(Neuf heures quarante minutes)
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, bon jeudi à vous tous et toutes. Vous pouvez prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Et nous
allons débuter notre séance avec la rubrique des déclarations de députés. Et la
première déclaration sera celle de Mme la députée de Saint-François.
Souligner le départ à la retraite de Mme Nicole
Dostie,
cuisinière à l'école primaire Gendreau
Mme Geneviève Hébert
Mme Hébert : Mme la Présidente, la cuisinière de l'école
primaire Gendreau de Coaticook, Nicole Dostie, a pris sa retraite après
avoir servi plus de 1 million de repas en 30 ans.
Elle s'est
chargée de la cafétéria de A à Z dès son ouverture, en 1991, des commandes à la
comptabilité, incluant le
portionnement et la vaisselle. Organisée et rigoureuse, elle arrivait la
première à l'école pour être prête à faire manger la maternelle à 11 heures, la première année,
deuxième année, troisième année à 11 h 15 et quatrième, cinquième,
sixième année à 11 h 45. Elle aimait les élèves, qu'elle
connaissait par leurs prénoms, et dont souvent elle a même nourri les parents.
Depuis son
départ, on continue de lui demander la recette de sa sauce à spaghetti ou
encore le goût de sa croustade aux pommes.
Mme la
Présidente, en cuisine, il y a aussi les cuillères. Mme Dostie est réputée
pour rythmer ses chansons à répondre en jouant de la cuillère.
Nous vous souhaitons, Mme Dostie, une
retraite paisible au golf, au taï-chi, et pourquoi pas au camping. Merci, Mme
la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, Mme la députée de Saint-François. Je cède maintenant la parole
à Mme la députée de Verdun.
Saluer la décision du maire de Québec de s'opposer
à une hausse de la norme sur le nickel
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon : Merci, Mme la Présidente. Alors, je voudrais
aujourd'hui saluer la décision du maire de Québec, M. Bruno Marchand, de
refuser, pour sa ville, une hausse des taux de nickel dans l'air. Contrairement
au ministre de l'Environnement de la
CAQ, le maire a décidé de considérer d'abord les enjeux de santé publique de sa
population, plutôt que les questions économiques uniquement.
Dans Limoilou, l'air est déjà l'un des plus
pollués au Québec, c'est le ministère de l'Environnement qui le dit. Malgré cela, le ministre de l'Environnement reste
déterminé à multiplier par cinq la norme quotidienne de nickel permise
dans l'air. En 2022, c'est contre-intuitif.
Le maire de
Québec a organisé un comité plénier pour entendre toutes les parties, et la
conclusion est sans équivoque. Le
conseil municipal de la ville de Québec refuse unanimement la hausse proposée
par le gouvernement caquiste. Il s'oppose parce que, dans Limoilou, l'air est déjà saturé par la présence de
plusieurs polluants. Le principe de précaution doit s'appliquer.
Bravo au maire de Québec et au conseil municipal
de la ville de Québec! Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, Mme la députée de Verdun. Et je cède maintenant la parole à
Mme la députée de Repentigny.
Souligner le 20e anniversaire des Cuisines
collectives La Joyeuse Marmite
Mme Lise Lavallée
Mme Lavallée : Merci, Mme la Présidente. En mon nom et au nom du
député de L'Assomption, j'aimerais souligner le
20e anniversaire des Cuisines collectives La Joyeuse Marmite.
Depuis deux décennies, cet organisme a su, par
son implication, son expertise et sa grande générosité, apporter une meilleure qualité de vie à chacune des
personnes qu'elle a aidées, et elles sont nombreuses. Au fil du temps, il est
devenu un acteur majeur dans la vie de plusieurs de nos familles. En
plus de leur offrir un précieux service d'aide alimentaire et de leur donner des outils qui viennent
faciliter leur quotidien, La Joyeuse Marmite contribue à briser leur isolement
et à favoriser leur bien-être.
À
la coordonnatrice de l'organisme, Mme Josée Béliveau, et à toute son
équipe, merci d'être des acteurs si importants pour notre communauté, particulièrement en ces temps difficiles. Votre
dévouement est une grande source d'inspiration et de réconfort. Nous vous souhaitons encore de belles années devant
vous pour le plaisir de tous ceux et celles qui bénéficient de vos
services. Merci beaucoup.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de Repentigny.
Je cède maintenant la parole à M. le député de Viau.
Souligner les Journées de la
persévérance scolaire
M. Frantz Benjamin
M. Benjamin : Merci, Mme la Présidente. Nos gestes, un + pour leur réussite!,
c'est le thème retenu dans le cadre des Journées de la persévérance
scolaire cette année, du 14 au 18 février.
Je tiens à remercier
tous les acteurs de la métropole qui se mobilisent pour les jeunes Montréalais :
parents, enseignantes, enseignants,
directions d'établissement, professionnels, personnel de soutien, les centres
de services scolaires. Je félicite Réseau Réussite Montréal pour son
leadership dans les enjeux de persévérance scolaire.
Comme député de la
circonscription de Viau, je suis fier de pouvoir compter sur des partenaires
hors pair, des femmes et des hommes engagés au quotidien, comme le Fonds 1804
pour la persévérance scolaire ou des organismes communautaires comme Le Phare,
Centre Lasallien Saint-Michel, le centre éducatif René-Goupil, la Maison
d'Haïti, Mon Resto, Parcours Persévérance scolaire et la table de la réussite
éducative de Vivre Saint-Michel en santé.
Vos gestes représentent
un grand plus pour la réussite éducative des jeunes. Merci pour votre travail.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député de Viau. Et maintenant je me
tourne vers Mme la députée de Bellechasse.
Féliciter Mme Olivia
Asselin, skieuse acrobatique, pour
son parcours sportif et sa participation
aux Jeux olympiques de Beijing
Mme Stéphanie Lachance
Mme Lachance :
Merci, Mme la Présidente. Je tenais aujourd'hui à souligner le parcours
inspirant d'une jeune femme d'exception, originaire de Pintendre, dans la
circonscription de Bellechasse.
Depuis l'âge de
quatre ans, Olivia Asselin pratique le ski avec passion. À neuf ans, elle a
rejoint le club de ski acrobatique de
Stoneham, où elle pratique le ski de bosses, la descente acrobatique et le
grand saut. À l'âge de 14 ans, elle joint l'équipe Québec, et l'année suivante est pour elle le début d'un
parcours de ski autour du monde dans l'équipe nationale.
Aujourd'hui
âgée de 17 ans, ses accomplissements sportifs l'ont menée à ses premiers
Jeux olympiques, à Beijing, où elle
représente le Canada en ski acrobatique. Grâce à son succès dans ses
qualifications, elle a su se hisser jusqu'en finale, où elle s'est
classée huitième au grand saut.
Je
tiens à féliciter personnellement sa passion, sa persévérance, sa rigueur, qui
lui ont permis de percer dans un sport où, de son propre aveu, il n'est
pas facile pour une femme de faire sa place.
Bravo, Olivia, pour
ton aventure olympique, et bon succès dans toutes tes prochaines compétitions!
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de Bellechasse.
Et maintenant je cède la parole à Mme la députée de Brome-Missisquoi.
Souligner la Journée
internationale
des femmes et des filles de science
Mme Isabelle Charest
Mme Charest : Mme la Présidente, j'aimerais souligner la tenue de la Journée
internationale des femmes et des filles de science, qui a lieu demain.
C'est en 2015 que
l'Assemblée générale des Nations unies a proclamé cette journée visant à
promouvoir l'accès et la participation des
femmes et des filles à la science. Cette journée permet de rappeler le rôle
essentiel des filles et des femmes dans la communauté scientifique et à
renforcer leur participation.
Leur
apport à travers l'histoire et encore aujourd'hui est souvent méconnu mais
inestimable. Les femmes ont été au coeur de découvertes scientifiques
majeures au cours de l'histoire.
C'est
l'occasion de constater les efforts et les progrès qui ont été faits pour
réduire l'écart entre les femmes et les hommes dans le domaine et de prendre conscience du chemin qu'il reste à
parcourir. Il faut continuer d'accompagner les filles et les femmes pour
les encourager à entreprendre des études dans le domaine scientifique.
Merci à toutes les filles
et les femmes qui s'impliquent dans la science pour faire avancer notre
société. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Brome-Missisquoi. Et maintenant je cède la
parole à Mme la députée de Labelle.
Souligner le succès du programme
Soutien au comportement positif dans les écoles
Mme Chantale Jeannotte
Mme Jeannotte : Merci, Mme la Présidente.
C'est la 28e Semaine des enseignantes et enseignants, qui souligne le
travail essentiel du personnel enseignant. Et, à cette occasion, j'aimerais
porter à votre attention une initiative du centre de services scolaire
des Laurentides qui vise à combattre l'intimidation au niveau préscolaire,
primaire et secondaire.
Dès
les premières années de la mise en oeuvre de ce Programme de soutien au
comportement positif, on a noté une diminution de 87 % d'événements
et de comportements non adéquats, qui empêchent le bon fonctionnement de
l'école. L'impact de la diminution de tels comportements sur la réussite
scolaire et la qualité de l'enseignement sont largement documentés, et toutes les équipes-écoles collaborent à promouvoir les
relations respectueuses, et je tenais à leur rendre un vibrant hommage
aujourd'hui.
Alors,
l'école est un lieu privilégié pour acquérir des comportements, des compétences
académiques, oui, et aussi pour la formation de citoyens socialement et
positivement engagés. Merci à tous.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée de Labelle.
Et je cède maintenant la parole à M. le député de Jean-Lesage.
Dans le cadre de la Semaine de
la canne blanche, déplorer le manque
d'accessibilité numérique pour les personnes handicapées
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Merci, Mme la Présidente. Cette semaine, c'est la
semaine québécoise de la canne blanche, et j'aimerais en profiter pour
vous parler d'accessibilité.
On
a beaucoup parlé d'accessibilité physique, mais la situation pandémique et les
mesures qui en ont découlé révèlent qu'il
y a aussi un important travail à faire pour garantir l'accessibilité du Web
pour les personnes en situation de handicap.
Le
Regroupement des aveugles et amblyopes du Québec a publié, l'année dernière, un
rapport sur les impacts de la pandémie pour les personnes ayant une
limitation visuelle. 43 % des répondants à leur étude ont eu des problèmes
à consulter l'information sur les sites
gouvernementaux et à avoir accès aux ressources en ligne. En 2018, on évaluait
que 68 % des sites Web des CISSS et des CIUSSS ont un niveau
d'accessibilité entre faible et inutilisable.
J'espère que le
nouveau ministre du Numérique s'assurera de ne laisser personne derrière, cette
fois-ci. Merci.
• (9 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député de Jean-Lesage. Et
maintenant c'est au tour de M. le député de Papineau de nous faire sa
déclaration.
Rendre hommage à M. Yolain
Bianchi, fondateur
du Club athlétique de la Petite-Nation
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe :
Merci beaucoup. Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je tiens à honorer la
mémoire d'un citoyen d'exception qui a laissé sa marque aux quatre coins de
l'Outaouais, et particulièrement, bien précisément, dans ma circonscription de
Papineau.
M. Yolain Bianchi
a connu une illustre carrière, échelonnée sur trois décennies, au cours
desquelles il a entraîné et propulsé un nombre impressionnant de jeunes adeptes
de l'athlétisme et de volley-ball. Enseignant de menuiserie et d'éducation physique à l'école secondaire
Louis-Joseph-Papineau, ce mari et père de trois enfants a su transmettre sa
passion du sport à des athlètes
déterminés, qui, sous ses conseils et sa bienveillance, sont parvenus à
décrocher de nombreux titres provinciaux et nationaux, au fil du temps.
Décrit
comme un entraîneur rigoureux, engagé, humain et au franc-parler, Mme la
Présidente, on doit notamment à M. Bianchi la fondation du club
d'athlétisme de la Petite-Nation.
En
terminant, je tiens à offrir mes sincères condoléances à la famille, aux amis
et à tous ces sportifs qui ont eu la chance d'évoluer aux côtés de ce
grand homme de chez nous. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je
vous remercie, M. le député de Papineau. Alors, ceci met fin à la rubrique
des déclarations de députés.
Et je suspends nos
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 51)
(Reprise à 10 h 5)
Le
Président : Mmes et
MM. les députés, d'abord, bon jeudi, bonne journée. Prenons quelques
instants pour nous recueillir.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Il n'y a pas de dépôt de documents.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de
commissions.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, Mme la députée
de Verdun.
Interdire la pratique de
la pesée dans les
cours d'éducation physique au cégep
Mme Melançon : Merci,
M. le Président. Alors, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 1 088 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant qu'en 2017 la pesée a été interdite
dans les écoles primaires et secondaires parce qu'elle était considérée comme
nocive pour les élèves;
«Considérant qu'il existe dans les cégeps une
pratique consistant à peser les élèves dans les cours d'éducation physique, et
que cela se fait parfois devant leur groupe, malgré les indications du
ministère;
«Considérant
que certaines personnes enseignantes mesurent aussi le taux de graisse et
calculent l'indice de masse corporelle, IMC, une mesure considérée comme
désuète par les scientifiques;
«Considérant que l'IMC n'offre aucune
information sur la santé ou sur les habitudes de vie;
«Considérant
que de nombreuses études rapportent que, suite à la pesée, un pourcentage
important de personnes étudiantes ont eu recours à des régimes
amaigrissants parfois drastiques et néfastes pour leur santé;
«Considérant le parcours de vie des personnes
étudiantes — état
psychologique, vulnérabilités, diagnostics, etc. — est inconnu des
professeurs et professeures en éducation physique;
«Considérant que cette pratique est très nocive
pour les jeunes souffrant d'un trouble alimentaire et peut même en être le
déclencheur;
«Considérant
que cette pratique est aussi humiliante et anxiogène pour les personnes
présentant un surplus de poids, ainsi que pour celles en situation de
sous-poids, et qu'il peut s'agir d'une forme d'intimidation;
«Considérant
que la Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée devrait
être mise en valeur par le corps enseignant;
«Et l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés et soussignées, demandons aux
ministères de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur d'interdire
immédiatement la pesée dans les cégeps du Québec.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : Merci. Et cet extrait
de pétition est déposé. M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Demander au gouvernement
d'appuyer la création de la
Coopérative de transport régional du Québec
M. Arseneau : M. le
Président, merci. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 4 561 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que le coût du transport aérien régional au Québec est prohibitif en
comparaison des prix en vigueur chez nos voisins directs, et ce, depuis
des décennies;
«Considérant quecette situation ne
relève pas d'une demande trop faible mais bien d'une offre déficiente et d'un
marché quasi monopolistique trop peu concurrentiel;
«Considérant
qu'une récente étude de l'IREC démontre un manque à gagner fiscal de
800 millions de dollars pour le trésor public dû à la faiblesse du
réseau aérien régional;
«Considérant
quele fait d'utiliser des fonds publics pour subventionner des
transporteurs aux prix prohibitifs ne réglera jamais le problème
fondamental des prix trop élevés;
«Considérant
que l'initiative TREQ d'un transporteur aérien sous forme coopérative à
propriété collective a reçu le soutien de milliers de Québécois [et Québécoises] déjà membres, de plusieurs maires et mairesses du Québec, de plusieurs
industriels, du gouvernement fédéral et de grandes institutions financières;
«Considérant
que TREQ ne demande aucune subvention du gouvernement du Québec, mais seulement
un signal que l'initiative peut faire partie de la solution face à un modèle
récurrent qui a pourtant prouvé son inefficacité et son incapacité à
bien desservir les régions du Québec;
«Considérant quele
Québec entier bénéficiera d'un secteur aérien régional enfin fonctionnel comme
partout ailleurs et que la relance de l'économie québécoise passe aussi par les
régions;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec de soutenir la création de la
coopérative TREQ et de participer au montage financier avec les autres
partenaires des secteurs privé et gouvernemental déjà regroupés.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
• (10 h 10) •
Le Président :
Et cet extrait de pétition est également déposé.
Et
j'ai reçu une demande de M. le leader de l'opposition officielle et député de
Pontiac pour la présentation d'une pétition
non conforme. Y a-t-il consentement pour la présentation de cette pétition?
Consentement. M. le leader de
l'opposition officielle et député de Pontiac.
Demander la réouverture du
service d'obstétrique de l'Hôpital du Pontiac
M. Fortin : Merci. Merci, M. le
Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale,
signée par 1 050 pétitionnaires. Désignation : citoyens
et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considering
that the obstetrics department at the Pontiac Hospital in Shawville has been
closed for almost two years;
«Considering that Pontiac mothers have
had to travel a great distance to Gatineau, Québec, or [to] Pembroke, Ontario, to give birth to
their babies, placing them in potentially dangerous situations;
«Considering
that the Pontiac community hospital is a high-quality care environment
appreciated by citizens;
«Considering that one of the Government's stated objectives is to repatriate more health
care services to Québec;
«Et
l'intervention réclamée se résume ainsi :
«We, the undersigned, ask the Government of Québec that
measures be put in place to relaunch the obstetrics service in Shawville as quickly as
possible and allow all Pontiac women to give birth to their newborns at their
community hospital.»
Je
certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Et cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes donc à la période de questions et de réponses orales, et je cède la
parole à la cheffe de l'opposition officielle.
Prolongement du Réseau express métropolitain
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Merci, M. le Président. Dans le dossier du REM de l'Est,
M. le Président, les explications de la ministre du Transport, en fait, témoignent de l'incapacité du
gouvernement à livrer la marchandise sur ce dossier. La ministre refuse de mettre de l'eau dans son vin, parce
qu'elle n'aime pas ça, mais, par contre, elle a jeté de l'huile sur le feu
pendant toute la semaine, M. le Président.
Et, plutôt que de
rallier les différents acteurs par rapport à cet enjeu, la CAQ fait ce qu'elle
sait faire de mieux, c'est-à-dire diviser. Elle a condamné le rapport qui a été
émis par l'ARTM. Elle a discrédité la STM. Elle a fait des consultations dont les dés étaient pipés d'avance,
on connaissait les résultats. Et, résultat des courses, M. le Président,
les résidents, dans l'est de
Montréal, là, ils ne se sentent pas écoutés ou entendus. Pendant ce temps-là,
le premier ministre s'en est lavé les mains et il a dit : Bien,
dans le fond, c'est à la mairesse de décider ce qu'elle veut.
M. le
Président, est-ce que le premier ministre peut faire la seule chose qui
s'impose, c'est-à-dire refaire ses devoirs, sur cet enjeu?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, d'abord, il faut faire un constat. Il y a un
potentiel énorme de développement dans l'est de Montréal. Imaginez-vous tous
ces terrains, là, qui sont en partie contaminés, qui sont sur l'île de
Montréal, où on pourrait développer une immense zone d'innovation, avec des
entreprises, avec des logements, avec des parcs. M. le Président,
pour moi, l'avenir de l'est de Montréal, là, est incroyable.
Et, M. le
Président, on a mis un projet emballant sur la table, le REM de l'est de
Montréal, et la mairesse de Montréal est
d'accord avec ce projet-là. J'ai rencontré la mairesse de Montréal il y a
quelques mois, elle m'a demandé de travailler à certains aménagements,
et c'est ce qu'on est en train de faire, M. le Président.
Donc, c'est
effectivement un projet qu'on fait à trois. Il y a une partie qui
s'autofinance, parce que la Caisse de dépôt est prête à investir
10 milliards dans un projet qui est rentable pour la caisse. On veut
ajouter des aménagements. D'ailleurs, la mairesse a annoncé qu'elle est prête, la ville de
Montréal, à investir 500 millions de dollars de plus pour améliorer
l'aménagement du REM de l'Est. Et j'ai dit à
la mairesse de Montréal, et je lui ai répété il y a deux jours, que le
gouvernement aussi est prêt à faire
des efforts — je
ne parle pas de la caisse, je parle du gouvernement — pour
avoir ce beau projet pour développer l'est de Montréal, qui a été
négligé pendant des années par le Parti libéral, qui prenait pour acquis
Montréal.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le Président, on revoit, dans les
dernières remarques du premier ministre, la méthode caquiste. Ils s'obstinent,
ils n'écoutent pas, puis, quand le projet pète, ce qu'ils sont en train de
faire, c'est blâmer les autres.
Aujourd'hui, il nous parle de beaux projets.
Quels beaux projets, exactement? De quels projets parle-t-il? Il est supposé avoir mis en place un projet qui allait desservir
l'est de Montréal. Or, on constate que 94 % des gens, des usagers
utilisent déjà les transports en commun. En quoi est-ce que c'est un beau
projet, M. le Président?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, j'espère que les citoyens
de l'est de Montréal vont se rappeler de ce que vient de dire la cheffe de l'opposition officielle. Pour
elle, ce n'est pas un beau projet. Pour elle, il y a des lignes parallèles,
comme si, déjà, on n'avait pas la
ligne verte puis la ligne bleue qui sont parallèles. Toutes sortes de choses
qui sont dites par le leader du Parti libéral.
M. le
Président, c'est un beau projet. La mairesse de Montréal appuie le projet. Puis
on s'est promis, il n'y a pas plus tard que deux jours, qu'au plus vite
possible, tous les deux, avec la ministre, bien sûr, responsable de la Métropole...
Le Président : En terminant.
M. Legault : ...on va faire une
belle annonce d'un beau projet ajusté.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : La mairesse est
tellement de bonne humeur puis elle apprécie tellement le projet qu'elle a dit
qu'elle se sentait acculée au pied du mur. C'est ça qu'elle a dit, M. le
Président.
La ministre est allée dénoncer le rapport de
l'ARTM. La ministre est allée dire que, finalement, ça n'avait pas d'importance
parce qu'il fallait, de toute façon, coûte que coûte, foncer dans ce projet-là.
La réalité,
M. le Président, c'est qu'ils foncent tête baissée. Ils ont commandé un
projet à la Caisse de dépôt et ils ont fait
en sorte que, là, parce que personne ne se parle, parce que personne n'est
capable de livrer la marchandise, on se bute à un mur. Vont-ils refaire
leurs devoirs?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, j'ai parlé avec la mairesse
de Montréal. On a d'excellents liens, la mairesse de Montréal et moi. Ce
que la mairesse trouve, c'est que certains dirigeants de la caisse sont un peu
durs dans les négociations. On a expliqué à
la Caisse de dépôt que le gouvernement et la ville de Montréal sont prêts à
investir pour bonifier le projet. Donc, on ne remet pas en question la rentabilité, pour la caisse, du projet de
10 milliards. Ils n'avaient peut-être pas bien compris ça.
Donc, les
remarques de la mairesse, c'était sur certains dirigeants de la caisse, ce
n'était pas sur le gouvernement. Ça
va très bien entre le gouvernement de la CAQ et la mairesse parce qu'on a de
l'ambition, contrairement au Parti
libéral.
Le Président : Troisième
complémentaire...
Des voix : ...
Le
Président : Encore une fois, qu'on démarre bien et qu'on
poursuive bien. Question. Vous êtes la seule à avoir la parole. Réponse,
c'est la même chose.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : L'ambition,
M. le Président, ce n'est pas de faire des projets à 10 milliards sur
un coin de table, mal ficelés, puis qui donnent les résultats que ça
donne, c'est-à-dire pas grand-chose, aujourd'hui. Ce n'est pas ça, l'ambition. Quand on
parle d'avoir tous les acteurs impliqués, on sait très bien, par exemple, que
la mairesse n'est pas dans le comité décisionnel. Elle a demandé, par
ailleurs, à l'être, dans le comité décisionnel.
Alors, puisque le premier ministre a de si
bonnes relations, et que ça va bien, et que tout va bien, dans ce projet,
est-ce que, minimalement, la ville de Montréal pourrait être impliquée dans le
comité décisionnel?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, il faut distinguer deux
choses. La caisse va réaliser le projet, mais, pour dessiner le projet, on a accepté, effectivement, que la
mairesse, les représentants de la ville de Montréal soient dans un comité pour
redessiner le projet.
Mais,
M. le Président, je vois, là, plein de députés libéraux de l'est de
Montréal qui doivent être gênés, gênés, parce que les gens vont se rappeler, à l'automne prochain, qu'ils étaient
contre ce projet extraordinaire du REM de l'Est. Eux, ils ont développé
seulement dans le West Island. Nous, on va développer dans l'est de Montréal.
