? Est-ce que le ministre de la Santé trouve
qu'amputer les budgets d'infrastructure et d'entretien, ça n'a aucun impact sur
les services? Reporter les travaux de déshumidification de cliniques, ça n'a
pas d'impact? Est-ce qu'on peut reporter le remplacement des équipements
désuets, des appareils de biochimie sans impact sur la qualité des services?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui,
Mme la Présidente, j'ai été effectivement très surpris de voir, ce matin, le
Parti québécois qui publie une liste, ils appellent ça «liste de dépenses
frivoles», et le montant le plus important, qui est le premier montant, c'est une baisse d'impôt de
3,4 milliards pour les Québécois de la classe moyenne, une dépense
frivole. Mme la Présidente, je sais
que le Parti québécois a toujours eu de la difficulté à se recentrer, mais de
dire à la classe moyenne, là : Vous n'en avez pas, de problème avec
votre portefeuille, c'est une dépense frivole...
La
Présidente : Deuxième complémentaire, M. le député des Îles.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
Mme la Présidente, la conséquence des baisses d'impôt, c'est que maintenant
on coupe dans les services. Le ministère de la Santé a autorisé des budgets
déficitaires dans plusieurs établissements de la santé, on pense à la
Côte-Nord, on pense au Bas-Saint-Laurent et à la Gaspésie notamment, pour le
recours aux agences privées. Le gouvernement
admet d'ailleurs qu'on ne peut pas se priver des agences privées, là, avant
dans six mois pour les centres urbains,
dans un an pour les zones mitoyennes, et, en région, avant octobre 2026.
J'aimerais savoir comment on peut payer la main-d'oeuvre privée si on ne
peut pas...
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Oui, Mme la Présidente, on a réussi, depuis six
ans, à augmenter le budget de la santé de 50 % et à augmenter le budget de l'éducation de 50 %,
entre autres, en augmentant de façon importante les salaires des enseignants,
les salaires des infirmières. Mais on a insisté aussi pour aider les Québécois,
parce que l'inflation, l'épicerie, les taux d'intérêt sont
élevés. Donc, effectivement, on a baissé les impôts de la classe moyenne. La
CAQ défend la classe moyenne, pas le Parti québécois.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Pontiac.
Maintien des emplois dans
l'industrie forestière
M.
André Fortin
M.
Fortin : Hier, on a eu un début d'échange avec la ministre
responsable des Forêts sur la situation de Maniwaki suite à l'annonce de
la fermeture de Résolu, et je paraphrase, vous étiez là, Mme la Présidente,
vous l'avez entendue comme moi, je
paraphrase ce que la ministre nous a répondu : On discute avec les
partenaires locaux et on suit le dossier. Malheureusement, pour les
entrepreneurs qui ces jours-ci, là, remettent leurs clés à la banque, ce n'est
pas rassurant. Malheureusement, pour les travailleurs qui ne savent pas comment
ils vont payer l'hypothèque, l'auto puis le hockey du petit dernier, ce n'est pas rassurant. Ces gens-là, là, et les
partenaires locaux le disent ouvertement, ils ont trois semaines, trois
semaines avant que toute activité doive cesser en forêt, quatre semaines avant
que l'usine ferme les portes.
Est-ce que la
ministre peut nous dire une seule mesure de la cellule de crise forestière de
la Vallée-de-la-Gatineau qu'elle a acceptée à ce jour?
La Présidente : La réponse de la
ministre des Ressources naturelles et des Forêts.
Mme Maïté
Blanchette Vézina
Mme Blanchette Vézina : Merci, Mme
la Présidente. Je suis contente de poursuivre la réponse, parce qu'hier on était en fin de période de questions. Ça va me
permettre de rappeler qu'une des grandes mesures qui avait été... qui a été
mise en place et qui est là depuis plusieurs
années maintenant, en Outaouais, c'est le Programme exceptionnel d'écoulement
des bois. La seule région qui a ce
programme-là en place, qu'on soutient, c'est l'Outaouais, les Laurentides, avec
ce programme-là.
Donc, il y a
des difficultés dans l'industrie forestière parce que le contexte de marché, il
est difficile, en ce moment, notamment
à cause des droits compensateurs qui ont été augmentés à cause du conflit du
bois d'oeuvre avec les États-Unis. On est en action, Mme la Présidente.
Je vous invite à suivre l'actualité aujourd'hui.
Ceci étant, moi, ce que j'entends sur le
terrain, c'est que le régime forestier qui a été adopté par le gouvernement libéral à l'époque, il ne fonctionne pas, et je
suis en action pour le moderniser, pour améliorer l'environnement d'affaires
des entreprises, utiliser les leviers qu'on
a ici pour les soutenir, parce que, pour nous, la filière forestière, elle est
importante.
La Présidente : En question
principale, je reconnais la députée de Mont-Royal—Outremont.
Projet de loi visant principalement
à améliorer l'encadrement
relatif aux étudiants étrangers
Mme Michelle
Setlakwe
Mme
Setlakwe : Merci, Mme la Présidente. J'ai le privilège de
travailler sur un dossier extrêmement important : le dossier des étudiants internationaux. Ils
représentent un atout extrêmement important non seulement pour nos institutions,
mais pour le Québec en général, pour notre économie. Et puis, durant les
consultations, je dirais que la quasi-totalité des groupes qui sont venus, des
institutions, des recteurs, des directeurs de collèges, ce sont des groupes qui
relèvent de la ministre de l'Enseignement supérieur. Hier, nous avons déposé une motion préliminaire.
Nous souhaitons entendre la ministre afin qu'elle puisse rassurer le
réseau. Tout ce qu'on a entendu jusqu'à maintenant, Mme la Présidente, ce sont des inquiétudes, des préoccupations. Ces
étudiants internationaux sont essentiels pour assurer la vitalité des régions, la vitalité de nos institutions, offrir une gamme
variée de programmes de formation à la grandeur du Québec. Ils contribuent
à la capacité du Québec en recherche et innovation.
Comment la ministre de l'Enseignement supérieur peut-elle rassurer les universités et les cégeps,
qui ont demandé d'être exclus du projet de loi, Mme la Présidente?
La Présidente : La réponse de la ministre
de l'Enseignement supérieur.
Mme Pascale
Déry
Mme
Déry : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bien, merci
beaucoup. Ça va me donner l'occasion de rassurer le réseau, comme vous
dites, Mme la députée.
Alors, écoutez, on travaille étroitement en
collaboration avec le ministre qui pilote ce projet de loi n° 74, avec mon
collègue aussi à l'Éducation, parce que ce projet de loi n° 74 vise
évidemment les trois ministères. Rassurez-vous, je parle avec le réseau, qu'il soit collégial ou universitaire, sur une
base régulière. Mme la Présidente, depuis cet été, j'ai eu l'occasion d'avoir plusieurs conversations. Jusqu'à
hier, j'ai écouté la commission, comme tout le monde, les consultations.
Ce
qu'il faut comprendre, c'est qu'il y a quand même une croissance soutenue des
étudiants étrangers. Il y en a eu une au
cours des dernières années. Il y avait un rattrapage important à faire, Mme la
Présidente, en région, en termes de pénurie de main-d'oeuvre, mais aussi
en termes de survie de certains programmes. C'est la raison pour laquelle
moi-même, nous-mêmes, en début de mandat et même un petit peu avant que je sois
là, on avait, justement, demandé à augmenter le nombre d'étudiants étrangers
francophones pour faire ce rattrapage en région. Il y a certains domaines, à
l'heure actuelle, qui ont atteint ce rattrapage-là.
Mais la question que
je pose à la députée, moi-même : Sommes-nous obligés d'accueillir de
manière illimitée le nombre d'étudiants étrangers? On doit être capables de
contrôler ici, au Québec, le nombre d'effectifs d'étudiants étrangers sur notre
territoire. Alors, je pense que le projet de loi est nécessaire et raisonnable
dans le contexte actuel, Mme la Présidente.
• (11 heures) •
La
Présidente : Alors, cela met fin à la période de questions et de
réponses orales.
Demeurez en place
pour le vote reporté. Et, pour ce faire, je vais céder la place à la première
vice-présidente de l'Assemblée nationale. Je vous remercie beaucoup pour votre
attention. Bonne fin de journée, tout le monde.
Des voix :
...
La Présidente :
...quelques secondes, et nous verrons.
Une voix :
...
La Présidente :
Et c'est votre tour, madame.
Votes reportés
Motion proposant que l'Assemblée demande au gouvernement
de ne
prendre aucune action qui aurait pour effet d'alourdir le fardeau
fiscal des petites et moyennes entreprises
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc, nous poursuivons. Comme annoncé précédemment, nous
allons maintenant procéder au vote reporté sur la motion de M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, débattue hier aux affaires inscrites par les députés de
l'opposition et qui se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement caquiste de ne prendre aucune
action qui aurait pour effet d'alourdir le fardeau fiscal des petites et
moyennes entreprises du Québec.»
Le vote est
maintenant ouvert.
Donc, la période du
vote est terminée. Mme la secrétaire générale, pour le résultat.
La
Secrétaire : Pour : 13
Contre :
75
Abstentions :
0
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc, la motion est rejetée.
Motions
sans préavis
Nous allons
poursuivre à la rubrique des motions sans préavis. En fonction de nos règles et
de l'ordre de présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un
membre du deuxième groupe d'opposition, je crois, Mme la députée de Mercier?
Alors, à vous la parole.
Affirmer
que le principe de pollueur-payeur
s'applique aux compagnies pétrolières
Mme Ghazal :
Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée
pour présenter la motion suivante conjointement avec le député des Îles-de-la-Madeleine :
«Que l'Assemblée
nationale reconnaisse que l'industrie pétrogazière représente 33 % des
émissions mondiales de gaz à effet de serre;
«Qu'elle reconnaisse
que le principe de pollueur-payeur s'applique aux compagnies pétrolières.»
Merci beaucoup.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M.
le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire :
Il y a consentement, sans débat, Mme la Présidente.
Une voix : ...
Mise
aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Donc, il y a une demande de vote
électronique. Le vote est maintenant ouvert.
Donc, le vote est maintenant terminé. Mme la
secrétaire générale, pour le résultat du vote.
La
Secrétaire : Pour : 87
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
la motion est adoptée.
Je suis maintenant prête à reconnaître un membre
du troisième groupe d'opposition. Ce sera M. le député de Matane-Matapédia.
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
S'il vous plaît! Est-ce qu'on peut garder le silence pour qu'on puisse entendre
la voix de M. le député de Matane-Matapédia?
M. Bérubé : Mme la Présidente,
je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte que le dernier rapport du Commissaire à la langue française recommande que le ministère de l'Éducation se donne un objectif relatif à la
découverte des contenus culturels québécois et francophones;
«Qu'elle rappelle que le ministère de
l'Éducation élabore présentement de nouveaux programmes de français;
«Que l'Assemblée nationale demande au
gouvernement de mettre en place la lecture obligatoire de classiques de la littérature québécoise et d'expression
française et des Premières Nations et des Inuit dans les programmes scolaires.»
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Est-ce qu'il
y a consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Caire : Pas de consentement, Mme
la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Comme
il n'y a pas de consentement, nous allons poursuivre. Et je suis prête à
reconnaître un membre du groupe formant le gouvernement. M. le ministre de
l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, à vous la parole.
Prendre acte que le
gouvernement fédéral a accédé à des demandes du
Québec pour réduire les seuils fédéraux et pour une réduction de
l'immigration temporaire sur le territoire québécois
M. Roberge : Mme
la Présidente, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale rappelle que le
10 mai 2023, elle affirmait que la hausse des niveaux d'immigrants prévus
par le gouvernement fédéral est incompatible avec la protection de la langue
française au Québec;
«Qu'elle prenne acte que le gouvernement fédéral
a finalement accédé à des demandes du Québec pour réduire les seuils fédéraux
et pour une réduction de l'immigration temporaire sur le territoire québécois;
«Qu'elle rappelle au gouvernement fédéral que la
capacité d'accueil du Québec est dépassée et qu'il est urgent de réduire et de
répartir le nombre de demandeurs d'asile auprès de l'ensemble des partenaires
de la fédération;
«Qu'elle réitère qu'il appartient au Québec
d'avoir le dernier mot en matière d'immigration sur son territoire.»
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Caire : Il y a consentement,
sans débat, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Cette
motion est-elle adoptée? Motion adoptée.
Maintenant, un membre du groupe formant
l'opposition officielle. M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Merci,
Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec la députée de
Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale déclare que dans une société libre et démocratique, les
critiques légitimes d'un projet politique tel que la souveraineté du Québec, ne
constituent pas une "campagne de peur" orchestrée par les
"agents d'un régime";
«Qu'elle déclare que de tels propos ne sont pas
de nature à promouvoir un débat sain.»
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le leader. Est-ce qu'il y a
consentement pour débattre de cette motion? M. le député de
Matane-Matapédia.
Une voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Comme il n'y a pas de consentement, nous allons
poursuivre. Alors, une motion sans...
Des voix : ...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : S'il vous plaît! Une motion sans préavis ayant déjà
été présentée par le groupe parlementaire formant le gouvernement, je demande
s'il y a consentement pour permettre la lecture d'une autre motion sans
préavis. Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix :
Consentement.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : M. le leader adjoint du gouvernement.
Procéder
à des consultations particulières sur le projet de loi n° 79
M. Caire :
Merci, Mme la Présidente. Je fais
motion, conformément à l'article 146 du règlement de l'Assemblée
nationale, afin :
«Que la Commission de
l'aménagement du territoire, dans le cadre de l'étude du projet de loi
n° 79, Loi édictant la Loi sur les contrats des organismes
municipaux et modifiant diverses dispositions principalement aux fins
d'allègement du fardeau administratif des organismes municipaux, procède
à des consultations particulières et tienne des auditions publiques le
mardi 3 décembre 2024, de 19 heures à 20 h 50, le
mercredi 4 décembre 2024, après les avis touchant les travaux des commissions vers 11 h 15 jusqu'à
12 h 50 et de 15 heures à 18 h 15, le
jeudi 5 décembre, après les avis touchant les travaux des
commissions vers 11 h 15 jusqu'à 12 h 50 et de
14 heures à 18 h 05, et de 19 heures à 20 h 35;
«Qu'à cette fin, la
commission entende les personnes et organismes suivants : l'Union des
municipalités du Québec, la Fédération
québécoise des municipalités, ville de Montréal, ville de Québec, Association
des directeurs municipaux du Québec et l'Association des directeurs
[...] des MRC du Québec, conjointement, Institut de développement urbain du Québec, Association du transport urbain du
Québec, Autorité des marchés publics, institut [de] la gouvernance
[d'organismes privés et publics],
Association des vérificateurs généraux municipaux du Québec, Corporation des
officiers municipaux agréés du Québec, Association de la construction du
Québec, Vivre en ville, Me Jean Hétu, professeur émérite, Faculté de
droit, [à] l'UQAM, Exo et Société de transport de Montréal, conjointement,
Société de transport de l'Outaouais et [le] Réseau de transport de la Capitale,
conjointement, Association des firmes de génie-conseil [...] Québec;
«Qu'une période de
12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires, répartie de la
façon suivante : 6 minutes pour le groupe parlementaire formant le
gouvernement, 4 minutes 30 secondes pour l'opposition officielle
et 1 minute 30 secondes au deuxième groupe d'opposition;
«Que la durée
maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et l'échange
avec les membres de la commission soit d'une durée maximale de 35 minutes
partagées ainsi : [19] minutes 30 secondes pour le groupe
parlementaire formant le gouvernement, 13 minutes 8 secondes
pour l'opposition officielle et 4 minutes 23 secondes pour le
deuxième groupe d'opposition;
«Qu'une suspension de
5 minutes soit prévue entre les échanges avec chaque personne et organisme;
«Que la ministre des
Affaires municipales soit membre de ladite commission pour la durée du mandat.»
• (11 h 10) •
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de
cette motion?
Une voix :
...
Mise
aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Cette motion est-elle adoptée? Motion adoptée.
Avis
touchant les travaux des commissions
Donc, nous
poursuivons. Nous sommes maintenant à la rubrique Avis touchant les travaux des
commissions. M. le leader adjoint du gouvernement, je vous cède la parole.
M. Caire :
Oui, Mme la Présidente.
J'avise cette
Assemblée que la Commission des transports et de l'environnement poursuivra
l'étude détaillée du projet de loi n° 61, Loi édictant la Loi sur Mobilité
Infra Québec et modifiant certaines dispositions relatives au transport
collectif, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et
de 14 heures à 16 h 30, ainsi que le
mardi 26 novembre, de 10 heures à midi, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La
Commission des relations avec les citoyens poursuivra l'étude détaillée du projet
de loi n° 74, Loi visant principalement à améliorer l'encadrement relatif aux
étudiants étrangers, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
13 heures et de 14 heures à 16 h 30, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission de l'aménagement du
territoire... entendra, pardon, les
intéressés et procédera à l'étude détaillée du projet de loi d'intérêt privé suivant, et ce, dans l'ordre ci-après
indiqué : d'abord, le projet de loi d'intérêt privé n° 210,
Loi concernant la Ville de Blainville, et par
la suite le projet de loi d'intérêt privé n° 209,
Loi concernant la Ville de
Terrebonne, le mardi 3 décembre 2024, de 10 heures à midi, à la salle
Marie-Claire-Kirkland.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le leader. Pour ma part, il n'y a pas
d'avis de la présidence.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
Donc, nous sommes maintenant à la rubrique
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée. Je vous rappelle que, lors de l'interpellation prévue pour demain, le
vendredi 22 novembre 2024, M. le député de Marguerite-Bourgeoys
s'adressera à M. le ministre des Finances sur le sujet suivant :
L'échec caquiste en matière de saine gestion des finances publiques.
