(Neuf
heures quarante minutes)
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, bonjour à toutes, bonjour à tous. Je vous
invite à prendre place, collègues, nous allons débuter nos travaux.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous
sommes à la rubrique Déclarations de députés, et, sans plus tarder, je
reconnais Mme la députée de Laval-des-Rapides.
Souligner
le Jour de l'indépendance de l'Arménie
Mme Céline
Haytayan
Mme Haytayan :
Merci, M. le Président. Le
21 septembre célèbre l'indépendance de l'Arménie, une journée
empreinte de fierté et de mémoire pour ce peuple au patrimoine exceptionnel.
En 1991, après des
années de lutte, l'Arménie a retrouvé sa souveraineté, tournant la page sur des
décennies de domination soviétique. Ce jour incarne non seulement la
renaissance d'un État, mais également la résilience et la détermination d'une
nation qui, à travers les épreuves, a su préserver et transmettre sa riche
culture.
Au
Québec, la communauté arménienne représente plus de 60 000 personnes.
Fières de leur héritage, les familles arméniennes participent activement
à la vie économique et culturelle, contribuant ainsi à la vitalité et au
dynamisme du Québec, tout en perpétuant leurs traditions séculaires. Merci, M.
le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Laval-des-Rapides. Et je
reconnais maintenant Mme la députée de La Pinière.
Souligner
le 25e anniversaire du Good Shepherd Leisure Group
Mme Linda
Caron
Mme Caron : Merci,
M. le Président. Depuis 25 ans déjà, des bénévoles du comté de
La Pinière s'activent pour organiser des activités dans un cadre
décontracté et favoriser la création de liens dans la communauté.
Thanks
to the leadership of Mrs. Vivia Chow, the Good Shepherd Leisure Group
allows seniors to meet twice a week for exercise classes and take part in other
social activities.
Comme
j'ai été à même de le constater à l'occasion de son piquenique annuel du
26 juin dernier, les activités du
groupe se déroulent dans une ambiance amicale et sont ouvertes à tous, y
compris aux parents et amis des participants habituels.
Congratulations to Mrs. Chow and
to all members of the Good Shepherd Leisure Group! What you do is important and precious to keep the community spirit alive and to help seniors
stay active and spend time with friends.
Happy
25th anniversary!
Long
live the Good Shepherd Leisure Group!
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de La Pinière.
Avant de reconnaître,
maintenant, le prochain intervenant, j'aimerais vous demander le consentement
afin que le député de Joliette puisse arborer sa casquette pour sa déclaration.
Est-ce que j'ai le consentement? Consentement. Je cède maintenant la parole à
M. le député de Joliette.
Féliciter
l'équipe des Expos de Lanaudière-Nord,
gagnante de la coupe Sports Experts
M. François
St-Louis
M. St-Louis :
Alors, je vous remercie, M. le
Président. La saison de baseball 2024 demeurera une saison des plus mémorables pour de nombreux amateurs lanaudois et
assurément pour les jeunes membres des Expos de Lanaudière-Nord, catégorie U13 B. En effet, M. le Président,
ces jeunes baseballeurs sont devenus depuis peu les nouveaux champions du
Québec, après avoir remporté la coupe Sports Experts.
C'est
sous la direction de l'entraîneur Jean-Simon Houle que l'équipe des Expos de
Joliette a multiplié les exploits au
cours des dernières semaines. Dimanche dernier, lors d'un match disputé à
Le Gardeur, ces jeunes athlètes ont effacé un déficit de sept
points durant la dernière manche pour finalement l'emporter en prolongation.
On ne le dit jamais assez, M. le Président, le
sport amateur est une occasion unique pour nos jeunes de relever des défis, de
se développer et de se dépasser.
En terminant, M. le
Président, soulignons également les performances offertes par plusieurs autres
équipes de baseball de Joliette, qui n'ont pas manqué de nous faire honneur.
Merci aux parents, aux arbitres, aux marqueurs
et à tous les bénévoles. Encore une fois, bravo à nos champions du Québec U13
B! Bravo à nos Expos! Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Joliette. Et la parole
revient maintenant à Mme la députée de Mercier.
Saluer la mémoire de
Mme Mahsa Amini et appuyer
le mouvement Femme Vie Liberté
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci, M. le Président.
Cette semaine, ça fait deux ans que Mahsa Amini a été tuée par le régime des ayatollahs, en Iran, à cause d'un voile
mal porté. Sa mort a soulevé la révolution Femme Vie Liberté, puissante et belle. D'ailleurs, l'Assemblée nationale, il y
a deux ans, a exprimé sa solidarité de façon unanime à ce mouvement populaire.
Deux ans plus tard, le régime barbare et
autoritaire des ayatollahs n'est pas tombé, mais le peuple, lui, se tient
toujours debout. Le courage des femmes iraniennes qui osent enlever leurs
voiles en public, marcher, danser et chanter dans la rue est inouï.
Aujourd'hui,
les familles des victimes sont attaquées, leurs parents sont arrêtés et
menacés. D'ailleurs, les parents de Mahsa Amini sont en résidence
surveillée. Une campagne de dénonciation circule pour ça.
Le pire qui
peut arriver aux femmes et au peuple iranien est qu'on oublie leur combat,
parce que leur combat, c'est celui de toutes les femmes, y compris les
femmes afghanes, dont l'existence est niée par les talibans.
Continuons à dénoncer les actes du régime
iranien, à être solidaires du peuple et des femmes iraniennes. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Mercier. Au tour,
maintenant, de Mme la députée de Huntingdon.
Rendre hommage à
Mme Pamela Brind'Amour
Mme Carole Mallette
Mme
Mallette : M. le Président, c'est avec une immense fierté que
je tiens à féliciter Pamela Brind'Amour, de Sainte-Martine, pour sa
remarquable participation aux Jeux olympiques de Paris.
En tant qu'escrimeuse de talent, Pamela a non
seulement représenté notre pays avec passion et détermination, mais elle a
également incarné les valeurs de l'esprit sportif, soit le courage, la
persévérance et l'excellence.
Son parcours jusqu'à cette compétition
prestigieuse est une victoire en soi.
Pamela
dispute les Championnats du monde de la FIE chez les seniors depuis 2014,
cumulant plusieurs médailles.
En 2019, elle
a subi une déchirure du ligament croisé antérieur et une déchirure à un
ménisque, qui ne l'ont pas empêchée de participer aux jeux de Lima.
Elle a
remporté l'argent au sabre individuel chez les femmes aux Championnats panaméricains
de 2023. Et, dernièrement, les Jeux olympiques.
Pamela, merci de nous avoir fait vibrer et de
porter haut les couleurs de notre nation. Bravo! Et que ta passion continue de
briller pour de nombreux autres succès à venir. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Huntingdon. La parole revient maintenant à Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Souligner la Semaine
internationale des personnes sourdes
Mme Elisabeth Prass
Mme
Prass : Merci, M. le Président. Du 23 au
29 septembre, nous célébrons la Semaine internationale des personnes
sourdes et, le 23 septembre, la Journée internationale des langues des
signes.
C'est l'occasion d'honorer les réalisations et
la résilience des personnes sourdes. C'est l'occasion de réaffirmer
l'importance de l'inclusion et de l'accessibilité afin que chacun puisse
exercer ses droits et participer pleinement à la vie sociale.
Le thème de cette année, S'inscrire aux
droits de la langue des signes, rappelle que la langue des signes est un droit fondamental. Elle représente non seulement
un moyen de communication, mais aussi un reflet de notre culture et notre
identité.
Je parraine
actuellement une pétition sur le site de l'Assemblée nationale pour la
reconnaissance officielle des langues de signes du Québec et pour
l'amélioration de l'accessibilité pour les personnes sourdes et malentendantes.
Au Québec,
nous avons la chance de bénéficier d'organisations dynamiques qui oeuvrent sans
relâche pour améliorer l'accessibilité
et sensibiliser la population aux enjeux qui touchent les personnes sourdes. Engageons-nous
donc ensemble à soutenir cette communauté sourde et à
défendre ses droits, non seulement durant cette semaine, mais toute l'année. Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de D'Arcy-McGee. Et la parole revient maintenant à M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Inviter le gouvernement à
mettre sur pied un projet pilote
en soins à domicile aux Îles-de-la-Madeleine
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Merci, M. le
Président. On apprenait, en juillet, que, quatre ans après son annonce, la CAQ
abandonnait finalement son projet de maison des aînés et alternative aux
Îles-de-la-Madeleine. Ça survenait d'ailleurs quelques jours après l'abandon
d'un projet similaire à Palmarolle, en Abitibi-Témiscamingue.
Aux Îles, le projet de maison des aînés ne
répondait en aucun temps aux besoins du milieu. Il était voué à l'échec dès le
départ.
Si le gouvernement a finalement décidé d'abandonner
ce projet, ce n'est pas une raison pour abandonner les aînés et les personnes à besoins particuliers de notre communauté.
J'invite donc le gouvernement à transformer ce fiasco de planification
et de vision en opportunité pour les citoyens des Îles et aussi du reste du
Québec.
L'archipel
est 10 ans en avance sur la tendance démographique du Québec en matière de
vieillissement. J'estime que c'est le meilleur banc d'essai pour mettre en
pratique ce que recommandent tous les experts, c'est-à-dire un virage majeur vers les soins à domicile. Et ça tombe
bien, la communauté est parfaitement mobilisée pour le faire. Je tends donc
la main à la ministre pour aller de l'avant.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député des Îles-de-la-Madeleine. Et
je cède maintenant la parole à Mme la députée de Hull.
Souligner le
110e anniversaire du Régiment de Hull
Mme Suzanne Tremblay
Mme Tremblay : Bonjour, M. le
Président. J'aimerais souligner le 110e anniversaire du Régiment de Hull, établi au Manège militaire de Salaberry. Il s'agit
de la seule unité francophone des Forces armées canadiennes dans la région
d'Ottawa-Gatineau.
C'est l'occasion de célébrer son histoire et de
rendre hommage à un siècle de dévouement, de bravoure et de service exemplaire.
Le régiment
fut déployé à l'étranger durant la Première et la Deuxième Guerre mondiale, à
Chypre, en ex-Yougoslavie ainsi qu'en
Afghanistan. À ce jour, il poursuit toujours ses missions à l'international. C'est
important de prendre ce moment pour souligner la contribution et les
sacrifices des membres passés et actuels.
En conjuguant
vie civile et militaire, les citoyens soldats incarnent des valeurs d'honneur,
de courage, de loyauté et de solidarité.
Toujours prêt à servir, le Régiment de Hull est
un pilier pour la communauté. Il a participé à de nombreuses opérations d'assistance partout dans la province,
notamment lors des inondations historiques à Gatineau et lors de la pandémie.
Merci à tous
les soldats pour leur dévouement. Félicitations au Régiment de Hull pour vos
110 années de service!
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Hull. Et je cède maintenant
la parole à M. le député de Groulx.
Souligner le travail de
l'organisme Resto Pop Thérèse-De Blainville
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, M. le
Président, j'aimerais souligner aujourd'hui le travail de première ligne d'un
organisme qui lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale.
Depuis sa fondation, en 2001, le Resto Pop
Thérèse-De Blainville a développé des initiatives en sécurité alimentaire,
ce qui lui a permis de servir plus de 753 000 repas et collations,
dont 162 000 gratuitement.
À cela s'ajoute l'implication de l'organisme
pour favoriser l'autonomie fonctionnelle, la stabilité mais aussi le maintien
en logement et l'intégration socioéconomique des personnes itinérantes et à
risque d'itinérance.
En mai 2024,
lors du gala des Prix d'excellence du réseau de la santé et des services
sociaux, le Resto Pop a reçu le prix Coup de coeur des ministres pour leur
projet de halte chaleur, une initiative créée en contexte de pandémie, en 2021.
Pour toutes
ces raisons, pour leur dévouement et l'ensemble de leurs accomplissements dans
notre communauté, j'aimerais que la Chambre dédie une bonne main
d'applaudissements, en guise de reconnaissance et d'encouragement, au Resto Pop
Thérèse-De Blainville. Merci, M. le Président.
• (9 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Groulx. Et la parole
revient maintenant à M. le député d'Abitibi-Est.
Souligner la richesse du
sous-sol abitibien et ses retombées
sur le développement de la communauté
M. Pierre Dufour
M. Dufour : M. le Président, ce
matin, j'ai le plaisir de présenter un milieu méconnu de chez nous, mais dont
sa richesse bénéficie au Québec depuis plus de 100 ans.
Structure
géologique unique en Amérique du Nord, la découverte de la faille de Cadillac,
longue de 320 kilomètres, s'étendant de Kirkland Lake à Val-d'Or,
développera, au fil du temps, le secteur aurifère le plus productif de
l'histoire du Québec.
Des municipalités comme Val-d'Or et Malartic,
dans mon comté, verront leur développement économique, culturel, social,
sportif et scolaire s'épanouir et progresser avec les nombreuses découvertes.
La ceinture de roches vertes de l'Abitibi est
l'hôte de 22 gisements de classe mondiale qui contiennent plus de
3 millions d'onces d'or chacun, et un impressionnant total de
120 mines y ont été mises en production depuis plus d'un siècle, ce qui a amené une reconnaissance mondiale
de l'expertise abitibienne. D'ailleurs, en 2020, les retombées économiques
minières de l'Abitibi avaient une valeur de plus de 3,5 milliards, ce qui
a généré un PIB de 25,4 % au Québec.
Et la beauté de tout ça? L'empreinte
environnementale et la sécurité des travailleurs n'ont jamais cessé d'être
améliorées. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député d'Abitibi-Est. Et la parole
revient maintenant à Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Souligner le
40e anniversaire du magazine Fugues
Mme Karine Boivin Roy
Mme Boivin Roy : Merci, M. le
Président. Aujourd'hui, je désire souligner les 40 ans du magazine Fugues,
premier média LGBTQ+ de langue française au monde à franchir ce cap.
Lancé en avril 1984, Fugues se voulait,
au départ, une publication modeste, qui ne prétendait pas être autre chose
qu'un véhicule promotionnel pour les établissements gais, ce qui était déjà
beaucoup à l'époque. Néanmoins, malgré le ton
léger qui le caractérisait, dès les premiers numéros, on y sentait déjà un
souci du bien-être de la communauté LGBTQ+.
Très rapidement, le magazine démontra une
ouverture aux idées, aux projets et aux activités des organismes communautaires
reliés au Village. Au fil du temps, avec une ouverture et un soutien constants,
le magazine a élargi la variété des sujets abordés, et, aujourd'hui, Fugues
rejoint un public de plus de 340 000 personnes.
Il est sans doute trop tôt pour statuer sur la
place qu'occupera Fugues dans l'histoire au Québec, mais nul doute
qu'elle en sera une d'importance, vu qu'elle aura été intimement liée aux
luttes et aux réalisations LGBTQ+. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Et je reconnais maintenant M. le député de Chambly.
Souligner le dynamisme de
l'entreprise Écolopharm
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci beaucoup, M. le
Président. On veut avoir, au Québec, des gens d'affaires qui investissent ici,
chez nous, qui investissent dans la robotisation, dans le
manufacturier 3.0, dans l'innovation technologique et dans l'éco-économie.
Bien, je veux souligner le dynamisme d'une
entreprise implantée à Chambly, Écolopharm, et le dynamisme et la vision aussi de sa dirigeante,
Mme Sandrine Milante, puisqu'on a annoncé, il y a quelques semaines, un
investissement de 15 millions de dollars pour agrandir le site de
cette entreprise, qui est une entreprise, je le répète, innovante, une
entreprise qui travaille à décarboner notre économie et à avoir une empreinte
écologique qui est beaucoup moins grande,
donc 9 millions en équipements hautement robotisés, 4 millions pour
ajouter des espaces, donc, pour mieux faire ce qu'on fait déjà très,
très bien.
Je félicite
cette entreprise et toutes les autres qui vont dans cette même direction dans
le comté de Chambly. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Chambly. Alors, voilà qui met fin à la rubrique Déclarations de
députés. Je remercie chacun des collègues pour vos déclarations.
Et nous allons suspendre les travaux quelques
instants.
(Suspension de la séance à 9 h 55)
(Reprise à 10 h 06)
La Présidente : Bonjour, tout le
monde. Mmes, MM. les invités, soyez les bienvenus.
Mmes, MM. les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants.
Je vous remercie beaucoup. Veuillez vous
asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni de présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre
des Finances.
M. Girard (Groulx) : Oui,
merci, Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport annuel de gestion
2023-2024 du ministère des Finances. Merci.
La Présidente : Ce document est
déposé. M. le ministre de la Justice.
M. Jolin-Barrette : Bonjour,
Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer les rapports annuels de gestion
2023-2024 du Directeur des poursuites criminelles et pénales, de la Commission
des services juridiques et de l'Office de la protection du consommateur.
Je dépose également le rapport annuel 2023-2024
du Fonds d'aide aux actions collectives et le rapport annuel d'activité
2023-2004 de la Loi visant à aider les personnes victimes
d'infractions criminelles et à favoriser leur rétablissement. Merci.
La Présidente : Ces documents
sont déposés.
Maintenant, M. le ministre de la Santé. Vous en
avez plusieurs, M. le ministre de la Santé, de ces documents à déposer.
M. Dubé : C'est avec plaisir,
Mme la Présidente. Alors, allons-y.
Permettez-moi de déposer les rapports annuels de
gestion 2023‑2024 et les rapports annuels 2023‑2024 sur l'application
de la procédure d'examen des plaintes et l'amélioration de la qualité des
services des centres intégrés de santé et de
services sociaux suivants — alors j'y vais : Bas-Saint-Laurent, Outaouais, Abitibi-Témiscamingue, Côte-Nord, Gaspésie—Les Îles,
Chaudière-Appalaches, Laval, Lanaudière, Laurentides et Montérégie-Centre.
Je dépose aussi les rapports annuels de
gestion 2023‑2024 et les rapports annuels 2023‑2024 sur l'application
de la procédure d'examen des plaintes et
l'amélioration de la qualité des services des centres intégrés universitaires
de santé et des services sociaux suivants : Saguenay—Lac-Saint-Jean, Capitale-Nationale, Mauricie et Centre-du-Québec,
Estrie-Centre hospitalier universitaire de
Sherbrooke, Centre-Ouest-de-l'Île-de-Montréal et
Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal.
Je dépose également les rapports annuels de
gestion 2023‑2024 et les rapports annuels 2023‑2024 sur l'application de
la procédure d'examen des plaintes et l'amélioration de la qualité des services
des hôpitaux suivants : CHU de Québec-Université Laval, Centre hospitalier
universitaire Sainte-Justine.
Et je dépose les rapports annuels 2023‑2024
sur l'application de la procédure d'examen des plaintes et l'amélioration de la
qualité des services des hôpitaux suivants : Centre hospitalier de
l'Université de Montréal et le Centre universitaire de santé McGill.
Enfin, je dépose les rapports annuels de gestion
2023‑2024 du ministère de la Santé et des Services sociaux, de la Régie de
l'assurance maladie du Québec, de l'Institut national d'excellence en santé et
en services sociaux, de l'Institut national
de santé publique du Québec, d'Urgences-Santé, de la Commissaire à la santé et
au bien-être, d'Héma-Québec, de l'Institut universitaire de cardiologie
et de pneumologie de Québec-Université Laval, du Centre régional de santé et de
services sociaux de la Baie-James, de la Régie régionale de la santé et des
services sociaux du Nunavik, du CISSS de la
Montérégie-Ouest, du CIUSSS du Nord-de-Montréal, du CIUSSS de
l'Est-de-l'Île-de-Montréal, de l'Institut de cardiologie de Montréal et,
finalement, de l'Institut national de psychiatrie légale Philippe-Pinel.
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. M. le ministre de
l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la
Faune et des Parcs.
M. Charette : Merci, Mme la
Présidente. Permettez-moi de déposer les rapports annuels de gestion 2023‑2024
du Bureau d'audiences publiques sur
l'environnement et du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les
changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. M. le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
M. Lamontagne : Très
heureux, ce matin, de déposer, avec votre permission, Mme la Présidente, le
rapport annuel de gestion 2023‑2024 du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et
de l'Alimentation et le rapport annuel 2023‑2024 de La Financière
agricole du Québec.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. Mme la ministre du Tourisme.
Mme Proulx :
Bonjour, Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer les rapports
annuels 2023‑2024 du Parc olympique, du Centre des congrès de Québec
et du Palais des congrès de Montréal.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. Mme la ministre des
Ressources naturelles et des Forêts.
Mme Blanchette Vézina : Merci,
Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport annuel de
gestion 2023‑2024 de la Société du Plan Nord. Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le ministre de la
Cybersécurité et du Numérique.
M. Caire : Mme
la Présidente, permettez-moi de déposer le rapport annuel de gestion 2023‑2024
du ministère de la Cybersécurité et du Numérique.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le ministre responsable des
Infrastructures et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale.
• (10 h 10) •
M. Julien :
Oui, Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport annuel de
gestion 2023‑2024 de la Commission de la capitale nationale du Québec.
Merci.
La Présidente :
Ce document est déposé.
Pour ma part, je
dépose le rapport annuel de gestion 2023‑2024 et le rapport annuel
d'activité 2023‑2024 du Protecteur du citoyen.
De
plus, je dépose un document intitulé Suivi des recommandations du rapport
spécial du Protecteur du citoyen sur la gestion de la crise de la
COVID-19 dans les CHSLD durant la première vague de la pandémie.
Enfin,
en application de l'article 98 du Code d'éthique et de déontologie des
membres de l'Assemblée nationale, je
dépose un rapport de la Commissaire à l'éthique et à la déontologie intitulé Rapport
d'enquête au sujet de M. Louis-Charles Thouin, député de
Rousseau.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions ni de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Et je vous avise
qu'après la période de questions et de réponses orales sera tenu le vote
reporté sur la motion de Mme la députée de Verdun débattue hier aux
affaires inscrites par les députés de l'opposition.
Questions
et réponses orales
Et
nous en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales. Et,
pour ce faire, je cède la parole, en question principale, au chef de
l'opposition officielle.
Stratégie
du gouvernement en matière de développement
économique et d'énergie
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Merci beaucoup, Mme la Présidente.
On le sait, la CAQ,
il n'y a pas une semaine qui se passe sans qu'on constate un fait notoire. La
CAQ, c'est de l'improvisation pure et de la négligence. Les entreprises
québécoises ont besoin d'énergie. La CAQ est incapable de développer l'énergie et de leur octroyer l'énergie
nécessaire. C'est trois entreprises sur quatre qui disent... trois sur quatre
qui disent manquer d'électricité pour leurs projets de développement.
Le PM doit octroyer
l'énergie qui est déjà présente sur la table aux entreprises québécoises.
Northvolt, c'est dans quatre ans. Northvolt, c'est dans quatre ans. Le PM doit
développer l'énergie nécessaire en temps, c'est sa job, pas geler 360 mégawatts
pendant quatre ans.
La
ministre de l'Énergie a dit, cette semaine, suite à nos questions répétées, et
je la cite : «Cet octroi de mégawatts n'est pas éternel. On mène actuellement une réflexion à savoir pour quelle
durée ces blocs d'énergie sont offerts.» Fin de la citation. Parfait. Le
gouvernement réfléchit quant à mettre des dates limites au gel des mégawatts.
Question :
Pourquoi ne pas avoir réfléchi avant? Pourquoi n'avoir rien prévu à ce chapitre
pour Northvolt?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui. Bien, Mme la Présidente, on va tous avoir remarqué que le chef de
l'opposition officielle n'est pas revenu sur sa question d'hier sur les
1 500 mégawatts qu'on a annoncés en 2023, parce qu'il doit avoir
appris, entre-temps, qu'il y a eu une
annonce en janvier 2024 pour confirmer qu'on allait produire 1 550 mégawatts,
donc, puis le nom des compagnies sont tous là. Donc, erreur du chef de
l'opposition officielle hier sur le 1 500 mégawatts de plus.
Mais, Mme la Présidente, même si on
ajoute des mégawatts avec l'éolien, il reste que la situation a complètement
changé grâce au travail qu'on a fait pour attirer des investissements des
entreprises. Je rappelle qu'en 2018, quand on est arrivés, à la fin
2018, Hydro-Québec s'apprêtait à jeter de l'électricité parce qu'il n'y avait
pas assez de projets d'entreprises. Donc, on
a attiré des entreprises, on a convaincu des entreprises qui étaient déjà ici
de proposer des projets. Et, Mme la Présidente, on se retrouve dans une
situation où il y a plus de projets que d'énergie disponible, donc ça nous
donne le choix des projets qui sont les plus bénéfiques pour les intérêts des
Québécois. Qu'est-ce que le chef de l'opposition officielle a contre ça?
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Nous, Mme la Présidente, on en a contre un gouvernement qui ne fait pas le
Québec d'abord, les entreprises du Québec d'abord. 360 mégawatts sont sur
la table, sont gelés pendant quatre ans pour Northvolt. On constate, ils n'ont rien prévu quant à une date
limite de ce gel-là pendant quatre ans. Pendant ce temps-là, ils disent non aux
entreprises du Québec.
Pourquoi avoir été aussi négligents, sachant que
le ministre Pierre Fitzgibbon puis son actuelle ministre de l'Économie ont reconnu que c'est normal, des retards?
Pourquoi cette négligence?
La
Présidente : Attention aux propos. La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui. Mme la Présidente, notre gouvernement a fait le choix de développer la
filière batterie, batteries pour des
véhicules électriques, parce qu'on pense que, dans l'avenir, il va y avoir plus
de véhicules électriques.
Il y a trois grandes
entreprises à qui on a accordé des blocs d'énergie : GM, Ford et
Northvolt. Moi, je voudrais être bien clair,
là. Est-ce que le Parti libéral est en train de dire qu'on n'aurait pas dû
accorder des blocs d'énergie à GM, à Ford et à Northvolt?
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Alors, Mme la Présidente,
ils ont donné 360 mégawatts à Northvolt, aucune date limite. Ils
commencent à réfléchir, imaginez-vous donc. Ça, c'est de la malgestion.
Ça, c'est être tout croche, Mme la Présidente, très clairement.
Des voix : ...
La Présidente :
Je suis debout. M. le leader du gouvernement, je vous écoute. Un rappel au règlement? Lequel?
Lequel?
M. Jolin-Barrette :
Mme la Présidente, vous avez laissé passer un mot au lexique, tout à
l'heure. Le chef de l'opposition officielle prête des intentions avec des
propos blessants, Mme la Présidente, je vous demanderais de le rappeler à
l'ordre.
Des voix : ...
La
Présidente : Bon, je vous entends.
Des voix : ...
La
Présidente : S'il vous plaît! Je vous entends. Et je n'ai pas le goût
de vous nommer les uns après les autres. Et vous n'avez pas à vous interpeler.
Je suis debout. Vous n'avez pas à me faire de commentaire.
Nous
allons poursuivre le débat dans le respect, je vous prie. Vous savez quels sont
les mots non parlementaires, et la critique du comportement de
l'adversaire est permise, donc élevons le débat.
M. Tanguay :
Donc, ils n'ont pas de date limite, ils commencent à réfléchir. Mais un qui
semble avoir la réponse, c'est le ministre de l'Environnement, je le
cite : «Les blocs énergétiques seront rendus disponibles au gré de l'abandon de certains projets.» Fin de la
citation. Lui, il a de l'air à savoir qu'il va y avoir des projets qui vont
atteindre la date limite. On peut-tu le savoir, c'est quand, la date
limite?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Bien, Mme la Présidente, refaisons le portrait. Trois grandes entreprises
qui veulent bâtir des usines pour faire des
parties de batteries de véhicules électriques : GM, l'usine est presque
complétée, donc va commencer ses opérations dans les prochains mois;
Ford, la construction a été arrêtée, mais là la construction vient de
reprendre; Northvolt, on a un délai de 12 à
18 mois. Ce que je comprends, c'est que le Parti libéral est contre le
fait qu'on réserve des blocs d'énergie à ces trois entreprises. C'est
leur choix.
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Mauvaise gestion. Northvolt, c'est dans quatre ans. Alors, ensemble, une
autre semaine qui se termine à l'Assemblée nationale, la CAQ ont gelé des
centaines de mégawatts pour des projets futurs, dans quatre ans. On ne connaît pas la date limite, ils
réfléchissent là-dessus ou ils pourraient, à un moment donné, dire : Bien,
c'est trop long, on reprend les mégawatts. Ils ne savent pas la réponse. Chose
certaine, ils n'ont rien prévu à ce chapitre-là pour Northvolt. Ils l'ont-tu échappé pas à peu près? Ils ont
pris... avec leur négligence, ils ont dit non à nos entreprises. C'est ça, la
CAQ...
Des voix : ...
La
Présidente : Bon, je suis debout. Merci, M. le leader du gouvernement.
Vous
savez très bien que ce terme est au lexique. Je vous invite de le retirer,
parce que j'ai laissé passer... Vous le retirez? Parfait. La réponse.
M. Tanguay :
Improvisation.
La
Présidente : Réponse.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui. Mme la Présidente, effectivement, on regarde l'avenir, de ce bord-ci
de la Chambre, on pense que, dans les trois,
quatre, cinq prochaines années, on va avoir besoin d'usines de batteries pour
véhicules électriques, on va avoir besoin de fabriquer de l'aluminium vert, on
discute avec des entreprises, on va avoir besoin de fabriquer de l'acier
vert. Donc, ça va se passer dans les trois, quatre, cinq prochaines années.
Mme
la Présidente, le Parti libéral regardait derrière. Nous, on regarde devant, on
prépare l'avenir de l'économie du Québec.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Saint-Laurent.
Stratégie
du gouvernement en matière de développement
économique et d'énergie
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy :
Mme la Présidente, le gouvernement de la CAQ, ils sont vraiment bons pour
faire des annonces, couper des rubans, mais
ils sont pas mal moins bons lorsque c'est le temps d'attacher l'annonce pour
s'assurer qu'elle se concrétise.
Permettez-moi de
mettre ici un exemple vraiment concret. Le 9 septembre dernier, là — ça,
c'est récent — la
ministre responsable de la région du
Saguenay—Lac-Saint-Jean
annonçait 90 millions d'investissement avec First Phosphate pour la création de 100 emplois payants, et
ce, dans la filière batterie. J'ai presque le goût d'applaudir. Par contre,
aujourd'hui, on apprend dans Le Journal de Montréal, sous la
plume de Francis Halin, que cet investissement et ces emplois sont à risque
parce qu'ils ont besoin de 10 mégawatts.
• (10 h 20) •
Est-ce
que la ministre de la région peut puiser dans sa réserve de courage, et se
lever dans cette Chambre, et demander à
sa collègue la ministre de l'Énergie de libérer et octroyer 10 mégawatts
pour une entreprise de sa région, pour s'assurer que les emplois
payants, avec des Québécois, soient enfin concrétisés au Saguenay—Lac-Saint-Jean?
La
Présidente : La réponse de la ministre des Affaires municipales.
Mme Andrée
Laforest
Mme Laforest : Oui, et ministre
responsable du Saguenay—Lac-Saint-Jean,
qui accueille et collabore beaucoup avec les compagnies pour avoir de
bons projets au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
avec mes collègues députés.
Alors,
la question est pertinente. Nous allons toujours être présents pour les projets
au Saguenay—Lac-Saint-Jean
comme la compagnie First Phosphate. Il y a plusieurs compagnies qui veulent
s'établir au Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Il y a eu des rencontres avec le ministère de
l'Économie, il y a des rencontres aussi avec tous les organismes, avec Port Saguenay également. Les projets sont
discutés, présentement, et je serai toujours celle qui va accueillir les
compagnies, évidemment, et les
projets au Saguenay—Lac-Saint-Jean,
parce que, oui, au Saguenay—Lac-Saint-Jean, je vous le mentionne, on n'a jamais eu un taux de chômage comme on a présentement, parce que
les gens travaillent, l'économie va bien. Et, si on peut accueillir
d'autres projets, je vais, comme toujours, continuer d'être présente, puis, si
ça prend des mégawatts, je discuterai avec
mes collègues, dont la ministre de l'Économie. Puis je crois qu'on est un
gouvernement qui a toujours été présent.
Pour que la compagnie First Phosphate veuille s'établir au Saguenay—Lac-Saint-Jean, ça fait six ans qu'il y a des négociations.
Oui, la compagnie a loué une usine, ça devrait bien se passer, puis je vais
continuer de collaborer avec la compagnie.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci,
Mme la Présidente. La ministre vient de nous dire que «si ça prend des
mégawatts». Or, je suis en discussion en direct avec le P.D.G., il me
confirme qu'elle le sait, que ça prend des mégawatts, ça en prend 10, pas 354,
juste 10.
Est-ce qu'on peut s'assurer qu'au-delà de couper
des rubans, au-delà de faire des annonces, au-delà d'être tout sourire... attacher les annonces correctement?
Parce que sinon c'est 90 millions de dollars qui est à risque et une
centaine d'emplois à La Baie, que j'affectionne particulièrement.
Une voix : ...
La Présidente : M. le leader... La
réponse de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts.
Mme Maïté Blanchette
Vézina
Mme Blanchette Vézina : Merci,
Mme la Présidente. Je suis contente de me lever aujourd'hui pour parler des
projets miniers, des projets porteurs qui sont dans les différentes régions du
Québec et sur lesquels on travaille pour, notamment, alimenter la filière
batterie. Tout d'un coup, le Parti libéral s'intéresse à la décarbonation grâce
à nos minéraux, et j'en suis heureuse.
Ceci étant, on travaille chacun des projets, ils
sont à différents stades. Ils ont besoin d'énergie, comme d'autres projets
énergétiques. On est en discussion, mais les projets avancent. Et ça, c'est une
bonne nouvelle, bonne nouvelle pour
l'économie du Québec, bonne nouvelle pour l'économie des régions. On continue
de suivre les projets et de les faire cheminer,
parce qu'effectivement ils sont une partie de la solution puis de
l'approvisionnement dans nos projets de filières au Québec.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Toujours
pas de réponse, alors je vais lire le communiqué de presse du
9 septembre : «Cette usine constitue le premier maillon de la vallée
de la batterie au Saguenay.» Oh! «Cette annonce est très positive pour
l'exploitation du phosphate au
Saguenay.» Le député de Dubuc : «C'est un engagement clair de notre
formation.» Or, ils ont besoin de 10 mégawatts, pas 354.
Est-ce que, là, le gouvernement peut s'assurer
que les 10 mégawatts sont libérés maintenant pour un vrai, vrai projet?
Ils étaient tous sur la photo.
Des voix : ...
La Présidente : Trop de commentaires
après la question. La réponse de la ministre, on l'écoute.
Mme Maïté Blanchette
Vézina
Mme Blanchette Vézina : Mme la
Présidente, on peut se réjouir quand il y a des investissements qui viennent, quand il y a des projets qui voient le jour dans
nos régions du Québec, ça crée des bons emplois. On travaille... Et ils ont...
ils sont à différentes étapes. Mme la Présidente, on est en train de développer
plusieurs filières de minéraux. C'est une bonne nouvelle pour nos régions. On
est en collaboration, parce qu'ils sont à différentes étapes, ces projets
miniers. Et donc la volonté du Québec, c'est
de faire la décarbonation et d'utiliser nos minéraux critiques et stratégiques,
de développer ces emplois dans les régions du Québec, et c'est ce qu'on
fait, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Pontiac.
Accès aux services de santé en Outaouais
M. André
Fortin
M. Fortin : Mme la Présidente, au cours des dernières semaines, les
députés du Parti libéral du Québec ont multiplié les rencontres avec les
organismes de la région de l'Outaouais, et le constat était, ma foi,
clair : les citoyens de la région
méritent mieux. C'est vrai en itinérance, en habitation, c'est vrai en
enseignement supérieur, et j'en passe, mais c'est particulièrement vrai
en santé.
L'Hôpital de
Gatineau, le plus grand hôpital de l'Outaouais, le plus grand hôpital de la
quatrième plus grande ville du Québec, cet été, il y avait une salle
d'opération en service, une salle sur sept, Mme la Présidente. Si on était chanceux, quelquefois il y en avait deux. Ça,
c'est des chirurgies qui ne se font pas, c'est des patients qui attendent,
c'est des gens qui ne peuvent pas
aller travailler, des gens qui peinent à s'occuper de leurs enfants, des gens
qui ne peuvent pas profiter de leur retraite pleinement.
Mme la Présidente,
là, les gens de ma région, ils paient leurs taxes et leurs impôts pareil comme
tous les autres citoyens du Québec, ils
devraient avoir accès au même niveau de services, mais la situation, en santé,
en Outaouais, elle se détériore année après année. Ce n'est pas moi qui
le dis, c'est les médecins.
