(Neuf
heures quarante-cinq minutes)
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, bonjour à tous. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Et,
pour débuter cette journée, nous allons passer à la rubrique des déclarations de députés. Et je
cède tout de suite la parole à M. le député de Sherbrooke.
Souligner le 60e
anniversaire du Service
d'aide aux néo-Canadiens (Sherbrooke) inc.
M. Luc Fortin
M.
Fortin (Sherbrooke) : Je vous remercie beaucoup, Mme la
Présidente. Le Service d'aide aux
néo-Canadiens de Sherbrooke souligne cette année ses 60 ans d'existence.
60 ans à être au service des immigrants qui choisissent Sherbrooke tant pour sa qualité
de vie que pour ses opportunités professionnelles,
60 ans à soutenir ces nouveaux arrivants dans leur intégration à la
société québécoise sur les plans social, économique et culturel.
Grâce
à des services d'accès au travail, d'interprète, de francisation et d'aide à
l'intégration scolaire, Le Service d'aide aux néo-Canadiens permet aux
nouveaux arrivants de se sentir rapidement chez eux. C'est donc avec brio que l'organisme remplit sa mission en accompagnant une
des populations les plus vulnérables de notre collectivité. Pour toutes ces raisons, Mme la Présidente, je tiens
aujourd'hui à souligner le dévouement de ce pilier de la communauté
sherbrookoise. À tous les artisans du
Service d'aide aux néo-Canadiens, je souhaite un joyeux 60e anniversaire.
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député. Maintenant, je
cède la parole à M. le député de Jonquière pour sa déclaration.
Souligner le lancement
de la campagne populaire
de financement pour implanter une maison
de soins de fin de vie à Jonquière
M. Sylvain Gaudreault
M.
Gaudreault : Oui, merci, Mme la Présidente. Je souhaite
souligner aujourd'hui le travail de plusieurs personnes bénévoles de
Jonquière qui oeuvrent sans relâche depuis plusieurs années pour la
construction d'une maison de soins palliatifs.
Ce comité a si bien travaillé qu'il a déjà amassé 2,2 millions de dollars
auprès d'entreprises privées et d'institutions, dont différentes aides du gouvernement du Québec qui ont été confirmées
à l'automne 2013 et à l'hiver 2014. Une campagne publique a été lancée
récemment, et c'est maintenant au tour de la population de démontrer sa
générosité.
Je demande donc à la
population de Jonquière, Arvida, Kénogami, Saint-Jean-Eudes, Lac-Kénogami et de
la Rive-Nord du Saguenay de contribuer
généreusement à cette campagne de financement en retournant l'enveloppe qui
a été distribuée dans tous les foyers ou en
se rendant sur le site lamaisonlechene.com. Merci à M. André Tremblay,
président, aux membres du conseil
d'administration, aux bénévoles, dont M. André Poitras, qui s'est retiré
récemment du conseil d'administration pour des raisons de santé. Merci.
Bravo à tous les bénévoles!
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, M. le député.
Maintenant, je cède la parole à M. le député d'Orford.
Rendre hommage à M.
Christian Vachon pour son
engagement dans la réussite scolaire des jeunes
M. Pierre Reid
M.
Reid : Merci, Mme la Présidente. Malgré un parcours académique difficile,
Christian Vachon est un ambulancier exemplaire
et un marathonien accompli. En 2006, il a couru 106 kilomètres, en une
seule journée, pour financer la réussite scolaire des jeunes. En 2007, il a créé le Relais du lac Memphrémagog,
une course de 120 kilomètres à relais en équipe de six coureurs.
Chaque équipe inscrite contribue financièrement au soutien d'un élève, pour un
minimum de 600 $. En septembre de l'an
dernier, 200 équipes, réunissant 1 150 coureurs, ont amassé
218 000 $ dans une journée. Samedi dernier, cette année, ils ont ramassé 315 000 $
dans cette journée. Parmi ces coureurs, Christian Vachon lui-même a formé une
équipe en solo et couru 123 kilomètres
en 12 h 29 min, dont la moitié avec une périostite douloureuse à
la jambe gauche.
Christian
Vachon est un héros des temps modernes. Dans 49 écoles, il parraine, avec
beaucoup d'humilité, plus d'un demi-millier d'élèves aux prises avec des
problèmes d'apprentissage, de malnutrition ou d'indigence. Merci, Christian
Vachon et à tous les bénévoles qui ont assuré le succès de cet événement.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, M. le député. Au
tour maintenant du député de Granby pour sa déclaration du jour.
Rendre hommage à Mme Roxanne Papineau
pour sa course au profit de la Société
canadienne du cancer
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel :
Merci, Mme la Présidente. Les Granbyens ont de quoi se réjouir. Pour une
deuxième année de suite, le bonheur pouvait se voir dans les yeux de
Roxanne Papineau, qui venait d'arriver au parc Daniel-Johnson, de Granby, à la course, après être partie de Québec
24 heures et 222 kilomètres plus tôt. C'est pour son père, atteint
d'un cancer incurable, que Roxanne a
entrepris ce défi. Motivée plus que jamais, avec le soutien de ses amis et de
son entourage, elle a pu renouveler
l'expérience cette année en amassant, encore une fois, des fonds pour la
Société canadienne du cancer. Ayant
comme objectif, à la base, de parcourir 42 kilomètres, cette jeune
Granbyenne en a parcouru plus de 222 et a dépassé son objectif de
3 100 $, soit le montant qu'elle avait amassé l'année dernière.
Nous savons
tous à quel point la recherche est importante dans la lutte contre cette
terrible maladie. Je suis fier de
voir des citoyens comme Roxanne Papineau utiliser ces moments difficiles avec
son père comme source de motivation pour
aider un organisme comme la Société canadienne du cancer. Mme Papineau, bravo
pour votre détermination et bonne chance. Vous êtes un exemple pour nous
tous.
• (9 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci. Je reconnais maintenant le député de Fabre pour sa déclaration.
Je vous remercie.
Rendre hommage à M. Louis Crevier pour
son engagement communautaire et
offrir des condoléances à sa famille
M. Gilles Ouimet
M.
Ouimet
(Fabre) : Merci, Mme la Présidente. Le 1er septembre dernier,
M. Louis Crevier nous a quittés pour un monde que l'on espère meilleur.
J'aimerais donc profiter de l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui pour
rendre hommage à ce citoyen engagé et profondément impliqué au sein de notre
communauté lavaloise.
Au fil des
ans, M. Crevier a été un bénévole assidu et un organisateur de nombreux
événements caritatifs et sociaux : des soupers au homard, des superbazars, des spectacles d'artistes
québécois de renom et d'innombrables fêtes à Sainte-Dorothée, en plus
d'être un commanditaire de nombreuses associations sans but lucratif ou
d'activités scolaires. En tant que propriétaire
d'un marché IGA de Sainte-Dorothée, il a réussi à développer et à faire
progresser son entreprise. En tant que
patron, il était aimé et respecté par ses employés. Il a offert une première
expérience de travail à de nombreux jeunes de ma circonscription.
Je souhaite
que la mémoire de Louis Crevier demeure vivante et que son action continue
d'inspirer les jeunes et les moins
jeunes de Fabre. Mme la Présidente, j'offre mes plus sincères condoléances à sa
famille. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, M. le député.
Maintenant, Mme la députée de Mirabel, à votre tour de nous faire votre
déclaration.
Rendre hommage à l'organisme La Libellule
pour son travail auprès d'adultes vivant
avec une déficience intellectuelle
Mme Sylvie D'Amours
1623 15399 Mme
D'Amours : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je tiens à honorer
l'organisme Libellule, situé à Pointe-Calumet, dans mon comté de Mirabel.
Libellule accueille chaque jour des adultes de 21 ans et plus vivant une
déficience intellectuelle. L'équipe exceptionnelle de Libellule prend en charge
ces jeunes adultes à la suite de leur scolarisation
afin de favoriser leur inclusion véritable au sein de notre société. Elle travaille de près avec eux pour être en mesure d'améliorer leurs conditions de vie. En
plus d'offrir un appui et un service de qualité, Libellule offre une aide
précieuse aux familles touchées par la
déficience intellectuelle. Le centre propose également des journées de
répit deux fois par mois aux familles qui en ressentent le besoin.
Je souhaite donc profiter de ce moment pour
féliciter l'excellent travail de la directrice et de toute l'équipe de Libellule de Pointe-Calumet. Il s'agit d'un
organisme formidable et indispensable à notre belle région. Merci d'être des
acteurs qui font la différence dans la vie de plusieurs personnes. Merci, Mme
la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, Mme la députée. Je
reconnais maintenant M. le député de Jean-Lesage pour sa déclaration.
Rendre
hommage à l'abbé Bruno Verret,
devenu membre de la Maison pontificale
à titre de chapelain de Sa Sainteté
M. André Drolet
M.
Drolet : Merci, Mme la Présidente. Le 12 septembre
dernier, l'abbé Bruno Verret, de Québec, est devenu membre de la Maison
pontificale à titre de chapelain de Sa Sainteté. Il s'agit d'une reconnaissance
particulière accordée par le pape François
qui vise à reconnaître le parcours exceptionnel de prêtres qui ont donné leur
vie au service de leurs prochains.
J'aimerais
prendre quelques instants pour souligner le travail exceptionnel de cet homme
qui est très impliqué auprès des
démunis de mon comté. L'abbé Bruno Verret a toujours été un homme impliqué, que
ce soit comme animateur de pastorale
scolaire, vicaire ou curé paroissial. Il est le cofondateur du Magasin-Partage
et animateur à la Maison de Job, où
il intervient auprès de toxicomanes et d'alcooliques. Il a aussi fondé en 1997
La Bouchée généreuse, qui est un organisme d'entraide et d'aide
alimentaire pour les familles défavorisées.
Mme la Présidente, je
tiens à féliciter l'abbé Bruno Verret pour cette marque de reconnaissance
envers son dévouement pour les
autres. Et je le remercie au nom des gens de mon comté pour tout ce qu'il a
fait pour eux. Merci beaucoup, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député. M. le député
de Beauce-Nord, à vous la parole.
Féliciter les lauréats du
Concours d'oeuvres d'art
Desjardins de la Chaudière-Appalaches
M. André Spénard
M.
Spénard : Merci, Mme la Présidente. Le 11 septembre
dernier à Saint-Joseph-de-Beauce, le Musée Marius-Barbeau et ses nombreux partenaires procédaient au
dévoilement des prix Coup de coeur de la 11e édition du concours d'oeuvres
d'art de Chaudière-Appalaches. Pour Marc
Fortin, parrain du concours et président de l'entreprise d'ébénisterie architecturale Groupe Aspec de Saint-Odilon, le
thème retenu cette année, Audace, était tout à fait à propos. Il alliait
le monde des affaires au monde de la
culture, deux domaines où l'idée de se dépasser peut contribuer au
développement d'une région sous toutes ses formes.
Outre
les 15 prix du jury décernés en juin dernier, cette soirée fut l'occasion
de récompenser 14 autres artistes via
les prix Coup de coeur du public. Je tiens à rappeler que l'ensemble des
oeuvres primées fera l'objet d'une exposition itinérante de plus d'un an
aux quatre coins de la région Chaudière-Appalaches et j'invite les citoyens et
citoyennes à découvrir tout le talent qui se cache chez nous.
Aux
participants, lauréats, partenaires et organisateurs j'adresse mes plus
sincères félicitations pour le succès de cette 11e édition et je vous
dis : Rendez-vous à l'an prochain. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député. Et je sais que
vous étiez impatient de nous livrer votre message ce matin. C'est à
votre tour, M. le député de Mont-Royal.
Souligner la tenue du Championnat
du monde
Subaru Ironman 70.3 à Mont-Tremblant
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Il me fait plaisir aujourd'hui de souligner
dans nos tribunes la présence de M.
Dominique Piché. Le 7 septembre dernier, il a joué un rôle clé dans la
première édition à Mont-Tremblant du championnat du monde Ironman. Cet
événement, qui a su attirer plus de 2 200 athlètes âgés de 18 à
83 ans, dont 112 Québécois, avait lieu pour la première fois à
l'extérieur des États-Unis.
Sachez
qu'en plus du championnat mondial Mont-Tremblant a reçu cet été non pas une, mais quatre différentes
compétitions Ironman. Ces dernières ont attiré plus de 8 900 participants
provenant de 87 pays différents.
Saluons
aussi le travail des 6 500 bénévoles et aussi le travail de Mme Isabelle
Rouleau, de Repentigny, championne mondiale chez les 18-24. Inutile de
dire que les bénéfices de ces événements sont exceptionnels pour la région des
Laurentides, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup. Merci,
M. le député. Maintenant,
je reconnais M. le député d'Abitibi-Ouest
pour sa déclaration du jour.
Féliciter M. Pierre
Laliberté, lauréat du prix Thérèse-Pagé
M. François Gendron
M.
Gendron : Mme la
Présidente, vendredi dernier, dans le cadre de la journée de la culture, la Commission
des arts et de la culture de la ville d'Amos
décernait le prix Thérèse-Pagé à Pierre Laliberté afin de reconnaître son
travail colossal
dans le milieu culturel. M. Laliberté possède une feuille de route très
impressionnante en matière de développement
culturel. Il est membre fondateur de la Société
d'histoire d'Amos, où il est toujours très actif. Il est membre de la commission des
arts depuis 1966, et il en est le président actuel, et il occupe également
la présidence du Conseil régional de la culture d'Abitibi-Témiscamingue.
Pierre
Laliberté, c'est un acteur très important du développement de la culture sur le territoire
d'Amos-région. Il a notamment participé à la refonte de la politique
culturelle de la ville d'Amos en plus de travailler sur la présentation de
deux colloques visant à tracer les grandes orientations d'un développement
culturel plus important, plus significatif. M. Laliberté s'est aussi fait le
défenseur des sites patrimoniaux à Amos.