Affaires
du jour
La période des
affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux affaires
du jour. Et, pour ce faire, M. le leader adjoint du gouvernement, je vous
demande la suite.
M. Caire :
Madame... Mme la Présidente,
pardon, pourriez-vous appeler l'article 1 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet
de loi n° 78
Adoption
du principe
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Alors, à l'article 1 du feuilleton, M. le
ministre de la Justice propose l'adoption du principe du projet de loi
n° 78, Loi donnant suite à l'entente entre le ministre de la Justice et le
Barreau du Québec pour la bonification des tarifs de l'aide juridique.
Et, M. le ministre de
la Justice, je vous cède la parole pour votre intervention.
M. Simon
Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette :
Oui, Mme la Présidente. Écoutez, ça me fait plaisir d'intervenir sur le
projet de loi n° 78, donc le projet de loi que nous avons déposé, Loi
donnant suite à l'entente entre le ministre de la Justice et le Barreau du
Québec pour la bonification des tarifs de l'aide juridique.
Mme la Présidente,
on avait déjà conclu une première entente en 2020. On a mis en place un groupe
de travail pour faire en sorte de dépoussiérer les tarifs d'aide juridique
parce que, vous savez, il y avait beaucoup d'avocats qui souhaitaient une
modernisation des tarifs d'aide juridique, et pour nous, pour notre
gouvernement, c'était important de faire en
sorte d'offrir le maximum de services juridiques à l'ensemble de la population,
notamment les personnes vulnérables. Et
donc, suite au dépôt de ce rapport-là, on a mis en oeuvre les
18 recommandations qui étaient jugées urgentes, notamment en
matière criminelle.
Le gouvernement du
Québec a investi massivement plusieurs millions de dollars pour bonifier les
tarifs d'aide juridique pour assurer une
couverture d'aide juridique à l'ensemble des Québécois. Et, suite à ça, Mme la
Présidente, on a signé une entente au
mois de... bien, en fait, on a signé une entente au cours des derniers mois,
avec 79 recommandations qui ont été conclues avec le CITAJ, donc le
Comité indépendant sur les tarifs d'aide juridique. Alors, la mise... l'entente
prévoit, l'entente, la mise en oeuvre de 79 recommandations, qui fait
suite au groupe de travail indépendant sur la structure tarifaire de l'aide
juridique. Alors, Mme la Présidente, c'est ce que nous avons dans le cadre du
projet de loi, parce qu'il y a certaines
recommandations qui nécessitent des modifications législatives, et ce que...
c'est ce que nous avons dans le cadre de ce projet de loi.
Donc,
principalement, les mesures du projet de loi sont les suivantes :
l'amélioration de l'accès à l'aide juridique en matière criminelle et pénale. Les citoyens pourront désormais avoir
plus facilement accès à l'aide juridique lorsqu'ils souhaitent porter en
appel un jugement en matière criminelle et pénale ou lorsqu'ils sont poursuivis
pour des infractions sommaires, donc de moindre gravité. Dans ces deux cas, les
critères d'admissibilité ont été élargis.
Deuxièmement,
une plus grande flexibilité, Mme la Présidente, dans le traitement des dossiers.
Il sera maintenant possible pour un avocat ayant pris un mandat d'aide
juridique de se faire représenter par tout autre avocat, que ce dernier
vienne du même cabinet ou non, pour accomplir une partie du mandat afin de
faire cheminer le dossier plus rapidement et plus efficacement.
Et, troisièmement, la
révision du processus de négociation. Donc, conformément au rapport du Groupe
de travail indépendant sur la réforme de la structure tarifaire de l'aide
juridique, le processus de négociation des ententes tarifaires sera modernisé.
Le Barreau du Québec sera ainsi remplacé par une nouvelle entité représentative
des avocats dans le cadre des négociations,
Mme la Présidente, parce que le Barreau
du Québec est un ordre professionnel,
sa mission est d'assurer la
protection du public et non pas de défendre les intérêts corporatistes des
membres du Barreau, c'est-à-dire des avocats. Alors, je pense que c'est
important, Mme la Présidente, qu'il y ait un mur de Chine entre le Barreau du Québec et entre les... les négociations de tarifs parce
qu'un ordre professionnel ne sert pas à l'avancement des intérêts des membres
de l'ordre professionnel. Alors, le Barreau du Québec n'est pas une
association, n'est pas un syndicat, Mme la Présidente, c'est plutôt un ordre
professionnel vers qui les gens se tournent pour assurer leur protection, et ça
faisait partie de la recommandation 177 du rapport.
Et, Mme la
Présidente, on va aller de l'avant avec le projet de loi, avec la collaboration
de l'ensemble des formations politiques ici, qui, j'imagine, tout comme moi,
veulent offrir le plus de services juridiques aux personnes les plus
vulnérables de notre société. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le ministre. Maintenant, je suis
prête à céder la parole à un prochain intervenant. M. le député de
l'Acadie, je vous cède la parole.
M. André
Albert Morin
M. Morin :
Merci, Mme la Présidente. Alors, je suis heureux, ce matin, de prendre la
parole relativement à l'adoption du principe du projet de loi n° 78, Loi
donnant suite à l'entente entre le ministre de la Justice et le Barreau du
Québec pour la bonification des tarifs de l'aide juridique.
Alors,
je vous dirai d'emblée, Mme la Présidente, que je vais appuyer le principe du
projet de loi. Il y a longtemps, d'ailleurs, qu'il y avait des
négociations entre le gouvernement du Québec... pour qu'évidemment les tarifs
de l'aide juridique soient bonifiés. Le projet de loi, c'est un projet de loi
qui a peu d'articles, mais qui va quand même augmenter la possibilité pour des
citoyens et des citoyennes de recevoir des services de l'aide juridique.
L'aide
juridique au Québec, c'est un service qui est excessivement important, parce
que l'essence même des avocats qui
prennent... des avocats qui prennent des mandats d'aide juridique, c'est
évidemment d'offrir des services juridiques à la population qui est soit la
plus vulnérable ou la moins fortunée. Donc, vous comprendrez que c'est une
préoccupation constante pour nous, membres
de l'opposition officielle, et pour moi particulièrement, le porte-parole de
l'opposition officielle en matière de justice.
Les
différentes dispositions de la loi visent spécifiquement de la prestation de
certains services juridiques, notamment en ce qui a trait aux affaires criminelles et pénales. Et donc ce
volet-là est important parce qu'on sait qu'en matière criminelle
particulièrement, tout dépendant des accusations qui sont déposées par le
poursuivant, la personne accusée pourrait se voir
imposer une peine privative de liberté, donc une peine d'incarcération, et,
pour ce faire, il est très important que la personne puisse recevoir des
conseils juridiques appropriés, évidemment, dans les circonstances.
Donc, quand on
regarde les quelques articles, bien, évidemment, on se rend compte qu'il y a
des éléments qui sont ajoutés. On dit, entre autres, qu'il «est dans l'intérêt
de la justice que l'aide juridique soit accordée à [l'accusé], compte tenu des
circonstances exceptionnelles de l'affaire, notamment sa gravité ou sa
complexité», et par ce qui suit : «l'une des conditions suivantes est
remplie», et là, dans le projet de loi, on trouve des conditions spécifiques.
On dit bien «l'une des conditions». Donc, je
comprends qu'à la lecture préliminaire du projet de loi, évidemment, ce ne sont
pas des conditions cumulatives. On
dit qu'«il est probable, si l'accusé était reconnu coupable, qu'il en
résulterait pour ce dernier soit une peine d'emprisonnement ou de mise
sous garde, soit la perte de ses moyens de subsistance» ou encore qu'«il est dans l'intérêt véritable de l'accusé que
l'aide juridique lui soit accordée», ou encore qu'«il est dans l'intérêt de la
justice que l'aide juridique soit
accordée à cet accusé, compte tenu des circonstances exceptionnelles de
l'affaire, notamment sa gravité ou sa complexité».
• (11 h 20) •
Et je pense qu'on
aura évidemment l'opportunité, éventuellement, d'en discuter avec le ministre
de la Justice, mais ce sont des critères qui
sont importants et qui permettront, ce que je comprends, dans le cas de
dossiers particulièrement complexes ou graves, de voir un accusé
adéquatement représenté par un avocat ou une avocate qui va pouvoir prendre des
mandats de l'aide juridique. C'est particulièrement, particulièrement
important, puis on en discutera, évidemment, éventuellement avec le ministre.
On est à l'étape du principe, mais c'est particulièrement important parce que,
dans les affaires graves ou complexes, évidemment, il y a beaucoup d'études du
dossier qui doivent être faites par la défense. La poursuite, bien sûr, va
divulguer sa preuve, mais, tout dépendant de la complexité ou de la longueur de
l'affaire, il pourrait y avoir, donc, une masse importante d'éléments de preuve
qui devront être étudiés pour que l'accusé soit bien représenté. Et donc de
couvrir ce genre de dossier là est effectivement important pour assurer, bien
sûr, à l'accusé qui est présumé innocent, on
le reconnaît, ça fait partie de ses droits constitutionnels, qu'il soit, donc,
bien représenté pendant l'instance.
Alors, il semblerait que ça laisse une certaine flexibilité, qu'on reconnaît,
évidemment, certains critères qui vont pouvoir
être utilisés, mais, dans l'ensemble, ça va permettre, évidemment, à une
personne accusée de recevoir des services, des services appropriés.
J'écoutais le
ministre également nous souligner qu'un des articles permettrait éventuellement
la création d'une association représentative
de notaires, d'avocats, d'huissiers, de sténographes qui seraient reconnus par
arrêté ministériel. Et donc j'ai
écouté attentivement M. le ministre. Il est vrai que le Barreau, la Chambre des
notaires sont, en fait, des ordres professionnels
et que le mandat premier d'un ordre professionnel est, bien sûr, la protection
du public. Ça, ça m'apparaît évident,
c'est dans la loi, c'est l'essence même de ce qu'est un ordre professionnel.
Cependant, comme toujours, il faudra voir
comment ça va s'articuler dans les détails, parce qu'on dit, bon,
effectivement, que... une association qui sera reconnue par arrêté ministériel.
Donc, comment ça va se faire? On aura la chance, évidemment, d'en discuter avec
M. le ministre, éventuellement.
Je comprends aussi qu'il y aura des
modifications au Règlement d'application de la Loi sur l'aide juridique et sur
la prestation de certains autres services juridiques. Ça pourrait permettre,
probablement, une meilleure... une plus grande flexibilité, donc on verra ce
que ça va faire dans les détails.
Et
évidemment il y a des dispositions qui vont venir modifier le Règlement sur la reddition
de comptes concernant les services rendus
par certains avocats et par certains notaires. Donc, dans ce cas-là,
évidemment, on n'est plus, comme tel, exclusivement en matière
criminelle, mais le projet de loi dit notamment qu'«en matière d'immigration,
pour la préparation des formulaires de renseignements personnels pour le
requérant ou pour chacun des autres membres de la famille dans un même
dossier», donc ça va venir modifier certains services rendus, et il y a aussi
une référence aux dossiers en matière criminelle et pénale.
On sait qu'en matière
d'immigration c'est particulièrement important, parce que le domaine de
l'immigration, c'est une compétence partagée entre le gouvernement fédéral, le
gouvernement du Québec. Au Québec, on est privilégiés, il y a une entente
particulière, et donc le gouvernement du Québec est appelé à jouer un rôle
important en matière d'immigration.
Cependant, ce sont souvent des lois qui sont complexes, et donc il est
important pour la personne visée de
pouvoir, bien sûr, avoir une représentation juridique qui est appropriée dans
les circonstances. C'est effectivement important.
Donc,
autant d'éléments qu'on aura la chance, éventuellement, de discuter lors de
l'étude du projet de loi et voir, bien
sûr, bien sûr, qu'est-ce qui arrivera de cette association. Le projet de
loi, quand on parle d'une association représentative de notaires ou
d'avocats, souligne : «Un ordre professionnel ou une association qu'il
contrôle, qu'il finance ou qui lui est autrement liée...» Alors, on verra, dans
les faits, comment ça va s'articuler, ce qui va en résulter.
Mais,
quant au principe comme tel du projet de loi, je vais l'appuyer, parce que,
comme le soulignait M. le ministre, ce projet de loi, finalement, est en
partie, là, le résultat de négociations qui ont duré longtemps, parfois trop
longtemps. Parfois, le gouvernement est un peu lent à réagir dans le cadre de
ces négociations-là, et ça a un impact important sur plusieurs personnes dans la société. On le sait, surtout en matière criminelle
et pénale, comment les enjeux peuvent être complexes, mais évidemment ça a une
conséquence qui est grave pour l'accusé puisque, tout dépendant de l'accusation,
il pourrait ou elle pourrait se voir confiner à une peine privative de liberté
et donc à de l'incarcération, et, tout dépendant du crime, ça pourrait être pour de longues peines d'incarcération. Donc,
il est excessivement important pour ces gens-là de pouvoir, évidemment, avoir une représentation juridique qui est
appropriée. Et donc c'était attendu depuis longtemps. Parfois les
négociations ont été difficiles, mais au moins on voit que, là, il y a une
entente et que ça va répondre véritablement à un besoin dans la population.
Alors,
pour toutes ces raisons, Mme la
Présidente, je suis en accord et je
vais donc appuyer le principe du projet de loi n° 78,
Loi donnant suite à l'entente entre
le ministre de la Justice et le Barreau du Québec pour la bonification
des tarifs de l'aide juridique. Je vous remercie, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Mise
aux voix
Comme il n'y a pas
d'autre intervention, le principe du projet de loi n° 78,
Loi donnant suite à l'entente entre le ministre de la Justice et le Barreau du
Québec pour la bonification des tarifs de l'aide juridique, est-il adopté?
Adopté. M. le leader du gouvernement.
Renvoi
à la Commission des institutions
M. Caire :
Merci, Mme la Présidente. Conformément à l'article 243 de notre
règlement, je fais motion afin que le projet de loi n° 78,
Loi donnant suite à l'entente entre le ministre de la Justice et le Barreau du
Québec pour la bonification des tarifs de l'aide juridique, soit déféré à la
Commission des institutions pour son étude détaillée et que le ministre de la
Justice soit membre de ladite commission pour la durée du mandat.
Mise
aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Cette motion est-elle adoptée? Adopté.
M. le leader du
gouvernement, la suite de nos travaux.
M. Caire : Article 13,
Mme la Présidente, s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 71
Adoption
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
à l'article 13 du feuilleton, Mme la ministre responsable de la Solidarité
sociale et de l'Action communautaire propose
l'adoption du projet de loi n° 71, Loi visant à améliorer l'accompagnement des
personnes et à simplifier le régime d'assistance sociale.
Et la première
intervenante, Mme la ministre, je vous laisse la parole.
Mme Chantal
Rouleau
Mme Rouleau : Je
vous remercie beaucoup, Mme la Présidente. Alors, nous voilà donc arrivés à la
toute dernière étape du cheminement
du projet de loi n° 71 par l'adoption de la Loi visant à améliorer
l'accompagnement des personnes et à simplifier le
régime d'assistance sociale. C'est vraiment un privilège pour moi d'avoir
présenté ce projet de loi ici, à l'Assemblée nationale, et d'avoir mené son
étude en collaboration avec les collègues députés, en particulier les membres de la Commission de l'économie et du
travail, au cours des dernières semaines, et je veux dire un merci sincère
à tous mes collègues pour leur rigueur et leur professionnalisme.
La modernisation et
les changements d'approche que nous proposons dans ce projet de loi, Mme la
Présidente, visent à améliorer et à
actualiser des paramètres du régime qui n'avaient pas été revus depuis
20 ans. Elle est, en fait, la mesure-phare
du plan de lutte à la pauvreté et l'exclusion sociale que j'ai pu déposer en
juin dernier et dont le tout premier objectif,
c'est de favoriser une plus grande participation économique et sociale des
personnes vulnérables. Cette modernisation très attendue permettra de rendre le régime d'assistance sociale plus
humain et plus centré sur les besoins de la personne.
En tenant mieux
compte de l'ensemble des conditions et des circonstances de leur vie, nous
allons améliorer la réinsertion de nos prestataires à la société. Ce changement
d'approche vise à mieux accompagner ces personnes et à leur donner de
meilleures conditions pour se mettre en mouvement vers une plus grande
participation sociale et la progression autant que possible vers l'emploi.
L'emploi
demeure la meilleure façon de sortir de la pauvreté, et c'est pourquoi le
projet de loi vise, par exemple, à
élargir le programme Objectif emploi. Les études font aussi partie intégrale de
cette équation. Nous allons donc encourager les prestataires qui
souhaitent obtenir un diplôme d'études secondaires ou un autre diplôme.
D'autres mesures très
importantes visent à actualiser certains paramètres du régime de façon à le
rendre plus humain, comme par exemple le versement d'un chèque par personne aux
membres d'un couple, la fin du calcul d'une contribution parentale pour un
jeune adulte qui ne vit plus chez ses parents, certaines mesures visant à
réduire les conséquences des dettes en cas de fausse déclaration, en
particulier quand il s'agit d'erreur de bonne foi.
• (11 h 30) •
En modifiant en
profondeur des éléments du régime, comme les contraintes à l'emploi au profit
des contraintes de santé, notre but, c'est
d'améliorer la prise en compte de la situation des personnes et de leur offrir
de nouvelles possibilités pour
cheminer. C'est aussi ce que nous voulons faire avec les plans de service, les
plans d'accompagnement personnalisé et les réseaux régionaux
d'accompagnement.
