(Neuf heures quarante et une
minutes)
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Bon
mercredi matin, chers collègues. Je vous invite, s'il vous plaît, à bien
vouloir vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous en
sommes à la rubrique Déclarations de députés. Et, ce matin, la première
déclaration sera à Mme la députée de Laporte.
Souligner le
40e anniversaire de la Maison de la famille Parentr'aide
Mme Isabelle Poulet
Mme Poulet : Alors,
bonjour, M. le Président. Je souligne le 40e anniversaire de la Maison de
la famille Parentr'aide, un organisme
qui s'est donné comme mission d'offrir notamment des formations, des espaces
d'échange, des ateliers où parents et enfants réalisent des activités
ensemble, ce qui leur permet de resserrer les liens familiaux.
La Parentr'aide accompagne des familles qui ont
besoin de soutien pour améliorer leur qualité de vie, car, pour certaines, l'absence de proches pour les aider et
leur situation sociale font qu'ils sont parfois à bout de souffle et dépourvus
de moyens. L'organisme touche de nombreuses
familles, créant un réseau de solidarité et de soutien au sein de notre
communauté grâce à une approche axée sur l'entraide et le partage
d'expériences.
Je félicite tous ceux et celles qui ont
contribué à cette belle aventure, les membres du conseil d'administration,
passés et présents, membres du personnel, bénévoles. Je salue votre engagement
à continuer de bâtir un avenir radieux pour nos familles. Bon
40e anniversaire!
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Laporte. Et maintenant nous allons poursuivre avec
la déclaration de Mme la députée des Mille-Îles.
Souligner le
50e anniversaire de l'Association
pour aînés résidant à Laval
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Alors, je tiens à souligner aujourd'hui avec grande fierté le 50e...
les 50 ans de dévouement et de service exceptionnels de l'Association pour
aînés résidant à Laval, l'APARL.
Cet organisme communautaire joue un rôle
essentiel dans ma région, à Laval, en offrant aux personnes âgées de
50 ans et plus un lieu d'intégration sociale, des services adaptés ainsi
que des ressources indispensables pour briser l'isolement et favoriser le
maintien à domicile.
Depuis un demi-siècle, l'APARL a su se démarquer
par son engagement à améliorer la qualité de vie des aînés de Laval. Que ce soient les cours, les ateliers
culinaires, le prêt de tablettes électroniques, le transport pour faire
l'épicerie, le service d'écoute, tout est pensé pour faciliter la vie
des aînés.
Alors, moi, je souhaite féliciter Julie et toute
son équipe de l'APARL pour ces 50 ans de service précieux et d'implication
continue. Vous êtes vraiment un pilier pour notre communauté. Merci à vous.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée des Mille-Îles. Et maintenant nous allons poursuivre avec M. le
député de Saint-Jean.
Rendre hommage à Mme Lise
Poissant
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : M. le Président,
demain, j'aurai l'honneur d'exercer un privilège, le mien, celui de député, de
décerner la Médaille du député de l'Assemblée nationale à une infatigable
bénévole de Saint-Jean-sur-Richelieu, Mme Lise Poissant, qui a reçu un
hommage particulier du conseil municipal, il y a deux ans, pour ses 50 ans
de bons et loyaux services à la communauté,
comme le rapportait, à l'époque, notre hebdo régional, Le Canada français,
de qui j'ai emprunté le qualificatif «d'infatigable», et pour cause,
parce que ça a commencé lorsqu'elle a fondé l'Association sportive Notre-Dame-de-Lourdes, son quartier, où
elle a été brigadière scolaire pendant 30 ans, 15 ans avec
Parent-Secours, 12 ans dans des maisons de soins palliatifs. Et
c'est sans parler de sa présidence des dames auxiliaires de la Légion royale
canadienne, ce qui n'est pas peu dire dans une ville garnison comme la nôtre.
Bref, une grande bénévole et une leader qui, comme elle le dit elle-même, quand
elle commence quelque chose, il faut qu'elle le finisse.
Merci,
Lise Poissant, pour ce service à ta communauté et merci pour toutes ces vies
que tu as si positivement améliorées et réconfortées. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Saint-Jean. Et je
rappelle à l'ensemble des collègues que la déclaration, c'est une minute.
Maintenant, je vais
céder la parole à M. le député de Laurier-Dorion pour sa déclaration.
Souligner
la Semaine québécoise du traumatisme craniocérébral
M.
Andrés Fontecilla
M. Fontecilla :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, je veux souligner la Semaine
québécoise du traumatisme craniocérébral, qui aura lieu du 15 au
21 octobre.
À
cette occasion, plusieurs activités se dérouleront à travers le Québec pour
promouvoir des actions de prévention et
pour sensibiliser le public à la réalité souvent méconnue des milliers de
Québécoises et Québécois qui vivent avec les conséquences d'un
traumatisme craniocérébral.
Et
je tiens également à féliciter et à souligner le travail des organismes membres
du Regroupement des associations des personnes traumatisées
craniocérébrales du Québec, aussi appelée Connexion TCC.QC, qui oeuvre chaque
jour à l'amélioration des conditions de vie de ces personnes et de leurs familles.
J'invite donc mes
collègues ainsi que nos concitoyens et concitoyennes à apprendre davantage à
propos du traumatisme craniocérébral en
participant aux nombreuses activités organisées à travers le Québec. Merci, M.
le Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Laurier-Dorion. Et
nous poursuivons maintenant avec la déclaration de Mme la députée de Verchères.
Souligner
le 30e anniversaire de la Fondation
Centre d'accueil Contrecoeur
Mme Suzanne
Roy
Mme Roy
(Verchères) : Merci, M. le Président. Je souhaite souligner le
30e anniversaire de la fondation du centre d'hébergement de Contrecoeur,
qui offre un environnement de soins et de soutien d'une qualité remarquable à
ses résidents.
Cet anniversaire est
non seulement un moment de se rappeler le chemin parcouru, mais aussi un moment
pour remercier tous ceux qui, par leur travail et leur engagement, ont fait du
centre d'hébergement de Contrecoeur un lieu de vie chaleureux et sécurisant.
Je tiens également à
rendre hommage à M. Fernand Léveillée, qui, depuis 10 ans, occupe le
rôle de président de la fondation avec un dévouement exceptionnel. Son travail
s'inscrit dans la continuité de ceux qui l'ont précédé, comme Denise Proulx, Robert Berthiaume et Claude Chrétien, qui ont
chacun laissé leur marque dans la mission de cet établissement.
Je souhaite longue
vie à la fondation. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Verchères. Et
nous poursuivons maintenant avec la déclaration de M. le député de Viau.
Souligner
le 70e anniversaire de l'Ordre des
administrateurs agréés du Québec
M. Frantz
Benjamin
M. Benjamin : Merci, M. le Président.
Je salue la présence parmi nous de M. Charles Létourneau, vice-président
de l'Ordre des administrateurs agréés du Québec.
Fondé
en 1954 sous le nom de Corporation des administrateurs professionnels, l'Ordre
des administrateurs agréés du Québec célèbre cette année ses 70 ans
d'existence.
C'est
en 1973 que l'Office des professions reconnaîtra que l'administration est une
profession. Se vouant d'abord à la
défense des intérêts de ses membres et à la promotion de la profession
d'administrateur, la mission de l'ordre inclut un volet de protection
des intérêts du public.
Aujourd'hui, l'Ordre
des administrateurs agréés du Québec est une grande organisation regroupant
plus de 2 000 membres qui sont partout sur le territoire québécois.
L'ordre fait évoluer, encadre et fait la promotion de la profession d'administrateur
agréé au Québec.
Je
salue Louis Carrier, président de l'ordre, Nathalie Parent, directrice
générale, ainsi que l'ensemble des membres de l'Ordre des
administrateurs agréés du Québec.
Bonne fête aux
administratrices et administrateurs agréés du Québec!
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Viau. Et,
M. Létourneau, je vous souhaite bienvenue dans votre Assemblée
nationale.
Et nous poursuivons
maintenant avec la déclaration de Mme la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Souligner
le 40e anniversaire des Vieux Loups
Mme Amélie
Dionne
Mme Dionne :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, je dédie cette déclaration à
40 ans d'implication pour le club social Les Vieux Loups, de
Rivière-du-Loup.
À chaque année,
l'organisme remet plus de 20 000 $ en dons dans notre communauté.
Leur grande fierté, c'est d'avoir installé des défibrillateurs dans plusieurs
infrastructures sportives de Rivière-du-Loup.
Pour célébrer ses
40 ans d'implication, le club social présentera une partie de hockey
impliquant les anciens Canadiens de Montréal le 19 octobre à
Rivière-du-Loup, donc toute la population y est évidemment conviée.
Ayant comme raison
d'être la contribution à l'économie sociale pour le mieux-être de la
communauté, Les Vieux Loups font une réelle différence dans la vie de nos
organismes et de nos citoyens depuis maintenant 40 ans.
À tous les anciens et
à tous les membres actuels, à son président, M. Laval Briand, ainsi qu'à
tous les bénévoles impliqués, merci du fond du coeur pour votre engagement et
pour votre dévouement. Au nom de tous les Louperivois et Louperivoises, bon
40e! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
Nous poursuivons maintenant cette rubrique avec la déclaration de M. le député
des Îles-de-la-Madeleine.
Souligner
le 50e anniversaire de l'Association
des personnes handicapées des Îles
M. Joël
Arseneau
M. Arseneau :
Merci, M. le Président. Depuis maintenant 50 ans, l'Association des
personnes handicapées des Îles-de-la-Madeleine, l'APHI, offre son soutien aux
personnes vivant avec un handicap et à leurs proches.
Ce n'est pas banal,
un demi-siècle d'entraide, d'activités, d'animation et de services à des
centaines de personnes de l'archipel. L'impact de l'organisme est concret, il
est visible dans notre milieu.
50 ans, c'est le
temps des bilans. C'est aussi une occasion de se projeter dans l'avenir, ce que
font le conseil d'administration et la directrice, Carole Poirier, notamment
avec un projet de centre de répit, dont les proches aidants et les familles
pourront bientôt bénéficier.
Par ailleurs, en
novembre, l'APHI va tenir son deuxième tapis rouge, un gala de reconnaissance pour
honorer les gens qui font une différence pour le mieux-être, l'inclusion et
l'acceptation des personnes vivant avec un handicap.
Au nom des citoyens,
de mes concitoyens insulaires, j'offre toute ma gratitude et mes plus sincères
félicitations à l'Association des personnes handicapées des
Îles-de-la-Madeleine pour 50 ans de service aux usagers, aux familles et à
la communauté.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député des
Îles-de-la-Madeleine. Maintenant, pour la prochaine déclaration, nous allons
entendre M. le député de Lac-Saint-Jean.
Souligner
le Mois national de la sensibilisation à
l'emploi des personnes handicapées
M. Éric
Girard
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : M.
le Président, j'aimerais profiter d'octobre, mois national de la
sensibilisation à l'emploi des
personnes en situation de handicap, pour souligner le travail d'un pionnier
dans le domaine, M. Martin Belley.
Il
y a 50 ans, M. Belley était directeur général du centre d'étude et de
développement d'ateliers protégés, CEDAP, qui permettait à des personnes en situation de handicap de recevoir des
services et d'accomplir des tâches dans différents domaines, notamment en horticulture et en
ébénisterie. Avec la création de CEDAP, on permettait désormais aux stagiaires
de recevoir le soutien nécessaire à leur développement psychosocial et à leur
intégration au travail.
Le CEDAP n'existe
plus, maintenant, mais le travail de tous ces gens de coeur a laissé un héritage
de taille. Je pense notamment à la Chaîne de travail adaptée, CTA, qui a
bénéficié de l'expertise de M. Belley dans ses années de démarrage et qui,
aujourd'hui, est reconnue comme la plus grande entreprise adaptée au Saguenay—Lac-Saint-Jean.
En
terminant, M. le Président, je remercie les différents intervenants dans le
domaine. Et je reconnais l'importance des travailleurs en situation de
handicap, ils sont essentiels. Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Lac-Saint-Jean. Maintenant, pour la prochaine
déclaration, nous allons céder la parole à Mme la députée de Saint-François.
Rendre
hommage à M. Marco Leclerc
Mme Geneviève
Hébert
Mme Hébert :
M. le Président, je tiens à saluer Marco Leclerc, qui est ici, dans nos
tribunes, à qui j'ai remis la Médaille de la députée le 13 septembre
dernier.
Après
avoir fait carrière au baseball jusqu'en 1982, Marco Leclerc s'est tourné vers
la balle molle comme joueur, entraîneur et organisateur de tournois.
Son bénévolat a pris
alors son élan, en lien avec les terrains de balle et les concessions de restos-bars.
Entraîneur
de son fils, M. Leclerc a joint l'Association du baseball mineur de
Fleurimont et s'est impliqué pendant 15 ans dans le Tournoi provincial
pee-wee de Fleurimont sanctionné par Baseball Québec.
Durant
la même période, il s'investissait aussi dans différents comités de la
Classique Pif, le plus prestigieux tournoi de balle donnée en Amérique
du Nord, qu'il préside depuis 2006.
Fleurimont a fait
naître un autre événement majeur, multiculturel, qui vient de fêter son
27e anniversaire, le Festival des traditions du monde, dont il fait la
promotion depuis plus de 16 ans.
Heureux
bénévole depuis 40 ans, M. Leclerc, vous avez fait grandir votre
communauté, contribué à faire connaître et rayonner ses richesses. Bravo!
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Saint-François. Et, M. Leclerc, je vous
souhaite bienvenue à votre Assemblée nationale.
Maintenant, pour la
prochaine déclaration, je cède la parole à Mme la députée de Labelle.
Rendre
hommage à M. Frédéric Back
Mme Chantale
Jeannotte
Mme Jeannotte :
Merci, M. le Président. À la fin septembre, à la petite municipalité
d'Huberdeau, nous avons honoré la mémoire de M. Frédéric Back, un homme
inspirant dont l'oeuvre a été oscarisée deux fois.
M. Back aurait
eu 100 ans le 8 avril dernier. Eh bien, maître de l'animation et
artiste engagé, il nous a tous marqués pour son humanisme et son engagement
avant-gardiste envers l'environnement. Qui ne se souvient pas de L'Homme qui plantait des arbres, ce chef-d'oeuvre d'animation cinématographique
qui nous a tous inspirés à planter des arbres et à nous soucier de notre
environnement?
Je
tiens à féliciter les gens d'Huberdeau, et en particulier M. Gilles
St-Amand, qui ont eu l'idée de commémorer cet anniversaire dans le cadre
des Journées de la culture.
À
cette occasion, ils ont annoncé la création d'un comité pour organiser un
nouveau festival de films d'animation en l'honneur de M. Back.
Merci, M. Back.
Vous continuerez d'inspirer notre mémoire collective.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Labelle. Et
maintenant nous allons conclure notre rubrique avec M. le député de Mégantic.
Souligner
la réalisation de parcours de vélo de montagne par
Station Mont-Sainte-Cécile et Vélos Eldorado
M. François
Jacques
M. Jacques :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, je veux souligner l'aboutissement de
deux beaux projets dans la circonscription de
Mégantic. D'abord, Station Mont-Sainte-Cécile, dans Le Granit, puis Vélos
Eldorado, à Chartierville, dans le Haut-Saint-François, deux initiatives
qui favorisent le développement du plein air quatre saisons en région.
Avec une altitude de
presque 900 mètres et un fort dénivelé, le mont Sainte-Cécile offrira un
grand terrain de jeu pour les amoureux du
vélo de montagne et du ski de randonnée alpine. Ce développement touristique
écoresponsable offrira également quelques unités d'hébergement.
À Chartierville,
Vélos Eldorado, situé sur la frontière canado-américaine, offrira, pour sa
part, des pistes de vélo de montagne exceptionnelles, des sentiers pédestres et
du ski hors-piste au coeur des Appalaches.
Deux projets qui ont
été développés grâce à la vision et à la ténacité des gens de chez nous. Je
veux leur dire bravo. Et je vous invite à venir en profiter. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Mégantic. Et cela
met fin à la rubrique Déclarations de députés.
Et je suspends nos
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 55)
(Reprise
à 10 h 06)
La Présidente :
Bonjour, tout le monde. Nous
avons beaucoup d'invités, aujourd'hui. Et plusieurs d'entre vous, bien,
vous le savez, le parlement du Québec, c'est votre maison. Bienvenue.
Mmes, MM. les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie
beaucoup. Veuillez vous asseoir.
Présence d'ex-parlementaires de l'Assemblée nationale
Vous
l'avez probablement remarqué. J'ai le plaisir, aujourd'hui, de souligner, à
l'occasion du 30e anniversaire du Cercle des ex-parlementaires de
l'Assemblée nationale du Québec, la présence dans les tribunes des
ex-parlementaires, dont les membres du conseil d'administration, sous la
présidence de M. Normand Jutras. 30 ans, ça se fête.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader du gouvernement.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Bonjour, Mme la Présidente. Je vous demanderais
d'appeler l'article a du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 77
La
Présidente : À l'article a du feuilleton, Mme la ministre responsable
de l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor présente
le projet de loi n° 77, Loi modifiant principalement des lois instituant des
régimes de retraite du secteur public. Mme la ministre.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Merci,
Mme la Présidente. Alors, je suis fière de présenter aujourd'hui le projet de
loi n° 77, qui est la Loi modifiant principalement des lois instituant des
régimes de retraite du secteur public.
Ce projet de loi
modifie la Loi sur le régime de retraite de certains enseignants et la Loi sur
le régime de retraite du personnel employé du gouvernement et des organismes
publics afin de permettre à une personne employée de participer au régime de
retraite jusqu'au 30 décembre de l'année au cours de laquelle elle atteint
l'âge de 71 ans.
Le projet de loi
modifie par ailleurs la Loi sur le régime de retraite du personnel employé du gouvernement
et des organismes publics afin de permettre la prolongation des ententes de
mise à la retraite de façon progressive.
Le projet de loi
préserve le principe de souveraineté parlementaire en reconduisant les
dispositions dérogatoires prévues par la Loi sur le régime de retraite de
certains enseignants, par la Loi sur le régime de retraite du personnel employé du gouvernement et des organismes publics,
par la Loi sur le régime de retraite des enseignants, par la Loi sur le
régime de retraite des fonctionnaires et par la Loi sur le régime de retraite
du personnel d'encadrement.
Le projet de loi
précise qu'une bonification des prestations liées à des crédits de rente
obtenus en vertu du régime de retraite du personnel employé du gouvernement et
des organismes publics est applicable à l'égard de crédits de rente liés à la
participation antérieure à un régime complémentaire de retraite.
Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Et je reconnais le leader de l'opposition officielle,
oui.
M. Derraji : Mme
la Présidente, nous allons prendre connaissance du projet de loi, et on se
réserve le droit, bien évidemment, de demander des consultations particulières.
Mise aux voix
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie du projet de
loi?
Des voix :
Adopté.
La Présidente :
Adopté.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre de la Culture et des Communications.
M. Lacombe : Merci, Mme la
Présidente. Permettez-moi de déposer les rapports annuels 2023‑2024 du Musée
d'art contemporain de Montréal et de la Société de la Place des Arts de
Montréal. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. Maintenant, M. le ministre
responsable des Infrastructures.
• (10 h 10) •
M. Julien : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport annuel 2023‑2024
de la Société québécoise des infrastructures. Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
M.
Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente, je dépose les réponses aux
questions inscrites au feuilleton le 30 mai 2024 par la députée de La
Pinière et le 10 septembre 2024 par le député de Laurier-Dorion. Merci.
La Présidente :
Ces documents sont déposés.
Dépôt de rapports de commissions
À la rubrique Dépôt
de rapports de commissions, M. le président de la Commission des institutions
et député de Richmond.
Consultations
particulières sur le projet de loi n° 72
M. Bachand : Merci beaucoup, Mme la Présidente. C'est avec
plaisir que je dépose le rapport de la Commission des institutions qui,
les 2 et 8 octobre 2024, a tenu des auditions publiques dans le cadre de
consultations particulières sur le projet de loi n° 72,
Loi protégeant les consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et
offrant une meilleure transparence en matière de prix et de crédit. Merci.
La
Présidente : Ce rapport est déposé.
Il n'y a pas de dépôt
de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant rendus à la période de questions et de réponses orales,
et, pour ce faire, je cède la parole, en question principale, au chef de
l'opposition officielle.
Gestion des finances publiques
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présidente, la saine gestion des finances publiques est au coeur des
préoccupations du Parti libéral du Québec. Hier, autre gaspillage caquiste, qui
trouve ça bien drôle, hier, quand on a fait la démonstration qu'il s'est
gaspillé près de 50 millions de dollars dans le programme Offensive
formation en construction. Ça, c'est à peu
près 3 000 personnes, Mme la Présidente, qui, pendant un peu plus de
20 semaines, ont reçu 750 $ par semaine dans leurs poches puis qui, aujourd'hui, à terme de
leur formation non complétée, ne travaillent pas, Mme la Présidente, dans
l'industrie de la construction. Près de 50 millions gaspillés. C'est ça,
la CAQ. Ça rit moins.
On poursuit. PARAF,
PRATIC, 294 millions de dollars, pas de reddition de comptes, on ne sait
pas ce que ça a donné. Notre collègue de
Bourassa-Sauvé questionnait la ministre de l'Emploi, le 23 avril
dernier : Donc, ce que vous êtes en train de nous dire, c'est qu'on
ne saura jamais si le programme PARAF a fonctionné. Réponse de la
ministre : C'est ça, exactement. Les
données qu'on n'a pas, c'est notamment ceux pour le PARAF, qui s'est terminé en
2021. On n'a pas non plus les résultats de suivi pour les premières
années de la mise en oeuvre du PRATIC, qui a été lancé en 2021.
Bref,
offensive construction, près de 50 millions gaspillés, PARAF, PRATIC,
294 millions, on ne sait pas si ça marche. C'est ça, la mauvaise
gestion caquiste. C'est pour ça que le collègue de Saint-Jérôme a claqué la
porte.
La CAQ gaspille, nous
endette. On n'a plus les moyens de se payer la CAQ.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, on s'attend, dans les prochaines années, à un boom
économique. Entre autres, chez Hydro-Québec, on prévoit 150 milliards de
projets, 150 milliards. On veut doubler la capacité offerte par
Hydro-Québec. Et encore la semaine dernière j'ai rencontré plusieurs
entreprises françaises qui veulent investir au Québec, mais malheureusement on n'a pas l'électricité qui est
disponible. Donc, il y aura beaucoup de projets, entre autres rehausser
la capacité des centrales hydroélectriques, ajouter beaucoup de projets
d'éolien dans toutes les régions du Québec,
et, pour ça, Mme la Présidente, Hydro-Québec prévoit avoir besoin de
35 000 travailleurs de plus entre autres en construction.
Donc, qu'est-ce qu'on a fait, Mme la Présidente?
On a mis en place des cours accélérés où on paie des étudiants pour venir étudier en construction. Et, pour
l'instant, 40 % des diplômés ont leur certificat de la CCQ. Et, Mme la
Présidente, il y a des formations qui ne sont pas
terminées, donc il faut être prudent avant de faire des évaluations sur les
résultats. Les formations ont lieu actuellement.
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présidente, je peux-tu dire ça, qu'en tout respect le premier ministre ne
connaît pas du tout le dossier? Je peux-tu
dire ça, que le programme, il est sur deux ans, quatre cohortes, janvier puis
l'automne, que la cohorte qui est terminée, elle est terminée, c'est
fini? Janvier, aujourd'hui, c'est fini. C'est 3 000 qui ont mis 750 $
dans leurs poches pendant plus de
20 semaines. Ça, c'est 50 millions «gone with the wind», en pure
perte, Mme la Présidente. C'est du gaspillage dont il est question.
Là, le premier
ministre, il est en train de s'épivarder puis de créer 153 milliards pour
payer le gaspillage. On peut-tu le ramener sur terre? Va-t-il, pour les deux
ans qu'il lui reste, arrêter de gaspiller?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bon,
on a vu 15 années libérales où... 15 années libérales où l'économie
du Québec performait moins bien que celle du reste du Canada. Depuis six ans,
Mme la Présidente, la croissance économique par habitant est plus forte au Québec que dans le reste du Canada,
les salaires augmentent plus vite au Québec que dans le reste du Canada,
le revenu après impôt augmente plus vite au Québec que dans le reste du Canada.
On n'a jamais vu ça dans les années libérales. Donc, avant de critiquer notre
approche...
La
Présidente : En terminant.
M. Legault : ...qui
est flexible, qui est agile, je pense qu'ils devraient regarder le résultat.
La
Présidente : Deuxième...
Des voix : ...
La
Présidente : Un peu de silence, je vous prie, je vous entendais
beaucoup. Deuxième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Regardez les résultats. 7 milliards de
surplus, puis on est dans le trou de 11 milliards, Mme la Présidente. Il parle d'être agile, d'être
flexible. Il est bien agile puis il est bien flexible sur le gaspillage. Les
Kings de Los Angeles,
7 millions, bye-bye! 90 000 lentilles
dont les ophtalmologistes ne voulaient même
pas, Mme la Présidente, 6 millions,
bye-bye! Panier bleu, notre Amazon québécois, fermé, 22 millions, bye-bye!
Fiasco SAAQclic, plus de 41 millions en temps supplémentaire puis
en gardiens de sécurité, bye-bye!
Le premier ministre
peut-tu dire bye-bye...
La
Présidente : La réponse du...
Des voix : ...
La
Présidente : Un peu de silence. La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui.
Je comprends qu'il y a une course à la chefferie puis il y a comme un concours
pour celui qui va parler le plus fort. Mme
la Présidente, les résultats sont là, depuis six ans. Je voyais un reportage,
je pense c'est hier ou avant-hier, à Radio-Canada, sur la filière
batterie. Mme la Présidente, prenons juste le parc industriel de Bécancour, je
vois un député, là, qui n'est pas loin de là... un ancien, pardon, et c'était
un parc industriel qui était vide, pendant les 15 années libérales. Maintenant, il est plein, Mme la Présidente. Donc,
on crée des emplois payants, puis l'économie va mieux que celle du reste
du Canada. C'est ça, le résultat.
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : À la place du premier
ministre, à matin, je ne parlerais pas de plein puis de vide, parce que les
coffres étaient pleins en 2018, puis là ils sont vides, aujourd'hui. Je ne
parlerais pas de plein puis de vide. Qu'il lâche le parc industriel puis qu'il revienne à Québec.
Puis je veux lui citer des sources, témoins de l'entourage du premier ministre.
Le 23 septembre...
Des voix : ...
La
Présidente : Attendez, attendez, M. le chef. Vous êtes trop
bruyants, à droite, je vous entends trop. J'aimerais que le... M.
leader, c'est beau, je suis en train de gérer.
Une voix : ...
La Présidente : M. le leader, n'en
rajoutez pas.
Des voix : ...
La
Présidente : Silence! J'aimerais entendre la question. Et
uniquement le chef a le droit de parole. 14 secondes.
M.
Tanguay : Source : Véronique Prince, de l'entourage du
premier ministre : «Fini les annonces tant qu'elles ne sont pas
ficelées. C'est fini, l'époque où l'argent n'était pas un problème.» Les
conseillers du PM qualifient la situation de nouvelle réalité.
Pour ces deux ans qui restent, confirme-t-il les
sources de Véronique Prince?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme la Présidente, ça
fait toujours partie des décisions, depuis six ans, de bien gérer les finances publiques. Le ministre des Finances, la présidente
du Conseil du trésor font un travail extraordinaire. Mme la Présidente, Mme
la Présidente, on a réussi à baisser les impôts, on a réussi à augmenter les
budgets de l'Éducation et de la Santé de 50 %. C'est pas mal différent que
quand on compare avec les coupures qu'on voyait, Mme la Présidente, dans les services quand on avait le gouvernement libéral.
Donc, Mme la Présidente, oui, on a fait des choix, puis on va revenir à
l'équilibre budgétaire sur cinq ans.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Pontiac.
Projet
de loi modifiant la Loi sur les mines
M.
André Fortin
M. Fortin : Mme la Présidente, le parti qui se dit le parti des
régions, le parti de l'économie, bien, il vient de présenter sa réforme du
monde minier, et, dans les régions minières du Québec, les réactions pour le
gouvernement sont dévastatrices.
La Conférence des préfets de
l'Abitibi-Témiscamingue a qualifié le projet de loi ainsi : «Nous risquons
non seulement de freiner les
investissements, mais aussi de compromettre le dynamisme de la région. Cette
approche constitue un recul significatif pour notre région. Le projet de
loi pourrait compromettre ou rendre caduques des entreprises qui veulent
développer le secteur minier en restreignant leur capacité de découvrir de
nouveaux gisements essentiels à l'industrie
et à l'avenir économique du Québec», Mme la Présidente. Ça, ce n'est pas
l'industrie minière, ce n'est pas le Parti libéral qui le dit, ce sont
les élus municipaux en Abitibi-Témiscamingue.
Comment un
parti qui se prétend le gouvernement des régions peut présenter un projet de
loi qui viendrait stopper le dynamisme de l'Abitibi-Témiscamingue?
• (10 h 20) •
La Présidente : La réponse de la
ministre des Ressources naturelles et des Forêts.