Félicitations
et merci, Pierre, de ta généreuse contribution à la richesse de notre vie culturelle telle qu'on
la connaît aujourd'hui. Merci beaucoup pour ton oeuvre.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député. Alors, ceci met fin à la rubrique Déclarations de députés.
Et je vais suspendre
les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance
à 9 h 58)
(Reprise à 10 h 12)
Le
Président : Mmes, MM. les députés, c'est avec tristesse que
nous avons appris le décès de M. Charles Lefebvre, député de la circonscription de Viau de 1976 à
1981. Nous allons donc nous recueillir quelques instants en ayant une pensée
particulière pour la famille et les proches de M. Lefebvre.
Merci. Veuillez vous
asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes. Vous pouvez vous rasseoir.
Des voix :
…
Présence de Mme Connie Placido, directrice adjointe
du cabinet du député de Westmount—Saint-Louis
et président de l'Assemblée nationale
Le
Président : On a de la visite ici, mais… C'est mon adjointe de
comté depuis 25 ans aujourd'hui qui est avec nous. Ça fait que je
n'avais pas l'intention de vous la présenter, mais je vous la présente :
Connie Placido.
(Applaudissements)
Le Président :
Ça demande beaucoup de courage et de persévérance.
Des voix :
…
Le Président :
Pardon?
M.
Bédard :
…une motion pour qu'elle ait la Médaille de l'Assemblée nationale.
Le Président :
Le chef de l'opposition propose que vous receviez une médaille de l'Assemblée
nationale.
Présentation de projets de loi
Alors, à la rubrique
Présentation de projets de loi, Mme la leader de l'opposition officielle.
Mme
Maltais :
M. le Président, je vous demande d'appeler l'article a du feuilleton.
Projet de loi n° 194
Le
Président : À l'article a du feuilleton, Mme la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve, dont c'est l'anniversaire aujourd'hui, présente
le projet de loi n° 194…
(Applaudissements)
Le
Président : Envoyez une autre médaille! …présente le projet de
loi n° 194, Loi favorisant l'inclusion de logements sociaux ou
abordables pour les nouveaux projets de construction. Mme la députée.
Mme Carole Poirier
Mme Poirier : Alors, M. le
Président, j'espère que ces applaudissements seront aussi pour mon projet de
loi.
Alors, ce projet de loi a pour objet d'attribuer le pouvoir aux
municipalités locales d'assujettir, par règlement, la délivrance d'un permis pour la construction
d'unités domiciliaires à la conclusion d'une entente entre le demandeur et la municipalité en vue d'améliorer l'offre en
matière de logement social ou abordable sur le territoire de la municipalité.
Cette
entente doit prévoir l'inclusion, dans le projet, d'un nombre déterminé de
logements sociaux ou abordables ou la
construction de telles unités ailleurs sur le territoire de la municipalité.
Elle peut également prévoir le remplacement de cette obligation par celle de verser une somme d'argent, de céder un
immeuble en faveur de la municipalité ou de s'engager à faire
une telle cession dont l'objectif est la réalisation par la municipalité d'un
programme de logements sociaux ou abordables.
Le
projet de loi énumère également des conditions et modalités de la délivrance du
permis et des caractéristiques de ces logements qui peuvent être
contenues dans le règlement de la municipalité et dans cette entente.
Mise aux voix
Le Président :
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi?
Des voix :
Adopté.
Le Président :
J'ai entendu un voisin de la députée dire : Moi, je suis d'accord. Alors,
c'est adopté.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre des Affaires municipales.
Propositions d'amendements au projet de loi n° 3
M.
Moreau : Oui, M. le Président. Alors, je suis très heureux de
pouvoir déposer, comme je m'y suis engagé, à l'Assemblée nationale les
propositions d'amendements au projet de loi n° 3, Loi favorisant la
santé financière et la pérennité des régimes
de retraite à prestations déterminées du secteur municipal, dont j'entends
saisir très prochainement les membres de la Commission de l'aménagement
du territoire dans le cadre de l'étude détaillée.
Je
précise, M. le Président, avant de déposer ces documents, qu'une copie en a été
remise à l'opposition officielle, au deuxième groupe d'opposition ainsi
qu'aux députés indépendants.
Le Président :
Alors, ce document est déposé. Mme la ministre de la Sécurité publique.
Ententes sur la prestation des services policiers dans la
communauté de Gesgapegiag et sur le financement
du corps de police Eeyou-Eenou
Mme
Thériault : Oui, merci, M. le Président. Conformément à l'article 92 de la Loi sur la police, j'ai l'honneur
de déposer l'entente sur la prestation des
services policiers dans la communauté de... — désolée,
M. le Président, pourtant je l'ai pratiqué — Gesgapegiag
pour la période du 1er avril 2014 au 31 mars 2018 et l'entente sur le
financement du corps de police Eeyou-Eenou pour les exercices financiers
2014‑2015 à 2017‑2018.
Le Président :
Quel endroit encore? Alors, ce document est déposé. M. le ministre des Finances.
Rapport annuel du ministère
des Finances et de l'Économie
M.
Leitão : M. le Président, avec votre permission, je dépose le rapport annuel de gestion 2013‑2014
du ministère des Finances.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le président du Conseil du trésor.
Rapport concernant l'application de la Loi
sur les contrats des organismes publics
M.
Coiteux : Merci, M. le Président. Alors, j'ai le plaisir aujourd'hui de déposer le premier rapport concernant l'application de la Loi sur
les contrats des organismes publics, comme le prévoit son article 22.1,
qui rend compte des cinq premières
années et demie de son application, soit pour la période s'échelonnant du
1er octobre 2008 au 31 mars 2014.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le ministre de l'Environnement.
Rapport annuel du ministère du
Développement durable,
de l'Environnement, de la Faune et des Parcs
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Je dépose aujourd'hui le rapport
annuel de gestion 2013‑2014 du ministère du Développement durable, de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.
Le Président :
Alors, ce document est déposé.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de
commissions.
Il y a toutefois une demande de pétition.
Une voix : …
Le Président : Oui, oui, je
vous écoute.
Document intitulé Ensemble
contre
l'intimidation
— Forum sur la lutte contre
l'intimidation, 2 octobre 2014, cahier du participant
Mme
Maltais : C'est parce
que je ne voudrais pas faire le
travail du gouvernement, mais je pense qu'il s'est égaré un document peut-être qui aurait dû être
déposé, c'est le cahier du participant Ensemble contre l'intimidation. Peut-être que ça appartient au ministre de
la Santé.
Le Président : Ah! bien,
voulez-vous en faire le dépôt? Vous leur donnez?
Des voix : …
Le Président : Est-ce qu'il y
a un consentement pour le dépôt? Alors, je n'ai pas de consentement. Bien...
Des voix : …
• (10 h 20) •
Le Président : Alors,
consentement pour le dépôt.
Dépôt de pétitions
À la
rubrique Dépôt de pétitions, je
m'excuse de vous avoir fait attendre, Mme la députée de Joliette, c'est à votre tour.
Majorer les prestations
d'adoption à un total maximal
de 55 semaines partagées entre les adoptants
Mme
Hivon : Merci,
M. le Président. Alors, vous me
permettrez de mentionner la présence, dans nos tribunes, des parents
adoptants à l'origine de cette pétition.
Alors, je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 4 415 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que les enfants adoptés, au Québec
et à l'international, ont des besoins spécifiques et que plusieurs adoptants prolongent leur congé
sans solde pour que leur enfant puisse s'attacher adéquatement;
«Considérant que les experts en adoption recommandent que les
enfants adoptés demeurent avec leurs parents adoptants
pendant au moins un an avant de fréquenter un service de garde;
«Considérant que les adoptants n'ont droit qu'à un maximum
de 37 semaines de prestations partagées entre les parents après
l'arrivée de leur enfant;
«Considérant que le Régime
québécois d'assurance parentale
"vise à soutenir financièrement les nouveaux parents, à les encourager dans leur désir d'avoir des enfants
et à les soutenir dans leur volonté de consacrer plus de temps à leurs
enfants dans les premiers mois de leur vie";
«Considérant que les parents biologiques ont droit à des
prestations pouvant atteindre un maximum de 55 semaines;
«Considérant qu'une bonification des prestations
d'adoption équivalente à celle des parents biologiques engendrerait une augmentation
de moins de 0,5 % des prestations du Régime québécois d'assurance
parentale;
«Considérant
que 10 800 personnes ont déjà appuyé une pétition, mise en ligne du 14
novembre 2013 au 1er février 2014, et qui, à la suite de l'élection d'un
nouveau gouvernement le 7 avril dernier, demeure sans réponse;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons que les enfants adoptés bénéficient des mêmes chances de
grandir sainement que les autres
enfants et que les prestations d'adoption soient majorées à un total de 55
semaines partagées entre les adoptants.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : L'extrait de
cette pétition est déposé.
Il n'y a pas
de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation
de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes donc rendus au début de la période de questions et réponses orales.
Et je cède la parole à M. le chef de l'opposition.
Financement des programmes de
lutte contre
l'intimidation et de lutte contre l'homophobie
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
M. le Président, aujourd'hui même se tient un forum sur la lutte contre
l'intimidation. C'est une préoccupation qui
fait consensus à l'Assemblée nationale, mais dans toute la société québécoise
et tous les parents de jeunes enfants.
Nous avons tous le devoir d'agir pour que cesse un phénomène qui prend de
l'ampleur et qui fait malheureusement de plus en plus de victimes chez
nos jeunes.
Or, contrairement à
ce consensus, le gouvernement a plutôt fait le choix de briser son effort et de
couper les sommes destinées à la prévention
et à la lutte contre l'intimidation. Dans plusieurs commissions scolaires, les
mesures pour combattre l'intimidation sont passées dans le tordeur des
coupes demandées par le ministre.
En
effet, dans une note interne, on apprend que le ministère de l'Éducation a
aboli le programme dédié qui finançait la lutte à l'intimidation et à la
violence à l'école, laissant ainsi aux commissions scolaires la possibilité de
couper ces sommes pour répondre à la
commande financière du ministre. Et c'est exactement ce qui arrive,
malheureusement, M. le Président. La commission scolaire des
Découvreurs, par exemple, a ainsi coupé la totalité de son budget.
Alors que le premier
ministre, aujourd'hui même, est à ce forum, comment le ministre de l'Éducation peut-il
expliquer que les gestes qu'il pose contredisent les beaux discours du premier
ministre?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, la lutte à
l'intimidation est une condition essentielle pour la réussite scolaire pour plusieurs enfants. Et on le dit
encore, et on va le redire et le redire, on ne peut accepter aucune
intimidation. C'est tolérance zéro.
D'ailleurs, il faut féliciter notre gouvernement aujourd'hui de l'organisation
du forum dans lequel on va discuter
de l'intimidation pendant toute une journée, jusqu'à 22 heures ce soir. Et tout
le monde est convié à y participer. Et de ce forum devraient arriver des
nouvelles stratégies, justement, pour consolider la lutte à l'intimidation.
En
ce qui concerne les mesures qui ont été demandées à toutes les écoles, la
consigne est très claire, je l'ai répété hier puis je vais le répéter encore aujourd'hui : Aucune coupure
dans les services directs aux élèves, y compris l'intimidation. Les commissions scolaires vont devoir refaire
leurs devoirs, elles vont devoir réétudier d'autres façons de couper, dont,
entre autres, dans la bureaucratie et
également dans les structures. Le message est clair et important et, je le
répète, non seulement pour l'intimidation, pour tout service direct à
l'élève.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Il n'y a plus personne qui croit ça, M. le
Président. Ça suffit, les doubles discours d'un gouvernement qui coupe
sans discernement et qui, par la suite, se dit surpris des impacts réels sur la
population.
Le
ministre, dans les faits, a fusionné des programmes spécifiques, dont celui sur
l'intimidation, afin de laisser aux
commissions scolaires l'odieux des décisions qu'il devait prendre. Un peu Ponce
Pilate, M. le Président. Après cela, il envoie des enquêteurs quand cela
ne fait pas son affaire.
Alors,
le ministre va nous expliquer pourquoi, d'abord, s'il est sensible à cette
question, il a aboli le programme de lutte à…
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, le programme
de la lutte à l'intimidation est toujours en place, et les commissions
scolaires doivent le faire, elles n'ont pas le choix. C'est à la demande des
commissions scolaires que nous avons
fusionné les différentes enveloppes, tout simplement parce qu'elles nous disaient
qu'elles étaient capables de faire
des meilleurs choix, mais surtout de faire des meilleurs choix au niveau des
coupures administratives, au niveau de
la gestion. Donc, c'est à leur demande. Il est clair qu'on ne doit pas couper
dans les services directs à l'élève. Les services vont être maintenus
pour tous les services directs à l'élève, dont, entre autres, l'intimidation.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : On nie la réalité. Le programme existait, et il
n'existe plus maintenant, M. le Président. Mais il n'y a pas qu'à
l'Éducation qu'on coupe dans la lutte à l'intimidation.
On apprend, en plus, que la ministre
de la Justice sabre, elle aussi, dans les programmes en coupant 1 million
dans le Plan d'action gouvernemental
de la lutte contre l'homophobie. On abandonne la campagne de sensibilisation de
lutte à l'homophobie qui est peut-être un des volets les plus importants
de l'intimidation.
J'aimerais
savoir pourquoi, pourquoi couper dans la lutte à l'homophobie si le
gouvernement prétend en faire une priorité.
