(Dix heures)
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Bon
matin, chers collègues. Je vous souhaite bon retour à l'Assemblée nationale. Je
nous invite à nous recueillir quelques instants.
Je vous invite à vous asseoir.
Affaires du jour
Alors, pour le début de nos travaux, je cède la
parole à M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
bonjour, M. le Président. Très heureux de vous retrouver après une belle
semaine en circonscription. J'espère qu'elle a été productive comme la mienne.
Je souhaite la bienvenue également et le bonjour à tous les collègues. Très
heureux de tous... de tous vous retrouver.
Et, sur ces bonnes paroles, je vous demanderais
de bien vouloir appeler l'article 4 du feuilleton, s'il vous plaît, M. le
Président.
Projet de loi n° 36
Adoption du principe
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le leader adjoint. Alors, à l'article 4 du feuilleton, M. le ministre responsable des Services sociaux
propose l'adoption du principe du projet de loi n° 36, Loi sur le recouvrement du coût des soins
de santé et des dommages-intérêts liés aux opioïdes.
Y a-t-il des
interventions? Je reconnais M. le ministre responsable des Services sociaux. M.
le ministre, la parole est à vous.
M. Lionel Carmant
M.
Carmant : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Bonjour à
tous et à toutes. Très heureux de vous retrouver après une semaine en
circonscription, effectivement, des plus productives.
M. le
Président, le 5 octobre dernier, je déposais le projet de loi sur le
recouvrement des coûts des soins de santé et des dommages-intérêts liés aux
opioïdes. Ce projet de loi est une étape importante de la démarche entreprise
par le gouvernement du Québec avec
les autres provinces et le gouvernement fédéral afin de recouvrer les frais de
santé qui ont été engagés en lien
avec les dommages causés par la crise des opioïdes. On veut s'assurer que les
fabricants, les grossistes et les consultants impliqués prennent les
responsabilités qui leur reviennent dans cette crise importante.
On a beaucoup parlé dans les derniers mois, la
crise des opioïdes et les surdoses concernent aussi le Québec maintenant. Le problème s'est amplifié au cours
des dernières années, et la situation est très préoccupante. On parle notamment
de centaines de décès, d'hospitalisations et
de visites aux urgences qui ont occasionné et occasionnent encore une charge
réelle sur notre réseau de santé et de
services sociaux. Mais, bien entendu, cette situation n'est pas unique au
Québec. Dès août 2018, la
Colombie-Britannique, durement frappée par cette crise, a pris l'initiative de
déposer une demande d'exercer une
action collective contre une quarantaine de fabricants et de distributeurs
d'opioïdes qui a, par la suite, été étendue aux consultants les ayant conseillés. Cette procédure a été prise au nom de
tous les gouvernements et les organismes fédéraux, provinciaux et
territoriaux qui, au cours de la période allant de 1996 à aujourd'hui, ont
assumé les coûts relatifs aux soins de santé
et aux médicaments de personnes souffrant d'une problématique liée aux
opioïdes. Pour appuyer son recours, la Colombie-Britannique a adopté une
loi particulière, qui, en anglais, se lit comme Opioid Damages and Health Care
Cost Recovery Act, très semblable à la loi adoptée dans le cadre des recours
contre les compagnies de tabac, le Tobacco Damages and Health Care Cost
Recovery Act.
Le projet de
loi, qui a été déposé ici le 5 octobre dernier, vient appuyer la
participation du Québec à l'action collective de la Colombie-Britannique en lui
donnant les outils nécessaires pour ce faire. Cette démarche vise à rendre
imputables les entités qui ont causé
ces dommages et dont les agissements ont contribué à la crise des opioïdes que
l'on vit encore à ce jour. On
reproche notamment aux entreprises visées d'avoir fait de fausses
représentations quant aux risques de dépendance qui sont associés aux opioïdes, d'avoir minimisé les
dangers reliés à leur utilisation et d'avoir caché des données. On reproche
également à certaines d'avoir permis, entre autres, que le marché soit inondé
des produits et ne pas s'être assuré que leur utilisation soit sécuritaire. Les procédures visent également les entreprises
de consultation leur ayant fourni les conseils pour maximiser les ventes
d'opioïdes au Canada.
Au regard du projet de loi lui-même, plus
spécifiquement, les mesures proposées visent à prévoir un recours direct contre les fabricants et les distributeurs
d'opioïdes ainsi que les entreprises de consultation les ayant conseillés,
aménager des règles particulières au
régime général de la responsabilité civile qui trouve habituellement son
application au Québec pour cette
situation d'envergure, faciliter la participation du Québec à l'action
collective initiée par la Colombie-Britannique en favorisant
l'application par le tribunal de régimes légaux adaptés à la situation et
similaires pour tous.
Je suis très
satisfait, M. le Président, de l'appui reçu, depuis le dépôt du projet de loi,
de toutes les oppositions qui sont
ici présentes ainsi que des partenaires. Cette situation nous interpelle tous,
car elle peut toucher chacun d'entre nous.
Je rappelle que, malgré certaines
croyances, la majorité des surdoses vécues sont à la maison, par des gens qui
souffrent en silence. Ce projet de
loi, il est important et il vient s'ajouter à l'ensemble des efforts déployés
pour lutter efficacement contre la crise des surdoses au Québec.
J'en
profite pour rappeler qu'on a investi et continue d'investir à la fois en
prévention et en réduction des méfaits, mais aussi dans le réseau de la
santé et des services sociaux pour traiter celles et ceux qui ont besoin d'aide
et d'une intervention spécialisée.
Au
printemps 2023, on annonçait 36,9 millions de dollars sur cinq
ans pour soutenir des mesures de prévention et de réponse aux surdoses. Ces sommes s'ajoutaient aux
15 millions par année prévus dans la Stratégie nationale de prévention
des surdoses de substances psychoactives 2022-2025.
Plusieurs mesures de ce plan visent à prévenir les surdoses, notamment
auprès des personnes vulnérables qui peuvent souffrir de problèmes de santé
mentale ou être en situation d'itinérance.
Merci
à tous mes collègues de l'Assemblée nationale et à l'ensemble des personnes
concernées par cet enjeu pour la collaboration qui a mené à l'adoption
de principe de ce projet de loi aujourd'hui. Je vous remercie, M. le Président.
Bonne journée.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le ministre. Je reconnais
maintenant la prochaine intervenante. Ce sera Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Elisabeth
Prass
Mme Prass : Merci,
M. le Président. En tant que porte-parole de l'opposition officielle en matière
de services sociaux, je me lève aujourd'hui
pour prendre la parole au sujet du projet de loi n° 36 sur le recouvrement
du coût des soins de santé et des
dommages-intérêts liés aux opioïdes déposé par le ministre des Services
sociaux. Ce projet de loi a pour objectif de permettre au Québec de participer
à une action collective de 85 milliards de dollars lancée par la
Colombie-Britannique contre plusieurs
grandes compagnies pharmaceutiques. Depuis l'action initiale de la part de la
Colombie-Britannique, toutes les provinces du Québec se sont jointes à
cette poursuite avec... le Québec étant la dernière province à se joindre.
La
crise des opioïdes est une tragédie qui a provoqué une souffrance généralisée
au sein des familles québécoises. Les statistiques sont alarmantes. En
2022, l'Institut national de santé publique du Québec a enregistré plus de
500 décès liés à une intoxication
suspecte aux opioïdes ou de drogues. Au cours des six premiers mois de 2023, ce
chiffre a déjà dépassé les 200. Ces
décès ne constituent que la partie visible de l'iceberg d'une crise qui a
également entraîné une augmentation des
hospitalisations et des visites aux urgences, exerçant une pression de plus en
plus insoutenable sur notre système de santé.
Nous
ne pouvons pas échapper à la responsabilité de cette crise. Les fabricants, les
distributeurs et leurs conseillers ont
minimisé pendant des années les effets des opioïdes sur la santé des Québécois.
Des médicaments conçus à l'origine pour traiter des douleurs aiguës et sévères ont été prescrits pour des maux
de dos courants, par exemple, sans une compréhension adéquate des risques liés à une utilisation
prolongée. Cette minimisation des risques a eu des conséquences dévastatrices,
piégeant de nombreuses personnes dans la
dépendance et la toxicomanie, avec des répercussions tragiques pour elles et
leur entourage.
Le ministre des
Services sociaux a justement souligné que cette crise brise des vies, et il est
de notre devoir d'agir pour protéger nos
concitoyens. Cette action collective vise à faire en sorte que l'industrie
pharmaceutique assume la responsabilité de ses actes et compense les
dommages causés à notre société. Les gains potentiels de cette action collective, en termes de dommages-intérêts, sont
actuellement indéterminés, mais il est évident que cela pourrait se chiffrer en
milliards de dollars. Ces fonds pourraient être utilisés pour soutenir les
personnes touchées par la crise des opioïdes, pour financer des programmes de prévention et de
traitement et pour alléger le fardeau financier qui pèse sur nos hôpitaux
québécois.
La loi stipule
également que les actions de santé publique doivent être entreprises dans le
but de protéger, de maintenir ou d'améliorer
l'état de santé de la population en général. Elles ne peuvent viser ces individus
que dans la mesure où elles sont prises au bénéfice de la collectivité.
• (10 h 10) •
(Interruption)
Excusez-moi. Le projet de loi n° 36, en plus de contribuer à la poursuite
des entreprises pharmaceutiques responsables de la crise des opioïdes,
s'inscrit dans une vision plus large de protection de la santé publique.
L'une
des questions les plus urgentes et les plus dévastatrices de notre époque est
la crise des opioïdes qui a ravagé plusieurs
communautés en Amérique du Nord depuis plusieurs années, y compris celui du
Québec. Tous sont d'accord qu'une grande partie de la responsabilité
pour cette épidémie est le fabricant Purdue Pharmaceutical. À la fin du
XXe siècle, Purdue Pharma est devenu
synonyme de la crise des opioïdes. Dans les années 1990, Purdue Pharma a
mis sur le marché un nouveau
médicament appelé OxyContin. Présenté comme un analgésique révolutionnaire,
l'OxyContin contient une forte
concentration d'oxycodone, un puissant opioïde. Purdue Pharma a commercialisé
l'OxyContin de manière agressive, affirmant
qu'il était moins addictif et moins susceptible d'abus que d'autres opioïdes.
Cette stratégie commerciale trompeuse, combinée à des tactiques de vente
agressives, a entraîné une augmentation des prescriptions et une utilisation
généralisée des opioïdes. La montée en
flèche de l'utilisation de l'OxyContin s'est accompagnée d'une augmentation du
nombre de décès et de cas de
dépendance liés aux opioïdes. Les communautés de toute l'Amérique du Nord ont
été ravagées par la crise des opioïdes,
avec des familles déchirées et des vies détruites. Il est devenu évident que
les actions de Purdue Pharma avaient contribué de manière significative
à cette épidémie.
En
réponse aux conséquences dévastatrices de la dépendance aux opioïdes, de
nombreuses poursuites ont été intentées contre Purdue Pharma. Ces poursuites
accusaient l'entreprise de pratiques commerciales trompeuses, de minimiser
la nature addictive de l'OxyContin et de ne
pas avertir correctement les médecins et les patients des risques associés aux
médicaments. Les batailles juridiques contre Purdue Pharma visaient à tenir
l'entreprise responsable de son rôle dans l'alimentation de la crise des
opioïdes.
L'un
des procès les plus importants contre Purdue Pharma a été intenté par l'État
d'Oklahoma en 2017. L'action en
justice alléguait que Purdue Pharma s'était livrée à des pratiques commerciales
trompeuses, entraînant la surprescription et l'utilisation abusive de
l'OxyContin. En 2019, Purdue Pharma a conclu un accord avec l'État d'Oklahoma
pour un montant de 270 millions de
dollars, évitant ainsi un long procès, mais ce règlement a marqué un tournant
important dans la lutte contre Purdue Pharma et a créé un précédent pour
les actions judiciaires à venir.
Toutefois,
cette affaire n'était que le début. À l'heure actuelle, Purdue Pharma fait
l'objet de milliers de poursuites de la part des États-Unis, de villes,
de comtés et de particuliers dans l'ensemble des États-Unis, et maintenant le
Canada et le Québec vont se joindre à cette
bataille. Ces poursuites visent à tenir l'entreprise responsable des immenses
dégâts causés par la crise des
opioïdes. Les batailles juridiques contre ces pharmaceutiques sont complexes et
multiformes, impliquant des allégations de publicités mensongères, de
négligence et de violation des lois sur la protection des consommateurs.
Les
conséquences des actions de Purdue Pharma vont bien au-delà de la salle
d'audience. La crise des opioïdes a coûté la vie à d'innombrables personnes,
déchiré des familles et fait peser sur les communautés le coût social et
économique de la dépendance. Elle a
mis à rude épreuve les systèmes de santé, submergé les forces de l'ordre et
laissé des traces de dévastation dans son sillage.
Les procès intentés contre les pharmaceutiques
ont représenté une lueur d'espoir pour les personnes et familles touchées par la crise qui cherchent à obtenir
justice et réparation pour les préjudices causés. Outre les batailles
juridiques, des appels à la responsabilité ont été lancés par diverses
parties prenantes. Les sociétés pharmaceutiques, dont Purdue Pharma, ont été critiquées pour leurs tactiques de
marketing agressif et leur incapacité à faire passer la sécurité des patients
avant les profits.
Les personnes qui ont été affectées par des
enjeux de dépendance envers des médicaments d'opioïdes dont ils avaient été prescrits sont des gens innocents qui
ont suivi les conseils de leur médecin et ont pris des opioïdes pour répondre
à des douleurs physiques, mais qui se sont
retrouvés dépendants. Les gens ont été mal informés et n'ont pas été
correctement mis en garde contre les niveaux de dépendance. De
nombreuses personnes se sont vu prescrire ces médicaments parce qu'elles avaient une simple blessure et qu'elles
avaient besoin d'un soulagement temporaire de la douleur. Des personnes qui ne seraient normalement jamais devenues
toxicomanes perdent leur emploi, leur famille, leur maison à cause de cette
dépendance qui aurait pu être évitée si les entreprises pharmaceutiques avaient
été responsables et surtout honnêtes, mais
les ravages que les effets des opioïdes ont eus sur ces communautés ont été
dévastateurs, comme ça l'a été au Québec.
Du côté des
gouvernements, la crise des opioïdes est devenue l'un des défis de santé
publique les plus importants de notre
époque, avec des conséquences dévastatrices pour les individus, les familles et
les communautés. Au-delà du bilan humain,
la crise des opioïdes a également fait peser une charge énorme sur le système
de santé publique. L'un des principaux coûts
pour le système de santé publique résultant de la crise des opioïdes est
l'augmentation substantielle des dépenses en santé. La dépendance aux opioïdes et les complications qui y sont
associées nécessitent une intervention médicale importante, notamment
des visites aux urgences, des hospitalisations et des soins de longue durée.
Les coûts
associés au traitement des infections liées aux opioïdes, telles que les
surdoses, les infections et autres complications,
ont explosé ces dernières années. Selon une étude publiée dans la revue Medical
Care, les coûts annuels des soins
de santé liés à l'abus des opioïdes aux États-Unis seuls... a dépensé
20 milliards de dollars pour la seule année de 2015.
De plus, la
crise des opioïdes a nécessité la mise en place et le développement de
programmes de traitement et de réadaptation
pour répondre à la demande croissante de services d'aide aux toxicomanes. Ces
programmes, qui comprennent des
traitements médicamentés... médicamenteux, des conseils et des services de
soutien, sont essentiels pour les personnes qui cherchent à se rétablir d'une dépendance aux opioïdes, cependant,
ils ont un coût important pour le système de santé public. Le financement nécessaire au
fonctionnement et à l'entretien de ces programmes ainsi que la nécessité de
disposer de professionnels de santé
qualifiés représentent une charge supplémentaire pour des budgets de santé
publique déjà très sollicités. On pense notamment à la Stratégie
nationale de prévention des surdoses de substances psychoactives du
Québec 2022-2025, qui a fait en sorte justement de demander des ressources
additionnelles.
La crise des
opioïdes a mis à rude épreuve les services d'urgence, notamment les services
ambulanciers, les services d'urgence et les premiers intervenants. Le nombre
croissant de surdoses et d'urgences liées aux opioïdes a fait exploser
la demande de services médicaux d'urgence.
Répondre aux urgences liées opioïdes nécessite une formation, un équipement
et des ressources spécialisés qui contribuent tous à l'augmentation des coûts
supportés par le système de santé public. En
outre, la pression exercée sur les services d'urgence peut entraîner des temps
d'attente plus longs et réduire l'accès aux soins pour d'autres patients
dans le besoin.
La crise des
opioïdes a également eu un impact à long terme sur l'infrastructure de santé
publique. Les ressources et le
personnel nécessaires pour faire face à la crise ont détourné l'attention et le
financement d'autres initiatives de santé publique essentielles. Par
exemple, les efforts déployés pour lutter contre les maladies infectieuses,
promouvoir les soins préventifs et répondre
à d'autres préoccupations de santé publique peuvent être compromis en raison de
la priorité qu'on devrait...
excusez-moi, la priorité accordée à la crise des opioïdes. Ce détournement de
ressources peut être... peut avoir des conséquences considérables
affectant la santé et le bien-être de la population dans son ensemble.
La crise des
opioïdes a également eu un impact à long terme sur l'infrastructure de santé
publique... Excusez-moi.
Au-delà des coûts directs associés au traitement
de la dépendance aux opioïdes et des complications sanitaires qui y sont liées,
la crise des opioïdes a également entraîné des effets secondaires sur la santé
qui mettent encore plus à l'épreuve le
système de santé public. Par exemple, l'augmentation de la consommation de
drogues injectables a contribué à une
augmentation des maladies infectieuses telles que le VIH et l'hépatite C. Le
traitement et la gestion de ces infections nécessitent des ressources supplémentaires et des soins spécialisés. Le
traitement et la gestion de ces infections... La crise des opioïdes a eu
un impact profond sur le système de santé public. La pression exercée sur ses
ressources, la nécessité d'élargir les
programmes de traitement et de réadaptation, le fardeau que ces... des services
d'urgence et l'impact à long terme sur les
infrastructures de santé publique sont autant des facteurs qui contribuent à
l'escalade des coûts supportés par le
système de santé public. La lutte contre la crise des opioïdes nécessite une
approche globale comprenant des stratégies de prévention, de traitement et de réduction des risques. En
investissant dans ces domaines, nous pouvons atténuer les coûts pour le
système de santé public et, plus important encore, sauver des vies et améliorer
le bien-être des personnes et des communautés touchées par cette crise
dévastatrice.
Les
conséquences de cette crise ne se limitent pas aux personnes directement
touchées par la dépendance. Les effets d'entraînement
s'étendent aux familles, aux amis et à des communautés entières. Des enfants se
retrouvent orphelins, des familles sont déchirées et des communautés
sont accablées par les coûts sociaux et économiques de la dépendance.
• (10 h 20) •
La
crise des opioïdes a mis à rude épreuve le système de santé, et il est
essentiel de reconnaître que la crise n'est pas uniquement le résultat des
actions de Purdue Pharma, bien que l'entreprise ait joué un rôle important dans
l'alimentation de cette crise. Il s'agit d'un problème complexe,
notamment en raison de la prescription excessive d'opioïdes par les
professionnels de la santé, de l'absence d'options complètes de traitement de la
dépendance et des facteurs sociétaux qui contribuent à l'abus de substances. Le
règlement civil avec Purdue fournit aux États-Unis une créance autorisée, non
subordonnée et non garantie par la loi des faillites, pour le recouvrement de
2,8 millions de dollars.
Dans les dernières
années, on a vu, avec les décisions qui ont été rendues par la cour, certaines
entreprises pharmaceutiques essayer soit
d'avoir des ententes à l'amiable ou essayer de faire faillite en raison de ne
pas vouloir payer les montants qu'ils
ont... pour lesquels ils sont responsables. Le gouvernement, aux États-Unis, a
allégué que Purdue a fait la
promotion de ses médicaments à prix de... auprès de prestataires de soins de
santé dont il savait qu'il prescrivait des opioïdes pour des utilisations dangereuses, inefficaces et
médicalement inutiles, ce qui a souvent conduit à des abus et détournements.
L'été dernier a été
rude pour les entreprises pharmaceutiques qui tentent de résoudre des litiges
en se déclarant en faillite. Plus tôt cette
année, la Cour suprême aux États-Unis a bloqué le règlement de faillite de
Purdue Pharma qui accordait aux
anciens propriétaires de l'entreprise une immunité contre les poursuites
civiles liées à la crise des opioïdes. En mai de cette année, une cour d'appel américaine a approuvé le règlement qui
offrait une protection juridique aux propriétaires en échange de
6 milliards de dollars. Cette décision a annulé une décision antérieure
d'une juridiction inférieure qui avait supprimé la protection juridique de la
famille.
Plusieurs
autres entreprises ont également fait l'objet de poursuites pour avoir
contribué à la crise. L'année dernière, Johnson & Johnson et les distributeurs AmerisourceBergen, Cardinal
Health et McKesson ont conclu un accord de 26 milliards de dollars avec des États, des comtés et d'autres
entités gouvernementales. L'action est temporaire. (Interruption) Excusez-moi. Pour lutter
efficacement contre la crise des opioïdes, il faut adopter une approche qui
fait en sorte qu'il y ait une reconnaissance de la douleur humaine qui a
été ressentie par tant d'individus et de familles au Québec et ailleurs en
raison d'un manque d'honnêteté de la part
des entreprises pharmaceutiques qui étaient plus intéressées à faire des
profits qu'à réellement sauver des vies.
En
conclusion, les procès intentés contre Purdue Pharmaceutical et la crise des
opioïdes qu'ils représentent sont un rappel brutal des conséquences
dévastatrices de la cupidité des entreprises et des pratiques commerciales
trompeuses. Leurs actions ont laissé un
impact durable sur notre société, et il est crucial que nous continuions à les
tenir pour responsables. En faisant
la lumière sur cette question, nous pouvons travailler à la prévention de
futures tragédies et veiller à ce que les personnes touchées par la crise des opioïdes reçoivent le soutien dont
elles ont besoin. Ensemble, nous pouvons construire un avenir libéré de
l'emprise de la dépendance et ouvrir la voie à une société plus saine et plus
compatissante.
Nous
avons une certaine déception à l'égard... que le gouvernement du Québec n'a pas
encore pu chiffrer les coûts que
notre système de santé a dû assumer dans le cadre de la crise des opioïdes, et
ce chiffre est essentiel dans le cadre des négociations que le Québec a
présentement avec les autres provinces, à savoir comment une somme récupérée
pourrait être répartie entre toutes les parties. Le ministre n'a pas été en
mesure de chiffrer les gains potentiels du Québec en dommages-intérêts en raison de ces négociations, mais il faudrait quand
même avoir les chiffres pour les négociations pour qu'on puisse vraiment avoir la part du Québec et
reconnaître les montants qu'on a dû dépenser. Selon l'Agence de la santé
publique du Canada, seul le Québec n'a pas
fourni des statistiques sur les hospitalisations liées à la crise des opioïdes,
tandis que, dans le reste du Canada,
on dénombre 37 967 hospitalisations pour intoxication aux opioïdes et
16 231 hospitalisations pour intoxication aux stimulants de
janvier 2016 à mars 2023 au Canada.
Également,
tant que nous soutenons l'initiative de ce projet de loi, on se demande
pourquoi le Québec est la dernière province
à se joindre à ce recours collectif dont toutes les autres provinces font
partie. Pourtant, le Québec est affecté autant que les autres provinces par
cette crise depuis des années. Et, pour toutes ces raisons et d'autres, ma
formation politique a l'intention de soutenir les efforts du ministre en
cette matière et de voter en faveur de l'adoption du principe. Merci.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de D'Arcy-McGee. Y
a-t-il d'autres intervenants? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : M.
le Président, à ce stade-ci, je demanderais d'ajourner le débat sur le principe
du projet de loi n° 36, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
y a-t-il consentement pour ajourner le débat sur cette motion? Cette motion
est adoptée.
Pour la suite de nos
travaux, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, M. le Président. Je vous demanderais de bien vouloir
suspendre les travaux jusqu'à 13 h 40. Merci.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Alors, afin de permettre la tenue des affaires
courantes, cet après-midi, les travaux sont suspendus jusqu'à
13 h 40.
