(Treize heures quarante-sept
minutes)
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, veuillez vous asseoir. Bon après-midi à tout le monde.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Et, aux affaires courantes du jour, nous en
sommes à la rubrique des déclarations de députés. Alors, je cède maintenant la
parole à Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Saluer M. Daniel Malo d'Un
Itinéraire pour tous
Mme Rita de Santis
Mme de Santis :
Merci, Mme la Présidente. Montréal-Nord a perdu, la semaine dernière, un grand
gestionnaire, car notre ami Daniel Malo a
quitté la direction d'Un Itinéraire pour tous. En fait, c'est la deuxième fois
que Daniel prend sa retraite, puisqu'avant
de prendre les commandes d'Un Itinéraire il a connu une brillante carrière à la
ville de Montréal.
Daniel est un
homme de tête et un homme de coeur qui s'est dévoué pour l'avancement de notre
communauté. Il a mis tout son talent, son
empathie, son énergie et sa compétence au service d'Un itinéraire et de
Montréal-Nord en santé en présidant son conseil d'administration. Au nom
de tous les Nord-Montréalais, «grazie mille», Daniel. «Thank you so much», merci pour tout ce que vous avez accompli.
Je vous souhaite bonheur, santé et plaisir dans tous vos projets et,
pourquoi pas, un trou d'un coup au golf. (S'exprime en italien).
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, Mme la
députée. Je vais maintenant
céder la parole à notre collègue le député de Matane-Matapédia.
Rendre hommage à M.
Emery Béland, directeur général
du cégep de Matane, à l'occasion de sa retraite
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé :
Mme la Présidente, à la tête du cégep de Matane
depuis 12 ans, M. Emery Béland quittera ses fonctions de directeur
général en juin prochain. Au fil de ces
années, M. Béland a piloté plusieurs
dossiers majeurs pour l'établissement, il a relevé ces défis avec succès : il a mis sur
pied le Centre de développement et de recherche en
imagerie numérique, le CDRIN, il a actualisé et bonifié la formation en
photographie qui fait la renommée du cégep de Matane, il a négocié près de 50 ententes de mobilité étudiante avec des institutions d'enseignement étrangères permettant au cégep d'augmenter ses inscriptions et d'assurer
sa pérennité. M. Emery Béland a
grandement contribué au développement
du collège, à son rayonnement à l'extérieur
de la région, au maintien de cet établissement d'enseignement supérieur chez nous.
À titre de député, je le félicite
chaleureusement. Je lui offre mes meilleurs voeux de bonheur pour les projets
qu'il entreprendra au cours des prochains mois et surtout la santé pour les
réaliser. Mme la Présidente, merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci,
M. le député. Maintenant,
au tour de notre collègue députée
de Richmond
Souligner le 40e
anniversaire du
corps de cadets de la marine royale
canadienne 247 Les Timoniers de Valcourt
Mme Karine Vallières
Mme
Vallières : Merci, Mme la Présidente. Vous savez que j'aime ici souligner le dynamisme
des organismes de la circonscription de Richmond. J'invite donc mes collègues de l'Assemblée nationale à se joindre à moi pour souligner le 40e anniversaire du corps de cadets de la marine royale canadienne 247 Les Timoniers de Valcourt, mais surtout
souligner leur engagement dans la communauté. Entre autres, c'est à ce corps de cadets que l'on doit de
nombreuses campagnes de sensibilisation et de financement effectuées, comme de doter le centre
communautaire d'un défibrillateur automatisé et pour offrir une série de
formations au grand public.
Encore une fois, Mme la Présidente, je réitère ma fierté pour le comté de Richmond de
pouvoir compter sur des organismes soucieux
du bien-être de leurs citoyens, de leur communauté,
tel que le corps de cadets de la marine
royale canadienne Les Timoniers de Valcourt.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci,
Mme la députée. Maintenant,
au tour du député de Chauveau.
Rendre
hommage aux Chevaliers de Colomb
du conseil de Montcalm, no
5529
M. Gérard Deltell
M.
Deltell :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Mme la Présidente,
le 7 mai dernier est survenue une
tragédie à Loretteville alors qu'un incendie a littéralement ravagé l'entrepôt
des Chevaliers de Colomb. Et, dans cet entrepôt,
il y avait des milliers d'articles qui avaient été
recueillis tout au long de l'année en vue de l'oeuvre caritative des chevaliers pour le marché aux puces qui avait lieu
quelques semaines plus tard. Ce qui a été vraiment une catastrophe
est devenu un extraordinaire élan de
générosité de toute la région de Québec, puisque les gens se sont donné la main, et on a pu
ouvrir le Pavillon
des sports à Loretteville, tenir le marché aux puces, et les chevaliers ont pu
vendre pour 102 827 $. Tout cet argent va servir aux oeuvres
caritatives.
Mme la Présidente, je tiens à féliciter Les Chevaliers de
Colomb de Loretteville, également tous les organismes caritatifs et tous les citoyens de la région de
Québec qui se sont donné la main pour que cette catastrophe se tourne en
grand élan de solidarité. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député. Maintenant, au tour
du député de Papineau.
Rendre hommage à M.
Michel Roy, fondateur et
entraîneur de l'équipe de football Les Tigres
M. Alexandre Iracà
M. Iracà :
Merci, Mme la Présidente. Je désire souligner l'engagement d'un citoyen de mon comté, M. Michel Roy. Impliqué
dans le monde du sport jeunesse depuis plus de 20 ans,
il a travaillé à mettre sur pied l'équipe de football des Tigres. Au fil des ans, le programme de la formation de
Buckingham a récolté plusieurs honneurs. «Les Tigres, c'est beaucoup plus que de jouer au ballon sur un
terrain boueux. C'est une école de vie. Ce
sont des valeurs que nous essayons d'inculquer. Le travail d'équipe, l'effort à
100 % et l'attitude…», de citer M. Michel Roy.
Il y a
quelque temps, Buckingham s'est retrouvée sur
le radar de la plus puissante ligue de sport professionnelle. La NFL a nominé 10 finalistes canadiens pour son
prix de l'entraîneur de football jeunesse de l'année. Plus de 300
candidatures ont été reçues. Michel Roy s'est
avéré le seul finaliste du Québec. Cet honneur visait à souligner l'implication
sans relâche des entraîneurs au sein de programmes civils ou scolaires, autant
sur les terrains qu'à l'extérieur. Félicitations, Michel, pour ton travail
auprès de nos jeunes et longue vie aux Tigres. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci. Merci, M. le député. Je reconnais maintenant notre
collègue de Richelieu.
Féliciter la Laiterie
Chalifoux inc., lauréate
du concours Les Médaillés de la relève
Mme Élaine Zakaïb
Mme
Zakaïb : Merci,
Mme la Présidente. Aujourd'hui, je tiens à rendre hommage à une entreprise
familiale de chez nous, la Laiterie
Chalifoux, qui a réussi là où plusieurs échouent : transférer l'entreprise d'une génération à l'autre. Chaque transfert d'entreprise, on le
sait, présente des risques importants. Or, dans le cas d'Alain Chalifoux et de
sa cousine Mélanie, c'est la quatrième
génération à la barre de l'entreprise. Après leur arrière-grand-mère, Alexandrina
née Pelletier, leur grand-père, Jean-Paul,
et leur père, aujourd'hui, Chalifoux vient de remporter le grand prix de la
catégorie Or du huitième concours Les
Médaillés de la relève, un prix qui honore le transfert réussi d'une entreprise
par son propriétaire à sa famille ou
à un groupe d'employés. Chalifoux fabrique, entre autres, le fameux fromage
Riviera, en fait, le meilleur fromage en grains du Québec. Alors, je me
joins à l'ensemble des Québécois pour souhaiter longue vie à la Laiterie
Chalifoux et les féliciter, et qu'elle soit là encore pour de nombreuses
générations.
• (13 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci beaucoup. Je cède maintenant la parole à notre collègue de Dubuc.
Féliciter les lauréats
des Grands Prix du tourisme québécois
de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean
M. Serge Simard
M. Simard : Merci, Mme la
Présidente. En mon nom et au nom du député de Roberval, premier ministre du Québec, je prends ce temps de parole afin de
souligner que ma région s'est démarquée lors du dernier gala national du
Grand Prix du tourisme québécois qui a eu
lieu le 13 mai dernier. En effet, notre région a été l'une des plus
couronnées puisque six sites touristiques ont été proclamés lauréats. Il s'agit
de la Véloroute des bleuets, médaillée d'or de la catégorie Campings et sites
de plein air, de sport et de loisir; la Microbrasserie du Lac-Saint-Jean, qui a
terminé première pour Agrotourisme et produits régionaux;
le Village historique de Val-Jalbert, qui est le grand gagnant dans la
catégorie Attractions touristiques, 25 000 à 100 000 visiteurs; le
Parc de la caverne du Trou de la fée, médaillé d'argent pour Attractions
touristiques, moins de 25 000 visiteurs. Le Zoo sauvage de Saint-Félicien
a remporté le bronze dans la catégorie Attractions
touristiques de plus de 100 000 visiteurs; et l'entreprise Aventuraid de Girardville
a remporté le bronze dans l'Écotourisme et tourisme d'aventure. Donc,
Mme la Présidente, félicitations à tous ces lauréats!
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci. Je cède maintenant la parole à notre collègue députée d'Outremont.
Rendre hommage à Mme
Liliane M. Stewart
à l'occasion de son décès
Mme Hélène David
Mme David (Outremont) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je tiens à souligner la vie et l'héritage de Mme
Liliane Stewart, une grande dame passionnée d'histoire et de culture, mécène et
philanthrope montréalaise, décédée le 3 mai dernier à l'âge de
86 ans.
Mme Stewart
est née dans l'ancienne Tchécoslovaquie en 1928. Arrivée au Canada dans les
années 60, elle y rencontre son mari,
David Stewart, avec lequel elle crée, en 1973, La Fondation Macdonald Stewart.
Par ses actions, sa vision, ses qualités artistiques et humaines, elle a
contribué au rayonnement de Montréal. Elle et son mari ont donné un appui
substantiel à de nombreuses institutions muséales, notamment le Musée Stewart,
qui est depuis peu regroupé avec le Musée
McCord, le château Ramezay, le Musée d'arts décoratifs. Ce sont 6 000
artefacts d'une valeur estimée à plus
de 15 millions de dollars à présent partie intégrante du Musée des
beaux-arts de Montréal. Mme Stewart a aussi
contribué à de très nombreuses initiatives en matière d'éducation, en
environnement et en santé publique. L'influence de Mme Stewart et ses bienfaits se poursuivront si nous avons la volonté
de nous remémorer les pans de notre histoire qui nous interpellent. Ce devoir de mémoire, je suis d'avis qu'il faut le
cultiver. Liliane Stewart nous a légué de très précieux biens. À nous de
garder en mémoire et d'apprécier l'extraordinaire générosité de cette dame hors
du commun.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Merci. Mme la députée d'Outremont, je veux juste
vous aviser que les déclarations de députés doivent tenir sur une
période d'une minute. Alors, peut-être, la prochaine fois, être un peu plus…
Voilà. Merci.
Alors, maintenant, je reconnais notre collègue
de Mille-Îles. Merci.
Souligner la Semaine L'amitié
n'a pas d'âge
Mme Francine
Charbonneau
Mme
Charbonneau : Merci,
Mme la Présidente. J'aimerais, aujourd'hui, souligner la Semaine L'amitié n'a pas d'âge, qui se déroule du
25 au 30 mai et qui est la 27e édition. L'Association L'amitié n'a pas d'âge s'est
donné pour mission de favoriser le
rapprochement entre les aînés et les jeunes pour le développement d'une société plus inclusive et solidaire, où la valeur de chacun est reconnue et mise à contribution. Ainsi, par le biais d'initiatives à caractère intergénérationnel et parce que,
comme le dit si bien son nom, l'amitié n'a pas d'âge, elle crée des ponts entre
ceux qui ont bâti le Québec et ceux qui continueront à le faire. Les activités
de l'association permettent également de favoriser le vieillissement actif, de
combattre l'âgisme et de favoriser le transfert des connaissances. La Semaine L'amitié n'a pas d'âge est donc l'occasion pour
tous de rendre hommage à toutes les générations, de se rappeler ce qu'elles
apportent les unes aux autres et de saluer l'apport de chacune dans la société québécoise.
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, Mme la députée. Je
cède maintenant la parole à M. le député de Rosemont.
Souligner le 20e
anniversaire de L'Itinéraire
M. Jean-François Lisée
M. Lisée : Merci, Mme la
Présidente. Je veux souligner, aujourd'hui, les 20 ans d'un magazine à nul
autre pareil, L'Itinéraire. 20 ans de
dévouement, d'accompagnement, d'écoute, de générosité, d'altruisme par et pour
les gens que la vie a mis dans la rue, mais qui ont décidé de rester
debout, de retrouver leur dignité et leur fierté.
Une
quarantaine de participants à l'insertion professionnelle font partie de
l'équipe du magazine avec une vingtaine d'employés, 40 pigistes, 150 camelots, 50 bénévoles. Ils sont un phare
pour nos citoyens les plus vulnérables, ceux qui vivent une
rupture familiale, une transition pénible, un handicap physique ou mental, l'exclusion,
la violence, la marginalisation. L'Itinéraire les aide à remonter la
pente individuellement. L'Itinéraire joue collectivement un rôle de
premier plan pour faire reculer l'itinérance.
Je tiens, en
mon nom mais aussi en celui de tous les députés de cette Assemblée, à
remercier les membres de leur équipe
pour leur engagement et leurs efforts. Grâce à eux, chaque année, des
centaines d'itinérants retrouvent
leur estime de soi et, avec elle, leur place dans la société. Merci de
tout coeur. Bon 20e anniversaire et longue vie à L'Itinéraire!
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci. Merci, M. le député. Ceci
met fin à la rubrique des déclarations de députés.
Et je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 13 h 59)
(Reprise à 14 h 10)
Le Président : Alors,
mesdames messieurs, bon début de semaine. Je tiens à souligner la présence de notre collègue de Saint-Jérôme et je l'en remercie d'être venu aussi tôt suite à son accident. Et bienvenue à l'Assemblée nationale
puisque c'est la première fois que vous y êtes.
Nous allons donc nous recueillir quelques
instants.
Merci. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivrons les affaires courantes. Aujourd'hui,
il n'y a pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi, M.
le leader du gouvernement.
M. Fournier : Oui, M. le
Président. Je vous demanderais d'appeler l'article a, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 4
Le Président : À l'article a du
feuilleton, M. le ministre responsable de l'Administration gouvernementale,
de la Révision permanente des programmes et président du Conseil du trésor
présente le projet de loi n° 4, Loi modifiant la Loi autorisant la
conclusion de conventions collectives d'une durée supérieure à trois ans dans
les secteurs public et parapublic. M. le ministre.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux : Oui. Merci, M. le Président. Donc,
j'ai le plaisir, l'honneur de vous présenter le projet de loi n° 4,
Loi modifiant la Loi autorisant la conclusion de conventions collectives d'une
durée supérieure à trois ans dans les secteurs public et parapublic.
Ce projet de loi
modifie la Loi autorisant la conclusion de conventions collectives d'une durée
supérieure à trois ans dans les secteurs public et parapublic afin de préciser
la période durant laquelle une accréditation peut être demandée à l'égard d'un
groupe de salariés des secteurs public et parapublic.
Mise aux voix
Le Président : Est-ce que l'Assemblée
accepte d'être saisie de ce projet de loi? Mme la leader du
gouvernement.
Mme
Maltais : Merci, M. le
Président. Normalement, je comprends que c'est le même type de projet de loi
qui a déjà été étudié par le gouvernement
précédent, le gouvernement du Parti québécois, mais, comme jeudi dernier nous
a appris que, parfois, on croit qu'un projet
de loi est le même mais qu'il y a
ensuite des péripéties et des surprises, peut-être que nous aurons à
tenir quelques consultations très particulières, si nécessaire. Je ne sais pas
si le leader est d'accord.
Le Président : M. le leader.
M. Fournier : M. le
Président, on va garder le canal de communication ouvert. Si d'aventure il y
avait un souhait à avoir quelques éléments d'information, on va s'organiser
pour qu'ils puissent être donnés, M. le Président.
Mais les
informations que j'ai sont à l'effet que c'est exactement le même projet de
loi. Mais, quand même, gardons le canal de communication ouvert. C'est d'ailleurs
plaisant, Mme la leader de l'opposition.
Le Président : Alors, gardons
les canaux ouverts. Alors, est-ce qu'il est adopté? Adopté?
Des voix : Adopté.
Dépôt de documents
Textes de loi adoptés par les membres du Parlement écolier
Le Président :
Adopté. Alors, pour ma part, je dépose trois projets de loi adoptés à la
18e législature du Parlement écolier.
Nouveau
diagramme de l'Assemblée
Je dépose le nouveau
diagramme de l'Assemblée en date d'aujourd'hui.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions ni de pétitions.
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
violation de droit ou de privilège.
Décision de la présidence sur
la demande de directive soulevée
le 22 mai 2014 concernant le fonctionnement de la période
de questions et réponses orales et la répartition
des mesures et des temps de parole
Je
vais donc lire la directive que vous m'aviez demandée lors de notre dernière
réunion, vendredi passé… jeudi passé, et concernant la répartition des
mesures de contrôle et des temps de parole pour la 41e législature. Et je
vais déposer les tableaux.
Alors,
concernant la répartition des mesures et des temps de parole, tel qu'annoncé à
la séance de jeudi dernier après avoir entendu vos représentations, je
vais maintenant rendre ma directive sur la gestion de la période des questions
et la répartition des autres mesures et des
temps de parole pour la 41e législature. Comme à l'habitude, je déposerai
ensuite les tableaux détaillant les modalités de cette répartition.
Avant
de commercer, je tiens tout d'abord à remercier les leaders des groupes
parlementaires ainsi que le député de Mercier
pour leurs interventions, qui ont grandement contribué à ma réflexion. J'aimerais
aussi d'emblée souligner et saluer l'ouverture
qu'ils ont manifestée quant à la possibilité de revoir nos règles en vue de
faciliter et d'améliorer la répartition des mesures parlementaires et
budgétaires. Sachez que la présidence encourage fortement toute initiative dans
ce sens et est prête à collaborer pleinement en mettant à la disposition des
parlementaires les ressources et le personnel nécessaires. Je m'engage à
amorcer une réflexion à cet égard, et chaque groupe parlementaire et parti
représenté à l'Assemblée sera impliqué dans
cette démarche. En attendant que cet exercice de réflexion à plus long terme
soit complété, je vous fais part de la répartition des mesures et des
temps de parole pour la 41e législature, en commençant tout d'abord par
les mesures sur lesquelles s'est dégagé un consensus.
Affaires
inscrites par les députés de l'opposition et interpellations. Pour ce qui est
des affaires inscrites par les députés
de l'opposition et des interpellations, l'opposition officielle bénéficiera de
six de ces mesures par cycle de 10, dont les premières à chaque période
de travaux. Les députés du deuxième groupe d'opposition auront droit à quatre
de ces mesures par cycle de 10. Les députés
de Québec solidaire auront, pour leur part, ensemble droit à une affaire
inscrite par les députés de l'opposition
et à une interpellation par année parlementaire, mais jamais au cours de la
même période de travaux. Comme
auparavant, ces mesures dévolues aux députés de Québec solidaire ne seront pas
comptabilisées dans les cycles.
Débats
de fin de séance. En ce qui a trait aux débats de fin de séance, l'opposition
officielle aura droit à deux débats par
séance où des débats peuvent être soulevés, et le deuxième groupe d'opposition,
à un débat. Les députés de Québec solidaire auront droit chacun de
soulever un débat de fin de séance par période de travaux. Les députés
ministériels pourront soulever un débat par
six séances où des débats peuvent être tenus. Bien entendu, ces droits seront
répartis de cette manière uniquement dans la mesure où le président
reçoit plusieurs demandes et qu'il doit en déterminer l'objet et l'ordre — surtout
l'ordre.
Déclarations
de députés. J'en viens maintenant aux déclarations de députés, qui,
contrairement aux précédentes mesures, ne sont pas des mesures de
contrôle du gouvernement. En effet, les déclarations de députés constituent plutôt un moyen pour tous les députés de s'exprimer
sur des sujets qui leur tiennent à coeur et qui, dans la plupart des
cas, visent directement leurs concitoyens. Ainsi, à défaut d'entente à l'effet
contraire, la répartition des déclarations de députés
se doit de prendre en compte une certaine proportionnalité afin de permettre
équitablement à tous, incluant les ministres — qui
sont d'abord des députés — d'exercer
leurs droits. C'est pourquoi le groupe parlementaire formant le gouvernement,
celui formant l'opposition officielle et le deuxième groupe d'opposition auront
respectivement droit à cinq, à trois et à deux déclarations par séance, sous
réserve des règles qui suivent. Pour refléter la proportionnalité, le groupe parlementaire formant le gouvernement aura
également droit à quatre déclarations supplémentaires par cycle de neuf séances, en remplacement de deux déclarations
de l'opposition officielle et de deux déclarations du deuxième groupe d'opposition. Les députés de Québec solidaire
auront, pour leur part, chacun droit à une déclaration par cycle de neuf
séances, en remplacement d'une déclaration de l'opposition officielle.
Temps
de parole. Pour ce qui est des temps de parole lors des débats restreints, une
enveloppe de temps qui varie en fonction
de la durée du débat sera attribuée aux députés de Québec solidaire. Ceux-ci
pourront s'entendre entre eux pour l'utiliser
comme ils le désirent. La moitié du temps restant sera octroyée au groupe
parlementaire formant le gouvernement et
l'autre moitié sera répartie parmi les groupes parlementaires d'opposition
proportionnellement au nombre de sièges qu'ils détiennent respectivement à l'Assemblée. Les temps de parole non
utilisés seront redistribués aux groupes parlementaires selon cette même
répartition.
Et
enfin période de questions. Quant à la période de questions et de réponses
orales, la jurisprudence parlementaire a,
au fil des ans, établi de grands principes devant gouverner sa gestion. Il
ressort de ces principes qu'il est important de tenir compte de la
composition de l'Assemblée afin que chaque groupe et chaque député puissent
prendre part à cet exercice important de
contrôle parlementaire. Chaque groupe parlementaire d'opposition pourra, en
alternance, bénéficier d'un bloc de
trois questions consécutives, tout en reconnaissant à l'opposition officielle
la possibilité d'exercer ce droit en priorité compte tenu de la
prépondérance qui lui a toujours été reconnue. Ces blocs de trois questions
consécutives pour les groupes parlementaires
favoriseront un meilleur exercice de contrôle parlementaire en leur permettant
d'occuper un espace significatif de la période de questions.
Voici
comment cela se traduira dans les faits. Le rôle prépondérant
traditionnellement dévolu à l'opposition officielle
lui confère le droit de poser les deux premières questions principales à toutes
les séances. L'opposition officielle pourra aussi poser la troisième
question principale lors de la première, troisième, cinquième et septième
séance du cycle, ce qui lui procurera un
bloc de trois questions consécutives lors de quatre séances par cycle. La
première question du chef de l'opposition
officielle, peu importe son rang, pourra être suivie de trois questions
complémentaires. Toutes les autres questions
principales ne pourront être suivies que de deux questions complémentaires. De
plus, le chef de l'opposition officielle aura droit à
1 min 30 s pour poser ses questions principales.
Le deuxième groupe d'opposition
bénéficiera de trois blocs de trois questions consécutives au cours d'un cycle, soit les troisième, quatrième et cinquième
questions. Ce bloc de trois questions consécutives pourra être exercé
lors de la deuxième, quatrième et sixième
séance du cycle. Par ailleurs, à l'instar du chef de l'opposition officielle,
le chef du deuxième groupe d'opposition
bénéficiera également d'un temps de parole de 1 min 30 s pour
poser ses questions principales.
• (14 h 20) •
Les
sixième et septième questions seront dévolues à l'opposition officielle, sous
réserve de trois questions par cycle qui pourront être posées par
des députés de Québec solidaire au septième rang, à n'importe quelle séance du
cycle. Même si les députés de
Québec solidaire ne forment pas un groupe parlementaire au sens
de notre règlement, la présidence ne peut ignorer le fait qu'ils ont tous trois été élus sous la bannière
d'un même parti politique. Comme par
le passé, la présidence ne peut nier
cette affiliation politique, et c'est pourquoi il leur sera permis de se céder
entre eux leur droit de poser une
question. Il en sera d'ailleurs de même pour toutes les autres mesures dévolues
aux députés de Québec solidaire.
La
huitième question reviendra au deuxième groupe d'opposition, alors que la
neuvième sera dévolue à l'opposition officielle. À partir de la 10e question, il y aura une alternance à chaque séance
entre les députés de l'opposition officielle et ceux du deuxième groupe d'opposition, tel qu'illustré dans le tableau
que je déposerai. Quant aux députés ministériels, la jurisprudence
parlementaire leur reconnaît aussi clairement le droit de poser des questions.
Ils auront donc droit à trois questions par
cycle de sept séances, aux sixième et huitième rangs, en remplacement, en
alternance d'une question de l'opposition officielle ou du deuxième
groupe d'opposition.
Enfin,
je rappelle que les questions principales qui ne seront pas posées par un chef
de groupe parlementaire seront d'une
durée maximale d'une minute, et les questions complémentaires, de 30 secondes.
Les réponses du premier ministre aux questions principales auront une
durée de 1 min 45 s, les réponses aux autres ministres aux questions
principales auront une durée maximale de 1 min 15 s, et les réponses aux
questions complémentaires seront toujours de 45 s.
Documents déposés
Je
dépose maintenant les tableaux qui illustrent la répartition de ces diverses
mesures et des temps de parole dont je viens de vous faire part. Cette
répartition est réputée faire partie de l'actuelle directive.
En
ce qui concerne la composition des commissions parlementaires, la Commission de
l'Assemblée nationale se réunira aujourd'hui à 17 h 30, en
vertu de l'article 122 du règlement, afin de statuer sur cette question. Je
souhaite cependant que les discussions se continuent
au sujet de la formation des commissions et qu'elles tiennent compte de
la composition de notre Assemblée. Je vous remercie de votre attention. M. le
leader du deuxième groupe d'opposition.
M.
Bonnardel : M. le Président, je dois vous informer de notre
grande déception avec la décision que vous avez prise aujourd'hui en ce qui concerne la nouvelle répartition de la
période de questions pour cette 41e législature. Vous avez aujourd'hui le nouveau portrait de cette Assemblée
nationale que les Québécois ont souhaitée, vous avez une opposition officielle qui a 30 députés, une deuxième
opposition qui a 22 députés, donc deux oppositions qui se ressemblent en
termes de nombre et non en termes d'idéologie.
Maintenant, dans nos
demandes, M. le Président, nous avons demandé la troisième, quatrième,
cinquième question et la huitième sur un
cycle de sept séances. Vous rendez une décision aujourd'hui où vous nous
dites : Bien, la deuxième
opposition, vous méritez donc — exactement ce qu'était notre demande — pour ce qui est des chiffres, pour ce
qui est des séances, la deuxième, et la quatrième, et la sixième.
M. le Président, en
2007, votre prédécesseur a rendu une décision, quand nous étions, l'ADQ, l'opposition
officielle, le Parti québécois était la
deuxième opposition, où la prépondérance, la question un et deux, était
importante, et on en convient encore aujourd'hui.
Maintenant, en 2007, la décision qui a été rendue, c'est que la deuxième
opposition, avec un poids à peu près égal à
la deuxième opposition d'aujourd'hui, en 2014, s'est mérité la troisième
question sur un cycle de sept
séances. Alors, aujourd'hui vous rendez une décision où vous nous dites :
Bien, la deuxième opposition, puis vous représentez 40 % de cette
opposition aujourd'hui, vous ne méritez pas, donc, cette troisième question si importante, si importante dans nos débats
parlementaires aujourd'hui. Alors, vous comprendrez aujourd'hui que nous sommes extrêmement, extrêmement déçus de
la décision que vous rendez aujourd'hui pour notre formation politique.
Le
Président : J'aimerais
tout simplement vous rappeler qu'en 2007 l'opposition officielle, à ce
moment-là, dans la répartition du temps de ses questions, elle avait
60 % des questions, ce qui n'est
pas le cas du tout aujourd'hui. Est-ce qu'il y a d'autres commentaires?
Alors, nous en sommes
maintenant à la période de questions et de réponses orales. Et je cède la
parole...
Une voix :
...
Le Président : Ah!
Je m'excuse. Je m'excuse, M. le chef de l'opposition. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé :
Je sais que je suis un peu loin. Des fois, c'est difficile de se voir.
Le Président :
Non, ça va.
Mme Massé :
Merci beaucoup pour la décision qui a été prise. Les députés de Québec
solidaire, on est très satisfaits de cette
décision-là et on tient vraiment à vous en remercier, mais aussi à vous
souligner… vous assurer de notre collaboration pour le futur. Merci.
Questions et réponses orales
Le Président :
Merci beaucoup, madame. Alors, j'en reviens maintenant à la période de
questions et de réponses orales. Et je cède la parole à M. le chef de l'opposition.
Contrôle des dépenses publiques
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Merci, M. le Président. Le gouvernement a annoncé
son intention de déposer un budget le 4 juin. Or, il maintient l'ambiguïté
sur des questions qui ont des effets négatifs sur la crédibilité financière du Québec,
ici et à l'extérieur de nos frontières, particulièrement par rapport aux
agences de notation. Le premier ministre a aussi choisi d'assombrir les perspectives du Québec en brandissant des scénarios, qui n'ont jamais
été envisagés, de déficit pouvant aller jusqu'à 7 milliards de dollars pas plus tard que l'an prochain. Évidemment, ces
scénarios sèment beaucoup d'inquiétude,
d'ambiguïté partout ici, dans les organisations.
Est-ce que
le premier ministre reconnaît qu'en plus d'envoyer un message
nuisible aux investisseurs et aux agences de notation il a inutilement attisé l'inquiétude des Québécois?
Peut-il aujourd'hui corriger le tir, admettre que jamais on n'aurait pu atteindre 7 milliards
avec... du contrôle des dépenses qui est nécessaire à chacune des occasions? Mais
surtout est-ce qu'il peut nous dire aujourd'hui qu'il renoncera à cette augmentation inconsidérée, irresponsable de réendetter les Québécois de 15 milliards additionnels, qui aura un effet
néfaste sur la cotation du Québec sur les marchés financiers?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, je pense que notre collègue connaît les circonstances dans lesquelles
la cote de crédit du Québec a été placée sous perspective de
surveillance, on le sait, notamment en raison du contrôle des dépenses et des objectifs de dépenses qui
étaient présentés par le gouvernement
précédent. Et rappelons que, lors de
la présentation du budget, il n'y avait
pas de cahier de crédits qui accompagnait ce budget. Il est relativement clair maintenant de comprendre la raison de cet état de fait, M.
le Président, puisque l'examen indépendant des finances publiques fait par M. Godbout et M. Montmarquette de même que celui qui va être présenté dans quelques jours — je n'ai pas la date, bien sûr, de cela — par le Vérificateur général ont confirmé qu'uniquement
pour maintenir le panier de services gouvernemental au niveau où il
était avant les annonces gouvernementales des mois qui ont précédé l'élection
on arrivait à une augmentation de dépenses de l'État de l'ordre de 3,1 %
et que, si on reconduisait tous les engagements budgétaires pris par le
gouvernement qui nous a précédés, on arrivait — tenez-vous bien, M. le Président — à une
augmentation de plus de 6 %. Alors, c'est
clair que, de façon très mathématique, arithmétique, on arrivait
effectivement, de façon mécanique — et on ne laissera pas ça arriver, soyons
clairs, M. le Président — à un déficit très élevé pour l'année qui commence et l'année
subséquente.
Je veux réitérer dans
cette Chambre, M. le Président, notre volonté incontournable de rétablir l'équilibre
budgétaire pour 2015‑2016. C'est absolument essentiel pour la crédibilité du
gouvernement du Québec, de l'État du Québec, pour la cote du crédit dont, à bon
droit, il se préoccupe, également essentiel pour nous redonner la marge de manoeuvre,
la liberté d'agir, la liberté de faire nos choix, de façon à bâtir ensemble
un Québec plus prospère et plus juste, plus juste parce que plus prospère, M. le
Président.
Le Président : Première complémentaire, M. le chef
de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Ce que nous avions prévu à l'époque,
M. le Président, comme croissance des dépenses, c'était
2 %. D'ailleurs, on était bien placés
pour parler de 2 %, nous avions atteint 1,2 % de croissance l'année précédente. Donc, nous étions
effectivement crédibles auprès des marchés financiers.
Mais
où on n'est pas crédibles, c'est de dire aux Québécois, mais surtout aux agences de cotation, que la solution de notre
prospérité est dans l'endettement, est dans augmenter le béton au Québec et de
reporter cette facture auprès des générations futures. Va-t-il renoncer au
réinvestissement de 15 milliards dans les infrastructures?
Le
Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, j'ai
expliqué, l'autre jour, en réponse à une question semblable, qu'effectivement,
dans les premières semaines ou les premiers mois du gouvernement précédent, il
y a eu un niveau de dépenses, de croissance
des dépenses bas qui correspondait aux objectifs. Cependant, il y a eu un décrochage de ces objectifs au cours des mois qui ont précédé l'élection, c'est
clair, il y a eu un amoncellement d'annonces qui font en sorte que la
reconduction de ces dépenses nous amènerait à un niveau beaucoup trop élevé.
Maintenant,
pour ce qui a trait aux infrastructures, nous allons bien sûr continuer de
développer nos infrastructures
parce qu'il s'agit effectivement, M. le
Président, d'une façon d'arriver à deux
objectifs : d'une part, mettre les Québécois et les
Québécoises au travail le plus rapidement possible et également participer à la croissance économique du Québec, parce que les infrastructures, lorsqu'elles sont de
qualité, participent à cette
croissance, M. le Président.
• (14 h 30) •
Le Président : Deuxième complémentaire, M. le chef
de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : M. le Président, on peut parler d'écart,
mais le premier ministre, depuis plusieurs jours, nous parle de 7 milliards de déficit. 7 milliards, là, ça, ce n'est pas des écarts, ça, c'est des prédictions qui
sont malheureuses, c'est
noircir le tableau. Et je pense qu'il
contribue à le noircir en disant aux agences de cotation que la solution, c'est déjà d'augmenter encore plus notre
endettement. Je pense que cette voie, elle est malheureuse. Alors, j'invite le
premier ministre, s'il veut être crédible
auprès des agences de notation, de renoncer à cette promesse irresponsable…
Le Président : M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Mais bien sûr,
M. le Président, le tableau aurait été plus clair s'il y avait eu dépôt d'un cahier des crédits avec le budget. On
saurait exactement de quelle façon le gouvernement précédent entendait financer
les engagements qui ont été pris. Et c'est tout simplement de l'arithmétique simple, M. le
Président, pas pour cette année, mais pour 2015‑2016. La reconduction… parce qu'on doit supposer que ce n'étaient pas des mesures ponctuelles, mais des mesures
récurrentes, la reconduction de ce qui a été annoncé par le gouvernement
avant l'élection nous amenait à un déficit mécanique — mécanique, je le dis, parce que ça ne se
produira pas — de plus
de 7 milliards de dollars en 2015‑2016. Ça n'arrivera pas. Nous
allons reprendre le contrôle des dépenses publiques,
nous allons relancer le Québec sur la voie de la prospérité en préservant
nos acquis, notamment la lutte contre les inégalités et la justice sociale, M.
le Président.
Le Président : Complémentaire, M. le député de
Rousseau.
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président,
lorsque le ministre des Finances rencontrera les investisseurs après son
budget, il devra leur expliquer pourquoi le
premier ministre a évoqué un déficit de 7 milliards de dollars, pourquoi
il a, lui, comparé la situation du
Québec à celle de la Grèce et du Portugal et surtout pourquoi il a choisi de ne
pas respecter les cibles prévues de réduction de la dette.
Alors,
M. le Président, le ministre va-t-il ajuster le tir, oui ou non, sur la
question du 15 milliards supplémentaire à la dette?
Le Président : M. le ministre des Finances.
M. Carlos J Leitão
M.
Leitão : M.
le Président. M. le député de Rousseau, merci beaucoup de la première
question. C'est toujours intéressant de
répondre à la première question.
Pour
ce qui est du déficit de 7 milliards de dollars en 2015‑2016, comme le
premier ministre l'a annoncé, ça serait une projection mécanique, ça n'arrivera pas parce qu'on va prendre les
mesures nécessaires pour s'assurer que ça n'arrivera pas. Et ça
rejoint aussi le point que vous avez mentionné, comparaison avec le Portugal et
la Grèce. Le point qu'on faisait, c'était que, si on ne fait rien, si justement on
laissait les choses aller, on se retrouverait dans une situation semblable à
celle-là dans quelques années.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Richelieu.
Consortium
retenu pour le projet de construction
du Centre universitaire de santé McGill
Mme Élaine Zakaïb
Mme
Zakaïb :
Merci, M. le Président. La semaine dernière, le ministre de l'Éducation a
affirmé qu'on allait payer le juste prix pour le CUSM, malgré qu'on ait appris
que des pots-de-vin de 22,5 millions ont été versés par SNC-Lavalin à la
famille Porter. Un enquêteur a même qualifié ces pots-de-vin de plus grande
fraude historique au Canada. Quand une entreprise est prête à
investir 22,5 millions, c'est pour des bénéfices proportionnels à son
risque. On n'investit pas 22,5 millions pour recueillir 22,5 millions.
Combien SNC-Lavalin a retiré de cet investissement? 50, 75, 100, 150 millions?
On sait que le gouvernement
doit incessamment prendre possession du CUSM et que les paiements devront
commencer le 30 septembre. Avant de commencer à payer, le président du Conseil
du trésor va-t-il s'assurer qu'on connaisse exactement les coûts additionnels
engendrés par les pots-de-vin pour éviter que ce soient les Québécois qui les
paient?
Le
Président : Juste une remarque générale. La question a été bien
posée; il faut toutefois faire bien attention d'éviter de tomber dans
des aspects qui pourraient toucher toute la question de la… et l'article
35, chez nous, le prévoit, toute la
question qui pourrait toucher les tribunaux en matière criminelle. Alors, M. le
président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Bien, justement, M. le Président, vous comprendrez que je ne
commenterai pas les témoignages qui sont rendus dans le cadre de la
commission Charbonneau. Bien entendu, tout geste qui pourrait être
répréhensible sera passible de remontrances, de sanctions éventuelles. Personne
n'est au-dessus des lois.
Et
d'ailleurs j'aimerais juste rappeler que c'est quand même nous qui avons créé l'UPAC
et nous qui avons mis sur pied la commission Charbonneau, et je voudrais
aussi rappeler que c'est un gouvernement libéral qui a adopté plus d'une dizaine de lois pour éliminer les
pratiques frauduleuses et assainir le financement des partis politiques.
Alors, à ce stade-ci, laissons la commission faire son travail.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Richelieu.
Mme Élaine Zakaïb
Mme
Zakaïb :
M. le Président, je ne parle pas de poursuites au criminel, M. le Président, je
parle de coûts. Est-ce que le président du
Conseil du trésor va s'assurer qu'on ne refile pas aux Québécois le coût de ces
pots-de-vin et des profits sur les pots-de-vin?
Le Président :
M. le président du Conseil du trésor.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux :
Je répète simplement que je ne vais pas commenter ce qui est invoqué à la
commission Charbonneau. La commission fait
son travail; nous l'avons mise sur pied pour qu'elle fasse son travail. Et,
pour le reste, on se met toujours dans la situation où on s'assure que
les Québécois en aient pour leur argent. Mais je ne commenterai pas ce qui se
discute à la commission Charbonneau.
Le Président :
Complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre :
M. le Président, 22,5 millions, c'est seulement la pointe de l'iceberg; on
peut imaginer l'ampleur des sommes qui ont été détournées. Savez-vous tout ce
qu'on aurait pu faire, dans le réseau de la santé, à chaque tranche de 25 millions de dollars? Judith Lachapelle, de La Presse,
nous donne des exemples marquants de ce qui aurait pu être possible : 25 000 nuitées aux personnes
atteintes de cancer qui suivent des traitements loin de la maison; 14
maisons de répit pour les aidants naturels; 45 infirmières auxiliaires à temps
plein pendant 10 ans. Est-ce que le ministre de la Santé trouve ça acceptable
de priver les Québécois de tous ces services?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, je pense qu'il est opportun aujourd'hui de rappeler à l'opposition
officielle tous les services de santé que la
population québécoise n'a pas eus dans la période des années 90, lorsqu'on
a mis tant de monde à la retraite. Alors, je trouve très surprenant aujourd'hui
qu'on arrive, ici, à accuser notre gouvernement d'avoir coupé des soins à la santé sur la base de
malversations qui étaient inconnues. M.
le Président, je vais vous
citer, ici, un passage du député de Verchères lors de mon débat de fin de
journée de la semaine dernière : «Mme la Présidente, je me permets également
de lui dire que — lui
étant moi, là — lorsqu'un
ministre constate que les réponses…
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
…aux appels d'offres sont supérieures au montant qui avait été indiqué…»
Le Président :
Principale, M. le député de Rosemont.
Mode de transport collectif sur le futur pont Champlain
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
M. le Président, la population de Montréal et de la Rive-Sud ont appris ces
derniers jours que des décisions essentielles pour leur avenir allaient être
prises par un seul homme, par le nouveau ministre des Transports et de la région de Montréal. En effet, sur la
question de l'avenir du transport collectif sur le pont Champlain, le
ministre a dit, et je le cite : C'est
moi qui décide. C'est une rupture totale, M. le Président, car, avant lui, la
décision avait été prise collectivement,
par consensus, après un long travail d'étude et de discussion avec tous les
élus concernés. Le gouvernement du Parti québécois avait pris le relais
et appuyé ce consensus en annonçant le choix du système léger sur rail comme
celui qui convenait le mieux aux besoins.
Le ministre
pourrait-il nous expliquer en vertu de quoi il se considère aujourd'hui comme
la seule personne autorisée à prendre une décision aussi importante?
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. Robert Poëti
M. Poëti :
M. le Président, je voudrais rassurer le député de Rosemont que nous n'avons
pas l'intention de décider seuls les choses, mais qu'il doit aussi, lorsqu'il
fait un propos, ramener la situation au moment où quelqu'un avait dit qu'il
déciderait, lui, qu'est-ce qu'il recommanderait. Et ma réponse a été qu'il ne
décidera pas. Nous allons décider ensemble.
Et, de cette façon-là, ce sera le mieux pour l'ensemble des Québécois. Ce qu'il
faut faire dans un premier temps, c'était
s'assurer qu'il y avait un nouveau pont. Et le pont a été annoncé et sera
devancé. Dans un deuxième temps, il y a un bureau de projet qui a été
mis sur pied en 2013, ce gouvernement le sait très bien. Et il y a également
aussi l'assurance d'améliorer le transport
collectif. Et, à ce stade-ci, le bureau de projet n'est pas terminé. Et la
seule obligation que nous avons d'ici la fin juin, c'est d'expliquer et
de dire au gouvernement fédéral de quelle façon nous avons besoin de cette
structure qui va améliorer le transport en commun, soyez-en assuré, M. le
Président, et ça sera pour le bien-être de tous les citoyens du Québec et selon
nos moyens.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Rosemont.
M. Jean-François Lisée
M.
Lisée : Mais, en fait, le ministre, M. le Président, a déjà
décidé seul de revenir sur un avis collectif qui avait été donné par les
élus de la Communauté métropolitaine de Montréal et de la Rive-Sud, par le
gouvernement du Parti québécois et par l'Assemblée
nationale, unanime, l'an dernier, le 27 novembre. L'ancien député, maintenant
ministre, était peut-être présent lorsque lui et ses collègues ont adopté une
résolution affirmant que le gouvernement fédéral devait accepter le choix
québécois du SLR et financer ce choix. Alors, pourquoi a-t-il décidé, seul ou
avec quelques autres, de renverser une décision unanime…
• (14 h 40) •
Le Président :
C'était bien intéressant, mais c'était un peu long. M. le ministre des
Transports.
M. Robert Poëti
M. Poëti :
M. le Président, pour être certain qu'on m'entende bien : Je ne vais pas
décider seul. Et c'est pour ça, probablement, que ce gouvernement précédent avait demandé au bureau de projet… de
mettre un bureau de projet sur pied, qui devra donner sa réponse à l'été
2015.
