(Neuf
heures quarante minutes)
Le Vice-Président
(M. Picard) : Bon mercredi. Veuillez vous asseoir, s'il vous
plaît!
Affaires courantes
Déclarations de députés
À la rubrique
Déclarations de députés, je cède maintenant la parole à M. le député de Vachon.
Souligner le travail des
brigadiers scolaires
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, par cette
journée de neige, où nous vivons nos premières conditions hivernales, je tiens à souligner le travail de gens que nous
côtoyons au quotidien et qui assurent la sécurité de nos enfants.
Beau
temps, mauvais temps, nos brigadiers scolaires, nos brigadières sont au
rendez-vous. Que ce soit à l'aller ou au
retour à l'école, ils préviennent les accidents de circulation et assurent la
sécurité des écoliers. Ils sont aussi des visages familiers pour nos jeunes. La sécurité des
tout-petits nous est très chère, alors voilà pourquoi leur présence, de ces
brigadiers, est si importante et appréciée au Québec.
Ce
sont plus de 1 000 personnes qui accompagnent les jeunes avec le
sourire à chaque matin et à chaque après‑midi. Dans l'agglomération de Longueuil,
ce sont 126 brigadiers et brigadières qui assurent la sécurité de nos
écoliers. J'ai eu le privilège
d'aller à leur rencontre tout récemment dans ma circonscription, de rencontrer
les 33 brigadiers et brigadières, et surtout de les remercier pour
ce qu'ils font comme geste au quotidien.
Automobilistes,
faites preuve de respect et de courtoisie envers ceux et celles qui protègent
nos tout-petits. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à
Mme la députée de Hull.
Souligner le 150e anniversaire
du collège Saint-Joseph de Hull
Mme Maryse Gaudreault
Mme Gaudreault : Merci, M. le Président. Aujourd'hui, je souligne
le 150e anniversaire de fondation du collège Saint-Joseph de Hull.
En
1870, mère Élisabeth Bruyère, fondatrice des Soeurs de la Charité d'Ottawa,
achète un terrain qui abritera un logement
pour les religieuses, un pensionnat et
une école privée, qui portera le nom d'académie Notre-Dame-de-Grâce. Au
fil des années, nombreux changements de
vocation seront apportés au bâtiment, qui remplacera celui qui a été
complètement détruit par le feu en 1888.
Ce
n'est qu'en 1970 que l'école secondaire pour filles Saint-Joseph de Hull a été
accréditée par le ministère de
l'Éducation. Grâce à sa tradition d'excellence, cette institution a actualisé
les rêves de ses fondatrices. En effet, depuis quelques années, ce collège se classe parmi les meilleurs au sein du
palmarès des meilleures écoles privées du Québec, obtenant cette
année une note parfaite de 10.
Longue
vie au collège Saint-Joseph de Hull, qui fait l'orgueil des gens de
l'Outaouais, et joyeux 150e anniversaire! Merci.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, Mme la députée. Nous poursuivons avec M. le
député de Chauveau.
Rendre hommage à M. Magella
«Max Oné Onti» Gros-Louis,
ex-grand chef de la nation huronne-wendat
M. Sylvain Lévesque
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup,
M. le Président. Aujourd'hui, je tiens à rendre hommage à un grand
homme, décédé le 14 novembre dernier, qui a porté sur ses épaules le
destin de la nation huronne-wendat, M. Magella «Max Oné Onti» Gros-Louis.
Grand chef de la
nation wendat à Wendake pendant 33 ans, il a marqué son histoire et aussi
celle du Québec. Ici comme partout ailleurs dans le monde, Max Gros-Louis
a fait rayonner la culture huronne-wendat et ses traditions comme aucun
ambassadeur n'avait su le faire auparavant.
Sa contribution inestimable à la défense et à la
promotion des droits des autochtones a refaçonné et surtout amélioré notre
compréhension de l'histoire du Québec. En suivant le parcours de ce géant, nous
avons redécouvert les traces de notre histoire commune.
D'une
impressionnante stature, au sens propre comme au sens figuré, son départ laisse
un grand vide, et ses réalisations nous rappelleront son illustre passage.
«Max Oné Onti»
Gros-Louis, reposez en paix. Et, pour tout ce que vous nous avez légué,
«tiawenhk».
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à
M. le député de Viau.
Souligner le succès de
l'événement Tribune jeunesse de
l'École d'été de l'Institut du Nouveau Monde
M. Frantz Benjamin
M. Benjamin : Merci, M.
le Président. J'ai eu le grand
plaisir d'assister, la semaine dernière, à l'événement de clôture de la
17e édition de l'École d'été de l'Institut du Nouveau Monde, qui a permis
à quelque 400 jeunes de pouvoir développer leurs compétences citoyennes.
Plus
qu'un simple événement, cette tribune a été un moment où tous ces jeunes
participantes et participants ont pu
nous présenter le fruit de leur travail et réflexion sur des enjeux d'actualité
et d'intérêt pour nous tous. Trop nombreux pour tous les nommer, cette
incroyable jeunesse a tour à tour exposé des enjeux variés portant sur
l'environnement, le vivre-ensemble, la
parité, la démocratie numérique. Je tiens à souligner leur travail et féliciter
en même temps toute l'équipe de l'Institut du Nouveau Monde.
J'aimerais
terminer cette déclaration en évoquant, M. le Président, Lauriane Gorce, une des jeunes participantes, qui nous a rappelé les mots du
philosophe bouddhiste et grand humaniste japonais Daisaku Ikeda :
«D'un coeur guéri et
en paix naît l'humilité.
«De l'humilité naît
une volonté d'écoute de l'autre.
«De l'écoute naît la
compréhension mutuelle et de cette compréhension mutuelle naît un monde en
paix.»
Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : ...M. le député. Nous poursuivons avec Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Féliciter la municipalité de
Saint-Irénée, lauréate du concours
Inspiration MMQ en gestion des risques
Mme Émilie Foster
Mme Foster :
Merci, M. le Président. C'est avec une immense fierté que je dédie ma
déclaration d'aujourd'hui à la municipalité
de Saint-Irénée, qui a remporté le premier prix et une bourse de
10 000 $ dans le cadre du concours Inspiration MMQ en gestion
des risques qui est tenu par La Mutuelle des municipalités du Québec depuis
trois ans maintenant.
L'événement
annuel La Magie bleue, organisé dans le cadre de la fête nationale, a vraiment
tout pour plaire et attirer. Si vous
êtes déjà passés dans ce magnifique village, vous savez de quoi je parle. La
plage de Saint-Irénée, c'est un endroit rêvé pour partager un repas
entre le fleuve et les montagnes, c'est absolument sublime.
La
popularité grandissante de l'événement étant devenu un enjeu de sécurité, il
n'en fallait pas moins pour que la municipalité puisse développer un
projet constitué de plusieurs volets dans le but d'améliorer cet aspect sur la
sécurité. Donc, c'est à ce titre qu'elle a
été récompensée, et je tenais aujourd'hui à la féliciter d'avoir été proactive
en posant des gestes concrets pour assurer le bon déroulement de ces
festivités. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Je
cède maintenant la parole à M. le député de René‑Lévesque.
Souligner le travail des
policiers et des policières pour
encourager le respect des mesures sanitaires
M. Martin Ouellet
M. Ouellet : Merci beaucoup, M. le Président. Aujourd'hui, je souhaite saluer le
travail de sensibilisation accompli par les corps policiers et leurs équipes,
qui sont en mode prévention en ce temps de pandémie, tout particulièrement
aux patrouilles préventives sur la
Côte-Nord, qui portent assistance au ministère de la Santé et des Services
sociaux dans le cadre de l'application de la Loi sur la santé publique.
La
sécurité publique fait un travail remarquable auprès de la population lors des
opérations de sensibilisation auprès des usagers de la route afin de limiter
les déplacements entre les régions de différents paliers de couleur, lors des
interventions dans les établissements licenciés dans le cadre de l'application
de la Loi sur la santé publique et lors de la prévention dans les écoles et des
espaces publics pour les règles et consignes, et tout le travail effectué
visant à faire appliquer les règles liées à la COVID-19.
En
mon nom et en celui des citoyens de la circonscription de René-Lévesque, je
tiens à vous remercier de faire partie de cette chaîne humaine pour
aider les gens dans le respect des mesures en place, dont notamment celle de
limiter les déplacements non essentiels entre les régions. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député. Nous poursuivons avec
Mme la députée de Lotbinière‑Frontenac.
Rendre hommage à M. Germain
Nadeau, cofondateur
de la Troupe de théâtre Les Cabotins inc.
Mme Isabelle Lecours
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci, M. le Président. Aujourd'hui, je tiens
à rendre hommage posthume à un des grands contributeurs de la vie
culturelle de la MRC des Appalaches, M. Germain Nadeau.
En 1968, à
l'âge 20 ans seulement, il a cofondé la Troupe de théâtre Les Cabotins, à
Thetford Mines. C'est donc toute sa
vie que Germain Nadeau a vouée au théâtre, sa grande passion. D'ailleurs, avec
son talent exceptionnel, son énergie passionnée
et sa créativité, il a su instiguer le goût du théâtre à plusieurs générations
au cours de la cinquantaine d'années qu'il a vouées à la vie culturelle
et théâtrale de sa région.
M. Nadeau
nous a quittés trop tôt, soit le
19 avril 2019, et je crois que le plus grand hommage qu'on puisse lui
offrir, ce sont nos sincères remerciements pour ce grand héritage
culturel qu'il nous a légué.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Je reconnais maintenant Mme la députée de Sherbrooke.
Souligner les Journées d'action contre la violence faite
aux femmes
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Merci. C'est aujourd'hui que commencent les
12 jours d'action contre les violences faites aux femmes, une
campagne qui vise l'élimination des violences systémiques envers les femmes.
Trop souvent,
ça a été le seul moment de l'année où on en parlait, mais cette année on a
abordé plus que jamais l'enjeu des
violences faites aux femmes. Les risques accrus de la violence conjugale dans
le contexte de la pandémie, par
exemple, ont été abondamment nommés, et plus que jamais on a fait
connaître les ressources.
On a aussi
vécu une nouvelle vague de dénonciations d'agressions sexuelles. Plusieurs
hommes ont découvert avec stupeur les
inconduites subies régulièrement par les femmes ou ont pris la mesure de
l'impact très grave de comportements qu'ils jugeaient inoffensifs.
Je tiens aujourd'hui à remercier toutes ces femmes et les alliés qui nous ont permis
d'avancer. C'est grâce à vous si on est rendus là, grâce aux victimes qui
dénoncent courageusement, grâce au travail acharné de militantes depuis des
décennies.
On a franchi
de très grands pas, mais le chemin de l'élimination des violences faites aux
femmes est encore très long, et j'espère que le gouvernement va
continuer d'être à l'écoute pour qu'on accélère le rythme. Merci.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Nous poursuivons avec M. le député de Chapleau.
Souligner le projet des Serres urbaines Notre-Dame
M. Mathieu Lévesque
M. Lévesque
(Chapleau) : Merci beaucoup,
M. le Président. Aujourd'hui, j'aimerais vous parler des Serres urbaines
Notre-Dame, un projet communautaire en
développement au coeur du comté de Chapleau, qui est très important pour moi
et qui permettra la revitalisation du secteur de la rue Notre-Dame.
Les Serres
urbaines Notre-Dame s'affairent à construire un important complexe aquaponique
de près de 20 000 pieds
carrés sur un terrain gracieusement offert par Produits forestiers Résolu, dans
lequel des fruits, des légumes et des poissons seront produits et
transformés. Il s'agit d'un organisme communautaire qui contribuera grandement
à l'autonomie alimentaire et à l'achat local
dans Chapleau, à Gatineau et en Outaouais, puisque ses produits seront en vente
à sa boutique, mais également dans les épiceries locales.
Cette entreprise d'économie sociale permettra
aussi de réduire l'empreinte carbone des produits alimentaires consommés
localement. C'est pour ces raisons que j'ai décidé de m'associer en tant que
président à la toute première campagne
d'émission d'obligations communautaires des Serres urbaines Notre-Dame.
D'ailleurs, je vous invite à y participer.
Finalement,
je tenais à remercier la présidente, Mme Lyne Bouchard, et toute son
équipe pour leur excellent travail auprès de la communauté. Bon succès à
vous!
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci. Et, comme dernière déclaration, M. le député de Jacques-Cartier.
Rendre hommage à Mme Antoinette Scarano, ex-présidente
de l'Association libérale de Jacques-Cartier
M. Gregory Kelley
M. Kelley : Thank you, Mr. Speaker. It's with great sadness that I announce the
passing of Antoinette Scarano, two weeks
ago, at the Teresa Dellar Palliative Care Residence, after a fight with cancer.
Antoinette was one of those people you just said, «How do you have so
much time in a day to do all the volunteer work that you do?»
She served our school board
for many years, and her passion was really serving youth at risk. She worked
very hard with the
Chamber of Commerce of the West Island and youth employment services to try to
find opportunities for at-risk youth in the West Island. She was also extremely
passionate with the Light a Dream foundation and so many other causes.
But, most importantly, she was a
really big volunteer for the riding of Jacques-Cartier and she was the true Italian mother that... She made sure all
the volunteers were always happy, had a hot cup of coffee while they were making
calls, muffins abound, but also that...
She was just a friend to many. And I will miss my friend Antoinette, and I know
many other people in the West Island will, too.
So,
Antoinette, and to your family, my condolences, and rest in peace.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député. Cela met fin à la rubrique
Déclaration de députés.
Je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 52)
(Reprise à 10 h 4)
Le
Président : Mmes et MM. les députés, je vous souhaite un bon
mercredi à toutes et à tous. Nous allons nous recueillir quelques
instants.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
Nous en sommes à la
rubrique Dépôt de documents.
Modifications à la composition de commissions parlementaires
et à la liste des présidents de séance
À
ce moment-ci, je dépose la liste des membres et des présidents et
vice-présidents de la Commission de
l'administration publique et des commissions sectorielles, ainsi que la
liste des présidents de séance. M. le premier vice-président de l'Assemblée
nationale et député des Chutes-de-la-Chaudière.
Motion proposant d'adopter les modifications
Le
Vice-Président (M. Picard) : M. le Président, je demande
le consentement de l'Assemblée pour présenter la motion suivante :
«Que
l'Assemblée reconduise, pour deux ans, la composition ainsi que le mandat des
présidents et vice‑présidents de la Commission de l'administration
publique et des commissions sectorielles en adoptant la liste des membres et
des présidents et vice-présidents de la Commission de l'administration publique
et des commissions sectorielles déposée précédemment;
«Que l'Assemblée
reconnaisse le mandat des présidents de séance et approuve la liste des
présidents de séance déposée précédemment;
«Que le président de
l'Assemblée puisse déposer immédiatement les rapports visés au deuxième alinéa
de l'article 174 du règlement ainsi que les rapports visés à l'article 4.4
des règles de fonctionnement.»
Merci, M. le
Président.
Mise aux voix
Le Président :
Merci. Est-ce qu'il y a consentement?
En
application de l'ordre spécial, je vais vous demander vos votes de vos groupes
respectifs, bien sûr. M. le leader adjoint du gouvernement?
M.
Caire :
Pour.
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle.
M. Fortin :
Pour.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président : M. le leader
du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président : M. le député
de Chomedey?
M. Ouellette : Pour.
Le Président :
Mme la députée de Marie-Victorin?
Mme Fournier : Pour.
Le Président : Je vous
remercie. La motion est donc adoptée.
Documents
déposés
Et, en
conséquence, je dépose les procès-verbaux des séances de travail des
commissions non suivies d'une séance publique ainsi que les
procès-verbaux des réunions du comité directeur de la Commission de l'Assemblée
nationale.
Rapport du Commissaire au
développement durable
Je dépose
également le rapport du Commissaire
au développement durable faisant
partie du rapport du Vérificateur
général du Québec à l'Assemblée nationale pour l'année 2020-2021, tome de
novembre 2020.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de
commissions.
Dépôt
de pétitions
Nous en sommes à la rubrique Dépôt de pétitions,
et je reconnais Mme la députée de Westmount—Saint‑Louis.
Accorder
aux citoyens de l'arrondissement
de Ville-Marie le droit d'élire leur maire
Mme Maccarone : Merci, M. le
Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale,
signée par 481 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes
du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Attendu que le maire de Montréal est aussi le
maire désigné pour l'arrondissement de Ville-Marie;
«Attendu que, depuis 2009, l'arrondissement de
Ville-Marie est le seul arrondissement de Montréal où les citoyens n'ont pas le
choix d'élire leur propre maire;
«Attendu que
le conseil d'arrondissement de Ville-Marie est composé de
six représentants, dont deux sont nommés par le maire de Montréal;
«Attendu que
la moitié des voix au conseil d'arrondissement de Ville-Marie est donc exprimée
par des représentants qui ne sont pas directement élus par les citoyens
de l'arrondissement;
«Attendu que le maire, compte tenu de l'ampleur
de ses responsabilités envers la ville de Montréal et ses arrondissements, ne peut pas être adéquatement
présent dans l'arrondissement de Ville-Marie pour veiller à son bon
développement;
«Attendu qu'il y a un besoin criant pour une gouvernance
locale, efficace et inclusive dans l'arrondissement de Ville-Marie;
«Attendu que l'arrondissement de Ville-Marie
nécessite un maire à temps plein, choisi par les citoyens de Ville-Marie, qui
sera présent dans l'arrondissement et répondra aux besoins de la communauté;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, soussignés, demandons au gouvernement du
Québec :
«De soutenir notre droit à la démocratie locale
et à une représentation égale aux autres résidents de Montréal en leur accordant
le droit d'élire leur propre maire;
«De supprimer
l'alinéa deux de l'article 17 de la Charte de la Ville de Montréal qui stipule que le maire de Montréal est
aussi le maire désigné de l'arrondissement de Ville-Marie.»
Je certifie que cet extrait est conforme de
l'original de la pétition. Merci.
Le Président : Merci. Cet
extrait de pétition est déposé. Mme la députée de Sherbrooke.
Autoriser
l'enseignement à distance pour les
élèves du secondaire qui le demandent
Mme Labrie : Merci, M. le
Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale,
signée par 14 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant l'augmentation exponentielle des
cas de COVID-19 au Québec;
«Considérant que les élèves,
principalement au secondaire, sont des vecteurs importants de transmission du
virus;
«Considérant qu'il
s'avère impossible de s'assurer que les élèves du secondaire respectent, en
tout temps, les mesures sanitaires;
«Considérant que le
port du masque à l'intérieur des classes ne sera pas suffisant pour limiter la
propagation;
«Considérant
que l'éducation à distance, pour une certaine période, devrait permettre
d'assurer la réussite scolaire des jeunes;
«L'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons que le ministère de l'Éducation autorise l'enseignement à
distance pour les élèves du
secondaire qui le demandent, particulièrement pour ceux qui reçoivent leur
enseignement dans les établissements situés en zone rouge.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Et cet extrait de pétition est également déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Nous en sommes maintenant à la période de
questions et de réponses orales. M. le leader de l'opposition officielle.
Demande de directive concernant des propos tenus par la
ministre déléguée
au Développement économique régional lors de la période de
questions et réponses orales du 24 novembre 2020
M. André Fortin
M. Fortin : Oui. M. le Président, je vous demanderais de me reconnaître sur une
question de directive, avant la période
de questions, juste sur une question qui touche... Et mon intervention sera
brève, mais c'est une question qui touche les fondements de notre façon
de nous gouverner ici, dans cette enceinte.
• (10 h 10) •
Hier,
vous l'avez reconnu, M. le Président, la période de questions ne s'est pas
terminée de la façon que quiconque l'aurait
souhaité ici. Il y a eu ce qu'on peut tous qualifier de débordements
malheureux, et je réfère bien évidemment aux propos répétés de la ministre déléguée aux Petites et Moyennes
Entreprises en réponse aux questions tout à fait légitimes de mon collègue de Nelligan. Les propos qu'elle a
répétés, pas une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, M. le Président,
je vais la citer pour emphase, là : «...son
propre parti [...] devrait faire une commission d'enquête, puisque le député de
Nelligan est allé à la radio pour dire aux gens de ne pas tenir les mesures
sanitaires...»
M.
le Président, il n'y a aucun doute dans notre esprit que la ministre a attaqué
la conduite du député, que ses propos étaient contraires à
l'article 35 de notre règlement et que, selon le règlement, elle ne peut
pas agir de la sorte.
Vous
êtes intervenu, M. le Président, à plusieurs reprises pour demander à la
députée, à la ministre de corriger le tir, de s'excuser, même, que c'est... pour utiliser votre propos, pour lui
demander de collaborer, que ses propos commandaient une assise solide, mais jamais, à quatre reprises,
M. le Président, à quatre occasions, la ministre n'a retiré ses propos, jamais
elle n'a présenté d'excuses à mon collègue pour une situation et pour des
propos qui, à nos yeux, sont inadmissibles, inacceptables
dans le cadre de nos débats, ici, parlementaires. C'est vrai que nos débats
sont animés, c'est vrai que parfois on
peut errer, mais, dans la très grande majorité du temps, les gens acceptent
leurs erreurs et acceptent de retirer leurs propos.
Alors,
M. le Président, on ne doit pas accepter, au détriment des droits des députés
dans cette Assemblée, d'ainsi procéder. Alors, puisque le règlement vous
confère, M. le Président, tous les pouvoirs pour en assurer l'application,
c'est‑à-dire de maintenir l'ordre et d'exercer les pouvoirs nécessaires à cette
fin, de faire observer le règlement, d'exercer
tous les autres pouvoirs nécessaires à l'accomplissement de ses fonctions et au
maintien des droits et privilèges de l'Assemblée et de ses membres, M. le
Président, c'est votre prérogative, mais c'est aussi, selon notre estimation,
votre responsabilité, puisqu'il en va de l'autorité de la présidence ici, en
cette Chambre, on doit respecter les principes des règlements qui dictent nos
travaux, et, si vos directives ne sont pas respectées, M. le Président, nos
travaux seront malheureusement désordonnés. C'est vous qui en êtes le gardien,
de cet ordre-là.
Alors,
pour la gouverne, M. le Président, pour la suite des choses, pour que les
prochaines semaines, les prochains mois
se déroulent dans un climat acceptable et que nos travaux se déroulent de façon
respectueuse, il nous apparaît essentiel, M. le Président, d'une part, de
vous rappeler que vous avez toute notre confiance, que vous êtes l'unique
gardien de ce règlement-là. Et, M.
le Président, nous réitérons notre
demande à la ministre déléguée de poser le seul geste honorable, à la suite de toutes les vérifications qu'elle a pu
faire par rapport aux propos du député de Nelligan, bien, de rectifier
ses propos de façon publique ici, à l'Assemblée nationale, et de
laisser entendre très clairement que le
député de Nelligan
n'a jamais tenu des propos tels qu'elle a sous-entendus. Je vous
remercie, M. le Président.
Le Président :
Je reconnais M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci,
M. le Président. Même si ma formation politique n'a pas été
directement impliquée dans les
débordements que mon collègue de l'opposition officielle vient de raconter,
c'est important pour moi de vous dire quelques mots, puis il y a
essentiellement trois commentaires que je veux vous faire.
Le premier, c'est que, lors de la période de
questions, hier, vous avez rappelé à l'ordre... ou, en tout cas, à la prudence ma collègue cheffe parlementaire de la
deuxième opposition, qui était assise à ce pupitre et qui a tenu des propos
que vous avez jugés
imprudents, vous l'avez appelée à la prudence, et immédiatement ma collègue a
reformulé ses propos pour répondre à votre directive. C'est la chose à
faire quand le président de l'Assemblée nationale nous rappelle à la prudence puis nous rappelle au respect de notre
règlement. Je pense que tous les députés en cette Chambre devraient se
comporter comme ça quand vous émettez une telle directive, un tel conseil,
quand vous lancez une telle invitation.
Hier, lorsque
la ministre déléguée au Développement économique régional s'est fait rappeler à
l'ordre par vous, ce n'est pas ce
qu'elle a fait. Elle a à deux, trois, quatre reprises répété ou, en tout cas,
reformulé de manière insatisfaisante les mêmes propos que vous veniez de
lui reprocher. Ça, M. le Président, c'est un précédent que je souhaite qu'il ne
se reproduise pas, parce qu'à l'Assemblée nationale, comme dans une partie de
hockey, il y a un arbitre. On a le droit d'être
en désaccord avec la décision de l'arbitre par moments. Ça m'arrive, comme
leader, d'être en désaccord avec une décision
que vous prenez, je vous le dis. Si vous maintenez votre décision, elle est
exécutoire, elle est sans appel, et vous restez l'arbitre, il faut
respecter vos décisions. Et moi, je vous invite à prendre les moyens pour que,
du côté des ministres, du côté du leader du
gouvernement, vos directives, elles soient respectées, parce que, qu'on soit
d'accord ou pas, elles ne sont pas
optionnelles, vos directives, elles doivent être respectées. Et on ne peut pas
créer des précédents ici où, parce
que ça ne fait pas notre affaire, on décide à deux, trois, quatre reprises de
ne pas suivre vos indications. Moi, quand on se parle en caucus, à Québec solidaire, c'est quelque chose qu'on se
rappelle : Des fois, le président, il va prendre des décisions que peut-être on n'aimera pas, ce n'est
pas grave, il faut les respecter quand même. Je vous invite à lancer cette
invitation-là également au gouvernement.
Puis, troisième commentaire, en terminant, on
est au milieu d'une crise sanitaire gravissime, et je pense qu'on devrait tous et toutes ici tracer une ligne rouge,
et cette ligne-là, ça devrait être de ne jamais impliquer que l'un ou l'autre
des partis représentés ici, que l'un ou
l'autre des parlementaires a comme intention de nuire à notre lutte collective
contre la COVID-19. Ça, ça devrait
être une règle morale qu'on se donne ici, de ne jamais sous-entendre qu'il y a
un député qui veut battre la pandémie
plus que l'autre. On débat ici des moyens à prendre pour lutter contre la
pandémie, mais jamais on ne devrait sous-entendre qu'on a un désaccord
sur l'objectif, c'est de sortir le Québec de cette crise historique. Merci.
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Éric
Caire
M.
Caire :
Merci, M. le Président. J'ai bien écouté mes collègues et je dois vous dire que
je suis un peu interloqué, ce matin. Puis j'ai écouté, hier, la période
de questions avec beaucoup d'attention. Vous avez, comme vous le faites à
l'habitude, dirigé les travaux avec le doigté qu'on vous connaît. Ma collègue
la ministre déléguée au Développement économique
a eu une intervention sur la base d'une entrevue qui a été donnée par mon
collègue de Nelligan, et il y a une jurisprudence
abondante, à l'Assemblée nationale, sur le droit des parlementaires de
commenter et d'avoir des opinions, avec lesquelles on peut être en
désaccord ou non, mais c'est ce que ma collègue a fait. Sur la base de ce
qu'elle a entendu, elle a commenté et elle a
émis une opinion, comme on le fait ici, M. le Président, depuis des décennies,
depuis des décennies. Alors, M. le
Président, je pense que votre intervention était la bonne et les suites que
vous avez données étaient les bonnes.
Ceci étant
dit, M. le Président, ceci étant dit, le règlement est très clair. Si le
collègue de Nelligan pense que ses droits
et ses privilèges ont été violés, il y a une procédure qui existe, qui est très
claire. Et je vous annonce d'emblée que nous allons plaider très fort sur le fait qu'en aucun temps ces droits
et ces privilèges n'ont été violés par les actions de ma collègue, et il
y aura, là-dessus aussi une jurisprudence très abondante.
Sinon, M. le
Président, il y a un autre article qui existe dans le règlement, qui est
l'article 71, sur un fait personnel, qui permet au député de Nelligan de prendre la parole et de corriger les
propos qui auront été tenus par un autre parlementaire parce qu'il juge
que ces propos-là ne reflètent pas ce qu'il a dit.
Donc, le
règlement, il est très clair. La façon de faire, elle est très claire. M. le
Président, je ne comprends absolument pas l'intervention du leader de
l'opposition de ce matin.
Le
Président : D'abord, je
vais vous dire que... M. Ouellet... Je m'excuse, monsieur, je vous ai
appelé par votre nom au surplus. Merci. Alors, première problématique.
M. le leader du troisième groupe d'opposition.
M. Martin
Ouellet
M. Ouellet : Oui. Très court, M.
le Président. Je veux juste rappeler en cette Chambre que, comme leaders parlementaires, nous avons à coordonner nos équipes, à les mettre sur la glace, à
donner quelques mises en échec, mais le grand maître de cette joute,
c'est vous. Donc, je veux juste rappeler à tous les collègues ici, à l'Assemblée
nationale : quand le président demande quelque chose, exige quelque chose,
ce n'est pas le leader qu'il faut écouter, c'est vous, M. le Président. Et ça, je
pense que c'est nécessaire de le rappeler. Dans la joute, il y a
des indications, de notre côté, mais il
y a surtout une directive et une
direction offertes par votre présidence. Et je m'attends que tous les parlementaires... lorsque le président se lève, les parlementaires s'assoient, et, lorsque le président dirige, bien, les parlementaires se taisent. Merci.
Décision
de la présidence
Le
Président : Merci. D'abord,
je vous dirai qu'évidemment le rôle du président sera toujours
de défendre le rôle et le travail de l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale, de l'ensemble des députés. Je vous entends très
clairement. Lorsque des propos remettent en question
la légitimité du comportement d'un député, que ces propos sont jugés blessants
ou offensants, j'ai le devoir d'intervenir,
j'ai le devoir d'intervenir et de faire respecter nos règles, celles que vous
connaissez aussi maintenant.
Le président sera toujours là, donc, pour prendre parti, pour faire en sorte que des choses semblables ne se produisent pas. Il en va du bon
fonctionnement, également, de nos travaux.
Je le dis
souvent, je le dis très fréquemment, le respect mutuel est essentiel à la bonne
marche du salon bleu. Les députés doivent donc se porter un respect
mutuel. C'est le fondement même de notre travail.
• (10 h 20) •
J'ai le rôle
de faire respecter le règlement. J'ai le sentiment qu'un rappel des principes
s'impose pour le bien de nos travaux et le suivi de nos travaux. Fondamentalement, c'est mon désir le plus cher. Alors, dites-vous que je serai toujours là pour intervenir. Je comprends
bien vos arguments, je comprends bien votre vision. Je partage cette volonté,
et j'espère qu'on la comprend tous, de faire en sorte que pareille situation ne
se produise pas. C'est vrai pour tous. Je continuerai à le faire.
Et je rappelle qu'il est inadmissible de tenir
des propos qui remettent en question la légitimité du travail d'un député dans
son rôle. Et, lorsque les propos sont jugés dérangeants et blessants, vous me
verrez toujours intervenir.
Mais là, au terme de l'exercice, j'ose espérer
que le respect mutuel fera en sorte qu'on acquiesce à la vision qu'exprimera la présidence. On a trois semaines,
on a trois semaines encore de travaux. En fait, il en restera deux par la
suite. D'ici là, on a des débats importants,
et je pense qu'on est capables de les tenir sans aller dans ce genre d'échange,
qui, à mon avis, ne reflète pas ce
que l'on souhaite tous vouloir tenir et comme propos et comme travail ici, au
salon bleu, au nom et pour les Québécoises et les Québécois.
Alors, je
vais demander de ne plus aller dans ce sens-là. Je vous rappelle le désir
profond que j'ai d'être là pour chacun d'entre vous, mais, dans des
circonstances comme celles-là, je ne peux permettre que des propos comme ceux‑ci
soient tenus. Je pense que, pour l'instant,
ça résume bien ma volonté, ça résume bien la collaboration que je vous demande
à toutes et à tous. Je pense qu'on va être
en mesure de pouvoir poursuivre mais avec cette toile de fond et cette volonté
que j'exprime et que je vous demande
également de respecter partout dans le salon bleu. Mais sachez que je demeure
là pour défendre et votre travail et votre rôle.
Questions
et réponses orales
Et, sur ce, je débute la période de questions et
je donne la parole à Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Accès au test de dépistage du coronavirus
pour les personnes asymptomatiques
Mme Dominique
Anglade
Mme Anglade : Merci, M.
le Président. Hier, je questionnais
le premier ministre à savoir s'il y avait des mesures pour freiner la propagation du virus dans le cadre
de son contrat moral, mais aucune réponse n'a été formulée. Pendant ce temps, son ami Doug Ford annonçait le déploiement
de 1,3 million de tests rapides. Où ça? Dans les hôpitaux,
en zone rurale, dans les foyers de
soins de longue durée et dans d'autres lieux de travail. Cette stratégie de
dépistage en Ontario va les aider, évidemment, à éclairer les décisions qui s'en viennent pour
la suite. Qu'en est-il au Québec? Des centaines de milliers de tests
rapides encore parqués quelque part, non utilisés.
Le contrat
moral du premier ministre semble de plus en plus confus, et de plus en plus
on voit des petits caractères apparaître
en bas de page. Comment le gouvernement va s'assurer que nos aînés vont véritablement
retourner dans leurs résidences en toute sécurité? Est-ce que les tests
qui seront offerts seront également offerts aux personnes qui sont asymptomatiques? Je le répète, le Dr Fauci
disait qu'il fallait tester et continuer à tester, même les personnes
asymptomatiques.
Le point de
presse du premier ministre hier, plutôt que d'éclaircir la situation,
a ajouté une grande dose de confusion.
M. le Président, quel est le plan du gouvernement pour faire respecter son contrat moral, mais
surtout est-ce que ce contrat moral tient toujours la route?
Le Président : Mme la
vice-première ministre.
Mme Geneviève
Guilbault
Mme Guilbault :
Oui. Merci beaucoup, M. le Président. Bien, le contrat moral qu'on a proposé
aux Québécois dernièrement et, donc, qu'on a
réitéré depuis, c'est le contrat... on l'a dit et on l'a répété, on a proposé
aux Québécois une fenêtre
d'opportunité pour pouvoir revoir des gens de leur entourage, que ce soient des
membres de leurs familles ou des membres de leur entourage plus élargi,
amis ou autres.
M. le
Président, on l'avait dit à plusieurs
reprises auparavant, les Québécois, ça va faire, à Noël, 10 mois qu'ils vont
avoir fait des efforts pour la pandémie, qu'ils vont s'être limités dans leurs
contacts, qu'ils vont s'être contraints de toutes les manières
possibles, et on s'était engagés à leur offrir cet espoir concret, balisé,
précisé et prudent, mais cet espoir auquel
ils peuvent se raccrocher, désormais, de pouvoir revoir des membres de leurs
familles de manière, encore une fois, balisée, contrôlée et prudente.
On a offert
quatre dates. On a amené des précisions à l'effet que, oui, il y a
quatre dates, mais on souhaite qu'on profite de deux de ces quatre journées-là. Et ce qu'on a fait hier, M. le Président, c'est apporter des précisions au contrat moral, qui, par ailleurs, est toujours
valide, et je pense que la cheffe de l'opposition
officielle devrait saluer les efforts
de précision et de clarté qu'on amène à ce contrat moral.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Je pense que les Québécois, aujourd'hui, ils ne trouvent rien de clair dans ce qui a été soi‑disant balisé,
précisé et prudent, plutôt tout l'inverse, M. le Président. On parlait de
quatre rassemblements, la semaine dernière. Hier, en point de presse, le premier
ministre a dit : Ah! ce serait
plutôt deux rassemblements que je recommanderais. Ah! mais le Dr Arruda, lui, a dit : Ah! ce
serait finalement un rassemblement. Alors, en termes de précision, je pense
qu'il faudrait revenir sur la table à dessin.
M. le Président, à défaut d'avoir un plan clair, est-ce que, oui ou non, on va
tester les personnes asymptomatiques au Québec?
Le Président :
Mme la vice-première ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. M.
le Président, on a déjà une capacité
de tester qui est beaucoup, beaucoup plus grande qu'à la première vague. Le Parti libéral en conviendra, on teste déjà énormément. Les tests de dépistage rapide
font l'objet de projets pilotes, actuellement, dans deux hôpitaux,
à Maisonneuve-Rosemont et à Saint-Eustache. Et donc on teste déjà énormément, M.
le Président.
Sur
l'opportunité de tester des gens asymptomatiques, on a été très
clairs sur le fait que l'avis de nos experts de Santé publique, c'est de ne pas tester les gens asymptomatiques, pour
deux raisons : d'une part, ça prive les gens qui ont de réels fondements de vouloir être testés, c'est-à-dire symptômes ou contact direct avec des gens infectés, d'avoir la priorité
dans les tests, et, d'autre part, ça offre un faux sentiment de sécurité.
Donc, notre stratégie
de dépistage est déjà très efficace, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : On avait déjà entendu ce type de réponse lorsqu'il
s'agissait des masques, M. le
Président. Là, on est rendus dans les tests asymptomatiques. Je
vais citer le Dr Fauci, le 20 novembre dernier : «Nous devons être en mesure de tester largement dans la communauté les
propagateurs asymptomatiques de l'infection. Si vous ne testez que les personnes
symptomatiques, vous allez manquer un très large contingent de la propagation
de l'infection dans la communauté.»
Est-ce que, oui ou
non, la vice-première ministre est d'accord avec les propos tenus par le Dr
Fauci?
Le Président :
Mme la vice-première ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. M.
le Président, effectivement, c'est important, la capacité de tester. La cheffe de l'opposition officielle
donne l'exemple des masques, et j'ai souvent dit ici que le matériel est un autre bon exemple
de progrès substantiels depuis la
première vague. On a eu un facteur limitant au niveau du matériel dans la première vague. Maintenant, on n'en
a plus, on en a en quantité suffisante. On
testait moins lors de la première vague, on teste énormément durant la deuxième
vague. Donc, M. le Président, on est déjà en mesure de tester énormément.
Et
l'idée, avec le plan Noël, et je le répète, c'est d'offrir un espoir aux Québécois
auquel ils pourront se raccrocher. J'espère
que la cheffe de l'opposition
officielle convient du fait que les Québécois
méritent de pouvoir se raccrocher à un certain
espoir et qu'elle reconnaît avec nous que les Québécois ont été extrêmement collaborateurs et extrêmement mobilisés dans cette deuxième vague.
Le Président :
Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le
Président, il n'y a
pas eu de réponse à ma question. Il y a un contrat moral qui change de jour en
jour. Il y a de la confusion et de l'incohérence. Il y a des insatisfaits,
aussi, qui augmentent.
Ma
question était très simple : Est-ce que,
oui ou non, la vice-première ministre du Québec est d'accord avec les
propos tenus par le Dr Fauci qu'il nous faut tester les personnes
asymptomatiques?
Le Président :
Mme la vice-première ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. M.
le Président, j'ai déjà
répondu sur le fait qu'on teste énormément et qu'il est dans notre avis, l'avis de la
Santé publique, qu'on ne doit pas tester les personnes asymptomatiques, pour
deux raisons que j'ai spécifiquement précisées tout à l'heure : faux sentiment de sécurité et priorité aux asymptomatiques plutôt qu'aux
personnes qui ont un réel fondement de vouloir être testées.
Mais
est-ce que la cheffe de l'opposition est d'accord sur le fait que, les Québécois,
ça va faire 10 mois qu'ils font des efforts, qu'ils sont
découragés, qu'ils ont besoin d'un plan clair, d'un espoir clair auquel se
raccrocher, sur lequel il faut être précis,
il faut être prudents? On amène des précisions au contrat moral, mais il reste
que, M. le Président, dans le
respect de tout le monde, l'idée, c'est de minimiser les contacts au maximum.
Personne n'est obligé de se rassembler, et, si on le fait, on le fait de
manière limitée et prudente.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Maurice-Richard.
Consignes
sanitaires pour le temps des fêtes
Mme Marie Montpetit
Mme Montpetit : M. le
Président, avec le plan qui a été
présenté par le gouvernement, il y a plusieurs catégories de Québécois
qui ne pourront pas fêter Noël et voir leurs familles parce qu'il leur est impossible
professionnellement de respecter la
période de quarantaine qui est imposée avant le 24 décembre. Pensons
notamment aux travailleurs de la santé.
Puis permettez-moi de
vous lire un message que j'ai reçu hier, un parmi plusieurs, mais qui illustre
bien la situation : «Je me nomme
Isabelle, je suis infirmière aux soins intensifs et j'ai travaillé dur depuis
mars pour vaincre cette pandémie.
Nous, les professionnels de la santé, ceux qu'on a si longtemps appelés les
anges gardiens, on est épuisés. Nous sommes
en état d'alerte depuis mars et nous avons, nous aussi, besoin d'un temps pour
prendre une pause et voir nos proches. Or,
le contrat du gouvernement ne nous inclut pas. Il n'y a aucune reconnaissance
pour les professionnels de la santé, qui se donnent corps et âme depuis mars pour faire face à cette pandémie.
Nous sommes des humains, nous avons, nous aussi, besoin d'une pause.»
M.
le Président, est-ce que le gouvernement peut confirmer qu'avec son plan des
dizaines de milliers de travailleurs de
la santé sont exclus de son contrat moral et ne pourront pas célébrer Noël?
Ont-ils droit, eux aussi, à l'espoir auquel fait référence la
vice-première ministre?
• (10 h 30) •
Le Président :
M. le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant :
Merci, M. le Président. Je remercie la députée de Maurice-Richard, là, de son empathie face à nos employés du réseau de la santé. Comme
vous pouvez l'imaginer, j'ai moi-même plusieurs amis et même des membres
de ma famille qui sont affectés par ces
décisions-là. Je tiens à remercier tous les employés du réseau de la santé, qui
font un travail incroyable depuis maintenant neuf mois pour soutenir le réseau et pour s'assurer que les choses vont
bien dans notre réseau de la santé.
Maintenant,
ce que la Santé publique nous a accordé, ce n'est pas négociable, et ce
n'est pas négociable parce que
ça peut être dangereux pour la population.
Vous le savez, déjà, en janvier, nos hôpitaux sont dans des états
critiques, en général.
On ne peut pas se permettre de réaugmenter le nombre d'admissions pendant la
période des fêtes. Puis la partie qui
est importante, dans le plan gouvernemental que le premier ministre a énoncé, c'est vraiment ce sept jours de confinement avant et
après. C'est comme ça qu'on va s'assurer de limiter les infections pendant les
quatre jours où il va y avoir des célébrations.
Donc, il faut
vraiment se tenir au plan, il faut continuer comme ça. Je sais que la situation
est difficile pour nos employés du réseau de la santé. J'y ai moi-même fait partie. On fait des sacrifices, on fait des
sacrifices pour la population, pour toutes les Québécoises et les Québécois,
pour les garder en santé.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : Les étudiants aussi en ont fait, des sacrifices.
Les étudiants aussi, là, en ce moment, là, ils souffrent puis ils aimeraient ça avoir de l'espoir. Mais, dans le calendrier, là,
qui nous a été présenté, il n'y a personne qui a attaché quoi que ce soit
avec le réseau universitaire et collégial.
