Journal des débats (Hansard) of the National Assembly
Version préliminaire
43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)
Thursday, September 26, 2024
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Vol. 47 N° 147
Aller directement au contenu du Journal des débats
Intervenants par tranches d'heure
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Lévesque, Sylvain
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Lafrenière, Ian
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Dufour, Virginie
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Haytayan, Céline
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Massé, Manon
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Gagnon, Yannick
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Garceau, Brigitte B.
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Rivest, Mathieu
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Mallette, Carole
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Lemay, Mathieu
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Charest, Isabelle
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Lévesque, Mathieu
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Duranceau, France-Élaine
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Roy, Nathalie
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Jolin-Barrette, Simon
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Drainville, Bernard
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Duranceau, France-Élaine
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Bouazzi, Haroun
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Tanguay, Marc
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Legault, François
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Fortin, André
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Blanchette Vézina, Maïté
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Dufour, Virginie
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Charette, Benoit
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Legault, François
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Roy, Nathalie
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Nadeau-Dubois, Gabriel
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Grandmont, Etienne
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Ghazal, Ruba
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Drainville, Bernard
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Zanetti, Sol
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Jolin-Barrette, Simon
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Julien, Jonatan
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St-Pierre Plamondon, Paul
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Nichols, Marie-Claude
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Bonnardel, François
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Lévesque, Sylvain
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Caire, Éric
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Lévesque, Sylvain
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Charette, Benoit
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Caire, Éric
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Morin, André Albert
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Derraji, Monsef
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Cliche-Rivard, Guillaume
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Grandmont, Etienne
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Bérubé, Pascal
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Lévesque, Sylvain
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Fortin, André
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Blanchette Vézina, Maïté
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Caire, Éric
9 h 30 (version révisée)
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(Neuf heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Bon jeudi matin, chers collègues. Je vous invite, s'il vous plaît, à bien
vouloir prendre place et vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous en sommes à la rubrique Déclarations
de députés, et, comme première déclaration aujourd'hui, je reconnais M. le
député de Vachon.
Souligner la Journée
nationale de la vérité et de la réconciliation
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière : Merci
beaucoup, M. le Président. Le 30 septembre de chaque année, nous
soulignons la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Comme
vous pouvez voir, on porte tous le chandail orange dans cette Assemblée.
Le 30 septembre prochain, nous
rendrons hommage aux enfants des Premières Nations et des Inuits, comme Phyllis,
qui ont été arrachés à leurs familles et forcés de fréquenter des pensionnats
autochtones. Certains ne sont jamais rentrés chez eux.
Cette journée est aussi l'occasion de se
souvenir des survivants, de leurs familles, de leurs communautés et de
reconnaître les traumatismes subis.
Le 30 septembre, c'est aussi une
occasion de signifier notre soutien envers les 11 nations du Québec. C'est
aussi le moment d'aller à leur rencontre, que ce soit en participant à une
activité organisée dans une communauté ou tout simplement de lire un livre sur
l'histoire des Premières Nations et des Inuits.
En cette journée importante, je nous
souhaite de continuer nos échanges, de poursuivre nos partages, mais surtout d'apprendre
à nous connaître.
À tous les survivants, les survivantes, je
salue votre résilience.
Ensemble, nous avons tous ce devoir de
mémoire. M. le Président, j'ai espoir qu'ensemble nous avancerons un pas à la
fois. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, M. le député de Vachon. Pour la prochaine déclaration, je
reconnais Mme la députée des Mille-Îles.
Souligner le 20e
anniversaire de la Ferme Aux Vieux Chênes
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Merci beaucoup, M.
le Président. Aujourd'hui, j'aimerais souligner le 20e anniversaire de la
seule cabane à sucre de Laval — eh oui! il y en a une — la Ferme
Aux Vieux Chênes.
Depuis maintenant 20 ans, la Ferme Aux
Vieux Chênes nous offre bien plus qu'un repas. Elle nous offre un lien direct
avec nos racines, qui sont au cœur de la culture québécoise. Que de plaisir de
déguster un délicieux repas traditionnel avec l'omelette, les fèves au lard,
les petites patates et la tarte au sirop d'érable!
Pour moi, là, c'est un bonheur <d'aller
là...
Mme Dufour :
...c'est
un bonheur >d'aller là, dans une cabane familiale en bois rond. Et on a
toujours le plaisir de chanter avec Daniel, le propriétaire, qui nous entraîne
avec sa guitare.
La ferme se démarque aussi par sa
boutique, qui nous permet de ramener un peu de la cabane chez soi avec leurs
produits faits maison.
Je tiens donc à féliciter Daniel et toute
son équipe, et je les encourage à continuer cette tradition qui enrichit la vie
de notre communauté. Je leur souhaite encore de nombreuses années de succès et
surtout beaucoup, beaucoup de sirop d'érable.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, Mme la députée des Mille-Îles. Et maintenant, pour la
prochaine déclaration, ce sera celle de Mme la députée de Laval-des-Rapides.
Souligner le 50e
anniversaire de l'école arménienne Sourp Hagop
Mme Céline
Haytayan
Mme Haytayan : Merci, M. le
Président. Cette année, nous célébrons avec fierté le 50e anniversaire de
l'école arménienne Sourp Hagop — Saint-Jacques, en français — une
institution-phare qui a su, au fil des décennies, incarner l'excellence
académique et la préservation de la culture arménienne au Québec.
Depuis sa fondation, Sourp Hagop s'est
imposée non seulement comme un lieu d'apprentissage, mais aussi comme un
sanctuaire de transmission de valeurs, de sa culture, de la langue et des
traditions arméniennes.
En tant que diplômée de cette école, où
j'ai étudié de la prématernelle jusqu'au secondaire V, je peux vous dire
que celle-ci a joué un rôle déterminant dans mon parcours.
En célébrant ce jubilé d'or, nous rendons
hommage à une institution qui continue de façonner des générations de citoyens
éclairés et fiers de leur double appartenance. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, Mme la députée de Laval-des-Rapides. Et maintenant, pour la
prochaine déclaration, je reconnais Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Inviter les citoyens à participer à la Journée des 50 ans et plus de
Ville-Marie, Sages, pas sages, on y va!
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci, M. le
Président. Le 1er octobre marque la Journée internationale des personnes
aînées. Cette journée est l'occasion de célébrer les personnes aînées, mais
surtout de souligner leurs importantes contributions à la société québécoise.
On l'oublie trop souvent, mais nos aînés,
là, c'est eux autres qui ont construit le Québec. C'est pourquoi, des fois,
honnêtement, c'est frustrant de voir que le gouvernement n'investit pas ce qui
est nécessaire dans les services aux soins qui leur permettent de rester à la
maison et de continuer à s'impliquer dans notre société. Chaque Québécois et
chaque Québécoise mérite de vieillir dans la dignité.
Alors, heureusement, dans ma
circonscription, je peux être fière du regroupement des organismes… aînés des
faubourgs, qui répondent toujours présent. Et, le 2 octobre, ils organisent
un grand événement, la Journée des 50 ans et plus, pour Ville-Marie, un
moment dédié pour tout ce qu'ils font puis comment ils le font bien.
Alors, aux personnes aînées de ma
circonscription, je vous dis : Sages, pas sages, on se voit le 2 octobre.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Et maintenant
je reconnais M. le député de Jonquière.
Souligner le 30e
anniversaire du Regroupement acadien Saguenay—Lac-Saint-Jean
M. Yannick Gagnon
M. Gagnon : Bonjour, M. le
Président. M. le Président, début XXe siècle, les Acadiens en provenance
des Îles-de-la-Madeleine, de la Gaspésie et de la Côte-Nord viennent s'établir
dans ma région, entre autres pour prêter main-forte à l'industrie du papier et
le démarrage des alumineries.
À Jonquière… Les Acadiens ont déjà
représenté jusqu'à 16 % de la population de Jonquière.
En 1994, ils se sont mobilisés, M. le
Président, et ont créé un regroupement. Ce regroupement, aujourd'hui, possède
son propre milieu de vie, une panoplie d'activités, 360 membres actifs et
rassemble, grosso modo, près de 6 000 personnes par année à travers
leurs activités.
Ce regroupement, cette année, M. le
Président, célèbre son 30e anniversaire. Ce regroupement est situé à
Jonquière. Bon 30e anniversaire, M. le Président! Et ce regroupement,
chers amis, se nomme le regroupement des Acadiens du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Bon 30e!
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, M. le député de Jonquière. Et maintenant nous poursuivons
avec Mme la députée de Robert-Baldwin.
Souligner la Journée
internationale de l'avortement sécurisé
Mme Brigitte B.
Garceau
Mme Garceau : Merci beaucoup,
M. le Président. Ce samedi 28 septembre marque la Journée internationale
pour l'avortement sécurisé, une journée cruciale pour rappeler l'importance des
droits reproductifs des femmes ici, au Québec, et dans le monde entier.
L'accès à l'avortement sécurisé n'est pas
seulement une question de choix personnel, c'est une question de droit
fondamental, de santé publique et de justice sociale.
Nous devons être vigilants face aux
risques de recul. Nous avons vu des exemples inquiétants ailleurs. Et ici, au
Québec, nous devons demeurer attentifs et assurer que toutes les femmes, dans
toutes les régions du Québec, puissent avoir accès aux services d'avortement et
de santé reproductive.
Réitérons notre engagement à protéger et à
promouvoir les droits des femmes, à garantir que chaque femme puisse prendre
des décisions éclairées et sécurisées concernant son propre corps. Le droit à
l'avortement sécurisé ne doit jamais être compromis. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, Mme la <députée…
Le Vice-Président (M.
Lévesque) :
...Merci beaucoup, Mme la >députée de
Robert-Baldwin. Maintenant, pour la prochaine déclaration, nous allons entendre
le député de Côte-du-Sud.
Souligner le dévoilement d'un nouveau calendrier des mairesses
M. Mathieu Rivest
M. Rivest : Merci, M. le
Président. Dans le cadre du congrès de la FQM, il y aura dévoilement du nouveau
calendrier de mairesses. L'objectif de ce calendrier élection 2025 au féminin
pluriel est d'encourager davantage de femmes à s'investir en politique
municipale.
Vous vous demandez peut-être pourquoi
c'est moi, aujourd'hui, qui fais cette déclaration devant vous. Eh bien, tout
d'abord, j'aime bien m'entourer de femmes d'exception. Et également sept des
12 mairesses proviennent de ma circonscription, cinq d'entre elles sont de
la circonscription de ma collègue la députée de Rivière-du-Loup—Témiscouata,
incluant Les Basques, qui, elle aussi, a contribué au calendrier.
Je tiens à saluer cette initiative
originale qui, je l'espère, donnera l'envie à d'autres femmes de s'impliquer et
de se lancer en politique.
Aux tribunes aujourd'hui, nous retrouvons
neuf mairesses impliquées : Suzanne, Solange, Rachelle, Nancy, Nicole,
Anita, Louise, et Josée, et Annie. Bienvenue à l'Assemblée nationale.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, M. le député de Côte-du-Sud. Et je souhaite la bienvenue
aux mairesses du Bas-Saint-Laurent dans votre Assemblée nationale.
Alors, nous allons maintenant poursuivre
avec la prochaine déclaration, et ce sera celle de Mme la députée d'Huntingdon.
Rendre hommage aux
travailleurs de rang
Mme Carole
Mallette
Mme Mallette : M. le
Président, en tant que société, il est primordial de reconnaître et de rendre
hommage aux intervenants qui, chaque jour, œuvrent avec compassion pour
soutenir notre santé mentale.
Leur travail est d'autant plus essentiel
dans le monde agricole, où les défis sont nombreux et souvent lourds à porter.
Les agricultrices et agriculteurs du
Québec, qui travaillent sans relâche pour nourrir la population, font face à
des pressions tant économiques, climatiques que sociales et à une solitude
parfois accablante.
Grâce à l'engagement des travailleurs de
rang, ces hommes et femmes peuvent trouver écoute, soutien et accompagnement
dans les moments les plus difficiles.
Certains hésiteront à demander de l'aide.
Faites-le pour eux. Lorsque nous sommes témoins d'une situation inquiétante, ne
jamais hésiter à contacter les ressources offertes. Un simple geste aura fait
une différence dans la vie d'une personne en détresse.
À tous les travailleurs de rang, merci.
Votre action est primordiale pour la santé de nos agriculteurs et productrices
agricoles.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, Mme la députée d'Huntingdon. Et maintenant, pour la
prochaine déclaration, je cède la parole à M. le député de Masson.
Souligner le travail de
la Société de développement et d'animation de Mascouche
M. Mathieu Lemay
M. Lemay : M. le Président,
je suis ravi de vous parler aujourd'hui de la SODAM, la Société de
développement et d'animation de Mascouche, qui, depuis plus de 20 ans,
enrichit notre vie culturelle avec ses quatre volets, soit Cirkana, L'Acoustique,
la Société d'histoire de Mascouche et Objectif Écoterritoire. La SODAM nous
offre une diversité d'expériences allant du cirque à la musique, en passant par
la préservation de notre patrimoine et la protection de l'environnement.
