(Neuf heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Alors, bonjour à toutes, bonjour à tous. Je vous invite à prendre place,
collègues, nous allons débuter nos travaux.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous sommes à
la rubrique Déclarations de députés, et, sans plus tarder, je reconnais Mme la
députée de Mirabel.
Rendre
hommage à M. Benoit Proulx
Mme
Sylvie D'Amours
Mme D'Amours : Merci, M. le
Président. Je souhaite aujourd'hui rendre hommage à un homme formidable qui
fêtera en novembre ses 25 années de vie municipale, soit M. Benoit
Proulx.
Maire de la
municipalité de Saint-Joseph-du-Lac depuis 11 ans, il a également occupé
14 autres années auparavant en
tant que conseiller municipal. Donc, c'est un homme humble et dévoué à sa
communauté. Il a la capacité de rassurer les gens et faire preuve d'un remarquable leadership lorsqu'il s'agit de
gérer des situations de crise, comme lors des inondations printanières
survenues en 2017, 2019 et, tout récemment, la tempête Debby.
Il préside
également ses fonctions avec rigueur et en opérant une saine gestion de la
mairie. Protecteur du territoire agricole, il est plus que fier de
l'agrotourisme de sa localité, sans oublier le volet de ville nourricière.
Alors, M. le maire, au nom de vos citoyens et en
mon nom personnel, nous vous remercions d'être un si digne représentant de
notre municipalité de Saint-Joseph-du-Lac. Merci.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de Mirabel. Et je reconnais maintenant Mme la députée de
La Pinière.
Souligner
le Mois de l'arthrite
Mme Linda
Caron
Mme Caron : En ce mois de
sensibilisation à l'arthrite, j'attire l'attention de cette Chambre sur cette
maladie chronique dont souffrent une femme sur quatre et un homme sur six, au
Canada, ainsi que 24 000 enfants.
En plus d'endurer des douleurs articulaires, une
grande proportion de personnes atteintes ont du mal à vaquer à leurs activités quotidiennes. La maladie a donc
un impact significatif sur leur qualité de vie et sur celle de leurs proches.
Dans le contexte où 24 % de la population
sera atteinte de cette maladie en 2040, le mois de la sensibilisation à
l'arthrite est un appel à poursuivre la recherche sur cette maladie incurable,
dont il existe une centaine de formes.
Je salue
l'organisme Arthrite Rive-Sud, du comté de La Pinière, qui se dévoue corps
et âme à informer, à soutenir et à aider les personnes à mieux vivre avec toute
forme d'arthrite en leur offrant des activités et des services adaptés.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de La Pinière. Et la parole revient maintenant à M.
le député de Joliette.
Souligner
le 60e anniversaire des Entreprises Melançon
M. François
St-Louis
M. St-Louis : Merci, M. le
Président. Je souhaite souligner aujourd'hui, en cette Chambre, le
60e anniversaire des Entreprises Melançon.
Assurément l'un des secrets les mieux gardés du monde des affaires joliettain,
cette entreprise au savoir-faire
recherché est un acteur des plus importants au Québec quant à la préservation
et la mise en valeur de notre patrimoine bâti.
En effet, M. le Président, depuis maintenant
plus de quatre décennies, M. Mario Melançon, fils du fondateur, travaille
dans l'ombre à la restauration des plus grandes oeuvres architecturales de
notre histoire.
Que ce soit à
la basilique Notre-Dame de Montréal, à la Citadelle de Québec, à la chapelle
Notre-Dame-de-Bon-Secours ou ici
même, à l'hôtel du Parlement, l'entreprise, fondée en 1964, redonne vie à notre
patrimoine culturel.
Restauration de fresques, dorure à la feuille,
réfection de boiseries centenaires, son expertise pointue et son savoir-faire
font de lui une référence incontournable dans son domaine.
M. le Président, c'est un plaisir et une immense
fierté pour moi d'honorer aujourd'hui ce grand Lanaudois pour tout le
dévouement et pour l'amour qu'il porte à notre culture et à notre patrimoine
bâti. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député de Joliette. Et la parole revient maintenant à Mme la
députée de Mercier.
Souligner
le travail de l'organisme Singa Québec
Mme
Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci, M. le Président.
Je veux rendre hommage aujourd'hui à un organisme de mon comté, Singa Québec,
qui travaille avec les personnes réfugiées.
«Singa», ça veut dire «lien», en lingala, la
langue bantoue parlée au Congo. «Lien», voilà un mot qui résume bien les actions de cet organisme important de
Montréal. Singa Québec s'inscrit dans un mouvement citoyen international
dont l'objectif est de créer des ponts entre les réfugiés et la société
d'accueil.
J'ai rencontré la petite équipe de Singa Québec.
J'ai été très touchée par une réfugiée syrienne qui a bénéficié des services de l'organisme et qui, à son tour, y
fait du bénévolat. Elle m'a dit qu'ils cherchent très activement des gens
pour rencontrer, prendre un café, jaser avec
des personnes réfugiées qui ne connaissent pas encore notre société d'accueil.
Voilà une très, très belle façon de les intégrer.
Avec la montée des idées d'extrême droite
partout dans le monde, on a besoin plus que jamais d'organismes profondément humanistes et qui valorisent
l'interculturalisme, comme Singa Québec. Je remercie toute l'équipe, qui
travaille très, très fort et qui fait une grande différence dans la
société québécoise. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de Mercier. Et la parole revient maintenant à Mme la
députée de Huntingdon.
Souligner
le geste héroïque de trois citoyens
de la circonscription de Huntingdon
Mme Carole
Mallette
Mme
Mallette : Merci.
Aujourd'hui, je rends hommage à trois héros qui ont sauvé de la noyade un jeune
de 10 ans à Huntingdon cet été.
Le 11 juillet, alors que l'ouragan Debby
rendait la rivière Châteauguay très périlleuse, quatre enfants jouaient sur les
berges lorsque l'un d'eux a soudainement été emporté par le courant.
M. Jon
Vine, pompier à la retraite et employé du magasin La Vallée des
travailleurs, passait tout près et a pu entendre les appels à l'aide du
garçon.
M. Vine appelle immédiatement sa patronne, Johanne
Myre, et lui demande d'envoyer de l'aide et d'appeler le 9-1-1.
Atteignant la
rive, il trouve le garçon de 10 ans accroché à une mince branche d'arbre
au-dessus de l'eau, à environ cinq mètres du rivage. Le débit était très
fort.
Les collègues de M. Vine, Steve Myatt et
Brandon Gavin, arrivent rapidement sur les lieux avec un licou bovin et des sangles de transport qui étaient dans leur
camion. Ils ont sauvé la vie du jeune garçon de 10 ans, qui s'en est sorti
indemne.
Messieurs, votre rapidité d'esprit et d'action
se doit d'être soulignée ici. Votre courage vous honore. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Huntingdon.
Au tour, maintenant, de Mme la députée de Chomedey.
Rendre
hommage à Mme Annie Bodour Arévian
Mme Sona
Lakhoyan Olivier
Mme
Lakhoyan Olivier : M. le Président, j'aimerais rendre hommage à
Mme Annie Bodour Arévian pour son immense contribution bénévole à
notre communauté.
Depuis 1984, Annie a consacré plus de trois
décennies de sa vie à organiser des événements, gérer des projets d'envergure
et rassembler les citoyens autour de causes communes. Elle a orchestré des
festivals interculturels qui ont mis en
lumière la diversité et l'esprit de partage de notre ville, géré des campagnes
électorales et réorganisé des bibliothèques scolaires. Elle a également joué un rôle clé lors des éliminatoires
internationales des Jeux paralympiques de Sydney, à Laval, en 2000.
Mais, au-delà
de ces réalisations, c'est sa compassion et son engagement sincère qui la
définissent. Annie a touché des milliers de vies et renforcé notre
communauté.
Annie, vous
êtes une source d'inspiration pour nous tous. Merci pour votre dévouement et
pour tout ce que vous avez fait pour Laval. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, Mme la députée de Chomedey. Et la parole revient maintenant à M. le
député de Sainte-Rose.
Souligner la Journée internationale du souvenir de la traite
transatlantique des Noirs et de son abolition
M. Christopher
Skeete
M. Skeete : Bonjour, M. le
Président. Le 23 août, nous avons souligné la Journée internationale du
souvenir de la traite transatlantique des Noirs et de son abolition.
Il y a
233 ans, la révolte de Saint-Domingue, aujourd'hui Haïti, a marqué un
tournant historique dans la lutte contre l'esclavage. Ce soulèvement, suivi de
centaines d'années d'exploitation fondée sur la couleur de la peau, a annoncé
la fin d'un chapitre parmi les plus sombres de notre histoire. Cette journée
nous rappelle les souffrances des millions d'Africains,
à l'héritage laissé à leurs descendants, comme moi, comme vous. C'est aussi un
hommage à leur courage et à leur résistance.
Au Québec,
nous avons fait du progrès contre le racisme, mais il reste encore du travail à
faire. Notre gouvernement poursuit la mise en oeuvre des
25 recommandations du Groupe d'action contre le racisme pour bâtir une
société plus juste et inclusive. Cependant, le vrai changement demande l'effort
de tous les Québécois.
Je salue tous les Québécois engagés dans cette
bataille avec nous. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député de Sainte-Rose. Et la parole revient maintenant à M. le
député de Trois-Rivières.
Souligner
la participation d'une délégation d'athlètes de la
Mauricie aux Jeux olympiques et paralympiques de Paris
M. Jean
Boulet
M.
Boulet : M. le Président,
j'aimerais souligner la participation des délégations de la Mauricie aux Jeux olympiques
de Paris 2024. Sept athlètes ont représenté notre région dans diverses
disciplines. Plusieurs d'entre eux vivaient cette expérience unique pour la
toute première fois.
Ces sportives
et sportifs engagés ont incarné la discipline, la persévérance et la passion.
Chacun a surmonté des défis, fait des sacrifices et travaillé sans
relâche pour atteindre cet objectif tant attendu. Ils ont porté avec
détermination leurs ambitions et leurs rêves. Leur participation témoigne du
talent qui existe dans notre région.
À tous nos
athlètes, tout particulièrement au Trifluvien Laurent Lavigne, présent ici,
dans nos tribunes — salutations,
Laurent — sachez
que vous avez suscité une grande fierté pour tous les gens chez nous. Vous êtes
de remarquables ambassadeurs de notre culture sportive.
Je salue la façon dont chacun d'entre vous a
fait rayonner la Mauricie sur la scène internationale. Bravo pour l'incroyable
parcours! Merci, M. le Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, M. le député de Trois-Rivières. Et la parole revient maintenant à M. le
député de Masson.
Inviter
la population à participer au Défi À votre rythme
M. Mathieu
Lemay
M. Lemay : M. le Président, c'est
avec grand enthousiasme que je vous parle du Défi À votre rythme, organisé par la Fondation Santé sud de Lanaudière et qui se
tient jusqu'au 6 octobre. Cet événement nous encourage à bouger tout
en amassant des dons pour le département d'oncologie de l'Hôpital
Pierre-Le Gardeur.
J'aimerais souligner que, cette année,
l'objectif est de parcourir ensemble 50 000 kilomètres et de ramasser
50 000 $. Et d'ailleurs, depuis sa
première édition, le défi a permis de recueillir plus de 420 000 $
pour soutenir les patients atteints de cancer et améliorer les services
de santé dans le sud de Lanaudière.
Alors,
j'invite donc toute la population à participer, puisqu'il est encore temps de
s'inscrire. Le défi va se terminer par
une course de clôture le 6 octobre au parc de l'Île-Lebel, à Repentigny,
où plaisir et solidarité seront au rendez-vous.
Alors, que ce
soit en marchant, en courant ou en pédalant, chacun est invité à participer à
son rythme. N'oublions pas que chaque kilomètre fait une réelle
différence. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Masson. Et je reconnais maintenant M. le député de Beauharnois.
Rendre
hommage à M. Pierre Montpetit
M. Claude
Reid
M.
Reid : Merci, M. le Président. C'est avec une grande
tristesse que nous a quittés paisiblement, le 27 juin dernier,
M. Pierre Montpetit, un bénévole en or de Saint-Étienne-de-Beauharnois,
mais encore trop jeune pour partir si tôt.
Les
Stéphanois ont perdu un personnage irremplaçable, un homme au grand coeur, un
homme de coeur et dévoué qui s'impliquait
activement dans la vie communautaire de cette municipalité. Tournoi de balle,
tournoi de rondello, tournoi d'arts,
barbecue annuel, et j'en passe, Pierre Monpetit était toujours là pour aider et
coordonner ces activités. En fait, c'était
le chef d'orchestre. En plus, par la récupération des canettes d'aluminium et
de leurs languettes, il recueillait des fonds pour les jeunes et le
parc-école.
Pierre était l'âme du
village par son engagement et son action bénévole. Pour honorer sa mémoire, la
salle du centre communautaire portera dorénavant le nom de Pierre Montpetit, un
beau geste pour se souvenir de cet homme qui a marqué toute une communauté.
Je
profite de ce moment pour transmettre mes condoléances les plus sincères à la
grande famille Montpetit. Et que le
souvenir de cet homme au grand coeur demeure présent à tout jamais dans la
mémoire de Saint-Étienne-de-Beauharnois.
Merci, Pierre.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci à vous, M. le député de Beauharnois. Et je
reconnais maintenant M. le député d'Abitibi-Est.
Souligner le 60e anniversaire du Conservatoire de
musique de Val-d'Or
M. Pierre Dufour
M. Dufour :
M. le Président, nos régions regorgent de merveilles souvent méconnues, et je
mets dans celles-ci le Conservatoire de musique de Val-d'Or.
C'est
grâce à la volonté d'un immigrant de la Belgique, en la personne d'Edgard
Davignon, venu s'établir en Abitibi en
1957, qui avait d'ailleurs dirigé l'Orchestre national de Belgique en 1955, que
ce projet d'établir un conservatoire en région germera.
