(Neuf
heures quarante et une minutes)
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Bon vendredi matin, chers collègues. Je vous
invite à prendre place et à vous asseoir.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Alors,
nous en sommes à la rubrique Déclarations de députés. Et, comme première
déclaration, ce matin, je reconnais M. le député de Côte-du-Sud.
Souligner
la tenue de célébrations pour marquer le centenaire
de M. Jean Paul Riopelle à Montmagny
M. Mathieu
Rivest
M. Rivest : Merci, M. le Président.
Collègues, amis, citoyens, l'année 2023 marque le centenaire de Jean Paul Riopelle.
Je suis heureux et excité de collaborer à tout un événement pour marquer la vie
de cet artiste d'exception.
Riopelle
a vécu ses dernières années à l'Isle-aux-Grues, en Côte-du-Sud, accompagné
d'Huguette Vachon. Le 15 juin prochain,
date à mettre à son agenda, un véritable voyage dans l'imaginaire de Riopelle
avec le vernissage Mon cher Jean Paul, qui comprend plus d'une vingtaine
d'oeuvres exclusives, jamais exposées au grand public. Un spectacle ouvert à
tous, performance de l'artiste Raôul Duguay, nous accompagnera avec sa poésie
sensible et surprenante, témoignant de son affection
pour Riopelle. Afin de rassembler les jeunes et moins jeunes à fêter ce
monument québécois, une soirée festive avec DJ Pionight clôturera la
soirée en beauté.
Je
vous invite donc tous à venir célébrer Riopelle, ce grand homme, le
15 juin prochain à Montmagny. Toutes les informations se retrouvent
sur la page du député de Côte-du-Sud.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Côte-du-Sud. La prochaine déclaration sera
celle de Mme la députée de La Pinière.
Souligner
le 65e anniversaire de la ville de Brossard
Mme Linda
Caron
Mme Caron : Merci. Alors,
l'année 2023 marque le 65e anniversaire de la ville de Brossard, dans
le comté de La Pinière.
Lors
de son incorporation, en 1958, cette municipalité agricole, sur la rive sud du
Saint-Laurent, compte 3 400 habitants. L'inauguration du pont Champlain, en 1962, stimule le développement
immobilier et accroît la population, qui atteindra bientôt 100 000 habitants.
La
population brossardoise compte 57 communautés culturelles qui se côtoient
et qui contribuent à l'essor économique et social de Brossard.
L'inauguration
prochaine du REM stimule encore le développement. Brossard devient résolument
urbaine.
Que
sa devise, Si je puis oultre, continue d'animer les élus, les milieux
économique, scolaire et social, de même que communautaire.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de La Pinière. Et nous poursuivons avec Mme la députée
de Laporte.
Souligner
le 65e anniversaire de la ville de Brossard
Mme Isabelle
Poulet
Mme Poulet :
Merci, M. le Président. Alors, permettez-moi de souligner le
65e anniversaire d'une ville de ma circonscription, Brossard.
C'est
en 1962, grâce à la construction du pont Champlain, que la ville de Brossard
s'est grandement développée. Avec sa population diversifiée et sa
proximité avec les grands centres d'affaires, elle a su tirer parti de son
emplacement stratégique pour devenir un endroit
attrayant pour y vivre, pour y travailler. Et son développement se poursuit
avec l'arrivée du REM, l'aménagement du nouveau centre-ville et la
construction de nombreux projets immobiliers.
12e ville
en importance au Québec avec sa population avoisinant
100 000 citoyens, elle se compose de 57 communautés
différentes. Elle est un bon exemple de vivre-ensemble réussi.
Son
65e anniversaire est l'occasion de rendre hommage aux pionniers et aux dirigeants
locaux qui ont joué un rôle essentiel à la croissance de cette belle
communauté accueillante.
À la mairesse Doreen Assaad, au conseil
municipal et à toute la population, bon 65e anniversaire!
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de Laporte. Et nous poursuivons avec la prochaine déclaration,
celle de Mme la députée de Verdun.
Souligner la sortie du
documentaire L'audience
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci, M. le
Président. Aujourd'hui, j'aimerais souligner la sortie du film documentaire L'audience,
qui retrace le parcours migratoire de Peggy Nkunga Mbala et de sa famille, des
résidents de Verdun.
Dans ce film,
coréalisé avec Émilie Guérette, Peggy offre son histoire à tout le Québec en
mettant en lumière les épreuves à
surmonter par les demandeurs d'asile : l'intégration, la précarité, la
lourdeur des procédures administratives, mais surtout le stress de
l'attente.
Peggy est une
femme forte et courageuse. Pour donner un futur sécuritaire à ses enfants, elle
a quitté la République démocratique du Congo et elle a traversé
l'Amérique.
Malgré les épreuves, la famille Nkunga Mbala est
un exemple d'intégration. Elle compte sur le soutien de la communauté verdunoise. En attendant un programme
québécois de régularisation des personnes à statut précaire, mon bureau de circonscription, des organismes du quartier et
des voisins soutiendront Peggy, Simon et ses enfants pour qu'ils et elles
puissent s'épanouir et rester chez eux, au Québec et à Verdun. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de Verdun. Et nous poursuivons avec la déclaration de Mme la
députée de Hull.
Souligner le
60e anniversaire de l'association sportive
et sociale Les Braves du coin inc.
Mme Suzanne Tremblay
Mme Tremblay : Bonjour,
M. le Président. J'aimerais aujourd'hui souligner le 60e anniversaire d'un
organisme exceptionnel de mon comté, l'association sportive et sociale
Les Braves du coin.
Au fil du temps,
cette association a permis à plusieurs citoyens, jeunes et moins jeunes, de
s'épanouir grâce à une variété
d'activités. Les Braves du coin, c'est aussi une deuxième famille, et ils
contribuent à briser l'isolement et la solitude, vous serez toujours bien accueillis si vous allez souper chez eux. C'est
aussi par leur action et leur dévouement que Les Braves du coin ont su toucher le coeur de tous et chacun et ainsi créer
des liens d'amitié et de respect de la part de la population.
M. le
Président, j'aimerais remercier et féliciter toute l'équipe des Braves du coin
pour leur apport inestimable à notre
communauté. Je pense, entre autres, au président Jean-François Landry, Claire
Roy, Michel Cyr, Denis Desjardins, Tracy Laframboise, Guy Vanasse,
Daniel Laframboise, Roch Bertrand et à tous les autres bénévoles.
Bon 60e et longue vie aux Braves du coin! Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup. Mme la députée de Hull. Et je cède maintenant la parole à Mme la
députée de Saint-Laurent.
Souligner le travail de
l'organisme Interloge
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Bonjour, M. le
Président. En février 2022, le pire est arrivé pour des résidents des
Appartements Lachapelle, situés dans mon
comté. Ils ont appris qu'ils devaient quitter leur chez-soi parce que le
propriétaire désirait vendre les deux immeubles.
Ces appartements étaient loués en partie par
l'organisme La Traversée, qui hébergeait des personnes ayant des problèmes de santé mentale. L'organisme La
Traversée n'était pas en mesure d'acheter les immeubles. Les locataires ont
dû quitter, puisque les deux immeubles allaient être mis en vente
prochainement.
C'est à ce
moment-là qu'Interloge, un organisme de bienfaisance mais aussi d'entreprise
d'économie sociale, qui offre des
logements abordables, est entré en scène, et rapidement nous avons été mis en
contact, mon bureau de comté et son équipe, et nous avons travaillé très fort. Mais
je dois vous avouer que, Interloge, sous la gouverne de M. Louis-Philippe
Myre, ça s'est très, très bien passé.
Et je suis fière d'annoncer qu'ils ont fait l'acquisition des deux immeubles.
Et, grâce à Interloge, 79 ménages ont maintenant des logements
abordables, et ce, pour minimum les 30 prochaines années.
Félicitations, M. Myre et Interloge! Merci.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de Saint-Laurent. La prochaine déclaration sera celle de M. le
député de Beauce-Nord.
Féliciter
Mme Louise Binet, lauréate du prix Louis-Hébert
M. Luc Provençal
M. Provençal : Merci,
M. le Président. Ce matin, je désire souligner le parcours exceptionnel de
Mme Louise Binet, qui est
pharmacienne propriétaire depuis plus de 40 ans à Beauceville. Elle a reçu
dernièrement la plus haute distinction de l'Ordre des pharmaciens du
Québec, c'est-à-dire le prix Louis-Hébert.
Mme Binet
est très engagée dans sa communauté et s'est impliquée dans de nombreuses
causes, notamment cofondatrice du Club Parentaide, membre organisatrice du
projet multisports de Beauceville, vice-présidente de Prisme Hébergement,
mécène de la chambre de fin de vie du
CHSLD de Beauceville. Tous ces engagements lui ont valu d'obtenir, en 2018, le
prix Carrière exceptionnelle remis par l'Association québécoise des
pharmaciens propriétaires.
Louise Binet
a également consacré énormément de temps à la formation des professionnels de
la santé, avec pour objectif d'innover et d'améliorer les pratiques, et
a donné de nombreuses conférences tout au long de sa carrière.
Au nom des citoyens de Beauce-Nord,
félicitations! Et merci à toi, Louise.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Beauce-Nord. Et nous poursuivons avec Mme la députée
d'Iberville.
Rendre hommage à
Mme Françoise Guertin Lachance, instigatrice
d'un projet de bibliothèque à Sainte-Angèle-de-Monnoir
Mme Audrey Bogemans
Mme Bogemans : Merci
beaucoup, M. le Président. Je désire rendre hommage à une grande dame qui est
ici, dans les tribunes, aujourd'hui,
dont le nom a été donné à la bibliothèque municipale de
Sainte-Angèle-de-Monnoir en guise de reconnaissance. Je salue Mme Françoise
Guertin Lachance, son mari ainsi que les représentants de la municipalité de
Sainte-Angèle-de-Monnoir qui sont aux tribunes aujourd'hui. Merci beaucoup
d'être là.
Mme Guertin
Lachance a initié le projet de bibliothèque en 1986 par sa persévérance et sa
passion. Elle a ainsi pu offrir
l'accès à la littérature aux citoyens de sa municipalité. «Admirable» est le
mot qui s'associe immédiatement à mon esprit lorsque je pense à cette femme,
dont l'apport à sa communauté est immensément important pour les générations
d'aujourd'hui, d'hier et de demain.
Elle en fut la principale responsable, de la bibliothèque, pendant plus de
trois décennies, soit 30 ans.
Donc, c'est un honneur de vous avoir avec nous,
de pouvoir reconnaître votre travail devant mes collègues de l'Assemblée
nationale. Félicitations!
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée d'Iberville. Et, Mme Guertin Lachance, bienvenue
à l'Assemblée nationale du Québec.
Je cède maintenant la parole à M. le député de
Lac-Saint-Jean.
Rendre hommage à l'acteur
Michel Côté
M. Éric Girard
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Une minute, M. le Président, c'est si peu pour
rendre hommage à un homme tel que Michel Côté.
On a tous
un souvenir de lui qui nous a marqués. Je l'ai adoré dans tous ses rôles, Cruising
Bar, Omertà, Broue, et j'en passe.
Son départ ne
laisse personne indifférent, mais je vous dirais que chez nous, au Lac, on a
l'impression d'avoir perdu un membre
de notre grande famille. Michel Côté, c'est un petit gars de chez nous, un vrai
Jeannois, un bleuet, et ça nous a toujours
rendus bien fiers. Les gens de la région, pas juste ceux du Lac, étaient
contents de pouvoir dire : Lui, il vient chez nous.
Ce qu'il
laisse derrière lui continuera longtemps de nous faire rire, de nous émouvoir
et de nous éblouir par son talent, sa
personnalité, son authenticité et sa grande générosité. Je pense qu'on aura
tous une pensée pour lui chaque fois qu'on foulera le sol de la salle
Michel-Côté.
Enfin, mes
pensées vont à sa famille. Sachez à quel point on l'aime. Il était aussi grand
que le lac qui l'a vu naître, et le vide qu'il laisse est tout aussi
immense.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le
député de Lac-Saint-Jean. Je cède maintenant la parole à M. le député de
Saint-Jean.
Souligner la tenue du
40e International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : M. le Président, vous avez peut-être remarqué que
je dis souvent, lorsqu'il est question de la ville de
Saint-Jean-sur-Richelieu, que c'est la capitale de la montgolfière. C'est parce
que la montgolfière n'est pas juste le prétexte d'un festival d'été, chez nous, qu'on
appelle d'ailleurs L'International de montgolfières, mais c'est parce qu'après 40 ans à fêter et à jouer avec le
ballon la montgolfière est devenue plus qu'un symbole, c'est notre signature, à
Saint-Jean-sur-Richelieu, et beaucoup aussi
notre réalité, puisque vous risqueriez de voir des envolées à longueur d'année
chez nous, même si, évidemment, c'est dame Nature qui décide si on vole et dans
quelle direction on part.
Pour
en revenir au festival, c'est bien ça, le secret de la recette, bien sûr il y a
de grands spectacles, il y a des jeux et tout ce que vous voulez, mais
il y a surtout, et d'abord et avant tout, des envolées magiques, qui font rêver
et qui remplissent le ciel, lorsque le temps et les vents le permettent.
Donc,
souhaitez-nous du beau temps et venez nous voir du 11 au 20 août prochain
à Saint-Jean-sur-Richelieu, la capitale de la montgolfière. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Saint-Jean. Et nous concluons cette rubrique
avec la déclaration de M. le député de Deux-Montagnes.
Souligner
le Mois de l'eau
M. Benoit
Charette
M. Charette :
Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais souligner le Mois de l'eau.
Vous
le savez peut-être, depuis l'adoption de la loi affirmant le caractère
collectif des ressources en eau, en juin, le Mois de l'eau est célébré,
et ce, depuis maintenant une quinzaine d'années.
En
tant que Québécois, on est chanceux de bénéficier d'environ 3 % des
réserves en eau douce renouvelable de la planète. Le Mois de l'eau est donc une
occasion de sensibiliser et d'accompagner la population québécoise sur
l'importance de préserver notre or
bleu, notre véritable richesse collective. C'est aussi un temps pour se
rappeler que l'eau est essentielle à la santé et à la qualité de vie de tous
les Québécois. C'est aussi un moment pour se souvenir que l'eau est une
ressource vulnérable dont il faut assurer la pérennité pour nous et les
générations futures.
Je
profite d'ailleurs de l'occasion pour remercier tous ceux et celles qui
oeuvrent à la préservation de notre eau partout au Québec. Et j'invite tous les
Québécois et Québécoises à profiter du mois de juin pour poser des gestes
concrets pour protéger notre eau. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Deux-Montagnes. Et ceci met fin à la rubrique
Déclarations de députés.
Et je suspends nos
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 54)
(Reprise à 10 h 05)
La Présidente :
Bonjour, tout le monde. Bienvenue
à l'Assemblée nationale du Québec. Messieurs dames les députés, nous
allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Présence de Mme Hélène Daneault, ex-parlementaire
de l'Assemblée nationale
J'ai le plaisir de
souligner ce matin la présence, dans nos tribunes, de la Dre Hélène Daneault,
ex-députée de Groulx.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le premier ministre, c'est à vous.
M. Legault : Permettez-moi,
Mme la Présidente, de déposer la stratégie gouvernementale de développement
durable 2023-2028. Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : Ce document est déposé. Mme la ministre de l'Enseignement
supérieur.
Mme Déry : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je dépose
aujourd'hui le plan stratégique 2023-2027 du ministère de
l'Enseignement supérieur. Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Caire : Mme
la Présidente, je dépose la réponse du gouvernement à la question inscrite au
feuilleton le 19 avril 2023 par le député de Nelligan.
La
Présidente : Ce document est déposé.
Dépôt de rapports de commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commission, M. le président de la Commission
des institutions et député de Richmond.
Consultations particulières sur le projet de loi
n° 26
M. Bachand : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je dépose le
rapport de la Commission des institutions qui, le 1er juin 2023, a tenu des audiences publiques
dans le cadre de consultations particulières sur le projet loi n° 26, Loi modifiant la Loi sur les tribunaux judiciaires afin
notamment de donner suite à l'Entente entre la juge en chef de la Cour du
Québec et le ministre de la Justice. Merci.
La
Présidente : Ce rapport est déposé.
Il n'y a pas de dépôt
de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Je
vous avise qu'après la période des questions et réponses orales seront tenus
les votes reportés suivants : les votes reportés sur l'amendement proposé par le leader du deuxième groupe
d'opposition au rapport de la Commission des institutions sur le projet
de loi n° 24 ainsi que sur ce rapport et les votes reportés sur les
amendements proposés par la députée de Westmount—Saint-Louis et le député des Îles-de-la-Madeleine au rapport de la Commission des
relations avec les citoyens sur le projet de loi n° 11 ainsi que
sur ce rapport.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et, en
question principale, je cède la parole au chef de l'opposition
officielle.
Projet de loi visant à rendre le système de santé
et de services sociaux plus efficace
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la Présidente. On le sait, ça
fait cinq ans qu'on vit sous le régime caquiste, le régime des promesses brisées, gouvernement qui se
distingue par étant brouillon et pas fiable. Le bilan de la santé, après
cinq ans, le bilan du régime caquiste de
cinq ans, en santé, c'est un échec, si bien que, le 18 avril dernier, Le
Journal de Québec titrait, je cite : 18 heures
d'attente sur une civière, du jamais-vu depuis 15 ans. La promesse
caquiste, il y a cinq ans, c'était
d'améliorer l'accès aux urgences. C'est maintenant trois heures de plus
que l'on doit attendre, sous le régime caquiste, aux urgences, sur
civière.
Maintenant,
après cinq ans, puis là je vais avoir une conversation avec le premier ministre, après cinq ans, la CAQ dit :
C'est correct, finalement, on a trouvé la solution, c'est le projet de loi
n° 15. Projet de loi n° 15, il y a 1 180 articles.
L'étude article par article a
commencé cette semaine. Ils en ont quatre d'adoptés, et le ministre a déposé à
peu près une cinquantaine d'amendements,
première vague d'amendements. Tout le monde le sait, on veut et on doit
bonifier le projet de loi. Le ministre de la Santé a reconnu que mon collègue
de Pontiac et ma collègue de Mont-Royal—Outremont font un travail constructif en ce sens-là.
Les réformes
importantes, caquistes, ont historiquement été adoptées sous bâillon. Que ce
soit Hydro-Québec, immigration ou éducation, c'était sous bâillon, et il aura
été mal avisé de le faire.
En
santé, c'est important, le premier ministre s'engage-t-il formellement à ne pas
faire adopter le projet de loi n° 15 sous bâillon?
• (10 h 10) •
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bon, Mme la Présidente, je sais que le Parti
libéral ne veut pas qu'on parle des impacts de la pandémie, mais je l'invite... Encore ce matin, on voit
beaucoup d'articles sur le système de santé en Colombie-Britannique, qui
souffre beaucoup. C'est la même chose
en Ontario, c'est la même chose dans à peu près tous les pays. Pourquoi, Mme la
Présidente? Parce que, pendant la pandémie, on a demandé au personnel de
s'occuper des patients, que je dirais, réguliers et des patients COVID,
on a dû reporter beaucoup de chirurgies. Là, on est en train de faire du
rattrapage.
Maintenant, Mme la
Présidente, revenons au projet de loi n° 15. Bon, d'abord, il faut dire,
sur les 1 100 articles, il y en a une grande partie qui sont de la
concordance parce que ça vient toucher beaucoup d'autres projets de loi.
Bon,
le chef de l'opposition officielle dit : On a déposé 50 amendements.
Moi, je trouve que ça vient prouver que le ministre de la Santé écoute les
suggestions, a bien entendu les groupes qui sont venus en commission
parlementaire. Je suis content de voir la collaboration du Parti
libéral.
Je pense qu'on va tous être d'accord
pour dire que le statu quo n'est pas acceptable. Puis je pense que, s'il y a
une personne, au Québec, qui peut
faire les changements qui sont nécessaires pour rendre le système plus efficace
puis plus humain, bien, c'est le
ministre de la Santé actuel. Donc, Mme la Présidente, c'est quelque chose qui
aurait dû être fait depuis longtemps. Un peu comme le disait le ministre
de l'Éducation, hier...
La
Présidente : En terminant.
M. Legault : ...il
faut résister à la résistance.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Ma question, à matin, c'est de résister au
bâillon. Pourquoi? Puis là je veux entendre le premier ministre. Ma question est très claire. Si ça continue comme
ça, constructif, les collègues qui sont là, qui veulent améliorer le projet de
loi, 1 200 articles, plus
les amendements... Le ministre le reconnaît, c'est constructif, ça avance.
Réformes majeures, Hydro-Québec, les tarifs d'Hydro, l'éducation,
l'immigration, sous bâillon, ça a été brouillon, il a fallu qu'ils refassent
leurs devoirs.
Là, en santé,
s'engage-t-il clairement, oui ou non, à ne pas le faire adopter sous bâillon?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, il n'est pas question, là, de faire de bâillon, là. D'ailleurs,
le ministre de la Santé a averti sa conjointe qu'il pourrait travailler une
partie de l'été, que ça pourrait se poursuivre à l'automne. Donc, Mme la Présidente, je pense qu'on va faire ça dans
l'ordre. On ne fera pas comme le Parti libéral, en 2015, qui a imposé,
avec Gaétan Barrette, un projet de loi tout croche sous bâillon.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Parfait. Mme la Présidente, donc, le premier
ministre l'a dit devant tout le monde, il ne fera pas de bâillon sur le projet de loi n° 15. Il y a du
travail constructif, ça avance. Ça va prendre, par contre, très clairement...
puis on l'a dit, les collègues sont
prêts à travailler cet été aussi, ça va prendre plusieurs mois.
1 200 articles, 50 amendements, c'est une première vague,
il y aura plein d'autres amendements.
Quelle
est l'évaluation du premier ministre quant à l'adoption du projet de loi? C'est
une étape importante. Je veux savoir, lui, quelle est son évaluation.
Quand il va être adopté?
Des voix : ...
La
Présidente : Pas de commentaire. M. le premier ministre, la parole est
à vous, juste au premier ministre.
Des voix : ...
La Présidente :
M. le leader adjoint, M. le leader adjoint... M. le leader adjoint, je vous vois. M. le premier ministre,
la réponse est à vous.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente, contrairement au Parti libéral,
on va faire ça dans l'ordre. On ne fera pas... on ne prendra pas l'approche
bulldozer de Gaétan Barrette, on va faire ça dans l'ordre. On écoute, on
consulte, et on fait des amendements,
puis on va faire ça correctement. C'est un projet de loi qui est important. Les
attentes des Québécois sont très
élevées, parce qu'ils n'ont pas vu beaucoup d'amélioration pendant les
15 années libérales, je répète bien, 15 années libérales.
Donc, Mme la Présidente, on va faire ça dans l'ordre.
La Présidente :
Troisième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : ...j'aime la discussion
qu'on a avec le premier ministre. Donc, adoption pas sur le bâillon, plusieurs
mois, adoption de la loi, date d'entrée en vigueur. Ça fait cinq ans qu'on a
des échecs en santé. Le premier ministre dit : On a trouvé la solution,
qui est le p.l. n° 15. On le voit, là, les délais explosent, ça va moins
bien en santé, après cinq ans caquistes, qu'il y a cinq ans.
Que
dit-il, aujourd'hui, à celles et ceux qui ne peuvent pas attendre plusieurs
années, sur le projet de loi n° 15, d'avoir des résultats
tangibles? Les délais explosent, notamment dans les urgences. Il leur dit quoi
aujourd'hui?
La Présidente : M. le premier
ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
il n'y a pas juste le projet de loi n° 15, là. Je vois l'ancienne députée Hélène Daneault, qui est médecin de famille, il y
a 500 000, 500 000 Québécois de plus qui ont accès à un groupe
de médecine familiale. Il y a la présidente
du Conseil du trésor qui est en train de négocier, entre autres, avec le
syndicat des infirmières, parce que, oui, il y a nécessité d'avoir des horaires
qui sont, localement, mieux adaptés aux besoins. Donc, on est en train de
travailler à mettre des primes aux bons endroits. Donc, on est en train de
faire le travail qui n'a pas été fait pendant 15 années libérales.
La Présidente : En question
principale, je reconnais la députée de Saint-Laurent.