(Suspension de la séance à
10 h 25)
(Reprise à 13 h 40)
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Bonjour à toutes, bonjour à tous. Nous allons
commencer nos travaux.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous sommes rendus à
la rubrique Déclarations des députés, et je vous invite à prendre place,
collègues.
Alors, je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Rivière-du-Loup–Témiscouata.
Féliciter
M. Claude Duguay, récipiendaire du Prix du
bénévolat en loisir et en sport Dollard-Morin
Mme Amélie
Dionne
Mme Dionne : Merci, M. le Président.
Aujourd'hui, je suis heureuse de me lever en cette Chambre pour souligner
la contribution de M. Claude Duguay, lauréat du prix Dollard-Morin 2023
pour le Bas-Saint-Laurent.
Grand adepte de plein
air et de randonnée, M. Duguay a été président de la Fédération québécoise
de la marche, devenue maintenant Rando
Québec. À titre de président de la Table régionale du plein air, il a instauré
le Mois du bénévolat en plein air et a
créé le Festival Plein air du Bas-Saint-Laurent. En tant que président de Parc
Bas-Saint-Laurent et expert-conseil
auprès de l'administration du parc des Chutes de Rivière-du-Loup, il a su
mettre en place des idées novatrices pour sauvegarder et entretenir nos
magnifiques sentiers.
M. Duguay,
toutes mes félicitations pour votre prix et merci pour votre grande
contribution à un mode de vie actif dans notre communauté, au grand
bénéfice de l'ensemble de nos citoyens. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Mille-Îles.
Souligner
la participation de deux groupes étudiants
québécois à la Spaceport America Cup
Mme Virginie
Dufour
Mme Dufour :
Merci, M. le Président. Les étudiants en ingénierie de deux de nos
universités se sont vraiment démarqués lors de la Spaceport America Cup, tenue
au Nouveau-Mexique en juin dernier.
Dans
cette compétition de design, construction et lancement de fusées, où
participaient des étudiants provenant de 150 écoles et universités
et de 32 pays, eh bien, deux de nos équipes ont réussi à se classer en
première place.
D'abord,
l'équipe Oronos, de l'École polytechnique de Montréal, a obtenu les honneurs
dans la catégorie 10 000 pieds moteur
hybride de fabrication étudiante, alors que l'équipe RockETS de l'École de
technologie supérieure a, quant à elle, réussi l'exploit dans la catégorie
30 000 pieds moteur commercial.
Toutes
mes félicitations à ces étudiants qui, par leur ingéniosité et leur travail, se
classent maintenant parmi l'élite mondiale en fuséonautique et font
rayonner tout le Québec. Merci et bravo!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. Je reconnais maintenant Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Souligner
le 40e anniversaire de l'organisme Le Bel Âge d'Anjou inc.
Mme Karine
Boivin Roy
Mme Boivin
Roy : Merci, M. le Président. Alors, je me lève aujourd'hui pour
souligner les 40 ans de service d'un organisme de mon comté qui accueille,
année après année, des centaines de membres âgés de 50 ans et plus, soit
Le Bel Âge d'Anjou.
Les
aînés angevins forment une importante partie de la population d'Anjou. Nos
organismes aînés jouent un rôle significatif
dans notre milieu de vie, que ce soit pour garder la population active, pour
avoir des retraités engagés et surtout pour contrer l'isolement.
La réputation
du Bel Âge d'Anjou n'est plus à faire. Il est reconnu pour ses voyages
organisés, ses soirées dansantes et ses activités régulières, dont le
baseball poche, que j'affectionne particulièrement, pour ne nommer que ceux-ci.
Je profite de l'occasion pour
remercier les membres bénévoles du conseil d'administration pour leur
implication auprès des membres de l'organisme. Et je termine, bien sûr, en
saluant tous les membres du Bel Âge d'Anjou et je leur donne rendez-vous
au prochain souper dansant, le 27 octobre prochain. Merci.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée d'Anjou-Louis-Riel. Et je
reconnais maintenant M. le député de Jean-Lesage.
Rendre
hommage aux réparateurs et aux réparatrices du Québec
M. Sol
Zanetti
M. Zanetti : Merci, M. le Président.
Comment se fait-il que les biens de consommation qu'on achète durent de moins en moins longtemps? L'obsolescence
programmée, c'est une passe-passe pour faire de l'argent sur le dos du monde et
de l'environnement, mais heureusement que les réparateurs et les réparatrices
sont là, partout au Québec, pour nous faire économiser et pour sauver la
planète.
Je
souhaite aujourd'hui leur rendre hommage. Aux cordonniers, aux réparatrices de
cellulaires, d'électroménagers, aux mécaniciens de vélos, d'autos, aux
couturières, à ceux qui réparent des chaudrons, des tondeuses, des appareils électroniques, merci infiniment. Vous êtes des
acteurs souvent oubliés de la lutte aux changements climatiques. Vous faites
partie de la solution pour la suite du monde.
Et,
pourtant, certains métiers de réparation sont en péril, au Québec, comme la
cordonnerie. La relève se fait rare. L'expertise
risque de se perdre, car on ne l'enseigne plus. On ne peut pas se permettre de
vous perdre, et j'espère que le gouvernement vous soutiendra pour que
votre expertise se transmette et se propage rapidement. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député. Et la parole revient maintenant à Mme la députée d'Argenteuil.
Souligner
le 150e anniversaire de la Société d'entomologie du Québec
Mme Agnès
Grondin
Mme Grondin : Avoir une taille de
guêpe, avoir des fourmis dans les jambes, avoir une araignée au plafond, nu
comme un ver, pattes de mouche, minute
papillon, les insectes, M. le Président, ont taillé leur place parmi nos
expressions les plus connues. Ils font partie de notre quotidien, et
l'importance de reconnaître leur apport est un travail sans relâche.
Nous
avons souvent tendance à rejeter, à être dégoûtés ou à craindre ce qui est méconnu.
La Société d'entomologie du Québec y
voit maintenant depuis 150 ans, à éveiller la curiosité et à alimenter le
respect collectif pour ces petites bestioles indispensables à
l'équilibre de notre environnement.
Je
tiens donc à saluer la ténacité et le dévouement de la grande équipe de la
Société d'entomologie du Québec qui mène ce combat de front, un combat,
M. le Président, qui mérite d'être reconnu à sa juste valeur.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée d'Argenteuil. Je reconnais maintenant Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce.
Souligner
le 50e anniversaire de la bibliothèque publique de Montréal-Ouest
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw : Merci, M. le Président.
Alors, à l'occasion de la Semaine des bibliothèques publiques, je me lève
aujourd'hui pour souligner le 50e anniversaire de la bibliothèque publique
de Montréal-Ouest, qui est un pilier de notre communauté
et un défenseur de longue date de l'alphabétisation et de l'apprentissage.
Depuis 50 ans, cette bibliothèque est un lieu de rassemblement, un
endroit où notre communauté se réunit pour partager les joies de la lecture.
This work extends beyond the walls of
the library. To promote International Literacy Day, the library launched a
video series in which they talk to Montréal West merchants, politicians,
artists, and citizens about the first book that they loved. What better way to reignite people's love of
reading than to tap into the nostalgy we all have for that first amazing book
we discovered?
En terminant, je tiens à remercier chaleureusement l'incroyable équipe
de la bibliothèque, menée sous le leadership de Deborah Marcogliese et
de son conseil d'administration. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. Et je cède maintenant la parole à Mme la députée d'Iberville.
Inviter
les citoyens à découvrir le Complexe hôtelier
La Cache du lac Champlain inc.
Mme Audrey
Bogemans
Mme Bogemans : Merci, M. le Président.
Parmi les trésors du comté d'Iberville, il y a La Cache du lac Champlain,
un complexe hôtelier Ôrigine situé face à la
baie Missisquoi, à Venise-en-Québec, qui est un endroit de villégiature qui
rayonne maintenant plus que jamais grâce aux gens qui l'animent.
Né à partir d'un des axes du projet de
redonner un nouveau souffle au secteur, toute la communauté s'est mobilisée.
C'est dans cette foulée que l'hôtel fut
pensé, construit pour mettre en valeur la nature qui l'entoure. D'ailleurs,
certaines de ces personnes de coeur
et d'action sont ici dans les tribunes aujourd'hui. Ils sont toujours à
l'oeuvre dans ce projet. La cohésion, la
mobilisation du milieu est extraordinaire, depuis 15 ans, et les mesures
en place fonctionnent vraiment bien, à un point que je ne suis pas la seule qui le dit, parce que Tripadvisor a décerné
une reconnaissance à La Cache du lac Champlain. Elle se classe parmi le
top 10 % des meilleurs hôtels au monde, selon les avis des voyageurs.
Donc,
maintenant, c'est à mon tour de tous vous inviter dans le comté d'Iberville,
voir un incontournable de notre région. Félicitations!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée d'Iberville. Au tour, maintenant, du député des
Îles-de-la-Madeleine.
Demander
une réforme des soins préhospitaliers d'urgence
M. Joël
Arseneau
M. Arseneau :
Merci, M. le Président. Une réforme profonde s'impose concernant les soins
préhospitaliers d'urgence au Québec.
Rapport
après rapport, depuis 30 ans, la conclusion est la même : la transformation
du système est urgente. Il faut revoir
la structure, la culture et la gouvernance du système. Le gouvernement lui-même
a commandé le plus récent rapport, déposé
en 2021, un rapport qu'il s'est empressé de tabletter. Devant l'urgence d'agir,
le gouvernement choisit l'évitement et de repartir en consultation.
Trop
de vies sont en jeu, M. le Président. Pendant qu'on repousse les échéances, les
gens de terrain continuent d'affirmer qu'il y a des morts évitables. La Loi sur
les services préhospitaliers d'urgence est pourtant claire : les services
préhospitaliers d'urgence doivent offrir une
réponse appropriée, efficiente et de qualité ayant pour but la réduction de la
mortalité et de la morbidité à l'égard des personnes en détresse.
M.
le Président, pour ce faire, on doit augmenter l'autonomie des paramédics,
revoir l'organisation et le financement des soins préhospitaliers
d'urgence. Une réforme complète est attendue. Je tends la main au ministre.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député. Je reconnais maintenant Mme la députée de Châteauguay.
Rendre
hommage à M. Jean-Martin Côté, récipiendaire
de la Médaille de l'Assemblée nationale
Mme Marie-Belle
Gendron
Mme Gendron : Merci, M. le Président.
J'ai le plaisir d'accueillir à l'Assemblée nationale, aujourd'hui, Jean-Martin
Côté, le directeur général du Manoir d'Youville, à Châteauguay.
Jean-Martin
est arrivé à la tête de l'établissement avec une vision : celle d'un lieu
qui puisse connecter sa communauté à
son histoire et à la nature qui l'entoure. Jean-Martin a aussi souhaité faire
de cet endroit un lieu généreux, à son image. Il a intégré dans son
équipe plusieurs personnes avec des déficiences intellectuelles et des troubles
autistiques.
Le
manoir, c'est un lieu vivant qui accueille de nombreux événements de notre
communauté et qui permet à chacun de profiter de notre héritage
patrimonial.
Cinq ans plus tard,
grâce à son implication et celle de son équipe, le Manoir d'Youville est devenu
le premier établissement d'hôtellerie sociale au Québec et reconnu
établissement de l'année par l'association des établissements hôteliers du
Québec.
Jean-Martin
est un être précieux à nos côtés. Pour honorer son parcours, j'ai souhaité lui
remettre aujourd'hui la Médaille de la députée de l'Assemblée nationale.
Bravo, mon cher Jean-Martin!
• (13 h 50) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. Et je reconnais maintenant M. le député de Chauveau.
Souligner
le 85e anniversaire de la coopérative Convivio
M. Sylvain
Lévesque
M. Lévesque (Chauveau) : Merci
beaucoup, M. le Président. Dans le cadre de la Semaine de la coopération, qui
se déroule jusqu'au 21 octobre, je suis
fier de souligner le 85e anniversaire de Convivio, coopérative. Et je salue,
dans les tribunes, la présidente du
conseil d'administration, Marlène Jobin, accompagnée de Richard Marceau et
Angélique Cadic.
En
1938, la Coopérative des consommateurs de Lorette est fondée et a pignon sur
rue, sur la rue Racine. Depuis, cette coopérative a poursuivi sa
croissance au rythme de la communauté, et, croyez-moi, les Lorettevillois sont
attachés à leur coopérative.
Engagée
dans sa communauté, Convivio compte 23 500 membres actifs, a remis
une ristourne, l'an dernier, de 1 684 427 $, investit en
dons, chaque année, 150 000 $ pour supporter plus d'une centaine
d'organismes, récupère des aliments, qui sont transformés par des organismes de la communauté et
ensuite distribués dans les familles ou déposés dans les frigos-partage.
Quel bel exemple d'engagement communautaire!
Bon
85e anniversaire, Convivio! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député. Je cède maintenant la parole à M. le député d'Abitibi-Est.
Rendre
hommage à cinq pompiers de la ville de Val-d'Or
M. Pierre
Dufour
M. Dufour :
Merci, M. le Président. Dimanche dernier, le gouvernement du Québec a
honoré cinq pompiers de Val-d'Or pour leur geste de bravoure suite à un
incendie ayant fait rage au centre-ville de Val-d'Or le
14 avril 2022.
Appelés
à intervenir à 23 heures sur une situation d'urgence concernant un
bâtiment de 13 logements duquel de la fumée était apparente, les pompiers ont rapidement compris l'ampleur de
la situation à leur arrivée. Le bâtiment, qui s'est enflammé avec vigueur, a pris au piège deux
résidents aux étages, qui, dès lors, ne pouvaient plus s'échapper. Les
lieutenants Jonathan Alarie, Kristian
Fortin-Chartier, et les pompiers Tomy Joly, Francis Duchesne, ainsi que le chef
des opérations, Yves Barbe, ont alors
intervenu pour secourir les deux personnes, qui demandaient de l'aide à partir
des fenêtres. La structure, qui s'est
finalement effondrée, n'a, malheureusement, pas fait de victime... heureusement
pas fait de victime. Fait à noter, comme
les pompiers étaient de garde directement à la caserne, cela aura permis
d'intervenir plus rapidement pour sauver la vie des gens.
Félicitations
au Service de sécurité incendie de Val-d'Or, qui voit cinq de leurs pompiers se
mériter la Médaille pour acte méritoire pour une deuxième année
consécutive. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député d'Abitibi-Est. Et je cède maintenant la parole à M. le
député de Saint-Jean.
Souligner
le 15e anniversaire du Centre de
la francophonie des Amériques
M. Louis
Lemieux
M. Lemieux :
M. le Président, le CFA, le Centre de la francophonie des Amériques,
souffle aujourd'hui sa 15e bougie.
Si
vous ne le connaissez pas, c'est sans doute parce que c'est un organisme
québécois qui rayonne au-delà de nos frontières
comme un véritable bijou pour toute la francophonie. Mais, croyez-moi, vous
manquez quelque chose. C'est ni plus ni moins qu'un pont avec les 33
millions de parlants français que nous sommes dans toutes les Amériques.
Je
veux saluer et remercier Jean-Louis Roy, Clément Duhaime, Diane Blais et Michel
Robitaille, qui se sont succédé à la
présidence du CFA depuis sa création par le gouvernement du Québec de l'époque.
Ils écrivent dans une lettre ouverte, aujourd'hui, que je vous invite à lire,
que le centre est une précieuse ressource au service des francophones et
francophiles des Amériques pour
l'engagement collectif de tous, parce que c'est nécessaire pour assurer
l'avenir du français, qui est fragilisé, et je suis tellement d'accord
avec eux.
Bon
15e anniversaire et longue vie au Centre de la francophonie des Amériques,
que je vous invite à aller voir en ligne. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Saint-Jean. Voilà qui met fin à la rubrique Déclarations
de députés.
Nous allons suspendre
les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 55)
(Reprise à 14 h 03)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Bienvenue chez vous.
Mmes, MM. les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Présence
de Mme Méganne Perry Mélançon,
ex-parlementaire de l'Assemblée nationale
Alors, j'ai le
plaisir de souligner aujourd'hui la présence, dans les tribunes, de Mme Méganne
Perry Mélançon, ancienne députée de Gaspé.
Dépôt d'une lettre du Directeur général des élections
accompagnée d'un avis
proclamant M. Pascal Paradis candidat élu dans Jean-Talon
à l'élection partielle du 2 octobre 2023
Je
vous avise que le Directeur général des élections a fait parvenir au secrétaire
général de l'Assemblée nationale une lettre datée du 10 octobre
2023, dont je vous lis l'extrait suivant :
«Conformément à
l'article 380 de la Loi électorale, nous vous transmettons le nom du
candidat élu dans la circonscription
électorale de Jean-Talon à la suite de l'élection partielle du 2 octobre
2023. Cette élection a été tenue en vertu du décret du gouvernement pris
en date du 30 août 2023.»
Et c'est signé
Jean-François Blanchet, Directeur général des élections.
Je dépose cette
lettre accompagnée d'un avis proclamant M. Pascal Paradis candidat élu dans la
circonscription électorale de Jean-Talon.
Dépôt
de la lettre informant que le député de Marguerite-Bourgeoys,
M. Frédéric Beauchemin, n'est plus membre du caucus du groupe
parlementaire formant l'opposition officielle
Je dépose également
une lettre que m'a adressée M. le chef de l'opposition officielle dans laquelle
il m'informe que le député de
Marguerite-Bourgeoys, M. Frédéric Beauchemin, est suspendu du caucus du groupe
parlementaire formant l'opposition officielle depuis le 7 octobre
2023.
Accueil
du nouveau député de Jean-Talon, M. Pascal Paradis
J'invite maintenant
M. le chef du troisième groupe d'opposition à accueillir le nouveau député de
Jean-Talon, M. Pascal Paradis.
(Applaudissements)
La Présidente :
Nous procéderons maintenant aux
allocutions pour l'accueil du nouveau député de Jean-Talon. M. le chef
du troisième groupe d'opposition, la parole est à vous.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Merci, Mme la Présidente.
Donc, c'est évidemment avec beaucoup de fierté que nous accueillons parmi nous le nouveau député de
Jean-Talon au terme d'une élection haute en couleur, forte en émotions et surtout
très suivie partout à travers le Québec.
Avant toute chose, je
veux féliciter tous les candidats et les candidates de chaque parti qui se sont
donné la peine de porter les couleurs de leur formation politique, les
remercier du don de soi qu'implique la démocratie. On dit que c'est très exigeant, une campagne électorale.
C'était sans doute sans aucun doute le cas. On dit également que c'est
dans l'obstacle et dans l'adversité que les personnes se révèlent. Eh bien,
Pascal Paradis... le député de Jean-Talon, pardon,
s'est bel et bien révélé durant cette campagne électorale. Il s'est révélé à
nous, au Parti québécois, comme à tous les
électeurs dans Jean-Talon, comme un travailleur infatigable, un homme courageux
et surtout une personne qui s'implique en politique avec un désir
sincère d'améliorer les choses, d'améliorer les conditions de vie de ses
concitoyens et donc de faire bouger la
société dans la bonne direction, un engagement à l'image de l'engagement
précédent dans sa vie professionnelle.
Il
aura passé plus de 20 ans de sa vie à se battre pour les droits de la
personne, à coopérer avec les plus démunis de par la planète et parfois dans
des conditions horribles, par exemple des crimes de guerre, des crimes contre
l'humanité. Le fait qu'il ait décidé
de passer à un autre défi et de se consacrer à la démocratie québécoise est, je
pense très sincèrement, là, une
excellente nouvelle pour l'Assemblée nationale, et ce, bien au-delà des
considérations partisanes. Son arrivée au sein du Parti québécois s'inscrit dans une volonté très claire, et le
député de Jean-Talon l'a mentionné souvent, de continuer à livrer de la
qualité, de la rigueur et, dans la mesure du possible, de relever le débat.
Et,
à ce titre, je vous assure que notre nouveau député aura des responsabilités à
la hauteur de ses compétences et à la hauteur de la signification de son
élection, des nombreux, également, défis qui sont devant nous. Son arrivée
s'inscrit également dans la perspective
d'ajouter une voie libre et audible à l'indépendantisme ici, à l'Assemblée
nationale. Et le fait que le député
de Jean-Talon ait voyagé de par le monde pour finalement nous dire qu'à travers
ses expériences il jugeait que le
Québec mérite d'exister, mérite de rayonner de par le monde, bien, ce
message-là, évidemment qu'il est très significatif pour cette enceinte
comme pour la suite des choses.
C'est donc sans
surprise que je lui confie des dossiers importants, comme celui de la
Capitale-Nationale et des relations
internationales, deux dossiers indissociables de son parcours, mais deux
dossiers également indissociables l'un de
l'autre, car Québec, la ville de Québec, pour nous, les indépendantistes, ne
sera jamais une deuxième métropole, ne sera jamais une ville comme les autres, c'est une ville qui est la capitale
des francophones en Amérique du Nord, mais également une capitale en devenir, une ville appelée à
devenir une capitale internationale. Et qui de mieux que le député de
Jean-Talon pour porter cette idée si noble mais en même temps si simple
et si normale?
Donc,
je prends tout simplement la peine de lui souhaiter bienvenue en cette
enceinte, bienvenue au Parti québécois. Et très hâte de travailler avec
toi pour la suite des choses. Merci, Mme la Présidente.
• (14 h 10) •
La Présidente : Je cède maintenant
la parole à M. le premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Oui, Mme la Présidente. Bien, écoutez, d'abord, je
veux féliciter le nouveau député de Jean-Talon, Pascal Paradis. C'est la dernière fois qu'on va l'appeler par son nom
ici, maintenant ça va être le député de Jean-Talon. Les gens de Jean-Talon ont parlé, puis on doit tous
accepter, on doit toujours accepter le verdict de la population. Donc, je veux
féliciter le nouveau député. Je sais qu'il a travaillé très fort.
C'est
toujours intense, une campagne électorale. C'est parti un peu sur les chapeaux
de roue parce que, bon, il y a eu toutes
sortes de petits débats, hein, il a déjà commencé à goûter à la joute, mais ça
nous a permis, tout le monde, de mieux le connaître, surtout mon
directeur de cabinet, mais, je dirais, en général, tout le monde.
Et, bien,
maintenant, les Québécois, ce qu'ils souhaitent de plus en plus, c'est que les
partis politiques travaillent ensemble.
Sincèrement, là, je suis certain qu'il l'a entendu dans Jean-Talon. Bon, des
fois, il ne faut pas être naïf, c'est certain qu'on a des opinions qui sont différentes sur certains sujets, mais,
quand on regarde ce qui se passe ailleurs, je pense entre autres aux États-Unis, quand on regarde la polarisation,
l'animosité qu'on a entre les différents camps, je pense qu'on doit tous se donner comme objectif d'essayer de
rassembler les Québécois. C'est sûr qu'on ne sera pas toujours d'accord, mais,
même si on n'est pas toujours d'accord, il
ne faut jamais oublier qu'on est des adversaires, on n'est pas des ennemis, et
ce qu'on a en commun, c'est plus
grand que ce qui nous divise. Il y a beaucoup de sujets, vous allez le voir en
commission parlementaire ou
autrement, beaucoup de sujets sur lesquels on s'entend. Donc, il faut toujours
garder ça en tête. Puis il faut toujours
garder en tête aussi que, même si on a des moyens différents pour y arriver, je
pense qu'on est tous ici pour travailler pour l'intérêt du Québec puis
des Québécois. Donc, il faut toujours garder ça en tête.
Avant de
terminer, Mme la Présidente, je voudrais, bien sûr, en profiter pour remercier,
féliciter tous les candidats et
candidates dans Jean-Talon. Vous allez me permettre de remercier en particulier
Marie-Anik Shoiry. C'est une femme exceptionnelle,
qui est avocate, qui a travaillé dans le monde des affaires, mais, après, qui a
lancé un organisme, elle a ramassé 2,5 millions
pour aider, entre autres, les femmes démunies. Donc, c'est admirable. Puis je
peux vous dire qu'elle a travaillé
sept jours sur sept pendant toute la campagne électorale. Donc, je veux te
remercier encore une fois, Marie-Anik, pour cet engagement, cette
confiance.
