Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures quinze minutes)
Le Vice-Président (M. Jolivet): A l'ordre, messieurs!
Un moment de recueillement, s'il vous plaît.
Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes.
Déclarations ministérielles.
Dépôt de documents.
M. le ministre de l'Énergie et des Ressources.
Rapport annuel de SOQUEM
M. Duhaime: M. le Président, il me fait plaisir de
déposer le rapport annuel 1980-1981 de SOQUEM, qui montre des
bénéfices nets de 15 000 000 $.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Rapport
déposé.
Dépôt de rapports de commissions élues.
Dépôt de rapports du greffier en loi sur les projets de loi
privés.
Présentation de projets de loi au nom du gouvernement.
M. le leader.
M. Charrons M. le Président, je vous prierais d'appeler l'article
b) du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi no 16 Première lecture
Le Vice-Président (M. Jolivet): Le ministre de
l'Énergie et des Ressources propose la première lecture du projet
de loi no 16, Loi modifiant la Loi sur l'Hydro-Québec. M. le
ministre.
M. Yvves Duhaime
M. Duhaime: M. le Président, le projet de loi a pour objet
de modifier la Loi sur l'Hydro-Québec afin, principalement,
premièrement, de doter Hydro-Québec d'un fonds social
autorisé de 5 000 000 000 $ divisé en 50 000 000 d'actions d'une
valeur nominale de 100 $ chacune. Deuxièmement, de prévoir que
les actions de la société font partie du domaine public du
Québec. Troisièmement, d'imputer le total des réserves de
la société au 31 décembre 1980 au paiement total de 43 741
090 actions attribuées au ministre des Finances. Quatrièmement,
de déterminer les mécanismes de déclaration et de paiement
du dividende sur les actions afin de respecter les exigences de couverture
d'intérêts et de capitalisation. Ce projet de loi permettra
également à Hydro-Québec de réaliser des programmes
d'économie d'énergie.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Est-ce que cette motion de
première lecture sera adoptée? M. le leader de l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, je pense que
c'est a ce moment-ci que nous pouvons poser une question que je crois
pertinente. Quelles sont les intentions du gouvernement relativement à
ce projet de loi? Est-ce qu'on a l'intention de le déférer
immédiatement après la première lecture à une
commission parlementaire? Est-ce qu'on a l'intention de permettre à
cette Assemblée d'entendre les représentations de groupes de
personnes, particulièrement les groupes intéressés
à faire entendre leur voix, à nous faire part de leur opinion au
cours de la tenue d'une telle commission parlementaire?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le leader du
gouvernement.
M. Charron: M. le Président, j'allais à l'instant
proposer de déférer ce projet de loi à la commission de
l'énergie et des ressources, ce que je vais faire, afin de tenir
effectivement, vers la fin d'août sur le début de septembre - on
précisera les dates au moment de la prorogation de cette session la
semaine prochaine - vers la fin de l'été ou au début de
l'automne, une commission parlementaire où les principaux
intéressés -je pense au conseil d'administration
d'Hydro-Québec - seront disponibles pour répondre aux questions
des membres de la commission.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le leader de
l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, pourrais-je
demander au leader parlementaire ou encore au ministre de l'Énergie et
des Ressources si la rumeur qui circule à savoir qu'il aurait
annoncé une conférence de presse ce matin, est-ce pour annoncer
autre chose que ce qu'il a annoncé présentement à
l'Assemblée nationale?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Duhaime: Cela me fait plaisir de répondre à la
question, M. le Président. Effectivement, j'ai convoqué la presse
parlementaire pour donner les explications
habituelles à la suite d'un dépôt de projet de loi
en première lecture.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le leader de
l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): Le ministre pourrait-il me permettre
une indiscrétion parlementaire? À quelle heure cette
conférence de presse doit-elle commencer?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Duhaime: Tout de suite après la période des
questions, M. le Président.
M. Levesque (Bonaventure): Très bien.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Cette motion est-elle
adoptée?
M. Levesque (Bonaventure): Adopté. Le
Vice-Président (M. Jolivet): Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi.
Renvoi à la commission de l'énergie et
des ressources
M. Charron: Je propose que ce projet de loi soit
déféré à la commission parlementaire de
l'énergie et des ressources, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Cette motion de
déférence est-elle adoptée?
M. Levesque (Bonaventure): Adopté.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Adopté.
Présentation de projets de loi au nom des
députés.
Questions orales des députés.
M. le député d'Outremont. (10 h 30)
QUESTIONS ORALES DES DÉPUTÉS
Démissions à Hydro-Québec
M. Fortier: M. le Président, j'aurais une question
à poser au ministre de l'Énergie et des Ressources. La presse de
ce matin fait état de la démission de M. Saulnier en tant que
membre du conseil d'administration d'Hydro-Québec et cette
démission s'ajoute à celle de M. Lemieux, le
vice-président des finances de cette société d'État
et celui qui a été responsable depuis plusieurs années de
la bonne réputation d'Hydro-Québec auprès des financiers
canadiens et internationaux. Bien sûr, ce dernier a confirmé
officiellement que sa démission n'avait absolument rien à faire
avec le projet de loi qui a été déposé aujourd'hui,
mais il reste que ce projet de loi, qui a pour but de modifier la structure
d'Hydro-Québec et d'exiger le paiement de redevances et de dividendes, a
créé un malaise profond au sein d'Hydro-Québec et au sein
du conseil d'administration.
D'ailleurs, le journal Les Affaires fait état d'une division
profonde au sein des membres du conseil d'administration; qui, comme on le
sait, ont tous été nommés par le gouvernement.
Est-ce que le ministre est conscient du malaise que les propositions du
gouvernement ont créé et continuent de créer autant au
sein du conseil d'administration qu'à la direction
d'Hydro-Québec? Peut-il nous dire s'il y a d'autres démissions
prévisibles pour les jours qui viennent?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Duhaime: M. le Président, je m'abstiendrai de faire des
remarques sur les commentaires contenus au préambule de la question du
député d'Outremont, et je dirai essentiellement ceci: Depuis un
certain temps, M. Saulnier nous avait fait part du fait qu'il était
inconfortable à titre de président de la Réqie des
installations olympiques, de membre du conseil d'administration de la
Société d'énergie de la Raie James et de membre du conseil
d'administration d'Hydro-Québec pour la raison suivante.
Vous savez qu'il existe un mandat confié à la SEBJ par la
Régie des installations olympiques pour ce qui est de l'examen et, le
cas échéant, la fin des travaux concernant le mât
olympique. Il est bien évident que, M. Saulnier siégeant à
trois conseils d'administration, sa présence à
Hydro-Québec, a la SEBJ et surtout le fait qu'il désire maintenir
ses fonctions de président de la Régie des installations
olympiques le plaçaient dans une position inconfortable. Il nous avait
fait part de cette situation et il vient juste de donner suite à cette
inquiétude qu'il avait manifestée en préférant
demeurer à la Régie des installations olympiques.
Pour ce qui est M. Lemieux, ce que le député a dit n'a
rien à voir avec le projet de loi qui a été
déposé ce matin. M. Lemieux a effectivement accepté une
proposition d'une autre province canadienne pour aller faire profiter un autre
milieu de l'expérience sans doute enrichissante acquise au fil des
années aux finances d'Hydro-Québec.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: La question qui m'importe est celle-ci. De toute
évidence, le malaise qui a été créé au
conseil d'administration et à la direction d'Hydro-Québec vient
du fait que les dirigeants d'Hydro-Québec ne sont pas en mesure
d'évaluer quel sera l'impact exact. La Presse de ce matin en fait
état, on y dit: "Les conséquences de la transformation
d'Hydro-Québec en société à capital-actions sont
à ce point complexes que la société d'État est
encore incapable d'évaluer avec précision les effets que cette
décision aura sur ses emprunts, ses projets d'investissements et ses
tarifs.
Est-ce que le ministre peut nous dire si le projet de loi qui est
déposé aujourd'hui a reçu l'appui unanime du conseil
d'administration et si les études dont fait état la presse ont
été faites à la satisfaction d'Hydro-Québec et
à la satisfaction du ministre?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre de
l'Énergie et des Ressources.
M. Duhaime: M. le Président, je pense que le malaise dont
fait état le député d'Outremont est beaucoup
amplifié par les propos qui viennent de l'autre côté de
l'Assemblée nationale. Je dois dire que nous avons eu des
échanges fructueux, de longs entretiens avec la direction
d'Hydro-Québec, ce qui nous a paru parfaitement normal en pareille
circonstance, puisque le projet de loi apporte une réorganisation de la
structure financière d'Hydro-Québec qui, jusqu'à
présent, n'était pas dotée de fonds social et qui,
maintenant, aura un capital-actions comme les grandes entreprises de
l'Amérique du Nord.
Il faut bien comprendre qu'Hydro-Québec est devenue, au fil des
années, par la taille de ses investissements, la taille de ses actifs,
le niveau de ses revenus, une des grandes corporations de l'Amérique du
Nord. Je pense que c'est avec fierté qu'on en parle tous, nous en
conviendrons.
Je devrais dire aussi, M. le Président, qu'au cours de nos
échanges avec les hauts dirigeants de la société et les
membres du conseil d'administration que j'ai eu l'occasion de rencontrer
effectivement, nous avons discuté de l'ensemble du projet de loi et je
dirais de l'ensemble aussi de la problématique
énergétique. Évidemment, M. le Président, quand on
parle du futur, il y a toujours des choses qui vont rester aléatoires ou
conjoncturelles, comme dirait mon collègue de l'Éducation, mais
il faut bien comprendre que, lorsqu'on parle de l'avenir, il n'est jamais
facile, par exemple, de prévoir quel va être le taux de croissance
de l'hydroélectricité dans le bilan énergétique,
quel va être le niveau de pénétration du gaz naturel au fil
des années et son impact sur le bilan énergétigue, quel va
être l'impact des politiques d'efficacité
énergétique par les économies d'énergie que nous
réaliserons au fil des années, de sorte que vous pouvez faire des
scénarios. C'est pour cela que le leader du gouvernement
répondait tout à l'heure que, lors de la commission parlementaire
du mois d'août, nous aurons l'occasion, bien sûr, d'entrer dans
toutes ces considérations. La société Hydro-Québec
sera présente à cette commission parlementaire et je pense que
nous aurons l'occasion d'examiner en détail l'ensemble de toute cette
question.
Mais je ne vois pas pourquoi il y a de l'inquiétude dans l'esprit
du député d'Outremont ou si son malaise s'amplifie au fur et
à mesure qu'il lit la chronique des analystes dans les journaux.
Il faut bien dire que le projet a été déposé
ce matin et ça fait au moins une dizaine de jours qu'on lit des papiers
dans les journaux. Je n'ai pas cru voir jusqu'à présent, M. le
Président, un grand degré de précision dans ce qui a
été écrit jusqu'à maintenant.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député
d'Outremont.
M. Fortier: M. le Président, le ministre n'a pas
répondu à ma question. J'ai demandé si le projet de loi
avait reçu l'approbation unanime du conseil d'administration
d'Hydro-Québec. Il est bien évident que si les journaux en ont
parlé, c'est que le ministre des Finances a fait état de ses
intentions dans le discours sur le budget. Les intentions du gouvernement sont
connues depuis le mois de mars; il n'y a absolument rien de nouveau sous le
soleil, le projet de loi ne fera que préciser les intentions du
gouvernement à ce sujet.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Duhaime: Sur l'ensemble du projet de loi qui est
déposé ce matin, M. le Président, je crois pouvoir vous
dire que nous avons reçu l'accord du conseil d'administration.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le leader de
l'Opposition.
Réunion avec les chefs syndicaux sur la
compression du budget
M. Levesque (Bonaventure): Ma question s'adresse au premier
ministre. Le premier ministre est fort bien au courant, j'imagine, des malaises
causés par la politique budgétaire du gouvernement,
particulièrement
en ce qui concerne les coupure draconiennes dans certains domaines et
tout particulièrement dans les domaines des affaires sociales et de
l'éducation. Le premier ministre a sans doute été
témoin comme nous des milliers de personnes qui se sont rendues ici
devant le parlement, hier, pour protester relativement aux coupures dans
l'enseiqnement privé. Je suis informé qu'il y aurait aujourd'hui
une réunion sur le même sujet, mais touchant un peu plus
généralement les coupures dans le domaine des affaires sociales,
dans le domaine de l'éducation, autrement dit dans le secteur
public.
Le premier ministre pourrait-il informer cette Chambre du genre de
réunion qui aurait lieu aujourd'hui à Montréal et nous
donner les coordonnées de cette réunion?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le premier ministre.
(10 h 30)
M. Lévesque (Taillon): Oui, M. le Président, c'est
ce qui explique d'ailleurs l'absence de quatre de nos collègues. Le
ministre des Finances, le président du Conseil du trésor, le
ministre des Affaires sociales et le ministre de l'Éducation sont
à Montréal pour cette rencontre, qui n'a rien de secret puisque,
à deux ou trois reprises, cela a été évoqué
en Chambre. Cette rencontre, qui avait été fixée justement
aujourd'hui, a commencé vers dix heures ce matin. Je crois qu'on a
trouvé une salle à l'hôtel Méridien et on a
réuni, comme cela avait été demandé - en
élargissant quand même un peu le cadre - les quatre ministres que
je viens de mentionner et les présidents des grandes centrales qui
avaient demandé -les centrales syndicales, CEQ, CSN, FTQ et CSQ aussi,
je crois - cette rencontre. Donc, ce sera une sorte de face à face qui
devrait avoir une dynamique intéressante, on l'espère, du moins.
Comme troisième partie prenante, il y a une série de
représentants des milieux, ce qu'on appelle les réseaux de
l'éducation, de l'administration de l'éducation et du milieu
hospitalier, de façon que ce matin, jusqu'à la fin de la
matinée - ils reprennent après le déjeuner pour continuer
encore cet après-midi; c'est ouvert à la presse, c'est public -
on fasse le plus de lumière possible pendant ces quelques heures de
réunion, tel que cela avait été prévu
d'ailleurs.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le leader de
l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, est-ce que le
premier ministre peut nous indiquer qui a pris la décision que cette
réunion ait lieu aujourd'hui, qu'elle ait lieu à Montréal
et qu'elle ait lieu sans que, apparemment, les membres de l'Opposition n'y
soient conviés, ni même qu'ils n'en aient été
informés officiellement?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le premier
ministre.
M. Lévesque (Taillon): La décision a
été prise conjointement. Il y a eu une couple de rencontres au
cours desquelles on a essayé d'ajuster cela le mieux possible. On a
demandé les services du Secrétariat des conférences qui
s'occupe de l'ensemble des conférences socio-économiques, des
sommets, etc., de façon à répondre au desiderata des gens
des centrales, de leur besoin de pouvoir discuter jusqu'au fond. Comme il ne
s'agissait pas, comme les grandes conférences socio-économiques,
d'ouvrir cela "at large" -excusez l'expression - la décision a
été prise très simplement entre les parties que cela
n'allait pas plus loin que cela. C'est tout. II n'y a rien de plus.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le leader de
l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, à la
suite des propos tenus par le premier ministre, je dois, à ce moment-ci,
soulever une question de privilège. Alors que l'Assemblée
nationale siège et que les commissions parlementaires étudient
justement les crédits des ministères de l'Éducation, des
Affaires sociales et des autres ministères qui peuvent être
impliqués, je crois que c'est une dérogation importante et je ne
voudrais pas que ce soit un précédent, un précédent
dangereux. Je pense qu'il s'agit d'une dérogation qu'on pourrait
même qualifier d'affront à l'Assemblée nationale que
d'avoir une réunion, une sorte de commission parlementaire faite
à la mesure du gouvernement pour ses propres fins, mettant de
côté l'Opposition qui est l'institution qui doit justement
être informée, et d'une façon privilégiée,
relativement aux crédits que cette Assemblée vote annuellement
pour l'administration courante. Je crois qu'alors que nous sommes en pleine
session parlementaire, il est important, à ce moment-ci, de soulever une
question de privilège parce que je pense que les privilèges et
les droits de cette Assemblée ont été violés.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le premier
ministre.
M. Lévesque (Taillon): Je suis toujours rempli
d'admiration guand j'entends le député de Bonaventure grossir les
choses, faire une tempête dans un verre d'eau. Depuis des jours et des
jours, en détail, ministère après ministère,
secteur de programme après secteur de programme - on en trouve les
résultats dans les journaux tous les jours,
pour autant que ça intéresse les médias
d'information - l'Opposition épluche sans arrêt la position
budgétaire du gouvernement, ce qui est de son devoir, et elle le fait.
Bon. Nous répondons de notre mieux et nous expliquons. Autrement dit, on
va au fond des choses.
Là, il s'agissait - et cela a été expliqué
dans cette Chambre il y a déjà quelques jours - en se mettant
d'accord, de donner un éclairage additionnel qui, évidemment,
n'ira pas aussi loin que le travail qui se fait aux crédits
parlementaires, mais un éclairage additionnel à l'opinion
publique par le truchement de ceux qui l'avaient demandé, les membres
des centrales syndicales. Où se trouvent brimés les
privilèges de la Chambre dans un cas comme celui-là? J'ai beau me
gratter, je ne le trouve pas.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le leader de
l'Opposition.
M. Levesque (Bonaventure): Après tout, on doit avoir des
intentions assez précises si on délègue le ministre des
Finances, le ministre des Affaires sociales, le ministre de l'Éducation,
le président du Conseil du trésor, alors qu'on est en pleine
période des questions, si on a décidé de
déléguer ces quatre ministres seniors à cette
réunion, est-ce que le premier ministre pourrait dire à cette
Chambre si cette réunion pourrait avoir comme conséquence un
changement dans la politique budgétaire du gouvernement?
Autrement dit, ces fameuses coupures pourraient-elles être
considérées, si elles le sont, comme pouvant amener le
gouvernement à un réaménagement ou encore à des
changements majeurs dans la politique budgétaire du gouvernement?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le premier
ministre.
M. Lévesque (Taillon): On peut espérer, en effet,
que peut-être il y aura des suggestions valables parce que je n'en ai pas
entendu une seule de l'Opposition. J'ai beau lire ou écouter, quand je
le peux, tout ce qui se passe dans les commissions d'étude des
crédits, tout ce qu'on voit - je suis obligé de le dire comme je
le pense - c'est une espèce de démagogie générale
qui dit: On est d'accord pour ralentir - bien sûr, ça fait
vertueux - l'augmentation des dépenses, mais, d'autre part... et
là, on commence à picocher sur chaque élément du
budget. Écoutez, j'espère que des idées de
réaménagement possibles viendront de la rencontre d'aujourd'hui
parce que encore une fois, il n'y en a pas eu une seule qui est venue de
l'Opposition, mais, cela étant dit, globalement, l'augmentation de plus
de 13% des dépenses qu'on consent cette année, il n'y a pas moyen
de dépasser ça, à moins d'y être absolument
obligé.