Qualification
du personnel enseignant
Mme
Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : Bien, écoutez, sous le règne caquiste, on a
quadruplé le nombre d'enseignants avec des tolérances d'engagement, c'est-à-dire des gens qui n'ont même
pas un bac, Mme la Présidente. Lisons le rapport de la Vérificatrice générale du Québec : «...une diminution de la
qualité de l'enseignement peut entraîner des retards d'apprentissage qui
risquent d'avoir un impact sur le
cheminement scolaire des élèves, de les mener à l'abandon et de les priver d'un
diplôme. D'un point de vue collectif,
une baisse du taux de réussite scolaire peut nuire à la compétitivité du marché
québécois en diminuant l'accès à de la main-d'oeuvre qualifiée.»
Il me semble
que le premier ministre devrait vraiment être secoué par ça, lorsqu'on entend
qu'on a pratiquement doublé le nombre
de décrocheurs sous son règne. Il devrait être aussi troublé de savoir que,
sous son règne, c'est le pire résultat en orthographe chez nos élèves,
52 % échouent.
Alors,
j'aimerais savoir pourquoi, aujourd'hui, il ne dit pas clairement à son
ministre de l'Éducation qu'un secondaire V, ce n'est pas assez pour
être un enseignant.
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Éducation.
M. Bernard
Drainville
M.
Drainville : Oui, Mme la Présidente. Comme je l'ai dit hier,
effectivement, un secondaire V, ce n'est pas suffisant. Ce que l'on souhaite, c'est d'avoir des
enseignants et des enseignantes qui sont qualifiés. Et on prend tous les moyens
pour avoir le maximum d'enseignants
et d'enseignantes qualifiés dans les classes du Québec, alors la voie de
30 crédits, des bourses pour
inciter aux inscriptions dans les facultés d'éducation, des primes pour
retenir, des primes pour ramener, des primes pour garder, valorisation
de la profession avec les aides à la classe, etc., Mme la Présidente.
Évidemment, à
cause de la pénurie que nous vivons tous, on est parfois obligés, en dernier
recours, oui, de confier une classe à
un non légalement qualifié, à une non légalement qualifiée. Ce n'est pas notre
premier choix, mais, ultimement, qu'est-ce
qu'il faut? Il faut avoir un adulte dans la classe, Mme la Présidente. C'est ça
qui est important. On souhaite que cet
adulte soit légalement qualifié, bien entendu, on souhaite que cet adulte soit
légalement qualifié et on prend tous les moyens pour qu'il le soit, mais
ce serait irresponsable, Mme la Présidente...
La Présidente : En terminant.
M. Drainville : ...ce serait
irresponsable de ne pas viser d'avoir un adulte dans la classe.
Des voix : ...
La Présidente : Je vous invite... M.
le leader du deuxième groupe... M. le chef du deuxième groupe. Bonjour, M. le
chef du deuxième groupe. Bonjour. Vous allez bien? Oui.
Des voix : ...
La Présidente : Silence, je vous
prie! Silence pendant les réponses et pendant les questions. Madame, première
complémentaire.
Mme
Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : Parents du Québec, soyez avisés. Avec le
gouvernement Legault, l'important, ce n'est pas le diplôme de baccalauréat en
éducation ou même d'avoir la maîtrise qualifiante, c'est d'avoir 18 ans,
pour enseigner dans nos classes.
Peut-être
qu'avec la CAQ, maintenant, l'école, c'est rendu une garderie, mais pas avec un
gouvernement libéral. Et ça, sous
leur leadership, je tiens à le préciser, c'est quatre fois plus de tolérances
d'engagement, en moins de quatre ans. Pourquoi?
Parce qu'au lieu de s'occuper des vraies affaires ils ont décidé, de façon
dogmatique, de foncer tête baissée sur les maternelles quatre ans. C'est
pour cela que ça dérape aujourd'hui.
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Éducation.
M. Bernard
Drainville
M.
Drainville : Mme la Présidente, sur la question des tolérances
d'engagement, je viens d'avoir un document : «Démonstration par l'employeur que la candidate ou
le candidat retenu détient un diplôme de cinquième secondaire et une
formation en études supérieures — complétée ou non — jugée
pertinente par celui-ci ou son équivalent.» C'est un document qui date de la rentrée de 2018. La tolérance d'engagement pour
les personnes qui ont un secondaire V, elle a été approuvée sous le dernier gouvernement libéral,
Mme la Présidente. Alors, je ne sais pas comment la députée de Saint-Laurent
va nous expliquer ça, maintenant.
La Présidente : En terminant.
M. Drainville : Ça a été approuvé à
l'été 2018, mis en oeuvre pour la rentrée 2018.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme
Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Paragraphe 32, 2023.
Arrivez à jour, M. le ministre de l'Éducation. En ce moment...
Des voix : ...
La Présidente : Je vous entends. M.
le leader du gouvernement, il n'y a pas de raison de faire une question de
règlement ici. Je vous entends. Gardez le silence.
Une voix : ...
La
Présidente : M. le
député de Pontiac, je vous entends aussi. On écoute la question et la réponse,
pour la suite des choses, 20 secondes, et on s'adresse à la
présidence.
Mme
Rizqy : Mme la Présidente, 2023, le rapport, je sais qu'il
est accablant, surtout parce qu'il compare les années libérales versus les années caquistes, et c'est
marqué noir sur blanc, c'est quatre fois pire sous votre règne. Alors, en ce
moment, vous devriez être peut-être forclos
de parler des années libérales. Puis, en passant, vous êtes aussi forclos de
nous comparer avec l'Ontario, tant et aussi longtemps que vous ne donnez
pas le même salaire pour les enseignants du Québec versus l'Ontario.
La Présidente : M. le ministre. On
écoute la réponse.
M. Bernard
Drainville
M.
Drainville : Alors, Mme la Présidente, je vais déposer le
document, n'est-ce pas, je vais déposer le document...
Document déposé
La Présidente : Consentement?
Consentement.
M.
Drainville : ...qui prouve que ce qu'elle nous reproche,
finalement, c'est une décision libérale, Mme la Présidente.
Des voix : ...
La Présidente : ...M. le ministre.
M. le leader de l'opposition officielle, quelle est votre question de
règlement?
• (10 h 20) •
M. Derraji : Consentement pour
déposer le document qui contredit le ministre, s'il vous plaît.
La Présidente : C'est déjà fait,
dépôt de document. Poursuivez, M. le ministre.
M.
Drainville : Mme la Présidente, la députée de Saint-Laurent a
déjà souhaité que le Parti libéral s'excuse pour ses politiques
d'austérité qui ont mené, selon Carlos Leitão lui-même, à trop de départs à la
retraite. On nous reproche aujourd'hui de vouloir s'assurer qu'il y ait un adulte dans chaque
classe du Québec. C'est eux qui ont poussé les enseignantes et les
enseignants vers la retraite avec l'austérité, et c'est Leitão lui-même qui l'a
dit.
Est-ce qu'elle va s'excuser, finalement, pour
l'austérité, l'impact que ça a eu sur...
La Présidente : En terminant.
M. Drainville : ...les
élèves et pour la tolérance d'engagement dont elle nous reproche... dont elle
nous fait les reproches aujourd'hui?
Des voix : ...
La
Présidente : En question principale... En question principale,
il n'y a qu'une personne qui a la parole ici, on l'écoute, c'est la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Manque d'effectifs
policiers
Mme
Jennifer Maccarone
Mme
Maccarone : Mme la Présidente, il y a quelques heures, des
coups de feu ont été tirés à quatre coins de rue de mon bureau de comté, en plein centre-ville de Montréal. C'est arrivé
ce matin, mais ça arrive malheureusement de plus en plus souvent. Avec le beau temps qui arrive, on le sait, ce sera un
été chaud, à Montréal, tellement que le SPVM a demandé d'avoir pour l'été
une trentaine d'enquêteurs des crimes majeurs contre la personne de la Sûreté
du Québec.
Mais le
problème n'est pas juste aux enquêtes, c'est aussi sur la route. Depuis
quelques années, il y a de plus en plus
de départs de policiers du SPVM que d'arrivées. L'an dernier, plus de retraites
et de départs que d'embauches. C'était aussi
le cas en 2020, et ça risque d'arriver de nouveau. Cette réalité est
inquiétante : pénurie de main-d'oeuvre, absentéisme, temps supplémentaire obligatoire, fatigue, climat
de travail, désengagement. Tout ça combiné avec hausse de violence. Ce
sera un été chaud, mais la chaleur commence déjà à monter.
Mme la Présidente, est-ce que le ministre de la
Sécurité publique a un plan pour éviter les découvertures?
La Présidente : La réponse du ministre
de la Sécurité publique.
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : Mme la Présidente, un plan pour la violence armée.
On n'est pas resté les bras croisés, depuis les 18 derniers mois. Quand j'ai rencontré le premier ministre, la
première chose qu'il m'a dite : François, tu prends tous les outils
possibles pour combattre la violence armée, principalement Montréal et à Laval,
ou ailleurs, si besoin est.
Ma collègue,
voilà huit mois, a annoncé 225 millions de dollars pour
225 nouveaux policiers, pour Montréal, avec identification «violence armée». On a ajouté là-dessus
50 travailleurs sociaux. On a augmenté les cohortes à l'École nationale de
police, grâce au budget de mon collègue, de
650, formés aspirants policiers et policières, par année, à 1 000. On a
créé 72 nouveaux policiers...
une cohorte de 72 nouveaux policiers, qui sont arrivés, qui ont gradué
voilà à peine deux mois déjà, six semaines, qui sont au Service de
police de la ville de Montréal. On a augmenté le nombre d'A.E.C., une
attestation d'études collégiales. On est
passé de 90 à 230, 105 spécifiquement pour la ville de Montréal. On a annoncé,
voilà quelques jours déjà, une équipe
intégrée pour renseignements, pour l'ensemble du Québec, 8,5 millions de
dollars. On a annoncé...
La Présidente : En terminant.
M.
Bonnardel : ...une équipe d'intervention contre le crime
organisé qui va être spécialement affectée à la ville de Montréal à partir de
cet automne.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme
Jennifer Maccarone
Mme
Maccarone : Mme la Présidente, il n'y a pas qu'au SPVM qu'il
risque de manquer des policiers, cet été, la SQ aussi. Déjà, certains secteurs sont à risque de découverture pour
l'été. Les policiers savent déjà que, cet été, ils seront encore une
fois contraints à faire du temps supplémentaire obligatoire.
Mme la Présidente, est-ce que le ministre a un
plan de match pour éviter qu'il y ait des bris de service cet été?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : Mme la Présidente, il n'y aura aucun, aucun bris
de service sur l'ensemble du territoire québécois, je répète, aucun,
aucun, autant du côté des corps de police municipale que de la Sûreté du Québec.
On a pris le taureau par
les cornes. On était conscients qu'il y avait une problématique de rétention,
d'attraction dans certains corps de police. 650 policières, policiers formés à l'École nationale de police, on
a un financement important de la part du ministre des Finances pour
augmenter ces cohortes à 1 000, à 1 000, pour faire passer les
attestations d'études collégiales de 90 à 230. Donc, on répond aux
besoins d'attractivité, de rétention...
La Présidente : En terminant.
M. Bonnardel : ...de tous les corps
de police au Québec.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme
Jennifer Maccarone
Mme
Maccarone : J'espère que
tout le monde a entendu ça, parce que tout le monde va s'occuper de ce que le
ministre vient de dire, parce que, oui, il y
a des risques de bris de service et de découverture partout au Québec, à
Montréal mais ailleurs. Mais ce n'est
pas la seule place où nous aurons un risque de bris de service, c'est aussi
pour les répartiteurs, qui ne sont pas en négociation mais souhaitent
être requalifiés.
Qu'attend le
ministre pour régler ce problème? Si ce n'est pas lui, ce n'est pas la collègue
du Conseil du trésor, c'est maintenant le ministre des Finances.
Quand est-ce que ce sera réglé?
La Présidente : M. le ministre.
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : ...pas digne d'une élue. Ce n'est pas digne d'une
élue de laisser croire, de laisser croire qu'il peut y avoir des bris
de...
Des voix : ...
La
Présidente : Bon, je suis debout. Ici, on prête des motifs
indignes. M. le ministre, s'il vous plaît, retirez ces propos. C'est
blessant. J'ai...
Des voix : ...
La Présidente : MM. les leaders,
j'ai tranché. Et rephrasez vos sentiments, je vous prie.
M.
Bonnardel : Bien, on ne peut pas raconter des bobards, Mme la
Présidente, O.K., on ne peut pas raconter des bobards, on ne peut pas laisser dire n'importe quoi. Et de laisser
croire... et de laisser croire qu'il y aura des ruptures de services
pour la police, au Québec, on ne peut pas faire ça.
Une voix : ...
La
Présidente : Bon, M. le leader de l'opposition officielle, très
brièvement. Quel est votre appel au règlement?
M.
Derraji : ...Mme la Présidente, pas une fois, pas deux.
J'invite le ministre à un peu de prudence et à respecter ma collègue,
elle ne fait que son travail, et à retirer ses mots, s'il vous plaît.
Une voix : ...
La Présidente : M. le leader du
gouvernement, brièvement. Quel est votre appel au règlement?
M. Jolin-Barrette : Oui,Mme
la Présidente, le ministre de la Sécurité publique a le sens de l'État. Il a
une responsabilité de ne pas inquiéter la population.
Il y a une responsabilité, Mme la Présidente, pour tout élu de ne pas alerter
la...
Des voix : ...
La
Présidente : Bon, vous avez terminé de vous interpeler des deux
côtés de la Chambre? Quand je suis debout, vos micros sont fermés, mais je vous entends. On continue dans le
respect. M. le ministre, vous avez suffisamment d'expérience pour savoir
les mots que vous devez retirer. Et poursuivez, mais on comprend l'idée. Allez
sur l'idée.
M.
Bonnardel : Mais ça reste dangereux, les commentaires de la
députée. On ne peut pas faire ça. Il n'y aura pas, pas, pas de risque, au
Québec, cet été. Il y aura une couverture sur l'ensemble du territoire,
l'ensemble du territoire. Et on met
tous les outils sur la table pour former plus de policières et de policiers à
l'École nationale de police, avec les attestations d'études collégiales.
On a créé une cohorte spéciale de 72 policières et policiers pour la ville
de Montréal.
La
Présidente : En terminant.
M.
Bonnardel :
On va continuer d'épauler nos corps de police.
Des voix : ...
La Présidente :
Pas de commentaire après les
réponses. En question principale, je reconnais le chef du deuxième
groupe d'opposition. On écoute.
Pénurie de personnel enseignant
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci, Mme la Présidente.
C'est important pour moi de commencer ce matin en témoignant de ma
solidarité envers tous les Québécois, toutes les Québécoises qui font face aux
feux de forêt en ce moment. C'est inquiétant.
Je salue l'appel du premier ministre. Puis je veux aussi, bien sûr, envoyer
tout notre courage aux équipes de la SOPFEU, aux pompiers forestiers du Québec
qui travaillent très fort pour protéger les vies des Québécois, des
Québécoises.
Mais
je veux aussi parler d'éducation avec le premier ministre. Il y a eu
4 000 démissions de profs en trois ans, au Québec. Ça, ça ne compte pas les départs à la
retraite. Le quart des profs qui enseignent au Québec, le quart, ne sont pas
qualifiés, 30 000 profs. C'est du
jamais-vu. À Sorel-Tracy, la pénurie est rendue tellement grave qu'ils envoient
les orthopédagogues faire le travail des profs. Qui va faire le travail
des orthopédagogues?
Sauf
que la priorité du premier ministre, c'est de réformer l'éducation exactement
comme il réforme la santé : brasser les structures, centraliser le pouvoir à Québec, changer les patrons en
haut de la pyramide au lieu de changer les conditions de travail en bas, sur le terrain. C'est
complètement déconnecté du problème numéro un de l'école publique au Québec.
Les gens quittent en masse le système et ils ne quittent pas parce
qu'ils n'ont pas les bons patrons, ils quittent parce qu'ils n'ont pas de bonnes conditions de travail. Il
manque de monde pour enseigner à nos enfants. Il manque de monde dans les
classes. Ça inquiète tout le monde.
J'ai
demandé cinq fois au premier ministre combien d'infirmières sa réforme en santé
allait ramener. Il n'a jamais été capable de répondre.
Combien de profs sa
réforme de l'éducation va ramener dans nos classes?
• (10 h 30) •
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente, je suis d'accord avec le
ministre de la Sécurité publique. Il faut être prudent, quand on est
dans l'opposition, et on a une certaine responsabilité.
Hier,
le chef de Québec solidaire a laissé croire qu'on voulait privatiser
Hydro-Québec, puis il y a des Québécois qui ont cru ça. Il y a des Québécois
qui ont pensé que c'était vrai, ce que disait le chef de Québec solidaire, puis
qui étaient inquiets de quelque chose qui est sans fondement. Il n'y a
jamais eu le début du commencement d'une idée de privatiser Hydro-Québec.
Maintenant, on parle
des enseignants. Écoutez, est-ce qu'il y avait, en 2017-2018, des enseignants
qui ont un diplôme du secondaire? La
réponse, c'est oui. Est-ce qu'il y avait, en 2017-2018, des enseignants qui
avaient juste un diplôme d'études
collégiales? La réponse, c'est oui. Mme la Présidente, ça prend quatre ans,
faire un bac en éducation. On a mis en place
un incitatif de 20 000 $ pour les étudiants. On a augmenté le salaire
de 14 % à 18 %. Mais on ne peut pas régler 15 années de
problèmes libéraux avec un coup de baguette magique.
Mme la Présidente, on
pose les gestes. Le ministre de l'Éducation pose des gestes qui sont
nécessaires pour qu'éventuellement on ait tout le personnel qui est qualifié.
Donc, Mme la
Présidente, les efforts sont faits. Si le chef de Québec solidaire a le
début... a une suggestion constructive...
La
Présidente : En terminant.
M. Legault : ...bien,
qu'il la fasse.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Des solutions, Mme la
Présidente, il y en a : améliorer les salaires, améliorer les conditions,
alléger la tâche, alléger la tâche en
luttant contre l'école à trois vitesses. Mais le premier ministre, ça ne
l'intéresse pas, faire ça. Il veut brasser des structures. C'est ça qu'il fait
en santé, c'est ce qu'il fait en éducation. Les Québécois ne veulent pas
des changements d'organigramme, ils veulent des services. Les élèves, les
parents veulent des profs dans les classes.
Est-ce qu'il peut
reconnaître, au moins l'avouer, que son projet de réforme en éducation ne
ramènera pas un seul prof dans aucune classe au Québec?
La Présidente : M. le premier
ministre.
M. François
Legault
M.
Legault : Mme la Présidente, c'est le comble, ce qu'on vient
d'entendre. Rappelez-vous, vous étiez là lorsqu'on voulait augmenter les
salaires des enseignants de 14 % à 18 %, alors qu'on voulait
augmenter le salaire des autres employés de 7 %. Québec solidaire a défendu les syndicats qui voulaient la
même augmentation pour tout le monde, puis aujourd'hui ils viennent, ils
osent venir nous dire : Vous devriez augmenter les salaires des
enseignants.
C'est historique, ce qu'on a fait. Il n'y a
jamais un gouvernement avant le nôtre qui a donné des augmentations plus
grandes aux enseignants qu'aux autres employés de l'État. Donc, QS ne peut pas
faire de leçons à personne, là.
Des voix : ...
La Présidente : Pas de commentaire
après les réponses. Deuxième complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : C'est toujours la même chanson, avec le premier
ministre, c'est la faute des syndicats. Je me demande, le matin, là, quand son café est trop tiède, il
dit-tu : C'est la faute des syndicats? Son café est trop chaud, c'est
la faute des syndicats? Le premier ministre,
il préfère se chicaner avec les syndicats plutôt que trouver des solutions qui
fonctionnent pour les Québécois et les Québécoises.
Peut-il reconnaître que sa réforme de structure
en éducation n'amènera pas un seul prof de plus dans les écoles du Québec?
La Présidente : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Mme la Présidente, c'est important que tout le
monde soit imputable, dans le réseau de la santé puis dans le réseau de
l'éducation. C'est important puis c'est pour ça qu'on dépose ce projet de loi
là.
Maintenant,
on a augmenté les salaires, on a mis des incitatifs pour les étudiants.
Actuellement, on offre au syndicat, à la CSQ, de mettre des aides à la classe.
Qu'est-ce qu'ils attendent pour signer la convention collective? Mais on
le sait, que QS est là pour défendre les syndicats, n'est pas là pour défendre
les enfants, n'est pas là pour défendre les parents.
La Présidente : M. le leader du
deuxième groupe d'opposition, oui?
M.
Leduc :
...prête des intentions...
La Présidente : M. le leader du
gouvernement.
M.
Jolin-Barrette : Mme la Présidente, ce ne sont pas des intentions,
ce sont des faits avérés, Mme la Présidente.
La
Présidente : On va poursuivre. Ni l'un ni l'autre n'avait une
question de règlement. En question principale, je reconnais la députée
de Mercier. La parole est à vous.
Pénurie de personnel
dans le réseau de l'éducation
Mme Ruba Ghazal
Mme
Ghazal : Mme la Présidente, les consultations sur le projet
de loi n° 23 ont commencé hier, et, à date, il y a unanimité, tous les groupes qu'on a entendus nous
ont parlé de pénurie de main-d'oeuvre. C'est rendu que des orthopédagogues sont réaffectés pour
pallier le manque de profs. On a des profs de... qui ont juste un
secondaire V. Et le ministre nous
dit : Ça prend un adulte dans la classe. Quel manque d'ambition! On dirait
que le ministre a jeté l'éponge.
Des problèmes,
dans le réseau de l'éducation, il n'en manque pas : vétusté des écoles,
violence sexuelle, charge de travail trop importante, gestion de classe
très difficile, manque de ressources. La ligne est longue.
L'urgence nationale, en éducation, c'est la
pénurie de main-d'oeuvre. Mais le ministre, lui, a choisi de réformer les
structures puis de microgérer les centres de services scolaires à partir de son
bureau, à Québec.
Est-ce que le
ministre de l'Éducation peut expliquer pourquoi sa priorité, c'est le
rebrassage des structures et la centralisation?
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Éducation.
M. Bernard
Drainville
M.
Drainville : Mme la Présidente, c'est assez fascinant d'entendre les
oppositions s'opposer à des mesures qui
vont, oui, favoriser la réussite scolaire. Et encore une fois, Mme la
Présidente, les partis d'opposition s'allient aux forces du statu quo, à tous ceux et celles... les lobbys,
les lobbys qui se présentent et sortent publiquement pour dire que rien ne
doit changer. Ça, c'est les gens d'en face,
Mme la Présidente, les résistants au changement. Mais, comme l'a bien dit notre
premier ministre, on va résister aux résistants du changement.
Alors,
oui, on va aller de l'avant avec un meilleur accès aux données, parce qu'on va
être capables, justement, avec un
meilleur accès aux données, avoir de la meilleure information, prendre des
meilleures décisions et être davantage en mesure d'aider les enfants qui en ont besoin. Oui, on va aller de
l'avant avec des mesures pour favoriser la formation continue, parce que c'est bon pour l'enseignement puis c'est
bon pour l'apprentissage. Les données le démontrent. Oui, on va aller de l'avant avec une structure qui est beaucoup
plus efficace, beaucoup plus cohérente, qui va nous permettre d'avoir une
meilleure direction, beaucoup plus claire...
La
Présidente : En terminant.
M. Drainville :
...en cohésion avec les
orientations et le terrain. Oui, on va aller de l'avant avec 23, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Quelle déconnexion du terrain! Les gens, là, sur
le terrain, dans nos écoles, ils veulent avoir des changements, mais ils sont contre la réforme et
les mauvaises décisions du ministre. Ce n'est pas vrai, là, que, si le ministre
obtient plein de pouvoirs, hop! il va y avoir plus de profs. Ce n'est pas vrai
que, si le ministre coupe la tête du Conseil supérieur de l'éducation, hop! il
va y avoir plus d'orthopédagogues.
Quand
est-ce que le ministre de l'Éducation va nous lâcher avec sa réforme des
structures puis s'attaquer aux vrais problèmes?
La
Présidente : M. le ministre.
