(Treize heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
bonjour à toutes, bonjour à tous. Je vous invite à prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous sommes
aux affaires courantes et nous sommes rendus à la rubrique Déclarations de
députés. Et, pour débuter, je reconnais Mme la députée de Verchères.
Souligner le
35e anniversaire de la Maison des jeunes de Saint-Amable
Mme Suzanne Roy
Mme Roy
(Verchères) : Merci, M. le Président. Il y a 35 ans, la
Maison des jeunes de Saint-Amable ouvrait ses portes et, depuis lors,
elle est un pilier essentiel à la circonscription de Verchères.
Cet
anniversaire est l'occasion de rendre hommage à tous ceux qui ont contribué à
la réussite de la maison des jeunes, de ses fondateurs aux bénévoles, en
passant par les membres du personnel et, bien sûr, les jeunes eux-mêmes. Votre dévouement, votre créativité, votre engagement ont
fait de cet organisme un lieu où les rêves prennent vie, où les talents sont développés, où des amitiés durables sont
forgées. Les jeunes qui ont franchi ses portes ont été équipés des compétences
et de la confiance nécessaires pour devenir des citoyens responsables.
Je souhaite que ces 35 ans ne soient que le
début. Longue vie à la Maison des jeunes de Saint-Amable! Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de
Verchères. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Souligner le
40e anniversaire de la Maison de jeunes L'Ouverture
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Merci, M. le
Président. Il me fait plaisir de souligner le 40e anniversaire de la
Maison des jeunes L'Ouverture, un organisme ancré dans Bourassa-Sauvé qui
représente un espace de vie créé par et pour les jeunes de Montréal-Nord.
Depuis 1983,
la Maison des jeunes L'Ouverture permet aux adolescents de 12 à 17 ans
d'effectuer des rencontres animées et
riches, de vivre des expériences pérennes et de côtoyer des adultes
bienveillants et significatifs à travers des activités-phares comme le soutien à la réussite scolaire et éducative,
ainsi que le très populaire tournoi de basket de rue, qui a vu défiler des futurs joueurs professionnels
de la NBA. La Maison des jeunes L'Ouverture est un acteur communautaire
essentiel et une grande fierté pour toute la communauté nord-montréalaise.
Je tiens, par
la même occasion, à rendre hommage à M. Félix Saint-Élien, ancien
directeur général, qui nous a quittés cette
année. Merci, Féfé, d'avoir tout donné par amour pour les jeunes de
Montréal-Nord. Et merci à toi, Sheilla Fortuné, de poursuivre son
oeuvre.
Félicitations pour votre 40e anniversaire!
Bonne continuité à la Maison des jeunes L'Ouverture.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Bourassa-Sauvé. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Souligner le
10e anniversaire du Club social des amis de Saint-Fabien
Mme Karine Boivin Roy
Mme Boivin
Roy : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, samedi
dernier avait lieu la soirée organisée en hommage du
10e anniversaire du Club social les amis de Saint-Fabien.
En 2013, j'ai
eu l'occasion de voir naître le club alors que j'étais la conseillère
municipale pour le secteur. Créé d'abord et avant tout pour briser
l'isolement de nos aînés, ce club a rapidement mis en place une programmation
assez fournie pour rejoindre le plus grand
nombre de personnes possible. Alors, des cours de yoga, de la mise en forme, des
jeux de société, cours de danse et soupers dansants font de ce club un
endroit où il fait bon fréquenter.
Je souhaite remercier les membres bénévoles
actuels du conseil d'administration pour leur implication auprès de l'organisme, soit Diane Houle, Madeleine
Monchamp, Yolande Alary, Marjolaine Brisebois, Rose Drolet, Denis Houle
et Candide Pomerleau, administratrice
fondatrice, également, Micheline Leduc, qui n'est plus avec nous. J'en profite
aussi pour saluer l'abbé Jacques
Dorélien et la paroisse Saint-Fabien pour leur soutien auprès du club durant
les 10 dernières années.
Merci
beaucoup, M. le Président. Et on se revoit peut-être le 15 décembre
prochain, au prochain souper dansant.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
La parole revient maintenant à Mme la députée de Sherbrooke.
Demander
un cessez-le-feu en Palestine
Mme Christine
Labrie
Mme Labrie : Merci, M. le Président.
La semaine dernière, le gouvernement a, malheureusement, refusé d'appuyer une
demande de cessez-le-feu dans le conflit israélo-palestinien, une décision
politique qui me désole parce que le Québec est une nation pacifiste. On
devrait joindre notre voix à l'ONU pour demander la fin du massacre à Gaza.
Et je veux joindre ma
voix à celles de citoyens de Sherbrooke et de partout au Québec qui demandent
un cessez-le-feu immédiat, une levée du blocus et l'acheminement de l'aide
humanitaire pour répondre aux besoins des civils
en nourriture et en énergie, la réhabilitation des services sociaux, des
hôpitaux, des écoles et autres lieux sécuritaires pour les civils et la
condamnation des crimes contre l'humanité qui ont cours à Gaza.
Des
experts disent déjà que le peuple palestinien court un risque grave de
génocide. Les victimes des deux côtés sont
des civils qui ne demandent qu'à vivre en paix. Et on a le devoir de dénoncer
ce qu'ils subissent et aussi de nous assurer qu'ils reçoivent toute l'aide humanitaire, les ressources en eau, en
nourriture, en électricité et en médicaments dont ils ont besoin.
Je
termine en exprimant toute ma solidarité aux Québécois et aux Québécoises qui
s'inquiètent actuellement pour leurs proches ou qui ont déjà perdu des
proches dans ce conflit.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Sherbrooke. Au tour, maintenant, de Mme la députée de
Les Plaines.
Souligner
le succès du club Pétanque Mirabel
Mme Lucie
Lecours
Mme Lecours
(Les Plaines) : Merci, M. le Président. Aujourd'hui, je souhaite
reconnaître un organisme bien ancré dans Les Plaines, Pétanque Mirabel.
Gagnant
en popularité, les gens sont de plus en plus nombreux à s'adonner à ce sport de
loisir, et Pétanque Mirabel n'échappe
pas à cet engouement. Depuis plus de 20 ans, la popularité de l'organisme
est toujours grandissante, et les activités ne manquent pas, au grand
bonheur des 250 adeptes qui se réunissent pour des parties amicales.
Le
succès de Pétanque Mirabel passe également par le dévouement de nombreux
bénévoles qui sont là pour appuyer leur
président, M. André Baribeau. D'ailleurs, je souhaite lui rendre hommage
aujourd'hui avant tout pour son amour profond envers ce sport mais aussi pour son engagement remarquable au développement
et au rayonnement de l'organisme, et ce, au niveau local, régional et
même international.
M. Baribeau,
de même que tous les membres de votre équipe gagnante, vous avez toutes les
qualités pour être et demeurer de fiers ambassadeurs de Pétanque Mirabel.
Merci et bravo!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Les Plaines. La parole revient maintenant à M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Souligner
le 45e anniversaire des Habitations Montmorency
et le 15e anniversaire de la Résidence Côte-Saint-Paul
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard :
Merci, M. le Président. Je souhaite aujourd'hui saluer le travail de deux
résidences pour personnes âgées de ma circonscription.
Les
Habitations Montmorency, dans le quartier Pointe-Saint-Charles, fêtent, ce
mois-ci, leur 45e anniversaire, et la Résidence Côte-Saint-Paul, du réseau des Résidences Enharmonie, dans
Saint-Henri, célèbre, quant à elle, sa 15e année d'existence.
Dans
un contexte où de plus en plus d'aînés sont victimes d'éviction et se
retrouvent dans des situations de grave vulnérabilité, ces deux institutions offrent une sécurité aux personnes
âgées et contribuent grandement à leur épanouissement en leur offrant des logements abordables de
qualité tout en mettant à leur disposition une panoplie d'activités pour briser
l'isolement et la solitude.
Pour
ce travail formidable qu'ils effectuent au quotidien depuis des années, je veux
leur exprimer notre gratitude
collective. J'invite mes collègues à saluer le travail de ces deux résidences.
Encore une fois, très joyeux anniversaire!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne. La parole revient maintenant à M. le député de Chauveau.
Souligner la tenue de la 10e Journée québécoise
pour la santé et le bien-être des hommes
M. Sylvain
Lévesque
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, M. le Président. Du 10 au
19 novembre prochain se dérouleront les 10 jours de sensibilisation
pour la santé et le bien-être des hommes afin de souligner la 10e édition
de la journée internationale de l'homme, qui se tiendra le 19 novembre.
Je salue, dans les
tribunes, la directrice générale du regroupement provincial en santé et
bien-être des hommes, Mme Annick Bellavance, accompagnée du
vice-président, M. Stéphane Prévost.
Sous le thème Parler,
ça fait du bien, cette journée est célébrée depuis 1999 à travers le monde.
Je suis toujours convaincu qu'il faut
contribuer à promouvoir les différentes ressources mises à la disponibilité des
hommes, et ce, 365 jours par année.
Je
m'adresse aux hommes qui vivent des moments difficiles et qui souffrent. Vous
n'êtes plus seuls. Visitez alecoutedeshommes.com
afin de découvrir toutes les ressources spécialisées, adaptées à vos besoins.
Être fort, c'est avoir le courage de demander de l'aide. Merci beaucoup,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Chauveau. Et je cède maintenant la parole à M. le député
de Mégantic.
Souligner
le 50e anniversaire de l'équipe de football des Béliers de Montignac
M. François
Jacques
M. Jacques : Merci, M. le Président.
Aujourd'hui, je veux rendre hommage aux équipes de football des Béliers de
la polyvalente Montignac pour leur cinquième année de football scolaire à
Lac-Mégantic.
Il
y a 50 ans, peu après l'ouverture de la polyvalente, quelques athlètes de
l'école participent au camp d'initiation organisé par le Vert et Or de
Sherbrooke, et c'était le début d'une belle aventure.
De
1973 à aujourd'hui, le football scolaire à Montignac a formé, intégré et
surtout transformé des milliers de jeunes, tout comme moi. L'engagement et la compétence des entraîneurs, que je
salue, l'accompagnement des bénévoles, le travail et la passion des jeunes ont permis à l'équipe des
Béliers de connaître de nombreux succès sportifs, tant en Estrie que dans la
région de Québec.
Je
tiens donc à féliciter tous ces joueurs passionnés et à remercier tous ceux et
celles qui ont donné de leur temps pour
les Béliers de Montignac. Et qu'ils se taillent une place enviable dans le
monde du football scolaire au Québec. Merci, M. le Président.
• (13 h 50) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Mégantic. La parole revient maintenant à M. le député de
Maskinongé.
Féliciter
la ville de Louiseville pour sa cote de
classification des Fleurons du Québec
M. Simon
Allaire
M. Allaire : Merci, M. le Président.
Il me fait grand plaisir aujourd'hui de rendre hommage à la ville de
Louiseville, qui s'est distinguée avec l'obtention d'un quatrième fleuron lors
du gala Les Fleurons du Québec qui avait lieu jeudi passé.
Cette belle
progression est attribuable, en grande partie, à un effort municipal digne de
mention pour tous les aménagements floraux,
notamment les cinq jolies enseignes partout sur l'entrée de la ville, sur le
territoire, les deux principaux parcs,
notamment le parc Tricentenaire, où l'on retrouve une magnifique mosaïque
florale, et le parc des Ursulines, où se trouve un immense îlot
circulaire rempli de fleurs.
Il
y a de quoi être fier, M. le Président, vous allez comprendre l'immense fierté,
notamment des conseillers Allard et Pagé, qui affichaient un large
sourire lors de l'événement.