Le Président : Question principale,
M. le leader de l'opposition officielle.
Projet de prolongement du Réseau express métropolitain
M. André Fortin
M. Fortin :
Merci, M. le Président. Le gouvernement s'apprête à dépenser, il vient de
le confirmer, plus de 10 milliards sur
le REM de l'Est, même si 94 % des usagers sont déjà desservis par les
trains de banlieue ou par la ligne verte. Vous comprendrez que ça peut
inquiéter des contribuables qui, d'habitude, là, ne haïssent pas ça avoir un
minimum de justifications avant de débourser 10 milliards.
Mais, depuis
le début de la semaine, dans toutes ses réponses, la ministre déléguée aux Transports a répondu à peu près les cinq mêmes lignes :
un, c'est la faute des autres, la région a été oubliée; deux, c'est bon pour le
développement; trois, on collabore avec tout
le monde; quatre, la planète au complet nous regarde — on
salue les gens de Paris, d'ailleurs; cinq,
les études de l'ARTM et de la STM sont biaisées. Nulle part, jamais, et j'ai
recensé toutes ses entrevues, M. le Président, elle n'avance de
chiffres ou de données.
Alors, je
vais lui demander très directement de mettre ses cinq lignes de média de côté
et de nous dire, de dire aux contribuables,
puisque l'ARTM et la STM sont biaisées, combien de nouveaux usagers à l'heure
de pointe le REM de l'Est va desservir.
• (10 h 20) •
Le Président : Mme la ministre
déléguée aux Transports.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : M. le Président, je vais vous présenter une
nouvelle carte. C'est ce qu'on est en train de réaliser pour la région de Montréal, pour la métropole. À
terme, lorsqu'on aura terminé le REM de l'Ouest et réalisé le REM de l'Est, avec le métro, le métro souterrain, le REM
aérien, on aura 177 kilomètres de réseau structurant. À ça, M. le
Président, s'ajoute tout le réseau
d'Exo, de train, s'ajoute le SRB Pie-IX, qu'on poursuit jusqu'à la rue
Notre-Dame pour pouvoir faire les
interconnexions. Parce qu'il a été prétendu que c'était un projet superposé. C'est
un projet qui est connecté, M. le Président, connecté au réseau pour offrir la meilleure
mobilité possible à la population métropolitaine de l'île de Montréal et de la
région de Montréal. Et il s'adonne,
M. le Président, que le REM de l'Est va aller desservir des zones qui ne
le sont pas aujourd'hui.
Le Président : Première
complémentaire, M. le leader de l'opposition officielle.
M. André Fortin
M. Fortin :
Bon, pas de chiffres, mais on peut travailler sur sa carte, si elle veut, parce
que l'enjeu du REM de l'Est, là, il n'est
pas à Pointe-aux-Trembles puis il n'est pas dans la partie nord. L'enjeu, c'est
que, du centre-ville à Honoré-Beaugrand,
la ligne verte dessert déjà ces services-là, et le REM de l'Est va mettre une
ligne parallèle collée sur la ligne verte, une ligne qui ne dessert
personne de plus, selon l'ARTM.
Pourquoi elle
dépenserait des milliards plutôt que de simplement rabattre les gens de Pointe-aux-Trembles
sur la ligne verte?
Le Président : Mme la ministre
déléguée aux Transports.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : M. le Président, dans l'est de Montréal,
c'est 500 000 personnes qui vont être desservies. Le REM va servir... Dans les chiffres qui étaient...
juste avant la pandémie, alors là il y a une réévaluation qui se fait, comme
partout, là,
mais on était à 133 000 personnes par jour qui prenaient le REM,
M. le Président. Il peut y avoir une petite différence, mais c'est
133 000 personnes, M. le Président.
Et, quand on sort continuellement le chiffre de
94 % de desserte efficace dans l'est de Montréal, c'est malheureusement
faux, M. le Président. Ce n'est pas une
desserte efficace. Ce n'est pas une desserte efficace. Ce n'est pas un chiffre
qui est juste, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le leader de l'opposition officielle.
M. André Fortin
M. Fortin :
M. le Président, ça fait quelques années que je siège ici, comme vous,
puis j'ai rarement vu une ministre qui est
aussi en contradiction avec son premier ministre. Elle continue d'affirmer, là :
Le projet va de l'avant, pas de
changement, pas de justification, pas de problème. Le premier ministre dit :
La balle est dans la cour de la mairesse de Montréal pour qu'elle nous
présente un meilleur projet. Deux versions complètement contradictoires.
M. le
Président, le premier ministre va devoir ressortir son Petit Robert,
parce qu'il va falloir réécrire la définition de l'improvisation pour
ajouter l'exemple du REM de l'Est.
Le Président :
Mme la ministre déléguée aux Transports.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : Aucune contradiction, M. le Président, aucune contradiction. Le
premier ministre dit clairement qu'il y a des améliorations qui sont
amenées au projet, et je suis totalement d'accord. Et je le dis depuis le début,
aussi, qu'il y a des améliorations qui sont
amenées au projet, puisqu'il y a des consultations citoyennes qui sont faites,
puisqu'il y a un BAPE qui va être fait, puisqu'il y a ce groupe d'experts qui
est en train de travailler à l'intégration et à l'architecture de ce
projet.
Et ce qu'il est
important de se rappeler, M. le Président, là, quand je vous montre,
encore une fois, cette carte, c'est que
c'est l'ensemble de l'île de Montréal qui va être desservi, c'est la connexion
avec le REM de l'Ouest, que l'ancien gouvernement a initié et que nous
sommes en train de réaliser.
Le Président :
Question principale, Mme la cheffe...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Mme la cheffe de l'opposition officielle a la parole,
maintenant. Merci.
Mesures préventives face à la
pandémie de coronavirus
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Merci, M. le Président. Cette semaine, je me suis levée à
huit reprises pour poser une question au premier ministre. Je lui disais :
Les Québécois sont tannés, ils sont fatigués. C'est vrai qu'il y a des
assouplissements qui amènent un début
de retrouver une vie normale et d'apprendre à vivre avec le virus. Cela dit,
M. le Président, la dernière chose dont on a besoin, c'est de
revenir en arrière. Personne ne veut revenir en arrière.
Et
j'ai demandé au premier ministre de nous dire quelles étaient les mesures qu'il
allait mettre de l'avant pour éviter à tout prix qu'on reconfine les Québécois.
Hier, dans une de ses réponses, il m'a dit : «On a quand même mis des
mesures préventives, au cas où il y aurait une autre vague plus forte, où on
aurait besoin d'avoir des standards plus élevés.»
Alors, je lui demande :
Est-ce qu'il peut déposer cette liste de mesures préventives qu'ils ont mises
de l'avant?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, le ministre de la Santé s'est engagé, d'ici le
mois de mars, à déposer un plan complet de refondation du réseau de la santé.
M. le Président, ça n'a pas de bon sens qu'on ait été aussi dépendants de
la situation des hôpitaux pour passer à travers la crise. Donc, il faut
augmenter la capacité des hôpitaux à recevoir à la fois des patients COVID et à
la fois des patients réguliers. Et, M. le Président, ce n'est pas simple. Déjà,
le ministre de la Santé en a fait beaucoup. On a mis beaucoup
d'incitatifs pour attirer plus d'infirmières à temps plein. On a, bien sûr,
fait toute la formation des préposés,
9 000 préposés qu'on a formés rapidement, pour ajouter. Mon collègue
le ministre du Travail a mis en place des incitatifs pour qu'il y ait
plus d'étudiants, étudiantes qui choisissent les sciences infirmières.
Évidemment, on ne pourra pas régler ça du jour au
lendemain, mais, M. le Président, on fait face à une négligence puis des coupures
qui ont été faites par le gouvernement libéral, qui font que le réseau, avant
même la pandémie, avait été mis à mal.
Donc,
M. le Président, le ministre de la Santé va déposer un plan. Je sais que
la cheffe de l'opposition officielle aime ça, les plans, les plans, les plans.
Donc, au mois de mars, on va...
Une voix :
...
M. Legault :
Oui, il y en avait un autre comme ça à Ottawa, oui.
Le Président :
S'il vous plaît!
M. Legault : M. le Président, le
ministre de la Santé va déposer un plan au mois de mars pour refonder le
système de santé...
Le Président :
En terminant.
M. Legault :
...et je pense qu'elle va être satisfaite.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Effectivement, il y en
avait un autre comme ça à Ottawa qui aimait ça. Puis d'ailleurs le premier
ministre nous avait invités à voter pour lui. On a vu ce que ça a donné.
M. le Président,
M. le Président, le premier ministre a dit : On va mettre des
mesures, des mesures préventives, au cas où
il y aurait une vague plus forte. C'est lui qui a dit qu'il avait mis en place
des mesures préventives. La question que j'ai pour lui : À quelles
mesures préventives faisait-il référence, hier?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président,
d'abord, on l'a dit, il va falloir apprendre à vivre avec le virus. Bon.
Actuellement, la moitié des patients COVID sont des patients qui ne sont pas
d'abord là à cause de la COVID. Donc, il faut mettre, entre autres, des mesures
de protection pour être capables de traiter ces patients-là différemment, et les
patients réguliers, et les patients
COVID. C'est la moitié, quand même, des 3 000... des 2 300 patients
qu'on a, actuellement. Donc, la Dre Opatrny est en train de mettre
en place des mesures préventives pour qu'éventuellement...
Le Président :
En terminant...
M. Legault :
...ces patients-là, on puisse en traiter plus.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le Président,
c'est une blague. C'est une blague, M. le
Président. Ça fait trois fois que je
me lève puis que je demande au premier
ministre de me dire quelles sont les mesures préventives auxquelles il faisait
référence. Hier, on parlait
spécifiquement des écoles. Il m'a dit : On a mis des mesures préventives
en place. Quelles sont ces mesures préventives
qui ont été mises en place dans les écoles, dans les CPE, dans les RPA? Est-ce
qu'il peut donner une liste de ces mesures préventives? C'est lui-même
qui en a parlé.
Une voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! J'entends
quelqu'un. Les masques m'empêchent de voir c'est qui, mais je l'entends, c'est
déjà assez. Alors, M. le premier ministre, à vous la parole.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, les mesures préventives, c'est de s'assurer qu'on ait
une plus grande capacité hospitalière, pour
être capables, si jamais il y a une sixième vague, à la fois de traiter les
patients COVID puis à la fois être capables de traiter les patients
réguliers.
M. le Président,
on a mis plus de 1,5 milliard, au cours des derniers mois, pour convaincre
des infirmières qui étaient à temps partiel
de devenir à temps plein, pour convaincre des infirmières qui étaient
retraitées de revenir dans le réseau. M. le Président, ce qu'il
faut, là, c'est d'augmenter notre capacité pour que les prochaines fois...
Le Président : En terminant...
M. Legault :
...on ait plus de capacité hospitalière.
• (10 h 30) •
Le Président : Question principale,
M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Coût du troisième lien entre Québec et Lévis
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci,
M. le Président. Hier, le premier ministre m'a invité à prendre un cours
d'économie. Je trouve ça intéressant. Donc, ce matin, on va parler
ensemble, lui et moi, d'économie.
Un des
concepts les plus importants, en économie, c'est le concept de prix, hein?
Avant d'acheter quelque chose, les
consommateurs regardent les prix, surtout ces temps-ci, avec l'inflation, parce
que l'épicerie, ça ne coûte pas 75 $ par semaine, puis un logement,
ça ne coûte pas 500 $ par mois.
Mais je vais donner un deuxième exemple.
Admettons que vous engagez un contracteur pour vous construire une maison. Il vous dit : Bien, je ne sais
pas vraiment comment va coûter la maison, mais je commence les travaux demain,
puis je vais t'envoyer la facture une fois
que tout va être fini, en 2025. Personne, M. le Président, personne
ne dirait oui à un deal comme ça. Personne, sauf le premier ministre.
Il se permet
de donner des leçons d'économie au salon bleu, mais lui, il veut mettre en
marche la construction d'un tunnel à
10 milliards, le troisième lien, cette année, avant l'élection, avant même
que les Québécois sachent combien ça va leur coûter, cette petite
obsession électorale du premier ministre.
Moi, je pense
que le peuple québécois a le droit de connaître combien va coûter le troisième
lien du premier ministre.
Est-ce que le
premier ministre, ce matin, là, il est capable enfin de dire quel sera le prix
maximal de son controversé projet de troisième lien?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François
Legault
M. Legault : M. le Président, nous, à la CAQ, on pense qu'on a
besoin d'un troisième lien entre Québec et Lévis.
J'étais
content de voir, quoiqu'il semble y avoir des petits différends à l'intérieur
de Québec solidaire, que Québec solidaire
est au moins d'accord pour dire : Il devrait y avoir deux voies, du
centre-ville de Lévis au centre-ville de Québec, pour le transport en commun,
donc, puis ça ne devrait pas être un pont, là, ce ne serait pas beau, ça prendrait
un tunnel de deux voies. Je vois, là,
qu'il y a un des députés qui dit oui, puis l'autre député dit non. Il faudrait
qu'ils se parlent, tous les deux. Mais disons, là, qu'il y a une ouverture,
chez Québec solidaire, pour avoir au moins deux voies pour le transport
en commun du centre-ville de Québec au centre-ville de Lévis.
Reste
maintenant à les convaincre qu'on a aussi besoin d'avoir des voies
additionnelles pour le transport, éventuellement, des autos électriques. Donc,
le ministre des Transports est en train de voir est-ce que ça prend deux voies de plus, quatre voies de plus, est-ce
qu'au total on a besoin de deux voies, quatre voies, six voies. C'est ça qu'on
est en train de regarder. On va évaluer, on
va évaluer, puis, dans les prochains mois, on va être capables de donner un
estimé pas mal précis de combien le projet ajusté va coûter.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : M. le premier ministre... M. le Président, en
politique comme au hockey, passer proche, ça ne compte pas. Le premier ministre est passé proche de répondre à ma
question et de dire enfin, en toute transparence, aux Québécois et Québécoises combien
allait coûter son projet de troisième lien. Je lui donne une deuxième chance.
Les élections, c'est dans quelques mois. Il ne joue pas avec l'argent d'Air
Transat, il joue avec l'argent des Québécois. Je lui demande combien va
coûter son projet de troisième lien aux contribuables du Québec.
Le Président : Et on vous demande de
vous adresser toujours à la présidence. M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : M. le Président, vous savez, Québec solidaire
parle un peu comme les vieux partis de gauche d'il y a 25 ans, tu sais, toutes les entreprises, ce
sont des méchants, hein? Je me rappelle être allé dans certains pays
scandinaves où ils m'ont dit : On était comme ça il y a
25 ans.
M. le
Président, je suis fier d'avoir fondé, avec des associés, Air Transat, d'en
avoir été le président. Je pense qu'on a besoin d'entreprises, au
Québec. Ce ne sont pas tous des méchants.
Donc, M. le Président, je reviens à l'évaluation
du troisième lien. On travaille actuellement à regarder différents scénarios...
Le Président : En terminant.
M. Legault :
...entre autres avec le maire de Québec et le maire de Lévis...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Je vais vous lire un extrait du manuel
d'éducation financière qui est enseigné en ce moment en secondaire V dans
les écoles du Québec : «Une règle de base, dans le domaine de la
comptabilité, est qu'il est toujours préférable d'estimer une dépense à
sa valeur maximale. On réduit ainsi les risques de mauvaises surprises.»
En
commençant les travaux avant même d'avoir chiffré le projet, le premier
ministre du Québec réserve des méchantes mauvaises surprises aux
Québécois. Peut-il nous dire quel est le prix maximal du troisième lien?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, je sais qu'il y a eu des gros débats, à la dernière réunion de
Québec solidaire, sur de combien on va
réduire les GES. Et là ils ont fait de la surenchère, ils sont rendus à plus de
50 % ou 55 % de réduction, puis
il n'y a pas une personne qui a le début du commencement d'un estimé de combien
ça va coûter, de réduire d'autant les GES.
Donc,
M. le Président, moi, j'inviterais le chef parlementaire de Québec solidaire à
prendre son petit manuel de comptabilité, puis de regarder, puis de nous dire à
combien il estime ça, la baisse des GES qui est promise par Québec
solidaire.
Le Président :
Question principale...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Je vais vous demander votre attention. La parole appartient au
chef du troisième groupe d'opposition.
Réseau
structurant de transport collectif dans l'est de Montréal
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : M. le Président, c'est la responsabilité du premier ministre de faire
aboutir un projet de transport collectif structurant dans l'est de Montréal.
C'est d'ailleurs lui qui a mobilisé la CDPQ Infra, qui a copié le modèle
libéral, pour lui demander d'élaborer un
projet. Et c'est surtout son gouvernement qui a permis à la CDPQ de ne pas
intégrer l'ARTM dans le processus décisionnel, pas plus que la ville de
Montréal.
On
voit la limite du modèle libéral-caquiste. Le projet, aujourd'hui, a du plomb
dans l'aile, il est critiqué de toutes parts.
Réaction initiale du premier ministre : on balance les problèmes dans la
cour de Valérie Plante, à la ville de
Montréal, alors que depuis le début, je le répète, CDPQ a exclu la ville du
processus décisionnel et des décisions importantes.
M. le Président,
est-ce que le premier ministre a véritablement à coeur d'offrir un projet à
valeur ajoutée dans l'est de Montréal?
Aujourd'hui, il dit : C'est un bon projet, mais il dit également : On
va le redessiner. C'est sûr qu'on a besoin d'un projet, d'un bon projet en
transport collectif dans l'est de Montréal, mais ça doit se faire de la bonne
manière.
M.
le Président, est-ce que le premier ministre peut s'engager, aujourd'hui, à
réunir les acteurs et déposer un nouveau projet socialement acceptable d'ici
six mois?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, je sais que le Parti québécois n'a plus de député dans
l'est de Montréal. Je sais que Paul St-Pierre Plamondon veut se
présenter dans l'est de Montréal. J'invite Paul St-Pierre Plamondon à aller sur
le terrain dans l'est de Montréal. D'abord,
il se rendrait compte que les leaders, là, dans l'est de Montréal, sont
d'accord avec le REM de l'Est, O.K.?
Ils sont d'accord. Donc, si M. St-Pierre Plamondon veut avoir des chances
de gagner peut-être un siège dans l'est de Montréal, je pense qu'il va
falloir qu'il reprenne contact avec les leaders de l'est de Montréal.
Donc,
M. le Président, on est en train d'ajuster le projet. Le projet va être appuyé
par la mairesse de Montréal, par le
gouvernement. La ville de Montréal est prête à ajouter 500 millions. Le
gouvernement est ouvert à ajouter des sommes. Puis la Caisse de dépôt — je sais que le PQ est contre ça — met 10 milliards, qui s'autofinance puis qui
est rentable pour la Caisse de dépôt.
Donc,
moi, le Parti québécois, là, avant d'être contre le REM de l'Est, je leur donne
un petit conseil, là : Allez sur le terrain.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : M. le Président, non seulement le projet de REM de l'Est risque de
dérailler, mais le premier ministre essaie de faire dérailler la
discussion ici. Nous sommes pour un projet, évidemment, un projet structurant,
un projet de transport collectif pour les citoyens de l'est de Montréal.
Je
repose ma question : Est-ce que le premier ministre peut s'engager à
déposer un projet socialement acceptable, qui réponde aux besoins des
citoyens, d'ici les six prochains mois, et qui inclut dans le processus
décisionnel la ville de Montréal, l'ARTM, la STM?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : La réponse, c'est oui. Je pense que la ministre avait été claire, tantôt.
Donc, je vais le répéter, là : On a convenu, avec la mairesse de Montréal,
de mettre un comité qui va bonifier le projet, puis, on l'espère, au cours des
prochains mois, on va pouvoir faire une annonce ensemble sur un projet bonifié
qui va permettre un développement extraordinaire dans l'est de Montréal, ce que
ni le gouvernement du Parti québécois n'a jamais fait puis ni le Parti libéral
n'a jamais fait. Moi, si j'étais... Même
chose, QS, là, qui semble être contre. Moi, je ferais attention, avant d'être
contre le REM de l'est de Montréal.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
M. le Président, j'aimerais savoir quels sont les éléments dans le rapport de
l'ARTM que retient le premier ministre. Est-ce qu'il va faire des
modifications, là, véritablement profondes dans le projet de REM de l'Est? On sait que ça va coûter beaucoup plus cher aux
contribuables des villes de Mascouche, par exemple, de Repentigny, de Terrebonne. On parle de 98 millions qu'on va
devoir se partager suite à la mise en place de ce projet-là de REM. Est-ce
que le premier ministre est conscient de ça? Est-ce qu'il va agir pour soutenir
ces villes?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Bien, je suis content que le député, le chef parlementaire du Parti
québécois... Je sais qu'il reste encore une
députée de Lanaudière au Parti québécois, et on travaille actuellement avec les
maires de Lanaudière pour un projet,
aussi, en transport en commun. M. le Président, on a actuellement
55 milliards de projets de transport en commun, c'est historique. C'est historique. Jamais le PQ,
jamais le Parti libéral n'a été à la cheville de ce qu'on propose en transport
en commun. Donc, M. le Président, la mairesse
de Montréal va être contente, les maires de Lanaudière vont être contents. Donc,
donnez-nous un petit peu de temps, puis vous allez avoir toutes, toutes les
réponses sur le projet révisé.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Fabre.
Révision
des directives et consignes sanitaires
dans les résidences pour aînés
Mme Monique Sauvé
Mme Sauvé :
M. le Président, nous savons tous qu'il faut protéger nos aînés contre la
COVID, mais, depuis quelque temps, un autre mal les guette, c'est la solitude.
Au moment où on se parle, quand un employé est dans une RPA et qu'il attrape la COVID, tous les résidents doivent s'isoler. Un
cuisinier, une réceptionniste l'attrapent, tout le monde s'isole. Un seul cas, et c'est terminé pendant des
jours. C'est le cas de la grand-maman de Marie-Michèle, qui a 86 ans. C'est
le cas de la mère de Mme Leblanc, 95 ans. Des histoires et des
témoignages comme ceux-là, j'en entends dans mon comté, nous en entendons tous dans nos comtés. Cette situation a
d'ailleurs amené le Comité des usagers du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l'île-de-Montréal à dire :
«Des dizaines de milliers d'aînés et leurs proches ne comprennent pas pourquoi
ils sont confinés à leur chambre pendant
10 jours, sans possibilité d'en sortir, alors qu'ils n'ont pas la [COVID]
et qu'ils sont pleinement vaccinés.»
M. le Président,
après deux ans de pandémie, est-ce que le gouvernement peut revoir, en toute
humanité, ces règles qui causent solitude et anxiété chez nos aînés?
• (10 h 40) •
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien, écoutez, M. le
Président, je ne vous surprendrai pas que j'apprécie énormément la question de la députée de Fabre, parce que nous sommes, ici,
au gouvernement, excessivement empathiques avec la situation difficile que plusieurs de nos aînés vivent dans des RPA. Je l'ai déjà
dit, j'ai ma mère qui est en RPA et qui me fait part de certains
éléments.
J'ai
demandé à la Santé publique et à l'INSPQ de refaire un tour de roue dans les
prochains jours pour nous dire clairement
quelles sont les mesures PCI qui doivent être en mesure pour qu'on respecte les
directives. Et ça, c'est important, M. le Président, je le mentionne,
là, parce qu'il y en a, des personnes aînées, qui nous écoutent en ce moment.
Et j'ai demandé que les plus récentes
modifications qui doivent être faites aux mesures de protection et de contrôle
des infections tiennent compte non seulement des recommandations, mais
d'une mise à jour des recommandations, parce que, le directeur de la santé publique l'a bien dit, il y a des modifications,
avec Omicron, qu'on doit faire pour gérer la crise, et j'ai demandé d'en
tenir compte et d'expliquer ces directives-là. Merci.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Fabre.
Mme Monique Sauvé
Mme Sauvé :
M. le Président, j'entends le ministre, mais en même temps il faut faire
rapidement, parce que, pendant ce temps-là,
les aînés sont confinés dans leurs chambres. Le Dr Lussier l'a affirmé, il faut
absolument revoir ces règles. On ne
peut pas continuer à confiner les résidents des RPA dans leurs chambres à
chaque fois qu'un autre résident ou membre du personnel a la COVID. Le
confinement à répétition est pire que le risque de COVID sévère.