D'ici là, cependant,
ce qui est important, c'est d'aviser le gouvernement fédéral de la solution, de
ce qu'on veut qu'il y ait sur le pont
Champlain, et c'est ce que nous allons faire. Mais, dans cette proposition, j'aimerais
indiquer aux députés collègues que la décision, elle n'est pas prise, et nous
allons la prendre avec le budget et les capacités des Québécois, pour le mieux
des Québécois.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Rosemont.
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
Ce que je comprends, M. le Président, c'est que le ministre est dans le déni.
Il sait que le gouvernement du
Québec, les élus de la région ont pris la décision l'an dernier, et maintenant
il dit : La décision est à prendre. Donc, il a décidé, lui, de
renverser une décision collective.
Et, ce faisant, sait-il qu'il met en péril non
seulement l'échéancier, puisqu'il fallait indiquer l'an dernier au gouvernement
fédéral le mode de transport choisi — et c'est ce que nous avons
fait — et
que, deuxièmement, nous avons offert un mode de financement, c'est-à-dire
1 milliard de Chantiers Canada…
Le Président : M. le ministre
des Transports.
M. Robert Poëti
M. Poëti : De toute évidence,
il semble y avoir une incompréhension sur la façon dont ça fonctionne. Chers
collègues, le bureau de projet a été mis sur pied en 2013…
Une voix : …
M. Poëti :
Et voilà. Et il y aura aussi un dossier d'opportunité. Alors, pourquoi on fait
ça si c'est déjà décidé?
Nous, ce n'est pas comme ça qu'on fonctionne. On
va consulter les gens et, à partir de là, on va avoir les réponses du bureau de
projet. Et, lorsqu'on aura le dossier d'opportunité, la meilleure décision va
être prise pour l'ensemble des Québécois.
Le Président : M. le chef du
deuxième groupe d'opposition.
Hausse des tarifs d'électricité
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, la croissance économique au Québec est faible. La croissance
du PIB est plus faible au Québec qu'en Ontario, dans le reste du Canada,
donc c'est important de relancer l'économie du Québec.
Or, quand on
regarde l'économie du Québec, il y a 60 % du PIB qui représente la
consommation des ménages. Donc, c'est
important de leur donner un peu d'air. Quand on additionne les taxes, les
tarifs, les impôts qui sont payés par les familles du Québec, ils sont
étouffés, ils ne sont pas capables de relancer la consommation.
Or, le
1er avril dernier, Hydro-Québec a annoncé qu'elle augmenterait ses tarifs
de 4,3 %, 4,3 % alors que, comme on le sait, la grande
majorité des Québécois n'ont pas eu de hausse de salaire de 4,3 %.
Or, le
premier ministre, il y a quelques mois, a dit clairement, et je le cite :
«Les contribuables ont assez payé, là, on veut limiter la hausse des
tarifs d'électricité à l'inflation.» Fin de la citation.
M. le Président, ma question est simple au
premier ministre : Va-t-il, oui ou non, respecter sa promesse?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
mon collègue et moi partageons l'objectif de réduire le fardeau fiscal et
tarifaire des Québécois, mais après avoir rétabli l'équilibre budgétaire. Je l'ai
dit à plusieurs reprises et je le répète aujourd'hui.
J'ai
également dit, M. le Président, à plusieurs reprises, dans ces interventions
dont il parle et celles qui ont suivi, que j'étais particulièrement
préoccupé par l'impact de ces tarifs sur les familles de classe moyenne, et
notamment celles dont le revenu est plus bas, qui sont, bien sûr, touchées de
façon disproportionnée par rapport aux autres.
Mais cette question, M. le Président, doit être
abordée de façon large et cohérente. Il y a l'imposition, il y a la taxation de
la consommation, il y a la tarification. Tout ça va être examiné par notre
commission sur la fiscalité, qui sera très bientôt annoncée. On aura donc une
réponse structurante à un des problèmes structurants, je suis d'accord avec
lui, qu'est le fardeau fiscal élevé des Québécois, et qui est un frein, oui, à
la croissance économique du Québec.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, je m'excuse, là, mais le premier ministre a dit, il y a
quelques mois, bien clairement qu'il
reverrait les hausses de tarifs du 1er avril 2014 pour les limiter à l'inflation.
On a un problème de confiance de la population
à l'égard de toute la classe politique. S'il recule sur sa promesse, ça va
ajouter au cynisme de la population.
Je repose ma question : Est-ce qu'il va,
oui ou non, respecter sa parole?
Le Président : M. le premier
ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : Oui, M. le Président, notre objectif est de diminuer le poids de l'imposition
et de la tarification, surtout pour les familles de classe moyenne et
celles dont le revenu est plus bas.
Maintenant,
il est également clair, M. le Président, que l'ensemble du milieu économique
nous amène à mettre toute notre énergie du début de notre mandat sur la
correction du déséquilibre budgétaire et le rétablissement de l'équilibre des finances. Il est également clair qu'il faut
demander aux sociétés d'État de faire un effort maximal pour diminuer
leurs dépenses de fonctionnement, augmenter
leur niveau d'efficacité. C'est ce que nous faisons et c'est ce que nous allons
faire.
Mais,
encore une fois, j'enjoins notre collègue à un peu de patience. On va regarder
cette question de façon très large et
cohérente. Il aura bientôt la composition de la commission sur la fiscalité, et
son mandat, et, à terme, ses recommandations, qu'on discutera ici, dans
cette Chambre.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, je ne parle pas d'une commission qui
va donner un rapport dans plusieurs mois, là, je parle de maintenant. Il a promis aux Québécois... Il y a des gens qui
ont voté pour lui parce qu'il a promis de revoir la hausse des tarifs du
1er avril dernier pour la limiter à l'inflation.
M. le Président, je
pense qu'il y a un test important pour le premier ministre, là. Est-ce qu'il va
respecter sa promesse ou s'il va rejouer dans le même vieux film que le
gouvernement du Parti québécois, qui a renié tous ses engagements importants?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, encore une fois, cette question doit être abordée de
façon organisée, pas de façon fragmentaire.
C'est comme les hydrocarbures, c'est comme les projets d'infrastructure :
il faut une approche cohérente. La cohérence qui sous-tend ce qu'on va
faire, c'est l'allégement du fardeau fiscal et tarifaire des Québécois.
Là-dessus, lui et moi, on s'entend.
Une voix :
…
M.
Couillard : M. le Président, il dit qu'il ne s'entend pas avec moi,
alors que tout ce que je désire, c'est qu'on s'entende ensemble.
Alors,
bien sûr, on va rétablir l'équilibre budgétaire pour 2015‑2016, on va aborder
cette question avec un vent d'air frais, je pense, pour le Québec.
Enfin, une approche organisée de l'imposition, de la taxation et des tarifs.
Le Président :
Principale, M. le député de La Peltrie.
Gestion du réseau de la santé et des services sociaux
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le Président, tout bon gestionnaire doit se fixer
des objectifs et se donner un échéancier; ça permet de mesurer la
performance et la progression de son organisation. Ça permet aussi de voir si
on va dans la bonne direction puis de
corriger le tir, le cas échéant. Notre réseau de la santé a beaucoup de progrès
à faire, notamment en matière d'accessibilité.
Le récent palmarès des urgences qui a été publié est un bel exemple alors que
des faibles progrès enregistrés ont
été qualifiés par le ministre lui-même d'insuffisants. Par contre, il a juste
oublié de nous dire qu'est-ce qui serait suffisant, ce qu'il ne peut pas
faire, de toute façon, parce qu'il refuse systématiquement de se fixer quelque
objectif que ce soit.
Or,
M. le Président, si le ministre de la Santé ne peut pas nous expliquer sa
gestion par des objectifs clairs, est-ce qu'il peut au moins nous
expliquer cette nouvelle façon de faire? C'est la gestion sans objectif.
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, ce à quoi fait référence le député de La Peltrie fait
référence essentiellement à notre programme. Pour ce qui est de la
problématique des urgences, tout le monde la connaît. Effectivement, les améliorations que l'on a vues dans les derniers 18
mois ne sont pas suffisantes pour satisfaire la population, et nous en
convenons.
Ceci
étant dit, pour régler cette problématique qui est complexe, bien, ça demande
un certain nombre de mesures, et ces mesures-là seront mises en place
progressivement dans notre mandat pour faire… et ça commence évidemment par l'accès
à la première ligne.
L'accès à la première ligne, au moment
où on se parle et dans les paramètres actuels, exige, d'abord et avant
tout, que l'on fasse respecter entre autres
les contrats de GMF, qui ne l'ont pas été par le gouvernement précédent, alors
qu'ils ont eu 18 mois pour le faire. L'accès
à la première ligne passe aussi par les groupes… les supercliniques et
évidemment un accès complet dans un
endroit où on pourra avoir accès à la totalité des services, comme à l'urgence.
Les supercliniques, c'est un engagement de notre premier mandat, parce
que je pense qu'on va en avoir un autre…
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
…quand on aura fait ça. Alors, sans aucun doute que vous aurez un succès à voir
très bientôt.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire :
M. le Président, le ministre est un petit peu confus, là. Il mélange les
objectifs et les moyens. Un objectif, c'est — je vais prendre un exemple au hasard :
tous les Québécois auront accès à un médecin de famille dans la première
année de notre mandat. Ça, c'est un objectif. Les supercliniques, ça, c'est des
moyens. Mais pour aller où? Pour faire quoi? Pour atteindre quel objectif?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, je rappellerai ce que j'ai dit ici, en
Chambre, et en campagne électorale : J'ai le mandat, en santé, de représenter les
8 millions de Québécois qui ont participé à la dernière élection. Et, pour
ce qui est de l'objectif, il est
évidemment de satisfaire la population qui aujourd'hui considère que l'accessibilité
n'est pas un succès. Alors, voici, M. le député de
La Peltrie : mon objectif est de satisfaire la population du mieux qu'il
est possible.
Le Président :
M. le député de La Peltrie, en deuxième complémentaire.
M. Éric Caire
M.
Caire :
M. le Président, ma grand-mère disait : L'ambition perd le cochon. Alors,
il n'y aura pas trop de problèmes.
Des voix :
…
M.
Caire :
M. le Président, Pierre Cliche…
Des voix :
…
M.
Caire :
M. le Président…
• (14 h 50) •
Le
Président : Je ne
suis pas certain d'avoir bien compris votre grand-mère, mais je ne suis pas
certain qu'elle serait bien contente
que vous la citiez ici comme ça. Mais je vous rappelle de faire bien attention à ce
genre de vocabulaire et je rappelle aussi au ministre que c'est à la
présidence qu'on s'adresse quand on parle. M. le député.
M.
Caire : Pierre Cliche, directeur de l'ENAP, nous écrit
ceci dans son dernier rapport : «Si vous
ne mesurez pas les résultats, vous ne
pouvez distinguer le succès de l'échec. Si vous ne pouvez reconnaître un
succès, vous ne pouvez pas le récompenser. Si vous ne pouvez pas
récompenser le succès, vous récompensez peut-être l'échec.»
Est-ce
que c'est à ça que le ministre nous condamne,
récompenser l'échec?
Le Président : M. le ministre.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président, il est très clair dans
notre programme électoral et c'est… Manifestement, le député
de La Peltrie n'a pas compris notre programme. Le financement à l'activité,
qui est une mesure de financement qui, implicitement, implique la mesure
des résultats, fera en sorte qu'on ne pourra rencontrer nos objectifs, qui, encore une fois, sont de satisfaire la
population. Ne me demandez pas aujourd'hui en 30 secondes d'établir les
objectifs de quatre ans et demi de mandat, M. le Président.
Le Président : Principale, M. le député
Marie-Victorin.
Impact d'une évaluation
environnementale
stratégique sur l'exploration pétrolière à l'île d'Anticosti
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Merci, M. le
Président. Alors, on a établi, la semaine
dernière, que l'Évaluation
environnementale stratégique annoncée par le
premier ministre va servir à relancer la filière du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent. Mais cette
Évaluation environnementale stratégique soulève une autre
question, M. le Président : Qu'est-ce qui va arriver avec les
travaux exploratoires qui doivent avoir lieu cet été sur Anticosti, travaux qui
sont une première étape nécessaire pour connaître le potentiel pétrolier d'Anticosti?
Alors,
posée simplement : Quel impact l'Évaluation environnementale stratégique aura-t-elle
sur les travaux exploratoires prévus cet été
sur Anticosti? Est-ce que les travaux prévus sur Anticosti vont pouvoir aller
de l'avant ou est-ce qu'ils vont être bloqués par l'Évaluation environnementale stratégique du
gouvernement libéral?
Le Président : M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président.
Premièrement, j'inviterais le député un peu à la prudence. Il n'y a
personne de ce côté-ci de la Chambre qui a
dit qu'on reprenait les travaux sur l'exploration des gaz de schiste,
absolument personne. Puis là, deuxièmement, je ne suis pas sûr que je
comprends bien la question parce que, d'un côté, on nous accuse d'aller de l'avant avec des travaux puis, de l'autre
côté, on nous dit d'aller de l'avant avec des travaux pour lesquels,
encore une fois, sur Anticosti, on n'a rien dit encore.
La
question fondamentale, c'est que, un, on
allait de l'avant avec une étude environnementale stratégique sur l'ensemble de la filière des hydrocarbures et qu'on
allait, dans les prochains jours, prochaines
semaines, décrire précisément quelles
allaient être nos intentions dans chacun des cas précis qui font partie de cette filière-là. Et il faut faire très
attention de ne pas faire peur aux
Québécoises et aux Québécois. On prend très au sérieux les questions d'acceptabilité
sociale et toutes les questions qui
ont été soulevées dans divers dossiers et on va agir de façon cohérente,
rigoureuse et globale, M. le Président.
Le Président : Première complémentaire, M. le député
de Marie-Victorin.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : M. le
Président, il dit qu'il n'a rien dit sur Anticosti, c'est
justement ça, le problème, c'est pour ça qu'on vous pose la question. On
veut le savoir, et je pense les Québécois ont le droit de le savoir. Ils ont le
droit de savoir, M. le Président, s'il y en
a, du pétrole,
sur Anticosti, si ce potentiel-là est commercialement exploitable, et c'est précisément
pour ça que les travaux doivent avoir lieu cet été. Alors, plutôt que d'entretenir
la confusion, le gouvernement peut-il répondre
à la question?
L'Évaluation
environnementale stratégique va-t-elle empêcher les Québécois de connaître le
potentiel pétrolier d'Anticosti? Oui ou non.
Le Président : M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Encore une fois, M. le
Président, j'ai du mal à comprendre le cheminement du député.
Premièrement, au niveau des gaz de schiste,
on a fait un BAPE, après ça on a fait une évaluation
environnementale stratégique, puis là on est dans un autre BAPE sur les gaz de schiste, puis en plus il y a une loi limitant les activités
gazières et pétrolières pour justement
rassurer la population pour qu'on fasse le nécessaire pour aller chercher toute
l'information dont on a besoin pour
être sûrs de déterminer s'il faut aller, oui
ou non, de l'avant avec la filière des gaz de schiste. Alors, pour
Anticosti, est-ce qu'on peut prendre un moment, se poser les bonnes questions
puis se donner la chance d'aller chercher les informations qu'il faut, M. le
Président?
Le Président : Deuxième complémentaire, M. le député
de Marie-Victorin.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : M. le
Président, ils ont annoncé l'Évaluation environnementale stratégique, ils ont dû se
poser la question, avant
de décider d'avoir une évaluation environnementale stratégique, ce qui
allait arriver avec Anticosti cet été. On
veut justement avoir la réponse à la question qu'ils se sont posée. Vous
décidez d'avoir une EES, dites-nous ce que
vous allez faire avec Anticosti cet été. Vous avez dû vous poser la question
avant de décider qu'il y ait une évaluation environnementale
stratégique. Les Québécois, ils ont le droit de savoir s'il y a du pétrole sur
Anticosti. On a besoin des travaux exploratoires pour le savoir.
Est-ce qu'ils vont avoir
lieu, ces travaux…
Le Président : M. le ministre
de l'Environnement.
M. David Heurtel
M. Heurtel : Encore une fois, comme
le premier ministre l'a dit aujourd'hui et la semaine dernière dans son
discours inaugural, nous allons favoriser une approche cohérente, globale et
rigoureuse. On ne va pas, pour satisfaire simplement le député, M. le
Président, sauter des étapes.
Nous, ce qu'on
va faire, au lieu d'y aller cas par cas, au lieu d'improviser, au lieu de dire
oui pour un cas, non pour un autre et
peut-être pour le suivant, ce qu'on va faire, c'est qu'on va se faire une
approche globale, rigoureuse, qui va respecter
nos critères d'acceptabilité sociale, respecter les questions des Québécoises
et des Québécois avec une réponse qui va
nous donner un avenir rassurant pour notre environnement et pour l'exploitation
de ressources naturelles, M. le Président.
Le Président : Principale,
Mme la députée de Taillon.
Ministre responsable
des négociations avec les médecins
spécialistes sur l'étalement des hausses de salaire
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre : M. le Président…
Des voix : …
Le Président : S'il vous
plaît!
Mme Lamarre : M. le Président, le
chef du gouvernement a parlé de sa volonté d'assurer la transparence et l'intégrité. Il est difficile de comprendre qu'en
quelques semaines le président du syndicat des médecins spécialistes se transforme en négociateur du gouvernement. À
partir du moment où le ministre de la Santé semble être juge et partie,
le gouvernement a l'obligation de trouver une solution qui donnera l'assurance
aux Québécois qu'ils seront représentés de façon totalement impartiale.
De plus, des négociations à huis clos augmentent
les préoccupations de la population. Il existe pourtant une solution. C'est que le président du Conseil du
trésor soit celui qui négocie avec les médecins. Il y a plusieurs
précédents, un, entre autres, en 2011 — j'ai un communiqué qui fait foi ici — de la négociation avec le gouvernement
libéral, où l'actuel ministre de la
Santé négociait directement avec la présidente du Conseil du trésor de l'époque,
Mme Michelle Courchesne.
Alors, pourquoi est-ce que ce serait différent
aujourd'hui?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président, alors
je suis content d'avoir la confiance du premier ministre et je tiens à rappeler à Mme la députée de Taillon qu'actuellement,
dans mon poste de ministre de la Santé, je représente la population, et, quand on regarde mon passé, j'ai toujours
assumé clairement et pleinement les fonctions qui m'ont été attribuées,
et je ne vois pas pourquoi aujourd'hui je ferais différemment.
J'ai, M. le
Président, dans l'intérêt, l'intérêt des citoyens, et nous sommes dans une situation
budgétaire qui est particulière, et
je peux dire, preuves à l'appui les campagnes publicitaires qui sont faites
actuellement dans les journaux, que
le conflit d'intérêts n'est pas très apparent puisque je suis actuellement
attaqué par mes ex-collègues à un point tel que je n'ai plus besoin d'un
Facebook, j'ai besoin d'un «Hatebook».
Alors, M. le Président, je pense que j'ai à
coeur les intérêts des citoyens, certainement plus que l'opposition officielle, et je pose la question suivante :
Combien de soins aurions-nous dû couper à la population si le déficit
mécanique qui était prévu par le Parti québécois s'était réalisé?
Le Président : En terminant.
M. Barrette : Je peux vous le dire,
c'est 40 % du budget des hôpitaux du Québec, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre :
M. le Président, la question est sérieuse et mérite d'être posée. Elle est
pertinente, et je suis sûre qu'il y a beaucoup de citoyens qui se la posent. C'est
un souci de transparence. Alors, je crois que le ministre de la
Santé doit… On peut se demander quelles sont les contreparties. Moi, quand
j'entends que l'étalement irait jusqu'en 2029, c'est tellement loin que ça m'inquiète
parce que ça me semble tellement irréaliste.
Quelles sont les
contreparties d'une négociation comme celle-là? Et j'invite le ministre à être
transparent dans ce dossier-là.
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, je suis content pour les deux fédérations
qu'elles aient maintenant l'appui du Parti québécois, qui trouve que ma
proposition est trop sévère. Bien, non, la proposition, vous la connaissez.
Ceci
étant dit, M. le Président, je rappellerai au chef de l'opposition officielle
et à la députée de Taillon qu'en 2012, lorsque
tout l'aréopage du Parti québécois avait demandé aux fédérations médicales de
faire leurs efforts et de donner au gouvernement d'alors une bouffée d'air
frais, toutes les négociations se sont faites avec M. le député de… le chef de
l'opposition officielle, pardon, et qu'elles se sont faites à huis clos, Mme la
députée.
• (15 heures) •
Le Président :
Complémentaire, Mme la députée de Richelieu.
Mme Élaine Zakaïb
Mme
Zakaïb :
M. le Président, le ministre de la Santé s'entête pour être le négociateur de l'entendre
qu'on doit rouvrir avec les médecins. Comme avocate, M. le Président, je sais qu'aucun
juriste ne s'impliquerait pour renégocier un contrat quand il a, par le passé,
agi pour l'autre partie.
Le président du
Conseil du trésor comprend-il cette règle élémentaire et va-t-il enfin prendre
la direction des négociations?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, je pense que les choses ont été dites clairement. Je me sens très
confortable d'être ici et assumer
cette fonction qui m'a été donnée par le premier ministre. Maintenant, pour ce
qui est, encore une fois, de la problématique de ce potentiel conflit d'intérêts,
je réitère le fait, lisez les journaux, au moment où on se parle, je ne suis pas exactement dans les bonnes grâces de mes
ex-collègues, à un point tel que je me demande, si je suis malade, si je
devrais être hospitalisé, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Nicolet-Bécancour.
Impact de l'implantation d'une
usine de
silicium de Grupo FerroAtlántica
M. Donald Martel
M.
Martel :
M. le Président, en 2009, l'usine Silicium Québec recevait d'Investissement
Québec un prêt de 25 millions, protégeant ainsi près de 200 emplois à
Bécancour, prêt qui a été remboursé. Or, on sait, depuis janvier dernier, que la compagnie FerroAtlántica veut
implanter une autre usine de silicium au Québec. Depuis, elle fait
miroiter la création de centaines d'emplois
dans plusieurs régions. La nouvelle usine de FerroAtlántica produira plus du
double de celle de Silicium Québec
qui répond déjà, à elle seule, aux besoins du marché canadien. Les conditions
très généreuses offertes à FerroAtlántica par Investissement Québec et
le gouvernement risquent de désavantager Silicium Québec et de la rendre
beaucoup moins concurrentielle.
Est-ce que le ministre de l'Économie peut nous
garantir que l'arrivée de cette nouvelle usine largement subventionnée
ne représente aucune menace pour l'avenir de l'usine de Silicium Québec?
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M. Jacques Daoust
M. Daoust :
Merci, M. le Président. Je voudrais rassurer tout de suite le député, parce que
FerroAtlántica… D'abord, au tout début,
FerroAtlántica, c'était en octobre 2011, c'est une retombée d'une mission
commerciale que le premier ministre d'alors,
M. Charest, avait faite à Madrid, et on avait réussi à intéresser cette
entreprise-là au Québec. Pourquoi?
Parce qu'ils ont besoin de quartz, ils ont besoin de bois, ils ont besoin d'électricité,
ils ont besoin d'un port, et, dans
leurs recherches mondiales pour installer cette entreprise-là, en ciblant
particulièrement l'Amérique du Nord, ce qu'ils avaient décidé de faire,
c'est de considérer cinq sites au Québec. Alors, on n'avait pas une chance sur
10, on avait cinq chances sur huit. Et ce que je sais maintenant, c'est qu'ils
vont venir s'installer chez nous. La décision finale sur le site n'est pas
prise.
Mais je vous rassure tout de
suite : 90 % de la production de cette entreprise-là, de cette
usine-là, c'est destiné à l'exportation.
Il se fabrique, actuellement en Amérique du Nord, 100 000 tonnes, et il y
a un besoin pour 300 000 tonnes. Alors, ne vous inquiétez pas, c'est
300 beaux emplois qui s'en viennent au Québec. On en est très fiers.
Le Président :
Complémentaire, M. le député de Nicolet-Bécancour.
M. Donald Martel
M.
Martel :
M. le Président, avant de subventionner une nouvelle usine de silicium, il faut
mesurer quel impact ça aura sur les
usines déjà en opération. Le nouveau ministre de l'Économie, qui a été P.D.G. d'Investissement
Québec quand on a sauvé Silicium Québec, doit en être conscient.
J'aimerais savoir si des études d'impact
économique ont été réalisées pour s'assurer qu'on ne pénalise pas Bécancour.
Sinon, va-t-il en faire préparer avant qu'Investissement Québec ne débourse de
l'argent?
Le Président : M. le ministre
de l'Économie.
M. Jacques Daoust
M.
Daoust : Alors, je réitère ma réponse, je reprends ma réponse pour le
député. En fait, actuellement, Silicium Québec est l'unique producteur
québécois et produit aussi pour le marché libre, dépose 50 000 tonnes en
Amérique actuellement. Il y a seulement
Corning qui fabrique pour ses propres besoins à elle. Je vous répète : Il
y a un besoin de 300 000 tonnes
par année, on en fabrique 50 000 tonnes ici. C'est un marché ouvert. Et l'autre
point que j'aimerais faire, qui est important, c'est que, s'ils ne s'installent
pas au Québec, ils vont s'installer en Ontario, ils vont s'installer dans le nord
des États-Unis. On aura le même concurrent, s'il y a concurrence, je ne la vois
pas, mais on aura surtout perdu 300 emplois possibles. Merci, monsieur.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Nicolet-Bécancour.
M. Donald Martel
M.
Martel : M. le
Président, suite au rachat de l'usine de Bécancour par Globe, Investissement
Québec a pu récupérer ses billes. Deux ans
plus tard, avec à peu près les mêmes montants, Investissement Québec participe
à un autre projet qui pourrait mettre en péril les emplois sauvés à
Bécancour.
Est-ce que le
ministre peut nous assurer que le gouvernement libéral ne pénalisera pas les
investisseurs privés qui sauvent des emplois en subventionnant après
coup d'autres projets concurrentiels?
Le Président : M. le ministre
de l'Économie.
M. Jacques Daoust
M. Daoust : Alors, comme vous le
soulignez, M. le député, il y avait effectivement une offre qui avait été faite
pour acheter Silicium Bécancour à l'époque, qui est devenue Silicium Québec.
Mais je vous rappellerai que la raison pour
laquelle Investissement Québec a
retrouvé 100 % de ce qu'elle avait investi, c'est que c'était dans un
processus de soumission et ce n'était pas la
firme Globe qui avait acheté, c'est une de ses concurrentes qui était en voie
de l'acheter.
Et, je vous
répète encore une fois, ça ne met pas en péril l'entreprise actuelle, parce qu'il
y a une sous-capacité en Amérique, et cette entreprise-là se serait
installée de toute façon en Amérique. Ça aurait été en Ontario, ça aurait été
dans le nord des États-Unis…
Le Président : En terminant.
M. Daoust : …ça n'aurait tout
simplement pas été chez nous. Merci.
Le Président : Principale, M.
le député de Verchères.
Objectifs de financement politique des ministres
sous l'ancien gouvernement libéral
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron :
M. le Président, l'ancien directeur de cabinet de la députée de Laviolette a
témoigné devant la commission Charbonneau et a déclaré qu'elle était vraiment
au courant de tout ce qui se passait dans son ministère, dans les moindres chiffres, et qu'elle prenait
toutes les décisions. La commission Charbonneau nous a permis de
découvrir ce dont la députée de Laviolette n'était
pas au courant : elle n'était pas au courant de son quota de
100 000 $ de financement comme ministre, elle ne savait pas
qui était présent lors de ces activités de financement, elle ne savait pas
combien était amassé avec ces cocktails, elle ne savait
pas d'où provenaient les billets de hockey qui lui étaient fournis par Tony Tomassi, elle ne savait pas combien coûtaient
ses campagnes électorales et quels étaient les plafonds de dépenses. Le premier ministre a pourtant déclaré qu'au Parti
libéral, et je cite, «les gens connaissaient les objectifs de financement».
Alors que la députée
de Laviolette a rejoint les banquettes libérales en cette Chambre aujourd'hui,
le premier ministre confirme-t-il que tout le monde, au sein du Conseil des
ministres, connaissait ce minimum de 100 000 $ qu'on leur demandait d'amasser?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Bien, d'abord, d'entrée de jeu, M. le Président, je
veux signaler à notre collègue qu'effectivement la députée est allée répondre aux questions à la
commission Charbonneau, ce qui n'est pas le forum dans lequel nous
occupons présentement, qui est plutôt le
salon bleu de l'Assemblée nationale. Devant la commission qui a été formée,
elle a offert toutes les réponses à toutes les questions qui ont été
posées, et on ne va pas refaire une commission Charbonneau 2 aujourd'hui et au
cours des prochaines semaines.
Sur
la question des budgets des différents partis et de la façon de les combler,
parce qu'à l'époque il y avait du financement
de l'État, mais il y avait aussi du financement privé, chaque formation
politique faisait un budget annuel et répartissait
la façon d'aller les chercher. On me dit d'ailleurs, si je ne me trompe pas, c'est
le chef de la deuxième opposition qui nous a informés par la voie des
journaux qu'au Parti québécois l'objectif était à peu près similaire, dans les
96 000 $ ou quelque chose comme ça. Alors, forcément…
Des voix :
…
M.
Fournier : Bien, je vous réfère au chef de la deuxième
opposition. Et, à partir de là, je comprends que les partis se faisaient
des budgets qui répondaient à la loi. Et voilà.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Verchères.
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron :
M. le Président, à l'instar du ministre du Travail, de la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne, du ministre de l'Éducation, de la
ministre des Relations internationales, le ministre est en train de nous confirmer qu'effectivement lui comme le
premier ministre étaient au courant de cet objectif de financement. La
députée de Laviolette a affirmé sous serment qu'elle n'était pas, elle, au
courant.
Qui dit vrai?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier :
M. le Président, c'est un débat qu'on peut renvoyer à tout le monde, là. J'ai
cité le chef du deuxième groupe d'opposition
qui, du temps où il était au PQ, reconnaissait qu'il y avait des objectifs, et,
quand j'ai dit ça, vous avez tous dit non ou, enfin, quelques-uns d'entre
vous ont dit non. Donc, forcément, à l'intérieur même de votre équipe, il y avait des gens qui n'avaient pas la
même compréhension de ce qu'ils faisaient, la loi étant pourtant la même
pour tout le monde, il fallait avoir un budget pour chaque parti, puis il
fallait qu'il y ait du financement.
Les règles ont été
changées, mais, une fois qu'on s'est tous dit ça, je pense, M. le Président, qu'on
devrait aller de l'avant avec les règles
actuelles et s'assurer des financements, tel qu'on le fait maintenant, et puis
procéder par des questions qui relèvent de l'Assemblée. Celles de
Charbonneau, on les laissera à la commission Charbonneau.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Verchères.
M. Stéphane Bergeron
1443 1443 M.Bergeron : M. le Président, la question est fort simple. Le
premier ministre a déclaré que tout le monde au Parti libéral était au
courant des objectifs de financement.
Puisque
la députée de Laviolette a déclaré sous serment qu'elle n'était pas au courant
et puisqu'il l'a contredite publiquement, qu'entend-il faire?
• (15 h 10) •
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier : M. le
Président, on est très heureux que la collègue soit avec nous aujourd'hui, très
heureux qu'elle ait répondu aux questions qui étaient posées. Je pense que c'est
la façon de faire. Cette commission-là a été mise sur pied... S'il y avait des questions à poser à qui que ce soit, peu
importent les partis... J'ai eu vent qu'il y avait aussi des gens d'autres
partis qui avaient été appelés. Bon, bien, c'est correct, c'est comme ça que ça
fonctionne.
Maintenant,
pour le reste des choses, la commission Charbonneau fait ses travaux, et vous,
vous présidez le salon bleu, M. le Président, vous
le faites de main de maître.
Le Président :
Enfin, cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, nous en sommes maintenant à la
rubrique des motions sans préavis, et je
comprends qu'il y a eu consentement pour déroger à l'ordre de présentation des
motions afin de permettre à notre premier ministre de présenter la
première motion. M. le premier ministre.
Souligner la contribution au rayonnement et au
développement économique, culturel, politique et
communautaire de Montréal de M. Marcel Côté
et offrir des condoléances à sa famille et à ses proches
M. Couillard :
Merci, Mme la Présidente. C'est un plaisir de vous voir assise dans ce fauteuil
aujourd'hui.
Alors, je
sollicite le consentement de l'Assemblée nationale afin de présenter la motion
sans préavis suivante conjointement
avec le député de Rosemont, le chef du deuxième groupe d'opposition ainsi que
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques :
«À l'occasion
du décès de Marcel Côté, que l'Assemblée nationale du Québec souligne la
contribution exceptionnelle de ce grand bâtisseur au rayonnement et au
développement économique, culturel, politique et
communautaire de Montréal et offre ses condoléances à sa conjointe
Louise Drouin, à sa famille de même qu'à tous ses proches.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je comprends qu'il y a consentement pour qu'il y ait
trois intervenants et pour que la durée des interventions soit limitée à
un maximum d'une minute? Est-ce que c'est bien ça,
M. le leader?
M.
Sklavounos : Mme la Présidente, il y a
consentement pour des interventions d'environ deux minutes par intervenant dans
l'ordre suivant : le premier ministre,
suivi du député de Rosemont, suivi par le chef du deuxième groupe d'opposition
et finalement la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci. Alors, M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard :
Mme la Présidente, hier, un coup de tonnerre est tombé sur le Québec. C'est
avec stupeur, consternation que ceux et
celles qui ont connu et aimé l'homme exceptionnel que fut Marcel Côté — et je fus de ceux qui l'ont connu et aimé — ont accueilli cette nouvelle d'une grande
tristesse, bien sûr. Bien sûr, elle nous rappelle le rendez-vous
inéluctable qu'on a tous un jour ou l'autre avec la fin de la vie, et ça se
produit parfois de façon tellement soudaine
et inattendue qu'on en est vraiment secoué, d'autant plus que Marcel Côté était
un homme actif qui se tenait en forme — il était
en vélo hier quand cette chose-là s'est produite — ce qui a ajouté,
bien sûr, à la consternation. Et je voudrais,
comme on le dit dans la motion, Mme la
Présidente, d'abord transmettre mes condoléances à ses proches et à sa famille.
J'ai eu l'honneur
et le plaisir de connaître Marcel Côté à partir de 2010 — j'aurais aimé le connaître avant — lorsque, dans le cadre de mes activités professionnelles, j'ai été consultant
avec le Groupe Secor, qui, on le sait, avait été fondé par Marcel Côté
près de 30 ans
auparavant. Ce n'est pas une profession facile, la profession de consultant, et
démarrer une entreprise, non plus, de
consultation, c'est certainement quelque chose de très difficile. Il faut se représenter les
immenses efforts que ça a dû être pour lui de démarrer cette entreprise au Québec,
au point où elle est devenue probablement l'entreprise de consultation de gestion la plus respectée au Canada
ou du moins parmi celles les plus respectées et que le nom de Secor et de Marcel Côté était connu non seulement chez nous, au Canada,
mais également en Europe. Ce qui me reste de Marcel Côté, bien, c'est la photo qu'on a
vue le soir même, hier soir, son beau grand
sourire; c'est ce que je veux garder, c'est
ce qu'on garde en mémoire.
Quel homme amical! Quel homme doux, affable, très, bien sûr,
ferme dans ses opinions, mais qui avait un grand respect des autres! Il
aimait les idées, Marcel Côté. Il en avait continuellement, des idées, on le
sait, et il les abordait toujours d'un angle différent ou inattendu. Pour lui,
les évidences reposaient sur des bases qu'il fallait vérifier, les consensus apparents devaient subir un examen, et
il fallait toujours rechercher, encore une fois, une façon
différente de regarder les choses, faire une recherche approfondie, et
il était profondément passionné par le concept d'innovation. D'ailleurs, on dit
qu'il se promenait en Bixi tous les jours à Montréal. Bien, je me souviens très
bien, il se servait de l'exemple du Bixi comme exemple d'innovation. Il a d'ailleurs
été le coauteur d'un livre sur l'innovation au cours des derniers mois.
Ça a été
un homme profondément impliqué dans la cité dans son sens le plus noble et le
plus grand, conseiller de nombreux premiers ministres au Québec et au Canada,
profondément impliqué pour la ville de Montréal, sa ville, qu'il aimait tant, d'abord dans le domaine des
arts, autant la musique que la danse, les musées, la montagne — il était membre des Amis de la montagne, et je l'ai rencontré lors de ma campagne
d'Outremont, à ce titre-là, parmi Les Amis de la montagne — et
bien sûr il a voulu passer du conseil à l'action. C'est souvent ce qui se
produit quand on a un rôle de conseiller
pendant longtemps, on veut être de ceux et de celles qui prennent les décisions
plutôt que de conseiller. Il a
donc eu un passage en politique,
qui malheureusement n'a pas donné pour lui le résultat escompté, mais
je crois qu'il a été heureux de faire cette contribution.
Je garde également en mémoire sa grande
simplicité. Ce qui m'a frappé, par exemple, c'est que cet associé et fondateur d'une firme si importante
n'ait pas un bureau particulièrement luxueux par
rapport à ceux de ses collègues,
se présente auprès de ces jeunes consultants
de façon très amicale, presque paternelle, mais il ne voulait pas jouer ce
rôle-là, il voulait être leur collègue
et leur ami pour leur donner ses conseils. Et il l'a fait avec moi également
pour m'expliquer les tenants et
aboutissants de cette profession que je découvrais, la profession
de consultant. Il voulait même qu'on écrive ensemble un livre sur le système de santé, tiens, les objectifs et la façon
d'améliorer la performance du système de santé.
Je vais terminer avec d'abord une anecdote et un
dernier salut. Ça a été raconté lors d'un gala qui célébrait son 70e anniversaire, on était peut-être d'autres
membres de l'Assemblée d'aujourd'hui présents ce soir-là, et quelqu'un a
raconté une anecdote qui, pour moi, éclaire un peu cette personnalité hors du
commun. Alors, ça se passe quelques années
auparavant, et ça a été confirmé par les témoins qui étaient là ce jour-là.
Marcel Côté sort du bureau de Secor qui est sur René-Lévesque, près de
Beaver Hall — ceux
qui connaissent Montréal voient bien où c'est — et sur René-Lévesque il y avait un trafic très dense. Alors,
voilà Marcel qui se précipite sur René-Lévesque pour traverser la rue;
arrivant sur le terre-plein, se retourne et
voit ses deux jeunes consultants collègues qui étaient restés, eux, sur le
trottoir. Et lui de leur dire : Messieurs, vous ne serez jamais des
entrepreneurs.
Alors, un
grand Montréalais, un grand Québécois, un grand Canadien nous a quittés. Je
termine avec une citation de Léonard
de Vinci : «Nul ne peut réussir sa vie s'il ne laisse pas plus de trace de
lui-même que la fumée dans l'air ou l'écume sur la mer.» Adieu ou au
revoir, Marcel. Tu as bien mérité de la patrie.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, M. le
premier ministre. Je vais maintenant céder la parole à M. le député de
Rosemont.
M. Jean-François Lisée
M. Lisée : Merci, Mme la
Présidente. Mon collègue d'Abitibi se joint à moi pour souligner aujourd'hui l'extraordinaire contribution de cet enfant de
Malartic qui ensuite a fait le tour du Québec et du monde pour aller y
chercher les meilleures connaissances et les
meilleures idées. Il avait fait des études de science, ensuite des études
d'économie. Il avait vu assez vite que son
goût pour les idées ne pouvait complètement s'assumer s'il ne pouvait pas au
moins convaincre quelqu'un de les
mettre en pratique. Il avait été candidat de l'Union nationale dans Sherbrooke,
n'était pas arrivé premier, comme on le sait maintenant, mais avait
voulu insuffler un peu d'énergie et d'idées nouvelles à ce parti et ensuite a
vu qu'il aurait peut-être plus de chances au Parti libéral du Québec, puis
ensuite au Parti conservateur à Ottawa.
Il a toujours
voulu être extrêmement généreux des concepts qu'il développait. Il était
toujours à la jonction, à la fois
comme conseiller, ensuite comme consultant et finalement comme candidat, à la
jonction des idées et de l'amélioration concrète de la politique publique pour ses citoyens. Il était aussi
intéressé, comme l'a noté le premier ministre, aux Amis de la montagne, c'est-à-dire au maintien d'un
écosystème urbain qui serait accueillant, diversifié, sain, qu'à la
réorganisation d'un système administratif, la meilleure façon de mettre en
place des éléments de croissance. Moi, je l'ai connu un certain nombre de fois, on a été sur beaucoup de panels ensemble, et il
prenait toujours… comme le disait mon collègue d'Abitibi, Marcel prenait les dossiers de face et non de côté. Alors, il
était toujours au centre du débat, il avait toujours des choses à dire sur le débat, mais il aimait en
débattre. Il considérait que son idée était la meilleure, mais il ne
considérait pas que, lorsqu'il avait fini de
parler, la conversation était terminée, il voulait la continuer. Et ça, c'est
extrêmement précieux, d'avoir un
citoyen engagé comme cela, engagé par la connaissance encyclopédique qu'il
avait. Et il allait toujours chercher l'idée
qui n'avait pas percé dans le débat jusque-là, il voulait étonner. Parfois, à
vouloir toujours étonner, on passe à côté de la coche, mais, de ne vouloir jamais étonner, on n'est jamais sur la
coche. Et Marcel était très, très rarement sur la coche, il était au
moment où il appelait l'imagination.
• (15 h 20) •
C'était un élève de Jane Jacobs, l'urbaniste qui
a carrément réinventé, dans les années 40, 50 et 60, la façon dont on doit voir non seulement la ville, mais la
croissance économique. Dans un de ses premiers ouvrages, il parlait de l'économie
comme un jardin. Puis à l'époque on ne voyait que les grands chênes, les
grandes compagnies, et ça, c'était important. Il disait : Non, ce qui est
important, c'est les pousses. Il faut faire en sorte d'organiser notre vie économique pour qu'il y ait constamment de
nouvelles pousses. Et c'est pourquoi il était à la fois pour la grande
entreprise, l'investissement étranger, la
petite entreprise, les start-up, l'économie sociale. Il était pour la diversité
et la mixité de l'économie.
Et, lorsqu'il
a voulu devenir maire de Montréal, c'était parce qu'il pensait qu'il pouvait, à
la fin d'une longue carrière, mettre
à contribution un certain nombre de ses idées. Les électeurs, Mme la
Présidente, ont choisi autrement, mais, à la fin de cette campagne, Marcel Côté est devenu quelqu'un de mieux
connu, apprécié de tous, utilisé comme conseiller par le maire
actuel, et, aujourd'hui, on se rend compte, au moment où il a quitté, ce jeune
homme de 71 ans, comment il était important
pour la vie politique, la vie des idées, la vie du Québec, et comment il nous
manquera. Merci, Marcel, pour tout.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député. Maintenant, je
reconnais le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Moi aussi, c'est avec beaucoup de tristesse,
surprise que j'ai appris — je revenais d'une ronde de golf hier, puis
je n'y croyais pas, je l'avais vu mercredi soir dernier — donc appris avec tristesse le départ
de Marcel Côté.
Marcel,
c'était quelqu'un... je pense, tout le monde l'a dit, c'était une machine à
idées, hein? On pouvait passer des heures
avec Marcel à débattre d'à peu près tous les sujets. C'était, bon, d'abord, un
entrepreneur. Il a démarré cette firme Secor
que moi, j'ai utilisée via certains conseils d'administration parce que,
lorsque Marcel a démarré Secor, c'était une firme qui avait des tarifs très raisonnables, hein, quand on compare. Ça
s'est gâté un petit peu par la suite, là, mais, au début, quand on comparaît avec les grandes firmes
internationales, Secor était capable de nous faire une étude de marché,
nous faire un plan d'affaires. Puis je me souviens de ses suggestions. Il nous
disait toujours : Là, ça prend un avantage compétitif dans l'entreprise, parce que, si vous êtes pareils comme vos
compétiteurs, vous allez disparaître, là. Je vous le dis, là, il faut un
avantage. Puis il était, au niveau de la stratégie, excellent.