Comment le ministre de
la Santé peut tolérer une telle situation?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Alors, Mme la Présidente, encore une fois, je suis content d'avoir cette
question-là, parce que ça me permet de faire le point sur la situation en
Outaouais.
J'ai eu l'occasion,
il y a quelques semaines, d'aller visiter plusieurs hôpitaux de l'Outaouais,
entre autres certains avec le député de Pontiac. On a vu que, dans certaines
régions, il y avait eu quand même un été qui avait... qui s'était bien déroulé,
malgré les vacances. Je pense, par exemple, à l'hôpital de Shawville. On a fait
plusieurs hôpitaux, lui et moi.
Par contre, où il a
raison, la situation à Gatineau, elle est préoccupante. J'ai eu l'occasion de rencontrer,
entre autres, les chirurgiens de la fameuse
salle d'opération où il y avait des blocs opératoires de fermés, et, suite à
mon retour, j'ai demandé à être capable de déléguer une équipe. Il y a
une équipe, en ce moment, qui est en construction pour envoyer des infirmières qui vont nous venir de l'Institut de cardiologie,
pour être capables d'aider, justement, à réouvrir des blocs opératoires, parce que,
on le sait, je ne veux pas trop revenir là-dessus, mais on a, en ce moment, une
négociation avec la FIQ qui est rendue à un
certain état d'avancement, qui va pouvoir faire une grande différence dans la
réouverture de plusieurs blocs opératoires. Donc, on travaille sur ces
enjeux-là principalement pour l'Hôpital de Gatineau.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. André
Fortin
M. Fortin : Mme la Présidente, ce que le ministre nous dit là, c'est
exactement ce qu'il nous a dit au début de l'été.
Il nous a dit qu'il enverrait des équipes volantes, que c'était une région
prioritaire, et, pendant l'été, il n'y en a eu aucune, aucun travailleur
des équipes volantes qui sont venus en Outaouais. Pendant ce temps-là, il y a
plus de patients en attente d'une
consultation en Outaouais que l'an dernier, plus de patients hors délais pour
une consultation, il y a plus de patients qui attendent pour une
chirurgie, il y a plus de patients hors délais qui attendent pour une
chirurgie.
Mme
la Présidente, il va falloir qu'il puise dans sa réserve de courage pour aider
les gens en Outaouais, faire les choses différemment, puis qu'il commence
maintenant.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Dans les choses qui doivent être faites différemment, premièrement, on
parle des équipes volantes, mais on parle surtout des prêts de services. Et,
tant qu'on n'avait pas réglé les conventions collectives, il y a plusieurs
employés qui ne voulaient pas embarquer sur les équipes volantes, parce que,
les conventions collectives, les détails des
conventions n'étaient pas connus. Alors, qu'est-ce qu'on a fait en attendant?
On a fait des prêts de services, c'est-à-dire que quelqu'un dit : Moi, je veux m'assurer que je garde mon
ancienneté, je veux être capable de pouvoir aller vous aider mais sans
changer d'établissement de référence. Alors, on a fait ça dans nos trois
régions, incluant l'Outaouais.
Ce que j'aimerais
dire à la population, c'est qu'avec la fin des vacances, je l'ai mentionné en
Chambre la semaine dernière, on est capables, Mme la Présidente, d'avoir engagé
plus de 17 000 employés dans notre réseau, des infirmières... Je
continuerai tout à l'heure.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Mme la Présidente, la réalité, c'est que les gens de
l'Outaouais ne reçoivent pas les services dont ils ont besoin. Là, aujourd'hui,
le ministre nous dit : Bien, c'est la faute des négociations, c'est la
faute des vacances d'été. Plus tard, il va
nous dire que c'est la faute de la saison de la grippe, la faute de la saison
de Noël, des congés de Noël. Il va
nous dire que c'est de la faute des gouvernements précédents, que c'est de la
faute de la pandémie, que c'est comme ça partout, que c'est un contexte
mondial. Et hier il nous disait, petite nouvelle complètement inattendue, il
n'a pas vu ça venir, que c'est la faute du vieillissement de la population.
Les gens de
l'Outaouais, ils ont besoin de services. Ils n'ont pas besoin d'excuses.
La Présidente :
La réponse du ministre.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Bien, écoutez, Mme la Présidente, je pense que les Québécois reconnaissent tous
les efforts qui sont faits par notre personnel en ce moment. La situation est
difficile dans toutes les régions du Québec, elle l'est aussi en Outaouais. Je
pense qu'on peut prendre un ton très négatif, comme l'a fait le député. Je
respecte ça, c'est son choix. Moi, j'ai pris la décision, Mme la Présidente...
Une voix : ...
La
Présidente : Quel est votre rappel au règlement?
M. Derraji :
Ce sont des propos blessants. Le député rapporte ce qui se passe dans sa
région.
La Présidente :
Merci, M. le leader du
gouvernement. Nous allons poursuivre. C'est la critique du comportement
de l'adversaire, et c'est bon pour un, c'est bon pour l'autre. Poursuivez...
Une voix : ...
La
Présidente : «Collègue», «collègue». Nous allons poursuivre.
M. Dubé :
Ça va me permettre de continuer, Mme la Présidente.
Je pense que les
Québécois reconnaissent tous les efforts qui sont faits par notre réseau de la
santé. On a été capables d'attirer, et je le
répète, là, pour que tout le monde comprenne, 17 000 personnes de
plus. Ce n'est pas négligeable, 17 000,
personnes dans un réseau qui a besoin d'infirmières, de préposés aux
bénéficiaires. On va continuer à faire le travail pour toutes les
régions du Québec.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Marquette.
Projet
de centre multifonctionnel à Thurso
M. Enrico
Ciccone
M. Ciccone : On va rester dans l'Outaouais, si vous voulez bien, Mme la
Présidente. C'est connu de tous, le premier ministre est un grand amateur de
hockey, qui voue une admiration sans bornes à Guy Lafleur. Peu de temps après son décès, alors qu'il était questionné en
conférence de presse, le 1er mai 2022, le premier ministre avait affirmé
ceci, et je le cite : «L'aréna à Thurso, il faut s'assurer que ce
soit en bon état. Il y a du travail à faire, puis on va s'assurer... Ça, on va s'en occuper.» Malheureusement, l'aréna
Guy-Lafleur n'a pas reçu toute l'attention qu'il mérite, si bien qu'aujourd'hui
l'aréna est sur le respirateur artificiel et qu'au prochain bris majeur, Mme la
Présidente, c'est terminé.
Est-ce
que le premier ministre va respecter sa parole et honorer la mémoire de son
héros ou va-t-il la laisser tomber?
• (10 h 30) •
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable du Sport, du Loisir
et du Plein air.
Mme Isabelle
Charest
Mme Charest : Oui, merci, Mme la
Présidente. Très heureuse de pouvoir me lever pour parler du fameux programme
PAFIRSPA, donc, un programme d'aide financière pour les infrastructures
récréatives et sportives et de plein air,
un programme qui, évidemment, a suscité énormément d'intérêt, parce qu'on sait
à quel point les infrastructures sportives ont été négligées au fil des
décennies qui précèdent. Puis heureusement, avec l'arrivée de notre
gouvernement, les investissements en
infrastructures sportives ont été phénoménaux. Évidemment, un programme, comme
je le disais, qui a suscité beaucoup
de demandes, 2,7 milliards de demandes pour un budget de
300 millions, une première... première tranche de projets qui ont
été accordés, encore une fois, pour 300 millions.
Je trouve ça particulier, parce
qu'habituellement les oppositions nous reprochent de faire des choix politiques,
quand on choisit les projets, alors que là, maintenant, on a l'évidence que ce
ne sont pas des choix politiques mais des choix qui ont
été faits par les fonctionnaires, qui analysent tous les projets et choisissent
les meilleurs avec les critères et normes qui apparaissent sur le site Web du
ministère.
Alors, voilà. C'est
un bon projet, Thurso. Peut-être que, dans la deuxième vague de projets, ils
seront financés.
La
Présidente : Première...
Des voix : ...
La
Présidente : Excusez! M. le leader, j'aimerais entendre votre député,
alors taisez-vous. On va l'entendre. M. le député, première complémentaire.
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : C'est
quand même particulier, Mme la Présidente, que la ministre me parle d'un
programme normé, alors qu'ici je parle de la promesse du premier ministre. Il
faut comprendre, là, c'est le commandant en chef du Québec qui a fait une promesse. Ce n'est pas une question
de choisir le politique au lieu d'un programme. Le premier ministre a fait
une promesse aux gens de Thurso et de l'Outaouais.
Est-ce que le premier
ministre peut dire aux gens de Thurso et de l'Outaouais que l'aréna de Guy
Lafleur va vivre encore longtemps? Et je m'adresse au premier ministre.
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Isabelle Charest
Mme Charest :
Oui. Bien, merci encore, Mme la
Présidente. Nous avons un programme normé d'infrastructures qui vient justement
aider les infrastructures sportives. Maintenant, je demande au député de
Marquette quel projet qu'il veut qu'on
retire. L'aréna à Lachine qu'on vient d'annoncer, qui est un projet qui faisait
partie du programme d'infrastructures? Est-ce que c'est ce projet-là?
Est-ce qu'on veut... Est-ce qu'il veut qu'on aille piger à la pièce pour faire
en sorte, justement, d'avoir des décisions politiques?
Je
suis très fière de la façon dont on a choisi les projets qui ont été
subventionnés. Ça a été fait de façon rigoureuse par les équipes des fonctionnaires. Alors, voici, on va continuer de
subventionner les infrastructures sportives en temps et lieu.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Enrico Ciccone
M.
Ciccone : Je dirais à la ministre que le
député de Marquette n'est pas le premier ministre et commandant en chef du Québec, Mme la Présidente. Le premier
ministre a fait une promesse. Est-ce qu'il peut maintenant, aujourd'hui, là... Je sais que son sac de courage est
pas mal vide, là, mais, s'il en reste un petit peu, là, un petit peu, est-ce
qu'il peut respecter sa promesse et dire aux gens de Thurso et dire aux gens de
l'Outaouais qu'il va sauver l'aréna Maurice... l'aréna Guy Lafleur, et, je vais vous dire une chose, parce qu'au
prochain bris majeur, Mme la Présidente, c'est terminé? Est-ce qu'il
comprend ça, le premier ministre?
La
Présidente : La réponse du ministre responsable de la région de
l'Outaouais.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Et député de Papineau. On parle d'un dossier qui
est dans ma circonscription, Mme la Présidente. Je veux juste ajouter à la voix de ma collègue pour dire
qu'effectivement on ne peut pas subventionner tous les projets, on ne peut pas accorder toujours toutes les subventions.
Le Parti libéral en sait quelque chose, le Parti libéral en sait quelque chose...
Des voix : ...
La Présidente :
...M. le ministre. M. le leader
de l'opposition officielle, nous avons écouté avec respect la question,
j'aimerais entendre avec respect la réponse. Et nous perdons du temps, du temps
précieux, celui de vos collègues. Vous m'avez fait remarquer que ce sont des
collègues. La réponse du ministre. Poursuivons.
M. Lacombe : Merci, Mme la Présidente. Donc, le mandat n'est
pas terminé, le projet va continuer d'être travaillé. J'ai rencontré le préfet
de la MRC et maire de Thurso, Benoit Lauzon, qui est un collègue, avec qui on
travaille très, très bien. Je sais
que vous êtes allé visiter le centre. On a le même intérêt. On a un intérêt
commun, on veut que ça se réalise. On va travailler avec la MRC, avec la
municipalité pour qu'ils peaufinent leur projet.
Et le mandat n'est
pas terminé. Comme député, je vais continuer d'y travailler, comme ministre
responsable de la région aussi, avec ma collègue. Donc, travaillons ensemble.
La Présidente : Et
je vous rappelle, M. le ministre, que vous devez vous adresser à la présidence.
En question principale, je reconnais maintenant
le député de Jean-Lesage. On vous écoute, monsieur, la parole est à vous.
Compressions budgétaires
dans les cégeps et les universités
M.
Sol Zanetti
M.
Zanetti : Merci, Mme la Présidente. Alors, depuis quelques
jours, Québec solidaire reçoit plein de témoignages de gens qui
travaillent dans les cégeps puis qui dénoncent les coupes qui s'y passent. Je
vais vous en citer trois.
«Je travaille à la bibliothèque de mon cégep. On
nous a indiqué que nous n'avions aucun budget pour l'achat de documentation,
donc aucun livre.»
«3 millions
de coupes uniquement dans mon cégep — et ça, ce n'est pas beaucoup, en passant,
comparé aux autres. Plus un achat de livres pour la bibliothèque.»
«La bibliothèque est malheureusement dans
l'obligation de cesser tous les achats de livres, et ce, pour une période
indéterminée.»
Mme la Présidente, dans deux semaines, les Kings
s'en viennent jouer ici sur le bras du gouvernement. Ce gouvernement finance à
coups de millions d'argent public des millionnaires américains et restreint
l'achat de livres dans les cégeps. C'est ça, la CAQ.
Pourquoi la ministre de l'Enseignement supérieur coupe-t-elle dans les budgets qui permettent
d'acheter des livres?
La Présidente : La réponse de la
ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Pascale
Déry
Mme Déry : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Alors, je vais répéter ce que je répète depuis quelques jours déjà. Il n'y a jamais eu autant d'argent non
seulement en enseignement supérieur, il n'y a jamais eu autant d'argent investi
pour ce qui est la persévérance et la réussite, il n'y a jamais eu autant
d'argent investi pour ce qui est des infrastructures, pour ce qui est de l'achat de matériel, d'équipement de laboratoire, il
n'y a jamais eu autant d'investissement. Et on va continuer de soutenir
les cégeps et les universités, tel qu'on le fait depuis plusieurs années.
Encore une fois, dans les collèges, dans les
cégeps, vous sortez toutes sortes d'exemples, je peux vous dire que les sommes
sont là. Oui, on a établi des seuils, on a établi des plafonds, mais encore
faut-il comprendre et savoir que, cette
année, uniquement au PQI, encore une fois, et même en termes de budgets, les
budgets ont substantiellement augmenté.
Alors, je
réitère qu'on va continuer d'accompagner nos cégeps, d'accompagner nos
universités, dans ce contexte-ci, mais je me dois de suivre l'évolution
des projets, de suivre l'évolution des achats qui se font justement parce qu'il
y a des coûts qui ont explosé au cours des dernières années, au cours des deux
dernières années plus spécifiquement. Donc, je dois pouvoir suivre l'évolution
de tout ça, de l'achat de matériel, de déploiement de programmes, de
laboratoires, d'infrastructures. Mais, comme je vous dis, les sommes sont là...
La
Présidente : Et je vous rappelle, Mme la ministre, que vous
vous adressez à la présidente. Première complémentaire.
M.
Sol Zanetti
M. Zanetti : Mme la Présidente,
l'austérité déguisée, c'est de l'austérité pareil. Je me souviens, je
cite : «Il n'y a pas un enfant qui va mourir de ça. J'aime mieux que les
commissions scolaires achètent moins de livres. Nos bibliothèques sont déjà bien équipées.» Ça, c'est le ministre libéral
Yves Bolduc il y a 10 ans. Aujourd'hui, la ministre caquiste est
plus habile. Elle ne dit pas les choses de la même façon, mais elle fait la
même chose.
L'austérité
caquiste, c'est comme l'austérité libérale, ça commence par des livres, mais où
est-ce que ça va s'arrêter?
La Présidente : La réponse de la
ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Pascale
Déry
Mme Déry : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Alors, je réitère encore une fois que jamais un gouvernement n'a autant investi, 40 % d'augmentation dans
les budgets en enseignement supérieur depuis 2018. Quand on est arrivés, là,
les réseaux, entre collégial et universitaire, étaient vraiment
étouffés, là. Il n'y en avait pas, d'argent, ni en infra ni dans les budgets,
pour ce qui est d'achat ou... de développement de laboratoires ou d'achat de
matériel.
Alors, encore une fois, je ne suis pas gênée de
dire aujourd'hui qu'on va continuer d'investir ces sommes-là. Elles sont là. Mais je me dois, encore une fois,
par saine... par saine gestion de finances publiques, de suivre les projets,
dans le contexte dans lequel on est actuellement, Mme la Présidente.
Alors, encore
une fois, on va continuer d'accompagner les établissements. On a déployé
beaucoup de programmes, au cours des dernières années, puis on va
continuer de soutenir le réseau comme on le fait depuis six ans...
• (10 h 40) •
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Mme la Présidente, le résultat des passe-passe
comptables dont parle la ministre, c'est des coupures, c'est le fait
qu'on n'achète plus de livres.
Autre
citation : «Yves Bolduc renonce à son travail de ministre, qui est
d'élever le niveau de l'éducation au Québec. Malgré les rattrapages, nos
bibliothèques ont encore besoin d'investissement.» Ça, c'est l'actuel ministre
de la Langue française qui dénonçait les coupures libérales il y a
10 ans.
Qu'est-ce
qui a changé? La ministre pense-t-elle... Non, le ministre pense-t-il — c'est
mêlant — que
la ministre renonce à son travail?
La
Présidente : Et la réponse... Et un petit rappel au mot que vous avez
employé, M. le député, hein?
Des voix :
...
La Présidente :
Je suis debout. Vos micros sont coupés, vous parlez dans le vide.
M.
le député, petit rappel, le propos... le mot que vous avez employé, vous savez
que vous n'avez pas à l'employer. La réponse de la ministre. On devient
silencieux, on écoute la réponse.
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je suis contente d'entendre le mot
«rattrapage» de notre collègue député de l'autre bord de la salle, de l'autre
bord de la Chambre. Le mot «rattrapage», bien, c'est un mot-clé parce qu'on
rattrape, justement, la négligence qu'il y a eu à peu près dans toutes les
sphères et dans tous les ministères au cours des dernières années avant qu'on
n'arrive. La priorité, quand on est arrivés, c'est d'investir dans ce qu'il y a
de moins sexy, dans ce qu'il y a de moins payant politiquement, parce qu'on a
eu le courage de le faire.
Alors, encore une
fois, on va continuer de soutenir les réseaux, on va continuer d'y investir. On
y investit des sommes colossales, qu'on est en train de déployer sur les
10 prochaines années, notamment en infrastructures. Donc, pour ce qui est
d'achat d'équipement, de déploiement de programmes, d'achat... de déploiement
de laboratoires aussi, on est là, on répond présent. Et on n'a jamais investi
autant d'argent, on va continuer à le faire...
La
Présidente : Attention aux propos, vous avez utilisé un mot pas très
gentil non plus.
En question
principale, maintenant, je reconnais le député de Maurice-Richard. Nous vous
écoutons.
Retombées
économiques de l'implantation de l'usine Northvolt
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Merci,
Mme la Présidente. Chaque jour, dans le dossier Northvolt, la confiance des
Québécois et Québécoises s'effrite un peu plus. 7 milliards d'argent
public engagé, Mme la Présidente, 7 milliards d'argent public et toujours aucune étude des retombées
économiques. La ministre de
l'Économie a dit la semaine dernière
sur Northvolt, et je cite : «Un projet important et porteur pour enrichir
et décarboner le Québec.» Pour la décarbonation, on repassera, Mme la
Présidente. On a fait une demande d'accès d'information, il n'y a aucun
document qui associe des baisses de GES à l'ensemble de la filière batterie.
Mais, pour enrichir le Québec, la ministre se réfère probablement aux études du
retour sur investissement de l'implantation de Northvolt en Montérégie.
Lors
des études de crédits du mois d'avril, j'ai obtenu un engagement clair de
M. Fitzgibbon pour rendre publiques les études de retombées
économiques dans le dossier Northvolt. Quand la ministre de l'Économie et de
l'Énergie compte rendre publiques les études économiques sur l'implantation de
Northvolt au Québec?
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie.
Mme Christine Fréchette
Mme
Fréchette : Oui. Mme la Présidente, bien, vous le savez, effectivement
le projet Northvolt est un projet important pour la filière batterie qu'on
développe, qu'on déploie au Québec. Grâce aux efforts colossaux de mon prédécesseur, on a la chance d'avoir maintenant
des joueurs sur l'ensemble de la chaîne de valeur pour la filière batterie,
allant des minéraux critiques et
stratégiques jusqu'au recyclage de ces minéraux critiques et stratégiques.
Donc, on a la possibilité d'ancrer le
Québec dans un créneau d'avenir, de créer des emplois bien rémunérés à travers
le projet de la filière batterie, qui comporte notamment le projet de
Northvolt, pour lequel, effectivement, on rencontre un certain ralentissement
au niveau de sa mise en oeuvre. Mais l'orientation globale du projet
n'est pas remise en question par Northvolt.
Alors, j'ai
l'impression que le député devrait appuyer le projet de loi n° 69,
puisque ce projet de loi va nous permettre d'accroître notre production
nationale d'énergie. Je n'ai pas entendu beaucoup de commentaires positifs
jusqu'à maintenant de la part de ce représentant, autour de la table de la
commission parlementaire, mais j'espère que c'est appelé à changer. Merci.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Haroun Bouazzi
M.
Bouazzi : Aidez-nous à être positifs, partagez les études
économiques, s'il vous plaît. Ça fait plus de six mois que M. Fitzgibbon s'est engagé à rendre
publiques ces études, et les Québécoises et Québécois sont encore dans le noir.
Il y a deux jours, la ministre elle-même
s'est engagée à honorer tous les engagements de son prédécesseur pour
Northvolt. Est-ce que les engagements de la parole donnée, c'est juste
bon pour les multinationales étrangères?
Est-ce que
vous vous engagez ou est-ce que vous êtes en train de refuser de rendre
publiques les études économiques sur les retombées de l'implantation de
Northvolt, Mme la ministre?
La
Présidente : Et je vous rappelle, M. le député, que vous vous
adressez à la présidente. C'est bon pour tout le monde ici. La réponse
de la ministre.
Mme Christine
Fréchette
Mme
Fréchette : Oui. Je m'engage à ne pas retirer les blocs
d'énergie à Northvolt du simple fait qu'il y a un vent de face pour le secteur
de l'énergie électrique et des véhicules électriques en ce moment comme le
propose le Parti libéral. Alors, on va poursuivre ce projet.
Maintenant, c'est un projet qui mérite d'aller
de l'avant. Il serait complètement irresponsable de retirer le bloc d'énergie à Northvolt. On respecte nos
engagements, on va confier à Northvolt le bloc d'énergie qui est prévu pour ce
projet d'importance et qui va créer beaucoup d'emplois pour des
Québécois. Alors, certes, c'est mené par une entreprise étrangère, mais ce sont des Québécois qui vont occuper la très grande
majorité des emplois qui vont y être développés, des emplois bien
rémunérés et spécialisés.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi : Est-ce que, oui ou non,
vous allez rendre publiques les études économiques des retombées de
l'implantation de Northvolt au Québec? Est-ce que, oui ou non, la ministre
s'engage à rendre publiques les études des retombées économiques de Northvolt
au Québec?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Christine
Fréchette
Mme
Fréchette : Oui, les retombées, elles seront nombreuses, Mme
la Présidente, elles seront de nature économique, notamment en termes de
création d'emplois, également en termes de développement d'un écosystème
d'importance au Québec qui, comme je le
disais, par des minéraux critiques jusqu'au recyclage de ces minéraux
critiques. Et, ce faisant, on va
pouvoir contribuer à la décarbonation de l'économie à l'échelle internationale
tout comme à l'échelle du Québec. C'est un projet d'importance qui nous
permet d'avancer dans la lutte contre les changements climatiques.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Jean-Talon.
Avantages de
l'implantation d'une usine au Québec présentés à Northvolt
M. Pascal
Paradis
M. Paradis : Mme la Présidente, le
premier ministre nous a dit la semaine dernière, ici, en parlant de Northvolt, et je le cite : «Nous, ce qu'on veut, c'est
de créer des emplois payants pour les Québécois.» Et la ministre vient de le
dire, dire la même chose, il y a quelques minutes.
Nous avons obtenu la présentation qui a été
faite par le gouvernement du Québec à Northvolt pour l'attirer au Québec, de
même qu'à d'autres entreprises. Surprise, Mme la Présidente! Nous en avons tiré
un tableau didactique, c'est un extrait de la présentation, qui démontre qu'un
des arguments utilisés par le Québec pour attirer Northvolt, c'est de dire : Venez ici, vous allez payer
moins cher votre main-d'oeuvre. Alors, pendant qu'on a un gouvernement qui
prétend devant tous les Québécois ici, en
Chambre, que ce qu'on veut, c'est attirer des entreprises étrangères pour mieux
payer nos employés, ce qu'il dit derrière
les portes closes aux entreprises, c'est : Venez ici, vous allez payer
moins cher.
Qu'est-ce qu'en pense la ministre, Mme la Présidente?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M.
Legault : Oui. Mme la Présidente, je pense, c'est important
de comprendre le contexte du projet de Northvolt. Rappelons-nous la
séquence. Le gouvernement fédéral a donné près de 20 milliards de
dollars à deux entreprises qui sont venues s'installer en Ontario, Stellantis, qui est Chrysler, et
Volkswagen. Donc, on a poussé très fort, puis l'essentiel de ce qui a
été investi dans Northvolt vient du gouvernement fédéral, mais, malgré ça, on
n'a pas notre part parce que M. Trudeau, le premier ministre du Canada,
refuse de traiter équitablement le Québec.
Et, Mme la
Présidente, je pense qu'aujourd'hui il faut se parler, effectivement, du
gouvernement fédéral, parce que le parti frère du Parti québécois, le
Bloc québécois, s'apprête à appuyer M. Trudeau. Pas plus tard que cette
semaine, le chef du Parti québécois
disait : «Moi, je vais demander aux Québécois de voter pour le Bloc, M.
Trudeau devrait agir pour réduire le nombre d'immigrants.» Or, qu'est-ce
qu'il fait aujourd'hui? Il s'assoit sur ses mains puis il n'a pas le courage,
le chef du PQ, de dire à Yves-François Blanchet : N'appuyez pas Justin
Trudeau.
Des voix : ...
La
Présidente : Je suis debout. Attention! J'inviterais...
J'inviterais le premier ministre à revenir un petit peu sur la question.
Première complémentaire.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis : Quelle belle tentative
de diversion! Mais aucune réponse.
J'ai un autre tableau didactique, Mme la
Présidente, tiré de la même présentation de ce gouvernement aux entreprises étrangères, à Northvolt. On compare
même les salaires, Mme la Présidente, poste par poste pour dire : Venez
ici, vous allez payer moins cher les salaires.
Qu'est-ce que
le premier ministre a à dire par rapport à ce qu'il nous prétend depuis des
jours, alors qu'il vend le cheap labor?
• (10 h 50) •
Des voix : ...
La
Présidente : Attendez. Wo! Un, je suis debout. Deux, c'est
beaucoup trop bruyant. Et, trois, vous venez de tenir des propos qui
sont non parlementaires en toute fin de votre... en toute fin de votre
question.
Une voix : ...
La Présidente : M. le leader
du gouvernement, je vais vous écouter.
M. Jolin-Barrette : ...je
vous demanderais de demander de le retirer. C'est au lexique, le terme. Et,
deuxièmement, je vous demanderais, les multiples tableaux, de les
déposer.
La Présidente : Alors, c'est ce que
je disais avant de vous donner la parole...
Une voix : ...
La Présidente : M. le député
de Matane-Matapédia, quel est votre rappel au règlement?
M. Bérubé : Quel est le terme qu'on
doit retirer, juste pour être sûr?
La Présidente : Vous le savez très
bien, il est au lexique, «cheap». Besoin d'un dessin? Alors...
Des voix : ...
La Présidente : J'ai tranché. Je
vous ai dit ce qu'il en était. Votre question est terminée.
Une voix : ...
La
Présidente : Je vous
l'ai dit. Je vous l'ai dit, il est au lexique. Et je suis debout.
Rassoyez-vous, cher collègue. Articles 32 et 37. Je suis debout, vous
devez vous asseoir. J'applique le règlement. J'applique le règlement. Mes décisions
sont non appelables. Et je vous inviterai à aller lire la jurisprudence plus en
détail.
Cela dit, j'aimerais avoir une réponse. On
retrouve le calme. M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
effectivement, les salaires sont moins élevés au Québec que dans le reste du Canada, mais on est en train de réduire
cet écart. Mais, Mme la Présidente, ce qu'on a besoin à Ottawa, c'est un
gouvernement économique. Et hier on a entendu un chef du Bloc québécois
dire : Moi, je ne suis pas un conservateur, je n'aime pas la droite, j'aime mieux la gauche. Donc, c'est rendu que
le parti frère du Parti québécois est comme Québec solidaire, la gauche-droite,
le débat gauche-droite passe avant la défense de l'autonomie de la nation québécoise.
PQ, QS : même combat.
Des
voix : ...
La
Présidente : Je veux entendre la question. Deuxième complémentaire.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Je
repose la question au premier ministre : Comment peut-il réconcilier ce
qu'il dit ici, en Chambre, et ce qu'il prétend devant les entreprises
étrangères, ce qu'il dit aux entreprises étrangères derrière des portes closes? Il nous dit ici que ce qu'on veut, c'est
des emplois bien payés et, quand il vend le Québec, notre électricité pas cher,
il vend aussi notre main-d'oeuvre pas cher. Il y a des tableaux dans lesquels
il dit : Venez ici, vous allez payer votre main-d'oeuvre moins cher.
C'est la parole du
premier ministre qui est en jeu. Qu'est-ce qu'il dit de ça?
La
Présidente : La...
Des voix : ...
La
Présidente : S'il vous plaît! La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Quand
on a eu des gouvernements du Parti québécois puis des gouvernements libéraux,
les salaires augmentaient plus vite dans le reste du Canada qu'au Québec.
Heureusement, depuis 2018, c'est exactement le
contraire, le salaire moyen augmente plus vite au Québec que dans le reste du
Canada. On a encore un écart, donc c'est vrai que les salaires sont
moins élevés au Québec que dans le reste du Canadaa, mais, contrairement au
gouvernement du PQ puis du Parti libéral, nous, on corrige graduellement la
situation.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Laurier-Dorion.
Accès au Tribunal
administratif du logement
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla :
Merci, Mme la Présidente. Une
phrase qu'on entend souvent, ces temps-ci, quand on essaie de contacter le Tribunal administratif du logement, le TAL : Votre appel est important pour
nous, merci de rappeler plus tard.
Le Protecteur du
citoyen fait un constat alarmant ce matin, dans son rapport annuel
d'activité 2023-2024, et c'est des
centaines de plaintes de citoyens et citoyennes qui n'arrivent pas à rejoindre
le TAL pour avoir des réponses à leurs questions. Or, de nombreux
locataires ont besoin de parler à des vraies personnes, dans la vie, Mme la
Présidente, par exemple des locataires aînés
qu'on a décidé de protéger en élargissant la loi Françoise David, qui
n'arrivent pas à avoir la ligne.
Le Protecteur du
citoyen exige un plan d'action d'ici le 31 octobre. Que va faire la
ministre?
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine Duranceau
Mme Duranceau :
Bonjour, Mme la Présidente. Bien,
écoutez, je partage l'avis de mon collègue de Laurier-Dorion là-dessus,
moi aussi, ça me frustre quand j'appelle puis que je n'ai pas de réponse, et je
trouve ça très dommage.
Ceci
dit, je sais que le tribunal travaille très fort à améliorer la situation. Il
faut savoir, là, que les demandes introduites l'année dernière ont atteint
91 000 unités ou demandes, là, au Tribunal administratif du logement. C'est majeur, c'est le plus grand nombre de demandes depuis
30 ans. Évidemment, le contexte actuel de crise du logement, de marché qui
est serré, de gens qui contestent les augmentations de loyer, bon, ont engendré
toutes ces demandes-là. Maintenant, le
tribunal y travaille depuis le printemps. Il y a une ligne... il y a
possibilité de rappel automatique, donc les gens ne perdent pas leur rang dans la ligne d'attente, ils se
voient rappelés par le tribunal. Est-ce que c'est perfectible? Oui, on y
travaille très fort. Il faut comprendre aussi que le nombre de ressources n'a
pas pu suivre exactement le nombre de demandes au tribunal. Alors, on travaille là-dessus aussi pour
réallouer les ressources vers les bons endroits, pour s'assurer que toutes
les demandes urgentes sont traitées...
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Andrés Fontecilla
M.
Fontecilla : Les gens qui appellent au TAL, Mme la Présidente, sont en
détresse et dans l'urgence. Il fallait s'y attendre, dans cette crise du
logement, que les volumes d'appels allaient grossir très rapidement.
Mais est-ce que la ministre va
embaucher davantage de ressources, du personnel pour répondre à l'accroissement
des demandes au TAL?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme France-Élaine Duranceau
Mme
Duranceau : Oui. Merci, Mme la Présidente. Alors, j'insiste vraiment,
le tribunal s'affaire à allouer les ressources aux bons endroits pour s'assurer
de répondre aux demandes qui sont urgentes. Et je le répète, les gens qui ont
des demandes urgentes n'ont pas à attendre un rendez-vous, peuvent se présenter
au TAL. C'est perfectible, je suis d'accord, et on y travaille.
Par ailleurs, je l'ai
dit lors du projet de loi n° 65, c'est important de
s'assurer que la population comprend bien ses
droits, et on va s'assurer, dans les prochaines semaines et mois, de diffuser
adéquatement les informations pour que les
aînés, notamment, soient bien au courant que toutes les évictions sont mises
sur pause, qu'il y a un moratoire là-dessus...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Andrés Fontecilla
M.
Fontecilla : Justement, Mme la Présidente, malgré l'adoption de la loi
n° 65, on constate que les évictions continuent sous la forme de reprises, de
rénovictions déguisées ou de manoeuvres intimidatrices. On ne peut pas accepter
ça. Dans sa Stratégie québécoise en habitation, la ministre, justement, nous a
promis une campagne d'information.
Quand est-ce qu'elle
s'en vient, cette campagne-là? D'ici le 31 décembre, avant l'envoi des
avis d'éviction?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme France-Élaine Duranceau
Mme
Duranceau : Oui, Mme la Présidente, effectivement, on a la même
logique de pensée, du moins sur cet élément-là.
On va s'assurer qu'il y a une campagne qui sera diffusée avant les
renouvellements de baux de la prochaine année. Je l'ai dit, que c'était
important pour moi qu'on fait des lois, on s'assure de mieux protéger les gens,
alors il faut que ces gens-là sachent qu'il
y a des... qu'ils ont des droits. Et c'est ce qui sera diffusé dans les
prochaines semaines et mois, Mme la Présidente.
La
Présidente : Voilà. Cela met fin à la période de questions et de
réponses orales.
Je
vous invite à demeurer en place pour le vote reporté. Et, pour ce faire, je
cède la place au troisième vice-président de l'Assemblée nationale. Merci
beaucoup.
Votes reportés
Motion proposant que l'Assemblée demande au gouvernement
d'évaluer
et de présenter le coût des investissements nécessaires pour adapter
l'ensemble des infrastructures de l'État aux changements
climatiques dans les plus brefs délais
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, bon matin à toutes et à tous. Comme annoncé
précédemment, nous allons maintenant
procéder au vote reporté sur la motion de Mme la députée de Verdun débattue
hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition. Cette
motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale constate que la tempête Debby est l'événement climatique
le plus coûteux de l'histoire du Québec selon le Bureau d'assurance du
Canada ;
«Qu'elle
prenne acte de l'étude de l'Union des
municipalités du Québec sur les coûts
de l'adaptation aux changements climatiques pour l'ensemble des
municipalités du Québec pour la période 2025-2080;
«Qu'elle
demande au gouvernement du Québec d'évaluer et de présenter le coût des investissements
nécessaires pour adapter l'ensemble des infrastructures de l'État québécois aux
changements climatiques dans les plus brefs délais.»
Le vote est
maintenant ouvert.
La période de vote
est terminée. Mme la secrétaire générale.
• (11 heures) •
La
Secrétaire : Pour : 108
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est donc adoptée.
Motions sans préavis
À la rubrique des
motions sans préavis, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation
des motions sans préavis, je reconnais
maintenant un membre du groupe formant l'opposition officielle, Mme la députée
de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bonjour,
M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec le député de Maurice-Richard,
le député de Jean-Talon et la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement caquiste de divulguer aux
entreprises, dont les demandes de
blocs d'énergie de 5 mégawatts et plus ont été refusées, les raisons
détaillées ainsi que la grille d'analyse motivant ce refus.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Pas de consentement.