Mme Maïté
Blanchette Vézina
Mme Blanchette Vézina : Merci, Mme
la Présidente. Je suis contente de pouvoir me lever pour parler du projet de loi sur les mines, un projet de loi qui
est important, qui était attendu, attendu par tous les partenaires du secteur
depuis deux ans, Mme la Présidente, que je suis en poste, mais depuis plus
longtemps.
On travaille pour développer la filière des
minéraux critiques et stratégiques, notamment, dans un contexte où on a une volonté de faire de nos régions... de
continuer de développer nos régions de manière économique, mais de trouver
cet équilibre avec les municipalités, avec les communautés locales, Mme la
Présidente. C'est dans ce sens-là qu'on a fait
des consultations, il y a un an, et que je m'étais engagée à revoir la Loi sur
les mines pour avoir une meilleure harmonisation des usages. Et ce qu'on a déposé, dans le projet de loi, c'est une
approche qui est équilibrée et qui permettra le développement
économique, parce que c'est notre volonté de continuer le développement
économique mais tout en ayant des mesures qui permettent d'avoir une meilleure
écoute et une meilleure approche avec les communautés locales, notamment la fin des claims en terres privées, mais avec la possibilité
pour les MRC, comme l'Abitibi, qui souhaiteraient poursuivre comme c'est le cas
actuellement, de pouvoir dire : Bien, on va continuer comme c'est le cas actuellement.
Alors,
moi, je serai prête à en débattre avec le collègue, le collègue de Pontiac,
s'il veut bien qu'on avance dans le projet de loi.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : La
ministre répète sans cesse qu'elle a un équilibre, avec son projet de loi, mais
l'équilibre qu'elle a atteint, Mme la Présidente, c'est qu'elle a réussi
à faire en sorte que tout le monde est contre son projet de loi. Les
explorateurs miniers l'ont qualifié de dévastateur. La Fédération des chambres
de commerce a dit que le gouvernement rate
complètement sa cible. L'Abitibi au quasi complet est contre. Le seul allié
qu'elle a trouvé, c'est Québec
solidaire, qui voulait
nationaliser 50 % plus un des mines.
C'est vraiment
l'allié que vous voulez, ça?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Maïté Blanchette Vézina
Mme Blanchette
Vézina : Mme la Présidente, dans les consultations particulières,
plusieurs autres partenaires sont venus dire
que ça prend une réforme, que plusieurs mesures dans la loi sont très
intéressantes et que ça prenait des actions concrètes, considérant la
spéculation qui se fait en ce moment sur les claims, la pression qui est mise
sur les municipalités et sur les citoyens.
Alors, il était
important de ramener la communication entre le milieu... l'industrie minière et
les communautés locales, d'avoir une
meilleure harmonisation. On l'a dit et on le répète, nous, on souhaite avoir
des projets miniers, mais des projets miniers qui ont de l'acceptabilité
sociale. Dans le projet de loi, des très bonnes mesures, saluées par tous, le
BAPE pour les projets miniers, Bureau d'audiences publiques sur l'environnement.
Alors, on dirait que
mon collègue le député de Pontiac...
La
Présidente : En terminant.
Mme Blanchette
Vézina : ...semble juste entendre ce qu'il veut entendre.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. André Fortin
M.
Fortin : Il y a des préoccupations
légitimes par rapport aux mines, Mme la Présidente, c'est vrai, mais, en
Abitibi, là, il y a une collaboration qui est déjà harmonieuse, puis la
ministre, elle jette ça par la fenêtre en faisant du mur-à-mur. C'est un abandon complet de l'Abitibi-Témiscamingue. Les
élus des régions minières, ils devraient avoir honte de se présenter devant leurs électeurs avec un
projet de loi comme celui-là. Ils ont dit aux gens de l'Abitibi-Témiscamingue
que c'est un parti économique. C'était de la fausse représentation. Comment ils
peuvent justifier ça à l'Abitibi?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Maïté Blanchette Vézina
Mme Blanchette
Vézina : Mme la Présidente, c'est tout sauf du mur-à-mur. La mesure
dont fait mention mon collègue député de
Pontiac, on pourra en débattre lorsqu'on avancera dans le projet de loi.
Malheureusement, la volonté, du côté de l'opposition libérale, ne semble pas
être présente, alors que l'ensemble des partenaires souhaitent une réforme
du régime minier. Et c'est ce qu'on fait,
Mme la Présidente. On a des mesures qui sont équilibrées. Et il me fera plaisir
d'en débattre avec mon collègue s'il souhaite qu'on finisse par avancer.
Mme la Présidente,
les mesures qui sont dans le projet de loi permettent aux municipalités de...
puis là je vais être bien claire, là,
permettent aux municipalités qui souhaitent poursuivre le développement minier
de le faire facilement, en envoyant, par la MRC, un avis, et ils vont
pouvoir poursuivre les travaux qui vont se faire en terres privées...
La
Présidente : En terminant.
Mme Blanchette
Vézina : ...et ça me fera plaisir...
La Présidente :
Et c'est terminé. Attention à
certains propos, M. le député. En question principale, je reconnais la
députée de Saint-Laurent.
Blocs d'énergie destinés aux
entreprises
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Bonjour, Mme la Présidente. On va rester en
région. Vous savez, on a fait le cas des Forges de Sorel. Par la suite,
on est allés se promener au Saguenay, avec la First Phosphate, qui, elle aussi,
c'est une entreprise qui a besoin de blocs d'énergie pour pouvoir faire son
développement. Bien là, maintenant, on va aller dans l'Est du Québec.
Cascades, je pense
que ministre de la Santé, il est d'accord avec moi pour dire que c'est un
fleuron québécois. Bien, on pouvait entendre
à CIEL-FM M. Michel Lagacé, président de l'Alliance de l'énergie de l'Est,
qui est très inquiet du manque
d'électricité qui peut freiner les ambitions d'entreprises locales comme
Cascades. Il disait la chose suivante : «On est conscients qu'on
est en quasi-urgence énergétique actuellement. Les gens regardent le
354 mégawatts réservé pour Northvolt en
se disant : On peut-tu l'utiliser ailleurs?» Tout le monde est d'accord
avec cet argument-là. Même le Québec inc., incluant même Northvolt,
dit : On peut libérer des blocs d'énergie.
Qu'est-ce que le
gouvernement attend pour répondre aux emplois en région?
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette :
Oui, Mme la Présidente. Alors,
bien, c'est une discussion, un sujet dont on a beaucoup discuté, ces
dernières semaines, et notre approche est très claire, à savoir qu'il faut à la
fois travailler à décarboner l'économie et à la fois travailler aussi à
développer l'économie du Québec dans des nouveaux créneaux.
Alors, dans le contexte
où on se trouve à l'heure actuelle, c'est sûr qu'il y a une moins grande
disponibilité de blocs d'énergie, et, par
conséquent, on s'est donné des critères, critères qui sont accessibles en
ligne, pour faire en sorte de nous assurer que les blocs énergétiques et
les projets qui vont aller de l'avant répondent à l'ensemble des critères, à
savoir à la fois le développement économique, la création d'emplois bien
rémunérés pour les Québécois, à la fois le développement, également, social et
le respect des principes environnementaux. Donc, c'est l'ensemble des critères
qui nous guident dans les choix qui sont faits pour les demandes de blocs
énergétiques de plus de cinq mégawatts.
Dans le contexte
actuel, il nous faut choisir, parce qu'on a réussi à attirer énormément de
projets. Et ça fait en sorte qu'on a la capacité, maintenant, de choisir les
projets qui sont les plus porteurs...
La
Présidente : En terminant.
Mme
Fréchette : ...sur la base de ces critères que je viens de vous
énumérer.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Mme
la Présidente, le premier critère, au Parti libéral du Québec, ça s'appelle Maîtres
chez nous. Quand vous nous dites : Des emplois pour plein de
personnes, je vous invite à lire la décision du Tribunal administratif que ma collègue de Bourassa a déposée. C'est pour
les Coréens. Il faut parler coréen pour travailler au Québec, maintenant.
Mme la Présidente, je
vous parle de fleurons québécois qui, eux, on leur dit non parce que le
gouvernement préfère dire oui aux
Américains, aux Suédois, puis aux Chinois, puis aux Coréens. Là, à un moment
donné, pouvez-vous comprendre une seule chose : Québec d'abord?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme
Fréchette : Bien, je suis contente d'entendre ça, «Québec d'abord», de
la députée, parce que, quand elle nous parle des Forges de Sorel, elle nous
parle d'une entreprise qui est de propriété européenne. Alors, voilà, je pense
qu'il y a comme convergence de vues avec nous. Et la preuve étant, c'est
qu'elle nous est revenue, lors de sa première intervention
sur ce sujet-là, en disant : Bien, l'important, c'est que Les Forges de
Sorel embauchent des Québécois, et, par conséquent, il faut les aider,
parce que ça va donner du travail aux Québécois. Bien, exactement. Alors, que
l'on aide une entreprise qui est à propriété
étrangère ou québécoise, il n'en demeure pas moins que les emplois qui sont
créés sont des emplois pour lesquels
les Québécois vont pouvoir travailler, avec des salaires bien rémunérés, dans
des créneaux d'avenir.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : ...85 ans que les forges existent au Québec. Vous
avez un chauffeur, allez vous promener. Au Saguenay, First Phosphate, c'est une entreprise québécoise.
Cascades, son collègue était vice-président là-bas. C'est très québécois,
chez Cascades.
Là,
à un moment donné, c'est très simple. Tout le Québec inc. est d'accord, les
maires sortent pour que les blocs d'énergie
soient alloués. Northvolt elle-même a dit sur la place publique qu'ils sont
prêts à les distribuer dès maintenant, en attendant, parce qu'ils ne
sont pas prêts. Écoutez, même le caucus caquiste veulent des blocs d'énergie
dans leurs régions.
Pourquoi que le
gouvernement refuse?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme
Fréchette : Oui, Mme la Présidente. Alors, bien, j'ai l'impression
qu'on veut aller trop vite, parce qu'en fait il y a des projets d'entreprises
qui vont requérir des blocs d'énergie pour lesquels l'échéancier, le calendrier
n'est pas encore défini. Je sais que la députée de Saint-Laurent aimerait que
ce soit le cas puis qu'on connaisse déjà, par exemple,
ce dont Northvolt a besoin dès l'année prochaine et dans les deux prochaines
années. Ce n'est pas le cas. On attend de voir leur nouvel échéancier. Et
ça, ça va nous permettre d'orienter les blocs d'énergie envers Northvolt ou
d'autres entreprises, s'il y a possibilité de se faire. Mais encore faut-il
avoir le portrait complet de l'échéancier avant de pouvoir décider s'il y a
réallocation ou pas.
La
Présidente : En terminant.
Mme
Fréchette : Nous, on va aider la création d'emplois dans des secteurs
stratégiques.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député de
Nelligan.
Analyse de la SAAQ sur la faisabilité d'abaisser le seuil
limite d'alcool dans le sang permis au volant
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Merci,
Mme la Présidente. Écoutez, Mme la Présidente, la ministre vient de céder à la
pression populaire, vient de céder à la pression de l'équipe du journal Le
Devoir, l'équipe d'enquête, et elle vient de déclarer publiquement que le
document que j'ai caviardé ne le sera plus, et elle va le publier. Bravo!
Bravo, Mme la ministre, vous avez pris la
bonne décision! C'est la bonne décision, au nom des familles endeuillées, de
finalement dévoiler l'avis.
Mais ce qui
m'intéresse, Mme la Présidente, ce n'est pas qu'elle le dévoile. Elle est
responsable de la sécurité routière. C'est elle qui est responsable sur le
bilan routier.
Aujourd'hui, elle
fait face à une question très importante : Est-ce qu'elle préfère le statu
quo ou elle préfère sauver des vies? C'est
ça, la question que les familles endeuillées se posent aujourd'hui. Elle est
très simple. Elle a le droit de dire : C'est une décision
politique, je reste sur le statu quo, ou bien : On va arrêter les
95 morts par année.
• (10 h 30) •
La Présidente :
La réponse de la ministre...
Des voix : ...
La Présidente :
Silence, je vous prie. La réponse de la ministre des Transports et de la
Mobilité durable.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Oui. Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Bien, effectivement... Puis je vais prendre le temps de replacer l'entièreté des éléments que j'ai
placés en mêlée de presse, juste avant d'arriver ici. Et j'ai dit
qu'effectivement, comme je l'ai expliqué hier, les demandes d'accès à
l'information à la Société de l'assurance automobile du Québec sont gérées par
la Société de l'assurance automobile du Québec. Je ne m'en mêle pas, raison
pour laquelle je n'étais pas au courant que ce document-là existait. Je n'étais
pas au courant qu'il y avait eu une demande d'accès et je n'étais pas au courant de la réponse à la demande d'accès
jusqu'à ce que le député nous montre le document, la semaine dernière.
Ceci étant, il y a
eu, hier, un article où on en avait des bribes ou, en tout cas, l'essentiel du
contenu. Il y a un autre article ce matin, d'ailleurs, où on fait état de
l'opinion d'Éduc'alcool, qui est opposé au 0,05.
Mais donc, compte
tenu de ça, on a dit à la SAAQ : Réévaluez, si vous jugez que ça respecte
la loi, de rendre le document public, compte tenu qu'il y a beaucoup de
discussions collectives à ce sujet-là actuellement, si vous jugez que ça respecte la loi, et non pas à la demande de
la ministre, expresse, mais bien si vous jugez que ça respecte la loi, moi,
je suis tout à fait à l'aise qu'on le rende public. Et ça a été rendu public.
Si ce n'est pas déjà le cas, ça le sera dans les prochaines minutes sur le site Internet. Donc, tout le monde peut le
consulter. Mais, Mme la Présidente, la décision, elle a été prise, on a
été très clairs, on a déjà un régime qui est extrêmement sévère en matière de
conduite avec les facultés affaiblies.
La
Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : On a fait un projet de loi pour faire avancer la sécurité
routière. On en fait déjà beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Mme
la Présidente, je ne sais pas si elle a lu le dossier d'enquête du journal Le
Devoir, il n'y a plus de contrôles routiers. Vous ne pouvez pas
continuer à dire la même chose, Mme la Présidente.
Elle a dit... Elle vient de dire qu'elle l'a lu
la semaine dernière. Je vais répéter ma question. Les familles endeuillées,
aujourd'hui, elles veulent savoir est-ce que, oui ou non, elle partage la
conclusion de l'étude. Elle est responsable
de la SAAQ, elle ne peut pas dire : C'est leur décision. C'est sa décision,
c'est elle qui est ministre. Est-ce qu'elle partage que c'est une mesure
porteuse?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui, bien, Mme la Présidente, la sécurité routière, on en a
fait une priorité. Une des premières choses que j'ai faites, quand je suis
devenue ministre des Transports, c'est de faire le Plan d'action en sécurité
routière, dans lequel il y a une foule de
mesures qui s'ajoutent à ce qui avait déjà été fait cumulativement au fil des
ans, notamment en matière de modalités qui encadrent la conduite avec
les facultés affaiblies. On a des avancées majeures, dont un article du projet
de loi qui amenait l'interdiction d'alcool pour les personnes qui ont un
nouveau permis de classe 6 pour les motocyclistes. On a le régime le plus
sévère, Mme la Présidente, au Canada. Je ne sais pas pourquoi le député ne comprend pas ça. Ce n'est pas pour rien que ses
propres collègues ne l'ont jamais adopté, le 0,05, c'est parce qu'eux aussi
trouvent qu'on a déjà un régime sévère et qu'on est déjà extrêmement
proactifs...
La Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : ...en matière de sécurité routière, au Québec.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Mme la Présidente,
elle a choisi d'être dans le même rang que le Yukon. C'est son choix. Aujourd'hui,
je parle au nom d'Antoine Bittar et de Daniel Fortin. Les deux, ils ont perdu
leurs enfants, ils veulent savoir. La
mesure, elle est porteuse, c'est la conclusion de la SAAQ. Toutes les autres
provinces sont allées de l'avant avec cette mesure. Même vos collègues
caquistes... Le leader parlait de trois. Je peux lui dire, il y a une dizaine.
Est-ce que vous allez leur donner le droit de
voter librement demain?
La Présidente : M. le leader, vous
vous adressez à la présidence. La réponse de la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Bien, Mme la Présidente, là, parlons un peu du Parti libéral, qui a été
là 15 ans. 2010, Sam Hamad, ministre
libéral des Transports : «Suite à nos analyses, actuellement, et suite à
nos consultations que nous avons effectuées auprès des citoyens et des organismes, nous avons décidé de retirer le
0,05.» Ministre libéral des Transports en 2010. 2018, notre ami le député de Pontiac, libéral, qui est
assis en face de moi, 2018, qu'est-ce qu'il a dit, Alcool au volant :
le 0,05 suggéré à la Justice,
mais rejeté aux Transports :
«Le ministère québécois de la Justice voit d'un bon oeil l'idée d'imposer
des sanctions aux automobilistes dès que l'alcoolémie atteint 0,05, mesure qu'a
rejetée» le député libéral de Pontiac, qui ne regarde pas, en ce moment, mais
qui sait très bien qu'il l'a rejetée, à son époque.
La Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : Alors, s'ils en font une obsession, est-ce que leurs
candidats à la chefferie sont prêts à...
Des voix : ...
La
Présidente : C'est terminé. Et c'est trop bruyant. C'est trop
bruyant. Je vous entends. C'est trop bruyant, on retrouve le silence.
J'aimerais maintenant entendre, en question
principale, le chef du deuxième groupe d'opposition.
Financement
du transport collectif
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci,
Mme la Présidente. Hier, j'ai parlé au nom des centaines de milliers de
Montréalais qui ont besoin du métro
chaque matin pour se rendre au travail, et le premier ministre, il n'a même pas
daigné me répondre. Aïe! c'est 800 000 déplacements par jour,
le métro de Montréal, c'est plus que n'importe quelle autoroute au Québec. C'est 100 fois plus que le troisième lien
imaginaire du premier ministre. Mais, quand il y a des stations de métro qui
ferment par manque d'entretien, il ne montre aucun intérêt pour les
usagers du métro. Il ne prend aucune responsabilité pour sa décision de
définancer l'entretien du transport collectif. Il ne pose aucun geste pour
rectifier la situation. Puis je vais vous
dire pourquoi, Mme la Présidente : parce que, pendant que les poutres du
métro s'effritent, là, bien, le premier ministre, il a la tête ailleurs,
il rêve à son troisième lien à 10 milliards de dollars.
Mais j'aimerais ça, ce matin, qu'il regarde la
caméra et qu'il dise aux Montréalais, aux Montréalaises que le métro, là, c'est
la plus grande infrastructure de transport au Québec, bien, que c'est important
pour lui puis qu'il va s'en occuper parce
qu'il est le premier ministre de tous les Québécois, de toutes les Québécoises,
y compris le monde de Montréal. J'aimerais
ça qu'il prenne sa part de responsabilité pour entretenir le transport en
commun à Montréal puis partout au Québec.
Est-ce qu'il va le faire?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, quand on parle de transport collectif, le financement vient
de trois sources : première source, la ville, dans ce cas-ci la
ville de Montréal; deuxième source, le gouvernement du Québec; troisième
source, le gouvernement fédéral. Quand on regarde, Mme la Présidente,
l'évolution de la contribution du gouvernement du Québec, depuis 2018, on voit,
là, en rouge, c'étaient les libéraux, on finançait 9 milliards. On est
maintenant rendus à 13 milliards.
Bon, évidemment, il y a des discussions qui ont
lieu avec la ville de Montréal à savoir quelle part devrait être pour le maintien d'actif et quelle part devrait
être pour le développement, entre autres le prolongement de la ligne bleue.
Et, en bout de ligne, c'est la ville de
Montréal qui gère son transport collectif, comme les autres grandes villes au
Québec.
Donc, Mme la
Présidente, on finance d'une façon record le transport collectif, je comprends
que Québec solidaire trouve que ce n'est jamais assez, mais, Mme la
Présidente, je pense qu'on fait un effort, donc il faut aussi que la
ville de Montréal et le gouvernement fédéral fassent leur part.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Là, Mme la
Présidente, là, ça suffit, de tordre les chiffres pour fuir ses responsabilités.
Si on tient compte de l'inflation, la CAQ a
coupé dans l'entretien du transport collectif. Ils sont prêts à mettre
10 milliards pour un pont où il va y avoir 9 000 voitures
par jour, mais ils ne veulent pas en faire plus pour le métro de Montréal, où
il y a 800 000 déplacements chaque jour de la semaine?
Comment le premier ministre peut justifier ça?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien,
Mme la Présidente, nous, on n'est pas, à la CAQ, dogmatiques. Il faut investir,
Mme la Présidente, dans le transport collectif, mais on pense qu'il faut
aussi investir dans le transport routier, parce que, si on veut, tantôt, des
autos électriques, des camions électriques, il va falloir avoir des routes.
Maintenant, parlons du transport collectif. On
ne tord pas les chiffres, on dit : Les libéraux mettaient 9 milliards, on met 13 milliards.
Maintenant, encore une fois, ça se sépare en deux, le 13 milliards, il y a
une partie en maintien d'actif puis il
y a une partie en développement de nouveaux projets. Puis évidemment c'est fait
avec la ville de Montréal, dans ce cas-ci, qui fait ses choix.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Le gouvernement
du Québec aussi peut faire ses choix, et j'ai une proposition concrète pour lui.
On met 13 milliards de dollars pour électrifier des autobus, qui
représentent 0,4 % de nos gaz à effet de serre, 13 milliards pour 0,4 %. Je ne demande pas au premier ministre
d'être un écologiste modèle, juste d'être un bon comptable. Est-ce qu'il reconnaît avec moi que cet argent-là serait
mieux utilisé pour entretenir le transport collectif, à commencer par le métro
de Montréal?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, j'aurai tout
entendu, Mme la Présidente. Québec solidaire qui est contre l'électrification des transports, qui dit : Arrêtez de mettre
de l'argent pour électrifier les autobus, arrêtez d'électrifier les transports.
Je n'en reviens pas. J'ai bien de la misère à suivre Québec solidaire.
• (10 h 40) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée de Mercier.
Financement de l'aide
alimentaire dans les écoles
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Un enfant sur cinq, au Québec, a faim durant sa journée d'école. Ça, c'est plus de
300 000 enfants. Personne au Québec n'accepte cette réalité, et la
population québécoise veut qu'on agisse. La preuve, il y a un sondage de
Léger qui dit que 67 % des Québécois sont d'accord pour qu'on serve des
lunchs à l'école pour les enfants. Même les gens qui n'ont pas d'enfants sont
d'accord avec ça, parce que c'est un investissement pour toute la société.
La première étape, c'est d'aller chercher notre
argent, 200 millions de dollars du fédéral, pour l'alimentation scolaire,
je répète, ça, c'est notre argent, l'argent de tous les Québécois, puis il faut
le rapatrier sans aucune condition. Il faut le faire rapidement parce que les
élections fédérales sont imminentes, il ne faut pas qu'on perde cet argent-là.
Est-ce que le ministre de l'Éducation est
d'accord pour qu'on fasse, tout le monde ensemble, front commun pour aller
chercher les 200 millions de dollars à Ottawa?
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Éducation.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Bien,
Mme la Présidente, il y a des discussions avec le gouvernement fédéral. Ils ont
annoncé un programme d'aide alimentaire. Alors, évidemment, on va discuter puis
on va essayer, surtout, de s'entendre avec eux.
Je pense qu'il y a déjà beaucoup de très bonnes
mesures qui fonctionnent très bien, actuellement, dans nos écoles québécoises.
Je rappelle qu'on a augmenté de 25 à 65 millions le programme d'aide
alimentaire dans les écoles québécoises. Et je pense que la dernière chose que Québec
solidaire et cette Chambre veulent, c'est qu'on aille faire du chevauchement,
qu'on aille dédoubler ce qui existe déjà. Alors, il faut s'assurer que les
éventuelles sommes d'argent qu'on obtiendra
du fédéral viennent s'intégrer, viennent s'ajouter d'une manière intelligente
et efficace au programme qui existe déjà et qui nous a permis, donc,
d'augmenter de beaucoup le nombre d'élèves qui sont nourris quotidiennement,
que ce soit le matin ou le midi, notamment avec le Club des petits déjeuners ou
avec la cantine.
Alors, on travaille là-dessus, Mme la
Présidente. Je pense qu'il y a moyen de s'entendre...
La Présidente : En terminant.
M. Drainville : ...mais faisons
les choses intelligemment.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Bien, Mme la
Présidente, je suis vraiment ravie d'entendre que le ministre de l'Éducation est
d'accord avec le principe d'aller chercher
cet argent-là puis qu'il y ait du travail qui est fait. Ce n'est pas le son de
cloche qu'on avait il y a trois semaines de la part du premier ministre.
Maintenant, ça va être important, là, parce que
la statistique qui heurte beaucoup les Québécois puis tout le monde ici, c'est de régler le problème du un
enfant sur cinq qui ne mange pas à sa faim. Donc, cet argent-là, il faut qu'on
s'en serve pour régler cette situation-là, pour que les enfants puissent manger
à leur faim, pour améliorer le programme...
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Mme la
Présidente, je pense que j'ai été clair, hein, il y a une volonté de s'entendre
avec le gouvernement fédéral, mais il faut faire les choses pour que l'argent
qui soit investi ne vienne pas dédoubler ce qui se fait
déjà. Et donc, si on est capables de partir sur cette base-là, je pense qu'il y
a matière à dialogue et, franchement, de notre côté, on l'espère, matière à
entente.
Maintenant, Mme la
Présidente, il faut parler de l'aide alimentaire, mais il faut élargir la
question, également, à l'aide aux familles,
parce que l'aide alimentaire, c'est important, mais il ne faut pas oublier les
autres mesures qui ont été mises de
l'avant pour venir en aide aux familles. J'ai déjà eu l'occasion d'en parler,
Mme la Présidente, je ferai une liste exhaustive...
La
Présidente : En terminant.
M. Drainville :
...dans la dernière réponse.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Ruba
Ghazal
Mme Ghazal :
On veut que le programme soit efficace, puis ce qui est important, c'est
que plus jamais un enfant n'aille à l'école le ventre vide. Et, pour ça, ça
prend des investissements, puis après ça on peut travailler en collaboration
ensemble sur la façon de gérer ce programme-là. Bien sûr, il n'y a personne qui
veut un dédoublement, mais c'est important que le travail que vous êtes en
train de faire pour aller le chercher, cet argent-là d'Ottawa, serve à améliorer l'alimentation scolaire dans les
écoles, parce qu'un enfant sur cinq qui a faim, ça, on ne peut pas accepter ça.
La Présidente :
La réponse du ministre.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville :
Mme la Présidente, parmi les aides aux familles, là, que nous avons
apportées, là, on a limité à 3 % l'augmentation des tarifs gouvernementaux,
on a réduit les taxes scolaires, on a aboli la taxe famille des libéraux, un tarif unique pour les services de garde,
300 $ gratuits pour les projets particuliers, 300 $ de livres
nouveaux par enseignant à la rentrée scolaire, plus d'argent pour la
culture à l'école, etc.
L'autre
chose qu'il faut dire, Mme la Présidente, dans les quelques secondes qu'il me
reste : Il ne faut pas oublier les parents, dans cette équation-là. Les
premiers responsables de l'éducation et de l'alimentation des enfants, ce sont
les parents. Et donc il faut trouver un équilibre là-dedans. Il ne faut pas
déresponsabiliser les parents...
La
Présidente : En terminant.
M. Drainville :
...il faut que les parents soient des partenaires dans cette initiative
collective.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Jean-Talon.
Francisation
des immigrants
M. Pascal
Paradis
M. Paradis :
Mme la Présidente, le gouvernement avait promis de freiner le déclin du
français. On se souvient des paroles du
premier ministre : survie de la nation, risque de louisianisation du
Québec. Le gouvernement n'avait pas de mots assez forts pour décrire
notre avenir si le Québec n'est pas en mesure de franciser, franciser,
franciser. On nous promettait des mesures jamais vues auparavant.
On est servis :
en coupant dans la francisation des immigrants, les classes ferment, et on met
des enseignants au chômage. Les budgets ont
été coupés dans les centres de services scolaires. En Estrie, dans Lanaudière,
en Montérégie, partout, l'offre a été
réduite à presque rien. Et là on apprend qu'à Québec, dans notre capitale
nationale, il est devenu impossible de s'inscrire à un cours de
francisation de niveau 1. Les centres de francisation sont fermés aux
nouveaux élèves.
Il
n'y a pas six mois, le gouvernement disait que son plan est audacieux.
Aujourd'hui, ce qu'on voit, ce sont des coupes qui nous font reculer.
Est-ce
que le ministre de l'Immigration, de
la Francisation et de l'Intégration
peut nous expliquer comment il compte franciser sans offrir de cours de
francisation?
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Immigration, de la
Francisation et de l'Intégration.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge : Merci bien, Mme la
Présidente. Je suis content d'avoir la question du collègue, parce que,
écoutez, si je lis les comptes Twitter, les comptes X de mes collègues
puis certains articles, on a l'impression que c'est grosses coupures en
francisation, on francise de moins en moins, les gens n'apprendront pas la
langue.