Je
tiens donc à féliciter la ville de Louiseville et l'ensemble des employés pour
les efforts soutenus pour embellir la belle ville de Louiseville. Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Maskinongé. Et je cède maintenant la parole à Mme la
députée de Laporte.
Souligner
la persévérance scolaire d'élèves de la circonscription de Laporte
Mme Isabelle
Poulet
Mme Poulet : Merci, M. le Président.
Aujourd'hui en est un tout particulier, c'est avec grande fierté et privilège
que je vous présente des élèves de ma
circonscription, c'est ici, dans la tribune. Par leur persévérance et leur
résilience, je me devais de souligner leur cheminement dans leurs études
en les invitant ici, à l'Assemblée nationale.
Vous
le savez, durant un parcours scolaire, des situations peuvent parfois mener au
découragement ou à la perte de motivation. Heureusement, il y a cette petite
voix intérieure, cette force de caractère qui nous distingue et nous incite
à poursuivre afin d'atteindre notre
objectif. Et, peu importe l'objectif, c'est le fait d'en avoir un qui nous
permet de toujours garder notre
motivation et de regarder droit devant. C'est pour cette raison que je me
devais de souligner leur persévérance et leur résilience.
Aussi, je
tiens à féliciter les gens qui les entourent, parents, professeurs et toutes
les personnes ressources qui les soutiennent,
tant de la commission scolaire Riverside que du centre de services
Marie-Victorin. Sachez que vous êtes un apport primordial pour leur réussite en les épaulant de diverses
manières. Félicitations! Et je vous souhaite à tous un bon succès pour
la suite.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de
Laporte. Et bravo à chacun de vous présents dans nos tribunes.
Je reconnais maintenant M. le député de
Vanier-Les Rivières.
Souligner la Semaine nationale
des personnes proches aidantes
M. Mario Asselin
M. Asselin : Merci,
M. le Président. Je suis bien heureux aujourd'hui de souligner la semaine
nationale des proches aidants. C'est sous le thème Ensemble cultivons
l'humain que se déroule cette semaine jusqu'au 11 novembre.
Saviez-vous
que, selon Proche Aidance Québec, c'est un Québécois sur quatre qui agit comme
proche aidant? Alors, ces gens effectuent un travail colossal, étant engagés à
améliorer la qualité de vie d'un membre de leur famille, d'un ami, etc.
Ils font une réelle différence.
À l'échelle de Vanier-Les Rivières, je
salue une initiative de l'académie Saint-Louis, en collaboration avec Entraide Jeunesse, Loisirs Duberger-Les Saules
et Tel-Jeunes, où un projet de pairage d'élèves d'écoles de la région verra le
jour. Cette initiative permettra de répondre
à des besoins reliés à la santé mentale de nos jeunes. Le tout aboutira avec un
colloque qui se tiendra à l'académie en
avril prochain pour les jeunes de toute la Capitale-Nationale. Ce colloque sera
une belle opportunité d'apprentissage et d'entraide pour les jeunes.
Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Vanier-Les Rivières. Et je reconnais Mme la députée d'Iberville.
Souligner le
25e anniversaire de l'Association des
pompiers auxiliaires de la Montérégie
Mme Audrey Bogemans
Mme Bogemans : Merci beaucoup,
M. le Président. J'ai le plaisir d'accueillir, aujourd'hui, dans les tribunes,
l'Association des pompiers auxiliaires de la Montérégie pour souligner leur
25e anniversaire d'existence.
L'équipe de
l'APAM m'impressionne à tout coup. Ils offrent un soutien aux pompiers lors de
la lutte contre les incendies majeurs, et ce, dans plus de
67 municipalités. En plus, ils recueillent les sinistrés dans l'un des
moments les plus critiques qu'une personne puisse traverser.
L'APAM, c'est
une trentaine de personnes dévouées, impliquées, qualifiées et surtout
bénévoles, je l'ai retenu. Ils ont réussi à acquérir tout le matériel
adapté et spécialisé, et ce, 100 % à partir de dons amassés. En plus de
leur présence bienveillante, ils veillent à
la mise à niveau, au ravitaillement continu de leurs stocks pour le confort et
la sécurité de notre communauté ainsi que du personnel des services
d'urgence.
Pour toutes
les richesses humaines qu'apporte l'APAM, je les remercie du fond du coeur et
vous invite à les soutenir pour au moins les 25 prochaines années.
Félicitations!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée d'Iberville. Alors, voilà qui met fin à la rubrique Déclarations
de députés.
Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 13 h 55)
(Reprise à 14 h 04)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Et vous êtes nombreux
aujourd'hui. Bienvenue! Le parlement du Québec, c'est votre maison.
Bienvenue chez vous.
Messieurs dames les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre
de la Justice.
M. Jolin-Barrette : Bonjour,
Mme la Présidente. Je dépose le plan stratégique 2023‑2027 du ministère de
la Justice.
La Présidente : Ce document est
déposé. M. le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie.
M. Fitzgibbon : Mme
la Présidente, permettez-moi de déposer le Plan d'action 2035
d'Hydro-Québec, Vers un Québec décarboné et prospère.
Merci.
La Présidente : Ce document est
déposé. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la
Présidente. Je dépose les réponses du gouvernement à la pétition déposée en Chambre le 28 septembre 2023 par la députée
d'Abitibi-Ouest ainsi que la question inscrite au feuilleton le
26 septembre 2023 par le député de Matane-Matapédia.
La Présidente : Ces documents sont
déposés.
Pour ma part,
je dépose le rapport détaillé du Directeur général des élections concernant les
résultats officiels du scrutin qui s'est tenu le 2 octobre 2023
dans la circonscription électorale de Jean-Talon.
J'ai reçu
préavis d'une motion qui sera inscrite dans le feuilleton de demain aux
affaires inscrites par les députés de l'opposition. Et, conformément à
l'article 97.1 du règlement, je dépose copie du texte de ce préavis.
Dépôt de rapports de
commissions
À la rubrique
Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles,
M. le député de Marquette.
Étude détaillée du projet de
loi n° 28
M. Ciccone : Merci, Mme la Présidente. Je dépose le rapport de la
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles qui, le 7 novembre 2023, a procédé
à l'étude détaillée du projet de loi n° 28, Loi modifiant la Loi sur la
mise en marché des produits agricoles, alimentaires et de la pêche et la Loi
sur les producteurs agricoles. La commission a adopté le texte du projet
de loi avec un amendement. Merci.
La Présidente : Ce rapport est
déposé.
Il n'y a pas de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en
sommes maintenant à la période de réponses et de questions orales, et je cède
la parole, en question principale, au chef de l'opposition officielle.
Prévisions budgétaires du
gouvernement
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présidente, nous en sommes malheureusement à la sixième année face à un
gouvernement qui est incapable de
gérer sainement les finances publiques, incapable d'offrir à la population du
Québec les services essentiels auxquels on est en droit de s'attendre. Ils sont
arrivés au pouvoir en 2018 avec 7 milliards de surplus légués par un
précédent gouvernement libéral. Il n'y en a
plus, de surplus, Mme la Présidente. Et le ministre, aujourd'hui, maintient ses
lunettes roses, maintient ses
prévisions jovialistes, prévisions d'une croissance du PIB de 0,6 %, plus
0,6 %, un déficit de 4 milliards cette année et un équilibre
budgétaire retrouvé dans quatre ans, en 2027‑2028, ça, contre l'avis des
spécialistes.
À la fin
septembre, Mme la Présidente, on a appris que, sur la prévision de
1,5 milliard, prévision pour éventualités, il y a 1 milliard
qu'ils ont dû déjà aller chercher pour boucler les budgets alors que l'année
est loin d'être terminée.
Pendant ce
temps-là, le Québec fait face à des journées de grève. La FIQ rejette à
l'unanimité l'offre gouvernementale. Le
Front commun, 420 travailleurs, annonce trois journées de grève, 21, 22,
23 novembre prochains, et les enseignants, c'est le 23 novembre. Les
offres sont rejetées, ils n'ont plus de marge de manoeuvre. Ce matin, le
ministre des Finances a dit, je le cite :
«Le 14,8 % des offres, c'est ce qu'il y a dans le cadre financier. Le
cadre est serré. Toute dépense supplémentaire va nécessiter des
emprunts.» Fin de la citation.
Le premier ministre peut-tu nous dire que toute
bonification devra être empruntée?
La Présidente : La réponse du premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Bien, Mme la Présidente, c'est important de faire un petit peu l'histoire,
effectivement, de ce que nous ont laissé les libéraux. Rappelez-vous, les
libéraux s'étaient engagés à éliminer le déficit, et donc à retrouver l'équilibre budgétaire, sauf que le président du
Conseil du trésor y est allé trop fort. Ça a été dit par Carlos Leitão,
finalement : On a tellement demandé de coupures à Gaétan Barrette
qu'on s'est retrouvé avec un surplus.
Maintenant, Mme la
Présidente, comment ça a été fait, ce surplus? Bien, surtout en coupant dans la
santé. Qu'est-ce qu'on a fait depuis cinq
ans, Mme la Présidente? Quand on est arrivés, le budget de la santé,
c'était 43 milliards par année.
Combien est le budget de la santé actuellement? 59 milliards par année.
Donc, on a augmenté le budget de la santé de 16 milliards. C'est
beaucoup plus que le petit surplus que nous a laissé le gouvernement libéral.
Maintenant,
Mme la Présidente, je reviens sur les offres salariales. La dernière fois, on a
donné 18 % aux enseignants. Cette
fois-ci, on donne 17 % aux infirmières de nuit. En moyenne, on offre des
augmentations de 14,8 %, ce qui est plus que l'inflation prévue de
12,5 %.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présiente, je comprends pourquoi Tommy Chouinard, à 13 h 15, a
inscrit, par rapport... a écrit, par rapport
aux paroles du ministre des Finances : «Ses signaux ont toutefois paru
contradictoires au cours de la conférence de presse.»
Qu'est-ce
qu'on doit entendre du premier ministre? Ma question est claire. À 14,8 %,
le ministre des Finances dit : Je
ne peux pas aller au-delà de ça, le cadre est serré. Ma question très simple,
pour répondre aux travailleuses et travailleurs. Ça fait un an qu'il le sait, qu'il a commencé à négocier. Ce qu'il va
mettre de plus, peut-il confirmer, oui ou non, qu'il devra l'emprunter?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui. Bien, Mme la Présidente, j'aimerais ça que le Parti libéral nous
propose quelque chose de constructif. Je
répète, on offre des augmentations salariales, en moyenne, de 14,8 %. On
prévoit que, pour la même période, l'inflation
va être de 12,5 %. La présidente du Conseil du trésor en est rendue à sa
quatrième offre, puis les syndicats sont toujours à demander le même
21 %. Que propose le Parti libéral?
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, ça
fait cinq ans qu'on leur fait des propositions puis qu'ils ne les appliquent
pas, les projets ratios, le 6,7 milliards de chèques envoyés. Ça fait cinq
ans qu'on fait des propositions puis qu'ils ne les écoutent pas. Puis
aujourd'hui le Québec, il est face à une impasse budgétaire, puis il dit :
Que propose le gouvernement... le Parti
libéral — prochainement,
espérons-le, gouvernement libéral — pour
vous remettre sur les droits chemins? Mme la Présidente, il y avait 7 milliards de surplus, ils l'ont tout
dépensé. Aujourd'hui, il n'est même pas capable... je ne peux pas
concevoir qu'il n'a pas la réponse.
Oui ou non, l'argent
de plus qu'il devra mettre, doit-il l'emprunter? Je pense que la réponse...