Nous allons à la
prochaine motion, qui revient au deuxième groupe d'opposition. Mme la députée
de Mercier.
Mme Ghazal : Merci,
M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée pour présenter
la motion suivante conjointement avec le député de Matane-Matapédia :
«Que l'Assemblée
nationale constate que plusieurs centres de services scolaires n'ont pas pu
dépenser des sommes importantes allouées à des mesures budgétaires dites
"protégées", destinées à des services essentiels comme l'aide
alimentaire, le tutorat et les sorties culturelles;
«Qu'elle
souligne que ces sommes non dépensées sont en partie renvoyées au fonds
consolidé de l'État québécois;
«Qu'ainsi,
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de permettre que l'ensemble des
sommes non utilisées puissent être réaffectées afin de répondre aux
besoins urgents et prioritaires des écoles.» Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion? Il n'y a pas de consentement.
Pour
la prochaine motion, qui revient au troisième groupe d'opposition, je cède la
parole à M. le député de Jean-Talon.
Féliciter
les Capitales de Québec, champions de la Ligue Frontière
M. Paradis : M.
le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin
de présenter, conjointement avec le ministre responsable de la
Capitale-Nationale, le député de Marquette, le député de Taschereau, le député
de Saint-Jérôme et la députée de Vaudreuil, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale souligne que les Capitales de Québec ont remporté le
14 septembre 2024 le titre de champions de la Ligue Frontière;
«Qu'elle rappelle que
la formation menée par Patrick Scalabrini et Michel Laplante est championne
pour la troisième année consécutive, l'année même de leur 25e anniversaire;
«Qu'elle
réserve une mention spéciale pour le receveur Anthony Quirion qui a permis aux
Capitales de remporter les honneurs à la toute fin de la neuvième manche
par un coup de circuit spectaculaire;
«Qu'elle mentionne
enfin que les Capitales de Québec forment un exemple de détermination, de
persévérance et d'excellence sportive pour toute la région de la
Capitale-Nationale.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Caire : Oui,
M. le Président, il y a consentement pour un débat de deux minutes, de rigueur,
par intervenant dans l'ordre suivant : le député de Jean-Talon, le
ministre responsable de la Capitale-Nationale, le député de Marquette et le
député de Taschereau.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
je comprends donc qu'il y a consentement pour qu'il y ait quatre intervenants,
pour que la durée des interventions soit
limitée à un maximum de deux minutes et que la présidence applique strictement
le temps de parole. Je reconnais maintenant M. le député de Jean-Talon.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis : C'est la fin de la neuvième manche, M. le Président.
Les Capitales ont réduit l'écart de 6-4 à 6-2, pratiquement impossible
que l'équipe nous réserve encore une remontée miraculeuse et une fin de match
dramatique. Deux hommes sur les buts,
Anthony Quirion se présente au bâton, celui-là même qui a frappé un coup de
circuit dramatique le match précédent, M. le Président. Le compte est
maintenant d'une balle deux prises, deux retraits, M. le Président. Le lancer, il s'élance, la foule est déjà en
liesse, c'est un élan des ligues majeures. Elle est loin, elle est loin, elle
est partie, M. le Président.
Quelle fin de match
incroyable! C'est tout le drame, toute l'intensité, toute la beauté, la poésie
du baseball résumé en une demi-manche. Et ça fait 25 ans que les Capitales
de Québec nous donnent ça, M. le Président. Aller au stade municipal, c'est extraordinaire. C'est une expérience hors du
commun qu'on a le droit de vivre depuis 25 ans à Québec, de voir
une équipe courageuse, soudée, qui est capable de faire ça parce qu'elle se
tient.
C'est
aussi une organisation professionnelle, une organisation qui a de la classe,
qui fait vivre le baseball à Québec en français et qui valorise le caractère
distinct de notre capitale nationale. C'est une équipe qui nous rend fiers. C'est le troisième consécutif, M. le Président,
mais c'est le 10e championnat en 25 ans d'existence des Capitales de
Québec.
Alors,
vous allez me permettre, M. le Président, de mettre ma casquette de fier
partisan des Capitales de Québec juste le temps que je la soulève pour
saluer l'équipe de direction, les entraîneurs et tous les joueurs des Capitales
de Québec. Bravo!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Jean-Talon. Alors, toujours dans le cadre de ce débat,
je reconnais maintenant M. le ministre responsable de la Capitale-Nationale.
M.
Jonatan Julien
M. Julien :
Oui, merci, M. le Président. Écoutez, ça va être dur de faire mieux, parce
qu'honnêtement mon collègue, mon estimé collègue de Jean-Talon, là, l'a sortie
du stade, là. Alors, c'est admirable, cher collègue.
Écoutez, je suis très
heureux de souligner ma fierté et celle des concitoyens de Québec envers notre
équipe de baseball, notre équipe de baseball chérie, les Capitales de Québec,
qui ont, comme l'a mentionné mon collègue, le 14 septembre dernier,
remporté un troisième championnat consécutif de la Ligue Frontière. Et ils
l'ont fait de manière palpitante, impressionnante. Les coeurs fragiles, je vous
le dis, dans les estrades, c'était difficile. Et ça me donnait même le goût, mais je sais qu'on a seulement deux
minutes, d'entonner a cappella la fameuse chanson Sweet Caroline.
Mais on manque de temps, ce sera pour une autre fois.
Mais honnêtement,
revenons un peu au sérieux, ça fait longtemps que je côtoie un ami, Michel
Laplante, et son équipe, avec le coach, avec
l'entraîneur, Patrick. C'est plus qu'une équipe de baseball, les Capitales de
Québec, c'est une fierté, c'est un
sentiment d'appartenance. C'est un exemple aussi pour les jeunes. Je sais
qu'ils travaillent très fort pour rendre le terrain disponible auprès du
sport-études.
Bref, ce que vous
apportez à la communauté de Québec, oui, cette fierté, oui, ce sentiment qui
est unique, mais, quand on dit qu'il fait
bon vivre dans la capitale nationale, oui, ça passe par du développement
économique, oui, ça passe par de l'effervescence culturelle, mais ça
passe définitivement aussi par une effervescence sportive qui réunit notre communauté, qui fait, ensemble, on prend un verre,
un hotdog puis on a du plaisir, au stade, au stade municipal, qui est
exemplaire.
Donc, félicitations à
toute l'équipe! On est très fiers de vous.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le ministre responsable de la Capitale-Nationale. La parole revient
maintenant à M. le député de Marquette.
M.
Enrico Ciccone
M. Ciccone : Merci,
M. le Président. Chose certaine, toujours plus facile de passer le premier,
hein, on en a la preuve.
Je souhaite joindre
ma voix à celles de mes collègues pour souligner l'exploit des Capitales de
Québec, qui, le 14 septembre, est devenue la première équipe à remporter
trois championnats consécutifs de la Ligue Frontière. Cette victoire est le résultat d'une saison marquée par
des performances exceptionnelles, un esprit d'équipe remarquable et une
détermination sans faille.
• (11 h 10) •
Lors du match décisif
contre le Wild Things de Washington, les Capitales ont démontré pourquoi ils
méritaient de conserver leur titre pour une autre année. Quand en fin de neuvième
manche les Capitales tiraient de l'arrière 6-4, ils ont réussi une remontée
spectaculaire pour l'emporter au compte de 7 à 6.
Nul besoin de
rappeler que le point tournant du match est le circuit de trois points du héros,
Anthony Quirion, qui, en plus de permettre
aux Capitales de remporter la partie, assurait le troisième titre à son équipe.
Ce circuit restera gravé à tout jamais dans les mémoires des partisans
de l'équipe de baseball de Québec.
Je tiens aussi à
souligner et à féliciter tous les joueurs qui ont contribué au succès de
l'équipe grâce à des performances individuelles remarquables ou encore par un
soutien indéfectible à leurs coéquipiers.
M.
le Président, je m'en voudrais de ne pas souligner la qualité du personnel
d'entraîneurs, mené par Patrick Scalabrini, qui, tout au long de la
saison, a su exploiter le plein potentiel de ses joueurs. J'aimerais également
souligner le travail extraordinaire de gestion du grand Michel Laplante,
secondé par le vice-président, Charles Demers. Grâce à l'équipe de gestion, les
Capitales font partie intégrante des foyers de la grande région de Québec.
Les Capitales de
Québec ont su créer une véritable communauté autour de leur équipe, rassemblant
des supporteurs de tous âges et de tous horizons. Les matchs à domicile sont
devenus des événements incontournables où l'on vient non seulement pour voir du
baseball de haut niveau, mais aussi pour partager des moments de convivialité
et de joie.
En mon nom personnel
et au nom de ma formation politique, je tiens encore à féliciter les joueurs,
le personnel d'entraîneurs...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Marquette. Merci, M.
le député de Marquette.
Au tour, maintenant, du député de Taschereau.
M. Etienne
Grandmont
M.
Grandmont : Merci, M. le Président. Aujourd'hui, c'est avec une
immense fierté que nous soulignons l'accomplissement remarquable de notre
équipe, les Capitales de Québec, qui a remporté son troisième championnat consécutif dans la Ligue Frontière. Ce moment
magique, là, vécu, on l'a revécu tout
à l'heure, ce moment magique vécu
samedi soir au stade municipal, qui est dans
ma circonscription, ça me rend aussi très, très fier, va rester évidemment
gravé dans nos mémoires.
En
remontant de cinq points en fin de neuvième manche, les Capitales ont prouvé
encore une fois leur incroyable résilience. Grâce à son coup de circuit
héroïque, Anthony Quirion a marqué un moment inoubliable pour les partisans
de Québec. Pas étonnant qu'il ait été nommé joueur le plus utile des séries.
Toutes mes félicitations, Anthony.
Cette
victoire n'est pas seulement une preuve de l'excellence sportive, mais aussi
celle du travail acharné, de la détermination et de l'esprit d'équipe.
Grâce à votre engagement remarquable, vous, les joueurs, l'équipe d'entraîneurs
et Patrick Scalabrini, des Capitales, écrivent leur histoire comme une
véritable dynastie du baseball québécois. Notre capitale nationale peut se targuer d'avoir une équipe professionnelle de
baseball de votre trempe. En fait, on peut être fiers d'avoir à Québec la meilleure équipe de baseball
professionnel au Québec. Une équipe de cette qualité-là, ça permet aux
gens de se rassembler dans l'adversité comme dans la victoire.
Alors,
merci, les gars, pour cette saison inoubliable. Merci, les gars, de nous faire
vivre des émotions incroyables à chaque année. Vive Québec et vive les
Capitales de Québec!
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Taschereau.
Mise
aux voix
Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Adopté. Pour la prochaine motion, qui revient au
gouvernement, je cède maintenant la parole au ministre responsable des
Relations canadiennes et de la Francophonie canadienne.
M. Roberge : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale affirme qu'en tout temps, les députés québécois siégeant
à la Chambre des communes ne
devraient accorder leur confiance à un gouvernement fédéral que si ce dernier
respecte les champs de compétences du Québec;
«Qu'elle rappelle que
la santé est une compétence exclusive du Québec et qu'à ce titre, le
gouvernement fédéral devrait exclure dès
maintenant le Québec de son projet de loi sur l'assurance médicament ainsi que
du régime canadien de soins dentaires en lui accordant une pleine
compensation et ce sans condition.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il n'y a pas de consentement. Alors...
Des voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : S'il vous plaît! S'il vous plaît! Merci. Écoutez,
j'invite...
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M. le leader, s'il vous plaît! M. le leader... M.
le leader, je fais appel à votre collaboration, s'il vous plaît.
Avis
touchants les travaux des commissions
Alors,
je demande, celles et ceux, les collègues qui doivent quitter, de le faire
discrètement. Nous poursuivons nos travaux. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Caire : Oui, M. le Président.
J'avise cette Assemblée que la Commission des institutions poursuivra les
consultations particulières et les auditions publiques sur le projet de loi
n° 67, Loi modifiant le Code des professions pour la
modernisation du système professionnel et visant l'élargissement de certaines
pratiques professionnelles dans le domaine de la santé et des services sociaux,
aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des commissions jusqu'à 12 h 50 et de 14 heures à
16 h 25, ainsi que le mardi 24 septembre, de
9 h 45 à 12 h 10, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles poursuivra
les consultations particulières et les auditions publiques sur le projet
de loi n° 69, Loi assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions
législatives, aujourd'hui, après les
avis touchant les travaux des commissions jusqu'à 12 h 50 et
de 14 heures à 16 h 25, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de la culture et de l'éducation poursuivra les consultations particulières et les
auditions publiques sur le projet de loi n° 64, Loi instituant le
Musée national de l'histoire du Québec, aujourd'hui, après les avis touchant
les travaux des commissions jusqu'à 12 h 25 et de 14 heures à
16 h 25, ainsi que le mardi 24 septembre, de
9 h 45 à 12 h 10, à la salle Pauline-Marois;
La Commission
de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles
entreprendra les consultations particulières et les auditions publiques sur le
projet de loi n° 63, Loi
modifiant la Loi sur les mines et d'autres dispositions, le
mardi 24 septembre, de 9 h 45 à 12 h 25, à la salle
Louis-Joseph-Papineau.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le leader adjoint du gouvernement.
Avis de la présidence. Pour ma part, je vous
avise que la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le
développement des jeunes se réunira en séance publique à la salle Marie-Claire-Kirkland aujourd'hui, après les avis touchant les
travaux des commissions, vers 11 h 15 jusqu'à 12 h 50 et de
14 heures à 16 h 25, et le
mardi 24 septembre, de 9 h 45 à 12 h 10. L'objet
de cette séance est de procéder à la première phase des consultations
particulières et auditions publiques dans le cadre des travaux de la Commission
spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le
développement des jeunes.
Je vous avise également que la Commission des
transports et de l'environnement se réunira en séance de travail aujourd'hui,
de 13 heures à 13 h 30, à la salle Pauline-Marois, afin de
statuer sur la possibilité que la commission se saisisse de la pétition concernant l'interdiction de l'utilisation des
substances polyfluoroalkylées pour protéger l'eau potable et sauver la
faune.
De plus, je vous avise que la Commission des
relations avec les citoyens se réunira en séance de travail aujourd'hui, de 13 h 30 à
14 heures, à la salle
Pauline-Marois, afin de statuer sur
la possibilité que la commission se saisisse de la pétition portant sur
l'amélioration de l'accès aux services de garde pour les enfants à besoins
particuliers.
Finalement,
la Commission de l'économie et du travail se réunira en séance de travail le
mardi 24 septembre 2024, de
9 heures à 9 h 30, à la salle
Pauline-Marois, afin de statuer sur
la possibilité que la commission se saisisse de la pétition concernant
la réintégration des diagnostics évidents donnant accès au programme de
solidarité sociale.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
À la rubrique Renseignements sur les travaux de
l'Assemblée, je vous rappelle que, lors de l'interpellation prévue pour demain, le
vendredi 20 septembre 2024, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont s'adressera à Mme la ministre
de l'Enseignement supérieur sur le sujet suivant : Politique du
gouvernement caquiste en matière d'enseignement supérieur : un
désastre annoncé pour nos cégeps et nos universités.
Je vous avise
de plus que l'interpellation prévue pour le vendredi 27 septembre
2024 portera sur le sujet suivant : À quand la mise en oeuvre du
tramway de Québec? M. le député de Taschereau s'adressera alors à Mme la
ministre des Transports et de la Mobilité durable.
Affaires du jour
La période
des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux
affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
• (11 h 20) •
M. Caire : Oui, M. le Président.
Pourriez-vous appeler l'article 9 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 72
Adoption du principe
Le Vice-Président (M. Benjamin) : À
l'article 9 du feuilleton, M. le ministre de la Justice propose l'adoption
du principe du projet de loi n° 72, Loi protégeant les consommateurs
contre les pratiques commerciales abusives et offrant une meilleure
transparence en matière de prix et de crédit.
Je reconnais maintenant M. le ministre de la
Justice.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Merci, M. le
Président. Écoutez, ça me fait vraiment plaisir d'intervenir sur le projet de loi n° 72, Loi protégeant les consommateurs contre les
pratiques commerciales abusives et offrant une meilleure transparence en
matière de prix et de crédit. C'est le deuxième projet de loi que l'on dépose,
à cette législature-ci, en faveur de la protection des consommateurs, on a fait le projet
de loi n° 29 sur l'obsolescence programmée, M. le Président,
en mettant en place des garanties de
bon fonctionnement, notamment, parce que, vous savez, pour les Québécois, pour
les Québécoises, pour les familles du Québec, chaque dollar compte, et on est
dans cette optique-là de faire en sorte que les Québécois puissent s'assurer d'avoir et de maintenir un
pouvoir d'achat et de s'assurer aussi qu'ils en aient pour leur argent. Et ça,
c'est fondamental dans leurs activités quotidiennes, dans leurs achats
quotidiens, parce qu'on sait que parfois c'est difficile de boucler le budget.
Alors, c'est important d'avoir les bonnes informations pour faire les choix qui
répondent à chacune des familles, M. le Président.
Alors,
dans le cadre du projet de loi n° 72, il y a sept mesures principales que nous
prévoyons, notamment, M. le Président, un affichage plus clair des prix,
notamment à l'épicerie. Donc, généralement, M. le Président, lorsque vous... j'imagine, vous allez à l'épicerie et que vous
faites vos emplettes, bien, parfois, il peut arriver que ce soit difficile de
constater quel est le prix de
l'article que vous souhaitez acquérir. Et, lorsque vous arrivez à la caisse,
parfois, vous avez des surprises parce que l'affichage n'est pas si
clair. On parle des achats groupés. On parle des produits... Est-ce qu'ils sont
taxables? Est-ce qu'ils sont non taxables?
On
parle également de la présence du prix régulier lorsqu'il y a un rabais.
Écoutez, pas plus tard que cette semaine, M. le Président, j'ai constaté du beurre d'arachides, M. le Président,
en vente, avec un gros écriteau, écrit : baisse de prix, en rabais, en spécial, M. le Président,
7,79 $. Alors, on pense que c'est un bon rabais, mais le prix régulier, M.
le Président, était de 7,99 $. Pensez-vous que le consommateur,
lorsqu'il se présente et lorsqu'on n'affiche pas le prix régulier pour savoir combien il économise, on se retrouve dans
une situation de transparence? Pas vraiment, et c'est ce qu'on va venir
changer, pour que les familles puissent constater quel est le prix régulier,
quel est le prix en rabais, s'il y a un achat groupé,
à l'unité, c'est combien, mais surtout, également, l'unité de mesure pour être
en mesure de comparer, par 100 grammes ou par 100 millilitres,
d'être en mesure de comparer des pommes avec des pommes, des oranges avec des
pommes. Parce qu'actuellement l'affichage
des produits en fonction des unités de mesure, parfois, ça va être
100 millilitres, puis le produit
d'à côté, ça va être un litre, M. le Président. Alors, ça devient difficile à
calculer, pour chaque sou, pour chaque dollar, en fonction de la
quantité, quel est le produit le plus avantageux, même s'il y en a un en
rabais, M. le Président.
Alors,
on le sait, avec les prix qui ont augmenté à l'épicerie, les familles
consacrent énormément d'argent par semaine pour se nourrir. Alors, c'est important qu'elles aient la possibilité,
par mesure de transparence, de faire les meilleurs choix en fonction de
leur budget.
Même chose à
l'épicerie, M. le Président, la Politique d'exactitude des prix, s'il y a une
erreur entre le prix sur la tablette et le
prix à la caisse, M. le Président, depuis 2001, un article de 10 $ et
moins se retrouvait à être donné gratuitement, et vous payez la
différence pour le montant supplémentaire, mais ça n'avait jamais été indexé,
M. le Président. Donc, désormais, on va
porter la politique d'exactitude à 15 $ pour faire en sorte qu'un produit
avec un prix inexact à la caisse soit donné gratuitement. Alors, c'est
une modification que nous ajoutons également à l'épicerie.
Autre mesure, M. le
Président, qui est importante en termes de transparence et d'honnêteté aussi,
je vous dirais, M. le Président, ce sont les
prix calculés, préprogrammés des pourboires sur les terminaux de paiement.
Alors, la loi que nous allons étudier prévoit que, désormais, lorsqu'il
y aura un précalcul sur le terminal, bien, on devra calculer le 15 %, le 18 %, le 20 %, le 22 % sur le
prix, avant les taxes, M. le Président, lorsqu'on tend le terminal au client,
et les options de pourboire devront être présentées d'une façon neutre
et aussi avec la même grosseur pour faire en sorte que, si jamais une personne veut donner un autre montant que ces
montants préprogrammés là, elle puisse le faire, ou ne pas en donner,
et/ou que les 15 %, 18 %, 20 %, 25 % soient calculés avant
les taxes. C'est une mesure de transparence, parce que ce n'était pas
standardisé actuellement, et les consommateurs québécois pouvaient ressentir
une pression. Parce qu'on est loin de
l'époque où on venait vous porter la facture, et, ensuite, vous retourniez
payer ou vous signiez. Désormais, ça se fait avec un paiement sans
contact.
Alors, je pense que
c'est important que les consommateurs puissent, notamment au restaurant,
apprécier le montant qu'ils souhaitent
donner. La convention sociale est à l'effet de 15 % avant les taxes, M. le
Président. Cela étant, les Québécois
sont généreux, et il faut leur faire confiance et leur laisser l'appréciation,
mais il ne faut surtout pas essayer de les truquer, M. le Président, par
certains stratagèmes. Ça, c'est dans le projet de loi.
Autre mesure dans le
projet de loi, M. le Président, l'interdiction de vendre certains produits par
le biais du commerce itinérant. Je suis
convaincu, M. le Président, que vous avez entendu des histoires de
thermopompes, d'appareils de
chauffage, d'inspection dans les entretoits, et où les personnes se retrouvent
à ouvrir la porte, et on lui dit : Bien, écoutez, voici tel produit
qu'on a à vous vendre à plusieurs centaines, voire des milliers de dollars,
souvent beaucoup plus cher qu'au magasin,
installé vraiment rapidement. C'est de la vente à pression, et, parfois, ce
sont des personnes vulnérables qui se font attraper par ce genre de stratagème
là.
Donc, on vient
rétablir un équilibre et surtout protéger les consommateurs pour faire en sorte
que cette pratique abusive là, de vente sous pression, ne puisse plus être
possible et surtout pour s'assurer aussi qu'il y ait une faculté de renonciation...
en fait, une faculté de résiliation du contrat à l'intérieur de ce délai de 10 jours
qui est prévu.
Autre mesure dans le
projet de loi, M. le Président, on vient encadrer les contrats de crédit
variable, M. le Président. Il y avait
certains stratagèmes qui faisaient en sorte qu'on prêtait de l'argent à un
certain taux d'intérêt, mais on chargeait
des frais d'adhésion, des frais de renouvellement extrêmement élevés, M. le
Président. On vient mettre fin à cette pratique-là. Les frais d'adhésion
devront être inclus dans le taux de crédit qui va être contracté avec le
consommateur.
Autre point, l'équité
négative sur les véhicules. On vient se donner un pouvoir réglementaire de
pouvoir baliser tout ça. Ce sont les
fameuses ballounes. Vous savez, on se retrouve souvent avec une situation
où les consommateurs achètent un véhicule avec une équité négative d'un,
deux ou même trois véhicules. Alors, les familles du Québec se retrouvent littéralement étranglées financièrement. Alors, ça
met une très grande pression. Alors, l'idée n'est pas de l'interdire, mais
de venir le baliser. Donc, on consultera
l'industrie, les consommateurs également, mais, dans le cadre du projet loi,
c'est un pouvoir réglementaire qu'on vient permettre dans la Loi sur la
protection du consommateur.
Et le dernier volet, M. le
Président, du projet de loi concerne les fraudes qui seront limitées... la
responsabilité du consommateur à 50 $ pour les comptes courants ou les
comptes de dépôts à la caisse ou à la banque. Donc, c'était déjà le cas pour
les cartes de crédit, à 50 $. Désormais, ce sera à 50 $ également
pour les cartes de débit, sauf certaines exceptions. Si jamais le consommateur
donne son propre NIP et fait partie de la fraude, bien entendu, ce ne sera pas
couvert, mais on vient assurer un système de protection pour les consommateurs
québécois.
Alors, M. le Président, c'est un projet de loi
qui répond à des préoccupations quotidiennes et hebdomadaires des Québécois et
des Québécoises pour faire en sorte de leur simplifier la vie, pour faire en
sorte aussi qu'ils puissent faire des choix
en fonction de leur propre budget en toute transparence. Alors, notre
gouvernement est fier d'avoir présenté cette mesure-là la semaine
dernière d'une façon à assurer un équilibre entre les commerçants, entre les
consommateurs, pour s'assurer que les
Québécois et les Québécoises, bien, pour chaque dollar qu'ils achètent, qu'ils
consomment, ils puissent en avoir pleinement pour leur argent. Merci, M.
le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le ministre de la Justice. Comme
prochain intervenant, je reconnais maintenant M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Merci, M. le
Président. Très heureux d'être ici à l'étape de l'adoption du principe du
projet de loi n° 72, Loi protégeant les consommateurs
contre les pratiques commerciales abusives et offrant une meilleure
transparence en matière de prix et de crédit.
Alors, M. le
Président, je remercie les collègues qui sont là, le ministre de la Justice,
notamment. Et évidemment, on l'a déjà
dit, et je le redis, sous réserve des éclairages qui pourront être apportés
pendant l'étude détaillée et, évidemment,
les auditions, il s'agit d'un p.l. que nous accueillons très favorablement,
plusieurs belles mesures, le ministre en a fait l'étalage, et je vais en
parler quelque peu dans les prochaines minutes.
• (11 h 30) •
Évidemment, au niveau de l'affichage des prix,
le ministre l'a présenté, mais la clarification du prix à l'unité lors des
promotions groupées va être quelque chose d'excessivement positif. Les gens
vont pouvoir savoir exactement, à l'unité, qu'est-ce qui est prévu pour eux.
Évidemment,
une indication claire des produits taxables ou non taxables. L'étude, là, les
exemples nous révèlent que, selon le nombre de barres tendres, par
exemple, qui sont prévues dans une boîte, bien, le produit devient ou ne devient pas taxable. Ce sont des choses que les
gens ne savent pas directement, et la clarification de ce qui est taxable ou
pas directement sur l'affichage va nous permettre d'en être plus au courant.
L'affichage
clair des prix réguliers pour les membres de programmes de fidélité, également.
Donc, essentiellement, les gens, au niveau de l'affichage, vont exactement
savoir le prix réel de ce qui est devant eux. Ils vont être capables également
de mesurer produit par produit, avec la même mesure, lequel est plus avantageux
pour eux et lequel ils veulent choisir,
sans avoir à commencer à faire un peu de mathématiques, là, dans l'allée
d'épicerie. Donc, ce sont des mesures très positives pour le
consommateur.
Au niveau de l'exactitude des prix, des éléments
qui sont également importants, vous savez, quand le prix affiché et celui de la
caisse ne fonctionnent pas, il y a un rabais de 10 $ qui est applicable
directement ou bien le produit est gratuit
s'il est de moins 10 $. On passe à 15 $. C'est quelque chose qu'on va
étudier avec les groupes. J'ai hâte d'entendre les groupes sur cette bonification-là. Est-ce que c'est suffisant?
Est-ce que c'est la bonne façon de procéder? Ce sont des éléments qui
vont pouvoir être étudiés.
Un élément qui a fait beaucoup de discussion,
c'est celui des pourboires, M. le Président. Tout le monde est très au courant de comment ça se passe, et, bon,
il y avait un débat de société, à savoir l'application des taxes avant ou
après, là, sur le pourboire. Et là ce
qui arrive, c'est que les taxes sont incluses, et on paie le pourboire par la
suite, et le gouvernement va ramener le paiement ou le calcul du
pourboire avant les taxes, ce qui est une mesure positive que nous appuyons.
On va aussi... Le gouvernement demande puis le
projet de loi demande à ce que les chiffres de pourcentage soient neutres.
Donc, on voit des situations actuellement sur les terminaux où il y a un
pourcentage associé à un petit bonhomme qui est plus heureux ou moins heureux
selon la détermination du pourcentage qui va être octroyé ou même qu'il y a des
commentaires comme : Vous êtes extraordinaire, merci de votre grande
générosité, tout ça. Ça, ça met quand même de la pression aux consommateurs.
Alors, on va... le gouvernement ou le projet de
loi va rendre ça neutre. C'est quelque chose qu'on appuie ici, de notre côté, que ce soit plus clair, à savoir,
évidemment, que le consommateur puisse donner ce qu'il veut donner. Il y a
une grande ouverture là-dessus. Il appartient aux Québécois et Québécoises de
décider, mais en toute transparence, de savoir
exactement qu'est-ce qu'ils paient, combien ils paient, sur quoi ils paient,
puis que les choses soient très, très claires pour tout le monde, que ce
ne soit pas fait sous quelconques potentielles pressions.
Au niveau du crédit, inclusion obligatoire des
frais d'adhésion, de renouvellement dans le taux de crédit, donc, pour que les
gens soient exactement au courant de ce à quoi ils souscrivent. Il y a souvent
des taux affichés qui ne comprennent pas les taux d'adhésion ou les frais
d'adhésion, et donc, finalement, les gens se retrouvent à payer beaucoup plus
cher que ce qu'ils avaient consenti directement ou ce qui était affiché dans
leur taux d'adhésion. On va protéger le
consommateur de cette façon-là, c'est très positif. Et l'obligation pour les commerçants
à crédit variable, comme les cartes
de crédit... comme les cartes ou les marges de crédit, d'avoir un permis de
l'office va permettre d'encadrer tout ça.
Pour les
prêts ballons pour les automobiles, il s'agit d'un type de financement où le
montant des mensualités est plus faible pendant la durée du prêt, mais
avec une grosse somme finale, ce qu'on appelle le paiement ballon. Et ça, c'est dû à la fin de la
période de financement, puis souvent les gens vont se refinancer sur le montant
avec un nouveau prêt, et ainsi entraîner une dette pendant plus
longtemps, et payer plus d'intérêts, alors que, justement, ils ont opté pour
cette approche de financement probablement parce qu'ils n'avaient pas les
moyens au départ. Et là ils accumulent deux, trois
potentielles dettes de véhicules en même temps, ce qui fait en sorte qu'ils ne
se sortent jamais de la spirale d'endettement et qu'ils sont toujours en train de payer un véhicule par-dessus un
autre qu'ils ont déjà pu utiliser ou peut-être par-dessus un troisième qui n'est déjà plus utilisé, et les
gens se retrouvent très démunis dans cette situation-là. Il va falloir
l'encadrer, il va falloir qu'on le
regarde, et ça aussi, ça va protéger plusieurs familles du Québec, donc ça va
éviter potentiellement le surendettement. C'est quelque chose qui va
pouvoir être étudié de manière importante.
Au niveau de
la vente itinérante, l'interdiction de vente ou de location d'appareils de
chauffage ou de climatisation via des vendeurs itinérants, on a tous vu
les reportages ou entendu parler de vente à pression, de personnes qui sont plus vulnérables, qui se font dire que leur
entretoit intérieur, il est fini, avec des photos qui ne sont pas les leurs,
finalement, et il y a une pression, là, accrue, en disant : Je vais
vous poser ça le même jour, demain matin, avec des frais qui sont souvent
beaucoup, beaucoup plus chers de comment ça aurait fonctionné autrement, alors,
de venir interdire ça, c'est quelque chose
qu'on accueille favorablement. Mais on va entendre, évidemment, les groupes, à
savoir ce qu'ils ont à nous dire là-dessus, en ce qui concerne les
ventes itinérantes.
Cartes de
crédit, cartes de débit. En fait, au niveau de la carte de débit, on limite la
responsabilité du consommateur à 50 $ en cas de fraude. C'était
déjà applicable pour les cartes de crédit, on étend ça aux cartes de débit,
donc, quand on se fait voler dans notre compte, pour qu'il y ait une protection
également à cet effet-là, bien sûr, dans les cas où la personne n'aura rien à
voir avec ladite fraude, là, comme c'est le cas à 99,9 % du temps quand on
a des problèmes à la banque avec la carte de crédit qui aurait été volée.
Donc, ce sont un ensemble de mesures positives
qui viennent aider le consommateur, baliser certains types de commerces et qui
va, évidemment, on le souhaite, avoir un impact positif sur le portefeuille des
Québécois et des Québécoises, qui va
s'assurer de les protéger, mais qui va aussi leur donner toute la liberté
disponible à eux de pouvoir se gouverner,
s'ils veulent donner plus de pourboire, mais tout en sachant exactement dans
quoi et ce pour quoi ils donnent un montant. Alors, on l'accueille
favorablement. J'offre ma collaboration habituelle. Hâte d'entendre les groupes
et qu'on puisse avancer et cheminer pour une meilleure protection du
consommateur québécois. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne. Oui, M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Caire : Oui, M. le Président. Suite à une entente, je vous
demanderais d'ajourner le présent débat, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Est-ce
qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Est-ce
que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté.
Parfait. M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Caire : En conséquence, M. le Président, je vous
demanderais d'appeler l'article 7 du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 70
Adoption du principe
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : À l'article 7 du feuilleton, M. le ministre
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
propose l'adoption du principe du projet de loi n° 70, Loi modifiant la Loi sur la protection sanitaire
des animaux.
Y a-t-il des interventions? Oui, je reconnais
Mme la députée de...
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
...Laporte, voilà. Mme la députée de Laporte.
Mme Isabelle Poulet
Mme
Poulet : Oui. Merci, M. le Président. Alors, je suis très
heureuse et privilégiée d'être avec vous pour l'adoption du principe du
projet de loi n° 70, Loi modifiant la Loi sur la
protection sanitaire des animaux.
C'est le
sixième projet de loi déposé par mon collègue le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation en autant d'années. Il a notamment déposé le
projet de loi n° 48 visant principalement à contrôler le coût
de la taxe foncière agricole et à simplifier l'accès aux crédits de taxe
foncière agricole, projet de loi n° 77, Loi sur l'Institut de technologie agroalimentaire
du Québec, projet de loi n° 87, Loi visant à
limiter certains frais dans le domaine de la restauration, projet de loi n° 99, Loi modifiant principalement la Loi sur les
produits alimentaires, le projet de
loi n° 28, Loi modifiant la Loi sur la mise en marché des produits
agricoles, alimentaires et de la pêche et la Loi sur les producteurs agricoles.
Notre gouvernement et
plus particulièrement mon collègue le ministre de l'Agriculture travaillent
fort pour moderniser le plus possible les outils disponibles et que les leviers
qui sont à notre disposition se collent le plus possible à la réalité sur le
terrain de nos producteurs et de nos productrices. Le ministre de l'Agriculture
a déposé en juin dernier ce projet de loi pour mieux outiller le Québec pour
assurer une meilleure protection de la santé animale et de la santé publique et
ainsi préserver la santé économique du secteur bioalimentaire.
Vous le savez comme
moi, avec les changements climatiques, on observe, depuis quelques années, une
augmentation des cas de certaines maladies chez les animaux d'élevage ou même
l'apparition de nouveaux virus. Par exemple, on le voit actuellement avec les
épizooties. Est-ce que vous savez c'est quoi, des épizooties? Alors, c'est une
épidémie affectant plusieurs animaux d'une même espèce en même temps.
L'influenza aviaire touche, entre autres, l'Amérique du Nord et la dispersion
de la peste porcine africaine dans un nombre grandissant de pays.
Les modifications que
nous proposons d'apporter à la loi... au projet de loi n° 42 visent donc
essentiellement à mieux protéger les animaux d'élevage en étant plus agiles,
plus flexibles et mieux outillés en matière de prévention, de surveillance et
d'intervention.
Les changements
proposés nous permettraient de répondre plus efficacement aux situations
d'urgence sanitaire, de nous doter de méthodes d'intervention bonifiées pour
faire face aux nouveaux enjeux en santé animale et de mieux lutter contre
l'antibiorésistance. L'antibiorésistance, c'est plus facile que l'épizootie,
alors c'est la capacité d'une bactérie à résister à l'action d'un antibiotique
qui peut causer la mort. Par exemple, on sera en mesure de déclarer rapidement
une zone à risque dans laquelle des mesures seraient obligatoires pour protéger
la santé animale.