• (9 h 50) •
Alors, M. le Président, vous comprendrez
que, grâce à leur travail, Mascouche rayonne. Et d'ailleurs leurs initiatives
comme la Fête des récoltes, le Festival Grande Tribu et les tournées
historiques créent des moments de partage inoubliables.
Et, cela étant dit, ce qui rend la SODAM
si spéciale, M. le Président, bien, c'est aussi son équipe incroyable.
Alors, je tiens, donc, à souligner la
présence ici même, dans nos tribunes, de Catherine Gaudet, la directrice
générale, de François Tétreault, le directeur adjoint, ainsi qu'une partie de
l'équipe, qui est assise un peu plus loin.
Bravo à toute l'équipe pour votre
engagement, votre énergie et votre passion! J'adore vos folies. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, M. le député de Masson. Et je vous souhaite également,
membres de la SODAM, bienvenue ici, à l'Assemblée nationale.
Alors, nous allons maintenant poursuivre
avec la déclaration de Mme la députée de Brome-Missisquoi.
Souligner la mise sur pied d'un centre de tri de résidus de construction,
rénovation et démolition dans la MRC de Brome-Missisquoi
Mme Isabelle Charest
Mme Charest : Merci, M. le
Président. Je souhaite aujourd'hui souligner la mise sur pied d'un projet
innovant par une entreprise de Brome-Missisquoi.
Issu d'un projet pilote, Écotri Désourdy
est un nouveau centre de tri de résidus de construction, rénovation et
démolition qui permettra de répondre aux besoins en services de gestion
écoresponsable des débris de construction dans notre région.
Jusqu'à tout récemment, nos entreprises ne
disposaient d'aucun service de récupération des matériaux. La totalité des
résidus collectés sur les chantiers prenait le chemin du site d'enfouissement. Écotri
Désourdy contribuera à la réduction de l'empreinte environnementale de ce
secteur d'activité.
Cette initiative permettra à la MRC de
Brome-Missisquoi et aux MRC voisines d'améliorer leurs pratiques et de
contribuer à l'atteinte des objectifs de recycler et valoriser 70 % des
résidus de construction, rénovation et démolition, tel que ciblé par la Politique
québécoise de gestion des matières résiduelles.
Je suis fière de la participation de notre
gouvernement à ce projet qui contribuera à l'économie circulaire dans
Brome-Missisquoi.
Félicitations à tous les partenaires
impliqués et l'équipe d'Écotri Désourdy! Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, Mme la <députée…
Le Vice-Président (M.
Lévesque) :
...merci beaucoup, Mme la >députée de
Brome-Missisquoi. Et nous enchaînons avec M. le député de Chapleau.
Souligner le 35e anniversaire de L'Ordre des Filles d'Isabelle,
Sainte-Rose-de-Lima, Cercle n° 1363
M. Mathieu
Lévesque
M. Lévesque (Chapleau) : Merci
beaucoup, M. le Président. Aujourd'hui, j'aimerais rendre hommage aux Filles
d'Isabelle du cercle 1363, Sainte-Rose-de-Lima, qui célèbrent cette année
leur 35e anniversaire.
Composé de femmes engagées au sein de
notre communauté, le cercle 1363 de l'Ordre des Filles d'Isabelle a pour
mission d'encourager le développement et le progrès de ses membres sur le plan
social et intellectuel en faisant de sa devise Unité, amitié et charité
le moteur de ses actions.
En effet, les Filles d'Isabelle du cercle 1363
s'impliquent de façon bénévole afin de soutenir différents organismes
communautaires en Outaouais, que ce soit par leur participation aux nombreuses
campagnes de financement ou par leur bénévolat auprès des causes nobles et des
événements qui touchent particulièrement les femmes et leurs familles. Cela
témoigne de leur dévouement et de leur engagement.
Je rends donc un vibrant hommage à toutes
ces femmes qui donnent de leur temps au quotidien au sein du cercle 1363
de l'Ordre des Filles d'Isabelle afin de transformer positivement la société et
d'enrichir nos vies.
Un remerciement spécial à la régente, Mme
Jocelyne Chartrand, de même qu'une mention plus personnelle à ma tante Gaëtane
Rodgers, qui est membre de ce cercle. Vous êtes des bâtisseuses. Félicitations
et bon 35e anniversaire!
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, M. le député de Chapleau. Et nous concluons cette rubrique
avec la déclaration de Mme la députée de Bertrand.
Souligner la tenue de
l'Oktobierfest de Sainte-Adèle
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Merci, M. le
Président. Alors, du 27 au 29 septembre se déroulera, dans ma
circonscription, l'un des plus importants festivals de la région des
Laurentides, soit l'Oktobierfest de Sainte-Adèle.
Solidement établi grâce à l'équipe de la
Chambre de commerce et de tourisme de Sainte-Adèle et à des partenaires
présents et engagés depuis les débuts, il y a 14 ans, cet événement
rassemble, bon an, mal an, près de 60 000 visiteurs.
Des délices à boire ou à manger aux
produits d'artisanat, en passant par les spectacles, les activités animées, les
concours et les manèges, sur un site accessible via le service de navette mis
en place par l'organisation, tout est pensé pour faire des Pays-d'en-Haut la
place où célébrer l'automne cette fin de semaine.
Entre amis, en famille, en couple et même
en solo, aux gens de tous âges, je vous souhaite bon Oktobierfest de
Sainte-Adèle! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, Mme la députée de Bertrand. Et cela met fin à la rubrique
Déclarations de députés.
Et je suspends nos travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 9 h 55)
10 h (version révisée)
(Reprise à 10 h 06)
La Présidente : Bonjour, tout
le monde. Mesdames messieurs, bienvenue chez vous. Le parlement du Québec, c'est
chez vous.
Mmes, MM. les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants.
Je vous remercie beaucoup. Veuillez vous
asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni de présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le
ministre de la Justice.
M. Jolin-Barrette : Bonjour,
Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport annuel de gestion 2023‑2024
du ministère de la Justice. Merci.
La Présidente : Ce document
est déposé. M. le ministre de l'Éducation.
M. Drainville : Merci, Mme
la Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport annuel de gestion 2023‑2024
du ministère de l'Éducation.
La Présidente : Ce document
est déposé. Mme la ministre responsable de l'Habitation.
Mme Duranceau : Permettez-moi,
Mme la Présidente, de déposer les rapports annuels de gestion 2023‑2024 du
Tribunal administratif du logement et de la Société d'habitation du Québec.
La Présidente : Ces documents
sont déposés.
Pour ma part, je dépose le rapport d'activité 2023‑2024
du Commissaire à l'éthique et à la déontologie.
Il n'y a pas de dépôt de rapports <de
commissions…
La Présidente :
...il
n'y a pas de dépôt de rapports >de commissions.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, je
reconnais M. le député de Maurice-Richard.
Demander à la Caisse de dépôt et placement du
Québec de se départir de ses investissements associés à des violations du droit
international
M. Bouazzi : Merci, Mme
la Présidente.
Donc, je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 4 229 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les
suivants :
«Considérant que les colonies israéliennes
dans le territoire palestinien occupé — la TPO — ont été déclarées
contraires au droit international par la Cour internationale de justice;
«Considérant que le Conseil de sécurité
des Nations unies a réaffirmé que la création par Israël de ces colonies
constitue une violation flagrante du droit international;
«Considérant que le Rapporteur spécial [de]
la situation des droits de l'homme dans le TPO a conclu que ces colonies
constituent un crime de guerre;
«Considérant que le Haut-Commissaire des
Nations unies aux droits de l'homme estime que ce crime de guerre est
susceptible d'engager la responsabilité pénale individuelle des personnes
impliquées;
«Considérant que la CIJ a reconnu
l'existence d'un risque plausible de génocide de la population palestinienne de
Gaza;
«Considérant que la Rapporteuse spéciale
sur la situation des droits de l'homme dans le TPO a conclu qu'il existe des
motifs raisonnables de croire que le seuil indiquant qu'Israël a commis un
génocide est atteint;
«Considérant que la Caisse de dépôt et
placement du Québec — la CDPQ — a 14 milliards de
dollars d'investissements dans des entreprises complices de crimes de guerre et
de génocide israéliens;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au
gouvernement du Québec de s'assurer que la CDPQ se départe de tous ses
investissements associés à des violations du droit international et mette en
place un processus transparent pour s'en assurer.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Cet extrait
de pétition est déposé.
À nouveau, M. le député de
Maurice-Richard.
M. Bouazzi : Merci, Mme
la Présidente.
Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 47 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les
suivants :
«Considérant que les colonies israéliennes
dans le territoire palestinien occupé ont été déclarées contraires au droit
international par la Cour internationale de justice;
«Considérant que le Conseil de sécurité
des Nations unies a réaffirmé que la création par Israël de ces colonies
constitue une violation flagrante du droit international;
«Considérant que le Rapporteur spécial sur
la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé a
conclu que ces colonies constituent un crime de guerre;
«Considérant que le Haut-Commissaire des
Nations unies aux droits de l'homme estime que ce crime de guerre est
susceptible d'engager la responsabilité pénale individuelle des personnes
impliquées;
«Considérant que la Cour internationale de
justice a reconnu l'existence d'un risque plausible de génocide de la
population palestinienne de Gaza;
«Considérant que la Rapporteuse spéciale
sur la situation des droits de l'homme dans le territoire palestinien occupé a
conclu qu'il existe des motifs raisonnables de croire que le seuil indiquant
qu'Israël a commis un génocide est atteint;
«Considérant que la Caisse de dépôt et
placement du Québec a 14 milliards de dollars d'investissements dans des
entreprises complices de crimes de guerre et de génocide israéliens;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au
gouvernement du Québec de s'assurer que la Caisse de dépôt et placement du
Québec se départe de tous ses investissements associés à des violations du
droit international et mette en place un processus transparent pour s'en
assurer.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
• (10 h 10) •
La Présidente : Cet extrait
de pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux
pétitions ni d'interventions portant sur une violation de droit ou de
privilège.
Je vous avise qu'après la période des
questions et réponses orales seront tenus les votes reportés suivants : le
vote reporté sur l'adoption du principe du projet de loi n° 61
et les votes reportés sur la motion de Mme la députée de Saint-Laurent débattue
hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition et sur la motion
d'amendement de M. le député de Jean-Talon à la motion précitée.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant à la période de
questions et de réponses orales, et je cède la parole, en question principale,
au chef de l'opposition officielle.
Blocs d'énergie destinés aux entreprises
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
La filière batterie au Québec, l'avenir de
la filière batterie au Québec sera positif si c'est bien géré. Si c'est mal
géré, Mme la Présidente, ça ne sera pas positif.
On constate qu'en énergie le constat, au Québec,
est frappant : trois entreprises sur quatre... Manufacturiers et
exportateurs du Québec : trois entreprises sur quatre disent manquer
d'électricité pour leurs projets. Le Conseil du patronat le dit, il y a des
dizaines d'exemples d'entreprises qui avaient besoin d'électricité à qui on a
dit : Pas avant 2028. Nos entreprises québécoises se font dire non.
On le sait, que le gouvernement a confirmé
<qu'il y aurait, à partir 2027...
M. Tanguay :
...on
le sait, que le gouvernement a confirmé >qu'il y aurait, à partir de
2027, 1 500 mégawatts de plus. Or, Northvolt, ce n'est pas avant
quatre ans, 354 mégawatts, pas avant quatre ans. Aujourd'hui, le bloc est
gelé. Lorsqu'on a demandé au gouvernement de libérer ça dans l'intervalle et de
fournir Northvolt au fur et à mesure, le gouvernement, la semaine passée, il
disait : Il n'en est pas question. Revirement mardi, la ministre
dit : S'il y a une marge de manoeuvre, eh bien, peut-être qu'on pourrait
utiliser un bloc d'énergie au profit d'autres entreprises. Elle a appelé ça le
séquençage. Hier, le premier ministre, il dit : Non, moi, je suis contre
ça, elle n'a pas dit ça, je suis contre ça, le séquençage. Donc, le premier
ministre contredit sa nouvelle ministre de l'Énergie et de l'Économie.
Les entreprises québécoises ont besoin
d'autre chose que des contradictions et des reculs. Sur le principe, le premier
ministre est-il d'accord avec le séquençage?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la
Présidente, effectivement, quand on regarde pour les blocs d'énergie qu'on doit
donner, il faut faire du séquençage. Évidemment, il y a un peu d'incertitude
sur les blocs qui vont s'ajouter, c'est-à-dire sur la capacité qui va
s'ajouter. Vous avez vu, on a annoncé beaucoup de projets dans le secteur
éolien, entre autres, donc ça va amener de l'énergie additionnelle, bon, de
l'énergie qui est intermittente, donc, qu'il faut jumeler avec ce qui se passe
du côté de l'hydroélectricité. Il y a des projets, aussi, de rehausser la
capacité de certaines centrales. Il y a des discussions aussi avec Terre-Neuve
pour la capacité actuelle de Churchill Falls pour, aussi, le rehaussement de la
capacité de Churchill Falls. Il y a des discussions, Mme la Présidente, sur
tout ce qu'on appelle l'efficacité énergétique pour essayer d'aller chercher
des capacités additionnelles.