La modernisation de
l'assistance sociale mènera donc à un soutien plus personnalisé, mieux adapté
et mieux coordonné entre les professionnels qui interviennent auprès des personnes
prestataires de nos programmes. Le passage des contraintes à l'emploi aux
contraintes de santé vise notamment à faciliter les choses en élargissant
l'évaluation à un plus grand nombre de professionnels de la santé et des
services sociaux en améliorant la prise en considération des contraintes d'ordre psychosocial et en offrant un
accès accru aux mesures de soutien à l'employabilité ou à l'obtention d'un
diplôme. Pour toutes ces raisons, je crois sincèrement que la modernisation de
l'assistance sociale aura des répercussions extrêmement positives sur la santé de nos concitoyens plus vulnérables.
Enfin, n'oublions pas de... que nous allons rendre le régime plus simple en éliminant la paperasse.
Et, en fusionnant des programmes d'aide et de solidarité sociale, on réduit
de la bureaucratie en améliorant l'accès à des services.
Je rappelle que le
projet de loi a évolué, au fil de l'étude, avec quelque près d'une quarantaine
d'amendements qui ont été proposés. Plus de la moitié ont été adoptés pour
préciser certains des aspects importants et s'assurer qu'ils atteignent
pleinement leurs objectifs. Je pense en particulier aux amendements qui ont
permis de mieux préciser les notions de contraintes de santé et de contraintes
sévères de santé et comment elles s'appliquent. On a également précisé la façon
dont les facteurs psychosociaux sont pris en compte dans l'évaluation des
personnes qui arrivent à l'assistance sociale. La majorité des amendements
proposés des deux côtés de la Chambre visait à tenir compte des préoccupations
et des propositions des groupes et des personnes entendues lors des
consultations particulières.
Et je veux saluer
tout particulièrement les personnes et les groupes que nous avons entendus et
qui nous ont soumis des mémoires. Leur volonté d'assurer le meilleur soutien
possible aux personnes qui se retrouvent à l'assistance sociale est
remarquable, et nous l'avons bien sentie dans leurs intentions.
Je suis convaincue,
Mme la Présidente, que cette modernisation attendue peut améliorer beaucoup
d'aspects du régime et ouvrir de nouvelles
possibilités à bien des personnes qui y transitent. Parce que l'objectif n'est
pas de rester pour toujours à l'aide de dernier recours.
En terminant, Mme la
Présidente, j'aimerais remercier encore une fois les collègues députés qui sont
intervenus aux diverses étapes de l'étude du
projet de loi. Je nommerais d'ailleurs ma collègue la députée Marie-Louise
Tardif, la députée de Laviolette—Saint-Maurice, la députée de Laporte, la députée d'Abitibi-Ouest, la députée d'Anjou—Louis-Riel,
le député de Maskinongé, la députée de
Hull, la députée d'Abitibi-Est, le député de... c'est-à-dire le député
d'Abitibi-Est, le député de
Nicolet-Bécancour, la députée de Huntingdon, la députée de Mirabel, qui a présidé cette
commission pendant plusieurs semaines, la députée de Sherbrooke, la
députée de Notre-Dame-de-Grâce, la députée de D'Arcy-McGee, ainsi que celui...
le député de Jean-Talon.
Et
je veux remercier toutes les équipes juridiques et techniques qui ont participé
à cette... à l'évolution de ce projet de loi et jusqu'à son adoption,
les... tous les gens du ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale, que
je remercie profondément, ainsi que les membres de mon cabinet.
Je
veux souligner tout le sérieux des échanges qu'on a eus tout au long du
processus, à chaque étape. C'est dans l'intérêt de nos concitoyens et en
particulier des plus vulnérables d'entre nous. C'est vraiment ça qui a primé.
Je... Nous aurons à l'esprit, Mme la
Présidente, des choses importantes, des points de vue qui nous ont été transmis
par des groupes, des organismes tout au long du... de cette étude, de
cette analyse. Par leurs connaissances très précises du milieu, ils ont pu venir nous alimenter. Et je remercie tous
ceux que j'ai pu rencontrer lors de mes tournées à travers le Québec et dans
l'ensemble de mes rencontres.
La bonne marche de l'étude du projet souligne
bien la qualité du travail de chacun, chacune, la volonté de bien servir
l'intérêt général et surtout celui des personnes qui passent par les programmes
d'assistance sociale. Et c'est là qui est tout le but de
ce projet de loi, Mme la Présidente, c'est d'améliorer le soutien que nous
apportons collectivement à des personnes qui ont besoin d'être aidées dans des
passages difficiles de leur vie. C'est pourquoi j'invite les membres de cette Assemblée à adopter le projet de loi
n° 71 afin que nous puissions passer à la préparation des règlements et
mettre ses dispositions en oeuvre. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la ministre.
Avant de céder la
parole au prochain intervenant, je vous informe que trois débats de fin de
séance se tiendront aujourd'hui, à
13 heures. Le premier débat portera sur une question adressée par Mme la
députée des Mille-Îles à Mme la ministre responsable de l'Habitation
concernant le recul de l'accès à la propriété. Le deuxième débat portera sur
une question adressée par M. le député de Taschereau à Mme la ministre du
Tourisme concernant les amendes à Airbnb pour
ses contournements et bris à la loi en contexte de crise du logement. Puis le
troisième débat portera sur une question adressée par Mme la
députée de Notre-Dame-de-Grâce à Mme la ministre responsable de la Solidarité
sociale et de l'Action communautaire concernant l'augmentation importante des
besoins en aide alimentaire.
Maintenant,
je suis prête à reconnaître une autre intervenante. Mme la ministre... — Mme
la ministre! — Mme
la députée de Notre-Dame-de-Grâce, à vous la parole.
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw : Merci,
Mme la Présidente. Alors, à mon tour, c'est... À titre de porte-parole de
l'opposition officielle en matière de
solidarité sociale et action communautaire, il me fait plaisir, à mon tour, de
prendre la parole dans le cadre de l'adoption du projet de loi, le débat
sur l'adoption du projet de loi n° 71, c'est-à-dire Loi visant à améliorer
l'accompagnement des personnes et à simplifier le régime d'assistance sociale — juste
de pouvoir mettre mes papiers.
Je veux aussi saluer,
évidemment, la ministre qui est responsable de ce projet de loi, c'est-à-dire
la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire,
et pour tout le travail qui a été fait depuis deux ans, pour mener à ce projet de loi. Et je suis d'accord avec la ministre
qu'on avait... il y avait beaucoup de sérieux. Il y a quand même eu une
bonne collaboration puis beaucoup de bonne foi, en commission, lors des
consultations, lors de l'étude détaillée, alors c'est à souligner. Alors, la
ministre, la banquette ministérielle aussi, les autres collègues en
opposition... Et je veux aussi souligner le travail de ma collègue la députée
de D'Arcy-McGee, qui a été très active à mes côtés, en commission, et notamment en lien avec ses dossiers à elle, pour parler
des enjeux de l'itinérance, de la santé mentale, aussi, les personnes
qui vivent avec un handicap, ou une déficience, ou sur le spectre de l'autisme.
Je veux juste
rappeler le contexte dans lequel on a eu ces discussions-là, dans lequel le
projet de loi a été mené. Premièrement, je me dois de souligner, au sein du
régime d'assistance sociale, du régime d'aide sociale, le Parti libéral du Québec a été à l'origine de deux réformes
majeures sur la Loi de l'aide aux personnes et aux familles, en 2016, avec
Objectif emploi, et en 2018, avec le
Programme de revenu de base, et ces initiatives ont marqué des avancées
significatives pour améliorer le soutien aux personnes les plus
vulnérables de notre société.
Je souligne,
évidemment, le projet Objectif emploi, qui était une initiative, en 2016, qui
avait pour but d'offrir un soutien concret
aux personnes les plus vulnérables afin de les aider à réintégrer le marché du
travail et, par conséquent, à retrouver leur autonomie. Et on voit que
le projet... ce programme est bonifié, effectivement, et c'est un objectif qui,
aujourd'hui, est vraiment... demeure au
coeur des valeurs libérales, offrir à chaque personne une véritable chance de
se relever.
• (11 h 40) •
Et il y a aussi le
Programme de revenu de base qui a été mis en place. Oui, ça a été une
initiative libérale, sous l'ancien ministre François Blais, mais ça a été mis
en place par ce gouvernement en janvier 2023, et on salue... on souligne ce
fait et on salue le gouvernement de l'avoir mis en place, parce qu'à date
les... sur tous les groupes qu'on a entendus, le... c'est sûr qu'il y a
toujours des améliorations à faire avec tout programme, mais ça a été positif.
Puis d'ailleurs beaucoup de groupes ont
souhaité voir plus d'éléments du Programme de revenu de base... informer les
autres... les autres aspects du régime.
Je voulais aussi
noter le contexte, donc, les... certaines origines du PLQ... au PLQ, mais aussi
on comprend qu'aujourd'hui... et puis va avoir un débat de fin de séance, une
précarisation de la situation financière de beaucoup de Québécois. Aujourd'hui, le gouvernement fait sa... vient de faire,
effectivement, sa mise à jour économique, alors je pense qu'on comprend que les solutions... oui, le
gouvernement, il y a des fonds historiques vis-à-vis les banques alimentaires, mais
on comprend que c'est une question économique aussi pour mettre en place des
conditions économiques qui font en sorte que les personnes n'ont pas besoin
d'aller voir les banques alimentaires. Mais, présentement, c'est le cas pour 974 000, selon le bilan fin 2024,
974 000 personnes de la population québécoise y ont présentement
recours. Et il y a presque 3 millions de demandes par mois, ça
représente une hausse quand même importante, même de 55 % depuis trois
ans. Mais on va en discuter plus longtemps.
Mais je pense que ça fait partie du contexte pour ce projet de loi, pour agir
en amont, pour agir avec des mesures structurantes, pour mitiger, pour
atténuer, pour lutter contre la pauvreté et les cycles, briser le cycle de la
pauvreté.
On a été préoccupés,
par contre, du début. On dit : Une réforme qui se fait à coût nul. C'est
difficile à digérer. On comprend qu'il y a
un déficit record, mais, de faire des économies des groupes vulnérables qui
vont perdre leurs acquis et redistribuer ces fonds-là pour faire autre
chose... on a l'impression que, oui, il va y avoir une meilleure qualité, l'accompagnement va être... l'accompagnement, un
plan d'accompagnement personnalisé, mais peut-être envers moins de personnes, donc plus de qualité, mais moins de
quantité. Ça fait que, ça, c'est beaucoup de groupes qui sont parlés, qui
sont venus en consultations particulières, ils étaient très préoccupés pour
ces... par ces pertes d'acquis.
Et finalement, donc, il y
a quand même, dans tout ce contexte-là, le déficit budgétaire, la précarité
financière de beaucoup de Québécois. Aussi,
il y a une pénurie de main-d'oeuvre. Alors, tout ça, c'est le contexte dans
lequel nos discussions ont eu lieu.
Et il y a quand même... et je l'ai dit lors de
la prise en considération, on a l'intention de voter pour ce projet de loi
parce que, bon, tout le travail qui a été fait de bonne foi... C'est sûr que
c'est... On a des réserves, mais on... je pense qu'on a fait du bon travail. Et
aussi des éléments très positifs du projet de loi, par exemple, le fait qu'il
va y avoir des évaluations médicales qui vont être... et médicales ou
psychosociales qui vont être menées par des professionnels qui ne sont pas
juste des médecins. Ça fait que le fait de pouvoir élargir les professionnels
qui vont pouvoir faire ces évaluations,
c'est un pas de l'avant. Aussi, le fait qu'il va y avoir des projets pilotes
pour innover, pour tester des nouveaux éléments et des nouveaux... des
nouvelles approches. Aussi, le fait d'avoir des plans d'accompagnement
personnalisés. Je pense qu'un des changements qui a été très positif lors de
nos discussions lors de l'étude détaillée, c'est le fait qu'effectivement les plans d'accompagnement ne
seront pas sur demande, comme était le cas au début, proposé par le projet
loi, mais ils vont être offerts à tous les
prestataires. Et ça, c'est important, Mme la Présidente, parce que, justement,
les personnes vulnérables qui vivent, par exemple, l'itinérance, qui,
dans certains cas, ne sont même pas prestataires — un chiffre important, je crois que c'est quatre sur
10 qui ne sont pas prestataires — qui
auraient pu avoir ces prestations-là, mais
qui ne sont peut-être pas au courant ou ils sont très éloignés des programmes
du gouvernement, donc ces personnes-là, premièrement, faire plus d'efforts pour
qu'ils reconnaissent qu'ils ont ces possibilités-là, mais, une fois qu'ils sont
prestataires, reconnaître qu'ils ont droit à un plan d'accompagnement.
Et des cas complexes de ces personnes vulnérables pourraient davantage
bénéficier d'un plan d'accompagnement personnalisé, alors, ça, c'est un
positif.
Un autre
positif, le fait d'étendre les prestations après la grossesse aussi jusqu'à
18 semaines, c'est un positif, le supplément d'études, les deux
chèques pour les prestataires qui sont conjoints. On a proposé de voir l'impact
financier de... pas juste les deux chèques, mais l'impact... d'individualiser,
pardon, le montant. Alors, c'est à voir.
Aussi, il y a eu des mesures importantes
vis-à-vis l'endettement. On a été déçus que les gains de travail qu'on avait
proposés, que les gains de travail pour les personnes avec des contraintes à
l'emploi, qui maintenant sont... font partie du Programme de solidarité
sociale, on aurait voulu que les gains de travail ne soient pas pénalisés ou
qu'on peut aller chercher... ces personnes-là puissent aller chercher plus de
gains de travail sans être pénalisées, pour vraiment être une solution gagnant-gagnant-gagnant pour la personne qui va se
donner... qui va pouvoir, selon ses capacités, gagner des sous supplémentaires, mais aussi, avec une
pénurie de main-d'oeuvre, contribuer à l'économie et contribuer à la société.
Donc, on a été déçus que ça n'a pas été considéré lors de ce projet de loi,
mais il y avait quand même des points positifs.
Aussi, nos préoccupations majeures qui ont
été... On a entendu beaucoup parler par les groupes, pendant les
consultations... les préoccupations sur remplacer la notion de contrainte à
l'emploi par une notion plus restreinte de contrainte de santé. Beaucoup de
groupes, ils sont... ils se sont exprimés là-dessus. On les a écoutés
attentivement. Et finalement, dans le projet
de loi, c'est clair que, suite à des discussions, à des précisions puis à des
amendements, l'approche ou la définition, on va dire, de santé, ça va
être une définition élargie qui prend en considération non seulement l'état
physique, l'état mental, mais aussi les aspects psychosociaux de la santé,
parce qu'on a compris que des contraintes à l'emploi,
Mme la Présidente, ce n'est pas toujours des contraintes de santé. Et
d'ailleurs, selon les données qu'on a pour... du ministère, effectivement, qui datent d'août 2024, seulement
15 % des personnes qui ont des contraintes ont des conditions de
santé. On a compris, on a entendu des personnes avec... des experts, mais aussi
des personnes avec une expérience vécue qui
vivent la précarité et qui vivent la pauvreté, que la pauvreté elle-même, la
précarité financière elle-même peut être une contrainte à l'emploi.
Parce que les personnes qui vivent la précarité, entre autres, ils doivent
prendre beaucoup plus de leur temps pour
combler les besoins de base comme se nourrir, se loger, s'habiller, eux autres,
leur famille, s'ils ont des enfants. Alors, c'est une contrainte à l'emploi. Donc,
cet aspect, cette notion plus élargie de la santé, c'est primordial.
Il y a aussi
des groupes qui sont venus nous parler puis ils craignaient, avec, bon, la
perte de leur allocation de 161 $ par mois, que ça a été des pertes
d'acquis pour ces groupes-là. Et la ministre, elle les rassure, elle s'est
engagée qu'elle va continuer à travailler avec ces groupes-là qui... même, il
va y avoir des programmes en place qui vont être encore meilleurs, par exemple les victimes de violence conjugale, les parents
qui sont des proches aidants pour des enfants qui vivent avec des
handicaps ou des déficiences, les familles avec des tout-petits, dont des
familles monoparentales. Alors, on était
rassurés, contents de voir que la ministre s'est engagée pour continuer à travailler
avec ces groupes-là pour s'assurer qu'ils ne vont pas perdre des acquis
ou que le... pour donner suite que dans le futur, dans l'avenir, ils vont quand
même avoir les soutiens dont ils ont besoin. Alors... Et je crois aussi que...
c'est clair qu'avec toutes ces bonnes intentions, c'est important de les
concrétiser, et on va surveiller de très près, évidemment, les règlements qui
vont donner suite au projet de loi. Et je
sais que le travail... On vient de compléter un travail très important, évidemment,
mais là je comprends aussi que la
ministre a dit : Mais là le travail commence aussi pour mettre en oeuvre,
pour regarder les règlements. Il y
a tout un travail à faire, donc on va surveiller ça de très près.
• (11 h 50) •
Je voulais aussi ajouter peut-être... Donc,
c'est ça, je pense que c'est important de mentionner qu'on ne doute pas de l'engagement et des bonnes intentions de la
ministre, et je pense que tout le monde a travaillé de bonne foi, mais
on se questionne sur l'engagement de son gouvernement dans la lutte contre la
pauvreté parce qu'il y a une réforme à coût nul. Donc, on espère
qu'aujourd'hui... Là, je suis au salon... au salon rouge depuis ce matin. Ça
fait qu'on va écouter attentivement la mise à jour. On espère qu'il va y avoir
des sommes supplémentaires pour appuyer les Québécois,
les personnes, au Québec, les plus vulnérables, parce que tout le monde, tous
les Québécois ressentent cette... la hausse du coût de la vie, mais
c'est surtout les plus démunis, les plus vulnérables qui la ressentent
davantage, et ce n'est pas... On ne peut pas
faire des économies sur les plus vulnérables de notre société, mais, en même
temps, il faut créer de la richesse pour pouvoir la redistribuer.