M. Lalonde: M. le Président, question additionnelle.
Le Vice-Président (M. Jolivet): S'il vous
plaîtï Une question additionnelle, M. le député de
Marguerite-Bourqeoys.
M. Lalonde: M. le Président, le premier ministre ne se
rend-il pas compte que ce genre de rencontre peut non seulement éclairer
le public, mais surtout éclairer le gouvernement et les membres de
l'Assemblée nationale? Par exemple, hier soir, de 20 heures à 2
heures du matin, nous avons reçu des représentants concernant
l'enseignement privé et, à la fin, c'était rendu à
un point tel que le ministre des Finances ne se retrouvait plus dans ses
chiffres et que le ministre de l'Éducation promettait de changer toutes
les normes qui se trouvent dans la loi 11 pour sauver l'enseignement
professionnel dans certains collèges. Pourrait-il avoir un peu plus de
compréhension à l'égard des députés, y
compris les députés ministériels, qui ont participé
activement à la commission parlementaire hier soir?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le premier
ministre.
M. Lévesque (Taillon): Premièrement, il y a un
morceau de la question du député de Bonaventure, le leader de
l'Opposition, que j'avais oublié tout à l'heure. Que l'Opposition
ne soit pas présente à la réunion de Montréal, il y
a une excellente raison. C'est que la partie syndicale ne l'a pas
demandé et, sauf erreur, l'Opposition n'en a pas parlé non plus,
n'a pas manifesté le moindre intérêt pour être
présente à cette réunion. Cela étant dit, je trouve
terriblement curieuse...
Le Vice-Président (M. Jolivet): S'il vous plaît!
M. Levesque (Taillon): Je trouve terriblement curieuse
l'espèce de conclusion du député de Marguerite-Bourgeoys
qui parle de 20 heures hier soir jusqu'à 2 heures du matin, quelque
chose comme cela, et qui, en capsule, nous dit simplement: Le ministre des
Finances était perdu dans ses chiffres. Si j'ai bien lu ce matin les
comptes rendus, il est arrivé ceci, c'est qu'il y a une
différence d'opinion de 3 000 000 $, le ministre des Finances disant
qu'il y a tel chiffre - je m'excuse - et les représentants
collégiaux disant qu'il y a tel autre chiffre, la différence
d'écart pouvant être de 3 000 000 $, et les fonctionnaires sont
censés justement essayer d'arrimer ça avant
la troisième lecture, pour être sûr qu'on a tous les
mêmes chiffres. Je ne vois pas là en quoi... Là encore, on
brasse un verre d'eau pour voir si...
Le Vice-Président (M. Jolivet): Dernière question
additionnelle. Mme la députée de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, le premier ministre
vient de dire qu'il n'y a eu aucune suggestion constructive venant de
l'Opposition. Le premier ministre sait-il qu'à la commission des
affaires sociales, où nous avons étudié les
crédits, nous avons demandé au gouvernement de déposer les
critères selon lesquels se fera la répartition des sommes? Car au
cas où il ne le saurait pas, il y a des organismes publics qui, rendus
au 15 juin, ne connaissent pas encore leur budget. Et nous le faisons dans une
approche constructive, M. le Président. J'ai dit au ministre des
Affaires sociales: Si vos critères sont raisonnables et si on sait
qu'ils s'appliquent d'une façon juste et équitable, nous vous
accorderons notre appui. Mais le gouvernement était incapable même
de nous déposer ces critères. Je pense que cela justifie
l'opinion publique qui dit que ces coupures se sont faites d'une façon
arbitraire, sans vraiment connaître le fond des problèmes.
Est-ce que le premier ministre est au courant de ceci et est-ce qu'il
maintient que nous n'avons pas essayé d'avoir des suggestions
constructives pour l'aider à finir sa tâche?
M. Lévesque (Taillon): Écoutez, de la
réponse globale que j'ai faite tout à l'heure, j'exclurais
volontiers la suggestion que vient de répéter la
députée de L'Acadie. C'est l'exception qui confirme la
règle, si tel est le cas.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député
de Vaudreuil-Soulanges. (10 h 40)
Acquisition des Chantiers Davie Ltée par Dome
Petroleum
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président, je
voudrais poser une question au ministre de l'Industrie, du Commerce et du
Tourisme. On a fait état dans les nouvelles radiophoniques ce matin de
l'acquisition probable par Dome Petroleum, de Calgary, des chantiers maritimes
Davie à Lauzon. Pour qui connaît le programme d'exploration
pétrolière de la compagnie Dome dans les terres
fédérales, dans l'Arctique, cette transaction s'inscrit
probablement dans les besoins d'équipement que cette compagnie aura au
point de vue des navires, des brise-glace qui seront nécessaires au
transport des produits pétroliers qu'elle extraira dans le
Grand-Nord. Le ministre croit-il que ce genre de transaction, qui
permet, finalement, à tous les Québécois, tous les
Canadiens, de participer à la prospérité canadienne -
parce qu'il s'agit là, M. le Président, j'aimerais le faire
remarquer, dans le cas de l'Arctique, de terres extrêmement riches en
pétrole qui appartiennent à l'État fédéral
et non pas à une province en particulier - est justement favorisé
par l'appartenance encore du Québec à la fédération
canadienne?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Biron: M. le Président, je remercie le
député de Vaudreuil-Soulanges de me poser la question sur la
transaction de Dome Petroleum qui est aujourd'hui, depuis quelques jours, la
plus importante compagnie pétrolière au Canada. C'est exact
qu'hier les dirigeants de Dome ont avisé le gouvernement du
Québec qu'ils avaient complété les transactions avec les
Chantiers Davie à Lauzon pour l'achat de ces chantiers maritimes.
Je dois dire que, depuis déjà plusieurs mois, le
gouvernement du Québec est en communication constante avec Dome
Petroleum pour l'inviter à venir établir quelque part au
Québec, sur le Saint-Laurent, un chantier maritime, car nous savions que
Dome était à la recherche d'un endroit dans l'est du Canada pour
y établir ce chantier maritime. Nous sommes heureux de cette
décision puisque cela pourra éventuellement, selon les gens de
Dome, doubler le nombre de travailleurs au chantier maritime de Lauzon. On nous
parle même d'une demande de 70 navires d'ici 1990, ce qui pourrait
apporter des retombées entre 6 000 000 000 $ et 10 000 000 000 $ pour
ceux qui participeront à cette construction.
Nous étions heureux de l'annonce de la compagnie Dome et nous
devons dire que si la décision a été prise en faveur de
Lauzon et du chantier maritime de Davie au Québec, c'est surtout
à cause de la compétence des hommes et des femmes qui, au
chantier maritime, travaillent à la construction des navires. C'est ce
qui a apporté le gros morceau. Je dois dire que je suis heureux de voir
qu'une entreprise canadienne a plus confiance dans l'avenir du Québec
que l'Opposition.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député
de Vaudreuil-Soulanges.
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): Je suis extrêmement
heureux de voir, M. le Président, que le ministère s'est
préoccupé de demander finalement, dit-il, à une compagnie
canadienne de s'associer au développement économique par le biais
de l'acquisition d'une société privée qui est les
Chantiers de Davie. Je me demandais quel avait été le
rôle du ministère ou quelle est la connaissance que le
ministère pouvait avoir des retombées éventuelles de cette
transaction pour Marine qui appartient à l'État et où,
semble-t-il, on ne retrouverait pas - je ne sais pas - le même genre de
qualité de gestion, d'agressivité ou je ne sais trop. Chose
certaine, il me semble que cela fait partie des responsabilités du
ministre de voir que les sociétés d'État elles aussi
obtiennent des retombées.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Biron: Oui, M. le Président. Il y aura
possibilité non seulement pour Marine Industrie, mais pour plusieurs
autres entreprises québécoises de bénéficier de
contrats en sous-traitance pour la fabrication de toutes sortes de
pièces qui iront dans ces navires. C'est important. L'entreprise Dome
nous a assurés qu'elle collaborerait avec le gouvernement du
Québec, avec les entreprises québécoises et en particulier
aussi avec les sociétés d'État telles que Marine en vue de
maximiser les retombées économiques au Québec.
En plus, nous avions en tête une vision plus grande, parce que
nous voulions nous assurer d'un partenaire dans cette bataille qui existe
présentement entre Gros-Cacouna et Canso afin que le terminal
méthanier vienne absolument au Québec et serve les
intérêts de la collectivité québécoise.
Des voix: Bravo!
M. Johnson (Vaudreuil-Soulanges): M. le Président, le
ministre a fait état des activités extrêmement productives,
apparemment, du ministère dans ce dossier. J'aimerais, comme
dernière question, lui demander s'il est enclin à déposer
la correspondance et toute la documentation qui en fait état et qui
démontre l'activité de son ministère depuis un an.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Biron: Je répondrai avec grand plaisir aux demandes du
député de Vaudreuil-Soulanges aujourd'hui lors de l'étude
des crédits de mon ministère.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Mme la
députée de Dorion.
Pas de tutelle pour la Ligue de taxis de
Montréal
Mme Lachapelle: Ma question s'adresse au ministre des Transports.
Nous apprenions ce matin dans les journaux que vous aviez refusé la
tutelle réclamée par la Ligue de taxis de Montréal.
Pourriez-vous informer cette Chambre des motifs du refus?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Clair: M. le Président, dans un premier temps, pour
répondre directement à la question posée par la
députée de Dorion, la raison fondamentale pour laquelle le
ministre des Transports ne peut mettre en tutelle la ligue de taxis, c'est
justement que, juridiquement, le ministre des Transports n'a pas, de par les
lois du Québec, le pouvoir de mettre en tutelle la Ligue de taxis A-11
de Montréal, non plus qu'aucune autre ligue de taxis. Il faut bien dire
que la reconnaissance d'une ligue de taxis, c'est l'affaire de la Commission
des transports du Québec.
On sait que, l'an dernier, mon précédesseur avait mis en
doute la représentativité de la ligue A-11 et avait
demandé à la Commission des transports du Québec de se
prononcer sur la reconnaissance de la ligue A-ll pour la région de
Montréal. Après 18 jours d'audiences, l'an dernier, la ligue
avait exercé un recours en évocation devant la Cour
supérieure du Québec. La Cour suprême a
décidé d'entendre la ligue de taxis sur son bref
d'évocation, et lorsque cette décision a été
rendue, le ministre des Transports a décidé d'aller en appel de
cette décision.
Il est regrettable de voir qu'actuellement, malheureusement,
après plusieurs années de difficulté de fonctionnement
interne, la Ligue de taxis de Montréal continue à vivre de
grandes difficultés internes. On sait que, dans les derniers jours, il y
a eu un dépôt, si on veut, du président, M. Pirès,
par les membres du conseil d'administration. M. Pirès a exercé un
recours judiciaire mettant en cause également le ministre des Transports
du Québec. Mais pour l'instant, je pense que le ministre des Transports
ne peut que regarder se dérouler les événements à
l'intérieur de la ligue. D'autre part, je peux vous assurer et assurer
la députée de Dorion que le groupe de travail sur la
rentabilité du taxi à Montréal, qui vise à trouver
les moyens de faire de l'industrie du taxi à Montréal une
industrie viable et prospère, continue son travail, et que je devrais
avoir les recommandations premières, au moins, du groupe de travail au
cours de l'été.
En terminant, M. le Président, je dois dire aux membres de
l'Assemblée et à la députée de Dorion, qui
s'intéresse au dossier du taxi, qu'il faudra peut-être, compte
tenu des difficultés vécues par la ligue A-11 à
l'intérieur de la ligue, songer à redéfinir la fonction de
la ligue de taxis comme telle.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le
député de Mont-Royal.
Rumeurs de chantage et d'offre de pot-de-vin
M. Ciaccia: M. le Président, ma question s'adresse au
ministre de la Justice. Hier, en commission parlementaire, j'ai
interrogé le ministre délégué à l'Habitation
pour savoir s'il était au courant de certaines rumeurs concernant les
présumées offres de 50 000 $ relatives à certains dossiers
de la Société d'habitation du Québec. Le ministre a dit
qu'il avait eu vent de certaines rumeurs par M. Jean Foisy, son conseiller
spécial. Le ministre nous a également dit que M. Foisy lui aura
fait part que l'une de ces rumeurs était que M. Yvan Latouche exigeait
50 000 $ du ministre, sinon des dossiers seraient rendus publics. Donc, c'est
une situation où un ministre est victime de chantage, et c'est le mot
même du ministre.
Le ministre délégué à l'Habitation a
également dit qu'une autre rumeur voulait qu'une autre personne offrait
50 000 $ pour accélérer le règlement de certains dossiers
relatifs à la Société d'habitation du Québec. Le
ministre délégué à l'Habitation nous a
également dit que le nom de M. Jean-Roch Boivin, chef de cabinet du
premier ministre, revenait dans ces versions. Le ministre
délégué à l'Habitation a situé toutes ces
rumeurs à la fin de l'été ou au début de l'automne
1980, soit approximativement en même temps que la dissolution de la
division des réparations mineures à la SHQ. Enfin, le ministre
délégué à l'Habitation nous a dit que devant le
chantage dont il était victime - c'est l'expression qu'il a
utilisée lui-même - il avait signalé par écrit ce
fait au ministre de la Justice.
(10 h 50)
M. le Président, ma question au ministre de la Justice est la
suivante. Peut-il nous dire si cette rumeur de chantage dont aurait
été victime le ministre faisait partie du mandat d'enquête
de la Sûreté du Québec, mandat dont le ministre a
donné le résultat mardi à cette Assemblée? Si oui,
comment se fait-il que le ministre délégué à
l'Habitation et à la Protection du consommateur nous a affirmé
hier que la Sûreté du Québec ne l'a jamais
interrogé, lui, la victime de ce chantage et sinon, pourquoi le ministre
de la Justice n'a-t-il pas donné ce mandat à la
Sûreté du Québec?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre de la
Justice.
M. Bédard: M. le Président, je pense que le
député de Mont-Royal interprète à sa façon
les propos du ministre délégué à l'Habitation et
à la Protection du consommateur que j'ai eu l'occasion de lire, il y a
quelques minutes, puisque le ministre délégué à
l'Habitation et à la Protection du consommateur fait état de
certaines rumeurs, mais il indique très précisément que,
lorsqu'il y a eu un fait précis qui a été porté
à son attention, à ce moment, il a communiqué avec nous et
a acheminé des documents au ministère de la Justice. Ce qui est
exact. D'ailleurs, il n'y a pas de cachette là-dedans, le 18
décembre, j'indiquais effectivement à la Chambre que j'avais
reçu de la part du ministre délégué à
l'Habitation des documents que j'avais immédiatement remis entre les
mains de la Sûreté du Québec, pour qu'une enquête
soit faite.
Ces documents concernaient précisément l'imputation d'une
fausse facture. L'enquête a eu lieu. J'ai donné les
résultats de cette enquête à savoir qu'il n'y avait
absolument aucun fondement. C'est-à-dire qu'à la suite de
l'enquête policière, les procureurs de la couronne, après
analyse, en étaient venus à la conclusion qu'il n'y avait aucune
plainte criminelle.
Ce sont ces documents qui m'ont été acheminés par
le ministre délégué à l'Habitation et à la
Protection du consommateur que j'ai acheminés aux forces
policières. J'ai également ajouté, il y a quelques jours
que lorsqu'un député de cette Chambre a évoqué
l'idée qu'un pot-de-vin ait pu être offert à un
témoin par le gouvernement aux fins d'acheter son silence, et que
j'avais à ce moment, tel que c'était mon devoir,
immédiatement demandé à la Sûreté du
Québec d'enquêter pour voir s'il y avait un fondement. Or,
l'enquête ayant été faite, les principaux témoins
ayant été interrogés, il s'est avéré qu'il
n'y avait aucune fondement à cette rumeur qui était
véhiculée par le député de
Marguerite-Bourgeoys.
Je pense que ce sont les faits précis. C'est l'historique de ce
que j'ai pu lire également à l'intérieur des propos tenus
par le ministre délégué à l'Habitation et à
la Protection du consommateur.
M. Ciaccia: M. le Président.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député
de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je crois que les faits auxquels se
réfère le ministre de la Justice à propos du 18
décembre ne se réfèrent pas à la question des 50
000 $, mais étaient relatifs à un autre dossier, le dossier de
Rescobec.
M. Bédard: Peut-être qu'avec la permission du
député de Mont-Royal, effectivement, je devrais ajouter d'autres
indications concernant le fait auquel il se réfère, il n'en
était absolument aucunement question à l'intérieur des
documents qui ont été acheminés par le ministre
délégué à
l'Habitation et au ministre de la Justice.
Quand j'ai demandé à la Sûreté du
Québec de faire enquête, c'est sur les documents qui m'ont
été transmis et je pense que vous le comprendrez.
M. Ciaccia: M. le Président.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député
de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Le ministre délégué à
l'Habitation et à la Protection du consommateur nous a affirmé
hier que, concernant la question spécifique des 50 000 $, il avait
écrit au ministre de la Justice. Est-ce que le ministre de la Justice a
reçu cet écrit? S'il l'a reçu, est-ce qu'il peut
déposer à cette Assemblée la correspondance que le
ministre déléqué à l'Habitation et à la
Protection du consommateur lui a fait parvenir concernant spécifiquement
la question des 50 000 $, parce que le ministre lui-même a indiqué
qu'il était victime d'un chantage et qu'il avait avisé le
ministre de la Justice en conséquence.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre de la
Justice.
M. Bédard: Justement sur ce point, M. le
Président...
M. Tardif: M. le Président.
M. Bédard: Avant, si vous me permettez-Le
Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre
délégué à l'Habitation et à la Protection du
consommateur, je vous reconnaîtrai ensuite.
M. le ministre de la Justice.
M. Bédard: Sur ce point précis auquel se
réfère le député de Mont-Royal, c'est
là-dessus que j'ai dit tout à l'heure que je n'ai pas la
même impression que celle que véhicule le député de
Mont-Royal concernant les propos du ministre délégué
à l'Habitation et à la Protection du consommateur. En tout cas,
à la lecture des propos du ministre délégué
à l'Habitation...
M. Ciaccia: ...
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le
député...
M. Bédard: Non, mais il y a un bout à faire dire
des choses...