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Bien, Mme la Présidente, le chef de l'opposition officielle vient de nous
dire : On vous a laissé 7 milliards.
Je viens de lui dire qu'on a mis 16 milliards de plus en santé. Je n'ai
pas entendu le début du commencement d'une proposition. Il nous dit que
14,8 %, ce n'est pas assez. Bien, d'abord, combien offrirait-il? Puis où
prendrait-il l'argent?
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Bon, le premier ministre
se demande où prendre l'argent. Gouverner, c'est prévoir et c'est choisir.
Ça fait cinq ans, révolus maintenant, que
vous faites les mauvais choix, qu'ils font les mauvais choix, Mme la Présidente,
et aujourd'hui le ministre des Finances nous dit : On n'en a plus, de
marge de manoeuvre. Les taux de croissance qu'ils ont prévus, selon les experts, sont beaucoup trop
élevés, les revenus ne seront pas au rendez-vous, les dépenses vont augmenter.
Ils ont atteint leur maximum.
C'est ça, la gestion
caquiste, Mme la Présidente, la gestion d'un mauvais gouvernement.
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Oui. Bien, je pense, ceux qui nous écoutent, là, vont se dire :
Écoutez, là, le gouvernement de la CAQ a
augmenté le budget de la santé de 16 milliards. Puis là ce n'est pas trop
clair. Est-ce que le chef du Parti libéral est en train de dire que lui, il n'aurait pas mis 16 milliards? Est-ce
qu'il est en train de nous promettre d'autres coupures en santé?
Qu'est-ce qu'il propose?
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député de
Nelligan.
Prévisions
budgétaires relatives aux revenus provenant d'Hydro-Québec
M. Monsef
Derraji
M. Derraji :
Mme la Présidente, s'il y a une seule chose à retenir aujourd'hui, dans le
cadre de la mise à jour économique, c'est
qu'il n'y a plus d'argent dans les coffres de l'État. Et je vais référer le
ministre des Finances à sa page D.16. On vient annoncer, aujourd'hui, à l'ensemble des Québécoises et des
Québécois que, les revenus autonomes des sociétés d'État, ils ont perdu 800 millions de
dollars. Rien qu'avec Hydro-Québec les Québécois ont perdu 850 millions de
dollars.
Mme
la Présidente, la question est très simple, au ministre des Finances :
Est-ce qu'aujourd'hui il peut nous confirmer qu'il n'y aura plus de perte de dividendes par rapport à Hydro-Québec?
Et est-ce qu'il a écrit sa mise à jour économique avant la rédaction du plan stratégique d'Hydro-Québec?
Qu'il rassure les Québécois par rapport aux dividendes d'Hydro-Québec.
• (14 h 10) •
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, bien, merci, Mme la
Présidente, et merci de me donner l'occasion de me lever. J'aimerais clarifier certains éléments, parce qu'il est vrai
que le Parti libéral avait prévu, pour l'année 2018‑2019,
l'année de l'élection, un déficit de
1,5 milliard, et, oui, il y a eu un surplus de 5 milliards, et donc,
effectivement, le ministre de l'époque s'était trompé de
6,5 milliards dans ses prévisions, je vous le confirme.
Maintenant,
depuis ce temps-là — puis
le premier ministre l'a dit d'une façon extrêmement élégante, il a parlé des
dépenses en santé, moi, je vais être moins subtil — il y a eu une
pandémie, Mme la Présidente, puis on a fait un déficit de 10 milliards en 2020‑2021, et puis on a donné toutes les ressources
nécessaires pour combattre la pandémie, et puis ça a créé, évidemment, un
niveau de dépenses élevé en santé, et puis je pense que c'était le choix à
faire, Mme la Présidente. On a fait un déficit de 10 milliards.
Cette année, ce sera 4 milliards. Et doucement...
La
Présidente : En terminant.
M. Girard (Groulx) : ...puis je rappelle que
c'est après le Fonds des générations, doucement on va converger vers
l'équilibre.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji : C'est hallucinant, je n'ai
pas entendu «Hydro-Québec». Je vais répéter ma question, Mme la Présidente.
Les Québécois viennent de perdre
850 millions de dollars, page D.16. Je vais répéter ma
question : Est-ce qu'aujourd'hui le ministre des Finances peut
rassurer les Québécois que cette perte, c'est la dernière?
Et,
encore une fois, à quel moment il a rédigé sa mise à jour économique? Est-ce
que c'est avant le plan stratégique de 150 milliards de
dollars d'Hydro-Québec ou après?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Eric
Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, je m'excuse, Mme la Présidente, le député a raison, je
n'ai pas répondu directement à sa question,
mais je ne pouvais pas laisser passer cette erreur de prévision de
6,5 milliards en 2018‑2019. Puis il y a aussi eu une erreur de calcul
durant la campagne électorale, mais ça, je n'en parle pas.
Bon, alors, à la page... vous m'avez parlé de la
page D.15, je vous réfère à la page D.16 : «Cette révision est principalement liée à Hydro-Québec, dont le
résultat est révisé négativement de 850 millions de dollars, en raison notamment de la
diminution de la valeur de ses exportations découlant des faibles
précipitations à l'été 2023», vous étiez au courant. Merci,
Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji : Bon, si ce n'est pas la
pandémie, c'est la faute de la pluie. Bon, on le comprend maintenant, Mme la
Présidente.
Je
répète ma question. Il y a un plan d'investissement de 150 milliards de
dollars. Les Québécois viennent de perdre 850 millions de dollars. Ma question est très simple. Vous
avez fait vos prévisions, il y a un plan stratégique. La question qui se pose,
que les Québécois se posent : Est-ce qu'ils vont continuer à recevoir les
mêmes dividendes? Et combien les Québécois vont payer dans ce plan
stratégique?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, alors, pour ce qui
est des dates... parce que, vous savez, une mise à jour, c'est extrêmement
précis, là, alors je vais vous donner la
date exacte. La mise à jour, elle date, les données budgétaires et économiques,
du 23 octobre. Alors, c'est à ce
moment-là qu'on a mis les prévisions d'Hydro-Québec. Et puis là on a un nouveau plan stratégique
d'Hydro-Québec qui prévoit des investissements, des retombées, du financement,
et puis tout ça, c'est au bénéfice des Québécois.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais la députée de Mille-Îles. La parole est à vous, on vous écoute.
Mesures
pour faciliter l'accès au logement
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour :
Merci, Mme la Présidente. La CAQ a nié la crise du logement pendant presque
tout son premier mandat et a fait perdre,
malheureusement, un temps fou au Québec. Dans la province chouchou du premier
ministre, bien, l'Ontario, eux, ils
ont... ils n'ont pas lésiné puis ils ont sorti l'artillerie lourde, et les
résultats, ils parlent, là : pendant que les mises en chantier à Montréal, elles ont chuté de
45 %, maisons, elles sont en hausse de 22 % à Toronto. Jamais le rêve
de devenir propriétaire n'a-t-il été aussi inaccessible pour les
premiers acheteurs, tout joue contre eux.
Mais aujourd'hui,
avec la mise à jour économique, malheureusement, elle rate la cible. Il n'y a
pas de mesure structurante pour nous sortir
de la crise du logement. Il n'y a rien pour augmenter les mises en chantier. Il
n'y a rien pour l'accès à la propriété. Pour la jeune génération,
devenir propriétaire, c'est maintenant un rêve brisé.
Le
premier ministre, est-ce qu'il est fier de son legs, là, que le Québec, ça va
être un Québec où les jeunes ne peuvent plus s'acheter une maison, c'est une société où on ne peut plus... on
peut juste rêver d'être locataires, on ne peut plus rêver d'être
propriétaires?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) : Bien là, Mme la
Présidente, je suis vraiment content de me lever, c'est la plus belle annonce
en logement de l'histoire du Québec, un
excellent travail de la ministre Duranceau et du ministre Fraser, une
collaboration exceptionnelle :
1,8 milliard pour 8 000 logements, Mme la Présidente. Et puis en plus,
l'excellent travail de la ministre
des Affaires municipales, de la ministre de l'Habitation, on va avoir des
aménagements au niveau de l'administration, du zonage, de la densité.
Alors,
le fédéral, le gouvernement du Québec, les municipalités, on va tous travailler
pour cette annonce en logement, et puis je pense qu'aujourd'hui c'est
une bonne nouvelle pour les Québécois.
La
Présidente : Et je vous rappelle, M. le ministre, qu'on s'interpelle
par notre titre. Première complémentaire.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Tout le monde le sait, la
crise de logement, ça n'a jamais été la priorité de la CAQ. Par exemple, pour
la crise de l'énergie, on annonce
155 milliards d'investissement, mais, face à la pire crise du logement que
le Québec n'a jamais vécue, on annonce quoi? 1,8 milliard sur cinq
ans, puis la moitié vient du fédéral.
Mme
la Présidente, après deux mandats, ce n'est pas de la pandémie que les
Québécois vont se rappeler, c'est le fait qu'ils n'arrivent plus à se
loger. Ça va être ça, le legs du premier ministre.
La Présidente : La réponse du
ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bien là, Mme la Présidente, je vais être obligé de faire
des liens entre les questions, là, parce
qu'on a de la misère à compter. 1,8 milliard, c'est la plus grosse annonce
en logement de l'histoire du Québec, et puis ça fait 5,7 milliards
qu'on met dans ce dossier-là. Et puis souvent... on a souvent parlé de
logement, ici, on se faisait demander
5 000 logements, et puis là on en propose 8 000. Alors, je pense
qu'on pourrait prendre un peu de temps pour se réjouir au bénéfice des
Québécois.
Des voix :
...
La Présidente :
Je suis debout, je vous entends.
Oui, il n'y a qu'une personne qui va avoir la parole, ici. Deuxième
complémentaire, la députée de Mille-Îles. On l'écoute.
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour : Je pense que le ministre
a oublié l'annonce de 2,2 milliards. Mais on nous demande souvent de
proposer des solutions puis on en a fait
beaucoup, des solutions, au Parti libéral. Avec l'APCHQ, notamment, on a
demandé d'abolir la TVQ pour les logements locatifs, augmenter le seuil
d'exemption de la TVQ pour les habitations neuves, éliminer la taxe de bienvenue pour les premiers acheteurs,
comme l'Ontario le fait, d'ailleurs. Elles sont où, ces solutions-là, dans
la mise à jour économique? Elles ne sont nulle part, «niet», «nada».
Est-ce que ça va être
ça, le legs, plus de logement?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, bien, merci, Mme la
Présidente. Bien, on avait le choix. Effectivement, on a déjà un crédit
d'impôt de 36 % sur la TVQ. Et puis on l'a étudié, on a vu ce que le
fédéral a fait, on l'a étudié, ça aurait coûté 1,5 milliard, et c'était une mesure indirecte qui aurait eu moins
d'effet, et donc on a choisi, plutôt, de travailler en collaboration avec le fédéral, 900 millions du fédéral,
900 millions de Québec, des aménagements des municipalités pour le zonage,
la densité, accélérer les processus administratifs.
Mme la Présidente, 1,8 milliard...
La Présidente :
En terminant.
M. Girard
(Groulx) :
...8 000 logements, dont 500 pour les personnes en situation
d'itinérance, une excellente annonce.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le chef
du deuxième groupe d'opposition.
Négociation
des conventions collectives dans la fonction publique
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
Merci, Mme la Présidente. Hier matin, j'ai rencontré des dizaines de
Québécois et de Québécoises qui faisaient la
grève pour nos services publics, des cuisiniers, des infirmières, des
techniciennes, des profs.