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : Alors, M. le Président, il y a des efforts qui doivent
être faits par tout le monde. Une campagne publicitaire n'a pas été coupée, elle n'a tout simplement pas été prise
ou la campagne n'aura pas lieu cette année. C'est un choix que nous
avons fait. Elle fait toujours partie du plan d'action de lutte à l'homophobie.
D'ailleurs,
nous considérons que la lutte à l'homophobie est un élément essentiel dans la
lutte à l'intimidation, M. le
Président. C'est important de parler de diversité, c'est important de soutenir
la diversité. Maintenant, les campagnes publicitaires sont coûteuses, et nous avons fait le choix, cette année,
non seulement en matière de lutte à l'homophobie, mais dans d'autres domaines, de limiter les
dépenses gouvernementales. Ceci ne veut pas dire pour autant que nous ne
portons pas…
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
…la lutte à l'homophobie comme priorité.
Le Président :
Principale? Troisième complémentaire.
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président, la réalité, c'est qu'ils n'ont pas
juste coupé dans le programme de sensibilisation que notre gouvernement avions présenté avec tant de fierté, c'est qu'ils
coupent aussi dans le programme de formation. On a vu diminuer les inscriptions au programme de formation, qui vise
justement à donner plus d'outils pour lutter contre les mythes et les
préjugés.
Comment
le gouvernement, qui aujourd'hui participe à un grand forum, peut, du même
souffle, couper les mesures qui visent justement la lutte à
l'intimidation?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, la lutte à l'homophobie… le programme
et le plan de lutte à l'homophobie, c'est notre équipe, c'est notre gouvernement qui l'avons mis en place, et nous
en sommes très fiers. Jamais, jamais,
au Québec, les orientations
n'ont été aussi ciblées pour lutter contre ce fléau-là. Maintenant, il y a un
travail qui doit se faire.
Et
je tiens à rappeler, M. le Président, que, sous l'ancien gouvernement, le ministre, mon prédécesseur, avait tout simplement mis un frein à l'appel de projets dans les
projets de lutte à l'homophobie. Pourquoi? Parce qu'il n'avait pas de
sous.
Le Président :
En terminant.
Mme Vallée :
Alors, M. le Président, avant de lancer des pierres, regardons…
Le Président :
Principale, Mme la députée de Taillon.
Commentaires entourant la réorganisation et les
compressions budgétaires dans le réseau
de la santé et des services sociaux
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, le premier ministre, qui préside actuellement le forum sur la
lutte à l'intimidation, a
demandé, ce matin, à son ministre de
la Santé de s'excuser pour son
attitude irrévérencieuse envers toutes les personnes qui osent critiquer
son projet de loi et les gestes qu'il pose.
Mardi soir, en débat
de fin de séance, le ministre s'en prenait au député de Saint-Jean et à moi-même
en nous imputant des motifs indignes. Pendant son intervention de cinq minutes,
le président de l'Assemblée a dû intervenir à plusieurs reprises pour le rappeler à l'ordre et lui
demander de retirer ses propos. Le lendemain, il s'en prenait à notre
ancien collègue Réjean Hébert, précédent ministre de la Santé.
M. le Président, c'est inacceptable. Le ministre doit présenter des excuses à ces trois personnes aujourd'hui en cette Chambre, comme lui demande son premier ministre.
• (10 h 30) •
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, je n'ai pas entendu cette demande nominative de présenter des excuses,
mais j'ai entendu les commentaires de notre premier ministre, auxquels
je souscris entièrement.
Ceci dit, M. le Président, je pense que c'est le rôle des élus de prendre action
publiquement lorsque des individus, soit dans cette Chambre soit à
l'extérieur de la Chambre, tiennent
des propos qui ameutent la population et induisent les gens en erreur, particulièrement venant de ceux qui sont de l'extérieur de notre
Chambre, M. le Président. Et ça a été le cas de mon prédécesseur, prédécesseur, M. le Président, que l'on connaît bien pour avoir, à plusieurs reprises, lorsqu'il
était en politique,
et avec l'appui, d'ailleurs, de l'actuel chef de l'opposition, mis de l'avant, par exemple, des programmes qui n'étaient pas financés par le
précédent président du Conseil du trésor, M. le Président.
Alors, pour
ce qui est des interventions qui ont été faites ici il y a deux jours, je
rappellerai que la députée de Taillon ainsi
que le député de Saint-Jean ont véhiculé des informations qui n'étaient pas la
réalité, alors que le député de Saint-Jean lui-même avait été informé par les autorités compétentes que ce qu'il
affirmait n'était pas vrai, M. le Président. Alors, vous comprendrez
qu'actuellement je pense avoir…
Le Président : En terminant.
M. Barrette : …fait oeuvre utile
publiquement en rectifiant les faits, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Écoutez, il faut bien comprendre qu'on a un projet de loi
n° 10, il va falloir avoir une zone de dialogue sur ce projet de loi là. Le ministre doit accepter les
commentaires et les critiques et il doit y répondre décemment, avec respect et inspirer le respect. Si le
ministre de la Santé n'est pas capable de prendre la critique, il n'est
peut-être pas au bon endroit.
Et non
seulement nous avons le droit de questionner le ministre, mais nous avons le
devoir afin de traduire les préoccupations
de nos concitoyens. S'il m'accuse de partisanerie, écoutez, sachez que j'ai
toujours et que je vais toujours prendre le parti de nos…
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Évidemment, M. le Président, je n'accuserai jamais la
députée de Taillon de partisanerie parce que, si elle n'est pas partisane, j'imagine qu'elle ne devrait pas être ici,
à l'Assemblée nationale. Ceci dit, M. le Président…
Des voix : …
M.
Barrette : Ceci dit, M. le Président, pour ce qui est de l'écoute qui
est nécessaire, évidemment qu'il y aura écoute, M. le Président, puisqu'il y aura des commissions
parlementaires. Et ces commissions parlementaires servent à entendre et à réagir aux commentaires qui sont
faits, évidemment, de façon constructive, parce que je me rappelle le discours
inaugural de M. le chef de l'opposition
officielle, qui a dit que l'opposition serait constructive. Ceci dit, une
opposition constructive exige de
faire des commentaires de façon précise, basés sur des faits et la raison, que
je recevrai, M. le Président, avec le plus grand des plaisirs.
Le Président :
Complémentaire, Mme la leader de l'opposition.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais :
M. le Président, le premier ministre a demandé qu'on change de ton à
l'Assemblée nationale. Le député de
Jean-Lesage s'est excusé, la députée de Laviolette s'est excusée, la ministre
des Relations internationales s'est excusée,
la ministre de la Famille s'est excusée, même le ministre de l'Éducation s'est
excusé. Il serait temps qu'on ouvre une
période de dialogue autour du projet de loi n° 10, mais le ministre de la
Santé et des Services sociaux refuse toute critique et utilise des propos inacceptables. Alors, tout ce qu'on lui
demande, c'est de faire preuve d'honneur, de dignité, de prendre au
sérieux son rôle à l'Assemblée nationale…
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Sur le ton, je pense que la leader s'est elle-même
répondu. Alors, je la renvoie elle-même à utiliser un bon ton.
Ceci étant,
elle parle du ministre et de ses responsabilités. Je pense que, par le dépôt du
projet de loi n° 10, on voit la
manière dont il a pris ses responsabilités, étudié le système, s'est demandé
comment on pouvait rapprocher le service du patient. C'est comme ça qu'il l'a fait. Dans la défense et
l'argumentation qu'il soutient, il doit à l'occasion rappeler, corriger
des faits; il le fait.
Pour
l'avenir, nous avons une commission parlementaire qui s'entamera bientôt pour
des consultations particulières. On espère qu'il y aura là une approche
constructive de l'opposition et pas une obstruction…
Le Président : En terminant.
M. Fournier : …en multipliant
le nombre. Mais je suis sûr que, là, il y aura un espace de dialogue…
Le Président : Principale,
Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Compressions budgétaires dans
les commissions scolaires
Mme Nicole Léger
Mme Léger :
Hier, le ministre de l'Éducation a annoncé qu'il envoyait un vérificateur à la
commission scolaire des Patriotes,
qui a coupé 100 % de l'aide aux devoirs. Dans son communiqué, le ministre
oublie que c'est lui directement qui a suggéré aux écoles de couper dans
l'aide aux devoirs. C'est comme pour les achats de livres. Maintenant que le
ministre s'est fait prendre la main dans le sac, il met le blâme sur les
écoles.
Mais il n'y a
pas qu'à la commission scolaire des Patriotes que l'on a coupé; les exemples
abondent. La commission scolaire de
la région de Sherbrooke a aussi aboli l'aide aux devoirs. La commission
scolaire de la Capitale, la coupure est de 50 % dans l'aide aux
devoirs. Et ainsi de suite, M. le Président.
S'il a envoyé
un vérificateur à la commission scolaire des Patriotes, le ministre va-t-il
envoyer un vérificateur dans toutes les commissions scolaires qui
coupent dans l'aide aux devoirs?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Merci, M. le Président. Dans un
premier temps, ce qui est important,
c'est la persévérance scolaire, c'est la réussite scolaire, et toutes
ces mesures ont été mises en place pour justement que nos jeunes puissent mieux
réussir, devenir des bonnes personnes, devenir des bons citoyens et également
être capables d'occuper un travail, un jour,
avec lequel ils vont pouvoir gagner dignement leur vie. C'est ça, l'objectif
de l'éducation.
Maintenant, le choix des commissions scolaires
est à deux niveaux : Est-ce qu'ils décident, oui ou non, de poursuivre en faisant des coupures dans les
services directs aux élèves ou encore ils vont couper dans l'administratif et revoir leurs structures?
Notre réponse comme gouvernement, c'est la deuxième.
Et je
rappellerai à la députée que nous avons fait une intervention la semaine
dernière. Elle m'a posé souvent la question :
Est-ce qu'on devait intervenir ou pas? Est-ce qu'elle trouve qu'hier mon
intervention était assez musclée pour que
le message soit clair? Je n'ai pas besoin de rappeler chacune des commissions
scolaires, ça a été vu partout dans la province, le message est clair.
Ceux qui ont coupé doivent revenir en arrière, couper dans l'administration et
surtout préserver les services directs à l'élève.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme Nicole Léger
Mme Léger :
M. le Président, c'est le ministre
qui a suggéré aux écoles de couper dans l'aide aux devoirs. Mais maintenant
que cela tourne mal, il s'en lave les mains et il accuse maintenant les écoles.
Si le ministre envoie un vérificateur pour
l'aide aux devoirs, tant qu'à y être, va-t-il envoyer un vérificateur pour les
autres coupes, dont l'aide alimentaire, la lutte à l'intimidation, les
besoins particuliers dans toutes les commissions scolaires, M. le
Président?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, le premier rôle du ministre,
c'est de préserver les services à l'élève, c'est la réussite scolaire,
la persévérance, de développer des bonnes personnes, développer des bons
citoyens puis développer
des personnes qui vont occuper des emplois qui vont être rémunérateurs, qui
vont bien gagner leur vie. C'est ça, le premier rôle du ministre. C'est
trois rôles extrêmement importants.
Aujourd'hui,
la députée nous amène au niveau, en disant : Interviens à chaque endroit,
chaque endroit, chaque endroit. Le
message a été clair hier, le message a été très clair pour toutes les
commissions scolaires. Je crois qu'ils l'ont tous entendu, c'est un message qui est ferme :
ceux qui ont coupé dans les services directs aux élèves, quel que soit le
service, doivent revenir en arrière, prendre des nouvelles décisions.
C'est
important, M. le Président, parce que, si ce message-là n'est pas saisi par la
députée, c'est parce qu'il y a quelqu'un au Québec qui n'écoute pas,
c'est probablement la députée.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Mme Nicole Léger
Mme Léger : Le ministre a
décidé de couper 90 millions pour la réussite scolaire, des mesures comme
l'aide alimentaire et l'aide aux devoirs. Mais,
pour ne pas porter l'odieux des coupures, il a regroupé dans la même enveloppe
tous les budgets et laissé les commissions scolaires choisir.
Maintenant que son tour de passe-passe tourne
mal, il accuse maintenant directement les écoles. Le ministre va-t-il tout
simplement annuler les coupes directes dans le service aux élèves?
Le
Président : Madame, vous comprendrez qu'avec l'expérience que
vous avez il y a des motifs qu'on ne peut pas imputer ici. Et je vous recommanderais, à vous comme à tous nos
collègues, de les éviter dans l'avenir. M. le ministre.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : M. le Président, on va d'abord garder un ton
calme. Premièrement, il faudrait qu'elle aille directement au fait, le
fait que les commissions scolaires ont demandé à ce qu'on regroupe les
enveloppes parce qu'elles pensent être capables de faire des meilleurs choix.
Maintenant,
c'est la responsabilité des commissions scolaires de nous prouver qu'elles font
les bons choix. Un choix qui est
inacceptable, c'est des coupures directes aux élèves. On le répète, et on va le
répéter demain et après-demain, et
j'espère que la députée est consciente, aujourd'hui, que le message est très
clair à toutes les commissions scolaires : Il ne doit pas y avoir de coupures directes au
niveau des élèves, mais bel et bien des coupures au niveau administratif,
revoir les structures et surtout, M. le Président, préserver ces services. La
réussite scolaire est trop importante…
Le Président : En terminant.
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
…pour qu'on puisse accepter des coupures directes dans les services directs…
Le Président : Principale, M.
le chef du deuxième groupe d'opposition.
Stratégie de développement économique
et de création d'emplois
M. François Legault
M. Legault : M. le Président,
en juin dernier, le ministre des Finances a déposé son budget et ses prévisions
économiques. À la page C-7 du plan
budgétaire, et je le cite, il dit : «...31 300 emplois seront créés
en 2014...» au Québec. C'est ce qu'il disait en juin dernier.