Alors,
l'enjeu, ici, et le défi, ce n'est pas juste une question de solidarité
sociale, c'est vraiment l'engagement du gouvernement dans son ensemble, dans le
premier ministre, le ministre des Finances, pour vraiment mettre en place des conditions gagnantes, des conditions qui vont
appuyer les plus vulnérables de notre société. Ça fait que, c'est ça, la
ministre, c'est une ministre qui est
engagée. On ne doute pas de ses bonnes intentions, de sa proximité des groupes,
et on demanderait à son gouvernement d'appuyer davantage les bonnes
intentions et de mettre en place des ressources pour appuyer les groupes les
plus vulnérables et les personnes les plus démunies au Québec.
Alors, en conclusion,
on a beaucoup apprécié le sérieux, la belle collaboration avec le gouvernement
et les autres formations en opposition. Je pense que tout le monde a travaillé
très fort. Et je sais que la ministre, aussi, elle a parlé d'une stratégie de
communication, mais aussi d'accompagnement et d'engagement, de dialogue avec
ces groupes qui s'inquiètent pour la suite des choses. On comprend qu'il va y
avoir tout un plan de communication, un plan aussi, vraiment, d'accompagnement
vis-à-vis les plus vulnérables.
Alors, Mme la
Présidente, ça a été un privilège pour moi, travailler, de toujours parler au
nom des citoyens, des citoyens et des résidents du Québec les plus vulnérable,
ça a été un privilège pour moi de pouvoir travailler sur ce projet de loi. Et
on va surveiller de très près la suite des choses et aussi participer à ce que
le projet de loi se concrétise de façon positive pour les Québécois et les
résidents du Québec qui sont les plus vulnérables. Merci beaucoup.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Alors, je cède
la parole à Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice.
Mme Marie-Louise
Tardif
Mme Tardif : Merci,
Mme la Présidente. Aujourd'hui, je tenais à prendre la parole pour signifier
mon appui pour l'adoption du projet de loi n° 71.
De
prime abord, permettez-moi de saluer les collègues et de remercier, là... Ça a
été vraiment un privilège de siéger aux
côtés de mes collègues députés du côté gouvernemental, mais aussi des députés
des oppositions et, plus particulièrement, de Mme la ministre, bien
entendu, au cours des dernières semaines.
Je tiens à vous
mentionner que le régime d'assistance sociale n'avait pas été revu dans le
cadre d'un exercice législatif depuis 20 ans. Donc, c'était pas mal le
temps de l'actualiser. On parle ici d'une modernisation. L'assistance sociale, faut-il le rappeler, est un fondement de
notre système de protection sociale. L'assistance sociale permet à la fois
de soutenir les personnes dans le besoin, mais surtout, je vous dirais, de les
appuyer dans leur intégration sociale et économique, en particulier en emploi.
L'emploi et le retour aux études sont de bonnes façons de se sortir de la
pauvreté.
C'est d'ailleurs ce
que je constate dans ma circonscription, et ce, en bonne partie grâce au
travail de plusieurs organismes qui oeuvrent en réinsertion sociale. Je me
permets de les saluer et de les remercier pour l'immense travail qu'ils font
sur le terrain.
Donc, c'est dans la
lignée de cette vision et pour améliorer l'accompagnement des prestataires
d'assistance sociale que ce projet de loi propose d'étendre le programme
Objectif emploi. Donc, désormais, tous les prestataires de l'assistance sociale seront mis en relation avec
les employés de Services Québec et ils auront droit à un plan d'accompagnement
personnalisé.
Aussi, ce projet de
loi permettra l'ajout d'un nouveau volet au Programme d'aide et
d'accompagnement social pour accroître leurs
expériences de travail dans des milieux de travail qui sont moins formalisés.
Qu'est-ce que ça veut dire? Eh bien,
ce que ça veut dire, simplement, c'est que, petit à petit, pas à pas, étape par
étape, selon leurs plans personnalisés, les concitoyens à l'assistance sociale pourront cheminer vers une
participation active, toujours dans l'objectif de favoriser un retour au
travail.
Au cours des
dernières semaines, lors de l'étude du projet de loi, nous avons longuement
débattu de la notion de contrainte, qu'est-ce que veut dire une contrainte.
Ensemble, tous partis confondus, nous en sommes venus à des consensus, et c'est pourquoi nous allons passer
d'une pratique qui était basée... qui est basée sur des contraintes à l'emploi
vers des contraintes de santé. Dorénavant,
c'est l'individu et ses besoins qui seront au centre des critères des
programmes de soutien. Évidemment, ça va de pair avec la vision de notre
gouvernement de mieux soutenir les Québécois.
En terminant, je
rappelle ici que, d'ici 2029, notre objectif est d'accompagner
50 000 prestataires d'assistance sociale pour les diriger vers
l'emploi, vers les études ou vers une autre forme de participation sociale. Ce
projet de loi est un pas majeur dans une nouvelle direction.
Merci à toute
l'équipe du ministère pour la rédaction de cette loi positive pour notre
société québécoise. Merci aux organismes
communautaires et aux fonctionnaires qui soutiennent les concitoyens
bénéficiaires. Vous pouvez être fiers de vous. Merci à tous les députés.
Merci, Mme la ministre.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mise aux voix
Comme il n'y a pas
d'autre intervention, le projet de loi n° 71, Loi visant à
améliorer l'accompagnement des personnes et à simplifier le régime d'assistance
sociale, est-il adopté?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente (Mme
Soucy) : Adopté. Donc, M. le leader, pouvez-vous indiquer la suite?
• (12 heures) •
M.
Caire : Oui, Mme la Présidente, je vous demanderais
d'appeler l'article 12 du feuilleton, s'il vous plaît, et de
suspendre quelques secondes, le temps que le ministre puisse arriver.
Projet de loi n° 76
Prise en considération du
rapport de la commission qui en a fait l'étude
détaillée et de l'amendement du député de Saint-Jérôme
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Ah
oui? Alors, bien, je vais quand même lire l'article, ça va peut-être lui donner le temps d'arriver. Donc, à
l'article 12 du feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport
de la Commission de l'aménagement du territoire sur le projet de loi
n° 76, Loi visant principalement à accroître la qualité de la construction
et de la sécurité du public, ainsi que l'amendement transmis en vertu de
l'article 252 du règlement par M. le député de Saint-Jérôme. Cet
amendement a été déclaré recevable.
Donc, je vais suspendre quelques instants pour
permettre à M. le ministre de se joindre à nous au salon rouge.
(Suspension de la séance à 12 h 01)
(Reprise à 12 h 02
)
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
je vais céder la parole pour l'intervention de Mme la députée de Bourassa-Sauvé
sur le projet de loi n° 76.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme
Cadet : Merci, Mme la Présidente. Donc, très heureuse,
donc, comme d'habitude, donc, de prendre la parole, cette fois-ci sur la
prise en considération, donc, du rapport de la commission, donc, du projet de
loi n° 76, Loi visant principalement à accroître la qualité de la
construction et la sécurité du public.
D'emblée, donc, je veux prendre le temps, donc,
de remercier le ministre, son adjointe parlementaire la députée de Huntingdon, ainsi que les collègues, donc, de la partie
gouvernementale, ainsi que, de mon côté, donc, la députée de Chomedey
et, donc, les députés... les autres députés de l'opposition qui étaient... avec
qui, donc, nous avons eu, donc, une belle collaboration pour procéder, donc,
à... bon, à la fin de l'étude détaillée de ce projet de loi.
D'emblée, Mme
la Présidente, c'est un projet de loi, donc, qui était très attendu, donc, vous
vous souvenez, donc, je vous en
parlais, donc, lors de l'adoption, donc, du principe du projet de loi, donc,
plusieurs groupes. Vous voyez, donc, les cartables qui sont devant moi.
Je pense que je vais avoir hâte, donc, de céder le pas une fois que ce projet
de loi sera adopté parce que je me suis fait
beaucoup de muscles avec tous les mémoires que nous avons reçus. Mais, blague à
part, Mme la Présidente, ce que je disais, donc, c'est un projet qui était
attendu, donc. Les différents groupes qui sont venus témoigner et ceux qui nous
ont transmis leurs mémoires par la suite suivaient avec grand intérêt, donc, la
question, donc, de la qualité de la
construction et de la sécurité du public. Nommément, Mme la Présidente, donc,
ce projet de loi, donc, visait, donc,
principalement, donc, à... bon, à clarifier, donc, à s'assurer, donc, de créer,
donc, des inspections obligatoires minimales
auprès, donc, des différents bâtiments, et donc ces inspections seront... les
types d'inspection, ce qui sera requis, donc, sera déterminé, donc, par
la suite, donc, par règlement.
Quand je vous disais que c'était un projet de
loi qui était très attendu, donc, moi-même, donc, au cours de la dernière année, j'ai rencontré, donc, différents
acteurs qui m'avaient... du milieu qui m'avaient soulevé l'importance, donc, de
revoir ce modèle des inspections. J'avais posé des questions au ministre en
étude des crédits budgétaires, et ma collègue des Mille-Îles, qui a
également l'occasion d'intervenir lors de l'adoption du principe du projet de
loi, avait questionné le ministre du Travail sur la question, donc, des
inspections. Parce que, comme on l'a souvent dit, lorsque la qualité de la construction n'est malheureusement pas au
rendez-vous, bien, ce sont des drames humains qui s'en résultent. Et ça,
je pense que d'accroître, donc, cette qualité de la construction et de
s'assurer d'avoir, donc, des mécanismes qui non seulement, d'un côté,
permettent, donc, de réaliser, donc, des inspections, donc, de s'assurer que
tout soit bien fait avant la fermeture des murs, donc, qui serait, donc, une
des étapes charnières, non pas parce que c'est indiqué dans le projet de loi, mais parce que le ministre l'a
répété maintes et maintes fois, et on l'en remercie parce que nous souhaitions
qu'il s'agisse d'une étape charnière, mais, lorsqu'il y a, donc, cette
protection, donc, accrue, en amont, bien, ça nous permet donc de
prévenir, donc, différents drames humains.
Donc, dans le projet de loi, essentiellement,
donc, on a une occasion, donc, de prévoir que, bon, les... donc, que ces inspections, donc, pourraient être
réalisées... donc, l'élaboration, donc, d'un plan de
surveillance, la réalisation, donc, des inspections et la production,
donc, d'attestations de conformité, donc, pour... dans la première mouture.
Donc, c'est indiqué que ce serait réalisé
par «un ingénieur, un architecte ou [...] une personne ou un organisme reconnus
par la régie conformément à un règlement de celle-ci». Mais, à la suite,
donc, des consultations particulières, tous les groupes, Mme la Présidente,
donc, sont venus nous dire à quel point, bien, c'était aussi important que les
technologues puissent avoir le droit, donc,
de réaliser aussi ces inspections, d'élaborer ces plans de surveillance. C'est
donc un amendement qui a été adopté, donc, en toute collégialité, donc,
dans le projet de loi. Donc, il y a eu beaucoup, donc, d'amendements qui ont été adoptés en
coparentalité, Mme la Présidente, et il s'agissait d'un de ceux-ci, donc, que
les technologues professionnels puissent également se faire confier, par
contrat, pour la durée des travaux, donc, la réalisation des inspections et des
attestations de conformité.
J'ai eu l'occasion de
poser des questions au ministre, donc, sur la question, donc, d'une personne ou
organisme reconnu par la régie, parce que c'était une inquiétude, je vous
l'avouerais, Mme la Présidente. Je me disais : Bien, on ne veut pas que
ce... on veut assurer la sécurité du public, c'est l'objectif du projet de loi.
Les Québécois, bien, souvent, quand on se demande qu'est-ce qu'ils souhaitent
de la part, donc, du législateur, qu'est-ce qu'ils souhaitent de notre part en matière de construction, bien, c'est de
construire plus, c'est de construire mieux, c'est de construire à moindre coût.
Donc, la réalisation, donc, des inspections
permettrait donc de construire mieux, mais encore faut-il, donc, que les
professionnels, en bout de route, en bout de ligne, donc, soient...
aient toutes les aptitudes, donc, nécessaires, donc, pour pouvoir, donc, déposer, donc, des attestations de conformité qui
véritablement, donc, permettent, donc, d'assurer la sécurité du public et la
qualité de la construction, d'où...
Donc, je vous parlais
de l'exemple des technologues professionnels, mais, pour nous, donc, c'était
très, très, très clair, ce sont déjà les
technologues qui... bon, qui... bon, en fait, ils ont déjà, donc, le droit,
donc, d'en réaliser lorsque les inspections se font. C'est le cas dans
le domaine commercial, institutionnel, mais c'est aussi le cas, donc, pour les habitations, donc, de moins de quatre étages, où
les représentants, donc, de gestionnaires, lorsqu'ils sont en consultations
particulières, donc, nous ont confirmé que
c'était essentiellement, donc, des technologues qui réalisaient, donc, des
inspections dans le cas, donc, des bâtiments qui étaient couverts par
leur plan de garantie résidentielle. Donc, dans ce cadre-là, c'était important
de les inclure, mais, pour une personne ou un organisme reconnu par la régie,
bien, je me suis dit, donc : Est-ce
qu'on avait, donc, des bons mécanismes pour nous assurer que la protection,
donc, du public soit protégée dans ce
cadre? Et donc... donc, dans l'étude détaillée du projet de loi, donc, on a eu
l'occasion, donc, de voir, donc, les dispositions pénales, donc, qui existent, donc, dans la Loi,
donc, sur le bâtiment et de s'assurer, donc, que celle-ci... que les
dispositions qui se retrouveraient,
donc, à l'article... l'article 16, là, en l'espèce, soient bel et bien...
que les dispositions, donc, pénales qui
se trouvent à la loi, donc, couvrent bel et bien, donc, ces attestations de
conformité, et ça a été le cas, Mme la Présidente.
Un autre, donc, des
éléments qui est souvent revenu, donc, lors des consultations, et je le
mentionnais lors du... lors de l'adoption du
principe, mais c'était aussi, donc, la question, donc, du... de l'entrepreneur
ou le constructeur propriétaire qui pouvait faire respecter ses travaux
de construction. Donc, il y a au moins trois étapes charnières. Presque tout le
monde, presque tous les groupes, Mme la Présidente, sont venus nous dire, à ce
moment-là, que c'était important que ce ne soit pas... donc, quand on parlait
de l'entrepreneur, que ce ne soit pas n'importe quel entrepreneur. La définition
est très large. Donc, la définition, donc, était celle que l'on retrouve, donc,
à la Loi sur le bâtiment, mais de s'assurer que l'entrepreneur en question,
donc, soit bel et bien, donc, le propriétaire, donc, en tant que tel.
Donc,
je vous lis la définition, donc, dans la loi. Donc, un l'entrepreneur,
c'est : «Une personne qui, pour autrui, exécute ou fait exécuter des travaux de construction ou fait ou présente
des soumissions, personnellement ou par personne interposée, dans le but
d'exécuter ou de faire exécuter, à son profit de tels travaux.» Donc, étant
donné la définition qui se retrouvait...
bien, qui se retrouve toujours à la Loi sur le bâtiment, c'était important de
le préciser. J'avais fait des représentations
en ce sens, et on a eu l'occasion, donc, de voir, donc, l'amendement du
ministre. Je ne sais pas si celui-là a été adopté en coparentalité, là,
je ne suis plus sûre, mais certainement, donc, en toute collaboration, de
savoir que, bon, le donneur d'ouvrage, à savoir l'entrepreneur qui est
propriétaire du lieu de construction ou le constructeur propriétaire, serait
celui, donc, qui confierait par contrat la réalisation, donc, des inspections
et des attestations de conformité.
Donc, en ce sens,
tous les groupes étaient venus nous dire que ce... que l'entrepreneur, donc
cette tierce partie, qu'il n'avait pas,
donc, de... d'enjeu, là, qui n'avait pas, donc, une part dans, donc, la
réalisation, donc, du bâtiment, donc, en bout de ligne, n'était pas tout
à fait, donc, la meilleure personne, donc, pour pouvoir, donc, réaliser...
confier, donc, ce type de contrat là, et, à
notre sens, donc, ça pouvait créer, donc, toutes sortes, donc, de conflits
d'intérêts. Donc, à la suite, donc, de tout, tous les groupes qui sont
venus nous dire à quel point, donc, c'était important que ce soit, donc, le donneur d'ouvrage, donc, qui signe donc ces
contrats-là, donc, cet élément-là, donc, a été ajouté comme amendement au
projet de loi.
• (12 h 10) •
Je dois souligner que,
pour les habitations... donc, pour les copropriétés, là, particulièrement,
bien, on le sait, bien, le donneur
d'ouvrage, donc, dans ce cas-là, ne pourra pas être le syndicat de copropriété
parce que, bien, évidemment, donc, au
moment de la construction, il n'existe pas. Donc, c'est le promoteur qui aurait
donc cette responsabilité-là, donc, de confier ce contrat parce que, bon, il
serait, à ce titre, et même dans le cas, donc, de notre définition, le donneur
d'ouvrage.
Ceci
dit, donc... donc, bien, en fait, ce que ça signifie, donc, c'est sûr que, pour
cet élément-là, donc, c'est, je vous dirais, donc, peut-être, donc, des
imperfections, donc, de ce qu'on retrouve dans le projet de loi que nous... que nous avons adopté, et je tenais à le souligner.