• (11 h 40) •
Ainsi, le projet de
loi propose d'ajouter des pouvoirs au médecin vétérinaire en chef qui
permettront au ministère d'être plus agile pour empêcher la propagation des
maladies. Pour lutter... Pour la lutte à l'antibiorésistance, on souhaiterait se doter de pouvoirs afin
d'élargir notre surveillance de l'utilisation des antibiotiques et d'autres
médicaments d'importance pour tous les animaux et ainsi qu'améliorer la
traçabilité. On veut également actualiser les pouvoirs des inspecteurs en santé
animale afin d'optimiser leurs interventions, notamment en permettant des enquêtes.
La modification du
projet de loi n° 42 permettrait également au Québec d'harmoniser sa
législation avec celle des autres provinces,
du fédéral et même à l'international. Les menaces d'épizootie sont bien
réelles, et on ne veut vraiment pas se permettre d'oeuvrer en silo. On doit
être conscient de la réalité des autres juridictions et collaborer pour
maximiser nos efforts de surveillance et d'intervention.
Les
consultations qui se sont tenues les 12 et 17 septembre nous permettent...
nous ont permis d'entendre huit
organisations, soit l'Ordre des médecins vétérinaires du Québec, la Fédération
des producteurs d'oeufs du Québec, la
SPCA de Montréal, l'UPA, Les Éleveurs de porcs du Québec, la Fédération de
la relève agricole du Québec, l'Association des médecins vétérinaires du
Québec en pratique de petits animaux, la fédération des Éleveurs de volailles
du Québec.
Et
je veux également remercier les groupes qui ont fait parvenir des
recommandations par mémoires, soit Les Producteurs bovins du Québec
et l'Institut national de santé publique du Québec.
À cette étape-ci,
nous pouvons dire que les modifications proposées par le projet de loi font
consensus. Les membres des organisations
rencontrées savent l'importance de mieux protéger les cheptels ainsi que
l'ensemble du secteur bioalimentaire.
L'adhésion aux grands principes s'exprime à la fois dans les mémoires déposés
que lors des importantes discussions de la semaine dernière.
Comme l'UPA l'a
rappelé, il est important de considérer le rôle de première ligne des
producteurs agricoles lorsque vient le temps
de détecter certaines maladies chez leurs animaux ou de référer à un médecin
vétérinaire. En créant le poste de médecin vétérinaire en chef, on vient
renforcer nos mesures pour appuyer nos entreprises agricoles en temps de crise. L'Ordre des médecins vétérinaires
a d'ailleurs mentionné que le poste de médecin vétérinaire en chef est un
poste crucial pour agir rapidement en situation d'urgence. La SPCA de Montréal
appuie également cette nomination. La
Fédération des producteurs d'oeufs et les éleveurs du porc du Québec approuvent
les nouveaux pouvoirs que suggère le projet de loi n° 70.
Ils reconnaissent que cela apportera une plus grande efficacité.
Durant les
consultations, mon collègue le ministre de l'Agriculture a été en mesure de
saisir tout l'esprit de concertation qu'il y a au sein des filières, mais aussi
en agriculture et avec les partenaires, dont le MAPAQ. Je veux le souligner, car les producteurs agricoles savent se
serrer les coudes quand vient le temps de faire face aux tempêtes. Je veux
également réitérer aux agriculteurs, aux groupes rencontrés et à mon collègue
le député de Pontiac que l'objectif du projet de loi n'est pas
d'augmenter le fardeau administratif des producteurs. Notre gouvernement a bien
entendu cette préoccupation et nous voulons les rassurer, ce n'est pas
l'objectif d'en ajouter. On veut agir plus rapidement et on veut plus de
flexibilité.
Je souhaite également
mentionner qu'une fois que ce projet de loi sera adopté il n'est pas prévu que
le MAPAQ procède à des travaux réglementaires. Actuellement, aucun ajout
réglementaire n'est prévu. La loi nous donne les pouvoirs habilitants pour
venir encadrer les activités en temps de crise ou d'urgence, mais, à court
terme, ce n'est pas envisagé. Si cela devait
se faire, nous avons bien compris que les médecins vétérinaires et les
producteurs souhaitent faire partie de la solution. Comme mentionné plus
haut, le travail de concertation est essentiel. Nous allons continuer dans le même
sens.
La question
de la traçabilité a aussi été soulevée des... a soulevé des préoccupations. Je
vais être claire : le MAPAQ reconnaît
les systèmes mis en place par les filières des producteurs. Aussi, il est
primordial d'éviter le dédoublement avec le fédéral. Encore une fois, le MAPAQ prendra en considération le
système déjà en place et collaborera avec les associations de
producteurs dans le futur.
En terminant, je veux
réitérer que nous sommes à un carrefour en ce qui concerne la santé de nos animaux
d'élevage. C'est pourquoi, avec l'aide de
tous ceux et celles qui participent à cet exercice, cet important exercice...
fait le geste responsable de
s'atteler à la tâche, de voir venir et de ne pas se mettre sur les lignes de
côté passivement. Les menaces sont bien réelles. Il est important d'agir
ensemble pour mieux nous protéger.
Notre gouvernement est conscient que les
changements proposés nous permettront de nous doter de meilleures interventions
bonifiées... de meilleures méthodes d'intervention bonifiées pour faire face
aux nouveaux enjeux en santé animale et de
mieux lutter contre l'antibiorésistance. En mettant le Québec au diapason des
autres partenaires et en nous appuyant sur les avancées scientifiques,
nous venons solidifier tout le secteur bioalimentaire, secteur fondamental pour
notre société. Nous sommes enthousiastes pour la suite de nos travaux. Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Laporte. Et, prochain intervenant, je reconnais M. le député
de Pontiac.
M. André Fortin
M. Fortin : Merci, merci, M. le Président. Je m'excuse, M. le
Président, la fin de l'intervention de ma collègue de Laporte m'a fait sourire, quand elle a dit qu'elle avait hâte à la
suite, la suite des travaux. Je ne pense pas qu'elle parlait de mon
intervention tout de suite. Je ne pense pas qu'il y a beaucoup de gens, au
gouvernement, qui ont nécessairement hâte à
certaines de mes interventions. Mais, dans ce cas-ci, je ne pense pas que ça va
leur faire mal, M. le Président. Je pense,
je vais essayer d'être doux, d'être gentil, parce qu'on parle d'un projet de
loi qui me permet de le faire, M. le Président. On parle du projet de loi
sur la protection sanitaire des animaux.
Alors, difficile d'être contre le principe de la
chose. Alors, je vous le dis tout de suite, je vous le dis d'entrée de jeu, je vous le dis en primeur, considérez-vous
peut-être pas chanceux mais informé, M. le Président, on va voter en
faveur du principe du projet de loi. En fait, si ça...
Une voix : ...
M.
Fortin : Moi aussi, je
t'aime. On va... On va continuer, M.
le Président, à appuyer ce projet de
loi là à toutes les étapes, en fait, parce que la protection sanitaire des
animaux, c'est un enjeu qui devrait aller sans dire, en fait. On devrait
toujours avoir à coeur la santé de l'ensemble des animaux. Il y a plusieurs
étapes qui ont été franchies à travers les
différents gouvernements, les différentes années pour s'assurer de la
protection... pour s'assurer de la protection des animaux, et je pense,
ici, qu'on arrive dans un contexte, disons, où c'est nécessaire de faire une
étape supplémentaire, ne serait-ce à cause de tout ce qui s'est produit au
cours des dernières années.
Quand on
pense à... Quand on pense à l'épisode de la vache folle, quand on pense à
l'épisode de la grippe aviaire et à
toutes les... disons, à toutes les conséquences que ça a pu avoir pour nos
producteurs, et j'y arriverai éventuellement, je crois que ça semble...
le projet de loi qui est devant nous, là, ça semble être quelque chose qui est
indispensable à ce moment-ci. Alors, je lève mon chapeau à tous les gens du
ministère de l'Agriculture qui ont travaillé sur ce projet de loi là, parce que
je sais que c'est un travail qui date... Ce n'est pas... Disons que ce n'est
pas quelque chose que le gouvernement a demandé à la dernière minute aux
fonctionnaires de préparer, là, c'est quelque chose sur lequel ils travaillent depuis
plusieurs années.
Sur le projet de loi n° 70, et les détails
de la chose, et ce qu'on a entendu en commission, en consultations
particulières, en commission, je vais y arriver dans quelques instants, mais je
veux juste dire, M. le Président, que moi, je
m'étais dit, d'emblée, lors de ce... lors de cette session parlementaire, que
je ne manquerais aucune opportunité de parler d'agriculture. Parce que, là, on a un projet de loi qui va, bien sûr,
protéger nos animaux, mais qui va avoir un impact sur les producteurs
agricoles, sur les éleveurs, sur les gens qui travaillent avec des animaux, qui
travaillent avec de la volaille à
tous les jours. Et ces gens-là, il faut se le dire, M. le Président, ils ont
besoin de voix additionnelles dans cette Chambre.
• (11 h 50) •
Moi, j'ai entendu, disons, un sondeur, au cours
des dernières années, me dire : Ah! bien, vous savez, les enjeux des
agriculteurs, même s'ils les mettent sur la place publique, même s'ils font des
manifestations, bien, leur poids politique diminue
parce qu'il y en a de moins en moins, des agriculteurs au Québec. C'est
peut-être vrai, M. le Président, qu'il y a de moins en moins
d'agriculteurs, mais il me semble qu'on devrait entendre leur voix encore
davantage. Il me semble qu'ils deviennent
encore plus précieux. Il me semble qu'ils deviennent encore plus importants
puis que leur poids politique, le poids politique de leur message, devrait
porter encore davantage parce qu'on compte sur eux : on compte sur
eux pour s'alimenter, on compte sur eux pour faire vivre nos régions, on compte
sur eux jour après jour.
Alors, je comprends la mathématique derrière la
chose, M. le Président, mais l'importance de leur message pour l'autonomie
alimentaire du Québec, l'importance de leur message pour l'avenir de nos
milieux ruraux partout à travers la province, partout à travers le Québec, doit
être à considérer absolument.
Alors, je le dis, je suis content que, dans ses
priorités législatives, dans ses priorités de la session, le ministre de l'Agriculture s'assure qu'une des siennes soit
le passage du projet de loi n° 70. J'espère qu'il y en aura d'autres, des
priorités pour les agriculteurs. Et là la liste, elle est longue, M. le
Président. Je pourrais parler de La Financière
agricole, qui est, disons, la méthode
de compensation, entre autres, un des outils de compensation pour les
producteurs agricoles lorsque ceux-ci font face à des difficultés. Et je
vais y arriver, aux compensations, parce qu'il y a des obligations qui viennent
avec le projet de loi n° 70 qui font en sorte qu'il va y avoir davantage
de réglementations, davantage de paperasse, davantage de charges
administratives de la part des agriculteurs. Mais, quand on parle de charges
administratives des agriculteurs, il faut toujours
s'assurer de ne pas leur en remettre sur les épaules, parce que ce n'est pas ce
pour quoi ils font de l'agriculture. Ils ne font pas de l'agriculture pour
remplir de la paperasse.
Comme, hier, on avait un débat sur le projet de
loi n° 68 et on disait que les médecins ne font pas de la médecine — vous
étiez là, M. le Président — pour
remplir de la paperasse, ils ne font pas de la médecine pour répondre aux fax,
qui sont encore présents dans le système de santé malgré les promesses répétées
du leader adjoint, ministre de la
Transformation numérique, alors, dans ce cas-ci, dans le cas de la charge administrative des agriculteurs, il faut s'assurer
que le projet de loi n° 70 ne viennent pas en ajouter une couche. Mais il
faut s'assurer que toutes les autres interventions du gouvernement, également,
ne viennent pas en rajouter une couche, en fait, qu'on diminue au maximum les
difficultés administratives que peuvent vivre des agriculteurs, surtout dans le
contexte actuel, dans le contexte actuel où
il y a des agriculteurs à qui on va, avec le projet de loi n° 70, imposer des charges administratives supplémentaires, qui
n'ont toujours pas, M. le Président, accès aux ressources financières
auxquelles ils devraient avoir droit, les ressources financières qui leur ont
été promises par le gouvernement à de maintes reprises, hein?
Je vous rappelle les mots du ministre de
l'Agriculture. Les gens qui ont souffert, l'an dernier, l'été... pas l'été qui
vient de se terminer ou qui se termine à l'instant, l'été dernier, les gens qui
ont souffert des pluies abondantes, au Québec,
qui ont entendu le ministre de l'Agriculture leur répéter : Ne vous en
faites pas, le chèque est dans la malle, ne vous en faites pas, on est dans les derniers mètres, pas les derniers
kilomètres, pas les derniers milles, on est dans les derniers mètres
pour régler cet enjeu-là, qui va vous permettre, peut-être, on l'espère, de
passer à travers une autre saison, de survivre
encore une autre saison... Parce que nos agriculteurs, M. le Président, il faut
se le dire, il y en a beaucoup d'entre eux, pas tous, il y en a beaucoup
d'entre eux qui, aujourd'hui, sont en mode survie parce qu'ils n'ont pas eu
cette aide gouvernementale là à laquelle ils auraient dû avoir droit et qui
leur a été promise à répétition par le gouvernement.
Quand on parle d'ajouter des charges
administratives sans nécessairement prévoir, dans le projet de loi, ce que ça
va être comme... ce qu'il va y avoir comme compensation, ce que ça pourrait
être, bien, il faut se rappeler que les charges administratives, les charges
financières sur nos agriculteurs sont déjà élevées, M. le Président. Quand je
pense aux subventions des jeunes agriculteurs, qui continuent d'être coupées
parce qu'elles doivent et ils doivent occuper un deuxième emploi à l'extérieur de la ferme, bien, ça fait partie de la
charge qu'ils ont, M. le Président, cette charge financière, cette
charge administrative qu'on doit leur enlever.
Quand on parle des programmes d'assurance qui ne
répondent pas aux attentes des producteurs, en lien avec les changements
climatiques, les événements extrêmes... Et j'entendais la députée de Laporte,
il y a quelques instants, nous parler des
événements, des changements climatiques et comment ça affecte les maladies qui
peuvent être transmises entre les différents animaux, bien, M. le Président,
j'étais content d'entendre une certaine reconnaissance, de la part de la
députée de Laporte, puisque son ministre de l'Agriculture ne le fait pas, que
les changements climatiques, ce n'est pas
uniquement un enjeu conjoncturel. Les changements climatiques qui affectent nos
récoltes, qui affectent les maladies, comme celles énoncées dans le
projet de loi, ce n'est pas un événement conjoncturel, c'est un événement
structurel auquel doivent faire face les agriculteurs année après année. Les
agriculteurs qui ont vécu des changements climatiques extrêmes l'an dernier, et
qui les ont vécus encore cette année en Montérégie, dans Lanaudière, entre
autres, je ne pense pas que c'est très,
très, très conjoncturel. D'après moi, ils ont compris que c'est un enjeu
structurel, c'est un enjeu qui va revenir et qu'il va falloir adapter
nos façons de faire, nos projets de loi, nos règlements en conséquence.
Et c'est pour ça, M. le Président, qu'on
continue de demander à ce que La Financière agricole soit entendue. La
Financière agricole n'est pas venue en consultations dans le cadre du projet de
loi n° 70. On a fait l'énumération un peu plus tôt,
là, des différents groupes qui sont venus. Mais La Financière agricole, c'est
un bras du gouvernement du Québec, là, avec
un président, disons, très, très, très bien rémunéré mais qui ne s'adresse
jamais à cette Assemblée, qui ne s'adresse jamais aux parlementaires en
commission parlementaire. Le ministre de l'Agriculture continue de refuser à ce
qu'on entende le président de La Financière agricole pour quelconque programme
que ce soit sur la place publique.
Et ça, M. le
Président, c'est une demande qu'on va continuer de mettre de l'avant, parce
que, cette transparence-là, les
agriculteurs y ont droit. Ils ont le droit de savoir ce qui s'en vient, ils ont
droit de savoir pourquoi la réforme des programmes, elle n'avance pas, pourquoi il n'y a rien qui
change, pourquoi ils n'ont pas encore les compensations auxquelles ils ont
droit, pourquoi Agri-relance n'a pas été déclenchée et n'est pas dans
leurs poches en ce moment, pourquoi La Financière agricole n'a pas fait le travail pour préparer le terrain, sachant très bien
que la demande au gouvernement fédéral avait été faite il y a plusieurs
mois. Pourquoi, M. le Président, La Financière agricole ne s'est pas préparée
en conséquence?
M. le
Président, ce sont des éléments qui pèsent lourd sur les épaules de nos
agriculteurs. Et là je ne vous parle même pas des agriculteurs qui font des demandes en blocs d'énergie, par
exemple les entreprises agricoles, par exemple celles qu'on a vues dans
le journal ce matin, par exemple, M. le Président, les serres, les projets de
serres que le ministre de l'Agriculture nous disait ont été refusés pour des
blocs d'énergie supplémentaires. Ça met une pression supplémentaire sur nos producteurs actuels, qui ont sur eux toute
la portée de l'autonomie alimentaire et du désir d'autonomie alimentaire
du gouvernement. Ils se disent essentiellement : On met ça sur mes épaules
comme producteur; comme éleveur, comme producteur de fruits et légumes, on met
sur mes épaules cette charge-là, cette pression-là de travailler à l'autonomie alimentaire du Québec, volonté gouvernementale,
alors que le gouvernement ne donne pas les outils nécessaires pour le faire.
Alors, M. le Président, là où j'en viens, là, ce
que je veux dire essentiellement au gouvernement, c'est que le projet de loi,
là, oui, il est nécessaire, mais il faut faire attention. Et il y a une raison
pour laquelle l'UPA, L'Union des producteurs agricoles, que le ministre aime
bien citer à l'occasion, quand ça fait son affaire, il y a une raison pour
laquelle l'UPA répète, pas une fois, pas deux fois, plusieurs fois, dans son
mémoire, qu'il faut s'assurer d'une aide financière aux agriculteurs si on leur
met de la réglementation additionnelle, si on leur met de la charge
administrative additionnelle. Parce que je
ne le sais pas, M. le Président, la dernière fois que vous avez parlé à un
agriculteur, mais, quand on parle à
des gens qui passent leur vie sur leur ferme jour après jour et qui tentent
tant bien que mal de réussir, de s'assurer qu'elle
survit, ces gens-là, ils portent déjà le poids de la pression familiale, des
différentes générations qui sont passées avant eux, portent déjà le poids de
faire vivre leurs familles convenablement, portent ce poids-là souvent seuls.
Ce sont des gens qui sont isolés. Ce sont
des gens qui n'ont pas la chance, comme nous, d'échanger avec
125 personnes à longueur de
journée, M. le Président, et plus. Ce sont des gens qui ont, à l'occasion, vous
le savez, une santé mentale, disons, qui peut être fragilisée.
• (12 heures) •
Alors, il
faut constamment faire attention à ce qu'on demande aux agriculteurs. Il faut
constamment avoir en tête leur bien-être,
avoir en tête leurs capacités financières, administratives, à s'assurer du
succès de leurs entreprises, à assurer qu'ils respectent les normes
gouvernementales, mais à s'assurer d'un certain bien-être personnel en même
temps. Et, moi, c'est comme ça que je l'ai
pris, le mémoire de l'UPA, quand il est venu dire : Faites attention,
faites attention à ne pas mettre un règlement par-dessus un règlement,
par-dessus un règlement, faites attention à vous assurer que les normes que vous avez demandées ne viennent pas en
contradiction ou ne font pas simplement rajouter une couche sur les normes
qui sont déjà en place.
Je vous le
dis, M. le Président, avant d'en arriver aux détails du projet de loi, je veux
dire que, lors des consultations, j'ai été grandement, mais grandement
soulagé d'une conversation que j'ai eue avec l'Ordre des médecins vétérinaires du Québec. L'Ordre des médecins vétérinaires du
Québec, et c'était une demande que je porte au nom de mes
citoyens et des agriculteurs de ma
région depuis longtemps, a octroyé, la semaine dernière, deux permis à des
médecins vétérinaires ontariens pour venir pratiquer au Québec. C'est un
phénomène d'exception, disons. Ça n'arrive pas souvent. Ça faisait des mois, et
des mois, et des mois qu'il n'y avait pas de vétérinaire pour traiter de la
question des chevaux, des ânes, quelques
autres espèces animales dans ma circonscription, parce qu'on manque de
vétérinaires au Québec, M. le Président, parce que les vétérinaires qui font le choix de travailler avec des animaux
de ferme, des animaux d'élevage, il y en a très peu, ils sont extrêmement sollicités. Alors, quand on a des régions,
disons, éloignées comme ça qui ont des défis particuliers, mais pour lesquelles on est capables de trouver
des solutions particulières pour le bien-être animal, parce que
c'en est une, question du bien-être animal, ça. Des producteurs qui
doivent mettre leurs chevaux dans des remorques et les amener à bonne distance
régulièrement parce qu'ils sont incapables d'avoir des vétérinaires sur place,
c'est une question de bien-être animal. Alors, de savoir que l'Ordre des
médecins vétérinaires du Québec a pu donner des dérogations, des exceptions à
quelques vétérinaires et qu'ils nous en ont fait part lors de l'étude du projet
de loi n° 70, je pense que c'est une bonne nouvelle
pour les gens de chez nous et j'espère que c'est une reconnaissance qu'on ne
peut pas laisser certaines régions exposées
sans avoir de couverture, qu'en faisant ça il y a un enjeu de bien-être animal
qui doit être réglé.
M. le Président, sur le projet de loi n° 70, je vous parlais tantôt des dernières années, je
parlais tantôt de la vache folle, de la grippe aviaire, et il y a un des
groupes qui est venu en commission parlementaire, il nous a dit : Quand la
maladie frappe, là, elle ne frappe pas juste chez les grands producteurs, elle
ne frappe pas juste chez les producteurs qui ont les moyens de répondre à
toutes les exigences gouvernementales, elle ne frappe pas juste chez un
producteur qui a les moyens de peut-être protéger certains de ses animaux, elle
frappe chez à peu près n'importe qui; elle
peut venir chez les petits producteurs qui n'ont pas les moyens aujourd'hui,
dans certains élevages, de répondre aux exigences gouvernementales.
Alors, ce qu'il faut garder en tête, c'est que
déjà les gens qui vont être touchés, qui vont être affectés, les agriculteurs,
qui eux, là, et moi, je le crois profondément, ça, M. le Président, les
agriculteurs, ce sont des gens qui ont à coeur le bien-être animal,
probablement plus que n'importe qui, pas juste parce que c'est leur gagne-pain,
mais parce qu'ils passent leurs journées
avec des animaux, avec de la volaille. Ce sont des gens, si on... En fait, je
le dirais comme ça : si on choisit ce travail-là, si on choisit de
passer nos journées avec des animaux, c'est parce qu'on a un profond amour pour ces bêtes-là, c'est parce qu'on aime
travailler avec eux puis qu'on veut savoir qu'ils sont bien chez nous, dans
notre ferme, dans notre milieu.
Alors, ces gens-là n'ont pas juste à coeur
l'impact économique que les maladies peuvent avoir, ils ont aussi à coeur l'impact que ça a sur nos exportations. Ce
sont des fiers Québécois, des fiers Canadiens, dans certains cas, ce sont
des gens qui veulent travailler pour le bien de notre industrie. Ils veulent
que notre industrie réussisse bien. Ils veulent travailler pour le
développement économique de leur région. Ils savent l'impact que, s'il y a une
maladie qui arrive chez eux, se propage au
voisin, puis au voisin, puis au voisin, bien, c'est toute l'économie d'une
région qui peut y passer très rapidement.
Alors, je le
crois profondément, je le disais, ces gens-là ont à coeur le bien-être
animal, mais ils veulent s'assurer qu'ils ont les moyens de répondre aux
obligations gouvernementales. Et il faut le savoir, M. le Président, là, ce que
le gouvernement demande aujourd'hui, c'est quelque chose que beaucoup, beaucoup
de secteurs ont mis en place déjà, et ça, il faut le garder en tête, là. Le
gouvernement ne peut pas juste ajouter réglementation par-dessus
réglementation, par-dessus réglementation
quand il y a des secteurs qui font déjà une énorme partie du travail. Je pense
au secteur laitier, je pense au
secteur porcin, je pense au secteur avicole, aux bovins de boucherie, ils ont
tous mis en place des mécanismes pour
s'assurer d'une certaine protection. Alors, M. le Président, nous, on dit oui
au projet de loi, on dit oui à la nomination d'un médecin vétérinaire en chef,
parce que ça envoie un message, un message clair. Ça fait en sorte qu'il y a quelqu'un
au gouvernement qui garde en tête le bien-être des animaux. On encourage le
gouvernement à s'inspirer de ce qui peut se faire
ailleurs dans d'autres juridictions et de s'assurer que le bien-être
est vraiment au coeur du travail de ce médecin vétérinaire.
On a entendu les représentations de certains
groupes, entre autres l'Ordre des médecins vétérinaire, qui dit : Bien, ça prendrait peut-être un médecin
vétérinaire adjoint au Québec. D'accord, je pense que c'est un point qu'on
pourra débattre avec le ministre lors de l'étude article par article. On pourra
voir si ça fait partie des intentions du gouvernement, voir le pour et le contre, s'ils ont mesuré la
chose. Mais ce qu'on vient faire, essentiellement, c'est, disons, donner une
nature formelle à un poste qui existe un peu déjà, M. le Président.
Il y en a déjà un, mais il y a déjà quelqu'un au ministère de l'Agriculture qui a en
tête certaines de ces obligations-là, mais là on vient le mettre de façon
plus formelle qu'au Québec il
va y avoir un médecin vétérinaire en chef, et ça, c'est une bonne chose. On est
d'accord.
On dit oui aussi, M.
le Président, à la demande qu'il y ait une étude... une étude épidémiologique — j'ai
toujours de la misère avec ce mot-là — puisse être réalisée pour
surveiller le statut sanitaire des animaux. On est d'accord, M. le Président, pour l'obligation de déclaration de maladies
contagieuses ou parasitaires. On est d'accord, on dit oui, M. le
Président, à donner certains pouvoirs au ministre lorsqu'il y a présence d'un
agent biologique, chimique ou physique qui peut porter atteinte à la santé soit
des animaux ou des gens qui s'en occupent, M. le Président. On est d'accord
pour un registre de médicaments pour les animaux de ferme, M. le Président, on
est d'accord avec ça.
Mais je demande au
gouvernement de garder en tête le point principal et ce qui a toujours été fait
dans le passé, c'est-à-dire que, pour chacun
de ces items-là qu'on place sur les épaules d'un agriculteur, d'une
agricultrice, bien, il va falloir les aider à y arriver. On ne peut pas
simplement leur dire : Voilà, voici vos nouvelles charges. Les gens qui
vont se retrouver devant cette charge
administrative là, c'est des gens qui vont en avoir plein les bras parce qu'il
va y avoir un enjeu avec leur cheptel, il va y avoir un enjeu avec leur
élevage. Alors, sachons-le, déjà, ces gens-là vont être au bout de leur rouleau. Et, oui, il y a la nature
financière de la chose, mais il y a surtout la nature, disons, psychologique
qui va s'ajouter. Parce que, moi, les agriculteurs que je connais, là,
ils aiment passer leurs journées à faire de l'agriculture, ils n'aiment pas passer leurs journées à remplir des
charges administratives, qui sont nécessaires, on en convient, M. le Président.
Alors, donnons-leur l'opportunité de le faire, assurons-nous qu'on leur donne
les moyens de le faire.
• (12 h 10) •
Et, d'autre part, et
je vais fort probablement, à moins qu'inspiration autre me vienne en tête, M.
le Président, terminer là-dessus, le ministère de l'Agriculture, qui ici
s'octroie des pouvoirs d'inspection additionnels, pouvoirs nécessaires, a tout un travail à faire, M. le
Président, parce que, je le disais tantôt, les maladies ne s'invitent pas que
chez les grands producteurs, les
maladies peuvent s'inviter et se propager par la suite... de petits
producteurs, de petits propriétaires... ne viendra pas, par exemple, en
termes de volailles, chez un producteur qui a 1 000,
2 000 têtes, peut venir, M. le Président, d'une cour arrière proche
de chez vous, de chez moi, dans un secteur urbain où quelqu'un choisit d'avoir
quatre, cinq, six, 10 poules. Le ministère de l'Agriculture se donne des
pouvoirs d'inspection, se donne des pouvoirs nécessaires, encore une fois, pour
venir travailler avec ces propriétaires-là, mais il va falloir qu'il trouve une
façon de s'y prendre, une façon de garder en tête, de savoir ce qui se passe
pas seulement chez nos grands éleveurs, mais aussi chez les petites familles
qui peuvent avoir des animaux pour leurs biens personnels, pour leur plaisir
personnel, pour leur consommation d'oeufs régulière, M. le Président. Alors, le
ministère de l'Agriculture se donne des pouvoirs, il va falloir qu'il se donne
les moyens d'arriver à mettre en place tout ce qu'il va exiger des producteurs.
Alors, M. le
Président, je l'ai dit d'entrée de jeu, je vais le répéter, c'est un bon projet
de loi, on est contents que le ministre pèse sur l'accélérateur pour ce projet
de loi là. On aurait espéré qu'il pèse sur l'accélérateur sur toutes sortes d'autres... pour toutes sortes d'autres
initiatives, pour toutes sortes d'autres moyens qui feraient en sorte d'assurer
notre relève agricole, d'assurer la
profitabilité de nos entreprises agricoles, d'assurer l'autonomie alimentaire du
Québec, d'assurer la viabilité financière, d'assurer la compensation
nécessaire pour les agriculteurs. C'est un bon pas, c'est un bon pas vers
l'avant, on va l'étudier avec tout le travail qui est nécessaire, mais on
espère aussi que ça va être fait rapidement
pour que le ministre de l'Agriculture puisse commencer à penser à tous ces
gens-là, à tous ces producteurs-là qui,
aujourd'hui, sont pris à la gorge et ne voient pas comment ils vont passer à
travers les prochains mois s'ils n'ont pas l'aide gouvernementale qui
leur a été promise il y a très longtemps. Je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Pontiac. Est-ce qu'il y a
d'autres intervenants? Je reconnais Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer
Maccarone
Mme Maccarone :
Merci beaucoup, M. le Président. Un plaisir pour moi d'intervenir sur le projet
de loi n° 70, Loi modifiant la Loi sur la protection sanitaire des animaux.
Je ne sais pas, M. le
Président, mais je pense que vous êtes d'avis, comme moi, que mon collègue le
député de Pontiac était tellement éloquent. La démonstration qu'il maîtrise ses
dossiers non seulement de santé, mais tout ce qui va en lien avec
l'agriculture... On voit la passion qu'il a pour le dossier. On voit la passion
qu'il a, aussi, pour sa région, qui, entre
autres, évidemment, est comprise de beaucoup de fermes. Alors, non seulement
que c'est un dossier, je pense, qui le passionne, mais ça touche
directement son comté, et je suis fière d'être une collègue avec lui dans le
Parti libéral du Québec, dans notre caucus. J'ai énormément d'estime pour lui,
puis son intervention m'inspire.
Malheureusement, je
ne serai pas autant éloquente que lui. J'ai eu le plaisir de siéger en
auditions pour le projet de loi n° 70
et j'ai beaucoup appris. Comme vous savez, M. le Président, je ne porte pas les
dossiers d'agriculture. Moi, mes
dossiers sont sécurité publique, famille, LGBT, lutte contre l'exploitation
sexuelle des mineurs, lutte contre le racisme. Alors, c'était vraiment intéressant pour moi de voir aussi l'importance
des autres dossiers, surtout celui qui a tellement un impact sur tous
les Québécois et Québécoises.
Alors, quand on parle
de l'agriculture ainsi que ce projet de loi, comme mon collègue le député de
Pontiac a dit, c'est essentiel pour nos
producteurs. Puis, si c'est essentiel pour nos producteurs, c'est parce que
c'est essentiel pour des Québécois et Québécoises, c'est essentiel pour notre
province. On parle de la production de ce que nous sommes en train de consommer, puis ça, c'est aussi la base
de notre économie. Ça me fait penser aussi que... Je ne sais pas si vous le
savez, M. le Président, mais la première
petite et moyenne entreprise, c'est une ferme. Ça fait qu'on peut même penser
que la base de notre économie, la
base de nos entreprises vient de nos producteurs agriculturels. Alors, j'ai
beaucoup d'estime pour ça aussi. Je trouve que c'est très intéressant.
Comme je dis, je n'ai pas
beaucoup d'expertise. J'ai passé tous mes étés en une ferme en Ontario parce
que mes enfants étaient tannés... mes parents étaient tannés de moi à la
maison, ça fait qu'ils m'ont envoyée en Ontario pendant deux mois. Ça fait que j'ai travaillé sur les fermes chaque été
pendant au moins 10 ans, mais j'ai... c'est formateur. J'ai
beaucoup aimé, mais évidemment ce n'est pas en lien avec le projet de loi, qui
est très technique. Pour moi, j'ai trouvé ça très technique. Ça fait que mon
intervention, ça va être vraiment pour partager ce que j'ai appris.
Oui, on est en faveur de l'adoption du principe
de ce projet de loi parce que, oui, c'est essentiel. Puis j'ai été surprise,
parce que c'est un projet de loi qui n'a pas soulevé beaucoup de passions dans
les médias. Il y a aucun article qui... pour parler du projet de loi
n° 70, malgré qu'il va avoir un impact majeur sur le réseau. On a eu 10 mémoires,
huit groupes qui sont venus présenter, puis je pense qu'il y a un consensus,
tout le monde sont en accord, mais ça reste qu'il y a des préoccupations.
Ça fait que je suis contente qu'on est pour,
puis on souhaite que le gouvernement et le ministre poursuivent et pèsent sur l'accélérateur, comme mon collègue a
dit, mais, moi, ce que j'ai entendu, c'est quand même un projet de loi
qui est perfectible. J'ai aussi entendu... il y a quand même des
préoccupations. Et, oui, c'est un réseau qui a une énorme pression sur eux
déjà, ça fait que d'ajouter une lourdeur de responsabilité sans venir en aide,
aussi, pendant que nous sommes en train de
changer un peu le régime... Je pense que ça va être important d'être à l'écoute
de ceci parce que, oui, l'impact sur la santé mentale de nos fermiers,
fermières est très important, et on ne peut pas négliger ceci.
C'est un projet de loi, comme on a déjà entendu,
qui va modifier plusieurs égards à la Loi sur la protection sanitaire des
animaux. Ça renforce la protection des animaux en désignant un médecin
vétérinaire en chef qui va garantir une surveillance sanitaire plus stricte.
Et, oui, c'est un rôle qui existe déjà, mais ce n'est pas vraiment défini. Il va y avoir des nouvelles mesures qui
élargissent la couverture légale à davantage d'espèces animales. Ça va
introduire aussi des études épidémiologiques et un pouvoir d'ordonnance
pour être en mesure de réagir rapidement aux menaces sanitaires. Moi, je vais
venir quand même plus en détail par rapport à ces éléments, qui sont très
intéressants.
Le gouvernement ou le ministre va avoir des
pouvoirs renforcés, ainsi que le vétérinaire en chef, qui va avoir des pouvoirs
renforcés, des pouvoirs d'ordonnance. Alors cette personne va pouvoir
intervenir en cas de crise sanitaire avec des mesures appropriées, telles que
l'euthanasie. C'est quand même beaucoup de responsabilités. Et évidemment ça va
aussi modifier la traçabilité animale pour assurer une transparence dans
l'utilisation des médicaments et la gestion des animaux. Tout ça, c'est
louable. Par contre, il y a quand même des enjeux qui ont été soulevés par tous
les groupes qui sont venus témoigner en
commission parlementaire, puis aussi les messages que nous avons reçus, et
notre étude aussi du projet de loi.
J'ai mentionné, il y a énormément de pouvoirs
pour le vétérinaire en chef. De tous les autres projets de loi dont j'ai déjà
eu le plaisir d'en faire le débat, on comprend peut-être la nécessité d'avoir
ces pouvoirs, mais avec beaucoup de pouvoirs vient beaucoup de responsabilités.
Alors, c'était quand même cité à quelques reprises que, si cette personne va
avoir toute cette responsabilité, un, ça va être quoi, la formation de cette
personne? Deux, comment allons-nous nommer et engager cette personne? Quelles
mesures de transparence est-ce que nous aurons en place pour s'assurer que la personne choisie comprend non seulement la
réalité des petits animaux, mais aussi les animaux de la ferme? Parce
que ce n'est pas du tout la même réalité, et ça, c'était soulevé par plusieurs
personnes.