J'ai rencontré
Annick. Annick transporte des malades au CHUM depuis 13 ans. Son salaire
n'a jamais suivi l'inflation.
J'ai rencontré
Daniel. Daniel travaille à l'hôpital depuis 30 ans. Il prend sa retraite
dans deux semaines, ça fait que je lui ai demandé : Pourquoi tu es là
quand même, tu sais, tu prends ta retraite dans deux semaines? Il m'a
répondu : Pour les jeunes qui s'en viennent puis qui vont prendre la relève.
J'ai rencontré,
devant l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, Imen. Imen est préposée aux
bénéficiaires et mère monoparentale. Son
petit gars est malade, puis son loyer est trop cher. Imen est obligée de
travailler le soir... en fait, elle travaille le soir à l'hôpital, donc
elle va travailler le matin dans un restaurant.
C'est
ça qui se passe au Québec, partout au Québec. Tout coûte trop cher, les
salaires ne suivent pas, et les fameux anges gardiens du premier
ministre, là, ils sont au bout de leur patience.
La semaine dernière, le premier ministre a enfin
reconnu qu'il devait en faire plus pour aider les Québécois et les Québécoises à faire face au coût de la vie. Et là il peut le
faire, il peut aider nos services publics et le monde qui travaille dedans en
même temps.
Il
y a trois jours de grève, là, qui s'en viennent. C'est quoi, le plan du premier
ministre? C'est quoi, sa stratégie, laisser le conflit traîner?
Qu'est-ce que le premier ministre va faire, dans les prochaines semaines, pour
se réconcilier avec les travailleurs et travailleuses?
• (14 h 20) •
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, je pense que tout le monde, ici, veut améliorer les
conditions de travail des employés du gouvernement du Québec.
Lors de la dernière négo, on a
augmenté les salaires des enseignants de 18 %. Cette fois-ci, on propose,
entre autres, d'augmenter les
salaires des infirmières de nuit — parce
que c'est dur, travailler de nuit — de
17 %. Beaucoup de problèmes de
santé mentale au Québec, c'est pour ça qu'on propose des augmentations de
salaire de 25 % pour les psychologues. On propose aussi, Mme la Présidente, des forfaitaires. Évidemment, quand on
donne un montant forfaitaire, bien, en pourcentage, c'est plus pour les bas salariés que pour les
hauts salariés. Au total, on parle d'une augmentation de la masse salariale de
14,8 %. L'inflation prévue pour les
années de la convention, c'est 12,5 %. Donc, j'aimerais que Québec
solidaire nous dise ils augmenteraient ça à combien, 15 %,
16 %, 21 %, comme les syndicats demandent? Puis où prendraient-ils
l'argent.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Le premier ministre voit
juste un prix, il voit juste ce que ça va coûter si on paie bien notre monde dans nos services publics. Ce qu'il ne voit
pas, c'est l'autre prix, le prix de ne pas le faire. Au Québec, on n'a pas
les moyens de ne pas avoir un prof devant
chaque classe. On n'a pas les moyens, au Québec, d'avoir un système de santé
qui s'écroule. C'est ça, le prix à payer pour son offre actuelle. C'est trop
cher payé.
Pourquoi est-ce que
le premier ministre ne rajoute pas de l'argent sur la table?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien, vous le savez, Mme
la Présidente, ma priorité puis une des raisons pourquoi je suis en politique,
c'est entre autres pour s'assurer qu'on
s'occupe de nos jeunes. Comment? En investissant en éducation. Qu'est-ce qu'on
a fait pour les enseignants? On a
augmenté, dans la dernière convention collective, leur salaire de 18 %, le
double de la moyenne des
augmentations qu'on a données. On a mis des primes pour les étudiants dans les
facultés d'éducation pour les inciter à s'inscrire en éducation.
Donc,
Mme la Présidente, dans la négociation actuelle, on propose des aides à la
classe, parce qu'il ne faut pas juste augmenter
les salaires, il faut augmenter les conditions de travail, c'est ce qu'on fait.
Mais il faut être assis à la table, pas aller piqueter sur des lignes
devant les...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Est-ce que le premier
ministre pense que je suis gêné d'être allé aux côtés des femmes et des hommes qui se lèvent tôt le matin, qui se
couchent tard le soir pour travailler dans nos services publics? Est-ce qu'il
pense que je suis gêné d'avoir été à leurs côtés? Au contraire, Mme la
Présidente, ça me rend très fier.
J'aimerais
que le premier ministre dise à Sarah, qui est agente de bureau, qui fait
23 $ de l'heure, à Agatha, qui est en salubrité à l'hôpital, qui fait 38 000 $ par année,
j'aimerais qu'il leur explique à elles pourquoi elles méritent juste le
10,3 % d'augmentation, même pas l'inflation.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien, Mme la Présidente,
quand on est chef de parti, ça vient avec des responsabilités, ça vient avec
des responsabilités. Puis là ce que ne nous
dit pas le chef de Québec solidaire, qui était sur les lignes de piquetage pour
faire la grève, il ne nous dit pas,
lui, combien il offrirait de plus que le 14,8 %, combien, puis où
prendrait-il l'argent. Je pense qu'il doit quand même être responsable
puis faire des propositions constructives.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais maintenant la députée de Sherbrooke. La parole est à vous.
Financement
du logement social
Mme Christine
Labrie
Mme Labrie : Les ministres de la CAQ
disent souvent que Québec solidaire n'a pas le monopole de l'empathie. Bien, pourtant, de l'empathie, je n'en vois pas
bien, bien dans la mise à jour économique. Il y a la moitié de la population
qui s'inquiète de la crise en habitation,
c'est une priorité nationale. La CAQ fait quoi? Elle pellette par en avant. Ils
ne sont pas vraiment pressés de l'investir, leur 1,8 milliard.
Je
vais vous les montrer, les chiffres du gouvernement. Il nous parle de
8 000 logements abordables en cinq ans. Ce qui est prévu, c'est 210 millions
maintenant, rien l'année prochaine. Les 500 logements pour les personnes
en situation d'itinérance, rien cette
année, rien l'année prochaine, ça commence en 2025. Les
4 000 nouvelles unités des programmes de supplément au loyer,
rien cette année, rien l'année prochaine, ça commence en 2025.
Écoutez, là, le feu est pris, puis on
dirait que le gouvernement attend qu'il pleuve pour que ça s'arrête. Pourquoi
il ne commence pas tout de suite à investir pour la crise du logement?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, Mme la Présidente. Bien, le total de nos efforts
depuis que nous sommes élus, c'est 5,7 milliards.
Et là, lorsqu'on annonce des nouvelles unités comme ça, bien, c'est certain
qu'il faut les élaborer, il faut les développer,
il faut faire les montages et il faut les livrer. Et donc ce que vous voyez
dans l'échelonnement des réalisations, c'est
que ce que vous allez voir cette année et une partie de l'an prochain, bien,
c'est ce qui a été prévu l'an dernier, et puis c'est comme ça que... je ne pense pas que je n'apprends rien à personne,
mais qu'on ne peut pas construire des logements instantanément, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Christine
Labrie
Mme Labrie :
La CAQ est déjà en retard de cinq ans par rapport à la crise du logement,
on ne peut pas attendre encore deux ans de
plus avant d'agir. Juste à Montréal, aujourd'hui, là, il y a
24 000 personnes qui attendent un logement social, des milliers d'autres partout à travers le
Québec, puis il nous en propose 8 000, mais pas tout de suite. Il n'y a
jamais eu autant de personnes qui
risquent de passer l'hiver dehors, mais ça va attendre en 2025 pour les
logements en itinérance.
À
chaque année qui passe, on peut construire de moins en moins de logements avec
le 1,8 milliard qui est sur la table. Pourquoi la CAQ ne commence
pas dès maintenant à l'utiliser?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, Mme la Présidente. Bien,
comme il y a... il faut bien faire les choses, élaborer, faire les plans, le montage, les réaliser, comme je l'ai
dit, ce qui va se faire cette année, l'an prochain, c'est ce qui a été prévu
l'an dernier. Par contre, pour ceux qui ont
des problèmes dès maintenant, bien, on a un excellent programme qui s'appelle
le programme d'Allocation-logement et
administré par Revenu Québec. Il y avait 62 000 personnes qui en
bénéficiaient en 2021, on est rendus
à 150 000, Mme la Présidente, 150 000.
Alors, lorsqu'on n'a pas un loyer immédiatement qui est construit...
La
Présidente : En terminant.
M. Girard
(Groulx) : ...bien, on vient aider les gens avec le programme
d'Allocation-logement.
La Présidente :
Deuxième complémentaire, et, pour
ce faire, je reconnais le député de Maurice-Richard. La parole est à
vous.
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi : Un budget qui va
appauvrir des fonctionnaires, des logements reportés à la semaine des quatre
jeudis, un transport en commun qui va se dégrader. On nous dit : Il
n'y a pas d'argent, il n'y a pas d'argent.
Il
y en avait une facile, Mme la Présidente. Un Québécois sur 10 a recours aux banques
alimentaires cette année. Le gouvernement a jugé bon de ne donner que
10 millions des 18 millions que les banques alimentaires demandaient.
Un maigre 8 millions, c'est deux fois
rien, dans le budget, pour éviter à des Québécois d'avoir faim. C'est cheap,
Mme la Présidente, c'est petit.
Une voix : ...
La Présidente :
M. le leader du gouvernement, je
me suis levée. Et je vous demande de retirer ce mot qui est non
parlementaire, vous le savez.
M. Bouazzi :
Je le retire, Mme la Présidente.
La
Présidente : Parfait. La réponse, maintenant, M. le ministre des
Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) : Mme la Présidente, c'est
certain qu'on n'a pas l'intention de faire de politique avec les banques
alimentaires, là, ça ne fait pas de sens.
Alors,
on avait des demandes, on a répondu à 100 % des demandes. On a choisi cinq
groupes, d'aider les banques alimentaires, et puis, après que la mise à
jour a été préparée, la demande d'un groupe a augmenté de 8 millions.
Alors, sachez, Mme la Présidente, que, sur un
budget de 150 milliards de dollars, au Québec, il n'y aura jamais d'économie de 8 millions qui va être faite
sur le dos des banques alimentaires, et on ne fera pas de politique avec ça. On
avait des demandes pour 20 millions, on
fournit 21 millions à cinq groupes. S'il manque 8 millions, Mme la
Présidente, ça va nous faire plaisir de le trouver.
La Présidente : En question
principale, je reconnais...
Des voix : ...
La
Présidente : Pas de commentaire après les réponses. En question
principale, je reconnais le député de Jean-Lesage. La parole est à vous.
On l'écoute.
Projet de loi en matière
d'habitation
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Merci,
Mme la Présidente. Je vais vous raconter l'histoire de Mme Porter, qui
réside dans Limoilou. Dans la vie,
elle aidait à la réussite de nos enfants comme éducatrice spécialisée dans les
écoles. Pour sa retraite, elle mérite qu'on
lui redonne ce qu'elle a donné. Mais, il y a quelques semaines, elle a reçu un
avis d'éviction. Son propriétaire veut qu'elle
parte le 30 juin prochain. Elle a 67 ans. Ça fait six ans et demi
qu'elle habite son logement, un quatre et demi qui lui coûte 845 $ par mois. Si elle est obligée
de se trouver un nouveau logement pour le mois de juillet prochain, combien
ça va lui coûter, 400 $ de plus par
mois? On ne le sait pas. Puis comment elle va faire pour payer ça? Bien, on ne
le sait pas non plus.
En ce moment,
là, nos lois permettent d'évincer des aînés. Est-ce que la ministre de
l'Habitation trouve ça juste?