Je poursuis, Mme la Présidente.
Un autre, donc, élément qui est revenu et dont je vous avais parlé lors de
l'adoption de principe... du principe du projet de loi, c'est le fait que c'est
important que les attestations de conformité puissent suivre le bâtiment par la
suite, parce que, bon, les gens vont devoir, donc, y habiter. Donc, ce ne sera
pas nécessairement les premiers propriétaires qui seront les seuls à pouvoir
bénéficier, donc, d'une attestation de conformité, et donc de savoir ce qui
s'est passé avant la fermeture, donc, des murs d'un bâtiment, alors qu'il était
en construction, mais même les personnes qui suivent. Donc, c'est un élément
qui nous a été suggéré en commission parlementaire, en consultations
particulières.
Et après ça j'ai eu
l'occasion de questionner, donc, d'autres groupes et, bien, dans la... mais en
fait, dans la... En fait, dans tous les cas,
donc, dans tous les cas, donc, des groupes que j'ai eu l'occasion, donc, de
questionner, bien, on nous disait : Mon Dieu! pourquoi est-ce qu'on
n'y a pas pensé avant? Puis évidemment qu'on est pour cette mesure. Donc,
j'avais encore fait, donc, des représentations.
Et,
dans, donc, le projet de loi, donc, tel qu'amendé, bien, on indique que, bon,
les documents, donc, devront être mis à la régie, à une municipalité, à
un acquéreur subséquent, au syndicat des copropriétaires ou à toute autre
personne dans les cas et aux conditions
déterminées par règlement de la régie, ce qui signifie que, bon, ce libellé
offre une latitude pour le cadre, donc, de la transmission, donc, en matière,
donc, de faisabilité, parce que, bon, c'était certainement, donc, l'une
des préoccupations, mais cette multiplicité, donc, de façons de faire, donc,
permettra certainement d'atteindre l'objectif
que nous souhaitions, donc, ce que je vois donc comme... comme un gain, donc,
de permettre au document en tant que
tel d'être non seulement, donc, conservé, mais remis à des acquéreurs
subséquents, au syndicat des copropriétaires, etc.
Ensuite,
Mme la Présidente, je souhaite vous parler, donc, d'autres amendements, donc,
que je suis fière, donc, d'avoir réussi à faire adopter. Je vous... Encore une
fois, lors de l'adoption, donc, du principe du projet de loi, je vous avais
fait, donc, un certain plaidoyer quant à l'article 60 du projet de loi,
qui nous disait, donc, que la Régie du bâtiment devrait adopter, aux fins de la
prise d'un premier règlement en application des troisième et quatrième alinéas
de l'article 16... Donc, c'est un peu ce que je viens de vous lire, Mme la
Présidente, donc, ceux, donc, demandant, donc, des attestations... bien, ceux demandant, donc, de confier par contrat
la réalisation des inspections, l'élaboration des plans de surveillance et les attestations de conformité,
donc, à un professionnel, ou à une personne, ou à un organisme reconnu
par la régie, ceux, donc, demandant, donc, aux donneurs d'ouvrage
d'entreprendre des travaux de construction, à moins d'avoir conclu un tel
contrat...
Donc, ce
qu'on voyait, c'était... Bon, deux ans, ça nous apparaissait très long. Et non
seulement ça m'apparaissait très long à moi personnellement,
considérant, donc, les précédents de la Régie du bâtiment, malheureusement,
mais plusieurs groupes sont venus nous dire
la même chose. L'Ordre des ingénieurs du Québec, par exemple, disait, il me
semble, que ça nous semble long, l'APCHQ aussi.
Donc, je suis très heureuse, donc, d'avoir
déposé cet amendement et qu'il ait été adopté, donc, par le ministre, par le
gouvernement, donc, permettant, donc, de publier un projet de règlement concernant
les conditions et les modalités applicables aux travaux de construction de
certaines catégories de bâtiments à la Gazette officielle du Québec non pas dans les deux ans suivant la sanction de
la présente loi, mais dans les 18 mois suivant la sanction de la présente
loi. Ça m'apparaît... Ça nous apparaît plus prompt, en étant mis, que
les groupes sont déjà consultés. Les groupes sont déjà consultés.
Puis, pour
moi, là, Mme la Présidente, ça envoie un message tellement fort, oui, à la
Régie du bâtiment, mais ça envoie un message fort au public, qui dit que, si
les parlementaires ont leur sécurité à coeur, bien, ça va être important,
même essentiel qu'on envoie, qu'on transmette, donc, cette consigne à la Régie
du bâtiment, donc, de poursuivre les conversations avec les groupes maintenant
que le cadre législatif, le cadre légal, donc, qui leur permettra d'adopter,
donc, leurs règlements, de les publier, leur offre d'ores et déjà les bonnes
balises pour le faire et que des consultations avaient été faites en amont.
Je reviens sur l'article précédent, Mme la
Présidente, parce que je réalise que c'était une omission, mais, en fait, lorsque... En fait, l'article 16, donc,
l'article dont je vous parle, donc, celui qui est un peu, donc, le coeur du
projet de loi, bien, je vous le disais, donc, en bout de ligne, ce qu'on
souhaite faire à travers un règlement, c'est de permettre, donc, des inspections obligatoires, donc, minimales,
donc. Alors, c'est déjà... Donc, on le dit, donc, le donneur d'ouvrage, donc,
se doit, donc, de faire inspecter ses
travaux de construction au moins à trois étapes charnières de la construction
déterminées par un plan de
surveillance du chantier, obtenir une attestation de non-conformité au Code de
construction et... aux normes de construction adoptées par une
municipalité. Bien, Mme la Présidente, un autre élément qui est revenu très,
très, très souvent lors de l'étude du projet de loi, bien, c'est le fait que
les gens nous disaient : Bien, ça... on ne peut pas y avoir une... seulement une conformité au Code de la
construction puis au code adopté par une municipalité, il faut aussi que ces
attestations soient conformes aux plans et devis. D'où l'objectif, donc, de
parler, donc, du donneur d'ouvrage, donc, du client, donc, qui souhaite que ce qui est construit, bien, soit bel et
bien, donc, conforme à ce qu'il souhaite, à ce qu'il veut.
Il y avait...
On s'était posé... bien, en fait, je m'étais posé, donc, la question, donc,
quant à, bien, la conformité même, donc, des plans et devis au Code de
la construction, parce que, bon, c'est une préoccupation, donc, qui nous avait
été soulevée, une préoccupation que j'ai examinée sérieusement, mais, en
réalisant que l'article 18 de la loi du bâtiment prévoit déjà que la personne ou l'organisme reconnu qui prépare des
plans et devis pour des travaux de construction doit s'assurer que
ceux-ci sont conformes au Code de construction et, le cas échéant, aux normes
de construction édictées, adoptées par les municipalités, bien, sachant...
donc, sachant cela, Mme la Présidente, bien, ça venait donc résoudre, répondre, donc, à cette préoccupation. Et donc ça
m'a amenée, donc, à déposer cet amendement, demandant aussi, donc, la
conformité aux plans et devis. Donc, j'en suis également très fière.
Évidemment, donc, il y a eu, donc... Je pense
que je suis passée à travers, donc, différents, donc... une très, très grande
partie, donc des amendements. Je terminerais avec deux derniers, Mme la
Présidente. Donc, lors... En fait, le premier groupe qui est venu nous
rencontrer lors des consultations particulières, donc, nous disait... puis
évidemment, donc, c'était un confrère, donc,
un avocat, donc, il nous disait à quel point, donc, lorsque... lors, donc, de
son plaidoyer auprès, donc, du bureau
des régisseurs, donc, à la Régie du bâtiment, bien, à l'occasion, les... Bien,
en fait, là, ce qu'il constatait, là, c'est que, bien, lorsqu'il
plaidait, donc, un certain article on comprenait bien qu'il aurait fallu qu'un
règlement, donc, encadre ce que signifiait,
donc, un certain terme, mais, ce règlement n'ayant jamais été adopté, ça posait
donc un certain risque, donc, pour ses clients, donc, pour les
justiciables, donc, confrontés, donc, à une interprétation, donc, plutôt floue,
donc, de certains cadres. Et, à cet effet, compte tenu des dispositions qui se
retrouvaient ou... qui se retrouvaient ou
qui étaient créées, en fait, plutôt, par le projet de loi n° 76, donc, il
y avait toute une section, donc, sur les... toute une section, pardon,
sur les sanctions administratives pécuniaires, les SAP, qui amenait la Régie du
bâtiment à adopter, donc, un cadre général,
donc, d'application, donc, de ces sanctions. Bien, justement, donc, par
question, donc, de principe de justice naturelle, bien, il nous
apparaissait important, en fait, d'assujettir, donc, l'attribution, donc, de
ces sanctions, donc, à la création préalable du cadre
général d'application. Donc, c'est encore, donc, un élément pour lequel, donc,
nous avions fait des représentations, et cet amendement a été adopté.
• (12 h 20) •
Et enfin l'article 57.1 de la Loi sur le
bâtiment, que nous avions également l'occasion d'étudier lors de l'étude
détaillée du projet de loi. L'article d'aujourd'hui, l'article qui est en
vigueur aujourd'hui, donc, indiquait que le titulaire d'une licence doit indiquer, dans toute forme de publicité qu'il fait,
bon, le numéro de la licence délivrée en vertu de la présente loi et la
mention «titulaire d'une licence délivrée en vertu de la Loi sur le bâtiment du
Québec». Donc, nous ajoutions, donc, dans le
cadre du projet de loi n° 76, donc, d'autres documents, donc, déterminés par
la régie, mais par souci, donc,
d'allègement réglementaire et compte tenu que, bon, donc, le numéro RBQ, donc,
se trouve, donc, déjà, donc, sur... souvent, donc, sur les camions, Mme la
Présidente... parfois, vous conduisez, vous les voyez, même, donc, ces
camions-là, donc, ils ont leur numéro
à l'arrière, donc, ça nous apparaissait suffisant pour la protection du public,
la sécurité du public. Donc, une grande préoccupation que nous avions,
tout en allégeant, donc, le fardeau réglementaire, donc, des... bien, des entrepreneurs eux-mêmes, mais aussi, même,
donc, de la régie, donc, qui serait, donc, toujours amenée, appelée, donc,
à faire ce type de vérification là pour,
bon, des... un élément, donc, somme toute, mineur et dont plusieurs
entrepreneurs ne sont même pas au
courant. Il s'agissait donc d'un article de 1998 et, étant donné, donc, les
usages, donc, il nous apparaissait, donc,
le temps, donc, de mettre à jour, donc, cette obligation, donc, tout en
demandant, donc, des documents... permettant à la régie, en fait, de
demander des documents supplémentaires. Nous avons donc fait tomber la mention
«titulaire d'une licence [désignée] en vertu
de la Loi sur le bâtiment du Québec», et beaucoup de... Je pense que cette
mesure, donc, sera appréciée de plusieurs.
En terminant, Mme la Présidente, je suis allée,
donc... on est en pleine prise en considération, donc c'est le moment, donc, d'aller un peu plus profondément,
donc, sur les différents amendements et ce que nous... et comment nous
avons réussi à bonifier le projet de loi. Mais je... un pas de recul pour vous
dire à quel point, donc, le projet de loi, donc, il est... à bien des égards,
il est imparfait, hein, je l'ai mentionné, surtout en matière, donc, de
protection, donc, des copropriétaires. On
avait déposé un autre amendement, même, en ce sens pour s'assurer que non
seulement, donc, ils soient... que
tout le monde soit mieux protégé en amont avec une... avec des meilleures
inspections, mais aussi, donc, par la suite,
lorsqu'il y a des recours. Donc, il y avait des dispositions, donc, sur les
moyens, les modes alternatifs de règlement de différends, donc la
médiation et l'arbitrage, que nous avons adoptées, donc, qui sont donc des
bonnes avancées que nous soutenons. Mais le... je pense qu'il aurait aussi été
avisé, donc, de voir comment des propriétaires qui, même dans le cadre de ce
nouveau système, donc, pourront toujours être lésés de leurs droits, et là je
parlais du nouveau système, on se l'ai... je
l'ai répété... Donc, d'ici 18 mois, il y aura l'adoption d'un premier
règlement. Le ministre a répété maintes fois au micro que ce premier
règlement concernerait les copropriétés divises de plus de quatre étages, donc,
ce qui est une bonne chose, parce que ce
sont les premières propriétés qui doivent être protégées, parce qu'il n'y a pas
d'inspection dans ces milieux-là. Mais je pense que la prochaine étape
dans ce... dans ce secteur d'activité sera d'ores et déjà de... de voir, donc,
comment, lorsque des recours, donc, doivent être entrepris, que ces... que ces
copropriétaires, donc, qu'il y a ait des moyens, donc, plus... beaucoup plus
forts, donc, qu'il y ait des protections, donc, beaucoup plus assumées à leur
endroit.
Ceci dit, pour le reste, je pense que c'est un
pas dans la bonne direction pour s'assurer de diminuer les drames humains qui existent, qui ont fait les manchettes,
qui ont défrayé les manchettes. On a eu l'occasion d'entendre Les Elles
de la construction, qui sont venues nous parler avec beaucoup de coeur de leur
vécu, une entrepreneure en construction et
une travailleuse de la construction aussi, qui, de part et d'autre, nous...
parfois, donc, nous disaient avec horreur ce dont elles avaient été
témoin. J'espère que ce projet de loi, donc, permettra donc de réduire, donc,
le nombre d'incidences de ce type de
scénario là et de véritablement accroître la qualité de la construction et
d'assurer... je sais qu'on n'a pas réussi à changer le titre du projet de loi, mais j'espère qu'à tout le moins on
réussira, donc, à assurer la sécurité du public. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je souhaite céder la parole à un autre intervenant.
M. le ministre du Travail, à vous la parole. Vous disposez d'un temps de parole
de 30 minutes, pour votre information.
M. Jean Boulet
M.
Boulet : Ah! Ça va être un peu moins long. Merci, Mme la
Présidente. Je voudrais d'abord saluer l'ensemble des collègues qui sont ici présents pour prendre
en considération le rapport de la Commission
de l'aménagement du territoire ayant étudié le projet de loi n° 76.
Évidemment, c'est une loi qui a un certain
nombre d'objectifs particulièrement ambitieux : améliorer la qualité des
travaux de construction, améliorer la qualification des entrepreneurs,
corollairement mieux protéger la population du Québec et aussi avoir un impact
positif sur la productivité dans nos chantiers de construction. Parce qu'à
chaque non-conformité détectée en retard on perd du temps, et ça coûte plus
cher.
J'aimerais aussi saluer mes collègues qui ont
participé à l'exercice, à la commission. D'abord, mon adjointe, ma bienveillante partenaire de Huntingdon, qui travaille de façon toujours rigoureuse et attentionnée, merci
beaucoup, nos collègues de Richelieu, Jonquière, Lac-Saint-Jean...
Jonquière, Lac-Saint-Jean, Saguenay—Lac-Saint-Jean, Labelle et Masson, les collègues des partis d'opposition, ma
collègue, bien sûr, de Bourassa-Sauvé, avec qui je partage la coparentalité
de certains amendements. Moi, je ne suis pas un partisan de m'approprier la
crédibilité ou l'autorité d'un amendement spécifique, mais on a fait quand même
une couple d'amendements en travaillant en collaboration. Et c'est ce que je me plais à dire, les
commissions parlementaires, quand c'est terminé, je pense qu'on peut se
permettre de faire l'apologie de la
coopération, puis on peut se permettre de dire que, si les Québécois,
Québécoises nous écoutaient, ils seraient fiers de voir comment les parlementaires, quand ils travaillent ensemble, sont
capables de faire avancer la société et de mettre en place des lois
après avoir consulté toutes les parties qui sont prenantes et, dans le cas
présent, les associations, les ordres professionnels, les entrepreneurs, les
Québécois, les Québécoises.
On le dit, c'est malheureux, il y a eu des
affaissements, il y a eu des vices de conception, de construction. Constamment,
je le répétais, quand c'était documenté sur la place publique, on ne parlait
pas suffisamment des drames humains, les familles, les êtres humains et les
proches qui étaient affectés, qui, souvent, se retrouvent le bec à l'eau. Il faut s'améliorer, et ça passe notamment par des
prescriptions qui sont très clairement identifiées dans le projet de loi, dont
je... à l'égard desquelles je reviendrai un
peu plus tard. Mais je tiens aussi à remercier l'ensemble des intervenants qui
sont venus lors des consultations
particulières et les assurer qu'on a étudié chacun des mémoires avec attention
et considération. Ça nous a permis d'améliorer le projet de loi et de
compléter l'étude détaillée après trois jours de travail en équipe.
Je suis fier parce qu'aussi c'est un projet de
loi qui est tourné vers l'avenir. Souvenez-vous, au printemps dernier, on a
travaillé sur une loi, maintenant, qui a été adoptée au mois de mai pour nous
permettre de construire plus, et ce projet de loi là, on en est convaincus, va
nous permettre de construire mieux avec un certain nombre d'allègements
administratifs et avec une préoccupation constante, Mme la Présidente, sur la
réussite et l'efficacité des travaux de construction, et on a pensé
particulièrement à nos entrepreneurs du Québec.
On a fait des
amendements. Évidemment, les mesures-phares, vous les connaissez, trois
inspections obligatoires à des étapes charnières. Je me plaisais à
répéter qu'une étape charnière, c'est certainement avant la fermeture des murs,
où on peut constater la qualité des travaux
d'électricité et de plomberie qui sont souvent à l'origine de défaillances ou
de malfaçons importantes. Et j'ai été préoccupé notamment par Les Elles
de la construction, qui venaient nous rapporter comment, parfois, on camouflait des vices de construction, de la
moisissure cachée par des coups de peinture ou d'autres vices qui étaient
camouflés, et ce que des inspections nous auraient permis de détecter, des
inspections compatibles à un plan de
surveillance, un plan de surveillance établi par des professionnels qualifiés
en la matière, des ingénieurs, des architectes.
