(10 heures)
Le
Vice-Président (M. Picard) : Mmes et MM. les députés, avant d'entreprendre nos travaux, nous allons
nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Affaires du jour
Nous sommes réunis ce matin à la suite de la
lettre qu'ont adressée les leaders des groupes parlementaires au président de l'Assemblée nationale afin de
l'informer de l'entente survenue entre les groupes parlementaires et les
députés indépendants. Cette entente a
comme objectif de permettre la reprise des travaux de l'Assemblée dans le respect des normes sanitaires présentement en vigueur.
Dépôt de la lettre des leaders parlementaires concernant l'entente
relative
aux modalités applicables à la reprise des travaux parlementaires
Je dépose cette lettre.
À cet égard,
est-ce qu'il y a consentement pour la présentation de la motion par le leader
adjoint du gouvernement? Consentement. M. le leader adjoint du
gouvernement.
Motion concernant les modalités
applicables à toutes les séances
régulières de l'Assemblée et de certaines commissions
parlementaires du 8 mars au 2 avril 2021
M. Schneeberger : Bon matin, M. le Président. Alors, on va commencer
ça, belle petite lecture de chevet. Alors, motion sur l'organisation des
travaux parlementaires.
«Dispositions communes.
«Que les modalités suivantes soient applicables
exclusivement à toutes les séances régulières de l'Assemblée et des commissions
parlementaires qui se tiendront entre le 8 mars [...] et le 2 avril
2021;
«Que le port du masque de procédure soit
obligatoire en tout temps lors des séances de l'Assemblée et des commissions parlementaires autres que les séances
virtuelles, hormis au moment de prendre la parole dans le cadre des
travaux;
«Séances de l'Assemblée.
«Dispositions générales.
«Que
l'Assemblée siège avec un nombre réduit de députés afin de respecter les
mesures de distanciation physique selon les recommandations de la Santé
publique, suivant la répartition suivante :
«Au plus 20 députés du groupe parlementaire
formant le gouvernement;
«Au plus 8 députés du groupe parlementaire
formant l'opposition officielle;
«Au plus 3 députés du deuxième groupe
d'opposition;
«Au plus 3 députés du troisième groupe
d'opposition;
«Au plus 2 députés indépendants;
«Qu'aux fins
de la période des affaires courantes, cette répartition soit modifiée afin que
le nombre de députés de l'opposition
officielle passe de 8 à 10, que le nombre de députés du deuxième et du
troisième groupe d'opposition passe de 3 à 4, et que le nombre de
députés du groupe parlementaire formant le gouvernement soit réduit d'autant;
«Qu'au cours
d'une même période des affaires courantes, l'absence d'un premier député
indépendant puisse être [complétée] par un député du deuxième groupe
d'opposition;
«Que dans
l'éventualité où un troisième député indépendant désire participer une période
des affaires courantes, le gouvernement puisse lui céder l'une de ses
banquettes;
«Que les députés indépendants indiquent au
secrétariat [général] de l'Assemblée et aux leaders des groupes parlementaires, au plus tard le lundi à 18 heures,
les périodes des affaires courantes auxquelles ils désirent participer pendant
la semaine en cours;
«Qu'au plus
tard à 18 heures la veille d'une séance, le leader du gouvernement
communique aux groupes parlementaires d'opposition une liste préliminaire
des ministres qui seront présents à la période des questions et réponses
orales [au] lendemain — excusez-moi,
voilà, ça va aller mieux;
«Que les
ministres puissent participer à la période des questions et réponses orales en
deux groupes, l'un étant présent lors des séances du mardi et du jeudi
et l'autre lors des séances du mercredi;
«Que tout député puisse prendre la parole et
voter à partir d'un pupitre qui n'est pas celui qui lui a été assigné;
«Horaire des séances.
«Que l'Assemblée se réunisse :
«1° le mardi, de 10 heures à 18 h 30,
avec suspension de midi à 13 h 40;
«2° le mercredi, de 9 h 40 à
18 heures, avec suspension de 13 [...] à 14 h 30;
«3° le jeudi, de 9 h 40 à 16 h 30,
avec suspension de 13 heures à 14 h 30;
«Que l'Assemblée procède
aux affaires courantes :
«1° le mardi, à compter de 13 h 40;
«2° le mercredi et [...] jeudi, à compter de
9 h 40;
«Qu'aux fins
de l'atteinte du quorum pour l'ouverture de la séance du [mercredi] matin, les
groupes parlementaires s'engagent à
ce qu'au moins 7 députés du groupe parlementaire formant le gouvernement,
3 députés du groupe parlementaire formant
l'opposition officielle, 1 député du deuxième groupe d'opposition et
1 député du troisième groupe d'opposition soient présents à la
salle de l'Assemblée nationale;
«Qu'au cours
des débats sur les affaires du jour, à l'exception des débats sur les affaires
inscrites par les députés de l'opposition, le défaut d'un quorum ne
puisse être soulevé, si au moins 7 députés du groupe parlementaire formant
le gouvernement [soient] présents en Chambre;
«Que l'horaire établi pour le mardi par la
présente motion ainsi que les dispositions à l'atteinte du quorum pour
l'ouverture de la séance s'appliquent si l'Assemblée décide de se réunir le
lundi;
«Qu'une
motion d'ajournement de l'Assemblée ne puisse être présentée qu'au cours de la
période des affaires du jour suivant la période des affaires courantes;
«Débats de fin de séance.
«Que les
débats de fin de séance dont la tenue est prévue le mardi aient lieu à compter
de 18 h 30 et [...] l'ajournement de la séance soit retardé en
conséquence;
«Que les débats de fin de séance dont la tenue
est prévue le jeudi aient lieu à compter de 13 heures et que la suspension
de la séance soit retardée en conséquence;
«Motion du mercredi.
«Que le
mercredi, les débats sur les affaires inscrites par les députés de l'opposition
soient tenus de 14 h 30 à 16 h 30;
«Qu'au cours
des débats sur les affaires inscrites par les députés de l'opposition, le
défaut du quorum ne puisse être soulevé, sauf si :
«Dans le cas
d'une motion présentée par l'opposition officielle, moins de 3 députés du
groupe parlementaire formant l'opposition officielle sont présents en
Chambre;
«Dans le cas d'une motion présentée par le
deuxième groupe d'opposition, moins de 1 député [de ce] groupe
d'opposition est présent en Chambre;
«Dans le cas
d'une motion présentée par le troisième groupe d'opposition, moins de
1 député du troisième groupe d'opposition est présent en Chambre;
«Dans le cas
d'une motion présentée par un député indépendant, moins de 1 député
d'opposition est présenté en Chambre;
«Vote enregistré.
«Que l'ensemble des mises aux voix se déroulent
selon [la] procédure de vote enregistré;
«Qu'à cette
fin, le vote du leader d'un groupe parlementaire, du leader adjoint d'un groupe
parlementaire ou, le cas échéant,
d'un député préalablement identifié par ce dernier auprès du Secrétariat de
l'Assemblée vaille pour l'ensemble des membres de son groupe;
«Qu'un député
puisse enregistrer individuellement un vote différent de celui de son groupe parlementaire ou choisir de ne pas prendre part au vote;
«Que le député présent le mentionne
immédiatement après le vote de son groupe; sinon, qu'il fasse part de son intention au leader de son groupe afin qu'il en
avise la présidence au moment du vote ou qu'il en avise par écrit la présidence
avant la tenue du vote;
«Qu'à moins d'indication contraire de leur part,
les vice-présidents ne prennent pas part [au] vote enregistré;
«Que les noms de tous les députés ayant pris
part au vote soient inscrits au procès-verbal de la séance;
«Que
l'ensemble des mises aux voix tenues dans le cadre des séances de la commission
plénière se déroulent selon cette même procédure;
«Que, lorsque
les députés indépendants sont absents, le leader du gouvernement soit autorisé
à enregistrer leur vote sur une étape de l'étude d'un projet de loi
selon les instructions qui lui auront été transmises, le cas échéant et dont la
transmission incombe aux députés indépendants;
«Suspension des travaux pour procéder à un vote [de]
l'Assemblée.
«Que les travaux soient suspendus pour une durée
maximale de 10 minutes si, au moment d'une mise aux voix à l'Assemblée, un groupe parlementaire n'est pas
représenté par un leader, un leader adjoint ou un député désigné pour agir
en son nom aux fins du vote et n'a pas indiqué à la présidence qu'il ne
participera pas au vote;
«Que le
secrétaire général ou [...] secrétaire adjoint notifie les leaders et les whips
des groupes parlementaires, de même
que leur cabinet, les députés indépendants, ainsi que les secrétaires des
commissions [à] la suspension des travaux de l'Assemblée pour une mise
aux voix;
«Que la
commission où siège un leader, un leader adjoint ou un député désigné pour agir
en leur nom aux fins du vote suspende
ses travaux, à la demande de ce dernier, afin de lui permettre de se rendre à
la salle de l'Assemblée nationale;
«Que le
secrétaire général ou secrétaire adjoint notifie le secrétariat de la
commission après la proclamation du résultat
du vote par la présidence ou, s'il y a plusieurs votes successifs, à la suite
de la proclamation du résultat du dernier vote afin que la commission
puisse reprendre ses travaux au plus tard 5 minutes après;
«Commissions parlementaires.
«Dispositions générales.
«Que sous réserve des dispositions concernant
les commissions virtuelles, toutes les séances des commissions, y compris les
séances de travail, aient lieu en personne;
«Que
les députés participant aux travaux d'une commission parlementaire puissent
prendre la parole et voter à partir de tout pupitre aménagé à cette fin par la
présidence;
«Que toute commission parlementaire puisse tenir
une même séance à la fois dans les salles Louis-Joseph-Papineau et
Louis-Hippolyte-La Fontaine, en ayant recours aux moyens technologiques
requis;
• (10 h 10) •
«Horaire des
commissions.
«Que les commissions
puissent se [tenir] :
«Le lundi, de
14 heures à 18 heures;
«Le mardi, de 9 h 30
à 19 heures, avec suspension de midi jusqu'à la fin des affaires
courantes;
«Le mercredi, de la
fin des affaires courantes à 18 h 30, avec suspension de
13 heures à 14 h 30;
«Le jeudi, de la fin
des affaires courantes à 16 h 30, avec suspension de 13 heures à
14 heures;
«Le vendredi, de 9 h 30
à 12 h 30;
«Procédure de vote en
commission parlementaire autre que virtuelle.
«Que le quorum des
commissions parlementaires autres que virtuelles soit de trois députés;
«Que lors des séances
de ces commissions, tous les votes se déroulent selon une procédure de vote
enregistré;
«Qu'à
cette fin, le vote d'un député ministériel désigné par le leader du
gouvernement vaille pour l'ensemble des membres de son groupe à
l'exception des ministres et de la présidence qui votent en leur [...] nom;
«Que le vote d'un
député de l'opposition officielle désigné par le leader de l'opposition
officielle vaille pour l'ensemble des membres de son groupe, à l'exception de
la présidence, qui vote en son propre nom;
«Qu'un
député puisse enregistrer individuellement un vote différent de celui de son
groupe parlementaire ou choisir de ne pas prendre part au vote;
«Que le député
présent le mentionne immédiatement après le vote de son groupe; sinon, qu'il
fasse part de son intention au député chargé de voter au nom de son groupe afin
qu'il en avise le secrétaire de la commission au moment du vote;
«Que les noms de tous
les députés ayant pris part au vote soient inscrits au procès-verbal de la
séance;
«Que
le député indépendant qui souhaite participer aux travaux d'une commission
parlementaire dont il n'est pas membre
en avise le secrétariat de cette commission et les leaders des groupes
parlementaires au plus tard à midi, le lundi précédent la date de la
séance de la commission parlementaire ou le jour même, s'il s'agit du lundi;
«Que, si le député
indépendant est informé postérieurement au lundi à midi qu'une séance de
commission doit se tenir au cours de la
semaine, l'échéance prévue au paragraphe précédent soit portée à trois heures
après le moment où le député est informé de la tenue de la séance;
«Commissions
virtuelles.
«Que
les travaux de la Commission de l'administration publique, y compris ses
séances de travail, puissent se tenir par visioconférence;
«Que les auditions
tenues par les autres commissions parlementaires se tiennent par
visioconférence;
«Qu'une
commission virtuelle soit assimilée à une commission qui siège dans les
édifices de l'Assemblée nationale aux fins de l'application de
l'article 145 du règlement;
«Que
lors de ces séances, le député qui préside la commission ainsi que le personnel
du secrétariat de la commission soient présents à l'hôtel du Parlement;
«Que
les autres députés ainsi que les personnes et organismes convoqués y
participent en ayant recours aux moyens technologiques requis;
«Que
les députés qui participent virtuellement à ces séances soient assimilés à des
membres présents pour l'application de l'article 156 du règlement;
«Que ces séances
soient télédiffusées et diffusées en direct sur le site Web de l'Assemblée
nationale;
«Qu'aucun vote ne
puisse avoir lieu lors [des] séances sauf pour celles de la Commission de l'administration
publique pour lesquelles les décisions se prennent à l'unanimité des membres
qui y participent;
«Que
les règles de procédure relatives aux commissions parlementaires s'appliquent à
ces séances, dans la mesure où elles sont compatibles avec les
dispositions de la présente motion; et
«Disposition finale.
«Que la présente
motion ait préséance sur toute disposition incompatible du règlement.»
Voilà, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci. M. le leader de l'opposition officielle.
M. Fortin : Oui, merci, M. le Président. Deux choses. D'abord, d'entrée de jeu,
évidemment, je veux remercier les leaders
parlementaires, qui se sont prêté de bonne foi à l'exercice de renouvellement
et de renégociation de cette entente, parce que ça s'est bien passé pour
le mieux de notre Assemblée.
Vous avez entendu le
leader adjoint du gouvernement. Le grand changement par rapport à l'entente
précédente, M. le Président, c'est le retour des séances de travail des
différentes commissions parlementaires. Vous avez compris qu'il n'y
a pas eu de séance de travail pendant
quelques semaines. Donc, nous, de notre côté, et du côté des deux
autres oppositions, évidemment, là, on n'a pas cessé de travailler, on n'a pas
cessé d'avoir des idées, on n'a pas cessé de mettre de l'avant des sujets qui
devraient être débattus en séance de travail. Alors, si le gouvernement peut démontrer une certaine ouverture à appeler ces séances de travail là... Il y en a quelques-unes
qui se sont accumulées avec le temps. Alors, je crois qu'il serait approprié de faire un maximum d'efforts pour que ces séances
de travail là puissent avoir lieu rapidement. C'est la demande qu'on a aujourd'hui
pour le gouvernement, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci. Donc, votre message a été bien lancé.
Mise aux voix
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président
(M. Picard) : Adopté. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Schneeberger : Oui,
alors, M. le Président, afin de débuter nos travaux, je vous demanderais
d'appeler l'article 20 du feuilleton.
Le
Vice-Président (M. Picard) : À l'article 20 du feuilleton — j'y arrive — l'Assemblée prend en considération le
rapport de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles sur le projet de loi n° 77, Loi sur
l'Institut de technologie agroalimentaire... Oui, M. le leader adjoint du
gouvernement, il semble que...
M. Schneeberger :
Oui, je vous demanderais un instant de... une suspension, parce qu'on m'indique
qu'il y a un petit changement. Je vais aller vérifier et
je vous reviens.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 10 h 15)
(Reprise à 10 h 16)
Le
Vice-Président (M. Picard) : Nous reprenons nos travaux. Et je cède à nouveau la parole à M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Schneeberger : Oui. Alors, M. le Président, veuillez bien
m'excuser, je m'étais trompé dans mes articles. C'est l'article n° 3
de... on appelle l'article n° 3 pour la suite des
travaux.
Projet de loi n° 60
Reprise du débat sur l'adoption du principe
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. À l'article 3, l'Assemblée reprend le débat ajourné le
18 février 2021 sur l'adoption
du principe du projet de loi n° 60, Loi modifiant la Loi sur la fonction publique et d'autres dispositions. Est-ce que j'ai des interventions? M. le
député de Vimont.
M. Jean Rousselle
M. Rousselle : Merci, M.
le Président. Premièrement, heureux de
vous rencontrer, de vous revoir après ces congés-là. Donc... Et, «congés», grand mot, parce qu'on travaille tous
dans nos circonscriptions, donc les congés s'effacent rapidement.
Écoutez, je suis heureux de prendre parole
aujourd'hui sur le projet de loi n° 60. C'est sûr qu'en passant par la
suite... Mon collègue de La Pinière a
passé avant moi. Donc, pour vous dire, lui, il a été vraiment très large dans
le dossier, étant un député qui
travaille vraiment d'une manière rigoureuse, donc ce n'est pas facile de passer
en arrière de lui, mais pour vous dire que je vais remettre l'emphase
sur le p.l. n° 60 d'une manière... je vais essayer
d'y aller différemment.
Vous savez,
le projet de loi n° 60, premièrement, je voudrais remercier les groupes
qui ont fait des mémoires, les groupes qui témoignent, justement, ou des
lettres qu'on a reçues sur le projet de loi n° 60. Je trouve malheureux,
par contre, qu'il n'y en ait pas eu
assez, parce que c'est certain qu'on va remarquer plus des représentants
syndicaux en parler, parce que c'est
eux les... c'est leurs membres les premiers touchés là-dedans. Mais ce projet
de loi là ne touche pas juste leurs membres, ça touche les gens du
Québec, parce que c'est notre fonction publique, notre fonction publique qui travaille pour tous les Québécois. Et je pense que
c'est important d'avoir une attention particulière sur ce projet de loi là.
Oui,
actuellement, on parle qu'actuellement le système, il est dur, il est gros à
traverser pour avoir, justement, des employés.
Il y a un processus pas évident à revoir. Ça, je peux en convenir. Mais il faut
s'entendre, là. On peut revoir des choses,
mais, bien souvent... puis là l'adage dit : On n'est pas obligé de jeter
le bébé avec l'eau du bain, là, tu sais. Là, je pense que c'est ça qu'on
fait actuellement, on veut revoir complètement, et il y a des dangers
là-dedans. Et puis c'est là-dessus que j'en viens.
Actuellement,
juste pour les gens qui nous écoutent, bien, ils me disent : Le processus
de dotation en personnel de la fonction publique, c'est quoi? Pourquoi vous
dites que c'est compliqué? Pourquoi vous dites que c'est long? Je vais vous
en faire une lecture assez rapide, parce
que, si j'en prends... ça va prendre plus que 20 minutes. Donc, je vais y aller
assez rapidement.
Écoutez, la première des choses, c'est qu'on
stipule que les fonctionnaires sont recrutés et promus par voie de processus de qualification. Donc, on cherche la
qualification, on cherche aussi à savoir si la personne va être bien enlignée
pour le travail qu'on va lui demander. Donc,
un processus de qualification au recrutement vise à toutes les personnes
répondant aux conditions d'admissibilité, donc scolaire, expérience, tout ce
qu'on peut toucher là-dedans, contrairement au processus de qualification et de promotion qui s'adresse
spécifiquement aux fonctionnaires réguliers qui sont déjà en place.
Lors de la
tenue d'un processus de qualification, le Conseil du trésor accorde une grande
importance, et là je m'en viens, puis c'est là l'importance, l'efficacité,
l'efficience dans la façon de faire, la meilleure adéquation entre les
compétences de personnes et les
besoins, la possibilité de chaque personne intéressée à avoir une charge égale
de savoir valoir sa candidature, la qualité, l'objectivité de
l'évaluation, l'impartialité et l'équité des décisions. Donc, je pèse sur des
mots qui sont très importants en cette
Chambre, mais très importants aussi pour notre monde qui vont travailler pour
la population du Québec, là. Je veux dire, ça, c'est important, c'est la
base.
• (10 h 20) •
Après ça, le
processus de qualification, c'est... bien, il y a une diffusion d'appels de
candidatures. Donc là, les gens appliquent.
Donc, à ce moment-là, c'est la description de l'emploi à pourvoir, la classe
d'emploi qui correspond, les fins d'utilisation...
à quel ministère c'est appelé, en quelle région que tu as possibilité d'aller
travailler, les conditions d'admissibilité comme scolarité et expérience. Après ça, c'est la vérification de
l'admissibilité des candidats. Seuls les candidats qui répondent, justement, aux critères d'admission, bien, c'est
eux autres qui sont retenus, avec raison. Après ça, il y a l'évaluation des
candidats. Donc, ils sont évalués d'une
manière impartiale, selon les exigences de l'emploi, donc connaissances,
expérience puis aptitudes.
Après ça,
bien, ça tombe dans une banque de
personnes qualifiées. On a déjà une bonne banque, puis sûrement mon collègue de La Pinière, il en a parlé, il
y a une bonne banque actuellement. Et, à un moment donné, juste pour faire un
point, on parle que : Oui, on a de la difficulté à attirer les
gens. Bien, j'ai juste à regarder la banque actuelle, là, «my God»! Il y a du monde qui veulent venir travailler pour
le gouvernement du Québec. Le seul problème, c'est peut-être
qu'on ne les paie pas assez puis
qu'en ne les payant pas assez, là, ceux qui sont bons ou... Bien non, je ne
dirai pas ça de même. Ceux qui
veulent continuer à travailler pour le gouvernement, bien, c'est sûr qu'ils vont regarder aussi le
côté monétaire, c'est certain. Je
veux dire, tout le monde va dire : Bien, écoute, je ne suis pas plus
fou qu'un autre, là, je veux dire, le côté privé m'offre plus, je vais
aller travailler pour le privé. Bien, c'est ça qu'on retrouve actuellement,
malheureusement.
Et je pense que c'est ça, la base. Il faudrait peut-être
repenser à voir, bien, comment qu'on peut mieux les rémunérer, parce que c'est bien beau, se dire : Oui, mais ils vont
travailler dans un cadre intéressant, avec de la promotion, oui, c'est bien beau, ça, mais, à un moment donné,
là, les factures à la fin du mois, là, ça ne se paie pas tout seul. Donc, ça
prend aussi une rémunération adéquate.
Sinon, bien, le côté attrait, bien, les gens vont être portés peut‑être
à aller plus vers le privé.
Puis après
ça, bien, pour continuer, le choix des candidats inscrits dans la banque de...
comme je vous ai dit, puis après ça une possibilité d'évaluation
complémentaire, donc, tout dépendant s'ils ne sont pas sûrs, ils veulent
s'assurer. Donc, après ça, c'est
convocation à un entretien d'embauche, puis après ça, bien, c'est la nomination
à un emploi. Donc, toutes ces étapes-là font qu'à un moment donné...
Le
Vice-Président (M. Picard) : Excusez, M. le député, je vais vous interrompre. Je rappelle à tous les
députés que nous devons porter un masque de procédure ici. Donc, vous pouvez
reprendre. Je m'excuse, là, j'essayais d'avoir l'attention.
M. Rousselle : M. le Président, il n'y a aucun problème, faites-vous-en pas. Je
sais où je m'en vais, donc je vais continuer
dans ma ligne, faites-vous-en pas. Puis merci de faire notre... la personne qui
vérifie pour notre santé ici. Donc, merci de le faire, en passant.
Donc, écoutez,
donc, ça, je viens de vous nommer, justement, le processus de dotation, la
manière que ça fonctionne pour
embaucher quelqu'un. Là, on veut changer ça. Là, on veut changer ça,
et puis je vous dirais que c'est... Là, on veut changer ça parce que... dire :
Bien, écoute, c'est bien trop lourd, ça là, là, ça n'a pas d'allure, être lourd
de même. J'en conviens, que c'est
lourd. J'en conviens qu'on pourrait faire des modifications, comprenez-vous? Je
l'ai dit tantôt. À un moment donné, il faut faire des modifications. Il
faut essayer peut-être de mettre ça plus léger, mais, encore là, il ne faut pas
perdre, je vous dirais, nos garde-fous. Parce
que, là, actuellement, on a un garde-fou qui s'appelle la Commission de la
fonction publique. Eux autres, leur
travail, c'est qu'ils soient vraiment... ils regardent vraiment qu'est-ce qui
fonctionne bien, qu'est-ce qui ne
fonctionne pas bien. Donc, eux autres, là, sont neutres. Eux autres, là, c'est
des gens qui travaillent pour l'État puis eux autres, ils regardent à avoir la meilleure personne pour le meilleur
emploi, puis on travaille comme ça, vraiment. Puis moi, je suis content de les avoir, eux autres, là,
parce que, même si... Je vais prendre un exemple. Puis là c'est la première
fois, en tout cas... puis mon collègue de La Pinière, je vais le souligner
souvent, le collègue de La Pinière, parce que je l'ai écouté avec grand intérêt, c'est que c'est la
première fois, je pense, que l'Ordre des ingénieurs décide de faire un mémoire
puis décide d'aller en avant. Et je suis
content de les voir, justement, participer de la sorte, parce que c'est
important, leur travail. Imaginez-vous... Parce que, là, on va y aller... ça va
être le ministère qui pourrait faire peut-être son propre processus. Puis là, tous les critères que je vous ai donnés
tantôt, là, en n'ayant pas de garde-fou, là, ça se peut-u qu'ils se disent :
Bien, écoute, on a besoin
d'ingénieurs, là, regarde, on... oui. Moi, je vais vous dire de quoi, là, moi,
quand je passe en dessous d'un viaduc,
là, bien, j'espère que c'est le meilleur ingénieur qui était là pour vraiment
le bâtir. Vraiment, le meilleur. Et c'est pour ça que je vous parle de... peut-être que, pour
le garder, le meilleur, il faudrait peut-être mieux le rémunérer aussi, parce
que moi, je veux avoir celui-là, là.
Juste pour vous dire... Puis là je vais vous
amener dans des chiffres, des contrats octroyés par des firmes de génie-conseil : en 2018‑2019,
234 millions donnés à des firmes, une augmentation... écoutez, l'année
d'avant, là, 2017‑2018, 184 millions, donc une bonne augmentation,
là, puis, 2019‑2020, 265 millions. Ça, c'est dans des firmes privées.
Là, après ça,
on va dire, parce qu'on va prendre ce projet de loi... dire : Oui, mais on
veut en attirer plus. Mais non, tu
n'en attireras pas plus, tu en as déjà dans ta banque. Le problème, c'est
qu'ils partent. Ils viennent chercher de l'expérience un petit peu chez nous... parce que, là,
remarquez, là, à un moment donné, 67 % sont âgés de 35 ans et moins.
Ils vont faire quoi? Ils vont venir
faire les classes chez nous puis ils vont aller dans le privé. Bien, il faut
arrêter comme l'hémorragie, là. Tu sais, je vais en profiter que mon
collègue, c'est un médecin, là, on va aller du côté médecine, mais il faut
arrêter l'hémorragie à un moment donné, là,
comprenez-vous? C'est qu'à un moment donné si on veut les garder, si on veut
garder les meilleurs, bien, je pense que c'est intéressant.
Puis je vous
parle de viaduc, excusez-moi, mais ça me revient toujours, l'idée, là, du
viaduc à Laval, justement, pas loin de ma circonscription. Bien, je veux dire,
tu sais, on ne veut plus en revivre, de ça. Donc, je vous dirais, on essaie
de garder les meilleurs chez nous pour vraiment s'assurer qu'on ait les personnes qui
peuvent vérifier, justement, les faits. L'objectif, c'est d'avoir de
moins en moins de firmes.
Est-ce que ce processus-là va faire qu'on va
faire affaire moins avec des firmes? Bien, peut-être. Encore là, est-ce qu'on veut alléger tellement le processus qu'on va prendre l'ingénieur... Puis là, je
prends des ingénieurs, hein? Je pourrais prendre... peu importe l'emploi, là, j'ai pris les ingénieurs parce que je suis tellement
content qu'ils ont participé, justement,
à ce processus-là, là.
Moi, je pense que, si on s'en va avec des... Parce
que, dans le projet de loi, c'est qu'ils peuvent considérer la qualification puis ils peuvent y aller. Mais ils
peuvent y aller au besoin. Donc, le besoin, j'ai un grand besoin, bien, envoie,
on embauche puis... et c'est ça
qui m'inquiète vraiment, tu sais, ça m'inquiète vraiment,
vraiment, vraiment.
Et puis je pense qu'à un moment donné
c'est que, là, actuellement, le Conseil du trésor se donne deux pouvoirs :
juge et partie, juge et partie.
Il me semble que, tu sais, quand j'arrive au
bureau, je vais me prendre en exemple, quand j'arrive au bureau, moi, là, puis j'ai une idée dans la tête, puis là,
là, je pense que c'est la meilleure idée, là, tu sais, là, donc, c'est sûr que
je pourrais être le juge et partie, dire... arriver à mon bureau et dire :
Regardez, gang, là, on s'en va de même, c'est moi, le député, là, puis on fonctionne comme ça. Bien, moi, je ne fonctionne
pas comme ça. Je demande à mon staff, à ma gang : Vous en pensez quoi, de cette idée-là, là? Donc, je
ne suis pas juge et partie. Donc, je demande à quelqu'un : Vous autres,
vous le voyez comment? Puis, bien souvent,
je vais vous dire de quoi, là, on change d'idée bout pour bout, puis la
meilleure idée gagne, puis c'est tant
mieux, parce que c'est la population du Québec, surtout la population de ma
circonscription, qui gagne parce que la meilleure idée a été prise. Puis
des fois je peux vous dire que j'étais vraiment dans le champ. Je comprends, l'idée était bonne, mais, une fois que
je vais avoir discuté avec mon personnel, c'est comme : Oui, elle n'est
pas si bonne que ça, en fin de compte, mon idée. Mais c'est ça, c'est ça,
l'affaire.
Et c'est pour ça que je vous parle... je reviens
toujours avec la Commission de la fonction publique. Eux autres, ils sont là pour garantir vraiment la neutralité,
et là, avec le projet de loi, on atténue sa fonction, sa raison d'être. Ça n'a
pas d'allure, ça, là, là. On en a besoin, de ce monde-là. Et, quand ils sont
venus parler, justement, en commission, ils ont été «smooth», ils ont été très «smooth», mais on le
sent, comme quoi que... ne faites pas ça, dans le fond, là, la manière dont je
l'ai perçu, puis je pense que mon collègue de La Pinière a senti la même
chose, ne faites pas ça, parce que, là, là, vous allez enlever, là, la
personne qui fait le garde-fou, vous allez enlever le groupe qui fait le
garde-fou, et ça, on en a de besoin.
• (10 h 30) •
Il y en a
un autre, groupe, le syndicat professionnel gouvernemental...
Il y en a qui vont dire : Bien oui, c'est un syndicat, c'est sûr. Non, non, comme je
vous ai dit, là, moi, je regarde ça au niveau de l'ensemble, comprenez‑vous, là, j'ai... puis je pense que les syndicats
font leur travail correctement. Eux autres, leur problème, puis ils l'ont
souligné, puis moi, je souligne
qu'est-ce qu'ils ont dit, là, ils ont peur qu'on replonge dans les années
sombres de Duplessis. Aïe! S'ils soulèvent
ça... Et là ce n'est pas juste ce groupe-là qui en ont parlé, là. Plein de
groupes, ils ont dit : Ah! on s'en va vraiment vers du patronage,
on s'en va vraiment...
Actuellement,
là, il y a un concours indépendant lié avec aucun ministre, mais là, là, ça va
être lié avec un ministre. Là, les
concours vont se faire par ministère. Là, on essaie-tu de sauver de l'argent?
Je ne pense pas, parce que, si chaque ministère
a sa propre équipe pour trouver son personnel, à chaque place il va falloir
qu'ils embauchent du monde pour ça, parce
qu'actuellement le personnel qui sont là... j'imagine que, là, ils ne peuvent
pas faire d'autre travail, ils sont affairés à leur travail qu'ils font actuellement. Donc, si on met une surcharge de
travail, il va falloir embaucher d'autre monde. Moi, je ne suis pas sûr
qu'on fait une économie. Mais, encore là, une économie sur quoi?
Moi, je pense
qu'on a à alléger le système, ça oui, mais d'une manière... sans perdre nos
garde-fous. Parce que, là, nous
autres, l'objectif, là, pour le public, pour le monde, là, du Québec, on essaie
d'avoir le meilleur personnel possible pour, justement, donner un
service le meilleur aux Québécois et aux Québécoises. Le meilleur, c'est ça
qu'on essaie de faire. Mais là, si on enlève les garde-fous, si on veut aller
vite, vite, vite... puis, M. le Président, on a sûrement le même âge, vous le savez par expérience, on le sait, les
affaires vites, vites, vites, là, bien souvent, c'est à recommencer ou c'est
comme... bien, c'est fait vite, vite,
vite, comprenez-vous, ce n'est pas fait avec, vraiment, délicatesse ou avec
précision. Bien, c'est ça, moi, je pense qu'on devrait revoir le
système, mais d'une manière différente que proposée.