M. Bernard Drainville
M. Drainville :
...on est capables de déposer un
projet de loi n° 23 sur la formation continue, sur les données, sur
l'excellence en éducation, sur l'efficacité
au service de la réussite scolaire et aussi proposer des aides à la classe, et
aussi proposer une formation de
30 crédits, et aussi monter les budgets en infrastructures de 9 à
22 milliards sur cinq ans, et aussi augmenter le budget de l'éducation en moyenne de 1 milliard par
année depuis qu'on est là, et aussi ajouter une heure de parascolaire à la fin des classes du secondaire,
et aussi créer un programme de tutorat, et aussi créer un programme de
mentorat, etc.
La
Présidente : En terminant.
M.
Drainville : On peut faire les deux en même temps, Mme la Présidente.
Des voix : ...
La
Présidente : Bon, vous connaissez la règle, pas de commentaire
après...
Une voix :
...
La
Présidente : M. le
député, je vous entends! Il y a une seule personne qui a la parole ici, c'est
la députée de Mercier, pour sa deuxième question complémentaire. On
l'écoute.
Des voix :
...
La Présidente :
Silence!
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Le projet de loi, là, il ne réglera aucun problème
concret dans notre réseau. Les conditions de travail des profs, ça se trouve à quelle page? Nulle part.
Alléger la tâche des profs? Nulle part. Autonomie des profs? Ah oui! Ça
s'y trouve, mais c'est pour en enlever puis dévaloriser la profession.
Le
ministre est déconnecté. J'aimerais ça qu'il nous lâche avec les obsessions de
la CAQ, qui veut tout contrôler en pensant
qu'elle va prendre toutes les bonnes décisions, puis de s'attaquer à la pénurie
de main-d'oeuvre, de s'attaquer aux vrais problèmes du réseau. Ce que
les gens nous disent, ils veulent du changement, mais pas ceux de la CAQ.
La Présidente : M. le
ministre.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville :
Mme la Présidente, QS veut
négocier à la place des syndicats. Les syndicats sont très bien capables
de négocier tout seuls à la table. Qu'ils
viennent voir la présidente du Conseil du trésor, il y a d'excellentes
propositions sur la table, dont les
aides à la classe, et donc qu'ils viennent négocier sur des mesures, justement,
qui vont nous permettre d'aider les enfants, plutôt que d'être les alliés,
donc, du statu quo puis des résistants au changement. C'est ce qu'on entend
ce matin.
Par
ailleurs, Mme la Présidente, est-ce que QS est favorable à un meilleur accès
aux données, oui ou non? Est-ce qu'ils sont
favorables à la création d'un institut national d'excellence en éducation, oui
ou non? Est-ce qu'ils sont favorables à plus de formation continue...
La
Présidente : En terminant.
M.
Drainville : ...qui va nous permettre d'avoir de meilleures
performances en classe, oui ou non, etc.?
La
Présidente : En question principale, je reconnais le député de
Laurier-Dorion.
Des voix :
...
La Présidente :
Silence! M. le député, la parole est à vous, juste à vous, en question
principale. On l'écoute.
Construction de logements sociaux
M. Andrés Fontecilla
M.
Fontecilla : Merci, Mme la Présidente. 29 jours avant le
1er juillet, on attend encore des actions de la CAQ concernant la crise du logement. Il n'y a pas
juste les loyers qui explosent, l'itinérance aussi, et partout au Québec, là,
des logements de moins en moins abordables, de plus en plus de gens à la
rue. Les banques alimentaires croulent sous les demandes, une hausse de 33 % depuis que la CAQ est entrée au
pouvoir, et ce n'est pas étonnant. Les gens, tout ce qu'ils mettent...
tout ce qu'ils ne peuvent pas acheter à l'épicerie, ils le mettent dans les
augmentations de loyer.
Cette
semaine, la mairesse de Montréal est sortie pour quémander à Ottawa de l'argent
pour finaliser les projets de logement
social promis par Québec depuis 2018. On est rendus là, Mme la Présidente.
C'est gênant pour la CAQ, c'est gênant pour le Québec, là. Juste à Montréal, ça
prendrait quatre fois plus d'argent pour répondre aux besoins en logements
sociaux.
La ministre va-t-elle
financer tous les projets de logement social demandés par la mairesse de
Montréal?
• (10 h 40) •
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Bien, justement, on va
parler d'argent, Mme la Présidente, parce que, depuis que nous sommes au
pouvoir, nous avons mis 3,8 milliards pour le logement, dont
1 milliard dans le dernier budget. Et, oui, au Québec, 1 milliard, c'est encore un gros montant.
D'ailleurs, on a mis 1 milliard pour la biodiversité, 1 milliard pour
les soins à domicile.
Alors, dans le
dernier budget, on a financé plus de 5 000 logements,
3 300 AccèsLogis. 1 500, programme de logement abordable. Tout ça fait qu'il y a plus de
13 000 logements sociaux et abordables qui sont financés et qui
doivent être livrés. Le privé fait sa
part. On avait des hausses de mises en chantier qui étaient plus élevées de
50 % en 2021-2022. Et, bien sûr, il faut aider les locataires, ce
qu'on fait, Mme la Présidente, avec le Programme de supplément au loyer. Il y avait 33 000 unités en 2018, il y
en a maintenant 47 000. Le programme d'allocation-logement, qui est
administré par Revenu Québec, qui
était à 100 $ par mois, il est maintenant à 170 $ par mois. Il y en
avait 49 000, unités, en 2022; il y en a maintenant 106 000,
en 2023, Mme la Présidente.
La
Présidente : En terminant.
M. Girard
(Groulx) : Et, pour terminer, bien, bien sûr, on a bonifié la
composante logement du crédit d'impôt solidarité.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Andrés Fontecilla
M.
Fontecilla : ...Mme la ministre... Mme la Présidente. Sur le terrain,
là, Montréal avait demandé de financer plus
de 1 000 logements sociaux. La CAQ en a financé, jusqu'à présent,
seulement 264, logements sociaux. On est loin des chiffres mirobolants lancés par le ministre des
Finances. C'est presque 850 logements sociaux promis par la CAQ, en 2018,
qui ne verront pas le jour.
En
pleine crise du logement, la pire en 20 ans, là, la CAQ abandonne
Montréal, la CAQ abandonne ses promesses en logement social.
La Présidente : La réponse de la
ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine Duranceau
Mme
Duranceau : Oui. Merci, Mme la Présidente. Je pense qu'il ne
faut pas voir, là, de problématique où est-ce qu'il n'y en a pas. Puis je suis en conversation, en
discussion avec la mairesse de Montréal. La ville de Montréal a fait ses choix, dans les dernières années, sur comment
elle voulait financer ses projets, et maintenant Mme Plante et moi, on
regarde comment on va procéder pour le futur
ensemble. Nos équipes travaillent et décortiquent chacun des projets. Comme
vous savez, plusieurs projets sont
bloqués pour différentes raisons. Des fois, c'est l'argent; des fois, c'est
d'autre chose, c'est une
contamination des sols, c'est des permis qui ne sont pas émis. Alors, on
décortique ça ensemble pour faire avancer les choses...
La Présidente : En terminant.
Mme Duranceau : ...le plus
rapidement possible, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Andrés Fontecilla
M.
Fontecilla : C'est rendu que la crise du logement, c'est de la
faute du député de Laurier-Dorion. Ne pas financer le logement social, c'est un choix politique. Avec
les baisses d'impôt de la CAQ, on aurait pu financer 10 000 logements
sociaux par année au Québec. La CAQ a choisi
de baisser les impôts au lieu de financer les logements, elle a choisi de
baisser les impôts au lieu d'aider les gens qui sont dans des campements
en ce moment, là.
Est-ce que la ministre va abandonner sa promesse
de construire 15 000 logements sociaux? Est-ce qu'elle va répondre
aux demandes de Montréal?
La Présidente : La réponse du
ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bien, je vous remercie de reparler de la baisse
d'impôt. Quelle belle politique! Puis je veux rappeler à tous, Mme la Présidente, que, lorsque nous avons promis une
baisse d'impôt, nous avons dit qu'il n'y aurait aucun impact sur les dépenses de mission de l'État. Nous
l'avons dit et nous l'avons fait. La réduction de la baisse d'impôt est
financée par une réduction moins rapide de la dette, Mme la Présidente,
c'est-à-dire qu'on va passer de 38 % de dette nette par rapport au
PIB à 30 % sur 15 ans au lieu de 10 ans pour financer la baisse
d'impôt...
La Présidente : En terminant.
M. Girard (Groulx) : ...sans aucun
impact sur les services, Mme la Présidente.
La Présidente : Question principale.
Je reconnais la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. La parole est à
vous.
Aide
aux itinérants
Mme Manon Massé
Mme
Massé : Quand il y a une crise humanitaire, là, on ne
reporte pas ça sur des années, il faut agir ici et maintenant. Et c'est ce qui
se passe en itinérance. C'est ça qui se passe quand on n'agit pas assez rapidement.
Et vous avez raison, ça date, mais là, là, ici et maintenant,
aujourd'hui, nos concitoyens vivent dans la rue. Ils vivent dans la rue.
J'entends le
ministre de... — je
ne veux pas prononcer son nom — qui
est responsable des personnes itinérantes nous dire : On en a, de l'argent, on en a, de l'argent. On a de
l'argent? Alors, expliquez-moi comment ça se fait, ce qui se passe à Val-d'Or, comment ça se fait, ce qui se
passe à Hull, comment ça se fait, ce qui se passe à Beauport. Je ne comprends
pas. Si ces choix que vous avez faits sont
supposés de servir nos concitoyens, comment se fait-il qu'aujourd'hui les
campements poussent partout à travers le Québec.
Les gens qui
travaillent sur le terrain, on crie la mise sur pied de ressources, et l'argent
n'est pas là. Qu'est-ce qui se passe?
La
Présidente : Je vous rappelle qu'on s'adresse à la présidence.
La réponse du ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M.
Carmant : Bien, Mme la Présidente, ça me fait plaisir de
parler de tout ce qu'on a fait pour aider l'itinérance, pour gérer l'itinérance de façon adéquate, au
cours des dernières années. Je l'ai déjà dit, maintenant les refuges sont
ouverts 24 heures par jour, sept
jours par semaine, 12 mois par année, ce qui n'était pas le cas avant.
Avant, ce n'était que pendant la saison hivernale. On a mis fin aux
mesures hivernales, on s'en occupe à l'année longue.
Allons-y un par un. Qu'est-ce qui se passe à
Hull? Avec la députée de Hull, je suis allé rencontrer la mairesse, je suis
allé rencontrer les organismes communautaires sur le terrain, on a ouvert
70 places en refuge d'hébergement en dépendance.
Ça, ça va s'occuper d'un groupe qui sont dans les refuges avec des problèmes de
toxicomanie, avec des problèmes de santé mentale, et ça va libérer des
places dans les refuges.
Ensuite à Val-d'Or, j'ai communiqué avec
l'équipe de la mairesse, Mme la Présidente. On a travaillé avec la Sécurité
publique, avec le ministre responsable des Affaires autochtones. On a mis sur
place des programmes qui vont débloquer cet
automne pour s'assurer qu'il y ait de la place pour tout le monde dans les
refuges. Il va y avoir de l'hébergement de transition dans la région de
l'Abitibi.
La Présidente : En terminant.
M.
Carmant : Et la trajectoire qu'on a créée va se déployer à
travers le Québec, Mme la Présidente. Le plan est clair, le plan...
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Manon Massé
Mme
Massé : Moi, je ne comprends pas, là. Je ne dis pas que le
ministre ne fait rien, mais c'est clair qu'il n'en fait pas assez. Vous les voyez comme moi, les
campements qui poussent, les campements, d'ailleurs, dans lesquels il n'y a pas
d'eau, il n'y a pas de salle de bain, il n'y
a pas de toilette. Les gens n'ont pas accès. C'est ça, dans notre Québec, qu'on
veut?
Moi, je pense
que l'intervention nécessite, un, un réel plan d'urgence et, deux, de s'assurer
que les groupes reçoivent cet argent-là. Parce que les CISSS nous disent
qu'ils n'ont pas les moyens d'agir. Ça ne marche pas.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Il n'y a aucun CISSS
qui a dit qu'il n'avait pas de moyens. Et, les organismes communautaires, j'avoue, certains sont à bout de souffle. Alors,
ça, c'est un problème. Par exemple, en Outaouais, l'organisme communautaire
Le Gîte Ami nous a dit : Moi, je ne
peux pas reprendre le site transitoire. Alors, le CISSS, de son bon vouloir,
est venu aider à créer une structure temporaire sur place, avec des toilettes,
avec des douches, pour s'occuper de la situation, Mme la Présidente.
Ça prend un
travail d'équipe, municipalités, organismes communautaires, les CISSS qui nous
représentent, et on est en train d'établir ce travail d'équipe là dans
toutes les régions du Québec, Mme la Présidente.
La Présidente : En terminant.
M. Carmant : Très fier de ce qu'on
fait. Puis on va continuer à s'améliorer, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Alors, pourquoi le CISSS—AT nous dit
qu'il n'a pas la latitude de donner plus de ressources à Val-d'Or, ça doit
venir du ministre? Pourquoi, à Montréal, on nous dit que, la nécessité d'ouvrir
des ressources à haute tolérance, on a
besoin du ministre? Moi, il y a quelque chose qui ne marche pas à quelque part,
parce que j'ai parlé aux mêmes gens
que vous, puis ils ne me disent pas la même chose. Il y a quelque chose qui ne
marche pas.
J'aimerais ça
le voir, votre plan. J'aimerais ça le voir, votre plan, voir l'argent que vous
prévoyez faire descendre cet été.
La Présidente : M. le ministre.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Mme la Présidente, le budget,
en plus des 50 millions qu'on a investis par année dans le plan d'action interministériel, on ajoute un 7
millions de dollars pour ajouter d'autres refuges là où il y a des
besoins. Moi, j'ai parlé à la P.D.G.
du CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue, elle m'a parlé de ce qui va arriver avec
le logement supervisé pour la transition qui va arriver à Val-d'Or
bientôt. Le centre d'amitié autochtone aussi a un plan pour du logement de transition. Ces
choses-là, ça prend du temps avant d'apparaître, mais ça va prendre... ça va
alléger la charge des refuges et ça va créer une trajectoire. Évidemment, en
bout de ligne, ça prend du logement supervisé, puis ça, également, on y
travaille, il y a plusieurs plans...
La Présidente : En terminant.
M.
Carmant : ...avec les ICRL qui vont montrer qu'en bout de
ligne ces gens-là vont aller vers le logement, ce qu'on veut.
La Présidente : En question
principale, je reconnais le député de Pontiac.
Fin du Fonds d'aide aux
initiatives régionales
M. André Fortin
M. Fortin : «C'est un programme qui fonctionne[...].»
«[C'est un levier [...] majeur sur le
territoire, qui permet d'aller chercher des investissements et de développer
l'ensemble de notre région.»
«Sans le [programme], le projet ne se serait [...]
pas réalisé [chez nous].»
Tout ça, Mme
la Présidente, ce sont des citations du président de la Table des préfets de la
Gaspésie. Pourtant, le gouvernement
de la CAQ a mis fin au programme d'aide pour les investissements régionaux, et
ça fait plus de six mois que les gens
de la région demandent le renouvellement. Ça fait plus de deux mois qu'ils
n'ont pas un sou à se mettre sous la dent.
Là, le
gouvernement a trois choix devant lui, ce matin, O.K.? Il peut nous dire qu'il
va arriver avec un programme national,
un programme pour plusieurs régions, que ça s'en vient, mais ce n'est pas ce
que les intervenants en Gaspésie veulent, ils veulent leur programme bien à
eux, juste pour eux, comme ils l'ont eu pendant des années. Il pourrait aussi
nous sortir des chiffres pour nous
dire qu'il y a beaucoup d'investissement en Gaspésie, mais il ferait juste
prouver mon point que le programme,
il marche. Le troisième choix, c'est de remettre en place un programme qui
marche pour les gens de la Gaspésie tout de suite.
• (10 h 50) •
La Présidente : La réponse du
ministre délégué à l'Économie.
M. Christopher
Skeete
M.
Skeete : Bonjour, Mme la Présidente. Cher collègue, merci
pour la question. Effectivement, je suis allé en tournée régionale dans la région du Bas-Saint-Laurent avant les fêtes, et ça a été très concluant. On a rencontré les gens du
secteur, on a rencontré les maires, les mairesses et aussi les préfets
du coin pour justement jaser du programme qui venait à échéance, puis j'étais
aussi avec ma collègue. On a fait une tournée aussi avec la ministre régionale
pour parler de cet enjeu-là, justement.
Le fonds qui
a été créé, le fameux FAIR dont le collègue parle, venait à échéance, c'était
un programme normé qui venait à échéance, donc le ministère devait réévaluer
les critères. On le trouvait tellement bon, ce programme-là, qu'on voulait voir s'il n'y avait pas moyen de le
déployer un peu plus régionalement pour, justement, le diriger vers les
communautés qui en ont le plus
besoin. C'est ce qu'on fait. Le ministère travaille fort, actuellement, à créer
un nouveau programme pour remplacer le FAIR, qui devrait être effectif
d'ici à l'automne.
Donc, je suis
très satisfait de la question. Ça me permet de vanter les mérites du ministère
et du travail qu'on fait sur la
réalité régionale. Et je rappellerais au collègue que, s'il a d'autres
questions pour des enjeux régionaux, ça me ferait plaisir d'y répondre.
On est en action dans les régions, qu'on représente très bien, Mme la Présidente.
La Présidente : Pour la première
complémentaire, je reconnais le député de Marquette.
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : Je vais vous citer un autre exemple, Mme la Présidente, de
l'indifférence de la CAQ envers la Gaspésie, présentement. Le préfet de la MRC
du Rocher-Percé, Samuel Parisé, demande à la CAQ d'en faire plus pour stimuler
la construction de logements dans son coin de pays. Il ne comprend pas pourquoi
ça bloque au gouvernement. Il manque des
centaines de logements dans la région, et M. Parisé tend la main à
quiconque, à la CAQ, est prêt à l'aider pour résoudre le problème.
Qui aura le courage, Mme la Présidente, à la
CAQ, de lui tendre la main?
La Présidente : ...réponse, je
reconnais la ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine Duranceau
Mme
Duranceau : Oui, merci, Mme la Présidente. Écoutez, que ce
soit en Gaspésie, que ce soit dans la région de Rimouski ou du Lac-Saint-Jean, il manque des logements partout au
Québec. Alors, on le regarde globalement puis on essaie de sortir de la boîte, Mme la Présidente.
Il y a différents projets à l'étude pour mieux faire, être plus agiles dans
notre manière de financer le logement,
et on parle de logement social, on parle de logement abordable, mais on parle
de logement de manière générale, pour permettre le développement
économique dans différentes régions, Mme la Présidente. Alors, plusieurs choses
sont à l'étude, et on pourra en parler dans les prochains mois, j'imagine.
La Présidente : En question
principale... Ah! c'est la... on est rendus à la deuxième complémentaire.
Désolée. M. le député de Marquette. Complémentaire, deuxième, allez-y.
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : Merci beaucoup. Un autre exemple, Mme la Présidente,
l'Alliance de la solidarité Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine
dénonce la diminution d'environ 50 % du financement prévu au Plan d'action
gouvernemental pour l'inclusion économique
et la participation sociale. Avec cette mauvaise décision, les organismes
communautaires touchés ne pourront plus offrir le même niveau de
services aux citoyens de la Gaspésie.
Est-ce que le
gouvernement peut s'engager à rétablir le financement total de 2 millions,
qui était la norme dans les dernières années?
La Présidente : Mme la ministre
responsable de la Solidarité sociale.
Mme Chantal Rouleau
Mme
Rouleau : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Et je remercie
le collègue pour cette question. Le troisième plan de lutte, le plan gouvernemental de lutte contre la pauvreté et
l'exclusion sociale prenait fin le 31 mars dernier, et j'ai décidé de le prolonger d'un an pour poursuivre le
travail qui est effectué par les alliances pour la solidarité. Donc, les
argents ont été annoncés déjà,
26 millions qui est dédié aux alliances de la solidarité dans chacune des
régions du Québec et au-delà. Il y a plus que 17 alliances, il y a
21 alliances à travers le Québec, qui, toutes, sont financées...
La Présidente : En terminant.
Mme Rouleau : ...pour une prochaine
année, le temps de produire le quatrième plan.
La Présidente : Voilà. Cela met fin
à la période de questions et de réponses orales.
Demeurez en
place pour les votes reportés. Pour ce faire, je cède la place au deuxième
vice-président de l'Assemblée nationale. Merci à vous toutes et tous.
Bonne journée.
Votes reportés
Rapport de la Commission des
institutions qui a fait
l'étude détaillée du projet de loi n° 24
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Et, comme annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté
sur l'amendement proposé par M. le leader du deuxième groupe d'opposition
au rapport de la Commission des institutions
sur le projet de loi n° 24, Loi
donnant suite aux recommandations du rapport du Comité consultatif indépendant sur la révision de l'indemnité
annuelle des membres de l'Assemblée nationale, ainsi que sur ce rapport.
Amendement du député d'Hochelaga-Maisonneuve
Je mets
d'abord aux voix l'amendement proposé par M. le leader du deuxième groupe
d'opposition, qui se lit comme suit :
L'article 2 du projet de loi est modifié par le remplacement de «le
(indiquer ici la date de la sanction de la présente loi)» par «au début
de la 44e législature».
Que les députés en faveur de cette motion
veuillent bien se lever.
Le
Secrétaire adjoint : M. Nadeau-Dubois (Gouin), M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques),
M. Marissal (Rosemont), M. Fontecilla (Laurier-Dorion),
M. Zanetti (Jean-Lesage), Mme Ghazal
(Mercier), Mme Labrie (Sherbrooke), M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Bouazzi
(Maurice-Richard), Mme Zaga Mendez (Verdun), M. Grandmont
(Taschereau).
M. Bérubé (Matane-Matapédia),
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Que
les députés qui sont contre cette motion veuillent bien se lever.
Le
Secrétaire adjoint : M. Jolin-Barrette (Borduas),
M. Laframboise (Blainville), Mme Fréchette (Sanguinet), M. Dufour (Abitibi-Est),
M. Girard (Groulx), M. Bonnardel (Granby), Mme LeBel
(Champlain), M. Roberge (Chambly), M. Boulet (Trois-Rivières), Mme D'Amours (Mirabel),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Proulx (Berthier),
M. Charette (Deux-Montagnes),
Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), Mme Lecours
(Les Plaines), Mme Biron (Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy
(Verchères), M. Julien (Charlesbourg), M. Drainville (Lévis),
M. Carmant (Taillon), M. Caire (La Peltrie), M. Lefebvre
(Arthabaska), M. Dubé (La Prairie), Mme Bélanger (Prévost),
M. Lamontagne (Johnson), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Émond (Richelieu),
Mme Blanchette Vézina (Rimouski), Mme Laforest
(Chicoutimi), M. Lévesque (Chapleau), Mme Charest (Brome-Missisquoi),
Mme Duranceau (Bertrand), Mme Déry (Repentigny),
M. Lafrenière (Vachon), M. Skeete (Sainte-Rose), M. Simard
(Montmorency), Mme Grondin (Argenteuil), M. Provençal
(Beauce-Nord), Mme Lachance (Bellechasse), M. Chassin (Saint-Jérôme),
Mme Boutin (Jean-Talon), Mme Picard (Soulanges), M. Reid
(Beauharnois), Mme Jeannotte (Labelle), M. Bachand (Richmond),
M. Caron (Portneuf), Mme Blais
(Abitibi-Ouest), M. Sainte-Croix (Gaspé), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice),
M. Asselin (Vanier-Les Rivières),
M. Bussière (Gatineau), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac),
M. Poulin (Beauce-Sud), Mme Abou-Khalil (Fabre), M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Dorismond (Marie-Victorin), M. Montigny
(René-Lévesque), Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), Mme Mallette (Huntingdon), Mme Dionne
(Rivière-du-Loup—Témiscouata), Mme Blouin (Bonaventure), Mme Haytayan
(Laval-des-Rapides), M. Tremblay (Dubuc), Mme Bogemans (Iberville),
M. Thouin (Rousseau), M. Girard (Lac-Saint-Jean), M. Lemieux
(Saint-Jean), Mme Tremblay (Hull), Mme Schmaltz (Vimont),
Mme Guillemette (Roberval), Mme Poulet (Laporte), M. Gagnon
(Jonquière), M. St-Louis (Joliette), Mme Gendron (Châteauguay),
M. Rivest (Côte-du-Sud).
M. Tanguay (LaFontaine), M. Derraji
(Nelligan), Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont), M. Fortin (Pontiac),
Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys), Mme Dufour (Mille-Îles), Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger), Mme Garceau (Robert-Baldwin),
Mme Rizqy (Saint-Laurent), Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Prass (D'Arcy-McGee), Mme Lakhoyan
Olivier (Chomedey), Mme Caron (La Pinière), M. Morin
(Acadie), Mme Cadet (Bourassa-Sauvé), M. Ciccone (Marquette).