Mme la Présidente, ce n'est pas exact, ce n'est
pas ça qui se passe sur le terrain. Francisation Québec, c'est une grande
avancée pour le Québec. C'est un guichet unique qui francise avec l'aide de
trois partenaires, les centres de services scolaires, les
organismes communautaires et Francisation Québec, qui, lui-même, embauche ses
propres professeurs. Et, quand un cours se
termine, il n'est pas automatiquement renouvelé dans chacun des réseaux, parce
que c'est Francisation Québec qui joue le rôle de tour de contrôle et
qui réouvre des fois dans le même réseau une autre classe, des fois dans un
autre réseau.
L'an
passé, pareille date, première semaine d'octobre, il y avait, dans les centres
de services scolaires, 15 488 élèves. Cette année, première semaine
d'octobre, dans les centres de services scolaires :
23 000 élèves. 14 000, 23 000, augmentation de
50 %. Conclusion de ma collègue : Quelles coupures?
La
Présidente : En terminant.
M. Roberge :
Ça ne marche pas, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis :
Le gouvernement dit que la situation est critique, et là ce sont les
intervenants en francisation à Québec qui disent que la situation est critique à
cause des coupes du gouvernement. Je leur ai parlé, là, dans les derniers
jours, ils sont catastrophés.
Alors, c'est quoi,
cette intention-là, là, avec Francisation Québec? L'intention, c'est de couper
des budgets sur ce qui fonctionne déjà en francisation, de fermer des classes
qui fonctionnent déjà pour attendre, on ne sait où ni quand, le relais de
Francisation Québec, un autre brassage de structures, faire une chose, dire le
contraire?
Qu'est-ce qu'on
répond aux étudiants qui veulent être francisés aujourd'hui à Québec?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge :
Bien, on leur répond : Inscrivez-vous à Francisation Québec, vous
allez être admis, vous allez être pris en charge, on va vous diriger vers votre
cours. Il est faux de penser que les gens qui veulent suivre des cours de
francisation vont cogner à la porte d'un centre de francisation. Prenez des
notes, tout le monde, ça fait quasiment deux ans que ce n'est plus de même.
D'accord? On appelle à Francisation Québec, on s'inscrit et on se fait assigner
une classe, un prof, un cours. Parfois c'est dans un centre de services
scolaire. Il y en a 50 % de plus cette année que l'an passé, notez ça.
Parfois c'est à Francisation Québec, parfois c'est chez un autre partenaire.
Quand on augmente de 50 % les cours en un an...
La
Présidente : En terminant.
M. Roberge :
...c'est tout sauf une coupure. S'il vous plaît, un peu de bonne foi.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis :
Le ministre continue à me parler de structures, de budgets, tout ça. Les
gens le disent, les classes sont fermées, là, elles sont fermées. Il n'y a pas
de nouvel étudiant qui va pouvoir s'inscrire à des cours de francisation à
Québec. C'est ça, la situation, actuellement, sur le terrain.
Alors, moi, je repose
la question au ministre. Outre de parler de structures puis de budgets
généralement, c'est ça, la situation, les
élèves ne peuvent pas avoir accès aux cours. Qu'est-ce qu'il leur répond? Ils
veulent se franciser, ils n'ont pas accès aux cours, ils sont fermés.
C'est ça, la situation, demain, là.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge : Mme la Présidente, mon collègue
ne regarde que la partie centres de services scolaires, juste à Québec, puis se concentre à un endroit où un cours n'est
pas renouvelé, mais, lorsqu'un cours n'est pas renouvelé à un endroit, il est
ouvert ailleurs.
Mme la Présidente, on
francise plus cette année que l'an passé. Les budgets augmentent, le nombre de
classes augmente, le nombre d'élèves
augmente. Mais à l'impossible nul n'est tenu. On ne peut pas répondre à une
demande qui est infinie, alimentée par la perte de contrôle total du
gouvernement fédéral sur l'immigration temporaire. C'est ça qui augmente la liste d'attente, ce n'est pas de
supposées coupures du gouvernement. Alors, s'il vous plaît, Ottawa, je vais le
dire en anglais...
La Présidente : En terminant.
M. Roberge : ...«enough
is enough» pour les temporaires. S'il vous plaît, comprenez le message.
• (10 h 50) •
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée de Verdun.
Démissions au Comité
consultatif sur les changements climatiques
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga
Mendez : Merci, Mme la Présidente. Il y a trois ans, le
ministre de l'Environnement a créé un comité aviseur sur les changements
climatiques. Dans le temps, l'objectif, c'était guider l'action du gouvernement.
Mais là nous avons un grave problème, des scientifiques renommés quittent le
navire : Pierre-Olivier Pineau, l'année passée, et tout récemment
Catherine Potvin et Catherine Montmorency. On parle d'experts renommés qui
claquent la porte parce que, malgré leurs recommandations, la CAQ ne fait pas
assez pour lutter contre les changements climatiques, et je les cite : «Le
gouvernement fait n'importe quoi, parce que les élus savent très bien qu'ils ne
seront plus en poste.» Ce ne sont pas mes
mots, ce sont les mots d'une experte qui dénonce l'inaction de la CAQ. Je me
demande à quoi sert, donc, un comité consultatif si la CAQ n'écoute pas
leurs recommandations.
Ma question
est donc pour le ministre de l'Environnement : Qu'est-ce qu'il va advenir
de son Comité consultatif si les scientifiques n'arrêtent pas de démissionner?
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les
changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci,
Mme la Présidente. Merci à la collègue pour la question. Puis c'est l'occasion
de rectifier, peut-être, certaines informations. Tous ne démissionnent pas. On
parle de deux membres du comité qui ont convenu de ne pas renouveler leur
mandat, mandat qui arrivait à échéance au cours des prochaines semaines. Ce que
ça veut dire, c'est qu'il y en a 11
sur 13 qui sont en poste et qui font un excellent travail. D'ailleurs, si on
regarde, au cours des dernières années, le comité a produit plusieurs rapports, et plusieurs des recommandations
qui étaient contenues dans ces rapports-là ont pris la forme de mesures
concrètes dans les plans de mise en oeuvre qui ont suivi.
Ce qu'il faut
rappeler aussi, c'est un comité qui est complètement indépendant, ce n'est pas
le gouvernement du Québec qui dicte
les travaux et les sujets qui doivent être priorisés. Donc, si les deux
collègues qui quittent, manifestement avec certaines doléances, n'ont
pas réussi à imposer leurs propres thématiques auprès de leurs confrères et consoeurs,
ce n'est pas la responsabilité du gouvernement du Québec, c'est elles qui n'ont
pas réussi à faire valoir leur agenda. Et il faut savoir que plusieurs des
recommandations qu'elles évoquent ces derniers jours ne faisaient même pas
partie des rapports...
La Présidente : En terminant.
M. Charette : ...et certaines
de ces recommandations ont été rejetées par l'ensemble des formations...
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Mme la
Présidente, les scientifiques ne sont pas parties avec une lettre de
félicitations au ministre. Je les cite : «Le Québec n'est pas sur la voie
de la décarbonation. La réduction des émissions du Québec, elle est presque nulle. Les actions qu'on pose ne
réussissent pas à juguler le problème. Ce comité, c'est un comité bidon.»
Quand les scientifiques écrivent ça en partant, là, ce n'est pas un refus de
renouveler, c'est une démission puis un grave problème.
Est-ce que le ministre peut admettre qu'il manque
de l'écoute envers son propre comité aviseur?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Benoit Charette
M. Charette : Encore une fois,
c'est un comité qui est complètement indépendant. Ce sont les membres du comité
qui déterminent l'objet de leur prochain rapport, de leur prochain sujet
d'étude. Si les deux membres qui ont convenu de ne pas renouveler leur mandat
n'ont pas réussi à imposer les thèmes qui leur sont chers auprès de leurs confrères et de leurs consoeurs, ce n'est
certainement pas de la faute du ministère
de l'Environnement ou du gouvernement
du Québec. Il y a des propositions qui sont
légitimes, mais qui ne reçoivent pas l'accueil nécessaire pour aller de
l'avant. Le Parti libéral, Québec solidaire se sont notamment prononcés contre... et le Parti
québécois contre la taxe kilométrique.
La Présidente : En terminant.
M. Charette :
Donc, ce n'est pas parce qu'une idée est lancée qu'elle est forcément
applicable.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Mme la
ministre... Mme la Présidente, pardon, les scientifiques claquent la porte
parce qu'ils ne sont pas capables de défendre un bilan médiocre en matière de
lutte aux changements climatiques de la part de
la CAQ, parce que qu'est-ce qu'on a comme bilan, c'est un plan de lutte aux
changements climatiques qui est incomplet, qui est insuffisant, qui a
été déposé au milieu de l'été, comme ça personne n'en entend parler. On rate
nos cibles de réduction, c'est écrit noir sur blanc.
Je répète : À quoi ça sert d'avoir en place
un comité des experts si la CAQ demeure dans l'inaction?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Benoit Charette
M. Charette : La collègue a
certainement manqué plusieurs entrevues intéressantes, dont celle du président du comité consultatif, qui dit, au contraire, c'est
un comité qui a sa pertinence, c'est un comité qui travaille à améliorer ses
pratiques. Mais, encore là, ce sont des questions de régie interne. Et on a
11 membres sur 13 qui sont mobilisés et qui continuent à faire le travail.
Et, pour ce
qui est des deux postes à combler, je rappelle à la collègue la procédure, ce
n'est pas le gouvernement qui les nomme, c'est le Scientifique en chef,
avec le président du comité consultatif, qui vont suggérer des noms dans les
prochaines semaines, donc deux postes qui seront comblés avec des personnes
certainement très mobilisées et très motivées à continuer le travail...
La Présidente : En terminant.
M. Charette : ...du comité scientifique en question. Donc, nous
saluons les propos, mais ce n'est pas non plus un...
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée de Mille-Îles.
Application de la
réglementation environnementale
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci, Mme la
Présidente. Alors, en septembre 2020, le ministre de l'Environnement nous promettait une grande révolution dans les demandes
d'autorisation environnementale. Il nous promettait qu'en réallouant les
ressources, bien, le nouveau régime allait réduire de façon significative les
délais d'autorisation sans pour autant affecter les exigences
environnementales.
Mais, quatre ans plus tard, force est de
constater que les résultats ne sont pas là. Les chiffres sont assez clairs, Mme la Présidente : en 2019, ça prenait
283 jours pour obtenir une réponse du ministère, et aujourd'hui, hein,
quatre ans plus tard, c'est un
gros... une grosse avancée d'une journée, hein, on a gagné une journée, 282 jours. Un
seul jour. Ça, c'est l'exploit du ministre.
À Laval, on
peut parler... c'est exceptionnel, là, 19 mois. Ça, c'est énorme. En
revanche, Northvolt, lui, a eu un... vraiment, là, le tapis royal, trois
mois seulement.
Alors, je pose la question : Est-ce qu'on
aurait vu ces délais-là si Northvolt avait été à Laval, 19 mois?
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les
changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. La dernière intervention de la collègue, il y a deux semaines,
m'avait surpris, je relevais les contradictions de ses questions, mais je dois
vous avouer que je suis tout aussi surpris ce matin. La modification à la Loi sur la qualité de l'environnement qui permet
cette réforme-là, c'est le Parti libéral qui l'a adoptée en 2018. Donc,
de les voir s'étonner aujourd'hui m'étonne à mon tour.
Mais, ceci dit, elle était nécessaire, cette
réforme-là. Il n'y avait pas eu de modification depuis 1972, depuis une cinquantaine d'années que la loi n'avait pas
été modifiée. Ce que l'on a fait, il y a trois ans maintenant, c'est de revoir
les projets selon leur impact au niveau de
l'environnement. Si les délais... Encore une fois, il faut faire attention pour
ne pas trafiquer les chiffres, mais,
si les chiffres ne semblent pas avoir bougé, c'est qu'on a soustrait de la
procédure d'autorisation ministérielle des milliers de projets qui
maintenant prennent quelques jours avant d'être autorisés parce qu'ils ont très
peu, sinon pas du tout d'impact au niveau de
l'environnement. Donc, les projets qui restent sont ceux qui ont des impacts
majeurs et qui nécessitent des temps d'évaluation plus grands. Mais ce qu'il
faut noter de cette réforme-là, c'est qu'il y a plusieurs milliers de projets qui,
aujourd'hui, peuvent passer en déclaration de conformité, ce qui vient
accélérer les procédures d'évaluation.
La Présidente : Voilà. Cela met fin
à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Comme il n'y a pas de votes reportés, nous
allons passer à la motion... à la rubrique, pardon, Motions sans préavis — ma
dyslexie, désolée — et,
pour ce faire, je cède la place au deuxième vice-président. Merci pour votre
attention. Bonne fin de journée, tout le monde.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, bon mercredi
matin, chers collègues. À la rubrique Motions sans préavis, je suis
maintenant prêt à reconnaître un membre formant l'opposition officielle, et ce
sera M. le député de Pontiac.
M. Fortin : Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de
cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la
députée de Vaudreuil :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse que
l'industrie minière en Abitibi-Témiscamingue est une source de richesse et de fierté pour l'ensemble des
Québécois, avec des retombées de 3,3 milliards de dollars en
activités économiques, ce qui représente près du tiers de toutes les
retombées de l'industrie minière québécoise;
«Qu'elle rappelle que cette industrie s'appuie
sur l'expertise et les compétences des travailleurs de l'Abitibi-Témiscamingue
et que 24 % de tous les emplois dans la région y sont directement reliés;
«Qu'elle prenne acte des inquiétudes évoquées
lors des consultations particulières sur le projet de loi 63 selon lesquelles, dans sa forme actuelle, le projet de
loi nuira à l'industrie minière et au développement économique de la région
de l'Abitibi-Témiscamingue et du Québec;
«Qu'enfin,
elle demande au gouvernement caquiste de réviser de façon importante son projet
de loi afin d'éviter de nuire à l'économie de l'Abitibi-Témiscamingue et
de nos communautés minières partout au Québec.»
Je vous remercie, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il consentement
pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : ...
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Il n'y a pas de consentement.
Alors, je
suis maintenant prêt à reconnaître un membre du deuxième groupe d'opposition,
et ce sera M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Merci,
M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter
la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale réaffirme que le financement de l'entretien des
infrastructures de transport collectif est une responsabilité partagée
entre le gouvernement fédéral, québécois et les municipalités;
«Qu'elle
demande au gouvernement du Québec d'évaluer la possibilité de rediriger une
partie des sommes prévues pour
l'électrification du transport collectif afin d'accroître ses investissements
en maintien des actifs du transport collectif.»
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il consentement
pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Il n'y
a pas de consentement, M. le Président.
• (11 heures) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Il
n'y a pas de consentement.
Alors, je suis maintenant prêt à reconnaître un
membre du troisième groupe d'opposition, et je cède la parole à M. le député de
Matane-Matapédia.
M. Bérubé : M. le Président, je
sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter,
conjointement avec le député de Pontiac, la députée de Verdun et la députée de
Vaudreuil, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale constate que la situation de l'industrie forestière exige
la révision urgente du régime forestier actuellement en vigueur;
«Qu'elle rappelle que la ministre des Ressources
naturelles et des Forêts a mené des consultations en ce sens avec les acteurs
du milieu en début d'année;
«Qu'elle prenne acte des difficultés qui se sont
développée au sein de l'industrie [dans] la même période, difficultés qui
pourraient se conclure par la perte de plusieurs milliers d'emplois en région;
«Qu'elle constate que l'industrie forestière est
d'une importance capitale pour un très grand nombre de régions du Québec;
«[Enfin] qu'elle presse le gouvernement
d'élaborer un nouveau régime forestier avant la fin de l'année 2024.»
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour
débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : ...M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Il n'y a pas de consentement.
Je
suis maintenant prêt à reconnaître un membre du gouvernement et je cède la
parole à M. le ministre de la Culture et des Communications.
Souligner l'importance de la création d'un musée national
de
l'histoire du Québec et son caractère rassembleur
M. Lacombe : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec le député de Jean-Lesage et celui de Matane-Matapédia :
«Que l'Assemblée nationale
affirme que la création d'un musée national de l'histoire du Québec permet de
rassembler et d'inclure tous les Québécois;
«Qu'elle souligne
l'importance de faire connaître et de faire rayonner l'histoire de la seule
nation francophone en Amérique du Nord;
«Qu'enfin,
elle reconnaisse que le nécessaire récit national dont sera animé le musée est
rassembleur plutôt que divisif.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, il y a un
consentement rassembleur, sans débat, M. le Président. Je vous demanderais
un vote électronique, s'il vous plaît.
Mise
aux voix
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
le vote électronique est demandé. Mmes et MM. les députés, je vous
demanderais, s'il vous plaît, de bien vouloir enregistrer votre vote dès
maintenant.
Le vote est
maintenant terminé. Pour le résultat, M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 107
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : La motion est adoptée.
Avis
touchant les travaux des commissions
Alors, nous en sommes
maintenant à la rubrique Avis touchant les travaux des commissions. Puisqu'il y
a une belle ambiance, mesdames et messieurs, je vous invite à vouloir quitter
le salon bleu en silence et à poursuivre vos discussions
personnelles à l'extérieur. Salon bleu! Salon rouge, pardonnez-moi, c'est
l'habitude. Alors, M. le leader adjoint du gouvernement, je veux vous
entendre.
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci beaucoup, M. le Président. Moi aussi, je veux que
vous m'entendiez.
Et
donc j'avise cette Assemblée que la Commission des institutions va entreprendre
l'étude détaillée du projet de loi n° 67, la Loi modifiant le Code des professions pour la
modernisation du système professionnel et visant l'élargissement de certaines pratiques professionnelles dans le
domaine de la santé et des services sociaux, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
13 heures et de 15 heures à 18 h 30, à la salle
Pauline-Marois;
La Commission des
transports et de l'environnement va poursuivre l'étude détaillée du projet de
loi n° 61, la Loi édictant la Loi sur
Mobilité Infra Québec et modifiant certaines dispositions relatives au
transport collectif, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 16 h 30 à
18 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de
l'économie et du travail va poursuivre les consultations particulières et les
auditions publiques sur le projet de loi n° 71, la Loi
visant à améliorer l'accompagnement des personnes et à simplifier le régime
d'assistance sociale, aujourd'hui, après les avis touchant les travaux
des commissions jusqu'à 12 h 50 et de 15 heures à
18 h 15, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La
Commission de l'agriculture, de l'énergie et des pêcheries va poursuivre
l'étude détaillée du projet de loi n° 63, Loi modifiant la Loi sur les mines et d'autres dispositions, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures et de 15 heures à 18 h 30, à la
salle Marie-Claire Kirkland.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Pour ma part, je vous avise que la Commission de
la culture et de l'éducation se réunira en séance de travail le
jeudi 10 octobre 2024, de 8 heures à 8 h 30, à la
salle Pauline-Marois, afin de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse
d'un mandat d'initiative portant sur la distribution des fonds publics et des
revenus dans les industries culturelles du Québec.
Je
vous avise également que la Commission des finances publiques se réunira en
séance de travail le jeudi 10 octobre 2024, de 8 heures à
8 h 30, à la salle Marie-Claire-Kirkland, afin de statuer sur la
possibilité que la commission se saisisse des pétitions concernant la demande
visant à ce que la Caisse de dépôt et placement du Québec se départe de ses
investissements associés à des violations du droit international.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
Avis
de sanction de projets de loi
À la rubrique
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée, alors, je vous informe
qu'aujourd'hui, au bureau de Son Honneur la lieutenante-gouverneure, il y aura
sanction des projets de loi suivants : le projet de loi n° 62, Loi
visant principalement à diversifier les stratégies d'acquisition des organismes
publics et à leur offrir davantage d'agilité dans la réalisation de leurs
projets d'infrastructure, à 11 h 30, et le projet de loi n° 68, Loi
visant principalement à réduire la charge administrative des médecins, à
16 heures.
Affaires
du jour
La période des
affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux affaires
du jour. Et je cède la parole à M. le leader adjoint du gouvernement pour
savoir avec quoi nous débutons nos travaux aujourd'hui.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M.
le Président. Et donc, aujourd'hui, nous allons commencer en appelant
l'article 10 du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 64
Prise
en considération du rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Alors, à l'article 10 du feuilleton, l'Assemblée
prend en considération le rapport de la Commission de la culture et de
l'éducation sur le projet de loi n° 64, Loi instituant le Musée national
de l'histoire du Québec.
Alors,
je suis prêt à reconnaître le premier intervenant, et ce sera M. le ministre de la Culture et des Communications. M. le
ministre, la parole est à vous.
M.
Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Merci
beaucoup, M. le Président, de me donner l'opportunité, donc, de m'exprimer, à
cette étape-ci, dans le processus d'adoption du projet de loi qui va instituer
le Musée national de l'histoire du Québec. Et je serai bref, aujourd'hui,
j'aurai l'occasion, à la prochaine étape, d'être un peu plus long et de vous
livrer peut-être un peu plus le fond de ma pensée sur ce projet qui sera,
évidemment, un projet porteur pour la nation québécoise. Mais j'ai envie,
d'abord, de commencer en vous disant que c'est un projet sur lequel on a
travaillé très fort avec les équipes, notamment, du ministère de la Culture,
depuis déjà plusieurs mois, et je veux quand même les remercier, parce que je
sais à quel point ils ont travaillé fort. Et vous dire aussi que les
discussions que nous avons eues lors de l'étude détaillée, notamment avec nos
collègues de l'opposition, notre collègue la députée de Robert-Baldwin mais
aussi le député de Jean-Lesage, ont été des discussions qui ont été fécondes,
et ça a influencé, notamment, le projet de loi dans la forme actuelle. Et je
pense que c'est une étape qui était nécessaire, qui nous a permis de peaufiner
le projet de loi sur quelques aspects très précis, parce que c'est un projet de
loi qui n'est pas très long non plus, 13 articles seulement, même s'il est
porteur, et je suis convaincu qu'aujourd'hui le projet de loi, il est meilleur
qu'au moment où je l'ai déposé. Je suis convaincu que les modifications que
nous y avons faites en font un projet rassembleur, je le dis sans partisanerie,
parce qu'il va rassembler tout le monde, tous ceux qui font partie de la nation
québécoise, c'est-à-dire les Québécois, peu importent leurs origines, qui sont
établis ici et qui participent avec nous à ce projet de nation, bien sûr en
collaboration avec les nations autochtones, donc les Premières Nations et les
Inuits, qui auront leur place, évidemment, dans le récit national québécois,
parce que, sans leur concours, évidemment, la nation québécoise, aujourd'hui,
n'existerait pas.
Je suis donc confiant
que cette semaine les travaux vont se poursuivre, ils vont se poursuivre avec
la même diligence que celle que nous observons dans tout le parcours du projet
de loi depuis le début, et que, malgré peut-être les réticences qui ont été
exprimées au départ, parce qu'il y en a eu, on l'a vu dans la revue de presse,
que malgré ces réticences, bien, on pourra, je reviens avec ce terme, se
rassembler autour du projet de Musée national de l'histoire du Québec, parce que le Québec est une nation, le
Québec est une grande nation, le Québec est la seule nation francophone en
Amérique du Nord, et, à ce titre-là, il
mérite amplement ce projet de musée national qui sera dédié à son histoire,
l'histoire de la nation québécoise.
C'est le legs que nous souhaitons offrir aux générations futures avec la
création de ce musée. Donc, merci beaucoup, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le ministre de la
Culture et des Communications. Maintenant, y a-t-il d'autres interventions? Je
reconnais Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Brigitte
B. Garceau
Mme Garceau :
Merci beaucoup, M. le Président.
Merci beaucoup également, M. le ministre, pour vos affirmations que ce
nouveau musée, la création de ce nouveau Musée national de l'histoire du
Québec, sera un musée rassembleur, un musée,
évidemment, comme vous l'avez mentionné, qui... où chaque Québécois, chaque
Québécoise va s'y retrouver. Ça, je crois que c'est très, très
important, et c'était souligné par plusieurs groupes.
• (11 h 10) •
Et donc j'aimerais
tout d'abord, M. le Président, en ce qui a trait à la prise en considération du
projet de loi... Comme le ministre l'a
mentionné, il n'y avait pas beaucoup d'articles, on avait 13 articles,
cinq articles de concordance. Et vraiment l'article qui était au coeur
de ce projet de loi, c'était l'article 2 qui venait modifier... où on est
en train d'intégrer un nouvel article à la Loi sur les musées nationaux, c'est
l'article 24.2 qui définit les fonctions du nouveau Musée national de
l'histoire du Québec.
La
création... Je veux juste... Donnez-moi juste un instant, je n'ai pas de... O.K.
Là, ça marche. Désolée, M. le Président, là, c'est... mon écran ne
voulait pas.
Et
donc cette disposition législative a pris... On a eu de bons échanges, si je
peux dire, qui résultent évidemment des consultations particulières que
nous avons eues avec plusieurs groupes, plusieurs personnes, des acteurs dans
le milieu, si je peux dire, muséal du Québec, de bons échanges constructifs sur
des enjeux sensibles. Et puis je crois qu'il y avait certainement un consensus
lié à l'apport inestimable des Premières Nations et des Inuits dans ce projet
de loi, je vais y revenir. Mais j'ai remercié le ministre, lors de l'étude
détaillée, pour cette ouverture qui, je trouvais, était très, très importante,
et qu'on est arrivés, séance tenante, à la première journée de l'étude
détaillée, avec un article amendé avec cette précision de la part des Premières
Nations et les Inuits en termes de l'histoire du Québec.
Il
ne faut pas... il ne faut pas oublier que la création... Puis je crois que
c'est important, M. le Président, à revenir un peu du pourquoi, pourquoi
est-ce qu'on est en train de créer un nouveau musée national. Oui, un musée qui
va faire rayonner, comme le ministre voulait, l'histoire de la nation
québécoise, mais c'est aussi l'histoire du Québec dans son ensemble. Et il ne
faut pas oublier qu'au début, lorsqu'on a annoncé la création de ce nouveau
musée, on l'a annoncée sur les cendres des Espaces bleus, le grand projet du
gouvernement caquiste, un projet, malheureusement... Et ma collègue la députée
de Mont-Royal—Outremont
était porte-parole à ce moment-là, lorsqu'on parlait du projet des Espaces
bleus, et, avec beaucoup d'enthousiasme, on parlait de 17 Espaces bleus
dans toutes les régions du Québec, avec un Espace
bleu Québec, maison mère, avec un estimé de coût d'environ 259 millions de
dollars. Mais on a vu, quelques années plus tard, que malheureusement
c'était un projet mal ficelé. Et on était arrivés... au bout du compte,
259 millions de dollars en 2021 étaient
rendus à 1 milliard de dollars au début de l'année 2024. Et
c'est pour cette raison qu'on a mis fin, évidemment, à ce projet de
loi... aux Espaces bleus.
Mais
qu'est-ce qui a été intéressant dans tout ça, M. le Président, c'est que, lors
de l'annonce des Espaces bleus, en 2021, la Société des musées du Québec
était préoccupée, était préoccupée par concurrence potentielle liée avec les
musées régionaux déjà en place, et évidemment qui étaient sous-financés, et qui
avaient des problèmes, surtout depuis la pandémie, et à juste titre, et
malheureusement continuaient à être sous-financés. Et donc ce n'était pas un
projet demandé par le milieu. Mais, six semaines suite à l'annonce qu'on
mettait fin au projet des Espaces bleus, le gouvernement est arrivé avec la
grande annonce de la création du Musée national de l'histoire du Québec, mais
avec des coûts encore estimés à
92 millions. Ça fait qu'on revient avec un montant, c'est un estimé. On ne
sait pas... Est-ce que c'est
simplement pour... ça va être les coûts associés à rénover un bâtiment
patrimonial qui date des années 1800? Ça prend des sous pour rénover ce
genre de bâtiment là. Le 92 millions n'a pas été ventilé, on n'a pas eu
connaissance des détails liés à ça.
Et
donc, oui, on a reçu... Évidemment, il y a eu le dépôt du projet de loi. Il y a
de l'enthousiasme derrière ce projet, quand même un projet d'envergure, de
fierté pour le Québec, sauf qu'on est dans un contexte économique fragile.
On a un déficit record de 11 milliards de dollars et on nous revient
avec, encore une fois, un estimé de quand même un montant important. Mais
est-ce que ce montant-là, qu'on a donné un estimé de 92 millions... est-ce
qu'on va le dépasser d'ici un an, d'ici l'ouverture du musée? On parle
d'ouverture au printemps 2026, et j'ai été très claire avec M. le ministre lors de l'étude détaillée, et on ne
veut pas se retrouver dans un espace bleu 2.0, que ce soit là, aux crédits
au printemps 2025, ou un peu
plus tard, où ce n'est plus un estimé de 92 millions, mais on a largement
dépassé cet estimé-là. C'est sûr et certain que ça préoccupe, ça me
préoccupe énormément, et je n'en doute pas, que ça préoccupe également beaucoup
de Québécois et de Québécoises, compte tenu du contexte économique.