Au-delà de ça, on a aussi entendu que les
personnes sont préoccupées par la compréhension commune des définitions. Alors, si le vétérinaire en chef a
une idée de qu'est-ce que ça veut dire, une urgence sanitaire, mais il va
falloir que toutes les autres
personnes ont la même définition, parce que, quand on est en crise, on n'a pas
le luxe de changer d'avis. Tout le monde, il faut qu'ils sont sur la même
track puis, tout le monde, il faut qu'ils travaillent de la même façon.
On a parlé aussi... parce que, juste pour
comprendre, là, le vétérinaire en chef va pouvoir faire... prendre des prélèvements dans... échantillons de tissu d'un
animal ou de son environnement. Le pouvoir de confisquer et d'euthanasier
un animal ou d'exhumer un cadavre d'animal,
c'est beaucoup. C'est beaucoup aussi pour l'agriculteur, pour le producteur,
parce que cette personne peut venir sans avertissement chez vous. Il va prendre
contrôle de tout ce qui se passe à l'intérieur
de la ferme et il va exécuter. Je ne peux même pas imaginer la perte de
contrôle, la perte de ce que je me ressens comme mes droits à moi, mais
c'est pour le bien public. Mais ça reste que c'est un rôle qui est très
important, alors il faut aller avec beaucoup
de doigté, il faut aussi être sensible. Encore une fois, la formation, les
responsabilités, c'est qui qui va prendre en charge ceci?
• (12 h 20) •
Il y avait aussi l'idée d'avoir des inspecteurs
sous cette personne ainsi qu'un vétérinaire en chef adjoint, parce que, dans l'absence de cette personne, si nous
faisions face à une urgence, bien, est-ce qu'on peut aussi compter sur une
autre personne qui peut prendre la relève?
Ça fait qu'une expérience significative, une reconnaissance au sein aussi de la
profession, ça, ça a été soulevé, puis je
suis d'accord avec eux parce que, encore une fois, c'est un rôle qui est très
important.
Il y a
aussi... ça a été soulevé, puis j'ai trouvé intéressant, par l'Association des
médecins vétérinaires du Québec, entre autres, c'était très intéressant,
leur témoignage. On avait un bébé avec nous en commission. Ça fait que ça
aussi, ça nous fait du bien de voir la relève,
des petits Québécois, Québécoises avec nous. Eux, ils ont souhaité attirer
l'attention que l'effet de l'AMVPQ et l'AVIA n'ont pas été invitées en
consultations pour le projet de loi. Pourquoi que c'est important? C'est parce que les disciplines puis les responsabilités sont
vastement différentes. Alors, ils se sentent désolés de ceci. Ça fait
que moi aussi, je trouve curieux qu'ils ne sont pas venus puis qu'ils n'ont pas
été invités, même, de témoigner en commission parlementaire, malgré que ça
faisait partie des demandes libérales pour les entendre, encore une fois, parce
qu'on trouvait que c'était essentiel d'avoir leur voix pour nous aider. Parce
que, quand... Vous le savez, M. le
Président, vous avez déjà siégé en commission parlementaire, on comprend que
les lois déposées par le gouvernement
vont être adoptées, et notre rôle comme opposition, surtout l'opposition officielle libérale, c'est de bonifier, c'est de
s'assurer que la voix de nos citoyens, la voix de toutes les parties
prenantes sont entendues et que, s'il y a des mesures pour bonifier, pour apporter des amendements, pour
améliorer le projet de loi, bien, c'est notre responsabilité, mais pas juste la
responsabilité de la banquette de l'opposition, c'est la responsabilité de tous
les élus qui siègent en commission parce que,
lors de l'adoption d'une loi, on souhaite avoir quelque chose qui est à la
réflexion des besoins de la société québécoise, puis ça, c'est quelque
chose que nous devons faire en partenariat.
Mon collègue
l'a aussi mentionné, puis moi, je l'ai entendu à maintes reprises de toutes les
personnes qui sont venues témoigner, mais l'accroissement de la charge
administrative des entreprises agricoles ou un chevauchement avec des mesures
découlant de la législation fédérale en matière de la santé animale, ça aussi,
ça soulève des préoccupations. Pourquoi? Parce qu'on a déjà un registre. Là, on
parle d'ajouter un autre registre. Est-ce que ça va être harmonisé? Comment est-ce qu'ils vont travailler avec ceci?
C'est parce qu'il y a des registres volontaires qui sont déjà utilisés, puis
ça aussi, je pense que ça mérite d'être mentionné. Il y a quand même des
réseaux, comme quand on parle des éleveurs de
porcs, quand on parle des éleveurs de volailles, ils ont quand même un système
rigoureux qui est déjà en place. Ça fait que ce n'est pas parce que...
Je ne veux pas que les gens qui nous écoutent pensent que nous sommes en train
de venir, maintenant, avec quelque chose de nouveau, ils ont déjà des choses
très bien établies en place. Encore une fois, c'est une amélioration de qu'est-ce qui existe déjà, parce qu'il y a les
changements climatiques, parce que, quand on parle de
l'antibiorésistance, on doit être préoccupés.
Alors, on vient quand même ajouter des mesures
de protection, mais, encore une fois, est-ce que nous allons harmoniser tous
les nouveaux systèmes de traçabilité avec les systèmes déjà mis en place et
utilisés? C'est quelque chose qui a été
soulevé par presque tout le monde. Qu'est-ce qu'on fait s'il y a des
contradictions? Comment est-ce que ça, ça va être traité? Les personnes en
autorité, les chefs ou les inspecteurs, est-ce qu'ils vont tous avoir la même
interprétation puis est-ce qu'on va
tous avoir la même interprétation des données qui vont être entrées dans tous
les systèmes? Comment garantir que les études... épidémiologiques — c'est
un mot pas facile à dire — menées
dans le cadre du projet de loi sont
véritablement complémentaires aux études déjà en cours et qu'elles
n'introduisent pas de redondances ou des complications pour les
exploitations avicoles? C'est légitime, comme question. Je n'ai pas les
réponses.
Tu sais, on
parle des critères clairs en matière de dangerosité. C'est quoi, la définition?
Moi, ma définition peut être différente de la définition de mon collègue
de Pontiac, ça peut être différent de celui du gouvernement ou le vétérinaire
en chef. Alors, ça va être important de venir avec des précisions. C'est ça que
moi, j'ai capté.
L'aide financière, ça aussi, c'était mentionné
par tous les groupes, mais surtout la relève... agriculteurs que... J'ai vraiment aimé leur présentation, Fédération
de la relève agricole du Québec, c'était très intéressant de leur entendre
parler, parce que c'est vrai, c'est
la relève. C'était David Beauvais puis Clovis Raymond-La Ruelle qui nous
ont partagé un peu leur parcours puis leurs préoccupations. Ils sont
pour le projet de loi, ils sont pour ces mesures sanitaires de protection, mais
ça reste que c'est une lourdeur administrative, puis eux, ils n'ont pas les
ressources, les ressources humaines pour faire
l'entrée de données, pour faire tous ces suivis. Puis là on est en train de
demander de faire encore plus d'administration quand ils devront être
sortis sur la ferme, en train de travailler. Ils ont aussi quand même parlé de
l'aide... Ils souhaitent avoir une spécificité, puis ça aussi je comprends,
quand on parle de la relève. Puis ils l'ont soulevé parce que, exemple, acheter
un troupeau, comme un nouveau producteur, ça n'amène pas du tout la même
lourdeur d'achat ou de possibilité de poursuivre avec ton entreprise comme si
vous êtes un producteur qui est en place depuis 40 ans.
Alors, je pense qu'on a... Si on souhaite
continuer à leur donner les moyens de poursuivre dans cette industrie qui est essentielle pour nous, bien, il va falloir
qu'on pense à qu'est-ce qu'on va faire pour, aussi, un accompagnement, parce
qu'ils ont souvent... je ne sais pas si vous le savez, mais ils ont souvent
deux emplois, ça fait qu'ils sont éleveurs, mais ils vont aussi aller ailleurs pour combler leurs besoins financiers,
puis avec le coût de la vie qui est en croissance, je leur comprends. L'inflation, pas facile pour eux. Ça
fait qu'une petite pensée pour ça, parce qu'il va y avoir des frais qui vont
être associés avec ces nouveaux règlements,
ils vont surtout avoir des besoins, et les petites productions ont des réalités
bien différentes des plus grosses, alors il va falloir qu'on pense à ça. Encore
une fois, ça a été soulevé à maintes reprises, qu'est-ce qu'on fait s'il y a des contradictions avec des normes déjà
établies? Exemple, dans la production du fumier, ça aussi, c'est une
inquiétude.
Ça a été aussi soulevé, la collaboration avec le
MAPAQ, pourquoi... Les gens souhaitaient savoir comment ça va fonctionner avec eux pour sensibiliser les
éleveurs à la mise en place des nouvelles mesures, comme la biosécurité, la
résistance aux antibiotiques, l'utilisation des médicaments, sans créer des
charges administratives supplémentaires. Ça fait
que j'espère que le gouvernement va venir avec des précisions, puis aussi le
MAPAQ, parce que c'est un accompagnement. C'est ça qu'on souhaite, puis c'est ça qu'ils ont dit... qu'ils ont
soulevé, qu'ils ont besoin, c'est du travail main en main.
Puis l'Agence
canadienne d'inspection des aliments exerce également des rôles importants dans
le dossier, notamment dans l'éclosion d'une maladie à déclaration
obligatoire. Alors, ça va être essentiel d'assurer une collaboration étroite
avec cette instance et de clarifier, encore une fois, les responsabilités et les
rôles de chacun pour éviter toute confusion.
Ça fait que je répète, je sais que je me répète
beaucoup, M. le Président, ce n'est pas parce que ce n'est pas une bonne affaire, mais ça soulève énormément de
questions, parce qu'il y a déjà des programmes, puis des suivis, puis des
instances qui sont bien établis. Alors, si nous sommes en train d'en ajouter,
comment ça va fonctionner? Ça fait
que c'est beaucoup du pratico-pratique puis la mise en oeuvre, que les
gens ont soulevé des préoccupations.
Il y a des choses aussi qui m'ont beaucoup
frappée. Quand on parle d'un plan d'urgence, un plan de biosécurité, les gens, surtout la fédération des éleveurs de
volaille du Québec... «Shoutout» à Mme Jennifer Paquet, qui était vraiment
excellente en commission parlementaire, puis elle a partagé son expérience
personnelle. Elle, sa ferme a été frappée par la grippe aviaire, elle a
perdu toute sa production. Mais elle a parlé qu'on a besoin d'avoir des plans
d'urgence puis des mesures adaptées aux
besoins du milieu, parce que ça aussi, c'est quelque chose qui est manquant. Tu
sais, c'est une réalité de terrain.
Il y a une rigidité dans le cadre qui n'est pas adapté aux réalités du terrain,
puis eux, ils l'ont dit, qu'ils... Eux... Quand elle a été frappée avec
cette urgence, avec cette réalité qui... je ne peux même pas imaginer la
lourdeur psychologique, parce que, aussi, mon collègue
l'a mentionné, nos agriculteurs se sentent souvent seuls, pas accompagnés. Eux,
ils disaient qu'ils étaient en train de fabriquer l'avion pendant que c'est en
vol. Puis, nous, ce qu'on a besoin, c'est de
l'agilité, c'est de la flexibilité quand nous faisions face à ceci. Oui, des
règlements, oui, un cadre législatif, mais il faut aussi être à l'écoute
des gens sur le terrain, parce que, l'autre chose, M. le Président, ce n'est
pas facile de reconstruire, puis, ça aussi, je pense que c'est un enjeu très
important. La psychologie, c'est tellement intense pour un producteur. Jennifer
Paquet, ce qu'elle a dit, ce n'était pas la perte de toutes les volailles, ce
n'était pas la perte de sa production qui a
été difficile, ils l'ont vaincu, c'était la reconstruction, qu'elle a trouvé
difficile, c'est le sentiment d'être seule, c'est le sentiment de... tu
sais, tout ce qui vient après. Ça fait que j'espère que ça, c'est quelque chose
qui va être pris en considération.
M. le Président, je pourrais aller encore plus
en détail. Il y a d'autres particularités, il y avait d'autres précisions qui ont été soulevées. J'espère que le
gouvernement, eux aussi ont étudié tous les projets de loi... tous les mémoires
qui ont été déposés puis qu'ils ont eu une écoute attentive des
témoignages que nous avons entendus. On est pour un projet de loi qui va améliorer la protection sanitaire de
nos animaux ainsi que notre population, mais ça reste que c'est un projet
de loi qui est perfectible. Je pense qu'il y
a des amendements que nous souhaitons, qui seront abordés lors de la prochaine
étape de ce projet de loi, en étude détaillée, parce qu'il y a une réalité de
terrain qui n'est pas répondue à l'intérieur du projet de loi n° 70, mais je sais que nous sommes en très bonnes
mains avec le collègue, le député de Pontiac, parce qu'il a vraiment les
intérêts de nos producteurs, de nos fermiers, du réseau d'agriculture en entier
à coeur, puis il va surtout mener un
débat pour s'assurer que leur voix est entendue puis que le projet de loi
reflète aussi leur réalité et leurs besoins. Merci beaucoup, M. le
Président.
• (12 h 30) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis. Est-ce
qu'il y a d'autres intervenants? Nous
sommes toujours sur l'adoption du principe du projet de loi n° 70.
Mise aux voix
Donc, s'il n'y a pas d'autre intervenant, le
principe du projet de loi n° 70, Loi modifiant la Loi sur la protection
sanitaire des animaux, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission de
l'aménagement du territoire
M. Caire : Oui, M. le Président. Conformément
à l'article 243 de notre règlement, je fais motion afin que le projet de loi n° 70, Loi modifiant la Loi sur la protection sanitaire
des animaux, soit déféré à la Commission de l'aménagement du territoire pour son étude détaillée et que le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation soit membre de
ladite commission pour la durée du mandat.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Oui, M. le Président, pourriez-vous
appeler de nouveau l'article 9 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 72
Reprise du débat sur
l'adoption du principe
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, je rappelle l'article 9 du feuilleton,
et c'est M. le ministre de la Justice qui
proposait l'adoption du principe du projet de loi n° 72, Loi protégeant les consommateurs contre les
pratiques commerciales abusives et offrant une meilleure transparence en
matière de prix et de crédit.
Alors, je
reconnais comme... Est-ce qu'il y a des intervenants sur le projet de loi
n° 72? Alors, je reconnais M. le député de l'Acadie.
M. André Albert Morin
M. Morin : Oui. Merci. Merci, M. le
Président. Alors, effectivement, je suis heureux de prendre la parole ce matin
au niveau... à l'étape de l'adoption du principe, projet de loi n° 72, Loi
protégeant les consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et
offrant une meilleure transparence en matière de prix et de crédit.
Alors,
c'est un projet de loi important, important pour les consommateurs, pour la
population, la population du Québec, je vous dirais, protéger les consommateurs
contre des pratiques commerciales qui pourraient être abusives, et
particulièrement en ce qui a trait... en matière de prix et de crédit.
Et
je vais commencer mon intervention en vous parlant de prix et de crédit. C'est
une excellente chose, M. le Président. Pourquoi?
Bien, parce que la pierre angulaire, l'origine qui a donné naissance à ce
volet-là du projet de loi du gouvernement, vous le retrouvez dans un
projet de loi qui a été présenté, déposé par l'opposition officielle. Que
pouvez-vous avoir de mieux qu'un projet de loi déposé par l'opposition
officielle du Parti libéral du Québec? Écoutez, avec ça, là, on est vraiment en
affaires, ça va bien. Et je tiens à commencer mon intervention en vous parlant
de ça parce que le projet de loi n° 72
n'en fait pas état. Mais nous, là, ici, au Parti libéral du Québec, on n'est
pas chauvins, là. Nos bonnes idées, là, on est toujours prêts pour les
partager.
Et laissez-moi
prendre quelques minutes pour vous parler du projet de loi n° 199 qui a
été déposé en 2023 par ma collègue la
députée de Saint-Laurent. Avant même que le gouvernement dépose son projet de
loi, évidemment, on était à l'écoute des consommateurs et des
consommatrices au Québec, M. le Président. Évidemment, on voulait corriger certains abus en matière de prix et de crédit. Et
c'est la raison pour laquelle, dans mon intervention, je vais prendre quelques
instants pour vous rappeler l'importance de ce projet de loi, l'idée
sous-jacente, qui a été déposé par ma collègue la députée de Saint-Laurent.
On dit, dans le
projet de loi n° 199 : «Ce projet de loi modifie la Loi sur la
protection du consommateur et son règlement d'application pour y insérer des
dispositions visant à lutter contre les contrats de crédit abusifs.»
Avant même que le
gouvernement dépose son projet de loi, nous, là, on avait... on avait vu juste.
On voulait, effectivement, que le gouvernement intervienne.
La loi prévoit
également, ce projet de loi de ma collègue, «que le commerçant qui consent un
contrat de crédit abusif est passible des amendes déjà fixées par la Loi sur la
protection du consommateur».
Et finalement «le
projet de loi autorise le ministre des Finances à établir par voie
réglementaire les différentes catégories de
crédit. Le ministre fixe également les règles de calcul et de publicité des
taux maximaux, en plus de prévoir certaines mesures transitoires pour
des cas particuliers.»
Alors, moi, je vous
soumets, M. le Président, que ce projet de loi de l'opposition officielle va
même plus loin et offre des mécanismes vraiment concrets pour s'assurer qu'il
n'y aura pas d'abus dans le domaine du crédit.
Effectivement, on
mentionne, dans le projet de loi qui veut modifier la Loi sur la protection du
consommateur, que «le contrat de crédit est
abusif lorsque son taux excède, au moment où il est consenti, le taux de crédit
moyen, majoré du tiers». Alors, vous voyez, il y a même une proposition
très concrète, une mécanique claire qui permet, évidemment, de déterminer s'il s'agit de crédit abusif, et ce,
«pratiqué au cours du trimestre précédent par le commerçant pour du crédit
de même nature et dont les risques sont analogues».
Le projet de loi, également,
demandait au ministre des Finances, sur recommandation commune de l'Autorité des marchés financiers et de l'Office... Donc, vous voyez, dans le
projet de loi de ma collègue, il y a aussi des organismes indépendants
qui vont être en mesure de conseiller le ministre des Finances, et par la suite
établir une grille, et, bien sûr, établir
des mesures transitoires pour que, bien sûr, le gouvernement puisse s'adapter à
ces mesures qui sont recommandées.
Alors, je tenais
absolument à le mentionner d'emblée dans le cadre de mon intervention, M. le
Président, pour vous rappeler que ce projet de loi, il est toujours là, il est
fort utile. Le gouvernement s'en est inspiré dans son projet de loi n° 72,
mais le gouvernement pourrait même aller plus loin avec son projet de loi.
Néanmoins, néanmoins, mon aparté se termine,
et je vais maintenant me concentrer sur certaines dispositions du projet de loi
n° 72 qui a été déposé par le gouvernement.
Donc,
meilleure transparence en matière de prix et de crédit, évidemment, j'en suis,
c'est fondamental. On a même suggéré quelque chose d'excellent.
Je vous dirais que le
projet de loi va aussi traiter... le projet de loi du gouvernement va traiter
d'autres domaines, d'autres sphères qui
visent à protéger les consommateurs. On parle, entre autres, de baliser
l'affichage des prix des aliments, les
achats multiples, le caractère taxable ou non de l'article. Et je vous dirais
que, pour les consommateurs, en général... Je vous dirais que c'est une
mesure qui est intéressante, qui est bonne.
On l'a probablement
tous vécu, en tout cas, moi, je peux vous parler de mon expérience, des fois,
on va dans un commerce, on achète,
évidemment, des biens de consommation, que ce soient des brioches, pâtisseries
ou autres, puis, à un moment donné,
le commerçant nous dit : Si vous en prenez trois, c'est taxable, si vous
en prenez six, ce ne l'est pas. Puis,
bon, quand on ne le sait pas ou quand le consommateur ne se fait pas renseigner
par le commerçant, bien évidemment, il achète une quantité puis il peut,
effectivement, payer plus cher ou moins cher, ou être taxé, ou pas taxé. Donc,
le fait que cet élément-là soit pris en compte et qu'il soit mentionné, indiqué
clairement, je pense que c'est une mesure qui est intéressante.
• (12 h 40) •
Le projet de loi veut
également baliser le prix par unité de mesure des aliments en vrac. Et on aura
la chance, évidemment, éventuellement,
d'écouter des groupes, c'est ce qui est toujours très important, moi, en tout
cas, ça m'éclaire beaucoup comme
député, mais je vous dirais que, de prime abord, c'est un élément qui est
intéressant, parce qu'il est vrai qu'il y a de plus en plus de gens qui
achètent des aliments en vrac, mais ce n'est pas toujours évident de s'y
retrouver et surtout de s'y retrouver quand on parle du prix par unité de
mesure.
Bien sûr, le projet
de loi, je le mentionnais, va identifier les produits taxables, parce
qu'évidemment ce n'est pas toujours facile de s'y retrouver pour le
consommateur.
Il y a un autre élément
du projet de loi, puis ça, on aura l'occasion d'en débattre dans le cadre,
évidemment, de l'étude article par article, mais je comprends que le projet de
loi va aussi indexer le montant s'il y a une erreur sur le prix. Et
permettez-moi d'apporter quelques précisions.
Ma compréhension présentement, c'est
qu'il y a un décret qui a été adopté en 2001 et qui souligne que, s'il y a une
erreur sur le prix et que le prix du bien en question est de 10 $ et
moins, bien, le consommateur pourra repartir avec l'item sans le payer. Évidemment, il en revient...
il en revient au commerçant de s'assurer que les prix qui sont indiqués sur
ces biens, sur les biens qu'il offre à la consommation, soient, bien sûr,
justes et ajustés.
Ce n'est pas toujours
facile de s'y retrouver, parce que, souvent, bien, on le sait, hein, c'est ça,
notre réalité, on achète des biens, bon,
vous avez une étiquette, il y a un prix, mais, quand on arrive à la caisse,
c'est toujours avec des codes-barres.
Bon, des fois, ça va vite, puis des fois il y a des erreurs, des fois, ce n'est
pas toutes les bonnes informations qui ont été entrées dans l'appareil,
dans la machine, dans la caisse, donc là on se ramasse avec une erreur. Donc,
dans des cas comme ça, bien, ce que je
comprends, c'est que, depuis 2001, le montant n'avait pas été indexé et qu'on
était toujours à 10 $. Alors, le gouvernement... Le gouvernement veut
l'indexer à 15 $. Donc, s'il y a une erreur sur le prix, quand le
projet de loi va être adopté, parce qu'il y
a de très fortes chances qu'il le soit, n'est-ce pas, si l'item coûte 15 $
ou moins, bien, à ce moment-là, le consommateur pourra repartir avec.
Il faudra voir ce qui
arrive, et puis ça, bien, on aura la chance d'en reparler avec M. le ministre,
mais il faudra voir ce qui arrive, parce
que, vous savez aussi, maintenant, dans plusieurs marchés d'alimentation, ce
sont les consommateurs eux-mêmes qui passent à une caisse service, et
puis on scanne nous-mêmes nos aliments. Donc, si jamais il y a une erreur, est-ce que la caisse, d'elle-même, va
nous... faire en sorte qu'il n'y aura pas de prix? Bien, ce sera une chose à
éclaircir. Ce bout-là est un peu moins clair. Et, si le prix du bien est
de plus de 15 $, bien là, à ce moment-là, il y aura une différence, mais le consommateur ne sera pas
pénalisé, s'il y a une erreur qui a été faite, bien sûr, dans le prix qui est
offert en vente. Donc, c'est un volet
intéressant du projet de loi. On va en reparler avec le ministre, on va en
reparler aussi avec des groupes, en consultations particulières, puis on
verra ce que ça va donner.
Le
projet de loi, évidemment, touche toute la question des pourboires, et ça, là,
ça a déjà fait couler pas mal d'encre. Il faudra voir exactement comment ça va
fonctionner, parce que, bien sûr, vous le savez, maintenant, quand on va au
restaurant, bien, on paie presque toujours avec un terminal, et, tout dépendant
des endroits où on va, bien, il y a différents pourcentages qui
apparaissent. Bon, des fois, c'est 15 %, des fois, c'est 18 %, des
fois, c'est 20 %, des fois, c'est même un
peu plus. Puis, tout dépendant des terminaux, bien, il y a des pourcentages qui
nous sont suggérés plus que d'autres, règle générale des pourcentages plus
élevés que moins élevés, qui arrivent en premier. Donc, le projet de loi veut
réguler ça, et on verra ce que ça va
donner. Mais c'est sûr que l'idée du gouvernement, ce serait de mettre,
finalement, toutes les suggestions de pourboire neutres, avec pas de
pourcentage en évidence. Donc, on verra, on verra ce que ça va donner, mais
c'est une chose qui est intéressante.
Et je comprends, je
comprends qu'il y aura possibilité d'ajouter un pourboire, mais non pas après
l'imposition des taxes mais avant. Alors,
ça, c'est un autre élément qui est intéressant du projet de loi, qu'il faudra
voir comment ça va fonctionner. Parce qu'évidemment je pense que les
consommateurs doivent... en fait, c'est à eux de décider quel pourboire ils vont donner. Et c'est une discrétion
qui leur appartient, tout dépendant de la qualité du service qu'ils ont reçu,
évidemment. Donc, ça, c'est un autre élément, élément qui est important.
On dit aussi que le
projet de loi vise à éviter le surendettement. Donc, les commerçants, avec ce
projet de loi, devront inclure les frais de renouvellement dans le taux de
crédit. Et ça aussi, c'est un volet qui, je pense, est intéressant et qui va
mériter de l'étude, mais qu'on aura la chance de regarder et d'étudier par la
suite.
Le projet de loi va
également demander aux commerçants qui offrent du crédit variable d'être
titulaires d'un permis de l'office, au même titre que les prêteurs d'argent.
Donc, il y aura une meilleure surveillance de ces activités. En soi, l'idée est
intéressante. On aura la chance d'y revenir et de l'étudier d'une façon plus
approfondie.
Mais évidemment,
meilleure surveillance des activités, meilleur encadrement, comment ça va se
faire? Est-ce que ça va faire en sorte qu'il
va y avoir plus de gens, de l'embauche pour qu'on soit capables, bien sûr, de
mesurer et de surveiller des activités? Est-ce qu'il y aura plus
d'enquêtes? Ça, c'est un peu moins... c'est un peu moins clair. Est-ce que ça va entraîner des frais ou des dépenses
additionnelles au gouvernement? Ça aussi, ça reste à voir, et là j'aurai des
questions à poser à ce sujet-là à M. le
ministre quand, évidemment, on verra l'étude du projet de loi article par
article puis quand on aura aussi le privilège d'entendre les groupes qui
vont venir en commission parlementaire. Donc, là-dessus, un peu de questions,
un peu flou, et puis on aura la chance, évidemment, d'y revenir.
Un autre élément que
le projet de loi veut corriger, c'est toute la question des demandes de limite
de crédit. Et ça, on le voit à l'occasion,
entre autres avec des cartes de crédit où on ne demande rien. Le consommateur
peut ne pas en avoir de besoin, mais, à un moment donné, on fait une
transaction, et là... ou on va au guichet automatique et finalement on se fait
offrir, pour nos cartes de crédit, une augmentation de la limite. Bien sûr, je
ne sais pas comment les institutions calculent ces offres-là, mais c'est sûr
que, si le consommateur ne fait pas attention à son budget, si le consommateur
ne surveille pas, évidemment, ses dépenses, bien, il peut se retrouver dans une
situation de surendettement.
Évidemment, c'est
très facile, hein, puis, tu sais, c'est tentant. Habituellement, il y a une
phrase aussi, tu sais : Ah! vous avez
un excellent crédit, c'est bon, allez-y, on vous offre ça. Vous avez juste à
appuyer sur le bouton, puis woups! c'est automatique. Mais évidemment,
si on ne fait pas attention, il y a des consommateurs qui peuvent se ramasser dans des situations qui sont... qui sont
dramatiques, même. Donc, on verra comment le projet de loi va tenter de le
limiter, mais, en soi, en soi, l'idée n'est pas une mauvaise chose.
Le projet de loi,
évidemment, est large, parce qu'il vise également les transactions en ce qui a
trait aux véhicules automobiles. On nous dit
qu'au Québec une transaction sur quatre avec un véhicule automobile implique
une équité négative, donc, c'est-à-dire, que quelqu'un veut changer de
véhicule et il n'a pas complètement ou entièrement payé son premier véhicule,
mais qu'il y aura une portion qu'il reste à payer sur le premier véhicule qui
sera transférée sur le deuxième véhicule. Encore là, je reprends ce que je vous
disais il y a quelques minutes avec l'augmentation des limites de crédit, évidemment, le
consommateur qui ne fait pas attention peut se ramasser, bien sûr, avec un
nouveau véhicule mais avec un endettement qui est beaucoup plus
significatif.
• (12 h 50) •
Donc, ce que le projet de loi veut faire à ce
niveau-là, ma compréhension, c'est de ne pas l'interdire mais de venir encadrer cette pratique-là. Et là on verra,
bien sûr, comment... comment ça va fonctionner exactement, comment va se faire l'encadrement, quels seront les
renseignements qui seront donnés au consommateur pour éviter que le
consommateur ne s'endette davantage.
Évidemment, on comprend très bien que, surtout
avec le prix des véhicules aujourd'hui... qu'un consommateur qui est plus ou
moins attentif, ne regarde pas exactement l'impact sur ses finances, peut se
ramasser avec, évidemment, un taux d'endettement. Puis, évidemment, quand on a
un contrat... Je n'ai pas fait d'analyse à ce sujet d'une façon très scientifique, M. le Président, mais j'imagine
qu'il y a très peu de gens au Québec qui achètent des véhicules comptant, avec
le prix des véhicules aujourd'hui. Donc, ils ont un prêt, des taux d'intérêt,
pas beaucoup de marge de manoeuvre pour négocier
les taux d'intérêt. Puis, si un
consommateur rachète des véhicules, bien, il peut se ramasser avec une dette, finalement, qui
est importante. Alors donc, ça, c'est un volet... c'est un volet important,
c'est un volet qu'on va regarder puis qu'on va
voir aussi comment ça va s'articuler dans les faits, parce que c'est une chose
d'avoir une idée, mais, après ça, c'est une chose de voir comment on va
être capables de la mettre en pratique.
À la lecture du projet de loi, on souligne
également toute la question des vendeurs itinérants et toute la question des vendeurs itinérants qui peuvent utiliser des
pratiques déloyales. Et on souligne, par ailleurs, le cas des thermopompes
et le porte-à-porte.
Il existe... Il existe des gens qui, évidemment,
vont faire la vente de thermopompes mais qui sont des vendeurs, finalement,
itinérants. Bien sûr, vous pouvez acheter une thermopompe en magasin, mais il y
a des gens qui offrent ce service-là. Et ça pose... ça pose un problème, parce
que ce qu'on nous souligne, de la part du gouvernement, c'est qu'il y aurait des pratiques déloyales de la part de
vendeurs itinérants. Et évidemment l'achat d'une thermopompe, ça ne coûte
pas 50 $, 100 $ ou 200 $. C'est un... Évidemment, c'est un
investissement, c'est un enjeu important, c'est une somme qui est importante.
Et, si, bien sûr, il y a des pratiques déloyales, bien, il faut s'assurer qu'il
y aura un encadrement ou que ce sera totalement interdit pour éviter que des
consommateurs subissent des pressions.
On nous
donnait, entre autres, comme exemple, des gens qui feraient une inspection de
la maison puis qui diraient : Écoutez,
il y a de la moisissure, il faut absolument changer ça. Donc, je comprends que
le consommateur, lui, n'est pas un expert, nécessairement, en analyse
bactériologique. Donc, il se dit : Bien, ça doit être vrai. Alors, on
signe le contrat et on se ramasse avec une
somme importante à débourser. Donc, ça, le projet de loi va y mettre fin, et
donc ce ne sera plus... ce ne sera plus possible.
Autre volet
du projet de loi qui est intéressant, et on verra comment ça va s'appliquer en
pratique, mais... Bref, j'ai hâte d'entendre des groupes qui vont venir, qui
vont venir nous parler de ça. Mais il y aurait également une disposition
qui va lutter contre les fraudes et qui va venir limiter la responsabilité en
cas d'utilisation non autorisée d'un compte.
On le sait, présentement, au Québec, avec une
carte de crédit, la responsabilité du détenteur de la carte, si elle est utilisée frauduleusement, c'est 50 $, mais,
quand vous utilisez une carte de débit, ce n'est pas du tout la même chose.
Et donc ça, je vous dirais... En tout cas,
j'ai hâte d'entendre les groupes, mais ça m'apparaît être une avancée très
intéressante pour la protection des consommateurs.
On nous dit, entre autres, et puis là on parle,
évidemment, d'un contrat avec un commerçant, donc, c'est ce type de fraude là
dont on parle : «Le commerçant auprès duquel le consommateur détient un
compte de dépôt à vue doit lui rembourser
toute somme débitée de ce compte sans son autorisation ou celle d'une personne
autorisée à y effectuer des
opérations. De même, le commerçant doit rembourser toute somme débitée avec
l'autorisation du consommateur dans le
cas où celui-ci est victime de fraude, lorsque le commerçant a débité cette
somme sans prendre les précautions nécessaires pour prévenir la fraude, malgré
la présence d'indices probants permettant de la soupçonner. Le remboursement
doit être effectué dans les cinq jours ouvrables suivant une demande du consommateur
à cet effet.
«Toutefois, avant qu'il n'ait été avisé par le
consommateur de la perte ou du vol de l'instrument permettant d'avoir accès à
son compte, ou de l'utilisation non autorisée[...], le commerçant n'est tenu de
rembourser l'ensemble des sommes ainsi débitées qu'en ce qu'il excède
50 $.» Donc, intéressant.
Maintenant, vous comprendrez, on parle de
victimes de fraude, puis là le commerçant va avoir un fardeau, c'est-à-dire : «...a débité cette somme sans
prendre les précautions nécessaires pour prévenir la fraude, malgré la présence
d'indices probants permettant de la soupçonner.» Donc là, il y a un libellé qui
est particulier. On aura la chance, évidemment,
d'y revenir dans les prochaines étapes, mais langage, dans la législation, qui,
comme je le disais, est particulier. Donc,
on verra, évidemment, parce
que ça veut dire quoi, «les
précautions nécessaires»? C'est quoi, les indices probants?
Avec votre permission, M. le Président, on
termine les travaux à 13 heures?
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
13 heures.
M. Morin : 13 heures. Donc, il
me reste quelques minutes.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Voilà.
M. Morin : Très bien. Donc, il
faudra voir qu'est-ce qu'on entend par «indices probants permettant de la
soupçonner». Si le commerçant a pris toutes les précautions, est-ce que ça fait
en sorte qu'il n'aura pas à rembourser? Bref,
c'est un concept qui est intéressant, mais il faudra voir dans les détails
comment ça va pouvoir... ça va pouvoir s'articuler.
Je
vous dirais que, pour avoir, évidemment, regardé différents... différents
articles, en général, ce projet de loi là a été bien reçu. Dans certains
journaux, je pense, entre autres, à La Presse, la
journaliste Mme Morissette parlait de réduire le malaise du pourboire.
Je
l'évoquais, je l'évoquais précédemment, on parlait, évidemment, à 15 $ ou
moins, c'est gratuit, donc une disposition intéressante du projet de
loi, on verra, et, comme je l'ai décrit, éviter le surendettement, donc, chez
les consommateurs, plusieurs éléments qui seront sous étude.
Alors, j'ai très hâte d'entendre les groupes,
parce qu'évidemment on a aussi entendu... Et là je comprends qu'on parle de
protection du consommateur, mais on a aussi entendu d'autres groupes qui nous
ont dit : Bien, ce projet de loi là ne va pas assez loin ou encore il
faudrait considérer d'autres éléments. Donc, importance pour nous d'entendre,
d'entendre des groupes et de voir comment, après ça, on pourra bonifier le
projet de loi.
Je rappelle, je rappelle l'importance du projet
de loi n° 199 de ma collègue la députée de Saint-Laurent, qui, quant à moi, va même plus loin. Alors, quand on
fera une étude particulière, on aura, évidemment, le bonheur de le rappeler
à M. le ministre. Mais, dans l'ensemble, je vous dirais qu'après avoir lu le
projet de loi...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) :
M. le député de l'Acadie, est-ce que vous comptez poursuivre votre intervention
à la reprise des travaux?
Une voix : ...
• (13 heures) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député de l'Acadie.