Mme Nichols
(Vaudreuil).
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il des abstentions? Mme la secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour : 14
Contre :
93
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Lévesque) : La
motion est rejetée.
Rapport de la commission
Je mets maintenant aux voix le rapport de la
Commission des institutions sur le projet de loi n° 24, Loi donnant suite aux recommandations du rapport du Comité
consultatif indépendant sur la révision de l'indemnité annuelle des membres
de l'Assemblée nationale. Que les députés en faveur veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Jolin-Barrette (Borduas),
M. Laframboise (Blainville), Mme Fréchette (Sanguinet), M. Dufour (Abitibi-Est),
M. Girard (Groulx), M. Bonnardel (Granby), Mme LeBel
(Champlain), M. Roberge (Chambly), M. Boulet (Trois-Rivières),
Mme D'Amours (Mirabel), M. Martel (Nicolet-Bécancour),
Mme Proulx (Berthier), M. Charette
(Deux-Montagnes), Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), Mme Lecours
(Les Plaines), Mme Biron (Chutes-de-la-Chaudière),
Mme Roy (Verchères), M. Julien (Charlesbourg), M. Drainville
(Lévis), M. Carmant (Taillon), M. Caire (La Peltrie),
M. Lefebvre (Arthabaska), M. Dubé (La Prairie),
Mme Bélanger (Prévost), M. Lamontagne (Johnson), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Émond (Richelieu),
Mme Blanchette Vézina (Rimouski), Mme Laforest (Chicoutimi), M. Lévesque
(Chapleau), Mme Charest (Brome-Missisquoi), Mme Duranceau (Bertrand),
Mme Déry (Repentigny),
M. Lafrenière (Vachon), M. Skeete (Sainte-Rose), M. Simard
(Montmorency), Mme Grondin (Argenteuil), M. Provençal
(Beauce-Nord), Mme Lachance (Bellechasse), M. Chassin (Saint-Jérôme),
Mme Boutin (Jean-Talon), Mme Picard (Soulanges), M. Reid
(Beauharnois), Mme Jeannotte (Labelle), M. Bachand (Richmond), M. Caron
(Portneuf), Mme Blais (Abitibi-Ouest), M. Sainte-Croix (Gaspé),
Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), M. Asselin (Vanier-Les Rivières),
M. Bussière (Gatineau), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac),
M. Poulin (Beauce-Sud), Mme Abou-Khalil
(Fabre), M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Dorismond
(Marie-Victorin), M. Montigny
(René-Lévesque), Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), Mme Mallette
(Huntingdon), Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata), Mme Blouin (Bonaventure), Mme Haytayan (Laval-des-Rapides),
M. Tremblay (Dubuc), Mme Bogemans (Iberville), M. Thouin
(Rousseau), M. Girard (Lac-Saint-Jean), M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Tremblay (Hull), Mme Schmaltz
(Vimont), Mme Guillemette (Roberval), Mme Poulet (Laporte),
M. Gagnon (Jonquière), M. St-Louis (Joliette),
Mme Gendron (Châteauguay), M. Rivest (Côte-du-Sud).
M. Tanguay (LaFontaine), M. Derraji (Nelligan),
Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont), M. Fortin (Pontiac), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys), Mme Dufour (Mille-Îles), Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger), Mme Garceau (Robert-Baldwin),
Mme Rizqy (Saint-Laurent), Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Prass (D'Arcy-McGee), Mme Lakhoyan
Olivier (Chomedey), Mme Caron (La Pinière), M. Morin
(Acadie), Mme Cadet (Bourassa-Sauvé), M. Ciccone (Marquette).
Mme Nichols
(Vaudreuil).
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Que les députés qui sont contre veuillent bien se
lever.
Le Secrétaire adjoint :
M. Nadeau-Dubois (Gouin), M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve),
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Marissal (Rosemont),
M. Fontecilla (Laurier-Dorion), M. Zanetti (Jean-Lesage), Mme Ghazal (Mercier), Mme Labrie
(Sherbrooke), M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Bouazzi
(Maurice-Richard), Mme Zaga Mendez (Verdun), M. Grandmont
(Taschereau).
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Y a-t-il des abstentions?
Le Secrétaire
adjoint : M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Arseneau
(Îles-de-la-Madeleine).
Des voix :
...
• (11 heures) •
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Oui, M. le député de
Matane-Matapédia.
M.
Bérubé : M. le Président, on a
voté respectueusement, on n'a pas participé à la commission. J'aimerais ça que
le leader, qui fait la leçon à tout le monde, respecte ça.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Il n'y a pas
de débat, là, c'est correct. Je vais
demander que tout le monde puisse respecter... Mme la secrétaire générale,
pour le résultat du vote.
La
Secrétaire : Pour : 93
Contre :
12
Abstentions :
2
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
en conséquence, le rapport de la Commission des institutions sur le projet de
loi n° 24, Loi donnant suite aux recommandations du rapport Comité
consultatif indépendant sur la révision de l'indemnité annuelle des membres de
l'Assemblée nationale, est adopté.
Rapport de la Commission des relations avec les
citoyens qui a étudié le projet de loi n° 11
Nous allons maintenant procéder aux votes
reportés sur les amendements proposés par Mme la députée de Westmount—Saint-Louis et par M. le député des Îles-de-la-Madeleine au rapport de la Commission des relations avec
les citoyens sur le projet de loi n° 11, Loi modifiant la Loi
concernant les soins de fin de vie et d'autres dispositions législatives,
ainsi que sur ce rapport.
Amendement de la députée de Westmount—Saint-Louis
Je mets
d'abord aux voix l'amendement proposé par Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, qui se lit comme suit : Le projet de loi est modifié par
l'insertion, avant l'article 1, de l'article suivant :
0.1. La Loi concernant les soins de fin de vie
est modifiée par l'ajout, avant l'article 1, de l'article suivant :
«0.1. Toute personne a le droit de recevoir les
soins et services requis par son état.»
Alors, que les députés en faveur de cette motion
veuillent bien se lever.
Le
Secrétaire adjoint :
M. Tanguay (LaFontaine), M. Derraji (Nelligan), Mme Setlakwe
(Mont-Royal—Outremont),
M. Fortin (Pontiac), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys), Mme Dufour
(Mille-Îles), Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger), Mme Garceau (Robert-Baldwin),
Mme Rizqy (Saint-Laurent), Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce), Mme Prass (D'Arcy-McGee), Mme Lakhoyan Olivier
(Chomedey), Mme Caron (La Pinière), M. Morin (Acadie),
Mme Cadet (Bourassa-Sauvé), M. Ciccone (Marquette).
M. Nadeau-Dubois
(Gouin), M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Marissal (Rosemont), M. Fontecilla (Laurier-Dorion),
M. Zanetti (Jean-Lesage), Mme Ghazal (Mercier), Mme Labrie
(Sherbrooke), M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Bouazzi (Maurice-Richard), Mme Zaga Mendez (Verdun),
M. Grandmont (Taschereau).
M. Bérubé (Matane-Matapédia),
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
Mme Nichols (Vaudreuil).
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Que
les députés qui sont contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Jolin-Barrette (Borduas),
M. Laframboise (Blainville), Mme Fréchette (Sanguinet), M. Dufour (Abitibi-Est),
M. Girard (Groulx), M. Bonnardel (Granby), Mme LeBel
(Champlain), M. Roberge (Chambly), M. Boulet (Trois-Rivières), Mme D'Amours (Mirabel), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Proulx (Berthier), M. Charette (Deux-Montagnes), Mme Rouleau
(Pointe-aux-Trembles), Mme Lecours (Les Plaines), Mme Biron
(Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy (Verchères), M. Julien
(Charlesbourg), M. Drainville (Lévis), M. Carmant (Taillon),
M. Caire (La Peltrie), M. Lefebvre
(Arthabaska), M. Dubé (La Prairie), Mme Bélanger (Prévost),
M. Lamontagne (Johnson), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Émond (Richelieu),
Mme Blanchette Vézina (Rimouski), Mme Laforest (Chicoutimi), M. Lévesque (Chapleau), Mme Charest (Brome-Missisquoi),
Mme Duranceau (Bertrand), Mme Déry (Repentigny), M. Lafrenière (Vachon), M. Skeete
(Sainte-Rose), M. Simard (Montmorency), Mme Grondin (Argenteuil),
M. Provençal (Beauce-Nord), Mme Lachance (Bellechasse),
M. Chassin (Saint-Jérôme), Mme Boutin (Jean-Talon), Mme Picard (Soulanges), M. Reid (Beauharnois),
Mme Jeannotte (Labelle), M. Bachand (Richmond), M. Caron
(Portneuf), Mme Blais (Abitibi-Ouest),
M. Sainte-Croix (Gaspé), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice),
M. Asselin (Vanier-Les Rivières),
M. Bussière (Gatineau), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac),
M. Poulin (Beauce-Sud), Mme Abou-Khalil (Fabre), M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Dorismond (Marie-Victorin), M. Montigny
(René-Lévesque), Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré), Mme Mallette (Huntingdon),
Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata), Mme Blouin
(Bonaventure), Mme Haytayan (Laval-des-Rapides), M. Tremblay (Dubuc),
Mme Bogemans (Iberville), M. Thouin (Rousseau), M. Girard (Lac-Saint-Jean),
M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Tremblay (Hull), Mme Schmaltz (Vimont), Mme Guillemette (Roberval),
Mme Poulet (Laporte), M. Gagnon (Jonquière), M. St-Louis
(Joliette), Mme Gendron (Châteauguay), M. Rivest
(Côte-du-Sud).
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Y
a-t-il des abstentions? Mme la secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour : 32
Contre :
75
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Lévesque) : La
motion est rejetée.
Amendement du député des Îles-de-la-Madeleine
Je mets
maintenant aux voix l'amendement proposé par M. le député des
Îles-de-la-Madeleine, qui se lit comme suit : Insérer, après
l'article 8 du projet de loi, le suivant :
8.1. Cette loi est modifiée par l'insertion,
après l'article 11, du suivant :
«11.1. Lorsqu'une
personne admissible requiert d'un établissement de recevoir l'aide médicale à
mourir, l'établissement doit lui
offrir de l'accueillir dans ses installations en lui procurant une chambre
adaptée, aménagée et dédiée pour y recevoir ce soin.»
Que les... Oui, M. le leader.
M.
Jolin-Barrette : Bien, M. le Président, je voudrais juste... Avec
mes collègues, s'ils comptent enregistrer le même vote, peut-être que
nous pourrions enregistrer le même vote que le précédent.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Est-ce
qu'il y a le consentement? Il n'y a pas de consentement.
Alors, que les députés en faveur de cette motion
veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Bérubé
(Matane-Matapédia), M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
M. Tanguay
(LaFontaine), M. Derraji (Nelligan), Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont), M. Fortin (Pontiac), Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis), M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys),
Mme Dufour (Mille-Îles), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Garceau
(Robert-Baldwin), Mme Rizqy (Saint-Laurent), Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce), Mme Prass
(D'Arcy-McGee), Mme Lakhoyan Olivier (Chomedey), Mme Caron
(La Pinière), M. Morin (Acadie), Mme Cadet
(Bourassa-Sauvé), M. Ciccone (Marquette).
M. Nadeau-Dubois (Gouin), M. Leduc
(Hochelaga-Maisonneuve), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Marissal (Rosemont), M. Fontecilla (Laurier-Dorion),
M. Zanetti (Jean-Lesage), Mme Ghazal (Mercier), Mme Labrie
(Sherbrooke), M. Cliche-Rivard
(Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Bouazzi
(Maurice-Richard), Mme Zaga Mendez (Verdun), M. Grandmont
(Taschereau).
Mme Nichols
(Vaudreuil).
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Que les députés qui sont contre cette motion
veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Jolin-Barrette (Borduas),
M. Laframboise (Blainville), Mme Fréchette (Sanguinet), M. Dufour (Abitibi-Est),
M. Girard (Groulx), M. Bonnardel (Granby), Mme LeBel
(Champlain), M. Roberge (Chambly), M. Boulet (Trois-Rivières), Mme D'Amours (Mirabel),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Proulx (Berthier),
M. Charette (Deux-Montagnes),
Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), Mme Lecours (Les Plaines),
Mme Biron (Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy (Verchères),
M. Julien (Charlesbourg), M. Drainville (Lévis), M. Carmant
(Taillon), M. Caire (La Peltrie), M. Lefebvre
(Arthabaska), M. Dubé (La Prairie), Mme Bélanger (Prévost),
M. Lamontagne (Johnson), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Émond (Richelieu),
Mme Blanchette Vézina (Rimouski), Mme Laforest (Chicoutimi), M. Lévesque (Chapleau), Mme Charest (Brome-Missisquoi),
Mme Duranceau (Bertrand), Mme Déry (Repentigny), M. Lafrenière (Vachon), M. Skeete
(Sainte-Rose), M. Simard (Montmorency), Mme Grondin (Argenteuil),
M. Provençal (Beauce-Nord), Mme Lachance (Bellechasse),
M. Chassin (Saint-Jérôme), Mme Boutin (Jean-Talon), Mme Picard (Soulanges), M. Reid (Beauharnois),
Mme Jeannotte (Labelle), M. Bachand (Richmond), M. Caron
(Portneuf), Mme Blais (Abitibi-Ouest),
M. Sainte-Croix (Gaspé), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice),
M. Asselin (Vanier-Les Rivières), M. Bussière (Gatineau), Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac), M. Poulin (Beauce-Sud), Mme Abou-Khalil
(Fabre), M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
Mme Dorismond (Marie-Victorin), M. Montigny (René-Lévesque), Mme Bourassa (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
Mme Mallette (Huntingdon), Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata), Mme Blouin (Bonaventure), Mme Haytayan (Laval-des-Rapides),
M. Tremblay (Dubuc), Mme Bogemans (Iberville), M. Thouin (Rousseau), M. Girard
(Lac-Saint-Jean), M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Tremblay (Hull),
Mme Schmaltz (Vimont),
Mme Guillemette (Roberval), Mme Poulet (Laporte), M. Gagnon
(Jonquière), M. St-Louis (Joliette), Mme Gendron
(Châteauguay), M. Rivest (Côte-du-Sud).
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il
des abstentions? Mme la secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour : 32
Contre :
75
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Alors, la motion est rejetée.
Rapport de la commission
Enfin, je mets aux voix le rapport de la
Commission des relations avec les citoyens portant sur le projet de loi n° 11, Loi modifiant la Loi concernant les
soins de fin de vie et d'autres dispositions législatives.
Que les députés en faveur
de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Jolin-Barrette (Borduas),
M. Laframboise (Blainville), Mme Fréchette (Sanguinet), M. Dufour (Abitibi-Est),
M. Girard (Groulx), M. Bonnardel (Granby), Mme LeBel
(Champlain), M. Roberge (Chambly), M. Boulet (Trois-Rivières), Mme D'Amours (Mirabel),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Proulx (Berthier),
M. Charette (Deux-Montagnes),
Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), Mme Lecours (Les Plaines),
Mme Biron (Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy (Verchères),
M. Julien (Charlesbourg), M. Drainville (Lévis), M. Carmant
(Taillon), M. Caire (La Peltrie), M. Lefebvre
(Arthabaska), M. Dubé (La Prairie), Mme Bélanger (Prévost),
M. Lamontagne (Johnson), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Émond (Richelieu),
Mme Blanchette Vézina (Rimouski), Mme Laforest (Chicoutimi), M. Lévesque (Chapleau), Mme Charest (Brome-Missisquoi),
Mme Duranceau (Bertrand), Mme Déry (Repentigny), M. Lafrenière (Vachon), M. Skeete
(Sainte-Rose), M. Simard (Montmorency), Mme Grondin (Argenteuil),
M. Provençal (Beauce-Nord), Mme Lachance (Bellechasse),
M. Chassin (Saint-Jérôme), Mme Boutin (Jean-Talon), Mme Picard (Soulanges), M. Reid (Beauharnois),
Mme Jeannotte (Labelle), M. Bachand (Richmond), M. Caron
(Portneuf), Mme Blais (Abitibi-Ouest),
M. Sainte-Croix (Gaspé), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice),
M. Asselin (Vanier-Les Rivières),
M. Bussière (Gatineau), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac),
M. Poulin (Beauce-Sud), Mme Abou-Khalil (Fabre), M. Bernard
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Dorismond (Marie-Victorin), M. Montigny
(René-Lévesque), Mme Bourassa
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré), Mme Mallette (Huntingdon),
Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata), Mme Blouin
(Bonaventure), Mme Haytayan (Laval-des-Rapides), M. Tremblay (Dubuc),
Mme Bogemans (Iberville), M. Thouin (Rousseau), M. Girard
(Lac-Saint-Jean), M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Tremblay (Hull),
Mme Schmaltz (Vimont),
Mme Guillemette (Roberval), Mme Poulet (Laporte), M. Gagnon
(Jonquière), M. St-Louis (Joliette), Mme Gendron
(Châteauguay), M. Rivest (Côte-du-Sud).
M. Tanguay (LaFontaine),
M. Derraji (Nelligan), Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont), M. Fortin (Pontiac), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis),
M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys), Mme Dufour (Mille-Îles), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Garceau (Robert-Baldwin),
Mme Rizqy (Saint-Laurent), Mme McGraw (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Prass (D'Arcy-McGee), Mme Lakhoyan
Olivier (Chomedey), Mme Caron (La Pinière), M. Morin
(Acadie), Mme Cadet (Bourassa-Sauvé), M. Ciccone (Marquette).
M. Nadeau-Dubois (Gouin),
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Marissal (Rosemont),
M. Fontecilla (Laurier-Dorion), M. Zanetti (Jean-Lesage),
Mme Ghazal (Mercier), Mme Labrie (Sherbrooke), M. Cliche-Rivard (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Bouazzi (Maurice-Richard),
Mme Zaga Mendez (Verdun), M. Grandmont (Taschereau).
M. Bérubé
(Matane-Matapédia), M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine).
Mme Nichols
(Vaudreuil).
• (11 h
10) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Que les députés qui sont contre cette
motion veuillent bien se lever. Y a-t-il des abstentions? Mme la secrétaire
générale.
La
Secrétaire : Pour : 107
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Lévesque) : En
conséquence, le rapport de la Commission
des relations avec les citoyens
portant sur le projet de loi n° 11, Loi modifiant la Loi concernant les soins de fin de vie et d'autres
dispositions législatives, est adopté.
Motions sans préavis
Alors, nous en sommes maintenant à la rubrique
des motions sans préavis. Et, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des motions, je reconnais
maintenant un membre du deuxième groupe d'opposition, et je cède la
parole à M. le député de Jean-Lesage.
M.
Zanetti : Merci, M. le Président. Alors, parce qu'être
nationaliste, c'est défendre son peuple, ses travailleurs et ses travailleuses, je demande le consentement
de cette Chambre pour présenter la motion suivante conjointement avec la
députée de Bourassa-Sauvé, le député des Îles-de-la-Madeleine et la députée de
Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte qu'un lock-out d'une durée inégalée et
historique affecte les débardeurs du port de Québec depuis plus de 8 mois;
«Qu'elle
exprime son empathie et sa solidarité envers les débardeurs et leurs familles,
qui sont sans salaire depuis le début du conflit et qui vivent un stress
financier et psychologique immense;
«Qu'elle déplore que le recours aux briseurs de
grève, qui minent le rapport de force des travailleurs dans les négociations
avec l'employeur, soit permis sur le territoire du port de Québec, considéré
comme une enclave fédérale;
«Que
l'Assemblée nationale demande au port de Québec, et aux entreprises qui y
opèrent, de se conformer aux lois du travail québécoises qui empêchent
le recours aux briseurs de grève.»
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Avant de demander le consentement, juste rappeler
un bref... un petit règlement : on ne peut pas faire de préambule
avant les motions, s'il vous plaît, chers collègues.
Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de
cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) : ...M. le
Président, puis ce rappel, c'est très important. Il n'y a pas de consentement.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Il
n'y a pas de consentement.
Alors, je
suis maintenant prêt à reconnaître un membre du troisième groupe d'opposition,
et je reconnais M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M.
Arseneau : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement
avec la députée de Notre-Dame-de-Grâce, la députée de Verdun et la députée de
Vaudreuil, la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale demande au
gouvernement de refuser le projet de cellule 6 de l'entreprise Stablex à
Blainville, un projet qui vise à doubler la superficie d'enfouissement de
déchets;
«Qu'elle souligne que le Québec n'a aucun
intérêt à importer des matériaux contaminés des États-Unis et des provinces
canadiennes;
«Qu'elle
demande au gouvernement de légiférer dans les plus brefs délais pour interdire
l'importation de matériaux contaminés.»
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) : Il n'y a
pas de consentement, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Il
n'y a pas de consentement.
Alors, je
suis maintenant prêt à reconnaître un membre formant le gouvernement, et je
reconnais M. le député de Mégantic.
Commémorer le 10e anniversaire de la tragédie
ferroviaire de Lac-Mégantic
M.
Jacques : Merci, M. le Président. Je voudrais souligner la
présence des deux mairesses très importantes des 10 dernières
années à Lac-Mégantic, Mme Julie Morin et Mme Colette Roy Laroche.
M. le
Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante conjointement avec la
députée de Westmount—Saint-Louis, la députée de Sherbrooke, le député des Îles-de-la-Madeleine et la
députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale souligne que le 6 juillet 2023 marquera le
10e anniversaire de la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic;
«Qu'elle rende hommage aux victimes et exprime
son soutien à leurs familles et [à] leurs proches;
«Qu'elle
salue le courage et la résilience des résidents de la région de Lac-Mégantic
qui ont fait face à l'adversité avec une force et une détermination
exemplaires et qui continuent de surmonter des défis considérables;
«Qu'elle honore le travail réalisé par les
premiers intervenants, les bénévoles et des organisations locales et nationales
afin de soutenir la communauté de Lac-Mégantic;
«Qu'elle
souligne l'engagement du gouvernement du Québec à aider à la reconstruction
matérielle et humaine de Lac-Mégantic;
«Qu'elle
réitère l'importance de se souvenir de la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic
et d'en tirer des leçons.»
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour débattre de
cette motion?
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, M. le Président, il
y a consentement pour un débat de deux minutes par intervenant dans l'ordre suivant : le député de Mégantic,
la députée de Westmount—Saint-Louis, la députée de Sherbrooke et le député des Îles-de-la-Madeleine.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
je comprends qu'il y a consentement pour qu'il y ait quatre intervenants
et pour que la durée des interventions soit limitée à un maximum de deux
minutes chacune. Donc, je reconnais donc M. le député de Mégantic.
M. François Jacques
M. Jacques : Merci, M. le Président. 10 ans, ça semble
long, mais les 10 ans qui nous séparent de la tragédie de Lac-Mégantic, c'est encore hier pour moi et ma
communauté. Je vis avec eux, j'habite avec eux. J'entends leurs confidences,
leurs états d'âme. Je vois leurs enfants et
leurs petits-enfants. Certains d'entre eux ont survécu à leurs parents. Ça fait
10 ans. Ça fait 10 ans qu'ils ressentent ce vide. En moins de temps
que ça va me prendre pour vous le dire, 47 personnes de Mégantic
sont parties à tout jamais.
Je vous ramène ce 6 juillet 2013. C'était une
première nuit d'été, le centre-ville revivait. J'étais chez moi, dehors, avec
des amis, de l'autre bord du lac, quand un bruit d'enfer a commencé à retentir.
Et c'est bien avant que la première boule de feu envahisse le ciel. Avec un de
mes amis, on est descendus immédiatement en ville. Le reste, le monde entier
l'a vu. Et je vais garder les sons et les images pour moi, par respect pour ma
famille et pour toutes les autres familles, surtout celles des disparus.