M. Ciaccia: Vous l'avez dans vos mains, pouvez-vous le
déposer?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Bédard: Je pense qu'on n'est pas en train de parler de
n'importe quoi. Le député de Marguerite-Bourgeoys a
évoqué, ici, en Chambre, quelque chose d'extrêmement
important, à savoir que des pots-de-vin auraient été
offerts à des témoins par le gouvernement pour acheter le silence
dudit témoin, ce que je trouvais extrêmement important comme
ministre de la Justice. Et je pense que tous les membres de l'Assemblée
nationale en conviennent. Qu'est-ce que j'ai fait? Immédiatement, j'ai
demandé à la Sûreté du Québec
d'enquêter là-dessus, parce que je trouvais que c'était une
allégation extrêmement importante. À la suite de
l'enquête qui a été faite, les propos du
député de Marguerite-Bourgeoys - je suis convaincu qu'il a
été heureux de l'apprendre - se sont révélés
sans aucun fondement. En ce qui me concerne, je crois que toute rumeur en ce
sens qui est colportée et qui implique des noms de personnes - je vous
donne mon avis - me semble soit maladroite, soit malicieuse ou même
injuste envers des personnes dont la réputation peut être
entachée, alors qu'il y a eu une enquête policière qui a
conclu qu'il n'y avait absolument aucune preuve à cet effet.
M. Lalonde: M. le Président, question de
règlement.
M. Bédard: Sur l'autre point...
Le Vice-Président (M. Jolivet): Juste un instant, M. le
député. J'avais dit que je reconnaîtrais aussitôt que
possible la demande de question de privilège du ministre
déléqué à l'Habitation, je pense qu'il serait temps
de l'entendre.
M. Lalonde: Oui, mais j'ai une question de règlement.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Sur une question de
règlement? Allez.
M. Lalonde: J'ai une question de règlement, parce que le
ministre semble se référer à un document pour appuyer ses
dires. Est-ce que, conformément au règlement, il pourrait
déposer ce document?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre de la
Justice.
M. Bédard: M. le Président, je suis
extrêmement surpris. Je ne sais pas comment la justice était
administrée avant 1976, mais les citoyens se sont prononcés en
1976, ils ont porté leur jugement, et je suis extrêmement surpris
de voir un ancien Solliciteur général me demander de
déposer
des documents qui font partie d'une enquête policière. Vous
savez très bien que ce n'est pas comme ça que ça
s'administre...
M. Lalonde: Question de rèqlement.
M. Bédard: Une seconde, on a le droit de terminer. Vous
savez très bien...
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre, je suis
quand même obliqé d'entendre la question de règlement du
député.
M. Lalonde: La question de règlement est que,
premièrement, vous et tout le monde avez entendu que je n'ai pas
demandé de déposer les documents de l'enquête. Le ministre
lit devant la Chambre un document qui semble reproduire ce que le ministre
délégué à l'Habitation aurait dit hier. Pourrait-il
déposer ce document qu'il lit ici à l'Assemblée
nationale?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre de la
Justice.
M. Bédard: M. le Président, franchement. Vous
n'avez qu'à aller chercher la transcription, c'est à la
disposition de tout le monde.
M. Ciaccia: Question de privilège, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Jolivet): S'il vous plaît! Je
pense que nous pourrons clore ce débat en sachant très bien que
M. le ministre, en vertu du règlement, n'a aucune obligation de
déposer quelque document que ce soit en cette Chambre, s'il juge que
c'est dans l'intérêt public de ne pas le déposer.
M. Lalonde: ...
Le Vice-Président (M. Jolivet): Non, c'est ce que le
règlement dit, M. le député, ce n'est pas ce que le
ministre a dit. M. le ministre.
M. Bédard: M. le Président, je pense qu'on va se
comprendre. Peut-être que j'avais mal compris les intentions du
député de Marguerite-Bourgeoys, je suis très heureux que
son intention n'était pas de me demander de déposer des
documents...
M. Lalonde: ...
M. Bédard: Non, vous êtes capable de bien des
choses, quand même, en termes de demande! Pour véhiculer des
rumeurs, vous êtes vraiment un spécialiste et je pense que, si
certains se spécialisent dans l'art de faire de la politique à
partir de rumeurs, l'administration de la justice ne peut fonctionner à
partir de rumeurs. C'est pour ça que, lorsque le député de
Marguerite-Bourgeoys - c'était probablement son devoir à ce
moment-là - a évoqué certaines choses en Chambre, j'ai
demandé à la Sûreté du Québec
d'enquêter et cette enquête a conclu qu'il n'y avait aucune preuve
et aucun fondement aux allégations qui avaient été faites
en cette Chambre. (11 heures)
Concernant l'autre partie, ce que je veux préciser en terminant,
en rapport avec les propos du député de Mont-Royal, ce que je lui
dis, c'est qu'à partir de ce que je connais des propos qui ont
été tenus par le ministre délégué à
l'Habitation et à la Protection du consommateur en commission
parlementaire, il a été très précis sur deux
aspects. D'une part, il a entendu des rumeurs et, d'autre part, lorsqu'il a eu
un fait précis, il l'a mentionné, comme c'était son
devoir, au ministre de la Justice, et ce dernier a fait enquête
rapidement.
M. Lalonde: M. le Président.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre...
M. Ciaccia: Question additionnelle, M. le Président.
M. Lalonde: Question additionnelle, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Avant de vous accorder une
question additionnelle, j'avais dit que j'accorderais la parole au ministre
délégué à l'Habitation et à la Protection du
consommateur.
M. Tardif: M. le Président, on prendra connaissance de la
transcription des débats d'hier et on verra qu'en aucun moment je n'ai
déclaré avoir été victime de chantage. J'ai dit que
j'avais entendu des rumeurs, M. le Président, on relira cela à
diverses reprises dans le témoignage que j'ai donné hier. Si j'ai
été victime d'une seule chose en cette Chambre, cela a
été peut-être des propos du député de
Marguerite-Bourgeoys, à un moment donné. Point.
Des voix: Ah!
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député
de Mont-Royal, question additionnelle.
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre de la Justice peut nous dire
quels témoins la Sûreté du Québec a vus concernant
les faits que le ministre délégué à l'Habitation et
à la Protection du consommateur a portés à votre attention
au sujet des 50 000 $? Deuxièmement, est-ce que le ministre de la
Justice peut nous expliquer pourquoi la
Sûreté du Québec n'a pas questionné le
ministre délégué à l'Habitation et à la
Protection du consommateur? Ce que ce dernier nous a confirmé hier,
c'est qu'il n'a pas été interrogé par la
Sûreté du Québec, lui qui portait vraiment les faits
à l'attention du ministre. Pouvez-vous nous expliquer cela?
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Cïaccia: M. le Président, j'aurais voulu soulever
une question de règlement.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le
député.
M. Ciaccia: C'est une question de règlement. Comment se
fait-il que nous, de l'Opposition, n'avons pu obtenir la transcription de la
commission parlementaire, hier, parce que, apparemment, on s'est fait dire que
la priorité était donnée à la commission de
l'éducation? Si vous avez la transcription devant vous, peut-être
pourriez-vous nous la déposer car on aimerait en prendre
connaissance.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Bédard: M. le Président, il me fait plaisir de
rendre service à l'Opposition. Si vous voulez avoir une copie de la
transcription, on peut vous en fournir une n'importe quand. Je peux même
déposer la copie que j'ai ici en main.
M. Charron: M. le Président, je soulève une
question de règlement. S'il y a un document accessible à
n'importe quel député qui se lève un peu plus de bonne
heure que les autres, c'est bien celui-là.
Des voix: Ah!
M. Charron: Si le ministre de la Justice l'a actuellement entre
les mains, je ne voudrais pas que ce soit même sous-entendu que c'est par
quelque privilèqe que ce soit. On a fait tout simplement ce que
l'Opposition peut faire: ce matin, on s'est présenté à la
salle où ces documents sont disponibles et on les a reçus comme
n'importe quel des 122 membres de l'Assemblée peut les recevoir.
Une voix: Très bien.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Merci. M. le ministre de
la Justice.
M. Bédard: M. le Président, le député
de Mont-Royal - M. le député de Marguerite-Bourgeoys, si vous
voulez poser des questions, allez-y - parle toujours des 50 000 $. S'il veut
être honnête envers tout le monde qui peut être
concerné ou dont la réputation peut être concernée
en ce qui a trait à ces faits, je voudrais lui faire remarquer, une fois
pour toutes, que cela n'est pas un fait, la question des 50 000 $. C'est une
rumeur et l'enquête a prouvé que c'était absolument sans
aucun fondement. M. le Président, on est en train de me demander, comme
ministre de la Justice, d'indiquer quels sont les témoins qui ont
été interrogés. J'en indiquerai un seul pour une seule
raison. C'est parce qu'il a été mentionné, mardi dernier,
par le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: J'en ai mentionné deux.
M. Bédard: M. Yvan Latouche et M. Perreault, je crois.
M. Lalonde: M. Perreault, oui.
M. Bédard: Si le député de
Marguerite-Bourgeoys en sait plus sur l'enquête, qu'il le dise ici
à cette Chambre.
M. Lalonde: ...
Une voix: C'est son devoir.
M. Bédard: Vous avez beau en savoir, vous êtes
surtout un spécialiste des fausses rumeurs...
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le ministre.
M. Bédard: ...et toutes ces rumeurs que vous avez
colportées concernant des supposés pots-de-vin donnés par
le gouvernement ou par des personnes pour acheter le silence de qui que ce
soit, je vous mets au défi de prouver que cela a un fondement.
L'enquête policière a été faite selon les
règles, selon ce que nous avons demandé, avec
célérité à part cela, et elle s'est
révélée négative. Si le député de
Marguerite-Bourgeoys prétend le contraire, si le député de
Marguerite-Bourgeoys veut prétendre que l'enquête n'a pas
été bien faite, qu'il se lève et il sait ce qu'il a
à faire. Pour ce qui me regarde, M. le Président...
Une voix: Pourquoi le ministre n'a-t-il pas été
interrogé?
M. Bédard: ...l'enquête qui a été
demandée à la Sûreté du Québec a
été faite selon les règles, avec
célérité et elle s'est révélée
négative.
M. Lalonde: Le ministre m'invite...
Le Vice-Président (M. Jolivet): Fin de
la période des questions.
Des voix: Oh! Oh! Oh!
M. Lalonde: M. le Président, question de
privilèqe.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Je m'excuse, M. le
député, fin de la période des questions.
M. Lalonde: Question de privilège.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Une question de
privilège de M. le député de Marguerite-Bourgeoys, en
espérant que c'en est une.
M- Lalonde: Merci, M. le Président. Mon privilège est
brimé parce que le ministre de la Justice m'a demandé de me lever
si j'avais des informations à lui communiquer. Je le ferai à la
prochaine occasion, compte tenu du fait que la période des questions est
terminée. Mais je suis convaincu que le ministre devrait retourner
à son bureau, retourner à son sous-ministre et peut-être
même au bureau du premier ministre pour avoir des noms.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Merci.
M. Ciaccia: M. le Président, question de
règlement.
M. Bédard: M. le Président, question de
privilège.
Une voix: Pas de débat!
Le Vice-Président (M. Jolivet): S'il vous plaît!
M. Lévesque (Taillon): Question de privilège,
très rapidement.
Le Vice-Président (M. Jolivet): II y a d'abord une
question de règlement, ensuite, j'accorderai la question de
privilège au premier ministre.
M. Ciaccia: M. le Président, je voudrais que vous
constatiez que le ministre n'a pas répondu à la question que je
lui ai posée: Pourquoi le ministre délégué à
l'Habitation n'a-t-il pas été...
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le
député, ce n'est pas une question de règlement. C'est la
volonté du ministre selon le règlement.
M. le premier ministre.
M. Bédard: Avec votre permission, M. le Président,
ce n'est pas vrai que je n'ai pas répondu. J'ai dit, dès mardi,
que M.
Yvan Latouche avait été interrogé. Des voix:
Ah!
Une voix: Pourquoi le ministre n'a-t-il pas été
interrogé?
M. Bédard: Une seconde! Voulez-vous la
vérité...
Une voix: C'est lui, la victime!
M. Bédard: ... ou si vous ne voulez que colporter pour le
plaisir de la chose et semer la confusion chez tout le monde? J'ai dit, la
semaine passée, que le principal intéressé, celui qui
aurait pu être l'objet d'une telle demande ou d'une telle attitude, qui
se serait fait offrir un pot-de-vin, a été interrogé et il
n'y a aucune preuve que cela puisse être vrai de quelque manière
que ce soit.
M. Lalonde: Le suspect, ce n'est pas la victime!
Le Vice-Président (M. Jolivet): S'il vous plaît!
M. le ministre.
M. Bédard: N'essayez pas de créer de la confusion
chez la population. C'est la spécialité du député
de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: ... plus rien à dire, non plus.
M. Bédard: Quand vous avez quelque chose à dire,
dites-le.
Le Vice-Président (M. Jolivet): À l'ordre, s'il
vous plaît!
M. le premier ministre sur une question de privilège.
M. Lévesque (Taillon): Ce sera très bref, M. le
Président. J'ai entendu le député de Marguerite-Bourgeoys
et un autre aussi, de l'autre bord, qui, à un moment donné,
disaient: Vous auriez peut-être dû aussi, en parlant de
témoin, aller jusqu'au bureau du premier ministre. Je sais quelle sorte
d'insinuations sournoises on essaie de faire tout le temps, cela permet
d'entretenir les ragots ici, en Chambre, comme dans les journaux.
Je rappellerai simplement que depuis le mois de décembre on sait
très bien de quoi il s'agit. Au mois de décembre, c'a
été clairement établi par le député de
Saint-Louis qui disait: "Dans l'affaire de la SHQ, l'important, ce n'est pas
tellement les faits, c'est l'impression qu'on peut donner à la
population".
Des voix: Ah!
M. Lévesque (Taillon): Le député de
Saint-Louis a l'air surpris, je dois lui donner la source: la Presse du 27
décembre 1980. Cela fait longtemps que ça traîne, les
ragots de l'Opposition, et cela n'a jamais été démenti,
que je sache.
M. Lalonde: Je m'attendais à quelque chose de mieux du
premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): Et c'est cité au texte. Je
crois que c'était très honnête, en effet.
M. Blank: M. le Président, question de
privilège.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député
de Saint-Louis, question de privilège.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Blank: Je ne me souviens pas d'avoir fait cette remarque, mais
je peux ajouter...
M. Lévesque (Taillon): M. le Président, je
dépose le document.
Le Vice-Président (M. Jolivet): À l'ordre! À
l'ordre!
Je m'excuse, j'attends que l'ordre soit rétabli, M. le
député.
À l'ordre! M. le député de Saint-Louis.
M. Blank: Comme je l'ai dit avant qu'on coupe le son en Chambre,
c'est possible que j'aie dit les paroles qu'a prononcées le premier
ministre, mais combien de faits on a sortis après cette date!
M. Lalonde: M. le Président...
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député
de Marguerite-Bourgeoys.
Des voix: Ce n'est pas fort!
M. Lalonde: ... question de privilège. Le premier ministre
m'a accusé de colporter des ragots; il avait porté cette
accusation en décembre. Le Vérificateur général a
donné foi à ma version plutôt qu'à celle du premier
ministre. Je lui rappellerai que c'est son ministre
délégué à l'Habitation qui hier, à la
commission parlementaire, a nommé lui-même M. Jean-Roch Boivin
relativement à ces rumeurs, à la suite des questions qui ont
été posées par le député de l'Opposition.
(11 h 10)
Le Vice-Président (M. Jolivet): Merci.
Motions non annoncées.
Enregistrement des noms sur les votes en suspens.
Avis à la Chambre.
M. le leader du gouvernement.
Avis à la Chambre
M. Charron: M. le Président, je voudrais rappeler à
l'Assemblée que, lorsqu'elle s'ajournera vers 13 heures cet
après-midi, ce sera jusqu'à mardi prochain, 14 heures. En
conséquence, ce sont plutôt des commissions parlementaires qui,
pendant cette période et selon les heures des séances, seront
appelées à travailler. J'en indique tout de suite en partant de
la fin. Mardi matin, de 10 heures jusqu'à 12 h 30, trois commissions
parlementaires travailleront ici à l'Assemblée nationale. Au
salon rouge, c'est celle de la justice qui mettra fin à l'étude
des crédits de ce ministère. Celle de l'agriculture fera le
même travail, mais à la salle 81-A. Celle des finances et comptes
publics poursuivra l'étude, article par article, du projet de loi no 11,
qui lui a déjà été confié, mardi matin, de
10 heures à 12 h 30. Lundi, c'est aussi trois commissions
parlementaires, de 15 heures à 18 heures, et de 20 heures à 24
heures. Celle de la justice sera tenue au salon rouge et celle de l'agriculture
à la salle 81-A. Et, à 91-A, ce sera la commission de
l'éducation qui achèvera ses travaux puisqu'il lui reste cinq
heures et demie de crédits à faire, de 15 heures à 18
heures et de 20 heures à 22 h 30. Nous avons suspendu cette étude
hier pour faire place à l'audition de mémoires qui ont
été présentés hier soir à la commission.
Cet après-midi...
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le député
de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, concernant la loi 11, on a
déjà commencé l'étude de quelques articles. Etant
donné ce projet de loi omnibus, tout le monde est un peu
mêlé. Les affaires municipales, c'est terminé. Les affaires
sociales, cela n'a pas été couvert encore.
M. Charron: Vous ne voulez pas dire les affaires sociales, mais
l'aide sociale.
M. Lalonde: L'aide sociale. M. Charron: D'accord.
M. Lalonde: Pour l'aide sociale et l'éducation, est-ce que
les deux ministres seront disponibles lors de l'étude? C'est mardi, je
pense.
M. Charron: C'est ça. Oui, M. le Président,
aujourd'hui même, j'aviserai de ce calendrier mes collègues qui ne
sont pas ici pour les raisons qui ont été expliquées tout
à l'heure, mais, mardi matin, ces deux ministres seront disponibles en
commission de même que le ministre du Revenu qui sera présent
également pour travailler à ce projet
de loi.
Aujourd'hui, il y a du changement, mais pour le mieux, je crois,
à l'horaire précédemment fait. Mes collègues de la
commission parlementaire des travaux publics, qui devaient attendre
jusqu'à 20 heures ce soir pour l'étude des crédits de ce
ministère, selon la première planification, pourront commencer
plus tôt, du fait que d'autres commissions ont fini plus rapidement leur
travail. Ils ne seront donc pas, comme on dit, en "stand by" jusqu'à 20
heures ce soir, mais ils pourront commencer leur travail dès ce matin et
occuper l'après-midi à l'étude des crédits du
ministère des Travaux publics, à la salle 81-A. Au salon rouge,
se poursuivra cet après-midi, de 15 heures à 18 heures et, si
nécessaire, de 20 heures à 24 heures, l'étude des
crédits du ministère de l'Industrie et du Commerce. Je rappelle,
seulement pour les besoins de la cause, que la commission est parfaitement
libre à 18 heures, par exemple, si on est conscient qu'il ne reste que
quelques minutes pour faire le travail à accomplir, de prolonger
d'elle-même la durée de la séance pour finir plus
tôt.