Donc, je
termine, encore une fois, en disant bienvenue au nouveau député de Jean-Talon,
au nom de tous les élus de la CAQ. On a déjà hâte de débattre ensemble.
Merci.
La Présidente : Je cède maintenant
la parole au chef de l'opposition officielle.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Vous le savez, quand il y a un nouveau collègue qui arrive, c'est la seule occasion où on peut s'écarter un
peu du règlement et le nommer, pour une dernière fois, par son nom et son
prénom. Alors, Pascal Paradis, bienvenue,
très hâte de commencer à collaborer avec vous dans les différents travaux
parlementaires.
Vous avez été
élu, et bien élu, avec une majorité de 5 853 votes. On s'entend tous
qu'il n'y aura pas de demande de recomptage.
Ceci étant dit, ce qui me porte espoir, quand je
regarde votre curriculum vitae, quand même, comme élu du Parti québécois, c'est que vous avez été membre
d'Avocats sans frontières Canada. Alors, déjà là, je sens qu'il y a une ligne
qui pourrait nous être utile dans notre future collaboration, qui sait? À qui
la chance?
Chose
certaine, aussi, féliciter les collègues du Parti québécois. C'est probablement
une première dans l'histoire de notre
démocratie québécoise où, par une seule élection partielle, un caucus vient
d'être augmenté de 33 %. Bravo à vous! C'est quelque chose,
réellement, de notable.
Alors,
collègue de Jean-Talon, félicitations! Je sais que vous apporterez votre
passion, votre intelligence et votre rigueur
dans nos débats. On est ici, comme disait le premier ministre, pour servir la
population, pour améliorer, notamment, les
projets de loi, déposer des amendements, discuter. Et c'est vrai qu'en article
par article, Mme la Présidente, vous le savez, on bonifie puis on travaille, c'est là où on a réellement, jour
après jour, heure après heure, le sentiment de faire les bonnes choses pour la population en amendant les
projets de loi et, lors de la période des questions, également, en interpelant
le gouvernement et en répondant des fois à
l'appel du premier ministre, qui nous dit : Qu'est-ce que vous avez à
proposer? Alors, on va continuer ensemble à leur proposer, évidemment,
des solutions.
Vous allez me
permettre également, Mme la Présidente, oui, bien évidemment, de féliciter
toutes les candidates et candidats,
aussi les travailleuses et travailleurs d'élection. C'est magnifique, on a une
démocratie qui est au coeur de notre débat, qui est au coeur de notre
nation québécoise, et ça, il y a de quoi en être fiers.
Vous me
permettrez, de façon toute particulière, évidemment, de saluer et remercier
Élise Avard Bernier, qui était notre candidate
dans Jean-Talon, qui a fait une campagne remarquable, qui a, je pense, pris
goût à l'action politique militante et
active, femme d'affaires, mère de famille, et elle participe, elle aussi, de la
relance du Parti libéral du Québec et elle aura d'autres occasions. Et je tiens à la féliciter et à la remercier de
participer et de contribuer à notre vie démocratique. Merci à tous les collègues du caucus et à tous les
bénévoles, militantes et militants du parti qui ont pu travailler et qui ont pu
contribuer à cette élection.
Et
j'aimerais nous laisser, Mme la Présidente, sur une note, je pense, qui est
digne de mention. Le taux de participation,
évidemment, ce n'est pas 100 %, mais, un taux de participation de plus de
55 %, j'aimerais noter qu'on n'avait pas vu ça depuis les 25 dernières élections partielles, alors je
pense que c'est quelque chose qui mérite d'être souligné. Ce n'est pas
parfait, mais un tel taux de participation, je pense, il est notable, il est
remarquable, somme toute.
Alors,
cher collègue — et,
quand on a cette appellation-là de collègue, ça dit tout, je
pense qu'on est prêts à travailler ensemble — on vous souhaite, bien
évidemment, bon succès, puis on va suivre avec attention et intérêt vos
prochaines interventions. Félicitations!
La
Présidente : Et je cède maintenant la parole au chef du deuxième
groupe d'opposition.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Merci, Mme la Présidente. À mon tour de souhaiter la
bienvenue au nouveau député de Jean-Talon. À
mon tour de le féliciter pour son élection le 2 octobre dernier. J'espère
qu'il va garder un souvenir inoubliable de sa première journée à
l'Assemblée nationale.
Lui
et moi, on partage ce privilège un peu particulier d'être élus dans le cadre
d'une élection partielle. Ça donne un
peu... C'est impressionnant. On a l'impression d'entrer par la grande porte.
C'est une journée spéciale, et je lui souhaite d'en profiter pleinement. Moi, ça va rester une grande journée pour moi
dans ma vie. Je suis sûr que c'est la même chose pour lui.
Je
veux remercier, bien sûr, moi aussi, tous les candidats, toutes les candidates
qui se sont présentés à l'élection dans Jean-Talon, tout particulièrement le candidat de Québec solidaire, Olivier Bolduc, qui a fait une superbelle campagne. Je veux le
remercier pour tout le travail qu'il a fait. Et je sais que ce travail-là ne
sera pas fait en vain.
Mme
la Présidente, je ne peux pas m'empêcher de souligner quand même une
coïncidence intéressante : c'est la deuxième élection partielle depuis le début de l'année, et à deux
reprises les électeurs et les électrices ont choisi d'envoyer, bien sûr, des indépendantistes, mais aussi des
avocats à l'Assemblée nationale, et pas n'importe quels avocats, des avocats
qui ont en commun d'avoir dédié une bonne
partie de leur carrière à faire avancer la justice sociale, à faire avancer le
bien commun. C'est deux avocats qui
ont choisi de se mettre au service de causes humanitaires, au service du
changement social.
Le
député de Jean-Talon a été à la barre d'Avocats sans frontières pendant deux
décennies, mes collègues en ont parlé,
et il a donc consacré une partie de sa carrière à défendre les plus
vulnérables, les plus démunis, à défendre tous les gens qui n'ont pas
les grands cabinets d'avocats dans leur petit carnet d'adresses.
Dans
sa nouvelle vie, le député de Jean-Talon ne plaidera plus devant des juges, il
va plaider devant le gouvernement, devant
vous, Mme la Présidente. Il va peut-être même lui arriver de plaider
au sein de son caucus, c'est des choses qui arrivent en politique. Quoi qu'il arrive, j'ai hâte de
l'entendre. Je suis convaincu qu'il saura... que sa contribution à nos débats
ici, à l'Assemblée nationale, sera constructive. Je suis convaincu qu'il
va amener beaucoup à cette enceinte, et je conclus en l'invitant à collaborer avec deux députés de la région de Québec que je
connais bien, que j'aime bien, mes collègues de Taschereau et de Jean-Lesage. On a besoin de députés, dans la région de
Québec, progressistes, indépendantistes, écologistes. Il y a beaucoup de gens qui pensent comme ça dans
la région de Québec, ils ont le droit d'être représentés. Et notre main lui est
tendue pour qu'il collabore avec nos deux députés ici, dans la région de
Québec, sur... pour faire reculer certains projets et en faire avancer
d'autres. Merci, Mme la Présidente.
• (14 h 20) •
La Présidente :
Maintenant, comme le veut la
tradition, le député de Jean-Talon, le nouveau député, s'adressera à l'Assemblée,
et je lui cède, sans plus tarder, la parole.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Merci au
premier ministre, merci au chef de l'opposition officielle et au chef de la
deuxième opposition pour leurs mots de bienvenue. Un merci tout particulier au
chef de la troisième opposition, une
personne qui m'inspire beaucoup. Je me sens privilégié de m'adresser à vous et
à cette Assemblée aujourd'hui, privilégié parce que j'ai été élu, comme mes
124 collègues, au terme d'un processus électoral dont nous pouvons être
fiers. Personne ne peut remettre en doute le résultat et la probité du
processus électoral québécois, et c'est le socle de notre démocratie.
J'aimerais donc, moi
aussi, remercier les travailleuses et travailleurs d'élection pour cette
partielle sans faille. J'aimerais aussi
remercier et féliciter toutes les candidates et tous les candidats qui ont
participé à cet exercice démocratique. Je
me sens privilégié, Mme la Présidente, parce que j'ai obtenu la confiance des
électrices et des électeurs de la circonscription de Jean-Talon afin de les représenter comme
député. Je les remercie du fond du coeur de l'extraordinaire opportunité de
porter leur voix en siégeant au sein de l'institution phare du Québec,
l'Assemblée nationale.
Les
débats parlementaires sont vigoureux, au Québec, mais ils sont pacifiques,
ordonnés et transparents. C'est une de nos plus grandes richesses collectives.
La perspective internationale à cet égard est éclairante. Un peu partout dans le monde, des gens se battent, parfois au prix de
leur vie, pour obtenir ou protéger la démocratie, l'État de droit et les droits
humains. Leur combat nous permet de
réaliser, ici, à quel point ce que nous avons est précieux. J'ai eu la chance
de collaborer, en Amérique latine, en Afrique, en Haïti, ailleurs dans
le monde, avec des personnes et des organisations engagées. Ensemble, nous avons défendu la liberté, l'égalité
et la justice, nous avons combattu l'impunité, la discrimination, le racisme
et la corruption. J'espère humblement
pouvoir partager ici ce que j'ai appris auprès de ces personnes et de ces
organisations au
fil des ans. Je me donne, en tout cas, le devoir de participer avec hauteur à
nos travaux parlementaires, d'assumer des positions avec conviction, tout en dialoguant et en collaborant constructivement,
en faisant preuve de nuances, en évitant les extrêmes, que j'ai appris à craindre par-dessus tout. Ça me paraît
plus essentiel que jamais, alors que le clivage des opinions et
l'exacerbation des débats constituent des plaies qu'il nous faut soigner.
Cela dit, j'arrive
ici humblement. J'ai conscience de m'inscrire dans une longue liste de
2 500 parlementaires depuis 1764,
dont vous toutes et tous. Comptez donc sur moi, Mme la Présidente, chers
collègues, je travaillerai fort pour faire honneur à cet héritage et
pour représenter dignement la population de Sainte-Foy et Sillery.
Parlant
de la population de Sainte-Foy et Sillery, vous savez comme moi qu'une campagne
électorale constitue une fenêtre
unique sur les préoccupations, les rêves et les propositions des gens de notre
circonscription. Lors de la campagne qui
vient de se terminer dans Jean-Talon, on m'a parlé du coût de la vie et du
panier d'épicerie, de la santé, de l'éducation, de la crise du logement, d'environnement, de mobilité et de transport
collectif, des négociations dans le secteur public, et de l'avenir et de l'indépendance du Québec, oui.
Bref, il y a du pain sur la planche. Je m'y mets dès aujourd'hui avec vous.
Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente
La Présidente :
Et j'aimerais également souhaiter
la plus cordiale bienvenue à notre nouveau collègue et l'assurer de
l'entière collaboration de tous les membres et de toute l'équipe de la
présidence. Bienvenue à nouveau.
Nous poursuivons
maintenant les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni de présentation de projets de loi.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt
de documents — ça,
il y en a, il y en a beaucoup — M. le ministre des Finances.
M. Girard
(Groulx) : Oui. Mme la Présidente, permettez-moi de déposer le plan
stratégique 2023‑2026 de Loto-Québec, le rapport annuel 2022‑2023 du Tribunal
administratif des marchés financiers, le rapport annuel de gestion 2022‑2023 de l'Institut de la statistique du Québec ainsi que son plan stratégique 2023‑2027.
Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. M. le ministre de la Justice.
M.
Jolin-Barrette : Oui, bonjour, Mme la Présidente. Je dépose le rapport
du Comité de la rémunération des procureurs aux poursuites criminelles et
pénales 2023‑2027. Merci.
La Présidente :
Ce document est déposé.
Maintenant, M. le ministre de la Santé, vous en avez plusieurs, je crois.
M. Dubé : Oui, Mme la Présidente, j'en ai plusieurs, et ça permettra
de voir un peu l'ordre de grandeur du ministère de la Santé. Alors,
soyez patients, s'il vous plaît.
Permettez-moi
de déposer le rapport annuel 2022‑2023 d'Héma-Québec, les rapports annuels de gestion 2022‑2023 de
la Commissaire à la santé et du bien-être, de la Régie régionale de la santé et
des services sociaux du Nunavik, du Conseil cri de la santé et des services sociaux de la Baie-James, du Centre
régional de santé et de services sociaux de la Baie-James, ainsi que son rapport annuel 2022‑2023
sur l'application de la procédure d'examen des plaintes et de l'amélioration de
la qualité des services.
Mais ce n'est pas
terminé. Je dépose également les rapports annuels de gestion 2022‑2023 ainsi
que les rapports annuels 2022‑2023
sur l'application de la procédure d'examen des plaintes et sur l'amélioration
de la qualité des services des CIUSSS
suivants : Saguenay—Lac-Saint-Jean, Estrie et centre universitaire de Sherbrooke,
Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, Est-de-l'Île-de-Montréal, Nord-de-l'Île-de-Montréal,
Ouest-de-l'Île-de-Montréal, Centre-Ouest-de-l'Île-de-Montréal,
Capitale-Nationale et Mauricie-et-Centre-du-Québec.
Je
dépose également les rapports annuels de gestion 2022‑2023 et les rapports
annuels 2022‑2023 sur l'application de la procédure d'examen des plaintes et de la qualité des services des
CISSS suivants : Laval, Côte-Nord, Chaudière-Appalaches, Outaouais, Lanaudière, Gaspésie—Les Îles, Montérégie-Centre, Montérégie-Ouest, Montérégie-Est,
Abitibi-Témiscamingue, Laurentides et Bas-Saint-Laurent.
Je
dépose également les rapports annuels de gestion 2022‑2023 et les rapports
annuels 2022‑2023 des commissaires aux plaintes et à la qualité des services des hôpitaux suivants :
Institut de cardiologie de Montréal, institut de psychiatrie légale
Philippe-Pinel, Centre universitaire de santé McGill et Centre hospitalier de l'Université de Montréal.
Finalement,
finalement, je dépose les rapports annuels de gestion 2022‑2023
et les rapports sur l'application de la procédure d'examen des plaintes et d'amélioration de la qualité des
services des hôpitaux suivants : l'Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de
Québec-Université Laval, le CHU de Sainte-Justine, et du CHU de Québec de
l'Université Laval. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente :
Ces documents sont déposés. M. le
ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements
climatiques, de la Faune et des Parcs.
M. Charette : Merci,
Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer les états financiers de l'exercice
clos le 31 mars 2023 du Fonds
d'électrification et de changements climatiques et du Fonds de protection de
l'environnement et du domaine hydrique de l'État.
La Présidente : Ces documents sont
déposés. M. le leader du gouvernement.
M.
Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente. Je dépose, au nom du
ministre de l'Accès à l'information et de la Protection des renseignements personnels, le rapport annuel de gestion 2022‑2023
de la Commission d'accès à
l'information. Merci.
La Présidente : Ce document est
déposé. M. le ministre de la Culture et des Communications.
M.
Lacombe : Merci, Mme la Présidente. Je dépose le rapport
annuel de gestion 2022‑2023 de Bibliothèque
et Archives nationales du Québec ainsi que le rapport annuel 2022‑2023
du Musée d'art contemporain de
Montréal. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. M. le ministre de
l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
M. Lamontagne : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport annuel de gestion 2022‑2023
de la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.
La Présidente : Ce document déposé.
M. le ministre de la Sécurité publique.
M. Bonnardel : ...permettez-moi de
déposer les rapports annuels de gestion 2022‑2023 du Commissaire à la déontologie policière, du Bureau de la sécurité
privée, du Bureau des enquêtes indépendantes et de la Régie des alcools, des courses et des jeux.
Merci.
La Présidente : Ces documents sont
déposés. Mme la ministre de l'Emploi.
Mme
Champagne Jourdain : ...permettez-moi de déposer le rapport d'activité 2022‑2023
du Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la
main-d'oeuvre. Merci.
La Présidente : Ce document est
déposé. M. le leader du gouvernement.
• (14 h 30) •
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la
Présidente. Je dépose les réponses du gouvernement aux trois questions inscrites au feuilleton le 7 juin 2023 et le 12
septembre 2023 par la députée de Mercier, le 12 septembre par le député de
Jean-Lesage et le 3 octobre 2023 par le député de Camille-Laurin.
Également, je
dépose les réponses du gouvernement aux pétitions déposées en Chambre le 20 avril
2023 par la députée de Vaudreuil, le
25 avril 2023 par le député de Marquette, le 9 mai par la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, le 11 mai 2023 par le député de Camille-Laurin et le 24 mai
2023 par le député de Maskinongé. Merci.
La Présidente : Ces documents sont
déposés.
Pour ma part, je dépose le diagramme de
l'Assemblée en date d'aujourd'hui.
J'ai reçu
préavis d'une motion qui sera inscrite dans le feuilleton de demain aux
affaires inscrites par les députés de l'opposition. Conformément à
l'article 97.1 du règlement, je dépose copie du texte de ce préavis.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de
commissions.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, M. le leader
de l'opposition officielle.
Bonifier l'aide financière aux études et réduire
la dette des diplômés québécois
M.
Derraji : Merci, Mme la Présidente. Je dépose, au nom de ma
collègue la députée de Saint-Laurent, l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
128 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que, durant la pandémie, les gouvernements canadien et québécois ont suspendu
les intérêts sur les prêts étudiants;
«Considérant que, depuis le 1er avril 2023,
le gouvernement fédéral a pérennisé cette mesure en suspendant définitivement
les intérêts des prêts étudiants;
«Considérant que le gouvernement fédéral a
transféré au gouvernement du Québec 175 millions de dollars afin d'annuler les frais d'intérêts et qu'uniquement
75 millions de cette somme ont été alloués au programme d'aide financière
aux études;
«Considérant
qu'aucun montant n'a été alloué à l'annulation des frais d'intérêts des 380 000
diplômés québécois alors que le taux d'intérêt sur ces prêts est
présentement à 7,7 %;
«Considérant qu'un diplômé québécois
ayant un prêt étudiant de 41 000 $ verse mensuellement 250 $ en
intérêts et 250 $ en capital;
«Considérant
qu'il y a deux classes de diplômés au Canada, puisque, depuis le 1er avril
2023, seuls les diplômés québécois paient des intérêts sur leur prêt
étudiant;
«Considérant
que le gouvernement du Québec a les moyens financiers d'annuler les intérêts
sur ces prêts ou de réduire le capital de ces prêts tout en bonifiant
l'AFE grâce au transfert fédéral de 940 millions de dollars;
«Considérant
que le gouvernement n'a toujours pas [appliqué] où sont allés les
940 millions de dollars destinés à la bonification de l'AFE;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
signataires, demandons au gouvernement du Québec de retourner les fonds
destinés à la bonification de l'AFE et de retourner les sommes destinées
à la réduction de la dette des diplômés québécois.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Décision
de la présidence concernant la répartition des mesures et des temps
de parole lors des débats restreints à la suite de changements
survenus dans la composition de l'Assemblée
Mais
je vais maintenant vous lire une décision, la décision de la présidence, et
j'aimerais avoir votre attention, et après nous passerons à la période
des questions.
Cette décision de la
présidence, elle concerne la répartition des mesures et des temps de parole
lors des débats restreints à la suite de changements survenus dans la
composition de l'Assemblée nationale.
À la suite de
l'élection du député de Jean-Talon et du départ du député de
Marguerite-Bourgeoys du groupe parlementaire
formant l'opposition officielle, je vous informe que les groupes parlementaires
en sont venus à une entente quant aux changements à apporter à la
répartition de certaines mesures et des temps de parole lors des débats
restreints. Puisque cette entente respecte les principes élaborés par la
jurisprudence parlementaire, j'entends y donner suite.
En
résumé, pour ce qui est des affaires inscrites par les députés de l'opposition
et des interpellations, le troisième groupe
d'opposition aura droit à une mesure supplémentaire par deux cycles de
14 séances, au cinquième rang, en remplacement d'une mesure de
l'opposition officielle.
Concernant
les déclarations de députés, le troisième groupe d'opposition aura droit à une
déclaration supplémentaire au
huitième rang à la première séance du cycle, en remplacement d'une déclaration
du groupe parlementaire formant le gouvernement. Le député de
Marguerite-Bourgeoys aura droit à une déclaration au sixième rang de la
deuxième séance du cycle, en remplacement d'une déclaration de
l'opposition officielle.
Quant
aux temps de parole lors des débats restreints, ils sont ajustés afin de tenir
compte de la nouvelle proportion entre les groupes parlementaires
d'opposition et de la présence d'un nouveau député indépendant.
Je dépose d'ailleurs
les tableaux qui détaillent les modifications ainsi apportées.
Pour ce qui est de la
répartition des questions lors de la période des questions et réponses orales,
les groupes parlementaires n'ont toutefois
pas pu s'entendre quant aux modifications rendues nécessaires à la suite des
changements survenus à la composition
de l'Assemblée. Il me revient donc de rendre une décision à ce sujet, en tenant
compte de la composition actuelle de l'Assemblée. Je rappelle que,
lorsque la présidence se prête à cet exercice, la jurisprudence parlementaire a établi certains grands principes
devant la guider : tous les députés doivent pouvoir poser des questions au
gouvernement, incluant les députés
ministériels; les questions doivent principalement être dévolues aux députés de
l'opposition; la notion de groupe
parlementaire constitue un principe qui doit être conjugué avec les deux
premiers; un rôle prépondérant doit
être reconnu à l'opposition officielle; et la présidence doit maintenir et...
tenir compte de la présence, le cas échéant, de députés indépendants.
En
plus de ces principes, je précise que la présente décision se fonde également
sur les paramètres négociés entre les
groupes parlementaires au début de la législature et vise donc à préserver les
proportions qu'ils ont alors établies entre eux. Ainsi, la présidence a tenté, dans la mesure du possible, de
respecter la logique qui se dégage de la grille qui attribue les droits
d'intervention, sachant toutefois que les questions attribuées à un groupe
proviennent nécessairement de ce qui appartient
jusqu'à maintenant à un autre groupe d'opposition, étant donné la durée limitée
que représente l'exercice de contrôle
parlementaire qu'est la période des questions. Considérant ces facteurs, voici
comment seront réparties les questions lors de la période des questions
et de réponses orales.
Le troisième groupe
d'opposition aura désormais trois questions supplémentaires, pour un total de
10 questions par cycle de
10 séances ou, autrement dit, une question par séance. Ces nouvelles
questions seront posées au huitième rang de la troisième et à la septième séance du cycle, en remplacement de
questions de l'opposition officielle, ainsi qu'au septième rang de la
neuvième séance du cycle, en remplacement d'une question du deuxième groupe
d'opposition.
Des changements sont
également apportés à la première et à la cinquième séance du cycle où les
questions du deuxième groupe d'opposition
qui étaient au septième rang, dorénavant, elles seront au sixième rang, et les
questions du troisième groupe
d'opposition qui étaient au huitième rang seront dorénavant au septième rang.
Les questions de l'opposition officielle
qui se trouvaient au sixième rang de ces séances seront maintenant au huitième
rang. Il s'agit de questions qui pourront être attribuées aux députés
indépendants.
À
cet effet, le député de Marguerite-Bourgeoys aura droit à trois questions par deux cycles de
10 séances. Comme pour la
députée de Vaudreuil, ces questions pourront être prises au huitième rang à la
première, cinquième et neuvième séance du cycle, en remplacement de
questions de l'opposition officielle. Cette dernière devra aviser le député de Marguerite-Bourgeoys,
de même que la présidence, des moments où le député pourra poser ses questions.
Pour ce qui
est des questions déjà attribuées à la députée indépendante de Vaudreuil pour
la fin de l'actuelle période de
référence de deux cycles, elles devront être déplacées afin de tenir compte des
changements apportés aux questions de l'opposition officielle au
huitième rang.
Document déposé
Je dépose
donc le tableau qui illustre la nouvelle répartition des questions lors de la
période des questions. Et je vous remercie pour votre attention.
Questions et réponses orales
Et, sur ce,
nous en sommes maintenant rendus à la période de questions et de réponses
orales, et je cède la parole, en question principale, au chef de
l'opposition officielle.
Bilan du gouvernement en
matière de santé
M. Marc Tanguay
M.