Après
de multiples correspondances avec M. Wilfrid Pelletier, directeur musical
au ministère des Affaires culturelles, le projet de conservatoire
en région aboutira en 1964. Débuté dans une simple pièce, dans une école, avec
comme seul professeur M. Davignon, la
popularité du conservatoire fera en sorte que de nouveaux professeurs et une
demande accrue obligera la
construction d'un nouveau bâtiment en 1978-1979. Totalement rénové en 2013, le
bâtiment porte dorénavant le nom de Complexe Edgard-Davignon.
L'acquisition de
connaissances musicales est une ressource inestimable pour un milieu.
D'ailleurs,
pour lancer les festivités du 60e anniversaire, le chef d'orchestre de
l'OSM, Rafael Payare, accompagné de
ses musiciens, est venu à Val-d'Or diriger certains étudiants du conservatoire.
Je termine en remerciant Hugues Cloutier et Marc Hervieux pour avoir
réussi ce partenariat. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député d'Abitibi-Est. Et voilà qui met fin à la rubrique Déclarations de députés. Je
remercie chacun des collègues pour votre déclaration.
Et nous allons
suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 54)
(Reprise à 10 h 06)
La Présidente :
Mesdames messieurs les visiteurs,
bienvenue chez vous. Le parlement du Québec, c'est chez vous.
Messieurs dames les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie
beaucoup. Veuillez vous asseoir.
Présence du directeur de la représentation de l'État
de Bavière à Montréal, M. Daniel Etzel
Alors,
j'ai le plaisir de souligner aujourd'hui la présence, dans les tribunes, du
directeur de la représentation de l'État de Bavière à Montréal,
M. Daniel Etzel, à l'occasion de sa visite de prise de poste.
Dépôt de la lettre du député
de Saint-Jérôme, M. Youri Chassin,
informant de sa décision de siéger à titre de député indépendant
Avant de poursuivre
les affaires courantes, je dépose la lettre que j'ai reçue de M. Youri
Chassin, député de Saint-Jérôme, dans laquelle il m'informe de sa décision de
siéger à titre de député indépendant, et ce, dès aujourd'hui.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente, je
vous demande d'appeler l'article a du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 72
La Présidente :
À l'article a du feuilleton,
M. le ministre de la Justice présente le projet de loi n° 72,
Loi protégeant les consommateurs contre les pratiques
commerciales abusives et offrant une meilleure transparence en matière de prix
et de crédit. M. le ministre.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette :
Alors, Mme la Présidente, il me fait plaisir de déposer le projet de loi n° 72, Loi protégeant les
consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et offrant une
meilleure transparence en matière de prix et de crédit.
Ce
projet de loi modifie la Loi sur la protection du consommateur et d'autres
dispositions, principalement en ce qui concerne les prix, les contrats
de crédit et de louage à long terme et le commerce itinérant.
Ainsi,
le projet de loi introduit des exigences relatives au prix des aliments
destinés à la consommation humaine. Ces
exigences visent plus particulièrement l'indication des taxes applicables au
moment du paiement, l'affichage du prix par unité de mesure, le prix
proposé au consommateur n'ayant pas adhéré à un programme de fidélisation ainsi
que le prix applicable à l'achat d'un
ensemble d'aliments. Il augmente l'indemnisation offerte au consommateur
lorsque le prix d'un bien enregistré à la caisse est supérieur au prix
annoncé pour des commerçants utilisant la technologie du lecteur optique. De
plus, il encadre certaines pratiques liées aux pourboires.
Le
projet de loi prévoit que les frais d'adhésion ou de renouvellement exigés dans
le cadre d'un contrat conclu pour l'utilisation d'une carte de crédit ne
peuvent être exigés qu'une fois par année. Il interdit à toute caution d'exiger
ou de percevoir un paiement du consommateur
pour permettre la conclusion d'un contrat de crédit. De plus, il exige que
toute demande de crédit variable
indique la limite de crédit souhaitée par le consommateur et interdit au
commerçant de consentir une limite
supérieure à celle-ci. Il impose au commerçant concluant des contrats de crédit
variable d'être titulaire d'un permis et prescrit l'ordre dans lequel
les versements effectués par le consommateur doivent être imputés.
Par ailleurs, le
projet de loi établit les conditions permettant au commerçant de porter au
contrat de vente à tempérament ou de louage
à long terme le solde d'une dette antérieure découlant d'un contrat relatif à
un bien donné en échange. Il
introduit plusieurs mesures offrant au consommateur concluant un contrat de
louage à long terme des protections similaires
à celles offertes en matière de crédit. Aussi, il interdit au consommateur
d'assujettir la conclusion d'un contrat permettant à un consommateur de se procurer un véhicule routier à celle
d'un contrat de crédit ou de louage à long terme.
Le
projet de loi introduit un régime visant à limiter la responsabilité du
consommateur dans certaines circonstances, en cas d'utilisation non
autorisée de son compte de dépôt ou de fraude.
Le projet de loi
permet au commerçant ayant conclu un contrat de crédit ou de louage à long
terme avec un consommateur de lui réclamer
les frais déboursés auprès d'une institution financière en raison, par exemple,
d'un chèque ou d'un virement sans fonds.
En matière de
commerce itinérant, le projet de loi interdit la conclusion de certains
contrats, dont les contrats de crédit et les contrats concernant un appareil de
chauffage ou de climatisation. Il interdit également au commerçant itinérant de
fournir un service avant l'expiration du délai de résolution de 10 jours
prévu par la loi. Il prévoit qu'en certaines circonstances un contrat conclu
par le consommateur à l'occasion ou en considération d'un contrat conclu avec un commerçant itinérant forme un tout avec ce
contrat et qu'il est résolu de plein droit advenant la résolution du contrat
conclu avec le commerçant itinérant.
Enfin, le projet de
loi contient des dispositions de concordance.
Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Je reconnais le leader de l'opposition officielle.
• (10 h 10) •
M. Derraji : Mme la Présidente, mieux
vaut tard que jamais. Ma collègue la députée de Saint-Laurent, elle a déposé
un projet de loi il y a un an et demi.
Bien
entendu, on va prendre connaissance de ce projet de loi et on va se réserver le
droit de demander des consultations particulières. Merci, Mme la
Présidente.
Mise aux voix
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet
de loi?
Des voix :
Adopté.
La Présidente :
Adopté.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre des Finances.
M. Girard
(Groulx) : Oui, Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer
le rapport annuel d'activité 2023‑2024
de la Société de financement des
infrastructures locales du Québec, le rapport annuel de gestion 2023‑2024
de l'Autorité des marchés financiers et le rapport
annuel 2023‑2024 du Tribunal administratif des marchés financiers. Merci,
Mme la Présidente.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
Oui, Mme la Présidente. Je dépose les réponses aux questions inscrites au
feuilleton le 9 mai 2024 par les députés de Pontiac et de
Matane-Matapédia, le 21 mai 2024 par le député des Îles-de-la-Madeleine, le 4 juin 2024 par la députée de Mercier, le 5 juin 2024 par les députés de
Jean-Talon et de Mercier et le 7 juin 2024 par les députés de
Rosemont et des Îles-de-la-Madeleine.
Je dépose également
la réponse du gouvernement à la pétition déposée en Chambre le 7 mai 2024
par le député de Marquette. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Ces documents sont déposés.
Pour ma part, je
dépose le rapport d'activité 2023‑2024 de Lobbyisme Québec.
Dépôt de rapports de commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de
commissions, Mme la présidente de la
Commission de l'économie et du travail et députée de Mirabel.
Consultations particulières sur le projet de loi n° 68
Mme D'Amours :
Mme la Présidente, je dépose le rapport de la Commission de l'économie et
du travail qui, les 10 et 11 septembre 2024, a tenu des auditions
publiques dans le cadre de consultations particulières sur le projet de loi
n° 68, Loi visant principalement à réduire la charge administrative des
médecins. Merci.
La
Présidente : Ce rapport est déposé. M. le président de la Commission
de la santé et des services sociaux et député de Beauce-Nord.
Consultations particulières sur le projet de loi
n° 66
M. Provençal : Mme la Présidente, je
dépose le rapport de la Commission de la santé et des services sociaux qui,
les 10 et 11 septembre 2024, a tenu des auditions publiques dans le cadre
de consultations particulières sur le projet de loi n° 66, Loi visant à
renforcer le suivi des personnes faisant l'objet d'un verdict de
non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux ou
d'inaptitude à subir leur procès. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Ce rapport est déposé.
Dépôt de pétitions
À
la rubrique Dépôt de pétitions, le dépôt de plusieurs pétitions est prévu
aujourd'hui. Alors, je vous rappelle que le règlement prévoit un maximum de 15 minutes consacré à cette étape. Le
cas échéant, le dépôt de certaines pétitions sera reporté à la prochaine
séance.
Alors, Mme la députée
de Mirabel, la parole est à vous.
Modifier la législation afin de faciliter le
développement de l'agrotourisme
Mme D'Amours : Je dépose l'extrait d'une
pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 468 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que l'on doit valoriser les produits québécois par une multitude de moyens
diversifiés au bénéfice de notre autonomie alimentaire durable;
«Considérant que la
promotion des produits québécois est vitale pour notre économie et nos régions;
«Considérant que les
entreprises agricoles québécoises doivent demeurer les plus compétitives
possibles face à la concurrence provenant de l'extérieur du Québec;
«Considérant
que l'agrotourisme contribue à l'économie, à l'essor touristique ainsi qu'à la
promotion des produits du terroir du Québec;
«Considérant
que le tourisme gourmand contribue également à la création d'emplois de
proximité en milieu rural;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
signataires, demandons au gouvernement du Québec une réflexion approfondie sur
les activités agricoles et l'agrotourisme sur le territoire agricole du
Québec afin d'offrir le maximum d'opportunités d'affaires pour les commerçants et
exploitants agricoles et ainsi actualiser la loi et son application par la Commission de protection du territoire
agricole du Québec pour faciliter le développement de l'agrotourisme dans nos
régions du Québec.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci.
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé. Mme la députée de Vaudreuil.
Parachever
l'autoroute 20 de Vaudreuil-Dorion à L'Île-Perrot
Mme Nichols : Merci,
Mme la Présidente. Je tiens à souligner la présence des personnes ayant
introduit la pétition dans les tribunes.
Alors, je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 3 745 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que la croissance démographique de
Vaudreuil-Soulanges est en expansion constante;
«Considérant
que l'amélioration du bilan routier est une priorité du ministère des
Transports et de la Mobilité durable;
«Considérant que les infrastructures routières
ne répondent plus efficacement aux besoins de notre région en matière de
circulation et de connectivité;
«Considérant que le débit journalier moyen
annuel se situe à 87 000 véhicules par jour;
«Considérant que l'impact de la construction de
l'autoroute 30 n'a pas eu l'effet de désengorgement escompté sur la
région;
«Considérant qu'à l'heure actuelle aucune
solution pour l'amélioration de la qualité de vie des résidents de la région
sur le long terme n'est envisagée;
«Considérant
que la population de la région de Vaudreuil-Soulanges est exaspérée de la
congestion constante de la région;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec de procéder au parachèvement de l'autoroute 20 de Vaudreuil-Dorion
à L'Île-Perrot.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Et cet extrait
pétition est déposé.
Et je comprends qu'il y a consentement afin que
Mme la députée de Vaudreuil présente dès maintenant une pétition non conforme
sur le même sujet. Consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente : Consentement.
Mme la députée.
Mme Nichols : Merci,
Mme la Présidente. Alors, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 12 477 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que la croissance démographique de
Vaudreuil-Soulanges est en expansion constante;
«Considérant que l'amélioration du bilan routier
est une priorité du ministère des Transports et de la Mobilité durable;
«Considérant que les infrastructures routières
ne répondent plus efficacement aux besoins de notre région en matière de
circulation et de connectivité;
«Considérant que le débit journalier moyen
annuel se situe à 87 000 véhicules par jour;
«Considérant
que l'impact de la construction de l'autoroute 30 n'a pas eu l'effet de
désengorgement escompté sur la région;
«Considérant qu'à l'heure actuelle, aucune
solution pour l'amélioration de la qualité de vie des résidents de la région
sur le long terme n'est envisagée;
«Considérant que la population de la région de
Vaudreuil-Soulanges est exaspérée de la congestion constante de la région;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec de procéder au parachèvement de l'autoroute 20 de Vaudreuil-Dorion
à L'Île-Perrot.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Réviser
la politique de déplacement des usagers
du réseau de la santé et des services sociaux
M. Arseneau : Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
1 490 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que le Québec s'est doté d'un système de santé universel qui accorde à tous les
Québécois le droit de se faire soigner gratuitement;
«Considérant que la
population habitant les régions du Québec doit défrayer des sommes importantes
pour avoir accès aux mêmes soins que les résidents des grands centres;
«Considérant que le
gouvernement a augmenté puis indexé les sommes dévolues à la politique de
déplacement des usagers au cours des dernières années;
«Considérant
que les sommes remboursées aux gens des régions ne reflètent pas le coût réel
de ces déplacements et frais de séjour, allant à l'encontre du principe
d'accès universel aux soins de santé;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec qu'il s'engage à revoir la politique de
déplacement des usagers visant à rembourser le coût réel des déplacements
médicaux effectués au Québec.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
La
Présidente : Cet extrait de pétition est déposé.
Et je comprends qu'il
y a consentement afin que M. le député des Îles-de-la-Madeleine présente dès
maintenant une pétition non conforme sur le même sujet. Consentement?