Donc, Commission de l'industrie du commerce et du tourisme et des
travaux publics, cet après-midi, et de l'industrie du commerce et du
tourisme, ce soir, si nécessaire. Je fais motion, M. le
Président, pour que, pendant qu'ici à l'Assemblée, ce
matin, jusqu'à 13 heures, on fera d'abord la troisième lecture du
projet de loi au nom de Mme la ministre de la Fonction publique et, ensuite,
l'étude des crédits de l'Assemblée nationale, je fais
motion, dis-je, pour que, jusqu'à 13 heures ce matin, au salon rouge, on
fasse l'étude des crédits du ministère de l'Industrie et
du Commerce, et, à 81-A, l'étude des crédits du
ministère des Travaux publics.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Cette motion est-elle
adoptée?
M. Levesque (Bonaventure): Adopté.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Adopté. Il n'y a
pas de question en vertu de 34. Donc, nous pouvons passer aux affaires du jour.
M. le leader du gouvernement.
M. Charron: Je vous prierais d'appeler l'article 5 du feuilleton,
M. le Président.
Projet de loi no 12 Troisième lecture
Le Vice-Président (M. Jolivet): Troisième lecture
du projet de loi no 12, Loi modifiant la Loi sur la fonction publique. Mme la
ministre de la Fonction publique.
Mme Denise Leblanc-Bantey
Mme LeBlanc-Bantey: M. le Président, mon discours va
être plus bref que celui d'hier, je pense bien, à la suite de la
collaboration que nous avons obtenue de l'Opposition tout au long de
l'étude de ce projet de loi. Je voudrais seulement vous rappeler que
nous avons apporté quelques changements mineurs au projet de loi. Ainsi,
au paragraphe a de l'article 1 qui vise à assurer
l'égalité en emploi, nous avons voulu être plus
spécifiques en ajoutant les mots -et ce, à la suggestion de notre
collègue de Sainte-Anne - "notamment par des programmes de redressement
d'emploi visant, par exemple, et sans restreindre la
généralité de ce qui précède, les femmes,
les membres des communautés culturelles et les personnes
handicapées". Également, à la suite de la tenue de la
commission parlementaire et à la suite de représentations des
groupes syndicaux, quelques modifications sont apparues nécessaires afin
de respecter les dispositions des conventions collectives. Ainsi, tel que nous
l'avons fait hier, l'article 5 a été modifié pour donner
suite à ce qui précède.
De plus, à la suite de la demande et des explications de mon
collègue, le ministre du Travail, de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu, nous avons adopté l'article 12 qui
permet qu'un groupe de personnes déjà désignées
comme inspecteurs de sécurité construction deviennent des
fonctionnaires au sens de la Loi sur la fonction publique.
Pour l'instant, M. le Président, je n'ai pas l'intention de faire
de plus amples remarques. Je crois, à ce stade-ci, que nous pouvons
adopter la troisième lecture sans problème. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Merci. M. le
député de Sainte-Anne, en demandant la collaboration de tous les
membres de cette Assemblée, s'il vous plaît.
M. Polak: M. le Président, nous n'avons vraiment rien
à ajouter à ce que la ministre a dit. Tout de même, je
voudrais souligner que, pendant la discussion des amendements à ce
projet de loi, nous avons fait, comme la ministre l'a déjà
déclaré, des amendements qui ont été
acceptés, suggérés de notre part après une lonque
discussion et ils ont été adoptés unanimement. Je suis
très fier de dire, au nom de l'Opposition, que la protection pour les
groupes minoritaires tels que les femmes, les personnes handicapées et
les groupements minoritaires a maintenant été inscrite dans la
loi. J'en suis très content. Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Merci. M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Question de privilège, M. le
Président.
Question de privilège
Transcription de la commission de l'habitation
M. John Ciaccia
Le Vice-Président (M. Jolivet): Je m'excuse. M. le
député de Mont-Royal sur une question de privilège.
M. Ciaccia: M. le Président, j'avais indiqué
à cette Chambre que je n'avais pas pu recevoir la transcription de la
commission parlementaire qui a eu lieu hier après-midi et je me suis
fait répondre par le ministre de la Justice et par le leader
parlementaire du gouvernement que la transcription était disponible et
qu'un député n'avait qu'à se lever tôt le matin pour
l'avoir, comme eux l'avaient déjà obtenue ce matin. Le ministre
de la Justice s'est référé à une feuille qu'il
tenait dans la main comme étant la transcription de la commission
parlementaire d'hier, citant certains propos du ministre
délégué à l'Habitation.
J'ai envoyé un messager demander la transcription de la
commission parlementaire. Le messager est revenu après s'être fait
dire que la transcription n'était pas prête et ne serait pas
prête avant la semaine prochaine. Je suis descendu moi-même, M. le
Président, à la chambre 78, pour demander la transcription de la
commission parlementaire d'hier après-midi et je me suis fait
répondre la même chose, c'est-à-dire que la transcription
ne serait pas prête avant la semaine prochaine.
M. le Président, le leader parlementaire et le ministre de la
Justice ont induit cette Chambre en erreur en disant qu'ils avaient obtenu la
transcription alors que moi, je me suis fait dire que la transcription n'est
pas disponible.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Mme la ministre de la
Fonction publique, sur le projet de loi no 12.
Projet de loi no 12
Troisième lecture (suite)
Mme Denise Leblanc-Bantey
Mme LeBlanc-Bantey: Une remarque très brève,
à la suite de celle du député de Sainte-Anne. J'aimerais
faire remarquer au député de Sainte-Anne que les femmes ne sont
pas minoritaires, mais constituent au-delà de 50% de la population. Je
pense qu'il y a eu un lapsus dans son intervention. Le député de
Sainte-Anne a fait un lapsus dans son intervention en parlant des femmes comme
d'un groupe minoritaire. Je veux simplement lui rappeler qu'on constitue
au-delà de 50% de la population...
Une voix: Et plus.
Mme LeBlanc-Bantey: Et plus, 52%. Vous êtes d'accord, Mme
la députée de L'Acadie?
En terminant, encore une fois d'une façon très
brève, je remercie tous mes collègues, tous les collègues
de l'Opposition de nous avoir permis d'adopter ce projet de loi aujourd'hui. Je
crois qu'il constitue en effet un pas important, entre autres, dans la bonne
volonté qu'a tout le monde d'appliquer, une fois pour toutes, le
programme d'égalité des chances en ce qui concerne les femmes,
les communautés culturelles et les personnes handicapées. Merci,
M. le Président.
M. Polak: Question de privilège, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Je peux vous le permettre,
en vertu de l'article 96, M. le député.
(11 h 20)
M. Maximilien Polak
M. Polak: Oh oui! parce que c'est une accusation presque qrave.
J'adore beaucoup les femmes, savez-vous, et je les respecte aussi
énormément. Ce que j'ai dit, M. le Président, c'est que je
suis très heureux que, sur proposition de l'Opposition lors de
l'étude en commission parlementaire, nous ayons réussi à
obtenir unanimement l'adoption d'un amendement afin d'inscrire dans le texte de
la loi le principe auquel vous croyez et auquel je crois aussi
énormément. Je crois tellement en ce principe que j'ai
insisté pour le faire inscrire dans le texte de la loi. Maintenant,
quand je parle de la femme, pour moi, la femme est sur un pied
d'égalité avec l'homme, il n'y a aucun doute, mais au lieu de se
fier à une déclaration ministérielle, on a réussi
à le faire incorporer dans le texte même de la loi. On ne peut
demander mieux.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Cette motion de
troisième lecture du projet de loi no 12, Loi modifiant la Loi sur la
fonction publique est-elle adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Adopté.
Question de privilège
Transcription de la commission parlementaire de la
justice
M. Jean-François Bertrand
M. Bertrand: M. le Président, avant de procéder
à autre chose, je voudrais soulever, au nom du gouvernement, une
question de privilège relativement à ce que le
député de Mont-Royal vient de dire concernant la transcription
que le ministre de la Justice a obtenue. A la suite des questions que vous avez
posées ce matin, il a cité un certain nombre
d'éléments qui faisaient partie de la transcription des
commissions parlementaires.
Je voulais simplement indiquer que, pendant que le député
de Mont-Royal tenait cette argumentation, j'ai moi aussi fait une
démarche et je me suis rendu auprès des fonctionnaires
responsables de la transcription des Débats. On m'a assuré - vous
pourrez probablement leur poser la question tout à l'heure, au moment de
l'étude des crédits de l'Assemblée nationale, parce qu'ils
sont partie intégrante de cette équipe qui, entre autres choses,
effectue la transcription des Débats - que, dès hier soir, les
documents pouvaient être disponibles. Encore faut-il s'adresser aux
bonnes personnes; pas simplement tenter rapidement, en prenant contact avec la
première personne rencontrée, de savoir si oui ou non la
transcription est disponible.
Ce que je veux indiquer au député, c'est, en d'autres mots
- vous pourrez poser la question aux fonctionnaires ou au leader tantôt,
lors de l'étude des crédits de l'Assemblée nationale - que
la transcription était disponible. Le ministre l'a obtenue comme
n'importe quel autre parlementaire pouvait l'obtenir. Il y a peut-être
quelque chose à clarifier sur le processus à suivre quand un
député veut obtenir cette transcription, mais rien d'incorrect
n'a été commis de ce côté-ci. Dans le fond, c'est
malheureux que le député n'y ait pas eu accès, mais il
pouvait y avoir accès parce qu'elle était disponible.
M. Ciaccia: M. le Président, en vertu de l'article 34.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Je m'excuse, M. le
député. Vous savez très bien qu'une question de
privilège ne peut entraîner d'aucune façon un débat.
Vous avez donné votre point de vue, le représentant
gouvernemental a donné son point de vue, je pense que cette question
pourrait être réglée d'une autre façon qu'en
reprenant une discussion de gauche à droite. En conséquence, je
considère que le débat sur cette question est terminé, les
questions de privilège ayant été soulevées des deux
côtés de cette Chambre.
M. Ciaccia: M. le Président, question de
règlement.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Question de
règlement.
M. Ciaccia: Est-ce que le leader adjoint du gouvernement pourrait
nous expliquer pourquoi, hier soir, quand nous avons fait la demande pour
obtenir la transcription, on s'est fait dire clairement qu'elle ne serait pas
disponible?
Le Vice-Président (M. Jolivet): Je m'excuse, M. le
député, mais vous tentez de reprendre d'une façon
indirecte ce que j'ai demandé de ne plus continuer. Il y aura d'autres
occasions où vous pourrez poser ces questions. Je m'excuse, M. le
député, mais ces questions pourront être posées en
d'autres moments.
La motion de troisième lecture étant adoptée, M. le
leader du gouvernement.
M. Charron: M. le Président, conformément au menu
que j'ai indiqué tout à l'heure, je vous proposerais maintenant
de quitter votre fauteuil pour que cette Assemblée se transforme par
enchantement en commission plénière et qu'on procède
à l'étude des crédits de votre Assemblée.
Sanction de projets de loi
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le leader parlementaire
du gouvernement, avant de passer à cette étape et de transformer
cette Assemblée en commission plénière, est-ce qu'il y a
une indication pour la sanction, à 13 heures, de certains projets de
loi, compte tenu de l'adoption de la loi no 12?
M. Charron: M. le Président, j'avais oublié
d'indiquer à l'Assemblée que Sa Majesté nous attend
à 13 heures, à la salle 193, pour la sanction d'un certain nombre
d'importants projets de loi que nous avons adoptés.
Le Vice-Président (M. Jolivet): Ce sont les projets de loi
nos 12, 14 et 10.
La motion pour transformer cette Assemblée en commission
plénière est-elle adoptée?
Des voix: Adopté.
Commission plénière
Étude des crédits de l'Assemblée
nationale
Le Président (M. Jolivet): A l'ordre:
Nous pouvons donc commencer l'étude des crédits de
l'Assemblée nationale et je laisserais la parole à M. le
Président.
M. Vaillancourt (Jonquière): Merci, M. le
Président.
Exposés généraux M. Claude
Vaillancourt
Chers collègues, je suis heureux, pour la première fois,
depuis ma récente élection à la présidence de
l'Assemblée nationale, de reprendre mon siège parmi vous et de
pouvoir discuter avec vous des crédits de l'Assemblée
nationale.
J'emploie à dessein l'expression "discuter des crédits" et
non pas "défendre mes crédits", pour la bonne raison que,
contrairement à ce qui se passe dans les ministères, il ne s'agit
pas de mes crédits, mais bien des crédits de l'Assemblée
nationale et de tous ses membres.
En effet, les programmes dont on m'a confié la gestion visent
essentiellement à assurer l'Assemblée nationale et ses membres
des moyens nécessaires à l'exercice du pouvoir législatif.
C'est pour cette raison que dans de nombreux Parlements, ce n'est pas le
président mais bien le greffier ou le secrétaire
général qui se présente devant les députés
à l'occasion de l'examen des crédits de l'organe
législatif.
Cependant, je préfère la coutume qui a été
établie chez nous, à l'Assemblée nationale du
Québec, et qui nous fournit à tous l'occasion par excellence
d'engager un dialogue constructif non seulement sur la gestion proprement dite
des services administratifs de l'Assemblée, mais sur tous les sujets qui
touchent à la vie parlementaire en général et à
l'exercice du pouvoir législatif en particulier. (11 h 30)
Les discussions qui ont lieu à l'occasion de l'étude des
crédits de l'Assemblée nationale permettent notamment au
président de recevoir de nombreuses suggestions et de précieux
conseils qui l'aident par la suite, dans la mesure de ses modestes moyens, a
réaliser les objectifs qui nous sont communs comme législateurs
et comme représentants des citoyens du Québec.
À ce moment-ci, j'aurais aimé, à titre
d'administrateur des services de l'Assemblée, comme le dit le
règlement, vous présenter un exposé exhaustif des
réalisations de l'Assemblée nationale accomplies au cours du
dernier exercice financier. Comme le temps est limité et que je voudrais
avant tout entendre vos commentaires et répondre à vos questions,
je me dois donc d'être bref.
Je me permettrai simplement, dans cet exposé préliminaire,
d'évoquer quelques sujets d'importance inégale, mais qui peuvent
avoir un certain intérêt pour les membres de cette
Assemblée. Si j'en fais mention maintenant, c'est que ces sujets ne se
greffent pas directement aux programmes budgétaires que nous examinerons
dans quelques instants. Par ailleurs, j'espère que j'aurai l'occasion,
lors de l'étude proprement dite des crédits, de mentionner au
passage quelques-unes des nombreuses réalisations effectuées au
cours de l'année qui vient de s'écouler par chacune des
directions et chacun des services administratifs de l'Assemblée
nationale. Ces réalisations, je dois le dire, nous les devons à
tous les fonctionnaires de l'Assemblée nationale, de même
qu'à mon prédécesseur à la présidence.
J'aborde donc ces quelques sujets de façon succincte, quitte à
détailler plus tard ceux qui peuvent vous intéresser d'une
façon particulière.
Je commencerai par deux communications qui concernent non seulement la
députation actuelle, mais aussi tous les députés qui ont
déjà servi dans ce Parlement. J'aurai le plaisir, dans un avenir
pas trop lointain, de remettre à tous les membres de cette
Assemblée une médaille de bronze sur laquelle on aura inscrit
leur nom. Cette médaille de 68 millimètres représente,
côté face, l'édifice de l'Assemblée nationale du
Québec et, de l'autre côté, Jean-Antoine Panet, premier
Orateur de la Chambre d'Assemblée au Bas-Canada. Une initiative du genre
avait été prise en 1976, par le président du temps, M.
Jean-Noël Lavoie, mais cependant la médaille était
plutôt destinée aux anciens parlementaires. Comme cela se pratigue
dans plusieurs parlements, notamment à l'Assemblée nationale de
France, la médaille deviendra la première décoration - si
on me permet l'expression -qui, dorénavant, sera remise à tout
député qui entrera pour la première fois à
l'Assemblée nationale du Québec. Elle sera également
remise aux anciens députés, notamment à ceux de la 31e
Législature qui ne se sont pas représentés ou qui ont
été défaits à l'élection du 13 avril
dernier.
Devra-t-on, à cette occasion, préparer ici même une
fête des anciens, comme cela s'est produit en 1976? J'attendrai vos
commentaires à ce sujet.
Je dirai maintenant un mot sur la cueillette des archives des
députés. J'ai eu l'occasion, au cours des derniers jours, de
communiquer avec les députés actuels et un certain nombre
d'anciens députés à ce sujet. Je résumerai donc mon
message, à titre d'information pour le public, avec l'espoir d'atteindre
par la même occasion un certain nombre d'anciens députés
que je n'ai pu rejoindre par écrit.
On avait porté à mon attention que le départ
d'anciens députés, comme cela se produit inévitablement
à la suite d'élections générales, signifie
très souvent la destruction de dossiers qui pourraient être utiles
un jour pour l'histoire du Québec ou l'étude du rôle et des
fonctions des députés québécois, à une
époque donnée.
Malheureusement, jusqu'ici, l'Assemblée nationale n'a fait que
très peu d'efforts pour acquérir les archives de ces anciens
députés. De leur côté, les Archives nationales
s'intéressent surtout à la documentation administrative et
gouvernementale.
Bref, dans l'état actuel des choses, des collections importantes
sont détruites ou dispersées aux quatre vents. J'ai donc
demandé à la Bibliothèque de l'Assemblée nationale
de développer un secteur chargé de dresser l'inventaire des
archives de l'Assemblée elle-même, de recueillir les archives que
les ex-députés comme les députés actuels voudront
bien lui confier, d'en assurer la conservation et, éventuellement, d'en
favoriser la consultation.
Je profite donc de l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui pour inviter
tous les anciens députés en particulier, et ceux qui le
deviendront un jour, à avoir une bonne pensée pour les archives
de notre bibliothèque, chaque fois qu'ils ont à décider si
tel ou tel document devrait être détruit ou conservé.
Sur le même sujet, vous me permettrez de vous signaler que le
rapport Paré, qui a été déposé hier à
l'Assemblée nationale, dit ceci à la page 104: "La
Bibliothèque de la Législature, qui devrait être une des
plus prestigieuses du Québec et, partant, l'une des plus
complètes, ne reçoit pas tous les documents publiés par
les organismes gouvernementaux. Tout organisme public qui édite un
document devrait être tenu d'en déposer deux exemplaires à
la Bibliothèque de la Législature. Cette obligation, qui
constituerait un dépôt spécial pour tous les organismes
publics couverts par la loi, profiterait d'abord aux membres de
l'Assemblée nationale. Tous les citoyens devraient aussi avoir
accès à cette information et que la Bibliothèque de la
Législature perde son statut de bibliothèque
réservée essentiellement aux députés.