Tanguay : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Nous en sommes
à la sixième année de ce gouvernement, qui est incapable de livrer les services à la population. Ce matin... cet
après-midi, on va vous parler du bilan caquiste en matière de santé. C'est un échec. Rappelez-vous des
promesses de 2018 : 90 minutes, vous vous en rappelez, du
90 minutes pour voir un médecin à l'urgence. Aujourd'hui, ce n'est
pas 90 minutes, c'est trois heures. Autre promesse : aucun patient à l'urgence plus de 24 heures sur civière. Le
résultat, ce n'est pas aucun, c'est 30 % des patients qui ne respectent
pas... donc, la CAQ ne respecte pas sa promesse. La CAQ est incapable de
livrer.
En fin de
semaine, au conseil général du Parti
libéral du Québec, on était à
Drummondville. À Drummondville, ils parlent
de l'Hôpital Sainte-Croix. Le CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec dit
que cet hôpital-là est vétuste, non fonctionnel, puis qu'il manque de
lits. La demande est faite par le CIUSSS depuis deux ans, soit de bâtir un
nouveau bâtiment ou un agrandissement, mais
rien n'est inscrit dans le PQI. La CAQ abandonne, là aussi, les citoyens et les
citoyennes.
Les rattrapages en chirurgie. Ça fait trois
annonces de prétendus plans de rattrapage. À chaque fois, la situation empire. En juin 2022, le ministre
disait : On va passer de 150 000 à 100 000, alors qu'on sait
qu'aujourd'hui c'est 164 000 patients
qui sont en attente d'une place pour avoir leurs chirurgies. Le ministre
jovialiste dit que c'est une bonne nouvelle, «dans l'augmentation qu'on
vient d'avoir, c'est qu'il faut regarder où est-ce que ça [augmente]».
Le premier ministre partage-t-il le jovialisme
de son ministre?
• (14 h 40) •
La
Présidente : La réponse du premier ministre. Et je vous
rappelle qu'on interpelle nos collègues par leur titre. M. le premier
ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Oui, merci, Mme la Présidente. Bien, écoutez, effectivement,
ça fait cinq ans qu'on est au pouvoir, mais il ne faut pas oublier,
avant, qu'il y a eu 15 années libérales sans pandémie, sans pandémie. Le
chef de l'opposition officielle semble vivre
dans une bulle. Moi, je l'invite à aller voir ce qui se passe en Ontario, ce
qui se passe aux États-Unis, ce qui se passe en Europe, ce qui se passe
à peu près partout dans le monde suite à la pandémie.
Mme la Présidente, je pense que les Québécois
sont capables de comprendre que, pendant la pandémie, parce qu'il fallait soigner les patients qui étaient
atteints du virus de la COVID-19, il a fallu reporter des chirurgies. Puis on en a
encore pour plusieurs mois, pour faire ce rattrapage. C'est comme ça au Québec,
c'est comme ça à peu près partout.
Maintenant,
je n'ai pas entendu aucune proposition concrète du chef de l'opposition
officielle. Pourtant, dans son discours, tantôt, suite à l'arrivée du député de
Jean-Talon, il nous a dit qu'il nous arriverait avec des propositions
concrètes. Donc, j'attends ses propositions.
En tout cas, de notre côté, je pense qu'on
avance. Il y a de plus en plus de Québécois qui ont accès à un groupe de médecine de famille. On forme des préposés aux
bénéficiaires. On a augmenté le nombre de médecins qui sont formés dans
nos facultés en santé.
Donc, que propose le Parti libéral?
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M.
Tanguay : Mme la Présidente, ça fait cinq ans qu'on se
désâme en lui proposant les projets ratios. Il les nie, il ne les met pas en place. Aujourd'hui, il
ramasse son incurie. Il y a cinq mois, le ministre a annoncé, lui,
400 millions pour accélérer les chirurgies. Du 400 millions, il y a zéro dollar qui a
été dépensé. La raison? Le comité du ministère n'a pas fini ses travaux. C'est ce qui fait dire au
président de la FMSQ... de parler de l'incapacité du ministère. Alors, autre
annonce pas attachée d'un gouvernement brouillon.
À travers toutes ces
promesses, que vaut la parole du premier ministre?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui.
Bien, le chef de l'opposition officielle nous parle du PQI. Pour ceux qui nous
écoutent, là, le PQI, c'est le Plan québécois des infrastructures. Donc, ça vient additionner les projets en santé,
en éducation, dans le transport. Et,
quand on est arrivés, le PQI du Parti
libéral, sur 10 ans, c'était
100 milliards. Actuellement, le PQI du gouvernement de la CAQ est à 150 milliards. Donc, on a augmenté de
50 % le plan pour les infrastructures parce que le Parti libéral a
traîné les pieds pendant 15 ans.
Maintenant, quand le
chef de l'opposition officielle nous parle... Bien, je reviendrai, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présidente, il vient de parler de milliards dans le PQI, puis il n'y a rien
qui sort de terre. Plus tôt, j'ai référé que
le ministre avait mentionné 400 millions, il y a zéro dollar de dépensé.
Les blocs opératoires sont sous-utilisés. Selon le ministère, le taux
acceptable d'utilisation, c'est 85 %. Au 30 septembre, les blocs
opératoires fonctionnaient à 74 %, ce
qui faisait dire au président de la FMSQ : Le ministère de la Santé «n'assume
pas ses responsabilités».
Le voyez-vous,
comment le gouvernement, Mme la Présidente, caquiste est incapable de livrer?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente, quand il parle de projets
qui ne sortent pas de terre, moi, je l'invite à aller rencontrer son ancienne collègue de Vaudreuil.
L'hôpital de Vaudreuil, pendant 15 années les gens de Vaudreuil parlaient
de ça, puis il ne s'est rien passé avec les gouvernements libéraux.
Maintenant,
je voulais revenir, Mme la Présidente, sur les projets ratios. Mme la
Présidente, on peut bien, demain matin,
mettre tous les ratios infirmière-patients qu'on veut, on prend où les
infirmières? Est-ce qu'il peut commencer à nous donner le début d'une
réponse? On les prend où, les infirmières?
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Wow! Mme
la Présidente, quand on lui proposait les projets ratios, il y a cinq ans,
quand on lui disait : Faites-le,
le premier ministre niait la pénurie de main-d'oeuvre. Puis il a fait ça
pendant trois ans. Les trois premières années de son mandat, il a nié la
pénurie de main-d'oeuvre. Aujourd'hui, il dit : Il manque de
main-d'oeuvre, je ne peux pas le faire. Bravo! Allo?
Alors, au niveau des
plans de rattrapage, Mme la Présidente, aujourd'hui, c'est un échec...
Des voix : ...
La
Présidente : Bon, un instant. M. le leader du gouvernement. Très
rapidement, je vous prie.
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, il y a
une façon, il y a un ton pour poser les questions. Le chef de l'opposition
officielle est capable de poser très bien
ses questions sans être d'une arrogance, Mme la Présidente, qui n'est pas à la
hauteur...
La
Présidente : Je vous ai entendu, et aucune règle n'a été enfreinte
pour le moment. Donc, on peut poursuivre. M. le chef de l'opposition
officielle, vous avez 11 secondes.
M. Tanguay : Mme
la Présidente, il y a 164 000 Québécoises
et Québécois qui sont en attente d'une chirurgie. En mai dernier, ils avaient
promis de régler le problème en décembre prochain. C'est 9 000 de plus qui
se sont ajoutés.
Que vaut la parole du
premier ministre?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente, le chef de l'opposition
officielle a oublié qu'on a formé des milliers de préposés aux
bénéficiaires, il oublie qu'on a augmenté le salaire des préposés aux
bénéficiaires de 18 %, même chose pour les enseignants, même chose pour les éducatrices en service de garde. Pour
ce qui est du privé, Mme la Présidente, je le sais, que ça choque le Parti libéral, que les salaires
augmentent plus vite dans le secteur privé que les augmentations de salaire
qu'on voit chez nos voisins.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député de
Pontiac.
Listes d'attente en chirurgie
M.
André Fortin
M. Fortin : Mme
la Présidente, ça fait des mois qu'on plaide avec le ministre de la Santé pour
qu'il améliore son bilan en matière de chirurgies, parce qu'effectivement il y
a 164 000 Québécois qui attendent aujourd'hui une chirurgie, puis ça, pour le premier ministre qui pense qu'on
est en rattrapage en ce moment, bien, c'est 5 000 de plus que le mois
dernier. Il y a
4 700 Québécois qui sont en attente d'une opération de cancer, puis
ça, pour le premier ministre qui pense qu'on est en rattrapage, c'est plus que
le mois dernier. Il y a aujourd'hui la moitié, la moitié, Mme la Présidente,
des chirurgies cardiaques qui se font dans les délais prescrits.
Le
ministre nous avait dit qu'il avait un plan, ça n'a pas marché. Le ministre
nous a dit : C'est la faute de l'été, c'est la faute des vacances. Le
ministre nous a dit : C'est la faute des médecins, ils n'opèrent pas, je
ne peux pas le faire à leur place.
Bien là, on comprend pourquoi ça ne fonctionne pas, Mme la Présidente. Il y a
400 millions de dollars qui dorment
dans les coffres de son ministère, 400 millions de dollars qui
étaient supposés être uniquement, uniquement pour des chirurgies.
Là,
là, assez, c'est assez, cette situation-là. Ça fait 25 ans que le premier
ministre est là, il doit savoir que, une situation comme ça, il ne peut
pas la laisser aller éternellement, il ne peut pas laisser les choses se
détériorer comme ça.
La Présidente :
La réponse du ministre de la Santé.
M.
Christian Dubé
M. Dubé : Bien,
écoutez, ça va faire plaisir, Mme la Présidente, au député de Pontiac de savoir
que les chiffres continuent de s'améliorer,
premièrement, parce qu'il va voir dans les prochains jours, parce que moi, j'ai
eu l'information ce matin, que les
chirurgies de plus qu'un an, qu'on a demandé aux spécialistes de prendre une
attention particulière parce que c'est ça qui est important, c'est les
chirurgies de plus qu'un an, de les... il va y avoir une baisse de plus de 300.
Alors, on continue, Mme la
Présidente, à avancer dans notre plan, là. Je suis certain que le député de
Pontiac doit être très content de ça, parce que je lui ai dit : Ce
qui est important, c'est de voir la tendance. Alors, on continue de voir ça.
Deuxièmement, pour la question des chirurgies
oncologiques, encore une fois, on va voir dans les prochains chiffres des
prochains jours que j'ai eus ce matin, ça continue de baisser. Est-ce que ça va
assez vite? La réponse, c'est non.
Alors,
j'aimerais aussi préciser que, lorsqu'on parle de 400 millions, qui nous
vient de l'IPAM, l'institut de
pertinence, qui a été mis en place il y a quelques années, ce n'est pas juste
400 millions qu'on a pour faire des chirurgies, c'est
800 millions. Oui, il y a un comité qui est en train de regarder la
finalité, par exemple, madame...
La
Présidente : En terminant.
M. Dubé :
...mais on ne manque pas d'argent
pour faire ce qu'on a besoin, c'est qu'on a besoin d'avoir nos infirmières...
La
Présidente : Première complémentaire.
M.
André Fortin
M. Fortin : Le
ministre nous dit qu'il faut regarder la tendance. Voici la tendance des derniers
mois, des dernières années, Mme la
Présidente. Puis ça, c'est sans le dernier chiffre, là, qui est à
164 000 patients. Ça, la tendance des dernières années, elle
est sans équivoque, Mme la Présidente.
Le problème, là,
c'est que le ministre nous dit toujours : Inquiétez-vous pas, on a un
400 millions de disponible, maintenant
on a un 800 millions de disponible, mais son ministère, il dit exactement
le contraire. Cet argent-là n'est pas disponible.
Lui, il dit aux P.D.G. : Dépensez-le. Le ministère, lui, dit : Vous
ne pouvez pas le dépenser. Ça ne marche pas de même. Ce n'est pas
sérieux, ça.
La
Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La
Présidente : Pas de commentaire après les questions. La réponse du
ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Je ne sais pas, Mme la Présidente, comment je dois
lui expliquer, là. Ce n'est pas une question d'argent disponible. L'argent, il est là. Ce qu'on a
besoin, c'est d'avoir des infirmières qui, sur une base volontaire, viennent
nous aider. C'est ça qui fait partie du plan.
Ce
qu'on a dit aussi, Mme la Présidente, puis soyons très, très clairs pour que le
député le comprenne bien : Nos médecins
travaillent sur un comité tripartite avec le ministère et avec l'IPAM pour
finaliser les conditions. Ce n'est pas le
problème uniquement du ministère. Les trois parties doivent travailler
ensemble. Mais je le répète, ce n'est pas un manque d'argent, l'argent, il est disponible. Il faut que
nos infirmières lèvent la main. Elles ont eu des vacances qui étaient très
méritées cet été. Maintenant, elles vont venir nous aider.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M.
André Fortin
M. Fortin : Bien,
nous, on le sait, qu'il y a un comité tripartite. Son ministère le savait,
qu'il y avait un comité tripartite. Le
seul qui ne semblait pas le savoir puis qui disait à ces P.D.G. que l'argent
était disponible, c'est le ministre, Mme la Présidente. Il est là, le
problème. Là, moi, je suis convaincu, là, que de l'autre côté, il n'y a pas un
ministre qui ne s'en rendrait pas compte
s'il y avait 400 millions d'argent qui dormaient dans son ministère. Le
ministre, lui, il s'en n'est même pas
aperçu, Mme la Présidente. Puis, pendant ce temps-là, les groupes de patients,
ils s'impatientent, les conditions des patients, elles s'aggravent, les
médecins s'arrachent les cheveux, puis il n'y a rien qui s'améliore pour les
chirurgies.
On peut faire mieux,
puis il est temps qu'il fasse mieux.
• (14 h 50) •
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M.
Christian Dubé
M. Dubé : Écoutez, c'en est presque risible, ce que
j'entends, Mme la Présidente, c'est risible. L'entente a été signée au mois de
mai, on a commencé à travailler au mois de juin. Les infirmières sont en
vacances cet été. Qu'on ait réussi à ne pas augmenter les listes, c'est déjà
tout un accomplissement que les chirurgiens ont réussi à faire. Je lui dis
aujourd'hui, Mme la Présidente, que les
chiffres continuent à baisser, je ne sais pas quelle nouvelle plus positive
qu'il voudrait avoir aujourd'hui,
puis il continue de se plaindre. Verre à moitié vide, verre à moitié plein,
c'est la différence de nos deux approches. Voilà.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de l'Acadie. On vous écoute.
Projet de réseau structurant de transport en commun à Québec
M. André
Albert Morin
M. Morin : Mme la Présidente, l'importance du transport
collectif et la mobilité durable, pour la Capitale-Nationale, est essentiel. Parlons du tramway. Plus de
500 millions de dépensés en études, en travaux préparatoires. Mais
survient alors un événement,
l'élection dans Jean-Talon. La perte de Jean-Talon a fait peur au gouvernement.
Tout devient flou pour le projet de
tramway. Le gouvernement a perdu le cap. Le tramway devient moins pertinent, on
veut se distancer. Pourtant, l'avenir, c'est le transport collectif. Le
gouvernement met en doute le dossier en créant un flou, un climat
d'incertitude.
Est-ce
que la ministre du Transport peut s'engager à appuyer le tramway et promouvoir
le transport collectif pour la Capitale-Nationale?
La
Présidente : La réponse de la ministre des Transports et de la
Mobilité durable.
Mme
Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Oui. Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Bien, je vais peut-être reprendre un extrait, que je trouve très pertinent, de la question de mon
collègue d'Acadie, qui dit : L'avenir est dans le transport collectif.
Entre autres, oui, et c'est la raison
pour laquelle il n'y a jamais eu autant d'investissement en transport collectif
que depuis que la CAQ forme le
gouvernement, Mme la Présidente. Puis je vais le répéter, là, très calmement et
factuellement, il n'y a jamais eu autant d'investissement en transport
collectif que depuis que la CAQ forme le gouvernement, que depuis cinq ans.
C'est
vrai dans les infrastructures, c'est vrai, donc, au PQI. Le premier ministre
parlait du PQI, tout à l'heure, le Plan
québécois pour les infrastructures, qui existe depuis 2007, et j'ai retracé
l'ensemble des 15 années depuis que le PQI existe, des... c'est-à-dire des 16 années, et il n'y a jamais eu
autant d'argent en transport collectif. Donc, ça, c'est la première chose.
C'est la même chose, même, pour le soutien aux opérations du transport
collectif. On est en discussion actuellement sur le financement du transport collectif. 2,1 milliards en aide
d'urgence pendant la pandémie, Mme la Présidente. Jamais tant de soutien
n'a été offert pour nos sociétés de transport.
Je pourrai revenir dans les
complémentaires, mais il n'y a jamais eu autant d'argent qui a été mis en
transport collectif que depuis que la CAQ forme le gouvernement.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. André
Albert Morin
M. Morin : Mme la Présidente, c'est un peu curieux, parce que,
moi, quand je rencontre des sociétés de transport, tout le monde me dit qu'ils n'ont pas d'argent
puis qu'ils ne sont pas capables de remplir leurs mandats. Alors, écoutez, on
ne fera pas une guerre de chiffres ici, mais je pense qu'il y a un
problème assez sérieux.
Maintenant,
c'est sûr qu'il faut investir dans le transport collectif, parce que c'est
l'avenir, et c'est l'avenir également pour
la Capitale-Nationale. La ministre, ces derniers temps, déploie beaucoup
d'efforts pour miner le projet. Pourquoi la ministre est prête à jeter
le maire de Québec sous le tramway? La ministre doit s'entendre avec ses
partenaires...
Une voix : ...
La Présidente :
Je vous écoute brièvement. Je me
suis levée de façon simultanée, mais je vous écoute brièvement, puis on
va trancher ça.
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, il y a
des limites, hein, à faire des images avec les mots qu'on veut utiliser.
Je pense que le député de l'Acadie est capable de poser sa question avec des
propos qui n'ont pas besoin de tenir cette nature-là.
Il faut être respectueux entre collègues et ne pas prêter d'intentions non
plus. C'est prévu dans le règlement, et je sais qu'il est soucieux de...
La Présidente :
Et voilà. Et je suis debout. Et
c'est prévu dans le règlement, ne pas prêter de motifs indignes, je vous
le rappelle. Faites attention à vos propos. J'aimerais maintenant entendre la
réponse de la ministre.
Mme
Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Alors, sur le tramway, Mme la Présidente, on me pose toujours la
même question, donc il ne faut pas
s'étonner que j'aie toujours la même réponse. Le tout premier budget de la CAQ,
en 2018-2019, contenait un montant de
1,8 milliard de dollars pour le tramway de Québec. Alors, je ne sais
pas comment ça pourrait être plus clair, Mme la Présidente. C'était un montant, à l'époque... le projet a
commencé à 3,3 milliards, par la suite 3,9 milliards. On
attend la mise à jour du coût du projet. Et c'est drôle parce que,
dernièrement, le Parti libéral, avec le Parti québécois, demandait à ce qu'on trahisse les modalités des
appels d'offres qui sont en cours actuellement et que le maire ou moi, on
aille avec des chiffres approximatifs, et
tout ça. Nous, ce qu'on dit, c'est : Attendons la mise à jour, par la
ville de Québec, sur le coût du projet. Mais, dans tous les cas, Mme la
Présidente, on a toujours soutenu...
La
Présidente : Deuxième complémentaire. Ah! M. le chef.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : On va donner l'occasion au premier ministre de se
lever, parce que la vice-première ministre disait, en juin 2022, je la cite : «Nous, on
"think big" ici, dans notre Capitale-Nationale», imaginez-vous donc,
quand on sait qu'en transport et en infrastructures c'est un échec complet,
caquiste, en Capitale-Nationale. Vous deviez parler du bilan libéral, où on a livré le Centre Vidéotron, le nouveau PEPS
de l'Université Laval, la promesse... la promenade Samuel-De Champlain,
le domaine Cataraqui, le monastère des Augustines.
Quand
vous dites : Nous, on «think big», là, est-ce que vous référiez aux années
libérales? Parce que c'est ça qu'on a livré, vous n'avez rien livré.
Des voix :
...
La
Présidente : Bon, bon, bon, je sens qu'on est en train d'un peu élever
le ton. On s'adresse, je vous rappelle... M. le chef de l'opposition
officielle, je vous rappelle qu'on s'adresse à la présidence. Et la réponse du
premier ministre. On l'écoute.
M. François
Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, quand on veut faire un virage nationaliste, on dit :
Pensez grand.
Mme
la Présidente, le maire de Québec doit faire une mise à jour, au cours des
prochaines semaines, du coût révisé du tramway. Donc, je pense que le chef de
l'opposition officielle devrait, comme nous, être impatient d'avoir cette
révision.
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de Mont-Royal—Outremont.
Déploiement
de la plateforme SAAQclic
Mme Michelle Setlakwe
Mme
Setlakwe : Mme la Présidente, le fiasco SAAQclic, c'est une
saga sans fin. Les Québécois souffrent encore des ratés, huit mois après le lancement chaotique. D'un côté, on a
le maître informaticien de l'État qui se déresponsabilise devant ce
fiasco avec un détachement ahurissant malgré des rapports externes accablants;
de l'autre, une ministre des Transports
qu'on a peu entendue malgré que la SAAQ soit une entité que son ministère
contrôle. Or, les ratés continuent, bien
après qu'elle ait remercié le P.D.G. Un sondage révélait récemment que les
dommages collatéraux de ce fiasco touchent aussi les employés de la
SAAQ. SAAQclic est devenu SAAQquitte.
Bientôt, on
va reculer nos horloges d'une heure, mais, pour trop de Québécois,
l'impression, c'est que la CAQ va reculer les horloges de 25 ans.
Plutôt que d'avoir des outils informatiques de pointe en 2023, on a encore des
sites Web inopérants et des lignes 1 800 qu'on pourrait
rebaptiser 1 800 bonne chance.
Mme la Présidente, comment la ministre des
Transports expliquera-t-elle cette autre bévue?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Cybersécurité...
Des voix : ...
La Présidente : ... — je
parle — et
du Numérique. On vous écoute.
M. Éric Caire
M. Caire : Merci, Mme la Présidente.
Je suis toujours stupéfait d'entendre le Parti libéral nous parler de bordel informatique quand on connaît leur historique en
la matière. Mais ça m'ébranle, en même temps, Mme la Présidente, parce que, quand un libéral me parle de bordel
informatique, je sais que j'ai l'avis d'un expert sur la question. Alors là, il
faut prendre ça en considération. À
tel point, Mme la Présidente, que, quand ils sont arrivés, les événements, à la
SAAQ, on a dit : On va poser toutes les questions et on va fournir
toutes les réponses.
Il y a eu un
audit. J'imagine que la collègue en a pris connaissance, Mme la Présidente. Cet
audit-là est très clair sur ce qui
s'est passé à la SAAQ. On le sait, on connaît les lacunes. En ce qui concerne
la SAAQ, la direction, la nouvelle direction
en a pris connaissance, va se gouverner en conséquence. Oui, Mme la Présidente,
il y a beaucoup de chemin qui a été parcouru, il en reste encore à
faire.
Du point de
vue du Service d'authentification gouvernementale, il y a eu
trois recommandations qui ont été faites. Mme la Présidente, je peux dire qu'il y en a deux d'entre elles qui sont
déjà... pour lesquelles on a déjà des actions de posées, et, pour la troisième,
on travaille avec les auditeurs, parce que les chiffres que nous, on a, et les
auditeurs, ne sont pas les mêmes, mais on est en voie de régler la
question, Mme la Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Michelle Setlakwe
Mme
Setlakwe : La SAAQ a sous-estimé la charge de travail de sa
transition numérique et l'importance pour de nombreux citoyens de traiter avec un humain. Le ministre du Numérique
est tout simplement nonchalant, la ministre des Transports ne se lève
pas, et ce sont les citoyens...
Une voix : ...
La Présidente : Je vous écoute.
Brièvement, monsieur... Un rappel au règlement, M. le leader?
M. Jolin-Barrette : ...
Une voix : ...
La
Présidente : Oh! Attention, madame. Je vous ai entendue, Mme la
députée, oui, faites attention. Je vous écoute, M. le leader.
M.