Mon collègue
de Laurier-Dorion a déposé des amendements au projet de loi n° 31 pour
empêcher ce genre d'éviction là. Va-t-elle, oui ou non, les adopter?
La Présidente : La réponse de la
ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Oui,
merci, Mme la Présidente. Alors, effectivement, on est dans l'étude détaillée
du projet de loi n° 31, et il y
a des mesures qui ont été adoptées à l'égard des évictions, justement, pour
mieux protéger les gens vulnérables, qu'ils soient aînés ou pas aînés,
mais vulnérables. Donc, on met le fardeau de la preuve sur les épaules du
propriétaire, on prévoit des compensations
financières qui sont plus élevées, et tout ça dans le but qu'il n'y ait pas de
surprise puis que les gens soient mieux protégés,
Mme la Présidente.
Effectivement,
il y a eu des mesures proposées par le député de Laurier-Dorion, elles sont à
l'étude. On va regarder comment tout
ça va évoluer puis où on aboutira avec ces propositions-là. Mais moi, je l'ai
dit, Mme la Présidente, je veux que ce projet de loi là soit adopté dans les meilleurs délais pour,
justement, aider les personnes vulnérables alors que la prochaine saison des renouvellements de baux, là,
va débuter au mois de janvier. Alors, j'espère que les oppositions seront
collaboratives dans la fin de l'étude de ce projet de loi là, Mme la
Présidente.
• (14 h 30) •
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : ...ce
que je ne comprends pas, Mme la Présidente, c'est que bonifier la loi Françoise
David, là, ça fait longtemps qu'on parle de ça. Ce n'est pas une nouveauté, ça
ne fait pas juste 13 jours, ça fait extrêmement longtemps.
Qu'est-ce qui
fait que la ministre hésite? C'est pour protéger le droit d'évincer, qui est
plus important que le droit de se loger, par exemple? C'est quoi, la
nature de l'hésitation?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Merci,
Mme la Présidente. J'ai dit que j'étais en train de regarder la mesure qui est
proposée. Il n'y a pas une question
d'hésitation, là, il y a une question d'analyser, parce que Québec solidaire,
Mme la Présidente, fait juste regarder les choses avec une vision, un
seul prisme. Il y a un écosystème plus grand que les exemples qu'ils nous donnent ici, en Chambre, Mme la Présidente. On
veut des propriétaires qui détiennent du logement, qu'ils traitent bien leurs
locataires, mais on veut un système qui est
équilibré. Puis malheureusement, là, les revendications constantes de Québec solidaire, Mme la Présidente, ça ne voit les choses
qu'à travers un seul prisme. Alors, si j'ai l'air d'hésiter, Mme la
Présidente, peut-être que c'est leur perspective, mais c'est parce que moi,
j'essaie de voir...
La
Présidente : En terminant.
Mme
Duranceau : ...l'entièreté de la problématique et non juste à
travers...
La
Présidente : Deuxième complémentaire, le chef de deuxième groupe
d'opposition.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Mme Porter, dont
parle mon collègue de Jean-Lesage, est avec nous dans les tribunes, elle est
juste là, elle a peur de se faire évincer, parce que nos lois, au Québec, ne
sont pas assez sévères, ne la protègent pas assez.
Le
premier ministre a dit récemment qu'il voulait en faire plus pour protéger les
Québécois, Québécoises du coût de la vie puis du logement. Est-ce que le
premier ministre peut se lever et dire à Mme Porter, elle est juste là,
qu'il va considérer les propositions de Québec solidaire, pour qu'elle reste
dans son logement?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui.
Bien, moi, je trouve que le député de Québec solidaire faisait une bonne job.
Je ne vois pas pourquoi le chef ou le
co-porte-parole se sent obligé de répéter la question, parce que moi, je vais
répéter la même réponse, c'est-à-dire
que, oui, on va examiner les propositions de Québec solidaire. On n'en veut
pas, de rénovictions, là, qui ne sont
pas justifiées, au Québec. Donc, on veut améliorer la situation, on veut que
les gens aient accès à des logements, on veut qu'ils restent dans leurs
logements. Donc, Mme la Présidente, on va regarder la proposition, mais on va
regarder l'ensemble du portrait.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le chef
du troisième groupe d'opposition. On l'écoute.
Accès à la propriété
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : Mme la Présidente, le gouvernement a pris quelques bonnes
décisions dans cette mise à jour économique. C'est loin d'être parfait, mais je
pense qu'il faut quand même le souligner. Donc, des sommes supplémentaires pour les banques alimentaires,
c'est une bonne nouvelle. Des sommes supplémentaires pour l'itinérance, c'est apprécié. L'adaptation aux changements
climatiques, il y a des sommes, c'est timide, mais c'est quand même un pas
dans la bonne direction.
Cependant,
un angle mort de cette mise à jour, c'est la question de l'accès à la propriété
chez nos jeunes, chez les premiers acheteurs. Sous la CAQ, le prix des
maisons a augmenté de 64 %, et, pendant ce temps-là, les salaires, eux, augmentaient en moyenne de 20 %. Le premier
ministre a déjà dit, et là je le cite, que l'augmentation du prix des maisons,
c'était essentiellement — j'ouvre
les guillemets — «une
conséquence du salaire moyen qui augmente», un «mal nécessaire» pour ne
pas que «le Québec reste pauvre». Ce sont ses mots.
Dans
toute l'histoire du Québec moderne, jamais une génération au complet n'aura vu
sa capacité à accéder à la propriété disparaître aussi rapidement, en
cinq ans à peine, donc depuis l'arrivée au pouvoir de ce gouvernement.
Dans plusieurs
juridictions dans le monde et dans les années 80 et 90, d'ailleurs, au
Québec, alors que les taux étaient haut, les
gouvernements ont mis en place de nombreux programmes d'accès à la propriété
pour garantir des taux d'intérêt plus justes pour les jeunes, pour les
premiers acheteurs.
Est-ce que le premier
ministre est prêt à considérer des mesures concrètes pour aider les premiers
acheteurs?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, d'abord, je salue la bénédiction du chef du troisième groupe d'opposition
sur certaines de nos mesures. Que sommes-nous chanceux d'avoir la bénédiction
du chef du troisième groupe!
Maintenant,
Mme la Présidente, concernant le logement, on avait déjà annoncé
3,9 milliards depuis cinq ans. On fait une annonce historique, on annonce
un 1,8 milliard, ça fait 5,7 milliards. Parce que, oui, il y a un
problème de demande puis un problème d'offre, il manque d'offre. Donc,
quand il manque d'offres, ça fait augmenter le prix des loyers.
Qu'est-ce
qu'on fait en attendant, Mme la Présidente? L'aide qu'on appelle
Accès-logement... Allocation-logement, on aidait
62 000 familles. On aide 150 000 familles, maintenant, à
payer leurs logements, parce que ça coûte plus cher. Peut-on avoir la
bénédiction du chef du troisième groupe d'opposition sur cette proposition-là
aussi, s'il vous plaît?
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Paul St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre
Plamondon : ...Mme la Présidente, la réponse du premier ministre n'a
aucun rapport avec ma question, qui porte sur les jeunes et l'accès à la
propriété. Je vais recommencer.
Donc, entre 1980 et
1995, il y a eu des programmes ici, au Québec, qui donnaient un rabais
d'intérêt sur les cinq premières années,
donnaient des taux d'intérêt plus avantageux, des prêts sans intérêt de l'État
pour une durée de sept ans, des crédits d'impôt pour couvrir une partie
des hausses de taux d'intérêt, et j'en passe.
C'est
ça, ma question : Est-ce que le premier ministre s'engage à étudier toutes
les options pour aider les premiers acheteurs?
• (14 h 40) •
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente, bon, d'abord, quand on
regarde la situation de l'immobilier, pas juste au Québec, là, dans les
autres provinces, aux États-Unis, à peu près partout dans le monde, avec
l'immigration, avec les augmentations de
salaire qui ont été importantes, plus importantes au Québec que chez nos
voisins, il n'y a pas de stock suffisant de logements. Donc, la
priorité, c'est d'augmenter le nombre de logements.
Actuellement,
il nous manque de travailleurs de la construction. Donc, on a annoncé... On va
mettre une formation courte pour
convaincre plus de jeunes et de moins jeunes de s'en aller en construction
pour, entre autres, construire plus de logements.
Donc, c'est ce qu'on
fait. C'est les mesures qu'on a choisies. Je pense, ce sont des bonnes mesures.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Le premier ministre vient
de découvrir qu'il fallait construire plus de logements après quatre ans à nier la crise du logement. Tant mieux.
Mais il demeure la question : Est-ce qu'on peut faire comme dans d'autres
juridictions, comme aux États-Unis, en
Europe, comme on a déjà fait par le passé, et mettre en place des mesures
costaudes, solides pour favoriser l'accès à la propriété pour les
jeunes, pour les premiers acheteurs?
C'est la troisième
fois que je réitère ma question. Est-ce qu'on peut parler de ce sujet-là, s'il
vous plaît?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien,
Mme la Présidente, je sais que le chef du troisième groupe de l'opposition a
étudié, là, dans Un Québec souverain, il n'est pas d'accord avec Jacques Parizeau, il
voudrait une monnaie québécoise. Maintenant, ce qu'il faut qu'il comprenne, si, demain matin, on donne
10 000 $ à chaque acheteur de maison, qu'est-ce que vous pensez
qu'il va arriver? Le prix des maisons va
augmenter de 10 000 $. Ça ne réglera rien. Donc, moi, je l'invite,
là, à aller relire ce que Jacques Parizeau a écrit sur l'économie du
Québec.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député de Marguerite-Bourgeoys.
Allègement du fardeau fiscal et réglementaire
des petites et moyennes entreprises
M. Frédéric
Beauchemin
M.
Beauchemin : Mme la Présidente, la mise à jour économique dévoilée ce
matin nous confirme ce que nous savions
tous : l'économie du Québec stagne. Le ministre des Finances nous a dit il
y a quelques semaines, et je cite : Bien non, il n'y en aura pas,
de ralentissement prolongé. Force est de constater qu'il avait tort.
Ajoutons
à la stagnation actuelle les six mois à venir sans croissance prévus par le
ministre. La situation est très difficile pour tous.
Ça fait des mois
qu'on voyait l'économie se dégrader. Le ministre a même un scénario potentiel
de recul de 1,4 % devant nous. Radio-Canada nous rapportait que le Québec
de la CAQ gagne la palme d'or du pays pour le nombre de dossiers de faillites.
Rien de nouveau. Le taux de confiance de nos entreprises québécoises est à son
plus bas, Mme la Présidente. Une chose simple
aurait pu être faite ce matin pour aider nos entreprises, simplifier leur
fiscalité.
Pourquoi ne pas
l'avoir fait?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, merci, Mme la Présidente. Alors, évidemment, la hausse
du coût de la vie touche tous les Québécois. Et on a posé plusieurs gestes,
plusieurs gestes, Mme la Présidente, notamment la baisse d'impôt, le plafonnement des tarifs, le crédit d'impôt de
2 000 $. Et puis, avec la mise à jour... Et puis à ça s'ajoute
l'indexation de 5 % du régime fiscal, qui, lui aussi, vaut près de
2 milliards par année.