Alors,
comment se fait-il qu'il y a des examens le 17, le 18 et le 19 décembre,
à quatre jours avant Noël? Est-ce
que
le gouvernement peut nous confirmer, là, que, finalement,
des milliers d'étudiants, collégial et universitaire, ne pourront pas célébrer Noël?
Le Président :
Mme la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Danielle McCann
Mme McCann : Oui, M.
le Président. Merci pour la question.
Effectivement, les 17, 18, 19, il pourrait y avoir des examens. On travaille actuellement avec les établissements du réseau
de l'enseignement supérieur pour minimiser, évidemment, la tenue des examens en présence, mais, dans
certaines disciplines, ça va être difficile, comme par exemple la médecine,
comme par exemple le génie.
Alors,
on est actuellement en discussion avec les établissements, M. le Président,
puis on va vraiment tenter de minimiser
le nombre d'examens à distance... en présence, pardon, qui vont se tenir. Il
faut dire, M. le Président, que les établissements
d'enseignement supérieur, les universités et les cégeps, ont fait d'énormes
efforts, justement, pour accommoder les étudiants le plus possible.
Donc, on va continuer ces efforts pour la période dont il est question.
Le Président :
M. le député de Jacques-Cartier, pour la deuxième complémentaire.
M. Gregory
Kelley
M. Kelley :
Les élections scolaires sont le 20 décembre. Christmas
with the family or vote. But I'll give you my
opinion, Mr. Speaker. The intention of this Government is much more sinister.
They don't want the community to vote. They
want to suppress our voice. This Government wants to make sure these elections
don't work so they can prove their court case against the community.
Alors, est-ce que le gouvernement peut confirmer que son intention,
c'est que tous les anglophones qui votent ne peuvent pas célébrer la
Noël?
Le Président :
Mme la ministre déléguée à l'Éducation.
Mme Isabelle
Charest
Mme Charest :
Oui, merci, M. le Président. Bien, en fait, concernant les élections scolaires,
la plupart, en fait, plus de 85 % des
postes ont été pourvus par acclamation. Donc, évidemment, on est encore en
train de faire des aménagements pour s'assurer que tous puissent tenir
les élections dans les meilleures conditions possible.
Le Président :
Question principale...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Question principale, M. le député de LaFontaine.
Possibilité
de participer à des rassemblements
pendant la période des fêtes
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Oui. M. le Président, le gouvernement fermera les écoles primaires et
secondaires à partir du 17 décembre jusqu'en janvier, mais il exigera que
les services de garde demeurent ouverts. Un enfant qui fréquente la maternelle quatre ans n'aura plus d'école à partir
du 17 décembre, mais un enfant qui est en CPE, par exemple, lui, il
continuera d'aller dans son service de garde jusqu'à la veille de Noël.
Il pourra même y aller entre Noël et le jour de l'An.
En
mars dernier, les services de garde pour les 300 000 enfants et les
dizaines de milliers d'éducatrices ont fermé, tout comme les écoles, et ce n'était pas négociable, en mars. Mais là
c'est négociable, en décembre, contrairement à ce que vient d'affirmer le ministre délégué à la
Santé. M. le Président c'est incohérent de maintenir les services de garde
ouverts et de fermer les écoles.
Comment,
d'une part, le gouvernement peut-il expliquer cette incohérence? Et, ce
faisant, le gouvernement peut-il
confirmer son intention que des dizaines de milliers d'éducatrices ne puissent
pas fêter Noël avec leurs proches?
Le Président :
Mme la ministre de l'Enseignement supérieur.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! La parole n'appartient qu'à la ministre.
Mme Danielle
McCann
Mme McCann :
Oui, M. le Président. Bien, écoutez, M. le Président, moi, je suis heureuse de
répondre, là, pour mon collègue le ministre de la Famille là-dessus.
On ne ménage pas nos efforts,
évidemment, pour soutenir les gens qui travaillent dans les services de garde
puis on comprend qu'il y a des sacrifices à faire, là, au niveau de la
période des fêtes cette année. Évidemment, tout le support nécessaire va être donné, là, aux services de
garde, mais effectivement on a besoin qu'un minimum reste ouvert, là, pour
certains parents qui en ont besoin.
Alors,
mon collègue ministre de la Famille travaille avec les services de garde. Il y
a effectivement cette période où on
doit respecter les consignes de la Santé publique mais aussi faire certains
aménagements pour vraiment respecter les mesures sanitaires, mais aussi permettre à des travailleurs essentiels
d'aller au travail. Alors, M. le Président, mon collègue ministre de la
Famille y travaille très fortement actuellement.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji :
M. le Président, encore une fois, on voit l'injustice et l'incohérence de ce
gouvernement, avec des mesures à la
pièce. Après plusieurs mois à perdre des revenus, plusieurs commerces espèrent
pouvoir enfin atteindre la rentabilité. Ça veut dire aussi que plusieurs
d'entre eux devront travailler jusqu'au 24 décembre.
M.
le Président, est-ce que le gouvernement peut confirmer que son intention,
c'est que tous ces entrepreneurs, ces commerçants, ces travailleurs ne
puissent pas célébrer Noël?
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Écoutez... Bonjour, M. le Président. Écoutez, je
veux parler en termes d'assistance, évidemment, pour les commerçants, les heures d'ouverture ont été élargies, on essaie
de pouvoir permettre aux consommateurs
d'avoir accès à un achat local, mais
on va compenser avec les heures d'ouverture puis on va compenser aussi avec des
programmes pour aider à couvrir les frais fixes.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le leader de l'opposition officielle.
M. André Fortin
M. Fortin : Oui. M. le Président, hier, le premier ministre lui-même a donné une
directive très claire aux Québécois : Si vous ne pouvez pas vous isoler à partir du 17 décembre, évitez
les fêtes de famille à Noël. Mais, M. le Président, c'est le gouvernement lui-même qui place des gens dans
une situation où ils vont devoir sortir. Les éducatrices en service de
garde vont devoir travailler. Les entrepreneurs et leurs employés vont devoir
se présenter au travail. La communauté anglophone est appelée à voter. Les
étudiants ont des examens en personne.
Est-ce que c'est bien
l'intention du gouvernement de dire à tous ces gens-là, à leurs conjoints, à
leurs enfants, qu'ils ne pourront pas célébrer Noël?
Le Président :
M. le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Bien, M.
le Président, depuis le début de la
pandémie, c'est la santé publique qui prime, donc c'est la protection de
la santé de tous nos citoyens. Pendant la période des fêtes, on va être exposés,
avec nos parents, nos grands-parents. C'est
leur santé qui prime. Il faut éviter de les infecter et qu'une catastrophe
arrive. Donc, c'est superimportant de maintenir l'isolement volontaire
et aussi, je tiens à le rappeler à tout le monde, les trois principes de
base : l'isolation physique, le masque
et surtout se laver les mains régulièrement.
C'est important, je le répète à tous les Québécois, on compte sur eux.
Ça va être une période charnière, la période de Noël. Il faut passer à travers.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Gaspé.
Mesures
d'aide pour les petites et moyennes entreprises
Mme Méganne
Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : M. le Président, ça fait des semaines que je soulève les
problèmes liés aux programmes d'aide aux PME ici, en Chambre, et dans
les médias, des problèmes, je rappelle, qui sont soulevés par les entrepreneurs
eux-mêmes. Hier, il fallait juste ouvrir la
télévision pour voir et entendre le cri du coeur des restaurateurs du Québec
sur tous les canaux de diffusion.
Pourtant, tant les réponses du ministre que du premier ministre continuent
d'être insensibles à leur sort. On ne
sait plus sur quel ton le demander. Les programmes d'aide doivent être
complètement revus pour faciliter la gestion des entrepreneurs, qui
n'est vraiment pas facile en ce moment.
J'ai
fait des suggestions constructives à maintes reprises : alléger les
formulaires, assouplir les critères, élargir l'aide aux entreprises en
zone orange et jaune, enlever les cautions personnelles.
Quand le ministre de l'Économie va répondre
positivement aux demandes des entrepreneurs?
Le Président : M. le ministre
de l'Économie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
M. le Président, je profite de l'occasion pour réitérer notre désir le plus
cher d'aider nos entrepreneurs durant
la période difficile. Nous avons décidé de se servir des FLI des MRC parce
qu'ils ont proximité avec les commerçants dans le programme d'AERAM. J'ai mentionné aussi qu'il y a eu au début
des ratés, il faut l'avouer, mais aujourd'hui force est d'admettre que le rythme auquel les dossiers
sont approuvés et les chèques sont faits a augmenté de façon significative.
Ce matin, d'ailleurs, la ville de Montréal
vient d'annoncer que nous avons donné 10 millions de plus et qu'ils sont
capables de commencer à faire des
chèques dans les prochains jours. Le temps de réponse, maintenant, à la ville
de Montréal et la ville de Québec, est d'une semaine, quand la demande
est reçue, et le paiement peut être fait.
Alors,
je pense que le programme qu'on a mis en place avec les MRC et les FLI est la
meilleure façon de pouvoir aider nos entreprises qui sont présentement
en alerte rouge.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Gaspé.
Mme Méganne
Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : M. le Président, avec les propos tenus par le premier
ministre hier, j'en comprends que
la CAQ blâme les entrepreneurs pour leurs propres malheurs. Le premier ministre affirme que
les propriétaires refusent de fournir des documents pour toucher l'aide.
Ma
question serait donc la suivante : Depuis quand cet amour soudain de la
CAQ pour plus de bureaucratie et plus de paperasse?
• (10 h 40) •
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : M. le
Président, il est clair que nous
avons décidé que l'aide directe, les subventions, passerait par une procédure de prêt pardon,
et il faut comprendre que 80 % du prêt va être pardonnable sur
justificatif.
Le
formulaire auquel la députée réfère, je l'ai devant moi, ici, il a cinq pages,
et on demande tout simplement au commerçant de fournir ses états
financiers maison, on demande de fournir une copie du bail, montrer les
dépenses. Alors, le formulaire est relativement simple à remplir. D'ailleurs,
on a permis, même, aux MRC d'avoir 3 % de leur allocation de fonds d'aide
en ressources externes pour aider les entrepreneurs à pouvoir remplir les
formules.
Donc, je pense que la
procédure pour utiliser le prêt est très saine et je pense que c'est une
rigueur importante pour...
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Gaspé.
Mme Méganne
Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : M. le Président, le ministre parle d'un seul formulaire.
Chaque MRC a sa façon de fonctionner,
présentement, et ses propres formulaires, et ses propres garanties qui sont demandées
aux propriétaires. Je demande au
ministre de l'Économie, là, de lâcher un peu LinkedIn puis les réseaux sociaux
puis se concentrer sur la survie de nos PME. C'est ça, la priorité.
On
sait que le ministre a toujours du temps pour appeler les P.D.G. des grandes
entreprises. Peut-il consacrer la même énergie pour nos entreprises en
difficulté?
Le Président :
Et je vais vous rappeler de faire attention dans vos propos. On a eu une
discussion au début avec ça. Alors, soyons tous prudents, je le demande, votre
collaboration. M. le ministre de l'Économie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
M. le Président, premièrement, j'aimerais juste remettre à l'heure les faits. Il
y a seulement un formulaire, maintenant, qui est requis, qui a cinq
pages, qui est très simple.
Deuxièmement,
le gouvernement de la CAQ, c'est le gouvernement des PME, contrairement à ce
qu'on a vécu depuis plusieurs années. Pourquoi? Nous avons utilisé les
MRC et les FLI, les fonds locaux d'investissement, le programme PAUPME, accès entreprise Montréal. Nous sommes le
gouvernement des PME. Et je peux assurer toutes les PME que le programme qui a été mis en place, il est
disponible. D'ailleurs, nous sommes la seule province canadienne qui, à ce jour,
a pu prêter
1,1 milliard, donc 5 000 entreprises, PME, qui ont reçu
140 millions de dollars de liquidités, nous sommes la seule
province au Canada qui a pu faire ça.
Le Président :
En principale, M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
Possibilité pour les
travailleurs des services essentiels de participer
à des rassemblements pendant la période des fêtes
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
M. le Président, 2020, ça n'a pas été une année facile pour personne, hein? Les
Québécois, les Québécoises l'ont eue dure. Je pense que c'est pour ça
que beaucoup de gens au Québec ont hâte à la fenêtre de quatre jours où ils vont pouvoir retrouver leur famille, vont pouvoir
passer un peu de temps enfin avec les gens qu'ils aiment.
Sauf que ce
n'est pas tout le monde qui va pouvoir fêter Noël cette année. La réalité des
infirmières, des préposés mais aussi
des policiers et de bien des travailleurs, travailleuses essentiels, au Québec,
cette réalité-là, elle ne marche pas dans
le plan de match, dans le contrat moral du gouvernement, parce que, sur le
terrain, comment ça marche, bien, souvent, ces gens-là, on leur demande
de travailler soit le 25 décembre soit le jour de l'An.
Alors, le
gouvernement voulait sauver Noël. On est d'accord. Sauf que, là, son contrat
moral oublie les gens qui ont le plus besoin d'un peu de réconfort
durant le temps des fêtes.
Ce matin, je lance un appel à la compassion.
Est-ce que la CAQ va faire un pas, au moins, vers ces gens-là? Est-ce que la vice-première ministre, au nom de
son gouvernement, peut s'engager à au moins rencontrer les représentants
des travailleurs, travailleuses essentiels pour trouver une solution pour
qu'ils puissent, eux et elles aussi, fêter Noël?
Le Président : Mme la
vice-première ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui, merci, M. le Président. Bien, je salue toute
la sensibilité du député de Gouin, du leader du deuxième groupe... deuxième ou... excusez, deuxième groupe d'opposition,
que je partage, parce qu'effectivement, effectivement, il a fallu faire
des choix difficiles, là, comme depuis neuf mois, d'ailleurs, dans le cadre de
cette pandémie. Et je suis aussi ministre de
la Sécurité publique, donc j'ai beaucoup de ces travailleurs au sein de mon
ministère, en affaires policières, en
sécurité civile, etc., et donc... Mais il a fallu faire des choix, M. le
Président. On a cette fenêtre de quatre
jours à l'intérieur de laquelle nous espérons que la majorité des familles vont
pouvoir se trouver une façon d'arranger leurs événements et leurs rassemblements, aussi modestes soient-ils,
encore une fois, à l'intérieur de ces quatre journées. On fait appel à la flexibilité des employeurs
nous-mêmes, chez nous, comme employeur, au ministère, et autres endroits quand
c'est possible, bien sûr. Quand on parle de
services d'urgence, de services de réseau de la santé, d'ambulanciers, etc., il
faut que les services soient assurés,
on ne doit pas avoir de rupture de services nulle part sur le territoire, mais
on fait appel à toute la flexibilité
possible de la part des employeurs concernés et on espère que la majorité des
gens pourront se gouverner à l'intérieur de cette fenêtre.
Le Président : Première
complémentaire, M. le leader du deuxième groupe.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
Je veux être très clair, M. le Président : Il n'y a personne ici, surtout
pas moi, qui dit que c'est simple, il n'y a personne qui nie que c'est
un casse-tête. Sauf que la première pièce du casse-tête qu'il faudrait placer, c'est celle des travailleurs, travailleuses
essentiels. Pourquoi? Parce que ces gens-là, et les ministres devant moi le
savent très bien, ça a été les gens
qui ont été au front, ils ont travaillé, ils ont fait plus de sacrifices que
bien d'autre monde au Québec, y compris nous, les députés et les
politiciens. Ces gens-là ont risqué leur vie.
Est-ce que la ministre peut au moins s'engager à
s'asseoir avec leurs représentants pour trouver une solution?
Le Président : Mme la
vice-première ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui, M. le Président. Bien, comme je l'ai
expliqué, on a dû faire certains choix. Et, quand je dis «on», évidemment, je parle de la Santé publique,
parce que nos décisions sont continuellement basées sur les recommandations
de la Santé publique. Plusieurs scénarios ont été évalués, et celui qui a été
retenu, c'est celui-là. On offre néanmoins une fenêtre de quatre jours, ce qui va permettre, oui, aux travailleurs essentiels mais à tous ceux qui ont d'autres enjeux familiaux,
des gardes partagées, etc., de pouvoir se gouverner à l'intérieur d'une fenêtre
d'opportunité de quatre jours, en accord avec
les recommandations de la Santé publique. Il faut toujours
soupeser la balance des inconvénients, on en parle souvent. Et le fruit de cette équation, c'est ce qu'on a
proposé aux Québécois, le contrat moral du 24 au 27 décembre
inclusivement...
Le Président : En terminant.
Mme Guilbault : ...avec des rassemblements
limités et prudents.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Je vais donner un exemple, un exemple vécu. Je
vais vous parle d'Émilie, qui est une éducatrice spécialisée en centre
jeunesse. Elle s'occupe des enfants vulnérables à longueur de journée, elle
donne son 200 % depuis des mois.
Hier, hier, elle a travaillé de 7 h 30 le matin à 23 heures le
soir. En ce moment, elle est à l'horaire, Émilie, le 25 décembre prochain. Ça veut dire que, selon
le contrat moral actuel, cette jeune femme là ne pourra pas voir ses proches,
ne pourra pas voir sa famille.
Les
travailleurs, travailleuses essentiels, ils n'ont pas besoin de mercis puis de
tapes dans le dos, ils ont besoin d'une solution. Est-ce que le
gouvernement est prêt à s'asseoir pour au moins essayer d'en trouver une?
Le Président :
Mme la vice-première ministre.
Mme Geneviève
Guilbault
Mme Guilbault : M. le Président, je veux assurer le leader du
deuxième groupe d'opposition qu'on est en continuelle réflexion et en
continuelle évaluation des avantages et des inconvénients des scénarios
auxquels on est continuellement confrontés, dans les décisions qu'on doit
prendre, depuis neuf mois. Et, les scénarios qui ont été étudiés pour Noël, il y en a plusieurs qui ont été étudiés. On doit
tenir compte, oui, du besoin normal de la population d'avoir un espoir auquel
se raccrocher, dont j'ai parlé tout à
l'heure, mais aussi des effets malheureusement négatifs que ça pourrait avoir
sur la situation épidémiologique. On
doit soupeser tout ça, entre autres, pour le bien des travailleurs de la santé.
Je pense qu'il n'y a personne ici qui
veut avoir une troisième vague ardente et pénible, après Noël, que les mêmes
travailleurs de la santé vont devoir porter à bout de bras. Donc, c'est
l'équilibre qu'on a trouvé, M. le Président.
Le Président :
Question principale, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mesures d'aide directe aux
entreprises
Mme Dominique
Anglade
Mme Anglade :
M. le Président, depuis huit mois, on demande au gouvernement de mettre en
place des mesures d'aide directe pour accompagner les petites et
moyennes entreprises. Lors de l'arrivée de la deuxième vague, le premier ministre nous a dit : Ah! on a un plan, on
est prêts. Mais ce que l'on a constaté, c'est qu'au moment où on devait aider
les entreprises le ministre de l'Économie s'est levé en cette Chambre
puis a dit : Bien, écoutez, ça fait deux jours que je travaille sur un plan, puis on va soutenir nos
entreprises de cette manière-là. Deux jours, M. le Président, alors
qu'il aurait pu travailler pendant tout l'été pour s'assurer d'être prêt
pour nos entrepreneurs qui ont besoin d'aide.
Le
ministre se veut rassurant, mais il ne rassure personne. On n'a qu'à regarder
les médias sociaux du ministre pour s'en
rendre compte, il ne rassure absolument personne. Alors, au lieu de mettre des
programmes en place, au lieu d'essayer d'accompagner nos entreprises, les
gestes n'ont pas été posés. Et ce n'est plus le temps, M. le Président, de
manquer d'empathie. Les programmes sont vides, les entrepreneurs sont
anxieux, les appels ne cessent de se multiplier.
Que va faire le très
bienveillant ministre de l'Économie?
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
M. le Président, merci pour la question. Ça me permet de réaffirmer ce que nous avons fait depuis un
bout de temps.
Encore une fois, de toutes les provinces canadiennes, nous sommes la seule province qui a réussi à
mettre autant de liquidités dans les entreprises aujourd'hui. J'ai dit
tantôt que nous avons, à ce jour, plus de 900 entreprises qui ont eu 940 millions
de dollars d'assistance, on a eu 4 000 PME qui ont reçu 136 millions
de dollars de liquidités. Nous avons mis, avec le tourisme, un programme de
pardon de prêt pour l'industrie hôtelière et touristique. Nous avons mis un
programme de remboursement de frais
fixes, et, encore une fois, je pense que c'est un programme qui est très percutant, qui est très
costaud, qui va coûter des centaines de millions de dollars.
Je
rappellerais aussi à la chef du Parti
libéral que, dans l'aide au loyer
fédérale, nous sommes la seule province qui a accordé un montant aux
propriétaires immobiliers, on a 200 millions de dollars qui a été dépensé à
ce jour, on est la seule province qui a fait ça.
Alors,
je pense que les programmes que le gouvernement a mis en place sont appropriés, sont pertinents.
Et, au même moment, le programme
existant, de l'AERAM, on va regarder s'il a besoin d'une modification. Donc, nous avons, je pense, fait les choses appropriées pour
nos entrepreneurs.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
M. le Président, les programmes mur à mur du ministre, très clairement, ça ne marche
pas. Dans un Facebook live, j'ai discuté
avec trois entrepreneurs dans le domaine des cabanes à sucre, j'ai
entendu des histoires très touchantes.
Ce sont des gens qui se sentent abandonnés par les caquistes. Par exemple, à Lévis, Christine Tardif, de l'Érablière du Cap, nous a confié avoir perdu environ 70 % de ses revenus. Pourtant, elle ne reçoit
aucune aide directe de son gouvernement.
M. le Président,
pourquoi le ministre maintient-il son approche mur à mur, qui est clairement
inefficace?
• (10 h 50) •
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Je répéterais que ce n'est pas tout à fait mur à mur, parce que le programme de
l'AERAM est un programme qui a été
établi par le gouvernement pour adresser le remboursement des frais fixes des
entreprises en alerte rouge.
Deuxièmement,
le programme fédéral de subvention au loyer et le programme qui a été amendé à
notre recommandation pour l'aide au
loyer fonctionnent, et, le rôle du gouvernement du Québec, dans cette
envergure-là, avec mon collègue ministre des Finances, on va colmater
les brèches.
Donc,
je pense que le programme de l'AERAM va bien fonctionner, il va adresser plus
de 30 000 entreprises du Québec.
Et moi, je suis confiant qu'on va pouvoir continuer à ajuster nos programmes.
Et, à ce jour, la situation est acceptable.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji :
M. le Président, la situation, aujourd'hui, elle est là, dans cet article de
Radio-Canada. La situation, M. le Président : les coffres sont
vides. À Montréal et à Québec, il n'y a plus d'argent.
Donc,
M. le Président, les entrepreneurs attendent depuis le 1er octobre de
l'argent. Qu'est-ce qu'on leur annonce, on apprend dans l'article,
aujourd'hui, de Radio-Canada? Patientez, attendez. Il n'y a pas de fonds, on
attend que le gouvernement envoie de l'argent.
M.
le Président, il répond quoi, le ministre de l'Économie, à ces entrepreneurs? Il leur dit quoi, aujourd'hui? Patientez encore?
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : J'aimerais corriger ce que le député de Nelligan
vient de dire, parce que, justement, quand on regarde la publication de la
ville de Montréal, le ministère de l'Économie a accordé 10 millions de
dollars additionnels, il y a 10 jours, à la ville de Montréal, à accès PME MTL, il y en a six qui s'occupent de nos entrepreneurs
dans l'AERAM. La ville avait dit, à ce moment-là, qu'elle ne
peut pas accepter l'argent avant le 17 décembre parce que
son conseil municipal a lieu
là. Ce matin, la ville a annoncé qu'ils vont prendre leurs fonds propres, parce
que, nous, l'argent est déboursable.
Donc,
au moment où on se parle, tous les entrepreneurs, tous, de Montréal,
ont accès au programme en l'espace d'une semaine. La directrice
générale de la ville de Montréal
a confirmé hier que, pour elle, une semaine, demande, le paiement va
être fait. Donc, le système fonctionne, maintenant.
Le Président :
Question principale, M. le député de Jonquière.
Traitement
des matières dangereuses résiduelles du
chantier du Réseau express métropolitain
M. Sylvain
Gaudreault
M. Gaudreault : Oui, M.
le Président, dans le dossier du REM,
on fait face à une situation complètement absurde. Alors
que le gouvernement prétend vouloir relancer l'économie
dans le contexte de la COVID et qu'il dépose son plan sur l'économie
verte, on a une institution publique importante, la Caisse de dépôt et de placement, dont l'un des
sous-traitants laisse aller en Ontario 600 tonnes de matières dangereuses
plutôt que de les faire décontaminer de manière écologique ici, au
Québec, par des entreprises québécoises.
Pourtant,
toutes les planètes étaient alignées. On
a besoin de faire travailler notre monde, on a la loi la plus sévère, on a des entreprises performantes, on a une
expertise et des technologies de pointe. Encore une fois, ce qui a dominé,
c'est juste des considérations
financières à court terme. On va laisser s'enfouir des centaines de tonnes de
matières dangereuses en Ontario parce que
les règles, là-bas, sont moins strictes, quitte à hypothéquer le passif environnemental des générations futures. C'est choquant, désespérant.
Le Président : M. le ministre
de l'Économie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : M. le
Président, je suis familier un peu
avec la situation. Je vais parler au nom de mon collègue
ministre de l'Environnement et
le ministre des Finances, qui s'occupe de la Caisse de dépôt.
Premièrement,
ce sont les entrepreneurs qui font partie de la construction du REM qui doivent
décider qu'est‑ce qu'ils font
avec les matières résiduelles. Effectivement, il y a des technologies québécoises
qui existent présentement, qui sont malheureusement plus onéreuses que
les sites d'enfouissement en Ontario. Donc, l'entrepreneur a décidé de prendre ce qui était le plus approprié pour lui au niveau
des coûts d'opération, le point étant, par contre, très bien
reconnu que je pense que c'est le
rôle du gouvernement, et mon collègue en Environnement en est conscient aussi, il
faudrait encourager les entreprises québécoises
à utiliser des processus québécois. Dans le cas du REM en particulier, l'entrepreneur
en construction a choisi la façon la plus rentable de le faire dans les règles
établies par nos provinces.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Jonquière.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : On parle d'un contrat public de plusieurs
milliards de dollars. Ce qu'on veut savoir, c'est comment on va empêcher
600 tonnes de matières dangereuses d'être enfouies en Ontario. Comment on
va corriger ça pour le futur?
Est-ce que le
gouvernement peut nous dire que la Caisse de dépôt sera exemplaire et qu'elle va
donner un ordre de marche très clair dans ses appels d'offres pour que
les sols contaminés soient traités ici?
Le Président : M. le ministre
de l'Économie.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : J'aimerais réitérer
que la Caisse de dépôt est une entreprise indépendante du gouvernement. Le point qui est soulevé par le député est un
point valable, je le reconnais, et je pense qu'avec le ministre de
l'Environnement on est en droit de regarder le contexte des offres qui seront
faites... ou les appels d'offres, plutôt, de la Caisse de dépôt, mais, dans le contexte particulier auquel vous référez,
malheureusement, c'est une décision qui a été prise par l'entrepreneur, et
l'entrepreneur, encore une fois, choisit la
façon la plus légale, la moins chère et a choisi d'enfouir ses résidus en
Ontario.
Le Président : Deuxième
complémentaire M. le député de Jonquière.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault :
On parle d'un projet qui risque d'atteindre 8 milliards de dollars. Avec
l'adoption éventuelle du projet de loi n° 66
sur l'accélération des infrastructures, il va y en avoir encore des tonnes, de
sols contaminés.
Qu'est-ce que
le gouvernement va faire? Parce que, là, présentement, ce qu'on a comme
exemple, c'est que son nationalisme économique, bien, il est enfoui en
Ontario. Est-ce que ça va changer?
Le Président : M. le ministre
de l'Économie.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Je trouve le commentaire totalement inapproprié. Et je dirais... j'irais plus
loin que ça. Le ministre de
l'Environnement a été très clair dans son plan. Il y a deux éléments du plan. Le
premier, c'est l'électrification des transports, avec lequel je travaille étroitement avec lui, et, le deuxième, comment
traitons-nous nos résidus. Et des annonces vont s'en venir bientôt. Je
pense que ces deux piliers-là sont au coeur du plan vert du ministre de
l'Environnement.
J'ai entendu
le point que vous avez fait, alors on va le prendre en considération, mais, au
moment où on se parle, le projet auquel vous référez a été fait dans la
légalité.
Le Président : Question
principale, M. le député de Robert-Baldwin.
Plan pour une économie
verte
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão :
Merci, M. le Président. Alors, parlons de ce fameux plan vert, M. le Président.
Ça a été déposé ici, dans cette
Assemblée... publiquement, pas dans cette Assemblée, malheureusement, lundi le
16 novembre. M. le ministre de l'Économie vient de nous
parler des deux grands piliers de ce plan vert, mais où est la relance verte?
Où est bâtir une économie verte, comme le
disait le ministre des Finances en mars 2020? Bâtir une économie verte, on ne
trouve pas ça dans le plan qui a été déposé ici.
En fin de compte, c'est un demi-plan. C'est
n'est pas vraiment un plan, c'est un demi-plan. C'est comme, M. le Président, si on s'engageait dans
un long marathon mais en nous donnant seulement la moitié du tracé, en fin de
compte, 40 % du tracé, en cours de route, là,
on verra bien, vous allez tourner à gauche ou à droite, on verra. Ça ne marche
pas comme ça, M. le Président. Comme dirait
l'autre, nous sommes en 2020. Franchement, la crise climatique, il faut
l'adresser.
Alors, comment est-ce
que ce gouvernement peut prétendre que ce plan répond à quoi que ce soit?
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Je remercie le député de Robert-Baldwin
pour la question, parce
que je pense que les Québécois n'auront jamais vu autant de
relations entre l'environnement et l'économie, au point que, je le mentionne souvent,
l'environnement nourrit les projets économiques.
Je sais que l'opposition a de la misère à comprendre ça, là, mais c'est la
réalité.
Premièrement, dans le
plan du ministre de l'Environnement, le côté électrification va requérir des
sommes massives, qui vont être investies par
Investissement Québec, par les fonds propres du gouvernement. On va travailler
avec toute la filière batterie, qui va être une grande composante du
plan vert.
Deuxièmement,
toute la question de la manipulation des résidus, autant comestibles que
commerciaux, il y a des projets qui
s'en viennent, d'ailleurs il y en a une couple qui vont être annoncés bientôt,
qui vont démontrer que l'économie est
au coeur du plan vert et que le plan vert va avoir non seulement le respect des
normes qu'on veut atteindre, mais aussi une contribution économique
importante pour le Québec.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Viau.
M. Frantz
Benjamin
M. Benjamin :
Merci, M. le Président. Lorsqu'on a un plan non ambitieux, inévitablement, il y
a des secteurs qui sont omis ou tout simplement rejetés du revers de la main.
Alors que la CAQ ne cesse de dire qu'elle veut que le Québec soit la batterie de l'Amérique du Nord, on vient de l'entendre,
elle refuse de faire preuve d'exemplarité. Les comités d'experts recommandaient que 50 % de la
flotte des véhicules lourds soient 100 % électriques, une recommandation
rejetée par la CAQ. Même chose pour que 100 % des immeubles publics
soient chauffés à l'énergie renouvelable.
Pourquoi la CAQ
refuse-t-elle réellement d'être ambitieuse en matière d'électrification?
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Écoutez, toute la planification qui a été faite dans le plan vert pour
l'électrification des transports a été faite
en étroite collaboration avec le ministère des Transports, le ministère de
l'Économie et, évidemment, le
ministère de l'Environnement. Nous avons déterminé, dans ce plan-là, puis ça va
être annoncé bientôt, les règles vont être
annoncées au printemps, dans le premier trois mois de 2021, qu'il y a certains
véhicules commerciaux qui vont devoir être
électriques parce qu'ils sont disponibles aujourd'hui. Dans d'autres cas, ça
peut être de l'hydrogène, d'autres formes de sources d'énergie.
Alors,
je pense que le plan, il est très costaud; non seulement costaud, mais il tient
compte de notre habileté ici, au Québec,
de produire des véhicules électriques ou ce qui existe dans le monde. Alors,
moi, je vis très satisfait avec ce plan-là.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Viau à nouveau.
M. Frantz
Benjamin
M. Benjamin :
Les comités d'experts ont proposé un projet qui est certes ambitieux, mais qui
aurait été bénéfique pour nos jeunes
et bénéfique pour l'environnement, soit de verdir l'ensemble des cours d'école
du Québec. Pourtant, le premier ministre a rejeté du revers de la main
la proposition, qui n'était pourtant pas inapplicable.
Au nom des élèves et
des enfants du Québec, pourquoi... comment justifier que cette recommandation
n'ait pas reçu l'aval du premier ministre alors que sa réalisation n'est pas
difficile et ses bienfaits, évidents pour l'ensemble des élèves du Québec?
• (11 heures) •
Le Président :
Mme la vice-première ministre.
Mme Geneviève
Guilbault
Mme Guilbault : Oui. M. le Président, c'est parce que, quand
j'entends le Parti libéral nous questionner sur notre plan vert, ça me fait le même effet que quand je
les entends nous demander pourquoi Internet n'est pas branché partout au
Québec.
M. le
Président, notre Plan pour une
économie verte est clair, il est chiffré, il est ambitieux. 6,7 milliards
sur cinq ans, c'est plus du double des sommes du plan précédent du
précédent gouvernement, gouvernement qui a investi dans une cimenterie
extrêmement polluante, à son époque, qui a raté ses cibles de réduction
d'émissions de gaz à effet de serre.
Donc,
M. le Président, notre plan, on en est fiers. Mon collègue de l'Économie a
montré à quel point ça allait contribuer,
par ailleurs, à la relance. Alors, M. le Président, on aura été le gouvernement
le plus ambitieux depuis longtemps pour la lutte contre les changements
climatiques.
Le Président :
Je vais vous demander, encore une fois, d'être attentifs, tant aux questions
qu'aux réponses. Est-ce que vous souhaitez entendre les réponses également?
M. le député de D'Arcy-McGee.
Accès
aux services en santé mentale
M. David Birnbaum
M. Birnbaum :
M. le Président, cette pandémie est une épreuve interminable pour nous tous,
mais imaginez l'enfer vit par le toxicomane,
l'alcoolique ou l'individu en détresse, qui est à risque aigu d'en devenir. Ces
problèmes touchent les femmes au
foyer, les aînés, les étudiants en crise d'anxiété. Surtout en période de
pandémie, nous sommes tous vulnérables. Comment aider ces gens en
détresse? Comment aider les organismes communautaires qui essaient de répondre
présent sur la ligne de front? Le
100 millions d'annoncé par le ministre délégué? «Jusqu'à maintenant, il
n'y a rien pour nous», dit l'Association
québécoise des centres d'intervention en dépendance. «C'est presque comme si on
était laissés à nous-mêmes», dit Marie au Devoir. Marie est prise
avec des pensées d'assassinat troublantes. Présence, prévention accompagnement,
compassion, action, c'est ça qu'ont besoin les personnes en détresse et les
organismes qui essaient de les épauler.
Est-ce que ce
gouvernement va, à un moment donné, répondre présent?
Le Président :
M. le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant :
Merci, M. le Président. Je remercie le député de D'Arcy-McGee pour sa question,
qui va me permettre de réexpliquer la réorganisation des services en
santé mentale qu'on est en train de faire.
Premièrement, on l'a
dit, on a demandé un travail plus important des services sociaux généraux.
Quand je parle d'appeler le 8-1-1,
Info-Social, c'est vraiment la porte d'entrée quand on a de la détresse
psychologique. Il y a des psychologues qui
sont là, il y a des équipes de crise qui sont là, il y a des travailleurs
sociaux qui sont là. Toute l'équipe est là pour vous accompagner
24 heures par jour, sept jours par semaine.
Deuxièmement, on est
en train de déployer le Programme québécois pour les troubles mentaux et en
train de l'arrimer avec le guichet d'accès en santé mentale. Là, avant, ce qui
se passait, pour avoir un accès, il fallait voir son médecin de famille. Là, on va donner la chance à tous les intervenants
du réseau de pouvoir référer et prendre soin des gens qui ont des problèmes de santé mentale pour
faciliter l'accès et enfin diminuer les listes d'attente, listes d'attente qui,
je vous le rappelle, étaient inconnues avant qu'on arrive au
gouvernement.
Donc,
c'est superimportant pour nous de comprendre ce changement-là. On investit des
sommes. On est en train de travailler
avec l'Ordre des psychologues également pour avoir des listes, qui devront être
disponibles à partir de fin novembre, début décembre. Les services vont
s'améliorer pour tout le monde, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de D'Arcy-McGee.
M. David Birnbaum
M. Birnbaum : Bon, M.
le Président, le ministre
offre une explication; c'est de l'action qui est requise. Souvent, ce sont les organismes communautaires sur
le terrain qui sont les derniers espoirs pour les individus en détresse, mais
ces organismes en arrachent pour faire leur part pour sauver
les vies. L'État s'est déchargé d'une mission aussi cruciale sur les épaules d'organismes communautaires dont
le financement, déjà insuffisant, n'est même pas récurrent. C'est le
syndicat de l'action collective, entre autres, qui vous parle. Votre
réponse, M. le délégué?
Le Président :
M. le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Très bon point. Le rôle des organismes
communautaires et comment l'arrimer avec le réseau de la santé, c'est ça, notre défi, M. le Président, qui n'a jamais été fait auparavant. Donc, nous, ce qu'on a fait, la
première chose que j'ai annoncée,
c'est 17,6 millions de dollars pour aider les organismes communautaires.
Dans le 100 millions, on a également... s'assurer que ça dure
jusqu'au mars 2022 en ajoutant un 10 millions.
Maintenant,
il faut que ces organismes communautaires là... Vous savez, les soins par
étapes, la première étape, c'est les autosoins, et ces organismes
communautaires ont tout ce qu'il faut pour pouvoir donner les autosoins. Donc,
nous, on va les mettre en contact avec les services sociaux généraux, avec le
guichet d'accès en santé mentale pour qu'ils jouent un rôle plus important
dans la prise en charge de nos patients avec des problèmes de santé mentale. On
va y arriver, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de D'Arcy-McGee.
M. David
Birnbaum
M. Birnbaum : M. le
Président, les problèmes de
consommation, la dépression majeure, l'anxiété chronique, une fois diagnostiqués, entraînent souvent des
difficultés récurrentes. Le 100 millions
de dollars du ministre responsable n'est pas récurrent, ça
termine le 31 mars 2021. Pour les gens en détresse chronique, le 31
arrivera trop vite et très vite. Ils ont très peur d'être délestés pas
juste aujourd'hui, mais surtout demain.
Est-ce que le ministre
délégué peut les réconforter, en quelque part?
Le Président :
M. le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Oui, je vais les réconforter tout de suite, M. le Président. Dans le budget 2020‑2021,
on avait investi 90 millions de dollars en santé mentale. Le 100 millions qui a été
annoncé nous amène jusqu'en mars 2022, 31 mars 2022. Donc, il faut
être rassuré.
En
plus, M. le Président, je travaille tous les jours avec mon collègue
des Finances pour que, dans les deux prochains budgets qui vont arriver
avant le 31 mars 2022, on puisse penser à la santé mentale.
La
santé mentale a été sous-investie pendant des années, avant notre gouvernement. On est en train de corriger les choses. C'est sûr qu'on ne peut pas investir 400 millions, 500 millions de dollars d'un coup, mais on fait les choses dans
l'ordre pour rétablir un service de santé pour tous les Québécois, M. le
Président.
Le Président :
Question principale, M. le député de Rosemont.
Propos tenus par le ministre de
l'Économie et
de l'Innovation sur les réseaux sociaux
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Merci, M.
le Président. Depuis le début de son
mandat, le ministre de l'Économie ne cesse de nous étonner. Il a d'abord nommé un ami à la tête d'Investissement Québec en doublant son salaire, il a donné de notre
argent à Flying Whales, qui ne vole
pas, il a donné de l'argent à Birks, il a donné de l'argent à Heinz, la semaine
dernière, et puis il a banalisé un
rapport de la Commissaire à
l'éthique qui le visait. La dernière
frasque : le ministre, sur les réseaux sociaux, insulte et
culpabilise un investisseur floué dans Nemaska.
En
avril 2019, le ministre a dit que, si sa présence était perçue comme
négative ou comme une embûche à ce que le premier ministre voulait
accomplir, il allait démissionner. Est-ce
qu'on est rendus là, M. le Président? Est-ce qu'il trouve ça positif, vraiment, pour son gouvernement et
pour nous, les parlementaires, que d'insulter un investisseur floué sur les
réseaux sociaux?
Le
Président : Je vais vous demander, encore une fois, d'être
prudent sur les propos qui sont utilisés. Nous sommes sur un terrain glissant, faut-il vous le rappeler?
Je vais vous demander, M. le ministre de l'Économie, de répondre à cette
question.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Alors, M. le Président, merci de la question, ça me permet de peut-être refaire
la ligne du temps.
Dans
le projet auquel le député de Rosemont réfère, il s'agit du projet Nemaska,
Nemaska, c'est un projet qui a été un désastre financier parce qu'au
printemps 2018 une somme de 400 millions de dollars a été levée en
actions, qui a été perdue au complet, parce que, neuf mois après, moins
que neuf mois après, la direction annonce une hausse de 40 % des
coûts.
Fait
intéressant à noter, c'est que les actions ont été achetées principalement par
des institutions financières, au mois
de mai 2018, et qu'au mois de juin 2019 il n'y avait plus
d'institution financière, seulement des investisseurs de détail avaient
investi, de «retail», qu'on appelle communément.
Moi,
je suis sorti public le 1er juin 2019, disant que ce projet-là ne
fonctionnait pas. Au mois de septembre 2019, j'ai mentionné qu'il
fallait sauver le projet, et à partir de ce moment-là les actions ont baissé.
Alors,
c'est un projet qui a été mal ficelé, des investisseurs ont perdu
400 millions de dollars, je suis très conscient de ça, et je pense
que c'est important de noter que c'est un désastre et que ça a été mal
structuré.
Le Président :
Cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Nous
passons maintenant à la rubrique des motions sans préavis, et je reconnais, à
ce moment-ci, Mme la députée de Verdun.