Alors, compte tenu de l'heure, nous allons,
donc... Avant de suspendre, M. le leader, est-ce que vous souhaitez adopter,
avec le consentement? Non? On doit suspendre?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
D'autres interventions. Parfait.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Parfait. Excellent.
Alors donc, compte tenu de l'heure, nous allons,
donc, suspendre les travaux jusqu'à 14 h 30.
(Suspension de la séance à 13 h 01)
(Reprise à 14 h 30)
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Bon après-midi, chers collègues. Je vous invite,
s'il vous plaît, à bien vouloir vous asseoir.
Alors,
l'Assemblée poursuit le débat sur l'adoption du principe du projet de loi n° 72, Loi protégeant les consommateurs contre les pratiques commerciales
abusives et offrant une meilleure transparence en matière de prix et de crédit.
À l'arrêt des
travaux, le député de l'Acadie avait terminé son intervention. Alors, je suis
maintenant prêt à reconnaître le prochain intervenant ou la prochaine
intervenante, et ce sera Mme la députée de Chomedey.
Mme Sona Lakhoyan Olivier
Mme Lakhoyan
Olivier : Bonjour, M. le Président. Merci beaucoup.
Aujourd'hui, il me fait plaisir d'intervenir et vous parler concernant le projet de loi n° 72,
intitulé la Loi protégeant les
consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et offrant une
meilleure transparence en matière de prix et de crédit.
Vous savez,
en tant que députée de Chomedey, je vis parmi mes concitoyens à Chomedey depuis
plus de 30 ans, et puis je les
côtoie souvent parce que je magasine dans les épiceries, et puis on a la même
conversation : Tout est cher. On s'en va où? Donc, on pense que ce
projet de loi, ça va aider peut-être à clarifier certaines choses et peut-être
rendre les gens un peu moins mécontents, disons.
Le projet de
loi déposé par le ministre de la
Justice, Simon Jolin-Barrette, le 12 septembre
2024, vise à renforcer le pouvoir et le libre arbitre du consommateur,
mais aussi le protéger contre d'éventuelles stratégies commerciales trompeuses. Étant donné le contexte actuel où un
travailleur sur trois est forcé à vivre de paie en paie, le portefeuille des
Québécois doit être une priorité. En effet,
la pandémie du COVID-19 a eu un impact considérable sur le pouvoir
d'achat des Québécois. Les produits de première nécessité sont chers, et
l'inflation actuelle frappe durement le quotidien des ménages. De nombreux citoyens ne vivent pas, ils survivent, imaginez. Un
des objectifs est de renforcer la réglementation au sein de la sphère
commerciale afin de poser un cadre dans les relations entre vendeurs et
consommateurs, cela dans le but d'équilibrer les rapports de force et permettre
une meilleure transparence.
En tant que
porte-parole de l'opposition en matière de tourisme, je me dois de soutenir les
voix des consommateurs que je côtoie
chaque jour, notamment au sein des restaurants, des commerces et des divers
établissements touristiques. Mon rôle
me place au coeur de cette interaction essentielle où j'entends directement les
préoccupations et les attentes des citoyens.
Il
est primordial de reconnaître que le secteur du tourisme, qui repose sur des
relations de confiance entre les consommateurs
et les vendeurs, doit être régulé pour garantir une transaction juste et
transparente. Je dois m'assurer de l'existence
de normes claires qui garantissent une dynamique de confiance et de respect
entre les acteurs économiques. En effet,
chaque jour, des milliers de consommateurs prennent des décisions basées sur
des informations qu'ils estiment fiables, et il est de notre devoir de nous
assurer que ces informations soient claires et véridiques. En tant que
porte-parole, je m'engage à défendre ces principes car ils touchent directement
la vie quotidienne des gens.
Pour cela, le projet
de loi soutient un affichage clair et visible des prix dans tous les commerces
afin que les consommateurs puissent connaître exactement le coût des produits
et services qu'ils s'apprêtent à acheter, évitant ainsi toute forme de confusion ou de désagrément et garantissant qu'il n'y ait
aucune surprise à la caisse au moment de régler leur facture. Si
certains commerçants ont rapporté qu'au contraire cela pourrait provoquer une
surcharge d'information visuelle lors des courses, il va de soi qu'il vaut
mieux trop d'information que pas assez. En effet, c'est une crainte que Michel Rochette, d'ailleurs, président pour le
Québec du Conseil canadien du commerce de détail, a exprimée. Or, on ne
pourra jamais reprocher à un commerçant d'afficher de manière claire et visible
tous ses prix.
Dans la même
dynamique, les commerces qui proposent des cartes de fidélité devront afficher
distinctement le prix pour les personnes non fidélisées et celui pour les
personnes fidélisées, juste mettre tout plus clair.
Par
ailleurs, et dans la continuité de cet enjeu, je tiens à souligner une mesure
en particulier de ce projet de loi qui vise à renforcer la protection
des consommateurs. Actuellement, lorsque le prix de vente d'un article à la
caisse ne correspond pas au prix affiché en
rayon et que celui-ci est inférieur à 10 $, l'article est offert
gratuitement. Cette disposition a déjà permis d'éviter des malentendus
et de garantir une certaine équité pour les clients, quand même.
Le projet de loi
propose d'indexer l'article 1 du Décret concernant la Politique
d'exactitude des prix pour des commerçants
utilisant la technologie du lecteur optique, en passant de 10 $ à
15 $ la limite de prix. Il s'agira de la première fois que ce
décret est indexé depuis sa parution en 2001. Cela signifie que pour un plus
grand nombre de produits les consommateurs pourront bénéficier de cette
protection. Cette initiative favorisera une plus grande responsabilité de la part des commerçants qui devront veiller à ce que
les prix affichés soient en adéquation avec ceux pratiqués, contribuant
ainsi à une expérience d'achat plus sereine et satisfaisante pour tous.
D'autre
part, dans un souci de garantir une transparence totale sur le marché et
d'offrir aux consommateurs une compréhension claire des options
disponibles en matière de produits similaires, le projet de loi n° 72
impose que les tarifs soient affichés de
manière unitaire et cohérente. Lors de nos courses, il est essentiel que nous
puissions comparer les prix sur une
base équivalente, qu'il s'agisse de kilogrammes ou de litres, afin de pouvoir
juger par nous-mêmes ce qui constitue le meilleur rapport qualité-prix
selon notre budget.
Ça m'arrive souvent,
j'ai le pamphlet d'un magasin, je m'en vais à l'autre épicerie, c'est surtout à
l'épicerie, et puis je dis : Bon, mais
ça, c'est en kilos, ça, c'est en livres, puis je dois calculer. Donc, je pense
que ça va éviter tout ça. Puis, en
plus, on a besoin des lunettes, des fois. Donc, c'est toutes sortes de choses
qu'en tant que citoyens on vit. Donc, je pense que ça va aider nos
citoyens.
Cette initiative
permet aux consommateurs de disposer d'une information claire et uniforme leur
offrant la possibilité de comparer directement les prix des produits similaires
selon une même unité de mesure. Ainsi, ils pourront facilement identifier les
offres les plus avantageuses en fonction de leurs besoins spécifiques, ce qui
leur permettra non seulement d'évaluer plus efficacement le rapport
qualité-prix, mais aussi de faire des choix d'achats plus éclairés et en toute
confiance. En somme, cette mesure vise à renforcer le pouvoir d'achat des
consommateurs en leur donnant les outils nécessaires pour marchander de manière
informée et autonome.
En ce qui concerne
les achats groupés, il est important que les prix affichés soient clairs sur
les produits qui sont soumis à une taxation ou non sur les étalages des
commerces alimentaires. Combien de fois on s'en va acheter quatre croissants,
là, ils disent : Achetez deux autres, il n'y a pas de taxe? On ne se
rappelle pas d'une fois à l'autre.
• (14 h 40) •
Nous devons porter
une attention particulière aux petites et moyennes entreprises,
particulièrement celles des régions, et à
exprimer des préoccupations légitimes quant à la possibilité de mettre en
oeuvre cette mesure dans un délai court... soit pleinement entendu et
pris en compte dans les processus. Il est essentiel de rappeler que notre
objectif n'est pas de créer des difficultés
pour les vendeurs, mais bien de les accompagner vers une pratique commerciale
plus transparente et lisible. C'est
tout. Il est donc crucial de développer des mesures adéquates et réalisables
qui tiennent compte de divers marchés...
des diverses réalités du marché, en fait. Ces mesures doivent être conçues de
manière à faciliter la transition vers cette nouvelle exigence sans que
cela soit un fardeau pour nos commerçants.
Maintenant, M. le
Président, je veux vous parler des pourboires, la question des pourboires. J'ai
beaucoup de questions là-dessus. Donc, concernant les pourboires, nous
entendons plus souvent qu'auparavant que la demande de pourboires a augmenté. Nous avons tous remarqué ces changements
survenir. Il est important de se rappeler qu'à l'origine le pourboire
avait pour but d'évaluer la qualité d'un service. Et je viens de l'industrie du
service. Chaque année, ça... presque 30 ans. Il a pour but d'encourager
les employés à offrir un bon service en les récompensant pour leurs efforts.
Cependant,
aujourd'hui, il est devenu courant de demander un pourboire même dans des
situations où le service est limité, comme
au comptoir, dans un taxi ou à la caisse. D'autre part, cela diminue la valeur
du pourboire car, si le monde est censé donner un pourboire peu importe
la qualité du service, cela enlève son côté spécial. Les employés pourraient aussi perdre l'envie de fournir un bon service,
sachant qu'ils recevront un pourboire de toute façon. En tant que Québécoise,
je sais que nous sommes généreux et on va continuer de l'être. On calcule même
puis on dit : Ajoute ça. Cette évolution soulève plusieurs questions. D'ailleurs, nous serons à l'écoute des
groupes concernés sur la question afin de prendre la bonne décision.
Maintenant, voici le
changement qui est apporté à ce projet de loi concernant le pourboire. D'une
part, il assure que la proposition de pourboire soit établie sur la base d'un
prix qui exclut les taxes. Le calcul des pourboires s'effectue sur le montant hors taxe. Cette approche permettrait
d'éviter que les clients ne soient pénalisés par l'ajout de taxe sur le montant total, rendant ainsi le processus de
pourboire plus juste et clair. À ce sujet, dans Le Devoir, oui, Le Devoir a réalisé
une entrevue avec une serveuse, Julia Dougall-Picard, qui a affirmé, et je
cite : «Je n'y vois pas vraiment d'inconvénient, à ce changement.»
Elle dit : «Honnêtement, pour moi, ce ne sont que quelques dollars ou
cents, et cela ne change pas grand-chose à
ma vie. Et, en tant que cliente, je préfère payer des pourboires sur ce que
j'ai commandé et non sur les taxes.»
Ensuite,
ce changement proposé garantit un choix au consommateur d'émettre lui-même le
montant du pourboire. L'expérience, le calcul des pourboires s'effectue
sur le montant hors taxe. Cette approche permettrait d'éviter que les clients
ne soient pénalisés par l'ajout de taxes sur le montant total, rendant ainsi le
processus de pourboire plus juste et clair.
Dans cette expérience complète, la fin de repas ne devrait pas être compliquée.
Ça devrait être aussi facile que de choisir le restaurant, de choisir
son plat et de repartir avec sourire, sans complication.
Le dernier aspect de
changements apportés par ce que... le projet de loi sur le pourboire est dans
l'idée générale de transparence. Elle
demande de faire ressortir chacun des éléments du pourboire de manière aussi
évidente l'un que l'autre.
En résumé, des
mesures sont mises en place pour réguler efficacement les pratiques liées aux
pourboires, garantissant ainsi une expérience client plus équitable. Il est
essentiel que ces mesures soient non seulement théoriques, mais aussi
réalisables et applicables dans la réalité du marché. Comme l'a affirmé
Alexandre Plourde, dans la revue Protégez-Vous : «Des lacunes
feront peut-être surface, pendant son étude, mais il s'agit d'un excellent
point de départ.»
Cette situation
souligne l'importance d'avoir une approche pratique lors de la mise en place de
nouvelles mesures. Pour cela, il faut prendre en compte les besoins réels des
consommateurs et les défis auxquels les commerces font face aussi. Analyser ces
éléments permet d'éviter de proposer des solutions qui pourraient ne pas
fonctionner sur le terrain. Engager un dialogue avec toutes les personnes
concernées est également crucial pour recueillir leurs avis et suggestions, ce
qui enrichira l'expérience. En intégrant ces retours et en tenant compte des
expériences des différents acteurs économiques, nous pourrons nous assurer de
répondre aux véritables enjeux du marché.
M. le Président, en
général, ce projet de loi viendra améliorer l'expérience de consommation des
Québécois. Pour cela, je serai en faveur du principe du projet de loi n° 72, Loi protégeant les consommateurs contre les
pratiques commerciales abusives et offrant une meilleure transparence en
matière de prix et de crédit.
Je peux vous assurer,
chers citoyens, que nous resterons à l'affût des enjeux qui seront évoqués, des
prochains jours. Merci beaucoup pour votre écoute. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, Mme la députée de Chomedey. Alors, est-ce qu'il y a d'autres
intervenants? Oui, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika
Cadet
Mme Cadet : Bonjour, M. le Président. Donc, très contente de
vous retrouver à l'occasion de ce débat sur l'adoption du principe du projet de loi n° 72,
Loi protégeant les consommateurs
contre les pratiques commerciales abusives et offrant une meilleure
transparence en matière de prix et de crédit.
M. le Président, je
vais vous ramener à un jour important pour les contribuables québécois en leur
qualité de consommateurs, un jour ou un moment, donc, important qui s'est
produit en cette Chambre... en fait, plutôt dans notre chambre voisine, au salon bleu, le 23 février 2023. Le
23 février 2023, notre collègue de Saint-Laurent, notre collègue libérale
de Saint-Laurent a déposé le projet de loi n° 199 sur la protection des consommateurs contre les contrats de crédit
abusifs. L'objectif de ce projet de loi, à ce moment, donc, cherchait,
donc, à définir, donc, ce qu'est un contrat abusif, à offrir des recours aux consommateurs victimes d'un
contrat de crédit... d'un contrat de crédit, donc, qualifié d'abusif et en
mettant à l'amende le commerçant qui consent à un tel contrat.
Vous comprendrez que
nous avons été très enthousiastes, donc, tous les membres de ma formation
politique et moi-même, lorsque le
gouvernement, donc, a décidé de déposer le projet de loi n° 72,
parce qu'il s'agit, dans le fond,
d'un projet de loi libéral et,
puisqu'il s'agit d'un projet de loi libéral, bien, il s'agit d'un excellent projet de
loi. Donc, vous comprendrez que nous serons en faveur du principe du
projet de loi n° 72.
Vous avez entendu un
peu plus tôt, donc, notre collègue de l'Acadie, donc, qui est porte-parole dans
le dossier. Vous venez d'entendre ma
collègue de Chomedey. Donc, ce projet de loi n° 72, donc, modifie la Loi
sur la protection du consommateur et d'autres dispositions principalement en ce
qui concerne trois aspects, donc, les contrats de crédit dits abusifs, les
contrats de crédit de louage à long terme, donc, qui viennent reprendre, hein,
les éléments, donc, du projet de loi n° 199 de notre collègue
libérale de Saint-Laurent, donc, dans le but, donc, d'établir, donc, différents
taux de crédit au-delà desquels les contrats
visés seraient considérés comme abusifs et la possibilité pour le consommateur,
donc, d'en réclamer la nullité ou exiger le remboursement des frais de
crédit.
Donc, c'était
l'objectif du projet de loi de ma collègue. Donc, le projet de loi actuel,
donc, vient reprendre, donc, les principes
de ce qui avait été énoncé précédemment. Il vise aussi, donc, à encadrer tout
ce qui concerne, donc, les prix. Ma
collègue de Chomedey vient d'en faire l'exposé. Donc, la politique d'exactitude
des prix serait revue à la hausse. L'affichage
des prix par unité... donc, il y aurait plus de transparence par rapport à cet
affichage, notamment, donc, dans les
épiceries. Et on viendra donc encadrer, donc, la pratique de l'affichage des
pourboires chez les restaurateurs québécois. Il vise également, donc,
principalement, donc, à encadrer le commerce itinérant ainsi que les contrats
de crédit qui sont liés à l'acquisition de véhicules routiers.
Donc, de mon côté,
donc, je ne réitérerai pas, donc, les éléments qui ont été mis en exergue par
ma collègue sur tout ce qui concerne, donc,
la transparence, donc, en matière de prix autant chez les restaurateurs que les
commerçants, mais je vais me concentrer sur peut-être deux aspects qui
ont moins défrayé les manchettes lorsqu'on a parlé du dépôt du projet de loi
n° 72, soit le commerce itinérant ainsi que les contrats de crédit liés à
l'acquisition de véhicules routiers.
Donc, je vais commencer en
vous parlant, donc, des vendeurs itinérants. D'abord, c'est quoi, qu'est-ce
qu'un commerçant itinérant? Donc, la Loi sur
la protection du consommateur le définit, donc, contrats conclus par un
commerçant itinérant, à l'article 55 :
«Un commerçant itinérant est un commerçant qui, en personne ou par
représentant, ailleurs qu'à son adresse :
«a) sollicite un consommateur déterminé en vue
de conclure un contrat; ou
«b) conclut un contrat avec un consommateur.»
• (14 h 50) •
Bon, là, donc, je vous donnais la définition
juridique. Nous sommes quand même le législateur, mais je pense que vous comprenez, M. le Président, lorsqu'on
parle, donc, d'un commerce itinérant, donc, parfois, donc, on est chez soi,
et on vient sonner à notre porte, et on a
une personne qui est autorisée, en vertu de la Loi sur la protection du
consommateur, de venir, donc, nous
solliciter pour procéder, donc, à une transaction d'un certain bien. Et, à ce
moment-là, donc, le consommateur,
donc, est tout à fait, donc, autorisé, donc, à pouvoir le faire. Donc, ces
commerçants itinérants, donc, ils existent, mais parfois, malheureusement, il y
a eu plusieurs situations, donc, qui nous ont été rapportées où le commerçant
itinérant, donc, en question, pour certains types de biens, pouvait utiliser
cette situation inégale un peu à son avantage.
Et le projet de loi actuel, donc, cherche à
venir encadrer certaines pratiques précisément dans le cadre du projet de loi. Donc, on peut lire, donc, commerçant
itinérant, donc, l'article qui le concerne, donc, qui viendrait modifier
91.14... crée 91.14 et crée l'article 91.5
de la loi, dirait, donc : Un commerçant itinérant peut offrir de conclure
ou conclure avec un consommateur un
contrat, donc, de crédit ou de louage à long terme, aider ou
inciter un consommateur à conclure un tel
contrat ou, bon, le solliciter en vue de le conclure dans les
circonstances décrites à différents paragraphes du règlement.
Et surtout 91.15, parce que je pense que c'est
ce qui va vous intéresser un peu plus, M. le Président, donc : «Aux fins de l'application du paragraphe c de
l'article 244.7 de la loi, les contrats interdits sont ceux concernant,
même de façon accessoire, l'un des biens ou des services suivants :
«a) un appareil de chauffage ou de
climatisation, incluant un climatiseur, une thermopompe, une fournaise ou un
système de géothermie;
«b) un service de décontamination; ou
«c) un service d'isolation.»
Donc, peut-être qu'on pourrait se poser la
question, M. le Président, à savoir pourquoi un projet de loi viendrait encadrer
de façon si précise des articles... donc, des articles de la vie courante. Là,
on dit, là, un commerçant itinérant, comme je vous l'ai décrit selon la
définition qui se trouve à la Loi sur la protection du consommateur, viendrait
sonner à votre porte, peut vous offrir tout
ce qu'il veut, mais ne peut pas vous offrir un appareil de chauffage ou de
climatisation, il ne peut pas vous vendre une thermopompe, il ne peut
pas vous vendre une fournaise, il ne peut pas vous vendre un système de géothermie, etc. Vous dites :
Bien, coudon, c'est quoi, la problématique? En fait, ce qu'on... puis
probablement que vous avez déjà lu quelques articles sur la question, M. le
Président. Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais moi, je me souviens, donc, d'avoir lu, donc, dans le
cadre, donc, de notre revue de presse, donc, certaines situations où des
vendeurs itinérants se prêtaient à
des usages pas tout à fait légitimes pour tenter de vendre ce type de produits
là aux consommateurs.
D'ailleurs,
j'ai même une anecdote pour vous, M. le Président, qu'on nous a racontée. Donc,
un collègue, en fait, ici présent, donc, nous a raconté que, bon, vivant
en banlieue, donc, on sonne à sa porte puis on lui dit : Ah! bien, vous... on a remarqué, bon, probablement qu'il y a
des enjeux, donc, des enjeux chez vous, on vous montre certaines images puis on aimerait ça, donc, pouvoir, donc, vous
vendre... de vous vendre, donc, cette thermopompe. On peut-tu aller regarder?
Bon, je le sais bien que probablement qu'il y a des enjeux, effectivement, ça
fait un petit bout, je pense à la changer, donc
je vais les laisser entrer et regarder. Après avoir fait leurs vérifications,
donc, les vendeurs itinérants ressortent, ils vous disent : Bien,
effectivement, votre... bien, votre thermopompe, donc, dans le cas en l'espèce,
bien, elle n'est plus valide, elle n'est plus aux normes. Voilà donc le... ce
qu'on lui aurait rapporté. Puis il dit : Elle n'est plus aux normes? Quelles normes? Il dit : Oui, oui, oui,
monsieur, en fait, l'Assemblée nationale vient de voter un projet de loi en ce
sens, sur les normes. Puis il dit : Malheureusement, les personnes en tant
que telles ne savaient pas qu'elles parlaient à un député de l'Assemblée nationale. Donc, elles sont
tombées sur le mauvais cobaye, mais ça vous donne une idée. Il est...
Évidemment, donc, dans ce cas-ci, la transaction ne s'est pas conclue, parce
que, bon, on a quelqu'un qui est bien au fait de tout ce qui a été à l'agenda
législatif au cours, donc, des dernières législatures, donc qui était en
mesure, donc, d'attraper le stratagème et de
ne pas se faire prendre. Mais vous vous imaginez que, n'eût été de cette
connaissance-là, une personne, donc, tout à fait avisée, donc un
consommateur, comme mon voisin, votre voisin, M. le Président, donc, pourrait tout à fait se faire prendre dans ce type
de stratagème où, manifestement, bien, parfois, on le sait qu'on est sur le
point de vouloir changer, donc, un de ces types d'items là.
Ils sont importants, ils sont coûteux. On ne
parle pas de quelqu'un qui vient nous vendre des encyclopédies, hein, à la
maison, quoique ça ne se fait plus beaucoup, mais on parle donc d'items qui
sont, bien, je l'ai dit, donc, assez dispendieux. Et bon, parfois ça peut nous
sembler assez pratique, mais, compte tenu de la prévalence de ce phénomène, je veux nommer cette anecdote, mais je l'ai dit,
on l'a vu, donc, dans le cadre de certains articles de journaux que ce type
d'activités là pouvaient se produire. Nous considérons, notre formation
politique considère que c'est avisé de venir encadrer
le... bon, en fait, la vente de ce type de produits par des commerçants
itinérants et de venir interdire, littéralement, donc, la vente, donc,
de ce type de produits-là, parce que, manifestement, ce n'est pas... il n'y a
pas, donc, de valeur ajoutée pour le consommateur, de recevoir, donc, chez soi
ou de faire affaire avec un commerçant itinérant pour ce type de produits. Il est mieux, donc, d'établir,
donc, une relation de confiance, compte tenu du type d'appareil qui y est lié.
Et le projet de loi ici viendrait également
interdire aux commerçants itinérants de fournir un service avant l'expiration du délai de résolution de
10 jours prévu par la loi. Donc, on comprend que, donc, les commerçants ne
pourront plus fournir, donc, leurs services,
pour permettre au consommateur, donc, de pouvoir changer d'idée, donc s'assurer
que, s'il a
fait un achat plutôt... disons, impulsif dans ce cadre-là, parce qu'il y a un
commerçant itinérant qui a été plutôt insistant, bien, ça va lui permettre de changer d'idée, avec ce délai de rigueur de
10 jours. Donc, ces éléments nous apparaissent adéquats, nous
apparaissent bien importants dans le cadre de l'encadrement, donc, du travail
des commerçants itinérants.
On le sait,
je vous ai parlé des anecdotes, je vous ai nommé, là, un peu, donc, des
articles de presse, mais factuellement, M. le Président, ce type de vendeurs itinérants, donc, qui vendent,
donc, les items, là, dont je vous ai parlé, ils représentent plus du
quart des condamnations en vertu de la Loi sur la protection du consommateur
depuis 2019. Donc, ce n'est pas simplement en raison, donc, de situations
anecdotiques que le législateur vienne encadrer ce type de pratiques mais en raison du... bien, de la prévalence, donc, des
plaintes ayant été portées à l'Office
de la protection du consommateur et qui, manifestement, donc, ont été jugées
fondées, puisqu'on parle d'un nombre considérable de condamnations depuis
quatre ou cinq ans. Je parlais, donc, des plaintes. Donc, au total, ce
sont quand même 400 plaintes par an, pour ce type de vente là, auprès de l'Office de la protection du consommateur, donc c'est non négligeable, M. le Président. Donc, on viendrait
certainement, donc, alléger la tâche de l'OPC, mais surtout ici protéger le
consommateur.
Je vous ai parlé aussi, dès le départ, M. le
Président, donc, des contrats de crédit liés à l'acquisition des véhicules routiers. Je vais garder le point, donc,
qui intéresse encore beaucoup de consommateurs par la suite, mais juste rapidement,
donc, aussi vous énoncer que l'article 52 du projet de loi vient indiquer
que cette loi, donc, est modifiée, donc, par
l'insertion d'un article qui se lit comme suit : «Aucun commerçant ne peut
assujettir la conclusion d'un contrat permettant à un consommateur de se
procurer un véhicule routier à l'obligation pour le consommateur de conclure un
contrat de crédit ou de louage à long terme.»
Ça aussi,
vous en avez probablement entendu parler, M. le Président. Donc, parfois...
Bien, en fait, normalement, donc,
cette pratique est déjà... devrait donc être interdite, mais on vient, donc, le
définir précisément, donc, dans le cadre, donc, de ce projet de loi. Ça semble tomber sous le sens, hein? Donc, si
un consommateur, donc, est prêt, donc, à se procurer, donc, un véhicule routier, définition qui se
trouve également, donc, à la LPC, ça semble aller de soi qu'on ne peut pas
l'obliger, donc, à prendre un contrat
de crédit de... donc, de louage à long terme pour procéder à l'acquisition du
véhicule en question s'il souhaite, donc, effectuer cette transaction et
qu'il peut se le permettre autrement.
• (15 heures) •
Mais, compte tenu qu'ici on parle d'une moins
grande majorité de consommateurs, je vais me concentrer, en ce qui a trait,
donc, à l'acquisition de véhicules, aux nouvelles balises qui viendraient...
que viendrait encadrer le projet de loi
n° 72 pour tout ce qui concerne, donc, l'équité négative. Probablement que
vous connaissez ça, M. le Président, donc, l'équité négative sur les
véhicules de promenade. Parfois... Bien, en fait, dans la vie courante, on
appelle ça un peu les ballounes. Donc, vous
le savez, donc, on les connaît tous, les fameuses ballounes. Donc, parfois,
donc, lorsqu'un consommateur, donc, décide, donc, de se procurer, donc,
un véhicule par le biais d'une vente à tempérament, donc, on lui dit : Voilà, donc, vous pouvez acheter
ce véhicule ou le louer à long terme pour un contrat de quatre ans, cinq ans,
avec un certain montant, donc, avec certaines mensualités, donc, à payer
au cours de cette période-là, par l'entremise, donc, d'un certain, donc,
contrat de crédit.
Dans ces
situations-là, parfois, ce qui arrive... puis moi, ça m'est arrivé souvent,
donc, avec mon véhicule, que... bien,
si on se dit qu'on a un contrat, donc, de, bon, quatre ans ou cinq ans, à la
troisième année, on reçoit un appel, on reçoit un appel de notre
concessionnaire qui dit : Avez-vous envie de changer votre véhicule?
Avez-vous envie, là, de vous procurer,
donc, un nouveau modèle? On va l'échanger, on va reprendre votre véhicule,
inquiétez-vous pas, on a tellement des beaux modèles, s'il vous plaît,
s'il vous plaît, revenez nous voir. Je n'ai pas succombé à la tentation, M. le
Président, mais c'est aussi... j'ai été
chanceuse dans les... dans mon cas, donc, des véhicules en bonne santé, hein,
en bon état, me permettant, donc, de
refuser ce type d'offre. Mais ça m'est déjà arrivé d'y réfléchir, par contre,
sérieusement, il y a quelques années, en me disant : Bien,
peut-être... bien, justement, avant l'arrivée d'un premier bébé, de dire :
Peut-être qu'on va avoir besoin d'un plus
gros véhicule, il faut un siège d'auto, donc, si on reçoit un appel avant la
fin de notre contrat, dans ce cas-ci,
donc, d'un contrat de louage à long terme, de dire : Ah! O.K., bien,
peut-être que ça pourrait coïncider, donc, avec une étape de vie
intéressante, on va regarder les prix.
Je pense que
vous me connaissez, M. le Président, donc, je suis assez minutieuse, et je me
suis assise, et heureusement que j'ai fait ce travail-là parce que ça m'a permis
de réaliser que, si j'avais conclu cette transaction, bien, je serais entrée,
donc, dans ce phénomène-là de balloune, parce que, donc, lorsque je regardais
le nombre de mensualités qu'il me
restait, donc, sur mon contrat et, bien, par rapport aux termes, donc, du
contrat que j'avais conclu précédemment, si j'avais décidé de changer de
véhicule à ce moment-là, bien, le terme restant serait... aurait été transféré
à ma prochaine, donc, transaction, donc, au
solde, donc, du... donc, du nouveau contrat, donc, à conclure pour
l'acquisition, donc, d'un autre véhicule ou la location à long terme d'un autre
véhicule. Je l'ai échappé belle, mais, pour toutes sortes de raisons,
parfois, parce que, justement... bien, parfois, une personne n'avait pas le
choix. Moi, j'étais enceinte d'un seul bébé, mais
parfois il y a des gens qui arrivent : Bien, je vais avoir
des jumeaux, donc il faut que je change de véhicule. Parfois, il y en a
d'autres qui se disent : Ouf! J'ai dépassé un peu mes... le kilométrage
qui était prévu, donc, à mon précédent contrat,
donc, si je vais devoir payer des pénalités de toute manière, donc, je suis
mieux de changer de véhicule parce que, là, tout est effacé, ou j'ai eu
des bobos sur mon véhicule, tout va être effacé. Donc, il y a toutes sortes
d'incitatifs qui sont mis de l'avant par les concessionnaires pour nous
inciter, hein, parfois, à entrer dans un nouveau contrat, puis tout le temps à
l'avance, hein, tout le temps avant la fin du terme.
Bien, ce que
viendrait faire le projet de loi, ici, M. le Président, bien, c'est de créer...
pas empêcher ce phénomène-là, bien évidemment, le consommateur a ce
libre arbitre, mais je vais reprendre un peu les termes de ma collègue de
Chomedey, qui parlait de relation de confiance, elle le mentionnait dans le
cadre de son rôle de titulaire du dossier du tourisme,
mais cette relation de confiance entre le consommateur et le commerçant, bien,
en fait, il prévaut partout, hein, il prévaut, donc, dans toutes les
sphères de la société. Et ici ce qu'on viendrait faire, bien, c'est surtout
venir, bien, justement, donc, donner, donc, tous les
outils au consommateur pour pouvoir, donc, prendre une décision éclairée, quant
il le fait, plutôt qu'avoir à s'asseoir, faire différents calculs, aller
chercher sur différents sites et comprendre le phénomène, donc, de l'équité
négative, donc, dans les moindres détails, mais s'assurer qu'il y ait plus de
transparence.
Et, on le disait dans le cadre du titre du
projet de loi, il souhaite aussi offrir une meilleure transparence en matière
de crédit, en l'occurrence, au consommateur, donc, afin qu'il sache qu'est-ce
qui est en train de se passer puis qu'il
soit capable de voir combien ça lui coûterait. Moi, pour avoir fait l'exercice,
bien, j'ai bien réalisé : Oh mon Dieu! Si je transfère le solde impayé sur mon contrat, donc, actuel au prochain,
bien, à ce moment-là, mes mensualités seront énormes, et ça n'en vaudra pas la
peine. Je suis d'ailleurs toujours propriétaire de ce véhicule, M. le
Président, pour la petite histoire.
Mais, par règlement... et je pense que mon
collègue de l'Acadie, lors de l'étude détaillée du projet de loi, donc, pourra nous assurer, donc, d'en entendre plus de
la part du ministre sur ses intentions claires, parce que cette partie-là, ce
sera plus par règlement et non pas par le biais d'articles du projet de loi,
d'articles qui se trouvent déjà, d'ores et déjà au projet de loi. Mais on comprend que l'objectif,
donc, serait, donc, d'éviter que des citoyens se retrouvent à payer le double
de ce qu'ils devraient pour la valeur d'un véhicule et qu'ils ne soient pas,
donc, dans l'engrenage, donc, d'une grande spirale d'endettement, avec une
dette reportée ad nauseam pour un véhicule qu'ils ne détiennent même plus.
Donc, nous sommes d'accord, M. le Président, donc, qu'il faut fixer des
conditions en ce sens pour que le commerçant informe le consommateur, avant la conclusion du contrat, du fait que le capital
net du compte inclura le solde de la dette antérieure. Il faudra aussi le
mentionner clairement sur le contrat, mentionner clairement le solde de la
dette antérieure.
Donc, en
terminant, M. le Président, donc, en général, ce projet de loi, donc, il nous
apparaît positif. Je le mentionnais, il s'inspire du projet de loi de notre
collègue libérale de Saint-Laurent. Donc, c'est avec grand plaisir que nous
l'appuierons et que nous voterons en faveur de l'adoption du principe du
projet de loi n° 72 afin de venir réajuster la
relation de confiance entre le consommateur et les commerçants. Merci. Un grand
merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Bourassa-Sauvé. Sur le principe du projet de loi
n° 72, il y a d'autres interventions? Oui, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : Merci, M. le
Président. C'est à mon tour de participer au débat, donc, sur l'adoption du
principe du projet de loi n° 72, Loi protégeant les
consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et offrant une meilleure transparence en matière de prix et
de crédit. À mon tour, donc, de
rappeler la chronologie des événements, la ligne du temps, puis vous
m'excuserez de la redondance, mais je pense que c'est important de le réitérer
à nouveau.
Donc, l'origine de ce projet de loi, il faut le
dire et le répéter, c'est le projet de loi n° 199,
qui a été déposé par notre collègue la
députée libérale de Saint-Laurent. Son projet de loi n° 199
s'intitulait Loi visant une meilleure protection du consommateur contre
les contrats de crédit abusifs. Ce projet de loi modifiait, donc, la Loi sur la
protection du consommateur et son règlement d'application pour y insérer
certaines dispositions visant à lutter contre les contrats de crédit abusifs.
Le projet de loi établissait différents taux de crédit au-delà desquels les
contrats visés étaient considérés comme
abusifs. De mémoire, je crois que ce projet de loi s'inspirait de la
législation qui existe en France. Donc, notre collègue s'était... avait
pris l'initiative de déposer ce projet de loi, ayant en tête, donc, ces
situations abusives qui viennent ajouter à
l'endettement que... dont, malheureusement... que portent plusieurs Québécois,
donc, et ces pratiques abusives viennent
alourdir le fardeau, leur fardeau... le fardeau sur leurs épaules. Le
consommateur dont le contrat de crédit est abusif, en vertu du projet de loi n° 199, pouvait réclamer la nullité ou exiger le remboursement des frais de crédit.
De plus, le projet de loi prévoyait
que le commerçant qui consentait un contrat de crédit abusif était passible des
amendes déjà fixées par la Loi sur la protection du consommateur. Finalement,
le projet de loi n° 199 autorisait le ministre des Finances à établir,
par voie réglementaire, les différentes
catégories de crédit et fixait également les règles de calcul et de publicité
des taux maximaux, etc.