Puis là l'Alliance des cadres... Puis je vais
vous lire un texte, puis je vais vous lire une partie de leur conclusion, à
l'alliance des cadres du Québec : «La volonté du [Québec] de mettre en
place un processus plus agile dans l'objectif d'attirer
de la main-d'oeuvre compétente dans la fonction publique est louable.
Cependant, la proposition soumise [par] le projet de loi n° 60 ne nous [convaincra] pas [s'il] s'agit d'un
mécanisme moins lourd, notamment pour les candidats qui devront s'adresser à chaque ministère ou organisme
pour déposer leurs candidatures. Et encore [il faudrait] que les candidats
aient connaissance de l'existence de tels postes et une compréhension claire
des règles du jeu.
«[De]
nombreuses imprécisions, les abolitions de droit, la réduction [de] pouvoirs de
la CFP, et même [de] ceux du CT sur
le plan réglementaire au motif qu'il adoptera ultérieurement des politiques et
directives pour encadrer le tout, laisse craindre que les principes d'égalité
d'accès, d'équité, d'impartialité — que
je vous ai parlé tantôt — de même que le principe du mérite et
de la transparence soient menacés.»
Donc,
depuis tout à l'heure je vous parle, là, justement, d'impartialité, d'accès,
d'équité. Bien, justement, l'alliance des cadres du Québec, là, c'est les
patrons, là, ce n'est pas... eux autres, ils disent : Écoutez,
là, on craint vraiment ça.
«Avec le processus proposé, qui contient
autant d'imprécisions [que] de zones grises — et il faut le reconnaître, là, il y a vraiment des
grosses zones grises, je pourrais vous dire — les gestionnaires auront fort à faire pour
recruter des candidats en plus de
s'assurer de la livraison de programmes et services à leurs concitoyens. Ils pourront
difficilement compter sur l'expertise
des directions des ressources
humaines qui ont été écartées — écartées — des analyses d'admissibilité et de l'administration de moyens d'évaluation en raison de la
centralisation du processus de dotation qui a eu cours depuis plusieurs années. Tout au long de la
présente consultation et audience publique, les différents intervenants ont
soulevé plusieurs préoccupations quant à un éventuel retour à l'arbitraire.»
Et
c'est ça que tout le monde craint, honnêtement. Je veux dire, c'est bien beau,
là, dire : On veut alléger, on veut alléger un système, mais on s'en va où
avec ça, on s'en va où? Tout le monde sont inquiets. Tu sais, je veux dire, ils
sont d'accord pour alléger, tout le
monde semble être d'accord de dire : Bien oui, peut-être qu'il faudrait
peut-être alléger pour améliorer le système. Il n'y a personne qui va
être contre d'améliorer un système, comprenez-vous, s'il y a des failles, s'il y a des choses, oui, puis on est ici,
justement, pour travailler, nous autres, pour essayer d'améliorer le système,
mais pour l'améliorer, pas pour le
mettre à risque. Et là, moi, qu'est-ce que je ressens là-dedans, et mon
collègue, encore une fois, de
La Pinière l'a mentionné à quelques reprises, bien, on craint à ça, on
craint fortement à ça parce que ça ne servira pas à la population. Donc,
on est d'accord de... une souplesse, mais à quel point?
Et je ne vous parle
pas non plus des employés politiques, parce que les employés politiques, hein,
des fois, ils quittent, venir travailler avec nous, puis ils repartent puis... Bon.
Là, dans le processus, il va arriver quoi là-dedans, là? Est-ce que, là, à ce moment-là, je ne sais pas,
moi, la personne qui a été travailler dans un ministère comme tel, sachant, un
exemple, que, je ne sais pas, moi, tel
ministre, ou quoi que ce soit, ne se représente pas, quoi que ce soit, ça va-tu...
est-ce qu'il va y avoir un chien de garde? Est-ce qu'il va y avoir des
balises pour protéger ça, comprenez-vous?
Et,
la personne qui veut revenir, la personne qui veut revenir aussi, qui, elle,
était, je ne sais pas, moi, dans un autre parti, que, là, elle revient, est-ce que... C'est fragile, ces
affaires-là. Moi, je pense qu'il faut vraiment regarder ça dans tout son ensemble, et je vous dirais que moi, je ferais
bien attention dans cette lignée-là. Et le député de Rosemont avait parlé,
justement, à un moment donné, que ça ouvre
la porte à des gens non qualifiés. Donc, encore une fois, je reviens avec les
ingénieurs. Moi, avoir un ingénieur non
qualifié ou moins qualifié... Moi, quand je passe en dessous d'un viaduc,
j'espère toujours qu'il soit construit... qu'il y ait la meilleure
personne qui l'ait construit pour ne pas que je l'aie sur la tête ou ma
famille l'ait sur la tête.
Donc,
je vais arrêter ici, M. le Président, voyant bien que le temps termine, mais, écoutez,
juste pour vous dire que je trouve
très malheureux qu'on va de l'avant avec ce projet de loi là. Moi, je
pense qu'on devrait le revoir en son entier. Merci.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député de Vimont. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions?
Mise
aux voix
Puisqu'il n'y a pas
d'autre intervention, en application de l'ordre spécial, j'inviterais
maintenant les leaders parlementaires à
m'indiquer le vote de leurs groupes sur l'adoption du principe du projet de loi
n° 60, Loi modifiant la
Loi sur la fonction publique et d'autres dispositions.
Je
constate que l'un des groupes parlementaires n'est pas représenté pour la mise
aux voix, je suspends donc les travaux pour un maximum de temps de
10 minutes.
(Suspension de la séance à
10 h 37)
(Reprise à 10 h 41)
Le
Vice-Président (M. Picard) : En application de l'ordre
spécial, j'inviterais maintenant les leaders parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur
l'adoption du principe du projet de loi n° 60, Loi modifiant la Loi sur la fonction publique et d'autres dispositions. M. le leader adjoint du
gouvernement?
M. Schneeberger :
Pour.
Le Vice-Président (M. Picard) :
M. le leader adjoint de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Contre.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal :
Contre.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Contre.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader adjoint du gouvernement, est-ce que
vous avez des indications à nous transmettre des députés indépendants?
M. Schneeberger :
Oui. Alors, M. le Président, alors, le vote du député de Chomedey : Pour.
La députée de Marie-Victorin : Pour. Et le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata :
Pour.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. En conséquence, le principe
du projet de loi n° 60, Loi
modifiant la Loi sur la fonction publique et d'autres
dispositions, est adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission des
finances publiques
M. Schneeberger :
Oui, M. le Président. Alors, conformément à l'article 243 de notre
règlement, je fais motion afin que le
projet de loi n° 60, Loi modifiant la Loi sur la fonction publique et d'autres dispositions, soit déféré à la Commission des finances
publiques pour son étude détaillée.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. En application de l'ordre
spécial, j'inviterais les leaders parlementaires à m'indiquer le vote de
leurs groupes sur cette motion. M. le leader adjoint du gouvernement?
M. Schneeberger :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Je vous remercie. En conséquence, la
motion est adoptée. Pour la suite de nos travaux, M. le leader adjoint
du gouvernement.
M. Schneeberger :
Oui. Alors, pour la suite, là, je vous demanderais d'appeler l'article 20
du feuilleton.
Projet de loi n° 77
Prise en considération du
rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
Le
Vice-Président (M. Picard) : À l'article 20 du feuilleton,
l'Assemblée prend en considération le rapport de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles sur le projet de loi n° 77, Loi sur l'Institut de
technologie agroalimentaire du Québec. Y a-t-il des interventions? M. le
député de Lac-Saint-Jean.
M. Éric Girard
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Merci, M. le Président. Écoutez, je suis très
content d'avoir la chance de prendre la parole pour la prise en
considération du rapport de la commission concernant le projet de loi
n° 77.
Écoutez, en premier
lieu, j'aimerais saluer le travail de l'équipe du ministère, aussi la grande
ouverture et la grande écoute du ministre de
l'Agriculture lors des auditions, lors des consultations et lors de l'étude détaillée.
Je tiens aussi à souligner la grande
collaboration des collègues de l'opposition — je vois ici mon collègue le député de
Vimont — pour
la grande écoute, la grande ouverture et
tout ce qu'on a pu apporter aux débats pour améliorer le projet de loi
n° 77, c'est très, très
apprécié. Je sais aussi qu'il y avait d'autres collègues qui participaient avec
une grande expertise qui nous a grandement aidés, là, justement, à améliorer ce projet de loi là, qui, je tiens à
le rappeler, est quand même un projet de loi extrêmement important, le
projet de loi n° 77.
J'aimerais
aussi saluer les groupes qui se sont présentés aux consultations particulières,
dont on a eu la chance d'écouter et
d'entendre, et tous les autres groupes aussi qui ont déposé des mémoires, qu'on
a pris bien soin, là, d'étudier et de
regarder. On a aussi, tous ensemble, essayé d'ajuster le projet de loi à leur
réalité, puis c'était très important pour nous que le projet de loi, M. le
Président, réponde aux besoins des groupes et des associations qui ont fait
part de leurs points, de leurs interrogations.
Vous savez, M. le
Président, l'ITA, c'est une institution québécoise très importante. Ça fait
plus de 160 ans que l'ITA procure au
secteur agroalimentaire, année après année, une partie significative de sa
matière première la plus précieuse,
soit des compétences et de l'expertise. Vous savez, ce qu'on a voulu faire avec
le p.l. n° 77, c'est de donner à cette institution les
meilleurs outils possible pour sa réussite, soit la transformation de l'ITA en
ITAQ.
J'aimerais aussi vous
rappeler, M. le Président, que le p.l. n° 77 vient
aussi s'arrimer avec le rapport Pronovost sur
l'avenir de l'agriculture et de l'agroalimentaire québécois.
C'est la recommandation 17, et je vais vous en faire la lecture :
«Que l'Institut de technologie
agroalimentaire change de statut et devienne une société d'État qui relèverait
directement du [ministère] de l'Agriculture, des Pêcheries et de
l'Alimentation[...]. [Que] l'institut
serait dirigé par un conseil d'administration dont les membres, nommés
par le gouvernement, proviendraient des organisations représentant les producteurs agricoles, les entreprises de
transformation, les entreprises de services, les facultés universitaires du
secteur — agronomie, médecine vétérinaire, etc. — et
les professeurs de l'Institut de technologie agroalimentaire de même que
des personnes reconnues pour leur expertise en matière de consommation et
d'environnement.»
Le Vice-Président
(M. Picard) : ...M. le député. Encore une fois, je fais un rappel
concernant le masque de procédure, qui est obligatoire pour tous les
parlementaires.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Excusez-moi, monsieur... Je dois le porter lorsque
je fais...
Le Vice-Président
(M. Picard) : Pas vous, non, non, pas vous.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : O.K. Vous m'avez rappelé à l'ordre tout à l'heure.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Non, non, c'est beau. Non, c'est parce que le député qui a la parole
n'en porte pas, c'est logique, mais
tous les autres doivent avoir un masque de procédure. C'est l'entente qu'il y a
eu avec tous les groupes
parlementaires, donc je demanderais à tous les députés de le respecter, s'il
vous plaît.
Allez-y, vous pouvez
reprendre. Et je m'excuse encore une fois.
M. Girard
(Lac-Saint-Jean) : Non, il n'y a pas de problème, M. le Président.
J'aimerais
aussi quand même souligner un élément qui peut sembler une évidence, mais aussi
que je veux quand même rappeler à
tous les parlementaires ici présents que le projet de loi ne vient pas de
créer un nouvel établissement scolaire, il vient ajuster le cadre administratif d'une organisation existante
dont les racines remontent, comme je le disais tout à l'heure, à plus de 160 ans, et aussi il vient ajuster
le cadre administratif d'une organisation existante qui est déjà intégrée dans
le régime pédagogique du ministère de l'Enseignement supérieur, et ce,
depuis plus de 45 ans.
Comme dans tous les projets
de loi, donc, comme je le disais tout à l'heure, on a dû aussi adopter
plusieurs amendements pour rendre ce projet
de loi là aussi bon que possible. Et je vois mon collègue député de Vimont
devant moi, et aussi, tout à l'heure... je tiens aussi souligner l'apport
de ma collègue députée de Laviolette, qui était présente aussi à ce projet de
loi là, et il y a eu beaucoup de points, beaucoup d'amendements, on a eu des
discussions. Entre autres, il y avait aussi
toute la question de la formation du conseil d'administration, le conseil
d'administration permanent et le conseil
d'administration de transition. Et il y a plusieurs groupes qui ont passé lors
des consultations particulières, et dans beaucoup de groupes, dans les
mémoires, je tiens quand même à souligner, comme un des groupes le mentionnait,
qui est la Fédération de la relève agricole
du Québec, la FRAQ... qui soulignait aussi que le conseil d'administration doit
être indépendant et que ce sera un avantage de ce projet de loi là, on
doit faire de la place aux étudiants dans le conseil d'administration, et c'est ce qui a été fait. On a pris en compte les
demandes des étudiants et on a aussi apporté des modifications pour faire de la place aux étudiants dans le
conseil d'administration. On trouvait que c'était d'une importance prioritaire.
Il
y a aussi d'autres avantages qui ont été soulignés, c'est l'autonomie
d'augmenter... de l'institut et la facilitation de l'achat d'équipement. Tout à l'heure, on parlait aussi d'ajuster le
cadre administratif d'une organisation existante, puis je vais vous donner un peu mon expérience
personnelle dans une ancienne vie. Quand on a une formation agricole dans
une institution de technologie agricole, que
ce soit dans un campus, tout ça, on a des laboratoires, on doit mettre en
pratique ce qu'on a appris de façon théorique. Vous savez que, durant le
laboratoire, quand vient le temps, exemple... je vais prendre un exemple, quand vient le temps de faire les
semences ou de faire la récolte, donc on a aussi... on doit faire face aux
aléas de la température. Il y a des plages, il y a des temps donnés pour
faire ça, donc il faut respecter ces délais-là, c'est très important. Alors, avez-vous pensé que, lorsqu'on a
besoin d'un équipement ou que l'équipement brise, de tout le processus
administratif que devait faire l'ITA auparavant, justement, pour remplacer un
équipement? Donc, en faisant ce projet de
loi là n° 77, ça donne de la marge de manoeuvre, ça donne de
la marge de manoeuvre aussi au niveau, là, de la mise en pratique de laboratoire. Donc, ça veut dire que,
demain matin, j'ai un équipement qui brise, bien, je suis capable de me
revirer de bord, en bon français, puis de faire un achat rapidement, puis de
continuer mon laboratoire. Donc, c'est très important
lors d'une formation, ces choses-là. Puis pour avoir eu la chance d'en discuter
avec les gens, justement, de l'ITA, bien, ça a été aussi souvent
mentionné.
Puis
il y a eu aussi d'autres amendements qui ont été apportés au niveau de toute la
question du conseil, l'autonomie aussi
du conseil d'administration, qui ont été très importants. Puis je tiens aussi à
parler aussi du côté formation parce qu'on fait ça dans le but... tous dans un but commun d'offrir une meilleure
formation, justement, académique. Donc, vous savez que la formation agricole, dans notre secteur,
c'est quand même un contexte particulier, puis on a besoin d'une main-d'oeuvre
qualifiée, puis ça occupe plus que jamais
une place névralgique dans le succès de tous les maillons du secteur
bioalimentaire.
• (10 h 50) •
Vous savez,
M. le Président, à ce sujet, il est écrit de manière explicite, dans la
Politique bioalimentaire 2018‑2025, qu'«un secteur bioalimentaire
prospère et durable repose sur la disponibilité [...] ainsi que sur les
compétences et [les qualifications] de sa
main-d'oeuvre et de sa relève entrepreneuriale». Donc, à l'ITAQ, comme dans
plusieurs campus, on va former des
technologues, on forme des gestionnaires d'entreprise agricole qui, eux, par la
suite, peuvent devenir des vétérinaires, des agronomes, des enseignants
aussi, bien sûr. Puis ces gens-là vont travailler dans plusieurs secteurs, soit au MAPAQ, au ministère de l'Environnement,
à La Financière agricole du Québec. Ils vont travailler aussi dans des
entreprises de transformation alimentaire, des groupes-conseils agricoles. Ils
vont même travailler dans leurs propres fédérations :
Fédération de la relève agricole, Fédération des agricultrices, la fédération
des producteurs de... production animale,
la Fédération des producteurs de lait. Donc, il y a
multitude d'emplois possibles dans ces secteurs-là. Bien entendu, aussi, ils vont travailler
dans le développement, dans l'innovation, dans la recherche.
Donc, ces
futurs diplômés de l'ITAQ et de tous les autres campus qui offrent cette formation
agricole là seront des spécialistes,
des spécialistes en production végétale, en production animale, seront
aussi des spécialistes en agroéconomie et aussi des spécialistes en agroenvironnement. Parce qu'on en a beaucoup parlé, du secteur de l'environnement, l'agroenvironnement, qui est
rendu qu'il prend une très grande place aujourd'hui dans nos vies, qui
est un élément très important et qui vient aussi en lien avec notre politique,
le dépôt du Plan sur une agriculture durable, qui avait été déposé par notre gouvernement.
Donc, vous
savez que le secteur agricole... Puis, en
terminant, tu sais, je tiens aussi à
rassurer aussi les autres campus, parce
que moi, personnellement, j'ai été formé au collège d'Alma comme technicien agricole, donc je sais à
quel point la formation est importante, puis la création de l'ITAQ, c'est
fait dans le but de collaboration et de partage de connaissances, pour créer de l'interrelation entre les campus,
dans le but aussi de donner une formation académique de qualité à tous les niveaux dans la province de Québec. Donc, la
vision de tous, c'est de travailler tous ensemble, pour notre relève
agricole, pour répondre à des défis qui sont de plus en plus
grandissants qui nous attendent.
Et, en terminant, j'aimerais rappeler ici aux collègues que le secteur agricole est un
secteur quand même qui est extrêmement bien structuré. C'est un secteur qui est en
constante évolution et en constante adaptation, de là l'importance d'une formation agricole adéquate et de qualité. Puis tout ça
aussi va aider nos futurs diplômés, la relève agricole, à faire face à deux éléments aussi en agriculture qui sont incontrôlables, c'est toute la question des aléas de la
température et aussi de toute la situation du marché mondial.
Donc, en terminant, encore une fois, je tiens à remercier toute l'équipe du ministère,
je tiens à remercier les collègues qui
ont travaillé là-dessus et, encore
une fois, à remercier l'opposition, qui a démontré une très grande collaboration, et c'est
très apprécié. Donc, merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? M. le député de Vimont.
M. Jean Rousselle
M. Rousselle : Merci,
M. le Président. Vous pouvez voir qu'aujourd'hui j'interviens souvent. Je me suis tellement ennuyé de vous, donc je me suis dit : On y va, aujourd'hui.
Écoutez,
premièrement, je suis heureux de prendre parole aujourd'hui pour le p.l. n° 77,
là... je vais m'organiser pour ne pas me tromper de numéro, mais pour le p.l.
n° 77. La seule affaire que je trouve malheureux : que le ministre ne
prenne pas parole à cette étape-ci. Donc, ça aurait été
important. Parce que je l'ai vu... j'ai vu un ministre qui était vraiment avec émotion quand on a terminé,
justement, nos travaux, parce qu'effectivement, comme le collègue de Lac-Saint-Jean a parlé, justement, on a travaillé
vraiment en collaboration, vraiment, pour en arriver à la meilleure ITAQ
possible puis, comme je le disais, à la
meilleure ITAQ possible puis à la meilleure ITAQ au monde, comprenez‑vous,
c'est qu'est-ce que j'ai sorti à quelques reprises.
On
est ici, on travaille aujourd'hui pour le p.l. n° 77, on travaille pour
notre garde-manger, dans le fond. L'ITA, qui est actuellement... mais qui va donner l'ITAQ, la
nouvelle ITAQ, la nouvelle... on vient de leur donner, justement, des outils
nécessaires qu'ils puissent grandir,
justement, qu'ils puissent amener l'agriculture, tout qu'est-ce qui entoure
l'agroalimentaire plus loin vraiment.
On en a besoin, on a des terres agricoles qui, comparativement à d'autres pays,
sont moins productives. Pourtant, on en a, de la terre agricole, au
Québec, on en a beaucoup, on en a de la bonne. Et justement, en passant, il faudrait la protéger, cette terre-là, parce que,
bien souvent, il y a des municipalités, des fois, qui ont comme un intérêt pour
d'autres choses, mais c'est notre garde-manger, c'est l'importance d'avoir les
meilleures terres agricoles qui puissent, justement,
être les meilleures, productives, les meilleures au Québec, mais pour le monde
entier. Mais ces terres-là vont servir
les Québécoises et les Québécois, nos enfants, mes petits-enfants. Donc, je
pense que, si on veut penser à l'avenir, je pense, c'est là.
Moi,
je me rappelle... Écoutez, l'agro, ça a changé, hein? Puis ça, à l'autre étape
avant, j'en avais parlé, mais je vous en reparle encore. Moi, à l'âge de 12 à
15 ans, je travaillais chez un agriculteur qui s'appelait M. Gascon,
à Vimont. Voyez-vous,
j'ai toujours resté à Vimont, donc c'est à Vimont que j'ai fait mes premières
armes en agriculture. Malheureusement,
M. Gascon est décédé aujourd'hui, mais il m'a tellement appris de choses,
justement, l'importance de la terre,
l'importance... Puis là, écoutez, on recule de loin, là, vous savez, on recule
de 50 ans en arrière, là, tu
sais, donc, et même
plus. Donc, l'agroalimentaire a tellement changé, tellement, tellement,
tellement, c'est incroyable. Vous savez, des UPA de ce jour, il n'y en avait pas, dans ce temps-là, là, de cette
grosseur-là puis de... Des regroupements, il y en avait, mais pas orchestrés comme ce l'est aujourd'hui,
comprenez-vous? Et, des écoles, bien, oui, il y en avait, mais, encore là, avec
les moyens du temps, comprenez-vous, ce
n'était pas... Bien souvent, tu apprenais le travail par ton grand-père, qui
donne ça à ton père, puis toi, bien, tu es la troisième génération et tu
apprenais... ou encore quelqu'un qui n'avait personne en avant de toi
pour l'apprendre, bien, c'est comme une personne généreuse comme
M. Gascon, bien, il m'a appris c'était quoi, l'agriculture, vraiment.
Et ça, ça change avec le temps, et c'est sûr
qu'en agroalimentaire... bien, c'est sûr qu'on a essayé des choses. Il y a des agronomes, il y a plein de nouveaux
métiers qui sont là-dedans, des professions, parce qu'on a essayé des... il y a
des maladies qui sont arrivées, avec tous
les pesticides, et tout ça, parce que mon collègue parlait tantôt, justement,
au niveau, justement, de l'environnement, bien, on y va avec les connaissances
du temps. Vous savez, on y va puis on dit : Écoute, on a un problème, les plants, il y a tel champignon,
bon, on va prendre tel produit, puis là, à un moment donné, c'est la sécheresse,
puis là ça prend un autre produit. Puis on y
va puis on pense bien faire, comprenez-vous? C'est certain que les agriculteurs
puis les agronomes de ce temps-là et tout, là, ils n'ont pas fait ça pour mal
faire, là, ils ont fait ça avec les connaissances du temps. Et ça, ça
fait qu'à un moment donné, bien, tu y vas, puis là c'est après ça que tu te
rends compte que, oh! c'était peut-être
nocif pour le monde, parce que, là, on voit les agriculteurs, malheureusement,
qui ne sont pas encore reconnus dans le p.l. n° 59 pour les maladies
reliées au travail, mais ces gens-là qui ont été comme les premiers à aller en
avant, puis on va l'essayer, bien, c'est
avec le temps qu'on voit qu'à un moment donné il y avait des effets nocifs.
Puis sûrement dans la population aussi, à un moment donné, on mange un
produit puis on va savoir dans 10 ans que ça, c'était nocif,
comprenez-vous, donc on le voit avec le temps.
• (11 heures) •
Donc, c'est
pour ça que c'est important, quand on s'en allait là-dedans, d'être bien
entourés. Et puis, oui, j'ai été bien entouré. J'avais une collègue... bien,
d'ailleurs, deux collègues, hein, parce que j'avais ma collègue de
Marguerite-Bourgeoys, qui s'y connaît énormément en études
d'enseignement supérieur et de recherche. Donc, une chance, je vous le dis, M. le Président, une chance que je l'avais,
mais je pense que je pourrais même
m'avancer à dire : Une chance qu'on l'avait, parce que, quand quelqu'un est tellement
performant... On est là, puis on l'a vraiment... comme le collègue
de Saint-Jean l'a dit, on était là pour travailler vraiment en
équipe, on était là pour essayer d'avoir la meilleure loi, la meilleure ITAQ au
monde. Donc, c'était l'objectif premier, on
a travaillé là-dessus. Oui, on a eu des échanges, mais c'est des échanges
corrects, comprenez-vous? C'est des
échanges... c'était pour amener le projet de loi plus loin, hein, dans le fond.
Donc, une chance, puis je vous le dis encore, là, une chance, j'avais ma
collègue de Marguerite-Bourgeoys qui m'accompagnait, vraiment, vraiment,
vraiment. Ça a été très intéressant.
Au début,
j'avais la collègue d'Acadie, donc... Et c'est malheureux que la journée de la
femme, c'était hier, parce que je
pourrais rendre hommage à ces deux femmes-là qui m'ont accompagné. C'est
vraiment... c'est deux grandes dames, en passant. Mais, au début, quand
on a fait les consultations, c'est ma collègue de l'Acadie, puis après ça il y
a eu des modifications au niveau des dossiers qui nous sont attitrés, et j'ai
travaillé avec la collègue, par la suite, de Marguerite-Bourgeoys, qui nous a amené des points incroyables. Et souvent... Puis,
dans ce dossier-là, je vous dirais que c'est un dossier qui touche vraiment, mais vraiment l'enseignement
supérieur. Donc, elle qui, vraiment, dans le milieu, vraiment elle a pu
consulter directement les universités, qui d'ailleurs, les universités... J'ai
une lettre, parce que je vous en parlais tantôt, il y a l'Université Bishop's qui trouve ça malheureux qu'ils n'ont
pas été consultés dans le dossier, parce qu'ils auraient aimé ça. Tu sais, si on veut amener l'ITAQ plus loin,
bien, peut-être, à un moment donné, on va vouloir y amener un côté, un volet universitaire qui est possible,
comprenez-vous? Bien, pour ça, bien, il n'y a pas personne qui peut dire :
Ah! O.K., bien, moi, je vais te
donner un diplôme universitaire. Ça ne se fait pas de même, là. Et ça, on l'a
appris, justement, par ma collègue de Marguerite-Bourgeoys, qui dit :
Wo! Un instant, là, ça ne se fait pas de même, là, c'est un processus, puis
c'est sérieux, puis ça prend beaucoup de matériel avant de s'enligner là-dedans
pour que ce soit reconnu, justement, mondialement
aussi. Puis, si on veut avoir les meilleurs futurs agronomes, les futures
agricultrices ou agriculteurs ou peu importe,
bien, je pense qu'on a tout intérêt à travailler tous ensemble, comme le
collègue de Saint-Jean l'a mentionné tantôt, parce que c'est que... on parle de notre avenir, on parle de notre
avenir. On essaie d'avoir, justement, les meilleurs produits, qu'on retrouve actuellement, on en retrouve un
petit peu plus sur le territoire québécois. Moi, quand je fais mon marché, la
première chose, je regarde, c'est... je
cherche le logo Québec, première chose que je fais, même si, des fois, bien,
c'est sûr que faire pousser des
fraises dans un endroit où il fait... que c'est l'hiver, donc, c'est sûr que ça
peut être plus coûteux, à un moment
donné, parce que ça prend du chauffage, ça prend d'autres choses, mais qu'elles
sont tellement bonnes, des fois, ça vaut la peine de payer un petit peu
plus cher puis de manger de la qualité Québec, justement.
Mais pour
vous dire que je remercie beaucoup
tous les gens qui nous ont envoyé les mémoires, qui nous ont envoyé les idées, qui nous ont envoyé des lettres, parce que
je me suis fait un plaisir fou... c'était quasiment mes lectures de table
de chevet, là. Il y a certains qui vont dire :
Il a des drôles de lectures de table de chevet, mais, comme député, bien
souvent, c'est ça qu'on a comme lecture de table de chevet. Mais
vraiment, très intéressant. J'ai appris tellement en lisant, justement, les mémoires, peu importe la
provenance, mais tout se regroupait à la même place. C'était pour faire la
meilleure ITAQ au monde.
Ça, j'ai retrouvé ça dans le sens qu'on avait un
endroit de point de chute, là, que tout le monde convergeait vers le même endroit. C'est sûr qu'il y avait des
groupes qui disaient : Bien, faites attention, ci, faites attention, ça. Avec raison, d'ailleurs, tu sais? Parce
que, là, il ne faut pas non plus que
l'ITAQ soit l'école, mais que les autres qui en donnent, justement, des cours, comme agronomes ou peu
importe, là, ou peu importe, dans le côté agroalimentaire, soient mis de
côté, là. L'objectif, c'est qu'on travaille
tous ensemble. Tous ensemble. Donc, je pense, l'importance, c'est que tout le monde travaille ensemble.
Je pense que le fait de changer la
manière de fonctionner de l'ITA, qui va devenir ITAQ... parce que
c'est après ce... une fois le vote
passé, c'est là qu'elle va devenir ITAQ vraiment, bien, je pense que c'est...
elle va pouvoir avoir, justement, les
mêmes outils que les autres écoles de ce monde, justement, qui vont pouvoir,
justement, se lancer vraiment... même, j'ai appris, d'ailleurs, qu'ils ne pouvaient même pas avoir des dons ou des
choses... des subventions, ils étaient comme limités là-dedans. Bien,
ça, c'est malheureux, parce que, quand tu veux faire de la recherche puis quand
tu veux avancer... Parce que ça prend aussi du matériel dans les écoles. Bien,
quand tu n'as pas cette possibilité-là, bien, veux, veux pas, tu as un petit
peu les mains liées. Tu ne peux pas avancer aussi vite que les autres avancent.
Mais, de l'autre côté
aussi, c'est qu'il ne faut pas dénigrer non plus toutes les autres institutions
qui donnent, justement, des cours, qui, eux,
ont une expertise aussi. Parce que, là, tu sais, il y a l'ITA qui a une expertise,
mais il y a bien d'autres places
aussi qui ont une expertise. Donc, il ne faut pas dénigrer les endroits aussi
qui ont une expertise. Mais je pense que, si on travaille tous dans le
même sens, bien, je pense que c'est comme ça qu'on va gagner.
Et puis je suis
content de... en tout cas, je suis content d'entendre, justement, mon collègue
du Lac-Saint-Jean. Il y avait aussi le
collègue de Bonaventure qui amenait des points. Sachant que lui, il a toujours
été au niveau de l'école, au niveau...
je pense, c'est un professeur aussi.
Donc, il a abordé, vraiment, le sujet d'avoir des professeurs qui faisaient
partie du conseil d'administration,
parce que mon collègue parlait du conseil d'administration. Mais, oui, le
conseil d'administration, on a eu de
bons échanges. Je pense, hein, on a eu de bons échanges au niveau du conseil
d'administration, parce qu'on voulait avoir
un conseil d'administration le plus diversifié possible, surtout le premier,
parce que, là, écoutez, le premier conseil d'administration, c'est lui qui donne l'enlignement, dans le fond. Puis
là je vous donne un exemple, là, si on prend juste des gens qui proviennent, exemple, je ne sais pas,
moi, juste des agronomes, mettons, mettons, bien, c'est sûr que l'enlignement
va être donné plus sur une mentalité
agronome. Comprenez-vous? Mais ça prend quelqu'un en mise en marché, ça prend
quelqu'un... un comptable, ça prend... vous
savez, parce que, là, on veut former les gens, donc il faut avoir une diversité
de connaissances là-dedans pour pouvoir aller chercher, justement, les
meilleurs, encore une fois, dans... pour un conseil d'administration.