J'aimerais ça vous
dire que le temps arrange les choses. Je suis habitué aux décès, habitué au
deuil, à la peine et à la tristesse. Je
connaissais personnellement plus de 43 des victimes. En réalité, 10 ans
plus tard, je vois encore tous les jours les plaies ouvertes autour de
moi. Je suis de tout coeur avec elles et avec eux.
Souvent,
on me demande : Quel est le sentiment général à Lac-Mégantic, 10 ans
après? Je leur dis qu'on voudrait rebâtir comme c'était avant, être ce qu'on
était, mais ce ne sera plus jamais comme avant. Il faut continuer à redéfinir
notre avenir, toujours trouver une meilleure façon de regarder vers l'avant,
mais en se souvenant du passé.
• (11 h 20) •
En
terminant, je profite de la présence, aux tribunes, de Mme la mairesse Julie
Morin, de Mme Colette Roy Laroche, l'inoubliable mairesse de l'époque, pour saluer notre monde, saluer mon
monde. Je vous remercie, toutes et tous, pour votre courage et votre
résilience à travers du temps. Merci, M. le Président.
(Applaudissements)
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Mégantic. Je suis prêt à reconnaître, maintenant,
la prochaine intervenante. Ce sera Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Merci, M. le Président. Tôt dans
la matinée du 6 juillet 2013, un train abandonné, à la dérive,
transportant plus de 8 millions de litres de pétrole, déraille dans le
centre-ville de Lac-Mégantic, causant une explosion et un terrible incendie. Cette catastrophe sans
précédent a touché nos coeurs et marqué notre communauté à jamais. Cette page
de notre histoire aura 10 ans cette année.
Il
est difficile de trouver les mots justes — et je remercie le collègue de Mégantic pour ses
très justes paroles puis son discours
très éloquent — pour
décrire la douleur et la souffrance que nous avons ressenties lors de cette
tragédie. Les mots semblent
impuissants face à la perte de vies humaines, à la destruction des maisons et à
l'impact dévastateur sur notre environnement.
Cette
tragédie cause la mort de 47 personnes. Aujourd'hui, on veut se souvenir
d'eux, car ces 47 victimes innocentes ne sont pas des personnes
sans visage, ils étaient des membres de familles, des amis, des collègues, des
proches. Cette catastrophe ferroviaire a aussi laissé des profondes cicatrices
des résidents de la municipalité.
Aujourd'hui,
nous nous réunissions pour honorer la mémoire de ceux qui ont perdu la vie et
pour témoigner de notre solidarité envers ceux qui ont survécu et reconstruit
leur vie malgré les difficultés. Cet événement a démontré le courage et la
détermination de nos premiers répondants, elle a démontré le leadership de la
mairesse Colette Roy Laroche et la
mairesse Julie Morin, déterminées à sauver leur municipalité. Cet événement a
montré à tout le Québec la puissance et résilience d'une communauté
solidaire qui a reconstruit ce qui avait été détruit.
Aujourd'hui,
nous nous tenons ici, unis dans notre douleur et notre espoir pour rendre
hommage à ceux qui nous ont été
enlevés trop tôt et pour célébrer la résilience des citoyens du Lac-Mégantic.
Nous portons le deuil, mais nous portons aussi la flamme de l'espoir. Sachons
puiser dans cette flamme pour construire un avenir meilleur et pour que la
mémoire des victimes vive à jamais. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Et je reconnais maintenant l'intervention de Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme
Christine Labrie
Mme Labrie : Merci, M. le Président. Le centre-ville de
Lac-Mégantic, je ne sais pas si tout le monde ici avait eu l'occasion de
le visiter, mais il était magnifique. Il était vivant, très vivant.
Il
y a bientôt 10 ans, ce centre-ville-là et la communauté de Lac-Mégantic
ont été ravagés par un train mal entretenu, rempli de carburant, qui est allé s'échouer en plein centre d'un village,
qui est devenu depuis un symbole de résilience partout à travers le
monde.
Ce
soir-là, des gens ont perdu la vie, des familles ont été brisées, et c'est
toute une communauté qui a vécu un trauma majeur, les gens de Lac-Mégantic, évidemment, mais je pense aussi aux
premiers répondants de toutes les villes de la région qui sont venus prêter main forte face à cette
catastrophe, au personnel de l'hôpital de Lac-Mégantic, qui attendait les
blessés après avoir reçu l'alerte, et
qui a compris assez rapidement que ce qui se passait était tellement grave que,
des blessés, il n'y en aurait pas tant que ça.
47
hommes, femmes et enfants sont morts cette nuit-là, en l'espace de quelques
minutes, dans une explosion dont la
force a marqué les esprits dans le monde entier. Je vous en parle et je vois
encore les images, je ressens encore l'angoisse de ne pas savoir quand ça s'arrêterait, jusqu'où elle irait, la
catastrophe. Je vois encore la détresse dans les visages de mes proches
qui ont perdu des membres de leur famille, des amis. Condoléances au collègue
de Lac-Mégantic.
D'autres
vies ont été perdues aussi plus tard, parce qu'une tragédie comme celle-là, ça
laisse des traces longtemps, très
longtemps, des années après. Moi, je peux vous dire que, depuis 10 ans
maintenant, chaque fois que je vois un train passer au centre-ville de
Sherbrooke, chaque fois, je pense à la tragédie de Lac-Mégantic. J'avale de
travers pendant que je les regarde
passer, de plus en plus longs, chargés à bloc de matières dangereuses. Chaque
fois que je vais, aussi, boire, je pense au Musi-Café, qui était, lui aussi,
juste à côté de la track, un endroit où les gens allaient prendre un verre avec
leurs amis, dont ils ne sont jamais
revenus. Si moi, simple citoyenne de l'Estrie, je me sens comme ça, imaginez,
les gens de Lac-Mégantic, comment eux
se sentent chaque fois qu'ils voient, chaque fois qu'ils entendent un train. Et,
des trains, il en passe tous les jours.
Il
y a des gens qui ont voulu trouver des coupables, mais ce qui est arrivé, ce
n'était ni un accident ni la faute de quelques individus. C'était le résultat
de décennies de déréglementation, de déresponsabilisation de l'État canadien
par rapport au transport ferroviaire.
C'était le résultat de la négligence d'une compagnie qui pensait surtout à ses
profits, qui se foutait de la sécurité, sans que personne ne les ramène
à l'ordre.
Lac-Mégantic
s'est relevé de cette tragédie-là avec force, grâce, entre autres, au
leadership de sa mairesse, que je salue,
et à tous les citoyens qui se sont serré les coudes. Allez voir, si vous n'en
avez pas encore eu l'occasion, comment cette communauté-là a su se reconstruire aussi rapidement. Mais, même si,
grâce à toute cette solidarité, les gens de Mégantic ont pris soin les uns des
autres et se sont relevés, ont leur doit de tirer des leçons de ce qui s'est
passé, et ce serait se mettre la tête dans le sable de penser que de
faire passer le train un petit peu plus loin va régler le problème.
D'un
océan à l'autre, des trains chargés de combustibles, des trains de plus en plus
longs traversent encore des villes, des villages. Lac-Mégantic a payé
très, très cher les lacunes dans l'encadrement du transport des matières
dangereuses par train, les lacunes dans
l'entretien des infrastructures, et aucune autre communauté ne devrait subir ça
ni même le craindre, mais il y a
beaucoup de communautés qui vivent dans la peur que ça se reproduise, et
malheureusement le Québec n'a pas encore
en main tous les pouvoirs pour mieux encadrer le transport ferroviaire. Donc,
d'ici là, soyons clairs avec le gouvernement du Canada. Exigeons que tous les moyens soient pris pour éviter d'autres
catastrophes, qu'elles soient humaines ou environnementales.
J'offre
toutes mes sympathies et celles de mes collègues à chaque personne qui a été
affectée par la tragédie de Lac-Mégantic et pour qui ce
10e anniversaire ramène des souvenirs difficiles. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Sherbrooke. Et je reconnais maintenant, pour
son intervention, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
Merci, M. le Président, Les
Québécoises et les Québécois se souviennent aujourd'hui de la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic. Ce 6 juillet, on
s'en souvient tous, alors qu'un train hors de contrôle déraillait en pleine
nuit, explosait en plein coeur d'une
communauté paisible, évidemment, le village que l'on connaît, village
pittoresque de Lac-Mégantic, un accident qui a coûté la vie à
47 personnes, qui a forcé, évidemment, le déplacement de centaines de personnes de leurs foyers. Ça se passait il y a
10 ans. Un train qui a laissé derrière lui des plaies béantes — on
entendait le député de Mégantic tout
à l'heure — des
plaies béantes au coeur d'une communauté, des dizaines de familles, des
centaines de parents et d'amis dans le deuil, un centre-ville en ruines.
Et
j'écoutais, et ça m'a beaucoup touché, le témoignage du député de Mégantic, et
ça me révélait aussi qu'on a tous
senti une impuissance, une solidarité envers la communauté, et jusqu'aux
Îles-de-la-Madeleine, sur tout le territoire. Deux visiteurs qui étaient de passage chez nous, impuissants, ont
organisé une levée de fonds, rapidement, en disant : Il faut tirer
du positif de cet événement-là. Et aujourd'hui j'ai le plaisir de constater
qu'il y a un module de jeu qui a été constitué,
grâce à la contribution de mes concitoyens des Îles-de-la-Madeleine, pour,
justement, rendre l'endroit plus agréable pour les jeunes, les générations à venir. C'était le geste que Simon et
Marie-Christine voulaient poser et à travers un élan de solidarité. Et
je suis convaincu que des élans de solidarité ont eu lieu un peu partout à
travers le Québec.
Donc,
cette nuit-là et dans les jours qui ont suivi, les intervenants d'urgence de la
région, les pompiers, les paramédics, les
premiers répondants de l'Estrie se sont rapidement mobilisés dans un effort de
solidarité impressionnant et jamais vu. Le gouvernement de l'époque, dirigé par la première ministre Pauline
Marois, a su intervenir en soutien, évidemment, aux élus municipaux, à
la mairesse Roy Laroche, avec sensibilité, efficacité et bienveillance.
Les Méganticois et les
Méganticoises ont su se relever et ils ont su se reconstruire, sans pour autant
oublier. On utilise aujourd'hui souvent le
mot «résilience». J'aimerais dire que ce sont, eux et elles, des modèles de
résilience pour tous les Québécois. Les gens de l'endroit ont fait
preuve d'une solidarité dans l'épreuve et surtout dans les efforts de reconstruction de leur communauté, une
reconstruction qui a été longue et qui a commandé la collaboration de tous. Une
ville qui s'est transformée par la force des
choses, s'est transformée à jamais, qui a su renaître et qui aujourd'hui peut
encore rayonner.
• (11 h 30) •
Est-ce que le Québec a tiré toutes les leçons de
cette tragédie? Je ne crois pas. Le Canada non plus, d'ailleurs. Il y a
encore du travail à faire, comme il y a du travail à faire pour la
réglementation des voies ferroviaires, du transport de carburant, pour
la voie de contournement, qu'on attend encore, de cette ville.
Aujourd'hui,
au nom du Parti québécois, je joins ma voix à celle de mes collègues
membres de cette Assemblée et à celle de tous les Québécois pour rendre hommage
aux victimes de cette tragédie, à leurs familles, à leurs proches, mais surtout
j'aimerais rendre hommage au courage, et à la détermination, et à l'esprit de
solidarité de toute cette communauté à laquelle, aujourd'hui, nous
rendons hommage. Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le
député des Îles-de-la-Madeleine. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Adopté.
Oui, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Je vous
demanderais de bien vouloir, de consentement, faire une minute de
silence pour les victimes.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Évidemment, je pense
qu'il va de soi. Je demande à tous les collègues de se lever et
d'observer une minute de silence.
• (11 h 32 — 11
h 33) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Je
vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Alors, pour
la prochaine motion, je suis maintenant prêt à reconnaître un membre formant
l'opposition officielle, et je reconnais Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : M.
le Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec la députée de Mercier, le député
de Matane-Matapédia et la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale déclare qu'un diplôme d'études secondaires ou collégiales
ne constitue pas une qualification suffisante pour enseigner.»
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il consentement pour
débattre de cette motion?Il n'y a pas de consentement.
Avis
touchant les travaux des commissions
Alors, nous
en sommes maintenant à la rubrique Avis touchant les travaux des commissions.
Et j'invite les collègues à
s'inspirer de la minute de silence pour quitter la salle en silence, s'il vous
plaît. Alors, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Merci,
M. le Président, pour ces bons mots. J'avise donc cette Assemblée que la
Commission de la santé et des services sociaux poursuivra l'étude détaillée du
projet de loi n° 15, la Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus
efficace, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 13 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, ainsi que le
mardi 6 juin 2023, de 10 heures à midi, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La Commission de la culture et l'éducation
poursuivra les consultations particulières et les auditions publiques sur le projet de loi n° 23,
la Loi modifiant principalement la
Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national
d'excellence en éducation, aujourd'hui, après les avis touchant les travaux
des commissions, pour une durée de 1 h 35 min, et le
mardi 6 juin 2023, de 10 heures à 11 h 35, à la salle
Pauline-Marois;
La Commission
des institutions entreprendra l'étude détaillée du projet de loi n° 26, la Loi modifiant la Loi
sur les tribunaux judiciaires afin
notamment de donner suite à l'Entente entre la juge en chef de la Cour du
Québec et le ministre de la Justice, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures, et le mardi 6 juin 2023, de 10 heures à midi,
à la salle Louis-Joseph-Papineau.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Pour ma part, je vous
avise que la Commission de l'administration publique se réunira le lundi 5 juin 2023 en
visioconférence, en séance de travail, de 14 heures à 15 heures, afin
d'organiser les travaux de la
commission ainsi que de préparer l'audition du Secrétariat du Conseil du trésor
concernant sa gestion administrative et ses engagements financiers ainsi
que sur le rapport d'application de la Loi sur l'administration publique; en
séance publique, de
15 heures à 17 heures, afin de procéder à l'audition du Secrétariat du Conseil du trésor concernant sa gestion administrative, ses engagements financiers ainsi
que sur le rapport d'application de la Loi
sur l'administration publique, et en
séance de travail, de 17 h 15 à 17 h 45, afin de statuer
sur les observations, les conclusions et les recommandations à la suite
de l'audition.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
À la rubrique
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée. Oui, M. le leader du deuxième
groupe d'opposition.
M.
Leduc : Merci, M. le Président. En suivi de ma question
d'hier en matière de renseignements sur les travaux, je ne vois toujours pas ce matin, dans le préavis au
feuilleton, d'indication quant à l'éventuel dépôt du fameux projet de loi
sur le logement qu'on nous promet depuis des mois maintenant, des mois.
La crise du
logement est en cours depuis plusieurs années. C'est un sujet d'échanges
constants entre ma formation politique et le gouvernement. La ministre a répété
à de nombreuses reprises, là... on pourrait faire la recherche, là, sur
quelle est la semaine exacte où elle a fait
référence pour la première fois à son fameux projet de loi, qu'on appelle
parfois omnibus, là, qui toucherait,
d'ailleurs, plein de choses. On a même eu un échange avec la ministre du
Tourisme, dans le cadre de son projet
de loi sur Airbnb, où on a voulu intervenir en disant : Bien, peut-être
qu'on peut faire de quoi sur le Code civil. On se faisait dire que ce n'était pas le bon forum, que ça viendrait et que
ça viendrait. Elle se retournait même physiquement vers sa collègue la
ministre de l'Habitation pour dire : Oui, oui, là, ça va être dans son
projet de loi à elle.
Et là force
est de constater que, si dépôt de projet de loi il y a, parce que là, vous
voyez où je veux atterrir avec ma question,
visiblement ce sera dans la toute dernière semaine des travaux parlementaires,
avant la pause estivale. Là, ça fait quelques jours qu'on a compris qu'on ne
l'aura pas terminé, ce projet de loi là, qu'il ne sera pas effectif avant le
1er juillet. Ça, c'est bon. On n'a pas reçu de mémo, mais on a
déduit.
Alors, ma
question, M. le Président. On est vendredi, on va quitter tantôt pour nos
circonscriptions respectives et on se
revoit mardi matin, ici même, pour la dernière semaine des travaux, intensive,
la dernière semaine de la session parlementaire,
qui nous a bien occupés depuis le mois de février. Est-ce que mon collègue d'en
face peut s'engager à nous dire qu'il y aura dépôt du projet de loi sur
le logement avant la fin des travaux?
Il nous reste
quatre jours, mardi, mercredi, jeudi, vendredi. Là, forcément, vu qu'il n'y a
pas de préavis ce matin, il ne sera
pas déposé mardi. Donc, dans les faits, il reste trois jours pour le déposer.
S'il y a un préavis mardi, il pourrait être déposé mercredi. Sinon, il pourrait faire un préavis le mercredi, il
pourrait le déposer jeudi. Puis, s'il veut vraiment étirer la sauce, il pourrait faire un préavis jeudi et le
déposer le vendredi. On assume, s'il le dépose la semaine prochaine, qu'il y
aura des consultations, peut-être au mois
d'août, mois de septembre. Dans tous les cas, on aura traversé le mois de
juillet, puis il n'y aura pas de ce fameux projet de loi sur le
logement.
Je répète ma
question, M. le Président : Est-ce que mon collègue d'en face peut
s'engager solennellement à déposer son projet de loi sur le logement au
courant de la semaine prochaine?
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci, M. le leader. Y a-t-il d'autres
interventions? Alors, s'il n'y en a pas, moi, ce que j'invite, c'est, les parlementaires, à échanger à
l'extérieur du salon bleu, pouvoir regarder les possibilités, discuter
ensemble, alors, pour voir l'avancement des travaux.
Affaires
du jour
Alors, la
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. Et je cède la parole à M. le leader adjoint du
gouvernement pour la suite de nos travaux.
M. Caire : Oui. M. le Président,
pourriez-vous appeler l'article 11 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet
de loi n° 24
Adoption
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci, M. le leader adjoint. Alors, évidemment, M.
le leader parlementaire du gouvernement,
à l'article 11 du feuilleton... pardonnez-moi, M. le leader parlementaire
du gouvernement et ministre de la Justice
propose l'adoption du projet de loi n° 24, Loi donnant suite aux recommandations du rapport du Comité consultatif
indépendant sur la révision de l'indemnité annuelle des membres de l'Assemblée
nationale.
Y a-t-il des interventions? Oui, M. le leader
adjoint du gouvernement et député de Chapleau.
M. Mathieu
Lévesque
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Il me fait
plaisir de prendre la parole à l'étape de l'adoption du projet de loi
n° 24, la Loi donnant suite aux
recommandations du rapport du Comité consultatif indépendant sur la
révision de l'indemnité annuelle des membres de l'Assemblée nationale.
J'ai déjà eu
l'occasion hier, M. le Président, de faire part de mes constats en lien avec le
processus ayant mené à l'adoption du projet de loi n° 24.
J'aimerais simplement vous rappeler qu'il n'y a pas eu de révision des
conditions des élus depuis plus de 20 ans. Pourtant,
les tâches des parlementaires ont connu d'importants changements au cours des dernières années. Le rapport du Comité consultatif
indépendant sur la révision de l'indemnité annuelle des membres de l'Assemblée nationale est évidemment rigoureux,
étoffé et sérieux. Le projet de loi n° 24 vise à le mettre en oeuvre.
Merci beaucoup, M. le Président.
• (11 h 40) •
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Chapleau. Alors,
je suis prêt à reconnaître la prochaine intervenante, et ce sera Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Manon Massé
Mme
Massé : Merci, M. le Président. Je viens d'entendre quelque chose qui m'a fait sursauter, mais, ça tombe bien, c'est moi qui ai la parole la première. Alors, ça
fait... je n'ai pas entendu nombre d'années, mais c'est plusieurs décennies
qu'il n'y a pas eu de révision des
conditions de travail des députés. Oui. Et pourtant il y a eu plusieurs
tentatives de faire en sorte d'avoir une réelle révision des conditions
de travail des députés.
Je suis venue
le dire hier, ce qui me fascine, c'est que, là, on est vraiment devant la
situation où la CAQ et les libéraux, qui se plaignent qu'il n'y a pas eu de
révision depuis tellement longtemps, même si on est indexés annuellement,
M. le Président, ce n'est pas vrai que nos salaires n'augmentent pas, là, on est indexés... que,
cette révision-là, le rapport L'Heureux-Dubé
nous a dit, nous a tracé la voie à suivre pour ne pas être en conflit
d'intérêts, pour ne pas faire en sorte que nos concitoyens considèrent
que les députés, ils exagèrent.
Et le chemin
est simple : un comité indépendant, réellement, exécutoire, c'est-à-dire
décisionnel, qui n'a rien à voir avec des gens que ça ne fait même pas un an
qu'ils sont sortis, comme députés, de leur rôle, qui est composé d'un mandat,
qu'on s'est entendus, pas juste de checker
le salaire de base, mais l'ensemble de la rémunération des députés, et que ce
soit refait à chaque, grosso modo, deux
législatures. Ça, je ne me souviens pas si c'est L'Heureux-Dubé qui le disait
ou l'entente que nous avions, les quatre partis ici présents, à la dernière
législature... en fait, non, au début de 2018, oui, début 2018, oui, dernière
législature, on avait une entente qui s'en allait exactement
dans le sens des recommandations de la commission L'Heureux-Dubé.
Et malheureusement, parce que les gens d'en face
ont décidé de tirer la plug, comme on dit dans le langage populaire, sur cette voie tracée, on s'est
retrouvés dans une situation où, malheureusement, on n'a pas pu revisiter
l'ensemble des conditions de travail,
ce avec quoi Québec solidaire n'a aucun problème, là. Mais on ne peut pas repogner
ça par petits bouts, et
malheureusement, c'est ça qui est arrivé avec le comité Ouellet-Thériault-Côté,
où le mandat qui leur a été confié était
de prendre juste le petit bout. Alors, moi, vous comprenez que, là, j'étais un
peu surprise d'entendre le député dire qu'il fallait agir parce qu'il n'y avait
pas eu de révision. Bien, il a juste à se taper sur les doigts, c'est son parti
qui a tiré la plug.
Alors, je me
retrouve dans la situation actuelle, où, durant des heures, on a essayé de
faire entendre raison au Parti libéral
du Québec et à la Coalition avenir Québec, leur faire entendre raison, M. le
Président, parce qu'en matière d'augmentation de salaire, de 30 %, là, wo, wo, en
plus de l'indexation qu'on va avoir, qu'on a chaque année, depuis que je suis
députée, bien, il y a 74 % des
Québécois et Québécoises qui trouvent que ça n'a pas de bon sens. Ça commence à
faire du monde, ça. Puis, d'après
moi, 74 % des Québécois et Québécoises qui trouvent que ça n'a pas de bon
sens, ce n'est pas rien que les gens
qui sont au salaire minimum, mais il doit y en avoir une gang. Ce n'est pas
rien que les gens qui sont à l'aide sociale ou qui sont itinérants, mais
il doit y en avoir... bien, je ne sais pas, parce que les itinérants ne sont
peut-être pas consultés lorsque Léger fait
ses sondages. C'est juste du monde qui trouve que la classe politique, elle
exagère, actuellement, parce que les
libéraux et la CAQ ont décidé de ne rien retenir de tous les amendements que
mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve a voulu déposer pour limiter les
dégâts, limiter les dégâts.
La meilleure
façon, un, ça aurait été de dire : O.K., vous avez raison, à Québec
solidaire, ça n'a pas de bon sens, avant même que les sondages sortent,
là, pas de bon sens, on va retirer ça, cette affaire-là. Non, ça, ça n'a pas
marché.
Après
ça : Ah oui! vous avez raison, Québec solidaire, ça n'a pas de bon sens
que les députés se votent leur propre salaire, surtout une hausse de 30 %,
on va s'enlever les mains dans le pot de bonbons. Non. Notre amendement était
simple, c'était de mettre sur pied le comité
indépendant décisionnel que Mme L'Heureux-Dubé propose depuis... on est en
2023, depuis 10 ans. Je ris, mais ce n'est vraiment pas drôle.
En plus de ça, on vient de vivre ça il y a
quelques instants, il ne restait qu'une chose honorable pour avoir de l'honneur
dans le coeur, c'est de dire que cette hausse-là, elle ne sera pas applicable
maintenant et qu'elle soit reportée en 2026,
parce qu'en 2026 il n'y a personne ici qui est capable de dire s'il va être
réélu. Au moins, ça aurait créé une petite distance. Bien, même ça, la
CAQ et les libéraux ont voté contre.