Souligner
les Journées d'action contre
la violence faite aux femmes
Mme Melançon :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement afin de présenter la
motion suivante conjointement avec la
ministre responsable de la Condition féminine, la députée de Sherbrooke, la
députée de Gaspé, le député de Chomedey et la députée de
Marie-Victorin :
«Que
l'Assemblée nationale souligne les 12 jours d'action contre la violence
faite aux femmes qui se déroulent du 25 novembre au
6 décembre;
«Qu'elle
souligne que cette semaine d'action débute avec la Journée internationale pour
l'élimination de la violence à l'égard des femmes, aujourd'hui le
25 novembre;
«Qu'elle rappelle
qu'une femme sur trois dans le monde a subi une forme de violence dans sa vie;
«Qu'elle
rappelle que le Québec ne fait pas exception à ces données troublantes
concernant la violence faite aux femmes;
«Qu'elle
réitère que les récentes vagues de dénonciations ont mis en évidence qu'encore
aujourd'hui, trop de femmes sont victimes de violence sexuelle, physique
ou psychologique;
«Qu'elle
souligne que la pandémie a accentué cette réalité pour plusieurs femmes qui ont
été confinées pendant des semaines à la maison avec leur bourreau;
«Qu'elle
réitère l'importance d'offrir plus de ressources à ces femmes pendant la
période du temps des fêtes, mais aussi pour le reste de l'année.» Merci,
M. le Président.
• (11 h 10) •
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Caire : Je pense, M. le Président, que vous aurez compris
qu'il y a consentement pour un débat de deux minutes, selon l'ordre suivant : Mme la députée de
Verdun, Mme la ministre responsable de la Condition féminine, Mme la députée
de Sherbrooke et Mme la députée de Gaspé.
Le
Président : Je comprends donc qu'il y a consentement pour qu'il
y ait quatre intervenants et pour que la durée des interventions soit
limitée à deux minutes chacune. Nous commençons avec la première intervenante.
Madame.
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, nous soulignons les 12 jours d'action
contre la violence faite aux femmes
qui se déroulent du 25 novembre au 6 décembre. Cette semaine
d'actions débute avec la Journée internationale pour l'élimination de la
violence à l'égard des femmes aujourd'hui, le 25 novembre.
Vous
le savez, M. le Président, pour plusieurs, le temps des fêtes, c'est un moment
de bonheur. Même en contexte de COVID, même avec des rencontres limitées, pour
la plupart des Québécois, cette période est un moment de repos, de
plaisir. Mais pour trop de femmes c'est une tout autre histoire. Pour les
femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants, Noël, c'est un
véritable cauchemar. Noël en confinement, ce sera l'horreur.
Le
printemps dernier, quand le gouvernement a ordonné le premier confinement, ces
femmes sont devenues les prisonnières
de leurs conjoints violents. Elles ont subi violence, agressions, harcèlement
dans le silence, sans que personne ne
leur tende la main. Ce deuxième confinement fait craindre le pire. Nous avons
le devoir, comme société, de tout mettre en place pour les aider, les accompagner pour les sortir de l'enfer. Pour
ce faire, il faut mettre en place plus de ressources pour accueillir les
femmes victimes de violence.
Ce matin encore, le
journal LeDroit nous apprenait que les maisons d'hébergement pour femmes
victimes de violence en Outaouais doivent
refuser l'accès à environ 40 femmes par semaine en raison du manque de
ressources. Chaque année, au Québec,
les maisons d'hébergement refusent 15 000 demandes d'aide par manque
de places. Ça représente environ
40 refus par jour, c'est trop.
Cet
été, j'ai rappelé à la ministre responsable de la Condition féminine qu'il
manquait minimalement 1 000 places dans le réseau. Le
gouvernement a fait des choix depuis son arrivée en poste, il a fait des choix
lors de la mise à jour économique d'il y a
quelques jours. Je demande au gouvernement de faire le choix des femmes
victimes de violence conjugale et de leurs enfants.
En
pleine pandémie, en confinement, à la veille de la période des fêtes, ces
femmes comptent sur vous, comptent sur
nous. J'invite le gouvernement à passer à l'action pour souligner ces
12 jours d'action contre la violence faite aux femmes. Il faut
agir, le temps presse. Merci, M. le Président.
Le Président :
Merci. Mme la ministre de la Condition féminine.
Mme Isabelle Charest
Mme Charest :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, il est particulièrement important de
prendre la parole et de donner l'occasion à toutes les formations politiques de
prendre la parole, parce que le phénomène de la violence faite aux
femmes nous touche toutes et tous.
Nous soulignons aujourd'hui le lancement des
Journées d'action contre la violence faite aux femmes, qui se poursuivront
jusqu'au 6 décembre. Pendant 12 jours, des organismes des quatre coins du
Québec se mobiliseront pour sensibiliser notre population à cette problématique
importante, qui est malheureusement toujours d'actualité en 2020.
Je
trouve important de souligner que la violence faite aux femmes peut prendre
plusieurs formes. C'est, bien sûr, la violence conjugale, mais c'est
aussi toute forme de violence, la violence sexuelle, l'abus, le harcèlement,
dont sont majoritairement victimes les femmes.
Notre gouvernement et particulièrement moi, à
titre de ministre responsable de la Condition féminine, sommes extrêmement
préoccupés par cet enjeu, ce n'est pas un secret. Au dernier budget, nous avons
posé un geste fort en annonçant des
investissements records de 120 millions sur cinq ans pour permettre aux
maisons d'hébergement de bonifier leur
offre de services. J'en suis extrêmement fière, c'est un investissement
historique. Et très prochainement nous aurons l'occasion de vous dire comment, avec la collaboration des maisons
d'hébergement, nous allons concrètement aider les femmes. Le travail qui est fait par les maisons
d'hébergement est exceptionnel et primordial. Les intervenantes qui y
travaillent sauvent littéralement des vies, et je les remercie de tout
mon coeur.
Nous devons aussi mettre des moyens en place
pour aider les femmes qui désirent sortir de cette spirale de la violence. Comme société, comme gouvernement, il y
a une foule d'autres actions qu'on peut poser pour protéger les femmes, notamment en collaboration avec les corps
policiers et les organismes sur le terrain. C'est pourquoi, en plus du
financement accordé aux maisons d'hébergement, notre dernier budget prévoyait
aussi près de 60 millions pour financer diverses mesures pour prévenir la
violence conjugale et sécuriser les femmes afin d'intervenir avant qu'elles ne
soient forcées de demander une place en maison d'hébergement. Très bientôt,
nous allons faire des annonces à ce sujet.
Je salue l'engagement et la grande unanimité de notre Assemblée nationale envers les
femmes et particulièrement envers les victimes de violence. Je l'assure que
je partage cette préoccupation et que notre gouvernement est en action
pour sensibiliser, éduquer, prévenir
la violence et, bien sûr, sécuriser les femmes qui en sont victimes.
Jamais auparavant il n'y
a eu autant d'actions prises par les parlementaires pour contrer la violence faite aux femmes : le comité
transpartisan pour l'accompagnement des victimes, la Commission spéciale
sur l'exploitation sexuelle, le travail conjoint pour donner suite au rapport de la commission
Viens, nos actions en violence sexuelle et en violence conjugale. Ces gestes
importants confirment que nous tous sommes
solidaires et mobilisés pour les femmes québécoises. Et c'est avec grand
plaisir que je vais continuer de travailler avec l'ensemble de mes collègues de
l'Assemblée nationale pour faire avancer ce dossier important. Merci.
Le Président : La parole
appartient à Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Merci, M.
le Président. Je remercie mes collègues de me donner l'occasion de m'exprimer,
aujourd'hui, pour souligner les 12 jours d'action contre les
violences faites aux femmes.
Cette année,
l'objectif, c'est de mettre en lumière les dimensions systémiques de ces
violences. «Systémique», c'est un mot qui rend certaines personnes
inconfortables, mais, moi, ce qui me rend inconfortable, c'est de savoir que la
façon dont notre société fonctionne
génère de la violence envers les femmes. On peut penser, par exemple, aux
victimes d'agression sexuelle, qui
témoignent souvent, très souvent que le plus difficile, ce n'est pas
l'agression qu'elles ont subie, c'est de passer à travers le système de justice. Ça, c'est de la violence systémique.
Même chose pour les victimes d'exploitation sexuelle, qui ne sont pas
admissibles au programme d'indemnisation des victimes d'actes criminels. Ça
aussi, c'est de la violence systémique, de leur refuser cette aide-là.
Je pense aux victimes de violence conjugale qui
trouvent le courage de dénoncer leur conjoint violent, de se défaire de son emprise et qui finissent par se
battre avec le système pour retrouver la garde de leurs enfants parce que, trop
souvent, leur dénonciation de la violence
conjugale est considérée comme de l'aliénation parentale, la garde est confiée
au père. Ça aussi, c'est de la
violence systémique. Quand 40 % des femmes qui appellent une maison
d'hébergement se font mettre en attente pour une place, c'est aussi de
la violence systémique.
Ça, c'est les
violences les plus évidentes, mais il y en a d'autres. Je pense aux conditions
de travail des travailleuses dans le
secteur public. On refuse encore l'équité salariale à des milliers, des
milliers de travailleuses. On en maintient certaines dans la pauvreté, par exemple les éducatrices en
milieu familial. Même chose pour les travailleuses communautaires, qui sont sous-payées à cause du sous-financement
public du communautaire. La violence économique, c'est aussi de la violence.
On impose
aussi des conditions inhumaines à des nombreuses travailleuses, par exemple
avec le temps supplémentaire obligatoire, qui est devenu carrément un mode d'organisation
du travail. C'est de la violence systémique. Je pense aux femmes qui sont de plus en plus nombreuses à être forcées
de devenir mères au foyer parce qu'il n'y a pas assez de places en service
de garde. C'est de la violence économique, c'est de la violence systémique.
Le
gouvernement ne peut pas toujours empêcher les individus de commettre de la
violence envers les femmes, mais c'est
sa responsabilité de contrer la violence systémique en s'assurant que ses lois,
ses politiques publiques, ses pratiques, les services, les conditions de travail qu'il offre n'engendrent pas de
violence envers les femmes. Et, malgré tout le chemin qu'on a parcouru dans les dernières années pour
lever le voile sur les violences subies par les femmes, grâce au courage des
victimes et à la persévérance des militantes et des alliés, on est obligés de
constater aujourd'hui qu'il y a encore un énorme travail à faire de la part de
l'État pour éliminer la violence systémique. Et ça, bien, c'est notre responsabilité
à tous et toutes ici. Ça ne suffit pas qu'on
soit nous-mêmes, comme parlementaires, exemplaires dans notre comportement,
ça ne suffit pas qu'on sensibilise la population, qu'on fasse connaître les
ressources. Notre rôle, comme élus, c'est de s'attaquer
à la violence systémique envers les femmes comme à toutes les autres formes de
violence systémique. C'est un appel à l'action que je lance aujourd'hui
à mes collègues de tous les partis, et j'espère qu'il va être entendu.
Le Président : Mme la députée
de Gaspé, nous vous écoutons.
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry Mélançon : M. le
Président, on a tous en tête les images troublantes de Polytechnique. Il ne
faut jamais oublier ce qui s'est passé
là-bas le 6 décembre 1989. Elles étaient 14, et nous devons honorer leur
mémoire. Honorer leur mémoire, cela signifie aussi être conscients que la
violence contre les femmes, elle prend mille visages. Elle n'est
pas toujours visible. Elle peut être dans
les mots autant que dans les gestes, elle peut être physique, psychologique,
financière, sexuelle. Elle peut atteindre jusqu'aux personnalités les
plus populaires, qu'on pensait à l'abri des abus, qu'on croyait invulnérables
parce que connues et aimées de tous, alors qu'il n'en est rien.
• (11 h 20) •
Au Québec,
nous sommes choyés, notre société dénonce la violence sans ambiguïté. Nous
avons fait de grands pas, mais du chemin reste à faire.
À cet égard, la situation des femmes autochtones
constitue un dur rappel. Il s'agit d'une réalité bouleversante à laquelle nous devons répondre avec empathie,
écoute, respect et avec coeur. J'ai confiance qu'on y arrivera, qu'on pourra
protéger toutes les femmes, toutes les
victimes de violence. Pour ce faire, il faut commencer par les convaincre de
dénoncer et leur offrir les
ressources nécessaires le temps d'une transition vers une vie meilleure. Ça
nous concerne tous en tant que législateurs mais aussi en tant que
citoyens. Nous devons sans cesse nous remettre en question, revoir certaines
façons d'agir pour mieux incarner au
quotidien les principes d'égalité qui nous sont chers et que nous défendons.
Nous devons être davantage attentifs
aux autres, être à l'écoute et nous rendre disponibles en cas de besoin,
surtout ces temps-ci, alors que plusieurs
personnes vivent de l'isolement, voire de la détresse, car la violence est
parfois insidieuse et elle peut toucher tout le monde, toutes les
femmes, et le Québec a besoin de tout son monde, de toutes ses femmes.
Leur présence dans toutes les sphères d'activité
et à tous les échelons de notre société est plus qu'un indice de progrès, elle en est la condition. L'avancement
des femmes et l'évolution du Québec sont intimement liés. Chaque fois que le Québec a
fait un geste pour améliorer la condition des femmes, chaque fois qu'on a fait
un pas de plus vers l'égalité, c'est toute
la société québécoise qui a progressé. Nous pouvons être fiers de nos
réalisations, mais nous devons éviter de nous en contenter. Merci, M. le
Président.
Mise aux voix
Le
Président : Merci. En application de l'ordre spécial, j'invite les
leaders parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur cette
motion, suivi des députés indépendants. D'abord, M. le leader de l'opposition
officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président : M. le leader
du gouvernement?
M.
Caire : Pour.
Le Président : M. le leader
du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
Le Président : M. le leader
du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet : Pour.
Le Président : M. le député
de Chomedey?
M. Ouellette : Pour.
Le Président : Mme la députée
de Marie-Victorin?
Mme Fournier : Pour.
Le Président : Cette motion
est donc adoptée. Mme la députée de Sherbrooke, la parole est à vous.
Mme Labrie : Merci. M. le
Président, je demande le consentement de l'Assemblée pour débattre de la motion
suivante conjointement avec la députée de
Saint-Laurent, le député de Bonaventure, la députée de Marie-Victorin et le
député de Chomedey :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement d'imposer un seuil minimal
d'activités en présence dans tous les programmes collégiaux et
universitaires lors de la session d'hiver;
«Qu'elle
demande aux établissements d'enseignement supérieur de rendre accessibles des
espaces de travail sur les campus, tout en suivant les règles de [la]
santé publique;
«Que
l'Assemblée nationale encourage les établissements d'enseignement supérieur à
organiser des activités destinées à briser l'isolement des étudiant-e-s.»
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Caire : Pas de
consentement, M. le Président.
Le Président : Pas de
consentement. J'écoute maintenant M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : M. le Président,
je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec le député de Pontiac, le député
de Rosemont, le député de Chomedey et la députée de Marie‑Victorin, la
motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle la motion adoptée à l'unanimité le
13 novembre 2019 demandant au gouvernement de créer un poste
de directeur parlementaire du budget;
«Qu'elle
rappelle l'importance de doter le Québec d'une telle institution afin de
brosser un portrait objectif de l'état des finances publiques et des
prévisions budgétaires du gouvernement;
«Qu'elle constate
qu'à l'occasion de la présentation, le 12 novembre 2020, du point sur
la situation économique et financière du Québec, le ministre des Finances a
reconnu compter sur une hypothétique hausse du Transfert canadien en
matière de santé pour équilibrer les finances publiques;
«Qu'elle
demande au gouvernement de nommer un directeur parlementaire du budget avant le
dépôt du budget 2021‑2022; et
«Qu'elle lui demande, pour ce faire, de
s'inspirer du projet de loi n° 192 déposé lors de la 40e législature
par l'actuel ministre de la Santé et député
de La Prairie, des projets de loi n° 396 et n° 397 présentés lors de la 41e législature respectivement par l'actuel ministre des
Transports et député de Granby et par l'ex-député de Rousseau, M. Nicolas Marceau, et du projet de loi
n° 496 déposé par l'actuel député de Rosemont lors la
42e législature; et
«Que cette motion soit un ordre de l'Assemblée
nationale.»
Le Président : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Caire : Pas de
consentement, M. le Président.
Le Président : Pas de
consentement. Je reconnais maintenant M. le ministre de l'Économie et de
l'Innovation.
Rendre hommage aux lauréats des prix Performance Québec
M. Fitzgibbon : M. le Président, je
sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec le député de Robert-Baldwin, le député de Rosemont,
la députée de Gaspé, le député de Chomedey et la députée de
Marie-Victorin :
«Que
l'Assemblée nationale rende hommage aux organisations lauréates des prix
Performance Québec 2020, la plus
haute distinction remise annuellement par le gouvernement du Québec à des
entreprises privées et des organismes publics qui se distinguent par
l'excellence de leur gestion, et dont la cérémonie s'est tenue le
19 novembre dernier;
«Qu'elle
félicite les 12 organisations provenant de 7 régions du Québec et
oeuvrant dans des secteurs variés qui se sont distinguées lors de cette
cérémonie;
«Qu'ainsi,
elle félicite les organisations suivantes : Hydro-Québec Distribution, STI
Maintenance, La Financière agricole
du Québec, Rotoplast, Aligo Innovation, Komutel, Groupe Technosub, Locweld, Spypoint,
Manufacture Adria, Vergers Leahy et Dimonoff;
«Qu'enfin, elle reconnaisse leur contribution à
l'avancement des meilleures pratiques d'affaires.» Merci.
Le Président : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Caire :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Président : Je vais vous
demander vos votes respectifs, bien sûr. M. le leader adjoint du gouvernement?
M.
Caire : Pour.
Le Président : M. le leader
de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président : M. le leader
du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
Le Président : M. le leader
du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le Président :
Mme la députée de Marie-Victorin?
Mme Fournier :
Pour.
Le Président :
Cette motion est donc adoptée.
Avis touchant les travaux des
commissions
Nous en sommes aux
avis touchant les travaux des commissions. M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Caire : Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement
de cette Assemblée afin de déroger à l'ordre spécial adopté le 17 mars 2020 et convoquer la
poursuite de l'étude détaillée du projet de loi n° 66, Loi concernant
l'accélération de certains projets
d'infrastructure, à la Commission des finances publiques aujourd'hui, au lieu
du débat sur la mise à jour économique.
J'avise cette
Assemblée que la Commission des finances publiques poursuivra l'étude détaillée
du projet de loi n° 66, Loi concernant
l'accélération de certains projets d'infrastructure, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 15 heures à
18 heures, à salle du Conseil législatif;
La Commission de la
culture et de l'éducation poursuivra les consultations particulières sur le
projet de loi n° 69, Loi modifiant la Loi sur le patrimoine
culturel et d'autres dispositions législatives, aujourd'hui, après les affaires courantes, pour une durée de
1 h 35 min, et de 15 h 50 à 17 h 25, à la
salle Pauline-Marois;
La Commission des
institutions poursuivra les consultations particulières sur le projet de loi
n° 75, Loi visant à améliorer
l'accessibilité et l'efficacité de la justice, notamment pour répondre à des conséquences
de la pandémie de la COVID-19, aujourd'hui, après les affaires courantes,
pour une durée de 1 h 35 min, et de 15 heures à
17 h 25, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La
Commission de l'aménagement du
territoire poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 67,
Loi instaurant un nouveau régime
d'aménagement dans les zones inondables des lacs et des cours d'eau, octroyant
temporairement aux municipalités des
pouvoirs visant à répondre à certains besoins et modifiant diverses
dispositions, aujourd'hui, après les affaires
courantes jusqu'à 13 heures et
de 15 heures à 18 heures, aux salles Louis‑Joseph‑Papineau et Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Le
Président : Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à l'ordre spécial adopté
le 17 mars 2020 concernant la Commission des finances
publiques, relativement au débat sur la mise à jour économique? Consentement.
Est-ce
qu'il y a consentement également pour déroger à l'article 143 du règlement
concernant cette fois l'horaire des travaux des commissions?
Consentement.
Nous en sommes à la
rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Affaires du jour
La
période des affaires courantes étant maintenant terminée, nous allons passer
maintenant aux affaires du jour, et je suspends les travaux pour
quelques instants. Merci de votre précieuse collaboration.
(Suspension de la séance à
11 h 28)
(Reprise à 11 h 37)
Le
Vice-Président (M. Picard) : Veuillez vous asseoir. M. le leader
du gouvernement, pour la suite de nos travaux.
M. Schneeberger :
Oui. Bonjour, M. le Président. Alors, je vous demanderais d'appeler
l'article 7 du feuilleton pour débuter nos travaux.
Projet de loi n° 71
Adoption du principe
Le
Vice-Président (M. Picard) : À l'article 7, M. le ministre
des Transports propose l'adoption du principe du projet de loi
n° 71 sur les véhicules hors route. Et je cède maintenant la parole à M.
le ministre des Transports.
M. François
Bonnardel
M. Bonnardel :
Merci, M. le Président. Très heureux d'intervenir pour l'adoption de principe
du p.l. VHR, du projet de loi sur les véhicules hors route, le projet de loi
n° 71. C'est un projet de loi qui était attendu. C'est une réforme qui
aurait dû être faite voilà plusieurs années déjà. Et le principal point de
cette loi, c'est la sécurité, et je m'explique.
Depuis
les 10 dernières années, le bilan en termes de décès, en termes
d'hospitalisations de blessés graves et de blessés légers est important. On a perdu près de 600 personnes qui
sont décédées dans les 10 dernières années, M. le Président, en motoneige ou en VTT, près de 10 000 hospitalisations dans les hôpitaux,
6 000 du côté des VTT et 3 000 quelques du côté des
motoneiges, puis c'est un bilan beaucoup trop lourd.
Et
malheureusement, l'alcool est partie prenante aussi de ce résultat. 60 %
des ces hospitalisations, de ces décès, il y avait une consommation d'alcool.
Sur 60 %, il y en avait 40 % là-dessus qui avaient un taux
d'alcoolémie au-dessus de la limite permise.
On
fait quoi quand on a un résultat comme celui-là? On regarde la loi et on se
dit : Il faut être plus sévère. Et c'est ce qu'on a décidé de faire
pour être capables d'améliorer le bilan dans les prochaines années.
La
première chose qui est importante, que tout le monde a entendu parler, c'est
l'obligation, à partir de maintenant, d'avoir
un permis de conduire pour piloter une motoneige ou un VTT. Au-delà de tout ça,
il y a des jeunes de 16, 17 ans, la
question se posait, qui ont un permis de cyclomoteur. Ces jeunes pourront
conduire un VTT ou une motoneige s'ils suivent une formation spécifique
donnée par les deux principales associations.
Soit
dit en passant, je fais un petit aparté, là, je les remercie. Pendant nos consultations particulières, on a reçu la Fédération québécoise des clubs quads, les clubs de motoneige du Québec,
on a eu la FQM, les pourvoiries du Québec, et ce fut L'Union des producteurs agricoles aussi, qui sont passés nous voir,
qui ont amené des points intéressants pour la suite des choses puis des amendements additionnels qu'on
apportera pour, encore une fois, améliorer la loi. Il y a eu une très
grande ouverture de mon côté avec les partis d'opposition pour prendre les
points qu'ils apporteront, qui... je le dis humblement, je pense qu'on a réussi
à déposer une loi qui fait pas mal consensus, qui répond aux principaux
problèmes.
• (11 h 40) •
Et
là je reviens à la sécurité en vous disant : Le portrait est sombre, et, là-dessus,
on se devra d'améliorer le bilan. Au-delà du permis de conduire, ce qui
est particulier, c'est que les gens ne savaient pas que, si on faisait un excès
de vitesse sur un sentier de VTT, sur un
sentier de motoneige, bien, les points d'inaptitude ne s'appliquaient pas. Si
vous étiez pris... vous aviez pris
une bière de trop dans un relais à 10 heures, 10 h 30, vous
reveniez avec un taux d'alcoolémie plus élevé, bien, on n'appliquait pas
le Code de la sécurité routière dans les sentiers.
Alors,
je le disais respectueusement : Pour ceux qui prennent une bière de trop,
pour ceux qui font de la vitesse, bien, ce party est terminé dans les sentiers.
On va appliquer le Code de la sécurité routière à partir de maintenant. On va
appliquer, donc, des points d'inaptitude. Et je reste persuadé que la majorité
des motoneigistes et des propriétaires de quads respectent les lois, mais on se devait de répondre de certains
récalcitrants qui ne veulent pas suivre ces lois. Donc, obligation du permis de conduire; pour les 16, 17 ans,
une formation obligatoire; l'application des points d'inaptitude. Ça, c'est le
premier point.
Tout
le monde se souvient malheureusement de l'accident malheureux des touristes
français, là, qui ont perdu la vie l'année passée. On a travaillé très
fort avec ma collègue du tourisme aussi pour être capables de répondre à un
besoin spécifique de formation, formation du côté du locataire, de touristes ou
même de Québécois qui voulaient louer une motoneige ou un VTT et de partir en
excursion pour être capables de découvrir les différentes régions du Québec. Il
n'y avait pas de politique spécifique.
Ce qu'on va faire
dans la loi, c'est qu'on va demander une formation minimale, minimum pour être
capable d'expliquer à ce locataire voici comment fonctionne une motoneige,
voici comment fonctionne un VTT, et l'obligation, encore une fois, d'avoir un permis de conduire. Vous arrivez d'un autre
pays, vous venez visiter le Québec, vous n'avez pas de permis de
conduire, vous ne pourrez pas louer une motoneige pour visiter les différentes
régions du Québec. L'obligation d'un permis va s'appliquer aussi pour ceux qui
souhaitent louer. Ça sera la même chose aussi pour les 16, 17 ans, et on acceptera l'équivalent d'un permis de conduire
international. Pour ceux qui ont déjà voyagé et puis utilisé ce permis
de conduire international, on va accepter, donc, ce point.
L'autre
côté, ce sera la formation des guides. Encore une fois, comme je le
mentionnais, on a travaillé avec ma collègue du Tourisme pour être
capable de s'assurer que les guides seront mieux formés. Je le dis
respectueusement pour eux, qu'ils soient
capables de bien saisir les particularités de terrain, géographiques et autres,
des différentes régions du Québec pour
s'assurer qu'un guide ait, en bonne et due forme, la formation. Qu'ils soient
en Abitibi, qu'ils soient dans le territoire des monts Valin, dans le parc, ou en réserve faunique des Laurentides,
en Gaspésie, peu importe, je veux que les guides au Québec aient la formation la plus adéquate, que ce
soit comme secouriste ou autre. Quand on aura un guide avec nous, on va
s'assurer que cette personne a bien été formée. Donc, ça, c'est les principaux
points, M. le Président, pour être capable d'assurer que le bilan va
s'améliorer dans les années futures.
Tout le monde se
souvient, les partis d'opposition, la partie gouvernementale, l'année passée,
j'ai déposé, encore une fois, un projet de loi pour l'immunité de poursuite
pour s'assurer encore une fois que cette immunité soit prolongée d'une autre année. Et j'avais dit aux autres partis de
l'opposition que j'allais déposer une de loi en bonne et due forme, avant la fin de cette année, pour mettre
fin à cette immunité de poursuite qui était déposée autant par le Parti libéral
de l'époque que même par le Parti québécois quand ils étaient au pouvoir.
Donc,
avec cette loi, on va pouvoir... on sera capable de s'assurer que... je
vais l'appeler le réseau supérieur, le réseau supérieur qui touche autant les quads que les
motoneiges, on parle d'à peu près 33 000 kilomètres, sera, entre
guillemets, protégé. C'est ce réseau
supérieur qui se connecte entre les différentes régions du Québec et sur lequel
on sera capable de s'assurer encore une fois que ce réseau sera reconnu
comme, je vais dire, légitime.
Il
y aura toujours la possibilité, M. le Président, pour des riverains, des
propriétaires qui considèrent qu'il y a de l'abus... Et, s'il y avait abus, bien, ces propriétaires pourront
contester, devant la loi, le fait que certains motoneigistes ou propriétaires de VTT ne respectent pas la loi,
comme tel. Et, quand je parle d'abus, je vous parle d'un point précis, puis
je l'ai mentionné aux oppositions, puis, pour moi, ce sera une bataille de tous
les instants. Quand on parle d'abus en motoneige,
plus souvent qu'autrement c'est le tuyau d'échappement qui est modifié, M. le Président,
qui est remplacé par un tuyau qui
fait plus de bruit, et qui cause beaucoup, beaucoup, beaucoup de problèmes. Et,
plus souvent qu'autrement, c'est un motoneigiste, un quadiste sur 10 qui
change ce tuyau d'échappement et qui cause un problème pour toute l'industrie parce qu'il revient tard le soir,
21 heures, 22 heures, et c'est un bruit incroyable qui affecte la quiétude de ces riverains.
Donc, on va
être très sévères en termes d'amendes, on va être très sévères en termes de
normes spécifiques que l'on
va appliquer et des pouvoirs qu'on va donner aussi aux agents de surveillance.
Au-delà des agents de la paix qui pourront donner des contraventions, je veux que les agents de surveillance aussi,
nos bénévoles dans les sentiers soient capables aussi de faire ce constat et
demander, par la suite, à un agent de la paix de donner une contravention.
Donc, M. le Président, grosso modo, voici les principaux points. Je ne vais pas vous énumérer
tout ce qui est écrit dans la loi parce
que je veux laisser les oppositions
aussi s'exprimer. Je sais déjà pas mal les points qu'ils pourraient soulever. Maintenant, j'amène un point qui est important, que je ne veux
pas oublier. Pour certains, avec cette loi, plusieurs pensaient qu'un jeune de
16 ans et moins, sur une terre privée, ne pouvait plus circuler. C'est
faux. Alors, des jeunes qui se voient
offrir, pour Noël, une petite motoneige ou un petit VTT pourront le faire, mais
sous supervision de parents, de leurs parents et des parents qui ont un
permis de conduire en bonne et due forme. On ne pourra pas juste laisser aller
le jeune sur une terre et se dire :
Bien, il est parti, je ne le vois plus. Vous devrez vous assurer de bien suivre
et de bien superviser ce jeune. Donc,
sur une terre privée, les jeunes pourront piloter, conduire leur motoneige ou
leur VTT. Alors, c'est une précision, là, que je voulais faire, parce
qu'il y avait peut-être un peu d'imbroglio sur ce point précis.
Donc, voilà, M. le Président. Très heureux de déposer cette loi. On sera très ouverts pour les
amendements que les oppositions
pourront apporter. Et je souhaite qu'on soit capables d'adopter ce principe le plus rapidement possible. Merci,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le ministre. D'autres interventions? M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Pierre Arcand
M. Arcand : Merci infiniment, M. le Président. On vient de
vivre un moment important à l'Assemblée
nationale où, lorsque les députés de l'opposition se lèvent, on entend
des applaudissements. C'est très bien, très bonne pratique.
Écoutez, de
toute façon, je pense que les applaudissements se prêtent bien, aujourd'hui, à
ce dont on va parler, parce que, s'il
y a un moment, à l'Assemblée nationale, où on doit se dire : On va
travailler en équipe, on va tous travailler en équipe de la meilleure façon possible, c'est bien sur la question de
cette Loi sur les véhicules hors route. Je pense que du côté de l'opposition... je pense que je peux le
dire également avec mes collègues de l'opposition, je pense qu'on peut dire
qu'on veut travailler pour qu'il y ait une loi qui puisse faire en sorte qu'on ait vraiment un meilleur contrôle sur les
activités de ces véhicules qui ont causé... en fait, il y a eu beaucoup
de dommages au Québec.
Je faisais
simplement un retour un peu sur ce qui s'est passé durant l'hiver, par exemple,
puis j'ai des articles ici. L'accident
de motoneige à Iberville, un homme dans un état critique, et on disait :
Le motoneigiste ne portait pas de casque, selon un communiqué de presse dévoilé par la Sûreté du Québec. On avait ici, ça, ça date du mois de février, Violent accident
de motoneige en Mauricie : une mère de
cinq enfants succombe à ses blessures. Et on voit, encore une fois, que possiblement ces accidents-là
auraient pu être évités.
Quelques jours plus tard, deux nouveaux
accidents de motoneige, dont un mortel. Moins d'une semaine après l'accident qui avait coûté la vie à une mère de
famille, un autre motoneigiste a perdu la vie en Mauricie, une femme de 56 ans qui avait subi de graves blessures
lors d'un accident qui était survenu à Saint-Alexis-des-Monts. Alors, vous
voyez encore une fois une série, évidemment,
d'accidents. Ici, vous voyez un Français qui perd la vie dans un accident de
motoneige dans Lanaudière. On sait
qu'il y a plus de 30 000 touristes qui viennent au Québec pour faire
souvent de la motoneige. On disait entre autres que c'était une
collision qui a fait en sorte que, dans ce cas-ci, il y ait véritablement cet
accident-là.
• (11 h 50) •
Un blessé
grave dans un accident de motoneige dans le Bas-Saint-Laurent. Ça, c'était
après le début de la pandémie, ça
date du 19 mars. Tout ça, là, ce dont je vous parle, ça s'est produit, là,
fin janvier jusqu'à peu près le début, si on veut, de la pandémie.
Alors, un autre motoneigiste grièvement blessé dans un accident de motoneige à
Sayabec, dans le Bas-Saint-Laurent. Et on a dit : Le motoneigiste a perdu le
contrôle dans le virage d'un chemin non balisé à une douzaine de
kilomètres, il serait rentré dans un arbre et évidemment, donc, il y a eu un
blessé grave.
Et, bien sûr,
M. le Président, je n'ai pas besoin de parler de cet incident-là qui s'est
produit également, tragédie grave sur le lac Saint-Jean, la fameuse
excursion dans laquelle... Évidemment, c'est un drame qui a, de façon générale,
secoué tout le Québec. C'était huit Français venus découvrir à motoneige les
grands espaces enneigés du Québec, qui se sont retrouvés, évidemment, dans un scénario de film d'horreur. Je rappelais
également qu'ils n'avaient pas réalisé à certains moments, parce que c'était durant la soirée, ils
n'ont pas réalisé où ils étaient. Sur le lac Saint-Jean, il y a 18 pouces
de glace, il y a des pêcheurs avec des cabanes, mais là où ils sont
passés, c'était un endroit qu'on appelle l'entrée de La Grande Décharge, et, à cet endroit-là, ça ne gèle pas, ce qui a causé, évidemment, ce drame épouvantable qui a, je pense, touché à peu près tout le
Québec.
On
disait, entre autres, parce qu'on a posé beaucoup de questions, à ce
moment-là, sur le guide, sur le guide comme tel qui... et on disait : Bon, bien, vous savez, on s'est rendu
compte que... on disait que le guide avait une certaine expérience, mais on a dit également : Bien, la formation
n'est pas nécessaire pour devenir guide de motoneige au Québec.
La Fédération des clubs de
motoneigistes du Québec le disait, il n'y a pas de certification obligatoire,
présentement. C'est sur une base volontaire que les gens peuvent aller
se chercher une formation.
Et donc je
pense que tout ce qui va permettre, évidemment, d'améliorer les choses de ce côté-là... et je
sais que le ministre a l'intention, évidemment, après ce projet de loi, d'en arriver également avec des règlements, des règlements qui seront
importants et qui vont se produire au cours, probablement, de 2021, mais il est
clair également que ça va prendre quand même des règlements importants.
On disait,
entre autres, que cette industrie-là, elle est importante aussi. Pourquoi? Elle
est importante pour l'image du Québec, hein? Je disais tout à l'heure
qu'il y a 30 000 touristes qui viennent au Québec pour faire des
excursions hivernales. Et évidemment, même
si ces accidents-là, c'est des cas exceptionnels, je peux vous dire que ce
n'est pas la meilleure publicité pour le Québec quand on a vu ce qui
s'est produit. Et on sait jusqu'à quel point que les touristes européens commencent à être de plus en plus une partie
importante de la clientèle québécoise. Il y a beaucoup d'Américains, il y a des
gens qui viennent de l'Ontario, évidemment,
puis d'autres endroits, mais on commence à avoir, je pense, ces éléments-là.
Et non seulement ça, c'est que ces
touristes-là, M. le Président, représentent un certain pourcentage, mais un
pourcentage encore important au niveau des revenus pour nos pourvoiries.
Alors, face à
cette situation-là, la question qui s'est posée : Qu'est-ce qu'on fait
dans ce projet de loi? Il est clair que
ça prenait une modernisation de la pratique de ces véhicules hors route au
Québec. Le ministre a parlé de trois axes importants : la sécurité, entre autres, il a parlé de formation, de
permis obligatoire. C'est ce qui se retrouve dans ce projet de loi.
Et là il y a
un élément qui va probablement être sujet un peu à discussion, parce qu'on en a
entendu parler, c'est les limites de
vitesse, hein, les limites de vitesse réduites, entre autres, on disait de 90 à
70 kilomètres dans les sentiers pour les
motoneiges et à 50 kilomètres pour les VTT. Alors là, évidemment, il y en
a qui disent : Écoutez, vous savez, tout le monde sait que, par
exemple, sur nos routes au Québec, la limite est à 100. Quelqu'un disait, lors
d'une intervention, il a dit : Écoutez,
je mets au défi quelqu'un d'aller à 100 kilomètres, il va se faire
dépasser sans arrêt. Puis je pense qu'à un moment donné il faudrait
peut-être avoir, au Québec, un débat pour qu'on puisse véritablement se
dire : Écoutez, il y a une limite de vitesse, c'est celle-là qui doit être
respectée. Et il y a toujours une tolérance, et, pour plusieurs, cette tolérance-là, elle est soit trop grande ou encore
cette tolérance-là masque le fait qu'on devrait peut-être avoir une certaine...
plus grande réalité.
Je me
rappelle même que... je pense, c'est le Parti québécois, dans la campagne
électorale, il y avait eu, à un moment donné, une demande que j'avais
trouvée intéressante de la part du Parti québécois, où il disait : Bon,
bien, on devrait augmenter la limite de
vitesse à 115 ou à 120 mais la respecter. Si la personne va à 121... on doit la
respecter de façon très claire et ne
pas avoir cette espèce d'élasticité qui peut exister actuellement. C'est un peu
la même chose dans le cas des motoneiges.
Les gens nous ont dit : Écoutez, je comprends que vous voulez baisser ça à
70 kilomètres. Est-ce que ça va vraiment être l'élément qui va, je
dirais, faire en sorte que c'est réaliste? Je ne suis pas sûr de ça. Ce sera
des discussions à y avoir, mais, bien sûr,
pour des questions de sécurité, il est clair qu'on doit faire, à ce stade-ci,
le moins de compromis possible.
Le ministre a parlé, tout à l'heure, de
l'application des normes pour ce qui est des facultés affaiblies. Il est clair également que nous allons appuyer, bien sûr, ces
éléments-là. Lorsqu'on parle à différents corps de police au Québec, pas
besoin de vous dire que l'alcool est un
facteur extrêmement important dans ces accidents-là. C'est toujours les deux
mêmes choses, la vitesse, l'alcool. C'est ce qui fait ce genre de
problématiques là.
Évidemment, on parle de plus de responsabilités
pour les entreprises récréotouristiques. Je pense que c'est quelque chose qui va devoir être discuté et j'imagine que
le règlement qui va suivre devra, à ce moment-ci, parler de cela. On parle d'une supervision obligatoire également
pour les jeunes sur les terrains privés. Je sais qu'entre autres l'UPA, je
crois, est intervenue à ce niveau-là en disant : Bien, il y a des jeunes
qui vivent actuellement sur des terres, des jeunes qui sont capables de conduire des VTT et qui sont
capables également de conduire des motoneiges. Et est-ce qu'ils ont besoin
d'avoir le même genre de supervision? Je
pense qu'il y a des compromis, évidemment, à trouver de ce côté-là. Alors, ça,
ça fait le tour, si on veut, je vous dirais, de l'aspect sécurité qui est
important.
L'autre
élément, évidemment, c'est la cohabitation harmonieuse entre les
utilisateurs de ces véhicules hors route et les autres usagers du territoire. Alors là, évidemment, ce dont on parle,
c'est d'avoir des normes de conduite. On parle de l'éloignement des routes, on parle des devoirs de prudence également.
Le ministre a parlé du respect des milieux naturels. Je lui ai demandé
ce que ça voulait dire, à un moment donné, et puis il est clair que ça à voir
beaucoup, bien sûr, avec l'environnement,
sur aussi, en particulier, sur les notions de bruit. Je pense que ça, ce sera
certainement... fera partie des discussions,
des heures de circulation pour que... je sais que plusieurs personnes, parfois,
peuvent se plaindre du bruit de certaines motoneiges. Tout à l'heure, on
parlait, entre autres, des systèmes d'échappement, là, qui sont utilisés et qui
peut-être, un jour, devraient être utilisés
uniquement pour des courses, pour vraiment ceux qui font une activité sportive,
une activité sportive de compétition dans des lieux spécifiquement désignés
pour cela. Alors, ça, c'est cet élément-là.
Le troisième
élément qui est important, ce sont les pouvoirs, les pouvoirs aux forces de
l'ordre. On parle évidemment d'amendes
qui sont plus salées, qui vont jusqu'à 900 $ pour une personne, qui vont
jusqu'à 25 000 $ pour une entreprise. Et évidemment il y aura aussi des discussions sur les
responsabilités des agents de surveillance. Donc, il y a 146 articles dans
ce projet de loi, et il vient donc remplacer la loi qui existait auparavant, et
qui est important.
• (12 heures) •
Maintenant,
pour ce qui est des agents de surveillance, le ministre a dit : Bien, il
va y avoir plus de pouvoirs au niveau des agents de surveillance. Et une
des questions évidemment qu'il va falloir se poser aussi, qui est toujours une
préoccupation, c'est que, même si on décide d'avoir ce genre de loi là et si on
veut, évidemment, imposer ces amendes, une des questions qui vont devoir être posées,
c'est : Est-ce que la Sûreté du Québec est équipée? Est-ce qu'on a
ce qu'il faut pour être capable,
justement, de donner ces pénalités-là? Est-ce que, concrètement, il y a des
budgets supplémentaires, éventuellement, qui vont être utilisés pour
pouvoir un peu mieux surveiller nos routes, actuellement?
Ce qu'on a
appris, d'ailleurs, en commission parlementaire, qui était quelque chose,
évidemment, qui était intéressant... puis
moi, j'ai parlé à certains policiers, qui m'ont dit : Actuellement, en
plus, ce qui se passe, c'est que les véhicules — et les
nouvelles motoneiges en particulier — deviennent de plus en plus performants, et
nos propres motoneiges à la Sûreté du
Québec ont de la difficulté à les suivre, parfois. Et donc je pense qu'il y a
un enjeu de ce côté-là qui m'apparaît aussi important.
Autre élément sur lequel je pense qu'on va
devoir, évidemment, discuter, et je suis sûr que mon collègue de Jacques-Cartier va prêter beaucoup attention à
cela, c'est, évidemment, la question des communautés autochtones. C'est une question qui est importante. Le ministre a
dit : Écoutez, je pense qu'il est important qu'il y ait des ententes
particulières qui se fassent avec les
communautés autochtones. On va poser la question au ministre : Est-ce
qu'on parle des différentes nations?
Est-ce qu'on parle... Parce qu'on peut aller à l'infini, presque, avec les
communautés, parce qu'il y en a beaucoup. Est-ce que c'est chaque
groupe? Comment est-ce qu'il va organiser cela?