La réalité,
M. le Président, c'est que, depuis le début de l'année 2014, il s'est perdu
21 000 emplois. Ces emplois ont
été perdus surtout depuis le mois d'avril. Donc, M. le Président, pour être
capable d'atteindre ces prévisions, il faudrait que le Québec crée
52 300 emplois d'ici le 31 décembre.
Ma question,
aujourd'hui, au ministre des Finances : Est-ce qu'il a toujours confiance
que ses prévisions vont se réaliser ou s'il s'est beaucoup trompé?
• (10 h 40) •
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : M. le Président, c'est une bonne question. Malheureusement,
je vois que le chef du deuxième groupe d'opposition manque un petit peu
les conseils de son collègue aux finances, qui n'est plus là.
Nous avions
bâti notre cadre budgétaire sur des prévisions économiques : mesures de
croissance du PIB, croissance du PIB nominal. Ces prévisions-là
devraient se traduire par un certain nombre de créations d'emplois, une moyenne
annuelle. Évidemment, nous sommes rendus au mois de septembre, et c'est fort
probable que, pour l'année 2014, ces prévisions-là ne se matérialisent pas en
termes de création d'emplois. Cependant, on voit que les autres indicateurs économiques sont à la hausse, l'économie du Québec
progresse. Le chef de la deuxième opposition a mentionné, je pense, avant-hier que les
chiffres du PIB pour le deuxième trimestre étaient désastreux. Je l'invite
encore une fois à regarder non seulement
la manchette du PIB, mais ses composantes. Si on regarde les composantes du
PIB, on voit, pour chacune des composantes principales, il y a une
accélération de la croissance au deuxième trimestre…
Le Président :
En terminant.
M. Leitão :
...consommation, investissements et exportations.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, je lui parle d'emplois. Il prévoyait
plus 31 000; la réalité, c'est moins 21 000. Est-ce qu'il
pourrait au moins reconnaître, comme le faisait très bien son prédécesseur,
qu'il s'est beaucoup trompé?
Puis,
maintenant, est-ce qu'il peut nous dire quand il va déposer une mise à jour
économique pour être capable de
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M. Leitão :
M. le Président, tout d'abord, l'année n'est pas finie. Nous sommes en
septembre, il reste encore quelques mois.
C'est clair, c'est clair, qu'on ne va pas créer 3 millions d'emplois en trois
mois, ça, on est d'accord là-dessus, mais l'année n'est pas encore
finie.
Encore
une fois, les prévisions du budget étaient basées sur la croissance du PIB
nominal. Cette croissance-là est en train
de se matérialiser. Nous avons déposé, nous avons rendu publics nos rapports
mensuels de finances publiques au mois de juin. Donc, pour les trois
premiers mois de l'année, on voit que les revenus sont au rendez-vous. Notre
plan budgétaire tient la route. L'emploi est
décevant, sans doute, mais, avec une reprise de l'économie, l'emploi finira par
se...
Le Président :
En terminant.
M. Leitão :
...matérialiser lui aussi. Merci.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, la vérité, là, c'est que le Parti
libéral n'avait pas de plan de relance économique. Six mois après son élection, il n'a toujours pas
de plan économique, puis on continue de perdre des emplois au Québec. Est-ce
que le ministre des Finances peut au moins admettre une chose : la hausse
des tarifs d'électricité puis des taxes scolaires, ça réduit le pouvoir
d'achat des Québécois puis ça nuit à la reprise économique? Est-ce qu'il peut
au moins admettre ça?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : M. le Président, à ce sujet-là, je vais être très direct,
c'est très clair : Non, ça ne nuit pas à la croissance économique.
Maintenant, on
revient à la croissance économique, on revient aux composantes du PIB. Les
dépenses de consommation au premier trimestre se sont... au deuxième trimestre
se sont accélérées; l'exportation s'est accélérée; l'investissement privé, qui
est la clé, qui est la clé de l'avenir, après trois trimestres consécutifs de
déclin s'est...
Une voix :
...
M. Leitão :
Non, tout ne va pas bien, mais...
Des voix :
...
M. Leitão :
Tout ne va pas bien, mais...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! M. le ministre des Finances, il
vous restait du temps. Je voulais tout simplement inviter à ce qu'on
puisse terminer. Vous avez terminé?
Une voix :
...
Le Président : Principale, M.
le député de Chauveau.
Création de la Société du Plan Nord
M. Gérard Deltell
M.
Deltell :
Merci, M. le Président. M. le Président, mardi, le gouvernement a déposé le
projet de loi créant la Société du
Plan Nord. On le dit tout de suite, nous sommes d'accord avec le principe
visant à créer un... pour donner un guichet unique...
Des voix : ...
Le Président : La seule
personne ici qui a la parole, c'est M. le député de Chauveau.
M.
Deltell :
On est d'accord, M. le Président, avec le principe du guichet unique pour
coordonner le tout, mais le problème,
c'est que, pour nous, ça peut et ça doit se faire à coût nul avec le personnel
actuel en poste au ministère, pas question d'embaucher de nouvelles
personnes et dépenser des millions. Et c'est exactement ce que le gouvernement s'apprête à faire. Contrairement à ses ambitions
de dire : On coupe partout, concernant ce projet-là, le ministre a dit,
mardi, qu'il était prêt à embaucher une trentaine de nouvelles personnes
et, concernant le budget, écoutez bien ça, il a dit : Peut-être une dizaine ou une vingtaine de
millions. On ne sait pas trop, du simple au double, on ne sait pas trop. C'est
flou, M. le Président. Mais ce qui n'est pas
flou, c'est que le gouvernement va créer une nouvelle structure, va embaucher
des dizaines de personnes et va dépenser des dizaines de millions de dollars.
M. le
Président, ma question est fort simple au gouvernement : Est-ce qu'il veut
créer la Société du Plan Nord à coût nul et sans nouveau personnel?
Le Président : M. le ministre
des Ressources naturelles.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : Je remercie le député
de Chauveau, ça me permet, M. le Président, de parler du Plan Nord qui est un
projet formidable. C'est un projet qui va
faire en sorte qu'on va réussir justement à grandir l'économie du Québec, à
faire en sorte qu'il y ait des
emplois pour l'ensemble des Québécois, et ça va donner de l'espoir aux
communautés nordiques du Québec, M. le Président.
M. le Président,
j'ai dit qu'il y aurait une cinquantaine d'emplois, M. le Président, qui
seraient créés par la Société du Plan
Nord. Mais ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'actuellement il existe un
secrétariat du Plan Nord où il y a une vingtaine
d'employés qui seront transférés, M. le Président, au niveau du Plan Nord. Et,
bien sûr, avant d'aller à l'extérieur, on
va s'assurer que la trentaine d'autres employés soit recueillie auprès des
autres ministères. Le budget sera de 10 millions, ça va être modeste, M. le Président. Le budget
total va être de 10 millions, et on ne veut pas, bien sûr, que les
Québécois paient davantage, mais ça va être un organisme de coordination
qui va assurer…
Le Président : En terminant.
M.
Arcand : …de la
croissance, M. le Président, pour le Québec.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Chauveau.
M. Gérard Deltell
M.
Deltell :
Bon. M. le Président, mardi, c'était 20 millions, là, c'est rendu
10 millions. Je suis content d'avoir posé la question, on vient de sauver 10 millions. Mais, mardi, le
ministre a affirmé aussi que les budgets de fonctionnement, et je le
cite, «vont venir essentiellement des redevances [...] minières». M. le
Président, pour nous, les redevances minières, c'est pour tous les Québécois et
surtout pas pour alourdir la structure.
Alors, M. le Président, est-ce qu'il s'engage à
faire ça à coût nul, oui ou non?
Le Président : M. le ministre
des Ressources naturelles.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le Président, il
est clair que nous allons travailler à faire en sorte que la Société du Plan
Nord soit financée par des fonds. Ces
fonds vont être pris à même des redevances minières. On a également un fonds,
déjà, qui existe. On a déjà, M. le
Président... À l'intérieur de notre Fonds du Plan Nord, on a un budget de
63 millions qui existe actuellement.
Donc, nous n'aurons pas besoin de piger davantage au cours des prochains mois
dans le fonds qui existe au niveau du Plan Nord,
M. le Président. Mais il faut bien que le député comprenne une chose : si
on veut créer de l'action économique, il faut aussi dépenser à quelque part, il
faut investir dans nos infrastructures, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Chauveau.
M. Gérard Deltell
M.
Deltell : Bien, M. le Président, alors que le ministre de la
Santé, lui, se distingue en voulant réduire le nombre d'organismes et
abolir 1 300 emplois, son collègue, lui, des Ressources naturelles
veut créer une nouvelle structure.
Pourquoi une telle
incohérence? Où est le fameux cran d'arrêt si cher au président du Conseil du
trésor?
Le Président :
M. le ministre des Ressources naturelles.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, quand on crée de l'espoir comme c'est le cas actuellement avec
le Plan Nord… Je dois vous dire que,
ce matin, j'étais en entrevue avec des postes de radio de Sept-Îles... un poste
de radio de Sept-Îles, et les gens
étaient très heureux de voir que, finalement, il y avait de l'action
économique, et je peux vous dire que ça, c'est un point extrêmement important. Et, M. le Président, je travaille de
concert avec le président du Conseil du trésor, on va s'assurer que les coûts soient contrôlés de la
meilleure façon possible, mais, je peux vous le dire, il va y avoir une relance
au Québec, M. le Président.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Vachon.
Projet d'installation de
péages
sur trois ponts de Montréal
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Merci, M. le Président. Cette semaine, le ministre
conservateur Denis Lebel a ajouté l'injure à l'insulte en ouvrant la porte à un péage non seulement pour le pont
Champlain, mais également Jacques-Cartier et Mercier, donc, un péage sur trois des cinq ponts entre la
Rive-Sud et Montréal. Inacceptable! Le fédéral est passé d'une position
intransigeante à une position arrogante contre les travailleurs de la Rive-Sud.
Des
études Steer Davies et un rapport du Bureau du directeur parlementaire d'Ottawa
le disent : Le péage va générer un trafic monstre sur les
autres ponts. Tous les élus de la Rive-Sud et de Montréal s'opposent au péage.
On
sait que le ministre des Transports du Québec est contre le péage sur le pont
Champlain, mais, de toute évidence, ça n'a rien donné et, même, Ottawa
en rajoute.
Qu'a fait
concrètement le ministre des Transports pour défendre les Québécois et
qu'entend-il faire dans les prochains jours?
• (10 h 50) •
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. Robert Poëti
M.
Poëti : M. le Président, je viens d'entendre ma collègue de
Vachon, dans une de ses phrases de citation, que nous ne voulons pas de péage sur le pont Champlain. Mais je suis assez
heureux qu'elle s'en rappelle, ça fait trois mois que je le dis presque à tous les jours et à chaque
fois qu'elle pose la question. Au moins, elle le sait. C'est clair. Les
citoyens du Québec le savent. Notre position est claire : nous
avons un pont qui va être remplacé, ça ne sera pas une nouvelle structure,
c'est la même structure. On l'a dit clairement, il n'est pas de notre
intention, d'aucune façon…
D'un
autre côté, ma collègue aussi avait besoin de lire certains rapports.
Apparemment qu'ils l'éclairaient sur la situation si jamais il y avait un péage sur le pont. Je lui ai dit il y
a trois mois également, sans lire de rapport, que c'était évident que,
s'il y avait un péage sur le pont Champlain, ça causerait des problématiques
aux autres ponts.
Alors,
j'invite la collègue encore une fois à comprendre notre position, qui est tout
à fait claire, avec le fédéral : nous
ne voulons pas de péage sur le pont Champlain. Nous comprenons et avons dit,
bien avant tout le monde, les impacts que
ça aurait et nous allons continuer à discuter avec Ottawa pour s'organiser pour
ne pas avoir de péage sur le pont Champlain, point à la ligne.
Le Président :
Principale? Principale ou complémentaire? Complémentaire, M. le député de
Rosemont.
M. Jean-François Lisée
M.
Lisée : Oui, on connaît bien la position du ministre.
D'ailleurs, le 24 avril, il a dit : Nous sommes fédéralistes, je crois qu'Ottawa va être sensible à cela et que
nous pouvons construire une relation beaucoup plus constructive. C'est
ce qu'il disait à l'époque. À l'époque, Ottawa songeait à un péage. Cinq mois
plus tard, ils songent à trois péages.
Le
ministre peut-il maintenant admettre qu'en cinq mois il a échoué à faire
entendre raison à ses amis fédéralistes d'Ottawa?
Le
Président : M. le ministre des Transports.
M. Robert Poëti
M.
Poëti : M. le Président, je voudrais remercier le collègue
d'avoir dit publiquement ma position : nous sommes fédéralistes.
Sachez-le, et nous allons continuer de l'être dans un pays prospère. Merci.
Merci beaucoup.
Et
je dois aussi rappeler à mon collègue que ce qu'on vient d'inaugurer, ce qu'on
vient d'ouvrir il y a quelques jours
et qu'on va faire en fin de semaine, c'est le pont de la jetée. Alors, s'il a
vu le moindre camion, la moindre foreuse, le moindre tracteur travailler sur le futur pont Champlain, qu'il
m'informe. Il serait prêt, vous le savez… on parle trois ans plus tôt.
Alors, du temps pour négocier avec Ottawa…
Le Président :
En terminant.
M. Poëti :
…nous en avons, et nous allons continuer à le faire, M. le Président.
Le Président :
Complémentaire, Mme la députée de Vachon.