Alors,
je souhaite que ce soit fait rapidement, M. le Président. Et est-ce que le
ministre peut entendre l'appel du Dr Lussier?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Oui, mais c'est pour ça que je dis que je suis d'accord avec la députée de
Fabre, parce qu'on peut comprendre... Puis
je dois vous dire que j'en ai parlé, parce que pas plus tard qu'hier je
reparlais encore aux P.D.G., dans nos
appels hebdomadaires qu'on a, et je leur ai dit : Je comprends que
plusieurs personnes, notamment des responsables, dans chacune des régions, responsables des PCI, sont inquiets, parce que
des fois ils veulent aller du côté plus prudent, avec ce qu'on a vécu particulièrement dans la première
vague, mais on n'en est pas là aujourd'hui. Alors, c'est pour ça que j'ai
demandé au Dr Boileau et à l'INSPQ de s'entendre rapidement.
Et
la députée, elle a raison, il faut être rapide, parce que nos gens ont besoin
d'air, nos gens ont besoin d'être... Alors, tout à fait d'accord avec
elle là-dessus.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Fabre.
Mme Monique Sauvé
Mme Sauvé : M. le Président, c'est parce que ça fait des semaines, là, qu'on l'entend,
dans nos comtés, que ces aînés-là
vivent cette situation-là. Alors, ça presse, ça presse et ça presse. Et ce
matin, dans le journal, on lit ce qu'a à nous dire le Regroupement québécois
des résidences pour aînés, qui parle de surconfinement, et je les cite :
«L'état des aînés est en train de se détériorer, on ne ferait pas ça à
un animal.»
M.
le Président, là, dans cette pandémie, on a trop souvent oublié nos aînés. Ça
presse. Est-ce qu'on peut penser à eux, cette fois-ci, et plus que
rapidement?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien, en tout cas, M. le Président, s'il y a quelque chose que je vais
répéter... On dit la même chose, tous les deux. Il y a énormément de
directives qui doivent être modifiées rapidement, je l'ai dit encore ce matin,
pour être certains que tout le monde tient compte des nouvelles conditions
d'Omicron.
Le Dr Boileau a fait
un point très clair, hier, sur un point de presse, pour expliquer les grands
changements qu'Omicron nous a amenés. C'est
certain que ces conditions-là doivent être remises à jour. Et c'est pour ça que,
je le dis aux gens qui nous écoutent
aujourd'hui, on est là-dessus, puis il va y avoir des changements dans tous les
CISSS et les CIUSSS dans les prochains jours. Merci beaucoup.
Le Président :
Question principale, M. le député de Bonaventure.
Accès
à l'hébergement pour les personnes âgées
M. Sylvain Roy
M. Roy : M. le Président, la précarité des conditions
d'existence de nos parents et grands-parents a été mise au grand jour
par la pandémie et a provoqué la stupeur et l'effroi dans la population du
Québec. Pourtant, de nombreux rapports exprimaient depuis des années les
conditions misérables d'existence qui leur étaient réservées.
Dramatiquement,
les stratégies du gouvernement actuel pour relever le défi du vieillissement de
la population et de la qualité des soins essentiels à leur bien-être sont
vouées à l'échec. Le constat, c'est qu'il manque actuellement environ
10 000 places pour répondre aux besoins des personnes en perte
d'autonomie, au Québec, et que la CAQ prévoit répondre à ce défi avec
2 600 places en maison des aînés au coût de 1 million la porte
sur quatre ans. Pourtant, des ressources d'hébergement communautaires et
privées font également partie de la solution, mais les mesures d'aide à ces
milieux se révèlent nettement insuffisantes et inéquitables dans de nombreuses
régions du Québec.
Est-ce que le
gouvernement compte venir en aide directement aux RPA à dimension humaine afin
d'améliorer l'accès aux services d'hébergement des personnes vulnérables du
Québec?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Bon, M. le Président, je pense
que, ce matin, c'est intéressant, c'est une autre question que j'apprécie,
j'ai apprécié la question de la députée de
Fabre, puis là celle du député de Bonaventure, parce qu'ils soulèvent quand
même des très bons points.
Est-ce
qu'on s'est bien occupés des petites RPA, particulièrement au cours des
dernières années, dont le gouvernement précédent?
La réponse, c'est non. Il s'en est fermé plus de 400. Est-ce qu'on les aidait
correctement? La réponse, c'est non. Là-dessus, le député, il a
absolument raison.
Mais qu'est-ce qu'on
a fait depuis ce temps-là? Puis, particulièrement durant la pandémie, c'est
apparu évident qu'il fallait avoir des
mesures spécifiques pour les petites RPA. On a fait des mesures pour les plus
grandes, c'est évident, mais on a mis un programme de 133 millions
par ma collègue la députée qui a été... la ministre déléguée aux Aînés. On a mis un programme spécifique pour les petites
RPA. Deuxièmement, on est en train de prendre connaissance et de mettre en application les mesures de la
Commissaire à la santé, parce que la Commissaire à la santé l'a révélé
clairement, qu'il y avait eu, je
dirais, de la négligence, qui remonte à des années, la façon dont on a traité
les aînés, particulièrement au niveau des petites RPA.
Le Président :
En terminant.
M. Dubé :
Alors, encore une fois, je suis d'accord avec le député de Bonaventure.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Bonaventure.
M. Sylvain Roy
M. Roy :
M. le Président, la bureaucratie
qui est mise en place pour avoir accès à ces budgets-là est démentielle.
Donc, c'est bien beau, les maisons des
aînés, mais la réalité est que ça ne répond pas aux besoins de la population.
Ce que les groupes demandent, c'est d'avoir des milieux de vie décents dès
maintenant, en appuyant nos ressources existantes qui tiennent leur activité à bout de bras, et ce, à un
coût beaucoup moins élevé que les résidences de luxe proposées par la CAQ.
De
plus, les fermetures de petites résidences pour aînés impliquent un
déracinement qui les éloigne de leur famille et milieu d'appartenance,
sans parler des drames humains que vivent des couples séparés.
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Bien, en complément de réponse...
Et je suis d'accord sur la bureaucratie. Je pense que, s'il y a bien un
gouvernement qui s'y attaque, le gouvernement de la CAQ, depuis quelques
années, c'est bien nous.
M.
le Président, je vais vous donner un exemple de bureaucratie. Je vais vous
parler des gicleurs. Ça a pris combien de temps à l'ancien gouvernement de
régler la question des gicleurs? Ils ne l'ont jamais réglée. Les programmes
n'étaient pas applicables, M. le Président. Ça, c'en est, de la bureaucratie.
Qu'est-ce qu'on a
fait quand on est arrivés au gouvernement? On a mis en place les gicleurs,
parce que c'était un élément important pour les petites RPA. C'était un élément
important parce qu'il fallait protéger nos aînés.
Est-ce que le député
de Bonaventure a raison? M. le Président, la réponse, c'est oui. Mais nous, on
agit. Merci, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Bonaventure.
M. Sylvain Roy
M. Roy : La
situation de l'hébergement pour les personnes âgées en perte d'autonomie est
dramatique, et ceux et celles qui
s'en occupent crient à l'aide depuis trop longtemps. Ce n'est pas
1 million la porte que nos aînés revendiquent, c'est de l'humanité, des soins, du bien-être, de
la stabilité, et ça passe par un réel soutien aux RPA. De plus, le gouvernement
devra normer et imposer un niveau de traitement qui
respecte les plus hauts critères de soins ainsi que des conditions de travail pour ne pas vider les RPA de leurs
ressources. Encore une fois, ça nous prend de réelles mesures, M. le Président.
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
J'aimerais ça, encore avoir trois questions comme ça, M. le Président,
parce que, dans le rapport de la Commissaire à la santé, qu'on va mettre en
application lorsque le programme de santé va être donné, on a justement parlé que ça prenait une standardisation de ce qui
se passait pour l'autorisation des RPA, des CHSLD. C'est exactement une
des recommandations très claires de la commissaire. On va la mettre en place.
Je
pourrais vous dire, M. le Président, que, tout ce qui peut être fait pour nos
aînés, on va le faire, que ce soit dans les CHSLD, les RPA, incluant, puis
grâce aux fonds qui ont été disponibles par le PQI, de moderniser nos RPA... nos
CHSLD, incluant les maisons des aînés. Merci.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Verdun.
Position
de la Coalition avenir Québec
concernant le droit à l'avortement
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon : M. le Président, nous
apprenions dans une publication du magazine Urbania que des dons ont été faits à des groupes antiavortement par des
députés de la CAQ, notamment les députés de Drummond-Bois-Francs, de
Beauce-Sud et même, après vérification, du ministre de la Famille.
D'entrée de jeu, je tiens à dire que la mouvance
antiavortement peut agir de façon insidieuse, qu'elle ne s'affiche pas à coup de bannières partout. Elle peut se
présenter, comme on peut le lire dans l'enquête de la journaliste, sous des
jours trompeurs. Toutefois, les faits sont ainsi : de l'argent
public a été octroyé à des groupes antiavortement.
Au
Québec, le droit à l'avortement est fondamental pour les femmes. Aujourd'hui,
les femmes du Québec ont besoin d'être rassurées et d'entendre le premier
ministre du Québec dénoncer la situation et leur confirmer que l'ensemble
de la députation de la CAQ est prochoix.
• (10 h 50) •
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
Mme Melançon :
Je lui donne l'occasion de le faire.
Des voix :
...
Le Président : Mme la ministre responsable... S'il vous plaît! S'il vous plaît! Pas de
commentaire, je vous en prie. La
réponse est à Mme la ministre déléguée à la Condition féminine, et vous êtes la
seule à avoir la parole. Tous et toutes sont attentifs.
Mme Isabelle Charest
Mme Charest : Oui, merci, M. le Président. Bien, je vais commencer par affirmer que,
hors de tout doute, notre gouvernement respecte en tous points le choix
des femmes de disposer de leur corps. Effectivement, c'est un droit
fondamental, et je veux vous rassurer que...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Mme Charest : ...que notre gouvernement va défendre le droit
des Québécoises de disposer de leurs propres choix. Nous sommes
résolument prochoix.
Maintenant,
bon, il y a eu des versements, des contributions de bonne foi qui sont allées à
des organismes qu'on considérait...
qu'ils pensaient venir en aide aux femmes, mais ça ne se reproduira pas. Et je
vous assure que notre gouvernement est prochoix, et ça, ce ne sera
jamais remis en question. Merci.
Le Président :
Première complémentaire...
Des voix :
...
Le
Président : Je vais
vous demander... S'il vous plaît! Sans commentaire, sans réaction. Je ne veux
pas entendre des choses que je ne souhaite pas entendre non plus.
On continue. En première complémentaire, Mme la
députée de Verdun.
Mme Isabelle
Melançon
Mme Melançon : Merci,
M. le Président. La ministre de la Condition féminine doit donc agir. Et ça
tombe bien, elle est aussi ministre en charge des budgets discrétionnaires des
députés. Alors, la ministre peut faire deux choses pour réagir rapidement. Elle
peut émettre une mise en garde et fournir de l'information à l'ensemble des
élus de l'Assemblée nationale afin de
bien identifier les groupes antiavortement qui se présentent sous un jour
différent. Elle peut aussi mettre en place un mécanisme pour bloquer
toute subvention à des groupes antiavortement. Va-t-elle le faire?
Le Président : Mme la ministre de la
Condition féminine.
Mme Isabelle
Charest
Mme Charest : Oui, bien, je
remercie la députée de Verdun pour ses suggestions, mais je vous rappelle qu'il
s'agit d'erreurs de bonne foi et que ça ne
se reproduira pas. Et je réaffirme que notre gouvernement est prochoix et que
jamais on ne remettra en question cette situation.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme député de Verdun.
Mme Isabelle
Melançon
Mme Melançon : Merci, M. le Président. L'article d'Urbania,
c'est plus qu'une histoire de subventions, c'est une réalité méconnue, soit celle des groupes
antiavortement qui se présentent sous la façade d'organismes venant en aide à
des femmes enceintes.
Que compte faire le ministre de la Santé pour
freiner ce phénomène, qui est bien présent partout au Québec?
Le Président : Mme la ministre
responsable de la Condition féminine.
Mme Isabelle
Charest
Mme Charest : Oui. M. le Président, je veux juste rappeler que
des erreurs de bonne foi, ça existe. Je rappellerais qu'un ministre sous le Parti libéral a aussi
subventionné des organismes provie. Alors, je me garderais une petite gêne sur
les leçons à donner. Merci, M. le Président.
Le Président : Question principale,
M. le leader de l'opposition officielle.
Rupture de services en
obstétrique à l'Hôpital du Pontiac
M. André
Fortin
M. Fortin : M. le Président, il y a un triste anniversaire
que je me dois de souligner aujourd'hui. Ça fait maintenant deux ans que le service d'obstétrique est fermé
dans ma région du Pontiac, deux ans maintenant que les mères et les pères
s'inquiètent de ne pas avoir un service local dans leur communauté le jour où
ils en auront besoin, deux ans maintenant que
les futurs parents du Pontiac prennent la route à toute heure du jour ou de la
nuit, dans toutes les conditions routières possibles, pour se rendre à un hôpital à l'extérieur de leur région ou à
l'extérieur de la province pour accoucher, deux ans maintenant que les mères du Pontiac se dirigent en
grande partie vers l'Ontario pour donner naissance parce qu'elles n'ont plus d'option locale, des Québécois nés en Ontario
parce que le gouvernement leur a retiré la possibilité d'accoucher dans
le Pontiac.
M. le
Président, assez, c'est assez. Aujourd'hui, j'ai déposé une pétition de
centaines de résidents du Pontiac qui sont excédés et qui trouvent que
ça n'a juste plus de bon sens. Il est temps que le gouvernement règle cet
enjeu.
Le Président : M. le ministre
délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel
Carmant
M. Carmant : Oui,
merci, M. le Président. Ça va me faire plaisir d'expliquer au député du Pontiac
tous les efforts qu'on est en train de faire pour l'obstétrique en
région.
Premièrement, quand on est arrivés, on s'est
assurés de certaines choses qui n'étaient pas en place, de sécuriser les mères et les familles quand elles doivent accoucher
à distance de leur domicile. On a mis des lits dans les villes où ces patientes étaient référées. On a mis des
ambulances pour les amener aux sites d'évaluation. On a mis des infirmières
pour s'assurer qu'elles soient réévaluées à chaque semaine.
Ensuite, on a lancé un programme qui
s'appelle le programme RIDDO, M. le Président, un programme où entre les
grands centres universitaires et les régions
on forme des infirmières en obstétrique dans les différentes régions. On fait
des échanges, des partenariats entre
les grands centres et les petits centres, et on rétablit la capacité de ces
petits centres, qui ont été longtemps négligés, d'avoir assez de
personnel pour faire les accouchements.
On a rétabli
l'obstétrique en Gaspésie. Aucune, aucune journée de découverture cette année.
On vient de faire la même chose, Rouyn-Noranda—Témiscamingue, depuis décembre, dans des conditions extrêmement difficiles. J'ai dit
au député de Pontiac qu'on va faire la
région de l'Outaouais. Le problème, c'est qu'il y a un problème de
main-d'oeuvre important, en Outaouais.
Le Président :
Question principale, M. le leader de l'opposition officielle.
Réouverture
du service d'obstétrique à l'Hôpital du Pontiac
M. André Fortin
M. Fortin :
Oui. L'enjeu, M. le Président, c'est que, tout ce qu'il dit là, il l'a fait
ailleurs que dans le Pontiac. Il me dit :
J'ai réglé l'enjeu en Gaspésie. À Charlevoix, c'est réglé. Au Témiscamingue,
c'est fait. Dans le Pontiac, il n'a rien fait de tout ça, M. le
Président.
Les
solutions, là, elles, sont connues. Il manque d'infirmières dans notre région.
Ça fait trois ans et demi que le gouvernement est au pouvoir, ça fait
trois ans et demi qu'il fait la même promesse d'offrir une prime spécifique aux
infirmières de l'Outaouais pour les garder
dans la région, pour les empêcher de quitter constamment vers l'Ontario, ce qui
a miné l'obstétrique dans le Pontiac, M. le Président. Alors, il connaît
l'enjeu, il connaît les moyens de le régler.
Le
ministre responsable de la région nous dit : Faites-vous-en pas, on a
quatre ans pour régler ça. M. le Président, ça fait trois ans et demi
qu'ils sont au pouvoir, ça fait deux ans que c'est fermé.
Est-ce qu'ils peuvent
régler cet enjeu-là pour les familles de la région tout de suite?
Le Président :
M. le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Bien, M. le Président, on a mis des primes, en plus, mais notre vision,
c'est de régler le problème à long terme, une fois pour toutes. Donc, ce qu'on
mise, c'est la formation des gens, pérenniser le service localement, s'assurer
qu'il va être là, il va être présent, il va être présent à long terme.
Donc,
la méthode qu'on utilise, M. le Président, c'est la bonne. Ça a fonctionné
en Gaspésie, ça a fonctionné en Abitibi,
et ça va fonctionner en Outaouais. Le programme s'en vient. On essaie de se
centraliser, se focaliser sur une région à la fois pour régler le problème une fois pour toutes. Et ça s'en vient
en Outaouais, M. le Président. Et le député de Pontiac le sait, on va
régler le problème. Merci, M. le Président.
Le Président :
Et cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Nous
allons passer à la rubrique des motions sans préavis. Je reconnais Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée
afin de présenter la motion suivante conjointement avec la leader du
deuxième groupe d'opposition :
«Que
l'Assemblée nationale souligne que se déroule actuellement la Semaine des
enseignantes et des enseignants sous le thème Entièrement engagés;
«Qu'elle rappelle que chaque jour, des milliers
d'enseignantes et d'enseignants passionnés enseignent à plus d'un
million d'élèves au Québec;
«Qu'elle rappelle que
depuis 2 ans, ces professionnels de l'éducation doivent faire preuve
d'imagination, de flexibilité, d'ouverture et d'ajustement afin de faire face à
la pandémie;
«Qu'elle
constate que le gouvernement caquiste ne leur a pas offert le soutien
nécessaire pour traverser cette pandémie;
«Qu'elle rappelle que
le gouvernement a distribué puis retiré des masques potentiellement toxiques;
«Qu'elle
dénonce que le gouvernement caquiste a récemment mis des masques N95 aux
enchères plutôt que de les distribuer aux enseignants;
«Qu'elle rappelle que
le protocole des tests de qualité de l'air effectués dans les classes au
printemps dernier n'avait pas été validé par la Santé publique ou par
l'Institut national de santé publique du Québec;
«Qu'elle souligne que
le ministre de l'Éducation s'était engagé à refaire le protocole et les tests
dans les écoles, mais qu'un an plus tard rien n'a été fait;
«Qu'elle
condamne que le gouvernement s'entête à refuser d'installer des purificateurs
d'air avec filtre HEPA dans les classes;
«Qu'elle
dénonce que le gouvernement caquiste a demandé aux enseignants d'ouvrir les
fenêtres par [les] froids glaciaux afin de pallier la mauvaise qualité
de l'air dans les classes obligeant ainsi les enseignants à travailler dans des
conditions exécrables;
«Qu'elle constate que depuis deux ans,
les consignes et les directives provenant du ministère de l'Éducation changent
jour après jour, obligeant les enseignants et les équipes-écoles à constamment
s'ajuster à la dernière minute;
«Qu'elle
rappelle que le gouvernement s'était engagé à doter toutes les classes de
lecteur de CO2 pour décembre dernier, mais qu'en date du
4 février, seulement 62,5 % des classes ont un lecteur activé et en
service;
«Qu'enfin,
en guise de reconnaissance de leur résilience, elle exige du gouvernement
caquiste de célébrer la Semaine des enseignants en nommant un nouveau
ministre de l'Éducation.»
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Il n'y a pas de consentement, M. le Président.
Le Président :
Nous passons maintenant la parole à Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
• (11 heures) •
Mme Lessard-Therrien : Merci, M. le Président. Je demande le
consentement de cette Assemblée pour débattre de la motion suivante conjointement avec la députée de Verdun, le député
de Jonquière, la députée de Maurice-Richard, le député de Bonaventure et
le député de Rimouski :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte du projet de règlement visant un ajustement de la norme
sur le nickel dans l'air ambiant publié le 16 décembre 2021;
«Qu'elle
reconnaisse que la qualité de l'air est cruciale pour la santé des citoyennes
et des citoyens et qu'il serait irresponsable de faire l'économie d'un débat
public en bonne et due forme quant à une hausse possible des émissions
de nickel au Québec;
«Qu'elle
reconnaisse que le débat sur la norme [du] nickel dans l'air ambiant doit aussi
prendre en compte l'ensemble des problèmes de qualité de l'air;
«Qu'elle rappelle qu'une mauvaise qualité de l'air
ambiant peut mener à des problèmes de santé publique notamment l'asthme,
des problèmes cardiorespiratoires et une diminution de l'espérance de vie;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de mandater la Commission des
transports et de l'environnement afin
qu'elle tienne des consultations publiques sur le projet de règlement visant un
ajustement de la norme sur le nickel dans l'air ambiant afin d'entendre
tous les groupes et les experts concernés par ce projet.» Merci.
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Pas de consentement, M. le Président.
Le Président :
Pas de consentement. Mme la députée de Gaspé, vous avez la parole.
Mme Perry
Mélançon : M. le Président, je sollicite le consentement des membres
de cette Assemblée afin de présenter,
conjointement avec la députée de Vaudreuil, le député de Laurier-Dorion, le
député de Bonaventure, la députée d'Iberville et le député de Rimouski,
la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse qu'il manque présentement au Québec des
milliers de logements sociaux et communautaires dans toutes les régions et que
le financement adéquat du programme AccèsLogis est une clé essentielle
pour rééquilibrer et surtout assurer une pérennité dans le marché locatif et
immobilier au Québec;
«Qu'elle
demande au gouvernement de financer et de lancer dès cette année la
construction des 10 000 logements sociaux en attente de
financement du programme AccèsLogis.»
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Il n'y a pas de consentement, M. le Président.
Le Président :
Pas de consentement. Mme la ministre de la Culture et des Communications.
Rendre
hommage à M. Jean-Claude Lord, réalisateur,
scénariste et producteur de films, et offrir des
condoléances à sa famille et à ses proches
Mme Roy :
Merci beaucoup, M. le Président.
Alors, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec la
députée de l'Acadie, la députée de Taschereau, le député de Matane-Matapédia,
le député de Bonaventure, le député de Rimouski et la députée de
Maurice-Richard :
«Qu'à
l'occasion de son décès, l'Assemblée nationale du Québec rende hommage à
monsieur Jean-Claude Lord, reconnu
comme un réalisateur, scénariste et producteur de films et séries cultes
québécois, tels que La grenouille et la baleineet Lance
et compte;
«Qu'elle
souligne sa contribution artistique à l'industrie cinématographique du Québec,
des années 1960 à aujourd'hui;
«Qu'elle
reconnaisse l'attention du cinéaste à mettre de l'avant des rôles féminins et
des nouveaux talents, au grand comme au petit écran;
«Qu'elle
rappelle que M. Lord est récipiendaire de la distinction Guy-Mauffette des
Prix du Québec en 2017, qui reconnaît l'apport de l'ensemble de sa
carrière à la culture québécoise;
«Qu'elle transmette ses
condoléances à sa famille, à ses proches, ainsi qu'à ses admirateurs partout au
Québec;
«Qu'enfin, elle observe un moment de
recueillement en sa mémoire.»
Le Président : Y a-t-il consentement
pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette : Oui,
M. le Président, il y a consentement pour un débat de deux minutes par
intervenant dans l'ordre suivant :
Mme la ministre de la Culture et des Communications, Mme la députée de Verdun,
Mme la députée de Taschereau et M. le député de Matane-Matapédia.
Le Président : Je vous remercie. Je
comprends qu'il y a consentement pour qu'il y ait quatre intervenants et pour que la durée des interventions soit limitée à
un maximum de deux minutes chacune. Mme la ministre de la Culture et des
Communications, à vous la parole.