Et c'est donc la
raison que j'ai déposé... lors de l'étude détaillée, M. le Président, j'ai
déposé deux motions préliminaires,
deux motions préliminaires que je jugeais importantes avant de commencer
l'étude détaillée de ce projet. La première motion était pour obtenir
des documents du gouvernement permettant d'apporter un éclairage supplémentaire
à la commission dans l'exécution de son mandat, et je demandais précisément que
le ministère de la Culture et des Communications dépose à la commission les
analyses d'opportunité du projet de loi ainsi qu'une analyse d'impact sur les musées régionaux, et ce, dans les plus brefs
délais. Et c'est important, M. le Président, cette motion, parce que, comme
je l'ai mentionné, on ne peut pas faire fi,
là, du contexte économique dans lequel nous nous retrouvons, et on a déjà des
crises, évidemment, dans différents secteurs, malheureusement, que ce soit dans
le secteur de santé, d'éducation et aussi dans le domaine de la culture.
Il y a des sous-financements et il y a eu des manifestations, il y a eu des
lettres cosignées, et ça continue également. Et donc cette...
• (11 h 20) •
Et il y avait aussi tout
l'aspect, M. le Président... Et c'est surtout la Société des musées du Québec
qui a fait en sorte que, lorsque... qui est sortie avec un communiqué suite à
l'annonce que le gouvernement mettait fin au projet des Espaces bleus, parce
qu'on nous le rappelle, qu'il n'y avait pas eu de demande dans le milieu pour
avoir ces Espaces bleus, qui étaient pour
avoir possiblement... qui étaient un... pourraient avoir un impact sur les
musées régionaux. Il y avait une grande préoccupation par la société, et
je voulais juste citer, M. le Président, parce que ça faisait partie de ma
motion préliminaire, un extrait de ce communiqué de la Société des musées du
Québec, qui mentionne : «Sans véritable ancrage sur le territoire, le
projet des Espaces bleus soulevait depuis ses débuts de nombreuses
préoccupations dans le milieu muséal, comme le rapportait la SMQ dans son
rapport annuel 2021-2022 : concurrence déloyale pour les musées de plusieurs régions, dédoublement potentiel des
rôles avec les musées régionaux existants et conséquences sur le financement
du réseau muséal actuel.
«Ne disposant d'aucune étude d'impact quant aux
enjeux financiers, de ressources humaines, de concurrence et de la
fréquentation, la communauté muséale du Québec est demeurée perplexe face à
l'arrivée de ce réseau parallèle. Se disant
à l'écoute du milieu culturel, le gouvernement Legault saura-t-il entendre les
appels de la communauté muséale?»
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Il
s'agit d'un petit rappel, Mme la députée. Vous savez qu'on ne peut pas nommer un député par son nom. Même si on cite un
document, on ne peut pas le faire. Donc, seulement nommer le titre de la
personne. Je vous permets de continuer, s'il vous plaît.
Mme Garceau : Merci. Oui, bien,
c'était dans le communiqué. Désolée.
«Au Québec, les infrastructures de plusieurs
musées en région ont grandement besoin de mise à niveau et de consolidation.
Ces dernières atteignent parfois la fin d'un cycle de 40 à 50 ans
d'existence. Dans certaines régions, les musées n'arrivent plus à loger leurs
artéfacts et souhaitent la construction de réserves collectives pour conserver
leurs précieuses collections. D'autre part,
nombre de musées qui logent dans des bâtiments classés monuments historiques se
doivent de procéder à d'importants travaux
de restauration en raison de leur âge, et ce, à des coûts exorbitants. Le réseau
muséal actuel nécessite des investissements
majeurs afin de préserver notre patrimoine culturel, artistique et
scientifique, mais également afin que
les musées d'ici demeurent des lieux de connaissance et de savoir attractifs,
inclusifs et propices à l'émerveillement. La SMQ invite donc le
gouvernement à réaffecter les sommes excédentaires vers des projets
d'infrastructures muséales en cours ou en attente de financement.»
Et ça, M. le Président, c'était la grande
préoccupation des musées régionaux, qui voulaient évidemment que cette
enveloppe budgétaire qui était dédiée aux projets des Espaces bleus... que cet
argent-là soit réaffecté aux musées régionaux.
Cependant, on est arrivé avec l'annonce de la création du nouveau musée, avec
l'estimé de 92 millions de dollars.
Et donc j'avais fait valoir l'importance...
Est-ce qu'il y a eu... Depuis l'annonce du 4 mars, est-ce qu'il y a eu des
études concernant l'impact qu'un nouveau musée pourrait avoir sur, évidemment,
les musées régionaux? C'est quand même un musée d'envergure — deux
musées dans la ville de Québec — qui va faire en sorte que, surtout pour les touristes qui vont venir, peut-être qu'ils
vont se dire : Bien, on va rester... on va juste rester dans la ville de
Québec, parce qu'il y a deux musées, au lieu d'aller dans des régions.
Et ça, c'est quand même un argument très valable à faire valoir et à exprimer.
Et donc j'ai... Et il y avait également... Et
donc c'est important de voir est-ce qu'il y avait eu des études, des consultations. Je ne veux pas retourner dans le
temps avec la consultation de M. Arpin concernant le Musée de la
civilisation, mais c'était important, ces consultations-là, pour voir
qu'est-ce qu'on va mettre aussi dans le musée et est-ce que c'est approprié.
Donc, ceci
étant dit, la motion, malheureusement, a été rejetée, mais tout ce que je vais
dire... Et je tiens à préciser, M. le
Président, que j'espère qu'on ne se retrouve pas, dans un an, dans une
situation des Espaces bleus 2.0. Je veux que ce musée... que ce
soit réussi, qu'on aille... qu'on investisse de façon raisonnable, de façon
vigilante dans ce musée et qu'on ne dépasse pas largement le budget qui a été
annoncé par le gouvernement.
Je vais souligner aussi que je trouve... À ce
stade-ci, c'est important de savoir... d'avoir quand même des informations
concernant ce 92 millions de dollars là. Je crois qu'il y a quand
même un certain manque de transparence. Je
trouve que c'est préoccupant à ce stade-ci. Donc, j'espère qu'il n'y aura pas
de surprise, au printemps 2025, à ce sujet.
La deuxième motion préliminaire, qui a été
également rejetée par le gouvernement, mais je trouve qu'à ce stade-ci c'est très important de faire valoir les
motifs de cette motion... et la motion, la deuxième, qui faisait en sorte
qu'on voulait faire entendre le comité aviseur, M. le Président, dès que
possible. Il y a un comité aviseur qui a été annoncé, nous le savons,
lors de l'annonce, le 25 avril, par le premier ministre et le ministre de
la Culture et des Communications, qu'on était pour créer un nouveau musée. On a
annoncé également la nomination de deux membres sur un comité aviseur,
l'historien Éric Bédard et également Mme Jenny Thibault, qui est
directrice générale et artistique de la Société des arts technologiques. Pour
siéger sur ce comité, il y a aussi le directeur général du Musée de la
civilisation, parce qu'évidemment c'est le Musée de la civilisation avec ce
comité aviseur qui sont en train de faire la création de certains concepts, les orientations des équipes, avant
l'arrivée d'un comité scientifique qui va avoir comme responsabilité et comme
mandat de... le contenu, le mandat, là, le
volet historique numérique et évidemment les expositions, les thématiques, et
tout.
Donc, j'ai fait cette demande, j'ai présenté
cette demande, M. le Président, parce que, suite à une demande d'accès à
l'information, on a reçu des documents et des documents, malheureusement
certains documents avaient été caviardés, et on a vu également qu'il y avait eu
une analyse d'opinion publique qui avait été faite, tout dernièrement, le 30 août 2024, à l'effet que, sur
36 répondants... désolée, 86 répondants, il y avait environ 90 des
personnes qui sont revenues avec des
sentiments très négatifs, plutôt négatifs vis-à-vis le nouveau musée. Et là on
a vu également, parmi ces documents, que
le comité aviseur avait eu des rencontres préalablement, là, même avant que le
gouvernement annonce la fin du projet des Espaces
bleus. Le comité aviseur, concernant la création du nouveau Musée national d'histoire
du Québec, avait commencé ses rencontres le 19 février et donc même avant
l'annonce de la création et aussi le dépôt du projet de loi.
Et
donc, là, de plus, il y a un document assez, si je peux dire, étoffé, avec
schéma à l'appui, avec, là, si je peux dire... on a prévu le grand... quelques
sections concernant le grand parcours de l'histoire du Québec, on avait des
expositions temporaires. Mais on
voit, là, des détails, possiblement liés aux thématiques, caviardés. Et on a
aussi un document étoffé qui, vraiment, démontre les grandes lignes, si je peux
dire, du fonctionnement interne du nouveau musée national du Québec avec des... de l'information concernant une
approche participative, la structure de consultation. On parlait également du
comité aviseur, le comité scientifique, qui devrait en faire partie.
• (11 h 30) •
Et donc j'avais
trouvé, à la lumière de tous ces documents-là... il me semble qu'on devrait
entendre les... le comité aviseur. Parce que
c'est sûr et certain qu'il y avait beaucoup de préoccupations, des groupes et
des personnes qui sont venus en consultations particulières,
avec comment est-ce qu'on va présenter l'histoire du Québec. Quel sera le
début? Est-ce qu'on commence avant l'arrivée de Cartier? Avec les peuples
autochtones? La nation québécoise, l'évolution?
À quel moment? Les gens avaient toutes sortes de questions liées à ça, incluant
le récit national, un récit plus pluriel.
On veut que ce soit rassembleur, on veut que ce soit inclusif, on veut que
l'histoire, la trame, la trame narrative de l'histoire du Québec, soit,
en soit, rassembleur, inclusif... inclusive, je devrais dire, comprenant toutes
les communautés qui ont contribué à son succès, les événements marquants, les
événements lumineux, les événements plus sombres. Il y a eu beaucoup d'échanges et des discussions à ce sujet-là, et aussi
avec le Conseil en éducation des Premières Nations, qui avait,
évidemment, une grande préoccupation, parce que le projet de loi, au début,
initialement, ne mentionnait pas, d'aucune façon, les contributions des Premières
Nations et des Inuits à l'histoire du Québec. Et donc, pour moi, c'est
important de voir... bien, semble-t-il que vous avez pas mal évolué. Vous êtes
avancés dans ce projet de loi là.
On avait aussi Mme
Bernier qui était venue, qui faisait partie des consultations particulières,
qui avait dit : Bon, bien, les
expositions inaugurales sont déjà, là... on travaille là-dessus. On sait que
37... 37 à 40 membres personnel du Musée
de la civilisation qui sont dédiés,
au niveau du musée national, donc qui travaillent également sur les
expositions. Donc, quelles sont les thématiques? On est rendus où dans
ces expositions-là? Donc, je croyais qu'à ce stade-ci, compte tenu de nos
discussions, compte tenu des échanges qu'on avait eus avec les groupes, les
personnes qui sont venues en consultations particulières et leurs
préoccupations, je trouvais que c'était parfaitement à-propos de voir les
membres du comité aviseur venir en
commission parlementaire, mais malheureusement cette motion a été rejetée. Mais
je trouvais que c'était très important, M. le Président, de le
mentionner, parce que ça a fait partie, évidemment, de nos travaux, et, en tant qu'opposition officielle, c'est de
l'information qui, je croyais, était pertinente à l'étude détaillée de ce
projet de loi.
Et
donc, comme j'ai mentionné, séance tenante on avait... M. le ministre nous a
présenté, avec la modification à
l'article 2 du projet de loi, qui faisait en sorte que... On l'avait
amendé, amendé... Je vais juste lire, évidemment, le texte initial des
fonctions, c'était «de faire connaître et de promouvoir l'histoire du Québec,
sa culture et son identité distincte ainsi
que de témoigner de l'évolution de la nation québécoise et de l'apport des
communautés qui ont façonné son parcours et son territoire». Et donc
l'article amendé, qui a été présenté séance tenante, la première journée de
l'étude détaillée : «de faire connaître et [de] faire rayonner l'histoire
de la nation québécoise, son évolution, sa culture et son identité distincte,
et de témoigner de l'apport des Premières Nations et des Inuit à son parcours».
Donc, nous avons commencé, M. le Président, l'étude détaillée sur cet article.
Et, évidemment, ça
vient rejoindre... Et c'est pour ça que j'avais remercié le ministre pour son
ouverture, parce que c'est sûr que les amendements sont venus, si je peux dire,
suite à plusieurs remarques des deux partis d'opposition au niveau de l'importance des contributions et de
l'apport des Premières Nations et des Inuits. Et, évidemment, il y avait un
consensus. Tous les groupes qui sont venus, qui ont déposé des mémoires, il y
avait un consensus sur... que cette contribution, même inestimable, doit faire
partie ou... faire partie intégrante de l'histoire du Québec, et donc... Mais
on avait mentionné que qu'est-ce qui était regrettable dans tout ça... parce
que c'est sûr et certain que nous avions tous mentionné l'importance que ce
musée, de la création de ce nouveau musée, on voyait une opportunité charnière
de réconciliation, de coconstruction,
d'élaborer une collaboration avec les Premières Nations et les Inuits pour
venir bonifier, pour venir... de
s'assurer que leur histoire, qui fait partie de notre histoire, soit présentée
de la façon qu'ils jugent nécessaire, et, évidemment, pertinente, et...
mais on n'a pas repris au complet la recommandation.
Puis je voulais, M.
le Président, juste lire la recommandation qui nous avait été présentée par le
Conseil en éducation des Premières Nations, mais aussi évidemment l'APNQL, et
c'était de reconnaître l'apport constitutif et cardinal des Premières Nations et des Inuits par leurs savoirs, leurs
langues et leurs cultures ainsi que leurs systèmes de gouvernance
distincts dans l'histoire, le territoire et la société contemporaine du Québec.
Et donc on a tenté,
moi et mon collègue de Jean-Lesage... Il me reste deux minutes? O.K., je vais
en avoir pour demain. Mais évidemment on a tenté de voir est-ce qu'on ne pourrait
pas ajouter un qualificatif avant le mot... l'apport significatif, ou l'apport inestimable, ou un apport important, mais,
non, on a eu rejet de ces demandes d'amendements par le gouvernement,
qui était quand même regrettable.
C'est sûr, M. le
Président, on est fiers du fait qu'on a amendé l'article 8 pour ajouter,
en tant que membres du C.A. de ce nouveau
musée, les Premières Nations, les Inuits et aussi un membre des experts en
géographie. On a eu un exposé extraordinaire au niveau du lien entre la
géographie et l'histoire. Ça fait partie également... intimement lié, et
j'étais très contente de voir que le ministre était ouvert à cet amendement.
Et donc, M. le
Président, je vais en dire plus lors de l'adoption, demain de ce projet de loi,
mais, pour nous, qu'est-ce qui est important
est les affirmations du ministre, lors de notre dernière journée d'étude
détaillée, qui confirmait que, et comme il l'a mentionné aujourd'hui...
que tous les Québécois et toutes les Québécoises — je veux juste le... — peu
importent leurs origines, font partie de cette nation québécoise. Je vous
remercie.
• (11 h 40) •
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Robert-Baldwin.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Oui, je reconnais Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Michelle
Setlakwe
Mme Setlakwe : Merci,
M. le Président. Donc, à mon tour de prendre la parole. Je serai brève ce matin
au sujet de ce futur musée national
de l'histoire du Québec et, en fait, du projet de loi n° 64 qui institue
ce futur musée à l'étape de la prise en considération du rapport de la
commission.
Ma collègue la députée de Robert-Baldwin a fait
un excellent travail de faire état des discussions qui ont eu lieu, donc,
durant l'étude détaillée du projet de loi, des échanges, des préoccupations des
groupes, des acteurs du milieu qui ont été entendus, des amendements qui ont
été discutés, débattus, etc. Moi, mes propos ce matin seront d'ordre plus général étant donné que je n'étais pas
présente à l'étude détaillée, mais, comme... et, comme ancienne porte-parole,
donc, dans le dossier de culture et
communications, j'ai eu l'occasion d'échanger avec le ministre au sujet des
Espaces bleus, au sujet des musées dans mes deux premières années ou, en tout
cas, l'année et demie de mon mandat, et je veux juste qu'on mette une
chose au clair dès le début, pour nous, à l'opposition officielle, l'idée de
doter le Québec d'un nouveau musée d'histoire, mais bien sûr, bien sûr qu'on
est pour ça. On ne s'y opposerait jamais. L'idée d'avoir un musée dédié à la
nation, à notre histoire collective, c'est bien sûr que nous sommes d'accord.
Ça, c'est sur le fond, c'est sur l'idée, c'est
sur le projet qui est mis de l'avant et qui fait l'objet de l'étude
aujourd'hui. Mais afin de statuer et d'avoir une discussion plus complète sur
cette idée d'avoir un nouveau musée, dans la
ville de Québec, portant sur l'histoire du Québec, il faut reculer un petit
peu, il faut refaire la genèse et se demander comment et pourquoi nous
en sommes arrivés là. À chaque fois qu'il y a un projet qui est mis de l'avant,
il faut se demander non pas seulement si, sur le fond, ça a du sens, ça comble
un besoin, mais aussi la forme, le processus, la réflexion du gouvernement dans
le cadre de l'évolution de ce projet-là. Et je peux vous dire qu'à mon sens, au
niveau de la forme, le gouvernement a eu...
en tout cas, a fait preuve de beaucoup de lacunes. Puis là j'y vais vraiment
doucement, M. le Président.
Il faut se rappeler qu'en 2021, le premier
ministre du Québec, accompagné de sa ministre de la Culture, à l'époque, a annoncé en grande pompe qu'il allait y
avoir un nouveau réseau de 18 nouveaux musées, des Espaces bleus, une maison mère à Québec et 17 autres musées
régionaux dans les 17 régions administratives du Québec. Ça allait être,
M. le Président, le legs culturel du premier
ministre, nous allions en être très, très fiers, comme Québécois, de ces
nouveaux Espaces bleus. C'était une annonce, comme je vous dis, en
grande pompe.
Et il y avait même un... On aurait pensé que le
gouvernement, le premier ministre avaient... Donc, c'est à l'issue d'une réflexion importante, d'une planification
importante. Le premier ministre a même avancé des chiffres, il avait mentionné que tout ce réseau coûterait
approximativement 259 millions, que la maison mère, à Québec, coûterait
autour de — là,
j'y vais de mémoire — 50 millions,
et les 17 autres, à peu près la moitié du coût. Déjà, on faisait le calcul
mathématique, et ça ne fonctionnait pas, on
n'allait pas pouvoir réaliser ce projet-là, donc, de 18 espaces muséaux
pour 259 millions.
Moi, j'entre
en poste à l'automne de 2022, je prends connaissance des différents dossiers,
des différents projets en culture et communication, puis celui-là attire
tout de suite mon attention, je me dis : Aïe! C'est ambitieux, voyons voir
de quoi il s'agit, voyons voir où le gouvernement est rendu. Je m'y intéresse, je
lis ce qui a été écrit, ce que les groupes ont
fait valoir comme préoccupations, comme... quelles étaient leurs réflexions,
qu'est-ce que le milieu en pense, où en est rendu le gouvernement.
Écoutez, là, je vous épargne les détails, mais
pendant des mois et des mois, j'ai eu l'occasion de poser des questions, de faire des demandes d'accès à
l'information, j'ai posé des questions ici, en Chambre. Là, l'étude des crédits
est arrivée, j'ai échangé longuement
avec le ministre au sujet de l'évolution de ce projet d'Espaces bleu, et
finalement, au terme de longues
minutes d'échanges, le ministre me dit... bien, me dit que, premièrement, je
manquais d'ambition, qu'il fallait vraiment voir grand pour la culture
au Québec. Bon, j'ai dit : Bien sûr qu'il faut voir grand pour la culture
au Québec, je ne suis pas du tout en
désaccord avec ça, mais moi, ce que je veux savoir, c'est est-ce qu'on va être
capables de réaliser ces 18 projets là, où en sommes-nous rendus et
combien ça va coûter.
Et donc, à la fin de l'étude des crédits, on a
appris qu'avec 259 millions, qui était le budget qui avait été dégagé, on
allait pouvoir réaliser... que le ministère en avait assez pour réaliser les
quatre projets qui étaient entamés et que, pour le reste, ça restait à déterminer,
qu'il fallait donc se concentrer sur ces quatre projets-là en priorité, leur
accorder toute l'attention, tout le... tout
le soin et la minutie qui étaient nécessaires dans le cadre d'un projet aussi
important puis qu'on allait voir, on allait faire les choses dans
l'ordre, correctement.
Il y a eu d'autres échanges par la suite. Moi,
j'ai tenté toujours d'en savoir plus pour pouvoir informer la population, pour pouvoir faire... c'est mon rôle,
à l'opposition officielle, c'est notre rôle de faire ce suivi, de suivre
l'action gouvernementale, de s'assurer qu'il y ait une reddition de
comptes. Ce sont des fonds publics, après tout. Et puis, déjà, avec les
dépassements de coûts puis cette affirmation du ministre comme quoi il y en
avait assez pour quatre sur 18, avec le budget initial, bien, déjà, on
commençait à être inquiets. Il y avait des journalistes qui étaient inquiets
aussi.
Alors, on
suit le dossier, on continue avec nos demandes d'accès à l'information. On
n'apprend pas grand-chose. Les documents qu'on reçoit sont caviardés. Même pour
celui qui était plus avancé, le chantier à Québec, on recevait des documents complètement caviardés avec des
images... Il y avait vraiment... C'était très, très difficile à suivre. Bien,
on ne pouvait même pas imaginer de quoi ça aurait l'air. On était dans
l'obscurité totale.
Et donc j'ai
même... Je suis allée assez loin dans mes démarches parce que je voyais
vraiment qu'il semblait y avoir... Comment dire? Il semblait y avoir une
perte de vitesse, j'y vais doucement aussi, là, dans ce projet-là. Écoutez, je pense qu'on avait, finalement, raison de questionner, puis
se poser des questions, et de faire valoir évidemment les préoccupations sur le
terrain, parce que ce qui était dit sur le terrain, à juste titre,
c'était : Oubliez-nous pas, nous, les musées
régionaux existants, nous sommes là, nous luttons pour notre survie, à chaque
année, il faut se renouveler, il faut avoir des nouveaux projets, des
nouvelles expositions, on peine à y arriver, on est sous-financés, on remplit
déjà cette mission de rapporter, de faire
valoir, de promouvoir l'histoire de chacune des régions, attention à diluer
l'offre muséale au Québec, attention
de ne pas nuire à l'offre qui existe déjà, attention de ne pas... en période de
pénurie de main-d'oeuvre, où c'est difficile d'attirer et de retenir des
employés en région, attention de ne pas faire en sorte que, finalement, on
nuise énormément aux musées qui sont déjà en place au sortir de la pandémie,
etc.
Alors, c'était notre rôle de faire valoir ces
préoccupations-là et de s'assurer que le gouvernement ne commettait pas
d'erreur dans ce dossier-là. Comment ça s'est soldé, tout ça, M. le Président?
Ça s'est soldé par un abandon du projet des Espaces bleus, sans grande
surprise. Alors là, j'ai compris pourquoi il n'y avait pas, donc, d'information
disponible, pourquoi c'était si difficile de tirer les vers du nez du
gouvernement, comment c'est... comment ça se fait qu'il n'y avait pas vraiment d'information concrète et que ça
ne semblait pas avancer. Bien, ça n'avançait pas. Le gouvernement s'en
allait vers un abandon.
Une fois qu'on a dit ça, M. le Président, et
c'est là où j'arrive à faire le lien avec le Musée national de l'histoire du Québec, bien là, suite à l'abandon du projet
des Espaces bleus, de ce nouveau réseau, on était quand même pris avec quatre
chantiers entamés. Ce n'était pas clair à quel niveau d'avancement, mais celui
de Québec était, donc, clairement plus avancé, et il fallait lui donner une
nouvelle vocation. On ne pouvait pas revenir en arrière complètement.
Donc là, il fallait donc avoir ce nouveau projet
de Musée national de l'histoire du Québec. Et la première déclaration qui a été
faite publiquement, déjà, il y avait un faux pas dans le dossier, et ce n'est
pas moi qui l'a dit, ce sont les Premières
Nations et les Inuits qui ont dit : Mais, attention, nous, dans l'histoire
du Québec, on fait partie intégrante... on en fait partie intégrante, il ne faut pas nous exclure de la vocation
de ce nouveau musée qui va raconter, donc, l'histoire du Québec, l'histoire de
cette nation unique, la nation francophone la plus... pour laquelle il y a une
plus grande population dans toute
l'Amérique du Nord. Il a fallu, finalement, faire modifier le projet de loi
pour inscrire concrètement qu'on allait reconnaître l'apport constitutif
et cardinal des Premières Nations et des Inuits dans l'histoire, donc, du
Québec.
Et, voilà, M. le Président, je manque de temps
ce matin, je vais pouvoir me reprendre lors de l'adoption finale du projet de
loi. Donc, on n'est pas contre. Ce qu'on déplore le plus dans ce projet-là,
c'est le processus, c'est comment on a abouti là, et évidemment les
dépassements de coûts, qu'on va continuer de suivre. Merci, M. le Président.
• (11 h 50) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? Il n'y en a
pas.
Mise aux voix du rapport
Alors, le rapport de la Commission de la culture
et de l'éducation portant sur le projet de loi n° 64,
Loi instituant le Musée national de l'histoire du Québec, est-il adopté?
Adopté.
Pour la suite de nos travaux, M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Merci
beaucoup, M. le Président. Je vous demanderais de bien vouloir suspendre nos
travaux jusqu'à 15 heures, s'il vous plaît.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, afin de permettre
le débat sur une affaire inscrite par les députés de l'opposition, cet
après-midi, les travaux sont suspendus jusqu'à 15 heures. Bon dîner à
tous.
(Suspension de la séance à 11 h 51)
(Reprise à 15 h 01)
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Bon
après-midi. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires inscrites par les
députés de l'opposition
Motion proposant que
l'Assemblée demande au gouvernement de prendre les
dispositions nécessaires afin que le projet de loi proposant l'instauration de
sanctions administratives dès l'atteinte d'un taux d'alcoolémie de 0,05
soit étudié et adopté d'ici la fin de la présente session
Donc, nous
poursuivons nos travaux aux affaires inscrites par les députés de l'opposition.
Alors, à l'article 57 du feuilleton, aux affaires
inscrites par les députés de l'opposition, M. le leader de l'opposition
officielle présente la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte que la
Société de l'assurance automobile du Québec qualifie de "mesure
porteuse" l'instauration de sanctions administratives dès l'atteinte d'un
taux d'alcoolémie de 0,05;
«Qu'elle rappelle le consensus scientifique
grandissant au sujet de cette mesure;
«Qu'elle déclare que le seul objectif du
gouvernement devrait être celui de sauver des vies;
«Qu'enfin,
elle demande au gouvernement caquiste de prendre les dispositions nécessaires
afin que le projet de loi
n° 694, qui propose l'instauration de cette mesure, soit étudié et adopté
d'ici la fin de la présente session parlementaire.»
Je vous
informe que la répartition du temps de parole pour le débat restreint sur la
motion inscrite par M. le leader de l'opposition officielle s'effectuera comme
suit : 10 minutes sont réservées à l'auteur de la motion pour sa
réplique, 52 min 45 s
sont allouées au groupe parlementaire formant le gouvernement,
28 min 38 s sont allouées au groupe parlementaire formant l'opposition
officielle, 18 min 5 s sont allouées au deuxième groupe
d'opposition, 6 min 2 s sont allouées au troisième groupe
d'opposition et 1 min 30 s sont allouées à chacun des députés
indépendants. Dans le cadre de ce débat, le
temps non utilisé par les députés indépendants ou par l'un des groupes
parlementaires sera redistribué entre
les groupes parlementaires selon la proportion établie précédemment. Mis à part
ces consignes, les interventions ne seront soumises à aucune limite de
temps. Enfin, je rappelle aux députés indépendants que, s'ils souhaitent
intervenir dans le cadre de ce débat, ils ont 10 minutes pour en aviser la
présidence.
Je cède immédiatement la parole à M. le leader
de l'opposition officielle.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Très heureux de prendre la parole aujourd'hui sur un sujet qui me
passionne, et que je le fais au nom des familles endeuillées. Et je tiens à
souligner la présence dans nos tribunes de deux personnes que j'admire, que je
respecte beaucoup, parce qu'ils mènent ce combat depuis plusieurs années, et je
ne peux pas passer sous silence la douleur
qu'ils ont quand ils voient leurs élus, les ministres et le premier ministre,
parler de cet enjeu. Nous, on a le
courage de le faire parce qu'on est payés pour le faire. On est payés pour
représenter la population. Ce que
j'ai en face de moi, deux pères de famille qui ont perdu un membre de leur
famille. Je tiens à saluer M. Bittar, ainsi que toute sa famille,
M. Fortin, qui participent avec nous. Vous avez tous mes respects.
Mme la Présidente, pourquoi nous sommes là
aujourd'hui? J'ai l'impression que le débat sur l'alcool au volant est terminé, est fini, mais, comme je disais à un
ami que je ne vais pas nommer, il y a une magie qui règne sur ce débat, parce
que, quand on veut parler d'une vie, il y a
quelqu'un qui veille sur nous. Souvenez-vous du débat entourant la
participation de Mme la vice-première
ministre à un cocktail de financement. Souvenez-vous du débat sur le Code de la
sécurité routière.