Aussi,
il faut oublier... il ne faut pas oublier aussi puis... avec ce projet de loi
là, bien, on a des jeunes, on a des jeunes là-dedans, donc la relève est là. Les professeurs sont là. Et on a même
pensé aussi à l'implication des femmes, parce qu'au niveau agroalimentaire, là, il y a énormément de
femmes qui sont là-dedans, et je pense que c'est important, c'est important
d'inclure, justement, le volet féminin
là-dedans, parce que, que ce soit la... j'ai parlé à des présidentes,
justement, d'associations, puis c'est
des femmes, donc la personne qui pense que c'est un milieu d'hommes seulement,
bien, il y a peut-être plus d'hommes, mais que ce soit juste un milieu
d'hommes, c'est faux, c'est faux. C'est un milieu qui, je vous dirais, de plus
en plus, se diversifie. Et aussi il
faut penser, aussi, la diversité culturelle, parce que des gens qui proviennent
d'autres nationalités, bien, peuvent être intéressés, justement, à
l'agriculture québécoise et peut-être nous faire découvrir aussi des nouveaux produits. Comprenez-vous? Tant mieux si ça se
produit chez nous, au Québec. Donc, encore une fois, ça va être les Québécoises
et les Québécois qui vont en profiter.
Donc,
l'ITAQ, je pense que ça... elle est là, elle, pour regrouper tout ça, puis
c'est pour ça que la composition du conseil d'administration était hyper
importante pour que ceux qui suivent, par la suite, bien, ils soient aussi
autant diversifiés pour en arriver, justement, aux meilleurs résultats
possibles. Donc, c'est un ITA bonifié qu'on va retrouver vraiment, mais vraiment, et tant mieux, et tant
mieux. Parce que, là-dedans, j'aurais aimé ça, au début, puis ça, j'en ai
parlé, j'en ai parlé même quand on a commencé les... article par article
puis... j'aurais aimé ça qu'on entende tous les groupes, j'aurais aimé ça. Il y
en a qui vont me dire... Parce que j'en ai parlé à des gens : Oui, mais là
on doutait un petit peu qu'est-ce qu'ils
étaient pour dire, on leur a parlé avant puis... Oui, mais nous autres,
l'opposition, on ne les a pas entendus, nous autres. Mais, oui, on a vu les mémoires, oui, on les a appelés, pas
besoin de vous dire. Mais ce n'est
pas pareil, les entendre vraiment, parce
que bien souvent,
quand ils viennent en commission, quand ils viennent
parler... puis c'est sûr que, là,
pour les gens qui nous entendent, c'est des commissions virtuelles, on
s'entend, mais c'est... l'importance de les entendre, puis des fois, quand ils
viennent te parler, il y a des nouvelles idées qui viennent. Puis peut-être la question
qui serait posée par quelqu'un
du gouvernement, bien, peut-être, m'allumerait sur une autre question,
dire : Aïe! ils n'ont peut-être
pas posé cette question-là. Puis ce n'est pas dans l'objectif
de nuire à personne. C'est dans l'objectif, encore
une fois, d'aller chercher la meilleure ITAQ au monde, hein? Il faut toujours
garder cette optique-là, tu sais.
• (11 h 10) •
En tout cas, je soulève encore que l'Ordre des agronomes aurait aimé ça. On a fait
des demandes, justement, des demandes qu'ils soient là; on a refusé. Le Syndicat
de la fonction publique, aussi, du Québec, collège d'Alma puis le côté universitaire. Le côté universitaire... D'ailleurs,
on a reçu une lettre, justement, de l'Université Bishop's qui dit :
«D'entrée de jeu, [nous] soulignons que
nous aurions souhaité que le réseau universitaire soit consulté avant le dépôt
du projet de loi. Certaines
universités québécoises ont [l'expertise] et [l'expérience] importantes à faire
valoir dans la bonification de la formation
dans le secteur agroalimentaire.» Dans la bonification. On est toujours dans la
bonification. Et c'est pour ça que je vous dis que ce serait... C'est
important d'entendre, justement, ces gens-là pour, à un moment donné, se faire
une idée, puis, bon... Puis, encore une fois, je suis vraiment heureux, parce
qu'une chance qu'on avait eu ma collègue de Marguerite‑Bourgeoys,
parce qu'elle, elle nous a... Écoutez, moi... Tu sais, quand on se prépare pour
une commission, on lit les mémoires, et tout, et tout. Mais, quand tu as une
connaissance vraiment approfondie au niveau de l'enseignement supérieur, bien, tu vois des choses qu'une autre
personne ne voit pas. Moi, en tout cas, ma collègue de Marguerite-Bourgeoys,
elle a vu plein de choses que moi, je
n'avais pas vues. Et une chance que je l'avais, encore une fois, j'ai... que ça
a été agréable, de l'entendre, même,
des fois. Puis, je vous dirais, quand elle parlait, là, il n'y a personne qui
parlait, hein? Tout le monde l'écoutait,
comprenant le ministre. On était tous là, tu sais. Parce qu'elle m'a fait
réaliser plein de choses, puis des choses qu'on aurait passé à côté, qu'elle a su, justement, appeler les
universités, appeler les gens du milieu de l'enseignement, puis qu'ils ont mis des mises en garde : Faites
attention à ci, faites attention à ça, puis des choses que même le ministre
n'avait pas vues. Vous savez...
Donc,
c'est pour ça qu'à un moment donné... l'importance de consulter tout le monde
puis vraiment d'écouter tout le
monde. Des fois, c'est un processus un petit peu plus long, mais là il y
avait... Je vous parle peut-être de trois, quatre groupes de plus. Ça
aurait été une journée de plus peut-être, là, tu sais, ça n'aurait pas été
beaucoup, là.
Mais, même ça
dit, je pense qu'on a su travailler
vraiment d'une manière collégiale, tu sais, on a travaillé vraiment d'une manière pour en arriver à un consensus,
arriver à, comme je vous l'ai dit, à la meilleure ITAQ au monde. Mais... puis
je souligne l'ouverture du ministre. Le
ministre, je ne peux pas dire qu'il a été fermé. D'ailleurs, en espérant que
d'autres ministres vont regarder
comment qu'il a travaillé, donc, ça pourrait peut-être donner des idées à
d'autres ministres d'être un petit
peu plus ouverts, hein, dans d'autres projets
de loi, puis je ne nommerai pas les projets de loi, je ne ferai pas ça, mais dans le sens qu'il a eu une bonne ouverture,
une bonne écoute et puis... Puis, des fois, il n'avait pas la réponse, puis
il ne peut pas avoir la réponse sur tout, là, c'est impossible, là, tu sais, je
veux dire, c'est impossible. Puis on apprenait tellement de choses, comme je vous dis, par ma collègue de
Marguerite-Bourgeoys, que, là, à un moment donné, même lui, il s'est comme... Oui, je n'avais pas pensé à ça.
Puis, quand lui, il faisait, justement... on voyait qu'il n'avait pas pensé à
ça, moi aussi, de mon côté, c'est
comme : Bien, voyons donc, moi aussi, je n'ai pas pensé à ça.
Comprenez-vous? Donc, c'était vraiment
dans l'objectif d'avoir le meilleur projet de loi, le meilleur ITAQ au monde.
Et puis, bien, il allait consulter en arrière
avec ses gens, des fois il nous revenait, on prenait des temps morts, hein,
puis on discutait, justement, mais vraiment pour essayer d'avoir,
justement, la meilleure éducation possible au Québec.
Au Québec,
justement, on essaie d'être vraiment autonomes. Tu sais, on voit toujours des
produits de l'extérieur arriver ici,
au Québec, mais, bien, c'est sûr que, je veux dire, comme peut-être tout le
monde ici, on a tous l'idée de dire : Aïe! on peut-u être vraiment autonomes totalement, là, tu sais? Puis on
peut-u, comme, oublier les concombres qui viennent du Mexique? Puis je n'ai rien contre le Mexique,
là, mais moi, j'aimerais bien mieux manger un Québec... bien, premièrement,
on mange des concombres du Québec pas mal, je pense, ça vient de Roberval ou
dans ce coin-là, mais je pense... des concombres,
mais... qui sont très bons, en passant, mais, comprenez-vous, je pense, c'est
l'autonomie. L'autonomie, je pense que c'est là qu'on va la trouver et
en faisant la promotion, nécessairement.
Mais c'est
sûr que ça prend une éducation, et ça part de l'école. Ça prend l'école pour,
justement, donner la motivation aux
jeunes qui veulent embarquer là-dedans. Sans cette motivation-là, la relève,
elle va être où, hein? C'est parce que, là, l'ITAQ va amener, justement... et comme les universités, comme les
autres cégeps, justement, qui donnent ces formations-là, c'est quoi leur
objectif? C'est de donner le goût que les gens embarquent sur le côté
agroalimentaire, et on va tous être gagnants comme ça.
L'inquiétude
qu'on avait aussi, c'était : bon, bien, là, dû au fait qu'ils deviennent
autonomes, est-ce que ça va coûter quelque
chose de plus pour aller là-bas? Parce qu'on sait très bien qu'un jeune qui
veut s'en aller en agroalimentaire, bien, il n'a pas nécessairement beaucoup de sous, hein? Il veut aller là,
puis, après ça, si, en plus, il veut s'acheter une terre ou quoi que ce soit, là, on tombe dans une autre
game, dans une autre partie, excusez pour le côté anglicisme, dans une autre
partie. Ça coûte excessivement cher.
Donc, si on le décourage tout de suite en ayant des frais supplémentaires,
complémentaires au niveau de
l'éducation, bien là, on perd notre relève en partant. Parce que ce n'est pas
nécessairement... la relève ne vient pas
toujours, justement, de la famille de l'agriculteur, comprenez-vous? Des fois,
ça vient de quelqu'un d'autre qui... un voisin que lui, il a toujours
aspiré... mais un voisin qui, lui, travaillait peut-être sur cette terre-là,
puis là, voyant que la famille n'est pas
intéressée : Bien moi, je lève ma main, moi, je suis intéressé, moi,
d'être là. Donc, je vous dirais, là-dedans, faut les inciter, va falloir
trouver d'autres moyens aussi pour leur faciliter l'achat des terres.
Mais, encore
une fois, on revient à l'école, on revient à l'éducation, parce que, si on n'a
pas des professeurs qui sont
passionnés, si on n'a pas une variété dans les conseils d'administration qui
peut leur ouvrir les portes... parce que, là, en ayant un conseil d'administration qui est diversifié, bien, c'est sûr
que, là, on va essayer d'avoir des formations diversifiées aussi qui
vont faire que, justement, notre agriculture va se retrouver encore mieux. Ce
n'est pas qu'elle est en déficit actuellement, mais je pense qu'on peut
toujours faire mieux, d'une manière ou l'autre.
Comme je le
mentionnais tantôt, nos terres agricoles, c'est des terres qui sont moins
performantes que certains pays, mais...
C'est ça. Dans d'autres pays, aussi, il y a... Parce qu'on a regardé des
modèles. On a regardé le modèle de la Belgique puis aussi de la France,
qui... comment qu'il était géré, comment que leur enseignement supérieur était
géré. Un peu différente de nous, mais il y
avait toujours un petit peu de l'enseignement supérieur là-dedans,
comprenez-vous, il y en a, puis c'est
tout dépendant l'éducation que tu as, là, mais quelle formation que tu veux
avoir... mieux dit comme ça. Mais pour
vous dire que ces gens-là, peu importe que ce soit... peu importe, sur la
planète, je pense que c'est un problème ou c'est un défi que la planète a, hein, sachant que la population augmente
aussi dans cette planète-là, donc, si on ne regarde pas la manière de
faire notre agriculture, si on ne regarde pas la manière d'être autonome aussi,
tout en protégeant, justement,
l'environnement... Tu sais, exemple, tout à l'heure, j'en ai parlé, justement,
agronome, et tout, donc, parce qu'il ne
faut pas non plus... il faut faire que nos terres soient plus performantes mais
pas au détriment de l'environnement non plus, parce qu'un ne va pas sans
l'autre, là, comprenez-vous?
Ça fait que
moi, je pense que c'est tout en préservant l'environnement, et c'est en ayant
une formation adéquate à l'ITAQ, aux universités qui en donnent, aux autres
cégeps qui en donnent, que les futurs agronomes et futures agricultrices,
agriculteurs ou peu importe, là, tous les
gens du milieu de l'agroalimentaire ou les technologues... Parce que, depuis tout à
l'heure, je parle d'agronomes, mais
il ne faut pas oublier les technologues aussi, parce que, bien souvent, on est
portés à les oublier, mais qui sont vraiment
sur le terrain, les technologues aussi, donc il ne faut pas les oublier. Moi,
je pense que c'est en ayant des meilleures formations, aussi, avec la
nouvelle manière de fonctionner... il y a aussi le côté recherche, parce qu'il
y a l'éducation, il y a
le volet recherche aussi qui est important, c'est eux, bien souvent, qui amènent les
nouvelles méthodes, la nouvelle manière de faire.
Et à l'ITAQ,
aussi, ils vont pouvoir donner, justement, une formation continue. Parce que l'agriculteur, l'agricultrice qui est sur le terrain actuellement, bien, elle ou
lui, des fois, les mises à jour, c'est important, tu sais, je comprends que les
technologues sont là,
les agronomes sont là, eux autres sont là, mais, pour vraiment faire comprendre
la meilleure manière de faire, je
pense qu'il y a des mises à jour en éducation, pour ceux qui le veulent, bien
naturellement, mais je pense que tout le monde en gagne. Je sais qu'il y
a de la nouvelle machinerie maintenant qui est sortie, est-ce que la nouvelle machinerie a été vraiment pensée ou c'est juste
des gens qui ont voulu faire des machines pour faire de l'argent, puis qu'on
sait bien qu'au niveau de la machinerie agricole, c'est là qu'on peut faire
vraiment des sous? On m'a dit... en tout cas, plusieurs
agricultrices, agriculteurs me l'ont dit : Si tu veux faire de l'argent
là-dedans, va-t'en au niveau de la machinerie, ça coûte tellement cher,
puis c'est là que tu vas faire de l'argent.
• (11 h 20) •
Par contre,
est-ce que ces machineries-là sont faites vraiment... oui, sont faites pour
faciliter la tâche aux agriculteurs, aux
agricultrices, mais est-ce que ça nuit à l'environnement, est-ce que ça nuit à
quelque chose? Ça, c'est par la recherche, c'est par, justement, par
l'éducation d'une école comme la future ITAQ, là... bien, la future ITAQ...
l'ITA donnait une formation, là, tu sais, je
veux dire, je ne veux pas dire que l'ITA ne donnait pas une bonne formation non
plus, mais on essaie de l'amener
ailleurs. C'est pour ça que je ne veux pas que, dans mes propos... parce que je
viens de penser à ça, les gens, ils vont dire : Oui, mais, nous autres,
l'ITA, là, on faisait quelque chose de bien aussi, là, comprenez-vous? Donc,
ce n'est ça pantoute, je ne veux pas aller
dans ce sens-là, mais pas pantoute, mais je pense que... puis ça va être les
premiers de l'ITA qui vont le
reconnaître, c'est qu'effectivement ça fait plusieurs années qu'ils faisaient
la demande, puis je pense qu'on était
là, il fallait, justement, faire la modification nécessaire. Puis on a vu,
quand on a terminé l'étude article par article, je peux vous dire,
premièrement, on a vu un ministre qui était... qui a parlé avec émotion, donc...
puis j'étais content, j'étais heureux de voir ça, et puis... mais aussi le
personnel qui était alentour, les gens de l'ITA, qui étaient là vraiment, parce que ça fait plusieurs années qu'ils
travaillent là-dessus, puis on a vu comme... On l'a, tu sais, on l'a, on va pouvoir aller plus loin, puis au
bénéfice de nos jeunes, hein? Parce que... Bien, jeunes, moins jeunes, parce
que ça se peut aussi qu'il y en ait des
moins jeunes qui veulent reprendre les études puis aller là-dedans aussi. Mais,
bien souvent, on me contait, parce que je me suis informé, mais la très, très, très grande majorité, c'est des
jeunes qui sont là pour étudier, qui veulent, justement, relever le
défi.
Et puis,
bien, écoutez, pour vous dire qu'on est très heureux d'avoir participé à cet
exercice-là. Et puis, comme le soulignait
mon collègue du Lac-Saint-Jean, oui, ça a été agréable, je pense, on a eu des
échanges très corrects. Et puis moi, je pense que c'est comme ça, ça devrait se
faire, justement. Mais, encore une fois, faut que ce soient des projets de loi
qui relient, hein, qui relient tout le monde aussi, hein? Parce qu'un petit peu
auparavant, je vous ai parlé d'un autre projet de loi, là, celui-là, il était moins... il relie moins de monde,
comprenez-vous? Mais celui-là, il était simple, c'était facile, c'était...
tout le monde était... on était là vraiment
pour la population du Québec, puis je pense qu'on l'a travaillé dans ce
sens-là.
Et je vous
dirais que... En espérant même, l'ITA... l'ITAQ, futur ITAQ, que les gens
d'ailleurs nous regardent, justement, disent : Aïe! au Québec, là, ils ont
toute une performance incroyable au niveau de l'éducation, tout qu'est-ce qui
touche l'agroalimentaire! Et puis, bien, tant mieux si on devient comme
un exemple mondial. Parce que c'est... comme je
vous ai dit, on a parlé des gens de l'Europe, mais, des fois, si on peut être
les gens qui sont... on est en avant de tout le monde, bien, tant mieux, tant mieux. Encore une fois, c'est le travail
de tout le monde, et puis je pense qu'on a travaillé dans ce sens-là.
Ça fait que,
M. le Président, je vais terminer de même. Je pourrais continuer, parce que
c'est un dossier tellement qui... je
pense que, de part et d'autre, on a été passionnés à embarquer là-dedans. Même,
écoutez, Marc‑Antoine Rioux, qui est mon
recherchiste dans le domaine, je peux vous dire qu'il a fait un travail
exceptionnel. Puis bien souvent on les brasse, nos recherchistes, hein? Des fois, là, c'est comme à
la dernière seconde, pas à la dernière minute, à la dernière seconde :
Aïe! As-tu regardé ça? As-tu vu ça? Tu sais, c'est comme... Puis moi,
bien, je suis moins techno, donc une chance que lui, il était là pour m'aider aussi pas mal. Puis je veux remercier tous les
gens, aussi, du ministère qui étaient là, tous les gens qui ont
travaillé d'arrache‑pied en arrière pour en arriver, justement, à un beau
projet de loi comme ça.
Donc, on s'en va à la prochaine étape, à la
prochaine fois. Donc, M. le Président, merci. Merci à tout le monde.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député de Vimont. Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Puisqu'il n'y en a pas, en application de
l'ordre spécial, j'inviterais maintenant les leaders parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur l'adoption
du rapport de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles portant sur le
projet de loi n° 77, Loi
sur l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec.
Je constate que l'un des groupes parlementaires n'est pas représenté pour
la mise aux voix et je suspends donc les travaux pour un maximum de
temps de 10 minutes.
(Suspension de la séance à 11 h 24)
(Reprise à 11 h 35)
Le Vice-Président (M. Picard) :
Vous pouvez vous asseoir, s'il vous plaît.
Mise aux voix du rapport
En application de l'ordre spécial, j'inviterais maintenant les leaders parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur l'adoption du rapport de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles portant
sur le projet de loi n° 77, Loi sur l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec. M. le
leader adjoint du gouvernement?
M. Schneeberger :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le député de Vimont?
M. Rousselle :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue?
Mme Lessard-Therrien :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le
Vice-Président (M. Picard) : M. le leader adjoint du
gouvernement, avez-vous des indications à nous transmettre concernant
les députés indépendants?
M. Schneeberger :
Oui, j'en ai trois. Alors, M. le Président, le député de Chomedey : Pour.
La députée de Marie-Victorin : Pour. Et le député de
Rivière-du-Loup—Témiscouata :
Pour.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Je vous remercie. En conséquence, le
rapport de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles portant sur le projet de loi n° 77, Loi sur l'Institut de technologie agroalimentaire du Québec, est
adopté.
M. le leader adjoint
du gouvernement, pour la suite de nos travaux.
M. Schneeberger :
Oui. Alors, M. le Président, je vous demanderais d'appeler l'article 19 du
feuilleton.
Projet de loi n° 73
Prise en considération du
rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
Le
Vice-Président (M. Picard) : À l'article 19 du feuilleton, l'Assemblée prend en considération
le rapport de la Commission de la
santé et des services sociaux sur le projet de loi n° 73, Loi modifiant
diverses dispositions en matière de procréation
assistée.
Est-ce
que j'ai des interventions? Et je reconnais maintenant M. le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Merci
beaucoup, M. le Président. Il me fait plaisir de participer au débat sur la prise en
considération du rapport du projet de loi n° 73 sur la gratuité de
la procréation médicalement assistée.
D'entrée de jeu, M. le Président, j'aimerais remercier la députée
de Maurice-Richard, la députée de Sherbrooke, le
député des Îles-de-la-Madeleine, qui ont participé de façon très proactive et qui ont permis
d'améliorer, de bonifier le projet de loi dès son entrée.
Comme vous le savez,
rétablir la gratuité de la procréation médicalement assistée était une de nos
promesses électorales, et c'était quelque chose qui était attendu depuis 2015, M.
le Président. Les équipes du ministère
ont fait un travail impressionnant
pour se baser sur des critères cliniques pour rétablir cette gratuité-là et
éviter les écueils des moutures passées.
Et
d'ailleurs c'est pour s'assurer de la pérennité de ce programme
que nous avons tous travaillé ensemble. On savait d'entrée de jeu que nous ne
pourrions pas inclure tout le monde, tout
le monde qui sont candidats à la
procréation médicalement assistée,
sachant qu'actuellement on parle d'à
peu près 15 % de la population, mais on voulait vraiment
trouver des critères cliniques qui
allaient nous permettre d'inclure ceux qui allaient pouvoir en profiter le plus
possible, M. le Président, et c'est ce qu'on a travaillé tous ensemble.
L'infertilité,
je pense, c'est un enjeu qui est de plus en plus présent dans notre société,
tant chez les couples hétéros que
chez les couples homoparentaux, et tout le monde autour de la table s'est
assuré de l'avancement le plus rapidement possible des travaux pour
pouvoir venir en aide à ces couples qui veulent fonder une famille.
Parmi
les ajustements les plus importants, je mentionnerais, par exemple,
l'amélioration de la protection du matériel de reproduction, l'importance de
mettre sur pied un comité d'éthique national lié avec la procréation
médicalement assistée et aussi
l'utilisation de critères... de techniques non invasives d'une façon optimale,
par exemple l'insémination artificielle, qui parfois était trop utilisée, parfois pas assez utilisée. Donc, on a
vraiment mis des critères pour baliser le processus et s'assurer que
tout le monde puisse avoir accès le plus rapidement possible et de la façon la
plus adéquate possible.
Aussi,
je tiens à mentionner le ton sur lequel s'est fait le débat, M. le Président.
Ça a été courtois, ça a été constructif. Comme dirait la députée de Maurice-Richard, j'ai donné le ton, elle a donné le rythme, et ça
a été vraiment quelque chose qui
s'est fait de façon très proactive et très fructueuse, je dirais. Et, en bout
de ligne, l'important, c'est que le projet de loi a été bonifié pour
tous les Québécois.
Une dernière chose que je
voudrais mentionner, M. le Président, c'est que je tiens à remercier les
équipes du ministère pour le travail qu'elles ont fait. On a vu, comme
je vous dis, sur les bases cliniques qui ont été établies, l'importance de bien encadrer les travaux pour s'assurer de la
gratuité de la procréation médicalement assistée, mais il reste encore beaucoup de travail à faire, M. le
Président, et il est donc quand même urgent d'adopter ce projet de loi là.
• (11 h 40) •
Et ce que ça
va nous permettre de faire dans les prochaines semaines, prochains mois, ça va
vraiment être de mettre sur pied un
système fluide qui va permettre à toutes les familles qui le désirent d'avoir
accès au programme. Donc, il reste du travail à faire avec les fédérations
médicales, avec les associations médicales, pour qu'on s'entende bien sur le
processus et qu'on évite les écueils du passé. Il va falloir faire du
travail au niveau de l'informatique du processus également, de s'assurer que les critères de gratuité soient
respectés, que tout le monde puisse y avoir accès dans toutes les régions du
Québec et que l'accès soit priorisé
pour ceux qui ont les critères les plus favorables. Il va falloir faire du
travail également avec le Collège des
médecins pour s'assurer également... pour les critères au niveau éthique et du
travail qui va être fait dans ces différentes cliniques.
Donc,
j'espère qu'on puisse aller de l'avant le plus rapidement possible. C'est une
grande étape pour beaucoup de familles au Québec qui veulent fonder... beaucoup
de couples, de femmes seules, de femmes en couple également qui veulent
fonder une famille.
Donc, je
remercie tout le monde de leur participation. Je remercie également en
particulier mes collègues de Soulanges et du Lac-Saint-Jean qui ont
travaillé avec moi sur le projet et qui, également, nous ont aidés à le
bonifier de façon significative. Donc, merci, M. le Président, pour la suite
des choses.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le ministre. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Marie Montpetit
Mme Montpetit :
Je vous remercie, M. le Président. Ce fut bref, mais ça vous démontre à quel
point nos échanges ont été effectivement cordiaux et fructueux durant les
heures d'étude détaillée de ce projet. J'ai déjà assuré le ministre, aux
différentes étapes, de mon entière
collaboration pour adopter le projet de loi rapidement, puis évidemment je le
rassure de nouveau et je lui assure à
nouveau aujourd'hui qu'il l'aura pour l'adoption du rapport de la commission,
mais aussi pour la prochaine étape.
Je pense que nous nous retrouverons dès demain, probablement, pour finaliser
l'adoption de ce projet de loi.
L'étude
détaillée, comme il l'a mentionné, s'est faite vraiment dans la collaboration.
Je le remercie. Je le remercie vraiment de son ouverture aux propositions qu'on
a faites, certains amendements, entre autres, pour venir bonifier le
projet de loi.
Je
remercie aussi les députés de l'opposition, la députée de Sherbrooke, entre
autres, le député des Îles-de-la-Madeleine, qui ont participé à ce travail. C'est très agréable, je vous dirais, de
travailler dans la même direction dans un projet de loi et d'avoir de
l'ouverture du côté de la partie gouvernementale quand on souhaite faire des
propositions qui viennent... sous-tendent,
dans le fond, les représentations qui ont été faites par les différents groupes
qu'on a reçus durant les consultations.
Je voudrais
aussi profiter de l'occasion... je l'ai fait lorsqu'on a terminé l'étude
détaillée, mais je voudrais en profiter pour le faire ici plus formellement, au salon bleu, pour remercier les
équipes qui accompagnaient le ministre durant l'étude détaillée. Je suis certaine qu'elles suivent nos
travaux. Généralement, c'est ce qui est fait, ils vont le suivre jusqu'à la
toute fin pour voir qu'il n'y a pas
d'anicroche. Mais je veux les remercier, autant les équipes de son propre
cabinet que les équipes du ministère,
qui ont été d'une collaboration aussi, mais d'une aide. Je n'ai que des
compliments à faire sur la réceptivité qu'ils ont eue à nos questions, à
nos demandes, l'équipe de juristes aussi qui l'accompagnait, qu'on a mis à
contribution à quelques reprises sur des
libellés à modifier dans le projet. Ça a été... je dis agréable, mais ça a été
surtout très efficace.
Et, quand on sait à quel point ce projet de loi,
justement, va venir faire la différence dans la vie de nombreuses personnes, je pense que c'est encore plus porteur,
dans le fond, d'avoir travaillé de cette façon-là, parce qu'on sait, c'est
près de 10 % des gens qui peuvent avoir
recours à des programmes de fertilité. Donc, c'est une famille sur six, si je
me souviens bien, en fait. Donc, c'est certainement... je pense qu'on
l'a fait pour les bonnes raisons et on l'a fait rapidement surtout, parce que, comme le ministre le
mentionnait, il y a des gens qui attendent impatiemment après la mise en place
de ce programme. Et c'est les
raisons, entre autres, pour lesquelles on a travaillé le plus rapidement
possible dans l'avancement de ce projet.
Donc, évidemment, j'espère que le ministre, par
la suite, suite à l'adoption du projet... Je sais qu'il lui reste de nombreuses étapes de son côté. J'espère qu'il
pourra aller aussi vite qu'il le souhaite également pour pouvoir le mettre de
l'avant parce que c'est bien attendu. Moi, je suis bien rassurée, aussi, de
constater aussi que le projet de loi, bien, il a été développé en collaboration avec plusieurs intervenants spécialisés.
On a eu des consultations très pertinentes avec des experts de haut niveau, justement, qui sont venus
amener plusieurs éléments, que ce soit le Collège des médecins du Québec,
entre autres, sur toutes les questions de sécurité du grand public, au niveau
de la surveillance aussi, l'Association des obstétriciens
gynécologues du Québec, l'Association Infertilitédu Québec, la Coalition des
familles LGBTQ+, le Centre universitaire
de santé McGill, celui de Sainte-Justine également, des cliniques aussi de
fertilité comme la Clinique Ovo, la clinique Fertilys. Donc, on a eu un éventail assez complet de gens qui
sont venus nous donner leur opinion, dans le fond, sur le projet qui a
été déposé, et qui nous ont permis aussi de venir faire certains ajustements.
Je pense aussi que
considérant... puis ce serait peut-être mon dernier commentaire, je veux réitérer...
parce que, considérant que, bon, le ministre
a choisi, dans son projet, d'instaurer des limites d'âge pour pouvoir avoir
accès à la couverture de certains
traitements, c'est un choix. Quand je dis que c'est un choix qu'il a fait,
d'autres sociétés ont décidé de faire d'autres choix, soit des âges plus avancés en fait, ou soit
pas d'âge du tout puis laisser la décision au niveau du jugement du médecin,
par exemple, traitant pour donner le
traitement, pour donner accès, en fait, au programme. Je pense que, dans ces
circonstances-là, un, il est
nécessaire de procéder le plus vite possible pour l'adoption du projet de loi,
parce que, justement, pour certaines personnes, chaque jour qui passe, c'est
une journée où ils peuvent se retrouver hors délai, je vais le dire comme ça,
parce que, le programme, bon, c'est
41 ans ou 42 ans dans certains cas. Je veux réitérer ma proposition
au ministre aussi, que je lui ai faite lors de l'étude détaillée. Il y a des
femmes qui, par leur âge, étaient admissibles au moment où le projet de loi a été déposé par le ministre. Il l'a déposé au
mois de novembre dernier, il l'a déposé rapidement. Il y a un choix qui a
été fait par son gouvernement, par son
leader, d'appeler le projet de loi. Ce projet de loi aurait pu être appelé
rapidement, dans les jours qui ont
suivi. On siégeait en novembre, on siégeait en décembre. Le projet de loi a été
appelé plus tard. Donc, il y a des femmes qui malheureusement, à cause de ça,
se retrouvent pénalisées et n'ont pas accès au programme, parce que les semaines ont passé entre-temps et elles se
retrouvent hors de l'âge, dans le fond, qui est la limite d'âge maximal dans
le projet de loi. Et je pense qu'il devrait
considérer fortement la possibilité d'amener une certaine rétroactivité dans l'accès
à ce programme pour les femmes qui répondaient aux critères au moment du projet
de loi, mais qui ne répondront plus au moment
de l'adoption du projet de loi. Je suis certaine et j'ai confiance qu'il
entende la demande qui est faite par ces familles qui se trouvent
malheureusement un peu pénalisées par les choix qui ont été faits dans notre
contexte.
Puis
je comprends qu'il y a eu une pandémie entre-temps, on peut trouver toutes les
raisons possibles et imaginables, mais
le fait est qu'on aurait pu décider... comme c'était un projet, un, important,
mais, deux, qui avait des considérations, justement, relatives au temps,
des considérations temporelles, on aurait pu décider dès le mois de décembre,
quand on siégeait ici, de procéder à
l'étude, surtout qu'on avait offert notre pleine collaboration là-dessus et on savait que c'était un projet qui pouvait être étudié quand même
relativement rapidement. Donc, je suis certaine que le ministre
sera sensible à cette question. Ça a déjà été fait dans d'autres projets
d'avoir une rétroactivité entre le dépôt et le moment de l'adoption.