Et l'autre
élément, aussi, qui doit nous préoccuper aussi, c'est que vous avez, par
exemple, si je donne comme exemple la région de Sept-Îles, où vous avez une
communauté innue qui est juste à côté... Et là est-ce qu'on va appliquer
une loi pour certains groupes puis pas l'appliquer tant qu'il n'y aura pas
d'entente avec d'autres groupes? Est-ce qu'on risque
d'avoir, dans ce cas-là, deux poids, deux mesures? Ce sont certainement des questions
qu'on va poser au ministre. Est-ce que le ministre va se donner
également un délai pour négocier ces ententes-là? Comment on va fonctionner?
Puis, d'ailleurs, j'ai remarqué que, parmi les
groupes qui se sont opposés, si on veut, à ce projet de loi, je pense qu'il y a un groupe, là... on avait demandé... moi,
j'avais demandé qu'il y ait des interventions de la part des groupes
autochtones. Ce que j'ai vu, en tout cas, c'est que le seul groupe qui
est venu, ce sont les Cris, je pense, qui ont fait un mémoire, et globalement ils n'étaient pas très pour ce projet de loi.
Globalement, ils étaient... Évidemment, ils sont pour la sécurité, mais une sécurité qui est encadrée et
qui est faite beaucoup par ces communautés. Et donc il y aura certainement des questions
qu'on va vouloir poser au ministre de
ce côté-là, et je pense que ça va être un enjeu qui va être évidemment délicat, à partir de ce moment-là, parce que
normalement, lorsqu'on fait une loi, on dit toujours : Cette loi-là
s'applique à tout le monde. C'est toujours ce qu'on essaie de dire, c'est toujours
ce qu'on essaie de faire, et donc ce sont des éléments, là, qu'on va
devoir discuter de façon importante.
On dit
également qu'il y a différents articles, mais, entre autres, on dit que le projet de loi étend l'exigence de détenir un
permis de conduire aux personnes qui circulent sur des terres publiques ou des
sentiers, maintenant exigé, notamment, à l'article 16, de détenir
«un permis de conduire valide, approprié à la classe du véhicule utilisé», et
ce permis ne doit pas être suspendu. Les
jeunes de 16 ans et 17 ans doivent avoir en leur possession un
certificat de formation, et le Québec
sera la première province à être évidemment
aussi sévère en cette matière. Donc, je pense que ça va être intéressant, mais
là, encore, il va falloir voir les
éléments par règlement. Est-ce que le gouvernement va devoir déterminer les éléments de cette
formation, les examens, les frais qui s'y appliquent? Il peut également, par
règlement, déterminer les caractéristiques des permis qui s'appliquent à ces différents cas de figure. Et le gouvernement peut donc déterminer également les suspensions, les révocations, les recouvrements des permis à la
suite de ces sanctions et de ces infractions, tous des éléments qu'on va
voir plus tard, à ce moment-là, dans les règlements.
C'est un projet de loi, également, qui précise les conditions sur la location au sujet de
l'âge, de la formation de base, s'assurer
également de la tenue d'un registre. Au sujet des guides, nul ne peut guider,
nul ne peut «offrir de guider des tiers dans une excursion en véhicule hors route s'il n'a pas complété avec
succès une formation [qui sera] reconnue par le ministère du Tourisme». Et, encore une fois, ça, ça va être par
règlement.
On précise
également dans plusieurs articles les principes sur la vitesse, sur la
sécurité, sur les distances, sur la civilité
en cette matière, sur la tolérance entre les usagers et les résidents, en plus,
évidemment, d'interdire certaines mauvaises pratiques. Il y a aussi des éléments qui se réfèrent, évidemment, à
toutes les questions qui touchent l'alcool, les facultés affaiblies, l'alcool, le cannabis, et ainsi de suite. Des
dispositions sur la protection des milieux naturels, j'en ai parlé, et, en
matière de sécurité, on a des
articles qui précisent, entre autres, l'obligation de la ceinture de sécurité,
de l'équipement adéquat, de l'encadrement, comme tel, des passagers.
Il y a différents éléments aussi qui touchent, évidemment,
une question qui est très importante aussi, c'est les obligations, les obligations pour les normes mécaniques de ces
véhicules. Il est question, entre autres, des phares, il est question
de leur utilisation. Il y a la question qui donne, en fait, le droit aux agents
de paix d'agir sur les systèmes de frein,
sur les avertisseurs sonores, sur les systèmes d'échappement, encore une fois,
l'indicateur de vitesse, rétroviseurs, et autres. Un règlement est aussi possible afin de préciser, nous a-t-on
dit, certains de ces éléments. Il est interdit de modifier un véhicule,
qui aurait pour effet de le déstabiliser ou encore de le dénaturer.
Il y a
une troisième section également, dans un chapitre du projet de loi, qui représente une grande partie du projet de loi, qui vient encadrer les sentiers et les heures de
circulation. Et là il y a eu un peu un débat, en disant qu'on devrait fermer à 22 heures. Il y en a qui ont
dit : Pourquoi à 22 heures? Pourquoi pas à 23 heures ou à
minuit, et ainsi de suite? Alors, je
pense que la plupart de ces articles reprennent ce qui existe déjà,
mais il est clair qu'il y aura certainement un ajout au niveau des règlements, dans le futur, de
ce côté-là.
Le projet de loi vient préciser également la signalisation, les responsabilités des clubs dans ce domaine et dans leurs obligations au niveau
de l'entretien des sentiers. À cet égard, d'ailleurs, je crois, si je me
rappelle bien, c'est l'UPA qui a demandé d'avoir un fonds spécial pour qu'on
puisse entretenir, d'une part, les sentiers, puis qu'on puisse aussi permettre, s'il y avait des dommages à
certains sentiers, parce que les agriculteurs laissent quand même
les motoneigistes circuler, qu'il y ait une possibilité... Alors,
j'imagine qu'on aura l'occasion aussi d'en discuter.
On
a une série d'articles qui, à partir d'un article
qui commence à l'article 90, qui déterminent les limites des montants
d'amende pour des sanctions administratives.
On sait que, depuis quelques années maintenant, dans plusieurs domaines, il y a ce qu'on appelle des
sanctions administratives pécuniaires qui existent. Alors, on va devoir aussi
déterminer ces limites.
Le ministre
peut aussi mettre en oeuvre des projets
pilotes qui visent à expérimenter
l'usage d'un véhicule, d'un équipement,
en fait, ce qu'on peut faire pour améliorer, pour élaborer des règles de
circulation ou des normes applicables en matière d'équipement ou de
sécurité.
C'est un
projet de loi également qui va encadrer la réglementation des municipalités,
qui peuvent déterminer, entre autres,
les heures de circulation, les
endroits, les terrains, les distances, le rôle de chacun, quel est le rôle de
la municipalité versus le rôle du gouvernement. Et on a parlé aussi d'un...
Il y a un article, qui s'appelle l'article 96, qui sera là pour préciser les rôles, les pouvoirs des agents de
surveillance, des agents de la paix en matière d'inspection des véhicules. Le chapitre VI du projet de loi aussi prévoit
différents éléments qui touches ces sanctions administratives, ces sanctions pécuniaires concrètes, autant administrativement
que pénales, que ce soit sur la vitesse, l'âge, la conformité de l'équipement
et sur le respect de la loi de façon
générale. Alors, finalement, le projet de loi s'étend au Code de la sécurité
routière, sur la Loi sur la justice administrative et aussi sur la Loi
du ministère des Transports.
Évidemment, je n'ai pas besoin de vous dire
jusqu'à quel point on a remarqué qu'on avait... Vous savez, au Québec, on est toujours fiers de plusieurs choses
qu'on peut faire, mais il y a une chose sur laquelle, évidemment, on était
peu fiers au Québec, c'est évidemment le
nombre de décès, plus de 600 décès au cours des 10 dernières années,
sans compter évidemment qu'on a eu au
Québec des blessés graves. Et je dois dire que, et ça, nous allons l'appuyer
fortement, il faut mentionner que le Québec serait à ce moment-ci la seule
province à exiger un permis de conduire pour la conduite de véhicules hors route. Alors, je pense que ceci est
très bienvenu parce qu'évidemment depuis fort longtemps on dit qu'on a
besoin absolument d'encadrer cette industrie-là.
• (12 h 10) •
Il y a eu différents projets de loi qui avaient
été faits par le passé, le projet de loi n° 90 en 2004, le projet de loi n° 9 en 2006, le projet de loi
n° 121 en 2010, le projet de loi n° 147 en 2017, mais, cette fois-ci,
nous avons un projet qui, je pense...
Vous savez, il y a toujours un événement. Lorsque j'ai parlé de l'événement du
Lac-Saint-Jean, il y a toujours cet événement-là qui fait, je pense, que
le public, les consultations qui ont pu être faites, je pense, que ce soit la fédération, que ce soit les municipalités, que ce
soit les corps policiers de façon générale, les gens étaient prêts, je pense,
à ce qu'il y ait un encadrement particulièrement important de ce côté-là.
Alors, je
pense également qu'il y a plusieurs éléments, à l'intérieur de ce projet de loi
là, qui touchent également, évidemment,
les constructeurs. Ils sont venus devant nous, entre autres Bombardier, qui est
intervenu à plusieurs reprises. On
nous dit : Les constructeurs devront s'assurer de respecter certaines conditions plus strictes
dans la construction des véhicules.
Alors, je pense qu'il va être intéressant de suivre cette nouvelle réalité là.
Quand on écoutait les constructeurs, je
dois vous dire que les moteurs, ce qu'ils nous expliquaient, vous devenir de
plus en plus puissants, les véhicules, de plus en plus lourds. Alors, je n'ai
pas besoin de vous dire que je comprends que c'est la réalité, c'est la demande
des consommateurs, mais, en même
temps, je n'ai pas besoin de vous dire qu'il va devoir y avoir, au niveau de
l'industrie, certainement, des considérations importantes.
Les policiers, les agents de surveillance qui
pourront intervenir, s'assurer que la loi soit respectée... Il est certain cependant que plusieurs défis existent. J'ai parlé
tout à l'heure du défi budgétaire, mais il est clair également que les
policiers... Je trouve ça un peu, d'ailleurs, dommage qu'on n'ait pas
entendu des corps policiers. Lorsqu'on a fait les consultations particulières,
je m'attendais à ce que la Sûreté du Québec, les corps policiers municipaux,
que certains de ces groupements-là puissent
intervenir, et il n'y a pas eu de corps policiers qui sont intervenus, alors
qu'il me semble que ce sont des acteurs importants, ce sont eux qui sont
chargés, absolument, de pouvoir interpréter les lois et de s'assurer encore
une fois de ces éléments-là.
Les
agriculteurs. Les agriculteurs ont certaines réserves au niveau de certaines
normes, ont des réserves également sur
les droits de passage parce qu'évidemment l'UPA est là pour, je dirais,
s'assurer évidemment de la protection de ses membres.
Dans
l'ensemble, donc, le projet de loi répond à des problèmes de sécurité, répond à
des problèmes de bon voisinage. Et,
encore une fois, dans ce projet de loi qui propose davantage de sanctions, qui
propose davantage d'encadrement, on s'inquiète évidemment sur
l'applicabilité de la loi et sur le fait que... est-ce que la présence
policière sera adéquate. On comprend que le
ministre n'ait pas pu déposer son projet de loi au printemps comme il s'était
engagé à le faire. Cependant, on souhaite qu'il respecte évidemment les
différentes promesses, là, que cet encadrement-là soit un encadrement qui soit structuré, et qui soit efficace, et qui soit
fait également, éventuellement, avec les budgets appropriés. Je pense que c'est
très important de le dire. Et il est clair également que nous avons invité le
ministre à prévoir une immunité judiciaire plus longue afin de prévenir
certains imprévus. Et donc ça, ce sont des questions dont on pourra discuter.
Sur le fonds, également, je pense qu'il va être important de s'assurer que
cette loi-là vienne harmoniser la cohabitation, entre autres entre les
plaisanciers et les résidents. Le respect, le bon voisinage sont des principes
importants dans ce projet de loi.
Quand je fais
la liste des gens qui sont intervenus, disons que, dans ces groupes-là qui sont
intervenus, il y a eu, entre autres, la Fédération québécoise des clubs
de quads, et ils se sont dits satisfaits du projet de loi, mais évidemment ils
veulent s'assurer que le ministère des Transports puisse absolument s'assurer
que les sentiers soient bien balisés, qu'il y ait vraiment une coordination qui
se fasse entre le ministère des Transports et les différents clubs.
Pour ce qui
est, entre autres, de Tourisme Abitibi-Témiscamingue,
la directrice principale, évidemment, s'est réjouie de ces éléments dans le
projet de loi. Des clubs de motoneige, comme le Club de motoneige Harfang,
c'est en faveur du permis
obligatoire. Les commerçants qui vendent des véhicules hors route, d'ailleurs,
s'attendent... Et je dois vous dire que c'est particulièrement important, le projet de loi arrive au bon moment
parce qu'on nous a confirmé, effectivement, lorsqu'on a posé les questions à Bombardier, on nous a
confirmé effectivement que les ventes sont très bonnes, les ventes sont
excellentes actuellement. Le fait qu'il y ait une pandémie fait en sorte...
On parle toujours des gagnants de pandémie. Parfois, une pandémie fait en sorte
que, parfois, il y a des commerçants qui peuvent en profiter. Bien, je pense
que l'industrie de la motoneige peut certainement en profiter, parce que ceux
qui sont intervenus nous ont dit : Écoutez, on vend plus de motoneiges, on va vendre plus de véhicules hors
route. Les gens doivent demeurer au Québec, ils sont confinés un peu dans
la province depuis plusieurs mois maintenant. Et malgré le fait qu'il y ait un
vaccin, il est clair qu'éventuellement les choses
ne reviendront pas à la normale de la même façon en 2021 que ce fut le cas en
2019. Alors, il est clair qu'il va y avoir une période importante.
L'Union des
producteurs agricoles du Québec a demandé entre autres une dérogation. Elle a
mis un bémol sur l'âge pour conduire
les véhicules hors route, qui sera de 16 ans. Je pense qu'on a eu
l'occasion d'en parler comme ça. Évidemment, la Fédération des clubs de motoneige du Québec est d'accord avec ce
projet de loi. Entre autres, il y a certaines personnes qui sont intervenues.
Il y a un chroniqueur et un fondateur
du Magazine InfoQuad qui dit que ce projet
de loi innove dans certains de ses
aspects, alors que, dans d'autres, dit-il, il semble faire du surplace. Alors,
au cours des prochains jours, il est
clair qu'on va travailler à s'assurer, justement, que, certains de ces commentaires, on en tienne
compte, évidemment.
Les
propriétaires des terrains, les agriculteurs souhaitent aussi avoir plus de pouvoirs sur les
droits de passage lorsque
certains usagers brisent et vandalisent. C'est pour ça que, tout à l'heure,
j'ai parlé d'un fonds, et c'est un fonds qui est particulièrement important
pour plusieurs de ces groupes-là.
Moi, ma préoccupation, aussi, c'est, évidemment,
la question des policiers. Certains à qui j'ai parlé m'ont parlé d'une refonte, entre autres, de l'encadrement au niveau de la justice parce qu'ils disent : Écoutez,
nous, on donne parfois ces... Si on
commence à donner ces sanctions, il
faut s'assurer que ce soit respecté
et il faut s'assurer également que, dans plusieurs
cas, il y a des délais beaucoup plus rapides si jamais quelqu'un
conteste, justement, ces pénalités-là qui sont données. Alors,
je pense que ça, c'est un élément sur lequel on va devoir tenir compte, de ce
côté-là.
• (12 h 20) •
Je dirais également
que la présence policière... Ce qu'on nous a dit, c'est que la présence
policière, elle n'est pas... À certains endroits, elle est efficace; à
d'autres endroits, elle est moins efficace. Et on va devoir s'assurer justement
qu'il y ait, de ce côté-là, une meilleure uniformité. Puis je pense que ça, ça
va être un élément important.
J'ai pris en
note certains commentaires qui ont été faits. Je pense qu'il y a
un commentaire sur lequel je vais devoir avoir peut-être
plus d'explications. Puis il y a, entre autres, un mémoire qui a été déposé par
un amateur de ce qu'on appelle le
«snowbike», M. Patrick Trahan, qui nous demande, entre autres, un certain
nombre de choses. Il demande, entre autres,
que le «snowbike» soit inclus ou, du moins, considéré dans cette loi. Entre
autres, il dit : «On pourrait faire un projet de loi comme il y [en] a eu pour le quad avec les
chenilles», entre autres. Il est à noter également qu'il dit : La
définition d'un véhicule hors route
«s'entend d'une motoneige, d'un motoquad, d'un autoquad, d'une motocyclette
tout terrain, y compris un motocross,
ainsi que tout autre véhicule motorisé principalement conçu ou adapté pour
circuler sur des surfaces accidentées
ou sur des terrains non pavés». Et, entre autres, évidemment, il demande qu'on puisse considérer maintenant
cette moto hors route avec un kit de «snowbike»,
dit-il. Alors là, on est vraiment dans les technicalités, mais on me dit que le
sport, entre autres le «snowbike», «est en pleine croissance, et la
moto adaptée avec un kit «snowbike» devrait rester un véhicule hors route, avec ou sans les roues». Alors, on
aura de grandes discussions passionnantes avec le ministre
sur ce qu'est le «snowbike» et la façon dont il doit servir, de ce
côté-là.
Dans les commentaires qui ont été faits, également, il y a un commentaire que j'ai retenu, de quelqu'un
d'Argenteuil, qui parle d'un article du projet de loi,
l'article 70, et qui parle d'intervention d'urgence. Et là on dit : Lorsque l'intervention
d'urgence est requise, il dit, ça semble avoir pour effet, cet article, de ne
plus autoriser la circulation des agents de sentiers
pendant les périodes de fermeture. Alors, je pense qu'il y aura
certainement... Il dit : Écoutez, cette situation-là
risque de mettre en péril plusieurs
droits de passage acquis auprès des propriétaires terriens, dans la mesure où
les clubs ne seront plus en mesure
d'assurer la surveillance des sentiers fédérés pendant les périodes
d'interdiction de circulation, par
exemple, la nuit, pendant les
périodes de dégel, pendant les périodes de fermeture pour travaux. Alors, c'est
sûr que les agents de sentiers qui sont assermentés doivent avoir accès
à l'ensemble des sentiers gérés et exploités par un club d'utilisateurs de
véhicules afin de s'assurer de la surveillance des sentiers et de faire
respecter les lois sur les véhicules hors route.
Je dirais également
que la définition, pour plusieurs, elle est très large. Il y en a qui disent
qu'elle est trop large, qui disent, entre autres, que ça inclut beaucoup de véhicules motorisés et conçus pour des travaux
forestiers, pour les loisirs, de fabrication commerciale, et ils disent,
écoutez, et là j'entre dans le détail, mais on dit, par exemple, il y a
certains véhicules, là, les Snowdog Argo,
John Deere, etc. Je pense qu'ils disent que la solution, si on veut garder une
définition assez large, serait dans
l'inscription d'un poids maximal de la définition d'un véhicule hors route.
Alors, ça, je pense qu'il y a des éléments à l'intérieur de ça qui sont particulièrement
importants de dire.
Il y a aussi,
je vous dirais, un autre commentaire que j'ai retenu. Certaines personnes
ont dit : Écoutez, la question
des points d'inaptitude, on se posait... il y en a
qui se posent certaines questions en disant : Vous avez déjà un
effet dissuasif avec des amendes qui
vont être quand même relativement salées éventuellement
au niveau des véhicules hors route. Est-ce qu'en plus il faut mettre les points d'inaptitude? Mais je pense, moi
personnellement, qu'il y a un
redressement à faire au Québec, un redressement qui est particulièrement important lorsqu'on
regarde le nombre d'accidents qu'il y a. Lorsqu'on regarde le fait qu'il va y avoir de plus en plus
d'utilisateurs, au cours des prochains mois, des prochaines années, je pense
qu'on n'a pas le choix d'être, évidemment, extrêmement sévères de ce côté-là.
Alors, M. le
Président, tout ça pour vous dire que j'ai retenu aussi un autre élément
important, c'était certains commentaires qui
ont été faits par la Fédération des pourvoiries du Québec, et je voudrais
simplement profiter de l'occasion pour
vous dire, parmi les commentaires qu'ils ont apportés, il y avait des
commentaires qui étaient importants, et je pense que
c'est important de le dire aujourd'hui. Ça touche évidemment toute la question
de la formation. Je pense que, d'abord, ils soulignent, entre autres, dans leur mémoire, jusqu'à quel point la
réalité des communautés éloignées, c'est important, et dont on doit tenir compte dans ce projet de loi.
Et, lorsqu'ils parlent de la formation, ce qu'ils disent, et je le cite :
«Nous comprenons que les détails
entourant la formation requise d'une personne qui désire louer un véhicule hors
route [qui va être contenu] dans un règlement à venir. [Mais] nous
tenons cependant [...] à affirmer que la sécurité est primordiale [mais que cette] formation devra en revanche
demeurer accessible et raisonnable, dans la mesure où l'offre de location est
essentiellement destinée à des touristes — Québécois et étrangers. Il ne faudrait pas,
disent-ils, s'engager dans la voie d'une formation qui requiert une attestation ou la délivrance d'une "carte
de compétence".» Alors, ça, ce sont certainement des choses dont on
devra éventuellement discuter.
J'ai
parlé du système d'échappement modifié. Vous savez également qu'«il est
fréquent, en pourvoirie, que des VTT soient prêtés à la clientèle, par
exemple, pour permettre à un pêcheur de se rendre à un lac éloigné ou encore
pour permettre à un chasseur de récupérer un gibier abattu. Il n'est donc pas question
ici d'une randonnée en véhicule hors route [...] mais bien d'une utilisation accessoire à la pratique d'une autre
activité. [Ainsi donc] nous soumettons, disent-ils, [...]que l'obligation de détenir un tel document ne devrait
pas être obligatoire pour une utilisation accessoire à une autre activité en
pourvoirie.»
Alors,
je pense que ce sont des éléments qui demeurent présents et sur lesquels on
aura l'occasion de discuter. J'ai parlé
un peu plus tôt de l'élément environnemental dont ce projet de loi doit tenir compte. Encore une fois, on salue «la préoccupation manifeste, disent-ils, de protéger
la flore, la faune, la quiétude qui règne», encore une fois. Maintenant, ils
disent, la Fédération des pourvoiries : Nous désirons cependant souligner
que l'interdiction d'effrayer, de pourchasser, de mutiler ou tuer un animal,
avec le véhicule est déjà prévue dans une loi qui existe, qui est la Loi sur la
conservation et la mise en valeur de la
faune. Et donc, la différence, je pense, il y a comme peut-être
un danger, là, d'avoir deux lois qui ne donnent pas nécessairement toujours
le même genre de sanctions. Alors, ils nous disent, de ce côté-là, de faire extrêmement attention, il risque d'y avoir une
différence dans deux régimes de sanctions. Alors, je pense que ce sera quelque chose sur lequel on devra
absolument... regarder, vérifier de quelle façon les choses vont aller de ce
côté-là.
Alors,
M. le Président, tout ça pour vous dire que c'est un projet de loi qui est éminemment costaud. C'est un projet de loi qui répond certainement à une préoccupation
importante de la population, et il est très important, puis moi, je le vois
comme ça, je vois que l'on doit travailler à
redorer un peu le blason, au Québec, au niveau de la sécurité, particulièrement
dans ce domaine-là, dans le domaine des
motoneiges, dans le domaine des véhicules hors route. C'est une préoccupation
que nous avons. Je pense que tout ce qu'on
demande, nous, c'est que cette loi évidemment soit la plus juste possible, que
les amendes soient équilibrées, qu'il y ait
le moins, si je permets l'expression, le moins de classes de citoyens, entre
guillemets. Il y a toujours
un danger parce que les gens peuvent dire demain matin : Bien, est-ce que
la loi s'applique à tout le monde? En principe, lorsqu'on fait des lois, ça
doit normalement, évidemment, s'appliquer à tout le monde. Alors, on posera
certainement les questions au ministre pour ça.
• (12 h 30) •
Puis
il est clair, également, qu'on va devoir, peut-être, avoir, à un moment
donné, je dirais, un briefing quelconque, mais sur les types de motoneiges parce qu'on veut être sûrs de bien
couvrir ça. Il y a des amateurs de motoneiges qui nous disent : Écoutez, il y a des nouveaux types
de motoneiges qui existent, et je dois vous dire que je ne suis pas assez
expert dans le domaine pour pouvoir m'assurer... mais j'imagine que le ministère des Transports est parfaitement conscient de l'enjeu qui est devant nous.
Alors,
voilà, M. le Président. C'étaient les quelques-uns des commentaires, encore une fois. Je résume simplement en vous disant la vitesse, la question
des permis, la question des ententes particulières avec les communautés autochtones, la question de la location, la question
des règlements, les types de motoneiges, la présence policière, conformité d'aménagement, la question également : Est-ce
que les sentiers de motoneige vont
être... Il y a de la signalisation sur ces sentiers-là qui est aussi importante.
Alors, pour toutes ces raisons-là, nous allons certainement être présents en commission parlementaire, poser les questions
qu'il faut au ministre, s'assurer que le ministre est capable de bien
regarder tous les détails de la loi qui est devant nous.
Et, encore une fois, M.
le Président, je pense que nous serons là comme parti politique comme nous
l'avons toujours été, nous allons s'assurer que cette loi soit la
meilleure loi possible. Ça fait beaucoup d'amendements à la Loi sur les véhicules hors route, beaucoup
d'amendements qui ont été faits au cours des dernières années, mais, compte
tenu de ce qu'il se passe, compte tenu du consensus qui semble relativement vaste au Québec sur l'ensemble de ces questions, eh bien, notre parti va certainement
appuyer, éventuellement, ce projet de loi. On aura certainement l'occasion de
poser certains amendements
au ministre et en espérant... Puis je salue d'ailleurs
l'ouverture du ministre à ces amendements-là qu'il va faire. Et il nous a donné, d'ailleurs,
l'intention, il nous a dit qu'il allait déposer lui-même un certain nombre
d'amendements.
Alors,
pour toutes ces raisons-là, je pense qu'on va travailler, toutes les
oppositions ici, avec le ministre. On va s'assurer, évidemment, que la
protection de la population soit la plus grande possible, que ce sport devienne...
continue d'être un sport de plaisir
et non pas un sport de tragédie. Je pense que ça, c'est ce qui doit nous
préoccuper, et c'est ce qui va faire qu'on va travailler tous ensemble.
Alors, merci beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député. Je reconnais maintenant
Mme la députée de Mercier.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal :
Merci. Merci beaucoup, M. le Président. Je suis contente, à mon tour, non pas
parce que je suis une experte, mais
je suis contente de prendre la parole pour la prise en considération pour le
projet de loi n° 71, donc le projet de loi qui
modifie la Loi sur les
véhicules hors route, ou le projet de
loi sur les skidoos, seadoos, quatre-roues, pour les intimes. C'est comme ça. Mes collègues
me taquinent beaucoup que je m'occupe de ce projet de loi là, moi qui ne connais rien ni aux motoneiges ni aux skidoos, squads
et autres.
Et donc, d'entrée de jeu, je vais le dire, je vous informe que ma formation politique va voter
en faveur du principe de ce projet de loi sur les VHR. Et, en fait, pourquoi est-ce
que je suis heureuse puis je trouve
que c'est une bonne chose, c'est parce qu'il était plus que temps qu'un
nouveau cadre législatif encadre la pratique des véhicules hors route.
L'immunité
qui a interdit aux citoyens riverains de ces sentiers-là pendant très longtemps,
les sentiers de motoneige et de squad, de faire valoir leurs droits, bien, elle
a duré très, très longtemps.
Au début, en 2004, c'était supposé durer 16 mois. Finalement, ça a duré 16 ans. Et donc, aujourd'hui,
on met fin à quelque chose qui était, dans le fond, inacceptable, ce moratoire-là. Parce que, je le rappelle, ce que
ce moratoire fait, il interdit totalement à ces citoyens-là, qui subissent des
inconvénients, que ce soit le bruit, la sécurité ou autres aspects, de
poursuivre les clubs de motoneige ou de squad, les gestionnaires de sentiers, leurs municipalités ou les MRC, le
gouvernement, les propriétaires de terrains qui donnent un droit de passage de leur propriété. Et donc on le
sait, là, suspendre un droit, n'importe lequel, et encore plus suspendre le
droit à des citoyens d'accéder aux tribunaux pour faire valoir leurs droits,
bien, c'est quelque chose d'inacceptable dans une société démocratique.
Et il faut
surtout... Je ne dis pas ça seulement pour dire : On n'aurait pas dû. Il
faut surtout y penser pour le futur. Si ces genres de situations se produisent,
bien, qu'on s'assure que ça ne dure pas aussi longtemps dans le temps. C'était
même gênant que ça existe, ce droit-là. Je
pense que, dans les pays industrialisés, ça n'existe pas de le suspendre, un
droit comme celui-là, de faire valoir ses droits devant les tribunaux,
encore moins pour des véhicules hors route.
Et je veux
quand même préciser, comprenez-moi bien, M. le Président, ce n'est pas du tout
la faute des clubs de motoneige et de squad. Au contraire, eux voulaient
que ce soit réglé. Et même, depuis 2015, ils avaient hâte que cette immunité-là se termine pour qu'il y ait un bon
voisinage aussi. On veut un bon usage des routes et aussi de respecter aussi
les gens qui vivent autour et que cette
pratique-là qui est très importante, qui a des retombées économiques aussi
importantes ne vienne pas nuire aux gens, aux populations.
Et il y a eu
une procrastination à travers le temps. Et je ne veux pas rejeter le blâme, je l'ai fait il y a exactement
un an en citant toute la saga depuis
2004 jusqu'à l'année passée, où j'ai dit qu'est-ce que chaque groupe parlementaire
avait dit à ce moment-là, parce qu'on était aussi mal à l'aise de
prolonger encore ce moratoire-là, ce qu'on a consenti à faire parce qu'on ne voulait pas que la saison de la
motoneige, avant l'arrivée de la neige, tombe à l'eau. Surtout, on ne voulait
pas que tous ces sentiers-là de clubs de
motoneige, et plus tard de quad, soient fermés. Et, surtout maintenant, même
avec la crise de la pandémie, on se
dit que les gens, ils ont envie d'être dehors, c'est important pour eux. Et
donc ça n'aurait pas été avisé de l'arrêter, et c'était une bonne chose
de le prolonger, mais on avait quand même posé des conditions.
Je les
rappelle, je l'avais dit au ministre, je les rappelle maintenant, c'était que
le moratoire ne dure pas plus qu'un an, que le ministre s'engage à revoir sans
tarder le cadre législatif qui encadre la pratique des VHR pour mettre une fin
définitive à ce moratoire et que ce
cadre législatif rétablisse aussi... soit un compromis entre le droit de
pratique des véhicules hors route, et
aussi le droit à la quiétude des résidents, et le fait qu'ils peuvent faire
valoir leurs droits devant les tribunaux. Et je suis heureuse que le ministre ait tenu parole et je l'en félicite.
C'était la chose à faire, et c'est pour ça qu'il a la collaboration des
oppositions.
Il y a un
élément central. En fait, le compromis qui est au coeur de ce projet de loi,
c'est à l'article 28, qui dit que «les
voisins de sentiers légalement aménagés sont tenus d'accepter les inconvénients
résultant de la circulation de véhicules qui s'effectue dans le respect des normes législatives et
[réglementations] applicables». Donc, oui, la pratique des véhicules hors route peut avoir certaines nuisances pour les
gens qui habitent autour, mais il y a des règles et les gens, le voisinage,
si les règles qui sont édictées dans la loi
sont respectées, et qu'on assure qu'on applique le fait qu'elles soient
respectées, eh bien, les citoyens
sont tenus d'accepter, entre guillemets, ces nuisances. Et c'est un compromis
tout à fait acceptable pour Québec solidaire.
Je veux aussi saluer les dispositions en matière
de sécurité. C'est vraiment important. On n'en pouvait plus d'entendre parler des tragédies qu'on... ne
serait-ce que le dernier, là, qui vient à l'esprit de tout le monde, c'est les
touristes français qui sont morts
d'une façon effroyable, et ça, on ne veut pas que ça se reproduise. Donc, les
dispositions dans le projet de loi en
lien avec la sécurité, que ce soit l'exigence de détenir un permis de conduire
pour les VHR, l'encadrement de la
location des VHR rendant obligatoire une formation minimale, l'octroi d'une formation reconnue pour devenir
guide d'excursion en VHR, donc souvent les guides pour les touristes, l'application
aux VHR des dispositions sur la conduite avec facultés affaiblies sont les mêmes
que pour le Code de la route. Il n'y a pas de raison pour que ce soit différent
puisque les VHR aussi, un accident, ça ne pardonne pas, il y a des gens qui en
meurent. La révision aussi des vitesses maximales.
L'augmentation aussi de l'âge de conduite, je sais que ça a été un sujet qui a
été beaucoup discuté durant la commission parlementaire. Mais
nous, on trouve que c'est raisonnable, c'est une bonne chose qu'il y ait un
permis d'apprenti conducteur pour les 16-17 ans de la même façon que pour
la conduite automobile. Peut-être qu'on pourra en discuter un peu plus
pendant l'étude détaillée.
• (12 h 40) •
Évidemment,
aucun projet de loi n'est parfait. Celui-là n'est pas parfait, même
s'il répond à un objectif attendu depuis très longtemps. La grande majorité des gens qu'on a entendu ont nommé
certains irritants, certains éléments qui ont été aussi nommés par mon collègue
du Parti libéral.
Il y a
quelques éléments à surveiller, qui ont attiré mon attention, notamment
l'UPA. On le sait, qu'il y a des gens qui
ont des terrains qui mettent à la disposition leurs terrains, souvent
gracieusement, pour les clubs de motoneige, mais ils ont dit que leurs
assurances ne permettaient pas, par
exemple, de couvrir les dommages qui
pourraient s'avérer sur leurs terrains.
Ils ont estimé que... si c'était possible, qu'il y ait un fonds d'indemnisation
d'à peu près peut-être 1 million de dollars
et, après ça, d'évaluer si c'était suffisant ou pas. Donc, ça, il faut être
sensible à cette situation-là, et peut-être en discuter, et voir. On
questionnera le ministre sur ses intentions.
Il y a
aussi le partage par les différents usagers. On a eu un groupe qui a soumis un
mémoire, qui n'est pas venu en commission, en audition particulière en parler. Mais c'est un groupe de citoyens du
canton de Potton, qui ont dit qu'ils sont inquiets parce que leur municipalité permet à des véhicules hors route d'aller sur les routes. Et souvent
c'est permis dans la loi de façon exceptionnelle,
donc il faut s'assurer que ça reste exceptionnel et que les règles soient réellement
appliquées par la police et la municipalité. Donc, ça, c'est des éléments auxquels le ministre
est probablement sensible et qu'on va traiter aussi durant l'étude
détaillée.
Donc, je ne
parlerai pas plus longtemps que ça. En conclusion, je vais juste dire que probablement que les citoyens, et les
clubs, aussi, de motoneige, et les gens qui pratiquent ce sport-là... probablement qu'avec ce projet de loi là, avec son dépôt et l'étude, maintenant, ont poussé un soupir de soulagement. Et on va certainement, de façon... en collaboration
avec tous les groupes d'opposition,
travailler pour améliorer le projet de loi et tenir compte des irritants, et
donc je vais travailler en
collaboration avec le ministre. Nous votons donc pour le principe de ce projet
de loi là. Merci beaucoup, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Oui, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : Merci,
M. le Président. Alors, ça me fait
plaisir à mon tour de prendre la
parole aujourd'hui au nom de ma
formation politique sur le principe du projet de loi n° 71,
la nouvelle mouture de la Loi sur les véhicules hors route.
Vous savez,
au Parti québécois, la plupart des députés proviennent de régions où la
pratique de la motoneige ou du véhicule
hors route, du quad, c'est non seulement un sport, mais c'est pratiquement un
mode de vie. C'est à la fois pour passer le temps, c'est pour aussi le travail
qu'on utilise souvent ce genre de véhicule. Alors, ça va certainement teinter,
là, les discussions qu'on pourra avoir au cours de l'étude du projet de loi.
Alors, c'est
évidemment un projet de loi qui était attendu depuis un bon moment et qui a été
bien accueilli à la fois parce qu'il vient resserrer les règles de sécurité
autour de l'utilisation des véhicules hors route... La plupart des intervenants
qui me précèdent ont mentionné le bilan
catastrophique sur le plan de la sécurité ces dernières années de l'utilisation
des véhicules hors route. Si ma
mémoire est exacte, le bilan routier, sur les routes du Québec, est inférieur
au bilan tragique de l'utilisation
des véhicules hors route. Alors, il était véritablement temps, pour le
gouvernement du Québec, pour les législateurs, et donc on remercie le
ministre de l'avoir fait, de nous permettre de se prononcer sur un nouveau
cadre législatif pour resserrer les mesures et améliorer le bilan sécuritaire
en ce qui concerne l'utilisation des véhicules hors route. Il est aussi nécessaire de mettre fin à l'immunité de
poursuites des utilisateurs de VHR lorsqu'ils circulent dans les sentiers près des zones habitées, et c'est ce que le projet de loi fera également, et nous sommes évidemment tout à fait en accord avec ces
intentions manifestes dans le projet de loi.
D'entrée de
jeu, on voit d'un bon oeil la mise en place de règles et de balises, je l'ai
mentionné, pour resserrer la sécurité lors de l'utilisation des VHR, et, par
exemple, l'obligation de suivre une formation et d'avoir un permis pour pouvoir conduire un véhicule hors route.
Évidemment, on va pouvoir discuter des modalités de ces intentions manifestées
dans le projet de loi, il y a place à la discussion, mais l'intention est
noble, et nous l'appuyons.
Obligation
d'offrir une formation pour procéder à la location d'un VHR, de suivre une
formation pour l'utiliser, pour le louer également. On a vu les tragédies qui
ont été... que le Québec a connues, ces dernières années, et, vraisemblablement,
une meilleure maîtrise des bolides qui sont à la disposition, par exemple, de touristes, de locateurs semble effectivement la voie à suivre pour assurer une meilleure sécurité dans leur utilisation.
Réduction de vitesse, bien entendu, dans
certaines zones. Nous pensons également qu'il faut non seulement baliser les vitesses excessives, mais il faudra
aussi s'assurer de pouvoir mettre en
place des mesures pour que ces règles-là soient respectées, que ce soit
par les agents, là, de patrouille des sentiers ou par les forces policières.
Les distances
de circulation maximales sur le réseau routier, également, sont balisées. Les
sanctions criminelles pour la
conduite en état d'ébriété, je pense que personne ne s'opposera à ce type de
mesure, qui nous semble totalement normale. Les bolides qui sont, à l'heure actuelle, à la disposition des Québécois
et des visiteurs sont dangereux, essentiellement, parce qu'ils sont de plus en plus puissants, de plus en
plus rapides. Et il faut pouvoir aussi non seulement baliser la vitesse, mais
s'assurer que les gens qui les utilisent
aient l'ensemble de leurs facultés pour ce faire. Donc, d'appliquer les règles
de la conduite automobile,
essentiellement, à celles de la conduite de véhicules hors route nous semble tout à
fait naturel et indiqué.
L'introduction
d'une série de règles sur l'entretien, la sécurité des véhicules, leur
condition mécanique, assurer l'intégrité du véhicule, tel qu'il a été conçu par
le manufacturier, nous semble également la voie à suivre. Il
faudra s'assurer que les règles en place
puissent être correctement appliquées, je l'ai mentionné, appliquées par les
autorités compétentes, et éviter justement, là, qu'elles puissent être contournées de quelque
façon que ce soit. Autrement, à quoi serviraient ces
nouvelles règles plus strictes?
On voit également
d'un bon oeil la volonté du ministre, avec son projet de loi, d'assurer une
cohabitation harmonieuse et sécuritaire entre les utilisateurs de VHR et
les résidents qui vivent près des sentiers. On croit cependant que ce serait possible d'aller plus loin dans le projet de loi, là, en ajoutant un certain nombre d'éléments, que l'on mettra au jeu
lors de l'étude article par article, pour favoriser une cohabitation tout à fait harmonieuse entre les utilisateurs de véhicules hors route et les résidents proches des sentiers.
Il serait également souhaitable de préciser, par
exemple, M. le Président, que cette cohabitation harmonieuse doit s'effectuer également avec les autres
utilisateurs de sentiers. Plusieurs personnes qu'on a rencontrées, lors des
consultations particulières,
ont mentionné cet élément. Que ce soit pour les randonneurs, les cyclistes, les
skieurs ou autres utilisateurs de ces
sentiers, il y a lieu de s'assurer que les mesures soient mises en place pour
éviter les accidents et les conflits d'usage également. C'est évident que
l'on peut approfondir la question et arriver avec des balises qui permettent,
encore une fois, de réduire les risques.
La fin de
l'immunité de poursuite est également, je l'ai mentionné, une excellente chose. Ce
principe, qui a été mis en place pour
une courte période et, comme l'a mentionné ma collègue, s'est étendu sur un
très grand nombre d'années, doit être
maintenant balisé par un cadre de loi nouveau. C'est ce que
l'on va faire à travers l'adoption... enfin, l'étude puis l'adoption de
ce projet de loi.
Donc, de
limiter ou de remplacer cette immunité par une volonté de limiter les litiges
en misant sur la responsabilisation des
citoyens, c'est effectivement la chose à faire. En effet, les détenteurs de
propriété en bordure de sentier seront désormais
tenus d'accepter les inconvénients résultant
de la circulation des véhicules hors route lorsque cette circulation s'effectue
dans le respect des normes applicables. Et
ça, c'est intéressant, parce que ça semble faire consensus, particulièrement...
C'est un élément qui est
particulièrement important pour les utilisateurs eux-mêmes, du moins pour
les représentants des utilisateurs, que ce soit la fédération des clubs
quads ou encore l'Association des motoneigistes du Québec et d'autres groupes ont
mentionné qu'en fait c'était un enjeu au
coeur des discussions, parce que les sentiers, dans bien des secteurs, le maintien
des autorisations de circulation des sentiers dépend justement de la
cohabitation harmonieuse des utilisateurs avec les résidents, qui, eux, peuvent signer des droits de passage, et la
dernière chose que les utilisateurs veulent, c'est de nuire à ceux qui
leur permettent de passer, parce qu'évidemment ces droits de passage là peuvent
être retirés, au grand dam des utilisateurs.
Et donc c'est au coeur des préoccupations des utilisateurs, puis je pense que
c'est intéressant qu'on puisse arriver à soutenir cette question-là à
travers le projet de loi et pouvoir, donc, éviter les conflits d'usage.
• (12 h 50) •
Les
utilisateurs de sentiers publics devront donc respecter les règles mises en
place dans le présent projet de loi s'ils veulent éviter les sanctions, et
donc, évidemment, on souscrit à ça, tout comme le fait que ces normes-là
doivent être claires et applicables, comme je l'ai mentionné, par les
autorités compétentes.