Consentement. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau :
Merci, Mme la Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 1 030 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que le Québec s'est doté d'un système de santé universel qui accorde à tous les
Québécois le droit de se faire soigner gratuitement;
«Considérant que la
population habitant les régions du Québec doit défrayer des sommes importantes
pour avoir accès aux mêmes soins que les résidents des grands centres;
«Considérant que le
gouvernement a augmenté puis indexé les sommes dévolues à la politique de
déplacement des usagers au cours des dernières années;
«Considérant
que les sommes remboursées aux gens des régions ne reflètent pas le coût réel
de ces déplacements et frais de séjour, allant à l'encontre du principe
d'accès universel aux soins de santé;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
signataires, demandons au gouvernement du Québec qu'il s'engage à revoir la
politique de déplacement des usagers visant à rembourser le coût réel
des déplacements médicaux effectués au Québec.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
• (10 h 20) •
La
Présidente : Cet extrait de pétition est déposé. M. le député de
Nelligan.
Annuler la hausse du taux de taxation des gains en capital
M. Derraji : Merci, Mme la Présidente.
Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée
par 248 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que plusieurs citoyens éprouvent des préoccupations concernant l'annonce
récente d'harmonisation du régime fiscal québécois avec plusieurs
mesures proposées dans le budget fédéral, incluant l'augmentation du taux
d'inclusion des gains en capital excédant 250 000 $ par an, passant
de 50 % à 66 %;
«Considérant que
l'économie québécoise est au ralenti;
«Considérant que la
productivité au Québec est à son plus faible niveau;
«Considérant que le
Québec a besoin de nouveaux investissements privés;
«Considérant que les
Québécois ont un fardeau fiscal élevé;
«Considérant
que cette hausse du taux de taxation des gains en capital aura un impact
significatif sur les Québécois qui investissent dans l'économie de la province
que ce soient des entrepreneurs, investisseurs et retraités qui ont
travaillé dur pour épargner et investir pour leur avenir;
«Considérant
l'importance de la fiscalité pour soutenir les services publics et les
programmes sociaux;
«Considérant qu'une
augmentation aussi drastique du taux d'inclusion des gains en capital peut
décourager l'investissement, ralentir la croissance économique et nuire à la
création d'emplois au Québec;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec :
«De
reconsidérer cette décision et d'annuler l'augmentation du taux de taxation des
gains en capital; ainsi que
«D'explorer
des solutions fiscales équitables qui encouragent l'investissement et la
croissance économique tout en assurant la viabilité des services publics
au Québec.»
Et je certifie que
cet extrait est conforme à l'original de la pétition. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Cet extrait de pétition est déposé. M. le député de
Maurice-Richard.
S'opposer au projet de parc éolien et solaire de TES Canada
dans les MRC de Mékinac et des Chenaux et à toute
forme de privatisation de l'électricité
M. Bouazzi : Mme
la Présidente, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 1 672 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant qu'Hydro-Québec possède le monopole
du transport et de la distribution d'électricité au Québec;
«Considérant la quantité limitée de rivières et
sites disponibles pour le développement de parcs éoliens et que l'ouverture au
secteur privé entraînerait une compétition préjudiciable au développement futur
d'Hydro-Québec;
«Considérant
qu'il est inadéquat d'établir des parcs éoliens sur des terres agricoles, qui ne
représentent que 2 % du territoire du Québec;
«Considérant l'absence de planification
d'implantation cohérente;
«Considérant
que le projet de TES Canada de développer un parc éolien et solaire dans les
MRC de Mékinac et des Chenaux marquerait un début de privatisation du
secteur de l'électricité;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec de s'opposer fermement à ce
projet et à toute forme de
privatisation de l'électricité. Pour le bien commun, nous exigeons le maintien
du monopole public d'Hydro-Québec.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé. À nouveau, M. le député de Maurice-Richard.
Demander à la Société des
alcools du Québec de cesser la vente
de vins israéliens produits dans les territoires occupés
M. Bouazzi : Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
2 502 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que la résolution 2334 — en
2016 — du
Conseil de sécurité de l'ONU adoptée à l'unanimité "réaffirme que la création par Israël de colonies de peuplement
dans le territoire palestinien occupé depuis 1967, y compris
Jérusalem-Est, n'a aucun fondement en droit et constitue une violation
flagrante du droit international et un obstacle majeur à la réalisation de la
solution des deux États et à l'instauration d'une paix globale, juste et
durable" et qu'elle demande à tous les
États "de faire une distinction, dans leurs échanges en la matière, entre
le territoire de l'État d'Israël et les territoires occupés depuis
1967";
«Considérant que la production de vins dit
"faits en Israël" dans les territoires occupés, au-delà des
frontières reconnues par l'ONU en 1948,
enfreint le droit international et contribue à l'expansion des colonies
illégales et l'expropriation de terres;
«Considérant
que la commercialisation de ces vins par la Société des alcools du Québec — la SAQ — cautionne cette occupation illégale et les
pratiques qui y sont associées;
«Considérant que la commercialisation de ces
vins comme vins israéliens équivaut à tromper le consommateur puisque l'origine
affichée du produit est mensongère;
«Considérant que la SAQ, en tant qu'entité
[d'État], se doit de refléter les valeurs d'éthique, de responsabilité sociale
et de respect des droits de la personne de la société québécoise;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec de s'assurer que la SAQ cesse
immédiatement la vente de vins israéliens produits dans les territoires
occupés.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé. À nouveau, M. le député Maurice-Richard.
Offrir
un délai supplémentaire de cinq ans aux organismes du Centre
communautaire Ahuntsic avant la reprise des locaux
par le centre de services scolaire de Montréal
M. Bouazzi : Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
896 pétitionnaires. Désignation : citoyennes et citoyens du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que le Centre communautaire
Ahuntsic rassemble 13 organismes sous un même toit y compris la seule banque
alimentaire d'Ahuntsic;
«Considérant le contexte de crise du coût de la
vie et d'insécurité alimentaire au Québec;
«Considérant que le Centre communautaire Ahuntsic
est un pilier du tissu social du quartier, fournissant chaque année des
services essentiels à environ 25 000 personnes;
«Considérant
l'importance de permettre aux organismes de poursuivre leur mission et les
conséquences qu'entraînerait un bris de service ou un éparpillement des
organismes sur le territoire;
«Considérant que le centre
de services scolaire de Montréal (CSSDM) a annoncé la reprise des locaux des
organismes du Centre communautaire Ahuntsic à l'automne 2025;
«Considérant
que plusieurs projets, dont l'Écoquartier Louvain Est, sont en cours de
développement et pourront accueillir les organismes communautaires d'ici
les cinq prochaines années;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement de
collaborer étroitement avec le CSSDM pour offrir un délai supplémentaire de
cinq ans aux organismes du Centre communautaire Ahuntsic, avant la reprise des
locaux.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé. Je reconnais maintenant Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mettre en place des mesures pour promouvoir la recherche
sur le trouble développemental du langage
Mme Prass : Merci,
Mme la Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 538 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que le trouble [de] développement du langage (TDL) est l'un des troubles
neurodéveloppementaux les plus fréquents, touchant
630 000 Québécois (prévalence de 7 %);
«Considérant
que 81 % des enfants d'âge préscolaire consultant en pédopsychiatrie pour
des troubles émotionnels ou [comportements] présenteraient un TDL;
«Considérant
que les personnes ayant un TDL sont plus susceptibles de vivre de l'anxiété,
des problèmes de sommeil et des situations de précarité;
«Considérant
que le ratio coût-bénéfice des services en orthophonie pour le TDL est de 6,43,
les avantages financiers pour traiter
le TDL l'emportent sur les coûts. En effet, chaque livre sterling investie en
orthophonie pour les TDL génère 6,43 livres en augmentation de
revenu à vie (en 2010, 1 livre sterling équivalait à 11,06 $);
«Considérant que 80 % des difficultés
scolaires seraient reliées aux troubles [de] langage et que le ministère de
l'Éducation identifie seulement [un élève sur 10 avec un] TDL, c'est-à-dire
ceux avec le code 34;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, signataires, demandons au gouvernement du
Québec d'implanter des actions suivantes :
«L'augmentation des subventions pour la
recherche scientifique;
«Le
remboursement par la Régie de l'assurance maladie du Québec des services de
santé et de rééducation pour toutes les personnes avec [un] TDL;
«La création d'un comité de travail composé de
professionnels et de chercheurs et dont l'objectif serait de promouvoir la
recherche sur les causes du TDL et de trouver des traitements pour le TDL.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci.
• (10 h 30) •
La Présidente : Cet extrait de
pétition est déposé.
Cela met fin à la rubrique Dépôt de pétitions.
Les autres seront reportées.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Je vous avise qu'après la période des questions
et réponses orales sera tenu le vote reporté sur la motion de Mme la députée de
Mont-Royal—Outremont
débattue hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition.
Questions
et réponses orales
Nous en
sommes maintenant la période de questions et de réponses orales, et je cède la
parole, en question principale, au chef de l'opposition officielle.
Stratégie du gouvernement en matière de
développement économique et d'énergie
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présidente, on le sait, toute cette semaine on a référé à une réalité
consternante, au Québec : trois
entreprises sur quatre manquent d'électricité. Ce qui fait dire au président,
notamment, du Conseil du trésor, je le cite : «J'en ai des dizaines, d'exemples d'entreprises
qui avaient besoin d'électricité à qui on a dit : Pas avant 2028.» Fin de
la citation.
Dans l'attribution des blocs d'énergie, le premier
ministre a dit que les entreprises québécoises ne passeront pas avant les
étrangères. C'est du pareil au même. Pour lui, il n'y a pas de différence.
La semaine
passée, Mme la Présidente, la semaine passée, le gouvernement caquiste a vu
quitter leur pierre d'angle, le ministre de l'Économie, qui a quitté.
Aujourd'hui, c'est l'économiste député de Saint-Jérôme qui quitte la CAQ
et qui réalise que la CAQ n'est pas le parti de l'économie.
Voyons,
soyons sérieux, Mme la Présidente, c'est clair que ce n'est pas le parti de
l'économie. Dans Québec d'abord, pour notre économie,
rappelons-nous les belles promesses, les belles paroles, plateforme électorale
de la CAQ en 2022, où
on pouvait y lire, Nationalisme économique : «Mieux soutenir les
entreprises québécoises afin qu'elles puissent grandir et fabriquer au
Québec. L'exemple viendra d'en haut.»
La Coalition avenir
Québec, encore une fois, a abandonné les Québécoises et Québécois. Le premier
ministre va-t-il rectifier le tir et leur donner l'énergie?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente, on le sait, l'économie, partout dans le monde, est
en changement. Entre autres, on doit vivre ce qu'on appelle la transition
énergétique. Ça va affecter beaucoup les entreprises. Éventuellement, si on
veut se débarrasser des GES, il va falloir que les entreprises manufacturières
utilisent de l'énergie verte.
Maintenant, Mme la
Présidente, la vraie question qui se pose, puis j'aimerais que le Parti libéral
se positionne, c'est : Aurait-on dû,
oui ou non, accepter de donner de l'énergie à des entreprises, par exemple, de
la filière batterie, Northvolt, GM,
Ford? Il n'y a pas d'entreprises québécoises, malheureusement, qui veulent ou
qui nous offrent de fabriquer des batteries.
Mme la Présidente,
dans l'histoire du Québec, souvent, trop souvent, on a exporté nos ressources
naturelles sans les transformer. On a la
chance d'avoir des minéraux stratégiques comme le lithium au Québec. Moi,
j'aime mieux voir des GM, Ford,
Northvolt transformer le lithium au Québec pour en faire des batteries pour des
véhicules électriques.
J'aimerais
savoir quelle est la position du Parti libéral. Est-ce qu'ils sont pour ou
contre la filière batterie avec des grandes entreprises comme GM, Ford
ou Northvolt?
La
Présidente : Première complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Pour le Parti libéral du Québec, Mme la
Présidente, c'est Québec d'abord. Quand le premier ministre dit en cette Chambre : Que ce soit une
compagnie chinoise ou québécoise, pas de différence, ce n'est pas Québec
d'abord.
L'hydroélectricité,
ça nous appartient, ça appartient aux Québécoises et Québécois. Il est où, le
premier ministre qui nous promettait du nationalisme économique dans sa
plateforme de 2022? Il a été élu là-dessus. Puis, comme le collègue de
Saint-Jérôme, on se réveille avec un méchant mal de tête à matin.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente, le défi, c'est de faire
les deux, c'est d'aider nos entreprises. D'ailleurs, la ministre de
l'Économie le disait, le rappelait hier, quand on regarde les interventions d'Investissement
Québec, d'abord ils ont doublé depuis qu'on est au pouvoir, puis 92 %
s'adressent à des entreprises de moins de 200 employés.
Mais,
Mme la Présidente, on ne sait toujours pas si le Parti libéral est d'accord
qu'on travaille avec des entreprises comme GM, Ford et Northvolt pour
développer la filière batterie au Québec. Est-ce qu'ils sont pour ça ou contre
ça?
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Là, Mme la Présidente, ce matin, encore une fois,
il y a toujours une divergence au sommet de l'État, parce que Michael
Sabia, le P.D.G. d'Hydro-Québec, a dit : On n'en a pas donné assez à nos
entreprises québécoises, il faut
rééquilibrer le tout. Ça, c'est un constat, c'est un aveu clair, lucide du
président d'Hydro-Québec. Le premier ministre, lui, n'est pas d'accord
avec ça.
Ça
n'a pas été long que Sophie Brochu a quitté, ça n'a pas été long que le
ministre aussi a quitté. Combien de temps M. Sabia va rester?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme la Présidente, quand on regardera, dans
10 ans, dans 20 ans, dans 25 ans, l'histoire du Québec, je pense
qu'un des legs importants, ce sera la filière batterie, ce sera de dire :
On utilise des minéraux qu'on a au Québec, on les transforme au Québec,
pour les mettre dans des véhicules électriques, pour, en bout de ligne, sauver
la planète.
Ce
qu'on ne sait toujours pas, puis je répète ma question, puis j'aimerais ça la
poser à tous les partis d'opposition qui chialent, est-ce que... GM,
Ford et Nortvolt, est-ce qu'ils sont d'accord avec ça, oui ou non?