Et
donc, sur ce, en bref, M. le
Président, puis je pense
qu'on aura, dans une deuxième étape, l'occasion de reprendre ces échanges, mais
on va évidemment appuyer non seulement le rapport de la commission,
mais également le projet
de loi. Et je tiens encore une fois à remercier le ministre. Il y a plein
d'autres dossiers importants sur lesquels je l'invite à déposer des projets de
loi. On a bien hâte de se remettre à travailler avec lui sur d'autres projets.
Merci.
• (11 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée de Maurice-Richard. D'autres interventions? Je reconnais M.
le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, à mon tour, j'aimerais remercier tous
ceux qui ont collaboré à l'adoption... en
fait, à l'étude détaillée de ce projet-là pour qu'on puisse le prendre en
considération aujourd'hui et procéder, espère-t-on, à son adoption dans
les plus brefs délais.
Je
remercie d'abord le ministre d'avoir déposé le projet et d'avoir ouvert la
discussion en étude détaillée de façon véritablement, je dirais,
généreuse, avec ouverture, tout en prenant le temps, justement, d'aller au fond
des choses avec l'équipe d'experts qui vous
entourait, avec les différents députés des différents partis, pour s'assurer
d'avoir un projet de loi qui fasse consensus et qui puisse répondre aux
objectifs des parents infertiles qui souhaitent, évidemment, pouvoir se prévaloir d'un programme qui leur permettra de
réaliser un projet de vie que l'on souhaite pour le plus grand nombre de
couples québécois, bien entendu.
Et
je me souviens, dès le départ, au moment où on a débuté l'étude du projet de
loi, dès l'article 1, il y avait un élément concernant le Comité
central d'éthique et la possibilité de nommer un comité déjà existant. On a eu
une courte discussion là-dessus, et, dès le
départ, je dirais que ça a donné le ton puisqu'on a pu rapidement, après avoir examiné
quelles étaient les possibilités qu'on se donnait dans ce cadre de loi
là, peut-être restreindre un peu, là, l'éventail des possibilités pour la nomination du comité, pour s'assurer que
ce comité-là soit véritablement objectif et national et puisse être exempt de
toute influence locale. Je pense qu'effectivement c'est important que tous les enjeux éthiques
reliés à ces affaires soient considérés, tout comme, évidemment, on
souhaite que le programme soit accessible au plus grand nombre.
Je
pense qu'il n'y a pas nécessairement énormément de projets de loi que l'on regarde
et qui font l'objet de commentaires et d'une attention de la part des citoyens moyens qui s'informent à
savoir quel est le progrès, quand est-ce
qu'on pourra véritablement voir l'aboutissement
du travail pour que le programme soit accessible. Et je pense que c'est avec ça
en tête que l'on a procédé rapidement, avec célérité, pour franchir
l'étape de l'étude détaillée, de le bonifier lorsque c'était nécessaire, mais
avec l'objectif, effectivement, de pouvoir aboutir dans les plus brefs délais à
un projet de loi et à un programme, surtout, qui soit accessible.
Encore
en fin de semaine dernière, des gens m'interrogeaient à savoir quand est-ce qu'ils pourraient enfin avoir accès à un programme
comme celui-là, se demandant s'il valait la peine d'attendre encore un peu.
Alors, je vous transmets ce
message-là et je suis certain que c'est le message de dizaines, de centaines,
voire de milliers de Québécois et de Québécoises qui souhaitent aussi
que ce programme-là leur soit accessible dans les plus brefs délais.
Un
élément qui faisait partie de nos préoccupations, c'était l'universalité du
programme. C'est un programme qui est financé, évidemment, par l'ensemble des
Québécois, et nous comprenons évidemment la préoccupation du gouvernement
et du ministre pour s'assurer que les sommes
soient investies de la façon la plus efficace possible, d'éviter, en quelque
sorte, un acharnement ou un certain abus dans le programme. Et nous, en fait,
la préoccupation qu'on avait, c'est de trouver l'équilibre entre les sommes qui sont disponibles pour investir dans un
programme comme celui-là et le besoin et les attentes des couples infertiles qui souhaitent pouvoir
avoir un coup de main de l'État pour procéder avec leur projet de fonder une
famille. Donc, toutes les balises qui ont été données, je pense, on devait
trouver l'équilibre entre des balises, disons, financières ou budgétaires et
les balises que j'appellerais, là, de santé ou encore d'éthique.
Alors, je pense que le résultat est
adéquat. Je pense que, dans cette étape, on a, sans aucun doute, trouvé un
certain équilibre et on verra à l'usage si la science évolue, si
les budgets et les besoins évoluent également. La chose pourra toujours être révisée, je n'en
ai pas de doute, mais l'objectif, c'était d'aboutir à un premier jet et au
rétablissement du programme.
Puis
une préoccupation qu'on avait aussi, c'était, bien entendu, que ces
services-là soient offerts à l'ensemble des Québécois, peu importe où ils habitent
sur le territoire. Et je sais que c'est une préoccupation que le ministre a
rappelée à plusieurs reprises et j'ose
espérer que, dans le déploiement de ce programme-là, la préoccupation sera toujours très,
très présente pour que les services qui sont offerts en procréation assistée le soient de façon...
universellement accessibles où que
l'on habite sur le territoire du Québec, parce qu'évidemment, le territoire du
Québec étant, évidemment, extrêmement vaste,
les programmes, actuellement... ou, disons, la démarche vers la procréation
assistée pouvant être coûteuse, est maintenant appuyée par le gouvernement, il y a des frais afférents qu'on doit aussi
parfois couvrir lorsque l'on habite dans les régions plus éloignées des centres comme Montréal ou
Québec. Alors, je pense que cette préoccupation-là devait être tenue en ligne
de compte et qu'elle l'a été, et on verra la suite pour que le déploiement se
fasse de la même façon.
Comme ma collègue de Maurice-Richard, j'aimerais aussi réitérer le fait que plusieurs
demandes nous ont été formulées à l'effet que l'on souhaite... plusieurs
parents en devenir souhaitent voir le programme s'appliquer de façon rétroactive au dépôt du projet de loi. Alors,
c'est un voeu de plusieurs Québécois et Québécoises que je réitère ici, en
cette Chambre, aujourd'hui. Je souhaite également que les délais
d'adoption de règlement et de mise en oeuvre du projet de loi soient accélérés de la même façon que l'étude
détaillée a pu l'être pour que l'ensemble des familles... en fait, des couples
qui souhaitent réaliser leur rêve et qui font face à des difficultés, à un
certain deuil aussi, qu'ils puissent avoir enfin le soutien de l'État pour pouvoir contourner les écueils et aboutir à ce
que l'on souhaite pour eux, c'est‑à‑dire fonder une famille et pouvoir
ainsi contribuer, évidemment, chacun à sa mesure, au développement du Québec.
Alors,
là-dessus, M. le Président, je vais
m'arrêter. On aura l'occasion d'y revenir pour l'adoption finale du projet de loi. Nous allons donc évidemment
appuyer la prise en considération du projet de loi n° 73.
Merci.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député des Îles-de-la-Madeleine. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Il ne semble pas y en avoir.
Mise
aux voix du rapport
En
application de l'ordre spécial, j'inviterais maintenant
les leaders parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur l'adoption du rapport de la Commission de la santé et des services sociaux
portant sur le projet de loi n° 73, Loi modifiant
diverses dispositions en matière de procréation assistée.
Je
constate que l'un des groupes parlementaires n'est pas représenté pour la mise
aux voix et je suspends donc les travaux pour un maximum de temps de
10 minutes.
(Suspension de la séance à
11 h 58)
(Reprise à 12 h 2)
Le
Vice-Président (M. Picard) : En application de l'ordre spécial,
j'inviterais maintenant les leaders parlementaires à m'indiquer le vote
de leurs groupes sur l'adoption du rapport de la Commission de la santé et des
services sociaux portant sur le projet de
loi n° 73, Loi modifiant
diverses dispositions en matière de procréation assistée. M. le leader adjoint du gouvernement?
M. Schneeberger :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le député des Îles-de-la-Madeleine?
M. Arseneau :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le leader adjoint du gouvernement, est-ce que
vous avez des indications à nous transmettre concernant le vote des députés
indépendants?
M. Schneeberger :
Oui, j'en ai deux. Alors, celui de Chomedey : Pour. Et celui de
Rivière-du-Loup—Témiscouata :
Pour.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. En conséquence, le rapport de
la Commission de la santé et des services sociaux portant sur le projet de loi n° 73, Loi modifiant diverses dispositions en matière de
procréation assistée, est adopté.
Compte tenu de l'heure et afin de permettre, cet
après-midi, la tenue des affaires courantes, les travaux sont suspendus jusqu'à
13 h 40. Bon appétit.
(Suspension de la séance à 12 h 3)
(Reprise à 13 h 40)
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Bonjour. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Donc, nous
débutons les affaires courantes par les déclarations de députés. Et je
reconnais le premier intervenant, M. le député de Saint-Jean.
Rendre hommage à M. Lucien Gingras, acériculteur
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : Merci, Mme
la Présidente. Enfin, c'est le temps
des sucres, mais il faut que je vous dise que, dans ma région du Haut-Richelieu, le monde des cabanes
à sucre est en deuil. C'est d'ailleurs au nom de ma collègue et voisine
de l'autre côté du Richelieu, la députée d'Iberville, que je veux rendre
hommage aujourd'hui à M. Lucien Gingras, de Mont-Saint-Grégoire, qui
est décédé le 26 février.
Il faut savoir que Mont-Saint-Grégoire est
synonyme de cabane à sucre et que Lucien Gingras en était un des pionniers.
Avec son frère, dans les années 60, il avait propulsé la vieille cabane
familiale dans la modernité. L'Érablière Beau-Site
est devenue une référence et le modèle du rêve qu'ils ambitionnaient en créant,
dans les années 70, La Goudrelle, qui continue aujourd'hui,
avec leurs nombreux voisins qui ont suivi l'exemple, d'être la fierté de Mont‑Saint-Grégoire.
Pas plus tard
que cet automne, à 95 ans, M. Gingras gravissait encore fièrement sa
montagne avec ses amis et sa famille, à qui j'offre, avec ma collègue d'Iberville,
nos plus sincères condoléances.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Alors, nous poursuivons avec Mme la députée de Vaudreuil.
Souligner le travail des organismes Centre de femmes
La Moisson et Hébergement La Passerelle
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Alors, en cette
semaine où l'on souligne la Journée internationale des droits des femmes, je
désire mettre en lumière deux organismes essentiels qui ont été au coeur de la
pandémie, soit le Centre des femmes de La
Moisson et l'Hébergement La Passerelle. Depuis près de 30 ans, ces
organismes veillent au bien-être et à la sécurité des femmes de chez
nous. Ils ont été particulièrement sollicités pendant la pandémie et ont
continué à offrir leurs services à nos citoyennes dans le besoin.
Dans la dernière année, le Centre des femmes La
Moisson a procédé a plus de 953 interventions téléphoniques. De son côté,
l'hébergement La Passerelle a offert 1 715 couchers à 53 femmes
et 26 enfants. Mmes Karine Giguère et Véronique Girard, ainsi que vos
équipes respectives, je tiens à vous remercier pour tout ce que vous avez
apporté aux citoyennes dans la région de
Vaudreuil-Soulanges et vous féliciter pour la délicatesse avec laquelle vous
offrez ces services à nos citoyennes,
des services qui sont parfois embarrassants à demander. Alors, merci. Et longue
vie au Centre des femmes de La Moisson et à l'Hébergement La
Passerelle!
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec
Mme la députée de Roberval.
Rendre hommage à Mme Marie-Claude Simard pour ses
35 ans
d'engagement au sein du comité organisateur de la Traversée
internationale du lac Saint-Jean
Mme Nancy Guillemette
Mme Guillemette : Merci, Mme la
Présidente. J'aimerais aujourd'hui souligner les 35 ans d'implication de
Mme Marie-Claude Simard au sein de la Traversée internationale du lac
Saint-Jean, une grande aventure qui débute en 1985 alors que celle-ci devient bénévole au
sein du comité des communications. En 2006, elle se joint à l'équipe en tant que permanente, comme ressource aux
communications, pour la présentation des Championnats du monde de nage en eau
libre qui devront avoir lieu en 2010. Elle occupera ce poste pendant 14 ans.
Marie-Claude
est une femme dévouée et créative, le genre qui se vire sur un dix cents, comme
on dit chez nous. Marie-Claude, c'est une femme de coeur, une femme
authentique, une personne sur qui on peut toujours compter.
Le
28 janvier dernier, elle nous annonce qu'elle range son kit bleu, comme
elle l'appelle, pour relever un nouveau défi professionnel. Je tiens donc à souligner ses 35 belles années
d'implication. Et je lui souhaite bonne chance pour la suite.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à
Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Rendre hommage à M. Giacomo Delle Donne,
propriétaire du Salon Giacomo
Mme Paule Robitaille
Mme Robitaille : Mme la Présidente, je souhaite aujourd'hui rendre
hommage à Giacomo Delle Donne, dont le salon de barbier souffle ce
mois-ci ses 60 bougies.
Il n'a que
neuf ans lorsque, tout juste arrivé d'Italie, il affronte sa première tempête
de neige. À 21 ans, son choix de
carrière est fait, il devient barbier et fonde son propre salon sur la rue
Fleury de Montréal-Nord grâce aux 250 $ prêtés par son père.
Six décennies
plus tard, son salon est devenu une véritable institution. Au fil des années,
il a coupé les tignasses des plus grands notables de Montréal-Nord.
Aller chez Giacomo, c'est replonger dans l'histoire comme un musée.
Aujourd'hui
encore, le regard vif et la blague facile, Giacomo est toujours aussi passionné
et n'a cessé d'offrir à ses clients un expresso ou un verre de grappa de
sa confection. À 81 ans, il se dit encore bien loin de la retraite.
Giacomo, merci de votre belle contribution à
notre comté. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Mme la
députée de Bellechasse, nous vous écoutons.
Rendre hommage à M. Maurice Tanguay, entrepreneur et
philanthrope
Mme Stéphanie Lachance
Mme Lachance : Merci, Mme la
Présidente. Aujourd'hui, je veux rendre hommage à un grand Bellechassois, Québécois
qui nous a quittés récemment, M. Maurice Tanguay.
Natif de
Saint-Philémon, une magnifique municipalité de notre circonscription,
M. Tanguay a fait sa marque dans le
monde des affaires, le sport et la philanthropie. Depuis l'annonce de son
décès, les témoignages fusent de toutes parts. Il était un homme dévoué,
charitable, empathique, qui aimait le monde et qui aimait faire du bien autour
de lui.
Parmi ses
réalisations, celle dont il était le plus fier est certainement la mise sur
pied de la Fondation Maurice‑Tanguay, qui
vient en aide aux enfants handicapés de tout l'Est du Québec. Il s'est
investi corps et âme dans ce projet, dont plusieurs familles et organismes ont bénéficié des
retombées. D'ailleurs, la MRC de Bellechasse avait reconnu l'ensemble de son
oeuvre en lui décernant le titre de Grand Bellechassois en 2011.
M. Tanguay, un entrepreneur visionnaire, un
sportif passionné et, surtout, un homme de coeur.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Mercier.
Déplorer la fermeture de plusieurs commerces du quartier
du Mile End en raison des hausses de loyer
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Le Mile End a failli perdre un autre petit
commerçant indépendant. Heureusement, la mobilisation citoyenne a fait fléchir le propriétaire, et la
librairie S.W. Welch restera ouverte. Je suis très fière des gens de mon
quartier.
Depuis trop
longtemps, ce quartier emblématique de Montréal voit son patrimoine réduire comme peau de
chagrin. Ces disparitions sont causées par des augmentations de loyer
sauvages par certains propriétaires qui font la pluie et le beau temps. Ce n'est pas compliqué, le Mile End,
c'est devenu l'eldorado de la spéculation. On l'a échappé belle cette fois,
mais il est grand temps de mettre de l'ordre
dans ce far west immobilier. Ça prend un registre des baux commerciaux, ça prend un bail type comme dans le résidentiel afin
d'éviter les clauses abusives. Ce sont là quelques exemples de mesures de contrôle
qui ont été mises en place ailleurs dans le monde pour protéger le tissu social
que créent les artères commerciales saines.
Nos
commerçants locaux ont assez souffert comme ça. Il faudra repartir sur de
meilleures bases et les inclure dans la relance économique.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. M. le député de Chauveau, la parole est à vous.
Souligner le
40e anniversaire de l'organisme Agiro
M. Sylvain Lévesque
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Aujourd'hui, je tiens à souligner le 40e anniversaire
de l'organisme Agiro, qui contribue à la préservation de notre joyau naturel,
le lac Saint-Charles.
Autrefois
appelé APEL, cet organisme a célébré ses 40 ans il y a quelques mois.
Fondé le 23 septembre 1980 par des riverains soucieux de la qualité
de l'eau du lac Saint-Charles, Agiro est un organisme avant-gardiste qui a pour
but de protéger l'eau et les écosystèmes
naturels, ce qui en fait un acteur incontournable. Au fait, saviez-vous que
60 % de la population de la ville de Québec s'abreuve à même le lac
Saint-Charles?
Merci aux
fondateurs, membres du conseil d'administration, employés et bénévoles, et en
particulier à sa directrice générale, Mme Mélanie Deslongchamps, pour
votre infatigable quête de sensibilisation à la beauté, à la protection
et à la conservation du patrimoine écologique. Longue vie à Agiro! Et merci de
protéger la qualité de notre environnement.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Nous poursuivons avec Mme la députée de Gaspé.
Rendre hommage au journaliste Martin Toulgoat
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : Mme la
Présidente, avoir accès à de l'information locale de qualité est essentiel dans
toutes les régions du Québec. Dans le comté de Gaspé, nous avons la chance de
compter sur plusieurs journalistes chevronnés qui nous informent au quotidien. Aujourd'hui, je tiens
à saluer le travail et le départ du vidéojournaliste Martin Toulgoat, qui
a réalisé, le 14 février dernier, son dernier reportage pour Radio-Canada
Gaspé.
Pendant 10 ans, soit près de la moitié de
sa carrière en journalisme, M. Toulgoat a rapporté avec justesse les événements, les enjeux et les dossiers touchant
les Gaspésiens et Madelinots. De la tempête de verglas aux Îles-de-la-Madeleine
en passant par l'accessibilité des soins de santé en région, les saisons de
pêche, le manque de places en garderie et le camping
sauvage sur les plages gaspésiennes l'été dernier, peu de sujets lui auront
échappé au cours de ces années. Rigueur, transparence, précision et
professionnalisme étaient certainement les lignes directrices dont il s'était
doté, et ce, au bénéfice des citoyens qu'il informait. Ces qualités sauront
certainement lui être utiles dans le cadre de ses nouvelles responsabilités professionnelles, toujours dans le
domaine des communications, dans lesquelles je lui souhaite de s'épanouir.
Merci, Martin, pour ces belles années au service
des Gaspésiens et Madelinots. Tu étais certes apprécié de tes collègues, mais
sache que tu l'étais tout autant des auditeurs et téléspectateurs. Merci, Mme
la Présidente.
• (13 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. M. le député de Bourget, la parole est à vous.
Rendre hommage à Mme Simone Leduc Lamy pour sa contribution
à perpétuer la mémoire du peintre Ozias Leduc
M. Richard Campeau
M. Campeau :
Merci, Mme la Présidente. J'aimerais souligner la mémoire d'une résidente de
Bourget qui tout au long de sa vie a voulu préserver la mémoire
artistique d'Ozias Leduc.
Mme Simone Leduc Lamy a dédié une partie de
sa vie à la sauvegarde la maison natale de son grand-oncle. Lorsqu'un donateur
lui propose d'acheter le terrain et les maisons pour en faire don,
Mme Leduc Lamy s'assure de la préservation de ces bâtiments. En 2015, la
maison d'Ozias Leduc et le terrain sont donnés au musée des beaux-arts de Saint-Hilaire sous condition de la préservation du
bâtiment et de la mise en place d'une exposition permanente. Mme Leduc
a contribué à faire entrer Ozias Leduc parmi les immortels du Québec aux côtés
des Riopelle et Borduas.
En janvier
dernier, Mme Leduc s'est éteinte paisiblement à l'âge de 88 ans.
Merci, Mme Leduc Lamy, pour avoir contribué à la sauvegarde du
patrimoine historique et culturel québécois. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. M. le député d'Abitibi-Est, la parole est à vous.
Rendre hommage au hockeyeur, entraîneur et commentateur
sportif Jocelyn Joseph «Joe» Hardy
M. Pierre Dufour
M. Dufour : Merci, Mme
la Présidente. Aujourd'hui, c'est avant tout comme homme de hockey que je me lève pour
souligner le décès d'un homme qui a marqué le hockey junior québécois par sa
personnalité, soit M. Joe Hardy.
Ayant
commencé sa carrière comme joueur avec les Marquis de Jonquière
et les Tigres de Victoriaville dans les années 60, il a atteint la Ligue
nationale de hockey en 1969 avec les
Seals d'Oakland pendant deux saisons. Par la suite, il s'est retrouvé trois saisons dans
l'Association mondiale de hockey, ce qui lui a permis de jouer contre l'unique «M. Hockey»,
M. Gordie Howe.
Après
sa carrière de joueur, il devient entraîneur des Cataractes de Shawinigan et
des Harfangs de Beauport pour 256 parties.
Il a d'ailleurs entraîné le député de Marquette, Enrico Ciccone. Figure populaire et marquante,
il redirige par la suite sa carrière comme animateur de radio.
Durant mon
séjour avec les Foreurs de Val-d'Or, j'ai eu le plaisir de connaître «Joe» Hardy,
grâce à Éric Lavigne, et je peux vous dire qu'on ne s'ennuyait pas,
avec ses nombreuses histoires.
Cher «Joe»,
le monde du hockey te dit salut, tout comme je dis salut à mon père, qui est
décédé le 9 mars 2001. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Cela met fin à la rubrique de déclarations de députés.
Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 13 h 52)
(Reprise à 14 h 4)
Le
Président : Mmes et
MM. les députés, bon retour, bonne journée. Nous allons nous recueillir quelques
instants.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique
Dépôt de documents, Mme la ministre
responsable de l'Administration gouvernementale et présidente du
Conseil du trésor.
Mme LeBel : Merci, M.
le Président. Alors, permettez-moi de
vous transmettre un message de Son Honneur le lieutenant-gouverneur du
Québec, signé de sa main. Merci, M. le Président.
Message du lieutenant-gouverneur
Le Président : Je vous
remercie. Mesdames et messieurs, veuillez vous lever, s'il vous plaît.
Message à l'Assemblée nationale :
«Conformément
aux dispositions de l'article 54 de la Loi constitutionnelle de 1867, je
transmets et recommande à la
considération de l'Assemblée nationale les crédits supplémentaires de
mars 2021 pour l'année financière se terminant le
31 mars 2021.»
Signé de l'honorable J. Michel Doyon,
lieutenant-gouverneur.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
À nouveau,
toujours au dépôt de documents, Mme
la ministre responsable de
l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor.
Crédits supplémentaires de mars 2021 pour l'année
financière 2020-2021
Mme LeBel :
Alors, merci, M. le Président. Pour donner suite, donc, au message de Son Honneur le lieutenant‑gouverneur du Québec, qu'il me soit permis, M. le Président, de déposer les crédits
supplémentaires de mars 2021 pour l'année financière se terminant
le 31 mars 2021. Merci, M. le Président.
Le Président : Et ce document
est déposé. M. le leader du gouvernement.
Renvoi à la commission plénière
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le
Président. Conformément aux dispositions de l'article 289 du règlement, je
fais motion pour déférer les crédits supplémentaires de mars 2021 pour
l'année financière se terminant le 31 mars 2021 en commission
plénière afin que l'Assemblée les étudie et les adopte. Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Président : Et, en application de l'ordre spécial, j'invite
maintenant les leaders parlementaires à m'indiquer le vote de leurs
groupes sur cette motion, suivi des députés indépendants. M. le leader du
gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Président : M. le leader
de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le
Président : M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le Président :
Mme la députée de Marie-Victorin?
Mme Fournier :
Pour.
Le Président :
Je vous remercie. La motion est donc adoptée. M. le leader du gouvernement, à
nouveau.
Rapports annuels de la
Commission consultative de l'enseignement privé, du
Comité d'agrément des programmes de formation à l'enseignement
et de la Société du Grand Théâtre de Québec
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le Président. Permettez-moi de déposer,
au nom de mes collègues, le 51e rapport annuel et le 19e rapport annuel de
gestion 2019-2020 de la Commission consultative de l'enseignement privé,
le rapport annuel 2019-2020 du Comité d'agrément des programmes de
formation à l'enseignement ainsi que le rapport annuel 2019-2020 du Grand
Théâtre de Québec. Merci, M. le Président.
Le Président :
Et ces documents sont déposés. Je vous redonne la parole, M. le leader du
gouvernement.
Réponse à une question inscrite
au feuilleton
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le Président. Je dépose la réponse du
gouvernement à la question inscrite au feuilleton le
10 février 2021 par la députée de Mercier, M. le Président.
Le Président :
Ce document est donc déposé.
Est-ce
qu'il y a consentement pour que le leader du deuxième groupe d'opposition
procède à un dépôt de documents? Consentement. M. le leader du deuxième
groupe d'opposition.
Proposition de réforme
parlementaire du
deuxième groupe d'opposition
M. Nadeau-Dubois :
Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de procéder au dépôt formel du
cahier de propositions du deuxième groupe d'opposition pour la réforme
parlementaire à venir.
Le Président :
Et ce document est donc déposé.
Préavis d'une motion des députés
de l'opposition
J'ai
reçu préavis d'une motion qui sera inscrite dans le feuilleton de demain aux
affaires inscrites par les députés de l'opposition conformément à
l'article 97.1 du règlement. Je dépose le texte de ce préavis.
Dépôt de rapports de commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, je comprends qu'il y a toujours
consentement pour que je procède à des dépôts de rapports de commissions?
Consentement.
Étude détaillée du projet de loi
n° 67
Donc,
je dépose le rapport de la Commission de l'aménagement du territoire qui, les
10, 11, 12, 24 et 25 novembre, 1er, 2, 3, 10 et
11 décembre 2020 et 2, 3, 4, 9, 10, 11, 16, 17 et
18 février 2021, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 67, Loi instaurant un nouveau
régime d'aménagement dans les zones inondables des lacs et des cours d'eau,
octroyant temporairement aux municipalités des pouvoirs visant à
répondre à certains besoins et modifiant diverses dispositions. La commission a
adopté le texte du projet de loi avec des amendements.
Consultations
particulières sur le projet de loi n° 78
Je dépose le rapport de la Commission de
l'économie et du travail qui, les 17 et 18 février 2021, a tenu des
auditions publiques dans le cadre de consultations particulières sur
le projet de loi n° 78, Loi
visant principalement à améliorer la transparence des entreprises.
Étude détaillée du projet de loi
n° 65
Je
dépose également le rapport de la Commission des transports et de
l'environnement qui, les 2, 3, 4, 11 et 18 février ainsi que le
9 mars 2021, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi
n° 65, Loi modifiant principalement la Loi sur la qualité de
l'environnement en matière de consigne et de collecte sélective.
La commission a adopté le texte du projet de loi avec des amendements.
Modification à la composition de
commissions parlementaires
Enfin, je dépose le
rapport du comité directeur de la Commission de l'Assemblée nationale qui s'est
tenu le 26 février 2021 afin de
statuer sur la désignation à la présidence de la Commission des relations avec
les citoyens ainsi que sur le remplacement de membres au sein des
commissions.
Nous en sommes
maintenant au dépôt de rapports de commissions. M. le premier vice-président et
député des Chutes-de-la-Chaudière.
Motion proposant d'adopter les
modifications
Le Vice-Président
(M. Picard) : «Que les modifications à la composition des
commissions telles que prévues au rapport du comité directeur de la Commission
de l'Assemblée nationale soient adoptées.»
• (14 h 10) •
Le Président :
Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour déroger aux articles 129 et 134
du règlement ainsi qu'à l'article 4.4 des règles de fonctionnement? Consentement.
Mise aux voix
En
application de l'ordre spécial, je vous invite, bien sûr, à m'indiquer le vote
de vos groupes respectifs. M. le leader
du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le Président :
Mme la députée de Marie-Victorin?
Mme Fournier :
Pour.
Le Président :
Cette motion est donc adoptée.
Dépôt de pétitions
Nous en sommes à la
rubrique Dépôt de pétitions. Mme la députée de... M. le député de Bourget. Je
m'excuse.
Remplacer
la dénomination de la circonscription
de Bourget par celle de Camille-Laurin
M. Campeau : Merci,
M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 1 087 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que M. Camille Laurin a représenté la
circonscription électorale de Bourget à l'Assemblée nationale de 1970 à
1973, de 1976 à 1985 puis de 1994 à 1998;
«Considérant
l'héritage indélébile de l'action politique et législative de M. Camille
Laurin dans la construction et l'affirmation de la nation québécoise;
«Considérant qu'en tant que ministre d'État au Développement
culturel dans le gouvernement de M. René Lévesque M. Camille Laurin a été le maître d'oeuvre de
la Charte de la langue française, adoptée le 26 août 1977, un jalon
incontournable de l'affirmation identitaire du Québec;
«Considérant le
profond attachement de la nation québécoise pour M. Camille Laurin;
«Considérant que M. Camille
Laurin est très peu rappelé dans le [patronyme] toponymique du Québec avec
seulement trois lieux officiels honorant sa mémoire;
«L'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec de modifier la dénomination de
la circonscription de Bourget par "Camille-Laurin" dans les
plus brefs délais.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition. Merci, M. le Président.
Le Président :
Et cet extrait de pétition est maintenant déposé. Mme la députée de Mercier.
Arrêter les agrandissements de
lieux d'enfouissement technique d'ici la
conclusion du BAPE générique portant sur l'élimination des déchets
Mme Ghazal :
Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 781 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
qu'il serait incohérent de la part du gouvernement du Québec d'autoriser
l'agrandissement pour plusieurs années
de lieux d'enfouissement technique,
tels que Saint-Nicéphore — à
Drummondville — Sainte-Sophie — dans la MRC de La Rivière-du-Nord — et
Lachenaie — dans
la CMM — alors
qu'il vient d'annoncer la tenue d'un BAPE générique sur l'élimination des
matières résiduelles au Québec;
«Considérant
qu'un tel BAPE générique devra se pencher sur d'importants enjeux reliés à
l'enfouissement, tels que la notion
de valorisation énergétique, le gaspillage alimentaire, l'urgence sanitaire et
climatique d'interdire l'enfouissement des matières organiques,
l'utilisation de matières résiduelles à des fins de recouvrement dans les lieux
d'enfouissement technique, la traçabilité du
recyclage, les objectifs de la biométhanisation et l'absence de réglementation
du secteur des industries, commerces et institutions;
«Considérant
que la dernière consultation générique sur l'enfouissement remonte à près de
25 ans et considérant l'urgence
climatique, ce nouveau BAPE générique pourrait mener à une nouvelle politique
québécoise qui remettrait en question le modèle du mégaenfouissement;
«Considérant
l'imposition d'un décret ministériel pour le lieu d'enfouissement technique de
Saint-Nicéphore, malgré l'opposition du milieu;
«Considérant que
l'imposition d'un décret au lieu d'enfouissement technique de Sainte-Sophie
mettrait fin au droit de regard sur le
tonnage annuel de déchets importés ainsi qu'à la consultation obligatoire de la
population locale tel qu'il est prévu à la Loi sur la qualité de
l'environnement;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec qu'aucun agrandissement de
lieux d'enfouissement technique ne se fasse d'ici la conclusion du BAPE
générique portant sur l'élimination des déchets.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition. Merci.
Le Président :
Et cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en sommes
maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je cède la
parole à la cheffe de l'opposition officielle.
Plan
d'action gouvernemental visant à atténuer les
impacts de la pandémie chez les femmes
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Merci, M. le
Président. Et bon retour de relâche parlementaire à l'ensemble des collègues.
Alors, plusieurs
choses se sont passées, justement, pendant les deux dernières semaines. Nous
avons pris connaissance des dessous de la gestion de crise en lisant Alec
Castonguay. Nous avons aussi constaté que le gouvernement a confié les enjeux éthiques à la présidente du
Conseil du trésor plutôt que de demander au ministre de l'Économie de se
conformer à nos règles au code d'éthique.
Mais surtout nous avons la confirmation que les femmes avaient été
particulièrement touchées par la pandémie.