Mme Nathalie
Roy
Mme Roy : Oui,
merci beaucoup, M. le Président. Alors, je veux souligner aujourd'hui le décès de
Jean-Claude Lord, qui laisse dans le deuil d'innombrables cinéphiles et
téléphiles.
Réalisateur
prolifique, ses 50 ans de carrière ont été marqués par un nombre
impressionnant de créations. Animé d'une
créativité sans bornes, il était scénariste de talent et producteur avisé. Cet
artiste intègre et audacieux ne voulait pas faire les choses comme les autres.
Disons-le, il était un créateur très attentif aux différences culturelles des
auditoires. Pour lui, savoir toucher
un vaste public était nécessaire, car son cinéma se voulait une porte d'entrée,
un accès facilité à la culture.
Ce pilier du cinéma d'ici nous a légué un vaste
éventail de créations, allant du film d'horreur au cinéma pour la jeunesse, en passant par la télésérie et le
documentaire, si bien qu'on peut dire que Jean-Claude Lord a composé à lui
seul un chapitre entier de l'histoire du
cinéma québécois. Au grand écran, il nous laisse d'impérissables souvenirs avec
des oeuvres comme La grenouille et
la baleine, Panique, Les colombes et Parlez-nous d'amour.
De plus, de nombreux Québécois se souviennent avec émotion des séries Jasmine,
Diva et Lance et compte, cette dernière demeurant l'un des plus
grands succès de notre télévision et aussi l'une des plus grandes réussites de
la télévision québécoise dans le monde.
J'aimerais
rappeler que Jean-Claude Lord a reçu en 2017 le prix Guy-Mauffette, la plus
haute distinction décernée par l'État québécois, récompensant une
carrière en télévision.
Ce réalisateur exceptionnel a fait rayonner
notre belle culture à l'international avec des films comme Bingo, Visiting
Hours, The Vindicator, La mémoire assassinée et Landslide,
qui ont connu beaucoup de succès à l'étranger, notamment aux États-Unis.
Jean-Claude
Lord était un artiste authentique et aussi un entrepreneur culturel très
déterminé. Pour lui, l'important, l'important
était de faire ce qu'il aimait le plus au monde, c'est-à-dire démarrer et
tourner de nouveaux projets de films ou encore de séries. Créateur décidé, il n'a jamais renoncé à
filmer à sa manière, ce qui lui a conféré une facture inimitable par ses pairs.
Aujourd'hui,
c'est le Québec qui est reconnaissant pour l'oeuvre majeure léguée par ce
réalisateur exceptionnel. Alors, M. le Président, j'aimerais que l'Assemblée nationale se joigne à moi pour saluer
Jean-Claude Lord, un géant de la culture
québécoise, et qu'ensemble nous transmettions nos plus sincères condoléances
aux membres de sa famille, à ses proches ainsi qu'aux nombreux Québécois qui
l'ont admiré tout au long de sa carrière. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président : Mme la députée de
Verdun.
Mme Isabelle
Melançon
Mme Melançon : Merci, M.
le Président. Décédé en janvier
dernier, à l'âge de 78 ans, M. Jean-Claude Lord a une place de choix dans le panthéon de la culture
québécoise grâce, bien sûr, à son travail sur une série culte, Lance et
compte, avec laquelle il
révolutionne la télévision québécoise. On lui doit aussi des films comme Délivrez-nous
du mal, Bingo et Parlez-nous
d'amour, en plus de séries
télévisées, de documentaires et de téléfilms. Bref, un véritable artisan du
récit et de l'image, un communicateur
qui a travaillé avec détermination pour entretenir un dialogue avec le public,
sans jamais le regarder de haut. Pour Jean-Claude Lord, ce qui est
populaire peut aussi faire réfléchir, et vice versa.
Jean-Claude
Lord était réalisateur, oui, mais aussi scénariste, monteur et producteur. Au
cours de sa carrière de plus de
50 ans, il a laissé sa marque par ses oeuvres mais aussi par le respect
avec lequel il traitait ses collaborateurs. Il a d'ailleurs contribué à former des acteurs québécois de grand talent,
dont Marina Orsini. En 2017, Jean-Claude Lord a d'ailleurs reçu le prix Guy-Mauffette pour l'ensemble de sa
carrière, un des prix les plus prestigieux, décerné par le gouvernement
du Québec à un créateur pour sa contribution remarquable au domaine de
l'audiovisuel.
En mon nom et au nom de ma formation politique,
je souhaite transmettre mes plus sincères condoléances à la famille, aux
proches et aux amis de Jean-Claude Lord. Merci, M. le Président.
Le Président : Mme la députée de
Taschereau.
Mme Catherine
Dorion
Mme Dorion : Merci, M. le
Président. Ce qui va le plus me manquer de Jean-Claude Lord, c'est tout son
côté «badass», rebelle, critique de
l'autorité. La santé d'une société dépend de ce type de gens là. S'il n'y en a
plus, c'est là qu'arrivent
des dérives, c'est là que la pensée unique et l'espèce de consensus obligatoire
devient vraiment dangereux pour une société.
Il
y a des gens qui se tiennent debout tout le temps, qui ne s'écrasent jamais et
qui réussissent à brasser la cage pour de
vrai, et qu'au lieu de déranger ça fasse du bien à tout le monde. Enfin, à
presque tout le monde, sauf ceux qui sont critiqués. Jean-Claude Lord a réussi à faire ça : à la
fois très, très, très populaire, qui vient d'un milieu populaire, qui va puiser
dans ce qui est populaire pour
émouvoir les gens, pour aller chercher les gens, et à la fois très, très, très
politique, un milieu, une zone qui,
souvent, est réservée aux gens très éduqués, ou aux gens qui ont beaucoup
d'argent, ou à une forme d'élite, dans une société.
On
peut lire dans La Presse ceci, que j'aime beaucoup : «Le
réalisateur était très critique envers l'autorité, le patronat, les
élites culturelles et politiques. À ses yeux, le pouvoir absolu finit toujours
par corrompre absolument.»
Ouvrez les guillemets :
«"Les plus pourris sont ceux qui sont à la tête du système, de cette
espèce d'empire d'argent" — fermez les guillemets — témoigne
Lord en introduction dans Parlez-nous d'amour, son film culte...»
Des
grandes gueules comme ça qui, au milieu de petits cocktails bien lichés de
lancement de film, ajoute son petit cocktail
Molotov de mots à lui, parce qu'il le faut, parce que c'est ça, un artiste, c'est
quelqu'un dont la parole n'est pas contrainte par la hiérarchie ou par
les tabous. Ça fait partie de ce que doit être un artiste. D'ailleurs, ce film
de 1976 dénonce le processus d'aliénation
des masses engendré par des émissions de variétés aussi vides les unes que les
autres. Il serait peut-être temps d'en faire un remake. On serait
peut-être rendus là.
Alors, au nom de
Québec solidaire, je tiens à offrir mes plus sincères condoléances à sa famille
et à ses amis. Il y en a une qui travaille
dans ma formation politique, à qui je pense plus particulièrement. Au revoir,
M. Lord, merci, et j'espère qu'il y en aura beaucoup d'autres comme
vous. Merci.
• (11 h 10) •
Le Président :
M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé :
M. le Président, je suis honoré de faire cet hommage à Jean-Claude Lord, un
homme que j'aimais profondément, et manifestement je n'étais pas le seul. À
travers ses oeuvres, on l'a découvert et on l'aimait.
Alors,
ça m'a touché, l'annonce de son décès. J'aurais tellement aimé... j'ai
tellement aimé ce qu'il a créé, il me semblait
qu'une importante partie de son oeuvre restait à venir, qu'il avait des
projets, lui qui clamait à qui voulait l'entendre qu'il n'avait
nullement l'intention de prendre sa retraite. J'ai été sincèrement triste
pendant un moment, puis je me suis demandé comment rendre hommage à Jean-Claude
Lord, un homme libre parmi les hommes libres, il fallait l'entendre. Bien, la réponse est venue d'elle-même : en
revisitant ses réalisations, ses oeuvres. Et celles-ci constituent un véritable
éventail. Il y a du suspense, du
drame, science-fiction, documentaire, au cinéma comme à la télévision, en
français comme en anglais, à la fois doux et cruel. C'est une oeuvre
imposante de la cinématographie québécoise. Jean-Claude Lord a donc touché tous les styles, de la même façon qu'il a touché
le coeur et l'âme des Québécois. Une telle réussite est réservée à celles et à
ceux qui possèdent non seulement le talent,
mais également la passion et la capacité de lire l'âme québécoise, ainsi qu'une
volonté inébranlable de surprendre, de saisir autant que d'émouvoir et de faire
réfléchir. C'était ça, Jean-Claude Lord.
Jean-Claude Lord est
celui qui a révolutionné les genres sans le savoir, simplement parce qu'il
fonctionnait à l'instinct. Souvenez-vous de Lance
et compte qui était tourné comme au cinéma, en 1986. Ce qu'on appelle
maintenant des séries lourdes, on
doit ça à Jean-Claude Lord, qui, comme cinéaste, a voulu appliquer à la
télévision les méthodes, le même visuel,
la même qualité. Son intention n'était pas de créer des oeuvres d'art, mais
bien de véhiculer des idées, des émotions, des points de vue d'une façon qui lui était propre, inédite, audacieuse,
frappante, parfois choquante. Il s'en accommodait plutôt bien.
C'est
sans doute ce qui explique pourquoi certains de ses films ou de ses
documentaires sont qualifiés de coups de gueule. Parlez-nous d'amour mérite d'être vu, une oeuvre
importante, coécrite avec Michel Tremblay, sur l'univers du showbiz des années 70, une oeuvre qui mérite
d'être vue, comme Panique, comme Bingo, comme Les colombes,
comme Lance et compte, comme La grenouille et la baleine, pour
les jeunes, et une série qu'on tend à oublier, qui s'appelle Jasmine,
qui a beaucoup parlé de la diversité au
Québec. Et cette série-là était très importante à bien des égards, et j'ai un
collègue qui acquiesce à cet égard, c'est
une belle série. Ça ne les rend pas moins essentielles pour notre catalogue
culturel et notre parcours historique.
On
doit collectivement à Jean-Claude Lord beaucoup de reconnaissance et de
respect. Et c'est toujours malheureux que
ces honneurs-là arrivent après le départ des gens, parce que, il faut le dire,
Jean-Claude Lord a été, oui, disons-le, snobé par une partie de l'establishment cinématographique et
télévisuel. Il l'a dit de son vivant, je pense, ça lui a fait mal. Je pense
qu'il en a souffert. Malgré ses coups de gueule, il aurait aimé davantage de
reconnaissance, qu'il méritait, il faut le dire.
C'est
un pionnier autant qu'un monument, celui qui remettait tout en question, qui
dérangeait par son authenticité. Celui qui se faisait régulièrement
l'avocat du diable, aussi. Celui qui cherchait le nouveau talent, et, on l'a
évoqué, Marina Orsini, c'est grâce à lui, mais
bien d'autres aussi. La nouvelle flamme qui voulait donner la parole à ceux et
surtout à celles à qui on refusait
habituellement, celui qui se renouvelait, se réinventait constamment, notamment
avec les jeunes. Celui qui... en
fait, je le dis et je le réitère, un homme libre, c'est précieux dans une
société, un homme libre, une femme libre, libre et précoce.
Sa
carrière a débuté, M. le Président, il avait 20 ans. C'est remarquable.
Pendant 58 ans qui ont suivi, son énergie n'a jamais décru. Les projets, cependant, ne se succédaient pas à un
rythme aussi effréné qu'avant, ce qui le désolait, et ce qui me désole
également. Je me demanderai toujours ce qu'on a manqué.
Au nom de mes collègues et au nom de la grande
famille du Parti québécois, grande famille nationaliste, dont il n'était pas tellement loin, en mon nom
personnel, j'offre mes condoléances les plus sincères aux enfants, à la
famille, aux proches,
aux collaborateurs, aux collaboratrices et aux admirateurs de Jean-Claude Lord.
Ça fait beaucoup de monde, ça. C'est
tout un peuple, en fait, qui a le coeur gros et qui regarde désormais Lance
et compte avec une sensibilité et un regard nouveaux. Ma suggestion pour ceux qui nous écoutent : allez
revisiter les oeuvres de Jean-Claude Lord, c'est le plus bel hommage
qu'on peut lui rendre. Merci, M. le Président.
Mise
aux voix
Le Président : Et, en application de
l'ordre spécial, j'invite les leaders parlementaires à m'indiquer le vote de
leurs groupes sur cette motion, suivi des députés indépendants. M. le leader du
gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Président : M. le leader
de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président : Mme la leader
du deuxième groupe d'opposition?
Mme Labrie : Pour.
Le Président : M. le leader
du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet : Pour.
Le Président : M. le député
de Bonaventure?
M. Roy : Pour.
Le
Président : Merci.
Ainsi, cette motion est adoptée. Je vais vous demander de vous lever pour
observer une minute de silence à la mémoire de M. Jean-Claude Lord.
(11 h 16
—
11 h 17)
Le Président : Je vous
remercie. Veuillez vous asseoir.
Avis
touchant les travaux des commissions
Nous en sommes à la rubrique Avis touchant les
travaux des commissions. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui,
M. le Président. J'avise cette Assemblée que la Commission de la culture et de
l'éducation poursuivra l'étude
détaillée du projet de loi n° 96, Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 14 heures
à 16 h 30, ainsi que le mardi 15 février 2022, de 11 heures
12 h 30, à la salle du Conseil législatif;
La Commission
de la santé et des services sociaux poursuivra les consultations particulières
sur le projet de loi n° 15, Loi modifiant la Loi sur la protection de
la jeunesse et d'autres dispositions législatives, aujourd'hui, après les affaires courantes pour une durée de 1 h 40 min et de
14 heures à 16 h 35, ainsi que le mardi 15 février 2022, de
9 h 45 à 11 h 25, à la salle Pauline-Marois;
La Commission
des relations avec les citoyens poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 1, Loi modifiant la Loi sur les services de garde
éducatifs à l'enfance afin d'améliorer l'accessibilité au réseau des services
de garde éducatifs à l'enfance et de compléter son développement,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de
14 heures à 16 h 30, à la salle Marie-Claire-Kirkland, ainsi que
le mardi 15 février 2022, de 9 h 45 à 12 h 30, aux salles
Louis-Joseph-Papineau et Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission
des transports et de l'environnement poursuivra l'étude détaillée du projet de
loi n° 102, Loi
visant principalement à renforcer l'application des lois en matière
d'environnement et de sécurité des barrages, à assurer une gestion responsable des pesticides et à mettre en
oeuvre certaines mesures du Plan pour une économie verte 2030 concernant
les véhicules zéro émission, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
13 heures et de 14 heures à 16 h 30, aux salles
Louis-Joseph-Papineau et Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de l'économie et du travail entreprendra
l'étude détaillée du projet de loi n° 14, Loi visant à assurer
la protection des stagiaires en milieu de
travail, le mardi
15 février 2022, de 9 h 45 à 12 h 30, à la salle
Marie-Claire-Kirkland. Merci beaucoup, M. le Président.
Le
Président : Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à
l'ordre spécial concernant l'horaire des travaux des commissions?
Consentement.
Pour ma part,
je vous avise que la Commission de la santé et des services sociaux se réunira
en séance de travail aujourd'hui, à
la salle Pauline-Marois, à 13 heures, pour une durée de 30 minutes,
afin de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse de la pétition concernant la réouverture des lits
à l'hôpital de La Sarre, et à 13 h 30, pour une durée de 30 minutes, afin
de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse de la pétition
concernant la modernisation du cadre législatif entourant la pratique
des sages-femmes.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
Nous en sommes à la
rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Avis de sanction du projet de loi n° 16
Je
vous informe qu'il y aura sanction du projet de loi n° 16, la Loi modifiant diverses dispositions
législatives afin de
mettre en oeuvre les Conventions complémentaires n° 22 et n° 27 à la
Convention de la Baie James et du Nord québécois, aujourd'hui, à 14 heures, au bureau
de Son Honneur le lieutenant-gouverneur.
Je
vous rappelle que lors de l'interpellation prévue pour demain, vendredi 11 février
2022, M. le député de Nelligan s'adressera au ministre de la Santé et
des Services sociaux sur le sujet suivant : Manque d'anticipation,
incohérence et volte-face : les Québécois font les frais de la gestion de
la pandémie de la COVID-19 par le gouvernement caquiste.
Je
vous avise, de plus, que l'interpellation prévue pour le vendredi
18 février 2022 portera sur le sujet suivant : Le laxisme du gouvernement de la CAQ dans la
protection de la qualité de l'air des citoyens et citoyennes du Québec. Mme la
députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue s'adressera alors au ministre de l'Environnement
et de la Lutte contre les changements climatiques.
Affaires du jour
La période des
affaires courantes étant maintenant terminée, nous allons passer aux affaires
du jour.
Et je suspends nos
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
11 h 20)
(Reprise à 11 h 29)
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, nous reprenons nos travaux.
Et,
avant de céder la parole à M. le leader adjoint du gouvernement, je vous avise
qu'en plus du débat de fin de séance annoncé hier un autre débat se
tiendra aujourd'hui, à 13 heures, en application de l'ordre spécial.
Le premier débat
portera sur une question adressée par M. le député de Pontiac au ministre
délégué à la Santé et aux Services sociaux concernant la fermeture prolongée du
service d'obstétrique de l'Hôpital du Pontiac à Shawville.
Le
deuxième débat portera sur une question adressée par M. le député
d'Hochelaga-Maisonneuve à Mme la ministre déléguée aux Transports
concernant le projet du REM de l'Est.
Et maintenant, M. le
leader adjoint, je vous cède la parole.
• (11 h 30) •
M. Schneeberger :
Bonjour, Mme la Présidente. Alors, je vous demanderais d'appeler
l'article 1 du feuilleton.
Projet de loi n° 11
Reprise du débat sur l'adoption du principe
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie. Alors, l'Assemblée reprend
le débat, ajourné le 9 février 2022,
sur l'adoption du principe du projet de loi n° 11, Loi visant à augmenter l'offre de services de
première ligne par les médecins omnipraticiens et à améliorer la gestion
de cette offre.
Je
suis prête à reconnaître le premier intervenant d'aujourd'hui, et ce sera M. le
ministre de la Santé et des Services
sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Alors, bonjour, Mme la Présidente. Très content de prendre quelques minutes
aujourd'hui pour parler du projet de
loi n° 11, comme vous l'avez bien décrit, à savoir, bien,
de parler beaucoup de première ligne avec nos médecins de famille pour améliorer, justement, la gestion
de l'offre pour, particulièrement, les Québécois qui n'ont pas encore de
médecin de famille présentement.
Les
commentaires que je vais faire aujourd'hui sont vraiment en complément avec mes
autres collègues qui m'ont précédé,
notamment la députée de Roberval. Je dois dire qu'elle fait un excellent
travail. Elle a fait un excellent travail pour l'aide médicale à mourir,
mais elle a aussi participé aux commissions, où on a reçu plusieurs
intervenants. Puis je tiens à la saluer
parce que, souvent, le travail de nos députés, lorsqu'on est au gouvernement,
est important à les mettre en valeur. Et je dois dire que la députée de
Roberval... Là, je sais que je peux paraître biaisé, parce que c'est quelqu'un
de notre gouvernement, mais c'est une femme
qui a pris la santé à coeur, si je peux le dire, au cours des dernières années,
et elle a fait un travail excellent du côté de l'aide médicale à mourir,
et j'apprécie les commentaires qu'elle a faits sur ce qu'on appelle l'adoption
de principe du projet de loi.
En fait, l'adoption de
principe, parce que je sais qu'il y a beaucoup de Québécois qui nous écoutent,
surtout lorsqu'on parle des médecins de
famille, c'est bien d'expliquer qu'on vient de franchir une étape très
importante. Comme vous savez, Mme la Présidente, lorsqu'on écoute les
gens qui viennent nous parler de leurs appréhensions ou leurs commentaires sur le projet de loi qu'on a déposé, c'est
ce qu'on a terminé la semaine passée... Donc, on est à l'adoption de principe
pour que la prochaine étape, qui est
très importante, ce sera la lecture d'article par article, pour enfin voter sur
le projet de loi, le projet de loi n° 11.
D'emblée,
j'aimerais rappeler aussi aux Québécois qui nous écoutent et aux médecins, les
deux... Parce qu'aujourd'hui ce que j'aimerais dire, à part le dire aux
parlementaires qui sont avec nous aujourd'hui, c'est : Oui, important
de parler de prise en charge, parce que tout
le monde le sait, qu'il y a plus de 900 000 Québécois qui n'ont pas
de médecin de famille, ce qui est
déplorable, mais c'est qu'il y a des solutions, il y a des solutions, puis
notre gouvernement est un gouvernement d'action et de solutions.
Alors, les groupes qu'on a rencontrés au cours
des deux dernières semaines sont arrivés... Je les mettrais en trois blocs, trois blocs. Il y a des groupes qui
sont arrivés puis qui ont dit : Écoutez, c'est des changements trop
importants, on devrait mettre le
projet de loi n° 11 de côté. Et je l'ai dit, mais je vais le redire,
notamment pour les médecins qui nous écoutent, on comprend la résistance
au changement, on la comprend. On la comprend parce que, souvent, lorsqu'on lit un projet de loi, là... Puis je n'en ai pas du
tout aux avocats, parce que je sais qu'il y a quand même quelques avocats ici,
dans la salle, souvent, lorsqu'on écrit un
projet de loi, dans la manière législative, dans la langue de la loi, c'est
difficile à comprendre, certains
points, moi le premier parce que je ne suis pas un avocat. Alors, je le dis avec
beaucoup d'humilité. Mais, en même
temps, je peux comprendre que certains groupes, dont la FMOQ, ont eu peut-être
la perception que c'était, comme, peut-être, ça a été fait précédemment,
un projet de punition. Et je veux rassurer les médecins, puis, je leur dis aujourd'hui, c'est vraiment un projet pour
améliorer la gestion, pour être capable d'avoir de l'information. Puis une de
mes collègues me le disait, il y a
quelques minutes, c'est important de redire aux médecins : On a besoin de
données pour être capables de
regarder quelle est l'offre de gestion dans nos régions, dans vos régions.
Puis, tant qu'on n'a pas ces données de
gestion là, c'est très difficile d'avoir un argumentaire sérieux, valable, avec
notamment la FMOQ, pour dire : Bien, vous nous dites qu'il manque de médecins, mais moi, je ne suis pas capable de
le discuter avec les autorités régionales tant que je n'ai pas accès à ces données-là. Que le
ministre les ait, c'est une chose, mais il faut que nos directeurs régionaux
l'aient. Et comme notre plan de
santé, que j'ai très hâte de déposer dans les prochaines semaines, va être basé
sur une décentralisation, donc, je rappelle aux médecins qui nous
écoutent aujourd'hui que c'est un projet de loi qui a vraiment comme objectif
d'améliorer nos données pour qu'on puisse enfin avoir l'information qui nous
permet d'avancer. Alors ça, c'était mon premier
bloc, les gens qui avaient... qui sont venus nous dire : voici les
réticences qu'on a. Puis je pense qu'on a besoin de les adresser, c'est
évident, dans les prochaines semaines.
Maintenant,
il y a eu d'autres groupes, et il y a eu des groupes, puis j'étais content
qu'on ait invité... Puis d'ailleurs, avec l'opposition, on s'était entendus
assez bien sur les groupes qui devaient venir donner justement des versions
différentes. Il y a eu les groupes, entre autres, puis je pense au
Conseil pour la protection des malades et la Vérificatrice générale... Pourquoi je dis que c'est important, le conseil de
protection des malades? Ce sont les patients. Ce sont eux qui ont vécu, entre autres, durant la pandémie, des moments
excessivement difficiles. Puis ce conseil de protection des malades représente
les gens qui, souvent, n'ont pas la capacité de venir défendre leur point de
vue, passent par ce conseil de protection là. On a entendu l'importance d'avoir, justement, une meilleure offre du côté
des médecins. Puis je vais aller un petit peu plus loin.
Maintenant, la Vérificatrice générale, vous ne
serez pas surprise, Mme la Présidente, qu'elle a dit : Ça vous prend des données. Alors, ça, on ne se surprendra
pas de ça. Donc, avec la première partie de p.l. n° 11,
elle le dit dans son rapport, dans ses nombreux rapports, que ce qui est
demandé depuis plusieurs années est tout à fait à propos, par le p.l. n° 11, ça nous prend des données pour mieux gérer l'offre
des médecins.