Par
la suite, j'ai eu l'occasion de débattre, de discuter avec lui de la situation
au Québec, de l'économie du Québec. Je me rappelle, quand j'étais au
Parti québécois, on a eu des longues discussions. Pourtant, Dieu sait qu'il n'était
pas souverainiste, mais vraiment pas du
tout. Mais, contrairement peut-être à certaines personnes, il était capable d'avoir
des débats non partisans. Il était capable,
là, vraiment, là, avec tout le monde, d'essayer de donner des conseils sur ce
qu'il fallait faire pour relancer l'économie.
Donc,
c'est quelqu'un, évidemment, là, qui a décidé, à la fin de sa carrière, de se
lancer en politique. Je ne sais pas si c'était
une bonne idée, hein? On se pose toujours la question, en se rendant compte que
la politique, ce n'est pas juste une question
de contenu. Puis Marcel, c'était surtout un gars de contenu. D'abord, un gars
de contenu. Il n'aimait pas les petits matchs,
là, où on travaille surtout sur l'image. Et il a fait une déclaration qui m'a
frappé, moi, en 2010. Il a dit : Depuis un certain temps, le Québec
est une société qui se cherche. Et je pense qu'il avait raison de ce côté-là.
Et Dieu sait qu'il a essayé de contribuer à relancer Montréal, le Québec, le
Canada.
C'était quelqu'un qui
ne comptait pas ses heures, hein? Quand on est dans une firme comme Secor, ce
qui est important, tous ceux qui ont été dans des firmes d'avocats, de
comptables savent comment les heures chargeables sont importantes. Bien, Marcel en a fait des milliers, d'heures pas
chargeables, en essayant de proposer des choses pour améliorer le
Québec. Donc, je veux dire : Merci, Marcel. Repose en paix.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci. Maintenant, je cède la
parole à la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Manon Massé
Mme Massé :
Merci, Mme la Présidente. En mon nom et bien sûr au nom de Québec solidaire, je
veux offrir mes sincères condoléances à la famille et aux amis de M. Marcel
Côté. Sa mort subite nous rappelle que la vie mérite d'être vécue pleinement, ce qu'il a fait, à entendre vos témoignages.
Et, en cette journée, j'ai une pensée toute spéciale pour sa conjointe
Louise.
J'aimerais
finalement saluer son engagement pour Montréal et pour le Québec, en
particulier auprès d'artistes qu'il a soutenus par son implication, par exemple,
auprès du Festival Montréal en lumière, Les Amis de la montagne, l'Orchestre
symphonique et le YMCA de Montréal. Au revoir,
M. Côté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Je vous invite maintenant
à observer une minute de silence.
• (15 h 25
—
15
h 26) •
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Vous pouvez vous
asseoir.
Mise aux voix
Est-ce que cette
motion est adoptée?
Une voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je reconnais maintenant un membre du groupe formant l'opposition officielle, M.
le député de Jonquière, pour sa motion.
M.
Gaudreault : Oui, Mme la
présidente. Je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin
de présenter la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement libéral de s'engager à redéposer
le projet de loi n° 37 de la 40e législature,
Loi interdisant certaines activités destinées à rechercher ou à exploiter du
gaz naturel dans le schiste.» Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Est-ce que cette
motion… Alors, pas de consentement.
Maintenant,
je reconnais un membre du deuxième groupe d'opposition, M. le député de
Chambly.
M. Roberge :
M. le Président, je demande le consentement pour déposer la motion suivante…
Des
voix : …
M. Roberge : … — pardon? Mme la Présidente, désolé :
«Que l'Assemblée
nationale dénonce la baisse des exigences des
examens du ministère de l'Éducation;
«Qu'elle exige du gouvernement qu'il revoie à la hausse ces
exigences dans les grilles de correction [des] examens.»
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Il n'y a pas eu de baisse d'exigences, Mme la Présidente, il n'y aura pas de
consentement.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, pas de
consentement. Est-ce qu'il y a d'autres
motions sans préavis? Oui.
Une voix : …
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Il n'y a pas de
consentement. Alors, y a-t-il une autre motion sans préavis? Oui, Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Massé : Merci, Mme la Présidente. Je
demande le consentement de la Chambre pour débattre de la motion
suivante conjointement avec le député de Rosemont :
«Que
l'Assemblée nationale invite le gouvernement à faire de
la lutte à l'exclusion sociale et à l'itinérance une priorité et en ce sens qu'il
élabore rapidement un plan d'action mettant en oeuvre
la Politique nationale de lutte à l'itinérance, consacre les
sommes nécessaires à sa réalisation dans son prochain budget et soutienne
financièrement les organismes venant en aide aux personnes itinérantes.»
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, Mme la
députée, je devrai demander s'il y a consentement,
puisqu'un député indépendant ne peut déposer plus d'une
seule motion au cours de trois séances, et vous avez déjà déposé une motion la
semaine dernière. Alors, y a-t-il consentement?
M.
Sklavounos : Consentement pour la présentation,
mais pas de consentement pour le débat, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : D'accord.
Alors, il y a consentement pour la présentation. Y a-t-il une autre
motion? Oui, je reconnais Mme la ministre de la Justice.
Souligner la Journée internationale
contre l'homophobie
Mme
Vallée : Alors, Mme la
Présidente, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec
la députée de Montarville, le député de Lac-Saint-Jean, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la journée de la lutte contre l'homophobie tenue le 17 mai dernier
et qu'elle rappelle l'importance de continuer à lutter contre la discrimination et
l'intimidation basées sur l'orientation sexuelle.»
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Nous proposons l'adoption sans débat,
Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Merci. Alors, y
a-t-il une autre motion sans préavis? Bon. Alors…
• (15 h 30) •
Une voix : …
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Oui. Pardon? Oui, adopté. Je l'oublie, ce petit bout là. Je suis
désolée. Alors, la motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Bon. Alors, maintenant, nous allons passer aux affaires
prioritaires. Non. J'ai une lecture à faire avant. Je vous remercie de votre
patience.
Des voix :
…
Avis
touchant les travaux des commissions
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Non. C'est ça. Je cherche mon petit… Voilà. Alors, je vous avise
que la Commission de l'Assemblée nationale se réunira aujourd'hui, à compter de 17 h 30, à la salle des Premiers-Ministres
de l'édifice Pamphile-Le May. Et l'objet
de cette séance est de procéder à la formation des commissions parlementaires
et à l'adoption de la liste des présidents de séance.
Affaires du jour
Alors,
maintenant, nous allons passer… La période des affaires courantes étant
terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour.
Affaires prioritaires
Reprise du débat sur la motion
du premier
ministre proposant que l'Assemblée approuve la politique
générale du gouvernement et sur la motion formulant un grief
Et, aux
affaires du jour, aux affaires prioritaires, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée
reprend le débat ajourné le jeudi 22
mai 2014 sur la motion de M. le premier ministre proposant que l'Assemblée
approuve la politique générale du gouvernement ainsi que sur la motion
formulant un grief présentée par M. le chef de l'opposition officielle.
Avant de donner la parole au prochain
intervenant, je vous informe que 5 h 14 min ont été utilisées
dans le cadre de ce débat. Il reste donc un
total de 19 h 46 min réparties comme suit :
9 h 48 min au groupe parlementaire formant le
gouvernement, 5 heures au groupe parlementaire formant l'opposition officielle,
3 h 40 min au deuxième groupe d'opposition, 18 min
38 s aux députés indépendants et 60 minutes au représentant du gouvernement
pour sa réplique.
Et je suis maintenant prête à céder la parole au
prochain intervenant. Alors, M. le député de Dubuc, je vous cède la parole.
M. Serge Simard
M.
Simard : Merci, Mme la Présidente. Mmes et MM. les ministres, chers collègues députés, mon
intervention sera sur ce que nous sommes ou
encore où nous sommes, bien sûr, basée sur le discours inaugural du premier ministre.
Vous
comprendrez, Mme la Présidente, après une absence de 18 mois, c'est rempli d'émotion
que je reviens dans ce lieu important
et historique qu'est le salon bleu. Je suis très fier d'avoir le privilège de
représenter à nouveau les citoyens de la circonscription de Dubuc pour
un mandat de quatre ans et demi ici, à l'Assemblée nationale.
En premier lieu, je voudrais remercier tous les
bénévoles qui ont contribué à ma victoire, et permettez-moi, Mme la Présidente,
d'en nommer quelques-uns.
Je voudrais remercier M. Viateur Tremblay, directeur
de ma campagne; Mme Gisèle Tremblay, bénévole indispensable et très
expérimentée; Mme Janick Gagné, responsable des communications; M. Hugues
Dufour, agent officiel; M. Camil Tremblay,
bénévole qui a réalisé diverses tâches tout au long de cette campagne; Mme Jeannine
Minier, également très polyvalente; Mmes
Isabelle Potvin et Carole Larouche, responsables de l'agenda; Pierre Parent,
responsable du pointage et conseiller
juridique; et, bien sûr, Mme la Présidente, des dizaines de bénévoles dans
toutes les municipalités de mon comté.
Vous savez, ces milliers de Québécois qui s'occupent
bénévolement des élections municipales, provinciales, fédérales sont des gardiens de notre démocratie, Mme la Présidente. Ce
sont des gens que l'on ne nomme pas assez souvent. Ce sont des gens auxquels il faut absolument leur
faire une démonstration qu'ils sont nécessaires dans notre milieu. Qu'ils
sont nécessaires pourquoi? Parce qu'ils sont
de tout… je vous dirai, ils sont présents partout au Québec. Ils sont au
niveau social, au niveau de l'éducation, au
niveau de la santé, du sport et loisir, également au niveau des arts. Ce serait
impossible de rémunérer ce que les gens font
pour l'ensemble des communautés de la province de Québec. Nous ne les
remercierons jamais assez.
C'est ça qui
permet une qualité de vie dans tous nos milieux. Nous sommes les représentants
de ces milieux, mais c'est grâce à ces bénévoles si nous avons justement
une qualité de vie chacun chez nous. Ce sont également eux qui supportent l'industrie
touristique, au Québec, qui crée des milliards de dollars en retombées
économiques dans toutes les régions du
Québec, et à Montréal et à Québec. C'est grâce également à eux que l'industrie
de la motoneige fonctionne. Dieu sait
comment, à chaque année, Mme la Présidente, à chaque année, l'industrie de la
motoneige se demande : Est-ce qu'on
va continuer? Est-ce qu'on va avoir une saison? Ce n'est pas seulement à cause
de la température, Mme la Présidente, c'est
souvent grâce… ou la plupart du temps grâce à ces gens-là qu'on va avoir une
saison, parce que la neige tombe, mais, si les bénévoles abandonnaient,
il n'y aurait pas de saison de motoneige, Mme la Présidente. C'est très
important au niveau économique, la motoneige, pour toutes les régions du
Québec.
Également,
dans le domaine de la faune, Mme la Présidente. Il y a cinq fédérations
fauniques au Québec, hein? Il y a la fédération des chasseurs et
pêcheurs, la Fédération des pourvoyeurs, la Fédération des trappeurs, la
fédération du saumon de l'Atlantique. Ce sont tous des bénévoles également.
Pourtant, pourtant, l'industrie de la faune, c'est pratiquement
un milliard de dollars d'investissements au Québec. Ce sont trois millions
d'adeptes, trois millions d'utilisateurs.
Et, en tant que… Je vous dirai, on est aujourd'hui, le premier ministre en a
parlé, vous le savez comme moi… On parle d'économie, on parle de relance de l'économie.
Dites-vous une chose, si les bénévoles nous abandonnaient, on ne parlerait pas d'économie, on parlerait beaucoup
plus de difficultés économiques. Mais je pense que ce sont avec ces
gens-là qu'on va relancer l'économie. Avec
le discours que le premier ministre a fait justement la semaine dernière… On a
besoin de ces gens-là et il faut leur dire,
il faut les féliciter, leur donner des tapes dans le dos pour leur demander de
continuer, et c'est comme ça qu'on va se développer au Québec. Parce qu'il y en
a des milliers, des bénévoles.
Je remercie également les électeurs de ma
circonscription de Dubuc qui m'ont à nouveau fait confiance. Je veux leur dire
que je vais tout mettre en oeuvre pour être à l'écoute de leurs besoins. Et
également je prendrai tous les moyens nécessaires pour que leurs dossiers
évoluent positivement ici, bien sûr, à l'Assemblée nationale.
Mme la Présidente, un député sans écoute n'est
pas un bon député, car il représente mal ses citoyens. Lorsque l'on dit qu'il faut administrer en bon père de famille, cela a
une signification extrêmement importante. Un député est un administrateur public, donc assujetti à cette même
règle. Que dirions-nous, Mme la Présidente, d'un père ou d'une mère qui n'est pas à l'écoute de sa famille? Bien, je suis
convaincu qu'on dirait : Ce n'est pas un bon père, ce n'est pas une
bonne mère. Donc, c'est la même règle qui s'applique
pour un député. S'il n'est pas à l'écoute de ceux qui lui ont fait
confiance, ce n'est pas un bon député.
Le premier
ministre, qui est un député lui-même, Mme la Présidente, a été à l'écoute de l'ensemble
des Québécois. En effet, il nous a présenté
un discours inspiré de ce qu'il a entendu. Il a fait lever une personne ici, à
l'Assemblée, une personne des
Îles-de-la-Madeleine qui lui avait cité qu'est-ce qu'elle attendait des
députés, qu'est-ce qu'elle attendait d'un gouvernement. Eh bien, le
premier ministre a fait un discours basé sur ce qu'il avait entendu partout au
Québec lors de sa campagne électorale. Donc,
les orientations du gouvernement émises lors du discours du premier ministre
seront moulées aux attentes des Québécois, ce qui nous donne un défi très
engageant, Mme la Présidente, et c'est ça qui véritablement est la vie
parlementaire.
En parlant de famille, je tiens également à
remercier mon épouse Louise, mes enfants, Michaël, Marc-André, Émilie, qui font souvent le sacrifice d'avoir un
père absent, qui n'est pas toujours en mesure de participer pleinement à
la vie familiale et également à leurs
différents projets et activités. Mais, Mme la Présidente, je peux vous dire que
j'ai toujours été à l'écoute de ma
famille après 35 ans de mariage, et ce sera de même… ce sera la même chose
pour l'ensemble de mes électeurs, Mme la Présidente.
• (15 h 40) •
Maintenant, si vous me permettez, parlons un peu
de mon comté. La circonscription de Dubuc est composée de 12 municipalités rurales. Elle comprend aussi une partie de la
ville de Saguenay, dont l'arrondissement de La Baie, le chef-lieu de mon
comté, une partie de l'arrondissement de Jonquière, situé au nord de la rivière
Saguenay, qui est prénommé Shipshaw, et une
partie de l'arrondissement de Chicoutimi, Laterrière, constituant la porte d'entrée
du comté via le parc des Laurentides.
Si vous entrez par la belle route qui a été construite par le Parti libéral,
parc des Laurentides, vous arrivez directement à Laterrière, Mme la
Présidente, c'est la porte d'entrée du comté. Cette configuration en fait un
des plus grands comtés du Québec en superficie.
C'est une circonscription industrielle,
touristique et commerciale séparée par la rivière Saguenay. Qui n'a pas entendu
parler du parc des Monts-Valin, pour la motoneige, et bien sûr ses lacs
poissonneux, le fjord du Saguenay, pour ses
remparts rocheux avec des points de vue exceptionnels, ce fjord qui est visité
par les lignes de bateaux de croisière et
leurs milliers de passagers, qui ont reconnu Saguenay comme le meilleur accueil
au monde, Best Port Welcome, aux Cruise
Insight Awards de 2012 et 2013? Le fjord du Saguenay est classé parmi les plus
grands attraits incontournables au monde
par le Guide Michelin, au même titre que la tour Eiffel de Paris et les
pyramides d'Égypte. Qui n'a pas entendu parler de nos villages de pêche blanche qui constituent des milliers de
petites cabanes installées sur les glaces du fjord, une activité
familiale recherchée en période hivernale et qui contribue à un apport
économique de près 7 millions de dollars dans mon milieu?
Mme la Présidente, je tiens à féliciter tous mes
collègues députés ici présents qui siégeront à l'Assemblée nationale du Québec. Faire le saut en politique
est un geste qui implique beaucoup de sacrifices, autant personnels que familiaux, et qui démontre une volonté réelle de
servir sa collectivité. Être député constitue un très grand privilège, et
c'est pour cette raison qu'il faut accomplir
cette fonction dans le plus grand respect et la plus grande transparence, dans
le but que la jeune génération s'imprègne
de cette noble profession qui est d'être représentant de sa population. On le
voit, Mme la Présidente,
actuellement, tout au moins depuis le début, depuis le début de cette session,
les gens sont respectueux, les gens se parlent, s'interpellent
exactement comme les gens s'attendent… c'est-à-dire que la population s'attend
que l'on s'interpelle. On se respecte, et c'est
comme ça qu'il faudra agir tout au long de cette de session. Tout au moins, c'est
un voeu que je fais, Mme la Présidente.
En effet,
toutes les décisions prises ici auront un impact sur la vie de tous les
Québécois, des impacts personnels, familiaux, au niveau du travail, du
loisir, et même un impact sur les budgets familiaux. Vous savez, à chaque fois qu'on pose un geste ici, à l'Assemblée nationale,
qu'on vote une loi, ça va avoir des impacts sur l'ensemble des
Québécois. Donc, il faut réfléchir, il faut
réfléchir à ça à chaque fois que l'on se lève le matin et également à chaque
fois que l'on se couche le soir. Je
pense qu'il faut le dire, il faut se le répéter régulièrement. Donc, c'est une
grande responsabilité. Notre devoir, c'est de le faire dans le respect,
en collaboration et en complémentarité.
D'ailleurs,
Mme la Présidente, je suis très heureux que, dans son discours inaugural, le
premier ministre ait indiqué que le
gouvernement va accepter d'étudier les projets de loi des autres partis. C'est
ce que la population s'attend de nous, c'est par marque de respect. Nous
sommes… Donc, en cette Chambre, nous avons des idées, nous avons des choses que
l'on pense qui vont être bonnes pour notre population, donc de là l'importance
de le faire, de le dire.
En terminant, Mme la Présidente, je veux
remercier le premier ministre de ma nomination à titre d'adjoint parlementaire au premier ministre, responsable de
la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Cette fonction me permettra de le seconder dans l'avancement des dossiers
régionaux et d'être encore au service de ma région comme je l'ai
toujours été en tant que président de l'arrondissement de La Baie, de
président de la CRE, de ministre responsable de la région du Saguenay—Lac-Saint-Jean et aujourd'hui adjoint
parlementaire au premier ministre responsable de la région. C'est avec
beaucoup d'enthousiasme, Mme la Présidente, que je relèverai ce beau défi. Et c'est
ensemble, dans le respect, que nous réussirons à atteindre nos objectifs.
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci beaucoup, M. le député. Je reconnais maintenant… Je cède
maintenant la parole à M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : Merci, Mme
la Présidente. Alors, mes premiers mots sont pour vous, pour vous féliciter de
cette nomination comme vice-présidente. Je suis convaincu que vous allez faire
un beau mandat. Et vous pourrez compter sur ma collaboration.
Je voudrais
aussi évidemment remercier comme il se doit les électeurs de la circonscription
de La Peltrie qui, pour la quatrième fois, Mme la
Présidente, m'ont renouvelé leur
confiance. Et je dois dire que cette élection-là revêt une saveur particulière parce que, vous le savez, il y a des
contextes qui sont plus difficiles que d'autres et il faut bien admettre
que l'élection de 2014, dans la région de
Québec, pour la coalition, a amené un contexte extrêmement difficile.
Malheureusement, quatre de mes
collègues n'ont pas été réélus. Donc, ça rend cette confiance-là que les
électeurs du comté de La Peltrie m'ont
réitérée avec une majorité de 7 200 voix, je dirais, plus satisfaisante.
Je pense qu'il y a là un vote de confiance à l'endroit du travail qui a été fait dont je m'honore et qui me
garde humble aussi parce que, comme tous mes collègues l'ont bien dit
ici, ce que la population nous donne un
jour, elle peut le reprendre le lendemain, ce qui nous amène évidemment au
travail de député qui a été abordé par mon
collègue précédemment, qui est un travail extrêmement accaparant, mais qui est
extrêmement satisfaisant aussi, Mme
la Présidente, parce qu'effectivement
on participe à la vie parlementaire, à la vie démocratique. Et je pense
qu'il faut avoir été loin du Parlement pour savoir à quel point c'est bon d'y
être.
Mme la Présidente, une session qui s'amorce sous un jour nouveau avec un gouvernement
majoritaire libéral. Le chef du
deuxième groupe d'opposition m'a fait le privilège de me confier le dossier de
la santé et des services sociaux. J'ose dire que je retrouve mes anciennes amours. Malheureusement, ce n'est pas
la seule chose que je retrouve. Je retrouve aussi certaines vieilles
habitudes gouvernementales. Et je dois dire d'entrée de jeu que le discours du
premier ministre, s'il a été prononcé par l'actuel
premier ministre mais aussi ancien ministre de la Santé, m'a laissé sur mon appétit,
c'est le moins qu'on puisse dire, d'abord,
Mme la Présidente — j'ai
eu d'ailleurs l'occasion d'interroger le ministre de la Santé là-dessus
à la période de questions précédente — d'abord par le fait qu'on n'a aucune idée d'où
est-ce que le gouvernement libéral s'en va en matière de santé suite à
ce discours-là.
On dira ce qu'on voudra du premier ministre
Charest, mais, Mme la Présidente, en 2003, il avait proposé un programme ambitieux en santé aux Québécois. Bon,
vous allez me dire qu'il l'a saboté de a à z, mais au moins il avait le privilège de l'intention, il avait l'intention de
faire quelque chose, avec des cibles tout aussi ambitieuses. Bon,
évidemment, il les a toutes ratées, mais au moins il avait des cibles et on
était capables de savoir où il s'en allait et surtout où il ne s'en allait pas.
Je ne sais pas si c'est cette expérience-là qui a échaudé le gouvernement, Mme
la Présidente, mais malheureusement l'actuel
premier ministre du Québec, dans son discours inaugural, n'a donné aucune
orientation claire, aucune cible, aucune indication d'où est-ce que le
Québec serait dans quatre ans.
Le premier
ministre Charest, Mme la Présidente, avait dit à l'époque : Nous serons
jugés sur nos performances en santé.
Les Québécois nous jugeront sur nos performances en santé. Ça avait d'ailleurs
donné une montée extraordinaire de l'Action
démocratique du Québec et un gouvernement minoritaire libéral. Mme la
Présidente, dans un contexte où nous savons tous que la santé demeure la
première priorité des Québécois, je suis étonné qu'un premier ministre chef d'un
gouvernement majoritaire n'ait pas, dans ses
premières priorités, la santé. Et visiblement ce n'est pas le cas.
Visiblement, ce n'est pas le cas. Alors, si vous me permettez, Mme la
Présidente, on va regarder ça d'un peu plus près.
• (15 h 50) •
Depuis qu'il a été nommé en poste, le ministre
de la Santé s'attable à quoi? Aux problèmes budgétaires. Et là-dessus je suis d'accord avec le gouvernement,
le gouvernement du Québec doit contrôler ses dépenses en toutes
matières, la santé ne fait pas exception. D'ailleurs, aujourd'hui, l'ancien ministre des
Finances Raymond Bachand a déposé
un rapport plus qu'intéressant. Et j'oserais presque dire, Mme la Présidente,
que, pour être intéressant, il faut se sortir du gouvernement libéral parce que
les propositions qui ont été faites là-dedans
ou l'idée qu'il y avait là-dedans, tout
le monde se dit : Mais pourquoi ne pas avoir fait ça au moment où il était ministre des
Finances? Question
qu'il faudra lui poser.
Ceci étant dit, Mme la Présidente, on sait très
bien, tout le monde comprend, président du Conseil du trésor, premier ministre,
du côté de la deuxième opposition, moi le premier, on sait très bien qu'il faut limiter les dépenses en toute matière et que la santé ne fait pas
exception. Ceci étant dit, il y a aussi une obligation de rendre des services.
Le réseau de la santé a l'obligation de
rendre des services. Or, j'aurais souhaité
entendre de la part du premier
ministre non pas un énoncé de moyens,
ce qui a été repris tel quel par son
ministre de la Santé : On va ajouter des infirmières, on va ajouter
des
supercliniques. Oui, parfait, mais dans quel but? Quel est l'objectif?
On s'en va où avec ça? Dans quatre ans, quels seront les délais d'attente dans les urgences pour
les chirurgies? Est-ce que tous les Québécois auront accès à un médecin
de famille? C'est ça, les questions que les Québécois se posent, c'est ça, les
questions auxquelles le gouvernement doit répondre et
c'est ça, le sujet qui a été évité
soigneusement et par le premier ministre et par son ministre de la Santé.
Or, qu'est-ce
qu'on entend? On entend le ministre de la Santé qui nous dit : Bon, bien, on va faire l'étalement
des salaires des médecins. Encore là, quel est l'objectif? Qu'est-ce qu'on… Où
est-ce qu'on souhaite s'en aller avec ça? Mme la Présidente, aucune réponse.
Puis là le ministre de la Santé est tout content
parce que les présidents des fédérations
sont fâchés contre lui : Ça prouve que je
suis bon. Mme la Présidente, si c'est ça, le critère, d'après moi, il va se
trouver bon longtemps parce qu'il y en a pas
mal de monde qui vont être fâchés après lui s'il
continue comme ça.
Ceci étant dit, Mme la Présidente, on comprend,
et je reviens là-dessus, on comprend qu'il y a des objectifs financiers… qu'il y a des impératifs, devrais-je
dire, financiers. Et là, encore une fois, je nous ramène au discours
inaugural. Si le premier ministre nous disait clairement dans son discours
inaugural, comme il l'a fait dans d'autres
matières : Nous devons réduire l'augmentation des dépenses en programmes, des dépenses en santé, nous devons réduire, le
ramener à un niveau acceptable… Bon. Qu'est-ce qu'un niveau acceptable?
4 %, comme le propose M. Bachand? 5 %,
c'est un peu beaucoup. On ne sait
pas. Ensuite, quand on a l'objectif, là on est capables
d'évaluer les moyens. L'étalement, 15 ans? Bon.
Mme la Présidente, je pense que tout le monde aura compris qu'il s'agit d'une position de négociation, là. Il n'y a personne… je veux dire, personne qui n'est
pas sous médication, là, qui pense que les fédérations médicales vont accepter un étalement sur 15 ans. Puis, ceci étant dit, demander 15 pour avoir
quoi? Je ne sais pas. Mais, au moins, on pourrait évaluer la pertinence du moyen.
Autre chose,
Mme la Présidente, sur laquelle on est resté muet dans le domaine de la santé,
et spécifiquement dans le domaine de
la santé, mais je ne sais pas pourquoi, c'est
les structures. Encore là, Mme la Présidente, il y a des gains
extrêmement importants à faire en matière d'efficacité et en matière d'économie
dans les structures en santé par une réforme
importante des structures en santé. Donc, est-ce que ce sera un comité qui,
dans un an, fera une évaluation qu'on
va passer l'ensemble des structures? Ou
alors on pourra se servir des informations qu'on
a déjà et faire ces évaluations-là, ce qui
ne semble pas être le cas encore une fois, Mme la Présidente, ce qui ne semble
pas être le cas encore une fois. Il y a déjà un comité consultatif qui s'est penché sur cette question-là, qui est arrivé à
des conclusions très nettes, très claires. Rien, du côté du gouvernement. Rien, du côté du discours du
premier ministre. Encore une fois, on nous parle de superinfirmières, on
nous parle de cliniques, mais on ne nous dit pas où est-ce qu'on peut aller
chercher de l'efficacité avec l'objectif d'avoir
pour les Québécois des délais d'attente acceptables, d'avoir
accès à des soins rapidement. Rien.
Mme la
Présidente, il y a d'autres façons de faire
dans le réseau de la santé auxquelles on aurait aimé que le premier ministre et son ministre de la Santé s'attaquent,
notamment l'utilisation des médicaments. Encore là, il y a des économies
substantielles à faire, notamment au niveau des pharmacies. Mais rien, on n'en
parle pas, pas un mot. Pourquoi? Parce que,
Mme la Présidente, ce parti-là, ce gouvernement-là a été échaudé en matière de
santé, et ce qu'on comprend, c'est
que la santé, pour le Parti libéral, c'est passé de la première priorité
à : Moins on en parle, mieux on se porte. Et c'est extrêmement dommage, parce que la vérité, c'est
que le réseau de la santé a encore d'énormes problèmes, notamment au
niveau de l'accessibilité, hein?
Quand on entend le palmarès des urgences… On a
amélioré les délais d'attente de 45 minutes. Au Québec, on n'attend plus 17 h 30 min, on attend juste
16 h 42 min. Youppi! Plus besoin d'aller faire son épicerie
avant d'aller à l'urgence. Mais c'est inacceptable. Puis on veut
entendre le ministre de la Santé et son premier ministre dire : C'est
inacceptable. Puis on veut les entendre surtout dire qu'est-ce qui est
acceptable, qu'est-ce qui devrait être acceptable pour un gouvernement libéral,
où sera le Québec dans quatre ans. Le ministre me dit : Demandez-moi pas
de vous dire où je vais être dans quatre ans. Voyons donc! Mme la Présidente,
dans n'importe quelle entrevue d'embauche, la première question qu'on pose, c'est :
Où tu te vois dans quatre ans? Le ministre, il dit : Demandez-moi pas ça.
Moi, je suis juste ministre de la Santé, je gère juste le plus gros ministère
au Québec, je gère juste le plus gros budget au Québec, vous n'allez toujours
bien pas me demander d'avoir de la vision en plus.
Mme la Présidente, un discours extrêmement,
extrêmement insatisfaisant en matière de santé de la part de ce
gouvernement-là, qui nie une réalité incontournable. La santé, c'est la
première priorité des Québécois. Ce qui préoccupe
le plus les familles du Québec, des plus jeunes jusqu'aux plus vieux, c'est la
santé, Mme la Présidente. Vous le savez,
je le sais, pourquoi est-ce qu'eux ne le savent pas? Comment se fait-il que le
premier ministre, un médecin lui-même, un ancien ministre de la Santé,
ne le sait pas? Comment se fait-il que le ministre de la Santé, un médecin lui
aussi, un ancien président de syndicat de
médecins, ne le sait pas? Mais oui, ils le savent. Alors, pourquoi ce silence
inquiétant dans le discours du premier ministre et dans le discours de
son ministre de la Santé, sinon parce qu'on est paralysés par la peur de l'échec?
Bien, Mme la
Présidente, le gouvernement libéral pourra compter sur notre collaboration
lorsqu'il voudra faire avancer le
Québec. Mais, comme l'a dit le chef de la deuxième opposition, si sa politique,
c'est le laisser-faire puis de regarder ailleurs, ils vont avoir des
problèmes avec nous autres. C'est inacceptable, Mme la Présidente, inacceptable
que le réseau de la santé soit ignoré comme
il l'a été dans le discours du premier ministre. C'est inacceptable, et, en
aucun temps, nous n'allons l'accepter. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole au député de
Champlain.
M. Pierre Michel Auger
M. Auger : Merci, Mme la Présidente.
À mon tour de vous féliciter pour votre nomination. Donc, à titre de nouveau député de Champlain, vous comprendrez que
c'est avec fierté et pleinement conscient de la responsabilité que m'a
confiée la population de ma circonscription que je me retrouve aujourd'hui dans
cette enceinte, moment unique et combien significatif pour tout parlementaire.
Pour moi, ce discours marque la concrétisation d'un long cheminement et un
retour dans cette Assemblée.
Permettez-moi d'abord,
Mme la Présidente, de remercier la population de la circonscription de
Champlain. Le 7 avril dernier, tout comme l'ensemble
des Québécois, les électeurs de Champlain avaient un choix à faire. Ces
derniers ont décidé de
faire de moi leur député, leur représentant, marque de confiance gratifiante certes, 959 mais
qui compte de grandes responsabilités. Aux citoyens de la
circonscription de Champlain, je vous dis merci, et sachez, encore une fois,
que je serai entièrement dévoué à la défense des intérêts et préoccupations de
notre circonscription.
• (16 heures) •
Le
résultat du 7 avril dernier n'est pas le fruit du hasard. Outre la vision et la
détermination du chef, et maintenant du nouveau premier ministre, et de
toute l'équipe électorale, j'ai pu bénéficier du travail et le soutien de toute
une équipe de bénévoles. Vous me permettrez, Mme la Présidente, de leur
adresser mes plus sincères remerciements à tous
et chacun. Mais, de façon plus particulière, je tiens à souligner le magnifique
travail et l'engagement de Mmes
Claire et Colette Leblanc, Pauline Rivard et
Ghislaine Gaudreault, ainsi que de MM. Jocelyn Régis, Jacques Deshaies,
Conrad Marchand, Frank Hardy, mon père et Pierre-Olivier, un de mes fils, ainsi
qu'une vingtaine d'autres bénévoles, sans lesquels ma présence ici n'aurait pas
été possible. Je vous dis : Merci.
J'ai
également un merci tout spécial pour ma conjointe Josée,
qui m'a permis et me permet de me réaliser et de représenter les intérêts de la population de Champlain en me partageant, et ce, même si
nous avons cinq enfants, dont des jumeaux
bientôt âgés de trois ans à la maison. Vous comprendrez que je suis un petit peu… nous sommes pas mal occupés.
Ainsi,
représenter l'une des plus anciennes circonscriptions du Québec, créée en 1829 en l'honneur de Samuel de Champlain, et l'une des plus belles avec ses cinq
cours d'eau qui longent ou qui la traversent, nous n'avons qu'à penser
aux rivières Batiscan, Champlain, Sainte-Anne et Saint-Maurice, ainsi que le
magnifique fleuve Saint-Laurent... On y retrouve également une partie du
prestigieux et historique chemin du Roy. De plus, le territoire est constitué à
97 %
agricole et forestier, ce qui en fait une région de toute beauté. Vous
comprendrez, Mme la Présidente, que représenter cette circonscription
est un honneur et un privilège.
J'aimerais
profiter de l'occasion, Mme la Présidente, pour souligner la fondation de
Champlain, la municipalité. Le 8 août 1664, Étienne Pezard,
sieur de La Touche, militaire de carrière, se voit octroyer une seigneurie des
mains de deux grandes personnalités de l'époque :
Augustin de Saffray, chevalier de Mézy, gouverneur de la Nouvelle-France,
et François de Laval, évêque de Pétrée et
vicaire apostolique de la Nouvelle-France. Cette même année, Étienne Pezard
fait construire un manoir et des bâtiments
de ferme : Champlain est née. Et, cette année, nous célébrons le 350e
anniversaire. Et je vous invite, Mme la
Présidente, à venir découvrir ce merveilleux coin de pays. Nous célébrons
également, cette année, le 150e anniversaire de la municipalité de
Saint-Luc-de-Vincennes.
Mme la Présidente,
comme l'a mentionné le premier ministre, le temps est venu de relancer les
moteurs de notre économie. Nous devons
accélérer les investissements dans les infrastructures, soutenir nos secteurs
d'excellence et appuyer les PME, qui constituent
le coeur d'une économie. Ce sont autant de gestes qui permettront l'atteinte de
cette cible. Les finances publiques doivent,
quant à elles, être redressées. Nous devons atteindre l'équilibre budgétaire
pour ensuite dégager des marges de manoeuvre. L'heure des choix est
arrivée. Nous allons développer notre économie pour créer des emplois dans toutes les régions. Nous allons
réformer notre fiscalité. Nous allons assainir notre situation
financière. Et, par la combinaison de ces
efforts, nous allons protéger nos services publics et affirmer nos valeurs. Ce
virage est nécessaire parce qu'il donnera les moyens de mieux éduquer
nos enfants, de mieux soigner nos malades, de mieux soutenir nos aînés; en
fait, être libres de nos choix.
Ma
venue en politique est fort simple : je veux offrir aux enfants du Québec
et à mes enfants un avenir, et je veux que ceux et celles qui ont bâti
notre société puissent vieillir en santé et dans le respect. Plus
spécifiquement, pour nos régions, ma région,
l'économie repose sur nos PME mais aussi sur les secteurs traditionnels comme l'agriculture,
la forêt et le tourisme : l'agriculture,
en soutenant l'innovation, le transport et la relève; la forêt, redevenue un
secteur d'avenir que l'on doit
appuyer; le tourisme, secteur d'activité économique important qui peut relancer
une économie locale. D'ailleurs, ce secteur d'activité a été identifié
pendant la dernière campagne électorale afin que ce soit le nouveau créneau de
développement économique de la circonscription de Champlain.
De
plus, tous les Québécois et Québécoises, dont fait partie la population de
Champlain, doivent également avoir accès à des services en santé.
En ce qui nous
concerne comme gouvernement, il est nécessaire de rétablir la confiance entre
les élus, le gouvernement et la population. Du respect, de l'écoute, de la
transparence et de l'intégrité seront au menu afin de rétablir cette confiance.
De
plus, notre gouvernement entend travailler à ce que les formations techniques
et professionnelles soient mieux adaptées à la réalité du marché du
travail. Nous soutiendrons l'aide aux devoirs et permettrons aux universités de
se développer, des besoins importants pour le Québec et ma région.
En terminant, je
tiens à vous assurer, Mme la Présidente, de mon entière collaboration à
travailler avec tous mes collègues de l'Assemblée,
et ce, peu importe l'affiliation
politique, et de mon dévouement à défendre dans le respect les intérêts
de tous les Québécois en jouant mon rôle de député, à titre de législateur,
bien sûr, de contrôleur de l'action gouvernementale et d'intermédiaire entre
les citoyens et l'administration publique.
Et
je peux vous dire, Mme la Présidente, que ce que j'ai entendu lors du discours
inaugural du premier ministre confirme
mon choix d'avoir effectué un retour en politique : respect et écoute,
transparence, intégrité, finances publiques saines et équilibrées, économie en croissance, création d'emplois,
société plus juste et équitable, ouverture sur le monde, défense et
promotion du Québec, et que tout ceci se fasse en privilégiant les valeurs de
liberté et sans restriction pour les valeurs individuelles. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, merci, M. le député, de votre intervention.
Je reconnais maintenant la députée de Pointe-aux-Trembles. La parole est à
vous.
Mme Nicole Léger
Mme Léger :
Merci, Mme la Présidente. Tout d'abord, d'entrée de jeu, permettez-moi de
saluer votre nouvelle fonction. Je
pense que c'est toujours intéressant d'avoir… de commencer, d'amorcer cette
nouvelle fonction, qui sera, je suis convaincue, très intéressante pour
vous-même mais surtout pour la bonne marche des travaux, je dirais.
Mais
effectivement aussi j'écoutais les collègues. C'est le début des travaux, effectivement,
de notre 41e législature. Vous
me permettrez de saluer tous les collègues, les nouveaux collègues, parce que c'est
comme notre première fois qu'on reprend
nos allocutions. Et il y en a qui ont des mandats renouvelés; d'autres, c'est
leur première fois, qui vont entamer cette nouvelle vie politique. Parce
qu'on dit bien «vie», parce qu'effectivement je pourrais dire qu'au fil des
années de se consacrer à la vie politique, c'est tout un mandat, c'est toute
une fonction, et ça a des grandes responsabilités.
La semaine
dernière, ce fut la rentrée d'une façon plus officielle, avec les discours et
avec l'entrée en Chambre aussi du président. Cette semaine, c'est le
début de nos travaux parlementaires. Nous en sommes donc tous à nos premières allocutions, mais les premiers débats,
qui vont s'entamer au fil des journées qui viendront, c'est toujours un
peu fébrile, je voudrais vous dire, parce
que, moi, à chaque rentrée parlementaire comme celle-ci, c'est toujours… c'est
comme une rentrée… les relents d'enseignement,
d'enseignante me reviennent tout le temps. Il y a toujours une certaine
fébrilité, un certain goût de cet
engagement-là à chaque fois qu'on a, je pourrais dire, à revenir en Chambre, au
salon bleu, comme on l'appelle dans
notre jargon. Moi, je n'en suis pas à mes premières allocutions, parce que c'est
depuis 1996. Je regarde certains
collègues, il n'y en a pas beaucoup encore… il n'y en a pas beaucoup qui
étaient là lors de mes débuts, je pense
qu'on les compte sur les doigts, de
1994, mais il y en a quelques-uns. Je les salue, encore une fois, parce
qu'évidemment durer en politique, c'est toujours aussi tout un autre défi
majeur.
Je remercie
les Pointelières et les Pointeliers, les Montréalestoises et les Montréalestois
qui ont bien voulu me faire confiance encore une fois à cette septième
élection. Et je peux compter celles de mon père avant moi à la cinquième élection, mon père en a fait cinq, élections, donc
à nous deux, 12 élections. Il y a un sentiment d'attachement très fort
avec notre communauté à Pointe-aux-Trembles
et Montréal-Est. Et vous me permettez de leur dire, s'ils m'écoutent
aujourd'hui, de leur dire un grand merci. Et c'est, pour moi, toujours un
honneur de les représenter et encore aujourd'hui, malgré toutes ces années.
• (16 h 10) •
Alors, nous avons entendu le premier ministre la
semaine dernière. Parce que l'objectif de notre allocution aujourd'hui est celui de poursuivre… dans le fond,
faire la réplique au discours du premier ministre, qui a livré, dans le fond, ses intentions et ses premières priorités.
Bien que le ton, évidemment, se trouvait cordial, il ne peut en être
autrement, évidemment, à mon avis, comme
première entrée, il fallait que ce ton soit cordial, et je pense qu'on le
remercie pour cette entrée en matière. Et il nous faisait… il voulait
nous donner la démonstration que c'est une nouvelle ère, que ce n'est pas nécessairement l'ère de l'époque de Jean
Charest. Bien le lui fasse, évidemment. Son discours d'ouverture nous
rappelle plutôt l'arrivée au pouvoir de Jean
Charest, parce que je me souviens de son discours à l'époque. Mais on verra, on
verra avec le temps sa ressemblance avec le
premier ministre Jean Charest et celui que nous avons aujourd'hui en face de
nous.
À bien des égards, j'ai beaucoup de choses à
vous dire aujourd'hui. Le temps doit nous restreindre, mais je vais essayer d'aller
dans les… je pourrais dire, dans une façon concise ou dire les grands éléments
qui sont pour moi importants de vous
communiquer aujourd'hui, et au nom de l'opposition officielle aussi, que nous
allons tous représenter. Bien des
collègues aussi s'ajouteront à moi pour faire aussi, je pourrais dire, leurs
allocutions, leur première allocution, mais leurs premières réactions au
discours du premier ministre.
Il nous a pointé évidemment une montagne sans
nous dire par quel chemin le gouvernement allait s'y rendre. J'imagine qu'au fil des prochaines semaines, des
prochains jours, prochaines semaines, on saura davantage. Le dépôt du budget, j'imagine, va nous donner encore plus d'indications,
mais c'était assez fleuve pour qu'on ait tout et rien, et l'enfer et le paradis. Alors, on n'est pas sûrs de ce qui va
s'en venir. On est assez prudents, je pourrais vous dire, mais, en même temps, on est partis en campagne électorale avec
une austérité et là on entend plutôt le terme de «rigueur». Je pense qu'on
apprécie plus le thème de «rigueur», mais ça voudra dire quoi dans la réalité
puis dans la vie de tous les jours de nos concitoyennes,
concitoyens? La rigueur va les amener à eux dans leur quotidien… Qu'est-ce que
ça voudra dire? Alors, je pense que ça va être important de suivre les
choses, les prochaines semaines. Comment gardera-t-il, dans le fond, les
finances publiques saines, tout en ayant une économie en croissance, sans
préciser nécessairement le chemin qu'il prendra
pour s'en assurer? Alors, on ne l'a pas vraiment su, à qui ça fera mal, où
coupera-t-il. Nous sommes évidemment en grand questionnement sur la
suite des choses par rapport au gouvernement qui est devant nous.
Vous comprendrez aussi que nous n'avons rien vu
dans le discours nous permettant de connaître aussi les orientations qu'il prendra et les créneaux qui seront durement touchés.
On ne sait pas nécessairement dans quel créneau que le gouvernement va
plonger, va nous amener pour la suite des choses, dans les prochaines semaines.
Plusieurs
promesses ont été tenues en campagne électorale par le premier ministre.