J'avais lancé un appel au
premier ministre en l'alertant que les femmes étaient trois fois plus frappées
par cette pandémie, une statistique qui
m'interpelle particulièrement. Pendant le confinement, depuis le
printemps 2020, le temps consacré
aux enfants a augmenté de 27 heures pour les mères et de 13 heures
pour les pères, c'est presque du simple au double. Devant de tels constats, je ne m'explique pas ce qui a été
annoncé hier par la ministre de la Condition féminine. Je ne m'explique pas non plus que le premier ministre
ait choisi des mesures qui soient sans mordant et de courte durée. Tous les milieux s'entendent pour dire que la sortie de
crise va se faire sur le long terme. Il faut mettre les femmes au coeur de
la relance économique.
Est-ce que le premier
ministre peut démontrer qu'il accorde
une réelle importance à cet enjeu et présenter un véritable plan
d'action?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, M.
le Président. Effectivement, quand on
regarde les victimes de la crise et puis quand on regarde aussi les personnes à qui on a demandé de
travailler très fort, il y a beaucoup de femmes. Pensons seulement, entre
autres, aux infirmières.
Et, M. le Président, j'ai eu l'occasion de le dire, on a malheureusement encore beaucoup
trop de violence à l'égard des
femmes. Puis d'ailleurs la ministre
de la Condition féminine a déposé un plan en décembre dernier,
180 millions, c'est un record d'investissement dans ce domaine-là,
là. Jamais le gouvernement libéral ou péquiste n'en a fait autant.
M. le
Président, hier, la ministre de la Condition féminine a ajouté un plan d'action
de 23 millions où on va offrir des formations aux femmes qui doivent
changer de secteur. On va aider plus particulièrement les femmes entrepreneures.
On va aider aussi des organismes qui s'occupent d'aider les femmes.
Donc, M. le
Président, oui, il y a du travail à faire, oui, on est à l'oeuvre, et c'est un
sujet, là, qui est débattu, discuté au Conseil des ministres depuis le début de
la crise.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
M. le Président, Julia Posca, chercheure de l'IRIS, juge que les actions
sont non seulement timides, mais pas
à la hauteur des besoins. On a eu droit à un plan qui est approximatif, qui
n'avait pas d'objectif précis et qui manquait de mordant. Un document
pour aider, selon les dires de la ministre, à colmater des brèches.
Pourquoi le
premier ministre ne s'est-il pas assuré de présenter un véritable plan pour les
femmes plutôt qu'un plan pour colmater des brèches?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, ça fait deux questions que pose la cheffe de l'opposition
officielle, je n'ai pas entendu aucune
proposition. Donc, si la cheffe de l'opposition officielle a des propositions
pour aider les femmes, elles vont être les bienvenues. Donc, je
l'invite, dans sa prochaine question, à me faire des suggestions concrètes.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
Ça va me faire plaisir, M. le Président. L'analyse différenciée selon les sexes
permet de déterminer les impacts des
lois et des programmes sur les femmes, en pandémie comme en période de
postpandémie. Alors, si le premier ministre est vraiment sérieux, est-ce qu'il
va s'assurer de faire en sorte qu'il y ait des analyses différenciées selon
les sexes qui soient systématiquement
complétées et rendues accessibles, par souci de transparence? Proposition
concrète, M. le Président.
Le Président : Mme la
présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel :
Oui, bonjour, M. le Président. Merci. Ça me fait plaisir, d'ailleurs, de
prendre la question au vol, parce que
j'ai eu le plaisir d'occuper le portefeuille de la Condition féminine au début
de mon mandat. J'ai eu d'ailleurs le plaisir de travailler en collaboration
avec ma collègue maintenant ministre de la Condition féminine sur plusieurs
dossiers d'importance, dont celui des violences conjugales et des agressions
sexuelles, de l'accompagnement.
Donc, quand
on parle de l'analyse différenciée selon les sexes, M. le Président, c'est
important de préciser que c'est un enjeu extrêmement important.
D'ailleurs, le gouvernement précédent, si je ne m'abuse, devait mettre un tel
indice en place et ne
l'a pas fait. Alors, on a pris la balle au bond et on va travailler très fort,
M. le Président, pour que ce soit instauré dans notre gouvernement. Mais on travaille présentement avec de la
sensibilisation auprès de tous mes collègues, et je peux vous assurer
que ma collègue en Condition féminine nous en parle à chaque fois que
l'occasion se présente.
Le Président : Troisième
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le Président, le premier ministre voulait une
mesure concrète. Il ne s'est pas levé pour répondre à la demande que
l'on formulait par rapport à la mesure concrète.
M. le
Président, 23 millions de vieil argent pour étudier, pour sensibiliser,
pour documenter, ce n'est pas sérieux, et ce n'est certainement pas
sérieux pour un 8 mars. Ce à quoi nous avons eu droit hier, c'est à une
opération de relations publiques. Maintenant, on s'attend à un véritable plan. Quand
est-ce que nous l'aurons?
Le Président : M. le
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. M. le Président, l'analyse différenciée,
dans les faits, c'est déjà fait par la ministre
responsable de la Condition féminine. On a une ministre...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! S'il vous plaît!
• (14 h 20) •
M. Legault : On a une ministre, à chaque fois qu'il y a un
document qui est déposé qui concerne les femmes, qui pose des questions,
qui regarde les impacts.
Maintenant, est-ce que ça devrait être fait de
façon formelle? On est très ouverts à ça, puis, contrairement au Parti
québécois, nous, on va le faire... Le Parti libéral, je voulais dire.
Le Président : Question
principale, M. le député de Robert-Baldwin.
Impact de la pandémie de
COVID-19 sur la situation économique des femmes
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : Très bien, M. le
Président. Bonjour. Un plaisir de revoir tous les collègues.
M. le premier ministre, le Parti québécois,
c'est là-bas. Nous, c'est le Parti libéral.
Vous avez
mentionné l'analyse différenciée selon les sexes, et ça se fait. Nous sommes
présentement, avec mon collègue de Nelligan,
à étudier le projet de loi n° 59, projet de loi qui affecte... — M.
le ministre de l'Emploi et du Travail, vous
êtes bien au courant de ça — qui
concerne la sécurité au travail, qui affecte beaucoup les femmes. Il n'y a pas
eu d'ADS sur le 59, M. le premier ministre, il n'y a pas eu... Alors,
si ça se fait, il faut que ça se fasse. Ce n'est pas le cas.
Revenons sur
la question du jour qui est l'emploi, qui est le fait que les femmes, c'est le
groupe qui a perdu le plus d'emplois pendant cette récession, notamment les
femmes les plus jeunes, le taux de chômage le plus élevé, un grand
nombre de femmes qui a quitté la population active.
Que compte faire le gouvernement de façon
structurelle, M. le Président?
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Merci. Alors,
juste donner les chiffres, parce que votre question est précisément sur l'emploi. Alors, effectivement, les femmes sont plus touchées que les hommes. C'est 95 % des emplois qui ont été récupérés pour
les hommes, 97 % seulement pour les
femmes. Et statistiquement on constate un groupe qui est le plus touché de tous,
c'est les jeunes, seulement 80 % de récupération des emplois. Et
évidemment, dans les jeunes, il y a des hommes, il y a des femmes, mais c'est de loin le secteur le plus touché. Et
nous sommes conscients de ça et nous allons répondre à ces problématiques
dans le budget du 25 mars. Et ce sont des problématiques extrêmement
importantes.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão :
On reste avec les femmes, M. le Président, qui sont affectées le plus par la
récession que nous vivons, qui ont
abandonné le marché du travail, qui quittent le marché du travail. Donc, ce
n'est pas seulement le chômage, mais c'est aussi l'abandon du marché du travail. Cela a
des répercussions à long terme très importantes en termes de retraite, en
termes de planification de la retraite. Il
nous faut une réponse structurelle à ces enjeux structurels. Hier, c'était un
exercice de relations publiques, ça n'a donné rien. Il faut un plan
structurel.
Le Président :
M. le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
M. Jean Boulet
M. Boulet :
Merci, M. le Président. Effectivement, les femmes étaient beaucoup plus
nombreuses dans les secteurs particulièrement affectés par la pandémie.
Il y a maintenant aussi des secteurs stratégiques pour le Québec où il y a beaucoup de pénurie de main-d'oeuvre. Donc, il
faut aider les femmes à emprunter des passerelles leur permettant d'avoir les
qualifications pour répondre aux besoins des entreprises, notamment dans les
secteurs des technologies de l'information, de la santé, de l'éducation, de la
construction. Il y a des besoins immenses, et déjà beaucoup de femmes
participent au Programme d'aide à la relance par l'augmentation de la
formation, soit des rehaussements de compétence...
Le Président :
En terminant.
M. Boulet :
...soit des requalifications, et ça fonctionne très bien. Merci, M. le
Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão :
M. le Président, merci. Non, ça ne fonctionne pas très bien. Alors, hier, ce à
quoi on a assisté... Puisque rien de ça n'a été mentionné hier par la ministre
de la Condition féminine, alors c'était quoi, hier? C'était purement un plan de relations publiques, parce qu'on n'a pas abordé les questions que le ministre du Travail vient
d'aborder maintenant, qui sont les questions importantes. J'espère que
cela se trouve dans le budget qui va avoir lieu dans quelques semaines. Mais
il nous faut, encore une fois, un plan
structurel qui adresse une problématique structurelle au XXIe siècle, pas au XXe siècle.
Le Président :
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Oui. Merci,
M. le Président. Je pense
que c'est important de mentionner... puis de recadrer un peu
le message, là. Depuis le début de la
pandémie, notre gouvernement reconnaît que les femmes souffrent de cette
pandémie-là, celles qui sont en
première ligne. Elles sont dans le milieu de la santé, elles sont dans le
milieu de l'éducation, elles sont dans le milieu du tourisme, de la culture, où ce sont des secteurs qui, malheureusement... lui, le virus, il n'en fait pas, d'analyse différenciée, là, donc
qui ont été le plus touchés par la pandémie.
Maintenant, on est
conscients de ça depuis le début. Je pense qu'il faut comprendre qu'on a
investi beaucoup. Le plan qui a été annoncé,
de 23 millions, par ma collègue, hier, est un plan qui s'inscrit dans une
continuité. Je pense qu'il faut être... Hier, c'était une belle journée,
hein, pour prendre conscience des pas qu'on avait faits et des pas qu'il reste à faire. C'est un pas. On est conscients qu'il
reste des choses à faire. Mon collègue aura des annonces également à faire dans
le budget. On y travaille, on est conscients des problèmes.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Verdun.
Soutien
aux maisons d'hébergement pour les
femmes victimes de violence conjugale
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon : Merci,
M. le Président. Alors, la pandémie a
durement affecté les femmes :
des impacts négatifs sur le plan
financier, familial, personnel, professionnel. Le confinement a été extrêmement
dur, particulièrement pour les femmes
victimes de violence conjugale. Les spécialistes l'avaient prédit. Le
confinement, c'est une bombe à retardement. Le confinement allait rendre certaines femmes prisonnières, prisonnières
de leurs conjoints violents. L'isolement, c'est le pire ennemi des
victimes de violence conjugale.
Le
gouvernement s'était engagé, il y a un an, à verser 24 millions en aide
d'urgence pour des maisons d'hébergement. Or, on a appris la semaine
dernière que cet argent promis n'était toujours pas arrivé dans les ressources
pour les femmes victimes de violence conjugale. Sur les 24 millions promis
il y a un an, à peine 20 % s'est rendu à destination.
Combien
de temps encore les femmes victimes de violence conjugale vont-elles devoir
attendre cet argent promis par la CAQ?
Le Président :
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel :
Oui, M. le Président. Effectivement, je suis entièrement d'accord avec ma
collègue, c'est un problème important, c'est un problème sérieux. Déjà,
on avait dans nos cartons... D'ailleurs, j'ai eu l'occasion de travailler avec sa collègue également sur le comité
d'accompagnement en matière d'agressions sexuelles, dans le milieu de la
justice, et de violence conjugale, mais,
déjà avant la pandémie, il fallait travailler sur les aspects de la violence
conjugale, sur les aspects d'agression sexuelle. Ce sont des problèmes
qui sont récurrents dans notre société, il faut y travailler. Il y a beaucoup
d'éducation à y faire.
La
pandémie, naturellement, on le sait, on l'a vu, malheureusement, est venue exacerber ce problème, effectivement. Par contre,
je pense que c'est important de mentionner que nous avons mis sur la table 125 millions sur cinq ans, qui est un rehaussement
de 30 % du financement des
maisons d'hébergement, un record, qui n'a pas été égalé par les gouvernements
précédents, ce qui montre, M. le Président, notre très grande préoccupation.
Maintenant,
il y a un enjeu. L'argent a été déboursé dans les CIUSSS et dans les CISSS le
29 janvier. Il y a une table de
concertation sur laquelle le ministère de la Santé, le Secrétariat à la
condition féminine et les maisons d'hébergement travaillent pour cibler les endroits et les meilleures façons de
débourser cet argent. On y travaille et, effectivement, on partage le
même horizon, le même objectif...
Le Président :
En terminant.
Mme LeBel :
...que cet argent percole sur le terrain le plus rapidement possible, parce
qu'il est hautement nécessaire, M. le Président.
Le Président :
Complémentaire, Mme la députée de Verdun,
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon : Le plus
rapidement possible. Ça fait un an,
c'était un plan d'urgence, ça fait un an, puis ils n'ont pas vu la couleur de l'argent. En pleine pandémie,
alors que les besoins sont amplifiés, il n'y a pas une place qui a été créée
pour les femmes victimes de violence conjugale. Résultat : ces femmes en situation
de crise se font refuser l'accès aux ressources et doivent retourner, souvent
avec leurs enfants, dans un milieu violent.
M. le Président,
quand le gouvernement va-t-il entendre l'appel à l'aide de ces femmes?
Le Président :
Mme la Présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : M. le
Président, je tiens à réitérer, à
dire haut et fort qu'on est extrêmement sensibles à la situation, on est sensibles à
la situation des femmes qui sont victimes de violence conjugale. J'ai travaillé, d'ailleurs, dans ce domaine-là
toute ma vie, c'est quelque chose qui me préoccupe grandement, qui préoccupe ma collègue,
également, à la Condition féminine.
On
a mis en place plusieurs mesures. Je pense que c'est important
de souligner qu'il y a eu des investissements de l'ordre
de 180 millions de dollars en violence
conjugale. Il y a eu
une aide d'urgence de 2,5 millions
de dollars du gouvernement pour la pandémie. Il y a eu d'ailleurs une entente qui a été prise avec le gouvernement fédéral, à laquelle j'ai participé, à
titre de relations canadiennes, mais avec ma collègue à la Condition
féminine, pour faire atterrir 17,4 millions
de plus pour les organismes venant en aide aux femmes en difficulté, dont 9,3 millions...
Le Président :
En terminant.
Mme LeBel : ...aux maisons d'hébergement. On est là, M. le Président, on y travaille et on va voir à accélérer les investissements.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Verdun.
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon :
Hier, la directrice de la Fédération des maisons d'hébergement a lancé un cri
du coeur au gouvernement. Cinq femmes ont été tuées dans le dernier mois.
La fédération dit que des femmes continuent de mourir parce
qu'elles sont des femmes. Ayons une pensée
pour les cinq victimes des féminicides du dernier mois : Elisapee,
Marly, Nancy, Sylvie et Myriam.
M. le Président, à la lumière de ces derniers événements tragiques, je me serais attendue à un minimum,
un minimum de leadership de la CAQ.
Le Président :
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : M. le
Président, il est très rare que je
vais dire des choses de même, mais ça me choque un peu, les propos de ma collègue, parce qu'il y a
un engagement de la CAQ, il y a un intérêt,
il y a une sensibilité, et on est là
depuis notre mandat, on n'a pas
attendu la pandémie pour travailler sur ces questions sensibles de violence
conjugale et d'agression sexuelle.
Oui,
d'ailleurs, je joins ma voix à celle de ma collègue, là, pour exprimer ma
tristesse sur ce qui s'est passé dans les dernières semaines, pour les
cinq féminicides que nous avons vus. C'est toujours très lourd, c'est toujours
très dur. Il faut travailler, il faut
travailler sur de l'éducation, il faut travailler aussi sur les hommes
violents, pour leur permettre d'avoir des
endroits où ils peuvent consulter. Donc, c'est un plan d'action que nous avons
en tête pour travailler sur tous les milieux, mais l'éducation en fait
partie. Malheureusement, c'est un problème de société...
Le Président : En terminant.
Mme LeBel : ...puis il faut y
travailler tous ensemble.
• (14 h 30) •
Le Président : Question
principale, M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
Accès à l'information pour
les allophones
concernant la campagne de vaccination
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
M. le Président, si la pandémie nous a appris quelque chose, c'est qu'on n'est
pas tous égaux devant la maladie. Tout le monde ne vit pas la même
pandémie. Mais ça, la CAQ a bien de la difficulté à le comprendre. Quand ils ont annoncé leur couvre-feu, ils avaient
oublié les sans-abri, avec des conséquences tragiques. Aujourd'hui, on est
en pleine campagne de vaccination et, quand
on appelle pour de l'information, on peut seulement se faire servir en anglais
ou en français, il n'y a pas
d'information immédiate pour les allophones. Ça, ça veut dire qu'il y a des
organismes communautaires, qui ont
bien d'autres chats à fouetter, qui
sont pognés à faire ce travail-là avec les moyens du bord. On ne peut pas
accepter ça.
Il y a
une fois et demie plus de cas de COVID dans les quartiers multiculturels qu'ailleurs.
Ces gens-là travaillent souvent en
santé, ils ont des conditions de logement difficiles, les quartiers sont
denses, il y a trop d'obstacles. Ça fait des mois qu'on le sait, la CAQ ne fait rien. Tous les Québécois,
toutes les Québécoises, peu importe leur langue, peu importent leurs
origines, ils ont tous droit d'avoir accès au vaccin, notre succès à tous en
dépend.
Qu'est-ce que
le premier ministre va... qu'est-ce que le ministre de la Santé va faire pour que sa campagne de...
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé : Écoutez, M. le
Président, j'apprécie la question
qui est soulevée par le député aujourd'hui, mais c'est quelque chose que lui et moi,
on a déjà discuté. Je lui ai déjà répondu, puis je pense que son point est
excellent, je lui ai même dit qu'il y avait des organismes avec lesquels... qui
m'avaient suggéré qu'on était prêts à travailler, puis on est en discussion avec ces gens-là. Donc, premièrement, je veux rétablir les faits. Nous sommes très, très, très sensibles à
cette question-là.
Deuxièmement, lors du début de la pandémie, nous avons mis notre département, notre
groupe des communications à nous
assurer que nous allons pouvoir communiquer avec les différentes communautés
dans plus de 17 langues, 17 langues. Tous nos documents sont
préparés de façon à rejoindre le maximum de personnes dans toutes les
communautés.
Et je
finirais aujourd'hui sur ce point-là : au cours des prochaines
semaines, dans la vaccination, particulièrement
et... c'est pour ça que nous sommes allés
chercher plus rapidement les pharmaciens, parce que les pharmaciens
connaissent très bien leur clientèle dans chacune des régions et dans
chacune des communautés. Alors, c'est pour ça que nous avons accéléré le
processus.
Le Président : Première
complémentaire, M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Le ministre
de la Santé essaie de se faire rassurant, mais son discours est complètement déconnecté de la réalité du terrain. Sur le
terrain, dans la vraie vie, ce que les groupes communautaires disent, c'est que
la campagne de vaccination, actuellement, elle
oublie certains Québécois, certaines Québécoises. Si les variants entrent dans
ces quartiers-là, ça va faire des ravages.
Ces hommes et ces femmes ont droit à la santé et à la vie comme tout le monde.
La campagne de vaccination ne peut pas les oublier, c'est notre santé à tous et
à toutes qui est en jeu.
Qu'est-ce que le ministre va faire de plus?
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Écoutez, M. le Président, j'en ai déjà discuté et je vais vous donner un autre
exemple. À toutes les semaines, M. le
Président, je parle avec la Dre Mylène Drouin, de la Santé publique de Montréal,
pour m'assurer que, si elle a besoin
d'une aide supplémentaire pour certaines régions, pour certaines communautés
spécifiques, nous allons être là. Il se fait un traçage supplémentaire
dans certaines communautés pour s'assurer que, notamment dans le cas des
variants, M. le Président, nous suivons ça
de très près et dans certaines communautés, qu'elles soient religieuses ou
culturelles. Alors, de dire qu'on ne
s'en occupe pas et qu'on n'est pas sur le terrain, au contraire nous sommes très proches et nous suivons la
situation avec la Dre Drouin.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci,
M. le Président. Dès la première
rencontre, dès la première réunion avec le premier ministre, l'an
dernier, je lui en ai parlé, de cette situation-là. En fait, je l'ai aidé à saisir qu'il y a des
gens, là, qui ne comprennent pas les
consignes, et donc ils se mettent en danger, ils nous mettent en danger. Et
c'est encore plus vrai avec la question des vaccins. Les gens sur le terrain nous
disent : Il faut aller à leur rencontre de porte en porte, ils ont besoin
de ressources.
Est-ce que le premier
ministre peut envoyer un message clair? Il faut le faire.
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors, M.
le Président, encore une fois, j'apprécie la question, parce
que c'est ce que nous faisons tous
les jours, à tous les points de presse, à chaque fois que nous avons l'occasion
de parler à tous ceux qui sont concernés, particulièrement dans
certaines régions. Nous le faisons. Nous le faisons soit nous directement ou à travers nos P.D.G. et nos équipes sur le terrain, qui s'en
occupent.
Alors,
M. le Président, on fait un effort. Peut-être
que ce n'est pas suffisant, selon la cheffe du deuxième groupe, mais nous
allons le faire, nous allons continuer et nous allons parler, justement,
à nos P.D.G. pour s'assurer qu'ils font ces communications-là avec les
groupes spécifiques. On va le faire, M. le Président.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Gaspé.
Financement
des maisons d'hébergement pour les
femmes victimes de violence conjugale
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : M. le Président, la semaine dernière le premier ministre a
livré un plaidoyer contre la violence
faite aux femmes à la suite de cinq féminicides survenus au Québec dans le
dernier mois. Cinq féminicides en un mois au Québec.
Si
le premier ministre est sincère, il doit répondre oui aux demandes de
financement des maisons d'hébergement. Prioritairement,
la Fédération des maisons d'hébergement pour femmes, c'est 30 millions. Le
Regroupement des maisons pour femmes
victimes de violence conjugale, c'est 38 millions. On parle d'un minimum
de 70 millions annuellement dans le prochain budget uniquement pour
consolider les services existants.
Les
maisons d'hébergement, faute de place, sont forcées de refuser des dizaines de
milliers de demandes chaque année.
Est-ce qu'il faut rappeler que ces organismes ont l'expertise nécessaire pour
éviter les féminicides? Elles sauvent des vies. La sécurité de nos
femmes et de nos enfants, c'est essentiel.
Est-ce
que le premier ministre va en faire une priorité et injecter 70 millions
dans l'ensemble du réseau des maisons d'hébergement dans le prochain
budget, en plus d'assurer la création de nouvelles places?
Le Président :
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel :
Oui, M. le Président. Merci de nous donner l'opportunité de répondre à cette
question. Écoutez, je vais réitérer que notre gouvernement a fait plus que les
gouvernements précédents en cette matière, un rehaussement de 30 %. Et c'est du rehaussement... Quand je
parlais du budget, tantôt, de 180 millions sur... c'est 24 millions
par année pour cinq ans, donc, on
fera le calcul, 24 millions pour cinq ans, ce sont des fonds récurrents,
qui est un rehaussement, là, d'ordre de 30 % du budget pour les
maisons d'hébergement.
Maintenant,
il y a un enjeu, effectivement, au niveau du versement des sommes, ma collègue
en fait référence dans une question précédente. On y travaille.
Maintenant,
il faut comprendre que les maisons d'hébergement sont un partenaire privilégié
du gouvernement, du Secrétariat à la condition féminine, étaient aussi un
partenaire privilégié, quand j'étais à la Justice, pour travailler sur le
comité d'accompagnement au niveau des agressions sexuelles et des violences
conjugales, en matière de justice.
Ce
sont des gens à qui on parle régulièrement. Il y a une table de concertation
avec la Santé, le Secrétariat à la condition féminine et les maisons d'hébergement, les représentants des maisons
d'hébergement, pour cibler les besoins, pour s'assurer que l'argent qui a été accordé jusqu'à présent...
Et je vous parle bien de 24 millions par année, dans le budget précédent,
sur cinq ans, un rehaussement de 30 % du budget des maisons
d'hébergement.
Le Président :
En terminant.
Mme LeBel :
Donc, nous sommes au rendez-vous et nous comprenons les besoins, M. le
Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Gaspé.
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : L'année dernière, le gouvernement a fait des promesses
d'investissement à ces partenaires privilégiés
qui étaient insuffisantes. Vous savez quoi? Un an plus tard, ces sommes ne sont
toujours pas dans les coffres des maisons, alors qu'elles en ont
grandement besoin.
Qu'est-ce
qu'on attend? Qu'est-ce qui bloque? Est-ce que le premier ministre peut prendre
le leadership et s'engager à faire descendre dès maintenant les sommes
promises ainsi qu'à réinvestir 70 millions dans le prochain budget?
Le Président :
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel :
Oui. Alors, c'est un problème dont nous sommes conscients, M. le Président.
Nous avons eu l'occasion de le dire,
j'ai eu l'occasion de le répéter, là, à chaque fois que j'ai eu l'occasion de
me lever dans cette période de questions, je suis d'accord avec ma collègue. C'est des sommes qui sont
disponibles, qui ont été accordées par le ministre des Finances dans le budget précédent : 24 millions,
je répète, 30 % de rehaussement, un rehaussement record, qui n'a jamais
été vu par les gouvernements précédents. Donc, on a investi.
Est-ce
que c'est suffisant? Est-ce qu'on pourrait toujours faire plus? La réponse est
probablement oui. Mais on va voir à
ce que ces sommes-là soient versées. D'ailleurs, on travaille avec le ministère
de la Santé, les CISSS et les CIUSSS, et l'argent est rendu depuis le
29 janvier. Les maisons d'hébergement, le ministère de la Santé, le
Secrétariat à la condition féminine
travaillent à une table de concertation pour s'assurer que ces sommes-là vont à
des endroits qui sont ciblés, en collaboration avec les maisons
d'hébergement.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Gaspé.
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : Dans l'annonce d'hier sur le plan pour contrer les impacts
de la pandémie sur les femmes, il n'y
a aucune mesure pour les femmes violentées. Depuis la pandémie, c'est plus de
35 000 demandes reçues à l'organisme SOS... conjugale, du jamais-vu. Pendant que des millions dorment dans la
machine bureaucratique, cinq féminicides sont survenus dans le dernier
mois.
Est-ce que le premier
ministre peut s'engager à fournir 70 millions dans le réseau dans le
prochain budget?
Le Président :
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Oui, merci, M. le Président. Alors, je
répète. Dans le budget précédent, c'est 24 millions par année sur cinq ans. Donc, ces 24 millions là sont
disponibles pour les maisons d'hébergement et seront versés, année après année,
sur les cinq prochaines années, donc, en partant du budget précédent.
Maintenant, dans le
plan de 23 millions qui a été annoncé par ma collègue hier, c'est un plan
qui est ciblé pour contrer les impacts des
femmes en contexte de pandémie. Elle a raison, il y a des impacts, je disais,
exacerbés, en matière de violence
conjugale, sur les femmes. Et un des axes, un des cinq objectifs qui est
poursuivi par le rapport, par ce plan-là, et les mesures qui sont concernées, c'est de favoriser l'autonomisation économique des femmes et leur participation aux
mesures de relance économique.
Le Président :
En terminant.
Mme LeBel : C'est certainement... peut-être pas ciblé sur la violence conjugale mais de
nature à aider les femmes.
• (14 h 40) •
Le Président : Question
principale, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Impact de la pandémie de coronavirus sur les
prestataires de l'aide de dernier recours
Mme Paule Robitaille
Mme Robitaille : M. le
Président, depuis un an, les plus
vulnérables sont encore plus vulnérables, au Québec. La pandémie les a frappés de plein fouet par la
hausse des biens de consommation, par la perte de petits emplois qui les aidaient
à boucler leurs fins de mois. Ces plus
vulnérables là marchent sur la corde raide de la précarité à tous les jours, M. le Président.
Depuis
le début de la pandémie, le ministre de la
Solidarité sociale refuse de leur
accorder une aide d'urgence, et là ce
manque d'empathie du ministre semble inspirer son collègue
des Finances. Revenu
Québec coupe au maximum
le crédit d'impôt de solidarité à des prestataires d'aide de dernier
recours.
Ce
gouvernement va-t-il intervenir rapidement pour éviter de
subir aux plus démunis des coupes qui mettent en péril toute leur vie?
Le Président :
M. le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci,
M. le Président. Évidemment,
depuis le début de la pandémie, on est extrêmement préoccupés par la situation des personnes en situation de pauvreté. J'ai
des rencontres régulières avec le Collectif pour un Québec sans pauvreté,
je rencontre de façon régulière les personnes représentant ce collectif.
Et ma collègue fait certainement
référence au cas de Mme Latendresse qui a été révélé ce matin dans le
journal Le Devoir. Et ce cas-là est sous étude. Il y a
une rencontre qui est prévue demain matin, mon ministère est en dialogue avec
mon collègue des
Finances. Il y a
eu des montants qui ont été récupérés et qui ont été remboursés à madame avant l'application du moratoire pour toutes les dettes découlant des programmes d'aide
sociale. Donc, Mme Latendresse, on a redressé l'erreur qui avait
été commise et on va continuer de le faire.
Et
je vous rappellerai que, le 1er janvier 2021, il y a
eu des augmentations qui varient entre 1,8 % et 7,3 % du montant des prestataires d'aide sociale
et de solidarité sociale. Merci, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Paule Robitaille
Mme Robitaille :
M. le Président, il y a beaucoup plus que Mme Latendresse. L'article du Devoir
parle de plusieurs personnes, le collectif aussi, à qui j'ai parlé ce
midi.
M.
le Président, d'un côté, le ministre de la Solidarité sociale annonce en
novembre un moratoire sur le recouvrement des dettes, et, de l'autre côté, son collègue des Finances coupe dans le
crédit d'impôt de solidarité sociale. Cette incohérence-là, M. le
Président, fait mal à du vrai monde.
Est-ce
que ce Conseil des ministres se parle? Est-ce qu'il y a une cohérence? Est-ce
qu'on se parle dans ce Conseil des ministres là?
Le Président :
M. le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
M. Jean Boulet
M. Boulet :
Merci, M. le Président. Oui, il y a un dialogue
qui est constant, qui est régulier, et on s'est parlé de ce cas-là et d'autres cas, on s'en parle régulièrement, au Conseil des ministres. Je rappellerai que le nombre de prestataires d'aide sociale est en baisse constante, au Québec,
il est à un taux historiquement bas, de 5,4 %. Et on travaille très fort à accompagner les bénéficiaires de prestations tant d'aide
sociale que de solidarité sociale vers un retour en emploi. C'est la meilleure
façon de leur conférer une autonomie socioéconomique. Merci, M. le
Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Paule Robitaille
Mme Robitaille :
Quand les mesures du fédéral vont arrêter, je ne suis pas sûre que ça va être
le cas, M. le Président. Le ministre
de la Solidarité sociale va-t-il intervenir dès aujourd'hui pour éviter
d'ajouter du stress bien inutile dans une période déjà bien exigeante
pour tous, en particulier pour nos plus vulnérables?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Je vais compléter les réponses de mon collègue, M. le
Président. Alors, juste pour clarifier, là... D'abord, je remercie la
journaliste d'avoir souligné cette problématique. Et Revenu Québec a ordre de
faire preuve de souplesse.
Alors, c'est possible qu'il y ait des situations difficiles, et la situation
est sous enquête. Il y a 2,6 millions de personnes qui reçoivent le crédit d'impôt de solidarité, on verse plus
de 1,7 milliard par année. Alors, c'est possible qu'il y ait eu un manque de souplesse. On a demandé...
La situation est sous enquête, on se parle et on va aller au fond des choses.
Et je remercie la journaliste pour son
travail. Tous les contribuables qui ont des problèmes de recouvrement avec
Revenu Québec...