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui, merci, M. le Président. Aucune réponse sur
les actions qui ont été faites avec le fédéral. À force d'être aussi fédéralistes, et faire autant
d'aplaventrisme, et ne rien demander au fédéral, bien, ce n'est pas un péage
que le fédéral veut mettre entre la Rive-Sud et Montréal, c'est trois péages.
Est-ce que le
ministre peut nous dire ce qu'il a fait? Et est-ce qu'il va accepter d'appuyer
la motion contre les trois péages que nous allons déposer ici, à l'Assemblée
nationale?
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. Robert Poëti
M.
Poëti : M. le Président, quand on parle de vision, peut-être il
faudrait se rappeler les faits, hein? À moins de me tromper, la collègue et le parti précédent, avant
nous, étaient prêts à prendre les ponts, la juridiction des ponts au Québec
avant même qu'ils soient réparés. Alors, on
n'a pas ce genre de vision là, M. le Président. Il y a des cadeaux et parfois
des héritages qu'on ne veut pas avoir, hein?
Alors,
à partir de là, ce que je dois dire aussi, hier, j'étais à l'Association
canadienne du transport, et les gens étaient contents de me voir. Ils ne
se rappelaient pas d'avoir vu le ministre l'année passée, et pourtant il était
là.
Le Président :
En terminant.
M.
Poëti : Et je vais inviter la collègue à savoir qu'est-ce que
je fais avec le fédéral. Qu'elle aille sur mon compte Facebook…
Le Président :
O.K. Est-ce qu'il y a une autre question? Principale, M. le député de
Bonaventure.
Appui au secteur forestier
M. Sylvain Roy
M.
Roy : Merci, M. le Président. Il y a bientôt un an, le
gouvernement du Parti québécois tenait le Rendez-vous national de la forêt québécoise afin de permettre
aux acteurs du milieu de se prononcer sur l'avenir du secteur forestier.
Suite à cette rencontre, des consensus se
sont dégagés et des mesures concrètes ont été adoptées. Pourtant, dans les
réponses aux crédits, le nouveau
gouvernement libéral nous a confirmé que plusieurs mesures proposées ont été
annulées et que la Commission de révision permanente des programmes
examinera les actions existantes ou envisagées, ce qui ajoute à l'incertitude,
M. le Président.
Et la question est
simple : Qu'est-ce que le ministre responsable des Forêts entend faire
pour protéger le secteur forestier contre les
coupes abusives proposées par la commission de révision de programmes proposée
par Mme Lucienne Robillard?
Le Président :
M. le ministre des Forêts.
M. Laurent Lessard
M.
Lessard : Le forum sur la forêt est un forum très
important. D'ailleurs, le premier geste que le gouvernement a posé, dès son élection,
c'est un réinvestissement important de 42 millions dans le secteur de la
forêt privée, qui a donné
du travail, M. le Président, à toutes les régions du Québec,
un investissement sans précédent depuis plusieurs
années. Le monde travaille dans le
bois, les entreprises font de l'argent, les scieries vont mieux, on
répond aux besoins de papetières. C'est ça qu'ils demandaient : la
légitimité d'aller dans le bois, de trouver du bon travail et d'investir.
Deuxièmement, il y a trois rapports fort importants qui vont être
déposés à la table nationale qu'on a convoquée pour le 16 ou le 17 octobre prochain pour faire en sorte que le rapport sur la production de bois… donner de la valeur à la
forêt puisse générer des profits et de
nouveaux marchés. C'est ce qu'on développe. Deuxièmement, le rapport
Belley qui va être rendu public
concernant les agences de forêt privée pour améliorer le système. Et,
troisièmement, le rapport Têtu qui va faire en sorte
qu'on puisse améliorer le régime forestier qu'on a mis en place.
Troisièmement, on a aussi déterminé la limite nordique, on a mis en place la limite
nordique d'attribution de la forêt et
on a demandé au Forestier en chef de faire
en sorte que les prévisibilités pour
la forêt puissent être rendues publiques pour qu'on donne le bois aux entreprises
puis qu'on travaille dans les régions du Québec.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Bonaventure.
M. Sylvain Roy
M.
Roy : M. le Président, concrètement ça veut dire quoi, ce que vous venez de nous dire?
180 pertes d'emploi chez
Cascades, 300 pertes d'emploi à l'usine Laurentide de Shawinigan, 98 travailleurs mis à pied chez Kruger. C'est ça, l'effet
libéral?
Est-ce que,
selon le ministre, le secteur forestier peut se permettre que le Parti libéral passe la hache et fasse une coupe à blanc dans le soutien à l'industrie
forestière?
Le Président :
M. le ministre des Forêts.
M. Laurent Lessard
M.
Lessard : Le
mandat que j'ai reçu du premier
ministre, c'est de couper dans toutes
les régions du Québec le maximum de bois possible, parce qu'on a une reprise du
côté des États-Unis. Le dollar américain est à la baisse, le prix
du bois ouvré est à la hausse. On a une
reprise du côté américain qui a un impact très important dans toutes les
régions du Québec. J'ai visité avec mes collègues
l'Abitibi, la Mauricie. Je suis allé en Gaspésie, au Lac-Saint-Jean. Dans toutes les régions du Québec,
ce qu'on me demande : livrer du bois. Ce qu'on leur donne, M. le Président, c'est du bois puis des jobs. C'est ça qu'on est en train de
faire.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Bonaventure.
Des voix :…
Le Président :
Je voudrais entendre le député de Bonaventure.
Des voix :
…
Le Président :
Ça va, ça va. M. le député de Bonaventure.
M. Sylvain Roy
M. Roy :
Merci, M. le Président. Écoutez, le secteur forestier, avec le Parti québécois,
avait enfin une oreille attentive, la tenue
du Rendez-vous national de la forêt en est la preuve. Avec le Parti libéral, c'est le retour de la sourde oreille que les travailleurs de la
forêt ont subie pendant neuf ans.
Le gouvernement
va-t-il permettre au secteur forestier de respirer enfin et permettre des investissements
qui vont réellement créer de l'emploi sur le terrain? J'attends la réponse,
monsieur…
Le Président :
M. le ministre des Forêts.
M. Laurent Lessard
M.
Lessard : On a
fait des investissements sans précédent dans toutes les régions du Québec,
les gens travaillent. J'ai rencontré
hier Rexforêt, qui est le bras exécutant qui donne des contrats partout, dans
toutes les régions du Québec. On a
planté des arbres, on a débroussaillé, on a préparé des terrains. On a fait des
coupes précommerciales, on a fait des coupes commerciales. On récolte de
la forêt partout, dans toutes les régions du Québec.
On
a fait un forum avec l'industrie privée pour demander au secteur privé de nous
faire plus de livraisons, puisque
l'État investit dans les forêts privées du Québec. Les scieries ont
besoin de tout le bois, M. le
Président, parce que,
pour les six prochaines années, il y a
une amélioration du côté du marché américain qui fait en sorte qu'on puisse
faire plus de livraisons au Québec.
Le Président : En terminant.
M.
Lessard : J'invite toute la population à livrer du bois, à
travailler dans la forêt, à faire en
sorte qu'on puisse faire des
récoltes…
• (11 heures) •
Le Président :
Principale, M. le député de La Peltrie.
Engorgement du service des
urgences de certains hôpitaux
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le Président, le Commissaire à l'éthique nous apprenait que, depuis 2003, malgré une
augmentation des ressources
humaines et financières, la situation de nos urgences se détériore, un portrait
sombre mais qui est encore plus
sombre quand on considère l'ensemble de la réalité, puisque des centaines de
milliers de nos concitoyens s'inscrivent à l'urgence et quittent avant d'avoir vu un médecin. Pour l'Hôtel-Dieu de Lévis, ça veut dire
1 560 personnes seulement
cette année. Pourquoi ils quittent, M. le
Président? La réponse nous vient de François Dufresne, qui est le président de
l'Association des spécialistes en médecine
d'urgence, qui dit : La plupart des gens qui partent sont tannés
d'attendre après plusieurs heures.
Comment
le ministre de la Santé peut-il nous expliquer que 10 ans de réforme libérale
nous donnent un résultat aussi indécent?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, j'ai envie de répondre par la bouche du
projet de loi n° 10 parce qu'on connaît bien, évidemment, les
problèmes de notre système de santé qui posent les problèmes à l'urgence.
Alors, les problèmes de l'urgence, M. le
Président, vont se régler le jour où on aura réussi à régler les problèmes de
première ligne, et c'est la raison pour
laquelle, dans notre politique, nous avons d'abord, évidemment, le projet de
loi n° 10 aujourd'hui. Deuxièmement, nous avons aussi dans notre programme la question du financement
d'activités et de l'implantation des supercliniques que l'on mettra en
place dans notre premier mandat.
M.
le Président, la problématique de la surcharge de nos urgences vient du fait,
évidemment, qu'en première ligne nous
n'avons pas suffisamment accès à des ressources pleines et entières à l'image
de ce que l'on retrouve à l'urgence. Et
ces ressources-là seront, entre autres, un accès à la première ligne qui sera
amélioré grâce à diverses mesures, dont celles qui sont prévues au
projet de loi n° 10, mais également aux supercliniques que l'on mettra en
place et également aux 2 000
superinfirmières qui seront formées dans les 10 prochaines années à raison
de 200 par année à partir de cette année, M. le Président. Et je peux
donc dire que l'avenir pour les urgences au Québec est certainement plus
radieux sous notre gouvernement que ce qu'il a été avant sous
l'opposition officielle.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le Président, abolition des régies régionales,
regroupement des entités administratives, création des CSSS, cliniques-réseaux, toutes des bonnes
idées mal appliquées par l'actuel premier ministre quand il était dans ce
siège-là.
M. le Président, si
l'actuel ministre de la Santé n'est pas capable de comprendre quelles erreurs
ont été faites par son gouvernement, comment peut-il nous garantir qu'il va
réussir là où son premier ministre a échoué?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, est-ce que je dois comprendre aujourd'hui que, la semaine dernière,
lorsque le député de La Peltrie
et ses collègues ont applaudi chaleureusement à notre projet de loi… qu'il a
changé d'idée aujourd'hui? J'imagine qu'il
n'a pas changé d'idée et que les mesures que l'on met en place, notamment
avec le projet de loi n° 10,
reçoivent encore l'aval enthousiaste de la deuxième opposition.
Alors,
maintenant, j'irai dans le sens du député de La Peltrie, il est vrai qu'il
y a eu certains achoppements lors des dernières réformes et…
Des voix :
…
Le Président :
M. le ministre, c'est à vous la parole.
M. Barrette :
J'ai l'impression d'être au baseball, monsieur, ils se lèvent à la septième
manche.
Des voix : Ha,
ha, ha!
Le Président : En terminant.
Des voix : …
Le
Président : Moi, je
vous annonce que c'est la fin de la neuvième. Alors, question supplémentaire,
M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire :
M. le Président, l'homme sage apprend de ses erreurs, l'homme vraiment sage
apprend des erreurs des autres. Le
ministre de la Santé ne fait ni un ni l'autre. Alors, M. le Président, ce que
je lui dis, c'est que la proposition est bonne, la façon de l'appliquer
a été détestable. Il a dit lui-même que le réseau était actuellement
sous-performant.
Je lui repose
la question, elle est simple. La recette, on la connaît, elle a été mal
appliquée par le premier ministre. Quelle erreur a-t-il commise que lui
ne commettra pas?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, le premier ministre,
lorsqu'il était ministre de la Santé, n'a pas fait d'erreur, il n'avait pas les leviers nécessaires pour se protéger
contre certains comportements. Et, comme vous l'avez vu dans le dépôt du
projet de loi n° 10, que vous aurez la joie de venir commenter en
commission parlementaire, vous constaterez…
Des voix : …
Le Président : S'il vous
plaît! M. le député de Rousseau, c'est un peu bruyant ici. Ça va.
Des voix : …
Le Président : Ça va. M. le
ministre de la Santé, c'est à vous la parole.
M.
Barrette : Voilà. Alors donc, je continue en expliquant à la deuxième
opposition que nous nous sommes donné les moyens, dans ce projet de loi
là, de disposer des leviers nécessaires pour éviter les écueils précédents.
Le Président : Principale, M.
le député de Verchères.
Consortium retenu pour
le projet de construction
du Centre universitaire de santé McGill
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron :
M. le Président, hier, Riadh Ben Aïssa, l'ex-président de la division
Construction chez SNC-Lavalin, a été condamné en Suisse pour activités
de corruption. Dans un témoignage récent, nous avons appris qu'en 2009, au
moment où SNC-Lavalin aurait versé des commissions secrètes pour obtenir le
contrat de construction du CUSM, Ben Aïssa
avait demandé un effort supplémentaire aux employés de la firme d'ingénierie
pour financer le Parti libéral du
Québec, alors qu'il n'avait lui-même jamais contribué à la caisse de ce parti.
Or, c'est précisément en 2009 que l'actuel leader parlementaire du
gouvernement, qui venait de quitter ses fonctions ministérielles sous Jean
Charest, a été embauché, chez SNC-Lavalin, à
titre de vice-président principal, planification stratégique, dont le supérieur
immédiat était justement M. Ben Aïssa.
Le leader
parlementaire du gouvernement a-t-il rencontré les enquêteurs de la Sûreté du
Québec pour expliquer ce qu'il savait
des activités de son patron chez SNC-Lavalin en lien avec le financement du
Parti libéral et l'obtention du contrat du CUSM?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Non, je ne les ai pas rencontrés parce qu'ils n'ont
pas sollicité de me rencontrer. J'ai été chez SNC d'avril jusqu'à septembre, et probablement qu'ils
ont… senti le besoin de me rencontrer, et je ne vois pas pourquoi ils le
sentiraient. Alors, une fois que j'ai dit ça… Je n'ai pas eu de rencontre,
c'est tout ce que je peux vous dire.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Verchères.