Comment les financera-t-il? Lorsqu'on
parle aujourd'hui d'un plus grand déficit, il nous parle aujourd'hui d'un
déficit de 3,7 milliards, parle-t-il de ses propres priorités qu'il a insérées dans ce déficit-là aujourd'hui?
Il ne peut comparer ce que nous, comme gouvernement du Parti québécois, avons laissé, parce que nous
avons laissé quand même la maison en ordre, Mme la Présidente : un
déficit anticipé de 1,75 milliard, un
taux de croissance de 1,9 %, ce qui permettait en même temps d'assainir
les finances publiques, de livrer des
services à la population et de soutenir l'économie. Deux grands pans
soutenaient ça, c'est toute la politique d'emploi du gouvernement. Je vois ma collègue de Richelieu à côté de
moi, qui a été une partie importante, un apport important à la politique
économique du Québec. Et tout le pilier de solidarité qui était aussi important
pour nous, de prendre soin des gens et de s'assurer de cette solidarité-là que
nous avons tous entre Québécoises et Québécois… Alors, atteindre les cibles
budgétaires tout en prenant soin des gens, c'était, je pourrais vous dire, ce
qui nous tenait, au
Parti québécois, au niveau de comment gérer le Québec. Maintenant, nous
attendons des réponses du gouvernement libéral.
Où ça va faire mal? Qui va être victime? Comment va se faire la suite des
choses? Avec quelle personne et avec quel, je pourrais dire, créneau, qu'il
va… Quels sont les prochains créneaux qui seront davantage touchés?
Je veux vous parler évidemment d'éducation
aussi, qui est, pour moi, importante. Je suis la porte-parole de l'éducation
pour l'opposition officielle. J'écoutais mon collègue tout à l'heure qui
parlait du domaine de la santé. Évidemment,
au niveau de l'éducation, on a plus ou moins entendu. J'ai entendu l'aide aux
devoirs qui se poursuivait. Alors, j'imagine que le ministre de l'Éducation
et les gens concernés par l'éducation du côté du gouvernement vont davantage
nous décliner ce qui se passera pour la suite des choses. Il y a beaucoup d'éléments
qui sont, pour nous, importants. Je pense
entre autres… bon, on a parlé de lutte à l'intimidation avec la ministre de la
Famille, alors c'est sûr qu'on a des questions à se poser sur comment… et c'est sûr que c'est
judicieux de s'attaquer à l'intimidation. Je pense que c'était un
élément important pour un gouvernement. Mais le gouvernement doit… a donné ce mandat-là à la ministre
de la Famille, alors c'est un
choix qui soulève des questions, mais j'imagine que la ministre de la Famille saura nous dire la suite des choses par
rapport à ce grand défi qui nous attend, qui nous attend déjà, qui est déjà, dans le fond, un
défi important pour le Québec.
L'anglais obligatoire en sixième année, que j'ai renoté parce qu'à peine
assermenté le ministre s'est dit en faveur de l'anglais
obligatoire mur à mur pour tous en sixième année. Pourtant, son premier
ministre a insisté sur l'autonomie des écoles dans son discours. Donc, c'est sûr que, pour
nous, c'est une déclaration à l'emporte-pièce.
Est-ce qu'il y en aura d'autres comme ça? Cet enjeu est pas mal plus complexe que
juste les simples paroles que le ministre de l'Éducation nous a livrées
les semaines précédentes, alors j'imagine qu'on va en savoir davantage.
Le financement des commissions scolaires, évidemment… La seule chose qui semblait certaine lorsqu'il
était question d'éducation, c'est que le gouvernement
s'apprête à couper massivement dans le domaine des commissions scolaires.
Alors, c'est sûr qu'on
a senti un peu de l'improvisation au début. Je pense qu'il faut prendre le temps d'étudier le dossier. Je pense que c'est un dossier quand même pas mal plus
complexe que juste une déclaration à l'emporte-pièce.
Je parle
aussi du remboursement des taxes scolaires. Va-t-il, oui ou non, demander aux commissions scolaires de rembourser une partie
des taxes scolaires? Nous craignons que le gouvernement recule dans ce dossier-là. On va, encore une fois, se… questionne le gouvernement de
la suite des choses par rapport à ce dossier.
Et encore plusieurs
autres, je pense aux cours d'histoire, on l'a entendu, ma collègue
de l'éducation au
niveau du cégep et des universités a aussi cette interrogation-là. Est-ce que, dans le
fond, notre programme c'est… On avait déjà des projets pilotes, est-ce qu'il va donner suite à
ces projets pilotes là ou… Là, de ce que je
comprends, il a tout stoppé pour le moment. Alors,
c'est sûr que, pour nous, ça nous interroge beaucoup,
surtout lorsqu'on parle d'éducation, d'identité, du savoir chez nos jeunes. Je
pense que ça a été reconnu dans tout
le Québec qu'il fallait
retoucher les cours d'histoire. Alors, on se questionne beaucoup sur ce
niveau-là.
Les
maternelles quatre ans. Évidemment, on n'a pas entendu parler aussi des maternelles
quatre ans. Est-ce que le ministre va maintenir l'implantation des maternelles? Tout le milieu… Vous savez ce que c'est le mois de mai. Le mois de mai est un milieu important dans le réseau
scolaire… est un milieu où est-ce qu'on a à prendre des décisions avant que les
vacances estivales, vacances d'été… et les
maternelles devraient être à leur deuxième année d'implantation. Donc, on doublait les maternelles quatre ans pour cet automne. Alors j'attends
des réponses du ministre de l'Éducation
à savoir qu'est-ce qu'il va faire de la suite
des choses par rapport aux maternelles quatre
ans.
Et j'ai encore une
bonne grande liste de l'éducation. J'imagine… je laisse encore la chance au
coureur… à savoir la suite des choses, est-ce qu'il va intervenir ou
pas?
Nous étions
contents, dans le fond, dans le discours d'ouverture,
sur certains éléments que je dois quand même vous dire dans le sens de
la continuité. L'électrification des
transports, le gouvernement continue dans cette voie
que nous avions tracée, nous en sommes fort heureux. Projet de loi sur les soins en fin de vie, de le continuer où il en était, où nous
en étions. C'était la bonne chose à faire et on salue, évidemment, cette
initiative.
La réévaluation des fonctions de l'État, cette
mesure est inscrite déjà en continuité avec le dernier budget du gouvernement
du Parti québécois présenté par mon collègue le député de Rousseau. Nous avions
déjà annoncé la réévaluation des programmes,
il ne s'agit toutefois pas d'une mesure d'économie,
évidemment, mais plutôt une… c'est une mesure
de cohérence. Alors, je pense que ça fait plusieurs années que… ça va se
découler pour plusieurs années. Alors,
si c'était la mesure d'austérité, je ne pense pas qu'on
s'en va dans la bonne direction
nécessairement, mais évidemment c'est important de toujours réévaluer
les programmes.
Le projet de
loi sur l'inspecteur général de la ville. C'est
un souhait du nouveau maire évidemment, mais là
je dois comprendre qu'il semblerait modifié.
On attend les travaux… Les travaux parlementaires vont commencer, alors on verra aussi, là, au niveau des travaux
complémentaires.
• (16 h 20) •
Des retours en arrière à ce qu'on a vu… minicentrales,
évidemment. Il s'agit d'une très mauvaise idée pour nous. On croyait que ce débat
était derrière nous. Il s'agit d'un mauvais pari qui relance, évidemment, le
débat qui est inutile, qu'on croit, dans le contexte actuel. Alors, il y a
plusieurs inquiétudes et questionnements, mais particulièrement parce qu'il y a une partie-fleuve
et il n'y a pas de précisions, nécessairement, sur l'ensemble des grands dossiers du gouvernement. Mes collègues qui sont
porte-parole des dossiers pourront, d'une
façon plus précise, vous dire les inquiétudes que nous avons.
Alors, comme on nous a tendu la main, on tend la
main aussi, mais, à un moment donné, il va falloir rentrer dans le vif du sujet puis s'assurer qu'il y ait
des réponses aux questionnements de
la population du Québec, des Québécoises et des Québécois qui, plusieurs d'entre eux, sont engagés, dans le fond,
dans différentes mesures ou différentes politiques du gouvernement et
veulent des réponses. Et on peut donner un certain temps à un gouvernement qui
arrive en place, mais
18 mois d'un gouvernement du Parti québécois, je pense qu'ils n'ont pas perdu
la mémoire de l'autre côté, ils vont se mettre assez rapidement dans leurs dossiers. Espérons que la continuité
de ce que nous avions fait va rendre le gouvernement en place d'une
façon plus responsable de ce qui se passait avant, sans nécessairement
partisanerie à ce niveau-là.
Alors, nous
disons aussi que nous allons offrir une opposition constructive, ouverte à la
collaboration, autant pour les soins
de vie, défendre la langue, l'identité, les intérêts du Québec, des mesures qui
vont prendre soin de notre monde, qui vont
agir pour les gens, les besoins de nos personnes, pour développer nos PME, nos
entreprises, défendre les travailleurs. Je pense que la collaboration de l'opposition officielle va être au
rendez-vous. Nous serons par contre très vigilants aussi, le Parti québécois sera une opposition vigilante sur
l'état des finances publiques, sur le respect des cibles budgétaires et
le contrôle des dépenses, mais aussi pour poursuivre son travail sur l'électrification
des transports; on a hâte d'en savoir davantage,
comment la suite se donnera. Sur la création d'emplois, sur la solidarité, des
choix qui sont payants pour le Québec.
Mais nous serons évidemment, aussi, une opposition intraitable sur les
questions d'éthique et d'intégrité, alors je pense que, ça, il n'y a
personne qui ne vous apprend rien à ce niveau-là.
Alors, en
conclusion, Mme la Présidente, le PQ sera une opposition constructive et
ouverte à la collaboration, mais sera
aussi vigilante, intraitable sur les questions d'éthique et d'intégrité, et je
souhaite évidemment, ce qui nous guidera, ce gouvernement… ce sont… des décisions qui vont guider ce gouvernement, ce
sont des décisions qui mettront au coeur de ses actions, je le souhaite, les personnes avant tout, les familles. Un
Québec fier, qui se tient debout et qui se défendra autant aussi sur l'échelle internationale que partout au
Québec et au Canada; qu'on soit fiers, qu'on soit forts et qu'on soit…
encore plus parler français. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci de votre intervention, Mme la députée. Je reconnais maintenant Mme
la députée d'Arthabaska.
Mme Sylvie Roy
Mme Roy
(Arthabaska) : Alors, merci, Mme la Présidente. Je vous dis
merci de me céder la parole, mais je veux aussi très bien dire d'autres
mercis : merci à mon conjoint, à mes enfants, à ma mère, qui me
soutiennent en politique depuis longtemps. Je veux aussi remercier mon équipe
qui a travaillé avec moi à l'élection, ainsi que mon équipe qui m'accompagne dans le bureau de comté, dans la vie
de tous les jours; l'équipe de l'aile parlementaire également, ainsi que
l'ensemble des collègues.
Je veux faire un merci tout spécial aux
électeurs qui m'ont encore fait confiance, en améliorant ma majorité, Mme la Présidente, je vais me montrer… je vais n'épargner
aucun effort pour me montrer à la hauteur des attentes qu'ils ont placées en m'élisant pour une cinquième fois
consécutive, Mme la Présidente. Donc, c'est un très beau comté. J'ai été
aussi dans un autre comté et dans une autre région administrative. Le comté d'Arthabaska
compte deux MRC : la MRC de L'Érable et
la MRC d'Arthabaska, pas dans son entièreté, mais une grande partie. Ce sont
deux MRC très différentes les unes des autres.
Une, la MRC d'Arthabaska, a, en son coeur, la
ville de Victoriaville, bien connue comme étant le berceau du développement
durable. Chez nous, c'est un leitmotiv. Mais ce que vous savez peut-être moins,
c'est que c'est une ville qui fait aussi
beaucoup la promotion des saines habitudes de vie avec des grandes
compétitions. Par exemple, chaque entreprise délègue un représentant
pour faire une compétition au printemps, et puis c'est tout à fait amical. Mais
la promotion des saines habitudes de vie,
les CLD demandent aux entreprises de mettre des douches dans les
entreprises nouvelles qui commencent pour
permettre aux employés d'aller faire de l'activité physique sur l'heure du repas. Il
y a beaucoup de grandes entreprises de chez nous qui
assument les frais d'activité sportive de tous leurs employés. Donc,
vous voyez, on est assez avancés sur ce sujet.
C'est une ville très, très entrepreneuriale, qui
est passée, la ville de Victoriaville, de 40e, pour les villes de même grandeur… du poste de 40e ville la plus
entrepreneuriale au neuvième rang, et ce, au Canada, Mme la Présidente. Donc, c'est dire que c'est
un milieu dynamique.
C'est un
milieu aussi... Les entreprises travaillent très bien avec le milieu scolaire,
et puis, comme par exemple, le
cégep de Victoriaville forme les étudiants
en robotique, mais forme aussi les employés de compagnies en robotique
pour lui permettre de financer des meilleurs programmes. Chez nous, au cégep...
Il y a une pénurie de médecins partout… pas de
médecins, de professeurs partout au Québec dans certains domaines. Par contre,
le milieu est tellement intéressant chez nous que c'est une file d'attente.
Donc, je peux vous dire que c'est intéressant, pour une députée, de travailler
dans un contexte comme ça.
La MRC de L'Érable est un peu différente. C'est
une MRC que je représente depuis déjà 2003, avec un côté beaucoup plus agricole
qui n'est pas sans me déplaire, Mme la Présidente. Et on voit aussi la même
dynamique qui s'installe, mais c'est
différent parce que c'est un milieu rural. Les défis de la
démographie puis le défi des distances, dans les milieux ruraux, sont
des défis qui mobilisent beaucoup d'énergie.
Mme la
Présidente, vous n'êtes pas sans
savoir non plus que c'est un milieu communautaire très dynamique. Parce
que je me souviens de la première journée où j'ai rencontré plusieurs
intervenants, lorsque je suis arrivée dans la MRC
d'Arthabaska, puis c'étaient des intervenants de mon nouveau secteur, des
personnes que je ne connaissais pas. Puis j'avais dit à mon attaché politique : Lorsqu'on a cinq rencontres dans une journée, habituellement on a trois mois d'ouvrage. Mais,
après les cinq premières rencontres, tout
le monde avait expliqué leurs
projets, puis je leur disais : Oui, mais qu'est-ce que vous voulez
que je fasse pour vous aider? Puis ça finissait : Bien non, on veut juste
vous le présenter, ça va très bien. Donc, c'est un contexte très agréable pour
une députée. Et puis, bien, je salue tout ce monde-là, je m'engage à continuer à travailler, malgré que quelquefois il y a des choses qui vont moins bien puis qui demandent
notre intervention. Je vais certainement aller voir mes collègues pour m'aider à
solutionner, des fois, des dossiers qui pourraient se porter dans une
impasse.
Je vais également
assumer mon rôle de porte-parole pour le travail et porte-parole pour les affaires
internationales et la francophonie. On va
essayer de faire cheminer le Québec mais sans compromis sur les choses pour
lesquelles on n'est pas d'accord
ou sur les éléments qui ne correspondront pas à nos valeurs en tant que deuxième groupe de l'opposition, en tant
que membres de l'aile parlementaire de la Coalition avenir Québec.
C'est pour
moi un honneur de revenir siéger ici, et je m'engage, Mme la Présidente, à tout
faire pour que le débat reste serein. Et on a bien commencé. Avec l'expérience
que j'ai, je ne suis pas nécessairement rassurée que ça va rester comme ça tout
le temps, mais par contre c'est bien commencé. Et vous me connaissez comme ne
faisant pas d'attaque personnelle, et j'ai l'intention de continuer. Par
contre, sur les idées, bien, il va falloir avoir des bonnes discussions, parce
que c'est de ces discussions-là que jaillissent souvent les meilleures
propositions.
En terminant,
Mme la Présidente, permettez-moi de saluer les membres du personnel de l'Assemblée
nationale. Je pense que sans eux le travail
serait beaucoup plus difficile; ils sont dévoués. Et puis je leur souhaite un
bon mandat. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Merci, Mme la députée. Maintenant, au tour de la ministre du Tourisme.
Mme Dominique Vien
Mme Vien :
Bien, merci beaucoup, Mme la Présidente. C'est toujours un moment un peu
solennel à chaque fois qu'on se lève,
qu'on a le privilège de se lever en cette enceinte pour prendre la parole,
parce qu'à chaque fois on sent cette fierté, cette confiance aussi qu'on
a mise en nous à la suite d'une élection générale au Québec.
Alors, avant
d'aller plus avant, Mme la Présidente, vous allez me permettre de vous saluer
et de vous féliciter pour le poste
que vous occupez maintenant à la présidence… Et j'en profite pour saluer le
nouveau président, qui s'installe. Alors,
M. le Président, vous êtes le doyen de cette Assemblée, je suis ravie de
pouvoir m'adresser à vous, mais quand même,
hein, on peut saluer la députée de Hull, qui aujourd'hui préside de belle
façon, disons-le, les travaux de cette Assemblée.
• (16 h 30) •
J'en profite
pour saluer les collègues qui sont ici cet après-midi. Pour plusieurs d'entre
nous, c'est une première rentrée à l'Assemblée
nationale, alors c'est, encore une fois, très prenant émotionnellement. Alors, je les salue et,
pour les autres, je suis ravie de vous retrouver ici, à l'Assemblée nationale.
C'est une
fierté pour moi, M. le Président, de me retrouver, donc, ici, je l'ai dit en début
de cette 41e législature. Vous savez
déjà, je ne battrai jamais votre record, en tout cas, ça m'étonnerait, là. On
peut toujours espérer, mais il faut dire
que vous êtes un cas spécial. Mais, M. le Président, c'est ma quatrième
victoire, c'est ma cinquième élection déjà. J'ai fait mon entrée ici en 2003. J'étais à la mi-trentaine. Alors, les
années passent et, au fil des années, au fil des événements, quand les gens nous font confiance à nouveau,
quand ils remettent en nous cette confiance, franchement c'est quelque chose, ce n'est pas banal. Alors, des élections
qui ont eu lieu en 2003, en 2008, en 2012 et en 2014. Je tiens très sincèrement,
et je m'adresse à mes électeurs, à vous remercier très chaleureusement encore
une fois pour me permettre de pouvoir vous représenter ici, à l'Assemblée
nationale. Nous sommes 125, alors ce sont 125 personnes choisies parmi
8 millions de personnes au Québec. Alors, c'est quelque chose qu'il nous
faut souligner de belle façon.
M. le
Président, ma fierté, elle est double. Évidemment, elle est d'abord et avant
tout une fierté qui est associée au fait
que je suis aujourd'hui, encore une fois, députée. Je pense que c'est le signe
le plus significatif, le plus précieux que l'on peut avoir pour une personne, cette confiance qu'on met en nous en tant
que députés. Et, d'autre part, M. le Président, c'est cette confiance accordée à la députée de
Bellechasse pour lui permettre d'accomplir une tâche supplémentaire. Alors,
cette tâche supplémentaire, bien entendu, c'est
le fait de pouvoir gérer le ministère du Tourisme, d'une part, et, d'autre
part, de pouvoir aussi être la ministre responsable de la très, très belle
région de Chaudière-Appalaches.
Des voix : …
Mme Vien :
Eh oui! Bien oui! Bien, merci! J'ai des fans ici, là. Alors, j'ai les collègues
de la Coalition avenir Québec qui sont
de Chaudière-Appalaches. Je vous salue, messieurs, et puis on va travailler
ensemble, dans un esprit de collaboration, pour faire en sorte que l'ensemble
de la très belle région de Chaudière-Appalaches, qui est une région qui tire très bien son épingle du jeu, mais qui
rencontre aussi ses défis, ses difficultés aussi… et on va travailler tout
le monde ensemble pour faire en sorte que l'ensemble
de nos dossiers puisse trouver des pistes de solution et des
atterrissages aussi qui vont satisfaire tout le monde.
Alors, M. le
Président, j'ai le plaisir de pouvoir dire aujourd'hui que près d'un électeur
sur deux, dans Bellechasse, m'a
accordé sa confiance. Je le redis, c'est une fierté absolument formidable. Mais
ce que je tiens à dire ici aujourd'hui, c'est que, pour l'autre partie, pour l'autre 50 %, je les assure de mon
amitié. Ces gens-là me connaissent, ils savent à quel point, quand vient le temps de parler aux Bellechassois
et aux Bellechassoises, de régler les dossiers qui concernent
Bellechasse, Etchemins et Pintendre, nous agissons au-delà de la partisanerie,
et ça, je tiens à le dire, et qu'aujourd'hui comme toujours d'ailleurs, depuis
2003, je suis et je demeure la députée de chacun et de chacune.
C'est
toujours l'occasion, lorsque l'on fait un discours en suivi du discours
inaugural, de prendre quelques moments pour saluer et remercier un
certain nombre de personnes. Tout d'abord, M. le Président, vous allez me
permettre de saluer et de remercier, bien
sûr, avec une belle accolade les gens de ma famille, mon amoureux, mon fils,
les enfants de mon
amoureux. Chacun, chacune avait une petite tâche, ne serait-ce que d'encourager
la candidate, c'est déjà beaucoup dans une
grande circonscription de 30 paroisses. J'y reviendrai un peu plus tard. Mais
merci à François-Xavier, à Jean-François, à Catherine et à Vincent d'avoir
été à mes côtés et à toute cette famille élargie, mon père, etc. Alors, je vous
embrasse, je vous remercie et je vous aime.
Aussi, c'est cet exécutif du Parti libéral dans Bellechasse qui a travaillé d'arrache-pied.
Je les remercie. James Allen, notre
président. Merci beaucoup, James, un leadership formidable. Je voudrais aussi
profiter de l'occasion pour remercier… Ça a toujours un peu surpris tout le
monde à chaque fois que je l'ai souligné, mais c'est rigoureusement vrai, j'ai à peu près 300 bénévoles, M. le Président, qui sont dans
mon entourage quand vient le temps, effectivement,
de repartir la machine électorale et pour pouvoir être dans toutes les
paroisses. Je vous le dis, je vous le répète, c'est 30 municipalités
dans le comté de Bellechasse; ça va du fleuve
jusqu'aux frontières américaines. Alors, imaginez
bien qu'on a besoin d'appui, on a besoin d'accompagnement et, dans chacune des
paroisses, on a de ce que vous appelez…
ce que j'appelle des chefs de paroisse, hommes et femmes qui s'entourent
eux-mêmes de personnes aidantes. Alors,
au bout du compte, ça fait à peu près 300 personnes. Je vous salue, je vous remercie. Si je suis ici, c'est
beaucoup et énormément grâce à vous.
Et
je finis par des remerciements très spéciaux, j'espère qu'ils m'écoutent :
Chantal, Denise et Russel, qui sont de mon
bureau de comté. Je m'amuse souvent à dire que c'est un des meilleurs au
Québec, hein? C'est comme notre comté, c'est
toujours le plus beau au Québec, mais des gens dévoués, des gens dédiés,
attentionnés. Si je pense que j'ai autant de succès dans Bellechasse, Etchemins et Pintendre, chez nous, c'est que je
peux compter sur une équipe formidable, et ça, je tenais à le dire de
façon très sentie.
Alors,
Bellechasse, Etchemins et Pintendre, il y a de tout dans ce comté-là, M. le
Président. Il y a du rural, il y a du forestier, il y a de l'urbain, de
l'agricole. Franchement, un comté très diversifié et avec des habitants, franchement, fiers, vaillants, qui ont un sentiment d'appartenance très fort à leur milieu, un comté qui a des
possibilités absolument phénoménales, et qui,
franchement, se prennent en main et qui ont
décidé de faire en sorte que le comté de Bellechasse puisse se propulser
encore et toujours plus loin que ce qu'il ne fait actuellement. Alors, je veux
les saluer, je veux les remercier, ces
habitants de mon comté, pour toute l'ardeur dont ils font preuve dans la
défense de leurs intérêts, mais aussi de l'énergie dont ils font preuve pour faire
avancer les dossiers. Alors, on ne fait pas que venir me mettre sur mon bureau
les dossiers, je sens qu'il y a,
dans Bellechasse, franchement une concertation
et une solidarité dans la défense de nos intérêts. Alors, plusieurs dossiers, bien entendu, chez nous, qui
sont prioritaires : la salle
communautaire à Pintendre, la montée du gaz naturel chez nous, un clin d'oeil à
la MRC des Etchemins. Enfin, ce ne sont pas les projets qui manquent chez
nous pour nous positionner — disons-le comme ça — encore de façon avantageuse par rapport au
reste du monde entier. Alors, je pense que c'est comme ça qu'il faut
voir les choses.
M.
le Président, le temps passe rapidement, je voulais prendre quelques instants
quand même pour dire un mot sur le discours inaugural du premier
ministre, que j'ai trouvé un discours qui était franchement réaliste, mais en
même temps porteur d'espoir, et je tiens à
le dire très franchement qu'il y avait et qu'il y a là-dedans plusieurs
possibilités pour nos régions. J'ai parlé des régions parce que je suis
une fille des régions, et que c'est une préoccupation chez nous, et que nous avons tenu promesse dans plusieurs dossiers,
bien sûr, la totalité des dossiers dans lesquels nous nous étions
avancés. J'en prends pour exemple la création d'un ministère de la forêt. Vous savez à quel point c'est important dans
nos communautés. Alors, chez nous, dans la
MRC des Etchemins, c'est très sensible, cette question-là. Alors, on est très
heureux qu'il puisse y avoir un ministre
dédié à ce secteur d'activité. Toutes ces redevances qui pourront bénéficier
aux municipalités qui sont touchées, justement, par
des activités minières, bien, évidemment, ce sont des argents, des sous supplémentaires qui arriveront dans les coffres de
nos municipalités, de l'argent qui pourra être utilisé pour des projets
de relance, des projets économiques. Aussi,
la négociation du pacte fiscal municipal, inévitablement, M. le Président, ça
aura des incidences positives sur l'ensemble des municipalités, comme les 30
dans Bellechasse.
Et finalement, M. le
Président, ce qui est annoncé au niveau du tourisme. Bien sûr, le tourisme, il
y en a partout au Québec et c'est un levier
économique absolument fondamental. Vous savez que c'est maintenant,
aujourd'hui, au Québec, le troisième produit d'exportation, ce n'est pas rien.
Alors, il faut le considérer comme étant un levier économique important et
incontournable.
• (16 h 40) •
M.
le premier ministre a parlé, avec brio d'ailleurs, et c'est une de ces
priorités, du tourisme maritime, avec
cette stratégie du développement maritime. Alors, ça, on va s'y attarder beaucoup,
de même que de la reprise du Plan
Nord. Et, dans la reprise du Plan Nord,
bien sûr il y a ce volet important du développement touristique au nord du 49e parallèle. Alors, ce seront, en fait,
des priorités que je mènerai de front avec les collègues concernés au Conseil
des ministres pour donner suite, bien entendu, aux souhaits du premier ministre
du Québec.
Alors,
M. le Président, je termine là-dessus pour rappeler à
cette Assemblée et rappeler
également aux gens que je représente
dans Bellechasse, mais aussi au ministère du Tourisme, que nous avons un défi
devant nous qui est colossal : c'est
celui de s'attaquer aux finances publiques et de faire en sorte que nous ayons
un bilan positif. Et, pour ça, ça va prendre des mesures, et, pour ça, ça va prendre de la détermination et une
grande capacité aussi d'analyse, notamment des nombreux programmes qui
existent au gouvernement du Québec. Et c'est tout un gouvernement, c'est tout
un Conseil des ministres qui est résolument
engagé pour faire en sorte qu'en 2015‑2016 nous atteignions le déficit zéro. Et
j'assure le premier ministre du
Québec de toute ma collaboration dans ce sens-là. Et, contrairement à ce que
pouvait dire la députée du Parti
québécois avant moi, nous serons aussi un gouvernement avec du coeur et nous
sommes aussi un gouvernement qui effectivement
parle de rigueur, mais un gouvernement aussi qui parle de relance économique.
Et déjà des mesures, des gestes ont été posés, notamment en sylviculture
et même dans la rénovation résidentielle, pour montrer, démontrer toute notre
capacité aussi à avoir des mesures de relance de l'économie du Québec.
Alors, merci encore aux gens de
Bellechasse de me permettre de vous représenter ici aujourd'hui. Merci,
chers collègues, de m'avoir écoutée. Et je
vous assure, tous et toutes, de ma grande collaboration dans les fonctions qui
me sont assignées. Merci beaucoup, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Je veux vous remercier de votre
intervention, Mme la ministre du Tourisme et députée de Bellechasse. Je
suis prêt à entendre le prochain, ou la prochaine, intervenant. Je reconnais M. le député…
M. Picard :
Des Chutes-de-la-Chaudière.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : …de Chutes-de-la-Chaudière. Voilà!
M. Picard :
C'est bon.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, pas de problème.
M. Marc Picard
M.
Picard : Merci, M. le Président. Dans un premier temps, je tiens
à vous féliciter pour votre longévité et aussi pour votre calme lorsque vous présidez les travaux. Et, lorsque vous
exerciez des fonctions de ministre aussi, vous étiez un ministre du gros
bon sens, et j'ose espérer que nous allons en retrouver d'autres sur notre
route.
Donc, je profite de
cette première intervention en Chambre pour saluer et remercier tous les gens
qui ont contribué à la réussite de la dernière campagne électorale. À cet
effet, je souhaite remercier tout particulièrement mes électeurs et électrices
du comté des Chutes-de-la-Chaudière pour avoir réitéré leur confiance en moi,
me permettant ainsi de les représenter au sein de cette Assemblée pour un
cinquième mandat.
Je
tiens à remercier également les membres de mon équipe pour leur soutien, leur
loyauté et leurs encouragements. Soyez
assuré, M. le Président, que j'entame ce nouveau mandat avec la même ferveur et
que l'amélioration de la qualité de vie
de tous les citoyens du comté demeure au coeur de mes actions. Je sais
pertinemment que cette marque de confiance est le résultat d'un travail de proximité, d'écoute de besoins des citoyens
et surtout, surtout, du respect de sa parole. Aussi, je me fais un point
d'honneur d'être à la hauteur de cette confiance exprimée à mon égard et de
poursuivre mon travail avec dévouement et intégrité.
Cette nouvelle équipe
de la Coalition avenir Québec, formée de députés d'expérience et de nouvelles
recrues, partage la vision d'un homme, notre
chef, le député de L'Assomption, qui croit fermement que le Québec peut faire
mieux, que le Québec doit faire mieux. Pour
ce faire, M. le Président, il faut du courage, certes, mais il faut surtout
oser et se donner les moyens de changer nos manières de faire. Sur ce
point, je salue l'ouverture du premier ministre, qui démontre une certaine volonté d'appliquer les propositions
amenées par la Coalition avenir Québec à l'effet qu'il est plus que
temps d'assainir les finances publiques. Je
souhaite que de réelles applications suivent les propos du premier ministre et
que ses engagements, clairement exprimés en campagne électorale, ne fassent pas
l'objet d'un exercice de sémantique qui servira à justifier quelque
retournement que ce soit dans le traitement de certains dossiers.
Malheureusement,
dans le dossier du dévoilement des avis juridiques de la charte, ça a été le
premier recul du premier ministre, et moi, j'en ai entendu parler en
comté. Lorsque le premier ministre, le chef du parti libéral avait dit : Je vais rendre public l'avis juridique
concernant la charte, le projet de charte qu'on avait sur la table, et que,
lorsqu'on prend le pouvoir, on dit :
Bien là, il n'y en a pas un, il y en a plusieurs, ce n'est pas qu'est-ce que j'avais
dit, les gens ne sont pas dupes de ce
genre de propos, et ce genre de propos là, ce genre de recul là n'aide pas le
respect que les gens doivent avoir de l'institution publique qu'est le
Parlement.
Donc, dorénavant, les
bonnes intentions ne comptent plus. Il faut agir. C'est pourquoi, dans ces
conditions, j'estime qu'une collaboration
constructive est non seulement nécessaire afin d'atteindre les objectifs visés
par le gouvernement en place, mais sera d'autant plus favorable pour le
Québec dans la mesure où les répercussions de ces actions assureront un avenir
meilleur pour tous les Québécois.
Dans un autre ordre d'idées,
comme vous le savez, M. le Président, la ville de Lévis, maintenant dirigée par
M. Gilles Lehoullier, porte fièrement le
titre de ville de coopération. Cette coopération se traduit par des
communications continues entre les élus des
différents paliers, soient municipal, provincial et fédéral. Par conséquent, la
connaissance des dossiers prioritaires retient l'attention des
différents acteurs de la scène politique, et des actions conjointes sont à privilégier pour la concrétisation de ces projets.
Il s'agit, tout particulièrement pour le comté des Chutes-de-la-Chaudière,
de la construction d'un saut-de-mouton à
Saint-Rédempteur, de la sortie 305 à Saint-Étienne-de-Lauzon sur l'autoroute
20, du complexe aquatique dans le quartier Saint-Nicolas. Je vais y revenir, M.
le Président. Je travaille de concert avec la ville
de Lévis pour la réalisation de ces trois projets et j'ose espérer que l'engagement
du parti libéral lors de la dernière campagne électorale en assurera
rapidement la réalisation.
M.
le Président, vous savez qu'en campagne électorale les partis prennent des
positions, prennent des engagements, et, pour que les gens comprennent
bien, avant qu'un candidat prenne un engagement, il est cautionné par le parti.
Donc, le candidat du parti libéral a pris
les trois engagements que je viens de citer, qu'il allait travailler à cette
réalisation-là. Si j'ai le consentement, je déposerais une copie… un extrait du
Journal de Lévis, où il y a de la publicité qui a été faite par le
candidat du parti libéral, seulement pour rappeler au parti libéral qu'une
parole a été donnée par eux.
Document
déposé
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Bon. Y a-t-il consentement? C'est la
vieille tradition. Pour déposer quelque chose, il faut qu'il y ait le consentement. Il y a consentement, alors
veuillez faire le dépôt. Merci. Veuillez poursuivre.
M. Picard :
Merci. Donc, M. Lehoullier peut compter sur mon entière collaboration dans ses
démarches auprès des différents ministres.
Comme le
comté des Chutes-de-la-Chaudière représente à la fois un milieu de vie
convivial pour les familles et un secteur de choix pour l'implantation
de nouvelles entreprises, la construction d'infrastructures routières s'avère
un enjeu important. Le développement domiciliaire, dans les secteurs de
Saint-Rédempteur, de Saint-Nicolas et de Saint-Étienne-de-Lauzon,
entraîne des problèmes de circulation majeurs, et il faut y remédier dans les
meilleurs délais.
Ainsi, le ministère
des Transports devra réactualiser le projet de saut-de-mouton à
Saint-Rédempteur qui avait été accepté
et annoncé par le ministre des Affaires municipales en 2010, qui est maintenant
titulaire du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs. Pour ce qui
est de la sortie 305 vers l'autoroute 20 à Saint-Étienne-de-Lauzon, le projet
est retourné à l'étape des plans sous le
règne du Parti québécois, alors que les travaux avaient été planifiés pour 2014
par le gouvernement libéral.
Par ailleurs, un autre dossier est toujours d'actualité,
c'est celui du complexe aquatique de Saint-Nicolas. Inculquer à nos jeunes de
saines habitudes de vie passe par l'intégration de l'activité physique, et l'implantation
d'infrastructures sportives s'inscrit dans
une volonté d'offrir aux familles du comté un milieu de vie où le sport
occupe une place de choix. De même, pour ce dossier, je rappelle au maire de
Lévis qu'il peut compter sur mon entière collaboration pour faire les
représentations nécessaires auprès des ministres responsables.
• (16 h 50) •
La croissance démographique considérable dans
les Chutes-de-la-Chaudière a des répercussions également au niveau scolaire,
surtout dans les quartiers de Sainte-Hélène-de-Breakeyville et de
Saint-Nicolas, entraînant ainsi la nécessité
de construire de nouvelles écoles. Une toute nouvelle école sera disponible en
2015 à Saint-Nicolas. Toutefois, le problème de pénurie de locaux
scolaires persiste à Breakeyville, et, selon les prévisions de la commission
scolaire des Navigateurs, les écoles de
Saint-Nicolas seront déjà à pleine capacité dans les prochaines années. Ainsi,
de nombreuses familles seront encore
aux prises avec les inconvénients reliés au transfert d'élèves. Aussi, pour que
les enfants puissent avoir accès à
des écoles à proximité de leur milieu de vie, les parents des quartiers
concernés peuvent compter sur mon appui
afin que les démarches nécessaires soient faites auprès de la commission
scolaire et du ministre de l'Éducation.
M. le Président, un autre dossier d'importance
est celui du financement du service de transport en commun de la ville de Lévis. Quoique la Société de
transport de Lévis a profité d'une contribution annuelle de 1 million de
dollars suite au décret adopté par le gouvernement libéral le 7 juillet 2010,
le nouveau cadre financier qui devait être adopté en 2012 pour corriger
définitivement cette situation demeure en suspens encore à ce jour. Puisque le
gouvernement libéral a reconnu ces iniquités
dans le partage des revenus provenant du Fonds des contributions des
automobilistes au transport en commun et a accepté de verser une
contribution annuelle compensatoire, j'ose espérer que le ministre des
Transports déposera prochainement le cadre financier qui présentera une
solution définitive afin que les montants compensatoires soient versés de façon
récurrente.
Pour terminer, M. le Président, j'aimerais
remercier mon chef pour la confiance qu'il m'a témoignée en me nommant
porte-parole pour la sécurité publique. Si nous avons promis de talonner le
nouveau gouvernement sur le plan de l'économie et des finances publiques, nous
en ferons tout autant en ce qui concerne la protection des Québécois et des Québécoises, notamment contre les
sinistres et la criminalité, car personne ne peut nier que le développement
social et économique d'une société dépend d'un milieu de vie stable et
sécuritaire. Je m'engage donc à exercer mes
responsabilités parlementaires avec rigueur et à assurer que les fonds publics
dédiés à l'administration des corps
policiers et des établissements de détention ainsi qu'à la réinsertion sociale
des détenus et à la coordination des actions de sécurité civile soient bien gérés. Je m'engage également à m'assurer
que le gouvernement respecte ses engagements en la matière et qu'il se
fixe et respecte des échéanciers raisonnables.
D'ailleurs, à cet effet, la ministre de la
Sécurité publique et vice-première ministre a récemment donné un échéancier
assez flou concernant la mise sur pied du Bureau des enquêtes indépendantes.
Institué en mai 2003 par le projet de loi n° 12, le Bureau des enquêtes
indépendantes est une initiative attendue depuis longtemps, dont l'objectif
principal est de renforcer la confiance de la population à l'égard de nos
institutions. Plus d'un an après l'adoption du projet de loi, le Bureau des enquêtes indépendantes n'est toujours pas
opérationnel. En janvier dernier, les fonctionnaires du ministère assuraient qu'il le serait en 2015;
maintenant, la ministre évoque la possibilité qu'il ne le soit pas avant
2016. Est-ce que les Québécois devront attendre encore deux ans avant de voir
le Québec se doter d'un bureau d'enquêtes réellement indépendant, à savoir une
institution qui mettrait un terme aux doutes qui planent quant à l'impartialité
des enquêtes sur le travail des policiers?
Notre formation politique, M. le Président, s'est
engagée à être constructive. Le gouvernement, quant à lui, ne semble pas avoir adopté une même approche. En
effet, malgré les faiblesses que comporte le rapport Ménard sur les
événements du printemps érable et son biais politique flagrant à bien des
égards, je déplore sincèrement certaines réactions de la ministre qui a
clairement fait connaître le sort qu'elle réservait à ce travail qui a coûté
quand même 2 000 $ la page aux contribuables.
Les
contribuables n'ont pas payé pour rien. Ce rapport, certaines de ses
recommandations méritent d'être étudiées, notamment en ce qui concerne l'uniformisation
de la formation et de l'entraînement pour l'utilisation des armes intermédiaires
d'impact à projectiles, ce qui veut dire les balles de plastique, pour être
plus précis. Le moratoire n'est évidemment pas de mise, mais il y a certainement lieu de se pencher sur
la question de l'uniformisation. M. Ménard soulève également l'existence d'un vide juridique dans le
code de déontologie des policiers quant à leur identification. Mme la
ministre, toutes les pages de ce rapport ne méritent pas la déchiqueteuse.
En dernier lieu, M. le Président, je souhaite
revenir sur le dynamisme du comté des Chutes-de-la-Chaudière. Comme député, j'ai été à même de constater depuis
11 ans que la croissance et la
vitalité des différents quartiers du comté reposent sur une volonté collective de participer activement à créer un
milieu de vie prospère, sécuritaire et convivial. De plus, quoi qu'en
pensent mes adversaires de la dernière campagne électorale, je suis d'avis que
la présence et le dynamisme des
nombreux organismes du comté contribuent à former une communauté vivante où
fierté et sentiment d'appartenance se vivent au fil des événements.
À titre de député, je suis fier et je me sens
surtout très privilégié de collaborer, avec tous ces organismes, au mieux-être
de notre collectivité. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le député des
Chutes-de-la-Chaudière, pour votre intervention. Et je suis prêt à
poursuivre le débat sur le discours inaugural et je cède la parole à M. le
député de Saint-Jean. M. le député de Saint-Jean, à vous.
M. Dave Turcotte
M.
Turcotte : Exactement. Merci beaucoup, M. le
Président. Ça me fait plaisir d'être avec vous
pour un troisième mandat consécutif, dans mon cas. Dans votre cas, je n'en parlerai pas
trop parce que, je crois, on va manquer de
temps, bien entendu,
si on les compte. Mais j'aimerais profiter de l'occasion, pour la troisième
fois que j'aurai l'occasion de réagir, si on peut dire ainsi, à un discours d'ouverture d'un
premier ministre ou d'une première ministre,
je crois que c'est toujours l'occasion de le faire en remerciant les électeurs
de notre circonscription pour leur confiance qu'ils
nous ont adressée. Donc, aux gens de
Saint-Luc, de Saint-Jean, de L'Acadie et de Saint-Blaise-sur-Richelieu, merci
beaucoup pour votre confiance renouvelée pour un troisième mandat
consécutif.
Vous savez,
M. le Président, et là, dans ce cas-là, vous ne vous en souviendrez pas parce
que vous n'étiez pas là, donc ça veut dire que ça fait longtemps de ça,
la dernière fois qu'un député de Saint-Jean a
été élu trois mandats consécutifs, on doit
remonter à 1848. Donc, malheureusement, vous n'étiez pas là, mais bientôt vous
aurez à battre ce record aussi de longévité.
Donc, on doit aussi, comme certains de mes
collègues l'ont fait, remercier nos militants qui militent dans nos partis politiques, dans nos comités, avec nous
,par passion, par détermination, mais aussi pour s'assurer qu'on représente leur voix ici, à l'Assemblée nationale. Donc, vous me permettrez de
remercier quelques-uns, donc : Jean, Geneviève, Steve,
Monica, Huguette, Denis, Jonathan, Marie-Lyne, Alexandre, Joan, Tristan,
Claudette, Denis, Julien, Lucille, Luc, Micheline,
Julie, Denis, Micheline, Étienne, Roseline, Marc et Benoît, mais aussi la centaine de militants qui se sont
joints à ces membres du comité, disons, plus
restreint, comité électoral, mais aussi un merci spécial aux membres de
mon bureau de circonscription et celui de l'Assemblée
nationale, la formation avant l'élection et la nouvelle composition.
Donc, merci à vous pour tout le travail que
vous faites pour notre monde, pour nos citoyens, mais aussi pour s'assurer
qu'on travaille davantage pour améliorer le
sort de notre population.
Parlant de sort de notre population, moi, j'ai toujours dit, M. le Président : Dave Turcotte au gouvernement ou Dave Turcotte à l'opposition, c'est Dave Turcotte qui travaille pour Saint-Jean.
Et, pour ça, il y a quelques dossiers qui vont, disons, occuper davantage mon action, et un certain nombre
faisaient partie du discours d'ouverture du premier ministre.