J'ai déposé
un projet de loi pour implanter, à l'image des autres provinces canadiennes,
des mesures administratives. Je me rappelle de mes deux collègues, qui sont
aussi responsables de famille, ma collègue députée de Robert-Baldwin,
qui est ma députée, me parlait de ses enfants, la députée de Mont-Royal qui me
parlait aussi de ses enfants, c'est un débat qui était très présent dans notre
caucus, et les deux m'ont déjà dit : Écoutez, comment on peut être contre
sauver des vies? C'est ça qui nous anime en tant que caucus libéral.
Vous avez vu,
Mme la Présidente, il y a une semaine, je vous ai montré cette étude caviardée.
La ministre du Transport et de la
Mobilité durable... Et je tiens à rappeler que c'est elle qui est responsable
du Code de la sécurité routière. Quand vous êtes responsable du Code de la
sécurité routière, toute proposition qui vise à sauver des vies, on doit la
saluer. Nous avons eu l'occasion de passer avec elle plusieurs semaines
sur le Code de la sécurité routière, où il y avait pas mal de bonnes mesures,
mais, je lui ai dit, la mesure la plus importante, elle a oublié de la mettre
en place. Mais l'exception québécoise de ce gouvernement caquiste ressemble au
Yukon. Le Québec et le Yukon sont les deux seules provinces canadiennes qui ne
veulent pas mettre en place des mesures administratives. Ça veut tout dire, Mme
la Présidente.
Ce combat, on
le mène depuis plusieurs mois, au nom du Parti libéral, mais au nom aussi des
familles endeuillées, parce que nous sommes convaincus que nous sommes à la
bonne place. La science est à la bonne place. L'INSPQ, la Santé
publique, CAA-Québec, les nombreux rapports des coroners convergent tous vers
le même point : en tant que société, on
peut avoir des gains et on peut sauver des vies si on implémente des mesures et
si on met en place des mesures administratives. Tout le monde est
d'accord. Même l'opinion publique a évolué, même l'opinion publique a évolué, Mme la Présidente. Même le caucus caquiste a
évolué, et, j'en suis sûr et certain, si on leur donne le choix de voter librement,
ils vont voter pour cette mesure, au lieu de parler d'une manière anonyme à une
journaliste ou à des journalistes.
Alors, Mme la Présidente, malheureusement, la
ministre responsable du Code de la sécurité routière a été coincée dans un
coin, où elle ne peut plus s'évader ni fuir le débat, elle a été obligée,
malgré elle, de dévoiler l'étude, que j'ai
dédiée aux familles endeuillées, parce qu'eux, ils vont continuer le combat au
nom de MADD Québec. Mais on ne va pas baisser les bras, Mme la Présidente,
on ne va pas baisser les bras, parce que, oui, finalement, on a l'étude. Et
permettez-moi de vous lire un extrait.
Depuis très longtemps, on vous a dit, on vous a
informé que l'Institut national de santé publique est d'accord, avec preuve.
Maintenant, la ministre responsable du Transport, la SAAQ l'informe de la chose
suivante : «Les études ont démontré que
le risque de collisions mortelles augmente de deux à neuf fois lorsque
l'alcoolémie se situe entre 0,05 et 0,08.» Là, maintenant, je comprends pourquoi
elle a dit aux journalistes : Je n'ai pas lu l'étude. Pensez-vous
vraiment? Une ministre, avec tout ce qu'elle a vécu la dernière année,
depuis la participation à un cocktail de financement où ils ont invité une
famille endeuillée à venir lui parler pendant deux minutes, et après que tout
le monde parlait de l'alcool au volant,
après qu'un caucus caquiste, en soirée, était à 100 % sur l'alcool au
volant, n'est pas au courant qu'au sein même de son ministère, la SAAQ, qui a
élaboré un avis, suite à une demande d'un coroner... Elle ne l'a pas lu? Je
laisse la population juger du comportement de leur ministre du Transport
qui, il y a une semaine, disait sur la place publique : Je n'ai pas lu
l'étude.
• (15 h 10) •
O.K., Mme la Présidente, elle ne l'a pas lue.
Avant que je me lève dans cette Chambre, ils lui montraient l'étude que j'ai reçue, caviardée. Là, maintenant,
l'étude, elle est publique. Je l'ai invitée, ce matin, je lui ai donné une
autre occasion de lire l'étude et de
venir expliquer aux familles endeuillées qu'est-ce qu'elle préfère. Est-ce
qu'elle préfère le statu quo ou bien elle va suivre la science et la
recommandation de la SAAQ à mettre en place des mesures administratives à
l'image de toutes les autres provinces canadiennes?
Mme la Présidente, que vaut une vie au Québec?
C'est à ça où elle doit répondre : Que vaut une vie au Québec? Je parlais
avec M. Fortin, qui me parlait d'un décès tragique. Je parlais avec
M. Bittar et avec son fils, qui me parlait de la perte de sa soeur. C'est à eux où ils doivent s'adresser
aujourd'hui pour leur dire que leur ministre du Transport préfère le statu quo. Toute l'équipe qui est là devant
vous aujourd'hui veut sauver des vies. Que les Québécoises et les Québécois
notent ça : l'équipe libérale se bat
depuis plusieurs semaines en utilisant les études scientifiques. Nous étions à
la bonne place. Et vous savez
pourquoi la ministre a caviardé l'étude? Elle ne voulait pas qu'elle soit
dévoilée parce qu'elle va à l'encontre de ses arguments.
Depuis un an, qu'est-ce qu'elle disait? On a les
mesures les plus performantes au monde. Ça a été démoli par l'enquête du Devoir. Même les contrôles
routiers — même
les contrôles routiers — en
baisse à Sherbrooke, à Montréal, à Laval. Très content de voir le ministre
de la Sécurité publique participer à ce débat. Qu'il nous explique pourquoi il
y a une baisse du contrôle routier, pourquoi il y a une baisse, et qu'il
informe sa collègue qui, elle, disait sur la place publique : On a les mesures les plus performantes. Dites ça à la
population. Ayez le courage politique de leur dire : Écoutez, on
maintient le statu quo.
Nous, au Parti libéral... Oui, oui, M. le ministre, maintenu, le statu quo. Dites-le à M. Bittar,
dites-le à M. Fortin, pourquoi vous voulez maintenir le statu
quo...
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Oui.
M. le leader du gouvernement, vous avez un appel au règlement?
M. Lévesque
(Chapleau) : ...toujours s'adresser à la présidence, comme vous le savez,
et également on ne doit pas s'interpeler entre collègues.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Tout
à fait. Alors, M. le leader, vous connaissez les règles, alors je vous demande
de les suivre.
M. Derraji : Mme la Présidente,
que ce gouvernement explique à la population pourquoi ils veulent maintenir le
statu quo. C'est ça, la question qui reste sur la table aujourd'hui.
Et aujourd'hui vous avez un citoyen, deux
citoyens qu'eux, ils ont perdu quelqu'un à cause de l'alcool au volant. Ils vous écoutent. Ils vous écoutent. Et
merci au journal Le Devoir, à l'équipe d'enquête, n'en déplaise au député
de Saint-Jean qui pense qu'il y a trop de chroniqueurs et d'opinions. Merci au
journal Le Devoir qui vient de démasquer ce gouvernement caquiste en
matière d'alcool au volant, parce que, là, maintenant, si nous sommes là,
aujourd'hui, en train de parler d'une étude,
une étude qui dit la chose suivante : Le fait de mettre des mesures
administratives, c'est une mesure
porteuse... Ouvrez votre dictionnaire et cherchez c'est quoi, «porteuse», et
c'est quoi, une mesure porteuse, vous allez comprendre que c'est un gain
positif.
De ce côté, Mme la Présidente, on ne veut pas de
statu quo, de ce côté de la Chambre, de ce que je comprends, malgré qu'il y a des collègues caquistes qui ont
eu le courage, le courage de parler à des journalistes et leur dire : On
nous a imposé une ligne de parti. Mais dites-le maintenant. Dites-nous que vous
ne suivez plus la science. Arrêtez de dire qu'il y a des contrôles
routiers. Vous êtes démasqués. Le gouvernement n'a plus la crédibilité de dire
qu'ils agissent au niveau de l'alcool au
volant, Mme la Présidente. Lisez l'enquête du journal Le Devoir et
ayez le courage de dire : Ça risque de nous faire mal. Comme un collègue
caquiste vient de déclarer aux journalistes : On a peur de perdre des
élections. Donc, des élections ou
sauver des vies? Nous, c'est pour sauver des vies. On laisse l'élection aux
caquistes, Mme la Présidente.
Je n'invente rien. J'utilise les propos que... Des
collègues caquistes n'ont pas pu s'exprimer à l'intérieur de leur caucus, mais
ils ont eu le courage de s'exprimer à l'extérieur. Ils ont eu le courage de le
dire à une journaliste.
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Vous
avez un appel au règlement?
M. Lévesque (Chapleau) : ...il
n'y a aucune façon que le collègue sache qu'est-ce qui s'est passé au caucus.
Et il prête des intentions aux collègues dans le caucus.
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Juste un instant. Monsieur, vous
avez fait votre rappel au règlement, vous pouvez vous asseoir. Alors, M.
le leader de l'opposition...
M. Derraji : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Vous
pouvez continuer, M. le leader, s'il vous plaît. Poursuivez.
M. Derraji : ...je comprends
qu'il est gêné, je comprends qu'il est gêné, le leader.
Une voix : ...
M. Derraji : Non, non. Hé! Non.
«Come on.» Lis l'article.
O.K., Mme la Présidente, on va mettre les choses
au clair. Je l'invite... Je sais que ça fait mal, hein? Je sais qu'à
l'intérieur du caucus on parle de loyauté. Je n'invente rien, mais je l'invite
à lire l'excellent article d'Améli Pineda et Stéphanie Vallet, O.K.? Ça parle de quoi? Là, je vais citer :
«Il y a des décisions qui se prennent en haut lieu, et les mesures qui touchent
l'alcool au volant en font partie, confirme un autre député caquiste.» Ayez le
courage. Ça, là, je ne l'ai pas inventé. Je ne suis pas membre du caucus
caquiste, je ne le cherche pas, et ça ne m'intéresse pas. Ça, ce sont les
propos de collègues caquistes qui ont eu le courage de dire publiquement à une
journaliste ce qu'ils pensent de leur parti, qu'ils préfèrent faire de la
politique que de sauver des vies.
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : S'il
vous plaît, on ne s'interpelle pas. M. le leader de l'opposition, faites
attention de ne pas prêter des intentions aux collègues. Alors, vous pouvez
poursuivre votre intervention.
M. Lévesque (Chapleau) : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : M.
le leader, si c'est le même appel au règlement, je viens de...
M. Lévesque (Chapleau) : ...je
comprends, mais j'aimerais quand même... (panne de son) ...très grave, ce que le collègue vient de dire, ce que... l'association
qu'il a faite pour les collègues, c'est vraiment très, très grave, et il
faudrait qu'il s'abstienne, dans le futur, de dire ce... de faire ce
genre...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : On
ne prête pas d'intentions aux collègues, vous le savez, M. le leader de
l'opposition. Vous pouvez poursuivre, en étant prudent, s'il vous plaît.
M. Derraji : Je sais, Mme la Présidente, je sais que ça fait
mal, je sais que ça fait mal, ça prend du courage, et je le comprends, il doit faire son travail et m'arrêter
à chaque fois. Je vais lire l'article. Et, s'il a une plainte à déposer, qu'il
appelle le journal d'enquête Le Devoir.
«Pourquoi la CAQ refuse-t-elle de l'adopter?» Ce
ne sont pas mes propos, c'est les deux journalistes. «Plusieurs
explications ont été avancées par trois députés caquistes — ce
n'est pas moi, ce n'est pas trois députés libéraux qui ont parlé avec la
journaliste, ce sont trois députés caquistes, s'il y a un problème de
loyauté à l'intérieur de son caucus vous
devez le régler et ne pas m'interrompre aujourd'hui — qui
auraient souhaité appuyer le projet de loi. Ils se sont confiés au Devoir sous le couvert de la
confidentialité par peur — par
peur — d'être
exclus du caucus de leur parti.»
Je n'invente rien, je sais que ça fait mal. Je
sais que ça fait réagir le collègue, mais il doit accepter, il doit accepter,
laisser les gens voter d'une manière libre et démocratique. Nous sommes dans un
pays libre et démocratique, Mme la Présidente.
Je continue : «Je suis pour l'ajout d'une
mesure administrative 0,05...» Parce que, vous savez quoi, ça sauve des
vies. Ça, c'est un député caquiste, ce n'est pas un député libéral qui l'a dit :
«...parce que ça peut sauver des vies, tout
simplement, explique l'un d'entre eux. Je ne pense pas que j'étais la seule
personne...» Mme la Présidente, ça craque à l'intérieur de la CAQ.
Laissez les gens voter librement demain. Laissez les gens libres de voter
librement, vous allez voir le résultat.
N'imposez pas la ligne du parti. Je continue : «...mais le dilemme, c'est
qu'on n'a pas voulu en faire un enjeu politique pour les prochaines
élections.»
On ne parle pas de sauver la vie, ma collègue,
on parle d'un enjeu politique. Les gens de MADD vous écoutent. C'est votre
responsabilité maintenant. Votre propre ministre a caviardé une étude. Ce sont
les faits. Pourquoi elle l'a caviardée? Elle
était obligée parce qu'elle était coincée. C'est ça, la vérité, elle était
coincée. Sinon, si l'étude était dans le sens de ce qu'elle pensait,
l'étude aurait dû être publique depuis très longtemps.
Je continue. Je sais que ça fait mal, je n'ai
pas le choix. Il veut savoir ce que son caucus pense, je vais lui dire ça à l'intérieur du parlement, Mme la Présidente,
parce que je ne pense pas qu'il a lu l'article. «"Tout le monde était
obligé de voter de la même façon — tout
le monde était obligé de la même façon — évidemment",
confie l'un d'entre eux.
«"Il y a des décisions qui se prennent en
haut lieu, et les mesures qui touchent l'alcool au volant en font partie",
confirme un autre député caquiste.»
J'en
rajoute : «Un troisième se dit, lui aussi, pour des mesures restrictives.»
Aïe! laissez les gens voter librement. Et voilà un sage caquiste, un
sage caquiste a dit que ça prenait une commission parlementaire.
• (15 h 20) •
J'ai fini avec la CAQ, Mme la Présidente, parce
que ça ne m'intéresse pas. Ils vont vivre avec le statu quo, et j'ai bien hâte
d'avoir et de voir les intervenants, parce que tout est enregistré, et j'ai des
parents endeuillés qui vous écoutent. Chacun va vivre avec sa conscience, Mme
la Présidente.
Nous, on va continuer le combat... le combat. Et
je remercie mes collègues qui sont là. Parce qu'on le fait pour les bonnes
raisons. On le fait parce que nous sommes convaincus que ce que nous sommes en
train de faire va nous permettre de sauver des vies. Nous, on est contre le
statu quo, mais on est pour sauver des vies, parce que chaque vie humaine est très importante. Sachant que...
contrairement aux autres provinces canadiennes, on est les seuls avec le Yukon
à ne pas mettre en place des mesures administratives.
Alors,
Mme la Présidente, je formule le souhait que, demain, les caquistes vont briser
la ligne du parti. Vous savez, avoir une deuxième chance dans la vie, c'est
très rare. Je comprends que, la première fois, ils ont suivi la ligne du parti,
mais on voit que ça craque, un député qui
claque la porte parce qu'il voit que son parti s'en va vers le mur avec son
déficit énorme. Mais aujourd'hui, Mme
la Présidente, ils peuvent le faire au nom de ces familles qui nous écoutent
aujourd'hui, qui sont à l'intérieur de ce parlement, et à ceux et à
celles qui nous suivent, qui vont écouter les arguments de la CAQ pourquoi ils
préfèrent le statu quo. C'est un débat important. Chacun va vivre avec ça toute
sa vie. Un mort de plus est un mort de plus. Un accident de plus est un
accident de plus.
Chacun
choisira son chemin, le chemin du statu quo ou le chemin du changement. Nous,
au Parti libéral, on croit au chemin du changement. Et c'est un débat qu'on mène depuis plusieurs
années. Pourquoi? Parce que la science est avec nous, le coroner le demande. J'ai bien hâte d'entendre le ministre de la Sécurité publique. Les coroners l'ont formulé officiellement. Ils
ont demandé au ministère du Transport d'étudier la question, comme ils ont
lancé un avertissement et un appel à Éduc'alcool. D'ailleurs, vous avez vu
l'article d'aujourd'hui sur Éduc'alcool.
Donc, Mme la Présidente, le débat est important.
Et j'invite les caquistes à... une fois, d'être du bon côté, à suivre le bon
sens, Mme la Présidente. Et le bon sens nous dit aujourd'hui que leur collègue
ministre, qui a refusé de dévoiler une étude
pendant plusieurs semaines, qui leur a dit qu'il n'y avait pas d'étude, qui a
refusé de la rendre publique, qui,
grâce au travail journalistique, il était obligé de la rendre publique
aujourd'hui... Je leur demande, demain vous avez une autre occasion en
or : Le statu quo de votre parti politique et la loyauté au parti que vous
représentez ou bien dire que nous, on va être du côté de sauver des
vies?
Parce que la SAAQ nous a démontré qu'on peut
sauver des vies avec cette mesure et que, dorénavant, on ne veut pas avoir sur notre conscience un autre décès
ou un autre mort où l'alcool au volant... où la conduite avec des facultés
affaiblies est le précurseur.
Mme la Présidente, ce combat, on le mène depuis
plusieurs mois. La solution est très simple, un projet de loi a été déposé.
Mais je vais terminer mes propos et je vais citer deux personnes présentes,
M. Bittar et M. Fortin : Votre combat est juste, on va continuer
à le mener, il ne faut pas baisser les bras. Nous sommes avec vous. Demain, une
autre heure de vérité, la CAQ vont avoir la
chance d'être contre le statu quo de leur parti et de sauver réellement des
vies. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le député. Maintenant je suis prête à céder la parole au
prochain intervenant. M. le ministre de la Sécurité publique, la parole est à
vous.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : Merci,
Mme la Présidente. Très heureux d'intervenir sur un sujet important, la
sécurité routière, l'alcool au volant. Je veux, d'entrée de jeu, saluer
les parents qui sont avec nous aujourd'hui.
Vous savez, Mme la Présidente, j'ai été ministre
des Transports pendant quatre ans, quatre ans où j'avais une vision, c'était celle d'améliorer le bilan de la
sécurité routière, peu importe comment, peu importe comment, avec de multiples
mesures que nous avons mises en place dans les dernières années, que ma
collègue aussi a mises en place dans son dernier projet de loi.
Puis je vais prendre presque 10 minutes
pour vous exposer un peu les mesures que nous avons mises en place dans les derniers mois, vous exposer un peu le
bilan de la sécurité routière, bilan routier au Québec depuis 2018, exposer
la situation des contrôles routiers.
J'entends le député dire qu'il y a moins de contrôle. Je vais leur expliquer et
leur donner le bilan des contrôles routiers, présentement, autant par la
Sûreté du Québec que par les corps de police municipaux.
Mais je suis toujours un peu dubitatif quand je
vois le député se lever, puis ma collègue l'a mentionné à la période des questions cette semaine et la semaine
passée, pour un parti politique qui a été au pouvoir pendant presque
15 ans, de multiples ministres
des Transports pendant ces 15 derniers... dont dans le dernier mandat, de
2014 à 2018, où, je pense qu'ils ont eu un ministre des Transports par
année, dont un qui est encore assis à l'Assemblée nationale, le député
de Pontiac. Puis le député de Pontiac qui avait
pas mal la même vision que nous. Puis nous, on a fait le choix... Je vous
dirais même que, pendant les quatre ans où j'ai été ministre des Transports, Mme la Présidente, je
pense, j'ai eu deux questions
sur le 0,05, sûrement une à la période des questions, peut-être une aux études
de crédits. Puis j'ai dit, à chaque fois, aux députés de l'opposition : On
a fait un autre choix, on a fait un autre choix, d'être plus coercitifs pour
être capables d'être plus sévères face aux récidivistes, face aux jeunes. Parce
qu'il y avait un problème, il y a encore un problème. Le risque zéro n'existe
pas, mais, tranquillement, pas vite, on s'améliore.
Puis
qu'est-ce que le ministre des Transports de l'époque, le député de Pontiac,
disait? Je le cite, le 8 décembre 2017, retenez bien, là : «Les
jeunes Québécois sont surreprésentés dans les statistiques de décès.» Vrai. «Il
y a énormément de récidivistes de l'alcool au volant.» Vrai. «Nous, on
voulait envoyer un message clair qu'évidemment, là, l'alcool au volant, je pense
que les Québécois le savent, ce n'est pas quelque chose qui est acceptable dans
notre société, mais on voulait s'attaquer à, vraiment, une partie des
récidivistes qui est problématique. Quelqu'un qui conduit en état d'ébriété
deux fois, honnêtement, n'a pas sa place sur les routes du Québec, à moins
qu'on sache, collectivement, que cette personne-là
est sobre.» Ça, c'est le député de Pontiac. Le député de Pontiac avait la
légitimité, la majorité pour décider d'aller de l'avant, si son parti
l'avait souhaité, et ils en ont décidé autrement.
Et ça,
c'est... je cite le député de Pontiac, j'aurais pu, pendant 10 minutes,
citer tous les ministres des Transports, parce que tout cela a débuté, même, quand moi, je suis arrivé en
politique, presque en 2007‑2008, où Julie Boulet était ministre des Transports, puis on en parlait déjà. Le Parti libéral, pendant toutes ces années, a fait le choix de ne pas aller de l'avant.
Et une des dernières déclarations du député
de Pontiac a été celle-ci : «M. Fortin a répondu sans détour, mardi,
qu'il ne comptait pas revenir avec des sanctions
ou des mesures administratives pour les conducteurs affichant un taux d'alcoolémie entre 0,05 et 0,08.» Ça,
c'est la position du Parti libéral, qui avait tout le loisir d'aller plus loin.
Maintenant, est-ce
qu'on est à la même place que ce que le député de Pontiac disait voilà quelques
années déjà? Oui. Qu'est-ce qu'on a mis en place, dans les six dernières
années, quand on parlait des jeunes, des récidivistes, Mme la Présidente? Bien,
aujourd'hui, vous le savez, je pense, qu'on a des campagnes de sensibilisation
assez fortes, des campagnes publicitaires,
je dis, punchées, entre guillemets, punchées, par la SAAQ, qui démontrent qu'il
ne faut pas boire ni consommer de la drogue pendant qu'on conduit.
Le Québec, Mme la
Présidente, est la province la plus sévère en ce qui a trait à la durée
d'imposition du programme antidémarreur éthylométrique. Ça veut dire quoi, ça?
On est la seule province à imposer un antidémarreur pour la vie, pour la vie, dès
la deuxième condamnation, dès la deuxième condamnation, pour une infraction en
lien avec la conduite avec des facultés
affaiblies par l'alcool ou la drogue. Qu'est-ce que le député de Pontiac disait
tantôt? Les jeunes et les multirécidivistes. C'est la même chose que
j'ai constatée, que ma collègue des Transports constate encore aujourd'hui.
C'était un problème, les récidivistes au volant. Aujourd'hui, on est la
province la plus sévère.
• (15 h 30) •
À l'instar des autres
provinces et territoires, Mme la Présidente, le Québec, aujourd'hui, puis j'en
énumère six, sept, là, impose la tolérance zéro drogue à tous les conducteurs,
peu importe leur âge ou leur expérience de conduite. Zéro drogue. Donc, les policiers sont équipés aujourd'hui, si on soupçonne
une consommation x, le policier, vous comprendrez, a tout le loisir
d'arrêter le véhicule, d'arrêter la personne et de la remorquer, si c'est le
cas.
À
l'instar de d'autres provinces, Mme la Présidente, le Québec impose aussi la
tolérance zéro alcool aux nouveaux et jeunes conducteurs. Zéro alcool, c'est
important de le mentionner, là. Je le disais tantôt, le bilan des jeunes, il
n'était pas catastrophique, mais il était pas mal plus compliqué que les aînés,
ou autres, malheureusement. Malheureusement, c'est encore un peu le cas.
Ça s'améliore, puis je vais vous énumérer, tantôt, et vous donner des chiffres.
Donc, zéro alcool aux nouveaux conducteurs, jeunes conducteurs, et, en cas
d'infraction, ça nous amène à une suspension de 90 jours, quatre points d'inaptitude
et une amende de 300 $ à 600 $, qui figurent parmi les sanctions les
plus sévères au Canada. Donc, pour les
jeunes conducteurs, vous comprendrez qu'on est, je pense, très sévères pour ce
qui est de la consommation d'alcool. Le 0,05, il existe déjà aussi, une
particularité dans notre code, il existe déjà pour les conducteurs de véhicules
lourds au Québec depuis 2010. Depuis 2010,
le 0,05 par 100 millimètres de sang est imposé aux conducteurs de
véhicules lourds au Québec. Depuis 2010 aussi, Mme la Présidente, le
Québec impose la tolérance zéro aux conducteurs d'un autobus, d'un minibus,
d'un taxi ou d'une automobile assimilée à un taxi. En cas d'infraction, c'est
une suspension de 24 heures qui est imposée au conducteur.
Le Québec, aussi,
impose la tolérance zéro pour tous les conducteurs déjà détenteurs d'un permis,
exemple, de classe 5. Si moi, je veux
passer mon permis de classe 6, celui de la moto, bien, vous allez avoir
une tolérance zéro aussi pour la
consommation d'alcool pour cette nouvelle classe. Ça, c'est une chose, aussi,
qu'on a améliorée grâce au bilan... grâce au projet de loi que ma
collègue a déposé.
Donc, je suis à la
même place que le député, quand le député me dit : Ah! il faut sauver des
vies, on veut sauver des vies, je veux sauver des vies. On prend juste un
chemin différent, avec des mesures plus sévères, des mesures sur le Code de la sécurité plus coercitives. Et c'est
là, je crois sincèrement, que le bilan que je vous démontre, Mme la Présidente,
démontre qu'il y a une certaine
amélioration, malgré le fait qu'aujourd'hui, au Québec, en 2023, il y a à peu
près 4 millions... 4,8 millions de véhicules immatriculés au
Québec, beaucoup plus que voilà... 2018, cinq ans, ou même avant.
Puis, en 2018, quand
on est arrivés au pouvoir, il y avait 350 décès sur nos routes au Québec,
il y avait 1 437 blessés graves et
33 744 blessés légers, pour un total de 35 533. Retenons
35 533 : décès, graves, légers. Bien, on est passés, six ans plus
tard, en 2023, Mme la Présidente, à 28 440, 28 440. Je suis assez
honnête pour vous dire que, du côté
des décès, on est à une moyenne, mais on est restés à une moyenne de 380 ou à
peu près. C'est stable. Il y a eu une petite
baisse, petite hausse, stable. C'est resté stable. Mais, du côté des blessures graves
et des blessures légères, il y a eu une baisse vraiment importante, on
est passés de 1 437 à 1 270, et blessés légers, 33 744 à
26 790.
Il n'y a rien de
parfait, rien de parfait. Je voudrais voir ce bilan encore baisser dans les
prochaines années. Assurément, les gens sont
plus civilisés, dans une certaine mesure, les gens comprennent qu'il ne faut
pas boire, qu'il ne faut pas prendre de drogue en conduisant. Puis
certainement, avec le nombre de véhicules que je vous mentionnais aujourd'hui, je pense qu'on peut se réjouir du
bilan que nous avons et espérer, espérer qu'on va continuer de réduire les
décès dans les prochaines années.
Et là, de l'autre
côté, bien, le député me disait : Il y a moins de contrôles, les policiers
font peut-être moins leur travail. Bien, je
vais rectifier certains faits, Mme la Présidente, c'est important de le faire.
La Sûreté du Québec coordonne, sur 90 %, 92 % du
territoire, les opérations qu'on connaît, les fameux contrôles routiers à Noël,
ou jour de l'An, ou autres pour ceux qui
consomment de l'alcool. Dans les cinq dernières années, les six dernières
années, Mme la Présidente, on a eu
une moyenne, au Québec, du côté de la Sûreté du Québec, de
17 000 interventions, donc, contrôles routiers, à 20 700.
Je ne vous donne pas les années 2022‑2023, je suis assez, encore une fois,
honnête pour vous dire que, les chiffres, je ne peux les avoir parce qu'il y
avait des moyens de pression du côté de la Sûreté du Québec. Mais, si je prends
les quatre ans où j'ai les chiffres formels,
de 2018 à 2021, cela a varié à une moyenne de 18 500 interventions
faites par la Sûreté du Québec. Donc, c'est totalement faux de dire
qu'il y a moins, aujourd'hui, de contrôles faits par les agents de la Sûreté du
Québec sur le territoire.