Le Président : Question
principale, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Gestion du ministère des
Forêts, de la Faune et des Parcs
Mme Émilise
Lessard-Therrien
Mme Lessard-Therrien : Merci,
M. le Président. La semaine dernière, un reportage-choc de l'émission Enquête est venu confirmer ce qu'on dénonce depuis des
mois. Des lanceurs d'alerte dressent un portrait catastrophique de la gestion
caquiste des forêts : chiffres
falsifiés, contrôles bâclés, relâchement des normes. Le ministère
des Forêts est à la solde de l'industrie, il a perdu
le contrôle.
À chaque année, le Québec perd des millions de
dollars en redevances parce que les compagnies se facturent elles-mêmes pour le bois qu'elles consomment puis,
comme par hasard, elles oublient de déclarer jusqu'à 25 % de la facture réelle. Vous et moi, là, on ne pourrait pas
déclarer 25 % de moins de revenus sur nos impôts, mais c'est exactement ça
que font certaines forestières, et le ministre ferme les yeux encore.
M. le
Président, la complaisance, la partisanerie et le botchage n'ont rien à faire
dans la gestion de nos forêts. Les allégations des lanceurs d'alerte
sont très graves, la population mérite des réponses claires.
Est-ce que le
ministre va déclencher une commission d'enquête publique pour faire la lumière
sur la gestion de son ministère et de la forêt québécoise?
Le Président : M. le ministre
de la Forêt, de la Faune et des Parcs.
M. Pierre
Dufour
M. Dufour : Donc, M. le
Président, premièrement, je remercie la collègue de poser la question, ça va
permettre peut-être d'ajuster un petit peu certains éléments, justement, du
dossier Enquête.
Première
chose qu'il est important de considérer, je pense, dans cet élément-là, on
parle des mesureurs. Donc, les mesureurs,
il faut bien comprendre une chose, il y a plusieurs éléments qui font en sorte
que les mesureurs font quand même... doivent
respecter des choses. Premièrement, ils ont une loi, il y a une loi qui encadre
les mesureurs. Deuxièmement... Il y a des
groupes spécifiques. Deuxièmement, il y a des vérifications de compétence, il y
a des vérifications sur le terrain. Le ministère
est régi par ISO 14001. Programmes de formation continue. Cartes de
compétence qui peuvent être enlevées aussi. Vérifications diverses sur
les balances, le transport, les cours à bois.
Je peux vous
dire une chose, on est conscients que les mesureurs, c'est quelque chose
d'important, et il y a quand même une grosse logistique qui se fait
derrière le tout. Par contre, je suis d'accord avec la collègue : quand on
voit une enquête de ce type-là, il faut
prendre acte et puis regarder ce qu'on peut faire. C'est ce qu'on a fait aussi, justement,
en demandant tout de suite à mon
sous-ministre une rencontre, qu'on a d'ailleurs eue vendredi matin, et on a eu
encore une rencontre...
Le Président : En terminant.
M. Dufour : ...aujourd'hui avec
le sous-ministre.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Émilise
Lessard-Therrien
Mme Lessard-Therrien :
Une ancienne fonctionnaire raconte son rôle : Il faut donner un service à
la clientèle. La clientèle, c'est
l'industrie. M. le Président, ça en dit long sur la culture au ministère des
Forêts. La forêt publique, ce n'est pas
une cour à bois pour l'industrie, elle nous appartient collectivement. Le
ministre ne travaille pas pour l'industrie, il travaille pour les
Québécois et les Québécoises.
Est-ce qu'il va déclencher une enquête publique
sur les pratiques douteuses de son ministère?
Le Président : M. le ministre
de la Forêt, de la Faune et des Parcs.
M. Pierre
Dufour
M. Dufour :
M. le Président, encore une fois, ça me permet quand même peut-être de
justifier certains éléments. Comme
vous le savez, ça s'appelle le ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs.
Je comprends bien qu'Enquête a voulu prendre le libellé de la députée, qui avait déjà sorti cet élément-là de
ministère de l'Industrie de la forêt, mais, je vous dis une chose, quand on
regarde la SEPAQ, on a un modèle d'intégration des parcs. Donc, à ce que je
sache, les parcs, c'est dans la SEPAQ.
La forêt, c'est dans la SEPAQ. Ensuite de ça, nous avons la Fondation de la
faune, nous avons un des organismes les
mieux gérés, au niveau de la Fondation de la faune. Et naturellement nous avons
aussi la gestion de la forêt qui fait en sorte qu'on doit être
équilibriste avec l'ensemble des enjeux à cet effet-là, et c'est ce qu'on fait
totalement...
Le Président :
En terminant.
M. Dufour :
...au niveau du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Mme Émilise Lessard-Therrien
Mme Lessard-Therrien : M. le
Président, on sacrifie nos derniers
caribous, on envoie la «skiddeuse» dans nos érablières et dans des
secteurs à haute valeur écologique au lieu de les protéger parce que le ministre
est figé dans le temps des barons de la
forêt. On dit qu'on ne peut pas garder des arbres debout au cas où on en aurait
besoin dans 80 ans. Je pense qu'il ne réalise pas le temps que ça
prend pour qu'une forêt redevienne propice à la faune, au récréotourisme, à faire couler du sirop d'érable. On ne peut pas
saccager tout ça, on a besoin d'une vision à long terme. M. le Président, le
ministre a dit...
Le Président :
M. le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, à vous la réponse, s'il
vous plaît.
M. Pierre Dufour
M. Dufour : M. le
Président, là, je pense qu'on veut
sauter de coq à l'âne. Excusez-moi, là, mais, à un moment donné, dans une acériculture, là, au niveau du programme
des acériculteurs, là, la forêt publique représente environ 18 %, donc
on parle de 82 % qui est en forêt
privée. Donc, je m'excuse, mais, à un moment donné, je pense qu'il faut donner
l'heure juste un peu sur ces éléments-là.
Oui,
il y a des gens qui nous sollicitent pour avoir plus de potentiel
d'acériculteur au niveau de la forêt publique. C'est sur lequel on travaille.
Par contre, il y a la situation des quotas aussi. Mon collègue le ministre de l'Agriculture pourrait en
parler, de cette situation-là. Je pense qu'il faut faire la part des choses et
il faut bien l'expliquer aux gens, et non simplement arriver ici et dire
qu'est-ce que ça nous tente de dire, comme on le veut. Merci.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Saint-Laurent.
Plan
pour le retour en classe à temps plein en zone orange
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : M. le
Président, hier, plusieurs zones du Québec
basculaient en zone orange. J'ai pris le temps de regarder le calendrier scolaire, et vous
regarderez, M. le Président, mais,
pour secondaire III, IV et V, si
on prend le temps de regarder
correctement le calendrier, c'est comme si c'était l'équivalent, là, d'un mois
d'école qu'il reste en présentiel, donc en personne physique dans nos
classes.
Considérant
le retard important que nos jeunes ont déjà, considérant que, les jeunes de
secondaire III, c'est un sur quatre qui est en échec en mathématiques, et
plusieurs autres aussi en secondaire IV, je me suis posé la question
suivante : Pourquoi se fait-il
que, dans le code de couleurs qui est présenté par le gouvernement du Québec, le plus récent qu'on est capable de trouver parmi les quelques avis publics
qui sont rendus disponibles, c'est clairement indiqué que c'est seulement
en zone rouge qu'on est à temps partiel à l'école?
J'aimerais
vraiment connaître aujourd'hui de la part du ministre de l'Éducation c'est
quoi, les critères, de façon précise, pour ramener nos jeunes à l'école
à temps complet en zone orange.
• (14 h 50) •
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
Merci, M. le Président. D'abord, je veux dire qu'on a tous très, très hâte que
tous nos jeunes aillent à l'école à tous les
jours, y compris les jeunes de secondaire III, IV et V. Je peux vous dire
qu'il m'est arrivé à de nombreuses reprises dans les dernières semaines,
même dans les derniers mois... où j'ai interpelé les gens de la Santé publique
pour dire : Quand est-ce qu'on va être capables de les ramener à tous les
jours, à tous les jours, nos jeunes de secondaire III,
IV, V? Malheureusement, la pandémie ne nous a pas permis de le faire encore.
Là, il y a les variants qui nous inquiètent encore. Donc, il faut être
patients, hein?
On
investit beaucoup d'énergie pour contrôler cette pandémie, pour prendre soin
des élèves. On ne veut pas que les
élèves attrapent la maladie, la ramènent à la maison. On ne veut pas non plus
exposer, malheureusement, les enseignants à des dangers. Évidemment, en suivant les consignes de la Santé
publique, on protège les élèves, on protège leurs familles, on protège
aussi tout le personnel des écoles.
Mais,
ceci dit, laissez-moi vous dire qu'on espère très bientôt, très bientôt être
capables de ramener nos jeunes de secondaire III,
IV, V à tous les jours à l'école. Ça va être une mesure qui va être formidable
pour la réussite scolaire, pour la santé mentale aussi.
Le Président : En terminant.
M. Roberge : On y travaille, on
a hâte que ça arrive.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : M. le Président,
vous connaissez le dicton, hein? Chat échaudé craint l'eau froide. Évidemment, l'argument de la Santé publique, moi, j'ai un petit peu de la misère à l'entendre aujourd'hui à cause de l'incident par rapport aux demi-classes. On aurait
aimé avoir l'heure juste en temps opportun.
Maintenant,
vous connaissez l'autre dicton : On ne veut pas le savoir, on veut le
voir. Est-ce qu'on pourrait avoir, justement, les critères de la
Santé publique pour amener nos jeunes adolescents dans les bancs d'école? Il
nous reste 30 jours, et je rappelle que la deuxième partie compte
pour 65 % du bulletin scolaire.
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge : Merci, M. le
Président. Ma collègue est dure à suivre. Elle nous parle de demi-classes. Il y
a une semaine, elle voulait que les jeunes
soient présents à l'école mais en demi-classes. Ça, ça veut dire un jour sur
deux mais en voyant deux fois moins d'élèves, donc deux fois plus de problèmes
d'isolement, de santé mentale. Donc, il
y a quelques jours, elle voulait des demi-classes. Maintenant,
elle ne veut même plus de l'alternance, elle veut que tout le monde soit en classe en même temps. Dans le journal ce matin, je voyais qu'elle appuyait des parents qui
gardent leurs enfants à l'école, donc là les enfants vont à l'école mais
pas du tout.
Alors, moi,
j'invite ma collègue, là, à se ressaisir, à appuyer la Santé publique
lorsqu'elle pose des gestes qui nous permettent de sauver des vies. J'en
appelle au sens des responsabilités de ma collègue.
Le Président : Mme la députée
de Saint-Laurent, votre complémentaire.
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : M. le
Président, ici je vais me permettre
de ramener quelque chose de très clair. Si nous n'étions pas au salon bleu, ça s'appelle de la diffamation, ce
que le ministre de l'Éducation vient de faire. Oh oui! De dire
que j'encourage des parents à garder leurs enfants...
M. Jolin-Barrette : M. le
Président...
Le Président : S'il vous
plaît! Mme la députée... Non, pour l'instant, je vais donner...
Une voix : ...
Le Président : Mme la
députée, s'il vous plaît! M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : M. le
Président, vous savez, le ministre
de l'Éducation a répondu à la question. On prête des intentions au ministre de l'Éducation dans la réponse. Alors, de dire ce
que... M. le Président, c'est quand
même grave, là, la députée
de Saint-Laurent dit que le ministre de l'Éducation fait
de la diffamation. C'est des accusations qui sont extrêmement graves. Je vous demanderais, M.
le Président, de demander, et en tout
respect, à la députée de Saint-Laurent, et en toute amitié, de retirer ses
propos, qui sont...
Le Président : ...tout
simplement... Non, mais, écoutez,
je pense qu'on ne fera pas un long débat, je pense, c'est assez clair, là. Je vais demander... On ne
commencera pas, évidemment, à s'accuser de cette façon-ci, je vais vous demander
de faire extrêmement attention. Vous
avez la liberté de préciser des propos, bien sûr, mais faites
attention. On ne jouera pas sur ce
terrain-là d'accusations de ce type-là. Je vais vous demander de revenir au bon
ton sur des sujets aussi importants que ceux-là. Je vous demande votre collaboration.
Vous poursuivez, madame.
Mme Rizqy : Chers parents, mon
message a toujours été clair : Envoye à l'école! Les jeunes, on les veut
où? À l'école. Évidemment lorsque la Santé publique le recommande.
Ici, ce n'est pas mon tableau, c'est celui du
gouvernement. En zone rouge, évidemment, on demande que les élèves de
secondaire III, IV, V restent à temps partiel, mais, en zone orange, on
veut juste avoir les critères. Puis, en attendant, j'espère que le ministre de l'Éducation
est capable de lire un article de journal au complet pour se rendre compte
que c'est clairement marqué que je n'appuie pas...
Le
Président : Et je
vais vous demander de vous adresser à la présidence. M. le ministre de l'Éducation, vous avez la parole pour la réponse.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : M. le
Président, je vais déposer le document
ici, qui est disponible sur Internet, c'est facile à trouver, puis ça dit qu'en zone orange, malheureusement, à date, les jeunes doivent fréquenter l'école à temps partiel, un jour
sur deux, en secondaire III, IV et V.
Pour
ce qui est de l'article de journal, sous la plume de Jérémy Bernier, ce
matin, en page 12 du Journal
de Québec, en page 14
du Journal de Montréal, on dit : «Les organisateurs du mouvement
affirment avoir eu [...] "des appuis" de la part de plusieurs députés
[partout au] Québec. Marwah Rizqy, porte-parole libérale en matière
d'éducation, est de ceux-là.»
J'imagine qu'elle
communiquera avec le journaliste si elle n'est pas d'accord avec ce qu'il a
écrit.
Le
Président : Je vais
vous demander, bien sûr, de vous appeler par vos titres, c'est bien sûr, et non
pas par le nom des députés.
Document déposé
Consentement pour le
dépôt du document? Consentement. M. le député de LaFontaine, à vous la parole.
Création
de places en service de garde
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
M. le Président, le ministre de la Famille détient le record du pire bilan de
création de places en service de garde subventionné.
Les chiffres publiés par son ministère démontrent que les deux pires années des
17 dernières, où la création de
places subventionnées a été nettement la plus faible, sont les deux années
caquistes. Ce sont des milliers de femmes partout au Québec qui sont au
premier titre les grandes perdantes de l'échec de la CAQ.
Hier,
Le Journal de Montréal révélait qu'à Longueuil, dès la première journée
d'inscription pour l'ouverture d'un CPE
de 80 places, 950 familles avaient déjà inscrit leur enfant. Qui plus
est, le ministère ne prévoit aucune place additionnelle pour ce secteur.
Depuis
plusieurs mois, bien avant la pandémie, le ministre connaît les améliorations
qu'il doit apporter : diminuer la bureaucratie et indexer les
budgets.
Pour les parents du
Québec, pour les femmes, pourquoi le ministre n'a-t-il rien fait?
Le Président :
M. le ministre de la Famille.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe :
Merci, M. le Président. D'abord, c'est faux. On a été au travail. D'abord, on a
géré la pandémie, hein, on a fait des
choses. Et ça va faire un an samedi qu'on a fermé le réseau des services de
garde éducatifs à l'enfance pour la première
fois au Québec, et on l'a fait en partenariat, en équipe avec les gens sur le
terrain. Bien sûr, ça nous a occupés. On a pris, effectivement, quelques mois
de retard, mais je pense que les Québécois sont bien placés pour comprendre que
c'est normal.
Mais
le travail, il est commencé déjà depuis plusieurs mois, ce qui fait en sorte
que très, très prochainement on sera en
mesure de faire une première annonce sur toute une série d'allègements
administratifs, bureaucratiques qui vont faire en sorte que les projets vont pouvoir se concrétiser, se développer
beaucoup plus rapidement. Depuis qu'on est arrivés, on a fait baisser la moyenne de 48 mois pour le
délai de construction. On est maintenant à 36. Mais on est ambitieux, M. le
Président, et on veut que ça se fasse beaucoup plus vite que ça. Donc, on est
au travail.
Mais
c'est sûr qu'on est partis avec quelques pas de retard, parce qu'il faut dire
que, dans les dernières années, le robinet de création de places avait été
fermé. Là, il est ouvert, et ça ira plus vite que jamais avec les nouvelles
mesures qu'on va annoncer et avec le grand chantier que j'ai annoncé
pour cet automne aussi...
Le Président :
En terminant.
M. Lacombe :
...parce qu'au-delà des allègements administratifs pour aller plus vite ça va
nous prendre des changements de fond.
Le Président :
Complémentaire, M. le député de LaFontaine.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : ...tout le monde comprend, à la maison. Comment
le ministre peut dire en février 2019 : Je vais créer 13 500 places nouvelles, que son
bulletin, c'est 11 % de ça réalisé, puis il dit que, sous sa gouverne, le
délai est passé de deux ans à un an
et demi? Expliquez-moi ça. Ça ne rentre pas dans le calendrier. C'est
impossible, ça ne tient pas la route.
Il
nous disait en février 2019 : J'ai mis 40 personnes à temps plein au ministère de la Famille. Aux crédits, on a vérifié, la réponse
qu'ils ont donnée, c'est qu'il y en a trois à temps plein. Qui dit vrai, M. le
Président?
Le Président :
M. le ministre de la Famille.
M. Mathieu Lacombe
M.
Lacombe : Extrait du budget
2014 : «Dans le cadre du présent budget, le gouvernement annonce un
ajustement du rythme de création des
places dans le réseau.» C'est bien écrit, n'est-ce pas, M. le Président? Ce que
ça veut dire, c'est : Ça coûte
trop cher. La petite enfance, ça coûte trop cher pour les libéraux. Donc, ce
qui est arrivé, c'est qu'ils se sont mis des cibles abaissées en disant : On avait beaucoup de places en
construction, maintenant, là, on va y aller beaucoup plus modérément que ça. Et vous savez quoi? Ils n'ont
même pas atteint les cibles qu'ils avaient eux-mêmes fixées au plancher.
Il faut le faire!
Maintenant,
on est là. Nous, on va annoncer des allègements bureaucratiques, ça s'en vient.
Et les places dont vous parlez, elles vont être concrétisées cette
année.
Le Président :
Question principale, M. le député de La Pinière. S'il vous plaît,
attention à la question.
Respect
du code d'éthique par le ministre
de l'Économie et de l'Innovation
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président, s'il y a une personne qui a été
recrutée en politique sur la base quasi exclusive de sa probité, c'est
l'actuelle présidente du Conseil du
trésor, à cause de la commission Charbonneau. Tellement qu'on l'a immédiatement nommée ministre de la Justice, en soi gardienne ultime de l'application des
lois au Québec. Et on sait que la loi, c'est la loi. Aurait-elle dit
alors que la loi changeait selon celui qui se présente devant le juge? Non.
Au
Trésor, elle est la gardienne de l'intégrité de l'État, de l'établissement et
de l'application des plus hauts standards éthiques de l'État actuellement en vigueur. Alors, M. le Président, dans
notre société de droit, comment la présidente du Conseil du trésor peut-elle
accepter le mandat de ne pas appliquer le code d'éthique actuellement en
vigueur et même, pour son collègue ministre de l'Économie, de le modifier rétroactivement? Dorénavant,
devrons-nous dire : Au Québec, seul le ministre de l'Économie peut
ignorer la loi et son code d'éthique?
• (15 heures) •
Le Président :
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : M. le Président, j'ose espérer que j'ai été
recrutée en politique pour autre chose puis que j'ai quelques autres compétences à faire valoir. Il me reste
peut-être encore 18 mois pour les montrer, chers collègues, puis je vais
tenter de le faire.
Donc,
écoutez, M. le Président, c'est extrêmement important. Le code d'éthique, il a
été... Le Commissaire à
l'éthique précédent
a fait des recommandations. La Commission des institutions a analysé ces
recommandations-là et a même fait des
recommandations de modification. La Commissaire à l'éthique actuelle a fait des
recommandations, la Commission des institutions devra également analyser
ces recommandations-là.
Et
il n'est pas question de modifier le
code d'éthique rétroactivement. Je pense que ça, c'est déjà quelque chose qu'il
faut corriger dans la prémisse de base de
mon collègue. Et, si ça se fait, ça se fera en conformité des recommandations
que la Commission des institutions fera suite à l'analyse des deux
rapports des commissaires à l'éthique et ça se fera en collaboration avec mes collègues, comme j'ai toujours l'habitude de le
faire pour des sujets aussi importants et aussi sensibles que l'éthique,
M. le Président, éthique de l'Assemblée nationale, donc qui concerne les 125 personnes
ici présentes.
Ceci
étant dit, quand on parle du décret, on parle d'une muraille de Chine. Ça se
fait présentement dans le privé, ça se fait partout.
Le Président :
En terminant.
Mme LeBel : Alors, ce qui a été mis en place, c'est une
muraille de Chine pour s'assurer qu'aucun avantage indu n'est attribué
aux sociétés...
Le Président :
Cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions
sans préavis
Nous passons maintenant à la rubrique des motions
sans préavis, et je reconnais Mme la députée de Verdun.
Souligner la Journée
internationale des femmes
Mme Melançon :
Merci, M. le Président. Alors, je sollicite le consentement de cette Assemblée
afin de présenter la motion suivante
conjointement avec le premier ministre, la cheffe du deuxième groupe
d'opposition, la députée de Gaspé, le
député de Chomedey, la députée de Marie-Victorin, le député de Rimouski et le
député de Rivière-du-Loup—Témiscouata :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la Journée
internationale des droits des femmes qui se tenait hier le 8 mars;
«Qu'elle
constate qu'aujourd'hui les femmes ont obtenu des droits importants grâce
au travail de femmes inspirantes et déterminées qui ont tracé la voie
vers l'égalité;
«Qu'elle
souligne que malgré [les] années de féminisme, l'égalité de fait n'est toujours
pas complètement acquise;
«Qu'elle déplore les cinq féminicides survenus
au Québec au cours du dernier mois;
«Qu'elle
rappelle que les récents événements survenus cet automne, notamment
la mort de Joyce Echaquan nous rappelle que les femmes des Premières
Nations ont besoin de tout notre appui et notre soutien;
«Qu'elle
prenne acte que différentes études et données affirment que la pandémie a davantage
affecté les femmes, tant sur le plan économique que personnel;
«Qu'elle rappelle que les femmes sont des
actrices incontournables dans la relance économique du Québec;
«Qu'enfin,
elle demande au gouvernement de poursuivre la mise en place de mesures d'aide spécifique pour les femmes victimes de violences sexuelles et conjugales, une réalité
amplifiée avec la pandémie et qu'il mette en place des mesures concrètes permettant aux femmes de
rétablir leur situation post pandémie afin de continuer leur quête vers
l'égalité.» Merci, M. le Président.
Le Président : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le Président, il y a un consentement pour
un débat de deux minutes par intervenant dans l'ordre suivant : la cheffe de l'opposition officielle, le premier
ministre du Québec, la cheffe du deuxième groupe d'opposition ainsi que
la députée de Gaspé.
Le
Président : Alors, je comprends bien qu'il y a consentement
pour qu'il y ait quatre intervenants et pour que la durée des
interventions soit limitée à deux minutes chacune. Mme la cheffe de
l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
Merci, M. le Président. Le premier véritable 8 mars remontrait à l'année
1908, à Chicago, lorsque deux oratrices du mouvement socialiste
américain élevaient leurs voix pour dénoncer l'exploitation des ouvrières sous-payées et privées de droits élémentaires, dont le
droit de vote. Deux ans plus tard, à Copenhague, une résolution était adoptée
afin que la journée du 8 mars soit
dédiée à la lutte pour le suffrage féminin. Au Québec, c'est le
8 mars 1971 qui marquait la
première célébration de cette journée alors que le Front de libération des
femmes lançait une campagne nationale pour l'avortement libre et
gratuit.
Le
8 mars, ce n'est donc pas la journée de la femme, ce n'est pas non plus la
journée des femmes; le 8 mars, c'est la Journée des droits des femmes. C'est la journée lors de laquelle on
souligne et on célèbre les gains en matière de droits sociaux,
politiques, économiques. C'est aussi la journée lors de laquelle on se permet
de se rappeler, avec aplomb, avec fermeté, les
retards accusés, les angles morts qui demeurent dans la lutte pour l'égalité. Parce
que, oui, on a fait du chemin, oui, il convient
de se le dire, d'en être fières et d'être reconnaissantes envers celles qui ont
pavé la voie pour les générations suivantes. Depuis le droit de vote
accordé aux Québécoises sous le gouvernement d'Adélard Godbout, en 1940, à
l'élection de Claire Kirkland-Casgrain,
la toute première femme à l'Assemblée nationale, en 1961, la décriminalisation
de l'avortement en 1988, on a
indéniablement progressé. Ce sont là de grandes victoires pour lesquelles les
femmes et les alliés hommes se sont
farouchement battus. Mais les grandes victoires historiques ne peuvent à elles
seules transformer les conditions de vie
des femmes. Il demeure le quotidien, la précarité, les résistances aux
changements et les violences genrées. Les avancées ne devraient jamais être considérées comme des
acquis. L'histoire est en écriture constante, et aujourd'hui tout
particulièrement parce que la crise que l'on vit depuis maintenant un an a
éprouvé et continue d'éprouver plus durement les
femmes. Il en va de notre devoir collectif que de nous donner les outils de
déployer toutes les conditions nécessaires pour que toutes les
Québécoises, peu importe leur statut social, leurs conditions économiques,
leurs origines, n'aient pas à survivre, mais bien à vivre, à exister.
J'aimerais
dédier mes derniers mots aux femmes directement, aux femmes fortes,
résilientes, courageuses, inspirantes, aux femmes ambitieuses, fières,
fonceuses, à celles qui survivent, à celles que nous avons perdues, à celles
victimes de violence, aux femmes du
passé grâce auxquelles nous sommes ici aujourd'hui et celles dont nous devons
honorer la mémoire. Il y a les mots
que l'on prononce aujourd'hui, il y a les souhaits que l'on formule pour les
temps à venir, il y a les actions que
l'on choisit de poser, puis, M. le Président, il y a la combinaison des mots,
des souhaits, des actions, et ceci, c'est ce que nous devons aux femmes
du Québec, rien de moins. Merci, M. le Président.
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, merci, M. le Président. Hier, on
soulignait donc la Journée internationale des droits des femmes. C'est vrai qu'on peut d'abord
se dire qu'on peut être fiers du travail, du chemin qui a été parcouru au cours
des dernières décennies. Je pense
qu'on peut être fiers de se dire que la nation québécoise, c'est une des
nations les plus égalitaires au monde.
Donc, ça, on peut être fiers de ça, puis on doit remercier les femmes qui ont
travaillé à faire avancer les droits des femmes au Québec.
C'est vrai
que la pandémie a affecté davantage les femmes. Le ministre des Finances le
disait tantôt, heureusement, depuis les derniers mois, les dernières
semaines, 95 % des femmes qui ont perdu leur travail ont retrouvé leur
travail, mais il reste encore 5 %. Et
parmi ces femmes-là il y a certaines qui vont devoir se qualifier dans d'autres
domaines. Ce n'est pas qu'elles n'étaient pas qualifiées, c'est qu'il y a des
domaines, je pense entre autres aux magasins de détail, où les gens achètent de plus en plus en ligne, et ça
va s'accélérer, donc il va falloir être capables d'aider financièrement. Puis
mon collègue le ministre du Travail et de
l'Emploi met en place des programmes spécifiquement pour les femmes, parce
qu'on va avoir besoin de tout notre monde, au Québec. On va se retrouver, d'ici
un an, au plein-emploi. On va revenir dans
la situation qu'on avait avant la pandémie, c'est-à-dire un manque d'employés,
pas un manque d'emplois, un manque d'employés. Donc, c'est d'autant plus
important qu'on ne laisse échapper aucune personne dans notre société.
M. le Président, lundi, ma collègue la ministre
responsable de la Condition féminine a déposé un plan d'action, 23 millions, mais des mesures, entre autres,
comme l'analyse différenciée selon les sexes dans les ministères. Ça aurait dû
être fait depuis longtemps. Il y a toutes
sortes d'analyses qui sont faites des dossiers avant d'arriver au Conseil des
ministres, donc on devrait depuis
longtemps analyser les impacts sur les femmes. On va le faire, c'est une
recommandation écrite noir sur blanc dans le plan qui a été déposé par
la ministre lundi.
• (15 h 10) •
Mais, M. le
Président, il y a
un autre domaine dans lequel il va falloir en faire plus, c'est toute la question
de la violence faite aux femmes. Ça n'a pas de bon sens, dans une société
dite civilisée, qu'on se retrouve à avoir, entre autres, des hommes qui sont
violents à l'égard des femmes. Puis malheureusement on a eu encore
des cas au cours des dernières semaines.
Il y a plusieurs gestes qu'on doit poser pour réduire la violence
qui est faite aux femmes; d'abord, oui, mettre de l'argent dans les maisons d'hébergement pour que les femmes n'hésitent pas, quand leur
conjoint est violent, à aller habiter dans
ces maisons d'hébergement. Et je vais vous dire une chose, M. le Président, je sais que le chèque est fait, la présidente du Conseil du trésor
le disait tantôt. Donc, le chèque a été fait le 29 janvier. Donc, on est
rendus le 9 mars, il doit être encaissé.
Mais ça ne va pas assez vite, ça ne va pas assez vite sur le terrain, pour
toutes sortes de raisons, pour ajouter ces places-là. L'argent est
disponible, la volonté est là. Maintenant, il faut concrètement... quitte à ce
que temporairement ce soient des maisons déjà construites qui soient utilisées,
mais cet argent-là doit être utilisé le plus vite possible.
Mais, M. le Président, ce n'est pas tout, de mettre en place des places d'hébergement pour les femmes violentées, il faut aussi qu'il y ait une prise
de conscience dans toute notre société, incluant chez les hommes, incluant chez
les hommes. On doit parler à nos amis,
parler à nos garçons. On doit s'assurer que c'est tolérance zéro, qu'il n'y a
rien qui peut excuser de la violence à l'égard
d'une femme. Je comprends qu'il y
a des personnes qui peuvent souffrir,
mais il n'y a aucune souffrance qui peut justifier la violence à l'égard
des femmes, puis il ne faut pas le tolérer, il ne faut plus le tolérer. Ça aurait dû être réglé depuis
longtemps. Je pense qu'on serait encore plus fiers d'être Québécois.
Donc, M. le
Président, je veux, en terminant, saluer le travail des femmes au Québec. La
ministre de la Culture, hier, rendait
hommage à Gabrielle Roy, Laure Conan, à Judith Jasmin, à Robertine Baril. Et il
faut continuer de s'inspirer de ces femmes-là puis dire, entre autres :
La violence à l'égard des femmes, plus jamais. Merci, M. le Président.
Le Président : Mme la cheffe
du deuxième groupe d'opposition.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci, M.
le Président. Dans les cinq derniers
mois, cinq femmes ont été victimes de féminicide aux mains de leur
conjoint ou un membre de leur famille. Elisapee Angma, une maman de quatre
enfants de Kuujjuaq. Son ex-conjoint violent l'a assassinée deux semaines après
qu'il soit sorti de prison. Marly Édouard, une préposée aux bénéficiaires de Laval. Deux jours avant sa mort, elle avait appelé le 9-1-1 parce qu'elle avait peur pour sa vie, parce
qu'elle savait ce qui s'en venait.
Nancy Roy, Saint-Hyacinthe. Nancy n'osait pas porter plainte contre son
conjoint, comme plusieurs, parce
qu'elle avait peur que ça empire. Ils habitaient dans le même
bloc-appartements. Myriam Dallaire, Sylvie Bisson, de Sainte-Sophie. En fait, Myriam avait 28 ans,
elle venait de mettre au monde un petit garçon, qui va grandir sans sa mère
et sans sa grand-mère.