Donc, premier dossier, c'est
l'électrification des transports. La circonscription de Saint-Jean, au coeur de
la Montérégie, Montérégie comme endroit
stratégique, au coeur du corridor de recharge avec l'autoroute 35,
vous comprendrez qu'au nombre d'entreprises qu'on
a, de batteries, à Saint-Jean, on est très au
courant que l'électrification des
transports, c'est payant pour notre monde puis
pour nos entreprises. Donc, la politique d'électrification des
transports, qui a été mise en place par Mme Pauline Marois, qui était notre première ministre,
et reconduite par le gouvernement actuel, donc, méritera une grande
attention de la part de nos organismes économiques, notamment conseil
économique, MRC, etc. Donc, on va continuer à travailler avec le nouveau
gouvernement dans ce sens-là.
Les soins de santé, deux dossiers importants : l'unité de médecine
familiale et les travaux à l'Hôpital du Haut-Richelieu,
les travaux à l'Hôpital du Haut-Richelieu qu'on
attendait depuis des années et des années, qui débuteront dans les prochains jours. Donc, on va poursuivre
ce travail dans ces deux dossiers-là, mais l'unité
de médecine familiale, parce que c'est important de former nos médecins pour avoir
davantage de médecins de famille, donc de pouvoir, dans la région de Saint-Jean-sur-Richelieu, du moins du
Haut-Richelieu — Rouville,
former un certain nombre de médecins de famille par année, c'est très intéressant.
• (17 heures) •
Les places en
CPE. Donc, on a eu différents projets
qui ont été annoncés sous notre gouvernement. Je vais travailler pour s'assurer que ces
projets voient le jour. Je comprends qu'il y a eu une certaine modification
pour les projets en cours de cette année,
mais on va continuer le combat pour avoir davantage de places pour notre
monde parce qu'au nombre de jeunes familles que nous avons
dans la circonscription de Saint-Jean c'est un besoin essentiel.
Le train de banlieue. Une étude est en cours avec les gens de l'AMT, les gens de la ville de
Saint-Jean-sur-Richelieu. On va poursuivre dans ce sens pour offrir un
moyen alternatif à la voiture pour notre population de Saint-Jean qui se déplace quotidiennement sur l'île
de Montréal. C'est sûr que, dans un
monde idéal, c'est d'avoir toute notre population qui travaille à Saint-Jean, et ça fait en
sorte qu'on ne se déplace pas. Malheureusement, on doit avoir quelques solutions en
attendant ce rêve, mais aussi ne serait-ce que pour nos étudiants qui vont
étudier à l'université à Montréal, à différentes universités à Montréal, donc… Et, avec
tous les travaux du pont Champlain qu'on voit et toute la préoccupation qu'on peut avoir par rapport au projet du SLR
aussi, de ce qu'on entend de la part du ministre, où on voit qu'il y a
une zone grise maintenant sur le dossier du SLR, toutes les solutions de
mitigation pour les prochains travaux du pont Champlain seront les bienvenues.
Parlant de
pont, à notre façon, nous aussi, on a un pont. Ce n'est pas un pont Champlain,
c'est un pont Gouin. Le pont Gouin,
qui célébrera l'année prochaine son 100e anniversaire, devra être refait.
Notre gouvernement du Parti québécois avait annoncé sa reconstruction.
Donc, les gens de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu attendent avec
impatience la confirmation, de voir si le
nouveau gouvernement maintient cet horizon. Pourquoi?
Parce que les travaux de réfection, de réaménagement du Vieux Saint-Jean sont en cours,
et le calendrier, bien, est intimement lié au calendrier des travaux du
pont Champlain. Donc, vous comprendrez, un intérêt particulier pour nos
commerçants, pour la ville, mais aussi pour les résidents du Vieux Saint-Jean
et les résidents de la circonscription d'Iberville et de Saint-Jean qui
utilisent le pont Gouin quotidiennement.
D'autres
dossiers importants, l'agriculture, l'environnement, la culture, retiendront
mon attention comme député de Saint-Jean,
mais un dossier aussi important… mais, je pourrais dire, deux dossiers
importants, que j'ai la chance, suite à la confiance de notre chef de l'opposition officielle... où il m'a donné la
responsabilité de m'occuper de ces dossiers comme porte-parole officiel de notre formation, c'est-à-dire
les dossiers d'emploi, de formation professionnelle, d'alphabétisation
et les dossiers jeunesse.
En matière d'emploi,
vous comprendrez que la circonscription de Saint-Jean a eu des moments, disons,
difficiles, les années 2008‑2009. Depuis 2009, le taux de chômage est redevenu
à avant, donc le taux de chômage diminue à Saint-Jean.
On veut continuer dans ce sens-là. Il faut travailler fort, mais on est
vraiment avec une vision concertée des acteurs
économiques dans ce sens-là. Le gouvernement actuel a promis, lors de la
dernière campagne électorale, 250 000 emplois. On a vu que, depuis
l'élection du 7 avril dernier, 32 000 emplois ont été perdus, donc ça
devra être maintenant 282 000 emplois que le nouveau gouvernement devra
travailler à créer pour maintenir leur engagement. Donc, je resterai vigilant
sur les questions d'emploi auprès du gouvernement pour s'assurer que notre
monde ait un emploi, mais un emploi de qualité et un emploi décent.
En matière de
formation professionnelle et d'alphabétisation, lors de la dernière campagne, j'ai
été très à l'écoute, comme vous, des
différents engagements des différentes formations politiques. J'avais cru
entendre une modification en matière
de formation professionnelle et de formation technique de la part du Parti
libéral lors de la dernière campagne électorale.
Dans le discours d'ouverture, j'ai cru comprendre que la formation
professionnelle était mise de côté parce qu'on ne parlait que de formation technique. Donc, il faudra être vigilant
pour s'assurer que la formation professionnelle occupe une place
importante au sein du ministère de l'Éducation, d'autant plus que c'est le même
titulaire qui occupe aussi Enseignement supérieur. Vous savez, M. le Président,
je n'enlève rien à l'enseignement supérieur, mais, quand une personne s'occupe de l'enseignement primaire,
secondaire, de la formation professionnelle, de l'éducation des adultes,
de l'alphabétisation, de l'enseignement supérieur, tant collégial,
universitaire, puis aussi le loisir et le sport, ça en fait beaucoup et ça fait en sorte que souvent, et
malheureusement, la formation professionnelle et l'alphabétisation,
incluant l'éducation des adultes, sont
souvent mises de côté. Donc, il
faudra travailler pour s'assurer qu'on favorise davantage la formation professionnelle et qu'elle ne soit pas
mise de côté.
D'ailleurs,
dans la circonscription de Saint-Jean, nous avons un projet qui avance de plus en plus, de regrouper les deux
centres… du moins, de regrouper physiquement les deux centres de formation professionnelle pour faire
en sorte qu'on ait davantage
d'arrimage entre les deux centres, mais aussi pour un meilleur arrimage avec
les entreprises, donc faire en sorte qu'on ait une
meilleure adéquation entre les besoins de la main-d'oeuvre et la formation.
En matière d'alphabétisation,
j'ai été un peu déçu, vous comprendrez, M. le Président, de n'entendre aucun
mot à ce sujet dans le discours d'ouverture. Je comprends que souvent c'est un
dossier qu'on met un peu de côté, mais vous comprendrez
tout mon attachement, mais aussi celui de l'ensemble de mes collègues sûrement,
pour un enjeu si important. Quand on
veut créer des emplois et on veut s'assurer que notre monde ait des emplois de
qualité, il faut aussi s'assurer que ces
gens soient capables de bien s'exprimer, mais aussi être capables de comprendre
ce qui est écrit. Et, quand souvent, malheureusement, les gens perdent
leur emploi et qu'ils sont réaffectés à de nouvelles tâches, c'est souvent là
que le problème arrive, et on s'aperçoit que
les gens ont besoin d'accompagnement. Donc, il faudra travailler dans ce sens-là,
et je vais m'assurer que le nouveau gouvernement poursuive son engagement
devant l'ancienne législature, avant que nous soyons au gouvernement
nous-mêmes, et qu'enfin la politique d'éducation des adultes soit dévoilée, qui
inclut l'aspect de l'alphabétisation.
Vous
comprendrez aussi que le dossier jeunesse m'interpelle beaucoup suite à ma
responsabilité de porte-parole, mais aussi parce que, de ce que j'ai
compris, le titulaire de la jeunesse au sein du Conseil des ministres est le
premier ministre. Je dis, je tente… j'ai
bien compris… j'espère que j'ai bien compris, parce que, si je me fie au site
Internet de l'Assemblée nationale et
au site du premier ministre même, la mention de ministre responsable de la
jeunesse n'est pas mentionnée. On
voit qu'il est premier ministre, qu'il est ministre responsable de la région
Saguenay—Lac-Saint-Jean,
qu'il est aussi président du conseil des
priorités et des projets stratégiques, mais aucune mention comme ministre
responsable de la jeunesse. Donc, je vais m'assurer…
Je crois que c'est lui. Donc, je vais lui offrir toute ma collaboration parce
que c'est un enjeu qui, selon moi, doit dépasser les limites partisanes.
Et d'ailleurs
je profite de l'occasion pour souligner l'élection d'un bon nombre de jeunes
députés de toutes les formations
politiques. Je vois, entre autres, mon collègue député de Sainte-Rose. Le
député de Fabre, malheureusement, dans mon… dans nos catégories…
Des voix : …
M.
Turcotte : Jeune de coeur. Jeune de coeur. Malheureusement…
Des voix :
…
M.
Turcotte : M. le Président, je vous demanderais de ramener à
l'ordre mes collègues pour leur excès d'enthousiasme. Je comprends que
la jeunesse est souvent indisciplinée, mais, M. le Président…
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Vous venez de bien le faire, là. Alors,
s'il vous plaît… Oui, je comprends. Il faudrait
laisser l'interlocuteur dans toute sa quiétude pour qu'il puisse s'exprimer le
mieux possible. Alors, s'il vous plaît, on va lui permettre de
poursuivre son intervention dans le silence. C'était tellement agréable de l'entendre.
Allez, allez.
• (17 h 10) •
M.
Turcotte : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, saluer l'élection
de mon collègue de Sainte-Rose, mon collègue de Borduas. J'en oublie
sûrement, mais c'est du moins ceux que je vois à l'oeil. Et aussi, aussi, avec
cette élection-là, disons que je ne suis
plus dans les plus jeunes députés. Je comprends que l'âge, comme on m'a dit
souvent, c'est un problème ou un avantage
qui rempire ou qui s'améliore avec le temps, tout dépendant à quel point de vue
on se place. Plus le temps passe,
plus on vieillit. Mais quand même je vois que c'est très… C'est une belle chose
pour notre démocratie de voir qu'il y
a davantage de jeunes qui s'impliquent en politique, mais aussi qui font le
choix de se présenter, peu importe la
bannière politique pour laquelle ils le font, de se présenter ici, à l'Assemblée
nationale, pour défendre les enjeux de la jeunesse parce que c'est des
enjeux très importants.
Ce
qui m'amène à vous parler de notre livre blanc que nous avions déposé, que la
première ministre, Mme Pauline Marois,
avait déposé, Une génération aux multiples aspirations. Donc, je
souhaite et j'espère… Et, à ce sujet, j'offre toute ma collaboration au gouvernement pour les accompagner, pour les aider, ayant moi-même fait
la tournée à travers le Québec pour élaborer ce livre blanc qui va nous
mener à notre prochaine… qui devait nous mener à notre prochaine politique jeunesse du gouvernement du Québec, qui viendra à
échéance en avril 2015, donc quand même assez rapidement. Donc, si le
gouvernement veut collaborer, ils peuvent trouver en ma personne un allié pour
les aider à améliorer, améliorer la politique
jeunesse d'un gouvernement. Et j'ai bien entendu les mots d'espoir et d'encouragement
à l'endroit de nos jeunes de la part
du premier ministre dans son discours d'ouverture, donc je pourrai l'accompagner,
s'il le désire, à faire en sorte qu'on passe de la parole à l'action
dans ce sens. Pourquoi? Parce que je considère que c'est un enjeu important,
mais aussi faire en sorte qu'on ait davantage d'avenir pour nos jeunes.
Je terminerai, M. le
Président, en réitérant mes remerciements pour la population de Saint-Jean,
pour leur confiance renouvelée pour un
troisième mandat consécutif et leur dire que je resterai disponible, à l'écoute
et au travail pour la circonscription de Saint-Jean. Merci beaucoup, M.
le Président, bon mandat à vous.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie, M. le député de
Saint-Jean, de votre intervention. Et, pour la poursuite du débat, je
reconnais maintenant Mme la ministre de l'Immigration. Alors, Mme la ministre,
à vous la parole pour votre intervention sur le discours inaugural.
Mme Kathleen Weil
Mme Weil :
Merci, M. le Président. À mon tour de vous féliciter pour votre réélection et
votre réélection franchement historique, je pense que le mot est juste. Et je
dois vous dire que votre présence toujours très calme et rassurante est
sûrement appréciée par nous tous ici, en Chambre. En tout cas, moi, je l'apprécie
beaucoup.
Alors,
je salue mes collègues du parti gouvernemental ainsi que mes collègues de
toutes les formations politiques et je
félicite tout le monde pour leur élection ou réélection. On remarque, M. le
Président, beaucoup de nouveaux visages et, à chaque fois, à chaque
élection — c'est
ma troisième élection — des
nouveaux visages qui se rajoutent de partout au Québec. Et je pense qu'on peut dire que c'est, en tout cas, très
encourageant de voir tant de gens qui veulent se dédier au service
public et que l'engagement politique est toujours fort, toujours vivant, malgré
ce qu'on peut en dire. Je pense que toutes ces nouvelles personnes qui sont ici
attestent de cette vérité.
Je
suis particulièrement heureuse de souligner, après 18 mois d'absence, suite aux
élections de septembre 2012, le retour de mes collègues, et je
tiens à le souligner, les députés des Îles-de-la-Madeleine, de Dubuc, de
Portneuf, de Montmorency et de Vanier-Les Rivières. C'est un grand, grand…
Des voix :
…
Mme
Weil : C'est vraiment… Je ne peux pas vous dire à quel point c'est
un grand, grand plaisir de les retrouver. Ça me fait vraiment chaud au
coeur. Alors, je voulais le dire.
Pour ma part, M. le
Président, j'ai été, donc, comme je le disais, réélue pour la troisième fois
députée de Notre-Dame-de-Grâce, fonction que
j'occupe depuis décembre 2008. Représenter les citoyens de la magnifique
circonscription de Notre-Dame-de-Grâce, un comté à l'image de Montréal, est un
grand honneur pour moi. Je les remercie de
tout mon coeur pour cette réélection. Cette dernière campagne électorale, nous
l'avons vécue avec beaucoup d'intensité
et de passion à Notre-Dame-de-Grâce. Ce fut l'occasion d'échanges et d'engager
des discussions intenses. Littéralement,
M. le Président, les gens traversaient la rue pour venir me parler des enjeux.
Ils voulaient en débattre. Ils voulaient me parler d'emploi, d'économie,
de valeurs, de diversité, de leur avenir, de l'avenir de leurs enfants, de l'avenir du Québec. Ils voulaient, en somme, M. le
Président, vous me permettrez de le dire, parler des vraies affaires et
ils voulaient surtout qu'ensemble on s'occupe des vraies affaires.
The constituents of my riding, they wanted
to talk about all issues, all issues of concern to all citizens. They wanted to talk about jobs. They
wanted to talk about the economy, health care, of course, home renovation,
traffic and traffic snarls. There wasn't an issue that didn't ignite their
passions. They wanted to talk politics, and that was an interesting thing about the last election. I'm not sure I've ever
felt so many people so engaged. And they wanted us mostly to make sure that they had a future of stability, a future where we were preoccupied, where the Government would be
preoccupied with jobs.
They want to ensure that their families could stay in Québec. And I
found it very heartwarming to see how passionate all Quebeckers are about Québec, all over Québec.
On dit souvent qu'il n'y pas deux campagnes électorales qui se ressemblent,
et je peux en témoigner. Cette énergie, d'ailleurs, s'est reflétée dans le taux de participation, qui s'est chiffré à 73 % dans mon comté, une hausse
remarquable, alors
qu'il n'était que de 43 %
en 2008. Je veux remercier, à mon tour, très chaleureusement l'équipe du tonnerre qui
m'a entourée
du début jusqu'à la fin de cette campagne. Je remercie tout particulièrement les nombreux bénévoles, jeunes et moins jeunes, qui ont bravé le froid glacial afin d'installer les
pancartes à la grandeur de la circonscription dans un temps record. Je
remercie tout particulièrement Dennis Béland, Daniel Castonguay, Sami Gennaoui,
Pierre Chagnon et les nombreux jeunes
bénévoles qui m'ont accompagnée tout au long de la
campagne, je pense en particulier à Stéphane Stril, Hugo Guerche.
Finalement, je ne pourrais passer sous silence la contribution extraordinaire
de Louise Sansregret, qui a dédié de nombreuses soirées et fins de semaine à la
cause.
J'aimerais prendre quelques instants pour parler
de ma circonscription. Pour quelqu'un de l'extérieur,
les comtés de Montréal peuvent
se ressembler, mais chaque comté de Montréal
a sa spécificité, son caractère unique et son histoire. Alors, c'est en
1650 que Jean Descarries s'installe sur le territoire de Notre-Dame-de-Grâce. D'ailleurs, j'ai remarqué, c'est 37 années avant l'arrivée de l'ancêtre Guillaume
Couillard, l'ancêtre du premier
ministre. Alors, il est venu avec sa famille s'y établir pour en développer le
potentiel agricole. Évidemment, vous reconnaîtrez le nom, M. le
Président, l'autoroute
Décarie porte le nom de sa famille. Il est suivi par de nombreux habitants et
agriculteurs qui donnent pendant longtemps à
Notre-Dame-de-Grâce l'appellation de verger de Montréal.
On y retrouvait des melons, des légumes et plusieurs fruits, entre autres, des pommes savoureuses dont on dit et on disait
à l'époque que ces pommes rivalisaient avec les pommes de Rougemont. Je suis sûre que c'est
une information qui ferait sourire notre collègue député d'Iberville.
Largement peuplé par une population francophone,
Notre-Dame-de-Grâce se diversifie avec l'arrivée d'une population anglophone aux alentours des années 1900, une population
d'origine écossaise, irlandaise et anglaise qui coïncide avec l'arrivée du premier tramway dans la municipalité. Dans les décennies suivantes, des vagues d'immigration viendront donner à Notre-Dame-de-Grâce le visage
et le caractère multiculturel que nous connaissons si bien aujourd'hui.
D'ailleurs, c'est un comté qui vit très bien sa diversité et la vit avec
ouverture et beaucoup d'enthousiasme.
Mr. Speaker, the Riding of NDG also includes the town of Montreal West,
incorporated in 1897. With a population of 350 persons at the time, the town now counts
well over 5,000 inhabitants today. Montreal West is a very close-knit community renowned for its Canada Day celebrations, a parade
followed by an enormous barbecue, a joyous family affair. It's also well known for its Remembrance Day ceremony, a very unique event in the
year and all over Montréal, probably very unique event all over Québec, held to commemorate the very many men from Montreal West who lost their lives during
the First and Second
World Wars. I know my constituents would agree with the Premier when he says : Our pride in Québec coexists with our Canadian citizenship, a
citizenship that is envied by many, many all over the world, a citizenship that allows us to participate in a vast horizon of economic,
social, and cultural sharing. Mr. Speaker, I cannot emphasize enough how representing the Riding of NDG in Montreal West gives me great pride.
• (17 h 20) •
Parlant de
sentiment de fierté, M. le Président, je voudrais féliciter le premier ministre pour un discours
inaugural aussi inspirant que rassurant. Il
a tracé la voie vers l'équilibre
budgétaire, vers des finances publiques saines et équilibrées et vers une économie prospère qui nous
permettra de continuer à bâtir la société québécoise sur des fondements
solides. Évidemment, nous avons des années exigeantes devant nous,
mais, comme le dit si bien le premier ministre, nous
garderons le cap ensemble parce
que nous connaissons notre direction mais surtout notre destination : un
Québec prospère, juste et libre de ses choix.
Pour ma part, je reviens au ministère de l'Immigration,
ministère qui se nomme désormais le ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion. C'est un grand plaisir
pour moi de me dédier à nouveau à une mission qui me tient beaucoup à
coeur. Je désire revenir sur les mots très puissants prononcés par le premier
ministre lors de son discours, des mots qui
reflètent ma conviction profonde, je le cite : «Notre gouvernement croit
résolument que la diversité n'est pas une menace mais une richesse. Le
Québec grandit chaque fois qu'il accueille les rêves et les espoirs d'une personne venue d'ailleurs. Nous allons continuer
de grandir ensemble en affirmant des valeurs communes.» Fin de la citation.
Le Québec, on
le sait, est une société d'immigration. Notre histoire a été façonnée par la
contribution de vagues successives d'immigrants venus chercher ici une
vie et un avenir meilleurs. Je reprends encore une fois les propos du premier
ministre : Nous sommes tous et toutes des immigrants, nous sommes tous
venus d'ailleurs, seuls la date et le pays d'origine changent.
On le sait, l'immigration
est essentielle à l'éducation du Québec. L'intégration rapide en emploi des
nouveaux arrivants et une bonne maîtrise du
français notre langue commune sont des piliers essentiels pour la construction
de notre avenir. Afin de favoriser
cette intégration en emploi, nous allons accélérer la reconnaissance des
compétences et faire en sorte que les diplômes soient reconnus avant
même l'arrivée des personnes immigrantes sur notre territoire. Pour ce faire,
je serai assistée… et c'est vraiment un plaisir pour moi de pouvoir travailler
avec ma collègue la députée de Jeanne-Mance—Viger, qui a déposé un projet de
loi à ce sujet lors de la dernière législature.
Il est important de faire preuve d'innovation
dans notre système d'immigration, puisque le Québec est en compétition avec les autres grandes sociétés d'immigration.
Dans un contexte de mondialisation de l'économie, la mobilité des personnes n'a jamais
été aussi importante. Selon les Nations unies, les migrants internationaux
représentaient, en 2013, quelque 232 millions de personnes, soit
près de 11 % de la population totale des pays développés.
Nous devons
donc oeuvrer à attirer chez nous ces personnes, ces talents qui sont jeunes,
scolarisés, mobiles, et qui correspondent
aux besoins de notre société, et qui vont contribuer au développement du
Québec. Ces personnes cherchent les
meilleures sociétés, ouvertes et inclusives. Plusieurs d'entre eux, d'ailleurs,
M. le Président, vous le savez, ce sont des étudiants étrangers qui étudient partout au Québec, dans toutes nos
universités. Ils viennent… Il faut redoubler d'efforts pour garder ces jeunes chez nous. C'est, en fait,
une stratégie qui a été développée sous l'ancien gouvernement libéral,
sous le… lorsque le premier ministre Jean
Charest l'avait annoncée, en 2008. L'idée, c'est de retenir les étudiants. Et,
tout de suite après qu'ils reçoivent
leur diplôme, tout de suite après, 20 jours après, ils reçoivent ce qu'on
appelle un certificat de sélection du
Québec. Je vous dirais qu'on est une des sociétés les plus compétitives à cet
égard pour retenir ces jeunes chez nous.
Alors, ils sont déjà intégrés à la société québécoise, ils ont un diplôme
québécois en main et ils parlent français. Donc, moi, je vous dirais que
ça va être une priorité pour notre gouvernement, priorité pour moi, qu'on s'assure
de retenir ces jeunes chez nous.
Finalement,
M. le Président, comme tous mes collègues qui ont souligné l'importance de nos
familles, je tiens à le dire, moi
aussi, et à remercier ma famille, parce qu'on ne pourrait faire le travail de
député et se dédier comme on le fait tous
et chacun sans l'appui indéfectible et l'amour des membres de nos familles.
Alors, à mon tour de remercier du fond du coeur mes enfants, Juliane,
Katrina, Daniel et Élizabeth, ainsi que mon époux Michael.
Mr. Speaker, just to wrap up, I would
like to thank the members of my family, always there beside me. I would like to thank my husband
Michael and my children Juliane, Katrina, Daniel and Élizabeth. I'm looking
forward to working for and with my constituents, looking forward to
working with all my colleagues here, in the National Assembly, in a spirit that I would call vigorous collaboration,
and I'm also looking forward to working for Québec. Though we may differ
as regards our ideas to move Québec forward,
one thing is certain, Mr. Speaker : we all share a deep passion for
Québec.
En effet, M. le Président, je pense que tous ici, réunis à l'Assemblée nationale, tous élus, de formations politiques différentes, nous avons des idées différentes sur
la voie à tracer pour le meilleur avenir du Québec, mais, je pense, on
ne peut nier que nous avons tous une profonde passion pour le Québec, et son
avenir, et le développement de son peuple.
Alors, je vous remercie de votre attention, M.
le Président, et je remercie encore une fois les citoyens de ma circonscription, Notre-Dame-de-Grâce,
Montréal-Ouest pour leur confiance et pour leur passion, leur passion que
j'ai découverte pour la politique et pour
nous ici, à l'Assemblée nationale, et je veux les rassurer que je suis là pour
les servir.
I would like to reassure all
the constituents of my riding. We're living relatively difficult times now,
with lots of infrastructure renovations. And we're in the heart of Montréal, puis il y a
des infrastructures qui sont assez désuètes. On n'a qu'à penser à Turcot, dont les travaux frappent de plein fouet les
résidents de Notre-Dame-de-Grâce. Je suis là pour eux, je suis là, à l'écoute, pour nous assurer qu'on
puisse mener à bien les travaux et nous assurer que tout le monde pourra
garder un avenir prospère dans le comté de Notre-Dame-de-Grâce, ici, au Québec.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, Mme la ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion pour votre intervention. Et je suis
prêt à reconnaître le prochain intervenant pour son discours inaugural
ou il s'agit de quelque chose d'autre. C'est pour votre intervention?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, parfait. Alors, allez, M. le député… Et aidez-moi, là.
M.
Schneeberger :
Drummond—Bois-Francs.
Le Vice-Président (M. Gendron) : C'est
ça, Drummond—Bois-Francs.
Parce qu'on a modifié un peu. On va l'apprendre dans pas grand temps. Alors,
allez pour votre intervention sur le discours inaugural, M. le député de
Drummond—Bois-Francs.
M. Sébastien
Schneeberger
M.
Schneeberger :
Bien, merci, M. le Président. Alors, c'est, pour moi, un honneur, pour une
troisième fois, de pouvoir faire une
allocution concernant l'ouverture d'une nouvelle session, la 41e cette fois-ci,
la première fois en 2007 et la seconde en 2012.
Alors, tout d'abord, je voudrais vraiment
remercier tous les électeurs et électrices de mon comté, du nouveau comté, depuis 2012, de Drummond—Bois-Francs, qui est à la fois un comté urbain et
rural. Alors, c'est, avec moi, un immense honneur de pouvoir les
représenter. Puis maintenant, depuis les 18, 19 derniers mois, j'ai eu la
chance de connaître ce comté et puis d'apprécier
ce comté sur toutes ses diverses facettes, soit autant de la ville que des
campagnes et aussi souvent des petits coins
qu'on n'aurait jamais pensé d'aller si on n'aurait pas d'affaire là. Mais aujourd'hui,
justement, en sillonnant les chemins, c'est là qu'on découvre des beautés d'une
région. Et puis c'est avec un grand plaisir que je représente ce comté de
Drummond—Bois-Francs,
qui est, comme je le disais, sans doute… en 2012, j'avais fait une farce, mais qui est encore et toujours le comté,
le royaume de la poutine. Alors, on le souligne, c'est vrai, c'est vrai.
Et ça, c'est important parce qu'à
Drummondville on se dit : On a inventé la poutine, et, à Warwick, c'est
eux qui ont inventé la poutine, et
moi, j'ai la chance de représenter les deux. Alors, pour moi, disons qu'il n'y
a pas de… Même nos chefs, en campagne
électorale, ont eu la chance, justement, d'y goûter à plusieurs reprises.
Alors, c'est toujours le fun de pouvoir… On fait des farces, mais, en même temps, je pense
que c'est un mets typiquement du Québec, et puis, même si c'est un mets
qui est peu relevé, en même temps, je pense que… un mets qui est très
populaire, qui est accessible à tous.
Je voudrais aussi remercier, par le fait même,
ma conjointe Anne-Marie pour son aide et surtout toujours son support, parce que souvent, bien, malheureusement…
bien, pas malheureusement, mais on oublie trop souvent l'apport de nos conjoints, conjointes qui… Il faut se le
dire, on n'est pas souvent chez nous. Alors, ce n'est pas toujours facile
de partager la vie d'une ou d'un député.
Alors, merci beaucoup, Anne-Marie. Et surtout, bien, souligner mes deux
enfants, mes deux petits amours, Romy et
Harry; Romy, ma fille, la plus grande, qui vient de fêter son cinquième
anniversaire il y a quelques jours, le 21
mai. Alors, c'est toujours le fun. Et puis, si aussi je pense que je suis en
politique, c'est surtout pour eux,
surtout de pouvoir contribuer à la démarche de faire grandir notre province et
puis aussi de pouvoir régler le plus de problèmes possible. Et puis c'est
un immense honneur pour moi de contribuer sur ce point-là.
• (17 h 30) •
Je voudrais
remercier aussi mes parents qui m'ont toujours appuyé, ma soeur aussi, sa famille, les saluer; mon père, qui a toujours été un bon bénévole, surtout pour poser les
pancartes et puis fabriquer les panneaux pour les… nos gros panneaux quatre-par-huit. Alors, merci, papa. Je
voudrais surtout remercier toute mon équipe de bénévoles. Vous savez, les bénévoles, surtout dans cette campagne-ci, des
fois, à des moins 20°, moins 25°, poser les pancartes sur les poteaux, ce n'est
pas toujours évident. Alors, des fois, ils nous reviennent… comme on dit en bon
québécois, les «tie wraps» cassaient. Hein,
on a tous vécu ça. Il manque de «tie wraps», on n'en a plus, ils sont tous
cassés. Il faut le souligner, ce n'est pas toujours… Là, on le dit, ça
nous fait sourire aujourd'hui. Mais moi, je m'en souviens qu'au mois de mars,
là, début de la campagne, là, on avait un petit peu moins le sourire à deux
heures du matin quand ça ne marchait pas. Mais finalement… Mais ça s'est bien
passé. Et puis on a eu un gain, une victoire, puis c'est toujours beaucoup plus
facile à tolérer, ces petits inconvénients là.
Le comté de Drummond—Bois-Francs, c'est à la fois un comté qui est très diversifié au niveau économique… Drummondville a… On connaît tous l'essor que
Drummondville a connu après le textile. Drummondville s'est développée sous toutes sortes de facettes au niveau économique.
Et puis aussi j'ai une partie de la ruralité qui… très rurale, c'est le
bassin laitier du Québec, avec Arthabaska, que… de ma voisine de comté.
Arthabaska et Drummond—Bois-Francs,
c'est vraiment le bassin laitier du Québec.
Et j'ai la chance aussi, parmi ça, d'avoir la plus grande ferme laitière au
Canada, qui est une ferme d'au-dessus de
plus de 1 000 vaches, qui est la Ferme Landrynoise, et il faut quand même
le souligner. C'est peu dire,
1 000 vaches laitières, c'est très gros. Alors, si, une fois, vous êtes
dans le coin de Saint-Albert, juste passer devant la ferme pour voir la grandeur de cette ferme-là... Pour les gens
qui sont habitués… Les députés de Montréal qui voient moins ça, peut-être ça vous… ça dirait un peu moins, mais ça vaut
la peine de voir ça, les installations. Comme je dirais, ils ont plus d'une
vingtaine de robots de traite. Ceux qui ne connaissent pas ça, c'est des robots
qui… les vaches se font traire toutes seules. Alors, à 250 000 $ de l'unité,
c'est toute une installation. Alors, pour ça aussi…
Je voudrais souligner aussi, au niveau
économique, l'apport de la région du Centre-du-Québec, et notamment souligner,
cette année, le 50e anniversaire de Cascades; vous savez, Cascades, qui a été
créé par Bernard, Laurent et Alain Lemaire.
À l'époque, quand ils ont créé ça, c'était du recyclage. Le mot n'était même
pas connu; en tout cas, dans le dictionnaire,
mais pas au niveau des citoyens. Ce qu'ils ont fait, ils ont créé un empire
avec des matières que personne ne voulait. Et aujourd'hui c'est une
fierté, dans notre région, qu'est Cascades, et, dans le monde, ils emploient
plus de 14 000 employés. Alors, c'est…
très, très fier de pouvoir aussi représenter une compagnie comme ça qui est…
qui se situe, la maison mère, à Kingsey Falls, dans le comté de Drummond—Bois-Francs.
Moi, j'ai…
étant grandi une partie de mon adolescence à Saint-Cyrille, sur une ferme
laitière, je connais très bien le milieu
agricole, et puis un de mes objectifs, c'est de pouvoir rouvrir l'Abattoir
Colbex… qui est un abattoir très important au niveau agricole, parce que
c'est le seul abattoir de vaches de réforme dans l'Ouest du Canada. Et, même si
ça a créé beaucoup de problématiques ou, en
tout cas, ça a fait couler beaucoup d'encre, j'espère que cet abattoir va
rouvrir. Alors, j'aurai la chance de
pouvoir dialoguer avec les différents intervenants du dossier, dans les
prochains mois, pour justement faire
en sorte que cette compagnie puisse rouvrir sous forme de coopérative, cette
fois-ci, avec les agriculteurs qui ont adhéré au projet.
Moi, je suis toujours déterminé, vous savez, à
travailler ensemble et je pense que, trop souvent, ici, dans l'Assemblée, la partisanerie prend souvent le
dessus très rapidement. Puis, pour les nouveaux, j'espère justement qu'on
saura garder… moi, c'est mon troisième
mandat… mais qu'on saura garder justement cette fièvre, cette fièvre qui
nous incite à venir ici et de contribuer. Et
il ne faudrait jamais oublier que, quand on représente l'ensemble des citoyens,
on est là vraiment pour le bien de la population. Alors, la partisanerie, j'espère
justement un peu la mettre de côté et qu'on puisse travailler ensemble. C'est
sûr que, des fois, on va avoir des débats animés, ce qui est normal, ce qui
fait partie des règles et des processus parlementaires, mais aussi pour régler
les problèmes.
On parle de
santé. Vous savez, moi-même, j'ai été en attente d'une résonance magnétique. Quand il y a plus de
six mois d'attente et qu'on nous dit : Bien, tu peux aller au privé, ça
coûte 500 $, puis va au privé… C'est ça, la réalité. On ne veut pas le dire, mais c'est ça. Alors, moi, j'attends et
je fais confiance encore à notre système. J'espère qu'on saura justement le faire évoluer, parce que
ce n'est pas normal aujourd'hui qu'on se batte pour un système qui ne fonctionne pas, alors que nous avons un très, très
bon personnel au niveau des soins de santé, que ce soient infirmières,
docteurs et tous les gens qui sont dans le milieu.
Et, comme j'ai
la chance aussi d'avoir les sports et loisirs et la santé, soit au niveau de
santé publique, je fais un lien très, très proche, parce que j'ai la
chance, là, les prochains mois, de pouvoir justement participer… les prochaines
semaines, au Défi Pierre-Lavoie avec les
députés de Huntingdon, Labelle, Jonquière et mon collègue de Granby.
Alors, par ce fait même, on va pouvoir
démontrer que, si on est capables de pédaler, pédaler ensemble et aussi
justement pour travailler ensemble pour faire avancer notre société, qui
en a bien besoin… Et puis je pense que c'est pour ça que, quand je pense à mes enfants, je veux leur léguer une belle province
avec un pays fort, et puis, comme ça, nous allons pouvoir aller beaucoup,
beaucoup plus loin.
Étant d'origine suisse, souvent je me suis fait
dire, quand je disais que j'étais immigrant — je suis arrivé ici à l'âge de 14 ans — on m'a dit souvent, un peu avec tristesse,
je trouve : Qu'est-ce que je faisais ici? Eh bien, moi, je peux vous dire que, si je suis ici aujourd'hui… J'ai
appris à aimer le Québec, le Canada, et puis c'est comme ça justement…
Je ne veux plus jamais encore entendre une
fois qu'on me dise : Qu'est-ce que tu fais ici? Puis pas dans le
sens : Qu'est-ce que tu fais
ici, là… Parce que, la Suisse, on me dit toujours : C'est très beau. Mais
moi, je veux qu'on soit très fiers d'habiter le Québec, très fiers de
pouvoir justement… pouvoir offrir à nos enfants le meilleur système d'éducation
et aussi, à toute la population, un bon système de santé, et, moi, s'il y a des
raisons principales que je suis ici, c'est pour ça.
Alors, je
pense qu'on aura quatre ans qui vont être pas si faciles. On connaît tous les
finances publiques, l'état des finances publiques, et, tous ensemble
ici, j'espère qu'il va y avoir des consensus pour justement améliorer la situation. Quand on parle de santé publique,
souvent, c'est la prévention, et puis, moi-même… on a tous un peu nos…
comment dire, pas nos excès, mais nos petits défauts. Alors, comme je disais
dans un communiqué il n'y a pas très longtemps,
je suis un adepte aussi des boissons gazeuses et puis je parle justement de la
santé publique. C'est vraiment la prévention mais pas l'interdiction, et
j'espère justement que les gens, les citoyens vont justement se mettre à l'esprit
que nos gestes de tous les jours font en
sorte que notre santé va y être favorable, et c'est pour ça que j'espère, avec
mon dossier, que je vais pouvoir justement un peu montrer l'exemple, et puis
ça, par contre… toujours adorer aussi nos façons de manger, manger sainement et
puis sans excès, mais manger de tout. C'est, je pense, l'idéal.
Je voudrais,
en terminant, saluer tous les maires et mairesses avec qui je travaille à tous
les jours. Vous savez, le comté de
Drummond—Bois-Francs, c'est
un comté de 20 municipalités. Alors, c'est très grand, près de 2 000
kilomètres carrés à parcourir et puis où
tout le domaine est habité. Et puis j'espère… je salue les maires et mairesses
de mon comté. Alors, j'aurai encore
la chance de pouvoir maintenant travailler avec eux les quatre prochaines
années. Et puis je voudrais aussi
féliciter mon chef pour son excellente campagne électorale qu'il a eue, et c'est
aussi grâce à lui que la majorité des députés ici sont ici pour
justement faire en sorte d'avancer les différents projets de loi et dossiers de
notre province.
Je finirais sur une note très, très personnelle.
Permettez-moi, M. le Président, de parler de ma voisine qui est décédée il
y a à peu près une dizaine de
jours, ma voisine Céline, O.K.? Je vous dis ça parce que Céline était une
personne qui n'était pas vraiment
connue du grand public. Elle a mené une petite vie, elle n'avait pas d'enfant,
mais elle était pour moi un peu la nounou de nos enfants, et je voyais
ses yeux toujours émerveillés de pouvoir partager des heures avec eux. Alors,
Céline, je te dis adieu et puis je suis très chanceux de t'avoir connue. Merci
beaucoup. Merci, M. le Président.
• (17 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député de Drummond—Bois-Francs, de votre intervention sur le discours inaugural. Et, pour la
poursuite du débat...
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Bien, monsieur s'était levé au préalable, le député de Mégantic.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Non, pas Mégantic, excusez.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Vimont, tout à fait, oui. Je le reconnais.
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Je vous avais vu, vous m'avez signalé que vous voulez intervenir, mais
la première personne… Juste une minute, là, s'il vous plaît. La
première personne qui s'est levée, c'est effectivement le député de Vimont, et,
au niveau de l'alternance… Non, moi, je crois qu'effectivement, si, après faire
deux... ou une intervention de l'opposition ou deux, on va aux ministériels. C'est
plus ça, le principe de l'alternance, que je connais bien. Alors, je voudrais céder la parole à M. le député de Vimont pour votre intervention sur le discours inaugural. M. le député de Vimont, à vous.
M. Jean Rousselle
M.
Rousselle : Merci, M. le Président. Premièrement, je voudrais vous féliciter pour votre élection, M. le Président. Être le doyen, ce n'est pas rien, c'est vraiment... Vous avez beaucoup
d'années, beaucoup d'expérience puis vous savez que vous avez
de la famille qui demeure dans ma circonscription, puis je peux vous dire qu'ils
sont très fiers de vous, puis avec raison. Donc, je voulais juste vous
souligner là-dessus.
M. le Président et chers collègues de l'Assemblée
nationale, j'aimerais souligner le fait que je suis très fier d'avoir été réélu à titre de député de Vimont
lors des dernières élections du 7 avril dernier et à quel point je suis
heureux de représenter les citoyens de la circonscription de Vimont à l'Assemblée
nationale dans le prochain mandat du gouvernement.
Vimont,
c'est une circonscription qui est dans Laval, une circonscription qui comprend
aussi les gens de Vimont et d'Auteuil. Bien souvent, les gens d'Auteuil ne
se reconnaissent pas dans Vimont, mais je peux les rassurer que moi, dans mon coeur, je les comprends dans Vimont,
puisqu'ils font partie de la circonscription de Vimont,
circonscription qui a aussi un petit peu d'agricole. On a aussi l'hôpital de
Laval. Donc, on est comme le coeur de Laval, et je suis très fier que ville Laval ait... Justement, j'ai cinq copains
avec moi, cinq députés qui... Je pense qu'on fait la force à Laval et je suis très fier d'eux. D'ailleurs,
un nouveau, le député de Sainte-Rose, je pense qu'il n'était même pas au monde
quand M. le président a commencé à faire de la politique. Donc, c'est bien le
fun de voir ça.
Vous
savez que c'est un privilège d'être ici puis c'est un privilège à chaque jour.
À chaque fois que je rentre ici, à l'Assemblée
nationale, je me le dis. Je me
dis : Jean, tu es un sur 125, 1/125 des privilégiés de 8 millions de
population. C'est vraiment
un honneur qu'on reçoit ici, puis moi, j'en suis très fier, et, à chaque fois
que je me lève ici, je me le rappelle. À chaque fois que je rentre à l'Assemblée
nationale, je me le répète aussi, et, vraiment, c'est un rêve que je chérissais
depuis longtemps et que je profite à chaque seconde.
Je
voudrais féliciter tous les candidats, et, quand je dis «tous les candidats»,
je porte une attention particulière à ceux qui n'ont pas été élus, plus particulièrement
ceux qui se sont présentés dans ma circonscription de Vimont, qui ont mené une campagne franche et honnête. Ils ont vraiment
travaillé, puis, comme le collègue tantôt disait, c'était dans des froids, ce n'était pas nécessairement évident. Les
«tie wraps», comme il disait justement, ils lâchaient au froid, et ce n'était pas
nécessairement évident. Et moi, en tout cas, je peux avoir compté sur une population
de bénévoles de plus d'une centaine, et avoir plus de 100 bénévoles, c'est
toute une tâche, une tâche, parce que, comme on sait, le bénévolat, aujourd'hui, ce n'est pas nécessairement évident non plus. On le regarde, on a
juste à se promener dans nos associations, elles sont toutes en manque de bénévoles. Mais moi, je peux me
considérer comme un privilégié aussi d'avoir autant de bénévoles qui
viennent m'aider, qui croient en moi. Juste ça, c'est... Wow! C'est vraiment
bien.
Je
veux aussi féliciter tous ceux qui ont gagné cette élection, donc je leur
souhaite… pour les nouveaux, je vous souhaite la bienvenue dans la
famille parlementaire et j'espère que, tous ensemble, nous pourrons… nous
saurons poser des gestes concrets qui serviront à faire avancer le Québec.
Il
est de mon devoir, et c'est primordial pour moi, de remercier tous les
bénévoles qui ont pris part à ma campagne électorale, et, faites-vous-en pas, je ne commencerai pas à
tous vous les nommer, parce que je vous regarde la face, M. le Président… Non, je ne ferai pas le coup.
Une voix : …
M.
Rousselle : C'est
ça, non, c'est
ça, mais… ainsi que
toutes les personnes qui m'ont appuyé. J'ai reçu plusieurs témoignages
très touchants de membres de mon comté, qui me
laissent croire, justement, que je suis certainement
dans la bonne voie.