Du côté des corps de
police municipaux, Mme la Présidente, cela a varié aussi entre un «peak» de
1 069, voilà six ans déjà, en 2018, jusqu'à près de 800 en 2023, donc une
moyenne d'à peu près 850. Est-ce que les corps de police municipaux doivent
baisser la garde? Assurément, non. Assurément, non, il faut continuer de faire
ces contrôles pour mieux protéger la population et de s'assurer qu'autant nos
jeunes que les moins jeunes ne consomment pas et ne sont pas en boisson quand
ils conduisent leur véhicule.
Donc,
vous avez un état de situation, Mme la Présidente, qui démontre que les mesures
que nous avons prises dans les dernières années sont payantes. Je comprends la
peine de certains parents, de parents qui ont perdu des enfants ou autres suite
à des accidents, mais, soyez assurés d'une chose, mon seul mandat, le seul
mandat que ma collègue a aujourd'hui, c'est de sauver des vies avec des mesures
répressives, coercitives, qui vont permettre d'améliorer le bilan. Puis je pense qu'aujourd'hui on peut dire que le Québec
fait mieux en termes de sécurité routière, mais il y aura toujours
matière à s'améliorer dans le futur. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
monsieur... Merci, M. le ministre. Prochain intervenant, M. le député de
Taschereau.
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont :
Merci, Mme la Présidente. Bien heureux de cette motion du mercredi déposée
par mon collègue de Nelligan sur l'instauration de sanctions administratives
dès l'atteinte d'un taux d'alcoolémie de 0,05 quand on est au volant, c'est un
sujet qui me tient particulièrement à coeur.
Vous le savez, Mme la
Présidente, ça fait plusieurs années que je m'intéresse aux enjeux de sécurité
routière. Dans ma vie professionnelle précédente, j'en avais fait un de mes
importants chevaux de bataille. C'est un enjeu, c'est un domaine dans lequel on
peut agir concrètement, comme gouvernement, pour sauver des vies. On sait
combien les bilans routiers au Québec stagnent depuis quelques années. Et, s'il
y a bien un endroit sur lequel on peut agir, sur lequel on peut avoir un impact
positif et réduire le nombre de décès sur nos routes, c'est bien la question de
l'alcool au volant. On n'en parlera jamais
assez. Et, malgré ce que dit le gouvernement par rapport... puis la ministre des Transports et le ministre de
la Sécurité publique sur cet enjeu-là, on n'en fait jamais assez, on n'en fait
jamais assez. Et, oui, réduire à 0,05 permettrait de sauver des vies. Je
rappellerai d'abord le consensus scientifique, évidemment, là, au niveau de cette mesure-là. Et aussi j'appuierai
les dispositions pour que le projet de loi n° 694, qui a été déposé par
mon collègue, soit étudié et adopté le plus rapidement possible. On ne
joue pas avec la vie des gens.
J'aimerais parler un
petit peu de l'historique, en fait, de l'évolution de la réglementation sur
l'alcool au volant au Québec, qui a été marquée, évidemment, par plusieurs
étapes importantes au cours des dernières décennies.
D'abord, dans les
années... entre 1920 et 1960, les premières lois sur l'alcool au volant étaient
relativement laxistes. On se rappellera un peu, là, de toutes les blagues qu'on
fait et des chansons qui ont été écrites à l'effet de rouler, de conduire un
véhicule avec une bouteille de bière entre les jambes. La sensibilisation aux
dangers de l'alcool au volant était vraiment limitée. Il y avait une forme de
tolérance jusqu'à tant qu'on se rende compte qu'effectivement, à un moment donné, un peu comme on est en train de
discuter ici aujourd'hui, il y a moyen d'agir, parce qu'il y a péril en la
demeure, et on doit, évidemment, sauver des vies.
Dans les années 70,
il y a eu l'introduction des premières limites légales d'alcoolémie. La limite
a été fixée à, donc, 80 milligrammes d'alcool par 100 millilitres de
sang, donc le 0,08, et, voilà, qui perdure depuis ce jour. Il faut rappeler
aussi que ce 0,08 là est devenu criminel et que c'est le gouvernement fédéral
qui gère cette limite-là, puisqu'il s'occupe de l'aspect criminel de nos
législations.
Dans les années 1980
à 1990, il y a eu un renforcement des sanctions pour conduite avec facultés
affaiblies, l'introduction de campagnes de sensibilisation et de programmes de
réhabilitation pour les contrevenants, L'alcool, c'est criminel, pour ceux
et celles qui ont la mémoire assez longue ou suffisamment d'expérience,
d'années derrière la cravate, comme moi. On se rappellera de ces
fameuses pancartes qu'il y avait un peu partout sur le territoire québécois. Certaines subsistent encore, d'ailleurs,
aujourd'hui, et c'est toujours un message qui est porteur, qui est important.
Mais, encore une fois, on est à 0,08.
Dans les
années 2000, on a mis en place des mesures plus strictes, comme la
suspension immédiate du permis de conduire pour les conducteurs qui ont une
alcoolémie supérieure à la limite légale, on a l'introduction de l'obligation
de conduire avec une alcoolémie nulle pour les nouveaux conducteurs et les
conducteurs de moins de 22 ans.
• (15 h 40) •
En 2010, malgré les
progrès réalisés au cours des 40 dernières années, la conduite d'un
véhicule automobile sous l'influence de
l'alcool demeure toujours un problème important et actuel de santé et de
sécurité publique. Donc, selon une
enquête réalisée en 2008, 5,2 % des Canadiens sondés ont admis avoir
conduit leur véhicule au cours des 12 derniers mois même s'ils croyaient
avoir dépassé le taux d'alcoolémie permis par le Code criminel canadien, qui
est de 0,08, puis au Québec cette
proportion-là est de 7,5 %. Donc, au début des années 2010... dans
les années 2010, en fait, il y avait plus de gens au Québec qui
considéraient avoir conduit en infraction avec le taux de 0,08 sur nos routes.
Il y a des résultats
similaires à ceux présentés précédemment qui ont été obtenus grâce... à l'aide
de données de différents pays. Notamment, il y a une étude québécoise réalisée
par la SAAQ qui a non seulement permis d'établir le risque de collision mortelle en fonction du taux d'alcoolémie du
conducteur, mais aussi la probabilité que celui-ci soit impliqué dans
une collision mortelle responsable. Un conducteur ayant un taux d'alcoolémie
variant entre 0,02 et 0,05 voit son risque d'être impliqué dans une collision
mortelle multiplié par un facteur 1,7, donc quasiment deux fois plus de
chances d'être impliqué dans un accident, une collision mortelle quand le taux
est entre 0,02 et 0,05, tandis que son risque
de collision mortelle responsable est accru par un facteur supérieur à trois.
Le risque de collision mortelle s'accroît de manière exponentielle par la suite. Ainsi, le risque de collision
mortelle s'établit à 4,5 lorsqu'on est entre 0,05 et 0,08. Évidemment,
en haut de 0,08, là, on est à quasiment 24 fois plus de chances de faire
une collision et 176 % plus de chances d'être impliqué dans un accident
quand le taux d'alcoolémie est supérieur à 0,15. Mais vous voyez quand même, Mme la Présidente, qu'entre 0,05 et 0,08 il
y a une marge quand même importante de 4,5... un facteur de 4,5 plus
élevé de chances d'être impliqué dans un... dans une collision mortelle.
Maintenant, est-ce qu'on
peut attendre une amélioration du bilan routier en abaissant la limite légale
du taux d'alcoolémie permise en conduisant? Bon, bien, il y a plusieurs
juridictions qui ont reconnu le risque associé à la conduite d'un véhicule
automobile avec un faible taux d'alcoolémie et ont abaissé le taux d'alcoolémie
légal. Aujourd'hui, tous les États américains et le district de Washington ont
abaissé leur taux d'alcoolémie légal, celui-ci passant, donc, de 100 à... de 0,1, en fait, à 0,08. De même, plusieurs
pays européens ont révisé à la baisse leur taux d'alcoolémie permis pour la conduite d'un véhicule automobile.
Dans la majorité des cas, le nouveau taux d'alcoolémie a été établi à 0,05,
tandis que certains pays tels que la
Norvège, la Suède, la Russie ont établi leur taux à 0,02. De leur côté, la
Pologne et le Japon ont un taux d'alcoolémie permis de 0,03.
La littérature
scientifique est unanime quant à l'effet de l'abaissement du taux d'alcoolémie
légal sur les collisions routières. Les évaluations les plus rigoureuses,
méthodologiquement... ont... pardon, rigoureuses, méthodologiquement, pardon, démontrent que l'abaissement du taux
d'alcoolémie permis pour la conduite d'un véhicule automobile est une mesure
efficace pour contrer la problématique de la conduite sous l'influence de
l'alcool et les collisions qui y sont associées, Mme la Présidente. Les collisions associées font référence aux
collisions où l'alcool a été détecté ou bien à des catégories de collisions où
la présence d'alcool est surreprésentée par rapport aux autres collisions, par
exemple les collisions mortelles de nuit, les collisions mortelles
impliquant un seul véhicule ou les collisions mortelles de fin de semaine.
Les évaluations américaines les plus récentes
démontrent que l'abaissement a permis de sauver plusieurs vies, Mme la Présidente. En se basant sur les données de
28 États, une étude rapporte que l'abaissement du taux d'alcoolémie
permis à 0,08 permet de sauver annuellement plus de 360 vies. De leur
côté, d'autres études estiment que l'abaissement a permis de réduire de
14,8 %, donc presque 15 %, les collisions associées à l'alcool pour
les conducteurs avec un taux d'alcoolémie supérieur à 0,01. À l'aide de leurs
résultats, ils en viennent à la conclusion que, si les 32 États n'avaient pas une limite de 0,08 le
1er janvier 2000 mais qu'ils avaient plutôt adopté une telle
politique, 947 vies auraient pu être épargnées. Les effets
préventifs s'observent auprès de tous les segments de la population, quoique
l'effet soit moins prononcé chez les hommes
et chez les jeunes conducteurs. Enfin, il s'agit d'une mesure qui permet de
prévenir les collisions associées à un taux d'alcoolémie de divers
degrés, c'est-à-dire autant les collisions impliquant des conducteurs avec un
taux d'alcoolémie élevé et ceux avec un taux d'alcoolémie plus modeste.
Dans les
années 2010‑2020, on a eu une discussion, aussi, au Québec sur
l'abaissement de la limite légale à 0,05. Bien que cette mesure n'ait
pas encore été adoptée, les sanctions pour récidive sont devenues plus sévères,
incluant l'installation d'antidémarreurs à vie pour certains récidivistes.
En 2023, le
coroner Yvon Garneau a recommandé d'abaisser la limite légale à 0,05, mais
cette proposition n'a pas été adoptée par le gouvernement en 2023.
En
février 2024, là, ça nous amène au projet de loi sur la sécurité routière,
le projet de loi n° 48, le CAA-Québec se dit déçu de constater qu'au moment où on vise à réduire les décès et
les blessures attribuables aux accidents de la route, le projet de loi
n'aborde pas toute la question de l'alcool au volant, un fléau qui brise des
vies. Il y a eu des articles, évidemment, là-dessus. Le gouvernement doit
abaisser la limite à 0,05, demande CAA-Québec. Je me souviens qu'on les
avait entendus. Évidemment, c'est un moment quand même important, mais la
plupart des groupes qui avaient été questionnés
par les oppositions lors des audiences particulières s'étaient montrés
favorables à l'abaissement de la limite.
Il y a un
consensus scientifique, Mme la Présidente, basé sur les études puis sur
l'historique que je vous ai nommé tout à l'heure, évidemment, mais qui
indiquent, évidemment, que la capacité de conduire est altérée dès les
premières consommations d'alcool, et le risque d'accident augmente avec le taux
d'alcool dans le sang.
C'est un enjeu très important. L'INSPQ... Évidemment,
plusieurs organismes de santé publique, dont l'INSPQ, recommandent d'abaisser la limite légale à 0,05 pour réduire les risques
d'accident. Comme je vous disais, c'est un sujet que je suis depuis
extrêmement longtemps, Mme la Présidente. La démonstration est très, très
claire à l'effet qu'entre 0,05 et 0,08 on a plus de chance de faire un
accident.
On sait aussi, par ailleurs, qu'il y a déjà des
gens qui disent... j'ai cité tantôt 7,5 %, il faudrait refaire des études
plus récentes pour savoir combien de gens estiment avoir dépassé la limite, de
leur perception, en fait, et ont conduit quand
même, il faudrait savoir on est rendus à combien, mais il y a déjà des gens qui
pensent eux-mêmes qu'ils ont dépassé la limite. Puis, entre vous et moi,
je pense qu'il y a beaucoup de gens qui ne savent même pas c'est quoi, être à
0,08. Il y a beaucoup de gens qui ne le
savent même pas. Pourtant, les réflexes, le risque est très, très grand. Le
risque est très, très grand parce que les réflexes ne sont plus là. Puis
malheureusement, bien, des fois, ça prend un accident, une collision, des fois
mortelle, malheureusement, pour que des gens réalisent que, finalement, ils
avaient pété la balloune, ou qu'ils se fassent intercepter par un policier pour
réaliser qu'eux autres aussi... que cette fois-là aussi ils avaient pété la
balloune.
Quand on fait... Quand on met un message très
clair de la part de l'administration publique, en l'occurrence du gouvernement
du Québec — c'est
ce qu'on demande, nous autres aussi — quand on met un message très
clair à l'effet que la limite est de 0,05, puis pas 0,05 criminel, là, on
ne changera pas ça, là, l'enjeu n'est pas ça, ici, actuellement... 0,08
criminel, ça va... ça va demeurer du ressort du gouvernement fédéral. Puis
d'ailleurs la plupart des provinces canadiennes,
c'est ce qu'ils ont fait, ils ont fait en sorte que le 0,08 demeure criminel,
puis 0,05, c'est des mesures administratives, puis là, après ça, il y a
différentes mesures qui sont mises en place. Mais, si on disait, par exemple, au Québec, que 0,05, c'est la limite, puis tu te
fais... par exemple, tu as une amende de, je ne sais pas, 400 $, tu te
fais confisquer ton char sur-le-champ, puis que tu rentres en taxi, puis
que tu as des points de démérite, bien, peut-être que ça ferait réfléchir des gens. Parce qu'aujourd'hui on se
dit : Moi, je vais au restaurant, ou je vais à une soirée avec des amis,
ou je vais voir une partie de baseball ou de football, peu importe, je prends
quelques consommations, les gens pensent 0,08, ils se disent : Je
suis capable de prendre une, deux, trois consommations, je devrais être
correct. Ils font leurs calculs. Dans le
meilleur des cas, ils font des calculs : Je mesure tant, je pèse tant, le
taux de ci, na na na, puis tout ça. Mais, dans les faits, là, il y a des bonnes chances qu'ils
dépassent. Quand on envoie le message que c'est 0,05 qui est la limite
effective avec des mesures administratives, bien là on va réfléchir
avant de prendre même la première consommation d'alcool, Mme la Présidente.
Puis
je parlais avec des experts sur ce sujet-là, puis ils me disaient :
Souvent, ce qui se passe, c'est que la deuxième, la troisième, la
quatrième, la cinquième consommation, là, elle vient parce qu'on manque de
jugement dès la première consommation. Quand
j'ai pris une consommation, la deuxième, elle vient assez rapidement, dès la
deuxième je ne me sens plus sur le
party, puis la troisième, la quatrième vont suivre assez rapidement. C'est là
que le cycle de l'effet d'entraînement de la consommation d'alcool dans
une soirée finit par embarquer.
On sait qu'il y a des
gens qui s'opposent à cette mesure-là. On le sait, qu'il y a des gens qui
s'opposent à cette mesure-là, notamment, bien, d'abord, les restaurateurs.
L'association des restaurateurs, on le sait, ils ont une certaine crainte,
puis c'est tout à fait légitime, là,
qu'ils aient une crainte par rapport à cette mesure-là. On leur dit :
Aïe! Peut-être que la limite va
baisser. Eux autres, le message qu'ils reçoivent, c'est : Mon chiffre
d'affaires, il y a peut-être des gens qui vont venir chez nous qui ne
voudront plus consommer d'alcool, et là je risque d'avoir des problèmes,
peut-être que les gens vont décider de faire des partys chez eux, peut-être que
les gens vont décider de... c'est ça, de ne plus... juste plus consommer d'alcool,
puis l'alcool, ça fait partie du chiffre d'affaires, quand même, des
restaurateurs.
• (15 h 50) •
Or, encore une fois,
quand je parlais avec des gens très avisés, qui ont notamment siégé sur la
table sur la sécurité routière, ils me
disaient : Dans les meilleurs pays, les pays les plus innovants, là, ce
qu'on fait, là, c'est qu'on baisse ça à 0,05, à 0,03, à 0,02, mais en
même temps on a une réponse à donner aux restaurateurs, on a une réponse à leur
donner. On demande aux restaurateurs de
changer leur façon de percevoir comment ils reçoivent les gens, qu'est-ce que
les gens viennent consommer chez eux. C'est-à-dire qu'on va offrir, par
exemple, au conducteur désigné, qui, lui, ne boira pas pendant la soirée pour être sûr de rester en dessous de 0,02, ou
0,03, ou 0,05... on lui offre le repas gratuit, puis, les autres, on s'amuse.
Ça, c'est le fun. Bien, le restaurateur, à la fin, là, bien, il ne perd pas
d'argent, il ne perd juste pas d'argent.
C'est juste une façon différente de le voir. Mais ça, pour ça, là, il faut être
au gouvernement, d'abord, accepter le 0,05 puis décider de travailler
avec les restaurateurs pour s'assurer qu'eux autres aussi ils rentrent dans le
coup puis ils ne seront pas perdants. Parce ce qu'on ne veut pas que les
restaurateurs soient perdants, là, ils sont importants pour notre économie, ils sont importants pour le Québec.
C'est des PME, c'est des groupes avec lesquels, évidemment, on... Ils animent
nos rues principales, on veut, évidemment, qu'ils puissent continuer à recevoir
le monde, mais il faut les amener, tranquillement,
pas vite, à voir la chose différente, à penser différemment. Ça, ça peut se
faire. Là, pour l'instant, on n'a pas ce genre de réponse là du
gouvernement.
Il
y a d'autres acteurs qui se sont prononcés contre, même assez récemment. Puis
là je ne parle pas du gouvernement encore, c'est Éduc'alcool, pas
intéressé à aller vers 0,05. On aura peut-être une discussion, un jour, Mme la
Présidente, sur Éduc'alcool. Je ne sais pas
si vous avez écouté le reportage d'Hugo Meunier, là, Péter la balloune.
Je vous le suggère fortement puis je le conseille à tous les collègues
ici. C'est quand même très intéressant de voir qu'Éduc'alcool, qui, officiellement, a une mission de sensibilisation
des Québécoises et des Québécois à la modération dans la consommation d'alcool, en même temps n'est pas capable de
dire : Vous savez, l'abstinence, ça peut être super bien aussi, là, ou ne
pas boire quand on va dans un party,
c'est bien aussi, non? Pourquoi? Bien, peut-être parce que, sur le conseil
d'administration d'Éduc'alcool, il y a des représentants de l'industrie.
C'est un peu spécial d'avoir une organisation qui fait la promotion de la modération dans la consommation d'alcool,
puis on a l'industrie qui est représentée sur cet organisme-là. Je pose la
question.
On aura peut-être la
discussion, un jour, là-dessus, mais je vous incite fortement à écouter ce
reportage-là, ce documentaire-là parce que, franchement, ça pose de très, très
bonnes questions, surtout quand on voit, aussi, tout ce que ça génère comme revenus au Québec, bon, à la SAQ. Les taxes qu'on
paie à travers, bon, la consommation d'alcool, souvent ça entraîne énormément de dépenses aussi, hein, en frais de
santé, en gestion d'accidents, contrôles routiers, ce que ça génère
aussi en frais d'hospitalisation, en dépendances de toutes sortes, en violence
conjugale, etc. Il y a plusieurs...
Il faut quand même se
rappeler que l'alcool, c'est une drogue qu'on s'est donné le droit de tolérer
dans la société. Évidemment, on veut que ça se fasse de manière responsable et
modérée. Mais, bref, je vous invite vraiment à regarder ce documentaire-là,
c'est très intéressant. Et non pas que je prône moi-même l'abstinence, là, je
consomme de l'alcool, évidemment, de temps
en temps, de temps en temps, et évidemment j'essaie de le faire avec
modération, mais aussi avec prudence, parce que je ne veux pas non plus
mettre les autres à risque de ce comportement-là.
Toujours
est-il que, pour l'instant, là, je ne comprends pas le positionnement du
gouvernement dans ce dossier-là. On n'a jamais eu autant d'études, on
n'a jamais eu autant de groupes en faveur, on n'a jamais eu autant de rapports
du coroner qui nous dit que l'alcool au
volant, ça devrait être mieux encadré, qu'on devrait baisser la limite à 0,05.
On n'a jamais eu non plus de sondages
aussi favorables à l'abaissement de cette limite-là au Québec. Je ne comprends
pas pourquoi, au gouvernement, pour l'instant, on refuse cette
discussion-là.
Alors, j'enjoins les
collègues de la partie gouvernementale à réviser leur point de vue sur ce
dossier-là, sur cet enjeu-là, à regarder attentivement le projet de loi de mon
collègue de Nelligan et à s'engager à l'étudier et à l'adopter d'ici la fin de la présente session. Je pense que
c'est très simple à mettre en oeuvre, ça enverrait un message très positif, ça
nous permettrait de sauver des vies. Puis juste le faire avant le temps des
fêtes, là, ça enverrait un beau message d'amour et de bienveillance
envers toute la population. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le député. Maintenant, je
reconnais M. le député de Saint-Jérôme.
M. Youri
Chassin
M. Chassin : Merci, Mme la Présidente. Alors, permettez que
j'intervienne à mon tour et que je commence par saluer les deux pères qui sont
présents, ici, et toutes les familles endeuillées au Québec, parce que c'est
terrible, évidemment, de perdre un proche en raison de l'alcool au volant. Je pense
qu'on a un devoir d'explication, Mme la Présidente,
par rapport aux familles endeuillées. Puis moi, je souhaite expliquer pourquoi
je vais voter contre la motion demain.
Évidemment, j'imagine que le caucus libéral va
avoir un vote libre, et qu'il y a des gens qui voteront contre la motion aussi, puisque le leader de l'opposition
officielle incite tout le monde à avoir un vote libre. Et peut-être qu'on
entendra aussi le député de Pontiac nous expliquer pourquoi il a changé d'avis.
Mais j'ai cette réflexion, personnellement, que de choisir, c'est
renoncer, Mme la Présidente. Il y a un contexte, il y a un contexte coercitif
très lourd déjà, très sévère, et, si on
impose une nouvelle mesure à laquelle on renonce, et ça, ce n'est pas spécifié
dans la motion, je pense qu'on a un devoir d'éducation à
faire, assurément, il faut... Et je pense que c'est la cause, aussi, que
beaucoup de familles endeuillées portent. Mais
est-ce que cette mesure-là s'ajoute en plus à un total qui est déjà très lourd?
Je le pense. Alors, tant qu'on n'aura
pas un choix sur ce à quoi on renonce, Mme la Présidente, je m'opposerai à
cette motion. Merci beaucoup.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Maintenant,
je suis prête à reconnaître un autre intervenant. M. le député d'Acadie.
M. André Albert Morin
M. Morin : Merci, Mme la
Présidente. C'était important pour moi de prendre la parole, cet après-midi, en
cette Chambre, sur un sujet aussi important.
Je tiens à remercier mon collègue le député
de Nelligan pour la motion ainsi
que pour le projet de loi qu'il a déposé, le projet de loi n° 694, qui
vise à imposer des mesures administratives et à réduire l'alcoolémie de 0,08 à
0,05 dans le cadre de la législation du Québec.
Pourquoi c'est important, Mme la Présidente?
C'est parce que l'alcool au volant, ça tue, ça enlève des vies, ça blesse, et
ce, d'une façon régulière, malheureusement, sur les routes du Québec, qui... le
Québec affiche son pire bilan routier des 15 dernières années.
Je peux vous
dire également que, personnellement, au début de ma carrière, alors que j'étais
procureu, on appelait ça, à l'époque, un procureur de la couronne, au ministère
de la Justice du Québec, j'ai eu à poursuivre des gens pour facultés
affaiblies, j'ai rencontré des victimes, j'ai rencontré des gens qui avaient
été blessés, et je peux vous dire, Mme la Présidente, que ça marque, ça marque
pour toute une vie.
Le 0,05, c'est un sujet sur lequel, moi, je
m'intéresse depuis déjà plus d'une année, et c'est important pour moi de vous
livrer, de partager avec vous les raisons pour lesquelles j'appuie mon collègue
le député de Nelligan.
D'abord, d'abord, merci au coroner Garneau, qui,
dans un rapport, demandait à la SAAQ «de réaliser — et je le cite — dans
les plus brefs délais leur analyse respective de la faisabilité d'abaisser le
seuil limite d'alcool dans le sang». Et ce qu'on a appris, ça, grâce au travail
de mon collègue le député de Nelligan, c'est qu'effectivement la SAAQ a donné suite
à la recommandation du coroner. Bien, en fait, il y a eu tout ce débat, cette
saga de documents qu'on ne voulait pas
donner, qui sont caviardés, mais finalement, finalement, la vérité est sortie,
et on a eu accès aux documents, Mme la Présidente.
Et permettez-moi, permettez-moi... parce qu'il
s'agit d'un document de la Société de l'assurance automobile du Québec, quand
on parle d'abaisser une limite, un taux d'alcoolémie et d'imposer des sanctions
administratives, permettez-moi de citer le
document, signé du président-directeur général, qui rappelle qu'ils ont pris
connaissance de la littérature
scientifique qui présente les gains obtenus suite à l'imposition de sanctions
administratives lorsque l'alcoolémie se situe entre 50 milligrammes
d'alcool... de sang et 80 milligrammes. On parle de littérature
scientifique. Et nous, au Parti libéral du
Québec, on a toujours été pour la science, Mme la Présidente. Or, ça dit :
«Il apparaît indéniable que des gains additionnels pourraient être faits
en matière d'alcool au volant. Nous continuerons à faire des représentations
auprès des décideurs.»
Et c'est l'importance du débat de cet après-midi
et l'importance de continuer, évidemment, d'ajouter la voix politique à celle de la SAAQ pour faire,
évidemment, des pressions sur les décideurs, sur le gouvernement pour qu'il
change d'attitude et qu'il accepte finalement une diminution du taux
d'alcoolémie dans le sang avec des pénalités administratives.
Je le redis, «il apparaît indéniable que des
gains additionnels pourraient être faits». Ce n'est quand même pas banal. On parle ici de facultés affaiblies, on
parle de gens qui vont avoir des accidents, on parle de gens qui pourraient
mourir. On pourrait sauver ces
gens-là. Alors, c'est très difficile de comprendre que le gouvernement est
toujours... s'oppose tout le temps à de telles mesures, vraiment
difficile à saisir.
Et, dans le
document, dans le document, on obtient, évidemment, d'autres renseignements,
comme les études... on parle de données scientifiques, les études qui démontrent
que le risque de collision mortelle augmente de deux à neuf fois lorsque
l'alcoolémie se situe entre 50 et 80. Donc, vous comprenez, de deux à neuf
fois, c'est énorme. Et là on parle de
collisions mortelles, on parle de gens qui, malheureusement, sur les routes du
Québec, vont avoir des accidents et qui vont mourir, alors que le gouvernement
pourrait agir d'une façon proactive et diminuer le taux d'alcoolémie, faire en
sorte que les policiers puissent avoir
encore plus de mesures à leur disposition pour être capables de prévenir des
accidents mortels, et ça, je tiens à le souligner.
• (16 heures) •
Et
évidemment, dans le même document, on dit qu'il y a un consensus scientifique à
l'effet que l'introduction de mesures
et de sanctions pour des alcoolémies à partir de 50 milligrammes diminue
de manière significative les collisions, de manière
significative. On peut se demander pourquoi le gouvernement est contre cette
mesure-là, alors qu'il m'apparaît tellement évident qu'on pourrait
sauver des vies.
Permettez-moi également, dans le même document,
de vous relater rapidement quels sont les effets de l'alcool selon l'alcoolémie, hein, à 0,05 :
coordination réduite, habileté réduite à dépister les objets en mouvement — ce
n'est quand même pas banal
quand vous êtes au volant — difficulté
à maintenir trajectoire.
Donc, au fond, nous, ce qu'on demande au
gouvernement, plutôt... Et puis j'ai écouté le ministre, tantôt, qui disait : Ah oui! mais nous, on a été très
sévères, etc., pour les récidivistes. Puis là on rappelle tout le temps 2017,
2018, et que sais-je. Moi, Mme la Présidente, je ne vis pas dans le
passé. Je vis dans le présent puis je veux prévenir les accidents dans l'avenir. Et cette mesure-là va faire en
sorte que des policiers pourront agir, et être plus efficaces sur les routes,
et faire en sorte que, si un conducteur ou une conductrice a 0,05 dans
le sang, bien, on parle, évidemment, de sanctions administratives, donc de lui
enlever son véhicule ou encore de lui donner une pénalité pécuniaire, et ce qui
ferait en sorte que cette personne-là ne
pourrait plus conduire pendant une période de temps. Et ça, ce que les études
scientifiques nous disent, c'est : Ça sauve des vies. Alors, ce
n'est quand même pas banal, et ça, je pense qu'il faut le dire.