M. le
Président, c'est toujours un peu la même chose qui se passe le 8 mars
depuis 1971. Tout le monde est pour le
droit des femmes, tout le monde dit la bonne affaire, tout le monde met les
bons mots, et pourtant, si on parle de violence conjugale, on le sait, c'est des milliers, voire plus de
10 000 femmes qui appellent dans une maison d'hébergement et qui se
font dire : Désolé, il n'y a plus de
place. Entre le 29 janvier et aujourd'hui, entre le mois de novembre, où
vous m'avez répondu la même chose, et
aujourd'hui, il y a cinq femmes de trop de mortes. Vous cherchez un lit
sécuritaire? Bien, prenez votre mal
en patience. Vous cherchez un logement parce que vous n'êtes plus capable de
vivre dans votre relation toxique, violente? Attendez, il n'y en a pas,
de logement disponible. Comme les organismes qui aident ces femmes, ces
organismes-là attendent les fonds, les fonds
de base qui leur ont été promis dans le dernier budget, elles attendent. Comme
les soignantes — parce que la violence, elle n'est pas que
physique — les éducatrices,
les profs attendent qu'on reconnaisse pleinement
la valeur de leur travail à la table des négociations. Comme celles qu'on dit
essentielles attendent une place en garderie pour leurs
enfants. Comme, celles qui gagnent le salaire minimum, on leur dit :
Attendez, vous allez finir, un jour, par sortir de la pauvreté.
Au nom de
toutes ces femmes, M. le Président, je n'ai qu'une chose à dire aujourd'hui :
Nous, les femmes, on ne peut plus attendre. Le slogan cette année, c'est
Écoutons les femmes. Bien, bougeons maintenant.
Le Président : Mme la députée
de Gaspé, la parole est à vous.
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry Mélançon : Merci, M.
le Président. Mes collègues l'ont souligné chacun, chacune à sa manière,
l'édition 2021 de la Journée internationale des femmes revêt un caractère
tout particulier vu la situation de pandémie à
laquelle le monde est confronté. Et cette pandémie, elle a eu des conséquences
disproportionnées sur les femmes partout, dans toutes les sphères de
leur vie, d'abord parce que les femmes sont plus présentes dans la prestation
de soins et de services, elles sont en
première ligne en tant que préposées et infirmières, bien sûr, mais aussi comme
proches aidantes et intervenantes
communautaires. À la maison aussi, les effets de la pandémie se font sentir. La
charge mentale n'est pas qu'une théorie à la mode, c'est une réalité étouffante
et écrasante à laquelle font face plusieurs femmes, mères, conjointes. Il y a également le fait que, parmi tous les emplois perdus en
raison de la pandémie, près de sept sur 10 étaient occupés par une femme. La violence sexuelle et conjugale a
aussi connu une hausse, ces 12 derniers mois, les chiffres le montrent.
Encore une fois, qui en sont les principales victimes? Les femmes.
Toutes ces
raisons et d'autres nous ont menés, au Parti
québécois, à exiger des mesures
spécialement pensées pour les femmes.
Nous souhaitons une relance féministe, une vraie relance féministe. Il faudra
s'y attaquer pour vrai, à l'équité salariale,
à la précarité en emploi, aux logements abordables, à la conciliation
famille-travail-études, à la violence et aux abus sous toutes leurs formes, aux inégalités sociales entre les hommes
et les femmes, au manque de places dans les maisons d'hébergement.
Le gouvernement et tous les élus ont certes un
grand rôle à jouer dans cette révolution en marche. Ça prend un leadership engagé, résolu qui reconnaît le
problème d'abord et qui a foi dans la prévention autant que dans l'action, même
lorsque les caméras et les micros seront ou sont éteints. Ça prend des bonnes
intentions qui s'accompagnent de gestes forts,
de financement, de moyens. Mais chaque citoyen a lui aussi son rôle à jouer, un
rôle d'éducation pour faire évoluer les
mentalités, notamment chez les jeunes générations, un rôle d'exemplarité, car
on ne peut pas donner de leçons si on ne peut servir de modèle. On a besoin d'un changement de culture en
profondeur dans l'espoir d'un avenir meilleur pour nos filles.
Si on profite
de la journée internationale du droit des femmes pour rappeler le chemin qu'il
reste à faire, il faut aussi souligner le travail accompli, les avancées
qu'on a réalisées au cours des dernières décennies, parce qu'il y a aussi toutes
ces femmes qui servent d'exemple, ces leaders au féminin qui innovent, qui
osent et qui réussissent, qui prouvent chaque
jour que les objectifs peuvent être atteints, que les rêves peuvent se
réaliser, que le travail et l'audace pavent le chemin vers le succès.
Québécoises
de tous les âges, mes collègues et moi avons un message pour vous :
Continuez à réclamer l'équité, ne vous excusez pas d'exister et foncez.
Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Président : Et à ce moment-ci je vais inviter les leaders parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur
cette motion, suivi des députés indépendants. M. le leader de l'opposition
officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président : M. le leader
du gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Président : M. le leader
du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
Le Président : M. le leader
du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet : Pour.
Le Président : M. le député
de Chomedey?
M. Ouellette : Pour.
Le Président : Mme la députée
de Marie-Victorin?
Mme Fournier : Pour.
Le
Président : Cette motion est donc adoptée. Mme la députée de
Mercier.
Mme Ghazal : M. le
Président, je demande le consentement
de cette Assemblée pour débattre de la motion suivante conjointement
avec la députée de Verdun et le député de Chomedey :
«Que l'Assemblée
nationale prenne acte qu'il n'y a pas d'acceptabilité sociale pour
l'agrandissement des sites d'enfouissement,
récemment [...] autorisés par le ministre de l'Environnement, à Sainte-Sophie,
à Saint-Nicéphore et à Lachenaie;
«Qu'elle
constate que le ministre de l'Environnement a autorisé par décret
l'agrandissement du site d'enfouissement de Saint-Nicéphore pour une
période de 10 ans, alors que son ministère le recommandait pour une
période de 5 ans;
«Qu'elle
prenne acte de la décision de la Cour supérieure du Québec du 26 février
dernier, qui a confirmé le droit de
la ville de Drummondville de ne pas permettre l'enfouissement par le biais de
ses allocations d'usage [et de] zonage sur son territoire;
«Que l'Assemblée
nationale du Québec demande au ministre de l'Environnement de retirer tous les
décrets d'agrandissement des sites
d'enfouissement en attendant le dépôt du rapport du BAPE générique sur les
déchets ultimes.» Merci.
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Pas de consentement, M. le Président.
Le Président :
Pas de consentement. Mme la députée de Gaspé, à vous la parole.
• (15 h 20) •
Mme Perry Mélançon :
M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée
afin de présenter, conjointement avec la
députée de Verdun, la députée de Sherbrooke, la députée de Marie-Victorin, le
député de Chomedey et le député de Rimouski, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale souligne l'apport important des maisons d'hébergement
pour les femmes victimes de violence
conjugale et les femmes violentées, ainsi que le travail inestimable de la
Fédération des maisons d'hébergement pour femmes, du Regroupement des maisons
pour femmes victimes de violence conjugale et de l'Alliance des maisons
d'hébergement de 2e étape pour femmes et enfants victimes de violence
conjugale;
«Qu'elle
dénonce le sous-financement chronique des maisons d'hébergement, qui place de
nombreuses femmes et leurs enfants en situation de danger,
particulièrement dans le contexte actuel de la pandémie;
«Qu'elle demande au
gouvernement de donner suite, dans son prochain budget, aux demandes des
groupes et d'investir la somme minimale de
70 M$ annuellement pour consolider les services existants dans l'ensemble
du réseau des maisons d'hébergement pour les femmes victimes de violence
conjugale et les femmes violentées;
«Enfin,
qu'elle demande au gouvernement de s'engager à investir toutes les sommes
nécessaires pour pallier le manque de
places dans les maisons d'hébergement pour les femmes victimes de violence
conjugale et les femmes violentées, considérant que chaque année, près
de 35 000 demandes d'hébergement sont refusées.»
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Pas de consentement, M. le Président.
Le
Président : Pas de consentement. Je reconnais maintenant
M. le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation.
Souligner la tenue du concours Prix de la relève agricole
M. Lamontagne : Oui. M.
le Président, je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le député de Vimont, la députée
de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, le député
de Bonaventure, le député de
Chomedey et le député
de Rimouski, la députée de Marie-Victorin et le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata :
«Que
l'Assemblée nationale souligne le lancement aujourd'hui de la 6e édition
du Prix de la relève agricole du Québec,
distinction qui vise à rendre hommage à l'engagement exceptionnel des jeunes
hommes et jeunes femmes entrepreneurs
aux parcours variés partout en région;
«Qu'elle
reconnaisse que le Québec est privilégié de pouvoir compter sur une relève
agricole motivée, audacieuse et innovante qui se consacre à
l'agriculture;
«Qu'elle
réaffirme que nos jeunes entrepreneurs constituent une priorité et une fierté
pour leurs régions ainsi que pour l'ensemble du Québec;
«Qu'elle rappelle que
nos jeunes agricultrices et nos jeunes agriculteurs, par leur savoir-faire et
leur créativité, encouragent le
développement de notre secteur agroalimentaire tout en participant au
rapprochement entre les consommateurs et les producteurs;
«Qu'elle
mentionne l'engagement du gouvernement en faveur d'une autonomie alimentaire
accrue et [...] la promotion des produits d'ici;
«Enfin,
qu'elle réitère que les efforts de réussite et les objectifs d'excellence du
Prix de la relève agricole du Québec sont une source d'inspiration pour toutes
les générations afin de développer une agriculture diversifiée, durable et résiliente.»
Le
Président : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise
aux voix
Le
Président : Consentement, sans débat. Je vous demande vos votes
respectifs, bien sûr. M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le Président :
Mme la députée de Marie-Victorin?
Mme Fournier :
Pour.
Le Président :
Cette motion est donc adoptée. La parole appartient à Mme la députée de
Marie-Victorin.
Demander au gouvernement de traiter de la question
des violences sexuelles chez les mineurs
Mme Fournier :
Merci, M. le Président. Je demande le consentement de cette Assemblée afin de
présenter, conjointement avec le ministre de
l'Éducation, la députée de Saint-Laurent, la députée de Sherbrooke, la députée
de Joliette et le député de Chomedey, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale souligne que les mineurs sont surreprésentés parmi les
victimes de violences sexuelles;
«Qu'elle rappelle que
le ministre de l'Éducation a réitéré à plusieurs reprises lors de l'étude du
projet de loi 151 visant à prévenir et
à combattre les violences à caractère sexuel dans les établissements
d'enseignement supérieur, en 2017, l'importance pour le Québec de se
doter d'une loi équivalente pour les écoles primaires et secondaires;
«Qu'elle
demande au gouvernement du Québec d'écouter la voix des jeunes mobilisés contre
les violences sexuelles dans les
écoles primaires et secondaires et qu'il profite de la prochaine réforme du
protecteur de l'élève pour traiter de la question.»
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise
aux voix
Le
Président : Consentement, sans débat. Je vous demande,
évidemment, vos votes respectifs. D'abord, Mme la députée de
Marie-Victorin?
Mme Fournier :
Pour.
Le Président :
M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le
Président : M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le Président :
Cette motion est donc adoptée.
Avis
touchant les travaux des commissions
Nous en sommes à la
rubrique Avis touchant les travaux des commissions. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, M.
le Président. J'avise cette Assemblée
que la Commission des institutions poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 84, Loi visant à aider les personnes victimes d'infractions criminelles et à
favoriser leur rétablissement, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 19 heures, à la salle du Conseil législatif;
La Commission de l'économie et du travail poursuivra
l'étude détaillée du projet de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 19 heures, à la salle
Pauline-Marois;
La Commission de la culture et de l'éducation poursuivra
l'étude détaillée du projet de loi n° 69, Loi modifiant la Loi sur le patrimoine culturel et d'autres dispositions
législatives, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 19 heures,
à la salle Marie-Claire-Kirkland.
Le Président : Merci.
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée
À la rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée,
bien, je vous informe que demain...
Une voix : ...
Le Président : M. le leader du deuxième
groupe d'opposition, je ne vous avais pas vu. À vous la parole.
M. Nadeau-Dubois : M. le Président, je
suis sous le choc. Le leader du gouvernement ne semble pas avoir de projet de loi à appeler au salon bleu dans les
prochaines heures. On a été habitués de sa part... On sait que c'est un homme
ambitieux, qui veut maximiser chaque minute de législation ici, au salon bleu,
alors vous comprendrez que je suis vraiment renversé de voir qu'il n'a
pas prévu d'appeler d'étude de projet de loi au salon bleu cet après-midi. Et
j'ai une proposition à lui faire pour régler ce problème, puisqu'une telle
perte d'efficacité dans nos travaux parlementaires est absolument inadmissible,
je suis sûr qu'il sera d'accord avec moi. Alors, je l'invite, je lui tends la
main à cheminer avec nous et, justement, à
faire cheminer le projet de loi n° 596, Loi instituant Pharma-Québec, qui
a été déposé par mon collègue de
Jean-Lesage il y a quelques mois de ça. Nous avons du temps de législation
disponible cet après-midi. Je le sais
préoccupé par l'efficacité des travaux parlementaires. Alors, je l'invite à
appeler le principe du projet de loi. Il me semble que c'est une
discussion qui n'a jamais été autant d'actualité au Québec.
Le Président : M. le leader du
gouvernement.
M. Jolin-Barrette : M.
le Président, écoutez, c'est une bonne suggestion du collègue de Gouin. Par
contre, M. le Président, par contre, écoutez, on m'a souvent reproché de ne pas
avoir suffisamment de prévisibilité pour cette Chambre. Alors là, je suis un
peu sous le choc, M. le Président, parce que le député de Gouin me dit :
Vous devriez...
En fait, M. le Président, c'est parce que ça a tellement
bien été, les travaux, ce matin, qu'on a réussi à faire l'adoption de principe du 60, la prise en considération du 77, la prise
en considération du 73, M. le Président. Je ne pensais pas que ça allait si bien que ça. Puis je constate
que les parlementaires, durant leurs deux semaines, se sont bien concentrés
à étudier les projets de loi, et ça nous a permis d'être efficaces ce matin.
Alors, si ça fonctionne bien
de cette façon-là, je pourrais envisager, effectivement, d'appeler des projets
de loi des oppositions. Mais, écoutez, on pourrait avoir
des discussions, très certainement, mais là, vous savez, à si court terme, M. le Président, la suggestion du député de Gouin,
je ne voudrais pas le prendre par surprise, M. le Président, parce qu'on
me demande d'envoyer la liste des projets de loi à l'avance. Alors, M. le
Président, dans un souci de
prévisibilité, je n'aurais pas pensé
que le député de Gouin aurait voulu cela. Mais j'en prends note, M. le Président, et je vais tenter de corriger le tout
pour les prochaines semaines. Alors, je comprends que, si j'ai des trous au
salon bleu, je pourrai appeler différents projets de loi.
Le Président : M. le leader
de l'opposition officielle.
M. Fortin : En fait, M.
le Président, je me déclare coupable,
je suis parmi ceux qui, comme d'autres en cette Chambre, demandent une certaine prévisibilité, et particulièrement en temps de pandémie, où on fonctionne à effectifs réduits ici. Alors, pour la bonne tenue de nos travaux mais
pour s'assurer qu'on a les bons effectifs sur place, M. le Président, on demande effectivement au leader du gouvernement d'avoir une
certaine prévisibilité.
Maintenant,
on a une période, comme le soulevait le leader de la deuxième opposition, de
quelques heures devant nous où, effectivement, on pourrait faire des
travaux parlementaires. Si le leader du gouvernement... si on accepte son argument, pour aujourd'hui on peut le faire, M. le
Président. Cependant, il risque d'y avoir d'autres périodes de temps où,
comme l'a dit le leader du gouvernement, les
travaux progressent bien, on va plus vite qu'anticipé. Alors, à ce moment-là,
M. le Président, nous sommes tout à fait disposés à ce que leader du
gouvernement puisse appeler un projet de loi de l'opposition. Que ce soit l'opposition officielle, la deuxième
opposition, la troisième, on a des projets de loi, M. le Président, pour lesquels on pourrait sauver du temps pour le
gouvernement. Le député de Nelligan a proposé un projet de loi sur les tarifs qui sont imposés aux restaurateurs, M. le
Président. C'est un projet de loi que le gouvernement lui-même veut introduire,
on peut lui sauver du temps en étudiant ce projet de loi là.
Alors, la prochaine
fois qu'il y aura une fenêtre comme celle-là, s'il veut étudier le projet de
loi de Pharma‑Québec de la deuxième
opposition, s'il veut étudier le projet de loi du député de Nelligan, du député
de Jacques-Cartier sur la langue française — je le sais, que ça lui
tient à coeur — des
députés du Parti québécois, qui ont de très bons projets de lois également qui ont été déposés, M. le Président, on
sera ouverts à le faire. On sera ouverts à mettre de côté notre demande récurrente de prévisibilité pour une exception
lorsque, M. le Président, il y aura une plage horaire qui se présentera comme
celle-là.
Le
Président : Attentif à ce bel échange. Nous poursuivons
maintenant. Je suis toujours à la rubrique Renseignements sur les
travaux de l'Assemblée. M. le leader du troisième groupe d'opposition, à vous
la parole, mon cher.
M. Ouellet : J'aimerais
participer à cet échange, M. le Président. Dans cet esprit de convivialité,
peut-être une proposition de compromis
aussi. On a présentement quatre commissions parlementaires qui roulent, une
cinquième est aussi disponible ici, au salon bleu. Alors, on a différents
groupes qui aimeraient voir aussi d'autres projets de loi cheminer.
Donc, tout est question de négociation.
Alors, si le leader veut utiliser le salon bleu pour ses propres projets de
loi, la contrepartie des oppositions,
ce serait aussi d'avoir leurs propres projets de loi. Donc, ma porte est
ouverte, ma main est tendue, et, entre hommes, je pense qu'on peut bien
faire.
• (15 h 30) •
Le Président : Écoutez, je
pense que vous aurez l'occasion de poursuivre. Mais peut-être un mot de la fin,
M. le leader du gouvernement, j'imagine.
M. Jolin-Barrette : Mot de la fin. Je prends note, M. le Président,
du changement d'attitude de mes collègues. Et j'en suis bien heureux, M. le Président, de cette belle
harmonie, et j'espère que ça va se poursuivre, M. le Président, jusqu'à la fin
de la session, au mois de juin, M. le Président. C'est comme ça que
j'aime les travaux parlementaires.
Le
Président : Et, sur
ce ton pour le moins positif, je vous informe que demain, lors des affaires
inscrites par les députés de
l'opposition, sera débattue la motion inscrite par Mme la députée de Sherbrooke, cette motion qui se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse que
l'actuelle crise sanitaire et économique a eu des impacts plus graves sur les femmes que sur les hommes et qu'en ce
sens, elle a fait augmenter les inégalités entre les hommes et les femmes au
Québec;
«Qu'elle demande
au gouvernement caquiste de procéder à une analyse différenciée selon les sexes
de ses mesures de relance économique, afin de mesurer l'impact de celles-ci sur
l'égalité homme-femme et que cette analyse soit rendue publique;
«Qu'afin
d'atteindre cet objectif de réduction des inégalités, les mesures de relance
économique du gouvernement caquiste incluent notamment des
investissements supplémentaires en infrastructures pour la création de
logements abordables, la création de
nouvelles places en centre de la petite enfance et la création de places en
hébergement pour femmes victimes de violences, afin de répondre à
l'augmentation des besoins dans l'ensemble de ces secteurs;
«Que les
mesures de relance économique incluent une amélioration significative des
conditions de travail et des salaires dans le secteur public, afin de
valoriser les domaines d'emplois traditionnellement féminins et de faciliter la
conciliation travail-famille;
«Finalement,
que l'Assemblée nationale affirme que la relance économique et sociale du
Québec doit viser l'atteinte de l'égalité entre les hommes et les
femmes.»
Affaires du jour
La période
des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux
affaires du jour. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
Oui, M. le Président, puisque nous n'avons plus d'affaires du jour et que le
délai pour la transmission des demandes de
débats de fin de séance n'est pas écoulé, je vous demande de suspendre nos
travaux jusqu'à l'expiration de ce délai.
Le Président : Et nous
suspendons donc ces travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 32)
(Reprise à 15 h 37)
Le Président : Nous reprenons
nos travaux.
Mmes, MM. les députés, je vous informe, à ce
moment-ci, que quatre demandes de débats de fin de séance ont été reçues à la
suite de la période des questions et de réponses orales d'aujourd'hui.
En application à l'article 311 et des
décisions de la présidence sur la répartition des mesures parlementaires, les
trois débats de fin de séance suivants auront lieu aujourd'hui, à
18 h 30, conformément à l'ordre spécial. Le premier débat portera sur
une question adressée par Mme la députée de Saint-Laurent au ministre de
l'Éducation concernant le retour à temps plein à l'école des élèves du
secondaire. Le deuxième débat portera sur une question adressée par Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue au ministre des Forêts, de la Faune
et des Parcs concernant le rôle du
ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs dans l'industrie forestière. Et
enfin le troisième débat portera sur une question adressée par M. le député de LaFontaine au
ministre de la Famille concernant l'incapacité du gouvernement caquiste à
réaliser les places promises en centre de la petite enfance.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Schneeberger :
Oui. Alors, M. le Président, avec l'horaire des travaux, je vous demanderais de
suspendre jusqu'aux débats de fin de séance plus tard. Merci.
Le Président : Et, répondre à
votre demande, les travaux sont donc suspendus. Merci à toutes et à tous.
(Suspension de la séance à 15 h 38)
(Reprise à 18 h 32)
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, nous reprenons nos travaux
Débats de fin de séance
Et, conformément à l'ordre spécial, nous allons maintenant procéder aux trois débats de fin de séance. Le
premier débat portera sur une question
adressée par Mme la députée de Saint-Laurent au ministre
de l'Éducation concernant le retour
à temps plein à l'école des élèves du secondaire.
Je vous
rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a
soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de
parole de cinq minutes, puis le député a ensuite droit à une réplique de deux
minutes.
Alors, Mme la députée de Saint-Laurent, je vous
cède la parole pour une durée de cinq minutes.
Plan pour le retour en
classe à temps plein en zone orange
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je pense qu'il est quand
même important, donc, de commencer,
d'entrée de jeu, pour m'assurer que le ministre de l'Éducation et moi, on est sur la même longueur d'onde quant
à un article de journal. Et j'ai
parlé aussi avec le journaliste en question, M. Jérémy Bernier, du Journal de Québec, pour m'assurer que ma lecture de l'article et les propos que
j'ai tenus étaient bien rapportés, et il comprenait parfaitement mon propos et il trouvait aussi que son article le rapportait
bien.
Aujourd'hui, le ministre de l'Éducation a choisi d'arrêter sa lecture d'un article après «est de ceux-là». Donc, on
insinue que moi, j'aurais appuyé des parents pour dire : Gardez vos
enfants à la maison, alors que je suis des premières à avoir milité pour le retour à l'école, évidemment de façon
sécuritaire. J'ai même déposé un paquet de propositions, que ce soient les purificateurs d'air avec filtres
HEPA, les demi-classes, les tests de dépistage rapide, pour nous assurer que
les enfants restent le plus longtemps à
l'école de façon sécuritaire. Et là il arrête, alors que tout de suite après il
dit : «Si elle n'approuve
pas — en
parlant de "elle", moi — nécessairement cette grève parce qu'elle
considère que les enfants ont déjà manqué assez de jours d'école, elle
partage la frustration de ces parents.»
Et là ouverture des parenthèses, donc on cite :
«"Si on est rendu là, c'est la faute [du ministre de l'Éducation]. C'est lui qui aurait dû sécuriser les parents, les
rencontrer, proposer des mesures d'atténuation, mais il ne l'a pas fait. Il
les a [plutôt] ignorés, [déplore-t-elle].» Je trouve que c'est important de le
dire parce que, je l'ai confirmé aussi sur mon compte Twitter, oui, les parents m'ont appelée,
c'est sûr, ils m'ont appelée, parce qu'ils ont essayé d'appeler plein de
députés. La semaine passée, on a reçu un
paquet de courriels de milliers de parents. Et moi, je réponds à mes appels,
même en semaine de relâche. Vous me
direz : Mme Rizqy, prenez des vacances. Mais non, je réponds aux parents.
C'est ça que je fais parce que je
suis une élue. Puis je réponds à tous les parents, même s'ils ne sont pas dans
mon comté, même si ça me prend du temps, même si ça veut dire que c'est aussi
la fin de semaine. Je le fais parce que je crois que c'est important de le faire, puis je crois que, même quand on est en
désaccord, il faut prendre la peine d'écouter. Puis ça prend aussi la peine
de rappeler ce que nous, on a proposé. C'est ce que moi, j'ai fait.
Alors,
aujourd'hui, j'invite vraiment le ministre à entendre mon message, ce que j'ai
toujours martelé, puis je l'ai dit de façon très claire aujourd'hui :
Envoye à l'école! Puis j'espère qu'il comprend que je suis très sincère dans
mon propos, parce que je ne voudrais jamais
qu'on me mette sur moi, sur l'étiquette d'une femme qui croit en l'éducation...
qu'on ose dire que moi, un jour,
j'encouragerais des parents à garder leurs enfants à l'école alors qu'ils ont
manqué autant de journées d'école. Ça, je prends ça très au sérieux.
Maintenant, sur ma question, aujourd'hui, ma
question portait sur les zones orange, les nouvelles zones orange. Le ministre de l'Éducation m'a dit : Bien,
c'est un peu confus. Il a raison de dire que j'ai demandé des demi-classes ici,
dans la zone rouge. Ce tableau, je tiens à rappeler que ce n'est pas mon
tableau, c'était le tableau qui a été déposé par le gouvernement du Québec. Ici, les demi-classes,
oui, la Santé publique avait fait une recommandation. Depuis le 22 octobre,
le Dr Arruda dit : On devrait considérer les demi-classes. Le ministre de
l'Éducation ne nous l'a pas dit, ça, au contraire.
Maintenant,
ce que moi, je demande, aujourd'hui... Je ne vous parle pas de la zone rouge, là. Si
ça peut aider le ministre, je vais même fermer ici mon tableau, je ferme la
zone rouge. Je vous parle de la zone orange et même, dans certains cas, la zone jaune, qui n'existe plus, on dirait.
Mais la zone orange, aujourd'hui, on a même entendu en point de presse le Dr Arruda, de la Santé publique, dire qu'il était
probable, envisageable d'avoir un retour à temps complet pour les élèves
de secondaire III, IV et V. Eux, là,
ces jeunes sont présentement, là... Avec ce calendrier scolaire que j'ai
présenté, il leur reste à toutes fins pratiques 30 jours à l'école
en présence physique.
Moi, je
connais le ministre de l'Éducation. Je le sais, que, pour vrai, il y croit, à la
réussite éducative, puis je sais que, quand il reste 30 jours, il le sait,
que c'est important, il sait qu'on doit tout faire. Il m'a référée tantôt... Il
m'a dit : Bien, Mme la députée, tout est clair dans ce tableau-là, allez le consulter. Je l'ai fait.
Mais, moi, ma question ne porte pas sur ce tableau, elle porte sur les
propos de Dr Arruda et...
Alors, ma question, je vais la répéter mot pour
mot : Pouvez-vous nous dire clairement quels sont les critères de la Santé publique pour ramener nos ados à temps
plein à l'école en zone orange, les critères? Parce que, vous voyez, sur
ce tableau que vous m'avez référée tantôt, à
la période des questions, il n'y
en a pas, de critère. Pire que ça,
c'est que rouge ou orange, c'est la
même affaire, ça fait que ça ne change rien. Or, on a vu, partout au Québec,
dans plein d'autres secteurs d'activité, il y avait une grosse différence entre le palier rouge
puis le palier orange, il y a eu des assouplissements qui ont été faits
pour d'autres secteurs d'activité au Québec.
Moi, je ne
veux pas avoir de date, je ne demande même pas une date au ministre de l'Éducation, juste connaître les critères, s'il vous
plaît. Merci.
• (18 h 40) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Saint-Laurent. Maintenant, je cède la parole à M. le ministre de
l'Éducation pour une durée de cinq minutes.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci bien, Mme la Présidente. Je trouve
ça intéressant de faire ce débat de
fin de séance avec ma collègue aujourd'hui. Des fois, en période de
questions, on a moins de temps, c'est plus une période de ping-pong, ça va
rapidement.
J'apprécie la
mise au point qu'elle a faite tout à l'heure, je suis content de ça. Je trouve
que de prendre le temps de remettre les choses en perspective, qu'il n'y ait
pas de mésentente, de propos alloués, d'intentions imputées à qui que ce
soit, c'est la meilleure façon de travailler. Donc, tant mieux si les choses
ont été clarifiées pendant la journée.
Avant de
répondre spécifiquement sur la question sur les secondaires III, IV, V — on va y venir, il reste quand même un
peu plus de quatre minutes — je
voudrais revenir sur la fin de l'article, parce qu'elle me disait que je
n'avais pas lu l'article au complet, j'avais
lu un paragraphe. Elle a lu le troisième en partant... Il y avait le dernier
paragraphe qu'on n'a pas lu, ni elle
ni moi. Ça disait, à la fin, là, il y a les guillemets : «Rien n'a
été fait pour atténuer les impacts de la COVID-19 dans les écoles avant [d'imposer le masque]», soutient-elle. Parce
que, bon, c'est un article qui parlait de certains parents qui étaient
mécontents de la recommandation de la Santé publique, qui a été acceptée par le
gouvernement parce qu'il faut bien accepter ces recommandations-là, d'imposer,
je vais dire, malheureusement, mais de le faire quand même, le masque, à nos plus petits de première à quatrième
année en classe, en zone rouge. Et là ma collègue qui dit : «Rien n'a été fait pour atténuer les impacts
de la COVID-19 dans les écoles avant [d'imposer le masque]...» Je suis obligé
de corriger cette affirmation-là quand même.
Énormément de choses ont été faites dans les écoles par le
personnel des écoles, je vous dirais,
en suivant les avis de la Santé publique. Mais la Santé publique donne des avis
et des recommandations, on discute avec le gouvernement, on y va avec un plan de match, mais c'est dans
les écoles que ça se passe après. Les efforts, là, se font par le
personnel des écoles.
Quand on dit :
«Rien n'a été fait pour atténuer les impacts de la COVID-19 dans les écoles
avant [d'imposer le masque]», je suis
obligé de dire que ce n'est pas vrai puis que ce n'est pas... je vous dirais
que ce n'est pas de reconnaître le
travail qui a été fait dans les écoles, parce qu'il y a des gens qui sont à
l'entrée des écoles avec une petite pompe, là, de gel antiseptique, des fois on dit une petite pompe
à Purell, il y a des gens qui sont là tous les matins, beau temps, mauvais temps, puis qui mettent du nettoyant à mains dans les mains
des enfants tous les jours, en entrant, à la récré, au dîner, à chaque jour pendant des semaines, et des semaines,
et des semaines. Ces gens-là font un travail important. On ne peut pas
dire que rien n'a été fait.
Avant d'arriver avec
les couvre-visages... ou plutôt des masques de procédure, on avait des
couvre-visages. On les avait amenés dans nos
écoles. Il y a des horaires alternés. Les directions d'école se sont désâmées,
comme dit ma mère, pour refaire une
nouvelle façon, refaire un horaire différent, prévoir des horaires pour que les
élèves n'aillent pas aux toilettes en
même temps, que les classes-bulles ne se rencontrent pas, consolent des enfants
parce qu'ils sont dans une classe-bulle
puis que leur meilleur ami est dans la classe-bulle d'à côté, puis ils ne
peuvent pas jouer avec, même dans la cour
de récré. Ça aussi, c'est des mesures qui ont été prises, qui sont tristes pour
les enfants, mais qui demandent de l'énergie aussi à tout le personnel
des écoles. Ça a été fait, et j'en passe, et j'en passe.
Il y a beaucoup de
mesures, notamment dans les services de garde, dans les surveillances des
dîners. Beaucoup de choses ont été faites
dans les écoles, en tout respect des recommandations de la Santé publique, avant qu'on en arrive
avec cette dernière mesure qui nous vient de la Santé publique, qui est
d'arriver avec le fameux masque de procédure pour
nos tout-petits, mesure qu'on souhaite temporaire et évidemment
qu'on souhaite mettre derrière nous dès qu'on le pourra.
Sur le
secondaire III, IV et V, qui sont malheureusement encore en alternance,
donc, un jour sur deux, je n'ai pas besoin
d'aller fouiller bien loin pour savoir ce que c'est. Moi, j'ai une fille en
secondaire III qui le vit, là. Aujourd'hui, c'était
son jour où elle était à la maison, puis demain elle va aller à l'école. Donc,
je sais très, très bien ce que c'est. La Santé publique étudie, à notre
demande, la possibilité de permettre à ces élèves-là d'aller à l'école à
tous les jours. Ils sont en train de voir à partir de quand. Ils ne sont pas en train de voir si on va les ramener, ils sont en train de voir quand est-ce qu'on va les ramener. Donc, il y a quelque
part une lumière au bout du tunnel.