La
Présidente : Et demeurons respectueux avec nos propos. Troisième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présidente, désolé, mais le premier ministre ne répond pas à la question. Le
premier ministre, lorsqu'il est devant la prise de position claire du P.D.G.
d'Hydro-Québec qui dit qu'il a... il a négligé les entreprises québécoises dans
l'octroi de blocs d'énergie, est-il d'accord et va-t-il rectifier le tir?
Il
est où, le premier ministre qui disait : Continuons!, qui nous promettait
du nationalisme économique, puis aujourd'hui qui dit : Pas de
différence entre une compagnie étrangère puis une québécoise?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, ce qui est de plus en plus clair, c'est qu'on a un
gouvernement de la CAQ qui prépare l'avenir pour les prochaines générations,
qui prépare des nouvelles filières. J'invite d'ailleurs le chef de l'opposition
officielle à être à l'écoute, demain, on va parler d'une autre nouvelle
filière.
Mme la Présidente, il
faut faire les deux. Il faut être capables d'aider nos entreprises québécoises
à croître, mais, quand c'est nécessaire, que
ce soient des Rio Tinto, des ArcelorMittal, des GM, des Ford, quand il n'y a
pas l'équivalent au Québec, il faut se préparer pour offrir à nos jeunes
des emplois de qualité.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Saint-Laurent.
Critères de sélection des
projets industriels par le ministère
de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie
Mme
Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Le problème,
quand le premier ministre dit : Il faut faire les deux, c'est parce qu'il ne fait pas les deux, il
en fait un. Prenons encore un exemple concret. Hier, il y avait
M. Philippe Lapierre, P.D.G. des Forges de Sorel, à Tout un
matin, avec Patrick Masbourian. Il expliquait que lui, il s'est fait dire
non pour des mégawatts pendant qu'une entreprise étrangère s'est fait dire oui.
On lui a demandé : Savez-vous pourquoi on vous a dit non? On ne sait pas
pourquoi. Pas de grille d'analyse, aucune question sur l'impact économique,
aucune question sur l'impact social, aucune
question sur le projet environnemental. Nous, on veut décarboner et on se fait
dire non. Patrick Masbourian pose la question suivante : Est-ce
qu'on parle d'emplois qui sont menacés? Réponse : absolument.
Alors,
aujourd'hui, est-ce que le premier ministre peut enfin dire mot pour mot ce que
M. Sabia a dit, c'est-à-dire qu'il faut rebalancer le Québec
d'abord, arrêter de se mettre à genoux devant des entreprises étrangères?
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette :
Oui, Mme la Présidente, merci.
Alors, comme l'a dit le premier ministre, il faut parvenir à faire les deux. On a à la fois besoin de la contribution
des PME au Québec... Et Dieu sait que cette contribution-là, elle est centrale,
mais elle est soutenue par le gouvernement, notamment de la part
d'Investissement Québec. 92 % des interventions d'Investissement Québec
sont faites pour des entreprises de moins de 200 employés. Alors, les PME,
qui constituent le tissu entrepreneurial
important du Québec, eh bien, elles sont aidées, elles sont soutenues par
Investissement Québec, par une pléiade, une série de programmes. Et
également il faut attirer des investisseurs étrangers, parce qu'ils ont un
impact particulièrement important, notamment
en amenant la création d'emplois, des emplois bien rémunérés. On voit aussi que,
du côté de la recherche et développement, les entreprises multinationales,
également, injectent beaucoup de projets, d'initiatives.
Et il faut arriver à mailler tous ces gens-là, à faire des maillages entre les
PME et les investisseurs internationaux de telle sorte qu'on les
propulse dans des écosystèmes qui offrent des opportunités économiques
fantastiques.
La Présidente :
Première complémentaire. Nous écoutons la députée de Mille-Îles.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Le
ministre de l'Environnement nous a dit qu'on avait besoin de Northvolt pour
décarboner le Québec. Bien, Les Forges
de Sorel avaient justement un projet de décarbonation qui aurait permis de
retirer 30 000 tonnes de CO2. Ça, c'est l'équivalent de 6 500 voitures. C'est énorme. Mais
à la place la CAQ a préféré une entreprise étrangère, qui fait du
géotextile, plutôt qu'une entreprise de chez nous, qui nous aurait aidés, qui
nous aurait rapprochés de nos objectifs climatiques.
Est-ce que c'est ça,
le courage de la CAQ?
• (10 h 40) •
Des voix : ...
La Présidente : Vous
connaissez la règle. La réponse de la ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme
Fréchette : Oui, Mme la Présidente. Bien, comme je le mentionnais,
c'est important de faire les deux, d'être à
la fois en soutien aux entreprises québécoises, aux PME, de même qu'aux grands
joueurs internationaux. Et, pour ce qui est des critères, eh bien,
j'aimerais informer, en fait, l'opposition officielle que les critères de
décision, ils sont présentés, ils sont
expliqués sur le site du ministère de l'Économie. En fait, c'est là depuis au
moins un an et demi, on voit l'ensemble des critères qui sont utilisés
pour l'analyse des dossiers. Je pourrai transférer l'adresse courriel en
question, l'adresse Internet en question à
la députée. Mais ces critères-là, ils sont là, ils concernent les retombées
économiques, ils concernent la
capacité technique, les impacts environnementaux, et impacts sociaux également,
et impacts économiques, bien entendu.
La
Présidente : Deuxième complémentaire, je reconnais la députée de
Saint-Laurent.
Mme
Marwah Rizqy
Mme Rizqy : M. Lapierre,
P.D.G. des Forges, lui, n'a pas reçu une grille d'analyse. Pondération, impact
environnemental : échec avec la CAQ. Au niveau du développement économique
québécois : échec avec la CAQ. Maintenant,
la question demeure encore pleine et entière, parce qu'hier le premier ministre
a dit à Alain Laforest : Je vais répondre à votre question
demain. Demain, c'est aujourd'hui.
Pourquoi vous
préférez les entreprises étrangères au détriment des entreprises québécoises? Répondez-nous.
La Présidente :
Et, je vous rappelle, vous vous
adressez à la présidente, madame, vous le savez. La réponse de la
ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette :
Oui, Mme la Présidente. Alors,
c'est important de prendre considération des différents critères qui sont dans l'analyse présentée par le ministère
de l'Économie. Maintenant, ce n'est pas parce qu'on soumet un projet qu'automatiquement il est accepté. On peut
bonifier, par contre, un projet. Donc, si quelqu'un a vu son projet être refusé,
il peut le réévaluer, le moduler et puis le
resoumettre. Donc, ça, c'est une option. Alors, il n'y a pas fermeture de la part du ministère. Il est possible
de remanier un programme pour faire en sorte qu'il corresponde aux différents
critères qui sont adoptés par le ministère. Merci.
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de
Saint-Laurent.
Stratégie du gouvernement en
matière de
développement économique et d'énergie
Mme
Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Donc,
je veux être certaine de bien comprendre, le nationalisme économique du
gouvernement, de la CAQ, c'est d'aller partout à l'extérieur du Québec :
Venez-vous-en chez nous, on va vous donner notre énergie à rabais. Pendant ce temps-là, on va dire non à
nos entreprises du Québec, et en plus on va refiler la facture. Parce qu'hier, surprise,
la ministre nous a dit qu'il y aura une taxe verte, eh oui, une taxe verte pour
les emplois en région. Merci. On l'apprend.
Alors, aujourd'hui,
je voudrais vraiment avoir la réponse, parce que M. Lapierre, lui, il ne
sait pas pourquoi on lui a dit non, alors qu'il veut décarboner, il ne comprend
pas que lui, il va devoir payer plus qu'une entreprise étrangère, parce qu'il va falloir qu'il achète sur le marché
de la... carbone, et il ne sait toujours pas pourquoi que, ses emplois à
50 $, le premier ministre ne les considère pas.
Alors,
où est notre premier ministre pour nos entreprises québécoises? Pourquoi il
préfère les entreprises étrangères au détriment des entreprises
québécoises? La question, elle est tellement simple. Où est son courage?
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie.
Mme Christine
Fréchette
Mme Fréchette :
Oui, Mme la Présidente, je ne
reconnais pas le Parti libéral du Québec, là, sincèrement. D'entendre du
Parti libéral un appel à la fermeture sur le plan économique du Québec, c'est
quand même particulier.
On a des accords
économiques internationaux, notamment pour échanger sur le plan commercial, et
on utilise ces accords économiques internationaux pour attirer des joueurs
d'importance, pour nous connecter aux marchés à l'international, et c'est essentiel de le faire.
Et c'est essentiel aussi de connecter ces acteurs, ces joueurs qu'on réussit à
attirer avec nos entrepreneurs québécois. Alors, c'est ce à quoi on
travaille.
Pour ce qui est de la
création d'une taxe, on n'a peut-être pas participé à la même commission hier,
parce que ce dont il est question, c'est de faire en sorte que les industriels
paient un juste prix en regard du bloc énergétique patrimonial. Alors, on en a discuté abondamment hier, et puis c'est
inscrit dans le projet de loi n° 69. On veut rétablir une iniquité causée par les libéraux, avec l'appui du
PQ, et qui a généré, en fait, une non-indexation des tarifs industriels du
bloc patrimonial. Alors, on va réparer ça.
La
Présidente : Première complémentaire. Je reconnais le chef de
l'opposition officielle.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Très
clairement, Mme la Présidente, tous les Québécoises et Québécois sont témoins
de ce qui se passe avec la CAQ, qui se
prétend être le parti de l'économie puis qui ne l'est pas du tout, la CAQ qui
avait promis du nationalisme économique dans leur plateforme électorale,
puis, quand c'est le temps, rendu au pouvoir, bien, c'est les compagnies
étrangères qui passent avant les compagnies québécoises.
Là,
à matin, le premier ministre, là, M. Lapierre vous écoute.
M. Lapierre, des Forges de Sorel, il s'est fait dire non, c'est une
compagnie étrangère qui l'a eue. Qu'est-ce qu'il lui répond?
La
Présidente : Et je vous rappelle que vous vous adressez à la
présidence. La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, je rappelle au chef de l'opposition officielle que, depuis six
ans, meilleure croissance économique au
Québec que dans le reste du Canada, meilleure augmentation des salaires au
Québec que dans le reste du Canada,
meilleure augmentation du revenu disponible après impôt et après inflation que
dans le reste du Canada.
Maintenant,
Mme la Présidente, on va continuer d'aider les entreprises québécoises, mais on
va aussi attirer des entreprises comme GM, Ford et Northvolt, parce
qu'on a une vision d'avenir, contrairement au Parti libéral.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Le premier ministre, chef de la Coalition avenir
Québec, a été élu en 2022 sur la promesse qu'il allait être un
nationaliste économique, que ça allait être Québec d'abord.
Je lui ai posé la question : Qu'est-ce qu'il
répond à M. Lapierre, qui s'est fait dire non, puis qu'il a été
privilégier une compagnie étrangère à une compagnie québécoise qui en a de
besoin pour sa survie puis se développer? Qu'est-ce qu'il lui dit, à
M. Lapierre? Moi, je pense que le constat est clair. Il n'a pas dit la
vérité, le premier ministre, et il a trompé les Québécois.
Une voix : ...
La Présidente :
Je suis debout, M. le leader, je
vais gérer ça. Merci. M. le chef, vous connaissez les règles, retirez vos
propos. Vous ne pouvez dire ces propos. M. le chef de l'opposition officielle,
je vous invite à retirer vos propos.
M. Tanguay : Je
les retire.
La
Présidente : Vous les retirez?
M. Tanguay : Je
les retire.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme la Présidente, je vais donner un petit devoir
au chef de l'opposition officielle en fin de semaine, aller faire un tour à Bécancour, O.K., qu'il se
promène un petit peu puis qu'il parle un petit peu avec les PME de Bécancour.
D'abord, ils ont vu l'usine de GM qui va faire des cellules de batterie, qui
est presque terminée, et ils se frottent les mains, les PME québécoises,
parce qu'ils se disent : On va être fournisseurs de cette entreprise-là.
Donc, je lui donne un
petit devoir. Qu'il aille faire un petit tour à Bécancour, il va voir que les
PME sont très contentes.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le chef
du deuxième groupe d'opposition.
Engagements
électoraux de la Coalition avenir Québec
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci, Mme la Présidente.
C'était écrit dans le ciel. Ce matin, le premier ministre est placé
devant ses propres contradictions. Quand il est revenu en politique, le premier
ministre a fait des promesses intenables aux Québécois et aux Québécoises, il
leur a dit : Je vais redresser le système d'éducation, je vais redresser
le système de santé, mais, en même temps, je vais baisser les impôts des plus
riches. Six ans plus tard, qu'est-ce qui se passe? Les Québécois n'ont pas des meilleurs services, mais, en plus, ils les
paient deux fois, une fois sur leur rapport d'impôt et une autre fois au
privé, quand la file d'attente est trop longue pour se faire soigner au public.
Alors, on se retrouve avec le pire des deux mondes. Les services coûtent cher
et en plus ils ne fonctionnent pas. Et en plus on a un déficit historique.
Mme
la Présidente, comme société, on a deux choix : soit on continue de
baisser les impôts des plus riches, et, dans ce cas-là, on se condamne à l'austérité et à la privatisation, soit on
en demande un peu plus aux milliardaires et aux grandes entreprises, et
là on investit pour faire fonctionner la santé et l'éducation.
Ce
matin, le premier ministre se retrouve face à ses propres contradictions. Il
n'a pas livré ce qu'il avait promis aux Québécois, Québécoises. Qu'est-ce
qu'il va faire?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Bien, je reconnais bien le chef de Québec solidaire. Le chef de Québec solidaire est contre les baisses d'impôt, contre les
baisses de taxes. Il promettait même d'en ajouter, des taxes orange. Donc, on a
un différend de ce côté-là. Mais
nous, on a fait le choix, effectivement, de baisser les impôts, mais aussi
d'investir dans les services puis de revenir
à l'équilibre budgétaire sur un échéancier raisonnable de cinq ans. Je pense
que c'est une décision qui est responsable.