• (12 h 30) •
Il y a eu un amendement pour les technologues professionnels,
évidemment sous réserve des actes réservés aux
architectes et aux ingénieurs et dans le respect des ententes, mais les
technologues constitueront une force d'inspectorat qui va nous permettre d'atteindre nos objectifs,
de diminuer tellement le nombre de vices que nous constatons au Québec et, à la fin, une attestation de conformité avant
de permettre que le bâtiment soit accessible à la population... qu'on s'assure
qu'il y ait une attestation de conformité à un code de construction, à des
normes de construction.
Puis ma collègue, je l'entendais dire un
amendement... son amendement sur les plans et devis. La seule petite correction que je ferais, c'est que c'est notre
amendement et c'est un amendement que nous avions eu l'opportunité de discuter
ensemble, mais ça va... Évidemment, ce n'est pas dans tous les cas de
construction qu'il y a des plans et devis. Là où il y a des plans et devis, il
faut s'assurer que l'attestation confirme la conformité à ces dits plans et
devis.
Par la suite,
on a intégré des notions pour s'assurer que, dans l'application,
l'article 16, qui définit qui doit assumer les obligations... que
ça comprenne bien le donneur d'ouvrage, qui est un entrepreneur ou un
propriétaire-constructeur, pour s'assurer
que l'obligation soit clairement sur les épaules des personnes qui
construisent, et il y en a tellement, évidemment, parce que,
dans l'écosystème de la construction, il y a des promoteurs, il y a beaucoup
d'acteurs qui peuvent être impliqués, et,
bon, c'est là aussi, à ce moment-là, qu'il y a quand même un pouvoir
réglementaire qui permet à la Régie
du bâtiment du Québec de faire un premier règlement, qui le sera dans
les 18 mois — amendement
soumis par ma collègue de Bourassa-Sauvé — plutôt que 24 mois parce
qu'il y a une nécessité d'agir rapidement en la matière.
Et ce premier règlement là, selon nos intentions
réglementaires et nos instructions réglementaires, devra identifier toutes les catégories de bâtiments qui
servent à l'habitation de citoyens et citoyennes du Québec. Actuellement,
pour les maisons isolées unifamiliales jusqu'à quatre étages inclus, il y a une
Garantie de construction résidentielle, il y
a un plan d'assurance, mais tout ce qui va au-delà n'est pas soumis à des plans
d'assurance. Et on veut s'assurer que, pour ces habitations, il y ait, là où ce n'est pas le cas... Parce que, les
donneurs d'ordres, les... dans l'institutionnel, particulièrement dans le
secteur public, il y a des inspections qui vont bien au-delà du minimum de
trois qui est prévu dans le projet de loi. Puis je me plais à dire que,
comme une Loi sur les normes du travail contient des conditions minimales de
travail, la loi, le projet de loi n° 76 contient des normes minimales qui
s'appliqueront en matière de construction ici, au Québec.
On a mis en
place, comme vous le savez, un régime de sanctions administratives pécuniaires.
Parce que, quand c'est pénal, c'est
le DPCP, c'est long, c'est compliqué puis ça ne nous permet pas de ramener les
travaux à la conformité rapidement. Donc,
les sanctions administratives pénales, il y a des niveaux de gravité, il y a
des montants d'amendes qui sont respectueux de ce que nous retrouvons
dans le corpus législatif québécois, mais qui vont nous permettre d'intervenir
plus aisément, de façon moins pesante pour les entrepreneurs et pour les aider
dans un retour à la non-conformité, avec des pouvoirs aussi qui permettront de corriger le tir. Plutôt que de simplement
suspendre ou annuler une licence d'entrepreneur, il y aura des avis de
correction, il y aura de la surveillance, il y aura de l'accompagnement, il y
aura des demandes de bénéficier de
services-conseils. Je pense que ce sera fait de manière à ne pas alourdir notre
monde entrepreneurial québécois, mais rassurer et dire encore une fois
que, selon Garantie de construction résidentielle, ça coûte de huit à
15 fois plus cher, réparer ce qui
aurait normalement dû ou pu être détecté à l'origine des travaux. Donc, je
pense qu'on a un intérêt qui est vraiment fort dans ce dossier-là.
Donc, avec les amendements et... je pense que ce
projet de loi là, il fait l'objet d'un vaste consensus. On l'a vu, lors des
consultations particulières, les associations d'entrepreneurs anticipent que
tout soit fait en s'inspirant d'une approche collaborative pour ne pas ralentir
le séquencement des travaux. C'est ce qui sera fait, Mme la Présidente. Donc, je suis convaincu que le projet de loi que
nous proposons répond aux objectifs auxquels j'ai fait référence, au début, d'améliorer la qualité du patrimoine bâti au Québec et la
sécurité de la population. Les modifications apportées durant l'étude le
reflètent aussi et sont intimement liées à ces objectifs.
Donc, je réitère
simplement, Mme la Présidente, mes remerciements sincères à tous ceux et celles
qui ont participé à cet important exercice démocratique, qui nous ont
alimentés, qui nous ont fait réfléchir tout au long du processus. Il y a
d'autres acteurs qui ont aussi été associés à ce projet de loi, je pense
notamment à ma sous-ministre, Isabelle Merizzi, avec qui j'entretiens une
collaboration qui est superharmonieuse, qui s'est imbibée du contenu du projet de loi, qui a maintenant une connaissance
fine des principaux paramètres d'une loi qui est techniquement complexe,
qui est vieille, qui n'a pas été redéfinie, amendée depuis tellement d'années,
évidemment, je pense à l'équipe de la Régie du bâtiment du Québec,
particulièrement les avocates et les personnes qui travaillent au sein de la
régie, leurs collaborateurs, les conseillers, les membres de mon cabinet, mon
directeur de cabinet, mon conseiller, Joey Chartrand. Donc, j'aimerais remercier à nouveau les partis d'opposition pour leur
respect mutuel, la convivialité dans laquelle se sont déroulés nos
travaux en commission.
Et je suis... Mme la
Présidente, j'invite maintenant les membres de l'Assemblée à voter en faveur de
la prise en considération du rapport de la
commission sur le projet de loi. Et je souhaite que nous puissions passer
rapidement à son adoption.
Une voix :
...
M. Boulet :
Est-ce que j'ai oublié la députée de Chomedey? Bon. Là, je... Avant de finir,
Mme la Présidente, sincères salutations puis remerciements à notre collègue de
Chomedey. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le ministre. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Vous voulez intervenir, Mme la députée des Mille-Îles? Alors, je
vous cède la parole.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour :
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : ...je ne sais pas si...
Mme Dufour :
Non, c'est 10 minutes, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : ...
Mme Dufour :
Merci beaucoup. Donc, je repars. Donc, merci, Mme la Présidente.
Merci.
Bon, d'abord, je
vais... je vais saluer le ministre pour le projet de loi, qui était quand même
bien attendu, parce qu'il y avait
effectivement des enjeux concernant nos bâtiments et la qualité de
construction. Je n'ai pas participé aux travaux, mais je dois dire que j'ai eu écho que ma collègue de Bourassa-Sauvé
avait fait un travail exemplaire pour s'assurer que les éléments que
notamment je lui avais soulevés aient été abordés.
Et moi,
principalement, je vais vous parler d'un point en particulier, Mme la
Présidente, ce sont... c'est le cas des copropriétés. Donc, c'est de... c'est
l'élément majeur que, moi, j'avais soulevé auprès de ma collègue et qu'elle a longuement, je pense, débattu avec le ministre. Je
comprends que ce n'est pas encore parfait. Il y a eu certaines améliorations.
Et donc je vais vous en parler plus en détail.
Alors, d'abord, je
dois vous parler d'un cas, le cas des copropriétés à Boisbriand, qui a fait les
manchettes, mais j'ai... ce n'est pas... je
ne vous parle pas seulement d'un article parce que j'ai vraiment été en contact
avec les citoyens qui ont été
impactés, et je connais des gens qui ont... qui sont copropriétaires dans
cette... ces édifices-là. Donc, le cas de Boisbriand, ce sont des édifices qui ont été construits et qui, tu sais,
qui ont été construits... c'étaient plusieurs copropriétés, plusieurs
unités, et qui, de l'extérieur, avaient l'air de très bonne qualité. Et c'est
seulement... Et d'ailleurs ils étaient... ils avaient la... une garantie de
protection, là, qui... la GCR, si je ne me trompe pas. Puis là, bien, il y a eu
un inspecteur qui est allé voir sur place avant la fin de la garantie puis qui
a constaté que tout était beau, et donc ça... tout a été libéré. Et par la
suite, des années et des années plus tard, 15 ans après la construction,
Mme la Présidente, bien là, les vrais, vrais éléments, là, problématiques ont
commencé à sortir. Et donc, en fait, ce qui s'est passé, c'est qu'il y avait...
Dans le fond, lorsqu'une construction se fait, il y a le bois, hein, qu'on
utilise dans la construction, bien, il finit par s'assécher, et ça fait un
rétrécissement. Mais, lors de la construction de ces immeubles-là, ça n'avait
pas été prévu. Ça, c'est un phénomène naturel qui est prévisible, et c'est
toujours prévu, en temps normal, mais ça ne l'avait pas été. Et donc, qu'est-ce
qui s'est passé? Ça a créé un genre d'espace où, là, l'eau s'est mise à couler,
mais personne ne le voyait parce que c'était à l'intérieur des murs.
Alors, tout ça aurait
pu être évité s'il y avait eu des inspections. Mais les conséquences, dans ce
cas-ci... Des inspections avant la fermeture des murs, je dois préciser. Mais,
dans ce cas-ci, ça a été catastrophique. Les dommages étaient tels, Mme la
Présidente, qu'ils avaient le choix entre démolir et vendre le terrain pour essayer
de récupérer ou rénover, mais ce qui
impliquait une valeur de rénovation plus élevée que la valeur du bâtiment ou
des copropriétés restantes. Finalement, des gens, plusieurs ont dû
malheureusement faire faillite.
• (12 h 40) •
Alors,
ça, c'est une situation, mais il y en a eu d'autres, il y en a eu d'autres à
Saint-Jérôme, notamment, puis à plusieurs endroits au Québec. Et donc c'était
nécessaire d'avoir une... des inspections, c'était nécessaire qu'on ait des
inspections en cours de construction.
Dans le passé, je
pense qu'il y avait eu des inquiétudes à ce que cette... du fait que, s'il y
avait des inspections, ça pourrait retarder les travaux. Mais, dans les faits,
on constate, puis on le voit, là, notamment avec l'expérience de l'Ontario, qui
a des inspections obligatoires depuis de nombreuses années, finalement... ont
des chantiers même plus efficaces que les nôtres, Mme la Présidente, donc la
construction se fait plus rapidement là-bas. Et ils ont sept points... sept
moments, là, où il y a de l'inspection. Alors, quand on compare, on se dit,
bon, ici, on propose trois inspections, ce qui est important, c'est que ces
inspections-là soient faites avant la fermeture des murs, ça, c'est évident.
Et, si je ne me trompe pas, le projet de loi ne le précisait pas, et ça devra
être fait, ultérieurement, donc, peut-être par règlement, mais il faudra
s'assurer que ce soit fait. Et je pense que le ministre l'a mentionné, là, que
l'intention, c'est que ce soit fait avant que les murs soient fermés.
Si je reviens avec
l'enjeu des copropriétés, en fait, le projet de loi prévoit qu'il y a une
inspection, mais, contrairement à l'Ontario, où c'est fait, disons, par une
instance neutre, le projet de loi prévoyait, dans le fond, que ce soit le
constructeur qui donne un contrat d'inspection à une tierce partie. Et là
l'enjeu, puis je l'avais soulevé lorsqu'on avait
fait le... je crois que c'était l'adoption du principe, lors du débat de
l'adoption de principe, j'avais soulevé le fait que, si le constructeur
est négligent et qu'il donne un contrat à un inspecteur négligent, bien, on
n'est pas nécessairement mieux servi.
Et l'enjeu, ici,
c'est qu'ultérieurement, dans le cas des copropriétés, ce n'est pas le
constructeur qui sera propriétaire, et donc ce ne sera pas lui qui aura à vivre
avec les difficultés par la suite. D'autant plus que, souvent, les
constructeurs créent des entreprises seulement pour la construction du
bâtiment, et, une fois le bâtiment terminé et transféré
au syndicat de copropriété puis aux différents copropriétaires, bien,
l'entreprise est fermée. Alors, lorsqu'il y a des déficiences qui sont trouvées par la suite, bien, c'est une coquille
vide, l'entreprise, alors, même s'il y a des poursuites, il n'y a rien à
aller chercher. Puis c'est d'ailleurs une des problématiques qu'ils ont à
Boisbriand.
Donc,
ma collègue la députée de Bourassa-Sauvé a fait un grand débat et s'est assurée
que ce soit modifié. Donc, aujourd'hui, de ce que je comprends, le
projet de loi, la version finale, il prévoit qu'en fait ce soit plutôt le
donneur d'ordres qui sera responsable de
donner le contrat, et non plus le constructeur. Donc, advenant le cas que
c'était, par exemple, un office d'habitation qui est le donneur
d'ordres, bien, c'est lui, et non pas le constructeur, qui recevrait le contrat
de construction, qui donnerait le contrat d'inspection.
Ça va pour une grande
majorité de projets, mais pas pour les copropriétés. On n'a toujours pas réglé
cette situation-là où le donneur d'ordres, dans ce cas-ci, resterait l'entreprise
qui est créée et qui est créée spécifiquement pour la construction. Et donc le
client ultime, qui serait le syndicat de copropriété et les copropriétaires,
eux, ne seraient pas ceux qui donneraient le contrat d'inspection, parce qu'eux
arrivent bien après la construction. Donc, on n'a toujours pas cette entité
tierce qui est peut-être plus neutre dans le dossier.
On m'a mentionné
qu'il y avait quand même des possibilités... des pénalités. Le projet de loi,
là, prévoit, là, des pénalités financières, s'il y avait des enjeux, puis il
pourrait y avoir poursuite envers l'inspecteur. Certes, mais on comprend que,
dans un cas comme Boisbriand, on parle de millions de dollars en dommages. Il
n'y a pas... Je doute qu'un inspecteur
puisse assumer une telle pénalité ou une telle poursuite. Donc, une faillite,
et voilà, et on se retrouve au même point.
Je
vais terminer, Mme la Présidente, en mentionnant que le plan de garantie pour
maison neuve devrait s'appliquer à
tout type de bâtiment. Actuellement, ça s'applique à presque tout, sauf, encore
une fois, les copropriétés. Donc, il y a un enjeu de ce côté-là, ma collègue l'a... a proposé, d'ailleurs, un
amendement pour rendre obligatoire l'adhésion au plan de garantie pour tous les immeubles en copropriété. Et,
malheureusement, là, cet amendement-là a été refusé, ce qui fait en sorte qu'on n'aura pas un traitement équitable
pour tous les acheteurs de copropriété, peu importe le type de construction.
Parce qu'actuellement il y a des
différences, selon le nombre d'étages, notamment, des bâtiments, il y en a qui
vont être avec un plan de garantie de maisons neuves, d'autres n'en
auront pas automatiquement. Et ça, évidemment, ça cause problème comme je vous disais, dans un cas comme on a vu. Malheureusement, on retrouve les problématiques des années et des années après la construction. Et c'était une revendication
historique, d'ailleurs, du Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec, qui ont fait cette
demande-là puis qui considèrent... une discrimination injustifiable qui fait en
sorte que des copropriétaires ne sont pas protégés par un plan de garantie
obligatoire comme les autres propriétaires d'immeubles.
Alors, merci, Mme la
Présidente. Évidemment, ce que... Je pourrai conclure en disant que le travail
n'est pas terminé, et j'invite le ministre à
réfléchir à des solutions pour ces deux enjeux-là qui touchent les
copropriétaires, qu'il faudra corriger
pour un monde plus juste mais aussi pour éviter qu'ultérieurement on ait des
coûts additionnels vraiment impensables pour ces citoyens-là.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, est-ce qu'il y a d'autres intervenants?
Mise aux voix de l'amendement
Donc, s'il n'y a pas
d'autre intervenant, on va passer au vote. En premier, je vais mettre au vote
l'amendement proposé par M. le député de Saint-Jérôme. Donc, est-ce que
l'amendement est adopté?
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Rejeté.
Mise aux voix du
rapport
Donc, nous
allons maintenant passer au vote. Donc, le rapport de la Commission de
l'aménagement du territoire portant sur le projet de loi n° 76, Loi
visant principalement à accroître la qualité de la construction et la sécurité
du public, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Adopté. M. le leader, vous nous indiquez la suite.
M.
Caire : Oui, Mme la Présidente. Nous avons épuisé l'ordre
du jour, donc je vous demanderais, en conséquence, de suspendre les
travaux jusqu'à 13 heures pour la tenue des débats de fin de séance.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
je suspends les travaux jusqu'à 13 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 48)
(Reprise à 13 h 01)
Débats de fin de séance
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Tel qu'annoncé précédemment, nous allons
maintenant procéder aux débats de fin
de séance. Le premier débat portera sur une question adressée par Mme la
députée des Mille-Îles à Mme la ministre responsable de l'Habitation
concernant le recul de l'accès à la propriété.
Je vous rappelle que, conformément à
l'article 310 du règlement, le député qui a soulevé le débat et le
ministre qui lui répond ont chacun un temps
de parole de cinq minutes, et le député, ensuite, a un droit de réplique de
deux minutes.