Ce n'est pas le train qui s'en vient, là, c'est vraiment le bout du
tunnel.
Donc,
quand est-ce qu'on va permettre à nos élèves du secondaire III,
IV, V de revenir à l'école à tous les jours et dans quelles régions? Ma collègue fait la nuance zone orange, zone rouge. Effectivement, avec les variants, avec la propagation qui n'est pas pareille à la grandeur du Québec, il est possible que ça
se fasse en une phase, en deux phases, en trois phases. Et, je vous le dis, à toutes les semaines je
demande à nos gens de la Santé publique quand est-ce qu'on va pouvoir les
ramener et j'espère que ce sera le plus tôt possible. On veut tous la
même chose.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le ministre
de l'Éducation. Et maintenant
pour votre réplique de deux minutes.
Mme Marwah Rizqy (réplique)
Mme Rizqy : Dans un premier temps, vous avez raison, M. le ministre, tous les efforts ont été faits par le personnel de l'éducation. Mon propos vous visait vous plus particulièrement, les mesures que vous, vous auriez pu faire davantage.
Pour n'en nommer que quelques-uns, purificateurs d'air avec filtre HEPA, on vous
l'a demandé, ça a été correct pour les écoles
anglophones ainsi que les écoles privées, mais pas pour les
écoles francophones publiques. Les tests de dépistage rapide sont bons pour tout le reste des Canadiens mais pas au Québec, mais seulement, au
Québec, pour les entreprises, mais pas pour
nos écoles. Les demi-groupes, ça, c'est une vraie recommandation de la Santé
publique. Vous nous avez promis ici, de
vous, vous personnellement, vous y pencher. C'était ce que vous nous avez dit
au salon bleu en interpellation, puis finalement, on n'a pas vu ça
venir.
On
ne l'a pas vu, alors qu'on vous a fait des propositions telles que, par
exemple, les bibliothèques municipales, les centres des sciences, les
musées, pour trouver d'autres lieux, parce qu'on savait, là... on sait, là, que
vous n'êtes pas capable, avec une baguette magique, d'inventer des espaces. On
le sait, là, puis on sait qu'on ne peut pas trouver des enseignants... On le
sait, on est conscients de ça. On ne vous demande pas un miracle. C'est pour ça
qu'on vous a dit : Est-ce qu'on peut,
peut-être, appeler les enseignants à la retraite en renfort? Est-ce qu'on peut
penser aux étudiants? Tout ça, c'est
vrai. C'est des propositions qu'on a faites parce qu'on est conscients qu'on ne
peut pas vous demander l'impossible. Ça, on est conscients.
Maintenant,
quand vous me dites, quand... Moi, je vous l'ai même précisé, je ne veux même
pas savoir le quand, je veux juste connaître les critères pour savoir, quand on
est rendus en zone orange. Pensez, là, aux enfants de Rimouski, à ceux du Saguenay, à ceux de l'Estrie. Eux autres,
ils veulent juste savoir, les parents, quand leur jeune, qui est pratiquement, là, un jour sur deux, avec huit heures de temps
d'écran au total... Parce qu'il n'y a pas juste l'école, on le sait, là, ils
jouent encore, les ados, sur les
consoles. Donc, c'est le cumul du temps d'écran qui se passe aussi à la maison.
Puis ça, je le sais que c'est une préoccupation pour vous. Je le sais,
je vous connais. Alors, c'est pour ça que j'insiste là-dessus.
Moi,
le tableau, je l'ai vu. Je prends note
qu'il a été mis à jour le 3 mars. Ça ne me dérange pas. Ce que j'aimerais,
c'est juste un ajout de critères, c'est juste ça que je veux savoir. Dès que
vous êtes prêt, je suis prête à le relire, votre tableau. Merci.
• (18 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie. Alors, nous allons maintenant procéder au
deuxième débat, qui portera sur une
question adressée par Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue au ministre des Forêts,
de la Faune et des Parcs concernant le rôle du ministère
de la Forêt... pardon, oui, de la Forêt,
de la Faune et des Parcs dans l'industrie forestière.
Alors, Mme la
députée, vous disposez d'un temps de parole de cinq minutes.
Gestion
du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs
Mme Émilise Lessard-Therrien
Mme Lessard-Therrien :
Merci, Mme la Présidente. J'ai voulu revenir sur ma question de cet après-midi
parce que, manifestement, le ministre
ne semble pas réaliser la gravité des problèmes qui découlent de son ministère.
On va refaire un petit tour d'horizon des principaux enjeux soulevés
depuis le début du mandat du ministre.
En
décembre 2019, le ministre a décidé d'abolir des mesures de protection du
caribou forestier dans trois massifs forestiers
au Saguenay—Lac-Saint-Jean
avant même d'avoir en main des données scientifiques probantes sur la présence
des caribous dans ces secteurs. Il a
également critiqué publiquement et sévèrement des experts et des groupes
environnementaux parce qu'ils avaient
sonné l'alarme et osé dénoncer les pratiques du ministère et son inaction en
matière de protection de la faune. Le
ministre a reconnu son erreur, mais, depuis, rien n'a vraiment changé. En fait,
on a l'impression que les choses se sont empirées.
En décembre 2020,
l'Ordre des ingénieurs forestiers du Québec déposait les résultats d'une
enquête faisant état de plusieurs problèmes
ressentis dans les rangs du ministère : sentiment de travail bâclé,
commandes de Québec qui arrivent de
manière décousue, instructions de travail non cohérentes. Parmi les
600 ingénieurs forestiers qui se sont exprimés sur leurs
organisations, ceux qui travaillent pour l'État québécois ont donné les notes
les plus faibles.
La
semaine dernière, le reportage-choc de l'émission Enquête est venu
confirmer ce qu'on dénonce depuis déjà longtemps :
la mauvaise gestion de nos forêts par la CAQ, chiffres falsifiés, contrôles
déficients, décideurs complaisants. L'impression que le ministre
travaille pour l'industrie se confirme.
Lors
du dernier forum sur les communautés forestières, organisé par la Fédération
québécoise des municipalités, le
ministre a dit, et je cite : «Le régime forestier a été très axé vers la
protection des ressources. Il doit être recentré afin de tenir davantage compte des besoins des
industriels.» Le ministre n'aurait pas pu être plus clair. Le tapis rouge, il
veut le dérouler pour l'industrie. Alors, on ne devrait pas tellement
être surpris de ce qui se passe en ce moment.
Néanmoins,
la frustration monte chez plusieurs groupes de citoyens qui réclament des aires
protégées dans leur région et qui s'accrochaient, jusqu'à récemment, à la cible
promise par le gouvernement. La frustration monte chez les acériculteurs
en terre publique qui réclament une meilleure protection de leurs érablières et
des secteurs ayant un fort potentiel
acéricole. Le ministre nous dit qu'il
y a juste 18 % des entailles qui sont situées dans les
forêts publiques, mais les plus
grosses érablières et les plus grands massifs forestiers propices au
développement acéricole se situent dans les terres publiques. Les producteurs et productrices
acéricoles du Québec estiment leurs besoins à 36 millions d'entailles
supplémentaires en terre publique d'ici 60 ans. Beaucoup de ce
potentiel se trouve même dans la région du ministre. Avec sa vision court-termiste, avec la «skiddeuse» qu'on envoie
dans nos érablières, est-ce que le ministre est en train de mettre le couvercle
sur l'évaporateur?
La frustration monte
chez les groupes environnementaux et les communautés autochtones qui ne se sentent
pas écoutées et parfois même méprisés. La
frustration monte chez les fonctionnaires du ministère, qui ont perdu confiance
envers le gouvernement. Les propos des lanceurs d'alerte dans le reportage
étaient vraiment préoccupants. Le ministère n'écoute pas ses propres experts et
ne veut que plaire à l'industrie.
Tantôt, le ministre a
dit que les mesureurs doivent respecter les choses, il y a une loi qui encadre
les mesureurs, vérification de compétence,
vérification sur le terrain, que le ministère est régi par ISO 14001, etc.
C'est bien beau, tout ça, là, mais je ne vois pas en quoi ça répond à
toutes nos préoccupations, et surtout celles des fonctionnaires du ministre,
puisque visiblement ils ont encore de gros malaises sur la gestion interne avec
les forestières.
Ensuite,
pour nous rassurer, le ministre nous dit qu'il demande des rencontres avec le
sous-ministre, qu'ils en ont eu une vendredi matin et encore une
aujourd'hui. Voyons, si c'est rassurant, ça, Mme la Présidente.
D'abord,
je ne vois pas en quoi consulter les membres de son équipe de travail derrière
des portes closes consiste en une
solution. En fait, ce que plusieurs dénoncent, c'est la complaisance de ces
hauts fonctionnaires envers le lobby des forestières.
Alors, la question
qu'on se pose : Est-ce que le ministre exerce un réel leadership sur ses
hauts fonctionnaires ou est-ce que ces
rencontres servent plutôt à briefer le ministre sur les lignes de com pour
défendre les décisions que prend son
ministère? Faisons la lumière entre nous, en vase clos, alors qu'on parle de
l'argent des Québécois et des Québécoises et la protection de notre patrimoine naturel. C'est pour ça qu'on fait la
proposition de tenir une enquête publique indépendante.
Alors,
pourquoi le ministre refuse de déclencher cette enquête publique indépendante
en bonne et due forme afin de faire la lumière sur la gestion de son ministère
et de nos forêts?
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la députée. Maintenant,
M. le ministre, vous disposez, vous aussi, d'un temps de parole de cinq
minutes.
M. Pierre Dufour
M. Dufour :
Bien, merci beaucoup, Mme la Présidente. Je pense, c'est intéressant d'avoir la
chance d'un petit débat comme ça, de
fin de séance, pour, justement, remettre en relief les différentes
situations. Je trouve ça un petit peu surprenant, lorsqu'on dit qu'il ne faudrait pas parler à notre sous-ministre, parce
que, si on parle à notre sous ministre en situation close, je
pense que c'est... Normalement, tout ministre a besoin d'avoir une relation de proximité avec
son sous-ministre pour bien savoir les situations comme nous
a été présenté dans ce reportage-là.
Comme je l'ai
mentionné tantôt, à la période de
questions, dès le reportage de Radio-Canada, on a tout de suite pris acte,
et j'ai tout de suite demandé, en sachant fort bien qu'il y avait Enquête
le soir même, d'avoir une rencontre immédiate avec mon sous-ministre pour discuter de ce qui était déjà dans l'article du matin et qu'est-ce qui allait sortir, justement, par rapport au documentaire
ou, si on aime mieux, le reportage. Tout
de suite, le lendemain, on a pris
acte de la situation. On a regardé, puis je vous le dis, là,
comme ministre, je ne peux pas rester insensible aux allégations qui ont été
rapportées la semaine dernière dans ce reportage-là. Donc, il fallait justement
que j'interpelle mon sous-ministre à savoir comment sont les rouages de certaines situations
qui nous ont été présentées, dont, entre
autres, les mesureurs, qui était
possiblement l'élément le plus accrocheur de ce reportage-là.
Dans
cet effet-là, dans ce documentaire-là, ce que j'ai présenté tantôt à la période de questions, c'est les différentes normes
et les différentes lois qui existent, qui encadrent les mesureurs. Et je me
dois de le rappeler, il y a une loi, il
y a des vérifications de compétence, il y a des vérifications sur le terrain. Le ministère
est ISO 14001, il y a des programmes de formation continue, les gens ont des
cartes de compétence. Et, s'il y a des fraudes ou s'il y a quelconque élément,
les cartes de compétence sont perdues, ces gens-là perdent leur emploi. Il y a
des vérifications diverses qui se font sur les balances, les transports et les
cours à bois.
J'aimerais
peut-être dire à ma collègue qu'il y a eu, au cours des cinq dernières années,
107 000 vérifications que le
ministère a conduites, 107 000. Donc, ce qu'on est en train d'essayer de
nous faire dire ou de nous montrer, c'est qu'il n'y a pas de travail qui se
fait. C'est comme si c'était un bar ouvert, etc., puis on aime ça, là, dire le
bunker, puis etc. Je m'excuse, mais,
à un moment donné, il y a du travail que se fait. Il y a du monde, il y a des
compétences. Et ce que semble nous
dire un peu l'opposition dans ce cas-ci, c'est que c'est comme si tout ce
travail-là n'a aucun égard et c'est comme si on ne respecte rien. Moi, je
m'excuse, mais il y a du monde compétent dans ce ministère-là. Mais, au-delà de
la compétence, c'est un fait que, s'il y a des fraudes, s'il y a des
malversations, bien, oui, il faut intervenir.
Et
ça, d'ailleurs, ce que j'ai demandé à mon sous-ministre, c'est tout de suite
d'entamer une vérification à l'interne de
ce qui se passait. Et donc je pense que c'est important qu'il y ait cette
étape-là qui soit faite avant de penser à aller à des commissions d'enquête à l'extrême, etc. Je pense
qu'il faut commencer par aller voir à l'intérieur qu'est-ce qui se passe,
et ça, c'est important de le préciser.
L'autre élément qu'on
nous amène, là, dans cette discussion de soirée, on me parle de différentes
situations. Premièrement, j'aimerais ça
revenir en 2019, sur l'histoire des trois massifs. Tout ministère de la Forêt,
de la Faune et des Parcs a le droit
de mettre en prévision potentielle au niveau des aires pour les caribous, mais
on a le droit aussi de bouger la
situation, et c'est ce qu'on a fait, et je ne pense pas qu'on a été hors normes
ou hors loi en faisant ça. Je pense qu'on l'a fait proprement, mais c'est sûr que ce n'est peut-être pas dans
l'engagement de ce que la collègue veut ou que son parti veut. Mais moi,
je suis très à l'aise encore avec cette décision-là qu'on a prise.
Maintenant, pour les
aires protégées, je pense que ça vaut la peine de prendre quelques minutes pour
expliquer. Au Québec, on a des aires
protégées. Aujourd'hui, on en a 17 %. Sur le 17 %, on en a environ
15,5 % que c'est des aires protégées
de catégorie 2. Une aire protégée de catégorie 2, c'est le maximum et
la qualité maximum qu'on peut faire comme aire protégée. On ne peut plus rien faire, le territoire est gelé. Si on
compare avec d'autres pays, beaucoup de pays ont plus de pourcentages que nous,
mais ils ont la fameuse catégorie 6 ou la catégorie 5. Et, si le projet
de loi de mon collègue Benoît
Charette, le projet de loi n° 5... n° 46, excusez, qui a
permis, justement, d'arriver avec cette catégorie-là, et
il reste la réglementation... Et ça va permettre, justement, d'avoir des aires
protégées au sud, d'ailleurs, parce que c'est des secteurs qui sont plus populeux, avec plus de personnes et
plus d'interactions. Donc, je pense que c'est important de dire la juste
mesure de ces éléments-là.
Je
terminerai en disant encore une fois qu'on est conscients de la situation et
puis, oui, on a fait une demande à notre...
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le ministre. Maintenant,
Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue,
vous disposez d'un temps de réplique de deux minutes.
Mme Émilise Lessard-Therrien
(réplique)
Mme Lessard-Therrien :
Merci, Mme la Présidente. En fait, on ne remet pas en cause les discussions
avec le sous-ministre. Bien sûr qu'on va
discuter avec notre équipe de travail. Ce qu'on remet en cause, c'est le fait
que ça constitue la solution du
ministre au problème. C'est ça, sa réponse à nos préoccupations, et ça, ça ne
nous rassure pas. Des vérifications à
l'interne, O.K., mais ensuite comment on va faire pour s'assurer que ces
vérifications-là se traduisent sur le terrain?
Le ministre dit qu'il
faut être équilibriste entre la forêt, la faune et les parcs, et c'est ce qu'on
fait totalement au niveau du ministère. Ça,
c'est ce qu'il nous dit. Eh bien, j'aimerais qu'il me fournisse des exemples
concrets de son talent d'équilibriste,
parce qu'encore cet après-midi, je rencontrais la SNAP-Québec dans le cadre de
leur tournée annuelle, et vous savez
ce qu'ils m'ont dit? Qu'il y a encore des blocages au ministère de la Forêt, de
la Faune et des Parcs pour créer un nouveau parc national au lac Walker,
sur la Côte-Nord.
Alors, quand le
ministre se vante qu'on a un modèle d'intégration des parcs qui fait notre
fierté puis qu'il bloque lui-même ce projet,
je ne vois pas il est où, l'équilibre. Quand la forestière RYAM, au Témiscamingue,
appuie des projets d'aires protégées
qui ne font pas finalement partie des projets qui vont être retenus, je me
demande il est où, l'équilibre. En
fait, énormément de Québécois, de Québécoises, d'experts, de groupes de la
société civile se demandent il est où, l'équilibre quand il est temps de protéger le caribou, quand
il est temps de protéger nos forêts qui sont à haute valeur écologique, qui
pourraient constituer des super beaux
projets de développement récréotouristiques, quand il s'agit de protéger nos
érablières qui sont, oui, situées en terre publique puis qui constituent
un potentiel de développement extrêmement important puis extrêmement structurant pour nos régions. Il est
où, l'équilibre? Et, moi, c'est la réponse que j'aimerais avoir. J'aimerais
ça que le ministre puisse nous éclairer là-dessus. Merci, Mme la Présidente.
• (19 heures) •
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous remercie, Mme la députée.
Et maintenant nous allons passer au troisième
débat de fin de séance, qui portera sur une question adressée par M. le député de LaFontaine au ministre de la
Famille concernant l'incapacité du gouvernement caquiste à réaliser les places
promises en centre de la petite enfance.
Alors, M. le député de LaFontaine, je vous cède
la parole pour une durée de cinq minutes.
Création de places en
service de garde
M. Marc Tanguay
M. Tanguay :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Depuis l'arrivée au pouvoir de la CAQ,
depuis octobre 2018, ça fait
maintenant plus de... ça fait deux ans et demi, Mme la Présidente, ça fait deux
ans et demi que la CAQ est au pouvoir, on
a vu, au courant de cette période-là, une recrudescence de parents qui ont
lancé des cris du coeur. Il a même l'AQCPE, l'Association québécoise des CPE, sur son Facebook, qui a décidé de
donner la parole aux familles et il y a eu beaucoup de témoignages.
J'ai eu l'occasion durant, notamment, la période
de questions, avant les deux semaines de circonscription, d'interpeler le ministre sur ces cas très, très
tangibles qui sont de plus en plus nombreux, que l'on ne voyait pas à ce volume-là, Mme la Présidente, sous les
gouvernements précédents. La preuve en est faite. Ces témoignages, ces cris du
coeur, qui touchent au premier chapitre, au
premier titre des femmes, qui ne peuvent pas retourner en emploi parce qu'elles
n'ont pas de place en garderie, et ça, c'est
un fait statistique, les 17 dernières années, les deux pires années de
création de places en service de
garde subventionné, les deux pires années sont les deux dernières années de la
Coalition avenir Québec. Et, quand le
ministre de la Famille vient dire : Ah! bien, c'est les libéraux, nous, on
répare les pots cassés, c'est les libéraux, ils n'étaient pas meilleurs que nous autres, ils étaient pires, bien,
les faits sont têtus, Mme la
Présidente. En 2015, 2016, 2017, 2018,
il s'est créé, places subventionnées, au Québec, en moyenne 3 000 places par année. Les deux
dernières années — je
vous dis que ça fait deux ans et demi qu'ils
sont au pouvoir — les deux
dernières années, ce n'est pas 3 000, c'est 900, en moyenne, de
création par année. C'est 30 %. Alors, quand il dit : Les libéraux
avant nous, c'était épouvantable, il est à
30 % de ce qu'il déclare être épouvantable, Mme la Présidente. Il ne se
crée pas de places en nombre suffisant sous le gouvernement de la CAQ. En fait, les chiffres le démontrent, il y a plus
de places qui se ferment que de places qui se créent, ce qui justifie l'AQCPE de dire : Bien là, on
va donner la parole aux parents du Québec, notamment aux mères du Québec,
aux femmes du Québec.
Et là il
y a eu des témoignages. J'ai eu l'occasion de souligner le témoignage, le cas
d'Énora, dans le Bas‑Saint-Laurent, maman
d'une petite fille d'un an, qui a dû prendre un congé sans solde à cause d'un
manque de places. Même chose pour Stéphanie, de Rimouski, maman de deux
enfants, qui travaille dans le réseau de la santé. Elle ne peut pas retourner, imaginez-vous, dans le contexte de la pandémie.
Elle travaille, Mme Stéphanie, de Rimouski, dans le réseau de la santé,
elle est en congé sans solde parce qu'elle
n'a pas de place en garderie, Mme la Présidente. Autre cas, en Mauricie, Alice
Tessier, infirmière clinicienne en
gérontopsychiatrie, c'est un cas qui a été soulevé par le journal à l'époque.
Mme Tessier est maman d'un petit
garçon. Au moment où on se parle, elle ne peut pas retourner travailler parce
que son enfant n'a pas de place en service
de garde. Toujours en Mauricie, à Trois-Rivières, Fannie Massey. Il y a deux
ans, elle a inscrit son premier enfant sur
la liste, elle n'a jamais eu d'appel. Alors, qu'elle attend son deuxième
enfant, elle n'a toujours pas été appelée. Puis on faisait état d'Émilie, qui travaille toujours au bloc
opératoire de l'Enfant-Jésus, à Québec, également, qui n'a pas de place
et qui n'a pas pu retourner travailler.
Aujourd'hui, j'ai eu l'occasion de faire écho
d'un article du Journal de Montréal où, dans Longueuil, il y a un 80 places qui s'est ouvert. Première journée
pour les inscriptions, c'est un 80 places, vous avez eu le nom de
950 enfants. Les parents de
950 enfants se sont dépêchés à aller inscrire leurs noms. Sur le maigre 80 places,
évidemment, on ne pourra pas
satisfaire tout le monde, et il n'est prévu aucune autre, dans ce secteur-là...
Il est dit dans l'article que le ministère ne prévoit aucune place
additionnelle pour ce secteur.
Depuis maintenant deux ans et demi, le ministre
connaît son défi. Son défi, il est double. Il doit diminuer la bureaucratie, Mme la Présidente, et il doit
indexer les budgets octroyés pour faire en sorte de bâtir un CPE. Et ça, il n'a
pas besoin de livre blanc, il n'a pas besoin
de projet de loi, il n'a pas besoin de nous promettre : Oui, oui, oui, ça n'arrivera
pas, Mme la Présidente, je fais une primeur,
et ce qu'il m'a dit à matin, ça n'arrivera pas. Puis il pourra me dire :
Vous avez menti, il ne pourra pas
livrer les 13 500 places, c'est impossible, d'ici la fin de cette
année. Mais pourtant il continue de dire ça. Ça n'arrive pas. Depuis deux ans
et demi que ça n'arrive pas, Mme la Présidente, que les gens n'ont pas de place.
Alors, le ministre n'a pas utilisé le temps
qu'il avait jusqu'à maintenant, et c'est maintenant que sa troisième année sera déterminante, c'est maintenant qu'il
doit — et il
aurait dû le faire depuis bien longtemps — travailler sur la bureaucratie, augmenter les budgets. Il doit le
faire, et il ne l'a toujours pas fait, Mme la Présidente, puis il nous promet
des belles annonces. Bien, on ne le croit plus.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député
de LaFontaine. Et maintenant je cède la parole à M. le ministre de la
Famille pour une durée de cinq minutes.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe :
Merci, Mme la Présidente. D'abord, peut-être, une parenthèse, parce que c'est
intéressant, c'est rare que je dise
ça, mais c'est intéressant, ce que le député de LaFontaine explique. C'est vrai
que, les deux premières années du mandat, les ouvertures ont été peu nombreuses,
parce que, vous savez, ouvrir un CPE, ça prend quelques mois, du moins.
Ça prend en ce moment, en moyenne, 36 mois, puis on a fait baisser ça.
C'était à 48, on est maintenant rendus à 36.
Donc, le
résultat, notamment, des années de compressions... Donc, j'ai ici l'extrait du
budget Leitão 2014, où c'est écrit,
là, noir sur blanc, on parlait de faits, là, en voici un, un fait, accessible à
tous... où on inscrit : «Dans le cadre du présent budget, le gouvernement annonce un ajustement du
rythme de création des places dans le réseau.» Ils se sont fixé, donc, des
cibles à la baisse. On peut être d'accord ou non. Parce qu'ils souhaitaient un
retour à l'équilibre budgétaire, ils ont décidé de couper, donc, dans le
développement. Ce qui fait en sorte que, quand nous, on arrive en poste, là,
Mme la Présidente, ces projets-là, il faut
les relancer. Et c'est sûr que, dans les deux premières années, c'est plus
difficile, à ce moment-là, de couper des rubans et de faire en sorte que
ces places-là soient accessibles.
Mais on a
fait le nécessaire, si bien que cette année... Oui, il y a eu un délai de
quelques mois, notamment en raison de
la COVID. J'aurais voulu que ce soit plus rapide. Mais je pense que les
Québécois comprennent que, dans les circonstances, on a quand même fait du mieux qu'on pouvait. Et la
majorité, la très grande majorité de ces places là vont être inaugurées
au cours de la prochaine année. Donc, on se
reparlera dans 12 mois, et le député de LaFontaine, à ce moment-là, pourra
faire le bilan, mais moi, je lui promets des petites surprises.
Ce que j'ai
envie de vous dire, c'est que, lorsqu'on est arrivés, donc, on a fait le
ménage. On a bonifié les conditions de financement, si bien que, je vous
le disais, la plupart des places vont ouvrir cette année.
Deuxièmement, autre bon point qui est soulevé
par le député de LaFontaine, il faut alléger tout le processus administratif, il faut donner de l'air. Parce que,
vous savez, on a deux groupes de gens très motivés. On a des professionnels
exceptionnels, au ministère de la Famille,
qui veulent développer, qui ont le couteau entre les dents, qui veulent
procéder, eux aussi, à des ouvertures de places, mais ils sont pris dans un
carcan, ils sont pris à travers toute une administration, à travers une bureaucratie qui leur a été imposée à
travers les années parce qu'il y a eu beaucoup de mesures de contrôle, parce
qu'on se rappelle qu'il y a eu des événements malheureux dans le cadre
d'octrois de contrats dans le passé.
Et ensuite,
deuxième groupe de gens motivés, bien sûr, les gens sur le terrain, qui sont
des passionnés. Donc, je parle des promoteurs de CPE, souvent des
directeurs, des directrices qui ont déjà une installation à leur charge. Et ces
gens-là aussi veulent respirer.
Donc, ce travail-là, on n'a pas attendu à cette
semaine pour le commencer... ou au mois dernier, il est commencé depuis déjà de nombreux mois, ce qui fait en sorte
que très prochainement on sera en
mesure de procéder à cette annonce-là. Les
gens vont voir qu'on sera en mesure de réaliser les places qui sont octroyées,
donc celles qui sont actuellement dans les
cartons mais aussi celles qui sont à venir. On sera en mesure de les réaliser
plus rapidement en donnant ce grand coup de pied dans la paperasse pour permettre à nos professionnels et aux
gens sur le terrain de pouvoir développer plus rapidement.
Ensuite de
ça, la pandémie, c'est clair qu'elle a frappé fort, notamment pour nos
responsables de service de garde en
milieu familial. Je vois les chiffres, c'est clair que c'est préoccupant. C'est
préoccupant. En même temps, je veux vous dire que je comprends les raisons pour lesquelles beaucoup de RSG, comme
on les appelle, ont décidé de se retirer. Elles ont fait ce choix-là souvent au moment où on leur disait qu'elles ne
pouvaient même pas accueillir à la maison, par exemple, leur mère, leur
père, leur fils ou leur fille d'âge adulte ou encore les cousins et cousines,
mais se trouvaient à accueillir six
tout-petits de familles différentes, souvent, à chaque jour. On comprend que
dans les circonstances, avec la peur du virus, il y en a beaucoup qui
ont décidé de fermer boutique. Maintenant, c'est clair que ça nous pose un
enjeu. Et, autre bonne nouvelle, dans les prochaines semaines toujours — c'est
un autre plan sur lequel on travaille depuis déjà de nombreux mois — on sera en mesure de faire des annonces pour, je dirais, donner
davantage envie à des jeunes femmes et à des jeunes hommes aussi, on le
souhaite, de se lancer dans la garde en milieu familial.
Mais, une fois que je vous ai dit tout ça — ça,
c'est ce que ça nous prend à court terme — ça va aussi nous prendre des mesures à plus long terme qui vont
passer par le dépôt d'un projet de loi cet automne. On va consulter, parce
que, vous savez, notre réseau est fait de
telle sorte qu'il est opéré par les gens sur le terrain, et j'ai beaucoup de
respect pour ça. Donc, on va les consulter, mais on doit se poser des
questions, on doit améliorer la façon dont les projets sont déposés. Est-ce que
c'est normal que dans une région comme la nôtre, Mme la Présidente, dans le
Pontiac, très défavorisée, il n'y ait pas de
projet qui soit déposé, alors qu'on a des besoins, et que nous, on se retrouve
les mains liées parce qu'il n'y en a pas, de projet qui est soumis par
la communauté? C'est un problème, il faut régler ça. On doit améliorer les
politiques d'admission, rendre la liste d'attente encore plus transparente pour
les parents, on doit couper, je le disais, dans toute l'administration, la paperasse, on doit ramener la garde non reconnue
aussi dans le giron de notre réseau. On est rendus là, il faut être plus efficaces si on veut être plus
accessibles. C'est ce sur quoi on travaille déjà depuis longtemps, et on va
continuer.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le ministre de la Famille. Et maintenant pour votre
réplique, M. le député de LaFontaine, d'une durée de deux minutes.
M. Marc Tanguay (réplique)
M. Tanguay :
Merci, Mme la Présidente. Le ministre promet depuis qu'il est en poste, le
ministre ne livre pas depuis qu'il
est en poste. Le ministre se donne des objectifs à court terme, à moyen terme
et à long terme. Le long terme est déjà arrivé. Deux ans et demi dans un ministère, c'est du long terme. Dans le
court terme, Mme la Présidente, si je vous dis : Diminuez la
paperasse, augmentez les budgets, les deux éléments qui expliquent... Et ça,
c'est, entre autres, l'AQCPE qui lui disent,
au ministre. On lui a dit, ça fait longtemps. Ça fait plus que quelques mois,
là. Même le ministre lui-même, Mme la
Présidente, a affirmé publiquement qu'il travaillait sur la réduction de la
paperasse depuis même avant la pandémie. Réduire la paperasse dans un ministère, Mme la Présidente, c'est un
objectif à court terme. Ça fait donc plus d'un an, parce que la pandémie, ça fait un an. Il travaillait
depuis avant la pandémie, depuis plus d'un an pour réduire la paperasse puis
il n'a rien livré.
Puis là il nous dit, reportage de Véronique Prince le 11 février, ça fait
un mois : Je suis encore dans le court terme, ça peut le réaliser dans un mois. Il dit : Incésemment, ça
s'en vient. Donc, ça, les objectifs à court terme, il les connaît depuis
longue date, il ne les a pas livrés.
• (19 h 10) •
Les objectifs à long terme, ça fait deux ans et
demi qu'il est ministre, il nous parle : Ça va prendre réellement un
projet de loi, Mme la Présidente, il va le déposer dans la dernière année, cet
automne, 2021. 2022, élections. Il vous dépose
son projet de loi dans la dernière année. Alors, même ses objectifs à long
terme, il ne les a pas initiés avant la fin des trois premières années de son mandat, ce qui fait en sorte que,
quand il dit : Ah! bien, les libéraux, c'est épouvantable... Les
libéraux, on est arrivés au pouvoir en 2014. Je ne prends pas les chiffres de
2014, je prends les chiffres de 2015 : 5 500
places. 2016, 2 600. 2017, 2 000 places — j'arrondis. 2018, 1 900. Sa première année,
991, puis 812. C'est ses chiffres à lui.
Alors, Mme la
Présidente, encore une fois, je pense qu'on a un ministre qui ne livre pas, qui...
et malheureusement ça se fait sur le dos des familles du Québec.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député
de LaFontaine. Ceci met fin à ce troisième débat de fin de séance.
Ajournement
Et, compte tenu de l'heure, j'ajourne nos
travaux au mercredi 10 mars, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 19 h 11)