Donc, on révise continuellement les
disponibilités d'énergie pour chacune des prochaines années. Dans le dossier de
Northvolt, ils nous ont annoncé que le projet va être retardé d'un an, donc ça
veut dire que, techniquement, l'énergie qu'ils ont besoin va être retardée d'un
an. Mais, Mme la Présidente, je veux être très clair, puis la ministre de
l'Énergie et moi, on est très clairs, il n'est pas question de retirer le bloc
d'énergie de Northvolt.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la
Présidente, Northvolt va avoir besoin de telle quantité d'énergie à un certain
moment donné. Il y a des retards, Northvolt n'aura donc pas besoin de cette
énergie-là. L'objectif de la signature du gouvernement avec Northvolt, c'est de
fournir Northvolt en temps et lieu. C'est le b.a.-ba en affaires, ça. Dans
l'intervalle, j'entends, je constate que le premier ministre rouvre la porte du
séquençage.
Northvolt n'en aura pas besoin pendant au
moins un an. Est-il ouvert à libérer partie ou tout de cette énergie-là?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Bien,
Mme la Présidente, je pense qu'il y a une question de logique que tout le monde
comprend, là. Si, demain matin, on enlève le bloc de Northvolt puis qu'on le
donne pour toujours à quelqu'un d'autre, quand Northvolt va arriver un an plus
tard, il n'y aura pas d'énergie, peut-être, de disponible, dépendamment de ce
qu'on ajoute. Donc, ce n'est pas quelque chose qui est simple. C'est quelque
chose qui est fait avec une équipe presque à temps plein chez Hydro-Québec.
Mais notre objectif, Mme la Présidente, c'est d'optimiser — optimiser — pour
les intérêts des Québécois l'utilisation de cette énergie pour créer des
emplois payants pour les Québécois.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Quand la
ministre disait, mardi dernier, au sujet de Northvolt, je la cite, «s'il y a
une marge de manoeuvre, eh bien, peut-être qu'on pourrait utiliser un bloc
d'énergie au profit d'autres entreprises», elle voulait dire quoi, quand elle
disait ça?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la
Présidente, effectivement, quand une entreprise nous dit : Mon projet va
commencer un an plus tard, ça libère pour un an d'énergie. Est-ce qu'on est
capables, s'il y a de l'énergie qui arrive de plus, de pouvoir servir plus
d'entreprises? Bien sûr, si on est capables de le faire, on va le faire. Mais
ce qui est important, Mme la Présidente, c'est qu'on n'ira pas dire à
Northvolt : On vous enlève pour toujours votre bloc d'énergie. Nous, on y
croit, à la filière batterie. Quand Ford a arrêté la construction de son usine,
je suppose que le Parti libéral aurait enlevé <le bloc...
M. Legault :
...Parti
libéral aurait enlevé >le bloc à Ford. Ce n'est pas une bonne idée. Il y
a de l'avenir dans la filière batterie.
La Présidente : Troisième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Là, on
avance, Mme la Présidente, on avance. Là, le premier ministre parle d'un délai
d'un an à partir duquel... durant lequel il pourrait utiliser le bloc d'énergie
de Northvolt, pendant ce délai d'un an là, pour le donner à quelqu'un d'autre.
C'est ça que j'ai compris. Bon, on avance. Pendant un an de retard.
Maintenant, j'ai deux questions très
précises. Le délai de retard de Northvolt, lui qui met des milliards, est-ce
qu'il le sait, combien sera le retard? Et quand il dit : Il y a une
incertitude pour les mégawatts qui vont s'ajouter, il parle de quoi?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme
la Présidente, je suis d'accord avec le chef de l'opposition, on avance. On
dirait que le chef de l'opposition comprend de mieux en mieux le séquençage.
Mme la Présidente, ce qui est important,
c'est d'optimiser l'électricité qu'on a. Bon, l'électricité qu'on a va
augmenter. On veut, à moyen terme, doubler la capacité d'Hydro-Québec. Donc, il
y a des projets d'éolien, il y a des projets de rehaussement de barrages. On
regarde, à chaque... moi, je dirais, une fois par mois, avec le président
d'Hydro-Québec, est-ce qu'on peut devancer la réalisation de certains projets.
Mais ce qui est important, c'est de faire la meilleure utilisation possible.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Pontiac.
Maintien des emplois dans l'industrie forestière
M. André Fortin
M. Fortin :Hier soir, les travailleurs des usines Résolu de
Rivière-aux-Rats et de Maniwaki ont appris que leurs usines allaient fermer
pour une durée indéterminée, puis, dans le cas de Maniwaki, la fermeture va
être d'au moins six mois. Une fermeture de six mois, c'est sans précédent pour
cette usine-là, puis, au net, ça veut dire 240 travailleurs d'usine, un
autre 150 en forêt, sans compter les producteurs de bois privés, partout
en Outaouais et en Mauricie, qui vont perdre leur gagne-pain.
Le premier ministre demande, l'a demandé
encore ce matin, d'être jugé à son bilan. Bien, il se passe quelque chose de
grave en foresterie au Québec. Après L'Ascension, Saint-Ludger-de-Milot, les
usines du Témiscamingue, aujourd'hui, c'est Maniwaki et La Tuque, une après
l'autre, après l'autre. Il y a plein de gens, ici, dans les tribunes, là, qui
peuvent vous dire tout l'impact que ça a sur une communauté, l'impact dévastateur
que ça a sur une communauté, ces fermetures d'usine là.
Combien de fermetures d'usine la ministre
va tolérer avant d'agir concrètement pour le secteur de la forêt?
La Présidente : La réponse de
la ministre des Ressources naturelles et des Forêts.
Mme Maïté Blanchette Vézina
Mme Blanchette Vézina : Merci,
Mme la Présidente.
J'aimerais, d'entrée de jeu, mentionner
que mes premières pensées vont, bien sûr, pour les travailleurs qui sont
affectés par les fermetures d'usine dont mon collègue vient de parler. Donc, on
est en soutien, on est en discussion avec l'entreprise, mais également ma
collègue est en soutien avec un comité d'aide au reclassement, là, qui se
mettra en place.
Ceci étant, Mme la Présidente, on n'est
pas... on n'a pas attendu qu'il y ait des difficultés. On savait qu'il allait y
avoir des difficultés, et c'est pour ça qu'on a annoncé des tables de réflexion
sur l'avenir de la forêt, c'est pour ça qu'on a fait une grande discussion sur
comment on peut améliorer les choses, parce que rappelons-nous que le régime
forestier qu'on a actuellement et qui est décrié par l'ensemble de l'industrie,
bien, il a été adopté par le gouvernement libéral de l'époque. Alors, ce qu'on
a aujourd'hui comme régime forestier, ce qui ne fonctionne pas, Mme la
Présidente, nous, on s'est... on a annoncé qu'on allait faire les changements
nécessaires, on est en train de faire ces changements, on a planifié, et on a
vu venir qu'il allait y avoir des difficultés, et on est en soutien avec la
filière forestière, qui est importante, effectivement, pour nos régions,
importante pour le Québec, pour la décarbonation de notre économie. Et nous, on
est là, et, depuis les feux de forêt de 2023, c'est près de
1 milliard de dollars qu'on a annoncés pour la filière
forestière.
• (10 h 20) •
La Présidente : Première
complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin :Je m'excuse, mais c'est grave, ce que la ministre vient de
dire, là : On a vu venir les difficultés, on a fait des tables et on a
fait des discussions, mais on n'a pas pris action dans ce dossier-là. À La
Tuque, là, ça fait des semaines que tout le monde sait que cette... il y a un
risque de fermeture, le syndicat le savait, les journaux en parlaient, les élus
municipaux... La ministre l'a dit, à l'instant, qu'elle le savait puis elle n'a
rien fait. À Maniwaki, il y en a eu une, une fermeture en janvier. Qu'est-ce
qu'on a fait depuis janvier? Absolument rien.
La ministre savait que ces usines-là
étaient à risque. Elle n'a rien fait. Comment elle explique ça aux travailleurs
ce matin?
La Présidente : La réponse de
la ministre.
Mme Maïté Blanchette Vézina
Mme Blanchette Vézina : Mme
la Présidente, les difficultés qui sont dans l'industrie, elles ne sont pas
juste à cause du régime forestier. Il y a un contexte économique, il y a eu les
feux de forêt de 2023, il y a l'approvisionnement, qui a été plus
difficile, mais il y a également le conflit du bois d'oeuvre.
Mme la Présidente, on est en action, on
est en action de manière cohérente, considérant, également, le conflit du bois
d'oeuvre avec les États-Unis, puis le marché qui est difficile, et le
ralentissement économique dans le secteur du forestier pour le Canada au
complet. Et nous, on est en action. On est en action, en ce moment, pour revoir
le régime, revoir le contexte d'affaires au Québec et on est en soutien, le
gouvernement du Québec, ma collègue de l'Emploi, mais également avec Investissement
Québec, qui a des programmes pour soutenir <les travailleurs...
Mme Blanchette Vézina :
...le
gouvernement du Québec, ma collègue de l'Emploi, mais également avec
Investissement Québec, qui a des programmes pour soutenir >les
travailleurs. Alors, on suit la situation pour chacune des entreprises, Mme la
Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin :O.K. J'écoute la ministre, là, puis c'est comme si c'était
une autre journée au bureau. Mais les travailleurs en Haute-Mauricie puis en
Haute-Gatineau, là, ils se sont levés avec tout un mal de tête à matin, puis ce
qu'ils veulent savoir de leur gouvernement, ce qu'ils veulent savoir, à part
comment ils vont payer l'hypothèque, comment ils vont payer l'auto puis comment
ils vont payer le hockey des petits, là, c'est ce que le gouvernement va faire
pour eux aujourd'hui pour les aider à retrouver leur job.
À Maniwaki puis à La Tuque, qu'est-ce que
la ministre a à leur offrir, à part de la requalification puis du déclin?
La Présidente : La réponse de
la ministre.
Mme Maïté Blanchette Vézina
Mme Blanchette Vézina : Mme
la Présidente, je suis surprise d'entendre la question de mon collègue. Depuis
plusieurs mois, on est en action. Je vous ai annoncé il y a... dans la première
réponse que je vous ai fournie, que c'était près de 1 milliard de dollars
qu'on a investis dans la filière forestière depuis deux ans, et j'ai eu peu de
questions des oppositions sur l'importance de la filière forestière. Ça fait
que j'entends aujourd'hui que, oui, vous... tout d'un coup, ça vous inquiète.
Bien, nous, on est en action depuis plus de deux ans, Mme la Présidente, pour
améliorer les choses, soutenir la filière forestière. Elle est importante pour
notre gouvernement, et on répond présent pour la filière forestière. J'ai
annoncé qu'on allait revoir le régime forestier, et on est en action sur cet
élément pour soutenir, avoir un régime plus agile que celui du gouvernement
libéral.
La Présidente : En question
principale, je reconnais la députée des Mille-Îles.
Application de la réglementation environnementale à un projet immobilier à
Gatineau
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci, Mme
la Présidente.
M. Dormani est un promoteur réputé en
Outaouais. Soucieux de faire sa part pour la crise du logement qui sévit à
Gatineau, là, plus que partout ailleurs, il a longuement travaillé un projet de
2 000 unités de logement, dont 400 pour les personnes aînées, un
projet qui a obtenu le feu vert de la ville. Mais, malgré l'urgence des
besoins, le ministère de l'Environnement a mis les freins au projet pour
protéger la rainette faux-grillon de l'Ouest. Le hic, Mme la Présidente, c'est
que ladite rainette, elle n'a jamais été répertoriée sur le site en question, et
ça, le ministère le savait puisqu'on le trouvait dans les avis fauniques du
ministère.
Alors qu'on a pu voir que le ministère
faisait du zèle à Gatineau, bien, pour Northvolt, on a plutôt vu le contraire,
on a évité le BAPE, on a accéléré le traitement des demandes, on a déployé le
tapis rouge.
Est-ce que le ministre peut expliquer ce
deux poids, deux mesures avec son ministère?
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Environnement, de la lutte contre les changements climatiques, de
la Faune et des Parcs.
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente.
Vous allez comprendre que je vais limiter
mes propos concernant le premier dossier dont la collègue fait mention, tout
simplement parce qu'il est judiciarisé. Par contre, je salue son effort
d'imagination, établir un parallèle entre ce dossier-là et Northvolt, ça mérite
notre respect. Mais, dans les faits, il n'y a aucun, aucun lien à établir entre
les deux, les deux projets, tous les deux très différents, avec des grilles
d'analyse aussi tout autant différentes.