Maintenant, quelques réserves ou quelques éléments sur
lesquels on va vouloir discuter avec les collègues de la Commission des transports et de l'environnement sur le projet
de loi n° 71. La question
de l'âge, vous ne serez pas surpris, va
faire l'objet, pour nous, d'une préoccupation particulière.
On sait que le projet de loi propose que l'âge minimum soit établi à 16 ans
pour la circulation sur un véhicule hors route, dans le projet de loi, sur les
sentiers.
On remarque qu'avec une telle réglementation, le
Québec deviendrait la province vraisemblablement la plus restrictive sur le plan de l'âge minimum pour
conduire un VHR et on se demande si c'est véritablement souhaitable et en
toutes conditions et sur l'ensemble du territoire du Québec, j'y reviendrai,
dans un contexte où le véhicule hors route constitue,
comme je l'ai mentionné, non seulement une activité extrêmement populaire, mais
aussi un véhicule de fonction utilitaire pour bien des gens, et pas
juste les adultes, pour les jeunes aussi, qui contribuent bien souvent aux
activités familiales de l'entreprise familiale.
Il nous apparaît
donc, disons, questionnable que le gouvernement souhaite interdire
l'utilisation des VHR aux jeunes de
14 à 16 ans. Et on pense qu'on peut faire... en fait, le parallèle a déjà
été fait, là, à savoir que les jeunes de 14 ans peuvent déjà circuler sur les routes, sur les routes du
Québec en cyclomoteur, par exemple, avec, évidemment, le partage de la route
que l'on doit faire nécessairement avec les
véhicules, les camions, les véhicules de promenade, et ainsi de suite. Donc,
est-ce que le danger, pour la
circulation dans les sentiers hors route, est à ce point supérieur qu'on doive
le restreindre à ce point? On a des questions à poser là-dessus.
Donc, comme
la fédération des clubs quads, il nous apparaîtrait plutôt souhaitable
d'inculquer aux jeunes, à partir de
14 ans et même en amont, les bonnes pratiques en ce qui concerne la
conduite de véhicules hors route. Donc, l'imposition de formations sur la
conduite, l'obligation de détenir un certificat d'aptitude, par exemple, ou un
permis. On pense qu'il y a
lieu de discuter de cet élément-là pour trouver une voie de passage, pour
permettre, donc, à ces jeunes de 14 à 16 ans de conduire un type de
véhicule qui puisse être adapté à leur âge, à leur taille, à leur poids et à
leur utilisation.
Ensuite, nous surveillerons de près les
exemptions permises dans le projet de loi n° 71 afin que les réalités des régions soient prises en considération, que ce
soit en matière de circulation sur les terres privées ou dans le cadre d'un
travail, je l'évoquais tout à l'heure. Il y a d'autres exemptions qui sont aussi, selon nous, nécessaires au projet de loi n° 71 pour les situations d'urgence, pour des
opérations de surveillance. On y reviendra.
Mais nous devrons surtout nous assurer que le projet
de loi prévoie par des... prévoie des mécanismes, plutôt, permettant une
flexibilité dans la mise en place de balises adaptées aux différentes régions,
dont notamment les régions très éloignées, dans la situation particulière où
les autorités locales ne pratiquent pas le déneigement en hiver. Je pense évidemment à la Basse-Côte-Nord, à des
endroits où les routes, en fait, en situation hivernale, bien, c'est
essentiellement des ponts de glace, et là où, pour aller et venir, pour
toutes les raisons qu'on peut imaginer, y compris pour les enfants qui doivent aller à l'école, la pratique de la
motoneige ou du véhicule hors route est acquise depuis nombre d'années. Alors,
il faudra trouver un moyen de pouvoir
permettre, évidemment, à ces populations de continuer de se déplacer au jour le
jour dans les conditions qui sont les leurs.
Nous
étudierons aussi l'opportunité d'inclure, dans le projet, de loi des cibles de réduction des émissions polluantes et/ou de
commercialisation de véhicules électriques par les constructeurs. On a abordé cette
question-là et on s'est étonnés, de notre côté, de voir à quel point le
monde des véhicules hors route semble en retard sur le développement de
nouvelles technologies qui permettent, justement, la réduction des gaz à effet
de serre.
Mais on va soulever la discussion parce qu'il
nous semble que ce type d'orientation est d'autant plus pertinent aujourd'hui, alors qu'on s'apprête à imposer, à
adopter un nouveau cadre législatif, donc d'autant plus pertinent que le
gouvernement vient tout juste de déposer son
Plan pour une économie verte. Alors, si on veut atteindre un certain nombre
d'objectifs, il faut considérer également que les
véhicules hors route sont polluants, en fait, sont... peuvent... et que les constructeurs, les manufacturiers, peuvent être mis
à contribution pour améliorer le bilan énergétique et réduire l'empreinte
écologique du Québec. Je parle des manufacturiers, des constructeurs,
évidemment, les utilisateurs aussi, il va de soi.
Alors,
en résumé, nous allons, bien évidemment, voter pour le principe du projet de loi n° 71, et nous allons
collaborer avec l'ensemble des
législateurs, avec le ministre, pour l'améliorer de façon à ce que la pratique
de VHR puisse être de plus en plus
sécuritaire à travers le Québec, qu'elle puisse également se faire de façon
harmonieuse dans toutes les localités, dans toutes les régions du Québec, qu'on
puisse également miser sur la pratique de la motoneige ou du véhicule hors
route pour continuer de rendre le
Québec attrayant sur le plan touristique, continuer d'être essentiellement un
pôle extrêmement attractif, et que
ces véhicules hors route nous permettent, pour les nombreuses années à venir,
de continuer de jouir, là, du vaste territoire que l'on a et que l'on souhaite découvrir, mais qu'on doit aussi préserver
et qu'on puisse le faire, qu'on puisse s'adonner à la pratique des
véhicules hors route de façon encore plus sécuritaire que ces dernières années.
Notre bilan peut être amélioré, doit être
amélioré, et on pense que le projet de loi n° 71 sera un outil pour
atteindre les objectifs plus ambitieux en cette matière. Merci beaucoup,
M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député. Je reconnais maintenant, pour
quelques secondes, M. le député de Jacques-Cartier. Une minute.
M. Gregory
Kelley
M. Kelley :
Alors, je vais commencer, M. le Président, puis je vais recommencer après la
pause. Je veux juste saluer le ministre, qui a déposé un projet de loi
qui fait pas mal le consensus de tous les groupes, formations politiques ici, à
l'Assemblée nationale. C'est sûr que ce n'est pas juste l'enjeu qui est
important pour les régions, mais, c'est sûr, c'est important pour les gens qui habitent Montréal, Laval, la ville du
Québec, parce qu'il y a plusieurs personnes, dans mon comté, qui pratiquent aussi la motoneige ou un véhicule
hors route à leur chalet en région. Alors, c'est quelque chose qui est aussi
important pour les citoyens de Jacques-Cartier.
Il y a quand même des
sentiers de motoneige qui ne sont pas loin de mon comté, si on regarde jusqu'à
Soulanges-Vaudreuil et, quand même, juste dans la région de Valleyfield. Alors,
des gens qui veulent aller faire de la motoneige, ce n'est pas une très, très
longue distance pour eux autres de faire du plaisir. Alors, je sais qu'on a
reçu des commentaires, mon collègue de
Mont-Royal a déjà lu des courriels qu'il a reçus sur le sujet. Alors, je sais
que les gens de Jacques-Cartier et
aussi toute l'île de Montréal et dans la banlieue vont suivre ce projet de loi
avec du grand, grand intérêt. C'est intéressant... Oh!
Le Vice-Président
(M. Picard) : Vous allez pouvoir poursuivre à la reprise de nos
débats, M. le député de Jacques-Cartier.
Et, compte tenu de
l'heure et afin de permettre, cet après-midi, le débat sur une affaire inscrite
par les députés de l'opposition, le présent débat sur l'adoption du principe du
projet de loi n° 71 est ajourné.
Les travaux sont suspendus
jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 1)
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Vous pouvez vous asseoir.
Alors, nous
poursuivons les travaux de l'Assemblée.
Affaires
inscrites par les députés de l'opposition
Motion
proposant que l'Assemblée exige du gouvernement qu'il mette en place
des mesures additionnelles d'aide directe aux entreprises et qu'il
améliore la prévisibilité et l'accessibilité de celle-ci
Nous
sommes aux affaires du jour, affaires inscrites par les députés de
l'opposition. À l'article 64 du feuilleton, aux affaires inscrites
par les députés de l'opposition, M. le député de Nelligan présente la motion
suivante :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse
que des milliers de petites et moyennes entreprises doivent présentement
garder leurs portes fermées en raison des restrictions imposées pour les
commerces en zone d'alerte maximale;
«Qu'elle
reconnaisse que les entreprises ne se trouvant pas en zone d'alerte maximale,
soit les zones jaune et orange, doivent aussi composer avec des réductions
importantes de leur chiffre d'affaires;
«Qu'elle
reconnaisse que les décisions gouvernementales ont un impact majeur sur les
finances de nos PME québécoises;
«Qu'elle
reconnaisse que les entreprises doivent notamment continuer d'assumer les frais
fixes;
«Qu'elle
prenne acte que les mesures d'aide proposées par le gouvernement caquiste font
en sorte d'augmenter fortement le taux d'endettement des PME du Québec;
«Qu'elle dénonce que
l'aide pour les commerces en zone d'alerte maximale ne soit pas offerte aux
autres commerçants du Québec;
«Qu'elle
dénonce les délais encourus par les entreprises du Québec qui attendent le
décaissement relié aux mesures d'aide gouvernementales;
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale exige du gouvernement du Québec qu'il mette sur pied avec
diligence un contrat moral avec les PME du
Québec, contrat incluant des mesures additionnelles d'aide directe et
l'amélioration de la prévisibilité ainsi que de l'accessibilité de
l'aide offerte aux entreprises.»
Je
vous informe que la répartition du temps de parole pour le débat restreint sur
la motion inscrite par M. le député de Nelligan s'effectuera comme suit : 10 minutes sont
réservées à l'auteur de la motion pour sa réplique, 53 min 30 s
sont allouées au groupe parlementaire formant le gouvernement,
31 min 52 s sont allouées au groupe parlementaire formant l'opposition officielle,
11 min 23 s sont allouées au deuxième groupe d'opposition,
10 min 15 s sont allouées au troisième groupe d'opposition. Chaque député indépendant
dispose d'un temps de parole de 1 min 30 s. Toutefois,
lorsqu'un seul député
indépendant participe à un débat, il dispose d'un temps limite de parole de
deux minutes. Dans le cadre de ce débat, le temps non utilisé par les députés indépendants ou par l'un des groupes parlementaires sera redistribué entre les
groupes parlementaires selon les
proportions établies précédemment. Mis à part ces consignes, les interventions
ne seront soumises à aucune limite de
temps. Enfin, je rappelle aux députés indépendants que, s'ils souhaitent
intervenir au cours de ce débat, ils ont 10 minutes à partir de
maintenant pour en aviser la présidence.
Je cède maintenant la
parole à M. le député de Nelligan.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji :
Merci, Mme la Présidente. Et permettez-moi, s'il vous plaît, en premier lieu,
de remercier mes collègues qui vont prendre la parole avec moi aujourd'hui. Et,
si ça démontre une seule chose, c'est l'intérêt de notre formation politique par rapport à la situation
économique et à la situation de nos PME au Québec. Je tiens, en premier lieu,
à remercier ma collègue députée de Verdun, et qui va nous sensibiliser
aujourd'hui et sensibiliser aussi le ministre par rapport au secteur de la culture et aussi de l'hôtellerie. Je tiens
aussi à remercier mon collègue député de Robert‑Baldwin, qui va aussi
nous sensibiliser par rapport à la situation très difficile de nos PME mais
aussi l'économie d'une manière générale. Et
je tiens aussi à remercier l'ensemble de mes collègues de leur appui et de leur
présence pour défendre l'intérêt de nos entrepreneurs.
Permettez-moi,
Mme la Présidente, d'entrée de jeu, de dire à M. le ministre qu'aujourd'hui
nous sommes ensemble pour faire face aux effets néfastes de cette
pandémie. Tout au long de mes échanges avec M. le ministre et les échanges de notre formation politique avec M. le ministre,
nous avons à plusieurs reprises essayé de ramener les doléances de nos
PME et de nos entrepreneurs. Mme la Présidente, avant de venir... avant de
présenter notre motion, j'ai fait mes devoirs. Je dépose plusieurs formulaires
d'aide aux entreprises. Et je me permets, parce que j'ai besoin aussi des
collègues, qui sont aussi des députés dans
plusieurs régions du Québec, j'ai besoin de vous, j'ai besoin de votre
collaboration, parce que vous aussi,
vous recevez ces formulaires... Plusieurs entrepreneurs me l'ont confirmé
aujourd'hui, qu'ils ont contacté leurs élus.
Et, comme vous le savez, on parle aux élus dans plusieurs régions, vous le
savez, Mme la Présidente, pas mal sont du côté gouvernemental, donc
j'attends aussi leur appui. Donc, je vais les déposer.
Et
je peux vous mentionner une seule chose, Mme la Présidente, je vais vous parler
d'un cas en particulier qui m'a interpelé,
c'est le cas d'un restaurateur, qui m'a permis d'utiliser son cas, et il fait
face... Il a trois restaurants, trois formulaires, trois MRC. Donc, M. le ministre dit qu'il y a un seul formulaire. Comment expliquer
à nos entrepreneurs et à nos Québécois, Mme la Présidente, qu'au bout de trois jours nous avons eu la réponse
pour la PCU et parfois certains entrepreneurs attendent sept semaines,
et, même après sept semaines, Mme la Présidente, ils n'ont pas eu de réponse?
Aujourd'hui, je me
lève pour parler de la situation de plusieurs secteurs oubliés par le
gouvernement : les restaurants et les
bars, les salles de réception, et nos cabanes à sucre, et nos érablières, les
agences de voyages, les gyms. Mes collègues vont avoir aussi le plaisir
de vous parler de d'autres secteurs économiques.
Donc,
premièrement, Mme la Présidente, j'aimerais bien que le ministre... Nous sommes
dans une table de travail, je suis prêt à collaborer avec lui, parce que
j'ai fait mes devoirs, j'ai eu pas mal d'échanges avec les entrepreneurs, des Facebook Live, que le ministre peut visionner, où
ils ont dit clairement c'est quoi, les enjeux que ces entrepreneurs
vivent. Je sais que, parfois, la machine est très difficile à faire
bouger, mais travaillons ensemble aujourd'hui pour amener les réponses aux gens qui nous écoutent, à nos
entrepreneurs, qui attendent de nous beaucoup, Mme la Présidente. Parfois, une
entreprise, c'est le fruit d'une vie. Une
entreprise, je n'ai pas besoin de vous le mentionner, c'est beaucoup d'heures
de travail.
J'ai
même eu un échange avec une entrepreneure, propriétaire d'une cabane à sucre,
c'est Mme Christine Tardif, L'Érablière
du Cap à Lévis, qui m'a dit qu'elle a perdu 70 % de son budget,
70 %. M. Phillippe Meunier, Mme la Présidente, l'érablière Meunier et fils du Richelieu, vous
savez, lui, qu'est-ce qu'il fait? Il a quitté pour travailler comme employé
dans un autre secteur pour pouvoir
continuer à payer ses frais fixes. Ces gens, maintenant, adressent, et
demandent, et envoient leurs doléances à M. le ministre.
Donc,
Mme la Présidente, nous avons une chance aujourd'hui d'avoir dans notre
démocratie un moyen, et des moyens, et
des leviers pour pouvoir échanger avec le ministre, lui ramener les doléances
des PME et travailler ensemble. Mais dire que ça va bien? Ça ne va pas
bien, Mme la Présidente. Les délais sont longs, les fonds n'existent pas, et
parfois il faut s'armer de patience pour
remplir les formulaires. J'ai trois sortes de formulaires, un de sept pages, un
de deux pages et un de deux pages.
Donc, quand on parle des faits, Mme la Présidente, quand je me lève et je
demande au ministre d'envoyer un message clair à son administration,
c'est parce que les faits sont là. Et, pour le bénéfice du ministre, je n'ai
aucun problème, Mme la Présidente, à les déposer en Chambre pour lui donner la
chance de rectifier le tir au niveau des formulaires.
• (15 h 10) •
Premier
secteur que je vais aborder, les salles de réception, les compagnies
d'événementiel, les cabanes à sucre, qui ont lancé un appel au gouvernement,
un appel au gouvernement le 11 août dernier, Mme la Présidente. Nous
sommes au mois de novembre. Et vous
savez quoi? Je suis désolé, encore une fois, qu'aujourd'hui, fin novembre, à
l'approche des fêtes, nous sommes en
train de parler de l'aide directe, Mme la Présidente. Normalement, normalement,
le gouvernement avait le temps
nécessaire de le régler. On savait que la pandémie, la deuxième vague, était à
nos portes. Mais on a encore le temps de rectifier le tir.
Marilyne
Gauthier et Denis Provençal, propriétaires de la Cabane à sucre d'Amours, aux
Laurentides : «Cela fait 25 ans que je suis en affaires. J'ai
eu des moments plus difficiles que d'autres, mais je n'ai jamais eu recours à
un prêt quelconque. La [COVID] a tout
changé. J'ai contracté une dette pour la première fois de ma vie et je n'ai pas
le goût que cela me suive alors même que je ne fais pas de ventes. J'ai
près d'une vingtaine d'employés et j'ai besoin d'avoir des événements avec au
moins 200 personnes pour être rentable.» Mme la Présidente, le ministre
comprend très bien les chiffres, je n'ai pas
besoin de lui dire qu'une entreprise fermée à zéro revenu et avec un prêt ou
une garantie de prêt, c'est probablement
une tendance vers une fermeture. «Avec les mesures sanitaires en place, je n'y
arriverai tout simplement pas. Nous
avons besoin d'aide pour payer notre loyer, nos taxes municipales et tous nos
[...] frais fixes.» Mme la Présidente, c'est une entrepreneure des
Laurentides.
Là,
maintenant, je veux vous parler d'une autre entrepreneure,
Chaudière-Appalaches, Christine Tardif, propriétaire de l'érable du Cap, que je viens de mentionner. Les
témoignages que nous entendons de ces femmes et hommes d'affaires nous touchent au plus profond de notre coeur, ils
ont tous consacré des années à faire naître et faire grandir leurs entreprises.
Aujourd'hui, ils sont au bout du rouleau. Les factures s'accumulent, mais ils
ne font plus de ventes pour les payer. À ce rythme-là, on va voir tomber de nombreuses cabanes à sucre et salles de
réception. N'attendons pas qu'il soit trop tard. Nous souhaitons que le gouvernement du Québec vienne
rapidement à la rescousse de ces PME locales, qui contribuent à notre
richesse et à notre héritage collectif. C'est le cri de coeur de nos cabanes à
sucre, 220 qui n'ont pas eu de saison 2020. Mme la Présidente, ils
risquent aussi d'avoir le même sort en 2021. Sommes-nous prêts aujourd'hui à
leur répondre?
Les restaurants et bars, Mme la Présidente, aujourd'hui, le ministre m'a répondu, suite à l'article
de Radio‑Canada, qu'il
n'y a plus de fonds disponibles au
centre-ville de Montréal. Et tout
à l'heure mon collègue
Robert‑Baldwin va vous parler
vraiment de l'ampleur de ces enjeux, pas uniquement
à Montréal en tant que centre-ville mais sur l'ensemble
de nos centres-villes au Québec.
Mme la Présidente, même si on dit aux gens de remplir les formulaires, ils sont obligés
de payer un comptable professionnel agréé, et le ministre sait très bien
que des états financiers audités, ça coûte de l'argent. Donc, je vous
demande, en tant qu'entrepreneur, d'aller préparer vos états financiers, de payer vos états financiers,
pour me les remettre pour que je
puisse vous donner une subvention de 15 000 $
sur un prêt de 40 000 $ pour... au bout de la ligne, vous vous
ramassez avec un 5 000 $,
au net. Encore une fois, Mme la Présidente, une simple addition. Ce n'est
pas un bon deal. Et ce n'est pas de l'aide directe, Mme la Présidente.
Éric
Champoux : «Aujourd'hui, chef, tu viens de m'assommer. C'était déjà un
casse-tête de simplement remplir vos
documents pour votre programme d'aide d'urgence avec les MRC, mais aujourd'hui
vous vous êtes surpassés. Vous n'êtes
même pas en mesure d'avoir les mêmes exigences d'une MRC à l'autre. Ce'n'est
quand même pas rien. Alors, voici un aperçu de ce que nous demande notre
gouvernement. Ce n'est pas de la tarte, j'ai trois restaurants dans trois MRC
différentes, ça promet.» Je les ai, Mme la Présidente, les trois formulaires
dans les trois MRC.
Un autre
secteur qui souffre, Mme la Présidente, le gym. Et vous savez que plusieurs
gyms, ils ont manifesté leur désarroi
de ne pas avoir l'aide nécessaire et rapidement. Encore une fois, Mme la
Présidente, les salles d'entraînement, pour les raisons qu'on sait tous et les mesures sanitaires, ont été touchées,
mais pas uniquement les salles de gym, les studios de yoga, les écoles de danse. Comment expliquer aux
gens à Gatineau que, les écoles de danse, on peut aller traverser le pont et,
les écoles de danse, on peut les utiliser, mais pas à Gatineau?
Un autre
secteur d'activité, Mme la Présidente : les agences de voyages. Et, quand...
Je parle de ces secteurs d'activité, Mme la Présidente, parce qu'au bout
de la ligne c'est notre économie québécoise.
Quand le
ministre parle d'une vision du futur, je la partage avec lui, aucun problème.
Il faut avoir une vision du futur. Il faut avoir une vision où on va ramener
nos entrepreneurs, et surtout nos entreprises qui exportent, à avoir une vision
du futur. Mais l'état actuel, Mme la
Présidente, il est alarmant. Je ne sais pas comment utiliser les vrais mots,
parce qu'il faut ressentir les
entrepreneurs et leurs doléances, qu'ils m'ont partagées, pour dire à M. le
ministre qu'aujourd'hui nous sommes
prêts à travailler avec lui pour passer à travers les embûches, pour passer à
travers la bureaucratie, pour un seul but,
préserver nos entrepreneurs, préserver leurs entreprises, mais aussi passer à
travers cette crise. L'aide d'urgence doit être élargie. L'aide directe doit
être efficace. C'est anormal, Mme la Présidente, que le gouvernement du
Québec mette plus de temps à répondre à nos demandes que le gouvernement fédéral, et ça a été dit. Il y a même des gens qui ont dit : C'est impossible
de croire que c'est plus facile d'avoir de l'aide directe du gouvernement fédéral, et mon gouvernement,
il est incapable d'assouplir les règles. Et ça, c'est un vrai problème.
Mme la Présidente, tout au long... et depuis le retour, au mois de septembre, à l'Assemblée nationale, et même depuis la première vague, où nous avons eu des appels directs et
hebdomadaires avec M. le ministre, nous avons beaucoup insisté que le tissu économique québécois
est très fragile. Très fragile parce
que beaucoup de nos PME, beaucoup
de nos entrepreneurs sont en région, et les effets de la pandémie sont
réels sur nos PME. Donc, Mme la Présidente, j'aimerais bien que le ministre
clarifie aux entrepreneurs pourquoi il y a de la bureaucratie au niveau des
formulaires.
Mme la
Présidente, quand on parle de l'aide, l'aide directe, et il le sait très bien,
ce n'est pas des prêts et des garanties de prêt. Donc, j'aimerais bien qu'il
réponde aux entrepreneurs, aujourd'hui, en toute assurance, qu'il leur donne
de la liquidité. Mme la Présidente, même
avec les prêts et les garanties de prêt, j'ai des exemples d'entrepreneurs,
fiers de leurs efforts et de leurs
entreprises, qui travaillent comme employés dans d'autres secteurs pour pouvoir
continuer leurs factures. Et je terminerai, Mme la Présidente, que le prêt ou les garanties de prêt, malheureusement., probablement
ils sauvent une partie de l'entreprise, mais ils ne sauvent pas la
famille des entrepreneurs. La détresse psychologique est installée,
malheureusement. Il y a des entrepreneurs qui ne voient plus la lumière au bout
du tunnel.
Alors, Mme la Présidente, j'offre à M. le ministre ma collaboration entière. J'aimerais bien qu'au
bout de ce débat, aujourd'hui, nous arriverons ensemble, avec mes collègues et M. le ministre, à avoir des réponses qui comptent pour nos entrepreneurs, qui nous
écoutent et qui se posent des questions : Est-ce que les députés qui
nous représentent aujourd'hui
seront à la hauteur de répondre à nos doléances et arriver avec des solutions
qui comptent? Merci, Mme la Présidente.
Document déposé
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt des formulaires?
Des voix : Consentement.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Alors, M. le député, je vais vous
demander de les envoyer de façon électronique. Merci.
Maintenant, je vais céder la parole à M. le
ministre de l'Économie et de l'Innovation.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Merci... J'avais
écrit «M. le Président». Merci, Mme la Présidente.
D'entrée de
jeu, j'avais... je pense que... je suis heureux d'être ici cet après-midi. Je
partage totalement l'intention qu'on a, aujourd'hui, de voir comment on
peut aider nos entrepreneurs.
J'aimerais,
par contre... Parce que j'écoutais le député de Nelligan parler. Il y a
quatre choses qu'il a dites, par contre, que j'aimerais dire
qu'elles sont fausses. La première : quand il a dit que les fonds
n'existent pas. Je peux confirmer qu'aujourd'hui
il y a à peu près 1 milliard de fonds qui est disponible pour les trois
programmes, qui sont le PACTE, le PAUPME et l'AERAM. Donc, les fonds
existent. Et, sur 2,5 milliards, seulement 1,1 milliard a été
dépensé. Pour les formulaires, il y a, en
fait, un formulaire, qui a cinq pages, qui est maintenant utilisé par
toutes les MRC, formulaire qui est
très simple. Troisièmement, les états financiers, il n'a jamais été question
que c'étaient des états financiers vérifiés. On permet aux entrepreneurs d'avoir des états financiers maison, correction
importante qui a été faite. Et dernièrement, là, on parle de ça souvent, un pardon de 80 % d'un prêt égale une
subvention d'aide directe. Je pense qu'il y a une question de sémantique
qui est mal comprise.
Alors, ce que
j'aimerais dire, Mme la Présidente, c'est qu'on est le gouvernement du
développement économique, et surtout
le gouvernement des PME, mais nous sommes aussi un gouvernement qui est
responsable. Devant ce virus qui fait
encore trop de victimes, nous devons prioriser la santé des gens. On fait ce
qu'il faut pour respecter les avis de santé publique et éviter les regroupements pour maîtriser la pandémie et
retrouver aussi vite que possible la santé de notre économie.
La première
vague a pris le monde de court, elle
a frappé sans avertissement, il a fallu réagir vite. C'est ce que les gouvernements
ont fait, c'est ce que nous avons fait. Le gouvernement fédéral a annoncé des
mesures de stabilisation économique. Ça a créé une sorte de filet social qui a
stabilisé la situation financière de plusieurs personnes et de plusieurs entreprises. Au Québec, on a agi en complémentarité et on s'est assuré
qu'il y ait des liquidités importantes dans le système, avec
des programmes de prêt. Le PACTE et le PAUPME ont été mis en
place pour toutes les entreprises de tous les secteurs.
Mais aujourd'hui on affronte une deuxième
vague, et plusieurs
commerces, plusieurs PME, plusieurs entreprises ont dû
fermer leurs portes en zone rouge. Ce n'est pas de gaieté de coeur que notre gouvernement a demandé la fermeture des
bars, des restaurants et de plusieurs autres établissements. C'est d'abord et avant tout pour éviter les rassemblements,
pour éviter la transmission du virus. On veut éviter, en fait, tout le Québec
veut éviter un retour à un confinement plus généralisé.
Est-ce qu'on a trop confiné? Je ne suis pas un spécialiste de
la santé publique pour émettre une opinion. Je fais confiance aux spécialistes. Par contre,
quand j'observe ce qui se passe en Europe puis dans le reste du Canada,
je ne crois pas, je pense qu'on pose les bons gestes.
• (15 h 20) •
Je trouve que
tous les membres de cette Chambre devraient être solidaires des avis de santé
publique et de véhiculer des messages
responsables et sans équivoque. En ce
moment, je trouve qu'on arrive, avec
la collaboration des Québécois
et des Québécoises, à contrôler la
courbe, à éviter une hausse des cas qu'on observe ailleurs, mais on sait que la
situation demeure très
fragile.
Je pense
constamment à tous ces entrepreneurs, à ces dirigeants d'entreprise,
à leurs employés qui doivent encore composer
avec l'incertitude. Je pense particulièrement aux PME qui n'ont pas toujours
les réseaux ou les ressources pour affronter
ce genre de choc. Je veux leur dire, je veux vous dire à tous qu'on est là pour
vous et je peux vous dire que l'aide pour passer au travers de ces
moments difficiles est disponible.
On a agi vite
en deuxième vague. Il faut se rappeler du contexte. On arrivait à
la fin du programme fédéral d'aide au loyer, un programme qui n'a pas bien fonctionné, mais pour lequel
nous avons été la seule province à bonifier l'aide pour soulager les locataires. Pour votre information, Mme la Présidente, nous avons consacré aux alentours de 200 millions de dollars à ce programme. Ce n'est pas rien, et ce n'est pas fini. On a
donc été les premiers à agir, parce que le programme du fédéral n'était pas encore prêt. Il vient
d'ailleurs tout juste d'entrer en vigueur et sera effectif au début décembre.
Je veux souligner que le nouveau programme répond à deux demandes qu'on
a faites. La première était d'inclure les locataires directement et la deuxième
était d'inclure une aide progressive en tenant compte des besoins.
Pour faire l'AERAM, l'Aide
aux entreprises en régions en alerte maximale, nous avons fait ce qui était
très logique de faire dans les circonstances, nous avons modifié les programmes
existants du PACTE et du PAUPME pour financer les frais fixes des entreprises qui opèrent dans les zones rouges. Comme
j'ai dit, il s'agit des mêmes programmes, gérés par les mêmes personnes, que
nous avions utilisés pour la première vague. M. le Président, depuis le début
de la pandémie, ces programmes ont aidé plus de
4 000 entreprises, et on a consacré plus de 135 millions de
dollars pour assurer des liquidités aux PME. Quant aux programmes PACTE, qui
vont faire face plutôt aux grandes entreprises, c'est plus de 900 entreprises qui ont bénéficié de
1 milliard d'aide. Ce sont donc des programmes qui fonctionnaient et qui
fonctionnent encore.
On nous
reproche souvent le type d'aide que nous avons fait. Certains auraient voulu
qu'on distribue des chèques sans
compter. C'est ce que le député de Nelligan nous a demandé de faire à plusieurs
reprises. On a choisi de conserver une relation
de prêt parce qu'on est un gouvernement responsable et qu'il faut dépenser
l'argent des Québécois avec rigueur. On
a adapté l'aide à la circonstance. Je rappelle que les entreprises peuvent
obtenir un pardon sur leurs prêts, donc une aide directe qui pourra aller jusqu'à 15 000 $ par mois. Le pardon,
c'est une subvention, il permet de compenser certaines dépenses que ces commerces doivent continuer de supporter
même s'ils ont arrêté ou diminué leurs opérations. Pour gérer le programme,
nous avons fait confiance aux MRC parce
qu'elles sont près du terrain, elles connaissent leurs entreprises et parce
qu'on croit au développement régional. Là-dessus, on est très différents
du Parti libéral. Nous, on se préoccupe des régions.
Avec ma
collègue Marie-Eve Proulx, nous avons annoncé dernièrement le Réseau Accès entreprise
parce qu'au cours des dernières années l'écosystème consacré au développement
économique avait subi des changements significatifs. Il y a eu une
diminution importante des sommes consenties au développement économique dans
les instances locales. En 2015, la fermeture et les coupures importantes faites
par les libéraux dans les CLD et les CRE ont fragilisé, fragilisé l'écosystème et entraîné la réduction des
ressources visant à accompagner les entreprises
en région. Depuis deux ans, on s'efforce
à réparer les pots cassés en redonnant la place aux régions puis en les mettant
au coeur des priorités gouvernementales, en
dynamisant et en revitalisant les communautés rurales, en innovant pour rendre les régions plus
prospères et en donnant plus d'autonomie aux régions pour qu'elles
puissent agir sur leur propre développement.
En créant Accès entreprise Québec, on a choisi
de renforcer les services d'accompagnement aux entreprises et accélérer le
développement économique dans chacune des régions du Québec. Nous avons annoncé
97,5 millions de dollars sur cinq ans,
dont 90 millions de dollars vont servir à l'ajout de ressources dans les
MRC et 7,5 millions de dollars seront
réservés pour soutenir des initiatives pour améliorer les compétences, les
développements d'outils d'intervention, le maillage et la synergie des
interventions régionales.
Accès entreprise
Québec aura premièrement un mandat de qualité. Il devra s'assurer que les
entreprises ont accès à des services
d'accompagnement de qualité et d'investissement comparables d'une région à
l'autre dans le respect des spécificités
régionales. Le réseau a aussi un mandat de quantité. On veut augmenter le
nombre d'entreprises en démarrage et
positionner chaque MRC dans une approche complémentaire d'accompagnement et de
financement des entreprises en partenariat avec Investissement Québec
régional et Investissement Québec International.
• (15 h 30) •
Mme la
Présidente, pour prendre soin de nos PME, notre approche va s'articuler autour
de trois points. Le premier est
d'octroyer 200 000 $ à chaque MRC, puis on a commencé, pour se doter
d'au moins deux ressources additionnelles afin d'accompagner les entreprises. L'objectif est de rendre accessibles à
l'échelle de la MRC des services efficients et axés sur des solutions facilitant l'accès à l'expertise
puis au capital d'investissement. Le deuxième, c'est d'offrir de la formation
et du soutien aux ressources de développement économique locales afin
d'améliorer la disponibilité et l'uniformité des qualités des services offerts
aux entreprises. On va consulter, on va travailler en collaboration. Un comité
d'orientation, composé de différents
groupes, sera mis en place pour offrir des formations de pointe, développer des
outils de partage et favoriser les
projets communs. Le troisième est d'adapter la gouvernance pour favoriser la
synergie entre les différents acteurs de l'écosystème d'appui à
l'entreprise.
On mise
également sur une collaboration fructueuse avec les différentes ressources et
expertises sur le territoire des MRC. Je pense notamment au Centre de transfert
d'entreprise du Québec, aux centres
collégiaux de transfert en technologie, au Mouvement des accélérateurs d'innovation, aux pôles d'économie
sociale et à Femmessor. Avec le déploiement du réseau, on veut bonifier et optimiser l'aide globale
offerte aux entrepreneurs afin qu'elles reçoivent des services encore plus
pointus à la hauteur de leurs ambitions.
Mme la Présidente, c'est comme ça qu'on
intervient quand on a le coeur au développement de nos régions et
l'accompagnement de nos PME. Donc, quand le député de Nelligan critique
l'admission du programme, il s'en prend directement
aux hommes et aux femmes qui déploient quotidiennement des efforts pour
développer leur région. Est-ce
que
le programme est parfait? Non, bien sûr. On a soulevé des attentes, mais on a peut-être
sous-estimé les étapes de mise en
place de nouveaux programmes. Ces étapes prennent du temps. On nous a reproché
que c'était compliqué. On s'est adapté. Nos équipes sont en constante communication avec les MRC et nous avons
adapté les exigences, on a simplifié les critères et on travaille à
améliorer les délais de réponse.
En gros, on a eu 2 500 demandes,
800 acceptées ou en voie de l'être, c'est en constante évolution. Je parle
de l'AERAM. Ça représente, jusqu'à
ce jour, 30 millions de prêts, sur lequel 18 millions sera d'aide directe aux entreprises. Aujourd'hui, l'aide a commencé
à rentrer. Le programme prend son erre d'aller, on le constate aujourd'hui quand on lit que les
enveloppes se vident dans certaines villes. Mme la Présidente, je veux
vous rassurer que tous les entrepreneurs, on a les fonds supplémentaires
pour les villes et chaque MRC, et que le montant est d'un milliard.
Je veux
rappeler que les programmes que nous concevons visent à compléter les
programmes du fédéral. Jusqu'à
maintenant, nous étions les seuls avec un
programme pour aider les frais fixes d'entreprise. Avec la venue de la
Subvention d'urgence du Canada pour le
loyer, les deux programmes pourront se compléter et ainsi jouer chacun leur
rôle pour accompagner
les entreprises. Mme la Présidente, la crise met en relief deux sujets :
notre capacité d'aider et d'accompagner les PME et le développement
régional.
Laissez-moi
revenir sur une réforme qu'on a faite pour simplifier la vie des entrepreneurs,
celle d'Investissement Québec.
Partout, dans toutes les régions, IQ est devenu la porte d'entrée pour les
entreprises qui cherchent de l'accompagnement
ou du financement. IQ, c'est maintenant notre principal bras investisseur, avec
plus de 300 professionnels dédiés
au développement économique et au développement des entreprises en région.
C'est une réforme qui est essentielle pour contribuer à rattraper le retard de productivité
que nos entreprises ont accumulé durant les dernières années libérales. IQ va appuyer nos entreprises et nos PME de
différentes façons : IQI — international — collabore avec le réseau des bureaux du Québec à l'étranger afin de mieux accompagner
les entreprises en matière d'exportation et de commerce extérieur. IQI va aussi appuyer notre économie en attirant ici
plus d'investissements étrangers. Investissement Québec national va s'occuper
des grands projets d'investissement et IQ régional va appuyer nos PME dans
chaque région, notamment pour les aider à prendre le virage numérique.
Le Centre de
recherche industrielle du Québec, le CRIQ, qui fait maintenant partie d'IQ, va
offrir l'accommodement technologique
nécessaire pour stimuler les projets d'innovation. Également, en septembre
dernier, nous avons lancé Productivité innovation, qui vise à propulser
les entreprises dans la compétitivité et accélérer leur croissance. Cette
initiative encourage l'entrepreneur et les dirigeants à adopter des technologies
et des procédés comme la numérisation, l'automatisation, la robotisation et le
recours à l'intelligence artificielle. C'est 2,4 milliards de dollars que
nous allons consacrer pour que nos PME puissent se classer parmi les plus
performantes au monde.
Ce n'est pas
tout, Mme la Présidente, nous allons
adapter les fonds locaux d'investissement, les FLI, aux nouvelles réalités auxquelles les entrepreneurs et les
entreprises sont confrontés. Nous allons continuer de collaborer avec les MRC
afin de compléter le réseau des fonds locaux de solidarité, les FLS, pour
rendre le financement disponible.
Quand je vois
ce qu'on a réussi à faire depuis deux ans, je vous dirais : Je suis assez
satisfait. Mais on ne doit pas se
contenter de la situation actuelle. On a de nombreux défis devant nous. Il
faudra relancer l'économie après la pandémie. Nous avons déjà commencé. Il y a deux semaines, mon collègue le ministre
des Finances a présenté la mise à jour économique, qui contient plusieurs mesures pour relancer notre
économie et remettre le monde à l'ouvrage. Le budget total pour la relance
est près de 1,5 milliard, dont 500 millions de dollars uniquement
pour stimuler la croissance économique.
Je vais
prendre quelques instants pour vous parler des mesures qui touchent de plus
près nos PME. D'abord, on va appuyer
un secteur stratégique du Québec, comme l'aérospatial, l'aluminium, les
sciences de la vie, les ressources naturelles et le transport
électrique. On a prévu 166 millions de dollars pour les deux prochaines
années. On va aussi investir 40 millions
sur deux ans, soit 10 millions de dollars cette année et 30 millions l'année prochaine, pour renforcer et augmenter
la fiabilité des chaînes d'approvisionnement des entreprises du Québec. Pour stimuler le fabriqué au Québec,
on veut appuyer plusieurs projets pour favoriser l'approvisionnement
auprès de fournisseurs québécois.
On veut aussi
miser sur l'innovation. La
numérisation des entreprises est un autre élément de notre plan de match.
Mon objectif est de profiter du contexte actuel pour préparer
les entreprises à rebondir. On a planifié une aide financière de 30 millions
de dollars visant des organismes qui
accompagneront les entreprises par la mise en place de processus
innovants. Nous souhaitons soutenir aussi directement les entreprises
dans la réalisation de leurs projets numériques.
Vous allez
voir, bientôt, on va déployer une véritable offensive axée sur la sensibilisation, l'accompagnement et le financement des entreprises. On va consacrer 100 millions de dollars au cours des deux prochaines années pour
convaincre les entreprises à se
numériser. Le travail va se faire avec la collaboration des différents
acteurs du développement économique
et par le biais d'Investissement Québec. C'est sans compter tous les travaux
d'infrastructure que nous allons réaliser.
Mme la Présidente, je vais terminer sur une note positive. J'aimerais qu'on se rappelle
qu'avant la crise notre économie
performait très bien. Je veux rappeler également que notre économie connaissait
la meilleure croissance au sortir de la première
vague. Je suis un optimiste, je suis convaincu qu'une fois la pandémie passée
notre économie va connaître de nouveau une croissance
rapide. Nos PME seront aux premières loges de cette croissance, parce que, de
notre côté, au gouvernement, on croit, en effet... on croit en elles et on leur
donne les moyens de leurs ambitions. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le ministre. Sans plus tarder, je vais donner la parole à M. le député de Rosemont.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Merci,
Mme la Présidente. Je vais reprendre
mon souffle, là, parce que j'arrive, comme un cheveu sur la soupe, d'une
autre commission. Bien, bonjour, d'abord, bon après-midi,
chers collègues.
Ce n'est probablement pas arrivé très souvent ici, dans l'histoire récente de l'Assemblée nationale, que QS appuie une motion du mercredi des libéraux, mais, bon... j'ai dit hier cette
expression en anglais, qui dit que la politique fait parfois d'étranges compagnons. Je préfère
dire compagnons de route, en français, quand je la traduis. Je trouve ça quand
même moins impliquant.
Alors, on
n'est peut-être pas exactement à la même place sur tous les mots dans la motion du
mercredi, qui est présentée aujourd'hui par les libéraux... par l'opposition
officielle, je devrais dire, mais,
sur le fond, on est assez d'accord.
Pourquoi? Parce que, sur le fond, on entend
les mêmes choses, et depuis des mois, Mme la Présidente, depuis des mois. Et le ministre de l'Économie le sait, il le
sait, parce que je suis sûr qu'il entend la même chose. Il ne peut pas y avoir
deux discours de gens qui se noient,
normalement ils crient à l'aide. Et nos PME, nos TPE, certains secteurs en
particulier, sont en train de se noyer, et ils s'en plaignent, et ils
crient à l'aide.