Mais
je respecte le fait que Québec
solidaire veut augmenter les taxes,
est contre les baisses d'impôt. Je savais ça, là, mais j'ai encore la
confirmation.
• (10 h 50) •
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Parlons-en, de sa baisse
d'impôt. Sa baisse d'impôt a remis 138 $ dans le portefeuille d'une
caissière et 810 $ dans le portefeuille de son patron. Pendant ce
temps-là, les gens paient en double pour se faire soigner parce que le public n'est pas capable de donner
des rendez-vous. Les loyers coûtent encore plus cher, les salaires n'ont
pas suivi. Puis par-dessus tout ça il y a 11 milliards de déficit.
Ce qui se passe ce
matin, c'était écrit dans le ciel. Qu'est-ce que le premier ministre va faire?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien,
Mme la Présidente, le chef de Québec solidaire oublie des mesures. On a
augmenté l'aide sociale, pour les personnes qui ont des contraintes à l'emploi,
de 50 %. Pas 5 %, pas 10 %, on a augmenté les paiements mensuels
de 50 %. On a aussi, Mme la Présidente, mis en place un crédit d'impôt de
2 000 $, donc c'est après impôt, pour
les personnes de 70 ans et plus, parce qu'ils vivent l'inflation, puis
leur pension n'est pas toujours à la même hauteur que l'inflation. Donc... Bon. Puis la classe
moyenne a eu droit à des baisses d'impôt, puis il est contre ça, puis, bon, on
va vivre avec ça.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Le premier ministre vient de faire la liste des
ingrédients d'une recette dont on a déjà le résultat
sous les yeux. Ça ne marche pas. Les gens n'ont pas des meilleurs services en
santé, les gens n'ont pas des meilleurs services en éducation. Ils
paient plus cher de loyer, plus cher d'hypothèque, plus cher d'épicerie, les
gens sont plus serrés à la gorge. Et, en
plus, on a 11 milliards de déficit parce qu'il a décidé de baisser l'impôt
des plus riches. Aujourd'hui, ce qu'on voit, c'est l'échec de sa
recette.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme la Présidente,
contrairement aux gouvernements précédents du PQ puis du Parti libéral, on ne
va pas baisser les bras dans nos négociations, entre autres avec les
infirmières, parce qu'on n'arrivera jamais à améliorer
les services en santé si on n'a pas plus de flexibilité dans les conventions collectives.
Qu'est-ce qu'a fait le chef de Québec
solidaire puis sa gang? Ils étaient sur les lignes de piquetage pour défendre
la FIQ, qui ne veut pas nous donner la flexibilité pour donner des
meilleurs services aux Québécois. Bien, c'est le choix de Québec solidaire.
Des voix : ...
La
Présidente : Pas de commentaire après les réponses. En question principale,
je reconnais maintenant la députée de Sherbrooke.
Réforme de l'aide sociale
Mme
Christine Labrie
Mme Labrie : Hier, la ministre de la Solidarité sociale a enfin
déposé sa réforme de l'aide sociale. Avec la précarité qui augmente
partout au Québec, il était temps.
En
ce moment, la prestation de base, c'est 807 $ par mois et, après le projet
de loi, ça va être encore 807 $ par mois. C'est impossible de vivre dignement au Québec avec 807 $ par mois.
Dans aucune ville, dans aucun village sur le territoire du Québec on ne
peut vivre dignement avec 807 $ par mois.
La
ministre veut aider les gens à retourner sur le marché du travail. Moi aussi.
Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi elle ne s'attaque pas aux
gains de travail. En ce moment, les personnes qui sont aptes au travail n'ont
pas le droit de gagner plus que 200 $
par mois, sinon elles se font couper. C'est quasiment un incitatif à rester
chez soi. Personne ne gagne à pénaliser les gens qui sont en mesure de
travailler et qui veulent le faire.
Si on veut les
inciter à travailler, pourquoi on n'agit pas sur les gains de travail pour leur
permettre de garder ces revenus-là?
La
Présidente : ...de la ministre responsable de la Solidarité sociale et
de l'Action communautaire.
Mme Chantal
Rouleau
Mme Rouleau :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Puis j'apprécie la question de ma
collègue pour pouvoir parler de ce projet de
loi qui a été déposé hier et qui vient changer des choses qui perduraient
depuis 20 ans, dans cette loi qui vient en aide, évidemment, aux
personnes qui sont en situation de précarité.
Ce
qu'on fait, avec le projet de loi, c'est d'améliorer l'accompagnement. On voit
que les prestataires ont changé, le profil a changé, depuis 20 ans.
Alors, on veut accompagner les gens vers l'emploi, parce que c'est l'emploi qui
permet d'améliorer sa condition de vie, sa condition économique, et c'est ça
qu'on veut encourager. On veut encourager par l'accompagnement. On veut
encourager par la formation. On veut encourager en modifiant les contraintes à
l'emploi en contraintes de santé. Contraintes
de santé, ça veut dire qu'on est sur la personne, non pas sur sa capacité au
travail mais sur son état de santé. Et ça, ça vient tout changer la
dynamique pour ces personnes qui ont besoin d'aide.
Alors,
on veut les accompagner vers l'emploi. On élargit le programme... On élargit
des programmes. On veut les accompagner, on...
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme
Christine Labrie
Mme Labrie : La ministre veut faire une réforme à coût nul. Sortir
les gens de la pauvreté à coût nul, bonne chance!
Une des seules choses
qu'on peut faire à coût nul, c'est de leur permettre de garder les revenus de
travail. On veut les inciter à revenir au travail.
Il y aura des programmes pour ça, pour faciliter ça. Est-ce qu'on peut leur
laisser le revenu qu'ils vont gagner en retournant travailler, si on
veut les sortir de la pauvreté, si on veut les inciter à participer à ces
programmes-là puis à aller s'en chercher un, travail? Parce qu'avec 807 $
par mois ce n'est pas possible de vivre dignement, au Québec.
Est-ce qu'on peut
leur laisser gagner plus que 200 $ sans les couper?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Chantal
Rouleau
Mme Rouleau :
Lutter contre la pauvreté, c'est
notre objectif. On a déposé... J'ai déposé, au mois de juin dernier, le plan de lutte à la pauvreté et à l'exclusion
sociale. Le projet de loi est au coeur de cette... du plan de lutte à la
pauvreté. On veut aider les gens à aller vers l'emploi. Juste par le
programme Objectif emploi, qui, actuellement, est disponible pour les personnes
qui en font la demande pour la première fois, maintenant une personne qui fait
une demande une deuxième fois pourra avoir
accès. Ça, ça donne un surplus de salaire entre 325 $ et 475 $ par
semaine pour apprendre, pour de la formation, pour de l'accompagnement
puis entrer sur le marché du travail. Ça, c'est important.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme
Christine Labrie
Mme Labrie : En ce moment, une
personne qui est considérée inapte au travail par le gouvernement peut aller
toucher jusqu'à 15 000 $ de revenus de travail, et ça l'aide à sortir
de la pauvreté, c'est une bonne chose. Comment se fait-il qu'une personne qui est considérée apte au travail par le
gouvernement ne peut pas toucher plus que 200 $ par mois sans se le
faire couper, alors qu'on nous dit qu'on veut les inciter à retourner au
travail?
Est-ce qu'il n'y a pas un meilleur incitatif
pour travailler que de pouvoir toucher un salaire après avoir travaillé?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Chantal Rouleau
Mme
Rouleau : On veut accompagner les gens. C'est d'abord, le
premier objectif, les accompagner vers l'emploi. On met en place
différents programmes. Il y a un supplément de revenu au travail aussi qui a
été intégré dans le dernier budget. Et on continue à travailler pour améliorer
la situation.
On veut que
les gens puissent avoir accès à l'emploi. Dans le premier trimestre de 2024, il y avait
35 000 emplois disponibles qui ne demandaient aucune qualification.
On peut aller chercher les gens et les aider à avoir ces emplois-là. Ils
sont éloignés du marché du travail. Alors, on modifie des façons de faire dans
cette... dans ce régime...
La Présidente : En terminant.
Mme Rouleau : ...d'assistance
sociale pour aider les gens.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Rosemont.
Tenue d'une commission parlementaire pour entendre Santé
Québec
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Merci, Mme la
Présidente. Permettez-moi d'abord de souhaiter une bonne session au ministre de
la Santé. J'espère que sa motivation n'a pas trop décliné durant l'été, parce
qu'on a beaucoup, beaucoup de travail, beaucoup de pain sur la planche pour
rétablir la santé au Québec, le réseau.
Parlant de ça, le ministre, lui, il a choisi de
confier les affaires courantes à Santé Québec et à ses «top guns». Ça fait six
mois que ces gens-là sont au travail derrière des portes closes.
Dans quelques semaines, Santé Québec va devenir
le plus gros employeur non seulement au Québec, mais au Canada, un des plus gros employeurs en Amérique du Nord. Santé Québec va
gérer des milliards de dollars de notre argent. Pourtant, à ce jour, on n'a pas eu l'ombre du début d'une occasion de
parler à Mme Geneviève Biron, qui est la P.D.G. choisie
personnellement par le ministre au poste de P.D.G. de Santé Québec. Ce n'est
pas normal. Et on risque d'attendre encore six mois jusqu'aux prochains crédits
pour avoir l'occasion de lui parler.
Est-ce
que le ministre est d'accord avec moi qu'on devrait la convoquer rapidement ici
pour qu'on lui pose des questions?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Avec plaisir, Mme la
Présidente. Alors, je tiens à saluer mon collègue aussi, parce que j'espère
qu'il a eu un aussi bon été que le mien. Je reviens avec, parlons de batteries,
ma batterie très rechargée. Alors...
Et j'aimerais
vous dire, Mme la Présidente, que ça me... Je profite de cette petite minute là
pour faire un peu le point sur le réseau de la santé.
Dans la
dernière année, je veux rappeler aux gens qui s'inquiètent de l'état du réseau
de la santé que nous avons réussi à engager plus de
17 000 professionnels, depuis le printemps 2023. Ça, c'est des
infirmières, c'est des préposés aux
bénéficiaires, c'est des travailleurs sociaux. Et ces personnes-là commencent à
nous dire qu'on retrouve l'employeur de choix que l'on recherche. Et
c'est important de le dire, parce que, lorsqu'on dit : Pourquoi le système
a encore des difficultés?, une chose, on
oublie de regarder l'augmentation de la demande qu'on a depuis quelques années.
À titre d'exemple, Mme la Présidente, il y a plus de 15 % de
personnes âgées qui sont présentes dans nos urgences en ce moment.
Et je continuerai pour faire le lien avec Santé
Québec, avec plaisir.
• (11 heures) •
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : On est un petit peu
loin de notre profit, là. Je ne sais pas si le tintamarre de la FIQ fait de
l'interférence puis le ministre n'entend pas mes questions, là, mais je parle
de la comparution de Mme Biron ici puis de la haute direction de Santé
Québec. Je comprendrais que le gouvernement, après la comparution de
M. Sabia, n'est pas
superchaud à amener les dirigeants de sociétés d'État ici, là, mais la
question, elle reste, là. La question, elle reste, là. Ça fait six mois
qu'ils travaillent. On va attendre encore six mois.
La question est
supersimple, pour le ministre : Est-ce qu'il ne trouve pas normal qu'on
convoque ces gens-là qui vont gérer nos milliards de dollars en santé pour
qu'on leur pose des questions puis qu'on fasse notre travail, ici?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M.
Christian Dubé
M. Dubé : Écoutez,
j'en ai profité, parce que c'est mon premier ministre qui répondait au chef de
la deuxième opposition sur l'état lamentable du réseau de la santé, alors que
je voulais préciser que les gens, notamment avec Santé Québec qui va prendre... effectif au cours des prochains mois... qu'on
améliore le réseau de la santé malgré les difficultés d'augmentation de
la population, du vieillissement de la population.
Maintenant, ce qu'on
a demandé à Mme Biron, à son équipe et au conseil d'administration, c'est
de bien se préparer durant l'été. C'est ce
qu'ils font. Ils ont à peu près complété leur équipe de direction dans les
dernières semaines. Puis moi, je n'ai
aucun problème à ce que ces gens-là, lorsqu'ils seront prêts de le faire, dans
les prochaines semaines... qu'ils rencontrent les députés de
l'opposition. Avec plaisir. Nous serons transparents.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M.
Vincent Marissal
M. Marissal :
On avance, on avance. Je suis content qu'ils travaillent. Je suis sûr
qu'ils travaillent. Donc, quand ils se
jugeront prêts, ils pourraient venir. Mais il y a une autre façon de faire ça,
c'est que nous, on peut les convoquer. Normalement, c'est comme ça que
ça fonctionne ici. J'ai déposé une demande, un mandat d'initiative, pour les
faire venir ici. C'est de bonne foi, parce que je pense qu'on se rendrait
service, tout le monde. Le ministre se rendrait service, on se rendrait service,
puis surtout on rendrait service à la population du Québec.
Le
ministre est un habile communicateur, et les gens lui font confiance, mais il
n'y a personne qui lui a signé un chèque en blanc de 50 milliards
pour Santé Québec, on...
La Présidente :
La réponse du ministre.
M.
Christian Dubé
M. Dubé : Les règles, M. le... Mme la Présidente, je
rappelle au député de Rosemont que les règles de communication, de reddition
de comptes ont été très clairement établies dans le p.l. n° 15.
J'aimerais lui rappeler.