Jolin-Barrette : ...Mme la Présidente, envers des membres de cette
Chambre. On n'est pas dans une cour d'école, on ne se traite pas de noms
ici, Mme la Présidente. On demande à la députée de retirer ses propos.
La Présidente : Madame, je vous
demande de faire attention.
Mme Setlakwe : Bien sûr. Le ministre
manque d'empathie envers les Québécois qui attendent longtemps. Ce sont les citoyens qui en paient le prix, et c'est
inexcusable. Le gouvernement est responsable de rendre des services à la
population, pas de trouver des excuses.
Le premier ministre est-il fier?
Comment peut-il tolérer que ça prenne deux ministres pour émettre des
permis de conduire?
• (15 heures) •
La
Présidente : La ministre des Transports et de la Mobilité durable, en
réponse.
Mme
Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui, Mme la Présidente. Bien, quand on dit que la ministre des
Transports a été nonchalante, ou très
peu visible, ou je ne sais trop, là, je peux lui faire visionner l'ensemble des
points de presse et des actions qu'on a mises en place depuis le mois de mars
en réponse à cette situation-là, et notamment le changement de P.D.G. Et, à la
suite du changement de P.D.G., il y a
eu d'autres changements dans la haute direction aussi, entre autres dans les
technologies de l'information. Alors, ça, c'est la première chose.
La
deuxième, Mme la Présidente, effectivement, il y a eu une sous-estimation
majeure de l'achalandage dans les points de service après la fermeture. On l'a
dit et répété, c'est pour ça qu'on a changé de P.D.G. et qu'on a dit que ce
n'était pas acceptable. Et, dans l'ensemble du Québec, hors CMM, on est revenu
à des délais de service, malgré tout, qui sont conformes à la déclaration de service aux citoyens. Il y a encore un
défi à Montréal. Les heures d'ouverture seront prolongées pour pallier
ce qui s'est produit hier. Et je pourrai revenir, dans la dernière, sur ce qui
s'est produit hier.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Michelle Setlakwe
Mme
Setlakwe : Même après que le P.D.G. ait été remplacé, les employés
quittent. Il y a des problèmes à l'interne. À combien s'élève la facture de ce
fiasco de la CAQ jusqu'à maintenant? Lors de l'étude des crédits, nous
apprenions que les coûts s'élevaient à 2,6 millions en heures
supplémentaires et autres. Aujourd'hui, six mois plus tard, les ratés de SAAQclic s'accumulent semaine après semaine, au même
rythme que les dollars s'envolent. Le gouvernement doit fournir ce
chiffre.
La ministre
s'intéressera-t-elle à la facture lorsqu'elle aura atteint 10 milliards?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Donc, ce qui s'est produit hier, Mme la Présidente, les services non
accessibles pendant une certaine période de temps, évidemment, vous vous
doutez qu'on a posé de sérieuses questions. Est-ce que ces mises à jour là, est-ce que ces opérations-là auraient pu
être faites à d'autres moments pour éviter ce genre de problème là? Alors,
ça, ce sera à nous de le régler avec la haute direction.
Mais,
Mme la Présidente, je veux répéter... Et il y avait eu un sondage de
satisfaction au mois de mars et un autre au mois d'août, et ça s'était significativement amélioré. Alors, oui, il
y a encore des problèmes, mais ça va beaucoup mieux.
Pour ce qui est des
heures supplémentaires, je pense qu'on ne peut pas rationnellement à la fois se
plaindre qu'on fait des heures supplémentaires, mais à la fois dénoncer si on
n'en fait pas pour répondre aux citoyens. À un moment donné, on a besoin de
rendre des services aux citoyens. Alors, il y a des gens volontaires qui ont
fait plus d'heures pour répondre à nos citoyens. Ce sera encore et toujours
notre priorité, Mme la Présidente, les services aux citoyens.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le chef
du deuxième groupe d'opposition.
Accès
au logement
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Mme la Présidente, ce
n'est pas juste le Stade olympique qui a besoin d'un toit. Il y a des
aînés au Québec aussi qui ont le droit d'avoir un toit sur la tête.
Je
vais vous raconter l'histoire de Jeannette Chiasson, 76 ans. Elle est
malvoyante. Elle s'est fait mettre dehors de chez eux parce que son propriétaire veut faire des condos dans son
appartement. Ça lui a tout pris pour éviter la rue. Je la cite : Pour les années qu'il me reste à
vivre, là, je peux-tu juste avoir un toit? Il me semble que ce n'est pas trop
demander. On est en pleine crise du coût de la vie. Tout coûte cher, au
Québec. Ça, ça veut dire que, quand des aînés comme Jeanette Chiasson perdent leur logement, là, ils n'en ont pas assez
d'argent pour se trouver un autre appartement. Ça fait qu'il y en a qui se retrouvent à la rue. Il y en a
de plus en plus de nos aînés qui se retrouvent à la rue. C'est ça qui se passe
au Québec. La crise du logement, là, elle
est en train de se transformer en crise de l'itinérance. On ne devrait pas
accepter ça. Ce n'est pas ça, nos
valeurs, au Québec, des aînés qui ont construit notre nation et qui se
retrouvent à la rue parce que des spéculateurs veulent faire de
l'argent. Voyons donc!
Le premier ministre avait voté
pour la loi Françoise David, il y a quelques années, une loi qui protège
certains aînés contre l'éviction. Aujourd'hui, cette même Françoise David lance
un cri d'alarme avec nous pour qu'on protège plus d'aînés au Québec.
Est-ce que le premier
ministre va travailler avec nous pour protéger plus d'aînés contre les
évictions sauvages?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, on vit partout en Amérique du Nord une crise du logement qui
s'explique de plusieurs façons, mais entre
autres par l'arrivée de nouveaux immigrants, par la pandémie qui a retardé la
construction, par les taux d'intérêt élevés qui n'incitent pas les
propriétaires à construire plus de logements.
Mme
la Présidente, depuis cinq ans, on a investi 3,8 milliards pour construire
des logements. Maintenant, on n'a pas
juste fait ça. On a donné de l'aide pour les personnes qui ont des bas revenus.
Juste dans la dernière année, on est passés d'une aide à
75 000 familles à 125 000 familles. Et, Mme la Présidente,
je ne peux pas dévoiler ce qui sera dans la mise à jour du 7 novembre, mais on va continuer
d'agir pour construire plus de logements puis pour donner plus d'aide au
logement à ceux qui sont en difficulté, que ce soient des aînés, que ce
soient des familles démunies. Donc, on va continuer d'agir.
La
Présidente : Il vous restait du temps. Mon erreur. Première
complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Tant mieux qu'on
construise plus de logements, Mme la Présidente, mais là le problème, en
ce moment, là, c'est qu'il y a des aînés qui
ont un logement, puis qui se font mettre à la rue, puis qui tombent dans
l'itinérance. C'est ça qui se passe
au Québec. Je ne peux pas croire que le premier ministre est d'accord avec ça.
Ça ne le dérange pas, le premier ministre, des histoires comme celle que
je lui raconte?
On
a une proposition, élargissons la loi Françoise David pour protéger plus
d'aînés contre les évictions sauvages. Est-ce qu'il est ouvert à
travailler là-dessus avec nous?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente, il existe déjà des lois.
Il existe déjà un tribunal. On ne peut pas mettre un locataire dehors
n'importe comment, pour n'importe quelle raison.
Maintenant,
Mme la Présidente, ce que ça prend, c'est plus de logements puis plus d'aide au
logement. Ça prend aussi plus de
travailleurs de la construction pour construire des logements, parce que ça ne
va pas assez vite. Les programmes, là,
de logements sociaux, ça prend plus que quatre ans avant que le logement soit
construit. Donc, Mme la Présidente, la ministre de l'Habitation
travaille d'arrache-pied pour aller plus vite. Ça va être bon pour les aînés.
La
Présidente : En terminant.
M. Legault : Ça
va être bon pour toutes les personnes démunies.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Si on construit des
nouveaux logements, là, mais qu'il y
a des... mais que les aînés
continuent à se faire foutre à la porte, il y a une partie du problème
qu'on n'aura pas réglé.
Je
lui parle d'une femme, Jeannette Chiasson. Elle était dans son appartement
depuis neuf ans et huit mois. Il manquait quatre mois pour qu'elle soit
protégée par la loi Françoise David. Le premier ministre, il est d'accord avec
ça, qu'on expulse des femmes comme ça? Ça ne le dérange pas? Je ne peux
pas croire. Je ne peux pas croire.
Est-ce que le premier
ministre est ouvert à notre proposition?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la Présidente, actuellement, on est en
étude détaillée du projet de loi n° 31, puis, dans le projet de loi
n° 31, on en parle, de ce qu'on appelle les rénovictions. Donc, il faut
garder un équilibre. Je sais qu'il se casse la tête, là, puis il dit non. Il
faut garder un équilibre entre les droits des locataires, les droits des
propriétaires, on a besoin de plus de
propriétaires, mais il faut éviter les gens qui se font mettre dehors sans raison.
Donc, on est d'accord avec ça. Je l'invite, le chef de Québec solidaire,
à amener ses amendements au projet de loi n° 31.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Rosemont.
Recours aux agences de placement privées dans le réseau de
la santé
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Merci, Mme la Présidente. Après les élections de 2022, la CAQ et son
ministre de la Santé nous ont dit : On
veut éliminer les agences de placement de personnel. On était bien d'accord. Le
ministre nous a dit : Je vais déposer un projet de loi. On était bien
d'accord. On a un peu déchanté en voyant le projet de loi, mais on a dit :
Donnons la chance au coureur.
Or, résultat des
courses : au mieux, ça stagne, on emploie autant d'agences; au pire, ça
augmente, dans certaines régions, ça augmente, on utilise plus d'agences.
Alors,
le ministre nous dit : Patience, patience, ça s'en vient. Les
gestionnaires sur le terrain sonnent l'alarme en disant : Ça ne s'en vient pas pantoute, on a perdu le contrôle. Il
n'y avait pas d'échéancier dans son projet de loi. C'était une erreur
majeure.
Est-ce qu'il peut
l'admettre? Est-ce qu'il peut corriger puis nous dire maintenant quel est le
vrai plan?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bon, bien, écoutez, Mme la Présidente, le député
de Rosemont et moi, avec le député de Pontiac, on a été ensemble sur ce
projet de loi, puis je suis un petit peu surpris d'entendre qu'il n'y a pas
d'échéancier. Dans le projet de loi qu'on a
fait sur la main-d'oeuvre indépendante, qu'on a fait au printemps dernier, il y
avait deux choses qui étaient importantes.
Il y avait un échéancier pour être capable d'interdire complètement la
main-d'oeuvre indépendante. C'était sur
trois ans, dont, à Montréal, dans un an. Et, deuxièmement, il y avait des
tarifs maximums. C'étaient les deux éléments importants du projet de
loi. Ils étaient exactement ça.
La question des
tarifs maximums est venue en application la semaine dernière, et j'ai reparlé
encore une fois aux P.D.G., à qui je parle
toutes les semaines, et je leur ai dit : Écoutez, il faut se mettre
ensemble, il faut arrêter de travailler en silo, et vous allez vous
assurer que les tarifs maximums qui ont été fixés maintenant par la loi vont
être appliqués. Alors, je voudrais bien
entendre le député de Rosemont me dire qu'est-ce que ça prend de plus que ça de
façon claire pour qu'on soit capables
d'enrayer la MOI. Alors, c'est ça qu'on est en train de faire, Mme la Présidente,
puis on va y travailler tous les jours comme on a commencé à le faire.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Bien, ce que ça prend, c'est
bien, bien simple, là, et il le sait, la présidente du Conseil du trésor aussi
le sait. Ça prend des bonnes conditions de travail. Ça prend des bonnes
conditions salariales pour que les employés du réseau reviennent et arrêtent de quitter. C'est bien beau, on peut voter
toutes les lois qu'on veut ici, là, si elles n'ont pas de dents, s'il n'y a pas d'échéancier pour le
retour du personnel, parce que c'est de ça dont je parle et c'est de ça dont je
parlais il y a six mois, bien, ce sont des voeux pieux, c'est un avis
d'intention.
Alors, c'est quoi, le
plan, au lieu de se cacher derrière un projet de loi vide?
• (15 h 10) •
La Présidente Attention
aux termes...
Des voix :
...
La
Présidente : Oui. Attention aux termes employés. M. le ministre,
répondez.
M. Christian Dubé
M. Dubé : ...alors,
voyez-vous, je ne m'en occuperai pas, Mme la Présidente.
Écoutez,
là, ça change de discours. Là, ce n'est plus la MOI qui ne fait pas l'affaire,
c'est, mettons, les conventions collectives.
Moi,
j'ai énormément confiance dans ma collègue, qui fait un travail incroyable. On
l'a dit, le p.l. n° 15, c'est une chose, la MOI, c'est quelque
chose, mais les conventions collectives, ça, c'est important aussi. Et c'est
exactement ce que je dis souvent au député,
lorsqu'on est en commission parlementaire, ce n'est pas une action de notre
gouvernement qui va faire une différence, c'est une action concertée de
plusieurs initiatives.
Ce que la présidente
du Conseil du trésor fait en ce moment avec ce qu'on appelle les offres
différenciées...
La Présidente :
En terminant.
M. Dubé : ...ça
demande un exercice important des syndicats. J'y reviendrai, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M.
Vincent Marissal
M. Marissal :
Il ne faudrait pas me faire dire
ce que je n'ai pas dit, là. Ça fait cinq ans, ici, là, que je dis que le
problème, c'est la MOI. Alors, je pense que
le ministre le sait, là. Il m'a entendu. Il m'a entendu, là, à ne plus être
capable de m'entendre, je pense.
On est d'accord sur
un point, puis il l'a dit dans une entrevue récemment, ça prend des
augmentations de salaire substantielles aux infirmières. Il l'a même chiffré,
ce que je ne ferai pas parce qu'on ne négocie pas en public.
Est-ce
que vous pouvez, M. le ministre, passer le mémo à votre collègue du Conseil du trésor? Ça prend effectivement des augmentations de salaire
substantielles, c'est ça qui va ramener notre monde, et des bonnes conditions
de travail.
La Présidente :
En réponse — et je vous rappelle qu'on s'adresse à la présidence — M. le ministre
de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Justement,
Mme la Présidente, ce que la présidente du Conseil du trésor fait, c'est ne pas
travailler uniquement sur des conditions
monétaires mais des conditions d'organisation du travail. Pourquoi on a
400 millions de disponibles pour
nos infirmières puis qu'ils ne viennent pas le chercher dans le pool? Ce n'est
pas parce que l'argent n'est pas
important pour eux, mais parce qu'ils veulent avoir des bonnes conditions de
travail pour être capables de concilier leur travail et famille. C'est ça que la présidente du Conseil du trésor est
en train de faire, et j'espère que le député de Rosemont le comprend. C'est plusieurs initiatives qu'on
fait, Mme la Présidente, et je crois qu'ensemble on est en train de le
réaliser. Et c'est pour ça que, Mme la Présidente, on a une confiance en
elle incroyable.
La
Présidente : En terminant.
M. Dubé : Merci,
Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais le chef du troisième
groupe d'opposition.
Conditions
salariales des employés de la fonction publique
M. Paul St-Pierre
Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Mme la Présidente, la
fonction publique a parlé. 420 000 travailleuses et travailleurs de
la santé, des services sociaux et de
l'éducation, donc des gens qui portent à bout de bras les missions de l'État,
disent au gouvernement la chose
suivante : On est très insatisfaits du déroulement des négociations. Et
honnêtement, Mme la Présidente, moi non plus, je ne suis pas satisfait.
Il n'y a personne qui devrait être satisfait.
Pendant
que le premier ministre et la CAQ parlaient d'avoir le courage d'augmenter leurs
propres salaires, le mot «courage»
revient dans certaines circonstances, la fonction publique, elle, regardait ça
en se disant : On espère la compréhension du gouvernement quant à notre situation, quant à notre volonté de
nourrir nos enfants puis de s'occuper de notre famille. Alors que le Québec en entier, et, j'espère, la
CAQ, et le premier ministre prennent acte du fait qu'il y a une dégradation des
services publics puis une insuffisance des
services, la fonction publique, elle, espérait que son employeur prenne compte
de son importance, de l'importance de
son rôle. Or, avec une offre initiale de 9 % sur cinq ans, le premier
ministre et sa formation ont essentiellement offert aux fonctionnaires de
s'appauvrir. C'est clair, net et précis lorsqu'on regarde à la lumière de
l'inflation.
Donc,
ma question est simple : Est-ce que, pour le premier ministre, c'est
courageux de planifier l'appauvrissement des travailleurs de la fonction
publique?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui.
Bien, Mme la Présidente, d'abord, je veux corriger le chef du troisième groupe
d'opposition. L'offre qui est sur la table
actuellement représente une augmentation de la masse salariale sur cinq ans de
13 %, 13 %, alors qu'on
prévoit que, sur ces cinq années, l'inflation, pour les cinq ans, devrait être
autour de 12 %. Donc, oui, ce sont des offres différenciées.
Puis,
je sais, le Parti québécois, quand il était au pouvoir, jamais il n'a fait
des offres différenciées. Nous, on a fait le choix, la dernière fois,
d'augmenter plus les enseignants, les éducatrices en garderie, les préposés aux
bénéficiaires. Cette fois-ci, on veut augmenter plus les infirmières qui
travaillent de nuit, les psychologues.
Moi,
j'aimerais ça, savoir : Est-ce que le Parti québécois est d'accord
avec ça, des offres différenciées, ou s'il est dans le mur-à-mur, comme ça a
été fait dans le temps des gouvernements du Parti québécois? Puis, s'il
veut qu'on augmente plus que de
13 %, bien, 1 %, ça coûte 600 millions. Ça fait que... Qu'est-ce
qu'il propose? 14 %, 15 %, 16 %, 17 %? Qu'est-ce
qu'il propose? Il peut-tu, une fois pour toutes, nous faire une proposition
concrète?
La Présidente :
Première complémentaire. Et je reconnais le député de Jean-Talon. Vous avez
30 secondes.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Mme la Présidente, je
le disais tout à l'heure, j'ai travaillé dans beaucoup de pays où des services publics comme ceux qu'on a ici, c'est un rêve.
Ici, c'est une réalité. C'est une réalité grâce à des travailleurs qui sont
traités dignement, à la hauteur de ce
qu'ils accomplissent au quotidien pour soigner nos malades ou s'occuper de nos
enfants. C'est pour ça qu'on a une fonction publique dont les citoyens
peuvent être fiers.
Ma question à
la présidente du Conseil du trésor : Est-ce qu'on va avoir une offre
raisonnable déposée pour les négociations dans le secteur public
rapidement?
La Présidente : La réponse de la
présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme
LeBel : Merci, Mme la Présidente. Bien, je vais en
profiter pour souhaiter la bienvenue moi-même au nouveau député de Jean-Talon et lui répondre la chose
suivante : J'ai à coeur les services publics. J'ai tellement à coeur les
services publics qu'il faut que les syndicats comprennent que c'est pour
ça qu'on veut travailler pour l'organisation du travail.
Donc, je leur ai dit depuis le début qu'on
allait travailler sur l'organisation du travail. Pourquoi? Dans le but, effectivement, d'améliorer leurs conditions de
travail mais, à terme, les services publics à la population. Et ça fait partie
également de mes responsabilités comme
présidente du Conseil du trésor, de nos responsabilités comme gouvernement,
de s'assurer que les sommes qui vont être
engagées à travers les conventions collectives vont aussi servir à maintenir
les services publics. Alors, je leur dis : Venez travailler...
parler d'organisation du travail...
La Présidente : En terminant.
Mme LeBel : ...et ensuite on parlera
du reste.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Pascal Paradis
M.
Paradis : Mais là, Mme la Présidente, ce n'est pas juste une
question d'organisation du travail, là, c'est une question de conditions salariales. 420 000
personnes viennent de se donner un mandat de partir en grève, Mme la
Présidente. Ces gens font des
miracles quotidiennement pour donner des services. Ils ont le coeur à
l'ouvrage, ils ont du talent. La fonction publique inspire la fierté des Québécoises et des Québécois. C'est
particulièrement le cas dans Jean-Talon, parce qu'il y en a beaucoup
dans notre circonscription. Ça vaut beaucoup, cet apport-là.
Est-ce que le gouvernement, est-ce que la
présidente du Conseil du trésor valorise cet apport-là? Et, si oui...
La Présidente : La réponse de la
présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme
LeBel : Bien, compte tenu de mon parcours professionnel
personnel, je ne peux pas faire autrement que de valoriser la fonction
publique. J'en suis issue et j'ai quitté en 2017, donc, pour me lancer en
politique.
Donc, ceci étant
dit, je pense qu'il faut comprendre la chose suivante. Quand on parle de
conditions salariales, on parle de
rémunération globale. À l'intérieur de la rémunération globale de tous les
employés de l'État, des 650 000 employés de l'État, il y a,
oui, les paramètres salariaux, mais il y a les retraites, les vacances, les
conditions de travail, qui sont l'organisation
du travail. Et je leur dis : Venez en parler, on va s'assurer d'améliorer
votre quotidien également, puis après on parlera des paramètres
salariaux.
La Présidente : En question
principale, je reconnais le député de Taschereau.
Projet de tramway à Québec
M. Etienne Grandmont
M.
Grandmont : Merci, Mme la Présidente. La question que je me
pose aujourd'hui, moi, c'est : Qui veut faire dérailler le tramway
de Québec? Je cherche, puis ce n'est pas dans les gens de Québec, qui ont voté
massivement, aux dernières élections
municipales, pour des partis en faveur du tramway. Ce n'est pas les électeurs
de Jean-Talon non plus, qui ont voté à 91 % pour des partis
protramway.
Dans les
médias, on a plutôt appris que c'était peut-être plus de ce côté-là de
l'Assemblée nationale qu'il y avait des opposants au tramway, qui sont, donc,
assis du même côté que la ministre des Transports. J'espère que la ministre
des Transports est une alliée du tramway, parce que c'est le plus gros projet
de transport en commun de l'histoire de notre capitale
nationale, le plus gros projet
d'infrastructure, et il doit aboutir. La ministre a dit que c'est un projet de
la ville, que c'est la ville qui est
le principal porteur, mais la ville, elle a besoin d'une alliée à l'Assemblée
nationale et au gouvernement.
Est-ce qu'elle peut se lever, la ministre, et dire
aux membres de son caucus, au caucus de Québec particulièrement, qu'elle
est derrière le projet, qu'elle l'appuie et qu'elle va faire en sorte qu'il se
réalise?
La
Présidente : La réponse de la ministre des Transports et de la
Mobilité durable.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Oui, merci beaucoup, Mme la
Présidente. Bien, à la question : Qui fait dérailler le tramway?, ce n'est certainement pas la CAQ, parce que je me
souviens, il y a deux semaines, quand le député de Taschereau m'a fait une
motion du mercredi, ici même, qui nous a amenés ici à débattre du tramway et où
le même député de Taschereau disait ici, pendant 20 minutes, à quel
point la CAQ faisait partie de la solution au tramway et déblatérait contre le
Parti québécois et contre le Parti libéral
en les accusant de vouloir faire dérailler le tramway. Alors là, aujourd'hui,
c'est rendu que c'est la CAQ, c'est la CAQ qui serait le problème.
Je
pense, Mme la Présidente, il faut rester très, très factuel et rationnel, là,
dans ces questions-là. La CAQ, je l'ai dit tout à l'heure, premier budget,
1,8 milliard. À mesure qu'il y a eu des étapes qu'on a dû franchir pour
faire avancer le projet dans le PQI,
notamment des décrets qu'on a dû accorder à la ville pour des travaux préparatoires,
pour pouvoir franchir les diverses étapes du projet en planification, on
les a accordés, Mme la Présidente. Ce qu'on dit depuis quelques semaines, et je pense que c'est sage parce que ça reflète la
volonté de la population, les gens de Québec, c'est qu'il doit y avoir une
mise à jour sur le coût du projet. Comme
dans n'importe quel projet d'infrastructure, les gens de Québec ont envie de
savoir combien ça va coûter.
La Présidente :
En terminant.
Mme Guilbault : Et c'est effectivement la ville qui gère le projet. Donc, c'est à la
ville de faire cette mise à jour le moment venu.