Alors, Mme la députée, je vous cède la parole.
Construction de logements
sociaux
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci, Mme la
Présidente. Par contre, je vais corriger, ce n'est pas de l'accès à la
propriété, que je vais parler, mais bien du
logement hors marché. Donc, c'est probablement une erreur, là, de... que
moi-même, je n'ai pas révisé la demande qui a été faite, mais ma
question portait bel et bien sur le logement hors marché aujourd'hui.
Alors, on le
sait, on vit une crise du logement sans précédent et qui a été accentuée par le
fait que, malheureusement, pendant plusieurs années, le gouvernement
actuel a nié son existence. Et c'est seulement, en fait, quand la ministre actuelle est arrivée en poste qu'il y a des
actions qui ont commencé à être mises en place. Et on comprendra que, les
années qui ont été perdues avant son arrivée, bien, malheureusement, ça
a causé... on a pris beaucoup de retard.
Et ce qu'on voit, les conséquences, elles sont
majeures partout. On le voit dans les... la hausse de l'itinérance, par exemple, qu'on voit partout, on a vu les
hausses de loyer, qui sont astronomiques. D'ailleurs, une étude de Desjardins
publiée cette semaine révélait que l'inflation des loyers freine, certes,
l'accès des premiers acheteurs, et c'est là qu'on peut parler d'accès à la
propriété, mais ce qu'on voit surtout, c'est une augmentation du nombre de
locataires.
Par exemple,
à Montréal, les loyers, bien, ils ont augmenté à un rythme plutôt
préoccupant : une hausse de 362 $ par mois pour un quatre et
demi. Et ça, c'est les hausses qu'on vient de voir, mais les prochaines vont
être tout aussi astronomiques. Alors, c'est
sûr que ça fait peur. Et d'ailleurs, ma collègue, la députée de Notre-Dame-de-Grâce, qui est ici à ma droite, mentionnait, ce matin, en période de
questions, qu'il y a de nombreuses familles qui, aujourd'hui, doivent faire le
choix entre payer le loyer ou payer l'épicerie. Et ça, dans une société aussi
riche comme la nôtre, c'est impensable. Les files d'attente aux banques
alimentaires n'ont jamais été aussi élevées.
Et donc on ne peut pas, par contre, pour limiter
les hausses de loyer, imposer davantage de contrôle aux propriétaires qu'on
voit qu'on a déjà au Québec. Parce que, ces mêmes propriétaires là, bien, ils
ont des obligations financières, eux-mêmes,
en forte hausse. Les assurances ont monté, les taxes, les taux d'intérêt et les
coûts de rénovation. Alors, si on
veut avoir un parc locatif en santé et des propriétaires qui ne font pas
faillite, bien, on ne peut pas éternellement contrôler le marché, les loyers. On ne peut pas. Il faut qu'il y ait un
certain... une certaine... un certain rattrapage par rapport aux coûts
réels.
Donc, qu'est-ce qui reste, Mme la Présidente?
Bien, il reste le logement hors marché. Et ça, c'est celui où on retire, dans
le fond, du marché spéculatif immobilier les logements pour, en fait, justement
pouvoir contrôler les loyers, mais aussi
garantir une stabilité des locataires. C'est du logement qui est généralement
destiné aux plus vulnérables. Ce qu'on... Puis beaucoup de groupes ont
mentionné que c'était la meilleure solution, et je le crois sincèrement que
c'est la meilleure
solution, pour arriver à ce que tout le monde ait un toit, ait un toit décent.
Et demain, Mme la Présidente, ce sera la Journée nationale l'habitation,
et je pense que c'est le moment qu'on s'entende puis qu'on convienne qu'il nous
faut une cible de logements hors marché.
Et là, je vais vous
montrer, Mme la Présidente, un tableau où on voit les pays de... les pays,
notamment, qui ont du logement hors marché. Où on se situe, Mme la Présidente?
On est en bas du Canada. Le Canada est ici. Donc, actuellement, ce qu'on peut
constater, c'est que les États-Unis ont plus de logements hors marché que nous,
c'est tout dire. Et ce n'est pas un pays communiste, les États-Unis, n'est-ce
pas? Alors, quand on se compare à des pays européens comme les Pays-Bas, même le Royaume-Uni, 16 %, nous, on est à à
peine 3 % de logements hors marché. Alors, la cible que nous, on s'est donnée, Parti libéral du Québec, c'est atteindre 12 % d'ici 2035 et
20 % d'ici 2050. Ça ne peut pas être seulement de la construction.
Il va falloir aussi faire des acquisitions pour ça.
Et, moi, ce que
j'aimerais entendre, dans le fond, et c'était le coeur de ma question ce matin,
c'est quels sont les objectifs que la ministre de l'Habitation s'est donnés. Oui, elle a mentionné qu'elle
visait, avec la Stratégie québécoise en
habitation, 560 000 logements, mais ça, c'est de tous types de
logements. Quelle part de ceux-ci seront des logements hors marché?
J'aimerais entendre la ministre à cet effet-là. Mais là, pour l'instant, on ne
le sait pas. Et, quand j'avais demandé,
d'ailleurs, qu'on se dote de cibles pour la construction, ça, maintenant, c'est
fait, on a une cible pour la construction. Mais quelle va être... quelles vont être, maintenant, les cibles pour le
logement hors marché? C'est ma demande, Mme la Présidente, on en a besoin pour protéger notre population la plus
vulnérable. Et c'est le seul moyen de vraiment contrôler les loyers pour
ceux qui ont le plus de difficulté à se loger. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, Mme la ministre, à
vous la parole.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme
Duranceau : Merci, Mme la Présidente. Alors, bien, d'abord, je salue
la députée des Mille-Îles. Effectivement, il faut augmenter... et je le dis,
hein, depuis deux ans, en cette Chambre et sur toutes les tribunes : Pour
amoindrir les effets de la crise, il faut augmenter l'offre de tous les types
de logements. Et, à l'intérieur de tous les types de logements, bien, on a,
effectivement, le logement hors marché, qui comprend le logement social, le
logement abordable, le logement étudiant, donc, on va y revenir.
Ce que j'aimerais
mentionner... On augmente l'offre de tous les types de logements, on aura un
effet domino, par ailleurs. Alors, il y a des nouveaux logements qui se
construisent, il y a des gens qui pourront migrer vers ces nouveaux logements
là, libérer des logements plus abordables, et ça va donner un peu d'air dans
l'écosystème.
Bon, là, on arrive au
pouvoir, notre gouvernement, en 2018, et on se retrouve... le constat, c'est
qu'il y a eu, effectivement, un sous-investissement en matière de logement
pendant de nombreuses années. Alors, au risque de me répéter, je ressors mon fameux graphique qui fait état d'un arrérage qui
s'accumule, là, des années, je vous dirais, 2005, 2006, jusqu'à 2018, où beaucoup d'annonces de
logements, mais rien qui ne sort de terre. Alors, malheureusement, bien,
ça nous a un peu ralentis dans notre atteinte de quelque objectif que ce soit
en matière de logements hors marché.
Bon,
la bonne nouvelle, c'est qu'on est ailleurs en 2024. Cet arrérage-là est tout
réglé. On a plus de 24 000 unités qui sont en construction, hein, du logement social, du logement
abordable, du logement étudiant, du logement pour les aînés. Donc, la
problématique constatée, là, est maintenant sous contrôle.
On
a investi comme jamais, 1,8 milliard, en novembre dernier, à la mise à
jour économique. Ce matin, on a annoncé 184 millions. Alors, on continue d'investir et on continue surtout
de créer un environnement qui est propice à la construction de tous les
types de logements et aux logements hors marché. Dans la stratégie qu'on a
déposée, on mentionne, bon, des nouvelles
façons de construire, par exemple avec le logement modulaire, qui va permettre
de... que ça coûte moins cher, l'unité.
J'ai souvent dit : Le coût par porte est important. Pourquoi? Pas pour faire
de la chicane, pour faire en sorte qu'on construise le plus d'unités
possible, Mme la Présidente.
Alors, premier
contexte, on investit, on crée un environnement qui est favorable à la
construction de tous les types de logements, incluant le logement hors marché,
et, dans les nouvelles approches proposées, on a identifié des terrains, au gouvernement du Québec. Ça, c'est
fait au gouvernement fédéral, ça s'est fait au niveau de la ville de Montréal,
le gouvernement du Québec est en train de
travailler sur une liste similaire. C'est une autre façon de proposer, de
financer du logement, donc, en fournissant des terrains, des bâtisses
qui peuvent être converties en logements hors marché.
• (13 h 10) •
Et je suis contente
qu'on parle de cette terminologie-là, «logement hors marché», parce que c'est
ça qui est important, c'est qu'ultimement
les logements soient détenus par une entité qui ne fait pas de spéculation. Et
ça permettra de garder, dans un
avenir étendu, là, les logements à l'abri du marché habituel puis des
augmentations ou des fluctuations de loyers importantes. Alors, il faut
que cette terminologie-là de «logement hors marché» fasse son oeuvre et qu'on
en soit tous conscients puis qu'on veuille tous y contribuer.
Ensuite, Mme la
Présidente, bien, je pense que... donc, j'ai parlé de modulaire, nouvelle façon
de construire moins chère, j'ai parlé de
terrains qu'on pourrait... de bâtisses, et toujours dans la mise à jour
économique, aujourd'hui, on voit que la SHQ va se doter de nouveaux
outils pour soutenir la construction de tous les types de logements, des
outils... oui, toujours des subventions,
mais d'autres outils financiers probablement plus... bien, différents,
différents, qui vont permettre de
faire plus de logements, alors... et ce sera, évidemment, pour du logement hors
marché aussi. Donc, on multiplie les solutions, et je pense qu'on s'en
va dans la bonne direction, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la ministre. Maintenant, je vous cède la parole, Mme la députée,
pour votre droit de réplique.
Mme Virginie Dufour (réplique)
Mme Dufour : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, oui, certes, il y a eu une annonce ce matin
de 184 millions, mais je soulève que ça inclut le 92 millions du
fédéral. Et, selon la première... les premières analyses, il semblerait qu'en
fait cet argent-là viendrait combler le financement manquant pour les
8 000 unités qui avaient été annoncées
en 2023, alors que ce que je comprends jusqu'à maintenant, mais, ça, on va encore
l'éplucher, c'est que ce ne serait pas nécessairement des nouvelles
unités.
Ceci dit, je l'ai dit
ce matin, il faut se donner des cibles, et là je n'ai toujours pas entendu de
cible. Donc, oui, il y a des projets et des
projets, mais quelles sont nos cibles de logement hors marché pour le Québec?
On ne le sait pas. Et actuellement ce
qu'on constate, c'est que, là où il y a du logement hors marché, les prix, les
loyers sont plus contrôlés, évidemment,
mais ailleurs, évidemment, les loyers augmentent. Il y a certains logements,
notamment, qui, actuellement, sont quand même abordables parce que c'est
des bâtiments qui datent peut-être d'une autre époque... et les hypothèques inexistantes sur le logement, là, mais il y a un
risque, Mme la Présidente, c'est qu'à un moment donné, ces logements-là
soient convertis, par exemple, ou, finalement, rénovations majeures, et qu'on
voit des augmentations importantes que les gens ne pourraient pas se payer.
Alors, c'est
nécessaire... C'est un exemple qu'il faut retirer le plus possible de logements
pour qu'on tombe dans le hors marché lorsque c'est possible, en respectant
évidemment les droits de propriété, et c'est par le logement hors marché qu'on pourra mieux loger notre
population la plus vulnérable, et, pour ça, il faut se donner des cibles.
J'invite la ministre à regarder la cible que tous les groupes. Même les
groupes de propriétaires demandent de viser du 20 % d'ici 2050 et,
entre-temps, une cible de 12 % d'ici 2035. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Donc, nous allons maintenant procéder au deuxième débat
de fin de séance. Alors, M. le député de Taschereau adressera une question à
Mme la ministre du Tourisme.
Je vous rappelle que
vous avez cinq minutes chacun, et puis, M. le député, vous avez
deux minutes pour votre droit de réplique.
Alors, je vous cède
immédiatement la parole.
Encadrement
de l'hébergement touristique collaboratif
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont :
Merci, Mme la Présidente. Je suis
content de poursuivre le débat sur cette importante question qu'on a
amorcée plus tôt pendant la période des questions.
Peut-être un petit
retour en arrière, d'abord, rappeler que le phénomène Airbnb et toutes les
autres plateformes, évidemment, aussi, là,
de location à court terme sont un problème dans nos villes depuis de nombreuses
années. Ça fait longtemps, chez
Québec solidaire, qu'on en parle. Ça fait longtemps qu'on dit que ça doit être
mieux encadré parce que ça amène un paquet de problèmes, notamment en
période de crise du logement, où on a vu le nombre, dans les dernières années, le nombre d'habitations louées sur ces
plateformes-là augmenter de façon très importante, et ça a un impact, ça a
un impact sur la disponibilité des logements
qui sont disponibles dans nos quartiers pour être capables de loger notre
monde.
C'est un enjeu
important parce qu'il y a un appât du gain qui est très fort. C'est facile de
faire, en une seule... en une, ou deux, ou trois locations, beaucoup plus
d'argent que ce qu'on avait auparavant sur une période mensuelle. Donc, il y a
des propriétaires qui décident de faire de ces plateformes-là... de faire de la
location à court terme sur des plateformes
comme Airbnb, d'en faire une business, alors qu'au début c'était supposé être
l'économie de partage. Quand tu pars
de ta maison, tu peux louer ta maison. C'est un petit revenu qui rentre, mais
ça devait être ta résidence principale. Or, ce n'est plus ça, le problème. Ce n'est plus ça, l'enjeu. On a des gens
qui en font la business. C'est très, très bien documenté.
Donc, on en a parlé
depuis longtemps. Mon collègue dans Laurier-Dorion a souvent fait des
interpellations ou, en fait, interpelé, en fait, les ministres responsables de
l'Habitation sur cet enjeu-là. Il a fallu un triste événement en
mars 2023, Mme la Présidente, un feu dans... un incendie dans le
Vieux-Montréal. Il y avait eu sept morts, neuf blessés. C'était de l'hôtellerie à courte durée aussi, Airbnb. Puis Mme la
ministre du Tourisme, à ce moment-là, a décidé de déposer un projet de
loi pour venir resserrer cette pratique-là parce qu'il y avait... On les a
qualifiés de coquins, Mme la ministre va s'en rappeler, ces personnes qui font
de l'hôtellerie illégale avec Airbnb.
Récemment, donc, on a
eu cette... donc, cette loi-là. Mme la ministre, on lui a posé des questions à
quelques reprises. Elle nous a tout le temps
dit que la loi était forte, la loi avait les dents nécessaires pour être
capable de bien encadrer l'industrie. Or, il apparaît, et c'est ce que
je parlais ce matin, il y a eu des enquêtes, notamment du Journal de
Montréal puis du site Internet Pivot, le 11 novembre dernier, qui
parlaient de centaines d'annonces Airbnb qui contournent la loi limitant les
locations touristiques. L'enquête sur Pivot, notamment, montrait que plus de
1 500 annonces pour des résidences
principales à louer à court terme étaient susceptibles, en fait, d'être des
opérations commerciales. Donc, ce sont, je l'ai mentionné ce matin, des
numéros de permis qui étaient recyclés, des numéros de permis qui étaient volés
ou carrément inventés, des habitations vides
qui étaient faussement déclarées comme des lieux de résidence principale. Il y
a clairement un enjeu important à ce niveau-là.
Les
municipalités essaient de s'organiser, les municipalités essaient de
s'organiser, notamment l'administration de Bruno Marchand, à Québec, qui
fait le pari qu'un vaste chantier qui lui permettra bientôt d'autoriser la
construction de nouveaux hôtels permettrait de freiner l'illégalité de la
location à la Airbnb dans la capitale.
En février 2024, l'association des courtiers
immobiliers recommande ni plus ni moins que l'interdiction des locations à
court terme dans les marchés urbains. En plus des enjeux sérieux de sécurité et
des embauches... et des embûches, pardon, que les
locations à court terme imposent au réseau hôtelier traditionnel, ces locations
freinent aussi l'accès à la propriété pour des jeunes ménages. Ça fait monter
le prix de l'immobilier.
Donc,
l'article de Pivot est intéressant parce qu'il référait à un article, lui, de
la CBC dans lequel on apprenait que malgré
les dispositions prévues dans le projet de loi n° 25
de la ministre, que l'on avait discuté ensemble, qui permet de donner
des contraventions à... des amendes, en fait, à des plateformes comme Airbnb,
qui vont de 10 000 $ à 100 000 $ par annonce frauduleuse
présente sur le site Internet, donc sur la plateforme, selon cet article-là, toujours,
donc, aucune amende n'avait été donnée à
Airbnb, alors que, visiblement, il y en a au moins 1 500 qui sont
répertoriées sur le site d'Airbnb.
Donc, ma
question était la suivante, et j'espère avoir une bonne réponse de la ministre
du Tourisme : Est-ce que des amendes ont été données à Airbnb en
lien avec les dispositions prévues dans la loi n° 25?
15 417
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Mme la
ministre, je vous cède la parole.
Mme Caroline Proulx
17 837
Mme Proulx : Merci,
Mme la Présidente. Je me porte en faux contre les déclarations du député.
Laisser sous-entendre qu'il y a un
lien de cause à effet entre la location courte durée de type Airbnb, du triste
incendie à Montréal et la location courte durée, je me porte en faux. Il
y a présentement, Mme la Présidente, une enquête criminelle...