Il serait difficile pour moi de passer à côté de
mon épouse, Francine, qui a complètement… qui a une compréhension totale dans tout
ce que je fais et surtout je voudrais souligner sa générosité. Je pense, toutes et tous, toute personne ici, on a quelqu'un qui nous accompagne dans notre vie, et je pourrais
vous dire que, oui, effectivement, ils sont généreux
et patients bien souvent, et je voudrais les remercier. Je ne voudrais pas
oublier non plus mon fils, qui est un support
inconditionnel pour moi, ainsi que ma belle-fille parce qu'elle aussi, elle est généreuse parce qu'elle me prête
mon fils et puis mes petits-enfants… parce que je suis grand-père, et
malheureusement on les voit moins souvent, hein, comme… c'est la politique qui le veut, mais je peux vous dire que je les
adore. Je veux aussi
remercier mes parents — oui, j'ai encore mes parents et je suis très heureux de
les avoir encore, ils sont souvent pour moi une source
d'inspiration — qui m'ont inculqué de
bonnes valeurs, puis, grâce à eux, aujourd'hui, je donne au
suivant, tout en inculquant ces valeurs à mon fils et à mes petits-enfants.
J'ai
fait du bénévolat… Excusez, je vais prendre
une petite gorgée… c'est l'émotion. Vous savez, quand vous êtes élevé dans une famille de bénévoles, et puis je le fais depuis l'âge de huit ans, et vous
rencontrez les gens, puis vous vous lancez
en politique, les gens, bien souvent, ils te
posent la question : Jean, pourquoi tu te
lances en politique, qu'est-ce que tu vas faire là? Tu es retraité, premièrement — comme
la majorité le savent, que je suis un retraité
policier — tu
vas faire quoi là? Bien, les gens qui me
connaissent vraiment, c'est : là, on continue à donner au suivant. Et
puis, je pense, c'est un besoin intérieur, qu'on a besoin de s'accomplir
de cette façon-là. Et c'est grâce à mes parents,
justement, que j'ai ces valeurs-là.
Je
ne peux me permettre de passer sous silence mon personnel, un personnel
exemplaire, incroyable : Melissa,
Julie, Anabela et Daniel, qui travaillent avec beaucoup de professionnalisme.
Chez nous, quand vous arrivez dans ma circonscription — parce que je suis très possessif, vous
pouvez voir, dans «ma» circonscription — bien, quand vous arrivez dans notre bureau de circonscription et vous
rencontrez ce personnel-là, ils prennent les
problèmes des gens comme si ce seraient
leurs mères ou leurs pères qui viendraient dans notre bureau. Donc, c'est
vraiment de cette manière-là qu'on donne un service
chez nous, et c'est de cette manière-là que je vais continuer à me servir de ce
professionnalisme-là pour m'engager à défendre et à aider les citoyens de
Vimont. C'est eux autres qui vont faire ça.
À mon président d'association — il ne
faut pas oublier mon président, qui travaille très fort — Yvon
Séguin, Gilles Dagenais, mon vice-président, et Danielle Grégoire, qui est
mon agente officielle, trois personnes sur qui je peux compter en tout temps; à Serge Lord, Mathieu
Brunet, Jacques Desjardins et David Plamondon, qui ont dirigé de main de maître
les événements de lors de ma campagne.
Merci aux Vimontoises
et Vimontois de m'avoir fait confiance pour
une deuxième fois. Vous m'accordez une
immense satisfaction en prorogeant mon mandat
de député de Vimont pour quatre années supplémentaires. Merci encore. Le résultat de cette élection souligne l'approbation
générale et la confiance du peuple à l'égard de notre politique, et de nos idées, et de nos actions.
Depuis
mon plus jeune âge — comme
je le disais tantôt, j'ai commencé à être bénévole à
partir de l'âge de huit ans — j'ai toujours été impliqué
auprès d'organismes, des associations de mon comté à titre de bénévole. Je suis
toujours enthousiaste de pouvoir continuer à
les aider, mais cette fois-ci à titre de député, de pouvoir les supporter.
C'est plus qu'une fierté pour moi, c'est même un rêve devenu réalité.
Vous savez, M. le Président, presque tous les
députés ici, siégeant à cette Assemblée, disent que leur circonscription est la meilleure, la plus belle. Bien, Vimont, pour votre information, on possède ces deux qualités-là. Et c'est un comté qui se démarque effectivement par la diversité culturelle, multiculturelle qui
y règne et apporte beaucoup à découvrir, à des nouvelles saveurs et des
nouveaux horizons, une définition renouvelée du bon voisinage.
Ce magnifique comté a été si attrayant que notre
premier ministre, monsieur… oui, M. Philippe Couillard, l'a choisi pour y
habiter. En effet, il nous a lui-même confirmé, lors de son passage à Vimont le
4 avril dernier, que l'on se souvient…
il a toujours dit qu'on se souvient du premier achat de sa
première maison, et sa première propriété, il l'a achetée à Vimont.
Pour moi, les
enjeux de ma circonscription deviennent prioritaires, et c'est pour cette raison
que je les défendrai avec vigueur. Maintenant,
M. le Président, je reconnais le privilège qui m'est donné d'être
ici et j'entends mettre mon énergie à assumer pleinement mes fonctions
de parlementaire et d'adjoint parlementaire au ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire et ministre
responsable de la Société d'habitation du Québec, M. Pierre Moreau. En ce sens, je
veux vous assurer…
• (17 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Juste une seconde, là. Ce n'est pas grave, M. le député, puis… Ce n'est
pas grave, là, mais, votre patron, vos collègues, il vaut mieux les appeler par
leur titre. Ça va?
M. Rousselle : Je m'excuse,
je ne recommencerai plus.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Non, non, ce n'est pas grave.
M.
Rousselle : Député de
Châteauguay. Merci
beaucoup. En ce sens, je veux assurer
de mon entière collaboration auprès
de tous les partenaires qui touchent au volet de l'habitation, que je compte
travailler de concert avec eux pour offrir les meilleures conditions de
vie possible aux ménages à faibles revenus.
Comme vous le savez, de nombreux défis nous
attendent encore. Les nouvelles réalités qui se dessinent exigeront de nous beaucoup
de créativité, et, plus que jamais, la mobilisation de tous et de tous les
acteurs du milieu, on en a de besoin.
Nous sommes conscients que le secteur de l'habitation
joue un rôle fondamental dans la vie des citoyens du Québec. D'ailleurs,
je tiens à vous rappeler que, de 2003 à 2012, le gouvernement a permis la
création de plusieurs milliers
de logements abordables et communautaires au Québec. Nous avons bien l'intention
de poursuivre nos efforts afin de venir
en aide aux ménages dans le besoin. Les besoins sont pressants en matière de logement
dans plusieurs régions du Québec, et
soyez assurés que je veillerai à y travailler corps et âme, pour l'intérêt de
ceux et celles qui en ont besoin. Nous savons que les logements sociaux
et communautaires ont non seulement des effets positifs sur le plan social,
mais ils ont aussi des effets structurants sur l'économie et sur la vitalité
des régions.
Dès sa première allocution, le premier ministre
a soulevé que notre gouvernement aurait beaucoup de défis à relever. Nous avons l'intention de faire une
gestion responsable des dépenses publiques afin de préserver les
missions ciblées par M. Couillard — le premier ministre, excusez-moi, M. le
premier ministre — soit la
santé, l'éducation et le soutien aux personnes démunies.
J'aimerais, par le fait même, féliciter le
premier ministre de son discours inaugural. C'est un honneur ainsi qu'un
privilège pour moi d'y assister. C'est aussi tout un honneur pour moi de faire
partie de ce gouvernement, un gouvernement
libéral. J'adhère aux valeurs libérales. Et, comme l'a mentionné le premier
ministre lors de son discours inaugural,
la population nous a confié la responsabilité de relancer l'économie et l'emploi
et de gérer leurs argents avec rigueur. Soyez assurés que je serai prêt
à m'investir dans tous les secteurs qui nous tiennent à coeur pour réduire le fardeau fiscal des familles et de notre dette, et
qu'il faudrait augmenter nos revenus pour réduire l'ampleur de nos
dépenses. De toute évidence, c'est un exercice que nous effectuons déjà
quotidiennement dans chacune de nos familles.
Quand j'ai fait mon porte-à-porte dans Vimont,
parce que je fais du porte-à-porte régulièrement et je consulte les gens d'une manière régulière, les gens sont
très préoccupés par l'économie, par l'emploi, beaucoup l'emploi, et
aussi la santé. Donc, la mise en oeuvre de 50 cliniques, 7/7, ouvertes, c'est vraiment
très intéressant, et ma population de Vimont s'attend à ça.
Toutes les
familles ainsi que tous les Québécois et Québécoises peuvent… ils pourront compter sur mon
intégrité et ma transparence. J'ai toujours
été intègre dans tout ce que j'ai fait et tout ce que j'ai entrepris, et ce n'est
pas aujourd'hui que je vais arrêter.
Je serai comme mon gouvernement : transparent, respectueux. J'abonde dans le même
sens que quand le premier ministre dit que notre gouvernement sera le
plus transparent que le Québec aurait connu de l'histoire.
Je cite deux paragraphes du discours de notre
premier ministre que je trouve fondamentaux :
«M. le Président, [je formule] l'espoir que nos
débats se déroulent dans une ambiance de respect réciproque et d'écoute. [...]lorsque les citoyens assistent à
un échange d'invectives plutôt qu'à un véritable débat, elles [...] ils
cessent de nous écouter. Comme on dit chez
nous, ils changent de poste. Bien sûr, il y a [...] entre nous des différences
marquées sur certains enjeux ou sur
[certaines] orientations à donner au Québec. [Cela est] sain, [...]nécessaire
et [...] permet aux citoyens d'exercer un jugement éclairé sur notre
travail. Mais souvenons-nous que, lorsqu'on tente de rabaisser l'autre, c'est
souvent soi-même que l'on ternit.»
Les gens que je rencontre
dans Vimont, que je rencontre au Tim Hortons ou peu importe le restaurant, bien
souvent, c'est de ça qu'ils me parlent. Ils
me parlent de l'écoute, ils me parlent du respect et demandent beaucoup
de… Ils demandent, dans le fond, d'avoir un échange de qualité ici, et je pense
qu'ils ont le droit, ils ont vraiment le droit d'avoir cet échange.
En terminant,
je veux également assurer la population d'être présent et à voir à leur intérêt
général. Je tiens à réitérer ma
volonté de servir avec dévouement et conviction l'ensemble des citoyens de
Vimont et j'entends collaborer de façon harmonieuse et respectueuse avec le gouvernement en place dans l'intérêt
des citoyens et citoyennes du Québec. Nous avons, à ville Laval, une harmonie vraiment très forte entre les six
députés, et, j'en suis certain, cela va perdurer pour les années à
venir. Nous sommes soucieux de l'image de notre ville, nous voulons qu'elle
puisse se démarquer de façon à attirer plus d'investisseurs, plus de familles,
plus d'étudiants et plus de touristes.
M. le
Président, nous continuerons à veiller à ce que la population de Laval ainsi
que tout le reste du Québec soient rassurés
à tous les niveaux. Je vais, avec mon équipe, continuer à consulter la
population comme on le fait, et ce, d'une manière régulière, parce que cette consultation de cette population est
très importante pour moi. Quand je vote ici, au salon bleu, je le fais au nom de cette population. Donc,
avec… Bonjour, M. le Président, et merci de m'avoir accordé ce temps.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, merci, M. le député de Vimont, de votre intervention.
Et, compte tenu de l'heure, les travaux de l'Assemblée
sont suspendus jusqu'à 19 h 30 ce soir.
(Suspension de la séance à 18
heures)
(Reprise à 19 h 30)
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, vous pouvez vous asseoir. Alors, bonsoir, chers collègues. Nous en
sommes toujours aux affaires du jour.
Aux affaires prioritaires, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée poursuit le débat sur la motion de M. le premier ministre proposant que l'Assemblée approuve la politique
générale du gouvernement ainsi que sur la motion formulant un grief
présentée par M. le chef de l'opposition officielle.
Je suis maintenant prête à céder la parole au
prochain intervenant et je reconnais M. le député Terrebonne.
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, même si je suis dans votre angle mort, je suis toujours
vivant. Et, à cet effet, je tenais à vous féliciter pour la nomination au poste que
vous occupez. Il y aura donc pour nous tous des nouveaux défis dans le
cadre de cette législature. Je souhaite qu'elle soit à la hauteur de vos
attentes. Et la bonne nouvelle, c'est que
nous aurons un lien de proximité. Jamais nous n'aurons été aussi proches en cette
Chambre, et je vois là un avantage indéniable.
Alors, chers
amis, chers collègues, j'aimerais, tout d'abord, profiter de l'occasion de
cette première intervention pour
remercier les électeurs de la circonscription de Terrebonne qui, pour une troisième
fois, ont dit : Jamais deux sans trois, m'ont fait confiance dans
le cadre de cette 41e législature. J'aimerais donc profiter de ce temps de
parole pour remercier tout d'abord,
évidemment, l'équipe de bureau qui me soutient à longueur d'année dans la
circonscription, Aude, Jonathan et
Marie-Ève qui sont pour moi des ambassadeurs à l'intérieur de notre comté. Vous
savez que nous passons beaucoup de temps à Québec lorsque nous sommes
ici, en train de siéger au parlement. Alors, ces personnes nous représentent à longueur d'année dans des
représentations et dans des relations avec les citoyens à tout instant. Je
tiens donc à les remercier publiquement de tous les efforts qu'ils consacrent à
cette action politique.
J'aimerais
aussi remercier nos bénévoles de la campagne électorale, qui ont été nombreux
cette année à venir nous donner un
coup de main malgré toutes les intempéries. Nous l'avons dit souvent au cours
de cet après-midi, c'était une température
très différente de l'été 2012, donc une température un peu plus froide, un peu
plus enneigée, mais tout de même une température agréable pour parler de
politique et faire de la démocratie à l'intérieur du territoire québécois.
Alors, cette
équipe extraordinaire qu'est le Parti québécois de Terrebonne, je tiens à les
remercier en commençant tout d'abord
par notre général de guerre. Vous savez, il y a toujours un officier ou une
officière qui s'occupe de la gestion de nos bénévoles et qui prépare ce
qu'on appelle le jour J dans un cadre guerrier et politique. Donc, Mme
Claudette Bélanger, que je remercie pour avoir efficacement livré la
marchandise au niveau de notre sortie de votes. J'aimerais également saluer notre président de la
circonscription de Terrebonne, le très reconnu Robert Dupuis, qui est à mes
côtés depuis déjà cinq ans. Eh oui, Mme la
Présidente, ça va faire bientôt six ans que je suis député en cette Chambre.
Hier encore, j'avais 20 ans. Et
donc, à cet effet, je tenais donc à le remercier, remercier, évidemment, tous
ceux qui font partie de cet exécutif endiablé, avec une énergie qui les
caractérise. Donc, à la fois Denis, à la fois Sébastien, à la fois Jonathan et tous les autres, je vous dis : Merci et bravo
pour toutes les heures que vous consacrez à notre formation politique et à
votre rêve et vos idéaux de faire un jour du Québec un pays souverain.
Vous dire également, Mme la Présidente, que j'ai
une petite pensée pour tous nos collègues que nous avons côtoyés au cours de la
40e législature, peu importent les partis politiques. Donc, vous savez qu'il y
a eu des grands changements, des bonnes
nouvelles, des gens qui vivront des nouvelles expériences et, pour d'autres,
bien, malheureusement, des regrets.
Vous savez que, lorsqu'on se fait dire non par la population, c'est toujours vu
comme une peine d'amour parce que
tous les députés en cette Chambre aiment d'une manière sincère et honnête l'ensemble
de leurs concitoyens. Et je compare ça à une peine d'amour parce que, bon, se
faire laisser, ce n'est jamais agréable, mais, en même temps, c'est une situation qui nous fait cheminer dans la vie. Et,
qui sait, des fois, avec le temps — et je pense que nous avons certains
exemples ici présents aujourd'hui — il n'est pas dit qu'un jour
les gens ne reviennent pas à leurs anciens amours et recourtiser des personnes d'autrefois. Alors, sur ces belles paroles, je
tenais donc à les saluer également et à les remercier pour tout le
plaisir qu'on a pu échanger au cours de la dernière législation.
Alors, pour les gens de Terrebonne, ils auront
encore un député dynamique au cours des quatre prochaines années et demie, évidemment toujours aussi
fougueux et surtout toujours aussi vigilant pour la suite des choses.
Donc, il est certain que les rôles changent,
mais la motivation et la passion, elles, restent, et je tiens à leur certifier
que nous serons présents pour
défendre leurs intérêts ainsi que ceux de l'ensemble des Québécois en ce qui
concerne notamment les familles, que j'aurai la chance de vous parler
tout à l'heure.
Donc, une
opposition, Mme la Présidente, qui sera, j'en suis sûr, constructive. Les
citoyens du Québec veulent une collaboration
des parlementaires. Je pense que c'est un message que nous avons tous entendu
au cours de cette campagne électorale.
Et, évidemment, il n'est pas tombé dans l'oreille d'un sourd, nous serons donc
constructifs, les bonnes idées seront reconnues et les mauvaises seront
pourfendues. Telle sera, écoute, la doctrine que j'essaierai d'adopter au cours
des prochaines années.
Une
opposition qui, bien sûr, sera constructive d'un côté, mais à la fois aussi
vigilante, hein, c'est l'opposition officielle
de Sa Majesté. Des fois, j'aime ça me le rappeler pour rentrer, évidemment,
dans ce rôle qui, pour un député péquiste,
des fois, peut provoquer certaines réflexions. Donc, la loyale opposition de Sa
Majesté. Et nous serons donc vigilants pour la suite des choses parce
que, des fois, le diable se cache dans les détails, hein, vous le savez. Tout
le monde ici est de bonne foi. D'ailleurs,
vous connaissez mieux que quiconque le règlement de l'Assemblée nationale,
nous présumons toujours de la bonne foi des parlementaires en cette Chambre.
Ayant été leader adjoint, j'ai veillé à la préservation…
Mais quand même, des fois, dans certaines phrases, dans certains exemples, il
faut être capable de creuser, il faut
être capable d'aller chercher l'ensemble de la réponse qui, des fois, peut
paraître un peu nébuleuse, et c'est le rôle de l'opposition d'agir en ce sens. Et j'ai compris que le premier ministre,
dans son discours inaugural, était ouvert à la chose, ouvert à collaborer, à tendre la main, mais aussi
il a dit, et je le cite : «Je pense qu'aucun parti ici n'avait le monopole
des bonnes idées, et, en ce sens, nous allons donc travailler à faire en sorte
de faire avancer ces dossiers avec l'ensemble des parlementaires.»
Et, à la fois
que nous allons être constructifs et vigilants, il est inévitable aussi que,
sur certains points, nous allons être
intraitables parce qu'il y a des valeurs au Québec, il y a des situations sur
lesquelles la population ou le Québec ne peut pas se permettre de reculer. Nous l'avons vu au cours des dernières
années, notamment en ce qui a trait à la question de l'intégrité, de la
lutte à la corruption et à la collusion, il y a des thèmes sur lesquels la
population du Québec ne veut pas nous voir reculer, au contraire elle veut nous
voir avancer.
Il y a
également toute la question qui touche plus particulièrement mon coin de pays,
qui est l'inéquité. Je pense qu'au
cours aussi des prochaines années, comme député à l'Assemblée nationale, la
question de l'inéquité au niveau des services
dans différentes régions va devoir être une réflexion de tout instant pour le
prochain gouvernement et pour les parlementaires de cette Chambre, des
régions qui, des fois, vivent des situations d'explosion démographique, où la population augmente à un rythme effarant, mais
dans lequel les services ne suivent pas la cadence, et évidemment, année
après année, se crée un écart, là, qui ne
cesse de s'accentuer et qui crée des situations, des fois, complètement
inacceptables. Et donc, sur cette inéquité, j'espère aussi voir le gouvernement
apporter une attention particulière, et, évidemment, j'y travaillerai comme
député de l'opposition.
Il y a des
enjeux, évidemment, plus locaux qui suscitent mon attention, notamment des
annonces qui avaient été commencées à
la fois par l'ancien gouvernement libéral et le gouvernement péquiste qui l'a
précédé. Rappelons-nous quand même, Mme la Présidente, que nous avons
été là 18 mois. Ce fut bref, mais intense. Et donc, à cet effet, je pense qu'il y a quand même une continuité à observer
pour la suite, notamment en ce qui a trait… Par exemple, l'autoroute 19
à Terrebonne, qui est à Bois-des-Filion, mais qui touche les citoyens de notre
circonscription, annoncée en 2010 par M. le
premier ministre Jean Charest à l'époque et qui a été poursuivie par le
gouvernement péquiste, j'espère que l'actuel gouvernement y réservera
également, aussi, une pensée dans son prochain budget, et nous serons là pour y
voir.
• (19 h 40) •
Vous savez,
également les soins de santé… Je connais d'une façon peut-être un peu
exceptionnelle le ministre de la Santé,
qui a eu la chance, là, de nous côtoyer à Terrebonne dans le cadre d'une
campagne électorale, là, fulgurante de l'été 2012. Il connaît très bien les réalités des gens du sud de Lanaudière
et, particulièrement, de ma circonscription. Donc, j'espère qu'il sera à
la hauteur pour les attentes qui se font sentir pour les jeunes familles, notamment,
de ces régions en pleine expansion.
Au niveau
des organismes communautaires, vous n'êtes pas sans savoir, Mme la Présidente, qu'il y a beaucoup d'inquiétudes.
Ils viennent également, des fois, devant le parlement nous le rappeler. Il y a
toute cette question concernant la hausse des organismes communautaires,
une hausse qui est attendue depuis longtemps. Également, ce sera à suivre.
Et, pour les
familles, il va sans dire qu'il y a toute la question qui touche aux places en
garderie, donc de compléter le réseau
des services de garde. C'est 250 000
places sur lesquelles, gouvernement après gouvernement, l'ensemble des parlementaires se donnent à la tâche. Nous avons
hâte de voir si elles seront, comme prévu, débloquées pour la suite des
choses. Donc, j'ai entendu dans le discours inaugural du premier ministre une
particularité. J'ai entendu une attention particulière,
en fait, sur la question des enfants et des jeunes familles. Je n'oserais pas
dire, comme le général de Gaulle, là, que
je… enfin, je vous ai compris. Je sentais qu'il y avait une nuance, mais, de ce
que j'ai entendu, c'est qu'aucun enfant ne sera laissé derrière, que
tous les enfants du Québec auront droit, dans le fond, au service qui leur est
offert par le gouvernement et qu'aucun ne sera laissé pour compte. C'est ce que
j'ai entendu. J'ai entendu également des citations exaltées, là, de Saint-Exupéry où un enfant qui ne
va pas au bout de ses rêves est comme si on assassinait un Mozart. Donc,
j'ai senti, encore là, qu'il y avait une
volonté du gouvernement de vouloir donner toute l'attention qu'il se doit aux
jeunes familles, et particulièrement aux
enfants, qui pourront bénéficier de ces services de garde de qualité, qui font
quand même l'envie et qui ont gagné le respect aux yeux de bien d'autres
provinces et de bien d'autres pays. Alors, à cet effet, je serai, bien sûr,
vigilant.
Mme la
Présidente, il y a des bons coups dans le discours inaugural du premier ministre.
Quand nous disons que nous allons être constructifs, je pense que c'est
important de le faire jusqu'au bout. Il y a des bonnes annonces qui ont été annoncées. En tout cas, moi, je me suis
réjoui personnellement lorsque j'ai entendu le premier ministre du
Québec nous dire que l'électrification des
transports allait se poursuivre parce que je pense que c'est un projet de
société qui est incontournable pour
le Québec, et qui ferait avancer la société québécoise beaucoup plus loin dans
différents domaines, et qui permettrait à la fois de créer de la
richesse, mais aussi de lutter contre l'environnement. Si j'avais peut-être…
Que de lutter pour la préservation, plutôt, de l'environnement et la lutte aux
gaz à effet de serre, oui, voilà.
Et, si j'avais
un conseil, peut-être, à donner au gouvernement qui est en place, c'est de voir
de quelle manière on peut l'exprimer,
cette politique-là d'électrification des transports, de manière à ce que les
gens s'y reconnaissent un peu plus.
Parce que ce que je me suis rendu compte, c'est que, même si c'est un projet
qui est extraordinaire et qui est porteur pour le Québec, je pense qu'il y a encore beaucoup de Québécois qui n'ont
pas saisi l'ensemble des retombées potentielles de ce projet. Et, nous l'avons mentionné, à la fois ça nous permet d'utiliser
nos surplus électriques pour le Québec, à la fois ça nous permet de développer des technologies, par exemple, dans le
moteur électrique pour devenir des chefs de file au niveau mondial dans
ce secteur, créer des emplois de qualité dans des sphères de haute technologie.
Ça nous permet de lutter contre le déficit
de 14 milliards de dollars de pétrole qu'on importe chaque année de l'étranger
pour faire rouler nos voitures… afin
de permettre d'enrichir plutôt nos sociétés d'État, et donc le gouvernement, et
donc les poches des contribuables tout en luttant contre les gaz à effet
de serre. Alors là, je vous vois, vous faites des convulsions, vous me dites : C'est ça, l'électrification des
transports? Oui, c'est ça, et il faut trouver une façon de l'exprimer d'une
manière encore plus évidente parce qu'il y a beaucoup de facteurs, et j'ai
senti qu'il fallait, donc, mettre un peu plus d'efforts là-dessus.
Des très
bonnes idées également concernant l'inspecteur général de la ville de Montréal.
Je sens que ça va aller de bon train.
Également, le projet de loi mourir dans la dignité, j'étais très heureux de
voir qu'il était revenu au feuilleton, et en partenariat, bien sûr, avec la députée de Joliette, qui est notre
collègue ici dans Lanaudière. Donc, un projet qui, comme vous le savez plus que quiconque, a suscité
beaucoup d'admiration pour la façon avec laquelle il a été traité. Donc,
toute la concertation et la collaboration
qui a été mise dans cette tournée, qui a duré, si je ne me trompe pas, plus de
quatre ans et demi à travers le
Québec, mais aussi avec les consultations parlementaires que nous avons connues
à l'Assemblée nationale, les
discussions, les périodes de questions, oui, il y a de quoi s'inspirer pour la
suite des choses, et je suis très content de voir que le gouvernement
actuel décide d'aller de l'avant. Je pourrais vous parler d'efficacité
énergétique. J'ai senti que, dans le discours, également on en parlait et que c'était
une préoccupation. Je trouve que c'est donc des bons coups.
Il y a quand
même aussi des points sur lesquels il faut… Il reste encore un point d'interrogation,
hein? Comme je vous disais, des fois
le diable est dans certains détails. Au niveau de la jeunesse, j'ai senti que
tous les parlementaires ici, en cette
Chambre, avaient le coeur jeune. Ça, je pense que je ne me suis pas trompé.
Mais, au niveau de la jeunesse, je n'ai pas entendu encore de réponse en ce qui concerne la politique d'action
jeunesse qui a été largement commencée par l'ex-député de Laval-des-Rapides et
de voir de quelle manière le premier ministre, qui est titulaire, évidemment,
de cette charge, pourra continuer ce travail colossal.
Et,
évidemment, aussi au niveau de la culture, je me serais attendu à peut-être un
petit peu plus de chair autour de l'os.
J'ai compris aussi qu'il y aurait une charte, un débat sur la laïcité au
Québec, donc une charte, un projet qui serait proposé éventuellement.
Alors, j'ai bien hâte de voir dans quelle mouture cette proposition prendra
forme.
Et, pour le
reste, bien, je vous ai parlé, évidemment, des familles, des places en
garderie, là où on attend toujours les questions.
C'est sûr que
j'ai un petit regret. Je vais prêcher pour ma paroisse. Si je ne le fais pas,
personne ne va le faire. En tant que
porte-parole en matière de famille, c'est certain que j'analyse un peu la
situation depuis deux semaines et je trouve qu'il y a un peu d'avance et un peu de recul, là, sur certains aspects.
Et, j'ai écouté attentivement le discours inaugural, je sens qu'il n'y a pas de porte complètement fermée
pour compléter le réseau, mais qu'il y a encore des zones grises, là, où
il peut y avoir des marges de manoeuvre.
Vous vous rappelez, Mme la Présidente, qu'il y a eu un moratoire annoncé
sur toutes les places octroyées en garderie
à la fois par l'ancien gouvernement, mais par ceux aussi du gouvernement
libéral, des places dont les analyses
avaient été commencées sous l'ancienne ministre de la Famille, Mme Yolande
James, à l'époque. Et là, finalement,
bon, c'est revenu, on a compris que celles qui étaient en 2014, toutes ces
places-là qui étaient quasiment prêtes allaient être octroyées, mais il
y a encore beaucoup d'inquiétude pour les places de 2015 et de 2016 dont les jeunes familles du Québec attendent éperdument une
réponse, ainsi que les intervenants du réseau. D'ailleurs, plusieurs ont
manifesté leur inquiétude à cet égard.
Également,
là, j'ai appris aujourd'hui, j'ai appris aujourd'hui, Mme la Présidente, que le
gouvernement n'excluait pas peut-être, là, de moduler les tarifs en
place en garderie. Donc, un parti qui, durant toute la campagne électorale, disait : Nous n'allons qu'indexer les tarifs
en garderie, nous trouvons que la proposition du Parti québécois de les
augmenter de 8 $ à 9 $ puis
indexer, ça créerait un choc tarifaire incroyable pour le Québec, là, ça serait
un cataclysme pour les jeunes familles…
Bien là, on entend aujourd'hui que, finalement, une proposition de modulation
dont je n'ai pas encore tous les détails
pourrait être envisagée. Alors, j'ai compris que ça irait devant la commission
sur la fiscalité, une commission dont, évidemment, nous allons porter
une attention plus précise au cours des prochains jours. J'ai bien hâte de voir
de qui elle sera composée et avec quelle mission. Alors, là-dessus, il y a
évidemment des interrogations qui sont claires.
Et,
à cet effet, Mme la Présidente, parce que je dois conclure — j'aurais pu vous parler pendant toute la
soirée, je sens qu'il y avait un intérêt
pour m'entendre encore pendant des heures ici, en cette Chambre — je dois quand même finir en vous disant que je suis un peu déçu de la
manière dont le gouvernement se comporte au niveau de ce dossier. J'aimerais
donc, à cet effet, vous mentionner que la
suite des choses risque d'être difficile si la clarté n'est pas au rendez-vous
sur l'ensemble des questions qui touchent,
justement, aux services de garde ou à la famille. Nous sommes présentement
dans la semaine des services de garde au Québec. Nous espérons ces réponses,
et, jusqu'à ce que nous les aurons, bien, nous allons donc continuer à faire
notre travail.
Motion formulant un grief
Et, à cet égard, je me dois de vous présenter
une motion, la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale blâme sévèrement le gouvernement libéral pour la désorganisation
annoncée au sein du réseau des
centres de la petite enfance et pour le climat d'incertitude qu'il laisse
planer sur toutes les familles du Québec.»
En espérant pouvoir avoir des réponses le 4 juin
prochain au budget. Merci beaucoup.
• (19 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci beaucoup de votre intervention des plus dynamiques, M. le député de Terrebonne. Et votre motion est
déposée selon sa recevabilité. Alors, maintenant, je reconnais M. le
député d'Ungava. À vous la parole.
M. Jean Boucher
M.
Boucher : Merci, Mme la Présidente. Premièrement, bien, je voudrais
vous féliciter pour votre nomination. Et puis je pense que vous êtes une
inspiration pour tous des deux côtés de la Chambre.
Chers
collègues du parti ministériel, chers collègues des oppositions. (S'exprime dans une langue autochtone). Yes, today is a great day. For the first time in history, a citizen
living in Nunavik, a Nunavimmiut, living in Kuujjuaq, a Kuujjuamiut, had been
elected in a provincial general election and start to sit here as a member of
this Assembly.
Permettez-moi de vous
exprimer ma joie et ma fierté d'avoir été élu le 7 avril dernier dans la
circonscription d'Ungava sous la bannière du Parti libéral. Il s'agit pour moi
d'un honneur d'avoir reçu la confiance des électeurs du compté. Malgré toute la joie que je peux ressentir quant à ce nouveau
défi, c'est avec une grande humilité que je m'attaque à mon mandat au cours des prochaines années. C'est
une tâche qui est très importante, certainement. Mais, pour moi, tout
ça, ça ne représente pas une tâche à accomplir, mais plutôt quatre ans de défis
puis une aventure au service de mes concitoyens d'Ungava.
Ma victoire
du 7 avril dernier, je ne l'ai pas remportée tout seul, des fidèles
supporteurs m'ont aidé à l'obtenir. Je disposais d'une équipe qui était
restreinte, mais oh combien efficace! Je ne vais pas les nommer, de peur d'en
oublier certains. Toutefois, ceux et celles
qui m'ont supporté vont se reconnaître sûrement. Je salue votre détermination et votre
indéfectible collaboration. Sans vous, je ne serais probablement pas ici ce
soir parmi vous.
Je voudrais
aussi mentionner l'appui sans réserve reçu par ma conjointe, Sonya, depuis le
premier jour où il a été question pour moi d'une possible venue en politique.
Elle m'a encouragé et supporté, et je suis chanceux de l'avoir à mes côtés. On parlait, au moment de la rentrée parlementaire, que les familles, particulièrement les conjoints, prêtent leurs êtres aimés au service du public. Ils acceptent de
les voir moins souvent pour le service de l'État. Il s'agit, pour moi,
bon, et Sonia certainement, d'un prêt sans
intérêts. Détrompez-vous, je ne dis pas que ça ne l'intéresse pas que je sois
élu ici, bien au contraire, mais je
dis plutôt que les bénéfices qu'elle va en tirer sont bien maigres par rapport aux sacrifices qu'elle aura à faire au cours des années futures.
Donc, merci pour tout ce que tu fais pour moi, Sonya.
Les enfants,
Alexandra, Jean-Philippe et le petit dernier, Jean-David, merci, votre appui me
touche. Quand je parle du petit dernier, il n'a pas cinq ans, il a 21
ans, et puis il m'a bien aidé au cours de la campagne électorale. En effet, Jean-David
et Sonya ont fait campagne pour moi au Nunavik alors que je faisais campagne
dans le sud, c'est-à-dire à Chibougamau, Mistassini, Oujé-Bougoumou, ainsi de
suite. Il faut croire que leur enthousiasme a été contagieux, puisque, bon, je
suis ici aujourd'hui et j'ai reçu l'appui.
Comme je
disais tout à l'heure, un gros merci aux électeurs du comté d'Ungava
pour la confiance qu'ils m'ont portée.
Je vais me montrer à la hauteur du mandat qu'ils m'ont confié. Et puis, pour
Ungava, c'est un changement de cap, une
première. En effet, pour la première fois depuis la création du comté en 1980,
Ungava a élu un député du Parti
libéral, elle qui, jusqu'au 7 avril
dernier, avait toujours été représentée par un député issu du parti de nos amis
de la première opposition.
Pour la
première fois de l'histoire, dans quelques semaines, un député aura son bureau
de comté situé au Nunavik, à Kuujjuaq plus précisément. Une autre
première — du
moins, c'est ce qu'on m'a rapporté — Mme Nicole St-Louis, mon adjointe au bureau de comté de Chibougamau,
est la même que celle qui a oeuvré pendant plusieurs années avec M. Ferland, le précédent député de la
circonscription, et son prédécesseur avant ça, M. Létourneau, tous deux issus
du Parti québécois. Mme la Présidente,
au-delà de la partisanerie, je pense qu'il y a les gens, il y a le meilleur
intérêt du citoyen. En présence d'une
employée compétente, dévouée, aimée de tous, la logique voudrait que la
personne demeure en poste. Eh bien,
Mme la Présidente, la logique a été respectée pour le plus grand bien du payeur
de taxes et du citoyen. Je pense que c'est ça, faire de la politique
autrement.
À cette
équipe vient s'adjoindre M. Donald Bubar, qui est l'ancien maire de
Chibougamau, un jeunot de 75 ans encore
droit comme un chêne et apprécié de tous — je pense qu'il va être d'un grand secours;
Mme Josée Lévesque — pas
Mme Josée Lévesque du cabinet du whip, une
autre Josée Lévesque, juste pour préciser; et, finalement, Me Geneviève
Gosselin, ma fidèle coéquipière et complice depuis de nombreuses années.
Vous
me direz sans doute que je manque de neutralité en vous parlant de mon comté,
le comté d'Ungava. C'est bien sûr, j'ai
comme un gros parti pris. Il est, sans l'ombre d'un doute, un comté qu'on peut
qualifier d'unique sur la carte électorale
du Québec, et ce, à plusieurs égards. On y trouve une relativement faible
population, environ 35 000 habitants, compte tenu de l'étendue, environ 26 000 électeurs qui sont
répartis sur un territoire de 855 000 kilomètres carrés. C'est grand,
mais je vais vous imaginer ça pour donner des images pour donner l'ampleur de
la grandeur. Au sein de cette population, trois communautés s'y côtoient :
les Jamésiens, les Cris et, finalement, les Inuits vivant au Nunavik, les
Nunavimmiuts. Trois populations, trois cultures.
Le comté d'Ungava
est de loin le plus vaste des 125 comtés. La taille du comté est surréaliste,
et permettez-moi, comme je vous
disais tout à l'heure, d'en faire des comparatifs afin d'en saisir l'ordre de
grandeur. Le comté d'Ungava, c'est
1,3 fois plus grand que la taille de la France au grand complet. C'est
51 % de la taille totale de la province de Québec. C'est pas tout à fait 9 % de la superficie
totale du Canada. C'est aussi quatre langues parlées : le cri, l'inuktitut,
le français, l'anglais. Trois
cultures, comme je disais : francophone, crie et inuite. Aussi incroyable
que ça puisse paraître, si le comté d'Ungava était une province
canadienne, cette dernière serait la quatrième plus vaste du territoire,
respectivement derrière le Québec, l'Ontario
et la Colombie-Britannique. Si l'Ungava était un pays, il se classerait au 34e
rang des plus grands pays du monde
sur 222 pays répertoriés, tout juste derrière le Vénézuéla. Donc, c'est un
comté qu'on peut dire qu'il est relativement grand.
Le comté d'Ungava,
bon, c'est fait de vastes étendues sauvages, même souvent encore inviolées par
la main de l'homme, des paysages à
couper le souffle, une faune et une flore à faire rêver n'importe qui. Des
richesses en quantité, le minerai, la forêt, l'hydroélectricité, tout le
potentiel touristique. Mais, toutefois, sa plus grande richesse, je ne l'ai pas
nommée encore, c'est sa population. Les
Jamésiens, des fiers bâtisseurs qui sont souvent venus d'autres régions que
le comté lui-même, des pionniers qui étaient
à la recherche d'un avenir meilleur et qui sont venus participer au
développement de cette fantastique région. Les Cris, qui occupent les
territoires depuis la nuit des temps, qui sont fiers, inventifs, attachés à la
tradition, mais aussi résolument tournés vers l'avenir.
(S'exprime dans une langue autochtone).
I'm sorry, I'm sure that my
pronunciation was terrible. But I promise to improve and get into the Cri language very soon. And finally the Inuit people, my friends, my
adoptive family.
Un peuple ayant survécu depuis toujours dans les
conditions climatiques parmi les plus sévères sur la planète, où il fait
froid. Oui, il fait froid au Nunavik, Mme la Présidente, je peux vous en
témoigner. J'entendais des collègues qui se plaignaient qu'à moins 20 poser des
pancartes, c'était terrible. Je les invite à venir poser des pancartes au
Nunavik la prochaine fois. Toutefois, ce froid mordant ne résiste pas à côté de
la chaleur du coeur des Inuits.
Inuit people, you are talented,
strong and courageous.
(S'exprime dans une
langue autochtone).
M. le premier
ministre, dans son discours inaugural, a noté qu'il énonçait son désir pour
notre gouvernement de travailler avec la communauté des premières
nations, et plus particulièrement les nations crie et inuit. J'en suis ravi, croyez-moi. De plus, Mme la Présidente, il m'a
fait l'honneur de me nommer adjoint parlementaire au ministre des
Affaires autochtones. Je lui en remercie
pour cette confiance. Pour moi, travailler avec M. le ministre aux Affaires
autochtones, je me sens choyé d'avoir l'opportunité de collaborer avec lui.
Partageant ma
vie depuis 17 ans avec Sonya, ma conjointe, qui est une Innue originaire de la
bande d'Essipit aux Escoumins,
croyez-moi, Mme la Présidente, je connais ça, les affaires autochtones. Blague
à part, le 7 avril dernier, les peuples
cri et inuit se sont donné une voix au caucus libéral et à l'Assemblée
nationale, et ce sera pour moi un privilège d'oeuvrer auprès de mes
soeurs et mes frères des premières nations. Au cours du mandat, qui en est à
ses premiers pas, il va falloir savoir
garder le cap, se souvenir d'où on est parti, mais, encore plus important, se
souvenir d'où on s'en va. Il faut être inspiré pour faire ça.
Certains
parmi vous ou ailleurs s'inspirent de personnages de l'histoire, des grands
sportifs ou encore des vedettes du
monde du spectacle. Pour ma part, moi, je trouve mon inspiration auprès des
gens qui m'entourent. Il y a toujours des gens ordinaires qui réalisent l'extraordinaire. Je vais vous citer en
exemple Mme Marie‑Hélène Caron qui est une jeune femme courageuse qui a travaillé avec moi au Nunavik pendant quelques
années. En début de vingtaine, elle a été frappée par un cancer de la thyroïde. Maintenant rétablie
et en mi-vingtaine, en janvier dernier, elle a gravi le mont
Kilimandjaro dans le cadre d'une levée de
fonds pour lutter contre les cancers thyroïdiens. Les pas qui l'ont menée au
sommet étaient tantôt automatiques,
banals, faciles, mais parfois ils étaient difficiles et même souffrants. C'est
son ardeur à la tâche et sa constance
dans les efforts qui lui ont permis de réussir son exploit. Donc, c'est une
personne de qui on doit s'inspirer.
C'est avec
cet état d'esprit que je retrousse mes manches et entre en scène. Comme vous le
savez tous, bon, je suis un nouveau parmi vous. Maintenant, assez parlé, et
au travail! Merci, Mme la Présidente.
Thank you. Meegwetch. Nacormik.
• (20 heures) •
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci beaucoup, M. le député d'Ungava. Et, si je peux me permettre un
petit commentaire, votre passage en cri nous semblait très, très bien, là,
alors vous pouvez poursuivre sur la même voie.
Maintenant,
je vais reconnaître le ministre
délégué aux Transports et à l'Implantation de la stratégie maritime. La
parole est à vous.
M. Jean D'Amour
M. D'Amour : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, c'est
un plaisir pour moi, pour la première occasion, d'intervenir à l'intérieur
de la 41e législature.
Tout d'abord, vous me
permettrez, Mme la Présidente, de féliciter chacun des membres de ce Parlement,
des deux côtés de la Chambre, qui ont été
soit élus ou réélus le 7 avril dernier. Je veux également remercier les
citoyens de ma circonscription de Rivière-du-Loup—Témiscouata, qui, pour une
période qui s'échelonne sur une période de moins de cinq ans, m'ont accordé leur confiance pour une troisième fois. La
première fois, c'était en 2009, à l'occasion d'une élection partielle. Par la suite, j'ai été réélu
en 2012, pour l'être de nouveau le 7 avril dernier. Pour moi, c'est une
source de grande fierté. Évidemment, je
tiens à les assurer de ma disponibilité, de mon engagement pour les quatre
prochaines années et demie à
poursuivre le développement de notre circonscription, à continuer à travailler
avec ardeur quant au développement de l'emploi.
Je n'ai pas
oublié les enjeux de la dernière campagne électorale chez nous, Mme la Présidente. Il y a eu des dossiers routiers importants, notamment la 185.
Il y a des attentes en regard de l'industrie forestière parce qu'il y a
possibilité de créer des emplois. On sait
tous que la forêt offre des perspectives intéressantes. Les marchés se
raffermissent, et il y a des enjeux importants dans ma circonscription.
Autre
élément, les dossiers liés à l'acériculture. Vous savez que la MRC de
Témiscouata et celle des Basques sont formées,
je dirais, principalement de producteurs acéricoles, des gens qui créent des
emplois, qui ont connu une bonne saison,
mais il y a un défi, il y a un enjeu, celui du financement de la banque de
sirop d'érable, la banque stratégique de sirop d'érable. Ça fait partie
de nos priorités.