• (15 h 40) •
Alors,
je n'ai aucun doute sur la bonne foi du ministre de les sauver, mais on ne
s'entend pas, visiblement, sur la façon
de le faire. Et le ministre de l'Économie le sait, parce qu'il a eu la
délicatesse, la gentillesse, le professionnalisme, c'est le mot que je cherchais, les deux premiers étaient bons aussi, là, mais le
professionnalisme d'entretenir un lien de communication
avec ces critiques en matière d'économie, développement économique pendant une
bonne partie de la pandémie qui s'éternise,
en fait, jusqu'à ce qu'on revienne siéger ici, ce qui était tout à fait de bonne guerre. Alors, il y
avait mon collègue de René-Lévesque, dans la troisième opposition, mon collègue de Nelligan,
aussi, au début, notre collègue de... la cheffe, maintenant, qui est la
cheffe de l'opposition officielle.
On a eu l'occasion
d'échanger, parfois, pendant une heure, pendant une heure et quart au
téléphone, à défaut de pouvoir se rencontrer, puisque c'était impossible déjà à
l'époque, mais on a discuté et on a fait part de nos échanges avec les gens du milieu. Les gens du milieu, moi, dans
mon cas, évidemment, les artères principales, là, puis, dans Rosemont,
c'est la rue Masson, c'est assez connu, ces
gens-là m'accrochent à chaque fois que je marche sur la rue Masson, ils me le
disent. Ensuite, il y a leurs représentants comme les SDC, puis
ensuite il y a les représentants nationaux, les groupes nationaux soit québécois, soit fédéraux, qui, évidemment,
centralisent les demandes, font des sondages, font des demandes, font leur
lobby, se font entendre.
Et on ne
pourra pas nous dire d'avoir manqué de cohérence ou d'avoir changé de discours,
c'est le même discours qu'on tient.
La seule chose qui a changé, c'est l'acuité, c'est l'ampleur du cri de détresse
qu'on entend. Au début, c'était : Bon,
ça va aller. Ça va être difficile, là, je ne sais pas si je vais être capable
de m'en sortir. C'est «tough», là, je négocie avec mon propriétaire. Bon. Il va peut-être me faire un
petit répit de loyer pendant un mois, mais, je pense, ça va aller. Je ne
me verserai pas de salaire, je vais aller
chercher une subvention ici. Les premières subventions du fédéral sont
arrivées, après ça, il y a eu de
l'aide. Et il y a eu de l'aide de Québec, j'en conviens, quant à moi, incomplète, un peu tardive et inadéquate
dans bien des cas. Il y a
eu des négociations avec le fédéral, qui est arrivé parfois avec des
programmes qui étaient vraiment
mal foutus, mal ficelés, qu'il a fallu
retravailler. Bon, ça, tout ça, ça va, mais plus le temps passait, plus les
cris d'à l'aide étaient stridents, et
ça n'a pas cessé. Ça n'a pas cessé, Mme
la Présidente, au contraire, et ils
sont de plus en plus nombreux à dire : On ne rouvrira jamais en
janvier. On ne rouvrira pas en janvier.
J'ai déjà eu
ces conversations-là dès le mois d'août, quand on a recommencé les travaux ici,
en crédits, notamment avec le ministre
de l'Économie, qui m'a dit que je ne
connais rien à la fibre entrepreneuriale du Québec et des Québécois et des Québécoises. Bon, ça se peut qu'il pense ça de moi. Là
n'est pas la question, puis on ne débattra pas, puis je n'ai pas le temps de lui faire la description de mon
parcours qui m'a amené aujourd'hui ici, là, député, après d'autres carrières et
d'autres escales dans ma vie, et il est vrai
que je n'ai pas fait que de la business, dans ma vie, et que je n'ai pas son
parcours. Par contre, je suis capable d'entendre. Je suis capable
d'écouter. Ça, je suis capable de faire ça. Puis ce que j'entends puis ce que j'écoute, c'est des gens qui sont au bout
du rouleau, des gens qui ont des pensées noires, des gens qui abandonnent,
qui lancent la serviette puis qui
disent : On n'y arrivera pas. Et je crains, puis je ne suis pas fataliste,
là, je ne suis pas gothique ni
apocalyptique, là, mais je crains un début d'année sombre, glauque. Je pense
que les mois de janvier, février, mars, qui sont déjà difficiles, en
particulier dans le commerce de détail, dans la restauration, seront extrêmement
difficiles.
Quand je
marche sur la rue Masson, chez nous, je rentre un peu les épaules en dedans,
là, puis je n'ose pas trop regarder parce
qu'à chaque fois que je ressors, de semaine en semaine, quand je reviens chez
nous, dans Rosemont, il y a des boutiques qui ont fermé. Puis encore, la rue Masson, on s'en tire vraiment bien
contrairement à d'autres. Je n'ose même pas imaginer les artères principales de
Montréal, nord-sud. Ce n'était déjà pas beau avant, ça va être la catastrophe
après. Pensez à Saint-Denis, pensez à Saint-Laurent, l'ancienne fierté
de Montréal.
Alors, ces
gens-là, ce qu'ils disent, c'est : On a besoin d'aide, on a besoin d'aide
maintenant. Puis, quand j'entendais encore
le ministre ce matin, dans les réponses, dire : Non, ça va bien, puis ce
n'est pas long, puis on ne demande pas grand paperasse, puis c'est rapide, je suis vraiment désolé de dire ça, mais
ce n'est pas ça qu'on entend. Ce n'est pas ça qu'on entend. Puis le ministre dit tout le temps, et je le
crois, qu'il est très branché sur le milieu des affaires au Québec, qu'il
connaît ça. Alors, je pense qu'on
doit se remettre à l'écoute aussi des plus petites entreprises, des TPE, des très petites entreprises, parce que ce n'est pas ça qu'on nous dit. On nous dit,
là... Puis j'ai encore reçu, là, un texto, tout à l'heure, là, parce que je me suis fait une série de témoins. C'est mes témoins dans le milieu des
affaires, là, j'en ai plusieurs, là, puis ils me tiennent au courant.
Encore un, là, ce matin, là, un petit bar restaurant. Ça fait huit semaines
qu'il attend le chèque. Même s'il y a l'expression
«the check is in the mail», bien, la poste doit être en grève, parce que ça
fait huit semaines qu'il attend. Puis on
lui a redemandé encore récemment d'autres spécifications. Il est rendu à 30 pages
de formulaires, 30 pages de formulaires. On lui demande ses prévisions budgétaires pour les deux prochaines
années, il ne sait pas s'il va fermer dans deux semaines.
Alors, je ne
m'explique pas qu'on ne saisisse pas l'ampleur de la catastrophe qui nous pend
au bout du nez et les catastrophes
humaines qui viendront avec, parce que, derrière les entreprises, bien, il y a
des humains, des gens qui travaillent fort,
des fois qui ont réhypothéqué leur maison, des gens qui en ont fait un projet
de vie, qui ont lâché une autre job ailleurs pour faire ça. J'en connais, j'en connais plein, c'était leur rêve. Bon.
La pandémie, ce n'est pas la faute de personne, là; je comprends, on ne peut pas blâmer personne pour
ça. Mais est-ce qu'on pourrait vraiment entendre leur signal d'alarme et
faire quelque chose?
J'ai parlé, vendredi dernier, à un nouveau
regroupement, un regroupement spontané qui est né sur Facebook à l'initiative d'un individu, un entrepreneur de
Saint-Jérôme qui a lancé un cri du coeur. Quelques jours plus tard, ils étaient
plus de 800 membres spontanés, mais
1 100, me dit-on maintenant, «and counting», comme on dit, ça continue.
Bon, on pourrait être contents de ça.
Malgré tout, on ne l'est pas, parce que, s'il y a tant de membres qui joignent
ce groupe-là, c'est parce que ça va
vraiment mal. Ces gens-là crient au secours. J'ai parlé à un des notaires qui
travaillent pour ce groupe, le plus
souvent pro bono d'ailleurs. Vendredi dernier, ce notaire, Me Grenier, me
disait travailler, depuis un mois, 18 heures par jour. Pour quoi faire? Pour préparer des
dossiers de faillite. 18 heures par jour à faire des dossiers de faillite. Ce
n'était probablement pas l'objet de
ses rêves quand il étudiait pour devenir notaire. Et il en avait vendredi
dernier, mais je présume que c'est beaucoup plus aujourd'hui, 93 dossiers de faillite prêts,
là, à déposer le 1er janvier, un notaire, un notaire. Alors, je pense qu'il faut entendre le cri assourdissant
d'un pan complet, de pans complets, avec un «s» et... des «s», de notre
économie qui sont en train de couler.
Et je retends la main, même, au ministre
de l'Économie, parce
qu'on a eu une bonne collaboration puis on veut la même chose, on ne veut pas que la catastrophe se
produise. On veut essayer d'en sauver le plus possible, et il y a des secteurs
en particuliers qui sont vraiment mal pris.
de l'économie
du Québec, ne pas toujours mettre ça à côté, dire : Ah oui! mais ça,
c'est de la culture. Ici, on a la business, là, puis ici, ça, c'est de la culture. Bon sang! C'est notre colonne
vertébrale de peuple que la culture. Est ce qu'on peut considérer que c'est une vraie industrie?
Alors, je
vais m'arrêter là-dessus, je pourrais probablement faire une heure,
ce ne serait pas beaucoup plus réjouissant que ce que je viens de faire ici. Mais tout ça pour vous dire que je
suis d'accord, dans les très,
très grandes lignes de la motion déposée par l'opposition officielle. Nous
allons voter pour. Et je souhaite que ça serve d'électrochoc et qu'on soit
capable enfin de reconnaître qu'il y a
une crise, et qu'elle ne fait que s'empirer, et que ce ne sera vraiment
pas beau si on ne fait pas quelque chose tout de suite, rapidement.
Merci.
• (15 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, je suis prête à reconnaître un autre intervenant. Mme la... On va en
alternance, si vous voulez. Mme la députée de Châteauguay, vous vous levez pour
votre droit de parole? Merci.
Mme MarieChantal Chassé
Mme Chassé : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Bien, en premier lieu, j'aimerais saluer les collègues qui sont parmi nous aujourd'hui. Merci. C'est ma première intervention en tant qu'adjointe du ministre de
l'Économie et de l'Innovation.
Alors, je suis heureuse de pouvoir prendre part au débat aujourd'hui. Mon ministre
avait besoin de mes gros bras.
J'ai lu avec
attention la motion du député de Nelligan. J'en profite pour dire à quel point je
l'apprécie. On a des échanges en dehors du salon bleu qui sont toujours
très... Je les apprécie, les échanges qu'on a.
Mais là j'ai
été un peu déçue. Il a une façon de présenter les choses, le député
de Nelligan, qui demande un peu de nuances. Alors, je vais en profiter pour l'éduquer un
peu sur tout ce qu'on a fait depuis...
Une voix : ...
Mme Chassé : Ah! O.K. Je... Ah!
Je suis désolée, je suis désolée.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
M. le député de Nelligan.
M. Derraji : Mme la
Présidente, c'est très rare, très, très
rare que je me lève. Là, c'est la deuxième fois. Tout à l'heure, vous avez dit
que... M. le ministre de
l'Économie a parlé de fausseté, je
n'ai pas réagi, mais, maintenant qu'on commence
à m'éduquer, je pense, il y a une limite. Je pense que je suis quand même
bien éduqué. Donc, je... Ce n'est pas par
rapport à la collègue,
on a eu pas mal de très, très, très bons échanges, mais gardons... Le temps, la situation,
elle est très difficile, et nos entrepreneurs attendent de
nous de la collaboration et attendent de nous des solutions. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Écoutez,
je vais vous inviter à la prudence, bien entendu, dans vos propos pour ne pas blesser les collègues, en fait, parlementaires. Tout allait bien jusqu'ici. Alors, nous allons continuer. C'est un
sujet qui peut être émotif, bien
entendu, selon les circonstances, donc je vous inviterais, bien, à garder le
silence, hein, pour écouter les collègues puis faire attention à vos
propos. Merci.
Mme Chassé : Absolument. Puis peut-être que j'ai poursuivi, aujourd'hui, sur le ton qu'on a, mon collègue et moi, à
l'extérieur du salon bleu, qui est un
ton que j'apprécie, qui est un ton de collégialité, qu'on retrouve moins au
salon bleu. Alors, je reprends le ton plus solennel, comptez sur moi, Mme
la Présidente.
Il parle,
dans sa motion du mercredi, du contrat moral. Je trouve ça intéressant, parce qu'il reprend un peu les propos de notre PM à l'intention de la population pour le temps des fêtes à venir. Puis, oui, notre
PM est excellent puis il est un modèle pour moi au niveau des communications.
J'ai eu à me
questionner sur ce qu'il voulait dire par le contrat moral. Qu'est-ce qu'il cherchait exactement? Et j'ai échangé
avec mes équipes, parce que ce que je constate, depuis notre arrivée en mandat,
c'est qu'on est en action. C'est qu'on
entend et qu'on prend des décisions, qu'on passe à l'action depuis le début de
notre mandat. Et qu'on ne s'est pas arrêtés
avec la venue de la COVID, au contraire, on a accéléré. Alors, ce qu'on veut,
c'est du vrai changement, et c'est ce qu'on
fait. On n'a pas traîné les pieds, Mme la Présidente. Je ne pense pas qu'on a besoin d'un contrat moral pour pouvoir aider
les entreprises, on le fait déjà et on va continuer à le
faire. Nous le faisons de façon proactive, depuis le début, et on le fait de
façon accélérée maintenant. La COVID, oui, est venue en rajouter une couche,
elle est venue bouleverser toute notre économie. L'économie de notre
province, de notre pays, l'économie mondiale. Et le confinement a fait mal à
nos entreprises, les grandes et les PME. Alors, on les aide de façon accélérée,
Mme la Présidente.
Alors,
allons-y de notre contrat. Dès les premières semaines — là,
je ne parle pas de mois, d'années, je parle de semaines, de semaines — une
équipe économique forte a été immédiatement mise en place, des décisions
importantes ont été prises, Mme la Présidente, on s'est
lancés rapidement en assumant qu'on allait avoir à s'ajuster. Et c'est ça que
j'appelle du courage politique, c'est d'oser se lancer en sachant que tu vas
avoir à t'ajuster.
Comme
première mesure importante qu'on a mise en place, Mme la Présidente, on a lancé
Le Panier bleu. C'est une plateforme
d'achat en ligne qui offre une vitrine pour nos commerçants québécois avec un
accompagnement dans leur transformation
numérique. Ainsi, on a aidé nos entreprises à embarquer rapidement dans l'ère
numérique. C'est une initiative qui part du terrain et qui vient du terrain. Et
cette initiative-là a rapidement été mise en place, entre autres avec un
comité expert qui vient du terrain. Tous le savent, le futur est numérique, et
on a, d'une certaine façon, tiré profit de l'opportunité
que créait la COVID, en créant cette distanciation-là, pour stimuler
l'achat en ligne et aider nos entreprises à prendre le virage numérique. On a su tirer profit de cette situation
qui est difficile, ces circonstances qui sont difficiles pour lancer une initiative structurante. C'est ça, je
pense, construire le Québec de demain, même dans des circonstances difficiles,
malgré les embûches. Pour la numérisation
des entreprises, oui, on a du rattrapage à faire, on continue. Puis le ministre des Finances aussi a fait une
annonce importante dans sa dernière mise à jour économique, et je vais vous en
parler bientôt.
En plus de
cette initiative structurante, on a pris plein d'autres décisions, Mme la
Présidente. On a créé des mesures de
financement, on a créé trois mesures de financement. Premier programme qu'on a
mis en place, le PACTE, le Programme d'action
concertée temporaire pour les entreprises. Ça, c'est pour les entreprises qui
ont un besoin de liquidités de plus de 50 000 $
et c'est géré par Investissement
Québec. On a aussi mis en place, Mme
la Présidente, le PAUPME qui est le programme d'aide d'urgence aux PME, et ça, c'est pour les entreprises qui ont un
besoin de liquidités de moins de 50 000 $. Et c'est... ce
programme-là, il est géré via les MRC et leurs organismes de soutien économique
locaux.
Et on en a
rajouté une couche, Mme la Présidente, une autre couche pour continuer à
supporter nos PME, qui ont été très
fragilisées par la première vague et qui continuent à l'être par la deuxième. On a
lancé le programme AERAM, qui est le Programme d'aide aux entreprises
en régions en alerte maximale. Cette mesure s'adresse effectivement aux entreprises qui
avaient déjà obtenu un prêt via le PACTE et le PAUPME, les deux programmes
dont je viens de vous parler, et qui ont été visées par un ordre de fermeture dans le contexte de la deuxième vague. Ce programme-là, AERAM, permet aux entreprises
de faire une demande de pardon de prêt qui
peut aller jusqu'à 80 %
de la valeur du prêt, donc 80 % qui n'aura pas à être remboursé. Et
cet argent-là, ça va leur permettre de payer une multitude de frais fixes, Mme
la Présidente, par exemple, le loyer, les
taxes municipales, les taxes scolaires, les intérêts sur les prêts
hypothécaires, les frais reliés aux services publics, tout ça, pour
aider les entreprises qui se sont retrouvées dans une pause forcée.
On s'est
lancés rapidement, encore une fois, Mme la Présidente, et, oui, je trouve qu'on
y est allés à la vitesse de la lumière. Et, oui, il y a des ajustements à
apporter, c'est ça, le risque d'annoncer les choses rapidement, tu vas avoir à
t'ajuster, c'est ce qu'on fait. On ne
fait pas les choses exactement à la vitesse qui aurait été désirée, ça ne
s'actualise pas, mais on corrige le tir, et on ajuste, et on est à
l'écoute. Encore une fois, c'est ce que j'appelle le courage politique. Je peux
vous affirmer, Mme la Présidente, que tous,
tous les efforts sont faits et ont été faits pour appuyer nos entreprises, et
on n'arrêtera pas.
En plus de
ces trois programmes, en plus du Panier bleu, on a lancé Accès entreprise
Québec. Ça n'a pas été facile à lancer. Si on avait encore les CRE et
les CLD, ça aurait été plus facile. C'est un guichet unique qui offre un
service d'accompagnement à nos PME qui va
être offert par toutes les MRC. On a annoncé qu'on ajoute 209 nouvelles ressources
partout à travers le Québec
afin d'offrir ce service-là pour nos entreprises. Ça va permettre d'accompagner davantage nos
entreprises dans leurs projets d'entrepreneuriat, les aider à trouver le bon programme
et les soutenir tout le long de leur vie
d'entreprise. Et, dans notre réflexion, on a consulté, on a
pris le temps de consulter. On est allés rencontrer la fédération des municipalités du Québec, l'Union
des municipalités du Québec et on a
intégré leurs recommandations dans ce programme
d'Accès entreprise Québec.
• (16 heures) •
Comme nous
l'a dit le ministre de l'Économie et de l'Innovation, nos solutions ici doivent
être à géométrie variable parce que
les solutions et les structures de soutien économique à travers le Québec sont
maintenant à géométrie variable. Alors,
ce qu'on a mis en place, c'est un système pour pouvoir bien les suivre, il va y
avoir des indicateurs, et pour voir comment on peut encore davantage mieux les soutenir pour que ça s'en aille vers les entreprises. Dans cette structure-là,
on demande à ce qu'il y ait un
conseil décisionnel des gens de la région qui y soit implanté. Mon souhait, mon
souhait personnel, c'est que, dans chacun de ces conseils décisionnels,
on y retrouve un nombre important d'entrepreneurs. Ils ont l'expérience, ils ont la réputation et ils peuvent grandement
aider à donner du dynamisme à ces structures de développement économique régional.
Alors, Mme la Présidente, c'est ça qu'on fait depuis le début de la pandémie pour le soutien économique
de nos entreprises. J'ai parlé qu'on avait besoin d'accélérer la
numérisation de nos entreprises. On a du rattrapage à faire. On est forts, au Québec, en intelligence artificielle, ce qu'on devrait
appeler aujourd'hui l'intelligence numérique. On couvre large,
on est reconnus mondialement. Maintenant, c'est important que ça se retrouve
sur le terrain, on a besoin d'accélérer.
Je vous ai dit, un petit peu plus tôt, que
j'allais vous parler de ce que le ministre des Finances a annoncé dans sa dernière mise à jour économique.
Nous avons prévu, Mme la Présidente, 100 millions, 100 millions sur deux ans pour encourager nos entreprises à prendre le virage numérique.
Puis là ici, on ne parle pas seulement de services-conseils, on parle de services d'accompagnement sur le
terrain pour que les plans de numérisation se déploient. On va aider les entreprises
à implanter et à prendre le virage numérique. On va les aider à mettre en
oeuvre leur plan de numérisation.
Il faut
descendre nos grandes compétences reconnues mondialement sur le terrain. Une entreprise
numérique — on
parlait du Panier bleu un petit peu plus tôt — peut
facilement faire de la commercialisation pour l'achat local près d'elle,
mais aussi les voies de l'exportation s'ouvrent à elle. Lorsqu'une entreprise
a atteint une belle maturité numérique, le monde s'ouvre à elle. Donc,
tu peux très bien être très fort au niveau local et aussi être très fort sur la
scène internationale.
Nous
annoncerons bientôt aussi des zones d'innovation, et ça va aider les entreprises
à devenir encore plus innovantes, j'ai
bien hâte. Mme la Présidente, je termine bientôt. La COVID ne nous arrête pas.
Bien au contraire, je pense que ça nous fouette à en faire encore plus. C'est ce qu'on
fait depuis l'arrivée de notre mandat. La population le sait, Mme la
Présidente, les entreprises le
savent, elles peuvent compter sur nous. Nous faisons et nous ferons tout le
nécessaire pour répondre à leurs besoins, peu importent les
circonstances.
J'ai été
peut-être un peu enthousiaste vis-à-vis tout ce qu'on a fait. Je reconnais les
difficultés que nos entreprises vivent.
Nous sommes à leur écoute depuis le jour 1 de notre gouvernement, de votre gouvernement. Nous sommes à
l'action, et ce n'est pas près d'arrêter. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de Gaspé.
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. J'ai envie de remercier également ici, là, présentement, le député
de Nelligan, qui nous permet de prolonger le débat. C'est un
enjeu qui est, évidemment, d'une très grande importance pour moi et ma formation politique, mais c'est assez
regrettable qu'on doit encore utiliser, bon, les outils qu'on a ici, au Parlement
pour demander un débat d'à peu près
trois heures pour essayer de, finalement, comprendre un peu le
raisonnement, comprendre les réponses
qu'on reçoit du ministre de
l'Économie et de son gouvernement, qui s'entêtent à ne pas assouplir ces critères de programme.
Imaginez-vous
que le premier ministre a dit, hier, en réponse à un journaliste, que,
s'il y avait des problèmes liés à l'accès à l'aide, c'est parce que
certains propriétaires omettent ou, finalement, gardent des documents pour eux,
des documents tellement importants que ça
les empêche, finalement, là, de faire le traitement de leur demande de façon
conforme. Comme si, Mme la Présidente, les PME faisaient exprès
d'autosaboter leurs demandes d'aide.
À plusieurs reprises, le ministre a parlé de
programmes, des bons programmes, des programmes costauds, des programmes complémentaires à l'aide fédérale. Et
d'ailleurs il ne faut pas aller très loin, là, on a vu quelques déclarations un
peu gênantes, là, dernièrement, sur les réseaux sociaux, mais celle-là m'a
beaucoup marquée, je vous dirais, Mme
la Présidente, quand j'ai vu, sur LinkedIn, que le ministre de l'Économie
disait : «La fermeture de restaurants est malheureusement une situation récurrente année après année.» Il faut
regarder l'histoire, finalement, pour comprendre que, durant cette crise économique qu'on vit
présentement, en temps de pandémie, bien, c'est juste, finalement, un hasard ou
le cycle de vie normal des PME du Québec.
Donc, si on
se fie à cette logique-là, bien, c'est ce qui, finalement, nous dirait que le
processus est très ardu parce
que les plus fragiles ne se relèveront pas puis c'est, finalement, tout
simplement naturel, comme le fait que les taux d'intérêt soient très élevés
pour ceux qui sont vraiment en moins bonne situation. Pourquoi on ne pourrait
pas essayer d'harmoniser les taux? Pourquoi
on ne pourrait pas, comme au fédéral, pour ne pas que les PME s'endettent
davantage ou jusqu'à la fin de leurs
jours, arriver avec une solution qui leur permettrait à toucher à des taux
d'intérêt qui ne sont normalement pas
atteignables? On comprend, parce qu'il faut avoir les reins solides pour
demander des prêts d'investissement. Ça, on comprend tout ça. Mais là on n'est pas là, là, on n'est pas en mode
création, innovation, les entreprises sont en stress chronique et demandent de
l'aide qui arrive, là, rapidement sur le terrain.
Là, je ne parle pas, Mme la Présidente, d'entreprises
qui sont en start-up — on
les appelle comme ça — ou
en démarrage. Il y a
des restaurants de 10, 20, 30 ans d'opération, de grande renommée dans
leur secteur, dans leur région qui ont
dû fermer leurs portes définitivement, puis on essaie encore de sauver celles
qui, malheureusement, se retrouvent en même situation.
Donc, ce n'est pas seulement des entreprises qui étaient déjà en difficultés
financières, Mme la Présidente,
et ça, je pense que c'est bien de le rappeler au ministre de l'Économie.
Je me
garderais, bon, quelques propositions pour le gouvernement. Puis ce n'est pas la première fois que je le dis, ni
en Chambre, ici, on a des propositions qui sont communes avec les partis
d'opposition, on en a débattu à plusieurs reprises dans les médias, ici. Je ne comprends pas qu'on ne
soit pas encore en train de les appliquer, ces propositions-là. On l'a dit,
allégez les formulaires. J'entendais le
ministre de l'Économie tantôt dire qu'un seul formulaire, c'est quoi, cinq
pages? Bien, je vous le dis, on a des antennes, là, chacun d'entre nous
ont des antennes, les députés aussi de la CAQ ont des antennes, est-ce qu'ils entendent le message de leurs
entrepreneurs dans leurs circonscriptions dire : Les formulaires, c'est
trop long, trop de bureaucratie, trop
de paperasse, on n'y arrive pas? Même des fois on pense qu'on est admissible
dans un programme, puis finalement on arrive au bout de toute cette
grosse demande là qui nous prend des heures qu'on n'a pas comme entrepreneur, puis on arrive, puis on se fait
dire : Bon, parce que vous avez appliqué déjà dans la première vague, ne
sachant pas trop si vous alliez avoir
besoin... bon, sur combien de temps vous alliez besoin avoir besoin d'une aide...
ont fait une demande d'aide qui était
raisonnable à l'époque, mais qui maintenant ont besoin d'autre aide. Tout ça,
c'est un problème qui est connu de
notre côté et que je ne peux pas croire
qu'il n'est pas encore connu, reconnu et qu'on n'y travaille pas, du
côté du gouvernement, présentement.
Assouplir les critères, j'en ai parlé. Ça aussi, je veux
évoquer le fait qu'on demande des cautions personnelles. On ne peut pas
dire qu'il y a seulement un programme, un formulaire, tout va bien. Combien qu'il y a
de MRC dans tout le Québec qui ont, donc, leur façon de fonctionner? La ministre responsable de la
Capitale-Nationale a dû mettre sur pied une espèce de cellule de crise rapidement avec la ville de Québec et
d'autres organismes pour essayer de mieux gérer le traitement des demandes. Donc, il y a eu une part de
reconnaissance du problème du côté de la CAQ, mais le message ne s'est pas rendu au ministère de
l'Économie d'essayer d'appliquer cette espèce de cellule de crise là un peu
partout au Québec ou de réviser carrément
son programme, de revenir sur la table à dessin puis... bon, ce n'est pas un
projet de loi, mais de revenir à la
table et de travailler avec les acteurs du ministère pour le rendre plus accessible, pour rendre les aides plus
accessibles.
• (16 h 10) •
J'aimais
bien aussi le passage, dans le libellé de la motion, qui dit d'élargir l'aide
aux entreprises en zone orange et
jaune. Surtout que, dans les derniers jours, quand on nous a dit qu'on allait
devoir faire... bien, pas devoir, mais qu'on nous suggérait fortement d'aller en isolement volontaire avant et après
la période des festivités de Noël, eh bien, ça a finalement passé assez sous obligation, là. On nous parle
plutôt d'une quarantaine qui fait en sorte que ceux qui ne pourront pas être en
quarantaine, bien, vont devoir s'éviter Noël, là, cette année. Donc, ça, ça
veut dire que tous les salons de coiffure, salons d'esthétique, plusieurs, plusieurs commerces, des entrepreneurs
qui, normalement, font... bon, que c'est une période importante, là, pour leurs revenus, bien, vont
devoir, finalement, se couper, se priver de ces revenus-là. Alors, en zone
orange, jaune, rouge, partout, parce
que, là, on a compris finalement que ça touchait aussi les zones jaunes, toutes
ces nouvelles mesures-là pour Noël, bien, il va falloir avoir
quelque chose pour eux. Est-ce qu'on peut avoir des garanties à ce stade-ci?
Alors, je voudrais
dire aussi, comme dernière proposition, puis un peu en conclusion, on l'a dit à
maintes reprises, de rendre les programmes d'aide plus malléables, plus
modulables, disons. Quand j'entends l'Association Restauration Québec dire presque, là, à ses membres de passer
par-dessus Québec et juste d'adresser les demandes au fédéral, moi, ça, ça me rend très, très mal à l'aise. Mme la
Présidente, je travaille à l'Assemblée nationale, je travaille au service des
Québécois et des Québécoises, puis,
quand j'entends le parti qui s'autoproclame celui des PME, je lui demande d'en
faire un petit bout de plus, là, et
présentement je ne sens pas cette volonté-là. Donc, je demanderais qu'on mette
tous les efforts ensemble pour essayer
d'arrêter la bureaucratie, là, la lourdeur administrative. Tout ça, ça n'a
absolument pas de bon sens, présentement. Je pense qu'il en va de l'avenir des PME et de la survie de l'économie
du Québec, car dans bien des régions, il ne faut pas l'oublier, ça,
c'est beaucoup basé sur le modèle des petites entreprises qui, bon, s'échangent
des biens, s'échangent... Il y a vraiment
une entraide collective, et il ne faut pas penser que des petites entreprises à
quatre, cinq employés, ça n'a pas un
effet très important sur l'économie de nos petites régions, les municipalités à
plus faible densité. Pour elles, ces municipalités-là, eh bien, c'est
des emplois qui sont vraiment importants, et à Montréal aussi, j'en conviens.
Alors, je
pense que c'est un devoir pour tous les députés ici, à l'Assemblée nationale,
de bien entendre ce qu'on nous dit
sur le terrain, de bien écouter. Et je pense que, si on a tous des enjeux,
présentement, qui touchent,
concernent nos PME, de les transmettre, tout le monde ici, au ministre
de l'Économie. Et j'aimerais bien même aussi que le premier ministre s'implique directement, là, dans cet
enjeu qui nous concerne aujourd'hui, mais qui concerne à tous les jours les entrepreneurs qui sont à bout de souffle,
au bord du gouffre. Et, si on peut en sauver la majorité... essayons de sauver
la majorité, ayons la
priorité pour nos PME dans l'avenir, là, pour passer au travers de cette
crise-là, et, pour la relance
économique, qu'on ait un
petit peu plus de vision de la part du gouvernement, là, pour bien s'assurer qu'on réponde à ces
critères puis à ces demandes-là. Les demandes sont très, très grandes,
non comblées. On pourrait encore faire le débat, je pense, là, très longtemps,
mais le message, je l'espère clair aujourd'hui, et je pense qu'on l'a bien compris que nous
serons en faveur de la motion de l'opposition officielle. Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je suis prête à céder la parole à un autre
intervenant. Mme la députée de Verdun, la
parole est à vous.
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je vais débuter avec deux brèves définitions, si vous me permettez : «L'empathie est
fondée sur des sentiments : nous ressentons également les émotions de la
personne avec qui nous établissons un lien.
La sympathie est fondée sur le soutien et l'intérêt : nous
éprouvons du chagrin [...] pour la personne.» Je ne sais pas qui a écrit
le discours du ministre, qu'il a lu. Très honnêtement, il manquait d'empathie
et de sympathie dans le discours qu'il nous a présenté ici aujourd'hui.
Je ne vais
pas surligner ce qui s'est passé avec la députée de Châteauguay envers mon collègue de Nelligan. Je trouve ça bas, surtout après l'altercation qu'il y a
eu hier, encore une fois, avec le député de Nelligan par une élue de
la CAQ. Cela étant dit, cet homme-là
est un gentleman, Mme la Présidente. C'est un sapré bon gars qui a le coeur à la
bonne place puis qui va défendre les petites et moyennes entreprises du Québec. Il va continuer de le faire, n'en déplaise à
certains ou à certaines. Alors, ça, je voulais commencer avec ça, Mme la
Présidente.
Moi, je vais
remercier le député de Nelligan pour cette motion du mercredi. Aujourd'hui, je
pourrais vous parler... et lire des
notes. Ce n'est pas ça que je vais faire, je vais parler avec mon coeur. Je
pourrais parler longuement de la culture, qui est, dans l'économie, un vecteur extraordinaire, mais avec le temps
qui nous est consenti, bien que ce soit la motion du mercredi et celle de
l'opposition officielle, on n'a pas beaucoup de temps, on court après le temps.
Aujourd'hui,
je veux vous parler de l'industrie touristique. Vous m'avez entendue à
plusieurs reprises ici, au salon bleu, parler de l'industrie
touristique, qui a été très durement frappée par la pandémie depuis le
13 mars dernier. C'est 30 000 entreprises, l'industrie
touristique, c'est 400 000 emplois qui sont en jeu. Je sais, Mme la Présidente, que vous avez un hôtel à Saint-Hyacinthe, quelques hôtels, même, à Saint-Hyacinthe maintenant. Vous savez à quel point c'est important, l'hôtellerie au Québec. Et tant et aussi
longtemps que les frontières ne seront pas réouvertes, on ne sait pas ce qu'il
va arriver. Est-ce que ça va durer encore 12 mois, 18 mois,
24 mois? On ne le sait pas. Mais l'hôtellerie, c'est un écosystème, et actuellement
cet écosystème-là est mis à mal.
Habituellement, là, l'hôtellerie, ils font des gains de revenus importants entre le
mois de mai et le mois d'octobre. C'est
là, habituellement, où ils sont capables de ramasser de l'argent pour
passer l'hiver, un peu comme les écureuils, hein? On essaie de grossir,
dans le fond, les revenus pour pouvoir passer la période qui est un peu plus
calme, celle de l'hiver. Mais malheureusement mars, avril, mai, juin ont été affreux, tout était fermé, et dès la
mi-août, bien, c'est reparti vers le bas. Actuellement, là, dans les
hôtels qui sont partout au Québec, là, donc, je regarde les députés en face,
là, de la banquette ministérielle, là, partout
au Québec, actuellement, les taux d'occupation dans les hôtels, c'est entre
3 % et 5 %. Comment voulez-vous qu'entre 3 % et 5 % de taux
d'occupation ces gens-là soient en mesure de payer les frais fixes? Ce n'est
pas possible.
Et le gouvernement nous a présenté un plan de
communication en juin dernier, la ministre du Tourisme a fait beaucoup de bruit avec 750 millions, mais
elle a oublié de dire que 92 % de l'enveloppe qui était présentée, c'était
sous forme de prêts. Donc, actuellement,
l'hôtellerie vit la pire crise qu'on a connue de l'histoire moderne, puis ce
qu'on propose, du côté du
gouvernement, ce sont des prêts, on va les endetter encore plus. Il faut être
déconnecté, il ne faut pas être branché avec le milieu. Moi, je peux vous le dire, là, je leur parle à tous les
jours ou à peu près, et ce qu'ils me disent, actuellement, c'est que les
mesures qui ont été annoncées en juin, ce n'était pas bon. Force est de
constater que ce n'était pas bon, puisque la ministre, la semaine passée, a annoncé quelque chose de nouveau et elle a aussi dit qu'elle a apporté des ajustements
majeurs au programme qui avait été
annoncé en juin. Quand tu es obligé de faire des changements majeurs à un programme, c'est que ça ne fonctionnait
pas. Alors, ce n'est pas moi qui le dis, c'est la ministre.
• (16 h 20) •
La bonne
nouvelle, c'est que la semaine passée, enfin, enfin le gouvernement a vu la lumière. Il y a de l'aide directe qui a atterri pour le tourisme,
enfin. Savez-vous combien, Mme la Présidente? 38 millions
de dollars. Savez-vous combien,
le manque à gagner, actuellement, pour Montréal et Québec seulement? Je ne parle même
pas de toutes les autres régions, là,
Montréal et Québec seulement, le manque à gagner
est de 650 millions de dollars en revenus, et on a annoncé une aide de 38 millions
de dollars pour les hôtels, avec des
coûts fixes qui sont immenses, on le sait. Ce que le milieu a dit : C'est
un premier pas dans la bonne direction, mais c'est insuffisant.
Je pourrais continuer comme ça longuement. Ce
que je veux surtout rappeler aux collègues de la banquette ministérielle et aux ministres, c'est que, sans aide, 77 % des propriétaires d'hôtel ne pensent pas
passer au travers pour la prochaine
année, 77 %. J'entendais le ministre tantôt dire : Une fois la
pandémie passée, nos PME... bien, elles ne seront plus là, M. le
ministre, les hôtels vont être fermés. Réagissez, il faut réagir, et
rapidement.
D'ailleurs,
c'est pour ça qu'on a fait une proposition. J'ai fait une proposition, j'étais
accompagnée de mon collègue de
Nelligan ainsi que de notre cheffe... notre cheffe, dis-je, et on a fait une
proposition plus qu'intéressante. On a dit au gouvernement : Payez les taxes foncières des hôteliers directement
aux municipalités. D'abord, les municipalités, ça va faire leur affaire
parce qu'actuellement les taxes foncières, là, elles ne se font pas payer par
les hôteliers. Savez-vous pourquoi? Parce
qu'ils n'ont pas d'argent. Le problème, c'est un problème de liquidités qu'ils
vivent, actuellement. Mais ça, malheureusement, le gouvernement fait la
sourde oreille.
Je vais
terminer, Mme la Présidente, en vous disant que ce qui m'a choquée la semaine
dernière, c'est que la ministre du Tourisme s'est levée, elle a annoncé le
38 millions dont je vous parle, puis elle a dit : Ah oui! en passant,
les petits gîtes de quatre chambres
et moins, ça, on ne s'en occupe pas, puis les grands hôtels, bien, ça, ce n'est
plus sous moi. On est rendu avec deux
ministères du Tourisme, saviez-vous ça, Mme la Présidente? Un pour les
tout-petits puis un, bien, c'est pour les grosses affaires, ça fait qu'il faut que ça aille à l'Économie. Ça
fait que j'espère que le ministre de l'Économie, qui a une rencontre ce soir avec les hôteliers, sera à l'écoute.
J'espère qu'il sera ouvert et j'espère qu'il va entendre l'appel au secours
de ce milieu qui a besoin d'aide de la part du gouvernement. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à M. le député de Beauce-Nord.
M. Luc Provençal
M. Provençal : Merci,
Mme la Présidente. Dans un premier
temps, vous me permettrez de remercier le député de Nelligan, qui nous permet de pouvoir
échanger sur un sujet qui est quand même très important, présentement.
Bien des maux
se sont abattus sur la population du Québec depuis plusieurs mois. Au nom de mes collègues
et en tant que député de
région, je peux vous affirmer que nous sommes très au fait des problématiques que vivent nos citoyens, avec qui nous discutons quotidiennement. Le
travail de député en est un de représentation.
On travaille au nom de tous les gens
qui vivent sur le territoire de notre circonscription et nous nous faisons un
devoir de rapporter fidèlement ce qu'on entend sur le terrain.
Habituellement,
en temps normal, hors pandémie, on peut entendre toutes sortes d'opinions, quelquefois
ce sont des récriminations, d'autres
fois des éloges, mais nous faisons tout notre possible pour nous asseoir avec
les élus et représentants locaux pour
entendre leur point de vue. Il est nécessaire pour nous de pouvoir brosser un
portrait global de la situation que vivent
les citoyens, quel que soit leur lieu de résidence. Dernièrement, la crise
sanitaire a amplifié certaines tensions, et c'est le moment comme jamais
d'être solidaire à travers cette épreuve.
Bien qu'auparavant les opinions des gens et
organismes furent très diversifiées au sujet des dossiers qui les concernent, en ce moment un constat émerge, qui
semble être partagé par la très grande majorité des acteurs économiques de nos régions : la pandémie fait mal. La
fermeture de la majorité des secteurs de l'économie au printemps durant la
première vague était du jamais-vu et
a heurté les entreprises d'ici, surtout les petites et moyennes entreprises que
nous retrouvons dans nos comtés
ruraux. Malgré la mondialisation et l'interconnexion des marchés en dehors des
frontières du Québec, c'est dans des
moments difficiles comme ceux-là qu'on s'aperçoit de la fragilité de l'équilibre
entre la survie d'un commerce et sa fermeture
définitive. C'est là qu'on prend conscience que le petit magasin au coin de la
rue qu'on aime tant, Mme la Présidente, est dépendant de nos achats
hebdomadaires, même si, dans notre cas personnel, nos visites dans ce magasin
peuvent être sporadiques. On entend
souvent parler d'achat local. Et quand, dans nos municipalités, tu connais le
prénom du propriétaire du restaurant où les membres de ta famille préfèrent aller
manger le vendredi, ça fait un pincement au coeur de savoir qu'il doit
fermer pour quelques semaines, qu'il est possible que ce soit peut-être la
dernière fois que nous aurons profité de son menu. Cette réalité-là, nous en sommes
conscients, Mme la Présidente. Le gouvernement en est au courant, soyons-en très
conscients.
La
préservation de la santé de notre population
demeure la priorité, il n'y a aucun doute à avoir là-dessus. Pourtant, une fois notre protection de base établie, il est
impératif de travailler à court et moyen terme pour maintenir la santé
financière de nos entrepreneurs.
Malgré la distanciation sociale qui prévaut actuellement, rien ne pourra
remplacer une présence humaine. Même si plusieurs services sont
disponibles en ligne, il est souvent plus pratique et facile pour ceux qui ont
besoin d'accompagnement de parler à de vraies personnes de vive voix.
Les
derniers mois ont mis en lumière un problème qui existait déjà avant la
pandémie. On avait constaté une baisse significative au niveau de
l'accompagnement des entreprises, et c'était notre intention de rétablir le
soutien nécessaire. Malheureusement, on
déplore grandement la fermeture des centres locaux de développement, les CLD,
en 2015. C'est un dur coup qui a fait très mal aux entrepreneurs, surtout en
région, où l'accès au financement et l'aide aux entreprises est plus difficile à obtenir que dans les grandes villes.