Alors, moi,
là, je suis obligée de tirer des conclusions, parce que, les gens, c'est de ça
qu'ils nous parlent sur la rue, là.
Je le sais bien qu'il y a eu toutes sortes d'esclandres qui ont été faits. On a
essayé... Pendant qu'on essayait de limiter les dégâts, autant la CAQ
que le Parti libéral a tenté, je dirais, de mettre le focus sur Québec
solidaire en faisant... en disant ceci et
cela. Mais, sur le fond, là, c'est parce qu'ils étaient gênés. C'est parce
qu'ils étaient gênés puis ils savaient bien que ça n'avait pas de bon sens. Quand le sondage est
sorti, là, c'est drôle, hein, là, ils ont arrêté de nous attaquer... Bien, pas
nous attaquer, je suis désolée, ils ont arrêté de... d'attirer
l'attention vers nous.
Bien, moi
aussi, je serais gênée, être à leur place. Mais je ne suis pas gênée d'être
debout encore aujourd'hui pour dire
que ça n'a pas de bon sens et qu'on va continuer, à Québec solidaire, jusqu'au
bout, de voter contre ce projet de loi là parce qu'il est injuste. Et,
vous le savez, M. le Président, moi, l'injustice, là, ça me rend hors de moi,
hors de moi.
Et je suis
très fière des gens de mon caucus, très, très fière. Vous les avez entendus
hier, ce n'est pas des gens qui lisaient des papiers, là, c'est des gens qui
ont ça dans le coeur. Ils savent de quoi qu'ils parlent quand ils nous parlent
de l'aspect inacceptable de cette hausse-là.
Puis aussi, bien, parce qu'ils se promènent sur le terrain, puis on se le fait
dire. Puis ce
qui nous dérange, là, c'est que je me fais prendre pour ce gang-là aussi. Ça,
ça me dérange. Ça me dérange parce que, là, c'est : les députés se votent un salaire. Wo! Pas... moi, je ne
vote pas pour ça, là. Oui, mais tu es députée toi aussi. Non, non, mais attends, là, je ne suis pas pour ça, là,
moi, là. Moi, je suis d'accord avec vous autres que ça n'a pas de maudit bon
sens.
Malheureusement,
on voit, là, le train est... tu sais, la dernière porte de sortie honorable, on
leur a offerte, c'était de reporter en 2026. La réponse a été non. Ils
ont voté, se sont levés, là, je les ai regardés, parce que je sais que c'est
des gens de coeur, je sais que c'est des
gens qui... ils ne sont pas insensibles à ce qu'on dit depuis des jours, là.
C'était bien quand ça se passait tout
seul entre nos leaders en commission parlementaire, mais là il y a plusieurs
députés qui nous écoutent depuis hier
et ils savent que ça n'a pas de bon sens. Ils savent que le peuple québécois
n'est pas d'accord avec ça. Mais malgré tout ils vont voter pour une augmentation de salaire qu'ils vont se donner à
eux-mêmes la semaine prochaine. Moi, je ne le sais pas, quoi vous dire, sinon que de vous dire qu'on
va aller jusqu'au bout. Et je vais voter, haut et fort et la tête haute, non à
cette hausse, puisque ce n'est pas comme ça qu'il faut que ça se passe,
en démocratie. Merci, M. le Président.
• (11 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Et je reconnais le prochain intervenant. Ce sera le M. le
député de Laurier-Dorion.
M.
Andrés Fontecilla
M.
Fontecilla : Merci, M. le Président. Donc, nous sommes ici pour les étapes finales de l'adoption du projet
de loi n° 24, Loi donnant suite aux recommandations du rapport
du Comité consultatif indépendant sur la révision de l'indemnité annuelle des membres de l'Assemblée nationale. Concrètement, là, qu'est-ce que ça veut dire?
Nous sommes ici pour voter une hausse de 30 % de la rémunération de base
des députés à l'Assemblée nationale. C'est approximativement 30 000 $
par année.
Ce n'est pas
rien, quand même, 30 000 $ par année, là. Il y a beaucoup, beaucoup
de gens au Québec, là, qui vivent avec
beaucoup moins que ça, là, et d'autres personnes qui travaillent très dur,
35 heures, 40 heures par semaine, là, pour... et peut-être plus, là, pour seulement avoir
30 000 $. Nous, les députés, parce que l'Assemblée nationale est
souveraine, parce que nous avons la
possibilité, parce que nous avons le pouvoir, nous décidons nous-mêmes de nous
octroyer ce petit cadeau de 30 000 $.
Que ce soit
clair, M. le Président, là, nous, les députés de Québec solidaire, nous ne nous
opposons pas au principe d'augmentation
de la rémunération de base ou la rémunération globale des députés. Nous avons
droit, nous aussi, à une amélioration
de nos conditions de rémunération. Mais, soyons clairs, ce n'est pas à nous de
décider cette rémunération-là, parce qu'il y a un conflit d'intérêts évident,
là.
Nulle part
dans la société québécoise, là, nulle part dans la société québécoise, là, à
part lorsque vous êtes indépendant de
fortune, vous pouvez vous en... En tant qu'employés, parce que nous sommes des
salariés, nous sommes des employés de
l'État, de l'Assemblée nationale, nous pouvons nous-mêmes nous accorder,
décider de nous accorder une augmentation aussi importante que 30 %, équivalant à 30 000 $. Donc,
oui, nous sommes en conflit d'intérêts, et ça a été souligné, ça a été à
maintes fois dit qu'il y a non seulement un conflit... une apparence de conflit
d'intérêts, mais un conflit d'intérêts direct, là. Les députés sont en train de
piger dans le plat de bonbons parce qu'ils peuvent le faire, parce qu'ils
peuvent le faire, et cela est injuste, là.
Oui, nous
pensons qu'il faudrait mettre en place un comité complètement indépendant, là,
et dont les décisions sont obligatoires, afin de décider de la
rémunération des députés. Et on doit non seulement considérer la partie...
l'indemnité de base, là, mais ce comité-là
doit se pencher sur l'ensemble des conditions de travail des députés. Ça
comprend toutes les allocations
auxquelles on a droit, puis il y en a quelques-unes, et ça comprend aussi notre
régime de pension, qui est parmi les plus généreux, non seulement à travers le
Québec, mais à travers le Canada. Certains disent que c'est même la
Cadillac des régimes de pension. Et on ne va
pas l'oublier, M. le Président, que le régime de pension des députés et le
régime de pension en général, ce
n'est pas quelque chose de détaché de la rémunération, c'est de la rémunération
différée, seulement, là. C'est un
salaire qu'on ne reçoit pas tout de suite, mais qu'on va recevoir plus tard, à
notre retraite. Donc, on doit absolument inclure cette question-là, le régime de pension des députés, là, dans le
calcul général. Donc, on doit tout, tout considérer, là.
Cette
question-là du conflit d'intérêts, encore une fois, a été soulignée à maintes
reprises par tout le monde qui s'est penché sur cette question-là. Ma
collègue députée de...
Une voix : ...
M. Fontecilla : ...Sainte-Marie—Saint-Jacques, merci, l'a
dit tantôt, ça a été affirmé il y a plus de 10 ans par un rapport très étoffé, L'Heureux-Dubé. Quelques
années plus tard, ça a été souligné par la Commissaire à l'éthique, là, et
la Commissaire à l'éthique mettait même de
l'avant la nécessité de mettre en place un comité complètement indépendant,
mais malheureusement, on ne l'a pas encore écoutée.
Évidemment,
cette augmentation-là, ça ne passe pas au sein de la population. On le sait, un
récent sondage avait montré que
74 % de la population des personnes sondées, correspondant à 74 % de
la population québécoise, trois personnes sur quatre ne sont pas
d'accord avec la façon d'augmenter la rémunération des députés.
On va
s'entendre, évidemment, n'importe quelle augmentation des députés va susciter
la polémique parce que nous sommes
déjà très bien payés. Donc, n'importe quelle augmentation, il y a des gens qui
vont trouver quelque chose à redire. Ça,
c'est normal, ça fait partie du débat démocratique, là, mais il faut surtout
voir la façon dont on s'accorde cette augmentation-là et il faut mettre
cette augmentation-là dans le contexte de la société québécoise aujourd'hui,
là, avec une augmentation généralisée du
coût de la vie, là. L'épicerie coûte de plus en plus cher à tous les ménages,
et surtout, cette augmentation-là a un impact encore plus important dans
le... pour les ménages à plus faibles revenus, là. Autre augmentation qui
affecte 1,3 million
de ménages au Québec, là, c'est l'augmentation substantielle des loyers. Les
ménages locataires subissent un appauvrissement net par l'augmentation
des loyers, et c'est dans ce contexte-là que cette augmentation s'est produite.
Évidemment,
on va calculer l'augmentation auto-octroyée par les députés, là, par rapport à
l'augmentation du coût de la vie, là,
qui varie d'année en année, mais on sait qu'il y a eu une augmentation
substantielle, là, car l'année passée, c'était 7 %, je crois
qu'aujourd'hui c'est à 4 %, là. Nous, on s'est accordé, parce qu'on a le
pouvoir de le faire, là, on s'est accordé une augmentation de 30 %, ce qui dépasse très largement, là,
l'augmentation du coût de la vie, là. Donc, on n'est pas seulement en train de conserver, comme il serait légitime de
le faire, conserver notre pouvoir d'achat, qu'on dit, là, c'est s'octroyer une
augmentation qui correspond à l'augmentation du coût de la vie, mais on est
vraiment dans l'enrichissement.
Ce n'est pas un défaut, encore une fois, de
s'enrichir, mais il y a des limites, parce que ce n'est pas notre argent, M. le Président, là. Nous ne sommes pas des
propriétaires d'une entreprise, là, qui nous rapporte et qui nous enrichit. Ça,
si vous avez des biens, si vous avez
une richesse et vous décidez de vous... d'augmenter votre rémunération, c'est
correct, c'est de l'argent qui vous
appartient. Mais maintenant on est en train de jouer avec l'argent des
contribuables, avec l'argent de l'impôt qu'ils donnent à chaque paie, là, de
leur travail dur pendant toute la semaine. Bien, on est en train de dire :
On va prendre une partie de cet argent-là pour se l'octroyer, pour
s'enrichir, s'enrichir de 30 %, là.
C'est pour ça qu'il faut considérer très
sérieusement la possibilité d'adopter l'amendement de mon collègue d'Hochelaga-Maisonneuve, là, qui a proposé, au
moins pour éloigner un tout petit peu l'impression de conflit d'intérêts,
de reporter cette hausse de 30 %, de
30 000 $ à la prochaine législature. Ce n'est pas nous qui allons en
profiter. Nous pouvons en profiter,
mais nous allons en profiter à notre prochaine élection. Ça, je pense que ça
pourrait bien passer auprès de la population, là, qui s'appauvrit
continuellement, là, dans le contexte économique qu'on connaît, là.
On doit faire
en sorte d'éloigner les conflits d'intérêts, parce que la classe politique est
en train de se discréditer, par rapport
à cette hausse-là. On est en train d'abuser du privilège des députés, en
s'accordant une augmentation aussi substantielle. Il est primordial pour la démocratie québécoise de
conserver le respect, de conserver la légitimité de nos institutions par
rapport... aux yeux de la population. La
pire chose qu'on peut faire, c'est d'entamer la confiance de la population dans
nos institutions et dans
l'institution la plus importante de la société québécoise, celle qui représente
la démocratie, c'est-à-dire l'Assemblée nationale du Québec, là. On doit
tout faire pour protéger cette légitimité-là, on doit tout faire pour protéger la réputation des députés. Et, par l'adoption du
projet de loi n° 24, nous sommes en train d'entamer la confiance du public
dans le travail des députés. C'est quelque chose de vraiment dommageable, et
nous devons à tout prix l'éviter. Merci, M. le Président.
• (12 heures) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Laurier-Dorion. La
prochaine intervention sera celle de Mme la députée de Sherbrooke.
Mme
Christine Labrie
Mme
Labrie : Merci, M. le Président. Je dois dire que, comme
mes collègues, je suis plutôt gênée de ce qui est en train de se passer ici. Ça
fait déjà plusieurs semaines qu'on discute de ça. On a apporté tous les
arguments pour tenter de convaincre
le gouvernement que leur décision de hausser le salaire des
députés de plus de 30 000 $
par année, de manière rétroactive, à part de ça, ça ne faisait aucun sens. On a
débattu de ça pendant des heures, on
est tous venus prendre la parole ici
pour tenter d'influencer la partie gouvernementale et les députés du Parti
libéral, également, qui sont... qui collaborent à cette hausse de salaire. On
leur a exposé à quel point on se sent en conflit d'intérêts, à quel point ce
n'est pas normal que ce soient nous,
les députés, qui nous votions notre propre salaire. Et il semble que personne,
ici, ne veut rien entendre, que
personne ne veut reconnaître la situation de conflit d'intérêts dans laquelle
on se trouve. Ce n'est pas normal que ce soit nous qui votions notre propre salaire. Ça a déjà été dit, écrit dans des
rapports, depuis très longtemps déjà. On ne devrait pas être les personnes qui
décidons de nos conditions de travail. On devrait former un comité indépendant
et exécutoire qui se pencherait sur
l'ensemble des conditions, et ce serait au bénéfice de tout le monde parce
qu'on ne serait plus en conflit d'intérêts au moment de les changer, ces
conditions de travail.
En ce moment,
là, je trouve ça odieux de voir que c'est le choix de ce gouvernement de
prioriser le geste de se voter une
augmentation de salaire. Parmi tous les gestes qui pourraient être posés par ce
gouvernement-là, parmi tous les enjeux qui traversent la société québécoise en
ce moment, parmi tous les projets de loi qui sont attendus sur une multitude de
sujets, notamment celui de la ministre du Logement, qu'elle nous promet depuis
plusieurs semaines, qu'on n'a toujours pas vu, comment se fait-il que le choix qui est fait, c'est de prioriser une
hausse de salaire de plusieurs dizaines de milliers de dollars pour des
députés qui figurent déjà parmi les 10 % les mieux rémunérés de toute la
société québécoise?
On n'est pas
à plaindre, là. On travaille fort, mais on n'est pas à plaindre. Ce n'est pas
nous, là, qui avons de la difficulté
à suivre par rapport à l'inflation, ce n'est pas nous qui avons de la
difficulté à payer notre loyer parce qu'on doit dépenser plus de
50 % de notre revenu pour nous loger, là. Ce n'est pas nous. Il y a des
gens qui sont dans le trouble, actuellement,
et je ne comprends pas comment ce gouvernement-là peut choisir de prioriser ses
propres conditions de travail avant celles de tous les autres.
D'ailleurs,
de toute évidence, les citoyens non plus ne comprennent pas ça, parce qu'il y
en a 75 % d'entre eux qui se sont dits contre la démarche du gouvernement
de hausser le salaire des élus. Il y a des gens qui manifestent, là, très
régulièrement ici, à l'Assemblée nationale,
puis ce n'est pas du tout pour ça qu'ils manifestent. Moi, j'en ai croisé
plusieurs cette semaine. On en entend
encore, actuellement. D'ailleurs, ça manifeste devant l'Assemblée nationale en
ce moment. Plus tôt cette semaine, on avait des enseignants qui nous
demandaient de nous pencher sur la composition des classes, un enjeu majeur qui a un impact sur le décrochage
des élèves, sur le décrochage des enseignants. On est rendus avec un enseignant sur quatre, dans nos classes, qui n'est
pas qualifié. La Vérificatrice générale nous le dit. C'est quand même assez terrible. Il me semble
que c'est un signal d'alarme que ce sujet-là devrait être priorisé. Mais, non,
ce n'est pas ça qui est priorisé par
ce gouvernement-là. Les conditions de travail des enseignants, ce n'est pas ça
qui est priorisé. On va prioriser les conditions de travail des députés,
alors que, des députés, il n'en manque pas. Les gens qui sont ici sont tous
qualifiés, contrairement à ce qui se passe
dans nos écoles. Comment se fait-il que ce gouvernement-là, en gouvernant, décide
de choisir de prioriser les augmentations de salaire pour les députés?
Je ne comprends pas ça.
Il y en a beaucoup,
des gens qui auraient besoin qu'on se penche sur leurs conditions de travail en
ce moment, il y en a énormément. Entre
autres, dans le secteur public, des centaines de milliers de personnes qui se
brûlent tous les jours, qui
compromettent leur santé, leur vie familiale pour offrir des services publics
aux gens, qui se retrouvent en congé de
maladie, en épuisement professionnel à force de se donner, de ne pas compter
leurs heures, de l'accepter, le chiffre de plus, de travailler le soir puis la fin de semaine en plus de leur
semaine de travail pour réussir à répondre aux besoins des enfants, à compenser pour le chiffre pas comblé à
l'hôpital. Ces gens-là auraient besoin qu'on se penche sur leurs conditions
de travail bien avant les nôtres, puis ce n'est pas ça, le choix de ce
gouvernement-là, puis je ne le comprends pas.
Il
y a aussi les gens qui travaillent au salaire minimum, en ce moment, un salaire
minimum qui ne permet pas de subvenir
à ses besoins adéquatement, même quand on travaille à temps plein. Comment se
fait-il qu'on tolère qu'ici, là, on priorise
d'augmenter le salaire des gens qui font partie des 10 % les mieux
rémunérés de la société pendant que, de l'autre côté, il y a d'autres personnes qui travaillent à temps plein, très fort
par ailleurs? C'est dur, faire les jobs au salaire minimum, debout toute la journée, ça te scrape le corps.
Ces gens-là travaillent fort aussi, puis il n'y a personne qui se penche sur
leurs conditions de travail à eux? Ce n'est pas la priorité des gens, ici? Moi,
ça, je ne comprends pas ça puis j'en suis extrêmement gênée. Il y a des
gens qui mériteraient qu'on se penche sur leurs conditions de travail, sur
leurs conditions de vie.
Je
pense aux aînés aussi. Il y a des données récentes, là, qui viennent d'être
publiées, il y a la moitié des 75 ans et plus, au Québec, qui
gagnent moins de 26 000 $ par année. Pensez-y un instant, là, la
moitié des 75 ans et plus gagnent moins
de 26 000 $ par année après impôt. C'est ça, le revenu avec lequel
ils vivent, là, plusieurs milliers de dollars de moins que la hausse de salaire que les députés de la CAQ
sont en train de se voter. Puis, pour les femmes, c'est encore pire, hein,
parce que, là, je vous parle de revenu médian hommes, femmes confondus, le
revenu médian pour les femmes est plusieurs milliers de dollars plus bas
encore chez les aînées. Ça commence à être difficile, là, de subvenir à ses
besoins, avec la crise du logement, avec en
bas de 25 000 $ par année, ça commence à être très difficile. Ça,
c'est leur revenu total, là, c'est l'ensemble de leurs revenus, là, ce
avec quoi il faut qu'ils payent tout, leur loyer, leurs déplacements, leur
nourriture. Il n'y en a pas, d'extra, là. Ces gens-là, là, ils ne renouvellent
pas leurs lunettes, ils ne renouvellent pas leurs prothèses auditives parce
qu'ils n'ont pas l'argent pour ça. Ils coupent dans leurs médicaments, des fois
ils les prennent une journée sur deux. Ils
ne sortent plus de chez eux parce que ça coûte trop cher. Ils n'invitent plus
de visite parce qu'ils sont un petit peu gênés que leur frigo soit vide.
C'est
très grave, là, c'est très grave, ce qui est en train de se passer. Moi, je
suis gênée de voir mes collègues, ici, se voter une hausse de salaire qui est
de plusieurs milliers de dollars — parfois
même, dans certains cas, le double de ça — pour
eux-mêmes alors qu'il y a des aînés, qu'ils représentent, dans leurs
circonscriptions, qui n'ont même pas ça par année pour vivre, même pas ça par année, puis qui font des concessions
importantes sur leur qualité de vie, en ce moment, au point de
compromettre leur santé, ça a des impacts sur leur santé. Je trouve ça odieux.
Ça
atteint durablement la confiance des gens, de voir que leurs élus, qui sont
supposés les représenter et défendre leurs
intérêts, sont ici à se voter des conditions de travail pour eux-mêmes plutôt
que d'essayer d'améliorer les conditions de vie des gens qu'ils représentent.
Moi, si je n'étais pas députée, en ce moment, là, je serais... bien, en fait,
je le suis aussi, même comme députée,
mais comment ne pas être en colère, comme citoyen, de voir que les gens qui
nous représentent font ces choix-là,
décident de prioriser une hausse de salaire plutôt que de prioriser les
conditions de vie des gens? Je ne comprends pas ça. Je ne comprends pas comment les gens qui sont en train de faire
ça, ici, qui vont voter pour, qui vont encaisser cet argent-là, vont pouvoir se promener dans la rue
puis regarder leurs concitoyens, ceux qu'ils représentent, ceux qui ont voté
pour eux, dans les yeux. Moi, j'en serais incapable, j'en serais incapable. Les
gens qui viennent nous voir au bureau de circonscription, là, ils ont de la misère à arriver. On passe notre
temps à les référer à des ressources d'aide alimentaire, des ressources pour
faire leur budget. On ne sait plus où les envoyer parce qu'on ne peut pas faire
apparaître de l'argent du ciel pour
les aider. Ces gens-là ont de la misère à se loger. Puis ces gens-là, là, ils
vont savoir que nous, on vient de se voter une augmentation de salaire
plus élevée que leur revenu annuel.
Vraiment,
là, moi, je ne suis pas capable de tolérer ce sentiment-là. Je vais voter
contre ce projet de loi là. Je ne l'utiliserai pas, cet argent-là. Je vais
m'assurer qu'il bénéficie à ma communauté. Je trouve que ça ne fait aucun sens
que d'autres personnes, ici, puissent
réfléchir à cette situation-là autrement puis sortir d'ici la tête haute, en
allant regarder les citoyens dans les yeux. Moi, je serais extrêmement
gênée, j'en serais incapable.
On
a proposé des solutions pour ça. On a proposé de faire entrer en vigueur cette
hausse-là à partir de 2026 pour au moins ne pas donner l'impression que les
députés qui sont ici font ça pour eux-mêmes, pour leurs propres intérêts
personnels. Puis même ça, même ça, ça n'a pas été reçu, comme proposition. Le
gouvernement n'a même pas voulu accepter ça, alors que leur argument, c'était la pénurie de... ce
n'était pas la pénurie, c'était le recrutement. Ils nous disaient qu'il fallait
recruter plus de candidats. Il n'y en a pas, des sièges vides, ici, là, M. le
Président. Chaque fois qu'il y a une élection partielle, là, ça se garroche, des fois plus qu'une dizaine de
candidats, pour combler le siège. Ce n'est pas ici, la pénurie, ce n'est pas
ici, la priorité pour les conditions de travail, c'est ailleurs qu'on devrait
s'occuper de ça en premier. La pénurie, il y en a une très importante qui règne
ailleurs dans nos services publics, dans beaucoup de secteurs de l'économie,
actuellement.
Donc,
moi, ce que je demande au gouvernement de la CAQ, c'est de reculer. J'espère
qu'ils vont le faire. Puis sinon moi, je ne sais pas comment ils vont
faire pour regarder leurs citoyens dans les yeux. Merci.
• (12 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de Sherbrooke. Et je reconnais maintenant le prochain
intervenant, ce sera M. le député de Jean-Lesage.
M. Sol
Zanetti
M. Zanetti : Merci,
M. le Président. J'étudie souvent le Règlement et autres règles de procédure
de l'Assemblée nationale. Ça contient le Code d'éthique et de déontologie.
Je le fais habituellement lorsque, disons, nos activités politiques
m'empêchent de dormir, puis je me dis :
Avec ça, ça va me déconcentrer de ce qui m'occupe l'esprit. Puis en même temps
j'apprends mieux les règlements, c'est
gagnant-gagnant. Et j'y vais un peu de faire de façon aléatoire avec des
questions que je me pose en fonction de l'actualité.