Donc, je suis totalement en faveur de cette
mesure. J'appuie totalement ce que mon collègue le député de Nelligan fait. Et,
je vous le disais, nous, on est basés, on s'appuie sur la science. Si les
collègues de la CAQ, et je leur tends la
main, veulent sauver des vies, ils doivent voter et appuyer cette motion de mon
collègue le député de Nelligan. Je vous remercie.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le député. Maintenant, je suis prête à reconnaître M. le
député de Jonquière.
M. Yannick Gagnon
M. Gagnon : Bonjour, Mme la
Présidente. MM. les députés, Mmes les députées, un plaisir d'être avec vous cet
après-midi pour un sujet... un sujet qui nous tient à coeur. On voit que c'est
vivant, c'est chaud. C'est un sujet qui ne
rend personne indifférent. Ici, dans cette salle, il y a souvent des débats,
des débats qui soient collaboratifs, d'échanges qui peuvent, des fois, mener à
la passion, à la tension, on pourrait même dire. Il y a une chose qui est
unanime, je pense, ici, c'est
qu'aucun parlementaire n'est dans l'ignorance et n'est pas habité par, bien,
tout ce que je parle, c'est-à-dire, je parle de la sécurité routière.
La sécurité
routière, pour l'ensemble des parlementaires, on le voit, c'est non négociable.
Et je veux simplement faire un élément positif, parce que... Et ça ne fait pas
100 ans... On a quand même grandement, mais grandement cheminé. Et puis on
sent qu'on n'arrêtera pas là avec les outils que je vais vous parler tout à
l'heure, mais, quand même, on a fait des pas de géant. Écoutez, je n'ai
même pas 50 ans, Mme la Présidente, et j'ai vu et j'ai entendu des
histoires, dans ma région, des fois, ou dans
l'ensemble du Québec, où est-ce qu'on pouvait conduire avec une bière, où
est-ce qu'on n'était pas attaché. J'ai des images, quand j'étais petit,
où est-ce qu'on pouvait faire, comment on appelle ça, un enterrement de vie de garçon dans une boîte de camion. J'ai
ces images-là, Mme la Présidente. Et aujourd'hui, et aujourd'hui encore,
on chemine. Et ça ne fait pas 100 ans,
mais une chose est sûre, c'est qu'aujourd'hui, pour l'ensemble des
parlementaires, chaque accident est un accident de trop.
On a beaucoup parlé de l'alcool au volant, et on
va y revenir, mais je veux simplement faire une parenthèse aussi sur... Quand on parle de personnes
vulnérables, la vulnérabilité sur nos routes... Petite anecdote. Comme bien des
collègues, je vais régulièrement dans des cafés rencontrer nos citoyens et
puis, cet été particulièrement, j'ai eu la chance de rencontrer deux couples, deux couples qui... j'avais eu leurs enfants
dans mon autre vie professionnelle, puis qu'aujourd'hui étaient rendus
des adultes, et puis qui mentionnaient, à la fois, qu'ils étaient fiers parce
que leur enfant était rendu dans un métier avec une stabilité — pour
l'autre, c'était un emploi d'été, mais, pour l'autre, c'était une stabilité — mais,
à la fois... à la fois, qu'ils vivaient un
stress de l'emploi qu'occupaient leurs enfants. Et puis, en prenant ce café-là
avec cette famille-là, j'ai dit : Bien, qu'est-ce qu'ils font,
Alexis et Mathilde? Et puis les parents mentionnaient que leurs enfants étaient
contrôleurs routiers.
C'est quelque
chose de si important en période de chantiers au Québec, parce que l'hiver est
costaud, où est-ce qu'on se dépêche de tout faire nos travaux avant
l'arrivée de l'hiver, et puis il y a ces gens-là qui s'assurent de la sécurité.
Et puis de retrouver des parents qui ne sont pas indifférents de par ce que
fait leur enfant dans la vie... Parce qu'on a eu des histoires de signaleurs
routiers qui se font happer puis qui peuvent même mettre leur vie en danger
pour assurer, assurer la sécurité sur les
chantiers. Et ce n'est pas n'importe quoi, ça, Mme la Présidente, je veux le
mentionner.
Une autre chose aussi, quand je dis que je vais
y revenir tout à l'heure, à la consommation d'alcool en lien avec la voiture, je veux vous parler aussi des
écoles. On en a parlé aussi, des écoles, et il y a eu des histoires d'horreur
autour de nos écoles. Et je suis content qu'il y ait un éveil collectif
pour dire que ça, c'est inacceptable, Mme la Présidente. Ton école, l'école de quartier, c'est ton milieu
de vie. C'est ton ancrage, l'école de quartier. Puis aujourd'hui, avec les
saines habitudes de vie, en plus d'aller à ton école de quartier, en
plus d'être fier de ton école, bien, on vient valoriser le déplacement actif.
Va à ton école de quartier en marchant. On a installé, pour la plupart des
écoles, des supports à vélo. Viens en vélo,
viens en planche à roulettes, viens en trottinette, mais viens à l'école de
manière active. Et, en plus, c'est ton école de quartier.
Alors, comment, comme parent, tu peux vivre le
stress mais la fierté, à la fois, de dire à ton enfant : Prends la
trottinette pour te rendre à l'école, papa n'ira pas ou maman n'ira pas te
porter à l'école aujourd'hui, aujourd'hui, tu vas
y aller en transport actif, mais qu'encore une fois il y a une certaine dose de
stress du parent? Est-ce que c'est dangereux? Est-ce qu'à l'approche de
l'école la réglementation sera nécessaire?
Alors, c'est quand même
deux éléments qui, pour moi, sont majeurs, les personnes que j'ai rencontrées
dans un café, qui mentionnaient le travail puis la fierté que faisaient les
signaleurs sur leurs chantiers, mais qui avaient eu des situations, et nos
écoles de quartier, où est-ce qu'au même moment on dit à nos enfants de bouger
puis qu'au même moment on se dit :
Bien, peut-être, peut-être que, dans certaines écoles, c'est dangereux de se
rendre en trottinette ou à pied.
C'est pourquoi c'est important de rappeler, Mme
la Présidente, qu'on a mis en place un outil, un outil pour améliorer le bilan routier et s'assurer la
sécurité de tous, de tous les usagers de la route, particulièrement les plus
vulnérables. Et cet outil-là, il n'a pas 25 lettres, il n'a pas
25 noms, il n'est pas long comme ça, il est efficace, mais cet outil-là se
nomme... puis c'est important de le rappeler
ici, il se nomme, tout simplement, le Plan d'action en sécurité routière. On ne
réinvente pas le monde. Par contre, ce qu'on réinvente... Le Plan d'action en
sécurité routière, il est robuste, et on réaffirme notre volonté de rendre les routes du Québec plus
sécuritaires pour tous les Québécois, quel que soit leur mode de déplacement.
Le plan, le plan, ce n'est pas quelque chose qui
a été fait à trois, quatre individus, puis on a dit : Tiens, ça va être ça avec la vision qu'on va se donner. Non. Le
plan, c'est une nouvelle manière de voir les choses. Le plan, il faut le
mentionner, c'est une vision renouvelée de la sécurité routière. Et, où est-ce
que je suis encore plus fier de vous parler du
plan, Mme la Présidente, et je le mentionne, c'est que le plan travaille avec
des partenaires et des citoyens. Le monde est mobilisé. Le monde est en
action. Pourquoi? Je le dis, je le redis, c'est la vision, c'est ce qui
m'habite, ça contribue à ce que les routes
du Québec soient un espace de circulation sécuritaire pour chacun, personnes
vulnérables et les travailleurs du réseau routier. La sécurité routière,
c'est la responsabilité de tous.
• (16 h 10) •
Je veux revenir sur quelque chose. Il faut quand
même être réaliste. Je suis un adepte du transport actif, et ça fonctionne.
Comme bien des collègues, là, j'ai eu la chance d'inaugurer chez nous quelque
chose qui s'est fini à la fin de l'été,
qu'on a inauguré au début de l'été. On l'a fait à un rythme extrêmement rapide.
On a eu la chance d'inaugurer une piste
cyclable avec laquelle il y avait eu une concertation entre le gouvernement du
Québec et la municipalité pour dire quels sont les endroits qu'on
peut cibler, qui peut inciter à dire : Maintenant, j'ai une piste
cyclable, je vais me rendre au travail en
vélo, je vais me rendre au travail au jogging, je vais me rendre au travail à
pied. Alors, on a inauguré un tronçon qui vient rejoindre le
centre-ville de ma circonscription avec notre cégep, et ça fonctionne.
Je parlais aux gens du cégep à la fin de l'été,
et on me mentionnait... la rentrée scolaire, ont mentionné que, les gens, ça venait reconnecter avec la ville. C'était
maintenant une option pour se rendre au travail. On verra. Je suis réaliste.
On sait que les hivers sont costauds au Saguenay. Bien, du moins, durant cette
période-là, jusqu'à, peut-être, en octobre, novembre et à l'arrivée... au mois
de mars, bien, les gens auront maintenant une option sécuritaire pour se rendre
dans différentes entreprises, puis qui termine avec le cégep chez nous. Mais,
quand je dis qu'il faut être réaliste, il y a mon climat qui est réaliste, au
Saguenay, mais il y a aussi les chiffres. Il faut mentionner... C'est pourquoi
le plan d'action est primordial. En 2022, il y avait 4,6 millions de
véhicules de promenade immatriculés au Québec, et là on ne tient pas compte, bien sûr, des motocyclettes. Quand je
dis qu'il faut être réaliste, le nombre de déplacements augmente, c'est
une réalité, c'est une réalité que notre gouvernement doit conjuguer au
quotidien. Mais, dans une optique d'améliorer globalement le bilan routier,
c'est l'ensemble de la société québécoise qui bénéficiera des retombées du plan
d'action. Et le plan d'action, le plan d'action comprend des actions qui seront
déployées jusqu'en 2028. C'est une vision qu'on s'est donnée pour les
prochaines années.
Tout à l'heure, je vais vous parler du soutien
financier, parce que qui dit plan d'action... il faut se donner aussi les moyens. Mais je ne veux pas encore aller vers
les sous, je veux vous parler... même si, en passant, je peux quand même
dire qu'on va mettre 600 millions pour les deux prochaines années, mais je
veux simplement dire que, dans les sommes du
plan d'action, que je parlerai tout à l'heure avec les gestes concrets, il y a
également, et ça, je vais le dire textuellement parce que ça
m'interpelle... à cette somme du plan d'action s'ajoutera d'autres montants au
fur et à mesure de la mise en oeuvre des diverses mesures... prévues, pardon, au
plan d'action. Par exemple, les aménagements autour des écoles, je reviens à ce que je vous mentionnais tout à
l'heure, Mme la Présidente, et je vais y aller un peu plus technique, il y a plusieurs
zones scolaires qui ont déjà la limite de 30 kilomètres-heure. Et, quand
on regarde qu'est-ce qui se passe, on pourrait aller jusqu'à 2 500 de
zones scolaires au Québec. C'est immense. Par contre, on doit les aménager de
façon cohérente avec cette vitesse-là, en fonction d'une certaine gradation
souhaitée, toujours en lien avec chaque site.
Et je termine juste... Quand on dit
«gradation»... Je veux terminer positif, Mme la Présidente. Je dois terminer,
Mme la Présidente, c'est bien ça?
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : ...
M.
Gagnon : Ah! j'ai tout le temps? Pardon. Je voyais que vous
regardiez votre montre. Désolé. Je pensais que j'étais un mauvais élève.
Et je veux
vous parler de la gradation qu'on réfléchit dans une zone scolaire à 30 kilomètres-heure.
C'est une éducation puis c'est un impact de société. Je vais y aller un
petit peu de manière plus personnelle.
Ma fille vient d'avoir son permis probatoire, et
puis on regardait le nombre de points qui lui étaient alloués puis qu'elle
conserve comme bonne conductrice. Et ma fille arrive à la maison, en haut, à la
cuisine, et dit : Papa, tu sais, si je
dépasse un autobus scolaire, d'un coup, je perds neuf points d'inaptitude, ce
qui fait que je n'ai plus de permis. Alors, c'était une prise de conscience
qu'on avait mise collectivement, une loi, avec la Société de l'assurance automobile du Québec,
de dépasser un autobus, on s'est dit : C'est non tolérable. Et, quand je
vois, par les yeux de ma fille, que ça vient, d'une certaine manière, rapidement,
en début de carrière de conduite, que ça vient rapidement lui rentrer dans le cerveau, de dire : Eh! dépasser un autobus
scolaire, c'est quelque chose qui est inacceptable, alors, ça, je trouve ça...
Je trouve que ça laisse des traces, ça laisse des traces positives.
Maintenant,
je vais vous parler des sommes, et je vais y aller quand même grosso modo, mais
il faut quand même le dire, les sommes en matière du plan d'action, en matière
de soutien financier. Il le faut mentionner, en matière de soutien financier
aux municipalités pour l'aménagement d'infrastructures sécuritaires pour les
usagers vulnérables, une bonification de 68 millions est prévue pour le
Programme d'aide financière au développement des transports actifs. Cela fait passer le budget à 140 millions,
Mme la Présidente. Important aussi de mentionner... mentionner qu'il y a
97 projets qui ont été retenus
dans le cadre du Fonds de la sécurité routière, avec une aide financière de
près de 15,5 millions. On prévoit un renouvellement d'une somme de
19,5 millions.
Et, à cela, je
n'aurai pas le temps, je vais laisser la place aux autres collègues, mais
j'aurais aimé beaucoup, Mme la Présidente, également, vous parler de quelque
chose qui crée beaucoup d'intérêt dans les municipalités, et on aura la chance, peut-être, avec d'autres
collègues, d'en parler, c'est, bien entendu, l'acquisition de nouveaux
appareils de radar photo.
Mme la Présidente,
aujourd'hui, on a eu des bonnes interventions, mais l'intervention que je
voulais faire, aujourd'hui, c'était de
rappeler à tout le monde qu'on a un plan qui se nomme le Plan d'action en
sécurité routière. Il est robuste et il confirme et réaffirme notre
volonté. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Oui, vous avez une question de
règlement?
M.
Ciccone : ...article 213, de me prévaloir de mon pouvoir
de poser une question au député de Jonquière, s'il vous plaît.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : M. le député de Jonquière, ici il y a une demande de
question, mais vous avez le pouvoir aussi...
vous avez... En fait, on vous demande la permission de vous poser une question.
Vous pouvez ne pas l'accepter également. Alors, est-ce que vous voulez
accepter la question de M. le député de Marquette ou vous ne préférez pas?
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Alors,
nous allons poursuivre avec les interventions. Mme la députée d'Iberville.
Mme Audrey
Bogemans
Mme Bogemans :
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
C'est vrai que la sécurité routière, c'est important, il faut le reconnaître, parce que le transport, ça fait
partie du quotidien d'absolument tout le monde. Qu'on soit cycliste, piéton,
automobiliste, usager de l'autobus ou même du taxi, bien, on est tous
responsables du comportement puis des actions qu'on pose aux abords des routes
mais aussi sur les routes du Québec.
Au gouvernement,
déjà, au début de la session précédente, on a déposé le projet de loi n° 48 pour faire la mise à jour de tout le Code de la
sécurité routière, revoir les zones, les corridors scolaires, sécuriser le
transport actif, donner plus de pouvoirs aux
gouvernements de proximité, qui connaissent bien ces zones problématiques là,
pour qu'ils puissent poser les actions qu'ils jugent nécessaires. On
partage un idéal de sécurité routière, d'une sécurité améliorée pour les
usagers et pour les conscientiser davantage.
Le député de Nelligan
insiste sur le fait qu'on ait un débat spécifiquement sur le 0,05, le... le
0,05, pardon, de taux d'alcool. On s'entend qu'un accident de trop, c'est
nécessairement ce type d'accident là, parce que c'est quelque chose qu'on peut
éviter, définitivement. On fait le choix de prendre un autre verre ou de ne pas
le prendre. C'est toujours une horreur pour
l'ensemble des proches quand un événement comme ça arrive. On connaît tous, de
près ou de loin, des gens qui ont été affectés. Quand il y a des
exemples qui sont présentés aux médias, je pense qu'ils font un travail
exceptionnel de nous sensibiliser puis je pense qu'on ne peut pas être
indifférent devant les images qui nous sont montrées. Ce l'est pour moi, ce
l'est pour l'ensemble de la population du Québec. Protéger l'humain, au
gouvernement, ça va toujours rester la priorité absolue.
La session dernière,
on n'a pas seulement fait un projet de loi, mais aussi un plan d'action de la
sécurité routière. Puis je suis vraiment
fière d'y avoir contribué, parce que c'était attendu. Puis ça a été bien reçu
parce que c'est constructif et
complet comme projet de loi. Notre travail, bien, ça réside dans l'encadrement
puis faire respecter les lois de la sécurité routière, une priorité qui...
amenée dans ces murs, ici, il y a des mois, par la ministre du Transport puis
de la Mobilité durable et non par le député de Nelligan, qui vise
spécifiquement un taux d'alcoolémie de 0,05.
Notre gouvernement
est en action dans quatre grands thèmes, donc : aménager, bien entendu, un
réseau routier plus sûr, prévenir les comportements à risque des
automobilistes, innover en matière de technologie puis de recherche, organiser
des activités de communication puis de formation pour les bonnes pratiques pour
l'ensemble des Québécois.
C'est
une foule d'actions qui découlent directement des lignes du plan d'action, mais
permets-moi d'en nommer cinq, Mme la Présidente... permettez-moi d'en
nommer cinq qui me touchent particulièrement comme conductrice, comme mère mais
aussi comme députée : fixer des limites de vitesse à
30 kilomètres-heure dans les zones où il y a des populations vulnérables — ça
fait beaucoup de sens, puis ça aussi, ça sauve des vies; aménager les zones
scolaires en conséquence des besoins
du milieu — ça
sauve des vies; réviser à la hausse les amendes des infractions envers les
personnes vulnérables — ça
fait penser les conducteurs deux fois avant d'aller à l'encontre d'une loi; le
déploiement des radars photo sur
l'ensemble de notre réseau routier — c'est
quelque chose de frappant, de visible et qui est demandé par nos milieux;
réviser l'encadrement législatif autour des
infractions aussi. C'est des postures sérieuses pour plus de protection des
personnes vulnérables puis une prise de responsabilité accrue de la part des
conducteurs.
• (16 h 20) •
On désire, mais on ne fait pas juste désirer, on
fait des efforts sans limites pour renforcer la sécurité routière au Québec. Ce
que je dis, ce n'est pas des souhaits, ce n'est pas des planifications, ce sont
des actions qui ont été posées, c'est des
normes qui ont été fixées, des mesures qui sont prises. Le plan... le projet de
loi, c'est-à-dire, et le plan d'action,
bien, c'est quelque chose qui a été sanctionné et adopté au Parlement la
session dernière. On travaille pour le Québec, on applique puis on monitore
aussi l'implantation du plan... l'implantation du plan d'action en continu.
À la CAQ, non seulement on parle d'une seule
voix, mais on parle... on vient aussi du vrai monde puis on vit avec le vrai
monde. On est conscients que juste surveiller puis de mettre en place certaines
contraventions, ce n'est pas nécessairement assez pour faire l'ensemble de la
sécurité routière, parce que les habitudes, elles ont la vie dure. Juste
changer quelque chose qui est dans nos habitudes, c'est toujours un enjeu.
Donc, l'adoption du p.l. n° 48
plus le plan d'action, de pair avec la révision des moyens que le gouvernement
possède, afin de concerter l'ensemble de nos efforts pour préserver la sécurité
des piétons, des enfants, des aînés, des cyclistes, des usagers des routes,
bien, on le fait depuis notre arrivée. On a déjà investi plus que
8 690 000 $ dans une campagne
de sensibilisation pour les facultés affaiblies. C'est
1 360 000 $ juste cette année. Puis, à la CAQ, quand on fait
des investissements de la sorte, on ne fait pas juste déployer l'argent, mais
on suit les... on suit ces investissements-là, parce qu'on est imputables,
parce qu'on est diligents.
Puis on sait, par les taux de pénétration de nos
campagnes de communication, qu'en 2023 88 % des Québécois qui ont vu ce
message-là ont été convaincus de changer leurs habitudes. 87 % ont eu une
réflexion par rapport au risque de boire
puis de conduire en voyant notre campagne de communication, parce que les gens
sont sensibles puis sont intelligents au Québec. Moi, je crois
définitivement au pouvoir de la conscientisation des Québécois puis des
Québécoises, que les citoyens savent que
boire ou prendre de la drogue ne va pas avec conduire sur nos routes. Ils
changent leurs habitudes progressivement. On a d'ailleurs assisté à un
changement de culture massif au courant des dernières années. Ils veulent,
comme nous, que l'environnement routier soit sécuritaire pour l'ensemble des
usagers.
Les mesures en place, comme tolérance zéro au
niveau des facultés affaiblies pour les nouveaux conducteurs ou les conducteurs
de moins de 22 ans, c'est quelque chose qui a été porteur et appuyé. Quand
on parle de mauvaises habitudes, bien, on vient intervenir dès le début de la
vie du conducteur. C'est quelque chose qui est formatif, qui est constructif
puis qui est réaliste. En plus, le Québec se distingue à travers le Canada mais
aussi à l'international, parce qu'en matière
de sécurité routière, particulièrement en alcool au volant et facultés
affaiblies, ce qui inclut la drogue, bien entendu, bien, on est sévères.
Pour un conducteur fautif, on peut voir le véhicule saisi sur-le-champ pour
30 jours, une suspension immédiate du permis de conduire.
Puis on a tout le programme Alcofrein qui évalue
le comportement d'un alcoolique ou d'un toxicomane, avec des sanctions sévères en cas de récidive, parce
qu'on sait qu'ils représentent le plus grand risque de faucher des vies et de
récidive. Donc, on les accompagne pour des meilleures habitudes, mais aussi on
sévit puis on prend ça avec beaucoup de
gravité. Dès la première arrestation pour un cas d'alcool au volant de base, si
la personne est reconnue coupable, c'est un an pas de permis, minimum, des pénalités sérieuses financières, un
casier judiciaire, ensuite, un programme d'évaluation de diminution des
risques qui va l'accompagner dans le futur pour une bonne période.
Je l'ai dit tantôt, la cohésion de tous les
moyens du gouvernement pour assurer une sécurité, pour que ça règne et que ça prévale sur nos routes, c'est incarné
vraiment par la CAQ, parce qu'on croit qu'un conducteur peut circuler de
manière sécuritaire, même après avoir purgé leur peine. On croit à la
réinsertion, on croit à la guérison, on croit au monitorage. C'est pour ça que, depuis 2012, tout récidiviste a une amende
de 5 000 $ ou jusqu'à la peine de prison, particulièrement pour ceux qui décident de
circuler même avec une interdiction de conduire. Puis, en plus, on a des
sanctions pour tous les tiers impliqués dans les infractions liées à l'alcool.
On a un antidémarreur à vie instauré pour tous les récidivistes, comme
le ministre de la Sécurité publique le disait plus tôt.
Ça, c'est des
mesures qui sont porteuses. C'est des mesures qui ont des impacts à long terme.
C'est aussi un reflet concret de notre engagement en tant que gouvernement
envers la sécurité routière. Puis, pour ceux des gens qui ne prennent pas au
sérieux la limite de 0,08, déjà, telle qu'elle est, bien, il y a des... Il y a
des infractions distinctes pour ceux qui ont un taux d'alcool de plus
que 0,16, donc le double du 0,08. Ça inclut la suspension immédiate du permis
pour 90 jours, un durcissement des
sanctions pour les récidivistes et l'extension de la durée de la saisie du
véhicule. Pour ceux qui ont les poids lourds, qui conduisent des poids
lourds — on
sait que plus le véhicule est pesant, plus ça représente un risque élevé pour les gens qui sont autour — même
chose pour les personnes qui transportent d'autres gens, bien, c'est des
suspensions immédiates du droit de conduire en cas de présence d'alcool dans le
véhicule.
Pour moi comme pour le gouvernement, bien, on
est absolument conscients que la responsabilisation des citoyens, c'est la clé.
Ça va, bien sûr, de pair avec la sévérité des lois mais aussi avec un suivi des
conducteurs à risque à long terme pour les
accompagner dans leurs changements d'habitudes, comme par exemple
l'instauration des tests de sobriété
pour les récidivistes. On permet de baisser le nombre d'accidents et de
victimes de la route. Au Québec, on est cités en exemple au Canada parce
qu'on est stricts et cohérents.
Puis, en parlant de cohérence, le Code criminel
canadien fait déjà des interventions si on conduit de manière hasardeuse avec
un taux d'alcoolémie de moins de 0,08. Au Québec, les policiers ont déjà le
droit d'intervenir. C'est plus étendu, même, que le code canadien. Ils peuvent
sanctionner tout conducteur jugé inapte à conduire, peu importe son taux d'alcool. On peut même arrêter ou amender
un conducteur avec un taux d'alcool, avec des clés sur lui, qui est
seulement à proximité de son véhicule ou qui est à l'intérieur du véhicule,
alors que celui-ci n'est même pas démarré, et donner des conséquences d'alcool
au volant.
On
ne cherche pas du... du sensationnalisme, pardon, avec l'implantation d'une
seule mesure, à la CAQ. On est déterminés
dans l'action, avec des outils puissants dans la lutte contre l'alcool au
volant. Puis je crois vraiment qu'ensemble on peut créer un
environnement plus sécuritaire pour tous. Je crois au devoir sociétal du
gouvernement de protéger, éduquer et sensibiliser notre population. Je suis
fière du changement de culture que les Québécois ont pris, la prise de conscience collective qu'il y a eu au courant des
dernières décennies, parce que ça a mené à la responsabilisation de chacun.
Je remercie aussi tous les intervenants de
première ligne qui renforcent puis appliquent la loi au quotidien, et, à tous, je vous dis que, pour moi, la loi n° 48, et le plan d'action qui en découle, est efficace, pertinent et
porteur pour sauver des vies. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci... Mme la députée, je m'excuse, Mme la députée.
Alors, je suis prête à entendre un autre intervenant. Je pense qu'un membre de
la formation politique de l'opposition officielle veut intervenir. Je vais vous faire patienter quelques instants
pour vous dire combien de temps qu'il vous reste. 6 min 16 s.
Est-ce que c'est bien ça? 6 min 16 s. Alors, je vous
donne la parole.
M. Enrico Ciccone
M.
Ciccone : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je vais prendre
quelques minutes puis je vais laisser quelques minutes à ma collègue également.
Je pense que c'est... On n'a pas besoin de revenir, là, sur tout ce qui est...
tout ce qui a été dit. Je pense que
mes collègues, avec beaucoup d'aplomb, l'ont mentionné. Et j'ajouterais
également le député de Taschereau, qui a fait, vraiment, la nomenclature
du besoin, de l'importance, justement, d'abaisser, justement, la limite à 0,05.
Je ne peux
que... Je ne peux pas me mettre dans les souliers des deux papas qui sont avec
nous aujourd'hui. Cependant, on a tous dans notre entourage une connaissance,
quelqu'un à qui c'est arrivé. On ne peut pas rester insensibles à ça. Et, quand on devient un législateur, un
décideur, ici, dans, selon moi, la place la plus importante, la plus
importante, parce qu'on prend les décisions, et que la population nous font
confiance, justement, pour les protéger, pour rendre la vie meilleure à
nos citoyens, nos citoyens de comté, bien entendu, également, nos citoyens de
la province de Québec, bien, c'est un devoir
qu'on a, justement, d'aller à l'extrémité de ce qu'on peut faire, nonobstant,
Mme la Présidente, ce que les gens peuvent penser. Puis ça, ça parle
beaucoup... ça prend du courage.
Je me rappelle d'avoir déjà parlé avec des
collègues, un, entre autres, où j'étais en mission, et il me disait : Ça prend du courage. Nous, c'est le sac de courage.
On a un sac de courage, puis il faut aller dedans. Puis c'est comme ça
que nous, on travaille, puis c'est comme ça qu'on prend nos décisions. Parce
que notre premier ministre nous dit toujours :
Ça prend du courage, mais, au fil du temps, on s'est aperçus que ce n'était pas
nécessairement du courage, ça venait suite, justement, à un sondage. On
faisait ce qui était populaire.
• (16 h 30) •
C'est sûr que ça peut faire des vagues. C'est
sûr et certain qu'il y a des secteurs, Mme la Présidente, où ils ne seront pas contents avec cette décision-là. Mais
notre mandat premier, Mme la Présidente, ce n'est pas de toujours faire
plaisir aux gens, c'est de protéger les gens, de faire en sorte que la vie de
nos citoyens soit meilleure.