Évidemment,
avec la mise à jour, on avait une consultation publique sur l'optimisation, la
maximisation du potentiel économique
du Québec, et, c'est intéressant, il y avait certaines suggestions de
simplifier l'aide, et puis c'est exactement ce qu'on fait comme première
mesure, Mme la Présidente. On a choisi de ne pas renouveler le programme d'aide
au financement des investissements des
entreprises, qui était basé sur un rabais d'électricité, et plutôt de bonifier
et de prolonger le crédit d'impôt à
l'innovation, qui, lui, favorise la productivité. Il y a donc un effort de
simplification qui est important pour favoriser la productivité au
Québec. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin :
Mme la Présidente, être dans une
période de stagnation, comme le dit le ministre, ce n'est pas bon pour nos PME. La CAQ dit qu'elle veut aider
nos PME à se moderniser, mais en même temps le gouvernement leur vide
les poches avec une énorme augmentation de leurs tarifs d'électricité.
Est-ce
que ce gouvernement peut se donner un objectif de vraiment aider nos PME et de
ne pas avoir le plus haut taux de faillite au Canada?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M.
Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, bien, Mme la
Présidente, il y a plusieurs choses qu'on fait pour les PME et il y a une
offensive de transformation numérique. Il y a l'aide aux exportations. Il y a
tout le plan main-d'oeuvre qu'on a mis en place.
Et puis, dans l'ensemble, tout ce qui est fait au ministère de l'Économie, au
ministère des Finances, au cabinet du premier ministre, par ce
gouvernement, vise à créer un climat d'affaires positif qui permet à nos
entreprises de croître. Et c'est pour ça
que, lorsqu'on regarde l'ensemble de l'oeuvre, on voit que l'écart de richesse
entre le Québec et l'Ontario, qui était à 16 % depuis 1980, mais
qui était à 16 % lorsqu'on est arrivés, est maintenant à 13,2 %.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin :
Aujourd'hui, la dette à long
terme d'Hydro-Québec est de 50 milliards. Avec ce qu'on a entendu la semaine dernière, il faudra trouver
185 milliards pour doubler la production d'électricité. Le ratio de dette
à long terme par térawattheure produit total passera de 25 % et ira
au-dessus de 50 %.
Mme
la Présidente, pourquoi la CAQ ne nous démontre pas comment Hydro-Québec financera
les 185 milliards?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) :
Oui. Bien,
Mme la Présidente, ce qu'on voit dans la mise à jour, c'est un excellent plan
de réduction de la dette, doucement dans le temps, c'est-à-dire qu'on a
choisi sciemment de financer la baisse d'impôt en réduisant le poids de la dette de 38 % de dette nette par rapport
au PIB, jusqu'à 30 % sur 15 ans. Si on l'avait fait en 10 ans,
il n'y aurait pas eu de baisse d'impôt. Alors, c'est le choix qu'on a fait.
Et
puis notre programme de financement, cette année, est autour de
25 milliards. Hydro-Québec, c'est 5 milliards de plus. On
travaille ensemble. Le gouvernement du Québec a une garantie explicite de la
dette d'Hydro-Québec. On travaille ensemble...
La
Présidente : En terminant.
M. Girard (Groulx) : ...notre programme de
financement a diminué alors que celui de l'Ontario a augmenté. Je pense
qu'on est en excellente posture.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais maintenant la députée de Westmount-Saint-Louis. On vous
écoute.
Soutien financier aux familles en attente d'une place en
service de garde éducatif
Mme
Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Merci, Mme la Présidente. Ça fait
maintenant deux ans depuis que le Parti libéral du Québec a proposé de
prolonger le Régime québécois d'assurance parentale de six mois pour les
familles qui ne se trouvent pas une place en
service de garde éducatif. Aujourd'hui, dans la mise à jour économique, zéro
pour ces familles qui attendent toujours
une place, qui font face à beaucoup de difficultés. Je partage leur déception,
leur frustration. Il y a quand même 81 000 enfants qui sont
sur la liste d'attente.
Est-ce que le premier
ministre est fier que ces familles doivent se priver de beaucoup...
La
Présidente : La réponse...
Des voix :
...
La Présidente :
Oh! pardon. Poursuivez. Excusez-moi.
Mme Maccarone :
Est-ce que le premier ministre est
fier que ces familles doivent se priver des essentiels de la vie, de payer l'hypothèque, le loyer, le coût de vie
qui augmente sans cesse, Mme la Présidente, l'épicerie? C'est des difficultés
qu'ils font face, puis il n'y a rien pour
ces familles qui sont en attente. Est-ce qu'ils sont fiers que ces familles ne
sont pas en mesure de rejoindre les deux bouts?
Alors,
qu'est-ce qu'il répond à ces familles? Pourquoi qu'ils n'ont pas... vouloir
mettre le RQAP dans la mise à jour économique?
La Présidente :
La réponse du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) :
Oui. Bien,
Mme la Présidente, c'est certain que c'est extrêmement difficile présentement
pour tout le monde, pour les Québécois, pour les entreprises, pour les familles.
Puis c'est pour ça qu'on n'a pas attendu pour
agir. C'est pour ça qu'on protège le pouvoir d'achat des Québécois. Puis
comment on fait ça? Bien, c'est avec l'indexation du régime fiscal, qui correspond à près de
2 milliards par année. Il y a 5 millions de ménages, c'est à peu près
400 $ par ménage. Mais on n'a
pas attendu pour agir. Il y a la baisse d'impôt, il y a le plafonnement des
tarifs, il y a le 2 000 $ pour les aînés, bref, et on a un
marché de l'emploi qui est dynamique.
Alors, lorsqu'on somme tout ce qui est fait par ce
gouvernement, la situation au Québec, bien que ce soit extrêmement
difficile, nous avons protégé le pouvoir d'achat des Québécois.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme
Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Je n'ai rien entendu en ce qui concerne le Régime québécois d'assurance
parentale pour les familles qui attendent
toujours une place en service de garde en milieu éducatif. Pourquoi vous n'avez
pas mis dans la mesure économique un prolongement du RQAP pour ces
familles qui attendent avec une grande impatience, qui sont en train de s'appauvrir parce que le gouvernement
n'écoute pas? Ça fait deux ans depuis que cette recommandation est sur
la table. On sait même qu'ils l'ont chiffrée.
Expliquez-nous
pourquoi vous n'avez pas mis ça dans la mesure économique.
La
Présidente : La ministre de l'Emploi.
Mme Kateri
Champagne Jourdain
Mme Champagne Jourdain : Bonjour, Mme la
Présidente. Je vous remercie pour cette question-là. Vous savez, le
programme de RQAP, il fait en sorte qu'on puisse permettre aux familles de se
remettre physiquement de l'arrivée d'un
enfant, particulièrement les mères. Alors, c'est un programme qui permet de se
remettre physiquement. On comprend très bien, et mon collègue l'a
expliqué aussi, les difficultés que peuvent vivre les familles par rapport aux
difficultés qu'ils ont à trouver des places
en garderie. On y travaille aussi. Ma collègue de la Famille y est affairée. Il
y a plusieurs mesures en ce sens-là qui vont nous permettre d'y arriver.
On continue, Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme
Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Je n'ai pas besoin d'une
explication du RQAP, c'est un gouvernement libéral qui l'a mis en place
en 1996. C'est là depuis assez de temps, ça a fait ses preuves. Ça fonctionne,
Mme la Présidente.
Ce que les familles s'attendent puis
veulent savoir : Quand est-ce qu'on va avoir une extension, un
prolongement de ce régime? Parce
qu'il y a des femmes qui ne peuvent pas retourner sur le marché du travail. Elles
sont privées de leur emploi. Elles
sont en train de s'appauvrisser. Nous avons besoin d'elles, on fait face à une
pénurie de main-d'oeuvre, puis le gouvernement, ils ferment leurs
oreilles, ils s'entêtent puis ils disent non à ces familles qui sont...
• (14 h 50) •
La
Présidente : La réponse... Vous voulez répondre?
M.
Jolin-Barrette : ...
La
Présidente : Quelle est votre question de règlement, M. le leader?
M. Jolin-Barrette : ...informer la Chambre
adéquatement. La députée vient de dire que c'était un gouvernement
libéral en 1996. À ma connaissance, c'était un gouvernement du Parti québécois
en 1996.
La Présidente :
Cela dit, nous allons poursuivre
avec une réponse, la réponse de la ministre
de la Famille. Nous vous
écoutons.
Mme Suzanne
Roy
Mme Roy
(Verchères) : Merci, Mme la Présidente. Ce que l'on veut, c'est que
les parents puissent retourner travailler.
Ce que le Parti libéral nous a donné, pour être exact, c'est la taxe
famille, hein? On va être clairs, c'est ça qu'ils nous ont donné.
Nous, on travaille
pour créer des places. Dernier tableau de bord qui vient de sortir, c'est près
de 18 000 places en installation,
en milieu familial, 21 500 places de créées dans les deux dernières
années. C'est ça que les parents veulent, au Québec, ils veulent avoir des places. Au moment même où on se parle, on
est en train de convertir 5 000 places, qui vont passer de
80 $ par jour à 8,85 $. Ça, ça va aider les familles du Québec.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député de
Nelligan. On l'écoute.
Capacité d'accueil en matière
d'immigration
M. Monsef
Derraji
M. Derraji : Mme
la Présidente, je viens de trouver une perle dans la mise à jour économique.
Des voix :
...
M. Derraji :
Il faut attendre. «De plus, le Québec comptait 471 000 résidents non
permanents en 2023, soit 149 000 personnes
de plus qu'en 2022.» Je n'ai pas terminé, Mme la Présidente. «Il s'agit de la
plus forte hausse annuelle du nombre
de résidents non permanents depuis 1972, première année où des données
comparables ont été [complétées].»
Ma question, Mme la
Présidente, au premier ministre : Il a préparé quoi à ces gens pour les
accueillir? Il sait qu'on vit dans une crise de logement. Qu'est-ce que vous
avez préparé pour accueillir ces gens? Vous êtes fiers que, depuis 1972, le
Québec n'a jamais accueilli autant d'immigrants. Qu'est-ce que vous avez
préparé pour les accueillir?
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Immigration, de la
Francisation et de l'Intégration. On l'écoute.
Mme Christine
Fréchette
Mme
Fréchette : Oui, Mme la Présidente. Alors, pour les personnes
immigrantes, il y a tout un écosystème, en
fait, d'accueil qui existe pour ces personnes. On est en partenariat avec un
grand nombre, plus de 200 partenaires, que ce soient des villes, des MRC ou encore des organismes d'accompagnement,
et on a également inclus, dans notre planification pluriannuelle, un grand nombre d'ententes avec de
ces groupes qui sont basés en région. Et il faut voir aussi qu'au niveau de
l'habitation, bien, on va privilégier des personnes qui sont déjà établies au
Québec, de telle sorte que ce seront des personnes déjà dotées d'un logis, pour lesquelles la capacité d'accueil
du Québec ne sera pas requise de manière additionnelle. Merci.
La
Présidente : Alors, voilà. Cela met fin à la période de questions et
de réponses orales.
Motions
sans préavis
Comme
il n'y a pas de votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans
préavis, et, pour ce faire, je cède la
place au troisième vice-président de l'Assemblée nationale. Et je vous remercie
pour votre attention. Bonne fin de journée à tous.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : À
la rubrique des motions sans préavis, en fonction de nos règles et de l'ordre
de présentation des motions sans préavis, je
reconnais maintenant un membre du groupe formant l'opposition officielle.
M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : M. le Président, je sollicite le consentement de
cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec
la députée de Vaudreuil et le député de Marguerite-Bourgeoys :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte que le plan d'action 2035 d'Hydro-Québec laisse
présager une baisse importante du dividende versé par Hydro-Québec au
gouvernement du Québec;
«Qu'elle
demande au gouvernement, par souci de transparence, de faire la lumière sur les
coupes budgétaires qui en résultera et leurs impacts sur les services
publics.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Pas de consentement.