15 417
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Juste un instant. Vous avez un appel au règlement.
Pouvez-vous m'indiquer le règlement?
19 267
M. Grandmont :
...Mme la ministre me porte des intentions. Je n'ai jamais fait de lien de
cause à effet. J'ai simplement rappelé qu'il
y avait eu un incendie dans un hôtel... dans un édifice opéré avec du Airbnb et
que ça avait été le déclencheur pour le projet de loi n° 25.
C'est tout ce que j'ai dit. Je n'ai pas fait de lien. Merci.
15 417
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Bon. Alors, on poursuit avec
prudence, s'il vous plaît.
• (13 h 20) •
17 837
Mme Proulx : Mme
la Présidente, je rappelle qu'il y a deux éléments ici extrêmement importants.
La rédaction du projet de loi n° 25 s'est faite en décembre 2022, 2022, et que le triste incendie
est arrivé en avril, mars ou avril 2023. Mme la Présidente, je
trouve ça vraiment inquiétant, les propos du député à cet égard-là.
On rappelle,
Mme la Présidente, que, lors du dépôt du projet de loi n° 25,
à la demande des villes, des arrondissements, des municipalités, que ce soit la FQM, l'UMQ, la ville de Montréal,
d'ailleurs, était déposée... était venue en commission parlementaire
pour déposer un mémoire où les municipalités, les arrondissements demandaient
au gouvernement du Québec de leur consentir
les pouvoirs en termes de réglementation pour permettre, interdire ou
restreindre l'hébergement de type Airbnb sur leur territoire. Donc,
demande à laquelle, évidemment, Mme la Présidente, on a consenti, parce que la réalité de Saint-Adolphe-d'Howard n'est pas la
réalité de l'arrondissement du centre-ville, que Verdun n'a pas la réalité
non plus de la municipalité de Joliette.
Donc, on avait consenti, Mme la Présidente, aux demandes de la ville de
Montréal et de chacun de ses
arrondissements mais également de l'ensemble des municipalités au Québec, de
leur consentir, donc, tous les pouvoirs.
L'exercice était le suivant, Mme la Présidente.
Nous arrivons avec un cadre réglementaire pour rendre les exploitants et les plateformes responsables et imputables des annonces qu'elles mettent en
ligne, sans quoi il y a des amendes. Donc,
on envoyait la responsabilité sur l'exploitant et sur les plateformes, et que
les arrondissements et les villes avaient tous, tous les pouvoirs pour restreindre, limiter ou carrément interdire
l'exploitation de la résidence principale, et tout ça, Mme la
Présidente, dans le cadre du respect de l'autonomie des municipalités.
Maintenant,
si les arrondissements, les villes, les municipalités décident d'ajouter une
série de règlements qui sont en
chapeau de la loi n° 25, bien, les arrondissements, les villes et les
municipalités, Mme la Présidente, deviennent responsables de
l'application de ces règlements-là.
Maintenant, le taux de conformité depuis la mise
en application de la loi est passé de 59 %, en 2023, à 90 %, en 2024,
et je tiens à informer qu'il y a eu une diminution de 20 % de l'offre
d'hébergement de type Airbnb de janvier à
juillet 2024, comme quoi que ça fonctionne pour notre loi. Et je tiens à
répéter qu'il y a également eu une série d'amendes qui ont été déposées pour l'ensemble des
plateformes, on n'en a pas pour une plateforme, c'est l'ensemble des plateformes,
avec près de 6 millions de dollars d'amendes.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la ministre. M. le député, votre droit
de réplique. Je vous rappelle que vous avez un temps de deux minutes.
M. Etienne Grandmont
(réplique)
M.
Grandmont : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis
d'accord qu'on a donné... qu'on avait demandé aux municipalités d'avoir
des pouvoirs, et ils leur auront été donnés. Les municipalités font leur job,
contrairement à deux autres intervenants dans le dossier, Revenu Québec et la ministre
du Tourisme. D'une part, Revenu Québec ne rend toujours pas accessible le
registre des propriétaires, hein, une municipalité, comment qu'elle fait pour
savoir que l'adresse qui est donnée pour obtenir son permis ou son droit
d'opérer un Airbnb sur son territoire, comment la municipalité... pour savoir
que c'est bel et bien sa résidence principale? Il y a une entité au Québec qui
possède cette information-là, c'est Revenu Québec, et ce
n'est toujours pas fait. Ça avait été mentionné à plusieurs reprises, Revenu
Québec doit pouvoir donner... rendre accessible cette information-là aux
municipalités. Ça avait été dit dans l'étude du projet de loi n° 25, ça
n'a jamais été fait. La ministre, encore, à ce niveau-là, n'a pas livré la
marchandise.
Maintenant, vous avez
entendu comme moi Mme la ministre du Tourisme parler des effets de sa loi.
Jamais elle n'a répondu à ma question :
Combien d'amendes ont été données à Airbnb et aux différentes plateformes qui
rendent disponible l'offre de location à court terme? Elle n'a pas été
capable de répondre. Effectivement, il y a des amendes qui ont été données. Moi aussi, je les consulte, les tableaux qui sont
disponibles sur les sites appropriés. Ce sont uniquement des annonces,
ce sont uniquement des contraventions, des amendes qui sont données pour des
particuliers qui ont été épinglés par des
municipalités. Encore une fois, le ministre... la ministre du Tourisme ne fait pas sa job. Elle n'a pas répondu à ma question.
Sur les
1 500 annonces qui sont publiées illégalement sur le site Airbnb, je
comprends et nous comprenons tous qu'il n'y a aucune de ces annonces-là qui a
résulté en une amende donnée à Airbnb. La ministre ne fait pas sa job.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, nous allons procéder au
troisième débat, qui portera sur une
question adressée par Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce à Mme la
ministre responsable de la
Solidarité sociale et de l'Action communautaire concernant l'augmentation
importante des besoins en aide alimentaire.
Je vous rappelle que
vous avez toutes les deux un droit de parole de cinq minutes, et ensuite, Mme
la députée, vous avez un droit de réplique de deux minutes.
Alors, je vous cède
la parole, Mme la députée.
Soutien
aux banques alimentaires
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw : Merci, Mme la Présidente. Alors, je rappelle que,
ce matin, lors de la période des questions, la première question que j'ai posée à la ministre, c'est est-ce qu'on
reconnaît, avec le bilan, fin 2024, qu'il n'y a pas juste... ce
n'est pas juste une question d'urgence humanitaire, mais c'est vraiment une
question... bien, un échec économique? Et on
comprend que la ministre de la Solidarité sociale et Action communautaire ne
peut pas avoir toutes les réponses. On comprend
que ce sont des enjeux transversaux. Alors, c'est vraiment... on interpelle le
gouvernement dans son ensemble : Est-ce que la pauvreté et lutter
contre l'insécurité alimentaire est une priorité pour ce gouvernement? On se
pose des questions.
On comprend que ce
gouvernement a donné des fonds, même historiques, aux banques alimentaires du
Québec, mais, le problème, c'est que les lignes, les recours, ça continue,
c'est même explosif. Il n'y a pas assez de denrées. Ce n'est pas assez. Donc, il
faut faire en sorte que ces gens-là n'ont pas besoin, n'ont pas recours aux
banques alimentaires.
Et là on s'aperçoit,
avec le bilan fin, qu'il y a des nouveaux visages, Mme la Présidente, des
nouveaux visages de l'insécurité, sinon de
la détresse, alimentaire. On parle de familles biparentales, on parle de
travailleurs, des personnes qui se lèvent à chaque matin pour gagner
leur vie, on parle beaucoup aussi d'étudiants. Évidemment, il y a des jeunes, des enfants, 35 % des bénéficiaires sont des
enfants. 20 % des ménages qui bénéficient du dépannage alimentaire ont un
emploi comme principale source de revenus.
Là, on parle,
présentement, de presque 3 millions de demandes d'aide alimentaire qui
sont répondues à chaque mois, répondues, parce que Moisson Montréal nous
rappelle qu'effectivement un tiers... je crois que c'est un tiers, oui, un
organisme sur trois qui travaille avec nous... avec les Banques alimentaires du
Québec, et avec Moisson Montréal, un tiers
doit refuser des demandes de gens vulnérables, et ils sont encore en
augmentation, même à Notre-Dame-de-Grâce. D'ailleurs, on cite que, dans l'arrondissement de Côte-des-Neiges,
Notre-Dame-de-Grâce, c'est où il y a le plus de demandes, avec Ville-Marie, à Montréal. Ça fait qu'on vit...
Je le vois dans ma circonscription, que le dépôt alimentaire NDG doit
refuser, pour la première fois dans son histoire de plusieurs décennies, doit
refuser des personnes. Ça fait que, lorsqu'on parle
des presque 3 millions de demandes qui sont répondues, il y a d'autres
demandes qui ne sont pas répondues. Ça fait que les banques alimentaires, c'est du dépannage, ça ne peut pas être un
plan à long terme. Même Martin Munger, qui est le P.D.G. des Banques alimentaires du Québec, lorsqu'il est venu en
commission, lors des consultations particulières sur le projet de loi n° 71, il a parlé de cassure du système.
Donc,
oui, banques alimentaires, oui, plus de financement, mais on comprend que les
organismes communautaires, de façon
générale, font face à une tempête parfaite : demandes explosives pour
leurs services et, en même temps, manque d'espace, de financement, de personnel, même recruter et retenir ce
personnel, qu'ils doivent faire compétition avec le secteur privé, le secteur public. Il y a un écart
salarial très important entre les personnes qui travaillent dans le
communautaire et la moyenne au Québec, et c'est surtout des femmes qui
travaillent dans ce secteur là.
Donc, il y a du travail à faire pour appuyer ces
organismes, parce que ces organismes de dernier recours sont à bout de souffle, c'est ce qu'ils nous disent,
dont les banques alimentaires. Alors, il faut aller dans les mesures, on
demande des mesures structurantes. Et on comprend que c'est un enjeu
transversal. On ne... Moi, je ne doute... je ne me doute pas de la bonne
volonté de la ministre, de son engagement, mais je me doute sérieusement de
l'engagement de ce gouvernement pour faire face à la pauvreté. Et même la
classe moyenne qui ont recours à des banques alimentaires... On sait que le plan de lutte contre la pauvreté,
la ministre avait dit que c'était évolutif, mais les fonds qui y sont associés,
c'est quatre fois moins que le plan précédent, sous un gouvernement libéral.
Alors, aujourd'hui, on n'a pas vu plus de fonds
pour lutter contre la pauvreté ni pour les banques alimentaires. Donc, on
comprend, ça prend des mesures structurantes, ça prend le gouvernement, dans son ensemble, pour
appuyer la ministre dans son appui vis-à-vis les groupes... les Québécois
les plus vulnérables et les plus démunis.
Alors, j'aimerais entendre la ministre là-dessus, sur l'approche du
gouvernement.
• (13 h 30) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à Mme la ministre.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : Bien, merci beaucoup,
Mme la Présidente, et merci à la députée de Notre-Dame-de-Grâce. On a eu bien du plaisir, si je peux dire la chose
ainsi, à travailler sur la, maintenant, loi n° 71,
la loi qui permet d'améliorer l'accompagnement des personnes et à
simplifier le régime d'assistance sociale.
Elle demande si le gouvernement agit. Alors,
oui, Mme la Présidente, le gouvernement agit, le gouvernement agit et a agit constamment, mais aussitôt que le coût
de la vie s'est déclaré aussi imposant, a eu un impact aussi flagrant sur le panier d'épicerie, sur le coût du loyer, sur le
coût de la vie en général, tout de suite, on est intervenus, Mme la Présidente.
On a réduit les impôts de manière très importante pour la classe moyenne. On a
mis en place le crédit d'impôt pour les personnes
de 70 ans et plus, plus de... autour de 2 000 $ de crédit
d'impôt. On a établi des tarifs gouvernementaux qui ne peuvent pas dépasser le 3 %, Mme la
Présidente. Tout ça, là, c'est de l'argent qu'on a gardé pour les citoyens,
pour qu'ils puissent arriver.
On investit des milliards de dollars, Mme la
Présidente, dans l'habitation parce que le coût du loyer a augmenté, parce
qu'il manque de logements, parce qu'on a eu un accroissement de la population,
au Québec, brutale, c'est arrivé brutalement,
plus de gens au Québec qui viennent aussi vers les banques alimentaires et
qu'on nourrit. C'est 700 millions de dollars, Mme la Présidente, depuis qu'on est en poste, qu'on a investis
dans le soutien alimentaire. Dans le dernier budget, c'est
80 millions qu'on a mis juste pour Banques alimentaires Québec pour qu'ils
puissent acheter de la nourriture puis consolider les équipements, c'est plus
de 80 millions, 40 millions, là, dernièrement, dans le budget.
Dans le plan
de lutte à la pauvreté et à l'exclusion sociale, c'est 141 millions de
mesures en dehors de l'urgence, des mesures
pour assurer la sécurité alimentaire. Et ça, ça se fait, par exemple, en
augmentant de 30 % des projets structurants qui vont permettre d'améliorer la situation des gens, de rapprocher la
nourriture des gens et les éduquer à l'utiliser, cette nourriture-là,
parce qu'il faut être capable de cuisiner. Alors, les cuisines collectives, les
lieux où les gens peuvent se rencontrer et faire... préparer des repas ensemble
à coût très bas, mais avec une alimentation très saine aussi...
Alors, on investit énormément. On travaille avec
les partenaires. Par exemple, en termes de projets, là, qui sont très
structurants, il y a le carrefour en innovation bioalimentaire de l'est de
Montréal. C'est merveilleux, ce projet-là, Mme
la Présidente. Ça permet à des organismes communautaires, à des entreprises
d'économie sociale, à des jeunes pousses même privées, ça peut être des petites entreprises, très petites
entreprises privées, d'avoir accès à la recherche et développement pour
assurer cette sécurité alimentaire, recherche et développement pour produire
des recettes, pour l'emballage, pour la distribution. Ça n'existait pas, ça.
On favorise
l'agriculture urbaine. On travaille, par exemple, avec AU/LAB.
AU/LAB, c'est une organisation de recherche
qui est connue partout à travers la planète, mais pas tellement ici. Alors,
moi, je veux favoriser cet organisme-là pour qu'ils puissent être des mentors pour des organismes partout à
travers le Québec qui font de l'agriculture urbaine, pour augmenter
notre... bien, en fait, le réseau d'alimentation, de production alimentaire.
On travaille avec La Tablée des chefs. Plusieurs
de mes collègues ministres travaillent aussi avec La Tablée des chefs. J'ai visité dernièrement une école,
toute nouvelle école qu'on a construite à Montréal-Nord, l'école secondaire
aux Mille-Voix, une école merveilleuse, là, pour 1 500 nouveaux
étudiants, avec une cuisine immense, professionnelle, qui va permettre à des jeunes d'apprendre à cuisiner et de devenir des
chefs, éventuellement, alors pas seulement apprendre à se nourrir et nourrir leur famille, mais aussi
progresser dans la société, avoir un métier qui va être... pour lequel ils vont
être heureux. Ils vont trouver leur voie, et c'est via la nourriture, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la ministre. Mme la députée,
votre... je vous rappelle que vous avez deux minutes pour votre droit de
réplique. Alors, je vous laisse la parole, maintenant.
Mme Désirée McGraw
(réplique)
Mme McGraw : Merci, Mme la
Présidente. Alors, on dit... Moi, j'ai entendu que la force, sinon la grandeur d'une société peut être mesurée par la façon
qu'elle traite ses plus démunis, ses plus vulnérables. Alors, pour moi,
l'insécurité alimentaire s'inscrit dans cette justice sociale et comment
appuyer la ministre, qui, pour moi, a un rôle très important, un rôle
primordial au sein de son gouvernement, l'appuyer pour faire en sorte que le
gouvernement, dans son ensemble, parce que
c'est un travail... Lutter contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire, oui,
ça relève de la ministre, mais ça relève aussi de ses
collègues, la ministre de l'Économie. Nous, les libéraux, on dit : On ne
peut pas créer... Il faut créer de la richesse
pour pouvoir la redistribuer. Mais, lorsqu'au Québec notre productivité est
tellement bas, sinon zéro, c'est... la colonne des revenus est trop bas.
Ça fait que, là on est dans une situation déficitaire, mais on ne peut pas
faire des économies sur le dos des plus
vulnérables. Ça ne va jamais être un enjeu électoraliste, ça ne va jamais
l'être, parce que les plus démunis ne
vont pas avoir cette force-là, cette puissance-là. Ça fait que c'est à nous,
les élus... C'est une question de justice sociale, de prendre en
considération leurs préoccupations puis leurs besoins.
Alors, c'est
vraiment... la question, c'est vraiment... ça s'adresse au gouvernement dans
son ensemble, parce que ce n'est
pas... Carrément, les groupes disent que le gouvernement est déconnecté de
cette réalité-là, ce n'est clairement pas un enjeu important pour ce
gouvernement.
Donc, pour la ministre,
vous avez notre appui pour aller de l'avant, mais on demande à ce que le
gouvernement, ce gouvernement, priorise les plus démunis et de mettre en place
des mesures structurantes pour diminuer, éliminer le recours aux banques
alimentaires et éviter l'insécurité alimentaire. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée.
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Oui,
je vais vous céder la parole, là, vous devez nous faire une motion, Mme la
ministre.
Ajournement
Mme Rouleau : Alors, je vous demande
d'ajourner les travaux au mardi 26 novembre 2024, à 13 h 40.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Est-ce
que cette motion est adoptée? Motion adoptée.
En conséquence, nous ajournons nos travaux
jusqu'au mardi 26 novembre 2024, à 13 h 40.
(Fin de la séance à 13 h 38)