Moi, aujourd'hui,
je me lève pour les citoyens de Québec, je me lève pour les deux papas qui sont
là aujourd'hui. Peut-être, on ne le sait pas, peut-être que cette
limite-là, Mme la Présidente, ferait en sorte que le destin serait différent pour ces familles-là. Puis ce n'est pas juste les
deux papas qui sont là, c'est pour toutes les familles du Québec qui vivent
cela. C'est grave. On est en position de
dire : Non, non, je veux faire quelque chose puis je ne subirai pas la
pression populaire, Mme la Présidente. Mais ça, ça prend du courage, ce
qui a fait en sorte que les... La CAQ a été capable d'avancer, selon eux, avec leur courage. Aujourd'hui, ce que
je leur demande, c'est de revenir au propos initial du premier ministre, et c'est d'avoir du courage, et, demain, qu'ils votent de notre
côté. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Donc, je suis prête à entendre un
autre intervenant. M. le député du Lac-Saint-Jean.
M. Éric Girard
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Merci,
Mme la Présidente. Tout d'abord, je veux saluer tous les collègues ici présents
pour un dossier extrêmement important. Quand on parle de dossiers comme
celui-là, on parle de dossiers de la
sécurité routière puis... Parce que c'est très, très, très large, très grand
aussi, le dossier de la sécurité routière, ce n'est pas juste un aspect. Et ma collègue en a parlé
tout à l'heure, du projet de loi n° 48, puis c'est
là-dessus que je veux aller. Je veux revenir sur ce projet de loi là,
qui est un projet de loi qui visait à modifier principalement le Code de la
sécurité routière afin d'introduire des dispositions relatives aux systèmes de
détection et d'autres dispositions en matière de sécurité routière. Puis ce
projet-là se déclinait en six axes, si on se rappelle bien, qui étaient autour
de grands thèmes. Je veux juste quand même
le rappeler. Puis je vais rentrer un petit peu plus dans les détails. Ma
collègue en a fait allusion, mais je vais aller un petit peu plus dans
les détails techniques de ce projet de loi là.
On parlait d'aménager un réseau routier sûr, je
pense que c'est primordial, prévenir les comportements à risque, innover aussi
en matière de recherche et de technologies — ça, c'est important, la
sécurité routière, il faut innover aussi — et organiser des activités de
communication et de formation sur les bonnes pratiques en sécurité routière.
Rappelez vous, Mme la Présidente, ce projet de loi là a été adopté le
1er mai 2024. Ça permet de donner suite aussi à plusieurs engagements du Plan d'action en sécurité routière, puis on en
a parlé beaucoup, entre autres de fixer la limite de vitesse maximale à
30 kilomètres-heure dans les zones scolaires en tout temps. Puis c'est
important de le rappeler. Puis pourquoi? Parce que la
sécurité des enfants dans les zones scolaires, c'est une priorité majeure, une
préoccupation majeure pour les parents, les éducateurs puis les autorités
locales.
Il faut se rappeler, chers collègues, qu'à
chaque jour il y a des milliers d'élèves qui traversent des routes. Il ne faut
pas l'oublier, ça. Et ils sont exposés à des dangers qui sont évitables. Alors,
bien entendu, pour remédier à cette situation,
on a... il y a plusieurs mesures qui ont été mises en place, entre autres,
notamment, bien, je viens de le dire, la vitesse maximale à
30 kilomètres-heure dans les zones scolaires, mais pas juste ça, aussi
l'aménagement sécuritaire de ces
zones, bien entendu la révision des amendes pour les infractions commises
envers les usagers vulnérables, le déploiement aussi de radars photo, qui est en train de se mettre en place dans
certaines régions, entre autres la nôtre, puis une révision aussi de
l'encadrement législatif des infractions.
Donc, vous savez, chacune de ces actions
représente un pas vers une meilleure protection des enfants et une
responsabilisation des conducteurs. Tu sais, je mentionnais, là, Mme la
Présidente, là, que le fait de rendre obligatoire l'aménagement sécuritaire des
zones scolaires, cette initiative-là a pour but de réduire la gravité des
accidents. Parce qu'il y a des études qui
démontrent que, quand on vient réduire la vitesse, on diminue considérablement
le risque de blessures graves en cas de collision. C'est toute une
question d'adaptation de conduite, mais aussi de temps de réaction, puis c'est
aussi une distance de longueur de freinage. C'est important pour nos enfants.
Puis vous savez que ça envoie aussi un
message clair aux conducteurs, hein? On le sait, les zones scolaires sont des
espaces où la vigilance est de mise. Alors, en adoptant cette mesure, on crée un environnement, bien entendu, plus
sûr pour nos enfants, qui vient permettre... qui leur permet de se
déplacer librement puis en toute sécurité.
Tout à l'heure, des collègues mentionnaient que,
dans plusieurs aspects de la sécurité routière, des changements qui s'effectuent sur une plus longue période et
entrent dans un changement... Il faut entrer dans un changement de mentalité.
On sait que ces modifications apportées par le projet de loi vont aussi en ce
sens. Et l'objectif est de modifier les habitudes des gens
pour que ça devienne la normalité.
En parallèle, je mentionnais tantôt aussi qu'il
est essentiel de rendre obligatoire l'aménagement sécuritaire des zones scolaires, cela peut inclure l'installation
de passages piétons bien marqués, des feux de signalisation, de ralentisseurs
et de barrières aussi, de sécurité.
Évidemment, ces infrastructures-là qui viennent protéger les piétons, en particulier
les jeunes enfants, elles viennent protéger ces gens-là des dangers de la
circulation puis elles doivent aussi être conçues de façon sécuritaire
puis en respect aussi des règles qui sont mises en vigueur, du Code de la
sécurité routière.
On parle aussi des campagnes de sensibilisation,
Mme la Présidente, pour éduquer les conducteurs, les enfants aussi, mais les
campagnes de sensibilisation, c'est sur tous les aspects du Code de sécurité
routière, les campagnes de sensibilisation au niveau de l'alcool, au niveau de
la vitesse, au niveau des dépassements. Donc, il y a une multitude de choses et de campagnes de sensibilisation qui
se fait. C'est important parce qu'il faut venir aussi sécuriser ces zones-là,
mais sécuriser aussi tout le personnel qui travaille autour de ces zones
scolaires là.
On a également révisé à la hausse aussi les
amendes prévues pour certaines infractions. Ça prend des amendes, des infractions liées à des comportements
menaçants qui menacent la sécurité des usagers plus vulnérables. D'une part,
c'est le montant de base des amendes pour les infractions associées aux excès
de vitesse, et c'est un autre aspect crucial à considérer aussi, les amendes.
Elles doivent être suffisamment dissuasives pour inciter les conducteurs à
adopter des comportements responsables. C'est important. Et, là-dessus, le
projet de loi a fait le travail.
On sait aussi qu'actuellement il y a beaucoup de
conducteurs qui prennent des risques, oui, des conducteurs qui prennent des
risques. Ils dépassent les limites permises, autant au niveau de l'alcool,
autant au niveau de la vitesse, ne respectent pas les passages piétonniers.
Donc, en augmentant les amendes pour ces infractions, bien, on vient aussi
renforcer, renforcer l'idée que la sécurité des usagers vulnérables est une
priorité. Puis, vous savez, ces mesures pourraient aussi également contribuer à
une prise de conscience générale sur l'importance de la sécurité routière.
Une autre mesure qui est importante, c'est le
déploiement des radars photo. Ça, ça vient représenter une mesure qui est très
efficace. Puis d'ailleurs, dans ma région, j'ai des municipalités qui sont en
démarche, justement, avec le MTMD pour
l'installation de ces photoradars-là. Bien entendu, il faut que ce soit
installé dans des endroits, des... que ce soit visible, que ce soit bien
signalé, afin de rappeler aux conducteurs qu'ils doivent rester vigilants,
notamment dans les zones scolaires, mais c'est un bon moyen aussi qui
s'en vient, qui va aider aussi justement à la prévention.
Tout à l'heure, dans les axes, on parlait aussi
de faciliter les processus aussi d'infractions constatées par les appareils de
contrôle automatisés. On vient aussi, en créant un régime de sanctions
administratives pécuniaires... qui permettra d'augmenter la capacité de
traitement et de réduire simultanément la charge du système de justice. Donc,
il faut que les contestations, les amendes, tout ce soit fait de façon plus
rapide. C'est important aussi, parce qu'il y a des contestations. Je pourrais
continuer en énumérant d'autres mesures, mais tout ça se résume par un
investissement de plus de 180 millions de dollars qui est mis en oeuvre
dans le Plan d'action en sécurité routière.
• (16 h 40) •
Puis je terminerais là-dessus, Mme la
Présidente, vous savez, oui, c'est très important d'avoir des règles, et,
encore une fois, notre gouvernement vient de poser des gestes en prévention et
en sensibilisation, et on va continuer, mais
je rappelle que, lorsqu'on prend le volant, qu'on s'assoit pour conduire notre
véhicule, on doit avoir, comme conducteur, un comportement exemplaire.
On doit être responsable aussi. On a une responsabilité, tous et chacun,
lorsqu'on prend le véhicule, on doit
respecter le code de conduite. Le code de conduite a une multitude de choses.
Je peux vous le dire, je l'ai regardé, le code de conduite. Puis il y a
des choses, dans le code de conduite, qui sont surprenantes, qu'on ne pense
même pas qui peuvent exister. Mais je pense qu'on a tous une responsabilité,
c'est important de le rappeler.
Puis je tiens aussi à saluer Mme la Présidente,
puis je prends cette tribune-là pour le dire, je salue tout le travail des équipes du MTMD, du ministère des Transports,
le personnel qui veille à l'entretien de nos routes, à la sécurité de nos
routes, à nos corps policiers, aussi, qui
travaillent fort pour le respect des règles. Puis, dans ma région, je les vois
travailler, puis
ils ont à coeur la sécurité des usagers, je vous le dis, puis c'est important
de le souligner, aussi, parce qu'on parle de sécurité routière, puis
c'est un ensemble de tout ça, la sécurité routière.
Alors, Mme la Présidente, c'est ce que j'avais à
dire. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je cède la parole à M. le député...
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Vous
voulez intervenir? Il vous reste... On va laisser la parole, si ça vous
convient, à Mme la députée. Vous voulez intervenir? Pour votre information, il
vous reste trois minutes, trois minutes à votre formation politique.
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : On
poursuit, on poursuit, le temps avance.
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : Merci, Mme la
Présidente. Avant de revenir sur le sujet de l'alcool au volant et du fait que le Québec est rendu là, le Québec, nous sommes
rendus là, à baisser le seuil à 0,05, ce seuil à partir duquel nous devrions
dès maintenant imposer des sanctions
administratives, permettez-moi de revenir sur les propos de certains de nos
collègues ici, en cette Chambre, cet après-midi, en présence des deux pères de
famille endeuillés, M. Fortin et M. Bittar, que je salue à
nouveau.
Nos collègues ont décliné des montants investis
et des mesures qui ont été prises en sécurité routière dans le cadre de la
présente législature, je pense que c'était en lien avec le projet de loi
n° 48. Mme la Présidente, comment se fait-il
qu'on soit en train de parler de sécurité autour des écoles, de nos enfants qui
se déplacent à l'école en trottinette, du 30 kilomètres-heure? Je ne dis
pas que ces mesures-là ne sont pas importantes. Elles le sont, et je félicite
le gouvernement de continuer d'adopter des mesures pour assurer la
sécurité de nos enfants aux abords de nos écoles. Cet après-midi, nous débattons d'une motion qui porte sur un sujet
extrêmement sensible, extrêmement important, c'est un enjeu de société.
Nous tentons tous ensemble, comme
parlementaires, c'est notre devoir principal, de travailler envers le bien commun, de poser des gestes qui vont améliorer la
qualité de vie, la société québécoise, sauver des vies, Mme la Présidente.
C'est de ça dont on parle, aujourd'hui, en
présence de deux pères qui ont vécu le pire cauchemar pour un parent. Et comme
mère de famille, je ne peux même pas
commencer à imaginer la douleur qu'ils ont pu... qu'ils continuent de vivre.
Ils m'ont exprimé, un peu plus tôt aujourd'hui, que le temps ne les aide pas.
Le temps leur donne des outils pour vivre avec cette réalité avec laquelle
ils sont maintenant... ils doivent vivre. Ils ne peuvent pas revenir en
arrière, leurs enfants ne reviendront pas.
On a la science qui parle, on a des données, on
a évolué comme société. Il ne sert à rien de revenir en arrière et de se demander pourquoi on ne l'a pas fait en
2018, en 2020, en 2022. Nous sommes en 2024, les experts ont parlé, la science
a parlé. Si on adopte ces mesures, comme toutes les autres provinces
canadiennes l'ont fait, on va diminuer les risques
qu'il y ait des accidents mortels, qu'il y ait des décès sur nos routes en lien
avec l'alcool. Il me semble que c'est simple, Mme la Présidente.
Moi, j'implore les collègues, j'implore les
députés sur les banquettes gouvernementales de réfléchir encore, ce soir, et de se dire : Est-ce que je peux
poser un geste envers le bien commun? Est-ce que je peux mettre de côté les
considérations politiques ou autres qui les empêchent d'agir jusqu'à
maintenant? Il n'est pas trop tard, Mme la Présidente...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : C'est
terminé, Mme la députée. Merci, Mme la députée. M. le député de Beauce-Sud,
avant de vous céder la parole, je vous informe que vous avez
3 min 58 s de temps de parole.
M. Samuel Poulin
M. Poulin : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Ça passera donc très, très vite. Je veux saluer, évidemment, les
gens qui sont avec nous cet après-midi, dans les tribunes. Je veux aussi saluer
le leader de l'opposition officielle, qui
propose cette motion, cet après-midi, motion du mercredi des oppositions, qui
vise à mettre un sujet de l'avant et pour lequel les oppositions ont à coeur. Et je connais le député de Nelligan,
il ne lâchera pas, Mme la Présidente. Il est déterminé dans cette direction-là. Et je sais aussi qu'il va
amener probablement sa formation politique en 2026 à inscrire noir sur blanc
dans son programme électoral, le 0,05, et qu'il va probablement aussi
convaincre, parce qu'il en est capable, les actuels candidats aussi à la
direction de sa formation politique de se positionner dans les prochains jours
en faveur du 0,05. Et je suis convaincu
qu'il va réussir à le faire. Et comme ça, bien, les Québécois pourront aussi
avoir un choix qui est très clair et qui est connu que, malgré les
épisodes du passé, malgré 2010 avec Sam Hamad, malgré 2018 avec le député de
Pontiac, malgré tous les moments où le Parti libéral n'a pas décidé d'aller
vers le 0,05, je suis convaincu que le député de Nelligan, avec sa fougue et sa
passion, va convaincre que ce soit Pablo Rodriguez, Charles Milliard, le député
de Marguerite-Bourgeoys d'inscrire noir sur blanc dans leur programme le 0,05.
Maintenant,
Mme la Présidente... Je le connais, le député de Nelligan, il ne lâchera pas.
Ça, c'est sûr. Maintenant, Mme la...
Une
voix : ...
M. Poulin :
Je ne sais pas si la députée a quelque chose à mentionner, là. Je ne vois pas
là où j'ai erré, où j'ai prêté des intentions.
Au-delà de ça,
personne ici, Mme la Présidente, n'a le monopole du coeur. Tout le monde, dans
nos vies, on a eu à faire face à des
situations qui pouvaient nous troubler. J'ai été dans les médias assez
longtemps où j'avais moi aussi à
raconter des histoires dans le passé de gens qui ont commis des infractions au
Code de la route. Il y a eu, on le constate, davantage d'actions qui ont
été prises au cours des dernières années de la part des différents
gouvernements, il faut le mentionner. Pas
seulement nous depuis 2018, mais les différents gouvernements ont ajouté
différentes règles, différentes explications, mais aussi beaucoup plus
de sensibilisation, ne serait-ce que dans les écoles, ne serait-ce que lors des
festivals et événements. On a vu la Sûreté du Québec être au rendez-vous, la
préparation des bals de finissants, et cette sensibilisation-là, Mme la Présidente,
on ne peut pas la rejeter du revers de la main. Elle a eu un impact et elle
doit continuer d'avoir un impact pour sensibiliser les gens à l'alcool au
volant.
Puis on n'est pas non
plus, Mme la Présidente... on ne peut pas faire ce débat-là sur l'économie
aussi de la drogue au volant, qui est aussi très important. Lorsque la SQDC,
commande du gouvernement fédéral, descendue dans les provinces, est arrivée,
auquel le Québec, très, très tôt, s'est positionné avec une tolérance zéro, où
on dit clairement : Vous ne pourrez pas conduire votre véhicule si vous...
si on détecte de la substance, donc des drogues dans votre sang. Et je pense
qu'on a agi à ce niveau-là en matière de leadership assez important.
Et
ça s'ajoute aussi à nos règles qui sont les plus sévères. Je ne répéterai pas
tout ce que mes collègues ont dit. Et je sais une chose, Mme la Présidente,
c'est que nous allons continuer de le faire. On va continuer de le faire,
évidemment, pour nos jeunes, pour l'ensemble des Québécois, parce qu'encore
une fois personne ici n'a le monopole du coeur. Mme la Présidente. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je vais céder la parole au leader de l'opposition
officielle pour son droit de réplique. Et je vous rappelle que vous avez
10 minutes pour le faire. Merci.
M. Monsef
Derraji (réplique)
M. Derraji :
Merci, Mme la Présidente. Permettez-moi de rendre les salutations à mon
cher collègue le député de la Beauce...
Beauce-Sud, d'ailleurs qui a prononcé son mot sans regarder aucune feuille. Il
parlait avec le coeur, fidèle à lui-même. Mais permettez-moi d'être en
désaccord, il le sait, complètement avec ce qu'il a dit. Un jeune député, je m'attendais à beaucoup plus, hein? En tout
respect, cher collègue. Vous étiez en train de parler... en face de vous, deux
parents qui ont perdu quelqu'un. Et vous avez le droit de dire qu'il n'y
a personne qui a le monopole de quoi que ce soit, mais, malheureusement, cher
collègue, votre parti choisit le statu quo. Vous allez avoir du mal à
l'expliquer à la population, parce que
chaque décès de plus, chaque mort, chaque vie est importante. Mais,
malheureusement, votre parti, d'après ce que je viens de comprendre,
vous allez opter pour le statu quo.
• (16 h 50) •
Mes collègues l'ont
très bien fait, d'une manière phénoménale. On parlait de l'alcool au volant, on
parlait de la rentrée scolaire, on parlait de la trottinette, on parlait de
travailler à pied, on parlait de... je vous laisse... vous avez tous entendu les députés caquistes, qu'est-ce que
ce qu'ils ont dit. Voilà, c'est dommage, mais ils ont raté une autre occasion.
Mais, comme je suis bien épaulé, je vais,
encore une fois, à la lumière de ce que, Le Devoir, ils ont
fait, ils ont démoli tous les arguments de ce gouvernement, je vais commencer
avec le ministre de la Sécurité routière, lui, qui est responsable des barrages, baisse des contrôles routiers à
Sherbrooke, 70 %, Montréal, 47 %, Québec, 68 %. Donc, pour tous
les collègues du journal à qui votre
département de recherche a rédigé des notes que vous avez pris le temps de
lire, je vous invite à lire l'enquête Le Devoir. Votre ministre
de la Sécurité routière l'a complètement échappé. Il n'a plus de contrôle.
Maintenant, vous
parlez du programme de la réhabilitation. Il y a imposition d'un antidémarreur
à vie après la deuxième infraction. Bien, c'est là, le problème. Ce que
M. Bittar et M. Fortin demandent, c'est d'agir en amont, et c'est là, le problème, c'est que je dirais que...
parlez avec ceux qui ont perdu des... un membre de leur famille, vous allez
comprendre, parce que, même si on vous a écrit quelque chose pour venir le lire
au salon rouge, au moins faites une vérification des faits, c'est la
moindre des choses. On ne peut pas juste commencer à lire quelque chose qui a
été rédigé pour faire bien paraître notre gouvernement, un minimum, un minimum,
s'il vous plaît.
Autre chose, on parle
que le Québec impose une tolérance zéro alcool aux nouveaux et jeunes
conducteurs, ce qui les aiguille
certainement vers le bon chemin, mais on les laisse, par la suite, s'exposer à
des risques évitables en leur permettant de conduire avec les facultés
affaiblies jusqu'à 0,08 et on sait que les risques des accidents mortels
augmentent. Ça aussi, c'est un fait.
Maintenant, pour mon
cher collègue député de Beauce-Sud, écoutez, ça a été pas mal utilisé :
Ah! l'ancien collègue... On voulait qu'on parle aussi de la télévision noir et
blanc. On peut parler de la télévision noir et blanc, parce qu'en 2024... Je
vais vous répondre, aucun problème, soyez patients. Je vois que vous êtes très
intéressés. Les études de 2024, on ne les
avait pas en 2018. Mon collègue n'a jamais caviardé une étude. Ça aussi, ça
vous fait très mal, hein, parce que votre collègue ministre, elle était
coincée. Ce n'est pas par gaieté de coeur qu'elle a dévoilé l'étude, c'est
parce qu'il y a un travail de fond. Nous avons fait une demande d'accès. La
SAAQ l'a caviardée et la ministre responsable de
la Sécurité routière a dit qu'elle ne l'a pas lu. Wow! Êtes-vous rassurés de
votre ministre des Transports, ne pas lire un avis important par rapport
à la sécurité routière?
Une voix : ...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je dois reconnaître... Lorsqu'il y a une demande de
règlement, je dois la reconnaître. Vous avez une demande de règlement, monsieur...
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : C'est
une question de règlement, effectivement. Monsieur, adressez-vous à la
présidence. Adressez-vous à la présidence.
M. Derraji : J'aimerais bien
voir le leader se lever pour parler vraiment de la motion, parce que, s'il veut
continuer à faire ce... à chaque fois se
lever, je pèse mes mots, il me fait perdre du temps. Mais, je vous l'ai dit,
Mme la Présidente, ça fait très mal. Ça fait très, très mal. Ça fait très mal,
Mme la Présidente. Mme la Présidente, ça fait très mal. Je sais, ça fait
très mal. Il exagère encore une fois.
Mme la Présidente, je vais citer... Aucun
problème, je sais que ça fait réagir. C'est anormal, voir trois collègues caquistes... Trois de ses collègues parlent aux
médias. Ça, là, je l'invite à lire l'article du journal Le Devoir et je
sais que ça le fait réagir, parce que ça fait mal, entendre ça. Ça fait
très mal. C'est pour cela qu'il se lève depuis tout à l'heure. J'entends M. le
ministre... Non, mais c'est trois collègues qui ont parlé à l'extérieur, à qui
on a obligé... Ils disaient qu'ils étaient
obligés de voter contre. Bien, Mme la Présidente, je vais me lever aujourd'hui
au nom d'Antoine Bittar et Daniel
Fortin. C'est pour cela que je vais continuer le combat. Et vous avez raison,
M. le député, de Beauce-Sud, on va continuer le combat. Si ce parti a
choisi le statu quo, ils vivront avec ça.
Eh oui, nous avons déposé, chers collègues, un
projet de loi aussi avec les mesures administratives. Et, chers collègues, je
ne sais pas si vous avez lu l'étude qui a été caviardée par votre collègue.
Lisez-la, s'il vous plaît, lisez-la, lisez-la.
Et, d'ailleurs, j'invite M. Bittar et Daniel Fortin à
demander à tous vos membres, et les gens qui vous supportent, de
contacter leurs députés caquistes, dans toutes les régions, qu'ils leur
expliquent, un, pourquoi leur collègue ministre a caviardé l'étude et pourquoi
elle refuse les conclusions de l'étude.
Êtes-vous vraiment fiers, aujourd'hui, de voir
que la SAAQ dit que c'est une mesure porteuse, et les caquistes disent non? On
va le voir, demain, s'ils vont voter tous contre, ou bien il y a quelqu'un qui
va suivre sa conscience et voter contre. On
va le voir demain. Mais je vous invite à le dire à tout le monde de contacter
leurs députés caquistes et leur dire : Comment ça se fait qu'on a
aujourd'hui une étude faite par une société d'État, où c'est la ministre qui
est responsable, et la conclusion qui
a été caviardée, parce que ça ne faisait pas son affaire, elle disait
clairement : C'est une mesure bonne, porteuse?
Mais, Mme la Présidente, il me reste trois
minutes, je formule le voeu qu'il y ait quelqu'un de raisonnable à l'intérieur de ce caucus, parce que, demain, c'est
l'heure de la vérité, l'heure de la vérité. On va voir un choix très clair.
Maintenant, ils ne peuvent pas... il n'y a personne qui peut ignorer les faits.
L'étude existe, elle est sur mon fil Twitter, si vous ne l'avez pas lue.
Imprimez-la, lisez-la, et préparez-vous à répondre à vos citoyens qui vont vous
interpeler sur le pourquoi.
M. Daniel Fortin, il habite Québec. C'est
une région caquiste à 100 % en date d'aujourd'hui. Je vous invite à
faire... à continuer votre combat. Envoyez... Contactez les bureaux de députés.
Ils vont tous vous recevoir, j'espère, et j'espère qu'ils vont vous dire qu'ils
sont partis... qu'ils ont...
Une voix : ...
M. Derraji : Quoi, qu'est-ce qu'il a dit? Rentrée scolaire,
départ, travail à pied, hein, vous avez tous entendu, hein, parler de
tout, sauf de l'alcool au volant.
Alors, Mme la Présidente, oui, cher député de
Beauce-Sud, on va continuer le combat, on va continuer, parce que nous, on ne
veut pas le statu quo. C'est votre droit le plus légitime de choisir le statu
quo, d'appuyer votre collègue ministre des Transports. Mais, nous, toute la
famille libérale, elle est là pour sauver des vies. Et on sait que, maintenant,
c'est la SAAQ qui le mentionne qu'en instaurant des mesures administratives ça
va leur permettre de sauver des vies. Et
c'est pour cela qu'on va continuer notre combat, Mme la Présidente, au nom de
ces personnes qui sont là presque chaque semaine, et je tiens à les
remercier et remercier leurs familles, parce qu'il n'y a personne ici qui sent
la douleur que ces personnes ressentent
jusqu'à maintenant. Prenez un moment de parler avec ces deux personnes qui sont
là aujourd'hui, elles vont vous sensibiliser avant de voter demain.
Alors, Mme la
Présidente, on le voit, malheureusement, finalement, la vérité, elle est là. La
vérité est la suivante : la ministre du Transport a caviardé une étude,
après un énorme travail d'une équipe d'enquête du journal Le Devoir, qui ont réussi à avoir la conclusion. Elle était obligée, aujourd'hui,
de dévoiler, malgré elle, malgré elle, elle était obligée de dévoiler l'étude.
L'étude, on l'a publiquement, et l'étude confirme ce qu'on disait depuis le
début. C'est mes propos depuis une année. Je me suis retrouvé en lisant
l'étude de la SAAQ. Il reste encore...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Excusez-moi, je regardais,
17 heures... Allez-y, continuez. On a perdu du temps, oui, allez-y.
M. Derraji : Non,
non, je respecte très bien mon temps, Mme la Présidente. Il m'a déjà coupé deux
fois. Je pense que je mérite une autre minute.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Allez-y.
Tout à fait.
M. Derraji : Aucun
problème.
Donc, Mme la
Présidente, elle était obligée de dévoiler l'étude. Et demain ce sera l'heure
de la vérité, ils vont avoir un
choix : statu quo ou bien sauver des vies. Le choix, il est clair pour le
Parti libéral, on va continuer à sauver des vies.
• (17 heures) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Merci, M. le député.
Maintenant,
je vais mettre aux voix la motion déposée par M. le leader de l'opposition
officielle et je vais en faire la lecture :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte que la Société de l'assurance automobile du Québec
qualifie de "mesure porteuse" l'instauration de sanctions
administratives dès l'atteinte d'un taux d'alcoolémie de 0.05;
«Qu'elle rappelle le
consensus scientifique grandissant au sujet de cette mesure;
«Qu'elle déclare que
le seul objectif du gouvernement devrait être celui de sauver des vies;
«Qu'enfin,
elle demande au gouvernement caquiste de prendre les dispositions nécessaires
afin que le projet de loi n° [294], qui propose l'instauration de cette mesure,
soit étudié et adopté d'ici la fin de la présente session parlementaire.»
Est-ce que cette motion est...
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Oui,
Mme la députée.
Mme Setlakwe : ...un vote
électronique, s'il vous plaît.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Alors, il y a un vote électronique qui est demandé. M. le
leader du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Vous
vous doutez certainement de ma demande, Mme la Présidente, de reporter ce vote
à demain, s'il vous plaît. Merci.
Vote reporté
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le leader. Alors, conformément à la demande du leader du gouvernement, le vote sur la motion de M. le
leader de l'opposition officielle sera tenu à la période des affaires courantes
de demain.
M. le leader du gouvernement, voulez-vous nous
indiquer la suite de nos travaux?
Ajournement
M. Lévesque (Chapleau) : Et,
justement, je vous demanderais de bien vouloir ajourner nos travaux à demain,
9 h 40, s'il vous plaît. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
la motion présentée par M. le leader du gouvernement, ajourner nos travaux au
jeudi 10 octobre 2024, à 9 h 40, cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Adopté.
En conséquence, nous ajournons nos travaux à
demain, jeudi 10 octobre 2024, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 17 h 02)