M.
Stéphane Bergeron
M.
Bergeron :
M. le Président, le leader parlementaire du gouvernement ne cesse de répéter
aux personnes qui auraient des
informations à livrer aux autorités policières de communiquer avec l'UPAC.
Alors, le leader parlementaire du
gouvernement, qui travaillait aux côtés de M. Ben Aïssa, qui, je le rappelle, a
été condamné pour corruption, il est plutôt étonnant qu'il n'ait pas communiqué avec l'UPAC. Alors, pourquoi
n'a-t-il pas communiqué avec l'UPAC et fait ce qu'il professe depuis si
longtemps?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : C'est parce que je ne sais pas ce que j'aurais pu
communiquer à l'UPAC, parce que je n'avais pas connaissance de choses que j'aurais pu communiquer à l'UPAC. Ça me semple
assez simple. Ils ne m'ont pas appelé, moi, je n'avais rien à leur dire.
Alors, il n'y a pas eu de contacts.
Le Président : C'est la fin
de la période de questions et de réponses orales.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, comme il n'y a pas de votes
reportés, nous allons passer à la rubrique des motions sans préavis. Et,
en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation préétabli, je suis
prête à reconnaître un membre du deuxième groupe d'opposition…
Une voix : …
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Un instant, on me... M. le député…
Alors, on va suspendre quelques instants. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 8)
(Reprise à 11 h 11)
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, M. le leader du gouvernement.
3233 1179 M.Sklavounos : Mme la Présidente, j'allais juste vous demander, vu qu'il y a des
gens qui attendent pour aller devant
la Commission des institutions, si ça serait possible, de consentement des collègues, de donner cet avis-là pour maximiser le temps
d'échange, Mme la Présidente, pour que ça passe avant les autres travaux.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, il y a consentement de la part de toutes…
Des voix : …
Avis touchant les
travaux des commissions
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Bon, alors, je vais tout de
suite vous donner l'avis touchant les
travaux des commissions
précisément concernant la Commission
des institutions. Elle se réunira en
séance publique aujourd'hui, de 11 h 30 à 13 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine, afin d'entendre Hydro-Québec sur son possible
assujettissement au pouvoir d'intervention du Protecteur du citoyen.
Motions sans préavis
Alors, voilà.
Je vous remercie, M. le leader. Alors, nous pouvons passer à nos motions sans
préavis, et je reconnais tout de suite M. le député de Chauveau.
M.
Deltell : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je demande le consentement pour déposer la
motion suivante conjointement avec mon ami le député de Marie-Victorin :
«Que
l'Assemblée nationale exige du gouvernement qu'il donne suite à la promesse du
premier ministre, telle que formulée le 10 février 2014 dernier, de
limiter la hausse des tarifs d'électricité à l'inflation; et
«Qu'elle lui
demande de s'assurer que sa demande d'augmentation de bénéfice net formulée à
Hydro-Québec ne se traduise pas par une augmentation abusive des tarifs
d'électricité pour les contribuables.»
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Pas de
consentement, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, il n'y pas de consentement.
Nous allons passer à la prochaine motion
sans préavis, et je reconnais un membre formant le gouvernement, M. le ministre
de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M.
Arcand : Merci, Mme
la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec le député de
Marie-Victorin :
«Que
l'Assemblée nationale souhaite que la demande d'augmentation des tarifs
d'Hydro-Québec ne se traduise pas par une hausse abusive des tarifs
d'électricité pour les contribuables», Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, M. le ministre. Y a-t-il consentement pour débattre de
cette motion?
M.
Sklavounos : …adoption
sans débat, Mme la Présidente.
Une voix : …
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, il n'y a pas de consentement. Maintenant, nous allons passer…
Des voix : …
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous demande…
Des voix : …
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous demande un peu de silence, s'il vous plaît, pour passer à
la troisième motion sans préavis. Cette motion nous vient du groupe
formant l'opposition officielle, et je reconnais Mme la députée de Vachon.
Dénoncer l'intention du
gouvernement fédéral
d'imposer un péage sur les ponts Champlain,
Jacques-Cartier et Mercier
Mme
Ouellet : Merci,
Mme la Présidente. Je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement
avec le député de Granby et la députée de Gouin, la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale dénonce la nouvelle intention du gouvernement fédéral d'imposer un péage sur les trois ponts fédéraux :
Champlain, Jacques-Cartier et Mercier;
«Que l'Assemblée nationale rappelle au gouvernement fédéral que les
études de la firme Steer Davies
Gleave et du directeur parlementaire du budget ont démontré qu'un péage aurait des [impacts] catastrophiques
sur le développement économique
de la région métropolitaine par une augmentation considérable de la congestion;
«Que l'Assemblée nationale rappelle que le
directeur parlementaire du budget a souligné que les principales victimes d'un
péage sur le nouveau pont Champlain seraient les plus démunis.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, Mme la députée. Y a-t-il consentement pour débattre
de cette motion?
M.
Sklavounos : Pas
besoin, adoption sans débat, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, cette motion est adoptée. Je reconnais maintenant
Mme la députée de Groulx pour
la motion du jour.
Une voix : …
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Pardon! Pardon! Excusez-moi, Mme
la députée de Gouin, pardonnez-moi.
Mme David
(Gouin) : Pas de problème, Mme la Présidente. Je
demande le consentement de la Chambre pour débattre de la motion
suivante :
«Attendu que
le gouvernement du Québec multiplie les compressions et les coupures dans les
services les plus essentiels de l'État en invoquant la dette et la
précarité des finances publiques;
«Attendu
que l'AECG, appelé accord
Canada-Europe, donne des droits aux entreprises et investisseurs d'exiger
des compensations financières majeures au gouvernement, si une mesure de
protection environnementale ou sociale interfère avec leur plan d'affaires, comme ce fut
le cas de la compagnie Lone Pine Resources qui a intenté une poursuite
de 250 millions [...] suite à
l'interdiction de la fracturation hydraulique au Québec;
«Que l'Assemblée nationale presse le
gouvernement du Québec de joindre sa voix à celle de l'Allemagne qui exige
que soient
exclues de l'AECG toute possibilité pour des
entreprises de poursuivre les autorités publiques
ce qui alourdirait la dette et
porterait atteinte à la dignité du Québec de décider
en toute souveraineté de protéger l'environnement, la culture et
la qualité de vie des citoyens.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci, Mme la députée de Gouin. Y a-t-il consentement pour
débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Pas de consentement, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, il n'y a pas de consentement. Alors, à
ce point-ci, je dépose une lettre que M. le
député de Mercier…
Mme
Maltais : …
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Pardon,
excusez-moi, madame…
Mme
Maltais : …consentement pour la présentation
d'une deuxième motion par le député de Labelle.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, y a-t-il consentement pour le dépôt d'une deuxième motion? Alors,
il y a consentement. Allez-y, M. le député.
Demander au gouvernement fédéral un
délai dans le projet de démolition
de l'aérogare de Mirabel
M.
Pagé : Merci, Mme la
Présidente. Donc, Mme la Présidente, je sollicite le consentement des membres
de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec la députée de
Mirabel et le député de Mercier, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale appuie la demande de la ville de Mirabel, de la
Conférence régionale des élus des Laurentides
et de la Communauté métropolitaine de Montréal afin que le gouvernement du
Québec intervienne auprès du
gouvernement fédéral pour obtenir un délai de trois mois dans le projet de
démolition de l'aérogare de Mirabel pour que les leaders du milieu puissent compléter le montage financier, en trouvant les partenaires privés, pour la réalisation d'un projet structurant
pour la région.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci, M. le député. Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M.
Sklavounos : Nous proposons l'adoption sans débat,
Mme la Présidente.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, est-ce que
cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Mme
Maltais : …à l'unanimité,
est-ce qu'on peut envoyer ça au ministre des Transports au gouvernement
fédéral, qui sera sûrement intéressé par cette
motion?
Dépôt d'une lettre du député de Mercier, M. Amir Khadir,
informant de son désir de devenir membre de la
Commission de l'aménagement du territoire
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, ce sera fait, Mme la leader du groupe de l'opposition. Maintenant,
je vais déposer une lettre que M. le député
de Mercier a adressée au président de l'Assemblée nationale l'informant de
son désir de devenir membre de la Commission
de l'aménagement du territoire. Alors, voici la lettre. Alors, est-ce qu'il y a
consentement pour déroger à l'article 127
du règlement afin de permettre des modifications à la composition de cette
commission?
Des voix : Consentement.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Il
y a consentement. Alors, je cède la parole à M. le vice-président.
Modifier la composition
de la Commission
de l'aménagement du territoire
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci, Mme la vice-présidente.
Je fais motion pour :
«Que
le député de Mercier soit nommé membre permanent de la Commission de
l'aménagement du territoire; et pour
«Que ce
changement prenne effet immédiatement.»
Et je dépose
ladite motion.
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci beaucoup, M. le vice-président. Est-ce que cette motion est
adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, M. le whip en chef du
gouvernement.
Modifier la composition
de la Commission
de l'aménagement du territoire
M.
Billette : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Conformément à l'article 122
et 129 de notre règlement, je fais motion :
«Que
la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré devienne membre de la Commission
de l'aménagement du territoire;
«Que ce
changement prenne effet immédiatement.»
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, est-ce que cette motion est
adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Adopté. Alors,
merci.
Avis touchant les
travaux des commissions
Nous sommes
maintenant à la rubrique des avis touchant les travaux des commissions, et M.
le leader du gouvernement…
M.
Sklavounos : Oui, Mme la Présidente, merci.
J'avise cette Assemblée que la Commission de l'économie
et du travail, dans le cadre de
l'étude du projet de loi n° 8, Loi modifiant le Code du travail à l'égard
de certains salariés d'exploitations
agricoles, entende le président de la Commission des droits de la personne et
des droits de la jeunesse aujourd'hui,
de 15 heures à 16 heures, et
qu'immédiatement au terme de cette audition la commission poursuive
l'étude détaillée dudit projet de loi à la salle Louis-Joseph-Papineau, jusqu'à 18 heures.
• (11 h 20) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci beaucoup, M. le leader. Maintenant, pour ma part, je vous avise que la Commission de l'administration
publique se réunira aujourd'hui, après les affaires courantes, à la salle des
Premiers-Ministres de l'édifice Pamphile-Le May, afin de procéder à
l'élection à la présidence de la commission.
Je vous avise
aussi que la Commission de la culture et de l'éducation se réunira en séance de
travail aujourd'hui, après les
affaires courantes, pour une durée de 30 minutes,
à la salle RC.161 de l'hôtel du Parlement. L'objet de cette séance est
de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse de la pétition
concernant les cours d'éducation sexuelle.
Renseignements sur les
travaux de l'Assemblée
Maintenant,
nous en sommes à la rubrique des renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
M. le leader du gouvernement.
M. Fournier : Oui. Merci, Mme
la Présidente. Il me semblait utile d'exposer la situation à nos collègues de l'Assemblée concernant les consultations sur le
projet de loi n° 10, qui a été déposé ici, en cette Chambre, il y a une
semaine. On s'est entendus pour faire
des consultations particulières élargies, et je voulais — d'abord, un peu de contexte — rappeler qu'il y avait eu une séance d'information technique la semaine dernière.
Lundi, l'opposition officielle a eu une séance particulière. Mercredi,
la deuxième opposition en a eu une. Québec solidaire avait eu le bénéfice de la
rencontre du jeudi… enfin, est allé à la présentation du ministre jeudi. Donc,
au niveau des informations techniques, ça a été fait.
Vendredi
dernier, nous avons proposé une liste de 25 groupes pour les consultations
particulières, justement. Et, lundi,
le deuxième groupe d'opposition nous a fait parvenir un ajout de 10 groupes.
Les indépendants ont fait parvenir un
ajout de huit groupes. Mais l'opposition officielle a proposé un ajout de 96
groupes. Et je croyais peut-être utile de rappeler ici, Mme la Présidente, que nous nous sommes engagés à une
consultation particulière élargie, mais, entre élargie puis infinie,
c'est comme un peu différent. Dans la moyenne des consultations élargies,
lorsqu'on se trouve dans une situation qui est au-delà de la cinquantaine, il me semble qu'on est
déjà pas mal dans ce qui est assez large. Ce matin, nous avons expédié
une nouvelle proposition tenant compte de ce qui avait été proposé de part et
d'autre, qui est autour de 53 groupes, Mme la Présidente.
Je tiens
simplement à indiquer que, lorsque nous avons entamé les travaux de cette
législature, nous avons tous convenu
ensemble que nous devions collaborer. Et je crois que, lorsqu'on s'entend sur
une consultation particulière élargie, ce
n'est pas sur une générale. Et, lorsqu'on regarde l'historique de l'ampleur des
commissions, ça ne doit pas non plus être une façon de faire de
l'obstruction.
Alors,
considérant cela, j'indique à la Chambre que je souhaite que, mardi prochain,
on puisse adopter un avis indiquant
les groupes. Je ne suis pas fermé à ce que nous discutions encore un peu, mais,
qu'on se comprenne bien, là, on peut
toujours en ajouter quelques-uns, mais il y a une différence entre 60 puis 150.
Alors, on peut bien encore échanger un peu,
mais je veux juste nous rappeler, tous, qu'on a pris l'engagement de travailler
ensemble et j'en appelle à l'opposition officielle. Lorsque je regarde la deuxième opposition et les
indépendants, on voit bien qu'il y a un écart entre 10 et 96.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup, M. le leader. Mme
la leader de l'opposition officielle.