• (15 h 20) •
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Merci, Mme la Présidente. Tout à l'heure, la ministre a évoqué,
évidemment, les coûts qui sont inscrits au PQI. Mais moi, je me demande c'est
quoi, la part de la capitale
nationale là-dedans. Il y en a
plusieurs, des projets, hein :
InnoVitam, Medicago, la phase IV de Samuel-De Champlain, les boulevards
urbains, conversion d'autoroutes en boulevards
urbains, le troisième lien. C'est tous des projets qui sont actuellement
négligés ou qui ont été carrément abandonnés.
Cinq
ans au pouvoir, cinq ans au pouvoir mais pas un bilan très
reluisant pour notre région de la Capitale-Nationale, et ça continue
avec le tramway. Pourtant, les pépines sont...
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Bon, bien, Mme la Présidente, je m'informais auprès de mon collègue
qui est à la fois ministre de la
Capitale et ministre des Infrastructures et qui me confirme qu'au prorata c'est
parmi les plus élevés, pour la Capitale-Nationale, au PQI, ou du moins on a
notre juste part pour la Capitale-Nationale au PQI. Alors, je le rassure
là-dessus, c'est le cas depuis cinq ans. Et donc c'est ça, Mme la
Présidente.
Pour
le tramway ou pour les projets, les projets en général, tu sais, il faut
comprendre comment ça fonctionne. À un moment donné, c'est normal que les
citoyens sachent combien les choses coûtent. Je sais que la valeur de l'argent
puis le concept des dépenses et des
revenus, c'est quelque chose qui est assez étranger à Québec solidaire, mais,
dans la vraie vie, c'est comme ça que ça fonctionne, Mme la
Présidente...
La
Présidente : En terminant.
Mme Guilbault : ...il y a des revenus, il y a
des dépenses, il faut que ça balance. C'est normal qu'on ait le coût juste
des projets.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Etienne Grandmont
M.
Grandmont : S'il y a eu des augmentations de coûts sur le projet de
tramway, c'est beaucoup à cause de la CAQ,
qui a tergiversé pendant tellement de temps. On a perdu deux ans dans la
réalisation de ce projet-là. C'est le prix des positions amphigouriques de la
CAQ, Mme la Présidente, qui nous a menés là, et c'est ce qu'on entend depuis
deux semaines aussi.
Est-ce que la
ministre, là, la ministre des Transports, c'est aussi la ministre de la
Mobilité durable ou la ministre de l'Immobilisme durable?
Des voix : ...
La
Présidente : S'il vous plaît! Pas de commentaire. On demeure
respectueux dans nos propos. Mme la ministre, on vous écoute.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Oui. Bien, Mme la Présidente, je vais m'abstenir
de dire que c'est assez croquignolesque d'entendre le député de Taschereau dire ici le contraire de
ce qu'il a dit il y a deux semaines, où il disait que la CAQ était l'alliée du
tramway et donc dénonçait les autres partis.
Donc, je le
répète, Mme la Présidente, le tramway, on a fait ce qu'on avait à faire pour
que le projet avance. On a donné à la
ville de Québec le pouvoir et les moyens pour gérer ce projet-là. Ils nous ont
demandé de gérer le projet, on leur a
donné ce qu'il faut pour le faire. Mais, si Québec solidaire est d'avis de dire,
écouter la population qui nous réclame une
mise à jour, donner le coût des projets aux gens, aux contribuables, que ce
sont eux qui les paient en bout de ligne... Si, du côté de Québec
solidaire, ce n'est pas quelque chose qui est louable et qui est normal...
La Présidente : En terminant.
Mme
Guilbault : ...bien, il faut juste être d'accord sur le fait
qu'on n'est pas d'accord. Nous, on consulte et on informe la...
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le
député de Jacques-Cartier. La parole est à vous.
Financement des universités
anglophones
M. Gregory Kelley
M.
Kelley : Fondée en 1843, l'Université de Bishop's, c'est un
fleuron des Cantons-de-l'Est. C'est très important pour l'économie de la région de Sherbrooke, c'est
un employeur important pour la région. C'est la seule université anglophone
en région au Québec.
Malheureusement,
ce vendredi, la ministre a pris une décision qui met en péril la survie de
l'Université de Bishop's, quand même la mairesse de Sherbrooke demande
que la ministre recule sur cette décision.
This university is extremely important
to the community in the Eastern Townships. It's important to the economy, it's
important to the social fabric of the region. I hope the Minister sits down
with the University of Bishop's and finds a solution. Parce qu'honnêtement, Mme la ministre... Mme la Présidente, qu'est-ce
qui est arrivé n'est pas juste. L'université n'a été quand même pas
consultée par la ministre.
Alors, est-ce que la ministre va reculer sur
cette décision?
La Présidente : La réponse de la
ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Puis je suis très contente de pouvoir prendre cette question aujourd'hui, parce que je sais que c'est un sujet
très sensible et qu'on a fait une annonce, vendredi, sur les droits de
scolarité. Mais je me permets de
vouloir un peu expliquer à notre collègue député, de l'autre côté de la
Chambre, les effets négatifs que votre politique a occasionnés au cours
des dernières années.
On parle d'une déréglementation. Il y a eu une
première phase en 2008. Ensuite, on a élargi tout ça, en 2018. Et ce sont... Les mesures qu'on met de l'avant,
évidemment, c'est justement pour contrer tous ces effets négatifs, pour contrer
l'impact considérable du déséquilibre
financier que ça a occasionné sur les institutions francophones. Donc, ma
responsabilité comme ministre de l'Enseignement supérieur, parce qu'évidemment
c'est un système qui est financé par l'État, avec des fonds publics, je
me dois de rétablir un équilibre financier, puis c'est ce que je fais.
Alors, je vais juste terminer pour répondre à la
question du député sur l'Université Bishop's. Je suis en étroite communication avec le recteur, et le recteur a
déjà été informé à plusieurs reprises de nos démarches. Et donc je vais me
limiter à ça. Mais je suis en étroite communication avec le recteur de
Bishop's, M. Lebel. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Alors, cela met fin
à la période de questions et de réponses orales.
Il n'y a pas de votes reportés.
Nous allons maintenant passer à la rubrique
Motions sans préavis. Et, pour ce faire, je cède la place au troisième
vice-président de l'Assemblée nationale. Merci à tous. Bonne fin d'après-midi.
Motions sans préavis
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : À la rubrique des motions sans préavis, en
fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des motions sans préavis,
je reconnais maintenant un membre du groupe formant le gouvernement. Mme la
ministre.
Condamner
les actes terroristes perpétrés par le Hamas contre Israël
Mme Biron : M.
le Président.
«Que
l'Assemblée nationale condamne fermement les actes terroristes perpétrés par le
Hamas contre Israël et son peuple, dont plusieurs centaines de civils
innocents;
«Qu'elle déplore que
l'escalade de la violence ait engendré le décès de nombreux civils;
«Qu'elle offre ses
plus sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes;
«Qu'elle
appelle à la libération immédiate et sans condition des populations civiles
prises en otages par le Hamas;
«Qu'elle appelle au
respect du droit international par toutes les parties;
«Qu'elle
réaffirme le soutien indéfectible du Québec à une solution durable par les deux
parties pour assurer le droit des Israéliens et des Palestiniens de
vivre en paix; et
«Qu'enfin, elle
observe une minute de silence à la mémoire des personnes [disparues].»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Consentement
pour un débat de deux minutes. Je comprends donc qu'il y a consentement pour qu'il y ait quatre intervenants
pour... la durée des interventions soit limitée à un maximum de deux minutes
chacune. Je reconnais maintenant... Cette
motion est-elle... Non, on n'est pas là. Mme la ministre des Relations internationales.
Mme Martine Biron
Mme Biron : M. le Président, le 7 octobre dernier, le
peuple israélien a vécu l'horreur. C'est une onde de choc qui s'est répandue
jusqu'ici. Au matin, les images en provenance d'Israël nous sont parvenues. Des
actes de terreur ont été perpétrés
par le Hamas contre des civils, des enfants, des femmes et des personnes âgées
sans défense. Des villages entiers ont
été sauvagement attaqués. Des jeunes personnes qui assistaient à un festival de
musique ont été prises pour cible, abattues froidement. Des femmes ont subi des violences sexuelles, et puis des
enfants, des femmes et des personnes âgées ont aussi été pris en otages.
Le
Québec appelle à la libération immédiate et sans condition de ces civils. Nous
devons condamner avec la plus grande fermeté les actes terroristes du
Hamas, qui n'ont absolument aucune justification.
Le
Québec reconnaît le droit de l'État d'Israël de se défendre face à de telles
attaques. Nous croyons aussi qu'il doit épargner dans toute la mesure de ses
moyens les populations civiles palestiniennes. Depuis longtemps, le Québec
soutient une solution durable pour assurer le droit des Israéliens et
des Palestiniens à vivre en paix, en paix et en sécurité.
En terminant, je veux
offrir nos plus sincères condoléances aux familles et aux proches des victimes.
Merci.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Je reconnais maintenant la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, M. le Président. Le 7 octobre dernier
a été une journée marquée par la désolation et la barbarie. Lors de cette journée, des centaines de civils
israéliens innocents, des enfants, des aînés, des survivants de l'Holocauste,
parfois des familles entières, ont été arrachés à leur foyer, pris en otages ou
assassinés. Au bilan des victimes innocentes s'ajoutent
en tout premier lieu les espoirs d'une paix réelle et durable dans la région.
La barbarie qui s'est produite ce jour-là en Israël restera gravée dans nos mémoires à travers les images et les
informations horribles qui nous ont été acheminées, car nous n'aurions
jamais pu imaginer que de tels gestes inhumains se produisent dans notre monde.
Déjà
six Canadiens ont été confirmés... déjà six décès canadiens ont été confirmés,
dont celui d'un jeune Québécois, Alexandre Look, originaire de ma
circonscription, qui a été sauvagement tué avec plus de 260 autres jeunes
Israéliens alors qu'ils assistaient à
un festival de musique célébrant la paix. Nous adressons nos plus sincères
condoléances à sa famille et à ses amis.
• (15 h 30) •
Rappelons
que le Hamas n'est pas synonyme avec peuple palestinien. Le Hamas est reconnu
comme une organisation terroriste
dont le but ultime est la destruction d'Israël et de son peuple. Rien ne
justifie le terrorisme. Le Hamas est l'ennemi du peuple palestinien. Nous sommes de tout coeur avec toutes les
victimes innocentes de ce conflit, que ce soit du côté de l'Israël ou celui de la Palestine, où un hôpital a
été atteint, faisant plusieurs victimes. Il faut que les nécessités de
base soient disponibles à tous. Il
faut donc travailler pour que les civils innocents de Gaza, familles, enfants
et aînés, seront épargnés et puissent accéder à un corridor humanitaire.
Ce
qui est aussi inacceptable, c'est le soutien envers le Hamas au Québec, à
Montréal, par des honteuses manifestations qui cautionnent les actions d'un
groupe responsable d'une attaque terroriste dévastatrice et de la tragique
perte de centaines de vies civiles innocentes des deux côtés.
There is never an appropriate time to
rejoice in the pain and suffering of civilians. The State of Israel has the
right to defend
itself in accordance with international law, and we sincerely hope that all
civilian populations will be spared in this conflict.
L'antisémitisme n'est
jamais acceptable. Je condamne sa résurgence actuelle et je demande que nous
nous élevions en tant que nation contre ces
sentiments. La glorification de la mort n'a pas sa place dans ce monde et elle n'a
pas sa place chez
nous. La paix est toujours le but ultime, et toutes les parties doivent mettre
tout en place pour que ça puisse se réaliser.
Nous pensons aux otages, à leurs familles, aux
victimes collatérales et espérons que tous seront épargnés. Nous donnons notre
soutien indéfectible à la communauté juive du Québec et prions pour la paix. (S'exprime
en hébreu).
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Je
reconnais maintenant M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M.
Cliche-Rivard : Merci, M. le Président. Le 7 octobre dernier,
le monde a appris que le Hamas avait lancé une série d'attaques terroristes contre des civils en Israël. Depuis, on en
apprend plus chaque jour sur l'horreur absolue qui s'est abattue sur des
familles, des enfants, des aînés. Je pense aux victimes du festival Supernova,
au Québécois Alexandre Look, arraché cruellement aux siens. Je pense à
l'angoisse des otages et de leurs proches. S'attaquer à des civils, c'est
intolérable, c'est injustifiable. On parle ici de crimes de guerre.
Il est aussi impossible de passer sous silence
la propagande raciste et antisémite du Hamas, qui fait la promotion d'actes de violence envers les personnes juives.
C'est intolérable. Les attaques du Hamas sont des attaques terroristes. Nous le
condamnons. Elles sont injustifiables, point final.
Malheureusement,
cette motion ne contient aucune mention des victimes palestiniennes de ce
conflit, pas un mot. C'est très triste, car, il faut le rappeler, en représailles
aux attaques terroristes du Hamas, le gouvernement israélien n'a pas tardé à
faire pleuvoir les bombes sur Gaza, des bombes qui tuent des familles, des
enfants, des aînés. C'est, aujourd'hui à Gaza, 2,3 millions de civils assiégés, sans eau, sans électricité,
un tout petit territoire qui reçoit deux tirs d'artillerie israélienne à
chaque minute. Ça aussi, c'est intolérable.
Et
malheureusement c'est loin d'être terminé, alors que le siège de Gaza constitue
déjà une catastrophe humanitaire. Rappelons
qu'Amnistie internationale, dans un rapport de 2022, parlait qu'un système
d'apartheid, parlait d'un système d'apartheid envers le peuple palestinien. En 2021,
le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme dans les territoires
palestiniens affirmait que les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée
constituaient un crime de guerre.
En solidarité avec toutes les victimes civiles
de cette guerre israélienne et palestinienne, nous allons donc nous abstenir sur cette motion. Cela permettra à la
motion d'être adoptée, parce que c'est essentiel que cette Assemblée condamne
le terrorisme. Mais refuser de nommer les
victimes palestiniennes, c'est une erreur, selon nous. Ne dire aucun mot sur le
blocus de Gaza est une erreur, selon nous. Nous avions pourtant soumis des
propositions d'amendements à cet effet. Elles ont toutes été refusées.
On vient tout
juste d'apprendre le bombardement d'un hôpital à Gaza, qui aurait fait plus de
200 morts. Justin Trudeau et
l'OMS l'ont condamné. Pourquoi la CAQ refuse-t-elle de parler de ces victimes
dans sa motion? Pourquoi le gouvernement refuse-t-il de nommer ces
faits? Nous ne comprenons pas.
Aujourd'hui, ce qui doit nous guider, c'est la
valeur cardinale du droit international et la protection des civils. Aujourd'hui et dans tous les conflits armés,
celles et ceux que je soutiens, ce sont les populations civiles qui paient
toujours le prix le plus élevé de la
guerre. Il faut donc travailler pour la paix. Il faut reconnaître le droit du
peuple israélien de vivre en paix et
en sécurité. Il faut reconnaître le droit du peuple palestinien de vivre en
paix et en sécurité à l'intérieur d'un État indépendant, avec des
frontières reconnues par l'ONU.
Au nom du
Québec solidaire, j'offre mes plus sincères condoléances aux familles et aux
proches des victimes. Je souhaite la fin des morts. Je souhaite la paix,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Et
je cède maintenant la parole au député de Jean-Talon.
M. Pascal Paradis
M.
Paradis : M. le Président, dans une situation aussi
difficile et dans un conflit aussi complexe, il faut s'éloigner des extrêmes, des opinions basées sur l'émotion.
On doit d'abord sortir des généralités et des abstractions pour comprendre,
pour humaniser le conflit et ses conséquences. Le monde entier a été saisi
d'horreur devant le massacre, par le Hamas, d'enfants
et d'adolescents israéliens dans un festival, devant les prises d'otages de
personnes âgées israéliennes, qui ont été enlevées et dont la vie est
aujourd'hui mise à prix.
Le monde
entier retient aussi son souffle devant des civils, enfants et adolescents de
Palestine qui souffrent de la faim en raison du blocus, devant des personnes
âgées qui sont victimes innocentes des bombardements de leur logement. Il n'y a pas de hiérarchie des victimes civiles
d'un tel conflit. On doit ensuite se donner un cadre d'analyse le plus objectif
possible.
Et ici il est
essentiel de rappeler que les nations du monde se sont imposé des normes, même
si pour les situations les plus atroces, y compris la guerre. Ces normes, ce
cadre, c'est celui du droit international. Que dit le droit international?
Entre autres, les civils ne doivent pas être
attaqués. C'est la règle de base dans tout conflit. Les représailles contre les
civils sont interdites, les prises d'otages sont interdites. Toutes les
personnes capturées doivent être traitées avec humanité, et leur dignité, respectée. Lors d'attaques contre des
objectifs militaires, toutes les précautions possibles doivent être prises pour
épargner les civils. Les punitions
collectives sont interdites. La famine comme méthode de guerre est interdite.
Les États non parties au conflit doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir
pour veiller à ce que le droit international soit respecté.
Les attaques
du Hamas contre les civils, les prises d'otages et l'atteinte à la dignité des
personnes captives violent donc le
droit international, dont les conventions de Genève. Les bombardements
indiscriminés ou ciblés de civils par Israël, la destruction d'immeubles à logement et le blocus
contre les territoires palestiniens constituent aussi des violations du
droit international.
Israéliens
et Palestiniens ont le droit à la paix et à la sécurité. Il faut déplorer que
les principales victimes du conflit soient
des civils des deux côtés. Seule une entente négociée sur la base d'une
solution à deux États peut résoudre ce conflit en s'attaquant à ses racines profondes. Parce que
la motion ne contient pas l'équilibre requis sur les questions fondamentales
de droit international et de respect des
droits humains, nous nous abstiendrons aussi de voter en sa faveur. Merci, M.
le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette...
Une voix : ...
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, nous allons maintenant procéder à la mise aux
voix de la motion présentée conjointement
par la ministre des Relations internationales et la députée de D'Arcy-McGee, donc, condamner les actes terroristes perpétrés par le Hamas
contre Israël et son peuple, avec débat. Donc, un vote électronique est
demandé. Mmes, MM. les députés, je vous invite à enregistrer votre vote à
l'aide des boîtiers dès maintenant.
• (15 h 40) •
La période de vote
est terminée. Mme la secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour : 99
Contre :
0
Abstentions :
16
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est donc adoptée.
Nous allons donc
observer une minute de silence.
• (15 h 42 — 15 h 43)
•
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Je
vous remercie. Et, pour la prochaine motion sans préavis, je reconnais un
membre du groupe formant l'opposition officielle et je cède la parole au député
de Pontiac.
Souligner la Journée mondiale
du don d'organes et de la greffe
M. Fortin : Merci.
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante
conjointement avec la ministre responsable des Aînés et déléguée à la Santé, le
député de Rosemont, le député des Îles-de-la-Madeleine, le député de
Marguerite-Bourgeoys et la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la Journée mondiale du don d'organes et de la
greffe qui se tient aujourd'hui le 17 octobre;
«Qu'elle
prenne acte qu'actuellement au Québec 913 personnes sont en attente d'un don
d'organes pouvant leur permettre d'espérer une vie active et productive;
«Qu'elle
reconnaisse que chaque donneur ouvre la possibilité à huit personnes en attente
d'une transplantation de recevoir un nouvel organe et qu'un seul donneur
de tissu peut aider 20 personnes;
«Qu'elle
prenne acte que plusieurs juridictions ont adopté le consentement présumé afin
d'augmenter le taux de dons d'organes;
«Que l'Assemblée
nationale s'engage, par l'entremise d'une commission parlementaire, à étudier
des moyens facilitant le don d'organes ou de
tissus, notamment l'instauration de la présomption de consentement au don
d'organes et de tissus et que dans le
cadre de cette étude, la commission parlementaire puisse notamment entendre les
groupes et organismes suivants :
Transplant Québec, le Collège des médecins[...], la Fédération des médecins spécialistes du Québec, le Barreau
du Québec, la Chambre des notaires du Québec.»
Je vous remercie, M.
le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : ...avec les applaudissements, qu'il y a un consentement,
sans débat.
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Un vote électronique ayant été demandé, nous allons
maintenant procéder à la mise aux voix de la motion présentée par M. le député
de Pontiac pour souligner la Journée mondiale du don d'organes et de la greffe.
Un vote électronique est demandé. Mmes et MM. les députés, je vous invite
à enregistrer votre vote à l'aide des boîtiers dès maintenant.
Mme la secrétaire
générale.
La
Secrétaire : Pour : 104
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette motion est donc adoptée. Oui, M. le leader
de l'opposition officielle.
M.
Derraji : M. le Président, si vous permettez, j'aimerais
qu'une copie de cette motion soit envoyée à Transplant Québec.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Ce sera fait. Pour la prochaine motion sans
préavis, j'accueille un membre du deuxième groupe d'opposition. M. le
député de Laurier-Dorion.
Prendre acte de l'augmentation de l'itinérance et demander
au gouvernement de protéger le droit au
logement des locataires aînés
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Je demande le consentement de cette Chambre pour présenter la motion
suivante conjointement avec la députée de D'Arcy-McGee, le député des Îles-de-la-Madeleine et la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte de l'augmentation de 44 %
de l'itinérance selon le dernier rapport sur le dénombrement des
personnes en situation d'itinérance visible;
«Qu'elle
s'inquiète des déclarations des organismes en itinérance qui soulignent une
augmentation de l'itinérance chez des personnes aînées ayant été
victimes d'une expulsion de leur logement;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de mieux soutenir les locataires
aînés en protégeant leur droit au logement.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) : ...débat,
M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Consentement,
sans débat. Donc, cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté. Nous poursuivons avec un membre du
troisième groupe d'opposition, et je cède la parole à M. le député des
Îles-de-la-Madeleine.
Exprimer le souhait que la Commission de la
représentation
électorale révise sa recommandation de fusionner les
circonscriptions de Gaspé et de Bonaventure
M.
Arseneau : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter,
conjointement avec la députée de Bonaventure, la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte de la
proposition de la Commission de la représentation électorale de fusionner les circonscriptions de Gaspé et [...]
Bonaventure, en une nouvelle circonscription qui s'étendrait des Plateaux
de la Matapédia jusqu'à Grande-Vallée;
«Qu'elle
souligne l'immensité du territoire, son éloignement, la longueur des distances
à parcourir et la dispersion de l'ensemble de la population de cette
région;
«Qu'elle
rappelle qu'un territoire aussi vaste éloignerait encore davantage les citoyens
de leur député, affecterait la
qualité des services offerts dans les bureaux de circonscription et ne pourrait
refléter adéquatement les multiples particularités régionales de cette
circonscription;
«Qu'elle souligne que toute perte de poids
politique que subissent nos régions québécoises met en péril la santé
démocratique de notre nation;
«Qu'enfin,
elle souhaite que la Commission de la représentation électorale révise sa
recommandation de fusionner les circonscriptions de Gaspé et [...]
Bonaventure.»
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Consentement,
sans débat. M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : M. le Président, nous
demandons le vote.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Est-ce
que vous êtes appuyé par un autre député, monsieur?
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Pardon?
Une voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Ça prend cinq députés. Est-ce que vous avez cet
appui-là?
Des voix : ...
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Parfait. Excellent. Alors, un vote électronique a été
demandé. Nous allons procéder maintenant à
la mise aux voix. Mmes et MM. les députés, je vous invite à enregistrer votre
vote à l'aide des boîtiers dès maintenant.
La période de vote
est terminée. Mme la secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour : 104
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est donc adoptée. M. le député de
Matane-Matapédia.
• (15 h 50) •
M. Bérubé : M. le Président, nous aimerions envoyer le
résultat de cette motion au Directeur
général des élections du Québec.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Ce sera fait. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : ...motion rétroactive de
consultations particulières, et je crois qu'on va avoir besoin du
consentement des collègues pour pouvoir la présenter.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Est-ce que j'ai le consentement pour pouvoir présenter
cette motion?
Des voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Consentement. Allez-y, M. le leader adjoint du
gouvernement.