Nous
allons poursuivre avec la prochaine motion, et c'est le deuxième groupe
d'opposition, Mme la députée de Mercier.
Demander aux géants du
numérique de rendre plus facilement
accessible sur leurs plateformes la musique québécoise
Mme Ghazal : Merci, M. le Président. Je demande le consentement
de cette Assemblée pour présenter la motion suivante conjointement avec
le ministre de la Culture et des Communications, la députée de Mont-Royal—Outremont, le député de Matane-Matapédia, la députée de
Vaudreuil et le député de Marguerite-Bourgeoys :
«Que l'Assemblée
nationale félicite l'ensemble des nommés et des récipiendaires du dernier Gala
de l'ADISQ;
«Qu'elle
prenne acte que la façon dont fonctionnent actuellement les algorithmes des
plateformes de diffusion de musique
des géants numériques permet très peu la recommandation de contenu local et
francophone, ce qui désavantage les artistes du Québec;
«Qu'elle
demande aux propriétaires de ces plateformes d'adapter leurs algorithmes pour
que le Québec soit considéré comme un État, afin de favoriser la
découvrabilité de la musique québécoise.» Merci.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Caire : Consentement,
sans débat, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Consentement, sans débat.
Une voix : ...
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Un vote électronique a été demandé. Qu'on appelle les
députés.
Des voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : S'il vous plaît, collègues, je vais vous demander...
je vais vous demander d'observer, s'il vous plaît... (panne de son) par Mme la
députée de Mercier. Le vote est maintenant ouvert.
La période de vote
est maintenant terminée. Mme la secrétaire générale.
La Secrétaire :
Pour : 105
Contre :
0
Abstention :
0
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
la motion est donc adoptée. M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc : Merci, M. le Président. Est-ce qu'on pourrait
envoyer une copie de cette motion à l'ADISQ, à l'Union des artistes et à
La Guilde des musiciens et musiciennes? Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Ce
sera fait. Pour la prochaine motion, du troisième groupe d'opposition, j'invite
M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : Je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement avec la députée de Mont-Royal—Outremont, la députée de
Mercier, le député de Marguerite-Bourgeoys et la députée de Vaudreuil, la
motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse
que les médias d'information nationaux et régionaux québécois font face
à des difficultés financières importantes;
«Qu'elle
reconnaisse que les journalistes des médias d'information locaux et nationaux
québécois sont essentiels à la démocratie et à la publicité des débats;
«Qu'en
conséquence, l'Assemblée nationale demande au gouvernement d'élargir le crédit
d'impôt pour soutien à la presse
écrite à l'ensemble des médias d'information de manière [à] que ces mesures
totalisent un maximum de 50 % de la dépense de la main-d'oeuvre en
journalisme, incluant les mesures fédérales.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Caire : Pas
de consentement.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Il
n'y a pas de consentement. Et, pour la prochaine motion, j'invite maintenant
un membre du groupe formant le gouvernement, M. le ministre de la Culture et
des Communications.
Rendre hommage à M. Guy Latraverse, pionnier de
l'industrie du spectacle,
et offrir des condoléances à sa famille et à ses proches
M. Lacombe : Merci beaucoup, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la députée de
Mont-Royal—Outremont, la députée de Mercier, le député de
Matane-Matapédia, la députée de Vaudreuil et le député de
Marguerite-Bourgeoys :
«Que l'Assemblée
nationale rende hommage à monsieur Guy Latraverse, qui s'est éteint le
14 octobre dernier;
«Qu'elle salue sa
carrière remarquable à titre d'ambassadeur et pionnier de notre industrie du
spectacle;
«Qu'elle
reconnaisse son apport au rayonnement et au développement de la culture
québécoise à travers le monde;
«Qu'elle offre ses
plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches;
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale observe une minute de silence en sa mémoire.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Caire : Oui, M. le Président, il y a consentement pour un
débat de deux minutes par intervenant dans l'ordre suivant : le ministre de la Culture et des
Communications, la députée de Mont-Royal—Outremont, la députée de Mercier et le député de
Matane-Matapédia.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Je
comprends qu'il y a consentement pour qu'il y ait quatre intervenants et
que pour... la durée des interventions soit
limitée à un maximum de deux minutes chacune. Alors, je cède tout de suite la
parole à M. le ministre de la Culture et des Communications.
M.
Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Merci, M. le Président. Le Québec et la culture
québécoise ont perdu, le 14 octobre, un de leurs plus grands ambassadeurs,
un homme visionnaire, qui avait de l'ambition à revendre pour les artistes
d'ici, un amoureux inconditionnel de
la chanson francophone, un être inspirant, pionnier de notre industrie du
spectacle, qui est arrivé à un moment
où tout était encore à faire. Tout au long de sa carrière, Guy Latraverse a
oeuvré sans relâche au rayonnement et au développement de la culture
québécoise. Il laisse maintenant au Québec un immense héritage.
Cette
carrière, elle commence en force en 1962, lorsqu'il devient le premier
imprésario québécois. Imprésario, un titre, à ce moment, qui n'avait
jamais été utilisé au Québec.
• (15 heures) •
Guy Latraverse a
énormément contribué au succès de nos artistes sur la scène internationale. Il
est aussi derrière plusieurs spectacles
devenus mythiques, comme J'ai vu le loup, le renard, le lion, lors de la Superfrancofête, en 1974, ou 1 fois 5, qui a été
présenté pour la fête nationale de 1976.
Il a notamment
cofondé l'ADISQ et les FrancoFolies de Montréal. Et le cas de l'ADISQ est
particulièrement frappant. Dans les
années 70, le Canada avait déjà la cérémonie des Juno, mais les Québécois
ne gagnaient pas vraiment de trophées
là-bas. Et, pour ceux qui ont écouté le dernier Gala de l'ADISQ, dimanche, Louis-José
Houde rappelait que c'est en 1976 que
le vent a tourné, lorsqu'un artiste anglophone a devancé les Québécois en
nomination et qu'il a remporté un
trophée pour sa chanson qui était en vedette dans les publicités de thé Salada.
C'est à ce moment-là, donc, que Guy Latraverse et quelques autres ont décidé de créer l'ADISQ. Et, comme le disait à la
blague Louis-José Houde dimanche : «L'ADISQ existe donc aujourd'hui parce que trois, quatre francophones sont
rentrés frustrés de Toronto», ajoutant qu'«au Québec, c'est comme ça que
les artistes se défendent».
Blague à part, il a
propulsé de nombreuses carrières telles que celles de Jean-Pierre Ferland,
Claude Léveillée, Robert Charlebois et Yvon Deschamps.
Donc,
le départ du «père du showbizz québécois» constitue une perte immense pour le
Québec, et j'offre humblement mes plus sincères condoléances à ses
proches et amis. Merci pour tout, M. Latraverse.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le ministre de la Culture et des Communications. La prochaine intervenante,
Mme la députée de Mont-Royal—Outremont.
Mme Michelle
Setlakwe
Mme Setlakwe : Merci, M. le
Président. Quel privilège pour moi d'honorer la mémoire de Guy Latraverse, un citoyen d'exception, qui a marqué le Québec non
seulement en soutenant les artistes, mais en faisant avancer la cause de
la maladie mentale, qu'il aura contribué à démystifier.
Plusieurs de nos plus grands artistes ont brillé
de tous leurs feux grâce à la vision, à l'ambition et au travail acharné de
celui qu'on surnommait le «père du show-business». Pensons notamment aux
talentueux Claude Léveillée, Yvon Deschamps,
Jean-Pierre Ferland, Diane Dufresne, Robert Charlebois. Les plus grandes salles
sont devenues accessibles à nos
artistes pour s'y produire. Guy Latraverse voyait grand. Il n'y avait rien de
trop grandiose pour le talent d'ici, avec raison.
Au fil des ans, son goût du risque a permis de
grandes réalisations, pour lesquelles nous lui serons éternellement
reconnaissants. C'est d'ailleurs grâce à Guy Latraverse que nous pouvons nous
réjouir de vibrer au son de la musique francophone
des Francos, qu'il a cofondées. Peu de gens peuvent se vanter d'avoir été,
comme le fondateur de l'ADISQ, associé à une aussi longue liste de
productions que Guy Latraverse, soit comme agent d'artistes, comme producteur
de spectacles, de disques, d'émissions de
télévision ou comme directeur artistique ou concepteur. Guy Latraverse était
partout, contribuant à toutes les tribunes destinées à récompenser les
artisans de la culture québécoise, de la musique au cinéma, en passant par le théâtre et l'humour. Le legs
important du pionnier bâtisseur, comme on le nommait, continue de vivre dans
les arts et spectacles d'aujourd'hui.
Au-delà de son succès fracassant, soulignons sa
résilience. Malgré les épreuves, il a cheminé vers les plus hauts sommets et s'est imposé avec brio dans le monde du
spectacle québécois. Pour citer Diane Dufresne, Guy Latraverse «a ouvert
la porte de l'avenir vers une identité
culturelle». Nous devons collectivement porter le flambeau de ce pilier
visionnaire afin que la culture québécoise non seulement ne souffre pas
de son départ mais puisse atteindre de nouveaux sommets.
Au nom de ma
formation politique, j'offre mes plus sincères condoléances à sa famille, à ses
proches et à sa grande famille artistique. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Mont-Royal—Outremont. Et je reconnais maintenant comme prochaine intervenante Mme la
députée de Mercier.
Mme Ruba Ghazal
Mme
Ghazal : Merci, M. le Président. Le grand Guy Latraverse
nous a quittés. Je dis «le grand Guy Latraverse» parce qu'il avait des idées de grandeur dans le bon sens du terme. Il voyait
grand pour nos artistes, il voyait grand pour notre nation. C'est lui qui a convaincu Claude Léveillée
de faire la Place des Arts, alors qu'aucun artiste d'ici ne s'y était produit à
titre de tête d'affiche. C'est lui qui a produit le spectacle de Diane Dufresne
au forum, c'était la première artiste d'ici à
s'y produire en solo. C'est lui qui a rendu possible le spectacle, encore une
fois, de Diane Dufresne, du spectacle Magie rose, au Stade
olympique. Il a travaillé avec Yvon Deschamps, Robert Charlebois, Pauline
Julien, Jean-Pierre Ferland, Daniel Lemire,
Claude Dubois, etc. Ce n'est pas pour rien que son surnom est le «père du
show-business québécois». Sa soeur, Louise
Latraverse, disait que, lorsqu'il était petit, Guy était le petit roi, un
organisateur né, un meneur. Sa vie aura été menée de la même manière.
Grand
bâtisseur de l'industrie québécoise du disque et du spectacle, fondateur de
l'ADISQ, cofondateur des Francos, tout le monde aura été marqué par ses
réalisations. Au nom de ma formation politique, je tiens à offrir mes plus
sincères condoléances à sa famille et à ses proches. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Mercier. La parole revient
maintenant à M. le député de Matane-Matapédia pour le troisième groupe
d'opposition.
M. Pascal
Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, de bien belles choses ont été
dites, et avec raison. Au nom de ma formation politique, j'aimerais
rendre hommage à l'un de ceux qui furent les véritables passeurs de notre
culture.
Nous devons à
Guy Latraverse d'avoir révélé au grand jour beaucoup des artistes qui ont fait
la Révolution tranquille. À l'égal des Claude Léveillée, Robert
Charlebois, Yvon Deschamps, Diane Dufresne et Jean-Pierre Ferland, qu'il a
accompagnés, il fut un agent majeur des changements sociaux et culturels au
Québec.