Ce que j'aimerais
dire aussi, puis je pense que... j'apprécie qu'il dise : Ces gens-là
travaillent. Autant les gens du conseil d'administration, tout le monde a salué
la qualité des personnes qu'on a mises sur le conseil d'administration et l'équipe de direction. Qu'est-ce qu'ils ont
fait cet été? Ils ont dit : Avant de parler à quelqu'un, là, on va aller
faire le tour. Ils ont été dans nos
régions. Et c'est ce qu'ils font en ce moment. Et, quand ces gens-là seront
prêts à venir rencontrer les gens de l'opposition, bien, ce ne sera pas
des discussions théoriques. C'est des gens de terrain qu'on a engagés, et ces
gens-là viendront vous parler de ce qu'ils ont vu sur le terrain. Merci
beaucoup.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le chef
du troisième groupe d'opposition.
Engagements électoraux de la
Coalition avenir Québec
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, je veux saluer le courage du député de
Saint-Jérôme, qui, ce matin, a choisi d'être
fidèle à ses convictions et a choisi également d'être très clair sur ce qu'il
pense. On ne partage pas les mêmes idées, mais je pense que c'est noble,
en politique, de rester fidèle à ses principes. Et ce qu'il a dit, ce matin, c'est déjà partagé par des millions de Québécois,
à savoir qu'on ne peut pas faire confiance à la CAQ, on ne peut pas se
fier à la parole du premier ministre, parce qu'il promet une chose et ensuite
il fait exactement son contraire...
La
Présidente : M. le leader du gouvernement, question... rappel au
règlement? Lequel, je vous prie?
M. Jolin-Barrette : ...Mme la Présidente. Je
trouve ça fort en café, de la part de quelqu'un qui a changé de formation
politique, qui était orphelin politique...
La
Présidente : Je suis debout. Je suis debout.
Des voix : ...
La Présidente : C'est
beau, messieurs, je suis debout. Et, lorsque je suis debout, les micros sont
fermés.
Nous allons poursuivre. Demeurons respectueux. Mais
poursuivez dans votre question.
M. St-Pierre Plamondon : On ne peut
pas se fier à la parole du premier ministre, qui promet une chose et fait son
contraire. En immigration, on nous avait dit que plus de 50 000, c'était
suicidaire; on a fait exactement l'inverse le lendemain. En matière de
transport, il n'y a pas que le troisième lien, il y a le REM de l'Est, les
tramways. On avait promis de changer la rémunération des médecins puis de
changer l'incorporation. Rien. On a mis son siège en jeu pour les maternelles
quatre ans. La réforme du mode de scrutin. Et ce que le député de Saint-Jérôme
souligne ce matin, c'est qu'on avait également promis la réduction de la taille
de l'État, 5 000 fonctionnaires
de moins. Dans les faits, on en a ajouté
15 %. Et quel est le résultat? Détérioration des services. Puis on se
targuait d'être les experts de la gestion, de la saine gestion des
finances : le pire déficit de l'histoire du Québec.
Le constat, c'est qu'on ne peut pas se fier à la
parole de la CAQ. C'est partagé par des millions de Québécois mais maintenant c'est énoncé clairement par les
députés de la CAQ eux-mêmes. Je cite le député : «Je compte pousser la
CAQ à réaliser l'agenda de la CAQ, mais de l'autre bord de la Chambre.»
Est-ce que le premier ministre peut
reconnaître...
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Mme la Présidente, je viens d'entendre le chef du
Parti québécois dire : Il faut rester fidèle à ses principes. Il me semble
qu'il est un peu mal placé pour dire ça, parce que j'ai des citations ici, là,
puis je pourrais aller dans le détail, mais disons que je les résume. Il a
dit : «J'ai un malaise avec le nationalisme québécois.» «Le déclin du
français n'existe pas.» «La loi 101 au cégep n'est pas une bonne
idée.» «Les souverainistes harcèlent les Québécois, qui ne veulent pas d'un référendum.» Donc, quand on parle
de quelqu'un qui a changé d'idée, il me semble que la personne qui a le
plus changé d'idée dans toute la salle, ici, c'est le chef du Parti québécois.
Maintenant,
Mme la Présidente, le... Mme la Présidente, le chef du Parti québécois vient de
nous dire : Il faudrait réduire la taille de l'État... ou qu'il dit
qu'on aurait dû réduire la taille de l'État. Mme la Présidente, on a augmenté
le nombre de personnes dans les réseaux de
l'éducation et de la santé. Quand le chef du PQ nous dit : Le déficit est
trop élevé, il pourrait-tu nous
donner une suggestion concrète? Quelle dépense il couperait pour réduire le
déficit? Je lui en demande juste une, suggestion.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Paul St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Le sujet, Mme la Présidente, c'est celui des
promesses électorales très claires brisées par le premier ministre. Il disait
que ce ne serait pas un gouvernement dépensier, la CAQ : pire déficit de
l'histoire, des bonbons électoraux,
des chèques, des fiascos financiers dans les maisons des aînés, les maternelles
quatre ans, les transports collectifs,
qui nous coûtent beaucoup plus cher que prévu, des investissements comme Flying Whales,
Taiga, Northvolt.
Est-ce qu'il
peut reconnaître que son bilan en matière de gestion des finances publiques est
un échec, de l'aveu même...
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, je vais profiter de cette opportunité pour essayer d'avoir une
position du PQ, je n'ai pas réussi avec le parti libéral. Est-ce que le PQ est
d'accord avec Northvolt, GM, Ford? Est-ce qu'il est d'accord avec une vision à
long terme de développer Hydro-Québec?
Dimanche, je
serai dans le Nord-du-Québec pour inaugurer le barrage Bernard-Landry. Est-ce
que le chef du PQ a autant de vision
que Bernard Landry ou s'il dit : Moi, la filière batterie, je n'y crois
pas, moi, le développement d'Hydro-Québec, je n'y crois pas? Est-ce
qu'on pourrait avoir le... quelle est sa position?
La Présidente : Deuxième...
Une voix : ...
La Présidente : M. le député de
Matane-Matapédia, j'entends un petit peu trop. Deuxième complémentaire. C'est
le chef que je veux entendre.
M. Paul St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : C'est une
autre belle tentative de changer le sujet. Je réitère ma question. Après que son superministre nous a avoué qu'il n'a plus
de motivation pour continuer, les... ce qu'on a entendu ce matin, et je cite : «Malheureusement,
l'énergie et l'audace nécessaires pour dissiper le statu quo semblent s'être
dissipées. J'ai tout essayé pour
ramener l'agenda caquiste. Ma conclusion, c'est qu'il est temps que je parte. Je
ne peux plus regarder les électeurs dans les yeux.»
Est-ce
que le premier ministre peut reconnaître que, de l'avis de ses propres députés,
il fait le contraire de ce qu'il a toujours promis?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la Présidente, j'ai encore des
citations. À un moment donné, le chef du PQ a dit : Il faut baisser les
impôts, puis l'autre fois il a dit : Il ne faut surtout pas augmenter, il
faut... — comment
qu'il a dit ça? — il
ne faut pas taxer davantage les
Québécois. Donc, il dit une chose et son contraire. Mais le plus surprenant,
c'est hier. On dépose une motion pour
dire : Les tarifs résidentiels ne devraient pas augmenter de 3 %
et... de maximum 3 %. Le PQ s'est abstenu.
On pourrait-tu
savoir? Le PQ va-tu les augmenter, si jamais il est au pouvoir, de 4 %,
5 %, 6 %? De combien le PQ veut-il augmenter les tarifs d'électricité
résidentiels?
Des voix : ...
La Présidente :
En question principale, il n'y a
qu'une seule personne qui aura le droit de parole ici, j'aimerais entendre
la députée de Vaudreuil.
Congestion routière dans le secteur de Vaudreuil-Soulanges
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Merci, Mme la Présidente. La
période estivale dans le comté de Vaudreuil se résume en un mot : trafic.
Tout est bloqué en permanence. Les boulevards, les routes secondaires, les
quartiers résidentiels, tout est bloqué.
«Prisonniers
dans notre propre ville», déclare la citoyenne Nadine Blanchette dans une
lettre ouverte. Elle lance un
véritable cri du coeur au nom de toute la population. Il y a une lourdeur dans
l'atmosphère à Vaudreuil, une impatience, un sentiment d'abandon. Les problèmes de congestion routière vont bien
au-delà du trafic normal, ils ont des répercussions majeures sur
l'ensemble de nos citoyens. Nos enfants sont en retard à l'école à tous les
matins. Les cas de rage au volant, là, ça a
fait les journaux, c'est terrible. Les accidents sont de plus en plus nombreux,
nos commerces locaux ont peine à survivre. Ce n'est pas normal que le
trafic de l'autoroute se retrouve dans les rues résidentielles à travers des
enfants qui jouent.
Est-ce que la ministre
des Transports peut se lever pour parler franchement aux citoyens de Vaudreuil,
qui sont exaspérés? Est-ce qu'elle peut se mettre en mode solution?
• (11 h 10) •
La
Présidente : La réponse de la ministre des Transports et de la
Mobilité durable.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, toujours la
même question, et la députée de Vaudreuil va
avoir la même réponse. Je vais lui donner des éléments sur tout ce qu'on a fait
depuis qu'on est arrivés pour gérer cette situation-là d'urgence, parce
qu'on a dû fermer le pont et on doit le reconstruire en urgence. Mais je ne peux pas m'empêcher de commencer en disant que la
meilleure façon d'éviter la situation qu'elle est en train de décrire, c'est
si elle et son précédent gouvernement s'en
étaient occupés avant qu'on soit obligés de le fermer en urgence en 2021. C'est
ça, la réponse la plus simple, Mme la Présidente. Les libéraux ont été
là 15 ans, ils ont laissé les infrastructures, en général, se détériorer, que ce soient nos ponts, nos
viaducs, nos routes, nos écoles, nos hôpitaux, nos CHSLD, nos CPE, etc. Et là
qu'est-ce qui arrive, Mme la Présidente? On est rendus à un PQI de
153 milliards et, malgré tout, on n'arrive pas à rattraper le déficit de maintien des actifs que les libéraux nous ont
légué et les péquistes avant eux. Tout le monde a participé au fait que
ce n'était pas à la mode d'entretenir les infrastructures. On aime mieux les
développer.
Et là, nous, on se
retrouve à être obligés de fermer en urgence le pont de l'Île-aux-Tourtes chez
la députée libérale de Vaudreuil à l'époque. Elle est indépendante, mais ça ne
fait pas longtemps, là. Elle a toujours été dans le gouvernement libéral. Le gouvernement libéral aurait pu entretenir le
pont, aurait pu reconstruire le pont avant qu'on soit obligés d'en arriver à la situation dans laquelle
on est actuellement. Et la députée de Vaudreuil n'a pas réussi à convaincre
son gouvernement libéral de le faire, et là on est pris dans cette
situation-là, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Nichols :
Je le réitère, Mme la Présidente, deux fois...
Des voix : ...
La Présidente : Attendez. Je suis
debout. Voilà. On rétablit le silence. Allez-y.
Mme Marie-Claude
Nichols
Mme Nichols :
Je le réitère, Mme la Présidente,
deux fois le gouvernement de la CAQ a repoussé la construction du pont
de l'Île-aux-Tourtes. On est dans une situation catastrophique. Des solutions,
il y en a, on en a proposé. On en a proposé à l'ancien ministre, on en a
proposé à la nouvelle ministre.
Désengorger,
ça prend de la volonté. Elle est où, la volonté? Les citoyens de Vaudreuil et
Soulanges, parce que Soulanges
appelle aussi à mon bureau, il y a des problématiques, ils veulent plus qu'une joute politique, ils
veulent des actions sur le terrain.
Est-ce que la
ministre veut nous aider?
La Présidente :
La réponse de la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Bien, Mme la Présidente, on
est loin de la joute politique. La députée sait très bien qu'on fait énormément
de rencontres de suivi avec nos équipes, à laquelle elle est toujours conviée,
d'ailleurs. La députée de Soulanges est
toujours présente avec son équipe, nos partenaires, nos équipes, mon cabinet,
notre ministère. Donc, elle le sait très bien.
La deuxième chose, la
30 est gratuite à chaque fois qu'on est obligés de fermer des voies en urgence
parce que le vieux pont est magané puis
qu'on... La sécurité, c'est toujours notre premier critère, donc, quand on est
obligés de fermer, on ferme. Je mets toujours la 30 gratuite, le péage sur la
30. On a payé pour des stationnements incitatifs, on a ajouté une ligne sur le train, sur le train de banlieue, elle
le sait très bien. Donc, on paie des mesures d'atténuation, on fait le maximum
pour offrir des alternatives aux gens qui habitent dans le secteur. Mais, Mme
la Présidente, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Construire un pont, ça ne se fait pas en deux semaines.
Elle sait que je suis allée inaugurer la construction du pont en
personne sur le terrain...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Mme la Présidente, on est venu inaugurer le pont, on ne s'est même pas
déplacé à Vaudreuil, on est resté l'autre
bord du pont, à Sainte-Anne-de-Bellevue, parce que c'était trop compliqué,
venir rencontrer les citoyens de Vaudreuil. C'est terrible. C'est
terrible.
Il
y a... Dans les tribunes, là, il y a des citoyens qui sont ici, c'est les
citoyens qui ont ramassé les noms pour la pétition, c'est 16 000 noms qu'ils ont ramassés. Il y a une
urgence. Je vous invite à venir dans le comté. Traversez-le, le pont. Se déplacer dans le comté de Vaudreuil, là, juste
les professeurs qui veulent se rendre à l'école pour enseigner, ça leur prend
une heure, un trajet qui leur prenait 15 minutes.
La
Présidente : La...
Une voix : ...
La
Présidente : Qui a dit ça?
Des voix :
...