Donc, ce projet de loi là n'avait pas été
appelé, mais il faut, donc, le souligner, que le projet de loi qui fait l'objet
du débat aujourd'hui, le projet de loi n° 72,
incorpore essentiellement ce volet, donc, qui avait été mis de l'avant par ma collègue la députée de Saint-Laurent, et
également traite d'autres sujets, là, qui sont d'intérêt public, qui sont...
qui visent à mieux protéger les consommateurs québécois. Donc, en ce
sens, et ça a été dit, et je le redis, nous sommes favorables au principe du
projet de loi n° 72.
Et, bien, permettez-moi quand même de
mentionner, tu sais... il faut le faire, là, il faut saluer aussi, quand c'est
le temps, les bons gestes du gouvernement. Le ministre de la Justice, j'oublie
le nom de son comté, mais c'est le... le député
de Borduas — je
remercie le président de me souffler la réponse — donc, le député de Borduas, ministre de la Justice,
avec qui j'avais eu l'occasion d'échanger
durant l'étude des crédits au printemps, nous avions eu, d'ailleurs, des
échanges intéressants, civilisés sur différents dossiers qui traitent de
la protection des consommateurs, et je lui avais mentionné... j'avais rappelé, donc, que le projet de loi de ma
collègue était... n'avait toujours pas été appelé, et je lui demandais s'il
avait l'intention de le faire, et il
m'avait dit que oui, c'était un sujet sur lequel il travaillait avec d'autres
éléments, et puis, donc, il s'était dès lors engagé à y donner suite. Et puis
nous voilà aujourd'hui, il a donné suite à son engagement, alors il faut
le saluer. Et donc nous sommes heureux de
travailler en collaboration, là, dans l'étude de ce projet de loi là. Donc,
encore une fois, nous saluons l'initiative du gouvernement de vouloir
mettre de l'ordre dans l'industrie, considérant le projet de loi n° 199
de la députée de Saint-Laurent qui avait été déposé en 2023 et qui abonde dans
le même sens.
• (15 h 10) •
Rappelons que le projet de loi, donc, n° 72, qu'on étudie aujourd'hui, qui est quand même... qui
traite de plusieurs enjeux, rappelons qu'il se décline en sept mesures. On
prévoit, donc, un affichage plus clair des prix, indiquer, donc, clairement si l'item est taxé ou non. Par
exemple, on dénonce la complexité de savoir combien coûte un produit à l'unité,
s'il est en spécial, etc. Donc, nous, on salue toute mesure qui vise à rendre
l'expérience de magasinage... Et on sait à quel
point les aliments coûtent cher aujourd'hui, la hausse du coût de la vie impose
un fardeau à la population. Tout coûte plus
cher, on le remarque tous quand on fait notre épicerie. Donc, on veut vraiment
que le consommateur puisse rapidement identifier
quel est le meilleur produit à choisir en fonction, donc, du prix. Il faut que
les informations soient claires pour permettre au consommateur de prendre la
meilleure décision au niveau du prix, et donc que le coût du produit par
unité soit clair, qu'on n'ait pas à sortir
notre calculatrice pour essayer de voir quel est le meilleur achat, tu sais,
quel est le meilleur produit que je
devrais acheter pour avoir une meilleure valeur. Donc, on salue cette
initiative. À noter, les supermarchés auront droit à trois mois avant
que la nouvelle règle ne s'applique.
La deuxième
mesure mise de l'avant par le projet
de loi n° 72
concerne le calcul du pourboire avant les taxes et un encadrement des suggestions de pourboire. Par
exemple, un pourcentage élevé ne doit pas être plus mis en évidence que
le taux minimum.
Rapidement,
là, sur la question du pourboire, j'ai des collègues qui ont...
particulièrement ma collègue de Chomedey qui en a parlé plus abondamment, bien, je pense que c'est une bonne
initiative. On est tous des consommateurs, on va tous au restaurant. Il faut continuer de le faire, il
faut continuer d'encourager nos restaurateurs. Ils ont vécu une période
extrêmement difficile avec la pandémie, et donc les employés des
restaurants aussi en ont souffert. C'est un travail qui est important. La qualité du service est importante dans les
restaurants. Donc, sur le principe, moi, de faciliter la tâche aux clients, je
suis pour ça. Mais j'ai remarqué, moi aussi, que ça va loin. On est... Autant
c'est facile, on n'a plus à sortir notre calculatrice pour calculer le pourboire, je remarque qu'on
est... on ressent une certaine pression. Moi, j'apprécie le fait que c'est
facile pour moi de tout de suite cliquer sur un bouton si je veux donner 18 %,
20 % de pourboire. Puis je sais très bien que c'est important pour
les employés, les serveurs, et c'est important pour maintenir la qualité du
travail, et c'est une partie, une composante
importante de leur rémunération. Mais, ceci étant dit, quand on y pense, il ne
faudrait pas qu'on paie un pourboire de 20 %... ou il ne faudrait
pas que la somme sur laquelle le pourboire de 20 % est appliqué inclue la
taxe. On paie le 20 % sur ce qu'on a
consommé, sur la nourriture et même, en fait... et sur l'alcool. Mais, bon, je
pense que c'est une mesure qui est
pertinente, et donc, avec intérêt, on va suivre donc le fin détail de comment
va s'articuler cette mesure-là et quelle
est l'opinion, donc, des groupes. Évidemment, les consultations vont nous
permettre de peaufiner notre réflexion puis d'en arriver, peut-être, on
l'espère, à un projet de loi encore meilleur. On aura l'occasion de le
bonifier.
L'autre chose
que j'aimerais dire sur la question des pourboires, ce que... parce qu'on est
tous des consommateurs aussi, on est des législateurs, mais des
consommateurs, c'est qu'on a... on nous suggère de donner un pourboire même quand on n'est pas, disons, assis à une table à
recevoir un service, à manger sur place. On pourrait simplement acheter une
baguette ou un croissant dans un comptoir,
une boulangerie, et puis on nous... si on paie par carte, c'est souvent le cas,
mais on nous indique tout de suite : Est-ce qu'on veut laisser un
pourboire? Et puis c'est vrai que ça crée une pression, ça ajoute une pression. Il faut que le consommateur
soit protégé. Il faut qu'il y ait clairement le libre choix. C'est le
consommateur qui décide, évidemment, à la fin, s'il souhaite donner un
pourboire ou pas. Je ne pense pas que ce sont, actuellement, des mesures coercitives, pas du tout, mais ça va
être très intéressant de suivre, donc, les mesures qui sont mises de l'avant
et d'en discuter plus amplement, donc, durant les consultations et durant
l'étude article par article du projet de loi.
Le troisième élément du projet de loi, c'est
donc la hausse à 15 $ du rabais prévu par la Politique d'exactitude des
prix, laquelle, je l'apprends, n'a pas été revue depuis 25 ans. Donc, on
le voit quand on entre dans un commerce, il
y a une affiche, et ce qui est indiqué, c'est qu'en cas d'erreur de prix... ça
peut arriver, là, on arrive à la caisse puis on réalise que le prix
qu'on avait vu versus le prix qui nous est chargé à la caisse n'est pas le
même, donc il y a une erreur sur le prix, le
projet doit venir prévoir que c'est un article de... que, quand on parle d'un
article de moins de 15 $, celui-ci se doit d'être gratuit, et, pour un
item de valeur supérieure, il y a un rabais qui est offert. Bon, évidemment,
encore une fois, on reconnaît que le montant doit être indexé, doit être
mis à jour, et donc ça semble être une mesure positive aussi.
Quatrième volet, donc, resserrement des règles
en matière de crédit pour éviter les abus. Et là c'est vraiment le volet sur lequel notre collègue de
Saint-Laurent avait insisté et avait souhaité légiférer. Et c'était un sujet
qui lui tenait à coeur, donc, pour encadrer ces pratiques abusives et
c'est ce qu'elle visait avec son projet de loi n° 199, donc c'est ce volet-là, et qui est très, donc, positif,
encore une fois. C'est un... Nous nous réjouissons de voir qu'essentiellement
son projet de loi n° 199 se
retrouve dans le 72. On prévoit donc que les commerçants devront inclure des
frais d'adhésion et de renouvellement dans les taux de crédit offerts, ce qui
permettra à l'Office de la protection
du consommateur de surveiller les
secteurs d'activité.
Permettez-moi de me référer, donc, à la revue de
presse, et je cite le ministre de la Justice, ici, il mentionne qu'au fil des ans l'Office de la protection du
consommateur a constaté que certains prêteurs alternatifs usaient de
stratagèmes pour prêter à des taux excessifs. C'est ce que le ministre
de la Justice expliquait dans un article du journal... le quotidien La
Presse tout récemment, donc, qui est intitulé Un coup de pouce aux
consommateurs.
J'enchaîne. Donc, il a dénoncé le fait que les
frais d'adhésion et les frais de renouvellement ne sont pas calculés dans le taux de crédit. Par exemple, on a vu des
cas... et ça, c'est encore le ministre de la Justice qui fait état, donc, de ce
qui est rapporté par l'Office de la protection du consommateur, on a vu des cas
complètement déplorables où des gens s'engageaient pour du crédit à 9,99 %
d'intérêt, mais, en incluant les frais d'adhésion et de renouvellement, le taux
grimpe à 300 %, M. le Président, voire 400 % d'intérêt. Donc, c'est
très important de venir encadrer ces pratiques.
On prévoit la nécessité d'être titulaire d'un
permis de l'Office de la protection du consommateur. Tout ça va permettre, donc, d'encadrer... d'encadrer la
situation, donc, qui peut mener à des abus, la nécessité d'avoir un permis.
Donc, il y aura un meilleur contrôle,
il y aura un meilleur encadrement des prêteurs alternatifs en les obligeant à
obtenir un permis et à inclure les frais d'adhésion dans leur contrat de
crédit afin de prévenir des taux excessifs qui peuvent atteindre jusqu'à
400 %, comme je mentionnais précédemment. Quand on parle de prêteurs
alternatifs, il y a eu une belle revue de presse, d'ailleurs, sur le projet de loi n° 72. Là, ici, je me rapporte à un article de Gabriel Côté, dans Le Journal de Québec, le 12 septembre
dernier, Pourboire, prix de l'épicerie, règles de crédit : voici ce que
le nouveau projet de loi va changer.
Le ministre, donc,
souhaitait également, comme je le disais, s'attaquer au problème du
surendettement qui touche, selon lui, près
du tiers des personnes endettées au Québec. Donc, une personne déjà endettée
qui continue, donc, dans cette
spirale négative, il faut... il est temps de faire quelque chose, là, de mieux
encadrer les pratiques des prêteurs. Il a donc prévu d'obliger les prêteurs alternatifs à prendre un permis et à
inclure les frais d'adhésion et de renouvellement dans leur taux de
crédit pour éviter que des gens qui s'engagent à des taux d'environ 10 %
se retrouvent à payer des intérêts pouvant aller jusqu'à 400 % dans
certains cas. Donc là, là, ça fait deux fois que je le dis, mais c'est vraiment
important, puis cet exemple-là, il est percutant, et ça démontre à quel point
une personne qui est déjà endettée peut signer, adhérer à ce genre de contrat,
de pratique, ne voyant pas, à sa face même, qu'est-ce qui est prévu exactement,
est-ce que c'est 10 %, mais, dans le
fond, ce n'est pas juste 10 %, c'est beaucoup plus. Donc, il faut encadrer
ces mesures-là, et c'est... pour nous, à l'opposition officielle, c'est
très positif, évidemment.
• (15 h 20) •
Il devient interdit
pour les commerçants d'offrir une limite de crédit supérieure à celle demandée
par le client. Je trouve ça intéressant aussi. Donc, c'est une autre mesure qui
est prévue dans le projet de loi. Si un client qui veut contrôler, donc, son niveau d'endettement fait une demande de limite de
crédit... On le fait tous, mais on a une limite et on veut s'en tenir à cette limite-là, il ne faudrait
pas que le commerçant puisse nous offrir une limite supérieure à celle que le
client a demandée.
Cinquième volet du
projet de loi, interdiction aux commerçants itinérants de vendre certains
produits, exemple appareils de chauffage ou de climatisation. Bien, écoutez,
rapidement, moi, je vais réitérer l'anecdote qui nous a été racontée par un
collègue hier, donc, de ce vendeur de thermopompes qui sonne à la porte, puis
qui a l'air très sérieux, et qui... bon,
écoutez, vous savez, il y a des nouvelles normes, puis là laissez-moi vérifier
votre appareil, votre appareil n'est pas conforme aux nouvelles normes qui ont
été adoptées à l'Assemblée nationale. Ah oui? Montrez-moi ça. Et, apparemment,
le vendeur itinérant aurait exhibé un document. Tout ça semblait bien, bien
crédible. Et notre collègue de répondre : Ah oui, hein, moi, je n'ai pas
entendu parler de ça, et, savez-vous quoi, je préside la commission qui
s'occupe de ces questions-là, et je peux
vous dire que ce n'était pas à l'agenda, alors ce que vous êtes en train de me
dire, c'est que je dois changer mon appareil parce qu'il n'est pas
conforme à des nouvelles normes, ce qui est complètement inexact, complètement faux. Donc, ce genre de pratique doit
clairement être contrôlé pour le bénéfice des consommateurs. Donc,
l'exemple, c'est ça, des entrepreneurs qui proposent de changer des systèmes de
chauffage à grands frais pour permettre ensuite
aux clients, c'est ça, d'économiser sur leur facture d'électricité. Ce sont des
pratiques qui existent, et je trouve ça très rassurant de savoir, donc,
que ce sont des pratiques qui sont surveillées, qui sont... qui doivent être
surveillées, et qui... et pour lesquelles il
faut donc légiférer, là, pour protéger le consommateur. Donc, encore une fois,
très positif, et nous voyons ça d'un très bon oeil.
Septième, donc, et
dernier volet, la conséquence, limiter à 50 $ pour le consommateur en cas
de fraude de sa carte de crédit. Donc, si on
se fait frauder, puis ça arrive, malheureusement, fréquemment, disons, pour
200 $, ça peut être beaucoup plus,
la conséquence pour le consommateur est limitée à 50 $, sauf, évidemment,
si le consommateur a participé à la fraude ou a donné son NIP, son
numéro d'identification personnelle. C'est ce que le projet de loi prévoit.
Permettez-moi, M. le
Président, de juste mentionner certains éléments du projet de loi de la...
notre collègue la députée de Saint-Laurent,
le projet de loi n° 199, qui ne se retrouvent pas dans le projet de loi
n° 72. Donc, le 72 ne traite pas des réservations non honorées dans
les restaurants, permettez-moi l'anglicisme, là, les «no-shows». C'est un enjeu
majeur pour les restaurateurs. En juillet 2023, les hôteliers ont fait
pression pour permettre des frais d'annulation dans les restaurants, mais cet aspect a été omis du projet de loi n° 72.
Je suis certaine que le ministre de la Justice, député de Borduas, continue sa réflexion. Parce que moi, je
peux vous dire aussi, étant, donc... moi qui adore aller dans les restaurants — je ne pourrais pas y aller aussi souvent que je
voudrais, j'adore ça — je
parle avec les serveurs, les serveuses, les propriétaires, et il y en a un, propriétaire de très grands
restaurants à Montréal, qui est là depuis longtemps, et qui a dû, donc, faire face à des vents de face durant la
pandémie... me racontait que, oui, les affaires vont bien, il a les reins assez
solides, il est là depuis longtemps, il a dû
faire des ajustements dans l'ensemble de son entreprise, mais... son
restaurant-phare est resté ouvert,
mais il dit : Aujourd'hui, ce qui nous fait vraiment mal, c'est les gens
qui réservent et qui ne viennent pas, et
je fais venir un employé, tu sais, dans les 24, 48 heures, puis on
confirme toutes les réservations, il y a même des gens qui
répondent : Oui, on va y être, et qui ne se présentent pas. Ça déstabilise
énormément nos restaurateurs, et c'est un élément,
donc, qui ne se retrouve pas dans le projet de loi. J'imagine que c'est, tu
sais, quelque chose que le gouvernement, je l'espère, continue
d'étudier.
Et le projet de loi
n° 72, par ailleurs, ne restreint pas les types de commerces pouvant
demander un pourboire ni n'encadre les taux
de pourboire qu'il est possible de demander. Cela pourrait laisser place à des
pratiques non encadrées dans divers types de commerces.
Écoutez,
M. le Président, ce qu'il me resterait à dire, dans la dernière minute ou moins
qu'il me reste, c'est que... Je pourrais vous parler, là, des positions des
différents groupes, là. Je vois que l'Association Restauration Québec a déploré
le fait que les restaurateurs... donc, qu'il n'y a pas de... que la loi
n'aborde pas le problème des réservations non honorées, une revendication de
longue date. Je pourrais parler de ce qu'Option Consommateurs a à dire, le
Conseil québécois du commerce de détail,
l'Association des détaillants en alimentation, Restaurants Canada, etc. Mais,
écoutez, aujourd'hui, on est à l'étape du principe, donc nous allons
voter pour le principe, nous allons, comme toujours, faire preuve de sérieux et
de rigueur. Nous serons à l'écoute des groupes durant les consultations, nous
serons à l'écoute des échanges et nous
serons là, au rendez-vous, pour travailler en collaboration avec le
gouvernement. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont. Y a-t-il d'autres interventions? Il n'y en a pas.
Mise aux voix
Alors, le principe du projet de loi n° 72,
Loi protégeant les consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et
offrant une meilleure transparence en matière de prix et de crédit, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission des
institutions
M. Caire : Oui,
merci, M. le Président. Donc, conformément à l'article 243 de notre
règlement, je fais motion afin que le projet de loi n° 72, Loi
protégeant les consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et
offrant une meilleure transparence en
matière de prix et de crédit, soit transféré à la Commission des institutions
pour son étude détaillée et que le ministre de la Justice soit membre de
ladite commission pour la durée du mandat.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Est-ce
que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Adopté.
Pour la suite de nos travaux, M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Caire : M. le Président,
pourriez-vous appeler l'article 5 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 68
Reprise du débat
sur l'adoption du principe
Le Vice-Président (M. Lévesque) : À
l'article 5 du feuilleton, l'Assemblée reprend le débat ajourné le 18 septembre 2024 sur l'adoption du principe
du projet de loi n° 68, Loi
visant principalement à réduire la charge administrative des médecins.
Mme la
députée de D'Arcy-McGee avait débuté son intervention et avait utilisé
4 min 23 s de son temps de parole. Mme la députée, vous
pouvez poursuivre.
Mme Elisabeth Prass
(suite)
Mme Prass : Merci,
M. le Président. Donc, je vais reprendre où j'étais hier. Donc, on parlait de
la mesure pour faire en sorte que les employés n'avaient plus besoin de
présenter un billet de médecin pour une absence consécutive de trois jours.
Donc, la Fédération canadienne de l'entreprise
indépendante avait publié un rapport, en 2023, révélant que les médecins du Québec consacrent collectivement
environ 4,4 millions d'heures par année à des tâches administratives
superflues. Et, dans ce contexte, alléger la paperasse a pour impact de
permettre aux médecins de voir plus de patients. Mais, si les réductions de la paperasse sont bien accueillies, c'est une
goutte d'eau par rapport à l'océan de formulaires qu'il faut remplir.
Les médecins
de famille se plaignent depuis longtemps de la lourdeur de leurs tâches
administratives. Celles-ci occupent de 20 % à 25 % de leur temps,
selon la Fédération des médecins
omnipraticiens du Québec. Non
seulement ce n'est pas une
utilisation optimale des ressources en pénurie, mais c'est délétère pour la
population, puisqu'en plus d'accaparer du temps au médecin la personne
malade risque de contaminer les autres patients présents au cabinet.
Combien d'heures de travail sont perdues chaque
année non seulement par les médecins, mais aussi par les personnes qui doivent
s'absenter de leur travail simplement pour obtenir un certificat médical en
raison des exigences des assureurs privés?
Ceux qui peuvent se permettre d'aller dans le privé vont devoir payer de leur
poche pour aller voir un médecin pour avoir leur note, mais notre
système de santé est... notre système de santé public est défaillant, et il n'est pas facile d'obtenir un rendez-vous chez son
médecin ou encore même d'avoir un médecin de famille, comme la liste d'attente ne cesse de s'allonger sous ce
gouvernement. Il n'est ni facile d'avoir un rendez-vous dans une clinique, et
l'autre option, qui n'est pas très réaliste, est d'aller à l'urgence et
attendre des heures parce que notre situation n'est pas urgente. Et je connais moi-même quelqu'un qui a dû
faire ça, a dû attendre 13 heures dans l'urgence pour avoir un médecin
puisque leur situation n'était pas urgente, mais qu'ils avaient besoin de cette
note pour le travail.
Le gouvernement dit
que ce projet de loi permettra d'accroître le temps que les médecins québécois
pourront dédier à leurs patients en
réduisant leur charge administrative, mais un rapport de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante intitulé Les patients avant la paperasse,
publié en 2023, démontre que les systèmes de soins de santé du Canada font face à de nombreux défis complexes. La
pénurie chronique de professionnels de la santé, le vieillissement de la
population et les contraintes de capacité exercent des pressions importantes
sur notre système de santé et nos médecins. Les
groupes de défense des intérêts des médecins ne cessent de le dénoncer :
la paperasse nuit aux soins aux patients et fait partie des causes de
fatigue et d'épuisement professionnel chez nos médecins. La paperasse englobe
le travail qui ne nécessite pas l'expertise
clinique d'un médecin et qui pourrait donc être fait par quelqu'un d'autre, et
celui qui est carrément inutile, il
pourrait être éliminé. Ces tâches nuisent aux soins en réduisant le temps que
les médecins peuvent consacrer à leurs patients et le nombre de nouveaux
patients qu'ils pourraient prendre en charge. En un mot, la paperasse empêche
les médecins de faire ce qu'ils font le
mieux : soigner leurs patients... soigner leurs patients. Réduire la
fatigue et l'épuisement professionnel chez les médecins améliorerait
aussi la qualité des soins et... faire des gains de temps.
• (15 h 30) •
Par contre, ce projet
de loi est aussi incohérent car, présentement, le projet de loi ne vise pas...
vise uniquement les assureurs privés pour la réduction pour... excusez-moi,
pour que le patient n'ait pas à présenter une note du médecin, mais il ne vise pas
les régimes d'indemnisation publics comme la CNESST ou la SAAQ, des entités du
gouvernement. Ce sont pourtant eux qui ont les formulaires les plus longs et
les plus compliqués. Lors des consultations sur ce projet de loi, plusieurs
groupes ont demandé aussi que la portée du projet de loi soit élargie à tous
les régimes d'indemnisation publics. On pense aux victimes d'actes criminels,
l'IVAC, à la CNESST, à la SAAQ. Ce qu'ils aimeraient voir, c'est que ce soit
formalisé par une codification législative pour s'assurer que ce qui est bon
pour les régimes d'assurance privés le soit aussi pour les régimes
d'indemnisation publics. Il faut que le gouvernement emboîte l'exemple s'il
veut convaincre les assureurs privés d'y faire pareil. Mais voilà encore que la
CNESST exige la signature des médecins pour les diagnostics, pour les suivis de
travailleurs ayant des lésions professionnelles ainsi que pour la détermination
d'une date de guérison ou de stabilisation de la maladie ou de la blessure.
L'organisme n'autorise pas les infirmières praticiennes spécialisées, ni les
psys, ni les physiothérapeutes, ni les ergothérapeutes à assumer ce rôle.
Par
contre, la plupart des patients vus dans ce contexte auraient pu être vus par
un autre professionnel. Par exemple, le
physiothérapeute et l'ergothérapeute, ensemble, devraient être capables de
gérer la majorité des causes musculosquelettiques. Les physiothérapeutes
remplissent déjà des formulaires de la CNESST lorsqu'ils traitent des patients
en arrêt de travail. Ces informations sont
transmises à la fois à la CNESST et au médecin, qui, lui, va prendre
l'information et la reproduire. Bien
entendu, le médecin va se fier à ce que le professionnel de la physiothérapie
lui dit parce que c'est lui qui voit et qui connaît tout l'aspect biomécanique et environnemental du travail. Les
médecins peuvent collaborer avec les physiothérapeutes, des
nutritionnistes, des kinésiologistes, des psychologistes, des travailleurs
sociaux. Ce sont tous des intervenants qui pourraient être portés d'entrer au
réseau plutôt que de toujours avoir affaire avec un médecin.
D'ailleurs,
le président de l'Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec croit que
ses membres devraient être davantage mis à contribution pour désengorger le
système de santé. Selon elle, il y a un dédoublement des tâches. Lors des consultations, plusieurs groupes ont exprimé
leur souhait que le Québec s'inspire du Royaume-Uni à ce chapitre — depuis
juillet, les physiothérapeutes, infirmières,
ergothérapeutes et pharmaciens peuvent y faire des rapports officiels d'arrêt
de travail lorsqu'un employé doit s'absenter du boulot pour plus de sept
jours — surtout
que, depuis près de deux ans, les infirmières
praticiennes spécialisées au Québec peuvent pourtant remplir et signer des formulaires
de la SAAQ dans les cas d'indemnisation
et de suivi de santé de conducteur et que c'est déjà... excusez-moi, déjà le
cas en Abitibi-Témiscamingue, où le CISSS n'oblige plus les médecins de
famille à remplir les deux formulaires en question. Donc, pourquoi ne pas
étendre ceci à l'échelle du Québec?
Lors des
consultations, plusieurs groupes ont reconnu la charge administrative que
représentent les formulaires d'invalidité.
Mais l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes a développé
un formulaire unique en 2007, unique pour tous les assureurs. Il est
notamment utilisé en Nouvelle-Écosse, et cela a réduit de 70 % le travail
du médecin. Souhaitant consacrer des efforts pour simplifier les formulaires
que les médecins doivent compléter, donc pourquoi ne pas suivre ce qui se fait
en Nouvelle-Écosse, pourquoi ne pas le faire au Québec?
Le ministre de la
Santé reconnaît que les assureurs ont standardisé leurs formulaires mais que la
numérisation et l'informatisation du réseau
de la santé au Québec ne sont pas prêtes. Donc, ce n'est pas question de
volonté. On n'a pas la capacité parce
que ce gouvernement a retardé toute la transformation numérique dans le réseau
de la santé. Ceux-ci sont trop... Ces attentes sont trop longues et incluent
plusieurs questions jugées non pertinentes par les professionnels de la santé. Lors des consultations, plusieurs groupes
ont suggéré qu'il serait opportun de vérifier le contenu des formulaires et
miser vers un formulaire électronique unique pour tout le monde. Les compagnies
d'assurance le font déjà mais pas le gouvernement du Québec, que ce soient nos
CISSS et CIUSSS, la RAMQ, la SAAQ, etc.
Il y a aussi un enjeu
de confidentialité, selon certains groupes qui considèrent certains formulaires
très intrusifs et sans raison valable. En plus, les médecins soutiennent que
les formulaires sont souvent différents d'une compagnie d'assurance à l'autre
et demandent ainsi une standardisation de ces documents. Les assureurs
devraient recouvrir... devraient recourir à
un formulaire électronique unique et standardisé pouvant être envoyé aisément
par Internet. Cette pratique qui...
le contraire, ce qui se fait maintenant engorge notre système de santé, qui est
déjà débordé, et prive les personnes qui ont vraiment besoin de
rendez-vous et de temps médical précieux.
Un avantage que
propose ce projet de loi est que les médecins pourront dorénavant déterminer
eux-mêmes à quel moment leurs patients indemnisés par la CNESST doivent être
revus pour un suivi qu'ils jugeront cliniquement pertinent. Cela permettra d'abolir des rendez-vous médicaux jugés non
nécessaires et plus fréquents que nécessaires. Ce n'est pas que de réduire la charge administrative
chez les médecins, c'est aussi de diminuer le nombre de rendez-vous qui
n'ont pas de valeur ajoutée, et donc permettre de libérer du temps et de
l'espace pour faire des soins cliniques.
Au total, le ministre estime... le ministre du
Travail estime que ces allègements permettront d'ajouter plus de 138 000 rendez-vous médicaux par année
au Québec, mais la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec dit que
non, car cette
estimation ne prend pas en compte le moment où la paperasse administrative est
complétée, qui est souvent en soirée
ou en fin de semaine, à l'extérieur des heures du travail. Ce n'est pas tant de
créer un rendez-vous plus que d'optimiser un rendez-vous existant. Rappelons que la paperasse se fait aussi les
soirs et fins de semaine, donc libérer une heure de paperasse n'équivaut
pas à un nouveau rendez-vous de patients. Aussi, si on enlève la paperasse des
billets médicaux, ça ne crée pas
nécessairement un nouveau rendez-vous, on vient juste le remplacer par un
rendez-vous cliniquement plus rentable. On ne passera jamais à zéro, selon
la FMSQ.
L'Association
médicale canadienne dit qu'il ne faut pas seulement calculer les bénéfices de
la réduction de la charge administrative des médecins en regardant les
rendez-vous médicaux potentiellement créés et libérés, mais également
sur l'impact bénéfique sur la santé mentale des médecins. Pour ce faire, elle
rappelle que la santé physique et mentale des médecins s'est détériorée au fil
des ans. Selon leurs données, on est passé de 30 % à 54 % des
médecins qui déclarent souffrir d'épuisement
professionnel. La Fédération des médecins omnipraticiens du Québec rappelle
qu'il y a plusieurs postes de résidants en médecine de famille qui ne
sont pas comblés d'année en année, car la profession n'est plus attrayante, selon elle, au Québec. S'il y a moins de médecins,
il y a moins de rendez-vous disponibles, et c'est l'accès au système de
santé qui souffre. Il faut donner les bonnes conditions aux médecins pour
qu'ils ne quittent pas notre réseau public.
La Fédération des médecins spécialisés du Québec
réitère qu'elle ne souhaite pas que ni les patients ni les médecins ne soient pénalisés si un assureur ne
respecte pas cette loi. Il ne faut pas que ça affecte la relation
patient-médecin. Cela dit, des médecins ne sont pas aussi optimistes que
le ministre. Ils pensent qu'il faudra plus que quelques mois avant que les changements deviennent réalité. La
FMSQ souhaite que ni le patient ni le médecin ne soient pénalisés. Et, en
favorisant une meilleure utilisation des ressources, en facilitant les échanges
d'information entre les différents acteurs du système de santé et en renforçant la collaboration
interprofessionnelle, ce projet de loi contribuera à améliorer la qualité
des soins de santé offerts aux Québécois. Mais il reste encore beaucoup à
faire.
• (15 h 40) •
Le projet de
loi n° 68 sur la réduction de la charge administrative
des médecins vise à répondre aux préoccupations des professionnels de la santé en matière de bureaucratie excessive et
de la paperasse. En réduisant la charge administrative des médecins, le projet de loi permettra aux
professionnels de la santé de consacrer plus de temps à leurs patients et à
leur pratique clinique. C'est
nécessaire parce que, si nous voulons retenir les médecins et encourager
d'autres à rejoindre le secteur public
et à exercer au Québec, il faut leur donner les conditions qui leur donnent une
certaine liberté et non les alourdir avec la paperasse.
En
conclusion, le projet de loi n° 68 sur la réduction de la charge administrative
des médecins représente un progrès, mais
qu'un début. En simplifiant le processus administratif et en favorisant une
meilleure coordination, le projet de loi, c'est un bon début, mais ne va pas
assez loin dans sa forme actuelle. J'espère que le ministre retiendra plusieurs
des recommandations que les groupes
ont faites, lors des consultations, pour bonifier le projet de loi. Merci, M.
le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de D'Arcy-McGee. Y a-t-il d'autres interventions sur
le projet de loi n° 68? Oui, je reconnais Mme la
députée de La Pinière.
Mme Linda Caron
Mme Caron : Merci, M. le Président.
Alors, ça me fait plaisir d'intervenir sur l'adoption du principe du projet de loi n° 68, Loi visant principalement à réduire la charge administrative
des médecins. Alors, comme son nom
l'indique, le projet de loi vient modifier deux lois pour tenter de
réduire la charge administrative, c'est-à-dire réduire la paperasse que les médecins ont à remplir chaque jour. Les
lois, donc, qui sont changées, qui sont modifiées par ce projet de loi sont
la Loi favorisant l'accès aux services de
médecine de famille et de médecine spécialisée et la Loi sur les normes du
travail.
Alors, essentiellement, il s'agit d'interdire à
un assureur ou à un administrateur de régime d'avantages sociaux d'exiger qu'un
assuré, un bénéficiaire ou bien un adhérent au régime en question soit obligé
de recevoir un service médical, donc de
consulter un médecin, pour pouvoir obtenir le paiement des prestations
auxquelles il a droit selon son état de
santé. Et, dans le cas de la Loi sur les normes du travail, qui va être
modifiée par ce projet de loi là, il s'agit d'interdire à l'employeur d'exiger un document attestant des
motifs d'une absence, notamment pour cause de maladie, incluant un certificat médical pour les trois premières
absences d'une période de trois journées consécutives ou moins prises
annuellement, et le projet de loi prévoit aussi que l'employeur ne
pourra pas exiger un certificat médical en cas d'absence pour prendre soin d'un
enfant, d'un parent, d'une personne pour lequel la personne agit à titre de
proche aidant.
Alors, sur ce
point-là, comme porte-parole de l'opposition officielle pour les aînés, les
soins... les proches aidants et les soins à domicile, je suis interpelée
puisqu'effectivement, quand un parent a besoin de s'absenter pour son enfant
ou qu'un autre travailleur a besoin de
s'absenter pour conduire un parent plus âgé à un rendez-vous médical ou
simplement pour aller s'occuper de cette personne-là, lui donner des
soins, lui permettre de manger parce qu'il y a une journée qu'il ne va pas bien, donc d'agir comme proche
aidant, bien, c'est... déjà que ça prend... il faut que la personne prenne le
temps de faire ça pour bien s'occuper avec bienveillance de son proche aidé.
Si, en plus, la personne est obligée, bien, comme
c'est le cas parfois, comme certains employeurs l'exigent, d'aller consulter un
médecin pour pouvoir motiver son absence
du travail, bien, ça vient ajouter un fardeau non seulement à la personne
proche de l'aidée, qui doit prouver que l'aidée avait vraiment besoin
d'elle ce jour-là, ça vient aussi ajouter un fardeau au médecin qui vient...
qui reçoit cette personne-là pour faire le billet d'absence, et donc c'est des
heures de plus, et, comme on le sait, actuellement c'est très difficile d'avoir
un rendez-vous avec un médecin.
Les chanceux qui ont un médecin de famille
peuvent espérer en avoir un dans... avoir un rendez-vous peut-être dans les
72 heures, s'ils sont dans un groupe de médecine familiale. Mais, encore
là, ça devient... c'est parfois difficile, puis il faut
se rabattre sur des services d'urgence comme... J'ai une clinique, dans mon
comté, où était mon médecin de famille, qui
a quitté le système, et on m'a dit : Bien, maintenant, madame, vous vous
inscrivez sur la liste, et puis, si vous avez un problème, bien, chaque
jour, on a des... on a du sans rendez-vous qui ouvre à 7 heures sur le
site Web. Mais, évidemment, à 7 h 01 c'est rempli. Alors, je pense
que, quand je dis ça, il y a beaucoup de mes voisins et voisines dans mon comté et des concitoyens et concitoyennes à la
grandeur du Québec qui comprennent très bien ce que je veux dire, parce que ça
fait partie aussi, malheureusement, de leur quotidien... bien, de leur
quotidien, quand ils ont... quand ils ont besoin d'une consultation
médicale.
Alors, ce projet de loi, qui va faire en sorte
que les proches aidants n'auront plus besoin de produire un billet médical pour motiver leur absence pour cause de
soins à des proches, bon, bien, alors, ça va aider, et pour toutes les autres
situations, là, de... l'employé qui est lui-même malade et qui a besoin de
s'absenter, et ça s'applique aussi pour les travailleurs dans le monde de la
construction, la Loi sur les relations du travail, donc les employeurs qui sont
régis par cette loi-là aussi. C'est donc un
bon pas en avant, il faut le dire, le fait d'éliminer cette paperasse, et puis
de faire confiance peut-être un peu plus à nos travailleurs, et surtout
de s'assurer que les personnes qui ont vraiment besoin de voir un médecin auront peut-être un petit peu plus de
chances d'avoir une consultation plus rapide si les médecins ont une tâche
un peu allégée par l'absence de paperasse.