À force de
travail et guidé par la passion, Guy Latraverse a permis tant aux artistes
québécois de se faire connaître en France qu'aux artistes français, les Charles
Aznavour, Mireille Mathieu, Michel Fugain, Petula Clark, Léo Ferré et Dalida, de se produire sur les planches du Québec.
Non seulement il a ouvert le chemin des plus grands talents de la musique
québécoise à l'Europe, mais il a apporté les talents de l'Europe sur la scène
québécoise.
Le «père du
show-business», comme on l'appelait, a également été le cofondateur de l'ADISQ
et des FrancoFolies de Montréal. Il a
produit de grands spectacles qui sont passés à l'histoire. Imaginez, on lui
doit plus de 1 000 émissions de télévision.
On doit aussi
à sa générosité et à son sens civique des initiatives comme la fondation
Revivre, devenue l'organisme Relief, qui vient en aide aux personnes
souffrant de détresse psychologique.
J'aimerais adresser mes remerciements à Guy
Latraverse pour tous nos artistes talentueux, qui les a amenés au bout du monde,
avec Claude Léveillée, pour tous les gars et les filles bien ordinaires dont il
a fait entendre la voix, pour tous les hymnes à la beauté du monde de Diane
Dufresne et d'autres qu'il a fait résonner sur toutes les scènes, tous les plateaux et toutes les antennes. Cet hommage est
amplement mérité pour un grand de notre culture québécoise. Merci, M. le
Président.
Mise
aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Matane-Matapédia. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) :
Adopté. Nous allons maintenant observer une minute de silence à la mémoire
de M. Guy Latraverse.
• (15 h 08
—
15 h 09
)
•
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci.
Avis
touchant les travaux des commissions
À la rubrique des avis touchant les travaux des
commissions, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Oui, M. le Président.
La Commission de la culture et de l'éducation
poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 23, Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique
et édictant la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation, aujourd'hui, de 16 h 45 à
19 h 15, à la salle Pauline-Marois;
La Commission
de la santé et des services sociaux poursuivra l'étude détaillée du projet de
loi n° 15, Loi visant à rendre
le système de santé et de services sociaux plus efficace, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission
de l'aménagement du territoire poursuivra l'étude détaillée du projet de loi
n° 31, Loi modifiant diverses dispositions législatives en matière
d'habitation, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission
des transports et de l'environnement poursuivra l'étude détaillée du projet de
loi n° 22, Loi sur l'expropriation, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle
Louis-Joseph-Papineau.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le leader adjoint du gouvernement. M. le leader de l'opposition officielle.
Une voix : ...
• (15 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Oui. Alors, nous sommes toujours aux avis touchant
les travaux des commissions, aux avis de la présidence.
Pour ma part, je vous avise que la Commission de
l'administration publique se réunira aujourd'hui en séance publique, après les
affaires courantes, vers 15 h 15, pour une durée de deux heures, à la
salle de l'Assemblée nationale, afin de
procéder à l'audition du ministère de l'Environnement, de la Lutte contre les
changements climatiques, de la Faune et
des Parcs, du ministère de la Sécurité publique et du ministère des Transports
et de la Mobilité durable sur le chapitre 2 du rapport d'avril 2023 de la Commissaire au développement durable
intitulé Adaptation aux changements climatiques : risques liés à l'érosion et à la submersion
côtière, et en séance de travail
vers 17 h 30, pour une durée de 30 minutes, à la salle RC-161, afin de déterminer les observations,
les conclusions et les recommandations de la commission à la suite de
l'audition que je viens de mentionner.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
Je vous
informe aussi que demain, lors des affaires inscrites par les députés de
l'opposition, sera débattue la motion inscrite par M. le député de
Maurice-Richard. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte de l'augmentation fulgurante des prix des
aliments dans les épiceries du Québec;
«Qu'elle
souligne que le gouverneur de la Banque du Canada a récemment déclaré en
commission parlementaire fédérale avoir remarqué que les entreprises
sont beaucoup plus disposées à augmenter leurs prix ces derniers temps, notamment dans le secteur de l'épicerie, et que par
conséquent, "les ménages absorbent [...] beaucoup plus l'impact
inflationniste";
«Qu'elle
rappelle que le 26 juillet dernier, Statistique Canada mentionnait que
"les hausses des marges des grossistes et des détaillants ont
toutes contribué à la croissance constante des prix des aliments";
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec de déclencher une
enquête sur les marges de profits des détaillants du secteur de
l'épicerie.»
La période des affaires courantes étant
terminée...
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Ah! M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Derraji : Oui. Merci, M. le Président. Écoutez, ma demande
de renseignements concerne le projet de loi n° 35, Loi
concernant la mise en oeuvre de certaines dispositions du discours du budget du
21 mars 2023 et modifiant d'autres dispositions.
Ça a été présenté le 5 octobre dernier par le ministre des Finances. Vous
allez me permettre, M. le Président, de faire une petite histoire courte
de nos échanges avec le leader du gouvernement.
Nous
avons transmis au leader du gouvernement notre liste de 10 groupes le
11 octobre. Mais, depuis, silence radio du côté du leader du gouvernement. On ne comprend pas pourquoi le leader
du gouvernement n'a pas entamé les discussions avec les groupes
parlementaires quant à la tenue de ces consultations, comme il est de coutume.
Donc, on veut juste savoir : Est-ce que
c'est toujours sur la table des échanges? Est-ce qu'on va étudier le projet de
loi n° 35? Et, vous savez, M. le
Président, il ne reste pas beaucoup de semaines, et je vois plusieurs
intentions gouvernementales de dépôts de projets de loi. Nous, ce qu'on
veut faire, c'est faire les choses correctement et bien faire notre travail.
Je comprends que le
ministre des Finances était dernièrement occupé par la mise à jour économique,
mais nous aimerions, nous aussi, planifier les consultations en conséquence. Et
nous sommes, je viens de le mentionner, M. le Président, en fin de session. La semaine prochaine, c'est une semaine de
circonscription, on va tous travailler dans nos bureaux de comté. Il
restera trois semaines. C'est 11 jours, M. le Président, 11 jours
pour cheminer tous les projets de loi du gouvernement.
Alors, moi, si le gouvernement veut tout bâillonner, ça, c'est autre chose,
mais là ce qu'il reste sur la table, c'est uniquement trois semaines,
trois semaines.
Le
leader du gouvernement a été déjà dans l'opposition. J'en suis sûr et certain,
il est conscient et il sait de quoi je parle. On ne peut pas, on ne peut pas,
en fin de session, excusez-moi le terme, garrocher des projets de loi, essayer
de nous demander d'être efficaces, essayer
de nous exiger un travail de législateurs comme on doit le faire et de ne pas
bousculer l'agenda parlementaire.
Donc,
ce qu'on veut et ce qu'on demande, je ne veux pas qu'on perde du temps
précieux, et on ne veut pas payer les
frais d'une mauvaise gestion des travaux. Je sais que le leader du gouvernement
va faire son possible pour que les travaux avancent très bien. Mais là
on le voit, ce n'est pas la première fois que je me lève, je l'ai mentionné la
semaine dernière, nous avons des collègues
qui ont déposé des projets de loi, il n'y a rien au salon bleu, mais là ce
qu'on voit, trois semaines, 11 jours,
et là, l'agenda, écoutez, on ne sait plus. Est-ce qu'ils vont appeler le 35 ou
pas? On ne sait plus c'est quoi, la priorité du gouvernement.
Donc, M. le
Président, j'aimerais bien que le leader du gouvernement nous présente ses
intentions par rapport au 35. Ça, c'est le 35. Je n'ai pas terminé, parce qu'il
y a d'autres projets de loi, M. le Président.
Là,
maintenant, ça concerne le projet de loi n° 37. Je vais essayer de faire
vite, M. le leader. Projet de loi n° 37, Loi sur
le commissaire au bien-être et aux droits des enfants, ce projet de loi a été présenté le
26 octobre par le ministre responsable des Services sociaux. C'est un projet de loi important, sensible. Nous
avons transmis une liste de groupes, de 15 groupes, le
31 octobre. Pourquoi nous n'avons plus aucune indication, encore une fois,
du leader?
Donc, 35, 37. Et
j'espère, M. le Président, que le gouvernement ne va pas nous mettre sur les épaules
le fardeau d'une mauvaise gestion de l'agenda des travaux parlementaires.
Donc,
ce que je lui demande aujourd'hui, nous sommes prêts à collaborer. Donnez-nous
le temps pour préparer nos collègues
pour qu'on puisse jouer très bien notre rôle de législateurs. Mais on ne peut
pas continuer, à trois semaines de la fin de la session parlementaire,
de ne pas avoir un agenda très clair.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le leader de l'opposition officielle. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Merci, M. le Président.
Je note l'intérêt de mon collègue de l'opposition officielle pour qu'on tienne des consultations particulières dans le
cadre du projet de loi n° 35, du projet de loi n° 37, dans les
projets de loi qu'on a déposés et qu'on va déposer au cours des
prochaines semaines.
Alors,
M. le Président, j'accueille avec intérêt et beaucoup d'ouverture les demandes
de mon collègue. Alors, on va travailler à faire en sorte de pouvoir lui
envoyer des propositions de date de façon à ce qu'on puisse, justement, dans les 11 derniers jours, adopter l'ensemble des
projets de loi déposés par le gouvernement, parce que je dénote que tel est le
désir de mon collègue le député de Nelligan, pour faire en sorte de pouvoir
dire aux Québécois qu'on a bien travaillé ensemble,
qu'on a fait avancer les travaux législatifs et qu'on va avoir un maximum de
projets de loi adoptés au bénéfice des Québécois.
Donc, je retiens sa
suggestion et je suis heureux de l'entendre aller dans cette direction.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Allez-y brièvement, M. le leader.
M. Derraji : Je vais préciser une chose extrêmement importante,
M. le Président. Ce qu'on veut, c'est faire notre travail de législateurs, pas
de presser sur un bouton : Dites oui à nos travaux et à nos projets de
loi. On va les étudier, et, si c'est
pour le bénéfice des Québécoises et des Québécois, on va aller de l'avant. Mais
ce que je ne veux pas, c'est un agenda serré, trois semaines, 11 jours,
des projets de loi qu'on n'a même pas encore commencé l'étude, qu'on n'a même
pas rencontré les groupes. Ce que je veux, c'est un agenda très clair.
C'est 11 jours, M. le leader.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
je vous invite à poursuivre vos échanges en dehors du salon bleu. Donc,
je suis sûr que vous allez trouver un bon terrain d'entente.
Affaires du jour
Alors, la période des affaires courantes étant
terminée, comme je le mentionnais tout à l'heure, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Caire : M. le Président, j'aimerais savoir si, à ce
moment-ci, vous avez reçu des demandes de débat de fin de séance.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Le délai n'étant pas encore terminé, donc... Ah oui!
Bien oui, vous m'entendez, là. Le
délai n'était pas encore expiré, donc... Alors, on attend l'expiration du délai
afin de pouvoir communiquer si, oui ou non, il y aura des débats de fin
de séance.
M.
Caire : M. le Président, je vous demanderais de suspendre
nos travaux jusqu'à l'expiration du délai, s'il vous plaît.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, une demande de suspension. Donc, nous
allons suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 19)
(Reprise à 15 h 26)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M.
le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M. Caire : M. le Président, je
comprends qu'il n'y a pas de demande de débat de fin de séance. Donc, je vous
demanderais d'ajourner nos travaux à demain, 9 h 40, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors
donc, notre séance est ajournée jusqu'à demain, 9 h 40.
(Fin de la séance à 15 h 27)