Ça me permet de rappeler ce qui s'est fait
dans le dossier Northvolt. On a eu l'occasion d'en discuter à plusieurs
reprises. On veut développer une filière batterie au Québec, c'est fondamental
pour la décarbonation de notre économie. Nous n'avions pas de réglementation
pour accueillir cette filière-là, il fallait la développer. Donc, celles et
ceux qui voient un lien, que ce soit avec le projet en Outaouais et Northvolt,
font erreur. Et ceux et celles qui pensent qu'on a favorisé une entreprise en
particulier font également erreur.
La réglementation dont on s'est doté, elle
est applicable à l'ensemble des compagnies qui veulent nous aider à décarboner
notre économie à travers la filière batterie. Donc, pas de traitement de
faveur, une réglementation qui est prévisible pour tout le monde.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Mme la
Présidente, je comprends très bien que le dossier est judiciarisé. Mais, avant
de se rendre en cour, le promoteur a tout tenté pour débloquer son projet. Il a
commencé par le député de Chapleau, sans résultat. Il s'est ensuite adressé au
ministre régional, le député de Papineau, sans résultat. Les deux disent avoir
transmis le message au ministre de l'Environnement, mais toujours sans
résultat.
Alors, je vais poser une simple
question : Ça prend combien de députés caquistes pour débloquer un
dossier?
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Environnement.
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci, Mme
la Présidente.
Encore une fois, si la collègue revient
sur le projet en Outaouais, compte tenu des recours judiciaires, je ne pourrai
pas en dire bien davantage. Au cours des prochains mois, au gré de la
procédure, on pourra voir comment le dossier évolue.
Mais je suis plutôt fier de notre
réglementation en matière d'environnement. Et c'est un petit peu ironique,
parce que la collègue, elle est et porte-parole en environnement et
porte-parole en affaires municipales. Lorsqu'elle prend son chapeau en
environnement, elle dit qu'on n'est <pas assez sévères, et, lorsqu'elle...
M. Charette :
...en
environnement, elle dit qu'on n'est >pas assez sévères, et, lorsqu'elle
prend un autre chapeau, elle dit qu'on l'est trop. Donc, ce n'est pas tout à
fait cohérent comme démarche, mais la réglementation, elle, elle l'est, elle
est prévisible. Les promoteurs savent à quoi s'attendre, les promoteurs savent
quelles sont les obligations qu'ils doivent rencontrer et, ultimement…
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Mme la
Présidente, est-ce que le ministre est fier de bloquer 2 000 unités
de logement? J'espère que non. Alors, je vais le répéter à nouveau, là, on a un
besoin urgent à Gatineau puis on a perdu deux ans. Ça a été bloqué pendant deux
ans par le zèle du ministère de l'Environnement, tout ça pour des rainettes qui
n'existaient pas, Mme la Présidente.
Est-ce que le ministre peut nous rassurer,
nous rassurer qu'à partir de maintenant son ministère va assurer une réelle
importance aux demandes qui sont pour des projets de logement? On est en pleine
crise du logement.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Benoit Charette
M. Charette : Encore une
fois, je suis limité dans mes propos, Mme la Présidente, mais je note,
aujourd'hui, qu'on parle du zèle du ministère de l'Environnement. Je pourrais
citer la collègue à plusieurs reprises où elle me reproche de ne pas en faire
assez en matière d'environnement. Donc, c'est un grand jour, Mme la Présidente.
Et on cherche l'équilibre, du côté de cette Chambre, et je pense qu'on y
parvient. Et, si la collègue veut parler et travailler de façon constructive
sur ces enjeux-là, ça va me faire plaisir de travailler avec elle.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le chef du deuxième groupe d'opposition.
Subvention accordée à la Professional Golfers'
Association
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci,
Mme la Présidente. À chaque jour, ma boîte courriel est pleine d'appels à
l'aide, des jeunes qui s'entassent à cinq dans un quatre et demie, des
infirmières qui ne voient plus le bout de leur chiffre de nuit, des pères de
famille qui ne savent plus où couper pour mettre de la bouffe sur la table.
Cette semaine, ces gens-là ont lu deux
titres dans le journal. Page de gauche : Désolé, il n'y en a plus,
d'argent au gouvernement du Québec, il va falloir se serrer la ceinture; page
de droite : 6,5 millions de subvention à un tournoi de golf
professionnel à 200 $ le billet minimum. Nos services sont tout croches au
Québec, Mme la Présidente, et ça va juste empirer avec l'austérité qui s'en
vient, sauf que ce n'est pas vrai qu'il n'y a pas d'argent. Des millions, il y
en a pour le golf. Des millions, il y en a pour les Kings. Des centaines de
millions, il y en a pour une start-up suédoise sur le bord de la faillite.
La morale de l'histoire, Mme la
Présidente, c'est qu'au Québec c'est toujours les mêmes qui se serrent la
ceinture. On apprend ce matin que la présidente du Conseil du trésor, je la
cite, «veut s'en tenir aux dépenses vraiment nécessaires».
6,5 millions de dollars pour un tournoi...
Une voix : ...
La Présidente : M. le leader
du gouvernement, c'est beau, vous pouvez vous asseoir. J'allais vous dire qu'il
ne s'agit pas d'un tableau didactique et que vous connaissez la règle.
Poursuivez, vous avez 10 secondes.
M. Nadeau-Dubois : La
ministre... La présidente du Conseil du trésor nous dit : «Il faut s'en
tenir aux dépenses nécessaires.» 6,5 millions pour du golf professionnel,
c'était-tu vraiment nécessaire?
• (10 h 30) •
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la
Présidente. Je rappelle que, depuis six ans, depuis qu'on est au gouvernement,
on a augmenté le budget de l'éducation de 50 %. On pense que c'est
important d'investir en éducation. On a augmenté aussi les prestations d'aide
sociale pour les personnes qui ont des contraintes à l'emploi de 50 %
parce qu'on pense que c'est important de les aider.
Mme la Présidente, ce que dit la
présidente du Conseil du trésor, c'est que, cette année, on prévoit, dans
l'ensemble des ministères, une augmentation des dépenses de 4,6 % et on
veut s'en tenir à ce 4,6 %. Ça s'appelle de la bonne gestion.
La Présidente
:
Première complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Tout
le monde a remarqué, là, le premier ministre n'a pas dit un mot sur sa
subvention de 6,5 millions à la PGA, qui a 1,9 milliard de revenus
chaque année. Si le premier ministre, il est fier de sa décision, s'il appuie
sa ministre, qui met 6,5 millions pour un tournoi de golf professionnel,
qu'il se lève en cette Chambre et qu'il ait le courage de défendre ses choix.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la
Présidente, notre gouvernement fait le choix d'aider certaines activités qui
amènent des retombées économiques. Notre gouvernement fait le choix d'aider des
entreprises <qui amènent…
>
10 h 30 (version révisée)
<4131
M.
Legault :
...des entreprises >qui amènent des retombées
économiques.
Ce que Québec solidaire fait, là, c'est de
dire, dans le fond : On ne devrait pas aider, on ne devrait rien donner
aux entreprises. On ne devrait pas aider les activités artistiques, culturelles
parce qu'on devrait... on devrait...
Des voix : ...
M. Legault : ...ou sportives,
sportives, si vous aimez mieux, qui ont des retombées. Dans le fond, ils
essaient de mettre en opposition ce qu'on essaie de faire pour attirer des
retombées économiques.
La Présidente : C'est
terminé. Deuxième complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Le même
tournoi a été organisé en Caroline du Nord, pas de subvention publique. Le même
tournoi a été organisé au New Jersey, pas de subvention publique. Savez-vous
quelle réputation le premier ministre est en train de faire au Québec? La
réputation d'un Québec guichet automatique des millionnaires du sport
professionnel.
Est-ce que le premier ministre peut juste...
peut reconnaître que 6,5 millions pour des golfeurs professionnels, c'est
juste injustifiable? Au moins, qu'il le reconnaisse.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la
Présidente, c'est démontré qu'il y a des activités sportives... Prenez la F1,
là. Tous les pays se battent pour pouvoir avoir des courses de la F1 parce que
ça attire des touristes. Je me rappelle, quand j'étais président d'Air Transat,
on ajoutait des avions pour que les Européens viennent assister à ces
activités.
Donc, Mme la Présidente, ce qu'il est
important de calculer, c'est : Est-ce qu'il y a plus de retombées que le
coût qu'on a investi? Je sais que Québec solidaire n'est pas capable de
comprendre ça, mais on va essayer de continuer à leur expliquer.
La Présidente : En question
principale... Vous êtes rendus en principale?
Une voix : ...
La Présidente
: D'accord.
En...
Des voix : ...
La Présidente : Oui, M. le
leader. Oui.
M. Grandmont : Merci.
J'aimerais, si le premier ministre, effectivement, a des études qui viennent
soutenir ses arguments, qu'il dépose les études. Merci.
Une voix : ...
La Présidente : M. le leader du
gouvernement, je vais régler ça.
Une voix : ...
La Présidente : Je suis
debout, M. le leader. Je suis debout. On ne vous entend pas, votre micro est
fermé. On va poursuivre. J'aimerais entendre, en question principale, la
députée...
Des voix : ...
La Présidente : S'il vous
plaît! Un peu de silence. Mme la députée de Mercier.
Mesures pour contrer la pénurie de personnel enseignant
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci, Mme la
Présidente. En pleine pénurie de profs, alors que des élèves n'ont pas de prof
devant la classe ou certains voient plusieurs profs défiler devant leur classe
pendant l'année, on apprend, ce matin, que le nombre d'inscriptions en
enseignement a drastiquement chuté. Ça baisse partout dans les facultés d'enseignement :
ça baisse au secondaire, au primaire et au préscolaire, dans plusieurs
universités. Ça baisse aussi dans les programmes d'adaptation scolaire. Ça, c'est
des profs qui enseignent à des élèves qui ont de grandes difficultés et qui
sont à risque de décrochage. On savait que les mauvaises conditions de travail
font fuir les profs, mais là ça fait aussi fuir les étudiants. Déjà que
25 % des profs qui quittent... quittent déjà dans les cinq premières
années, il y en a de moins en moins qui choisissent la profession d'enseignement.
Clairement, les solutions du ministre ne donnent pas de résultats.
Qu'est-ce que le ministre va faire de
différent pour attirer la relève dans nos écoles?
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Éducation.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Mme la
Présidente, d'abord, de conclure que les mesures qu'on met en place ne donnent
pas de résultats... je rappelle que les chiffres qu'on a sous les yeux ne
tiennent évidemment pas compte, par exemple, de l'augmentation des salaires que
nous venons de négocier dans le dernier contrat de travail. Ça ne tient
évidemment pas compte de l'amélioration des conditions d'enseignement dans la
classe avec l'ajout d'un deuxième adulte, d'une deuxième adulte dans à peu près
la moitié des classes du primaire au Québec, primaire public. Ça ne tient pas
compte, évidemment, des 5 400 nouvelles permanences qu'on vient de
donner à des enseignantes et à des enseignants qui faisaient... qui étaient à
contrat mais qui avaient une tâche à temps plein, un 100 %. Là, il y en a
5 400 qui auront une permanence. Et j'en passe, et des meilleures, Mme la
Présidente. Alors donc, on a consenti un investissement historique de
valorisation de l'éducation dans le dernier contrat.
Maintenant, ce qu'il faut faire, c'est
mettre de l'avant ces améliorations, mettre de l'avant ces avancées pour
valoriser l'éducation et inciter les jeunes à choisir les carrières en
éducation. Et j'interpelle la députée, j'interpelle la Chambre, j'interpelle la
société québécoise, Mme la Présidente, parce que, si on veut mettre un terme à
cette... Je continue dans la deuxième...
Des voix : ...
La Présidente
: Silence.
Première <complémentaire...
Des voix :
...
La Présidente :
Silence!
Première >complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Mme la
Présidente, les solutions du ministre ne marchent pas. Ça ne donne pas de
résultats. Et là je ne veux pas l'entendre distribuer les blâmes à tout le
monde puis dire qu'il faudrait qu'on parle de façon positive de l'éducation
puis c'est ça qui n'attire pas les gens. C'est quand même lui qui a dit que
c'est facile d'enseigner en maternelle. Regardez, c'est dans les... dans les...
au primaire et dans les maternelles qu'on a le moins d'étudiants. Donc, le
ministre n'a que lui-même à blâmer.
Quand l'ancien premier ministre... quand
l'ancien ministre de l'Éducation avait dit que la pénurie, c'était un problème
limité dans le temps, moi, j'aimerais ça entendre les solutions pour le futur,
du ministre de l'Éducation actuel.
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Éducation.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Alors, Mme la
Présidente, si on veut réussir à surmonter cette pénurie, il faut mettre de
l'avant, justement, les avancées que nous avons réalisées. Et donc nous avons
tous une responsabilité là-dedans, y compris Québec solidaire, Mme la
Présidente.