Procéder à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 36
M. Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, M.
le Président. Donc, je fais motion, conformément à l'article 146 du
règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que
[l'Assemblée nationale entérine le mandat donné à] la Commission des relations avec les citoyens, dans le cadre
de l'étude du projet de loi n° 36, [la] Loi
sur le recouvrement du coût des soins de santé et des dommages-intérêts liés
aux opioïdes, [de procéder] à des consultations particulières et [tenir] des
auditions publiques le mardi 24 octobre 2023 de
9 h 45 à 12 h 25, et après les avis touchant les travaux
des commissions, vers 15 h 15 jusqu'à 19 h 20;
«Qu'à cette fin, la
commission entende les personnes et organismes suivants : Louis Letellier,
avocat en droit de la santé, conjointement
avec Sandhia Vadlamudy, membre de l'Association des intervenants en dépendance
du Québec, Institut national de santé
publique du Québec,
Dre Marie-Ève Goyer, Barreau du
Québec, Commission de la santé et des
services sociaux des premières
nations du Québec et du Labrador, Annie Aubertin, membre du Spectre de rue,
Pierre-Claude Lafond, avocat en recours collectifs, Collège des médecins
du Québec;
«Qu'une période de
12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires, répartie de la
manière suivante : 6 minutes pour le groupe parlementaire formant le
gouvernement, 3 minutes 36 secondes pour l'opposition
officielle, 1 minute 12 secondes au deuxième groupe
d'opposition, 1 minute 12 secondes pour le député indépendant;
«Que la durée
maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et l'échange
avec les membres de la commission soit d'une
durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement, 10 minutes 30 secondes
pour l'opposition officielle, 3 minutes 30 secondes pour le
deuxième groupe d'opposition, 3 minutes 30 secondes pour
le député indépendant;
«Qu'une suspension de
5 minutes soit prévue entre les échanges avec chaque personne et organisme;
«Que
le ministre responsable des Services sociaux soit membre de ladite commission
pour la durée du mandat.»
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Je demanderais, s'il vous plaît, aux élus qui
doivent quitter de le faire en silence, s'il vous plaît.
Nous sommes
toujours à la motion... à la rubrique des motions sans préavis. Mme la whip en
chef de l'opposition officielle.
Modifier la composition de certaines
commissions parlementaires
Mme
Rotiroti : Merci. Merci, M.
le Président. Conformément à l'article 129 de notre règlement, je fais
motion afin :
«Que la députée de Bourassa-Sauvé soit nommée
membre permanente de la Commission de l'administration publique, en [remplaçant
le] député de Marguerite-Bourgeoys;
«Que le
député de Nelligan soit nommé membre permanent de la Commission des finances
publiques, en [remplaçant le] député de Marguerite-Bourgeoys; et
«Que la
députée des Mille-Îles soit nommée membre permanente de la Commission de
l'économie et du travail, en [remplaçant] du député de
Marguerite-Bourgeoys;
«Que ces changements prennent effet
immédiatement.»
Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Avis touchant les travaux des
commissions
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : À la rubrique des avis touchant les travaux des
commissions, M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Donc,
j'avise cette Assemblée que la Commission
de la culture et de l'éducation va poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 23, la Loi modifiant
principalement la Loi sur l'instruction
publique et édictant la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 19 h 15, à la salle Pauline-Marois;
La Commission de la santé et des services sociaux va poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 15, la Loi visant à rendre le système de santé et de services
sociaux plus efficace, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des institutions poursuivra
l'étude détaillée du projet de loi n° 34, la Loi visant à moderniser la
profession notariale et à favoriser l'accès à la justice, aujourd'hui, après
les affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de l'aménagement du territoire
entreprendra l'étude détaillée du projet de loi n° 31, la Loi modifiant diverses dispositions législatives en
matière d'habitation, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Pour ma part, je vous avise que la Commission de l'économie et du travail se réunira
en séance de travail demain, le mercredi 18 octobre 2023, de
8 heures à 8 h 30, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine, afin
de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse d'un mandat
d'initiative portant sur la lutte contre la pauvreté et l'exclusion
sociale.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
Je vous
informe que demain, lors des affaires inscrites par les députés de
l'opposition, sera débattue la motion inscrite par Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale félicite le gouvernement du Québec pour son entente avec
le gouvernement fédéral en ce qui a trait aux sommes provenant du Fonds
pour accélérer la construction de logements;
«Qu'elle
demande au gouvernement de consacrer entièrement les sommes découlant de cette
entente à du logement social hors marché, tel que des logements publics,
d'organismes sans but lucratif et de coopératives.»
Affaires du jour
La période
des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux
affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Je vous demanderais de bien vouloir appeler
l'article 4 du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 36
Reprise du débat sur
l'adoption du principe
Le Vice-Président (M. Benjamin) : À
l'article 4 du feuilleton, l'Assemblée reprend le débat ajourné plus tôt
aujourd'hui sur l'adoption du principe du projet de loi n° 36, Loi sur le
recouvrement du coût des soins de santé et des dommages-intérêts liés aux
opioïdes.
Y a-t-il des interventions? Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Manon Massé
Mme
Massé : Merci, M. le Président. Je suis contente de me
lever en cette Chambre aujourd'hui pour m'adresser à vous sur le principe du projet de loi
n° 36, Loi sur le recouvrement
du coût des soins de santé et des dommages-intérêts liés aux opioïdes.
Mon intérêt dans ce projet de loi là, M. le Président, c'est qu'on emboîte le
pas à une action qui s'est enclenchée il y a
quelque temps dans les... par le gouvernement de la Colombie-Britannique, dans
différentes provinces du Canada. Et, malheureusement, puisque le Québec
est encore une province, bien, il y a des fois où il faut faire ce genre d'action là qui, dans le fond, souhaite mettre au
pas les grandes pharmaceutiques, les multinationales qui, malheureusement,
semblent parfois n'avoir aucun intérêt lorsqu'il est question de santé des gens
quand on le met en comparatif avec leurs profits.
Alors, bien
sûr, je ne peux pas arriver à la conclusion du recours collectif qui sera
entamé lorsque le Québec et deux
autres territoires ont rejoint l'ensemble des provinces et territoires du
Canada. Je ne veux pas arriver à la conclusion avant la conclusion, mais il y a une chose qui est sûre, c'est que ce
projet de loi là nous permet, par, je dirais, sa créativité et son
innovation, d'inscrire dans le processus... dans le cadre... le corpus
législatif du Québec la possibilité, donc, pour le Québec, de joindre cette vaste coalition qui veut faire front commun
face aux grandes pharmaceutiques qui, dans les faits, sont responsables
à plusieurs égards de l'empoisonnement, si je peux dire, de nos concitoyens et
concitoyennes.
Pourquoi faire ça? Bien, c'est parce qu'en bout
de ligne, hein, vous le savez, la santé, c'est de compétence fédérale... provinciale, pardon, mais le fédéral
met des règles, met parfois du cash, mais c'est sur le plancher des vaches,
donc, dans les différents territoires des provinces, où la majorité de l'argent
est dépensé. Alors, lorsque des gens sont victimes
des impacts des opioïdes dans leur vie parce qu'on les a mal informés, parce
qu'on n'a pas fait tout ce qu'il y avait à faire pour prévenir ces situations-là, bien, c'est nos gouvernements,
c'est notre portefeuille collectif qui, malheureusement, doit prendre en charge les soins de santé, parfois
même, plus largement, les soins de fin de vie, d'autres fois voire même
assumer lorsque les personnes en meurent, et je pense notamment aux surdoses.
J'en parlerai plus tard, des surdoses.
Je tiens,
dans un premier temps, à vous dire qu'on est vraiment favorables à ce projet de
loi là, qu'on va travailler rapidement pour le faire adopter pour savoir que ça
va commencer dans la machine, ça va se lancer dans la machine, parce que, vous savez, on a déjà un exemple avec
les compagnies sur le tabac, nos compagnies de tabac. On a déjà un exemple
d'un type de recours comme celui-là qui permet aux États d'aller mettre au...
de mettre au banc, si je peux dire, les compagnies — dans
le cas du tabac, c'étaient les compagnies de tabac — qui,
encore aujourd'hui, semblent, malgré le résultat du recours qui a eu
lieu, du recours collectif... semblent traîner les pieds pour dédommager les
gens qui en ont été victimes. On parle,
depuis 25 ans... Il y a encore des gens qui ont porté plainte et qui
attendent encore le règlement. Alors, moi, quand je fais face à une
multinationale qui ne se préoccupe pas, comme ça, de la santé du monde, ça
m'inquiète.
• (16 heures) •
Alors, c'est pourquoi je trouve que le projet de
loi n° 36, c'est une belle opportunité pour qu'on adresse ces questions-là collectivement. Et il faut voir ce
projet de loi là comme une étape, une étape, c'est-à-dire un outil dans notre
coffre à outils pour aller chercher de
l'argent auprès des compagnies qui sont à la base du problème et que cet
argent-là atterrisse dans les
portefeuilles des différentes provinces pour qu'on puisse prendre soin... qu'on
puisse faire de la prévention, prévention et, bien sûr, de
l'intervention concernant les opioïdes sur notre territoire.
Vous savez, on vit un... Et j'espère, j'espère
que le ministre ne veut pas seulement pointer du doigt les grandes compagnies,
les multinationales, les pharmaceutiques, mais il veut absolument que l'argent
qui va arriver de là soit investi, serve
soit à prévenir ou à se donner des moyens, collectivement, pour éviter que les
gens aillent jusqu'à mourir à cause de ce qui circule sur le marché.
Alors, que ce
soit le gouvernement actuel qui soit là ou n'importe quel d'entre nous qui soit
là au moment où on aura réglé ce recours collectif là, il faut que l'argent
qu'ils ont été chercher là serve au niveau de la prévention et au niveau des soins des personnes. Et, vous allez voir, je
vais vous amener quelques idées, parce que, dans les faits, j'interpelle même
le ministre pour lui dire : Bien, il ne faut pas attendre d'avoir de
l'argent là, là. Si ça prend 20 ans à régler, là, il y a bien trop de
monde qui vont mourir pour absolument rien. On est capables d'intervenir
maintenant, et il faut le faire, M. le
Président, parce qu'actuellement au Québec, on parle d'une crise des opioïdes.
À travers le Canada, le Québec est un peu préservé, mais nous sommes
présentement en crise des opioïdes.
Alors, qui ça
touche, ça, les opioïdes, hein? On a toujours un peu l'image de la personne qui
s'injecte dans le fond de la ruelle. Bien là, je pense qu'il faut que le monde
arrête... Bien, premièrement, la personne qui s'injecte dans le fond de
la ruelle, c'est une citoyenne à part entière, tu sais, là, il faut qu'on soit
clairs là-dessus, et donc, oui, elle mérite notre bienveillance, elle mérite qu'on fasse des choix politiques pour elle.
Mais ce n'est pas juste ces gens-là qui sont des consommateurs des
opioïdes.
Et je
regardais, je voyais un article, dernièrement, qui nous parlait d'un jeune
homme de 21 ans, Ezekiel, un jeune homme de l'Estrie qui est décédé
l'an dernier. Parce qu'on est encore dans une société qui ne légalise pas
les... toutes les
drogues — mais
ça, je ne pars pas là-dessus aujourd'hui, ça va être trop long — donc,
ces gens-là achètent sur le marché noir,
dans la rue, des drogues. Et, dans le cas d'Ezekiel, ce qui est terrible, c'est
qu'il pensait acheter du Xanax, hein, pour être capable de calmer son anxiété, puis malheureusement c'est le
fentanyl qui l'a tué, le fentanyl qui est, de ce temps-là, je dirais, la
base de l'horreur de ce que vivent les gens qui consomment ce type de drogue
là.
Puis ce qui
est fascinant, c'est qu'Ezekiel c'est un jeune homme qui était aux études, qui
a vécu la pandémie très dur et qui, comme un peu pour s'automédicamenter,
prenait un certain nombre de cachets comme ceux-là. Et il s'est retrouvé
que, malheureusement, il y a un jour où ce
cachet-là contenait du fentanyl. Alors donc, Ezekiel, c'est notre fils, c'est
notre frère. Les gens qui consomment des opioïdes, c'est nos mères, nos
cousins, nos cousines, en fait, c'est tous les gens autour de nous. Et malheureusement, on va se le dire, il
y a aussi les gens dans la rue... bien, malheureusement pour tous ces gens-là,
mais les gens dans la rue, un des enjeux,
c'est qu'ils, malheureusement, sont particulièrement isolés, ils sont
particulièrement...
Et une des
choses qui m'a frappée, dans l'histoire d'Ezekiel, c'est que, deux semaines
avant de mourir d'opioïdes, le fentanyl, il cherchait à voir un médecin, il
aurait voulu voir un médecin. Je ne peux pas présager pourquoi, mais sa grande... sa soeur, pardon, nous disait que
probablement qu'il souhaitait pouvoir adresser son défi d'avoir quelque chose
pour calmer son anxiété. La pandémie a été dure pour tout le monde, on le sait,
particulièrement pour les jeunes, et plusieurs
d'entre eux, bien, optent, ont opté... Parce qu'ils n'ont pas accès aux
services de santé, ils n'ont pas accès à un médecin, ils n'ont pas accès aux services de soins de santé mentale, ils
optent pour de l'automédication et, malheureusement, bien, les enjeux,
c'est ce qui est arrivé à Ezekiel, c'est-à-dire qu'ils peuvent en mourir.
Alors, c'est pour ça que j'interpelle le
ministre en disant : Le projet de loi, c'est parfait, on va le travailler,
on va le travailler vite, on va le
travailler bien. Il faut aller chercher cet argent-là auprès des
multinationales. Il faut faire ça, c'est clair, mais on ne peut pas
attendre. On ne peut pas attendre parce que les opioïdes tuent, et c'est une
façon que, comme société, on envoie le message : Oui, vous consommez des
drogues, mais, pour nous, vous êtes des citoyens à part entière. Puis une des
façons de le faire, entre autres, c'est de s'assurer que les sites de
consommation supervisés, hein, qui sont ces
lieux qui, depuis quelques années au Québec, sont ouverts... Il y en a ici à
Québec, il y en a à Montréal, il y en a dans d'autres municipalités, qui
permette aux gens d'aller s'injecter leur drogue dans un endroit sécuritaire,
accompagné, soutenu par des soins infirmiers, par du monde, des intervenants,
intervenantes qui s'assurent que la personne
ne fait pas une overdose, si elle le fait bien, qui est capable d'intervenir
parce que la personne n'est pas cachée dans le fond de la ruelle, elle
est là, hein, on accueille ces gens-là. Et que ce soit par injection ou par
inhalation, parce que le fentanyl, on le retrouve partout, ces gens-là sont en
sécurité.
Et je vous donne des chiffres que j'ai eus l'an
dernier... pas l'an dernier, je veux dire, au mois de mai dernier, par exemple le service de consommation supervisée
ici, à Québec, ont reçu 20 000 visites dans l'année précédente. Dans
un des groupes à Montréal... Excusez-moi, 20 000 visites, dont
16 interventions d'urgence. Intervention d'urgence, dans ce cas-là, ça veut dire qu'il y avait des
employés, soit des infirmières, dans le cas de Québec, c'est toutes des
infirmières, ou des intervenants, intervenantes qui sont intervenus
parce que la personne était en train de faire une overdose devant leurs yeux, donc 16 vies de sauvées par
Interzone. Cactus, sur les 17 000 visites, 351 interventions
d'urgence, 351 vies de sauvées.
Même chose, Dopamine, dans Hochelaga-Maisonneuve, 1 200 visites,
25 interventions, Spectre de rue, dans ma circonscription,
9 500 visites, 82 interventions, L'Anonyme, qui se promène, qui
est un centre de consommation supervisée mobile, 1 300 visites, 15 interventions d'urgence. Au
total, juste ces cinq-là, là, 49 879 visites en un an et
489 vies de sauvées. 489 vies
de sauvées, là, ce n'est pas rien, c'est nos concitoyens, c'est des gens qui
méritent qu'on se préoccupe d'eux autres.
• (16 h 10) •
Et d'ailleurs ce n'était pas une vue de l'esprit,
au mois de mai dernier, j'ai déposé ici à l'Assemblée nationale une motion dans laquelle l'Assemblée nationale a
reconnu que le Québec vit une augmentation substantielle des décès dus à des surdoses. Que l'Assemblée nationale
reconnaît que les sites de consommation supervisés, c'est une approche de
réduction de méfaits et qui marche, qui sauve des vies. Que dans ces
endroits-là de sites de consommation supervisée, que ce soit au niveau de l'inhalation, au niveau de l'injection,
de l'analyse des substances, de pouvoir analyser ce que tu vas te mettre dans
les veines joue un rôle majeur, et, finalement, bien, on a reconnu,
collectivement, que ça sauve des vies.
Alors, moi,
j'invite le ministre à agir en soutenant clairement les centres de consommation
supervisée, en s'assurant... pas en
donnant de l'argent puis, peut-être que, oui, il n'y en a pas assez, on va en
redonner plus tard. Non. On a besoin d'avoir une stabilité, dans ces
groupes-là. On vit actuellement une crise des opioïdes, alors on a besoin, dans
les groupes qui interviennent directement, d'être assurés par le
ministre que l'argent est au rendez-vous. Pas la moitié de l'argent en avril, puis on verra bien ce qui va arriver en
décembre ou on verra bien ce qui va arriver en septembre. C'est que l'argent
soit au rendez-vous pour nous assurer que
les groupes communautaires... souvent, c'est ça, des groupes communautaires,
les groupes que je vous ai nommés, là, c'est des groupes communautaires, pour
s'assurer que ces groupes-là puissent avoir la main-d'oeuvre, former la
main-d'oeuvre, garder sa main-d'oeuvre.
Et le gouvernement du Québec, de son côté, doit
assurer que le soutien infirmier qui est nécessaire, parce que c'est le
gouvernement du Québec qui gère ça, que le soutien infirmier soit là pour
s'assurer qu'en cas de besoin on soit capable, bien sûr, d'intervenir s'il y a
une surdose. Mais ce n'est pas juste ça, c'est... Quand tu es dans la rue, tu
as des problèmes de santé, c'est clair que
tu ne vas pas nécessairement toujours dans les hôpitaux, tu ne prends pas
rendez-vous avec ton médecin. Alors, d'avoir une personne, une
infirmière sur place, dans nos centres de consommation supervisée, bien, ça permet aussi aux personnes de la rue
d'avoir un accès direct avec des gens de soins de santé. Et ça permet à tout le
monde qui consomme de pouvoir aller, sur
l'heure du midi, parce qu'il y en a que c'est comme ça qu'ils fonctionnent, de
pouvoir aller dans un endroit sécuritaire pour pouvoir consommer.
L'autre
élément que je voudrais porter à l'attention de M. le ministre, c'est
qu'actuellement, là, au Québec, la sortie de la pandémie, tout le monde
s'entend pour dire que ça a été dur. Ça a été dur pour nous-mêmes, ça a été dur
pour les gens qui nous entourent. Alors, ça a été dur sur la santé mentale
des Québécois et Québécoises. Ezekiel, dont je vous parlais au début, Ezekiel, il est sorti de cette
pandémie-là, il n'arrivait plus à dormir, il était anxieux. Et pourtant il
réussissait bien à l'école, il était
à l'université... en fait, il allait commencer l'université, tout allait bien
pour lui, là... bien, ce qu'on considère, que tout allait bien pour lui, mais, en dedans de lui, il y avait un mal
de vivre, et finalement il a cherché à s'automédicamenter. Bien, cette crise-là, au niveau de la santé mentale,
il faut la prendre au sérieux. Elle est majeure, actuellement, de façon toute
particulière chez les jeunes, et il faut vraiment la prendre au sérieux.
Mais ce n'est pas la seule crise qui affecte les
gens. Parlons de la crise du coût de la vie. C'est très anxiogène de ne pas savoir si tu vas être capable de payer
ton panier d'épicerie, de payer ton logement, que tu sois obligé d'aller vivre
chez des amis parce que tu n'es pas capable
d'avoir ton propre logement. Et je parle, bien sûr, des jeunes, mais pas que
des jeunes, des gens de mon âge qui n'ont
même plus les revenus nécessaires pour être capables de se payer un logement
ou de la bouffe. C'est très anxiogène. Et donc de consommer, parfois, peut être
une façon de calmer cette anxiété. Puis considérant, je vous dirais,
l'absence... ou le défi d'avoir accès à un médecin de famille ou même
d'attendre des heures à l'urgence pour avoir
accès, bien, ça fait qu'il y a des gens qui le font avec le marché noir, sur la
rue. Et ça, cette crise-là, bien, malheureusement, quand la crise du
coût de la vie est liée à la crise de santé mentale, ça crée un espace pour les
opioïdes de prendre une place et donc de mettre en danger nos concitoyens et
concitoyennes.
D'ailleurs,
le père d'Ezekiel a dit quelque chose qui m'a frappé lors de cette entrevue-là.
Il dit, bon, en se rapprochant, là,
des outils, du journal de son fils, et tout ça, il dit : «"On a vu
[...] qu'il avait commandé [plusieurs de ces médicaments-là] et c'est ridicule comment ce n'est pas cher. C'est
comme des ‘peanuts'. Ça revient à une 1,50 $ la pilule. On dirait que plus
c'est fort, moins c'est cher",
déplore-t-il.» Ça aussi, ça milite en faveur de la légalisation, on saurait ce
qu'il y a là-dedans, les gens n'achèteraient pas n'importe quoi, comme
on l'a fait avec le cannabis.
Alors, ça, ça me frappe parce que, dans un
moment où tu n'as pas accès aux médecins, mais tu as accès à ce qui s'offre sur
le marché noir et que ce marché-là, bien, il coûte presque rien, bien, tu te
crées, il me semble, une situation pour la
crise qu'on vit actuellement, des opioïdes. Et, bien sûr, je vous dirais que la
crise du logement, hein, avec... je dis «la crise du coût de la vie»,
là, ça inclut beaucoup de choses, mais, avec la crise du logement actuel, où tu
n'es même plus capable, avec tes revenus,
après avoir travaillé 40 heures/semaine, même plus capable de te payer un
logement, un toit sur la tête, bien,
on le sait, qu'encore là, malheureusement, ça a mis beaucoup de gens à la rue,
ça, hein, je pense autour de 15 % qui se sont retrouvés à la rue
par incapacité de payer leur logement.
Ça fait que c'est un cercle vicieux. Il faut
qu'on brise ça. En fait, M. le Président, il faut qu'on s'occupe de ça comme étant une crise à multifacettes, une crise
humanitaire à multifacettes qu'il faut qu'on prenne à bras-le-corps comme
quand il y a une crise multifacettes. Ça veut dire quoi? Bien, ça veut dire
que, bien sûr, il faut s'assurer que les gens aient un toit sur la tête pour ne
pas se retrouver dans la rue, bien sûr. Et ça, ça passe par quoi? Ça passe par
des... Ça passe par un investissement
massif, «massif» étant le mot important dans ce que je vous dis, un
investissement massif pour le logement social, le logement accessible
financièrement pour quelqu'un qui travaille au salaire minimum, pas un logement
abordable qui est à 1 500 $ pour un trois et demie, là. Ça, ce n'est
pas accessible pour quelqu'un qui travaille 40 heures
au salaire minimum. Alors, je ne vous parle même pas des gens à l'aide sociale.
Je ne vous parle même pas des aînés avec leur revenu de retraite.
Alors, ça
prend, oui, de la construction de logement social. Ça prend de la construction
de logements dans laquelle il y a des services qui sont offerts. Parce que tu
ne pars pas de la rue puis aller vivre dans ton logement tout seul, là.
Tu sais, si tu as fait un épisode d'un an,
cinq ans, 10 ans, 20 ans dans la rue, tu ne peux pas te retrouver
demain matin tout seul dans ton
logement. Tu as besoin d'accompagnement, tu as besoin de suivi. Alors donc, ça,
au Québec, on a une expertise énorme. Malheureusement,
la CAQ a mis la hache dans un programme qui était le plus novateur,
c'est-à-dire, oui, créer du logement social, mais avec, comme on disait dans le
temps, du soutien communautaire, l'accès à des services. Les personnes itinérantes en ont besoin. Les personnes qui
vivent une vulnérabilité particulière, je pense notamment aux femmes qui
sortent de relation de violence conjugale, qui était aussi une des raisons pour
lesquelles les femmes identifiaient qu'elles se retrouvaient à la rue, plus de 20 % des femmes qui se retrouvent à
la rue, c'est parce qu'elles ont été victimes de violence conjugale,
alors, il faut qu'on les protège.