Mme
Maltais :
Écoutez, Mme la Présidente, je ne m'attendais pas à cette intervention du
leader du gouvernement, mais je
l'apprends, effectivement. Débattons-en un peu ici. Simplement sur les
principes, d'habitude ces discussions-là se passent en collaboration, effectivement, mais entre nos cabinets. Nous
avons, effectivement, déposé une demande pour que beaucoup de groupes viennent parce que c'est un
projet de loi avec énormément de contenu, qui, en fait, à notre avis, abolit
une grande partie de la première ligne, c'est-à-dire
les centres de santé et services sociaux, qui sont fusionnés à des hôpitaux.
Il y a des impacts.
Maintenant,
il est d'usage que nous collaborions, alors je vais collaborer, bien sûr, avec
le leader du gouvernement. On va regarder ça ensemble, nos équipes vont
le faire. Mais je rappelle que, justement, un des sujets qu'il y a eu à la période de questions ce matin, c'est qu'on
aimerait ça, nous aussi, qu'il y ait collaboration quand on parle des éléments
de la santé au Québec. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Bon. Alors, je vous remercie de vos commentaires.
Alors, je constate que vous poursuivez les discussions à ce sujet.
Maintenant,
je vous rappelle que, lors de l'interpellation prévue pour demain, vendredi 3
octobre 2014, M. le député de
La Peltrie s'adressera à M. le ministre de la Santé et des Services
sociaux sur le sujet suivant : L'accès aux soins dans le réseau de
la santé et des services sociaux et le bilan libéral des 10 dernières années.
Affaires du jour
La période des affaires courantes étant
terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour. Alors, M. le
leader du gouvernement.
M.
Sklavounos : Oui.
Mme la Présidente, je vais vous demander une suspension de quelques minutes
afin de permettre aux députés de
l'opposition officielle, qui ont une trentaine de minutes après la fin de la
période de questions, de pouvoir soumettre leurs demandes, le cas
échéant, pour des débats de fin de séance, s'il vous plaît.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, en conséquence, je suspends
les travaux pour une trentaine de minutes. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 25)
(Reprise à 11 h 32)
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je cède maintenant la parole à M. le leader du gouvernement.
M.
Sklavounos : Merci,
Mme la Présidente. Alors, comme vous
avez entendu, il y a des échanges entre les leaders. Nous allons suspendre nos travaux jusqu'à
18 heures afin de permettre la tenue des débats de fin de séance, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Oui. Alors, avant la suspension, M. le leader, je vais annoncer les débats de fin de séance qui auront lieu cet après-midi, 18 heures. Alors, je vous informe que nous avons reçu deux demandes
pour la tenue de débats en fin de séance aujourd'hui. La première demande nous
provient du député de Bonaventure au ministre des Forêts, de la Faune et des
Parcs concernant l'inaction du gouvernement libéral en regard à la forêt. Et la deuxième demande provient de la députée de
Taillon au ministre de la Santé et
des Services sociaux concernant des
points de vue divergents.
Alors, maintenant, M. le leader du gouvernement,
je suis prête à suspendre les travaux jusqu'à 18 heures, cet après-midi. Merci.
(Suspension de la séance à 11 h 33)
(Reprise
à 18 heures)
Débats de fin de séance
Appui au secteur forestier
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, Mmes, MM. les
députés, nous allons maintenant reprendre nos travaux et, tel qu'annoncé
précédemment, nous allons maintenant procéder aux
débats de fin de séance.
Le
premier débat, qui se fera entre M.
le député de Bonaventure et M. le ministre des Forêts,
de la Faune et des Parcs, concerne l'inaction du gouvernement libéral en
regard de la forêt. Je vous rappelle que, conformément
à l'article 310 du
règlement, le député qui a soulevé le débat et le ministre
qui lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes, et le
député a ensuite droit à une réplique de deux minutes.
Alors, M. le député
de Bonaventure, je vous cède la parole pour cinq minutes.
M. Sylvain Roy
M.
Roy : Merci,
M. le Président. Salutations à mes
collègues, M. le ministre. Écoutez,
d'entrée de jeu, j'aimerais reconnaître en
vous un ministre qui essaie de défendre son
secteur d'activité. Ça, je le reconnais, tous les ministres, selon moi,
le font. Ceci étant dit, est-ce qu'ils réussissent toujours? Là, c'est une
autre question.
D'une
manière rétrospective, j'aimerais vous rappeler que, de 2003 à 2012, il s'est
perdu tout près de 30 000 emplois
en forêt. On parle de 300 fermetures d'usine et plusieurs plans d'action
avortés. Si on revient à ce qui nous intéresse aujourd'hui, ou ce qui n'est pas très intéressant mais ce qui arrive
aujourd'hui par rapport à ces fermetures-là, j'ai quand même souligné ce matin qu'on avait 180 pertes
d'emploi à l'usine Cascades, on a
275 pertes d'emploi à Shawinigan, l'usine Laurentides; Kruger réduit sa
production, ce qui signifie une perte de 100 emplois. Ça, ce sont des
familles qui vont avoir besoin d'aide,
ce sont des êtres humains, ce sont des gens qui vont avoir
besoin d'être soutenus, et là il va falloir qu'il y ait des
choses qui se fassent.
Lorsqu'on
regarde, M. le ministre… M. le Président — je ne peux pas
m'adresser au ministre — le programme du Parti libéral, Renouveler l'industrie forestière dans nos régions,
on y voit des choses intéressantes mais qui ne se sont pas matérialisées. Je ne lirai pas tout le programme, mais il y a
certains picots qui m'ont fait sursauter quelque peu.
Et là je vous parle… Bon, un picot, page 4,
qui dit : «[Assurer] un financement stable et prévisible pour la forêt
privée», bon, etc. — mais je ne veux
pas aller sur tout : «En poursuivant la mise en place de la Charte
du bois.» J'ai fait quelques
appels tout à l'heure, et ce qu'on nous a dit par rapport au financement en
forêt privée : Il y a des coopératives qui n'ont pas encore reçu, je dirais, un document officiel en ce qui a
trait à leur financement. On est au mois d'octobre. Donc, il y a
une problématique. Quand on parle de financement stable et
prévisible pour la forêt privée, on s'entend que ces gens-là s'attendent à utiliser leur marge de crédit. Actuellement, ils ne savent pas les montants qu'ils vont avoir. Donc, on a une
grosse problématique, hein, donc ces coopératives-là vivent dans l'incertitude.
Moi, là, j'aimerais
savoir, M. le ministre, là, en ce qui a trait à votre plan d'action, quels
éléments seront priorisés. Quelle est votre
vision? Comment voyez-vous l'avenir du secteur économique de la forêt au Québec?
Nous avions un très bon plan issu du Rendez-vous national de la forêt, et l'ensemble des acteurs étaient très satisfaits
de la démarche et reconnaissaient l'efficience des mesures proposées.
Moi,
j'aimerais vous en rappeler, quelques engagements que nous avions pris au Rendez-vous national de la forêt, outre
les chantiers, des engagements clairs d'investissement qui étaient salués par l'ensemble des acteurs,
hein? 320 millions pour moderniser l'industrie. On voit des
fermetures de papetières, actuellement, qui ne se sont pas modernisées. 50 millions pour un programme de
biomasse forestière résiduelle. 45 millions pour l'attraction, la
rétention et la formation de la main-d'oeuvre.
Ça, ça va être une problématique. La main-d'oeuvre est vieillissante, et c'est
la seule profession ou le seul domaine
où plus tu vieillis, moins tu fais de salaire, parce que ton corps est usé.
Protection des… Bon, encore là, protection des conditions de travail des travailleurs de la forêt. Bon, nouvelle
impulsion à la Charte du bois. La Charte du bois, c'est fondamental. Il faut commencer dans les facultés
universitaires, où on doit former des architectes qui vont avoir le goût
de construire avec la forêt. Donc, il y a
une approche cohérente à développer à ce niveau-là. Quatre projets pilotes pour
la forêt de proximité, remboursement
des taxes foncières, 6 millions en recherche. La recherche, c'est
fondamental, c'est le fer de lance de
la dynamisation d'un secteur d'activité économique. Bon, etc. 120 millions
pour l'acquisition d'équipement forestier. Ça coûte extrêmement cher,
des bûcheuses puis des… etc., donc ces gens-là ont besoin de soutien.
Donc, j'aimerais donc
vous demander… ou que vous nous disiez quels sont vos… quelle est votre vision
par rapport à l'avenir de la forêt au
Québec. Quels sont les engagements clairs que vous allez prendre pour soutenir
un des secteurs d'activité économique les plus importants et historiques
pour le développement de nos régions?
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Bonaventure. M. le ministre des Forêts, donc, vous avez cinq minutes.
M. Laurent Lessard
M.
Lessard :
Merci, M. le Président. Donc, je veux saluer mon collègue de Bonaventure. Parce
qu'on partage ensemble le même
intérêt, c'est que les 140 municipalités du Québec qui dépendent de la forêt puissent exercer non seulement leurs métiers, développer la région,
développer l'emploi, développer de nouveaux marchés et faire en sorte qu'on ait, donc, du travail
à cause de la forêt. La forêt est importante au coeur des régions du Québec.
Donc, mon
collègue soulève certains enjeux. Le forum qui s'est tenu, le Rendez-vous national de la forêt, est une bonne
chose pour la forêt en général et les partenaires. Donc, ça, c'est quelque chose qu'on a déjà salué. L'issue de ça avait relancé,
donc, le conseil
de l'industrie… un forum Québec industries, que j'ai tenu, et la première
rencontre que j'ai tenue, c'est la
rencontre forum Québec industries, donc,
où est-ce que des grands donneurs d'ouvrage sont réunis.
On a eu ce forum-là, c'était la deuxième
fois qu'on se voyait, donc… c'est-à-dire,
il y a eu une première rencontre,
dans le temps, quand la ministre était là avant moi, mais après ça, donc, on a placé le jeu sur des demandes de l'industrie,
sur l'accès… à l'accès, donc, à la matière.
Deuxièmement,
les demandes de l'industrie, c'est de diminuer les coûts énergivores, donc, pour les tarifs hydroélectriques. C'est aussi de faire en sorte de baisser le coût de la ressource, ce qu'on a fait, M. le Président. On a laissé
30 millions sur la table lorsqu'on
a fait la consultation sur la valeur du bois sur pied. Alors donc, on a
consulté, et on a eu des propositions, et, à la fin, donc, on a diminué le coût de la ressource, ce qui
était salué, je pense, par l'industrie.
Les industriels nous demandent de la
prévisibilité, M. le Président, à savoir quelles forêts ils vont rencontrer lorsqu'ils
vont faire les opérations. J'ai demandé au
Forestier en chef de déterminer le
plus rapidement possible les possibilités forestières pour le Québec, ce qu'il a fait, donc,
il a rendu public. Deuxièmement, j'ai demandé d'avoir les volumes non récoltés des deux dernières années
pour s'assurer qu'on est capables de fournir le maximum de bois pour les travailleurs qui vont aller en forêt pour débusquer, donc, qui vont aller travailler les sols, qui vont aller
replanter et qui, nécessairement, vont faire des livraisons aussi aux usines qui en
ont besoin actuellement, étant
donné… Ce matin, on a eu l'occasion
d'exprimer que le marché américain avait une reprise, ils sollicitent, nécessairement, les
scieries du Québec.
Donc, la prévisibilité,
c'est de créer l'espace dans lequel ils vont être capables d'agir, et le
travail quotidien qu'on fait, c'est
l'opérationnalisation, M. le
Président. On a un intérêt
commun de laisser le moins d'argent derrière nous lorsqu'on va en forêt, c'est-à-dire entre ce qu'on planifie en forêt puis
l'industriel qui va aller travailler en forêt, il doit s'assurer que les
chemins étaient construits au bon moment, que, les espèces qu'il va rencontrer,
chaque séquence de personne qui va rentrer
en forêt pour faire la récolte va tirer, donc, le bon bois, bon usage, bonne usine. Donc, on va
aller chercher le maximum et on ne va
pas laisser de sous derrière nous parce
que la séquence va avoir été bien
organisée, puis la planification des camps forestiers. Et chaque personne va avoir trouvé du travail
dans les régions du Québec. Donc, c'est ce qu'on s'est assurés de
faire.
À l'automne,
on va tenir un forum, donc, pour la stratégie. Donc, il y a
une stratégie qui découle de la loi pour dire : Qu'est-ce que l'État attend de ses industriels, des intervenants de la forêt? Alors, on va lancer la
stratégie pour faire en sorte de dire aux industriels : Voici ce
qu'on attend de vous.
L'autre
affaire, donc, vous avez parlé de la biomasse — vous avez soulevé bien des sujets — donc la biomasse forestière, il y a de l'aide qui est donnée dans
le budget qui a été lancé dernièrement. Il y a aussi de l'aide concernant les
entrepreneurs pour le renouvellement des équipements, même pour la flotte de
transport.
Alors donc,
vous avez soulevé aussi certains éléments comme des pertes d'emploi dans
l'industrie des pâtes et papiers.
Nécessairement, des deux côtés de la Chambre, on partage le fait qu'il y a une
diminution progressive de 8 % par année
du marché des pâtes et papiers, remplacé par les technologies de l'information.
Alors donc, c'est pour ça qu'il faut convertir
notre industrie, faire du filament cellulosique comme Kruger, faire de la
nanocellulose comme Domtar, faire plus de carton recyclé comme Cascades.
Alors, l'avenir est dans d'autres produits. Il faut diversifier notre économie progressivement et assurément pour s'assurer qu'on
va faire d'autres choses avec la cellulose. La fibre de bois peut nous générer de nouveaux marchés, de nouveaux
développements dans le domaine alimentaire, de nouveaux développements dans le domaine de l'automobile, où est-ce qu'on
pourra dire un jour, peut-être, qu'on a une automobile ou des cellulaires
qui ont des composantes en fibres de bois,
donc qui auront une signature écologique moins importante, donc une facture
moins importante.