Et là je
cherche, depuis quelques jours — mais
j'ai bien dormi, là, je le fais en période de veille, cette fois-ci — les
articles, là-dedans, qui pourraient peut-être nous empêcher de voter pour le
projet de loi qui augmente le salaire des députés, autre que juste, simplement, notre volonté
politique. Puis je regarde ça, là, au chapitre de la rémunération, par exemple,
ou des conflits d'intérêts
involontaires, à la page 314, là, du petit document que tout le monde a
dans son bureau, l'article 24 du
code de déontologie des députés, il y a un article qui s'appelle Conflit
d'intérêts involontaire, puis je me pose des questions par rapport à
l'interprétation de ça. C'est l'article 24, donc : «Un député placé à
son insu ou contre sa volonté dans une situation
de conflit d'intérêts doit en aviser sans délai le commissaire et mettre fin à
cette situation au plus tard dans les 60 jours qui suivent la date
où il en a eu connaissance, à moins qu'un autre délai ne soit fixé par le
commissaire.»
Donc là, je
me demande, si on est dans un conflit qui est un conflit d'intérêts qui est
involontaire ou volontaire. C'est une
question difficile. Évidemment que, là, nous, il faut qu'on vote contre. Est-ce
que, maintenant, on est en conflit d'intérêts, de voter contre, autant que si on vote pour? Est-ce que quelqu'un qui
s'abstient est en conflit d'intérêts? C'est des questions pertinentes,
j'aurais aimé ça qu'on se les pose tous ensemble.
Et puis... Mais,
pour répondre à cette question-là, en fait, il faut aller un petit peu en
arrière, à l'article 15 du chapitre II sur les conflits
d'intérêts. Ça commence avec ça : «Intérêt personnel.
«15. Un
député ne peut se placer dans une situation où son intérêt personnel peut
influencer son indépendance de jugement dans l'exercice de sa charge.»
Le projet de
loi, il a deux articles. Le deuxième dit... Bien, commençons par le premier. Le
premier article substantiel dit,
essentiellement : On va augmenter l'indemnité de base des députés de façon
énorme, 30 000 $ par année. Il me semble que, quand on vote là-dessus, on est dans une
position où on porte atteinte à notre indépendance. Tu sais, quand tu dis à
quelqu'un : Décide, si tu votes pour,
tu vas gagner 30 000 $ de plus, puis, si tu votes contre, tu vas
rester de même, il me semble qu'on
met en danger et on rend vulnérable son indépendance de jugement. Tu sais,
c'est difficile pour un être humain de
dire... c'est difficile, mais possible, manifestement, c'est
difficile de dire : Regarde, vote, là, pour l'intérêt de la collectivité,
mais un des deux choix te donne 30 000 $.
Puis en fait
c'est la seule conséquence que ça a, parce qu'est-ce que ça va avoir des
impacts sur la collectivité? Je ne pense pas. Le seul article là-dedans... Ce
n'est même pas comme : Ah! un bon projet loi pour l'avenir du Québec, puis,
en marge, il y a un article qui nous donne
30 000 $, c'est comme : Le seul article, c'est quelque chose qui
sert votre intérêt personnel. C'est un intérêt... c'est un projet de loi
de pur intérêt personnel des députés.
Puis là, tu
sais, quelqu'un pourrait dire : Non, on ne le fait pas pour nous, on le
fait pour l'avenir du Québec, pour assurer
une députation de qualité dans l'avenir, on le fait parce que, si on ne le fait
pas, les gens de talent, face à la maigre indemnité, le maigre revenu de 140 000 $ que font seulement
les 10 députés les moins payés de l'Assemblée nationale, ce maigre revenu-là, jamais qu'ils ne vont daigner
quitter leurs fonctions importantes pour aller servir le peuple du Québec pour
une telle poignée de change. Mais quelle
prémisse incroyable. La plupart du monde au Québec, là... le salaire moyen,
c'est autour de 55 000 $.
Les gens qui gagnent 140 000 $, il faudrait le calculer, là, mais ils
sont probablement dans les 5 % les mieux payés au Québec, puis les
gens qui, à l'Assemblée nationale... je dis probablement les 5 %, c'est
peut-être 3 %, c'est peut-être
2 %, peut-être 6 %, il faudrait le vérifier, mais ce n'est
certainement pas 15 % du monde. Et je suis certain que les gens qui, avant de venir à l'Assemblée
nationale, gagnaient 140 000 $ ou plus déjà sont probablement
surreprésentés, de toute façon, dans
cette instance démocratique. Ils sont probablement beaucoup plus que 5 %
ou que leur poids dans la population québécoise. Il n'y a aucun problème de
représentation des millionnaires et des gens très riches, ici, là, aucun
problème.
Il n'y a pas
beaucoup de monde qui vient des classes populaires, par exemple, ici, dans
notre Assemblée. Il n'y a pas beaucoup de monde qui gagnait le salaire minimum
avant d'arriver ici, alors qu'il y a beaucoup de monde, au Québec, qui gagne le salaire minimum, un pourcentage élevé
de la population. Il n'y a pas beaucoup de monde, ici, qui gagnait le salaire moyen avant de venir. Moi, je gagnais à
peu près le salaire moyen, mais... puis il y en a d'autres, il y en a qui
gagnaient un peu moins, mais on n'est
clairement pas aussi nombreux que dans la population en général. Se pourrait-il
que ça ait un impact sur la façon
dont les lois sont faites, que les gens qui ne gagnent pas cher soient peu
nombreux ici? Moi, je trouve que
c'est problématique et je trouve qu'en disant : Ah! tu sais, on va faire
un projet de loi pour régler... ce n'est pas comme ça que c'est formulé,
mais c'est un peu ça, on veut régler la sous-représentation d'une classe
sociale déjà extrêmement représentée, et
beaucoup plus représentée que son poids normal dans la société. Alors, ces
arguments-là ne tiennent pas.
Puis en plus
mettons que c'était vraiment ça, mettons que c'était comme : On ne fait
pas ça pour nous autres, on fait ça
pour les autres, on fait ça pour l'avenir du Québec, pour la patrie, pour la
qualité de la députation, bien, minimalement, on aurait accepté
l'amendement de Québec solidaire, qui dit : Ça va s'appliquer à la
prochaine législature. Tu sais, minimalement,
on aurait pu dire : Ah! je ne sais pas si je vais être réélu, je ne peux
pas savoir si ça va s'appliquer à moi, c'est
vraiment juste altruiste total, ça aurait pu avoir le début d'une crédibilité.
Mais là on fait : Non, non, non, prochaine paie. On adopte ça, là, on demande au lieutenant-gouverneur de venir
signer la sanction royale, là, puis, le plus vite possible, on part en
vacances avec une augmentation. C'est ça, la réalité. Je n'ai jamais vu ça. Et
c'est pour ça que c'est tellement problématique
et c'est tellement fondamental, comme problème. Et c'est quelque chose de très
grossier, là, ce n'est même pas... tu
sais, ce n'est même pas dans un projet de loi omnibus, où est-ce qu'on parle de
plein d'affaires, puis on n'a même pas essayé de le cacher dans quelque chose, là,
c'est comme, boum! brutalement, deux articles : un, voici ta paie, deux,
ça s'applique la semaine prochaine. Donc, c'est ça, je n'en reviens pas.
Et c'est pour
ça qu'aussi on a proposé, comme le comité L'Heureux-Dubé, qui avait... qui
était un comité indépendant mais pas exécutoire, l'avait déjà fait dans le
passé, c'est de dire : Le salaire des députés, il ne doit pas être décidé
par les députés. Ça nous place en
conflit d'intérêts, c'est inévitable. Il faut faire en sorte qu'un comité
vraiment indépendant, qui a son mandat
large, là, qui a le mandat de regarder l'ensemble des conditions de travail des
députés, pas juste l'indemnité de base, puisse dire : Bien, voilà ce qu'on recommande, puis ça s'applique,
que vous aimiez ça ou pas, parce que sinon on est en conflit d'intérêts
systématique, et c'est complètement inacceptable.
C'est contre
nos fonctions, c'est contre le code d'éthique, tu sais, l'article 15...
l'article 16, «favoritisme prohibé», article
16 : «Dans l'exercice de sa charge, un député ne peut : 1° agir,
tenter d'agir ou omettre d'agir de façon à favoriser ses intérêts personnels, ceux d'un membre de sa
famille immédiate ou ceux d'un de ses enfants non à charge ou, d'une manière
abusive, ceux de toute autre personne.»
Quand un député vote pour s'augmenter son salaire, bien, clairement, il agit
pour favoriser ses intérêts personnels, par extension, peut-être, les membres
de sa famille, là, mais, tu sais, de façon indirecte. Bien, c'est clair,
là. Je ne comprends pas, je ne comprends pas ce qui se passe ici.
Paragraphe 2°
de l'article 16, «favoritisme prohibé» : «[Il ne peut] — donc
le député — se
prévaloir de sa charge pour
influencer ou tenter d'influencer la décision d'une autre personne de façon à
favoriser ses intérêts personnels, ceux d'un membre de sa famille immédiate ou ceux d'un de ses enfants non à
charge ou, d'une manière abusive, ceux de toute autre personne.»
Alors, tous les députés, ici, qui ont tenté de
convaincre d'autres députés de voter en faveur de ce projet de loi, que ce soit lors de l'étude détaillée, dans les
discours, dans la période de questions ou dans tout ce qui s'est passé à toutes
les étapes du projet de loi qu'on a vécu
jusqu'ici, toutes ces personnes-là ont été des députés qui se sont prévalus de
leur charge pour influencer ou tenter
d'influencer la décision d'une autre personne de façon à favoriser leurs
intérêts personnels.
Alors, c'est
ça, je ne comprends pas. Je ne comprends pas. Je vais voter contre ce projet de
loi là. C'est grave, puis j'espère
que le monde vont s'en souvenir quand même, parce qu'il faudrait que ça change,
il faudrait que ce soit la dernière fois. On va voter contre, là, mais
il faudrait qu'au moins ce soit la dernière fois puis qu'on ne fasse plus ça.
Merci, M. le Président.
• (12 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci, M. le député de
Jean-Lesage. Et je reconnais maintenant M. le député de Taschereau.
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Merci
beaucoup, M. le Président. C'est fou, hein, ça fait plusieurs fois qu'on se
lève pour devoir parler de ce projet de loi là, à chaque fois, on revient avec
les mêmes arguments. On a fait beaucoup de travail en commission parlementaire. Je salue, encore une
fois, le travail du député d'Hochelaga-Maisonneuve. Le gouvernement, le PLQ ne semblent pas vouloir entendre raison. On
essaie d'amener des propositions pour lui faire sauver la face, on essaie de
lui offrir des portes de sortie, malheureusement ces groupes parlementaires là ne les saisissent pas. J'aimerais bien...
j'aimerais pouvoir entrer dans la tête d'un
député de la CAQ ou du PLQ pour comprendre comment ça fonctionne. Je serais
curieux de voir comment un député de ces groupes parlementaires là réfléchit
quand il s'agit d'éthique, quand il s'agit de sa perception, de son travail ou de sa... de son travail, de sa personne
vis-à-vis du reste de la population du Québec. Je n'arrive pas à
comprendre comment un député de la CAQ ou du PLQ réfléchit quand il est
question d'éthique.
D'ailleurs,
on a un vis-à-vis à l'Économie qui est un abonné récurrent aux plaintes à la
Commissaire à l'éthique. Je ne sais pas si c'est une façon de penser qui est
répandue, mais, pour moi, c'est une question éthique importante. Mon collègue de Jean-Lesage l'a bien démontré, tout à
l'heure, en faisant référence au règlement. Il y a quelque chose, là-dedans,
qui est profondément dérangeant. Le
p.l. n° 24 nous demande de voter sur notre propre rémunération, donc
un avantage qui va venir directement nous affecter. Et je compléterai ce
que le député Jean-Lesage disait, il se posait la question si les membres de la famille étaient touchés par cet
avantage-là. Bien, il semble que le premier ministre est d'accord avec l'idée
que ça touche les membres de notre famille,
hein? On est ici, selon le premier ministre, pour faire plus d'argent pour
pouvoir donner cet argent-là en
partie à nos enfants. Donc, c'est clair qu'il y a un problème éthique très,
très grave avec le projet de loi n° 24, en fait, avec le fait de se
voter soi-même une augmentation.
Moi, je suis
à l'aise à l'idée de... qu'un comité se penche sur la question de la
rémunération des élus. Je suis d'accord. Et, dans ce sens-là, je défends aussi
ce que les groupes de pression, les syndicats, par exemple, demandent quand ils
font une négociation avec le gouvernement ou avec leur employeur. Ils font des
comparables, ils regardent le travail, ils regardent sa valeur, ils regardent le pouvoir d'achat des
gens qu'ils représentent et ils font des propositions d'augmentation de la
rémunération globale, ça ne comprend pas
juste le salaire, donc l'indemnité, si on veut faire un corollaire, et ils font
des propositions et essaient d'avoir, dans le fond, une rémunération qui se
compare à ce qui se fait ailleurs, dans des provinces canadiennes, par exemple, ou dans d'autres corps
de métiers comparables. Donc, moi, je suis d'accord avec l'idée qu'on
ait ce travail qui est fait là, mais jamais,
jamais les employés ne sont autorisés à se voter eux-mêmes leur salaire. Ça n'a
juste aucun bon sens, M. le Président.
Parlant de
syndicats, il y avait un article intéressant, ce matin, il y avait les
constables spéciaux, que je salue, qui... on les comprend de vouloir... d'être
en colère mais de le faire de manière anonyme, parce qu'on les côtoie tous les
jours, c'est eux qui assurent notre
sécurité ici, au parlement. Ils sont en négociation depuis un sapré bout de
temps, et le processus induit par le
p.l. n° 24 les dérange profondément, M. le Président. C'est des gens
qu'on côtoie tous les jours, qui sont là pour nous protéger. Eux, ils n'ont pas le droit de se voter une hausse
salariale de 30 %, M. le Président. Eux, ils n'ont pas le droit à ça. Alors, je demande aux gens, aux
députés du PLQ et de la CAQ : En quoi est-ce qu'on est meilleurs? En quoi est-ce qu'on est... En quoi on a le droit, nous, plus
qu'eux, de se voter une augmentation de salaire de 30 %? Qu'est-ce qui
fait qu'on est si bons? Qu'est-ce qui fait qu'on est si meilleurs qu'eux autres
pour pouvoir se voter une hausse de salaire de 30 %? Moi, quand je regarde les constables spéciaux qui sont là
pour nous, je vois des êtres humains qui sont entièrement dédiés à leur travail. Ils font des heures
impossibles. J'ai parlé avec quelques-uns d'entre eux récemment, ils font des
heures, ça n'a juste pas de bons
sens, M. le Président, des heures à ne plus finir. Eux, ils n'ont pas le droit
de se voter une hausse de salaire de
30 %. Pire que ça, en fait, on ne leur a même pas fait des propositions
qui accotaient le 30 %. Mais c'est un autre dossier, c'est avec la
présidente du Conseil du trésor.
Bref,
j'aimerais ça être dans la tête d'un élu caquiste ou libéral pour comprendre
comment on peut s'estimer plus grands, tellement meilleurs qu'on a le
droit, nous, de se voter une hausse de salaire. Je pense que, dans les
amendements qu'on a proposés, il y avait beaucoup de place pour que le gouvernement
sauve la face, notamment l'idée de reporter à
2026. On l'a proposée, et je pense toujours que c'est une bonne idée.
L'argument étant qu'on veut attirer des gens de qualité, soit, mais les 125 sièges, actuellement, sont occupés, il
y a une personne assise à chacun des pupitres du salon bleu, on n'a pas
de problème, on n'a pas de... on n'a rien à combler, en fait, il n'y a aucune
pénurie de députés à l'Assemblée nationale
en ce moment. Si l'objectif est d'attirer des nouveaux talents à la
prochaine... c'est à la prochaine élection que ça doit se faire, M. le
Président.
Pour moi, le
projet de loi n° 24 n'est pas éthique parce que nous jugeons nous-mêmes
une de nos conditions. La vraie bonne solution, ça aurait été d'avoir un
comité indépendant, mais surtout exécutoire. Quand je lis le titre du projet de loi, là, puis qu'on insiste sur le Comité
consultatif indépendant sur la révision de l'indemnité annuelle des membres de
l'Assemblée nationale, c'est un stratagème,
M. le Président. Un, il n'était pas indépendant, il avait un mandat extrêmement
réduit qui était celui de réviser l'indemnité des députés, donc il ne tenait
pas compte de l'ensemble de la rémunération, il
ne proposait pas des réflexions ou des suggestions qui touchaient l'ensemble de
la rémunération des députés, mais en plus ce comité-là n'était pas exécutoire. Ce comité-là, la proposition qu'ils
faisaient, là, on est encore contraints de la voter, la suggestion
d'augmenter de 30 % le salaire des députés. Donc, on aurait dû avoir un
vrai comité externe. On aurait dû avoir un
vrai comité qui impose... puis je ne remets pas en question, là, la qualité de
l'analyse qui a été faite, là. Je l'ai lu, le rapport, c'était très
intéressant, on est allé voir des comparables, on a regardé qu'est-ce qui se
faisait ailleurs, on a regardé le
rattrapage qu'il y avait à faire. Il y a des choses intéressantes dans ce
rapport-là, mais le processus était vicié. Le processus nous amenait quand même
à devoir nous lever, un après l'autre, et à voter sur notre augmentation de
salaire. Ce n'est pas éthique, ça, ce n'est pas éthique du tout.
Donc,
évidemment, on va voter contre le projet de loi n° 24, parce que moi, je veux
pouvoir continuer de regarder les
citoyens que je représente dans les yeux, M. le Président. Je veux continuer de
pouvoir regarder dans les yeux les gens que je vais croiser dans la rue cet été. Je n'ai pas envie de me mettre
dans une situation où je donnerais l'impression que moi, je vaux plus
que le reste de la population ou que je me donne des droits supplémentaires par
rapport aux autres, M. le Président. Ça,
c'est la façon de voir les choses du PLQ puis de la CAQ, puis moi, je ne me
reconnais pas là-dedans, M. le Président. Merci.
• (12 h 30) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Taschereau. Et je reconnais maintenant Mme la députée
de Verdun.
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci, M. le
Président. Je pense que c'est aujourd'hui la dernière fois qu'on se lève en
Chambre pour commenter ce projet de loi honteux, on va se le dire. Hier, moi,
je veux parler de la déception, mais aujourd'hui
j'ai le goût de vous parler d'un sentiment de honte puis de gêne, que j'espère,
en tout cas... Je me mets à la place des
autres collègues puis je me dis : Comment 110 députés vont se lever
pour se voter à eux-mêmes et elles-mêmes leur salaire? J'ose croire que ce sentiment de honte de ces personnes-là...
Je ne sais pas comment ils font, comme il disait, mon collègue de Taschereau, pour regarder les citoyens
et citoyennes qu'ils côtoient dans leur circonscription, des citoyens qui
viennent nous voir, comme le disait ma collègue de Sherbrooke, à chaque jour et
chaque semaine parce qu'ils ont des enjeux
avec l'aide sociale, parce que le chèque de rente n'est pas arrivé, parce
qu'ils n'arrivent pas à la fin du mois, malgré qu'il y ait beaucoup de
travailleurs et travailleuses au salaire minimum, même s'ils travaillent 40,
50 heures-semaine, ils n'arrivent pas à
payer le loyer, ils n'arrivent pas à payer la nourriture. Avec quels yeux, avec
quelle conscience mes collègues vont
regarder ces personnes-là? Je me pose vraiment la question, parce qu'il n'y a
personne au Québec, qui a ce luxe privilège de se voter ses propres conditions de travail. Il
n'y a personne qui nous le demande. On ne reçoit aucune lettre nous
disant : Allez-y, votez-vous une hausse de 30 000 $. Il
n'y a aucune personne dans la rue avec des pancartes en disant : Les
députés doivent être mieux payés. Ça n'existe pas, au Québec, ça, M. le
Président. Au contraire, les gens nous le disent, trois Québécois sur quatre ne veulent pas de ce projet de loi, parce que
c'est honteux que dans une institution démocratique, dans une institution qui, pendant des années,
s'est battue pour avoir une confiance de la part des citoyens et citoyennes, on
ait encore ce type de
pratiques.
Je vous dis
ça parce qu'en fin de semaine j'ai eu une bonne jase avec mon parrain. Je vous
partage ce que... Vous le savez, moi, je suis d'origine péruvienne, et, au
Pérou, depuis des années, il y a des crises politiques sans cesse, des
présidents qui partent, qui
reviennent, des assemblées qui se ferment et se réouvrent, une crise politique
et démocratique, là, je ne vais pas toute la détailler, là, sans égale.
Et là il n'y a aucune confiance envers les élus. Il n'y a aucune confiance
envers les élus pour un millier de raisons,
et, une d'entre elles, c'est le fait que les élus se sont voté pendant une
pleine crise politique, pendant que
les gens crevaient de faim, différentes hausses de primes. Et là je disais à
mon parrain : Bien, est-ce qu'on est si loin du Pérou ou d'autres
démocraties en crise, au Québec, en ayant le pouvoir de faire ça, en ayant le
pouvoir de déposer un
projet de loi sur nos conditions de travail, sur notre salaire? Et en plus on
ne fait pas de consultation et, en plus de ça, on n'écoute pas la population, on n'a pas un débat avec des
personnes indépendantes, on n'a pas eu le courage de créer un comité indépendant et exécutoire pour
pouvoir changer les choses, sans qu'on ait, ici... En fait, on nous a forcés
à nous lever, on nous a forcés à débattre en
Chambre, M. le Président. Je disais ça à mon parrain, il me disait : Ça
n'a pas de bon sens!
C'est comme ça que ça commence, la perte de
confiance envers nos institutions. C'est comme ça que ça commence, la perte de confiance avec notre travail
qu'on fait à tous les jours. Puis cette perte de confiance là est déjà là dans
la population. On alimente le cynisme, on crée un écart entre l'élu et le
reste. Puis nous, on... je vous le dis, M. le Président,
moi, je ne suis pas venue en politique pour ça. Moi, je crois que notre
travail, c'est être proche des gens, je crois que notre travail, c'est
de comprendre, se mettre à leur place. Puis ce n'est pas ça qu'on est en train
de faire.
Je voulais
aussi vous partager le fait que, tout à l'heure, autant les collègues de la CAQ
que les libéraux ont refusé de reporter cette hausse en 2026. Donc, pas
seulement on est à l'aise de se voter nos propres conditions de travail, pas seulement on est à l'aise avec une hausse de
30 000 $, on va le faire ici maintenant, tout de suite, à combien, à
neuf mois des élections qu'on vient
de vivre? On n'est même pas à la veille des élections générales. On avait
l'opportunité, là, de dire que cette
hausse-là, ça allait être pour la prochaine législature, que nous, ici, on
n'allait pas la toucher. Là, encore une fois, j'ai honte. J'ai eu mal en
regardant les collègues seulement se lever un à un en disant : Pas de
problème, on va faire ça tout de suite, pendant que les banques
alimentaires sont remplies, pendant que les gens font la ligne.
Puis vous...
je le sais, là, puis je pense que les gens le savent parce qu'ils ont des
bureaux de comté, là, le nombre de
personnes qu'on réfère à chaque semaine parce qu'ils n'arrivent pas à se
nourrir, le nombre de personnes qu'on va devoir aller peut-être faire de la
pression pour trouver une place en ressource d'urgence, en hébergement, je
pense que les collègues le savent,
ils le voient, mais je ne pense pas qu'on l'entend. Puis je ne sais pas
qu'est-ce qui se passe pour se lever et refuser de reporter cette
hausse. Et, tout à l'heure, on va même se lever puis se donner un gros chèque
de 30 000 $.
Moi, j'invite
mes collègues à réfléchir à la suite des choses, parce que, dans la politique
puis dans la vie en général, on finit par vivre les conséquences de tout geste
qu'on pose. Puis chaque geste qu'on pose ici, dans cette Chambre, on va vivre avec les conséquences. Tout à l'heure, ma
collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques le disait : Il ne faut pas nous mettre dans le même panier.
Ce n'est pas tous les députés qui vont voter pour. Moi et ma formation
politique, on va continuer à s'opposer
jusqu'à la dernière minute de ce débat. On va le dire haut et fort. On ne va
pas... On refuse de voter cette hausse de
salaire injuste, injustifiable, mais les conséquences, politiquement, on va les
payer. L'écart, la perte de confiance, on est en train de l'alimenter et on va la payer. Je souhaite que mes collègues
aient un peu d'introspection, peut-être cet été, mais je suis certaine
qu'ils vont se faire arrêter dans la rue.