Quand elle dit : Les solutions ne
fonctionnent pas, ce n'est pas vrai. Moi, j'en ai appelé à la création de
programmes de 30 crédits, des voies rapides pour permettre à des
enseignants qui ont déjà un bac d'aller chercher leur pédagogie, ça fonctionne.
La TELUQ a créé plusieurs nouveaux programmes. Il y en a quatre nouveaux qui
vont être... qui vont être créés, en univers social, sciences, adaptation
scolaire et enseignement des arts. Il y a certaines universités qui répondent à
l'appel, elle doit se joindre à moi pour en inciter d'autres à se joindre à
notre effort, à notre effort collectif.
La Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Mme la
Présidente, est-ce que le ministre va vouloir qu'on ferme les facultés
d'éducation pour avoir seulement des formations sur Zoom pour les gens qui
choisissent l'enseignement comme deuxième carrière? C'est important aussi qu'il
y ait des gens qui la choisissent comme première carrière. C'est vraiment... Ce
n'est pas les salaires, c'est les conditions de travail qui font en sorte qu'on
a moins de profs, qui fuient, qui quittent l'enseignement puis il y en a moins
qui s'inscrivent. Les conditions de travail, c'est fondamental. C'était une des
raisons pour lesquelles il y a eu une grève. C'est une des raisons aussi pour
lesquelles, en santé, on a moins d'infirmières.
Est-ce que le ministre peut penser aux
parents qui n'ont pas...
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Éducation.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Mme la
Présidente, non seulement je pense aux parents, mais je pense aux enfants.
Quand on travaille en éducation, on travaille pour les enfants. Et c'est pour
ça que je me lève à tous les matins, pour travailler pour nos enfants, parce
que l'éducation, c'est l'avenir de nos enfants. Et, quand elle déprécie comme
elle le fait les solutions qu'on met de l'avant, elle n'est absolument pas
constructive.
Le temps est venu, Mme la Présidente, de
se mettre ensemble. Sans nier les problèmes, il faut quand même mettre de
l'avant ce qui se fait de beau et de bien en éducation, si on veut attirer des
relèves, si on veut attirer des jeunes en éducation. Et on a tous une
responsabilité. Tout le monde ici, en cette Chambre, a cette responsabilité.
Merci, Mme la Présidente.
• (10 h 40) •
Des voix : ...
La Présidente : Non. Vous
connaissez le règlement, article 32, pas de commentaire après les
réponses. C'est bon pour tout le monde. En question principale...
Des voix : ...
La Présidente : S'il vous
plaît! On ne s'interpelle pas des deux côtés de la Chambre. En question
principale, je reconnais le député de Jean-Lesage. On vous écoute, monsieur.
Tenue
des rencontres diplomatiques à Québec, capitale nationale
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Merci, Mme la
Présidente. Alors, aujourd'hui, le président de la République française est en
visite au Québec. Il ira à Montréal et non pas ici, dans notre capitale
nationale. La loi est pourtant claire, je la cite : « Le territoire de la
villeconstitue le lieu privilégié et prioritaire de l'accueil des dignitaires
étrangers en visite au Québec, des rencontres diplomatiques et des sommets
gouvernementaux.» Pendant que la CAQ fait semblant de défendre les compétences
du Québec, elle foule aux pieds la Loi sur la capitale nationale. Ça fait une
semaine qu'on en parle, et la réponse du ministre de la Capitale-Nationale,
c'est que la situation n'est pas si pire, que 66 % des accueils des
dignitaires à Québec, ce n'est pas mal. Mais 66 %, ce n'est pas beaucoup
plus que la note de passage.
Le ministre de la Capitale-Nationale
est-il à l'aise de trahir la Loi sur la capitale nationale?
La Présidente : M. le leader
du gouvernement. Je vais vous écouter cette fois-ci.
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, c'est un mot au lexique, «trahir». On prête des intentions, 35, Mme
la Présidente.
La Présidente : Il est là. Je
vous invite à le retirer, effectivement, retirer ce mot qui est au lexique, M.
le député. Je vous invite à le retirer. Vous le retirez? M. le leader. C'est la
jurisprudence.
M. Grandmont : Le mot... Le
mot s'y trouve, mais ce n'est pas dans ce contexte-là, dans ce sens-là.
Des voix : ...
La Présidente : M. le leader
du gouvernement, c'est beau, je vais trancher. J'avais tranché. Je vous invite
à le retirer. Et nous allons poursuivre les échanges avec une réponse. Vous
retirez, M. le député.
M. Zanetti : Je retire. Je
remplace par «enfreindre gravement».
La Présidente : Merci. La
réponse du ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui, merci, Mme la
Présidente. Écoutez, effectivement, le statut de la capitale nationale, qui a
été adopté en 2018, à l'époque j'avais fortement <milité pour ça...
M. Julien :
...Oui,
merci, Mme la Présidente. Écoutez, effectivement, le statut de la capitale
nationale, qui a été adopté en 2018, à l'époque j'avais fortement >milité
pour ça, à la ville de Québec, on y croit fortement, et, comme gouvernement, on
y croit également fortement. Et ce qui est inscrit à l'intérieur de la loi,
c'est très clair : la capitale nationale doit être le lieu privilégié et
le lieu prioritaire. Et, pour être en mesure de conclure là-dessus,
c'est : à chaque fois qu'il y a une opportunité qui se présente, il faut
l'analyser en favorisant fortement, fortement la présence dans la capitale
nationale, ce qui est normal, c'est notre capitale, c'est notre lieu d'État et
de... lieu politique.
Naturellement, Mme la Présidente, il peut
arriver, dans des contextes particuliers, avec des agendas particuliers, dans
des visites, que ça ne s'y prête pas. Mais, pour nous, on s'est donné l'outil
de mesurer ça. J'avais dit 66 %. C'est... 70 % des rencontres de
cette nature se tiennent, effectivement, dans la capitale nationale. On regarde
la progression et on insiste toujours pour que ce soit fait, quand c'est
possible de le faire. Alors, c'est prioritaire et c'est privilégié. C'est ce
qu'on fait.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Mme la
Présidente, 70 %, ce n'est pas prioritaire. Quand on a 70 % ou
66 %, parce que je ne sais pas qu'est-ce que ça compte, là, tout ce que ça
englobe, on ne dit pas : J'ai fait de cet examen-là une priorité. Si le
gouvernement, à 70 %, est satisfait, on se demande quelle barre... à
quelle hauteur il met la barre pour la gestion des finances publiques, pour
l'avenir du Québec. Il se dit : Moi, je gouverne... je gouverne bien à
70 %, je fais ça comme il faut, à 70 %. Ce n'est pas assez.
La Présidente : La réponse du
ministre. On l'écoute.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Bon,
naturellement, les niveaux sont satisfaisants. Ça dépend, en fin de compte, des
points de vue. Actuellement, à 70 %, on regarde la progression dans le temps.
Et cette loi-là, ce statut-là est... date de six ans. Et, pour nous, là, on le
fait nôtre, là, au gouvernement. À toutes les fois qu'il y a une opportunité,
on la regarde en disant : La capitale nationale, c'est prioritaire et
c'est privilégié. Maintenant, la situation de cette semaine, où le président
français va, avec le premier ministre du Canada, à Ottawa, puis il vient sur
Montréal pour un événement, ça s'inscrit dans son agenda. Nous, on fait une
rencontre, mais, quand ce n'est pas possible...
La Présidente
: Deuxième
complémentaire.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Mme la
Présidente, ce n'est pas sérieux. Québec-Montréal, en avion, c'est à peu près
35 minutes. Si ça, c'est un défi logistique insurmontable pour la CAQ, on
est vraiment mal pris.
Est-ce que le ministre de la
Capitale-Nationale... J'ai regardé sur Google Maps, là : 35 minutes.
J'imagine qu'il n'est pas venu ici en bicycle. Est-ce que le ministre s'engage
à ce que toutes les prochaines...
Des voix : ...
La Présidente : Chut! trop...
trop bruyant, trop bruyant. M. le député, vous avez cinq secondes, posez votre
question.
M. Zanetti : Le ministre de
la Capitale-Nationale s'engage-t-il à ce que toutes les prochaines rencontres
de dignitaires, d'ici les deux ans de mandat qui lui restent, soient à Québec?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Jonatan Julien
M. Julien : ...non, Mme la
Présidente, je ne m'engage pas à ça. C'est complètement ridicule. La loi
dit : Ça doit être prioritaire et privilégié. Ça veut dire qu'à chaque
fois qu'il y a une visite on doit le regarder dans cette perspective-là et
favoriser de manière prioritaire et privilégiée...
Une voix : ...
La Présidente : M. le leader,
oui, je vous reconnais.
M. Grandmont : Oui, merci. Le
ministre a utilisé un mot qui est au... qui est non parlementaire.
La Présidente : Vous avez
raison. Je vous invite à le retirer.
M. Julien : ...que je voulais
utiliser.
Des voix
: Ha, ha, ha!
La Présidente : Ça devait
être un fabuleux mot d'esprit, je ne l'ai pas entendu. Cela dit, faisons
attention. Retirez le mot non parlementaire que vous avez dit, et on va
poursuivre.
M. Julien : Je le retire
volontiers, Mme la Présidente. Alors, quand mon collègue me dit :
Prenez-vous l'engagement que 100 % des rencontres de cette nature-là
seront tenues dans la capitale nationale?, bien non. C'est prioritaire et
privilégié. Et, selon certains contextes, qu'on est prêts à expliquer et à
exprimer, bien, ce ne sera pas le cas. Mais, quand je regarde, dans le temps,
la progression qui est faite, on est certainement le gouvernement qui a pris
cet engagement le plus à cœur puis on va continuer de le faire.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le chef du troisième groupe d'opposition.
Rapatriement des pouvoirs en matière d'immigration
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Mme
la Présidente, le premier ministre nous a dit, hier en Chambre, qu'il n'avait
jamais demandé d'appuyer un parti au fédéral, qu'il avait juste dit, et là
j'ouvre les guillemets, «qu'on ne devrait pas appuyer le <gouvernement de
Justin Trudeau...
M. St-Pierre Plamondon :
...jamais
demandé d'appuyer un parti au fédéral, qu'il avait juste dit, et là j'ouvre les
guillemets, «qu'on ne devrait pas appuyer le >gouvernement de Justin
Trudeau tant qu'il ne prendra pas l'engagement clair de réduire le nombre de
temporaires au Québec — fermez les guillemets.»
Or, ce n'est pas ça qu'il avait demandé la
semaine précédente. Dans un niveau d'improvisation sans précédent, il m'a
demandé personnellement de demander au Bloc québécois de renverser le
gouvernement Trudeau dans le contexte spécifique d'un vote sur une motion.
C'est très différent. Tout le monde a compris que, dans le contexte actuel,
faire tomber Trudeau signifie mettre au pouvoir son nouvel acolyte, Pierre
Poilievre. On sait que, pour le premier ministre, obtenir tous les pouvoirs,
obtenir les pleins pouvoirs en immigration, c'est une question de survie de la
nation, pour éviter la louisianisation.
Donc, j'ai donc deux questions très
simples pour le premier ministre : Est-ce qu'il peut s'engager ici, devant
tous les parlementaires, à demander formellement et officiellement à son
acolyte Pierre Poilievre de donner au Québec les pleins pouvoirs en
immigration? Et, si on ne l'obtient pas de la part des conservateurs fédéraux,
que va-t-il faire pour assurer la survie de la nation, étant donné ses échecs
répétés avec le gouvernement fédéral depuis six ans?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme la
Présidente, depuis deux ans, le nombre d'immigrants temporaires est passé de
300 000 à 600 000. Donc, une augmentation de 300 000, là, ça
veut dire au moins 100 000 logements qu'il faut construire. Il nous
manque déjà d'enseignants, il nous manque déjà d'infirmières. Puis ça pose un
problème important, parce qu'une bonne partie ne parle pas français, donc, pour
l'avenir du français à Montréal.
Donc, Mme la Présidente, ce que je demande
à M. Trudeau depuis six mois, c'est de réduire de moitié le nombre
d'immigrants temporaires. Je souhaite que ça soit la question de l'urne pour
tous les partis au fédéral lors de la prochaine élection. Et, Mme la
Présidente, ça devrait être le sujet, actuellement, avec le gouvernement en
place, donc, de ne pas accorder sa confiance au gouvernement de M. Trudeau
tant que celui-ci ne s'engagera pas concrètement à réduire de moitié le nombre
d'immigrants temporaires au Québec.
• (10 h 50) •
Mme la Présidente, je vais être clair, là,
mon seul parti pris, c'est pour la nation québécoise. Et je m'attends à ce que
tous les partis au fédéral, incluant M. Poilievre, incluant M. Singh,
incluant M. Trudeau, incluant le Bloc, s'engagent à réduire de moitié le nombre
d'immigrants temporaires au Québec. C'est tout ce que j'ai dit, mais je vais le
répéter d'ici l'élection.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Mme
la Présidente, le premier ministre nous réitère qu'il a perdu le contrôle de
l'immigration au cours des dernières années et que ses demandes répétées au
gouvernement Trudeau ont toutes été des échecs. Ça, on le sait déjà.