Je suis heureux également de vous annoncer que l'Assemblée
nationale du Québec vient de conclure une entente avec le
Secrétariat d'État du Canada relativement aux listes mensuelles
de personnes nouvellement naturalisées qu'on nous fera parvenir afin de
permettre aux parlementaires d'adresser des lettres de félicitations aux
nouveaux citoyens canadiens de leur circonscription électorale
respective. Je sais que cette nouvelle fera plaisir en particulier au ministre
des Communautés culturelles et de l'Immigration ainsi qu'au
député de Saint-Laurent qui ont toujours insisté pour
qu'une telle entente intervienne. Je viens de recevoir en vrac les listes des
nouveaux citoyens pour les trois derniers mois. Elles seront bientôt
disponibles après qu'aura été terminé le travail de
ventilation qui s'impose puisque ces listes sont effectuées à
partir des circonscriptions électorales fédérales. Ces
listes seront donc remises à tous les députés qui
désirent les recevoir après qu'ils auront souscrit à un
engagement de ne les utiliser que pour féliciter les personnes qui ont
obtenu la citoyenneté canadienne. Il s'agit là d'une condition
bien légitime qui a été justifiée en application
des principes que contient la Loi canadienne sur les droits de la personne.
J'espère que tous les députés et surtout ceux de la grande
région de Montréal profiteront de ce nouveau service.
Passant du coq-à-l'âne, sans aucune allusion à ceux
dont je viens de parler et à ceux dont il sera question, je voudrais
dire un mot pour souligner la performance de tous les fonctionnaires qui, de
près ou de loin, ont été appelés à
préparer en peu de temps l'entrée parlementaire de la nouvelle
députation. En outre, on a réussi le tour de force d'attribuer
des locaux à chacun des députés dans l'édifice
principal du parlement. C'est la première fois, depuis nombre
d'années, que tous les députés sont réunis dans
l'Hôtel du Parlement et cela même si leur nombre a augmenté
de douze. Je voulais le signaler tout en rappelant que la construction de deux
prototypes de bureau de député est terminée, que les
prototypes ont été acceptés avec de légères
modifications et que suivra nécessairement le
réaménagement de tous les bureaux à plus ou moins long
terme.
Parlant de construction, ceci m'amène à évoquer une
réalisation particulière. Au cours de la dernière
année, on a aménagé une entrée pour
handicapés à la porte no 5 ici même, à l'Hôtel
du Parlement, et on aménagera prochainement une rampe pour
handicapés à l'extérieur de l'édifice
Honoré-Mercier. Pourquoi mentionne-t-on ce fait? Simplement parce que
c'est à la fois peu et beaucoup. C'est peu en ce sens que cela nous
amène à dire: Pourquoi avons-nous attendu si longtemps pour
réaliser un détail important pour les handicapés, un
détail qui aurait toujours dû être là? C'est beaucoup
en ce sens que le fait de le mentionner publiquement en cette année des
handicapés pourra contribuer à faire prendre conscience à
d'autres, dans le secteur public comme dans le secteur privé, qu'il y a
moyen de faire beaucoup, à peu de frais, pour ceux qui souffrent de
handicaps physiques pourvu qu'on y pense le moindrement.
En conclusion, maintenant que j'ai passé un certain nombre de
messages dont cette tribune ne peut me fournir l'occasion qu'une seule fois par
année, le temps est venu de vous laisser la parole, de vous
écouter et, dans la mesure du possible, de répondre à vos
questions.
En terminant, je dois vous dire que vous recevrez très
bientôt le rapport du conservateur de la bibliothèque où
vous trouverez un sommaire des activités réalisées au
cours de l'année 1980 et d'intéressantes et nombreuses
données chiffrées. Vous recevrez également, si ce n'est
déjà fait, un
rapport tout aussi intéressant des activités du bureau des
relations interparlementaires. Il faudra peut-être songer à
produire un jour un rapport régulier sur les activités de tous
les services de l'Assemblée nationale. S'il existait, j'aurais
été fier de le produire pour l'année écoulée
tellement les réalisations ont été nombreuses dans tous
les chapitres. Merci beaucoup.
Le Président (M. Rancourt): M. le député de
Portneuf.
M. Michel Pagé
M. Pagé: Merci, M. le Président. Nous, de
l'Opposition, sommes heureux, ce matin, d'avoir à étudier les
crédits de l'Assemblée nationale qui sont quand même
importants car ils représentent 42 800 000 $ par rapport à 38 100
000 $ de dépenses allouées dans l'exercice financier
précédent. Ceci représente donc une augmentation de 12,3%,
ce qui est, en grande partie, explicable probablement par le fait que nous
sommes partis de 110 députés pour nous retrouver à 122
députés, ici à l'Assemblée. Nous aurons, au cours
de cette période, l'occasion de poser des questions sur chacun des
éléments et chacun des programmes du budget de l'Assemblée
nationale.
Je voudrais, au nom de ma formation politique, ce matin, saluer bien
cordialement tous ceux et toutes celles qui travaillent -tous ceux, parce qu'il
n'y a pas de femmes, si je me fie à ce que je vois... (11 h 40)
M. Vaillancourt (Jonguière): Pas encore!
M. Pagé: ... qui travaillent au bureau du Président
ou qui relèvent des services de l'Assemblée nationale, a vous
tous, messieurs, nos salutations et sachez que nous sommes bien conscients du
rôle et de la contribution bien utile que vous apportez aux
parlementaires ici, à Québec.
Je dois immédiatement faire part au Président de
l'Assemblée nationale que nous aurons des questions qui porteront sur
chacun des éléments; mais le président pourrait
peut-être en profiter, à ce moment-ci, avant qu'on aborde chacun
des programmes, pour faire le bilan et le cheminement des travaux ici, à
l'Assemblée nationale. On sait que, depuis cinq ans, le Parlement est
devenu un gros chantier de construction, un gros employeur dans le domaine de
la construction. On se rappellera tous les travaux de drainage,
d'infrastructure, d'air climatisé, même si, entre
parenthèses, cela ne semble pas fonctionner dans le moment. On a aussi
les travaux, qui ne sont probablement pas effectués sous la gouverne du
président de l'Assemblée nationale, mais plutôt par le
concierge de l'Assemblée, c'est-à-dire le ministre des Travaux
publics, les travaux effectués ici, en face du Parlement.
Travaux en cours
On se rappellera qu'on a eu le privilège d'avoir sous les yeux un
genre d'aréna en polythène qui a été le tout
l'hiver et où des gens étaient occupés à travailler
pendant l'hiver pour enlever le pavage qui, entre parenthèses, avait
été fait il y a deux ans, si ma mémoire est fidèle.
On a enlevé un pavage vieux de deux ans! Les députés qui
sont ici savent pertinemment, s'ils viennent de comtés ruraux, que, bien
souvent, pour nous, des pavages vieux de deux ans dans nos comtés, c'est
tout récent et qu'on doit se satisfaire, bien souvent, de pavages d'une
cinquantaine d'années. Je ne veux quand même pas m'étendre
trop longtemps là-dessus, conscient que certaines personnes, au
ministère des Travaux publics, seraient peut-être un peu mal
à l'aise pour répondre à ces questions.
Somme toute, on a eu un projet assez étendu ici, en avant du
parlement. Un projet avait été déposé par l'ancien
ministre des Travaux publics, l'ex-députée de Hull, un projet qui
comprenait des fontaines. Il y a eu beaucoup de protestations et de
contestations. Je pense que ces contestations étaient fondées, en
ce que l'architecture des travaux projetés ne semblait pas du tout
coller à l'architecture de l'immeuble dans lequel nous siégeons.
Cela a été modifié, on nous a dit que ce devra être
plus modeste, mais ça coûtera quand même des sommes assez
importantes. J'aimerais savoir quand cela sera complété.
Nous aimerions surtout savoir s'il y a d'autres projets en vue, une fois
que sera complétée l'installation de l'air climatisé et
lorsque le système fonctionnera, une fois que seront terminés les
travaux en face de l'Assemblée nationale. Ainsi la prochaine
étape est-elle de doter tous les députés de bureaux
comparables à ceux qui sont dans nos prototypes? C'est quoi, la
prochaine étape? Cela peut impliquer quel pourcentage du budget que vous
nous demandez d'adopter aujourd'hui?
M. Vaillancourt (Jonguière): Je vous remercie, M. le
député, de votre question. Le député de Saint-Louis
m'en avait donné préavis hier et je l'en remercie. J'avais
demandé au ministre des Travaux publics, le député de
Rimouski, d'être présent ce matin, mais, comme vous le savez,
à la suite d'une motion du leader du gouvernement, il est actuellement
à défendre ses propres crédits. Ce que je puis vous dire,
c'est que, effectivement, de façon non péjorative, le ministre
des Travaux publics est en quelque sorte le concierge de l'Assemblée
nationale du Québec.
En ce qui concerne la première phase
des travaux, sur la colline parlementaire, elle sera terminée
d'ici la fin du mois de juin. Les travaux de climatisation du salon rouge
commenceront le 26 juillet et devront être réalisés pour la
reprise de la prochaine session. En ce qui concerne le problème
général de la climatisation, ce sera terminé au cours de
l'été 1981.
En ce qui concerne les bureaux des députés, j'ai
écrit au directeur général des services parlementaires de
l'Assemblée nationale qui, lui-même, a correspondu avec le
ministère des Travaux publics pour lui dire que nous étions
consentants à les approuver après avoir fait un bref sondage
auprès des députés qui sont actuellement dans ces bureaux
et auprès des secrétaires qui travaillent actuellement dans ces
mêmes bureaux. Nous leur avons dit qu'ils étaient très
satisfaits de ces bureaux, et, en conséquence, avons donné
l'acceptation à l'Assemblée nationale pour ces bureaux et leur
ameublement. En ce sens, c'est le ministère des Travaux publics,
évidemment, qui devra fixer les échéanciers.
En ce qui nous concerne, soyez assurés d'une chose: les relations
seront constantes entre l'Assemblée nationale et les Travaux publics et
nous ferons en sorte que ces travaux, même si nous n'avons pas
juridiction, se fassent dans les meilleurs délais possible et cela pour
l'avantage de l'Assemblée et de ses membres.
Je ne sais pas si cela répond à votre question, mais le
ministre des Travaux publics m'informe que si vous voulez sa présence,
relativement au domaine qui le touche plus particulièrement, il est
prêt moyennant le consentement de la commission, à suspendre ses
travaux à la salle 81-A. D'autre part, ces questions pourraient lui
être adressées également à la commission des travaux
publics, si ma réponse vous semble incomplète.
M. Pagé: Les questions seront soulevées, M. le
Président, à la commission des travaux publics cet
après-midi.
Services statutaires et de soutien politique
Le Président (M. Rancourt): Programme 1. Ce programme vise
à assurer à l'Assemblée nationale les moyens
nécessaires à l'exercice du pouvoir législatif.
Élément 1, traitements et allocations des
députés.
M. Pagé: M. le Président, on se rappellera
qu'à quelques jours de l'élection du 13 avril dernier la presse
et le public en général entendaient déjà des
représentations, des commentaires, des interrogations qui étaient
formulés soit par certains députés ou encore par le leader
du gouvernement qui - je me rappelle personnellement l'avoir lu dans les
journaux - faisait état, dans un article du début du mois de mai,
je crois, de représentations ou de constats provenant de certains
députés nouvellement élus de la majorité
ministérielle. Ceux-ci faisaient état de la surprise qu'ils
avaient eue lorsqu'ils avaient rencontré le personnel des services
administratifs de l'Assemblée nationale et constaté qu'ils
devaient subir des diminutions de traitement ou de salaire à la suite de
l'élection du 13 avril. On se rappellera les commentaires du
député de Mille-Iles, si ma mémoire est fidèle,
à ce sujet. On se rappellera aussi le commentaire du leader du
gouvernement qui faisait part qu'éventuellement l'Assemblée
nationale pourrait être saisie d'un projet de loi visant à revoir
toute la question du traitement des députés.
On sait de plus, M. le Président, qu'il deviendra peut-être
coutume, si un tel projet de loi est déposé, que le Parti
québécois et le gouvernement du Parti québécois
réévaluent les salaires au lendemain des élections,
éloignant ainsi l'échéance d'être obligés de
rendre compte aux électeurs. J'aimerais savoir, M. le Président,
ce matin, s'il a reçu des représentations de la part des
députés ministériels au sujet de cette question.
J'aimerais qu'il nous informe s'il a reçu un préavis, s'il est
avisé, s'il a reçu des indications à savoir qu'un
comité allait siéger, que le leader allait déposer,
créer un comité d'étude, d'enquête, ou je ne sais
quoi, peu importe.
Je dois vous faire part, M. le Président, que nous avons
été surpris des commentaires du leader et des
députés, à ce moment. Nous aimerions bien être
informés des intentions du gouvernement avant même, si possible,
que le leader prenne quelque engagement que ce soit ou formule quelque promesse
que ce soit au caucus des députés du Parti
québécois qui semble avoir beaucoup d'appétit, un
appétit assez grand, à l'égard du traitement et des
allocations.
M. Vaillancourt (Jonquière): Je vais répondre
à la première question qui, je pense, s'adresse à moi et
pour ce qui concerne la deuxième, je laisserai la parole au leader du
gouvernement puisqu'il s'agit d'une question plutôt politique.
Pour répondre sincèrement à votre question, je dois
vous dire que j'ai reçu effectivement quelques doléances à
ce sujet et non seulement de députés ministériels, mais
aussi de quelques députés de l'Opposition que je n'appellerai pas
officielle, puisqu'il n'y a qu'une Opposition en cette Assemblée. Ces
doléances n'avaient pas seulement trait aux salaires, mais
également aux allocations accordées aux députés
pour leurs bureaux de comté, pour leurs frais de déplacement
entre le domicile et l'Assemblée
nationale à Québec. J'ai donc reçu des
doléances et je dois dire que ces doléances provenaient
particulièrement de nouveaux députés des deux
côtés de la Chambre.
En ce qui concerne la deuxième question, je laisse la parole au
leader du gouvernement.
Le Président (M. Rancourt): M. le leader.
M. Charron: M. le Président, je voudrais confirmer,
effectivement, que dans un avenir plus ou moins rapproché - j'ose penser
que ce sera au cours de la prochaine session qui commence à l'automne
l'Assemblée sera appelée à se prononcer sur un projet de
loi qui naîtra, s'il n'en est pas la réplique exacte, en tout cas,
de l'avant projet de loi que l'ancien président, Clément Richard,
avait déposé à l'Assemblée en 1980 et sur lequel
une sous-commission de l'Assemblée nationale avait déjà
commencé à travailler. L'espoir était d'en arriver - on
travaillait avant même que cela ne devienne un projet de loi - sur un
sujet aussi important que la Loi sur la Législature, à un
consensus qui ressemble à celui auquel nous étions parvenus
concernant la Loi électorale. Cela nous semble des lois de même
nature. Il est toujours préférable, dans ces cas, d'en arriver
à des consensus. (11 h 50)
Pour répondre à la question du député de
Portneuf, dans cet avant-projet de loi, il était question et du
traitement des députés et du fonds de retraité des
députés, mais nous étions d'ailleurs très
précisément rendus à ces articles dans le travail de la
sous-commission, lorsque la commission arrêta ses travaux. C'est donc
à cette occasion, dans cette Loi de la Législature, que le
député connaîtra les propositions gouvernementales. Je
l'inviterais a beaucoup de prudence avant de s'engager sur le chemin qu'il nous
indiquait tout de suite à savoir qu'il souhaiterait que le traitement
actuel des députés soit reconduit tel quel, c'est-à-dire
avec l'indexation plafonnée à 6%.
La réalité est que cette décision de 1979 a
vécu l'expérience de deux années, s'apprêtera
à vivre une troisième année, et elle a été,
à moins de vouloir mentir à la face de tout le monde ici, ce qui
peut être le choix d'un député, mais je ne pense pas que ce
soit le choix des formations politiques comme telles, désavantageuse
pour les députés.
C'est très net. L'époque où on a choisi de se
plafonner à 6%, c'est précisément cette époque
où l'inflation incontrôlée que connaît le Canada a
atteint 12% et 13%. Ce serait ne pas connaître les chiffres que de
dire... En même temps, ce que les députés ont vécu,
c'est peut-être ce qui a apporté des représentations.
J'indique donc au député de faire attention avant d'avancer des
propos sertis de gros mots, parce qu'il habite une maison de verre. Les
plaintes émanent des deux côtés de l'Assemblée,
c'est-à-dire de son propre groupe, peut-être pas lui, mais
peut-être d'autres, en tout cas.
Je peux l'assurer qu'il n'est pas exagéré de dire que,
dans les circonstances, - c'était même le sujet de la discussion
de la sous-commission, il serait peut-être bon de regarder cela d'une
manière très réaliste actuellement - les professionnels,
par exemple, à la fonction publique québécoise qui
travaillent 32 heures, 33 heures et demie ou 34 heures, je ne sais trop, selon
leur convention collective, n'ont pas - je me permets de le dire - des
responsabilités plus élevées que celles des
députés. Je n'oserais pas dire qu'elles sont moindres, avec tout
le respect que je leur dois, mais je pense qu'on travaille au moins autant
qu'un professionnel de la fonction publique du Québec. Il y en a
plusieurs qui sont déjà bien au-delà des 33 000 $ qu'est
le salaire des députés. Il y a même des professionnels de
la fonction publique qui vont, à cause de la convention collective en
cours, dépasser le salaire des cadres.
Cette réalité étant connue, je me dis qu'il serait
un peu difficile de penser que les députés vont, dans cette
Législature, pendant quatre ans, vivre la même situation. On verra
- je conclus en disant ce que j'ai à dire d'une manière
très précise là-dessus -lors de la discussion, parce que
j'ai déjà prévenu le leader de l'Opposition officielle -et
il a déjà accepté - de mon intention de ressusciter avant
la fin de cette session, afin qu'elle puisse travailler pendant
l'été, ladite sous-commission de l'Assemblée nationale
afin qu'elle continue à faire son travail.
J'ose espérer que nous en arriverons à quelque chose qui,
comme sur la Loi électorale, fera l'entente de tout le monde. Si cela ne
fait pas l'entente de tout le monde, le gouvernement se commettra dans un
projet de loi et l'Opposition tirera les marrons du feu qu'elle choisira de
tirer à l'occasion.