Évidemment,
en matière de santé, en matière d'éducation, il y a des attentes, mais
heureusement il y a devant nous un horizon de quatre ans qui va nous permettre
non seulement de nous attarder à ces problématiques, mais faire en sorte que
les réalisations soient au rendez-vous.
Je tiens également à remercier les bénévoles qui
m'ont entouré à l'occasion de cette campagne électorale, des dizaines et des
dizaines, pour ne pas dire des centaines de personnes, réparties dans les 43
municipalités de notre circonscription, qui,
à un moment ou à un autre de la campagne, ont mis la main à la pâte et qui ont
créé cette différence, qui m'ont
permis ce retour à l'Assemblée nationale. Je tiens à les remercier du plus
profond de mon coeur, remercier également les membres de mon personnel de comté, que ce soit au bureau de
Rivière-du-Loup ou à celui de Notre-Dame-du-Lac… pardon, à Témiscouata-sur-le-Lac, le nouveau nom de la municipalité
maintenant, ou à la MRC des Basques, des gens qui au quotidien font la
différence dans la vie des citoyens de chez nous, et je tiens à les remercier
chaleureusement pour leur implication.
En avril
dernier, suite à l'élection, le premier ministre m'a fait l'honneur de me
nommer ministre délégué aux Transports et à l'Implantation de la stratégie
maritime, mais en même temps avec une
responsabilité territoriale qui touche le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine. C'est presque
aussi grand que le comté d'Ungava, Mme
la Présidente. C'est un grand territoire merveilleux, fantastique, où l'on retrouve
des paysages à couper le souffle, mais surtout des citoyennes et des citoyens engagés dans leur développement, des
citoyens et des citoyennes qui font la différence à tous les jours dans ce qu'ils font, dans ce qu'ils
réalisent. Et c'est pour moi une grande source de fierté que de les
représenter. J'ai déjà eu l'occasion, avec
des collaborateurs, de me rendre en Gaspésie au cours des dernières semaines.
On a fait le territoire sud de la
Gaspésie. Il nous reste la Haute-Gaspésie à visiter, les Îles-de-la-Madeleine.
J'ai déjà eu l'occasion de parcourir le Bas-Saint-Laurent, d'aller à quelques reprises à Rimouski. J'irai vers
la fin de la semaine au niveau de la Mitis, la MRC de La Mitis, à Amqui précisément, pour aller
rencontrer des citoyens, pour aller entendre des préfets nous parler de
leurs nombreux projets, parce qu'effectivement les projets sont nombreux.
Il y a des
attentes, notamment en territoire gaspésien. Le taux de chômage, Mme la Présidente, à la fin du dernier mandat du gouvernement qui nous a précédés,
le taux de chômage se situait à près de 21 %. Il y a là un défi lié à l'emploi, qui est colossal, qui est important et
auquel j'entends me consacrer avec mes collègues de façon prioritaire au
cours des prochaines semaines. Il y a des projets, il y a des gens qui s'y
consacrent, il y a des organisations liées au développement
économique, que ce soient les CLD, la conférence régionale des élus, Société d'aide
au développement des collectivités,
chambres de commerce. Il y a autant de personnes, de structures impliquées,
qui, j'en suis convaincu, vont faire cette grande différence.
Ce qui m'amène, Mme la Présidente, à vous parler
de la stratégie maritime qui a été proposée au Québec à l'occasion de la dernière campagne électorale. La stratégie maritime, ça a débuté, dans le fond, cette belle
histoire là, en juin 2013. À cette
occasion, le premier ministre était de passage dans la circonscription de Rivière-du-Loup. Nous étions, lui et moi, près du fleuve, sur le site de l'Auberge de
la pointe, que bien des gens connaissent au Québec parce que
c'est un lieu reconnu, c'est un lieu
qui est visité par de nombreux Québécois à chaque été, et on voyait le fleuve, et on s'est
parlé pour la première fois de la stratégie maritime. Le premier ministre m'a alors confié son intérêt de doter le Québec d'une nouvelle
stratégie qui créerait de l'emploi, et c'est à ce moment que j'ai obtenu le
mandat d'y travailler avec un groupe de personnes, de l'élaborer.
Alors, de
juin 2013 à janvier 2014, je tiens à saluer le travail de cette équipe d'hommes
et de femmes qui ont, par leur réflexion, nourri ce projet de stratégie
maritime. On pense notamment aux gens des chantiers maritimes, au monde universitaire. Tout le secteur de la
technopole de Rimouski a été mis à contribution. On a fait une tournée du
Québec, on a reçu des gens de l'industrie
touristique et on a parlé du fleuve, on a parlé de notre développement maritime
tel qu'on l'envisageait au cours des prochaines années, et ça a été
porteur. Ça a donné lieu à la création de cette stratégie, d'un document qui a
été d'abord l'objet d'un programme électoral mais qui devient par la suite une mission
qui m'a été confiée par le premier ministre, une mission à laquelle je vais
répondre avec beaucoup d'engagement au cours des prochaines semaines.
Il y a différents volets. Il y a les volets
touchant notamment la formation, les pêches, l'aquaculture, le développement
des biotechnologies marines. Il y a de
multiples occasions. On sait que le Canada et l'Union européenne vont conclure, au cours des prochains mois, des prochaines années,
une première entente de libre-échange qui va ouvrir les marchés, de nouveaux horizons, et ça va
nous permettre de maximiser les retombées liées à ce territoire maritime, à
cette route maritime qu'est le Saint-Laurent. La stratégie vise à
développer également un pôle logistique dans le secteur de la Montérégie. Il y a
là des avenues, parce qu'on sait que la stratégie maritime, finalement,
c'est aussi l'intermodalité, c'est parfois la voie ferrée, c'est parfois le réseau routier, et la Montérégie
nous apparaît à ce moment-ci comme étant un lieu potentiel en termes d'implantation
d'un pôle logistique à haute valeur ajoutée. Alors, ça fait partie des
discussions que nous avons maintenant.
Nous
allons transporter de manière plus sécuritaire et plus écologique, parce qu'on
sait très bien que le transport maritime
est plus écologique, est plus collé à la notion de développement durable que
toute autre forme de transport. On va favoriser le transport maritime
des marchandises. On a remis à l'avant-plan, si vous me permettez l'expression,
toute la question du «cabotage».
Soutenir
les chantiers maritimes. Au cours des
dernières années au Québec, on a développé
une filière maritime qui est imposante, qui est diversifiée tant par la
nature des travaux qui sont réalisés que par l'ampleur des navires qui sont
construits ou réparés. Ça fait partie de notre mission.
Nous proposons également un élargissement du
mandat de la Société des traversiers du Québec, une société qui date de quelques décennies maintenant, qui emploie des personnes un peu partout sur le
territoire québécois, qui gère de façon fort judicieuse des
services de traverse. Mais voilà qu'au Québec il y a les services reconnus,
donc financés par le gouvernement du Québec, et il
y a les autres traverses pour
lesquelles souvent, parfois, mais la plupart du temps, j'oserais dire, c'est plus difficile financièrement. Alors,
on va proposer un élargissement du mandat de la Société des
traversiers. Déjà, il y a des personnes qui y travaillent présentement. Je vais
vous donner quelques exemples. Dans ma région, Rimouski-Forestville est une traverse qui n'est pas reconnue par le gouvernement. Son opération devient un défi quasi quotidien pour être capable
d'absorber les frais liés aux opérations puis arriver à la fin de l'année pour
au moins balancer les chiffres, faire en sorte qu'il n'y ait pas de déficit. C'est
la même chose dans ma circonscription, celle de Trois-Pistoles—Les
Escoumins, qui n'est pas reconnue. Donc, nous songeons, au-delà des routes
essentielles, à des reconnaissances de type
intermédiaire qui pourraient éventuellement permettre à ces services de pouvoir toucher de
l'argent de l'État en guise de soutien. Mais ce ne sera pas gratuit, il faudra
que les entreprises se penchent sur des stratégies touristiques visant à aller chercher un plus grand nombre de touristes à l'intérieur de nos services de traverse. Pourquoi? Bien, pour créer des
emplois dans les communautés qui sont concernées.
On
veut bien sûr nous attarder à la question des pêches. Les
pêches, c'est un secteur traditionnel au Québec, qui est particulièrement présent en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine. Alors, j'ai eu l'occasion, avec des collaborateurs,
de visiter, il y a tout juste deux semaines,
l'école nationale des pêches en Gaspésie, où on fait de la formation, où, au
cours des dernières années, on s'est vraiment rapproché des besoins
de l'industrie. Alors, il faut miser sur cette école qui est
dans l'Est du Québec, qui est en territoire gaspésien. C'est contenu à l'intérieur
de la stratégie maritime.
• (20 h 10) •
À
l'intérieur de la stratégie également, on parle de développement des biotechnologies marines avec ce centre,
à Rimouski, ce centre d'importance qui crée
des produits, qui offre des perspectives en matière de développement
économique et social tout à fait incomparables pour le Québec.
Bref,
Mme la Présidente, pour nous, c'est un projet de société
en soi, une stratégie maritime pour une période qui est celle d'aujourd'hui,
2014-2030, à l'intérieur de laquelle, bien, on vise des objectifs ambitieux,
comme par exemple la création de 30 000 emplois. Ce qu'on veut, c'est provoquer
des investissements privés de l'ordre de 4 milliards de dollars au cours des 15 prochaines années. Évidemment, le
tout sera assorti d'investissements publics. Pour ce faire, nous aurons
des discussions à avoir avec le gouvernement fédéral. Il y a les communautés
qui veulent investir. Le gouvernement du Québec
investira parce qu'on y croit fondamentalement. Nous sommes d'avis que cette stratégie
maritime sera porteuse pour les
prochaines années, à la condition d'y consacrer toutes les énergies
nécessaires. Évidemment, on est face à une situation financière, au Québec, où on doit redresser la situation des
finances publiques, mais, au-delà de ce redressement, hein, des coupures ou des rationalisations dans
les ministères qui devront s'opérer, nous avons la responsabilité de
créer des emplois. Et la stratégie maritime
sera pour nous un outil indispensable de création de richesse, d'emplois et de
prospérité, oui, dans la région de Québec, bien sûr dans la région
métropolitaine, mais partout ailleurs au Québec. Je vous ai abondamment parlé de la Gaspésie, du
Bas-Saint-Laurent. J'aurais pu vous parler de la Mauricie. On a parlé
rapidement de la Montérégie.
Pour tout le Québec,
cette stratégie, Mme la Présidente, est porteuse d'un avenir qui sera meilleur
pour les Québécois. Et, pour la première fois de l'histoire du Québec, nous
proposons une stratégie détaillée, une stratégie ambitieuse qui met à
contribution l'ensemble des partenaires liés de près ou de loin à l'industrie
maritime.
Tel
est mon message ce soir. Malheureusement, je manque de temps. J'aurais pu aller
beaucoup plus loin. Il y a des volets
que je n'ai pas eu l'occasion d'aborder, mais j'aurai sans doute d'autres
occasions ou d'autres tribunes pour le faire. Je vous remercie beaucoup,
Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, M. le
ministre. Je cède maintenant la parole au député de Mégantic.
M. Ghislain Bolduc
M.
Bolduc
(Mégantic) : Merci, Mme la Présidente. Je
voudrais tout d'abord prendre quelques instants pour vous féliciter de
votre nomination. Chers collègues du gouvernement et le collègue de l'opposition,
bonne soirée.
J'aimerais tout d'abord souligner à quel point
je suis fier d'occuper les fonctions de député de Mégantic à l'Assemblée
nationale. Pour un deuxième mandat, les citoyens et citoyennes de ma
circonscription m'ont accordé la confiance de les représenter au gouvernement. C'est un privilège que j'accueille
avec beaucoup d'humilité, mais surtout avec la motivation de travailler
activement à l'avancement des dossiers prioritaires pour ma région et le
Québec.
Je ne pourrais pas occuper mes fonctions de
député sans le travail exemplaire et indispensable des bénévoles qui ont oeuvré à la réussite de ma campagne. Je
tiens à profiter de cette occasion qui m'est donnée pour leur dire
merci.
Également,
comme vous le savez tous, la vie politique, et ce, particulièrement en campagne
électorale, est très exigeante pour nos proches. Je tiens donc à
remercier particulièrement mon épouse qui m'a soutenu et me soutient encore au quotidien. Je suis également père de
quatre enfants et grand-père de six petits-enfants. Même s'ils sont
dispersés un peu partout en Amérique du
Nord, je peux toujours compter sur leur support et leur patience. Merci à eux.
À tous les électeurs du comté de Mégantic, vous avez été nombreux à vous
rendre aux urnes le 7 avril dernier, merci pour votre confiance renouvelée. To all voters of Mégantic, you were numerous to vote on April 7,
thank you very much.
Finalement, j'aimerais remercier les membres de
mon équipe rapprochée pour leur professionnalisme et leur aide précieuse au cours de la campagne. Véronique,
Mélanie, Martha, Bernard, Josée, Serge et Sylvain, avec vous, je
repartirais en campagne demain matin, mais je pourrai patienter quelques jours.
Nous sommes maintenant 125 députés qui défendent
les valeurs de quatre partis politiques différents. Peu importent nos allégeances politiques, nous travaillons d'abord et avant
tout pour le Québec. C'est pourquoi je considère les 124 autres députés
présents comme des collègues qui ont tous un rôle différent à jouer dans l'intérêt
des Québécois et Québécoises.
Comme vous le
savez tous, faire le saut en politique implique un nombre considérable de
sacrifices directs et parfois indirects.
Si nous l'avons fait, c'est parce que nous croyons qu'il est possible de mettre
à contribution notre expérience personnelle
au service de nos citoyens et citoyennes. C'est pourquoi je ne peux qu'avoir du
respect pour les personnes qui ont fait le saut en politique et qui sont
présentes ici aujourd'hui.
Chers collègues, nous occupons un poste
privilégié, et il est de notre devoir de servir avec fierté et en toute transparence. Nous représentons tous des comtés
différents, et la carte qu'ils composent est en quelque sorte le
portrait du Québec. Je sers le Québec, mais
d'abord je sers avant tout la circonscription de Mégantic pour laquelle j'ai la
plus grande considération. C'est
pourquoi je serai à l'écoute de mes concitoyens pour que je puisse partager
leurs préoccupations avec vous en Chambre. À titre de député, c'est ma
priorité.
Nous avons
tous et toutes des convictions profondes auxquelles nous adhérons en nous
impliquant au sein d'un parti
politique. Ces convictions sont parfois la source de nos désaccords, mais il
faut avoir l'humilité de reconnaître que les bonnes idées ne sont pas la
propriété exclusive d'un parti plutôt que d'un autre. C'est pourquoi il est
primordial de demeurer ouvert au changement et au progrès, et ce,
particulièrement dans le monde où nous vivons, en 2014. Si j'ai choisi le parti libéral, c'est principalement
parce que nos valeurs profondes incluent cette ouverture face au
changement, tout en réitérant notre attachement à la province de Québec et en
soulignant le rôle important que nous jouons au sein de la Confédération canadienne. Être libéral, c'est également avoir le plus
grand respect pour nos libertés individuelles, pour nos institutions
démocratiques, pour la justice sociale, pour l'ensemble des générations qui
composent la population de la province.
Enfin, pour opérer le changement et dessiner
notre avenir, il est primordial d'accorder une attention toute particulière au développement économique dans le
respect de nos valeurs et de notre environnement. Notre premier ministre
a clairement démontré que cet enjeu est la
priorité de notre gouvernement. Je suis persuadé que nous saurons faire face
à ce défi important pour nous et les générations futures.
Le
développement de notre économie passe par un meilleur contrôle des dépenses
publiques mais également par la création de richesse. Lors de la
campagne électorale, j'ai eu la chance de rencontrer plusieurs entrepreneurs
qui ont manifesté leur inquiétude face à la
situation économique du Québec. Fidèle à nos promesses, le premier ministre a
confirmé dans son discours sa réelle
intention de mettre en place plusieurs mesures qui seront bénéfiques pour les
entrepreneurs et entreprises de ma région en plus de profiter à l'ensemble du
Québec. Ces mesures comprennent notamment un appui important aux PME, une révision et simplification de la fiscalité des
entreprises, une réduction de la paperasse pour les entrepreneurs et un accès modernisé à la formation
technique. Je suis persuadé qu'elles auront un impact concret sur ma
région et sur l'ensemble du Québec.
Enfin, en
tant qu'adjoint au ministre des Transports, je comprends l'importance de
financer adéquatement nos infrastructures
pour non seulement les maintenir à niveau, mais pour s'assurer qu'elles
répondent adéquatement à nos besoins
d'avenir. Le premier ministre a mentionné que notre gouvernement allait
accélérer les investissements dans ce domaine, et cela constitue une
excellente nouvelle pour les utilisateurs du réseau et pour les entreprises qui
prévoient s'implanter chez nous. À ce
chapitre, comme vous vous en doutez probablement, nous aurons de sérieuses
questions à nous poser concernant les matières dangereuses, autant par
camion que par voie ferrée, et il faudra nous assurer que le fédéral aura sa
part à jouer dans cette section de notre milieu.
C'est d'ailleurs
ce qui m'amène à mon prochain point. En plus des thèmes soulevés par le premier
ministre, suite à son discours inaugural, j'aimerais porter à votre
attention un sujet qui me tient particulièrement à coeur.
• (20 h 20) •
Vous n'êtes pas sans savoir que la population de
Lac-Mégantic se remet à peine d'une tragédie ferroviaire sans précédent qui fera l'objet d'une première
commémoration le 6 juillet prochain. Malgré l'important travail
effectué par le gouvernement précédent, que
je tiens à souligner aujourd'hui, il reste beaucoup à faire pour relancer la
ville. Ce dossier implique plusieurs
ministères, et je sais déjà que je pourrai compter sur l'appui de mes collègues
impliqués pour mener le projet à
bien. Un an après l'incident, les cicatrices sont encore vives chez les
Méganticois. Tous les jours, nous recevons un volume important d'appels qui témoignent des grands dommages collatéraux
produits par la tragédie. Il nous reste beaucoup à faire, et je veux que la population et les élus municipaux sachent que je serai à
leurs côtés pour qu'ils puissent bénéficier du support de notre gouvernement. Le drame humain
et psychologique qu'on retrouve plus de 10 mois après les événements est encore à ce point en croissance. Donc, par exemple, nous avons actuellement, dans la ville de Mégantic, 75 résidences
à vendre. Donc, le risque économique
s'accroît continuellement, le taux de suicide a augmenté énormément
depuis quelques mois, donc des indices qui nous font vraiment regarder
de plus près aux problèmes de la société de Mégantic.
Toutefois, afin d'éviter qu'un tel accident se
reproduise, nous devons nous poser de sérieuses questions sur l'avenir du réseau ferroviaire en s'assurant que
cet enjeu, avec nos homologues du gouvernement
fédéral, sera réglé de façon
permanente et certaine. Certaines mesures ont déjà été mises en place, mais je
suis persuadé que nous pouvons toujours faire mieux.
Enfin, dans
ma vision personnelle des choses, le toujours faire mieux dont je parle ne s'applique
pas uniquement à la gestion de nos
dossiers. Le 7 avril dernier, les Québécoises et Québécois ont élu un
gouvernement libéral majoritaire, mais
ils nous ont aussi demandé une chose très claire : Parlez-vous. M. le
premier ministre a réitéré à maintes reprises qu'il était le premier ministre de tous les Québécois.
Il a aussi mentionné qu'il serait ouvert aux propositions de l'opposition
si elles sont compatibles avec les objectifs
que nous nous serons fixés et qui se préciseront suite au dépôt du budget.
J'entends travailler de cette manière, afin
de combattre le cynisme ambiant à l'égard de notre profession. Nous bénéficions
d'une tribune exceptionnelle pour faire
valoir nos opinions. Faisons-le dans le respect et démontrons à la population
que nous avons entendu leur message. Cette population, c'est aussi elle
qui finance nos programmes gouvernementaux par le biais des taxes et des impôts. Particulièrement, dans le contexte
économique actuel, nous devons nous assurer que nos choix respectent la
capacité de payer des contribuables et qu'ils se prennent en toute
transparence.
Parfois
difficiles à prendre, les décisions de notre gouvernement doivent se faire en
lien avec le retour à l'équilibre budgétaire.
Cet équilibre est essentiel si nous souhaitons continuer à offrir des services
de bonne qualité à ceux et celles qui en ont droit. Une société riche se
distingue par la liberté de ses choix, dégagée des contraintes budgétaires. À
titre d'exemple, la stratégie maritime, le
Plan Nord et les PME seront l'outil de générations tandis que la saine gestion
pourra amener un équilibre budgétaire.
Donc, en
conclusion, je souhaite, réitérer mon engagement à travailler dans l'intérêt du Québec
avec mes 124 collègues de l'Assemblée nationale. Nous avons beaucoup de
travail à faire, et c'est avec enthousiasme que j'aborde cette nouvelle rentrée
parlementaire. Bonne session à tous.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Merci beaucoup, M. le député. Je reconnais maintenant le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : Mme la
Présidente, je prends la parole pour
une première fois dans la 41e législature. C'est un moment qui est
solennel pour l'ensemble des parlementaires, et, mes premiers mots, je les
adresse à mes compatriotes de la circonscription de Matane-Matapédia qui m'ont
faire l'honneur de me réélire pour un quatrième mandat consécutif lors de l'élection générale du 7 avril
dernier. En seulement sept ans, j'ai remporté quatre élections avant même
d'avoir 40 ans. C'est pas mal pour un petit gars de la rue du Vallon à Matane
qui voulait servir sa population.
Avec près de
deux électeurs sur trois s'étant exprimés, comme appui, c'est un mandat très
fort qui m'est confié. C'est la
consécration, que je vois, d'une relation de confiance entre les citoyens et
leur député. C'est une grande fierté pour moi, d'autant plus que c'est
le plus fort taux d'appui populaire pour un candidat du Parti québécois à cette
élection. Ce résultat, je le dois à une équipe électorale fantastique, l'une
des plus redoutables au Québec.
Je veux donc offrir mes remerciements et ma plus
profonde gratitude à plusieurs personnes : ma directrice d'organisation et
aussi directrice de mes bureaux de circonscription, Marcelline Gauthier, qui
est avec moi depuis ma première victoire
électorale, elle a été cette année la première femme à diriger une campagne
électorale dans l'histoire de mon organisation locale du Parti québécois, elle est une collaboratrice qui rend tout
possible; mes employés au comté, Isabelle
Paquin, Guillaume Cantin et Mylène-Julie Lavoie, qui m'ont permis de livrer un
bilan de réalisations
largement reconnu par l'électorat, ils poursuivront tout le travail avec moi au
cours des prochaines années; le président du Parti québécois de mon comté, André
Morin, et toute l'équipe de l'exécutif qui sont des bénévoles dévoués; l'ensemble des bénévoles enthousiastes qui ont travaillé sans relâche tout au long de
la campagne; et enfin ma famille, mes partisans les plus
inconditionnels, comme pour chacun d'entre nous : mes parents, Jeannine et
Yves-Albert, et mon frère Pierre.
Bien qu'étant heureux de cette victoire importante
dans mon comté je ne peux qu'être déçu que notre gouvernement n'ait pu donner
sa pleine mesure sur une plus longue période. Bien que je considère que notre
gouvernement a été jugé durement, je
respecte le verdict des Québécois et je contribuerai du mieux que je pourrai à
collaborer avec le gouvernement pour réaliser des projets dans ma circonscription. Je jouerai mon rôle dans l'opposition officielle comme je l'ai déjà fait, avec beaucoup d'intensité mais de
respect pour mes collègues. J'entends contribuer activement également
à la relance de ma formation politique, dans laquelle je milite activement
depuis 20 ans cette année, tant au plan des idées que du type de leadership nécessaire à son retour au pouvoir en 2018. Si je suis en politique,
c'est parce que je suis un indépendantiste québécois et un
régionaliste convaincu. Je ne renoncerai pas à mes rêves de jeunesse, et mon
parti non plus, mais nous sommes conviés à un devoir d'inventaire nécessaire
pour réussir nos objectifs.
Vous savez, Mme la Présidente, c'est un privilège de représenter les citoyens de notre région. Dans
mon cas, c'est ma région natale. C'est
aussi une grande responsabilité que je prends très au sérieux. Depuis 2007, je n'ai
jamais ménagé les efforts pour
assurer le progrès économique, social, environnemental et humain de mes
concitoyens. Chaque jour, je cherche des
moyens de faire avancer ma région en innovant notamment sur les façons de
faire. La politique autrement, ça se fait par des petits gestes chaque
jour, et c'est souvent inspiré des meilleures pratiques de nos collègues,
également de l'inspiration de nos citoyens. J'ai décidé
de consacrer ma vie active au service public. La charge de député est certes imposante, mais elle est gratifiante aussi. Elle
se fait au prix de nombreux sacrifices et renoncements personnels, mais
elle est amplement compensée par des moments exaltants où l'on sent qu'on
contribue à faire une différence, à faire du Québec un meilleur endroit pour
vivre. J'ai toujours pensé que les fiers habitants de ma région méritaient ce
qu'il y a de mieux. Ainsi, le travail ne m'effraie pas pour y arriver, c'est
motivant.
J'ai eu aussi
l'immense privilège de siéger au Conseil des ministres, dans le dernier
gouvernement de la première ministre Marois, comme titulaire du
ministère du Tourisme. Je veux lui dire que je n'oublierai jamais cette marque de confiance. Ce fut une expérience politique et
humaine exceptionnelle. Et je crois humblement avoir fait un bon travail
au service de la promotion de ce que le Québec a de mieux à offrir comme
expérience touristique. Je laisse comme ministre une stratégie sur l'hiver, une
stratégie sur le fleuve et j'espère qu'elles contribueront, pour le nouveau gouvernement, à augmenter nos recettes
touristiques. Vous me permettrez de saluer la nouvelle ministre, la députée
de Bellechasse. Je l'ai assurée de toute ma collaboration et je suis convaincu
qu'elle est à la tête d'un ministère fabuleux qui gagne à être connu.
Vous me permettrez également de saluer mes
collaborateurs de mon cabinet qui m'ont accompagné dans cette belle
aventure : mes directeurs de cabinet, Alexis Boyer-Lafontaine et Daniel
Amard; mon attachée de presse, Valérie
Noël-Létourneau; mes conseillers, Christian Robitaille, Ève-Marie et Philippe
Ouellet ainsi que Manon Lepage et Lyne Lachapelle, sans oublier
Frédéric, David, Steve et Patrick, qui sont qui?, les responsables de la
sécurité.
Ce qui m'amène
à parler de mes fonctions de porte-parole de l'opposition en matière de
sécurité publique et d'offrir à la ministre ma collaboration
également — je
le fais en cette Chambre — sur
des enjeux qui sont importants pour la population.
L'enjeu de la sécurité publique, c'est à la fois les corps policiers, c'est la
prévention du crime, c'est la lutte aux incendies, c'est également les interventions en cas de catastrophe. J'ai
eu l'occasion, moi, comme ministre du Tourisme, de me rendre à Mégantic, à l'été 2013, à me rendre à
L'Isle-Verte, dans ma région, également pour assister, du mieux que je pouvais,
la population. Alors, c'est le dossier que je souhaitais avoir, Mme la
Présidente, et je suis heureux de pouvoir y
travailler. J'étais également responsable de la région du Bas-Saint-Laurent, ma
région, où j'ai travaillé avec huit MRC, avec 114 municipalités. Alors,
je sais le défi important que ça représente pour le nouveau ministre responsable de la région et je lui assure
également de toute ma collaboration. Et, jusqu'à maintenant, je lui témoigne
que ça se passe plutôt bien et que je suis convaincu qu'on va arriver à faire
en sorte que la région du Bas-Saint-Laurent se démarque, et toute ma
collaboration est acquise pour l'ensemble du mandat.
• (20 h 30) •
Maintenant, j'aimerais vous parler de ma
circonscription, de Matane-Matapédia. Mais déjà, je le regrette, le nom choisi par la Commission de la représentation
électorale ne traduit pas fidèlement la réalité géographique de mon
comté. Pourquoi? Bien, le terme «Mitis» devrait se retrouver dans le nom.
Alors, j'annonce aujourd'hui que je ferai à nouveau une demande officielle en
ce sens auprès du Directeur général des élections pour corriger cette
injustice, dans la foulée des travaux qui
vont nous mener, je le souhaite, non pas aux mêmes conclusions que la dernière fois mais à une refonte de la
carte électorale. Ça a été annoncé par le DGE. Alors, je souhaite que le
vocable «Métis» soit dans le nom de ma circonscription.
Alors, ma circonscription, elle est située à l'est du Bas-Saint-Laurent mais dans la région touristique de la
Gaspésie. Elle est composée des trois MRC de la Matanie, de la Matapédia et de
la Métis, pour un total de pas moins de 45 municipalités,
ce qui n'est, vous en conviendrez, pas banal. C'est un défi important de servir
un tel territoire, mais mon équipe et
moi ne ménageons aucun effort pour bien servir la population, avec trois
bureaux de circonscription et aussi une formule unique de bureaux de comté mobiles dans l'ensemble des
municipalités afin de se rendre à la rencontre des citoyens et ainsi
favoriser une politique de proximité, que je pratique depuis maintenant sept
ans.
Chez nous, c'est le grand fleuve Saint-Laurent,
qu'on appelle «la mer». C'est les rivières, d'ailleurs qui sont nombreuses et poissonneuses et où j'ai invité le
premier ministre à venir pêcher; je serai, pour l'occasion, son
partenaire de pêche, s'il le souhaite. C'est
la forêt. C'est les champs. C'est les montagnes. C'est à la fois les rues et
c'est les rangs. C'est la chasse et
c'est la pêche. C'est la culture et c'est l'agriculture. C'est les
entrepreneurs, les travailleurs d'usine, les artistes, les travailleurs
du commerce au détail. C'est le respect des traditions mais aussi le regard
tourné vers l'avenir. C'est une population
fière et chaleureuse, qui a le coeur à l'ouvrage et qui sait recevoir, qui sait
célébrer les bonheurs que nous amène la
vie et se serrer les coudes dans les moments difficiles, qui sait très bien,
avec les saisons qui régissent nos vies, et surtout dans notre région,
qu'après l'hiver vient toujours le printemps.
Ce rôle que
je souhaite jouer dans la 41e législature, c'est un rôle constructif, un
rôle positif, à l'image de ce qui est, jusqu'à maintenant, l'Assemblée
nationale, c'est des débats qui sont civilisés, que je souhaite voir se
poursuivre, c'est la volonté d'une
opposition officielle également, oui, d'assumer son rôle mais de proposer des
alternatives qui vont nous permettre
d'avancer. Je regrette parfois que nos concitoyens ne soient pas au courant
qu'une grande majorité des décisions, qu'elles soient en commission
parlementaire, qu'elles soient pour des projets de loi importants — puis,
vous le savez, Mme la Présidente, vous avez
contribué à une des plus grandes pièces législatives, quant à moi, qui
sera adoptée bientôt, qui est la question
des soins de fin de vie, de mourir dans la dignité — ça se fait par des parlementaires qui sont ici pour les bonnes raisons, qui ont une
sensibilité, qui ne sont pas insensibles à la critique aussi. Je vous
dirai que, pour plusieurs de mes collègues,
je suis convaincu que, si on a 10 commentaires dans une journée, et que
neuf commentaires sont plutôt positifs, et qu'il y en a un qui est
négatif, on va souvent penser beaucoup au commentaire négatif et comment on
peut faire en sorte d'améliorer les choses.
Vous savez,
un député dans une région comme la mienne, si on faisait une analogie avec le
domaine de la santé, c'est un
omnipraticien qui est constamment dans une urgence : on ne choisit pas ses
cas, on y va avec un peu le triage, on y va avec le meilleur de nos
connaissances, on essaie de référer à des spécialistes. C'est vraiment une
vocation, puis c'est une fonction, une fonction qui ne
s'apprend pas mais qui peut se faire avec beaucoup de volonté, beaucoup d'humanité, beaucoup de sensibilité, beaucoup de
travail, beaucoup d'efforts et beaucoup d'humilité aussi, parce qu'on n'a
pas toujours raison. Dans l'ensemble de nos
formations politiques, ce qui réunit, c'est des principes qui sont forts,
mais c'est une famille qui est composite. Alors,
parfois, même à l'intérieur de nos formations politiques, on est capables de
débattre, et aussi, bien, de faire des consensus, et d'échanger ensemble. Et j'espère
que le gouvernement du Québec, le nouveau gouvernement, tiendra compte de l'ensemble
des parlementaires qui ont été élus.
Un certain
nombre de messages que j'aimerais adresser au nouveau gouvernement. Moi, dans
mon comté, je ne suis pas dans l'opposition; le Parti québécois, c'est
le premier choix, alors il faut le respecter. Il faut le respecter que les citoyens de la circonscription de
Matane-Matapédia, pour près de deux électeurs sur trois, ont choisi le Parti
québécois. Donc, j'arrive avec mes valeurs, j'arrive avec un bagage, avec une
volonté populaire et je suis capable d'additionner cette contribution avec
celles que sont les objectifs gouvernementaux, de trouver des voies de passage,
des façons de plaider nos dossiers.
Sur quelles
bases? Bien, d'abord, la considération de nos priorités et l'équité dans les
traitements des dossiers de nos circonscriptions. Moi, je suis très fier
d'avoir pu, pendant une courte période, comme ministre responsable de la région du Bas-Saint-Laurent, travailler dans les
huit MRC, procéder à des annonces, faire des consultations, faire
avancer des dossiers, et sans regarder
l'étiquette des formations politiques. Et, quand on travaille de cette
façon-là, les gens sont capables de
porter un jugement sur la qualité de
notre travail, puis moi, je suis fier du travail que j'ai fait comme ministre
du gouvernement du Québec, comme ministre responsable de la région, comme
député également.
Puis on sait
qu'à chaque élection les gens ne nous doivent rien, on ne peut pas être sûr du
jugement qu'ils vont porter sur nous.
Alors, c'est la somme de chacun des gestes qu'on pose, non pas de façon
intéressée, dans l'intérêt de se faire
réélire, mais dans l'intérêt que des gens viennent nous voir en disant :
Vous avez fait une différence dans notre vie. Et les cas les plus fabuleux, malheureusement, ils ne seront jamais publiés ni dans nos
hebdos locaux… Vous le savez, Mme la Présidente, souvent,
les gens vont venir nous voir dans ce qu'on appelle les cas individuels, hein,
des cas qui relèvent d'une rencontre avec la
porte fermée, où on échange sur parfois des drames mais parfois des situations
qui peuvent se régler. Puis, quand on y arrive, on est très fiers de ça
comme députés, et c'est souvent les cas les plus gratifiants. Alors, c'est souvent des gens qu'on rencontre dans les lieux
publics, qui nous font un beau sourire, puis on sait ce que ça veut dire
pour eux. Alors, ça, c'est des cas qui sont importants,
qu'on est capables de traiter avec les différents ministères.
Mais il y a également
des cas qui nécessitent l'aide des différents ministères concernés. Alors,
je suis convaincu qu'on aura des occasions.
Ce que les
gens ne voient pas également lors des débats, c'est qu'on a des échanges entre
nous au début des séances, à la fin,
dans différents lieux, l'Assemblée
nationale, voire même dans la ville
de Québec, où on peut échanger sur nos dossiers. Et moi, je suis convaincu… Dans l'opposition, on avait une grande ouverture des
collègues du gouvernement. J'espère que ça va se poursuivre. Il y a des
nouveaux collègues; on va apprendre à les connaître.
Donc, considération et équité pour les dossiers
de Matane-Matapédia.
Sous la base
des besoins de nos… des besoins de la population, de la qualité des dossiers
présentés — ça, ça
relève de nous — et
du bien commun. Mon comté a connu des avancées importantes lors du dernier
mandat, des dizaines d'annonces importantes et attendues de la population
depuis parfois des décennies. Je souhaite que cet élan puisse se poursuivre. Les attentes sont importantes dans ma
circonscription. Le ministre responsable de la région sera en mesure,
lors de sa visite prochaine, de voir qu'on a
bien identifié les priorités. Elles sont en matière de soutien aux PME, elles
sont en forêt, elles sont en investissement
public aussi, en infrastructures, elles sont dans des dossiers ponctuels où on
a besoin de l'aide gouvernementale,
qu'on est capables de plaider. Elles relèvent essentiellement du gros bon sens.
Elles ne sont pas là pour conforter
l'ego des députés mais bien pour réconforter des populations qui ont besoin de
sentir que le gouvernement est là pour eux dans des moments où ça
compte. Le gouvernement pourra compter sur toute ma collaboration dans les
paroles et dans les gestes.
Je veux
également profiter de l'occasion… Je n'ai pas eu l'occasion de le faire en
début de discours, de saluer la mémoire d'une parlementaire qui m'a
précédé à l'Assemblée nationale du Québec, une députée libérale qui s'appelle Nancy Charest, qui était députée ici de 2003 à
2007. Je sais que certains collègues l'ont bien connue. Mme Charest
était une députée extrêmement populaire dans la circonscription, une députée
très dynamique, une adversaire coriace. Je vous le dis. J'avais perdu la première élection par 33 votes, j'ai gagné
la seconde par 213. C'était quelqu'un qui a toujours un capital de sympathie important dans notre
population. Elle est décédée un peu avant la tenue d'élections, donc on n'a
pas eu l'occasion de le souligner. Je le
fais ici, parce que j'ai pu réaliser, lors de son décès tragique, faut-il le
rappeler, qu'elle aura contribué du mieux qu'elle peut dans un mandat de
quatre ans pour faire avancer les dossiers. Plusieurs des dossiers qu'elle a fait avancer, on a pu poursuivre le
travail. Et je pense que c'est important de reconnaître le travail des gens
qui nous ont précédés, idéalement de leur
dire lorsqu'ils sont vivants; et c'est souvent un regret qu'on a. Alors, par le
truchement de la télévision, à travers les
ondes, pour sa famille, pour tous les gens qui l'ont aimée, comme député, je
veux leur offrir à nouveau mes meilleures pensées et leur dire qu'à
partir du moment où l'élection est terminée puis qu'on est député à l'Assemblée
nationale on est le député de l'ensemble de la population, et ça, c'est une des
plus belles leçons qu'il faut apprendre lorsqu'on arrive à l'Assemblée
nationale.
Alors, c'est un grand plaisir pour moi de…
Des voix : …
M.
Bérubé : Merci. C'est
un grand plaisir pour moi de terminer cette intervention. Je suis toujours
nerveux, encore après sept ans, Mme la
Présidente, je ne réussis pas à comprendre ça encore, peut-être l'émotion,
parfois, de réaliser chaque jour la
chance unique qu'on a d'être ici. Imaginez le nombre de candidats à cette
dernière élection, qui étaient des gens bien
intentionnés, qui souhaitaient venir à l'Assemblée nationale, et nous avons ce
privilège. Alors, ayons une pensée pour l'engagement public, pour les gens qui
ont le courage de se présenter.
C'est un immense privilège, mais en même temps c'est
une immense occasion unique qu'on a dans une vie, pour une courte période ou
pour une grande période, comme c'est le cas de mon collègue d'Abitibi-Ouest, de
faire la différence pour notre coin de pays et d'aimer ce Québec de toutes nos
forces, quelle que soit la façon dont on le voit. Mais je suis convaincu que c'est
d'abord l'amour du Québec qui nous guide dans cette Assemblée. Merci, Mme la
Présidente.
• (20 h 40) •
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci beaucoup, M. le député, de cette intervention teintée de beaucoup
de sensibilité. Maintenant, je vais reconnaître notre collègue ministre
déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé
publique. Merci.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois :
Merci, Mme la Présidente. Et mes premiers mots seront pour vous saluer et vous
dire que je suis fière de vous retrouver là
où vous êtes et que je suis convaincue que vous saurez remplir vos fonctions
avec tout le brio qu'on vous connaît. Félicitations!
Alors, Mme la Présidente, c'est pour moi un
honneur aujourd'hui. Je me sens très privilégiée de pouvoir, en cette
41e législature de l'Assemblée nationale, représenter les citoyens et
citoyennes de ma circonscription pour un cinquième
mandat. Ça peut paraître beaucoup, mais je rappellerai aux citoyens que cinq
mandats en 11 ans, même pas, c'est
comme à tous les deux, trois ans on faisait des élections à un moment donné.
Alors, les mandats ont été courts, mais il n'en demeure pas moins qu'on a fait cinq élections. Et je suis très,
très fière d'avoir cette opportunité de les représenter à nouveau.
Tout d'abord,
un merci du fond du coeur aux électeurs de ma circonscription qui m'ont accordé
leur confiance encore une fois. Je ne sais comment vous exprimer ma
gratitude. Ce que je peux vous assurer par contre, c'est tout mon appui, tout
mon soutien, toute mon écoute, et vous savez que je vais travailler avec autant
d'ardeur que j'ai pu le faire depuis 2003.
Je veux, ici,
aussi, Mme la Présidente, en profiter pour remercier les bénévoles qui ont
travaillé sans relâche lors de la dernière campagne électorale et je
vais commencer plus particulièrement par mon organisateur et président de l'association, qui est M. Marc Monpetit, qui
est là depuis 2003. Il était auparavant dans le comté de Vaudreuil, mais
comme il y a eu la création du comté de Soulanges en 2003, il m'a suivie. On
lui a mandaté de venir faire du coaching — en bon québécois — dans la circonscription de Soulanges, et je suis honorée qu'il
soit toujours à mes côtés, parce que, vous savez, c'est vraiment un bon
conseiller, et je profite grandement de sa grande expertise mais aussi ses
connaissances de sociologue.
Je veux remercier aussi tous les autres
bénévoles qui ont oeuvré à la campagne électorale, que ce soient les téléphonistes, ceux qui ont posé les affiches dans
le comté, ceux qui ont fait sortir le vote, ceux qui m'ont accompagnée
tout au long de la campagne, ceux qui ont
oeuvré de différentes façons, toutes autant importantes les unes que les
autres. On ne sait pas à quel point
on est entouré pendant une campagne électorale et combien les gens sont
vraiment dévoués. Alors, je vous remercie tous, parce que, sans vous, le
comté de Soulanges ne serait pas représenté par le Parti libéral, et c'est
grâce à vous. Alors, je veux vous remercier.
Je veux également profiter de cette occasion
pour exprimer toute ma gratitude à mon personnel au bureau de comté — et je souhaite qu'elle m'entende bien — à commencer par Carole Saint-Yves, une de
mes attachées politiques, qui est
avec moi depuis plus de cinq ans maintenant. Et Carole, c'est une personne sur
qui on peut compter en tout temps, une fille
loyale mais qui a à coeur de servir les citoyens tout autant que la députée,
sinon plus. J'ai beaucoup de reconnaissance pour Carole. Dominique, qui
est une nouvelle arrivée, ça fait maintenant deux ans, si on peut dire encore
nouvelle après deux ans. Et Dominique est
tout aussi passionnée de ses dossiers et tout aussi passionnée de servir la
cause publique, et je suis très,
très, très privilégiée d'avoir des femmes engagées et qui ont à coeur le
bien-être de la population. Et on a notre petite stagiaire, mais, en
fait, ce n'est pas une petite stagiaire, c'est une fille qui a beaucoup de
capacités et qui est étudiante encore, en ce
moment, qui travaille avec nous à raison de 15 heures par semaine pendant
les sessions d'école, mais, à l'été,
elle travaille un peu plus avec nous, et c'est Virginie, que je salue pour tout
son dynamisme et son coeur, sa gaieté qu'elle nous transmet au bureau.
Elle est d'un appui, elle aussi, très certain.
Vous savez, Mme la Présidente, une campagne
électorale, on ne fait pas ça seul. Je vous l'ai dit, il y a des bénévoles, il y a des gens qui sont dévoués. Mais
il y a surtout les membres de notre famille. Et je vais profiter de
cette occasion pour saluer, tout
premièrement, mon mari, Luc, qui est toujours là, qui est toujours présent,
toujours en appui à la députée de
Soulanges, on va dire comme ça, et qui est pour moi un support incommensurable.
Merci, Luc, de ton appui.
Évidemment, il y a mes enfants qui sont toujours
là, et qui, eux aussi, sont en grand renfort, et qui me font partager des beaux moments de bonheur, parce que,
vous savez, mes deux enfants ont fait des beaux petits-enfants. Alors,
je suis maintenant grand-maman de quatre petits-enfants, qui m'ont dynamisée
pendant la campagne électorale. Quand grand-maman devenait trop fatiguée, bien,
les petits-enfants venaient faire un tour avec leurs parents, et ça remettait
de la gaieté dans le coeur pour la journée.