C'est l'adoption du projet de loi n° 28, à l'époque, qui
les avait abolis, ce qui a désorganisé les services et raréfié le
financement. S'en est suivi un renvoi de balle entre les différentes instances
et organismes qui essaient tant bien que mal d'offrir des services... d'obtenir
du service communautaire pour pallier à la disparition
de ces centres. De notre côté, nous, on avait constaté que les services étaient
inégaux d'un endroit à l'autre quand on
s'éloignait des centres urbains. La qualité et l'offre dépendaient de l'intérêt
de la municipalité locale à vouloir soutenir les nouveaux projets et
leur connaissance des subventions. Ce que je vous affirme ne doit surprendre
personne ici aujourd'hui, Mme la Présidente, mais pourtant c'est la décision
qui avait été prise anciennement.
C'est
bien beau accorder de l'autonomie aux individus, s'ils n'ont pas les outils
nécessaires, on ne peut pas demander aux jeunes entrepreneurs de se
lancer à l'aveugle dans une aventure commerciale, surtout en période
d'incertitude des marchés. C'est dans cette
optique que l'annonce du 10 novembre dernier de la ministre déléguée au
Développement économique régional
prend toute son importance. Nous créons Accès entreprise Québec pour renforcer
les services d'accompagnement et
d'investissement offerts aux entrepreneurs et aux entreprises dans toutes les
régions de la province et ainsi accélérer le développement économique
régional. C'est 97,5 millions qui sont investis à cette fin. Nous allons
notamment financer l'ajout de deux ressources à temps plein par MRC pour les cinq
prochaines années, qui seront la courroie de transmission experte en
plus de revoir les fonds locaux d'investissement.
On
peut rétablir une forme de justice... on veut, excusez-moi, rétablir une forme
de justice régionale dans l'obtention de
ces services, une uniformité. On l'a mentionné en Chambre avant moi, ce sont
777 millions de dollars qui ont été accordés directement par le ministère
des Finances à la mise à jour économique pour stimuler la croissance
économique. Sur trois ans, 566 millions
serviront à encourager l'investissement, 147,5 millions pour appuyer la
recherche et l'innovation, et
63,5 millions dédiés au soutien du développement économique des régions.
Quand je vous dis qu'il est hors de question d'envoyer nos jeunes entrepreneurs se débrouiller seuls à l'aveugle,
c'est qu'ils peuvent compter sur le gouvernement grâce à
du support financier comme l'enveloppe de 30 millions, cette année, qui
est destinée à favoriser la croissance des PME.
On
peut lire, dans la mise à jour économique : «Des aides financières seront
[accordées] aux organismes spécialisés Mouvement
des accélérateurs d'innovation du Québec — le même — et
Inno-Centre afin qu'ils puissent offrir l'accompagnement nécessaire aux entreprises pour leur croissance.»
Ces regroupements sont des accélérateurs et incubateurs d'entreprises qui
aident les start-up en constituant un
maillon important de la chaîne de développement de l'entrepreneuriat au Québec
et de son rayonnement à l'international. Plusieurs jeunes adultes issus des
programmes universitaires en finances, management, marketing et technologie numérique forment des
communautés de partage justement pour s'entraider et promouvoir la
valorisation des projets qui sont porteurs et gagnants dans le futur.
On
peut dire que c'est bel et bien fini, le temps où les individus se faisaient
une rivalité monstre dès la graduation pour fonder leur prochaine compagnie à
succès. La compétition est toujours vive, mais les réseaux entrepreneuriaux
ont grandi et le marché a compris qu'en
s'entraidant localement face à la concurrence américaine, ils pourront tous en
bénéficier. D'ailleurs, les locaux du
Mouvement des accélérateurs d'innovation du Québec sont à quelques minutes à
pied d'ici, en Basse-Ville, sur le boulevard Charest Est, dans un
quartier à forte croissance entrepreneuriale, le Nouvo Saint-Roch. Autrefois en désuétude, plusieurs compagnies
innovantes y ont établi leur quartier maître, favorisant ainsi la
revitalisation du secteur.
• (16 h 30) •
En terminant, je
tiens à vous rappeler toute l'importance que nous accordons, en tant que parti
politique, à l'ensemble des enjeux
régionaux. Au gouvernement, nous avons une vision : des régions du
Québec fortes, innovantes et responsables devant leur population. Pour
atteindre ces objectifs, nous devons faire en sorte que les ressources soient
disponibles afin que les régions acquièrent une forme d'autonomie dans un
certain processus de décentralisation leur permettant, dans le même élan, un
accès au capital d'investissement. Nous voulons nous assurer que les régions,
grâce notamment au support du ministère de l'Économie et de l'Innovation, disposent des moyens financiers pour assurer ce
rôle.
Dans
notre esprit, nous étions d'avis, Mme la Présidente, que les CLD pouvaient
jouer un rôle d'intervenant de première ligne dans le développement
local et économique en agissant comme partenaires à part entière dans les
actions gouvernementales en matière d'aide aux entreprises. Les CLD étaient
d'excellents catalyseurs de projets dynamiques, à nos yeux. L'annonce de la ministre
déléguée au Développement économique régional sur le financement du réseau
Accès entreprise est un pas dans la bonne direction pour rétablir la présence
des ressources qui étaient absentes depuis plusieurs
années. Ça, Mme la Présidente, vous pouvez être sûre et certaine que c'est de
l'argent investi au bon endroit et réclamé par les entrepreneurs en
région depuis belle lurette.
Comme je vous l'ai
évoqué au début de mon allocution, les temps sont difficiles pour les
restaurateurs et petits entrepreneurs. Le
gouvernement en est conscient. C'est pourquoi nous ferons tout notre possible
pour les accompagner en leur donnant
les ressources pour obtenir l'aide financière appropriée, pour leur permettre
de retrouver autant que possible la rentabilité d'avant pandémie. Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je
vous remercie, M. le député de Beauce-Nord. Et maintenant je reconnais M. le député de Robert-Baldwin et je vous
indique que votre formation politique dispose d'un temps de parole de
7 min 57 s.
M. Carlos
J. Leitão
M. Leitão : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, à mon
tour de saluer mon collègue pour sa motion qui nous permet de continuer
de discuter cet enjeu très important, je dirais même d'une importance capitale,
pour notre avenir. Avant d'y arriver, avant
de commencer, je vais quand même faire deux points, peut-être un peu plus
politiques, Mme la Présidente, parce que ce sujet a été soulevé ici cet
après-midi.
D'abord,
c'est que nous sommes tous d'accord, des deux côtés de la Chambre, il me
semble, que la seule façon de protéger
l'économie, c'est de contrôler le virus. Si on n'arrive pas à contrôler le
virus, on pourra dire tout ce qu'on voudra, on n'arrivera pas à protéger l'économie. Donc, nous sommes tous d'accord
qu'il faut faire ça, nous sommes tous d'accord qu'il faut respecter les règles, et j'espère, j'espère, qu'on arrête de
nous imputer des raisons comme quoi on pourrait inciter... Non. Ce n'est pas le cas. Nous sommes tous
d'accord qu'il faut contrôler le virus, il faut respecter les règles. Une fois
pour toutes, là, ça suffit.
Deuxièmement,
on a aussi mentionné : Ah! les années libérales. Ah! l'ancien
gouvernement. C'est parce que vous n'avez pas fait ci, vous n'avez pas
fait ça. Deux choses. C'est justement cet ancien gouvernement libéral, ce
précédent gouvernement libéral qui a laissé l'économie du Québec
en excellente condition, une économie au plein-emploi, une économie
forte, dynamique, innovante et parmi
les plus performantes au Canada. C'est ça aussi, l'héritage libéral. Deuxièmement, c'est grâce à cette économie
en pleine expansion que nous avons aussi laissé 15 milliards de dollars de
surplus accumulé, ce qui a permis au gouvernement actuel de faire face à cette pandémie avec beaucoup
plus de moyens et beaucoup plus d'assurance
que la plupart de nos voisins canadiens des autres provinces. C'est ça aussi, l'héritage
libéral. Si la pandémie avait frappé
comme elle l'a fait aujourd'hui en 2014, ça aurait été toute une autre histoire.
Ça a frappé en 2020, et les coffres étaient pleins, et l'économie était
en bonne performance. Voilà l'héritage libéral.
Maintenant, M. le ministre
de l'Économie a mentionné aussi, et ça a été repris par ses collègues et c'est
repris régulièrement, et je
pense que c'est là, vraiment,
l'enjeu principal, c'est qu'on dit : Une fois la pandémie passée, on va
pouvoir faire ci, on va pouvoir faire
ça, on va pouvoir revenir. Et c'est ça, ce qu'on essaie de dire depuis
plusieurs mois déjà, que cette pandémie change la donne. Notre économie
est en train de changer et d'une façon durable, durable dans le sens
«long-lasting», dans le sens que ça va rester avec nous pendant longtemps.
Je
l'ai mentionné hier, ici, dans un autre débat, quand on parlait du budget du ministre des Finances, du minibudget, ce qui se passe présentement dans le marché du travail est très important. Il
faut qu'on soit capables de comprendre ce que le marché du travail est en train de nous dire. Ce que le marché du travail
est en train de nous dire, c'est que cette récession ne frappe pas tous
les secteurs économiques de la même façon. Nous avons quelques secteurs qui
sont frappés très, très durement et d'autres
secteurs qui s'en tirent très bien. Les secteurs qui sont frappés très, très
durement, c'est ce qu'on pourrait appeler
l'économie de proximité, l'économie de nos villes, de
nos villages, la rue principale, les commerces, les restaurants, les bars,
toutes ces institutions qui donnent un sens à notre vie communautaire. Et elles
sont frappées très durement parce qu'elles
dépendent, ces entreprises-là, grandes et petites, mais la plupart sont des
petites, sur le contact humain, sur
le contact social. Les gens doivent
être proches les uns des autres pour aller au restaurant, pour aller au gym,
pour aller à la cabane à sucre, pour
aller au petit magasin sur la rue principale. Si, pour une raison spéciale,
comme la pandémie, on doit éviter à tout prix le contact physique, bien,
c'est clair que ces entreprises-là vont souffrir énormément. Et c'est ce qui se
passe présentement.
Un
très grand nombre de ces entreprises font face à la faillite, et ça, c'est extrêmement important. M. le ministre de
l'Économie a mentionné que son gouvernement veut être un gouvernement responsable et
veut être un gouvernement qui gère
quand même les fonds publics avec... C'est l'argent du
public, donc il faut être responsable, et tout ça. Très bien.
Mais ce qui serait aussi
irresponsable, ce serait de laisser tomber ces entreprises-là, parce que, comme j'ai dit tantôt, ce qui fait
la force de notre vie communautaire dans nos
villes et nos villages, ce sont ces commerces-là. Et, si ça ferme, ça coûterait
encore beaucoup plus cher de les remettre en marche et ça laisserait des gros
trous dans nos villes et dans nos villages.
Je
vous donne l'exemple du centre-ville de Montréal. Au centre-ville de Montréal,
généralement, en temps normal, il y aurait 400 000 personnes
qui travailleraient dans les tours à bureaux du centre-ville. Il y aurait aussi
probablement 100 000 personnes
additionnelles qui vont dans les institutions d'enseignement postsecondaire,
les universités, les cégeps. Donc, il
y aurait 500 000, 600 000 personnes qui viendraient
quotidiennement au centre-ville, et la plupart de ces personnes ne sont pas là aujourd'hui. Ce n'est pas au
gouvernement de dire à toutes ces entreprises de revenir au centre-ville, ce
n'est pas ça, mais ça cause un choc énorme.
Et, si tous ces
commerces-là ferment, nos centres-villes, à Montréal comme ailleurs, risquent
de souffrir d'un phénomène qu'on voit aux États-Unis, dans beaucoup de grandes
villes américaines, le trou de beigne, c'est-à-dire le centre-ville qui est vide. Les gens viennent au centre-ville si des
services sont là, si les restaurants sont là, si les spectacles sont là. Si tout ça ferme, les gens ne viendront
pas au centre-ville. Et ça, c'est un choc à notre économie qui va durer des
décennies, des décennies à relever.
Donc,
utilisons les fonds publics de façon responsable, c'est-à-dire sauvons
l'économie locale pour éviter cet effet trou de beigne qui nous ferait rentrer dans une situation qu'on a vue
dans d'autres villes américaines, où on ne veut pas y aller. Le
gouvernement a les moyens de le faire.
Finalement,
je vous dis que le gouvernement a choisi de procéder à l'aide aux entreprises
en utilisant Investissement Québec,
en utilisant les FLI, et, depuis déjà un certain temps, je le dis et je répète, pour
l'aide d'urgence, ce n'est pas le véhicule approprié. Le véhicule approprié pour
l'aide d'urgence, c'est Revenu Québec, distribuer l'aide rapidement, sans bureaucratie.
Les FLI, les anciens CLD, ça ne marche pas pour l'aide d'urgence. Comprenez ça,
s'il vous plaît.
• (16 h 40) •
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député de Robert-Baldwin.
Et maintenant je cède la parole à M. le député d'Orford et je vous indique que votre formation politique dispose d'un temps de parole de 9 min 50 s.
M. Gilles
Bélanger
M. Bélanger : Merci,
Mme la Présidente. D'entrée de jeu, j'aimerais saluer M. le
ministre, on ne se voit pas souvent,
ça me manque, saluer mes collègues, mais aussi mes collègues de l'opposition, le député de Robert-Baldwin, avec qui
j'ai eu la chance de travailler sur certains dossiers aux États-Unis,
représenter l'Assemblée nationale. Donc, c'étaient des moments intéressants
où j'ai pu partager avec lui.
Aujourd'hui, je vais
diviser mon allocution en deux volets, un qui va traiter des mesures fiscales,
des mesures financières pour aider les
régions et l'économie, mais je ne peux pas m'empêcher de parler d'Internet. Ça fait longtemps, on en parle
beaucoup. Dans le fond, ça fait 20 ans qu'on parle d'Internet, et puis je
dirais que, si c'était un dossier si facile que ça, on n'en parlerait pas aujourd'hui, hein? Les régions seraient
branchées. Donc, je vais passer quelques minutes à expliquer un peu la complexité de ce dossier-là,
qui est un dossier, Mme la Présidente, qui implique le fédéral, on l'oublie
souvent, et le provincial.
Mais, au niveau des
mesures, j'aimerais revenir aux mesures que nous avons mises en place, parce
que je dois répéter que le Québec,
comparativement aux autres provinces, Mme la Présidente, est la province qui a
le plus intervenu au niveau des aides
financières pour les petites entreprises. Comme M. le ministre le disait, peut-être
qu'au début les processus ont été
plus longs avant que l'argent soit disponible au niveau des PME, mais je crois
qu'aujourd'hui, vraiment, la machine roule très bien.
Au
niveau des aides, je veux revenir, Aide d'urgence aux petites et moyennes entreprises,
une enveloppe de 225 millions.
Le programme PACME, plus de 54 000 entreprises et
270 000 personnes en emploi ont bénéficié d'un soutien financier. Moratoire de six mois instauré pour le
remboursement, capital et intérêts, des prêts accordés par l'entreprise, des
FLI, fonds locaux d'investissement. Une prolongation de ce moratoire pourra
être accordée, une période de trois mois supplémentaires à compter du
1er octobre.
Subvention
pour la formation de la main-d'oeuvre, parce que ce n'est pas uniquement le
ministère de l'Économie qui est
impliqué, d'autres ministères ont été impliqués. Aider les entreprises à
augmenter leur productivité pour assurer une relance forte. Le programme
MFOR, 50 % des dépenses admissibles aux fins de la mesure de formation.
D'ailleurs,
Mme la Présidente, les régions jouent un rôle essentiel dans le plan de relance
économique du Québec. Avec la
décentralisation, l'aide aux PME pour mieux cibler les besoins dans le cadre du
programme PAUPME, on a confié aux MRC
une enveloppe pour soutenir les entreprises qui éprouvent des difficultés
financières en raison de la COVID-19. Je
connais des MRC, la MRC Memphrémagog, elle est extrêmement dynamique, elle a
utilisé la plupart des fonds et elle utilise présentement la deuxième
phase des fonds disponibles pour aider plusieurs entreprises, qui sont très
satisfaites.
Le
programme AERAM, le volet Aide aux entreprises
en régions en alerte maximale du PAUPME, prend la forme d'une aide non remboursable applicable aux prêts
accordés dans le cadre de PAUPME. Le pardon de prêt — pardon
de prêt, c'est l'équivalent d'une subvention — pourra atteindre jusqu'à 80 % des prêts
octroyés dans le cadre de PAUPME, et ce, jusqu'à une concurrence de
15 000 $ par mois de fermeture. On parle des frais fixes.
Bonification du
programme d'aide au loyer commercial, en collaboration avec le gouvernement
fédéral. Le gouvernement fédéral couvrait
75 % de l'aide au loyer, et nous sommes la seule province qui est venue se
joindre pour être capable de combler
50 % du résiduel, donc 12,5 % de l'aide au loyer. Soutien à
l'industrie touristique, des investissements de 753 millions de
dollars. 25 millions ont été prévus pour la bonification des ententes de
partenariat en tourisme.
Le plan de relance
économique pour le développement des infrastructures aura des répercussions
concrètes et importantes dans toutes les régions du Québec. On peut
prendre, par exemple en Abitibi, l'agrandissement en réaménagement de l'urgence et des soins intensifs de l'hôpital
Hôtel-Dieu. On oublie souvent ces projets d'infrastructure qui créent une
dynamique économique en région. Construction
d'une nouvelle école secondaire, Terrebonne, dans Lanaudière, prolongement
de l'autoroute 73 dans Chaudière-Appalaches, construction d'un poste de
sécurité du Québec à Waterloo, en Estrie.
Au
cours des deux dernières années, le développement économique des régions, au
coeur de notre action, nous avons signé 87 conventions d'aide
financière. Aujourd'hui, on peut annoncer... là, je veux préciser que je parle
au niveau des programmes Internet. Quand
nous sommes arrivés au gouvernement, il y avait près d'une centaine de
conventions au niveau du déploiement
d'Internet qui étaient les programmes Québec branché et Brancher pour innover.
Il y avait quatre conventions de
signées. Donc, nous avons pris, au cours des 18 premiers mois, le temps
pour être capable de finaliser ces conventions-là.
Et
aujourd'hui, hein, on le sait ça fait 20 ans, il y a eu les programmes de
Villages branchés qui ont branché les infrastructures, qui ont branché les
commissions scolaires, les établissements de santé, et actuellement je peux
vous dire qu'on est à 15 000 branchements de complétés en moins de
deux mois. Donc, le déploiement Internet en région a débuté au mois d'octobre. Tout ce qui s'est fait en amont
a été la finalisation des contrats qui avaient été mis en place. Parce que,
malheureusement, les gouvernements, puis là je ne blâme pas les gouvernements
précédents, mais les gouvernements, on
est très forts à développer des programmes normés, on est moins efficaces à les
gérer et à les exécuter. Ça fait que, dans ce cas-ci, nous, on veut
s'assurer d'être capables de participer au déploiement et d'assurer la
dynamique pour pouvoir brancher les 340 000 foyers qu'il reste à
brancher au Québec.
En mai
dernier, nous avons procédé à l'annonce du programme Régions branchées, qui est
un deuxième programme qui vient aider
à combler les foyers qui n'ont pas été rejoints par le premier programme. Parce
que, dans le premier programme de Québec branché,
Brancher pour innover, il n'y avait pas la condition de combler les
territoires, Mme la Présidente, à
100 %. Puis c'est très logique, parce que, plus tard, je vais vous
expliquer, Mme la Présidente, la dynamique financière. Parce qu'il ne faut pas se leurrer, les
entreprises de télécommunication branchent les Québécois en région. Ils vont
brancher les Québécois en région si
c'est un branchement qui est rentable. Le rôle du gouvernement vient aider ces entreprises-là à pouvoir brancher
les citoyens dans des situations où c'est moins rentable pour les entreprises.
Donc, le
programme Régions branchées va permettre de rajouter un minimum de
60 000 foyers supplémentaires pour être capable de se rendre à 170 000 foyers branchés. Pour les 170 000 foyers qui
restent, nous sommes actuellement en
discussion avec des fournisseurs de service Internet pour être capables de
combler d'ici 24 mois, donc à l'automne 2022, le branchement
de toutes les régions du Québec.
Donc, je
voudrais, dans le temps qui me reste, être capable de parler d'Internet.
Internet, bon, je vous le disais, on a un
budget de 400 millions. Est-ce que l'argent est un enjeu? On entend
souvent les oppositions dire : Rajoutez de l'argent, rajoutez de l'argent
sur Internet. Je vous annonce aujourd'hui que l'argent n'est pas l'enjeu
numéro. L'enjeu numéro un est la complexité au niveau du déploiement
d'Internet en région, les poteaux.
Il me reste une minute. Il me reste juste une
minute? Oui, mais d'abord je vais passer des poteaux au niveau de la dynamique financière. Un branchement Internet
rentable pour une entreprise privée, c'est 1 500 $. Si vous déployez
de la fibre en région, par kilomètre, ça
coûte 30 000 $ par kilomètre. Ça fait que vous pouvez comprendre
qu'on gère de l'argent public, et on
ne pourra pas brancher tous les citoyens, tous les foyers à la fibre. Ce ne
serait pas rentable, ce ne serait pas judicieux.
Donc, nous
allons avoir... Pour les endroits où il y a une densité plus faible que
10 foyers par kilomètre carré, nous allons utiliser le sans-fil. Il y a des solutions sans fil qui sont
avantageuses et qui vont permettre aux Québécois, aux entreprises et aux
familles d'être capables d'être branchés à un débit au-dessus de
50 mégabits.
Les technologies... Il ne me reste plus de
temps? Ah! Mais j'en avais...
• (16 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : ...M. le député d'Orford.
C'était très intéressant, mais il est maintenant temps de passer la parole à l'auteur de cette motion, M. le député de
Nelligan. Et vous disposez d'un temps de parole de 10 minutes pour
votre réplique.
M. Monsef Derraji
(réplique)
M. Derraji :
Mme la Présidente, avant de commencer, je vais prendre quelques secondes pour
remercier le député d'Orford, parce
qu'il vient de me donner une bonne idée d'une autre motion sur les poteaux. Et
on va la faire, parce que j'aimerais
bien avoir ce débat. Et ça se voit, la passion avec laquelle il défend ce
dossier, parce qu'il est l'adjoint parlementaire du ministre.
J'ai aussi
entendu notre collègue député, que j'apprécie beaucoup, Beauce-Nord, parler de
la réalité de sa région. Et on partage beaucoup, beaucoup, beaucoup
d'éléments ensemble sur la réalité que les entrepreneurs vivent en place.
Mais, Mme la Présidente, je vais revenir au
sujet de la motion, c'est l'aide directe aux PME. Je suis très ouvert à utiliser... à échanger avec les collègues sur
Internet, sur Le Panier Bleu, sur le commerce électronique, mais, vous savez,
Mme la Présidente, c'est comme je rentre dans une maison, et il y a le feu
partout, et, au lieu d'aller chercher...
Une voix : ...
M. Derraji :
...merci, l'extincteur — merci,
mon collègue député de Marquette — l'extincteur pour éteindre le feu, je
pense à construire une belle maison à côté, mais le feu, il est à l'intérieur
de la maison où je suis.
Mme la
Présidente, je suis venu aujourd'hui avec l'ensemble de mes collègues, que je
remercie sincèrement. Tous mes
collègues qui sont là aujourd'hui ont à coeur les PME dans leur comté. Ils
n'arrêtent pas de me partager toujours, à chaque rencontre, chaque jour,
des situations problématiques dans leur comté.
Aujourd'hui,
je suis venu pour adresser une situation au ministre de l'Économie.
Malheureusement, Mme la Présidente,
j'aurais aimé que le ministre parle avec son coeur, sans papier, parce qu'il
est capable. Je l'ai vu à plusieurs reprises. Je l'ai vu en étude de crédits, je l'ai vu dans d'autres contextes.
Malheureusement, le texte que le ministre a lu tout à l'heure, on n'est pas en campagne électorale, on n'est pas
en train de faire un bilan, parce que, si le ministre, c'est ce qu'il veut, je
suis très disponible à parler du bilan. Mais vous savez quoi? Les gens qui nous
suivent, qui attendent de nous des solutions maintenant, les
entrepreneurs avec qui je parler chaque jour attendent de nous des actions.
Vous savez,
Mme la Présidente, il y a un mot que je déteste : le cynisme. J'ai entendu
beaucoup de réponses, mais pas sur... Oubliez l'opposition officielle,
oubliez la personne qui vient de présenter la motion. Est-ce qu'en quittant le salon bleu aujourd'hui vous êtes sûrs que vous
avez répondu à vos entrepreneurs dans vos comtés? J'ai plusieurs comtés,
Mme la Présidente. Terrebonne, j'ai des
entrepreneurs avec qui je parle, à Terrebonne, qui me disent que ce n'est pas
facile.
Et je vais me
permettre, Mme la Présidente, de répondre à M. le ministre, même s'il a utilisé
un mot que je n'ai pas le droit de
réutiliser. Je vais lui dire... je vais lui soumettre des informations, et
j'espère, à la lumière des informations, qu'il va rectifier le tir. Et j'espère sincèrement que le ministre va
agir. J'ai des preuves. Tout à l'heure il m'a dit que je ne demande pas les états financiers. Mme la
Présidente, il n'est pas là demain, en période de questions, probablement l'autre
semaine, parce que... vu la bulle et comment on fonctionne, mais je suis prêt à
lui envoyer des preuves écrites des états financiers.
Tout à l'heure, il a dit : Ce n'est pas obligatoire. Est-ce qu'il veut un
geste concret, Mme la Présidente? Qu'il annonce officiellement, par
communiqué de presse qu'il sort de son ministère, que ce n'est pas obligatoire,
les états financiers. J'ai des preuves dans
des MRC où on demande ça, Mme la Présidente. Encore une fois, est-ce que nous
sommes dans un
esprit de collaboration pour répondre à nos entrepreneurs qui nous écoutent et
qui nous suivent ou on va continuer à
faire comme ça va très bien? J'ai l'impression que ça va très bien. Il n'y a
pas de problème, Mme la Présidente. Il n'y a aucun problème à Montréal et dans les autres MRC, où les fonds sont
disponibles. Et vous savez quoi? En cliquant les doigts, on a l'aide. Ça
marche très bien.
Je
remercie aussi la collègue députée porte-parole de l'économie au Parti
québécois qui, elle aussi, a dit la même chose. Le député de Rosemont a dit la même chose. Alors, l'ensemble des
membres de l'opposition, que ce soit opposition officielle, deuxième groupe, troisième groupe, disent tous la même
chose : M. le ministre, ça ne va pas, et je suis prêt, et nous
sommes prêts à collaborer.
Aujourd'hui,
ne prenez rien pour personnel. Ma présence, ce que je suis en train de dire,
c'est vous ramener les doléances des entrepreneurs. Et nous avons
collaboré. Je tiens encore une fois à répéter ce que le député de Rosemont a mentionné.
Le ministre est capable d'agir. Nous avons eu d'excellents échanges avec lui
pendant la première vague. Chaque semaine, on échangeait et on ramenait les
problématiques, et il était capable d'agir.
Tout à l'heure,
j'étais un peu déçu, parce que je pense qu'il peut aller plus que lire quelques
lignes faites par quelqu'un, parce que les
entrepreneurs, Mme la Présidente, veulent des actions. Et, vous savez, je ne
sais pas, la personne qui a rédigé le
discours, s'il a lu le communiqué de presse de la FCEI. La FCEI, des membres
existent dans tous vos comtés. Le
titre... Si ça va bien, est-ce que la FCEI va lancer une pétition? Je vais vous
lire le titre : Il faut améliorer l'aide aux PME et
éviter à tout prix une augmentation des impôts.
Bon,
parlons de l'aide aux PME : «La COVID-19 frappe toujours de plein fouet
les propriétaires de PME. Malgré la
grande résilience dont ils font preuve depuis le début de la pandémie, bon
nombre d'entre eux, forcés de fermer ou qui ont vu leurs ventes chuter drastiquement, sont dos au mur. Pour leur
donner une voix, la FCEI rend publique la pétition qu'elle fait circuler
depuis le 4 novembre dernier auprès de ses membres et les invite à
s'exprimer[...].
«[...]nous
[...] sommes au 55e jour d'arrêt pour certaines PME, et malheureusement
plusieurs attendent encore de recevoir cette aide.»
Mme
la Présidente, je peux aussi déposer le communiqué de presse, parce que,
probablement, la personne qui a rédigé
le discours ne l'a pas lu. Quand je vous dis qu'il y a des problèmes réels et
qu'on ramène des exemples concrets... parce que l'ensemble des membres de l'opposition, l'ensemble des trois partis
ont fait leurs devoirs. On parle à nos entrepreneurs, et nos entrepreneurs nous avisent, nous informent
qu'ils parlent aussi avec la partie gouvernementale,
mais malheureusement les réponses ne sont pas là.
Donc,
aujourd'hui, je suis venu avec deux mains, prêt à collaborer avec M. le
ministre. Nous avons ramené sur la
table des propositions très simples. M. le ministre, on le fait pour les
PME. Et je vais rectifier une chose très importante. Je ne dis pas que le ministre n'a pas à coeur
l'économie ou les PME du Québec. Mais malheureusement ce que le ministre
dit et la façon de laquelle on le voit sur
le terrain, il y a une énorme différence. Il y a une disparité entre les
régions. J'ai des exemples, Mme la Présidente, que tout à l'heure j'ai
mentionnés, où un entrepreneur est obligé de remplir trois, trois formulaires
parce qu'il est dans trois MRC. Je comprends, c'est ce qu'il faut faire, mais
une demande des états financiers audités, et une autre ne les demande pas.
Bien, au moins, rectifiez, envoyez des messages clairs.
Quand j'entends
aujourd'hui le... qui est vide à Montréal, c'est le centre-ville où il y a le
plus grand nombre de restaurateurs,
j'aimerais bien que le ministre nous partage combien la ville de Montréal lui
demande. Les demandes sont là, Mme la
Présidente, et les solutions sont là. La détresse s'installe. Le dernier
sondage de la FCEI, les préoccupations, c'est quoi? Baisse des dépenses de consommation, mais, après que la crise sera
passée, problèmes de liquidités, effets sur la santé, l'endettement de
l'entreprise.
Et,
j'en suis sûr et certain, s'il y a quelqu'un dans cette salle, il y en a
d'autres, mais, j'en suis sûr et certain, qui connaît les ratios, et ça veut
dire quoi les ratios, c'est M. le ministre. J'en suis sûr et certain, je n'ai
même pas besoin de parler des ratios,
de les définir. Je vais juste nommer les ratios, il va me dire : C'est un
fait, les ratios, c'est important pour la vitalité de nos entreprises.
Mais malheureusement, Mme la Présidente, et je comprends quand il parle... la
rigueur, il n'y a personne qui discute de
rigueur, il n'y a personne qui discute que l'État doive... les entreprises doivent
déposer des documents et doivent soumettre leurs demandes. Mais, Mme la
Présidente, l'argent n'arrive pas. La lourdeur bureaucratique, elle est
là, et malheureusement, malheureusement, nous sommes en train de l'échapper.
Encore
une fois, Mme la Présidente, je tiens à remercier les collègues qui ont appuyé
notre motion, notamment la collègue
porte-parole du Parti québécois, le collègue porte-parole de Québec solidaire, mes collègues qui ont pris la parole, mes collègues qui nous ont assistés aujourd'hui. Et je lance un dernier
message au ministre. Vous savez, dans la vie, Mme la Présidente, il y a des moments où il faut se lever
très haut parce que la situation est critique. La situation, elle est critique.
L'esprit entrepreneurial est menacé. La culture
entrepreneuriale et la culture d'entreprendre, au Québec, est menacée. Nos PME souffrent, la détresse est malheureusement là.
C'est à nous tous, en tant que parlementaires, d'agir. Je lance encore
une fois mes deux mains au ministre que nous pouvons agir ensemble pour sauver
nos PME. Merci, Mme la Présidente.
• (17 heures) •
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député de Nelligan.
Ceci met fin à ce débat.
Et,
avant de procéder à la mise aux voix de cette motion, je constate qu'un des
groupes parlementaires n'est pas représenté, alors je vais suspendre nos
travaux, pour un maximum de 10 minutes.
(Suspension de la séance à
17 h 1)
(Reprise à 17 h 4)
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, nous reprenons nos travaux.
Mise aux voix
Et je vais mettre aux voix la motion de M. le
député de Nelligan, qui se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse que des milliers de
petites et moyennes entreprises doivent présentement garder leurs portes
fermées en raison des restrictions imposées pour les commerces en zone d'alerte
maximale;
«Qu'elle reconnaisse que les entreprises ne se trouvant pas
en zone d'alerte maximale, soit les zones jaune et orange, doivent aussi
composer avec des réductions importantes de leur chiffre d'affaires;
«Qu'elle reconnaisse que les décisions gouvernementales ont
un impact majeur sur les finances de nos PME québécoises;
«Qu'elle reconnaisse
que les entreprises doivent notamment continuer d'assumer les frais fixes;
«Qu'elle prenne acte
que les mesures d'aide proposées par le gouvernement caquiste font en sorte
d'augmenter fortement le taux d'endettement des PME du Québec;
«Qu'elle dénonce que l'aide pour les commerces en zone
d'alerte maximale ne soit pas offerte aux autres commerçants du Québec;
«Qu'elle dénonce les délais encourus par les entreprises du
Québec qui attendent le décaissement relié aux mesures d'aide
gouvernementales;
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale exige du gouvernement du Québec qu'il mette sur pied avec
diligence un contrat moral avec les
PME du Québec, contrat incluant des mesures additionnelles d'aide directe et
l'amélioration de la prévisibilité ainsi que de l'accessibilité de
l'aide offerte aux entreprises.»
Alors, en application de l'ordre spécial, j'invite
maintenant les parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes, en
commençant par M. le leader adjoint de l'opposition officielle.
M. Derraji : Pour.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
M. le leader adjoint du gouvernement?
M. Schneeberger :
Contre.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
M. le député de Rosemont?
M. Marissal : Pour.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Mme la députée de Gaspé?
Mme Perry Mélançon : Pour.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, je vous remercie. Et, en conséquence, la motion est rejetée.
Pour connaître la suite de nos travaux, je cède
la parole à M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Schneeberger :
Merci, Mme la Présidente. Alors, je vous demanderais d'appeler l'article 7
du feuilleton.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, avant de procéder à ce
que vous me demandez, M. le leader adjoint, je vais suspendre nos
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 17 h 6)
(Reprise à 17 h 8)
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, nous reprenons nos travaux.
Projet de loi n° 71
Reprise du débat sur l'adoption du principe
Et
l'Assemblée reprend le débat ajourné plus tôt aujourd'hui sur l'adoption du
principe du projet de loi n° 71, Loi sur les
véhicules hors route. Et, au
moment de suspendre ce débat, M. le
député de Jacques-Cartier, c'est vous qui aviez la parole, et je vous recède la parole.
M. Gregory Kelley (suite)
M. Kelley : Merci,
Mme la Présidente. Je suis très
content de voir tous les collègues dans la banquette du gouvernement ici, parce que j'imagine, entre 13 heures et maintenant,
ils ont tous dit : Bien, j'ai hâte d'écouter le reste du discours du député de Jacques-Cartier, parce qu'il va dire des choses
très, très intéressantes. Il a commencé avec la motoneige dans la région de
Soulanges. Alors, je vais continuer
la suite des choses, mais... Mon discours, et c'est sûr que ça va être
quelque chose très intéressant, puis j'espère que je vais avoir l'écoute du
ministre et tous les députés du gouvernement.
Alors, juste
de commencer un petit peu sur le projet
de loi, de mettre ça un petit peu en contexte. Et c'est trois différents axes.
La sécurité,
le député de Mont-Royal a parlé de tous les exemples... Je pense, tout le monde dans la Chambre ici peut
penser à l'événement l'hiver dernier, que... à des touristes de France
malheureusement décédés lors d'un accident très, très tragique. Je sais que le ministre responsable de la région a agi rapidement pour dire qu'on va mettre en place un projet de loi qui va répondre et bien
encadrer la situation.
• (17 h 10) •
Alors, je
pense, c'était une bonne chose, parce
que ces familles méritent une suite
de l'Assemblée nationale, et ce n'est
pas juste... c'est pour toute l'industrie aussi de s'assurer que des gens qui vont aller
faire de la motoneige dans toutes les
différentes régions du Québec sont bien encadrés par une loi qui a des dents,
puis ça, c'est une chose qu'on peut discuter après, mais des pouvoirs ou forces, qui va mettre en place des pouvoirs
que les forces policières vont avoir pour faire des... de donner des amendes à des personnes ou quand même
une entreprise qui ne respecte pas les différents éléments dans
ce projet de loi. Alors, la sécurité, c'est primordial.
Puis une
autre chose, c'est la cohabitation harmonieuse entre les utilisateurs de
véhicules hors route et les autres usagers du territoire.
Alors, ça,
c'est trois éléments clés de ce projet
de loi. Mais juste encore une mise en
contexte. Juste au Québec, il y a
beaucoup de gens qui aiment de faire de la motoneige et tout ça ou utiliser un
véhicule hors route, mais c'est vrai
qu'il y a des accidents qui arrivent,
puis on parle de plus de 100 décès dans les 10 dernières années, sans
compter aussi des blessés graves.
Alors, je pense que c'est évident qu'il y a une nécessité d'agir, mais quand
même, dans le passé, plusieurs différents gouvernements ont déposé des
projets de loi.
On peut
regarder quand même le projet de loi n° 90, en 2004, où
c'était une loi modifiant la Loi sur les véhicules hors route qui était... afin d'introduire une
disposition rétroactive offrant une immunité aux clubs de motoneige face aux
différents recours juridiques. Ça, il y a
toute une histoire autour de ça que je sais que mon collègue de Mont-Royal a
bien expliquée. Là, j'ai une décision
qui est rendue. Alors, on a fait une loi spéciale, le projet de loi n° 9 en 2006, encore une loi modifiant la Loi sur les véhicules hors
route. In a retravaillé encore certains éléments dans la loi, puis un projet de
loi n° 121 en 2010, puis aussi un projet de loi n° 147 en 2017.
Alors, comme
on dit, c'est un enjeu qui revient souvent, puis il y a plusieurs autres gestes
qui ont été posés par les autres
gouvernements. Et maintenant, ce gouvernement arrive avec un autre projet de
loi qui, encore, a des éléments qui sont importants. Alors, je pense, c'est important
juste de rappeler c'est quoi, les objectifs plus précisément qui sont
expliqués, qui sont dans le projet de loi. Alors, le projet de loi
n° 71, ce projet de loi propose une réforme de l'encadrement des véhicules hors route, ayant
principalement pour objet d'assurer la sécurité du public et de favoriser une
cohabitation harmonieuse entre la
pratique récréative des véhicules et les autres usagers du territoire, peut se
faire... remplace l'actuelle Loi sur les véhicules hors route.
Alors,
nouveau dans ce projet de loi : détenir un permis de conduire, terrain public ou
sentier; prévoir qu'une personne peut conduire un véhicule hors route sans
permis, sous réserve des conditions particulières pour les moins de 18 ans
sur les terrains privés; encadrer la
location des véhicules hors route, notamment en utilisant l'obligation de faire
suivre une formation minimale; une
personne devrait avoir complété avec succès une formation reconnue par le ministre du Tourisme pour guider une excursion des
véhicules hors route; rendre applicables aux conditions des véhicules hors
route les dispositions du Code de
la sécurité routière concernant la conduite... des facultés
affaiblies, et le projet de loi revoit les vitesses maximales autorisées ainsi que les modalités d'application des normes
de distance relatives à l'aménagement des sentiers à proximité des habitations
ou des autres lieux.
Alors, tout
ça pour dire que ce projet de loi va modifier plusieurs différents projets de loi qui existent déjà. C'est un projet de loi important, un projet de loi avec plus que 100 articles, alors c'est sûr
que ça va prendre beaucoup de temps de
bien étudier chaque article. J'ai eu le plaisir de siéger pendant le projet de loi sur le taxi Uber avec le ministre. Je sais, c'est quelqu'un
qui a vraiment la capacité d'être ouvert des propositions de l'opposition, les
amendements, mais aussi d'écouter des groupes qui étaient présents en
commission.
Et je me
souviens très, très bien qu'on a parlé du transport adapté. Avec le projet de loi qui était fait sur le taxi Uber, plusieurs groupes ont dit qu'il y a vraiment des problèmes très, très
importants pour eux autres, il était très important de modifier le projet de loi, et je sais que
le ministre a été vraiment à l'écoute. On a travaillé ensemble pour s'assurer
que le projet de loi était bien encadré, que ça a bien respecté le
transport adapté. Alors, je pense que le ministre va faire la même chose avec ce projet de loi parce qu'on a vu plusieurs groupes qui ont fait
des suggestions. Pas mal tout le monde est pour le projet de loi, mais
il y a quand même des choses qu'on peut améliorer ensemble.
Je veux juste
aussi rapidement juste faire le point sur un des autres éléments que j'ai
trouvé dans le projet de loi qui
était bien intéressant. L'exigence de l'âge, le permis de conduire à 16 ans, c'est quelque chose qui n'est pas fait dans le
reste du pays. Je pense que c'est une bonne nouvelle. C'est sûr que l'application de ça partout au Québec va être un
petit peu difficile, mais je pense que c'est un bon signe qu'il faut envoyer à la société,
parce qu'on a vu aussi des accidents
graves qui arrivaient à des jeunes.
Alors, il faut être très, très prudent avec ça. Puis la formation et tout ça,
je pense que c'est très important pour les véhicules hors route et pour
les gens qui font de la motoneige.
Une autre
chose, c'est de réduire la vitesse, qui était à 70 kilomètres, jusqu'à 50.
Cet élément qui, dans le projet de loi
encore... Je reviens un petit peu, parce que, dans le mémoire... l'Union des
producteurs agricoles qui a dit : Bien, le terrain, c'est partagé. Puis pour tous mes collègues qui regardent leurs
terres chez nous, on sait que cet enjeu, les gens qui font de la motoneige sur la propriété de nos
agriculteurs du Québec, il y a des chicanes des fois. On a vu l'an passé qu'ils
ont bloqué des
chemins. Des fois, c'est une question de payer pour utiliser leurs terrains ou
quand même c'est une question de juste des dommages qui étaient faits
sur leurs terrains.
Alors,
ça, c'est un autre élément que l'UPA a vraiment très clairement dit, puis il
faut bien encadrer ça. Il faut s'assurer que ce projet de loi, dans toutes les régions du Québec, respecte les
gens qui veulent faire de la motoneige, mais aussi les propriétaires d'un terrain, d'une ferme et tout
ça. Alors, je sais qu'il y a des choses dans le projet de loi qui prennent ça
en considération. Mais quand même, juste la vitesse... l'important,
c'est pour la sécurité, mais aussi important, on voit ça souvent quand ils sont en proximité d'une ville et
tout ça, les gens doivent réduire leur vitesse. Je pense que c'est juste un bon
élément qui est dans le projet de loi.
Je
veux juste aussi parler rapidement de l'élément pour le côté des autochtones,
qui est dans la loi, parce qu'il y a une section qui parle exclusivement de ça.