Si, par ailleurs, - c'est plus souhaitable - nous trouvons quelque chose
qui devient régulier sur les salaires et sur le fonds de retraite auquel
il faudra bien s'attaquer aussi un jour ou l'autre - et le jour est plus proche
que loin - à ce moment-là, nous soumettrons un projet de loi au
cours de la prochaine session à l'Assemblée et nous en
débattrons en bonne et due forme. Je résume ainsi, M. le
Président, les propos qu'évoquait le député de
Portneuf tantôt, qui ont cours de part et d'autre de l'Assemblée
et qui, à mon avis, vont continuer à avoir cours.
M. Pagé: M. le Président, tout d'abord, nous
attendrons la convocation de la sous-commission de l'Assemblée
nationale, à la
suite des intentions manifestées ce matin par le leader du
gouvernement. Je tiens à lui indiquer que nous sommes bien conscients,
nous aussi, que les députés de l'Assemblée nationale du
Québec subissent, en termes nets, une diminution de traitement, compte
tenu de l'inflation, d'environ 6% ou 7% par année. Le leader du
gouvernement semblait interpréter les questions que je lui posais, qui
visaient à avoir des informations sur les intentions du gouvernement.
C'était une des premières occasions que nous avions de traiter de
ces questions depuis l'élection, et il était tout à fait
justifié qu'on pose des questions pour avoir davantage
d'informations.
Je n'ai pas voulu indiquer, par les questions que je formulais, la
position que nous allons adopter sur un projet de loi qui n'est même pas
encore déposé, mais mes questions tendaient à
démontrer une certaine surprise quant à l'attitude
gouvernementale à ce moment-ci. On se rappellera que le traitement des
députés était antérieurement régi par
d'autres dispositions qui, en quelque sorte, stipulaient que le salaire d'un
député était ajusté à celui d'un certain
groupe dans la fonction publique. On se rappellera les débats auxquels
on a assisté au lendemain de l'élection de 1976 où, dans
un geste de pseudo-générosité ou d'une certaine
abnégation, le gouvernement, à l'époque, avait
présenté un projet de loi sabrant dans tout cela. Aujourd'hui, on
semble nous indiquer qu'on reviendra à une formule analogue à
celle qui avait été reniée par le gouvernement en 1977 ou
au début de 1978. Cela témoigne encore une fois que le
gouvernement tire parfois des leçons et on sera à même de
voir jusqu'où la leçon aura porté fruit dans le rapport
qui sera produit par le sous-comité et les propositions gouvernementales
qui seront formulées dans un projet de loi.
M. le Président, toujours au programme 1, j'aimerais demander au
président de l'Assemblée nationale si des augmentations sont
prévues dans les services de recherche pour soutenir, par un personnel
adéquat, les formations politiques et les parlementaires. Je vais
compléter ma question, le président pourra répondre en un
seul volet. Des budgets de recherche sont alloués au parti
ministériel et au parti de l'Opposition; le président pourra
justifier l'octroi de budgets importants au chapitre de la recherche pour les
députés ministériels. On sait que les
députés ministériels ont facilement - ce sont deux
éléments que je veux mettre en relief -le support, l'aide,
l'oreille attentive de la part des membres de cabinets de ministres que n'ont
pas nécessairement les députés de l'Opposition. Bien
souvent, il suffit d'être député de l'Opposition pour
appeler le secrétaire particulier d'un ministre et obtenir un retour
d'appel dans un délai de quinze jours, trois semaines et même,
parfois, cinq ou six semaines plus tard. Je suis convaincu, pour avoir eu
l'occasion d'en discuter et d'écouter les commentaires de certains
députés péquistes, que ceux-ci ont des réponses
beaucoup plus expéditives, ont un support beaucoup plus constant, plus
soutenu des membres de cabinets de ministres, du personnel politique des
ministres. C'est le premier élément, ce qu'eux ont et que les
députés de l'Opposition n'ont pas.
Deuxièmement, je suis convaincu, M. le Président, que,
dans toute votre objectivité, vous qui avez parfois à
siéger à la période des questions, comme cela a
été le cas ce matin, à voir le genre de questions
soulevées et posées par les députés de la
majorité - on a eu un exemple patent ce matin par la
députée de Dorion, à la face même des parlementaires
et du public à la télévision -vous constaterez avec moi
que ça ne prend pas beaucoup de services de recherche ou de personnel de
recherche. Ce sont généralement des questions
préparées par un ministre en quête de passer un message, et
on voit régulièrement un député péquiste
arriver à l'Assemblée avec un document, lire sa question,
omettant, j'en conviens, de faire état des virgules et des
points-virgules; il termine sa question, il se rassoit, son message est
passé, son ministre est heureux, il est content.
M. le Président, vous conviendrez avec moi que, bien souvent, les
questions sont écrites par le ministre lui-même, son personnel
politique, et données au député qui aura le
privilège de se lever et de se montrer à l'écran pendant
une période de questions durant la session. Cela ne prend pas des
milliers de dollars et beaucoup de personnel pour supporter la recherche de ces
députés, évidemment.
M. Tremblay: Question de règlement.
Le Président (M. Jolivet): Question de
règlement.
M. Pagé: Encore faudrait-il qu'il éteigne sa
pipe.
Le Président (M. Jolivet): Un instant, question de
règlement.
M. Tremblay: J'ai demandé au président si on
pouvait fumer, et il m'a répondu qu'on le pouvait.
M. Pagé: Merci.
M. Tremblay: Ma question de règlement, c'est: Est-ce qu'un
député, ici, peut faire n'importe quelle affirmation sans
preuve?
Le Président (M. Jolivet): M. le député,
si vous voulez poser une question, vous aurez le droit de le faire quand
votre tour sera venu. Pour le moment, la parole est au député de
Portneuf.
M. Pagé: Je répliquerai strictement que, si le
député en question, dont j'oublie le nom et le nom du
comté, était plus attentif à nos travaux, il serait
à même de le constater régulièrement. (12
heures)
M. le Président, au niveau des budgets de recherche, j'aimerais
être informé de la part du président de ce qu'il adviendra
des budgets de recherche qui étaient alloués à l'Union
Nationale.
M. Vaillancourt (Jonquière): Le livre des
crédits...
M. Pagé: J'espère que le budget ne suivra pas
l'ancien chef de l'Union Nationale. Il ne faudrait pas.
M. Vaillancourt (Jonquière):
Relativement aux questions...
M. Charron: ...
M. Pagé: Ne soit pas inquiet là-dessus, mon
Claude.
M. Charron: ...par-dessus bord, si le budget de recherche part
avec...
Le Président (M. Jolivet): S'il vous plaît!
M. le président.
M. Vaillancourt (Jonquière): Dans un premier temps,
j'aimerais dire au député de Portneuf, qui le sait d'ailleurs,
avec sa longue expérience, que la présidence n'a pas à
juger de la pertinence ou de la non-pertinence ou de la provenance des
questions des députés ministériels ou de l'Opposition. Ce
n'est pas son rôle.
En ce qui concerne le budget de recherche de 375 100 $, nous devons
enlever environ 5000 $ qui ont été utilisés par l'Union
Nationale pour une certaine période avant les élections du 13
avril 1981, de telle sorte qu'il reste environ, sous toute réserve, 369
000 $ à partager entre les deux partis à l'Assemblée
nationale du Québec.
J'ai été informé que le leader du gouvernement et
le leader de l'Opposition s'étaient rencontrés pour discuter du
partage de ces 369 000 $. Je suis également informé que des
négociations et des rencontres auront lieu entre ces deux hommes
politiques, compte tenu du fait que, maintenant, nous avons 369 000 $ à
la disposition des partis politiques. Des discussions seront entreprises pour
le partage de cette somme. Je suis convaincu qu'une entente interviendra entre
les deux formations politiques, ce qui serait fortement souhaitable. Mais je ne
pense pas qu'il appartienne - je le dis sous toute réserve, mais j'y
crois fermement - à la présidence de l'Assemblée nationale
de décider du partage de cette somme. Dans ce sens, je souhaite
fortement que les deux leaders, qui ont l'habitude de s'entendre sur bien des
sujets, s'entendent également sur celui-là.
M. Charron: M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): M. le leader du
gouvernement.
M. Charron: Cette habitude a été respectée.
J'étais, jusqu'à hier, arrivé à une entente avec le
leader de l'Opposition sur le partage de l'enveloppe des services de recherche.
Nous l'avons fait toutefois dans l'ignorance du fait que l'Union Nationale
avait déjà dans les treize premiers jours du mois d'avril
grugé une partie de son service de recherche et que la somme à se
partager était un peu moins grande que celle sur laquelle nous
étions arrivés à une entente.
Je vais donc reproposer dans les prochains jours à mon
vis-à-vis une nouvelle entente qui fait assumer aux deux, d'une
façon proportionnelle, la somme manquante et on devrait reconduire
l'entente existante.
M. Lalonde: Vous avez pris l'ancien chef, vous pouvez nous
remettre l'argent.
M. Charron: Mais on vous a laissé le budget Samson
auparavant, puisque vous l'aviez pris aussi.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: C'est 5000 $, le budget.
M. Vaillancourt (Jonquière): 5700 $ qui ont
été utilisés dans le présent exercice
financier.
M. Pagé: 4% du vote pour douze jours. Adopté, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Toujours sur le
programme 1, est-ce que vous adoptez le programme 1?
M. Pagé: Oui. Le journal des Débats, je m'excuse,
là.
Le Président (M. Jolivet): Oui, allez. M. Pagé:
C'est au programme 3? Le Président (M. Jolivet):Oui.
M. Pagé: Programme 1, adopté.
Le Président (M. Jolivet): Programme 1, adopté avec
tous ses éléments. Le programme 2.
Services parlementaires
M. Pagé: M. le Président, au programme 2 on parle
du sergent d'armes, des différents services à l'Assemblée.
Je voudrais, non pas poser une question immédiatement, mais faire part
au président de l'appréciation de l'Opposition pour l'ouverture
et la réceptivité que vous avez démontrées envers
le Parti libéral du Québec qui forme l'Opposition à
l'Assemblée nationale et qui représente 46% des électeurs
du Québec. On sait que toutes proportions gardées un
député libéral à l'Assemblée nationale
représente 39 000 votants alors qu'un député
péquiste n'en représente que 22 000. Oui, c'est vrai, 22 000
qu'il représente, 80 et nous 42. On représente 39 000 votants
alors qu'un péquiste ne représente que 22 000. C'est ce pourquoi,
lorsque nous avons procédé à l'assermentation des
députés, nous avons fait une demande au président qui,
j'en suis convaincu, est fort conscient de cette dimension. Il a
déclaré tout de go, de façon bien spontanée, qu'il
acceptait de nous offrir des locaux et de nous faciliter la tâche. Alors,
au nom du Parti libéral du Québec, de l'Opposition, je voudrais
remercier le président de l'Assemblée nationale, comme j'ai eu
l'occasion de le faire par écrit d'ailleurs, et tous ceux qui ont
collaboré de près ou de loin à la réussite de cette
activité. Nous pouvons dire que nous l'avons apprécié. M.
le Président, merci et merci à vos collaborateurs aussi, au nom
des députés libéraux.
M. Vaillancourt (Jonquière): Merci beaucoup.
Le Président (M. Jolivet): Avez-vous d'autres questions
sur le programme deux?
M. Pagé: Non.
Le Président (M. Jolivet): Aucune. Le programme 2, avec
tous ses éléments...
M. Pagé: La question de la bibliothèque. On a le
rapport du service des relations interparlementaires, mais a-t-il
été question de déménager la bibliothèque et
de l'aménager dans d'autres locaux que ceux qu'elle occupe
actuellement?
M. Vaillancourt (Jonquière): En fait, vous comprendrez, M.
le député de Portneuf, que mon élection à
l'Assemblée nationale est toute récente. Personnellement, je n'ai
jamais été saisi d'un dossier en ce sens, mais on m'informe que
des études seraient en cours ayant trait au sujet que vous mentionnez.
Je ne sais pas à quel stade sont rendues les études en question,
on pourrait peut-être vous donner un complément de réponse,
comme on dit, à la période des questions, par écrit ou
autrement, lorsque j'aurai pris connaissance des études en question qui
auraient démarré ou qui seraient sur le point de
démarrer.
M. Pagé: Prochains crédits ou crédits
subséquents?
Le Président (M. Jolivet): Pas d'autres questions sur le
programme 2?
M. Pagé: Sur les relations interparlementaires, M. le
Président. Nous avons eu le rapport des activités du bureau des
relations interparlementaires pour la période du 1er avril 1980 au 31
mars 1981. On doit dire qu'on apprécie beaucoup ce document qui a
été déposé ce matin.
Comme, malheureusement, mon collègue, le député de
Verdun, n'est pas ici ce matin et comme il avait déjà
donné, je pense, de façon assez nette, assez évidente, un
préavis de l'intention qu'il avait de poser une question sur les voyages
des parlementaires, en tant que whip du parti, je me dois, le plus
fidèlement possible, de représenter ou de véhiculer les
questions soulevées par les députés en leur absence. Je
voudrais demander au président s'il peut donner suite à la
question qui avait été formulée par le
député de Verdun sur les activités du bureau des relations
interparlementaires et jusqu'où ces activités peuvent impliquer,
pour la prochaine année, des députés - des deux
côtés de la Chambre, j'en conviens - devant représenter
l'Assemblée nationale à l'extérieur du Québec, dans
d'autres provinces de notre pays, le Canada, ou encore aux États-Unis ou
en Europe.
Le Président (M. Jolivet): M. le Président.
M. Vaillancourt (Jonquière): Effectivement, le
député de Verdun m'a posé une question semblable à
l'Assemblée nationale, il y a quelques jours, mais des
députés ministériels m'ont également saisi du
même problème. Donc, je pense que c'est un problème qui est
commun aux deux formations politiques. Si ce problème est
soulevé, c'est peut-être - c'est une présomption qui
mérite une preuve contraire - qu'il y a eu, au cours des années
passées, des députés qui ont pu aller en voyage plus
souvent que d'autres.
Évidemment, je n'ai pas l'intention de me figer dans une
politique qui ferait
qu'avec des normes tellement fixes, le président n'aurait
qu'à choisir tel ou tel député. Le bureau des relations
interparlementaires et l'exécutif des deux associations dont nous sommes
membres, l'APC et l'AIPLF, ont toujours recommandé au président
les députés qui devraient représenter le Québec
dans le cadre de ces deux associations. Souvent, et dans la plupart des cas, on
tenait compte de l'importance de la mission et surtout des services qu'avaient
rendus ces députés lorsqu'ils avaient été requis
d'en rendre auprès de certains visiteurs étrangers qui venaient
au Québec.
Vous savez, il ne faut pas se le cacher, il y a certains
députés qui aiment aller en voyage, mais qui, lorsqu'ils sont
requis pour aller recevoir un visiteur étranger à
l'aéroport de Mirabel, sont souvent portés à dire non,
alors qu'ils sont pourtant portés à dire oui lorsqu'un voyage est
à l'horizon.
Or, tout ce que je peux dire, sans me figer dans le béton, c'est
que j'ai l'intention de tenir compte des services, de la
réceptivité des députés aux demandes qui leur
seront faites au cours des prochaines années quant aux visiteurs qui
viendront nous visiter, de tenir compte également de l'importance et du
contenu de la mission et de faire en sorte surtout - c'est ça le
principe général - qu'un système de justice et
d'équité s'installe. On sait que tous les députés
ne pourront pas faire un voyage, mais il faut faire en sorte qu'au moins un
système d'équité, de justice et d'équilibre
s'installe afin qu'un système de monopole, qui a peut-être
existé, n'existe plus. Je ne vise personne en particulier dans cette
Chambre, mais certains se reconnaissent sûrement.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Portneuf, d'autres questions? (12 h 10)
M. Pagé: Non, merci, M. le Président. Je veux
simplement faire part, au nom du député de Verdun, de notre
appréciation à l'endroit du président pour les
réponses qu'il a données. Je dois vous dire que moi aussi, un peu
comme le président, je me retrouve dans la même situation. C'est
seulement depuis un mois que j'ai à agir à titre de whip de ma
formation politique. On m'a indiqué certaines préoccupations des
députés à cet égard. Je dois dire que le voeu
formulé par le président, j'espère qu'il sera bien suivi
de part et d'autre de façon que cela puisse être distribué
d'une part au mérite et d'autre part selon les sujets à discuter
et à débattre. Car il va de soi que s'il y a un groupe de
parlementaires, dans le cadre des activités de l'Association
internationale des parlementaires de langue française qui se
réunissent pour discuter des problèmes de l'eau, de
l'environnement, etc., il est a ce moment-là tout à fait
légitime que ce soient les députés des deux
côtés qui sont intéressés ou concernés par
ces questions qui puissent y participer. Je suis convaincu que cela sera fait
avec le même sens d'équité et de justice pour tout le
monde.
M. Vaillancourt (Jonquière): Je voudrais ajouter, M. le
député de Portneuf, que nous avons également des
comités mixtes de coopération avec la Belgique et la France. Nous
avons des délégués de chacune des formations politiques
et, dans ces cas-là, la présidence n'a aucune discrétion.
Elle délègue les membres de ces comités. C'est le cas de
la Belgique et c'est le cas de la France.
D'autre part, je dois vous dire que plusieurs voyages s'en viennent pour
l'été 1981 et pour le début de l'année 1982. Je
lance un appel au whip de l'Opposition et au whip du parti gouvernemental, pour
que, lorsque nous écrivons des lettres pour demander aux
députés s'ils désirent devenir membres d'une association
ou d'une autre, ils veuillent bien répondre. Un des critères
fondamentaux, c'est d'être membre de l'association. On m'informe et on
m'a informé que le courrier n'était pas très volumineux
par les temps qui courent, à la suite des lettres qui ont
été envoyées par le Bureau des relations
interparlementaires, en réponse à la question: Voulez-vous
devenir membre de l'APC ou de l'AIPLF? Que ces députés ne se
surprennent pas s'ils ne sont pas un jour délégués, parce
qu'il faut d'abord être membre d'une association. Cela s'impose.
M. Pagé: C'est le minimum qu'on peut exiger des
députés.
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est un appel que je lance
aux deux partis politiques.
M. Pagé: D'accord, M. le Président. M. Blank:
Le programme 2 est adopté. M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté avec tous ses
éléments? Le programme 2 est adopté. Programme 3.
Communications.
Communications Journal des Débats
M. Pagé: M. le Président, au chapitre du journal
des Débats, vous comprendrez, après la période des
questions que nous avons vécue ce matin et qui a été
animée de questions de règlement, de questions de
privilège, surtout de la part du premier ministre, du ministre de la
Justice, du ministre des Affaires municipales, qui
tentaient, le mieux possible, de se sortir...