Maintenant,
ce qui a été excessivement intéressant... Puis là je le dis autant aux médecins
qu'aux Québécois qui nous écoutent
aujourd'hui. Je vais vous nommer, là, six groupes, je pense que c'est six ou
sept, qui sont venus nous dire : Non
seulement on trouve que c'est une bonne idée, mais peut-être que vous devriez
améliorer un peu votre projet de loi. Puis,
vous, vous avez de l'expérience, Mme
la Présidente, vous savez qu'un
projet de loi, on le sait toujours, il est perfectible, hein? Je n'en ai pas beaucoup connu, dans mes
années de parlementaire ici, de projet de loi, on est arrivé puis on vote ça,
puis c'est fini, on ne discute pas.
L'opposition est là, hein? Je l'ai déjà été, dans l'opposition, je vous l'ai
déjà dit, on aime ça, apporter des idées. Donc, je vous le dis d'avance,
le projet de loi, il est perfectible.
Puis les groupes, puis je vais vous les nommer,
là : le CISSS du Bas-Saint-Laurent, le CISSS de la Capitale nationale, deux gestionnaires, là, qui sont venus
nous dire ce qu'ils pensaient du projet de loi. Très content d'avoir eu l'Ordre
des infirmières, l'Ordre des infirmières qui... et des IPS. Pourquoi je suis
content que ces gens-là... On oublie souvent... Puis là, je le dis encore aux médecins, on dit souvent
que le projet de loi n° 11, il est uniquement pour les médecins, mais je
veux rappeler aux Québécois... puis notamment que ma prédécesseure, la ministre
qui était avant moi à la Santé, avait travaillé très fort, là, juste avant le
début de la pandémie, dans les années 2018‑2019, ça semble loin, là, mais
ça a déjà existé, ces années-là, avant la
pandémie, elle avait fait adopter deux projets de loi qui étaient excessivement
importants, un pour les IPS, les
infirmières spécialisées, praticiennes spécialisées, et, deuxièmement, les
pharmaciens, pour que ces gens-là puissent
venir compléter l'offre des médecins, p.l. n° 31
puis p.l. n° 46. Ces deux projets de loi là, là, on l'oublie,
là, ils ont été passés il y a déjà deux ans.
• (11 h 40) •
Puis, la bonne nouvelle, c'est que durant la
pandémie, parce qu'on était moins pris dans le carcan législatif, ces deux groupes-là, les IPS puis particulièrement
les pharmaciens, que je salue aujourd'hui, ont fait un travail incroyable
parce qu'on avait, par ces projets de loi
là, étendu le domaine de pratique de ces gens-là. Et savez-vous quoi? Les
médecins sont maintenant contents de savoir que ce n'est pas uniquement
sur eux que peut reposer la demande d'une prise en charge. Parce que, maintenant, on a changé les
lois pour que le pharmacien puisse avoir plus d'actes qui sont acceptés et la
même chose pour des IPS. Est-ce qu'il reste
encore des choses à améliorer? La réponse, c'est oui. Mais ces deux groupes-là
sont venus dire : Écoutez, non
seulement merci d'avoir intervenu, puis, encore une fois, je salue ma collègue,
d'avoir intervenu en avant de la
pandémie, ça nous a aidés, mais ce que vous proposez par le p.l. n° 11, c'est la bonne chose. C'est quand même assez important, là,
c'est des joueurs, c'est des partenaires avec qui on va travailler.
Et il y a un troisième bloc qui... On a eu deux
docteurs, deux docteurs qui sont des experts, je vais appeler ça, à défaut de meilleurs mots, des experts en meilleures
pratiques, qui nous ont dit : D'un côté, faites attention parce que vous
n'avez pas besoin de changer la loi, mais vous devez, comme vous avez déjà
commencé dans certaines régions... Puis ça,
c'est moins connu du public. Donc, je m'adresse un peu plus aux Québécois ici
puis peut-être un peu aux médecins. Ils sont venus nous dire : Écoutez, dans nos pratiques... Puis là je
pense, entre autres, au Dr Antoine Breton, il est venu dire :
Écoutez, ce qui est vraiment intéressant, là, c'est que le même médecin qui a
peut-être, je vais dire, 800 patients ou 1 000 patients,
si on applique certaines des meilleures pratiques, puis, une de ces meilleures
pratiques-là, ça s'appelle l'accès adapté, de jouer
un peu différemment avec nos horaires, comment on se garde un peu de marge de
manoeuvre, des rendez-vous
disponibles un peu jusqu'à la dernière minute pour prendre les cas urgents, je
ne rentrerai pas dans le détail, là,
mais tout ça, ça s'appelle l'accès adapté... ont prouvé, au cours des dernières
années, depuis que ces projets-là de meilleures pratiques sont en cours, autant par la Dre Breton, Mylaine Breton,
qu'Antoine Breton... ces deux médecins-là sont venus dire : Il pourrait y
avoir une meilleure prise en charge sans nécessairement changer le projet de
loi, mais ce que vous faites dans le
projet de loi est important, parce que vous avez besoin des données pour voir
comment on s'améliore. Vous me suivez?
Donc, Mme la
Présidente, je ne veux pas aller trop dans le détail, mais, vous me connaissez,
j'aime ça, quand on parle de données, puis etc., mais ce que je voudrais dire
aujourd'hui, c'est que ce qu'on a entendu, dans la partie commission parlementaire, avec ces experts-là, autant ceux
qui nous ont dit : Bien, on a un peu de réticence à changer, mais
peut-être que, si vous l'expliquez
mieux, on serait peut-être ouverts... On a des gens qui nous ont dit : Go!
Puis il y a des gens qui nous ont dit : Bien, voici, il y a des
endroits... continuez de travailler sur comment faire les choses différemment.
Puis je vais
vous en donner une avant de conclure. Il y a un groupe... Puis je salue, là,
les gens du ministère, parce qu'on le
sait, ce n'est pas toujours les politiciens qui ont des bonnes idées, des fois
c'est nos gens du ministère. Et les gens du ministère ont mis, en 2019,
un projet de loi dans lequel ils ont mis un montant qui était quand même
raisonnable quand on regarde les budgets de
la santé, on parle de 700 000 $. Ce n'est pas un gros montant, quand
on regarde les dizaines de millions
qui sont dépensés, mais, en même temps, un projet qui était excessivement
important dans le Bas-Saint-Laurent. Et,
dans ce projet-là, ce que les gens ont décidé en collaboration, puis ça, pour
moi, ça, ça m'allume beaucoup pour le projet de loi n° 11... ont décidé de voir comment on pouvait
justement favoriser... On va appeler ça le triage. Moi, je n'aime pas ça, le triage, parce que les gens pourraient
annoter ça à d'autres choses. Moi, je parle d'un filtre, le filtre que... Au
lieu d'appeler tout de suite le
médecin, puis voir s'il est disponible, puis d'attendre plusieurs jours, il y a
un processus de filtre qui a été mis
en place, testé. Puis le grand principe, c'est justement, Mme la Présidente,
que la personne qui appelle a un conseil d'une infirmière ou d'un agent administratif qui lui dit : Bien,
peut-être que, lorsque... vous venez de me décrire un peu votre bobo ou votre urgence, peut-être que ce n'est pas
nécessairement un médecin puis peut-être que vous n'avez pas besoin d'aller
à l'urgence, mais peut-être que c'est d'une
IPS que vous auriez besoin ou peut-être que c'est d'aller à la pharmacie. Puis,
excusez l'anglicisme, mais, oh! «by the
way», on va appeler pour vous. On va appeler à la pharmacie. On va leur dire
que vous vous en venez, parce que,
localement, puis je reviens à la régionalisation, localement, la personne qui
est au téléphone, qui est à Rimouski ou à Rivière-du-Loup, c'est là, là,
que ça a été développé, bien, elle dit : Écoutez, M. le pharmacien, Mme Unetelle s'en vient, là, pouvez-vous lui
faire un petit rendez-vous, parce qu'elle aurait besoin... elle a un enjeu
quelconque, là. Je ne rentrerai pas
dans le détail, mais, savez-vous quoi, sur un an, un an, ils ont éliminé
50 % des rendez-vous à un médecin,
50 %, parce que, justement, et là on revient à ce qui est fantastique, ce
n'est pas nécessairement la prise en charge du médecin telle qu'on la
connaît, mais de l'ensemble des professionnels de la santé.
Alors, quand j'entends l'argument de dire :
Mais pourquoi vous ne mettez pas ça dans le projet de loi? Bien, on n'a pas besoin d'un projet de loi pour ça. Ce
qu'on a de besoin... Puis, je le répète, là, on a dessiné un projet de loi qui
est très spécifique pour l'offre des médecins et pour la prise de rendez-vous,
mais tout le reste, là, il est déjà en place, il
s'est fait par le p.l. n° 31, il s'est fait par le p.l. n° 46. Et là, ce projet-là, on a été tellement contents de ce qu'on a vu
malgré les petits montants investis, donc ça prouve que, des fois, ce
n'est pas toujours des sommes faramineuses qui font une différence. Bien, on
est capables, aujourd'hui... on a commencé à l'intégrer ailleurs.
Moi, j'espère que, cet été, dans le courant de l'été,
la plupart, la plupart des régions du Québec pourraient avoir accès à ce guichet de pertinence là qui a été
développé par nos gens de Rimouski. Alors, moi, si... Puis c'est pour ça que je
parle aux médecins, aujourd'hui, autant
qu'aux Québécois. Wow! enfin, il y a des solutions qui sont sur la table. Il y
en a, là. Puis la pandémie nous a
fait réaliser que toutes ces possibilités-là, là, ce n'était pas théorique, là,
ça fonctionne. Ce qu'ils ont fait à Rimouski puis à Rivière-du-Loup,
moi, je pense que c'est magique. Puis là tout le monde est en train de regarder. Même, d'ailleurs, j'ai su que le
Dr Amyot est allé les rencontrer. Le directeur de la FMOQ est allé les
voir. Ça fait que ça, c'est bon
signe. Ça veut dire qu'il y a déjà une mouvance de dire : Oui, peut-être
qu'il y a des meilleures pratiques qui ont été établies par des pairs.
Parce que le DRMG du Bas-Saint-Laurent, c'est un médecin, alors je pense que...
Il y a-tu mieux qu'un médecin pour expliquer
à un autre médecin que c'est la bonne façon de faire? Et ça, je pense que c'est
ça qui est devant nous comme opportunité.
Alors, je
conclus là-dessus en vous disant, Mme la Présidente... Puis, encore une fois,
je remercie mes collègues, là, qui
sont avec nous aujourd'hui et qui seront avec nous dans le projet de loi n° 11, où on sera beaucoup plus spécifiques pour aller chercher nos deux besoins qu'on a, avec projet de loi n° 11, de bien comprendre l'offre locale dans les... ce qu'on appelle dans
les RLS ou dans nos GMF, quelle est la pratique des médecins, générale, des
médecins... des omnipraticiens, mais aussi comment on peut avoir accès à
l'offre dans les systèmes de réservation qui sont maintenant disponibles.
Alors,
écoutez, je pense qu'on a une occasion incroyable, au cours des prochains mois,
d'ici l'été, de faire avancer
beaucoup les choses, puis j'ai très hâte qu'on puisse s'asseoir tout le monde
ensemble. Et je le redis parce que, pour moi, c'est important, je l'ai dit, d'ailleurs, au député de Nelligan, au
député de Rosemont et au député des Îles-de-la-Madeleine, je ne sais pas si ceux qui ont écouté la
commission la semaine dernière... une collaboration, puis, je pense, mes
collègues peuvent le dire, avec l'opposition, qui a été sans faille, pas eu de
chicane, on s'est entendus. Puis même le député de Nelligan a dit : Moi aussi, je vais aller
voir ce qui se passe à Rimouski. J'ai entendu ça par les branches, qu'il avait
demandé à les rencontrer. Bien, c'est
le fun, quand on peut travailler... Vous me connaissez, Mme la Présidente, j'aime
ça, moi, quand c'est constructif, quand c'est positif.
Alors, je voulais faire cette mise au point là,
aujourd'hui, autant pour les Québécois que pour les médecins. Je pense qu'on est capables de faire une grande
différence dans les prochaines semaines. Puis, encore une fois, merci de me
donner l'opportunité de faire passer le projet de loi n° 11
à la prochaine étape. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Jevous remercie, M. le ministre de la Santé et des Services sociaux. Et je
cède maintenant la parole à M. le député de Jacques-Cartier.
M. Gregory Kelley
M. Kelley : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Vous êtes chanceuse d'entendre un autre discours
du député de Jacques-Cartier. Je
crois que c'est trois discours, maintenant, cette semaine. Alors, vous avez
gagné la loto, je crois, ou, au minimum, allez jouer à la loto demain.
Très heureux
de prendre la parole aujourd'hui sur un projet de loi qui est très important. C'est
bien sûr, le ministre parle d'une
collaboration avec les oppositions. C'est sûr que je sais que mon collègue de
Nelligan va aller faire des recherches sur la politique qui a été mise
en place à Rimouski.
Je sais, quand même, on a écouté la radio dans
le matin, il y a quand même eu un numéro, dans le CIUSSS de Centre-Sud-Ouest de l'île de Montréal, que... il y
a eu une ligne pour les gens d'appeler pour prendre un rendez-vous avec
un médecin. Alors, c'est sûr que peut-être, ça, c'est une solution, à jumeler
quelqu'un qui a besoin d'un rendez-vous rapidement
avec un médecin. C'est bien beau, là, c'est une bonne pratique, peut-être, de
mettre en place. Mais, en réalité, Mme
la Présidente, on parle ici de médecins de famille. Puis moi, je sais que, dans
mon comté, les gens veulent avoir leur médecin,
qu'ils sont capables de prendre un rendez-vous avec puis faire un suivi après.
C'est une confiance qui est bâtie entre un patient puis un médecin.
• (11 h 50) •
On sait, puis on peut voir dans le Journal de
Montréal ce lundi, on a vu la popularité des différentes professions au Québec, puis les médecins demeurent toujours
très, très populaires avec les citoyens du Québec. Mais la chose qui est très,
très triste pour plusieurs gens, dans mon
comté, parce que moi, Mme la Présidente, j'ai reçu plusieurs courriels,
depuis 2018, les gens ont perdu un
médecin de famille puis ils ne sont pas capables de trouver un autre. Et,
souvent, c'est des aînés, des gens
qui ont été avec un médecin pour plusieurs années, puis cette personne a décidé
de prendre leur retraite, a pris leur retraite,
puis ça a mis fin à ça. Alors, des fois, on était capable, avec notre CIUSSS,
de trouver une solution rapidement. C'était un patient qui a eu le cancer, qui
aime de faire le suivi avec le médecin de famille. Mais, dans d'autres cas, je
sais que les gens sont maintenant sur
la liste d'attente. Puis qu'est-ce qu'ils vont entendre de qu'est-ce que le
ministre dit? Bien, on va avoir un
numéro, de prendre un rendez-vous quand c'est nécessaire. Ça, ce n'est pas la
solution, ce n'est ni la promesse que la CAQ a prise en 2018 non plus. Ils ont dit : Un médecin pour une
famille, pour une personne, que tout le monde va avoir accès à un médecin de famille. Maintenant, on est
loin de ça, ce n'est plus sur la table, c'est un autre système complètement.
Je sais quand
même que, récemment, ma soeur a perdu son médecin de famille. Elle vient juste
de livrer un bébé, puis le médecin a
décidé de quitter le Québec, parce qu'il était tanné avec la situation, avec le
traitement du gouvernement. Il a dit :
Moi, je quitte, voici un courriel, bonne chance pour la suite. Ce n'était pas
facile pour ma soeur, qui était avec ce médecin-là pour plusieurs
années. Puis maintenant elle est sur la liste. Elle est toujours jeune, je ne
pense pas qu'elle est, dans la file, une
priorité. Si on regarde, peut-être, dans le coin, il y a beaucoup d'aînés.
Alors, on verra la suite, mais je
sais que ma soeur était très déçue, parce que c'est quelqu'un qu'elle a bien
respecté, quelqu'un qui... elle a établi un lien de confiance. Et maintenant
elle est dans la file. Et je pense qu'honnêtement, Mme la Présidente, on est
capable de faire mieux, pas juste
pour ma soeur mais pour tous les Québécois que ça fait maintenant des années
qu'ils attendent pour un appel de leur CIUSSS qui dit : Il y a un
médecin qui est disponible pour vous.
C'est
intéressant, parce que, quand j'ai regardé plusieurs éléments ici, c'est sûr
que c'est une suite du travail que le député de La Pinière a fait dans le
gouvernement précédent. C'était facile de critiquer mon collègue, quand il
était le ministre, mais c'est intéressant de voir comment la CAQ continue à
suivre plusieurs réformes que lui a faites. C'est très intéressant. Il ne faut pas diviser les Québécois,
mais c'était facile de faire la division sur le dos de mon collègue. Et je
déplore ça parce qu'honnêtement c'est
quelqu'un qui demeure très disponible pour parler avec les citoyens sur
qu'est-ce qu'il a fait, pour expliquer comment le système est bien
complexe. Mais, bref, ça, c'est juste une réalité.
Et c'est
aussi intéressant de voir comment la CAQ a nommé les anciens chefs de cabinet,
des fonctionnaires du gouvernement
libéral qui étaient en charge du système de santé de continuer et poursuivre
leur travail. Moi, je soupçonne qu'eux, ils vont demander, avec leur prochain
budget, une stratégie pour le système de santé, qu'ils vont bâtir par
les fonctionnaires qui viennent du Parti
libéral. C'est bien, bien beau de voir ça, Mme la Présidente, parce que c'était
sur le dos, comme j'ai dit, de mon collègue que tout ça a été
fait. Et, honnêtement, comme je dis, quand je regarde la réforme, on continue.
On sait, le
ministre vient de parler un petit peu du travail fait par l'ancienne ministre de
la Santé. Puis on se souvient que
l'ancienne ministre de la Santé a bien, bien appuyé les réformes qui ont été
faites par le député de La Pinière, parce que c'était
écrit dans une lettre. Encore, je veux juste revenir, c'était facile de faire
de la petite politique, mais, en réalité, le
ministre, l'ancien ministre, a mis plusieurs choses en place pour changer des
choses, et on a été capable. Moi, je suis fier, quand même, dans l'Ouest-de-l'Île de Montréal, on a été capable de mettre plusieurs
GMF, des services de première ligne qui
sont toujours utilisés par les citoyens de Jacques-Cartier et, quand
même, de l'Ouest-de-l'Île de Montréal. C'était une très bonne idée
et projet que l'ancien ministre a mis en place, quand le Parti libéral était au
pouvoir.
Puis, ici, est-ce qu'on va vraiment ajouter des
services de première ligne? On verra, on verra la suite des choses. Pour moi,
une chose que je sais, plusieurs personnes ont posé la question, il n'y a pas
de cibles, dans ce projet loi, pas nécessairement de conséquences non plus. En
2016, ça a été l'ancien ministre et le député de La Pinière qui a mis en place un projet de loi avec certains critères pour
les médecins de famille. Puis on arrive maintenant avec un autre projet de loi,
et je sais que le député de Nelligan va
faire son mieux possible pour, oui, critiquer le gouvernement mais aussi
proposer des solutions, mettre des
amendements sur la table. Puis je souhaite qu'il y ait une ouverture du
ministre de la Santé et, de bonne foi, d'au minimum écouter le député de
Nelligan.
Mais je veux,
Mme la Présidente, juste parler un petit peu c'est quoi, exactement, dans ce
projet de loi. Comme j'ai mentionné,
il y a l'idée de mettre en place un guichet d'accès à un médecin de famille.
Alors, le ministre dit : On a le système informatique qui va jumeler des gens qui cherchent un rendez-vous. «Il
prévoit également que [les] médecins sont tenus de se rendre disponibles auprès
des personnes assurées par l'entremise du système de prise de rendez-vous mis
en place par la Régie de l'assurance maladie du Québec ou d'un système de prise de rendez-vous offert
par tout autre fournisseur.
«Le projet de
loi permet au ministre de la Santé et des Services sociaux de conclure des
ententes avec des fournisseurs de
systèmes de prise de rendez-vous afin de permettre la prise de rendez-vous
auprès d'un même médecin au moyen de plus
d'un tel système. Il prévoit [...] qu'une première est conclue, le ministre
veille à la gestion de la prise de rendez-vous et que tout médecin
omnipraticien doit transmettre au ministre ses plages horaires de
disponibilité.»
Et c'est sûr,
quand on regarde les notes, Mme la
Présidente, les consultations, oui,
ce n'était pas une surprise, de voir
la réaction de plusieurs fédérations des médecins du Québec, mais c'est comme...
on a trois différents rangs, des gens. On
a des groupes qui étaient vraiment pour. On parle de CIUSSS et CISSS qui
étaient pour. On parle aussi du vérificateur. On a eu d'autres groupes qui étaient favorables mais avec des
modifications, puis, c'est sûr, les fédérations, les médecins, les différents groupes qui étaient contre. Mais,
quand même, ils ont pris le temps de faire des recommandations. Et, juste
parce qu'un groupe dit qu'ils sont contre au
début, ça ne dit pas que ce n'est pas une bonne idée, au minimum, de prendre
en considération certaines de leurs recommandations.
Alors, je
vais prendre juste l'opportunité, ici, de souligner certaines choses qui ont
été soulevées par la Fédération des
médecins omnipraticiens du Québec,
juste des commentaires dans leur mémoire, les critiques qu'ils ont faites,
que le p.l. n° 11
«est le point culminant d'une stratégie gouvernementale qui nous laisse dans un
état d'incompréhension totale».
«[...]la
FMOQ, en mars 2020, a proposé au gouvernement de mettre de l'avant un modèle
d'accès amélioré aux services d'un médecin de famille pour tous les
Québécois, [qu'ils] soient inscrits ou non à un médecin de famille.
«Ce modèle [rejoint] parfaitement selon nous
l'objectif partagé d'accroître l'offre des services médicaux en première ligne.
«[...]Le concept d'accès "36 heures"
a été mis sur la table par la Fédération.
«[...]la FMOQ
et le ministère [ont discuté] d'une formule d'accès à un médecin de famille en
GMF et en GMF-Réseau...»
Nous... Mettre
le focus, la lettre d'entente, au présent mémoire, et sur «un seul et unique
objectif [qui] était dans la mire du
gouvernement : vider d'ici le mois d'octobre 2022 les guichets d'accès à
un médecin de famille pour les patients non inscrits». Ils disent que le gouvernement cherche à reprendre tout
le contrôle. La FMOQ indique qu'elle veut collaborer avec le gouvernement, mais elle trouve, des fois,
qu'eux autres mettent des solutions sur la table qui ne sont pas nécessairement
reprises, et il n'y a pas vraiment un vrai dialogue entre les deux.
Je souligne
juste des choses qui ont été dites par la fédération, la FMOQ. Mais, quand
même, je pense que, si on regarde... Et c'est vraiment complet, toutes
les différentes choses qui ont été mises sur la table.
Mais je veux
revenir juste sur la fédération étudiante, la Fédération médicale étudiante du
Québec, qui est vraiment... J'ai trouvé leur mémoire très, très intéressant,
et, quand même, leurs recommandations, parce qu'eux autres craignent vraiment
que les restrictions qu'on va mettre en place va peut-être convaincre des
étudiants qui sont là, présentement, de ne pas prendre le chemin... devenir un
médecin de famille. Ça va décourager plusieurs des étudiants de prendre une
formation, d'être un spécialiste,
n'importe quoi. Puis on sait qu'on a déjà un déficit des médecins de famille,
au Québec, puis on sait qu'il y a
beaucoup de médecins de famille qui vont prendre leur retraite dans les
prochaines années. Alors, comment on va être capables de s'assurer que le projet de loi qu'on va mettre en place
ne va pas avoir un impact négatif sur le nombre des médecins de famille
dans l'avenir est une très, très bonne question. Puis eux autres ont quand même
pris des sondages à l'interne qui démontrent
que, plusieurs des étudiants qui sont en train d'étudier, au Québec, l'option
la moins préférée, c'est de prendre
la route de devenir un médecin de famille. Alors, ça, c'est quelque chose que, oui,
ça m'inquiète beaucoup.