La question que je lui pose, c'est :
Puisqu'il suggère qu'on devrait faire tomber le gouvernement Trudeau pour
placer Pierre Poilievre, est-ce qu'il peut faire formellement, officiellement
la demande à Pierre Poilievre de nous donner les pleins pouvoirs en immigration,
puisque c'est sa prétention que c'est une question de survie de la nation?
Est-ce qu'il va le faire ou est-ce qu'il a trop peur de la réponse?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Bien, Mme
la Présidente, je suppose que le chef du troisième groupe d'opposition avait
écrit sa complémentaire avant que je vienne de répondre à sa deuxième question.
Je demande à M. Trudeau, à M. Singh, à M. Poilievre et à
M. Blanchet de prendre l'engagement de réduire le nombre d'immigrants
temporaires au Québec de moitié. Ça ne peut pas être plus clair.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Ça
ne peut pas être plus clair qu'on passe complètement à côté de la question.
Je réitère ma question : Est-ce que
le premier ministre va demander à son acolyte Pierre Poilievre de s'engager à
donner au Québec les pleins pouvoirs en immigration? C'est sa demande
fondamentale qui constitue une question de survie de la nation. Est-ce qu'il va
le faire ou est-ce qu'on doit comprendre, devant tout le monde ici, qu'il ne le
fera pas parce qu'il connaît la réponse, parce qu'il a trop peur de la réponse
de Pierre Poilievre?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bon, on
recommence, Mme la Présidente. Je pense que ce qui est urgent actuellement,
c'est de réduire de moitié le nombre d'immigrants temporaires au Québec. Je ne
comprends pas que le chef du troisième groupe d'opposition ne comprenne pas ça.
L'idéal, c'est d'avoir tous les pouvoirs en immigration, O.K.? Ça, on est tous
d'accord avec ça. Puis on le demande à tout le monde, O.K.? Mais, pour
l'instant, peut-il m'aider à convaincre Yves-François Blanchet
de ne pas donner sa <confiance...
M. Legault :
...mais
pour l'instant, peut-il m'aider à convaincre Yves-François Blanchet de ne pas
donner sa >confiance à M. Trudeau tant qu'on n'aura pas obtenu ça?
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée de Vaudreuil.
Sécurité des citoyens pendant
le parachèvement de l'autoroute 20 dans les secteurs de Vaudreuil et de l'île
Perrot
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Merci, Mme la Présidente.
S'il y a un sujet avec lequel on ne peut pas faire de politique, c'est
certainement la sécurité des citoyens. Vaudreuil-Soulanges est aux prises avec
des problèmes de congestion monstres qui paralysent notre quotidien, vous le
savez.
Mais je dois aussi vous parler de la peur
des parents lorsque leurs enfants marchent pour se rendre à l'école, parce que
des automobilistes à bout de patience coupent dans les quartiers résidentiels
pour éviter d'être encore en retard au travail. Aussi, il y a cette camionneuse
qui a été frappée au visage par un automobiliste enragé, le troisième cas de
rage au volant en quelques semaines, des piétons, des cyclistes qui évitent de
justesse des blessures chaque jour, parce qu'on se rappelle que l'autoroute 20,
c'est un boulevard urbain avec des feux de circulation, un cas unique au
Canada. Je ne suis quand même pas la seule députée à recevoir des appels de
citoyens en panique.
Je demande donc à la ministre régionale ou
encore la députée de Soulanges de se lever et de dire qu'elles vont agir pour
corriger rapidement la situation avant qu'un malheureux accident arrive à nos
enfants.
La Présidente : La réponse du
ministre de la Sécurité publique.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, je remercie la députée pour sa question sur un sujet d'actualité,
la protection de nos enfants, la protection des piétons pour traverser, donc,
ces zones scolaires. Et, vous le savez, j'ai été ministre des Transports
pendant quatre ans, ma collègue aussi, qui est là depuis deux ans, prend la
situation extrêmement au sérieux.
On a baissé la vitesse, on a demandé... on
a donné l'outil, aussi, aux municipalités, de baisser la vitesse à
30 kilomètres-heure. On a mis des mesures coercitives en place pour
augmenter les amendes. On a mis des radars pédagogiques un peu partout sur le
territoire pour inciter les automobilistes à baisser leur vitesse. On fait de
la prévention aussi avec les corps de police, partout sur le territoire
québécois, pour se donner des outils et d'être capables de prévenir au lieu de
guérir.
Il reste que le risque zéro,
malheureusement, n'existe pas, n'existe pas. Mais on fait tout en notre pouvoir
pour être capables de répondre à ce sentiment de sécurité que la population
souhaite pour ce qui est des traverses de piétons, des traverses scolaires.
Donc, dans ces conditions, vous comprendrez qu'on continuera de faire le
travail exactement comme on le fait présentement, toujours en indiquant qu'il
faut nécessairement amener des choses qui vont nous permettre d'avoir une
situation qui va s'améliorer dans les prochaines années.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Mme la
Présidente. J'invite le ministre à venir m'indiquer où, dans Vaudreuil, les
panneaux sont posés, parce qu'il n'y en a aucun, il y a... ni autour des
écoles, il n'y a absolument rien en lien avec ses propos.
Hier, en commission parlementaire, on a
demandé au gouvernement de la CAQ de se saisir de la pétition signée par
16 000 citoyens, 16 000 pétitionnaires qui demandent de
mettre en place des alternatives, comme réaliser une voie de contournement.
Je relance la ministre, la députée de
Soulanges : Est-ce qu'elles ont une voix au caucus? Est-ce qu'elles
peuvent nous aider?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : Mme la
Présidente, je ne sais pas si c'est la sous-question, là, qui est l'optimisation
de l'autoroute 20... Je vais quand même lui faire part de cette situation
qu'elle connaît bien, là. Elle le sait, que le MTQ, le MTMD a mis en place une
table d'échange entre les élus de la MRC et le ministère des Transports. Elle
le sait aussi, que, pour l'optimisation de l'autoroute 20, je sais que c'est
un dossier qui l'interpelle depuis des mois déjà, une étude d'opportunité a été
mise de l'avant en janvier 2023, qui inclut nécessairement l'étude des besoins,
qui a été déposée, donc, aux élus en février 2024. Je pense qu'elle en a pris
connaissance. On est donc présentement à une des étapes finales pour l'étude de
solution qui est en cours. Donc, ça nous fera plaisir de partager, de continuer
de partager ces informations avec les élus, nécessairement, les élus de l'Assemblée
nationale et les élus municipaux.
La Présidente
:
Deuxième complémentaire.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Oui. Clairement,
Mme la Présidente, le gouvernement caquiste ne veut pas s'en mêler. On préfère
attendre un autre rapport d'un comité qui a été mis sur pied voilà six ans. Complètement...
c'est... Moi, je n'en reviens tout simplement pas. Il va arriver un accident
fâcheux. La sécurité, c'est important. Les enfants ne peuvent pas se rendre à l'école
à pied, les parents ne les laissent pas aller. Des jeunes parents qui viennent
élever... qui choisissent Vaudreuil, qui choisissent Soulanges parce que c'est
deux belles municipalités qui offrent... deux belles régions qui offrent des
services, ils ne peuvent même pas jouer dans la rue au hockey, leurs enfants,
ils ne peuvent même pas marcher. S'il vous plaît.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : Comme je l'ai
mentionné, Mme la Présidente, c'est un sujet qui est extrêmement... qui est
pris au sérieux, au ministère des Transports, depuis des années, autant quand j'étais
là que pour ma collègue présentement. On a abaissé la vitesse, on a augmenté
les amendes, on a donné des outils aux municipalités, aussi, pour des radars
pédagogiques. Il y a de la prévention aussi qui est faite, du côté des corps de
police, pour s'assurer, en début d'année et même dans le cours de l'année... de
s'assurer que les automobilistes ne passent pas, donc, la vitesse permise sur
ces routes et sur ces corridors scolaires. Donc, on va continuer de faire le travail
pour sécuriser les parents et les enfants en premier lieu.
La Présidente : Alors, cela
met fin à la période de questions et de réponses. Je vous invite à demeurer en
place pour les votes reportés. Et, pour ce faire, je vais céder la place au
deuxième <vice-président de l'Assemblée nationale...
La Présidente :
...reportés.
Et, pour ce faire, je vais céder la place au deuxième >vice-président de
l'Assemblée nationale. Merci beaucoup pour votre attention.
Votes reportés
Adoption du principe du projet
de loi n° 61 — Loi édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et
modifiant certaines dispositions relatives au transport collectif
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Alors, bon jeudi matin, chers collègues. Tel que mentionné, nous en sommes
à la rubrique Votes reportés. Alors, comme annoncé précédemment, nous allons
procéder au vote sur la motion de Mme la ministre des Transports et de la
Mobilité durable proposant que le principe du projet de loi n° 61, Loi
édictant la Loi sur la Mobilité Infra Québec et modifiant certaines
dispositions relatives au transport collectif, soit adopté.
Alors, le vote est maintenant ouvert. Je
vous invite, s'il vous plaît, à bien vouloir enregistrer votre vote.
Alors, le vote est maintenant terminé.
Pour le résultat, M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour :105
Contre :0
Abstentions :0
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
La motion est adoptée, et, en conséquence, le principe du projet de loi n° 61,
Loi édictant la Loi sur la Mobilité Infra Québec et modifiant certaines
dispositions relatives au transport collectif, est adopté. M. le leader adjoint
du gouvernement.
Renvoi à la Commission des
transports et de l'environnement
M. Caire : …à l'article 243
de notre règlement, je fais motion afin que le projet de loi n° 61, Loi
édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et modifiant certaines dispositions
relatives au transport collectif, soit déféré à la Commission des transports et
de l'environnement pour son étude détaillée et que la ministre des Transports
et de la Mobilité durable soit membre de ladite commission pour la durée du
mandat.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Est-ce que cette motion est adoptée? Adopté.
Motion d'amendement à la
motion proposant que l'Assemblée demande au gouvernement d'accorder à d'autres
entreprises l'actuel bloc d'énergie de 354 mégawatts alloués à Northvolt,
tout en s'assurant qu'une quantité identique soit disponible en 2028 lors de
l'entrée en service de son usine en Montérégie
Nous allons maintenant procéder au vote
reporté sur la motion de Mme la députée de Saint-Laurent débattue hier aux
affaires inscrites par les députés de l'opposition et sur la motion
d'amendement de M. le député de Jean-Talon. Conformément au règlement, je dois
d'abord mettre aux voix la motion d'amendement présentée par M. le député de
Jean-Talon avant de procéder au vote sur la motion principale. Je vous fais la
lecture de ces deux motions.
• (11 heures) •
La motion principale de Mme la députée de
Saint-Laurent se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte que
le gouvernement du Québec a octroyé un bloc d'énergie de 354 mégawatts à
la jeune pousse suédoise Northvolt pour son projet d'usine de cellules de
batteries en Montérégie et s'est engagé financièrement pour près de
1,4 milliard de dollars dans le projet;
«Qu'elle prenne acte des difficultés
financières rencontrées par Northvolt, notamment, la perte d'un contrat majeur
de 3 milliards de dollars avec BMW, les difficultés à payer ses
fournisseurs, la mise sur pause de projets d'expansion, le refus de ses deux
actionnaires importants Volkswagen et Goldman Sachs d'injecter des sommes
supplémentaires, le refus du gouvernement suédois de mettre un cent de plus
dans le projet, et plus récemment, la restructuration bancaire qui a conduit à
la suppression de 1 600 emplois, soit 20 % des effectifs;
«Qu'elle prenne acte que le gouvernement
du Québec prévoit désormais que le projet Northvolt en Montérégie entrera en
service avec au moins [15] mois de retard, soit pas avant 2028, et que
l'on ne peut exclure des retards additionnels;
«Qu'elle rappelle que de nombreuses
entreprises déjà établies au Québec [en] offrant des emplois payants se sont vu
refuser des blocs d'énergie;
«Qu'elle prenne acte que cette situation
compromet des investissements et des emplois en région;
«Qu'elle rappelle et appuie les propos du
président-directeur général d'Hydro-Québec, M. Michael Sabia, à l'effet qu'il
est nécessaire de procéder à un rééquilibrage en faveur de nos entreprises
d'ici dans l'octroi des mégawatts d'énergie disponibles pour les projets
industriels voulant se décarboner;
«Qu'enfin, elle demande au gouvernement
caquiste d'accorder aux autres entreprises l'actuel bloc d'énergie de
354 mégawatts alloués au projet Northvolt, tout en s'assurant qu'une
quantité identique soit disponible pour Northvolt en 2028 lors de l'entrée en
service prévue de son usine en Montérégie.»