M. Vaillancourt (Jonquière): Je dois répondre
à votre question que je n'ai pas entendu la période des questions
ce matin.
M. Pagé: Mais, M. le Président, vous auriez
dû voir la façon dont le gouvernement essayait de se sortir du
bourbier de la Société d'habitation du Québec.
C'était de toute beauté à voir. Il s'est
dégagé de tout cela un élément quand même
particulier, mais assez inquiétant, je crois. C'était directement
relié à la question du journal des Débats, la question du
privilège ou de l'opportunité que semble avoir eu un ministre
d'aller chercher un document au journal des Débats que nous, en fait, on
ne pourrait pas avoir, d'après les indications que j'ai. Dans ces
circonstances, je vais céder la parole au député de
Mont-Royal et au député de Marguerite-Bourgeoys, qui sont
particulièrement intéressés à cette question.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, pourriez-vous nous dire
à quel endroit, à quelle salle nous devons nous adresser pour
avoir des copies de la transcription du journal des Débats?
M. Lalonde: Remarquez qu'on en a une bonne idée.
M. Vaillancourt (Jonquière): À l'Assemblée
nationale, au rez-de-chaussée.
M. Ciaccia: Ah bon!
M. Lalonde: On en avait une bonne idée, mais on voulait
d'abord confirmer cela.
M. Ciaccia: ..que c'était à la salle 78.
Le Président (M. Vaillancourt): J'ai quand même
entendu les questions de privilège et de règlement, parce que
j'étais dans la salle 193. J'arrivais pour la défense des
crédits.
M. Ciaccia: Voici ce qui s'est produit.
M. Vaillancourt (Jonquière): J'ai été
informé qu'à 21 heures, hier soir, les épreuves, non pas
l'impression finale, mais les épreuves...
M. Ciaccia: Oui, les épreuves, les galées.
M. Vaillancourt (Jonquière): ...de la commission
parlementaire dont il était question ce matin étaient
disponibles...
M. Lalonde: Comment se fait-il qu'on nous a...
M. Vaillancourt (Jonquière): Les épreuves non
révisées, non finales, non imprimées, mais les
épreuves étaient prêtes et disponibles, et non pas
seulement pour le bénéfice d'un député, mais pour
le bénéfice de l'ensemble des députés.
M. Ciaccia: Je voudrais porter à votre attention certains
faits que j'ai vécus depuis hier soir et ce matin. Je vous demanderais,
à la suite de cela, de faire enquête sur ce qui s'est produit
quant à la production et quant au fait que je n'ai pas été
en mesure de me faire remettre ces documents.
Voici ce qui s'est produit. Hier soir, nous avons
téléphoné, nous avons demandé les épreuves,
pas la copie finale, mais les épreuves. La réponse qu'on nous a
donnée, c'était que cela allait prendre un peu plus de temps,
parce que la priorité pour la transcription avait été
donnée à la commission de l'éducation. Ce matin, nous
avons encore demandé les épreuves et on nous a informés
qu'on ne les avait pas. J'ai moi-même demandé à un messager
d'aller chercher une copie des épreuves, parce que le ministre faisait
certaines déclarations qui semblaient être en contradiction avec
les affirmations du ministre délégué à
l'Habitation. Le messager est revenu pour me dire: On m'a dit qu'elles ne sont
pas disponibles. Je suis descendu moi-même à la chambre 78 et j'ai
parlé à un autre fonctionnaire que celui ou celle que le messager
avait vu, j'ai regardé la situation avec ce fonctionnaire, on a ouvert
la filière, on a fait la liste de toutes les épreuves disponibles
et celles-ci n'étaient pas disponibles. Je me suis fait dire, pour la
deuxième fois, que les épreuves n'étaient pas
disponibles.
En plus, notre recherchiste a téléphoné, pendant
que je soulevais cette question de règlement, il s'est identifié
à une Mme Claudette Poulin comme étant du bureau du chef de
l'Opposition; il voulait avoir les épreuves et il s'est fait dire, au
même moment où je soulevais la question de règlement, que
les épreuves n'étaient pas disponibles.
M. le Président, je voudrais savoir ce qui s'est passé. Je
vous demanderais de faire enquête parce que les documents,
supposément, sont disponibles au ministre et ne le sont pas à
l'Opposition.
M. Vaillancourt (Jonquière): Le moins qu'on puisse dire,
M. le député de Mont-Royal, c'est que nous avons des versions
contradictoires et je pense qu'il y aurait lieu effectivement, pour la
présidence, de chercher a en savoir plus. D'autre part, on m'informe que
Mme Poulin est à l'emploi de
l'Assemblée nationale depuis deux jours seulement et c'est
peut-être là une des raisons qui ont amené la
réponse que vous avez eue.
J'aimerais, en ce qui me concerne, vous dire qu'effectivement la
priorité de la transcription est toujours accordée aux travaux de
la Chambre. Lorsqu'il y a deux commissions parlementaires, une est reproduite
de la façon la plus rapide possible et l'autre en différé.
Hier, à la suite d'une demande de la Tribune de la presse, qui portait
une attention particulière à la Société
d'habitation du Québec et à la commission sur l'habitation, j'ai
moi-même communiqué avec la Direction générale des
communications pour qu'on donne préséance et
préférence à la commission de l'habitation plutôt
qu'à l'éducation. Cela s'est fait vers 14 h 45 hier
après-midi et par moi-même.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je devrais invoquer une
question de privilège, étant donné que j'étais
à la commission de l'éducation hier.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Lalonde: C'est ce qui m'a d'ailleurs empêché, par
un hasard tout à fait innocent, alors que la commission de l'habitation
et la commission de l'éducation siégeaient en même temps,
de participer aux travaux de la commission de l'habitation.
Ce qu'il est important de souligner non seulement pour la
compréhension des personnes ici présentes, mais aussi pour celle
des personnes de l'extérieur, c'est ceci. Les débats sont
retranscrits immédiatement et la reproduction de cette transcription est
disponible très rapidement. C'est un service qui est absolument
extraordinaire, en fait, si on le compare avec d'autres. D'autres Parlements
l'ont, mais nous sommes quand même à la fine pointe;
là-dessus, on n'a pas de critique à faire. Il y a eu quelques
difficultés à la dernière session, je pense, lorsqu'on a
changé le système. Il y a eu une période de rodage de
sorte que la transcription de certaines commissions parlementaires - comme le
président vient de le dire, c'est la transcription des débats de
la Chambre qui a priorité - tardait de plusieurs jours. Lorsqu'on s'est
fait dire hier, tout d'abord, que la transcription de la commission de
l'habitation serait remise après celle de l'éducation, on a
compris que c'était à cause de ces problèmes de
rodage.
Deuxièmement, pour expliquer pourquoi c'est important, c'est que
le député de Mont-Royal avait une question à poser en
fonction justement de ce qu'avait dit le ministre de l'habitation concernant
des rumeurs de pots-de-vin de 50 000 $, etc. Je ne reviendrai pas
là-dessus. C'était très important, à ce
moment-là, d'avoir les mots exacts qui ont été dits. On
dit beaucoup de choses pendant plusieurs heures, on prend des notes, mais on a
besoin d'avoir la transcription exacte. Le député de Mont-Royal
ne l'avait pas ce matin, lorsqu'il s'est levé pour poser une question,
mais la question était tellement importante au point de vue de
l'administration de la justice qu'il a de son mieux répété
les paroles du ministre. Or, on voit le ministre se lever avec la transcription
et dire: Non, ce n'est pas exactement ça que l'autre ministre a dit.
C'est très important que le président fasse son enquête -
on est convaincu que cela va être fait correctement - et que,
deuxièmement, on sache qui peut demander au président de donner
la priorité à une commission ou à une autre. Là, la
presse l'a fait. Je n'ai pas de querelle là-dessus. Mais est-ce que les
députés pourraient, sans se faire accuser d'interférence
dans le travail du président, faire des demandes dans ce sens?
M. Vaillancourt (Jonquière): Depuis le 11 novembre 1980,
je n'ai jamais eu, ni de la part de l'Opposition officielle ni de la part du
parti ministériel ni du gouvernement ni de l'Opposition ni de quelque
député, une demande dans ce sens. La seule demande que j'ai eue
c'est de la Tribune de la presse par son vice-président, M. Jacques
Samson.
M. Lalonde: Une telle demande serait reçue,
peut-être pas accueillie, mais reçue quand même
favorablement?
M. Vaillancourt (Jonquière): En fait, c'est une question
que vous posez qui est extrêmement délicate parce qu'il n'y a pas
de critères d'établis. Je n'ai pas l'habitude d'intervenir dans
ces décisions qui appartiennent au directeur général des
communications qui est le responsable de la direction du journal des
Débats. En ce qui me concerne, je ne suis jamais intervenu, sauf qu'hier
après-midi, face à une demande du vice-président de la
Tribune de la presse qui me faisait la demande au nom de la Tribune de la
presse, de l'ensemble des journalistes, j'ai cru bon de demander qu'on donne
préséance à une commission par rapport à l'autre.
Mais je n'aimerais pas, et je vous le dis, que les députés de
quelque côté de la Chambre que ce soit commencent à
téléphoner à la présidence pour qu'on donne
préséance à telle ou telle commission, puisque c'est une
décision qui devient, dans un sens, politique, et la présidence
n'a pas l'intention de trancher sur des questions politiques.
Le Vice-Président (M. Jolivet): M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, je crois que vous devrez vous
renseigner concernant cette situation parce que justement on nous a dit
l'inverse de ce que vous venez de nous dire. Vous venez de nous dire que vous
avez donné priorité à la transcription des débats
sur la Société de l'habitation. On nous a dit: que la
priorité a été donnée à la commission de
l'éducation. Pour cette raison, les épreuves ne seraient pas
disponibles. Un autre élément que je voudrais ajouter, c'est
qu'avant que je soulève la question, j'ai demandé aux messagers
encore une fois, d'essayer d'obtenir une copie de l'épreuve. Il y a
juste cinq minutes depuis le temps que je vous parle, le messager est
retourné et m'a dit: Elles ne sont pas encore disponibles. Juste
à ce moment-ci. Alors, il y a quelque chose. Il est 12 h 20 et il m'a
dit cela à 12 h 15. Il vient de sortir. Il faut qu'ils fassent des
copies, etc. M. le Président...
M. Vaillancourt (Jonquière): Comme j'ai dit tout à
l'heure, je vais faire, pas une enquête, c'est un grand mot, mais des
recherches pour connaître ce qui s'est passé. Je peux vous dire
une chose, c'est qu'effectivement, hier, avant 15 heures de
l'après-midi, la priorité était donnée à la
commission de l'éducation. C'est sur demande du président,
à la suite d'un téléphone de la Tribune de la presse,
qu'un changement a été effectué, mais pas avant 15 heures;
à 15 heures précises, hier après-midi. Ce que je ne
comprends pas, c'est qu'à 12 h 20 ou midi moins le quart on vous ait
répondu que ce n'était pas disponible encore, alors que cela
l'était à 21 heures hier soir, d'après les informations
que j'ai.
M. Lalonde: Vous avez dit, M. le Président, que
jusqu'à 15 heures c'était l'éducation qui avait
priorité. Est-ce que c'est fait en fonction de l'importance du
ministère en termes d'argent? Qui décide de cette
priorité, parce que là on est deux ou trois commissions?
M. Vaillancourt (Jonquière): Ce que je peux vous dire,
c'est que le président n'est jamais intervenu. Il n'a pas l'intention
d'intervenir.
M. Lalonde: Je demande les critères qui sont
établis, qui décide ça?
M. Vaillancourt (Jonquière): À ma connaissance, il
n'y a pas de critères.
M. Lalonde: C'est le directeur qui décide?
M. Vaillancourt (Jonquière): Nous avons un système,
nous avons un budget, nous avons des possibilités physiques qui sont
celles que nous avons. Si, bien sûr, il était possible de
s'occuper des travaux de la Chambre et en même temps de ceux de deux et
même de trois commissions, lorsqu'il y a consentement unanime pour que
trois commissions siègent, ce serait l'idéal. Mais le
système que nous avons actuellement ne permet pas de faire en sorte que
lorsqu'il y a deux commissions qui siègent, si nous décidons de
garder le principe que l'Assemblée nationale doit avoir priorité,
cela ne nous permet pas dis-je d'avoir une sorte de sortie égale des
deux commissions parlementaires.
M. Lalonde: Je comprends ça. C'est facile à
comprendre. Tout le monde avait déjà compris cela.
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est le directeur
général des communications qui décide.
M. Lalonde: C'est le directeur du journal des Débats qui
décide quelle commission va recevoir la priorité?
M. Vaillancourt (Jonquière): Sauf qu'hier, c'est le
président qui a demandé au directeur général des
communications, qui lui-même a communiqué avec le directeur de
l'édition, de faire en sorte que la préséance soit
accordée à une autre commission parce que c'est la Tribune de la
presse qui le demandait et non pas un député.
M. Lalonde: Un instant! On aimerait savoir si un
député peut avoir un traitement au moins égal à
celui réservé à la tribune de la presse, mais c'est le
directeur du journal des Débats qui décide. Sur quels
critères se fonde-t-il pour décider - s'il est ici, on pourra lui
demander de répondre - que c'est la commission de l'éducation
plutôt que la commission de l'habitation, par exemple, comme hier? La
décision est renversée par le président.
M. Vaillancourt (Jonquière): On me dit que c'est selon les
demandes des journalistes aussi et selon l'importance de la commission.
Là, je prévois une question additionnelle de la part du
député de Marguerite-Bourgeoys qui serait la suivante: Comment
juge-t-on de l'importance d'une commission? L'importance d'une commission peut
être différente d'une personne à l'autre. C'est un
problème extrêmement délicat. Peut-être y aurait-il
lieu à ce stade-ci de prendre note que c'est une situation
délicate et d'essayer ensemble - si vous avez des suggestions, je serais
prêt à les entendre, sinon aujourd'hui, du moins les avoir par
écrit - de trouver des normes pour faire en sorte que le
président n'ait pas à intervenir dans le choix de ces
commissions. Il faudrait aussi que les fonctionnaires, qui exercent un
rôle apolitique et qui doivent continuer à être apolitiques,
n'aient pas à prendre une décision qui devient en quelque sorte
une décision politique à partir du moment où ils
décident d'eux-mêmes de l'importance d'une certaine commission
parlementaire.
M. Lalonde: Je suis parfaitement d'accord, surtout avec le
dernier propos, pour que les fonctionnaires puissent exercer leurs fonctions en
toute liberté. Il faut leur proposer des critères qu'ils peuvent
juger, mais des critères qui sont clairs. Le président
pourrait-il préparer une liste de commissions parlementaires en fonction
de l'importance, à partir de celle de la présidence du conseil,
etc. - en fait, comme on nomme les ministres, apparemment, il y a des ministres
nos 1, 2, 3, 4 jusqu'à 26 - ou de toute autre façon, en fonction
du budget ou de quelque chose d'absolument objectif, même si cette
objectivité peut avoir l'air un peu ridicule parfois? On pourrait
peut-être établir une procédure à savoir que, si une
demande est adressée au journal des Débats, le fonctionnaire qui
est en charge communique avec les whips ou avec les leaders pour dire: J'ai une
demande, êtes vous d'accord?
M. Vaillancourt (Jonquière): II y a certainement une
formule à trouver et on va examiner la situation. Le directeur de
l'édition est ici. Le directeur des communications est ici. J'admets
avec vous que c'est un problème délicat et il y en a d'autres
à l'Assemblée nationale, tout est délicat à
l'Assemblée nationale du Québec, parce que, justement, c'est un
ministère différent des autres par sa nature même, et on va
essayer de trouver une solution.
M. Lalonde: C'est très délicat, parce que je me
souviens d'avoir soulevé une question de privilège sur l'Argus,
une fois, et je me suis fait tomber dessus par le président comme si
j'avais commis un crime de lèse-président.
M. Vaillancourt (Jonquière): Et qui était
président à ce moment-là?
M. Lalonde: C'était vous.
M. Vaillancourt (Jonquière): Je le savais.
M. Lalonde: On attend le rapport du président sur
l'incident de ce matin.
Le Président (M. Jolivet): Merci. D'autres questions sur
le programme no 3?
M. Pagé: Oui, M. le Président. L'année
dernière aux crédits...
M. Ciaccia: M. le Président, je voudrais seulement dire,
pour faire suite encore aux propos...
M. Pagé: M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: ...que j'ai portés à votre attention,
que maintenant, à 12 h 30, on vient d'apporter sur mon pupitre ici la
transcription de la commission que je n'ai pu avoir ce matin, que je n'ai pu
avoir à 11 heures et que je n'ai pu avoir à midi. Vous allez
admettre avec moi...
M. Vaillancourt (Jonquière): J'aurais seulement une petite
question à vous poser. Est-ce que c'est la transcription
révisée ou si ce sont les épreuves que vous avez?
M. Ciaccia: Je n'ai pas eu la chance de l'examiner.
M. Vaillancourt (Jonquière): C'est la première
épreuve non révisée qui était prête à
9 heures hier soir.
Le Président (M. Jolivet): On vous souhaite donc une bonne
lecture pour la fin de semaine.
M. le député de Portneuf.
M. Lalonde: Ce n'est pas très agréable. Une
voix: C'est très sale.
M. Pagé: Ce n'est pas très agréable. Il y a
beaucoup d'affaires de ce temps-ci, il y a beaucoup de rumeurs...
M. Ciaccia: ...accuser personne.
M. Pagé: ...et beaucoup d'argent dans ces documents,
apparemment.
Aux crédits de l'année dernière, le
président nous avait indiqué que l'ancien directeur du journal
des Débats, M. Benoît Massicotte, était en vacances
jusqu'au mois de septembre. J'aimerais être informé si M.
Massicotte est toujours à l'emploi de l'Assemblée nationale et
dans quel service.
M. Vaillancourt (Jonquière): À la suite d'une
demande de l'Assemblée nationale au Conseil du trésor pour
l'ouverture d'un poste de conseiller-cadre affecté au bureau du
secrétaire général, M. René Blondin, des concours
publics ont été faits pour choisir son successeur. Le
comité de sélection s'est réuni. D'ici quelques semaines,
le choix devrait être connu. Je suis absolument convaincu, connaissant
l'expérience de M. Blondin, le secrétaire général,
qu'il saura mettre à la disposition de l'Assemblée nationale les
services de M. Massicotte à bon
escient. Il a un poste de conseiller cadre affecté au bureau du
secrétaire général de l'Assemblée nationale par
suite d'une approbation du Conseil du trésor.
Le Président (M. Jolivet): D'autres questions?