Puis moi, je
peux vous le dire, en mon nom personnel, cette hausse-là, je vais la redonner
aux gens de mon comté, je vais la
redonner aux gens qui méritent cet argent-là. Il ne va pas rester dans mon compte
de banque, il ne restera pas dans ma
poche, parce que je trouve ça, encore une fois, honteux et gênant de le faire
aujourd'hui, en 2023, en pleine crise d'inflation, pendant que des gens
que je connais de très proche n'arrivent pas à la fin du mois.
Donc, on
aurait pu saisir cette opportunité, on l'a ratée. Puis on va continuer à
s'opposer au projet de loi n° 24. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci, Mme la députée de Verdun. Et je reconnais
maintenant M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
M. Alexandre Leduc
M.
Leduc : Merci, M. le Président. Ça me fait plaisir
d'intervenir sur le projet de loi n° 24 en tant que porteur du dossier. J'aimerais d'abord remercier et saluer
tous mes collègues qui sont venus m'épauler ici, au salon bleu, qui sont venus
prendre la parole également sur cet important dossier. Ce n'est pas la première
fois que je prends la parole là-dessus, M.
le Président. Je l'ai fait dans l'espace public d'abord, je l'ai fait ensuite
ici au principe, ensuite sur la prise en considération du rapport.
On se retrouve, aujourd'hui, à l'étape de
l'adoption du vote final, et vous aurez remarqué qu'à chacune de ces étapes-là... puis là je rajoute, évidemment,
là-dedans l'étude détaillée que j'ai menée sur environ deux jours, mardi et
jeudi derniers, et, tout au long de ce travail-là, tout au long de ces prises
de parole, j'ai maintenu, je l'espère, en tout cas, une ligne cohérente, des propos cohérents, non seulement
cohérents avec ce que moi, je soutiens depuis le début, cohérents avec
l'ensemble de mes collègues du caucus, mais surtout cohérents avec ma tradition
politique. Puis c'est toujours quelque chose qui m'a beaucoup animé dans
mon engagement, de m'inscrire dans une tradition politique, dans une famille
politique.
Et, depuis la
fondation de Québec solidaire, en 2006, puis même un peu avant avec ses
ancêtres, que ce soit l'UFP ou Option
citoyenne, je me suis toujours reconnu dans cette famille politique là. Et
c'est pourquoi, quand ce dossier-là est
arrivé sur ma table à dessin, j'ai tout de suite pensé à mon prédécesseur, Amir
Khadir, qui avait mené des batailles sur ce sujet-là dans le passé. Et tout de suite je me suis dit : Mais
il va falloir que je m'inscrive dans cette lignée-là. Il va falloir que je poursuive ce travail-là, entamé par mon
prédécesseur, Amir Khadir, avec à l'esprit, bien sûr, l'idée que j'aimerais
qu'on gagne la bataille.
Là,
forcément, on constate tous et toutes que le vote final aura lieu peut-être
aujourd'hui, peut-être mardi, peut-être même mercredi, on verra, mais vote
final il y aura, là, hein, avant la fin de l'exercice parlementaire qui nous
anime jusqu'à vendredi prochain. Donc, le gouvernement, avec sa forte majorité,
gagnée en bonne et due forme aux élections d'octobre dernier, pourra aller de l'avant avec sa grande
priorité de la session, soit s'auto-octroyer des hausses de salaire. Bon. Mais
ce n'est pas la fin des haricots, M. le
Président. Nous, on pense que des changements éthiques, des changements de
façon de fonctionner,
de procédures, il ne faut jamais arrêter de se battre pour ça. Il faut toujours
continuer et revenir à la charge, parce qu'on ne sait jamais quand
est-ce que nos vis-à-vis vont entendre raison.
• (12 h 40) •
Et je prends
comme exemple, bien sûr, toute la question de la divulgation des dépenses,
notamment les dépenses de logement.
Quand Amir Khadir, justement, le prédécesseur, député Mercier, est arrivé ici,
en 2008, personne ne parlait de ça,
personne. Tout le monde recevait son allocation, mais ce n'était pas diffusé,
ce n'était pas... c'était un petit tabou, j'oserais dire. Amir, lui, tout de suite a dit : Bien non, moi, je
vais le dévoiler. Puis là il l'a dévoilé, il a envoyé ça... il a mis ça publiquement, les journaux s'y sont intéressés.
Et vous comprenez comment ça se passe à ce moment-là, hein? Quand il y a un député qui fait ça, bien, il se fait
regarder pas mal croche par ses autres collègues des autres formations
politiques : Qu'est-ce que tu
fais là, toi, tu brises l'espèce de loi non écrite de non-divulgation puis tu
casses... tu casses l'espèce de consensus
informel qu'il y avait alentour de ça? Mais Amir, il n'en avait que faire puis
il a donc procédé de la sorte, subissant dans les corridors de cette
Assemblée le courroux, hein, certainement les regards fâchés, choqués, de ses
collègues.
Ça a pris du
temps, M. le Président. Des années, des années des discussions au Bureau de
l'Assemblée nationale, davantage de
députés solidaires qui étaient élus, qui faisaient exactement la même chose
qu'Amir. Je fais référence bien sûr à Françoise en premier, Manon par la suite,
Gabriel, qui est arrivé avant la belle... la belle fournée de 2018 et les
ajouts de qualité de 2022. Bref, ce qui
était quelque chose qui était une anomalie est devenu une norme. Puis, en plus,
notre ami Amir, par son attitude, par
sa volonté de changer la donne et la culture, avait commencé à contaminer
d'autres personnes.
Il y a des
gens au Parti québécois, je pense qu'il y en avait aussi à la CAQ à l'époque,
également Parti libéral, qui, à titre individuel, n'étaient pas mal à l'aise,
eux autres, de diffuser, divulguer leur allocation de logement. Bien, ils l'ont
fait. Il y a des journalistes qui creusaient
la chose et, là, prenaient levier du fait que, là, il y avait un ou deux
députés d'un caucus qui le faisaient. Mais alors pourquoi le reste du caucus ne
le ferait pas? Et là, petit à petit, c'est monté, c'est monté comme... Ce changement de culture là a fait basculer un
député à la suite de l'autre. Et on est arrivé quelques années plus tard avec
une décision du BAN, et c'est devenu la
norme. C'est encadré, c'est fait de manière ordonnée et c'est public. Puis
aujourd'hui presque plus personne ne
s'y intéresse, à la limite. Il n'y en a presque plus, des articles de journaux
sur la divulgation des dépenses de logement, tellement c'est rendu
banal.
Mais ça ne
fait pas si longtemps que c'était considéré exactement comme un crime de
lèse-majesté, de faire ça. L'espace-temps entre le début de cette
revendication-là, et son application dans les faits, et la conversion totale de
l'institution au complet est, somme
toute, assez réduit, hein? Vous savez, M. le Président, j'ai une formation
d'historien. J'aime ça partager, parfois,
mes connaissances. Souvent, c'est un partage qui est non sollicité, mais, quand
même, je le fais. Tant qu'à avoir investi autant d'argent dans mon
éducation publique, je me dis : Coudon, il faut bien que ça... que j'en
redonne un peu. Tout ça pour dire que je ne
vous partagerai pas une anecdote historique à l'instant, M. le Président, je
vais juste vous dire que, quand on
étudie en histoire, on s'intéresse beaucoup, justement, à l'espace-temps puis
on s'intéresse beaucoup aux ruptures
et aux continuités. C'est comme les deux variables un peu du même yin, yang
qu'on cherche à analyser sur un objet
historique. Puis ce changement de culture là, rapide, sur la question de
l'allocation des dépenses, moi, m'a toujours fasciné parce que, comme rupture
puis comme changement complet, complet, là, renversement complet de situation, somme
toute, il s'est passé très peu d'années.
Puis là on pourrait refaire la même histoire
avec les allocations de transition, hein? Au début, l'allocation de transition, qui nous permet de pouvoir continuer à
avoir un certain revenu après notre départ de la vie politique, beaucoup
de personnes plaidaient que ça ne devrait
pas s'appliquer si vous démissionnez de vos fonctions pendant le mandat. Et
quand M. Khadir et ma formation
politique défendaient cette idée-là, à l'époque, même chose, on se faisait
regarder croche, là, par des
collègues d'autres partis. Petit à petit, changement de culture, et aujourd'hui
c'est rendu une norme. C'est rendu dans le règlement, si je ne me trompe
pas, mais, en tout cas, c'est certainement... c'est comme ça qu'on fonctionne
dorénavant.
Tout ça pour
vous ramener, M. le Président, sur l'enjeu de la rémunération des élus. Et
là-dessus, malheureusement, et je le
regrette, vous comprendrez, la rupture n'a pas eu lieu encore. Elle n'a pas eu
lieu. Par contre, on voit des petits signes, tranquillement, que l'édifice, là, il commence à craquer un peu. Et je
fais référence ici à mes collègues du Parti québécois qui, malheureusement, n'ont participé à absolument
aucune étape de ce travail législatif, à l'exception près du vote que nous avons tenu tantôt sur la prise en
considération du rapport où, à ma grande surprise, ils se sont abstenus sous
argument qu'ils n'avaient pas siégé à
la commission. Ils ne siègent vraiment pas à toutes les commissions, ce qui est
bien normal, ils ne sont que trois députés. Pourtant, ils votent sur absolument
tous les projets de loi que nous travaillons ici. Alors, ils auront à
s'expliquer auprès de leurs membres et de l'espace public, en quelque sorte,
là. Ça leur appartient.
Mais tout ça
pour vous dire qu'un parti politique qui avait participé aux démarches du BAN
alentour de la volonté de la CAQ de faire acheminer un rapport qui était...
bon, peut-être pas, je ne veux pas faire des procès d'intention, mais dont on pouvait deviner les grandes orientations
de conclusion. On a tellement mis des oeillères sur ce comité-là en
disant : Vous ne traiterez que
de la rémunération de... la base, l'indemnité de base, on pouvait peut-être
deviner qu'il allait avoir une
suggestion d'augmentation de l'indemnité de base, hein? Le débat,
c'était : Après ça, combien ça va être, l'augmentation? Tout ça
pour vous dire qu'un parti politique comme le Parti Québécois, qui,
historiquement, ne s'est jamais soucié de quelconque malaise de voter sur ses
conditions de travail, ah! bien là on sent que ça a changé un peu.
Alors, quand
je vous parle de changement de culture, sur l'espace-temps, il n'a pas été
aussi rapide que je l'aurais souhaité.
J'aurais souhaité qu'à travers le travail qu'on a fait depuis plusieurs
semaines, l'étude détaillée, les discours qu'on tient ici, au salon bleu, il y ait davantage d'évolution chez mes
collègues des autres partis. Déception. Peut-être pas une surprise, là, je vais être sincère avec vous,
peut-être pas de surprise, mais déception de ma part sur le peu... en tout cas
visibles, là, le peu de changements visibles de positionnement des
partis politiques.
La CAQ a
vraiment comme mis tout son poids dans l'agenda législatif pour le prioriser
par-dessus plusieurs autres projets
de loi qui étaient, à mon avis, infiniment plus importants. Ils ont priorisé ça
par rapport à plein d'autres sujets, on a évoqué tantôt
le secteur public, par rapport à la convention des constables spéciaux qui nous
protègent ici, à l'Assemblée nationale,
et dans nos déplacements. Bref, ils ont fait des choix étonnants, on va le dire
comme ça, mais ils sont restés fidèles à cette volonté de traverser ce
projet de loi là coûte que coûte avant la fin des travaux.
Tellement, M.
le Président, que, lorsqu'on n'a pas réussi à terminer l'étude détaillée dans
la première journée... Là, je vous ramène à jeudi dernier. Le lendemain, le
vendredi, par coutume, c'est là qu'on s'échange... ou, en fait, qu'on reçoit de
la part du gouvernement le plan pour la semaine suivante. On nous annonce
grosso modo : Voici les commissions qui vont siéger, à quelle salle, à
quelle heure, voici les grands travaux qui animeront le salon bleu. Bon, alors,
quand on s'est... comme je vous disais, quand on n'a pas terminé l'étude
détaillée, jeudi dernier, après deux blocs, et que, le lendemain, on
reçoit une indication de la semaine suivante, et que toute la semaine est
tapissée d'horaire d'études détaillées du projet de loi n° 24, bien, on se dit : Coudon, bien, ils sont
motivés, hein? Ils veulent que ça y aille, là. Ils sont prêts à investir une
vingtaine d'heures, minimalement, sur
l'étude détaillée du projet de loi n° 24 pour s'assurer
qu'on le traverse avant la fin de la session
législative. Ça, là, M. le Président, c'est un niveau de motivation très élevé,
très élevé. J'ai été impressionné. J'ai été impressionné.
Je me suis
dit : Peut-être qu'une première journée bien remplie, où on les aura un
peu mis au défi par nos arguments, par nos amendements... peut-être que
ça va les avoir refroidis un peu. Peut-être que la flopée de... Je suis
convaincu qu'ils ont reçu des appels dans
leurs bureaux de circo, qu'ils ont reçu des courriels. Je suis convaincu qu'ils
ont lu les lettres ouvertes, je suis
convaincu qu'ils ont lu les chroniques sur le sujet. Je me suis dit : Si
ça, ce n'est pas suffisant, mais que nous,
on vient les mettre au défi en étude détaillée avec nos nos arguments et nos
amendements, ils vont bien comme prendre un pas de recul, peut-être mettre ça sur pause, le mettre sur table, en
bon jargon de procédure, puis peut-être nous revenir, bien, plus tard, en fait, en septembre ou au mois
d'août. Pourquoi pas? Il n'y a pas de panique, là, sur ce dossier-là. Le feu
n'est pas pris, tout va bien. On aurait pu
mettre ça sur pause, terminer la session avec d'autres projets de loi plus
urgents et se revoir au mois d'août.
• (12 h 50) •
Je l'ai
proposé au ministre en pleine étude détaillée : M. le ministre, vous
trouvez que ça ne va pas assez vite, pourquoi on ne fait pas... Tu sais, visiblement, ça ne va pas assez vite parce
qu'on a des arguments, nous, parce qu'on n'est pas d'accord. Vous pensiez
peut-être avoir l'unanimité, vous pensiez peut-être que ça se passe rapidement
et discrètement. Bien, malheureusement,
non, nous, on ne jouera pas dans ce film-là. Donc, maintenant que vous avez
compris qu'on ne jouera pas dans ce film-là, bien, pourquoi vous tenez
absolument à nous matraquer avec des vingtaines d'heures d'étude détaillée?
Vous y tenez à ce point-là? O.K. Il faut... On n'a pas d'autre choix que d'en
prendre acte, là.
Et là vient
la question de : Mais pourquoi? C'est une chose, de le voir, là, que c'est
ça qu'ils veulent faire, c'en est une
autre de se poser la question. Pourquoi? Qu'est-ce qui vous motive à inscrire à
l'horaire au-delà de 20 heures d'étude détaillée sur ce projet de
loi là? Parce qu'on s'entend, là, quand ils mettent un projet de loi comme ça
pendant 20 heures à l'horaire,
qu'est-ce que ça sous-entend? Qu'est-ce que ça implique, devrais-je dire? C'est
la présence physique du ministre, de
son... sa direction de cabinet, d'une bonne partie son ministère, d'au moins,
quoi, quatre ou cinq députés d'opposition... gouvernementaux, pardon, une bonne flopée d'attachés politiques,
probablement une bonne partie qui relève des travaux, donc, du cabinet du leader, certainement deux,
trois personnes des communications, on peut l'imaginer. C'est beaucoup de gens. C'est beaucoup de gens qu'on mobilise
dans le seul et unique objectif de s'octroyer une hausse de salaire. Moi,
ça m'impressionne.
Et plus ça
continuait, plus on constatait leur volontarisme, plus j'étais sidéré.
D'accord, c'est vraiment ça, là, la priorité
du gouvernement d'ici la fin de la session. Ça doit être adopté. Le projet de
loi n° 24, coûte que coûte, deviendra loi sanctionnée par le
lieutenant-gouverneur d'ici vendredi prochain. Tellement que, dans un échange
avec mon vis-à-vis ici, aux renseignements sur les travaux, j'ai posé la
question : Est-ce que le gouvernement s'engage à ne pas procéder par
bâillon sur le projet de loi n° 24 sur la rémunération des élus? Ils ont
été incapables de s'engager à ça.
Je vais être
honnête avec vous, M. le Président, je me doutais bien qu'il y avait quand même
peu de chances qu'ils procèdent par bâillon pour s'octroyer des hausses de
salaire. Déjà que c'est particulier, s'octroyer des hausses de salaire,
est-ce qu'ils pousseraient le bouchon jusqu'à un bâillon? On en discutait, des
fois, avec mes collègues, en matière de réflexion,
de stratégie, puis on se disait : Bien, je ne peux pas croire, je ne peux
pas croire qu'ils feraient ça. Ce serait tellement grossier. Ils se feraient ramasser, en bon
québécois, dans l'espace public. Ce serait un prix politique tellement cher à
payer, nettement plus cher que la hausse de salaire qu'ils allaient
s'octroyer, si une telle quantification est possible.
Alors, quand
on pose la question : Êtes-vous capables de vous engager à ne pas procéder
par bâillon?, pas de réponse. Bien,
en fait, vous connaissez la façon de fonctionner, donc, une réponse, oui, mais
une non-réponse, finalement. On va voir, on se réserve, on commence... Bon, pas capable de dire :
Rassurez-vous, M. le député, il n'y aura pas de bâillon. C'est étonnant, ça.
C'est
d'autant plus étonnant que, sur un projet de loi passablement plus important,
celui de la réforme de... le réseau de
la santé, le projet de loi n° 15, aujourd'hui même,
on a eu une confirmation du premier ministre directement qu'il n'y aurait pas
de bâillon. Un autre dossier, là-dessus, où on avait des réflexions au sein du
caucus. Les spéculations allaient bon train il y a quand même à peine quelques semaines qu'il y aurait peut-être un
bâillon là-dessus avant la fin de la session. Moi, je n'y ai jamais cru.
On n'adopte pas sous bâillon un projet de loi de 1 000 articles après
à peine quelques heures d'étude détaillée,
ça n'a juste aucun bon sens. Mais là-dessus, en pleine période des questions,
le premier ministre n'avait pas de malaise de dire : Non, non,
dormez tranquilles, il n'y a pas bâillon. Mais, sur le projet de loi
n° 24, où on s'octroie des conditions de travail, ça, il y a eu un choix
politique éditorial de dire : Non, on va maintenir le flou.
C'est encore
une fois, M. le Président, une indication étonnante de la place importante
qu'avait ce projet de loi là dans
leur agenda législatif. Ils ont considéré que c'était le bon choix stratégique,
de laisser la porte ouverte au bâillon, sur un projet de loi qui vise uniquement à faire une seule chose :
s'octroyer des hausses de conditions de travail, devrais-je rajouter,
immédiatess, hein, je ne l'ai pas dit encore, s'octroyer des conditions de
travail immédiates. Moi, je n'ai pas vu ça souvent. Ça fait cinq ans que je suis ici,
ou quatre ans et demi, là, le débat est en cours, mais je demeure mystifié par
cette situation-là, mystifié par cette stratégie, par cette réflexion. Je ne
comprends pas.
Puis là,
après ça, là, les hypothèses sont ouvertes. Est-ce que c'est comme un mandat
clair du caucus gouvernemental? Est-ce
qu'il y a une entente avec l'opposition
officielle sur le sujet? Parce que
collaboration il y a eu, hein, entre le gouvernement et l'opposition officielle. Je vous dis qu'en
étude détaillée, en commission, c'était bras dessus, bras dessous et c'était...
Moi, j'avais l'impression d'être dans
un match de lutte, mais moi, j'étais seul, et mes adversaires étaient deux, hein,
vous savez, des fois, il y a comme des petites surprises, dans un match
de lutte. Il y a un troisième... troisième lutteur qui saute sur la scène, tu ne sais pas trop de quelle équipe il
va se rallier. Il ne s'est pas rallié à moi, M. le Président, le troisième
lutteur, il s'est rallié au
gouvernement, puis ils m'ont passé un bon savon, là. Mais c'était de bonne
guerre, c'était de bonne guerre.
Mais toujours est-il que je les voyais pendant
les pauses, des fois, aller discuter, là, pour peaufiner la stratégie.
D'ailleurs, ça me faisait bien rire parce que mon collègue de l'opposition
officielle, des fois, dans ces discussions-là, il parlait avec la... vous savez, comme au baseball, avec la main devant
sa bouche pour ne pas que l'adversaire puisse lire sur les lèvres. Alors, moi, ça me faisait bien
rigoler. Mais bref, c'est une petite anecdote pour vous faire sourire un peu,
M. le Président.
Toujours est-il que cette belle collaboration
là, cette coalition CAQ-PLQ... Parfois, nos amis ici nous taquinent sur le PLQS, là, c'est un petit truc qu'on entend,
mais là, visiblement, ce n'était pas du tout ça, l'entente en cours sur le
projet de loi n° 24, c'était, bien au contraire, la coalition CAQ-PLQ.
Donc, qu'est-ce qui les a animés? Je le cherche encore, hein? Est-ce que c'est un mandat clair du caucus
de la CAQ? Est-ce que c'est une entente avec le Parti libéral? Je ne le
sais pas. Je ne le sais pas.
Parce que, M.
le Président, quand il y a eu la négociation de l'entente de début de
législature entre les partis ici, à l'Assemblée
nationale, puis tout ça est public, hein, il n'y a pas de... il n'y a pas de
cachette, le document est public, le gouvernement
et l'opposition officielle ont négocié toutes sortes de choses, j'ai négocié
toutes sortes de choses, mais le résultat
étant qu'absolument aucun député ni du gouvernement ni de l'opposition
officielle ne touche l'indemnité de base. Qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut
dire qu'il y a toutes sortes de fonctions. Certaines avaient été créées lors de
la précédente législature et ont été
maintenues, et d'autres ont été ajoutées, surtout du côté du gouvernement, bien
sûr, en lien avec l'ajout de députés de leur côté.
Pendant que
la négo se déroulait, là, puis qu'on voyait ces nombreuses fonctions là être
créées de toutes pièces, avec l'indemnité
supplémentaire qui vient avec, on s'entend... Puis moi, je n'ai pas de problème
avec ça, hein? Des fois, il y a des
gens qui... Le ministre a essayé de me coincer. Je n'étais... pas trop clair,
c'étaient quoi, ses lignes là-dessus, là, mais moi, je n'ai pas de fonction... je n'ai pas d'enjeu avec des
augmentations, dans le règlement, liées avec l'indemnité d'une fonction, je n'ai vraiment aucun souci avec ça.
Mais c'était clair, c'était clair que le résultat de cette discussion-là,
c'était qu'absolument aucun député du gouvernement et de l'opposition
officielle ne se ramassait avec l'indemnité de base. Bien, pour être honnête,
moi, à ce moment-là, je me suis dit : Ah! peut-être que cette nouvelle
donne va faire en sorte de nous éviter
le mauvais film, parce que, je me disais, c'est peut-être... ils ont peut-être
voulu procéder à l'augmentation de salaire par ce chemin-là, en créant des nouvelles fonctions qui génèrent des
bonus sur l'indemnité de base. Je me suis dit : C'est comme une voie de contournement. Ils n'auront
peut-être pas envie de refaire le rapport puis de s'octroyer avec un vote...
tandis que, si on crée des nouvelles
fonctions pour tout le monde, bien, on aura à peu près le même résultat mais
par un autre chemin. J'ai eu cette pensée-là. Vous imaginez donc ma
surprise, à mesure que la législature a commencé, quand on a su qu'au BAN, au Bureau de l'Assemblée nationale, les discussions
allaient bon train sur qu'est-ce qu'on va faire sur le dossier...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : M.
le député d'Hochelaga-Maisonneuve, je dois vous demander, à cette étape-ci, si
vous avez terminé votre intervention. Vous n'avez pas terminé votre
intervention? Alors, vous allez pouvoir reprendre lors d'une prochaine séance,
M. le député.
Ajournement
Et, compte
tenu de l'heure, les travaux sont ajournés au mardi 6 juin 2023, à
13 h 40. Alors, je vous souhaite une très bonne fin de
semaine. Bon retour à la maison, en sécurité.
(Fin de la séance à 13 heures)