La motion d'amendement de M. le député de
Jean-Talon se lit comme suit :
1° ajouter, après le sixième alinéa, le
suivant :
«Qu'elle demande au gouvernement de faire
preuve de transparence quant aux conditions en vertu desquelles a été octroyé à
Northvolt un bloc d'énergie de 354 mégawatts; et en
2° ajouter, au dernier alinéa... le mot «d'accorder»,
les mots suivants : «, dans la mesure où les ententes contractuelles entre
le gouvernement du Québec et Northvolt le permettent, ».
Donc, je mets d'abord aux voix la motion
d'amendement de M. le député de Jean-Talon, que je viens tout juste de vous
lire. Alors, Mmes et MM. les députés, le vote est maintenant ouvert.
Le vote est maintenant terminé. Pour le <résultat…
>
11 h (version révisée)
<12213
Le
Vice-Président (M. Lévesque) :
...le vote est maintenant
terminé. Pour le >résultat, M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour :72
Contre :32
Abstentions :1
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Alors, la motion est... Vous avez, oui, une petite erreur, je pense.
Le
Secrétaire : Pour :32
Contre :72
Abstentions :1
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
C'est ce que j'avais noté. Alors, la motion est rejetée.
Maintenant, je voudrais quand même avoir
votre autorisation : Est-ce que vous souhaitez que je relise l'entièreté
de la motion?
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
C'est correct? Il y a consentement? Parfait.
Motion principale
Donc, je vais maintenant mettre aux voix
la motion de Mme la députée de Saint-Laurent telle que j'ai lue et qui n'est
pas amendée.
Alors, Mmes et MM. les députés, je vous
invite maintenant à bien vouloir enregistrer votre vote dès maintenant.
Le vote est maintenant terminé. Alors,
pour le résultat, M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour :28
Contre :72
Abstentions :5
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
La motion est rejetée.
Motions sans préavis
Alors, nous en sommes maintenant à la
rubrique Motions sans préavis, et, en fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation des motions sans préavis, je reconnais un membre du groupe formant
le gouvernement. Est-ce qu'il y a un membre du gouvernement qui souhaite
prendre la parole? Oui. Alors, c'est M. le ministre de l'Environnement, de la Lutte
contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs. Je vous écoute.
Appuyer
l'interdiction de la vente de véhicules passagers neufs à essence à partir de
2035
M. Charette : Merci, M. le
Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale appuie l'interdiction
de la vente de véhicules passagers neufs à essence à partir de 2035;
«Qu'elle constate que plusieurs pays
européens et États américains prévoient également une telle interdiction pour
2035.»
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Caire : Il y a
consentement, sans débat, M. le Président. Et je vous demanderais un vote
électronique.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Alors, le vote électronique est demandé. Alors, le vote est maintenant
ouvert. Je vous invite, s'il vous plaît, à bien vouloir enregistrer votre vote.
Le vote est maintenant complété. Alors,
pour le résultat, M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour :101
Contre :0
Abstentions :1
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
La motion est adoptée.
Je reconnais maintenant un membre de l'opposition
officielle pour la motion, et ce sera M. le député de l'Acadie.
Souligner la Journée nationale de la vérité et de
la réconciliation
M.
Morin :Alors, merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques, le député de Jean-Talon,
la députée de Vaudreuil et le député de Saint-Jérôme :
«Que l'Assemblée nationale souligne la Journée
nationale de la vérité et de la réconciliation, qui se tient chaque année le
30 septembre, afin de commémorer les victimes et les survivants des
pensionnats autochtones;
«Qu'elle se souvienne également du triste
décès de madame Joyce Echaquan, survenu dans des circonstances tragiques à
l'hôpital de Joliette le 28 septembre 2020;
«Qu'elle rappelle l'importance de mettre
en œuvre de véritables partenariats avec les Premières Nations et les Inuit
leur permettant d'assurer leur développement social, économique et culturel;
«Qu'elle demande au gouvernement caquiste
d'intensifier et de multiplier les opportunités de consultations auprès des
Premières Nations et des Inuit dans toutes les sphères de la société, et ce,
dans une approche de nation à nation;
«Qu'enfin, elle observe une minute de
silence à la mémoire des victimes des pensionnats autochtones ainsi qu'à la
mémoire de Joyce Echaquan.»
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, M. le député de l'Acadie. Y a-t-il consentement pour débattre
de cette motion?
M. Caire : Il y a
consentement, sans débat, M. le Président.
• (11 h 10) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Alors, il y a consentement, sans débat. M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Derraji : Je demande un
vote électronique, s'il vous plaît.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Alors, le vote électronique est demandé. Chers collègues, le vote est
maintenant ouvert. Je vous invite à enregistrer votre vote, s'il vous plaît.
...maintenant terminé. Pour le résultat,
M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour :99
Contre :0
Abstentions :0
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
La motion est adoptée. Et, Mmes et MM. les députés, je vous invite, s'il
vous plaît, à bien vouloir vous lever et observer une minute de silence en
mémoire des victimes des pensionnats autochtones et de Mme Joyce Echaquan.
•
(11 h 10 — 11 h 11) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir, s'il vous plaît. M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Derraji : S'il vous plaît,
M. le Président, je vous demande que copie de cette mention soit envoyée au
chef de Manawan, M. Sipi Flamand, l'Assemblée des premières nations du Québec
et du Labrador, Femmes autochtones du Québec, le Bureau du Principe de Joyce.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Ce sera fait selon votre demande, M. le leader de l'opposition officielle.
Je suis maintenant prêt à reconnaître un membre du deuxième groupe d'opposition
et je cède la parole à M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Déplorer l'escalade de la violence au Liban qui a
engendré le décès de civils
M. Cliche-Rivard : Merci, M.
le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter la
motion suivante conjointement avec la ministre des Relations internationales et
de la Francophonie, le député de l'Acadie, le député de Jean-Talon et la
députée de Vaudreuil :
«Que l'Assemblée nationale déplore que
l'escalade de la violence au Liban ait engendré le décès de nombreux civils
dans la région;
«Qu'elle offre ses plus sincères
condoléances aux familles et aux proches des victimes;
«Qu'elle affirme son appui à l'appel
international à un cessez-le-feu temporaire de 21 jours;
«Qu'elle exprime son souhait d'une
résolution pacifique basée sur la négociation et le respect du droit
international;
«Qu'elle demande au gouvernement fédéral
de tout mettre en œuvre pour assurer la sécurité et permettre l'évacuation des
ressortissants québécois;
«Qu'enfin, l'Assemblée nationale observe
une minute de silence en la mémoire des personnes disparues.»
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, M. le député. Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion? M. le leader adjoint.
M. Caire : Il y a
consentement, sans débat, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Alors, il y a consentement, sans débat. Oui, M. le leader... M. le député
de Taschereau.
M. Grandmont : ...leader. Merci.
Je demanderais le vote électronique, s'il vous plaît.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Alors, le vote électronique est demandé. Mmes et MM. les députés, je vous
invite, s'il vous plaît, à bien vouloir enregistrer votre vote.
Alors, le vote est maintenant terminé.
Pour le résultat, M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour :94
Contre :0
Abstentions :1
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
La motion est adoptée. Alors, oui, M. le leader du... Non?
M. Caire : ...M. le
Président, il y avait une minute de...
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Alors, Mmes et MM. les députés, je vous inviterais, s'il vous plaît, à bien
vouloir vous lever et à observer une minute de silence pour les personnes
disparues.
• (11 h 13 — 11 h 14)
•
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir, s'il vous plaît.
Je vais maintenant reconnaître un membre
du troisième groupe d'opposition et je cède la parole à M. le député de
Matane-Matapédia.
M. Bérubé : M. le Président,
je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter,
conjointement avec le leader de l'opposition officielle et la députée de
Vaudreuil, la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse que
le service de traversier entre Matane, Baie-Comeau et Godbout est essentiel
pour la sécurité économique des citoyens et des entreprises de la Côte-Nord et
du Bas-Saint-Laurent;
«Qu'en conséquence, elle demande au
gouvernement de prendre les dispositions législatives et réglementaires
nécessaires afin que la traverse entre Matane, Baie-Comeau et Godbout soit
reconnue comme un service essentiel dans les plus brefs délais.»
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint
du gouvernement.
M. Caire : Pas de
consentement, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Il n'y a pas de consentement.
Avis touchant les travaux des commissions
Alors, nous en sommes maintenant à la
rubrique Avis touchant les travaux des commissions, et je cède la parole à M.
le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Merci, M. le
Président. J'avise cette Assemblée que la Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles poursuivra les
consultations particulières et les auditions publiques sur le projet de loi
n° 63, Loi modifiant la Loi sur les mines et d'autres dispositions législatives,
aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des commissions jusqu'à
12 h 50 et de 14 heures à 15 h 35, ainsi que le mardi
1er octobre, de 9 h 45 à 11 h 20, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La Commission des finances publiques
poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 62, Loi visant
principalement visant à diversifier les stratégies d'acquisition des organismes
publics et à leur offrir davantage d'agilité dans la réalisation de leurs
projets d'infrastructure, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
13 heures et de 14 heures à 16 h 30, ainsi que le mardi
1er octobre, de 9 h 45 à 12 h 30, à la salle
Pauline-Marois;
La Commission de l'aménagement du
territoire poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 70, Loi
modifiant la Loi sur la protection sanitaire des animaux, aujourd'hui, après
les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 14 heures à
16 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de l'économie et du travail
entreprendra l'étude détaillée du projet de loi n° 68, Loi visant principalement
à réduire la charge administrative des médecins, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 14 heures à
16 h 30, à la salle du Conseil législatif, ainsi que le mardi
1er octobre, de 9 h 45 à 12 h 30, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des transports et de
l'environnement entreprendra l'étude détaillée du projet de loi n° 61, Loi
édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et modifiant certaines dispositions
relatives au transport collectif, le mardi 1er octobre, de
9 h 45 à 12 h 30, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Pour ma part, je vous avise que la Commission spéciale sur les impacts des
écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes se réunira
en séance publique, aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des
commissions, vers 11 h 15 jusqu'à 12 h 50 et de 14 h à
17 h 15, à la salle Marie-Claire-Kirkland, afin de procéder à la
première phase des consultations particulières et auditions publiques dans le
cadre des travaux de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des
réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes.
Y a-t-il consentement pour déroger à
l'article 143 du règlement concernant l'horaire des travaux des commissions
ainsi qu'à l'article 165.1 du règlement afin que la commission tienne une
séance de consultations particulières en mode hybride? Il y a consentement.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Alors, nous en sommes à la rubrique
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée. Alors, je vous rappelle que lors
de l'interpellation prévue pour demain, le vendredi 27 septembre 2024, M. le
député de Taschereau s'adressera à Mme la ministre des Transports et de la
Mobilité durable sur le sujet suivant : À quand la mise en œuvre du
tramway de Québec?
Je vous avise de plus que l'interpellation
prévue pour le vendredi 4 octobre 2024 portera sur le sujet suivant :
L'Éducation, véritable priorité du gouvernement? M. le député de Matane-Matapédia
s'adressera alors à M. le ministre de l'Éducation.
Affaires du jour
La période des affaires courantes étant
terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour. M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Caire : Oui, M. le
Président. Je sais que le délai pour l'annonce des débats de fin de séance
n'est pas terminé, mais, compte tenu qu'il y en a déjà un d'annoncé, je vous
demanderais de suspendre jusqu'à 13 heures, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Effectivement. Les travaux sont suspendus jusqu'à 13 heures.
(Suspension de la séance à 11 h 19)
(Reprise à 11 h 29)
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Alors, en plus du débat de fin de séance annoncé hier, je vous informe
qu'un autre débat de fin de séance se tiendra aujourd'hui. Le premier débat
portera sur une question adressée par M. le député de Pontiac à Mme la
ministre des Ressources naturelles et des Forêts concernant des fermetures
d'usines à Maniwaki et La Tuque.
Le deuxième débat portera sur une question
adressée par Mme la députée de Sherbrooke à M. le ministre de l'Éducation
concernant le règlement sur le transport scolaire.
Comme il n'y a pas d'affaires du jour, les
travaux sont suspendus jusqu'à 13 heures.
(Suspension de la séance à 11 h 30)
12 h 30 (version révisée)
(Reprise à 13 h 02)
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Avant de débuter aux débats de fin de séance, je vous informe que la
demande de débat de fin de séance portant sur <une question
adressée...
>
13 h (version révisée)
<
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
...portant sur >une question adressée par Mme la députée de
Sherbrooke à M. le ministre de l'Éducation concernant le règlement sur le
transport scolaire a été retiré, à la demande de la députée de Sherbrooke.
Débats de fin de séance
Maintien des emplois dans l'industrie forestière
Maintenant, tel qu'annoncé précédemment,
nous allons procéder au débat de fin de séance qui portera sur une question
adressée par M. le député de Pontiac à Mme la ministre des Ressources
naturelles et des Forêts concernant la... fermeture, pardonnez-moi, d'usines à
Maniwaki et La Tuque.
Je vous rappelle que, conformément à
l'article 310 du règlement, le député qui a soulevé le débat et le
ministre qui lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes, et le
député a ensuite droit à... un droit de réplique de deux minutes.