Puis il y a tout un travail pour le gouvernement, et pour le ministre, et le
ministère après ça de faire la suite
de comment le projet de loi va appliquer sur les territoires autochtones puis
les différentes ententes qui doivent
être signées. Mais juste pour rapidement aller sur qu'est-ce qui est dans le
projet de loi présentement pour les communautés
autochtones : «En vue de permettre l'application de mesures assurant une
meilleure prise en compte de la réalité
des autochtones et de la pratique de leurs activités traditionnelles ou
rituelles, tout en favorisant leur sécurité et celle du public, le gouvernement est autorisé à conclure
une entente relativement à une matière visée par la présente loi avec une
nation autochtone représentée par l'ensemble
des conseils de bande ou des conseils des villages nordiques des
communautés...» et là, ça inclut
la Société de Makivik, le gouvernement des la nations crie et les
communautés autochtones qu'il représente par son conseil de bande ou par un conseil de village. Mais bref, ici, ça
donne le ministre, le ministère, le pouvoir de faire des ententes.
Et
encore je reviens sur qu'est-ce que le député de Mont-Royal a dit, qu'il y a des différentes
réalités avec les autres nations
et les 55 communautés autochtones partout sur le territoire du Québec. On
peut prendre l'exemple de Uashat, qui est juste à côté de Sept-Îles. Là,
on a une communauté en proximité d'une grande ville du Québec, mais la réalité,
si on regarde dans le Grand Nord et si mes
collègues ont eu l'opportunité de visiter une communauté inuite ou crie et de
voir un petit peu leur réalité, tout
le monde est sur un véhicule hors route tout le temps. Les petits enfants, ils
utilisaient ça pour aller partout, partout, partout. Alors, ce n'est pas
facile pour les forces policières qui sont dans le Nord, sur le territoire de Kativik, d'enforcer ça tout le temps parce que
c'est vraiment... c'est impossible. Et ça, c'est comment ils font leurs voyages,
comment ils font leur chasse ensemble, c'est
par la motoneige en hiver. Alors, je comprends qu'il y a une partie ici qui va
permettre la flexibilité du gouvernement de faire des ententes en tout respect
de la réalité autochtone.
Mais il y a deux groupes qui ont parlé... excusez-moi, qui
ont déposé des mémoires, qui étaient contre ce projet de loi. Mais une, c'était la nation crie,
puis les raisons qu'ils ont citées dans leur mémoire, il n'y a pas eu de
consultation conforme à ce que la
nation crie aurait souhaité. Elle souhaite qu'il y ait une négociation afin
d'établir une entente et les lois qui sont... bien, s'appliquent sur
leur territoire.
• (17 h 20) •
On connaît que la nation crie, ils sont bien capables de
négocier avec un gouvernement. Ils sont pas mal autonomes sur leur territoire. Mais c'est juste un exemple,
c'est un rappel à tout le monde, à chaque ministre, à chaque ministère, que,
quand on veut faire ou mettre en place une loi qui va toucher les communautés
autochtones, c'est mieux d'aller et consulter eux autres avant que le
projet de loi est déposé.
Mais ce n'est pas un reproche, parce que, comme je vous dis,
je sais que le ministre est vraiment à l'écoute et il est capable de faire des amendements. Et je sais qu'il
va prendre le téléphone pour parler avec le grand chef Abel Bosum puis travailler tous ensemble, les fonctionnaires du
gouvernement, la nation crie et aussi avec le gouvernement du Québec. Mais
c'est juste une réalité que, je pense, il faut juste souligner parce que
ce n'est pas tout à fait facile.
And, Madam Speaker, I do want also to
just come back to farmers, because I had the pleasure, the other week, of participating in the Québec
Farmers' Association's annual general meeting. Normally, it's actually held at
MAC College, which is in my
riding, the McGill farming program. And I've had the pleasure going to the AGM
as attaché but also as an MNA. It's a point of pride for my riding.
We are... you know, some of the really
forward-thinking students who question how we can raise crops in, you know, places where there is not a lot
of rain, how we can make crops more drought resistant. I mean, it's really just
a formidable, an amazing program,
school, bright students. But anyways, every year, they get together with the
students and they go and find some of the farmers in this community and
in different regions to talk about it.
So I was going to do a quick opening
speech along with the federal Minister of Agriculture, Mme Bibeau. So we're in the room with the Québec English farmers, and they were just
yacking about how the Transport Ministry is always, you know, slapping down on their vehicles and something, you know...
just farmers being farmers. And they actually started to talk about how when you are going to do... you
know, skidooing, and that season is coming up, and some of them just started to... that all last year, you know, they
cut up this part of my fence and there was... Anyways, they all started to
laugh saying that... once I
said : Oh! Hi guys, it's nice to see you all again, that... Oh yes! Sorry,
Greg, we're just farmers being farmers here, complaining about
everything, but how are you doing? It was just good to hear their voice.
But it was interesting because, when I
was reading through the notes of this bill, and what the union, the
agricultural producers
of Québec had said, that, you know, respecting the farmer properties is so
important to make sure the law does do that. It is brutally important for, you
know, everyone living together in harmony in all different parts of Québec,
which again, as I had mentioned before to my colleagues, for anyone who
picks up La Terre de chez nous, who does read the Québec Farmer's Association, advocates papers that
they do every month, the question of, you know, skidooers, and the clubs, and farmers, they do sometimes... do lock,
you know, heads when they come over the use of their land for, you know,
skidoo purposes.
Alors, je vais aussi
juste citer des choses que j'ai vues, pendant les consultations particulières,
sur les éléments que différents groupes ont présentés. Puis j'ai vu que...
Mathieu Santerre a présenté comme une personne qui peut juste commenter sur le projet de loi, mais je
trouvais que lui a eu plusieurs suggestions pour le gouvernement. Il est venu
à la consultation publique pour exprimer la
voix d'une personne vivant au bord des sentiers à Portneuf. Il a dit que le
projet de loi semble apporter un
équilibre nécessaire, mais il y a des améliorations qui doivent être faites.
Particulièrement, il a dit, les
articles 93 et 94, permettre à des assemblées citoyennes de renverser des
règlements du ministre, il faut revoir ça car ça devient impossible à suivre. Les limites de vitesse au bord des
résidences doivent être claires et inscrites dans la loi. Puis je
sais qu'une autre personne a cité dans leur mémoire que c'est important que les
travailleurs du ministère des
Transports, qu'ils mettent des signes partout et pas juste des
bénévolats parce que ça va mieux fonctionner comme ça.
Alors, juste
un autre commentaire là-dessus, dans mes notes, que j'ai vu que
l'article 31 prévoit des restrictions pour l'utilisation de certaines routes. On devrait aussi restreindre
l'utilisation des véhicules hors route dans les pistes cyclables. Je sais qu'on
a eu toute une discussion sur les «fat bikes». J'ai vu ça souvent à Montréal,
les gens qui utilisent leur vélo toutes
les saisons, mais les «fat bikes», c'est aussi un type de vélo dans la forêt
que plusieurs entrepreneurs et les gens... pour attirer des touristes en région. Alors, c'est, je
pense, une industrie qui est en croissance. Alors, il faut prendre ça en
considération.
Et, pour cet
autre élément qu'il a dit, la capacité d'intervention pour faire appliquer la
loi est très variable selon les régions. Et, je pense, ça, c'est aussi un
élément qui est très important parce que les chiffres sont vraiment
impressionnants. Il y a des
centaines... excusez-moi, il y a plus que 200 000, je pense, véhicules
motoneiges ici, au Québec. Il y a plusieurs personnes qui pratiquent puis qui font de la
motoneige dans les forêts, etc., et de vraiment... policier, ce n'est pas facile. Encore le député de Mont-Royal a dit que c'était peut-être...
je ne sais pas si ce n'était pas possible, mais de ne pas entendre les
forces policières sur comment ils vont être capables d'appliquer les lois et
les règlements... était un petit peu plus difficile.
Et ça, c'est une chose, je ne sais pas s'il est question de le bonifier, mais
le travail va être peut-être difficile pour les forces policières des municipalités
du Québec, mais aussi pour la sécurité du Québec
et tout ça, puis aussi l'accès pour les véhicules d'urgence sur les
différents sentiers dans les régions.
Alors, bref,
dans tout ce projet de loi, il y a des éléments qui sont bons pour le Québec.
Je pense que de mettre la sécurité la
priorité numéro un, c'est la bonne direction pour le Québec.
Et ça, c'est pourquoi, à ce stade-ci,
notre formation politique va voter
pour ce projet de loi. Et je sais que mon collègue de Mont-Royal puis les
autres députés qui vont siéger pendant
l'étude détaillée vont proposer des amendements pour améliorer le projet de loi
et je sais que le ministre va être à
l'écoute de mes collègues. Alors, merci beaucoup, Mme la Présidente, et merci à
tous mes collègues pour votre écoute.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député
de Jacques-Cartier. Et je cède la parole, maintenant, au prochain
intervenant, qui sera M. le député de Vimont.
M. Jean Rousselle
M. Rousselle :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Écoutez, quand j'ai commencé à lire les
mémoires et quand j'ai commencé à
lire, justement, dans les journaux qu'est-ce qui se passe, justement... puis on
le sait tous, hein, on lit les nouvelles,
ce n'est pas nécessairement drôle dans les sentiers et tout. Mais ça me
rappelait justement quand que... Ça fait longtemps que j'en faisais, de la motoneige, là. J'étais dans
l'Outaouais, mais... secteur que vous connaissez beaucoup, donc. On l'a nommée la ville facette. Il n'y a pas grand
monde qui connaît ça, mais c'est là que j'ai fait ma découverte, justement,
avec la motoneige.
Mais pour
vous dire que, dans ces années-là, la performance, elle n'y était pas, vraiment
pas, là. Vous savez, bien souvent, tu étais plus souvent pris que tu roulais
parce qu'il n'y avait pas de sentier, vraiment. Donc, tu étais toujours pris
avec ta motoneige et puis... En tout cas, ça
faisait vraiment un bon cardio à ce moment-là. Donc, juste pour vous dire que
ça me rappelle, justement, des bons souvenirs. Mais effectivement, ça s'est
amélioré. Ça s'est amélioré grandement, et des fois, à un moment donné, tu te dis : Est-ce que ça s'est trop
amélioré? Parce qu'à un moment donné, il y a le risque aussi qui vient
avec.
Je regardais
justement, dans La Presse, justement, au niveau de
l'économie, justement, BRP dépasse les attentes au troisième trimestre. Ça, ça veut dire que les véhicules récréatifs,
là... Parce que beaucoup de gens, à cause de la COVID... on sait tous qu'on essaie d'avoir des
échappatoires quelque part, et c'en est une. Les gens vont dire : Bien, je
vais m'acheter un quad, je vais
m'acheter une motoneige, je vais m'acheter n'importe quoi, mais quelque chose
que je vais pouvoir justement sortir
de la maison puis faire une activité
en plein air. Donc, c'en est une qui est... tant mieux pour la compagnie, parce que c'est une compagnie d'ici. Donc,
ils surpassent vraiment... le trimestriel. Mais, en même temps, quand j'analyse
ça... Puis je suis bien content, là. Je veux dire, je ne suis pas ici pour
dire : Mosus, ils font de la bonne business, tout le kit! Bien non. Tant mieux, ils font de la bonne
business. Mais, sur le même côté, en
même temps, je me dis : Bien,
s'ils font de la bonne business, ça
veut dire qu'il va y avoir plus de quads, plus de motoneiges sur le territoire.
Parce que, si on a des nouveaux adeptes ou des nouvelles adeptes, bien, ça veut dire que ça va se
retrouver dans les sentiers, ça va se retrouver... peu importe, mais ça va se
retrouver sur le territoire, c'est certain.
Et effectivement, c'est un projet de loi qui vient encadrer un peu mieux. Je veux dire,
dans le temps, il faut toujours... On a
fait des modifications dans le temps, mais je pense qu'on est rendus à
une autre étape. Puis effectivement, comme mon collègue de Jacques-Cartier
disait, on est pour ce projet de loi là. Quand on parle d'une meilleure
protection pour la population, on peut-u être contre? Bien non, on ne peut pas
être contre, tu sais. On est vraiment d'accord, une meilleure protection et un
meilleur encadrement aussi, c'est sûr qu'on n'a pas le choix.
• (17 h 30) •
Puis là il y
a des gens qui vont dire : Encore, là, vous venez de mettre des règles
pour... Mais oui, mais on n'a pas le choix de mettre... on demeure... On est
avec des gens, puis il n'y a pas tous les gens qui suivent les règles. Et puis à un moment
donné il faut que tu encadres ça. Tu
n'as pas le choix, je veux dire, ça fait partie de la logique. Pourquoi
qu'il y a des stops sur les coins de rue? Bien, c'est que si
on n'en met pas, bien, il y a des gens qui vont dire : Bien, il n'y avait pas de stop. Tu sais, ils ne
font pas attention. Bon, c'est dans la même lignée de pensée qu'à un moment donné tu n'as pas le choix de modifier des règlements pour mieux
protéger la population.
Et tant mieux si on est la première province qui
va aussi loin. Bien, tant mieux, tant mieux, les autres suivront. Je veux dire, moi, je n'ai pas de problème que le Québec soit le premier, qu'il
soit en avant. Je veux dire, «fine», il
n'y a aucun problème là-dessus. Il n'y a pas de problème.
Il y a
les mémoires que j'ai lus. Puis d'ailleurs,
je voudrais remercier tous les gens qui ont fait des mémoires
parce que faire un mémoire,
on le sait tous, que ça prend du temps. Ça prend... Bien souvent, quand tu es
dans des organisations comme
ceux qui ont... D'ailleurs, je vais en parler tantôt, là, par respect, parce qu'ils ont fait un travail incroyable. Puis je pense que c'est intéressant de
parler d'eux. Mais bien souvent ils ont eu des consultations dans leur club
de motoneige ou dans leur club de
quad. Puis on s'en va comment? On s'en va où? Puis donc c'est du travail, là-dedans,
puis de l'écrire, puis de venir le présenter ici, bien souvent, bien, ça aussi,
c'est du travail. Donc, je veux les remercier vraiment parce qu'eux sont vraiment sur le terrain. Eux sont vraiment sur le terrain. Puis
moi, tout à l'heure, quand je parlais justement de mon expérience de
motoneige à 14, 15 ans, je peux vous dire que je ne suis vraiment pas dans
le milieu, moi, motorisé. Je suis un gars
qui fait du ski, et puis je fais de la raquette. Donc, il n'y a pas grand-chose
de mécanisé dans mon affaire. Moi, je
suis vraiment plein air total, là, avec raquette, et ski alpin, et ski de fond.
Donc, moi, c'est, disons, il n'y a rien de motorisé, mais je n'ai rien
contre le sport parce que c'en est un, sport. Puis j'ai beaucoup d'amis qui
sont là-dedans. Puis on me parle d'évasion,
on me parle de... Bien souvent, ils vont sortir avec leur voisin, leur
conjointe ou conjoint parce que, des fois, c'est l'inverse aussi, hein?
Et des fois, bien souvent, les familles se retrouvent, justement, par un sport
comme ça.
Mais je vous
dirais que l'amélioration, ça amène des inconvénients. Puis là, c'est là que je
m'en vais, au niveau des accidents.
Je regardais l'Institut national de santé publique du Québec, le rapport, puis
je regardais aussi toutes les choses qui
arrivent. Écoutez, en 10 ans, VTT et la motoneige ont occasionné, causé
pas moins de 581 morts et 6 237 hospitalisations. Dans 60 % des accidents mortels, le
conducteur avait consommé de l'alcool. Et là, maintenant, on va parler de
cannabis parce que, là, avant, le
cannabis, il y en avait moins, mais là, maintenant, il est plus à la portée, le
cannabis. Donc, il va y avoir aussi le cannabis qui va rentrer là-dedans. Donc...
Parce que, là, 200 000 motoneiges, comme je vous disais tantôt, et
puis 400 000 VTT, bien, il
va y en avoir plus parce que, là,
avec la performance que les compagnies ont à en vendre à cause de la COVID,
bien, il va y en avoir plus.
Il y a le côté 30 000 touristes. Oui.
Puis ça, on se rappellera tous du problème de la tragédie qu'il y a eu au Lac-Saint-Jean,
des touristes français qui, malheureusement, ont perdu la vie. Bien souvent,
les touristes arrivent, ne connaissent pas
le territoire, de un, ils ne connaissent pas le territoire, de deux, ils ne
connaissent pas non plus la machine. Eux,
c'est un rêve d'arriver au Canada ou au Québec et puis d'essayer ces
machines-là, puis oui, on y va. Puis, en plus, ils ont de la puissance
maintenant. Aïe! c'est-u le fun, ça? Mais tout ça fait que ça s'additionne et
malheureusement ça amène des gens qui
perdent des vies, et ce n'est peut-être pas nécessairement une belle image
qu'on peut laisser, justement, dans la population mondiale, justement,
de dire : Ah! bien, des Français ont perdu la vie.
Donc, je
pense qu'on se responsabilise, je pense que faire une loi semblable, c'est
correct, je veux dire, je pense que c'est
bon. Mais je pense que, bien beau la vitesse que je vous parlais, comme... Moi,
je peux vous parler d'un beau corps de police, puis c'est sûr que, là,
je vais lui donner la claque un peu, pour la police de Laval, mais c'est
certain que la police de Laval font des
opérations, la police de Laval intervient dans les sentiers aussi, comme la Sûreté du Québec et comme d'autres corps de
police. Ils interviennent, mais, comme je vous dis, c'est bien beau, qu'on fait
une loi, c'est bien beau que... Puis,
comme je vous ai dit, il va y en avoir plus encore dans les sentiers. Bien, je
pense qu'il faut donner des moyens.
Puis, oui, j'ai lu, dans le projet de loi, il y a des moyens qui sont donnés au
niveau du bruit, au niveau des freins, au niveau... oui, tout ça, mais
ça prend le personnel aussi pour le faire, ça prend le personnel. C'est bien
beau, dire : Oui, oui, on met des
nouvelles règles, mais si on n'ajoute pas plus de personnel policier sur le
terrain... Bien, oui, ils vont prendre
des contrevenants, mais, moi, je pense que si on veut avoir une suite logique
avec ce projet de loi là, bien, moi, je pense qu'il faut s'en aller aussi sur mettre plus de personnel sur le
terrain. Donc, à ce moment-là... Parce que là, on va parler juste de la Sûreté du Québec, le
territoire qu'ils ont à couvrir. Écoutez, là, c'est impossible, là, c'est
impensable, là. Oui, ils vont faire
des opérations, ils vont se déplacer. Bien oui, c'est bien beau, là, mais ils
ne peuvent pas tout couvrir, c'est impossible.
Donc, que ce soit à Gatineau, que ce soit... peu importe où, à Laval, bien,
moi, je pense qu'il faut, à un moment donné...
Puis, le gouvernement, il va falloir qu'il vienne en aide, justement, aux
municipalités pour, justement — et
aussi à la Sûreté du Québec — pouvoir mettre plus de
personnel à couvrir justement ce manque-là.
On parlait de formation aussi, formation des
guides, très bonne idée parce qu'il faut... Je pense qu'avec une formation c'est de mettre conscients des problèmes
que ça peut occasionner avec des personnes non formées correctement. Donc, le guide qui va arriver avec des Français ou peu importe les
gens qui arrivent de peu importe où dans le monde, bien, je pense, c'est important de les former, de les
informer correctement et de faire un suivi avec eux parce que,
bien beau, là, mais j'imagine, là,
comme... Je reviens toujours à la tragédie du Lac-Saint-Jean, bien, une gang
de «boys» qui arrive au Québec, puis bingo! on s'en va, on fait le party, puis on
prend des motoneiges, puis envoye! on y va... Donc, je pense que les
guides aussi, il va falloir responsabiliser les guides aussi là-dedans.
Les agents de surveillance aussi, des clubs,
j'ai vu ça aussi, formation, très intéressant parce que les agents de surveillance, est-ce qu'on peut leur donner des
pouvoirs ou si... Tu sais, je veux dire, je ne sais pas jusqu'où le ministre
veut aller ou peut aller, mais dans le sens... C'est qu'à un moment donné,
comme je vous ai dit, il faut augmenter le personnel, mais aussi, les agents de surveillance, bien
souvent qui proviennent de clubs, bien, il va falloir aussi... Ces clubs-là,
ils vont avoir besoin justement de sous pour pouvoir, justement, vraiment
avoir le nombre de surveillants possibles.
Il y a
aussi le côté 16 ans dans les terres privées. Oui, bien, je l'écoutais
tantôt, le ministre, justement. Effectivement, tu
sais, dans les terres privées, accompagné du père, tu sais, à un moment donné, bien souvent, puis on va se le dire, là, bien souvent, sur les terres privées, bien
souvent, c'est des agriculteurs qui ont des terres privées, puis, bien souvent,
le jeune, il va même conduire le tracteur, comprenez-vous, là? Bien
souvent, il va aller aider son père ou sa mère, parce qu'il y a des femmes agricultrices aussi, et puis, bien, bien souvent,
il va arriver ce qu'il va arriver : le jeune va aller aider. Donc, 16 ans... en bas de 16 ans avec
une surveillance, par contre, là, je ne laisserais pas ça sans surveilllance,
c'est à regarder. Moi, je pense que
le ministre est parti là-dessus puis je ne suis pas inquiet que mon collègue de
Mont-Royal—Outremont va surveiller ça. Le
connaissant, il va sûrement amener des amendements ou il va sûrement regarder
ça. Le connaissant, là, il va regarder ça très attentivement.
Il y a l'UPA
qui demande un fonds spécial. Tu sais, une terre endommagée, c'est qu'en même
temps on endommage notre
garde-manger, hein? Donc, si l'UPA demande un fonds spécial, bien, je pense que
c'est important parce que, bien beau, toutes ces règles-là, mais on le
sait bien, qu'il y a des gens... D'ailleurs, c'est pour ça qu'il y a des
policiers puis qu'il va y avoir de la
surveillance avec des agents de surveillance, et tout. On le sait bien qu'il y
en a qui ne suivront pas les
consignes. Il y en a qui... Et malheureusement, quand tu endommages une terre... Et puis, d'ailleurs, l'UPA a fait une demande vraiment
réfléchie, bien, à un moment donné, il y a quelqu'un qui faut qui paie ça. Donc, c'est sûr que, bien
souvent, est-ce qu'on va être capable de localiser la personne qui a
fait ce dommage-là? Pas besoin... On ne se contera pas de menterie ici, là, c'est peu probable. Tant mieux
si on réussit à localiser cette personne-là ou ces personnes-là. Mais, bien
souvent, on ne les localise pas, puis les terres sont endommagées. Puis c'est
qui qui paye? Bien, c'est l'agriculteur. Puis l'agriculteur a déjà, bien souvent, des problèmes avec la nature qui,
bien souvent, qui n'aide pas, et tout. Donc, si on met ça en plus, bien, il n'a pas besoin de ça. Il n'a
pas besoin de ça, vraiment. Puis, comme je vous dis, endommager nos terres
agricoles, bien, c'est d'endommager, en même temps, notre garde-manger, en même
temps.
• (17 h 40) •
Donc, je vous ai parlé justement de
surveillance, et tout, mais il faut parler aussi des sentiers. Les sentiers,
faut qu'ils soient correctement... Il faut
qu'ils soient vraiment en bon état. Et ça, encore une fois... Et des fois, les
tracés des sentiers, il y en a qui
sont plus à risque que d'autres, il y en a que c'est plus dangereux que
d'autres. D'ailleurs, juste à... J'ai pris ça dans le journal, dans les Laurentides, justement, le ministre
l'a sûrement lu, ça, c'est sûr, je n'en ai aucun doute, c'est : «Le MTQ est sur le point de donner
son aval à l'ouverture d'un sentier de motoneige de neuf kilomètres aménagé
dans son emprise le long de la 117,
[à] Saint-Faustin—Lac-Carré et
Mont-Tremblant.» Il y a un monsieur, que je lis dans le journal, rapporté par La Presse, M. Claude Armstrong, lui, qui connaît ce
secteur-là, il habite là, il est là, puis lui, il dit : Bien, si
vous faites ça, là, bien, il va y avoir des morts, c'est certain.
Bien, moi, je
pense qu'il va falloir, à moment donné... Bien beau, qu'on veut ouvrir les
sentiers, on veut vraiment qu'on se promène d'un endroit à l'autre du Québec,
puis, oui, je comprends parce que l'ouverture d'un secteur à l'autre, bien, on parle de l'économie, justement, des
régions, donc c'est important pour les régions. Comme je vous ai dit,
Bombardier fait de l'argent pas mal,
dans ce temps-ci, puis tant mieux, mais, à un moment donné, ces gens-là, ces
motoneigistes-là ou ces gens qui font du quad, bien, ils se promènent en
région, puis c'est sûr qu'ils dépensent en région, puis c'est bien correct,
mais, encore là, il ne faut pas le faire au détriment, justement, de la
sécurité de la personne.
Donc, moi, je
pense que c'est sûr que, comme je vous ai dit tantôt, il faut penser à la
sécurité des gens, donc on s'en va
sur une bonne lignée, je veux dire, le projet de loi, il s'en va à la bonne
place, là, comprenez-vous, et on resserre, on donne des... on va donner un petit peu plus de pouvoirs aux policiers
puis aux surveillants, puis c'est bon, ça, mais, comme je vous ai dit, ça prend plus de policiers puis
plus de surveillants, mais ça prend des sentiers en santé parce que, si les
sentiers ne sont pas en santé, bien,
veux veux pas, ça va être à risque. Puis là le moindrement tu croises une
route, puis comme le monsieur ici,
M. Armstrong le mentionne, bien, c'est à risque. Oui, je comprends que,
des fois, à un moment donné, tu n'as
peut-être pas le choix, tu sais, à un moment donné, il va dire : Oui,
mais, si tu veux qu'on passe de là à là, on n'a pas le choix. Je comprends, mais essayons de se
creuser la tête un peu plus peut-être pour essayer vraiment... Des fois, on est
portés à aller au plus vite puis au plus
rapide, puis se dire : Bien, on va faire ça parce que ça va coûter moins
cher. Ça, on est toujours du côté,
bien, ça va coûter moins cher. Mais le côté moins cher, là, s'il y a des gens
qui se blessent là-dedans, ça coûte
combien à l'hôpital pour ces gens-là? S'il y en a qui meurent, là, les dommages
collatéraux, il arrive quoi avec ces familles-là? Comprenez-vous? Moi,
je pense qu'à un moment donné il faut vraiment analyser dans l'ensemble puis il
faut vraiment regarder, voir si les tracés sont corrects, vraiment corrects.
Pas nécessairement une question de sous, vraiment
une question de dire : On y va, on prend ce tracé-là ou on le modifie
parce qu'il va être plus sécuritaire. Oui, il va coûter plus cher, ou peut-être qu'on va perdre une couple de kilomètres,
ou on va... Oui, ça se peut, ça se peut, mais c'est des choses qui se peuvent, je veux dire, mais,
moi, je pense que si on se creuse la tête, on peut avoir des sentiers un petit
peu plus sécuritaires
Je m'en vais... parce que je vois que le temps
va vite. Je regardais justement les groupes que j'ai... Ah! puis la formation et permis obligatoires, là, en passant,
parce que là, avant de m'en aller dans les groupes, là, je réalise ce que j'ai
plein de notes que je ne passerais pas, là,
mais je veux en parler. Formation et permis obligatoires. Bien oui, bien oui,
vous savez, une motoneige, comme je
vous ai dit, à la vitesse qu'ils vont maintenant, à la vitesse qu'ils vont
maintenant, puis là il n'y a pas...
tu sais, je veux dire, il y a-tu une ceinture de sécurité, là-dedans, là? Tu
sais, je ne pourrais même pas vous dire, je ne le sais pas, ça fait
longtemps que je n'ai pas fait de motoneige, mais je ne pense pas, je ne pense
pas. Donc, imaginez-vous, à la vitesse que
ça roule, donc, je comprends qu'on veut baisser la vitesse, je comprends, puis,
super! parce que c'est ça qu'il faut
faire. Je comprends que ceux qui font vraiment de la vitesse, là, qui veulent
vraiment... ils ne seront pas contents, eux autres, là, c'est certain, mais
c'est ça qu'il faut faire, c'est ça qu'il faut faire. Donc, moi, je pense
qu'à un moment donné il faut donner une
formation. Mais, encore une fois, je reviens toujours avec... de mettre un
petit peu plus de personnel sur le territoire pour le protéger.
Plus de responsabilités aux entreprises aussi,
récréotouristiques, bien oui, parce que tu as bien beau amener des gens d'ailleurs, mais, à un moment donné, ils ont
une responsabilité. Puis s'ils voient justement ces gens-là, parce qu'on
parlait de
consommation d'alcool tantôt, si on voit que les gens sont peut-être avec une
alcoolémie qui semble avoir dépassé le
0,08, bien, à un moment donné, il y a une responsabilité là-dedans, puis je
pense que ces gens-là qui louent les motos, qui louent les motoneiges ou qui sont justement l'entreprise où les gens
vont partir, bien, je pense qu'il va falloir mettre, à un moment donné,
les responsabilités un petit peu plus.
Je regarde
les clubs de motoneige québécois ou fédération du club de motoneige, bien,
réduire l'âge de conduite, ça ne
semble pas être un gros problème. Je pense qu'eux autres aussi ils veulent
protéger justement leurs membres. Bien souvent,
les gens qui sont dans des clubs, ils veulent respecter, et, bien souvent,
c'est ceux qui ne font pas partie d'un club, puis, là, ils vont payer une passe d'une journée ou d'une semaine, puis
là, envoye! on y va, parce qu'on change de secteur, des fois, mais, des fois, des fois, tu sais, ça
peut être eux autres. Mais d'habitude, quand les gens font partie d'un club,
ils font attention à leur club puis ils veulent justement que leur club
n'ait pas de problème non plus.
Donc, en
terminant, écoutez, oui, on est d'accord vraiment avec le projet de loi. Comme
je vous dis, personne ne peut être
contre ce projet de loi là. C'est la protection du public, qu'on parle. Mais
j'aimerais qu'on pense à respecter les agriculteurs, respecter,
justement, les habitations et respecter aussi les autochtones. Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le député
de Vimont. Et maintenant je cède la parole à M. le député de Marquette.
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis
heureux d'être ici aujourd'hui. Non seulement je suis heureux d'être
ici, mais je suis heureux d'être ici, en la présence du ministre. On a le droit
de dire qu'un député est ici. On n'a pas le
droit de dire le contraire, mais on a le droit de qu'un député est ici. Et
c'est agréable parce qu'honnêtement j'ai... Moi, pour être un adepte du VTT,
pour avoir vécu dans les Laurentides quand même une grande partie de ma vie,
j'ai aimé... j'ai eu des machines. Je suis
un amateur de pêche également. Ça ne paraît pas de la façon dont je suis
habillé, mais je suis un gars de bois également, aussi, alors ça m'a
interpellé. Puis, quand j'ai entendu dire que le ministre, ce matin, à l'effet que c'est une loi qu'on aurait dû amener quand même il y a de ça un bail, ça faisait
longtemps qu'on aurait dû le faire,
je suis d'accord avec lui, mais, en même temps, il faut comprendre que la
société change, les choses changent, les problématiques changent
également.
• (17 h 50) •
Mais il faut
comprendre qu'ici, l'idée première du projet de loi, c'est de protéger les
clubs de motoneige puis des clubs de tout-terrains qui font face à des
poursuites. Ça, on part de cette problématique-là depuis quand même un certain
temps. On leur a donné une immunité contre
les poursuites, contre ce type de recours, puis c'est correct de le faire,
mais, tu sais, en même temps, moi, je
pense que ça a été reporté, et reporté, et reporté. Il y a un projet de loi, le projet de loi n° 54
qui a été déposé en décembre, puis, je vais le dire, il a été déposé en
catastrophe parce que là, il fallait renouveler cette immunité-là. Puis ça a été déposé, puis ça a été fait un, deux, trois,
là, ça a été fait vraiment rapidement parce que, je veux dire, le précédent gouvernement l'avait fait aussi
puis il avait besoin de prolonger ça. Cependant, mes collègues, je pense,
c'est le député de La Pinière si je ne me
trompe pas, avait proposé de le prolonger, de prolonger cette immunité-là,
justement pour éviter peut-être ce
qu'on voit aujourd'hui, de le faire rapidement, là. Je
pense qu'on va être capable de le faire parce qu'on est tous d'accord avec ça,
puis c'est rare qu'on va voir un projet de loi qui est rassembleur, rassembleur
parce que justement c'est en vue de
la sécurité des citoyens, de la sécurité des plus jeunes aussi. Puis moi, c'est
un projet de loi que j'aime beaucoup.
J'aime ça me lever en Chambre parce qu'encore une fois, je le répète à chaque
fois, mais quand on est ici puis on
travaille, même si on a des couleurs différentes, des partis différents, bien,
on doit toujours travailler dans le meilleur intérêt du citoyen, puis
ça, c'est un projet de loi qui va en ce sens.
C'est sûr qu'il va y avoir des modifications à
faire. Je sais que le ministre va écouter. Je sais que c'est un gars... Tu
sais, quand on parle de VTT, quand on parle de motoneige, de sentiers, quand on
parle de sentiers dans le bois, forestiers,
on touche au sport. On touche au sport et quand on touche au sport, je sais que
ça interpelle le ministre parce que c'est un sportif lui-même, Mme la
Présidente.
Oui, il a
déposé ce projet de loi n° 54 là, et là, la seule chose, puis je m'étais
promis d'être positif aujourd'hui parce que ça a lieu d'être, mais, tu
sais, c'est un projet de loi qui est important, et on a écouté des groupes, on
a entendu des groupes, mais on aurait pu
entendre plus de groupes également. Tu sais, on n'a pas entendu de policiers,
on n'a pas entendu vraiment des gens
qui vont devoir émettre des contraventions, des agents de la paix. On a entendu
un policier, mais il ne venait pas en
tant que policier. Tu sais, on l'a
entendu un peu, on lui a posé des questions, mais ce n'était pas... il n'est
pas venu pour représenter sa profession.
Et c'est un projet de loi qui vient d'être
déposé. Il a été déposé ça ne fait pas longtemps. Tu sais, je veux dire, je pense que ce projet de loi là qui est
archi-important, qui est au niveau de la sécurité, aurait pu être déposé au
début de la session. Tu sais, ça, ça
aurait pu être fait aussi, parce que là, c'est vrai qu'on vient aider la sécurité,
c'est vrai qu'on vient pallier à une difficulté
ou un problème qu'il y avait dans nos sentiers, puis il faut avoir quand même
une loi qui est quand même
coercitive et sévère. Moi, j'aime... tu sais, je suis un gars qui, à un moment donné, ça va faire, ça va faire, puis j'ai tendance à aller vers la coercition un peu trop rapidement,
mais, à un moment donné, quand ça fera, ça fera, puis il faut passer aux actions, puis ça, c'est un projet de loi qui va en ce sens. Cependant, tu sais, il y a beaucoup
d'éléments. Il y a des articles qui vont passer immédiatement, des mesures qui vont passer
immédiatement à l'oeuvre, dès
l'adoption du projet de loi, mais il
y en a trop où ça va être par règlement.
Tu sais, il y en a a trop où ça va être par règlement puis ça, ça va juste retarder un peu la mise en oeuvre de certains articles pour
être un peu plus coercitif, pour aller dans l'objectif du projet de loi.
Je vous parlais des règlements.
On voit trop souvent «règlement à venir». Je comprends qu'il faut aller rapidement, je comprends qu'il faut aller rapidement,
mais «règlement à venir»... Moi, j'ai siégé sur d'autres projets de loi où on
va dire : Oui, on va le faire
par règlement, oui, telle mesure, telle mesure, on va le faire par règlement.
Inquiétez-vous pas, ça va être fait
d'ici... bientôt, là, rapidement, on va le faire puis encore aujourd'hui, là,
sur un projet de loi, entre autres, là, il y a certaines mesures où parfois le ministre me trouve un peu
gossant, Mme la Présidente, si vous me prêtez l'expression, mais, tu sais, ce n'est pas encore adopté par
règlement, ça n'a pas été fait encoure. Alors, je comprends qu'en politique, ça
peut être long un peu, je comprends que ça prend le temps, mais, moi, quand je
vois ça, par règlement, ça me... moi, j'aimerais
que le tout soit fait, prêt, c'est adopté, on passe à d'autres choses. C'est un
projet de loi qui va vivre dans le temps. On va prévoir, on a une boule de cristal, on en met plus qu'on doit...
qu'on devrait en mettre, pour, justement, la protection, parce que tu ne
peux jamais trop protéger nos citoyens.
Il y a un élément
aussi qui me... Ça, ce n'est pas la première fois, ce n'est pas la première
fois que je l'entends, puis on dirait
toujours que ce me chicote un petit peu, puis ça me dérange, puis là, c'est sûr
qu'il y en a qui vont dire : Oui, mais
l'ancien gouvernement, puis les anciens gouvernements, ils ont toujours fait
ça, mais, à chaque fois... Puis j'ai l'honneur, Mme la Présidente, d'être... pas assis à votre banc, là, mais j'ai le
même rôle que vous dans les commissions parlementaires, comme président de séance. Puis c'est le fun, on
se fait appeler M. le président par les ministres, c'est formidable. Cependant,
une des choses qui revient souvent, c'est
avec les communautés autochtones, justement. Puis, quand on entend les communautés
autochtones venir nous parler, une des choses qui revient tout le temps, tout
le temps, tout le temps... Puis je me
dis : Bien, oh! on l'a appris, on ne fera pas la même erreur la prochaine
fois. Puis ça, ça fait deux ans qu'on l'entend, là, c'est qu'ils n'ont pas été consultés pour écrire un projet de loi.
Parce qu'il faut comprendre que le territoire du Québec, là, avec les 11 nations, écoute, on va loin,
on va dans le Nord, là, puis il y a beaucoup de ces communautés-là qui ont un
mode de transport, la motoneige puis les
VTT, Mme la Présidente. Alors, c'est un projet de loi qui les touche
directement.
Alors,
moi, quand on bâtit un projet de loi... parce que là je sais que le projet de
loi stipule qu'il va y avoir des ententes particulières avec les communautés autochtones. Je comprends ça, mais,
encore là, c'est : Il va y avoir... Pourquoi qu'on se n'est pas assis avec eux, on n'a pas décidé
vraiment, là, des articles qui touchaient justement les territoires
autochtones, ou des mesures? Parce
que la réalité des gens du Nord, de certaines réserves, ce n'est pas les mêmes
que les grands centres, les grands
centres urbains, ce n'est pas la même chose. Puis il faut les écouter puis il
faut être capable, comme j'ai dit un peu plus tôt, de mettre un projet de loi qui satisfait tout le monde et pour
la réalité de chacun également, de chaque communauté.
C'est sûr qu'on ne
peut pas faire plaisir à tout le monde, mais il y en a que, Mme la Présidente...
où la motoneige et le VTT est un mode de
survie, tu n'as pas le choix. Alors, il faut peut-être prendre un peu plus
d'attention puis les écouter, puis
travailler en amont parce que travailler avec quelqu'un qui fait partie de la
décision... le ministre est le grand patron, ça ne veut pas dire que lui va prendre toutes les recommandations, parce
que c'est lui le patron, c'est lui qui va trancher, mais, en même temps,
quand un groupe se sent faire partie d'une prise de décision, c'est énormément
rassembleur, Mme la Présidente, puis ça, bien, ça crée des liens, puis ça va
plus loin.
Alors,
moi, ce que j'entends, depuis quelques années, sur plusieurs projets de loi où,
vraiment, ça concerne plusieurs communautés autochtones, bien, c'est
toujours la même chose : On n'a pas été consultés, on n'a pas été
consultés. Puis il ne faut pas les consulter
après le dépôt du projet de loi, il faut travailler en amont parce que c'est
important de le faire avec eux
autres. Là, c'est sûr qu'il y en a qui vont dire : Bien là, on va créer
deux lois, on va créer deux lois, il va y avoir des exceptions. Mais
non. À un moment donné, il faut comprendre, il faut que les gens comprennent,
que la population comprenne que, justement,
c'est des réalités complètement différentes pour des endroits au Québec
qui n'ont pas la même réalité qu'ici, puis des communautés
également qui vivent puis qui ont besoin de leurs véhicules tout terrain. Il me reste une
minute, Mme la Présidente, avant... Deux minutes? Formidable.
Il
y a plusieurs éléments qui vont être ajoutés, très importants, sur trois
volets : la sécurité, la cohabitation harmonieuse entre les utilisateurs
de VTT et les autres usagers du territoire, et les pouvoirs aux forces de
l'ordre. Moi, je vais avoir beaucoup de
questions. Là, je sais que je n'aurai pas le temps de poser les questions, mais
je vais les poser demain, Mme la Présidente. Au niveau de de la sécurité, formation et permis obligatoires, moi, je
trouve que c'est exceptionnel, on a besoin de ça. On a besoin de le faire. Justement, quand on parle de
travailler en amont, ça, c'est une façon de travailler en amont. Les limites
de vitesse qui vont être réduites, ça, j'en suis.
Aussi,
on parlait des jeunes de 16 ans qui étaient pour avoir... qu'on était pour
monter la limite à 16 ans. Il y a un élément aussi, je ne sais pas si le ministre l'a considéré, mais
peut-être au niveau de revoir aussi au niveau de la force, la force des moteurs pour les jeunes. En bas de
18 ans, c'est encore des enfants, Mme la Présidente, puis souvent, le
problème, ce n'est pas la machine, souvent c'est celui qui est derrière
la machine. Puis l'erreur qu'on fait beaucoup, pour avoir, comme je vous disais, été un adepte, là, de VTT,
souvent le problème aussi, c'est la grosseur du véhicule. Puis je suis d'accord
avec le ministre, j'ai lu une citation que
le ministre a eue, là : Il n'y a pas un véhicule qui est pour enfant.
Quand c'est un véhicule, une
motoneige ou un VTT, il n'y a rien pour enfant là-dedans, là. La force du
moteur fait en sorte que l'enfant doit être doublement plus prudent puis
il doit être doublement plus formé.
Je
vais revenir, Mme la Présidente, sur d'autres éléments parce que j'ai plusieurs
questions au ministre, parce que je
veux peut-être juste lever un point d'interrogation. Peut-être qu'il va me
dire : Non, ça, on y a déjà touché, mais, d'autres points,
peut-être qu'il va dire, demain : Aïe! le grand, il n'est pas fou, on va y
penser puis on va s'y attarder.
Alors,
c'est un peu mon grand préambule de 13 minutes, avant mon dernier sept
minutes, où je vais reprendre la parole, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, voilà, vous venez de
répondre à ma question. Vous n'avez pas terminé votre intervention et
vous pourrez reprendre la parole lors de la reprise de ce débat.
Ajournement
Et, compte tenu de l'heure, j'ajourne nos
travaux au jeudi 26 novembre, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 18 heures)