Alors, je
tiens à le rappeler, je pense que, pour les forêts de proximité, je veux le
mentionner, puis c'est le dernier enjeu,
on ne va pas avoir des projets pilotes, on va avoir des vrais projets, M. le
Président. C'est dans le même sens que les deux partis de l'opposition…
• (18 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci à vous, M.
le ministre des Forêts, pour cette intervention. M. le député de
Bonaventure, droit de réplique de deux minutes.
M. Sylvain Roy
(réplique)
M. Roy : Moi, ce que
j'entends de l'industrie et des acteurs, c'est l'incertitude, c'est
l'imprévisibilité, c'est la révision des
programmes. Donc, l'incertitude provoquée par la nébulosité de votre démarche
anesthésie la capacité d'adaptation des entreprises et bloque la volonté
d'investissement et de modernisation de ces entreprises. Le climat provoqué par la rhétorique d'austérité insécurise
face à l'avenir puis provoque un retranchement vers la sécurisation dans
l'inaction. On ne bouge pas quand on ne sait
pas où est-ce qu'on va. Donc, les industries n'investissent pas actuellement.
Et, dans un monde en transformation,
l'inaction équivaut à la régression, puis ça provoque le déclassement d'une
filière économique qui n'a plus confiance en l'avenir.
Le rôle du
gouvernement, ce n'est pas de décourager, démotiver et de démoraliser les
acteurs d'un secteur, c'est de les
accompagner, les soutenir et les appuyer dans leur volonté d'innover et de
réussir. La forêt, les jeunes n'y travaillent pas par dépit mais bien parce qu'ils aiment y être et la côtoyer. Les régions du Québec ont besoin d'un gouvernement qui respecte leur vision du développement. Et ce respect s'est matérialisé lors du Rendez-vous national de la forêt québécoise,
où les acteurs
ont présenté leurs visions, ont présenté leurs perspectives d'avenir et de développement, et de ne pas respecter les engagements
qui ont été pris lors du Rendez-vous de la forêt, c'est ne pas respecter la
parole des acteurs, parce que c'est un consensus. C'est ne pas prendre en considération la parole des régions. C'est, à
quelque part, ne pas reconnaître que
les régions ont eu un rôle important dans le développement de tout le Québec,
O.K.? La parole des acteurs, c'est la parole la plus près de la réalité,
et le forum et les engagements qui en ont découlé viennent des acteurs et non
du gouvernement précédent. C'est ce que je
veux vous dire, M. le Président… bien, le message au ministre. Et j'aimerais
que le ministre aille voir le Conseil du
trésor, aille voir le premier ministre et qu'il défende les régions du Québec
et leurs...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci à vous, M.
le député de Bonaventure, pour cette réplique de deux minutes.
Commentaires entourant
la réorganisation et les
compressions budgétaires dans le réseau
de la santé et des services sociaux
Nous allons
maintenant procéder au second débat, entre Mme la députée de Taillon et M. le
ministre de la Santé et des Services
sociaux, concernant la réaction du ministre face aux points de vue divergents
d'élus et d'ex-élus. Alors, vous avez cinq minutes, Mme la députée de
Taillon. Je vous cède la parole.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Merci beaucoup, M. le Président. D'abord, je pense que, dans
le contexte des échanges qui ont eu
lieu cette semaine, une mise au point s'impose. Elle s'impose parce que le
gouvernement a des coupes nombreuses et
a des projets de loi qu'il va déposer. Et, à ce moment-ci, au niveau du projet
de loi, il n'y a pas encore de démonstration d'atteinte de
l'amélioration de l'accessibilité, mais on n'a non plus… Dans ces coupes
nombreuses, on a toujours une prétention
qu'il n'y aura aucun effet sur les services et sur les soins. Et ça, je pense
que c'est le devoir de l'opposition d'attirer
l'attention du ministre sur les conséquences de ces coupes et également du
projet de loi n° 10. Donc, je pense qu'il est tout à fait conforme à la démocratie de l'Assemblée nationale
que le ministre accepte les questions et accepte d'y répondre
correctement.
Le
28 août 2014, le ministre lui-même faisait, dans un journal, un
commentaire à l'effet qu'il en avait assez de la culture de l'intimidation. Aujourd'hui, sa collègue, un peu plus tôt,
ministre responsable des Aînés, de la Famille et de la Lutte à l'intimidation, interviewée, à une
question où on disait : Y a-t-il de l'intimidation à l'intérieur du monde
politique?, sa réponse a été :
«C'est intéressant, car c'est enfin la démonstration que l'intimidation, ça ne
se passe pas juste à l'école, c'est
partout.» Et ensuite les mots qu'elle dit sont très forts : «Quand le
comportement dépasse l'entendement, pour les uns et pour les autres,
bien, il faut être capable de poser des gestes concrets.»
Alors, mon
intervention d'aujourd'hui, c'est qu'on doit absolument se préparer
mutuellement à être capables d'échanger de
façon constructive dans cette Assemblée nationale, ici, et, lorsqu'on demande
des questions, d'obtenir des réponses.
Ces réponses-là nous conviendront ou ne nous conviendront pas, mais elles ne
doivent pas permettre l'utilisation de termes qui sont disgracieux,
disons-le proprement, de cette façon-là, alors qu'on a eu vraiment des
dépassements importants dans le discours du ministre par rapport à la nature de
la question.
Alors, le premier ministre a demandé au ministre de
s'excuser. Je vous dirais que ces excuses, elles ne sont pas tant pour l'ex-ministre de la Santé, pour mon
collègue député de Saint-Jean ou pour moi-même, mais c'est pour éviter le
cynisme de la population à l'égard de
l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale — nous sommes 125, nous exerçons de différentes façons notre voix — pour assurer un respect et pour assurer une
justice sociale. Alors, c'est ce respect essentiel à nos échanges auquel
je fais référence et qui me conduit à demander, moi aussi, des excuses
formelles au ministre.
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Alors,
merci, Mme la députée de Taillon, pour cette intervention. M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président, Mme la députée.
Alors, je suis très heureux de pouvoir encore une fois aborder le sujet
qui est évoqué par notre collègue.
M. le Président, je vais commencer par affirmer une chose
qui m'apparaît très importante : Moi, je suis de ceux qui croient à la sagesse populaire, M. le
Président, et je pense que la sagesse populaire ne peut s'exprimer que si la
population est informée correctement,
et je pense que l'information, dans cette législature, est l'élément qui est le
plus en jeu et le plus important.
Pourquoi? Parce que nous, les 125 députés, à la base, nous sommes les
garants de la démocratie. Et en ce sens
je pense que, même si, dans cette Assemblée, les débats sont de nature
obligatoirement contradictoire, il est essentiel, il est de notre devoir qu'en tout temps, malgré
les débats contradictoires, l'information qui circule soit une information la
plus précise possible, de façon à ce qu'en additionnant à la fois le résultat
de nos débats, qui sont contradictoires, avec des informations qui devraient être neutres et précises le public
qui nous écoute, nous suit à la télévision maintenant et dans les médias, puisse se faire une opinion la
plus précise possible. C'est ça, la démocratie. Ça passe par là. Ça passe
par l'information, et le public, qui ne peut être expert dans tout,
comme nous d'ailleurs, on ne peut pas être experts dans tout… bien, à un moment donné, il faut quand même
qu'une information soit la plus précise possible, M. le Président.
Quant
aux éléments qui ont été soulevés par Mme
la députée de Taillon,
elle fait référence à des échanges qui ont
eu lieu ici cette semaine. Je ne me souviens pas d'avoir utilisé des propos
disgracieux. Je n'ai pas entendu ça. D'ailleurs, s'il y
avait eu des propos disgracieux, très
probablement que vous, M. le
Président, vous me l'auriez fait
remarquer et vous m'auriez demandé de
retirer certaines paroles. J'ai fait certaines allusions en relation avec les
faits qui étaient en débat, mais, disgracieux, je n'ai pas entendu ça.
Ceci dit, à
propos des faits et de l'échange que nous avons eu, c'est-à-dire moi, la députée de Taillon et le député
de Saint-Jean, je cite, M. le Président, une note, une note envoyée à tous les
employés du centre hospitalier de Saint-Jean-sur-Richelieu par la directrice
des ressources humaines et au développement organisationnel. Au texte :
«D'abord, il
faut savoir que près d'un tiers des postes abolis sont actuellement vacants.
Également, à la lumière des
informations que nous avons en main, si l'on cumule le nombre [des] postes
vacants disponibles en ce moment au CSSS
et la création de postes en lien avec les transformations — je répète, M. le Président, et la création
de postes en lien avec les
transformations — nous
pouvons affirmer que les titres d'emploi seront maintenus — je répète, M. le Président, maintenus — et qu'il n'y aura pas de mises à pied — et, je répète, il n'y aura pas de mises à
pied. Ajoutons que les travaux de
planification de main-d'oeuvre offrent des opportunités additionnelles — M. le Président — notamment à ce qui a trait aux congés
de maternité, aux congés pour études, aux départs à là retraite...»
Je continue,
M. le Président. Toujours la directrice des ressources humaines qui dit dans ce
même communiqué : «…nous avons
rencontré les médias locaux ce matin, 19 août [dernier], afin de leur
présenter notre plan de transformation.»
Des échanges
ont eu lieu entre notre ministère, notre sous-ministre adjoint et des gens
représentant l'administration et de
l'agence et du CSSS, et on me rapporte
ceci, je cite : «Dans un premier temps, il a clairement été mentionné au
député [de Saint-Jean] — M. le Président — par
le P.D.G. de l'agence avec témoin que personne ne perdrait son emploi dans
tout le processus de transformation actuellement en cours dans cet établissement;
«De plus, la
D.G. de l'établissement confirme avoir expliqué au député — de Saint-Jean, encore une fois — la procédure
syndicale avec un passage obligé par [l'abolition] des postes — et c'est mon texte, évidemment, d'accord.
Elle confirme aussi lui avoir mentionné que personne ne perdrait son
poste.»
M. le
Président, je réitère ce que j'ai dit : Je pense que la population doit
être informée correctement, et ce n'est pas en affirmant ici, comme l'ont fait la députée de Taillon et le
député de Saint-Jean, que 82 postes d'infirmière seraient abolis que l'on fait avancer la démocratie au
Québec, M. le Président. Je pense qu'on fait le contraire. Merci, M. le
Président.
• (18 h 20) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci à vous, M. le ministre de la Santé et des Services sociaux. Mme la
députée de Taillon, vous avez un droit de réplique de deux minutes. Je vous
cède la parole.
Mme Lamarre : Merci, M. le
Président. D'abord, j'aimerais demander le dépôt de la lettre que le ministre
nous a lue…
Document déposé
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, en vertu de l'article… Je
vais régler ça. En vertu de l'article 214, M. le ministre, lorsqu'un ministre cite, même en partie,
un document, tout député peut lui demander de le déposer immédiatement. Le ministre doit s'exécuter, sauf s'il juge que
cela serait contraire à l'intérêt public. Alors, vous acceptez de déposer le
document? Très bien. Veuillez poursuivre, Mme la députée de Taillon. On va la
laisser poursuivre.
Mme Diane Lamarre
(réplique)
Mme
Lamarre : Donc, je fais référence au fait que, dans ma présentation,
j'ai parlé de 82 postes supprimés et non pas de congédiement, donc le choix des mots était bien approprié de ma
part aussi. Et je fais référence au fait que, pendant la période du débat de fin de session… de séance,
vous avez, je crois, M. le Président, dû intervenir deux fois en lien avec
l'article 36… 35, sixième alinéa, qui dit : «imputer des motifs
indignes à un député ou refuser d'accepter sa parole.»
Alors, ce que je retiens de cet épisode, c'est
le devoir qui me revient de parler des préoccupations de mes concitoyens, de m'assurer d'une justice sociale et
d'un système de santé approprié. Je m'engage à le faire tant pour ma
circonscription de Taillon que pour les concitoyens de la Montérégie et pour
l'ensemble des Québécois.
La
dernière citation de la ministre contre l'intimidation… «Comme ministre, est-ce
que vous rabrouez Gaétan Barrette pour
ses propos?» Et elle répond : «Je ne suis pas en titre de le rabrouer. Je
peux peut-être lui parler aujourd'hui pour lui demander de ce qui s'est passé. Quand j'aurai le plaisir de parler à mon
collègue, s'il faut que je prenne ma grosse voix, je lui dirai bien des choses par rapport à
l'intimidation.» Je pense qu'il y a là une marque qui devrait amener une
réflexion pour que nos échanges
ultérieurs se passent sur un ton qui soit beaucoup plus acceptable. Alors, moi, je crois sincèrement que des excuses s'imposent et…
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, Mme la députée de Taillon, le temps imparti est terminé. Je
ne voulais pas vous interrompre, mais on doit appeler un député par son titre.
Donc, voilà qui met un terme à nos échanges.
Vous aviez une question de règlement, M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux?
M. Barrette : Pas vraiment, M. le
Président. Le document étant annoté, si vous voulez avoir une copie sans
annotations, je peux vous la faire parvenir dans les plus brefs délais.
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : Très bien. Alors, le document sera fourni
ultérieurement, une fois que les annotations seront rayées, c'est ce que je
comprends. Très bien.
Ajournement
Alors, les débats de fin de séance étant terminés, les travaux de l'Assemblée
sont ajournés au mardi 7 octobre 2014, à 13 h 45.
Merci et bonne fin de soirée.
(Fin de la séance à 18 h 25)