• (12 heures) •
Je sais
qu'aussi plusieurs autres groupes ont pris la parole pour dire qu'ils sont...
ils ont des inquiétudes aussi avec cette
question : Qu'est-ce qu'on va faire avec les données? C'est une chose,
pour le gouvernement, dire qu'on va voir les plages horaires, et tout ça, on va ramasser les données, mais des
groupes, quand même, qui sont favorables à ce projet de loi ont souligné le fait qu'il faut bien, bien
encadrer c'est quoi, l'intention du gouvernement avec ces données-là, et de
protéger ça très bien.
Alors, encore, j'espère que le ministre va avoir la grande écoute pas juste de
ces groupes-là, mais aussi des oppositions, qui vont proposer des
amendements pour étoffer le projet de loi puis mieux encadrer ces éléments-là.
I
would also just like to come back again to, you know, the frontline services.
Right now, you know, yes, the family doctor
remains extremely important, but we also know, too, that the pandemic has had a
very negative impact on all healthcare workers. They're tired, they're burned out. They've been
on the front lines now for two years. And that is something, too, that all these groups brought up,
saying that sometimes, you know, the words that are expressed by the Minister or the Government towards their profession, it's not helpful, after
they have done a lot. You can say that, you know, family doctors have to do more or they have to
take on more patients, but it's important to remind ourselves that a lot of
family doctors are women who do try to balance being a doctor and being a
parent, something that we know that a lot of
healthcare professionals have to do. But they also did state very clearly that
we have been working very hard during the pandemic, we've had a role to play. A lot of them do work in emergency
rooms as well. I mean, there's lots of different things we have to look at. And also, too, just being in
your neighborhood and in your community, people know their local doctor,
and I'm sure they've been very busy with people who have been, of course,
asking them questions about how the pandemic
is evolving, better understanding COVID. So, it's important to remember, too,
that, yes, just because they're doctors, and sometimes we like to, you know, attack doctors and see them some way,
as in a negative light, at the end of the day they're extremely well respected in their communities, and they have
been doing their part, going above and beyond the call of duty during
the pandemic. So, I think that's really important to remember.
But I will just take this moment to
highlight, Mr. Speaker, that the Lakeshore Hospital remains really in a
situation that is
unacceptable and frustrating, as an elected official. When you speak to people
who work in the Lakeshore Hospital, when they come to talk to me at my riding
office or reach out to me via email or social media, they really say that
the ER project that was announced by the
previous Government has to get built immediately. It's
been approved, and it's just been sitting on the infrastructure list, and there
hasn't been really any progress moving forward. The former mayor of
Pointe-Claire and the current one is
ready to do whatever is necessary. If there has to be certain zoning changes to
accommodate the CIUSSS of the
West-Island, they'll do it. But that is something that is extremely crucial,
because, during this pandemic, we have seen,
of course, emergency rooms that have been put to the test and over in ways we
have never seen before, in the pandemic. So, it's extremely important, that project, yes, shovels get into the
ground, and it starts to be constructed now, because there is a
temporary unit that was put into place, but it doesn't answer the need for space
at the Lakeshore Hospital.
There
is also another thing that is extremely important, which is the technology
across the board. The oncology technology,
right now, at the Lakeshore, out of date, really needs to be upgraded, and just
the information system at the Lakeshore,
too. I know that the former Minister of Health, the MNA from La Pinière, has spoken often about this, that he put into place the measures to
update the IT structure of the healthcare system, and not much has been done
since 2018, since this Government came into power. I know, at the Lakeshore, this causes serious
problems, because sometimes, doctors' notes
to go to the pharmacy for prescriptions, still done by fax, and sometimes, yes,
literally, it is not hard... it is not
easy for that pharmacist to read the prescription that comes in, and sometimes
they don't necessarily have the file that comes in to know the past
history of the patient. And these are things that, again, could easily be
resolved with a more modern IT system. And, I
do hear, like I said, from people who work inside the institution, that remains
challenges that we should fix quickly. So, yes, of course, access to family
doctors is important, but there are a lot of other things that need to
be done in not just my riding, but in ridings all across Québec.
Alors, M. le Président, comme je dis, je sais que le député de Nelligan,
c'est un gars qui travaille très, très fort, il a beaucoup d'énergie, il est
toujours sur le téléphone et en contact avec les différents groupes et
organisations, puis je sais qu'il va
être bien, bien prêt pour l'étude détaillée sur ce projet de loi. Puis lui, il
va quand même proposer plusieurs amendements pour améliorer ce projet de
loi, puis je sais qu'il va y avoir la grande... on va avoir la grande
collaboration du député de Nelligan avec le
gouvernement, d'essayer de bien travailler pour le bien-être de toutes les
familles du Québec.
Alors, merci
beaucoup, M. le Président, pour votre écoute.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
M. le député de Jacques-Cartier. Et je cède maintenant la parole à M. le
député de Laval-des-Rapides.
M. Saul Polo
M. Polo : Merci beaucoup, M. le Président. Je félicite
également mon collègue de Jacques-Cartier pour sa prise de parole puis également mon collègue de Nelligan
qui, comme mon collègue vient de le mentionner, va faire un excellent travail
de... une excellente contribution à améliorer... à travailler avec le ministre
et avec nos collègues pour améliorer le projet de loi, ici, en question. Je l'ai écouté attentivement hier
avant-midi, lors de sa prise de parole, et j'ai été non seulement... j'ai appuyé, bien sûr, ses paroles, mais ça m'a
rappelé à quel point la démarche actuelle manque d'une certaine cohérence. Et
je veux bien m'expliquer ici, parce que, comme tous les Québécois, on vit des
chamboulements dans notre quotidien, dans
la façon comment on se comporte à chaque jour, dans la façon comment on a dû
s'adapter, au cours des deux dernières années, à cette pandémie. Oui,
mais la pandémie n'explique pas tout.
Depuis maintenant
10 jours, comme vous, M. le Président, j'ai le plaisir... j'ai l'honneur
d'être revenu ici, à l'Assemblée nationale,
et puis j'entends à quelques reprises certains collègues du gouvernement qui
ont le privilège d'être ministre, de celui-ci en Chambre en période de
questions, de répondre à des questions ici des collègues, que ce soit
l'opposition officielle ou des différentes oppositions, et, encore une
fois, répéter et faire référence au gouvernement précédent pour expliquer soit
la lenteur de l'évolution de quelconque projet de loi ou, si on peut dire, les
défauts, ou les failles, ou les déficiences
de services. Puis, pour moi, vous me connaissez, M. le Président, je vais
essayer de rester le plus possible dans les termes parlementaires, mais c'est
disgracieux, M. le Président, c'est honteux, c'est gênant de se retrouver,
trois ans et demi, presque quatre ans
plus tard et d'entendre, en fait, les mêmes réponses, les mêmes arguments pour
expliquer les inefficiences de ce gouvernement et des différents membres
du gouvernement.
J'ai, comme vous, écouté, là, la prise de parole
du ministre de la Santé, il y a quelques instants. Je salue le ton, je salue
aussi le fait qu'il a fait référence à mon collègue de Nelligan et à d'autres
collègues et qu'il a apprécié les échanges et de quelle façon il entrevoit l'étude du projet de loi n° 11. Par contre... Et je vais revenir sur les collègues de mon... sur les paroles de mon collègue de
Nelligan, M. le Président, parce qu'il a utilisé une très bonne expression,
hier, en expliquant sa surprise de ce
projet de loi là, pas tant sur le fond, mais sur la forme, sur... en fait, sur
l'expression d'un Trivago pour la
santé. Et il a dit : C'est très réducteur, M. le Président, de déposer un
projet de loi, d'inviter des parlementaires ici qui ont à coeur le quotidien, la santé, l'accessibilité aux services
de santé de nos concitoyens et de venir ici, au Parlement, à l'Assemblée nationale et de déposer un projet de
loi qui, essentiellement, comme le ministre l'a présenté, sera, on va se le
dire, on va l'imager, une plateforme à la
Trivago. Comme, lorsque vous et moi ou peut-être d'autres souhaitons partir en
voyage, etc., on se dirige vers une
plateforme, et puis la plateforme, de par sa configuration, va nous mettre en
contact avec le meilleur fournisseur
de services ou, dans l'occurrence, un médecin de famille ou, en fait, accès à
un rendez-vous de médecin de famille.
• (12 h 10) •
Je trouve ça réducteur parce que c'est un
problème qui est profond. Notre collègue de La Pinière s'est adressé à cette problématique-là par le passé, et ce que
je trouve réducteur, ce que je trouve gênant, M. le Président, c'est qu'on
parle ici d'une méthode, d'une façon de faire des membres du gouvernement, et
pas juste d'un membre du gouvernement, c'est
de l'ensemble de ce gouvernement-là, qui fait du marketing politique, qui
s'imagine... en fait, qui communique avec les Québécois ou qui cherche à communiquer avec les Québécois, d'une
certaine façon, à simplifier au plus haut point leurs gestes, leurs actions, leurs décisions, en
s'imaginant que, de cette façon-là, les Québécois vont manger tout cru ce qu'on
va leur présenter, ce qu'on va leur
expliquer le plus simplement possible, de manière très... je vais l'utiliser...
de manière tellement simple que ça devient simpliste. Et, lorsque ça
devient si simpliste, c'est qu'on prend pour acquis que M. et Mme Tout-le-monde
ne sont pas capables de comprendre les enjeux et le fond du problème, et qu'on
va tellement leur simplifier le tout que ça
va passer comme une lettre à la poste. Et ça, c'est insultant, M. le Président,
parce que la problématique, elle est profonde, O.K.? Elle est profonde.
L'autre enjeu qui me dérange dans cette
démarche, par le dépôt de ce projet de loi là... Encore là, je précise, la problématique existe, on la vit. Moi-même, M. le
Président, je n'ai pas de médecin de famille, mais je me considère en suffisamment bonne santé pour être capable
d'attendre mon tour ou, tout dépendamment des situations, pouvoir m'organiser
autrement.
Ceci dit, M.
le Président, ce que je cherche ici à dire, c'est qu'il y a une question de
timing. C'est là que je reviens à mon
argument de base, de dire : La méthode, la façon de faire de ce
gouvernement, depuis qu'il est en poste, c'est de toujours pointer le doigt
dans différentes situations. À chaque fois qu'il sent un peu de pression, un
peu de chaleur, tout d'un coup, on
trouve un coupable, ou une coupable, ou une situation. Ce n'est jamais vers
eux. On ne se regarde jamais devant le miroir. Et lorsqu'on leur met en
pleine face leurs affirmations du passé : Ah! bien, la pandémie, c'est la
pandémie. Bien oui, on la vit, la pandémie,
mais ça ne nous a pas empêchés de marcher, ça ne nous a pas empêchés d'avancer.
Ça n'a pas empêché les Québécois,
Québécoises de retourner travailler, de faire des sacrifices, de faire du
virtuel. Vous et moi, on en a fait, du virtuel.
Pourquoi
arriver à minuit moins une, M. le Président, à adresser une problématique qui,
dès la première journée, était
importante? On le sait, on l'a entendu, on a lu et on a vu de quelle façon les
membres de ce gouvernement, en campagne
électorale, se sont amusés à nos dépens, aux dépens de l'ancien gouvernement,
en disant : C'était le gouvernement des médecins, puis c'est un fiasco, et puis on a donné trop d'argent aux
médecins, on leur a donné des passe-droits, etc. C'était facile, M. le
Président. C'était facile de faire des phrases chocs, des phrases simples, du
marketing politique, d'attirer l'attention
des médias et de la population et de leur vendre ça comme un produit tout
inclus et tellement simple que, voyez-vous, nous, on va avoir la recette
magique à toutes les problématiques du Québec. Et voilà.
Et là, comme
par hasard, pandémie mondiale depuis deux ans, ah, bien, depuis deux ans, bien,
on s'est juste attaqués à un problème. Oui, il est important, mais on s'est
juste attaqués à un problème. Puis là tout d'un coup, on arrive en 2022,
à quelques mois de l'élection, on va
passer... on va déposer un projet de loi à la va-vite, etc. Tellement simple
qu'on devrait avoir... on demande la collaboration de tout le monde. Ça va être
ça, la solution pour l'accès aux médecins de famille. Mais pendant ce temps-là, qu'est-ce qu'ils ont fait
pendant deux ans? Qu'est-ce qu'ils ont fait pendant trois ans et demi, M. le
Président? Qu'est-ce qu'ils ont fait?
Quand ce
gouvernement a eu accès au... a eu le soutien et l'approbation de la population
de pouvoir gouverner cette province, c'étaient 400 000 Québécois qui
n'avaient pas accès à un médecin de famille. Aujourd'hui, on parle de presque
1 million de Québécois. C'est honteux. C'est honteux. On parle du
ministère qui a le plus important budget de tout ce gouvernement-là. On ne parle pas d'un ministère qui a été créé il y a un
mois. Tantôt, je vais faire référence à un autre ministère qui a été créé il y
a un mois. On ne parle pas d'un ministère qui a été créé il y a un mois avec un
sous-ministre ou deux sous-ministres. Non. On parle d'un ministère qui
accapare, si ma mémoire est bonne, à peu près 55 % du budget total
de la province, donc un mastodonte, une structure énorme où il y a des gens
avec les capacités, avec les connaissances, avec
toutes les compétences nécessaires pour être capables de justement être
capables de travailler sur d'autres enjeux qui ne sont pas juste
focussés sur la pandémie.
Et c'est là
mon enjeu de base sur ce projet de loi là, M. le Président. C'est
qu'aujourd'hui on nous dit : Pour s'adresser à cette problématique-là, il nous faut ce projet
de loi là, qui va être un Trivago de la santé, tellement simple, à la va-vite.
Oui, il y a eu d'autres mesures qui ont été
mises en place par le passé, mais ça, c'est le dernier morceau qu'il nous reste
pour régler le problème.
Non, M. le
Président, les Québécois ne sont pas dupes. Les Québécois ne sont pas stupides.
Les Québécois sont capables de comprendre que ce gouvernement a pris des
décisions, a fait des choix. Maintenant, il doit assumer, il ne peut pas se défiler de ces choix-là. Ne pas avoir
agi sur la problématique de l'accessibilité à des médecins de famille, c'est
un choix et il doit l'assumer, assumer
qu'aujourd'hui on se retrouve plus que le double de Québécois sans médecin de
famille que
lorsqu'ils sont arrivés au Parlement. Et ça, ils doivent l'assumer. Ils ne
peuvent pas regarder à gauche ou à droite. Ils ne peuvent pas lancer un
sous-ministre en dessous de l'autobus pour dire : C'est de la faute d'un
tel ou une telle. Ils ne peuvent pas
juste mettre ça sur le dos de la pandémie. La pandémie a le dos large, là, mais
le ministre ne peut pas se lever ici
ou parler aux Québécois puis de dire : Bien, voyez-vous, c'est parce que
depuis deux ans, on s'est adressé principalement à la pandémie puis on
n'a pas pu rien faire d'autre.
Bien,
voyons donc, M. le Président! Voyons donc! Ça n'a pas d'allure. C'est gênant.
C'est honteux. Ça nous laisse perplexes,
parce qu'à chaque fois, c'est une méthode, c'est une façon de faire de ce
gouvernement. Quand ce n'est pas la faute
des oppositions, c'est de la faute du fédéral. Quand ce n'est pas de la faute
du fédéral, c'est de la faute de la pandémie. Quand ce n'est pas de la faute de la pandémie, c'est la faute d'un
sous-ministre ou de la fonction publique. C'est tout le temps la faute de quelqu'un d'autre, ce n'est
jamais leur faute. Ils ne prennent jamais acte de leurs propres décisions, des
conséquences de leurs propres décisions.
Et
là on se retrouve aujourd'hui, mois de février, O.K., avec un bilan
parlementaire faible, M. le Président, faible de par leurs propres choix, de
par leurs propres choix, M. le Président. On a fini l'automne, au mois de
décembre, combien de projets de loi
avons-nous adoptés? Combien? De mémoire, là, moins de 10 projets de loi à
l'automne. Quand ils ont voulu...
quand le leader parlementaire a voulu accélérer la cadence en faisant rentrer
les commissions le lundi, en les faisant siéger aussi le vendredi, qu'est-ce qui est arrivé? Dans le caucus du
gouvernement, ils se sont rebellés contre son leader pour leur dire : Bien, voyons donc, on va être à
l'Assemblée nationale cinq jours semaine à cause d'un «power trip»? C'est ça
qui est arrivé, M. le Président.
• (12 h 20) •
Donc,
moi, je vous énumère... Oui, je rentre sur les détails du projet de loi, mais
je rentre sur la façon de faire de ce gouvernement, M. le Président, et c'est
ça qui m'énerve. C'est ça que les Québécois commencent à... non seulement
ont commencé à comprendre et à constater,
mais aujourd'hui, ils sont tannés de cette façon de faire, M. le Président. Ils
sont tannés de se faire dicter quoi
faire, comment comprendre les choses, comment lire, comment analyser, même comment
voter, M. le Président. Parce que c'est ça, la manière de faire de ce
gouvernement. Et le ministre de la Santé n'est pas différent de son chef, n'est pas différent du premier
ministre, n'est pas différent de la manière de faire des membres de ce gouvernement,
des membres du conseil des ministres. Donc,
oui, je respecte le ton. J'ai un grand respect pour le député de La Prairie, le
ministre de la Santé. Je respecte le ton,
parce qu'en effet c'est important de bien s'adresser, de bien... Mais regardons
plus loin, démasquons la façon de
faire de ce gouvernement, M. le Président. On est tannés, la population est
tannée. C'est un gouvernement qui
dirige par sondages... et qu'ils constatent depuis des semaines, ils constatent
depuis des mois, ce qu'ils constatent
depuis des mois, que ce gouvernement, un jour, regarde à droite, un jour,
regarde à gauche, tout dépendamment de
comment se comportent les choses. Un manque de vision, un manque... Quand je
dis vision, ça s'applique aussi à ce projet de loi-là.
Pourquoi
avoir promis aux Québécois qu'on allait non seulement régler l'accessibilité
aux urgences... 90 minutes, vous
l'avez entendu, M. le Président. On l'a tous entendu, en 90 minutes,
accessibilité aux urgences. On va régler le problème des médecins de famille. C'était ça, les
promesses en campagne électorale. Bravo! Bravo, parce que les formules
simples, choc, oui, c'est vrai que ça fait
un certain temps. Ça vend, ça permet de bien communiquer, mais ça passe un
certain temps. Et à ce niveau-là, là, l'analyse que je fais, l'observation que
je fais, M. le Président, c'est que quand vous vous entourez de gens qui font du marketing politique, ça marche un
certain temps. Mais, quand vous manquez de contenu, ça vous rattrape tôt ou tard, M. le Président. Et c'est ça qu'on
constate. C'est ça qu'on constate depuis des mois. C'est ça que la population
est en train de vous lancer comme message, mesdames et messieurs. C'est ça que
la population est en train de réaliser.
Et
aujourd'hui, là, de voir les incohérences de ce gouvernement-là à plusieurs
égards, à plusieurs égards, M. le Président,
O.K., et d'un coup d'annoncer un confinement et par la suite de le retirer et
d'annoncer qu'on vous fait une faveur maintenant, parce qu'on déconfine,
alors que dès le début, dès le début, plusieurs décisions manquaient de
cohérence et manquaient complètement de
vision, bien là, la population, là, elle en a marre. Pas juste les oppositions,
parce que ce n'est pas... nous, ici,
on reprend... oui, on peut utiliser des expressions. Non, c'est M., Mme
Tout-le-monde, et ça, c'est un message de fond. C'est un message de fond
qui est en train de s'articuler.
Je
vous le dis, aujourd'hui, j'entendais le premier ministre répondre à certaines
des questions, il faut changer d'attitude, M. le Président. En même temps, je salue le ton du ministre de la Santé,
en même temps, je dénonce le ton du premier ministre, le ton du leader du gouvernement, le ton de la
ministre déléguée aux Transports, le ton de plusieurs autres membres de ce
gouvernement-là qui ne semblent pas
comprendre qu'est-ce que la rue, qu'est-ce que les gens, qu'est-ce que les
Québécois sont en train de leur dire.
Alors, quand je reviens au projet de loi n° 11, M. le Président, je dis : Comment avoir confiance? Comment
faire confiance? Comment faire confiance aussi, pour revenir à la santé...
Quand un ministre se lève ici, présente, dépose un projet de loi pour
dire : Voici la solution à la problématique, comment faire confiance, M.
le Président, quand ce même ministre est entré dans une guerre de bras de fer
avec les employés de la santé en lien avec l'obligation de la vaccination pour les employés du système de santé? Deux dates
butoirs. Pas juste une, deux dates butoirs. Et à chaque fois, et surtout
après la deuxième, ça a été quoi l'excuse,
M. le Président? Ça a été quoi, la raison? Ah! le manque d'effectifs. Au mois
d'août, lorsqu'il a commencé à évoquer la question du manque
d'effectifs, il n'était pas au courant de ça?
Depuis
mars 2020, on est conscients qu'on a un manque d'effectifs. Et là je vous
annonce ça, comment... la question de la taxe contre les non-vaccinés,
de lancer ça dans l'espace public sans aucun fondement juridique, sans aucun
aucun fondement au niveau, ici, légal, sans
aucun fondement au niveau même scientifique, de lancer ça dans l'espace public
et de laisser flotter ça pendant deux à trois semaines pour finalement
se rendre compte... parce que les sondages commencent à leur dire que ça ne passe pas, parce que même des vaccinés trouvaient
que c'était incohérent, et là, tout d'un coup, bien, finalement, on revient, oui, on revient à
l'Assemblée nationale, à 13 heures, et on va essayer de passer ça en
catimini, parce que c'est ça, la façon de faire du gouvernement.
Ça fait que, là, quand la population
commence à dire : On est tannés, comment faire confiance à ce
gouvernement-là? Comment faire
confiance aux paroles du ministre, de dire que c'est la solution à la
problématique? Mais n'oublions pas, M.
le Président, la population ne l'oubliera pas. La population a la mémoire
longue, et toutes les belles paroles, toutes les belles promesses de ce
gouvernement-là en campagne en 2018, aujourd'hui, c'est en train de se
retourner contre eux. Et le projet de
loi n° 11, c'est la démonstration que leur manque de
vision, leur manque d'ambition et surtout leur manque de cohérence est
en train de les rattraper. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député. D'autres interventions? M. le
député de La Pinière.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : Quelles excellentes interventions de mes deux collègues, M. le
Président! Je les en remercie et je les en félicite.
C'est
quand, la dernière fois, M. le Président, que vous avez vu un ministre venir
prendre la parole à la fin du débat de
principe? Jamais vu ça en huit ans, jamais. Pour moi, c'est un indice. Je vous
le dis à chaud, s'il fait ça, c'est parce qu'il est en train de plier, parce que c'est sa caractéristique. Dans tous les
dossiers de santé, le ministre de la Santé a reculé. La...
Une voix :
...
M. Barrette :
M. le Président, je n'ai rien dit.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Schneeberger : Là, j'inviterais le député de La Pinière, pour
une fois, à parler du projet de loi, et non encore invoquer n'importe
quoi ici, en cette enceinte, sur le ministre de la Santé. Je ne pense pas que,
dans les règlements, un ministre doit parler en premier ou pas. Je vous le
demande.
Le Vice-Président (M. Picard) : M. le leader, il n'y a pas d'ordre précis. C'est
le commentaire que le député de La Pinière fait sur l'ordre
d'intervention, mais il n'y a pas de... Continuez.
M. Barrette : Merci, M. le Président. Il a plié devant les médecins spécialistes. Il
devait aller chercher 1 milliard, hein?
Il a fait une entente qui n'a pas été respectée puis il n'a pas respecté sa
propre entente. Il devait changer la rémunération des médecins de famille, il ne l'a pas fait. Mon
collègue a fait référence à la vaccination, il a reculé deux fois. Il a reculé
sur la taxe santé, vous avez collectivement
reculé. Et là je vous garantis, M. le Président, qu'il est ici ce matin parce
qu'il va reculer. J'en suis convaincu, convaincu.