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Bien, Mme la Présidente, quand je suis allée inaugurer le début de
la construction du nouveau pont, ma collègue de Soulanges était là, la députée
n'était pas là, mais, c'est drôle, ses maires de Vaudreuil, eux, ils ont
réussi à se déplacer pour venir l'inaugurer, l'ouverture du pont. Donc là, je
pense que, cet après-midi, on n'inventera pas
des faux problèmes. Tout le monde était là, sauf la députée. Alors... Et le
pont, il est en train d'être reconstruit. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? Tu sais, on inaugure la
construction du nouveau pont, elle pourrait au moins se présenter, mais,
au lieu de ça, elle vient se plaindre ici qu'on est en train de construire le
nouveau pont, à défaut qu'elle et son gouvernement s'en soient occupés quand
c'était le temps.
Alors,
Mme la Présidente, on fait le maximum pour les mesures d'atténuation. Je suis
extrêmement sensible à la situation. Beaucoup de gens m'en parlent, beaucoup de
gens m'écrivent. On en est conscients. La députée de Soulanges passe son temps à répondre aux citoyens, à leur
expliquer les alternatives. On met beaucoup d'argent...
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Création de places en service de garde
M. Guillaume Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Merci, Mme la
Présidente. C'est semaine de rentrée parlementaire pour nous, mais, pour des
milliers de Québécoises et de Québécois, eh bien, faute de places en CPE, il
n'y en aura pas, de retour au travail. En 2021, il manquait
37 000 places dans le réseau. Trois ans plus tard, il en manque encore
34 000. À ce rythme-là, Mme la
Présidente, ça va prendre 34 ans pour y arriver, 34 ans. Pendant ce
temps-là, les familles du Québec s'appauvrissent. Pas de place à temps,
ça veut dire la fin du RQAP, ça veut dire une perte de revenus énorme pour les
familles incapables de retourner au travail, et ça, ça fait particulièrement
mal dans le contexte économique actuel. Pourtant, les études le prouvent, les
investissements en petite enfance, ça rapporte gros.
Mme la Présidente, le gouvernement va-t-il enfin
comprendre qu'en négligeant l'éducation à la petite enfance et en refusant de
compléter le réseau il appauvrit les femmes et les familles du Québec?
La Présidente : La réponse de la
ministre de la Famille.
Mme Suzanne Roy
Mme Roy (Verchères) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. D'abord, vous dire qu'on a mis en place le Grand chantier, et, en date de juillet, c'est plus
de 25 000 places subventionnées qui ont été, justement, offertes aux
familles du Québec pour répondre aux besoins. Et d'ailleurs, il faut le
dire, ça a un impact sur la liste d'attente.
Alors, on va regarder ce qui s'est passé dans la
dernière année, hein? Alors, ici, la petite ligne orange, ce n'est pas pour QS, la petite ligne orange, c'est pour
l'année 2023‑2024, donc une diminution, mois après mois, de la
liste d'attente par rapport à l'année
d'avant. Et je fais remarquer à mon confrère, en plus, que l'écart s'agrandit
de mois en mois, parce que notre priorité, c'est de créer des places.
C'est ce qu'on fait, c'est ce qu'on fait tous les jours, et c'est ce qu'on va
continuer à faire.
La Présidente : Cela met fin à la
période de questions et de réponses orales.
Une voix : ...
La Présidente : C'est un
tableau didactique, qui est permis, monsieur. Vous en voulez le dépôt? Avec
plaisir. Il y aura dépôt, selon la parole du gouvernement.
Alors, cela
met fin à la période de questions et de réponses orales. Demeurez en place pour
la tenue du vote reporté. Et, pour ce faire, je cède la place au
troisième vice-président. Merci pour votre attention.
Votes reportés
Motion proposant que l'Assemblée somme le gouvernement de
prendre les
mesures nécessaires afin de pallier la vétusté grandissante du parc
immobilier du réseau de l'enseignement supérieur et
de combler les besoins en espaces futurs
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
comme annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté sur la motion de Mme la députée de Mont-Royal—Outremont débattue hier, aux affaires courantes, par
les députés de l'opposition. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale dénonce avec vigueur les coupes soudaines et drastiques
imposées par le gouvernement caquiste aux établissements d'enseignement
supérieur;
«Qu'elle déplore que ces coupes budgétaires
forcent les établissements d'enseignement supérieur à reporter des projets visant l'entretien des bâtiments, la
résorption du déficit d'espace ou encore à réduire de façon importante les
sommes consacrées à l'acquisition du matériel pédagogique nécessaire à la
réussite des étudiants;
«Qu'elle
rappelle que le plus récent rapport de la Vérificatrice générale soulignait que
"les deux tiers des bâtiments des cégeps sont en mauvais état et les
investissements prévus couvrent moins de la moitié des besoins à venir"
et que "le choix de certains projets d'agrandissement ne considère pas
adéquatement les besoins réels d'espace";
«Qu'elle
rappelle que les projections du gouvernement font état d'une croissance
attendue du nombre d'étudiants de plus de 10 % d'ici 2027 et que le
déficit d'espace est appelé à se creuser;
«Qu'elle rappelle que le gouvernement caquiste a
dilapidé un surplus budgétaire important et réalisé un déficit historique;
«Qu'elle
prenne acte que sa gestion négligente des finances publiques le force
aujourd'hui à sacrifier le futur du réseau de l'enseignement supérieur
et de notre jeunesse;
«Qu'enfin,
elle somme le gouvernement caquiste de travailler de concert avec les
établissements d'enseignement supérieur afin de permettre les achats de
matériel pédagogique nécessaires et de réaliser les travaux requis dans les
meilleurs délais afin de pallier la vétusté grandissante du parc immobilier du
réseau de l'enseignement supérieur et de combler les besoins en espaces
futurs.»
Le vote est maintenant
ouvert.
La période de vote
est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 31
Contre :
78
Abstentions :
1
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : La motion est donc rejetée.
Motions sans préavis
À la rubrique des
motions sans préavis, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation
des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du deuxième groupe
d'opposition. M. le député de Taschereau.
M. Grandmont :
M. le Président, je sollicite le
consentement de cette Assemblée pour présenter la motion suivante conjointement
avec le leader de l'opposition officielle, le député des Îles-de-la-Madeleine et la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale constate la suppression envisagée des trois lignes de
trains de banlieue de Mont-Saint-Hilaire, Candiac et Mascouche;
«Qu'elle rappelle
l'importance du transport collectif pour les couronnes [nord] de Montréal
notamment en termes de développement économique ainsi que pour la mobilité des
[travailleurs] et [travailleuses];
«Qu'elle
demande au gouvernement de prendre les moyens nécessaires, en collaboration
avec les autorités en place, pour
assurer le maintien d'une desserte de qualité qui permettra une hausse de
l'achalandage, [...]notamment en encourageant le financement innovant.»
• (11 h 20) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Pas de consentement.
Nous allons procéder
à la deuxième motion, qui appartient à un membre du troisième groupe
d'opposition. Et je cède la parole à M. le député de Matane-Matapédia.
Demander au gouvernement de mettre sur pied une zone
d'innovation minière à Rouyn-Noranda
M. Bérubé : M.
le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin
de présenter, conjointement avec le député de
Marguerite-Bourgeoys, la députée de Verdun et la députée de Vaudreuil, la
motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale affirme l'importance de mettre à contribution toutes les régions du
Québec dans les efforts de décarbonisation de son économie, de
l'électrification des transports et de l'innovation industrielle;
«Qu'elle rappelle
qu'à ce chapitre, le savoir-faire de l'Abitibi-Témiscamingue dans le domaine
minier rayonne déjà à travers le monde entier grâce à plusieurs entreprises et
institutions d'enseignement;
«Qu'en
conséquence, l'Assemblée nationale demande au gouvernement de mettre sur pied
une zone d'innovation minière à Rouyn-Noranda, et ce, d'ici la fin de la
présente législature.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Caire : Il
y a consentement, sans débat.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Ah! Il y a consentement, sans débat. M. le député de
Matane-Matapédia.
M. Bérubé : J'en
suis heureux. Et j'aimerais pouvoir voter, si un groupe le permet.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Est-ce que... Consentement.
Mise aux voix
Donc, la période de
vote est ouverte.
La période de vote
est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 106
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est donc adoptée. Maintenant, la
prochaine motion revient à un membre du groupe formant le gouvernement, et je
cède la parole à M. le ministre de l'Éducation.
Condamner les menaces subies par
un enseignant
en raison de son orientation sexuelle
M.
Drainville : J'en suis. J'en suis, madame... M. le Président,
pardonnez-moi. C'est un sujet sérieux, par contre.
Alors, je sollicite le consentement de cette
Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la députée de
Saint-Laurent, la députée de Mercier, le chef du troisième groupe d'opposition,
la députée de Vaudreuil et le député d'Arthabaska :
«Que l'Assemblée nationale condamne fermement
les menaces qu'a subies un enseignant en raison de son orientation sexuelle;
«Qu'elle déclare que ce comportement est
inacceptable dans la société québécoise;
«Qu'enfin elle rappelle l'importance de
valoriser le civisme au sein des écoles afin d'offrir un climat sain et
sécuritaire tant pour les enseignants que pour les élèves.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Caire : Il y a consentement, sans
débat, M. le Président. Et je vous demanderais un vote électronique.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Un
vote a été demandé. Donc, la période de vote est ouverte.
La période de vote est terminée. M. le
secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 106
Contre :
0
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Cette motion est donc adoptée. Et, pour la
prochaine motion, c'est un... groupe formant l'opposition officielle, et
je cède la parole à M. le député de Pontiac.
Affirmer qu'il n'est pas obligatoire pour les Québécois
d'expression anglaise
d'obtenir un certificat d'éligibilité à l'enseignement en langue anglaise
afin d'avoir accès à des soins de santé et des services
sociaux dispensés dans cette langue
M. Fortin : Merci. Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement
de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le
député de Rosemont ainsi que la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale déclare qu'il n'est pas nécessaire aux [Québécois] et aux
[Québécoises] d'expression anglaise d'obtenir un certificat
d'éligibilité à l'enseignement en langue anglaise pour avoir accès à des soins
de santé et des services sociaux en langue anglaise au Québec;
«Qu'elle exige du gouvernement que toute
directive donnée au réseau de la santé et des services sociaux soit claire et
explicite à ce sujet.»
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Caire : Il y a consentement, sans
débat, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Consentement,
sans débat. M. le leader de l'opposition officielle.
Une voix : ...
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Un
vote a été demandé. Donc, la période de vote est ouverte.
La période de vote est terminée. M. le
secrétaire général.
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Excusez-moi.
S'il vous plaît! S'il vous plaît, collègues! S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Merci. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 105
Contre :
0
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : La motion est adoptée. M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Derraji :
M. le Président, je demande que copie de cette motion soit envoyée à
l'ensemble des P.D.G. des CIUSSS, à la P.D.G. de Santé Québec et au
sous-ministre de la Santé. Merci, M. le Président.
Avis touchant les travaux des
commissions
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Ce sera fait. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Caire :
Oui, M. le Président. J'avise
cette Assemblée que la Commission des transports et de l'environnement
poursuivra les consultations particulières et les auditions publiques sur le
projet de loi n° 61, loi édictant la Loi sur Mobilité
Infra Québec et modifiant certaines dispositions législatives au transport
collectif, aujourd'hui, après les avis touchant
les commissions jusqu'à 12 h 50 et de 14 heures à
16 h 25, ainsi que le 17 septembre 2024, de 9 h 45 à
12 h 10, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de
l'agriculture...
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : ...du
gouvernement, monsieur... Un instant. S'il vous plaît,
j'aimerais rappeler aux collègues que
les règles n'ont pas changé. S'il vous plaît, quand vous quittez le salon
rouge, de le faire, s'il vous plaît, de
manière plus discrète afin de permettre au leader adjoint du gouvernement de
prendre la parole. Poursuivez, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire :
Merci, M. le Président.
La
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles poursuivra les consultations particulières et les auditions
publiques sur le projet de loi n° 69, Loi
assurant la gouvernance responsable des ressources énergétiques et modifiant diverses dispositions
législatives, aujourd'hui, après les
avis touchant les travaux des commissions jusqu'à 12 h 50 et
de 14 heures à 16 h 25, ainsi que le
mardi 17 septembre 2024, de 9 h 45 à 12 h 10, à
la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de
l'aménagement du territoire entreprendra les consultations particulières et les
auditions publiques du projet de loi n° 70, Loi modifiant la Loi sur
la protection sanitaire des animaux,
aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des commissions jusqu'à
13 h 05 et de 14 heures à 16 h 25, ainsi que le
mardi 17 septembre 2024, de 9 h 45 à 12 h 10, à
la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des
institutions poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 32,
Loi instaurant l'approche de sécurisation culturelle au sein du réseau de la
santé et des services sociaux, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures et de 14 heures à 16 h 30, ainsi que le
mardi 17 septembre 2024, de 9 h 45 à 12 h 30, à
la salle du Conseil législatif.
• (11 h 30) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Pour ma part, je vous avise que la Commission
spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le
développement des jeunes se réunira en séance publique à la salle Pauline-Marois aujourd'hui, après les avis
touchant les travaux des commissions, vers 11 h 15, à
12 h 50 et de 14 heures à 16 h 25, le
lundi 16 septembre, de 14 heures à 18 h 05, et le
mardi 17 septembre, de 9 h 45 à 12 h 10. L'objet
de cette séance est de procéder à la première phase des consultations
particulières et auditions publiques dans le cadre des travaux de la Commission
spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le
développement des jeunes.
Y
a-t-il consentement pour déroger à l'article 143 du règlement concernant
l'horaire des travaux des commissions? Consentement. Merci, M. le leader
adjoint du gouvernement.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
À
la rubrique Renseignements des travaux sur l'Assemblée toujours, je vous avise
que l'interpellation prévue pour le vendredi 20 septembre 2024
portera sur le sujet suivant : Politique du gouvernement caquiste en
matière d'enseignement supérieur : un désastre annoncé pour nos
cégeps et nos universités. Mme la députée de Mont-Royal—Outremont s'adressera alors à Mme la ministre de l'Enseignement
supérieur.