M. le député de Pontiac, je vous cède la
parole pour votre premier cinq minutes.
M. André Fortin
M. Fortin :Merci, M. le Président.
Le mercredi 25 septembre 2024,
malheureusement, va être une date... une date dont plusieurs vont se rappeler
dans la Haute-Gatineau et la Haute-Mauricie. Hier, à 15 h 30, les
employés, environ 120 d'entre eux à Rivière-aux-Rats, 118, si je ne m'abuse, à
Maniwaki, ont appris la triste nouvelle, c'est-à-dire que le 20 décembre,
cinq jours avant Noël, ils vont travailler leur dernier quart de travail, et
ça, pour une période indéterminée, mais qui durera au moins six mois. Une
situation sans précédent pour l'usine de Résolu à Maniwaki.
Et immédiatement, M. le Président, je sais
à quoi ils ont pensé. Ils se sont dit : Je viens de m'acheter une auto.
Ils se sont dit : Je viens de rénover la cuisine. Ils se sont dit :
Je viens de payer pour l'équipement de hockey des petits. Ils se sont
dit : Est-ce que je vais pouvoir acheter des cadeaux de Noël, cette année,
à mes enfants? Ils se sont dit : Est-ce que je vais être capable de me
replacer dans ma communauté? Puis ils se sont demandé si un jour leur emploi va
revenir.
Par la suite, M. le Président, il y a une
cinquantaine d'employés en forêt en Haute-Mauricie qui ont appris la nouvelle
et qui se sont dit la même chose, il y a une centaine d'employés en forêt dans
la Haute-Gatineau et dans l'Outaouais qui se sont dit la même chose. Après, les
producteurs de bois privés ont compris qu'il n'y en avait plus, de bois qui
rentrait à ces usines-là pour des mois, des mois, des mois et peut-être plus
longtemps.
Tous ces gens-là, M. le Président, ont eu
une des pires nouvelles qu'un travailleur forestier peut avoir. Et ce matin, la
ministre, en réponse à nos questions, nous a répondu, essentiellement, qu'on le
savait, qu'on s'en doutait, que c'était possible que ça arrivait. Et elle avait
raison de le dire, là, parce qu'elle le savait. On le savait, ici. Les gens en
Haute-Mauricie, les gens dans la Haute-Gatineau le savaient aussi. Il y a eu
des articles de journaux là-dessus, il y a eu des syndicats qui ont fait des
sorties, il y a eu des... des élus municipaux qui ont été mis au courant de la
situation, et la ministre nous a dit : On le savait, que ça risquait
d'arriver pour toutes sortes de raisons. Les gens le savent, les allocations de
bois de certaines de ces usines ont diminué, le coût de la fibre est trop
élevé. Je me fie au maire de La Tuque ce matin, là : «Le coût de la
fibre explose, c'est pour ça que l'usine de Résolu ferme ses installations.»
Mais le problème, M. le Président, quand
la ministre dit : On le savait, c'est que le «on le savait, il vient avec
le «on n'a rien fait». Si le gouvernement est au courant que le coût de la
fibre explose, qu'il y a des enjeux d'allocation, qu'il y a des conditions
internationales qui rendent la chose difficile, que le régime forestier doit
être modifié et peut venir pallier à certaines de ces situations, bien, le
gouvernement a le devoir d'agir. Tous ces gens-là, là, les gens que j'ai nommés
plus tôt, là, qui se posent la question : Comment je vais payer pour la
rénovation de la cuisine? Est-ce que je vais pouvoir acheter des cadeaux à Noël
à mes enfants?, ces gens-là, ils avaient mis leur confiance dans un
gouvernement au courant de la situation et qui connaît certaines des pistes de
solution. Et le gouvernement, M. le Président, n'a pas choisi de prioriser le
régime forestier. Il doit le faire. Ce régime-là a été instauré, effectivement,
il y a des années et des années, en 2009, M. le Président. Il a pris vigueur en
2013. On n'est plus à la même place aujourd'hui. Ça, tout le monde, ici, là,
tout le monde, ici, est d'accord pour dire ça, que le régime forestier doit
maintenant être changé, mais le gouvernement ne l'a pas fait.
Alors, ce que je demande à la ministre
aujourd'hui, là, c'est : Qu'est-ce qu'elle a à dire à ces gens-là?
Qu'est-ce qu'elle a à dire à ces travailleurs-là? Qu'est-ce qu'elle a à dire à
tous ces gens-là qui auraient espéré <que leur gouvernement...
M. Fortin :
...à dire à ces travailleurs-là? Qu'est-ce qu'elle a
à dire à tous ces gens-là qui auraient espéré >que leur gouvernement
intervienne, sachant la situation, avant qu'on se retrouve devant le fait
accompli? Et je lui demande de s'adresser à ces gens-là sachant qu'il y a des
gens ici, des élus de la Haute-Gatineau, qui sont venus ici pour l'entendre, ce
matin. Au nom de leurs citoyens, au nom de ces travailleurs-là, ils se sont
déplacés pour entendre les propos de la ministre, pour savoir ce qui va arriver
avec ces emplois-là et ce que le gouvernement va faire avant que ça ferme
définitivement. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, M. le député de Pontiac.
Et maintenant je vais céder la parole pour
un droit de cinq minutes à Mme la ministre des Ressources naturelles et des
Forêts.
Mme Maïté Blanchette Vézina
Mme Blanchette Vézina : Merci,
M. le Président.
Ce n'est jamais une nouvelle qu'on
apprécie avoir, une fermeture, même temporaire, d'usine dans nos régions, dans
un secteur d'importance comme celui de la forêt, de la filière forestière.
Donc, je tiens, en commençant, à m'adresser aux citoyens qui sont touchés par
ces fermetures pour leur mentionner tout le soutien qu'on peut leur apporter et
le fait que, pour le gouvernement, pour notre gouvernement, la filière
forestière, les emplois forestiers sont importants.
Ils sont tellement importants que j'étais
sur la Côte-Nord il y a à peine une semaine et demie. On était plusieurs
ministres, d'ailleurs, qui étaient présents, députés également, puisque la
filière forestière vit des situations d'incertitude sur plusieurs plans, et je
tenais à me déplacer pour une situation qui est autre, M. le Président, que
celle de la vallée de la Gatineau ou de la Mauricie, mais pour démontrer...
pour entendre aussi ce que les gens avaient à nous dire et à me dire par
rapport à ces incertitudes qu'ils vivent en raison, notamment, du contexte
économique, en raison de certaines décisions aussi qui pourraient être prises
par le gouvernement fédéral. Mais ce qu'on démontre et ce que les gens nous ont
dit sur le terrain, c'est : Merci d'être là, merci de croire en la filière
forestière, merci de nous soutenir et de continuer de le faire.
M. le Président, c'est 55 000
emplois, la foresterie, l'industrie, la filière forestière au complet, et nous,
on y croit. On y croit puis on l'a démontré dans les dernières... dans la dernière
année, dans les deux dernières années, notamment, depuis que je suis ministre,
à travers nos actions, mais depuis quatre ans également, depuis qu'on est au
gouvernement, que la filière forestière, elle est importante. Elle est
importante pour, oui, l'économie du Québec, mais pour la décarbonation puis
pour, également, les régions, les régions du Québec. On s'est construits, M. le
Président, autour de la forêt. On a bâti nos villages grâce à la foresterie, et
ça va continuer, M. le Président.
• (13 h 10) •
L'industrie forestière, la filière
forestière vit plusieurs difficultés. Le contexte économique est difficile en
ce moment. Il y a un conflit du bois d'oeuvre, notamment, et, tout récemment,
des droits compensateurs qui ont été augmentés, qui viennent ajouter à cette
incertitude économique, le ralentissement économique également. Il y a toute la
question des feux de forêt, aussi, qui sont venus déstabiliser plusieurs
régions du Québec. Comme la filière, elle est intégrée, une région touchée en
affecte une autre, et c'est là, M. le Président, où on a été présents. On a été
proactif, comme gouvernement, pour soutenir l'ensemble des acteurs dans les
difficultés qu'on savait qu'il allait y avoir, puis on a dû baisser la
possibilité forestière dans les régions du Québec. Puis ça, cette baisse
d'approvisionnement-là, bien, bien sûr que ça amène des difficultés puis des
consolidations, mais on a été en action, en action pour soutenir
financièrement, bien sûr, mais aussi pour accompagner les régions, accompagner
les entreprises, accompagner, bien sûr, les travailleurs pour voir venir ce qui
allait arriver.
Et là, aujourd'hui, c'est une fermeture
temporaire, mais nous, on a mis en place un comité interministériel, notamment,
dans lequel on travaille en étroite collaboration pour s'assurer que les
programmes du MEIE, par exemple Investissement Québec, correspondent aux
besoins, puissent soutenir les entreprises dans leur relance, leur
requalification… puis ma collègue de l'Emploi également, avec qui on travaille pour
s'assurer que les travailleurs ne soient pas oubliés dans les difficultés que
les entreprises vont avoir à traverser.
Et, moi, de mon côté, comme ministre des
Ressources naturelles, mais des Forêts, principalement, bien, en sachant qu'il
allait y avoir des changements qui devraient être apportés pour que la forêt,
le secteur forestier demeure dynamique, bien, on a pris action et on a fait une
vaste consultation, et c'est ce que les partenaires nous demandaient :
Assoyez-vous avec nous pour qu'on adapte les choses, parce qu'on sait que, pour
que l'industrie, la filière forestière <demeure dynamique, oui, il
y aura…
Mme Blanchette Vézina :
...filière
forestière >demeure dynamique, oui, il y aura des changements à être
apportés, mais on veut faire partie de la discussion. Et ça, M. le Président,
là, c'est ce qu'on a fait tout récemment, l'année dernière. Rapidement, j'ai
dit : Je veux un rapport en juin. Au moment du dépôt du rapport, j'ai
dit : Écoutez, à la lumière de ce que j'ai entendu, on va faire des
ajustements à la Loi sur l'aménagement durable du territoire forestier pour que
nos forêts demeurent dynamiques, qu'elles traversent et s'adaptent face aux
changements climatiques, mais surtout qu'on demeure avec une filière forestière
qui est agile, compétitive, qui permet de continuer et d'accroître la place
qu'elle occupe dans notre économie québécoise, et c'est ce qu'on fait, M. le
Président, et je suis en action très rapidement pour que les ajustements soient
apportés, les ajustements nécessaires soient apportés. Merci.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la ministre.
Et maintenant, pour un droit de réplique
de deux minutes, je cède la parole à M. le député de Pontiac.
M. André Fortin (réplique)
M. Fortin :Je n'ai pas, dans les réponses de la ministre, entendu quoi
que ce soit qui va aider les travailleurs à comprendre comment ils vont payer
pour la cuisine puis qu'est-ce qui va leur permettre d'acheter des cadeaux de
Noël à leurs enfants.
Le premier ministre, ce matin, nous a
dit : Jugez-nous sur notre bilan. Maniwaki, La Tuque, Témiscamingue,
Béarn, Ascension, Saint-Ludger-de-Milot, et j'en passe, là, juste au cours des
dernières semaines, des derniers mois, M. le Président. Et la réponse que
la ministre a offerte ce matin, de dire : Ah! bien, il va y avoir de la
reclassification, là on est en Haute-Gatineau, on est en Haute-Mauricie, on a
des excellents emplois, puis la reclassification, là, il n'y a pas énormément
d'autres emplois de grande qualité pour lesquels on peut se reclassifier.
Alors, la ministre nous dit
maintenant : Mais nous, on y croit, à la filière forestière. Mais il faut
le démontrer, M. le Président. Le démontrer, ce n'est pas juste d'aller sur la Côte-Nord,
ce n'est pas juste de se déplacer à travers le territoire, c'est de prendre des
actions précises. Et qu'est-ce qu'on attend, M. le Président? On peut
nommer toutes les raisons, on peut parler du bois d'oeuvre, on peut parler des
feux de forêt, mais il y a une grande partie de la solution qu'elle a entre ses
mains.
Le temps des consultations, le temps des
tables, le temps des comités, il est terminé, M. le Président. Le régime
forestier doit être changé. Et, si la ministre ne le fait pas et qu'il y a
d'autres usines qui ferment, elle doit en prendre la responsabilité, M. le
Président. Ce régime-là doit être changé tout de suite parce qu'il va y en
avoir, d'autres usines. Alors, on ne peut pas juste dire : On le sait, on
va arriver à quelque chose éventuellement, parce que, dans l'entre-temps, il y
a des gens qui perdent leur emploi, comme à Maniwaki, comme à La Tuque.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Pontiac. Alors,
cela met fin aux débats de fin de séance.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M. Caire : M. le
Président, je fais motion afin d'ajourner nos travaux au mardi
1er octobre, à 10 heures, s'il vous plaît.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : En conséquence, nous ajourner nos travaux au
mardi 1er octobre 2024, à 10 heures.
Bon retour dans vos circonscriptions,
mesdames et messieurs.
(Fin de la séance à 13 h 16)