• (16 h 20) •
Et ce genre d'action là pour prévenir la crise
humanitaire actuellement, bien, c'est une action qui demande de mettre du cash,
c'est une action qui demande de réfléchir de façon concertée, d'agir de façon
concertée et de s'assurer qu'il y ait des
services dans ce type de logement communautaire. Alors, ça prend ça, ça prend
de la construction de logement général,
bien sûr, ça prend nécessairement des moyens aux centres de consommation
supervisée pour s'assurer qu'ils vont pouvoir demeurer et voire même en
développer d'autres, parce que, vous l'avez vu comme moi, là, l'itinérance, là,
ce n'est plus une affaire de Montréal, ça,
là, là, ce n'est plus une affaire de Montréal puis de Québec, hein? Les maires
des villes à l'UMQ, là, sont sortis
puis ils sont venus nous le dire, hein, qu'à Sherbrooke, en Outaouais, au
Saguenay, à Granby, il y en a, de l'itinérance.
M. le Président, là où il y a de l'itinérance,
il y a de la consommation. Pourquoi? Bien, parce qu'il n'y a pas personne ici qui serait capable de vivre plus
qu'une semaine dans la rue, en tout cas, pas moi. Il y en a peut-être. Je ne
veux pas présager pour personne, mais c'est dur de vivre dans la rue. C'est
dur. Puis moi, je comprends que, quand tu vis dans la rue, une des
façons de rester en vie, si tu ne tombes pas sur de la mauvaise dope, bien,
c'est d'avoir... de consommer.
Ça fait que,
donc, il faut qu'on investisse, qu'on investisse collectivement dans les
centres de consommation supervisée. Il faut s'assurer que les groupes
communautaires qui accompagnent les personnes itinérantes, les personnes qui
sont dans des centres de consommation... qui vont, pardon, dans les
centres de consommation supervisée, il faut s'assurer
que ces groupes-là ont le financement nécessaire, pas qu'on se dise : Aie!
Regardez bien, là, on a mis 2 millions, là, puis on a fait notre part. Non, non. Si ça en prend cinq, mettons-en
cinq, hein? Je fais référence à l'annonce qui a été faite ce matin, là.
Il ne faut pas lésiner là-dessus. C'est des vies qu'on sauve.
D'ailleurs,
c'est assez frappant quand on se rend compte que, dans le dernier dénombrement,
qui a eu lieu en 2022, les argents,
là, prévus au budget, là, je ne veux vous dire n'importe quoi, M. le Président,
quelques centaines de millions, là, 200
quelques, là, je... au lieu de vous dire... 280 millions, tiens, le
280 millions que le gouvernement du Québec prévoit mettre d'ici
2025 en matière de lutte à l'itinérance, pas aux itinérants, lutte à
l'itinérance, bien, ce 280 millions là, il s'appuie sur des données qui datent d'octobre 2021, qui
étaient avant le nouveau dénombrement qu'on vient de vivre en 2022. C'était
avant. Avant, on mettait... On s'est dit...
Le gouvernement de la CAQ a dit : On va mettre 280 millions jusqu'en
2025, puis les données sur lesquelles on s'est appuyés pour dire ça,
pour répondre aux besoins, c'est celles de 2021. Bien là, ça ne marche pas. Ça ne marche pas, parce qu'en 2021
c'étaient les données de 2018, là, parce qu'à l'époque on ne le faisait pas à chaque année. Aux dires du recensement, il y
avait 5 789 personnes itinérantes au Québec. C'est sur ces
chiffres-là que le gouvernement
caquiste a décidé de mettre 280 millions entre 2021 et 2025, mais juste...
Ça, c'était juste avant la pandémie.
En 2022, là, le dénombrement, on était rendus à 10 000 personnes. Les
chiffres, là, les budgets, il faut que ça s'adapte, ça. Il faut que ça
s'ajuste.
Puis, en
plus, tous les recensements qu'on faits... le dénombrement, pardon, qu'on fait
depuis 2015, on le sait, que ces chiffres-là ne représentent qu'une partie de
la réalité, parce qu'il y a toute l'itinérance des femmes qu'on sait qui
est beaucoup plus invisible. On sait qu'il y
a l'itinérance des jeunes qui se promènent d'un divan à l'autre. Alors, si tu
n'es pas là le soir où ils comptent, bien, pas de chance. Si, ce
soir-là, tu as eu la chance d'aller squatter le divan d'un ami, bien, tu ne seras pas dénombré. Ça fait que, ça,
la méthodologie le reconnaît, que même le chiffre de 10 000, là, du
dernier dénombrement, bien, il faut
le prendre avec des pincettes parce qu'il y a de l'itinérance qui n'est pas
visible, qui n'est pas comptée.
Tantôt, je vous disais que les femmes qui se
retrouvent à la rue, une sur quatre évoque le mauvais traitement, la raison pour laquelle elle se retrouve à la rue.
Ça veut dire que nous, comme société, là, qui disons à tour de bras qu'on
est pour l'égalité entre les femmes et les
hommes, que ça n'a pas de bon sens, ce que vivent les femmes en matière de
violence conjugale, violence sexuelle, violence économique, toutes les violences,
ça n'a pas de bon sens, bien, on ne peut pas plus
se permettre qu'une femme sur quatre qui se retrouve dans la rue se retrouve là
parce que notre filet social n'a pas répondu à son besoin de logement.
Il n'y a pas une femme qui vit de la violence conjugale, qui dit : O.K.,
je vais aller me sécuriser en refuge, donc dans une maison d'hébergement pour
femmes victimes de violence, puis, au bout du deux, trois mois auquel elle a le droit d'être là, après ça, dit : Moi,
je veux choisir d'aller vivre dans la rue. Elles aimeraient toutes être
capables d'avoir un logement. Malheureusement, ce n'est pas le cas puisque le
quart des femmes qui se sont... qui ont été interviewées dans le dernier
dénombrement nous parlent de se retrouver à la rue à cause de violence
conjugale.
Un autre
chiffre qui m'a, là, littéralement soufflée, c'est qu'une personne sur cinq, au
grand total, là, hommes, femmes, jeunes, tous mélangés, une personne sur
cinq se retrouve à la rue parce qu'elles ont été expulsées de leur logement. Que ce soient des rénovations, des rénovictions,
que ce soit pour des raisons de reprise de logement qui n'a jamais été repris
par le propriétaire, peu importe, là, le constat, c'est qu'une personne sur
cinq se retrouve à la rue parce qu'elles ont été évincées, expulsées. Et ça,
là, on ne devrait pas accepter ça, M. le Président. On est au Québec, là, il
fait frette, tout le monde a le droit d'avoir un toit sur la tête.
Alors, ça,
c'est l'autre affaire, hein? Je vous ai dit : Il faut investir dans la création
de logement social, dans la création de logement social avec des services pour
répondre aux personnes les plus vulnérables, mais il faut aussi, au niveau du
logement, changer des règles qui permettent à des propriétaires qui n'ont qu'un
seul objectif, qui est de faire de l'argent...
Bien, il faut changer ces règles-là, et on a une opportunité en or avec le
projet de loi n° 31 que nous commençons à étudier ici en cette
Chambre. Si le gouvernement est sérieux sur sa volonté de protéger tous les
citoyens du Québec, bien, il va s'assurer
que, dans son projet de loi, il y ait des règlements qui, carrément,
interdisent les expulsions, les rénovictions, les reprises, les changements de... des changements de vocation, hein,
quand on ferme les RPA, les résidences pour aînés. On peut, le gouvernement
peut agir. Et mon collègue de Laurier-Dorion va les amener, ces amendements-là,
pour permettre de protéger nos concitoyens qui ne le sont pas,
présentement, sous des faux prétextes, à mon sens. Alors, je répète, une personne sur cinq qui se retrouve à la rue,
actuellement, l'est parce qu'elle a été évincée, et moi, dans le Québec que je
veux, ça n'a pas de maudit bon sens, ça n'a pas sa place.
• (16 h 30) •
L'autre
affaire qu'il faut faire, je l'ai mentionné — ça, c'est le bloc logement — il
faut s'occuper de la santé, donc investir dans les groupes communautaires qui
interviennent auprès des plus vulnérables, dans les centres d'injection
supervisée, mais aussi il faut, collectivement, prendre à bras-le-corps l'autre
crise majeure actuellement au Québec, c'est
la crise de la santé mentale. Vous voyez comment, quand on parle d'opioïdes, on
ne peut pas juste dire qu'on va aller chercher de l'argent chez les
multinationales. Oui, il faut le faire, puis on va être là, puis on va le faire
avec le gouvernement, puis je suis
certaine que tous les partis ici, on ne niaisera pas avec la puck. Ceci étant
dit, il y a des gens qui ne peuvent pas attendre parce que c'est de leur vie
qu'il est question. Et, dans ce sens-là, j'implore le ministre de peut-être, au
lieu de sectionner, segmenter, au lieu de segmenter les choses, donc,
les solutions à apporter, que ce soit au niveau du plan de lutte à la pauvreté, hein... Un plan de lutte à la
pauvreté, ça s'en vient, là, mais ça va-tu nous permettre de régler la pauvreté
ou on va encore garder une partie de population du Québec bien en deçà de ce
que ça prend pour vivre? On doit agir, là.
Ça fait que,
moi, mon attente par rapport au ministre, et il va avoir ma collaboration sur
le projet de loi n° 36, mais c'est
de m'assurer que, ses collègues, que ce soit en... lui, c'est Santé et Services
sociaux, que ce soit en Sécurité publique, que ce soit au niveau de l'Habitation, du Logement, que ce soit au
niveau des Affaires municipales, tout le monde s'assoie autour de la table et se dise : On a une
crise humanitaire, actuellement, on doit la prendre en main, et la façon de le
faire, c'est de s'assurer qu'on ne va
pas saupoudrer des choses, mais qu'on va avoir une vision claire sur comment on
va régler cette crise-là. C'est ça,
moi, que je m'attends du gouvernement, parce que mes concitoyens et
concitoyennes qui, actuellement, sont les plus vulnérables ont besoin d'être
assurés que l'Assemblée nationale du Québec ne les oublie pas. Et, dans ce sens-là,
M. le
Président, je pense qu'ils savent très bien qu'ils peuvent compter sur mon
appui et sur l'appui de Québec solidaire. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : J'aimerais pouvoir rectifier une motion que nous
avons faite tout à l'heure. Les collègues de l'opposition sont au
courant. Donc, avec leur consentement, je la lirais, là.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Consentement?
Consentement. Allez-y, M. le leader adjoint.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Je fais
motion, conformément à l'article 146 du Règlement de l'Assemblée
nationale, afin :
«Que la Commission des relations avec les
citoyens, dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 36, Loi sur le recouvrement du coût des soins de santé et des
dommages-intérêts liés aux opioïdes,
procède à des consultations particulières et tienne des auditions publiques le mardi 24 octobre 2023 de
9 h 45 à 12 h 25, et après les avis touchant les travaux de
la commission, vers 15 h 15 à 19 h 20;
«Qu'à cette
fin, la commission entende les personnes et organismes suivants : Louis
Letellier, avocat en droit de la santé — Université de Sherbrooke — conjointement avec Sandhia Vadlamudy, membre de
l'Association des intervenants en dépendance du Québec, Institut
national de santé publique du Québec, Dre Marie-Ève Goyer, Barreau du Québec, Commission de la santé et des services sociaux des
premières nations du Québec et du Labrador, Annie Aubertin, membre
du Spectre de rue, Pierre Claude Lafond, avocat en recours collectifs, [et le]
Collège des médecins du Québec;
«Qu'une période de 12 minutes soit prévue pour
les remarques préliminaires, répartie de la manière suivante : 6 minutes
pour le groupe parlementaire formant le gouvernement,
3 minutes 36 secondes pour l'opposition officielle,
1 minute 12 secondes au deuxième groupe d'opposition,
1 minute 12 secondes pour le député indépendant;
«Que la durée
maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et l'échange
avec les membres de la commission
soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement, 10 minutes 30 secondes
pour l'opposition officielle, 3 minutes 30 secondes pour le
deuxième groupe d'opposition, 3 minutes 30 secondes pour
le député indépendant;
«Qu'une suspension de 5 minutes soit prévue
entre les échanges avec chaque personne et organisme;
«Que le
ministre responsable des Services sociaux soit membre de ladite commission pour
la durée du mandat.»
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Donc, j'ai le
consentement pour substituer cette motion qui vient d'être lue à la
motion qui a été lue un peu plus tôt aujourd'hui lors des motions sans préavis?
Consentement? Cette motion est-elle adoptée? Adopté. Merci.
Alors, je
reconnais maintenant, toujours à l'article 4 du feuilleton, l'adoption du
principe du projet de loi n° 36, un prochain intervenant.
M. le député de Jean-Talon.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Merci,
M. le Président. Je suis très heureux de prendre la parole au sujet de ce
projet de loi, parce que je pense
qu'il s'agit d'un projet de loi qui aborde des intérêts qui sont vraiment
transpartisans et une question très importante sur laquelle le Québec peut et doit parler d'une seule voix pour faire
face à l'une des industries les plus puissantes et les plus riches du monde,
l'industrie pharmaceutique.
Je remercie
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques de nous avoir parlé, aujourd'hui, de l'aspect très humain qu'il y a derrière les questions dont on parle
dans ce projet de loi, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une crise qui touche des
individus, dont certains en meurent, en réalité, de la crise des
opioïdes.
De mon côté, vous me permettrez d'aborder la
question un peu plus juridique, celle des poursuites que cherche à favoriser ce projet de loi. J'indique, d'ores et
déjà, au ministre responsable des Services sociaux qu'il pourra compter sur
notre appui dans l'adoption du principe du projet de loi n° 36.
La crise
d'opioïdes, M. le Président, la crise des opioïdes est une crise majeure. Elle
a causé des milliers de décès au
Québec et au Canada, 525 décès seulement de juillet 2022 à juin 2023. Au
Québec, c'est donc plus d'une personne par jour qui meurt d'une surdose
d'opioïdes au moment où on se parle.
Les coûts de
cette crise pour notre système de santé sont énormes. Dans une poursuite contre
la pharmaceutique Purdue déposée aux
États-Unis, la Régie de l'assurance
maladie du Québec a réclamé
19,3 milliards de dollars pour les frais encourus sur une période de 20 ans. La réclamation a
été retirée à la suite de l'entente hors cour survenue aux États-Unis, au terme
de laquelle Purdue, cette pharmaceutique, a
accepté de payer aux autorités américaines une somme de
6 milliards de dollars américains.
La présence
croissante des opioïdes sur le marché noir aggrave encore plus la crise. On
entendait parler récemment, là, du dernier produit vedette, la xylazine, M. le
Président, ou surnommée parfois «tranq» ou «drogue du zombie», qui, elle
aussi, a des effets potentiellement mortels encore plus grands que d'autres
produits déjà sur le marché.
Le budget de
notre système de santé, M. le Président, représente déjà la moitié du budget
global de l'État et il est appelé à augmenter encore en raison,
notamment, du vieillissement de la population, de la complexification des traitements et des technologies de pointe et, bien
sûr, de la rémunération de notre personnel soignant. La crise des opioïdes ajoute une pression grandissante sur notre réseau de la
santé, déjà surmené, avec des coûts collectifs exorbitants. Donc, la capacité
des... la capacité de payer des Québécoises et des Québécois n'est pas
illimitée.
C'est ici que
le projet de loi n° 36 entre en jeu. Il vise à faciliter le recouvrement
par le Québec du coût des soins de santé liés aux opioïdes attribuables
à la faute des fabricants, des grossistes et des consultants de ce secteur
d'activité économique. Le projet de loi
favorise notamment la participation du Québec à une action collective intentée
par la plupart des provinces du
Canada à l'initiative de la Colombie-Britannique. Ce projet de loi est nécessaire parce que certaines
règles du droit civil québécois, notamment en matière de recours collectif et
de preuve, doivent être adaptées pour faire face à une situation exceptionnelle, situation exceptionnelle
parce qu'il s'agit d'une crise d'une ampleur exceptionnelle, parce que le
gouvernement fait face à une industrie qui génère des profits pharaoniques,
mais qui a sciemment favorisé l'addiction à une drogue, une drogue
extrêmement dangereuse, souvent mortelle, et qui a caché la vérité sur ces
faits.
Les opioïdes,
M. le Président, sont utilisés depuis longtemps. On le sait, qu'il s'agit de
substances qui ont la capacité de se lier aux récepteurs du cerveau et de la
colonne vertébrale et d'ainsi diminuer la perception de la douleur. Mais ces
médicaments, ces substances peuvent aussi créer des effets euphoriques et
devenir addictifs. Ils causent plusieurs effets secondaires graves, dont la dépression, et peuvent ralentir la
respiration jusqu'à créer des incidents respiratoires fatals. Donc, en raison de ces effets très puissants et des
risques qui y sont associés, les opioïdes étaient autrefois utilisés avec
parcimonie, réservés à des conditions très graves.
Changement, en 1996, avec la
commercialisation du fameux médicament OxyContin par Purdue Pharma. La formule de ce médicament permet de libérer
progressivement l'opioïde en question, qui est l'oxycodone, ce qui signifie que
les patients pouvaient prendre le médicament avec des effets moins forts
mais prolongés. C'est, en tout cas, ce que prétendait
Purdue Pharma. À partir de ce moment, Purdue et, par la suite, une vingtaine de
compagnies qui produisent ou distribuent
des opioïdes ont mis en place une stratégie de conquête du marché visant à
maximiser les profits au détriment de la santé publique et de la vie des
patients.
De quoi
s'agit-il? C'est quoi, cette stratégie? Dans la poursuite déposée en Colombie-Britannique, les provinces allèguent que les pharmaceutiques concernées ont
faussement représenté ce qui suit : que les patients qui utilisaient
les opioïdes amélioreraient leur qualité de vie sans effet secondaire, que les
opioïdes ne causaient pas d'addiction ou alors que les médecins pouvaient facilement utiliser des mécanismes de suivi
pour exclure les patients qui pourraient développer une addiction. Ils ont prétendu aussi faussement
que les patients pouvaient facilement arrêter l'usage des opioïdes, que les
opioïdes pouvaient être utilisés à long
terme sans risque significatif, que les opioïdes avaient un effet de plus de
12 heures et que les opioïdes pouvaient être pris en doses toujours
plus fortes sans augmenter le risque pour la santé.
• (16 h 40) •
Ces fausses
représentations, M. le Président, ont intentionnellement été faites au moyen
d'une campagne agressive de publicité et de mise en marché trompeuse
auprès des professionnels de la santé, comprenant notamment du matériel prétendument éducatif qui était, en réalité,
trompeur, des activités promotionnelles qui, sous le couvert de formations pour
les professionnels de la santé, répandaient en fait de fausses informations sur
les opioïdes, le financement et la publication d'avis et d'études par
des soi-disant experts et groupes de patients présentés comme étant
indépendants, mais qui ne l'étaient pas et
qui répandaient en fait les fausses représentations des pharmaceutiques, et
aussi l'embauche et la formation de
vendeurs et de représentants commerciaux qui répandaient les fausses
représentations directement auprès des professionnels de la santé
ciblés.
À la suite de
l'enquête et de l'entente hors cour survenue aux États-Unis, on sait que ces
allégations sont fondées. C'est
pourquoi le Québec doit se donner des outils juridiques d'une ampleur
particulière pour faire face à un enjeu d'une telle ampleur. À situation exceptionnelle, remède exceptionnel. Il
s'agit donc de donner des dents au principe de responsabilité sociale
des entreprises. Les pharmaceutiques ont généré des milliards de profits avec
ces opioïdes. Si elles ont réussi à établir
leur responsabilité, elles devront maintenant assumer les milliards en coûts de
santé qu'elles ont entraînés pour les Québécoises et les Québécois.
C'est d'ailleurs un exemple qu'on pourrait
chercher à reproduire. On l'a fait pour le tabac, maintenant pour les opioïdes, pourquoi pas dans d'autres cas? Quelques
réflexions et questions dont on pourra discuter dans les prochaines étapes
de l'étude de ce projet de loi, M. le Président.
D'abord, le
détail de certaines notions pourrait faire l'objet de discussions : Qui
sont les fabricants, les grossistes et les consultants visés? Qu'est-ce qu'un
groupement? Quelles sont les règles de preuve modifiées pour établir les
coûts et les dommages, etc.? Il faudra, en
tout cas, M. le Président, s'armer efficacement parce que les compagnies
pharmaceutiques voudront probablement résister, s'opposer, retarder.
Heureusement,
nous avons la jurisprudence relative à la Loi sur le recouvrement du coût des
soins de santé et des dommages-intérêts liés au tabac qui a été adoptée
ici en 2009. Le présent projet de loi, le projet de loi n° 36, en est
grandement inspiré. La loi de 2009 sur le tabac a été contestée par les
compagnies de tabac justement, mais a été jugée constitutionnelle par la Cour
d'appel du Québec, et la permission d'en appeler à la Cour suprême a été
rejetée.
Autre
question dont on pourra discuter : Quelle est la stratégie globale de
poursuite qui est envisagée ici, au Québec, et ailleurs au Canada? Le projet de loi permet différentes
avenues : une action sur une base collective, une action par le
gouvernement sur une base collective pour recouvrer le coût afférent à
l'ensemble des bénéficiaires des soins de santé résultant de l'exposition aux
opioïdes ou encore une action sur une base individuelle pour recouvrer la
partie des coûts afférente à certains
bénéficiaires déterminés, toujours, par le gouvernement. Une troisième option,
sont les actions entreprises sur une
base individuelle par toute personne ou ses héritiers ou ses ayants droit pour
le recouvrement de dommages-intérêts en
réparation d'un préjudice lié aux opioïdes et enfin les actions collectives
entreprises par des personnes, leurs héritiers ou leurs ayants droit pour le recouvrement des dommages-intérêts en
réparation d'un préjudice lié aux opioïdes. Donc, il faudra certainement
une stratégie concertée, compte tenu de ces différentes options qui sont
ouvertes.
Aussi,
quelle sera la stratégie pour éviter la fuite des actifs des compagnies et des
personnes visées? Combien de ces actifs demeurent encore au Canada, au
Québec? Combien peut-on... pourra-t-on saisir? Donc, ça va être important de
s'en préoccuper.
Que faire
avec les sommes éventuellement obtenues? Le milieu communautaire plaide surtout
pour un financement adéquat et une
meilleure reconnaissance de son travail de soutien et de prévention auprès
d'une clientèle vulnérable, notre collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques
en parlait tout à l'heure.
Doit-on
s'interroger plus largement sur le rôle du gouvernement et repenser les
relations gouvernementales avec les
compagnies pharmaceutiques? Devant un tel scandale que celui des opioïdes,
M. le Président, faut-il repenser la question des incitatifs
fiscaux concédés aux compagnies pharmaceutiques, des subventions à la
recherche? Faut-il resserrer les contrôles parlementaires?
Tout cela
pour réitérer que nous sommes en faveur du principe de ce projet de loi, que
nous saluons la volonté du gouvernement
de vouloir obtenir justice, à l'instar des autres provinces canadiennes, et que
nous serons heureux de travailler avec les autres partis à fignoler les
détails du projet de loi et à aller de l'avant. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Jean-Talon. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mise aux voix
Alors, le
principe du projet de loi n° 36, Loi
sur le recouvrement du coût des soins de santé et des dommages-intérêts
liés aux opioïdes est-il adopté? Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission des
relations avec les citoyens
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, merci, M. le Président. Conformément à l'article 243
de notre règlement, je fais motion
afin que le projet de loi n° 36, la Loi sur le recouvrement du coût des soins de santé et des
dommages-intérêts liés aux opioïdes, soit déféré à la Commission des relations avec
les citoyens pour son étude détaillée et que le ministre responsable des
Services sociaux soit membre de ladite commission pour la durée du mandat.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée?Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Donc, à ce
stade-ci, je vous demanderais de bien vouloir ajourner nos travaux à
demain, 9 h 40, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
compte tenu de l'heure, les travaux sont donc ajournés au mercredi 18 octobre
2023... Est-ce qu'elle est adoptée? Adopté.
Alors, les travaux sont donc ajournés au
mercredi 18 octobre 2023, à 9 h 40. Merci.
(Fin de la séance à 16 h 46)