Alors,
j'exprime beaucoup de gratitude à toute ma famille : ma mère, ma
belle-mère, évidemment, à qui on fait vivre
les montagnes russes. Vous savez, ma mère, elle me dit tout le temps :
Écoute, Lucie, je ne veux pas aller à ton local, ça m'énerve trop. Alors, où je suis rendue, je vais
t'aider autrement, je vais chercher des numéros de téléphone, je vais faire
plein de choses. Alors, sachez que
toute l'aide que vous m'avez apportée de toutes les façons possible, c'est
grandement apprécié.
Vous savez, Mme la Présidente, Soulanges, c'est un supercomté, puis je me permets tout le
temps de dire, dans mon comté, à
chaque fois que je fais une allocution, et c'est devenu, chez nous, une maxime…
on parle toujours du merveilleux comté
de Soulanges. Et je l'affirme avec beaucoup de conviction
parce que c'est vraiment un merveilleux comté. Et, chez nous, le comté, comme tous les comtés… On est tous
fiers de nos comtés, évidemment, mais, chez nous, ce qui rend la circonscription si magnifique, c'est la richesse
des gens, le savoir-faire des entrepreneurs, des agriculteurs, des
intervenants culturels, des groupes communautaires, le dynamisme des élus
municipaux, scolaires, les représentants, intervenants, dirigeants du monde de la santé, bref, toute la population en général.
On a une population qui est en croissance et qui a les deux pôles, où on a une population qui est
vieillissante, il y a une sagesse, mais on a aussi nos jeunes qui… Chez
nous, ce n'est pas rare les familles de
trois, quatre enfants. On a beaucoup de bébés dans la circonscription de Soulanges,
et c'est ce qui fait une si belle circonscription, où tout le monde
partage les mêmes motivations, les mêmes préoccupations.
Je
veux prendre un moment aussi pour féliciter les 124 autres députés, Mme la Présidente, qui ont, je vous le dis, certainement
tous des beaux mots pour leurs circonscriptions. Moi, je trouve la mienne
merveilleuse, mais je suis certaine que,
si vous écoutez bien tous mes collègues, peu importent les partis politiques,
tout le monde a la même motivation. Vous savez, quand on décide de faire
de la politique… Comme moi, quand j'ai décidé un jour de faire de la politique,
en 2003, j'ai commencé à vouloir y aller, en
politique, parce que je voulais servir la population, parce que je voulais
faire une différence dans mon comté. Comme
je vous l'ai dit, le comté est en croissance démographique importante. Des
besoins de services se dessinaient. Je voulais faire avancer les choses, je
voulais vraiment réaliser, créer des dossiers et faire en sorte que nous nous
démarquions.
Et
je vous dirai, en toute humilité, que je crois que j'ai contribué à ça depuis
2003. On voit beaucoup de choses qui se
sont… En 10 ans, presque 11 ans, beaucoup de choses se sont
concrétisées, que ce soient des constructions d'écoles, des
agrandissements d'écoles, des bibliothèques, un terrain de football
synthétique, et j'en passe. Je ne ferai pas un bilan ici de tout ce qu'on a pu
annoncer en 10 ans, mais je suis particulièrement fière parce qu'on a fait
tout ça avec la population. On ne fait
jamais ça seul. On est toujours entouré, on a toujours des gens qui nous
présentent des dossiers, avec qui on
peut travailler. Et c'est ma plus grande fierté, c'est de voir le travail
d'équipe qu'on a pu concrétiser dans le comté.
Je
veux vous dire qu'on est déjà en action dans le comté de Soulanges.
J'ai déjà procédé à ma première plantation d'arbres. Vous savez que c'est
un projet qui m'est cher, et, depuis déjà sept ans, on fait ça. Et c'est des
arbres d'une maturité de cinq ans, qui ont
six pieds de haut, etc. On plante nos arbres. Ce n'était pas en fin de semaine
dernière, l'autre précédemment, et
nous avons déjà poursuivi ces plantations d'arbres. Et savez-vous ce qu'il y a
de particulier, Mme la
Présidente? C'est que, ces plantations d'arbres là, on les fait avec la
communauté. Alors, on voit des petits bouts de chou arriver avec leurs chaudières, leurs gants, leurs petites pelles,
les mamans, les papas, les grands-parents. C'est de beaux moments à
partager ensemble. Puis savez-vous quoi? À chaque fois qu'on fait une activité
communautaire comme ça, tous les députés
peuvent vous dire la même chose, moi, en tout cas, j'ai toujours la chance
d'apprendre, de savoir des choses que
les citoyens autrement n'auraient pas eu l'opportunité de me dire. Plus on
multiplie les rencontres avec les
citoyens, plus il y a des choses où on peut être sensibilisé sur des
problématiques et/ou des belles réalisations en cours dans le comté.
• (20 h 50) •
Pendant
ce mandat-ci, Mme la Présidente, je veux travailler sur deux dossiers qui nous
sont très, très importants pour Vaudreuil-Soulanges. Je prends la peine
de vous dire Vaudreuil-Soulanges parce que ma collègue la députée de Vaudreuil
et moi sommes dans une région où on a la même commission scolaire, le même
centre de santé, la même MRC. On est tout le temps dans les mêmes
instances. Alors, chez nous, on a un grand besoin d'un hôpital. On a au-delà de
150 000 personnes sans hôpital. Il y a un besoin qui est clair. Tout
le monde l'a reconnu. Du temps du député de Jean-Talon, qui était alors
ministre de la Santé, on avait amorcé des travaux dans ce sens-là. Et on a eu
beaucoup de rencontres. Et beaucoup de
choses se sont faites. Là, on va reprendre le travail là où on l'avait laissé
et on va réaliser cet hôpital avec le
nouveau ministre de la Santé. Et on va y travailler, Mme la députée de
Vaudreuil et moi-même, la députée de Soulanges, très, très fort. Je veux
rassurer la population : L'hôpital va être concrétisé. Ça a été un
engagement du premier ministre.
On
va aussi travailler fort, Mme la Présidente, sur le dossier de pôles
logistiques de transport. Et le dossier de pôles logistiques, vous le
savez, mon collègue de Rivière-du-Loup vous en a glissé un mot tantôt, c'est
faire en sorte qu'on puisse faire l'arrimage
de tous les moyens de transport, pour éviter d'avoir beaucoup de transport sur
les routes, mais qu'on puisse déjà
répartir que ce soit sur les bateaux, les voies ferrées, et tout; tout ce qui
est possible d'être enlevé sur la route pour mettre ailleurs en
transport, bien, qu'on le fasse. C'est ce qu'on appelle faire de la logistique.
Mais on veut faire de
la logistique à valeur ajoutée. C'est-à-dire qu'il y a des entreprises de
transformation, il y a de l'entreposage, il
y a toutes sortes d'entreprises qui peuvent se greffer autour. Puis, vous
savez, Mme la Présidente, tout ça est
rendu possible grâce à l'autoroute 30 que nous avons concrétisée pendant… pas
le dernier mandat, là, mais quand on
a terminé en 2012. On ne l'a juste pas inaugurée, malheureusement. On l'a tout
faite, mais, quand c'est venu le temps de l'inaugurer, c'était un autre
gouvernement qui nous a suivis. Mais on n'en était pas peu fiers quand même,
parce que c'est nous qui l'a réalisée. Et toute cette logistique de transport,
tout cet arrimage-là va pouvoir se faire grâce à cette autoroute 30 là,
puis faire en sorte qu'on désengorge les routes mais qu'on ménage les gaz à
effet de serre, etc.
Alors,
c'est deux grands dossiers. Il y a les plantations d'arbres, mais évidemment,
Mme la Présidente, vous savez comment
ça fonctionne dans les comtés, il y a une multitude de dossiers sur lesquels on
va travailler aussi, à toutes sortes de niveaux, avec les municipalités,
avec les citoyens, et tout.
Je
veux dire aux citoyens qu'ils sont les bienvenus dans le bureau de la députée
de Soulanges. Ils peuvent s'y rendre du lundi au vendredi, entre
9 heures et 5 heures, puis ça nous fait plaisir de vous recevoir.
Vous
savez, être député, c'est vouloir faire évoluer les dossiers et les intérêts,
tout comme tous mes collègues, ici. Et,
pour ça, Mme la Présidente, je pense qu'il est primordial d'entretenir du
respect dans nos débats et de mettre de côté le petit côté adversaire,
mais faire nos représentations avec beaucoup de respect envers nos collègues.
Moi, j'ai
décidé de me présenter en 2003 sous la bannière libérale. Et je suis convaincue
que c'était le meilleur choix que j'ai fait dans ma vie. Parce que, vous
savez, il y a huit valeurs sur lesquelles on peut s'appuyer, et c'est les huit
valeurs ensemble qui font qu'on est libéral. Je vous les énumère : justice
sociale, les libertés individuelles, le développement
économique, l'équité intergénérationnelle, l'appartenance canadienne, le
respect de la société civile, la vie politique
à l'enseigne de la démocratie et l'identification au Québec. Toutes ces
valeurs-là prises ensemble font en sorte que je suis une libérale. Et j'en
suis très fière.
Je veux vous
dire que la 41e législature va certainement être marquée par certains
éléments dont notre chef nous a parlé,
le premier ministre. Il nous a un petit peu dessiné un édifice. Et voilà
comment les éléments de l'édifice sont déclinés dans son discours. Il nous a parlé de sa fondation qui est constituée en
trois blocs : un ton et un comportement marqués par le respect et
l'écoute, la transparence dans nos actions et notre utilisation de fonds
publics et l'intégrité de nos administrations publiques. Sur cette fondation,
Mme la Présidente, s'appuient deux colonnes robustes : des finances publiques
saines et équilibrées, une économie en croissance créatrice d'emplois de
qualité partout au Québec. Puis, il y a
finalement la toiture qui fait l'ensemble de la maison : une société plus
juste et équitable, l'ouverture sur le monde et l'inclusion et la
défense et la promotion du Québec au Canada et dans le monde. Mme la
Présidente, la 41e va être marquée par ce que je viens de vous énumérer, et je
vais être fière de participer à ce beau mandat.
Ce que je
veux vous dire en terminant, que la population de Soulanges m'a entendue dire souvent : Soulanges,
c'est ma passion, mais mon inspiration, c'est certainement sa population. Merci
et bonne législature à tous.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) :
Alors, merci beaucoup, Mme la
ministre. Et je vais maintenant reconnaître notre collègue député
de LaFontaine.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Je suis très heureux, donc, de prendre la parole suite à l'intervention de ma collègue de Soulanges, qui
est un exemple, Mme la Présidente, frappant d'une députée qui est dédiée
pour sa population, qui a eu des mandats
renouvelés. Ce n'est pas pour rien que la députée de Soulanges, aujourd'hui,
peut encore une fois s'adresser à la population via les ondes, Mme la Présidente,
c'est parce qu'elle est une députée près de
son monde, pour son monde, qui est là pour servir. Et, moi, comme député élu
pour la première fois lors d'une élection partielle, le
11 juin 2012, donc, il n'y a pas tout à fait un an… deux ans, donc, bientôt
deux ans, bien, la députée de Soulanges est clairement pour moi un exemple, un
exemple à suivre.
Et, vous me
permettrez, dans les quelques minutes, Mme la Présidente, les minutes qui me
sont allouées, j'aimerais évidemment remercier la population de
LaFontaine. LaFontaine, sur l'île de Montréal, c'est Rivière-des- Prairies au
nord-est de l'île de Montréal. Et la population de LaFontaine, évidemment, ont
eu l'occasion de s'exprimer lors de la dernière
élection générale, et je suis très, très reconnaissant de leur confiance et je
tiens à les assurer… à leur assurer que je prends toute la mesure du mandat qu'il m'ont confié, mandat qui vise
à demeurer présent, à l'écoute; lorsque l'on veut rencontrer son député,
qu'il soit disponible dans les meilleurs délais; et également les aider à
cheminer et à faire face aux défis; et
également à être là, à leurs côtés, dans les moments les plus difficiles mais
également dans les moments de joie et
de célébration. Faire corps avec sa population, Mme la Présidente, c'est le
rôle du député. Et c'est presque… on pourrait
le dire, le mot n'est pas trop fort, c'est une vocation, littéralement. Et,
encore une fois, on vient en politique non pas pour se servir mais pour
servir. Et c'est en ce sens-là que je prends exemple la députée de Soulanges,
comme mes 124 autres collègues
également, qui ont décidé de renouveler… ou pour une première fois de
représenter la population dans un mandat qui nous a été donné lors de la
dernière élection générale.
Vous me permettrez, donc, de remercier les
électeurs, électrices de Rivière-des-Prairies, comté provincial de LaFontaine, également de remercier tous les
bénévoles, toutes les bénévoles qui ont fait en sorte de rendre cette
élection possible. Et, lorsque je dis
bénévoles, évidemment les bénévoles du Parti libéral du Québec, mais également
je pense qu'il est important de saluer l'apport à la démocratie que
représente l'apport de bénévolat de chaque personne, quelque parti qu'il soit.
Il est important, je pense, de revenir sur cet aspect qui est au coeur de notre
démocratie.
J'aimerais également saluer — et
ils se connaissent, la liste serait très longue, Mme la Présidente — les collaborateurs, collaboratrices, les gens à mon
bureau de comté : Jean-François, Carmela, Giulia. Merci beaucoup.
Merci évidemment à toute l'équipe qui a fait en sorte que cette élection a été
une occasion de dialogue, une occasion pour la population, au final, de se
prononcer et, pour nous, de renouveler cet engagement de service là.
On parle
beaucoup de services communautaires, moi, je vois le rôle et l'action d'un
député comme étant un agent également de la communauté, en ce sens-là un
agent communautaire. Et ces voeux que l'on renouvelle, si vous me permettez l'expression,
évidemment ils s'adressent au même titre à celles et ceux qui nous accompagnent
dans les bureaux de comté. Il est important
de souligner leur apport, leur importance. Ils sont nos yeux, nos oreilles
lorsque nous sommes ici, à Québec,
mais évidemment nous permettent d'être efficaces et de faire en sorte de mieux
servir la population.
• (21 heures) •
Vous me permettrez également de remercier,
évidemment, ma famille proche, ma conjointe, Hélène, mes deux filles, Élisabeth
et Constance, qui acceptent de faire ce sacrifice de son mari et de leur père,
et qui également embarquent, je dirais, dans
cette belle aventure qui est le service public, et qui, évidemment, en assument
des fois les côtés un peu plus
difficiles où… Et, je me rappelle les propos du président de l'Assemblée
nationale où… je crois que c'est son petit-fils qui l'appelait «Grand-papa-parti».
Alors, on essaie évidemment de se rattraper lorsqu'on le peut, parce que,
d'abord et avant tout, nous avons des proches. Les proches qui font ce que nous
sommes. Et, parlant de deux personnes qui ont fait ce que je suis, ce que je
peux offrir pour la population, je sais qu'ils écoutent présentement, ce sont
mes parents, Gilles Tanguay et Aline Jolin, et je tiens à les remercier de leur
éducation qu'ils mont offerte et également ce goût de servir et ce goût de
faire en sorte de faire avancer la population et d'apporter sa petite pierre.
Ce n'est pas grand-chose, mais, lorsque l'on additionne le tout, c'est ce qui
donne le Québec d'aujourd'hui, au sein du Canada,
une société forte, confiante, ouverte, et c'est ce qui m'a été inculqué. Alors,
à mes parents, merci beaucoup
pour votre aide, votre appui.
Et, Mme la Présidente, on continue. L'élection du 7 avril dernier aura été un passage
vers la suite des défis auxquels le Québec
fait face. La députée de de Soulanges a très
bien listé les huit valeurs libérales
qui font en sorte qu'on décide un jour
non seulement de militer au sein du Parti libéral du Québec, mais, si l'occasion nous est confiée, d'être
candidates et candidats et de représenter, d'être
le ou la porte-parole de ces valeurs libérales. Et, entre autres — il y en a huit, et elle les a bien
nommées — il y en a deux sur lesquelles j'aimerais insister. D'abord et avant tout, le développement économique, créer la
richesse, parce que l'on ne peut pas distribuer ce que l'on n'a pas acquis ou
créé, et, en ce sens-là, une valeur fondamentale libérale est le développement
économique, créer la richesse. Pourquoi créer la richesse?, la deuxième valeur sur laquelle j'aimerais insister, Mme la Présidente, c'est pour mettre en pratique, de façon très tangible, une
justice sociale. Lorsque
nous avons créé la richesse, nous avons les moyens d'avoir, de mettre en place
une justice sociale. Et, en ce sens-là, ma fierté est non seulement d'être député à l'Assemblée nationale, mais, qui plus
est, Mme la Présidente, d'être un député
du Parti libéral du Québec… s'anime de ces valeurs-là, s'anime de ces valeurs
qui font en sorte que… et notre premier
ministre, lors de son discours inaugural, l'a très bien mentionné, a donné des
exemples, et la liste est quand même assez
longue, de soutenir nos PME. La décision, qui a été prise par le gouvernement
libéral, d'avoir un ministre en charge des PME, lorsque l'on sait qu'elles
représentent 50 % des emplois actuellement au Québec, lorsqu'elles créent
80 % des emplois, c'est le poumon économique du Québec.
Faire en
sorte que, politiquement, il y ait un ministre qui soit en charge des PME, c'est
une décision qui n'est pas anodine,
qui a un impact et qui nous aide à mettre en pratique, comme libéraux, l'une de
nos valeurs, le développement économique, toujours en gardant en tête
que nous voulons en bout de piste la justice sociale.
On a parlé
également… dans le discours inaugural, le premier ministre a parlé de relancer
le Plan Nord, de mettre en marche une stratégie maritime, autant d'éléments
qui font en sorte, Mme la Présidente… et conjugués à une saine gestion des finances publiques. Pour moi, Mme la
Présidente, et pour nous, de la banquette ministérielle, une saine
gestion des finances publiques se traduit en
l'image suivante : chaque dollar que l'on prend en taxes ou en impôts…
faire en sorte que ce dollar soit
maximisé en termes, en bout de piste, de retombées dans les services directs à
la population, que ce soit, par
exemple, en matière de santé, en matière d'éducation, que l'effet de ce dollar
que l'on va chercher dans la poche du contribuable
en taxes, en impôts soit, en bout de piste, maximisé, son effet soit maximisé,
son bienfait, devrais-je dire, maximisé
dans la vie des citoyennes et des citoyens. Et, comme élus, c'est notre rôle, c'est
notre charge, notre devoir non seulement de faire écho des défis locaux
des citoyennes et citoyens, mais de s'assurer que ce dollar soit bien géré et
que l'on maximise ses effets positifs.
Nous
demeurerons également, je crois, positivement marqués par ce témoignage, auquel
a fait écho le premier ministre, de
Nancy Clark — et je
vois le député, à ma gauche, des Îles-de-la-Madeleine — Nancy Clark qui, elle, lors d'une allocution devant le premier ministre à l'époque,
c'était en mars dernier, avait réellement traduit ses attentes, ses aspirations, également ses craintes, ses doutes.
Et, comme élus, nous, 125 députés à l'Assemblée nationale, nous devons faire écho à ses aspirations, parfois aussi à ses
craintes, à ses doutes et y répondre, non seulement y faire écho, être
les porte-parole, mais y répondre, apporter
notre pierre et faire en sorte que, oui, lorsque l'on parle d'avoir un emploi
pour pouvoir payer sa maison pour pouvoir
rester aux Îles, bien ça, ça veut dire que, ce qu'on va faire, on va aider les
PME. On va aider les PME à s'installer et à
rester aux Îles-de-la-Madeleine. Et le témoignage de Nancy Clark, clairement,
s'inscrit dans ce rôle, parce qu'on est tous
députés — avant d'être
ministres ou premiers ministres, nous sommes tous députés — ce
rôle que nous avons pris, comme gouvernement libéral, de faire écho, et de
donner suite, et de répondre positivement à ces aspirations, à ces défis.
Il y a
tellement d'autres choses, Mme la Présidente, qui m'ont marqué dans le discours
inaugural, entre autres la persévérance scolaire. Je suis père de deux
filles, de 10 ans et huit ans, et nous le voulons tous non seulement pour nos enfants directs, mais pour tous les enfants du Québec, qu'ils décrochent un
diplôme, et des diplômes tant au niveau secondaire, collégial qu'universitaire. Chaque diplôme a une valeur
centrale pour le Québec pour que chaque personne puisse se
réaliser en ayant un emploi qui fait en sorte que cet enfant puisse se réaliser
une fois rendu à l'âge adulte.
Également, on
a parlé de la lutte contre l'intimidation, entre autres la cyberintimidation,
et le premier ministre a annoncé dans les 100 jours un forum national sur l'intimidation
qu'il présidera avec la ministre de la
Famille. Ce sont des éléments
très tangibles, parce qu'il y a évidemment les éléments de valeur qui peuvent
paraître parfois intangibles, mais ils se traduisent, et c'est notre défi comme
élus de les traduire de manière très, très tangible.
Et j'aimerais,
Mme la Présidente, vous me le permettrez, conclure sur ce qu'a dit
Xavier Dolan dans son discours de remerciement lorsqu'il a reçu le Prix
du jury pour son film Mommy. Il a dit — et cette phrase m'a marqué,
et Xavier Dolan, un Québécois
qui fait notre fierté, a bien traduit, je crois, ce qui devrait et ce qui doit,
et c'est notre rôle comme élus,
inspirer la jeunesse, et je terminerai sur cette citation : «En bref, je
pense que tout est possible à qui rêve, ose, travaille et n'abandonne
jamais.» Mme la Présidente, nous n'abandonnerons jamais. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Merci beaucoup, M. le député. Et je reconnais maintenant la députée de Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je veux tout d'abord vous féliciter à mon tour pour votre élection
au poste de vice-présidente. J'ai eu la chance de vous connaître au cours de
ces presque cinq dernières années et je
n'ai aucune inquiétude à savoir à quel point vous allez être juste, à l'écoute
de chacun et que vous allez vous assurer du respect des droits et des privilèges de chacun. Alors, je pense que c'est
une très bonne nouvelle pour notre Assemblée que vous occupiez ce poste.
Évidemment,
dans un premier temps, je veux à mon tour remercier profondément les électeurs
et les électrices de la circonscription de Joliette qui m'ont renouvelé
leur confiance pour un troisième mandat. Et vraiment le député de LaFontaine m'a volé deux scoops, dont le premier
est celui de dire que c'est un peu comme
renouveler des voeux. Et moi, chaque fois que je suis réélue, j'ai un
sentiment de gratitude encore plus important parce que j'ai le sentiment que
les gens de Joliette et moi, on se connaît
mieux, on a travaillé toujours plus ensemble, plus étroitement ensemble et donc
que ce vote… que cette élection est encore
plus significative. Et juste avant moi il
y avait le député de
Matane. On se livre une féroce lutte
parce qu'il a la plus forte majorité des députés de ce côté-ci, et j'ai la deuxième et j'en
suis très fière. Et je veux dire aux gens de la circonscription de Joliette
que mon rôle le plus important, c'est bien sûr celui de députée, et qu'à chaque jour je fais tout en mon pouvoir pour
être à la hauteur de cette confiance-là qu'ils m'ont donnée. Et je veux qu'ils sachent qu'en toutes circonstances je suis
à leur écoute et je veux qu'ils me fassent part de ce qu'ils apprécient
comme de ce dont ils sont moins contents et
je pense que c'est comme ça qu'on peut avancer ensemble. Et je leur dis
souvent que les meilleurs députés vont
exister quand les gens vont les suivre à la trace, quand les gens vont s'intéresser
de très, très près à la politique,
à ce qu'on fait, à ce qu'on fait dans nos circonscriptions, à ce qu'on fait
ici, à Québec, comme législateurs, comme
gouvernement, comme contrôleurs aussi de ce qui se fait dans l'action publique.
Et je les invite donc, constamment, à
nous souffler dans le cou pour qu'on sente qu'ils sont partie prenante et qu'on
travaille tous ensemble pour l'amélioration
de la société québécoise, pour le bien commun.
Donc, c'est
un très grand privilège, et je leur suis très redevable, parce qu'on a ce privilège-là, quand on est un élu, d'avoir une liberté de parole, d'avoir aussi une tribune pour faire
part d'idées, d'idéaux, de choses qui nous tiennent à coeur, de projets
qu'on veut mener à bien.
• (21 h 10) •
Et ça, je
pense que c'est important d'en prendre la pleine mesure. Ce n'est pas tout le monde dans la société qui a des tribunes sur lesquelles ils peuvent s'exprimer.
Ici, on peut le faire. On peut parler, on peut parlementer, on peut
faire des discours, on peut faire des points de presse. Dans nos circonscriptions,
combien d'occasions nous avons de nous adresser
aux gens par la voie des médias mais aussi dans une foule d'activités? Et c'est
autant d'occasions de passer des messages,
et je pense que c'est vraiment une obligation, qui nous incombe, d'être toujours à la hauteur de ce privilège-là, qu'on sous-estime, je pense, parfois. On l'oublie
parfois, et certains aussi, dans notre société, l'oublient peut-être, à quel point il
y a des responsabilités qui viennent avec ce privilège d'avoir accès à la parole publique, à
des tribunes. Et je veux leur dire que je ne l'oublie jamais et que je
sais que c'est grâce à eux que j'ai ce privilège, que nous avons, comme parlementaires,
ce privilège et que je leur en suis très reconnaissante.
Je veux bien sûr remercier les gens, mon équipe bien
sûr de bénévoles qui a travaillé d'arrache-pied à cette campagne électorale comme à
mes autres campagnes électorales. Écoutez, c'est un comité électoral achidynamique
qui était à mes côtés. Évidemment,
comme nous tous ici, je pense qu'on partage ce point-là et cette admiration-là
pour le travail bénévole militant des
gens qui viennent de tous horizons. Et c'est, je pense, ce qui est si
magnifique dans le militantisme politique, c'est de voir des jeunes, des personnes plus
âgées, des gens qui ont des professions
manuelles, techniques, avec des
professionnels qui ont des diplômes universitaires, des gens qui sont natifs d'ici,
des gens qui viennent d'ailleurs, des gens de différents horizons, qui
travaillent tous ensemble parce qu'ils ont une cause commune, ils défendent un
idéal commun, des projets communs, des idées communes. Ils se rassemblent
autour de ça et ils sont prêts à soulever des montages tellement ils croient
dans leur cause.
Et je veux les remercier du fond du coeur de
cette passion, de ce souffle, de cette énergie qu'ils me donnent à chaque jour
de faire ce travail-là. Ils sont une très, très grande source d'inspiration, et
je veux les remercier. Je veux remercier, donc, quelques personnes de mon
comité électoral. Au premier chef, Thérèse, Alexandre et Robert, et tous les autres qui vont se reconnaître, et les centaines
de bénévoles, parce qu'on vient d'en inviter plus de 212 à l'activité de
remerciement que nous allons avoir dans quelques semaines pour notre activité
pour les bénévoles. Et je veux les remercier de tout ce qu'ils ont fait, et
évidemment c'est grâce à eux que je peux être ici aujourd'hui. Donc, merci.
Et je veux dire à la population de Joliette qu'au
cours des prochaines années, comme je l'ai fait au cours des dernières années,
je vais tout faire pour que nos projets collectifs, qui nous animent tous pour
faire rayonner notre communauté, pour améliorer le sort des gens qui y vivent,
des familles, des agriculteurs, des entrepreneurs, des gens qui ont des difficultés, qui sont des gens
vulnérables, qui vivent dans la pauvreté, soient améliorés. Et je vais donc
être de tous les combats à leurs côtés et,
pour ce faire, j'ai bien sûr des gens qui m'accompagnent, des collègues qui
sont Alexandre, Stéphanie, Mélanie et
Guillaume, et qui font des miracles au quotidien, et qui me font très bien
paraître, hein, parce que c'est extraordinaire comment ces gens-là nous
permettent d'atteindre et de faire des différences dans la vie des gens. Donc,
merci. Merci à cette équipe.
Moi, si j'ai fait le saut en politique, Mme la
Présidente, il y a cinq ans, c'est pour trois raisons fondamentales. La première, c'est parce que je crois profondément
dans la souveraineté du Québec. Je voulais aller au bout de cet engagement qui, pour moi, est fondamental, je
voulais faire rayonner, faire avancer, faire aboutir, se concrétiser cette
cause qui me tient à coeur. C'est aussi parce que je pense que la réduction des
inégalités sociales, la lutte pour l'égalité des chances, elle est fondamentale. Pour moi, c'est un signe d'avancement d'une
collectivité, d'avancement de civilisation que de voir qu'on y accorde de l'importance, de se
dire que collectivement nous serons plus riches, plus unis quand les
plus vulnérables, quand ceux qui n'ont pas
la même chance à la naissance que d'autres vont pouvoir, de par les actions de
l'État, retrouver cette chance ou ces opportunités.
Donc, c'est
quelque chose qui me tient à coeur et aussi parce que je crois profondément
dans une autre manière de faire de la
politique, et j'ai pu le vivre. J'ai pu le vivre d'ailleurs, Mme la Présidente,
à vos côtés pendant plusieurs années par
ce dossier, plus que ce dossier, cet enjeu de mourir dans la dignité, qui
maintenant nous habite, comme Assemblée, depuis près de cinq ans. Et je pense que c'est un exemple, qui a été
repris bien sûr dans le discours du nouveau premier ministre, de ce qu'on peut faire de bien, de ce qu'on
peut faire de bien entre nous ici, à l'Assemblée nationale, mais ce qu'on peut faire de bien, de grand, de mature quand on s'élève au-dessus de la
partisanerie pour le bien commun pour travailler pour un enjeu qui nous
concerne tous parce que, oui, nous allons tous avoir une fin de vie et une
mort. Et je pense que de le faire sans
tabou, dans la discussion, pour
essayer de faire ressortir le plus grand nombre de consensus, c'était
une grande avancée. Ce n'était pas simple au départ. On l'a réussi, Et, pour
moi, c'est ce type de preuve qui montre à la population
qu'ils peuvent encore aussi avoir confiance dans leurs élus parce qu'on est
capables de travailler ensemble.
Alors, évidemment, je vous vois, vous avez
participé à cette entreprise-là. Je vois le député d'Orford, je vois le député des Îles, je pense à mon collègue de
Jacques-Cartier et je pense bien sûr à ma collègue de Gatineau, qui s'est
jointe à l'aventure dans la dernière année et
avec qui nous avons travaillé très, très fort pour améliorer encore ce
projet de loi là, et je remercie tous ces collègues, tous ces collègues, bien
qu'on ne soit pas du même côté de la Chambre, pour, je pense, avoir fait quelque chose de très bien pour nos concitoyens, sur
le fond des choses et dans la manière de le faire. Il n'y a pas d'unanimité,
il n'y aura jamais d'unanimité en démocratie pour n'importe quels dossiers,
projets, mais il y a un très vaste
consensus, et je pense que les travaux et la manière dont on a mené ces travaux
ne sont pas étrangers à cette acceptabilité sociale et à cet
avancement-là.
Alors, je
dois vous dire que j'ai reçu le discours du premier ministre et cette
ouverture-là à la collaboration avec beaucoup
de joie. Je pense que c'est de bon augure, et ça me réjouit parce que c'est
quelque chose qui me tient à coeur, et je pense qu'on doit aller beaucoup plus dans cette veine-là, notamment pour
regagner la confiance de nos concitoyens. Et je pense qu'on ne peut plus se mettre la tête dans le sable. Les gens ont
soif d'une politique différente, les gens ont soif que l'on s'élève de
tous les côtés de la Chambre pour faire face à des enjeux communs qui nous
concernent tous, dans l'intérêt plus général de la population, et j'ai confiance
qu'on va y arriver, comme on y est arrivés dans ce dossier qui était
excessivement sensible et délicat.
Donc, j'ai
quand même, ceci dit, quelques inquiétudes mais en même temps beaucoup d'espoir
et je présume de la bonne foi. Et j'entendais
juste avant moi la députée de Soulanges, la ministre déléguée à la
Réadaptation, à la Protection de la
jeunesse et à la Santé publique. Moi aussi, j'avais un titre très long, donc je
sympathise avec elle. Je veux lui souhaiter le meilleur des succès. C'est en quelque sorte ma successeure, et je
veux lui souhaiter le meilleur des succès dans ses tâches, des dossiers évidemment qui me tiennent à coeur,
que j'aurais pu continuer à mener avec beaucoup de bonheur, mais les gens en ont décidé autrement à l'échelle du
Québec. Et je pense qu'elle va voir à quel point ce poste-là, cette
responsabilité des services sociaux fait de nous de meilleures personnes parce
qu'au quotidien on est en contact avec les gens les plus vulnérables, les gens pour qui le rôle de l'État prend tout son
sens quand on parle de la réduction des inégalités. Et évidemment il y a des dossiers qui me tiennent
encore à coeur, dont celui de la lutte à l'itinérance, dont celui du
soutien aux groupes communautaires, dont
celui du soutien aux personnes qui ont des déficiences — et je vois qu'elle a la politique
entre les mains, c'est formidable, donc c'est de bon augure, ça aussi — des
personnes qui ont une déficience, des personnes autistes.
Et donc je
lui réitère toute ma collaboration et tous mes espoirs de voir, donc, cette
politique donner lieu… cette politique en itinérance… à un plan d'action,
ce rehaussement des organismes communautaires prendre forme et aussi qu'un travail substantiel soit fait autant pour
les jeunes en difficulté que pour les personnes qui ont une déficience
parce que ce sont des gens qui, non, ne
sortent pas dans la rue beaucoup, exception faite des groupes communautaires,
bien sûr, qui se rappellent à notre bonne mémoire assez fréquemment.
Mais, ces gens vulnérables, on ne les entend pas beaucoup, et c'est pour ça que c'est d'autant plus important d'être
là pour eux et qu'ils aient toute l'attention qu'ils méritent. Parce
que, quand on travaille pour ces gens-là,
quand on travaille en prévention, par exemple, de l'itinérance, quand on
travaille pour soutenir les enfants
qui ont une déficience ou qui sont autistes pour qu'ils puissent atteindre leur
plein rayonnement, leur plein
développement, on travaille pour nous tous, on travaille pour leur bien-être,
mais on travaille aussi collectivement pour notre richesse collective
parce que c'est des gens qu'on ne met pas au ban de la société. C'est des gens
qu'on ne laisse pas tomber. C'est aussi des citoyens qui vont pouvoir prendre
part beaucoup plus activement à la société.
• (21 h 20) •
Donc, je voulais juste lui rappeler bien sûr l'importance
de ces dossiers. Même chose pour les dossiers qui sont maintenant les miens et
que je suis très enthousiaste d'avoir, ces nouveaux défis comme porte-parole en
matière d'enseignement supérieur et de culture.
Encore une
fois, j'ai entendu le message du discours inaugural, mais je n'ai rien entendu
sur la suite de tous les chantiers qui ont été mis en branle à la suite
du Sommet sur l'enseignement supérieur, ces chantiers qui concernent des sujets excessivement importants. Donc, bien
sûr, la loi-cadre, également le conseil national des universités, qu'est-ce
qui va arriver avec ça?, le chantier sur la
formation collégiale, le chantier sur la formule de financement des
universités, sur le rehaussement aussi du financement des universités,
ce sont autant d'enjeux importants qui font l'objet de travaux, de travaux finaux ou préliminaires en ce moment, par
le biais des chantiers et bien sûr auxquels je vais accorder une grande importance et que je vais suivre avec beaucoup de
vigilance. Je voulais aussi, bien sûr, marquer un certain étonnement à voir à quelle rapidité on a décidé de mettre de
côté la réforme du cours d'histoire au secondaire, le cours d'histoire
au cégep, les chaires sur l'identité. Je
trouve qu'il y a une certaine inquiétude là. Que ces décisions-là ne soient pas
précipitées parce que l'histoire nationale, l'histoire
pour un peuple, c'est fondamental. C'est fondamental que nous nous appropriions
notre histoire nationale. C'est formidable d'apprendre
l'histoire des autres pays et de voir que d'autres pays étudient la
nôtre, mais ce serait une excellente chose
qu'ici on se dise qu'on ne sera pas en reste et que, notre histoire nationale,
on va se l'approprier et qu'on va l'apprendre
avec un cours bonifié au secondaire mais aussi avec un cours au niveau
collégial.
Donc, ça, évidemment, nous y tenons de ce
côté-ci, comme nous tenons au fait que la Politique nationale de recherche et d'innovation puisse vraiment prendre
son envol. C'est une politique cohérente qu'on a mise de l'avant. Ce n'est
pas une démarche partisane du tout, c'est une démarche qui avait été entreprise
sous le gouvernement libéral, que nous avons
poursuivie avec des assises, qui a abouti dans cette politique qui a été
largement saluée. Et il y a une certaine inquiétude de notre côté, je ne
m'en cacherai pas, de voir qu'on est en train d'en enlever des morceaux, comme
ces chaires sur l'identité, morceau par
morceau, alors qu'il y avait une cohérence dans tout ça. Donc, c'est certain qu'on
va être très vigilants pour s'assurer que cette politique-là va être déployée à
sa pleine valeur.
Et bien sûr, en matière de culture aussi, nous
serons très vigilants. On n'a pas pu avoir beaucoup d'indications dans le
discours d'ouverture, si ce n'est que d'apprendre que les artistes vont prendre
part aux missions à l'étranger. Mais
évidemment il y a énormément encore — et je vois la nouvelle ministre de la
Culture que je salue, qui est présente — de chantiers en cours, donc,
sur les musées, bien sûr sur le numérique, sur le prix du livre. Il y a sept, juste depuis le début de l'année, il y a sept
librairies indépendantes qui ont fermé leurs portes, dont une tout près
d'ici, dans Montcalm, sur la rue Cartier. Donc, il y a beaucoup de chantiers en
cours. Et surtout la culture, bien, c'est qui on est, c'est une source de beauté, de ravissement, d'harmonie, de dépassement,
de rayonnement au quotidien qui, je crois, embellit nos vies, et on ne doit pas avoir peur de soutenir
la culture. On soutient des entreprises économiques par toutes sortes de
prêts, subventions, crédits d'impôt, et c'est comme si parfois, soudainement,
certains détracteurs voudraient qu'on ne soutienne
pas l'industrie culturelle, qui est un formidable moyen évidemment de faire
rayonner qui nous sommes dans toute
la diversité de qui nous sommes mais aussi de créer de la richesse, de créer de
l'emploi, de diversifier nos entreprises.
Donc,
évidemment, c'est avec beaucoup de passion que je vais suivre ce dossier et
donc ce qui se fera prochainement.
Et, en
terminant, moi aussi, je voulais faire référence à Xavier Dolan, mais le député
de LaFontaine y a déjà fait référence.
En fait, moi, je voulais simplement dire que Xavier Dolan, je pense, du haut de
son talent, de sa créativité, de sa fougue,
de sa confiance, nous donne une extraordinaire leçon, cette leçon que, de par
qui nous sommes, de par ce que nous représentons, de par notre audace,
on peut aller au bout de nos rêves, on peut se dire qu'on peut vraiment mettre
de l'avant des projets excessivement ambitieux. Et je pense qu'il est un
antidote au cynisme en lui-même.
Et je nous souhaite ici collectivement, comme
Assemblée nationale, d'aller au bout de nos rêves, d'aller au bout de nos
projets et de collectivement se donner ce défi d'être un antidote au cynisme en
faisant de la politique autrement. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Merci beaucoup, Mme la députée.
Est-ce qu'il y aurait une autre intervention?
Alors, je reconnais le député de Papineau. À vous la parole.
M. Alexandre Iracà
M. Iracà : Oui. Alors, merci beaucoup, Mme la Présidente. D'entrée de jeu, vous me permettrez de vous féliciter pour votre nomination. Je suis doublement heureux,
premièrement, parce
que vous êtes dans le même parti que
moi, mais vous êtes surtout aussi de la même belle région de l'Outaouais
que moi. Alors, permettez-moi de vous féliciter pour ça, puis bon succès pour
les prochaines quatre années et demie. Le «et demie» est important. Alors, félicitations.
Je salue également
tous mes collègues du parti mais également tous les collègues de tous les partis confondus ici, à l'Assemblée
nationale. On a mentionné qu'on voulait adopter une nouvelle approche, une
approche respectueuse. Je pense, Mme la Présidence, que nous sommes bien partis. On est rendus à cette étape-là. Et le
souhait, s'il y a un souhait que je peux faire, c'est de faire
en sorte qu'on puisse continuer dans le même sens. On est capables d'agir et de
faire des choses en politique tout en étant respectueux.
Je suis fier
aussi d'être ici ce soir et fier de la dernière élection, je vous dirais, aussi
fier que la première fois mais, je pense, quasiment plus fier que la
première fois. La première fois, j'étais nerveux et j'étais… je parle d'élection,
là, j'étais nerveux. J'ai été nommé une
semaine avant à titre de candidat avant le déclenchement des élections. Je n'ai
pas aussi savouré, je vous dirais, que l'élection
qui a eu lieu le 7 avril. Et aussi le fait que je remplaçais à ce moment-là
un monument… Norm était là depuis 23 ans.
Alors, je vous dirais qu'en 18 mois, lors de la deuxième élection, j'ai pu
m'établir avec mon équipe dans mon comté.
Alors, pour moi, ça a été une élection complètement différente que la première,
et je l'ai d'autant plus appréciée
que j'étais à même de constater tous les tenants et aboutissants d'une
élection, tous les rôles de tous et
chacun et l'importance que chaque petit geste pouvait avoir lors d'une
élection. Alors, je l'ai constaté à ce moment-là et j'ai pu le réaliser. Alors, probablement qu'à la
troisième je vais constater autre chose, mais je vais en prendre, si vous
me le permettez, une à la fois. La prochaine ira dans quatre ans et demi.
Alors, pour
moi, d'être ici ce soir, c'est un privilège de représenter les citoyens du magnifique comté de Papineau. On le sait, tout le monde a des beaux comtés,
mais, pour moi, je vais toujours le mentionner comme étant le magnifique
comté de Papineau. Je l'ai mentionné pendant
les élections, j'ai le comté de Papineau de tatoué sur le coeur. J'y
réside depuis plusieurs années. Mes trois enfants sont à l'école dans le comté
de Papineau, et je suis là toutes les fins de semaine,
que ce soit dans les arénas, les centres communautaires. Alors, je me suis
imprégné de ce comté-là. Puis, à chaque fois que j'en parle, bien j'en
parle avec une grande fierté et je suis très heureux.
Et c'est avec, je me répète, beaucoup d'humilité
que j'accepte de représenter les citoyens du magnifique comté de Papineau.
Évidemment,
pour arriver à une victoire électorale, il y a plusieurs aspects qui sont
importants. C'est une victoire d'équipe.
Je la qualifierais d'une victoire d'équipe. Et je fais toujours allusion à une
équipe de hockey. Les premiers joueurs de
ma ligue, de mon équipe de hockey sont nécessairement ma famille immédiate,
alors ma conjointe Tina qui, malgré mes défauts, mes écarts, mes absences, est toujours à mes côtés — ça va faire 15 ans qu'on va être mariés en
septembre, elle est toujours là, je
lui dis merci — évidemment
mon gars, mon grand garçon, Mika, de 14 ans, qui a commencé ses premiers
pas de bénévole pour l'association libérale
de mon comté. Je suis fort heureux. Alors, il a insisté. C'est comme une
contagion, là. Il a des amis qui ont commencé à faire ça. Très heureux, très
heureux de ça. Puis je tiens à te féliciter, Mika, parce que tu es un garçon
extrêmement intelligent. Tu t'es pris en main au niveau scolaire cette année,
puis je suis très heureux de ça. Tu as l'air
bien. Alors, continue comme ça, poursuis ton cheminement. Je suis très heureux
aussi d'avoir fait l'ouverture de la pêche avec toi après les élections
du 7 avril.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : M. le député, j'imagine que vous n'avez pas terminé votre
intervention, alors vous pourrez la poursuivre demain, lors de la reprise du
débat.
Ajournement
Et, compte
tenu de l'heure, les travaux de l'Assemblée sont ajournés à demain, mardi 27
mai 2014, à 13 h 45. Bonne fin de soirée à tous.
(Fin de la séance à 21 h 30)