M. Pagé: M. le Président, le rapport du
Vérificateur général indique ceci: "Les divers sondages
effectués au cours de notre vérification ont
démontré que le contrôle exercé sur les cassettes
d'enregistrement de l'Assemblée nationale est lui aussi inefficace." Il
faisait référence, préalablement dans le rapport, à
l'inefficacité de certains contrôles, particulièrement au
chapitre des communications, je crois, sur l'économie du papier,
etc.
Si je me limite strictement au contrôle des cassettes, le
Vérificateur général indiquait: "En effet, on aurait perdu
trace de 1200 cassettes environ, soit 10% du nombre acheté." Pour le
bénéfice des députés ou des contribuables qui nous
écoutent, avec la télédiffusion des Débats, une
banque de cassettes est faite, et le rapport du Vérificateur
général indique que 1200 cassettes environ auraient
été égarées, soit 10% du nombre acheté
depuis l'automne 1978, ce qui veut dire qu'on aurait une banque d'environ 12
000 cassettes. "On nous a fait remarquer qu'un contrôle plus
sévère serait présentement en vigueur et que ces pertes
diminueront grandement grâce à un système de rappel bien
suivi."
On sait qu'on a eu des problèmes il y a un certain temps. J'avais
été surpris de constater, à un moment donné, dans
les journaux, qu'il semblait y avoir de l'écoute électronique
à l'Assemblée, des problèmes personnels entre certaines
personnes affectées à ces services. Tout ne semblait pas aller
pour le mieux dans le meilleur des mondes. Une des personnes, selon les
informations que nous avons eues, n'était plus à l'emploi de
l'Assemblée nationale et avait encore la clé des locaux; il y
avait pas mal de problèmes, selon les informations qu'on a eues. En ce
qui concerne les 1200 cassettes, est-ce que c'est le cas? Ce que le
Vérificateur général nous a indiqué est-il bien
fondé? Quels sont les moyens que vous entendez prendre pour corriger
cette situation?
Le Président (M. Jolivet): M. le Président.
M. Vaillancourt (Jonquière): En fait, c'est une question
que j'avais prévue. Effectivement, à la page 64 de son rapport,
le Vérificateur général, M. Larose, écrit ceci: "On
aurait perdu". J'insiste sur le conditionnel, temps rarement utilisé par
le
Vérificateur général qui, habituellement, emploie
le présent. "On aurait perdu trace de 1200 cassettes environ, soit 10%
du nombre acheté depuis l'automne 1978." Pour vérifier cette
assertion, le directeur de la radio-télévision des Débats
et celui des services financiers ont procédé à une
vérification complète; le premier des cassettes en magasin, et le
second des divers achats effectués depuis août 1978. Voici le
résultat de cette enquête interne par les services financiers de
l'Assemblée nationale.
Le nombre de cassettes acquises d'août 1978 à août
1980 est de 12 374. Le nombre de cassettes en inventaire, toujours au mois
d'août 1980, est de 12 082, soit un manque de 292 cassettes. Ce chiffre
doit cependant être pondéré de la façon suivante. Il
ne manque que cinq cassettes vidéo à 25 $ chacune, mais nous ne
trouvons pas trace de 287 cassettes audio à 1,25 $ chacune.
Néanmoins, les chiffres du Vérificateur général,
qui visaient à l'exhaustivité, pensons-nous - on le dit
modestement, sans vouloir dénigrer le rapport du Vérificateur
général - ne sont pas complets, d'après nous. De fait, en
août 1980, nous avions un inventaire non pas de 12 722 cassettes, mais 21
337 cassettes. Cet écart provient, je pense, d'un manque de
communication lors de l'inventaire entre la Direction générale
des communications et le personnel du bureau du Vérificateur
général.
En effet, les cassettes étaient conservées dans de
nombreux bureaux et qérées par deux directions, celle de
l'audition pour l'audio, et celle de la radio-télévision pour le
vidéo. Les cassettes audio, du fait que nous en avions 12 362 en
circulation en août 1980, sont plus difficiles à contrôler.
Il s'en perd, il s'en brise, soit à l'effacement, soit à
l'enregistrement. Donc, la perte des cassettes vidéo est absolument
nulle: en fait, cinq cassettes; celle des cassettes audio est de l'ordre
d'environ 10%, et je dois dire qu'il y a énormément de cassettes
audio et vidéo qui circulent par jour à l'Assemblée
nationale.
Sans vouloir charger d'aucune façon le rapport du
Vérificateur général à l'égard du
problème des cassettes à l'Assemblée nationale du
Québec, je dois dire qu'une enquête en profondeur, partant du
début de la télévision des débats,
c'est-à-dire d'août 1978 jusqu'à août 1980, ce qui
dépasse, encore en termes de période de temps le rapport du
Vérificateur général, nous démontre qu'il nous
manquerait 292 cassettes.
Effectivement, j'ai moi-même demandé, lorsque j'ai
été saisi du rapport du Vérificateur général
à ce sujet, qu'une enquête soit faite et l'enquête avait
déjà été faite avant ma propre demande.
Le Président (M. Jolivet): D'autres
questions.
M. Pagé: Non, M. le Président.
Le Président (M. Jolivet): Le programme 3 est
adopté dans son entier. Programme 4. M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Programme 5.
Protecteur du citoyen
M. Pagé: M. le Président, j'aimerais être
informé de la date à laquelle siégera la prochaine
commission parlementaire pour étudier le rapport annuel du Protecteur du
citoyen? Nous avons la chance d'avoir avec nous le leader ce matin.
M. Charron: M. le Président, je l'indiquerai au moment de
la prorogation.
M. Pagé: D'accord.
M. Charron: Je vous dis tout de suite de vous préparer, il
y en a beaucoup de commissions parlementaires qui vont commencer à
siéger, à mon avis, autour du 20 août. Comme on a
annoncé que le salon rouge ne sera pas disponible à cause des
travaux, on va travailler dans les deux salles les moins confortables, ce qui
ajoute au plaisir.
M. Pagé: Oui. Les commissions parlementaires
siégeraient à partir du 20 août - vous aviez
déjà donné l'indication -jusqu'à quand,
jusqu'à la fin de septembre? Entre le 20 août et la fin de
septembre.
M. Charron: Oui, c'est cela. II y a celle sur Hydro-Québec
qu'on a annoncée ce matin, il y a celle-là, il y a des
sous-commissions qui vont travailler. J'essaierai, au cours de la semaine, de
m'entendre avec le député de Bonaventure sur les dates
approximatives et on les rendra officielles avant vendredi prochain.
M. Pagé: D'accord.
Le Président (M. Jolivet): Programme 5, adopté.
Programme 6.
Vérificateur général
M. Pagé: Le Vérificateur général. Le
budget 1979-1980 était rie 3 976 000 $, 1980-1981, 4 741 000 $,
1981-1982, 5 627 000 S, ce qui représente une proportion assez
substantielle en termes d'augmentation, mais tout à fait explicable et
justifiée compte tenu des impératifs et des obligations impartis
au Vérificateur général de fouiller dans les trous et de
découvrir de nombreuses affaires, dont plusieurs sont reproduites dans
le rapport. On comprend que le Vérificateur général et ses
collaborateurs aient davantage de travail depuis que le gouvernement du Parti
québécois est là.
M. Vaillancourt (Jonquière): II y a deux raisons
fondamentales: l'indexation des salaires et quelques postes qui ont
été ajoutés au personnel du Vérificateur
général.
M. Pagé: Pour trouver les trous et essayer de savoir ce
qui se passe, 500 000 000 $ à 625 000 000 $ en Éducation, etc. on
comprend que cela prend plus de personnel au bureau du Vérificateur
général.
Quelques brèves questions avant de compléter
l'étude des crédits du président, le président
pourrait peut-être en prendre note et répondre à toutes ces
questions tout à l'heure.
La fondation Jean-Charles-Bonenfant, nous aimerions avoir un rapport sur
les activités de la fondation, le nombre de dons, les
bénéficiaires et voir comment cela va.
Le règlement de l'Assemblée nationale, s'il est
prévu des modifications au règlement de l'Assemblée
nationale éventuellement. On sait que l'ex-ministre des Affaires
culturelles et des Communications, le député de
Trois-Rivières, a le mandat d'étudier le rôle des
parlementaires. On sait que le député de Saint-Laurent avait
déposé un projet de loi privé garantissant un meilleur
contrôle du parlementaire sur l'exécutif. On sait que plusieurs
députés, peu de temps après qu'ils ont connu les rouages
de l'Assemblée nationale et plus particulièrement chez les
membres de la majorité, constatent que c'est l'exécutif qui
décide et on a souvent des problèmes à ce niveau et des
inquiétudes de la part des députés. Est-ce l'intention du
président de l'Assemblée nationale d'apporter des modifications
au règlement envisagé?
Le livre d'or qu'on a eu le privilège de signer lors de
l'ouverture de la Chambre, est-ce qu'il y aurait moyen de savoir combien il a
coûté? Le livre rouge, le livre d'or. Tout ce qui est rouqe est
d'or. (12 h 40)
Enfin, une dernière question. On sait que
I'ex-députée de Hull, la ministre des Travaux publics voyait
grand avant l'abolition de la 31 Législature; non seulement elle a vu
grand pour le parlement, pour l'air climatisé et ces guestions
auxguelles je faisais allusion tantôt, mais on se rappellera que la
députée de Hull voulait doter les services de l'Assemblée
nationale d'un sauna, de services aux députés, etc. Je ne sais
pas si le sauna est parti avec la députée-ministre
ou si c'est resté à l'état du projet.
En dernier lieu, j'aimerais savoir si certains députés
auront le privilège d'aller se balader dans le sauna avant longtemps ou
si le projet est parti comme l'ex-députée de Hull et ex-ministre
des Travaux publics, Mme Ouellette? Il y avait les massages aussi!
Le Président (M. Jolivet): M. le Président.
M. Vaillancourt (Jonquière): En ce qui concerne la
deuxième question, je laisserai tantôt le soin au leader du
gouvernement de parler des modifications au règlement.
Le livre d'or, 1800 $ plus la taxe.
M. Pagé: Merci, M. le Président, pour
l'information.
Fondation Jean-Charles -Bonenfant
M. Vaillancourt (Jonquière): En ce qui concerne la
Fondation Jean-Charles-Bonenfant, sans vouloir jeter la pierre à qui que
ce soit, on doit dire que ses travaux ont été
généralement limités, que nous avons
procédé, avant la dernière élection
générale, à la formation d'une commission de
l'Assemblée nationale à laquelle nous avons nommé des
députés. Certains ont été réélus,
d'autres ont été battus. Nous allons devoir nous réunir a
nouveau pour choisir - étant donné qu'il n'y a maintenant que
deux formations politiques - de nouveaux membres, peut-être reconfirmer
ceux qui sont déjà là. Ce sera jeudi prochain.
Évidemment, nous avons des stagiaires parlementaires qui sont ici,
à l'Assemblée nationale du Québec et qui font la rotation
entre les différents partis politiques et les différents
députés.
Nous avons également eu l'occasion de donner une modeste
contribution au cercle Themis de l'Université de Montréal
à la suite du décès de M. Jean-Guy Cardinal, qui
était un auteur extrêmement connu en doctrine de droit notarial.
Si ça n'entrait pas textuellement dans la lettre du mandat de la
fondation, le président l'a interprété de façon
plus large et, compte tenu de la contribution de Me Cardinal au domaine
notarial, il a cru bon de verser une subvention de 500 $ à la suite de
pressions extrêmement fortes du député de D'Arcy McGee, Me
Marx.
En ce qui concerne la quatrième question, qui est de la
juridiction du ministre des Travaux publics, je vous dirai naturellement que la
décision lui appartient et que l'Assemblée nationale, si elle est
consultée - et j'espère qu'elle le sera - a un local à
laisser à la disposition du ministre des Travaux publics, pour des fins,
non pas -et ça, c'est la prétention de l'Assemblée
nationale - de sauna, de masseurs et de masseuses, comme on a parlé,
mais aux fins de faire en sorte - je pense que ce serait bon,
financièrement et physiquement pour les députés et pour
l'État - que l'Assemblée nationale du Québec soit
dotée de ce que d'autres Assemblées législatives ont au
Canada ainsi que dans d'autres pays, c'est-à-dire un qenre de studio de
culture physigue où les députés pourraient aller faire du
conditionnement physigue, avec peut-être quelques douches.
C'est une opinion personnelle du président. J'ai
déjà eu l'occasion d'en parler au nouveau ministre des Travaux
publics, qui semble d'accord avec mes prétentions, mais il n'est
absolument pas question de bains sauna, ni de masseurs, ni de masseuses; il est
question de faire en sorte que nos députés soient en forme et
qu'ils n'aient pas à aller à dix ou douze milles, ou au Club des
employés civils, pour faire quelque sport que ce soit. Ils ont un soir
de congé par semaine, c'est le mercredi soir, je pense qu'il y aurait
moyen, à peu de frais, de faire en sorte que notre Assemblée
nationale... Ceci, je pense, contribuerait à alléqer le fonds de
retraite des députés, puisqu'ils vivraient plus longtemps!
Le Président (M. Jolivet): M. le leader du gouvernement,
sur la deuxième question.
M. Charron: Oui, M. le Président. Dans l'exercice de son
mandat, mon adjoint parlementaire m'a présenté ces jours derniers
un plan de travail qui devrait conduire l'ensemble de sa fonction à
terme quelque part vers la fin de l'année 1981. La première
étape est proprement interne au gouvernement, je dois le dire, mais elle
mettra entre nous-mêmes, sur papier, des propositions
intéressantes quant à la réforme de cette Assemblée
et qui peuvent aussi toucher le règlement par la même occasion.
Comme l'indique son nom, la réforme parlementaire ne peut pas être
conduite à bon port si elle n'est pas ouverte, à un moment
donné, à un consensus de toute l'Assemblée. Ce qui veut
donc dire que, dans une deuxième étape, les propositions qui nous
semblent sérieuses et intéressantes, avant de les mettre en
pratique, devront recevoir l'assentiment de l'Opposition et cette
période s'ouvrira tôt ou tard au cours du mandat.
Le Président (M. Jolivet): D'autres questions sur le
programme 6?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (M. Jolivet): Adopté. Ce qui veut donc
dire que les programmes de l'Assemblée nationale sont adoptés en
entier.
M. Pagé: M. le Président, avant de
compléter.
Le Président (M. Jolivet): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: ... je voudrais remercier le président de
l'Assemblée nationale des réponses qu'il nous a données
aux questions formulées ce matin. Je voudrais, en remerciant le
président, évidemment, que ces remerciements débordent sur
tout le personnel, tous les travailleurs, tous les collaborateurs
immédiats qui, pour faire de l'Assemblée nationale un lieu
où le parlementarisme peut véritablement s'exercer dans sa plus
pure expression, facilitent la tâche, facilitent notre travail. Messieurs
-parce que mesdames n'y sont pas ou il n'y en a pas - merci beaucoup.
Avant de terminer... Madame est ici, mais elle ne relève pas de
l'Assemblée nationale. Elle relève du bureau du leader.
Avant de terminer, je voudrais saluer cordialement le président
et lui souhaiter une bonne fin de semaine. On a été
informé que c'est durant cette fin de semaine-ci que sera
dévoilée à Jonquière - cela devrait être fait
au cours d'une des prochaines fins de semaine - la toile du président de
l'Assemblée nationale, M. le député de Jonquière,
dans son comté. Je pense que les gens du comté de
Jonquière le méritaient bien. Je dois faire part de
l'appéciation de l'Opposition à l'endroit de la toile en
question, qui est beaucoup plus modeste que celle de son
prédécesseur et qui a coûté, selon les informations
que j'ai, environ 3000 $ ou 4000 $. Alors, je dois vous témoigner
l'appéciation de l'Opposition et cela s'inscrit bel et bien dans le
cadre des politiques de restrictions budgétaires. C'est beaucoup plus
modeste, beaucoup plus réservé que la toile du
prédécesseur, celle de l'honorable député de
Montmorency, qui avait coûté, je pense, une quinzaine de mille
dollars, après un règlement hors cours, car la facture
était beaucoup plus élevée.
M. le Président, merci. M. le Président de
l'Assemblée nationale, messieurs les collaborateurs, merci beaucoup.
Le Président (M. Jolivet): M. le Président.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président, avant
de terminer, je voudrais, évidemment, moi aussi, remercier tout d'abord
tous ceux qui m'entourent - j'espère, un jour, pouvoir dire tous ceux et
toutes celles qui m'entourent - et qui m'ont considérablement
aidé à faire de cette première, je pense, quelque chose
qui a bien été, une commission parlementaire
télévisée. Pour un nouveau président de
l'Assemblée nationale, c'est quand même, comme on dit, stressant.
Je veux donc remercier le personnel de l'Assemblée nationale qui m'a
aidé au cours des deux derniers jours à préparer, de
façon intensive, cette commission parlementaire. C'est d'ailleurs pour
cette raison que, ce matin, mettant la dernière main à la
pâte, je n'ai pas présidé la période des questions,
je voulais être fin prêt à répondre aux questions de
l'Opposition.
Je veux remercier également le leader du gouvernement et son
personnel pour la collaboration non seulement de ce matin, mais constante qu'il
démontre à l'endroit de la présidence depuis le 11
novembre 1980. Enfin, je veux remercier l'Opposition et ses
représentants pour leur participation à cette commission. Je
pense qu'elle a été constructive. Une certaine enquête sera
faite relativement à un problème bien précis qui m'a
été souligné et une réponse vous sera donnée
dans les meilleurs délais. Je souhaite, si j'ai le plaisir de
défendre d'autres crédits, que le climat de ce matin soit le
même. Merci beaucoup.
Le Président (M. Jolivet): Merci. Ajournement de la
commission plénière.
M. Charron: Je vous prierais de faire rapport, M. le
Président.
Le Président (M. Jolivet): Oui, M. le leader.
M. le Président, l'Assemblée nationale, réunie en
commission plénière, a adopté les crédits de
l'Assemblée nationale et je vous en fais rapport.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Est-ce que ce rapport est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt):
Adopté.
M. le leader parlementaire.
M. Charron: M. le Président, il me reste à proposer
l'ajournement de la Chambre au mardi 16 juin, 14 heures.
Le Vice-Président (M. Rancourt):
Auparavant, je tiens à aviser les députés, comme
vous l'avez dit, qu'il y aura sanction de trois projets de loi.
M. Charron: Oui, dans dix minutes, à la salle 193.
Le Vice-Président (M. Rancourt): Bon. Est-ce que la motion
d'ajournement des travaux de la Chambre à mardi 14 heures est
adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Rancourt):
Adopté.
La Chambre ajourne ses travaux à mardi, 14 heures.
(Fin de la séance à 12 h 50)