Alors,
allons sur le projet de loi n° 11 pour lequel je vous
ai vu sourire beaucoup en face lorsque le ministre a fait son allocution. M. le Président, là, ce dont parle
le ministre, ce matin, lorsqu'il est venu, là, ça s'appelle le 8-1-1. Au 8-1-1,
on a du personnel qualifié, des infirmières normalement, entraîné, à qui on
fait suivre un protocole. C'est ce qu'on fait à Rimouski, là. Ce n'est pas
bien, bien compliqué, parce que, quand on appelle pour voir le médecin, on fait
suivre à l'infirmière un protocole.
Qu'est-ce qu'un protocole? C'est du personnel compétent, une infirmière qui
connaît ce qu'est essentiellement la santé, qui va répondre, poser et
avoir des réponses à un certain nombre de questions. C'est un art décisionnel.
À la fin, on la réfère. 8-1-1, tout simplement.
Savez-vous
pourquoi c'est indicateur du recul du ministre? Parce que ce que les médecins
de famille veulent, c'est de ne pas avoir plus de travail de médecine et qu'on
puisse diriger les patients ailleurs. Parce que le problème numéro un est un problème de capacité de prise en charge,
capacité qui existe, existait, existe encore, qui a été identifié, quantifié.
Les solutions sont là, mais quatre ans plus tard de ce gouvernement,
quatre ans plus tard de vous autres, là, il n'y a rien qui s'est passé. Le système de santé et spécifiquement
la population québécoise a perdu quatre ans. Ça fait quatre ans que ça
pouvait être réglé, ça fait quatre ans que ça ne l'est pas.
Et
ce ne sera pas réglé au 3 octobre 2022, parce que ce qui est proposé par
le ministre ne le réglera pas. Et je vais me faire plaisir de vous
expliquer pourquoi après avoir fait une autre parenthèse.
Une voix :
...
M. Barrette : Là, je pense que c'était le député de Sainte-Rose qui faisait un commentaire
masqué. Je m'en fous complètement, M.
le Président, je vais dire ce que j'ai à dire. Et puis, s'il y en a d'autres
qui ont quelque chose à dire, bien, allez-y, levez-vous, prenez la
parole, mais moi, je vais dire ce que j'ai à dire.
Le Vice-Président (M. Picard) : Sauf qu'actuellement il y a seulement une
personne qui a la parole, et c'est vous, M. le député de La Pinière.
M. Barrette :
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Et vous vous adressez à moi.
M. Barrette : Oui, M. le
Président. J'imagine que vous souhaitez que ceux qui sont en face gardent le
silence.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Exact.
• (12 h 30) •
M. Barrette : Merci, M. le Président. Alors, M. le Président,
ce matin, le ministre de la Santé, c'était à se rouler par terre, à la période de questions. Il a parlé
que dans un prochain mandat, nous allons régler la capacité, on a vu qu'on
manquait de capacité. Allo? M. le Président, j'ai écrit plusieurs fois
publiquement, tellement, M. le Président, que notre gouvernement a engagé des
fonds pour ajouter 916 lits dans la province de Québec, de courte durée,
en santé physique.
M. le Président, je vais vous poser une question,
c'est facile : Combien de ces lits, sous le gouvernement de la CAQ, ont été déployés? Quelqu'un veut dire un
chiffre? Zéro, M. le Président. Zéro. Le problème était connu. Juste de même, là, en face, là, pourquoi les patients
attendent à l'urgence puis que les urgences sont débordées? Parce qu'il n'y a
pas de place aux étages. C'est la
raison pour laquelle on a engagé des sommes d'argent pour augmenter notre
capacité. Zéro, M. le Président. Zéro. Alors là, aujourd'hui, on nous annonce que,
wow! moi, ministre de la Santé de la CAQ, j'ai un plan. Ça fait Erin
O'Toole, puis pas à peu près, M. le Président.
Alors là,
revenons à la loi n° 11, M. le Président, la loi n° 11,
là, elle a trois pages et essentiellement trois articles opérants, c'est tout.
C'est d'une banalité totale et ce ne sont essentiellement que de tenter de
faire ce qu'on a mis sur la table, qui a été suspendu en 2018 et qui ne devait
tout simplement qu'être mis en opération en 2018, quand la CAQ est venue
prendre le pouvoir. On va les passer, M.
le Président. C'est tellement drôle,
là, ça vaut la peine de les passer.
L'article 11.
Qu'est-ce que dit l'article 11? Ça, c'est un gros, gros article, puissant.
L'article 11 dit essentiellement : Le médecin va prendre des patients en charge à partir de la liste qui
est sur le guichet d'accès aux médecins de famille. Aïe! Ça, je vais vous dire une affaire, là, c'est tout
un changement! Le médecin va avoir l'obligation d'aller piger dans la liste.
Bien oui, mais, je veux dire, M. le Président, les médecins de famille, en 2016, s'étaient engagés à le faire, n'ont
pas respecté leur entente qui avait été... la loi n° 20
avait été suspendue, et ils avaient jusqu'en 2018. 2018, la CAQ est arrivée, l'entente n'a pas été respectée, merci, bonsoir,
on l'applique, tout simplement. Ils ne l'ont pas fait. Et là ils arrivent :
Là, on va vous obliger à prendre des patients à partir du guichet d'accès.
C'était l'entente de 2016‑2017, M. le Président. Ils n'ont pas respecté leur entente. Là, on fait une
loi pour leur faire à peu près peur, je dirais, là, mais c'est tout. Il n'y a
rien de nouveau sous le soleil, là.
Quand je vous voyais, certains d'entre vous, sourire quand le ministre parlait
de son plan, bien, écoutez, là, c'est de la répétition, simplement.
Qu'est-ce que ça dit, 11, aussi, M. le
Président? «Se rendre disponible auprès des personnes assurées, au sens de la Loi sur l'assurance maladie, au moyen d'un
système de prise de rendez-vous», que le gouvernement, évidemment, a payé, mais qui existait quand il est arrivé. Ça
s'appelle Rendez-vous santé Québec. On a fait faire ce système de rendez-vous
par une firme compétente québécoise, CGI.
Aux dernières nouvelles, ce n'est pas des imbéciles, et ils ont fait un système
de rendez-vous, qui est le Trivago du ministre, qu'il n'a pas mis en
application. Il est là.
Et je vous
rappelle que le ministre de la Santé, quand il était président du Conseil du
Trésor, a nommé un de ses chums, Jean
Maitre, au ministère de la Santé, dont le premier geste aurait été de
sous-contracter un de ses anciens employeurs pour faire un système de rendez-vous de 28 millions de dollars qui
n'a jamais été utilisé parce que ce n'est pas bon. Et c'est vérifié, ce
que je vous dis là, M. le Président, c'est vérifié, il n'a jamais été utilisé.
Après ça, il
est allé voir PetalMD, et ainsi de suite. Non, ça, c'est l'orchestrateur. Il ne
marche pas. RVSQ n'a pas été utilisé, M.
le Président, parce que les médecins
ne le voulaient pas parce que les médecins ne voulaient pas être visibles.
On ne voulait pas, en médecine, que le gouvernement puisse voir la charge de
travail des médecins et s'ils étaient là cinq
jours par semaine. C'est ça qu'ils ne voulaient pas. Là, on arrive à un projet
de loi qui fait la même chose. Il dit : Bien là, vous allez être obligés de prendre vos
rendez-vous, là, à partir d'un... comment qu'il dit ça, à partir d'un système
d'information qui va à un autre système que le fournisseur a conclu avec
une entente. C'est ça qu'il va faire. Ça, c'est de la gestion, M. le Président, ce n'est que de la gestion. Et là
il nous dit dans un autre article, un peu plus loin, que le gouvernement va
pouvoir avoir accès à l'information qui est
contenue là-dedans. Bien, c'était ça, Rendez-vous santé Québec, M. le Président,
c'était ça. C'était mettable en application
le lendemain de l'élection de 2018. 2018. Tout ce qui est écrit dans le projet
de loi, à l'article 11, était en
place lorsque ce gouvernement-là est arrivé, et ils ne l'ont pas appliqué. Aujourd'hui, qu'est-ce qu'ils
font? Du «rebranding». C'est tout ce qu'ils font. On change le nom. Alors, ce
ne sera plus RVSQ, on va appeler ça Trivago puis on va payer pour, parce
que nous autres, on est riches, parce que nous, on a beaucoup d'argent à
dépenser à la CAQ, hein? On va acheter un
autre produit, et puis on va le donner à des gens qu'on connaît bien, et puis,
si ça ne marche pas, ce n'est pas grave, mais on va l'avoir fait. Ça,
c'est la première partie de l'article 11, M. le Président.
Bon, alors, Rendez-vous santé Québec, là,
c'était fait pour une chose, comprenez bien, là, en face, c'était fait pour que le gouvernement puisse faire une saine
gestion de l'offre de services en première ligne. C'est quoi, la saine gestion?
S'assurer que les médecins puissent être à temps plein avec une offre
raisonnable de services. Ça, ça exige une chose : de pouvoir avoir accès aux plages de rendez-vous offertes par les
médecins, donc à tous les jours, ce qui permet au ministre d'avoir la quantité,
et il peut avoir... pas la qualité, la quantité, à tous les jours, et il peut
voir aussi le comportement du médecin,
est-ce qu'il en met juste l'avant-midi, des fois l'après-midi, et ainsi de
suite. RVSQ permettait tout ça. La FMOQ ne voulait rien savoir de ça.
Vous pouvez comprendre pourquoi.
Que fait, M. le Président, le projet de loi dans
l'autre article opérant? L'autre article opérant, essentiellement, c'est 11.1 et le 6. Que font ces deux articles-là,
M. le Président? Exactement ce que je viens de dire. C'était prévu en 2016,
là, 2017, quand la loi n° 20
a été déposée. Alors, la loi, ici, prévoit quoi? Que ce que je viens de dire,
je ne le répéterai pas, sont des
données qui sont accessibles au ministre. C'est tout. C'était déjà prévu. Ce
n'est pas nécessaire. Tout ce qu'il avait à faire, c'est appliquer la
loi qui était en vigueur, mais qui était suspendue.
Évidemment que les médecins sont dans les
rideaux. Ils sont dans les rideaux parce que, là, écoutez, là, le gouvernement
va regarder ce qu'on fait, il va voir ce qu'on fait et, au bout de la ligne, il
va pouvoir nous imposer des changements de
comportement. O.K. Vous savez, quand que moi, j'étais là, là, je disais aux
médecins, pas grand-chose, je leur disais : Tout ce qu'on vous demande, c'est un temps plein
raisonnable, 20 patients par jour, 40 semaines par année. Ça, c'est cinq jours par semaine, 40 par année,
et, avec ça, on peut donner des services de première ligne à 9 millions de
personnes. Et la donnée qui permettait
d'arriver à cette conclusion-là, M. le Président, elle existait et elle existe
toujours, et le ministre l'a dans ses mains.
Alors
là, il fait une loi qui est essentiellement une pâle copie, une pâle copie de
ce que nous avons fait, hein, et il nous
dit : Ça, ça va tout résoudre. Bon, O.K., parfait. Un coup qu'on a établi,
M. le Président, que la loi n° 11 est essentiellement... Puis c'est drôle,
hein, j'aime beaucoup ça, moi, la loi n° 11, parce
que c'est la moitié de la loi n° 20, hein? Je trouve ça drôle parce que, moi, la loi n° 11, c'est la loi n° 20, 0.5. En général, on dit 1.0, 2.0. Ici, c'est
0.5. Pourquoi c'est 0.5, M. le
Président? Parce que c'est une loi dangereuse. Elle est dangereuse parce
qu'elle dit quoi, M. le Président, la loi?
La loi, elle dit aux médecins de famille, là : Nous, on va s'organiser
comme l'autre d'avant, regardez, là, à voir votre offre de travail, mais on va la transformer
potentiellement en ce que l'on appelle du «sans rendez-vous». Ça, M. le
Président, là, ce que le ministre
veut faire, c'est du sans rendez-vous. Et là je vous pardonne tous et toutes de
ne pas savoir que le sans
rendez-vous, c'est un retour 30 ans en arrière, dans le temps que le sans
rendez-vous était une machine à imprimer des dollars en première ligne,
parce que ça paie et que c'est antinomique à la prise en charge.
• (12 h 40) •
Le
ministre, là, ce matin, là, quand il est venu parler, là, hein, en fin
d'adoption de principe, il est venu nous dire la chose que les médecins veulent entendre : On n'a pas toujours
besoin d'un médecin. On peut avoir besoin d'une infirmière. On peut
avoir besoin d'un pharmacien. On peut avoir besoin de, de, de, et c'est vrai.
Mais la suite de ça, M. le Président, c'est :
le médecin n'en fera pas plus, alors qu'actuellement ce qu'on a besoin en
termes de santé de la population, l'affaire qui est censée être primordiale pour un gouvernement, du moins pour un
ministère de la Santé, c'est la prise en charge, parce que la prise en charge est la seule manière
d'améliorer la santé de la population de façon globale. «Prise en charge», ce
ne sont pas des mots lancés en l'air,
ce sont des mots qui sont scientifiquement établis et qui ont fait leurs
preuves, alors que, là, avec ce
projet de loi là, M. le Président, là, ce n'est pas compliqué, le ministre est
tout heureux d'être content de venir nous dire : Bien, écoutez, là, on va
faire essentiellement... je ne vous le dis pas, mais on ne l'appellera pas
comme ça, parce qu'il a l'air un
petit peu gênant, on va juste changer un petit peu le 8-1-1 et on va pouvoir
dispatcher les citoyens à gauche et à droite.
Bien,
ça, ça veut dire quoi pour vous, M. le Président, là? Si, aujourd'hui, vous
avez besoin d'un renouvellement de
prescription, vous allez avec ça sur le 8-1-1, qui va vous envoyer chez un
médecin, qui, à quelque part... Je ne sais pas, moi, vous êtes dans
Chaudière-Appalaches, vous allez aller, une journée, à Lévis pour avoir votre
renouvellement de prescription puis, la fois
d'après, pour un autre problème, vous allez à Saint-Georges-de-Beauce. C'est ça
que ça fait, ce système-là. Ce n'est
pas nécessairement mauvais, mais ce n'est pas une révolution et ce n'est
certainement pas une refondation.
M. le Président, là,
avec ce projet de loi là, les médecins de famille vont être heureux en bout de
ligne, parce que, si le ministre continue
dans sa philosophie, il va faire revenir les médecins qui, historiquement,
préféraient faire du sans
rendez-vous. Quand la médecine a évolué vers la prise en charge, quand elle a
évolué, parce que le mot est important, ça a pris du temps avant que les
médecins acceptent ça, et ça a été bénéfique pour la population, et, ici, ce
n'est pas ça.
Et pourquoi ça va
faire ça, M. le Président? Parce que, et c'est clair, et mon collègue y a fait
référence, il y a... mes deux collègues, il
y a quelques minutes, il n'y a aucune cible ni conséquence si les médecins
n'observent pas ce qui est demandé
par le ministre. Ce n'est écrit nulle part, M. le Président, que ce que l'on
vise, c'est une prise en charge adéquate de la population en dedans de, quoi, six mois, un an, et ainsi de suite.
Ce n'est pas écrit. Et, comme il n'y a aucune conséquence, M. le Président, de quelque nature que ce soit...
Moi, on m'a reproché d'avoir des conséquences pécuniaires. Bien oui, c'est
parce que l'être humain est ainsi fait,
c'est l'élément qui, en général, fait le plus bouger les gens. L'élément
pécuniaire, là, que vous soyez le pape, un médecin, un citoyen dans la
communauté, ça va toujours vous faire bouger.
Alors,
quand le ministre, là, est ministre de la Santé, là, son objectif ne devrait
pas simplement de se faire réélire, mais
bien de s'assurer que les services sont donnés et sont donnés adéquatement. Et,
dans le cas de la santé, la CAQ, à date, a eu trois ans et demi pour agir, avait
tous les éléments en main pour régler ce problème-là, tous. Tout était là, et
la seule chose qu'on trouve à faire,
M. le Président, c'est de réécrire une petite copie, une petite copie de ce qui
avait été sur la table avant, mais une copie qui ne fait peur à
personne.
Elle
ne fait pas peur à personne, parce que, ce matin, M. le Président, je peux vous
le dire, là, la FMOQ critique le ministre
de la Santé parce qu'ils appellent ça une copie de la loi n° 20, mais ils
savent très bien aujourd'hui qu'il n'y a pas de conséquence. Ils le savent. Et
je peux vous dire que ce qui a été négocié avec la CAQ en changement de
rémunération, c'est des bonbons
pécuniaires additionnels pour patcher, parce que ce que le ministre veut
essentiellement, là, tout ce qu'il veut, c'est que les gens qui ont des
prescriptions à renouveler puissent avoir accès à un renouvellement. C'est ça
qu'il veut. On va dispatcher. Il n'y
aura pas de prise en charge. C'est ça que vous voulez? Bien, c'est comme ça.
Qu'est-ce vous voulez que je vous
dise? On a le droit, M. le Président, de prendre des mauvaises décisions. On a
le droit. Mais on pourrait aussi réfléchir et ne pas les prendre.
Alors,
M. le Président, là, quand on regarde, en santé, ce que ce gouvernement-là aura
fait, hein, à l'exception des maisons
des aînés, qui ne sont pas là, qui ne sont pas nécessaires et qui coûtent les
deux yeux de la tête, rien. Il n'y en a pas, de bilan. Il n'y en a pas, de bilan. Et je vais rappeler, M. le
Président, à la partie parlementaire qui est devant moi : Vous avez eu des
circonstances qu'aucun ministre de la Santé n'aura dans le futur, aucun,
l'appui du public, les sous, la circonstance la meilleure. Qu'avez-vous fait
avec ça? 0,1, je vais vous donner quelque chose, je vais vous donner une décimale,
alors que vous aviez une opportunité en or.
En or. Moi, je peux vous dire une affaire, là, si j'avais eu ce que vous avez
eu, il y a un méchant paquet
de problèmes, M. le Président, qui seraient à régler, et qui ne le sont pas et
ne le seront pas.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député de La Pinière. Y a-t-il
d'autres interventions?
Mise aux voix
Puisqu'il n'y a pas
d'autre intervention, nous serions rendus à l'étape de la mise aux voix.
Mais
je constate que l'un des groupes parlementaires n'est pas représenté, donc je
suspends pour un temps maximum de 10 minutes.
(Suspension de la séance à
12 h 46)
(Reprise à 12 h 50)
Le Vice-Président (M. Picard) : En
application de l'ordre spécial, j'inviterais maintenant les leaders
parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur l'adoption du principe
du projet de loi n° 11, Loi
visant à augmenter l'offre de services
de première ligne par les médecins omnipraticiens et à améliorer la gestion de
cette offre. M. le leader adjoint du
gouvernement?
M. Schneeberger :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le député de La Pinière?
M. Barrette :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le député de Matane-Matapédia?
M. Bérubé :
Abstention.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader adjoint du gouvernement, est-ce que
vous avez des indications concernant le vote des députés indépendants?
M. Schneeberger :
Aucun.
Le Vice-Président (M. Picard) : Je
vous remercie. En conséquence, le principe du projet de loi n° 11, Loi visant à augmenter
l'offre de services de première ligne par les médecins omnipraticiens et à
améliorer la gestion de cette offre, est adopté.
M. le leader du gouvernement.
Renvoi
à la Commission de la santé et des services sociaux
M. Schneeberger : Oui, M. le Président. Alors, conformément à
l'article 243 de notre règlement, je fais motion afin que le projet de loi n° 11,
Loi visant à augmenter l'offre de
services de première ligne par les médecins omnipraticiens et à
améliorer la gestion de cette offre, soit déféré à la Commission de la santé et
des services sociaux pour son étude détaillée
et que le ministre de la Santé et des Services sociaux soit membre de ladite
commission pour la durée de son mandat.
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Picard) : En application de l'ordre spécial, j'inviterais les
leaders parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur cette motion.
M. le leader adjoint du gouvernement?
M. Schneeberger :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le député de La Pinière?
M. Barrette :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le député de Matane-Matapédia?
M. Bérubé : Pour.
Le Vice-Président (M. Picard) : Je vous remercie. En conséquence, la motion est
adoptée. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Schneeberger : Oui. Je pense que nous avons des débats de fin de
séance, tantôt, deux. Alors, je vous demanderais de suspendre nos
travaux jusqu'aux débats de fin de séance, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Picard) : En application de l'ordre spécial, les travaux
sont suspendus jusqu'à 13 heures pour permettre la tenue des débats
de fin de séance annoncés précédemment.
(Suspension de la séance à
12 h 51)
(Reprise à 13 heures)
Le Vice-Président
(M. Picard) : Veuillez vous asseoir.
Débats
de fin de séance
Conformément
à l'ordre spécial, nous allons maintenant procéder aux deux débats de fin de séance. Le
premier débat portera sur une question adressée par le M. le député de Pontiac
au ministre délégué à la Santé et aux
Services sociaux concernant la fermeture prolongée du service
d'obstétrique de l'Hôpital du Pontiac, à Shawville.
Je
vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député
qui a soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes, et le député a
ensuite un droit de réplique de deux minutes. Et je cède maintenant la
parole à M. le député de Pontiac.
Rupture de services en
obstétrique à l'Hôpital du Pontiac
M. André Fortin
M. Fortin : Merci.
Merci, M. le Président. Vous venez de le dire vous-même dans le titre, qui
reflète bien la situation : Fermeture
prolongée du service d'obstétrique à l'Hôpital du Pontiac. Prolongée parce que
ça fait deux ans, M. le Président. Ça fait deux ans.
Et
moi, je me souviens de cette journée-là. La ministre, qui est aujourd'hui
ministre de l'Enseignement supérieur, nous a appelés pour dire :
André, je n'ai pas le choix, il faut que je la ferme, on manque d'infirmières,
je ne peux pas maintenir le service. Et il y
avait une certaine logique à ça, à l'époque, parce que le service était ouvert,
fermé, ouvert, fermé, ouvert, fermé. Les mères de la région ne savaient
pas si, au moment d'accoucher, le service allait être ouvert ou si elles allaient devoir se diriger ailleurs. Il y avait
une certaine logique dans le contexte où la ministre nous disait : C'est
temporaire, d'ici six mois j'aurai tout réparé, il n'y aura pas de
problème.
M.
le Président, aujourd'hui, là, il y a 1 050 pétitionnaires qui nous
ont envoyé... qui m'ont demandé de déposer ici, à l'Assemblée nationale, leurs signatures parce qu'ils sont excédés,
parce que le six mois du gouvernement s'est transformé en deux ans, et, pour utiliser l'expression du
premier ministre, il n'y a pas de lumière au bout du tunnel, M. le Président.
Ils ne voient pas d'avancement dans
ce dossier-là, pour notre hôpital, chez nous, dans le Pontiac. Et il n'y a
personne de mieux placé pour expliquer ce que la communauté ressent que
les gens qui ont écrit la pétition, M. le Président.
Alors,
même en regardant leurs considérants, ils nous disent exactement ce qui s'est
passé : «Considérant que le département
d'obstétrique à l'Hôpital du Pontiac à Shawville est fermé depuis presque deux
ans.» Bien, c'est ça, maintenant, c'est deux ans.
«Considérant que les
mères du Pontiac doivent parcourir une grande distance vers Gatineau [...] ou
encore Pembroke, Ontario, pour donner
naissance à leurs bébés, les plaçant dans des situations potentiellement
dangereuses.» Moi, je pensais qu'on
avait un gouvernement nationaliste devant nous. Un gouvernement nationaliste ne
peut pas être content que des enfants québécois soient forcés de naître en
Ontario parce qu'il n'y a pas le service chez eux, au Québec, M. le Président. C'est le même gouvernement qui avait
promis un plan de rapatriement, rapatrier des services qui sont présentement
offerts en Ontario au Québec. Mais là on
s'en va dans la mauvaise direction, M. le Président. Ça veut dire qu'il y a des
services qui étaient offerts au Québec qui sont uniquement disponibles
en Ontario pour tous ces parents-là.