Affaires du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire :
Oui, M. le Président, pouvez-vous
aviser cette Assemblée s'il y a demande de débat de fin de séance?
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
nous allons devoir, à ce moment-là, s'il n'y a pas de débat de fin de
séance, suspendre les travaux jusqu'à la fin du délai de réception des débats
de fin de séance.
(Suspension de la séance à 11 h 32)
(Reprise à 11 h 47)
Le
Vice-Président (M. Benjamin) :
Alors, je vous informe qu'un débat de fin de séance se tiendra aujourd'hui,
à 13 heures. Ce débat portera sur une
question adressée par Mme la députée des Mille-Îles à M. le ministre de
l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la
Faune et des Parcs concernant les incohérences du gouvernement en matière de
décarbonation de notre économie.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Caire : Oui, M. le Président, en conséquence, je vous
demande de suspendre nos travaux jusqu'à 13 heures afin que nous
puissions tenir ces débats de fin de séance.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci.
Les travaux sont suspendus jusqu'à 13 heures.
(Suspension de la séance à 11 h 48)
(Reprise à 13 heures)
Débats
de fin de séance
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au débat de fin de séance, qui portera sur une
question adressée par Mme la députée de Mille-Îles à M. le ministre de la
Cybersécurité et du Numérique, en remplacement
de M. le ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements
climatiques, de la Faune et des Parcs, concernant des incohérences du
gouvernement en matière de décarbonation de notre économie.
Je vous rappelle que, conformément à l'article 310
du règlement, le député qui a soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de parole de
cinq minutes, et le député a ensuite droit à une réplique de deux minutes.
Mme la députée de Mille-Îles, je vous cède la
parole pour une durée de cinq minutes.
Stratégie du gouvernement en matière de
développement économique et d'énergie
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Merci, M. le
Président. Alors, je suis ici pour vous parler des Forges de Sorel.
Les Forges de Sorel, c'est une entreprise
québécoise qui a été fondée en 1939, et, comme le dit son nom, c'est situé à
Sorel-Tracy. C'est une entreprise qui est assez unique au Canada. C'est la
seule forge industrielle qui est capable de couler son propre acier.
Et, si je
vous parle des Forges de Sorel, bien, c'est parce qu'elle a fait les
manchettes, là, dans les derniers jours, mais, contrairement à ce qu'on peut... dans le fond, ça peut être
méconnu, mais c'est une entreprise qui a aussi sa place dans la transition énergétique parce qu'elle, elle
produit notamment des pièces forgées qui sont utilisées dans différentes
industries de l'automobile, mais aussi, écoutez ça, les barrages
hydroélectriques et les éoliennes. Alors, évidemment, avec tout ce qu'on dit
des changements qui viennent et de notre transition énergétique, nous avons
besoin d'une entreprise comme Les Forges de Sorel chez nous.
Elle veut,
par ailleurs, devenir la première forge intégrée en Amérique du Nord qui soit
carboneutre. Ça, ce serait une première. Et pourquoi? Parce que notre
électricité est verte, mais présentement elle ne peut pas l'être parce que la plupart de ses procédés font appel... les procédés
de forgeage et ses traitements thermiques qui font appel au gaz naturel.
Par contre, elle aimerait se transformer et
utiliser plutôt l'électricité. En réduisant, ce qu'elle estime, de 80 %
son gaz naturel, elle pourrait,
écoutez ça, réduire de 30 000 tonnes de CO2 par année ses émissions de GES. C'est énorme, M. le Président, ça représente... pour que les gens puissent le
visualiser, ça représente plus de 6 500 voitures. C'est énorme. Et ça
représente aussi beaucoup de sous, parce que Les Forges de Sorel sont...
en fait, ils sont dans la bourse du carbone, ils sont assujettis à la bourse du carbone. Et actuellement, avec le taux des
crédits carbone à 40 $ la tonne, bien, ça représente pour eux déjà une
dépense annuelle de 2,4 millions. L'enjeu, c'est que leurs compétiteurs,
eux, qui sont situés ailleurs en Amérique du Nord, eux ne font pas partie
de la bourse du carbone.
Alors, ils
estiment que, d'ici 2030, en fait, le coût de la tonne va augmenter
sensiblement, et donc ces dépenses-là pour
les crédits carbone vont monter à 6 millions de dollars. Alors, pour
assurer leur pérennité financière, et donc sauver des emplois au
Québec... Et là ce n'est pas n'importe quoi, on a entendu le premier ministre
parler qu'il privilégierait des emplois plus
payants. Bien, les emplois de la forge de Sorel sont en moyenne entre
80 000 $ et 100 000 $ par année. Ce n'est pas rien. C'est des emplois, on peut dire, à
très haute valeur, et on parle de 320 emplois. Et donc, pour assurer leur
pérennité, Les Forges de Sorel ont déposé un projet, un projet de
décarbonation, qui était ce projet-là que je vous parle, de réduire 80 %
de l'utilisation du gaz naturel.
Malheureusement, ils n'ont pas été choisis. Ils
se sont fait dire par le gouvernement actuel qu'il n'y avait pas d'énergie pour eux. Et là la raison qui a été
évoquée, malheureusement, on ne la sait pas, parce qu'il y a une grille
multicritères qui a été utilisée lors
de l'octroi des derniers blocs d'énergie. Ça, la réponse, ils l'ont eue en
juin, mais ils ne savent pas le détail, ils savent juste qu'ils n'ont pas été
choisis. A contrario, plutôt, il y a une entreprise, dans la même ville de
Sorel-Tracy, étrangère, elle, qui a
été choisie, donc, une entreprise qui va s'établir à Sorel-Tracy, une
entreprise qui fait, en fait, dans l'industrie
du géotextile. Alors, moi, je ne sais pas ce que le rôle des toiles géotextiles
peut avoir dans la transition énergétique ou la décarbonation, mais,
pour moi, c'est clair que Les Forges de Sorel, leur projet, lui, faisait partie
de nos objectifs climatiques.
Et
là je vais citer Michael Sabia, le P.D.G. d'Hydro-Québec, qui est venu en
commission parlementaire cette semaine, il a dit : «Nous avons dit, dans notre plan d'action, que notre
objectif est de 75 % des projets [...] soient de la décarbonation,
25 % de la croissance.» Il dit : «Pour moi, ce n'est pas si évident
qu'on a respecté ça.» Bien, pour moi, c'est évident que Les Forges de Sorel
auraient fait partie des 75 %, et on aurait dû leur attribuer un bloc
d'énergie. Alors, c'est malheureusement un symbole, l'entreprise est devenue un
symbole du déséquilibre entre les intérêts québécois et...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Malheureusement, malheureusement, Mme la députée,
c'est tout le temps dont nous disposons.
Alors,
je cède maintenant la parole au ministre de la Cybersécurité. Et je vous
rappelle, M. le ministre, que vous disposez de cinq minutes.
M. Éric Caire
M. Caire :
Parfait. Merci beaucoup, M. le Président.
Je
remercie ma collègue pour me donner l'opportunité de répondre à ce débat de fin
de séance qui, M. le Président, je le
rappelle, porte sur l'incohérence du gouvernement en matière de décarbonation.
Et j'ai entendu un vibrant plaidoyer pour Les Forges de Sorel, Sorel qui est ma
ville natale, soit dit en passant, et je ne veux pas faire l'analyse d'un cas
particulier, mais par contre vous me permettrez
de répondre à cette affirmation qui fait l'objet de ce débat, qui est que notre
gouvernement serait incohérent en matière de décarbonation, ce que, évidemment,
je réfute, M. le Président. Je ne vous
surprendrai pas ni la députée de Mille-Îles en disant ça. J'en veux pour
preuve, M. le Président, et le premier ministre a eu l'occasion d'en
parler, qu'à notre arrivée au pouvoir Hydro-Québec affichait des surplus,
d'importants surplus en électricité, très importants surplus en électricité
parce que le gouvernement précédent n'avait pas de vision sur l'utilisation de
cette électricité-là dans la décarbonation, n'avait pas de vision, sinon, autre
que d'en faire une source de revenus, en
augmentant les tarifs de façon effrénée, en augmentant les tarifs résidentiels,
en augmentant le tarif des PME. Puis
l'intervention de ma collègue, là, chevauchait le support aux PME et la
décarbonation. Alors, vous me permettrez de dire là-dessus que, sur les PME, le gouvernement libéral n'avait pas de leçon
à donner à personne, notamment par ces gestes-là.
Alors,
qu'avons-nous fait? Qu'est-ce que ce gouvernement a fait, notamment sous
l'impulsion de mon collègue, mon ancien collègue ministre de l'Économie,
de l'Innovation et de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon? On a développé des projets,
notamment la filière batterie, notamment la filière batterie. Pourquoi? Pour
permettre au Québec d'attirer des entreprises,
oui, des entreprises qui vont participer au développement économique du Québec,
ce qui est une préoccupation de ce gouvernement, bien sûr, réduire
l'écart de richesse, mais qui vont participer aussi à la décarbonation du
Québec. Filière batterie, donc, qui permet,
dans sa... dans sa ligne de production, d'utiliser nos métaux stratégiques, de
faire de la transformation ici, de se servir de notre hydroélectricité
pour attirer des entreprises, participer à l'économie, participer à la
décarbonation du Québec. Donc, ce projet-là incarne, à mon avis, au contraire
de ce que la collègue dit, incarne la volonté de ce gouvernement de décarboner
le Québec.
Ce n'est pas la seule
mesure, M. le Président. Il faudra admettre que notre gouvernement a été
particulièrement agressif sur
l'électrification des transports. Parce qu'on le sait, ma collègue, j'imagine,
va être d'accord avec moi, que les transports,
c'est la principale cause de production de GES, et donc que l'électrification
des transports devient une mesure-phare,
une mesure forte en matière de décarbonation des transports. Or, plusieurs
mesures ont été mises en place, notamment la mesure sur l'interdiction
de la vente des véhicules... des moteurs à essence, des subventions importantes
qui ont été données pour ceux qui souhaitent
acquérir des véhicules électriques, pour s'assurer, évidemment, de ramener les
coûts... de rendre ça plus... plus abordable, plus démocratique, des
subventions pour s'assurer qu'on peut aussi installer des recharges à la
maison, donc faciliter l'utilisation des véhicules électriques, un... le
développement d'un réseau de recharge
électrique partout au Québec pour les utilisateurs de véhicules électriques, ce
qui fait du Québec un des endroits où on a le plus haut taux
d'utilisation... d'acquisition de véhicules électriques. Ça aussi, ça participe
à la décarbonation.
Transport collectif,
M. le Président, deux éléments. Premièrement, nous soutenons la production
d'autobus électriques. Donc, déjà, en partant, l'autobus, le transport
collectif, ça participe à la décarbonation, mais encore plus si l'autobus, M. le Président, en question fonctionne
avec un moteur électrique, donc une mesure qui a un impact significatif,
et, comme l'a signifié à de nombreuses
reprises ma collègue aux Transports, le soutien de nombreux projets en
transport collectif qui, à terme, vont effectivement faire en sorte de
retirer des voitures. Ma collègue parlait de ça tout à l'heure, le nombre de
voitures qu'on retire sur le chemin. Bien, des transports collectifs efficaces,
abordables, efficients vont permettre aux
gens de se déplacer sans avoir besoin de voiture. Ça va permettre de retirer
des voitures de la route et ça va permettre de décarboner le Québec.
Donc, M. le Président, je pense qu'on est assez cohérents, merci.
• (13 h 10) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : ...donc, vous avez deux minutes pour votre
réplique.
Mme Virginie Dufour (réplique)
Mme Dufour : Merci,
M. le Président. Écoutez, c'est sûr que j'aurais aimé entendre le ministre de
l'Environnement sur cet enjeu
important, mais je vais répondre au ministre de la Sécurité... de la
Cybersécurité. L'électrification des transports, des
autobus notamment, bien, ça fait partie des projets, en fait, les moins
rentables en termes de réduction de GES. Et je trouve ça ironique qu'on parle
de transport collectif, alors que ce qu'on voit, ce sont des coupes et... une
sortie des maires de la Rive-Nord, hier, qui
était assez éloquente, et je le vois même chez nous, dans mon comté, des lignes
d'autobus qui ont dû être coupées à cause du manque de financement de la
part du gouvernement.
Par contre,
je vais revenir aux Forges de Sorel, je disais que c'était un symbole de
déséquilibre entre les entreprises québécoises et étrangères, mais c'est
aussi un symbole de déséquilibre entre les projets de décarbonation et les
projets de croissance. Michael Sabia mentionnait que ça aurait dû... ou, selon
leurs objectifs, ils visaient 75 % de projets vers la décarbonation, puis ce n'est pas... lui-même disait... je vais citer,
là, il disait : «Ce n'est pas tout à fait évident pour moi qu'à
date, là, l'allocation des mégawatts, ce soit fait avec cette priorité-là.» Et
pourtant c'est clair qu'un projet comme Les Forges de Sorel, c'est ce qui va
permettre de réduire réellement et de façon pérenne les GES, retirer des
voitures. Et là je vais répéter les
chiffres, ce n'est pas rien, c'est un projet qui permettrait de réduire de
30 000 tonnes de CO2. Ça, c'est
l'équivalent de 6 600... 6 500 voitures. C'est énorme, M. le
Président, et c'est beaucoup plus efficace que d'électrifier un autobus,
croyez-moi, et c'est ce genre de projet qu'on devrait prioriser, d'autant plus
qu'on permettrait de sauver, à long terme, 320 emplois de très
grande valeur. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée des
Mille-Îles. Alors, voilà qui met fin à ce débat de fin de séance.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M. Caire : En
conséquence, M. le Président, je vous demande d'ajourner nos travaux au
mardi 17 septembre, à 13 h 40, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, en conséquence,
nous ajournons nos travaux au mardi 17 septembre 2024, à 13 h
40.
(Fin de la séance à 13 h 13)