Et, je veux
être bien claire, quand on... quand je dis «tâche allégée», ils ne vont pas
avoir des journées de vacances, parce
que, les médecins nous l'ont bien dit, et ma collègue vient tout juste de le
dire aussi, ce n'est pas des... ce n'est pas 138 000 rendez-vous
ou 138 000 heures qui vont être économisés de temps de médecin, de
temps de consultation par ce projet de loi,
même si c'est un bon premier pas, comme tous ceux qui sont venus en
consultations l'ont dit, c'est parce que les médecins utilisent leur
temps de soirée, de fin de semaine, donc c'est en dehors des heures qu'ils ont
pour la consultation qu'ils font leur
paperasse, parce que les heures de consultation ne leur donnent pas le temps de
faire... de remplir tous les formulaires et tous les documents qui sont
demandés. Donc, l'objet d'alléger leurs tâches administratives va... l'objectif
va être partiellement atteint, sauf qu'il y aura encore beaucoup à faire de ce
côté-là. Notamment, les médecins nous ont
dit : Est-ce que vous ne pourriez pas mettre la hache dans les fax, là? On
en a notre voyage, des fax, je pense que les citoyens aussi en ont leur voyage, des fax qui sont utilisés encore
dans les hôpitaux. Mais, cela dit, il va rester encore beaucoup de
choses, beaucoup de choses à faire pour que les médecins soient accessibles au
plus grand nombre.
Alors, il faut aller beaucoup plus loin dans le
décloisonnement des professions. Et d'ailleurs il y a un autre projet de loi qui fait... qui va faire quelques
pas sur ça, et on va... je pourrai en reparler à une autre occasion. Mais je
suis très heureuse d'avoir entendu
les groupes qui sont venus en consultations sur le projet de loi n° 68, parce que ce que j'ai pu
voir, c'est la volonté de ces groupes de travailler ensemble. Les médecins,
également, parlent de cogestion des soins, les médecins, les pharmaciens, d'autres professionnels, les infirmières
et tous les autres professionnels, dans le domaine de la santé mentale,
par exemple, ou les chiropraticiens, les ergothérapeutes. Bref, il y a une
soif, c'est ce que j'ai senti, de vouloir
travailler ensemble, oui, pour l'allègement de la charge administrative, mais
aussi pour partager des actes, en fin de compte, pour que les
professionnels qui sont formés, que ce soient à être médecins, à être infirmières,
infirmières auxiliaires, infirmières praticiennes spécialisées, bien, qu'ils
peuvent... qu'ils puissent pratiquer, je dirais, de manière pleine et entière leurs professions, ce pour quoi
ils ont été formés. C'est... Ils ont... Quand ils ont vu en quoi consistait une
profession, ils ont choisi ce champ d'études là pour pouvoir apprendre à donner
les soins, à servir le public, et puis, quand
on les embourbe dans la paperasse, évidemment, ça devient moins intéressant
pour eux. Et il ne faut pas s'étonner que certaines personnes quittent
le réseau ou quittent même la profession, parce que ça ne correspond pas à ce à
quoi ils s'attendaient.
• (15 h 50) •
Alors, je pense que c'est de bon augure de voir,
donc, cette volonté des différentes professions de vouloir travailler ensemble,
puis faire la place aux autres professions, et de briser les silos, vraiment.
Et je pense que c'est une belle fenêtre d'opportunité qu'il faut vraiment
saisir, parce qu'on n'a pas toujours eu cette ouverture-là et cette volonté de décloisonner
de la part d'une aussi grande variété de professionnels de la santé.
Alors, aller plus loin, décloisonner les
professions, briser les silos, ça veut dire, concrètement, pour tous les professionnels et pour tous les ordres, donc,
d'accepter que les professionnels membres d'autres ordres fassent des actes,
comme je disais tout à l'heure, qui leur sont réservés mais qui peuvent être
faits par d'autres, qui ont la compétence et la
formation nécessaires, bien entendu, pour le faire. Alors, c'est urgent, je
pense, de viser plus loin que ce que le projet de loi n° 68 cherche à
accomplir. Et c'est aussi ce que réclament les médecins omnipraticiens qui sont
venus en consultations sur le projet de loi n° 68.
Alors, j'espère que les propositions les plus
intéressantes qui ont été faites par les groupes auront un espace pour se concrétiser, que ce soit dans le cadre du
projet de loi n° 68 qui nous préoccupe en ce moment, que ce soit
dans le cadre d'un autre projet de loi, d'un futur projet de loi, ou
même par la voie réglementaire.
Et, dans cette optique d'aller plus loin, la
Fédération des médecins omnipraticiens du Québec a d'ailleurs demandé plus
d'une fois, durant leur présence, en commission parlementaire, aux
consultations du projet de loi n° 68, d'être invitée aux consultations du projet de loi n° 67 sur la Loi modifiant le Code des professions pour la modernisation
du système professionnel et visant l'élargissement de certaines pratiques
professionnelles dans le domaine de la santé et
des services sociaux. Je peux dire que les consultations sur le projet de loi n° 67 ont commencé hier matin, elles ne sont pas terminées, puis je
me permets d'inviter le gouvernement à prendre en considération cette demande
de la part de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, si jamais
une place se libère durant les consultations, ou même peut-être de les prolonger,
juste pour pouvoir les entendre sur ce projet de loi, puisque la fédération
semble avoir des propositions à faire pour
aller plus loin dans le décloisonnement des professions de la santé, pour nous
parler d'intégration des soins et de trajectoire des soins connus, ce
qui s'inscrit parfaitement dans les visées du projet de loi n° 67.
Alors,
durant les consultations du projet de loi n° 68, la Fédération des
médecins omnipraticiens du Québec invitait le gouvernement à légiférer pour que
les publicités de médicaments ne se terminent plus par la fameuse phrase qui invite le public à demander à votre médecin...
Alors, semble-t-il que c'est une pratique qui alourdit la charge des médecins,
ou peut-être qu'il y a des personnes qui prennent des rendez-vous chez le
médecin pour s'informer sur un médicament. Et j'avoue que, personnellement,
j'ai toujours trouvé ça étrange chaque fois que je vois une publicité à la
télévision sur tel ou tel médicament, surtout que, la plupart du temps, on ne
nous dit pas à quoi sert le médicament. On fait juste présenter le médicament
avec des gens qui sont presque en extase, alors, et on dit : Demandez à
votre médecin. Alors, j'ai toujours trouvé ça un petit peu... un petit peu
étrange. Alors, j'ai trouvé intéressant d'entendre la Fédération des médecins
omnipraticiens du Québec dire : Vous devriez légiférer pour arrêter ça,
pour qu'on invite... pour qu'on cesse d'inviter les gens à demander à leur
médecin.
Bien entendu, une
personne qui a déjà un rendez-vous chez un médecin, qui lui demande des
informations sur tel ou tel médicament, quoique
ça peut aussi... tout aussi bien se demander à son pharmacien, ça va
toujours, mais de prendre un rendez-vous juste pour ça... En tout cas,
c'est ce que... C'est ce que j'ai compris du message de la Fédération des
médecins omnipraticiens du Québec, que cette façon de faire amenait beaucoup,
peut-être, de perte de temps ou de rendez-vous
médicaux qui ne sont pas à valeur ajoutée, alors que le projet de loi
n° 68 cherche à alléger la tâche administrative des médecins et que
l'autre projet de loi aussi veut améliorer les choses et l'accès.
La
Fédération des médecins a aussi incité le gouvernement à se pencher
sérieusement sur l'enjeu des formulaires, les formulaires que doivent remplir les médecins. Les formulaires de
16 pages sont monnaie courante, des questions qui sont souvent peu
pertinentes ou pas pertinentes, des formulaires dédoublés, une absence
d'uniformisation entre les formulaires des
assureurs, ceux du gouvernement, ceux de la CNESST, et ainsi de suite. Et la
fédération proposait aussi que le
réseau de la santé du Québec, le réseau public de la santé du Québec, adopte le
formulaire standardisé des assureurs, qui était simple. On parle d'assureurs...
les compagnies d'assurance à charte du Canada. Donc, si tout le monde adoptait
ce formulaire-là, ce serait beaucoup plus
simple, et on viendrait de beaucoup alléger la tâche administrative des
médecins, ce qui s'inscrit parfaitement dans le projet... dans
l'objectif du projet de loi n° 68.
Il y a aussi
l'Association des chiropraticiens du Québec qui a fait des propositions et qui
insistait notamment sur le fait que les
délais de prise en charge d'un patient par un chiropraticien sont causés par
l'obligation imposée par des assureurs d'obtenir un billet du médecin avant de
consulter le chiropraticien. Et là je m'explique. N'importe qui peut
consulter directement un chiropraticien sans avoir à passer par un médecin.
C'est comme ça déjà, ça ne change pas. Sauf
que les personnes... Par exemple, une personne qui a eu un accident du travail
ou un accident de la route, qui a besoin de consulter un chiropraticien,
mais dont l'assureur exige un papier du médecin avant de consulter le
chiropraticien, bien, ça fait en sorte que
le délai avant de consulter le chiropraticien risque d'être long parce que la
personne doit d'abord trouver un rendez-vous avec un médecin de... son
médecin de famille, ou un autre médecin, ou même parfois aller à l'urgence,
alors que les urgences débordent déjà. Donc, cette obligation-là doit tomber
pour que les gens puissent avoir accès à
leurs chiropraticiens et ne soient pas pénalisés par l'assureur qui exigeait le
billet du médecin. Parce que ce qui arrive, c'est que, si la personne va
vraiment mal puis elle dit : Bien, moi, je vais quand même chez mon chiro,
j'ai besoin d'avoir une manipulation, bien, l'assureur ne remboursait pas.
Alors, les chiropraticiens, donc, ont attiré notre attention là-dessus, pour que ce ne soit plus... pour que ce
ne soit plus un enjeu. Et d'ailleurs non seulement le fait que ça prend
plusieurs jours... il faut attendre plusieurs jours pour un billet de
médecin avant de consulter le chiropraticien, bien, les douleurs, habituellement, ne partent pas tout seules. Donc,
ça prolonge le délai avant d'avoir un traitement, et la personne, bien, souffre
pendant longtemps.
Et l'Association des chiropraticiens a évoqué une
étude qui a été réalisée en Ontario et qui a montré que la période
d'indemnisation des accidentés du travail est plus courte lorsque la personne
consulte d'abord un chiropraticien. Quand la personne qui a, donc, un
accident du travail... évidemment selon le type d'accident, là, mais, si ce
sont des douleurs musculosquelettiques, si la personne consulte d'abord un
chiropraticien, dans cette étude-là, on a montré que sa période d'indemnisation était plus courte. Donc, autant la
personne qui est accidentée s'en sort mieux parce qu'elle a des... elle a des
soins plus rapidement, bien, c'est
avantageux pour l'assureur et c'est avantageux pour l'employeur parce que la
personne retourne au travail plus rapidement.
Et j'ai aussi appris
qu'il y a dédoublement de formulaires pour des demandes d'hébergement et soins
de longue durée. Alors, imaginez-vous, il y
a plus de 3 500 personnes aînées qui attendent une place dans un
CHSLD ou une maison des aînés, et, globalement, les maisons des aînés
sont vides au tiers. Alors, les travailleurs sociaux peuvent faire le travail
sans qu'un médecin passe derrière, et on estimerait sauver l'équivalent de
18 000 consultations juste sur ce point, et les médecins sont d'accord. Alors, c'est la fenêtre
d'opportunité dont je parlais tantôt, profitons-en.
• (16 heures) •
Pour terminer, je
dirais qu'il faut... oui, le gouvernement, avec ce projet de loi là, va exiger
des changements de la part des assureurs,
des administrateurs de régimes d'assurance sociaux et puis des employeurs, mais
il faut que le gouvernement se regarde aussi et regarde ses propres
institutions. Parce que les CISSS et les CIUSSS n'utilisent pas des formulaires
qui sont standardisés, la RAMQ exige qu'un ORL rédige l'ordonnance pour un
appareil auditif, alors qu'un audiologiste ou un audioprothésiste peut le
faire, les CPE et les écoles qui ont besoin d'une ordonnance pour administrer
du Tylenol. Le réseau de la santé et des services sociaux pourrait simplifier
la vie aussi des personnes handicapées en acceptant des formulaires
standardisés déjà acceptés par les assureurs et les employeurs pour les crédits
pour personnes handicapées. Alors, ce ne sont que quelques exemples qui
montrent que la réduction de la paperasse n'est
pas suffisante pour alléger la charge de travail des médecins, pour permettre
aux autres professionnels de pratiquer pleinement leur profession et
sentir que leur compétence est reconnue pour mieux servir les Québécois.
Alors, on votera en faveur du principe du projet
de loi n° 8, mais tout en incitant le gouvernement à
regarder beaucoup plus de facettes pour pouvoir débloquer des rendez-vous avec
des médecins.
Le Vice-Président (M.
Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de La Pinière. Est-ce qu'il
y a d'autres interventions sur l'actuel projet de loi débattu? Il n'y en a pas.
Mise aux voix
Alors, le
principe du projet de loi n° 68, Loi visant principalement à réduire la charge
administrative des médecins, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission de
l'économie et du travail
M.
Caire : Oui. M. le Président, conformément à
l'article 243 de notre règlement, je fais motion afin que le projet
de loi n° 68, Loi visant principalement
à réduire la charge administrative des médecins, soit déféré à la Commission de
l'économie et du travail pour son étude
détaillée et que le ministre du Travail soit membre de ladite commission pour
la durée du mandat.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Est-ce
que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Adopté.
Alors, M. le leader adjoint du gouvernement, pour la suite de nos travaux.
M. Caire : Oui. M. le Président,
pourriez-vous appeler l'article 1 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 61
Adoption du principe
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : À l'article 1 du feuilleton, Mme la ministre
des Transports et de la Mobilité durable propose l'adoption du principe
du projet de loi n° 61, Loi édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et
modifiant certaines dispositions relatives au transport collectif.
Alors, je suis maintenant prêt à entendre le
premier intervenant, et ce sera M. le député de René-Lévesque.
M. Yves Montigny
M. Montigny : Alors, M. le
Président, j'ai vraiment le plaisir aujourd'hui de prendre la parole à
l'occasion de l'adoption du principe du projet de loi n° 61
intitulé Loi édictant la Loi sur Mobilité Infra Québec et modifiant certaines
dispositions relatives au transport collectif, un projet de loi que ma collègue
la vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable
a présenté lors de notre séance du 9 mai dernier, M. le Président.
Comme son nom
l'indique, ce texte législatif propose d'intituler Mobilité Infra Québec une
nouvelle entité qui aurait pour
mission d'effectuer, lorsque le gouvernement lui en confie la responsabilité,
l'analyse d'opportunité, la planification, la réalisation des projets spécifiques de transport. À la demande du ou
de la ministre responsable, Mobilité Infra Québec pourrait également réaliser des analyses en
transport et exécuter tout autre mandat que le gouvernement ou la ministre lui
confient, notamment en matière d'analyse en transport.
Depuis son dépôt, le projet de loi n° 61 a fait l'objet de consultations particulières dans le
cadre des travaux de la Commission des transports et de l'environnement. Celles-ci se sont tenues le 10, 11, 12 et
17 septembre derniers. Elles ont,
entre autres, permis d'entendre divers intervenants provenant du monde
municipal, des sociétés... des organisations de services de transport, du milieu de la construction, d'organisations
d'intérêt public, syndicales ainsi que des spécialistes, des chercheurs, pour
ne donner que quelques exemples, M. le Président. Tous ont alors pu faire part
de leurs points en vue, que les membres de la commission ont écoutés
avec beaucoup d'ouverture et d'intérêt.
Mais, pour l'heure, les députés de cette
Assemblée sont invités, maintenant, à débattre de l'esprit, du principe du projet qui lui est soumis et, en quelque sorte,
justement, c'est quoi, les enjeux, aujourd'hui, de cette question. Et, tout
d'abord, M. le Président, bien, l'objectif ultime du gouvernement est de poser
un geste fort afin d'améliorer l'efficacité dans les réalisations des
projets complexes de transport, dont ceux de transport collectif.
Depuis quelques années, on note, M. le
Président, un intérêt grandissant de la population pour les grands projets de
mobilité. Plusieurs sont d'ailleurs à l'étape de planification. Toutefois,
force est de constater que, plus souvent qu'autrement,
il est difficile d'amener ceux-ci à l'étape de la réalisation et,
conséquemment, d'en faire bénéficier les citoyens. Outre le REM, le seul autre projet majeur en
transport collectif réalisé à ce jour, c'est le métro de Montréal. Or, exception
faite du prolongement vers Laval, inauguré en
2007, et celui de la ligne bleue, qui est en cours de réalisation, la grande majorité de ce réseau a été développé à un moment
où les normes d'encadrement étaient très, très différentes d'aujourd'hui,
et ce, à plusieurs niveaux. Personne ne
souhaite, évidemment, revenir à cette époque révolue. Autres temps, autres
moeurs, M. le Président.
Ce qu'il faut, c'est
adapter, adapter nos manières de faire et nos institutions pour faire face à
cette nouvelle réalité caractérisée par une multitude de changements dans la
façon de faire, des changements qui découlent à la fois de la surchauffe de l'industrie de la construction à la suite, eh oui,
de la pandémie de COVID-19, de l'évolution des pratiques de gestion et de la réalisation des grands projets
d'infrastructure, et de la nécessité de respecter les normes environnementales
et de s'assurer de l'acceptabilité sociale des projets, ce qui amène à conclure
que, face à cette évolution, le statu quo, je
dis bien le statu quo, n'est plus simplement possible au moment où on se parle,
à tout le moins si nous voulons réaliser des projets efficacement. Le
gouvernement du Québec doit donc évoluer et poursuivre ses efforts
d'innovation. Ce n'est, en effet, qu'en se tournant vers l'avenir que
nous parviendrons à répondre adéquatement aux divers besoins de mobilité.
Cela est d'autant
plus nécessaire que plusieurs enjeux relatifs à la planification et à la
réalisation de certains projets d'infrastructure de transport ont commencé à
faire sentir leurs effets, avec pour conséquences une hausse substantielle des
coûts, oui, une hausse substantielle des coûts, ainsi que des retards notables
sur les échéanciers.
Or,
considérant la multitude de projets que nous souhaitons réaliser et la rareté
des ressources disponibles, M. le Président,
il apparaît nécessaire, à l'instar de plusieurs organisations ailleurs dans le
monde, que le gouvernement revoie son
cadre organisationnel. Afin d'y parvenir, le projet de loi n° 61 propose donc toute une série de modifications législatives,
dont la pièce maîtresse est la mise sur pied de Mobilité Infra Québec, un
organisme entièrement consacré aux projets d'infrastructure.
L'équipe ainsi formée aura pour mission de planifier et de gérer certains projets
en transport, et ce, à la grandeur du territoire du Québec, M. le
Président. Pour nous, il est essentiel que nous puissions compter sur un tel groupe d'experts qui pourra aider le gouvernement
à doter le Québec d'une vision nationale du développement du transport
collectif sur notre vaste territoire et de compléter ainsi la toile de la
mobilité pour relier nos régions.
À l'heure actuelle,
nous devons composer avec une multitude de bureaux de projets qui se forment et
qui se défont au gré des diverses réalisations.
Cela entraîne une dispersion de l'expertise et une grande variété...
variabilité, en fait, dans la gouvernance.
Pour que nous
puissions progresser, nous devons donc pouvoir compter sur une structure stable
où les équipes disposant de l'expertise et l'expérience nécessaires pour mener
une véritable variété de projets. Pour le gouvernement, il ne fait pas de doute, M. le Président, qu'une organisation comme
Mobilité Infra Québec permettra à des professionnels compétents et aguerris de fonctionner de manière
optimale tout en favorisant, du même coup, l'innovation et l'émulation. Nous
sommes fermement convaincus que cela nous permettra de livrer des projets dans
le temps requis, selon les budgets prévus.
• (16 h 10) •
Voici
les objectifs. Voilà pourquoi le projet de loi n° 61
propose que Mobilité Infra Québec puisse avoir la compétence à l'égard des projets de transport dont le
gouvernement lui confie la planification ou la réalisation. Cela s'accompagne
de toute une série de mesures visant à accroître la capacité de gestion
de l'État québécois dans les projets d'infrastructure de transport collectif — actuellement,
le gouvernement n'a pas un tel contrôle direct sur la réalisation des projets,
alors qu'il est pourtant le principal
bailleur de fonds — doter
le Québec d'une capacité organisationnelle accrue et d'une vision nationale des projets de transport de grande
envergure en créant un pôle d'expertise unique et attractif en matière de
projets complexes de transport, regroupés
au sein d'une organisation autonome et performante, faciliter l'accès, la
consolidation et la rétention de la
main-d'oeuvre disposant de l'expertise de pointe requise pour permettre la
réalisation de chaque projet complexe de transport.
Parallèlement, le
projet de loi proposé compose des dispositions ayant comme objectif d'alléger
le fardeau administratif des sociétés de
transport en commun et du réseau de transport métropolitain Exo de même que des
dispositions permettant l'amélioration de droits de propriété et d'aménagement
de futures constructions. Ces aménagements viseront à favoriser la mise
en valeur des espaces à proximité dans le cadre d'un projet d'infrastructure de
transport collectif.
Alors,
je vous le demande, au nom de quoi l'État québécois devrait-il se priver des
outils nécessaires lui permettant d'améliorer sa gestion des grands
projets d'infrastructure de transport?
Je vais vous parler
maintenant des responsabilités de Mobilité Infra Québec. Cette réflexion nous a
amenés à concevoir Mobilité Infra Québec, un
mandataire de l'État qui sera chargé de planifier et/ou réaliser des projets de
transport qui lui sont confiés. Cela inclut la construction, la
reconstruction, la réfection d'un immeuble ou d'un ouvrage de génie civil destiné au transport ou utile à un système
de transport, le développement ou l'amélioration d'un système de transport
intelligent, l'acquisition de tout bien
requis à l'exploitation d'un système de transport, tel le matériel roulant,
accessoirement, à l'occasion de la
réalisation d'un projet d'infrastructure de transport collectif, de favoriser
la mise en valeur d'un espace à proximité des bâtiments ou des ouvrages
de génie civil, M. le Président.
Finalement,
lorsqu'elle effectuera une planification en mobilité, Mobilité Infra Québec
devrait, afin d'assurer la cohérence de ses
interventions, consulter, je dis bien consulter, la ministre des Affaires
municipales et de l'Habitation, les
communautés métropolitaines, les municipalités régionales de comté, les
municipalités locales ainsi que les organismes publics de transport en
commun afin d'établir les besoins en matière d'aménagement et d'urbanisme.
Maintenant, au sujet
du fonctionnement des pouvoirs de Mobilité Infra Québec, Mobilité Infra Québec
serait administrée par un conseil
d'administration composé de neuf membres, dont le président du conseil, le
président-directeur général de Mobilité Infra Québec et le sous-ministre
des Transports et de la Mobilité durable et son représentant... ou son représentant. Le gouvernement nommerait les
membres du conseil, à l'exception du sous-ministre des Transports et de
la Mobilité durable.
Les
phases d'analyse d'opportunité, de planification et de réalisation des projets
de transport visés devraient impérativement lui être confiées par décret. Ce
décret décrirait le projet confié, déterminerait les conditions applicables et
pourrait préciser les modalités de financement.
Dans le cadre de ses
mandats et ses projets... et des projets, Mobilité Infra Québec pourrait
également conclure une entente avec un ministère, un organisme gouvernemental,
une municipalité ou une société de transport ainsi que toute personne, toute
association, toute société ou toute communauté autochtone représentée par son
conseil de bande, ce qui signifie que Mobilité Infra Québec aurait la
compétence à l'égard d'un projet qui lui a été confié par décret.
À titre d'organisme
public, Mobilité Infra Québec serait assujettie à l'application de la Loi sur
les contrats des organismes publics et la Loi sur les infrastructures publiques
dans la réalisation de ses mandats.
Finalement, Mobilité
Infra Québec pourrait acquérir tout bien nécessaire à la réalisation d'un
projet de transport pour son propre compte,
pour le compte de l'une de ses éventuelles filiales, pour le compte du
gouvernement ou celui d'une entité
relevant du domaine municipal. Elle disposerait également des pouvoirs
d'acquérir des immeubles de gré à gré ou par expropriation.
Maintenant, au sujet
des incidences de la création de Mobilité Infra Québec, la création d'une
entité dédiée aux projets d'infrastructure
de transport de complexité supérieure s'inscrit en conformité avec les efforts
du gouvernement actuel visant à
améliorer le cadre de réalisation des projets majeurs d'infrastructure. Les
mesures proposées permettraient l'instauration d'une vision nationale
des projets complexes en transport. Elles favoriseraient le développement et la
rétention d'une expertise de pointe en
matière de réalisation et de gestion des projets d'infrastructure de transport
collectif et éventuellement de tout autre projet de transport complexe
au Québec. Ces mesures correspondent aux meilleures pratiques de gestion de
projet.
Le recours à un tel
organisme a démontré son efficacité au Canada et à travers le monde, instaurant
un modèle attractif pour les soumissionnaires spécialisés répartis à
l'international, M. le Président. Plusieurs administrations ont en effet mis en
place des organismes similaires qui visent à répondre à des besoins pour lequel
le modèle traditionnel semble moins adapté.
Dans la plupart des endroits comparables examinés, les provinces canadiennes et
les pays étrangers signalent que la
création d'organismes a été une expérience positive, M. le Président. Ainsi,
les données tendent à démontrer que plusieurs objectifs ont pu être
atteints grâce à ces organisations, notamment en matière d'efficacité et
d'innovation. On estime également une meilleure capacité à recruter et à
mobiliser les experts.
On retrouve divers
exemples d'organisations exerçant des fonctions liées à la réalisation
d'infrastructures de transport, que ce soit en Suède, en Finlande, aux
Pays-Bas, en Ontario, en Colombie-Britannique et même à une échelle beaucoup plus locale, comme dans la région de
Toronto, où Metrolinx est l'autorité organisatrice du transport en commun
pour le territoire métropolitain, de même
que dans la région de Boston, où le Massachusetts Bay Transportation Authority,
une division du ministère des Transports du Massachusetts, est également responsable
de la réalisation des projets d'infrastructure de transport collectif.
En conclusion, M. le
Président, notre gouvernement est d'avis que la création de Mobilité Infra
Québec nous permettrait de disposer d'une structure souple et agile. Nous pourrions
également diminuer les niveaux hiérarchiques et les activités administratives
qui en découlent et proposer un modèle organisationnel différent. Par ailleurs,
avec son modèle de gouvernance, Mobilité Infra Québec devrait atteindre une
performance adaptée aux responsabilités qui lui seront dévolues, notamment en
matière de processus de contrôle des coûts, d'innovation et de respect des
échéanciers, M. le Président. En matière
d'aménagement du territoire, Mobilité Infra Québec agirait comme partenaire de
premier plan en facilitant et en
accélérant la réalisation des projets d'infrastructure de transport au coeur du
développement des municipalités.
Ce
projet de loi permettra également aux organismes publics de transport en commun
de demander au gouvernement de requérir les services de Mobilité Infra
Québec pour le développement de nouveaux projets de transport collectif, notamment dans le contexte où ceux-ci impliquent
des infrastructures complexes. Ces nouveaux projets requerront une grande expertise. Pour peu que cette Assemblée
donne son accord, Mobilité Infra Québec permettra au plus grand nombre d'avoir des nouvelles pratiques technologiques de
transport, et ce, dans tout le Québec, M. le Président. Les interventions...
Les intervenants locaux, les intervenants du milieu contribueront, pour leur
part, vraiment... contribueront vraiment, M. le Président, pour leur part,
grâce à leur reconnaissance du milieu.
Les modifications qui
sont également proposées aux lois constitutives des organismes publics de
transport en commun dans le cadre du projet de loi n° 61
sont destinées à permettre à ces entités d'exercer leurs responsabilités avec plus d'efficience. Cela passe par
l'élimination de certains fardeaux administratifs et un allègement de l'encadrement,
afin que celui-ci soit mieux adapté à la réalisation de leur mission dans la
conjoncture économique et sociale actuelle.
• (16 h 20) •
Globalement, ce qui
est proposé, c'est de créer une équipe spécialisée qui aura le mandat de mener
à terme les projets complexes de transport collectif au bénéfice de l'ensemble
des Québécoises et des Québécois, de se donner les moyens nécessaires pour
livrer les projets plus rapidement, à meilleur coût, d'élargir nos horizons et
d'ouvrir la voie à l'innovation dans le financement
des projets, car force est de constater qu'il faut sortir du modèle
traditionnel si on veut progresser.
Nous ne pouvons plus
continuer à demander toujours davantage aux Québécois. Nous devons en faire
plus avec l'argent investi et livrer des projets
de qualité, M. le Président. Avec la création de Mobilité Infra Québec, nous
voulons nous donner les moyens de nos ambitions afin de réaliser les différents
projets. À cette fin, nous allons continuer à aller chercher l'avis de
nos partenaires, notamment ceux qui oeuvrent sur le terrain.
J'invite donc
maintenant les députés à adopter le principe de ce projet de loi. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de René-Lévesque.
Oui, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Éric Caire
M.
Caire : Oui, M. le Président. Simplement pour aviser cette
Assemblée que l'honorable lieutenante-gouverneure a pris connaissance de
ce projet de loi et qu'elle en recommande l'étude par l'Assemblée.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Oui, M. le leader adjoint de l'opposition...
leader de l'opposition officielle.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji : Bien, je pense que je
vais me lever pour parler. Je ne suis pas...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Bien
sûr, bien sûr.
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : C'est ça. Non, non, M. le leader... M. le député
de Nelligan, vous allez avoir la parole, évidemment. Donc...
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) :
C'est fait. Donc, c'est nommé. Alors, je suis prêt, maintenant, à reconnaître
le prochain intervenant. Donc, c'est
parfait. M. le député Nelligan, vous êtes le prochain intervenant, la parole
est à vous.
M. Derraji : Merci, M. le Président.
Et merci à M. le leader adjoint du gouvernement pour la compréhension.
Écoutez, pour le temps qu'il reste, je pense,
une douzaine de minutes... Moins que ça? Moins que ça. Donc, c'est sûr que je
vais reprendre mon droit de parole au retour, au mois de... la semaine
prochaine.
Bien, vous savez, j'ai entendu le collègue. J'ai
le goût de commencer avec l'article qui est sorti aujourd'hui, Un ex-chef du
cabinet de la CAQ s'inquiète du «statu quo» au gouvernement. Et c'est un
long, long balado. Il s'appelle Philippe
Gougeon, c'est l'ex-directeur du cabinet du ministre des Finances actuel, du
gouvernement actuel, M. le Président. Et je vais... Parce que j'ai
trouvé ça intéressant, pour mettre les gens qui nous suivent dans le contexte
du pourquoi le gouvernement, aujourd'hui,
rappelle et... essaie, encore une fois, de trouver une solution en lançant une
nouvelle structure.
Je l'ai dit, M. le Président, c'est un
gouvernement d'agences. Quand ça va mal après six ans, et ton bilan est
médiocre dans quelques... dans un sujet, bien, qu'est-ce que ce gouvernement
fait? Il lance une agence.
Et, vous
savez, j'ai, en face de moi, le leader adjoint du gouvernement. Je pense qu'il
se rappelle de ce qu'il disait sur les agences. J'ai le goût de lui
rappeler, mais il a une bonne mémoire, une mémoire qui rappelle les belles
paroles sur les créations d'agences — ça
le fait rire — et,
je sais, je suis convaincu, un fin politicien qui comprend les règles. J'ai le
goût d'avoir un débat avec lui pour qu'on se rappelle, le jour où le Parti
québécois voulait une agence, qu'est-ce que mon cher collègue disait sur
la création d'une agence de transport.
Mais, pour le moment, parce qu'on ne peut pas
réécrire l'histoire ni revenir dans le passé, je vais me contenter, M. le Président, de ce que le directeur qui a
quitté la CAQ, encore une fois, le directeur de cabinet du ministre des
Finances... C'est toujours dans le
cadre du balado Question d'intérêt, avec Gérald Fillion. D'ailleurs, je
vous invite, chers collègues, à aller l'écouter.
Philippe Gougeon s'est également permis de
commenter les difficultés du gouvernement caquiste en matière de transport collectif alors que le gouvernement a
du mal à articuler une vision claire sur ce sujet. Premier constat : «Le
gouvernement caquiste a du mal à articuler une vision claire sur ce sujet et à
mettre en branle des projets pourtant nécessaires.» Donc, c'est ça, le
fond du problème.
Donc, avant de revenir avec une agence, pourquoi
ce gouvernement a échoué? En fait, le gouvernement, aujourd'hui, avoue son...
C'est un constat d'échec. Ils n'ont pas livré aucun projet structurant pour
tout le Québec, pas uniquement pour la région de la Capitale-Nationale. Ça,
c'est un constat, c'est un fait. Ça, ce sont les propos d'un caquiste qui a travaillé au sein du cabinet du
ministre des Finances. «Oui, ils ont de la misère» — qui,
«ils», les caquistes — reconnaît
Philippe Gougeon.
«Le tramway, ça a été tellement difficile à
Québec.» Mais difficile pourquoi? Parce qu'aujourd'hui le collègue qui vient
d'intervenir, il parlait que ça nous prenait obligatoirement une agence. Je
l'invite à prendre une bière avec son
collègue. Il va lui expliquer pourquoi ce n'est pas une bonne idée. À moins que
c'est... mon cher collègue estimé, que j'apprécie,
a changé d'idée depuis qu'il est devenu ministre, hein? Vous savez, M. le
Président, on change d'avis à chaque fois, hein, c'est devenu une
habitude chez les caquistes.
Mais, j'en
suis sûr et certain... Homme de valeur, il l'a dit deux fois. Souvenez-vous, troisième
lien, bien, il l'a dit sur les agences. Mais, rassurez-vous, sa citation est
gravée. Je l'ai en face de moi, dans mon bureau. Je l'observe chaque
jour parce que je m'en inspire. Parce qu'il avait raison, il avait raison, sur
les agences, parce que ce n'est pas la solution. Les Québécois, maintenant,
veulent qu'on gère d'une manière prudente les finances publiques, et ce n'est
pas en créant une agence qu'on va régler les problèmes de transport collectif.
Donc, je continue ce
que... sur les propos de M. Philippe Gougeon : «Le tramway, ça a été
tellement difficile à Québec. Trop de monde avait sa voix, trop de monde était
écouté. Je parle ici des élus et du personnel. Trop de gens disaient : Voici ce qu'on devrait faire.»
Est-ce que l'agence, aujourd'hui, que le gouvernement s'apprête à lancer va
régler ce problème? Non, et malheureusement ce sont les citoyens de la
Capitale-Nationale qui paient le prix.
«Et tout le monde s'est braqué, dit-il, si bien
que nous sommes encore aujourd'hui à la case départ.»
Donc, s'il y
a quelqu'un à blâmer au Québec par rapport au manque de vision, à l'absence des
projets, ce sont les caquistes. Et donc ce n'est pas une agence qui va
régler ce problème, malheureusement.
«La Caisse de dépôt et placement du Québec a
déposé un rapport favorable à la réalisation d'un tramway. Le gouvernement
caquiste a formé un comité de transition afin d'en réaliser une première phase.
Mais la Caisse de dépôt a cru bon lancer un appel à l'action la semaine passée
en commission parlementaire.» J'étais là, ils sont venus.
Selon le même directeur, «l'incurie du
gouvernement sur le transport collectif part du fait que la vision initiale
n'était pas claire».
Donc, M. le
Président, c'est un problème de vision. La vision de départ n'était pas claire.
On revient à la case du départ, c'est le manque de vision, M. le
Président.
Qu'est-ce qu'on veut faire en transport en
commun? Ce sont des questions extrêmement importantes que, malheureusement, le gouvernement n'a pas de
réponse. Il y avait un plan en 2018, hein, il avoue. C'est un caquiste qui
disait qu'il y avait un plan en 2018. Il y avait un plan. Nous étions là
avant la CAQ. Il y avait un plan. «Mais c'étaient des REM un peu partout, puis rapidement on s'est rendu compte que ce n'était
pas viable. Donc, une fois tout ça passé, il restait quoi? Il ne restait
pas tant de vision.» C'est à eux, c'est à eux de régler le problème de vision.
Et je sens,
M. le Président, que vous allez me dire que c'est terminé. Je formule le voeu
que je vais revenir mardi pour continuer ma présentation, M. le
Président. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Nelligan.
Effectivement, vous m'avez confirmé votre désir de revenir. Ce sera fait
à la reprise de ce débat.
Ajournement
Alors, compte
tenu de l'heure, je vais maintenant ajourner nos travaux à mardi le
24 septembre 2024, à 10 heures. Alors, bon retour dans vos
circonscriptions respectives.
(Fin de la séance à 16 h 30)