La fin du
considérant, M. le Président, c'est «les plaçant dans des situations
potentiellement dangereuses». Et ça, c'est
vrai. Ça, c'est vrai. On en a vu des exemples dans Charlevoix, dans le
Bas-du-Fleuve, ailleurs, des mères qui ont accouché sur le bord de la
route en pleine nuit. On ne veut pas que ça se produise dans notre région, M.
le Président. Et là ça fait deux ans, et on
a été chanceux jusqu'à maintenant, chanceux qu'il n'y ait eu aucune situation
tragique. Mais plus ça dure, plus on ne met pas les chances de notre bord, M.
le Président... moins on met les chances de notre bord.
«Considérant que
l'hôpital communautaire du Pontiac est un milieu de soins de grande qualité
apprécié des citoyens.» C'est vrai. Moi, je
ne connais aucune mère qui, dans le Pontiac, actuellement, ne souhaite pas
avoir des services disponibles localement. Parce que c'est un hôpital où
les gens se connaissent. Et c'est différent, M. le Président, en ville et en région. Quand on se pointe à l'Hôpital
du Pontiac, il y a automatiquement quelqu'un qu'on connaît qui nous prend
en charge. Le suivi d'obstétrique est dans
une autre catégorie, M. le Président, et malheureusement ce service-là, auquel
les gens faisaient confiance, n'est plus
disponible. Alors, les gens se disent : Assez, c'est assez, ça ne peut
plus durer. Ils se disent entre eux : We have to do something, because it's been
two years, now. Two years!
Puis, au début, là, il y avait des
comités d'élus, il y avait des gens qui se rencontraient, il y avait des gens
qui étaient mobilisés pour des manifestations. M. le Président, là, ils
en sont à leur dernier recours, là, d'écrire une pétition, de demander à leur député de l'amener à l'Assemblée
nationale parce que les pourparlers avec le CISSS de l'Outaouais n'avancent
pas, parce que la situation ne semble même
pas en voie de se régler, parce qu'ils ne voient pas la lumière au bout du
tunnel.
Puis,
ce service-là, ils le veulent. Ils savent ce qui s'est passé dans d'autres
régions du Québec quand ils ont perdu le
service d'obstétrique. C'est un outil d'attractivité pour une région, un
service d'obstétrique. Voulez-vous vous installer, vous, dans une région où il n'y a pas ce
service-là? Voulez-vous que vos enfants, vos filles s'installent dans une
région où il n'y a pas un service
comme ça? M. le Président, il y a des gens qui travaillent à tous les jours à
rendre notre région plus attractive,
puis ça, ça leur fait mal. Mais, au-delà de ça, M. le Président, c'est un enjeu
de santé, c'est un service essentiel, et il doit revenir dans la région
du Pontiac.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
M. le député. M. le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux,
je vous cède la parole pour les cinq prochaines minutes.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Merci
beaucoup, M. le Président. Je comprends l'inquiétude de mon collègue député de
Pontiac puis le désir de la population de
ramener les services en obstétrique dans leur région. J'aimerais prendre ce
cinq minutes-là pour leur expliquer
la trajectoire qu'on est en train d'emprunter puis comment on va arriver à
résoudre la problématique.
Premièrement,
effectivement, pour moi, comme ancien médecin dans un milieu pédiatrique,
c'était important de sécuriser les
accouchements. Et, quand je suis arrivé dans le dossier, l'an dernier, la
première chose qu'on a faite, c'est qu'on
s'est assurés que tous les suivis des mères soient faits de façon périodique,
sur une base hebdomadaire, qu'il y ait accès
à tout moment à un transport adéquat pour les dames qui vont accoucher à
Gatineau. On donne même la possibilité aux
mères et aux familles d'aller dans un appartement à Gatineau pour s'assurer
que, s'ils veulent rester là pendant une période plus longue pour sécuriser la période autour de l'accouchement,
ils puissent rester là avec leurs familles, à Gatineau.
J'ai
parlé de la situation à plusieurs reprises avec la P.D.G. du CISSS de
l'Outaouais, et la condition de recrutement est vraiment une des problématiques
qui nous a ralentis dans le processus, le tout exagéré par le délestage
également, M. le Président.
Parmi
les solutions, on avance. La première solution, ça a été d'ajouter un suivi par
des sages-femmes dans la région du
Pontiac. Je pense qu'il y a maintenant un bureau, là, pour une sage-femme au
Pontiac, qui fait la plupart de ses suivis à Gatineau, cependant, je l'avoue. Il y a eu tout un travail qui a été
fait, puis, malheureusement, ça n'a pas encore débouché pour une collaboration médecins, infirmières,
sages-femmes. C'est des travaux, là, qui étaient en cours quand je suis arrivé,
mais qu'on continue à faire avancer, mais qui, pour le moment, là, n'ont pas eu
de résultat concluant.
Moi,
je pense que l'avenir, c'est dans deux choses, M. le Président. On a déployé
cette année ce qu'on appelle une équipe RIDDO, là, pour les services en
obstétrique, qui vont dans des régions où il y avait beaucoup de découverture
et qui aident à former les infirmières sur
place dans les services en obstétrique. Pendant ce temps-là, les infirmières
vont dans les grands centres comme Gatineau, où il y a plus de débit,
pour se former. Et, comme ça, on augmente le bassin d'infirmières capables de
travailler en salle d'accouchement.
De plus, lors de la
négociation au niveau des conventions collectives, cette année, la présidente
du Conseil du trésor a réussi à obtenir une
prime de 6 % pour les infirmières qui travaillent en service
d'obstétrique. Et, encore une fois, dans le contexte général, là, de
pénurie de main-d'oeuvre, je pense que le CISSS de l'Outaouais fait attention à
ne pas découvrir d'autres services plus
importants en ouvrant le service d'obstétrique, d'autres services 24/7, où
il y a des besoins plus urgents. Donc, ça, tu sais, je respecte leur
gestion locale de la main-d'oeuvre.
Mais
on a réglé la problématique en Gaspésie depuis avec cette équipe RIDDO là. En
décembre, au tout début de la cinquième vague, là, on a des infirmières qui
sont parties un mois et demi en Gaspésie pour supporter les équipes là-bas.
Elles sont allées se former à l'Hôpital St.
Mary's, à Montréal, les infirmières de l'Abitibi, et maintenant elles sont
capables d'offrir le service de façon tout à fait autonome en Gaspésie.
Il
reste deux régions au Québec, là, que je veux régler, M. le Président, dans les
prochains mois, le Bas-Saint-Laurent et
l'Outaouais. On regarde avec les deux P.D.G. quel serait le meilleur endroit
pour intervenir d'abord. Puis j'ai bien entendu la demande du député de Pontiac, mais on veut travailler avec ces
régions-là pour former leurs infirmières, leur donner la capacité de gérer
leurs salles d'obstétrique de façon autonome et avoir régulièrement des cycles
de rafraîchissement de leurs connaissances. Parce qu'effectivement c'est des
hôpitaux où il y a un relativement faible débit. Les infirmières ont besoin de recertifications périodiques pour être à l'aise
avec les complications obstétricales. Donc, on est en train de déployer ce
projet-là. Il nous reste deux régions à faire, M. le
Président, le Bas-Saint-Laurent et l'Outaouais, et on va faire la région du
Pontiac.
On
travaille toujours, également, sur le dossier des sages-femmes, qui, je pense,
va venir contribuer à la solution. Et
on va rehausser les services dans la région du Pontiac, aussi, au niveau des
sages-femmes, pour avoir un plus grand bassin, parce qu'à une elle ne
peut couvrir toute la région, évidemment. Merci, M. le Président.
• (13 h 10) •
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le ministre. M. le député de Pontiac,
je vous cède la parole pour les deux prochaines minutes, pour votre
réplique.
M. André Fortin (réplique)
M. Fortin : Merci, M. le Président. Le collègue d'en face,
que j'apprécie, tout ce qu'il vient de dire est vrai. Tout ce qu'il vient de
nous dire, là, est vrai. Mais il n'y a rien de ça qui, jusqu'à maintenant, a
réglé le problème dans la région du Pontiac. Tout ce qu'il a dit par rapport au
constat est factuel. Et je suis content de savoir que ça a fonctionné ailleurs.
Mais
le programme RIDDO, là, auquel le ministre fait référence, ça ressemble
beaucoup à ce qui avait été essayé dans
le Pontiac au moment où il y avait couverture, découverture, couverture,
découverture. Il y avait une infirmière qui a été envoyée à Gatineau pour faire de la formation parce qu'il y avait un
débit ou un volume additionnel de naissances. Ils revenaient dans le Pontiac, ils quittaient quelques
semaines plus tard parce que les hôpitaux ontariens, à proximité, offraient
des conditions de travail bien meilleures.
Et c'est là,
l'enjeu, M. le Président. Il manque d'infirmières dans la région. Le
ministre responsable de la région dit à qui veut l'entendre, depuis son
élection : On a promis une prime spécifique aux infirmières de l'Outaouais
pour faire compétition à l'Ontario qui vient
nous chiper toutes nos infirmières. La réponse, là, elle est bonne. C'est celle
que l'ensemble de l'Outaouais demande depuis un certain temps.
Le
gouvernement est au courant de cet enjeu-là, est au courant de la bonne
solution à mettre de l'avant, en addition au programme que le ministre pourra venir implanter, pour s'assurer
qu'une fois qu'elles sont là les infirmières y restent puis qu'on ne se
retrouve pas dans la même situation dans quelques années. Mais il ne la met pas
de l'avant. Le ministre nous dit : J'ai
quatre ans pour le faire. Mais, à chaque jour qui passe, pendant ces années-là,
le service n'est pas disponible.
Alors, deux
choses, M. le Président : qu'on règle cette question-là le plus rapidement
possible, et, le ministre, s'il lui
reste deux régions, il lui reste huit mois, là, à son mandat, là, j'espère
qu'il va pouvoir régler ça, parce que les femmes du Pontiac ne peuvent
plus attendre, la région du Pontiac ne peut plus attendre, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député. Nous allons maintenant procéder au deuxième débat,
qui portera sur une question adressée par M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve
à Mme la ministre déléguée aux Transports concernant le projet du REM de l'Est. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve,
je vous cède la parole pour les cinq prochaines minutes.
Prolongement du Réseau express métropolitain
M.
Alexandre Leduc
M. Leduc : Merci, M. le Président. Il y a un consensus très,
très fort à Montréal, dans l'est, c'est qu'il faut qu'il se passe
quelque chose dans l'est. Tout le monde est d'accord là-dessus, de la gauche à
la droite, au centre, fédéralistes, souverainistes,
autonomistes, peu importe. Tout le monde est d'accord et veut de l'action dans
l'est. C'est un faux débat de penser que des gens s'opposent au
développement économique de l'est.
Ceci étant
dit, on n'a pas toujours la même vision de ce qu'on veut y faire, dans l'est,
bien sûr. Et, lors de la dernière élection,
tous les partis avaient quelque chose à proposer en matière de transport
collectif pour l'est. Et ça tournait souvent alentour de l'axe Notre-Dame. Est-ce que ça allait être un tramway, un
tram-train, un SRB? Bon, bref, tout le monde avait sa version, mais il
allait se passer quelque chose sur Notre-Dame et il allait se passer quelque
chose dans l'est.
La CAQ, à la
prise de pouvoir en 2018, s'est tournée vers la Caisse de dépôt et a utilisé la
bibitte qu'avait enfantée le Parti libéral du Québec, qu'est la Caisse
de dépôt Infra, la CDPQ Infra, une filière de la CDPQ, qui est une drôle de bibitte, là, qui exige un rendement de 8 %
dans le transport collectif, ce qui n'est pas... Le transport collectif, ce
n'est pas quelque chose qui est rentable, souvent, ce pour quoi il est la
plupart du temps, sur la planète, quelque chose d'étatique. Mais, bref, il a pris cette bibitte-là enfantée
par le PLQ, se l'est faite sienne. Il lui a demandé de pondre un projet et il a
repris le même modèle d'affaires, c'est-à-dire qu'on va financer les profits,
les rendements de la caisse à partir des subventions étatiques sur le
nombre de kilomètres parcourus.
Tout ça pour
dire que le REM de l'Est atterrit dans l'espace public comme un coup de
tonnerre en décembre 2020. Et on
apprenait cette semaine que la STM, par exemple, avait été avertie
24 heures à l'avance du dévoilement de ce projet-là. Ce qui est extrêmement surprenant, parce qu'il
allait évidemment y avoir une concurrence ou, en tout cas, un drôle
d'aménagement de la STM puis la CDPQ alentour de ce projet-là.
Immédiatement,
il y a des levées de boucliers. Il y a des architectes, des urbanistes, des
groupes citoyens qui se mobilisent.
Et là on commence à poser des questions. C'était difficile d'avoir des
réponses. La caisse n'est pas l'organisation la plus transparente en matière de collaboration avec les organismes.
Elle fait signer des ententes de confidentialité à des élus municipaux.
Ça a été très difficile d'obtenir de l'information.
Et là, coup
de tonnerre, bombe : rapport de l'ARTM, cette semaine, qui nous apprenait que,
fondamentalement, là, 94 % des futurs usagers du REM vont provenir
de services préexistants, à savoir principalement la STM et le train de Mascouche. Donc, les gains de transport collectif
sont, à toutes fins pratiques, à peu près nuls. Ce n'est pas très intéressant
comme projet de transport collectif. On parlait d'à peine
2 000 voitures qu'on allait retirer des routes. À 10 milliards
de dollars, ce n'est vraiment pas un bon investissement.
La ministre
s'est un peu égarée cette semaine. On a parlé de projet de société. On a fait
référence à Paris. On a dit que le monde nous regardait. Il faut faire
attention que l'ambition ne devienne pas une forme d'illumination. C'est bien
d'avoir de l'ambition de l'est, mais il faut
garder les deux pieds sur terre. Il faut regarder qu'est-ce qui est un bon
projet pour l'est de Montréal, et visiblement celui de la Caisse de
dépôt et placement n'est pas, à ce moment-ci, un bon projet.
Il y a un
cafouillage en ce moment. On ne sait plus trop qui décide. Est-ce que c'est la
caisse? Est-ce que c'est la CAQ? Là,
la CAQ a renvoyé la balle à la ville et à l'ARTM. La ville renvoie la balle à
la CAQ. C'est le cafouillage total. C'est
une vraie gabegie. Qui dirige? On se pose la question depuis le début. On ne
savait pas trop si c'était la caisse qui prenait les décisions ou si c'était la CAQ. Là, on comprend, cette
semaine, que c'est le gouvernement. Tant mieux, une chose de réglée.
Mais là le gouvernement renvoie la balle. Il faudrait vraiment qu'on se
branche.
Mais je dois vous dire une chose, M. le
Président : Si la CAQ voulait se magasiner des chances de perdre son siège dans l'est, 16 sièges dans l'est, en
particulier dans Bourget, elle ne s'y prendrait pas autrement. Je ne sais pas
si la ministre
a remarqué, mais, depuis presque un an maintenant, il y a eu quatre ou cinq
manifestations dans Bourget, pas plus tard
que la semaine dernière. Il y en a eu deux dans la même semaine, des gens qui
sont en mode panique, qui s'inquiètent de
voir des pylônes de 10 mètres de haut s'en venir dans leur voisinage, en
particulier depuis qu'ils ont annoncé, encore une fois un peu en catimini, le changement de la rue
Sherbrooke vers la rue Souligny. Le maire de l'arrondissement l'a appris le
soir d'avant, avant l'annonce, alors ça en dit long sur le processus de
consultation. Il y a eu plusieurs manifestations cette semaine, la semaine passée, dans les précédentes
semaines dans Bourget. Je ne sais pas ce qu'en pense le député de Bourget.
Je l'invite à être à l'écoute puis à aller se renseigner.
Il y a aussi les
maires de la Rive-Nord qui sont en mode très inquiet, très inquiet aussi.
Quelqu'un qui a siégé en cette Chambre, le
maire de Mascouche, là, Guillaume Tremblay, qui parle d'un projet brouillon :
«...nos villes [...] vont devoir
payer davantage pour un service moindre. D'autres options que le REM de l'Est
doivent être envisagées...» Même chose pour son collègue le maire de
Terrebonne, Mathieu Traversy.
Ça
m'amène aux questions, M. le Président. On a besoin d'engagements en cette
Chambre de la part de la ministre. Première
chose : Va-t-elle arrêter d'attaquer la crédibilité de l'ARTM et de la
STM? C'est des gens sérieux qui travaillent pour le bien public. Il faudrait, je pense, élever le débat et calmer
nos ardeurs à ce niveau-là. Deuxième chose : Va-t-elle réviser le tracé pour rendre le projet du REM de
l'Est un projet utile en transport collectif? Va-t-elle revoir le mode aérien?
Va-t-elle faire une contribution pour
l'aménagement et donner enfin une place à la ville de Montréal alentour de la
table?
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci,
M. le député. Mme la ministre
déléguée aux Transports, je vous cède
la parole. Vous disposez de cinq minutes.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau :
Bien, merci. Merci beaucoup, M. le Président. C'est un plaisir d'être à
cette séance, à ce débat de fin de séance. Alors, le REM de l'Est, on en a
parlé beaucoup cette semaine, effectivement. Je ferai un petit rappel, M. le Président. En décembre 2018, j'ai eu le
plaisir de signer la déclaration pour la revitalisation de l'est de Montréal
avec la mairesse de Montréal. Au
coeur de cette déclaration est inscrit le projet d'avoir un mode de transport
structurant pour l'est de Montréal.
En
décembre 2020, donc deux ans plus tard, on annonçait ensemble, en compagnie du
premier ministre, en compagnie de mon collègue François Bonnardel, en compagnie
du P.D.G. de la Caisse de dépôt, le projet du REM de l'est,
où on énonçait le principe, le tracé
qui était proposé. C'est un projet qui est visionnaire, effectivement, qui
participe au redéveloppement de l'est
de Montréal. Tout le monde s'entend qu'il est nécessaire de procéder à ce
redéveloppement, et nous devons avoir de l'ambition pour l'est de
Montréal et pour notre métropole aussi. Alors, le REM de l'Est se déploie.
• (13 h 20) •
Une
condition essentielle a été posée, c'est que ce REM de l'Est, qui passe à
travers des quartiers, soit bien intégré. Alors, immédiatement, nous avons créé un groupe d'experts qui travaille
depuis à s'assurer que le REM de l'Est soit bien intégré dans le milieu.
On aura prochainement le rapport qui nous permettra d'avoir les recommandations
qui seront prescrites dans la réalisation du REM.
Nous
sommes actuellement dans la conception du REM. Alors, dans cette conception, il
y a aussi des consultations nombreuses qui sont faites auprès des
citoyens, auprès des différents partenaires pour s'assurer qu'il répond bien
aux besoins de la population. Alors, depuis
le tout début, il y a eu de nombreuses modifications qui ont été apportées à ce
tracé, certains endroits souterrains,
d'autres aériens, parce que c'est un mode qui est un mode automatisé de
transport très moderne, électrique,
rapide aussi. Un travail incessant se fait avec la ville de Montréal, avec
évidemment la Caisse de dépôt et le gouvernement. On est en train, d'ailleurs,
d'établir le mode de gouvernance avec la ville de Montréal parce qu'il est
important qu'une fois qu'on aura les
éléments d'aménagement, bien, on puisse procéder. Alors, il y a ces discussions
qui sont en cours, et ça va très bien.
Alors, dans cette
conception, on va prochainement pouvoir dire : Bien, voici, voici ce que
c'est que le REM de l'Est. Une fois qu'on
entre dans la réalisation, évidemment, on fait appel à l'ARTM, on fait appel
aux sociétés de transport, qui sont
importantes, parce qu'il y a un apport qui doit être fait. Le REM de l'Est tout
comme le REM de l'Ouest, qu'on est en train de compléter, viennent se
connecter, viennent augmenter le réseau structurant de Montréal qui est le
métro de Montréal et le REM, le REM de l'Ouest et le REM de l'Est. Et puis il y
a tout un ensemble de modes de transport qui se
greffent à cette colonne vertébrale, qui est extrêmement importante, qui va
modifier complètement la mobilité dans la région métropolitaine et qui va permettre un redéveloppement
exceptionnel, M. le Président, du territoire de l'est de Montréal, qui a
été tellement délaissé et hypothéqué, hypothéqué au cours des dernières
décennies.
Alors,
c'est un projet qui est important, auquel le gouvernement croit, la ville de
Montréal y croit, les partenaires y croient, la population y croit. On veut
répondre aux besoins des citoyens, et c'est ce que nous faisons, M. le
Président, avec ce projet, qui est effectivement
un projet qui va... qui s'adonne à être un projet qui va vraiment changer la
donne pour l'est de Montréal. Je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
Mme la ministre. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve, je vous cède la
parole pour votre réplique de deux minutes.
M. Alexandre Leduc (réplique)
M. Leduc : Merci, M. le Président. On va se le dire, habiter
à côté de pylônes de 10 mètres, là, ce n'est pas agréable, ce n'est pas...
personne ne souhaite ça. Alors, quand on nous propose un projet original qui
est à peu près inchangé depuis le temps, avec des pylônes de
10 mètres sur la rue René-Lévesque, dans le centre-ville, ce n'est pas
normal.
En
plus, on nous dit au début : Tout va s'effondrer si on fait un tunnel.
Finalement, on va en faire un, petit tunnel, mais à moitié.
Imaginez-vous un train, là, ça ne peut pas descendre d'un coup sec dans une
pente abrupte, là, il faut qu'il y ait une
pente de, quoi, deux degrés, maximal, là, pour descendre. Ça va s'étirer sur
combien de mètres, ça, la descente du
REM dans le centre-ville? Ça va couper encore plus la rue René-Lévesque. On
nous prend des fois pour des valises, j'ai l'impression, M. le
Président, dans les façons de nous convaincre que le projet, tel quel, c'est le
seul bon projet qu'ils nous offrent, et
c'est la logique du «crois ou meurs», c'est à prendre ou à laisser. Il y a très
peu de place de négociation du côté du gouvernement, du côté de la
caisse.
On apprend donc, cette semaine, que ça fragilise
les services existants, que le projet, au-delà des beaux mots, est très peu perfectible. On nous a offert très
peu d'aménagements depuis un an. On nous dit qu'on est encore en chantier.
Bien, mon Dieu! qu'on se dépêche, là, parce que ça fait un an que le projet est
sur la table, ça fait un an qu'on fait des critiques,
plusieurs personnes, là, pas juste Québec solidaire, je parlais des maires de
la couronne nord, là, c'est des anciennes personnes qui ont siégé au PQ, ils sont dans des circonscriptions de la
CAQ. C'est très diversifié, les critiques alentour du REM de l'Est.
Et le projet ne tient qu'à un fil, le
gouvernement l'a dit lui-même, il faut qu'il s'ouvre, il faut qu'il ouvre les valves. J'ai dit hier : Il faut qu'il mette
de l'eau dans son vin. C'est une expression que la ministre n'appréciait guère,
comme elle nous l'a dit. Au-delà de
l'expression, M. le Président, il faut qu'on négocie. Et je cherche encore
cette ambition de négocier du côté
gouvernemental. On dirait qu'on espère encore que tout le monde va se rallier
au projet parce qu'il ne s'est jamais rien passé dans l'est. Bien, un
instant, on a soif de développement, dans l'est, mais on n'est pas prêts à
accepter n'importe quoi. Si j'ai faim, M. le
Président, puis vous me servez de la viande avariée, je vais vous dire :
Non merci, sers-moi un vrai bon repas.
Alors, nous,
on va continuer à se mobiliser, on va continuer à regarder ce qui se passe, à
appuyer les citoyens et citoyennes qui se mobilisent pour exiger un vrai
bon transport collectif dans l'est. Merci.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. Merci, M. le député. Pour la suite de nos
travaux, Mme la ministre déléguée aux Transports.
Ajournement
Mme Rouleau : Alors, merci beaucoup,
M. le Président. Je fais motion afin d'ajourner nos travaux au mardi
15 février 2022, à 10 heures.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. En application de l'ordre spécial, j'inviterais les leaders
parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur cette motion.
Mme la ministre déléguée aux Transports?
Mme Rouleau : Pour.
Le Vice-Président (M. Picard) :
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve?
M. Leduc : Pour.
Le Vice-Président (M. Picard) : Je
vous remercie. Cette motion est adoptée.
En conséquence, nous ajournons nos travaux au
mardi 15 février 2022, à 10 heures.
(Fin de la séance à 13 h 26)